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TOULON pas à pas

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Danièle MASSE

T O U L O N

p a s a " p a s

Préface de Jean MATHIEU

HORVATH

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REMERCIEMENTS

A MM. Jean Mathieu, Eugène Baboulène, Boissier, Gabriel Jauffret, Raymond Petit, Fernand Girardet, Raymond Lanoë, Yves Bourgeois, Jean Masi, Raymond Nardi.

A Mmes Louise Ambroggio, Mathieu, Nardi.

Aux employées des Archives municipales pour leur gentillesse et leur collaboration.

Nous tenons à exprimer ici notre reconnaissance à M. Mondino (« Le Rectangle illustré », 420, avenue Gabriel-Péri, 83160 La Valette - Tél. : 94.61.09.54), pour l 'aimable prêt des cartes postales anciennes illustrant cet ouvrage, ainsi qu'à Patrick Blanchard, auteur des vues actuelles complétant harmonieusement l ' iconographie générale. Sans eux ce livre d'images n 'aurait pu voir le jour. . .

L 'édi teur tient à exprimer toute sa gratitude à Monsieur Chanu, pour l 'aide précieuse qu'il a apportée dans la genèse de cet ouvrage.

Documents de couverture : Vue aérienne. (CI. Toulon-Communicat ion) . Place de VAmiral-Senès. (Carte postale ancienne). Le p o r t de Toulon au XVIIIe siècle. (CI. B.N.) .

Réalisation Gérard Tisserand - Corinne Poirieux

Copyright Editions H O R V A T H , 27, bd Charles-de-Gaulle, 42120 LE C O T E A U I.S.B.N. 2.7171.0688.X

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A la maison de mon enfance

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PRÉFACE

Comment ai-je rencontré Danièle Masse ? Par le truchement des milieux de presse, où elle évolue avec aisance. Cette femme, jeune et volontaire, alla droit au but. Elle venait de mettre en chantier un livre consacré aux rues de Toulon. En s'adressant à un ancien journaliste, elle souhai- tait revivre par l'imagination une actualité aujourd'hui révolue, afin de compléter la toile de fond de son ouvrage.

Nous nous trouvâmes aussitôt en terrain familier : en effet, les états d'âme des «flâneurs salariés» ne lui sont pas étrangers puisqu'ils passent pour les témoins de la couleur du temps.

Mon apport fut modeste. Tout au plus, par un audacieux retour en arrière, j'ai voulu faire partager à mon interlocutrice les heures insouciantes de l'entre-deux-guerres dont je vis les der- niers feux. De terribles épreuves s'abattirent ensuite sur notre cité où des blessures subsistent.

Cela n'a pas facilité la tâche de l'auteur de « Toulon pas à pas ». Avec toute l'énergie qui la caractérise, Danièle Masse a reconstitué le puzzle des rues, boulevards, places et venelles du noyau historique de la ville, où les siècles s'enchevêtrent à proximité des esquisses de l'avenir...

En bref, son livre arrive à un moment propice, tel un trait d'union entre les générations. Celles-ci ont vécu ou vivent dans les mêmes lieux modelés par l'histoire de notre port qui occupe, pour le meilleur et pour le pire, les bords d'une rade « la plus belle et la plus excellente de la Médi- terranée de l'aveu de toutes les nations» (Mémoires de Vauban, 9 mars 1679).

Danièle Masse, et c'est son mérite, a humanisé les rudes contours de notre site. Ses rues, libres de toute nomenclature desséchante, vibrent aux quatre vents, riches en personnages de tous poils, événements imprévus, cris, chants, soupirs ! Cette fervente Toulonnaise a gardé la souvenance de " sa " ville sans pour autant succomber à l'esprit de clocher. Au contraire, cher- cheuse à l'Université d'Aix-en-Provence, elle prépare une thèse de doctorat ès-lettres sur Isabelle Eberhardt, cette jeune femme insolite qui, à la Belle Epoque, choisit l'Orient jusqu'à se convertir à l'Islam. Elle laisse une œuvre, en partie rééditée depuis janvier 1989.

Danièle Masse s'enthousiasme pour cette écrivaine particulièrement représentative de la littérature maghrébine d'expression française.

Cela ne nous étonne pas : il y a chez elle une telle appétence de savoir ! Jean Mathieu

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La ville primitive resserrée sur une étroite langue de terre... (Archives du Musée des Amis du Vieux Toulon)

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TOULON AU FIL DES SIÈCLES

Bien qu'un document du XVIIe siècle, conservé aux Archives communales, fasse remonter la fondation de la ville à l'an 1642

avant Jésus-Christ, la première mention offi- cielle faite de Toulon figure sur la liste dressée sous l 'empereur Antonin, vers l'an 150 de notre ère, liste connue sous le nom d'« Itiné- raire d'Antonin ». Il y est question en effet de la station maritime Telo Martius, brièvement et sommairement indiquée sur cet itinéraire. Une «Notice des dignités de l 'Empire», éta- blie vers l'an 402 signale la présence d'un pro- curator à la tête de la teinturie de pourpre du même Telo Martius. Enfin, en l'an 451, on trouve parmi les signataires d'une lettre syno- dale, le nom d'un certain Honoré, évêque de Toulon. En dehors de ces trois documents, nous ne savons rien des origines de cette ville.

