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ProductionAndré Djaoui et Elie ChouraquiEn association avec Jean Frydman et Jean-Charles LévyUne coproduction européenne Les Films de L'Instant, Cinegram, Films 18,Titania Produzioni, GG Studios et France 2 Cinéma.

Distribution

Haut et Court Distribution - Laurence PetitTel. : 01 55 31 27 27Fax : 01 55 31 27 [email protected]

ProgrammationMartin Bidou et Christelle OscarTel. : 01 55 31 27 24/63Fax : 01 55 31 27 [email protected]

MarketingHaut et Court - Marion Tharaud Tel. : 01 55 31 27 27Fax : 01 55 31 27 [email protected]

Terre Neuve – Alexandre ChouraquiTel. : 01 53 30 75 17 Fax : 01 53 30 75 [email protected]

Relations presseInitial Event - Sophie Bataille27, rue Saint Antoine - 75004 ParisTel. : 01 44 78 02 41/02 14 Fax : 01 44 78 02 [email protected]@initialevent.com

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SAÏD TAGHMAOUIPATRICK BRUELMEL RAIDO

UN FILM DE ELIE CHOURAQUI

D’aprùs le best-seller de Dominique Lapierre et Larry Collins (Editions Robert Laffont)

SORTIE NATIONALE LE 18 OCTOBRE 2006

FRANCE - 2006 - 2H08 - DOLBY SRD - SCOPE

www.ojerusalem-lefilm.com

J.J FEILDMARIA PAPAS

IAN HOLM

Andre Djaoui et Elie Chouraqui présentent

en association avec

Jean Frydman et Jean-Charles Levy

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27 Novembre 1947. Les représentants de cinquante-six des pays membres de la nouvelle Organisation des Nations Unies votent le partage de la Palestine.

Cette annĂ©e-lĂ  Ă  New York, deux amis ĂągĂ©s de 27 ans, Bobby Goldman, juif new-yorkais, et SaĂŻd ChahĂŻn, arabe de JĂ©rusalem, vivent dans l’atmosphĂšre

insouciante de la fin de la deuxiĂšme Guerre Mondiale et partagent avec ferveur les mĂȘmes idĂ©es et les mĂȘmes valeurs.

Bouleversés par les évÚnements qui vont bientÎt enflammer Jérusalem, Bobby et Saïd s'embarquent sur un navire à destination de la Terre Sainte.

Les deux amis ne réalisent pas encore que leur destin commun vient de prendreun tournant dramatique : frÚres devenus ennemis, ils vont des années durant

se déchirer comme vont se déchirer leurs deux mondes, leurs deux peuples, leurs deux religions, leurs deux cultures


C'est l'histoire de Ô JĂ©rusalem, celle de la crĂ©ation de l’Etat d’IsraĂ«l, l’histoire d’un conflit qui dure encore aujourd’hui


« Si je t'oublie, Ô JĂ©rusalem, que ma main droite m'oublie ! »

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Dominique Lapierre, Ô JĂ©rusalem, votre livrevendu dans le monde entier, est devenu uneƓuvre de rĂ©fĂ©rence sur l’histoire de la crĂ©ationde l’Etat d’IsraĂ«l. Qu’est-ce qui vous avaitdĂ©cidĂ© Ă  entreprendre le rĂ©cit de cette fresquehistorique avec votre ami Larry Collins ?

Dominique Lapierre : Le sort de la Palestine en 1948est une page essentielle de l’Histoire du monde contem-porain. Au dĂ©part, il y a le choc Ă©motionnel de notredĂ©couverte de JĂ©rusalem, une ville unique au monde oĂčl’on a vraiment l’impression d’ĂȘtre plus prĂšs du ciel, auplus prĂšs de Dieu, au plus prĂšs de la rĂ©surrection. Duhaut du Mont des Oliviers, il y a en contrebas cette visioninoubliable de la vieille ville de JĂ©rusalem oĂč, depuis desmillĂ©naires, les cloches des Ă©glises sonnent Ă  toute volĂ©el’angĂ©lus, oĂč les Muezzins des mosquĂ©es appellent Ă  lapriĂšre, et oĂč les complaintes des Schofars des synagoguesannoncent le dĂ©but du Shabbat. Que de sacrifices ont Ă©tĂ©imposĂ©s au nom de Dieu Ă  cette ville au cours de sa lon-gue histoire ! De lĂ  est venue l’idĂ©e de raconter l’influencespirituelle et le rĂŽle stratĂ©gique de cette ville, et pour-quoi et comment cet Etat d’IsraĂ«l a vu le jour en 1948.Pourquoi et comment a commencĂ© ce conflit entre lesJuifs et les Arabes. Un conflit qui dure encore aujourd’hui.

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Elie Chouraqui, quand avez-vous lu Ô JĂ©rusalem ?

Elie Chouraqui : A 25 ans, quelques annĂ©es aprĂšs saparution en 1971. Ce livre m’a bouleversĂ© par son appro-che de la grande Histoire. Une approche humaine. Pourune fois dans ce type de rĂ©cit, le rĂ©cit historique, on vivaitun conflit au plus prĂšs des personnages. Hommes, fem-mes - Juifs, Arabes, ChrĂ©tiens ou d’autres confessions, onĂ©tait Ă  leur place, dans leur tĂȘte, dans leur corps, dans leurcƓur. Et puis il y avait JĂ©rusalem. J’éprouve affection, fas-cination et crainte Ă  l’égard de cette ville depuis qu’en-fant, pour les fĂȘtes de PĂąques juives, mon grand-pĂšre puismon pĂšre finissaient la priĂšre en disant : « l’annĂ©e pro-chaine Ă  JĂ©rusalem ». Quel mystĂšre pour un petit garçonque ce souhait chaque annĂ©e rĂ©pĂ©tĂ© ! Qu’était cette ville ?Pourquoi dĂ©sirait-on autour de moi avec tant de ferveurvivre entre ces murailles ? Et puis j’ai dĂ©couvert JĂ©rusalem,ses odeurs, ses bruits, ses sons qu’évoquait Dominique,ces visages, ces langues mĂ©langĂ©es, c’était au lendemainde la Guerre du Kippour, j’étais venu jeune assistant met-teur en scĂšne tourner un film sur la fin de la guerre. Lacensure nous interdisant de sortir la pellicule du terri-toire, j’ai dĂ» rester Ă  JĂ©rusalem pendant dix jours en ser-rant mes bobines sous le bras. J’ai vĂ©cu lĂ  une expĂ©riencehumaine exceptionnelle. Le fantasme, le rĂȘve devenaientrĂ©alitĂ©, s’incarnaient dans ces pierres.

