UNIVERSITE NATIONALE DE COTE D'IVOIRE No 271
Transcript of UNIVERSITE NATIONALE DE COTE D'IVOIRE No 271
Annee 1 !>81 - 1982
These
pour le Doctorat en Medecine
( Diplome d'ttat )
presentes et soutenue publiquement le 11 Juin 1932
l
UNIVERSITE NATIONALE DE COTE D'IVOIRE
FACULTE DE MEDECINE
APPRECJATION DES PROBLEMES DE SANTE
MENTALE EN MILIEU MILITAIRE IVOIRIEN _______ , _
par TRAORE MINIKAYOU
ne le 21 Juin 1949 a Katiola ( R. C. 1. )
No 271
Präsident du Jury :
Membres du Jury : Monsieur le Professeur GUESSENND Kouadio Georges Monsieur le Profosseur MAX Hazera
Monsieur le Professeur Christian GIORDAMO
Monsieur le Professeur COU LI BAL Y Waota Alaxandre
UNIVERSIT~ NATIONALE DE COTE D'IVOIRE
FACULTE DE Ml:DECINE
Annee 1981 - 1982 No 271
APPRECIATION DES PROBLEMES DE SANTE
MENTALE EN MILIEU MILITAIRE IVOIRIEN
These
pour le Doctorat en Medecine
( Diplome d'Etat )
presentee et soutenue publiquement le 11 Juin 1982
par
TRAORE MINIKAYOU
ne le 21 Juin 1949 ä Katiola ( R. C. 1. )
Präsident du Jury
Membre du Jury
Monsieur le Professeur GUESSENND Kouadio Georges
Monsieur le Professeur MAX Hazera
Monsieur le Professeur Christian GIORDANO
Monsieur le Professeur COU LI BALY Waota Alexandra
LISTE DU PERSONNEL ENSEIGNANT
DE LA FACULTE DE MEDECINE 1981 - 1982
)OYEN: M. YANGNI-ANGATE Antoine ~ROFESSEURS
1. M. ALLANGBA ASSI ADOU ATTIA AYE BEDA BERTRAND BONDURAND CORNET
··COULIBALY DIARRA DC'IDO
DOUC.ET ESSOH NOMEL ETTE ETTE GUESSENND KEBE
Koffi Jer5me Yao Roger Hyppolite Yao Bernard Edmond Alain Lucien Nagbele Samba W.i.lliam
Jean Paul Ambroise Marcel Kouadio Georges Memel J.B ...
Chirurgie Pediatrie Hepato-Gastro-Enterologie Clinique de Maladies Infectieuses Medecine Interne Clinique Cardiologique Anesthesie-Reanimation Chirurgie Generale Pneumo-Phtisiologie Gynecologie-Obstetriqua Chirurgie
Parasitologie Pediatrie O. Ro L. Anatomie-Pathologique Meducine Sociale Anatom~e-Chirurgie
LE GUYADER Armand Anatomie-Chirurgie Urologique
SANGARE Souleymane Ophtalmologie
SANGARET Malick Gynecologie-Obstetrique
VILASCO Jacob Odonto-Stomatologie
YANGNI-ANGATE Antoine Chirurgie
PROFESSEURS ASSOCIES
M.M. CABANNES Raymond Hemato-Immunologie
DUCHASSiN Marcel Bacteriologie
GIORDANO Christian Neurologie
HAEFFNER Georges O. R. L. HAZERA Max Psychiatrie
PROFESSEUR EN SERVICE EXTRAORDINAIRE
M. HEROIN Pierre Dermatologie
t'!\ITRES DE CONFERENCES AGREGES
M.M. AHOLI ASSALE BOHOUSSOU BRETTES COULIBALY
COWPPLI-BONY
DJEDJE KADIO KETEKOU KOUAME
KOUASSI LONSDORFER METRAS
Mme MORLIER ·· N'DRI
ODI ROUX SOUBEYRAND WAOTA
Paul N'dri Kouadio Jean-Philippe
Andre
Kwassy Philippe
Andre-Theodore
Auguste Sie Ferdinand
Ouattara
Manasse Jean Dominique
Genevieve Koffi Dominique
Assamoi Constant Jacques Coulibaly Alex.
Mme WELFFENS-EKRA Christiane
YAO-DJE
CHEFS DE TRAVAUX
M.M. BESSARD BOUTROS-TONI DAGO AKRIBI EHOUMAN TEA
Christophe
Germain Fernand Augustin Armand Daignekpo
Mme THERYZOL-FERLY Madeleine
Pediatrie Parasitologie Gynecologie-Obstetrique Gynecologie-Obstetrique
Chirurgie·
Anatomie-Chirurgie Generale
Radiologie Maladies Infectieuses
Biochimie Chirurgie-Thoracique et Cardio Vasculaire Stomatologie Physiologie Chirurgie-Thoracique et Cardio Vasculaire Histologie-Embryologie Cytogenetique
Anesthesie-Reanimation
Cardiologie Chirurgie Infantile Medecine Interne Chirurgie Traumatologique et Orthopedique Gynecologie-Obstetrique Chirurgie Urologique
Pharmacologie Physiologie Exploration Fonctionnelle
Medecine Legale Histologie-Embryologie Cytogenetique .
Immuno-Hematologie
Parasitologie
ASSISTANTS DE FACULTE-CHEFS DE CLINIQUE DES HOPITAUX
M.M. ABY ADJOBI AKA KROO
ANDOH ANOMA BAH BAMBA BASSID
BENIE BISSAGNENE
BOA BOUCHEZ BURDIN CAMARA
Mms CISSE M. COFFI Mrne TOURE l-1me DANEL 11.M. DELAFOSSE
DIALLO DJANHAN DJEDJE ECHIMANE EKRA
FADIGA FAKRY GADEGBEKU GAUDET GNEBEI GNONSAHE
Hme HOUENOU !"I.M. HOUPHOUET
KADIO KANGA KANGA KANGAH KASSANYOU
Blaguet Elloh Florent Joseph Mathieu Zeze Mema Assad Tha Michel
Enunanuel YapoFelix
Paul Jacques Benoit Genevieve Sylvain Kharidiata Brigitte Charles Amadou
Yao Mady Kouassi
Alain Dougoutiki Khaled Samuel Dja Roger Apolinaire Yveline Kouakou Richard Miessan Jean-Marie Diekouadio Salami
Radio-Diagnostic Gynecologie Pediatrie Pediatrie
Gynecolcgie Chirurgie Generale
O.R.L$ Chirurgie Generale Gynecologie-Obstetrique
Maladies Infectieuses Neurologie Medecine Interne Cardiclogie Medecine Interne
O.R.L. Anesthesie-Reanimation Gynec?logie-Obstetrique Medecine Interne Psychiatrie Medecine Interne
Gynecologie-Obstetrique Chirurgie Urologique Chirurgie Generale
Cardiologie Pneumo-Phtisiolcgie
O.R.L. Stomatologie Medecine Interne Gynecologie Anesthesie-Reanimation
Pediatrie Gynecologie-Obstetrique Chirurgie Generale Chirurgie Generale Dermatologie Pediatrie Anatomie Chirurgie
r>•o/001>
ASSISTANTS DE FACULTE-CHEFS DE CLINIQUE DES HOPITAUX (SUITE)
M.M. KEITA KEITA
KHOURY KOFFI KONE KOUAKOU KOUAME l<OUI-.SSI KOUASSI
Cheick Kader
Joseph
Ophtalmologie
Radiologie Chirurgie Generale
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LA11BIN Yves
LOKROU Lohourignon
MANLAN Kassi
MANZAN Konan
MGBAKOR Antony
MIGNONSIN David
MOBIOT Mandou
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N'DORI Raymond
N'GUESSAN Henri
N'GUESSAN Konan
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OULAI Soumahoro
PIQUEMAL Michal
Sfa..NGARE Ibrahima
Mme TI-.GLIANTE-SARACINO Janine
M.M. TIACOH-KOUADIO Georges
TICOLAT Roger
Mme TIMITE Adjoua
M.M. TOURE Stanislas
TRAORE-TURQUIN Henri
VARANGO Guy
YAPI Achy
YOFFOO Liliane
Medecine Interne
Pediatrie Neurologie
Chirurgie Generale et Traumatologique Chirurgie Generale et Traumatologique
Medecine Interne Medecine Interne
Urologie Anatomie Chirurgie Anesthesie-Reanimation
.Chirurgie Infantile Maladies Infectieuses
Cardiologie Chirurgie Generale Anatomie Chirurgie Medecine Interne Maladies Infectieuses
Pediatrie Ueurolc,gie Chirurgie Generale Maladies Infectieuses Gynecologie-Obstetrique
Medecine Interne Pediatrie Chirurgie Generale Chirurgie Generale Chirurgie Generale Pneumo-Phtisiologie
Ophtalmologie
1.SSISTANTS DE FACULTE - ASSISTANTS DES HOPITAUX
t·~. M. ABISSEY Aeba Hemato-Immunologie
Mnte DOSSO-BRETIN Mireille Bacteriologie .,,. KPLE Faget Paul Immuno-Hematologie .i.
N'GUESSAN Isaie Biochimie
ROLAND Georges Anatomie-Organogenese
SANGARE Amadou Maladies du Sang
SOMBO Mumbo Immunc-Hematologie
YAO Tcutcukpo Immuno-Hematolcgia
MAITRES-ASSISTANTS MONO-APPARTENANTS
M:m.e DOSSO . Yclande Physiologie
Mme HOUVET Danielle Biochimie
11. M. PAI..OMBO Robert Biophysique
PANTOUSTIER Guy Histologie
CHEF DE TRi\VAUX MONO-APPARTENANT
Hme BUERLE 11arie-France
ASSISTANTS MONO-APPARTENANTS
Melle FERNEY Laurence
M.M. MOUSSA Kone
VALERY Jean TOURE Kouakou
Melle ANET Justine
Mrae NUAN ALIMAN Elisabeth
CHARGES DE COURS
Mme AG.OH M.M. BOGUI
Bernadette Vincent
COULIBALY-KAFANA Zcwnana RANCUREL Rene
Biochimie.
Immuno-Hematclogie
Parasitologie Biochimie · Bacteriologie Hematologie Bacteriologie
Chimie Physique Pharmacologie-Toxicologie
l1athematiques
- . - ·---- -
••• "J1AI FAIT LES CHOSES QUE JE NE DEVAIS PAS FAIRE,
ET JE N1AI PAS FAIT LF.S CHOSES QUE JE DEVRAIS FAIRE •• o
ACCORDF.S-MOI, OH I PERE TRES MISERICORDIEUX DE
VIVRE DESORMAIS UNE VIE DE PIETE, DE SOBRIETE, DE
JUSTICE ET D1AMOUR •••"
A mon pere,
Enleve si t8t a notre affection, il n•aura
connu que les premices de cette vie scolaire
qu'il se rejouiasait de m1aToir mis a m~me d~
la reussiro
Puisse-t-il en atre !iero
n Celui qui a plante un arbre avant de
mourir n'a pas vecu inutilement "o
Par dela notre separation, ce travail est
dans mon esprit, un temoignage de la reconnais~
sa.~ce et du recpect que je lui doiso
A ma mere
qui m•a tant aide, et qui n•a cesse,
aYec sa profonde affection de m•en
couragerQ
A mon fila
A mes f:-eres
A mes soeurs
A mes onclee
A mes tantes
A toute ma famtlle~
A mes aines9
Monsieur et Madame Richard Jacobs
Monsieur et Madame Ilboudo Eugen•
Monsieur et Madame Traore Mamadou
Vous aTez ete pour nous un modele, nous avons
trouve aupres de vous un cadre fecond, des encoura
gements, une atmosphere qui a ete pour nous un puis-
sant soutien.
En temoignage de vive gratitude0
Aux militaires iToiriens,
A MonsiGar le Commissaire ABDOULAYE Diomande
Directeur de la Circulation lnterie~re et
Transfrontiere a la Direction de la S~rete National•
Pour eon aide m~rale et materielle, son amitie agissante qui
ont contribue a la realisation de ce trave.ilo
A notre President de these
Monsieur·Le Professeur Georges Kouadio GUESSENND
Directeur des Etudes de l'Institut National de
la Sante Publique de la CSte d'Ivoi~e
Chevalier des Pa1mes Academiqueao
Par votre connaissance de la realite sociale militaire
vous avez au eveiller notre inter!t pour lee problemes
de Sante Publique dont toute medecine doit tenir compteo
Vous nous faites le grand honneur de juger notre these
et de presider notre juryo
Trouvez ici l'expression de notre respectueuse et pro~
!onde admiration.
A notre M~!tre et Directeur de These
Monsieur Le Prof'esseur MAX HAZERA
Professeur Associe
Chef du Service de Psychiatrie Sociale et d'Hygiene
Mentale de l'Inatitut National de la Sante Publique
de CSte d'Ivoire
Officier de l'Ordre de la Sante Publique de CSte
d1Ivoire
Chevalier de la Legion d'Honneur
CheTalier de 110rdre National du Merite Fran~ais
Vous avez bien vo'ulu nous accueillir dans votre service
et nous confier ce travailo
Vous n'ave~ menage ni vos ef'forts ni votre tempe pour
Tous mettre a notre disposition et surveiller l'evolution
de ce traTail.
Et durant notre passage dans votre ~ervicej nous avons pu
apprecier vos grandee connaissances1 mais surtout votrs
bonte et votre extreme gentillesseo
Nous avons trouve aupres de vous une disponibilite tota19
et une aide inestimable0
Cette these est avant tout votreo
A nos Juges,
Monsieur Le Professeur Christian Giordano
Professeur Asaocie
Chef du Service de Neurologie du C.H.Uo de
Cocody
Officier de l'Ordre de la Sante Publique de
CSte d1Ivoire
Chevalier de l'Ordre National du Merite Fran~ais
Croix de la Valeur Militaire Fran~aise
Chevalier de la Legion d1Honneur de la Republique
Fran~aise.
Vous nous faites l'honneur de sieger dans ce jury;
veuillez trouver ici l'expression de nos remercie
ments et de notre respecto
Monsieur Le Professeur Alexandre Couliba1y Waota
Ma!tre de Conference Agrege
Chef du Service de Chirurgie Traumatologique et
Orthopedique et d'Appareillage du C.H.u. de
Treichville
En respectueux hommage et profonde admiration et
en le remerciant d'avoir, avec sa coutumiere bien~
Teillance9 accepte d'!tre de nos Jugeso
A mes M.:-.ftres,
de l'Ecole Primaire a la Faculteo
Ils m•ont tous donne plus qua je
pourrai rendre.
En temoignage de ViTe gratitudeo
A nos Mattres,
qui nous ont accueilli comme etudiant
hospitalier; nous leur devons l'es- ··
sentiel de notre formation medicale0
Qu'ils trouvent ici notre gratitude
pour l'enseignement qu'ils nous ont
prodigueo
A mon ami et frere le Docteur DOUA Felix
A mon ami et regrette frere KISSOU Martial
A mon ami et frere KONE Gaoussou
A mon ami et frere I~RAHIMA Malick Dia
A mon ami et frere ADJAMI Abodjo
A mon am1 et frere SAGANOKO Zoumana
A YEFLINYETA Coulibaly, pour sa tendresse et sa
tidelite.
