13 27 AVRIL 2012 MARTILLACsaintefamillebordeaux.org/media/files/layoutfren.pdf · 2013. 11. 24. ·...

13 – 27 AVRIL 2012

MARTILLAC

1 « Formation pour la communion »

Traductrices

Síle Mc GOWAN Daniella PERSIA

Pascale IRIGOYEN M.Teresa FLORENSA

Mary SLAVEN

Secrétariat Eithne HUGHES

Information

Lourdes DE LA FUENTE

PARTICIPANTES

Conseil général Margaret MULDOON Bernadette TAURINYA Ana Maria ALCALDE Kumudinie DASSANAYAKE Micheline KENDA Colleen MOORE Marian MURCIA Mª Carmen VILARDELL

Grande-Bretagne - Irlande

Maria CROWLEY

Cameroun-Tchad Madonna FONSEKA Jolanta OKUPNIAREK

Canada Paulette LAMBERT

Congo Dolcita KALEMA Marie-Claire KABANGA Pauline MANZUETO

Espagne Rosa García REBOLLO

Inde Helen A’KATTAR Sriyapushpam ANTONY Rose Mary SWAMINATHAN

Réseau- Amérique- Latine Daniella MUZZACHI

Zulema FRANCK Mary NARRO Geni DOS SANTOS CAMARGO

Lesotho Victoria MOTA Hyacintha MOOPISA

Martillac Adela VANACLOCHA

Pakistan Densilla JAMES Angelina SOHAN

Philippines Vivian FERNANDO Bernadette DE SILVA WIJEYERATNE

Pologne Tersa OKROJ Ewa ROZYCKA

Réseau Lorette LAFFARGUE

Rwanda Winifreda WASALATHANTHRIGE

Afrique du Sud Shiromi FERNANDO Breda GREHAN Julia MABITSO

Sri Lanka- Colombo Jesmin FERNANDO Sanjeewani HENDALAGE

Sri Lanka- Jaffna Antoinette MANUELPILLAI Shanthi SIMON

Vicariat Shiyamala ERONIMOUS Elizabeth SEBASTIAN Teresa McELHONE


Beaucoup de vie, de l’animation … joie de se rencontrer et d’être ensemble, assemblée nombreuse et très variée… Puis, peu à peu, le silence se fait, chacune, peut-être, repense au but de son séjour ici et à sa responsabilité d’appartenir à un groupe dont la principale responsabilité est la formation. Pour approfondir cette joie de la rencontre, Kumudinie suggère au groupe de s’enrichir par la connaissance mutuelle et demande à chacune de se présenter.

En entrant dans le processus de la session, les participantes se disposent, tout d’abord, à écouter les paroles de Margaret. Margaret dit en quelques mots la caractéristique essentielle d’une formation que nous pensons être la nôtre : « Formation pour la communion ». Elle nous redit que l’Institut tout entier, à travers les messages reçus, exprime son union et que les participantes sont ici au nom de l’Institut.

Margaret nous rappelle que « ...cette année, nous célébrons 150 ans de vie et de présence de la Sainte-Famille depuis la mort de PBN. Comme tous ceux qui ont reçu une grâce de fondation, il était ouvert et réceptif à l'action de l'Esprit en lui et au don du Charisme devenu une réalité grâce à sa foi ; il était plein d’initiatives et de créativité. Il est entré dans la mouvance de l'Esprit, mouvance qui a initié la vie religieuse à travers les siècles pour offrir de nouvelles réponses aux nouveaux défis. Et sa réponse n'était pas limitée par les formes de vie religieuse qui existaient, il était prêt à s'adapter et à changer de modes de vie en harmonie avec les réponses que l'Esprit lui a inspirées dans le contexte de son temps. Aujourd’hui, 150 ans plus tard, nous sommes toutes conscientes des transformations énormes et rapides qui s'opèrent dans notre monde. Nous vivons au milieu de ces changements

et ils nous interpellent. Tout cela a un impact sur notre vie et beaucoup reconnaissent que nous sommes en transition vers une nouvelle manière de vivre comme êtres humains et donc aussi dans la vie religieuse. Mais, nous gardons l’espérance, sachant que la rupture, le chaos font partie du processus de renaissance et que l'Esprit de Dieu agit dans cette régénération. Il est donc essentiel dans ce contexte, d'être conscientes que nous devons

UN MOT D’OUVERTURE …


être ouvertes à l'Esprit qui parle à travers les signes des temps et à discerner la réponse qui convient. …Nous sommes appelées à une nouvelle manière de vivre notre vie religieuse qui donnera un témoignage « contre-culturel » de comment nous, les êtres humains pouvons vivre en harmonie avec toute la création. Nous sommes appelées à une nouvelle façon de former qui sache donner une réponse guidée par l’Esprit à partir d'une nouvelle vision du monde. …Écouter les signes des temps signifie également, écouter ce que l'Esprit dit en nous et à travers nos expériences de vie, nos questions, nos préoccupations, nos espoirs et nos luttes… Nous reconnaissons que l'avenir de la vie religieuse et de la Sainte-Famille dépend de notre ouverture au changement, de notre capacité à changer notre façon de former aujourd'hui et aussi dans la qualité de l'engagement de celles que nous formons. Nous demandons-nous pourquoi nous voulons des vocations ? Nous demandons-nous ce que cherchent les candidates qui viennent vers nous ? Est-ce que c’est le nombre qui nous intéresse ? Si c’est cela, que cherchons-nous ? Est-ce que nous fermons les yeux sur nos doutes et nos questions, laissons la personne poursuivre sa route et nous lui donnons l’autorisation de renouveler les vœux lorsque les signes sont clairs que ce n’est pas son chemin ? Sommes-nous parfois incapables de discerner les signes d’une vocation ? Quelle est la qualité de l’accompagnement que nous offrons ? Pourquoi, après la Profession Perpétuelle, avons-nous des sœurs qui manifestent un sérieux manque d’enthousiasme ? Qui n’ont pas une capacité de don de soi, ne prennent pas d’initiative et manquent de zèle pour la mission ? Des sœurs qui ne sont pas capables de vivre en communauté ? Qui sont tellement attachées à leur famille que cela limite leur liberté pour la mission ? Qui donnent un contre-témoignage ou se comportent d’une manière non-conforme à leur vocation. Dans les lieux où il n’y a pas de jeunes en formation, quelle priorité donnons-nous à la pastorale des vocations ? Quels sont nos intérêts et nos préoccupations pour les jeunes ? Comment promouvons-nous toutes les vocations de la Famille ? …Lorsque notre Fondateur parle de la stabilité des œuvres, nous devons nous rappeler qu'il était préoccupé pour l'apostolat et des besoins des sœurs qui seraient totalement données à Dieu et capables de tendre la main aux nécessiteux. Il y avait toujours un double mouvement : un don total de soi à Dieu et un don total au service des autres, en particulier des plus démunis. Il n’était jamais question de vivre une vie fermée sur soi-même, égocentrique ou égoïste, ni d'une recherche de statut ou de promotion, ou d'être séparé du reste de l'humanité. (Voir Préface de 1851) On dit que l’humanité est à un carrefour. C’est dans cette réalité que nous avons la responsabilité de la formation, une responsabilité qui devient chaque jour plus difficile. L'avenir de la vie religieuse, l'impact qu'elle produit dans notre monde, dépend de la qualité de la formation que nous donnons aujourd'hui et de la capacité des personnes que nous acceptons de faire entrer dans ce processus. Nous avons besoin d'un changement complet par rapport à la formation comme elle était conçue dans le passé – et n'est plus pertinente aujourd'hui. Cependant, malgré nos efforts nombreux pour aller de l’avant, nous voyons que dans la plupart du temps, nous continuons à apporter de petits changements


