DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 1
FORMATION DU MELANGE DANS LES
MOTEURS A COMBUSTION INTERNE
Luis LEMOYNE
MdC UPMC
Laboratoire de Mécanique Physique
2 Place de la Gare de Ceinture
F78210 Saint Cyr l’Ecole
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1. INTRODUCTION........................................................................................................................................................... 4 1.1. GENERALITES.........................................................................................................................................................4 1.2. SCHEMAS GENERAUX DE FONCTIONNEMENT ..................................................................................................5 1.3. PROCESSUS DE FORMATION DU MELANGE........................................................................................................8 1.4. COMPOSITION DU MELANGE .............................................................................................................................10 1.5. MOUVEMENTS DE BRASSAGE ............................................................................................................................10
2. ORGANES DE FORMATION....................................................................................................................................13 2.1. MISE SOUS PRESSION DU COMBUSTIBLE..........................................................................................................13 2.2. DOSAGE DU COMBUSTIBLE ................................................................................................................................17 2.3. PULVERISATION DES COMBUSTIBLES LIQUIDES ............................................................................................23 2.4. DOSAGE DU COMBURANT ..................................................................................................................................34 2.5. CONDUITS, SOUPAPES ET CHAMBRE ................................................................................................................34 2.6. RECIRCULATION DES GAZ BRULES...................................................................................................................45
3. TECHNOLOGIE DE LA FORMATION DU MELANGE DANS LES MOTEURS..............................................46 3.1. MOTEUR A ALLUMAGE COMMANDE A CHARGE HOMOGENE......................................................................46 3.2. MOTEUR A ALLUMAGE PAR COMPRESSION. ..................................................................................................50 3.3. MOTEUR A ALLUMAGE COMMANDE A CHARGE STRATIFIEE. ....................................................................52 3.4. TURBINE................................................................................................................................................................56
4. CALCUL DES PRINCIPALES CARACTERISTIQUES ........................................................................................58 4.1. DEBIT A TRAVERS UN AJUTAGE .......................................................................................................................59 4.2. DEBIT DANS LES CARBURATEURS ....................................................................................................................60 4.3. INJECTEURS ..........................................................................................................................................................61
5. MODELES D'ECOULEMENT DE LA PHASE GAZEUSE.....................................................................................66 5.1. MODELES ZERO-D...............................................................................................................................................66 5.2. MODELES 1-D.......................................................................................................................................................67 5.3. MODELES 3D TURBULENTS...............................................................................................................................68
6. MODELES DE FORMATION ET TRANSPORT DU COMBUSTIBLE LIQUIDE............................................70 6.1. MODELISATION DES PROCESSUS DE PULVERISATION ..................................................................................70 6.2. TRANSPORT ET EVAPORATION DES GOUTTES...............................................................................................77 6.3. PULVERISATION SECONDAIRE...........................................................................................................................79 6.4. ECOULEMENT DES FILMS PARIETAUX ............................................................................................................80
7. METHODES EXPERIMENTALES EN FORMATION DU MELANGE................................................................82 7.1. PHASE GAZEUSE ...................................................................................................................................................83 7.2. PHASE LIQUIDE ....................................................................................................................................................86 7.3. MESURES SPECIFIQUES.......................................................................................................................................87
8. BIBLIOGRAPHIE.........................................................................................................................................................92
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1. Introduction
1.1. Généralités
La formation du mélange conditionne la qualité de la combustion dans les moteurs thermiques. A l'heure actuelle,
une des principales voies de développement des moteurs dans le secteur automobile réside dans l'amélioration de
la formation du mélange air - combustible. Dans le cas des moteurs à combustion interne qui sera l'objet de ce qui
suit, plusieurs solutions technologiques pour réaliser le mélange sont applicables selon le type de moteur et
souvent spécifiques à son principe de fonctionnement.
D'une façon générale la formation du mélange consiste à mettre en contact le combustible et le comburant sous
des formes propices à l'initiation et à la propagation de la combustion ainsi qu'à l'évacuation des produits de la
réaction. Le cas idéal est donc le mélange homogène du combustible et du comburant sous forme gazeuse avec
des mouvements de brassage à grande et petite échelle dans les conditions stoechiométriques.
Le moteur qui s'approche le plus de ce cas est le moteur essence (ou à allumage commandé) mais pour des raisons
d'amélioration de la consommation de combustible on peut être amené à faire réagir des mélanges pauvres, i.e. où
la portion du combustible dans le mélange est inférieure à celle des proportions stoechiométriques. C'est le cas
notamment des moteurs Diesel (ou allumage par compression), et des moteurs à flux continu (turbines,
turboréacteurs). L'inflammation des ces mélanges pauvres est plus difficile et l'on cherche alors à avoir un
mélange hétérogène (ou stratifié) dans lequel il existe des zones riches en combustible et des zones pauvres. La
combustion est initiée dans les zones riches et des mouvements fluides particuliers sont crées pour transporter le
combustible et l'énergie de la réaction amorcée vers les zones pauvres. Il est clair que le bon déroulement de la
combustion dans ce cas est particulièrement sensible à la qualité locale du mélange dans les zones riches. Aussi,
les mouvements de brassage doivent être de grande amplitude et correctement synchronisés avec les différentes
phases de la combustion. Un aspect important de la formation du mélange consiste dans la génération de ces
mouvements de brassage car dans tous les cas ce sont les organes de dosage et de mélange qui créent ces
mouvements; la chambre de combustion n'étant que le lieu où ils ont lieu n'y participe qu'indirectement.
Par ailleurs, pour des raisons liées à la construction même des moteurs ou pour diminuer les émissions de
polluants (en particulier si le mélange est pauvre), une partie des produits émis par la combustion peut être
réintroduite dans la chambre de combustion et incorporée au mélange frais. La constitution réelle du mélange n'est
plus alors uniquement combustible et comburant. La formation du mélange comprend alors aussi l'introduction et
le transport de cette troisième composante : les gaz brûlés rémanents ou recyclés.
En ce qui concerne le comburant, on se limitera au cas des moteurs utilisant l'air gazeux puisé dans l'atmosphère et
aspiré (naturellement ou avec un compresseur) jusqu'à la chambre de combustion (ce qui n'est pas le cas des
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fusées). A cause du pouvoir comburivore des combustibles utilisés et des concentrations mises en pratique, l'air
est le principal constituant du mélange en termes de masse.
Quant au combustible, il peut se présenter sous forme solide, liquide ou gazeuse. Les combustible solides utilisés
dans les moteurs à combustion interne doivent être préalablement traités pour les liquéfier ou vaporis er. Ce
processus sort du cadre de l'étude de la formation du mélange car il a lieu à l'extérieur du moteur (C.F. gazogènes).
Donc, le combustible pour la formation du mélange se présente sous forme liquide ou gazeuse.
Etant donné que la combustion se déroule à l'état gazeux, une fonction fondamentale de la préparation du mélange
pour les moteurs à combustible liquide consiste à le transformer en vapeur. Mais cette opération est
énergetiquement coûteuse. Il est difficile de vaporiser le combustible à partir d'une ébullition en masse, à moins
que sa température d'ébullition dans les conditions de pression ambiantes soit inférieure à la température dans les
conduits d'alimentation (ce qui est le cas des gaz liquéfiés). Aussi, en général lorsque le combustible est liquide à
température et pression ambiantes, on le pulvérise dans un premier temps, ce qui permet d'évaporer par
convection les gouttes formées. Il existe donc ainsi une étape intermédiaire entre la phase liquide et la phase
vapeur du combustible, il s'agit de la phase liquide dispersée. Le comportement dynamique du nuage de gouttes
peut être plus proche de celui d'une phase gazeuse si la densité de gouttes est faible. Evidemment, la bonne
vaporisation du combustible par pulvérisation dépend des caractéristiques géométriques et cinétiques des
gouttes crées, ainsi que de leur distribution spatiale.
Il se dégage de ces considérations que différents phénomènes doivent être mis en jeu pour aboutir à un mélange
satisfaisant. Selon la nature du combustible il faut le mettre en condition par différents moyens pour aboutir à une
combustion de mélange gazeux. Le mélange introduit dans la chambre de combustion doit être animé de certains
mouvements qui doivent se poursuivre pendant la combustion. Les mécanismes de formation du mélange doivent
répondre donc à ces impératifs parfois contradictoires de vaporiser le combustible s'il est liquide, sans perte et
avec le minimum de dépense énergétique, et animer le mélange frais de mouvements de brassage en séparant les
gaz brûlés du mélange frais.
On ne s'intéressera qu'aux aspects de la formation du mélange, ce qui suppose que la masse de comburant soit
une donnée du problème, déterminée par les mécanismes de remplissage que l'on n'étudiera pas ici. Les problèmes
d'amélioration de puissance ou dépollution ne seront abordés que sous le point de vue de la bonne combustion
du mélange et de sa composition.
1.2. Schémas généraux de fonctionnement
D'une façon générale les moteurs thermiques à combustion interne se présentent pour l'étude de la formation du
mélange sous deux schémas globaux de fonctionnement. Dans tous les cas le comburant est puisé à l'extérieur du
moteur et transporté à l'intérieur des conduits d'admission par l'intermédiaire de divers organes (conduits, filtre,
compresseur, échangeur) jusqu'au voisinage de la chambre de combustion. On distingue alors les moteurs à
admission directe où le mélange a lieu dans la chambre de combustion ou dans une enceinte communicante
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pendant la combustion, et ceux à admission indirecte où le mélange a lieu avant le passage dans la chambre de
combustion dans une enceinte isolée de la chambre pendant la combustion.
Dans le premier cas la chambre de combustion reçoit l'air conditionné et le mélange peut avoir lieu avant ou
pendant le déroulement de la combustion. Le combustible est introduit soit d'un seul coup avant la combustion,
soit graduellement si le mélange et la combustion ont lieu simultanément. Les organes qui introduisent le
combustible sont donc soumis aux fortes pressions et températures de la chambre de combustion. De plus, le
temps disponible entre l'introduction du combustible et la combustion est très réduit, ce qui complique les
opérations de vaporisation.
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Réservoir
Pompe(+ Filtre)
Régulateur depression
Mise en forme(Pulvérisation, pré-
Vaporisation)
Introduction
Atmosphère
Filtre
Régulateur
Mise àtempérature
Mélange
Combustion
Echappement
Recirculation
Dilution
Dépollution
Admissiondirecte
AdmissionIndirecte
Processus de la Formation du mélange dans les moteurs
Dans le deuxième cas un organe particulier, différent de la chambre de combustion reçoit l'air et y introduit le
combustible pour former le mélange. Ce n'est qu'ensuite que le mélange est introduit dans la chambre. Dans ce
cas, les conditions dans lesquelles se forme le mélange ne sont pas celles dans lesquelles se déroule la
combustion. Il en découle que les caractéristiques mécaniques des pièces contribuant à former le mélange sont
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peu poussées, et qu'en général le temps imparti à la formation du mélange est plus important que pour le cas de
l'admission directe.
Dans tous les cas d'application sur véhicule, le combustible est transporté avec le moteur dans un réservoir
soumis à des impératifs de sécurité sévères (en particulier pour les combustibles gazeux). On vient puiser dans ce
réservoir le combustible soit par gravité, soit par dépression, soit par une pompe. Ensuite, un organe particulier de
dosage régule le débit de combustible et l'asservit au débit d'air. En général il y a donc un circuit de retour, de
recirculation, ou une vanne, en cas de trop plein. Enfin, le combustible est introduit dans la veine gazeuse par
l'intermédiaire d'un orifice dont les caractéristiques géométriques sont très étudiées, aussi bien pour obtenir le
débit souhaité que pour mettre en condition le combustible (pulvérisation).
1.3. Processus de formation du mélange
1.3.1. Formation et transport du mélange
- Introduction.
Le combustible doit être à une pression supérieure à celle régnant dans l'enceinte de mélange de façon à pouvoir
être introduit. La quantité introduite doit être en relation avec la masse d'air à laquelle il sera mélangé.
- Pulvérisation.
Dans le cas où le combustible se présente à l'état liquide lorsqu'il arrive au niveau de l'orifice final, il est nécessaire
de le pulvériser. Les mécanismes de pulvérisation exploités sont de trois types.
Le premier est basé sur l'action de forces aérodynamiques sur un jet liquide. Ainsi, un jet sous pression est
introduit dans une veine gazeuse avec un gradient de vitesse important. Les forces aérodynamiques à l'interface
font croître les perturbations superficielles du liquide jusqu'à le désagréger.
Le deuxième est basé sur l'action des contraintes propres au liquide. On accélère fortement un jet liquide contre un
obstacle ou on l'anime de mouvements oscillatoires rapides, ce qui se traduit par la désagrégation du jet et la
création de petites parcelles liquides.
Le troisième est basé sur le principe de la cavitation. On introduit un jet liquide sous pression dans une enceinte
où règne une pression inférieure à la pression de saturation du liquide. Il se crée alors des bulles de vapeur à
l'intérieur du liquide qui grandissent jusqu'à désagréger le jet.
Dans certains organes de pulvérisation, ces mécanismes peuvent être utilis és simultanément.
- Transport.
La veine gazeuse recevant le combustible le transporte jusqu'à la chambre de combustion. Dans le cas de
combustible gazeux, il s'agit d'un mélange avec une seule phase, il n'y a pas de pertes de combustible dues au
transport. Dans le cas liquide, même sous forme dispersée (gouttes), la phase liquide n'est pas toujours
correctement transportée par la phase gazeuse. Dans ce cas le mélange est biphasique, il peut y avoir des pertes
de combustible par dépôt et une désadaptation des vitesses de la phase liquide dispersée par rapport à la phase
gazeuse selon la taille des gouttes.
- Evaporation.
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Dans le cas de mélanges biphasiques la désadaptation des vitesses crée un écoulement en superficie de la goutte
liquide qui facilite l'évaporation du combustible et les échanges thermiques par convection à la surface.
- Dépôt, Impact.
Dans le cas où la phase dispersée est constituée de gouttes de taille importante, une partie du combustible
introduit peut se déposer sur les parois des conduits ou de la chambre de combustion. Ce phénomène est favorisé
par les passages des rétrécissements (soupapes, bifurcations, etc.). Le combustible déposé se retrouve sous
forme liquide et adhère aux parois. Il peut être réchauffé par conduction au contact de ces dernières, ce qui
favorise son évaporation et peut même entrer en ébullition si la température est suffisante. Il est aussi transporté
par la veine gazeuse à la surface mais l'adhérence aux parois crée une grande désadaptation de vitesse. Dans tous
les cas, le dépôt introduit un retard important dans le transport du combustible. Si le dépôt a lieu dans la chambre
de combustion, cette dernière a lieu en général avant que le film liquide déposé ait pu s'évaporer. Il y a alors
combustion en superficie du film et création d'une zone riche qu'il faut aérer pour éviter l'extinction et la
détérioration des parois. Dans le cas où la température des parois est suffisante pour amorcer et entretenir
l'ébullition du combustible, il peut se former en plus des bulles de vapeur qui atteignent la surface libre du liquide
par gravité, un film de vapeur entre la paroi et la goutte liquide.
- Pulvérisation secondaire.
Les mêmes mécanismes à l'origine de la pulvérisation du combustible peuvent avoir lieu sur le film liquide déposé
sur les parois, les gouttes de combustible qui subissent un impact sur une paroi, ou le combustible liquide déposé
sur des pièces mobiles (soupapes). Il y a alors création de gouttes secondaires qui s'incorporent au mélange
diphasique dispersé. Les phénomènes entrant en jeu sont l'arrachement, le rebond, la désintégration, le
pincement, ou la séparation, du liquide contre les parois.
- Recirculation des gaz brûlés.
Il est possible sur certaines machines, en particulier sur les moteurs alternatifs, qu'un partie des gaz brûlés soit
incorporée, volontairement ou pas, au mélange frais. L'effet de ces gaz brûlés sur la formation du mélange est en
général d'augmenter la température du mélange, ce qui favorise l'évaporation, et de faciliter la circulation des gaz
frais par transvasement (effets d'inertie). Mais bien que la température du mélange augmente, la température
atteinte pendant la combustion est plus faible car une partie de la masse introduite n'est pas réactive, ce qui est
intéressant pour diminuer les NOx.
