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Pour le développement rural PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT RURAL DE GUYANE - 2007-2013 Évaluation in-itinere de la mise en œuvre des mesures agro- environnementales Juillet 2014 1105, avenue Pierre Mendès - France BP 94001 30001 Nîmes Cedex 5 France Tél. : +33 (0) 4 66 87 50 00 - Fax : + 33 (0) 4 66 84 25 63 – e mail : [email protected] - www.brl.fr Société Anonyme au capital de 3 183 349 € - SIRET : 391.484.862.000.19 – RCS NIMES : B.391 484 862 – N° TVA INTRACOM : FR35391484862

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Pour le développement rural

PROGRAMME DE

DÉVELOPPEMENT

RURAL DE GUYANE -

2007-2013

Évaluation in-itinere de la mise en œuvre des mesures agro-

environnementales

Juillet 2014

1 1 0 5 , a v e n u e P ie r r e M e n d è s - F r a n c e – B P 9 4 0 0 1 – 3 0 0 0 1 N îm e s C e d e x 5 – F r a n c e T é l . : + 3 3 ( 0 ) 4 6 6 8 7 5 0 0 0 - F a x : + 3 3 ( 0 ) 4 6 6 8 4 2 5 6 3 – e m a i l : b r l i@ b r l . f r - w w w . b r l . f r Soc iété Anonyme au capita l de 3 183 349 € - SIRET : 391.484.862.000.19 – RCS NIMES : B.391 484 862 – N° TVA INTRACOM : FR35391484862

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BRL ingénierie 1105 Av Pierre Mendès-France BP 94001 30001 NIMES CEDEX 5

Date de création du document 5 décembre 2013

Contact Damien Barral – chef de projet

Titre du document Évaluation in-itinere de la mise en œuvre des mesur es agro-environnementales du PDR de Guyane 2007-2013

Référence du document : JPH800599

Indice : a

Date émission

Indice Observation Dressé par Vérifié et Validé

par 18/07/2014 a Version finale Charlotte Ronan Damien Barral

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SOMMAIRE

PRÉAMBULE .................................................................................... 1

1 - APPROCHE METHODOLOGIQUE ......................................................... 2

1.1 LE PROCESSUS D’ÉVALUATION 2

1.2 LES SOURCES DE DONNÉES 4

1.3 LES LIMITES MÉTHODOLOGIQUES 8

2 - RÉFÉRENTIEL DE L’ÉVALUATION ....................................................... 9

2.1 LE CONTEXTE AGRICOLE DE LA GUYANE 9 2.1.1 Présentation générale du territoire et de ses caractéristiques socio-économiques 9 2.1.2 Les principales caractéristiques de l’agriculture guyanaise 11 2.1.3 Les éléments naturels et climatiques pouvant influencer l’activité agricole 18 2.1.4 Agriculture et environnement en Guyane 20

2.2 LES DEMARCHES AGRO-ENVIRONNEMENTALES AVANT 2008 23

2.3 LES MAE DANS LA PROGRAMMATION 2007-2013 24 2.3.1 Objet des mesures agro-environnementales 24 2.3.2 Définition et application locale 24 2.3.3 Structuration financière 25 2.3.4 Dispositifs en vigueur en 2013 25

2.4 EVOLUTION DES DISPOSITIFS AU COURS DE LA PROGRAMMATION 37

2.5 RAPPEL DES PRINCIPALES CONCLUSIONS DE L’EVALUATION A MI-PARCOURS RELATIVE AUX MAE 38

2.6 LES MAE DANS LA PROCHAINE PROGRAMMATION 41 2.6.1 Le développement durable : une des priorités de l’Europe et du FEADER pour

2014-2020 41 2.6.2 Les MAEC : une mesure à part entière du programme de développement rural

régional 2014-2020 42

3 - BILAN OBJECTIF .......................................................................... 46

3.1 ETAT D’AVANCEMENT DE LA MESURE 46 3.1.1 État d’avancement global 46 3.1.2 État d’avancement par dispositif 50 3.1.3 Combinaisons de MAE et couplage avec d’autres mesures du PDRG 55 3.1.4 État des lieux par filière 56 3.1.5 Localisation des surfaces contractualisées en MAE (2010-2013) 57 3.1.6 Synthèse des indicateurs de suivi 59

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3.2 LA MISE EN ŒUVRE DE LA MESURE 63 3.2.1 Les acteurs et outils intervenant dans la gestion des MAE 63 3.2.2 Instruction des demandes 65 3.2.3 Les contrôles des MAE 69 3.2.4 La déclaration annuelle de respect des engagements 71 3.2.5 L’animation dans le cadre des MAE 72

4 - CONCLUSIONS ............................................................................ 73

4.1 ETAT D’AVANCEMENT DES MAE 73

4.2 GESTION ADMINISTRATIVE ET SUIVI 74

4.3 LES PRINCIPAUX FREINS À LA SOUSCRIPTION DE MAE EN GUYANE 76

4.4 ANALYSE PAR DISPOSITIF 80

5 - ANALYSE ÉVALUATIVE .................................................................. 88

6 - RECOMMANDATIONS .................................................................... 91

6.1 RECOMMANDATIONS POUR CETTE PROGRAMMATION 91

6.2 RECOMMANDATIONS POUR 2014-2020 91 6.2.1 Les recommandations d’ordre général 91 6.2.2 Les MAEC pour la programmation 2014-2020 94

ANNEXES ..................................................................................... 101

Annexe 1 : Liste des entretiens effectués dans le cadre de l’évaluation 103

Annexe 2 : Liste des personnes présentes à l’atelier de travail du 10 décembre 2013 105

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

FIGURES :

Figure 1 : Analyse évaluative d'une politique publique ........................................................................... 3

Figure 2 : Logique d’intervention de l’évaluation du PDR de Guyane, appliquée à la mesure 214 ......... 3

Figure 3 : Superficie des exploitations (source Agreste) ........................................................................ 12

Figure 4 : Répartition des exploitations selon le mode de faire-valoir en 2000 .................................... 12

Figure 7 : Répartition de la SAU en Guyane ........................................................................................... 13

Figure 5 : Répartition de la population active agricole .......................................................................... 16

Figure 6 : Répartition en âge des chefs d'exploitation agricole (données Agreste) .............................. 17

Figure 8 : Répartition des essais dans les différents DOM (source pesticides DOM) ............................ 22

Figure 9 : Répartition des dépenses de la mesure 214 au 31/12/2010 ................................................. 39

Figure 10 : Répartition homme-femme des bénéficiaires MAE ............................................................. 49

Figure 11 : Répartition des bénéficiaires des MAE selon leur âge et leur sexe ..................................... 49

Figure 12 : Répartition des dossiers engagés selon le type de dispositif MAE ...................................... 50

Figure 13 : Part par dispositif MAE des montants FEADER engagés entre 2008 et 2013 ...................... 51

Figure 14 : Répartition des dossiers MAE engagés selon les filières agricoles (2008-2013) .................. 56

Figure 15 : Répartition des montants FEADER engagés selon les filières agricoles (2008-2013) .......... 56

Figure 16 : Répartition des surfaces engagées au titre des MAE selon les filières agricoles ................. 57

Figure 17 : Localisation des surfaces agricoles engagées en MAE sur la période 2010-2013 (zoom ouest) ........................................................................................................................... 57

Figure 18 : Localisation des surfaces agricoles engagées en MAE sur la période 2010-2013 (zoom centre).......................................................................................................................... 58

Figure 19 : Localisation des surfaces agricoles engagées en MAE sur la période 2010-2013 (zoom est) ............................................................................................................................... 58

Figure 20 : Évolution du nombre d’exploitants bénéficiaires au cours de la programmation .............. 61

Figure 21 : Évolution du nombre de contrats souscrits au cours de la programmation........................ 61

Figure 22 : Evolution des surfaces totales engagées au cours de la programmation ............................ 62

Figure 23 : Évolution des surfaces engagées en agriculture biologique au cours de la programmation ....................................................................................................................... 62

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TABLEAUX :

Tableau 1 : Indicateurs de suivi définis dans le PDRG ............................................................................. 6

Tableau 2 : Répartition géographique des exploitations agricoles et de la SAU et tendances d’évolution selon les secteurs (source RA, 2010) .................................................................. 11

Tableau 4 : Évolution du cheptel guyanais (données Agreste) ............................................................. 14

Tableau 3 : Proportion homme-femme parmi les chefs d'exploitations en 2010 (source Agreste) ..... 17

Tableau 5 : Structuration financière globale de la mesure 214 du PDRG ............................................. 25

Tableau 6 : Opérations programmées pour la mesure 214 au 31/12/2010 ......................................... 38

Tableau 7 : Indicateurs de réalisation de la mesure 214 au 31/12/2010 .............................................. 39

Tableau 8 : Indicateurs de résultats de la mesure 214 au 31/12/2010 ................................................. 40

Tableau 9 : Synthèse des dossiers déposés et éligibles au titre des MAE entre 2008 et 2013 ............. 46

Tableau 10 : Engagements financiers annuels et globaux entre 2008 et 2013 ..................................... 47

Tableau 11 : Paiements réalisés entre 2008 et 2012 ............................................................................ 48

Tableau 12 : Synthèse des dossiers MAE au titre de la campagne 2008 .............................................. 51

Tableau 13 : Synthèse des dossiers MAE au titre de la campagne 2009 .............................................. 52

Tableau 14 : Synthèse des dossiers MAE au titre de la campagne 2010 .............................................. 52

Tableau 15 : Synthèse des dossiers MAE au titre de la campagne 2011 .............................................. 53

Tableau 16 : Synthèse des dossiers MAE au titre de la campagne 2012 .............................................. 53

Tableau 17 : Synthèse des dossiers MAE au titre de la campagne 2013 .............................................. 54

Tableau 18 : Nombre d’exploitations ayant souscrit plusieurs MAE .................................................... 55

Tableau 19 : Indicateurs de réalisation des MAE sur la période 2008-2013 ......................................... 60

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ACRONYMES

AEBG : Association des Éleveurs de Bovins de Guyane

APAPAG : Association pour la Promotion de l’Agriculture et des Produits Agricoles de Guyane

APFFLG : Association des Producteurs de Fruits, Fleurs et Légumes de Guyane

APIFEG : Association de Préfiguration Interprofessionnelle des Filières d’Élevages de Guyane

APOCAG : Association des Producteurs Ovins-CAprins de Guyane

ASP : Agence de Services et de Paiement

BRGM : Bureau de Recherche Géologique et Minière

CACG : Coopérative élevage Avicole Cunicole de Guyane

CDOA : Commission Départementale d’Orientation Agricole

CE : Commission Européenne

CFPPA : Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricoles

CIRAD : Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

DAAF : Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt

DEAL : Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement

DOM : Départements d’Outre-Mer

EPLEFPA : Etablissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole

ETP : Equivalents Temps Plein

FEADER : Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural

GADEPAM : Association pour l'Etude et le Développement des Plantes Aromatiques et Médicinales en Guyane

GDA : Groupement de Développement Agricole

GIEC : Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat

GMS : Grandes et Moyennes Surfaces

ICA : Indicateur de Climat des Affaires

ICHN : Indemnités Compensatoires de Handicaps Naturels

IFT : Indice de Fréquence de Traitement

IKARE : Institut Caribéen et Amazonien de l’Elevage

ILRI : Institut International de Recherche sur l’Elevage

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MAE : Mesures Agro-Environnementales

MAEC : Mesures Agro-Environnementales et Climatiques

MAET : Mesures Agro-Environnementales Territorialisées

ODE : Office De l’Eau de la Guyane

ODEADOM : Office de Développement de l’Économie Agricole D’Outre-Mer

ONERC : Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique

ONF : Office National des Forêts

PAC : Politique Agricole Commune

PAS : Périmètre d’Attribution Simplifiée

PDRG : Programme de Développement Rural de Guyane

PIB : Produit Intérieur Brut

PNRG : Parc Naturel Régional de Guyane

POSEI : Programme d’Options Spécifiques à l’Éloignement et à l’Insularité

RAE : Rapports Annuels d’Évaluation

RITA : Réseau d’Innovation et de Transfert Agricole

RPG : Registre Parcellaire Graphique

SAU : Surface Agricole Utile

SCEBOG : Société Coopérative d'Eleveurs Bovins de Guyane

SFEAF : Service Foncier, Economie Agricole et Forestière

UGB : Unité de Gros Bétail

ZIC Zone Intertropicale de Convergence

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0 Préambule

Programme de Développement Rural de Guyane - 2007-2013 Évaluation in-itinere de la mise en œuvre des mesures agro-environnementales 1

PRÉAMBULE

Le présent document dresse l’évaluation in-itinere de la mise en œuvre des mesures agroenvironnementales (mesure 214) du Programme de Développement Rural de Guyane (PDRG) 2007-2013. La mesure est toutefois en fin de programmation et l’évaluation qui en est faite à ce stade relève plus de l’évaluation ex-post, à laquelle il manquera seulement le recul sur les paiements des dernières années.

Cette évaluation s’inscrit dans une période charnière de finalisation de la programmation européenne 2007-2013 et de préparation de la prochaine, 2014-2020. Il s’agit d’une démarche volontaire de la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de Guyane, dont les objectifs sont multiples :

⇒ Faire le bilan des actions engagées, des réalisations, résultats et impacts des MAE en Guyane ;

⇒ Identifier et comprendre les éléments de réussite et les points de blocage ;

⇒ Préparer dans les meilleures conditions la fin de la programmation actuelle puis les paiements jusqu’en 2015 ;

⇒ Contribuer à l’élaboration du prochain PDR de Guyane en proposant des recommandations claires et opérationnelles, qui répondent aux enjeux environnementaux et climatiques et traduisent les besoins et les attentes des acteurs agricoles.

Le principe actuel des MAE repose sur un engagement volontaire des exploitants souhaitant mettre en place des démarches et des méthodes de production plus respectueuses de l’environnement. L’importance de cet enjeu ne cesse d’être confirmée à travers les évolutions de la Politique Agricole Commune (PAC), affirmant ainsi la volonté de l’Union européenne et de la France de faire évoluer l’agriculture communautaire vers une meilleure prise en compte de l’environnement. Cette démarche complète les actions déjà engagées dans le premier pilier de la PAC, avec l’éco-conditionnalité du versement de certaines aides. La prochaine programmation prolonge et renforce cette mesure et les efforts associés.

L’évolution des pratiques agricoles soulève un enjeu environnemental fort, mais également sociétal, avec des consommateurs en attente de produits et d’un environnement de qualité. Si ces attentes sont les mêmes en métropole et en Guyane, le contexte local y est tout à fait différent. La forêt est omniprésente et la nature extrêmement riche et diversifiée. La production agricole doit faire face à des ravageurs et des adventices beaucoup plus virulents, avec moins de moyens de lutte qu’en métropole. Le maintien de la production à court terme est donc un enjeu important qui prends souvent le pas sur l’aspect durable des pratiques.

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1 - Approche methodologique

Programme de Développement Rural de Guyane - 2007-2013 Évaluation in-itinere de la mise en œuvre des mesures agro-environnementales

1 - APPROCHE METHODOLOGIQUE

1.1 LE PROCESSUS D’ÉVALUATION

L’évaluation est un outil d’aide à la décision qui permet de justifier l’action publique et d’influencer la décision politique. Elle favorise, en outre, une optimisation de l’affectation des ressources dans une volonté constante de transparence et d’économie budgétaire. Elle vise à comprendre et à porter un regard objectif. Elle doit formuler des conclusions neutres, basées sur des faits objectifs et proposer des pistes d’amélioration.

LA LOGIQUE DE L’ÉVALUATION

L’évaluation est un processus logique qui vise à comparer un certain nombre de composantes ou de conséquences d’une politique donnée (ici, les mesures d’aide à l’installation des jeunes agriculteurs et de départ en préretraite), par rapport à des objectifs initiaux. Il s’agit de l’analyse évaluative qui tente d’éclairer des questionnements fondamentaux, sur la base de critères d’évaluation que sont :

⇒ La pertinence : les objectifs de la mesure répondent-ils bien aux enjeux initiaux et besoins du territoire ?

⇒ La cohérence : les objectifs de la mesure sont-ils correctement proportionnés aux moyens mis à disposition ? Cette cohérence est de deux ordres :

� La cohérence interne : qui vérifie que les objectifs d’une même politique ne soient pas contradictoires, mais au contraire en synergie ;

� La cohérence externe, qui contrôle que les objectifs de la mesure évaluée ne soient pas en contradiction avec d’autres politiques publiques.

⇒ L’efficacité : c’est-à-dire la mesure dans laquelle les objectifs sont atteints, quels que soient les moyens mis en œuvre (adéquation avec les réalisations et résultats) ;

⇒ L’efficience, pose la même question que l’efficacité, mais en mettant en perspective les moyens employés.

⇒ Dressage du référentiel de l’évaluation

⇒ L’utilité : les effets de la mesure répondent-ils aux enjeux ?

Le schéma suivant permet d’éclairer l’articulation entre la logique d’intervention des mesures (« action publique ») et son évaluation.

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1 - Approche methodologique

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Société

Action publique

Évaluation

EFFICACITE

UTILITE

EFFICIENCECOHERENCE

PERTINENCE

Enjeux

objectifs

Effets

RésultatsRéalisationsmoyens

Impacts

Figure 1 : Analyse évaluative d'une politique publique

La logique d’intervention de la mesure établit la chaîne de causalité à partir des moyens budgétaires, vers les mesures et les impacts. La réponse est développée à travers une hiérarchie d’objectifs et une hiérarchie d’indicateurs (présentés ci-contre).

La logique d’intervention part des besoins qui décrivent les exigences socioéconomiques ou environnementales auxquelles la mesure doit répondre. Sur cette base, la stratégie du programme est déclinée en objectifs (ou finalités), globaux, stratégiques et opérationnels.

Figure 2 : Logique d’intervention de l’évaluation du PDR de Guyane, appliquée à la mesure 214

L’analyse portera aussi bien sur les réalisations concrètes et les résultats atteints (engagements, paiements, etc.), les effets et impacts des mesures, ainsi que sur la gouvernance, leur mise en œuvre et leur stratégie, leur organisation, leur fonctionnement et l’implication des différents acteurs.

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1 - Approche methodologique

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LES ÉTAPES DE L’ÉVALUATION

L’évaluation s’organise en plusieurs étapes successives, détaillées ci-dessous :

⇒ Établissement du référentiel de l’évaluation. Cette première étape préparatoire constitue le support de l’évaluation, basé sur des données quantitatives et qualitatives, qui vont permettre de mettre en évidence :

� Le contexte des mesures évaluées et son évolution ;

� La description et l’évolution des mesures elles-mêmes.

Il s’agit de rassembler les informations disponibles pour porter un regard neutre et pertinent et un jugement évaluatif.

⇒ Établissement d’un bilan objectif, première étape de l’évaluation en elle-même. Il s’agit de dresser des constats objectifs qui donnent une image de l’avancée des mesures au moment de l’évaluation, mais également des évolutions de contexte, de stratégie ou bien encore d’orientations techniques. Ce bilan permet de dresser un panorama complet des mesures sur la base des données préalablement récoltées afin de renseigner les réalisations, les résultats, les impacts et les effets ;

⇒ Élaboration de l’analyse évaluative et des conclusions qui ont pour double objectif :

� de porter des jugements objectifs sur les effets de la mise en œuvre des mesures ;

� de répondre à un certain nombre de questionnements précis.

Cette analyse sera conduite de manière à répondre à chaque critère d’évaluation : pertinence, cohérence, efficacité, l’efficience et utilité de l’encadrement technique pour le territoire.

⇒ Formulation de recommandations priorisées et organisées et d’enseignements à tirer pour la fin de cette programmation et la suivante.

1.2 LES SOURCES DE DONNÉES

L’évaluation nécessite de disposer d’éléments de suivi et de compréhension du contexte et de la mise en œuvre des mesures agro-environnementales en Guyane. Ces éléments reposent sur :

⇒ Des données quantitatives (bilans financiers, indicateurs, documents de contexte, etc.), qui permettent de tirer des éléments objectifs sur les réalisations et les résultats de la mesure ;

⇒ Des données qualitatives (entretiens), qui permettent de relativiser certaines données chiffrées et de mieux évaluer l’impact et l’effet de la mise en œuvre des mesures sur le terrain.

Pour être correctement interprétées, ces données doivent être exploitées en prenant en compte le contexte :

⇒ Du programme en lui-même : évolution et stratégie relative au PDRG en général et aux mesures en particulier ;

⇒ Du territoire et en particulier des éléments socio-économiques du monde agricole et rural et des particularités des régions ultrapériphériques.

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1 - Approche methodologique

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LES PRINCIPAUX OUTILS A DISPOSITION

L’évaluation s’appuie sur un grand nombre de documents et d’outils, utiles à la mise en œuvre de la démarche et en particulier :

LES DOCUMENTS RELATIFS AU PDRG ET A SA MISE EN APPLICATION

⇒ Le PDRG, notamment ses deux dernières versions (V7 validée par la Commission européenne en novembre 2012 et V8 en attente de validation par la Commission au deuxième semestre 2013) ;

⇒ Les rapports annuels d’exécution du PDRG 2007, 2008, 2009, 2010, 2011 et 2012 ;

⇒ L’évaluation à mi-parcours du PDRG (avril 2011) ;

⇒ Le Manuel de Procédures du PDRG d’octobre 2009 ;

⇒ Les notices d’information pour la mesure 214 ;

⇒ La circulaire ministérielle 2010-2013 relative aux mesures agroenvironnementales pour la Corse et les DOM.

LES BASES DE DONNÉES DE SUIVI FINANCIER DE LA MESURE EXTRAITES DE PLUSIEURS SOURCES

⇒ Maquette financière du PDRG versions 7 et 8 ;

⇒ Extractions de la base de données OSIRIS ;

⇒ Tableaux de bord de suivi financier du service foncier, économie agricole et forestière (SFEAF) de la DAAF.

LES RÈGLEMENTS RELATIFS À LA PROGRAMMATION EUROPÉENNE

⇒ Règlements communautaires et en particulier les règlements CE 1698/2005 du Conseil et n°1974/2006 de la Commission du 15 décembre 2006 ;

⇒ Les propositions de règlement FEADER pour la programmation 2014-2020 ;

⇒ Fiche technique relative à la mise en œuvre des mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) en 2014-2020

⇒ Cadre national tomes 1 et 2 pour 2014-2020

TOUS DOCUMENTS POUR MIEUX APPRÉHENDER LE CONTEXTE GUYANAIS

⇒ Le diagnostic territorial stratégique (octobre 2012) ;

⇒ Le Plan Régional d’Agriculture Durable (2014) ;

⇒ Les versions intermédiaires du PDRG 2014-2020 (2013-2014) ;

⇒ Le programme POSEI version 2013 ;

⇒ Données statistiques Agreste ;

⇒ Études relatives au contexte agro-environnemental de la Guyane.

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1 - Approche methodologique

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L’ANALYSE FINANCIÈRE

Les données financières sont une référence de base de l’analyse et permettent d’évaluer le rythme de mise en œuvre des MAE.

Bien que les aides soient composées à la fois de crédits FEADER et de crédits nationaux, les crédits FEADER ont été analysés en majorité et traduits dans cette évaluation. Ce choix simplifie la lecture de l’évaluation et permet d’étudier les seuils à atteindre, eux même fixés uniquement sur les montants FEADER.

L’analyse a été menée, sur la base de la maquette financière du PDRG et les données de suivi financier :

⇒ Par campagne de souscription de 2008 à 2013 (les dernières versions des extractions OSIRIS et des tableaux de suivi auxquels nous avons eu accès dataient de début novembre 2013) ;

⇒ Selon les engagements et les paiements, pour évaluer le dynamisme de la mesure et les tendances d’évolution ;

⇒ Selon la typologie des projets aidés et les filières bénéficiaires des aides.

LES INDICATEURS

Le suivi des objectifs passe par un référentiel qui fixe des seuils à atteindre en fonction d’une situation de départ. Il s’agit d’indicateurs qui sont de différente nature et qui permettent de quantifier les objectifs initialement fixés.

Le règlement (CE) n°1698/2005 concernant le soutien au développement rural a prévu, dans son article 80, un cadre commun de suivi et d'évaluation qui définit un nombre limité d'indicateurs communs, applicables à chaque programme. La liste de ces indicateurs communs de référence, de réalisation, de résultats et d'impact figure à l'annexe VIII du règlement d'application n°1974/2006.

Afin de juger de l’efficacité et de l’efficience du PDRG, des indicateurs de réalisation, de résultat et d’impact ont été choisis parmi ceux fixés par le cadre commun de suivi et d’évaluation de la Commission Européenne. Ils ont dans quelques rares cas été complétés par des indicateurs spécifiques permettant de suivre la réalisation des priorités purement guyanaises. Dans le cadre de la mesure 214, les indicateurs suivants ont été retenus :

Types d’indicateurs Indicateurs définis dans le PDRG

Réalisation Nombre d’exploitations agricoles qui bénéficient de l’aide

Surface totales bénéficiant d’une aide à caractère agro-environnemental

Nombre total de contrats

Résultats

Surface ayant fait l’objet d’actions réussies de gestion des terres utiles en ce qui concerne : la biodiversité et l’agriculture à haute valeur naturelle ; la qualité de l’eau et la qualité des sols

Surface en agriculture biologique

Analyse qualitative de l’efficacité des MAE, sur la base de retour d’expérience sur quelques cas concrets

Impacts

Croissance économique

Création d’emploi

Productivité du travail

Renversement de la tendance à l’amenuisement de la biodiversité

Maintien de terres agricoles et forestières à haute valeur naturelle

Amélioration de la qualité des eaux

Contribution à la lutte contre les changements climatiques

Tableau 1 : Indicateurs de suivi définis dans le PDRG

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1 - Approche methodologique

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LES ENTRETIENS

Les entretiens ont été réalisés lors d’une mission d’évaluation en septembre et octobre 2013. Les rencontres ont concerné plusieurs catégories de personnes ressources :

⇒ Une série d’entretiens avec les gestionnaires techniques du programme. Il s’agit de l’autorité de gestion déléguée et en particulier des services instructeurs en charge de la mesure : le service foncier, économie agricole et forestière (gestionnaires administratifs et financiers). Les agents de l’ASP ont également été rencontrés pour aborder les problématiques liées à aux paiements et aux contrôles.

⇒ Une série d’entretiens en groupe avec les organismes professionnels agricoles, regroupés selon les grandes productions végétales et animales et selon les secteurs géographiques de la Guyane. Les centres de formation agricole ont également été consultés en raison de leur forte implication auprès des agriculteurs.

⇒ Des entretiens individuels avec des porteurs de projets MAE, qui ont permis de compléter les éléments abordés avec les précédents acteurs, par une vision concrète du terrain, des besoins et attentes des agriculteurs. Des entretiens complémentaires chez des agriculteurs n’ayant pas souscrit de MAE ont été réalisés. Ils ont permis de prendre en compte l’ensemble des enjeux du monde agricole, en tenant compte des modes de productions variés de la Guyane et de dégager les marges de manœuvre pour la proposition de nouvelles MAE pour la future programmation.

⇒ Des rencontres avec d’autres acteurs du monde rural et de l’environnement, pouvant jouer un rôle dans la mise en œuvre de MAE en Guyane ou apporter des données sur le contexte environnemental du territoire. Il s’agit principalement de la DREAL, des associations de défense de l’environnement et du Parc amazonien de Guyane.

Dans un souci de cohérence et d’objectivité dans la synthèse des informations, les entretiens ont été menés de manière semi-directive avec des guides d’entretiens, qui ont permis :

⇒ De s’assurer que tous les acteurs répondent aux mêmes questions ;

⇒ De traiter toutes les questions importantes pour l’évaluation ;

⇒ De laisser la parole libre à l’interlocuteur, dans un cadre cohérent et structuré.

30 entretiens ont été réalisés au cours de la mission d’évaluation.

Des entretiens complémentaires ont également été menés par téléphone avec certains acteurs qui n’ont pas pu être rencontrés en face à face en septembre et octobre. Ces entretiens ont été menés de manière plus directive que les entretiens en face à face afin de récolter des données complémentaires précises.

La liste complète des acteurs rencontrés et contactés est fournie en annexe 1 du présent document.

L’échantillonnage des gestionnaires ainsi que des agriculteurs concernés par les MAE a visé l’exhaustivité. Une présélection a été nécessaire pour prendre soin de rencontrer au moins un bénéficiaire par dispositif MAE et d’adapter le nombre de rencontres au prorata des souscriptions.

Enfin, en décembre 2013, une journée de réunion s’est tenue en deux temps :

⇒ Le matin, pour présenter les grands résultats de l’évaluation ;

⇒ L’après-midi, sous forme d’atelier de travail pour discuter des principaux enjeux environnementaux locaux et des futurs dispositifs à inscrire dans le PDRG 2014-2020.

La liste des personnes présentes à cet atelier de travail est présentée en annexe 2.

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1 - Approche methodologique

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1.3 LES LIMITES MÉTHODOLOGIQUES

⇒ L’échantillonnage des agriculteurs peut introduire un biais, malgré une volonté de disposer d’un panel le plus représentatif possible (exploitant individuel, groupements, homme-femme, catégories d’âge…). Pour limiter les choix de complaisance, des critères ont été proposés au service instructeur afin de disposer d’un échantillon représentatif (âge de l’agriculteur, productions, etc.).

⇒ Les difficultés d’accès aux données concernant l’agriculture vivrière et les circuits informels pourtant nombreux ;

⇒ Les indicateurs de suivi disponibles et leur niveau de renseignement. Les indicateurs de suivi définis dans le PDRG ne permettre de suivre que partiellement les données relatives aux MAE. L’analyse qui en sera faite et les informations qu’ils pourront apporter à l’évaluation dépendront de leur existence, du niveau de leur précision et de leur mise à jour ;

⇒ Certaines données relatives aux paiements des dossiers MAE étaient incomplètes. Par ailleurs, le suivi de la vie d’un dossier MAE est très compliqué. Au regard des données disponibles, il n’a pas été possible de réaliser une analyse des paiements campagne par campagne (suivi des sanctions, gestion des coûts induits, dossier MAE qui porte un nouveau numéro OSIRIS chaque campagne, etc.). Une analyse globale des paiements entre 2008 et 2013 a par contre pu être réalisée.

⇒ Le faible nombre de dossiers sur certains dispositifs rend difficile une prise de recul objective sur les conclusions et recommandations associées.

⇒ Un niveau d’impact difficile à évaluer. Dans le cadre de cette évaluation, les retours d’expérience recueillis auprès des acteurs (notamment des agriculteurs) et le faible niveau de suivi et contrôle des critères environnementaux ont seulement permis de donner certaines estimations qualitatives des impacts sur le territoire.

⇒ Un faible retour des participants aux réunions et à l’atelier de travail.

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2 - Référentiel de l’évaluation

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2 - RÉFÉRENTIEL DE L’ÉVALUATION

2.1 LE CONTEXTE AGRICOLE DE LA GUYANE

Cette partie d’appuie sur les documents récents établis sur l’agriculture en Guyane : Programme de Développement Rural de Guyane pour 2014-2020 et Plan Régional d’Agriculture Durable essentiellement.

2.1.1 Présentation générale du territoire et de ses caractéristiques socio-économiques

UNE ENCLAVE FRANÇAISE EN AMERIQUE DU SUD

D’une superficie totale de 83 895 km², la Guyane constitue la plus grande région française et la plus boisée avec 95 % du territoire couvert par la forêt amazonienne. Elle dispose de 320 km de côtes atlantiques et partage trois frontières naturelles : le fleuve Maroni à l’Ouest avec le Surinam, le fleuve Oyapock à l’Est et les monts Tumuc-Humac au Sud avec le Brésil.

Seule enclave européenne sur le continent sud-américain, elle se situe au sein de l’écorégion du « plateau des Guyanes », qui constitue une des plus grandes unités au monde de forêt humide primaire demeurée relativement intacte, qui offre une part importante de la biodiversité de la planète, avec un fort taux d’endémisme. La forêt est en grande majorité la propriété de l’Etat et gérée par le Parc Amazonien de Guyane et l’Office National des Forêts (ONF). Hormis quelques sites ponctuels le long des fleuves, la bande côtière de 70 km de profondeur, couvrant 575 000 hectares, constitue la zone à vocation de production.