ici et là - comme des pièces neuves sur un vieux vêtement. Parfois, nous formons des personnes pour la vie religieuse sur une base fragile. Nous ne sommes pas encore convaincues que la formation humaine et chrétienne est le fondement de la formation à la vie religieuse. ... (Cf. Lc 6, 46 ss) La formation invite les personnes à un processus de transformation où l'accent est mis sur les éléments essentiels de la vie religieuse. Celles qui sont en formation doivent donner une réponse enracinée dans la foi qui les inspire et les motive à vouloir vivre les vœux en communauté, avoir un attachement profond au Christ, manifesté par la vie de prière / contemplation ; dans le désir « de n’aimer, ne chercher et ne vouloir que Dieu seul en toutes choses» ; elles doivent être capables de se donner, de travailler pour la mission et de tendre la main aux besoins de l'humanité d'aujourd'hui. Des femmes qui veulent vraiment être cohérentes dans le dire et le faire. Si ceci est ce que nous attendons de celles qui sont en formation, nous avons également besoin de nous interroger sur notre propre manière de vivre : quel impact donnons-nous dans les lieux où nous vivons? Marquons-nous une différence? Sommes-nous plus tournées vers nous-mêmes qu’ouvertes aux autres? Avons-nous opté pour un style de vie médiocre? Quelle est la qualité de notre prière et de notre présence dans la communauté, dans notre milieu? ... Nous savons que nous ne pouvons pas simplement évaluer le passé et faire de petits changements ici et là. Il est vrai que la nouveauté naît du passé, comme de nouvelles pousses naissent sur une plante desséchée, mais le nouveau doit être nouveau ! Avec les yeux de la foi, nous pouvons voir cela comme un temps de grâce, un appel de Dieu. Certains l'appellent un temps pour un renouvellement radical. Pouvons-nous entendre l'Esprit de Dieu nous dire aujourd'hui : « Ne vous souvenez plus des événements passés, ne ressassez plus les faits d’autrefois. Voici que moi je vais faire du neuf qui déjà bourgeonne ; ne le voyez- vous pas ? Oui, je vais mettre en plein désert un chemin et des rivières. » (Is 43, 18-19) « La question qui est posée à la vie religieuse aujourd'hui « n'est pas une question de remplacer nos Fondateurs, ni d’imiter ce qu'ils ont fait, mais de faire aujourd'hui ce qu'ils auraient fait dans la fidélité à l'Esprit qui les a inspirés. ... En un mot, refonder c’est retourner à l'«expérience fondatrice» de Dieu et des disciples de Jésus, qui était présente aux débuts de la vie religieuse. Cela signifie vivre, non seulement le «faire» mais aussi l’«être» de la vie religieuse, sa qualité symbolique d'être un signe pour l'Église et pour la société dans laquelle nous vivons. Cela signifie nous demander, non pas «ce que font les religieuses? » mais, « que devraient-elles être? » dans le monde d'aujourd'hui. Cela signifie un retour à l'expérience de l'appel à la vie religieuse comme un charisme prophétique de l'Esprit. C’est-à-dire revenir à l'expérience fondatrice, qui est, de se placer soi-même sous la mouvance de l'Esprit qui a inspiré nos Fondateurs et qui les a poussés à partir sans savoir où il les mènerait ». José M. Guerrero s.j. Il y a un appel radical dans la vie religieuse vers un don total de soi à Dieu et aux autres qui nous pousse à ré-allumer la flamme, qui semble être diminuée aujourd'hui et si elle continue à faiblir cela conduira finalement à la mort de la vie religieuse, de la vie Sainte-Famille. Pendant cette session, écoutons profondément l'appel et cherchons ensemble en vérité une nouvelle manière de former des personnes pour un temps nouveau.


« Ce temps dans lequel nous vivons et que nous ne pouvons pas cesser d'aimer comme était le seul espace où la Providence nous aide à vivre pleinement, nous encourage à ne pas nous arrêter, à ne pas être satisfaits de ce que nous avons reçu, aussi haute que soit sa qualité. Si quelque chose manque dans la formation pour la vie consacrée ce serait, peut-être, cette disponibilité à marcher, à chercher ce qui est nouveau, et à nous laisser prendre par cette recherche ». (Fr José Rodriguez Carballo, ofm) « Vivre notre vie consacrée pour la mission, dans une nouvelle vision cosmique c’est consentir librement à vivre un chemin pascal qui suppose tout à la fois lâcher prise et recevoir, mourir pour s’ouvrir à une vie en abondance ». (Engagement Collectif)


Après ces mots dont le contenu est si riche en ce qui concerne le thème de la formation, le groupe

prend un moment de réflexion sur ce que Margaret vient de dire. Une question oriente cette

réflexion:

Les groupes partagent le fruit de leur réflexion, puis suit un dialogue en assemblée.

VUE PANORAMIQUE DU PROCESSUS DE LA SESSION

Le thème global de la session : « Formation pour la communion » Quelques objectifs

Se rencontrer en tant que formatrices

Partager les experiences

Être attentives aux motions de l’Esprit

Intégrer les nouveaux appels

Développer une pensée commune sur la Formation Sainte-Famille aujourd’hui

Décider des chemins à suivre

Il s’agit d’un processus

De discernement

D’accompagnement

Pour nous rendre capables de former des femmes pour une mission de communion

Pour une écoute de qualité de nous-mêmes, et en petits groupes de réflexion et en grand

groupe. Tenir compte de tout, de ce qui est commun comme de ce qui est différent.

Laisser tomber ce que nous devons quitter, afin de mener à bonne fin ce qui convient

aujourd’hui.

Un moment de prière met fin à ce début de session.

Margaret est priée d’allumer une bougie, symbole du Christ ressuscité au milieu de nous, pour

exprimer notre désir de marcher à sa lumière.

Une sœur allume une seconde bougie; par elle, nous nous unissons à toutes les personnes

impliquées dans la formation.

Quels sont les points essentiels dont nous devons nous souvenir en commençant et tout au long de cette session?


L’introduction présente la prière de la journée. Par un diaporama, où chaque pays est représenté par des photos de jeunes et de personnes en voie de formation, le groupe se met en contact avec la réalité de chacun de ces pays et le porte dans sa prière. Cette journée a comme objectif de recueillir ensemble les fruits du travail de préparation de cette

session fait par les Équipes.

Le thème qui oriente la réflexion : exprimer les changements qui commencent à surgir comme

résultats de la réflexion de l’Équipe de leadership Général avec l’Équipe International de

Formation.

Échos de l’assemblée :

Dans l’après-midi, il est demandé aux participantes de se réunir par groupes afin de partager ensuite

en assemblée :

Les trois points qu’elles considèrent importants pour une Formation Sainte-Famille.

Chaque groupe a reçu un ou plusieurs de ces textes :

La terre et son caractère sacré.

La terre et son caractère sacré.

Guide-nous dans la justice

Formation Initiale : vues et objectifs du CGE 2011

Mise en commun et partage – Session Internationale des Économes

Orientations pour la Formation concernant le discernement, l’accompagnement

et l’évaluation.

14 Lundi

L’approfondissement des orientations concernant la Formation Initiale a créé un climat d’ouverture à l’accompagnement.

Une relation adulte commence à surgir dans l’accompagnement, bien que nous devions encore continuer à grandir.

Nous accordons plus d’importance à la formation personnalisée.

La brochure comprenant les orientations pour la Formation nous a aidées à grandir et a changé la façon d’accompagner, de discerner et d’évaluer.

Nous tendons à une meilleure qualité dans la vie communautaire.

Cela nous pousse à stimuler et à promouvoir la vocation missionnaire.

La manière de prier a gagné en créativité.


Échos de l’assemblée

Points considérés importants pour une formation Sainte-Famille.

Formation qui nous donne un pouvoir en tant que femmes. Passage des structures masculines et dépassées à un point de vue féminin, centré dans le cœur, à une formation en lien avec notre charisme.

Nous sommes appelées à devenir des mystiques, à encourager le silence contemplatif et la solitude pour rester en rapport avec Dieu ; ainsi nous serons capables de discerner nos inspirations, et de lire les signes des temps.

Nous unir à l’énergie de Dieu qui agit dans l’univers, nous donner entièrement à la mission de communion.

Transformation personnelle des leaders et des formatrices.

Utiliser l’énergie des jeunes comme fondement de leur formation humaine et chrétienne.

Formation continue à partir de notre expérience de la Parole de Dieu et de la Doctrine Sociale de l’Église

Besoin d’avoir des communautés de formation qui soient capables de discerner et de choisir la vie.

Travailler les motivations conscientes ou inconscientes, les expériences et les images de Dieu.

Concentrer notre énergie dans la contemplation afin d’apprendre à donner et recevoir, pour apprendre à discerner.

En partant de l’étude des textes sur le discernement, l’accompagnement et l’évaluation :

En tant qu’Équipe, ils ont aidé à faire grandir l’esprit de discernement et à approfondir

l’expérience d’équipe.

Cela nous a aidées à faire des évaluations des moyens de croissance.

En rapport avec un accompagnement de qualité, cela a contribué à la formation des

communautés et des accompagnatrices.

Une nouvelle façon d’expérimenter et de voir Dieu dans toute la vie.

Pré-noviciat de deux années, avec une expérience de travail rémunéré.

On a donné plus d’importante à la formation personnalisée.

Relation plus adulte dans l’accompagnement : les personnes en formation ont eu plus

d’espace pour grandir.

En partant du document du CGE 2011 et de celui de la Session Internationale des Économes.

On a encouragé une vie communautaire de choix, avec des expériences inter-vocations,

internationales et interculturelles.

Les vocations missionnaires inter-gentes ont été encouragées.

Nous avons senti la pastorale des vocations comme un défi qui nous est lancé

La Formation Initiale est en processus de changement.

On a donné davantage d’importance à la mise en commun et au partage.

Quels changements ont eu lieu dans votre propre contexte suite aux Orientations pour la Formation Initiale ?


Après avoir écouté tout ce qui a été exprimé par l’assemblée, on demande aux participantes de

poser des questions, de manifester leurs inquiétudes, de dire ce qu’elles souhaitent que l’on examine

ensemble au cours de cette session.

Colleen résume en 7 points les thèmes qui vont être travaillés :

Après un court échange entre les participantes, surgissent des constatations et des questions

concernant certains thèmes, en voici quelques uns :

En ce qui concerne les jeunes :

La réalisation personnelle, un style de vie démocratique, sont des aspirations et des besoins des

jeunes.

Quels moyens utilisons-nous pour

communiquer avec les jeunes? Est-ce que nous

nous approchons d’eux en partant de ce qu’ils

sont? Il nous faut changer de paradigme,

partager pour apprendre ensemble, changer le

langage et les stratégies de l’approche.