La pourpre du murex

Telo Martius devait être à l'origine un vil- lage de pêcheurs établis entre les estuaires de deux cours d'eau qui venaient y déboucher, avec qui commercèrent d'abord des caboteurs phéniciens. Puis les galères romaines en route vers Massilia, sa voisine, en apprécièrent le mouillage très sûr et en firent une de leurs sta- tions. On a trouvé en effet à Toulon de nom-

breux vestiges de l'occupation romaine et notamment ceux d'une teinturerie de

pourpre, située approximativement à Casti- gneau et à l'intérieur de l'arsenal, qui donna son nom à la ville. " T e l o " vient du grec " telos " qui signifie "pos te militaire", "sta- tion ". A cette première dénomination attri- buée à Toulon, on ajouta " martius ", c'est-à- dire " r o u g e " ou " p o u r p r e " . Cette poudre tinctoriale était tirée d'un coquillage qui abonde sur nos côtes, le murex, ainsi que des œufs d'un insecte, le kermès, proliférant sur les chênes verts, nombreux sur les pentes du Faron et du Coudon, les deux montagnes qui entourent Toulon.

Sous la domination romaine, Telo Martius devient une des cités les plus importantes de la côte, à la fois centre industriel et chef-lieu de diocèse. Mais les invasions barbares vont jeter

sur la ville une chape de silence pendant plusieurs siècles : il faudra en effet attendre le XIIIe siècle pour la voir renaître de ses cendres et figurer à nouveau dans les documents histo- riques.

Sur un plan du Moyen Age, la ville primi- tive est resserrée sur une étroite langue de terre, limitée au sud par la mer qui s'avançait alors jusque vers la place à l'Huile. Entourée de marais profonds, son étendue ne dépassait guère le quartier de la Cathédrale. Ce n'est qu'au XIIIe siècle que la rue des Maurels (1) est ouverte et le périmètre urbain élargi : Toulon compte alors huit carriera et 250 maisons. D'abord peu fortifiée, la ville se voit dotée à la même époque d'une enceinte en terre et en pierres sèches, remplacée en 1285 par un rempart bâti à chaux et à sable, garni de barbacanes. La cité s'étend alors dans la

partie comprise de nos jours entre le cours Lafayette et les rues Alézard, Ferdinand- Pelloutier, Augustin-Daumas et Henri- Seillon.

Les huit faubourgs

Vers 1321, les fortifications sont consoli- dées et entourées de profonds fossés, sans protection toutefois côté mer. Ce n'est qu'en 1366 que l'on reconnut la nécessité de bâtir une muraille de ce côté vulnérable. Vers le milieu de la nouvelle enceinte, on ouvrit une porte, appelée le Portal de la Mar, qui faisait communiquer l'intérieur de la ville et le môle, construit en 1310 pour charger et décharger les navires. Cette porte était surmontée d'une tour qui servait de phare aux navigateurs.

Ainsi clôturée de toutes parts, Toulon devenait une place forte, encerclée d'un barri (2) qui s'élevait à 10 mètres de haut et qui avait trois mètres d'épaisseur à la base. Charles III, dernier comte de Provence, ayant légué ses états à Louis XI, Toulon fut réuni à la couronne de France en 1481 et prit un tel essor démographique qu'un demi-siècle plus tard, ses habitants sollicitèrent la démolition des remparts et l'agrandissement de la ville. Malgré l'insistance des Toulonnais, il faudra

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attendre un siècle pour voir leur souhait se réaliser : grâce à l'appui du duc de La Valette, gouverneur de Provence, la communauté obte- nait gain de cause, à l'avènement d'Henri IV.

Le 20 août 1589, La Valette offrait à la municipalité d'agrandir et de fortifier la ville et le 16 septembre les travaux commençaient. Les anciens remparts furent rasés et on engloba dans l'enceinte agrandie une grande partie des faubourgs, au nombre de huit :

- le borc de Saint-Michel ou de Saint-Jean s'étendait de la mer jusqu'à la porte du même nom (3) ;

- le borc de Saint-Lazare était compris entre les rues Saint-Bernard et Garibaldi actuelles ;

- le borc de Sainte-Catherine allait de la rue Saint-Bernard à la rue Roche. Ce faubourg était également désigné sous le nom de Morance, nom d'une vieille famille qui y avait une grande propriété ;

- le borc de la Lauze ou de la Roche Bleue s'étendait de la rue Roche à la rue Berthelot. C'est la nature de son terrain qui lui avait valu cette appellation ;

- le borc de Donnebourg ou de Dona Borgna, compris entre les rues Berthelot et Racine ;

- le borc d'Amont ou d'Oliolas ou de Bonafé comprenait la place Puget, la rue Richard-Andrieu et la rue Jean-Jaurès ;