A Monsieur Le Ministre de la Defense
et du Service Civique
A Monsieur Le Ministre de la Securite
Interieure
A Monsieur Le General OUATTARA Thomas
D'Aquin
A Monsieur L'Inspecteur General des
Forces Armees Nationales de CSte d'Ivoire
A Monsieur ~e Chef d'Etat Major des Forces
Armees Nationales de CSte d'Ivoire
en temoignage de vive gratitude~
• ..LVOIRIENNE
Nous remercions tous ceux qui de pres ou de loin9
par leur aide morale ou materielle, leur amitie
agiesante ont contribue a la realisation de ce
travail.
SOMMJ_IRE
!~!~~~2!!2~ p. 1
A e Importance globale du fait psychiatrique
en milieu militaire dans les donnees de
la litterature •••••••••••••••••••••••• e••········· p. 8
1 0 Generalites •••••••• G···~······················ p. 8 2. Statistiques relatives aux affections
psychiatriques observees au cours d~s
epreuTeS de selection •• o•••••••••••••••••••••• p • 9
3-o Statistiques relatives aux malades
hospi talis{,,.3 et consul tants..... • • • • • • • • • • • • • • p • 14
a - Etats-Unis•••••••••••••••••••••••••••••••• p. 14
b - Autres Nations•••••••••••••••••••••••••••• p. 20
4 o Statistiques relatives aux personnels militai
res elimines par TOie medicale OU administra-
tive en raison des troubles psychiatriques •••• p. 23
a ~ Etats-Unis•••••••••••••••••••••••••••••••• p. 23
b - Autres Nations •••••••••••••••••••••••••••• p. 27
5. Statistiques relatives aux Anciens
Militaircs peneionnes pour maladie mentale ••• ; p. 30
B o Les problemes de Sante Mentale rencontres
habituellement dans les collectivites militaires. p • 31
CHAPITRE DEUX
I - Methodologie •••• o.•••••••••••••••••••••••o P • 39
1. recherches au niveau des documenta
medico-militaires •••••••••••••••••••••• p O 39
2. entretiens non directifs avec les
chefs de corps •••••••• o•••············· p O 42
3. entretiens non directifs avec les
medecins d'unite ••••••••••••••••••••••• p O 43
4. enquete au niveau du Centr~ de Reforme. p. 43
5. enquete au niveau du Tribunal Militaire p o 43
II - Resultats Obtenus•••••••••••••••••••••••• p • 44
III - Analyse des resultats des enqu3tes ••••••• p·. 51
1. resultats de l'exploitation de~
documenta medico-militaires •••••••••••• p. 51
2. resultats de l'enquete au niveau
du Centre de Reforme ••••••••••••••••••• p o 52
3. resultats de l'enqugte au niveau
du Tribunal Militaire••••••••••••o••••• p o 54
IV - Analyse des contenus des entretiens ••••• p. 55
1. entretiens avec les chefs de corps ••••• p o 55
2. entretiens avec lee medecins d'unite ••• p o 58.
CHAPITRE TROIS
I - Synthese des resultata ••••••••••••••••••••
A. Pathologies psychiatriques averees •••••
D. "Usage abuaif de drogue 11 ••••••••••••••••
p O 63
p O 6.5
p O 68
P • 69
p O 71
P • 73
Tableaux••••••o••••••••••~•••a•••••••••••a p o 75
II - Commentairea ••••••••••• ~•••••••••••••••••• p. 85
Conclusion ····················•••••o•••·········~···•o p G 92
Annexe ···················~•••o•••••o••••••o•o••••••••• p ~ 97
Bibliographie••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• p o 104
INTRODUCTION
INTRODUCTION ============
L'evaluation de la sante des collectivites est un des soucis
majeurs de la medecine sociale. L'hygiene mentale devrait etre in~
cluse dans cette evaluation ce qui niest pas toujours le caso
Il m'est apparu possible, en cela encourage par mes chefs
militaires et mon professeur de tenter d'evaluer les problemes
de sante mentale rencontres au sein des collectivites militaireso
Ce souci dans lequel interviennent des motivations person
nelles m' est apparu possible c'omp t e tenu des quali tes d 'organi-
sation du ~ilieu militaire. La bibliographie ~xistante en la ma
t1~re, m•a permis de faire rapidement une trame a ce travailo
Les limites en sont certaines. Il s'agit d'un premier .. cons
tat, aucun travail, aucune statistique n'existe sur ces problemes
au sein des Forces Armees de Cote d'Ivoire (FANCI)~ Il s'agit pour
moi d'effectuer une premiere evaluation et uniquement a un niveau descriptif. Mon objectif est de poser les jalons pour d'eventuel~
les etudes ulterieureso '
Une Serie de questions se sont posees a moi:
~ est-il possible d'evaluer l'impact du milieu militaire sur la
sante Mentale de ees membres?
~ avec quelle frequence rencontre-t-on des troubles psychiatri
ques, des troubles d'adaptation et quele sont les troubles do
minante?
~ de quelle maniere repond le milieu militaire a l'ensemble des
problemes de sante Mentale qui apparaissent en son sein?
- peut-on y apporter des solutions?
Dans ces perspectives peu ambitieuaes, une methode d'appro
che a ete elaboree comportant trois temps:
I 1- l'exploitation des documenta medico-militaires pouvant four-
nir des informations:
~ les registres des consultations militaires ;
~ les registres des constatations . '
~ les registres des hospitalisations;
~ les registres des modeles 8 ;
~ les registres des aptitudes ;
~ les registres des incorporations6
I 2- Farmi les documents medico-militaires le registre du centre
de Reforme m1informe sur les .decisions de reforme definitive, les
accords de conge de longue duree pour raison psychiatrique.
~ 3- Recherche aupres du tribunal des Forces Armees des delits sus
ceptibles d'etre en relation avec une perturbation psychologique.
J'ai procede a l'examen de ces documents pour les annees 1980
et 1981~
II - Entretiens avec les chefs de corps, pour evaluer l'importance
qu'accordait le commandement ade tels problemes, analyser les so
lutions apportees dans une perspective de maintien de la sante
mentale des differentes unites.
III~ Entretiens avec les medecins d'unite, essentiellement non
directifs destines a cerner non seulement l'importance de la pa
thologie psychiatrique averee, mais aussi les problemes pouvant
traduire des inadaptations a la collectivite militaire, '~l'usage
abusif de drogue", l'alcoolisme, les troubles du comportement se
traduisant par des absences illegalest des coleres clastiques, les
tentatives suicidaires, tous les comportements traduisant l'inadap
tation aux contraientes du milieu. De meme, il a toujours ete re
cherche l'existence de troubles psychosowatiquese Une analyse des
conduites tenues a egalement ete faitec
•• 4 -
Ces entretiens 0nt fait l'objet d'une analyse des contenus. Apres
avoir effectue une revue de la litterature exiatante, j'expose
les resultats de ma methode et dana la derniere partie, j'essaie
de tirer des conclusions provisoires
Je tiens a adresser un vibrant remerciement9
- a Monsieur le Ministre de la Defense et du Service Civique;
- a Monsieur l'Inspecteur General des Forc.es Armees;
i Monsieur le Chef d'Etat-Major;
aux Chefs de Corps 0
' - a Monsieur le Directeur de la Defense;
- i Monsieur le Directeur du Service Civique 0 7
- a Monsieur le Directeur du Service de Sante des Forces Armees;
- a Monsieur le Medecin-Chef des FANCI;
.,, i tous les Hedecins d 'Uni te,
pour le1.1.r autorisation, leur entiere disponi bili te, leur soutien
moral et leur collaboration qui ont permis la realisation de ce
travail.
Que ceux que j'oublie veuillent bien me pardonnerG
C H A P I T R E P R E M I E R
C H A P I T R E P R E M I E R
psychiatrique en milieu militaire dans les donnees de la ------------ ------------ litterature. ----------- ----------- 1 - Generalites
psychiatriques observees au cours des epreuves de selectiono
bospitalises et consultants:
a - Etats-Unis
b - Autres Nations
4 - Statistiques relatives auY. personnels --------~---------------------------- militaires elimines ~ar voie medicale au administrative en
raison de troubles psychiatriques g
a - Etats~Unis
b - Autres Nations
----------------------~---~--~ rencontres habituellement dans les colleetivites militaires~
A - L1IMPORTANCE GLOBALE DU FAIT PSYCHIATRIQUE EN MILIEU MILITAIRE:
DONNEES DE LA LITTERATURE
1- GENERALITES .,
La premiere constatation est, en effet, celle du nombre conei
derable des sujets atteints dPaffections psychiatriques, recenses
dans les diverses statistiques globales, particulierement lorsqu'
il est possible de le, comparer avec celui representant les autres
categories medicalese Les indices qui permettent d1etablir cette
estimation d'ensemble concernent:
- les recrues eli,dnees au cours des epreuves de selection,
avant l'appel sous les drapeaux ou lors des operations d'incor
poration;
~ les malades hospitalises et consultants;
- les militaires elimines en cours de service pour des trou
bles psychiatriques, par voie medicale ou administrative;
~ les anciens milltaires pensionnes.
Le nombre et le taux des sujets compris dans ces categories
varient dans le temps et dans l'espace. De ce dernier point de vue,
c•est le plus souvent dans les etudes publiees aux Etats-Unis que
nous trouvons les renseignements les plus precis et les plus detail
lesc Nous indiquerons donc, d'abord, apropos de chaque indice, les
statistiques emanant de ce pays (ayant trait essentiellement a l'armee de terre), nous reservant ensuite de presenter les den~
nees, le plus souvent partielles et isolees dans le temps9 con
cernant d'autres nationso
2 - STATISTIQUES RELATIVES AUX AFFECTIONS PSYCHIATRIQUES
OBSERVEES AU COURS DES EPREUVE$ DE SELECTION
Aux Etats-Unis, les travaux ont eoncerne essentiellement les
periodes de guerre, momenta ou la selection psychiatrique devnit
!ou.rnir son e!fort le plus important. Le nombre de recrues ainai
eliminees au cours des deux premieres guerres mondiales (69 391}
au cours de la premiere, 1 846 000 ä l'occasion de la seeonde,
representant dans ce dernier cas 38 % des rejets selon J„W„ Ap
pel, 1966) montre deja, en lui meme, l'etendue du probleme„ La
comparaison des taux d'elimination apporte des elements supple
mentaires d'information (ta~leau 1)o
On peut donc deja remarquer l'augmentation considerable du
taux de s~jets elimines au cours de la seconde guerre mondiale~
explicable essentiellement par une modification des normes con~
cernant l'aptitude et des reglementations concernant les opera
tions de selectiono De fa~on plus precise9 Eo C~ Reitzel et eoll~
(1948) ont analyse les !acteurs qui ont pu etre a l'origine des
Variations parfois tres importantes constatees dans les taux d&
TABLEAU I
ELillINATION DU SERVICE MILITAIRE PAR LA SELECTION NEUROPSYCHIATRIQUE AU COURS DES GUERRES
1914-1918 et 1939-1945
(
~
• 0 : g TAUX DE SUJETS ELIMINES : RELATIONEN- : POUR 1 000 RECRUES EXAMINEES :TRE LES TAUX DE : ------------------------------: LA. PRE?-tIERE ET : PREMIERE : DEUXIEME ~ LA DEUXIEME :GUERRE MONDIALE;GUERRE NONDIA-:GUERRE HONDIALE : : LE : ----~--~~-------- --------------- -------------- ---------------- : : 1
DIAGNOSTIC
Affections •••••• . . 0 .
Troubles mentaux : • •
fMaladie mentale . . proprement dite„ . . f
1 Retard mental : ou scolaire ••••• • . . .
0 . ·~otal des trou- . . bles mentaux •• o. . .
: :
Total general ••• : . .
3,6
9,3
12,9
. . .. . : 1 g : :
. . :
17,2
55,0
4J,2
98,2
: 1 1 1 : : : : :
. • : . •
2,J
15,J
4,6 . . ----------·---------·---------- 7,6 ___________ :
=------·------- 20,J . . . . 115,4 : 5,7
:
)
(D'apres B. D. Karpinos et A„ J. Glass 1966)
- 10 -
rejet chez p~1s d'un million d'hommes appartenant a un centre
d'instruction de la marine americaine, en avril 1942 et 1943.
Les fluctuations observees ont ete reliees aux elements sui~
vants:
~ valeur des recrues, variable suivant les conditions de la
guerre (motivations meilleures au debut) ;
~ reglementations portant sur les modalites du "service se
lectif" (la suppression, en janvier 1946, des appeles dans la ma
rine a fait baisser conaiderablement le taux des eliminations) ;
0 normes d'aptitude elles memes variables;
~ organisation des services psychiatriques de selection.
Des comparaisons analogues ont ete faites entre les taux de
rejets pour troubles neuropsychiatriques observes au cours du se
cond conflit mondial et de la guerre de Coree (tableau II).
Outre la diminution pendant la guerre de Coree des elimina
tions purement medicales, attribuee, selon Bo D. Karpinos et
A. Jo Glass, a l'age plus jeune des conscrits engages d~us ce
conflit, l'abaissement du taux des rejets psychiatriques (1,9 %
au lieu de 5,5 %) est du a la consigne donnee aux examinateurs des
centres de n'eca~ter que les troubles majeurs. Il est vrai que
•• 11 -
TABLEAU II
ELIMINATION DU SERVICE MILITAIRE PAR LA Sl!:LECTION NEUROPSYCHIATRIQUE AU COURS DE LA DEUXIEME GUERRE
MONDIALE ET DES OPERATIONS DE COREE
. . . . : DEUXlEME GliERRE '!OND- : OPERATIONS
DIAGNOSTIC ET MOTIF : DIALE (1942-4~) : DE COREE D . . .
D 'ELD'llNATION . (TAUX DE REJETS POUR : JUILLET 1950 . g }00) : JUILLET 1953 : : -------------------------- ----------------------- -------------- . . • •
Notifs administratifs.o•• : :
Affections medicales autres que neuropsychia- triques ..... Cl... . . . . . . • . . :
: Affections neurologiques. :
Naladies mentales pro- • . . .
prement dites •••••••••••• : ~ . . Retard mental ou scolaire:
0,5
18,2
1,7
a a
. • : • • :
2,6
: :
8,9
0,5
5,5
4,J
: : : :
1,9
9,7 . . . -------· . ·------------- Total o ••••• : J0,2 . . . . 2J,6
(D'apres Be D. Karpinos et A. Je Glass)
"' 12 ""
11introduction d'un nouveau test de niveau compensait cette di
Minution en relevant le nombre des sujets elimines en raison d'un
.retard intellectuel ou scolairee
Dans les autres pays, il n•existe pratiquement pas de travaux
effectues a partir de statistiques globales des organismes de se
lection. Seuls, c„ Vimont et J„ Baudot (196-4), en France, ont etudie
les pourcentages des sujets elimines en raison des troubles psychia
triques par les conseils de revision et les centres de selection.