Commencer par les écouter plus en profondeur

avant de présenter ce qui est en nous.

Si nous sommes en contact avec des jeunes qui

viennent d’une culture ouverte, interactive... la

formation doit être en syntonie avec cette

nouvelle culture ,doit aider à faire penser, à

susciter des questions et à stimuler la

recherche, non pas à donner des réponses

toutes faites.

Nous parlons de connexion, d’interconnexion, d’énergie divine, de nouvelles relations... mais nous

avons des résistances pour intégrer dans nos vies ce qui est nouveau.

Points qui exigent une croissance

Il faut surmonter les contradictions Nous sommes entrées pour nous donner à Dieu, mais en

même temps, nous voulons avoir un statut social, de l’autorité, des titres, l’habit religieux…

Jusqu’à la fin de la vie, il faudra rechercher la clarification de nos motivations.

1. Connaissance de soi, de notre propre sexualité qui peut être définie comme une

« énergie sociale » ; comment l’utiliser pour la relation ?

2. Nos images de Dieu : établir le rapport avec la formation chrétienne et notre

propre formation.

3. Points qui exigent une croissance.

4. Distance entre l’idéal et la réalité des personnes qui viennent à nous.

5. Déconnexion de la réalité vécue par les personnes qui s’adressent à nous.

6. Comment grandir en liberté pour répondre à ce que nous voulons et ne pas nous

laisser influencer par des questions qui viennent du dehors?

7. Pourquoi est-ce que nous voulons avoir des vocations ?


Un changement de paradigme nous conduira à une purification de nos motivations.

En tant que formatrices, nous devons être attentives au discernement.

Nos images de Dieu

Notre manière de sentir et de percevoir Dieu détermine notre façon de nous mettre en relation avec

les autres. Notre façon d’être en lien avec qui ou quoi que ce soit, change et évolue dans la mesure

où change notre image de Dieu.

Par notre vie et par notre façon d’être, nous aiderons les personnes en formation à découvrir par

elles-mêmes ce qu’elles doivent changer dans leur image de Dieu.

Pourquoi voulons-nous avoir des vocations?

Nous interroger sur les motivations qui nous animent dans la pastorale des vocations.

Il nous est difficile de dire « non » à des personnes qui, pourtant, à notre avis, n’ont pas une

vocation pour la Sainte-Famille.

À la suite de ce partage, les sœurs sont invitées à prendre un moment de silence pour se mettre en

contact avec leurs sentiments et pour écouter par où l’Esprit veut les conduire.

L’objectif de cette journée sera de partager, sur la situation de la formation initiale Sainte-

Famille.

LA PRIÈRE

Une musique douce invite les participantes à entrer dans leur cœur. Au centre de la salle, quelques

graines dans un récipient

En continuité avec la Messe que nous avions vécue au début de la journée, le groupe est invité à se

mettre en attitude de reconnaissance pour les dons reçus, et spécialement pour le don de

l’Eucharistie. Les semences sont un potentiel de vie qui passe par la mort pour communiquer plus

de vie. Il est demandé à chacune d’identifier trois ou quatre semences qui sont tombées sur la terre

de son cœur et de les partager avec l’ensemble.

Prière qui part de la vie et s’appuie sur la vie, dans le moment présent. Ceci signifie « faire de la vie

une prière ». Il s’agit d’une expérience précise d’interconnexion, peut être une nouvelle manière

d’expérimenter que la prière et la vie sont indissolublement unies.

Comme introduction au travail, on propose au groupe de participer à un tableau réalisé uniquement

par des gestes. Une fois terminé, on demande à l’assemblée de partager ce qu’elles ont vu. La mise

en commun fait prendre conscience aux participantes que :

15 Dimanche


Notre culture conditionne nos interprétations et notre manière de mettre un nom à ce que nous

avons observé.

Ce que nous avons au-dedans de nous-mêmes nous le répercutons aux situations que nous vivons. Il

y a des jugements, des interprétations, des préjugés …

Nous ne voyons pas réalité telle quelle est, mais comme nous sommes.

Nous sommes des êtres humains et nous jugeons et interprétons nos expériences. Nous rendre

compte de ceci, peut nous aider à prendre de la distance par rapport à nos jugements afin d’être plus

objectives et plus libres.

Trois points dont il faut tenir compte :

Ceci nous aide à relativiser notre point de vue, toujours limité, et nous ouvre à d’autres perspectives

plus amples. Il s’agit de comprendre ce que la situation nous révèle, d’être ouvertes à observer avant

d’interpréter, de mettre entre parenthèse les manières de voir qui nous sont propres. Et tout ceci

exige une discipline.

Trois diagrammes sont présentés à l’assemblée en rapport avec des différentes façons de

comprendre la formation :

1. Le système traditionnel de formation.

2. Formation : entrée dans un processus de croissance, de conversion, de

transformation, dans un système ouvert...

3. Vie Religieuse aujourd’hui

15 - APRÈS-MIDI

L’assemblée est divisée en groupes, selon les

rôles : Pastorale des jeunes - Accompagnatrices-

Maîtresses des Novices...

Deux points pour orienter la réflexion.

1. Considérer ce que nous vivons dans nos

différents rôles.

2. Que faut-il changer ?

1. Prendre de la distance vis-à-vis de nos préjugés, interprétations, culture,

manière d’agir...

2. Décrire ce que nous voyons, sans l’interpréter, sans entretenir des complexes de

culpabilité.

3. Prêter une même attention à toutes les informations. Lorsque nous interprétons

nous nous éloignons de ce qui est en réalité.


Observations à un niveau général

Changements en général

Quelques remarques importantes de l’assemblée :

Nous sommes à un moment de transition entre le passé et ce qui est nouveau.

Parfois, nous faisons allusion à nos expériences du passé et nous projetons nos préjugés sur les personnes en formation.

Nous regardons davantage les jeunes que notre vie elle-même.

Cela nous coûte de dire la vérité à une jeune lorsque nous voyons qu’elle n’a pas ce qu’il faut pour nous.

Il faudrait revoir l’étape des « candidates ».

On a observé que les sœurs ont beaucoup de peurs ; il serait important de les aider à nommer ces peurs, afin qu’elles puissent s’en délivrer.

Il faut passer à un style de prière plus contemplative.

Besoin d’auto-connaissance et de guérison psychologique pour être une personne intégrée.

Il faut changer tout le système. Quitter le système pyramidal qui, parfois, bloque la croissance, afin de pouvoir vivre une formation en coresponsabilité.

Considérer plutôt la croissance des personnes que les étapes ; c’est pourquoi, il vaut mieux parler de processus et non pas d’étapes.

La formation ne finit pas au moment des vœux perpétuels ; nous sommes toutes appelées à poursuivre un processus de formation, en changeant l’expression « formation de base », par celle de « formation continue ».

Inclure dans la formation l’histoire de l’univers, la transparence de Dieu en tout ce qu’il a créé.

En rapport avec le temps

Observations

Nous avons besoin d’un temps de qualité pour l’intégration et la contemplation, le silence et

la solitude ; afin que la personne puisse s’ouvrir et éclaircir ses motivations.

Dans un processus de formation il importe de marquer des temps, sans être rigides, afin de

ne pas se laisser entraîner par le subjectivisme.

Il est important de vivre le moment présent et de le porter dans la prière.

Changements

Donner du temps à la personne, afin de permettre une meilleure connaissance mutuelle.


En ce qui concerne l’Accompagnement/ les Accompagnatrices

Observations

Un appel pour l’accompagnatrice à travailler sur ses sentiments surtout en ce domaine de

l’accompagnement.

Qu’elle reste ouverte à écouter, avec intérêt et compréhension et à prendre des risques pour

pénétrer dans l’inconnu, à améliorer sa qualité d’écoute et la discrétion.

Motiver la personne afin qu’elle perçoive la nécessité d’être accompagnée, sans vivre cet

accompagnement comme une imposition. Parfois, les gens se sentent forcées parce que c’est

l’accompagnatrice qui prend l’initiative.

L’accompagnement est important et nécessaire tout au long de la vie, même s’il est fait

différemment après les vœux perpétuels.

Se rendre compte que, souvent, lorsqu’on les corrige ou qu’on leur donne des conseils, les

personnes ont l’impression de ne pas être considérées comme des adultes.

Parfois, la personne qui accompagne a une certaine résistance et de la difficulté dans

l’accomplissement de ce service.

L’accompagnement est considéré comme un programme et non pas comme une recherche.

Il faut aider les sœurs à faire la transition entre leur famille biologique et la Famille vers

laquelle elles se sentent appelées.

Changements.

Accompagner l’évolution de la prière personnelle.

Accompagnement régulier, afin que la personne puisse intégrer l’expérience de Dieu, la

spiritualité, la vie.

Besoin de formation pour les accompagnatrices. Formation personnalisée au discernement,

participation à des réunions de formateurs/trices au niveau inter-congrégations.

Il convient que ce soit la même personne qui accompagne et oriente la sœur jusqu’au

moment de la profession perpétuelle.

