Magazine architectes.ch N°5 - printemps/ été 2015 - ARCHITECTURE - ART - DESIGN

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ARCHITECTURE l ART l DESIGN architectes.ch revue d’architecture suisse I numéro 5 I printemps / été 2015 I CHF 22.-- FRANÇAIS ANGLAIS MAGAZINE MAGAZINE Reportages Atelier d’architecture Brodbeck-Roulet Carnal Hall, Le Rosey, à Rolle Luciano Dell’Orefice, designer Portfolio Exposition au mudac «Le verre vivant II»

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A R C H I T E C T U R E l A R T l D E S I G Narc

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ReportagesAtelier d’architectureBrodbeck-Roulet

Carnal Hall, Le Rosey, à Rolle

Luciano Dell’Orefice, designer

PortfolioExposition au mudac«Le verre vivant II»

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015Edito 3

Géométrie« Dieu, toujours, fait de la géométrie », affirmait Platon, philosophe grec, il y après de vingt-cinq siècles. On pourrait compléter la formule « … les hommes,plus rarement. » Pourtant, quand un créateur réussit à maîtriser la forme, à lamétrer – pour reprendre l’origine du mot géométrie –, il approche les canonsde la beauté, il se rapproche du ciel. Quelques exemples.La « soucoupe volante » installée à Rolle à l’école du Rosey par BernardTschumi en est une première preuve. L’architecte suisse installé à Paris et àNewYork a conçu un dôme recouvert d’acier dont la courbure douce s’inscritdans le paysage (page 34).A Delémont, le bureau Comamala Ismail Architectes signe un immeublerésidentiel aux formes arrondies. Revêtu de bardeaux de sapin blanc, il estremarquable tant par son isolation, son refus des produits synthétiques quepar son indépendance de toute forme d’énergie extérieure. A l’exception dusoleil et des calories terrestres (page 63).A Paris 13e, deux bureaux travaillent en workshop sur un ensembleasymétrique comportant deux tours sur une base commune. Un double défi :socialement, créer une mixité propriétaires-locataires. Mais aussi établir unerupture urbanistique dans l’alignement conventionnel des immeublesinstitutionnels de l’avenue de France (page 90).Enfin, l’artiste valaisanne aux dons multiples, Chantal Moret, démontre par sesœuvres « une géométrie réfléchie composée de strates superposées laissantentrevoir les passages de constructions, comme une épaisseur du vécu »(page 79).

Bonne lecture.Laura Carro

Geometry«God always creates in geometric shapes», asserted the Greek philosopherPlato some 25 centuries ago. We could add «and so do people, but morerarely».When an artist succeeds in mastering and measuring shapes – whichis the original meaning of the term ‘geometry’ -, he or she is close to thecanons of beauty and approaches the sky. Here are a few examples.The «flying saucer», installed at Rolle at the Rosey School by BernardTschumi,is striking proof of this. The Swiss architect, who is based in Paris and NewYork, has designed a steel-covered dome whose gentle curves blend in withthe surrounding landscape (page 34).At Delémont, the firm of Comamala Ismail Architectes built a round-shapedresidential building. Covered in white pinewood panels, its insulation system,the refusal of the architects to use synthetic materials and its self-sufficiencyin energy, are particularly noteworthy. The sun and heat from the earth areexceptions (page 63).In the 13th district of Paris, two firms of architects have joined forces topropose an asymmetrical housing project involving two towers based on thesame design model.The challenge they faced was two-fold: to provide a socialmix of private owners and tenants and to break from the previous style ofinstitutional buildings that line the Avenue de France (page 90).Finally, Chantal Moret, the multi-talented Valais artist, demonstrates in herworks «a well thought-out geometry comprising overlaid strata that offerglimpses of constructive transitions, like a layer of experience » (page 79).

We hope you enjoy our latest issue.Laura Carro

IMPRESSUMLe magazine suisse bilingue français-anglaisd’architecture, d’art et de design.The Swiss French-English bilingual magazineon architecture, art and design.

N° 5 – printemps/été 2015 / No. 5 - spring/summer 2015

Tirage / Print run12’000 exemplaires

Parutions / Issues2 numéros par an (printemps/été et automne/hiver)2 issues per year (spring/summer and autumn/winter)

Editeur / PublisherEdition suisse, CRP SàrlRue du Bugnon 42, 1020 RenensT +41 21 635 16 82, F +41 21 634 30 [email protected], www.architectes.ch

Editeur délégué / Directeur généralExecutive publisher / Managing directorLaurent Guillemin

Directrice de la publication / Rédactrice en chefPublishing director / Editor-in-chiefLaura Carro

Directeur des annonces / Advertising directorCédric Martin

Régie publicitaire / Advertising agencyEdition suisse, CRP SàrlRue du Bugnon 42, 1020 RenensT +41 21 635 16 82, F +41 21 634 30 [email protected], www.architectes.ch

Rédaction / Editorial staffMary-Luce Boand Colombini, André Jaunin,Ignaz Miller, Renzo Stroscio

Relecture et correction / Proofreading and correctionMarina Kimmeier Jaunin

Traductions / TranslationsAVKTRAD, Saint-MauriceRenzo Stroscio, Jérôme Ferry

Photographies / PhotographyAdrian Barakat, Rainer Sohlbank, Régis Colombo,Christian Richters,Takumi Ota, Mauren Brodbeck,Alexandar Kortus

Maquette / ArtworkZebra3Design, EchandensSabrinaTarchini, Anouchka Chervet

Impression / PrintingVogt-Schild Druck AG, Derendingen

Ont participé à ce numéroContributors to the present issueGB-Marketing d’espaces publicitaires Gabrielle BurnandSàrl, François Bertin, Atelier de numérisation de la Villede Lausanne, true design.srl, Nicolas Genta

Responsable internet / Internet directorAline Pignat

Abonnements pour la SuisseSubscriptions in Switzerland

3 numéros : 50.- CHF (frais de port inclus)au lieu de 66.- CHF (vente au numéro)

6 numéros : 92.- CHF (frais de port inclus)au lieu de 132.- CHF (vente au numéro)

3 issues: 50.– CHF (including shipment)instead of 66.– CHF (sales copy)

6 issues: 92.– CHF (including shipment)instead of 132.– CHF (sales copy)

Toute reproduction de textes ou photos,même partielle, est interdite. ©architectes.ch.Les textes et photographies non commandéspar CRP Sàrl ne sont pas retournés.

Any reproduction of the articles or photos containedherein, even partial, is prohibited. ©architecture.ch.Articles and photographs not orderedby CRP Sarl will not be returned.

Laura Carro, rédactrice en chef et BettinaTschumi, conservatrice du mudac (portfolio page 51).

ÉDITO

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official partner of the international union of architectswww.mido.ch

Eiffel Tower, Paris, France

A mark of true design

Commander Caliber 80 Chronometer

Mouvement chronomètre automatique (officiellementcertifié par le COSC), jusqu’à 80 heures de réservede marche, boîte acier inoxydable, verre saphir, fondtransparent vissé, étanche jusqu’à une pression de5 bars (50 m / 165 ft).

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architectes.ch I N.0 I mai 2012

Portrait architecte 2architectes.ch I N.0 I mai 2012Portrait architecte 2

ARCHITECTURE

6 Portrait architectesUne équipe – deux ateliers

Atelier d’architecture Brodbeck-Roulet et

BR architectes associés

15 FIPOILa FIPOI met en construction deux gros projets

à Genève

19 Crans-Montana : Chetzeron, un joyau d’altitude

34 Rolle : une soucoupe volante mélodieuse

63 Delémont : revêtu de sapin blanc et exempt

de tout produit synthétique

ARCHINEWS42 La plateforme www.architectes.ch fait peau neuve

44 Le carrelage fait la foire

98 Strehl SA : la maison se modernise et se diversifie

UPIAV32 Les concours d’architecture et d’ingénierie :

une garantie de qualité

Architecture d’ailleurs84 Designer Claudio Colucci : univers technicolor

90 Paris : les fausses jumelles du projet Home

PORTFOLIO51 Le mudac présente son exposition : le verre vivant II

ART60 Claude Augsburger : couleurs et bâtiments

79 Chantal Moret : lignes artistiques et constructives

DESIGNPortrait design

71 Luciano Dell’Orefice : l’esthétique du sens

ARCHItime24 La géométrie à l’honneur

26 Interview Daniel Riedo, CEO de Jaeger-LeCoultre

28 Hublot : l’art de la fusion

En couvertureGilbert Crugnola, Objets, 1987, verre fusionné, taillé et poli.

Photo © Régis Colombo

SOMMAIRE

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015Portrait architectes6

Culture constructive au faîte.

Depuis sa fondation en 1978, l’atelier d’architecture genevoisBrodbeck-Roulet nourrit une culture constructive pour chacunede ses réalisations, attentif à l’historique du site pour mieuxappréhender son interprétation.

Forte de domaines diversifiés, l’équipe mène des projets d’en-vergure – bâtiments publics, administratifs, logements ouréalisations urbanistiques – en abordant chacun de manièreindividuelle pour trouver une solution originale adaptée etdonner la meilleure réponse aux problèmes rencontrés.

Rino Brodbeck, né en 1934, et Jacques Roulet, né en 1945, sesont rencontrés au sein de l’agence Jean-Marc Lamunière dansles années septante. Aujourd’hui, épaulés d’une trentaine decollaborateurs, ils étudient chaque projet dans sa globalité, dela mise en œuvre aux finitions, de l’aménagement intérieur àla création de mobilier sur mesure, pour offrir aux maîtres del’ouvrage qualité, excellence, valeurs de développement dura-ble, toutes valeurs qui constituent leur carte de visite.

Ils sont appuyés dans leurs tâches par deux sous-directeurs,Marcel Hart etAlexandar Kortus, et quatre collaborateurs nommés.

Raising construction culture to newheightsThe architecture firm of Brodbeck-Roulet hasraised each of its major projects to newheights by developing its own constructionculture.

Since it was founded in 1978, the Geneva-based architecture firm ofBrodbeck-Roulet has developed its own construction culture thatrespects the history and identity of each of its project sites.

Its team of architects conduct large-scale projects for administrative orresidential buildings or for urban infrastructures that offer their clientsinnovative and customized solutions as well as optimal responses toproblems encountered on site.Rino Brodbeck, born in 1934, and Jacques Roulet, born in 1945, met atthe office of Jean-Marc Lamunière in the 1970s.Today, supported by ateamof some 30 employees, they study each new project in its entirety,from the construction phase to interior finishes , from the layout of theinterior to the design of customized fittings and fixtures, so as to offer

L’atelier d’architecture Brodbeck-Roulet mène chaque projet d’envergure ausommet en appliquant sa propre culture constructive.

Texte : Mary-Luce Boand Colombini l Photos : Mauren Brodbeck, Alexandar Kortus l Traduction : AVK TRAD

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Une équipe – deux ateliers : atelier d’architecture Brodbeck-Roulet, BR architectes associés.

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their clients quality, excellence and sustainability, values which are thestudio’s hallmark.

They are aided by two assistant managers, Marcel Hart andAlexandarKortus, and by four dedicated staff members. Rino Brodbeck, who likesto design objects, last year created the Astar watch collection whichwas produced in a Vaudois factory. After the publication in 2008 of abook entitled «The Master Architect Series» released byThe ImagesPublishing Group, the studio is now planning to issue a furtherpublication of its unfinished projects from 1978 to the present in theform of drawings and sketches. In 2008, Rino Brodbeck and JacquesRoulet set up BRAA, BRArchitectesAssociés SA, a company (see page10) housed under the same roof and intended to ensure the studio’sfuture and maintain its high standards. ■

>>> Find out more onwww.brodbeck-roulet.com

MEGARON, Centre associatif, sportif et culturel, Lancy

L’actuel secteur Mégaron se situe au cœur d’un croisement d’axesroutiers aériens et souterrains conséquents. Le futur centre offrirades infrastructures dédiées au sport et à la culture ainsi qu’auxquartiers d’habitations existants régissant leur intercommunica-tion. Le défi urbanistique constitue une géométrie significative deces différentes fonctions avec une échelle conforme, complétéed’une zone végétale valorisée par des aménagements paysagers,où la mobilité douce s’imposera naturellement, permettant auxrésidents de se réapproprier l’ensemble du site tout en profitantdes transports.

THE HUG Paediatrics Centre, GenevaThis project aims to transform the former amphitheatre of theChildren’s’ Hospital at the Paediatrics Hospital in Geneva and to restorethe Hospital’s original facades by removing the temporary roofpenthouse, thus allowing the elimination of the correspondingsupplementary load bearing elements. The project, nicknamed «multi-coloured butterflies», entails designing and laying out the different areaswhile emphasizing the original configuration along radiating axes.Thereception area, waiting room and Outpatients unit are linked byconnecting elements, including a triple volume space. The newarchitectural plan reflects the transformation carried out in the Hospital’sDevelopment and Growth Department.

MEGARON, the NGO, sports and culture centre, LancyThe current Megaron district is located at the heart of a major over-ground and under-ground road junction. The future NGO, Sports andCulture Centre will contain facilities devoted to sport, art and cultureand will communicate with the existing residential neighbourhoods.Thechallenge in this urban planning project was to perform these functionsin a geometric layout and on a suitable scale and to add a green-plantedarea to enhance the landscaping features, facilitating the mobility oflocal residents who can take advantage of the public transport servicesavailable.

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Rino Brodbeck, qui affectionne la création de mobilier, a créé,l’an dernier, la montre collector Astar fabriquée dans unemanufacture vaudoise. Après la parution en 2008 du livre «TheMaster Architect Series», aux éditions The Images PublishingGroup, l’atelier planche actuellement sur la publication deprojets non réalisés de 1978 à nos jours à travers une série dedessins et croquis.

Depuis 2008, Rino Brodbeck et Jacques Roulet ont créé, sousle même toit, la société braa, br architectes associés sa, (lirepage 10) pour assurer la pérennité et la qualité de l’atelier. n

Pour plus d’informations>>> www.brodbeck-roulet.com

Projets en cours

Centre de Pédiatrie du Développement, HUG, Genève

Transformation de l’ancien amphithéâtre de l’Hôpital des Enfantsen Centre de Pédiatrie du Développement. Le projet rétablit lesfaçades d’origine en supprimant la surélévation provisoire, afind’évincer les structures porteuses visibles. Il s’inspire del’appellation « les papillons multicolores », de la conception àl’organisation des espaces, tout en soulignant la compositionoriginale en axes rayonnants. Les différentes strates sont l’accueil,l’attente et la consultation, qui sont reliés par des éléments deconnexion dont un triple volume. L’architecture reflète ainsi letravail de métamorphose du Service du Développement et de laCroissance.

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Pont de liaison Hans Wilsdorf, GenèveLa Ville de Genève s’est vu offrir ce pont par la Fondation Hans Wilsdorf.Il relie la Cité et le secteur Praille Acacias Vernets, PAV. Avec la fermeintention d’unifier et d’identifier ces deux quartiers, l’atelier propose unestructure contemporaine en acier à la fois elliptique et linéaire. Sa portéeatteint 85 mètres sans appui intermédiaire, à l’image d’un pont poutretraditionnel minutieusement élaboré avec des spécialistes en ingénierieet construction. Son poids atteint, lui, 3000 tonnes.

Cette réalisation permet de circuler sur deux voies y compris des bandescyclables et de larges trottoirs construits sur un tablier de 15,5 mètresde largeur. Ce choix qui s’inscrit à l’échelle du quartier et qui rehaussel’ensemble des aménagements alentour, permet aux pendulaires detraverser l’Arve dans les meilleures conditions.

Ecole Place, Grand-SaconnexDepuis sa construction en 1934, l’école Place a vu un pavillon adjacents’ériger dans les années soixante, puis des transformations successivesavant sa rénovation complète voilà trois ans. La redistribution etl’augmentation des volumes respectent le caractère d’époque du projetinitial. La partie neuve, très contemporaine est pourvue d’une structurelégère et d’une enveloppe homogène; son unique matériau translucidegénère une belle lumière naturelle le long des circulations et dans lesespaces sanitaires. Cette construction rompt volontairement avecl’existant. A travers une démarche pédagogique, les aménagementsextérieurs portent au faîte le choix d’implantation des élémentsconstitutifs de cette réalisation labellisée Minergie.

The Hans Wilsdorf bridge, GenevaThis bridge was donated to the City of Geneva by the Hans WilsdorfFoundation. It joins the city with the Praille Acacias Vernets (PAV)district. The Brodbeck-Roulet studio sought to join these twoneighbourhoods via a contemporary steel structure that is both ellipticaland linear and that reaches a height of 85 meters without intermediarysupports. It resembles a traditional girder bridge that has beenscrupulously designed by engineering and construction experts. It hasa total mass of 3,000 tones.

The project is designed to allow traffic to flow in two lanes. Cycle pathsand wide pavements are also provided on a 15.5 m wide platform.The solution proposed, which fits the scale of the district and whichenhances all the surrounding infrastructures, enables commuters tocross the Arve River efficiently and quickly.

The Place School, Grand-Saconnexconstructed in 1934, the place school has since added an adjoiningpavillon, has undergone successive conversions and was fullyrenovated three years ago. The re-allocation and enlargement ofavailable space respect the traditional character of the initial project.The new and very contemporary wing features a lightweight structureand a uniform outer frame while its unique translucent material diffusesa pleasant natural light along the corridors and in the toilets andbathrooms. This building deliberately breaks from past tradition. Itsoutside structures, which are Minergie certified, fully justify andenhance the chosen layout of its constituent parts.

Projets réalisés

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Pro

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Siège de l'Organisation météorologique mondiale, OMM, Genève.Headquarters of theWorld Meteorology Organization (WMO), Geneva.

Bâtiment de stockage Givaudan Suisse SA, Plan-Les-Ouates.The Givaudan Suisse SA storage building, Plan-Les-Ouates.

Hôtel style design, Carouge.Design Hotel, Carouge.

Unités de production horlogère Rolex SA, Plan-Les-Ouates.Horlogère Rolex SA production plants, Plan-Les-Ouates.

Abri de la Madeleine, Genève.Abri de la Madeleine Arts Centre, Geneva.

Concours. Quartier d'habitations, Vernet / 4e prix.Competition. Residential neighbourhood, Vernet / 4th prize.

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PORTRAITarchitectes

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Continuité et pérennité.

Rino Brodbeck et Jacques Roulet se sont associés à MathiasBuchi, Emmanuel Charpié et Hervé Fournier. Logée à lamême adresse, l’équipe compte deux collaborateurs nom-més et une dizaine de collaborateurs qui développent parfoisles mêmes mandats avec la première raison sociale; chacunpartage ses compétences, notamment dans le domaine del’urbanisme.Un point d’honneur est mis sur la nature et sa place au seinde chaque projet. «Nos bâtiments et espaces urbains s’intè-grent dans la ville; le paysage et l’environnement naturel fontécho à leurs contraintes de base, leur attribuant caractère etidentité propres, sans vouloir suivre les tendances du mo-ment», précise Jacques Roulet.Chaque démarche place le futur utilisateur au centre despréoccupations avec une approche pragmatique tenant

Continuity and sustainabilityIn 2008, in parallel with their existing firm andto perpetuate their know-how and expertise,Rino Brodbeck and Jacques Roulet foundedthe BRAA studio with three other partners.