Entre 1955 et 1963, les conseils de revision dont les operations pre
cedaient alors celles des centres de selection, exemptaient ou ajour
naient (sans que les statistiques permettent de faire la distinction
entre ces deux categories 8,52 % des conscrits (4,99 % a 14,90 %
suivant les centres)., Les affections psychiatriques, representees sur
tout par des arrierations mentales, constituaient avec 0,87 % (0,34 %
a 1,24 %, suivant les regions), la troixieme cause d'elimination,
apres les insuffisances du developpement physique et les malforma
tions. Au cours des annees 1959 et 1960, les centres de selection
ont propose l'inaptitude temporaire ou definitive, respectivement
chez o,49 % et 0,32 % des sujets, en raison d'une deficience intel
lectuelle, et chez 0,70 % et o,60 % des recrues, du fait des trou
bles psychiatriques autres que des arrierations. s•etonnant des va
riations des taux observes suivant les centres, les auteurs les ex
pliquent par le fait que "les centres de selection operent une cer
taine compensation entre les regions" et que "n'etant pas les tri-
.,. 13 ••
bunaux administratifs comme les conseils de~revision, mais des
organismes soumis a l'autorite militaire, les centree de selection
modi!ient leur politique suivant les besoins de l'armee ••• ~l s•
ensuit que ce ne sont pas tellement les resultats des examens
medicaux de ces centres qu'il serait interessant de connaftre, mais
plutot les diagnostics detailles"e Sane analyser ici plus avant les
lee facteurs intervenant dans les resultate numeriques de la selec
tion~ il apparait deja qu'il est peut-etre assez chimerique de pre
tendre etudier la sante mentale d'une classe d'äge par les statis
tiques de la selection~ celles-ci representant le produit de l'equi
libre entre le fait psychiatrique observe et lee normes d1aptitude
en vigueure
3 - STATISTIQUES ~ELATIVES AUX MALADES HOSPITALISES ET CON
SULTANTS
Les taux d'incidence et de prevalence relatifs aux maladies
mentales ayant provoque une intervention medicale (hospitalisation
ou consultation) fournissent l'element central permettant d'appre
oier l'importance du fait psychiatrique en milieu militaire.
a ~ Etats-Unis
Dans cette nation, 0u les taux d'admission ont ete calcules
depuis le debut du siecle, une representation graphique (fig. 1)
montre les differentes periodes qu'il est possible de distinguer.
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Fig. 1 - '!'AUX D'ADMISSION FOUR LES AFFECTIONS PSYCHIATRIQUES, CLAS SEES PAR GJANDES CATEGORIES NOSOLOGIQUES ET PAR ANNEE, DE 1917 a 1959,
Nombre d'admissions par an pour un effectif moyen de 1 000. D'apres A. J. Glass, 1966.
rapporte par P. JUILLET et P. MOUTIN.
c 15 a
Une analyse superficielle tendrait a reduire l'origine des variations
observees aux conditions du temps de paix et du temps de guerre. En
realite, de nombreux autres facteurs entr.ent~.en jeu, que nous indi
querons brievemento
Pendant la periode 1901 - 1911, ou seules les affections psy- . chiatriques severes etaient denombrees, le taux est reste faible
( 1:.a 2 %) o Au cours des anne es precedant l' en t r e e des Etats-Unis
dans le premier conflit mondial, l'introduction dans la statistique
d'autres categories nosologiques (arrieration mentale, personnali
tes psychopathiques, hypocondrie, no st.a'Lgd e ) , alors que d 'autres
(neur~sthenie, hysterie, alcoolisme et toxioomanie) rest~ient provi
soirement exclues, a fait monter ce taux a 3 et 4 %. Apres l'augmen
tation passagere des admission, provoquee par la premiere guerre mon
diale (au cours de laquelle 95 577 officiers et soldats furent hos
pitalises suivant D. A. Thern, 1944), le taux se stabilisa autour.:
de 11 a 12 % entre les annees 1920 - 1930, calgre la presence, dans.
les statistiques, de la plupart des troubles nevrotiques. Les affec
tions psychiatriques constituaient alors la cinquieme ou sixieme
cause des hospitalisations. Au cours de la decennie suivante, on ob
serva une legere diminution du taux d'admission (7 a 9 %), surtout
entre les annees 1930 et 1933, attribuable, selon A. J. Glass (1966),
! plusieurs facteurs: survenue de la crise ~conomique de 1929, qui
provoqua l'entree dans l'armee de nombreux sujets ayant une bonne
qualification, severite accrue des normes d'aptitude, diminution du
nombre relatif de nouvelles incorporations pendant cette periode.
Cette tendance a d'ailleurs commence a se renverser lorsque
les effectifs des forces armees ont ete progressivement augmentee.
Elle a evidemment atteint son maximum pendant la deuxieme guerre mon
diale, au cours de laquelle 1 103 000 admissions, representant 7 %
environ des entrees a l'hopital pour maladie9 ont ete dues a des affections neuropsychiatriques (N. Q. Brill9 1966)6 Sur ce nombre,
174 000 (15,8 %) seulement ont ete le fait de maladies neurologiques,
929 000 etant le fait de troubles mentaux proprement dits. En realite,
le taux des admissions (43,5 %) ~'a pas ete uniforme pendant taute la
duree du conflit, accusant en particulier une chute de novembre 1943
a aeptembre 1944, a la suite de modifications des reglements admi
nistratifs concernant l'utilisation des effectifs. L'augmentation du
taux en 1944 est liee aussi a ,des "fausses admissions" utilisees
par certaines armes comme 11aviation pour leurs personnels en per
mission, a l'occation de leura passages au centre de reaffectation.
A~ Re Koontz (1950) insiste aussi sur les changements d'attitude dev
hommes envers la guerre, la nation et les valeurs patriotiques, ainsi
que sur ceux des psychiatres envers la maladie mentale, sur tout dans
ses aspects mineurs. Il faut cependant indiquer que, du fait des re
hospitalisations, on peut estimer a 960 000 le nombre des· malades
ca 17 -·
admis la premiere fois en raison d'affections neuropsychiatriqueso
Selon Je w. Appel, ils representent environ 9 % de tous les person
nels militaires ayant servi au cours de la deuxieme guerre mondiale.
Le meme auteur attire egalement 11attention sur le fait qu'il
s•en faut de beaucoup que l'on puisse comparer, pour tous les su
jets hospitalises, la'gravite des malades militaires avec ceux ob
serves dans un h8pital civil. Du fait de la faible tolerance du
milieu a l'egard de l'inadapte, l'hopital est longtemps reste la
seule solution. Ce n•est que peu a peu, surtout a partir de 1944,
quese developperent les traitements ambulatoires dans des centres
de consultations. Bien qu'il n'existe pas de statistiques globales
eoncernant cette categorie de mal~des,:leur nombrc a ete tres im- .,
portant, atteignant environ 3 a 4 fois le taux des hospitalises
(J. M. Caldwell, 1948). L'extention de la pratique des traitements
externes explique aussi en partie que le taux d'admission dans les
formations hospitalieres, en raison des troubles psychiatriques,
n'ait pas atteint au cour e de la guerre de Coree, celui de la-·deu
xieme guerre mondiale. w. J. Tiffany et w. s. Allerton (1967) ont
montre la correlation existant, depuis 1951, entre la diminution du
taux des hospitalisations du fait d'affections psychiatriques et
l'augmentation des consultations (tableau III). Les donnees relati
ves aux hospitalisations provoquees par la guerre du Viet-Narn sont
encore trop fragmentaires pour que aes conclusions puissent en etre
tirees. Cependant, w. Je Tiffany et Wes. Allerton indiquaient qu'
en janvier 1966, le taux des malades psychiatriques evacues de ce
.- 18 -
TADLEAU III
TAUX DES HOSPITALI.3.ATIONS ET DES TRAITEMENTS EXTERNES POUR LES TROUBLES PSYCHIATIUQUES. (NOMBRE D 'ADMISSIONS ET CONSULTATIONS
PAR AN POUR UN EFFECTIF MOYEN DE 1 000).
( . . l 1 : HOSPITALISATIONS . : CONSULTATIONS
(----------------------=----------------------=-------------------) ( .1 9 51 ••••••••••• 0 • • : 24 : 107 )
: : 1 9 56 ........ 0 •• C> •• : 10 : 19) . • . . 1 960 o • e • o • • • • • • • e •
. 7 • 207 • • : . .
1965 ••...•..•••••• . 5,r : J04 . : :
..
CO 19 -
territoire, inferieur a 3 % an et representant 5 % des evacuations
medicales, etait plus faible que pendant la deuxieme guerre mon
diale (23 % des evacuations medicales) ou la guerre de Coree (6 %).
De meme9 F. Del Jones (1967) observe un taux d'incidence psychia
trique relativement peu eleve pendant la periode s'etendant de
Janvier 1965 a Decembre 1966 (12 % au lieu de 37 % en Coree et une
moyenne de 43,5 % au cours de la deuxieme guerre mondiale). Ces
resultats sont attribues aux conditions du combat (en particulier,
absence de grands tirs d'artillerie), au temps de sejour relativement
bref (un an), a la confiance des soldats dans les moyens militaires
d'evacuation et de traitement. L'envoi au Viet-Nam, a partir de 1966w de nombreux appeles n'a pas modifie ces constations.
A cöte des taux d'admission, representant assez fidelement
l'incidence des affections psychiatriques, on trouve dans les sta
tistiques effectuees aux Etats-Unis a l'occasion de la deuxieme
guerre mondiale, des indications sur la prevalence des memes trou
bles, .. calculee d'apres le nombre de malades en traitement a 1'
hopital a la finde chaque mois (figure 2).
b - Autres nations
Dans les autres pays, des statistiques relatives aux hos
pitalisations ont ete publiees principalement dans les pays ayant
- 20 -
~ ~ ~ 40 ...:: - ·- ~ - 3S ...! - <-:-,.. 30 ~ ....•• 'CS 2.S ••• ~ ~ 20 0
~ 15 ~ \)
" 101 / ,,, ,'. \
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E 5 ~
Figc 2 - MALADES NEUROP.SYCHIA'rF.IQUES EN TP.AITfü.lENT A L'HOPITAL" AUX ETATS-UNIS (1943-1945). (D'apres Ne Qe Brill, 1966) •
x-apporte par Po JUILLET et P. MOUTIN.
.• 21 -
participe a la deu.rieme guerre mondiale. Anterieurement, nous ci
terons seulement une etude de A. Bodart (1934), relative a l'armee
Belge pendant les annees 1932 - 1933. Le taux de frequence globale
atteint 6 % pour les affections mentales et 0,7 % pour les trou
bles neurologiques. Les travaux consacres a la deuxieme guerre
mondiale sont, dans la plupart des cas, fragmentaires et concer-
nent des echantillons limites. R. H. Abrenfelät (1958, cite par
J. E. Meyer) indique qu'en Grande-Bretagne, les hospitalisations
'pour troubles psychiatriques ont constitue, pendant cette periode,
environ 6 % du total des hospita1isations. Le tau~ est donc com
parable a celui observe aux Etats-Unis. F. P. Ellis et A. Rowlands
(1966) comparent le taux de jours de maladie par an et pour
1 000 hommes servant dans la mari~e Britannique: de 0,67 en 1915
et o,69 en 1939, ce taux passe a 1,33 en 1940, se maintenant jus
quven 1945 entre 1,13 et 1,40 %. Il occupe le quatrieme rang, apres
les blessures, les maladies de l'appareil digestif et les affections
de la peau.
Plus recente est la statistique de M. C. A. de la Loza saldivar
(1964) relative a la morbidite neuropsychiatrique dans l'armee mexi
caine en 1962. Le taux de frequence globale des maladies rnenta1es
atteint 5 % ; le nombre des hospitalisations dans cette categorie
est faible, formant seulement 1,70 % du totalo En France, la statis
±ique medicale de l'armee de terre pour l'annee 1966 indique un taux
- 22 ~
de "morbidite" pour les affections mentales de 15,47 %, corres
pondant a 6 514 CAS, mais un certain nombre de malades, qu'il
n'est pas possible d'estimer de fa~on precise, n'ont pas et~ trai
tes dans les formations hospitalieres~
4 ~ STATISTIQUES RELATIVES AUX PERSONNELS MILITAIRES EI.IMI
NES PAR VOIE MEDICALE OU ADMINISTRATIVE EN RAISON DES
TROUBLES PSYCHIATRIQUES
Les statistiques des reformes et des renvois administratifs
ont fait l'objet de travaux au moins aussi nombreux que ceux con
cernant les admissionso Ce fait montre l'importance attachee dans
l'armee de la "decision medico-militaire", dont les implications et les consequences sont multiples, pour le sujet, l'entourage, le me
decin et le commandement. Pour celui-ci en particulier, les resustats
globaux constituent un elemen~ essentiel de prevision. Du point de
vue de l'epidemiologie psychiatrique generale, leur interet est plus
limite, bien que leur connaissance soit un facteur interessant dans
l'elaboration de mesures d'action sanitaire et sociale.
a - Etats-Unis
Aux Etats-Unis, il est possible de suivre l'evolution du taux
:des reformes pour troubles psychiatriques depuis la premiere guerre
..mondiale (fig. 3)e
Il faut noter que dans ce taux, est compris le cas des sujets
-2.3 -
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Fig. 3 - TAUX DES REFORr-iES POUR AFFECTIONS PSYCHIATRIQUES CLAS- SEES PAR GRANDES CATEGORIES NOSOLOGIQUES ET PAR ANNEE, DE 191.7 a 1959.
Taux exprimes en nombre de reformes par an pour un effectif moyen de 1 000. D'apres A. J. Glass, 1966.
.rapporte par P~ JUILLET et P. MOUTIN.
-- 24 ...
..renvoyes de liarmee par voie administrative, dont le nombre a
augmente considerablement au co~rs de la deuxieme guerre mondiale.
On constate, a l'examen de ce graphique, une similitude assez evi
dente avec la figure 1, concernant le taux des admissions. En fait,
de m~me que pour les hospitalisations, un examen detaille des sta
tistiques, impossible ici, montrerait un certain nombre de discor
ßances9 liees essentiellement aux modifications successives et
intriquees apportees dans la nomenclature psychiatrique de l'armee
americaine et dans les dispositions reglementaires relatives aux
hospitalisations et aux reformes. Sans entrer dan~ les dctails,
nous nous bornerons a quelques remarques sur des points particuliers.