Le climat est équatorial humide et seules les précipitations marquent le rythme des saisons avec le passage de la zone intertropicale de convergence (ZIC) de novembre à février et d’avril à juillet.

Sur le plan administratif, il s’agit d’une région monodépartementale de 22 communes, découpée en 2 arrondissements ; Cayenne et Saint-Laurent-du-Maroni. En 2015, la Guyane sera dotée d’une collectivité unique, dénommée Collectivité Territoriale de Guyane, regroupant la Région et le Conseil général.

UNE STRUCTURE SOCIALE COMPLEXE ET UNE URBANISATION DESORGANISEE

La Guyane compte 239 450 habitants en 2012, avec la densité de population la plus faible de France à 3 habitants/km². Cependant l’occupation du territoire est très hétérogène avec une frange littorale qui accueille l’essentiel de la population, notamment grâce à un cordon routier qui facilite les déplacements. L’intérieur des terres est au contraire très enclavé et faiblement peuplé. On observe de surcroît un mitage territorial fort.

Les routes sont vétustes et les principales voies d’accès fluviales et aériennes sont coûteuses. Le déficit d’infrastructures routières ne permet pas d’assurer une réelle continuité territoriale et d’accompagner le développement de la population. L’activité économique reste ainsi concentrée sur le littoral, principalement autour de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent du Maroni.

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2 - Référentiel de l’évaluation

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La population se caractérise par un morcellement ethnique prononcé avec plus de 25 ethnies composées principalement de créoles guyanais (majoritaires avec 40% de la population), d’amérindiens, de métropolitains, de Hmong, de brésiliens, de Surinamais (dont bushi-nengé), d’antillais français et haïtiens, etc. La population étrangère, régulière ou clandestine, représente au environ 20 % des habitants.

La pyramide des âges est fortement déséquilibrée avec 34,7 % de la population âgée de moins de 15 ans et 4,4 % de plus de 64 ans. Depuis les années 50, la croissance démographique est de loin l’une des plus dynamiques de France avec une augmentation régulière de 3,5 % par an, qui a conduit à multiplier par huit la population guyanaise depuis 1961. 75 % de cette hausse sont expliqués par un excédent naturel élevé (3,6 enfants par femme), le reste étant dû au solde migratoire.

Cette explosion démographique a entraîné une urbanisation rapide et mal maîtrisée. Elle se concentre le long du littoral et dans une moindre mesure le long des principaux fleuves, mais avec un mitage important et des problématiques d’assainissement et de connexion à l’eau potable.

UNE SITUATION ÉCONOMIQUE PARMI LES PLUS DIFFICILES D’EUROPE

Avec un PIB par habitant de 49 % inférieur à la base communautaire, la Guyane témoigne d’une création de richesse parmi les plus faibles d’Europe. Cette valeur résulte d’un véritable décrochage du PIB car la Guyane était en 1993 le département d’outremer le plus avancé en termes de richesses créées. Son PIB actuel est comparable à celui des régions polonaises et roumaines de l’Union Européenne.

La Guyane est confrontée à un paradoxe. Elle connait en effet un taux de croissance économique exceptionnel depuis plusieurs années mais ces résultats demeurent insuffisants au regard de la croissance démographique parmi les plus élevées au monde, pour maintenir la richesse individuelle et engager un véritable rattrapage par rapport à la France métropolitaine. Le pourcentage de bas revenus ne cesse d‘augmenter, avec le taux de pauvreté le plus élevé de France (26,9 %).

Les secteurs de l’agriculture et de la pêche représentent 4,5 % du PIB régional contre seulement 1,7% en métropole. Cependant, le secteur connait de réelles difficultés et sa contribution à la création de richesses décline. Le poids de l’agriculture reste prépondérant avec 88 % de la richesse créée par le secteur primaire, contre 6 % pour la sylviculture et autant pour la pêche. Toutefois, la filière agriculture-agroalimentaire est considérée comme une filière d’avenir afin de répondre au doublement de la population et donc des besoins alimentaires d’ici 2030, avec un potentiel élevé de développement et un niveau de structuration actuel modéré.

Cette évolution résulte d’un processus de transition d’une petite économie ultrapériphérique fortement dépendante de la métropole, du secteur spatial, qui détermine en partie la croissance de la valeur ajoutée guyanaise, et des transferts financiers publics, vers un développement réellement endogène et autonome capable d’absorber le phénomène démographique en cours.

Enfin, le marché du travail demeure sous tension. En un an, l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi en Guyane est l’une des plus élevées des DOM (+ 9,7 %), avec un taux de chômage structurellement fort de 22,3 % et de 51,5% chez les jeunes actifs en 2012.

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STATUT DE RÉGION ULTRAPÉRIPHÉRIQUE DE L’UNION EUROPÉENNE

La Guyane bénéficie du statut de Région Ultra Périphérique de l’Union Européenne, visant à compenser son éloignement du marché commun, son isolement et sa dépendance principalement vis-à-vis des importations en provenance de la métropole. Cette dépendance traduit la compétitivité structurellement faible de l’économie guyanaise : prix élevés liés notamment à des surcoûts d’approvisionnement et de transport, coûts salariaux bien supérieurs à ceux des pays limitrophes, gains de productivité orientés principalement vers la satisfaction du marché intérieur, faiblesse des secteurs sujets à la concurrence internationale (agroalimentaire) et attractivité faible du territoire.

2.1.2 Les principales caractéristiques de l’agriculture guyanaise

2.1.2.1 Les exploitations et le foncier agricoles

La Guyane est le seul département français dans lequel la SAU et le nombre d’exploitations agricoles augmentent, de respectivement 9 et 13 % entre 2000 et 2010. La croissance démographique, l’émergence d’un marché intérieur, l’assouplissement des conditions d’accès aux différents titres de propriété (avec le système de PAS) et la volonté de profiter des infrastructures existantes sont autant de facteurs qui poussent les agriculteurs à se sédentariser et à faire la demande d’un titre foncier.

Cette évolution est particulièrement visible à la périphérie des centres urbains du littoral et tend à se développer le long du Maroni. Néanmoins, la pratique de l’abattis brûlis demeure prédominante dans l’Ouest de la Guyane et sur le fleuve Maroni.

Entre 2000 et 2010, le nombre d’exploitations agricoles a augmenté de 70 par an, pour atteindre un total de 5 983 au dernier recensement (2011). La SAU augmente également passant de 23 176 à 25 133 hectares entre 2000 et 2011, représentant actuellement 0,3 % de la surface du territoire.

Localisation (selon les communautés de communes

présentes en Guyane)

Nombre d’exploitations SAU (ha)

2010 Évolution 2010/2000 2010 Évolution 2010/2000

Est guyanais

Centre littoral

Savanes

Ouest guyanais

269

795

260

4 659

+9 %

-9 %

-40 %

+24 %

543

6 710

3 245

14 635

-37 %

+11 %

-38 %

+11 %

TOTAL 5 983 + 13 % 25 133 + 9 %

Tableau 2 : Répartition géographique des exploitations agricoles et de la SAU et tendances d’évolution selon les secteurs (source RA, 2010)

Les nouvelles exploitations sont principalement localisées le long du fleuve Maroni avec une avancée de 1 800 ha sur la forêt depuis 2010. Ce phénomène est lié à la croissance démographique, qui a été deux fois plus rapide (+70 % habitants) dans cette zone que sur le littoral.

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2 - Référentiel de l’évaluation

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Sur cette zone, une agriculture vivrière traditionnelle est pratiquée sur 8 000 ha. La superficie moyenne de ces exploitations vivrières est légèrement supérieure à 2 ha. Au total, 60 % du territoire est mis en valeur dans l’Ouest à la fois sur ces petites unités vivrières et sur les domaines rizicole et d’élevage. Les exploitations restantes sur la façade Atlantique, dont le nombre a diminué d’une centaine d’unités, ont des superficies variables, qui peuvent aller jusqu’à plusieurs centaines d’hectares pour le cas de l’élevage extensif.

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

50%

moins de 1ha

1 à moins de 2ha

2 à moins de 5

5 à moins de 10

10 à moins de

20

20 ha et plus

nombre SAU

Figure 3 : Superficie des exploitations (source Agreste)

La répartition de la SAU entre les exploitants est hétérogène :

⇒ Plus de 90 % des exploitations font moins de 5 hectares.

⇒ La surface moyenne régionale des exploitations est de 42 ha.

Sur les 5 318 exploitations recensées en 2000, 73 % ne disposaient d’aucun titre de propriété et seulement 12 % étaient en faire-valoir direct. Le faire-valoir indirect en Guyane correspond principalement à du fermage sous forme de baux emphytéotiques ou de concessions provisoires.

Ce chiffre élevé s’explique en partie par la lenteur des procédures administratives, qui a découragé de nombreux exploitants et par la pratique majoritaire de l’abattis brûlis. Le niveau de régularisation foncière est hétérogène entre les types d’exploitations mais apparaît satisfaisant pour les exploitations agricoles de type arboriculture, maraîchage ou élevage.

12%

15%

73%

Faire-valoir direct

Faire-valoir indirect

Occupation sans titre

Figure 4 : Répartition des exploitations selon le mode de faire-valoir en 2000

L’accès au foncier demeure un enjeu majeur du développement agricole en Guyane. Il passe en effet nécessairement par une cession publique et des procédures d’attributions longues et complexes. Par ailleurs, la mise en valeur des terres représente un investissement considérable (défrichement, aménagement de l’accessibilité, adduction d’eau, etc.). Enfin, la pression foncière est telle sur la frange littorale que les terres aux meilleurs potentiels agronomiques disparaissent parfois au profit des aménagements urbains.

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2 - Référentiel de l’évaluation

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2.1.2.2 Caractérisation de la production agricole guyanaise

Concentrée sur la frange littorale et le long des fleuves Maroni et Oyapock, l’agriculture guyanaise est tournée principalement vers les cultures vivrières, l’autoconsommation et le marché local, contrairement aux autres DOM où les cultures d’exportations sont très développées (banane et canne principalement).

50%

36%

14%Cultures vivrières de légumes ettubercules et de céréales

Surfaces toujours en herbe

Diverses cultures (culturesindustrielles et permanentes)

Figure 5 : Répartition de la SAU en Guyane

Les cultures vivrières de légumes et tubercules et de céréales représentent 50 % de la SAU.

Les superficies en herbe ont augmenté en 2007 avec plus de 7 000 hectares, ce qui représente 36 % de la SAU. Cette hausse est directement liée au développement de l’élevage extensif ou semi-extensif bovin.

LA PRÉDOMINANCE D’UNE AGRICULTURE VIVRIERE, DESTINÉE À L’AUTOCONSOMMATION

L’agriculture en Guyane se caractérise par la coexistence d’une agriculture traditionnelle manuelle, peu productive et largement répandue sur le territoire (plus de 80 % des exploitants la pratiquent, sur un tiers de la SAU) et d’une agriculture mécanisée à vocation marchande située sur la bande littorale.

Ainsi, 6 exploitations sur 10, principalement situées le long du fleuve Maroni, pratiquent une agriculture vivrière traditionnelle employant la technique de l’abattis brûlis de parcelles forestières (production de légumes et tubercules principalement). Elle se caractérise par son caractère itinérant et par des rotations à long terme. Les parcelles sont créées, mises en valeur puis abandonnées en fonction des besoins. Ce système de production laisse progressivement place sur le littoral à un système plus sédentaire.

Source : BRLingénierie, 2013

Chaque exploitation vivrière nourrit 5-6 personnes soit environ 20 000-30 000 personnes en Guyane et joue donc un rôle alimentaire vital pour ces populations souvent isolées. Il existe un réel manque de reconnaissance de l’agriculture vivrière en tant que composante essentielle de l’agriculture guyanaise, au niveau national comme européen, car celle-ci ne s’inscrit pas dans les circuits économiques et administratifs conventionnels.

Un accompagnement de ces exploitations a été mis en place par le CFFPA et le Parc national amazonien de Guyane, mais demeure encore aujourd’hui insuffisant.

UNE AGRICULTURE PLUS MÉCANISÉE À VOCATION MARCHANDE

Aux côtés des 5 000 petites exploitations familiales en agriculture vivrière, il existe quelques grandes exploitations mécanisées de plusieurs centaines d’hectares qui concernent de l’élevage extensif ou semi-extensif bovin pour la grande majorité (et le polder rizicole de Mana) et environ 500 exploitations intermédiaires spécialisées en maraîchage et arboriculture fruitière intensive, se rapprochant du modèle européen.

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2 - Référentiel de l’évaluation

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Les filières végétales couvrent une grande partie des besoins locaux et représentent près de 90 % de la valeur totale de la production agricole. La production de fruits et légumes est en grande partie assurée par les Hmongs (principaux producteurs en tonnage avec plusieurs dizaines de tonnes de fruits et légumes fournies au marché de Cayenne chaque semaine) et les Bushinenge, ces derniers pratiquant l’abattis-brûlis. De manière générale, les filières végétales sont dominées par une stratégie « d’opportunisme », c’est-à-dire que les producteurs vendent au plus offrant sans chercher un partenariat durable. Une seule industrie d’agro-transformation existe aujourd’hui.

Source : BRLingénierie, 2013

Source : BRLingénierie, 2013

La filière animale est la plus consommatrice d’espace au regard des quantités produites (cas de l’élevage bovin). Le taux de couverture de la demande locale est très faible pour les produits animaux : moins de 20 % pour l’élevage bovin et 4 % pour la production de volaille de chair par exemple. Le secteur animal souffre d’un déficit en structures de transformation et de commercialisation (abattoirs, ateliers de découpe, etc.) adaptées au contexte local. La faible qualité des pâturages et les difficultés de gestion de la pousse de l’herbe ne permettent pas un rendement élevé. De plus, le coût élevé de l’alimentation animale lié à son importation ainsi que l’éloignement des exploitations par rapport aux zones de consommation sont des obstacles majeurs pour cette filière.

Cheptel (en têtes) 2007 2009 2011

Espèce bovine 14292 15242 15624

Vaches laitières Vaches nourrices 442 469 469 4949 490 5012

Espèce porcine 6307 5554 5216

Espèce ovine 1202 1219 1300

Espèce caprine 1803 1919 2097

Equidés 505 444 610

Gallus (milliers de têtes) 129 124 126

Lapines reproductrices (milliers de têtes) 2 3 3

Tableau 3 : Évolution du cheptel guyanais (données Agreste)

D’autres filières sont en cours de développement actuellement en Guyane comme la filière faune sauvage, l’apiculture, la culture de plantes aromatiques et médicinales, etc. L’agriculture biologique se développe également, notamment sous l’impulsion de Biosavane, bien que les conditions d’exploitation soient particulièrement complexes localement.

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2 - Référentiel de l’évaluation

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Les difficultés d’accès aux intrants, à certains matériels de production, à de nouveaux plants, ou encore à l’alimentation animale constituent un obstacle majeur en Guyane et génèrent des coûts de production élevés, un manque de compétitivité face aux produits importés et une certaine incertitude dans la production (due aux importations massives, aux retards de livraison, etc.).

UNE FORTE DÉPENDANCE AUX IMPORTATIONS ET UNE FAIBLE COMPÉTITIVITÉ

Du fait de son positionnement stratégique, la Guyane dispose de trois pôles de rayonnement : le plateau des Guyanes (Guyana, Surinam et Guyane française), la zone Caraïbe et enfin, les pays du continent sud-américain, principalement le Brésil. Néanmoins, les échanges commerciaux avec ces pays restent marginaux (l’or brut et les crustacés (jusqu’en 2007) sont les deux seules productions locales à faire l’objet d’exportation en direction des pays de la sous-région).

L’absence de réseaux et d’infrastructures de communication modernes, les différences de cadres réglementaires, de culture économique, et les relations historiques avec la France métropolitaine, limitent les relations interrégionales. La métropole demeure sur le plan commercial le premier fournisseur (37 % des importations du département) ainsi que le premier client (43 % de ses exportations) de la Guyane.

La balance commerciale agricole était négative -8,7% en 2009 et -11,6% en 2010 et tend à se dégrader. L’agriculture guyanaise peine à rivaliser avec les pays voisins pour les mêmes raisons que celles évoquées précédemment (coûts de mise en valeur des terres agricoles, restrictions règlementaires européennes plus élevées qu’en Amérique du sud, circuits informels et main d’œuvre non déclarée, produits phytosanitaires moins chers, etc.). Les filières végétales subissent également la concurrence d’importations non contrôlées en provenance du Surinam, principalement à Saint Laurent du Maroni.

De manière générale, les produits agricoles locaux ne couvrent qu’environ 15 % des besoins de la population guyanaise, avec des taux de couverture hétérogènes entre les produits. Une hausse significative des importations entre 2000 et 2010 et en parallèle la diminution des exportations agricoles passant de 22 % à 9 % témoignent d’une difficulté croissante à améliorer ces taux de couverture et donc à répondre aux besoins engendrés par la croissance démographique actuelle.

2.1.2.3 Des filières agricoles peu structures et peu professionnalisées

De manière générale, les filières agricoles guyanaises sont moins structurées que dans les Antilles ou à la Réunion, et ce pour toutes les productions agricoles. Les organisations de producteurs sont pour la majorité de petite taille et rencontrent souvent des difficultés financières. Des conflits internes viennent également parfois complexifier cette situation. Les productions végétales sont particulièrement concernées, du fait de la quasi inexistence d’organisation collective dans ce domaine. L’aval de la production manque également de structuration et d’organisation ce qui rend difficile l’approvisionnement et la satisfaction de plus grands circuits de commercialisation. La distribution des produits est assurée sur des marchés répartis sur le territoire, des détaillants et des chaînes de grandes et moyennes surfaces (GMS).

Cette situation est en train d’évoluer, notamment suite à la création en 2012 de deux associations de préfigurations d’interprofessions (Association de Préfiguration Interprofessionnelle des Filières Végétales de Guyane (APIFIVEG) et Interprofession Élevage Guyane (INTERVIG)) qui regroupent l’ensemble des acteurs structurés au niveau de la production, et des représentants des maillons aval et amont.

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2 - Référentiel de l’évaluation

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L’industrie agroalimentaire est très peu développée en Guyane notamment à cause des coûts des investissements et de fonctionnement, du manque de régularité de l’approvisionnement et de la faible structuration des filières, évoquée précédemment.

95 % des exploitants agricoles n’ont pas de formation agricole et de manière générale, le niveau de connaissance est faible en termes de savoir de base (lecture, écriture, calcul). Il en ressort de grandes disparités dans les capacités techniques des agriculteurs, d’autant plus que l’animation rurale est quasi inexistante et que l’encadrement par l’appui technique et le conseil sur le terrain sont très limités. En effet, compte tenu du faible nombre de techniciens en exercice sur le territoire (environ 20 recensés en 2012) et des difficultés financières que rencontre la chambre d’agriculture conduisent à un faible niveau d’encadrement technico-économique et administratif des exploitations et de manière plus générale, au manque de transfert d’information et d’outils, de collecte de données, de référentiels technico-économiques, etc.

Des organismes comme IKARE pour l’élevage ou encore le RITA ou le CIRAD initient des actions de transfert technique et amorcent une mobilisation des acteurs sur des sujets propres à la Guyane. Toutefois, les retours d’expérimentations sur de nombreuses cultures sont encore très peu nombreux en Guyane et ne permettent pas de répondre aux préoccupations locales. Pour exemple, les recherches sur les techniques alternatives à l’utilisation de produits phytosanitaires sont limitées, bien qu’un certain effort soit réalisé dans le cadre du plan Ecophyto 2018 ou encore, via de nombreuses initiatives individuelles.

2.1.2.4 Les actifs agricoles

41%

1%

58%

actifs familiaux

salariés permanents

saisonniers

Figure 6 : Répartition de la population active agricole

En 2010, 20 550 personnes contribuaient au fonctionnement des exploitations agricoles, dont 8 500 en population familiale et 12 100 en population salariée (dont 11 900 saisonniers). Les chefs d’exploitations et co-exploitants constituent le pilier de cette main d’œuvre et leur nombre augmente, comme celui des exploitations. La participation des autres membres de la famille, traditionnelle dans le secteur agricole, diminue au rythme annuel de 5 %. L’emploi de salariés permanents, déjà très réduit, s’effondre, avec une diminution de 60 % en dix ans. A l’opposé, le recours aux travailleurs saisonniers augmente considérablement.

L’emploi agricole représente environ 6 880 emplois annuels à plein temps. L’Ouest guyanais concentre la majorité de la population agricole en particulier le long du fleuve Maroni. Seulement un quart de la population agricole se partage entre le littoral à proximité de Kourou et dans l’Est.

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2 - Référentiel de l’évaluation

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0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

moins de 40 ans

40-49 ans 50-59 ans plus de 60 ans

femmes (%) hommes (%)

Tableau 4 : Proportion homme-femme parmi les chefs d'exploitations en 2010 (source Agreste)

Un exploitant sur deux, consacre plus de la moitié de son temps de travail à l’agriculture et un sur trois y travaille à temps complet. Le temps de travail des autres actifs familiaux augmente également. On observe que le niveau d’activité diffère géographiquement avec un temps de travail plus conséquent dans l’Ouest guyanais. Sur 10 actifs agricoles, 6 sont des femmes et parmi elles, 4 sont chefs d’exploitation. L’analyse par zone géographique montre une forte concentration des femmes chefs d’exploitation sur l’Ouest guyanais (près de 2 chefs d’exploitations sur 3). Leur temps de travail moyen est plus élevé que celui des hommes.

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

moins de 40 ans

40-49 ans

50-59 ans

plus de 60 ans

total

Année 2000 Année 2010

Figure 7 : Répartition en âge des chefs d'exploitation agricole (données Agreste)

En 2010, l’âge moyen des chefs d’exploitation est de 44 ans, contre 42,5 en 2000. La proportion des moins de 40 ans a diminué de presque 10 % en 10 ans, celle des plus de 60 ans reste stable. La structure par âge diffère aussi suivant la zone géographique. Les chefs d’exploitations sont plus jeunes à l’Ouest avec un âge moyen de 43,5 ans qu’au Centre littoral où la moyenne est de 53,5 ans.

Les activités informelles pèsent toujours dans le tissu économique et induisent des distorsions concurrentielles importantes dans le secteur de l’agriculture avec environ 15 % de travailleurs non déclarés.

La faible attractivité du secteur agricole, pourtant porteur, pose également la problématique du renouvellement des exploitants, avec le vieillissement de la population agricole.

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2 - Référentiel de l’évaluation

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2.1.3 Les éléments naturels et climatiques pouvant influencer l’activité agricole

UN CLIMAT ÉQUATORIAL HUMIDE

Deux saisons se distinguent nettement en Guyane : une saison sèche très marquée de mi-juillet à novembre/décembre, avec moins de 20 % des précipitations annuelles, et une saison des pluies le reste de l’année, particulièrement marquée au cours des mois de mai et juin (45% des précipitations annuelles). La pluviométrie moyenne varie de 2 000 mm (à l’Ouest) à 3 500 mm (à l’Est). La moyenne annuelle d’insolation évolue entre 2 300 et 2 400 heures, soit plus de 6h30 par jour. La température est relativement constante avec une moyenne de 27°C et une variation de 10°C (entre 22 et 32 °C).

Le réseau hydrographique guyanais est dense, avec 6 grands bassins versants. La région possède de nombreuses zones humides, qui couvrent 4 000 km² sur la bande littorale et abritent une exceptionnelle biodiversité, souvent fragile. Cette abondance en eau au regard de la demande lève toute tension. D’après l’UNESCO, la Guyane figure au second rang mondial en termes d’eau douce disponible.

Ce climat est cependant source de nombreux handicaps. La chaleur associée à une forte humidité toute l’année sont propices au développement de maladies sur les vergers et cultures maraîchères (virus de Welt dans le cas de l’ananas). Il est également favorable au développement des parasites, particulièrement néfastes pour les élevages ovins et caprins (tique sénégalaise), et des plantes indésirables exercent une forte pression. Enfin, le faible écart entre les températures nocturnes et diurnes est limitant pour certaines productions.

LES RISQUES NATURELS GUYANAIS

En Guyane on recense principalement 3 types de risques naturels : les inondations, les glissements de terrain et les risques littoraux (submersion, érosion). On estime à plus de 70 % la part de la population guyanaise concernée par au moins l’un d’entre eux. Ces risques naturels peuvent menacer plus particulièrement les exploitations localisées sur le littoral au niveau de la commune de Macouria et le long du fleuve Maroni.

⇒ Les inondations. On estime qu’à de rares exceptions près, toutes les communes sont concernées. L’agriculture est directement impactée par les inondations, en particulier dans le lit majeur du Maroni ainsi que les exploitations côtières (Macouria, Cayenne, Remire-Montjoly). En 2006 et 2008, le fleuve Maroni a connu deux crues exceptionnelles, provoquant des déplacements de population. En mai 2010, des crues importantes ont de nouveau touché le territoire.

Dans tous les cas, ces crues ne sont pas torrentielles. Elles sont plutôt lentes à la montée (et à la descente) et étalées sur plusieurs jours du fait de bassins versants étendus et de reliefs peu marqués. La présence du couvert forestier dense régule l’effet des pluies tombant le plus souvent en régime diluvien, et contrecarre le ruissellement rapide et intensif qu’on observe en terrain nu, qui provoque érosion, lessivage des matières organiques, anaérobie de certaines parties impactant directement les productions.

Il est donc clair que les facteurs aggravants l’aléa sont le déboisement et l’imperméabilisation des sols liée au développement urbain, mais aussi dans la zone littorale, les régimes des vents, des houles et des marées venant s’opposer aux écoulements naturels des eaux douces continentales accumulées dans les zones basses.

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⇒ Les mouvements de terrain. Près de 200 mouvements de terrain ont été recensés en 2004, qui peuvent potentiellement abîmer voire détruire l’appareil de production agricole. Les mouvements de terrain classiquement répertoriés sont de type éboulement, glissement de terrain et érosion des berges. Ils sont principalement situés autour des zones les plus urbanisées, quasi-exclusivement sur la frange littorale et essentiellement à Cayenne.

⇒ La dynamique littorale. La migration des bancs de vases générés par l’Amazone provoque une alternance de reculs et d’avancées du trait de côte, tandis que les tempêtes peuvent provoquer des surcotes provoquant des submersions marines. Les enjeux socio-économiques sur la bande littorale sont conséquents car ce secteur connaît un développement important depuis plus de 20 ans et concentre la grande majorité de la population, des activités économiques et 13 % des exploitations sont localisées dans le centre littoral. Le polder rizicole de Mana à l’Ouest est particulièrement touché par l’érosion marine qui entraîne plus d’une centaine hectares par an et est un des facteurs de sa déstabilisation.

LES ÉVOLUTIONS CLIMATIQUES EN LIEN AVEC L’AGRICULTURE

Les effets du changement climatique sont encore mal connus en Guyane, mais ce territoire apparaît vulnérable à plusieurs points de vue, précisés ci-dessous. Les stratégies agricoles d’adaptation sont peu développées, tant à l’échelle mondiale que locale. C’est d’autant plus vrai en Guyane que les acteurs du monde agricole et les décideurs sont peu sensibilisés à cette problématique. Au niveau de la recherche agronomique, la stratégie d’action consiste à se focaliser sur l’augmentation de la résistance des cultures à la sécheresse et non comme par le passé sur celle des rendements.

Une prise de conscience des risques à l’échelle du territoire a lieu avec le Schéma Régional Climat Air Énergie dont l’un des 6 domaines porte sur les orientations en matière de vulnérabilité des territoires aux impacts du changement climatique.

ENTRE RARETÉ ET EXCÈS DE LA RESSOURCE EN EAU

Certaines conséquences de la modification des régimes de précipitation sont déjà visibles, telles que des crues exceptionnelles, l’allongement des périodes d’étiage, etc. Toutefois, d’après les modèles du GIEC, d’autres conséquences sont à prévoir, telles que l’augmentation des périodes de sècheresse, en intensité, durée et fréquence et l’intensification des épisodes pluvieux, concentrés sur des périodes plus courtes. Les effets négatifs directs attendus pour l’agriculture concernent d’abord la dégradation de la qualité des sols et la diminution de l’eau disponible dans le cycle annuel des saisons.

Au niveau des sols, un durcissement et la formation de croutes avec la destruction partielle de sa microfaune est attendue. Inversement, des pluies diluviennes plus intenses vont générer du ravinement et une érosion accrue, avec le départ en masse des couches superficielles enrichies en matière organique, le lessivage des constituants les plus solubles. Sur l’année, un tel système climatique altérera l’équilibre hydrique actuel avec davantage d’évaporation et un mauvais approvisionnement en eau du sol, des pluies diluviennes brutales, ruisselant en masse et ne pénétrant pas sous la surface.

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ÉLÉVATION DES TEMPÉRATURES ET ÉROSION GÉNÉTIQUE

La température moyenne a déjà augmenté de 26°C à 27°C entre 1955 et 2009. A l’horizon 2100, le GIEC prévoit une augmentation des températures de 2,7 à 3,9 °C pour la Guyane avec une accentuation accrue des chaleurs en saison sèche.

Ce phénomène génère un risque de dégradation des sols, qui pourrait conduire à un recul de l’espace forestier, laissant place à des zones de savanes et induisant une augmentation des dégagements naturels de gaz à effet de serre. De surcroît, il pourra entrainer un risque d’extinction d’un nombre croissant d’espèces. On pourrait voir disparaître plusieurs variétés de plantes cultivées, trop fragiles pour résister (pratiques agricoles thermosensibles comme le riz, les légumes frais et la banane) mais également des espèces sauvages, réservoir indispensable au renouvellement et à l’amélioration des variétés cultivées. Selon l’Institut International de Recherche sur l’Élevage (ILRI), le réchauffement climatique affectera directement les troupeaux de bétail dans l’ensemble des pays tropicaux, rendant les animaux moins résistants aux maladies, aux parasites et leur offrant une alimentation naturelle moins nutritive.

ÉLÉVATION DU NIVEAU MARIN ET SUBMERSION DES TERRES

Le risque d’élévation du niveau marin est également préoccupant pour les basses terres et pourrait aggraver les phénomènes de crue et de submersion marine. Le GIEC prévoit une élévation entre 0,23 et 0,47 mètre à l’horizon 2050 en Guyane. Un autre changement probable sera l’augmentation des fréquences et intensités des tempêtes ou de vagues exceptionnelles, qui pourraient attaquer directement les secteurs urbanisés, aménagés et cultivés.

2.1.4 Agriculture et environnement en Guyane

Les informations présentées dans cette partie sont issues principalement du PDR de Guyane 2014-2020 et du travail réalisé dans le cadre de l’évaluation environnementale du PDR de Guyane, élaboré également par BRLingénierie en 2013-2014.

2.1.4.1 Un contexte environnemental unique

La Guyane se caractérise par l’importante diversité de ses milieux naturels et par une grande richesse en espèces, en particulier endémiques (180 recensées environ). La variété des conditions éco-géologiques et le caractère tropical de cette région, située au carrefour du plateau des Guyanes et du bassin amazonien, génèrent ainsi une biodiversité exceptionnelle, mais qui reste très fragile et encore mal connue aujourd’hui (territoire vaste, manque d’études et de moyens humains, multitudes d’espèces présentes).

Cette diversité biologique est à l’origine de paysages naturels exceptionnels (forêt amazonienne, monts et marais, grands paysages fluviaux, mosaïque littorale, îles et îlets). La Guyane est largement dominée par un paysage forestier (plus de 90 % du territoire en est couvert), entrecoupé de paysages fluviaux sinueux caractéristiques et marqueurs de l’identité paysagère locale. La bande littorale, quant à elle, concentre des paysages variés marqués par l’empreinte humaine et ses activités (urbanisation, agriculture, etc.).

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Le territoire est parcouru par un réseau hydrographique extrêmement dense, situation typique des régions équatoriales, qui lève dans une certaine mesure toute pression sur cette ressource en termes quantitatifs. L’état des pollutions des sols et des eaux est encore relativement peu suivi et mal connu de manière générale, mais est jugé très inégal. Les facteurs explicatifs connus de la détérioration de la qualité des eaux en Guyane sont dus aux systèmes d’assainissement insuffisants et en mauvais état et aux pollutions industrielles, dont principalement l’activité d’orpaillage illégal et le transport fluvial qui entraînent de nombreux impacts sur les milieux.