En ce qui concerne les communautés de formation

Observations

Les communautés de formation font défaut et l’on rencontre des difficultés pour en former.

Les personnes qui constituent une communauté de formation doivent être des femmes de

prière et être capables de discerner.

Il faut créer un climat de confiance et de liberté afin que chacune puisse être elle-même.

Changements

Encourager les communautés de formation avant l’évaluation.

Nous ne devons pas protéger les jeunes, mais les laisser libres.

En ce qui concerne le discernement

Observations

Il faut orienter les jeunes afin qu’elles se prennent en charge et soient capables d’entrer dans

un processus de discernement.

Importance du discernement et de l’accompagnement régulier pour que la personne puisse

discerner sa vocation.


Changements

Attribuer un temps de qualité au discernement.

Concernant le Noviciat

Au noviciat, il est important de travailler la base de la formation, notre chemin comme

Institut et les blocages des personnes.

Pour ce qui est des évaluations

Observations

Parfois, dans les évaluations on ne donne pas un nom à ce que l’on vit.

Il importe que la personne accompagnée fasse librement son évaluation.

Changements

Évaluer le processus de transformation/conversion.

Évaluation continue de la part de l’accompagnatrice jusqu’à la profession perpétuelle.

En rapport avec la Pastorale des vocations / des jeunes

Observations

Il faut consacrer plus de temps aux jeunes, bien que ce ne soit pas facile.

Nous avons fait connaître notre style vie dans les paroisses et les écoles.

La période de contact est le moment de prêter attention à la formation humaine et

chrétienne.

Dans certaines paroisses, on organise des ateliers inter-congrégations qui aident à faire un

discernement.

Nous essayons de présenter des évènements annuels aux personnes qui sont en période de

contact et de répondre à celles qui nouent une relation avec nous via Internet.

Changements

Partir de la réalité des jeunes, de leurs préoccupations, être avec eux en attitude de

recherche.

Présenter la Sainte-Famille avec les 5 vocations.

Après leur avoir fait connaître les différentes vocations, leur laisser la liberté et le temps

suffisant pour choisir leur vocation.

Visiter les familles.

On propose au groupe un exercice d’accompagnement. Elles se distribuent en groupes de trois.

L’une d’elles observe et les deux autres jouent respectivement l’accompagnatrice et l’accompagnée.

Ensuite, elles dialoguent sur l’expérience vécue.


Le moment arrive d’élargir les horizons compte tenu de la nouvelle réalité mondiale et de l’appel à

la vie religieuse.

Deux grands thèmes seront les éléments importants pour atteindre ce but :

L’HISTOIRE DE L’UNIVERS

LA VIE RELIGIEUSE APOSTOLIQUE FÉMININE AUJOURD’HUI

Deux religieuses expertes en ces thèmes aideront le groupe à parvenir à une plus grande

compréhension.

Sr Nelly Mc Laughlin, experte en Histoire de l’Univers,

accompagne le groupe. Pendant deux jours et demi, elle nous

partagera l’impact que cette réalité a causé dans sa vie.

Dans ses paroles d’introduction elle nous disait : « Pendant

ces jours-ci nous allons toucher le mystère dont nous sommes

entourées. Nous sommes en rapport avec nos ancêtres, et

c’est là le commencement pour comprendre qui nous

sommes, ce qu’est la vie, qui est Dieu, d’où nous venons,

pourquoi nous sommes ici, vers où nous allons... »

Ce serait impossible de transcrire ici tout le contenu de ces journées, mais nous transmettons quelques passages qui vous aideront à saisir un peu ce que le groupe a vécu en ces jours.

Rien n’est fini ou fixé comme une pierre. Tout évolue et nous participons de ce processus évolutif.

Nous allons examiner la nouvelle vision du monde qui émerge et de quelle façon CECI nous invite

à changer nos perceptions, nos attitudes, nos comportements; nous verrons quelles implications

précises cela peut avoir pour pouvoir vivre la réponse à notre appel et les conséquences pour les

personnes qui s’unissent à nous... « On ne voit bien qu’avec le cœur, l’important est caché à nos

yeux ».

Elle a poursuivi en parlant des influences que nous portons en nous et qui ont contribué à

déterminer notre style de vie.

Les plus importantes :

La physique de Newton qui nous a conduits à une vision statique et mécaniste de l’univers,

et même de l’être humain.

16 Lundi

En premier lieu, une vision globale


La culture grecque a introduit dans nos vies les dualités âme/ corps, bien/ mal, sacré/

profane... Ces deux façons de voir ont conditionné notre relation avec Dieu, la création, les

relations interpersonnelles, nos façons de prier, les rites de la liturgie, la spiritualité, la

théologie...

Après cette prise de conscience, elle parle de :

La vision émergente de l’univers

Elle se fonde sur l’idée que Dieu se révèle dans la

diversité de la création... Nous sommes tous et chacun

remplis de l’énergie de Dieu, tous les êtres créés sont

pénétrés de l’énergie divine...

« Je suis venu pour qu’ils aient la vie... » Saint Thomas

le dit d’une autre façon : « Dieu est un mystère infini, et

il n’est pas possible qu’il se révèle en un seul des

aspects de la création ; Dieu a créé tous les êtres afin de

pouvoir se révéler dans tout l’univers ». Nous ne

sommes donc pas séparés de l’univers, Dieu, à la fois, immanent et transcendant, est dans toute la

création. Nous ne pouvons pas aimer Dieu sans aimer les autres et tout ce qui est créé. Voilà l’unité

pour laquelle Jésus a prié et donné sa vie.

Une mystique allemande a dit : « Le jour de mon réveil spirituel a été le jour où j’ai vu et que j’ai

su que toutes choses sont en Dieu et Dieu en toutes choses ». Voilà l’essence de la spiritualité.

« Dieu ne fait pas les choses, mais veut que les choses se fassent » (Saint Thomas) Tout est uni,

tous en un. Chaque être est unique, irremplaçable, mais non pas isolé...

La vision qui émerge du monde est comme une toile d’araignée. C’est un réseau. Ce sont comme

des nœuds, des joyaux qui reflètent tous les joyaux du réseau lui-même. Nous sommes reflet l’une

de l’autre et reflet de Dieu. Tout est interconnecté. Nous sommes dans un espace sacré et c’est là la

communauté contemplative de vie. Chacune est le reflet de l’autre et de Dieu ; si nous y pensons,

jamais nous ne nous sentirions seules, nous sommes « un » C’est de cela que Jésus parle lorsqu’il

dit : « Qu’ils soient un »...

C’est une responsabilité et un défi. Si je détruis, si je lèse, si j’élimine n’importe quoi, j´efface une

manifestation de ce qui est divin…

Nos ancêtres voyaient à travers leurs sentiments, nous, nous avons perdu cela, nous regardons avec

la raison. Le défi est de rester en connexion avec l’énergie créative de Dieu qui est en chacune de

nous et en tout. Jésus a lancé un défi au peuple lorsqu’il était parmi nous. Il a essayé d’introduire de

nouvelles valeurs et a troublé ainsi le système légal de son temps, ce qui lui a coûté la vie. Le défi

est de vivre ce que nous désirons vivre, de braver les structures injustes et de nous laisser interpeller

par les autres, car nous pouvons être nous-mêmes des oppresseurs sans nous en apercevoir...

En fin de matinée, Nelly a posé cette question à l’assemblée :

Qu’est-ce qui a bougé en toi en considérant ce changement de paradigme, en passant

de l’ancienne à la nouvelle vision du monde ?


APRÈS –MIDI

Dans l’Assemblée s’expriment des sentiments d’admiration, de reconnaissance, de libération et de joie en approfondissant cette vision et en découvrant les défis qu’elle nous lance.

Une prise de conscience de la nécessité de passer de la pensée institutionnelle à la pensée

systématique, d’assumer sa propre responsabilité et d’avoir une part significative et active dans ce

processus d’évolution.

Nelly invite le groupe à faire un pas de plus …

En entrant dans l’Histoire de l’univers. Laisser que notre image de Dieu

s’élargisse… Un Dieu qui se déploie dans l’univers. Il est le Dieu de

l’abondance, de la plénitude, et cette énergie créatrice de Dieu touche tous les aspects de la vie, ombres et lumière … une énergie qui palpite en tout, qui est

là où nous avons besoin de vie et d’espérance. En entrant dans l’Histoire de l’univers pensez que tout est don et soyez-en reconnaissantes. Nous faisons

partie du mystère d’unité de la vie et ceci touche toute notre spiritualité.

Tout l’univers est lié de telle façon que tout est interconnecté, interdépendant, interrelationnel, depuis toujours. Tous nous sommes ensemble. Nous venons

de l’énergie qui a plasmé tout l’univers, nous sommes l’univers parvenu à la conscience. Nous avons émergé de l’intérieur de la terre, non de l’extérieur.

Chaque être est un être aimé créé par Dieu et tous nous sommes parents. Génétiquement nous sommes reliés par ce mystérieux réseau de vie, nous

sommes partie intrinsèque de ce tout. L’Histoire de l’univers est notre histoire elle est à l’intérieur de chacune de nous et attend de faire irruption, il s’agit de

donner capacité en nous à l’énergie de l’univers. Elle attend de naître, elle attend que nous nous éveillions à ces nouveaux horizons. Dans la mesure où

nous deviendrons conscientes elle nous transformera.