In 2008, Rino Brodbeck and Jacques Roulet teamed up with MathiasBuchi, Emmanuel Charpié and Hervé Fournier.The team, located at thesame premises as the architecture firm of Brodbeck-Roulet, comprisestwo associates and a dozen other colleagues who occasionaly work onthe same projectsas Brodbeck-Roulet. Both firms share their expertise,notably in the field of urban planning. Particular emphasis is placed onthe natural environment and on rolewithin each project. «Our buildingsand urban spaces fit within the city; the landscape and naturalenvironment reflect their main constraints, forging their own specific

En parallèle et pour perpétuer leurs compétences, Rino Brodbeck et JacquesRoulet se sont associés à trois partenaires pour fonder le bureau braa en 2008.

Une équipe – deux ateliers : atelier d’architecture Brodbeck-Roulet, BR architectes associés.

Texte : Mary-Luce Boand Colombini l Photos : Mauren Brodbeck, Alexandar Kortus l Traduction : AVK TRAD

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compte du programme, du lieu, de la fonction, du budget, dutemps, de la dimension constructive et du développement.De nature synergique, la collaboration des associés estmenée par le dialogue, l’efficacité et la réactivité, qui leur per-mettent d’affiner l’évolution de chaque projet et de répondrede manière optimale aux maîtres de l’ouvrage. n

Pour plus d’informations>>> www.braa.ch

character and identity, without bowing to current trends», explainsRoulet. In each project, the future user is placed centre stage byfollowing a pragmatic approach that is in phase with the project’sschedule, location and function, its allocated budget, its deadlines, itsconstruction and its development. The partnership is based ondialogue, efficiency and responsiveness, which enable it to fine-tuneeach project and to offer their clients optimised solutions. ■

>>> Find out more onwww.www.braa.ch

Rénovation des façades de Rive-Centre, Genève

Pour offrir une nouvelle identité au bloc Rive-Centre et conformerles façades aux normes actuelles, parti est pris de concevoir unedouble peau pour les façades sur rue, composée de grandsmodules de verre de 3 mètres sur 3. «Traitée avec des plansdifférents, la modénature «plissée» de la façade décompose etdématérialise l’image reflétée de la ville, en préservant lacomposition et la lecture de la façade originelle», précise lecoassocié Mathias Buchi.Réalisé au cœur de la cité par l’architecte Fritz Jenny en 1962, lebâtiment est implanté dans un quartier protégé par un plan de site.De nuit, il sera illuminé de l’intérieur pour révéler modularité etrythme donnés par les ouvertures initiales.

Le Clos de Pinchat, Carouge

Le programme constructif des trois immeubles de logement serépartit sur six niveaux et comprend 113 appartements en PPE de3 à 8 pièces, dont le prix est contrôlé par l’Etat de Genève. Orientésest/ouest, tous les logements sont traversants. Les façadesbénéficient de larges balcons continus qui s’ouvrent sur un vasteparc arborisé inscrit sur le coteau oriental de la commune. Ellesdominent le Vieux-Carouge et offrent une vue dégagée sur la villeet la chaîne du Jura à l’horizon.L’implantation tout en finesse des bâtiments dans la réserve, créedes espaces extérieurs semi-privés et feutrés, réservés auxrésidents.

Renovation of the facades of the Rive-Centre apartmentblock, Geneva

In order to give the Rive Centre apartment block a new identity andmake the facades compliant with current standards, it was decided toinsert a double curtainwall with large 3 x 3 meter modules in the facadesthat overlook the street. The folded multi-plane surface of the facadesbreaks down and dematerializes the reflected image of the town whilepreserving the layout and appearance of the original facades», explainsMathias Buchi, a partner in the firm.Built at the heart of the city by architect Fritz Jenny in 1962, the buildingis located on a protected site. It will be lit at night from the inside toreveal the modular design and rhythm created by the initial openings.

Le Clos de Pinchat, Carouge

The three apartment blocks of Le Clos de Pinchat are spread over sixlevels and comprise 113 three to six bedroom PPE apartments that areprice-controlled by the State of Geneva. The apartments fully traversethe building from East to West. The facades feature large continuousbalconies, which open on to a large tree-planted park on the westernslope of the district.They overlook the old town of Carouge and offer anuninterrupted view of the town and the Jura mountains on the horizon.The subtle layout of the buildings creates an exterior, partly private andmuffled space reserved for residents.

Projets en cours

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Projets réalisés

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Bâtiment administratif des Pléiades, Champel - GenèveLe bâtiment est implanté dans un petit parc à Champel.Le programme administratif définit des plateaux modulables.La volumétrie de la construction et le verre en façade caractérisentl’identité du bâtiment qui s’associe à un « prisme dans un écrin deverdure ».Ce dialogue entre la construction et le paysage est mis en évidence parla transparence des façades qui permet d’établir un rapport privilégiéentre les espaces et la végétation.Nous avons développé, pour une banque, un concept d’aménagementsintérieurs inédit pour recevoir la clientèle, conçu des espaces de travailprivilégiant la convivialité et l’échange. La transition entre intérieur etextérieur est assurée par une bande linéaire implantée en périphérie,en continuité des espaces de travail. Le mobilier de cet espace provientde l’univers de l’habitat, offrant aux employés le moyen de s’extrairede l’ambiance du bureau tout en travaillant.

The LMI Parc Hentsch apartment block, Charmille - GenevaLauréat sur concours, braa a construit cet immeuble de logements àmixité intégrée dans un vaste complexe organisé autour du futur ParcHentsch. Les espaces jour traversants et les balcons continuss’approprient l’extérieur verdoyant.Rationnels et économiques, les logements de qualité s’élèvent sur huitniveaux, le rez-de-chaussée est pourvu de six entrées distribuant 96logements à la location et 44 en PPE.Plus d’un tiers dispose d’une pièce autonome destinée à héberger unadolescent, une personne âgée, une fille au pair ou une activitéprofessionnelle sans nuisances (informatique, paramédical), pré-équipée pour accueillir une kitchenette, elle comporte des sanitaires.L’accès est indépendant, cette cellule a pour but de suivre l’évolution dugroupe familial.

The Pleiades administrative building, Champel, GenevaThe building is located in a small park in Champel. The layout plan isdivided into scalable sections. The surface area of the building and theglass facades liken the building to a «prism in a green jewel-box». Theinteraction between the structure and the landscape is highlighted bythe transparency of the facades, which creates a close link between thebuilding and the surrounding vegetation.Our firm was commissioned by a bank to develop an original conceptof interior fixtures that could host clients in work areas that focus oncongeniality and sharing. The transition between the interior andexterior is provided by linear band around the periphery that extendsfrom the workspaces. The furnishings reflect a home environment,offering employee the chance to get out of their office environmentwhile continuing to work.

Immeuble LMI Parc Hentsch, Charmilles - GenèveThe prize-winning firm of BRAA built this integrated mixed apartmentblock in a vast complex that surrounds the future Parc Hentsch Park.The transversal open spaces and continuous balconies appropriate thegreen exterior.The high-grade apartments are rationally and economically designedand occupy the eight-story block. The ground floor comprises sixentrances that lead to 96 rented apartments and to 44 PPE apartments.More than one third of the apartments include an independent roomintended to house a teenager, an elderly person, an au pair girl or anoffice (computer room or paramedic’s room). It is pre-fitted with akitchenette, a toilet and washroom and is accessed independently. Thisroom meets the changing needs of families.

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Monte-lit, EMS Charmilles, Genève.bed elevator, EMS Charmilles, Geneva.

Agrandissement villa, Conches.Villa extension, Conches.

Nouvelle ligne de tram, Lugano (étude en cours).New tram line, Lugano (study in progress).

Loge d'accueil VIP, Givaudan, Vernier.VIP welcome lodge, Givaudan, Vernier.

Table d'orientation, Bernex.Viewing table, Bernex.

Ligne de trames, Lancy-Bernex.Lancy-Bernex tram line.

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015FIPOI 15

La Fondation des immeubles pour les organisations inter-nationales (FIPOI) a pour mission d’assurer la constructionet l’hébergement des organisations internationales qui fontla réputation de Genève. Fondation de droit privé associantla Confédération et le Canton de Genève, elle met en œuvredes projets d’envergure. Actuellement, deux sont sur lesrails, l’un en cours, l’autre prêt à démarrer.

Extension du siège de la FIPOI(immeuble IAV à la rue deVarembé)

C’est en prolongation du siège de la FIPOI, à la rue deVarembé, que les travaux ont débuté pour l’érection del’Immeuble administratif de Varembé (IAV). Il s’agit d’unbâtiment de forme ovoïde monté sur une base de formeplus conventionnelle. Il est destiné à accueillir des institu-tions internationales officiellement reconnues par la Suisse.Il pourra également servir d’extension au bâtiment actuel

de la FIPOI dont les étages supérieurs abritent la missionsuisse auprès de l’ONU.

En plus de ces objectifs principaux, la partie inférieure de l’im-meuble permettra une réorganisation du centre de conférencequi n’est plus adapté dans le bâtiment actuel et l’ouvertured’une crèche de 54 places, réservées prioritairement auxenfants des collaborateurs des institutions internationalesdomiciliés ou travaillant sur la Commune de Genève.

La première idée avait été d’accoler, classiquement, une aileau bâtiment existant. Le résultat était aléatoire vu la proximitédes immeubles du voisinage et conduisait à une implantationurbaine trop massive. L’architecte Jean-Pierre Stefaniproposa alors la forme ovoïde d’un projet totalement vitré etconnecté partiellement à l’immeuble existant.

FIPOI

Genève : la FIPOI met enconstruction deux gros projets

Texte : FIPOI I Traduction : AVK TRAD

Extension du siège de la FIPOI (immeuble IAV à la rue de Varembé).© Frei-Stefani

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015FIPOI16

Geneva : FIPOI launches two majorconstruction projects

The aim of the Fondation des Immeubles pourles Organisations Internationales (FIPOI) is toconstruct buildings to accommodate interna-tional organisations for which the city ofGeneva is reputed. FIPOI is a private entity inwhich the Swiss Confederation and the Cantonof Geneva are partners.The FIPOI is currentlyconducting two large-scale projects: one is inprogress, the other is about to be launched.

Extension of the FIPOI Headquarters(the IAV building on the rue de Varembé).

The extension of the FIPOI headquarters on the rue deVarembé coin-cided with the construction of the Varambé Administrative Building(IAV).This ovoid-shaped, MORE conventionally designed building isintended to accommodate international institutions officially reco-gnized by Switzerland.The building could also serve as an extensionto the current FIPOI building in which the upper stories house theSwiss mission to the United Nations.

The conference centre, located in the lower part of the building andno longer adapted to the needs of the present building, will berevamped. In addition, a nursery will be opened with 54 placesreserved for the children of staff who work for international institu-tions domiciled in the district of Geneva.

It was initially planned to add a wing to the existing building. Thesomewhat random outcome, given the proximity of adjoining buil-dings, was an overconcentration of the urban layout. To overcomethe problem, architect Jean-Pierre Stefani proposed an ovoid-shaped,totally glass panelled building that is partly connected to the existingstructure.

The result was 6,000 sq. m. of available office space spread over sixstories. One story out of two may be joined to the former building tomeet demand for office space. Each story can also be subdivided intotwo separate parts, each with its own entrance and service areas.

On the ground and upper floors, five conference rooms will be addedto those that already exist in the former building. The conferencerooms will be fitted with leading-edge technology.The Swiss missionto the United Nations will use these rooms for official receptions withheads of state and VIP guests for whom it is important to provideup-to-date hosting and technical facilities.

The building is fitted with micro-piles to stabilise its foundations.Thebasement offers 15 parking spaces.The building is Minergie P certi-fied, which guarantees energy efficiency and effective insulation(double glazing). The building, which also features an economicalheat production system using the heat from the lake water throughthe GLN network. Work began at the beginning of 2015.The buildingwill be opened in mid 2016, while the nursery will be delivered aheadof time so as to organize its refurbishment, as agreed with theGeneva Department of Infants.

Work began at the beginning of 2015.The building will be opened inmid 2016, while the nursery will be delivered ahead of time so as toorganize its refurbishment, as agreed with the Geneva Departmentof Infants.

Le résultat offre une surface de bureaux de près de 6'000mètres carrés répartie sur six étages. Un étage sur deux estsusceptible d’être relié à l’ancien bâtiment en fonction desbesoins. Chaque étage pourrait être subdivisé en deux partiesséparées, bénéficiant chacune de sa propre entrée et de sespropres locaux de service.

Au rez-de-chaussée et au rez supérieur, cinq salles de confé-rence compléteront celles existantes dans l’ancien bâtiment.Elles feront l’objet d’un équipement de très haut standing.En effet, la mission suisse auprès de l’ONU les utilisera àl’occasion de réceptions de chefs d’Etat et d’hôtes VIP pourlesquels il faut disposer d’un accueil et de moyens tech-niques up-to-date.

Techniquement, le bâtiment a nécessité l’implantation demicro pieux pour stabiliser son assise. L’étage en sous-soloffre quinze places de parking. Enfin le bâtiment est labéliséMinergie P, c’est-à-dire qu’il répond, pour l’essentiel, à dehautes performances énergétiques et à des exigences quantà l’isolation de son enveloppe (un vitrage à double peau), uneéconomie dans la production de chaleur en utilisant les calo-ries de l'eau du lac grâce au réseau GLN.

Les travaux ont débuté début 2015 et le bâtiment sera mis enservice au milieu de 2016 avec une livraison anticipée de lacrèche pour organiser un aménagement qui a fait l’objet d’unaccord avec le Service genevois de la petite enfance.

Etage type © Frei-Sefani

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New building for the International Federation of Red Crossand Red Crescent Societies

The International Federation of Red Cross and Red Crescent Societiesis currently housed in a building that was built at two differentperiods. The older section of the building suggests more the self-abnegation displayed by the successors of Henri Dunant (founder ofthe Red Cross) than a contemporary work environment.The building,located on a cramped site, is flanked by several temporary buildingswhich do not deserve to last.

It was therefore decided to demolish the older building and tempo-rary pavilions and to retain the most recent part which serves as anentrance and a hall from which various corridors lead off.The latterbuilding, designed by architect De Giuli senior, will be renovated andreconfigured.

De Giuli (junior) & Portier architectes SA has been appointed tomanage the new project. The immediate concern was to house 350employees during the work which is expected to last two years.A solution was found at Vernier in the building owned by a leadingfurniture kit retailer.The relocation will take place at the end of 2015.

The estimated cost of the new project, including the temporaryrelocation, is 60 million CHF.The project will benefit from a FIPOI loangranted by the Swiss Confederation.The State of Geneva will allowthe Federation to occupy its land free of charge.

The Federation will be the contracting authority and the future ownerof the new building, which aims to be unostentatious, will comprisetwo underground levels, four upper levels, a ground floor and aglass-panelled top floor with greater headroom.The building will be

Nouvel immeuble de la Fédération de la Croix-Rougeet du Croissant-Rouge

La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rougeet du Croissant-Rouge est logée actuellement dans un im-meuble construit à deux époques différentes. Le plus ancienest dans un état qui évoque plus l’abnégation des successeursd’Henri Dunant que les conditions de travail habituelles sousnos latitudes. De plus, faute de place, il est flanqué de plu-sieurs bâtisses provisoires qui ne méritent pas de perdurer.

Il a donc été décidé de démolir l’ancien bâtiment et lespavillons provisoires et de ne maintenir que la partie la plusrécente qui sert d’entrée et de distribution des circulations.Ce dernier bâtiment, signé par l’architecte De Giuli, père, feral’objet d’une rénovation et d’une adaptation.

C’est le bureau De Giuli (fils) & Portier architectes SA, qui estchargé du nouveau projet dont la première difficulté a été dereloger 350 collaborateurs pendant la durée destravaux estimée à deux ans. Une solution a été trouvée àVernier dans le bâtiment d’un grand distributeur de meublesen kit. Ce sera fait dès la fin de l’année 2015.

Le coût global du nouveau projet, y compris le relogementprovisoire, est estimé à 60 millions de francs et fera l’objet

© De Giuli & Portier Architectes SA

FIPOI

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015FIPOI18

d‘un prêt gratuit sur 50 ans de la FIPOI, octroyé à cettedernière par la Confédération. L’Etat de Genève accordera undroit de superficie gratuit à la fédération pour la mise àdisposition du terrain qui lui appartient.La Fédération sera le maître d'ouvrage et le futur propriétairede ce nouveau bâtiment. Ce dernier, qui se veut sans osten-tation, comportera deux niveaux souterrains, quatre niveauxsur un rez-de-chaussée et, enfin, un dernier étage vitré deplus grande hauteur. L’entrée se fera dans l’ancienne partieaccolée à la nouvelle construction. Les quatre étages princi-paux seront essentiellement consacrés à des bureaux tandisque le dernier offrira des espaces de réunions et de serviceen plus de quelques bureaux plus spacieux. Au cinquièmeniveau, on prévoit un potager urbain. La surface utile dépas-sera les 15'000 mètres carrés.

Alors que le bâtiment actuel est totalement fermé au public,le nouveau sera ouvert aux visiteurs au niveau du rez-de-chaussée. Seuls les étages seront protégés par badge. Cettevolonté d’ouverture va plus loin puisque, en collaborationavec laVille de Genève, tous les cheminements piétonniers etcyclables seront revus pour rapprocher la nouvelle constructiondu centre historique du bourg. Enfin le jardin de la propriétésera ouvert au public pour créer le Saconnex Parc.

Comme tous les immeubles financés par la FIPOI, le bâtimentde la Fédération de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge feral’objet de toutes les mesures nécessaires à la protection del’environnement. Il portera le label Minergie P + Eco quiindique qu’en plus des qualités énergétiques citées pourl’immeuble IAV ci-dessus, on se préoccupe d’un éventuelchangement d’affectation, de l’économie d’énergie grise aumoment de sa construction et du recyclage des matériaux aumoment de sa démolition. Le nouveau bâtiment devrait êtrerendu à ses occupants au début 2018. n

>>> Pour plus d’informationswww.fipoi.ch

accessed via the former part of the building, joined to the newstructure.The four main floors will mainly comprise offices, while thetop floor will offer meeting rooms, services and a few more spaciousoffices. An urban vegetable garden is planned on the fifth floor.Theavailable surface area will exceed 15,000 sq. m.

Unlike the current building, which is totally closed to the public, thenew one will be open to visitors on the ground floor.The upper floorcan only be accessed with an ID badge. With a view to making thenew building more accessible, the project managers are workingwith the City of Geneva to revamp the surrounding pedestrian andcycle paths to bring the new structure closer to the city’s historicalcentre. Finally, the building’s garden will be turned into a public parkand will be called the Saconnex Park.

As with all buildings financed by FIPOI, the building of the Federationof the Red Cross and Red Crescent will respect environmental codesand standards. It will be Minergie P + Eco certified, which means thatin addition to the energy efficiency measures taken for the IAV buil-ding, as mentioned above, attention will be paid to re-assigning thebuilding, if needed, to saving grey energy during the constructionphase and to recycling materials when the building is demolished.

The new building is expected to be delivered to its occupants at thebeginning of 2018. n

>>> Find out more onwww.fipoi.ch

© De Giuli & Portier Architectes SA

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Crans-Montana:Chetzeron, joyau d’altitudeUne gare de téléphérique transformée en hôtel.

Texte: André Jaunin I Traduction: AVK TRAD

ARCHItecture

Une gare de télécabine, c’est grand, c’est froid, c’est bruyant: leroyaume des courants d’air. En faire un hôtel chaleureux, accueillantet doté du plus beau panorama dont on puisse rêver, c’est la ga-geure qu’Actescollectifs Architectes et l’entreprise SD Constructionont tenue à Crans-Montana.