Plusieurs de vos livres ont Ă©tĂ© adaptĂ©s aucinĂ©ma, mais personne n’avait jamais rĂ©ussi Ă porter Ă  l’écran Ô JĂ©rusalem ?

Dominique Lapierre : Avec Larry, nous l’espĂ©rions pas-sionnĂ©ment depuis quarante ans. De nombreux rĂ©alisa-teurs se sont risquĂ©s dans une adaptation, mais lecontexte politique en a dĂ©couragĂ© plus d’un. Dans mesarchives, la rangĂ©e des divers scĂ©narios Ă©laborĂ©s autourde ce projet s’étale sur plus de trois mĂštres ! J’avais faitvisiter JĂ©rusalem Ă  Costas-Gavras et Ă  Georges Semprunpour leur faire percevoir de l’intĂ©rieur le caractĂšre pas-sionnant de cette histoire. Ils ont Ă©tĂ© emballĂ©s, puis aubout d’un an, Costa-Gavras a estimĂ© qu’il ne pouvaitpas faire un film impartial sur ce sujet. Le scĂ©naristeJohn Briley qui venait d’écrire Gandhi pour RichardAttenborough, le rĂ©alisateur William Friedkin et d’autresont Ă©tĂ© tentĂ©s Ă  leur tour, avant de se rĂ©tracter face Ă  unsujet qui restait d’une actualitĂ© brĂ»lante. Nous attendionsElie, et il a rĂ©ussi Ă  mener Ă  bien ce projet.

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Qu’est-ce qui vous a incitĂ© Ă  relever ce dĂ©fi ?

Elie Chouraqui : Dans une vie d’homme, il y a des ren-contres essentielles. J’ai envie de dire fondatrices. Il nefaut pas les manquer. Quand AndrĂ© Djaoui, qui possĂ©-dait les droits du livre, m’a appelĂ© aprĂšs avoir vuHarrison’s Flowers, j’ai eu le sentiment immĂ©diat qu’ilĂ©tait indispensable que Ô JĂ©rusalem devienne un film. Etque pour mille raisons d’ordre intellectuel, humain, poli-tique, il fallait que ce film soit fait tout de suite. « Ici etmaintenant » ! J’étais dĂ©jĂ  plongĂ© dans la prĂ©parationd’un autre projet, j’ai tout arrĂȘtĂ©. Je souffre, nous souf-frons tous de ce conflit israĂ©lo-arabe qui, depuis desannĂ©es, oppose deux peuples faits, crĂ©Ă©s pour vivreensemble. Bien sĂ»r le dĂ©fi Ă©tait de taille. Effectivement,le sujet est grave, dangereux. Mais il me semblait, et j’ensuis maintenant persuadĂ©, qu’en mettant en images eten expliquant les racines du mal, le pourquoi, le com-ment de ce conflit, on donnait un outil Ă  ceux qui luttentpour la paix.

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Le livre tĂ©moigne de ces heures troublĂ©es trem-pĂ©es de larmes et de sang qui accompagnĂšrent lacrĂ©ation de l’Etat d’IsraĂ«l et le sort de la Palestine.Il fourmille de mille histoires, de drames et defaits hĂ©roĂŻques passionnants. Un sujet aussi vasteobligeait Ă  condenser la narration. Commentavez-vous souhaitĂ© construire votre rĂ©cit ?

Elie Chouraqui : J’ai essayĂ© de tirer de l’Ɠuvre et desĂ©vĂ©nements leur substantifique moelle. En fait, et c’estce qui m’avait aussi touchĂ© dans le livre, tous les rĂ©citsrecueillis par Dominique et Larry, violents ou Ă©motion-nels tendent vers une mĂȘme question : Pourquoi ? Jevoulais comprendre, expliquer ce pourquoi. J’ai choiside symboliser ces deux peuples, les Juifs et les Arabes, Ă travers deux hommes.

Bobby Goldman, un jeune New-Yorkais, Juif ashkĂ©nazequi en tant que militaire avec les troupes alliĂ©es estentrĂ© en 1944 parmi les premiers dans les Camps deconcentration nazis. Il subit, en dĂ©couvrant ces mortset ces ”fantĂŽmes” rescapĂ©s de l’horreur un trauma-tisme terrible, symbole du traumatisme qui touchealors toutes les nations du monde, mĂ©lange de culpabi-litĂ© et d’angoisse. AprĂšs la guerre, Ă  New York, il varencontrer SaĂŻd Chahin, un jeune Arabe de JĂ©rusalem,neveu d’Abdel Kader el-Husseini, un grand chef pales-tinien. SaĂŻd fait des Ă©tudes de droit. Leur amitiĂ© estimmĂ©diate, “naturelle” puisqu’ils sont Arabe et Juif...Ils vont devenir insĂ©parables. Les Ă©vĂ©nements vont lestransformer en ennemis. Leur amitiĂ© s’était soudĂ©e Ă New York dans l’atmosphĂšre d’insouciance de la fin dela deuxiĂšme Guerre Mondiale. En Palestine, rattrapĂ©spar la situation au Moyen-Orient, ils vont se retrouverface Ă  face. Bobby et SaĂŻd sont les porte-paroles de cesdeux peuples qui s’affrontent. Amis-ennemis. J’ainourri leurs personnages des tĂ©moignages recueillispar Dominique et Larry.

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Ô JĂ©rusalem, le titre du livre et du film, fait rĂ©fĂ©-rence Ă  trois Ă©vocations - juive, musulmane etchrĂ©tienne - rendant hommage Ă  la Ville Sainte.Pourquoi ce petit bout de terre cristallise-t-ilautant les haines et les passions ?