Plus nous comprenons et nous nous laissons envelopper dans cette unité avec

tout ce qu’elle est, plus nous serons capables d’avancer ensemble. Plus nous sommes ouvertes, plus nous recevons d’énergie physique, psychologique et

spirituelle. Notre spiritualité doit être intégrée, engagée et nous pourrons avoir un impact sur le monde si cela influe en tout ce que nous faisons.

Avant que les participantes aillent intérioriser personnellement tout ce qui été dit, Nelly, leur donne

deux questions pour orienter la réflexion :

De tout ce qui été partagé, qu’est-ce qui me libère ?

Quels sont les appels que je perçois en ce moment ?


ÉCHOS DE L’ASSEMBLEE

Cette vision libère :

De ce qui est hiérarchique, des barrières de la culture, des pays, des peuples, des religions ; de ma

supériorité comme être humain et de mon complexe de supériorité face aux autres, de mon

indifférence et de mon égoïsme face aux autres créatures.

C’est un espace pour croître en liberté ; changer mon image de Dieu me libère. Je dois m’approprier

cette nouvelle conscience, la former chez d’autres et la partager. Prise de conscience de

l’interconnexion avec le créé, de mon regard négatif sur les autres. Elle nous libère de la pensée

rationnelle ; elle libère pour vivre la surabondance de Dieu, la créativité ; elle libère d’une mentalité

structurée, d’un langage dépassé.

Quels sont les appels que je perçois en ce moment ?

Appels à :

Ouvrir mon cœur et me responsabiliser du don que je suis

Vivre une relation d’égalité au lieu de chercher des privilèges

Avoir une vision plus ample de l’ensemble et à accepter ma petitesse

Contribuer à ce que les êtres puissent vivre

Au respect de la création

Etre co-créateurs avec Dieu, nous ouvrir à la création

Vivre les relations d’une autre manière, à partir de l’interconnexion et de

l’interdépendance

Vivre intégrée : tout l’humain est sacré, il n’y a pas de division entre le sacré

et le profane

Lutter pour abandonner les attitudes ambigües.

A la fin d’une journée bien remplie, on invite le groupe à intérioriser tout ce vécu à partir d’un

texte en lien avec ce thème.


MATINÉE

Le but de cette journée : contempler la mission dans ce nouveau contexte. Un chant pour commencer la journée : « Ce don que tu es », nous invite à nous mettre en lien avec nous-mêmes, nous considérant comme un don qui reçoit de l’énergie pour la vie. Nous sommes un don pour la communauté. Nous recevons des dons pour les offrir à la communauté de vie.

17 Mardi

Ce don que tu es

Imagine un mois où il n’y ait que des dimanches

Chaque dimanche rempli de nuages. Imagine le moment où le soleil se met à briller

Imagine que tu es ce rayon de soleil.

Rappelle-toi ton heure la plus sombre Avec une aurore encore lointaine.

Rappelle-toi combien tu as désiré la lumière du matin Et imagine-toi comme la flamme d’une bougie dans la nuit

Crois que cela est le premier jour

Un jour totalement, complètement nouveau Crois que le soleil est à toi, comme ton heureuse étoile

Et aussitôt comprends quel don tu es Chœur

Ce don que tu es

Comme le premier souffle du printemps. Ce don que tu es

Et toute la joie et l’amour que tu peux donner. Ce don que tu es

Et tous nos rêves se transforment en réalité. Ce don que tu es

Toi !

Tu es la promesse de tous les temps Tu es la fille prodigue

Tu es la vision des prophètes et des sages Tu es unique !

Rêve à un matin radieux

Sois consciente de ton rêve, il deviendra réalité ! Porte ton rêve dans une jarre de cristal lumineuse

Alors tu connaîtras le don que tu es !


Le groupe commence la réflexion de la journée dans cette perspective …conscientes de nous savoir

ici appelées par Dieu à un style particulier de vie. Cet engagement, nous l’avons déjà fait dans un

autre contexte. À présent, nous le faisons en partant d’une nouvelle vision du monde. Ceci exige un

changement d’attitude, de manière de voir. D’un point de vue théologique, nous devrions nous

penser nous-mêmes, et toute la communauté sacrée de vie, comme une bénédiction.

Dans la perspective de ce que Nelly a partagé la veille, nous abordons d’autres thèmes :

l’Eucharistie, l’Incarnation, la vie communautaire.

Par des réflexions en groupe, par le dialogue, des éclaircissements, des commentaires, de nouvelles

formes pour considérer ces thèmes sont exprimées, qui élargissent et unifient.

Après-midi

Nous continuons à aborder des thèmes qui sont des centres d’intérêt pour l’assemblée. Voici quelques idées qui nous aideront peut être à ouvrir nos horizons :

La révélation arrive à chaque instant. Comme l’univers, la

révélation évolue dans la vie et à travers elle. Saint Augustin dit

qu’il y a deux livres qui nous révèlent Dieu : la nature et la Bible. Chacune de nous participe à la

révélation parce qu’elle révèle Dieu ; c’est en cela que consiste notre vie, en ce que nous sommes

une manifestation de la divinité. Nous révélons Dieu constamment et Dieu se révèle à travers nous.

L’énergie qui donne la vie à tous les êtres est une révélation de l’énergie divine.

Dieu se révèle dans l’unité de tous les êtres… La réflexion, la prière, le silence et la solitude nous

aident à entrer en contact avec la révélation continue de Dieu… c’est nous laisser toucher et

transformer par la présence réelle. Si nous établissons un rapport avec la vie communautaire, les

relations de tout genre révèlent constamment Dieu, nous nous révélons Dieu mutuellement.

Nelly définit le ciel ainsi :

Le ciel est le lieu où l’on vit la vie en plénitude. Dieu

réside là où règnent l’amour et l’unité. Si nous disons

que Dieu est présent en toute la création, en toute

circonstance, là est le ciel. C’est le ciel sur la terre.

Nous, les êtres humains avons une tendance à

séparer, mais le ciel et la terre ne font qu’un...

La vie ne finit pas, elle se transforme... Le ciel

est de percevoir la présence de Dieu. Le ciel

n’est pas un endroit, c’est une attitude, une

condition de l’âme, c’est cela le ciel... il est là, en

nous toutes. Pourquoi retarder la joie d’y vivre ?

L’enfer c’est de vivre « séparés », isolés… alors que dans l’évolution de la vie il n’y a pas de

séparation, elle n’existe pas en soi. L’enfer, c’est nous qui le créons. Nous croyons pouvoir vivre

« séparément » et c’est une illusion. Tout ce qui est en dehors de l’Unité est impossible, car Dieu est

UN. Personne ne peut détruire cela.

La révélation


EN PARLANT DES VŒUX…

Nelly nous invite à les regarder d’une manière positive et unificatrice. Si nous considérons les vœux

d’une façon positive, ils nous rempliront d’énergie Les vœux, ce n’est pas seulement de renoncer à

quelque chose, mais surtout de choisir quelque chose.

EN PARLANT DE LA MISSION...

Partons de l’histoire de l’univers. Une bonne partie de notre mission consiste à travailler avec tout

ce qui soutient la vie de la planète ; c’est un système bien fragile... notre mission consiste à vivre

d’une manière durable... Lorsque nous détruisons n’importe quelle forme de la création, nous

sommes en train de tuer une manifestation du divin.

Les trois principes de l’Univers lui offrent forme et orientation, et se meuvent continuellement en

lui. Dans la perspective chrétienne, nous parlerions du « Royaume de Dieu ». Ces principes

indiquent une direction, sans être une prescription.

Diversité ou Différenciation

Intériorité ou Subjectivité

Communion, interdépendance et interconnexion

Tout ceci existe en unité. Cependant nous devons les séparer afin de pouvoir le comprendre.

Diversité

Dans l’univers tout est programmé pour être différent du reste ; il n’y a pas deux personnes

pareilles, deux arbres ou deux oiseaux identiques. L’univers évolue constamment en unité et

différence, il ne recommence pas ; tous nous sommes uniques et irremplaçables. Il importe de vivre

cela. Sans différences, il n’y aurait pas de création ni d’évolution. Dieu est en tout et nous unit dans

l’unité. Chaque être est unique dans son espèce. La diversité est une valeur que nous devons

promouvoir, même si cela nous coûte. Tout ce qui vit a été fait à l’image de Dieu... Toutes forme de

vie dans la planète est différente, mais non supérieure ni séparée du réseau de vie.

La pauvreté n’est pas une valeur, c’est une condition que certains créent pour

beaucoup d’autres. Elle a un rapport avec nécessité, manque de… Ceci ne va pas avec

l’idée de Dieu qui est abondance. En parlant de pauvreté, nous devrions parler d’humilité,

de pauvreté d’esprit.

Le Célibat signifie essayer de comprendre que toute la vie est sacrée et que créer et

générer la vie est sans cesse présent en tout. Selon la pensée que nous sommes un, nous

essayons de rester libres afin de voir en tout, ce qui est divin.