Direction des travaux:SD Construction

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Au départ, une gare d’arrivée d’une télécabine désaffectéeà 2100 mètres d’altitude, équipée d’un restaurant. Dans unpremier temps, le propriétaire transforme le restaurant enun établissement de haut de gamme, puis il décide de com-pléter l’équipement en créant un hôtel d’une quinzaine dechambres.

Les démarches administratives sont longues puisque seulela volumétrie existante a permis à la commune de Lens d’ac-corder le changement d’affectation : élever un édifice neuf àcet endroit n’aurait pas été autorisé.Techniquement ensuite,il a fallu rendre le bâtiment étanche avant de pouvoir y tra-vailler en hiver. Sans compter le problème de logistiquepuisque les accès sont réduits à leur plus simple expression.Véhicules tout-terrain en été. En hiver, les hôtes du restaurantet de l’hôtel qui vient de s’ouvrir sont « condamnés » auxskis, à une marche à pied de quinze minutes depuis la téléca-bine de Cry d’Er ou aux chenillettes affrétées par l’hôtel.

Cabane, mais de luxeLa transformation respecte la répartition des espaces et ex-ploite au mieux les volumes existants. Sur la partie est, seizechambres et, sur la partie centrale, le lobby et la réception del'hôtel. Sur la partie nord, une extension a permis l'implanta-tion de nouveaux sanitaires pour le restaurant et l'hôtel ainsiqu'une salle de conférence et un espace wellness compre-nant hammam et sauna. Sur le toit, une piscine s'implanteau milieu du panorama alpin. L'espace de l'ancienne gare detélécabine respecte le caractère du lieu en conservant lesgrands portiques en béton. Au sud, l’ancienne ouverture oùentraient les cabines est fermée par une grande baie vitrée.La fosse est devenue le lieu du petit déjeuner.

Les murs extérieurs sont réalisés avec de la pierre sèche quiévoque inévitablement les cabanes alpines et contribue à as-seoir le bâtiment dans le paysage. Sous l’habillage de pierre,l’isolation thermique est un des éléments qui permet à l’en-semble de bénéficier du label Minergie qui garantit que le bâ-timent est autonome en matière d’énergie.

Si un énorme travail a été réalisé pour conserver les volumesd’origine de la gare, un défi encore plus grand a été de rendrechaleureux et accueillant cet ensemble où les structures debéton dominaient. C’est au bois que les décorateurs d’inté-rieur ont recouru en priorité pour transformer la froideur dubéton en un ensemble chaleureux où il fait bon vivre. Plan-chers, murs, plafonds et meubles, le bois clair réchauffe,enrichit les volumes et fait contraste avec le gris des struc-tures porteuses héritées du passé câblé.

A l’extérieur – et c’est là qu’on jouit du panorama le plus large– des terrasses sur trois niveaux accueillent les visiteurs avecune vue à couper le souffle sur la vallée du Rhône et lesAlpes, du Cervin au Mont-Blanc. Chetzeron, en patois valai-san, la crête ronde, n’a pas volé son nom, il se situe sur lacrête tant par sa situation que par son offre hôtelière. n

>>> Pour plus d’informationswww.chetzeron.ch

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ARCHITECTURE

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARCHITECTURE22

A ski-lift station is typically a large, cold, noisy and drafty place. Thefirms of Actescollectifs Architectes and SD Construction have inge-niously converted it into a warm and cosy hotel with outstanding viewsover the ski resort of Crans-Montana.

The site was originally a disused cable car terminal and restaurantlocated at an altitude of 2,100 meters. The owner first converted therestaurant into a fine cuisine eatery and then decided to add a hotel withfifteen guest rooms.

It took a long time to complete the administrative formalities since theLens District Council only authorised the re-use of existing surface areasbut not the construction of a new building.The next step was to makethe building air and leak tight to be able to carry out the conversion workduring the winter months. Logistics was the next concern since accessto the site is very limited. While all-road vehicles can reach the site insummer, the restaurant and hotel, which recently opened, are «cut off»in winter and are only accessible on skis, by walking fifteen minutesfrom the Cry d’Er ski-lift or via tracked vehicles chartered by the hotel.

A mountain cabin with a touch of luxuryThe conversion respects the distribution of space andmaximizes the useof existing volumes. Sixteen guest rooms have been built on the easternside while the hotel lobby and reception areas are located in the centralsection. In the northern part, an extension wing includes new toilets andwash-rooms for the restaurant and hotel, a conference room and a well-ness centre fitted with a hammam and sauna. A rooftop swimming pooloffers broad views over the Alps.The style of the former ski-lift station

with its large concrete girders has been preserved. To the south, theformer entrance of the ski-lift station has been closed off by a large bayglass window. The cable car trench has been turned into a breakfastroom.

The outside walls are built with dry stone in the style of local alpinechalets and contribute to blending the building into the surroundinglandscape.The building has received the Minergie quality label thanksto its heat insulation system under the stone clad structure, therebyguaranteeing its self-sufficiency in energy.

Major work was undertaken to preserve the original structures of the ski-lift station. However, the real challenge facing the architects was tomakethe building, with its mainly concrete structures, warm and friendly.Theinterior decorators chose wood to transform the impersonal concretestructures into a hospitable and inviting environment.The floors, walls,ceilings, furnishings and light-coloured reheated wood all enhance thebuilding’s existing volumes and contrast with the supporting structuresof the original cable car station.

Visitors can enjoy outside terraces on three levels which offer stunningviews over the Rhone Valley and Alps, from the Matterhorn to MontBlanc. Chetzeron, which means round summit in the Valais Cantondialect, fully lives up to its name since it lies at the top of a mountainand includes a top-grade hotel. n

>>> Find out more onwww.chetzeron.ch

Crans-Montana: high altitude luxury at ChetzeronA ski lift station converted into a hotel

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARCHItime24

L’heureest à de nouvellesformes…

▲ «Amérique, merci!»

La Tonneau de Cartier est l’incarnation même durectangle. Lancé il y aura bientôt cent ans, cemodèle est une icône. Que vous optiez, selon vosgoûts, pour la version américaine, française ouanglaise, la forme reste la même (rectangulaire).

«Thank you America!»

Cartier’s Tonneau embodies a rectangle. Launchedalmost one hundred years ago, this timepiece is anicon. Whether you opt for the American, French orEnglish version, the rectangular shape remains thesame. The American version, which is a vibrant tributeto the great liberator of the First WorldWar, features avery elegant cambered dial.

▼ La solution «bridge»

C’eût été dommage pour l’esthétique de nepas reprendre le fameux mouvement baguettevertical, spécifique à la marque Corum. Choisirla Golden bridge c’est choisir un style, uneforme, mais aussi jeter son dévolu sur uneprouesse technique devenue légende et dont lamise sous verre est plus que méritée.

The solution «bridge»

From an aesthetic standpoint it would have been a pitynot to have chosen the famous vertical housing move-ment specific to the Corum brand. To choose theGolden Bridge is to choose a distinctive style anddesign, but also legendary technical expertise. Its glasscasing is more than deserved.

… car une montre ne doit pas forcément être ronde. En effet, degrandes créations comme la Tank ou la Reverso sont l’illustration qued’autres formes conviennent également. Voici une sélection de sixmodèles de montres à la géométrie particulièrement innovante.

New watch designs.

A watch does not necessarily have to be round-shaped. Breakthroughcreations such asTheTank or Reverso are proof that other designscan be equally suitable. Below is a selection of six timepieces withparticularly innovative geometric features.

ARCHItime

Texte: Ignaz MillerTraduction: Jérôme Ferry,AVK TRAD

▲ Une concavité exclusive

Le Lucernois Bucherer a tout pour plaire car cetrès compétent concessionnaire de montres estaussi un excellent horloger et remarquable orfèvreet créateur. Le modèle dames Alacria en est unexemple. Il se distingue par l’originalité de la forme:concavité des flancs du boîtier et une lunette sur-élevée. Les diamants et saphirs ajoutent aucharme irrésistible de cette montre.

The Lucernois Bucherer watch has an exclusiveconcave shape and has all the qualities to attract custo-mers, coupled to the fact that this highly skilled watchdealer is also an excellent watch maker, outstandinggoldsmith and creator. The Alacria ladies’ model is anexample. It stands out through its original design: theconcave shape of the case and a raised bezel. The dia-monds and sapphires add to the irresistible charm of thistimepiece.

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARCHItime 25

▲ Le choix des individualistes

La maison Parmigiani reste axée sur l’excellence.Une maison qui n’hésite pas à prendre des cheminsde traverse pour réaliser des modèles de montresallant au-delà de nos attentes. Comme, par exem-ple, la très esthétique Kalpagraph, dont la formese situe entre celle du rectangle et celle du ton-neau. A souligner aussi, ses imposantes attaches,propres à la marque. Un concert de formes!

Chosen by individualists

Parmigiani continues to focus on excellence.The company does not hesitate to design innovativetimepieces that exceed our expectations, such as thehighly aesthetic Kalpagraph which is partly rectangu-lar, partly barrel-shaped. Its impressive attachments arespecific to the brand. A symphony of shapes and forms!

La forme épouse la fonction

Cette règle d’or de l’architecture moderne auraitaussi pu être édictée par le manufacturierJaeger-LeCoultre, au moment où il conçut laReverso, en 1931. Car, étant basculant, monté surcharnière, le boîtier de celle-ci se devait d’êtrerectangulaire. La partie mécanique étant rectangu-laire elle aussi, cette montre est un archétype derectangularité.

Design embraces function

This golden rule of modern architecture could havebeen advocated by manufacturer Jaeger-LeCoultrewhen it designed the Reverso in 1931. The swivel,hinge-mounted case was designed to be rectangular.The mechanical section is also rectangular, making thiswatch an archetype of rectangularity.

▲ Le charme des «ailettes de refroidissement»

Karl-Friedrich Scheufele, codirecteur de la maison Chopard, voue aux montres – et aux bons vins – unevéritable passion, notamment à l’Engine One, dont il apprécie tout particulièrement le côté high-tech.Une montre attractive aussi par sa géométrie, rectangulaire et curviligne.

The appeal of the «cooling vanes»

Karl-Friedrich Scheufele, co-director of Chopard, devotes true passion to watches– and to good wines –particularly to Engine One, whose high tech design is one he particularly likes.The appeal of the watch alsolies in its rectangular and curvilinear geometry.

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La Reverso est un succès mondial et en même temps unemontre dotéed’une identité forte malgré le fait qu’elle se décline sans cesse. Le formatcomme le contenu changent en permanence. Comment Jaeger-LeCoultre arrive-t-elle à garder la balance entre tradition et innovationesthétique?C’est un équilibre subtil. Si la Reverso a présenté plusieurs visages etcomplications depuis 1931 – jusqu’à trois cadrans avec la Reverso GrandeComplication à Triptyque! –, elle a toujours conservé son apparencecaractéristique. Le style Art déco, les trois godrons sur le boîtier et le cadranépuré sont parmi les éléments esthétiques qui la rendent identifiable.

Au début de sa carrière, la forme de la Reverso n’était-elle pas laconséquence d’une nécessité technique (pour renverser la boîte) au lieud’une volonté de forme?Nécessité technique et volonté de forme sont étroitement liées. La Reverso aété créée suite à la demande des officiers de l’armée britannique qui jouaient aupolo en Inde. Ils souhaitaient une montre capable de survivre sans dommage àun match de polo. A l’époque le verre saphir n’existait pas, la protection du verreétait donc la priorité. Pour la conception du boîtier, Jacques-David LeCoultre s’estadressé à l’ingénieur Alfred Chauvot qui a développé ce système permettant àla montre de pivoter sur elle-même tout en coulissant dans son support. On peutpenser que le retournement était plus facilement concevable sur un boîtierrectangulaire plutôt que rond. Le modèle Reverso incarne également le style Artdéco dont il synthétise les valeurs fondamentales avec sa forme rectangulaire,ses lignes simples et géométriques.

Au début, la Reverso fut l’expression d’une ambition sportive.Aujourd’hui, par contre, elle est tellement classique qu’elle fait partie desicônes. Comment s’explique cette métamorphose?Après sa création en 1931, la Reverso a rapidement conquis d’autres univers quecelui du polo et du sport. Du fait de la variété des modèles proposés, elle s’estvue adoptée par une clientèle plus large, plus urbaine, internationale et plusféminine. Chacun peut trouver la Reverso qui lui correspond en fonction de l’usagequ’il en fait. Une personne qui voyage souvent préférera sans doute une ReversoDuoface munie de deux cadrans, l’un affichant l’heure du pays d’origine, l’autrecelle du pays où elle se trouve. Une femme qui recherche une montre-bijou setournera vers une Reverso sertie, tandis qu’un collectionneur sera davantageséduit par la Grande ReversoTourbillon Squelette de la collection Hybris Artistica.

En général, les montres rectangulaires séduisent tout le monde maissont rarement un succès commercial. Comment expliquez-vous cephénomène ?La Reverso se caractérise d’abord par une personnalité unique et une esthétiqueintemporelle. Les multiples déclinaisons ont permis de séduire à la fois leshommes et les femmes, les passionnés d’horlogerie comme les amateurs debeaux objets. La personnalisation de la Reverso par nos maîtres sertisseurs,émailleurs ou graveurs renforce la relation émotionnelle déjà forte qui lie ledétenteur à sa montre.

Selon votre jugement, quelle est l’importance d’un mouvementrectangulaire pour une montre rectangulaire ?C’est là toute la philosophie de la marque: l’harmonie entre la forme et lecontenu. Chaque montre a son propre mouvement, développé pour elle enfonction de son design et de ses fonctions. Le contenant et le contenu formentun tout intégré. C’est ce que nous appelons l’intégrité du produit.

Pourriez-vous vous imaginer d’autres montres rectangulaires dans lacollection Jaeger-LeCoultre?Non, pas vraiment. n

The Reverso is an international success. It is also a watch with a strongidentity despite undergoing frequent extensions. Its form and contentchange constantly. How does Jaeger-LeCoultre manage to maintain abalance between tradition and aesthetic innovation ?This is a subtle balance.While Reverso has undergone various changes and hasadded more complex features since 1931 – up to three dials with the ReversoGrande Complication à Triptyque ! –, but it has always retained its distinctiveappearance. The Art deco style, the three gadroons on the case and theminimalist dial are all distinctive aesthetic features.

When the Reverso was first launched, was its design driven by atechnical requirement (to turn over the case) rather than by a deliberatechoice of form ?The need to meet a technical requirement and a deliberate choice of form areclosely linked. The Reverso was created at the request of British army officerswho played polo in India. They wanted a sturdy watch that could withstanddamage during a polo match.The sapphire watch glass did not exist at that time;protecting the watch glass was therefore the priority. For the design of the case,Jacques-David LeCoultre called on engineer Alfred Chauvot who developed asystem that enabled the watch to swivel on its axis while sliding inside itsmounting. It was thought that it was easier to rotate the watch in a rectangularcase rather than in a round one.The Reverso model also embodies the Art decostyle with its rectangular design and simple and geometric lines.

Initially, the Reverso addressed a need in the world of sport. Today,however, it has become such a classic that it has become an icon. How toyou explain this transformation ?After its inception in 1931, the Reverso rapidly became popular not only in theworld of polo playing and sport. Owing to the variety of models proposed, it haswon over a clientele that is wider, more urban, international and feminine. TheReverso has something for everyone, depending on its use. A person who travelswill probably prefer the Reverso Duoface with its two dials, one that displays thetime in the country of origin, the other the time in the country where one happensto be. A woman who seeks a jewel watch will opt for a Reverso with its setprecious stones, whereas a collector will be more drawn to the Grande ReversoTourbillon Squelette in the Hybris Artistica collection.

In general, everyone is attracted by rectangular watches but they arerarely a commercial success. How do you explain this phenomenon ?The Reverso has a unique personality and a timeless aesthetic. Its manyextensions attract both men and women, timepiece enthusiasts as well as loversof beautiful objects. The customization of the Reverso by our master jewelsetters, enamellers or engravers strengthens already strong emotionalrelationship between the watch and its owner.

In your opinion, how important is a rectangular movement for arectangular watch ?This is the very ethos of the brand: achieving harmony between form andcontent. Each watch has its own intrinsic movement according to its design andfunctions. Form and content are part of an integral whole.We refer to this as theproduct’s integrity.

Can you imagine including other rectangular timepieces in the Jaeger-LeCoultre collection ?No, not really. n

architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARCHItime26

INTERVIEW

Daniel Riedo,CEO de Jaeger-LeCoultre

Interview réalisée par : Ignaz Miller I Traduction : AVK TRAD

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Mobilier contemporain et découvertes...

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28 architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARCHItime

l’art de la fusion

Texte et photos : Hublot SA l Traduction : AVK TRAD

En 2007, Hublot ouvrait sa première boutique à Paris, à la placeVendôme, naturellement! L’an dernier, à Zurich, à la Bahnhofstrasse,naturellement!

Entre-temps, c’est plus d’une septantaine de nouveaux points devente de la marque – un par mois en moyenne –, tous idéalementplacés, qui ceinturent le monde. Chacun bénéficie du nouveauconcept d’aménagement qu’Hublot réserve à ses boutiques.

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La surface idéale se situe entre cinquante et septante mètrescarrés, organisés de telle façon que, dès l’entrée et pour invi-ter la clientèle à franchir le pas de l’univers Hublot, on puissemettre en place un large écran plasma qui diffuse les imagesdes nombreux événements et partenariats de la marque.

Une fois dans la place, le visiteur est accueilli dans une am-biance qui réinterprète le concept de fusion chère à la marque,mais avec une nouvelle combinaison de matériaux: bois dechêne brossé et argenté, laine pour les sols, panneaux mate-lassés de fibre soyeuse pour habiller les parois, éléments debois noir et d’acier chromé pour souligner les vitrines.

L’art de la fusion ne s’applique pas qu’aux matériaux, Hublotle réserve aussi au style. Dans les endroits plus confidentiels,réservés aux clients, le velours doré est combiné avec un autretissu pour une réinterprétation contemporaine des mouluresdu XVIe siècle. Des faisceaux de lumière ciblés font miroiter lesvitrines et mettent en valeur les montres, les mouvements etles pierres précieuses. Les nuances de noir et de gris, valori-sées par du mobilier contemporain, des canapés et fauteuilsen cuir pleine fleur et fabriqués tout spécialement pour Hublot,contribuent à créer une ambiance chaleureuse et feutrée.

Art de la fusion et fusion de l’art. C’est à Murano qu’Hublot afait réaliser une ligne d’éclairage sur mesure. Elle comprenddes lampes de table, des appliquesmurales et des chandeliers.C’est aussi d’Italie que proviennent des plaques de verre spa-tulées et argentées produites spécialement pour les boutiques.Pour caractériser les parois d’une touche moderniste, des ta-bleaux pop art valorisent les modèles phares de la marque.

Enfin, pour boucler la boucle, c’est-à-dire mettre en évidenceles montres exposées – ce qui est finalement le but premier decet écrin – les vitrines ont fait l’objet de traitements tout parti-culiers.A l’intérieur, desmoteurs spatiaux permettent de visua-liser les montres dans toutes les positions. Quant aux vitrines,elles sont équipées de verre LCG (liquid crystal glass) quipossèdent des caractéristiques uniques: il est en effet capablede s’obscurcir et de s’éclaircir sur une des quarante-cinq sur-faces prédéfinies qui le composent et qui peuvent être pilotéesindividuellement par un système de séquenceurs indépen-dants, et cela sans aucun fil ou autres éléments visibles.