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arrachementdépôt
Alimentationécoulement retour
évaporation
ruissellement
injection
évaporation
Gouttes
Chambre decombustion
Mélange air-vapeur-gaz
brûlés
Film Pariétal
Trnasferts de masse dans les moteurs
1.4. Composition du mélange
Idéalement le mélange serait composé de combustible et comburant à l'état gazeux. Dans la réalité il peut être
biphasique; le combustible se présente sous deux phases, liquide et vapeur. Une partie de la phase liquide peut
être diluée dans la phase gazeuse sous forme de fines gouttes, c'est la phase dispersée. L'autre partie de la phase
liquide se retrouve sous forme de films liquides déposés sur les parois. De plus, la recirculation des gaz brûlés
peut amener des particules solides (suies) issues de la combustion incomplète de certains composés. Il en est de
même des impuretés passant à travers les filtres présentes aussi bien dans l'air que dans le combustible. Aussi, les
organes mobiles des moteurs ont besoin d'être lubrifiés et des gouttes ou particules de lubrifiant peuvent
s'incorporer au mélange (fuites aux queues de soupapes, segments, paliers). On a alors à faire en réalité, à un
mélange polyphasé qui détériore la qualité de la combustion et produit des dépôts nocifs sur les parois.
1.5. Mouvements de brassage
Le mélange gazeux doit bouger pour amener les gaz frais près des zones de combustion et éloigner les gaz brûlés.
Cela est obtenu en réalisant des mouvements d'ensemble rotatifs dans la chambre et en favorisant les
mouvements turbulents aux petites échelles.
Il faut ajouter que lorsque le combustible est introduit dans une chambre de combustion, il déplace une portion du
gaz qui l'entoure. Des zones de recirculation peuvent être crées en aménageant le parcours des gaz déplacés.
Un cas "simple" : vieux moteur de F1
• Conduits d'admission courts et individuels pour chaque cylindre afin de limiter les pertes par frottement et
optimiser les effets acoustiques.
• Injecteur basse pression centré dans la veine d'air : minimum de pertes mécaniques et de dépôts sur les parois.
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• Ecoulement gazeux presque vertical à l'arrivée dans la chambre pour créer des mouvements turbulents et
améliorer le mélange.
• Piston creux hémisphérique pour favoriser le tumble inverse.
• Double bougie d'allumage pour assurer une combustion rapide dans toutes les conditions.
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Doc : BEMT ENSAM
Injecteur
Veine d'air
admission
Chambre de
Combustion
Soupape
Conduit
d'admission
Echappement
Arrivée de
carburant
Piston
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2. Organes de formation
Les processus et mécanismes de formation du mélange décrits précédemment ont lieu dans des organes
particuliers qu'on tentera de classifier ici.
2.1. Mise sous pression du combustible
La fonction première de ces organes de mise sous pression est d'alimenter en combustible les organes de dosage
en le mettant dans les bonnes conditions de phase, pression et température.
2.1.1. Détendeurs
Les organes de mise sous pression peuvent être des détendeurs si le combustible est déjà sous pression dans le
réservoir (gaz comprimé ou réservoir en hauteur). Pour le cas gazeux ce sont en général des détendeurs ou vapo-
détendeurs qui régulent la pression et assurent la vaporisation si le combustible est liquide (GPL) à l'aide de
chaleur puisée au circuit de refroidissement du moteur.
2.1.2. Régulateurs
Les régulateurs de pression sont des organes importants de la formation du mélange dans les systèmes à débit
continu utilisant des pompes. La section de passage des injecteurs à pleine ouverture étant constante, la valeur
de la différence de pression entre la chambre et le circuit d'alimentation fixe la valeur du débit de combustible
admis. On peut distinguer les régulateurs de pression à différentiel constant taré par un ressort et les régulateurs
pilotés qui permettent de faire varier la pression du circuit d'injection électro-mécaniquement.
2.1.3. Pompes
Lorsque le combustible est liquide ou qu'il doit être introduit dans la chambre de combustion directement après
compression, il faut le pressuriser à l'aide d'une pompe. On distingue le cas des applications basse pression pour
les moteurs à admission indirecte et haute pression pour les moteurs à admission directe.
Basse pression
Le circuit d'alimentation de combustible après la pompe est mis à une pression inférieure à 10bar et supérieure à
1bar. Les pompes utilisées peuvent être électriques ou mécaniques (entraînées par le moteur) . Ces pompes
assurent aussi en général le transport du combustible depuis le réservoir.
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Ex : Pompe à essence électrique Bosch . Pression d'injection : 2.5bar (jusqu'à 6 bar). 1: Aspiration, 2: Limiteur de pression, 3: Rouleaux, 4: Bobinage du rotor, 5: Clapet, 6: Refoulement
Source : Doc. Technique Bosch Schéma des rouleaux : 1: Aspiration , 2: Rotor, 3: Rouleau , 4: Surface de guidage, 5: Refoulement
Source : Doc. Technique Bosch
Haute pression
Le circuit d'alimentation est mis à une pression supérieure à 20bar. Les pompes sont entraînées par l'arbre moteur
et consomment une part non négligeable de la puissance fournie par le moteur. Elles n'ont comme fonction, en
général, que de mettre sous pression le circuit final d'alimentation, une autre pompe (gavage) assure alors le
transport depuis le réservoir.
Dans le cas des moteurs alternatifs jusqu'à présent, le principe général est celui d'un piston qui pousse un volume
déterminé, mais variable, de combustible à travers les tuyauteries jusqu'à la chambre de combustion. Les
fonctions de mise sous pression et dosage sont alors groupées dans le même système. Un système de clapets ou
de soupapes assure la synchronisation des mouvements d'aspiration et refoulement du piston. Deux schémas de
fonctionnement sont alors possibles; si on dispose un piston par cylindre la pompe est dite en ligne et chaque
ensemble came d'entraînement/piston est successivement mis en action par le vilebrequin. Si par contre on
dispose d'un seul piston alimentant successivement chaque cylindre, la pompe est dite distributrice. La came doit
alors comporter autant de bosses de levée que de cylindres.
Dans le cas des moteurs à flux continu ou pour les moteurs alternatifs à injection commandée électriquement, la
pompe peut délivrer un débit continu qui peut être régulé par un régulateur de pression. On peut alors installer
des pompes à engrenages, centrifuges ou à pistons, de conception plus simple.
Ex : Pompe en ligne Bosch pour injection Diesel. Fonctionnement : Pendant la course ascendante du piston P, quand le bord de sa rampe hélicoïdale H atteint l'ouverture O, qui communique avec le conduit de combustible A sous faible pression, les chambres de
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refoulement R et d'aspiration A communiquent à travers la cannelure C. En fin de course le combustible est poussé vers l'injecteur à travers la soupape S. La quantité de combustible injectée est donc déterminée par la distance d entre la face supérieure du piston et le point de contact entre la rampe H et l'ouverture O. En faisant tourner le piston cette distance d peut être changée. Dans ce type de pompe, il faut disposer autant de pistons plongeurs que de cylindres à alimenter. Les dimensions de chacun des ensembles doivent être rigoureusement les mêmes. On peut atteindre des pressions d'injection élevées 1000bar mais des vitesses de rotation limitées (4000tr/min). La régulation électronique est facile à réaliser en agissant sur la crémaillère avec un actionneur de faible puissance mais le réglage de l'avance à l'injection nécessite du décalage de l'arbre à cames de la pompe.
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Source : Chotard
Ex : Système d'injection Diesel avec pompe distributrice Bosch à régulation de débit électronique et pompe d'alimentation à rouleaux.
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Fonctionnement : Deux étages d'alimentation (supply pump) et une pompe de gavage (presupply pump) fournissent le combustible à l'étage haute pression unique constitué par le piston plongeur (plunger). Celui-ci injecte le combustible vers chaque cylindre en décrivant un mouvement alternatif et de rotation combinés. Le mouvement de rotation assure la distribution vers chaque injecteur et le mouvement alternatif l'injection. En réglant la quantité de combustible passant dans le piston avec le tiroir de distribution (regulating collar), lui-même actionné par le levier de contrôle (control lever) on peut régler la quantité de combustible injecté. Se rajoutent à cette fonction des organes de réglage de l'avance à l'injection (timing device), des vis de réglage pour le ralenti et la pleine charge, les sécurités, et l'arrêt. Ce type de pompe peut délivrer des pressions d'injection jusqu'à 1400 bar avec des vitesses de rotation de 5000tr/min. Le contrôle de la quantité injectée et de l'avance peut être fait électriquement avec des actuateurs de faible puissance. La loi d'introduction du combustible dépend de la forme des orifices du piston plongeur ainsi que de la loi de levée de l'aiguille dans l'injecteur et ne peut pas être commandée en fonctionnement.
Source : J.B. Heywood d'après Bosch
2.2. Dosage du combustible
Il s'agit d'une fonction délicate dans la mesure où les quantités de combustible sont assez faibles (parfois
quelques milligrammes par cycle dans les moteurs alternatifs), mais doivent être dosées avec une grande précision
pour optimiser la consommation et la pollution. Aussi, les conditions de fonctionnement imposent des variations
parfois importantes de débit en fonction de différents paramètres (vitesse de rotation, charge, température, etc.)
que les organes de dosage doivent pouvoir contrôler. On peut distinguer les systèmes de dosage à débit continu
(carburateur, régulateur) et les systèmes de dosage à débit pulsé (pompes à pistons, électrovannes rapides).
2.2.1. Carburateurs
Dans les systèmes à carburateur on utilise la dépression crée au col d'un venturi pour aspirer l'essence stockée
dans un réservoir secondaire à niveau constant. Il est alors possible d'asservir la quantité de combustible
introduite dans la veine d'air au débit d'air traversant le venturi. En pratique, un orifice placé au centre du venturi
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permet l'alimentation du mélange en combustible. Le principe de fonctionnement est bien adapté à des moteurs
fonctionnant à richesse constante dans des plages de vitesse de l'air (vitesse de rotation moteur) peu étendues.
Lorsque le moteur est soumis à des variations de régime importantes il faut compléter le système pour les régimes
de ralenti ou de grande vitesse. Pour cela on réalise en général une série de carburateurs en parallèle qui entrent
en fonctionnement successivement lorsque le régime augmente. Aussi, lorsqu'il faut enrichir le mélange pour des
raisons particulières (départ à froid, recherche de couple maximum) il est nécessaire d'incorporer des alimentations
supplémentaires de combustible (starter). De même, toute prise en charge d'un paramètre supplémentaire
(correction altimétrique, compensation en transitoire) nécessite d'un mécanisme supplémentaire. La régulation de
richesse dans ce type de doseurs est difficile.
L'alimentation en combustible est faite par l'écoulement de l'air, donc dépendant des fluctuations de ce dernier.
Dans les moteurs multicylindres, le débit de combustible est pratiquement continu alors que dans un
monocylindre il est soumis aux pulsations de l'écoulement.
Schéma de principe du carburateur avec système d'enrichissement au démarrage et correction de richesse par émulsion. 1: Venturi principal, 2: Venturi d'accélération, 3: Gicleur principal, 4: Aspiration d'air pour émulsion, 5: Tube d'émulsion , 6: Gicleur de dosage principal, 7: Chambre du flotteur, 8: Papillon, 9: Aspiration d'émulsion riche, 10: Gicleur de dosage riche, 11: Orifice de mélange ralenti, 12: Trou de transition, 13: Vis d'ajustement de mélange ralenti, 14: Vis de réglage de butée papillon. Au ralenti (ou à faible charge), le papillon est fermé et crée une dépression au niveau des orifices 11 puis 12 qui provoque l'alimentation d'essence par ces orifices. En fonctionnement chargé, le papillon est ouvert et seule la dépression au venturi 2 est suffisamment forte pour aspirer l'essence par l'orifice 3.
Source : J.B. Heywood Coupe d'un carburateur Bosch complet :
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Source : J.B. Heywood
2.2.2. Régulateurs
Dans les moteurs à flux continu (turbines, turboréacteurs) ou dans les mo teurs alternatifs à injection continue
(moteurs à allumage commandé uniquement), on injecte le combustible de façon continue. Il suffit alors de réguler
le débit dans les circuits d'injection pour doser le mélange. On utilise pour cela des circuits à by-pass des pompes
haute ou basse pression avec des vannes de dérivation à tiroir. La position du tiroir détermine la section de
passage donc le débit de combustible. Il est facile de commander électriquement ces vannes. Il faut rajouter au
circuit un régulateur de pression pour assurer la valeur du débit.
2.2.3. Pompes à piston doseur
Dans le cas où les fonctions de mise sous pression et dosage sont assurées par la même pièce (piston plongeur
de la pompe haute pression) la fonction de dosage est réalisée en réglant la course efficace du piston. Différentes
solutions technologiques sont possibles. Il est alors assez facile, en fonction de la commande de la course du
piston, de réguler le débit de combustible en fonction de divers paramètres. En particulier, il est possible de
commander électriquement la course du piston. Il faut noter que l'obturation du circuit pour éviter la remontée de
gaz et la fuite de combustible lors de la fin de l'injection est assurée par une aiguille poussée par un ressort située
près de l'orifice d'alimentation. Il est donc difficile de maîtriser la loi d'introduction du combustible lors de la
course du piston, car elle dépend des caractéristiques mécaniques du combustible, des sections variables de
passage et des raideurs des ressorts obturant les conduits ainsi que des caractéristiques des tuyaux
d'alimentation.
2.2.4. Injecteurs à électrovanne
La solution apparemment la plus simple pour doser le combustible et réaliser une régulation fonction de différents
paramètres est de commander une électrovanne obturant le passage de combustible. Cela impose aux systèmes de
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mise sous pression un débit constant en fonction du temps et des conditions de fonctionnement, de façon à
linéariser la loi d'introduction du combustible. Par contre, toutes les libertés sont possibles pour le dosage et la loi
d'introduction en découpant cette dernière en une série d'impulsions. La contrainte imposée à l'électrovanne est
donc surtout la vitesse de réponse. Ce genre de solution est réalisable facilement lorsque les pressions du circuit
d'alimentation et de l'enceinte où l'on introduit le combustible sont faibles. Dans le cas contraire, les efforts
demandés à l'électrovanne lors de l'ouverture du circuit imposent des puissances électriques très importantes. Il
faut alors commander indirectement l'ouverture du circuit principal en agissant sur un amplificateur hydraulique.
La course de la tige de l'électrovanne peut être alors réduite mais la réponse globale du système est ralentie par
rapport à l'action directe de l'électrovanne.
Injecteur basse pression pour moteur à essence injection indirecte: Fonctionnement : Le courant appliqué au connecteur (plug) charge la bobine (coil) et crée une force électromagnétique qui rappelle l'aiguille (valve needle) et permet le passage du combustible depuis le conduit d'admission (inlet) jusqu'à l'orifice du téton (Pintle). Lorsque l'alimentation électrique cesse un ressort rappelle l'aiguille et la maintient sur son siège en obturant le passage de combustible. Le débit pendant l'ouverture est constant à condition que la pression d'alimentation soit constante pendant l'ouverture. Pour éviter les fluctuations de débit des pompes, un réservoir sous pression régulée et de volume important (rail ou rampe d'injection) alimente les injecteurs.
Source : Doc SAE Injecteur Haute pression pour injection directe : Dans le cas de hautes pressions d'injection, l'électrovanne ne peut à elle seule vaincre l'effort du ressort de rappel,
qui doit lui-même résister pendant la fermeture, aux efforts de pression sur le siège de l'aiguille. L'électrovanne agit
donc sur un circuit hydraulique secondaire qui permet le déséquilibre des forces agissant sur l'aiguille. Ce circuit
peut être un amplificateur hydraulique ou une vanne de décharge. Dans les systèmes développés c'est la
deuxième solution qui permet les temps de réaction les plus rapides.
Comme pour le cas des basses pressions, la gestion du débit est beaucoup plus facile si le circuit d'alimentation
avant la vanne est à pression constante. Les injecteurs sont donc alimentés par une rampe ou rail d'injection à
pression régulée.