L’ Obéissance c’est essentiellement « écouter profondément ». C’est l’aspect

contemplatif de la vie .Écouter les mouvements de l’énergie divine, écouter le cri des gens

opprimés, écouter le cri de la terre. La volonté de Dieu est que tous soient UN.


Subjectivité

C’est le potentiel inné de chaque être... Chacun a sa beauté intérieure. Cette beauté vient de ce qui

est divin. C’est un reflet de l’Unité Chaque être a une valeur innée... Nous avons évalué les choses

en tenant compte de la valeur qu’elles ont pour nous. Aujourd’hui, nous sommes invités à penser

que chaque être a une valeur en soi... La terre est une communion de sujets, chacun avec son

intériorité, et non pas une collection d’objets... Un pas supplémentaire à faire c’est de nous rendre

compte qu’ignorer n’importe quelle forme de vie, c’est négliger ce qui vient de Dieu. Il s’agit de

vivre moins vite afin de contempler la profondeur de chaque être sous une lumière divine.

Reconnaître ma propre essence intérieure parce que, dans la mesure où je connais ma propre vérité,

je me rends capable de respecter les autres, tous les êtres, et je puis ainsi contribuer à ce chemin

d’évolution qui se déploie dans le temps.

Communion

Il est essentiel de saisir du point de vue pratique et théorique que nous partageons cette planète avec

des millions d’êtres ; jamais nous ne sommes seuls, nous appartenons à cette communauté de vie.

Rien n’existe sans tout le reste. Exister, cela veut dire être en relation Rien ne vit dans l’isolement,

c’est nous qui le créons ; tout être, si petit qu’il soit, contribue au bien-être de tous.

Pour conduire cette réflexion tellement riche et profonde, on a employé une méthode interactive, à

l’aide de diaporamas, des commentaires de l’assemblée, par l´écoute profonde de chacune et le

simple partage.

Un diaporama intitulé « Le cœur de la Mère Terre » a invité les participantes à se laisser toucher par

la beauté et la souffrance de la planète, et à les transformer en prière. Un temps a été, ensuite

consacré au partage des sentiments et des appels provoqués par le diaporama.

18 Mercredi


Le groupe a continué sa réflexion sur l’usage que nous faisons de la terre. Dans cette ligne Nelly

nous a suggéré quelques gestes simples qui ont leur valeur et qui, d’une certaine manière, sont une

façon différente de vivre nos vœux aujourd’hui. Elle a résumé en cinq verbes cette manière de

vivre.

Responsabilité dans l’usage

Respect

Réduction

Réparer

Réutiliser ou recycler

Comme vous le voyez, tout ceci nous parle de :

Pauvreté, austérité, usage « durable »

Célibat, instinct de possession ou amour pour tous les êtres ?

Obéissance, écouter le cri des pauvres ou continuer à vivre pour nous-mêmes ?

À la lumière de ce qui a été vécu ces jours-ci, Nelly pose au groupe cette question :

Quels dons, la Sainte-Famille peut-elle offrir au monde, en ce moment ?

Ouverture aux signes des temps et notre réponse. Communautés internationales. Les cinq vocations de la Famille. L’unité qui nous invite à unir les différences et constitue un défi pour la communauté

humaine. La communion, centre de notre charisme, en l’élargissant à la communauté cosmique. Le don de choisir la vie. De montrer par la vie que tout est sacré. La même vie contemplative. Une nouvelle manière de se mettre en relation Travail en réseau avec d’autres groupes.

Un rituel de purification et de bénédiction clôture la première étape de la session.

Quelques mots de reconnaissance au nom de l’assemblée disent notre au revoir à Nelly qui a

partagé avec nous, avec tant de simplicité et d’ouverture, son savoir et son expérience.

Quelques lignes d’action

Limiter la

consommation

Travailler en réseau

avec d’autres groupes

Soigner notre terre ;

trier les déchets...


Après-midi

Une question pour réfléchir personnellement et en groupe,

Un dialogue sincère, simple et réaliste apporte au groupe une joie sereine et espérance

Les participantes ont une journée libre ; beaucoup en profitent

pour aller à Lourdes.

De tout ce que Nelly a partagé avec nous, qu’est-ce qui nous a le plus frappé ?

19 Jeudi


Ana María présente au groupe Giselle Gómez, religieuse de la Compagnie de Ste. Thérèse qui ces jours-ci offrira sa participation en nous parlant de « La Vie Religieuse Apostolique féminine, une force éthique alternative » Sa méthode, comme nous le verrons par la suite, est vraiment interactive, dynamique et intégrante. Elle propose au groupe une vision holistique de la vie, des vœux, de la formation.

Pour commencer, elle invite les participantes à faire silence pour se mettre en contact avec elles-

mêmes, car il est important de se rendre compte que nous vivons les vœux au plus profond de notre

être.

Puis, suit un partage sur quelques points communs :

Désir d’unité perçu comme un défi à vivre plus profondément l’unité, l’interrelation,

l’interconnexion.

Conscience de nous savoir « bénédiction » pour les autres, et vice versa.

Comprendre d’une nouvelle façon la relation avec soi-même, avec les choses, avec les

autres et avec Dieu.

La projection d’un diaporama sur la Mère Terre, suivi d’un bref partage d’expériences offre aux

participantes l’occasion de constater que comme femmes nous appartenons à cette Terre.

Après avoir pris moment pour mieux connaître la réalité de chacune et du groupe de formation,

Giselle entre dans le thème central à travers notre document :

« Les Vœux pour la Mission. Choisir la Vie »

Elle signale des paragraphes du document et expose au groupe les implications de cette forme de

vie.

Nous nous situons à une nouvelle étape dans laquelle nous

prenons conscience de l’interdépendance et d’être avec les autres.

Il s’agit d’un processus, nous cheminons ensemble, si l’un grandit

et creuse, tout grandit et tout s’approfondit. Tout a une

répercussion dans l’ensemble.

« Évolution de la conscience », c’est un défi et il faut entrer dans

ce processus, pour que le changement ait lieu. En faire

l’expérience et la mettre à la disposition de chacune de nous,

signifie de changer la manière de nous comprendre nous-mêmes,

de comprendre Dieu, l’univers, nos relations...

La tâche principale de ce processus est d’apprendre cette interconnexion avec l’univers, mais

l’interconnexion ne sera pas possible s’il n’y a pas d’intégration en moi-même, ou avec les

personnes avec qui j’habite. Comment grandir en cette interconnexion, comment entrer dans ce

style de vie ? Nous avons besoin d’espaces de silence et de solitude. Comment prions-nous ? Nous

disons que nous prions en silence, mais ce n’est pas vrai, notre tête est remplie de pensées.

Comment cherchons-nous à établir le silence en nous ? Sans ce silence profond nous ne pourrons

20 Vendredi

Commentant le second paragraphe du document, elle demande :

Que veut dire

l‘évolution de la

conscience ?


pas entrer dans ce processus. Notre esprit est formé par des dualismes, des opposés ; il nous faut

remodeler notre façon de connaître.

Giselle continue à commenter des paragraphes du document tout en posant des questions à

l’assemblée

Quelques simples exercices physiques constituent la pause, et le groupe prend ainsi contact avec

son corps et ses sentiments.

Puis, elle distribue des textes différents à chaque groupe pour la réflexion et le partage ; on demande

à chacune de réagir sur leur contenu, d’établir un rapport avec le thème de la formation, de partager

ses réactions dans le groupe et, éventuellement dans l’assemblée.

Quelques échos de l’assemblée

Les participantes manifestent leurs réticences face au contenu de certains textes, leur résistance au changement.

Elles deviennent davantage conscientes qu’elles sont marquées par l’influence de notre vision de l’être humain comme « Seigneur » de la création ; en faisant le lien avec l’accompagnement, elles constatent que, parfois, elles prennent sur elles la responsabilité, dans le processus, la coresponsabilité fait alors défaut, car on exerce un contrôle sur la personne accompagnée et, en général, dans notre façon nous mettre en relation. Il nous manque de savoir vivre en relation avec tout.

On a ressenti l’appel à revoir culture, race, religion, système... tout ce qui nous sépare ou isole.

Elles comprennent de plus en plus que nous sommes des « créatures faites avec de la boue ». Chaque jour nous sommes nourries de soleil, d’eau et de l’air. Dès notre naissance, nous appartenons à Dieu, car c’est Lui qui nous a créées. Notre Dieu qui donne la vie, crée des êtres avec du charme et de la beauté. D’être co-créatrices est le défi le plus important que nous devons relever. Voici notre moment prophétique : savoir quitter ce qui nous entrave, afin de donner le meilleur de nous-mêmes. C’est un vrai défi que de vivre cette connexion avec la terre et avec Dieu.

En contemplant la réalité, nous constatons que sa structure se présente comme oligarchique (holistique) et non pas hiérarchique. Nous croyons nous ouvrir au nouveau, partir à la recherche... tout cela est clair dans nos têtes, mais dans la réalité nous vivons toujours d’une façon hiérarchique … Nous croyons que nous sommes tous des sujets et non pas des objets que l’on peut manipuler à sa guise. Nous sentons un appel à apporter chacune ce qu’elle est et cela nous donne de la joie, de l’espoir et du dynamisme.