Haute technologie horlogère et subtilité d’un aménagementqui allient classe et ambiance chaleureuse, c’est tout l’art dela fusion. n

>>> Pour plus d’informationswww.hublot.com

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Hublot and fusion art

In 2007, Hublot opened its first boutique in Paris on the PlaceVendôme,where else? Last year, it opened another outlet on the Bahnhofstrassein Zurich, another natural choice.

Since then, over seventy new flagship stores – an average of one permonth, all in prime locations around the world, have opened.The newlayout concept that Hublot has introduced in its boutiques has proveda win-win solution.

The ideal in-store surface area is between fifty and seventy squareme-ters. From the entrance, a wide plasma screen projecting images ofpromotional events and partnerships that the Hublot brand is involvedin, can be installed to woo customers into the Hublot world.

Once inside, the visitor enters a world which re-interprets the conceptof fusion to which the brand adheres, but in a new combination of ma-terials: brushed and silvered oak wood, wool floors, silk fiber paddedpanels covering the walls and black and chrome steel sections to em-phasize the windows.

Hublot does not only apply the concept of fusion art to materials; italso uses it to create style. In hidden alcoves reserved for customers,gold velvet is combined with another fabric that re-interprets 16th cen-tury mouldings in a contemporary finish. Pinpointed shafts of light arereflected on the windows and set off the timepieces, movements and

precious stones. The shades of black and grey, emphasized by thecontemporary furnishings, sofas and floral patterned padded leatherarmchairs, custom-made for Hublot, contribute to creating a warm andplush atmosphere.

Fusion art and art fusion. In Murano, Italy, Hublot ordered a customi-zed range of lighting, including table lamps, wall brackets and chan-deliers. The spatulated and silver-coated glass panels were speciallyproduced for its boutiques. In order to give the walls a modernisttouch, pop art pictures give the branded products added impact.

Finally, in order to make the display of timepieces stand out, which is,after all, the main aim of this jewel case layout, the windows havebeen specially decorated. Inside, motors rotate the timepieces in allpositions.The windows comprise liquid crystal glass (LCG) which hasunique properties. LCG can darken and lighten one of its forty-five pre-defined surfaces and can be powered by a system of independent se-quencer units that are wireless and have no other visible fixtures.

Fusion art can best be summed up as leading-edge watchmaking tech-nology that combines subtle designs and elegance that create a warmand inviting atmosphere. n

>>> Find out more onwww.hublot.com

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Modèle illustré: JAGUAR F-TYPE R 5.0 V8, S/C Coupé AWD, 2 portes, aut., 4WD, 550 ch/405 kW. Prix de vente net clients CHF 141’500.– moins prime Swiss Deal CHF 16’000.–, prix devente effectif CHF 125’500.–, hors option: système de freinage en carbone/céramique avec jantes en alliage léger forgé 20" «STORM» etmâchoires jaunes CHF 14’500.–, consommationmixte 11.3 l/100 km, émissions Ø CO2 269 g/km. Catégorie de rendement énergétique G.

JAGUAR F-TYPE S 3.0 V6, S/C Coupé AWD, 2 portes, aut., 380 ch/280 kW. Prix de vente net clients CHF 109’700.– moins prime Swiss Deal CHF 12’000.–, prix de vente effectif CHF97’700.–, consommation mixte 8.9 l/100 km, émissions Ø CO2 211 g/km. Catégorie de rendement énergétique G, émissions Ø CO2 de tous les véhicules proposés en Suisse 144 g/km.

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UPIAV

Photo : © Projet Pôle muséal, Lausanne/Studio Barozzi&Veiga, Barcelone l Traduction : AVK TRAD

Vient d’être annoncé un concours d’architecture lié à la deuxièmephase du Pôle muséal de Lausanne. Au sein du jury vont notam-ment figurer deux architectes internationalement connus, soit SirDavid Chipperfield et Kengo Kuma, respectivement britannique etjaponais. Ce futur concours aboutira à finaliser le principal centreculturel de Lausanne. C’est le plus récent d’une très longue sériepuisque le concours fait partie de la pratique publique helvétique dela construction depuis plus de cent ans et conduit à un environne-ment architectural de première qualité. Les constructeurs cantonauxy recourent très régulièrement pour leurs principaux chantiers(musées, parlement, hôpitaux, etc.). L’UPIAV insiste pour que l’onpratique également le concours dans le cadre de la réalisation deconstructions de moindre envergure notamment au niveau descommunes (collèges, administration publique, etc.). Pour les archi-tectes, pour les ingénieurs et pour les groupes multidisciplinaires,

Les concours d’architecture etd’ingénierie : une garantie de qualité

ARCHITECTURE ANDENGINEERING COMPETITIONS :A GUARANTEE OF QUALITY

An architecture competition as part of the second phase of the city ofLausanne museums project was recently announced. The jury will includetwo internationally acclaimed architects, Sir David Chipperfield, who isBritish, and Kengo Kuma, who is Japanese. The future competition willfinalize Lausanne’s main arts centre. It is the most recent of a very longseries of competitions since this particular competition reflects thepopularity of architecture and construction with the Swiss public for overone hundred years and helps to create a top-quality architecturalenvironment.The canton’s construction firms regularly use competitions fortheir key projects (museums, parliament, hospitals). The UPIAV alsopromotes competitions for smaller-scale buildings at communal level

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(colleges, public administration). For architects, engineers or multi-disciplinary groups, competitions are an opportunity for them to make theirmark in the construction industry. For everyone, it is a guarantee of highquality sustainable buildings under a procedure written into public contractslegislation in the canton of Vaud.

The rules of the competition were set out in the SIA 142 regulations onarchitecture and engineering competitions.When a local authority does notyet have a concept for a future project, a competition is a natural option,even for a smaller building, also because a public invitation for bids is notdesigned to trigger architectural or engineering ideas but to compareessentially financial proposals. It is regrettable that a construction firmsometimes avoids competitions that, at the end of the day, are no morecomplicated, expensive or long-winded than replying to an invitation for bids.The formal requirements of the competition can be reduced to a minimumto simplify the process. Fortunately, private construction firms also usecompetitions without having to follow public contracts procedures.

We are strong advocates of the competition, not just because of thefinancial aspect but also only because we adhere to the architectural orengineering concept. n

c’est une manière de se faire une place dans le monde de laconstruction. Pour tout un chacun, c’est l’assurance de constructionsde très grande qualité, durables, dans le cadre d’une procédure quiest intégrée dans la législation vaudoise sur les marchés publics.

La règlementation du concours est concrétisée dans le cadre duRèglement SIA 142 des concours d’architecture et d’ingénierie.Dans la mesure où une collectivité n’a pas encore de concept auniveau du projet à réaliser, c’est bien par la voie du concours qu’ilfaut procéder, même pour une construction demoindre importance,un appel d’offres n’est en effet pas conçu pour la mise sur piedd’idées architecturales ou d’ingénierie, mais pour une confrontationde prestations essentiellement financières. Il est regrettable deconstater que parfois un constructeur évite le concours qui n’est enréalité pas plus compliqué, pas plus cher et pas plus long qu’unappel d’offres. A relever que les conditions formelles du concourspeuvent se réduire à un minimum pour simplifier le processus etqu’heureusement, des constructeurs privés pratiquent égalementles concours sans avoir à tenir compte des marchés publics.

Donc, s’il y a matière à la mise sur pied d’un concept architecturalou d’ingénierie, et pas seulement à la présentation d’une offrefinancière, nous préconisons fermement la perspective duconcours! n

Secrétaire général UPIAVGeneral secretary UPIAV

>>> Pour plus d’informationswww.upiav.ch

>>> Find out more onwww.upiav.ch

©Rainer

Sohlbank

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Une soucoupe volantemélodieuseCarnal Hall, Le Rosey à Rolle.A musical performance in a flying saucerCarnal Hall at the Rosey School in Rolle

Texte : André Jaunin l Photos : Christian Richters l Traduction : AVK TRAD

ARCHItecture

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Architecte (projet):BernardTschumi ArchitectsArchitecte (exécution):Fehlmann Architectes SA

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Au mois d’octobre dernier, le Royal Philharmonic Orchestra,dirigé par Charles Dutoit, inaugurait, par un concert, le Paul &Henri Carnal Hall à l’Ecole du Rosey, installée depuis 1880 àRolle. Signé par Bernard Tschumi, un architecte d’origine lau-sannoise mais de réputation mondiale et FehlmannArchitectes,àMorges, le bâtiment – que l’école désigne sous le nom de Lear-ning Center – est surnommé la soucoupe volante. Il estremarquable à plus d’un titre.

Du point de vue architectural, le bâtiment se présentecomme un dôme de 92 mètres de diamètre, offrant une sur-face au sol de l’ordre de 5'000 mètres carrés. Recouvertd’acier inoxydable, le dôme, à la courbure douce, s’inscritdans le paysage et réfléchit les arbres de la propriété, faci-

litant l’intégration d’une forme résolument moderne dansun bâti historique plutôt conservateur.

L’élément marquant du dôme est la salle de concert, cœur dubâtiment pour lequel les architectes se sont faits aider parl’acousticien Alban Bassuet et l’entreprise jurassienne SchwabSystem, spécialisée dans la conception d’auditorium. Habillé debois aux formes géométriques engravées, équipé de troisconques acoustiques, aménagé pour accueillir 900 à 1000 audi-teurs installés confortablement, l’espace musical à l’acoustiqueremarquable passe pour une desmeilleures salles de concert deSuisse. Il est prêt à accueillir concerts, conférences, ballets oucomédies musicales. Un certain nombre demanifestations sontouvertes au public.

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Au service de la créationDu point de vue fonctionnel, le bâtiment se présente comme ungrand espace avec un système de soutien simple qui facilite ladistribution des locaux. Hormis le cocon de bois de la salle deconcert, les cloisons sont de verre transparent, opaque ou trans-lucide qui assurent une large diffusion latérale de lumièrenaturelle. Un système de circulation d’air complexe garantit laventilation.

Dans le cahier des charges de l’Ecole du Rosey, le Learning Cen-ter avait pour mission de constituer un espace de travailextérieur aux classes vouées à l’enseignement traditionnel. Ildevait faciliter la recherche personnelle des élèves, le travail enéquipe et la rencontre avec de nouvelles disciplines. Le déficonsistait à mettre à disposition des élèves des outils au servicede la création, de la culture, des arts et de la communication.Donc, au-delà de la salle de concert, le dôme abrite de nom-breux autres locaux. Pour la musique, seize studios dédiés auxpercussions, au rock et au jazz. Pour les arts graphiques cinq ate-liers pour le dessin, la sculpture, la photographie. Enfin desespaces réservés au travail de la terre, du verre, des tissus et del’impression 3D, au théâtre, à la gastronomie, à la danse.

La synthèse entre la volonté de l’école d’inciter ses élèves à lacréativité et l’imagination créatrice des architectes BernardTschumi et ses collègues morgiens ont fait de l’ovni de Rolle unobjet parfaitement identifié : une soucoupe bien intégrée quiréjouit tant la direction et les internes de l’Ecole du Rosey queles musiciens et mélomanes résidents ou invités. n

>>> Pour plus d’informationswww.rosey.ch

©BernardTschumi

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Last October, the Royal Philharmonic Orchestra conducted byCharles Dutoit performed a concert to inaugurate the Paul & HenriCarnal Hall at the Rosey School, established in the district of Rollesince 1880. The building or Learning Centre as the school calls itwas designed by Bernard Tschumi, an architect originally fromLausanne and who has gained world acclaim, and by the firm ofFehlmann Architectes based in Morges, and is nicknamed the flyingsaucer.The building is outstanding in more ways than one.

From the architectural standpoint, the building features a 92-meterdiameter dome and 5,000 square meters of floor space.The gentlycurving dome, which is covered in stainless steel, blends in withthe surrounding landscape and reflects the trees in the schoolgrounds, facilitating the integration of a deliberately modern designinto a rather conservative historical structure.

The distinctive feature of the dome is the concert hall located at theheart of the building and for which the architects were assisted bythe acoustician Alban Bassuet and the Jura-based firm SchwabSystem specialized in the design of auditoriums. Covered in woodwith engraved geometric shapes and fitted with three acousticshells, the concert hall is designed to house 900 to 1,000 spectators,all comfortably seated.The building, with its excellent acoustics, isregarded as one of the finest concert halls in Switzerland. It can hostconcerts, conferences, ballet performances and musicals. A numberof events are open to the general public.

An example of creative architectureFrom a functional viewpoint, the building contains a large space witha simple supporting system, which facilitates the layout of thedifferent rooms. Besides the wooden cocoon of the concert hall, thepartitions are in transparent, glass or translucent glass which diffusenatural light laterally across a wide area. The building is ventilatedby a complex airflow system.

As stated in the list of specifications of the Rosey School, theLearning Centre in intended to be a workspace outside classroomsdevoted to traditional learning. It was meant to facilitate private studyby students, teamwork and access to new disciplines.The challengewas to offer students tools that favour creation, art, culture andcommunication. Hence, beyond the concert hall, the dome housesmany other facilities. For music, there are sixteen studios devoted topercussion, rock and jazz. For the graphic arts, five workshops fordrawing, sculpture and photography have been planned. Finally,there are areas devoted to work with clay, glass, fabrics and 3Dprinting, theatre, fine cuisine and dance. For the graphic arts, thereare five workshops devoted to drawing, sculpture and photography.

The synthesis between the school’s aim to encourage creativityamong its students and the creative imagination of architect BernardTschumi and his Morges-based colleagues have turn the unidentifiedflying object in Rolle into a perfectly identified one: a well integratedsaucer which delights the school’s head teachers and students asmuch as resident or guest musicians and music-lovers. n

>>> For more information, consult www.rosey.ch

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Carnal Hall

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L’ ARCHITECTE BERNARD TSCHUMI

BernardTschumi, fils de l’architecte JeanTschumi, franco-suisse, est né à Lausanne. Après des études à l’Ecolepolytechnique fédérale à Zurich, il se lance dans unparcours atypique combinant, pendant quinze ans,enseignement et recherche. Il professe à Londres, puis àNewYork aux universités de Princeton et Columbia dontil est le doyen de la Faculté d’architecture entre 1988 et2003. Il signe de nombreux essais théoriques majeurs.

En 1983, il remporte le concours international de la Villette à Paris et prouvequ’il sait passer de la théorie à la pratique sur les cinquante hectares d’unnouveau parc culturel. En 1996, le Grand Prix National d’Architecture lui estdécerné pour une œuvre déjà très riche et qui va se poursuivre par desréalisations marquantes dont, par exemple, la BlueTower, à NewYork, (2007)ou le nouveau Musée de l’Acropole, à Athène, (2009). En Suisse, il anotamment signé le siège de Vacheron Constantin, à Genève, (2001-2003) etson extension (2011) ainsi que le bâtiment de l’ECAL, à Renens, (2005-2007).

Avec une agence à Paris et une autre à NewYork et le concours d’une trentained’architectes, Bernard Tschumi est l’auteur de très nombreuses réalisationsprestigieuses et d’interventions en matière d’urbanisme à Pékin, Shenzhen,NewYork, Montréal, Lausanne (interface des transports du Flon).

En 2014, il a honoré ses citoyennetés française et suisse en signant, à Paris, larénovation du Zoo de Vincennes et, à Rolle, le Paul & Henri Carnal Hall, alorsque le Centre Pompidou organisait une première rétrospective de son œuvreen Europe.

>>> Pour plus d’informationswww.tschumi.com

L’ ARCHITECTE, BERNARD TSCHUMI

BernardTschumi, the son of Franco-Swiss architect JeanTschumi was born in Lausanne. After studying at theFederal Polytechnical School in Zurich, he began an atypicalcareer combining teaching and research over a period offifteen years. He lectured London, then in NewYork at theuniversities of Princeton and Columbia of which he was thedean of the Faculty of Architecture between 1988 and 2003.He has written many major theoretical essays.

In 1983, he won the La Villette international competition in Paris and provedthat he can switch from theory to practice on the 50-hectare site of a newculture park. In 1996, he was awarded the Grand Prix National d’Architecturefor his already extensive opus and which continued with major projectsincluding the BlueTower in NewYork, (2007) and the new Acropolis Museumin Athens (2009). In Switzerland, he designed the Vacheron Constantinheadquarters in Geneva, (2001-2003) and its extension (2011) as well as theECAL building in Renens, (2005-2007).

With an agency in Paris and another in NewYork and with the support of somethirty architects, Bernard Tschumi has signed his name to many prestigiousurban planning projects in Beijing, Shenzhen, New York, Montreal andLausanne (the Flon transport interface).

In 2014, he honoured his French and Swiss citizenships by renovating theVincennes Park Zoo in Paris and the Paul & Henri Carnal Hall in Rolle. In thesame year, the Centre Pompidou organized the first retrospective of his workin Europe.

>>> For more information, consultwww.tschumi.com

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARCHInews42

Le Centre d’information Architecture et Construction met enservice sa nouvelle plateforme www.architectes.ch qui bénéficiede nouvelles fonctionnalités. Le directeur général de l’entreprise,Laurent Guillemin, nous explique ses nombreuses spécificités.La première, c’est la richesse de la plateforme. Trente ansd’expérience, 3’500 projets réalisés référencés, le contenu detous les produits du Centre d’information Architecture etConstruction, magazine, plaquettes de références, fiches tech-niques pour les entreprises, soit près de 8'187 bureaux d’archi-tecture, d’ingénierie et entreprises, dont une bonne partie profited’une présentation individualisée sous forme d’un portrait. Avecses 17 millions de pages vues chaque année, c’est la plateformela plus riche et la plus consultée, dans le secteur, en Suisseromande.

La seconde spécificité est fonctionnelle : architectes.ch est uneplateforme nationale d’échanges spécialisée dans l’architectureet la construction. Elle est devenue un réseau de partenaires :ouverte tant aux professionnels qu’au public, elle est bien plusqu’un annuaire puisqu’elle offre informations écrites et illustra-tions sur tout type de réalisations et les intervenants qui les ontmises en œuvre ; elle permet les références croisées entre lesprojets et leurs réalisateurs.

Une refonte totale

Chacun sait qu’internet est en perpétuelle évolution, ne pas la sui-vre, c’est se condamner à l’obsolescence. Le but de cette mise àniveau est donc, tout à la fois, de rester dans le trend et d’améliorerprésentation et fonctionnalités pour rendre la plateforme à la foisplus conviviale et plus efficiente pour les partenaires.

Pour le graphisme et la présentation, c’est une remise au goût dujour. Pour la navigation, c’est une simplification et une diversifica-tion. Les quatre mille visiteurs quotidiens qui fréquentent la plate-forme sont soit des professionnels, soit des particuliers. Leursbesoins sont différents. Elle leur offre donc des approches quimatchent leurs critères de recherche.

Pour les professionnels, la plateforme est prioritairement uninstrument qui facilite la recherche d’autres professionnels et leséchanges. Pour les particuliers, elle constitue une sorte de maga-zine permanent consacré à la construction, une forme de boîte àidées concrétisées par des milliers de réalisations. Donc, ilss’orientent d’abord sur les objets présentés qui les conduiront auxdivers intervenants qui les ont réalisés. Ils pourront ainsi détermi-ner leur choix.

La plus grande plateformede références en Suissewww.architectes.ch fait totalement peau neuve.