Dominique Lapierre : Quel autre lieu au monde rĂ©unitautant de sites historiques et religieux ? Pour lesChrĂ©tiens, le Saint SĂ©pulcre symbolise le Golgotha oĂčJĂ©sus est mort sur la croix. Pour les Juifs, Le Mur desLamentations, seul vestige de l’Ancien Temple d’HĂ©rode,est le lieu le plus saint du judaĂŻsme. Pour les Musulmans,JĂ©rusalem est la troisiĂšme ville de l’Islam. Le prophĂšteMahomet s’est envolĂ© de l’esplanade du Haram vers leciel sur sa jument blanche. En plus, tous les sites sont voi-sins de quelques centaines de mĂštres. Il y a dans ce lieuun incroyable mĂ©lange de foi, d’amour, de passion, deviolence.

Elie Chouraqui : « Si Dieu n’est pas ici, il n’est nulle part »,dit SaĂŻd Ă  Bobby en regardant la ville.

Dominique Lapierre : Nous sommes sur un terrainhistorique chargĂ© d’une dimension divine. Moi qui suisun enfant de la guerre, en 1942 vous m’auriezdemandĂ© si l’Allemagne et la France parviendraient Ă se rĂ©concilier aprĂšs les fleuves de sang qui avaientcoulĂ© entre les deux pays, j’aurais dit, « jamais ! ». Etpourtant
 La France et l’Allemagne ont rĂ©ussi Ă  frater-niser, car aucune instance divine n’avait promis l’Alsaceet la Lorraine Ă  l’une ou l’autre de ces nations. Mais lĂ ,nous sommes en prĂ©sence de deux peuples qui croientavoir reçu cette terre des mains de Dieu. Nous sommesdans cette dimension religieuse historique. Cettedimension divine complique absolument tout, et rendpeut-ĂȘtre ce confit impossible Ă  rĂ©soudre.

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« On a attendu 2000 ans pour cette terre », ditJacob à Saïd qui lui répond, « les Arabes habitentcette terre depuis 2OOO ans ».

Dominique Lapierre : Cette guerre est l’affrontement dedeux lĂ©gitimitĂ©s. Les premiĂšres scĂšnes du film qui Ă©vo-quent le partage de ce pays permettent au spectateur decomprendre pourquoi, en coupant cette terre de Palestineen deux, on a mis le feu Ă  un conflit qui dure depuis main-tenant cinquante ans. David Ben Gourion nous avait mon-trĂ© un de ses carnets oĂč il avait notĂ© en date du 14 mai1948, le jour de la proclamation de l’Etat d’IsraĂ«l, « malgrĂ©l’intensitĂ© de ce moment de triomphe, il n’y a aucune joiedans mon cƓur ce soir. Je ne peux penser qu’à une chose,Ă  la guerre que nous allons devoir livrer ». Le livre, et main-tenant les formidables images du film, expliquent pour-quoi des gens qui se cĂŽtoyaient avec souvent beaucoupd’amitiĂ© et de sympathie dans cette ville de JĂ©rusalem,vont devoir s’affronter. Il y avait dĂ©jĂ  eu des soulĂšvements,mais les Arabes et les Juifs s’entendaient trĂšs bien.

Nous avions rencontrĂ© quantitĂ© de familles Arabes quiallumaient les lumiĂšres du Shabbat chez leurs voisins Juifs,et de Juifs qui participaient aux fĂȘtes Arabes. Tout allaitbien, et tout d’un coup


Elie Chouraqui : On partage une terre, pourquoi pasaprĂšs tout. On crĂ©e deux pays qui n’existaient pas.N’oublions pas qu’aprĂšs une dictature Turque qui a durĂ©quatre siĂšcles, les Anglais sont seuls maĂźtres en Palestinedepuis plus de trente ans. Les Juifs voulaient cette terre,elle leur Ă©tait due. Ils viennent de perdre six millions desleurs dans les camps de concentration. Ils ont Ă©tĂ© pour-chassĂ©s dans toute l’Europe pendant quatre ans. Ilssavent que la crĂ©ation d’un Ă©tat fort est la seule garantiepour eux de ne plus revivre ce qu’ils ont vĂ©cu. Pour eux,IsraĂ«l est leur terre promise. C’est le raisonnement deBobby, il va lutter pour cette lĂ©gitimitĂ©. Mais en face, il ya une autre lĂ©gitimitĂ©, celle de son ami SaĂŻd
 Celles desArabes qui pensent Ă  juste titre, « cette terre est la nĂŽtre,on y vit, on y a nos familles, nos maisons
 Pourquoidevrait-on partir ? » 


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Dominique Lapierre : D’autant que les Arabes disaient,« nous ne sommes pas responsables de la Shoah, on n’arien Ă  voir avec ces crimes. »

Elie Chouraqui : 
 Et le conflit dĂ©bute. Les tensionss’exacerbent. Tout aurait sans doute pu se faire d’uneautre façon. Des erreurs tragiques ont Ă©tĂ© commises. Lasituation eĂ»t Ă©tĂ© diffĂ©rente si les frontiĂšres n’avaient pasĂ©tĂ© tracĂ©es Ă  la diable, si on s’était prĂ©occupĂ© un peu plusdes populations qui vivaient lĂ . Il aurait fallu entrepren-dre un long travail pĂ©dagogique, diplomatique, dĂ©termi-ner un tracĂ© des frontiĂšres en prenant le temps d’organi-ser des rencontres entre des responsables Juifs et Arabes.Mais les nations du monde au sortir de la guerre ontd’autres chats Ă  fouetter. Ils laissent ces deux peuplesface Ă  face, sans mĂ©diateurs, parfois dĂ©semparĂ©s commeBobby et SaĂŻd le sont Ă  l’aube de cet affrontement. Cepartage s’est fait Ă  la Ponce Pilate, on trace des frontiĂš-res Ă  grands traits, on vote, et on se lave les mains ! EtĂ©videmment, comme toujours dans les conflits, les extrĂȘ-mes prennent le dessus, excitent les populations qui jus-que-lĂ  vivaient en paix, et c’est la guerre.

Vous montrez le rĂŽle ambigu des BritanniquesaprĂšs trente ans de mandat.

Elie Chouraqui : Golda Meir a dit, « l’Angleterre porteralongtemps la responsabilitĂ© de ce qui se passe et de ce quiva se passer ». Les Anglais avaient des intĂ©rĂȘts Ă©conomi-ques dans la rĂ©gion, historiquement ils Ă©taient pro-Arabes, ils pensaient, « de toute maniĂšre, malgrĂ© la dĂ©ci-sion de l’ONU, dans six mois, les Juifs vont ĂȘtres jetĂ©s Ă  lamer ! ».

