Faculté de Psychologie - Université de Mons

Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education

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L’orientation

Théorie et facilitateurs

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Université de Mons Damien Canzittu | Méthodologie et Formation / INAS - Service du Prof. Marc Demeuse 2

L’orientation: plan

1. Qu’est-ce que l’orientation?

2. Quels sont les acteurs de l’orientation?

3. Quelles théories de l’orientation?

4. Quelles aides pour l’orientation?

5. Une conception récente: l’approche orientante


Qu’est-ce que l’orientation?

Plusieurs définitions pour un même concept…

Au début du 20e siècle, l’orientation désignait « une démarche reposant sur uneinvestigation de nature psychologique et visant à favoriser la transition de l’école àl’emploi » (Guichard et Huteau, 2006, p.3)

En 2004, le Conseil de l’Union européenne en propose la définition suivante :« L’orientation se rapporte à une série d’activités qui permettent aux citoyens, à tout âge età tout moment de leur vie, de déterminer leurs capacités, leurs compétences et leursintérêts, de prendre des décisions en matière d’éducation, de formation et d’emploi et degérer leurs parcours de vie personnelle dans l’éducation et la formation, au travail et dansd’autres cadres où il est possible d’acquérir et/ou d’utiliser ces compétences ».

« […] l’orienteur est appelé à devenir, dans une acception moderne,un accompagnateur, rôle encore assez singulier au sein d’une écolequi évalue le plus souvent davantage pour sanctionner (fonctioncertificative) que pour aider l’élève à se former (fonction formative) »(Demeuse et Lafontaine, 2005, p.8)



Un concept en perpétuelle évolution…L’orientation s’est développée selon les contextes et les problèmes sociétaux



Périodes Contextes Problèmes sociétaux d’orientation Mots clés

Début XXeSystème

« professionnel » du travail

Comment trouver le métier et l’apprentissage qui me conviennent?

Artisanat – où puis-je réussir?

Jusqu’environ les années 1940

Taylorisme, fordismeComment trouver une situation de

travail dans laquelle je puisse m’insérer?

Opérateurs –qualification liée au travail et non à l’être

Emergence de l’informatique et de l’automation

Système « technique » du travail

Comment faire le bilan de mes diverses expériences et définir des projets

personnels et professionnels?

Construction de compétences diverses

A partir des années 1980

Mondialisation, emploi précaire, individu

incertain

Comment faire face aux multiples transitions marquant le cours de mon

existence?

Employés polyvalents >< employés

périphériques

En évolution constante tout au

long du XXe Scolarisation de masse

Quelle formation choisir, compte tenu de mes résultats scolaires et de mes attentes (personnelles et familiales)

relatives à ma future insertion sociale et professionnelle?

Répartition scolaire

Aujourd’huiDimensions éthique et morale de l’orientation tout au long de la vie

Comment (bien) orienter sa vie dans la société humaine à laquelle on

appartient?Répartition scolaire

D’après Guichard et Huteau, 2005, p.21



Ainsi, aujourd’hui « l’orientation est considérée comme :

• un processus continu, qui se réalise tout au long de la vie avec des tempsde maturation, des moments de remises en question qui varient d’unindividu à l’autre ;

• inscrite dans une double perspective d’épanouissement personnel etd’insertion sociale. L’individu est appelé à être un citoyen responsable quis’épanouit au contact de la société et qui la fait progresser ;

• fondée sur une analyse conjointe des caractéristiques personnelles etdes opportunités de formation scolaire et professionnelle qui permettraune prise de décision. » (Biemar, Brasseur, François et O’Flynn, 2003,p.68)


Qui sont les acteurs de l’orientation?

Les acteurs officiels

Le Décret Missions (1997) qui régit l’orientation scolaire et professionnelle au niveaude l’enseignement obligatoire.

Le conseil de classe est responsable de l'orientation (décisions relatives au passagede classe, de cycle ou de phase et délivrance des diplômes, certificats et attestationsde réussite au sein d'un établissement d'enseignement).

Les centres psycho-médico-sociaux. Une de leur mission est: « Dans une optiqued'orientation tout au long de la vie, soutenir l'élève dans la construction positive deson projet de vie personnel, scolaire, professionnel et de son insertionsocioprofessionnelle » (Décret relatif aux missions, programmes et rapportd'activités des Centres psycho-médico-sociaux, 2006).

L’orientation au sein des curricula: quelle place?