Ex : Injecteur Bosch pour applications common-rail. Lorsque l'injecteur est fermé l'aiguille est soumise aux forces de pression sur la tête et sur le siège ainsi qu'à la force du ressort de rappel. Si la pression appliquée à la tête de l'aiguille diminue en gardant la pression appliquée
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 21
au siège constante, on obtient le déséquilibre et la levée de l'aiguille. Ceci est obtenu en mettant la cavité en tête d'aiguille à une pression basse avec le déplacement de la vanne à bille située en haut de l'injecteur. Lorsque celle-ci se lève, actionnée par l'électrovanne, le circuit de décharge en tête de l'aiguille D est mis en communication avec le circuit d'alimentation A. La pression en tête de l'aiguille chute et l'aiguille se lève à une vitesse qui dépend des sections en D et A. Lorsque l'électrovanne n'est plus actionnée le ressort de rappel de la bille ferme le conduit D et la pression en tête de l'aiguille augmente par l'alimentation du circuit haute pression A. L'électrovanne peut ne fournir qu'un effort modéré qui crée le déséquilibre entre les efforts de pression exercés sur la bille (appliqués sur une petite section) et le ressort de rappel de la bille.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 22
A
D
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 23
Source : Doc technique Bosch
2.3. Pulvérisation des combustibles liquides
La pulvérisation a lieu à l'extérieur des organes d'alimentation mais est conditionnée par eux. Les organes qui
l'assurent sont des orifices calibrés et des systèmes d'assistance particuliers dont le développement est encore en
cours.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 24
2.3.1. Gicleurs
Dans le cas des carburateurs un gicleur est disposé à l'extrémité de la buse qui amène le combustible jusqu'à la
veine d'air ou au tube d'émulsion. Il s'agit d'un simple orifice au profil et aux dimensions particulières. Dans les
systèmes à carburateur, on peut obtenir des granulométries assez fines (DMS~80µm) mais les dépôts peuvent être
importants à cause de la distance à parcourir jusqu'à la chambre.
2.3.2. Injecteurs
Les injecteurs équipent la majeur partie des systèmes d'alimentation. Ils contiennent dans certains cas
l'électrovanne de dosage ou la vanne de fermeture du circuit (aiguille) dans le cas des débits pulsés. Ils ont
comme fonction finale de pulvériser le combustible par l'intermédiaire d'un orifice calibré placé à l'extrémité. Celui-
ci peut avoir différentes configurations. Les caractéristiques de pulvérisation dépendent beaucoup de la pression
d'injection.
Injecteurs à trous
L'orifice est semblable à celui des gicleurs, mais en fonction des besoins il peut y en avoir plusieurs de façon à
créer plusieurs jets (cas des moteurs multisoupapes, ou diesels injection directe). La pulvérisation se fait par
action des forces aérodynamiques. On obtient des granulométries assez fines pour un coût modéré avec des jets
assez directifs. (DMS~150µm pour une pression d'injection de 3bar, DMS~20µm pour 800bar).
Schéma de l'injecteur Diesel Bosch Injecteur Diesel 5 trous
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 25
Source : Doc SAE
Injecteurs à téton
L'orifice est partiellement obstrué par un obstacle central (téton) sur lequel s'écrase le jet. La pulvérisation est
obtenue principalement par désintégration du jet sur le téton puis par action des forces aérodynamiques. La
pulvérisation peut être assez fine et les jets en général assez ouverts pour un coût assez faible.
Schéma de l'injecteur Diesel Bosch Injecteur Diesel à téton
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 26
Source : Doc SAE
Injecteurs à swirl
Dans ce type d'injecteur on cherche à donner au jet un mouvement rotatif qui augmente la turbulence du jet et
facilite la pulvérisation. Une plaque est traversée par le liquide à travers plusieurs orifices de section souvent
carrée désaxés par rapport au sens d'écoulement du liquide. On obtient un seul jet bien qu'il y ait plusieurs orifices
de sortie. L'interaction des jets issus de chaque orifice améliore la pulvérisation. On obtient des granulométries
fines (DMS~60µm pour 3bar) avec des jets de configurations diverses (directifs ou pas) mais le coût de
fabrication est assez élevé et la mise au point délicate.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 27
Source : Doc SAE
Injecteurs assistés en air
Ce type d'injecteur nécessite d'une alimentation en air sous pression. Celui-ci est amené jusqu'à l'extrémité de
l'injecteur perpendiculairement au sens d'écoulement du jet liquide. Il en résulte un cisaillement puissant du
liquide et une pulvérisation efficace. La granulométrie peut être très fine (DMS~30µm pour 2bar) mais au prix du
système d'air.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 28
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 29
Source : Doc SAE
Injecteurs à impact de jets
Dans ce type d'injecteur la pulvérisation est obtenue par l'interaction de deux jets croisés. Les gouttes obtenues
sont assez fines à condition d'avoir un angle d'incidence élevé. Ceci se traduit par un angle d'ouverture important.
Les caractéristiques de la pulvérisation sont spécifiques à chaque géométrie car très dépendantes de l'angle
d'incidence des jets (DMS~70 à 120µm pour 3bar), de la pression d'injection et la distance parcourue avant impact
des jets mais le coût reste modéré.
Une variante de ce système est d'orienter un seul jet vers une paroi de l'injecteur. La pulvérisation est assez bonne
mais il se forme des dépôts sur la paroi qui diminuent la précision du dosage et sont nuisibles à la formation du
mélange.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 30
Source : Doc SAE
Injecteurs à vibration
Dans ce type d'injecteur une cavité contenant le liquide vibre à haute fréquence. Une cellule piézo-électrique
génère la vibration qui est transmise au liquide. Le mouvement oscillatoire de la surface libre du jet permet aux
forces d'inertie de désagréger le jet liquide. On peut obtenir des granulométries très fines (DMS~30µm pour 2 bar)
et une faible dispersion des diamètres de gouttes mais au prix du système vibratoire. De plus, les débits d'injection
sont limités à certaines plages par les fréquences d'excitation (40 à 80 KHz) et la vitesse initiale des gouttes plus
faible qu'avec d'autres systèmes (moins de 5m/s au lieu de 20m/s).
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 31
Source : Doc SAE
Injecteurs à vapeur
Dans ce type d'injecteur une cavité fortement chauffée élève la température du combustible, ce qui a pour effet
d'améliorer la pulvérisation et amorcer l'évaporation par création de bulles de vapeur dès le nez de l'injecteur. Les
performances de pulvérisation sont excellentes dans certaines plages de température mais énergétiquement trop
coûteuses pour des débits importants.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 32
Source : Doc SAE
2.3.3. Facteurs de qualité de pulvérisation
Il est nécessaire pour classifier les organes de pulvérisation, d'examiner les facteurs qui caractérisent une bonne
pulvérisation pour les besoins de la formation du mélange.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 33
Granulométrie
Elle mesure la taille des gouttes émises. En général, sauf pour les injecteurs à vibration, la distribution des tailles
de gouttes est très étendue. Un bon injecteur génère un grand nombre de petites gouttes et peu de grandes
gouttes. On utilise pour quantifier cette distribution les moments statistiques d'ordre 1,2 et 3 :
Soit f(d) le nombre de gouttes de diamètre d à δd près
Diamètre moyen : d df d d10 = ∫ ( )δ
Diamètre moyen de Surface : d d f d d202= ∫ ( )δ
Diamètre moyen de Volume: d d f d d3033= ∫ ( )δ
Diamètre moyen de Sauter DMS : ddd32
303
202=
Ces caractéristiques statistiques sont utilisées car elles rendent compte en moyenne pour le jet de la taille du
diamètre, du diamètre représentatif pour les effets dépendant de la surface, du diamètre représentatif des effets
liés à la masse et au rapport surface sur volume respectivement.
Distance de pulvérisation
Elle mesure la longueur du jet condensé liquide dans le milieu gazeux avant que la pulvérisation complète n'ait eu
lieu.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 34
Angle d'ouverture
Il représente la portion angulaire à l'intérieur de laquelle il existe une probabilité donnée non nulle de trouver des
gouttes issues de la pulvérisation. Les injecteurs très directifs ont un angle d'ouverture faible, contrairement à
ceux à jet diffus qui émettent des gouttes dans toutes les directions.
2.4. Dosage du comburant
Dans les moteurs où l'alimentation en air doit être régulée (moteurs à richesse constante), on installe en général un
papillon des gaz qui limite la section de passage de l'air, ce qui se traduit par une limitation du débit dans les
conduits. Dans tous les autres cas, on essaye d'éviter de placer des obstacles dans les conduits d'admission et le
débit d'air est fixé par la vitesse de rotation du moteur.
2.5. Conduits, soupapes et chambre
Les parois des conduits des soupapes et de la chambre de combustion participent à la formation du mélange à
travers les dépôts de combustible et l'interaction avec le mélange gazeux. Leur température et leur rugosité ainsi
que la nature de leur mouvement éventuel doivent être étudiés dans le cadre de l'amélioration du mélange.
La configuration géométrique des conduits et de la chambre donne lieu à des mouvements particuliers de la
charge gazeuse.
Dans les moteurs à piston ces mouvements portent différents noms selon l'axe principal de rotation (swirl, tumble)
et sont obtenus en faisant glisser la veine gazeuse le long des parois du cylindre, du piston ou de la culasse qui
agissent alors comme des déflecteurs. Il faut alors donner au piston et à la culasse une configuration convexe
(chambre en toit, piston en forme de bol) pour continuer le mouvement rotatif. La synchronisation des ouvertures
et fermetures des soupapes ou des lumières est particulièrement critique pour obtenir des mouvements efficaces.
En général les dépôts de combustible sur les parois sont évités au maximum. Mais dans certains cas on cherche
au contraire à créer un film qui donne lieu naturellement à une zone riche. C'est le cas des moteurs Diesel M.A.N. à
chambre hémisphérique et de certains moteurs essence à injection directe où la charge doit être stratifiée et
contenue dans une zone proche de la bougie.
2.5.1. Génération du swirl
La rotation de la masse gazeuse est obtenue en lui fournissant un moment cinétique avant le passage dans la
chambre, soit par des conduits en hélice, soit par des soupapes, orientant le jet gazeux tangent aux parois de la
chambre. Le Swirl se crée pendant la phase d'admission et se prolonge jusqu'à la phase d'échappement, car le
mouvement du piston se fait dans une direction perpendiculaire à l'axe de rotation du Swirl.
Conduits d'admission générateurs de Swirl :
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 35
Source : J.B. Heywood
Soupapes d'admission pour génération du Swirl :
Source : J.B. Heywood
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 36
2.5.2. Génération du tumble ou squish
Le mouvement de rotation tumble est obtenu en orientant le jet gazeux tangent aux parois de la chambre. Il se crée
lors de la phase d'admission et est modifié par la remontée du piston donnant éventuellement lieu au squish, qui
est le mouvement rotatif rémanent dans le volume de la chambre de combustion selon l'axe horizontal. Ce dernier
peut être engendré par la remontée du piston sans qu'il y ait eu génération de tumble.
Source : Doc SAE Source : J.B. Heywood
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 37
2.5.3. Chambres de moteurs alternatifs
Les chambres des moteurs alternatifs sont formées par la culasse et par la face supérieure du piston. On distingue
les chambres pour moteurs à admission indirecte et celles pour moteurs à admission directe, où il faut séparer les
injections directes et les injections à préchambre.
Les chambres à admission indirecte sont réservées aux moteurs à allumage commandé à mélange homogène, et la
plupart du temps configurées pour obtenir un mouvement de rotation tumble.
Les chambres à admission directe à injection directe se retrouvent dans les moteurs Diesel et essence à charge
stratifiée. Les premiers utilisent plutôt le Swirl et les seconds le tumble, bien que des variantes soient possibles, y
compris la combinaison des deux mouvements dans une même chambre. La difficulté de l'injection directe est
d'obtenir une combustion complète dans le brève délai de temps imparti. Car il faut que les gouttes de combustible
aient le temps de se vaporiser alors que la chambre a été refroidie par l'admission et que les zones riches soient
correctement ventilées pour pourvoir prolonger la combustion.
Les chambres à admission directe à injection dans une préchambre génèrent elles-mêmes les mouvements de
brassage, sous l'action de la remontée du piston et de l'augmentation de pression lors de la combustion. Les taux
de mélange sont très élevés et la combustion est facile à obtenir dans ce type de chambre car les conditions
idéales d'initiation de la combustion sont crées dans la préchambre.
Dans les chambres à Swirl la partie piston est presque toujours à symétrie axiale, alors que dans les chambres à
tumble elle est au plus à symétrie plane.
Chambres de mo teur Diesel à injection directe :
Source : J.B. Heywood
Chambres de moteur Diesel à injection indirecte à préchambre :
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 38
Source : J.B. Heywood
Chambres de moteur à allumage commandé :
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 39
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 40
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 41
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 42
Source : J.B. Heywood
Les moteurs à allumage commandé à injection directe en développement adoptent globalement les mêmes
chambres que ci-dessus, généralement à bougie centrale. Mais un logement particulier doit être prévu pour
l'injecteur, qui est généralement orienté en diagonale vers le centre du piston et fixé à la culasse.
2.5.4. Circulation dans les chambres de combustion de turbine
Dans les moteurs à flux continu comme les turbines à gaz, les turboréacteurs, etc. , il existe essentiellement deux
types de chambres de combustion, les chambres séparées, et les chambres annulaires.
Dans les chambres séparées l'injecteur est généralement situé au centre de la veine d'air et l'injection se fait dans
le sens d'écoulement des gaz. Des mouvements tourbillonnaires sont crées par déflexion des gaz à proximité de la
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 43
zone d'injection où le mélange est riche. Un écoulement secondaire d'air permet de diluer le mélange un peu plus
loin, de le refroidir et de compléter la combustion du mélange riche issu de la veine principale. Le flux total du
moteur peut ainsi être divisé dans plusieurs chambres où le débit est plus faible et qui sont donc plus faciles à
optimiser. Par contre, les pertes de charge sont plus importantes que dans le cas des chambres annulaires.
Dans les chambres annulaires tout le flux gazeux du moteur circule dans une même veine. Les injecteurs sont
situés radialement autour de la chambre et injectent perpendiculairement à l'écoulement gazeux. Chacun injecte
peu de combustible et la pulvérisation est facilitée par le cisaillement du jet d'injection mais il faut disposer un
nombre aussi grand que possible d'injecteurs pour homogénéiser l'anneau de flammes. De plus, la mise au point
de chambres de combustion de ce type pour des moteurs de taille importante est difficile compte tenu des débits
importants qui y circulent. Par contre, il y a un minimum de pertes de charge.
Enfin, les deux types de chambre peuvent être combinés; on parle alors de chambres mixtes : la combustion peut
par exemple commencer dans des chambres séparées et se poursuivre dans une chambre annulaire de façon à
s'homogénéiser avant d'arriver sur la turbine.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 44
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 45
Source : A. Kalnin
2.6. Recirculation des gaz brûlés
2.6.1. Backflow
Sur les moteurs multi-cylindres à aspiration naturelle (non suralimentés) il règne dans le collecteur d'admission
une pression inférieure à la pression atmosphérique, particulièrement à charge partielle sur les moteurs à papillon
des gaz. En même temps il règne dans le collecteur d'échappement une pression supérieure à la pression
atmosphérique. A l'ouverture de la soupape ou de la lumière d'admission les gaz contenus dans le cylindre ont
donc tendance à remonter vers l'admission pour équilibrer la différence de pression. Si de plus la soupape ou la
lumière d'échappement est ouverte (croisement) il y aura écoulement des gaz brûlés vers l'admission. Ces gaz vont
repousser les gaz frais et s'y mélanger. A faible charge, aux premiers instants de croisement, l'écoulement établi
peut être sonique. En général le débit des écoulements retour (ou backflow) est faible et la masse transvasée puis
mélangée aux gaz frais est négligeable par rapport à la masse du mélange. Néanmoins cet écoulement peut
influencer de façon importante les fluides situés à proximité des soupapes ou des lumières d'admission. En
particulier, sur les moteurs à allumage commandé à injection indirecte, une part importante de la masse d'essence
injectée peut se déposer sur la soupape d'admission. Les contraintes locales importantes que subit le dépôt lors
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 46
de l'écoulement retour contribuent à sa vaporisation et à sa pulvérisation. Mais le combustible est alors entraîné
loin de la chambre de combustion et le problème du transport par les gaz frais se posera lorsque les pressions
chambre et admission seront équilibrées.
2.6.2. E.G.R.
La recirculation des gaz brûlés est la principale technique utilisée dans les moteurs à allumage commandé pour
contrôler les émissions de NOx. Une fraction des gaz d'échappement est recyclée via une vanne de contrôle dans
le conduit d'admission du moteur. En général les gaz d'échappement se mélangent aux gaz frais après le papillon
des gaz. Les gaz brûlés agissent comme un diluant du mélange frais et réduisent la température maximale atteinte
pendant le cycle et la formation de NO.