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Dominique Lapierre : Avec l’ardeur messianique d’unprophĂšte, Ben Gourion a dit, « nous n’aurons jamais lapossibilitĂ© d’accueillir les Juifs du monde si nous ne crĂ©onspas un Etat ». Il s’est opposĂ© Ă  toutes les puissances occi-dentales. Au moment du partage, le PrĂ©sident TrumanĂ©tait absolument contre, mais Ben Gourion, inflexible, aproclamĂ© l’Etat d’IsraĂ«l. Cette proclamation allait immĂ©-diatement mettre le feu aux poudres. Il y a une scĂšne trĂšsforte dans le film, que nous racontons aussi dans le livre,oĂč Golda Meir, dĂ©guisĂ©e en femme arabe part en pleinenuit rencontrer le Roi AbdallĂąh de Transjordanie pour lesupplier d’éviter que les Ă©tats Arabes entrent en guerrecontre IsraĂ«l.

Elie Chouraqui : Ben Gourion s’est opposĂ© Ă  tout sonĂ©tat-major quand il a dĂ©cidĂ© de se battre malgrĂ© le faitque les forces en prĂ©sence Ă©taient totalement dispro-portionnĂ©es. Il n’y avait pas d’armement du cĂŽtĂ© desJuifs, et Ă  peine quelques milliers d’hommes capables detenir un fusil. CĂŽtĂ© Arabe, au dĂ©part, il s’agissait depetites troupes irrĂ©guliĂšres qui attaquaient une voitureou un convoi de ravitaillement. Ensuite, les NationsArabes - l’Irak, l’Egypte, le Liban, la Syrie, la Jordanie -sont entrĂ©es dans le conflit. Chacune Ă©tait animĂ©e pardes intĂ©rĂȘts diffĂ©rents, soit pour avoir une ouverture

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sur la MĂ©diterranĂ©e, soit par crainte de voir un Ă©tat tota-lement dĂ©connectĂ© du monde arabo-musulman s’installerau cƓur de leur univers. Aucune de ces nations ne tenaitĂ  dĂ©fendre particuliĂšrement l’intĂ©rĂȘt des Arabes dePalestine. Les Juifs eux, qui avaient Ă©tĂ© Ă©crasĂ©s, dĂ©truits,traitĂ©s comme des rats par les nazis pendant des annĂ©es,se sont battus d’une façon remarquable. N’ayant pasd’autre choix, d’autre terre oĂč aller, ils Ă©taient dans l’obli-gation de gagner.

Dominique Lapierre : Et surtout, ils se sont armĂ©s grĂąceĂ  des gĂ©nies dont nous avions retrouvĂ© la trace, commeEhud Avriel qui est allĂ© clandestinement Ă  Prague acheter350 mitrailleuses et des cartouches avec l’argent rĂ©coltĂ©en AmĂ©rique par Golda Meir. Si les Pays Arabes avaient suse regrouper en une armĂ©e unique derriĂšre un seul diri-geant, les Juifs n’auraient jamais pu rĂ©sister.

L’action du film se concentre sur un enjeucapital, le contrîle de la route qui mùne à laVille Sainte.

Dominique Lapierre : La survie des 100 000 Juifs quivivent Ă  JĂ©rusalem en dĂ©pend. Aux yeux d’un hommecomme Ben Gourion, ces hommes et ces femmes reprĂ©-sentent une valeur particuliĂšre. Il faut absolument les sau-ver. S’ils sont Ă©crasĂ©s par les guĂ©rilleros Arabes, c’en estfini du peuple Juif.

Elie Chouraqui : Sur cette route, la seule qui relieJĂ©rusalem au reste de la Palestine, les « convois de camionssandwichs » (on les appelait ainsi car ils avaient Ă©tĂ© renfor-cĂ©s par des plaques de taule) devaient traverser des villa-ges Arabes et ils Ă©taient rĂ©guliĂšrement attaquĂ©s. BenGourion a compris que sans JĂ©rusalem, le cƓur de l’ñmeJuive, il n’y aurait pas d’Etat HĂ©breu. D’oĂč son obsessiond’assurer le ravitaillement de cette ville pour que les Juifscontinuent Ă  vivre et Ă  se dĂ©fendre.

L’ouverture de la route de JĂ©rusalem dĂ©pend dela conquĂȘte par les soldats de la Haganah dubastion de Castel occupĂ© par les Arabes. Vousmettez en scĂšne la violence de ces combats.

Elie Chouraqui : Ces scĂšnes se devaient de figurer dans lefilm. De tout temps, Castel et Latroun ont Ă©tĂ© des bastionsstratĂ©giques, le Sultan Saladin, le Roi Salomon ouNapolĂ©on l’avaient compris. Ces places fortes ont Ă©tĂ© pri-ses et reprises mille fois du cĂŽtĂ© Arabe comme du cĂŽtĂ© Juif.

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Dominique Lapierre : On revient toujours Ă  cette rĂ©fĂ©-rence divine, Castel et Latroun sont situĂ©s dans la vallĂ©ed’Ayalon, lĂ  oĂč JosuĂ© a arrĂȘtĂ© la marche du Soleil. ChaquecentimĂštre carrĂ© de cette terre est liĂ© Ă  une histoire fan-tastique.

En plus de sa dimension spectaculaire, le filmprivilĂ©gie des moments poignants. Par exem-ple, l’émotion de Bobby lorsqu’il trouve unCoran dans la poche d’Abdel Kader el-Husseini, le chef des combattants arabes tuĂ©au combat.

Dominique Lapierre : L’histoire est authentique. Aucours de notre enquĂȘte effectuĂ©e sur plusieurs annĂ©esavant l’écriture du livre, nous avions retrouvĂ© au Caire laveuve d’Abdel Kader el-Husseini. C’est elle qui avait placĂ©ce petit Coran dans la poche de la chemise de son marien lui disant, « il te protĂ©gera, ce sera ton talisman ».Dans le film, comme dans le livre, tous les dĂ©tails sontrigoureusement exacts.