- le borc des Prêcheurs couvrait l'emplace- ment occupé depuis par une partie de l'arsenal, la place d'Armes, la rue Pierre-Sémard et toutes les rues qui montent vers la rue Jean-Jaurès ;

- le bore du Portalet ou de la Savonnière comprenait la place Gambetta et toutes les rues qui y aboutissent (4). Les remparts construits sur le terrain ainsi gagné, partaient de l'extrê- mité sud du quartier Saint-Michel, longeaient le boulevard de Strasbourg, descendaient la rue Pastoureau, coupaient la place Amiral-Sénès et se terminaient à la mer. La communication de la ville avec l'extérieur était assurée par deux portes seulement : la porte Saint-Lazare, située sur la place Armand-Vallé et la porte Notre- Dame, érigée sur la place Amiral-Sénès (5).

Avec cette extension, la cité compte 20 000 habitants, 2 240 maisons, 66 rues et 10 places.

Des rues sans nom

Afin de dédommager la ville des énormes dépenses entreprises pour son agrandisse-

ment, Henri IV lui céda toutes les places de la Darse pour ouvrir les rues et bâtir des maisons. C'est sous le règne d'Henri IV que fut également créé le vieux Port, partagé entre la Marine militaire et la Marine marchande.

Les rues créées dans les anciens faubourgs ne reçurent pas à l'origine de dénominations particulières. Elles étaient appelées lre, 2e, 3e... rue de tel faubourg. Ce n'est que plus tard que la population les baptisa en leur donnant des noms empruntés soit à des enseignes d'auberge ou de cabaret, soit à des établissements religieux, soit encore à des familles établies dans les différents quartiers, soit enfin à une industrie locale. Lorsqu'on refit le cadastre, en 1728, on conserva aux rues la plupart des noms par lesquels les Toulon- nais les désignaient depuis déjà longtemps. Et il faudra attendre 1769 pour voir inscrits à l'angle de chaque rue son appellation ainsi que le numérotage des maisons, à la requête de M. de Coincy, commandant de la ville.

L'extension de la ville

Louis XIV, de passage à Toulon en 1661, s'était rendu compte de l'insuffisance du port et rêvait d'un grand arsenal pour la ville, qui serait aussi le symbole de sa puissance mili- taire. Il chargea Vauban de dresser les plans de cette entreprise. Ce plan, inspiré de celui de Pierre Puget, marquait l'agrandissement du vieux port vers l'ouest. Vauban recula donc les remparts sur cette partie de la ville et les reporta à l'emplacement occupé par la place Léon-Blum (6).

Ce nouvel agrandissement, terminé en 1701, fit gagner à la ville deux places et sept rues. Toulon devint alors le chef-lieu de la Marine en Méditerranée et son arsenal présida à tous les armements entrepris sous le règne de Louis XIV. Mais outre son intense activité maritime, la cité connaît une ère de prospérité industrielle : on compte en effet «vingt savonneries, autant de tanneries et chapelleries qui travaillent tout l'an (...). Il est exporté annuellement 800 000 livres d'huile et 15 000 de savons en Angleterre, Flandres, Espagne, Sardaigne, Gênes, Lyon, Tou- louse... » (7).

En 1754 les anciens remparts furent entourés d'une nouvelle ceinture et un siècle plus tard, en 1852, le prince Napoléon III, pré- sident de la République, décréta un nouvel agrandissement pour Toulon. Contrairement

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Perspective de la ville de Toulon. 1570. «Ses habitants sollicitèrent la démolition des remparts et l 'agrandissement de la ville ».

Agrandissement de Toulon (1589-1606). « On engloba dans l'enceinte agrandie une grande partie des faubourgs ».

(Archives du Musée des Amis du Vieux Toulon)

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BIBLIOGRAPHIE

AGULHON (Maurice), Histoire de Toulon, ouvrage collectif, Editions Privat, Toulouse, rééd. 1988.

Bulletin de la Société des Amis du Vieux Toulon et de sa région, n°97, année 1975.

BLOND (Georges), Rien n'a pu les abattre, Presses de la Cité, 1967.

HENSELING (Louis), Zigzags dans le Var, Editions Jeanne Laffitte, 1978, rééd.

LAMBERT (Gustave), Histoire de Toulon, tomes 1 et II, 1886-1887.

LESUEUR (Henri), Nouveau guide du voyageur dans la ville, l'arsenal et les environs de Toulon, Rumèbe Editeur, Toulon.

LETUAIRE (Pierre), Notes et souvenirs sur la vie toulonnaise, Laffitte, Marseille, rééd. 1976.

MONGIN (Laurent), Toulon ancien et ses rues, tomes 1 et 2, Imprimerie Olivier-Joulian, Draguignan, 1901. MAUREL (Paul), Histoire de Toulon, Librairie Montbarbon, Toulon, 1945.

TEISSIER (Octave), Histoire de Quelques rues de Toulon, Imprimerie Latil, Draguignan, 1872. - Histoire de Toulon au Moyen Age, Editions Laffitte, Marseille, rééd. 1975.

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