L'importance des eliminations de l'armee pour des affections psy
chiatriques est tres grande, meme en temps de paix, puisque dans la
periode 1920 - 1930,elles sont la premiere cause de reforme, inter
venant chez plus de la moitie des admissions psychiatriques a 1'
hopital (Je Ae Aita9 1941)e
La comparaison des statistiques des deux guerres mondiales pre
sente egalement un certain interet. Les valeurs absolues montrent
d'abord l'importance des reformes et eliminations: 41 976 sur
95·577 hospitalises pendant la premiere guerre, 538 000 (389 000
reformes et 163 000 renvois administratif, J. w. Appel) au cours
du second conflit mondialc A elles seules, les reformes psychia
triques ont represente, entre 1942 et 1945, 43,9 % des reformes
= 25 -
consecutives aux blessures et maladies survenues en dehors du com
batc La comparaison des taux observes pendant les deux guerre mon
tre une multiplication par 2,4 des reformes dues aux seules affec
tions psychiatriqueso B. De Karpinos et Ac Je G1ass attribuent le
fait aux differences des conditions du combat (moyens, duree situa
tion geographique) et surtout aux dispositions plus liberales en ce
qui concerne les procedures de reforme et de renvoi peridant la deu
xieme guerre mondialeo Par contre, le conflit coreen n'a pas provo
que la meme progression du taux des reformes psychiatriques. Sui
vant Ac Je Glass et Cello (1956), 'bien qu'il soit difficile de com
parer l'efficience des sujets pendent ce conflit et au cours du
second conflit mondial, cette constatation est due a des conditions
differentes de combat (temps de sejour en particulier) et a~ fait
que, pendant la guerre de Coree, l'accent a ete mis davantage sur
la readaptation et le retour au service plutot que sur la reforme
medicale ou administrative. Depuis, Wo J. Tiffany et w. s. Aller
ton notent la stabilite du taux des reformes et des renvois d'ori
gine psychiatrique (1 % environ), attribuee a l'efficacite de la
preventione
La question de savoir dans quelle mesure la prevention dimi
:nue le nombre ulterieur d'hospitalises et de reformes a ete etudiee
au cours de tres nombreuses etudes particulieres en ce qui concer
ne la valeur des operations de selection5 Il n'est en effet pas
.- 26 -
possible, dans l'etude d'un probleme aux facteurs si nombreux, de
tenir coopte uniquement des statistiques globalese Il en est de
meme si l'on essaie de comparer les taux glob~ux des admissions
et des reformeso Par contre, des recherches plus limitees, etu
diant, comme le fait par exemple Mo s. Guttmacher (1966), les de eisions medico-militaires prises dans plusieurs centres de consul
tations, permettent une analyse des differents elements.
b - Autres nations
Dans les autres pays, on retiendra, parmi les precurseurs,
l'etude de Co Landis et L. Page (1938, cite par C. H. Bafanz),
-dans laquelle les nuteurs ont compare les taux des reformes pour
troubles neuropsychiatriques enregistres a partir de 1902, parfois . jusqu'en 1934, en Suede, Finlande, Estonie, Polcgne, Allemagne,
ainsi qu'aux Pays-Bas. Ce taux, assez eleve et constant, avoisi
nerait 1 %. Parmi les statistiques etablies a l'occasion de la
deuxieme guerre mondiale, citons le travail britannique de F. P.
Ellis et A.· Rowlands, portant sur la comparaison des taux de re formes pour affections neuropsychiatriques dans les deux guerres
mondiales (tableau IV)o
TABLEAU IV
TAUX DES REFORMES POUR MALADIES MEN TALES (POUR UN EFFECTIF MOYEN DE 1 000)
: : • : • 1 ' • . , . 1914: 1915: 19)9 1 1940: 1941 1942: 194): 1944 : 1945
• .: • : 1 1 1 . • ------- ------ ------ ------ ------ ------ -----~ ------ ------- 1 : 1 : 1 . • • . 2,8 • 4,7: J t 1 1 5,3, 6,6 4,2: J,8: 4, 1 • 6, 1 • . . • . : • • : • . . . .
.,. 28 -
Les auteurs insistent en particulier sur le fait que ces
taux sont constarnment les plus eleves parmi les affections me
dicales. Par ailleurs, suivant R. H. Ahrenfeldt, les reformee
dues a ces troubles auraient represente peridant la ,deuxieme guer
re mondiale 31 % des reformes resultant des blessures ou de mala
dies survenues en dehors du combate
Cependant, H. J. C. J. l'Etang (1951), critiquant vivement
les statistiques de la marine et de l'aviation britanniques pen
dant cette periode, a ~rouve, a partir de 11analyse de 225 000
cas soumis aux avis des psychiatres, un taux de reforme .concer
nant ces sujets, seulement de 15 % ; 18 % etaient envoyes dans des
des centres de readaptation pour maladies nevrotiques, 9 % etaient
soumis a une epreuve d'observation, 37 % etaient classes dans des
emplois non combattants et 19 % etaient renvoyes au service. Par
mi les statistiques plus recentes, indiquons seulement celle de
l'armee de terre fran~aise pour les annees 1965 et 1966 ; on peut
remarquer une progression assez nette du taux des reformes pQts
que, pour 1 000 sujets appeles, engages ou rengages, ce taux
passe de 9,56 a 10,53 % pour les seules affections psychiatriques.
- 29 -
5." ~ STATISTIQUES RELATIVES AUX ANCIENS HILITAIRES
PENSIONNES POUR MALADIE MENTALE
trampleur du phenomene psychiatrique ne se mesure pas seule
ment en denombrant les taux des admissions et des reformes, qui
expriment surtout des faits instantanes. Les consequences plus '
lointaines des maladies mentales trouvent leur expression par-
tielle dans les statist~ques des differentes administrations d'
anciens combattants, les etudes longitudinales sur le devenir des
malades au point de '1Ue psychiatrique et social fc.:·.1rnissant des
renseignements complementaires plus precis. Ainsi, suivant J. A.
Aita, ·sur 54 117 anciens rnili taires encore hospi talises ~n 1939
dans les etablissements de l'administration des "Veterans", 34,40 % . l'etaient en raison des troubles neuropsychiatriques. Parmi les
pensionnes, cette categorie de malades comptait pour deux cin
quiemes des cas.
Apres la deuxieme guerre mondiale, en 1946, les admissions en
raison d'affections neuropsychiatriques dans les hopitaux pour
"veterans11 ont represente 12 % des entrees. Si l'on considere le
nombre de sujets pensionnes pour des maladies ou blessures contrac
tees au cours de la deuxieme guerre mondiale, sur 1 728 516 qui
•. 30 -
etaient- dans-ce cas le 30 janvier 1947, 475 397 (27,5 %) rece
vaient une pension en raison d'un trouble neuropsychiatrique per
sistant; parmi ces derniers, 37 244 avaient un taux d'invalidite
de 100 % ; 93 529, un taux de 50 % et 139 372, seulement un taux
de 10 % (D. Blain, 1948). Puis recemment, des etudes analogues ont
ete effectuees au Canada par A. Brunet et R. Tate {1967). Malgre
certaines distorsions dues a la composition des statistiques, les
malade s hospitalises dans les formations dependant du ministere
des anciens combattants a la date du 31 mars 1966 en raison de
troubles mentaux, forment 24,7 % du total. Les auteurs notent ce
pendant une certaine diminution du tnux de ces patients, puis-
que celui-ci s'elevait, en 1961, a 27,8 %.
B - LES PROELEMES DE SANTE MENTALE RENCONTRES HABITUELLEMENT
DANS LES COLLECTIVITES MII.ITAIRES
Si l'etude des statistiques clobales nous permet d'estimer
11importance du fait psychiatrique dans l'armee, la complexite
des facteurs regissant ces statistiques a pour consequense directe
qu'elles ne constituent pas une base sure des comparaisons avec
les travaux similaires emanant des milieux civils. On peut penser,
par contre, que l'etude de la distribution, par cateßories nosolo
giques, de2 affections mentales observees dans l'armee, peut pre
senter un interet epidemio~ogique general plus grand, dans la me
sure cependant ou il n'y a pas de diffarences trop accentuees entre
les diverses classifications des oaladies mentales.
- 31 -
Pour cette etude, nous tiendrons compte avant tout des sta
tistiques concernant les malades hospitalises ou consultants. En
effet, les donnees relatives auY. sujets elimines lors des epreu
ves de selection ou aux reformes dependent pour une part impor
tante des dispositions reglementaires propres a l'institution
militaire~ Dans les deux cas, il serait necessaire, apropos de
chaque statistique, de posseder des renseignements precis sur les
regles en vigueur a ce moment, co~cernant en particulier les nor
mes et crite~es d'aptitude~ Ceci est tres loin d'etre realiae.
Ainsi, dana l'etude faite au Perou par M. V. Ahneida, sur les
malades reformes entre 1950 et 1955 a l'hopital de Lima pour af
fections neuropsychiatriquea, 11epilepsie se trouve au premier
rang, avec 66, 06 % des reformes, taux· tres superieur a celui . observe dans la plupart des autres pays. Il est peu probable que
le nombre des epileptiques soit anormalement eleve au Perou; pour
expliquer ce taux, on peut envisager soit une insuffisance des
methodes de selection, soit des criteres d'aptitude encore bas
pour certains troubles psychiatriques; tels que les anomalies
de la personnalite. Des statistiques relatives aux rejats lors de
la selection, nous rappellerons seulement l'exernple des Etats
Unis, ou l'on a observe entre les resultats notes pendant les
deux guerres mondiales, des differences non seulement quantita
tives (tableau 1), mais aussi qualitatives. En particulier, le
- 32 -
groupe des arrierations mentales, qui occupait la premiere place
lors du premier conflit mondial (31,5 %), est venu, au cours de
la deuxieme guerre mondiale, loin derriere le vaste groupe des
personnalites pathologiques. Ces differences sont a rapprocher,
non de chaneements brusques dans la population du pays considere,
mais des modifications des criteres intervenues apropos de cet
te derniere categorie de sujets, en relation d'ailleurs avec une
meilleure information des psychiatres.
TRAVAUX EFFECTUES PENDANT LA DEUXIEHE
GUERRE MONDIALE
Un premier groupe de travaux concerne la distribution des -:
malades au cours de la deuxieme guerre mondiale. Les statisti-
ques les plus precises et les plus completes ont ete etablies
aux Etats-Unis. Nous indiquons dan~ le tableau V la repartition,
suivant la classification nosologique en vigueur en 1944, des
malades neuropsychiatriques hospitalises et reformes, completant
ainsi les graphiques deja donnes a partir des resultats globaux.
La mise en parallele des taux d'admission et de reforme permet
deja une appreciation sur la severite des criteres qui ont ete
adoptes aux Etats-Unis pendant une grande partie de la deuxieme
guerre mondiale.
., 33 -
ADMISSIONS ET REFORMES NEUROPSYCHIATRIQUES U. S. ARMY 1942-1945 ETATS-UNIS ET TERRITOIRES D'OUTRE-MER
TAUX ANNUEL POUR UN EFFECTI.F' DE 1 000.
g . • DIAGNOSTIC
i TAUX DES 1 ADMIS- a SIONS : 1942-1945 :
1 1 g POURCENTAGE 1 : RELATIF PAR : :RAPPORT A L'EN-1 :SEMBLE DES AD-: :MISSIONS NEURO-: 1PSYCHIATRIQUES:
TAUX DES REFORMES "MEDICA CALES"
. . . . . . --------------------------- ---------- --------------- ---------- : : : Affections neurologiques : : : 1
: 1
- Epilepsie ••••••••••••••• : - Autres ......•.....•..• o. :
0,7 6,2
Total des affections neurologiques •••••••••••• e :
:
: i , : {
' ' 6,9
: 1,6 14,2
: 1
o,6 1,5
: 15,8 • .
• • • . • •
: Troubles psychiatriques :
- Psychoses •••••••••••••• - Psychonevroses •.•••••••
Troubles du caractere et du comportement :
- Trouble de la sexualite
- Personnalite asociale
l et antisociale •••••••••
- Immaturite •••••••••••••
- Alcoolisme •••••••••••••
... Aigu. • .•••••......•• Chronique •••••••••••
- Toxicomanie ••••••••••••
Deficiences intel lectuelles •••••••••••••••
Autres troubles psy-
Total des troubles (psychiatriques •••••••••••
• • . . ;
s : : : _ : 1
'------=---------=------( : 1 1 1
. . :
: :
. .
:
: :
chiatriques •••••••••••• e. :
2,7 25,6
28,3
2,6
(1,2) (o,4)
2,6
. • 1 1
1 :
6, 1 58,8
64,9
: : : :
2,5 10,6
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: 0,2 0,5
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: 1 1 6, 1
- z • ,0 •
.. ...• \0 0\ 0\ - •
. . 1 , 7 3,9 . •
1
1 . • . • . . 1 , 1
: 1 :
2,6
5,9
: 1
1 . . 0, 1
• • • ·------·---------·------ ' : : : _
: l l
( : ?6,7 1 84,2 1 lJ,J ) : : , )
!Total des affections : : : l neuropsychiatriques ••••••• : 4J,5 : 100 : 15,1•
: 1 t
o,o
Il faut preciser, pour expliquer le petit nombre de reformes
dans le groupe des 11troubles du caractere et du comportement", que
les sujets appartenant a cette categorie nosologique sont tres scu
vent elimines par une voie administrative, non medicale, et ne fi
gure pas dans ce tableau. Le fait essentiel est l'importance prise
par les sujets atteints de !'psychonevrose" (58,8 % des admissions
neuropsychiatriques),. vaste categorie nosologique aux limites tres
imprecises, qui a ete par-t i cu.Lä er-ement utilisee aux Eta.ts-Unis, au
cours du second conflit mondial. Le tableau suivant, (tableau VI),
dans lequel sont compa~es les taux des reformes et des eliminations
(comprenant pour la deuxierne guerre mondiale les renvois adminis
tratifs) d'origine neuropsychiatrique des deux guerres mondiales
montre clairement l'ampleur de ce phenomene •
... 35 -
TABLEAU VI
TAUX DES REFORMES ET ELIMINATIONS NEUROPSYCHIATRI QUES PENDANT LA PREMIERE ET LA DEUXIE.ME GUERH.E
MONDIALE (PERSOKl'\EL IKCORPORE)
. • : . 0
DIAGKOSTIC
TAUX ANNUEL POUR EFFECTIF : TAUX RELATIF MOYEN DE 1 000 : DE LA DEUXIE:ME
: : · GUERRE MON- =---------------7--------------: DIALE PAR RAP- : PRE:-IIERE GUERRE: DEUXIEME GUER-: PORT A CELUI : MONDIALE : RE NONDIALE: DE LA PRENIERE • : . . • ----------------- --------------- -------------- ---------------- . . . • . .