2.1.4.2 Peu de pressions engendrées par l’agriculture

L’agriculture guyanaise est très localisée sur le territoire et globalement peu intensive comme précisé dans les paragraphes précédents. Les enjeux environnementaux pouvant être influencés par l’activité agricole sont présentés ici, accompagnés d’une brève analyse de la situation locale :

EMPRISE SUR LES MILIEUX NATURELS FORESTIERS

Le principal impact de l’agriculture en Guyane concerne les défrichements agricoles qui se font au détriment des espaces naturels, la SAU guyanaise étant en augmentation (création de SAU ou extension d’exploitations). La production la plus consommatrice d’espace est l’élevage bovin, le taux de chargement à l’hectare étant de 1 UGB/ha en moyenne.

Ces défrichements induisent souvent une déstructuration et un appauvrissement des sols et peuvent altérer le cycle de l’eau. L’impact en termes d’émission de gaz à effet de serre est également à considérer.

De manière plus globale, ces défrichements agricoles gagnent sur les milieux naturels et la biodiversité associée, souvent peu voire non connue et risquent de rompre les continuités écologiques, en particulier dans les forêts littorales où la pression est la plus forte.

Il existe de nombreux cas d’occupations illégales de terrains avant la mise en place de démarches administratives, en raison des procédures qui apparaissent longues et complexes aux yeux des agriculteurs. Dans ces conditions, les attributions régularisées par la suite, n’intègrent peu ou pas préconisations environnementales.

Les démarches des Périmètres d’Attribution Simplifiée (PAS) mises en place depuis 2009-2010 et le PDRG 2014-2020 proposent des solutions d’identification et de planification du foncier agricole plus respectueuses de l’environnement pour répondre à cet enjeu central en Guyane.

RESSOURCE EN EAU

GESTION QUANTITATIVE

D’après l’UNESCO, la Guyane est l’une des 3 régions du monde dans lesquelles la disponibilité en eau par habitant est la plus élevée avec 130 milliards de m3/an disponibles. Ainsi, l’abondance de la ressource en eau implique une faible pression de manière générale en termes quantitatifs.

Toutefois, lors des périodes sèches, le recours à l’irrigation apparaît nécessaire dans certains secteurs et l’importance du niveau de précipitation en saison humide rend indispensable le drainage de certaines parcelles.

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GESTION QUALITATIVE

Les conditions climatiques sont propices au développement de maladies et parasites sur les cultures. Les produits phytosanitaires, dont les comportements sont très peu connus en milieu équatorial, constituent actuellement le moyen de lutte principal face à ces pressions. Les intrants chimiques sont majoritairement utilisés dans les cultures maraîchères et fruitières (Cacao, Javouhey, la Carapa, Iracoubo, Corossony, etc.). Selon l’état des lieux sur les pesticides en Guyane rédigé par l’observatoire Régional de la Santé de Guyane en 2010, 108 pesticides différents, dont 17 substances actives interdites ou prochainement interdites ont été retrouvées chez les agriculteurs par le Service de Protection des Végétaux.

Leur utilisation est difficilement quantifiable en Guyane du fait :

⇒ de démarches d’achat individuel, hors organisation ou groupements de producteurs,

⇒ au recours fréquent à des produits phytosanitaires importés illégalement du Surinam ou du Brésil.

Les pollutions agricoles restent encore mal connues en raison du manque de suivi des rejets polluants dans les eaux. Toutefois, tous les bilans effectués jusqu’en 2013 s’accordent sur un impact relativement faible1 de l’agriculture sur la qualité des eaux guyanaises voire non significatif à l’intérieur des terres.

Actuellement, les eaux ne présentent pas de teneurs en nitrates et ammonium supérieures à la norme maximale admise. De manière générale, depuis 2009, les quantifications positives de produits phytosanitaires dans l’eau sont rares (seulement deux molécules phytosanitaires ont été quantifiées en 2013). À Javouhey et Cacao, une augmentation des concentrations en nitrates est cependant observée dans les forages pour l’alimentation en eau potable, bien que les teneurs restent bien en deçà des normes de qualité.

Le plan Ecophyto 2018 devrait entrainer une meilleure utilisation des produits et intrants. L’un des principaux résultats attendus est une baisse des quantités utilisées à la parcelle.

Toutefois, de nombreux essais ont été réalisés dans le cadre de ce plan mais ils étaient principalement consacrés à la filière riz qui, à l’heure actuelle, est en grande difficulté. Ainsi, des filières prépondérantes comme les racines et tubercules n’ont fait l’objet que d’un faible nombre d’essais.

Figure 8 : Répartition des essais dans les différents DOM (source pesticides DOM)

Ce déséquilibre est lié à l’absence de programme de recherche sur ces productions, aux très faibles capacités d’expérimentation mais aussi à l’absence d’organisation en groupement. En revanche, pour les légumes frais, malgré les surfaces réduites, le nombre de dispositifs expérimentaux y est important, en raison du dynamisme des acteurs locaux.

1 « Surveillance physico chimique des eaux souterraines du district hydrographique de Guyane », mai 2013.

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QUALITÉ DES SOLS

Les sols agricoles guyanais, de type tropical, sont plutôt pauvres et leur qualité est hétérogène. Les sols de la forêt guyanaise sont particulièrement pauvres en azote, potassium et phosphore d’où une fragilité de cet espace.

Certains sols, comme à Javouhey, présentent une mauvaise dégradation de la matière organique associée à une faible activité biologique. D’autres, comme à Cacao, sont plus riches en matière organique. Les fortes précipitations auxquelles est soumise la Guyane, couplées à la faible capacité de rétention et la mauvaise qualité des sols argileux, latéritiques, acides et fortement désaturés, pénalisent le travail des agriculteurs et les obligent à réaliser des amendements importants et fractionnés pour garantir des rendements corrects.

Les phénomènes d’érosion sont également présents en Guyane. La déforestation et certaines pratiques utilisées lors de la défriche fragilisent plus le sol que d’autres (par exemple un défrichage au bulldozer, sans laisser de végétation abîme beaucoup la qualité des sols) et entraînent des phénomènes de déstructuration importants.

La pollution des sols est avérée en Guyane mais elle reste mal connue du fait d’un manque de contrôle. L’inventaire des sites pollués connus (base de données BASOL) fait état de 8 sites pollués en Guyane, dont cinq sont situés à Kourou. Les sources d’altération les plus importantes sont :

⇒ La pollution industrielle (hydrocarbures) ;

⇒ La pollution domestique particulièrement diffuse du fait d’un manque de système d’assainissement, de décharges sauvages ou non réhabilitées (hydrocarbures, métaux lourds contenus dans les piles ou batteries, etc.). Du fait des décharges qui ne sont pas aux normes, ce sont 140 000 m3 de sol qui sont potentiellement contaminés.

⇒ L’orpaillage illégal avec utilisation de mercure pollue les sols mais aussi les eaux et les sédiments.

Les données concernant les pollutions agricoles sont fragmentaires. Il est donc difficile d’évaluer son impact. Cependant, certains faits sont avérés tels que l’utilisation de pesticides interdits en France et une mauvaise utilisation de ces produits (surdosage, pathologies chez les utilisateurs).

2.2 LES DEMARCHES AGRO-ENVIRONNEMENTALES AVANT 2008

Avant 2008, des paiements agroenvironnementaux ont été accordés aux agriculteurs guyanais par le biais de Contrats Territoriaux d’exploitation (CTE) et de Contrats d’Agriculture Durable (CAD). Les données disponibles au moment de l’évaluation n’ont pas permis de dresser le bilan de ces actions.

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2.3 LES MAE DANS LA PROGRAMMATION 2007-2013

2.3.1 Objet des mesures agro-environnementales

Les mesures agro-environnementales correspondent à la mesure 214 du Programme de Développement Rural de la Guyane. Leur objectif est d’introduire et/ou de poursuivre le recours à des pratiques agricoles compatibles avec les enjeux relatifs à la protection de l’environnement : biodiversité, ressource en eau, sols, paysages. Ces mesures consistent en des paiements sur 5 ans accordés aux agriculteurs qui prennent volontairement des engagements en faveur de l’environnement.

Les enjeux environnementaux sont fixés au niveau communautaire et déclinés à l’échelle nationale et locale, en fonction des problématiques régionales.

Elles sont régies par les articles 36-A)-iv) et 39 du règlement (CE) n°1698/2005 du Conseil du 20 septembre 2005. Ces éléments sont précisés par l’article 27 du règlement (CE) n°1974/2006 de la Commission du 15 décembre 2006.

L’aide annuelle est plafonnée aux montants maximum fixés dans l’annexe du règlement CE 1698/2005 :

⇒ Cultures annuelles : 600 euros/ha,

⇒ Cultures pérennes spécialisées : 900 euros/ha,

⇒ Autres utilisations de terres : 450 euros/ha.

Les mesures agro-environnementales du PDRG sont donc volontaires, à la différence des mesures obligatoires du premier pilier de la PAC relatives à l’éco-conditionnalité. Les paiements associés n’ont donc pas forcément une valeur incitative, mais doivent en revanche compenser un surcoût ou une perte de revenu, lié au changement de pratique sur l’exploitation.

2.3.2 Définition et application locale

L’adaptation locale des dispositifs nationaux relatifs aux MAE a été réalisée en concertation avec les acteurs du monde agricole, pour s’assurer :

⇒ De l’adéquation des dispositifs proposés avec les besoins guyanais;

⇒ De la pertinence des compensations financières.

Les dispositifs MAE disponibles (ou ouverts) sont arrêtés annuellement par le préfet de la région Guyane. Des modifications de dispositifs, des ouvertures de nouveaux ou la fermeture de certains sont possibles entre deux années. En Guyane, peu de modifications ont été apportées sur l’ensemble de la programmation et il n’existe pas d’arrêtés préfectoraux annuels, mais seulement 3 pour les années 2008, 2009 et 2013.

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2.3.3 Structuration financière

Le PDRG est doté de 77 723 000 € de FEADER. Son axe 2, dédié à l’amélioration de l’environnement et de l’espace rural, bénéficie de plus de 8,7 millions d’euros de crédits FEADER. Les MAE bénéficient de 2 020 000 € de FEADER et de 356 471 € de dotation de l’État à travers des crédits du ministère de l’Agriculture.

Dépense publique (€) Dépenses privées (€)

Top-up (€) Coût total (€) FEADER État Collectivités

Mesure 214 (MAE) 2 020 000 356 470,59 0 0 0 2 376 470,59

Axe 2 8 720 000 1 189 965,06 348 858,47 9 000,00 2 500 000 12 767 823,53

TOTAL PDRG 77 723 000 9 246 739,29 9 161 662,86 11 634 604,58 46 818 695,93 160 362 219,66

Source : Maquette du PDRG (version 8)

Tableau 5 : Structuration financière globale de la mesure 214 du PDRG

Les MAE représentent un peu plus de 23 % des montants FEADER alloués à l’axe 2 et 2,6 % du montant total FEADER.

Le taux de cofinancement du FEADER pour l’axe 2 est de 85 %. Ce chiffre est égal au plafond maximal autorisé pour la Guyane, région ultrapériphérique (article 70 du règlement (CE) 1698/2005).

2.3.4 Dispositifs en vigueur en 2013

La mesure 214 du PDRG comporte 9 dispositifs agroenvironnementaux adaptés régionalement en termes de montants financiers et éléments techniques. Ils s’appliquent sur l’ensemble du territoire2 :

⇒ Dispositif A : Gestion durable des systèmes herbagers ;

⇒ Dispositif B : Suppression des traitements phytosanitaires herbicides dans les systèmes d’arboriculture fruitière :

� B1 : Suppression des traitements phytosanitaires herbicides ;

� B2 : Enherbement sous cultures arboricoles pérennes (arboriculture fruitière ou industrielle) et suppression des traitements phytosanitaires herbicides sur cultures fruitières.

⇒ Dispositif C : Réduction des traitements phytosanitaires dans les systèmes maraîchers :

� C1 : Mise en place d’un paillage végétal ou biodégradable sur cultures maraîchères et ananas ;

� C2 : Interruption d’un cycle de maraîchage par une jachère ;

� C3 : Réduction des traitements phytosanitaires hors herbicides dans les systèmes maraîchers ;

� C4 : Réduction des traitements phytosanitaires herbicides dans les systèmes maraîchers ;

� C5 : Réduction des traitements phytosanitaires dans les systèmes maraîchers ;

� C6 : Suppression des traitements phytosanitaires de synthèse dans les systèmes maraîchers.

2 La Guyane n’a en effet pas mis en place de MAE territorialisées (MAET).

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2 - Référentiel de l’évaluation

Programme de Développement Rural de Guyane - 2007-2013 Évaluation in-itinere de la mise en œuvre des mesures agro-environnementales

⇒ Dispositif D : Conversion à l’agriculture biologique ;

⇒ Dispositif E : Maintien de l’agriculture biologique ;

⇒ Dispositif F : Préservation des éléments du paysage favorables à la biodiversité :

� F1 : Création et entretien de haies localisées de manière pertinente ;

� F2 : Préservation et entretien de haies existantes depuis plus de 5 ans et localisées de façon pertinente ;

� F3 : Préservation de ripisylves ;

� F4 : Préservation et entretien de bosquets ;

� F5 : Restauration et entretien de mares et points d’eau.

⇒ Dispositif G : Abattis ;

⇒ Dispositif H : Protection des races animales menacées de disparition ;

⇒ Dispositif I : Remplacement de la fertilisation minérale lors de la mise en place de cultures maraîchères par un amendement organique composté.

La mise en œuvre de certaines mesures agroenvironnementales requiert le suivi d’une formation spécifique (raisonnement de la fertilisation, de l’utilisation des produits phytosanitaires, etc.), la réalisation d’un diagnostic environnemental de l’exploitation et du (ou des) programme(s) de travaux. Le but est que les acquis soient mobilisés tout au long de la durée de l’engagement pour améliorer l’impact de la MAE souscrite. Les coûts induits liés à ces formations seront pris en compte dans la mesure (montant total par exploitation plafonné à 20 % du montant total de la mesure). Les dispositifs E, G, H et I n’engendrent pas de coûts induits.

Par ailleurs, pour les MAE B et C, le PDRG indique que certaines spécificités locales restent à définir ; certaines lignes des cahiers des charges de ces mesures sont incomplètes. Il s’agit par exemple des possibilités de substitution des produits phytosanitaires par des techniques alternatives, des méthodes et référentiels pour la réalisation des bilans annuels sur les pratiques phytosanitaires, une liste de substances dont l’utilisation doit faire l’objet de préconisations de réduction.

Des précisions sur les dispositifs de la mesure 214 en vigueur dans le PDRG en 2013 et leurs évolutions sont présentées dans le tableau suivant.

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2 - Référentiel de l’évaluation

Programme de Développement Rural de Guyane - 2007-2013 Évaluation in-itinere de la mise en œuvre des mesures agro-environnementales 27

Nom MAE Dispositif

PDRG Année

d’ouverture Objectifs et enjeux

identifiés Présentation succincte

Obligations préalables Montant annuel (par

ha)

Remarques / évolutions

du dispositif Formation/Diag

nostic Autre

Gestion durable des systèmes herbagers

214 – A 2008

Favoriser la biodiversité dans les exploitations herbagères, stabiliser les surfaces en herbe et accroître leur durabilité.

Préservation des prairies et maintien de l’ouverture des espaces

Gestion économe des intrants

Enjeux : image de qualité de la filière d’élevage et maintien de la biodiversité

Labour des prairies permanentes engagé interdit

Limitation des quantités de fertilisants (azote, phosphore, potassium et calcique) – obligation de fertilisation

Interdiction de désherbage chimique sauf dans certains cas précis

Maîtrise non chimique des refus et ligneux

Maintien d’un temps de repousse permettant la durabilité des nouveaux pâturages contractualisés

Formation sur le raisonnement des pratiques phytosanitaires

pendant les 2 premières années suivant l’engagement.

L’exploitation doit respecter un taux de chargement entre 0,6 et 2 UGB/ha.

Les surfaces éligibles sont des prairies permanentes ou temporaires ainsi que les parcours.

Le taux de spécialisation en herbe doit être au minimum de 50%.

95 €

La durée de la formation a été allongée d’une journée à partir de 2009

B1 : Suppression des traitements phytosanitaires herbicides

214 - B

2008

Améliorer les pratiques culturales via la suppression des traitements herbicides tout en conservant, voire en améliorant la qualité des productions

Enjeux : protection de la qualité de l’eau

Pas de traitement herbicide

Bilan annuel réalisé par un technicien agrée

Formation sur le raisonnement des pratiques phytosanitaires

Pendant les 2 premières années suivant l’engagement.

La surface contractualisée minimale doit représenter au moins 50 % de la surface en culture arboricole sur l’exploitation

Les « vergers créoles » et les jeunes vergers en première année d’implantation sont exclus du dispositif

416 €

Revalorisation des montants unitaires en

2009

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2 - Référentiel de l’évaluation

Programme de Développement Rural de Guyane - 2007-2013 Évaluation in-itinere de la mise en œuvre des mesures agro-environnementales

Nom MAE Dispositif

PDRG Année

d’ouverture Objectifs et enjeux

identifiés Présentation succincte

Obligations préalables Montant annuel (par

ha)

Remarques / évolutions

du dispositif Formation/Diag

nostic Autre

B2 : Enherbement sous cultures arboricoles pérennes (arboriculture fruitière ou industrielle) et suppression des traitements phytosanitaires herbicides

2008

Améliorer les pratiques culturales via la suppression des traitements herbicides tout en conservant voire en améliorant la qualité des productions

Réduction des traitements herbicides et maintien des sols

Enjeux : protection de la qualité de l’eau et lutte contre l’érosion

Implantation du couvert végétal sur l’intégralité des zones en sol nu

Entretien du couvert par fauchage, 3 fois par an minimum, de la 2ème à la 5ème année.

Pas de traitement herbicide

Bilan annuel réalisé par un technicien agrée

Formation sur le raisonnement des pratiques phytosanitaires

pendant les 2 premières années suivant l’engagement

La surface contractualisée minimale doit représenter au moins 50% de la surface en culture arboricole sur l’exploitation

Les « vergers créoles » et les jeunes vergers en première année d’implantation sont exclus du dispositif

471 €

C1 : Mise en place d’un paillage végétal ou biodégradable sur cultures maraîchères et ananas

214 – C

2008

Limiter l’utilisation voire proscrire certains intrants

Enjeux : protection de l’eau en qualité et quantité, qualité des sols, maintien de la biodiversité

Présence d’un paillage sur les cultures en place

Le paillage utilisé doit être uniquement d’origine végétale

Formation sur le raisonnement des pratiques phytosanitaires

pendant les 2 premières années suivant l’engagement

Plafonné à 600 €

951,72 *

e13 € (adaptation

locale)

C2 : Interruption d’un cycle de

maraîchage par une jachère

2008

Reconstitution naturelle des éléments nutritifs du sol, diminution de la pression parasitaire

Enjeux : améliorer la qualité et/ou la structure du sol

Diagnostic et programme de travaux élaboré par un technicien agrée

Implantation de la jachère et entretien (6 mois minimum)

Tenue d’un cahier d’enregistrement des pratiques

Formation sur le raisonnement des pratiques phytosanitaires

pendant les 2 premières années suivant l’engagement

Réalisation d’un diagnostic d’exploitation pour définir les jachères à introduire

600 €

3 e1 = coefficient d’étalement, compris entre 30 et 100 % (part minimale de la surface engagée que l’agriculteur doit couvrir chaque année d’un paillage végétal ou biodégradable). Non

défini.

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2 - Référentiel de l’évaluation

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Nom MAE Dispositif

PDRG Année

d’ouverture Objectifs et enjeux

identifiés Présentation succincte

Obligations préalables Montant annuel (par

ha)

Remarques / évolutions

du dispositif Formation/Diag

nostic Autre

C3 : Réduction des traitements phytosanitaires hors herbicides

dans les systèmes maraîchers

2009

Réduire l’utilisation des produits phytosanitaires hors herbicides de 40 % avec un soutien technique et pédagogique des exploitants.

Enjeux : protéger l’environnement (eau, sols, biodiversité) et la santé humaine

Exigence de résultats et non de moyens techniques mis en œuvre

Stratégie alternative laissée à l’appréciation de l’agriculteur

Bilan annuel des actions pratiquées par un technicien agréé

Réduction de 40 % des traitements phytosanitaires

La surface minimale doit représenter au moins 50% de la surface en cultures maraîchères sur l’exploitation.

186 €

C4 : Réduction des traitements phytosanitaires herbicides dans

les systèmes maraîchers

2009 165 €

C5 : Réduction des traitements phytosanitaires

dans les systèmes maraîchers

2009 302 €

Revalorisation des montants unitaires en 2009

C6 : Suppression des traitements

phytosanitaires de synthèse dans les

systèmes maraîchers

2008

Supprimer l’utilisation des produits phytosanitaires avec un soutien technique et pédagogique des exploitants.

Enjeux : protéger l’environnement (eau, sols, biodiversité) et la santé humaine

Formation sur le raisonnement des pratiques phytosanitaires

pendant les 2 premières années suivant l’engagement

402 €

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2 - Référentiel de l’évaluation

Programme de Développement Rural de Guyane - 2007-2013 Évaluation in-itinere de la mise en œuvre des mesures agro-environnementales

Nom MAE Dispositif

PDRG Année

d’ouverture Objectifs et enjeux

identifiés Présentation succincte

Obligations préalables Montant annuel (par

ha)

Remarques / évolutions

du dispositif Formation/Diag

nostic Autre

Conversion à l’agriculture biologique : pour les prairies, le maraîchage et l’arboriculture fruitière

214 – D 2008

Incitation et accompagnement des exploitations s’engageant en partie ou en totalité dans une démarche de conversion en agriculture biologique

Enjeux : maintien de la biodiversité et protection des eaux

Respect du cahier des charges de l’AB.

Notifier chaque année son activité auprès des services de l’Agence bio

Formation sur la conversion à l’agriculture biologique

450 €

pendant les 2 premières années suivant l’engagement.

Le demandeur doit avoir notifié son activité à l’agence bio, l’année de dépôt de la demande

Il doit également fournir une étude des perspectives de débouchés envisagés afin de développer une activité viable et pérenne

Les surfaces engagées ne doivent pas avoir bénéficiées d’aides à la CAB au cours des 5 dernières années précédant la demande et ne pas être engagées dans une autre MAE surfacique.

320 € (prairies)

600 € (maraichage)

900 € (arboriculture

fruitière)

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2 - Référentiel de l’évaluation

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Nom MAE Dispositif

PDRG Année

d’ouverture Objectifs et enjeux

identifiés Présentation succincte

Obligations préalables Montant annuel (par

ha)

Remarques / évolutions

du dispositif Formation/Diag

nostic Autre

Maintien de l’agriculture biologique : prairie utilisée par un cheptel en cours de conversion à l’agriculture biologique

214 – E 2008

Soutenir le développement de l’agriculture biologique en Guyane

Enjeux : maintien de la biodiversité et protection des eaux

Respect du cahier des charges de l’AB

Notifier chaque année son activité auprès des services de l’Agence bio

Le demandeur doit avoir notifié son activité à l’agence bio, l’année de dépôt de la demande

La surface conduite selon le cahier des charges AB ne bénéficie pas d’un dispositif de soutien à la conversion en agriculture biologique et n’est pas engagée dans une autre MAE surfacique

190 €

顓�餤�餥�餦�餧�餬350 € 350 €

(Maraîchage)

450 € (Arboriculture

fruitière)

Revalorisation des montants unitaires en 2008 pour le maraîchage

F1 : Création et entretien de haies localisées de manière pertinente

214 – F 2009

Préserver les écosystèmes en contrôlant et minimisant les pratiques pouvant impacter la diversité biologique et le paysage. Encourager les pratiques qui vont dans le sens de la préservation de la biodiversité.

Enjeux : maintien de la biodiversité et des paysages

Mise en place de la haie (année 1) : uniquement espèces locales, apport de fertilisants possible à la plantation, paillage plastique interdit.

Entretien de la haie (années 2 à 5) : entretien par gyrobroyage ou fauche, au minimum 1 taille par an, couvert herbacé de minimum 1 m de part et d’autre de la haie, pas de traitements phytosanitaires ni apport de fertilisants minéraux

Tenue d’un cahier d’enregistrement des travaux

Diagnostic agroenvironnementale de l’exploitation (état des lieux critique de l’exploitation sous l’angle de la biodiversité) par un technicien agréé

Accompagné d’un programme précis de travaux précis pour chaque haie.

Coût : 96 €

Longueur minimale cumulée de 200m

2,62 €/ml (mètre

linéaire)

Ajustement à la baisse de toutes les sous mesures F en 2009

Augmentation du plancher de contractualisation de la sous mesure F4

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Programme de Développement Rural de Guyane - 2007-2013 Évaluation in-itinere de la mise en œuvre des mesures agro-environnementales

Nom MAE Dispositif

PDRG Année

d’ouverture Objectifs et enjeux

identifiés Présentation succincte

Obligations préalables Montant annuel (par

ha)

Remarques / évolutions

du dispositif Formation/Diag

nostic Autre

F2 : Préservation et entretien de

haies existantes localisées de

façon pertinente

Préserver les écosystèmes en contrôlant et minimisant les pratiques pouvant impacter la diversité biologique et le paysage.

Encourager les pratiques qui vont dans le sens de la préservation de la biodiversité.

Enjeux : maintien de la biodiversité et des paysages

Entretien de la haie (année 1 à 5) : maintien couvert herbacé de minimum 1 m de part et d’autre de la haie, réimplantation d’arbres en cas de mortalité, au minimum 1 taille, pas de traitements phytosanitaires ni apport de fertilisants minéraux

Tenue d’un cahier d’enregistrement des travaux

Longueur minimale cumulée de 500m. Les haies bénéficiant de la mesure F1 ne sont pas éligibles

1,64 €/ml

F3 : Préservation et entretien de

bosquets

Entretien du bosquet (année 1 à 5) : taille, débroussaillage et maintien de vieux arbres, du bois mort

Tenue d’un cahier d’enregistrement des travaux d’entretien

Un diagnostic agroenvironnem-ental de l’exploitation donnant un état des lieux critique de l’exploitation sous l’angle de la biodiversité par un technicien agrée. Accompagné d’un programme précis de travaux précis pour chaque parcelle.

Sont éligibles les bosquets entre 1 are et 0,5 hectares avec au minimum 10 arbres adultes de plus de 10 cm de diamètre. Dans la limite de 10 bosquets par exploitation. Les bosquets mono-spécifiques ou composés d’espèces allochtones ne sont pas éligibles

194 €/ha

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Nom MAE Dispositif

PDRG Année

d’ouverture Objectifs et enjeux

identifiés Présentation succincte

Obligations préalables Montant annuel (par

ha)

Remarques / évolutions

du dispositif Formation/Diag

nostic Autre

F4 : Préservation et entretien de mares et de points d’eau

Préserver les écosystèmes aqueux en contrôlant et minimisant les pratiques pouvant impacter la diversité biologique et le paysage. Encourager les pratiques favorables à la biodiversité

Enjeu : protection de l’eau et maintien de la biodiversité

Travaux de restauration et d’entretien : travaux programmés, éviter le sur-piétinement des berges, limiter les traitements chimiques à proximité

Tenue d’un cahier d’enregistrement des travaux

Coût : 96 € Superficie supérieure à 100 m² et inférieure à 500 m². Cette mesure ne peut être prise seule et doit être couplée avec au moins une autre mesure du dispositif F

146,7 € par point d’eau

F5 : Maintien et entretien d’une

bande de végétation boisée en bord de cours

d’eau

Préserver les écosystèmes en contrôlant et minimisant les pratiques pouvant impacter la diversité biologique et le paysage.

Encourager les pratiques qui vont dans le sens de la préservation de la biodiversité

Enjeux : protection de l’eau et maintien de la biodiversité

Maintien, entretien et taille de la bande boisée : couvert d’une largeur totale d’au moins 5m en plus des 5m obligatoires liés aux BCAE, ne pas fertiliser ou traiter les ripisylves

Un accès au cours d’eau de 10m de large maximum par bande de 200m est autorisé

Seuls les projets comprenant plus de 100ml de bords de cours d’eau seront éligibles

2,34 €/ml

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2 - Référentiel de l’évaluation

Programme de Développement Rural de Guyane - 2007-2013 Évaluation in-itinere de la mise en œuvre des mesures agro-environnementales

Nom MAE Dispositif

PDRG Année

d’ouverture Objectifs et enjeux

identifiés Présentation succincte

Obligations préalables Montant annuel (par

ha)

Remarques / évolutions

du dispositif Formation/Diag

nostic Autre

Abattis 214 – G 2009

Sédentariser les systèmes d’abattis

Encourager les pratiques visant à mieux maîtriser les impacts négatifs de l’abattis.

Limiter l’extension des surfaces sur les forêts primaires

Enjeux : protection des sols (lutte contre l’érosion et qualité), maintien de la biodiversité

Broyage de la jachère « longue » au broyeur

Interdiction du brûlage

L’épandage des produits de broyage conduirait à un paillage du sol

Exploitations pratiquant une agriculture traditionnelle sur abattis

Les parcelles doivent figurer sur la déclaration spécifique « abattis », couvrir au moins ½ ha d’un seul tenant de jachère forestière mais ne pas dépasser 5ha, être dans la phase de jachère longue (depuis plus de 5 ans et moins de 10 ans)

Evalué à 1088 €/ha

Plafonné à 900 €/ha

N’a pas encore pu être mise en œuvre à cause, du coût du broyage (estimé à 1500€/ha > coût MAE de 900€/ha), du manque de matériel et du manque de données et conséquences sur les productions.

Protection des races menacées

214 – H 2008

Conservation et gestion du bovin « zébu Brahman » en Guyane

Enjeux : préserver la diversité animale à usage agricole

Faire reproduire en race pure au moins 50 % en moyenne des femelles de la race protégée

Détenir un nombre minimum d’animaux mis à la reproduction de la race protégée au moins égal à celui engagé la première année d’engagement pendant 5 ans

Détenir un cheptel herbivore appartenant à la race locale menacée et le conduire en race pure

Détention d’au moins 3 vaches de plus de 2 ans de la race menacée

Etre répertorié par l’organisme chargé de la conservation de la race (UEBB)

50 € / UGB

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Nom MAE Dispositif

PDRG Année

d’ouverture Objectifs et enjeux

identifiés Présentation succincte

Obligations préalables Montant annuel (par

ha)

Remarques / évolutions

du dispositif Formation/Diag

nostic Autre

Remplacement de la fertilisation minérale lors de la mise en place de cultures maraîchères par un amendement organique composté

214 – I Mi-mai 2012

Remplacer la fertilisation minérale par une fumure de fond organique à base de compost fabriqué sur l’exploitation

Maintien de la teneur en matière organique du sol

Enjeux : améliorer les propriétés physiques et chimiques des sols cultivés (lutte contre l’érosion, amélioration de la fertilité et de la réserve utile, limitation des phénomènes de lixiviation)

Fabriquer du compost et l’épandre au moment du repiquage

2 bilans techniques par un technicien agricole et 2 analyses de compost (année 1 et 3 ou 4)

Pour satisfaire les besoins en azote, l’agriculteur pourra apporter des engrais minéraux ou de la fumure d’origine animale

Tenue d’un cahier d’enregistrement des pratiques de fertilisation

Formation sur la réalisation de compost et la fertilisation ou en avoir déjà suivi une dans les 5 dernières années.

Pendant les 2 premières années suivant l’engagement.

Le couvert végétal peut être des cultures maraîchères en monoculture ou sur abattis

Seuil de contractualisation des surfaces maraîchères : 2 000m²

495 € / ha *

C14

4 C1 = Coefficient d’étalement (correspond à la part minimale que l’agriculteur doit couvrir chaque année)

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2.4 EVOLUTION DES DISPOSITIFS AU COURS DE LA PROGRAMMATION

HISTORIQUE DE L’OUVERTURE DES DISPOSITIFS MAE

C’est en 2008 que le PDRG a réellement démarré et seuls les dispositifs A, D et H étaient ouverts. Les dispositifs B, C, E, F et G ont été ouverts l’année suivante. Toutefois, certaines modalités techniques et administratives pour la gestion de ces mesures restaient encore incertaines (paramétrages non finalisés, techniques alternatives non indiquées dans les cahiers des charges des mesures, absence de technicien agréé pour réaliser les diagnostics nécessaires, etc.), rendant la souscription de certains dispositifs très compliquée, voire impossible.