Les acteurs informels (Demeuse et Lafontaine, 2005, p.8)

Les parents

Les amis

La presse

Les collègues

Les personnages en vue

…



Les autres acteurs (Demeuse et Lafontaine, 2005, p.8)

Le SIEP (Service d’information sur les études et les professions; http://www.siep.be/)

Le CEDIEP (Centre de documentation et d’information sur les études et lesprofessions; http://www.cediep.be/)

Inforjeunes (http://inforjeunes.be/)

…


Quelques théories pour l’orientation

Les premières conceptions (Parsons, 1909).

Pour Parsons, « l’individu est au centre du dispositif et les besoins sociaux passent ausecond plan » (Guichard et Huteau, 2006, p.5).

Le choix positif d’une profession ne pourra se faire que grâce à l’amour du travail,inhérent à « la qualité des produits et le montant de la paye » (Ibid.).

L’orientation est donc liée aux traits de valeurs, d’intérêts, d’aptitudes et decaractéristiques personnelles de l’individu. L’environnement de travail doit donc être enadéquation avec l’ensemble de ces traits.

Le conseillers en orientation doit alors montrer à l’individu ses forces et faiblesses afinde lui proposer des professions lui correspondant.



Parsons a mis en avant trois caractéristiques pour l’orientation:

1. La nécessité que l’individu se connaisse lui-même, sescaractéristiques et aptitudes;

2. La nécessité que l’individu connaisse le mondeprofessionnel et ses caractéristiques;

3. La nécessité d’agencer ces deux types de connaissancespour permettre un choix opportun d’orientation.



Les premières conceptions (Ginzberg, Ginsburg, Axelrad et Herma, 1951).

Le choix d’une orientation est tributaire d’un processus développemental: ce sont lesdifférents contextes qui vont « permettre » aux jeunes de développer leur orientation.Ces contextes, ces moments apparaissent une fois et déterminent une mise en actionparticulière.

3 périodes: les choix fantaisistes (avant 11 ans), les choix provisoires (entre 11 et 17 ans)et les choix réalistes (après 17 ans).

La prise en compte de ces périodes permet d’ajuster les stratégies d’orientation.



Les travaux de Super: le développement de la carrière dansl’espace et le temps de la vie (Super, 1963).

Le développement humain et a fortiori le développement decarrière relèvent d’un processus continu, influencé par lesconcepts de « soi professionnels ». Ces concepts sont liés à desfacteurs situationnels et personnels.



L’arc-en-ciel du cours de la vie (d’après Donald Super et al., 1996)



La théorie de Super peut être résumée en 14 propositions(Guichard et Huteau, 2006, p.171).

Quelques propositions:

• Les individus sont différents au niveau de leurs aptitudes,leur personnalité, leurs besoins, leurs intérêts…

• Ces différences rendront les individus plus ou moins aptes àexercer une profession déterminée.

• « Chaque profession se caractérise par un ensemble decapacités et de traits de personnalité nécessaires à sonexercice » (Ibid.)

• Les préférences et les aptitudes personnelles commencent àse stabiliser à la fin de l’adolescence.



La théorie de Super peut être résumée en 14 propositions(Guichard et Huteau, 2006, p.171).

Quelques propositions:

• « La carrière professionnelle d’un individu est déterminée à la foispar le niveau socio-économique de ses parents, par sesaptitudes mentales, par son éducation, par ses habiletés, par sescaractéristiques personnelles […], par les opportunités quis’offrent à lui et par sa ‘maturité de carrière’ » (Ibid.).

• Cette dernière consiste pour l’individu à conjuguer ses attentespersonnelles avec les exigences du moment de l’environnement.

• Pour accroître la maturité de carrière, il convient doncd’augmenter les aptitudes du sujet et de travailler sa conceptionde soi.



Les travaux de Holland (Holland, 1997).

• La personnalité influence le choix de carrière.

• Faire l’inventaire des intérêts correspond à faire l’inventaire dela personnalité.

• Il existe des stéréotypes liés aux professions qui influencent leschoix vocationnels.

• Il existe donc une congruence « entre la personnalité desindividus et l’environnement psychologique » (Guichard etHuteau, 2006, p.60).



Pour Holland, il y a 6 types de personnalité (d’après Walsh et Holland,

1992, p.36-38).

• (R) Réaliste

• (I) Investigateur

• (A) Artiste

• (S) Social

• (E) Entreprenant

• (C) Conventionnel

http://www.monemploi.com/ma_formation/profil/default.html

90 énoncés; 18 réponses à donner


Quelles aides pour l’orientation?