Affections neuro-: : : ) logiques •••••••• . 2,2 • 2,2. : 1,0 . • . 1 • • • Troubles psychia-: f • • triques:psychoses: 2,J • 2,6 : 1 , 1 •
• 1 1 . Psychonevroses •• . 2,4 • 11, 4 1 4,8 • • . 1 1 • Autres troubles • : . • . du caractere, du . . • . . • comportement1de- . : . . . f'iciences intel- . • • . . • lectuelles etc •• . 4,2 . 7,3 : 1,7 . . . : : . Total des trou- . . . . . . bles psychiatr.i- : . . . . ques •••••••••••• . 8,9 • 21,J .. 2,4 • • . . : . . . Total des af:fec- : • . . . tions neuropsy- . : : . chiatriques ••••• • 1 1 , 1 • 2J,5 1 2,2 . •
( . . . • . . (D'apres B. D. Karpinos et A. Je Glass)
CHAPITRE
DEUX
- M E T H O D O L O G I E
C,ORESULTATS OBTENUS
- A N A L Y S E DES R E S U L T A T S DES
ENQUETES '
- ANALYSE DES CONTE NU S DES
E N T R E T I E N S
C H A P I T R E DE U X
I - METHODOLOGIE
1 - Recherches au niveau des documents medico -militaires ~
2 - Entretien~ non directifs avec les chefs de corps;
3 - Entretiens non directifs aTec les medecins d'unite ~
4 - Enquete au niveau du Centre de Reforme;
5 - Enquete au niTeau du Tribunal Militaireo
II - RESULTATS OBTENUS ------------------~
------------------------------------
1 - au niveau des documents medico-militaires
2 - au centre de reforme;
3 - au tribunal militaireo
IV - ANALYSE DES CONTENuS DES BNTRETIENS ------------------------------------- ----·-------------------------------- 1 - Entretiens aTec les chefs de corps;
2 - Entretiens avec les medecins d'uniteo
I - METHODOLOGIE
A - Population donnee:
La population de notre etude est constituee per l'ensemble des
effectifs militaires des ecoles militaires, des centres d'instruc
tion, des unites techniques et des unites constituees. Le chiffre
exact de cette population ne nous est pas connu pour des raisons
de discretion militaire. (Tableau 1)
B - Technique de recueil des informations
Pour pouvoir realiser un travail a la fois rapide, (un "fla.sh"
sur les annees 1980 et 1981) et serieux, nous.permettant de relever
tous les cas de maladie mentale au sein des forces arrnees durant les
aunees 1980 et 1981, notre technique de demarche comprend 3 volets:
1 - exploitation de tous les documents medico-militairea
a. savoir::
- les registres des consultations militaires ou le medecin
d'unite mentionne le nom9 le gra~e9 la section ou l'unite~
le diagnostic et le traitement institue;
~ les registres des hospitalisations ou l'on mentionne les nome, grades, lieu d'hospitalisation, diagnostic a l'en tree et a la sortie du soldat, qu'il soit hospitalise
dans l'infirmerie de l'unite ou dans un autre h6pital;
les registres des constatations qui reccueillent toutes les . informations sur les accidents, les blessures ou autres
evenements gra!es survenus chez un militaire a une date donnee, perturbations suscpptibles d'avoir des repercussions
a:_1a longue ;
- les modeles 8 qui sont des registres aussi, ou ~e medecin
mentionne le diagnostic et l'attitude qui s1impose soit une
permission temporaire de convalescence, un regime adapte ou
_unP. presentation devant un conseil de reforme,; ils ont
une analogie avec les certificats medicaux.;
les registres des incorporations ou sont portes les risultats
des examens chiiniques et biologiques faits lors de l'incor
poratiön:, surtout la decision d'aptitude, d'inaptitude ou
d'exemption;
les registres des aptitudes pour les soldats sous les dra
peaux qui subissent un exarnen medical a la finde la duree
legale ou du nombre d'annees des engagements •
.,. 40 .•
Par cette methode tous les cas benins transitoires qui ont
necessite une simple ccnsultatio~ au sein de l'infirmerie (exem
ple une crise d'anxiete) et tous les cas graves ayant ent~a!ne
soit une consultation specialisee, soit une hospita1isation en
milieu specialise sont vite reperes et notes~
Cependant ayant constate que pour evaluer l'ensemble des
problemes et mieux les situer dans leurs contextes, nous avons
trouve necessaire de completer nos informations aupres des mede
cins chef d'unite et aupres des chefs de corps par des entre
tiens non directifs.
Notons que deux semainea environ avant notre passage une
lettre circulaire adreesee par la direction du service de sante
des ~orces Armees aux chefs de corps et aux medecins-chef (cf
annexe) souligne l'interet d'une telle etude.
Nous avions prevu l'envoi de quatre questionnaires (cf
annexe) (ce qui n'a pu etre realise pour des raisons-mQterielles)
aux medecins-chef et aux chefs de corps; ces questionnaires ont
pour but essentiellement d'attirer l'attention des differente
responsables sur les objetifs de notre etude, de susciter leur
inter3t et de les predisposer a nos questions qui se resument
~n ceci: au cours des annees 1980
... 41 -
et 1981 y-a-t-il eu parmi les effectifs des recrues des engages et
des rengages des cas de maladie mentale, de toxicomanie, d'ethy
lisme et de delits ayant entraine un passage devant le tribunal
militaire?
Lors du passage dans l'unite, notre tache consiste a eplucher
tous les documents me~ico-militaires patiernment et minutieusement~
Comme normes de reference,nous retenons tous les cas de maladie
mentale, tous les cas d'ethylisme, tous les cas d'epilepsie, tous
les cas de toxicomanie et tous les cas de comportement delictuele
2 - entretiens non directifs avec les chefs de corps
Nous presentons notre sujet de travail et les buts que nous vou
lons atteindre; ensuite nous leur demandons si pendant les deux an
nees ecoulees ils ont la notion de cas de maladie mentale, d'epilep
sie, de toxicomanie ou d'ethylisme, de vol ou de desertion parmi leurs
effectifs.
Nous leur de~andons quels sont les problemes que ces cas leur
causent et surtout quelle attitude adoptent-ils. Notre deuxieme se
rie de questions consiste generalement a leur demander quel etait
le meilleur moyen d'eviter de voir des cas semblables au sein de
l'armee_,autrement dit les moyens ~e prevention et surtout quelle
- 42 -
solution proposent-ils devant de tels problemeso
3 - entretiens non directifs avec les medecins-chef d'unite
Nous demandons aux medecins-ehef s'ils ont des cas qui puissent
nous interesser, comment ces cas sont-ils diagnostiques, traites, ou
et surtout comrnent sont-ils suivise A chaque cas nous demandons le
pronostic compte tenu des rigueurs du service ou le malade serte
D1autre part nous demandons aux medecins-chef d'unite quelle
place accordent-ils a la pathologie psychiatrique au sein·de leur
unite et quelles etaient pour eux les meilleures methodes de pro
phylaxie et de traitement de caso
4 - enquete au niveau du Centre de Reforme;
Au Centre de Reforme, nous recherchons pour les annees 1980
et 1981
-les dossiers de reforme definitive pour causes medicalea,
chirurgicales et psychiatriques;
-les conges de longue duree pour causes medicales, chirur-
gicales et psychiatriquese
5 ·- enquete au niveau du Tribunal Militaire
- pour faire l' inventaire des delits enregistres en 1980
et 1981 ;
pour'etablir la repartition des delits selon les types
de corps;
- pour detecter les. dossiere classes non lieu.
•• 43 ••
ll - RESULTATS OBTENUS
Le plan que nous avons adopte pour la recherche des infor
mations nous a permis d'obtenir les resultats suivants:
1 - au niveau des documenta medico-milit3ires:
a - dans les ecoles militaires { Ecol~ de la Gendarme-
rie, EMPT, EFA, ECSC)
„ en 1980
{Tableau 2)
"19 cas de troubles psychiatriques averes
C 1 cas d'epilepsie
0 0 cas. d'ethylisme
0 2 cas d' n usage abusif de drogue"
C 0 cas de vol
o 33 cas de fugues
soit au total 55 caso
- en 1981
o 13 cas de ~roubles psychiatrique averes
0 "i cas d' epilepsie
0 1 cas d'eth)'lisme
~ 0 cas d' "usage abusif de drogue"
-,c, 1 cas de TOl
o 13 cas de fugues
~oit au total 29 case
- 44 -
b - dans les centres d'instruction (Tableau 3)
- en 1980
o·6 cas de troubles psychiatriques averes
0 0 cas d1epilepsie
o O cas d1ethylisme
o O cas d'"usage abusif de drogue"
"0 cas de Tol
o 5 cas de fugues
soit au total 11 case
"'" en 1981
o 1 cas de trouble psychiatrique avere
e O cas d'epilepsie
Q O cas d'ethylisme
o O cas d'"usage abusif de drogue"
o 1 eas de Tol
o 9 cas de fugues
soit au total 11 casc
•• 45 .•.
e „ dans les unites techniques { Tableau 4)
„ en 1980
o 8 cas de troubles psychiatriques averes
o 2 cas d'epilepsie:
0 4 cas d'ethylisme
o 8 cas d'"usage abusif de droguen
o 1 cas de vol
~ 2 cas de fugues
soit au total 25 caso
c,, en 1981
o 10 cas de troubles ,psychiatriques averes
~ 4 cas d'epilepsie
o 1 cas d'ethylisme
-e 1 cas d'"usage abusif de drogue"
o 2 cas de vol
o 1 cas de fugue ,
soit au tota1 19 cas.
- 46 ••
a ~ dans les unites constituees (Tableau 5)
.,,. en 1980
o 15 cas de troublea psychiatriques averes
0 1 cas d1epilepsie
0 1 cae d'ethylisme
0 0 cas d'"usage abusif
C) 5 cas de vol
o 13 cas de fugues
de drogue n
soit au total 45 cas.
CII en 1981
o 7 cas de troubles psychiatrique~· .averes
o O cas d'epilepsie
o 13 cas d'ethylisme
.<1 3 cas d "'usage abusif de drogue"
o 4 cas de vol
~ 25 cas de fugues
soit au total 52 cas.
2 - au niveau des chefs de corps:
les commandements ont declare les chiffres suivants
sane- diagnostics precis:
a - dans les ecoles miiitaires (1980 et 1981)
o ecole de gendarmerie 11 cas
o EMPT
V EFA
o ECSC
4 cas . 24 cas
23 cae
soit au total 62 cas.
b - dans les centres d'instruction ( 1980 et 1981)
c 1er Bataillon 4 cas
() 2eme Bataillon 0 cas
c 3eme Bataillon 15 cae
soit au total 19 cas.
c - dans les unites techniques ( 1980 1981)
o Gendarmerie 8 cas
e GATL 10 cas
a Marine Nationale 'i cas
o GSPM 1 cas
soit au total 20 cas.
4 - dans les unites constituees ( 1980 1981)
-<> 'ler Bataillon 20 cas
0 2eme Bataillon 8 cas
0 3eme Bataillon 15 cas
Q GPM 7 cas
soit au total 50 cas.
- 48 -
3 - au niveau des medecins d' unite:
de fa~on unanime, ils considerent rares lea troublea
psychiatriques averes qui, selon eux, meriteraient u
ne attention particuliere. Les troubles crees par des
difficultes df adaptation aont consideree comme dee
problemee de commandernent.
4 ~ au eentre de Reforme: (Tableau 7)
a - decisions de re!orme definitive:
- sur 64 dossiers existant pour 1980 et 1981, on
enregistre:
24 re!~rmes pour causes medicales
4 reformes pour causes psychiatriques
1? reformes pour cauaes chirurgicales
soi t au. total 45cas •
. ., !!!_22§1
7 reformes pour causer, medicales
1 reforme pour cause psychiatrique
11 reformes pour cauees chirurgicales
soit au total 19 cas.
sur les 5 re!ormes definitives, uniquement une
seule beneficie d' une allocation d' invalidite.
b - decisions de conge de longue duree:
sur un total de 11 decisione pour 1980 et 1981 nous
avons:
- 49 -
fJ en 1980 _ _, _
5 decisions pour causes medicales
1 decision pour cause psychiatrique
O decision pour cause chirurgicale
soit au total 6 eas„
fJ !!!_!2§!
3 decisio~s pour causes medicales
2 decisions pour causes psychiatriques
0 decision pour cause chirurgicale
.aoi t au total 5 cas ,
5 - au Tribunal Militaira: (Tableaux 8 et 9)
~ sur un total de 113 delits enregistres ( 53 en 1980 et
60 en 1981 ), les fugues representent pres du tiers;
ces delits se repartissent de la fa~on suiTante:
C) ecoles 15 delits
C) centres d' instruction O delit
C) unites techniques
O unites constituees
45 delite
22 delits
NBe plusieurs delits n'ont pae ete pris en compte
car ils interessent des corps qui n• entrent pas
dans notre cadre de travail( par exemple la Police).
en 1980 et 1981 on a enregistre 16 dossiers classes
pour non lieu et sur les16, seul un doseier a ete
considere non lieu pour raison psychiatrique.
•CO 50 -
III O ANALYSE DES RESULTATS DES ENQUETES
1_ ~ Resultats de l' exploitation des documenta medico- mili
taires
Pour 1' ensemble des Forces Armees Nationales de C8te
d' IToire on a enregistre en 1980 et 1981 :
~ 79 cas de troubles psychiatriques averes
9 cas df epilepsie
„20 cas d' ethylisme
14 Ca'= d' "usage abusif de drogue"
„ 14 cas de TOl
- 101 cas de fugues.
Nous pouTons dire que ces chi!fres sont inferieurs a la realite car seuls les cas mentio::mes dans les registres
ont ete pris en compte.
Sur un total de 136 cas, le calcul des pourcentages nous
donne:
trou1:>les psychis.triques averes
- epilepsie
ethylisme
.~ " usage abusif de dr-ogue "
„ vol
... fuguea
58,08 % -,
6,6.1 %
14,70 %
10,29 %
10,29 %
74, 26 %
- 51 -
Il en decoule que les !ugues et en general les troubles
d'adaptation viennent en tete; lorsqu'on sait que ces types de
troubles aboutissent rarement a une eonsultation ou a une hospi
talisation, on peut dire que les chiffres cites sont de lnin
J.nferieurs aux' chiffres cxacts„
L'ethylisme et 1•"usage abusif' de drogue" se voient sen
siblement de la meme maniere.
L'epilepsie est une affection plutot rare.
2 - Resultats de l'.enguete au niveau du Centre 1.e Re:!orme
De l'analyse des renseignements recueillis au Centre de
Reforme on retient deux types.~e decision z
les decisions de re!orme definitive;
- les conges de longue duree.
A - Les decisions de reforme definitive
En 1980 et 1981, le conseil de reforme s•est reuni pour statuer
sur soixante quatre (64) dossiere, soit quarante cinq (45) en
1980 et dix neuf (19) en 1981.
En 1980, sur les quarante cinq (45) dossiere, quatre (4)
avaient pour motif une cause psychiatrique, vingt quatre (24)
pour cause medicale et dix sept (17).pour cause cbirurgicale.
En 1981, sur les dix neuf (19) dossiers traites, un (1)
seul dossier portait une cause psychiatrique sur sept (7) de
cause medicale et onze (11) de cause chirurgicale.
-<> 52 -
Dans 1sensemble des deux annees (1980 .et 1981) sur soixante J
quatre (64) dossiers seulement eing (5) avaient ete constitues pour
affections psychiatriques, seit 7,81 % et sttr les c~nq (5) dos
siers seul un (1) avait eu droit a une allocation d'invalidite.
B - Les decisions de conge de longue duree
Parallelement, la Direction du Service de Sante des Armees, en
accord avec le Ministere de la Defense, traitait_des dossiers pour
1 • accord de con ge de longue dur e e pour raison de san·teo
Ici, aussi bien en 1980 qu1en 1981 aucune raison chirurgicale
n•a ete relevee; en 1980, un (1) dossier a ete constitue pour raison
psychiatrique et cinq (5) dossiers pour raison medicale; en 1981,·
deux (2) dossiers portaient un motif psychiatrique et trois (3) un
motif medical.
Dans l'ensemble, en 1980 et 1981, on peut retenir:
l'absence de cause chirurgicale ayant autorise 11octroi d'un
conge de longue duree;
11existence de trois (3) causes psychiatriques;
l'existence de huit (8) causes medicaleso
- 53 -
.3· - Bisultats de l'enqu;te au niveau du Tribunal Militaire
Au Tribunal Militaire, j'ai relevi tous les dossiers qui
ont ete :
1 - juges en 1980 et 1981 ;
2 - classes pour non lieuG
Je les ai tous exploites et voici certaines constatatione que
j'ai pu Iaire:
en ce qui concerne la nature du delit, je remarque que les
absences illegales au corps en temps de paix viennent en
tete dans trente DßUf (39) cas soit pres d'un tiers (1/3)
de l'ensemble des delits;
- les absences illegales et les blessures involontaires repre
·.oentent plus de la moitie du total des delits comrnis;
·- aucun element d'un des centres d'instruction n'est en cause;
~ au point de vue frequence, les unites techniques (gendarmerie,
G„ A„ T„ L., Marine Nationale, G S PM) sont le plus souvent
mises en cause, suivies par les unites constituees.;
- les ecoles sont rarement mises en cause ;
enfin1sur les annees (1980 et 1981) seize (16) dossiers ont
ete classes pour non lieu dont un (1) seul en (~980) pour
raison psychiatrique.