Nous, religieuses nous sommes appelées à être des citoyennes du lieu où nous habitons. Nous nous lamentons sur ce que nous ne faisons pas et nous avons des idées sur ce que nous devrions faire. Nous nous sentons frustrées parfois, parce que


nous ne faisons pas ce que nous voudrions. Il y a beaucoup de peurs... parfois nous pensons à revenir en arrière. Il nous faut faire des options claires au sujet de la formation. Le dualisme, le légalisme, le contrôle, nous affectent beaucoup, ainsi que la domination masculine qui reste toujours bien présente à différents niveaux. Nous ressentons une invitation à être émondées, à nous montrer courageuses pour adopter une position et en assumer les conséquences, à être des femmes audacieuses et vaillantes.

Dans le but de procurer une continuité au travail de réflexion et au partage de l’assemblée, elle a fait

voir un diaporama sur « Des principes pour l’éducation des adultes ». En voici le texte :

1. Les personnes adultes apprennent en agissant, dans une ambiance dynamique, interactive

et coopérative dans laquelle formatrice et personne en formation sont compagnes en égalité de conditions.

2. Dans l’apprentissage de personnes adultes, on voit qu’elles ont toutes une sagesse et leur développement d’elles-mêmes est une responsabilité d’ensemble.

3. Les adultes optent pour des résultats où tout le monde gagne et non pas pour qu’il y ait des

gagnants et des perdants. Pour les adultes, la coopération vaut mieux que la compétition.

4. Les personnes adultes ont atteint une

capacité et une maturité dans la relation avec eux-mêmes, avec les autres, avec la planète, avec l’univers. Ces relations incluent une saine autosuffisance qui les protège des comportements trompeurs de dépendance et de domination.

5. Les personnes adultes ne se sentent pas

menacés par le triomphe des autres. De même, elles ne jugent pas leur travail en le comparant avec la réussite des autres.

6. Les adultes ne se laissent pas tourmenter par le perfectionnisme. Ils se trouvent bien dans

un réalisme sain et peuvent vivre avec des résultats suffisamment bons.

7. Les personnes adultes ont des relations transparentes qui jaillissent d’un fond intègre, fait d’amour et de vérité.

8. Les adultes restent en contact avec leurs sentiments et les laissent se répandre sans s’en

délecter et sans les projeter sur les autres.

9. Les adultes qualifient l’autre en communiquant leur pouvoir ; ceci ne les affaiblit ni ne les amoindrit. Ils n’ont pas besoin de leur pouvoir.

10. Les personnes adultes qui cultivent la tendresse, la compassion, sont capables de supporter et de respecter leur propre vulnérabilité et celle des autres.


11. Les adultes jugent que les valeurs morales sont importantes. Ils expriment souvent leur indignation éthique ; leurs valeurs profondes tendent à être vécues à partir d’une dimension spirituelle.

12. Les adultes s’appellent par leur prénom. Ils n’ont pas besoin de titres comme d’un moyen pour protéger le respect ; utiliser ces titres rend le respect enfantin.

13. Les adultes expriment facilement la reconnaissance et l’estime.

Comment nous situons-nous par rapport à ces affirmations ? Quelle est mon expérience

personnelle ?

Dans un deuxième temps, Giselle les invite à partager l’expérience vécue.

Pour avancer davantage et après tout ce qui a été partagé, elle demande aux participantes :

Indiquer une chose qui doit changer dans ma façon de vivre.

De quelle façon vais-je concrétiser ce que je désire changer.

La journée ouvre par l’action de grâces pour tout ce que nous avons reçu, et par une invitation au silence et à l’approfondissement afin de pouvoir aborder la réalité. Le thème qui va nous occuper aujourd’hui sera vivre les vœux.

Nous transmettons quelques-unes de ses intuitions :

« Notre manière de vivre aujourd’hui la Vie Religieuse Apostolique féminine pourrait faire de nos communautés et de la Vie Religieuse Apostolique Féminine, en son ensemble, une force éthique alternative pour le monde actuel ». Les Écrits hébraïques emploient très peu le terme « vœu ». Dans quelques psaumes nous constatons que les vœux se situent à l’intérieur du contexte d’un peuple, d’une assemblée. C’est le peuple qui fait des vœux dans des moments de difficulté, lorsqu’il va en pèlerinage vers le Sanctuaire… (Ps 22, 116, 40) C’est le peuple qui a une soif profonde de Dieu, de sa justice, de sa paix, de son propre rêve. C’est aussi le rêve de Jésus lorsqu’il parle du Royaume de Dieu : paix, justice, amour, liberté. De ce point de vue, les vœux n’appartiennent pas uniquement à la Vie Religieuse. C’est le rêve de Dieu et de son peuple. Ils ne sont pas la propriété exclusive de ceux qui font des vœux, parce que les vœux ont une profonde nature laïque. C’est une erreur que de penser que ce qui est vécu dans le monde est différent de ce qui est demandé au moine ; la différence est que l’un est marié et l’autre non. C’est au début du XIIIème siècle qu’ils ont pris un caractère officiel canonique dans l’Église, et plus encore au XIVème siècle.

21 Samedi


Nous, femmes religieuses nous faisons des vœux parce que nous voulons demeurer avec Dieu et avec le peuple. Nos vœux ont une dimension mystique et politique, c'est-à-dire : c’est pour le bien être de la société que nous souhaitons la présence de Dieu et voulons une société plus humaine, dans laquelle les gens puissent vivre avec dignité. Ceci suppose une dynamique faite de la connaissance affective de Dieu, du contexte de la culture séculière actuelle, et des cultures et des sagesses ancestrales.

Le Droit Canon en parlant des conseils évangéliques établit deux dimensions. L’une située en ce

que nous pourrions appeler la ligne des valeurs et l’autre dans la ligne de la loi.

CHASTETE

La valeur consiste en ce qu’elle est « signe du monde à venir et source d’une fécondité plus

abondante dans un cœur non divisé » et la loi établit qu’elle « porte avec soi l’obligation d’observer

parfaite continence dans le célibat ».

PAUVRETE

La valeur consiste en « l’imitation du Christ qui, étant riche, s’est fait pauvre pour nous » et en la

liberté que l’on désire avoir en relation avec les richesses de la terre, et la loi établit qu’elle « porte

avec soi dépendance et limitation dans l’usage et la disposition des biens ».

OBEISSANCE

La valeur consiste en ce qu’il s’agit d’une expression de foi et d’amour « à la suite du Christ

obéissant jusqu’à la mort » et la loi établit qu’elle « oblige à soumettre la volonté propre aux

Supérieurs légitimes qui tiennent la place de Dieu lorsqu’ils donnent un ordre selon les propres

Constitutions ».

Lorsqu’en interprétant les vœux, nous mettons l’accent sur les valeurs et non pas sur les lois, nous

rendons son sens à une relation d’alliance avec Dieu et avec le peuple ; nous rendons à l’humanité

la possibilité de vivre ces désirs qui sont dans le cœur des êtres humains et, comme nous l’avons

déjà dit, ne sont pas seulement le patrimoine exclusif de la vie religieuse.

Faire des vœux signifie « être un » avec l’humanité, avec nos frères et sœurs, en assumer les conséquences, défendre leur dignité, leurs droits, leur désir de vivre. Pour nous, c’est un défi : vivre un processus de « désapprentissage » et continuer à apprendre. Par de simples mots de reconnaissance, le groupe fait ses adieux à Giselle pour le partage de son expérience, que l’on a senti très proche. Cette deuxième étape de la Session finit par une prière de bénédiction que nous nous donnons les unes aux autres.


En cette troisième et dernière étape de la session, le groupe s’oriente vers un double objectif :

L’assemblée réfléchit et partage, afin de concrétiser cet objectif : parvenir à une pensée commune.

Il leur est demandé, pendant ce temps de réflexion personnelle et en groupe, de signaler 5 points

clairs, pratiques et bien définis qu’elles considèrent importants en vue d’un changement.

Chaque groupe doit travailler un de ces thèmes :

Nouveaux appels dans la façon de vivre les vœux pour la mission.

Nouveaux appels en ce qui concerne la prière, la théologie, la manière de penser et de parler de Dieu.

Nouveaux appels concernant la Pastorale des Vocations et le pré-Noviciat.

Certains changements ont été déjà mis en marche dans le processus de la formation de base ; lesquels voulons-nous confirmer ?

Nouveaux appels adressés aux équipes de formation concernant le Noviciat.

Nouveaux appels aux communautés de formation et pour la période des vœux temporaires.

APRÈS-MIDI

L’après-midi est consacrée à l’évaluation des expériences d’accompagnement qu’elles ont déjà

vécues ; pour cela, elles prolongent le travail en groupe jusqu’à l’heure du souper. Quatre questions

orientent la réflexion :

Au cours de cette expérience d’être accompagnée, as-tu vécu une relation d’adulte à

adulte ?

Est-ce que cela t’a aidée à expérimenter quelques motions de Dieu dans ta vie ?

De quelle façon ce type d’accompagnement peut-il favoriser la croissance, le changement,

la conversion (transformation), etc. ?

Que souhaites-tu retenir de cette expérience pour ton travail comme accompagnatrice ?

22 Dimanche

Développement d’une pensée commune concernant la Formation Sainte-

Famille aujourd’hui.