Source : Doc technique Bosch
3. Technologie de la formation du mélange dans les moteurs
Dans cette partie on examine plusieurs moteurs dont le mode de fonctionnement conditionne l'adoption de
solutions énumérées dans la section précédente.
3.1. Moteur à allumage commandé à charge homogène.
Dans ce type de moteur (moteur à essence classique), le mélange est formé à l'extérieur de la chambre. L'admission
est indirecte, on cherche à avoir un mélange le plus homogène possible avec des mouvements de circulation
turbulents qui favorisent la comb ustion en complétant le mélange, et facilitant la propagation de la flamme. Pour
cela, la solution la plus efficace est d'effectuer un mouvement tournant dans l'axe perpendiculaire au piston
(tumble ou squish) en inclinant les parois de la chambre. L'énergie de ce mouvement sera transformée lors de la
compression en une cascade d'échelles turbulente qui augmentera la vitesse de propagation de la flamme. Mais se
pose alors le problème du transport du mélange jusqu'à la chambre.
Comme le mélange se fait dans les conduits d'admission, il y a risque de dépôt du carburant sur les parois. Ce
risque est d'autant plus grand que le carburant est introduit loin de la chambre de combustion. Aussi, le mélange
devant être homogène et proche de la stoechiométrie pour toutes les conditions de fonctionnement, la régulation
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 47
de richesse doit être la plus efficace possible. Cela impose la régulation du débit d'air (papillon des gaz) et de
carburant (carburateur ou injection).
La disposition des éléments du moteur est la suivante :
moteur à injection monopoint ou carburé
moteur à injection multipoint
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 48
Source : Doc technique Bosch
Fonctionnement du moteur multipoint :
La pompe d'injection est à débit continu (pompe volumétrique basse pression, entraînée ou le plus souvent
électrique). Elle alimente une rampe d'injection à une pression variant de 1bar autour d'unr valeur moyenne allant
de 2bar à 5bar selon les moteurs, et régulée par la pression existant dans le collecteur d'admission. On assure ainsi
que le débit de l'injecteur est indépendant de la charge et du régime, et que la masse injectée n'est fonction que du
temps d'ouverture des injecteurs. L'injecteur électromagnétique est constitué essentiellement d'un noyau
magnétique solidaire d'une aiguille d'injection comprimée par un ressort sur le siège du corps d'injecteur. A
l'arrière, le corps d'injecteur porte un enroulement conducteur qui, lorsqu'il est alimenté, exerce sur le noyau
magnétique un effort antagoniste au ressort; l'aiguille est alors décollée de son siège et laisse passer le carburant
sous pression par un alésage calibré. Lorsque cette alimentation est coupée, le ressort repousse l'aiguille sur son
siège et l'injecteur ne débite plus. L'injection se fait dans la tubulure d'admission pendant la phase de combustion
du cycle précédent à soupape fermée. C'est une injection électronique commandée par le calculateur central
d'injection. Ce dernier commande les solénoïdes des injecteurs pour un dosage optimal déterminé en fonction de
l'état de fonctionnement du moteur, notamment le régime, la pression à l'admission, l'accélération ou la
décélération, la température, les pannes, etc.
La sonde lambda montée sur la tubulure d'échappement transmet à la centrale de commande un signal
caractéristique de la richesse instantanée du mélange. Cette information permet au calculateur d'enrichir ou
d'appauvrir le mélange pour maintenir la stoechiométrie.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 49
L'instant dans le cycle auquel s'effectue l'injection est appelé le phasage et mesuré en degrés vilebrequin par
rapport à l'un des points morts du cycle. Sur les moteurs actuels l'injection est faite soupape fermée car les
gouttes crées par les injecteurs basse pression sont trop grosses pour brûler convenablement. Si le temps de
parcours de ces gouttes n'est pas suffisamment long, l'évaporation est insuffisante pour que la combustion totale
de la goutte puisse avoir lieu dans les délais impartis à la combustion. La goutte s'entoure alors d'un nuage de gaz
brûlés, le liquide à l'intérieur ne brûle pas et les émissions d'imbrûlés augmentent. On injecte donc sur les
soupapes et les parois chaudes de la culasse au niveau des conduits d'admission, le plus tôt possible pendant le
cycle de façon à donner le maximum de temps à l'évaporation du combustible déposé. Il ne faut pas cependant,
que tout le combustible se dépose et donc, le meilleur phasage d'injection résulte d'un compromis entre la masse
injectée, la durée du cycle, et la température de l'air et des parois après l'injecteur.
La photo ci-dessus montre le jet d'injecteur dans la tubulure d'admission (multipoint).
Source : Doc technique Bosch
Pour le type d'injecteur utilisé (pression d'injection 2.5 bar) le diamètre moyen de Sauter est de 150µm à 250µm, ce
qui signifie que 90% de la masse injectée se retrouve sous forme de gouttes de diamètre supérieur à 100µm.
On remarque dans ce cas la grande quantité de combustible déposé sur les parois et les soupapes. La masse du
film liquide sur les parois peut représenter à froid jusqu'à 200 fois la masse injectée par cycle. La réponse en
transitoire (accélérations, décélérations) de ce type de moteur, bien que meilleure que ceux équipés de
carburateurs ou d'injections monopoint, dépend de la dynamique du film sur les parois. Le retour à un niveau de
richesse stable en cas d'accélération peut être de 10 secondes. Pendant ce temps, les performances moteur sont
mauvaises (agrément de conduite) et les émissions de polluants augmentent car le mélange n'est pas
stoechiométrique et le catalyseur ne peut pas transformer convenablement les gaz d'échappement : on atteint des
richesses de 0.7 en accélération et de 1.4 en décélération alors que le catalyseur fonctionne correctement à
richesse 1 +/- 0.5%.
Un des défis majeurs pour ce type de moteurs est donc la régulation de richesse en transitoire par le biais du
contrôle de l'injection, ou la réduction du film déposé sur les parois (amélioration de la pulvérisation, des surfaces
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 50
des parois,...). Aussi, à charge partielle, le rendement de ces moteurs se dégrade. Des tentatives pour réduire la
richesse de fonctionnement à faible charge peuvent aboutir à réduire le rendement à faible charge, mais le contrôle
de la combustion devient délicat car il faut brûler un mélange pauvre.
3.2. Moteur à allumage par compression.
Dans ce type de moteur (moteur Diesel) le mélange est fait dans la chambre de combustion ou dans une enceinte
communicante, (moteurs à injection directe et moteurs à préchambre respectivement). Dans les deux cas on
cherche à introduire le combustible de façon graduelle pour initier et maintenir la combustion, et s'approcher du
cycle de fonctionnement théorique Diesel de combustion à pression constante. L'alimentation de combustible doit
donc vaincre les grandes pressions existant dans la chambre pendant la combustion, particulièrement importantes
sur ce type de moteur à cause de leur taux de compression élevé. Une autre contrainte importante est imposée par
le temps très court imparti à la vaporisation et au mélange du combustible, ainsi que par le confinement du jet
dans la chambre qui favorise le mouillage des parois. Les injecteurs et les pompes d'injection doivent donc
délivrer un jet à haute pression qui se pulvérise en très fines gouttes sur une courte distance.
D'un autre coté les soupapes et les parois sont adaptées pour créer un mouvement tournant autour de l'axe du
piston (swirl) qui augmente la turbulence et facilite le mélange de l'air admis et du combustible injecté.
Le rendement de ces moteurs peut être amélioré en maîtrisant la quantité de combustible injecté, ainsi que la loi
d'introduction, à condition d'assurer les hautes pressions d'injection imposées pour la bonne pulvérisation.
Comme pour les moteurs à essence, la gestion électronique de ces paramètres permet au meilleur prix de réaliser le
meilleur couplage aux conditions de fonctionnement et environnantes. Les systèmes de régulation de la quantité
de combustible se sont développés jusqu'à un point satisfaisant avec les pompes distributrices à gestion
électronique. L'avance à l'injection, paramètre important de la loi d'introduction a aussi été rendu contrôlable par
ce type de pompe. Mais la loi d'introduction après début de l'injection reste fixée une fois pour toutes à la
fabrication et déterminée en fonctionnement par la loi de levée d'aiguille dans l'injecteur. L'installation de capteurs
de levée d'aiguille en série fournis sant au calculateur la loi d'introduction a permis de tenir compte de cette loi et
gérer les autres paramètres en conséquence. Dans un futur proche, l'introduction des systèmes common-rail avec
injecteurs à électrovanne permettra de maîtriser la loi d'introduction de combustible en fonctionnement par
réalisation d'impulsions de levée d'aiguille de durée déterminée très faible.
Disposition des moteurs à pompe distributrice ou en ligne:
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 51
Source : Doc technique Bosch
Disposition des moteurs common-rail :
Source : Doc technique Bosch
3.2.1. Moteurs à préchambre
La combustion est initiée dans la préchambre et les gaz frais sont véhiculés de la chambre vers la zone de
combustion, les mouvements de brassage sont essentiels mais complexes. La combustion est douce car régulée
par le transport des gaz brûlés, et plus facile à initier car la zone d'injection est riche en combustible. De plus, les
mouvements gazeux facilitent le pulvérisation et la distance totale parcourue par les gouttes de la préchambre
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 52
jusqu'à la chambre est suffisante pour limiter les problèmes de mouillage. Les injecteurs utilisés ont des
caractéristiques moins bonnes (donc un coût moindre) que dans le cas de l'injection directe.
3.2.2. Moteurs à injection directe
Le démarrage de la combustion peut être difficile à cause de la dilution du mélange et l'élévation de pression est
plus brutale qu'avec préchambre. Il faut aussi assurer un brassage des gaz important pour ventiler la zone riche
autour de l'injecteur et éviter la formation de fumées.
La zone de mélange est par contre très confinée et la pulvérisation de l'injecteur doit être particulièrement efficace
pour éviter l'impact des gouttes sur les parois. Cela se traduit par la mise en jeu de pressions d'injection très
importantes.
3.3. Moteur à allumage commandé à charge stratifiée.
Dans ce type de moteur le mélange est réalisé avant le déclenchement de la combustion, mais l'injection de
combustible est faite dans la chambre. Il a l'avantage (du point de vue de la formation du mélange) d'éviter les
dépôts de combustible sur les parois des conduits d'admission et sur les soupapes, ce qui améliore sensiblement
les caractéristiques en transitoire et à froid. Aussi, il permet de travailler en mélange pauvre en créant différentes
zones dans le mélange. La combustion est initiée, comme sur le Diesel, dans les zones riches et propagée vers les
zones pauvres où elle ne peut être initiée. De plus, une bonne synchronisation de l'injection et de l'allumage
permet d'élever le taux de compression sans générer de cliquetis, le mélange pauvre étant moins apte à
l'autoinflammation, et d'obtenir ainsi un rendement meilleur que dans le mo teur à essence classique. Par contre, les
contraintes d'injection imposées au moteurs Diesel se retrouvent dans les moteurs à injection directe essence,
exception faite de la maîtrise de la loi d'introduction puisque le combustible doit être injecté avant la combustion.
Leur évolution a été longtemps freinée par l'instabilité de la combustion du mélange pauvre, sensible
particulièrement aux conditions de charge et de régime. Leur fabrication est encore marginale mais ils posent des
problèmes intéressants pour la formation du mélange. C'est l'apparition de la gestion électronique et le
développement de stratégies de contrôle du dosage air-carburant qui ont permis la mise au point des premiers
moteurs de série de ce type (Mitsubishi, Toyota).
Une autre difficulté inhérente au fonctionnement du moteur en allumage commandé, est que la zone riche doit se
trouver à proximité de la bougie d'allumage au moment où se produit l'étincelle. Il est donc nécessaire de maîtriser
parfaitement le mouvement des gaz dans la chambre à tous les régimes et charges, d'autant qu'il faut propager la
combustion vers les zones pauvres. Il se pose un problème particulier pour optimiser le mélange à charge partielle
et à pleine charge car la nature du mélange change. En effet la charge stratifiée est utilisée pour améliorer le
rendement à faible charge, mais à pleine charge il est nécessaire de disposer du couple maximal, ce qui est obtenu
en réalisant un mélange proche de la stoechiométrie. En pratique, l'injection se fait à la fin de la compression pour
la charge partielle et en début de compression (fin d'admission) pour la pleine charge. Par ailleurs, pour des
raisons de dépollution (traitement des NOx) il est nécessaire d'effectuer des cycles de fonctionnement à mélange
homogène régulièrement, même à charge partielle. Outre les difficultés de formation du mélange dans toutes ces
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 53
conditions différentes, il faut mettre au point les stratégies de contrôle moteur pour les gérer convenablement.
Aussi, il est parfois nécessaire d'ajouter des organes de formation et contrôle du mélange supplémentaires qui
enchérissent le moteur. Il faut remarquer que la motivation principale du développement de ces moteurs est le
rendement à faible charge. Cela implique que les pompes d'injection haute pression utilisées ne doivent pas
consommer une part trop importante de la puissance moteur, ce qui limite les pressions installables et force au
développement d'injecteurs à pression moyenne performants.
Evolution du moteur essence :
Source : Doc Mitsubishi
Les configurations des moteurs essence à injection directe sont de trois types:
Moteur Mitsubishi série à tumble inverse 4 soupapes avec conduit d'admission vertical, piston semi-concave.
Pression d'injection : 50bar, injecteur à swirl.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 54
Source : Doc Mitsubishi
Moteur VW de recherche à Swirl 2 soupapes, piston en forme de bol axisymétrique, injecteur et bougie excentrés
et inclinés. Pression d'injection : 450bar.
Source : Doc SAE
Moteur Toyota série à combinaison tumble/swirl 4 soupapes avec conduits d'admission à 45°, piston en forme de
bol asymétrique (injecteur à droite, bougie au centre). Pression d'injection : 120 bar, injecteur à swirl. Le
mouvement de swirl dans la chambre est favorisé par un papillon installé sur un seul des conduits d'admission du
cylindre (à droite l'actionneur électromécanique) qui ferme le conduit à faible charge :
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 55
Source : Doc SIA
Source : Doc SIA
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 56
3.4. Turbine.
Dans ce type de moteur l'alimentation en air, ainsi que la combustion est continue. Les organes de dosage et de
formation du mélange sont donc en principe plus simples à concevoir que pour les machines à flux pulsé comme
les moteurs alternatifs. Cependant, un certain nombre des contraintes de l'injection vont se présenter pour ces
machines selon les performances du compresseur, les dimensions et la vitesse de l'écoulement dans la chambre de
combustion.
Une précaution particulière doit être prise dans les moteurs de ce type où la vitesse d'écoulement des gaz est
importante. En effet, aux abords de l'injecteur, des vitesses trop grandes ne permettraient pas la stabilisation de la
flamme. Aussi, l'absence de tourbillons laisserait un mélange trop riche pour une combustion correcte. L'injecteur
est donc installé dans un système appelé brûleur dont le rôle est de stabiliser assez près en aval, un noyau de gaz
chauds produits par la combustion et indispensables au maintient de la flamme. Ce noyau ne peut exister que s'il y
a ralentissement local et turbulence. Le brûleur est constitué soit par des aubes de tourbillonnement à l'entrée de
la cambre, soit par une coupole percée de nombreux trous, soit par un corps profilé comme un anneau à section en
V. Le sillage qui se crée derrière ces obstacles fait apparaître des tourbillons à 4 ou 5 longueurs (dimension
caractéristique de la section de passage) en aval. L'écoulement derrière l'obstacle est donc à proximité de celui-ci
assez calme. L'injecteur placé dans cette zone pourra allumer un mélange riche (flamme laminaire) qui après, en
s'écoulant vers l'aval sera alimenté en gaz frais par les tourbillons (flamme turbulente).
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 57
Source : M. Ledoux
Une autre particularité de ces moteurs est la plage de vitesses de rotation très étendue dans laquelle ils sont
appelés à fonctionner. Il en résulte que les circuits d'alimentation en combustible sont parfois dédoublés pour
pouvoir s'adapter aux débits de combustible à faible et forte vitesse de rotation.