La majorité de ces informations provient du livre de Guichard etHuteau (2006).

1. L’entretien de conseil: entretien directif où le conseillerregroupe des questions sur l’individu en vue de lui apporterdes conseils adaptés; l’entretien est soit centré sur lesdifficultés de l’individu, soit centré sur les choix d’étude et decarrière (CPMS).

Voir la méthode « Conseil, Evaluation et Développement de laCarrière » de Super et al. (1992).

2. Les bilans de compétences (portfolio).


Quelles aides pour l’orientation?

3. L’ADVP (Pelletier et al., 1974): l’Activation du DéveloppementVocationnel et Personnel

• L’ADVP veut « guider le développement vocationnel de l’individu et […]mobiliser chez lui les ressources cognitives et affectives nécessaires àl’accomplissement des tâches développementales » (Ibid., p.3-4).

• 4 tâches développementales

- « L’exploration (examen de l’ensemble des possibles, recherche actived’informations diverses sur soi et sur le monde);

- La cristallisation (mise en ordre et structuration des informationsrecueillies au cours de l’exploration);

- La spécification (on se rapproche de la décision et les divers facteurs àconsidérer sont intégrés);

- La réalisation (au cours de cette phase, on se préoccupe de la réalisationconcrète de ce qui a été envisagé précédemment). » (Guichard et Huteau,2006, p.301)


Un exemple d’activité relative à l’ADVP

Guichard et Huteau, 2006, p.299-300


Une théorie récente: l’approche orientante

L’école orientante « intègre l’orientation dans son projet éducatif et […]revoit l’ensemble de ses pratiques pour en évaluer les effets surl’orientation des élèves et les réajuster le cas échéant » (Bégin, Bleau etLandry, 2000, p.12)

L’approche orientante se traduit par la volonté d’aider les élèves à mieux seconnaître, à être davantage motivés sur le plan scolaire et à établir desliens entre leur vécu à l’école et leurs projets de carrière (Gingras, 2008).

Ceci peut se réaliser au sein de l’école en faisant « se rencontrercompétences transversales et compétences vocationnelles » (Pelletier,2004, p.81), mais également en intégrant l’information et l’orientationscolaires et professionnelles (Gingras, 2007).

Canzittu et Duroisin, 2012.



Le modèle de l’approche orientante peut se définir à partir de troiscomposantes, entretenant chacune des liens avec les autres :

L’élèveLe monde

professionnel

Le monde scolaire



L’approche orientante articule le développement et l’orientation de l’élève suivanttrois principes (Pelletier, 2004).

(1) Le principe d’infusion qui consiste principalement à permettre aux élèvesd’intégrer, à travers des contenus disciplinaires ou inter-disciplinaires, desréférences au monde scolaire, au monde professionnel et à la connaissancede soi.

(2) Le principe de la collaboration qui vise à intégrer dans le processusd’orientation du jeune l’ensemble des acteurs et partenaires impliqués dansl’environnement éducatif.

(3) Le principe de la mobilisation qui consiste en l’intervention effective auprèsdes élèves. Sur la base des deux premiers principes, les élèves sont mis ensituations pédagogiques permettant de faire naître chez eux un désir deréussite et une prise de conscience vis-à-vis de leur orientation.


Quelques ressources intéressantes

• Dumora, B. (1990). La dynamique vocationnelle chez l’adolescent de collège : continuité et rupture. L’orientation scolaire et professionnelle, 19, 111-127.

• Ferré, D. (2005). Pour une approche orientante de l'école française. Paris : Qui plus est.

• Gingras, M. (2007). La contribution de l’approche orientante au développement des compétences. Cahiers pédagogiques, 449. Document accessible à l’adresse : www.cahierspedagogiques.com.

• Gingras, M. (2008). L’École en chantier : une voie de solution novatrice pour le développement de l’approche orientante. Bulletin d’information continue de l’Association québécoise d’information scolaire et professionnelle (AQISEP), 27(1)1-16.

• Guichard, J. & Huteau, M. (2005). L’orientation scolaire et professionnelle. Paris: Dunod.

• Guichard, J. & Huteau, M. (2006). Psychologie de l’orientation. Paris: Dunod.