Elie Chouraqui : Il est assez rare pour un cinĂ©aste depouvoir disposer d’une telle matiĂšre. Au moindre doutesur un moment historique, une date, une situation, jepouvais retourner au livre. Dominique et Larry, pris parleurs activitĂ©s, n’ont pas pu ĂȘtre associĂ©s Ă  l’écriture, maisje les consultais Ă  chaque Ă©tape du scĂ©nario. L’idĂ©e de cepetit Coran, et il y en a d’autres, illustre le rapport affec-tif entre ces deux peuples. Je me souviens de cette phraseextraordinaire de Golda Meir, « on pourra peut-ĂȘtre unjour pardonner aux Arabes d’avoir tuĂ© nos enfants.Pourra-t-on leur pardonner de nous avoir obligĂ© Ă  tuerles leurs ». Ces gens, chacun derriĂšre un fusil, savent mal-grĂ© tout qu’ils ont les mĂȘmes racines, le mĂȘme Dieu, lesmĂȘmes prophĂštes, le mĂȘme Livre SacrĂ© et la mĂȘme visiondu monde.

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Bobby Goldman est bouleversĂ© quand il dĂ©couvre ceCoran sur le corps d’Abdel Kader qu’il vient d’abattre. Ace moment-lĂ  SaĂŻd, son neveu, le surprend. Dans n’im-porte quelle guerre, SaĂŻd aurait tirĂ© sur cet ennemi qui atuĂ© son oncle. Or SaĂŻd regarde Bobby, ce Juif qui fut sonami, et lui dit, « va-t-en, sauve-toi ». Il y a en permanencecette humanitĂ©, et cette tension entre l’affectif et lahaine. Plus tard, Bobby confie Ă  sa fiancĂ©e, « c’est terri-ble, ça n’arrĂȘtera jamais. Un Juif tue un Arabe, un Arabetuera un Juif
 Il y aura toujours plus de sang, plus dehaine ». Elle lui rĂ©pond, « non, tout s’arrĂȘtera. Car le jourvient toujours aprĂšs la nuit ». Puis elle lui avoue ce qu’ellea subi dans les camps de concentration. Et lĂ , je rejoinsce que disait Dominique Ă  propos de la rĂ©conciliationentre la France et l’Allemagne. Qui aurait imaginĂ© unPremier Ministre Allemand en visite Ă  Tel-Aviv pour ren-contrer le Premier Ministre IsraĂ©lien ? Entre ces deuxpeuples, Arabe et Juif, ceux de bonne volontĂ©, ceux quirefusent la spirale infinie de la haine, il y a toujours cesentiment qu’un jour les choses peuvent s’arranger,mĂȘme si le quotidien est fait d’angoisse et d’affronte-ments. Mes parents sont nĂ©s en AlgĂ©rie, je me suis tou-jours senti bien avec les Arabes. Lors de mes nombreuxsĂ©jours dans les pays Arabes, j’étais chaque fois heureuxde m’asseoir Ă  une table pour boire le thĂ© et parler.

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Le film se devait de faire comprendre la com-plexité de ce conflit, en respectant la douleurendurée dans chaque camp.

Dominique Lapierre : L’objectivitĂ© du livre dont s’inspirece film tient aussi au fait qu’il soit Ă©crit par deuxChrĂ©tiens.

Elie Chouraqui : Le parti pris du film, c’est l’impartialitĂ©.Et c’était le parti le plus difficile Ă  prendre. Impossible Ă prendre, diront certains. Mais c’est le parti auquel je mesuis attachĂ© jour aprĂšs jour, plan aprĂšs plan. La moindredĂ©rive aurait trahi les Ă©vĂ©nements historiques et les per-sonnages qui les ont vĂ©cus, ainsi que le travail deDominique et de Larry. Mais comment ĂȘtre impartial ? Enrestant fidĂšle Ă  la rĂ©alitĂ© des faits historiques. Qu’une poi-gnĂ©e de Juifs se soit battue contre cinq Nations Arabes est

un fait historique. Comment montrer la douleur de cesdeux peuples ? Simplement au travers des hommes quiont vĂ©cu cette histoire. En suivant au plus prĂšs Bobby etSaĂŻd. La description de la dĂ©sespĂ©rance de ces deux hom-mes et de ces deux parties s’est inscrite naturellementsous ma plume, puis dans mon travail avec la camĂ©ra. Jen’ai pas mesurĂ© la longueur des plans pour contrĂŽler sielle Ă©tait identique pour chaque camp. Mais quand aumoment du Partage, je montre Ă  la fois le bonheur desJuifs et la douleur des Arabes, j’ai l’impression d’ĂȘtre logi-que dans ma dĂ©marche. Je ne crois pas prendre parti pourl’un ou pour l’autre.

Avez-vous hésité à évoquer le massacre du vil-lage arabe de Deir Yassin le 9 avril 1948 par desextrémistes juifs ?

Elie Chouraqui : Il Ă©tait impossible de ne pas Ă©voquercette erreur tragique que les extrĂ©mistes juifs ont faitpayer cher Ă  leur peuple. Non seulement ils ont Ă©tĂ© blĂą-mĂ©s par les leurs, mais ils ont donnĂ© une arme de plus auxextrĂ©mistes Arabes. De mĂȘme, je ne pouvais pas faire cefilm sans montrer aussi que les Arabes Ă©taient en surnom-bre et que les Juifs se battaient de jour comme de nuit surcinquante fronts Ă  la fois.

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Dominique Lapierre : Ben Gourion et Golda Meir ont eu lecourage de dire que Deir Yassin souillerait pour longtempsla conscience du futur Etat d’IsraĂ«l. Lors de notre rencontreĂ  Tel-Aviv, Menachem Begin, alors Premier Ministre d’IsraĂ«l,nous avait adjurĂ©s de ne faire aucune allusion Ă  Deir Yassinet de retirer ce passage oĂč, avec Larry, nous avons dĂ©critles atrocitĂ©s commises sur les femmes et les enfants de cevillage. Begin avait ajoutĂ©, « vous nous avez fait Ă©normĂ©-ment de mal en racontant cela ». Je lui avais rĂ©pondu, « un livre ou un film qui aurait escamotĂ© ce tragique Ă©pi-sode aurait perdu d’avance toute crĂ©dibilitĂ© ».

Elie Chouraqui : Ce massacre a eu lieu, et c’est Ă  la gloiredes Juifs de pouvoir dire, « voilĂ  l’erreur que nous avonsfaite ». Comme il est Ă  la gloire des Arabes de pouvoir dire,« voilĂ  oĂč nous ont poussĂ© nos extrĂ©mistes, et voilĂ  main-tenant comment on peut redresser la situation ».