Déterminer des chemins à suivre.


Un texte de bénédiction inspire la prière qui commence cette journée. Avant de la commencer les participantes sont invitées à s’unir à toutes les sœurs de l’Institut et, tout spécialement, à celles de la communauté de Nagoda, dont l’un de ses membres, Sr Rose, est décédée hier.

On distribue un document où sont recueillis les points indiqués hier par les différents groupes. Le

contenu de ce document, avec les amendements qui seront apportés, constituera la base d’un

document final, fruit de cette session.

Les sœurs ont un temps pour lire le document, afin de demander des éclaircissements à leurs doutes.

Trois questions ont pour but d’orienter le partage :

Que voulez-vous affirmer ?

Qu’est-ce que vous ajouteriez ?

Qu’est-ce qu’il faudrait, d’après vous, supprimer ?

Travail personnel et de groupe.

APRÈS-MIDI Avant la mise en marche de l’assemblée on rappelle l’objectif principal de la session, afin qu’il

continue à orienter le cheminement du groupe vers une prise de décisions au sujet de la formation.

Les différents groupes exposent leurs amendements au document, dans un dialogue fraternel et

ouvert. Ces apports de l’assemblée sont intégrés dans une seconde rédaction du document.

À la fin de la journée, un moment de silence pour assimiler ce qui a été vécu, avant ce temps

d’intégration ; des questions aussi, que chacune doit se poser dans son cœur.

Comment te sens-tu face à ce que nous avons travaillé pendant cette après-midi ?

Crois-tu que cela te concerne ?

Te considères-tu partie intégrante de cette tâche de la formation avec les autres sœurs du

groupe ? Te semble-t-il que nous sommes unies dans cette mission ?

Si tu ne te juges pas partie intégrante de la mission de Formation dans l’Institut, que

pourrais-tu faire pour entrer dans ce processus ?

Un moment de silence, puis on partage avec la personne qui est à côté de soi.

Dans la soirée, une réunion a donc lieu, ouverte à toutes celles qui en sont intéressées, même si elles

appartiennent à d’autres continents.

23 Lundi

Les sœurs d’Europe et du Canada pensent que leur contexte est différent, mais que le

Charisme est toujours actuel dans leurs pays, c’est pourquoi elles décident de

dialoguer pour voir ensemble où l’on est et vers où on doit marcher. C’est le moment

opportun.


Journée libre. Certains membres du groupe en profitent pour aller à Bordeaux.

La journée s’ouvre par une prière de louange et d’action de grâces pour tout ce qui a été vécu. Dans

l’introduction, nous faisons mémoire du Fondateur et de tous les membres de la Sainte-Famille qui

nous ont précédés.

Une strophe du chant qui a inspiré ce moment :

Le groupe est invité à se situer, par l’imagination, près du Fondateur et à écouter ce qu’il veut nous dire concernant notre réflexion et notre prise de décisions.

Jesmin introduit le travail : « Nous avons reçu beaucoup de choses qui nous ont aidées et maintenant nous avons dans nos mains la seconde rédaction du document ». Elle invite le groupe à relire ce texte et à se prononcer une fois de plus sur son contenu. L’assemblée s’apprête à fournir de nouveaux amendements. Finalement, le document est remis à une équipe pour sa rédaction définitive.

24 Mardi

25 Mercredi

« Je suis debout,

sur les épaules de ceux et celles

qui m’ont précédée ;

Je suis forte de leur courage,

sage de leurs paroles,

Leur désir véhément d’un avenir

lumineux et beau,

me pousse en avant

Je suis pleine de reconnaissance

pour leur vision,

pour leur grand effort sur

cette terre. »


Contenu de ce document : Il comprend une introduction qui situe les décisions qui seront insérées dans leur contexte.

Au moment opportun, vous aurez toutes accès

à ce document, car toutes, à des niveaux

différents, nous sommes responsables de la

Formation.

À la fin de l’assemblée, un pas de plus est

proposé. Les participantes sont divisées par

groupes d’Unités (Vicariat, Provinces,

Délégations, Réseaux).

Le but de ce travail est d’adapter, aux

différents contextes les décisions prises.

Pour mieux avancer, deux questions sont

proposées :

Comment allez-vous appliquer

tout ce que vous avez entendu ici

pour préparer de nouveaux

membres pour la mission Sainte-

Famille, dans votre contexte ?

Quel est votre plan d’action ?

Afin d’éclairer les questions, il est spécifié qu’il ne s’agit pas de « qu’allons-nous choisir> » mais

« comment » allons-nous le faire.

Jour de retraite pour intégrer dans le silence et la prière tout ce que l’on a vécu. Évaluation de la Session En partant de la base que cette session a été un instrument de croissance, on demande aux participantes d’aller dans les groupes pour partager simplement ce que cette session a été pour elles, quels appels et défis elles ont ressenti.

26 Jeudi

On a pris des décisions qui concernent :

Penser et parler au sujet de Dieu. La prière.

Les vœux pour la mission.

L’équipe de Formation - Formatrices - Communautés de Formation.

La Pastorale des Vocations.

La période de contact.

Le Pré-Noviciat.

Le Noviciat.

L’accompagnement des Professes temporaires.


Comme préparation à la prière, il est demandé aux participantes de se réunir dans leur groupe et de chercher un symbole significatif qui exprime les lumières et les dons reçus au cours de ces journées.

La personne qui coordonne la journée introduit le partage : « Nous sommes très reconnaissantes

pour ce temps passé ensemble. Nous avons expérimenté la richesse de la diversité qui nous a

conduites à l’unité. Demeurons profondément unies et écoutons chaque groupe nous présenter son

symbole et nous parler de son expérience. »

Quelques symboles qui résument ce qui a été vécu :

Notre symbole est un parapluie ; il est de forme circulaire. Nous sommes appelées à vivre la

« circularité », à être connectées et mises en relation. Tout comme le manche est l’axe, l’unité est

l’axe de notre spiritualité et soutient la diversité.

Symbole : l’eau

transparente qui

suggère l’ouverture,

la simplicité et

l’écoute que nous

avons vécu dans

notre partage,

comme des sœurs.

L’eau, source de

vie, toujours en

mouvement, qui se

renouvelle, qui aide

à grandir et purifie

tout ce qui est à

renouveler pour

faire place à ce qui

est nouveau. Nous

avons fait

l’expérience de

boire à notre

source, à la source de la Sainte-Famille. L’eau est dans la profondeur de la terre, elle est sur la terre,

en nous, et au-dedans de nous.

Nous avons choisi comme symbole la spirale, car la session a touché nos vies en profondeur. Nous

expérimentons l’appel à approfondir en nous-mêmes. La spirale est dynamique, n’arrête pas ; nous

sentons l’appel à un changement continu et à poursuivre dans une attitude de recherche, pour aller

encore plus loin.

27 Vendredi


QUELQUES MOTS DE MARGARET

Aujourd’hui, c’est un jour de joie, car nous célébrons avec gratitude l’action de l’Esprit en nous,

parmi nous et dans notre Institut. Au cours de cette rencontre, nous avons fait une expérience de

communion, d’unité. Par l’écoute attentive et le dialogue ouvert, à travers notre diversité, nous

avons été capables d’avancer, comme un corps uni, au nom de toutes.

Cela est un don et une grâce. Nous pouvons dire que nos esprits et nos cœurs se sont ouverts à une

conscience plus profonde et dépasser nos frontières pour aller plus loin, d’une manière qui exprime

notre intérêt, notre préoccupation et notre responsabilité pour l’ensemble.

Le fruit de notre croissance dans cette mission est de reconnaître que de la vivre fidèlement

aujourd’hui exige que nous soyons des témoins de nouvelles formes, afin d’offrir le don que nous

sommes appelées à présenter au monde en ce moment. Une fois de plus, nous entendons l’appel à

intégrer si profondément ce sens de l’Unité, qu’il envahisse tout ce que nous faisons et ce que nous

sommes, et nous permette de nous éloigner de tout ce qui est cause de désunion. Je suis sûre que

Pierre Bienvenu Noailles nous sourit et nous pousse à aller de l’avant sans que rien n’arrête plus

notre course…

Ces jours passés à Martillac ont été la suite du chemin entrepris au cours du dernier Chapitre

Général. Un chemin marqué par plusieurs rencontres internationales, dont l’objectif principal était

de répondre à l’appel entendu pendant le Chapitre de vivre notre mission d’une manière plus large,

comme il est indiqué dans l’Engagement Collectif. Chaque rencontre internationale était un pas de

plus sur la route. Notre but dans toutes ces réunions est clair nous voulons offrir au monde le don

de notre Charisme, qui est notre mission de communion...

Après avoir écouté la requête des sœurs d’Europe, du Canada et d’ d’Afrique du Sud, nous avons

nommé une petite équipe pour éveiller la nécessité de promouvoir le don de notre charisme dans

ces Unités Sainte-Famille, de façon à attirer de nouveaux membres prêts à vivre avec nous la

mission dans le monde d’aujourd’hui »

Margaret termine en remerciant chacune pour le travail réalisé qui a contribué au déroulement

de la session dans une ambiance simple, joyeuse et responsable.

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