Injecteur double débit de turboréacteur:
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 58
Source : A. Kalnin
1 : toile filtrante, 2 : tube de protection, 3 : tube de filtre, 4 : embout d'injection, 5 : joint, 6 : corps d'injecteur, 7 : pastille d'injection, 8 : embout d'injection, 9 : douille de tourbillonnement. Dans le cas où le moteur dispose d'une turbine, les gaz brûlés issus de la chambre sont en général trop chauds
pour être en contact avec les aubes de la turbine. Il est donc nécessaire de refroidir ces gaz. Cela est réalisé en les
mélangeant à une veine d'air secondaire directement issue du compresseur dans un dilueur. Il en découle une
perte de puissance mais une durée de vie prolongée du moteur. Ainsi, bien que la combustion soit faite en
mélange pratiquement stoechiométrique, le mélange en sortie de mo teur est très pauvre. Remarquons que cette
fonction est l'analogue sur les moteurs alternatifs de la recirculation des gaz brûlés, bien que le but recherché par
le refroidissement des gaz brûlés ne soit pas le même. Dans les deux cas, l'air froid est mélangé aux produits de la
combustion pour en abaisser la température, dans les turbines pour des raisons de tenue mécanique, dans les
moteurs alternatifs pour des raisons de formation de polluants.
4. Calcul des principales caractéristiques
Le dimensionnement des organes de formation du mélange se fait d'abord par le calcul des principales
caractéristiques (débit, pression, vitesse) de chacune des étapes.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 59
4.1. Débit à travers un ajutage
Lorsque la phase gazeuse dans les moteurs passe par un rétrécissement, cela se produit en général à une vitesse
assez élevée. Pour calculer débit et vitesse au passage du rétrécissement on peut faire l'approximation d'un
écoulement isentropique.
4.1.1. Cas général
Un gaz passe d'une enceinte 1 à une enceinte 2, à travers un orifice de dont les caractéristiques sont indexées par
s. Le débit massique est :
&m Seff Ps s= ρ ϕ
Seff est la section efficace de l'orifice de passage.
Si l'écoulement est subsonique :
PP
1
2
121
≤+
−
γ
γ
γ
, ϕγ
γ
γγ
γ
=
−−
−
PP
PP
1
2
1
1
2
1
21
1
sinon,
PP
1
2
121
≥+
−
γ
γ
γ
( )
ϕ γγ
γ
γγ
=+
+−2
1
12 1
4.1.2. Sections de passage papillon et soupape
Dans le cas où le rétrécissement est un papillon des gaz, la section de passage peut s'exprimer par :
Sd a
a a a aa
= −
+ − − − − +
π θθ π θ
θ θθθ θ
θ
2
0
2 2 20
0 0
2
41
2 11
1coscos cos
cos coscoscos sin
coscos
sin
θδ
d
ouvert
θ0
fermé ad
=δ
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 60
Dans le cas des soupapes, la section de passage peut s'écrire, selon la valeur de la levée :
L : largeur du siège, ls :levée, βs : angle du siège
si l s ≤L
s ssin cosβ β
S l d Ll
s s s ss
s= − +π β βcos ( sin )22
2
si l sLtgd d
d LL
Ls
tu ti
s s s
ββ β
+−−
− ≥ >(( )
)sin cos
2 22 2
4
S d L L l Ltgs s s s= − + −π β( ) ( )2 2
si lsLtgd d
d LLs
tu ti
s
β +−−
− <(( )
)2 2
2 2
4
S d ds tu ti= −π4
2 2( )
L
βsds
dti
La section efficace s'obtient en multipliant les sections précédentes par le coefficient de décharge CD:
Seff=S.CD
La valeur de CD est obtenue expérimentalement. Pour les soupapes, il est de l'ordre de 0.7 en écoulement direct et
de l'ordre de 0.5 en écoulement retour.
4.2. Débit dans les carburateurs
Le circuit d'essence dans un carburateur à émulsion est schématisé sur la figure suivante :
Pv
h1
h3
P0
P0 P0
P4
P3
P2 P1
h2
Le débit d'essence à travers l'orifice principal est :
( )&m S P Pf eff= −1 1 22 ρ
Seff1 étant la section efficace de l'orifice principal (Gicleur) séparant les pressions P1 et P2, et dépendant de la
vitesse d'écoulement dans cette section.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 61
Le débit d'air d'émulsion est :
( )&m Seff P Pae a= −2 0 32 ρ
Seff2 étant la section efficace de l'orifice d'émulsion séparant les pressions P0 et P3.
Les pressions dans le circuit peuvent s'écrire :
P P gh1 0 3= + ρ
( )P P g h h2 3 3 2= + −ρ
avec ρem, masse volumique de l'émulsion :
ρ
ρ ρ
emae f
ae
a
f
m mm m=
+
+
& && &
La richesse du mélange carburé est :
φ =
&
&&&
mmm
m
f
a
f
a s
Si la dépression d'air au venturi ∆Pav est faible (< ρgh1 ) le débit d'essence est nul dans le circuit principal
décrit. Dans cette plage de fonctionnement, seul fonctionne le circuit de ralenti.
Si ρgh1 < ∆Pav < ρgh2 le combustible seul est aspiré, le tube d'émulsion est inopérant (alors
P P P ghav4 1 1− = −∆ ρ ).
Si ρgh2 < ∆Pav le combustible est aspiré mélangé à l'air du tube d'émulsion.
La différence de pression dans le tube d'émulsion est déterminée expérimentalement. La présence du tube
d'émulsion permet, en jouant sur la section de passage de l'air d'émulsion, de contrôler la richesse pour des
charges intermédiaires. Au schéma élémentaire présenté ci-dessus, il faut ajouter les systèmes d'enrichissement
au ralenti, à pleine charge, et en accélération, ainsi que la compensation d'altitude.
4.3. Injecteurs
Le débit de combustible fourni par un injecteur est :
( )&m S P Pf eff i= −1 02 ρ
Seff1 étant la section efficace de l'orifice de sortie de l'injecteur, dépendant de la vitesse d'écoulement. Pi est la
pression d'injection et P0, la pression dans l'enceinte où l'on injecte.
4.3.1. basse pression
Ainsi, pour que le débit de combustible soit constant, il faut que la différence de pression soit constante. Dans ce
cas la masse de combustible introduite est donc
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 62
m T mf i f= &
Ti étant le temps d'injection, ou d'ouverture des injecteurs.
Cela est réalisable assez facilement dans les conduites basse pression, où la dynamique de l'ouverture et de la
fermeture peut être confiée à un électroaimant rapide couplé à un ressort de rappel, car la puissance électrique
disponible suffit largement à vaincre les efforts hydrauliques appliqués sur l'aiguille de l'injecteur. Les phases
transitoires sont très courtes par rapport au temps moyen d'ouverture et l'on peut supposer le débit constant à
condition de réguler la pression d'injection en fonction de la pression aval.
4.3.2. haute pression
Dans les applications haute pression, il faut souvent tenir compte de la dynamique complète de l'ouverture et de
la fermeture de l'injecteur. L'aiguille est soumise dans ce cas, aux efforts de pression et du ressort. Lors de
l'injection, la pression dans le circuit au niveau de l'aiguille augmente jusqu'à la valeur Pi0 pour laquelle il y a
égalité entre la force exercée par le ressort et les forces de pression :
( )Fr P D di= −02 2
4π
D
d
Combustible Ressort
(La pression Pi0 est appelée pression de tarage, D est le diamètre de guidage de l'aiguille et d le diamètre du siège
de l'aiguille.)
A partir de ce moment l'aiguille se lève laissant passer le combustible vers la chambre, ce qui a pour effet de faire
varier la pression d'injection. La conservation de la masse dans le circuit entre la pompe et le nez de l'injecteur
peut s'écrire, en considérant constant le volume total V du circuit :
& &m mV
dPdtp i
i− =χ
où χ est la compressibilité du combustible, et &mp le débit de la pompe.
Les ondes de pression se déplacent à la vitesse :
vg
=χρ
~1500m/s (ρ masse volumique du liquide)
D'autre part, dès que la levée de l'aiguille s'amorce la nouvelle force appliquée est :
( )F P Di=π4
2 , d'où une montée brusque de l'aiguille.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 63
A la fin de l'injection la pression diminue, l'aiguille se ferme lorsque :
( )Fr P Dif=π4
2
La durée d'injection est en fait plus longue que le temps pendant lequel la pompe refoule, et la loi d'introduction
du combustible n'est pas simple. D'autant plus que des effets d'ondes de pression (coups de bélier) lors de
l'ouverture et de la fermeture, ou de cavitation perturbent la valeur de la pression dans le circuit.
La masse de combustible introduite est :
m m dtf f= ∫ &
La masse minimale qui peut être injectée est :
mV
P Pfm i if= −χ
( )0
Dans les injecteurs haute pression à électrovanne, il faut remplacer le terme de débit de la pompe par le débit
commandé par l'ouverture de l'électrovanne. La gestion est énormément facilitée si la pression avant
l'électrovanne est constante (common rail).
4.3.3. Disposition
Il est important lors de la conception et du dimensionnement d'un système d'injection de respecter certains
critères de positionnement qui favorisent le bon déroulement de la pulvérisation.
Cette dernière est en général le résultat d'un processus qui débute au nez de l'injecteur et se poursuit jusqu'à la
création de gouttes individuelles isolées à quelques centimètres de l'injecteur. Il est impératif de prévoir assez de
place pour le parcours du jet avant impact avec des parois.
Ainsi, il est préférable d'orienter le jet parallèlement aux parois. Dans le cas contraire il y a formation d'un film
liquide de masse importante dans la zone d'impact du jet. Cette dernière solution peut être retenue dans le cas où
l'on souhaite que le film ait une fonction dans la formation du mélange, mais dans la plupart des cas on oriente le
jet tangent aux parois avec le plus de distance possible devant le nez de l'injecteur de façon à limiter la masse
déposée et contribuer à l'écoulement du film éventuellement formé par transfert de quantité de mouvement du jet
vers le film.
Lorsque le combustible doit être distribué dans une zone étendue (chambre à injecteur central) ou dans des zones
séparées (conduits multisoupapes) il faut installer des injecteurs à plusieurs trous qui permettent de distribuer le
combustible le plus uniformément possible dans la ou les zones de mélange.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 64
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 65
Ex : Dispositions d'injecteur dans deux moteurs à injection multipoint. Disposition correcte : Axe de l'injecteur orienté vers le point le plus lointain de la tubulure.
Disposition incorrecte : Injecteur orienté vers la paroi.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 66
5. Modèles d'écoulement de la phase gazeuse
Pour effectuer le dimensionnement ou faire la mise au point de moteurs existants ainsi que pour prévoir les
dimensions lors de la conception, on fait appel à des modèles physiques de complexité variable en fonction des
besoins. Ces modèles permettent de prévoir les effets des organes de formation sur l'écoulement des gaz.
5.1. Modèles zero-D
Ce type de modèles, appliqués pour le dimensionnement et la prévision des écoulements des moteurs découpent
les organes du moteur en volumes échangeant entre eux des masses gazeuses. Ils sont appliqués aux calculs de
collecteurs d'admission et d'échappement, transvasements dans les moteurs deux temps, et toute application ne
nécessitant pas la connaissance des variations des variables physiques à l'intérieur de chaque élément. On
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 67
suppose en particulier que si le combustible est mélangé, il est sous forme de gazeuse ou de particules suivant
parfaitement l'écoulement gazeux.
L'équation de base est la conservation de la masse :
dmdt
mi= ∑ &
où &mi sont les débits à l'entrée et la sortie des différents orifices du volume considéré (collecteur, cylindre,
silencieux, compresseur, etc...); par exemple, pour un cylindre :
&mVcN
=ηρ
2
Vc étant la cylindrée, η le remplissage, ρ la masse volumique et N la vitesse de rotation.
Les équations d'état et de mélange de gaz parfaits permettent de compléter les expressions pour obtenir
l'évolution des variables recherchées.
On peut superposer à ces relations des termes internes à chaque volume, généralement relatifs aux ondes de
pression et appelés effets acoustiques. On représente alors le volume comme un résonateur de Helmoltz et l'on
cherche à estimer les fréquences de résonance des différents éléments.
5.2. Modèles 1-D
Dans ce type de modèle, les équations de la mécanique des fluides sont appliquées à des sections droites des
conduits. Ces modèles sont appliqués lorsque l'on veut connaître le détail des grandeurs physiques près des
organes tels que les soupapes, les injecteurs, etc., et lorsque l'on veut obtenir des grandeurs globales
(remplissage volumétrique), sans avoir à déterminer les caractéristiques fines de l'écoulement (turbulence,
concentration spatiale). Les équations peuvent s'écrire sous la forme :
∂∂
ρρρ
∂∂
ρρρ ρ
ρ
ρ ρ
ρρ
γγ
tue
x
uu pe eu
udSdx
uS
dSdx
fu uD
k T T
D SdSdx
u upp
+ ++
=
−
− −
−−
− +−
22
3
2
4 1 12 1
( )
ρ : masse volumique
u : vitesse
e : énergie spécifique interne
p : pression
T : température
S : section
x : coordonnée axiale
f : coefficient de frottement à la paroi
D : diamètre équivalent de la section
h : coefficient d'échange thermique
Tp : température des parois
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 68
L'extension de ces équations à 2 ou 3 dimensions est toujours possible, mais la représentation des fluctuations
des variables ainsi que les effets dus à la turbulence n'est pas possible compte tenu des limitations actuelles des
ordinateurs. Or les écoulements dans les moteurs sont turbulents. Faute d'une simulation directe avec les
équations de Navier-Stokes complètes, il faut donc filtrer ou moyenner les variables calculées et modéliser les
effets non représentés.
5.3. Modèles 3D turbulents
Ces modèles sont appliqués lorsque l'on veut obtenir les échelles turbulentes, les gradients de concentration et
thermiques dans la chambre, etc. Le développement de ces modèles est un domaine de recherche à part entière et
sort du cadre de ce cours; on peut néanmoins énumérer les opérations qui aboutissent au modèles les plus
employés dans la modélisation des moteurs. On part des équations de Navier-Stokes tridimensionnelles, que l'on
moyenne sur une échelle de temps petite par rapport à l'échelle des variations de l'écoulement mais grande par
rapport aux fluctuations turbulentes. Les équations qui résultent régissent donc les variables physiques en
moyenne. Mais on fait ainsi intervenir dans les équations des termes inconnus nouveaux, les contraintes
turbulentes. Ces termes doivent être modélisés et remplacés par des expressions dont la valeur soit calculable. Le
modèle le plus répandu est le modèle k-ε dans lequel les contraintes turbulentes sont exprimées à l'aide d'un terme
de viscosité turbulente. Celle-ci est calculée à partir de la dissipation de l'énergie ε et l'énergie turbulente k, pour
lesquelles on se donne des équations de transport. Dans ces équations interviennent des constantes qu'il faut
obtenir par expérimentation.
D'autres modèles sont développés encore à l'heure actuelle et ce domaine reste un des champs principaux de
recherche sur l'aérodynamique interne des moteurs.
Forme générale des équations de Navier-Stokes :
DDt
SJ
xi
φ ∂
∂φφ= −
φ est la matrice des variables du problème, respectivement la masse volumique, la vitesse, l'énergie et les
concentrations des espèces α :
φ
ρρρ
ρ α
=
ue
Y
Sφ sont les termes sources de la variable φ , et Jφ les flux de diffusion de φ :
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 69
JqJ
ij
j
i
φ
α
τ=
0
φ est alors remplacée par φ φ φ= + ′ , partie moyenne et partie turbulente, et les équations sont moyennées à
leur tour. Comme φ φ= , et ′ =φ 0 , on obtient les équations moyennes :
DDt
SJ
x
R
xi i
φ ∂
∂
∂
∂φφ φ= − −
Rφ sont les termes turbulents (contraintes de Reynolds) :
Ru ue u
Y u
i j
j
j
φ
α
ρ=′ ′′ ′′ ′
0
qui ne peuvent être calculés sans équations supplémentaires.