Dominique Lapierre : Il faut savoir que les assassins deDeĂŻr Yasin ont Ă©tĂ© excommuniĂ©s par le Grand Rabbin deJĂ©rusalem, ça n’était encore jamais arrivĂ© ! Pour lesPalestiniens, ce massacre de DeĂŻr Yassin a eu des consĂ©-quences absolument tragiques. Nous avons retrouvĂ© lesbandes sonores des radios du Caire, de Beyrouth et d’ail-leurs qui diffusaient ce message, « ce qui est arrivĂ© Ă  DeĂŻrYassin va se passer dans toute la Palestine, partez, quit-tez vos maisons. Dans trois semaines, les armĂ©es Arabesvictorieuses vous auront ramenĂ©s chez vous ». Un millionde Palestiniens se sont retrouvĂ©s sur les routes, et cela acrĂ©Ă© le problĂšme des rĂ©fugiĂ©s.

Elie Chouraqui : L’impartialitĂ© que j’ai essayĂ© d’avoir nesignifie pas que j’ai choisi la tiĂ©deur. Au contraire, l’im-partialitĂ© est, je le rĂ©pĂšte, le parti pris le plus courageuxet le plus difficile. C’est un parti fort. Les Juifs et lesArabes ont chacun leurs torts et leurs raisons. Au risqued’ĂȘtre critiquĂ© par les deux communautĂ©s, j’ai voulu memettre au milieu pour dire, « regardez-vous face Ă  face.Vous les Juifs et vous les Arabes, voyez comment les cho-ses se sont passĂ©es ».

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Comme le livre, le film est captivant et instruc-tif. Quels Ă©taient vos choix de mise en scĂšne ?

Elie Chouraqui : J’ai privilĂ©giĂ© autant les personnagesque l’action. Je le rĂ©pĂšte, je voulais avoir la mĂȘme appro-che que les auteurs du livre qui nous font pĂ©nĂ©trer Ă  l’in-tĂ©rieur des cerveaux des personnages qu’ils ont intervie-wĂ©s. Le tournage Ă©tait extrĂȘmement physique. J’ai passĂ©des journĂ©es Ă©puisantes, camĂ©ra Ă  l’épaule, Ă  escalader lacolline de Castel. Pour suivre au plus prĂšs l’action de ceshommes et de ces femmes engagĂ©s dans le feu du com-bat, il n’était pas question de mettre la camĂ©ra sur pied.Par contre, pour la sĂ©quence oĂč Golda Meir rencontre leRoi AbdallĂąh, je n’allais pas m’amuser Ă  faire des mouve-ments de camĂ©ra Ă  la main. J’ai essayĂ© d’installer un cer-tain confort dans l’image puisque la conversation Ă©taitpaisible entre des gens intelligents qui se respectaient. Jen’ai pas un principe de mise en scĂšne pour l’ensemble dufilm. La mise en scĂšne est le rĂ©vĂ©lateur des idĂ©es, et sonrĂŽle est de faire apparaĂźtre et ressentir une vĂ©ritĂ©.

Dominique Lapierre : Elie Chouraqui restitue de façonpoignante les moments historiques de cette guerre. LarĂ©union de la Ligue Arabe Ă  Damas, formidablementreconstituĂ©e dans le film, est absolument essentielle pourmontrer que ce monde Arabe n’est pas du tout un mondemonolithique. Ce qui explique aussi la dĂ©faite des Arabescontre les Juifs.

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Elie Chouraqui : La mosaĂŻque est un art Arabe. Et lemonde Arabe est une mosaĂŻque. Toutes sortes de fractionset une multiplicitĂ© tribale sont aux ordres de nombreuxleaders Ă  l’intĂ©rieur mĂȘme de ces grands Ă©tats. Souvenez-vous de la Guerre du Liban ! C’est trĂšs important de com-prendre ce phĂ©nomĂšne inconcevable pour nousOccidentaux, car c’est l’un des problĂšmes de la rĂ©solutionde ce conflit, parfois on ne sait plus avec qui parler.Regardez aujourd’hui ce qui se passe malheureusementen Palestine, on est Ă  deux doigts d’une guerre civile.

Dominique Lapierre : Outre les combats pour la posses-sion du village stratégique de Castel, on assiste à lafurieuse bataille entre les soldats de la Haganah et lesbédouins de la Légion Arabe du roi Abdallùh autour dumonastÚre trappiste de Latroun. Il y a une anecdote amu-

sante qui aurait pu changer l’issue de la bataille. Cescorps Ă  corps se dĂ©roulaient juste au-dessus d’un labyrin-the de caves que les moines nous avaient fait visiter. A ladate du 15 mai 1948, les chais du monastĂšre de Latrouncontenaient 78000 litres de Pommard et de Chablis,26000 litres de Cognac
 Si jamais les combattantsavaient dĂ©couvert ce trĂ©sor, ils auraient pu se rĂ©concilierdans une ivresse collective, et tomber dans les bras lesuns des autres !

La scÚne de la visite du Haut Commissaire bri-tannique Sir Allan Cunningham au rabbinWeingarten, pour lui remettre les clés de laVieille Ville, est particuliÚrement émouvante.

Elie Chouraqui : Le regard de ce vieil homme quand ilreçoit cette clĂ© symbolique est bouleversant car il com-prend que son peuple revient sur les lieux oĂč Dieu l’avaitamenĂ© quelques milliers d’annĂ©es plus tĂŽt, conduit parMoĂŻse. Encore une fois, la prĂ©sence de la religion faittoute la beautĂ© et la grandeur de cette ville, et Ă  la foisson drame.

Dominique Lapierre : C’est formidable parce que Sir AllanCunningham remet au rabbin la clĂ© de la Porte du MontSion. Et Sion, c’est le sionisme, l’inspirateur Ă  travers la dias-pora du retour des Juifs en Palestine.

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Elie Chouraqui : D’ailleurs, quand Ben Gourion et lesmembres de son entourage ont eu Ă  choisir un nom pourle nouvel Etat, ils ont longtemps hĂ©sitĂ© entre Sion et IsraĂ«l.

OĂč avez-vous tournĂ©, et quelles ont Ă©tĂ© les dif-ficultĂ©s majeures d’une telle reconstitution ?