ARCHINEWS

© Rainer Solhbank

De gauche à droite : Cédric Martin, Laurent Guillemin, Alexandre Santi

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARCHInews 43

Le regard des partenaires

Globalement, les partenaires portent un jugement très positif surl’offre du Centre d’information Architecture et Construction.Les entreprises apprécient la plateforme d’échanges et ne négli-gent pas la visibilité que leur donne architectes.ch. D’ailleurs, uncertain nombre d’entre elles profitent de cette plateforme pour seprésenter plus en détail sous la forme de portraits.

Un autre avantage pour les intervenants, c’est l’efficacité d’archi-tectes.ch pour leur référencement. De nombreuses entreprisesbénéficient de leur propre site internet mais il est difficile pourelles d’apparaître en bonne position dans les moteurs derecherche. Leur présence sur architectes.ch leur assure unexcellent référencement qui, par ricochet, renvoie sur leur pro-pre site internet.

Enfin, la mise à jour continuelle de la plateforme assure aux hôtesdu site une actualisation en continu de leurs réalisations, ce quin’est pas toujours facile pour les sites individuels qui ne bénéfi-cient pas des services d’un webmaster présent en permanence.

Pour s’en convaincre, il suffit de consulter www.architectes.ch.

Améliorations

La première adjonction est certainement l’affinement desméthodes de recherche. Toutes les entreprises sont taguées enfonction de leur secteur d’activités et de leurs zones géogra-phiques – comme auparavant – mais aussi et, c’est la nouveauté,en fonction de leurs spécificités. Un exemple : vous vous intéres-sez aux panneaux solaires ; la première recherche vous amènetous les intervenants, architectes, fournisseurs, spécialistes de lapose de votre région ; une seconde vise uniquement les panneauxphotovoltaïques ; et la dernière réduit les adresses aux seulsfournisseurs de la région concernée. Trois clics pour une réponseà un besoin spécifique. Efficace, non ?

La seconde amélioration est l’élargissement de la plateforme à saconsultation sur tous les supports mobiles, tablettes, téléphoneset autres, quel que soit leur système opératif. Enfin, architectes.chsera sur les réseaux sociaux, avec, pour conséquence, l’obligationde consacrer un poste de gestionnaire de réseaux.

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Mode et recherche esthétiqueLe carrelage fait la foire.

Texte : Architectes.ch I Photos : Gétaz-Miauton I Traduction : AVK TRAD

ARCHINEWS

45architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARCHInews

Chaque année, à l’automne, Bologne accueille la plus grande foire mondiale consacrée à la céramique et auxproduits sanitaires, Cersaie. C’est là qu’est mis en valeur ce que les Anglo-Saxons appellent stoneware, ouobjet de pierre, et les francophones grès: un matériau céramique caractérisé par une très grande dureté etune excellente résistance aux agressions chimiques ou climatiques. C’est là aussi que se dessinent tous lesnouveaux produits et les tendances qui habilleront sols et murs des futurs logements, mis en évidence parles quelque mille exposants venus du monde entier.

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Au-delà des variations liées à la mode, des tendances de fond sedessinent aussi dans le choix des matériaux et les types de posedes carrelages. Les grands formats attirent beaucoup par leur effetmajestueux mais leur coût et les frais de pose sont des freins puis-sants – plus du double des coûts de pose habituels – d’autant plusquand il faut des grues pour les amener à bon port.

Donc, pour revenir à la réalité, ce sont bien souvent des carrelagesde dimensions plus modestes qui sont choisis : la dimension 30cm sur 60 est encore la plus vendue en Suisse. La diversité se faitplutôt au niveau des surfaces qui se différencient par style.

Retour au naturelLe retour au naturel, une tendance qui s’impose dans plusieursfacettes de la vie – nourriture, écologie – s’impose aussi dans lebâtiment. Dans ce même numéro, nous présentons une habitationcollective qui a éliminé tout produit synthétique (voir en page 63).Ce trend conduit les producteurs de carrelages à proposer desimitations de pierre naturelle, de bois, de béton, de marbre qui ontune bonne cote, d’autant que, sur la durée, les planchers de boiscèdent peu à peu la place au grès dont la durée de vie et la facilitéd’entretien sont de gros atouts.

Au mur, on ne va plus forcément jusqu’au plafond. Le carrelagese combine avec des stucs qui réchauffent le caractère parfoisfroid du grès. Au sol, on ne se limite plus aux surfaces internes:le carrelage se poursuit sur la véranda, le balcon ou la terrasseavec des carreaux en épaisseur de 2 cm, que l’on pose sur destaquets comme des dalles béton, et dont le visuel est identiqueà celui de l’intérieur.

Chaque année, les fournisseurs suisses se rendent donc à Bolognepour faire leurs achats et humer le vent de la nouveauté. Le groupeGétaz-Miauton – qui propose plus de cinq mille références pourle carrelage – y envoie une délégation composée des responsablesproduits, mais aussi des représentants des diverses régionslinguistiques dont les goûts divergent fortement selon qu’on habited’un côté ou de l’autre des Alpes ou de la Sarine.

Comme la modeL’habillage des sols et des parois ne fait pas exception aux mouve-ments de mode. Comme la longueur des jupes, les carreauxs’agrandissent ou rapetissent d’une année sur l’autre. A l’automnedernier, deux tendances s’opposaient, ou plutôt se complétaient :d’une part les très grandes pièces (3 m sur 1.50, 6 mm d’épaisseur)auxquelles répondait le retour des petits carreaux (20 sur 20 cm)ornés de décor à l’ancienne.

Au vu des délais qu’impose la construction, c’est avec une bonneannée de retard que ce type de choix, répercuté par les architectesqui sont aussi nombreux à visiter la Cersaie, se posera aux futursbâtisseurs.

La barrière des Alpes et de la SarineOutre l’opposition des dimensions, les différences de goûts sontaussi liées aux régions. Si Romands etTessinois peuvent se retrou-ver dans leurs choix en privilégiant les couleurs chaudes, ou enutilisant encore de la faïence comme revêtement mural, les goûtsdes Alémaniques les conduisent à plus de rigueur, soit dans lesformats, soit dans les teintes. Des divergences, toutes à l’avantagedu client, qui obligent le fournisseur à multiplier les offres!

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Ceramics on display.

Each autumn, the Italian city of Bologna hosts the Cersaie trade fair,the world’s largest ceramics and bathroom products fair. The showexhibits what English speakers call stoneware and what French spea-kers call grès, an extremely hard ceramic material that is highlyresistant to chemicals and climate.The Bologna fair gives some onethousand exhibitors from all over the world the opportunity toshowcase the latest ceramics that will cover the floors and walls infuture homes.

Each year, Swiss suppliers travel to Bologna to fill their shoppingbags and discover the latest innovations.The Gétaz-Miauton group,whose catalogue includes over 5,000 listings of ceramic products,sends a delegation of product managers and regional representa-tives from different Suisse language communities in whose tastesvary considerably depending on which side of the Alps or SarineRiver they live on.

Fashion trendsTrends in floor and wall coverings vary over time. Just as the lengthof skirts can be in fashion one year but not the next, so tiles can belarger or smaller depending on the year or season. Last autumn, twoopposing or rather complementary trends stood out: on the onehand, very large tiles (3m x 1.50m x 6 mm thick), on the other small,old-style decorated tiles (20 x 20 cm).Given the time constraints in the construction industry, these arechoices that future building firms and the growing number ofarchitects who visit the Cersaie fair will be making a year from now.

Il y a des milliers d’années, les Egyptiens et les Chinois décoraientdéjà leurs palais et leurs tombes de carrelage. Rien n’a changé sice n’est que la succession des Cersaie permet de relever que,dans un passé récent, après un usage plutôt utilitaire, la tendanceactuelle va très certainement – comme les Egyptiens et les Chi-nois, mais avec d’autres goûts – vers une recherche prioritairementesthétique. C’est pour mieux y répondre que la délégation dugroupe Gétaz-Miauton fait à Bologne le tour de ses fournisseurshabituels et des nouveautés propres à embellir nos maisons. n

>>> Pour plus d’informationswww.getaz-miauton.ch

47architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARCHInews

ARCHINEWS

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARCHInews48

Different tastes in different regionsTastes, and not just size, differ according to regions.The French-spea-king Swiss or Romands and the Italian-speaking people in the cantonofTicino in Switzerland’s Alpine regions prefer warm colours, usingearthenware to cover their walls, while German speakers in thecanton of Sarine are more demanding as regards formats and colour.Suppliers are forced to increase their product offerings to meet thesediverging tastes, to the benefit of customers.

Beyond fashion-related variations, key trends in the choice of mate-rials and in the way tiles are fitted can be identified. Large formatsare very popular owing to the grand and imposing effect they create,but their price and cost of assembly are strong deterrents: the costof assembly is more than double the standard cost of assembly),especially when cranes are needed to bring them on site.

For practical reasons, smaller sized tiles are very often preferred:30 x 60 centimetre tiles are the most widely sold in Switzerland.The diversity of products lies more in the surfaces covered, whichdiffer according to styles.

Back to natureThe“Back to nature” trend is not just growing in the food industry andin the environment: it is also spreading among builders. In this sameissue, we present amulti-purpose building that has eliminated the useof all synthetic products (see page 63).This trend leads tile producersto propose imitations of natural stone, wood, concrete and marble, allof which are popular choices, especially since wooden floors are beinggradually replaced by stoneware which offer major benefits in termsof their durability and easy maintenance.

Wall tiles do not necessarily spread to the ceiling.Tiling is combinedwith stuccos that warm the sometimes cold appearance of sands-tone.Today, tiled floor stretch beyond internal surfaces: they continueout on to verandas, balconies or terraces with 2 cm thick tiles laid onpawls like concrete slabs whose visual appearance is identical tointerior tiling.

Thousands of years ago, the Egyptians and Chinese decorated theirpalaces and tombs with ceramic tiles. Nothing has changed sincethen, other than the fact that the Cersaie trade fairs have revealedthat after the recent utilitarian uses of ceramics, the current trend willmost certainly move towards largely aesthetic products, as amongthe ancient Egyptians and Chinese, but with different tastes.To caterto the new trends, the delegation from the Gétaz-Miauton group willbe visiting its usual suppliers in Bologna and checking out the latestinnovations suited to decorating our homes. n

>>> Find out more onwww.getaz-miauton.ch

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LA VAPEUR ET LA FUMÉES’ÉVAPORENT INSTANTANÉMENT

EISINGER MIRACLE-LINE

www.eisinger-swiss.ch THE FRANKE HIGH END BRAND

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gva.ch/e-services

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PORTFOLIO

Tomas Libertiny,The Seed of Narcissus, 2011. Cristal soufflé et poli et cire d’abeille.Image © Atelier de numérisation de la Ville de Lausanne.

Le mudac présente

Le verre vivant II

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Daniela Schönbächler, Kubus, 2013. Verre et graphite.Image © Arnaud Conne, atelier de numérisation de la Ville de Lausanne.

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Yoichi Ohira, Cristallo Sommerso N°60 – Scolpito, 2008. Auteur technique : Vetreria Anfora, Verre.Image © Atelier de numérisation de la Ville de Lausanne.

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Maxime Bondu, L‘Ampoule de Livermore. Verre soufflé, métal, azote, cordon en caoutchouc, 2011-12.Image © Maïna Loat – atelier de numérisation de la Ville de Lausanne.

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Philip Baldwin et Monica Guggisberg, Headed RoundThe Cape. Verre soufflé, verre inciso, verre battuto, 2010.Image © Arnaud Conne – atelier de numérisation de la Ville de Lausanne.

Page 56: Magazine architectes.ch N°5 - printemps/ été 2015 - ARCHITECTURE - ART - DESIGN

Simon Klenell, FriggerTactics, 2011. Cristal taillé.Image © Atelier de numérisation de la Ville de Lausanne.

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Formafantasma (AndreaTrimarchi et Simone Farresin), Jug. Verre soufflé et os, 2011.Image © Arnaud Conne – atelier de numérisation de la Ville de Lausanne.

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Entre les premiers usages de l’obsidienne – un verre natureld’origine volcanique – que nos ancêtres taillaient, il y a centmille ans, pour en faire des pointes de flèche et la pièceTomas Libertiny, The Seed of Narcissus, que présente MmeBettinaTschumi, conservatrice au mudac, le verre a passé partous les états. Mais ce n’est qu’aux cinquante dernièresannées de création verrière que le Musée de design et d’artsappliqués contemporains consacre sa deuxième expositionLe Verre vivant II, qui a été inaugurée le 18 mars à Lausanne.

Dans les années soixante, une famille d’esthètes – Peter etTraulEngelhorn – s’installe sur la Riviera vaudoise et prend l’initia-tive, en collaboration avec le Musée des arts décoratifs deLausanne – devenumudac en 2000 – d’acquérir une collectiond’une trentaine d’œuvres créées à partir d’un matériau quirenouvelle l’art contemporain, le verre. Mécènes, ils en fontdon à laVille de Lausanne. Depuis cette date, et malgré le décèsde Peter Engelhorn, la famille poursuit sa collaboration avec leMusée de design et d’arts appliqués contemporains.

C’est à partir de cette base que le mudac a développé sondépartement verre. Le premier ensemble était composé deverre soufflé. Baptisé La Fucina degli Angeli (La Forge desAnges), elle trouvait sa source dans les créations d’artistesconnus (Jean Cocteau, Max Ernst, Pablo Picasso, Jean Arp)dont les esquisses étaient réalisées dans l’atelier vénitiend’Egidio Costantini, à l’origine de ce projet.

Mais au-delà du verre soufflé, sous la pression des créateurs,les techniques se sont largement diversifiées en de nom-breuses variantes – moulage, coulage, thermoformage, pâtede verre – qui toutes permettent ensuite la taille, le polissageet le dépolissage, la gravure, les émaux.

L’exposition Le Verre vivant II qui vient de s’ouvrir offre unlarge panorama de toutes les tendances en puisant dans leriche fonds du musée (près de six cents œuvres), parmi lesacquisitions les plus récentes (2012 - 2014). La vue d’ensembleprésentée est en adéquation avec la politique muséale quitient à montrer tant les tendances du studio glass – l'utilisa-tion du verre comme un médium pour produire des œuvresen trois dimensions –, que les objets design et ceux représen-tatifs de l’art contemporain. Les pièces proviennent deshorizons géographiques les plus divers mais le mudac se faitun devoir de permettre aux verriers suisses de se présenter.

Sous les chevrons d’origine de la Maison Gaudard dontcertaines parties datent du Moyen Age, face au porche desapôtres de la cathédrale de Lausanne (XIIe – XIIIe siècle), laconfrontation du talent d’artistes, de designers et d’artisansmodernes au sommet de leur art, œuvrant en solitaires ou encollaboration, tous « contraints » par un matériau unique auxdéclinaisons infinies, est une assurance sur la pérennité dugénie humain dans la recherche du beau. n

LeVerre vivant II, mudac, place de la Cathédrale 6, Lausanne,>>> www.mudac.chDu 18 mars au 1er novembre 2015Ouvert du mardi au dimanche, 11h – 18h.

Between the early uses of obsidian, a natural glass of volcanic origin,that our ancestors cut 100,000 years ago to make arrow tips, and theTomas Libertiny creation, The Seed of Narcissus, presented by Ma-dame BettinaTschumi, curator at the Mudac, glass has taken a mul-titude of different shapes and forms. The Museum of Design andContemporary Applied Arts, however, has devoted its second exhibi-tion, Le Verre vivant II, inaugurated on 18th March, to only the lastfifty years of glass creation.

In the 1960s, a family of aesthetes, Peter andTraul Engelhorn, movedto theVaudois Riviera and decided, in cooperation with the Museumof Decorative Arts of Lausanne, which became the Mudac in 2000, topurchase a collection of some thirty works created from glass, a ma-terial which breathes new life into contemporary art. As patrons ofthe arts, they donated their works to the city of Lausanne. Since thenand despite the death of Peter Engelhorn, the family has continuedits partnership with the Museum of Design and Contemporary Ap-plied Arts.

The Mudac developed its glass works department from this basis.Thefirst series of objects were made of blown glass. Called La Fucinadegli Angeli (The Forge of the Angles), this work was inspired by thecreations of well-known artists (Jean Cocteau, Max Ernst, Pablo Pi-casso, Jean Arp) whose sketches were produced in theVenetian stu-dio of Egidio Costantini, who was behind this project.

Beyond blown glass, under the pressure of designers, techniqueshave greatly diversified in many different variants – moulding, cas-ting, thermo-forming and glass pasting - all of which enable cutting,polishing and frosting, engraving and enamelling.

The exhibition LeVerre vivant II, which has just opened, offers a broadsweep through a myriad of art trends by reaching into the rich col-lection of the museum (some 600 works), among the most recent ac-quisitions (2012 - 2014). The overview presented is in line with thetrends of Studio Glass: the use of glass as a medium to producethree-dimensional works and to design artefacts representative ofcontemporary art.The works come from a wide range of geographicorigins but the Mudac fulfils its duty to give Swiss glassmakers theopportunity to exhibit their works.

Under the original rafters of the Maison Gaudard, some parts ofwhich date back to the Middle Ages, opposite the Apostles Entranceof Lausanne Cathedral (XII – XIII century), the confrontation betweenartists, designers and modern craftsmen at the summit of their art,working alone or in partnership, all bound by the constraint of wor-king with a single material in infinite extensions, is a guarantee of thedurability of human genius in its search for beauty. n

Le Verre vivant II, MUDAC, Place de la Cathédrale 6, Lausanne,>>> www.mudac.chFrom 18 March to 1 November 2015.Open from Tuesday to Sunday, 11 am to 6 pm.

Le verre vivant II

PORTFOLIO

Le verre vivant II

BettinaTschumi (à droite) et Laura Carro (à gauche).

©Rainer

Sohlban

k

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Mercedes-AMG GTLa performance à l’état pur.

GARAGE DE L'ÉTOILE SARENENS – 021 633 02 02

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARTCHI60

Autant l’architecture importe dans sa forme et sa fonction, autantcertains maîtres d’ouvrage vont plus loin, tout en nuances! Si lesLausannois sont habitués aux tons lumineux du quartier duRôtillon, mis en couleur par Claude Augsburger, ils apprécient lesnombreux lieux d’utilité publique: gare, garderies d’enfants, EMS,chapelles, etc., réalisés par ce dernier. Il compte à ce jour plusd’une cinquantaine de mise en couleur de bâtiments en Suissecomme à l'étranger. « Je cherche à créer un réel dialogue et uneétroite relation avec les architectes et maîtres d’ouvrage. De cetteriche expérience naît alors une palette que je transpose en façadescolorées », précise le peintre plasticien lausannois.

Dans les écoles d’art, savoir-faire ancien et nouvelles technologiessont enseignées, suscitant la curiosité des jeunes et répondantaux besoins actuels. L’ Ecole d’Arts Appliqués (EAA) à La Chaux-de-Fonds a été encore plus loin en adhérant au projet personnelde Claude Augsburger qui y enseigne depuis quinze ans.Parti sur les traces de Le Corbusier durant un congé sabbatiquede six mois, il a pu étudier l’élaboration de la trame en damier, duplan urbanistique et des bâtiments emblématiques de la ville deChandigarh en Inde.Sur le thème de la couleur de l’Orient à l’Occident, en oppositionet en relation, l’artiste et ses élèves ont monté une exposition

Colours and buildingsLausanne painter and graphic artist ClaudeAugsburger is a master in the use of colours forbuildings that enhances their geometry.The form and function of architecture are particularly important whendevelopers become bolder and more daring.While Lausanne’s inhabitantshave become used to the bright colours that Claude Augsburger createdin the Rôtillon district, they also appreciate the colours that the artist hascreated for many of the city’s public buildings, such as the railway station,the children’s day care centre, the EMS (nursing home) and the chapels.Claude Augsburger has coloured over fifty buildings in Switzerland andabroad. «I seek a dialogue and close relationship between architects anddevelopers.This enriching experience offers a pallet that I turn into colouredfacades», explains the Lausanne painter and graphic artist.