IV - ANALYSE DES CONTENUS DES ENTRETIENS
1) - Analyse du contenu des entretiens avec les chefs de corps
Il ne rn'a pas ete possible de m•entretenir avec tous les chefs
de corps. Mais, j'ai re;u un accueil chaleur~ux de l'officier eh se
cond f. de l'avis de certains d'e~tre eux, j'ai pu noter les remar
ques suivantes concernant les troubles psychiatriques et les pro
blem~s d!adaptation.
A) - les pathologies psychiatriques averes
Aucun des chefs de corps ne m'a parle des cas survenus au sein
de son.unite.
Seulement l'un d'eux a souligne que devant de tels cas, aucune
"complaisance11 ne doit etre acceptee et que la seule attitude est
la reforme immediate.
- 55 -
~ - epilepsie
Aucun des chefs de corps n•en parleo
C 00 ethylisme
Le probleme d'alcoolisme surtout d'alcoolisme aigu est evoque
dans deux types de situations contradictoire.s.
Pour certains, trop de servitudes et plus particulierement
trop de gardes (deux gardes par semaine) entrainent chez le soldat
un etat de lassitude,d'enervement; pour d'autres, apres la forma
tion commune de base, il y a trop de temps rnorts; les jeunes sol
dats tournent autour d'eux-memes; ·Dans les deux cas le soldat a re
cours a l'alcool ou a l'usage de la drogue.
Comme solution, ils preconisent un meilleur etoffement des ef
fectifs d'un cote,et d'autre part, de meilleures conditions materiel
les d1existence des soldatso Trop d'argent au jeu~e soldat n'est pas ·
fait pour simplifier le probleme bien au contraire ; il peut ainsi
facile~ent se procurer de la drogue ou de 11alcool.
D - "usage abusif de drogue" et irutde.ptation
Ces deux types de problemes sont souvent presentes simultane
ment et de faGon intriquäe;. certains se plaignent du fait qu'as
sez souvent les jeunes a caractere difficilej meme ayant un passe
delinquant leur sont recommandes pour etre recrutes pour subir un . redressement ; c'est une erreur, disent-ils, car "nn c c en t.ne d!.ins-
truction n' est pas un cen t r-e de redressement pour enfants Lnadap t e s
et delinquants"e
On donne, ajoutent-ils, a l'armee une mission determinee et pour
cela des hommes faits pour l'execution ; on.ne peut donc pas remplir
eette mission sans les hommes qu'~l faut.
De faqon unanime, ils ont evoque le probleme de l'intervention
nisme au moment du recrutement; bien de jeunes recrues ne remplis
sent pas les conditions ; cela entraine des probleme de discipline au
sein de l'unite; non seulement il est difficile d'exercer effica
eement le commendernent sur eux, en plus ils se presentent comme
etant des "agents contaminateurs" entrainant d'autres recrues sur
leurs traces; il importe de cultiver et de maintenir au sein des
effectifs un bon moral; l'armee n'a pas un caractere d'obligation,
aison de plus de recruter les meilleurs elements possibles.
- 57..,
Il est indispensable d'informer largement les jeunes recrues
sur les mefaits de "l'usage abusif de la drogue" et de l'alcoolisme
par des entretiens avec le commandement et par des conferences fai
tes par les medecins d'uniteo
11 faut souligner l'importance des methodes de selection et
d'orientation pour une meilleure elimination des elements indesi
rables et pour une meilleure repartition des postes pour servir
avec interet et devouemento
Ils souhaiteraient l'existence d'un officier conseil au sein
de l'unite.
2) - Analyse du contenu des entretiens avec les medecins
d'unite
De mes entretiens que j'ai eu de fa~on non directive avec cer- .. tains medecins d'unite, j'ai pu faire les constats suivants
A ~Apropos des pathologies psychiatriques averees:
_, tous les cas de pathologie psychiatrique franche sont auto
matiquement orientes vers un service specialise ;
~ en cas d1echec therapeutique ou lorsque la famille du malade
le demande, le malade va suivre au village un traitement tradition
nel avec une permission temporaire de convalescence avec l'accord
du medecin d'unite ce qui est un element specifique de la pratique
psychiatrique dans notre culturee
B - Apropos des cas d'epilepsie
Aucun medecin d'unite ne m'a spontenement evoque ce probleme.
C - Apropos d'ethylisme
-· __ .. -;.
- les medecins d'unite evoquent ce probleme surtout lorsqu'il
s'agit d1ethylisme chronique qui s'observe chez les militaires qui
ont une longue carriere et qui presentent des crises comitiales que
nous retrouvons dans les statistiques, et des crises de delirium
tremens;
- les cas d'ethylisme aigu selon eux, se voient essentiellement
chez l~s jeunes militaires qui partent en.permission apres plusieurs
mois sans sortie.
D - "Usage abusif de drogue11
J'emploie cette expression au lieu du mot toxicornanie qui sous
entend l'habitude de consommer des drogues telles que l'heroine, la
"" 59 -
morphine ou la cocaine~ qui elles entratnent non seulement une de
pendance pbysique (autrernent dit un sujet qui en a l'habitude ne
peut non seulement s'en passer mais risque meme d'en mourir en cas
de sevrage total) et une necessite d'augmenter les doses•
Le chanvre indien consomme dans nos regions entraine plutot une
dependance psychique sans dependance physique. Le sujet qui en est
prive n'eprouve pas de troubles graves lors du sevrageo
eeci
A travers les pror,os des medecins sur ce fleau j'ai retenu
les medecitis 11suspectent" certains elements de detention et
consommation de chanvre indien sans arriver a en faire veritable~
ment la preuve.
E - Inadaptation:
~ les medecins affirment que certains elernents presentent
des problemes d'adaptation:
+ soit qu'ils sont en milieu rnilitaire sans vocation (cas
des eleves de l'E. Mo P~ T. entres dans cette ecole a l'age de 11 a
13 ans sur l'unique initiative des parents et a l'age adulte, se
trouvent dans l'obligation de servir en milieu ~ilitaire) ;
~ seit qu'ils sont la parce que leur famille se trouvant
~ 60 -
dans l'impossibilite d'eduquer de tels enfants difficiles, les font
integrer par recommandation dans les rnngs de l'armee pour subir un
redressement.
~ ils soulignent le manque de cooperation entre eux et le com
mandement, car disent-ils, de. tels cas devraient etre soumis ä leur
observationg
- presque tous les medecins d'unite que j'ai pu interroger m•
ont dit que lorsqu'ils ont un grand nombre de jeunes recrues a exa
miner en un delai court, il leur est pratiquement impossible de con
aacr-er- suffisamment de t empa a chaque element. ,Pourtant, _lors de ce
premier contact entre medecin et )~une recrue, certains elements ä ~~r~·c·te~e „ diffi.;il~ 0~ as~·ci.~l . de'vr~ie~t''"et~e reper~s. et elimin.'g;s •
D 61 -
C H A ? I T R E T R O I S
I ~~SYNTHESE DES RESULTATS
II - COMMENTAIRES
-~·
I l 1 1 SYNTHESE DES RESULTATS l X l
Apres la cueillette des informations que noue sommes en droit
d'obtenir, nous constatons que plusieurs omissions s'observent, que
les attitudes ~is-a-vis de la maladie different enormement~
Nous presenterons les resultats dans l'ordre suivant
A - PATHCLOGIES PSYCHIATRIQUES AVEREES:
- elements chiffres;
~ avis des chefs de corps
~ avis des medecins d'unite;
- resultats du centre de reforme;
~ resultats du tribuual militaire.
B - EPILEPSIE
- elements chiffres;
~ avis des chefs de corps;
~ avis des medecins d'unite;
~ resultats du centre de reforme;
~ reeultats du tribunal militaire.
C·- ETHYLISME
elements chiffres;
- aTis des chefs de corps;
~ avis des medecins d'unite;
- resultats du centre de reforme;
- resultats du tribunal militaire.
D - 11USAGE ABUSIF DE DROGUE"
- elements chiffres;
~ avis des chefs de corps;
~ -e,vis des medecins d1unite ;
- resultats du centre de reforme;
~ resultats du tribunal militaire.
E - INADAPTATIONS
elements chiffrea;
~ avis des chefs de corps;
- avis des medecins d'unite;
resultats du centre de reforme;
- resultats du tribunal militaire.
'""64 .••
A - PATHOLOGIE$ PSYCHIATRIOUES AVEREES
1 - e,lements chiffres
Au cours de l'annee 1980 et 1981 il y a eu de faqon officielle
77 cas de maladie mentale averee avec 46 cas en 1980 et 31 ~as en
1981c
2 - avis des chefs de corps
- les chefs de corps n'en parlent pas eux-memes spontanement.
~ lorsque je leur en parle moi-meme, ils disent aussitot qu'il
s 'agi t la d 'une aff.2ction qui doi t necessi ter une reforme immediate.
3 - avis des medecins d'unite
Tout les cas de troubles psychiatriques averes sont pratiquement
tous adresses en consultation specialisee, soit a l'hopital psychia
trique,de Bingerville, soit au centre d'hygiene mentale de l'Institut
National de la Sante Publique (accessoirement au centre de sante men
tale de Bouake)e
Il arrive pnrfois que les parents sollicitent un traitement in
digene a la maison, soit parce que la therapeutique moderne reste
- "" 65 -
sans succes-,~eoi~ pa~~~ g~e selon eux la cause remonte du village.
Generalement le-medecin accorde· en ce sene une per.mission tem
poraire de conTalescencee
4 - resultats du centre de reforme
a ~ decisions de reforme definitive
1980: 45 dossiers dont: 4 pour causes psychiatriques;
24 pour causes medicales;
17 pour causes chirurgicales.
- 1981 : 19 dossi~rs dont : 1 pour cause psychiatrique;
7 pour causes medicales;
11 pour causes chirurgicales.
b ~ decisions de conge de longue duree
attribue par decision Ministerielle sur proposition du Directeur
du Service de sante des Forces Armees:
~ 1980: 6 dossiers dont: 1 pour cause psychiatrique;
5 pour causes medicales;
O pour cause chirurgicale.
~ 1981 : 5 dossiers dont: 2 pour causes psychiatriques • ' 3 pour causee medicales ;
0 pour cause chirvrgicale.
= 66 -
5 - resultats du tribunal militaire:
16 dossiere classes non - lieu dont:
•.• 1980 : 6 (dont un pour cause. · psycbiatrique)
- 1981 : 10.
..• 67 -
B ..,. EPILEPSIE
1 - elements chiffres:
sur un total de 9 cas nous avons: - en 1980, 4 cas;
- en 1981, 5 cas.
2 - avis des chefs de corps:
aucun des chefs de corps n'evoque ce probleme„
3 - avis des medecins d'unite:
Les cas observes selon eux, sont generalement frustres; mais ils
sont unanimes a reconnattre quc cette affection est incompatible avec
les exigences de la vie militaire surtout sur l~ plan medico-legal.
4 - resultats du centre de reforme:
1 seul cas en 1980 ayant occasionne une reforme definitive sans
al~ocation d'invalidite.
5 - resultats du tribunal militaire:
pas de cas signales.
.•• 68 -
C .- ETHYLISME
1 ~ elements chiffres :
~ur un total de 20 cas reconnus officiellement on compte
- en 1980, 5 cas;
- en 1981~ 15 casc
2 - avis des chefs de corps:
- Ils passent sous silence le probleme d'alcoolisme chronique;
Neanmoins ils font remarquer les cas d'ethylisme aigu qui
s'observent chez les soldats dans 2 cas:
= soit apres des jours de servitude et surtout de garde, ila
absorbent de l'alcool comme moyen de detente ou d1evasion;
- soit pendant les mom~nts d1oisiTite apres la formation de
base pour "tuer le temps11•
3 - avis des medecins d'unite:
Ils se preoccupent surtout des cas d'ethylisme e;ronique obser
ves chez les-rnilitaires ay~nt une longue carriere et presentant de
temps a autre des crises cornitiales ou de delirium tremens. ,
Les cas d1ethylisme aigu se voient surtout chez les jeunes recrues
apres une permissionQ
-C> 69 -
+~-r~sultats du centre de reforme:
-ä~ d-ecislons-de reforme definitiTe:sur 5 causes
psychiatriques en 1980 et 1981, un seul cas en 1980.
b - pas de decision de conge de longue duree pour
ethylisme.
5 - resultats du "tribunal militaire:
Le tribunal militaire n'en parle pas.
°' 70 -
~-
-::;. -
D <» "USAGE ABUSIF DE DROGUE"
Il s'agit exclusivement de l'usage de chanvre indien. ·
1 - elements chiffres:
un' total de 14 cas; - en 1980, 10 cas; :;=;;; ..•.. :
~ en 1981, 4 cas.
2 - avis des chefs de corps:
-~ uniquement que des presomptions marquees par une eviction sys
tematique de tout deviant,soit imm~~latement, soit a la finde la
duree legale.
3 - avis des medecins d'unite:
Ils n1ont pas reussi a diagnostiquer des cas t tous les cas ~
mentionnes ne sont que de pures presomptions.
Ils n'ont pas de moyens techniques ou de methodes objectives
pour reperer un element qui fume du cannabis; attitude que je juge
plus repressive que preventivee
4 - resultats du centre de reforme:
Aucun element n'a ete reforme, ni pour detention, ni pour
- '71 -
") -- ·-.i,
coneommation de chanvre indieno
5 - resultats du tribunal militaire:
detention et consommation de chanvre indien:
- 1980: O cas;
•.. 1981 : 3 cas. . .
_, •. ~ ~ ... . ,:.,,..·.
:.~ .
.•. ~ •.
, •.. ,...,""-.: f.-:--
-.-.::.\ ..
·!' ·.;..,;.
-~.
- 72
- ;;:.j.,.--
E „ INADAPTATIONS
Lee inadaptations se manifestent generalement par une desertion,
d'ou assimilation de l'inadaptation a la desertion.
1 ~ elements chiffrea:
au total, 101 cas: - en 1980, 53 cas ;_
~ en 1981, 48 cas.
2 - avis des chefs de corps:
Selon eux: .•.. ·- - un tentre d'instruction ne peut pas etre un centre de re
dressement pour enfants inadaptes ou delinquants; il n'y a qu'a voir
le nombre des desertions chez ces 4_erniers pour s1en convaincre;
.. - il est grand temps de mettre un terme definitif a l'in
terventionnisme au moment des recrutements, des engagements ou des
rengagements;
- la mission ultime qui leur est confiee necessite des hom
mes integres, sains de corps et d'esprit;
- une information des recrues, de la part du commandement
et du medecin d1unite s'impose sur certains dangers tels que:
l 'alcoolisme, l "'usage abusif de drogue", dangers pouvant causer
une serieuse altero.tion de leurs capa.cites mentales;
... 73 -
"'.•
,-
~ l'accent est a mettre plus que jamais sur une meilleure
selection et une judicieuse orientation dans les differents ser-
viceso
3 - avis des medecins d'unite:
Le_probleme d'inadaptation, de _desertion ou d'indiscipline
~st considere comme un probleme de commandement.
4 - resultats du centre de reforme:
Aucun element n•a jamais ete reforme pour inadaptation.
5 - resultats du tribunal milit~ire :
au total 39· desertions:
- en 1980: 20 cas;
~ en 1981 19 cas„ , .•.•..•. - .. -..~.
::;....:,
- 74 - ·:;,;,~~
I1 ABLEAU r ,
REPARTITION DES DIFFERENTS CORPS
1 ECoLFB.
1
CENTRES 1
UNITES 1
UNITES D'INSTRUCTION TECHNIQUES CONSTITUEES
ECOLE DE OENDARHERIE
E M p T„
- E F A„
- E C s c„
ler BATAILLON
2ern~BATAILLON
JemtBATAILLON
G p M.
- GENDAIDIERIE
G A T L„
MARINE NATIONALE
G s p M.
r= r 1 r T O T A L 4 J 4 4
..,, 75 -
--= -~~
T A B L E A U
CAS PSYCHIATRIQUES ET D1INADAPTATION DANS LES DIFFERENTES ECOLES MILITAIRES EN 1980 ET 1981.
TROUBLES "USAGE 8 0
PSYCHIATRIQUES EPILEPSIE ETHYLISME ABUSIF VOL DESERTION .. , AVERES DE DROGUE" OU FUGUE >- - - t"' . -
80 81 80 81 80 81 80 81 80 81 80 81
OLE DE
D.ARHERIE J J 1 0 0 .0 0 0 0 0 0 0 7 ,1
' .., .
: M P T. 1 4 0 0 0 0 0 0 0 0 1 t 7
~
' F A. 9 1 0 1 0 1 2 0 0 0 23 1 38
CS c. 6 5 0 0 0 0 0 0 0 1 9 ·11 32
'OTAL 19 1J 1 l 0 l 2 0 0 1 33 13 'ATIEL
OTAL: 32 2 1 2 1 46 84
NONBRE DE CAS DECLARES PAR LES DIFFERENTS COHHANDEMENTS :
- Ecole de G~ndarmerie . 11 cas • - EM PT. a 4 cas
4•'
24 cas - E F Ao ~" g
~ E CS c. •-.;- -· ~-23 cas o
..• 76 0 ~
TABLEAU
CAS PSYCHIATRIQUES ET D'INADAPTATION DANS LES DIFFERENTS CENTRES D1INSTRUCTION MILITAIRES EN 1980 ET EN 1981.
------ 1 TROUBLES "USAGE ""'3
PSYCHIATRIQUES EPILEPSIE ETHYLISNE ABUSIF VOL DESERTION 0
AVERES DE DROGUE" .ou FUGUE ~
-~ 80 81 80 81 80 81 80 81 80 81 80 81 t"' l
·- ~ ot\
10 :s,.\.iV 4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 4 ,~'t~ .
. ·- - 1,.0'((\e 0~ 't~~\.,\., 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
,ri,;
i'((\0 0~ 1
[).'t~-µ,\.i 2 1 0 0 0 0 0 0 0 1 5 9 18
6 1 0 0 0 0 0 0 0 1 5 9
-
TOTAL: 7 0 0 0 1 14 22
NOMBRE DE CAS DECLARES PAR LES DIFFERENTS COMMANDEMENTS:
~ ler bataillon: 4 cas
- 2eme ~ataillon: O cas
Jeme bataillon:15 cas.
C> 77
~:-...,;: • ·i=-
TABLEAU
CAS PSYCHIATRIQUES ET D'IN,\DAPTATION DANS LES DIFFERENTES UNITES TECHNI,tUES MILITAIRl!:S EN 1 980 ET 1 981 •
. TROUBLES "USAGE ..,
PSYCHIATRIQUES EPILEPSIE ETHYLISME ABUSIF VOL DESERTION 0
AVERES DE DROGUE11 OU FUGUE ~ t'4
80 •
81 80 81 80 81 80 81 80 81 80 81 -
~"' ~4i,~ 4 9 2 2 t 0 0 0 0 0 0 0 18 ~
't y 0 0 0 1 0 0 2 1 1 2 2 1 1 o_ '~ J
iARINE .TIONALE
~ 2 0 0 0 .3 t 6 0 0 0 0 0 12
~ ~ 2 1 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 4 ,$ J
8, 10 2 4 4 1 8 1 l 2 2 1
- 'OTAL : 18 6 5 9 .3 J :i .•
NONBRE DE CAS DECLARES PAR LES DIFFERENT$ COMMANDE1'!ENTS:
.,. Gendarmerie 1 8 cas
"" G A T L. • 10 cas •. ..,. :Harine Na-
tionale . 1 cas C
= G S P Mo : 1 cas
c:, 78 .•.
·TABLEAU .i „ CAS PSYCHIATRI<iUES ET D' IN.ADAPTATION DANS LES DIFFERENTES
UNITES CONSTITUE~S MILITAIHES ~N 1980 ET 1981.
TROUBLES "USAGE >-3 PSYCHIATRIQUES EPILEPSIE ETHYLISME ABUSIF VOL DESERTION 0
>-3 AVERES DE DROGUE" OU FUGUE ;t>
~ •
80 81 80 81 80 81 80 81 80 81 80 81
~ 0~ 1
1,\>'\) 3 1 0 0 0 0 0 .o 5 0 5 10 24 ;~
~e o~ . \>V ,t~~ 2 0 1 0 0 0 0 3 0 2 1 2 11 ~
:.0 -yO~ ~
~~iY 6 1 0 0 l 0 0 0 0 1 5 9 23
~~ 4 5 0 0 0 lJ 0 0 0 1 2 4 29 1 ..
15 7 1 0 l 1J 0 3 5 4 1J 25
roTAL : 22 1 1 ~ J 9 J8 87
NOHBRE DE CAS DECLARES PAR LES DIFFERENTS COMNANDEMENTS:
a. ler bataillon • 20 cas • ~ 2eme bataillon . 8 cas . CS Jeme bataillon i 15 cas
G P N„ •. 7 cas .
.., 79 Cll
T A B L E A U 6.
DISTRIBUTION DES H !\LADIES J\-IENTALES ET DES CAS D' INADAPTATION DANS LES FORCES AIDIEES NATIONALES DE GOTE D' IVOIHE.
: . . . . ) DIFFERENTS : TROUBLES : EPILEP-; ETHY- ; "USAGE ; ; DESERTION) PES DE CORPS I PSYCHIATRI- t SIE I LISME t ABUSIF , VOL t OU j :_~~~~-~:~:~~_: : ::~_::~~~~:_: : :~:~~---,
: : : : : : : : : : : : )
: 80 : 81 : 80: 81 : 80: 81 : 80: 81 :80:81: 80: 81 ~ : : : : : : : : : : : : n J ------------- ------ ------ ---- ---- ---- ---- ----- ----- -- -- -·---- -----, : : : : : : : : 1 : : : . )
' les : 1 9 : 1 J : 1 : 1 : 0 : 1 : 2 : 0 : 0: 1 : JJ : 1 J : : : ·: : : -- : : : : : : ------------- ------ ------ ---- ---- ---- ---- ----- ----- -- -- ----- -----< : : : : : : : : : : : :
.tres d I ins- : : : : : 1 1 1 : : : :
.ction : 6 : 1 : 0: 0: 0 1 0; 0 s O; O: 1:· 5: 9 : : t : : : : : : : : : 1
, ------ ------ ~--- ---- ---- ---- ----- ----- -- -- ----- -----· : : : : : : : : 1 S : S : : : : : : : : : : : : : . 8 : 10 : 2: 4: 4: 1 : 8: 1 : 1: 2: 2: 1
tes hniques
: : : : : 1 : : : : : : ------------- ------ ------ ---- ---- ---- ---- ----- ----- -- -- ----- -----· : : : : : : : : : : : : t
, , es : : : : : z : : : : : : : 1 I
1stituees : 15 : 7 : 1 : 0: 1 : lJ: 0: 3: 5: 4: 1J: 25 ' : : : 1 1 1 : : : : : : ·------------- ------ ------ ---~ ---- ---- ---- ----- ----- -- -- ----- , : : : : : : : 1 : : ' 1 :
al . . . : . : . . . . . : . . . • . • . . • ·tiel . 48 • Jl : 4 : 5 : 5 : 15 • 10 . 4 : 6: 8: 53: 48 • • • .
: : : • . : . : • • : . . • • . • . : . . . . : . . • .
.a L . 79 . 9 : 20 : 14 . 14 : 101 . . . . • . . . . . . . . . .
.•• 80 -
TABLEAU?
RENSEIGNEMENTS RECUEILLIS
AU · CENTRE DE REFOID1E
( A) DECISIONS DE REFORME DEFINITIVE
MOTIF DE ANNEE ALLOCATION
PRESENTATION D'INVALIDITE 80 81
Causes Medicales 24 T
Causes 1 + Psychiatriques 4 1 4 -
Causes Chirurgicales 17 11
TOTAL: 45 19 -
( B ) DECISIONS DE GONGE DE LONGUE DUREE.
1 MOTIF DE· ANNE E
- PRESENTATION 80 81
Causes :Mediceles 5 3
Causes Psychiatriques 1 2
Causes Chirurgicales 0 0
TOTAL: 6 5
- "" 81 •..
TJ~ AB L E AU 8 REPARTITION DES DELITS ENREGISTRES AU TRIBUNAL NILITAIRE
EN 1980 et 1981.
NATURE DES DELITS ANNEE 1980 ANNEE 1981 TOTAL
i)esertion 20 19 .39
a1essures involontaires 8 19 27
)etention et consommation de chan- 0 J J irre indien
fiolation de consignes J J 6
:oups et blessures volontaires 0 2 2
fiolence sur mineure 0 2 2
iomicide involontaire 2 2 4
lbus de confiance 4 l 5
~bandon de poste 1 1 2
Dissipation d1arme et de munition 1 1 2
Defaut de permis de conduire 2 1 J
Evasion 1 1 2 1 1
flvortement 0 1 l i 1 -
Escroquerie 0 l 1 1
Extorsion de fonds 0 1 1l .... Corruption passive 1 l 2 1
' '
Defaut d'assurance et de visite i
ter.h·rd n11A 1 1 2 1
Faux et usage de faux J 0 J
Detournement de materiel militaire 2 0 2 '
Detournement de deniers publics J 0 J i 1
Vol ., 0 1
TOTAL . O • e e C • e O • • • e • • • • 53 60 11J 1 . '
1
•• 82 -
U-A B L E A u'9
REPARTITION DES DELITS PAR ANNEE
ET PAR CORPS
1-u:..::> UNITES UNITES' E CO L ES ID'INSTRUC- TECHNIQUE CONSTITUEES
TION
80 1 81 1 80 81 80 81 80
ECOLE DE 0 0 GENDARMERIE
EM PT. 0 2
E CS C. 2 4
E FA. 5
ler BATAILLON 4 3
2eac.BATAILLON 2 2
Je-MBATAILLON 4 5 ~
G PM. 2 0
GENDARMERIE
GA TL.
MARINE ·--~ NATIONALE r==~::;::----, 1
1 0
G S PH. 0 t
DOSSIERS NON PRISEN COMPTE:
80 81
1-Police l 2
2-BAL 0 1
)-Bataillon autonome d:1 interven- 0 l tion du genie rural
4-E BR AKOUEDO 0 2
80 81
5-C J R. 0 2
6- Q Go 0 J
7- Cielog 0 1
8- CM MG. 0 1
- 83 •..
TABLEAU9 (suite)
TRIBUNAL MILITAIRE:
~ Dossiers classes ,pour non lieu 1 16 __,--- •.•••....•. 11 en
6 en 1980
1981
~ Un seul pour raison psychiatrique en 1980
- 84 ~
/
! t II . ! COMMENTAIRES t r ;.._!
ATant d'effectuer les commentaires sur les constats que nous
avons pu faire, il nous a paru important de dire comment la collecti
vite militaire ivoirienne est constituee.
Au sommet de l'echelle, nous avons les officiersde carriere;
au milieu,les sous ~ officiers de carriere; au bas de l'echelle,
on a les hommes de troupe, constitues par les soldats engages ou
rengages et les appeles.
Tous les jeunes de dix huit ans, lors des conseils de revision,
subissent une visite medicale d'aptitude; ceux qui sont reconnus
"bons pour le service arme" sont reconvoques; seulement ceux qui
remplissent toutes les conditions d'une seconde visite medicale d'ap
titude sont recrutes pour subir une formation commune de base dans les . '
trois centres d'instruction; ensuite ils sont repartis dans les
differ~nts corps selon leurs aptitudes.
Pour les uni tes techniques, tels·. que. la gendarmerie, le GATL
(Groupe Aerien de Transport et de Liaison), la Marine Nationale et
le GSPM ( Groupement des Sapeurs Pompiers,.Militaires) ~ il existe
un concours direct de recrutement dont le niveau depend de l'unite
- - elle memec Les admis subissent une visite medicale d'aptitude
-:: - 85 .,.
__ :,;._,_ - •. :5·
avant leur admission definitive et une formation specifique a l'unite donnee„
Pour faire un constat d'importance des problemes de sante men
tale.au sein de la collectivite militaire ivoirienne, il nous fau
drait d'une part, le nombre de cas et des chiffres exacta sur lea
effectifs totaux afin de faire les calculs des taux d'incidence.et
de prevalence.
Nous ne pouvons faire une approche epidemiologique valable pour
les raisons suivantes:
- il ne nous a pas ete possible d'obtenir les effectifs totaux
par souci de discretion militaire;
- au niveau du recruternent, seules les jeunes recrues sont prises
en compte par le centre de selection et d'orientation, äont nous ne
connaissons pas les resultats„ C'est dire que nos chiffres et nos cons
tats ne concernent que les sujets admis a effectuer le serTice arme;
- les diagnostics mentionnes dans les documenta consultes sont
rarement precis;
~ certaines affections neuropsychiatriques telle que l'epilepsie
sont classeee sous 1~ sigle Gau lieu du sigle P (cf annexe), d'ou
une perte importante des informations·;
0 86 „
- on ne rencontre que quelques cas de pathologies psychosoma
tiques mentionnees dans les documenta medico- rnilitaires; cela
para!t improbableo
On peut neanrnoins se poser la question de savoir, a defaut de diagnostics strictement etablis, quelles sont les grandes categories
de troubles psychiatriques observes? Nous pouvons repondre d'em
blee qu'il y a tres peu de pathologies psychiatriques averees par
rapport aux troubles d'inadaptation.
~ D'apres les conclusions de nos recherches, nous constatons
que ces troubles surviennent generalement chez les militaires de ·-
carriere•
- Il est difficile d'affirmer que tel ou tel trouble est le y
plus frequent car, comme nous l'avons dejä remarqui, dans les-:do-
cuments, les diagnostics precis sont rares.
- Une chose est a remarquer: c'est qu,' au centre de refor
me, les causes psychiatriques ressortent rarement; on peut donc
dire, qu'apparernment les cas de troubles psychiatriques n'entrai
nent pas de reforme definitive a quelques exceptions pres. Ces
malades ont-ils reintegre la vie militaire apres avoir ete trai
tes avec succes? beneficient-ils plutot de conge de longue duree?
partent-ils a la retraite etant malades, si nous considerons que
les troubles surviennent en finde carriere?
Toutes ces questions meriteraient une etude approfondie.
- Les autres troubles du comportement en relation avec l'alcoo
lisme ou l' 11usage abusif de drogue" sont rencontres au meme titre
que dans le milieu civilo La question reste de savoir si la consom
mation est a incriminer au milieu militaire ou si la consommation
est anterieur au service arme.
-"':•-
Le clou des probleme~ est constitue par les inadaptations pour
les raisons suivantes:
- les conflits crees par la rencontre de l'individu avec le
rnilieu militaire;
- l'existence en milieu militaire de delits qui n'en sont pas
dans la vie civile; par exemple les !ugues. L'abandon 411m poste
n°est pas du tout la meme chose en milieu civil qu'n milieu mili
taire; on parlera d'absence illegale, de desertion, qui sont des
delits pouvant entra!ner des sanctions penales;
, .
- le probleme d'epilepsie est un probleme relativement mineur
compte tenu du nombre i~~isuifiant de cas observes.
88 - ,. -;:-
Commont le milieu militaire repond-il a ces problemes?
a-- POUR LES COMMANDEMENTS
le malade mental ne pose pas de probleme ; il est pris en
charge par le service de sante en milieu specialise;
- ee sont les cas d'inadaptation qui suscitent des problemes a differents niveaux:
~ les comportements delictueux entrainent des sanctions;
4 ces sanctions rarement apportent des solutions car les
·comportements demeurent generalement inchanges
~ ils rapportent ces problemes soit a une surcharge
de travail, soit a des periodes d'inactivite;
v comme solutiont ils souhaiteraient un recrutement plus
sever~ ;
- l'alcoolisme est un fait evident dans toutes les unites;
les commandements sont conscients de son importance mais aucun
d'eux n'en parle, car en faitt l'alcoolisme est un phenomene du
militaire de carrieree
= 89 -
..
b - LES MEDECINS D'UNITE
~ epousent la meme attitude que celle des commandements; ils
eTacuent le malade sur un centre specielise et attendent l'avis
de l'expert pour adopter une conduite a tenir.
A quelques exceptions pres, les medecins ne mentionnent pas
les cas de pathologies psychosomatiques.
00 ' quan t aux pr-ob Lemee des inadaptations, ils sc,ut consideres
comme eto.nt des problemes de commandement ou ils n1ont pas a in
terven1r
- vis-a-vis de l'alcoolisme et de la drogue, leur attitude est
ugee plus repressive que comprehensive et preventive.
En conclusion nous pouvons dire que malgre l1inexistence de
criteres epidemiologiques, nous pouvons avancer que les troubles
psychiatriques sont relativement rares en milieu militaire, meme
s1ils sont de loin domines par des problemes par des problemes
d'inadapta.tion.
Les raisons sont bien simples:
a) la selection actuelle remplit son role car elle explique
le faible nombre de cas observes. '
<> 90 -
b) les problemes d9inadaptation sont a approfondir a cause
de leur importance; ce sont les troubles du-comportement les
plus rencontres en milieu militaireo Cela parait etre en etroite
relation avec ce qui se passe en milieu civilo Est-ce un probleme
de l'adolescent actuel? En attendant d'y t~ouver des solutions, il
est important de savoir qu'on arrivera jamais a eliminer tous les
marginaux; a la selection il faudrait associer un examen psycho
logiqueo
Le milieu militair~ repond en general de fa;on repressive a l'ensemble des problemes de sante mentale; est-ce par manque
d'information?
Il eerait souhaitable, comme solution dans J.'immediat, une
info~mation des commandementa et des medecins d'unite sur les mou
Tements psychologiques des jeunes actuels et a 11aTenir, la forma
tion d'un personnel medical militaire en sante mentale.
C O N C L U S I O N
C O N C L U S I O N
L'evaluation des Problemes de Sante Meutale en Milieu
Militaire m•a demande:
1 - de parcourir toutes les Infimeries d1Unite, tourner
page apres page, tous les documenta medico-militaires qui s•y
trouvent (registres des consultations Militaires, des hospita
lisations, des constatatio~s~ des modeles 8, des aptitudes et
des incorporations) ;
2- de m'entretenir avec les medecins d'unite;
3- d'entendre certains chefs de corps pour obtenir des
elements chiffres:
- sur les pathologies psychiatriques rencontrees; -
les cas d'epilepsie;
les cas d'etbylisme chronique;
- les cns d'usage abusif de drogue";
- les cas d'inadaptationf
J+ - fouiller dans les archives du Centre de Reforme les
cas de reforme definitiTe ou les conges de longue duree pour
~aison psychiatrique;
= 93 ••.
5 ~ chercher au Tribunal Militaire les cas de delits classes
pour non lieu pour raison psychiatriquee
Pendant les annees 1980 et 1981 (periode choisie pour mon etude)
on a enregistre au total:
- 77 cas de troubles psychiatriques averes,.
9 cas d'epilepsie,
- 20 cas d1alcoolisme chronique,
~ 14 cas 11d1usage abusif de drogue",
- 14 cas de vol,
-101 cas d1absence illegale au corps en temps de paix.
Notons que je n'ai eu aucune~retention de faire un travail
d'epidemiologie en milieu Militaire pour deux raisons fondamentales:
1:- Les donnees que j'ai pu o~~enir sur les effectifs sont
fragmentaires car discretion militaire oblige;
2 - etablir les taux d'incidence et de preval~nce necessite
d'avoir des chiffres rigoureusement etablis ce qui n'a
pas ete le cas„
Ce travail est en fait un "flash", un bref aper<;u des cons
tato.tions faites sur le terrain„
= 94 -
.Les resultats pechent sürement par defaut1 ils sont dominea
par les troubles de l'adaptation a l'institution militaire qui a
des objectifs et des missions precis et des regles de fonction
nement stricteso
Ils sont mal evalues par les medecins d'unite et beaucoup de
troubles psychosomatiques et psychologiques·sont sous-esti~es et
classes dans le cadre des troubles medicauxo
(Affections classees sous le sigle Gau lieu du sigle P)o
Les solutions a envisager .sont de trois ordres
a - une meilleure selection en tenant campte des regles etablies
pour le recrutement, l'engagement et le rengagement;
b ~ une methode preventive en sensibilisant les medecins et les
cadres sur ces types de troubles par un programme de forma
tion;
e - une meilleure collaboration entre le com~andement et le
medecino
C, 95 „
En fait, dans la litterature rnedico- militaire il s'agit d'une
specificite culturelle (si ce n•est la possibilite parfois d1acces
a des therapeutiques traditionnelles qui est laissee a diligence
du medecin des Armees)o
Ce parallelisme de nos resultats devrait :
1 ~ permettre des travaux ulterieurs et comparatifs;
2 - siinspirer partiellement des techniques medico-militaires
qui ont fait leur efficacite en l'adaptant au con~exte
socio-culturel;
3 - une reflexion sur la pratique medicale en matiere de Sante
Mentale au sein des Armees qui apparait indispensable com
me une sensibilisation des ~edecins d'uniti sur ces patho
logies~
_c, 96 ••
L' IN CORPORA TI ON
1 - Signifieation
L'incorporation est une operation medieo-legale qu~
applique les donnees de l'in•.truction sur l'aptitude au ser-
vice~
2 - Elle comporte
- un examen clinique detaille avec etablissement du
profil medical =SI GY COP
- un examen radioseopique pulmonaire obligatoir~
au tres examens ·:· • groupe sanguin
• electrophorese de l'hemoglobine
$ IDR,.
3 - Le pro!il medical
- ses buts: „ eliminer les inaptea
• evaluer precisement l'adaptation
ou l'adaptabilite de chaque homme
aux necessites diverses de la rle
militaire
- il est appele SI GY COP . S membres superieurs et ceinture scapulaire
I membres inferieurs et ceinture pelrlonne
G etat general
Y yeux et vision sens chromatique exclus$
C sens chromatique
0 oreilles et audition
P psychismeo
- 98 =
MINISTERE DE LA DEFEN.SE ET DU SERVICE CIVIQUE
I~ECTION DU SERVICE DE SANTE
/)/o O O O 2 8 C /MDSC/DSS
:ABIDJAN, le
/)/OTE DE SERVICE ----------------
lt ·1· - ~ •. HJ ~ i.:.., ;;,
i 1~attention de Messieurs les Hedecins Militaires
-··
Sous la direction de Honsieur le Professeur HAZERA, 1e lv!ede ciii-aspirant r-aNIKAYOU TRAORE, eleve Hedecin Mili taire de 6e a nn e e prepare une these sur le sujct suivant:
"PROBLEMES PSYCEIA.'tRH.;UES u·: MlLI:::l' HIL!TJ-. IRE IVO!RIEN11
on entend par problirnes psychiatriques tout ce gui conc~~ne les syn drarnes deiressifs ou bo~ff~es d~lirantes, les toxicc~~~ies (dro~ues, alcool) etc ••• detectes seit au coll!"s de l'incorporatioD soit pend~nt la periode d1activite deE militai1·es CODC~rnes.
Nous estimons ce:te initiative tr~s instructive dans la rr.e sure oü chaque Hedecin-Chei s e trouve souven t coni'ronte avec des pro blemes d'ordre psychiatrique dans son unite.
En vue d'etayer valablement les elements de cette enquete, il a ete decide que l'aspirant NINIKAYOU TRAOR::: prenne directement contact avec les Medecins Militaires d'active cies differentes unites dans les oois sui suivent; les dates de son passage vous seront cornrnu- niquees a ternps utile.
Il est de~andc a ch.oique Medecin-Chef de reserver un accueil ±res fructuew:: a ce jeuneo
E.STINAT;~TRES
Le Hinistre de la Defense et du ( a titre Service Civique ••• - •••••••• 00 ( de CoR
Le General, Chef d'Etat-Eajor Les Hed.-Chefs FANCI - 1er-2°-3° Bton -
Gendarmerie Hationale - GSP½-GATL - ~arine Nationale - ECSC
- L~ Prof. HAZ~RA i l'institut de Sant& Fub:iqu• - L~ ~:fdecin-h..:,pirant J,;n:H.AYO~ 7;:;.0HE,
- t..rchi ves - Chr cno .•
~-~:; ---- -~· . J . . i ' ' . ~ -- .•... ;, -~ _.:..
#' ,._..:..---
&'.) 99.,,
FICHE INDIVIDUELLE ANNEE 1980
.A~!,t
UNITE
Noms et ·Prenoms
Classe :
Age :
Grade
Emploi :
Duree du Service :
Niveau de Scolarisation:
Situation Matrimoniale :
Motif de Consultation :
CONDUITE TENUE
- Traitement au corps lt - Traitement a l'Infirmerie de Garnison lt
Bospitalisation II - Eviction du Service Arme II
Conseil de Reforme lt
DECISION DU CONSEIL DE REFORME :
c> 100 -
LJ. I
I I / - LJ. I
I I I - LJ. I
LI
ENQUETE AUPRES DU MEDECINS DE L'UNITE - (ANNEE 1980) . . s
A98~
UNITE.:
1) EFFECTIF DE L'UNITE
" Officiers . . 0 Sous-Officiers . . -0 Soldats - engag~s . .
appel~s :
2} COMBIEN D'ELEMENTS ONT ETE l~IMINES DU
SERVICE
Maladie mentale averee:
Causes medicales :
Causes chirurgicales :
Troubles du comportement:
Delits (ayant entrain~ u~·-jugement devant
le Tribunal Militaire) :
<> -Vol :
Desertion:
'Toxicomanies :
.., Autres.
.....101 .,
ENQUETE AUPRES DU MEDE(1JN DU CENTRE D'INSTRUCTION
(ANNEE 1980- "113 8·1)
~ENTRE D'INSTRUCTION t
1) Combien avez-vous re~u de jeunes recrues?
2) Combien ont ete Eliminees ?
- Pour causes mEdicales :
- Pour causes chirurgiealei:
- Pour causes psychiatriques :
1- Maladie mentale averee :
2- Troubles du caractere :
3- Conduites pathologiques
3) Elles ent ete eliminees par:
1- Le Medecin de l'Unite Combien?
2- Consultations specialisees dont psychia
triquea Combien?
.,, 102 .,.
ENQUETE AUPRES DU CENTRE DE RECRUTEMENT 1980
Nombre d'Appeles
Nombre de Jeunes Recrues ; 1 426
Nombre de Recrues Eliminees : 1 537
ENQUETE AUPRES DU CENTRE DE RECRUTEMENT 1981
Nombre d'Appeles ; 3 279
Nombre de Jeunes Recrues : 1 472
Nombre de Jeunes Recrues Eliminees : 1 807 ·
"° 103 ""
1 BIBLIOGRAPHIE 1
BIBLIOGRAPHIE
HAUT COHITE D1ETUDE ET D1INFORMATION
SUR L'ALCOOLISME Paris Colloque 1980„
Libourne - Alcoologie et forces arrnees~
Colloque international te~u a Libourne les 29, 30 et 31 mai 19809 ••• - Paris: La
Documentation Franc;.aise 1981 .,- 455 Po
(Lee Colloques et Congres du Haut Comite)o
JUILLET (l!) , . MOUTIN (:a)
Psychiatrie militaire
Paris: Masson, 1969'1 525 p„
JUILLET (P.)" MOUTIN (P.) SAVELLI (Ao)
Psychiatrie en milieu rnilitaire
In: Enc;y:cl. Med. Chir. (Paris)" Psychiatrie., A 10
1967, 37882 9 1 - 140
.., 105 =
S E R M E N T D ' H I P P O C R A T E
En presence des Ma!tres de cette Ecole et de mes chers
condisciples, deTant l'e!figie d'Hippocrateo
Je promets et je jure, au nom de l'Etre supreme, d'etre
fidele aux lois de l'honneur et de la probite dans l'exer
cice de la Medecine.
Je donnerai mes soins g~atuits a l'indigent et n1exi
gerai jamais un salaire au-dessus de mon travail1 jene
participerai a aucun partage clandestino
Admis a l'interieur des maisons, mea yeux ne verront
pas ce qui s•y passe, ma langue taiera les secrets qui
me seront confies et mon etat ne se1·vira pas a. corrompre
les moeurs, ni a faToriser le crimeo
Jene prrmettrai pas que des considerations de reli
gion, de nation, de race, de parti ou classe sociale vien~
n0nt s'interposer entre mon devoir et mon patiento
Meme sous la menace, je n'admettrai pas de faire
usage de mes connaissances medieales eontre les lois de
l'humaniteo
Respectueux et reconnaissant envers mes Maitres9 je
rendrai a leurs enfants l'instruction que j'ai re~ue de
leur pereo
Que les hommes m'aecordent leur estime si je suis
fidele a mes promesseso Q,.ie je sois couTert d'opprobe et meprise de mes con~
freres si j'y manqueo
-~ •. 11
::;
VU le President du Jury
GUESSENND KOUADIO GEORGES
VU le Doyen de la Faculte
A. YANGNI-ANGATE
:.- ~.-
VU et Fermis d1imprimer
Le Recteur de 11Universite Nationale
de cete d1IToire
Vo DIARRASSOUBA
--
Par deliberation, la Faculte a ~rete que les opinions
emiees dans les dissertations qui lui sont presentees doiTent
etre considerees comme propree a leure auteurs et qu'elle n•enp
tend leur donner aucune approbation ni improbationo