Le modèle k-ε consiste à obtenir deux autres équations, une pour l'énergie turbulente k et une autre pour son taux
de dissipation ε . On obtient l'équation de k en multipliant par la vitesse l'équation de mouvement non moyennée,
puis en multipliant la vitesse par l'équation de mouvement moyennée, en soustrayant les deux équations
obtenues, et en moyennant l'équation résultant de la différence. Elle s'écrit :
DkDt
ux
Jx
i
j
k
j
= − ′ ′ − −ρ∂
ε∂∂
( )u ui j
L'équation pour ε s'écrit :
DDt k
Cux
C C uJi
j
ε ρ ε ∂ε
ρ ε∂∂
ε= − ′ ′ +
+ ∇ +
2
1 2 3
1u ui j
Les valeurs de constantes C1, C2 et C3, doivent être obtenues expérimentalement. Des valeurs usuelles dans les
moteurs alternatifs sont :
C1=1.44, C2=1.92, et C3=-0.373
Le modèle consiste à supposer l'évolution des contraintes de Reynolds de façon newtonienne (hypothèse de
Boussinesq) :
ρ ρ δ µ∂∂
∂
∂′ ′ = − +
u u k
ux
u
xi j ij ti
j
j
i
23
avec :
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 70
µρ
εµ
t
C k=
Cµ étant une constante de valeur 0.09
Les flux turbulents étant :
Jkxk
t
k i=
µσ
∂∂
, (σk=1 constante)
Jx
t
iε
ε
µσ
∂ε∂
= , (σε=1.3 constante)
Remarque : les opérateurs de dérivation temporelle sont ici :
DDt t
ux t
ux
ux
ux
i
i
φ ∂ρφ∂
∂ρ φ∂
∂ρφ∂
∂ρ φ∂
∂ρ φ∂
∂ρ φ∂
= + = + + +1
1
2
2
3
3
DDt t
ux t
ux
ux
ux
i
i
φ ∂ρφ∂
∂ρ φ∂
∂ρ φ∂
∂ρ φ∂
∂ρ φ∂
∂ρ φ∂
= + = + + +1
1
2
2
3
3
6. Modèles de formation et transport du combustible liquide.
On se propose ici de donner des moyens de calcul et de modélisation des organes de formation du mélange dans
les cas d'application les plus répandus (combustible liquide pulvérisé). S'agissant d'un domaine où des
développements importants sont encore attendus, les modèles exposés ici et que nous ne détaillerons pas, ne
fournissent que des tendances générales, et des essais exhaustifs doivent être systématiquement entrepris pour
mettre au point les chambres de combustion des moteurs.
6.1. Modélisation des processus de pulvérisation
Le filet liquide se désintègre sous l’effet de différentes forces agissant sur lui. L’atomisation induite par effet
aérodynamique, par effet de turbulence et par cavitation sont les trois mécanismes intervenant dans le processus.
La cavitation dans le conduit de l’injecteur est supposée contrôler et favoriser la pulvérisation avec la croissance
des bulles de vapeur étant la principale cause de l’éclatement du noyau liquide.
Expérimentalement on observe que les gouttes de plus fort diamètre sont concentrées au centre du spray alors
que les plus fines sont trouvées en périphérie. Cet aspect est difficile à modéliser dans une approche globale du
jet sans entrer dans les détails de l’écoulement à l’intérieur de l’injecteur. Mais les modèles qui assument une
distribution spatiale uniforme de la masse injectée ne reproduisent pas les résultats expérimentaux.
Une fois les premières gouttes formées par ces trois mécanismes, elles peuvent être sujettes à une pulvérisation
secondaire sous l’effet du frottement aérodynamique et des déformations éventuelles menant à l’éclatement. Le
paramètre contrôlant cette pulvérisation secondaire est le nombre de Weber. Pour des valeurs croissantes de ce
paramètre on distingue différents modes d’éclatement des gouttes :
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 71
− vibratoire
− en parachute
− en poche
− chaotique
− déchirement
− catastrophique
6.1.1. Atomisation du noyau liquide
6.1.1.1. Atomisation induite par effet aérodynamique
Dans ce mode de pulvérisation on considère des perturbations en surface du jet liquide et l’on étudie leur
amplification par interaction avec le milieu gazeux extérieur (instabilité de Kelvin-Helmoltz). Ce mode de
pulvérisation est contrôle par le nombre de Weber qui détermine le taux d’amplification des ondes de surface et le
nombre d’Ohnesorge qui tient compte des effets visqueux.
6.1.1.2. Atomisation induite par turbulence
Dans ce mode le modèle utilisé les fluctuations turbulentes au sein du jet liquide émergeant du trou de l’injecteur
produisent dans un premier temps des perturbations de surface qui sont supposées avoir lieu de façon
prédominante à certaines longueurs d’onde proportionnelles à l’échelle intégrale de turbulence. On établit une
relation entre la taille des gouttes formées et le niveau de turbulence dans le trou d’injection. L’énergie cinétique
de turbulence et le taux de dissipation turbulente, calculés par un modèle k-ε 1-D à l’intérieur des trous sont
nécessaires pour le calcul des échelles de temps de pulvérisation, la taille des gouttes initiales et l’angle du jet.
6.1.1.3. Atomisation induite par cavitation
Dans ce modèle l’éclatement des bulles de cavitation à la sortie de l’injecteur désintègre le jet liquide émergeant
du trou d’injecteur. Comme la pression autour du jet émergeant est beaucoup plus importante que celle à
l’intérieur des bulles de cavitation, celles-ci graduellement s’effondrent pendant qu’elles sont convectées par la
turbulence interne du jet. Ce processus crée des perturbations à la surface du jet liquide qui au moment de
l’effondrement global ou au moment où les bulles atteignent la surface se traduit par la désintégration du jet et à
la formation de petites gouttes. Les échelles caractéristiques de temps et longueur de la pulvérisation sont
considérées comme fonction de la section efficace du trou estimée par le modèle d’écoulement dans le conduit de
l’injecteur. La taille des gouttes est alors calculée en combinant ces échelles de temps avec la nombre de
cavitation dynamique en utilisant des relations phénoménologiques.
6.1.1.4. Scission des gouttes
Six différents modes de scission ont été observés expérimentalement :
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 72
Vibratoire : La goutte initiale est fragmentée en 2 à 4 gouttes quasi-identiques. Ce mode est prédominant pour des
nombre de Weber proches du Weber critique (We<12).
En parachute : La fragmentation de la goutte est précédée par un gonflement en forme de tore de la goutte. Le film
liquide se désintègre en une multitude de petites gouttes suivies par une fracture du noyau liquide conduisant à
des gouttes beaucoup plus grosses. Ce mode est observé pour des Weber légèrement supérieurs au Weber
critique si la viscosité du liquide est faible (12<We<18)
En poche : Ce mode est précédé par la formation d’une poche en forme de ballon avec un petit filet à l’arrière.
Contrairement au mode précédent il a lieu pour des viscosités très variables et pour des Weber plus élevés
(18<We<45). Le filet se désintègre en général plus tard que le ballon et les gouttes résultantes sont de la même
taille que celles résultant de la cassure du ballon.
Chaotique : La goutte se déforme de façon disymétrique à partir d’un certain moment et des filaments s’en
détachent dans le sens d’écoulement. Au cours de la fragmentation la goutte est suffisamment déformée pour
éclater dans un grand nombre de fragments pour 45<We<100.
Déchirement : Dans ce mode un film ou des des filaments se détachent de la surface de la goutte. Comme dans le
mode précédent à un stade de déformation critique la goutte se fragmente en plusieurs unités avec une
distribution bimodale caractéristique de ce mode de scission qui a lieu pour 100<We<1000.
Catastrophique : Dans ce mode aucune déformation ni déchirement est observé et la goutte éclate de façon
abrupte en une grande quantité de petites gouttes sous l’effet par exemple d’une onde de choc. Ce mode est
observé pour des grands Weber : We>1000.
6.1.1.5. Distribution des diamètres
La distribution statistique des diamètres des gouttes n’est fournie par aucun modèle théorique. Différentes
distributions mathématiques ont été ajustées à des résultats expérimentaux mais aucune d’entre elles peut traduire
les effets de tous les mécanismes cités. Une démarche possible pour obtenir cette distribution est de choisir parmi
l’infinité de distributions possibles qui satisfont à la conservation de la masse et aux contraintes de normalisation,
celle qui satisfait au critère d’entropie (au sens de Shannon) maximale. En se donnant le diamètre maximum de la
distribution et le diamètre moyen il est possible de générer une fonction de probabilité qui donnr la distribution
des diamètres des gouttes.
6.1.2. Méthode de Rayleigh et modèle de Taylor
6.1.2.1. Diamètres théoriques initiaux
La taille des gouttes obtenues par pulvérisation n'est jamais unique. La plupart du temps on obtient une gamme
de diamètres assez étendue et irrégulièrement répartie. Il n'existe à l'heure actuelle aucune théorie permettant de
déterminer les distributions de diamètres. Dans certains cas on peut déterminer une taille moyenne généralement
bien encadrée par les distributions réelles. Deux méthodes ont été développées et s'appliquent à la croissance des
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 73
petites perturbations (cas des méthodes linéaires) à l'origine de la pulvéris ation, ou aux grandes déformations du
jet (méthodes non-linéaires).
Le principe de la théorie pour les méthodes linéaires est de considérer des perturbations de la surface libre du jet
d'injection de la forme : η η ω= −0ei kx t( ) . On applique ensuite les équations de mouvement dans chacun des
milieux (liquide et gaz), puis des conditions de continuité à l'interface. On aboutit alors, en utilisant une fonction
courant au lieu de la vitesse, à l'équation d'un résonateur (équation différentielle du second ordre).
La forme de la perturbation permet d'obtenir une équation entre k (nombre d'onde) et ω (pulsation) appelée
équation de dispersion. En cherchant le mode le plus instable :
∂∂ω
k= 0 ,
on détermine les caractéristiques du mode le plus probable. Des relations de conservation permettent alors de
remonter au diamètre des gouttes crées par la croissance de la perturbation. Si on prend en compte la viscosité ou
l'écoulement à l'intérieur de chacun des milieux, on complique l'expression de l'équation de dispersion mais le
principe de calcul reste le même.
Les méthodes non-linéaires sont basées sur la conservation de la circulation de vitesse (théorème de Kelvin) lors
du déplacement du fluide à l'interface. On a recours aux méthodes numériques pour résoudre les équations de
mouvement.
Les résultats des méthodes linéaires sont rappelés ci-dessous. Pour le détail de la théorie il faut se référer à la
bibliographie. Les résultats correspondent au cas jet liquide pulvérisé dans un gaz de densité négligeable, avec
des viscosités faibles pour les deux fluides.
Le mode de pulvérisation qui fournit la distribution de diamètres la plus uniforme est la vibration. Dans la pratique
on excite mécaniquement l'orifice de décharge d'un jet à une fréquence qui dépend des caractéristiques du fluide
injecté. Si les vitesses du jet et du gaz environnant ne sont pas trop importantes ainsi que la masse volumique du
gaz, la théorie de l'instabilité de Rayleigh (cylindre immobile dans le vide) s'applique. Elle prédit que le diamètre
des gouttes est
d dg = 189. ,
où d est le diamètre du jet (orifice de l'injecteur). La distance l à laquelle se créent les gouttes est :
l Cd
We=2
,
où C est une constante déterminée par l'expérience et We le nombre de Weber :
WeU d
=ρ
σ
2
2
(ρ : masse volumique du fluide injecté, U : vitesse du jet, et σ : tension superficielle du fluide injecté). La fréquence
d'excitation
νλ
=U
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 74
doit être telle que :
3.5d<λ<7d.
Le mode de pulvérisation le plus répandu est celui de l'interaction aérodynamique. Les cas théoriques applicables
ne fournissent qu'une taille de goutte "moyenne", bien encadrée par les distributions mesurées
expérimentalement.
Si les effets n'ont lieu qu'en surface, c'est à dire que les gouttes sont arrachées au jet liquide et ne résultent pas de
la désagrégation globale de celui-ci, on parle d'une instabilité de Kelvin-Helmoltz. On obtient par la théorie le
mode de propagation le plus instable, qui correspond lorsque la masse volumique du gaz est très inférieure à celle
du liquide, à la valeur :
Weg = 3π ,
avec
WeU
gg m=
ρ λ
σ
∆ 2
où ρg est la masse volumique du gaz, ∆U la différence de vitesse jet/gaz et λm la longueur d'onde du mode le plus
instable.
λπ
mmk
=2
, et ( )
kU
mg
= + −23
1 121∆
σ ρ ρ( )
Le diamètre des gouttes est donné par la relation
d Bg m= λ ,
où B est une constante proche de 1 (0.6 d'après Reitz).
Lorsque la pulvérisation résulte de la désagrégation globale du jet cylindrique, la longueur d'onde de rupture est :
λ = 451. d ,
et le diamètre des gouttes est :
d dg = 189. .
Lorsque le jet est annulaire (injecteur à téton)
dhkg
m
= 39. ,
où h est l'épaisseur de la nappe annulaire.
Dans les moteurs Diesel les densités du fluide et du gaz peuvent être telles que l'on ne puisse plus négliger le
gaz, et l'on doit prendre en compte la viscosité du liquide. Dans ce cas, la théorie de Taylor prévoit que le diamètre
des gouttes est :
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 75
d Cug
g
=2
2
πσρ
λ * ,
où C est une constante d'ordre 1 et λ* une longueur d'onde adimensonnalisée qui tend vers 3/2 lorsque le rapport
ρρ
l
g WeRe
2
dépasse la valeur 1. Avec :
Re = =ρµ
ρσ
l
l
ludWe
u d2
.
Ces résultats s'appliquent lorsque la vitesse du jet u est suffisamment importante (le rapport ρρ
l
g WeRe
2
>1 :
atomisation) et que le rapport ρρ
l
g
est tel que :
ρρ
l
g
k
<
2
,
avec k constante empirique comprise entre 6 et 12.
( kA
=18 3.
,
A étant défini comme celui présenté ci-dessous au § angle d'ouverture). Les diamètres prévus par la théorie sont
souvent deux à trois fois plus petits que ceux mesurés à proximité du nez de l'injecteur, mais les tendances
prévues sont bien vérifiées.
6.1.2.2. Diamètres théoriques secondaires
Une fois que les gouttes ont été crées à la sortie du jet, elles peuvent encore se diviser pour donner lieu à de
nouvelles gouttes dont les caractéristiques peuvent être estimées par l'analogie de Taylor. Celle-ci considère que
la goutte se comporte sous l'effet de différentes forces comme un système masse-ressort. Les forces du ressort,
d'entretien et d'amortissement sont analogues à la force aérodynamique exercée sur la goutte, la tension
superficielle et la contrainte visqueuse respectivement.
L'équation de bilan de ces forces donne lieu à l'équation :
d ydt r
dydt r
yUr
m2
2 2 3
2
2
5 8 23
0+ + − =µ
ρσ
ρρρ
où y est le paramètre de distorsion du diamètre (si y>1 la goutte casse), r est le rayon de la goutte, µ,σ et ρ la
viscosité, la tension superficielle et la masse volumique du liquide, et ρm la masse volumique du gaz et U la
différence de vitesse gaz/goutte.
Si la goutte de divise, elle crée des gouttes de rayons identiques r2 , donnés en faisant le bilan énergétique par :
rr
r dydt
1
2
13
127
3= +
ρσ
,
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 76
les indices 1 et 2 étant relatifs aux états de la goutte avant et après scission.
L'expérience montre que la valeur de 2r2 approche assez bien le diamètre moyen de Sauter des distributions de jets
en Diesel, en supposant celles-ci du type Rosin-Rammler pour les injecteurs à Swirl ou χ 2 pour les autres
injecteurs.
6.1.2.3. Corrélations expérimentales
Hiroyasu et Kadota proposent pour les jets haute pression Diesel la corrélation suivante donnant le diamètre
moyen de Sauter en fonction de la différence de pression au nez de l'injecteur ∆p en MPa, la masse volumique de
l'air ρa en Kg.m-3 et Vf le volume unitaire de combustible par cycle en mm3 :
( )d A p Va f32
0 135 0 121 0 131=−
∆. . .ρ
A=25.1 pour les injecteurs à téton, et A=23.9 pour les injecteurs à trous.
Le volume cumulé V de la distribution de gouttes de diamètre d étant : δ
δV
Vd
de
dd
dd=
−
13532
33
32
32.
Cette distribution est en fait une distribution χ 2 ajustée aux mesures expérimentales avec un degré de liberté de
8, sur des injecteurs à téton et à trous.
Pour les injecteurs basse pression utilisés en injection indirecte, la distribution de Nukyama-Tanasawa s'applique
bien :
N d d end
dn
( )( )
=−
, avec N : nombre de gouttes de diamètre d, d diamètre caractéristique de l'ordre de 100µm
(injecteur non-assisté) ou 50µm (injecteur assisté en air) et n de l'ordre de 1.9 pour les injecteurs classiques et 3.5
pour les injecteurs à swirl.