Timeworn know-how and new technologies are taught in art schools thatarouse the curiosity of young students and meet current needs.The Schoolof Applied Arts (EAA) at La Chaux-de-Fonds has partnered Claude Augsbur-ger, who has taught at the school for fifteen years, in one of his projects.During a six-month sabbatical leave, the artist followed the footsteps of LeCorbusier, studying the latter’s chequered designs, urban development planand iconic buildings in the Indian city of Chandigarh. On the theme of op-

ARTCHI

Texte : Mary-Luce Boand Colombini l Photos : Claude Augsburger l Traduction : AVK TRAD

Mise en couleur du quartier du Rôtillon, Lausanne.Architecte Ivo Frei.

Couleurs et bâtimentsMaîtriser la mise en couleur d’un bâtiment pour rehausser sa géométrie relève dusavoir du peintre plasticien lausannois Claude Augsburger.

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARTCHI 61

© François BertinMise en couleur d’un vitrail, EMS La Rozavère, Lausanne.Boschetti architectes.

Travail personnel.

L’univers de Claude Augsburger, ici dans son atelier lausannois.

chapeautée par l’Alliance française, à l’occasion du 125edu Corbu.Elle présentait une trentaine de leurs travaux tirés sur papier photoqui ont eu un écho très positif.

Brillant d’inspiration, Claude Augsburger, qui fait partie de nom-breuses collectivités culturelles locales, aime transmettre sonsavoir aux jeunes en devenir. Entre 1983 et 1989, il a enseigné lacouleur et les arts visuels au Département d’architecture de l'EPFLet depuis 1998, également au Gymnase Auguste-Piccard àLausanne. Formé à l’ECAL auprès du peintre Pierre Chevalleyaujourd’hui décédé, il a tissé des liens étroits tant professionnelsque privés. «J’ai poursuivi mes études au Whitney Museum ofAmerican Art et suis influencé par les peintures abstraites deBarnett Newman et Robert Mangold. Mon travail relate autant la«colorfield painting» américaine, que le courant «néo-géo» desannées quatre-vingts et l'art concret suisse», aime-t-il préciser,animé par la simplification maximale des formes et des couleursqu’il distille en figures géométriques depuis plus de vingt ans dansson atelier de la ville de Lausanne, qu’il doit quitter, situé dans lesanciennes écuries du Parc de Mon-Repos. A découvrir sa prochaineexposition à la galerie Carrespace à Vallorbe au printemps 2015. ■

>>> Pour plus d’informationswww.augsburger.eu.com

posing and related colours in the East and West, Claude Augsburger andhis students staged the 125e du Corbu exhibition, directed by the AllianceFrançaise, that marked the 125th anniversary of the birth of Le Corbusier.This exhibition, which received very positive feedback, featured some thirtyof their works printed on photographic paper.

Claude Augsburger contributes his remarkable inspiration to the Art andCulture Departments of many local authorities, offering young people hisknow-how and experience. Between 1983 and 1989, he has taught colourand graphic arts at the Department of Architecture of the EPFL and since1998, at the Gymnase Auguste-Piccard in Lausanne. Trained at the ECALunder the painter Pierre Chevalley, who is today dead, he forged close tieswith professional and private sectors. «I pursued by studies at theWhitneyMuseum of American Art and am influenced by the abstract paintings ofBarnett Newman and Robert Mangold. As he explains: my work expressesAmerican colorfield painting’ as much as the »neo-geo» trend of the 1980sand of Swiss concrete art ». He is driven by the maximum simplification offorms and colours that he has been creating for over twenty years in hisLausanne studio, located in the former stables of the Mon-Repos Park, andthat he had to leave. Discover his next exhibition at the Gallery Carrespacein Vallorbe this spring. ■

>>> Find out more onwww.augsburger.eu.com

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARCHITECTURE 63

Revêtu de sapin blanc… et exempt de tout produitsynthétique.

Texte : André Jaunin I Photos : Adrien Barakat I Traduction : AVK TRAD

ARCHItectureComamala Ismail,architectes - Delémont

Le premier immeuble locatif du Jura répondant au label Minergie P, « LesVergers »,à deux pas du centre de Delémont, marque sa différence tant par son aspectextérieur que par les techniques mises en place pour le rendre autosuffisant enmatière d’alimentation électrique et de chauffage. Enfin, les créateurs ont choisides matériaux naturels et garantissent qu’aucun produit synthétique – hormis lesjoints d’étanchéité – n’a été utilisé.

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARCHITECTURE64

que de l’eau comme élément de transfert de chaleur alorsqu’une moindre profondeur aurait nécessité l’ajout de glycol.La circulation d’air à double flux est couplée à un puits cana-dien qui assure fraîcheur en été et chaleur en hiver. Enfin,tous les besoins électriques de ces appareils, ainsi que ceuxdes futurs locataires, sont couverts par des panneaux photo-voltaïques installés sur le toit végétalisé. L’électricité produiteen toiture couvre la totalité nécessaire à la technique dubâtiment et au besoin des trois ménages.

QUALITÉ DEVIE ET PRODUITS NATURELSLes trois appartements de l’immeuble occupent chacun unétage entier. Ils sont donc éclairés sur les trois côtés et béné-ficient soit d’une terrasse au rez-de-chaussée, soit de balconsd’angle dans les étages. La disposition des pièces de grandesdimensions et très lumineuses bénéficie du retrait des piliersde soutènement : ainsi la pièce principale de vie peut s’ouvrirpar des parois coulissantes sur deux chambres dont la fonc-tion peut ainsi répondre à divers besoins.

Les bardeaux qui l’emballent sur trois étages (voir l’encadré)recouvrent une structure dure pour le noyau et des piliersmétalliques en retrait des façades pour soutenir les dalles.Les façades, partiellement montées sur place, sont consti-tuées de bois et de laine de verre qui assurent une très bonneisolation. Les angles du bâtiment sont arrondis pour assurerl’étanchéité de la couverture de sapin qui souffrirait d’anglesaigus, sources d’humidité. Enfin, au nord, la cage d’escalierest fermée par un lattage de bois ajouré. Ce volume nonchauffé, qui, éclairé le soir, fait lanterne chinoise, comporteascenseur, rampe d’escalier et, au rez-de-chaussée, un garageà vélos.

AUTONOMIEOutre la qualité de l’isolation, c’est dans un local situé ensous-sol que réside l’appareillage qui assure l’autonomie del’immeuble. Pour le chauffage et l’eau sanitaire, une pompeà chaleur va puiser les calories par deux sondes qui descen-dent à 150 mètres. Une telle profondeur permet de n’utiliser

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Les logements sont de haute qualité et permettent aux loca-taires de faire face, si nécessaire, aux aléas de l’âge : lescirculations sont suffisamment larges – ainsi que l’ascenseur– pour permettre le passage de chaise roulante et les douchessont à l’italienne.

Pour ce qui concerne l’équipement, les plans de cuisson sontà induction, le meuble de cuisine est recouvert de pierrenaturelle et habillé de métal. Tous les éléments électriquessont à basse consommation et chaque chambre est équipéede stores électriques, équipée aussi de prises de téléphoneet de prises multimédias. Enfin, tous les éléments en bois,planchers, encadrements de fenêtre, armoires sont en boisplein traité avec des produits naturels.

LABELS DE QUALITÉ« Les Vergers » est une construction labélisée Minergie P,comme passif, puisqu’elle est autonome du point de vueélectrique et calorique. A ce titre, elle a bénéficié d’une

subvention du canton du Jura. Mais, en fait, elle aurait pubénéficier également d’autres labels Minergie tels que A(active) et Eco (écologique) que les responsables n’ont pasdemandé pour ne pas prolonger les démarches administra-tives. Le bâtiment peut en effet se targuer de ne recourirqu’à des énergies renouvelables, de bénéficier d’équipe-ments à faible consommation, de n’avoir recouru qu’à desartisans locaux pour réduire l’énergie grise (celle nécessaireà la construction elle-même), d’avoir choisi uniquement desmatériaux naturels et, par-là, en cas de démolition, de neproduire que des résidus réutilisables.

Mais à la démolition, les futurs locataires installés sur leursbalcons surmontant la vallée de Delémont et le Val Terbi,jouiront du soleil et de la vue et n’y penseront pas. n

ARCHITECTURE

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARCHITECTURE66

«Les Vergers» is the first rented building in the Jura to be awardedtheMinergie P label. Located close to the centre of Delemont, capitalof the Jura, its exterior appearance and the technology used to makeit self-sufficient in electricity and heating are particularly noteworthy.The designers have chosen natural materials for the building andguarantee that no synthetic products are used, other than the sealingjoints.

The panel boards fitted on the building‘s three stories (see insert)cover a hard central structure and steel pillars which are set backfrom the facades to support the slab stones.The latter, which werepartially assembled on-the-spot and comprise glass wool, provideexcellent insulation.The corners of the building are rounded off tomake the pine wood roof leak tight and to avoid sharp angles whichcould cause damp. In the northern section of the building, the stairwell is closed by slit wood lathing work.This unheated surface area,which is lit up in the evening, resembles a Chinese lantern. It com-prises an elevator and a garage for bicycles on the ground floor.

SELF-SUFFICIENCY IN ENERGYA room in the basement contains the different machinery andcontrols that ensure the self-sufficiency of this high-quality insulatedbuilding.To supply heating and bathroom and toilet water, a heatingpump extracts heat via two probes, which descend to a depth of 150meters. At this depth, it is possible to use only water to transfer heat,whereas at a lesser depth glycol would have to be used.

A dual flow airflow system is connected to a Canadian well, whichkeeps the building cool in summer and heated in winter. Finally, theentire electricity needs of the building and its tenants are met byphotovoltaic panels, which are installed on the garden roof.The electricity produced on the roof meets all the technical needsof the building and of the three families who live in it.

QUALITY OF LIFE AND THE USE OF NATURAL MATERIALSThe building’s three apartments each occupy an entire story.Theyare lit on three sides and feature either a terrace on the ground

floor or corner balconies on the upper stories. The layout of thelarge-size and brightly lit rooms benefit from the supportingpillars which are set back: as a result, the main living room maybe opened by the sliding walls of the two bedrooms and canperform a range of functions.

The apartments are designed to meet high quality standards andcater to the needs of elderly tenants: the corridors and elevator arewide enough to accommodate a wheelchair, while the bathroomsfeature Italian showers.

Regarding the appliances fixtures, the cooker has electric inductionhot-points and the kitchen storage cupboard is covered with naturalstone and clad with metal. All the electrical fixtures are low inconsumption and all the bedrooms are fitted with electrically control-led blinds, telephone sockets and multimedia power points. All thewooden parts, floors, window frames and cupboards are made ofsolid wood, which is treated with natural materials.

QUALITY CERTIFICATIONS«Les Vergers» was awarded the Minergie P quality label. It is self-sufficient in electricity and heating. As such, it has received a grantfrom the Canton of the Jura. It could also have received otherMinergie labels such as Minergie A (active) and Eco (environment-friendly) that the building’s operators did not request so as not todrag out the administrative procedures.The building boasts usingonly renewable energy, to be fitted with low-consumptionappliances, to using only local craftsmen to reduce consumption ofgrey energy (required for the building) and to have selected onlynatural materials. As result, any demolishment of the building willproduce only reusable waste.

However, at the time of demolition, the building’s future tenants willbe able to sit out on their balconies that overlook the DelemontValleyand the district of ValTerbi and to continue to enjoy the sun and theview. n

White pine roofing… with no synthetic materials.

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARCHITECTURE 67

ARCHITECTURE

Les derniers bardeaux

L’immeuble « LesVergers » est habillé de bardeaux de sapinblanc qui suscitent un grand intérêt quand on sait que l’arcjurassien aperdupratiquement sesderniers « tavillonneurs ».

Il y aquelquesannées, l’architecteToufiq Ismail-Meyeravait dûs’occuper de la toiture duMusée rural jurassien aux Genevezdont l’un des bâtiments date de 1515.A cette occasion, il avaitfait la connaissanced’un« tavillonneur»et avait puapprendreles techniques qui assurent longue vie à ce type de recouvre-ment: fendre le bois en couchesminces sans casser les fibrespour évitermoisissures et champignons et faciliter le séchage,superposer lescouches,poser les tavillons leplusverticalementpossiblepouréviter l’eaustagnanteet laneige,éviter lesarêtesvives, assurer une aération sous couche. Pour « LesVergers »,l’architecte a retrouvé le dernier « tavillonneur » octogénairequi, en deux hivers, a préparé le bois nécessaire pour habillerl’immeuble en respectant toutes les règles. Avec le temps, lacouleur du bois virera au gris argenté. Durabilité estimée :soixante ans.

The last traditional roof shingles

«Les Vergers» is covered with white pine wood which todaygenerates keen interest since almost all traditional roofers or«tavillonneurs» have disappeared from the Jura region.

A few years ago, architect Toufiq Ismail-Meyer was commissio-ned to design the roof of the Jura Rural Museum, one of whosebuildings dates back to 1515, in the Geneva district. During theproject, he met a «tavillonneur» who taught him how to extendthe life of the roofing: to split the wood on the roof into thinlayers without breaking the fibres, to prevent mildew and fun-gus, to facilitate drying, to superimpose the layers of shingles,to assemble the shingles as vertically as possible to prevent thebuild-up of stagnant water and snow, to avoid sharp edges andto provide ventilation under the layers. In order to build«Les Vergers», the architect found the last «tavillonneur», anoctogenarian who spent two winters preparing the wood neededto cover the building in accordance with existing rules andregulations. Over time, the colour of the wood will turn silvergrey. Projected service life: sixty years.

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARCHITECTURE68

> BIO EXPRESSComamala Ismail, architectes

D’origines diverses mais réunis par une même vision de l’archi-tecture, Diego Comamala et Toufiq Ismail-Meyer ont ouvertrécemment leur bureau à Delémont après s’être rencontrés chezun confrère. L’un s’est formé à Córdoba (Argentine) et à Barcelone,l’autre a profité d’une formation de charpentier avant de se lancerdans l’architecture.

Tous deux, très complémentaires, cherchent de nouveaux chemine-ments urbanistiques – mieux intégrer la construction dans son envi-ronnement –, accordent une attention particulière à l’espace et lalumière et cherchent à offrir la meilleure qualité de vie dans un habi-tat respectueux de ses occupants. L’immeuble « LesVergers » en estla démonstration. Le bureau participe avec succès à de nombreuxconcours.

>>> Pour plus d’informationswww.cois.ch

Comamala Ismail, architectes

Diego Comamala andToufiq Ismail-Meyer, who come from differentbackgrounds but who share the same vision of architecture, recentlyopened an office together in Delemont aftermeeting at a colleague’shouse. Diego Comamala studied in Cordoba (Argentina) andBarcelona, whileToufiq Ismail-Meyer trained as a carpenter beforeembarking on a career in architecture.

Both these architects complement one another: they search for newapproaches to urban development tomore fully integrate buildingsinto their surrounding environment, pay special attention to spaceand light and seek to improve the quality of life in an occupant-friendly habitat. The «Les Vergers» building is proof of this. TheDelemont office successfully takes part in many architecturecompetitions.

>>> Find out more onwww.cois.ch

Toufiq Ismail-Meyer Diego Comamala

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Page 70: Magazine architectes.ch N°5 - printemps/ été 2015 - ARCHITECTURE - ART - DESIGN

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L’esthétique du sensAppréhender le comportement des gens et créer des objetsesthétiques qui ont du sens, tel est le créneau du designerindustriel Luciano Dell’Orefice.

architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015Portrait design 71

Texte :Mary-Luce Boand Colombini I Photos : © Luciano Dell’Orefice Studio I Traduction : AVK TRAD

PORTRAITdesign

Le designer industriel lausannoisLuciano Dell’Orefice s’inspire ducomportement humain pour créerdes objets qui ont du sens.

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015Portrait design72

C’est dans son atelier lausannois que Luciano Dell’Oreficenous reçoit, entre ses prototypes, maquettes, projets. Ilaime y analyser nos modes d’habitat, nos automatismes,nos besoins quotidiens pour pouvoir concevoir du mobilieret des accessoires résolument justes et avec une âme. Pourmieux comprendre le modus operandi du designer forméà l’ECAL et ex-assistant de la designer Patricia Urquiola àMilan: démonstration.

Tous ses objets sont des vecteurs de nos comportements,dont Luciano Dell’Orefice s’inspire avec un regard trèscritique, pour ensuite mettre en œuvre un projet. Avant deconcevoir son Porte-manteau, il se met dans la peau del’utilisateur. «Je rentre chez moi, vide mes poches, enlèvema veste, pose mon parapluie, etc. J’interprète ce chemi-nement pour déterminer des composantes qui me permet-tront d’élaborer un objet cohérent», nous explique-t-il.

Pour sa série d’accessoires de bureau Home-Works encoreau stade prototypique, il se base sur les exigenceshumaines et sur la théorie de l’évolution de CharlesDarwin. Ses pièces dévolues aux besoins de chacun carac-térisent l’espèce petite, moyenne et grande. Un serre-jointen bois maintient ces objets à hauteur d’homme adaptée,chacun ayant une fonction précise. Le designer a besoinde comprendre le pourquoi du comment de et danschaque situation; d’ailleurs, il se compare volontiers à uncuisinier qui analyserait l’appétit de l’humain pour choisirune thématique, déterminer les ingrédients pour créer ourevoir les «recettes d’objets industriels».

Autre exemple, l’abri Chanterelles, contre le soleil et la pluie.Luciano Dell’Orefice est mandaté par le Service des Parcs dela Ville de Lausanne, dans le cadre du projet ECO46. Leconcept de l’abri se base sur une réflexion de fabrication ensérie.

Avec son regard d’auteur, son sens de la responsabilité, unebonne dose de créativité et une touche ludique, le designera permis à Chanterelles d’entrer naturellement en fonction!

Polyvalent, Luciano Dell’Orefice aime aussi la scénogra-phie et la mise en lumière, qu’il a entièrement conçues lorsde la sixième édition des Design Days en automne dernier,dans les anciens ateliers industriels Mayer & Soutter àRenens.

Design et horlogerieApproché par la Manufacture Jaeger-LeCoultre, le touche-à-tout a créé un dispositif mécanique nommé Rotor. Cedernier est inspiré de la collection UT 1907 - Répétition -Minute -Tourbillon, dont les codes constructifs constituentmasse oscillante, tourbillon, jeu de pleins et de vides. Ceux-ci se retrouvent dans ce module en mouvement qui aanimé le stand du fabricant suisse d’horlogerie de luxe auSalon International de la Haute Horlogerie 2014 àGenève/Palexpo.

Luciano Dell’Orefice a également conçu deux mobiles des-tinés aux deux éditions précédentes, dont Outline en 2012.Ce support didactique de cinq mètres de diamètre raconteles particularités de la montre à tourbillon sphérique etreprend le concept du dispositif mécanique de précision,incluant le mouvement de précession si caractéristique à lamarque.