En 2012, une MAE favorisant le remplacement de la fertilisation minérale par un amendement organique composté sur les cultures maraîchères a été introduite dans la version 7 du PDRG (dispositif I). Cette mesure a été mise en place afin d’inciter les exploitations maraîchères à souscrire une MAE.

MODIFICATIONS ET AJUSTEMENTS DE DISPOSITIFS

Certaines modifications ont été apportées aux dispositifs au cours de la programmation :

⇒ A partir de la version 3 (18/09/2009) du PDRG, la dépense liée aux coûts induits n’est plus ramenée à la surface de l’exploitation mais elle tient désormais compte de l’investissement en temps. Elle passe alors à 450 € plafonnées à 20 % de la mesure.

⇒ Le montant alloué au maintien de l’agriculture biologique dans le cas du maraîchage a augmenté en 2008 de 50 euros pour atteindre 350 euros par ha/an.

⇒ En 2009, une réévaluation des montants relatifs au dispositif B a eu lieu, une augmentation de 87 euros par ha/an dans le cas du dispositif B1 (soit 416 euros) et de 58 euros dans le cas du dispositif B2 (soit 471 euros).

⇒ En 2009, les mesures F ont été réajustées à la baisse d’une dizaine de centimes dans le cas de F1 et F2 jusqu’à moins 48 euros dans le cas de F3 et F4. Le montant propre à la mesure F5 a également diminué d’ 1/3.

⇒ En 2008 et 2009, des plafonnements de montants d’aides annuelles ont été instaurés afin d’empêcher la concentration des aides sur un nombre limité de bénéficiaires et ainsi conserver une marge de progression sur le secteur végétal : ces plafonds s’élèvent à 7 600 € par exploitations pour tous dispositifs sauf pour le dispositif D plafonné à 15 000 € par exploitation.

MODIFICATION DE MAQUETTE DE L’AXE 2 ET DES MAE

RÉABONDEMENT SUITE AU BILAN DE SANTÉ DE LA PAC

La PAC en vigueur jusqu’en 2013 a été revue à mi-parcours à l’occasion du bilan de santé, en 2009. Ce dernier réoriente certains soutiens et trace de nouvelles perspectives pour l’agriculture européenne, afin de mieux réagir aux signaux du marché et de relever de nouveaux défis.

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2 - Référentiel de l’évaluation

Programme de Développement Rural de Guyane - 2007-2013 Évaluation in-itinere de la mise en œuvre des mesures agro-environnementales

Ces évolutions doivent permettre de répondre à quatre objectifs prioritaires :

⇒ Consolider l’économie et l’emploi dans les territoires ;

⇒ Instaurer un nouveau soutien pour l’élevage à l’herbe et au fourrage ;

⇒ Accompagner un mode de développement durable de l’agriculture ;

⇒ Instaurer un dispositif de gestion des risques économiques et climatiques.

La mise en œuvre de ces opérations est financée par une diminution des aides directes (1er pilier de la PAC), réorientées vers le deuxième pilier de la PAC et en particulier le FEADER. En Guyane, l’intégration du bilan de santé de la PAC (et du volet rural du plan européen de relance économique) offre des ressources communautaires supplémentaires pour le PDRG. Elles sont destinées à soutenir des objectifs spécifiques, définis par le Conseil, appelés « nouveaux défis » : changements climatiques, gestion de l’eau, énergies renouvelables, maintien de la biodiversité.

D’un point de vue opérationnel, cet abondement ne traduit pas de changement stratégique du programme, mais il vise à renforcer certaines mesures au sein desquelles les « nouveaux défis » étaient déjà considérés. Ainsi, le PDRG a reçu une dotation supplémentaire de 2 123 000€. La mesure 214 est directement concernée, car elle intègre notamment les priorités « qualité de l’eau » et « maintien de la biodiversité ». Elle s’est vue abondée de 453 000 €.

DIMINUTION D’ENVELOPPE ALLOUÉE AUX MAE ENTRE LA V7 ET LA V8

Entre les versions 7 et 8 du PDRG, l’enveloppe des MAE a diminué de 83 000 €.

2.5 RAPPEL DES PRINCIPALES CONCLUSIONS DE L’EVALUATION A MI-PARCOURS RELATIVE AUX MAE

L’ÉTAT D’AVANCEMENT DE LA MESURE

Au 31 décembre 2010, 1 079 406 € de FEADER étaient programmés pour les MAE, soit 51 % du montant total prévu pour un total de 43 contrats. Sur la période 2008-2010, les dispositifs A et H ont été les plus contractualisés (28 contrats en tout).

Mesures Nombre contrats

SAU/nombre animaux Coût FEADER

A 15 878,74 361 549

B2 3 14,34 29 853

C2 1 1,53 3902

D 9 421,28 575 890

E 2 18,89 36 125

H 13 730 155 125

Total 43 1334,78 ha et 730

bovins 1 162 443

Tableau 6 : Opérations programmées pour la mesure 214 au 31/12/2010

Le succès du dispositif A est dû en grande partie à sa mise en place aisée. En effet, les pratiques courantes sont proches des exigences des MAE, voire moins consommatrices d’intrants.

Le dispositif H, relatif à la préservation des races animales menacées de disparition a pu être relativement facilement sollicité car de nombreux élevages de Brahman existent en Guyane.

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La majorité des surfaces engagées en MAE le sont via les dispositifs A et D.

31%

3%

0%50%

3% 13%

A - Gestion durable systèmes herbagers

B2 - Enherbement sous cultures arboricoles pérennes et suppression des traitements phytosanitaires herbicides

C2 - Interruption d’un cycle de maraîchage par une jachère

D - Conversion à l'agriculture biologique

E - Maintien de l'agriculture biologique

H - Protection des races menacées

Figure 9 : Répartition des dépenses de la mesure 214 au 31/12/2010

94% des financements sont répartis parmi seulement 3 dispositifs : D, A et H. Les systèmes herbagers sont les principaux bénéficiaires de ces dispositifs au détriment des systèmes arboricoles et maraîchers. Le dispositif A n’apporte que peu d’avantages environnementaux au regard du financement qu’il requiert. En revanche, les secteurs qui utilisent le plus de pesticides (maraîchage et arboriculture) sont ceux qui contractualisent le moins de MAE. Le dispositif C seul semble donc inadapté pour faire évoluer ces deux secteurs d’où la suggestion d’une combinaison avec des actions de formation.

Tableau 7 : Indicateurs de réalisation de la mesure 214 au 31/12/2010

Indicateurs de réalisation Valeurs fin-

2010 Valeurs

cibles 2013 % atteint

Nombre d'exploitations bénéficiaires

34 80 42,5

Nombre de contrats 34 50 68

Surface totale engagée (ha) 1460 3500 42

Les indicateurs de réalisation sont encourageants à mi-parcours : 68 % des objectifs sont atteints en termes de nombre de contrats engagés et autour de 42 % pour les objectifs en surface et nombre d’exploitations. Ils révèlent un état d’avancement correct de la mesure.

Toutefois, ces constats sont à prendre avec précaution car les valeurs cibles utilisées dans le rapport ne correspondent pas à celles du PDRG version 8 et comportent certaines incohérences (il n’est pas possible d’avoir plus d’exploitations bénéficiaires (80) que de contrats MAE (50)).

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2 - Référentiel de l’évaluation

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Tableau 8 : Indicateurs de résultats de la mesure 214 au 31/12/2010

Indicateurs de résultats Valeurs fin-2010

Valeurs cibles 2013

% atteint

Surface en agriculture biologique (ha) 481 1000 48

Analyse qualitative des MAE via des retours d’expérience

0 5 études de

cas 0

Surface ayant fait l’objet d’actions réussies en terme de :

- Biodiversité et agriculture à haute valeur naturelle

33 400 8

- Qualité de l’eau 26 600 4

- Qualité des sols 37 1000 3,5

La contractualisation des surfaces en agriculture biologique est bonne.

Les mesures E et D sont un réel succès, dans l’élevage bovin en particulier, mais le marché demeure limité pour ces productions.

Cependant, le niveau de contractualisation faible en termes de surfaces faisant l’objet d’actions réussies de gestion des terres (biodiversité et agriculture à haute valeur naturelle, qualité de l’eau et des sols) est inquiétant, d’autant plus que l’objectif stratégique auquel participe cette mesure est la préservation des ressources naturelles exceptionnelles et l’environnement de qualité en Guyane.

Les dispositifs A, B, C et D sont soumis à des formations obligatoires. Fin 2010, seules les formations relatives à la conversion en agriculture biologique avaient eu lieu. Plusieurs obstacles majeurs à la bonne mise en œuvre des MAE ont été identifiés :

⇒ Le manque de références techniques sur des pratiques plus respectueuses et l’impossibilité d’en générer localement, vu l’absence de centres de recherche agronomique ou d’instituts techniques.

⇒ Les compensations financières prévues pour les MAE en productions végétales sont inférieures aux surcoûts engendrés par les nouvelles pratiques. Les dispositifs B et C ont ainsi une faible probabilité d’être contractualisés car le plafond UE de financement par ha (900 €) n’est pas rentable pour les agriculteurs ;

⇒ Les difficultés de prise en main du logiciel OSIRIS ainsi que les effectifs restreints de la DAAF guyanaise, relevant un besoin d’appui technique plus ponctuel est ressenti pour certaines MAE en particulier celle concernant l’abattis

Une contractualisation déséquilibrée des dispositifs est mise en évidence. Les écarts de consommation entre les filières sont notables, avec un net déséquilibre en faveur de l’élevage bovin biologique et une quasi-absence du maraîchage et de l’arboriculture. L’impact positif sur l’environnement est très limité, du fait de la contractualisation massive de dispositifs très proches des pratiques courantes. Globalement, une réorientation des contractualisations vers des dispositifs plus exigeants et plus performants sur le plan environnemental est nécessaire. D’où la recommandation de limiter les engagements sur le dispositif A et de développer le dispositif G sur les abattis même à titre de pilote en vue de la programmation suivante.

La pertinence des dispositifs est à évaluer au regard du contexte local afin d’éviter certains effets d’aubaine comme dans le cadre de la mesure A et H. Les obligations en termes de formation sont peu appliquées. Ainsi le manque de connaissances des agriculteurs perdure. A mi-parcours, les MAE sont sur la bonne voie mais les résultats, essentiellement financiers, masquent un déséquilibre thématique entre les dispositifs.

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2 - Référentiel de l’évaluation

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2.6 LES MAE DANS LA PROCHAINE PROGRAMMATION

2.6.1 Le développement durable : une des priorités de l’Europe et du FEADER pour 2014-2020

La promotion d’une croissance durable via notamment une utilisation plus efficace des ressources ou une diminution des émissions de carbone prend une place particulièrement importante dans le cadre de la prochaine programmation.

Dès le traité de fonctionnement de l’Union Européenne, cette dimension durable est précisée, à l’article 11 « Les exigences de la protection de l'environnement doivent être intégrées dans la définition et la mise en œuvre des politiques et actions de l'Union, en particulier afin de promouvoir le développement durable. ». Cette notion est également largement abordée, dans la stratégie Europe 2020 via l’objectif d’une croissance intelligente, durable et inclusive. Ainsi, le changement climatique, l’efficacité des ressources ainsi qu’un aménagement du territoire respectueux de l’environnement font partie intégrante de l’agenda stratégique de recherche à l’horizon 2020.

Le Cadre Stratégique Commun (CSC) partage la même orientation via son article 8 dédié au développement durable et le rappel des objectifs thématiques suivants dans son article 9 :

⇒ OT4 « Soutenir la transition vers une économie à faibles émissions de carbone dans tous les secteurs »

⇒ OT5 « Promouvoir l’adaptation aux changements climatiques et la prévention et la gestion des risques »

⇒ OT6 « Protéger l’environnement et promouvoir l’utilisation rationnelle des ressources »

⇒ OT7 « Promouvoir le transport durable et supprimer les goulets d’étranglement dans les infrastructures de réseaux essentielles ».

Les MAE répondent à trois des onze objectifs thématiques du CSC à savoir l’OT4, l’OT5 et l’OT6 et à deux des six priorités de développement rural de l’Union européenne :

⇒ « Restaurer, préserver et renforcer les écosystèmes liés à l'agriculture et à la foresterie »

⇒ « Promouvoir l'utilisation efficace des ressources et soutenir la transition vers une économie à faibles émissions de CO2 et résiliente aux changements climatiques, dans les secteurs agricole et alimentaire ainsi que dans le secteur de la foresterie ».

La protection de l’environnement fait l’objet d’un certain nombre de références et de précisions dans le règlement FEADER et en particulier :

⇒ L’article 3, qui présente la mission du FEADER, rappelle les objectifs premiers de ce programme en ces termes « Il contribue au développement d'un secteur agricole et de l'Union plus équilibré d'un point de vue territorial et environnemental, plus respectueux du climat, plus résilient face au changement climatique, plus compétitif et plus innovant et au développement des territoires ruraux ».

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2 - Référentiel de l’évaluation

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⇒ Le considérant (22) rappelle l’orientation de ce programme par rapport aux enjeux environnementaux « Il convient que les paiements au titre de mesures agroenvironnementales et climatiques continuent à jouer un rôle de premier plan pour contribuer au développement durable des zones rurales […]. Ils devraient continuer aussi à encourager les agriculteurs et autres gestionnaires de terres à exercer une fonction au service de l'ensemble de la société en introduisant ou en maintenant des modes de production agricole qui contribuent à l'atténuation des changements climatiques et à l'adaptation à ces changements et qui soient compatibles avec la protection et l'amélioration de l'environnement, des paysages et de leurs caractéristiques, des ressources naturelles, des sols et de la diversité génétique. ».

L’enjeu clé représenté par l’environnement est souligné dans le règlement par l’obligation pour les États membres d’affecter au moins 30 % de la contribution totale du FEADER consacrée à chaque programme de développement rural à « l'atténuation des changements climatiques, à l'adaptation à ces changements, ainsi qu’aux questions environnementales ». Il est indiqué que ces « dépenses doivent se faire au moyen des paiements agroenvironnementaux et climatiques, des paiements en faveur de l'agriculture biologique et des paiements en faveur des zones soumises à des contraintes naturelles ou à d’autres contraintes, des paiements en faveur de la foresterie, des paiements concernant les zones relevant de Natura 2000, ainsi que des investissements liés au climat et à l’environnement ». Les Régions Ultra Périphériques (RUP), dont fait partie la Guyane, ne sont toutefois pas soumises à cette obligation.

2.6.2 Les MAEC : une mesure à part entière du programme de développement rural régional 2014-2020

Ces éléments de préambule du CSC et du règlement FEADER sont concrètement et techniquement traduits à l’article 28 du règlement FEADER, intitulé « Agroenvironnement - climat ».

LES OBJECTIFS ET LES GRANDS PRINCIPES DE LA MESURE

OBJECTIFS ET DÉFINITION

La mesure vise à « maintenir les pratiques agricoles qui apportent une contribution favorable à l'environnement et au climat et à encourager les changements nécessaires à cet égard ». Elle doit obligatoirement être intégrée aux PDR.

Les paiements agroenvironnementaux et climatiques accordés sont annuels et indemnisent les bénéficiaires pour une partie ou la totalité des coûts supplémentaires et des pertes de revenus résultant des engagements pris. Ces paiements ne concernent que les engagements qui vont au-delà des normes obligatoires et notamment des exigences minimales applicables à l’utilisation des engrais et des produits phytosanitaires.

Ainsi, la « ligne de base » de chaque MAEC, comme dans l’ancienne programmation, doit être précisée dans le PDR via une description courte et pertinente qui précise la ou les pratiques de base par rapport auxquelles il est proposé de « faire mieux ».

Les MAEC sont définies en fonction des besoins environnementaux et climatiques identifiés sur le territoire via l’analyse AFOM (Atouts, Faiblesses, Opportunités, Menaces) que chaque PDR doit réaliser pour présenter son territoire et contribuer à atteindre les priorités de la politique de développement rural (présentées au paragraphe précédent). Elles doivent également s’inspirer des résultats des précédentes programmations en la matière. Par exemple, si un besoin environnemental important est mis en évidence lors de l’analyse AFOM n’est pas couvert par une MAEC alors, l’autorité de gestion du programme devra justifier ce manque.

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2 - Référentiel de l’évaluation

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Les opérations agro-environnementales sont à définir par les États membres. Celles-ci se divisent en deux groupes :

⇒ Les mesures « généralistes » peu ambitieuses et qui peuvent être respectées par un grand nombre d’exploitants ;

⇒ Les mesures « ciblées » taillées sur mesure pour répondre à des besoins spécifiques dont la portée est plus restreinte.

Une méthode de ciblage large des mesures peut être appliquée, une opération pouvant se baser sur les engagements :

⇒ Liés à des zones/territoires qui présentent des traits particuliers (zones humides, tourbières, etc.) ;

⇒ Liés à des types de production spécifiques ;

⇒ Pouvant être appliqués de manière étendue mais devant être adaptés à des conditions locales spécifiques (prairies permanentes riches en biodiversité par exemple) ;

⇒ Répondant à des besoins très spécifiques sur une étendue spécifique seulement (la conservation de sols organiques vulnérables à la perte de matière organique due à l’érosion par exemple).

LE CAS DE LA FORMATION ET DU CONSEIL

La bonne mise en œuvre des MAEC implique que les bénéficiaires disposent d’un niveau de connaissances particulier. Il peut s’acquérir via des actions de formation ou de conseils d’experts liés à l’engagement pris. Il serait possible selon le nouveau règlement de proposer des MAEC sous forme de « package de mesures » qui inclurait un soutien à la formation et l’utilisation de services de conseils ciblés. Dans la même optique, si nécessaire, l’accès aux MAEC peut être conditionné à l’acceptation d’une formation.

BÉNÉFICIAIRES

Les paiements sont accordés aux agriculteurs ou groupements d’agriculteurs et autres gestionnaires de terres et concernent uniquement les engagements qui vont au-delà des normes obligatoires recensées dans le programme. Des gestionnaires fonciers comme des ONG ou communes peuvent aussi être des bénéficiaires potentiels.

MONTANTS PLAFONDS D’AIDE

Le montant des aides accordées est plafonné selon l’annexe I du règlement FEADER :

⇒ Cultures annuelles : 600 €/ha/an ;

⇒ Cultures pérennes spécialisées : 900 €/ha/an ;

⇒ Autres utilisations de terres : 450€/ha/an ;

⇒ Races locales menacées d’être perdues pour les agriculteurs : 200 €/ unité de gros bétail.

Cette même annexe précise toutefois que ces montants peuvent être augmentés dans des cas dûment motivés compte tenu de circonstances spécifiques à justifier dans les programmes de développement rural.

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2 - Référentiel de l’évaluation

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LES NOUVEAUTÉS PAR RAPPORT À 2007-2013

La prise en compte du facteur climatique dans les futures mesures agro-environnementales est une nouveauté. Cependant, cela n’impacte pas le fonctionnement de la mesure mais permet de promouvoir également des actions en faveur d’objectifs climatiques, liées par exemple à la séquestration du carbone, à la diminution de la part de l’agriculture dans la contribution aux émissions de GES, etc.

Un élargissement du champ de la mesure pour 2014-2020 est à relever à différents points de vue :

⇒ Les MAEC permettent de soutenir, des changements de pratiques et des améliorations bénéfiques à l’environnement comme en 2007-2013, mais également, le maintien de bonnes pratiques existantes lorsqu’elles pourraient autrement être abandonnées. Dans ce cas, les bénéfices environnementaux de ces pratiques doivent clairement être identifiés et il doit être prouvé qu’il existe un risque que cette pratique soit abandonnée si aucun soutien n’est apporté.

⇒ Une bonne flexibilité est offerte au niveau des bénéficiaires collectifs (pas de forme éligibles imposées) et des « terres agricoles » éligibles (moins restrictif que les « zones agricoles ») qui permettront par exemple d’inclure les terres agricoles potentielles comme des terres abandonnées.

⇒ L’approche par bénéficiaires collectifs joue un rôle important dans l’atteinte des objectifs environnementaux et peut apporter de meilleurs résultats. Elle permet en effet de maximiser les effets positifs sur l’environnement et de soutenir des démarches plus cohérentes vis-à-vis des enjeux environnementaux locaux (connectivité écologique, effets d’échelle, contrôle de ravageurs sur une zone étendue, etc.).

⇒ Des aides peuvent être octroyées en vue de la conservation et l’utilisation des ressources génétiques en agriculture, comme en 2007-2013. Toutefois, le paragraphe 9 de l’article 28 du règlement FEADER précise que ce genre d’engagement peut être pris par des bénéficiaires autres que des agriculteurs ou gestionnaires de terres (par exemple, organisme de recherche, organisme de sélection, conservatoires botaniques, etc.).

⇒ Les engagements pourront être pris sur une durée allant de cinq à sept ans, toute exception devra être dûment justifiée sur la base de considérations environnementales. Néanmoins, les États membres peuvent décider d’allonger la période de certains engagements (prolongation à la fin de la période initiale par exemple). Par ailleurs, dans les cas de renouvellement, les États membres peuvent fixer une période plus courte.

⇒ Il existe également une possibilité de procéder à un versement unique aux bénéficiaires qui renoncent de façon permanente à une utilisation commerciale d’une zone donnée afin de réaliser des objectifs environnementaux.

⇒ Cette programmation offre la possibilité de cumuler plusieurs MAEC surfaciques sur la même parcelle tant qu’il n’y a pas risque de double financement, c'est-à-dire que les engagements portent sur des thématiques et des enjeux différents.

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2 - Référentiel de l’évaluation

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⇒ Toutes les mesures agro-environnementales doivent être vérifiables et contrôlables (cas particulier des contrôles visuels, des engagements dépendants des dates, la réduction d’intrants etc.). En particulier, il est rappelé que les engagements relatifs à la réduction d’intrants (engrais, produits phytosanitaires) sont considérés comme les plus difficiles à contrôler et vérifier. Il est fortement recommandé que ces engagements concernent une réduction de 100 % de l’utilisation d’intrant (c'est-à-dire passer à une mesure de suppression) ou soient mis en œuvre en relation étroite avec un service de conseils qui dispose d’une méthode fiable pour vérifier les résultats.

⇒ Enfin, le soutien aux systèmes en agriculture biologique ne font plus partie des MAE comme en 2007-2013 mais font l’objet d’une mesure à part entière du PDR. Il s’agit de la mesure 11 concernant la conversion et le maintien en agriculture biologique.

Une fiche technique sur les MAEC a été établie par la Commission Européenne pour apporter des précisions aux États Membres quant à leur mise en œuvre. Elle reprend de manière détaillée l’ensemble des points présentés ci-dessus. Elle est jointe en annexe du présent rapport (annexe 3).

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3 - Bilan objectif

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3 - BILAN OBJECTIF

3.1 ETAT D’AVANCEMENT DE LA MESURE

3.1.1 État d’avancement global

LES DOSSIERS DÉPOSÉS ET ÉLIGIBLES

Campagne MAE Nombre de dossiers

déposés Nombre de dossiers

rejetés Nombre de dossiers

éligibles

2008 17 0 17

2009 23 0 23

2010 12 2 10

2011 66 47 19

2012 37 12 25

2013 42 7 35 TOTAL 197 68 129

Tableau 9 : Synthèse des dossiers déposés et éligibles au titre des MAE entre 2008 et 2013

Au total, 129 dossiers ont été jugés éligibles entre 2008 et 2013. Sur cette même période, ce sont 75 agriculteurs(trices) qui ont pu bénéficier de subventions au titre des MAE.

En moyenne, 19 dossiers sont jugés éligibles chaque année entre 2008 et 2012, avec une légère baisse en 2010 à 10 dossiers. Un pic est visible en 2013 (35 dossiers), dénotant une redynamisation du rythme d’engagement sur la fin de la programmation.

Les taux de refus sont très variables au cours de la programmation et trois situations se dégagent :

⇒ Il est nul les deux premières années de souscription et quasiment nul en 2010. Cette situation s’explique par la présence d’une technicienne de Paysans de Guyane financée par la mesure 111-B en charge du montage des dossiers de demandes MAE de 2008 à 2010. Tous les dossiers arrivaient donc complets et correctement établis à la DAAF pour instruction.

⇒ Le taux de refus est très élevé les années 2011 (71 %) et 2012 (32 %), années pendant lesquelles le nombre de dossiers déposés a été conséquent. Ce constat reflète le défaut d’animation technique sur cette période suite à la modification des missions de la technicienne de Paysans de Guyane.

⇒ Le taux de refus est faible en 2013.

Le refus des dossiers est dû, en grande majorité5 :

⇒ À leur incomplétude (voire non finalisation) et notamment à des problèmes d’AMEXA qui ne sont pas à jour ainsi que des diagnostics environnementaux non réalisés ;

⇒ Au non-respect des critères d’éligibilité des mesures, tels qu’une longueur de haies insuffisante ou un montant MAE inférieur à 300 € ;€

⇒ Aux problèmes de dettes fiscales ou sociales des demandeurs.

5 Nous avons eu accès aux motifs de refus d’une cinquantaine de dossiers.

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3 - Bilan objectif

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Sur les campagnes 2008 à 2013, 129 dossiers MAE ont été jugés éligibles et ont fait l’objet d’un engagement. Le nombre de dossiers éligibles chaque année est relativement irrégulier et une redynamisation du rythme d’engagement est notée en fin de programmation. Un nombre important de rejets est relevé depuis 2011 en raison de l’incomplétude des dossiers et du non-respect de certains critères l’éligibilité.

LES ENGAGEMENTS FINANCIERS

Campagne MAE Montants annuels FEADER (avec

CI) engagés (en €) Montants globaux FEADER

engagés (en €)

2008 124 185,51 620 927,55

2009 96 821,8 484 109

2010 28 959,03 144 795,16

2011 32 066,91 160 334,567 2012 37 797,36 151 189,43 2013 116 592,66 349 777,99

TOTAL 436 423,28 1 911 133,70

Tableau 10 : Engagements financiers annuels et globaux entre 2008 et 2013

Près de 2 millions d’euros ont été engagés entre 2008 et 2013. En 2008 et 2009, les montants FEADER engagés ont été les plus élevés de toute la programmation. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce constat :

⇒ De nombreux contrats MAE A et D ont été souscrits sur des surfaces importantes, représentant des montants considérables. En 2008 et 2009, plus de 600 ha ont en effet été contractualisés, comparés aux années 2011 à 2013 pour lesquelles les surfaces contractualisées n’ont pas dépassé les 100 ha.

⇒ Les contrats en agriculture biologique engagés en 2008 et 2009 l’ont été au plafond maximum autorisé, soit à hauteur de 12 750 € annuels.

En 2010, on observe une diminution sensible des montants annuels FEADER engagés (-70% par rapport à 2009) qui s’explique par :

⇒ Un faible nombre de dossiers éligibles (10) ;

⇒ La souscription majoritaire de mesures paysagères (F) dont les montants annuels sont faibles ;

⇒ Une superficie engagée en forte diminution (- 65% par rapport à 2009).

Les montants FEADER globaux se stabilisent autour de 150 000 € entre 2010 et 2012 avant de remonter logiquement autour de 350 000 € en fin de programmation, en cohérence avec l’augmentation du nombre de dossiers jugés éligibles et de nouvelles souscriptions en agriculture biologique.

Au total pour les campagnes 2008 à 2013, 1 911 134 € de FEADER ont été engagés. Les MAE bénéficiant de 2 020 000 € de FEADER, un peu moins de 110 000 € n’ont pas été engagés par rapport au montant prévisionnel de la maquette financière.

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3 - Bilan objectif

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LE CAS DU STOCK

Certains contrats (CTE ou CAD), passés avant 2007 et 2008 se prolongent pendant 5 ans, soit au plus tard jusqu’en 2012, pour les derniers contrats.

Ces montants, appelés « stock », sont payés sur des fonds FEADER au cours de la période 2007-2013. Le « surcoût » que cela représente est intégré dans la maquette prévisionnelle du programme qui peut donc être décomposée pour les MAE :

⇒ D’une part avec le montant destiné exclusivement pour les dispositifs du PDRM ;

⇒ D’autre part avec la finalisation des contrats engagés sur le DOCUP.

Le montant du stock relatif à la mesure 214 s’élève à 146 893, 82 €.

Dans le cadre de cette évaluation, les montants du stock ne sont pas pris en compte car les données exploitées sont celles issues des tableaux de suivi du SFEAF, qui tiennent compte uniquement des nouveaux contrats du PDRM.

En intégrant le montant engagé du stock (146 893,82 € de FEADER) à celui des contrats MAE engagés entre 2008 et 2013 (1 911 133, 7 € de FEADER), on obtient un montant total de 2 058 027,5 € de FEADER, soit un montant dépassant de 38 028 € celui de maquette prévisionnelle (2 020 000 € de FEADER).

LES PAIEMENTS Années Montants FEADER payés (en €)

2008 121 513,74

2009 204 204,33

2010 211 941,42

2011 211 683,01

2012 198 455,69

TOTAL 947 798, 19

Tableau 11 : Paiements réalisés entre 2008 et 2012

Fin 2012, 947 798 € des montants FEADER engagés ont été payés. Les montants annuels payés varient entre un minimum de 121 513 € en 2008 et un maximum d’environ 211 000 € en 2010 et 2011. Fin 2013, un effort a été mené par la DAAF pour accélérer le rythme de paiement.

Théoriquement, en tenant compte des délais normaux de mise en œuvre et de paiement des MAE, près de 1 200 000 € des montants FEADER engagés auraient pu être payés à cette même date. Ainsi, un retard de paiement d’environ 250 000 € est relevé.

Au moment de l’évaluation, quasiment 950 000 € ont été payés, soit environ 50 % des montants FEADER engagés. Le rythme de paiement doit être soutenu pour espérer remplir les objectifs à fin 2013 et rattraper les retards de paiement. Les efforts constatés en fin de programmation sont donc à poursuivre. Néanmoins, si les engagements cessent à fin 2013, les paiements s’échelonnent jusqu’à 2015.

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3 - Bilan objectif

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LA CARACTÉRISATION DES BÉNÉFICIAIRES DES MAE

67%

33% hommes

femmes

Figure 10 : Répartition homme-femme des bénéficiaires MAE

Au total, 75 exploitations agricoles ont pu bénéficier des MAE jusqu’à fin 2012, dont 46 hommes et 23 femmes.

Certains bénéficiaires n’ont pas pu être classés car leur dénomination dans les fichiers de suivi n’indiquait que le nom de leur société.

Une répartition selon l’âge des agriculteurs a également pu être réalisée, à partir des données disponibles, soit pour 59 exploitants.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

moins de 40 ans

de 40 à 49 ans

de 50 à 59 ans

de 60 ans ou plus

total

homme

femme

Figure 11 : Répartition des bénéficiaires des MAE selon leur âge et leur sexe

Les principaux bénéficiaires des MAE sont des hommes entre 40 et 49 ans. Or, d’après le recensement agricole de 2010, les chefs d’exploitations sont majoritairement des femmes chez les moins de 49 ans (à quasiment 60 %). La répartition des aides MAE n’est donc pas représentative de la population agricole de cette tranche d’âge en particulier.

Excepté chez les moins de 40 ans, les hommes sont toujours les principaux bénéficiaires et les femmes sont mêmes complètement absentes de la catégorie des plus de 60 ans. La situation la plus équilibrée est représentée dans la tranche d’âge 50-59 ans.

La répartition hommes/femmes des bénéficiaires des MAE (1 tiers de femmes et 2 tiers d’hommes) se distingue de la tendance observée dans les DOM qui est plus équilibrée. Par ailleurs, ces chiffres ne reflètent pas ceux du recensement agricole pour la tranche d’âge 40-49 ans pour laquelle les femmes sont majoritaires.

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3 - Bilan objectif

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3.1.2 État d’avancement par dispositif

BILAN PAR DISPOSITIF

Une concentration des engagements autour des MAE paysagères, de la conversion à l’agriculture biologique et de la gestion durable des systèmes herbagers

A B1

B2

C1

C2

C3

C4

C5

C6

D-a

rbo

D-m

araî

chag

e

D-p

rair

ie

E-ar

bo

E-m

araî

chag

e

E-p

rair

ie F1 F2 F3 F4 F5 G H I

23

2

12

2 1 0 0 0 0

9

4

16

5

1

7

13

8

02

12

0

13

0

Nombre de dossiers

Figure 12 : Répartition des dossiers engagés selon le type de dispositif MAE

La répartition des dossiers engagés (129 au total) selon les différents dispositifs MAE existants est présentée dans le graphique ci-dessus. Les principaux constats sont les suivants :

⇒ 27 % des dossiers ont été souscrits pour les MAE F paysagères, relatives au maintien de la biodiversité et à la protection de la ressource en eau ;

⇒ La MAE D, relative à la conversion à l’agriculture biologique a connu un certain succès (22 % des dossiers contractualisés), de même que la MAE A, gestion durable des systèmes herbagers, avec environ 18 % des dossiers contractualisés ;

⇒ Viennent ensuite en proportion égale (environ 10 % des dossiers contractualisés) les MAE-H, B et E.

⇒ Les autres MAE et certains dispositifs en particulier ont été beaucoup moins sollicitées en Guyane, voire pas du tout. C’est le cas des dispositifs C3 à C6, relatifs aux traitements phytosanitaires dans les systèmes maraîchers, du dispositif F3, relatif à la préservation et à l’entretien des bosquets, de la MAE G, relative à l’abattis et enfin, de la MAE I, relative au remplacement de la fertilisation minérale par un amendement organique composté.

C : 3

D : 29

E : 13

B : 14 F : 35

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3 - Bilan objectif

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Quasiment la moitié des crédits FEADER alloués à l’agriculture biologique

L’enveloppe financière FEADER engagée entre 2008 et 2013 s’élève à plus de 1 900 000 €. A elles deux, les MAE D et E concentrent plus de moitié des crédits FEADER. Viennent ensuite la MAE-A (23 %) et la MAE-F (10 %). Ainsi, près de 90 % des crédits FEADER sont répartis entre seulement 4 MAE.

22,8%

3,7%0,3%

45,4%

9,2%

10,1%

8,4%

A : Gestion durable des systèmes herbagers

B : Suppression des traitements phytosanitaires herbicides dans les systèmes d'arboriculture fruitière C : Réduction des traitement phytosanitaires dans les systèmes maraîchers

D : Conversion à l'agriculture biologique

E : Maintien de l'agriculture biologique

F : Mesures paysagères

H : Protection des races menacées

Figure 13 : Part par dispositif MAE des montants FEADER engagés entre 2008 et 2013

ÉTAT DES LIEUX PAR CAMPAGNE

CAMPAGNE 2008

Dispositifs souscrits

Nombre de

contrats

Surface ou éléments ponctuels

engagés

Montant annuel FEADER avec CI

(en €)

Montant global sur 5 ans (en €)

A 5 313,96 ha 25 821,47 129 107,35

D-prairie 7 317,29 ha 86 336,54 431 682,7

H 5 283 têtes 12 027,5 60 137,5

Total 17

631,25 ha

283 têtes 124 185,51 620 927,55

Tableau 12 : Synthèse des dossiers MAE au titre de la campagne 2008

Pour la campagne 2008, près de 630 ha ont été contractualisés (environ 50 % pour la gestion durable des systèmes herbagers et 50 % en conversion en agriculture biologique), ainsi que 283 UGB au titre de la mesure H. La MAE D-prairie est celle qui a rencontré le plus de succès avec 7 contrats souscrits et un montant engagé élevé.

La filière élevage est la grande bénéficiaire de cette campagne de souscription aux MAE.

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3 - Bilan objectif

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CAMPAGNE 2009

Dispositifs souscrits

Nombre de contrats

Surface ou éléments ponctuels engagés

Montant annuel FEADER engagé avec CI

Montant global sur 5 ans (en €)

A 9 474,17 ha 38671,7275 193358,638

B2 3 13,35 ha 5574,1725 27870,8625

C2 1 1,53 ha 856,8 4284

D-prairie 2 93,19 ha 25500 127500

E-arbo 2 18,88 ha 7221,6 36108

H 6 447 têtes 18997,5 94987,5

Total 23

601,12 ha

447 têtes

96 821,8

484 109

Tableau 13 : Synthèse des dossiers MAE au titre de la campagne 2009

En 2009, la grande majorité des MAE était ouverte mais seulement un nombre restreint de dispositifs a été sollicité. Quelques nouveaux dispositifs ont été souscrits : B2, C2 et E mais pour un nombre de dossiers relativement faible (6), comparé aux 17 dossiers engagés au titre des MAE A, H et D. Aucune mesure paysagère n’a été sollicitée.

Au total, ce sont un peu plus de 600 ha de surfaces agricoles qui ont été engagés (dont 80 % en gestion durable des systèmes herbagers), ainsi que 447 UGB.

CAMPAGNE 2010

Dispositifs souscrits

Nombre de contrats

Surface ou éléments ponctuels engagés

Montant annuel FEADER avec CI (en €)

Montant global sur 5 ans (en €)

A 4 166,19 ha 13 649,3425 68 246,7125

D-arboriculture 1 3 ha 2 320,5 11 602,5

D-maraichage 1 1,26 ha 668,1 3 340,5

D-prairie 2 38,05 ha 10 502,6 52 513

F1 1 520 ml 1 239,64 6 198,2

F5 1 250 ml 578,85 2 894,25

Total 10 208,5 ha

770 ml 28 959,0325 144 795,163

Tableau 14 : Synthèse des dossiers MAE au titre de la campagne 2010

Pour la campagne 2010, encore une fois, peu de dispositifs ouverts ont été sollicités. Un peu plus de 200 ha de surfaces agricoles ont été contractualisés ainsi que 770 mètres linéaires dans le cadre de mesures paysagères nouvellement ouvertes en 2009 (création et entretien de haies et maintien et entretien d’une bande de végétation boisée en bord de cours d’eau).

Cette année-là, quasiment la moitié des engagements et la quasi-totalité des surfaces contractualisées concernent la mesure de gestion durable des systèmes herbagers.

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CAMPAGNE 2011

Dispositifs souscrits

Nombre de contrats

Surface ou éléments ponctuels engagés

Montant annuel FEADER avec CI (en €)

Montant global sur 5 ans (en €)

A 1 16 ha 1 368,5 6 842,5

D-prairie 1 28,18 ha 7 741,46 38 707,3

E-arboriculture 2 2,9 ha 1 109,25 5 546,25

F1 5 3600 ml 8 302,8 41 514

F2 3 1830 ml 2 744,02 13 720,1

F5 7 3837 ml 7 958,193 39 790,965

Total 19

47,08 ha

9 267 ml 29 224,223 146 121,115

Tableau 15 : Synthèse des dossiers MAE au titre de la campagne 2011

Pour la campagne 2011, 19 dossiers ont été engagés, dont quasiment 80 % uniquement pour les mesures paysagères (F). On constate un essoufflement du nombre de dossiers déposés au titre de la gestion durable des systèmes herbagers et de la protection des races menacées, un grand nombre d’exploitations y ayant déjà souscrit les années précédentes.

Peu de surfaces agricoles ont été engagées cette année-là (seulement 47 ha environ) alors que 9 267 mètres linéaires ont été contractualisés marquant l’essor des MAE paysagères. Le montant total engagé pour cette campagne s’élève à un peu moins de 30 000 €.

CAMPAGNE 2012

Dispositifs souscrits

Nombre de contrats

Surface ou éléments ponctuels engagés

Montant annuel FEADER avec CI (en €)

Montant global sur 4 ans (en €)

A 1 11 ha 888,3 3 553

B1 1 4 ha 1 490,9 5 963,6

B2 1 0,54 ha 254,4 1 017,8

C1 1 0,5 ha 293,3 1 173

D-arboriculture 4 7,8 ha 6 158,3 24 633

D-maraîchage 1 0,89 ha 492,2 1 968,6

D-prairie 2 44,46 ha 12 169,6 48 678,5

E-maraîchage 1 1,67 ha 496,8 1 987,3

F1 5 3 466 ml 7 983,9 31 935,9

F2 4 3 280 ml 4 715,1 18 860,5

F4 2 6 points d’eau 809,4 3 237,5

F5 2 1 018 ml 2 045,2 8 180,8

Total 25

70,86 ha

7 764 ml

6 points d’eau

37 797,4 151 189,4

Tableau 16 : Synthèse des dossiers MAE au titre de la campagne 2012

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3 - Bilan objectif

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En 2012, plus de dispositifs ouverts ont été sollicités mais avec majoritairement 1 ou 2 souscription(s) par type de MAE. 25 dossiers ont été contractualisés dont la moitié uniquement pour les mesures paysagères (F) dont le rythme de souscription est stable. Près de 70 ha de terres agricoles, 7 764 mètres linéaires et 6 points d’eau ont été engagés pendant cette campagne.

Le montant total d’engagements FEADER s’élève à environ 38 000 €.

CAMPAGNE 2013

Dispositifs souscrits

Nombre de contrats

Surface ou éléments ponctuels engagés

Montant annuel FEADER avec CI (en €)

Montant global sur 3 ans (en €)

A 3 162,60 ha 13 129,95 € 39 390

B1 1 3,54 ha 1 328,24 € 3 984,73

B2 8 23,94 ha 10 158,13 € 30 474,39 €

C1 1 0,45 ha 267,75 € 803

D-arboriculture 4 25,6 ha 19 890,00 € 59 670,00 €

D-maraîchage 2 1,14 ha 734,40 € 2 203,20

D-prairie 2 68,77 ha 18 781,94 € 56 345,82 €

E- praire 7 276,47 ha 44 649,91 € 133 949,72

F1 2 894 ml 2 113,34 € 6 340,01

F2 1 626 ml 954,24 € 2 862,73

F5 2 876 ml 1 864,76 € 5 594,29

H 2 64 têtes 2 720,00 € 8 160,00 €

Total 35

562,51 ha

2 396 ml

64 têtes

116 592,66 € 349 777,99 €

Tableau 17 : Synthèse des dossiers MAE au titre de la campagne 2013

Pour la campagne 2013, 35 dossiers ont été engagés, dont 69 % répartis de la sorte :

⇒ 15 en agriculture biologique (conversion et maintien, notamment pour des agriculteurs engagés en 2008 en conversion en agriculture biologique – prairie et dont le contrat est arrivé à échéance en 2012)

⇒ 9 au titre de la MAE B, en particulier B2 relative à l’enherbement sous cultures arboricoles pérennes.

Au total, plus de 560 ha ont été contractualisés (surfaces liées en majorité aux dispositifs relatifs à l’agriculture biologique et à la gestion durable des systèmes herbagers), 2 396 mètres linéaires et 64 UGB au titre de la mesure H.

Une partie des dossiers engagés cette année-là sont des re-souscriptions de dossiers engagés initialement en 2008 et qui étaient arrivés à échéance en 2012.

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3.1.3 Combinaisons de MAE et couplage avec d’autres mesures du PDRG

COMBINAISONS DE MAE

Il est possible de souscrire à plusieurs MAE, dans le respect des montants maximum indiqués à l’annexe I du règlement CE n°1698/2005 du Conseil. De plus, les mesures F3 et F4 concernant la préservation et l’entretien de bosquets et de mares/points d’eau ne peuvent être souscrites seules. Elles doivent obligatoirement être couplées avec au moins une autre mesure du dispositif F afin de constituer un réseau fonctionnel d’habitats avec les autres éléments ponctuels ou linéaires du paysage.

Combinaison MAE Nombre d’exploitations ayant souscrit à cette combinaison

A-H 5

F1-F5 6

Tableau 18 : Nombre d’exploitations ayant souscrit plusieurs MAE

En Guyane, 26 exploitations ont combiné des MAE via 15 combinaisons différentes. Cependant par souci de lisibilité seules les combinaisons souscrites par plus d’une personne sont indiquées dans le tableau ci-contre.

Le cas de l’exploitation agricole du lycée de Matiti est particulier. Elle a souscrit 7 MAE différentes, et notamment certaines à titre « expérimental » comme le dispositif C2 jachère qui a été sollicité uniquement par cette exploitation.

COUPLAGE AVEC D’AUTRES MESURES DU PDRG 2007-2013

45 % des bénéficiaires de MAE ont souscrit également un dossier au titre des aides aux « Investissements non productifs » (mesure 216 du PDRG). Cette aide a été mobilisée en majorité pour le financement de broyeurs de végétaux, des analyses de sols et de fourrage ou encore, l’achat de plants pour la plantation de haies.

Par ailleurs, 10 jeunes agriculteurs sous le PDRG 2007-2013 ont souscrit une MAE, soit 15 % du total des nouveaux installés. Les MAE sollicitées concernent en majorité l’agriculture biologique (5 souscriptions), des mesures paysagères (3 souscriptions) et la gestion durable des systèmes herbagers (2 souscriptions).

La mesure 216 possède un certain effet levier pour la souscription de mesures agro-environnementales. Elle a en effet été souscrite dans près de la moitié des cas. Par ailleurs, 15 % des jeunes agriculteurs ont souscrits une MAE, dont la moitié en bio, dénotant un intérêt pour ce type de productions.

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3.1.4 État des lieux par filière

NB : Les chiffres présentés dans les paragraphes suivants donnent des ordres de grandeur de la répartition des MAE selon 3 grandes filières agricoles de Guyane que sont l’élevage bovin, l’arboriculture et le maraîchage. En effet, la majorité des MAE existantes en Guyane sont à destination de filières bien identifiées :

⇒ MAE A, H et D/E-prairie à destination de l’élevage bovin ;

⇒ MAE B et D/E-arbo à destination de l’arboriculture fruitière ;

⇒ MAE C et D/E-maraîchage à destination du maraîchage.

Toutefois, cela ne signifie pas que les exploitations bénéficiaires de ces dispositifs produisent exclusivement dans la filière à laquelle est rattaché leur dossier.

Par ailleurs, l’analyse des dossiers souscrits au titre de la MAE F relève que les exploitations agricoles sont bien plus complexes en Guyane et ne peuvent pas toutes être catégorisées selon les 3 filières précitées. Ces exploitations, en polyculture-élevage ou pratiquant à la fois du maraîchage et de l’arboriculture souscrivent beaucoup de MAE F mais aussi d’autres MAE, bien que ces dernières soient également sollicitées par des exploitations plus spécialisées dans une production.

UNE RÉPARTITION DES FINANCEMENTS ALLOUÉS AUX MAE TRÈS DÉSÉQUILIBRÉE

La principale filière bénéficiaire des MAE est la filière élevage bovin avec 45 % des dossiers engagés (MAE A, D-prairie, E-prairie et H). Vient ensuite la filière arboriculture avec 22 % des dossiers, puis la filière maraîchage, largement minoritaire, avec 6 % des dossiers.

Ces écarts entre filières sont encore plus marqués si l’on considère les chiffres de répartition des montants FEADER engagés : la filière élevage se distingue largement en bénéficiant de 80 % des montants FEADER engagés, contre seulement 9 % en maraîchage-arboriculture.

La catégorie intitulée « transversale » regroupe l’ensemble des dossiers souscrits au titre de la MAE F. Ils ne sont pas spécifiquement rattachés à une filière et ne sont donc pas inclus dans la répartition effectuée.

45%

22%

6%

27%élevage

arboriculture

maraîchage

transversale

Figure 14 : Répartition des dossiers MAE engagés selon les filières agricoles (2008-2013)

80%

8%

1%11%

Figure 15 : Répartition des montants FEADER engagés selon les filières agricoles (2008-2013)

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UN DÉSÉQUILIBRE ENCORE PLUS MARQUÉ EN TERMES DE SURFACES CONTRACTUALISÉES

93,4%

6,2% 0,4%

Elevage

Arboriculture

Maraîchage

Figure 16 : Répartition des surfaces engagées au titre des MAE selon les

filières agricoles6

La superficie totale engagée en MAE entre 2008 et 2013 est de 1 682 ha. Le constat précédent est vérifié en termes de surfaces, environ 93 % de ces surfaces étant des prairies et pâturages. L’arboriculture et le maraîchage représentent à peine 7 % des surfaces engagées. Par ailleurs, en ce qui concerne les mesures paysagères (F), les engagements sont les suivants :

⇒ 15 216 ml de haies ont été créés et/ou entretenus ;

⇒ 6 points d’eau ont été préservés ;

⇒ 5 981 ml de végétation boisée en bord de cours d’eau (ripisylves) ont été maintenus et entretenus.

3.1.5 Localisation des surfaces contractualisées en MAE (2010-2013)

Les cartes suivantes permettent de se rendre compte de la répartition sur le territoire des surfaces agricoles engagées en MAE. Ces cartes ont été effectuées à partir des données existantes, à savoir celles des campagnes 2010 à 2013.

Deux secteurs concentrent d’importantes surfaces engagées en MAE ; il s’agit de Sinnamary et de Macouria, en allant jusqu’à vers Kourou. Des surfaces plus disséminées sont également visibles dans l’ouest autour de Saint-Laurent-du-Maroni, Mana, Iracoubo et autour de Cacao et Régina.

Figure 17 : Localisation des surfaces agricoles engagées en MAE sur la période 2010-2013 (zoom ouest)

6 Seules les surfaces engagées ont été prises en compte dans ce graphique. Les MAE paysagères (F) n’ont donc pas été

retenues.

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Figure 18 : Localisation des surfaces agricoles engagées en MAE sur la période 2010-2013 (zoom centre)

Figure 19 : Localisation des surfaces agricoles engagées en MAE sur la période 2010-2013 (zoom est)

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3.1.6 Synthèse des indicateurs de suivi

PEU D’INDICATEURS EXPLOITABLES AU MOMENT DE L’ÉVALUATION

Comme indiqué au paragraphe 1.2. « les sources de données », les MAE disposent d’indicateurs de réalisation, de résultats et d’impact.

L’exploitation de ces indicateurs, en particulier ceux de résultats et d’impacts apparaît délicate étant donné que certains sont non ou peu renseignables (« renversement de la tendance à l’amenuisement de la biodiversité », « croissance économique » ou encore « surfaces ayant fait l’objet d’actions réussies de gestion des terres utiles en matière de biodiversité ») et ne disposent pas de valeurs cibles pour 2013. Ainsi les indicateurs d’impact et certains indicateurs de résultats ne pourront donc pas être traités dans cette évaluation.

Par ailleurs, les valeurs cibles des indicateurs de réalisation ont été modifiées à plusieurs reprises au cours de la programmation, afin d’être plus cohérentes :

⇒ Augmentation du nombre total de contrats en 2011 et 2012 avec respectivement un nombre total de 75 puis 90 ;

⇒ Diminution du nombre total de bénéficiaires de 80 à 75 à 2012 ;

⇒ Diminution de la surface totale bénéficiant d’une aide de 3 500 ha à 1 700 ha en 2012. Cette réévaluation prend en compte l’existence de nombreuses MAE non surfaciques en Guyane qui ne rentrent pas dans ce calcul.

De même, pour les indicateurs de résultats, la valeur cible pour la surface en agriculture biologique est passée de 1 000 ha initialement à 550 ha en 2012.

Les analyses qui suivent retiennent comme valeur cibles les dernières définies qui apparaissent les plus cohérentes. En effet, les valeurs antérieures n’étaient pas logiques car considéraient par exemple un nombre de contrats souscrits inférieurs au nombre d’exploitations agricoles bénéficiaires de l’aide.

Types d’indicateurs

Indicateurs définis dans le PDRG avec la valeur cible associée

Modalités d’exploitations dans l’évaluation

Réalisation

Nombre d’exploitations agricoles qui bénéficient de l’aide (75)

Exploité

Surface totales bénéficiant d’une aide à caractère agro-environnementale (1700 ha)

Exploité

Nombre total de contrats (90) Exploité

Résultats

Surface ayant fait l’objet d’actions réussies de gestion des terres utiles en ce qui concerne : la biodiversité et l’agriculture à haute valeur naturelle (400 ha) ; la qualité de l’eau (600 ha) et la qualité des sols (1000 ha)

Non exploitable :

-Notion subjective dans la formulation « actions réussies » -Nécessite une étude à part entière sur chacune des exploitations pour juger de la réussite ou non de l’action mise en place

Surface en agriculture biologique (550 ha) Exploité à partir des surfaces contractualisées via les dispositifs D et E en évitant les doublons éventuels

Analyse qualitative de l’efficacité des MAE, sur la base de retour d’expérience sur quelques cas concrets (5)

Non exploité en tant que tel car formulé de la sorte, ce n’est pas un indicateur de résultat mais plutôt d’impact ou d’effet. Il est proposé d’apporter des éléments qualitatifs sur des retours d’expérience de terrain dans les conclusions, lors de l’analyse dispositif par dispositif.

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3 - Bilan objectif

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Types d’indicateurs

Indicateurs définis dans le PDRG avec la valeur cible associée

Modalités d’exploitations dans l’évaluation

Impacts

Croissance économique (neutre) Non exploité

Création d’emploi (15 ; chiffre avancé pour l’ensemble de l’axe 2)

Exploité de manière qualitative

Productivité du travail (neutre) Non exploité

Renversement de la tendance à l’amenuisement de la biodiversité (maintien des populations d’oiseaux en milieu agricole)

Non exploité :

-Indicateur non quantifié et non renseignable (quelles source de donnée ? quelle référence ?) -Nécessite une étude de suivi à part entière

Maintien de terres agricoles et forestières à haute valeur naturelle (8 000 000 ha)

Non exploité

Amélioration de la qualité des eaux (masses d’eau en bon état : 63%)

Non exploité

-Absence de suivi régulier sur le territoire

Contribution à la lutte contre les changements climatiques (1 500 Ktoe)

Non exploité

-Indicateur non renseignable

LES INDICATEURS DE RÉALISATION DES MAE

DES OBJECTIFS LARGEMENT DÉPASSÉS

Les objectifs fixés pour la réalisation des MAE sont atteints et largement dépassés en ce qui concerne le nombre total de contrats. L’écart important existant entre le nombre d’exploitations bénéficiaires et le nombre de contrats s’explique par le fait que de nombreuses exploitations ont souscrit à plusieurs MAE différentes ou à des combinaisons de MAE.

Indicateurs de réalisation Valeur cible 2013 Valeur en 2013 % d’atteinte

Nombre d’exploitations agricoles bénéficiant d’une aide 75 75 100 %

Surface agricole totale bénéficiant d’une aide d’une aide à caractère agro-environnemental

1 700 ha 1 682 ha 99 %

Nombre total de contrats 90 129 143 %

Tableau 19 : Indicateurs de réalisation des MAE sur la période 2008-2013

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LEUR ÉVOLUTION AU COURS DE LA PROGRAMMATION

Le nombre de bénéficiaires a été en augmentation constante au cours de la programmation avec dizaine de nouveaux bénéficiaires chaque année (chiffres allant de 7 en 2010 à 17 en 2008).

17

30

37

48

60

75

0

10

20

30

40

50

60

70

80

2008 2009 2010 2011 2012 2013

Nombre d'exploitations bénéficiaires cumulées

Figure 20 : Évolution du nombre d’exploitants bénéficiaires au cours de la programmation

Le nombre de contrats souscrits a suivi une augmentation relativement constante, avec un pic marqué en 2013, amenant le nombre de contrats total à 129 en fin de programmation, bien au-delà de la valeur cible fixée pour cet indicateur dans le PDRG.

17

4050

69

94

129

0

20

40

60

80

100

120

140

2008 2009 2010 2011 2012 2013

Nombre de contrats souscrits cumulés

Figure 21 : Évolution du nombre de contrats souscrits au cours de la programmation

Les surfaces agricoles engagées ont fortement progressé en 2008 et 2009 avec la souscription de grandes surfaces pour la gestion durable des systèmes herbagers et la conversion à l’agriculture biologique. Elles ont ensuite stagné les années suivantes pour atteindre quasiment la valeur cible de 1 700 ha7. Ce sont donc environ 7 % de la SAU qui sont engagés dans des démarches agro-environnementales fin 2013.

7 Seules ont été comptabilisées les surfaces engagées et non les mètres linéaires engagés via les dispositifs F.

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3 - Bilan objectif

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631

1232

1441 14881559 1682

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

1800

2008 2009 2010 2011 2012 2013

Surfaces engagées cumulées

Figure 22 : Évolution des surfaces totales engagées au cours de la programmation

LES INDICATEURS DE RÉSULTATS ET D’IMPACT DES MAE

Au cours de la programmation, plus de 926 ha de terres ont été contractualisées en agriculture biologique via les dispositifs D et E. Toutefois, pour éviter les risques de doublons et retranscrire au mieux la réalité, 276,47 ha ont été retranchés à ce chiffre.

317

429472

500

555650

0

100

200

300

400

500

600

700

2008 2009 2010 2011 2012 2013

Surfaces cumulées engagées en agriculture biologique

Figure 23 : Évolution des surfaces engagées en agriculture biologique au cours de la programmation

En effet, ces derniers correspondent aux surfaces contractualisées en 2008 en conversion en AB – prairies qui ont été re-souscrites en maintien en AB – prairie en 2013, une fois le premier contrat achevé.

Ainsi, ce sont environ 650 ha de surfaces qui ont été engagées en agriculture biologique de 2008 à 2013. L’objectif de 550 ha en 2013 est donc largement dépassé (118 %).

Un des indicateurs d’impact concerne la création d’emplois dans les exploitations agricoles. Les visites de terrains avec les agriculteurs ayant souscrits des MAE ont clairement montré que les aides fournies n’entraînent pas de nouvelles embauches. Dans la majorité des cas (mis à part la MAE A), les subventions permettent uniquement de couvrir les surcoûts engendrés par les changements de pratiques ou servent à investir pour des besoins de bases ou sur des ateliers/postes sans lien particulier avec les MAE.

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3 - Bilan objectif

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3.2 LA MISE EN ŒUVRE DE LA MESURE

3.2.1 Les acteurs et outils intervenant dans la gestion des MAE

PILOTAGE ET GOUVERNANCE

Différentes structures sont impliquées dans la gestion et la mise en œuvre du Programme de Développement Rural de Guyane (PDRG) et des MAE :

⇒ L’Autorité de gestion du programme est la préfecture de Guyane qui gère la mise en œuvre des fonds Européens de manière générale ;

⇒ Pour le FEADER, la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF) est autorité de gestion déléguée. Ses services pilotent la mise en œuvre du PDRG et assurent la gestion administrative et l’instruction des dossiers. Le service instructeur en charge des MAE est le Service foncier, économie agricole et forestière (SFEAF).

⇒ L’Agence de Services et de Paiement (ASP) est l’autorité de paiement du programme pour les fonds FEADER et les crédits de l’État. Elle assure également le contrôle des opérations et gère les outils ISIS et OSIRIS. Le traitement des demandes est assuré par l’agence locale, en lien avec le centre de Limoges. Un correspondant DOM est censé faire remonter les problèmes rencontrés par l’ASP et la DAAF au niveau national.

⇒ L’État, à travers les crédits du ministère, est l’unique co-financeur des mesures relevant du socle national et donc des MAE.

LES OUTILS À DISPOSITION DES GESTIONNAIRES

Pour les MAE, le paramétrage des logiciels de gestion et de suivi est réalisé par le siège de l’ASP à Limoges, à partir des cahiers des charges retenus au niveau national. Aucun paramétrage local n’est effectué, ce qui peut entrainer des blocages conséquents pour l’instruction de certains dispositifs. C’est le cas des dispositifs B2 et C2 en particulier, pour lesquelles l’instruction n’a pas pu être réalisée depuis le début de la programmation malgré des relances récurrentes des services de la DAAF.

LE LOGICIEL ISIS

Le logiciel ISIS est l’outil d’instruction des aides du premier pilier de la PAC. La saisie des données du formulaire de demande MAE est également réalisée dans ISIS, la réglementation européenne instituant en effet un dossier unique de demande d’aides liées aux surfaces. La demande d’engagement MAE est donc déposée en même temps que la déclaration de surfaces.

LE LOGICIEL OSIRIS

OSIRIS est un outil informatique intégré unique de gestion et de suivi des aides attribuées au titre du développement rural. Il permet le suivi de l’instruction des demandes d’aides et de paiement. Il assure un suivi financier, un suivi statistique, un suivi des contrôles sur place et la restitution des indicateurs de réalisations.

Toutes les personnes ayant accès à ISIS et à OSIRIS n’ont pas le même degré d’habilitation, notamment pour éviter des erreurs et des doubles saisies.

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3 - Bilan objectif

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L’ARTICULATION ENTRE LES DEUX LOGICIELS

Depuis 2010, le SFEAF saisit les données uniquement dans ISIS et non plus dans OSIRIS (seulement certaines validations y sont encore effectuées). Cette évolution permet d’éviter les doubles saisies et simplifie les procédures. Plusieurs flux sont ainsi nécessaires pour basculer les données d’ISIS à OSIRIS.

* Registre Parcellaire Graphique

Saisie du formulaire MAE par le SFEAF

Vérif ication de la cohérence entre éléments engagés MAE

et RPG*

Contrôle d’éligibilité du demandeur, contrôle des

engagements

Calcul du montant de l’aide

Applicatif de paiement

ISIS OSIRIS

Certaines erreurs peuvent apparaître dans le transfert automatique des données entre ISIS et OSIRIS. Le SFEAF n’est pas habilité pour les corriger et doit demander à l’ASP nationale d’intervenir. Ces modifications peuvent être très longues.

LES HABILITATIONS

Pour OSIRIS :

⇒ Les habilitations d’utilisation du logiciel sont délivrées par l’ASP, via le logiciel IODA, au Services de la DAAF ;

⇒ L’ASP renseigne OSIRIS après réalisation des contrôles sur place ;

⇒ La préfecture a un accès de consultation à OSIRIS et réalise la sélection des opérations à contrôler sur place.

Pour ISIS :

⇒ Le SFEAF saisit les données contenues dans les formulaires de demande de MAE lors de l’instruction dans ISIS ;

⇒ La Délégation Régionale de l’ASP ne possède qu’un accès de consultation à ISIS dans le cadre des contrôles.

LES DOCUMENTS DE SUIVI INTERNES DE LA DAAF

Des outils de suivi et de formalisation de la mise en œuvre du programme ont été mis en place en au cours de la programmation, pour faciliter la mise en œuvre du PDRG, dont :

⇒ Un schéma d gestion des dossiers pour l’instruction des demandes d’aides. Il n’est plus vraiment utilisé au sein des services.

⇒ Un schéma de coordination des contrôles.

Le SFEAF possède ses propres outils de suivi (tableurs Excel) des engagements qui lui permettent de suivre, par campagne, l’état d’avancement de chaque dossier et donc d’identifier les points de blocage.

Des fichiers de suivi des paiements sont également réalisés pour mieux suivre cette étape en cohérence avec l’ASP locale.

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3 - Bilan objectif

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3.2.2 Instruction des demandes

L’instruction des demandes de MAE est réalisée par deux agents de la cellule exploitations agricoles du SFEAF de la DAAF. Environ 0,5 équivalents temps plein (ETP) leur est dédié. Ce service instructeur est en charge de dossiers de nombreuses autres mesures du PDRG (mesures 216, 222, 132, accompagnement sur la 121, etc.).

3.2.2.1 Le dépôt des dossiers

LE DÉPÔT

Les dossiers de demande d’aide au titre des MAE sont déposés auprès de la cellule « exploitations agricoles » du SFEAF à la DAAF, cette démarche étant couplée avec le dépôt des déclarations de surfaces à la cellule « PAC » entre le 15 avril et le 15 mai de chaque année. En pratique, de nombreux dossiers MAE arrivent après cette date en Guyane.

En théorie, si le dossier est reçu avec plus de 25 jours de retard, l’exploitant perd le bénéfice de la totalité de l’annuité concernée. Enfin, s’il est reçu après le 31 décembre de l’année en question, une résiliation des engagements a lieu et le bénéficiaire doit s’engager à rembourser les sommes perçues depuis le début de ceux-ci.