Les moments statistiques de cette distribution sont :
( )d d
pn
qn
pqp q=
+
+−
Γ
Γ
( )
( )
3
3
Une forme particulière de cette distribution, utilisée pour les injecteurs en automobile (pulvérisations fines) est
celle de Rosin-Rammler :
V ed
d
n
= −−
1 , pour laquelle dd
n32 11=
− −Γ( )
6.1.3. Angle d'ouverture
Comme pour la taille des gouttes émises par un injecteur, l'angle d'ouverture est difficilement prévisible par la
théorie. L'observation des jets haute pression des moteurs Diesel permet de dégager la relation suivante :
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 77
tan/
θπ
ρρ2
14
36
1 2
=
Ag
l
,
θ est l'angle d'ouverture et A une constante.
L'indice g est relatif au gaz et l au liquide, ρ est la masse volumique.
Empiriquement,
A=3+0.28(L/d)
où L/d est le rapport longueur sur diamètre du nez de l'injecteur (A~4.9).
6.1.4. Pénétration
Des corrélations basées sur des mesures et la pénétration des jets gazeux turbulents donnent la pénétration S
d'un jet d'injecteur dans un gaz sans écoulement en fonction du temps :
Sp
tdTg g
=
307
2941 4 1 4
.
/ /∆ρ
où ∆p est la différence de pression au nez de l'injecteur, t est le temps depuis le début de l'injection, d le diamètre
au nez de l'injecteur, Tg la température du gaz et ρg sa masse volumique.
6.1.5. Vitesse
La vitesse du jet au nez de l'injecteur ou du carburateur, ainsi que la vitesse initiale des gouttes est donnée par la
relation de Bernoulli corrigée par un facteur expérimental Kv :
u Kp
vl
=2∆ρ
,
∆p est la différence de pression entre le circuit d'injection et le conduit d'admission (admission indirecte) ou la
chambre (admission directe). ρ l est la masse volumique du combustible liquide.
6.2. Transport et évaporation des gouttes
Deux classes de modèles existent, appelées modèle de gouttes continu (CDM) et modèle de gouttes discret
(DDM). Les deux approches effectuent des moyennes pour l'écoulement à des échelles de l'ordre de la taille des
gouttes et ont donc recours à des corrélations supplémentaires telles que le coefficient de traînée ou le coefficient
d'échange thermique ou de masse.
Dans le cas continu on représente le mouvement de toutes les gouttes ensemble à l'aide d'une approche
eulerienne donnant les équations aux dérivées partielles de la fonction de probabilité du jet. On a alors huit
variables aléatoires représentant les coordonnées spatiales, les composantes de la vitesse, le temps, et le diamètre
de la goutte. Les équations de la mécanique des fluides sont appliquées à ces variables. Le temps de calcul est
important mais les échanges entre différentes gouttes sont faciles à représenter (coalescence, scission, etc.).
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 78
Dans le cas discret on considère un nombre limité de classes de gouttes représentatives. A chaque classe est
associée une pondération particulière et lui sont appliquées les équations de la mécanique en approche
lagrangienne. On résout les trajectoires relatives à chaque classe et l'on ajoute les résultats à la fin en les
pondérant. Le temps de calcul est faible mais il est très difficile de considérer des gouttes non-isolées.
Ce dernier modèle est facile à mettre en équation et s'applique aux jets dilués, en particulier loin du nez de
l'injecteur. Les équations de ce modèle seront exposées ci-dessous.
L'indice g est relatif à la goutte liquide, m au gaz entourant la goutte, v à la vapeur.
6.2.1. Transport
La goutte émise par l'injecteur est soumise à la gravité et à la traînée aérodynamique. Son équation de bilan de
quantité de mouvement est :
dm u
dtm g Fg g
g g
rr r
= +
La traînée Fg s'exprime pour une goutte de rayon de projection r :
( )r r r r rF Cd r u u u ug m m g m= − −12
2ρ π
Le coefficient de traînée Cd est d'après Bracco :
Cd = +− −24 16
2 65 1 78 2 3
Re( Re ). . /θ θ ,
où
Re =−ρ
µm m g
m
r u u2 r r
est le Reynolds de la goutte et θ le taux de vide du jet. Cette corrélation a été obtenue dans les conditions
atmosphériques et doit être modifiée lorsque la compressibilité du gaz ou sa densité atteignent des valeurs
extrêmes.
6.2.2. Evaporation
Le bilan de masse de la goutte peut s'écrire :
dm
dtg
gm= −Γ ,
où Γgm est le débit massique d'évaporation. Une expression possible pour le débit d'évaporation dans les
conditions proches des conditions atmosphériques est :
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 79
Γmg gv g
mm v
m s
dD
r TP Sh
P PP P
=−−
π log( ) ,
où
D : coefficient de diffusion du liquide de la goutte dans le gaz,
P: pression
d : diamètre
r : constante massique des gaz parfaits.
Sh : nombre de Sherwood de la goutte
Le bilan d'énergie de la goutte conduit à l'équation de température :
dm Tdt Cp
Lg g
gmg mg g= −
1( )Φ Γ
Φ mg est le flux de chaleur échangé par convection entre la goutte et le gaz. Lg est la chaleur latente de
vaporisation du liquide dans la goutte.
6.3. Pulvérisation secondaire
La pulvérisation secondaire a lieu aux parois lors de deux phénomènes, le rebond et la division de gouttes
incidentes ou l'arrachement de gouttes à un film liquide.
Pour ce dernier cas les phénomènes ayant lieu sont traités par la théorie d'une façon similaire à la pulvérisation
des jets liquides. Les tendances mis es en évidence par les résultats exposés ci-dessus sont donc valables pour
l'arrachement de gouttes à un film liquide. La théorie de Taylor s'applique, en particulier, dès que la taille des
gouttes arrachées est du même ordre que l'épaisseur du film. On complète la donnée du diamètre le plus probable
par des relations donnant la vitesse des gouttes arrachées et leur débit (nombre de gouttes par unité de temps et
de surface) :
u C m m2 = λ ω , & 'n C m
m
=ωλ2 , où C et C' sont des constantes, λm et ωm la longueur d'onde et la pulsation les
plus instables.
Dans le cas de l'impact de gouttes sur une paroi sèche avec émission éventuelle de gouttes secondaires, Reitz a
développé un modèle dont les grandes lignes sont les suivantes.
Lorsqu'une goutte s'écrase sur une paroi, il se crée d'abord un disque liquide qui donne lieu à la fois à une goutte
éjectée si l'énergie cinétique de la goutte incidente est suffisamment grande. Sinon, la goutte adhère simplement à
la paroi sans qu'il y ait pulvérisation secondaire. Expérimentalement, la goutte adhère à la paroi pour des nombres
de Weber Wen inférieurs à 80, mais dans certaines conditions de température ou de viscosité cette valeur peut
être réduite à 30.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 80
Lorsqu'il y a création d'une goutte éjectée, le rapport des rayons des gouttes incidente et secondaire est de la
forme :
rr
aWenb2
11= − ,
où l'indice 1 est relatif à la goutte incidente, 2 à la goutte émise, n à la composante normale à la paroi de la vitesse,
et We est le nombre de Weber.
Weu r
nn=
ρσ
2 2,
ρ et σ sont la masse volumique et la tension superficielle du liquide dans la goutte. Nagaoka et Kawazoe
proposent pour a et b, d'après les résultats expérimentaux :
b=0.36 et a e= 2 23 6
1 2
.. ( )
θπ ,
où θ1 est l'angle d'incidence de la goutte par rapport à la paroi.
La vitesse de la goutte éjectée est déduite du nombre de Weber par la relation :
We cWe WeL2 1= max( , ) ,
avec
c = −
−
+0 378 0123 01561
21. . .
θπ
θπ
,
We eL = −51 713 4
1
..
θπ
Quant à l'angle d'éjection de la goutte, il est donné par :
θπ
θπ
θ
π2 19 385 0 306
0 2251
2
=−
.. .
e
Une théorie équivalente pour les gouttes impactant un film pariétal est encore attendue.
6.4. Ecoulement des films pariétaux
L'accumulation de gouttes adhérant aux parois peut donner lieu à un film pariétal qui ruissellera éventuellement ou
s'évaporera selon les conditions de la paroi. Les équations tridimensionnelles d'un tel film sont les suivantes :
continuité : ∂∂
∂∂
∂∂
ux
vy
wz
+ + = 0
bilan de quantité de mouvement :
∂∂
∂∂
∂∂
∂∂ ρ
∂∂
ν∂∂ ρ
∂∂
∂∂
∂∂
∂∂ ρ
∂∂
ν∂∂ ρ
ut
uux
vuy
wuz
px
au
zS
vt
uvx
vvy
wvz
py
av
zS
xu
yv
+ + + = − + + +
+ + + = − + + +
1
1
2
2
2
2
bilan d'énergie : ∂∂
∂∂
∂∂
∂∂ ρ
∂∂
Tt
uTx
vTy
wTz
kCp
Tz
+ + + =2
2
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 81
équilibre local : ∂δ∂
∂∂
∂∂ ρ
δ δ
t xudz
yvdz
m mv n+ + =+
∫ ∫0 0
& &
où ,
u,v,w sont les composantes du vecteur vitesse
δ est l'épaisseur locale du film
p est la pression résultant de la somme des pressions d'impact des gouttes pg ou du gaz pm sur le film, et de la
pression capillaire pσ .
Les expressions proposées par la bibliographie pour ces termes sont :
pσ σ δ≈ − ∇ 2 (σ : tension superficielle)
p ug gn= −( )1 2θ αρ (θ : taux de vide de la phase gazeuse, ugn : composante normale
de la vitesse de la goutte incidente, α : coefficient compris entre 0 et 1)
p um mn=12
2ρ θ ( umn : composante normale de la vitesse du gaz)
T la température
a le vecteur résultante des forces volumiques
ρ la masse volumique
ν la viscosité
k la conductivité thermique
S les sources de quantités de mouvement apportées par exemple par les gouttes impactant le film.
&mv est le débit masse surfacique de vaporisation
&mn est le débit masse surfacique de dépôt de gouttes
On suppose souvent dans cette formulation que l'écoulement du film est plan, puisque son épaisseur est faible.
Les conditions aux limites peuvent s'écrire :
à la paroi,
adhérence : u=v=w=0; continuité de température : T=Tparoi
en surface,
échange thermique : & . .m L k T n k T nv m m+ ∇ = ∇ ,
échange massique : & &m Y DYn
mv s ms
v− =ρ∂∂
continuité des contraintes :
µ∂∂
µ∂∂
µ∂∂
µ∂∂
uz
uz
vz
vz
mm
mm
=
=
où,
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 82
m est l'indice relatif au gaz en surface, s à la surface.
Y est la fraction massique de vapeur
D le coefficient de diffusion
n est le vecteur normal unitaire à la surface
L est la chaleur latente de vaporisation
µ est la viscosité
Une expression possible pour le débit évaporé est :
& ( )mD
lrTSh P Pv s v= − , où l est une longueur caractéristique du film, r la constante massique des gaz parfaits,
Sh le nombre de Sherwood du film, Ps la pression de saturation et Pv la pression partielle de vapeur.
Il est possible de simplifier les équations tridimensionnelles instationnaires ci-dessus en négligeant les
phénomènes de dépôt, de capillarité et de pression. L'ordre de grandeur et les tendances de la vitesse
d'écoulement du film peuvent être approchées avec une formulation bidimensionnelle stationnaire. Ainsi, en
régime stationnaire, la vitesse d'écoulement d'un film bidimensionnel soumis à la gravité et à l'entraînement gazeux
en superficie et dont l'épaisseur δ est constante peut s'écrire :
ug fum m= − +δν
δρ
µδ
22
2
2
( ) , où f est le coefficient de frottement gaz/liquide en surface.
7. Méthodes expérimentales en formation du mélange
Dans cette partie on s'intéresse à la mesure et à la caractérisation des mélanges air combustible dans les moteurs
thermiques, on exposera brièvement les techniques les plus employées. Il faut distinguer les mesures qui peuvent
s'appliquer à chacune des phases constituant le mélange, ainsi qu'aux grandeurs physiques (vitesse, température,
pression, concentration) qui les caractérisent. Les moyens de mesure applicables dans le cadre des moteurs
thermiques sont limités par les valeurs importantes de certaines grandeurs (température et pression des chambres
de combustion), mais aussi par le temps réduit dans lequel ont lieu certains phénomènes (cas des écoulements
pulsés). Il faut remarquer par ailleurs que certaines de ces mesures (débit, température, pression, déplacement,
concentration) doivent être embarquées sur les moteurs de série pour fournir au calculateur les données
nécessaires à la gestion des actionneurs et effectuer le contrôle moteur.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 83
7.1. Phase gazeuse
7.1.1. Température
Les sondes à résistance ou les thermocouples sont très utilisés dans le domaine moteur. En général on peut
trouver des éléments adaptés à toutes les gammes de température. La mesure est donc locale, le plus souvent
située au centre de l'écoulement.
Une des difficultés de la mesure de température réside dans le cas des écoulements pulsés où il faut tenir compte
de l'influence de la vitesse sur la réponse du capteur. En effet, la température de l'élément sensible noyé dans
l'écoulement répond à l'équation :
ρπ ∂
∂π σεπc
d Tt
h d T T d T Tg p
24 4
4= − + −( ) ( )
ρ masse volumique du fil
c capacité calorifique du fil
d : diamètre du fil
T température du fil
h coefficient d'échange fil-gaz
Tg : température du gaz
Tp température des parois
ε émissivité du fil
σ : constante de Stefan
On déduit de cette relation que les dimensions de l'élément sensible doivent être d'autant plus réduites que la
vitesse du gaz et ses fluctuations sont importantes. La tenue mécanique de l'élément diminue en conséquence et il
est difficile de faire des mesures dans la durée sans changer fréquemment de capteur.
7.1.2. Pression
La pression statique de la phase gazeuse dans les conduits d'admission peut être mesurée par des manomètres à
aiguille ou à colonne. Pour mesurer ses fluctuations au cours des cycles moteur il faut disposer de capteurs à
jauge de contrainte ou piézo-électriques. Pour les mesures de la pression dans la chambre on ne peut utiliser que
des capteurs piézo-électriques.
La difficulté principale de la mesure dans la chambre est l'implantation du capteur. Celui-ci doit être situé le plus
près possible des parois de la chambre. Dans le cas contraire, le canal de communication entre le capteur et la
chambre se comporte comme un résonateur et donne lieu à des distorsions du signal de pression.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 84
7.1.3. Vitesse
La mesure de vitesse de la phase gazeuse a longtemps été effectuée de façon efficace avec la technique du fil
chaud. Un obtient une composante locale de la vitesse. Comme pour la température, la taille du fil sensible
détermine la sensibilité de la mesure aux fluctuations de vitesse. La durée de vie de ce type de capteur peut être
courte si l'écoulement comporte des impuretés.
Les techniques optiques se sont développé particulièrement dans le domaine moteur. On trouve principalement
l'anémomètrie laser Doppler (LDA) et la vélocimétrie par images de particules (PIV). Ces deux techniques
nécessitent l'installation d'accès optiques vers la zone de mesure. Une modification souvent importante du moteur
est donc nécessaire. Dans le cas de pressions et de gradients de température importants, les hublots rendant
possible l'accès optique doivent être particulièrement étudiés. Aussi, ces deux techniques sont basées sur la
diffusion de lumière par des particules de l'écoulement. Très souvent donc il faut ensemencer l'écoulement avec
des particules de petite taille (quelques µm au plus) qui suivent bien l'écoulement sans s'agglomérer ni brûler dans
le cas où il y a combustion.
Dans le cas de la LDA, deux faisceaux laser monochromatiques convergent vers un volume où ils interférent. Cela
donne lieu à des franges d'interférence régulièrement espacées. La distance entre deux franges est fixée par la
longueur d'onde des faisceaux. Une particule traverse donc successivement des zones lumineuses et sombres, et
diffuse la lumière vers un détecteur. La mesure du temps entre deux impulsions lumineuses permet de remonter à
la vitesse de la particule. C'est donc une mesure locale d'une composante de la vitesse. La mise en jeu de plusieurs
couples de faisceaux de couleurs différentes permet d'accéder aux autres composantes.
Source : A. Boutier
Dans la PIV, on réalise des clichés photographiques successifs d'une même zone éclairée par un plan lumineux.