Elie Chouraqui : Tout le film et sa mise en place a Ă©tĂ©sous le sceau de l’adversitĂ© ! Mais toutes les difficultĂ©srencontrĂ©es ont finalement transmis une force aufilm. Il Ă©tait impossible de tourner Ă  JĂ©rusalem, enIsraĂ«l ou dans un pays Arabe, pour les raisons de sĂ©cu-ritĂ© que l’on peut imaginer. MalgrĂ© des contacts etdes soutiens au plus haut niveau, aucune compagnied’assurance ne voulait nous suivre. J’avais pourtantfait des repĂ©rages sur les lieux mĂȘmes de l’action etrencontrĂ© de nombreux tĂ©moins, comme ce prĂȘtre quiavait assistĂ© Ă  la bataille de Latroun par exemple. Jene savais plus quoi faire lorsqu’un dĂ©corateur israĂ©-lien, un septuagĂ©naire qui a vĂ©cu ce conflit, m’aconseillĂ© de tourner Ă  Rhodes. La vieille ville a Ă©tĂ©construite sur le principe de celle de JĂ©rusalem, onappelle d’ailleurs la ville de Rhodes, la PetiteJĂ©rusalem. L’üle de Rhodes ressemble Ă  la Palestine del’époque, tout est restĂ© intact. On a reconstituĂ©JĂ©rusalem telle qu’elle Ă©tait en 1948.

Dominique Lapierre : La reprĂ©sentation de JĂ©rusalemĂ©tait mon grand souci, mais la vision du film m’a rassurĂ©car, grĂące Ă  la grande technicitĂ© des trucages, toutes lesreconstitutions sont d’une fidĂ©litĂ© exceptionnelle. Il n’y apas un lieu dans ce film oĂč je peux dire, ce n’est pascomme cela en vĂ©ritĂ©. J’ai Ă©tĂ© Ă©galement impressionnĂ©par les scĂšnes oĂč apparaissent les personnages histori-ques de ce conflit, Ben Gourion, Golda Meir, ou encoreAbdel Kader el-Husseini, vĂ©ritable lĂ©gende de la causepalestinienne.

Elie Chouraqui : Quand j’ai rencontrĂ© pour la premiĂšrefois Ian Holm et Tovah Feldshuh pour les rĂŽles de BenGourion et Golda Meir, je me suis dit : « mon Dieu pourvuqu’ils acceptent ! ». Il m’a semblĂ© soudain Ă©videntqu’avec leur talent, leur prĂ©sence et leur charisme,

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ils incarneraient parfaitement ces figures illustres. J’ai misplus d’un an pour faire le casting de ce film en allant ren-contrer des acteurs Ă  Los Angeles, Ă  New York, SanFrancisco, JĂ©rusalem, Tel Aviv, au Maroc ou en France.L’acteur qui interprĂšte le souverain de Jordanie avaitcroisĂ© le Roi AbdallĂąh quand il Ă©tait enfant. PeterPolycarpou, le comĂ©dien grec qui interprĂšte Abdel Kaderel-Husseini a une rĂ©elle ressemblance avec son person-nage. PlutĂŽt que de miser sur une star confirmĂ©e, j’ai prĂ©-fĂ©rĂ© confier le rĂŽle de Bobby Goldman Ă  JJ Feild, un jeuneacteur dont, je pense, on parlera beaucoup dans lesannĂ©es Ă  venir, qui apportait plus de crĂ©dibilitĂ© Ă  son per-sonnage. J’ai toujours trouvĂ© le travail de SaĂŻd Taghmaouiabsolument extraordinaire. Sa tendresse dĂ©sespĂ©rĂ©e luidonne une force, avec un cĂŽtĂ© dur et bouleversant Ă  lafois. En Ă©crivant le personnage de David Levin, qui est enfait un mĂ©lange d’Isaac Rabin et de plusieurs jeunes lea-ders de cette Ă©poque, j’ai tout de suite pensĂ© Ă  PatrickBruel pour son autoritĂ© et sa puissance de jeu. Je tenais Ă ce que tous les accents de la diaspora des Juifs venus enIsraĂ«l soient prĂ©sents dans le film. De mĂȘme, pour lesArabes, je me suis attachĂ© Ă  ce qu’ils parlent avec desaccents Ă©gyptien, irakien, jordanien
 Et ce, toujours pourrespecter la vĂ©racitĂ© du propos.

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Selon quels critĂšres avez-vous choisi les docu-ments d’époque en noir et blanc qui s’insĂš-rent dans le rĂ©cit de l’action en couleur ?

Elie Chouraqui : Encore une fois, guidĂ© par un souci devĂ©ritĂ©. Dans la sĂ©quence oĂč Ben Gourion proclamel’Etat d’IsraĂ«l, on voit dĂ©filer sur des documents d’épo-que les armĂ©es Jordaniennes et Irakiennes. Un traite-ment d’images a Ă©tĂ© effectuĂ© oĂč j’ai retravaillĂ© le noir etblanc et la couleur pour que ces documents soientincorporĂ©s au rĂ©cit de la fiction en lui laissant toute safluiditĂ©. J’ai agi de mĂȘme pour certaines scĂšnes dudĂ©part des Britanniques.

Le livre se termine sur l’invocation du psaumede David, « Appelez la paix sur JĂ©rusalem. Quela paix rĂšgne dans ses remparts. Et la PostĂ©ritĂ©dans ses palais ».

Dominique Lapierre : La plus belle phrase que l’onpuisse imaginer pour cette ville de JĂ©rusalem, pour cepays, pour ce peuple. Et puis, c’est une phrase histori-que. Ce film apporte une contribution positive, sansĂȘtre partiale, sans parti pris. Qu’Elie soit bĂ©ni pour avoirƓuvrĂ© pour la paix !

Elie Chouraqui : La scĂšne de rĂ©conciliation finale pen-dant le cessez le feu a rĂ©ellement eu lieu. Les Arabes ontnourri les Juifs et les ont soignĂ©s. Il y a eu ce moment derĂ©mission, il suffirait d’une petite lueur d’espoir pour queces deux peuples aillent Ă  nouveau les uns vers les autres.Peu d’hommes, peu de nations mettent fondamentale-ment toute leur Ă©nergie pour que cette paix puisse exis-ter. Je le dis une fois encore, les frontiĂšres ont peu d’im-portance. Je ne parle pas de Nation, je parle du point devue spirituel, JĂ©rusalem, capitale du monothĂ©isme, doitlaisser Ă  tous le champ libre pour aller du Mur desLamentations Ă  la Place des MosquĂ©es et au Chemin deCroix.