LE FORMULAIRE DE DEMANDE

Pour les MAE, en Guyane, les demandes se sont en version papier exclusivement. La demande d’engagement est composée des éléments suivants :

⇒ Le dessin des surfaces engagés et le numéro correspondant sur le registre parcellaire graphique (RPG) de l’exploitation, envoyé dans le cadre de la déclaration surfaces ;

⇒ L’indication des caractéristiques des éléments engagés ainsi dessinés, à l’aide d’un ou plusieurs formulaire(s) appelé(s) « liste des éléments engagés en mesures agroenvironnementales » (ou l’équivalent « DARE liste », si l’exploitant dispose déjà d’un autre engagement). Les caractéristiques à préciser sont : l’îlot de rattachement, la mesure agroenvironnementale choisie et la quantité engagée (superficie ou longueur).

⇒ La synthèse de la demande, à l’aide d’un formulaire de « demande d’engagement dans les mesures agroenvironnementales » (ou l’équivalent « DARE », si l’exploitant dispose déjà d’un autre engagement). Il récapitule notamment les superficies ou les autres éléments ponctuels (UGB, linéaires, etc.) pour lesquels l’exploitant souhaite souscrire un engagement agroenvironnemental

L’exploitant est considéré comme engagé dès le 15 mai, date à laquelle il doit commencer à mettre en œuvre ses changements de pratiques.

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3.2.2.2 L’instruction des dossiers

VÉRIFICATION DE LA COMPLÉTUDE DES DOSSIERS

Le SFEAF réalise une première analyse des dossiers lors de leur réception. Il veille ainsi à rendre conformes les demandes et vérifie la cohérence entre la demande d’engagement, la liste des éléments engagés et les représentations graphiques du RPG. Cela permet de limiter les anomalies au moment de l’instruction et évite de ralentir le processus.

La cohérence du projet déposé avec le PDRG, sa logique, ainsi que la complétude des dossiers (complétude des formulaires de demande et pièces justificatives telles que des attestations fiscales, RIB, diagnostics agro-environnementaux, certificats en AB, etc.) sont analysées.

Des pièces complémentaires doivent systématiquement être demandées au porteur du projet, via de multiples relances téléphoniques.

INSTRUCTION ET SAISIE DANS ISIS

L’instruction consiste à s’assurer que les différentes conditions d’éligibilité sont bien respectées et à réaliser les contrôles administratifs nécessaires (respect des plafonds, déclaration des bonnes surfaces, vérification du remplissage du RPG, etc.). Une partie de ces contrôles administratifs est réalisée de manière automatique.

L’instructeur saisit ensuite l’ensemble du dossier (y compris la numérisation des éléments engagés) dans ISIS. Ces données sont automatiquement transmises au logiciel OSIRIS, dans lequel se déroulent les phases relatives à l’instruction et la programmation.

Les dossiers retenus et instruits sont proposés en Commission Départementale d’Orientation Agricole (CDOA) par le SFEAF afin d’engager la programmation.

VÉRIFICATION DES CRITÈRES D’ÉLIGIBILITÉ

La sélection des dossiers MAE par le SFEAF au moment de l’instruction repose sur plusieurs critères d’éligibilité :

⇒ Les critères d’éligibilité généraux aux MAE qui s’appuient sur les dispositions réglementaires européennes, nationales et régionales. Ils sont rappelés dans les arrêtés préfectoraux relatifs à la mise en œuvre des MAE pour les années considérées :

� Exercer une activité agricole ;

� Avoir le siège de son exploitation en Guyane ;

� Être âgé d’au moins 18 ans et de moins de 60 ans8 au 1er janvier de sa demande de subvention ;

� Être à jour de ses redevances à l’agence de l’eau ;

� Pour les sociétés, 50 % au moins des parts doivent être détenues par les associés-exploitants.

⇒ Les critères de sélection propres à chaque dispositif agro-environnemental. Ils sont spécifiés dans les notices d’information accompagnant les formulaires de demande de subvention (taux de chargement par exemple pour le dispositif A).

8 Il s’agit de l’âge légal de la retraite qui a récemment évolué suite à la réforme des retraites de 2011.

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Par ailleurs en 2008, la limitation de la contrepartie nationale a nécessité la priorisation des dossiers et le report d’engagement de 23 demandes totalisant en coût total 515 000 €. La priorité a été accordée notamment aux personnes ayant souscrit des CTE avec succès avant 2008 et à la mesure Conversion à l’Agriculture Biologique. Cette situation ne s’est pas reproduite les années suivantes, le nombre de demandes étant largement moindre.

Chaque année depuis 2011, de nombreux dossiers sont jugés inéligibles par le SFEAF. Les principaux éléments de blocage sont :

⇒ Des dossiers incomplets avec de trop nombreuses pièces manquantes ou dossiers non finalisés ;

⇒ La non affiliation du porteur de projet à l’AMEXA ou l’existence de dettes fiscales ou sociales ;

⇒ L’absence de diagnostic agro-environnemental ;

⇒ Des dossiers dont le montant n’atteint pas les plafonds minimaux communautaires.

DÉLAIS DE TRAITEMENT

Pour l’instruction, le délai incompressible à considérer est donc de 1,5 mois pour les premiers contrats, ce délai étant très variable en fonction des dossiers et en grande partie de leur complétude (les dossiers relatifs au dispositif A qui sont traités le plus rapidement car sont traités au niveau national).

Un des éléments ralentissant cette étape, à la différence de la métropole, est la régularisation de la complétude des pièces qui peut parfois prendre plusieurs mois et faire déraper les délais d’instruction jusqu’au début de l’année N+1 (cela concerne toutefois moins de 10 % des dossiers). En effet, quasiment aucun dossier de demande de MAE n’arrive complet au SFEAF et des relances régulières doivent être effectuées auprès des porteurs de projet.

Avant 2011, une animatrice de Paysans de Guyane était chargée de l’animation sur les MAE via des fonds de la mesure 111-B (dont le montage de dossiers) et quasiment aucune relance n’était nécessaire car les dossiers étaient correctement montés. L’instruction s’est donc alourdie à partir de la campagne 2011.

Certains dossiers relatifs aux dispositifs B et C n’ont pas pu être instruits à cause de problèmes de paramétrages comme précisé plus haut. Ce paramétrage nécessite de fournir les arrêtés préfectoraux annuels relatifs aux MAE. Or, en Guyane, ces arrêtés ne sont pas réédités chaque année puisque les dispositifs n’ont pas beaucoup évolué depuis 2009. Malgré les nombreuses relances de la DAAF et de l’ASP au niveau du Ministère, ces problèmes n’ont pas été résolus. Depuis août 2013, un animateur OSIRIS a été recruté à l’ASP et des améliorations seront à prévoir.

Dans tous les cas, la saisie dans ISIS ne peut débuter qu’avec l’accord de l’ASP nationale, qui a généralement lieu en juillet. Les premiers dossiers éligibles peuvent ainsi passer en CDOA en septembre-octobre.

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3 - Bilan objectif

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3.2.2.3 La programmation

Une fois le dossier administrativement recevable, il est présenté en CDOA pour information. La programmation est gérée par le SFEAF via l’outil OSIRIS.

ENGAGEMENT COMPTABLE

L’engagement comptable est l’étape dans laquelle le SFEAF engage financièrement les crédits. Chaque dispositif de MAE donne lieu à un engagement individuel.

ENGAGEMENT JURIDIQUE

Cette procédure confirme l’engagement comptable et acte le contrat qui lie le porteur de projet aux financeurs (Europe et État). Une décision d’octroi de l’aide officielle est éditée et adressée au bénéficiaire. Ce document ne peut être édité que lorsque le dossier possède un code OSIRIS. L’engagement juridique permet :

⇒ La réalisation des contrôles sur place le cas échéant ;

⇒ La mise en paiement du dossier.

DÉLAIS

Les CDOA se tiennent en moyenne deux fois par mois. Les premiers passages des dossiers de MAE en CDOA sont effectués aux mois de septembre/octobre, une fois que les enveloppes budgétaires relatives aux MAE sont disponibles et que le « feu vert » de l’ASP est donné pour une saisie informatique dans ISIS. Les premiers engagements comptables peuvent ainsi avoir lieu au cours du mois de novembre.

Une fois encore, les délais de réalisation sont variables selon les dossiers : ils peuvent aller de quelques jours à plus d’un an.

3.2.2.4 Le paiement

Une fois l’engagement juridique pris, le SFEAF adresse des demandes de paiement à l’ASP locale qui procède au règlement selon l’état du dossier sur OSIRIS. Des vérifications comptables sont également effectuées chaque année par l’ASP sur la base d’échantillons aléatoires de dossiers fournis par le SFEAF.

La DAAF et l’ASP ont élaboré des tableaux de suivi des paiements sous format Excel. De nombreux aller-retour sont nécessaires entre les agents pour assurer le bon suivi des paiements et éviter tout oubli et rattraper les retards existants.

La mise en paiement de chaque dossier permet le versement par l’ASP de 75 % du montant prévisionnel de l’annuité. Les 25 % restant sont versés à l’issue du dernier contrôle9.

9 Et le cas échéant, après prises en compte des conséquences de ce contrôle.

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LE PAIEMENT AU BÉNÉFICIAIRE : PAIEMENT ASSOCIÉ

Les paiements des MAE fonctionnent en paiement associé. L’État met ses fonds à disposition de l’ASP afin que celle-ci puisse verser de manière concomitante la part nationale et la part du FEADER au bénéficiaire.

DÉLAIS DE PAIEMENT

Selon la circulaire DGPAAT/SDEA/C2010-3001, le paiement des différents dispositifs des MAE du PDRG a lieu à partir du 1er décembre de l’année considérée et à partir du 15 octobre pour le dispositif A.

De manière générale, l’ASP locale traite rapidement les demandes de paiement émises par le SFEAF. Des problèmes informatiques peuvent survenir en particulier en raison d’erreurs d’arrondis qui ralentissent le processus. Des contraintes administratives alourdissent également le processus (obligation de disposer des RIB originaux par exemple).

Les mises en paiements sont ensuite hebdomadaires (un train de paiement tous les mercredis pour les MAE). Il faut compter par la suite environ 2 semaines pour que l’aide soit effectivement versée au bénéficiaire.

Des allers retours sont nécessaires entre la DAAF et l’ASP régulièrement pour pallier à certains manques.

Des retards parfois conséquents sont notés dans le paiement de certaines annuités. Ils sont liés à des retards réguliers au cours de la procédure d’instruction dus aux difficultés techniques relatives aux outils de gestion (double saisie, régression, référentiels et outils non mis à jour, dossiers à problèmes, etc.).

3.2.3 Les contrôles des MAE

3.2.3.1 Les procédures

Les contrôles de l’application des mesures du socle national sont effectués par l’ASP locale selon un manuel rédigé par le siège à Limoges. En Guyane, un seul agent est chargé des contrôles depuis 2009. Il est en charge des contrôles relatifs aux aides du premier et deuxième pilier de la PAC : contrôles « surfaces » (dont font partie les MAE), contrôles animaux, contrôles hors surfaces sur des mesures du PDRG, primes à l’abattage, etc.

Les contrôles sur les opérations réalisées doivent être opérés régulièrement à hauteur minimale de 5 % de la dépense. L’organisation des contrôles doit être indépendante et réalisée selon les étapes suivantes :

⇒ La préfecture procède à la sélection des exploitants qui doivent être contrôlés, dans le respect des 5 % de la dépense. La DAAF propose une liste d’exploitations choisies, soit au hasard (sélection aléatoire), soit parce qu’il y a suspicion d’un quelconque défaut de réalisation (sélection orientée).

⇒ La DAAF coordonne les contrôles auprès de ces exploitants pour :

� éviter qu’il y ait des pressions de contrôle trop importantes sur une seule structure (contrôle récent pour un autre programme ou pour le même programme mais au titre d’une autre mesure) ;

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� proposer des contrôles supplémentaires pour les dossiers qui apparaissent les plus problématiques ;

⇒ L’ASP réalise les contrôles et fournit un compte rendu de contrôle à la DAAF (contrôle validé ou invalidé si des anomalies sont relevées) ;

⇒ L’exploitant dispose d’un délai de 15 jours pour exprimer ses remarques le cas échéant ;

⇒ La DAAF saisit l’attestation de fin de contrôle en indiquant que le contrôle est conforme afin d’engager le paiement du solde de l’annuité. En cas de problèmes soulevés, des ajustements peuvent être apportés et la compensation financière partiellement versée ou non accordée en cas d’anomalies irréversibles.

Les contrôles interviennent après l’engagement juridique des contrats une fois la mise en contrôle et l’envoi en contrôle réalisé par la DAAF via ISIS. L’envoi de contrôle pour les MAE arrive généralement dans le courant du mois de juin à l’ASP, en même temps que les mesures ICHN. Les délais de réalisation des contrôles par l’ASP sont fixés au 30 septembre.

3.2.3.2 L’état d’avancement des contrôles

Sur la période 2009-2013, environ 5 à 8 dossiers MAE sont contrôlés chaque année. Certains dossiers, a priori prêts pour le contrôle, apparaissent parfois inéligibles, rendant impossible la réalisation du contrôle sur place.

Le retour d’expérience du contrôleur de l’ASP et des bénéficiaires montre que les contrôles se passent généralement bien et sont bien acceptés par les porteurs de projet. Les agriculteurs souscrivant des MAE bénéficient la plupart du temps d’autres aides et sont d’une certaine manière déjà familiarisés avec la démarche des contrôles.

Des anomalies sont relevées sur le terrain pour environ 40 % des contrôles réalisés. Elles relèvent principalement sur d’anomalies réversibles telles :

⇒ Le non-respect de la tenue des cahiers d’enregistrement des pratiques (fertilisation, etc.) ou interventions (plantations d’arbres pour les haies par exemple), cette démarche de suivi n’étant pas toujours maîtrisée par le porteur de projet et apparaissant contraignante ;

⇒ L’absence de diagnostic agro-environnemental réalisé par un technicien agréé ;

⇒ Les erreurs d’engagement de surfaces (qui restent toutefois moins fréquentes que dans le cas des ICHN).

Certaines anomalies irréversibles sont toutefois relevées comme par exemple l’absence d’affiliation à l’UEBB dans le cas des dossiers relatifs à la Protection des Races Menacées. Si cette affiliation n’est pas régularisée au bout de 10 jours par l’exploitant, l’aide est perdue pour l’année en cours.

De manière générale, les services instructeurs de la DAAF sont relativement indulgents. Toutefois, le non-respect des règles d’éligibilité (comme le taux de chargement par exemple pour le dispositif A) entraînent la non éligibilité du dossier concerné pour l’année en cours.

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DÉLAIS

Les envois en contrôle de la DAAF sont émis généralement courant juin, date à laquelle les contrôles peuvent donc théoriquement débuter. Dans la pratique, cet envoi, couplé à celui des ICHN, qui représentent un nombre conséquent de dossiers, intervient dans une période de l’année particulièrement chargée pour le contrôleur (contrôles en production animale : vaches allaitantes et conditionnalité).

L’ASP s’organise pour réaliser ces contrôles dans un délai qui ralentit le moins possible les délais de paiement des bénéficiaires. Régulièrement, des contrôles interviennent toutefois après le 30 septembre de l’année en cours en raison des nombreuses contraintes existantes en Guyane (une seul contrôleur à l’ASP pour toute la Guyane, temps de parcours importants, logistique et planification compliquées sur certains secteurs, etc.). Par ailleurs, les délais de paiement sont soumis à la bonne saisie des formulaires sur ISIS par l’ASP et le service instructeur de la DAAF pour que la mise en paiement des soldes des annuités soit possible pour l’ensemble des dossiers.

Les délais de fin de réalisation des contrôles pour les MAE sont dépendants de ceux de la totalité des contrôles « surfaces » et peuvent donc être considérablement allongés.

Depuis 2009, chaque année, les délais de réalisation des contrôles MAE se réduisent grâce à une meilleure panification et organisation générale des contrôles et aux échanges réguliers entre la DAAF et l’ASP qui permettent d’identifier les points de blocage au fil de l’eau.

3.2.4 La déclaration annuelle de respect des engagements

Les années suivant la date de demande initiale de subvention au titre des MAE, le bénéficiaire doit déposer en même temps que la déclaration de surfaces (au plus tard le 15 mai), une déclaration annuelle de respect de ses engagements (DARE).

Cette déclaration vaut demande annuelle de paiement. Les délais de remise des dossiers sont les mêmes que pour une première demande. Cette déclaration est composée des mêmes éléments que la demande initiale d’engagement à savoir :

⇒ Mise à jour des éléments engagés sur le RGP ;

⇒ Liste des indicateurs des éléments engagés, modifiés et/ou complétés le cas échéant (« DARE-liste ») ;

⇒ Mise à jour de la déclaration de synthèse des engagements MAE (« DARE »).

Jusqu’à 2011, le STEAF devait se charger d’effectuer une ressaisie complète des informations dans ISIS. Depuis cette date, les informations relatives au dossier de demande d’aide sont préenregistrées, facilitant le travail de l’instructeur.

Le SFEAF se charge de relancer les bénéficiaires qui n’auraient pas rendu leur DARE aux dates imposées. Si pendant l’instruction, les instructeurs se rendent compte que certains dossiers n’ont pas été renouvelés, ils relancent les bénéficiaires par téléphone. Des pénalités sont souvent appliquées pour cause de retard de déclaration.

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3.2.5 L’animation dans le cadre des MAE

L’ANIMATION DU PDRG EN GÉNÉRAL

L’animation du programme est financée à travers son axe 5 et permet de mettre en œuvre les actions telles que l’instruction et la mise en œuvre des mesures, la communication et l’information auprès des porteurs de projet, le suivi et l’évaluation du programme et la formation des agents. Cette animation n’inclut pas l’aide au montage des dossiers auprès des porteurs de projet.

Par ailleurs, la DAAF est responsable de la publicité du programme auprès des potentiels bénéficiaires et organisations professionnelles ainsi que du grand public.

Toutes les actions de communication et d’information menées au sujet du programme en général ont pu servir au porté à connaissance des MAE auprès des agriculteurs et du grand public.

L’ANIMATION DANS LE CADRE DES MAE

Des actions et des supports de communication et d’information, spécifiques aux MAE ont été réalisés par la DAAF de Guyane :

⇒ Chaque année, en début de campagne, des réunions de travail sont réalisées à destination des techniciens des organismes relais (OPA, coopératives, syndicats, et) pour communiquer des informations au sujet des MAE ;

⇒ Des messages d’information réguliers sont passés en CDOA ;

⇒ Des campagnes de publicité radio et télévisuelles sont organisées depuis 2012 ;

⇒ Des plaquettes de communication sont éditées pour présenter certains dispositifs.

Par ailleurs, des campagnes terrain sont réalisées par plusieurs agents de la DAAF, entre avril et mai, pour communiquer ou récupérer les documents des agriculteurs relatifs aux déclarations de surfaces (pour exemple, en 2013, une dizaine de déplacements ont été réalisés). Ces visites de terrain sont l’occasion de communiquer sur les MAE et de cibler des bénéficiaires potentiels pour les campagnes à venir.

Enfin, tout au long de l’année, l’information au sujet des MAE et de leur mise en œuvre peut être délivrée par :

⇒ Le SFEAF, lorsque celui-ci est sollicité directement par les intéressés. Les notices MAE sont notamment disponibles à la DAAF tout au long de l’année ;

⇒ Les organismes relais comme l’APAPAG, Biosavane ou la SCEBOG qui connaissent la démarche et orientent, accompagnent leurs adhérents (montage de dossiers, suivi des pratiques).

Le bouche à oreille entre certains exploitants est également un bon vecteur d’information, mais n’est pas encore généralisé en Guyane.

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4 - Conclusions

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4 - CONCLUSIONS

4.1 ETAT D’AVANCEMENT DES MAE

UNE BONNE CONSOMMATION DES FONDS

L’état d’avancement de la mesure fin 2013 est bon. En effet, toute l’enveloppe allouée aux MAE a été consommée, avec un dépassement de 38 000 € de la maquette prévisionnelle (102 % de montants engagés au total).

Le rythme de paiement est quant à lui plus faible. Seulement 50 % des montants engagés ont été payés fin 2012, mettant en évidence un retard de 250 000 € au moment de l’évaluation. Toutefois, le rythme de paiement s’est intensifié en 2013. Ainsi, si les efforts des gestionnaires se poursuivent, la totalité de l’enveloppe engagée devrait pouvoir être payée d’ici à 2015.

LES BÉNÉFICIAIRES DES MAE

129 contrats ont été souscrits par 75 exploitants agricoles. Deux tiers d’entre eux sont des hommes. 57 % des bénéficiaires ont moins de 49 ans et 26 % mois de 40 ans. Dans cette dernière tranche d’âge, l’équilibre homme/femme est respecté.

UNE BONNE RÉALISATION DE LA MESURE AU REGARD DES OBJECTIFS FIXÉS

Les indicateurs de réalisation de la mesure, tels que définis dans les dernières versions du PDRG, indiquent tous un très bon état d’avancement de la mesure fin 2013 avec de très bons taux d’atteinte des objectifs.

Néanmoins, il est à noter que les valeurs cibles de ces indicateurs ont été revues à la baisse en milieu de programmation, diminuant ainsi le niveau d’ambition de la mesure.

Le nombre d’exploitations bénéficiaires de MAE (75) est notable, au regard de la structure et des spécificités de la population agricole, avec en particulier 80 % des exploitations en agriculture vivrière. Ce sont près de 15 % des exploitants agricoles susceptibles d’accéder aux aides européennes qui ont souscrits des MAE. La part de SAU engagée dans ce type de démarche est de 7 %.

Pour répondre de manière plus cohérente aux enjeux environnementaux mais également aux enjeux socio-économiques d’un changement profond de pratiques agricoles, des valeurs plus ambitieuses mériteraient d’être définies, tout en restant réaliste au regard des spécificités de l’agriculture guyanaise et du cadre de performance attendu pour 2014-2020.

UNE CONSOMMATION INÉGALE ENTRE LES FILIÈRES AGRICOLES ET LES SECTEURS GÉOGRAPHIQUES DE LA GUYANE

Les filières agricoles de Guyane ont bénéficié très inégalement des subventions relatives aux MAE en 2008-2013. En effet, l’élevage bovin s’est vu attribuer environ 80 % des fonds alloués aux MAE. Des exploitations en polyculture élevage et en maraichage/arboriculture ont également souscrit à ces mesures mais en moins grande proportion et pour des surfaces et montants moins importants.

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4 - Conclusions

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De manière générale, les porteurs de projets qui déposent les dossiers sans difficultés sont soit des grandes exploitations individuelles très bien structurées et habituées à monter des dossiers de demande de subventions, soit des agriculteurs adhérents à des structures collectives qui les accompagnent dans le dépôt et la mise en œuvre de leur dossier MAE.

Par ailleurs, les contractualisations de dossiers MAE, de 2010 à 2013, sont concentrées autour de 3 grands pôles sur le centre littoral : Sinnamary, Macouria et Kourou. Les souscriptions autour de Saint-Laurent du Maroni et Mana ou encore à l’est autour de Cacao et Régina qui regroupent une importante population agricole sont plus anecdotiques, dénotant un manque d’animation et des moyens humains insuffisants pour communiquer sur cette mesure.

4.2 GESTION ADMINISTRATIVE ET SUIVI

UNE PROCÉDURE ADMINISTRATIVE LOURDE

UN PERSONNEL RESTREINT EN CHARGE DE LA GESTION ADMINISTRATIVE

Les moyens humains dédiés à la gestion de la mesure à la DAAF apparaissent insuffisants au regard de la charge de travail et des nombreux aller-retour à réaliser d’une part avec les porteurs de projet pour vérifier la complétude de leur dossier et, d’autre part, avec l’ASP pour s’assurer que les paiements sont bien effectués. Cette organisation complique la gestion administrative de la mesure.

Il en est de même pour la réalisation des contrôles sur place par l’ASP. En effet, tous les contrôles du premier (contrôles des animaux, bonnes conditions agro-environnementales, etc.) et du deuxième pilier (ICHN, MAE, autres mesures du PDRG) de la PAC sont réalisés par un seul agent en Guyane, malgré l’étendue du territoire et la charge de travail que cela représente. Des retards systématiques existent pour la réalisation des contrôles des MAE, d’autant plus que ces dernières ne sont pas considérées comme prioritaires en comparaison d’autres mesures.

UNE PHASE D’INSTRUCTION PARTICULIÈREMENT CRITIQUE

De manière générale, la mise en œuvre des MAE est une procédure administrative lourde et fastidieuse en Guyane pour les services gestionnaires, alors qu’en théorie la saisie d’un dossier pourrait aller très vite. En particulier, la phase d’instruction des dossiers s’avère chronophage pour les gestionnaires qui doivent quasiment systématiquement relancer tous les porteurs de projets. En effet, le point critique est l’incomplétude systématique des dossiers déposés à la DAAF (formulaires de demande incomplets, manque de pièces justificatives, etc.). Par ailleurs, de nombreux refus sont relevés pour cause d’inéligibilité (dont des problèmes de dettes fiscales et sociales ou encore, le non-respect de certains plafonds d’engagement financier ou surfacique).

Cette situation était simplifiée de 2008 à 2010, dates auxquelles un poste dédié à l’animation des MAE à Paysans de Guyane permettait de prendre en charge le montage des dossiers.

Ces constats dénotent d’une part, un manque de connaissances et de maitrise du montage des dossiers de la part des exploitants agricoles et, d’autre part, un défaut d’animation générale sur les MAE.

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DES BLOCAGES INFORMATIQUES PROBLÉMATIQUES

Une des principales difficultés pour le traitement des dossiers réside dans des blocages informatiques, qui ralentissent, voire empêchent les étapes de l’instruction : arrondis, problèmes de paramétrage des logiciels pour les dispositifs B et C, blocages ponctuels, etc.

Certains problèmes informatiques rencontrés par le SFEAF et l’ASP locale ne peuvent être résolus que par le siège de l’ASP à Limoges. Le SFEAF informe régulièrement l’ASP nationale des problèmes informatiques rencontrés avec les outils de gestion et de suivi des MAE, mais ces demandes ne sont soit pas traitées, soit très tardivement (cas du paramétrage des dispositifs B et C, traités fin 2013 pour une demande émise depuis 2009). Les échanges apparaissent problématiques malgré un référent DOM en métropole et de nombreux courriers de relance.

DES RETARDS DE PAIEMENTS IMPORTANTS

Malgré les efforts conjoints des agents de l’ASP et de la DAAF pour suivre de manière régulière les paiements, des retards sont à noter au moment de l’évaluation.

Plusieurs facteurs ralentissent le processus : problèmes d’arrondis dans les tableaux de chiffres et contraintes administratives relatives à l’obligation de disposer des RIB « originaux » des porteurs de projet par exemple. De surcroît, les retards de paiement sont liés à des retards réguliers au cours de la procédure d’instruction dus aux difficultés techniques relatives aux outils de gestion (double saisie, régression, référentiels et outils non mis à jour, dossiers à problèmes, etc.) et aux retards pris dans la phase de contrôles.

Ce retard peut être problématique pour les exploitants agricoles, même si les conséquences sont moindres que dans le cadre d’un projet d’investissement au montant souvent plus élevé. Les frais supplémentaires ou les pertes générées par la mise en place des MAE pèsent sur la trésorerie des agriculteurs et contribuent à diminuer la compétitivité de l’exploitation, s’ils ne sont pas compensés rapidement.

DES ANOMALIES FRÉQUENTES LORS DES CONTRÔLES

Des anomalies sont relevées pour 40 % des contrôles réalisés par l’ASP. Elles relèvent en particulier de la non ou de la mauvaise tenue des cahiers d’enregistrement des pratiques agricoles et de la fertilisation des sols, de la non adhésion à l’UEBB et d’erreurs d’engagements de surfaces.

Ce constat dénote un manque général de maîtrise et d’appropriation de la MAE sur le terrain. Les bénéfices prévisibles des MAE sur l’environnement s’en voient atténués.

UN DISPOSITIF DE SUIVI PEU OPÉRATIONNEL

Le système de suivi des MAE comporte des indicateurs de résultats et d’impacts qui sont très difficilement renseignables. Ils nécessitent des données difficiles à obtenir par la DAAF, et pour d’entre eux, la réalisation d’inventaires de terrain ou d’études supplémentaires, ce qui les rend peu adaptés à un suivi régulier et efficace de la mesure.

De surcroît, certains indicateurs ne sont pas satisfaisants et opérationnels pour mesurer les résultats et impacts des mesures sur le territoire. C’est le cas par exemple de l’ «indicateur» études de cas, qui sur le principe, est intéressant, mais ne permettrait de juger que d’un impact ponctuel de certains dispositifs pour des situations isolées.

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4.3 LES PRINCIPAUX FREINS À LA SOUSCRIPTION DE MAE EN GUYANE

UN NOMBRE D’AGRICULTEURS SUSCEPTIBLES D’ACCÉDER AUX MAE RELATIVEMENT FAIBLE

UNE GRANDE MAJORITÉ D’EXPLOITATIONS EN AGRICULTURE VIVRIÈRE

Plus de 5 000 exploitations agricoles sont recensées en Guyane. Environ 75 % sont des exploitations en agriculture traditionnelle vivrière, pratiquant l’abattis-brûlis sur des très petites surfaces qui ne leur permet pas de souscrire aux aides faute de respect des plafonds minimum existant. Par ailleurs, de nombreuses exploitations ne sont pas affiliées à l’AMEXA, sont en situation irrégulière (cartes de séjour, titres de propriété, etc.) et beaucoup d’exploitants ne parlent pas le français ou sont illettrés. Ainsi, au final, seul un nombre réduit d’exploitations agricoles peut prétendre avoir accès aux aides de la PAC, la grande majorité y étant inéligibles.

UNE MÉFIANCE VIS-À-VIS DES CONTRÔLES

De nombreux exploitants sont méfiants vis-à-vis des contrôles réalisés par l’administration et préfèrent, à ce titre, ne pas bénéficier d’aides. C’est le cas en particulier des agriculteurs Hmongs, qui sont aujourd’hui très peu bénéficiaires de ce dispositif.

DES MESURES QUI NE SONT PAS TOUTES ADAPTÉES AU CONTEXTE GUYANAIS ET AUX BESOINS

DES AGRICULTEURS

De manière générale, il est important de rappeler que l’agriculture guyanaise est relativement « jeune ». Les principales préoccupations portent sur le système d’exploitation et l’adaptation au climat particulier de la Guyane, reléguant pour la majorité des cas les considérations environnementales au second plan.

Si la majorité des dispositifs MAE sont relativement bien adaptés aux enjeux environnementaux de la Guyane, ils ne sont pas tous adaptés à ses réalités socioéconomiques et ne répondent pas pleinement aux principaux besoins des agriculteurs.

En effet, ces derniers sont centrés en majorité sur l’augmentation de la viabilité de leur exploitation et la structuration de leur outil de production (amélioration du système d’exploitation, des pratiques et des rendements, modernisation de l’appareil de production, itinéraires techniques, lutte contre les nouveaux organismes nuisibles, etc.) ou sur des problématiques liées à la gestion de leur exploitation. Ce constat dénote :

⇒ Une faiblesse notable de formation technique et administrative de nombreuses exploitations (d’ailleurs, les MAE les plus techniques ont du mal à être mises en place en Guyane) ;

⇒ Un défaut d’organisation des filières agricoles, peu structurées, qui se concentrent à combler les lacunes techniques de leurs adhérents, sans forcément apporter des informations relatives aux systèmes d’agriculture plus durables et aux MAE ou autres pratiques plus respectueuses de l’environnement.

⇒ L’absence de structuration des débouchés locaux alors que la demande locale est importante et que la Guyane reste très dépendant de ses importations, hormis dans la filière fruits et légumes.

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Environ 500 agriculteurs sont susceptibles de bénéficier des aides européennes en Guyane, ce chiffre étant bien inférieur aux chiffres annoncés par le recensement agricole. La mise en place de MAE requiert une technicité relativement élevée et appelle de réels changements de pratiques, réduisant encore un peu plus le panel d’agriculteurs susceptibles de toucher cette aide.

UN MANQUE DE COMMUNICATION POUR FAIRE CONNAÎTRE LES MESURES

DES CAMPAGNES DE COMMUNICATION INSUFFISANTES

Les campagnes de terrain réalisées par la DAAF au cours de la programmation étaient principalement centrées sur les ICHN. Comme les réunions spécifiques avec les techniciens des OP, ces campagnes de communication ont eu une portée limitée. Toutefois, les visites de terrain menées en 2013 par un agent de la DAAF semblent avoir plus porté leurs fruits, puisqu’une certaine redynamisation des souscriptions a été notée, au-delà des re-souscriptions des contrats achevés en 2012. Le bouche à oreille semble y avoir joué un rôle important également.

