Hydrocarbures interview sénateur dtl 2017(1)

4

Click here to load reader

Transcript of Hydrocarbures interview sénateur dtl 2017(1)

Page 1: Hydrocarbures interview sénateur dtl 2017(1)

L’article paru dans le journal (Agence Ecofin)

- Conakry veut lancer son premier cycle d’octroi de licences pétrolières et gazières. La nouvelle a

été donnée par Diakaria Koulibaly (photo), le PDG de l’Office National du Pétrole (ONAP).

D’après Offshore Energy Today, le cycle sera ouvert pendant six mois, à partir d’octobre 2017, et

les résultats seront disponibles courant octobre 2018.

Il faut rappeler que le contractant norvégien TGS Nopec, a relevé des données sismiques

modernes 2D et de haute qualité sur environ 14 000 km sur les blocs proposés.

« C'est un grand moment pour la République de Guinée. Les succès récents dans le nord du

bassin MSGBC, ont augmenté l'intérêt de l'industrie pour cette région toujours en cours

d'exploration, et cette chaîne de succès va inévitablement se répercuter vers le sud. », a

déclaré le responsable.

Il a rappelé que la Guinée a actuellement une plate-forme active dans ses eaux, notamment sur le

prospect Fatala et qu’il espère que ce sera le premier succès commercial de son pays en matière de

forage de pétrole. Toutefois, le responsable n’a pas mentionné le nombre de blocs disponibles pour

ce cycle. Olivier de Souza

* Cette interview est réalisée par Monsieur BARRY Alpha Ousmane Administrateur du Groupe Alfa Communication. Pour cette deuxième interview je vous présente : Sénateur Diallo Thierno Lamine (photo*) connu sous le grand nom de ‘’Sénateur DTL’’, il est ingénieur en constructions métallisées (Chaudronnerie, Tuyauterie industrielle, charpente métallique et soudage haute pression), titulaire d’une maitrise en sécurité protection incendie et environnement industriel promotion 86 de la CNPP Lyon Georges de Loup. Ancien ouvrier à Fria, ancien élève de l’Institut Industriel de l’Afrique de l’ouest (IIAO – Grand Bassam Cote D’Ivoire), ancien élève de l’école des cadres de Bingerville. Consultant privé, il est en contrat périodique de consultation et de suivi avec la BAD, l’AFD et le projet DETSA (Développement Industriel Enfida Tunisie). Membre fondateur de la JCI Guinée, il est Sénateur, N° 67706 de la Jeune Chambre Internationale.

Page 2: Hydrocarbures interview sénateur dtl 2017(1)

M. BARRY Alpha Ousmane : Que pensez-vous de l’article de Olivier de

Souza Journaliste de l’agence Ecofin sur le lancement du premier cycle

d’octroi de licences pétrolières et gazières en Guinée?

M. DIALLO Thierno Lamine : Merci M. BARRY : Cet article est très édifient sur les intentions de la direction générale de l’Office Guinéen des

Pétroles (ONAP) c’est une anticipation à mettre la charrue avant les bœufs, car avec la création

de l’ONAP Office Guinéen des Pétroles (Décret N D/2014/021/PRG/SGG du 11 Aout

2014,) en application de son ARTICLE 12/Aval qui stipule que:

‘’L’ONAP a la charge de procéder à la restructuration et la gestion des domaines en vue

de favoriser la production d’hydrocarbures, la construction de raffineries ainsi que le

développement des infrastructures de déchargement, de stockage, de distribution et de

commercialisation pour une meilleure rentabilisation des activités pétrolières en Guinée.’’

Ceci dit dans ces applications l’ONAP a des priorités outre la vente de blocs pétroliers.

Dans mon engagement personnel, ma priorité reste le stockage et la distribution des

hydrocarbures, une nécessité pour la sécurisation de l’approvisionnement du pays en

produits pétroliers et de disposer des réserves de sécurité pouvant permettre aux

investisseurs privés Guinéens et étrangers de soutenir une croissance face à la précarité

du seul dépôt de stockage existant en Guinée. En lieu et place d’octroi de licences.

La présence de ce seul dépôt en plein centre-ville de Conakry augure d’énormes risques

de sécurité pour la population et l’environnement de la capitale Guinéenne. Il est impératif

de construire un nouveau dépôt d’hydrocarbures hors toutes agglomérations pour garantir

la sécurité, le stockage, l’approvisionnement et la redistribution des produits pétroliers en

Guinée. Cette délocalisation répond à un impératif de protection de la population et du

plan d’urbanisation de la capitale Conakry, elle prend en compte les risques

technologiques majeurs qui sont présents le stockage, mais aussi le transport des

hydrocarbures à travers les artères de la ville de Conakry et vers l’intérieur de la Guinée.

La construction d’un nouveau dépôt est un objectif majeur et une action patriotique, la

République de Guinée est un importateur net de ces produits hautement stratégiques dont

toute rupture de stock aura des conséquences graves sur la stabilité et le développement

du pays.

La SGP (Société Guinéenne des Pétroles) sous tutelle de l’ONAP gère le principal dépôt

de stockage et de transfert de produits pétroliers, construit en 1954 par l’African Pétroleum

Terminal (APT), filiale de Texaco refondée en société anonyme à participation publique en

Décembre 1990 avec des actions participatives réparties dont :

Total Guinée 47% (détient l’unique cuve de stockage de bitume dans le port)

Compagnie Shell de Guinée 17% actuelle Vivo

Copeg 16%

Lenoil Guinée 13%

Etat Guinéen 7%

Ce dépôt avec une extension à Coronthie amplifie le danger en plein centre-ville.

Dans cette anticipation, les acteurs du secteur pétrolier devront savoir que : Beaucoup des plus graves violations des droits de l'homme du monde proviennent de l'exploitation des ressources naturelles et de la corruption dans le système politique et économique mondial. En Guinée il faut mettre fin à cela. Mener des actions citoyennes, exposer ces abus et faire campagne pour changer serais la solution idoine. Nous voulons une Guinée meilleure - où la corruption est remise en question et la responsabilité prévalant, tout peut prospérer dans les limites de la nation, et le gouvernement agira dans l'intérêt public des citoyens.

Page 3: Hydrocarbures interview sénateur dtl 2017(1)

En Guinée depuis deux décennies, la campagne pour une transparence totale dans les secteurs minier, forestier, pétrolier et gazier reste sans suite, pour que les citoyens qui vivent dans les zones de ces ressources en bénéficient équitablement, à l'avenir et pour toujours. Nous croyons que la seule façon de protéger les droits des Guinéens, aux moyens de subsistance et à une part équitable de leur richesse nationale est d'exiger une transparence totale dans le secteur des ressources, une gestion durable et équitable des ressources permettra d'empêcher de soutenir la Corruption.

La Guinée en s’engageant dans le lancement de son premier cycle d’octroi de licences pétrolières et gazières devrait prendre leçons avec son expérience et faire confiance à la clarté des règles dans la transparence pour éviter un échec pire que celui du vécu avec Rio Tinto dans le projet Simandou.

Le secteur des hydrocarbures, de l’amont à l’aval, est un secteur exigeant qui nécessite

de gros moyens financiers et techniques. C’est pourquoi il est requis des entreprises qui

soumissionnent pour un bloc donné de justifier de références techniques et de capacités

ou garanties financières conséquentes.