Sous le signe du «son», la rentrée 2015 du designerannonce un projet «acoustique», sur le thème de la pauseet du travail, en partenariat avec un éditeur italien. Ce projeta été présenté en avant-première à l’occasion du derniersalon du mobilier de bureau Orgatec 2014 à Cologne enAllemagne. n

>>> Pour plus d’informationswww.luciano-dellorefice.com

Collection de canapés collectifs.Wrap family / sofa et armchairEditionTrue design 2013, Padoue (IT).Photo © true design. srl

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73architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015Portrait design

Porte-manteau.Prototype / bois, acier.Photo © nicolas genta

Collection de canapés collectifs.Slight family / sofa low et armchairEditionTrue design 2013, Padoue (IT).Photo © true design. srl

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74 architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015Portrait design

Recherche accessoires de bureau.Home-work / family.Photo © Luciano Dell’Orefice Studio

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75architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015Portrait design

Aesthetic objects that conveymeaning

Industrial designer Luciano Dell’Orefice analyzes human behaviourto create aesthetic objects that convey meaning.

In his Lausanne studio surrounded by prototypes, mock-ups andproject drawings, designer Luciano Dell’Orefice explains that heprobes human behaviour and automatic reflexes in order to designfurniture and accessories that meet the daily needs of people andthat have a soul. We interviewed the designer, who trained at theECAL and who was a former assistant of designer Patricia Urquioloin Milan, to understand his approach and intentions.

All these objects are reflections of human behaviour that inspiredLuciano Dell’Orefice and that he analyzed with his critical eye. Beforedesigning Porte-manteau, he put himself in the place of the user.«I return home, empty my pockets, take off my jacket and place myumbrella in the umbrella rack»«. I interpret this process to determinewhich components I will use to develop a coherent object.

For his series of office accessories Home-Works, which is still in theprototype phase, he drew on people’s needs and wants and on CharlesDarwin’s theory of evolution. His objects, which aim to meet the needsof each individual, are small, medium or large sized. A wood attach-ment adjusts the position of the objects, each of which performs aspecific function, to the height of the individual.The designer seeks tounderstand why each system was chosen and how it works. He readilycompares himself to a chef who analyzes food tastes to choose a

theme and decide on recipes of ingredients to create or revisit.This iswhat he calls «recipes of industrial objects».

Another example is Chanterelles, a sun and rain proof shelter. LucianoDell’Orefice was commissioned by the Parks Department of the city ofLausanne as part of the ECO46 project.The shelter’s design is based on the concept of mass production.

The designer’s perception as a creator, his sense of responsibility,great creativity and playfulness naturally led to the Chanterellesshelter project.

Luciano’s many skills include stage design and lighting. He entirelydesigned the lighting system at the sixth edition of Design Days lastautumn in the former industrial workshops of Mayer & Soutter inRenens.

Design and watch makingLuciano Dell’Orefice, who is a Jack-of-all-trades, was approached byJaeger-LeCoultre to design a mechanical device called Rotor.The latterwas inspired by the UT 1907-Répétition-Minute-Tourbillon collectionwhose constituents are an oscillating mass, a vortex, and a series ofsolids and empty spaces.They were included in a rotating module thatwas displayed at the Swiss luxury watch maker’s booth at the 2014 In-ternational LuxuryWatch Show (SIHH) at Geneva’s Palexpo Exhibitionand Congress centre.

Luciano Dell’Orefice has also designed two mobile fixtures for twoprevious editions of the SIHH, including Outline in 2012. This educa-tional tool, which has a diameter of 5 meters, explains the particulari-ties of the spherical tourbillon wristwatch and describes the precisionmovement that characterizes the brand.

For the new 2015 season, the designer has announced the launch ofhis «acoustics» project on the theme of work breaks and work space,in partnership with an Italian publisher.

This project was previewed at the last 2014 Oragtec office furnitureshow in Cologne, Germany. n

>>> Find out more on>>> www.luciano-dellorefice.com

Recherche accessoires de bureau.Home-work / paper clip.Photo © Luciano Dell’Orefice Studio

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76 architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015Portrait design

> BIO EXPRESS

Luciano Dell’Orefice• Né en Suisse en 1976.• Approche de l’architectureauprès de l’EPFL.

• Diplôme de designerindustriel et produitauprès de l’ECAL en 2005.

• Junior Designer chezPatricia Urquiola à Milan.

• Ouverture de son studio àLausanne en 2007.

Luciano Dell’Orefice

• Luciano Dell’Orefice wasborn in Switzerland in 1976.

• The architecture partnershipwith EPFL.

• Luciano Dell’Orefice gradua-ted in industrial and productdesign at ECAL in 2005.

• He worked as a juniordesigner with PatriciaUrquiola in Milan.

• He opened his design studioin Lausanne in 2007.

Portrait©FelixImhof

Mobile Rotor / Stand Manufacture Jaeger Le-Coultre.SIHH 2014 Geneva Palexpo.Photo © nicolas genta

Séparés acoustiques Pincettes family / Orgatec 2014.EditionTrue design 2014, Padoue (IT).Photo © true design. srl

Abri Chanterelle / projet d’aménagement Eco 46.Commissionné par le SPADOM, Lausanne (CH).Photo © noe caudrey

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En cas de danger, stoppez le travail. Pensez à votre famille. Bien que l’amiante soit aujourd’huiinterdit en Suisse, on en trouve encore souvent dans les ouvrages construits avant 1990. Evitez la libéra-tion d’amiante en cas de travaux de transformation. L’inhalation de fibres d’amiante peut avoir des consé-quences mortelles, même en très faible quantité. Aucun travail ne vaut la peine de risquer sa vie.

L’amiante est dangereux pour la santé.Contrôlez la présence d’amiante dansles ouvrages construits avant 1990.

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Page 78: Magazine architectes.ch N°5 - printemps/ été 2015 - ARCHITECTURE - ART - DESIGN

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Page 79: Magazine architectes.ch N°5 - printemps/ été 2015 - ARCHITECTURE - ART - DESIGN

Lignes artistiques et constructives

La peinture, l’écriture, la scénographie sont autant de tramesconstructives dans la vie de Chantal Moret, dont elle s’est serviepour concevoir son antre.

Throughout her life, Chantal Moret has applied her talents to pain-ting, writing and stage production. She also used them to designher rural retreat.

Texte : Mary-Luce Boand Colombini I Photos : Chantal Moret I Traduction : AVK TRAD

ARTCHI

79architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARTCHI

Géographieintérieure.

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARTCHI80

croisillons de bois typiques du Valais, récupérées dans un mayen.Des objets, des souvenirs reçus ou rapportés de voyages animentla grande pièce lumineuse.L’étage dans les combles est entièrement dévoué à l’art. Sonatelier sur deux niveaux ouverts offre des perspectives et desreliefs aux couleurs de ses toiles et de ses sculptures.

Adjacente à la partie habitation, la galerie duTilleul, inaugurée voilàvingt-deux ans, investit entièrement cet immense espace dont lefaîte atteint plus de dix mètres et qui revêt principalement du bois.Entrelacs de poutres, de colombages, de sols d’origine et supportsd’exposition voient défiler les œuvres d’artistes, créateurs, amiset élèves.

Des rencontres indélébiles

Il y a des rencontres qui ne trompent pas. Celle avec l’écrituregrave de ses mots les toiles de Chantal Moret. Nous sommes en1990, l’écrivain vaudois Jacques Chessex, touché par l’expressionde ses tableaux, l’approche pour une collaboration atypique. Deuxexpositions et le recueil de poèmes Le Rire dans la Faille naîtrontde cette association. «Les phrases me renvoient à mes proprespréoccupations, à mes doutes, à mes interrogations, fortement an-crés à l’humain. Je les insère comme un plan schématique à mestoiles, monotypes et sculptures, à travers des compositions où lagéométrie a sa place. Cadrages, signalétiques, structures architec-turales accompagnent parfois des individus», interprète-t-elle.En 2010, Chantal Moret réalise une grande exposition personnelleà la Galerie lausannoise de l’Univers, sur le thème du livrePierre de patience de l’écrivain Atiq Rahimi qui a remporté le prixGoncourt 2008. De grands personnages longilignes marquent sonpassage vers la création sculptée. Elle publie également un coffretde douze gravures avec les poèmes du poète-essayiste suissePhilippe Leignel.

Depuis plus de quinze ans, l’artiste crée des décors d’opéras rock,de comédies musicales et de spectacles de danse Bécassine veilleau Grain et Les Aventuriers du Chat Perdu au Théâtre Barnabé àServion, The Blues Brothers, La Petite Boutique des Horreurs etCyrano, présentés par l’Association suisse Art et Comédie. Cetteactivité met en évidence son désir et sa capacité à «créer grand».Elle crée aussi «vite», preuve en est une toile de 2 mètres sur 2,réalisée en une demi-journée, face au public du Street Painting,Flon Event. Ce challenge lui vaut le premier prix, accompagnéd’une exposition personnelle à l’Espace Flon à Lausanne en 2008.Elle remédie en 2014 et crée une œuvre de 6 mètres de longueuren l’espace d’une heure et quart.

Après un passage aux Beaux-Arts de Lausanne, l’artiste d’originevalaisanne présente sa première exposition personnelle en 1984.Depuis, sesœuvres sont exposées en Suisse comme à l’étranger etapparaissent dans des collections privées internationales. Elle exerceses talents en région rurale où elle a entièrement conçu sa maison,sa galerie et son école de peinture il y a plus de vingt ans.

Désireuse de quitter le paysage urbain en devenant maman,Chantal Moret s’installe d’abord dans une maison villageoise, puisla troque contre une grande et vieille ferme décrépie à Champtau-roz/VD. Elle conçoit et réalise avec son mari des transformationslourdes. Par ailleurs, son papa, tailleur de pierres, est une bonnesource d’inspiration. En conservant au maximum les matériauxd’origine, le bûcher, le fumoir et les écuries se sont mués en lieude vie et de travail, à l’image de sa créativité artistique. «Il enémane, comme dans mes œuvres, une géométrie réfléchiecomposée de strates superposées laissant entrevoir les passagesde construction, comme une épaisseur du vécu», explique-t-elle.

A l’intérieur, des objets de récupération détournés, des objetschinés, des livres, des tableaux et sculptures, mille fleurs animentles pièces sobres où le blanc et le bois sont maîtres. Le rez deplain-pied abrite une série de pièces de jour en enfilade aux portesvolontairement absentes, une salle d’eau toute en courbes.Le hall du premier dessert une série de chambres aménagées dansle même esprit que les pièces à vivre. L’antre des propriétaires,légèrement en retrait, héberge pas moins de dix-huit fenêtres à

©LauraCarro

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARTCHI 81

Son goût de l’enseignement des arts débute à l’Université Populairede la Broye dès 1988, puis dans sa propre école de peinture àMoudon, avant de s’installer à deux pas de sa maison.Pour elle, qui a effectué de nombreux voyages, l’Afrique est unepremière. Il y a quelques semaines, Chantal Moret était invitée àun séjour artistique de deux mois de résidence à Harare auZimbabwe, un challenge de plus à son arc et une expériencehumaine indélébile.Prochaine exposition à la Galerie duTilleul: peintures de CatherineZumkeller de mi-mai à mi-juin 2015. n

>>> Pour plus d’informationswww.chantalmoret.ch

> BIO EXPRESS

Chantal Moret d’origine valaisanne est née à Genève en 1955.

Formation aux Beaux-Arts de Lausanne.

Expositions personnelles marquantes dans les galeriesMazzoleni Bergamo Italie, Krisal Genève, AmsterdamWhitneyGallery NewYork, Gora Montréal Canada, l’Univers Lausanne,Schüra Fribourg .

Expositions collectives marquantes dans les galeries CastelMonastero Sienne Italie, Exhibitalia Art Basel Miami USA,Bergamo Arte Fiera Italie.

Elle aime l’être humain, le travail, transposer ses émotions,cette citation de Paul Klee : « L’art ne reproduit pas le visible.Il rend visible ».

Elle n’aime pas la bêtise, l’hypocrisie.

Au Fil de l’Eau.

©LauraCarro

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architectes.ch I N.4 I automne / hiver 2014ARTCHI52

After studying at the FineArts School in Lausanne, the artist, who origi-nates from the Swiss canton ofValais, staged her first exhibition of herown works in 1984. Since then, her works have been exhibited in Swit-zerland and abroad and appear in international private collections. Sheexercises her in the heart of the countryside where she entirely designedher house, art gallery and painting school over twenty years ago.

Keen to leave her rural location when she became a mother, ChantalMoret first moved into a village house, then exchanged it for a large andold run-down farm in Champtauroz/VD. She planned and carried outmajor conversion works on the farm with her husband. Her father, astone cutter, was a strong source of inspiration for her. Preserving asmuch as possible the original fittings and fixtures (the woodshed, smo-kehouse and stables) were converted into a living space and a work en-vironment that reflect her artistry. «This resulted, as in my works, in acarefully planned geometry, as in all my work, that consists of overlaidstrata that offer glimpses of constructive transitions, like a layer ofexperience», she explains.

Inside, recycled objects, artifacts discovered in antique fairs, books,paintings, sculptures and numerous flowers enliven the dark roomswhere white and wood predominate. The single-story of the housecontains a series of aligned day roomswhere the doors are deliberatelymissing, and a curving washroom.

The hallway on the first floor leads to series of bedrooms laid out in thesame design as the living rooms.The owners’ retreat features no lessthan eighteen lattice wooden windows typical of the Valais region,recovered in a summer and autumn pasture.Artifacts and souvenirs re-ceived or brought back from various trips, enliven the large brightly litroom.

The eaves of the roof are fully devoted to art objects. Her two-story workstudio offers views and coloured reliefs of her canvases and sculptures.

Adjoining the living quarters, theTilleul gallery, twenty-two years ago,fully occupied this huge space in which themostly wooden roof is morethan ten meters high. The works of artists, designers, friends andstudents adorn the cross-beams, half-timbered structures, originalfloors and exhibition walls.

Unforgettable encountersSome encounters continue to linger in the memory. The canvases ofChantal Moret, influenced by her writing, are a case in point. In 1990,the Vaudois writer Jacques Chessex, moved by her paintings, approa-ched her to propose an unusual partnership.Two exhibitions and a col-lection of poems, Le Rire dans la Faille, sprang from this alliance. «Thephrases used reflect my own concerns, doubts, questions, which arestrongly rooted in people. I insert them, like a layout plan, in my can-vases, monotypes and sculptures through compositions in which geo-metry plays its part. Frames, signage and architectural featuressometimes accompany individuals», she explains.

In 2010, Chantal Moret produced a large exhibition of her own works atthe Univers Gallery in Lausanne on the theme of the book, Pierre de pa-tience, by writer Atiq Rahimi, which won the Goncourt Prize in 2008.

Galerie duTilleul.

Création sculptée.©LauraCarro

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015ARTCHI 83

Large and slender charactersmark her transition towards sculpture. Shealso published a book of twelve engravings with poems by the Swisspoet and essayist Philippe Leignel.

For the last fifteen years, the artist has created stage decors for rock ope-ras, musicals and dance shows such as Bécassine Veille au Grain andLes Aventuriers du Chat Perdu at theThéâtre Barnabé in Servion,TheBlues Brothers, La Petite Boutique des Horreurs and Cyrano presentedby Art et Comédie, the Swiss NGO.This work highlights her wish andability to «create on a grand scale». She also creates «quickly», as evi-denced by a 2 by 2 meter canvas produced in half a day, facing thepublic at her Street Painting exhibition at the Flon Event. This projectearned her first prize and the chance to stage an exhibition of her ownworks at the Espace Flon in Lausanne in 2008. In 2014, she found a so-lution by creating a six meter long work in only one hour and fifteenminutes.

Her taste for teaching art began at the Université Populaire de la Broyein 1988 and continued in her own painting school inMoudon before shemoved into her own home nearby.

For Chantal Moret, who has travelled extensively, Africa was a newadventure. A few weeks ago, she was invited to spend two months asan artist in residence in Harare, Zimbabwe, which give her an additionalbow in her artistic arrow and proved an unforgettable humanexperience.The next exhibition at theTilleul Gallery, from mid May to mid June,will feature paintings by Zumkeller. n

>>> Find out more onwww.chantalmoret.ch

> BIO EXPRESS

Chantal Moret, who originates from Swiss canton ofValais, wasborn in Geneva in 1955.

She studied at the Fine Arts School in Lausanne.

Noteworthy exhibitions of her own works include those at theMazzoleni Gallery in Bergamo Italy, the Krisal Gallery inGeneva, the AmsterdamWhitney Gallery NewYork, the Goragallery in Montreal Canada, the Univers Gallery in Lausanneand the Schüra Gallery in Fribourg.

Noteworthy exhibitions staged jointly with other artists includethose at the Castel Monastero Gallery in Siena Italy, theExhibitalia Art Basel Gallery in Miami USA and the BergamoArte Fiera Gallery in Italy.

She enjoys people, work, transposing her emotions and PaulKlee’s quote: «Art does not reproduce the visible, it makes itvisible».

She dislikes stupidity and hypocrisy.

Pierre de patience.

Fonte des glaciers.

Géographie intérieure.

Page 84: Magazine architectes.ch N°5 - printemps/ été 2015 - ARCHITECTURE - ART - DESIGN

architectes.ch I N.3 I printemps / été 2014Projet réalisé1

Univers technicolorLe design de Claudio Colucci bienque pop reste très intemporel.

MMAADDEEIINN SSUUIISSSSEE

Page 85: Magazine architectes.ch N°5 - printemps/ été 2015 - ARCHITECTURE - ART - DESIGN

architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015MADE IN SUISSE 85

MMAADDEEIINNSSUUIISSSSEE

Passion et savoir-faire

Il est LE designer du bout du lac du moment. Sontravail inspiré, structuré et sensuel se traduit pardes objets qui se laissent découvrir comme desgourmandises. Claudio Colucci est avant tout unhomme posé. Chemise blanche, blazer, le tonjovial, sa voix respire la Méditerranée. On fixenotre rendez-vous durant l’édition genevoise desDesign Days où ce touche-à-tout dirige un work-shop dans l’idée de revisiter le coucou helvétique.De mère autrichienne et de père italien, ledesigner flirte aussi bien avec le gigantismequ’avec la miniature.

Un parcours richeAme cosmopolite, Claudio Colucci a bien roulé sa bosse. En-core étudiant à l’Ecole des arts décoratifs de Genève, il rejointla capitale française pour suivre des cours puis Londres pourparfaire sa formation de designer industriel. Il est aujourd’huidiplômé de la HEAD et de l’ENSCI. On est dans les annéesquatre-vingt-dix, retour à Paris, où il co-fonde les RadiDesigners, « un groupe un peu dissident » déclare-t-il. Lorsd’une exposition à la galerie Perrotin, la fondation Cartier lesrepère. Elle leur donne carte blanche et le groupe imagineune trentaine de luminaires sur le thème « feuille-caillou-ci-seau-papier ». Ces lampes sans teint créent une forêt ma-gique. La carrière de C. Colucci est lancée.

Il crée en même temps du mobilier pour l’éditeur Idée, despièces uniques ou éditées en série limitée, et de l’architectured’intérieur. En parallèle, en 2000, il fonde son enseigne CCDe-sign et laisse derrière lui les Radi Designers après huit annéesde fidèle collaboration. Déjà installé au Japon, il a alors lachance de réaliser une série spéciale pour Philippe Starck,l’une des pointures du design français: une collection d’ob-jets pour une chaîne d’épiceries nippones.