Les efforts engagés sont donc à prolonger pour porter réellement leurs fruits après 2013 (retour d’expérience à valoriser, prolongation des réunions techniques chaque année, meilleur ciblage des bénéficiaires potentiels avec appui des structures collectives locales, etc.), en ciblant de manière plus précise les potentiels bénéficiaires.

UN DÉFICIT D’INFORMATION DE LA PART DES FILIÈRES

De manière générale, les filières agricoles de la Guyane sont peu structurées et un déficit d’encadrement est identifié sur l’ensemble du territoire, avec certains secteurs moins couverts que d’autres, notamment dans l’ouest. Par ailleurs, l’étendue du territoire de la Guyane complexifie la cohérence et la mise en place efficiente de certaines actions et implique la création de petites structures très localisées qui manquent souvent de moyens. Viennent s’ajouter à cette situation :

⇒ Un turn-over important des animateurs, qui rend difficiles l’accompagnement et le suivi des exploitants et compromet la pérennité des actions menées. ;

⇒ Une absence de culture du regroupement de manière générale et certains conflits internes.

Ainsi, ce défaut de structuration rend insatisfaisant le relai d’information via les structures collectives au sujet des MAE à l’heure actuelle, excepté dans le cadre de structures très bien organisées comme Paysans de Guyane, la SCEBOG ou Biosavane par exemple.

Sont toutefois à noter des initiatives récentes des CFPPA et structures collectives pour organiser des journées de formation et des retours d’expérience entre agriculteurs sur des techniques plus respectueuses de l’environnement, pouvant déboucher sur des actions de sensibilisation au sujet des MAE.

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DES BESOINS TRÈS VARIÉS QUI APPELLENT UNE NÉCESSITÉ D’ADAPTATION FORTE DES DISPOSITIFS

La structure du monde agricole de la Guyane implique des itinéraires techniques et pratiques culturales très spécifiques et souvent liés aux communautés qui les pratiquent. Les situations en termes d’attentes et de besoins sont donc très diverses, rendant encore plus compliquée l’adaptation locale des dispositifs. Or, cette dernière semble insuffisante et ne permet pas de couvrir toutes la diversité de contextes existant.

Les campagnes de terrain réalisées par la DAAF entre 2009 et 2011, n’ont pas apporté les résultats attendus et les réunions spécifiques avec les techniciens des OP ont également eu une portée limitée. Toutefois, une redynamisation des souscriptions est visible en 2012 et 2013, notamment grâce au bouche à oreille qui tend à se développer de manière complémentaire.

Les efforts engagés sont donc à prolonger pour porter réellement leurs fruits après 2013 (retour d’expérience à valoriser, prolongation des réunions techniques chaque année, meilleur ciblage des bénéficiaires potentiels avec appui des structures collectives locales, etc.), en ciblant de manière plus précise les potentiels bénéficiaires.

UNE ANIMATION TERRITORIALE INSUFFISANTE

L’animation pour la promotion des MAE apparaît primordiale en Guyane pour plusieurs raisons, dont certaines ont déjà été évoquées dans les paragraphes précédents :

⇒ Les MAE requièrent des changements de pratiques et une technicité élevée, qui nécessitent d’être expliqués et accompagnés ;

⇒ La coexistence de nombreuses communautés en Guyane entraîne l’existence de pratiques et de besoins très divers et très localisés qu’il convient de bien cibler pour espérer toucher les bonnes personnes. Pour exemple :

� Les Hmongs, principaux producteurs de fruits et légumes, travaillent traditionnellement en agriculture conventionnelle avec un niveau de technicité élevé. Ils sont ainsi confrontés à des problématiques de qualité des sols et d’utilisation de produits phytosanitaires ;

� Les Bushinenge, situés à l’ouest du territoire, pratiquent traditionnellement des systèmes en abattis-brûlis, vivriers pour la grande majorité, eu productifs et souvent très extensifs. Ils rencontrent des besoins techniques forts pour améliorer le niveau de productivité de leur exploitation. Les enjeux résident ici dans le maintien du sol et de sa fertilité ;

Par ailleurs, l’évaluation a montré que l’animation était essentielle au bon fonctionnement de la mesure et à sa réussite : les deux premières années de souscription, l’animation réalisée par l’animatrice de Paysans de Guyane a permis de simplifier la phase d’instruction en aidant au montage de dossiers de demandes. Par ailleurs, tous les agriculteurs rencontrés lors de la mission d’évaluation ont été aidés pour le montage de leur dossier et le suivi de la mise en œuvre de la mesure sur le terrain. Globalement, cette animation est très insuffisante pour les MAE sur la période 2010-2013.

TRÈS PEU DE RETOURS D’EXPÉRIMENTATION SUR DU LONG TERME EN MILIEU TROPICAL

L’agriculture guyanaise souffre d’un manque d’expérimentation de manière générale, sur l’ensemble des filières agricoles. Le manque de structures porteuses et de moyens dédiés en est la cause : la chambre d’agriculture de Guyane n’a pas pu exercer ses fonctions ces dernières années, la FREDON est partie et le CIRAD est peu investi. Les conséquences sont multiples :

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⇒ Manque de référentiels de base sur de nombreuses productions (IFT notamment) ;

⇒ Manque de connaissances et de données fiables sur des pratiques et méthodes alternatives à l’utilisation de produits phytosanitaires ;

⇒ Manque d’expérimentation sur le développement d’espèces ou de races adaptées aux conditions climatiques de la Guyane.

Devant ce constat, de nombreuses initiatives individuelles se sont développées soit à l’échelle de l’exploitation, soit via les organismes de formation comme le CFPPA de Matiti ou les groupements de producteurs qui mettent en place des suivis ou des techniques expérimentales chez plusieurs agriculteurs adhérents. De manière générale, ces initiatives ne sont pas coordonnées et ne disposent pas d’une validation scientifique des résultats. Elles prennent par ailleurs beaucoup de temps pour se mettre en place, contrairement à des expérimentations de plus grandes envergure (moyens humain, suivi régulier, etc.).

La création récente du Réseau d’Innovation Technique Agricole dans les DOM (RITA) offre une opportunité de renforcer les initiatives expérimentales en Guyane, couplées avec les actions mises en œuvre dans le cadre du plan Ecophyto 2018.

UNE CONNAISSANCE INCOMPLÈTE DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX LOCAUX

Les problématiques environnementales de manière générale, sont relativement peu étudiées et peu localisées en Guyane. Ainsi, si de nombreuses questions se posent quant à certaines pratiques (mauvaise utilisation de certains produits phytosanitaires (surdosages, fréquences de traitement), utilisation de produits interdits, etc.), les liens de causalité ente certains enjeux environnementaux et l’activité agricole ne sont pas toujours exposés et prouvés.

Cette situation fait défaut pour garantir la définition de mesures adaptées à des enjeux précis et localisés. Couplé au fait que l’adaptation locale des dispositifs n’ait pas été poussée, un certain nombre d’enjeux a été couvert seulement partiellement dans la programmation 2007-2013 : c’est le cas de la qualité et de la structure des sols, de l’amélioration des paysages et des continuités écologiques, en particulier.

DES MESURES QUI APPARAISSENT CONTRAIGNANTES ET MAL MAÎTRISÉES PAR LES AGRICULTEURS

La plupart des agriculteurs ayant souscrit des MAE était déjà sensibilisée aux problématiques environnementales. Pour les agriculteurs « non-initiés », ces mesures apparaissent contraignantes, car demandent une certaine technicité et ne sont pas incitatives.

Au-delà de ce constat, les retours d’expérience sur le terrain montrent que les dispositifs sont globalement mal maitrisés par les exploitants, relevant un manque d’appropriation des nouvelles pratiques mises en place.

UN CERTAIN EFFET D’AUBAINE

De manière générale, les MAE ont été souscrites par des exploitants :

⇒ déjà sensibilisés aux problématiques environnementales (cas des dispositifs D notamment) ;

⇒ déjà engagés dans des dispositifs de ce genre avant 2008 ;

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⇒ qui ont bénéficié d’un accompagnement rapproché d’une organisation professionnelle agricole (cas de Paysans de Guyane, de la SCEBOG en particulier) et qui ont été suivi depuis le montage du contrat jusqu’à sa mise en œuvre.

Ainsi, se sont engagées dans ces dispositifs des personnes qui étaient « prêtes ». Certaines MAE n’ont pas réellement eu d’effet incitatif vers un changement de pratiques, objectif visé par les MAE dans la programmation 2007-2013.

4.4 ANALYSE PAR DISPOSITIF

Pour chaque dispositif sont présentés :

⇒ L’état d’avancement fin 2013 ;

⇒ Le degré d’adaptation du dispositif vis-à-vis des enjeux environnementaux auxquels il était censé répondre ;

⇒ Le degré d’adaptation du dispositif aux réalités socio-économiques de la Guyane.

DISPOSITIF A : SYSTÈMES HERBAGERS

Consommation du dispositif

23 dossiers engagés

441 386 € de FEADER engagé sur 5 ans

818,73 ha contractualisés

Adaptation du dispositif aux enjeux environnementaux

Enjeux initialement visés

• Maintien de la biodiversité / lutte contre l’érosion / protection de la qualité de l’eau

� Mesure globalement bien définie pour stabiliser les surfaces en herbe et garantir leur durabilité – la réponse aux autres enjeux environnementaux est moins nette

Définition du dispositif et adaptation aux réalités socio-économiques

De manière générale, les préconisations émises en termes de fertilisation ne correspondent pas aux réalités du terrain (les pratiques usuelles étaient pus extensives qui ce qui a été préconisé dans la mesure

Ce dispositif est un de ceux qui a le mieux fonctionné, avec 23 contrats souscrits. Les surfaces engagées sont très importantes, notamment en 2008 et 2009 : elles représentent environ 50 % de la surface totale engagée en MAE au cours de la période de programmation.

Ce sont en majorité les plus grandes exploitations qui ont bénéficié de ce dispositif et notamment, celles déjà engagées dans des démarches similaires avant 2008. De plus, les exploitants bénéficiaires appartiennent à une des structures bien organisées en Guyane, le SCEBOG et la plupart d’entre eux ont bénéficié d’un fort appui technique et d’une bonne diffusion de l’information.

Il a par ailleurs amené la plupart des exploitants à changer de pratique, mais pas dans le sens escompté par les objectifs initiaux de la mesure, qui étaient en partie de garantir une gestion économe des intrants. Les élevages étant déjà très extensifs en Guyane, la mise en œuvre de cette mesure a été relativement aisée pour de nombreux éleveurs et a représenté pour certain un gain, plutôt qu’une compensation. L’effet d’aubaine est donc important pour ce dispositif.

Toutefois, dans le contexte guyanais où de nombreuses terres sont déforestées pour un usage agricole, la question d’une meilleure maîtrise des pâturages se pose afin de permettre une utilisation plus efficiente des terres agricoles et limiter la consommation d’espace forestier.

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DISPOSITIFS B : ARBORICULTURE

Consommation du dispositif

2 dossiers engagés sur B1 et 12 sur B2

71 057 € de FEADER engagé sur 5 ans (86% de ce montant est alloué à B2 et seulement 14% à B1)

45,4 hectares engagés au total (dont 83% sous B2 et 17% sous B1)

Adaptation du dispositif aux enjeux environnementaux

Enjeux initialement visés

• Protection de la qualité de l’eau (B1 et B2) / Lutte contre l’érosion des sols (B2)

�Très bonne adaptation du dispositif aux enjeux ciblés

Définition du dispositif et adaptation aux réalités socio-économiques

Intéressant pour compenser la difficulté d’approvisionnement en produits phytosanitaires

Meilleure réponse à certaines demandes de produits « sains »

L’enherbement est une problématique centrale en Guyane où la végétation se développe rapidement en raison des conditions climatiques. Cela implique un travail de l’exploitant important s’il n’utilise pas de produits chimiques

Exclusion des vergers créoles de la mesure alors que beaucoup d’exploitants en possèdent et que leur préservation en Guyane est importante

Définition des méthodes et référentiels pour la réalisation des bilans annuels problématiques

Recours à un couvert planté en légumineuses et/ou graminées et non à un enherbement naturel, pourtant aisé en Guyane

Problématique des formations non disponibles en Guyane

Ces dispositifs ont été relativement peu sollicités sur l’ensemble de la période de programmation, (excepté en 2013, où un regain de souscription est à noter pour B2) alors que les enjeux environnementaux et économiques sont forts (poids du conventionnel dans les pratiques en arboriculture fruitière).

La mise en place de méthodes alternatives aux traitements phytosanitaires, en l’occurrence désherbage mécanique et enherbement sous couvert, permettent de diminuer les pollutions de l’eau et des sols et de participer au maintien de ce dernier (qualité, structure, maintien de l’humidité pour l’enherbement). De plus, l’entretien de vergers permet de maintenir une haute qualité paysagère sur les exploitations. Ces mesures sont donc particulièrement bien adaptées aux enjeux environnementaux locaux mais trop peu exploitées, alors même que plusieurs agriculteurs mettent en place ces pratiques actuellement, de manière totalement indépendante des MAE et que les prix d’achat des intrants sont prohibitifs.

Le manque de communication et d’animation au plus près des territoires est une des raisons principales de cette faible souscription. Il est lié en grande partie à une filière mal structurée, à des pratiques conventionnelles encore très utilisées pour ce type de productions et à des exploitants qui ne souhaitent généralement pas s’engager dans ce type de démarches (méfiance générale, contrôles, etc.).

Par ailleurs, l’utilisation d’arachis pinctoï, la plus recommandée comme plante de couverture localement, ne fait pas l’unanimité auprès des exploitants (compétition entre espèces notamment) et des solutions alternatives mériteraient d’être étudiées.

Enfin, ce contexte climatique implique une pousse rapide de certaines adventices et une compétition accrue entre espèces. Ainsi, la pénibilité du travail peut être considérée comme plus importante qu’en métropole, notamment pour la réalisation du désherbage mécanique. Le montant annuel de compensation n’apparaît donc pas incitatif.

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DISPOSITIFS C : MARAICHAGE

Consommation du dispositif

2 dossiers engagés sur C1 et 1 sur C2 / Aucun engagement sur les dispositifs C3 à C6

6 553 € de FEADER engagé sur 5 ans (68% de ce montant est alloué au dispositif C2 et 32% à C1)

2,5 hectares engagés sous ce dispositif (dont 62% sous C2 et 38% sous C1)

Adaptation du dispositif aux enjeux environnementaux

Enjeux initialement visés

• Protection de l’eau en qualité et quantité / qualité des sols / maintien de la biodiversité

� Très bonne adaptation du dispositif aux enjeux ciblés

Définition du dispositif et adaptation aux réalités socio-économiques

Manque de retours d’expérimentation pour proposer des techniques alternatives adaptées aux systèmes culturaux guyanais (mesures de réduction)

Absence d’IFT en maraîchage et de techniciens agréés pour la réalisation des diagnostics d’exploitation

Un grand nombre de petites exploitations qui ne peuvent prétendre dépasser le seuil minimal de souscription aux aides

Des compensations financières peu attractives pour les mesures de suppression et limitées par le plafond communautaire (600 €/ha/an)

Durée de jachère trop longue (6 mois)

Les dispositifs C ont très peu été sollicités par les agriculteurs (3 dossiers seulement en tout dont un seul dossier pour les rotations porté par l’exploitation du lycée agricole de Matiti, plutôt à titre expérimental).

Ces dispositifs, en proposant de réduire et de supprimer l’utilisation de produits phytosanitaires dans les systèmes maraîchers répondent bien aux enjeux de pollution de l’eau et des sols et de maintien de la biodiversité liée aux systèmes agricoles. La mise en place de paillage et de rotations permet de surcroît d’améliorer la structure et la qualité des sols et de maintenir l’humidité au pied des plantes, ce qui représente un intérêt certain en saison sèche.

Comme pour les dispositifs B, ces mesures sont donc particulièrement bien adaptées aux enjeux environnementaux locaux mais trop peu exploitées, alors même que plusieurs agriculteurs mettent en place ces pratiques actuellement, de manière totalement indépendante des MAE et que les prix d’achat des intrants sont prohibitifs.

Les mesures de réduction des intrants (C3 à C6) sont très difficilement applicables en l’état, voire impossibles en l’absence d’indice de fréquence de traitement (IFT) défini pour chaque culture à l’échelle de la Guyane ou de diagnostic d’exploitation adapté et réalisé par un technicien agréé pour justifier de la mesure. De plus, le manque d’expérimentation sur les cultures maraîchères en Guyane implique une certaine difficulté à proposer des méthodes alternatives aux traitements phytosanitaires qui soient réellement adaptées.

En ce qui concerne la jachère, le système proposé sur 6 mois n’apparaît pas adapté aux conditions climatiques de la Guyane (trop long au regard de la vitesse de pousse) et entraîne un risque de compétition entre espèces.

Enfin, le montant de la compensation est trop faible par rapport aux coûts et aux pertes de revenu générés et, en tout état de cause, non incitatif. Pour C1 et C2, le calcul de la compensation montre de la somme nécessaire est bien supérieure au plafond communautaire de 600 €/ha/an fixé pour les cultures annuelles (pour exemple : supérieur à 5000 €/an/ha pour la C2 notamment). Ce constat est accentué par le fait que la majorité des exploitations agricoles sont petites en Guyane (environ 90 % des exploitations font moins de 5 ha et 50 % moins de 2 ha).

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Ainsi, l’élévation de la compensation apparaît comme une nécessité10, mais n’est pas le seul levier efficace pour une meilleure souscription de ce genre de contrats. En effet, comme pour les dispositifs B, l’animation et la communication doivent être renforcés pour espérer attirer les agriculteurs (utilisation de produits phytosanitaires très répandue, mauvaise connaissance du système de rotations, méfiance vis-à-vis des contrôles, etc.).

DISPOSITIF D ET E : AGRICULTURE BIOLOGIQUE

Dispositif D : conversion Dispositif E : maintien

Consommation du dispositif

29 dossiers engagés au total : 9 dossiers en arboriculture, 4 en maraîchage et 16 en prairie

877 665 € de FEADER engagé sur 5 ans (88% de ce montant est alloué à la prairie, 11% à l’arboriculture et 1 % au maraîchage)

630 ha engagés sous ce dispositif (dont 93,5 % en prairie, 6 % en arboriculture et 0,5 % en maraîchage)

13 dossiers engagés au total : 5 en arboriculture, 1 en maraîchage et 7 en prairie

178 0881 € de FEADER engagé sur 5 ans (76% de ce montant est alloué au dispositif D prairie, 23% à D arboriculture et 1% à D maraîchage.)

299,92 hectares engagés sous ce dispositif (dont la totalité en prairie soit 92% est dans la continuité de la MAE D, 7,5% sous D arboriculture et 0,5% sous E maraîchage)

Adaptation du dispositif aux enjeux environnementaux

Enjeux initialement visés

• Maintien de la biodiversité / Protection des eaux

� Dispositif répondant bien aux enjeux ciblés (respect du cahier des charges de la bio)

Définition du dispositif et adaptation aux réalités socio-économiques

Augmentation de la demande en produits issus de l’agriculture biologique

Conversion en agriculture biologique complexe en Guyane en raison des raisons climatiques et des surcoûts engendrés

Des montants quasiment équivalents aux montants maximum autorisés

Ces deux dispositifs ont très bien fonctionné en Guyane : ils ont consommé environ la moitié des crédits FEADER alloués aux MAE et les surfaces engagées représentent environ 50 % de la surface totale engagée. Le succès de la mesure s’explique par une forte souscription des éleveurs bovins avec presque 600 ha de prairies convertis en bio.

Le cahier des charges de ces mesures est peu contraignant puisqu’il se limite au respect du cahier des charges classique de conversion à l’agriculture biologique. En outre, les seuils de compensation sont tous au maximum. Même s’ils peuvent être jugés faibles au regard de l’investissement que demande une conversion ou un maintien en AB, en particulier en Guyane, ils restent une source de revenu supplémentaire pour les exploitants, sans contraintes supplémentaires.

Jusqu’en 2007, le nombre d’exploitations en agriculture biologique était faible en Guyane (3 exploitations) en raison des contraintes existantes. En effet, la conversion y est particulièrement complexe, d’autant plus dans un contexte climatique difficile. Les surcoûts engendrés (le prix élevé des intrants bio, main d’œuvre supplémentaire), la pression parasitaire et des adventices élevée, l’aléa des productions et l’incertitude des débouchés, engagent peu d’exploitant à se convertir.

De surcroît, la filière n’est pas totalement structurée et les débouchés non organisés dans toutes les productions agricoles. La coopérative Biosavane, unique groupement de producteurs en bio de Guyane, était jusqu’à récemment orientée vers les productions animales et a accompagné plusieurs exploitants dans la souscription de la MAE D-prairie, expliquant son succès. Depuis 2013, l’objectif de cette structure est de favoriser la diversification des productions en bio, notamment vers du végétal, ce qui permettra d’améliorer l’accompagnement de nouvelles exploitations.

10 Cela implique de justifier cette nécessité à la Commission européenne, comme indiqué à l’annexe 1 du RDR 3.

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En 2013, ce sont environ 40 exploitations qui produisent en bio en Guyane, dénotant un effet levier certain des MAE dans cette évolution.

Ces mesures répondent bien à de nombreux enjeux environnementaux (la suppression des traitements phytosanitaires est bénéfique pour les milieux au sens large : pollution des sols et des eaux, santé humaine) mais également socio-économiques. En effet, la demande locale en produits issus de l’agriculture biologique est en augmentation en Guyane, offrant de nouvelles perspectives de débouchés aux exploitants, même s’ils doivent encore être pérennisés.

DISPOSITIFS F : MESURES PAYSAGÈRES

Consommation du dispositif

35 dossiers engagés au total : 13 dossiers sur F1, 8 sur F2, 2 sur F4 et 12 sur F5. Aucun dossier sur F3

196 283 € de FEADER engagé sur 5 ans (47% alloué au dispositif F1, 20% à F2, 2% à F4 et 31% à F4)

220 197 mètres linéaires sont engagés sous F1, F2 et F5 (dont 42% sous F1, 28% sous F2 et 30% sous F5) et 6 points d’eau sont engagés sous F4.

Adaptation du dispositif aux enjeux environnementaux

Enjeux initialement visés

• Préservation de la biodiversité (F1 à F5) / Maintien des paysages (F1, F2, F3) / Protection de la qualité des eaux (F1 à F5) / Lutte contre l’érosion (F1, F2)

� Techniques adaptées pour répondre aux enjeux fixés

Définition du dispositif et adaptation aux réalités socio-économiques

Des mesures qui rendent des services à l’exploitation : ombrage pour les animaux, fonction brise vent

Un manque de réflexion fonctionnelle entre les espaces préservés et l’activité agricole

Difficulté de maintien des lisières d’espaces boisés (chute d’arbres, assèchements, dépérissement)

Des difficultés d’approvisionnement en plants

Les mesures paysagères sont celles qui ont été le plus sollicitées au cours de la programmation, malgré leur ouverture tardive. Une animation importante a été menée en 2010 et a permis de bien faire connaître ces dispositifs et de les proposer à de nombreux agriculteurs.

Ils apportent une bonne réponse à des enjeux de biodiversité, de maintien des sols et de leur humidité. Ils permettent également de rendre des services sur l’exploitation en apportant de l’ombrage pour les animaux et en faisant office de brise vent. Toutefois, le manque d’adaptation aux spécificités locales vient diminuer l’effet que peut avoir ces dispositifs sur le territoire. Des risques de dépérissement d’arbres ou d’assèchements sont constatés et la pérennité des haies ou autres éléments du paysages n’apparaît pas toujours garantie. Par ailleurs, telle qu’elle est définie, la mesure ne permet de faire le lien écologique et fonctionnel entre les espaces de biodiversité et l’activité agricole.

Un déficit de techniciens habilités à dresser les diagnostics agro-environnementaux préalables à la mise en place des mesures paysagères est également noté, alors que 10 personnes avaient été formées en 2010.

Ces mesures sont relativement bien rémunérées au regard de l’entretien qu’elles requièrent et plusieurs agriculteurs les mettaient en œuvre, indépendamment des MAE, dénotant des effets d’opportunisme dans certains cas.

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DISPOSITIF G : ABATTIS

Consommation du dispositif Aucun dossier engagé.

Adaptation du dispositif aux enjeux environnementaux

Enjeux initialement visés

• Protection des sols (lutte contre l’érosion et qualité) / Maintien de la biodiversité

�Dispositif très bien adapté aux enjeux environnementaux, en particulier celui de l’amélioration de la fertilité et de la structure des sols

Définition du dispositif et adaptation aux réalités socio-économiques

Des compensations financières en deçà des réalités du terrain

Nécessité d’un broyeur de type broyeur à marteau ce qui induit un investissement considérable

Aucun contrat n’a été souscrit avec ce dispositif, alors qu’il pourrait concerner un nombre considérable d’agriculteurs pratiquant l’abattis en Guyane et qu’une certaine tendance à la sédentarisation est notée, indépendamment des MAE.

L’enjeu est pourtant considérable en Guyane de tendre vers des pratiques moins impactantes sur les milieux naturels et une sédentarisation des systèmes d’abattis brûlis. En effet, bien que ces systèmes peuvent être qualifiés d’extensifs (notamment en raison de la non utilisation de produits phytosanitaires), des enjeux existent, en particulier sur la qualité des sols et la limitation de la consommation d’espace forestier.

Les causes majeures de non souscription à cette mesure réside dans le fait que :

⇒ une large majorité d’agriculteurs en abattis brûlis sont non déclarés et donc inéligibles aux aides ;

⇒ les exploitants pratiquent l’abattis souvent sur moins d’un hectare, voire moins de ½ hectare. Les compensations financières apparaissent donc très faibles au regard du surcoût engendré par une pratique d’extraction de bois pour broyage par rapport à une coupe au bulldozer : environ 2 000 € de différence par hectare. Elles ne sont pas attractives pour les agriculteurs, dont la majorité n’est pas familière aux aides européennes.

⇒ l’agriculture vivrière sur abattis représente pour de nombreux exploitants un mode de vie à part entière plutôt qu’une activité à vocation productive (rendement de 2 à 3 tonnes/ha pour des cultures sur abattis pour des chiffres d’affaire annuels ne dépassant pas les 4000 €) et ces agriculteurs n’ont pas spécialement d’attentes la matière ;

⇒ cette mesure implique l’achat d’un broyeur de type broyeur à marteau qui représente un investissement considérable et qui ne peut être porté par une exploitation seule. Des solutions via un regroupement d’agriculteurs ou la création d’une CUMA pourraient être envisagées pour pallier à ce problème. Comme indiqué dans l’évaluation à mi-parcours du PDRG, une autre solution serait qu’un exploitant réalise l’acquisition d’un broyeur au titre d’une mesure relative aux investissements non productifs (ancienne mesure 216) et qu’il intervienne sur les parcelles d’autres exploitants avec une contrepartie en main d’œuvre.

Enfin, l’absence d’animation proche du territoire est une autre cause qui explique la non souscription de cette mesure. En effet, il existe de nombreux petits producteurs sur abattis brûlis qui ne sont pas accompagnés, ni techniquement, ni administrativement et qui vendent une toute petite partie de leur production sur le bord de la route, sans dégager de revenu. Les groupements de producteurs de l’Ouest (GDA et APFFLG) semblent toutefois amorcer un certain dynamisme sur ce secteur.

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DISPOSITIF H : PROTECTION DES RACES MENACÉES

Consommation du dispositif

13 dossiers engagés

163 285 € de FEADER engagé sur 5 ans

784 têtes engagées sous ce dispositif

Adaptation du dispositif aux enjeux environnementaux

Enjeux initialement visés

• Préservation de la diversité animale à usage agricole

� Le dispositif répond bien aux enjeux fixés

Définition du dispositif et adaptation aux réalités socio-économiques

De nombreux élevages en Zebus Brahmans, créant un effet d’opportunisme certain

Un dispositif adapté car la demande locale est supérieure à l’offre

Le taux de réponse pour ce dispositif est moyen avec 13 contrats souscrits.

Le dispositif répond bien à l’enjeu de conservation de la diversité animale à l’échelle de l’Europe. Hormis l’intérêt de conserver un potentiel génétique varié, cette race présente des caractéristiques physiques qui les rendent relativement bien adaptées au territoire et à ses contraintes notamment climatiques. Au-delà de l’enjeu environnemental, le dispositif répond également à un enjeu socio-économique puisque la production locale ne satisfait pas la demande en viande bovine (15 % environ est couverte) et des importations sont nécessaires.

Ce dispositif a représenté un certain effet d’aubaine puisqu’un les Zhébus Brahman sont exploités de fait en Guyane et que les conditions d’accès à l’aide ne sont pas trop contraignantes.

DISPOSITIF I : COMPOST

Consommation du dispositif

Aucun dossier engagé.

Adaptation du dispositif aux enjeux environnementaux

Enjeux initialement visés

• Amélioration des propriétés physiques et chimiques des sols cultivés (lutte contre l’érosion, amélioration de la fertilité et de la réserve utile, limitation des phénomènes de lixiviation)

�Très bonne adaptation du dispositif pour répondre aux enjeux sols en particulier

Définition du dispositif et adaptation aux réalités socio-économiques

Bon ciblage des systèmes bénéficiaires : cultures maraîchères en monoculture ou cultures de l’abattis

Des montants de compensation qui excluent certains bénéficiaires et qui ne sont pas assez attractifs

Un dispositif requérant une technicité importante et un accompagnement qui fait déjà actuellement

Aucun dispositif I n’a été souscrit sur la période 2012-2013. Pourtant, des efforts importants ont été déployés en 2011 et 2012 pour mettre en place ce dispositif et le justifier auprès de la Commission européenne. Les raisons principales de la mise en place de ce dispositif sont :

⇒ Permettre de mobiliser davantage de MAE dans le secteur végétal ;

⇒ Améliorer la qualité des sols (sols acides et dont la fertilité baisse rapidement).

Ce dispositif n’apparaît pas facilement accessible par les bénéficiaires ciblés. En effet, de manière générale, des très petites surfaces sont cultivées en Guyane et ne permettent donc pas d’atteindre le seuil de compensation financière fixé par l’Union européenne. D’un autre côté, le montant de compensation de 49 €/1000 m2 n’est pas attractif pour les agriculteurs, qui pour la plupart, ne sont pas du tout sensibilisés à l’utilisation de compost. De surcroît, ce dispositif requiert une technicité élevée et un accompagnement technique local important, au moins les premières années. Or, plus aucun technicien ou conseiller n’a été présent pour l’animer depuis 2012, expliquant la non souscription de la mesure.

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Techniquement, les retours d’expérimentation sur la mise en place de ce dispositif sont encore incomplets, par exemple concernant le temps de compostage en milieu tropical.

CAS DES FORMATIONS

La plupart des MAE doivent être complétées par des formations obligatoires, liées le plus souvent au raisonnement de la fertilisation et des traitements. Nous n’avons que très peu de retours sur ces formations, qui n’ont été que peu suivies par les bénéficiaires rencontrés.

Une formation relative à l’agriculture biologique a été menée par le CFPPA en 2010. Elle a été particulièrement mal perçue par les exploitants car mal adaptée au regard de leurs besoins.

Les formations relatives au raisonnement de l’utilisation des produits phytosanitaires n’ont pas été conduites en ce qui concerne les dispositifs B et C.

Pourtant, l’intérêt de ces formations est important pour accompagner le changement de pratiques et apporter des éléments techniques garantissant l’appropriation des méthodes par les agriculteurs, dont beaucoup sont en conventionnel. L’autre intérêt de diffuser ces techniques au-delà, pour favoriser les retours d’expérience et provoquer des effets « boule de neige ».

Les formations sont indispensables pour accompagner les changements de pratiques des agriculteurs qui s’engagent dans des MAE. Toutes les formations obligatoires n’ont pas été réalisées et celles en agriculture biologique n’ont pas apporté de plus-value particulière aux agriculteurs.

Un enjeu réside donc dans la mise en place de formations et de conseils adaptées pour 2014-2020.