* M. BARRY Alpha Ousmane : Quels sont les conditions à remplir avant que les

licences pétrolières, gazières ou minières ne puissent être octroyées aux

entreprises ? * M. DIALLO Thierno Lamine : Bien en application des recommandations de Global Witness intitulé Rigged? The scramble for Africa’s oil, gas and minerals (La ruée vers le pétrole, le gaz et des minéraux africains): Les principales caractéristiques de ces conditionnalités sont qu’elles insistent sur plusieurs conditions importantes, à savoir la clarté des règles, l’efficacité des institutions, l’ouverture et la pleine divulgation au public de toutes les informations tout au long du processus d’attribution des licences, conjuguées à une surveillance permanente assurée par des entités tierces indépendantes et les institutions de la société civile Guinéenne. L’objectif est ainsi de veiller à ce que les entreprises qui remportent des licences fassent réellement montre de leurs compétences, qu’elles aient entrepris la démarche de manière honnête et équitable, qu’elles ne représentent pas les intérêts d’officiels corrompus et qu’elles comptent véritablement remplir les conditions de leurs licences, au lieu de se contenter de se les procurer dans le simple but de les revendre pour se faire de l’argent facile. Il est bon de savoir que le monde du pétrole demande des compétences et une expérience dans les négociations des contrats que les dirigeants Guinéens du secteur doivent avoir. Les contrats se suivent et se ressemblent. Au Sénégal la malédiction du pétrole a déjà frappé, la Banque Mondiale vient d’accorder un prêt de 29 millions de dollars us au pays uniquement pour aider à mieux négocier ses contrats. Il reste à venir à bout des facteurs d’influences qui poussent aux décisions irrationnelles. Il est à noter que le Sénégal dispose déjà des infrastructures (raffinerie, dépôts) opérationnelles, la découverte du pétrole arrive au bon moment : Voilà mes appréhensions sur l’ouverture d’un cycle d’octroi de licences par l’ONAP, une Direction créée seulement depuis trois ans.

Page 4: Hydrocarbures interview sénateur dtl 2017(1)

* M. BARRY Alpha Ousmane : Le pétrole demeure une des matières premières les

plus convoitées de la planète, au regard de son intérêt économique et sa

dimension géopolitique et stratégique, que dire ? * M. DIALLO Thierno Lamine : La Guinée lancera son premier cycle d'octroi des licences pétrolières et gazières en octobre prochain. Étalé sur une durée de six mois pour la réception des offres, le cycle aboutira à l'annonce des noms des bénéficiaires en octobre 2018. D'ici à là, le Pacific Sirocco est déjà dans les eaux maritimes pour entamer le prospect dans le Fatala. C’est le scoop dans divers journaux ! Pourquoi cette précipitation ? pour moi la priorité est la construction d’un dépôt d’hydrocarbures, l’amélioration de la logistique de distribution et la formation des exploitants Guinéens. L’importance de cette ressource dans le processus de développement apparaît irréversible. Le nouvel ordre impérial peut être clairement défini dans la formule suivante : « Qui veut diriger le monde doit contrôler le pétrole. Tout le pétrole. Où qu’il soit ». Le nouvel ordre mondial, c’est l’anéantissement sans merci de toute opposition. Le but ultime de cette « théocratie » est de s’assurer, par tous les moyens, du contrôle des principales réserves énergétiques mondiales. Toute la question est de savoir si le pétrole pourrait devenir un levier de développement

pour la Guinée, ou la bauxite a lamentablement échouée, je crois que oui tout l’enjeu est

de trouver les voies d’une croissance inclusive, profitant à l’économie mais aussi et surtout

aux populations. Pour cela, il faut former les acteurs, construire les infrastructures de base

(dépôts, raffineries) et lever plusieurs hypothèques : s’attaquer à la corruption et lutter

contre le népotisme en favorisant les compétences et l’expérience.

* M. BARRY Alpha Ousmane : Votre dernier mot ?

* M. DIALLO Thierno Lamine : L’Office Nationale de Pétroles (ONAP) à remplacer des structures qui avaient des charges diversifiées dans le secteur Pétrolier Guinéen à savoir :

- Direction Nationale des Produits Pétroliers et Dérivés (DNPPD)/Ministère du commerce ; - l’Office Guinée de la Rechercher et de la Promotion Pétroliers (OGRPP)/ Ministère des Mines et de la Géologie ; - Direction Nationale des Hydrocarbures (DNH) / Ministère des Mines et de la Géologie ;

L’ONAP est placé sous la tutelle de la Présidence de la République. Le Directeur Général a les compétences et une grande expérience du secteur Pétrolier Africain, il lui revient de faire valoir l’économie des connaissances avant celles des matières premières. Avec la bauxite nous avions la première usine d’alumine en terre Africaine, politique et corruption ayant prévalues l’usine fut fermée. Monsieur BARRY merci pour la confiance renouvelée, il faudrait savoir que mon expérience, mes compétences variées et pragmatiques sont mes seuls gages pour cet entretien, le débat est ouvert.