L'intervalle de temps entre deux clichés est réduit le plus possible et connu avec précision. Par des méthodes
statistiques on mesure la distance entre les deux images d'une même particule et l'on déduit le vecteur vitesse. Il
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 85
s'agit donc d'une mesure plane de vitesse (deux composantes) dans une zone plus étendue que pour les mesures
locales (quelques centimètres au lieu de quelques dixièmes de millimètre). Des applications particulières
permettent d'accéder au champ tridimensionnel de vitesse.
Source : M.L. Riethmuller
7.1.4. Concentration
La méthode de mesure de concentration la plus simple consiste à prélever un échantillon du gaz et l'analyser par
des moyens spécifiques au composant dont la concentration est recherchée. (Part exemple la Ionisation de flamme
(FID) pour les hydrocarbures). Il s'agit dans ce cas d'une mesure locale par prélèvement.
Une méthode adaptée à la mesure de la richesse est la mesure de la concentration en oxygène des gaz
d'échappement. C'est cette technique qu'utilise la sonde λ des moteurs à essence pour donner une indication de la
richesse au calculateur car le temps de réponse de la sonde est de l'ordre de la durée du cycle moteur. Le principe
est de disposer une électrode en platine à température sur un substrat de zircone. Les atomes d'oxygène sont
transformés par le platine en ions et transportés par la zircone. Il suffit alors de mesurer le courant ionique pour
avoir une indication de la richesse.
Des méthodes optiques ont été aussi développées pour faire des mesures de concentration.
La tomographie laser consiste à éclairer une zone plane où circule un mélange dont un des composants possède
des particules qui diffusent la lumière reçue. En mesurant l'intensité lumineuse diffuse on peut accéder à la
concentration des particules. Cela suppose qu'un des constituants du mélange soit ensemencé avec des
particules qui diffusent correctement la lumière. Le problème de la taille et des caractéristiques de diffusion des
particules se pose comme pour les mesures de vitesse.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 86
Une autre technique de mesure de concentration est la fluorescence induite par laser (LIF). Dans cette technique
on éclaire à l'aide d'un laser un mélange dont un des composants fluoresce sous l'effet de l'excitation lumineuse.
En sélectionnant bien la longueur d'onde du laser et du composé qui fluoresce on peut détecter la présence de ce
dernier à l'aide d'un détecteur lumineux centré sur la longueur d'onde de fluorescence. Il faut pour cela mélanger
parfaitement au combustible un composé dont les caractéristiques de fluorescence sont bien connues. Par contre,
le phénomène ayant lieu à l'échelle moléculaire, le problème de la taille des particules ne se pose pas.
7.2. Phase liquide
7.2.1. Film pariétal
La mesure du film déposé sur les parois pose de grands problèmes. Il s'agit en général de dépôts de très faible
épaisseur dans des zones inaccessibles des moteurs. Sans modifier énormément la géométrie des conduits ou de
la chambre il est très difficile d'implanter les capteurs nécessaires.
Pour la mesure de température, il est possible d'installer en surface de paroi des thermocouples de dimensions très
réduites (10µm). Mais pour des mesures de vitesse ou d'épaisseur, principales variables du film, les mesures
locales intrusives modifient trop l'écoulement. Ainsi, pour la mesure de l'épaisseur on peut installer des sondes
conductimétriques ou capacitives consistant en un couple de fils conducteurs fins implantés perpendiculairement
à la surface. En mesurant la variation de conductivité ou de capacité entre les deux fils due à la présence du
combustible se comportant là comme un diélectrique, on accède à l'épaisseur. Mais la précision et la sensibilité de
la mesure au faibles épaisseurs est faible. Aussi, l'écoulement du film est très perturbé localement par les sondes.
Une solution possible est donc l'utilisation de méthodes optiques. Il faut néanmoins dans ce cas remplacer une
partie des parois par un hublot transparent.
Ainsi, pour la mesure de température on peut utiliser les caméras à infrarouge. Pour les mesures de vitesse on
peut utiliser, si le dépôt peut être ensemencé ou comporte de impuretés appropriées, la LDA ou la PIV. Pour des
mesures d'épaisseur on peut utiliser l'angle de réflexion d'un rayon incident ou la LIF.
7.2.2. Jet d'injecteur
Il est possible d'étudier les caractéristiques globales des jets d'injecteur par photographie et traitement de l'image.
Des mesures locales et précises sont plus difficiles à obtenir.
La vitesse des gouttes peut être mesurée avec précision par anémométrie laser Doppler (LDA). Pour accéder à la
taille des gouttes on a le plus souvent recours à deux techniques optiques, Malvern et l'Analyse de particules par
phase Doppler (PDPA).
Les granulométres Malvern sont basés sur une mesure de l'intensité lumineuse diffusée par les particules.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 87
La méthode PDPA consiste comme en LDA à créer une zone de franges d'interférence. Couplée à la mesure de
vitesse il y a une mesure du déphasage des rayons diffractés par la goutte traversant le volume de mesure. Ce
déphasage dépend du diamètre de la goutte. Cette méthode ne s'applique qu'à des gouttes sphériques, ce qui est
difficile à contrôler lorsqu'on effectue des essais sur des injecteurs réels.
Source : Doc AFVL
7.3. Mesures spécifiques
7.3.1. Mesure du swirl
Les phénomènes spécifiques au domaine moteur ont donné lieu à des techniques de mesure globales mises en
oeuvre exclusivement pour certaines applications. C'est le cas de la mesure du taux de swirl dans les moteurs
alternatifs.
Pour qualifier une culasse de moteur vis -à-vis de l'écoulement à grande échelle on utilise le dispositif suivant sur
des bancs culasse spécifiques :
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 88
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 89
Un écoulement permanent est généré à travers les conduits de la culasse et les soupapes pour différentes levées
et récupéré dans un cylindre où est installé un système permettant de mesurer le couple exercé par l'écoulement
gazeux sur un élément offrant une certaine traînée aérodynamique. L'élément peut alors tourner ou offrir une
résistance statique. On défini le coefficient de swirl comme :
si l'élément tourne (moulinet à pales plates):
CA
vsp=
ω,
où ωp est la vitesse de rotation, A l'alésage et v la vitesse à travers la soupape.
Si l'élément est statique (nid d'abeille) :
CT
mvAs =8&
où T est le couple mesuré, et &m le débit massique.
En général le coefficient obtenu avec élément tournant est inférieur à celui obtenu par mesure du couple.
Le taux de swirl moteur
RsNs=
ωπ2
est relié à ces coefficients par :
Rs AL
SeffC d
Seffd
s
=
∫
∫πη
θ
θ
θ
θ
θ
θ
1
2
1
22
et
ω
θ
θ
θ
θ
θ
θs A
Td
md
=∫
∫
82
1
2
1
2
&
h : remplissage volumétrique
L : course
Seff : section efficace de passage à la soupape
N : vitesse de rotation du moteur
θ : angle vilebrequin ( indices 1 et 2 relatifs au début et à la fin de l'admission).
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 90
7.3.2. Mesure de la levée d'aiguille
Le déplacement de l'aiguille dans l'injecteur est mesuré en reliant le bout de l'aiguille à une tige ferromagnétique
que l'on loge dans un bobinage fixe encastré dans le corps de l'injecteur. La variation de flux magnétique lors du
déplacement de l'aiguille donne lieu à une force électromotrice en relation avec le déplacement de l'aiguille.
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 91
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 92
Source : Doc technique Bosch
8. Bibliographie
Moteurs alternatifs M. Menardon Le Moteur à explosion - Chotard et associés 1977 J. B. Heywood Internal combustion engine fundamentals - Mc Graw Hill 1988 J. C. Guibet Carburants et Moteurs - Technip 1997 R. Benson, N.D. Whitehouse Internal combustion engines - Pergamon 1979 R. BOSCH GmbH Division Equipement Automobile, Département Documentation Technique Journal Technique BOSCH - 1996 Revue Ingénieurs de L'automobile, n°713, 1997 Automotive Engineering, vol. 104 n°11, 11/1996 Moteurs à flux continu A. Kalnin Le turboréacteur et autres moteurs à réaction - Dunod 1958 M. Desaulty La combustion appliquée aux moteurs à flux continu - cours 4/94 Modélisation de la pulvérisation M. Ledoux Modélisation des sprays - cours Coria 1994 Z. N. Wu Modélisation et calcul implicite mutidomaine d'écoulements diphasiques gaz-gouttelettes - Thèse de doctorat Université Paris 6 P. J. O'Rourke, A.A. Amsden The TAB metohd for numerical calculation of spray droplet breakup - SAE 872089 Z. Han, L. Fan, R. Reitz Multidimensional modeling of spray atmoization and air-fuel mixing in a direct-injection spark ignition engine - SAE 970884 J. D. Naber, P. Farrell Hydrodynamics of droplet impingement on heated surface - SAE 930919 J.D. Naber, R.D. Reitz Modeling engine spray/wall impingement - SAE 880107
DEA Conversion de l’énergie- Luis LEMOYNE 93
A. Wierzba Deformation and breakup of liquid drops in a gas stream at nearly critical Weber numbers - Experiments in Fluids 9, 59-64, 1990 Modélisation des films D. W. Stanton, C. Rutland Modeling fuel film formation and wall interaction in diesel engines - SAE 960628 N. Ladommatos Mechanisms of heat transfer to liquid films in the manifold of port injected engines. Proc. IMechE 1993 Formation du mélange L. Le Moyne Contribution à l'étude de la formation du mélange dans les moteurs à allumage commandé à injection multipoint - Thèse de doctorat ENSAM Paris Z. N. Wu Modélisation et calcul implicite mutidomaine d'écoulements diphasiques gaz-gouttelettes - Thèse de doctorat Université Paris 6 Métodes de mesure T. Coste, L. Evers An optical sensor for measuring fuel film dynamics in a port injected engine - SAE 970869 P. Guibert - M. Murat Mesures optiques de champs de vitesses, de concentration et de granulométrie de gouttlettes. Application aux écoulements internes dans le moteurs alternatifs. - Entropie n°200, 1996 M.L. Riethmuller - A. Boutier Vélocimétrie et granulométrie Laser en Mécanique des fluides - Institut Von Karman, AFVL 1997 M.S. Boutrif, M. Thelliez, M. Murat Evolution de la température des gaz d'échappement d'un moteur alternatif. Revue générale de thermique, n°375-376, 03,04/93 Injecteurs F. Q. Zhao, M.C Lai, D. Harrington The spray characteristics of automotive port fuel injection - A critical review - SAE 950506 Modélisation phase gazeuse L. Le Moyne Contribution à l'étude de la formation du mélange dans les moteurs à allumage commandé à injection multipoint - Thèse de doctorat ENSAM Paris Z. N. Wu Modélisation et calcul implicite mutidomaine d'écoulements diphasiques gaz-gouttelettes - Thèse de doctorat Université Paris 6 A. Theodorakakos, G. Bergeles
Numerical investigation of the flow inside a 4-X IC model diesel engine - Entropie n°200, 1996
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1. INTRODUCTION.................................................................................................................................................................. 4
1.1. GENERALITES..................................................................................................................................................................4 1.2. SCHEMAS GENERAUX DE FONCTIONNEMENT ...........................................................................................................5 1.3. PROCESSUS DE FORMATION DU MELANGE.................................................................................................................8
1.3.1. Formation et transport du mélange................................................................................................................. 8
1.4. COMPOSITION DU MELANGE......................................................................................................................................10 1.5. MOUVEMENTS DE BRASSAGE .....................................................................................................................................10
2. ORGANES DE FORMATION...........................................................................................................................................13
2.1. MISE SOUS PRESSION DU COMBUSTIBLE...................................................................................................................13 2.1.1. Détendeurs..........................................................................................................................................................13
2.1.2. Régulateurs.........................................................................................................................................................13
2.1.3. Pompes.................................................................................................................................................................13
2.2. DOSAGE DU COMBUSTIBLE.........................................................................................................................................17 2.2.1. Carburateurs......................................................................................................................................................17
2.2.2. Régulateurs.........................................................................................................................................................19
2.2.3. Pompes à piston doseur....................................................................................................................................19
2.2.4. Injecteurs à électrovanne.................................................................................................................................19
2.3. PULVERISATION DES COMBUSTIBLES LIQUIDES .....................................................................................................23 2.3.1. Gicleurs ...............................................................................................................................................................24
2.3.2. Injecteurs.............................................................................................................................................................24
2.3.3. Facteurs de qualité de pulvérisation.............................................................................................................32
2.4. DOSAGE DU COMBURANT ...........................................................................................................................................34 2.5. CONDUITS, SOUPAPES ET CHAMBRE .........................................................................................................................34
2.5.1. Génération du swirl ..........................................................................................................................................34
2.5.2. Génération du tumble ou squish.....................................................................................................................36
2.5.3. Chambres de moteurs alternatifs ....................................................................................................................37
2.5.4. Circulation dans les chambres de combustion de turbine ........................................................................42
2.6. RECIRCULATION DES GAZ BRULES............................................................................................................................45 2.6.1. Backflow..............................................................................................................................................................45
2.6.2. E.G.R. ...................................................................................................................................................................46
3. TECHNOLOGIE DE LA FORMATION DU MELANGE DANS LES MOTEURS....................................................46
3.1. MOTEUR A ALLUMAGE COMMANDE A CHARGE HOMOGENE...............................................................................46 3.2. MOTEUR A ALLUMAGE PAR COMPRESSION. ...........................................................................................................50
3.2.1. Moteurs à préchambre......................................................................................................................................51
3.2.2. Moteurs à injection directe..............................................................................................................................52
3.3. MOTEUR A ALLUMAGE COMMANDE A CHARGE STRATIFIEE. .............................................................................52 3.4. TURBINE.........................................................................................................................................................................56
4. CALCUL DES PRINCIPALES CARACTERISTIQUES ..............................................................................................58
4.1. DEBIT A TRAVERS UN AJUTAGE ................................................................................................................................59 4.1.1. Cas général.........................................................................................................................................................59
4.1.2. Sections de passage papillon et soupape.....................................................................................................59
4.2. DEBIT DANS LES CARBURATEURS .............................................................................................................................60 4.3. INJECTEURS ...................................................................................................................................................................61
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4.3.1. basse pression ....................................................................................................................................................61
4.3.2. haute pression....................................................................................................................................................62
5. MODELES D'ECOULEMENT DE LA PHASE GAZEUSE...........................................................................................66
5.1. MODÈLES ZERO-D........................................................................................................................................................66 5.2. MODÈLES 1-D................................................................................................................................................................67 5.3. MODELES 3D TURBULENTS........................................................................................................................................68
6. MODELES DE FORMATION ET TRANSPORT DU COMBUSTIBLE LIQUIDE. .................................................70
6.1. PULVERISATION............................................................................................................................................................70 6.1.1. Taille........................................................................................................................ Erreur ! Signet non défini.
6.1.1.1. Diamètres théoriques initiaux..........................................................................................................................72
6.1.1.2. Diamètres théoriques secondaires ...................................................................................................................75
6.1.1.3. Corrélations expérimentales ............................................................................................................................76
6.1.2. Angle d'ouverture..............................................................................................................................................76
6.1.3. Pénétration.........................................................................................................................................................77
6.1.4. Vitesse..................................................................................................................................................................77
6.2. TRANSPORT ET EVAPORATION DES GOUTTES........................................................................................................77 6.2.1. Transport.............................................................................................................................................................78
6.2.2. Evaporation........................................................................................................................................................78
6.3. PULVERISATION SECONDAIRE....................................................................................................................................79 6.4. ECOULEMENT DES FILMS PARIETAUX .....................................................................................................................80
7. METHODES EXPERIMENTALES EN FORMATION DU MELANGE......................................................................82
7.1. PHASE GAZEUSE ............................................................................................................................................................83 7.1.1. Température........................................................................................................................................................83
7.1.2. Pression...............................................................................................................................................................83
7.1.3. Vitesse..................................................................................................................................................................84
7.1.4. Concentration....................................................................................................................................................85
7.2. PHASE LIQUIDE .............................................................................................................................................................86 7.2.1. Film pariétal.......................................................................................................................................................86
7.2.2. Jet d'injecteur.....................................................................................................................................................86
7.3. MESURE DU SWIRL .......................................................................................................................................................87 7.4. MESURE DE LA LEVEE D'AIGUILLE ...........................................................................................................................90
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