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5 - Analyse évaluative

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5 - ANALYSE ÉVALUATIVE

PERTINENCE

La définition même de la mesure et sa déclinaison par dispositif répondent à de nombreux enjeux environnementaux et en particulier : la préservation de la qualité des eaux, de la biodiversité et des paysages. Pour d’autres enjeux comme la qualité et la structure des sols, la limitation de la déforestation ou bien encore la préservation de certains éléments de la biodiversité (savanes par exemple), les MAE existantes en 2008-2013 n’ont pas permis d’apporter des solutions réellement efficaces ou seulement partiellement.

L’adaptation locale des mesures proposées est inégale selon les dispositifs et trois cas de figure se dégagent :

⇒ Certaines mesures sont bien adaptées au contexte local et aux enjeux environnementaux comme les mesures de suppression de traitements phytosanitaires ou les mesures relatives à l’agriculture biologique.

⇒ Certaines mesures n’ont pas été souscrites et révèlent un manque d’adaptation locale, malgré la bonne adéquation aux besoins et enjeux de la Guyane (exemple de la mesure abattis qui permet de répondre à un enjeu de sédentarisation des exploitations et de préservation de la qualié des sols ou exemple des mesures de réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires non souscrivables en l’absence d’IFT ou de références techniques fiables).

⇒ Une insuffisance dans la précision de la définition de la mesure A par rapport aux objectifs fixés : cette mesure n’a pas produit les effets escomptés, à savoir la limitation de l’utilisation d’intrants.

Par ailleurs, les MAE, dans leur définition même, ne répondent pas aux réalités socio-économiques des exploitations, qui manquent fortement de formation technique et de structuration des filières (approvisonnement, recherche de débouchés, etc.). Ainsi, les systèmes culturaux durables proposés par les MAE ne répondent qu’à un faible nombre d’exploitations en Guyane, et en priorité, celles ayant déjà une base technique et commerciale solide ou celles adhérentes à des structures collectives qui prennent en charge l’élaboration de leur dossier de demande de subvention.

Dans un contexte où la réduction des impacts environnementaux est importante et où la production de produits de qualité commence à devenir une plus value commerciale en Guyane, les MAE apparaissent pertinentes et doivent être prolongées.

Toutefois, pour réellement compenser les difficultés socioéconomiques et naturelles de la Guyane, elles doivent être plus incitatives, mieux tenir compte des spécificités de son tissu social rural très hétérogène et bénéficier d’une animation terrtitoriale de qualité pour mieux les faire connaître et les faire vivre.

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5 - Analyse évaluative

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EFFICACITÉ ET EFFICIENCE

L’état d’avancement financier démontre une mise en oeuvre efficace de la mesure, puisque les objectifs de la maquette financière sont dépassés (38 000€ de différentiel) et que les indicateurs de réalisation sont tous atteints, voire dépassés. Les inégalités relevées entre les filières bénéficiaires de ces aides viennent toutefois relativiser ce constat.

Les délais d’instruction et de paiement sont difficilement maitrisés par les services de la DAAF et l’ASP, bien que des améliorations aient été notées en fin de la programmation. Ces délais et les difficultés rencontrées sont imputables en partie aux bénéficiaires, mais mettent en évidence :

⇒ Un besoin de davantage de moyens humains dédiés à la gestion du programme ;

⇒ Un besoin général de simplification des procédures, qui permettrait de gagner en réactivité et d’améliorer l’efficience de la mesure et plus largement du PDR ;

⇒ Un besoin d’animation proche des territoires.

Une communication spécifique ponctuelle (réunions à destination des OPA et visites terrain) a été mise en place en début de programmation. Cela n’a pas été suffisant au regard des nombreuses difficultés rencontrées par les bénéficiaires pour monter leur projet. Les agents de la DAAF ont dû pallier à cette situation en se rendant disponibles pour relancer les bénéficiaires dont le dossier est incomplet et répondre aux sollicitations fréquentes.

Au regard du peu de moyens humains et de communication dédiés à la gestion et au suivi de la mesure, on peut estimer que l’efficience est bonne puisque les objectifs de la mesure ont été atteints. Toutefois, une amélioration de l’animation sur le terrain devrait permettre de gagner en efficience pour la prochaine programmation.

UTILITÉ

Il est difficile de juger efficacement de l’utilité de la mesure au regard de la faiblesse de définition et de renseignement des indicateurs d’impact. Par ailleurs, le manque de recul des effets réels de la mesure sur les enjeux environnementaux, le manque de suivi des critères environnementaux de manière générale en Guyane, ainsi que l’incomplète définition des enjeux environnementaux auxquels peuvent répondre les MAE limitent l’analyse.

Néanmoins, l’approche qualitative permet de conclure que les effets sur l’environnement sont plutôt positifs, sur ce territoire où les enjeux liés à l’agriculture sont relativement imités. 1700 ha ont été contractualisés sur 25 000 ha de surface agricole utile totale, soit environ 7 %.

Les bénéfices pour l’environnement restent toutefois globalement faibles au vu des éléments suivants.

⇒ Les effets positifs de la mise en œuvre des MAE sont très ponctuels et concernent surtout des espaces concentrés autour de Sinnamary, Kourou et Macouria, alors que de nombreux enjeux environnementaux se jouent dans l’est à Cacao et Régina (pollution des eaux) et dans l’ouest (sédentarisation des systèmes d’abattis-brûlis, qualité des sols notamment).

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5 - Analyse évaluative

Programme de Développement Rural de Guyane - 2007-2013 Évaluation in-itinere de la mise en œuvre des mesures agro-environnementales

⇒ Les MAE ont pour la plupart engendré un maintien de pratiques favorables à l’environnement. En effet, la majorité des contrats accompagne des exploitants possédant une certaine sensibilité environnementale et déjà engagés dans un changement de pratiques. Un autre phénomène relevé dans cette programmation est l’effet d’aubaine de la souscription de certaines mesures, en particulier pour la filière élevage bovin, qui ne vont pas dans le sens des objectifs initialement fixés. Dans ces cas de figure, l’utilité pour le territoire est certes importante, mais moindre que dans le cadre de réels changements de pratiques.

⇒ De surcroît, une question se pose quant à l’appropriation réelle et la maîtrise des nouvelles pratiques ainsi que des enjeux environnementaux par les exploitants. C’est le cas par exemple pour les mesures F, pour lesquelles les exploitants apparaissaient relativement peu impliqués. Ce constat minore l’utilité réelle des MAE.

⇒ Enfin, le manque de références techniques et scientifiques freine également le développement de MAE dûment justifiée et adaptées à la réalité du terrain.

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6 - Recommandations

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6 - RECOMMANDATIONS

6.1 RECOMMANDATIONS POUR CETTE PROGRAMMATION

La présente évaluation représente quasiment une évaluation ex post des MAE en Guyane car est intervenue au cours du deuxième semestre de l’année 2013.

Ainsi, la recommandation émise pour la fin de la période 2007-2013 concerne les paiements relatifs à la mesure. Ces derniers doivent être soutenus, en prolongeant les efforts notés en 2012 et 2013 pour s’assurer de payer la totalité de l’enveloppe d’ici 2015. Une bonne coordination entre les agents de la DAAF et l’ASP sera nécessaire.

La totalité de l’enveloppe ayant été consommée (102 %), il ne convient pas de réaliser de nouveaux engagements en 2014, d’autant plus que les règles de transition ne sont pas encore connues en détail.

6.2 RECOMMANDATIONS POUR 2014-2020

Ce paragraphe contient :

⇒ des recommandations d’ordre général ;

⇒ une liste des futurs dispositifs à inscrire dans le PDR 2014-2020 et leur lien avec les enjeux environnementaux de la Guyane.

Ce travail a été prolongé par la proposition de fiches mesure détaillées qui ne sont pas présentées dans ce rapport.

6.2.1 Les recommandations d’ordre général

RENFORCER L’ANIMATION TERRITORIALE AUTOUR DES MAE

L’animation est primordiale dans le cadre des MAEC. En effet, celles-ci requièrent des changements de pratiques et une technicité élevée qui nécessitent d’être explicités et accompagnés. Par ailleurs, la coexistence de nombreuses communautés en Guyane entraîne l’existence de pratiques et de besoins très divers et très localisés qu’il convient de bien cibler. Ainsi, il est recommandé de renforcer l’animation territoriale autour des MAEC en :

⇒ Délégant la gestion des MAEC à des opérateurs locaux ;

⇒ Impliquant toutes les filières dans l’animation des MAEC afin de garantir une meilleure distribution des fonds alloués aux MAEC entre filières ;

⇒ Rédiger un cahier des charges précis sur les actions à entreprendre et les objectifs à atteindre ;

⇒ Proposer des actions de conseils ciblées sur le diagnostic agro-écologique via l’article 15 du RDR 3.

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6 - Recommandations

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TENDRE VERS UNE SIMPLIFICATION ET UNE AMÉLIORATION DES PROCÉDURES DE SUIVI ET DE GESTION

L’analyse de la période de programmation 2007-2013 a mis en évidence un manque de moyens dédiés à la mise en œuvre de la mesure, et ce aux différentes étapes de la vie d’un dossier : instruction, contrôles, paiements.

Ainsi, il est recommandé de se doter de moyens de gestion suffisants, qui seront à raisonner à l’échelle du PDR dans son ensemble et qui sont fonction du nombre de dispositifs et de règles de gestion retenues pour sa mise en œuvre. La simplification des procédures est voulue de manière générale pour les nouveaux PDR. Encore une fois, elle est fonction des règles de mise en œuvre retenues.

Pour les MAEC en particulier, une piste serait de considérer un dossier unique pour chaque porteur de mesure, que son dossier porte sur un engagement de 5 ans ou de 7. Cela permettrait d’alléger la gestion interne de la mesure. Des mesures plus générales comme la dématérialisation des pièces justificatives des dossiers peuvent également permettre de réduire les charges administratives.

RENFORCER LE POTENTIEL D’EXPÉRIMENTATION EXISTANT

L’évaluation a mis en évidence un manque de connaissances important sur le développement de pratiques alternatives via des expérimentations. Ce constat vient compliquer la définition et la justification de certaines MAEC. Ainsi, il est recommandé de renforcer le potentiel d’expérimentation existant (projets d’IKARE, de l’APAPAG, de Biosavane, du SALIM, des CFPPA, du RITA, etc.) afin de se doter de valeurs de références solides.

Par ailleurs, il est également recommandé de capitaliser les initiatives individuelles relevées sur le terrain chez les exploitants pour venir confirmer ces résultats expérimentaux.

En cours de programmation, il est aussi conseillé :

⇒ de procéder à une veille concernant les expérimentons récentes qui pourraient rentrer dans le cadre des MAEC.

⇒ de prévoir des temps de travail dédiés à l’élaboration de nouvelles MAEC pour les adapter à de nouvelles situations de manière réactive (ravageur de culture bien identifié, nouvelles méthodes de lutte alternatives éprouvées, etc.) :

� Soit en amendant certaines mesures existantes ;

� Soit en en proposant de nouvelles mesures pour répondre à de nouveaux besoins (notamment, certaines mesures évoquées dans les groupes de travail mis en place pour cette évaluation n’ayant pas pu être mises en place car encore trop peu justifiables vis-à-vis de la Commission Européenne).

Ces démarches doivent être entreprises dès l’adoption du PDR afin de garantir la complémentarité des demandes relatives aux MAEC et les premières demandes de modifications officielles du PDRG, adressées à la Commission européenne.

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6 - Recommandations

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PROLONGER LE TRAVAIL ENTAMÉ LORS DE CETTE ÉVALUATION AVEC LES ACTEURS LOCAUX

Dans la continuité de la recommandation précédente, il est conseillé de prolonger les travail de concertation mis en place au cours de la présente évaluation, pour maintenir un bon niveau d’implication des acteurs (aussi bien des professionnels que des acteurs de l’environnement), assurer un bon niveau de retour des besoins locaux et des nouvelles expérimentations sur le terrain.

VEILLER À LA MISE EN PLACE DE MESURES CONTRÔLABLES ET VÉRIFIABLES

La Commission insiste pour la prochaine programmation sur la mise en place de mesures agro-environnementales et climatiques qui soient contrôlables et vérifiables. Ainsi, il est fortement déconseillé de proposer des mesures de réduction de l’utilisation d’intrants, qui ne peuvent pas être vérifiées en Guyane, comme cela a été mis en évidence dans l’évaluation.

Il est donc recommandé de s’orienter uniquement vers des mesures de suppression de l’utilisation de ces produits.

ELARGIR LE CHAMP DES BÉNÉFICIAIRES DES MESURES

Le règlement FEADER 2014-2020 prévoit un élargissement du champ des bénéficiaires des MAEC : « groupements d’agriculteurs », « autres gestionnaires fonciers ou groupes d’autres gestionnaires fonciers », dont les associations environnementales, les ONG, les communes, etc. Enfin, le paragraphe 9 de l’article 28 du règlement ouvre également l’aide octroyée pour la conservation et l’utilisation et le développement durables des ressources génétiques en agriculture à d’autres bénéficiaires comme des conservatoires botaniques, des organismes de sélection génétique, etc.

Il est conseillé d’exploiter ce potentiel, en particulier pour des mesures qui nécessitent un investissement considérable (comme la mesure abattis) et d’étudier l’opportunité d’ouvrir les MAEC aux bénéficiaires visant la conservation de ressources génétiques locales menacées d’abandon, au regard de la richesse du territoire guyanais dans ce domaine.

ARGUMENTER EN FAVEUR D’UN DÉPLAFONNEMENT DES AIDES POUR RENDRE LA MESURE PLUS ATTRACTIVE

Afin de mieux compenser les surcoûts réels engendrés par les changements de pratiques prévus dans certaines mesures et rendre la mesure plus attractive auprès des agriculteurs, il est recommandé de prévoir un argumentaire auprès de la Commission européenne pour justifier le dépassement du plafond d’aide autorisé par type de culture, comme le prévoit l’annexe II du règlement FEADER pour 2014-2020.

OUVRIR UN LARGE PANEL DE MESURES DE BASE

Il est possible pour 2014-2020 de définir des mesures de base et des mesures ciblées sur des objectifs ou des territoires spécifiques. Bien que le deuxième cas de figure soit particulièrement intéressant d’un point de vue environnemental, il n’apparait pas possible de le mettre en place en Guyane pour 2014-2020, dans la mesure où la localisation précise des enjeux environnementaux est encore quasi-inexistante localement.

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Par ailleurs, les RUP n’étant pas soumises au cadrage national, il est donc possible de définir des mesures de base portant sur l’ensemble du territoire et proposer des MAEC « sur mesure », adaptées aux réalités de terrain. Leur nombre peut être élevé, afin de répondre aux situations très hétérogènes existant localement. Un échange avec le Ministère a confirmé cette manière de faire.

DÉFINIR UN SYSTÈME DE SUIVI DES MAEC PLUS OPÉRATIONNEL, EN LIEN AVEC LES ACTEURS LOCAUX

L’évaluation a mis en évidence la difficulté de renseigner les indicateurs de suivi, en particulier, concernant l’impact de la mesure, ou encore la nécessité de réaliser des études ou inventaires terrain supplémentaires pour compléter le système de suivi existant. Ainsi, l’évaluateur recommande de définir des indicateurs spécifiques complémentaires de ceux proposés dans le plan d’indicateurs et dans le cadre de performance du PDRG 2014-2020 pour suivre l’avancement, les effets et l’impact des MAEC sur le territoire. Ils nécessitent d’être adaptés au contexte et aux outils existant localement.

L’implication des acteurs locaux dans le suivi des effets et impacts des MAEC à plus ou moins grande échelle semble donc être une solution intéressante pour disposer de suivis réguliers et de tendances d’évolutions globales sur le territoire (implication des groupements de producteurs, du PAG, du PNRG, des associations environnementales, etc.).

Pour exemple, l’indicateur « étude de cas » proposé en 2007-2013 pourrait être adapté, en se donnant les moyens de suivre dans le temps les effets de certaines MAEC de manière précise sur une ou plusieurs exploitations : proposition d’ « exploitations témoins », suivi accompagné par les groupements de producteurs intéressés pour valoriser et servir de vitrine à leurs actions et nouvelles techniques, mise en place de suivis de qualité des eaux, de la biodiversité (indicateurs à définir) ou des sols à proximité de plusieurs exploitations ayant souscrits à des MAEC, etc.

6.2.2 Les MAEC pour la programmation 2014-2020

L’analyse du cadre réglementaire pour la future programmation amène à considérer une liste d’enjeux auxquels les MAEC peuvent apporter une réponse. Par ailleurs, l’évaluation des MAE de la programmation 2007-2013 a montré que certains dispositifs nécessitaient d’être modifiés afin de mieux répondre d’une part, aux enjeux environnementaux de la Guyane et, d’autre part, aux problématiques socio-économiques locales afin d’être plus attractifs pour les agriculteurs.

Enfin, le nouveau cadre de fonctionnement des MAEC pour 2014-2020 implique de proposer des modifications et certains dispositifs existant dans l’actuelle programmation ne pourront être reconduits dans le cadre spécifique des MAEC (au sens de l’article 28 du règlement FEADER 2014-2020).

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6.2.2.1 Les enjeux environnementaux auxquels les MAEC doivent répondre

Les enjeux environnementaux auxquels doivent répondre les MAEC de la programmation 2014-2020 sont présentés ci-dessous (en accord avec le règlement FEADER). Les enjeux locaux guyanais sont listés pour chacun. Ils ont été discutés en groupe de travail en décembre 2013.

Enjeux environnementaux issus du RDR III

Enjeux environnementaux locaux

ENVIRONNEMENT – RESSOURCES NATURELLES

Préservation de l’écosystème forestier et limitation de sa fragmentation

Préservation des savanes (qui contiennent 40 % d’espèces de flore protégées)

Protection et entretien des criques et points d’eau

Lutte contre les espèces envahissantes sur la bande littorale (charvin, kikouyou, acacia mangiome, eucalyptus)

Préservation des continuités écologiques

PAYSAGES

Préservation de la mosaïque forestière et agricole

• paysages forestiers

• corridors boisés

• bosquets et forêts en lisière des exploitations

QUALITÉ ET STRUCTURE DES SOLS, LUTTE CONTRE L’ÉROSION

Amélioration de la qualité des sols agricoles

• Amendements pour augmenter la fertilité

• Gestion de l’acidité

Amélioration de la structure des sols agricoles

• Lutte contre l’érosion et le lessivage des sols

• Capacité de rétention des éléments nutritifs

• Limitation de la déstructuration des sols par la déforestation

GESTION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE DE LA RESSOURCE

EN EAU

Pas de pollution d’origine agricole détectée dans l’eau ou les sédiments

Des pratiques qui posent question (mauvaise utilisation des produits (période et fréquences de traitement), surdosage, produits interdits) – Cacao – Javouhey

ATTENUATION ET ADAPTATION AUX CHANGEMENTS

CLIMATIQUES

Séquestration et stockage du carbone

• Raisonnement de la déforestation (rendement de la SAU faible)

• Limitation des brûlages au profit du broyage et enfouissement des végétaux

• Replantation d’espaces boisés

CONSERVATION DES RESSOURCES GENETIQUES

Conservation de races animales adaptées aux conditions climatiques de la Guyane

• Zébus Brahman (Buffle d’Asie, Mouton Martinik, Cochon Créole ?)

Conservation de la diversité d’espèces végétales locales

• Espèces menacées de disparition (abricot Pays, cerise de Cayenne, ignames, etc.)

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6.2.2.2 Les propositions de MAEC pour la future programmation 2014-2020

L’analyse du cadre réglementaire et la prise en compte des conclusions/recommandations de l’évaluation font ressortir 4 cas de figure, présentés ci-dessous.

Code couleur Signification

Dispositifs existants qui ne rentrent plus dans le cadre des MAEC

• Non pertinent ou plus possible réglementairement

Dispositifs existants pertinents à conserver tels quels

Dispositifs pertinents existants en 2007-2013 mais devant être adaptés

Proposition de nouveaux dispositifs

• Dans le cadre des MAEC

• Hors cadre MAEC

LES DISPOSITIFS QUI SORTENT DU CADRE DES MAEC

D / E

Mesures concernant l’agriculture biologique (conversion et maintien)

� Mesures rentrant dans le cadre de l’article 29 du règlement dédié spécifiquement à l’agriculture biologique

C3 à C6

Mesures de réduction de traitements phytosanitaires

� Mesures de réduction complexes à justifier auprès de la Commission. Il est recommandé de ne pas les conserver ici

A

Maintien des systèmes herbagers

� Mesure pouvant rentrer dans le cadre de l’article 17 du RDR 3 dans le cadre d’investissements liés à la réalisation d’objectifs agroenvironnementaux et climatiques

LES DISPOSITIFS À CONSERVER TELS QUELS

H

Protection des races menacées – Zhébus Brahman

F3 et F4

Préservation et entretien de bosquets / de mares et de points d’eau

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LES DISPOSITIFS À ADAPTER

Pour chaque dispositif présenté, des modifications sont proposées (modification technique, financière, précisions à apporter, modification du champ de la mesure).

Code et nom du dispositif Justification Modification proposée

B1

Suppression des traitements phytosanitaires herbicides

Compensation trop faible au regard du surcoût réel engendré et du plafond autorisé pour ce genre de cultures (416 €/ha/an contre 900 € possibles)

Besoin de plus de passages manuels pour contrer la vitesse de repousse plus rapide en Guyane

Ajouter un passage manuel supplémentaire en raison des conditions de repousse en Guyane

Actualiser le cas échéant le prix du matériel et de la main d’œuvre

B2

Enherbement sous cultures arboricoles pérennes

Enherbement proposé peu adapté :

- problèmes de concurrence entre enherbement et plants cultivés (en particulier avec arachis pinctoï)

- non possibilité de disposer d’un enherbement non planté/spontané

Proposer une liste de plantes de couverture plus adaptées

Ajouter un ou plusieurs passages de désherbage mécanique au pied des arbres

Ouvrir la mesure à un enherbement non planté

C1

Paillage en culture maraîchère (intégration du BRF)

Pas de prise en compte du surcoût par rapport à un paillage non dégradable

Compensation trop faible : 951,71 € calculés contre 600 remboursés dans le faits (plafond autorisé)

Actualiser le calcul de la compensation financière en mettant en avant les contraintes guyanaises

Fixer le coefficient d’étalement

Intégrer le paillage BRF (technique nouvellement développée qui amène de bons résultats)

C2

Jachère plantée

Manque de connaissance des agriculteurs sur les plantes à intégrer

Temps de jachère trop longs (6 mois) ne permettant pas de gérer les phases de repousse

Peu de souplesse dans les rotations (ciblage d’une surface minimum de jachère par an) et perte engendrée très forte rendant la compensation financière peu attractive

Cibler les plantes intéressantes à intégrer en jachère (association de crotalaria spectabilis (nématicide) et du pois cochon pour la fixation d’azote)

Diminuer les temps de jachère de 6 à 3 mois

Demander un plan de rotation complet sur 5 ou 7 ans

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Code et nom du dispositif Justification Modification proposée

G Abattis

Manque de compétences individuelles

Investissement matériel trop important (matériel onéreux)

Ouverture de la mesure aux bénéficiaires collectifs par exemple groupements de producteurs (GDA ?)

Achat d’un broyeur en commun par le biais des investissements non productifs (article 17 du RDR 3)

Permet en parallèle l’animation de la démarche et la diffusion des pratiques

Possibilité pour d’autres exploitations d’utiliser les conseils et le broyeur contre rémunération (articles 14 et 15 du RDR 3)

F1/F2/F5

Création – entretiens -préservation de haies et ripisylves

Mesures non réalistes au regards du contexte local : dangerosité, plantation d’essences forestières, peu de pépinières

Manque de maîtrise des lisières pour améliorer leur biodiversité et réduire les risques de chutes d’arbres

Proposer des méthodes sélectives de débroussaillage (taille des arbres et des haies et choix des essences à laisser ou non)

Plantation d’essences utiles pour le fonctionnement de l’exploitation et le maintien d’une biodiversité riche (palmier ou autre espèce fruitière, pois sucré, glycéridia pour le BRF, l’alimentation des animaux, le maintien et l’enrichissement du sol)

I

Compost

Méconnaissance des bénéficiaires potentiels

Besoin d’un accompagnement technique important

Ouverture de la mesure aux bénéficiaires collectifs pour augmenter les chances de souscription et améliorer les sessions de formations réalisées

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LES NOUVEAUX DISPOSITIFS PROPOSÉS

Au regard des enjeux environnementaux identifiés et suite à l’atelier de travail de concertation organisé le 10 décembre 2013 à la DAAF, les propositions de nouvelles MAEC pour la période de programmation 2014-2020 sont les suivantes :

B3

Paillage en arboriculture fruitière

C3 bis

Suppression des traitements insecticides en culture maraîchères (filets insectproof et auxiliaires de culture)

H2

Protection des races menacées : buffles d’Asie / Mouton Martinik / Cochon Créole

H3

Protection des races menacées : conservation des ressources génétiques locales

H4

Protection des espèces végétales menacées de disparition : maintien dans les exploitations

H5

Protection des espèces végétales menacées de disparition : conservation des ressources génétiques locales

J

Cultures associées

K

Amélioration du potentiel pollinisateur des abeilles

L

Défrichement raisonné

M

Mise en place de pièges à taons

N

Jachère active grandes cultures

O

Prairies : augmentation du pouvoir de séquestration des prairies par l’introduction de légumineuses

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SYNOPSIS : LIEN ENTRE LES MAEC PROPOSÉES ET LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX AUXQUELS ELLES RÉPONDENT

ENVIRONNEMENT –RESSOURCES NATURELLES

GESTION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE DE LA RESSOURCE EN EAU

QUALITÉ ET STRUCTURE DES SOLS, LUTTE CONTRE

L’ÉROSION

PAYSAGES

ATTENUATION ET ADAPTATION AUX

CHANGEMENTS CLIMATIQUES

CONSERVATION DES RESSOURCES GENETIQUES

AArticle 17 ?

B1

B2

B3

C1 C2

C3 à C6 C3 bis

D / E Article 29

F1/F2/F5

F3 et F4

G

I

L

J

K

H

H5

H2

H4

H3

M

N

O

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Annexes

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ANNEXES

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Annexes

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Annexe 1 : Liste des entretiens effectués dans le cadre de l’évaluation

LISTE DES PERSONNES SONDÉES : LORS DE LA MISSION D’ÉVALUATION DE SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013

GESTIONNAIRES DES MAE ET REPRÉSENTANTS DU MONDE AGRICOLE / DE L’ENVIRONNEMENT Nom des personnes sondées Organisme / fonction Rôle dans le programme

Siong Albert Chambre d’Agriculture de Guyane / Président

Chambre consulaire Basso Thierry

Chambre d’Agriculture de Guyane / Chef du service de développement

Wongiodjiwo UPAM / Animateur Filière végétale

Launay Julie PFFLG/ Animatrice technicienne Filière végétale (fleurs, fruits, légumes)

Mittenbuhler Christophe DAAF Guyane/ Service foncier, économie agricole et forestière Autorité de gestion déléguée et service instructeur pour la mesure 214

Hoarau Sébastien DAAF Guyane/ Service foncier, économie agricole et forestière, Chargé exploitations agricoles

Autorité de gestion déléguée et service instructeur pour la mesure 214

Abt Vincent DAAF Guyane/ Chargé de mission programmation Europe Autorité de gestion déléguée

Walkowicz Julien DAAF Service de l’Ouest Guyanais (SOG) / Chargé de mission filière agricole

Autorité de gestion déléguée

Guillierme Laure DAAF SOG / Chef du SOG Autorité de gestion déléguée

Héloïse Choquel Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt Ministère – principal cofinanceur

Assemat Samuel GAL de l’Ouest Développement local

Herrou Maël / Duperey Christophe

CFPPA de Matiti - techniciens en productions agricoles Formation agricole – expérimentations localisées

Soury Amandine Parc amazonien de Guyane - Chargée de développement local agriculture, forêt et développement durable

Environnement et développement local

Laplace Damien Service Alimentation de la DAAF de Guyane Recherche expérimentation

Mme Nordin ASP

Organisme de paiement M. Belvèze ASP

Bienvenu Yohan ASP/ Contrôleur

Vandaële Rémi APAPAG / Technicien Filière végétale

Yang Marcel SICAG / Technicien Industrie Agroalimentaire

Viguié Renaud APIFIVEG/ Coordinateur Interprofession végétale

Ster Hélène Paysans de Guyane/ Technicienne Filière animale

Bergère Hugues Bio Savane - Agriculteur Filière biologique

Lebeau Lucien APIGUY/ Président Filière apicole

Aubertin Catherine IRD/ Economiste Recherche

Cialdella Nathalie CIRAD/ Agronome Recherche

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Annexes

Programme de Développement Rural de Guyane - 2007-2013 Évaluation in-itinere de la mise en œuvre des mesures agro-environnementales

Nom des personnes sondées Organisme / fonction Rôle dans le programme

Cambou Julien DEAL/ chargé de mission biodiversité Environnement

Lotte Aurélie DEAL/ chargé de mission politique de l’eau Environnement

Lapierre Lisa DEAL/ chargée de mission ripisylve Environnement

Sam Jonathan DEAL/ Police de l’eau Environnement

Roudge Christian Fédération APNE GNE/ Coordination Environnement

Salomon Ludovic BIOTOPE/ Chef de projet Environnement

AGRICULTEURS Nom des personnes sondées Filière(s) concernée(s) Dispositif(s) engagé(s) Commune

Mme Payet (EPLEFPA) Polyculture-élevage/centre de formation

A, C2, F1, F2, F4, F5 et H

Macouria

Mme Marques Sarges Arboriculture B1 Macouria

Mme Latchmin Elevage brahmans A Mana

Mme Michelin Arboriculture D Montsinery-

Tonnegrande

Mme Vang Chong Arboriculture – maraîchage B2 et C1 Macouria

Mme Marchewska –Heu Arboriculture – maraîchage F1, F2 et F5 Regina Corossony

M. Ya Tcho Arboriculture – maraîchage F1 et F5 Macouria

M. Xiong Kou Maraîchage F2 Cacao

Mme Galbadon Arboriculture – maraichage D Cacao (Roura)

M. Carbo élevage (surfaces fourragères), maraîchage et arboriculture (banane créole, tubercules)

D Sinnamary

Piste Saint Elie

M. et Mme Farias Elevage (surfaces fourragères) A Sinnamary

M. Antoinette Elevage (surfaces fourragères), canne, fruits et légumes

A, F1 et H Kourou

M. Siong (GAEC Siong Kat) Arboriculture – Maraîchage A et B2 Javouhey

M. Berthoulous Arboriculture - apiculture E Montsinery-

Tonnegrande

M. Baudrimont EARL le Papayer) Elevage (buffle) D 23 Lot Aquavilla

Matoury

M. Kouakou Arboriculture – maraîchage Mesure en agroforesterie

Maripa-Soula

Mme Barbosa Elevage porcin – Arboriculture – maraîchage

Pas de MAE Maripa-Soula

Mme Galaud Polyculture élevage Pas de MAE (associations de plantes)

Saint Laurent du Maroni

Alma Polyculture élevage Pas de MAE ( essais BRF et ombrières)

Saint Laurent du Maroni

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Annexes

Programme de Développement Rural de Guyane - 2007-2013 Évaluation in-itinere de la mise en œuvre des mesures agro-environnementales 105

Annexe 2 : Liste des personnes présentes à l’atelier de travail du 10 décembre 2013

Nom des personnes présentes Organisme / fonction

Mittenbuhler Christophe DAAF Guyane/ Service foncier, économie agricole et forestière

Hoarau Sébastien DAAF Guyane/ Service foncier, économie agricole et forestière, Chargé exploitations agricoles

Robbe Colette DAAF Guyane/ Service foncier, économie agricole et forestière

Nyls de Pracontal Directeur - GEPOG

David Giraud-Audine Animateur INTERVIG

Solenn Baron Coordinatrice APAPAG

Rémi Vondaele Technicien APAPAG

Frédéric Galan Directeur IKARE

Vincent Vasquez Chef de projets Systèmes fourragers - IKARE

Olivier Tostain CSRPN

Mélina Goasduff Animatrice Biosavane

Renaud Viguié Coordinateur APIFIVEG

Alain Poirie Technicien chambre d’agriculture

Christian Roudge Coordinateur Fédération Guyane Nature Environnement