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AprĂšs avoir lu l’édition en hĂ©breu de ParisbrĂ»le-t-il, Golda Meir vous avait complimentĂ©,Dominique Lapierre, en vous disant : « c’estcomme ça qu’il faut Ă©crire l’histoire ». Quediriez-vous Ă  Elie aprĂšs avoir vu son film ?

Dominique Lapierre : C’est comme cela qu’il faut filmerles grands moments de l’Histoire contemporaine.Aujourd’hui oĂč l’on vit dans le monde de l’audiovisuel,

nos enfants pourront apprendre l’Histoire en voyant cetype de film. Des amis amĂ©ricains m’ont tĂ©lĂ©phonĂ© aprĂšsune projection du film Ă  New York pour me dire, « il fautque toutes les mamas juives d’AmĂ©rique emmĂšnent leursenfants voir ce film. Ici, nous sommes tellement condi-tionnĂ©s par des images tĂ©lĂ©visĂ©es totalement orientĂ©espar des mĂ©dias juifs, nous ne comprenons pas pourquoices kamikazes vont faire sauter des bombes dans les cafĂ©sd’IsraĂ«l. Nous n’avons jamais vu l’image d’un camp derĂ©fugiĂ©s. Nous ne savons pas tout cela ». Ils Ă©taient Ă©mer-veillĂ©s par le message et la façon dont ce film redresse lavĂ©ritĂ© historique.

Elie Chouraqui : GrĂące Ă  la fiction, on comprend mieuxl’Histoire d’hier et d’aujourd’hui. Mieux en tout cas qu’envoyant Ă  la tĂ©lĂ©vision un bulletin d’information brute.

Dominique Lapierre : Je pense que ce film Ă©veillera ungrand intĂ©rĂȘt en IsraĂ«l, pour les IsraĂ©liens eux-mĂȘmes. Ilsne comprennent pas Ă  quel point se crĂ©ent des conditionsde haine parmi tous ces gens qui vivent depuis tant d’an-nĂ©es dans des camps de rĂ©fugiĂ©s, et ces gens n’ont plusrien Ă  perdre.

Elie Chouraqui : Je tenais à ce que le psaume de Davidapparaisse à la fin du film. Ce film a aussi été fait pour direaux hommes : « appelez à la paix pour Jérusalem ».

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70 ConquĂȘte de JĂ©rusalem par Titus et destruction du Temple juif.

636 ConquĂȘte de JĂ©rusalem par le calife Omar. DĂ©but de l’occupation musulmane.

1099 ConquĂȘte de JĂ©rusalem par les CroisĂ©s. DĂ©but de l’occupation chrĂ©tienne.

1187 ReconquĂȘte de JĂ©rusalem par les Arabes.

1517 ConquĂȘte de JĂ©rusalem par les Turcs.

1895 Theodor Herzl publie « l’Etat juif ».

1916 Promesse du Britannique Sir Henry McMahon aux arabes.

1917 Promesse du Britannique Lord Arthur James Balfour aux juifs. ConquĂȘte de JĂ©rusalem par les Anglais.

19461er janvier PremiĂšres mesures de boycottage des produits Juifs par la Ligue arabe.

12 juin CrĂ©ation d’un nouveau Haut ComitĂ© arabe sur la demande de la Ligue arabe.

29 juin Grande rafle antisioniste par les anglais, le « Shabbat noir ».

18 juillet Arraisonnement de l’Exodus.

22 juillet Attentat Ă  l’HĂŽtel King David, tension et affrontements judĂ©o-britanniques en Palestine.

9 novembre DĂ©but d’une campagne d’attentats organisĂ©e par l’Irgoun. Des bombes explosent dansdes gares, des trains, des lieux publics.

194729 novembre L'Assemblée Générale des Nations Unies vote par 33 voix contre 13 et 10 abstentions

le partage de la Palestine mandataire entre un État juif et un État arabe avec un statutinternational pour la rĂ©gion de JĂ©rusalem et de BethlĂ©em. Les britanniques annoncentleur dĂ©part pour le 15 mai 1948.

2 décembre GrÚve générale des arabes de Palestine.

8 décembre Au Caire, la Ligue arabe rejette le partage de la Palestine.

26 dĂ©cembre Grande opĂ©ration d’immigration Juive (15 000 roumains et bulgares).

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19484 janvier La Haganah fait exploser une bombe Ă  l’intĂ©rieur de l’HĂŽtel SĂ©miramis Ă  JĂ©rusalem qui

abrite le quartier général arabe.

12 janvier Haïfa. Le Groupe Stern lance un camion piégé contre un commissariat de police, tuantcinq policiers Britanniques et Arabes et blessant cent quarante personnes.

22 février Attentat terroriste arabe à Jérusalem.

6 mars Mobilisation générale cÎté Juif.

11 mars Des terroristes arabes font exploser une bombe contre les bureaux de l’Agence juive Ă JĂ©rusalem.

24 mars Premier jour du siĂšge de JĂ©rusalem.

27 mars Embuscade arabe contre le convoi de ravitaillement juif du kibboutz de Kfar Etzion.

8 avril Bataille de Castel, mort de d’Abdel Kader el-Husseini, leader palestinien.

9 avril Deux cent cinquante-quatre civils, hommes, femmes et enfants du village de Deir Yassinsont massacrĂ©s par cent vingt terroristes de l’Irgoun et du Groupe Stern.

14 mai Le mandat britannique s’achĂšve. Devant l’ExĂ©cutif provisoire rĂ©uni au MusĂ©e d’Art de Tel-Aviv, David Ben Gourion proclame la naissance de l’État d’IsraĂ«l.

16 mai La Haganah tente de s’emparer de la Vieille Ville de JĂ©rusalem.

18 mai La LĂ©gion arabe entre dans JĂ©rusalem.

25 mai PremiĂšre attaque de l’armĂ©e israĂ©lienne contre les positions arabes de Latroun pourouvrir la « route de Birmanie » pour ravitailler JