Reports by Louis Pasteur and Claude Bernard on the Organization of Scientific Teaching and Research

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Reports by Louis Pasteur and Claude Bernard on the Organization of Scientific Teaching and Research Author(s): Ashley Miles Source: Notes and Records of the Royal Society of London, Vol. 37, No. 1 (Aug., 1982), pp. 101-118 Published by: The Royal Society Stable URL: http://www.jstor.org/stable/531479 . Accessed: 15/06/2014 17:55 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . The Royal Society is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Notes and Records of the Royal Society of London. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.77.38 on Sun, 15 Jun 2014 17:55:32 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Reports by Louis Pasteur and Claude Bernard on the Organization of Scientific Teaching andResearchAuthor(s): Ashley MilesSource: Notes and Records of the Royal Society of London, Vol. 37, No. 1 (Aug., 1982), pp.101-118Published by: The Royal SocietyStable URL: http://www.jstor.org/stable/531479 .

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IOI

REPORTS BY LOUIS PASTEUR AND CLAUDE BERNARD ON THE ORGANIZATION OF SCIENTIFIC TEACHING AND RESEARCH

By SIR ASHLEY MILES, F.R.S.

HESE reports originated in the family of Armand Du Mesnil, who served as Officier Instruction Publique in the Ministry Instruction

Publique from 1866, and later (1878) became Councillor of State and Director of Higher Education in France (i). They passed, together with clerk's copies, to Du Mesnil's niece who married Eugene Fromentin, the painter and novelist. Their daughter married Alexander Billotte. The Billottes' daughter married

my wife's Norwegian uncle, to whose son, Erik Dahl of La Rochelle, I am indebted for photocopies (2).

Louis Pasteur (I822-I895) was elected a Foreign Member of the Society in

I869, and Claude Bernard (1813-I 878) in 1864. The reports arose out of the conference of scientists and administrators

summoned by Napoleon III at the Tuileries on I6 March 1868, as a result of the concern expressed by Pasteur over the condition of French science at the time. Pasteur, Bernard, Deville and Milne-Edwards were present as scientists, and Rouher, Vaillant and Duruy (Minister of Public Instruction) represented the Government. Pasteur's report, dated nine days after the conference, pre- sumably represents the opinions he presented, and is addressed to the Directeur de L'Enseignement Superieur, a post subsequently held by Du Mesnil; Ber- nard's is addressed to Duruy. Both have been annotated freely at an unknown date by a single hand, evidently of some authority, and perhaps that of the Minister, or of Du Mesnil. In addition; (a) there is a note on the title page of Pasteur's report, not in the clerk's copy; on the clerk's copy of Pasteur's report there are (b) two additional pencil notes in another hand near the end of section II, noted in the transcript, and (c) written boldly in red crayon across the title 'Beaucoup de choses justes/une impracticable (l'intervention des

municipalites d. la pr. des profs.)'; and (d) in a hand similar to (c), across the

top of Bernard's report is written 'Vue nette des principes. Solutions indecises'. The transcriptions (for which I am indebted to Mrs Nesta Dean) include

the annotations, because of their interest. It has not been possible to go further into the background of the reports, but a precis in English is appended.

A S. E. MONSIEUR LE MINISTRE DE L INSTRUCTION PUBLIQUE,

Note demandee par L'Empereur sur l'enseignement superieur. Il y a deux choses a considerer dans l'enseignement superieur: I° la

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propagation et la diffusion des connaissances scientifiques; 2° l'avancement de la science elle-meme. Les deux points de vue, quoique connexes, ont besoin d'etre examines a part; car, loin de se confondre, ils semblent, jusqu'a un certain point, etre en opposition l'un avec l'autre. L'enseignement superieur seul doit se preoccuper de l'accroissement ou de l'avancement des sciences, et c'est a cause de cela qu'il merite sans doute d'eveiller la sollicitude du gouver- nement de 1'Empereur d'une maniere toute speciale. I1 ne faut pas oublier en effet que si l'enseignement primaire et l'enseignement secondaire forment les assises fondamentales de l'instruction nationale, I'enseignement superieur en est la tete et constitue le foyer lumineux qui eclaire et feconde tout le reste.

L'Enseignement superieur est celui qui conduit la jeunesse jusqu'aux confins des connaissances humaines actuelles; il a par consequent pour mission de montrer, dans les sciences, a la fois leur present et leur avenir, c'est-a-dire de

ctte conciliation est donner l'ensemble des notions acquises en meme temps qu'il prepare et indique les progres qui restent a accomplir. Les principales difficultes de l'enseignement superieur se rencontrent dans la conciliation de ces deux buts differens.

Toutes les fois qu'il ne s'agit que de donner la science faite, il faut que 1'enseignement soit regulier et renferme dans des programmes definis auxquels correspondent des examens bien determines; mais quand on arrive au dernier degre de l'enseignement et que l'on veut apprendre a l'elve a marcher par lui- meme dans les voies de l'investigation scientifique, il faut, au contraire,

trs certainement supprimer les programmes et laisser d l'intelligence toute la liberte d'allure. Je crois, qu'a ce moment, le role de l'enseignement doit se borner a fournir les instrumens de travail et celui du maftre a developper les methodes a l'aide des quelles on

C'estcequiserafait poursuit la solution des problemes scientifiques; mais on doit ensuite laisser dans les laboratoires1 * * 1 de recherches 1 el've libre de se mouvoir, a la maniere et suivant sa nature, vers le but qu'on

lui a montre, sauf a venir a son secours si l'on voit qu'il s'egare. Je pense en un mot que le veritable enseignement scientifique est celui qui contient l'imagina- tion sans l'etouffer, celui qui laisse, autant que possible, l'esprit en face de lui- meme et le dirige tout en respectant ses qualites les plus precieuses qui sont l'originalite ou la spontaneite scientifique. En effet les sciences nefont des progres que par les idees nouvelles et par la puissance creative de la pensee. Il faut donc bien prendre garde dans l'enseignement superieur des sciences que les connaissances qui doivent armer l'intelligence ne l'accablent par leur poids et, que les regles, au lieu de soutenir les cotes faibles de l'esprit, ne deviennent des entraves qui en

Juste atrophient les cotes puissants et feconds. Dans l'enseignement superieur tel qu'il existe en France, les deux points de

vue que j'ai prce&demment indiques existent dans une certaine mesure, mais ils ne sont, ni assez nettement distingues en theorie, ni suffisamment etendus dans

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I'application. Dans les Facultes qui conferent des grades et qui donnent finale- ment le droit d'exercer une profession, on doit, avant tout, enseigner la science faite, en evitant de traiter les points scientifiques obscurs ou controverses qui troubleraient Tresjuste

sans profit l'esprit de l'eleve qui debute. Dans d'autres etablissements scientifiques, tels que le College de France par exemple, il faut, au contraire, considerer la science dans les progres qui lui restent a accomplir et se proposer d'initier les auditeurs aux methodes d'investigation, en traitant plus specialement les questions discutees ou ardues. Ces deux genres d'enseignement sont, pour ainsi dire, opposes dos a dos. Le professeur de Faculte voit la science dans son passe; elle est

pour lui comme parfaite dans le present; il la vulgarise en exposant dogmatique- ment son etat actuel. Le professeur du college de France, au contraire, doit avoir les yeux tournes vers l'inconnu, vers l'avenir*. Le College de France est une institu- tion scientifique admirable en partie imitee dans ce qu'on appelle des colleges ou des ecoles de perfectionnement. C'est un enseignement superieur libre ocu toutes les connaissances humaines se trouvent a peu pres reunies; toutes les Academies de l'Institut y sont plus ou moins representees de meme que les diverses Facultes. Je verrais avec regret toutes les modifications qui pourraient, sous n n'en ipropose aucune, si ce n'est ce rapport, change les traditions seculaires du College de France. I'extension des

II y a donc dans l'enseignement superieur deux enseignements reellement laboratoires

distincts; l'un qui a pour mission de distribuer la science, l'autre qui a pour but de la oui creer et de la developper.

Maintenant, il s'agit de savoir si ces deux enseignements doivent etre distincts ou non; s'ils doivent etre confies a des professeurs differens ou reunis dans un mrme cours. On pourrait trouver des raisons pour soutenir l'une et l'autre maniere de voir; mais sans entrer dans le developpement de ces argumens, je me bornerai a dire que je pense, quant a moi que ces deux ordres d'enseignement doivent etre, sinon separes dans des etablissements speciaux, au ouietc'estlaregle

moins traites dans des cours tout a fait distincts. Je comprendrais que toutes les Facultes fussent organisees de maniere a renfermer dans leur sein les deux enseignements. Il y aurait d'abord des cours d'instruction reglementaire qui seraient destines a donner la science acquise; ils devraient etre encadres dans des programmes exactement suivis de facon a ne pas empieter les uns sur les autres et a n avoir qu une duree limitee; les examens porteraient exclusivement sur les Lescours nepeuvent

avoir rien de matieres traitees dans ces cours reglementaires. II y aurait ensuite des cours reglementaire.Onne d'instruction libre qui seraient destines au perfectionnement et au developpement crtepas 'esprit de

decouverte; quand il de la science; ils ne seraient astreints a aucun programme et seraient en dehors serecontredansun

homme, il faut prendre des examens; ces cours libres ne seraient suivis par les eleves que dans les cet homme et laider *Mes Lecons de physiologie appliqu6e a la Medecine faites au College de France V 2- en mettant s

1~~~~~Io~~~~~8 ~~5 4~~--I~ I~8 disp

5 5 moyens d'action tous les

1854-1 855 moyens d'action.

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dernitres annees, quand ils auraient ete prepares par des etudes anterieures a pouvoir en tirer profit. Les deux especes de cours devraient etre pourvus de leurs instrumens necessaires de demonstration; mais c'est seulement aux cours libres

~oui de developpement scientifique que devraient etre annexes de grands laboratoires ou les eleves seraient inities aux methodes d'investigation scientifique; dans ces laboratoires, les elkves trouveraient les moyens de preparer de bonnes theses tout en s'exercant en meme temps aux recherches pratiques. De cette maniere, tous les leves seraient appeles a gouter de la science pure, qui seule est capable d'interesser et de passionner les hommes predestines a devenir des savants. Evidemment la carriere scientifique ne serait poursuivie que par ceux que leur goit ou leur aptitude speciale auraient fait reussir d'une maniere exceptionelle; quant aux autres, ils se livreraient a leur profession, qui serait d'autant plus relevee a leurs yeux qu'ils comprendraient mieux les vraies relations de la science pure avec ses applications. Je ne saurais entrer ici dans les developpe- ments que comporterait le sujet important et difficile que je viens de traiter; il me suffira d'avoir donne une idee des modifications de l'enseignement superieur que je crois les plus propres a fournir aux jeunes gens une solide instruction scientifique et a favoriser en meme temps les progres de la science.

C'est impossible, a Les modifications que je propose ne seraient point des innovations difficiles moins que chacune denos54facultes a realiser; elles existent deja en germe dans l'enseignement. Dans la Faculte des nerenferme, parmi 1 1 * 1 * 1 ses marese, des sciences de Paris par exemple, il y a un certain nombre de cours qui sont hors inventeursac6tedes cadre et qui ne rentrent point dans les matieres des examens. Le cours de vulgarisateurs. Ceux-ci se trouventpartout, les physiologie generale que l'Empereur m'a fait l'insigne honneur de creer pour autressontrares C'est moi est dans ce cas. J'ajouterai encore que les deux ordres d'enseignement que au Gouvernement A

leschercher, les je distingue se rapportent tres-bien a deux genres d'esprit qu'on rencontre d&couvrir et a les . . bienmunirdetoutce parmi les savants. Ceux que le genie de 1 'observation ou de 1 invention a plus quileur est necessaire specialement favorises, auraient leur place marquee comme professeurs des pour inventer, cesta dire pour faire avancer cours libres, tandis que ceux a qui la nature a departi les qualites brillantes des laoCsen nspasa vulgarisateurs developperaient plus specialement leurs aptitudes dans les cours crerdes centres d'instruction reglementaire. nouveaux; il y en a

trop. Mais il faut Ilfaudrait necessairement arriver a generaliser le double enseignement scientifique et il quelques points bien devrait etre etendu d toutes les Facultes de l'Empire. Une des conditions les plus choisisnos resources essentielles pour le succes d'un enseignement de quelque nature qu'il soit, est en personnel et en materiel pour ye d'etre place dans un foyer scientifique qui stimule a la fois l'emulation des developper la vie eklves et l'ardeur scientifique du professeur. I1 est reconnu que la trop grande scientifique avec intensite, par exemple centralisation est nuisible a l'enseignement dans les Facultes de province; mais Nanc, Lyon, ce qui lui est au moins aussi pernicieux, c'est l'isolement des Facultes les unes Montpellier, Toulouse, des autres. II serait donc necessaire de creer en France un certain nombre de centres Bordeaux, Caen, Strasbourg. universitaires dans les quels seraient reunies toutes les Facultes de maniere a former un

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FIGURE I. Final paragraphs of Bernard's Report

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Les villes font deja corps scientifique compacte et solidaire. Bien que ces centres universitaires pour leurs Facultes; il dissent toujours rester des dependances de la grande universite, il me leur fbiaitude allemande habitude allemande qui en seraient le siege. Ce serait une occasion d'interesser ces municipalites d la gloire de

de surencherir les

professeurs leurs universites en meme temps qu'un bon moyen de retenir en province des hommes eminents qui y trouveraient des avantages scientifiques reels. Telle

hommelapenddes partie des sciences naturelles par exemple pourrait etre d proximite de la mer ou dans I'administration. Si certaines localitCs particulieres cultivee plus fructueusement qu'a Paris; et si la Cuvier professait A Caen, on irait y un professeur trouvait un centre scientifique important il pourrait attirer par sa suire ses cours. Mais celebrite les eleves des autres centres universitaires qui desireraient se il n'y voudrait pas rester, parcequ'a perfectionner dans cette branche speciale de la science. Ainsi se produirait cette Caen une chaire donne 4000 Fret Paris trois sorte de concurrence ou de rivalite scientifique qui est si profitable au fois plus. Les developpement des universites etrangeres. Demolombes sont rares. Cependant il Claude Bernard commence A s'en former et je fais tout

pour le retinir dans leur province. J'y OPINIONS PRESENTEES PAR M. PASTEUR, DANS LA REUNION DU leur pie. ay russirais mieux avec 6 MARS i868 AU PALAIS DES TUILERIES un budget moins

pauvre.

M Pasteur, n'a-t-il pas I publie cela? depuis 70

[written on title page Notre systeme d'enseignement superieure differe essentiellement de celui des autres nations. Il est eprouve dans ses bons effets. Ii est en harmonie avec la

oui puissante unite de la France. Je crois qu'il faut en conserver les bases, tout en essayant de porter remede a ses imperfections.

Ii ne me parait pas que ce soit sur l'enseignement superieur, considere en oui lui-meme, ou sur les eleves qui en profitent, qu'il faille porter la principale

attention, mais bien plutot sur les mesures qui seraient propres d feconder les hautes etudes et d susciter 1'esprit ou le genie de l'invention.

En voyant nos facultes des sciences plus ou moins desertes, en comparent le Tr6sjuste. nombre de leurs auditeurs a celui des universites allemandes, on est surpris des

differences qui existent entre ces divers centres d'instruction; mais la comparaison etablie On peutajouterque de cette maniere peche par la base. L'elite de la jeunesse francaise est dans les cles 10,de rheriques grandes Ecoles de l'Etat. Au nombre et a la qualite des etudiants des universites etde philosophie scientifiques allemandes, il faudrait comparer 1'ensemble des eleves de 1'Ecole serait en Allemagne a . , , .

I'Universit et non au polytechnique, de 1'Ecole normale, de 1'Ecole des mines, de 1'Ecole des ponts et Gymnase. En France chaussees, de 1'Ecole centrale des arts et manufactures.... Si l'on distribuait ils sont au lyc&te.

par la pensee sur la surface de la France, dans quelques centres privilegies toute la jeunesse de ces Ecoles, reunies a celle des Ecoles de medecine, ce que l'on pourrait appeler alors les universites francaises ne le cederaient en rien aux

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universites allemandes pour le nombre et le choix des auditeurs. La realisation d'un pareil projet me parait incompatible avec l'organisation politique et administrative de la France autant que j'en puis juger.

Si nos facultes de province ont peu d'auditeurs parceque leurs auditeurs naturels sont dans les Ecoles de 1'Etat, elles contribuent neanmoins dans une tres

large mesure a elever le niveau intellectuel de la France en creant des situations oui pour des hommes de talent et en repandant partout la semence feconde des hautes etudes litteraires et scientifiques.

II

Ce qui doit preoccuper l'Empereur, a mon avis, ce sont les sources vives de la production scientifique qui sont taries plus ou moins par des motifs que je vais essayer d'indiquer.

A la fin du siecle dernier, sous l'impulsion des grandes travaux de Lavoisier dans les sciences physiques et chimiques, et de Laplace dans les sciences astronomiques et mathematiques, il y eut comme un renouvellement de toutes les connaissances scientifiques. Deux etablissements, le Museum d'histoire naturelle et l'Ecole polytechnique, recueillirent et feconderent ce mouvement. On vit se produire alors des naturalistes, des mathematiciens, des ingenieurs savants, des physiciens et des chemistes, tous du plus grand merite. En exceptant quelques individualites isolees, on peut dire que tous les savants francais et tous les professeurs de notre haut enseignement scientifique appartenaient aux deux etablissements que je viens de nommer, ou avaient ete formes par eux. La superiorit6 scientifique de la France devint d'ailleurs incontestable et incontest&e.

Par des circonstances diverses dont il est inutile de rechercher toutes les causes, le museum et 1'Ecole polytechnique ne sont plus qu'a un degr6 trNs affaibli des pepinieres de savants. Le fait est notoire. Par exemple, le museum n'a plus de voyageurs. Un grand probleme s'agit aujourd'hui, celui de la transformation possible des especes. Est-ce dans l'enceinte de Paris qu'on peut essayer de le resoudre? N'est-ce pas plut6t dans les forets vierges de l'Amerique qu'il faudrait aller porter les observations?

Un chaire d'histoire naturelle devient-elle vacante dans une de nos facultes? I1 est rare que le museum puisse offrir des candidats. Deux des chaires les plus importantes de cet etablissement sont en ce moment vacantes. Est-il bien sir que le ministre ait a choisir, pour les remplir, parmi des candidats assez eminents?

Quant a l'Ecole polytechnique, c'est sans doute la prosperite industrielle de

c'est malheureusement vrai

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ou~i la France, particulierement depuis vingt annees, qui a provoque de la part de ses meilleurs elkves la desertion des carrieres du haut enseignement et des sciences theoriques, sources premieres de toutes les applications possibles.

C'est vers l'Ecole normale superieure que se porte aujourd'hui la vie scientifique. II n'y a pas longtemps encore que l'Ecole polytechnique aurait considere presque comme une humiliation d'etre contrainte de recourir a des

fini, candidats, non sortis de son sein, pour recruter le personnel de ses maitres. [clerk's copyJ

Aujourd'hui au contraire, et forcement, d'anciens eleves de l'Ecole normale

remplissent a l'Ecole polytechnique des emplois de professeurs, de repetiteurs, et d'examinateurs d'admission.

A deux reprises, dans ces dix dernieres annees, en I86I et en I864, le

premier eleve de l'Ecole polytechnique, recu egalement a 1'Ecole normale, a

scerkscopyl opt pour ce dernier etablissement.

III

Les enseignements du Museum et de l'Ecole polytechnique n'ont pourtant rien perdu de leur eclat. Ces etablissements neforment plus dejeunes savants d'avenir et ils lesformaient tous autrefois. Voila ot se trouve, a mon avis, la decadence et le

danger. Si je ne me trompe, c'est sur ce point capital de la production scientifique que l'Empereur doit porter particulierement son auguste sollicitude.

Des ameliorations diverses peuvent contribuer puissamment a retablir la

superiorite de la France. Les hommes ne manqueront pas quand les institutions sauront les faire surgir.

IV

Je placerais au premier rang des ameliorations tout ce qui concerne les laboratoires, plus generalement, tout ce qui concerne les moyens materiels dont

ou~i les savants peuvent disposer. Sur ce point notre inferiorite vis a vis des autres nations est si palpable que je ne m'arreterai pas a la demontrer. La plupart de nos laboratoires sont dans un etat miserable, J'ai eleve naguere, a ce sujet, des plaintes douloureuses dans une petite brochure intitulee: le budget de la science.

V

Le cumul est une autre plaie de nos grandes institutions scientifiques. Lorsque la notoriete arrive pour un savant, comme en general c'est l'epoque de sa vie ot se multiplient pour sa famille les besoins materiels, a une position il en ajoute une seconde, quelquefois une troisitme. Ii en resulte que ses loisirs

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disparaissent, precisement au moment ou ils devraient s'accroftre, La situation fifieltdeetcare est inverse a ' etranger. Lorsque les travaux d'un savant allemand viennent a reprises au budgetete illustrer son nom, bientot des universites diverses briguent a l'envi I'honneur de leaGouvem"uent

le posseder. Maftre des conditions de sa carrire future, dom d'ailleurs par la encourageraitles

noble ambition de tous les inventeurs, notre savant d'Outre-Rhin se decide cumuleraientpas.

pour F'universite (quelle que soit l'importance de celle ci) qui offre les ressources les mieux appropriees a la poursuite de ses travaux. Aussi apprenons- nous a chaque instant qu'un savant eminent a passe de telle petite ou grande universite dans telle autre, sous la condition expresse de la construction ou de la dotation plus elevee d'un magnifique laboratoire: magnifique! non pour l'architecture (a moins qu'un certain orgeuil national n'intervienne, ce qui se voit souvent et ce qui est une marque de l'estime qui s'attache en ces pays a la

gloire scientifique), mais pour le nombre et la precision des instruments et pour les allocations propres a feconder les grandes entreprises. En outre, les savants

etrangers ont leur demeure jointe a leurs laboratoires ou a leurs collections. Il ne faut pas que l'on puisse se representer Cuvier eloigne de son cabinet et des richesses du museum, les de Jussiens habitant loin de leurs herbiers, Arago quittant une demeure placee de l'autre cote de la Seine pour se rendre au cabinet de physique de l'observatoire.

VI

Effor(ons-nous donc de remedier a cette facheuse necessite du cumul. Je crois que l'on y parviendrait dans une assez large mesure par la creation de directions de laboratoires retribuees. En dehors de ses fonctions officielles, le savant, A la rigueur, ne doit rien a l'Etat. Pourtant il passe sa vie dans son C'estcequiest

laboratoire ou dans ses collections, au plus grand profit et au plus grand ropos au buget

honneur de tous. Quoi de plus legitime que de remunerer le travail de la direc- tion d'un laboratoire! Quoi de plus profitable si l'on parvient a supprimer par cette mesure le double enseignement auquel le savant se voit contraint pour apporter l'aisance A son foyer domestique! On doublerait ainsi les forces en doublant les loisirs.

De l'application de cette mesure resulterait un autre bienfait. Le nombre des titulaires dans le haut enseignement scientifique se trouvant accru dans une grande proportion, I'avancement serait moins precaire. Pour suivre aujourd'hui la carriere des sciences il faut avoir de la fortune ou etre domine c'estmaiheureusement

par une passion invincible. Les vacances d'emploi, dans telle ou telle direction determinee du haut enseignement, ne se presentent souvent que tous les quinze ou vingt ans.

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VII

Je ferai la remarque que je ne demande point la suppression du professorat pour les savants. Outre le service rendu par l'enseignement des hommes les plus eminents dans les sciences (car il se mele a leur exposition, soit de leurs propres travaux, soit des travaux des autres, une seve et une force que l'on ne saurait trouver ailleurs an meme degre), il faut considerer que l'enseignement public est tres necessaire au savant lui-meme. Les savants qui n'ont pas professe ou qui ont eu dans leur carriere de professeur une interruption prolongee, ont eprouve que ce n'est pas impunement que l'on ne professe plus pendant de longues annees. Un cours public oblige a embrasser successivement dans leurs relations entre elles ou avec les autres sciences, toutes les parties de la science dont on s'occupe. Les travaux personnels resoivent ainsi l'influence salutaire de rapprochements et

d'apercus nouveaux. Mais si un enseignement est utile a celui qui le fait, du moins dans les annees les plus viriles, deux ou trois paralysent completement les forces.

VIII

Le projet de budget les releve

Il y aurait lieu de porter egalement une grande attention sur les conditions des etablissements scientifiques de la province. Si Paris formait des savants, autant qu'il est besoin pour une grande nation, il faudrait pouvoir en reverser le trop plein sur les facultes departmentales. Or, presentement, non seulement nos facultes de province produisent tres peu de travaux originaux, mais des

qu'un homme de talent s'y montre, il n'a qu'une ambition, celle de revenir a Paris. Ce serait avoir n6anmoins une idee bien inexacte des goits generalement tres modestes des savants, ce serait egalement se faire une idee erronee des con- ditions des recherches experimentales, que de considerer les observateurs comme ne pouvant s'accomoder de la vie de la province, ou comme ayant besoin de l'excitation de Paris dans l'interet meme de leurs recherches. C'est la these contraire que l'on pourrait soutenir. Dans le sejour paisible de la

province, on suit avec plus de calme et souvent avec plus de fruit des idees nouvelles. Si les hommes de talent dans les sciences desertent les facultes departementales, cela tient principalement a ce que rien n'a ete prepare pour les y retenir. Les traitements y sont insuffisants. Les hommes et les etablissements y sont pour ainsi dire etrangers aux municipalites. Sans que l'Etat abandonne rien de ses droits, il faudrait s'efforcer d'interesser d'avantage les villes aux travaux et a la gloire de leurs etablissements scientifiques. Les conseils municipaux ne pourraient-ils avoir le droit de presentation de candidats pour les chairs vacantes? Ne

pourrait-on point par les denominations d'universite de Paris, de Lyon, de

juste

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FIGURE 2. Final paragraphs of Pasteur's Report.

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1 y aurait celade Strasbourg, de Montpellier, de Lille, de Bordeaux, et de Toulouse ... formant tres grandes difficult s, B tout au pluspourrait-on par leur faisceau l'Universite de France, introduire entre les cites et leurs faire entrer le Maire I dans le Conseil qui etablissements d'enseignement superieur quelques-uns des liens qui rattachent propose quo propose les universites allemandes aux localites qu'elles honorent? Pourquoi les ceci est plus praticable municipalites ne participeraient-elles pas aux conditions de I 'avancement sur place attache

d la personne?

IX

Telles sont, a mon avis, quelques-unes des ameliorations que reclame le

progres des sciences dans notre pays. Il en est d'autres qui, pour etre plus simples et plus faciles a mettre en prati-

que, ne seraient pas moins fecondes. L'une des institutions les plus utiles, et qui a fait preuve d'une vitalite

remarquable dans ces dernieres annees, est celle des agreges-preparateurs de Excellent l'Ecole normale superieure, qui consiste essentiellement a maintenir a Paris,

durant deux et trois ans, avec defense de cumul, cinq ou six des anciens eleves de cette ecole, choisis parmi les meilleurs. Cette creation ne serait-elle pas utile- ment imitee par d'autres etablissements?

On pourrait y ajouter l'entretien, pendant un temps limite dans les etablisse- Excellent ments scientifiques de l'etranger, d'un certain nombre de jeunes gens d'un

merite reconnu. Enfin, I'administration universitaire devrait placer au nombre de ses plus

chores prerogatives, comme le Ministre aime a le recommander, la mission de decouvrir, d'encourager et d'honorer partout les nobles efforts du travail

celasefait original, s'exerSant en dehors des devoirs professionels, ce dont l'universite offre tant de beaux et glorieux exemples.

le 25 mars 1868 L. Pasteur Membre de l'Academie des Sciences

en mission a Alais (Gard).

PRECIS NOTES ON THE REPORTS

Claude Bernard Higher education covers both the propagation of knowledge and science

itself, but they seem to be in opposition and it is the second aim that needs to be emphasized for the Emperor. The first is continued by teaching established science from a definite curriculum exactly corresponding to the examination syllabus; the second aims at making pupils go it alone in modes of scientific

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investigation-at the expense of curricula-letting their intelligence and interest direct them. The teacher's role is limited to providing facilities for research; but the pupil must choose his goal, with intervention only when he is going wrong. True teaching in science is the containing of imagination without choking it, leaving as much as possible of the pupil's mind free, direct- ing it without interfering with the most precious quality of originality and scientific spontaneity.

Higher education must make sure that the organized knowledge which is taught does not inhibit but sustains what is fruitful and powerful in the spirit of research. These two sides exist to a certain extent in France but are not dist-

inguished unequivocally in theory or application. The higher university faculties, whose degrees determine the profession,

should before anything teach the facts of science without disturbing the pupils' minds with controversial or obscure things. But institutes like the College de France should consider what scientific progress is to be made and initiate pupils into modes of investigating difficult and controversial questions. These two methods are, so to speak, opposed back to back. The scientific professor teaches the past, offering it as sufficie,,t for the present (i.e. dogmatic popularization of established scientific knowledge), while the professor in the College de France must be looking to the future and the unknown and the creative. The College de France is an admirable scientific institute imitated by other colleges and schools of 'perfectionment' giving a liberal higher education, more or less

integrating all human knowledge with representations of the academies of the Institute and relevant faculties. Its secular traditions should not be changed by any reform.

Should the two forms be separate or not, either in method or institute?

They should be taught by separate faculties organized to give two quite different courses-regular courses of known science followed by a quite independent shorter course not competing with the first. Examination should be only on matter in the first course. The second elective open courses are intended to develop and improve science outside the examination rules, and for students in the last years whose previous studies show that they can profit by them. Both courses must have facilities for instruction. Only the second course demands big laboratories, where pupils are taught methods of investigation and have the chance to do research while writing good theses. Thus all get the chance to taste experimental and pure science. Men of special tastes and aptitudes determined to become investigators are attracted; the others who do not thus specialize will have at least a better understanding of the true relation of true science to its application.

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The modifications needed should not be difficult to realize. The germ already exists in the scientific facilities in Paris-with courses for students who are subject to no formal examination (as for example my own course of general physiology). The two orders of teaching are reflected in two kinds of teaching mind. Investigators especially favoured in observation or invention are ideal teachers in the elective courses, while those naturally brilliant in pop- ularization will develop aptitudes especially relevant to the standard syllabus.

Now to generalize about this double science teaching-which would apply to all faculties in the Empire. One essential condition is that all the kinds of teaching should take place in a scientific environment that stimulates emulation in the pupils and scientific enthusiasm in the professors (ministerial comment- this is impossible unless everyone of 54 faculties contain both teachers and research workers); professors are found everywhere, the savants are rare. It is the government's job to promote the second kind finance it and provide facilities.

It is recognized that too great a concentration of science teaching is harmful to teaching in provincial faculties but the isolation of faculties from one another isjust as pernicious.

We must create in France a number of university centres uniting all faculties to form a compact and integrated scientific corps. There will have to be dependence on the big established universities. The centres should also be attached to the relevant municipalities as means of interesting municipalities in the glory of their universities as well as creating special scientific advantages that would attract and retain eminent scientists. They should by their fame also attract pupils from other universities and moreover stimulate the rivalry which is so good a feature in foreign universities. (Minister's comment-We can't have new centres, there are already too many.) We must concentrate our resources and personnel in carefully chosen places and foster there an active scientific life, for example, at Douay, Lille, Nancy, Lyon, Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Caen and Strasbourg. (Minister's comment- Municipalities already make great sacrifices for our universities. It would be very difficult to get them to adopt the German habit of enriching the professors. The capacity of a place to attract pupils depends on the man not on the administration. For example, if Cuvier were teaching at Caen, we would all go to visit there for his course, but he wouldn't stay because the chair there is worth only Fr. 4000 and he would get three times as much in Paris. Such provincial professors of brilliance are rare. All the same there are some and I will do all I can to help them stay in the provinces. I think we should succeed better if I had a less meagre budget.)

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Louis Pasteur I. French higher education differs from that of other nations as shown by its good effects; it is in harmony with the powerful unity of France. We should conserve its basis but remedy its imperfections. These do not lie in higher education itself or its effect on the pupil but in measures to fertilize higher studies and sustain the spirit of enquiry. The comparison of the student body of our more or less deserted science departments with that of German universities is misleading.

Our best people are those from the Ecoles de l'Etat. A true comparison with Germany would be pupils from the Ecoles normale, Polytechnic, Mines, Ponts et chaussees and the Ecole centrale des Art et Manufactures. If the youth of all these privileged schools and the Ecoles of medicine in France are con- sidered as part of the French universities they yield nothing to the flower of the German universities in the number of pupils and variety of things offered. To unify France in this way, however, seems quite contrary to its political and administrative structure. Even if provincial Faculties have few students because their rightful students are in the Ecoles de l'Etat nevertheless they contribute in a large measure to intellectual standards of France by creating places for talented men and spreading everywhere the seeds of higher scientific and literary studies.

2. The Emperor should note that at the end of the last century the stimulus of Lavoisier and Laplace resulted in a re-assessment of all scientific knowledge. The Museum of Natural History and the polytechnic School sustained and enhanced this movement, producing naturalists, mathematicians, theoretical engineers, physicians and chemists of the greatest merit. With few exceptions all the practitioners either were in or had been formed by these establishments. The superior authority of French scientists thus became incontestable and uncontested. For various reasons this superiority declined because the facilities were not provided. For example, the museum has no travelling investigators to pursue the question of evolution of species; the solution will not come from the 'environs of Paris but from the virgin lands of America. If there is a chair of natural history vacant the museum can rarely offer a candidate; two of the most important chairs of natural history at the museum are at present vacant. In the old days the Ecole polytechnique would consider it a humiliation to accept candidates from other places. In I86I and 1864 top students of the polytechnic schools opted for the Ecole normale. As to the Ecole polytechnique no doubt that industrial prosperity of France, particularly in the last 20 years, resulted in rejection by the best pupils of careers in higher education and theoretical

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science, the thing of greatest importance to all applied science. We find the scientific life today going in the direction of the Ecole normale which supplies senior staff to the Ecole polytechnique.

3. L'Ecole polytechnique and the Museum have lost none of their teaching brilliance. They no longer provide the majority of the research workers of the future as they used to; here lies the decline and the danger that the Emperor should note. Improvements would re-establish the superiority of France. There is no lack of men available for the institutions to bring forward.

Improvements 4. Laboratories in general and the facilities at the disposal of the investigators. France is grossly inferior in this respect. Most of our laboratories are in a miser- able state. I have already lamented this defect in a brochure on the budget for science.

5. Pluralism. Le cumul is one of the sores in our great institutions. As a research worker usually becomes known at the time when his family needs are growing he takes a second and perhaps a third post. As a result the benefits to science disappear precisely when they should be increasing. In foreign count- ries the case is opposite. In Germany such a man would be competed for by various universities and would decide which could offer the best resources for his work, where building or endowment for a magnificent laboratory and the relevant instrumentation is available. Nearby domestic housing may, also be available. Our own scientists (e.g. Cuvier) often have for economic reasons to live at a distance from their work (Ministerial comment: The abolition of the cumul is a declared government policy.)

6. We must remove the need for the cumul and augment salaries by paying for management. Apart from his official function a director should not be dependent on the State. The direction of his laboratory is a creditable activity beneficial to all and should therefore be paid. What could be a better way of ridding ourselves le cumul? One doubles his strength in doubling his reward. We must also create more senior posts and better chances of advancement in higher education (to be a scientist these days needs private income or an invincible dedication). At present sabbaticals occur only once every I5 or 20

years.

7. I am not advocating that research workers do not undertake professorships (eminent men of science give sap and force to their teaching by their exposi-

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tion of their own and other researches). Teaching moreover is very necessary to the scientist himself. He cannot with impunity stop teaching for a long period. Public courses oblige one to deal with the inter-relationships of one's work with other sciences, with salutary effect on their attitude to their own work. But whereas one set of teaching responsibilities is fruitful during productive years, two or more sets would certainly stultify good work, as le cumul does.

8. Provincial science is important. If Paris turned out the number of investigators proper for a great nation one should be able to fill provincial departments with its overflow. At the moment not only are provincial faculties doing very little original work but as a talented man appears in one his ambi- tion is to get to Paris. This is not to say that investigators cannot get on with modest resources or cannot come to terms with provincial emoluments and do without the intellectual excitements of Paris. The peaceful ambience can foster fruitful ideas. When talented scientists leave provincial faculties it is chiefly because no effort is made to keep them. Salaries are too small and staff are often strangers to the municipalities. Without jeopardizing their State rights we should try to interest municipalities more in their scientific establishments; for example, one might let town councils propose a candidate in the election of professors. (Ministerial comment: Mayors might want to run the labs.) Could not one by nomination from the universities of Paris, Lyons, Bordeaux, Strasbourg, Montpellier, Lille and Toulouse form a university of France and foster bonds between the universities and the localities they honour? Why should not municipalities take part in deciding on conditions for the advance- ment of holders of these various posts?

9. Besides the above points there are simpler but no less fruitful measures that can be taken. For example, to extend to other establishments the practice current at the Ecole normale superieure of giving to half a dozen of its best old pupils two to three years maintenance in Paris without cumul. Could not one also give to such people a limited time in foreign establishments? Lastly, university administrators ought to give high priority to discovering, encourag- ing and honouring everywhere original work undertaken outside professorial teaching duties in the university.

NOTES

(I) Armand du MESNIL de ST DENIS, born I9 September I819 au Chateau (Ile d'Oleron); died Paris 3 April I908. Entered Ministere de l'Instruction Publique

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1838; surnumeraire until I843. Chevalier de la Legion d'Honneur 22 July I862. Officier Legion d'Honneur 14 August I868. Officier Instruction Publique 29 December I866. Conseiller d'Etat en service extraordinaire, Directeur de l'Enseignement superieur 2 December I878. Commandeur Legion d'Honneur 5 August 1878.

(2) The originals were sold at Sotheby's on 23 June 1969.

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