Texte et traduction : Renzo Stroscio l Photos :Takumi Ota

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015MADE IN SUISSE86

Dans l’Empire du Soleil levant c’est l’immersion totale, Clau-dio Colucci s’imprègne du tissu social et urbain. Il continuesa collaboration avec P. Stark, alors qu’en parallèle il promeutson nouveau label. L’aventure japonaise lui permet de voir ledesign autrement et les commandes ne se font pas attendreavec des projets en vases communicants entreTokyo et Paris.Pour Christofle, par exemple, il crée des couverts et pour leglacier suisse Mövenpick un nouveau bar mobile.

Quant à l’hôtel parisien Lumen, il lui assigne une com-mande spéciale: la décoration du mobilier au style baroqueet contemporain et le graphisme. Une chaise longue en ta-tami, avec sa ligne sobre, invite au voyage et fait mouche.Une geisha en tombe (peut-être) amoureuse et confie alorsau designer la rénovation de son bar à vin le Chika au cœurdeTokyo, auquel elle rêve d’ajouter un twist contemporain.Emballé par le projet, C. Colucci a imaginé un morphingtrès géométrique où le bambou et le tatami de riz ont leurplace. On voit d’ailleurs ses yeux briller lorsqu’il parle decette réalisation.

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Sa matière: le corianQuelques années plus tard, il troque l’Empire du Soleil levantpour l’Empire du Milieu et s’établit à Shanghai. Contaminépar la démesure chinoise, il voit grand et continue à réaliserdes objets en corian qui reçoivent un écho international. L’en-gouement pour cette matière le pousse à créer la lampeSqueeze ou des enceintes dessinées pour la marque Ken-wood. Adepte à la matière il va jusqu’à lui créer un musée.

Pourtant, la dernière création de Claudio Colucci est dans unautre registre. Une étonnante éolienne écologique baptiséel’Arbre à Vent. L’œuvre colorée et poétique est un objet quimarie l’esthétisme et la technique. Un premier modèle de-vrait arriver à Genève dans le courant de l’année, on l’attendavec impatience! n

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«Technicolor Universe»

Passion and know-how.The design ofClaudio Colucci, although pop, is very timeless.

IHe isTHE designer of the Geneva area at this time. His inspired work,structured and sensual, exposes objects like delicacies. Claudio Co-lucci is primarily a calm and serene man. Dressed in a white shirt andblazer, he has a jovial tone of voice which exudes a Mediterranean spi-rit. We fix our appointment during the Geneva edition of the DesignDays where this jack of all trades is leading a workshop with the ideaof revisiting the Swiss cuckoo. Of an Austrian mother and Italian fa-ther, the designer also flirts equally well with both gigantism and mi-niaturization.

A rich careerA cosmopolitan soul, Claudio Colucci has been about a bit. Student atthe School of Decorative Arts in Geneva, he then went to the Frenchcapital to follow some courses before moving to London where hecompleted his training as an industrial designer. Today he is a graduateof the HEAD and ENSCI. We are in the 90s, back to Paris, where heco-founded the Radi Designer, "a little dissident group," he says. Duringan exhibition at the Perrotin gallery, the Cartier Foundation spottedthem. The gallery gives them carte blanche and the group conceivesthirty lamps on the theme "paper-stone-scissors." These lamps withoutcolor create a magical forest. The career of C. Colucci is launched.

At the same time he creates furniture for the Idée editor, unique piecesor produced in limited series while, at the same time, doing interiordesign. In parallel, he founded his ensign CCDesign and leaves theRadi behind him after eight years of loyal collaboration. Already instal-

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led in Japan, he then has the opportunity to produce a special seriesfor Philippe Starck, one of the big French designers: a collection of ob-jects for a chain of Japanese grocery stores.

In the land of the Rising Sun it’s a total permeation, Claudio Colucciimmerses himself in the social and urban fabric. He continues his col-laboration with P. Starck, while in parallel he promotes his new label.The Japanese adventure allows him to see design differently and or-ders begin flowing in for projects in communicating vessels betweenTokyo and Paris. For Christofle, for example, he created cutlery, andfor the Swiss ice-cream brand Mövenpick he created a new mobile bar.As for the Parisian hotel, Lumen, it assigned him a special order: de-corating the hotel using baroque and contemporary furniture as wellas graphic design. A lounge chair made of mat, with sober lines, invitesone to travel and becomes a huge hit. A geisha falls in love with thedesigner’s work and then offers him the project of renovating her Chikawine bar in the heart of Tokyo, in which she dreamed of adding acontemporary twist. Excited by the project, C. Colucci conceived avery geometric form where bamboo and rice mats have their place.You see his eyes shine when he speaks of this achievement.

His material: CorianA few years later, he exchanged the land of the Rising Sun for theMiddle Empire and settled in Shanghai. Contaminated by Chineseexcess, he sees great opportunities and continues to produce objectsusing Corian which receives international attention. The infatuationfor this material led him to create the lamp Squeeze, and speakersfor the Kenwood brand. A fan of this material he even creates a mu-seum for it.

However, the latest creation of Claudio Colucci is recordedelsewhere, an astonishing ecological wind turbine called the WindTree.The colorful and poetic work is an object that combines aestheticsand technology. A first model should arrive in Geneva this year, andwe impatiently look forward to it! n

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ARCHItecture

D’AILLEURS

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015Architecture d’ailleurs 91

HOME

Texte : Architectes.ch I Photos :Takuji Shimmura, Milène Servelle I Traduction : AVK TRAD

Paris, 13e arrondissement, avenue de France au sud dela gare d’Austerlitz : un immeuble à la morphologieinhabituelle rompt la série de façades très institution-nelles de ministères ou de grandes sociétés. Cet ovniarchitectural a une double origine. La première, c’est ladécision du Conseil de Paris, en novembre 2011, derompre avec le baron Haussmann et de déplafonner leshauteurs constructibles – habituellement de 37 mètres– en les portant à 50 mètres pour les logements et 180mètres pour les immeubles de service dans le secteurMassena-Bruneseau où le Paris historique se déliteentre périphérique et voies de chemins de fer.La seconde est la décision du maître d’œuvre de réali-ser un ensemble comprenant à la fois des logementsmis à la vente et des logements sociaux.

PARIS : un immeuble dual avec deux

tours et deux catégories de logements.

LESFAUSSESJUMELLESDUPROJET

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C’est donc ce printemps qu’est mis en service l’immeubledouble baptisé Home qui est le premier immeuble d’habita-tion de 50 mètres de hauteur construit à Paris depuis 1970.Il est le fruit de la collaboration entre deux bureaux d’archi-tecture, Hamonic + Masson & Associés (architectes manda-taires), installé à Paris, épaulé par le bureau niçois ComteVollenweider. Le programme consistait à réaliser 188 loge-ments, dont 96 en accession à la propriété et 92 enlogements sociaux. Commerces et parking complétaient laréalisation.

Hamonic + Masson & Associés et Comte Vollenweidersouhaitaient rompre la rigidité formelle de l’avenue deFrance. Ils ont atteint leur but en imaginant deux tours de 16et 13 étages. L’une, destinée aux logements sociaux, habilléed’une peau métallique aux reflets changeants, marque sa dif-férence par des balcons aux formes et dimensions variables,agrémentés d’écrans vitrés de couleur orangée. L’autre, dontles logements sont destinés à la vente est une tour en gradinsdont chaque niveau se voit appliquer un degré de torsion quiévite la répétition et modifie la perspective dont jouissent leshabitants.

Mixité

Les deux tours reposent sur un socle commun de plusieursniveaux qui unifie l’ensemble d’un point de vue spatial etévite toute ségrégation: une double entrée commune à l’ar-rière du bâtiment donne accès au hall qui distribue les flux

sur deux cages d’ascenseurs. La base abrite égalementparking et commerces.

Ce sentiment d’ensemble n’est pas limité à la morphologiedu bâtiment. Les créateurs insistent sur leur volonté d’har-moniser les 188 logements, tout en évitant « les logementsidentiques en tous points ». Tous bénéficient de larges vo-lumes, de terrasses ou de balcons généreux, de perspectivesincroyables sur Paris. Bien sûr, les aménagements sont demeilleure qualité dans la tour mise en vente où le retrait dechaque étage génère une diversité dans l’implantation desappartements et des terrasses aux surfaces variées. Mais leslogements sociaux présentent des plans de logements plusdiversifiés dont les séjours sont disposés alternativement aucentre ou en angle et des espaces extérieurs aux dimensionsdiverses. Les architectes mettent en avant leur volonté deconcevoir un immeuble en hauteur comme « une superposi-tion de maisons », de donner à chaque habitant l’impressionqu’il vit dans un logement individualisé.

Dans le projet Home, la mixité sociale, ce débat très politiséen France, s’exprime en termes très pragmatiques : les archi-tectes ont apporté une réponse duale qui évite de traduire ladiversité sociale en termes de hauteur : les acquéreursinstallés au-dessus des locataires. L’entrée commune quidistribue sur deux parties dont la plus haute est celle réservéeaux logements sociaux est une réponse dont le succès semesurera dans la durée. n

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ARCHITECTURED’AILLEURS

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ARCHITECTURED’AILLEURS

A dual-purpose building comprising twotowers and two categories of apartments

In Paris’s 13th district on theAvenue de France south of theAusterlitztrain station, an unusually shaped building breaks from the very ins-titutional facades of the ministries and multinational companies thathave moved into the area.The project, an architectural UFO, stemsfrom a decision taken by the Paris City Council in November 2011 tobreak from the Baron Haussmann style of architecture and to raisethe maximum authorised height of buildings from 37 meters to 50meters for residential buildings and to 180 meters for service buil-dings in the Massena-Bruneseau district is this decaying part of his-torical Paris between the city ring road and the railway tracks. It alsooriginates from the decision taken by the Project Owner to build aseries of private and social apartment blocks.

This spring, the dual-purpose building called Home, the first 50-meter high residential building built in Paris since 1970, will beunveiled. It is the outcome of a partnership between two firms ofarchitects: Hamonic and Masson & Partners (contracted architects)based in Paris and supported by ComteVollenweider, a firm of archi-tects based in Nice. The project involved the building of 188 apart-ments, 96 of which are being sold on the private market while theother 92 are being rented as council flats. Shops and a car parkcomplete the project.

Hamonic + Masson and ComteVollenweider were keen to break fromthe formal rigidity of the buildings that line the Avenue de France.They succeeded by developing two tower blocks, one 16stories high, the other 13 stories high. One of the towers, which willcomprise council flats, is covered with a metal cladding that changes

colour with the reflection of the light. It features different sized andshaped balconies decorated with orange-coloured glass screens.The other tower, which is terraced, comprises private apartments.Each level has a degree of curvature that avoids repetition and allowsthe occupants to enjoy different views over the city.

Social mix

Both towers are built to a common multi-level design which offers aunified space and avoids segregation: a common entrance at the rearof the building leads to a central hallway where the occupants taketwo different elevators.The ground floor includes shops and a car park.

This sense of unity is not limited to the shape of the building. Theproject designers were keen to harmonise the 188 apartments whileavoiding «totally identical apartments». All the apartments are large-sized, have spacious terraces or balconies and offer splendid viewsover the city of Paris. The fittings and fixtures are of high quality inthe private apartment tower where each receded story creates archi-tectural diversity both in the layout of the apartments and on thedifferent sized terraces. The council flats are more diversified inlayout: their living-rooms are located either at the centre or in thecorner of the properties, while their outdoor areas differ in size.Thearchitects have emphasized their wish to build a residential block thatresembles «overlaying houses» and to give each occupant theimpression of living in a custom-built apartment.

Social diversity, a highly political issue in France at present, is reflec-ted in the Home project in a very pragmatic way: the architects haveoffered a dual response which avoids reflecting social diversity interms of height, i.e. by locating private apartments above tenant flats.The common entrance leads to two different parts of the building,the highest of which is reserved for council flats.Time will tell if thissolution will work or not. n

architectes.ch I N.3 I printemps / été 2014Projet réalisé 9architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015

Architecture d’ailleurs 95

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015Architecture d’ailleurs96

> LES CONCEPTEURSLe projet Home a été conduit par deux bureaux d’architectes. Mais,si la réalisation est duale, le travail a bien été unique. Les bureauxne se sont pas répartis les tours mais ont mis leurs forces en com-mun dans l’élaboration du projet, travaillant en workshop, puis sedonnant du temps pour réfléchir au programme avant de confronterleurs idées jusqu’à leur fixation.

Hamonic + Masson & Associés – Fondé en 1997 par Gaëlle Hamonicet Jean-Christophe Masson, le bureau compte une quinzaine de col-laborateurs. Nominé au prix Mies van der Rohe en 2001, il se faitconnaître en 2003 par la conception de la Maison de métal exposéeau parc de la Villette. Réputé pour sa rigueur et son sens urbanis-tique, connu également pour son intérêt à tisser des liens entre artet architecture, le bureau a reçu de nombreux mandats pour desréalisations en milieu urbain dense et des équipements culturels.Avec une quinzaine de bâtiments livrés, le bureau, installé à Paris,développe ses projets partout en France.

Comte Vollenweider – A Nice, l’Agence Comte Vollenweider réunisdeux architectes, Pierre-André Comte et StéphaneVollenweider, quise sont connus à l’Ecole d’architecture de Paris Belleville puis ontvolé séparément avant de se retrouver en 2002. En 2005, ils rempor-tent le concours de la Cité artisanale deValbonne. En 2009, le projetest sélectionné pour le Mies van der Rohe Awards et révèle l’agenceau public à travers de nombreuses publications. En 2013, la premièrephase du Pôle d’aviation d’affaires de l’aéroport de Cannes, le H-16,est un autre projet emblématique de l’agence qui dénombre unedizaine de réalisations publiques et privées et une cinquantaine deconcours dont on qualifie l’architecture de sobre et puissante.L’agence compte une dizaine de collaborateurs.

> A joint effect between two firms of architects

The Home project was conducted by two firms of architects.Whilethe design was a joint effort, the work itself was carried out indi-vidually. The architects did not separate the towers but workedtogether, taking the time to reflect and to compare and finalisetheir ideas.

Gaëlle Hamonic and Jean-Christophe Masson founded the firmof Hamonic and Masson & Partners in 1997. It currently employsfifteen staff. Nominated for the Mies van der Rohe Prize in 2001,the firm gained a reputation in 2003 for its design of the Maisonde Métal exhibited at the Parc de la Villette. Reputed for itsthoroughness, sense of urban planning and interest in forginglinks between art and architecture, the firm has secured manycontracts for projects in concentrated urban environments and forcultural facilities. The firm, which is based in Paris, has alreadydelivered some fifteen buildings and is developing other projectsthroughout France.

The Comte Vollenweider agency based in Nice employs two ar-chitects, Pierre-André Comte and Stéphane Vollenweider. Theymet at the Paris Belleville School of Architecture.They went theirseparate ways before meeting up again in 2002. In 2005, they wonthe Cité Artisanale de Valbonne Competition. In 2009, the projectwas selected for the Mies van der Rohe Awards and revealed theagency to the general public through numerous publications. In2013, the agency conducted its flagship project, H-16, the firstphase of the Business Aviation Centre at Cannes Airport. Theagency has already developed a dozen public and private projectsand has entered some fifty competitions with architecturalofferings that have been described as sober and powerful. Theagency currently employs twelve staff.

Agence Comte Vollenweider

Hamonic + Masson & Associés

ARCHITECTURED’AILLEURS

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architectes.ch I N.5 I printemps / été 2015STREHL SA98

L’entreprise de menuiserie et ébénisterie fondée en 1915 parAlbert Strehl, installée rue du Maupas, en plein cœur deLausanne, se développe. Elle propose désormais sescompétences en matière de décoration et d’architectured’intérieur. Services qui s’adressent aussi bien aux particuliersqu’aux autres clients comme les banques, les compagniesd’assurance, les restaurants et les gérances d’immeubles.

Cette année, Strehl SA célèbre le centenaire de la fondation. Centans d’existence pour une entreprise familiale spécialisée dans lamenuiserie et l’ébénisterie, ce n’est pas rien. Cette PME, quiemploie à l’heure actuelle dix-huit collaborateurs, est parvenue àpérenniser ses activités et à fidéliser sa clientèle grâce à son savoir-faire, en constante évolution, et à la passion de tous sescollaborateurs.

Aujourd’hui, grâce à l’impulsion de son nouveau directeur,Alexandre Sauvageat, Strehl SA a décidé de se moderniser et dese diversifier. D’une part, elle a entièrement rénové ses bureaux dela rue du Maupas. D’autre part, en lien direct avec ses activitéstraditionnelles de travail du bois, elle a choisi d’étendre sescompétences à la décoration et à l’architecture d’intérieur.

«Les ébénistes et les menuisiers que nous sommes ont unesensibilité particulièrement développée. Nous travaillons desmatières très diverses, nous avons des idées sur l’organisation del’espace et la conception de la décoration. Pourquoi ne pas mettretoutes ces idées au service de projets plus globaux? C’est ce genrede réflexions qui ont alimenté notre décision», explique AlexandreSauvageat, lui-même maître menuisier et architecte d’intérieurdiplômé.

Désormais, Strehl SA est donc en mesure de proposer à ses clientsun service personnalisé de ce type. Mais ce n’est pas tout. Ellepeut en faire encore beaucoup plus: l’entreprise est organisée demanière à pouvoir gérer l’ensemble d’un dossier de création ou derénovation, en collaboration avec tous les partenaires concernés:«Depuis des années, sur les chantiers, je remarque que nos clientsdéplorent le fait d’avoir à discuter avec une multitude defournisseurs. Cela ajoute à leur confusion et génère un certaingaspillage de temps. Nous avons les capacités de résoudre ce typede contraintes en nous instituant interlocuteur unique. On nous

STREHLSA

confie un projet et nous nous chargeons de le piloter de A jusqu’àZ! A nous de négocier avec nos sous-traitants habituels», expliqueAlexandre Sauvageat.

Quels sont les principaux atouts de Strehl SA en la matière? Ils sontau nombre de sept: qualité du travail, savoir-faire, confiance, écoute,compréhension, respect de l’environnement et réactivité. «De nosjours, le client veut tout, et tout de suite. C’est notre job derépondre aux exigences en question. Nous en sommesparfaitement capables car nous nous sommes réorganisés dans cebut. C’est notre plus-value, notre manière à nous de nousdistinguer, de nous montrer modernes, performants et efficacessur un marché de plus en plus concurrentiel», conclut AlexandreSauvageat. n

>>> Pour plus d’informationswww.strehlsa.ch - www.atelierdureve.ch

Alexandre Sauvageat,Directeur et administrateurde Strehl SA

STREHLSA

La maison se moderniseet se diversifie

Texte :Thierry Brandt

STREHL SAMenuiserie et ébénisterieArchitecture d’intérieur et décorationRue du Maupas 8 bis1004 LAUSANNE

Raison sociale: Société anonyme

Année de fondation: 1915

Chiffre d’affaires: 3 millions de CHF

Nombre de collaborateurs: 18

Métiers: Menuisiers, ébénistespersonnel administratif

Bureau technique: 1 technicien, maîtrise fédéraleen menuiserie, 1 technicien,contremaître en menuiserie1 employé de commerce

L’ENTREPRISE EN QUELQUES CHIFFRES

©RainerSohlbank

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A R C H I T E C T U R E l A R T l D E S I G N

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Luciano Dell’Orefice, designer

PortfolioExposition au mudac«Le verre vivant II»

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