• Pelletier, D. (2004). L’approche orientante: la clé de la réussite scolaire et professionnelle. Ste Foy, Québec: Septembre éditeur.

http://www.cahierspedagogiques.com/


Quelques ressources intéressantes

• http://www.orientation.be/

• http://osp.revues.org/

• http://www.siep.be/orientation.html

• http://www.humanitech.be/

• http://gpsao.educ.usherbrooke.ca/

• http://approcheorientante.be

• http://www.onisep.fr/

• http://www.orientation-pour-tous.fr/

http://www.orientation.be/

http://osp.revues.org/

http://www.siep.be/orientation.html

http://www.humanitech.be/

http://gpsao.educ.usherbrooke.ca/

http://approcheorientante.be/

http://www.onisep.fr/

http://www.orientation-pour-tous.fr/


Références bibliographiques (par ordre d’apparition)

Guichard, J. & Huteau, M. (2006). Psychologie de l’orientation. Paris: Dunod.

Commission européenne (2000) : Mémorandum de la Commission, du 30 octobre 2000, sur l’éducation et la formation tout au long de la vie [SEC (2000) 1832 final – Non publié au Journal officiel]. Bruxelles : Commission européenne.

Demeuse, M. & Lafontaine, D. L’orientation scolaire en Communauté française de Belgique. Revue internationale d’éducation de Sèvres, 38, 2005, 35-52.

Guichard, J. & Huteau, M. (2005). L’orientation scolaire et professionnelle. Paris: Dunod.

Biemar, S., Brasseur, S., Francois, N. & O’Flynn, M-P. (2003). Etude de la nature et de la mise en place d’un dispositif d’objectivation de la démarche d’orientation à l’école, Rapport final de la seconde année de recherche.

Gouvernement de la Communauté française (2004) : Déclaration de politique communautaire 2004 > 2009. Bruxelles : Gouvernement de la Communauté française.

Ministère de la Communauté française (s.d.) : Guide de l’enseignement obligatoire en Communauté française.Bruxelles : Ministère de la Communauté française, Administration générale de l’Enseignement et de la Recherche scientifique, Direction des Affaires générales, de l’information et de l’orientation.


Références bibliographiques

Parsons, F. (1909). Choosing a Vocation. Boston: Houghton Mifflin.

Ginzberg, E., Ginsburg, S., Axelrad, S. & Herma, J. (1951). Occupational Choice: an Approach to a General Theory. New York: Columbia University Press.

Super, D.E. (1963). Self-Concept in Vocational Development. In D.E. Super, R. Starishevsky, N. Matlin, J.P. Jordaan(eds.), Career Development: Self-Concept Theory, New York: College Entrance Examination Board, 17-32.

Super, D.E., Savickas, M.L., & Super, C.M. (1996). The life-span, life-space approach to careers. In Brown, D., Brooks, L, & Associates (eds.). Career Choice & Development, (3rd Edn), San Francisco, California: Jossey-Bass, 121-178.

Holland, J. L. (1997). Making vocational choices (3rd ed.). Odessa, FL: Psychological Assessment Resources, Inc.

Walsh, W.B. & Holland, J.L. (1992). A theory of personnality types and work environments. InWalsh, W.B., Craik, K.H. & Price, R.H. (eds.). Person-environment psychology : models and perspectives, Hillsdale, N.J. : Lawrence Elbaum Ass.

Super, D.E., Osborne, W.L., Walsh, D.J., Brown, S.D. & Niles, S.G. (1992). Developmental Career Assessment and Counseling: The C-DAC. Journal of Counseling and Development, 71, 74-80.

Pelletier D., Noiseux G. & Bujold C. (1974). Développement personnel et croissance personnelle, Montréal: McGraw-Hill.


Références bibliographiques

Pellerano, J., Noiseux, D. , Pelletie,r E. , Pomerleau, R. & Solazzi , R. (1988). Education des choix. Paris : EAP.

Canzittu, D. & Duroisin, N. Implémentation de l’approche orientante en province de Hainaut. Actes de colloque, Didactique professionnelle, Nantes, 2012.

Bégin, L., Bleau, M. & Landry, L. (2000). L’école orientante : la formation de l’identité à l’école. Québec: Les Éditions Logiques.

Gingras, M. (2007). La contribution de l’approche orientante au développement des compétences. Cahiers pédagogiques, 449. Document accessible à l’adresse : www.cahierspedagogiques.com.

Gingras, M. (2008). L’École en chantier : une voie de solution novatrice pour le développement de l’approche orientante. Bulletin d’information continue de l’Association québécoise d’information scolaire et professionnelle (AQISEP), 27(1)1-16.

Pelletier, D. (2004). L’approche orientante: la clé de la réussite scolaire et professionnelle. Ste Foy, Québec: Septembre éditeur.

http://www.cahierspedagogiques.com/

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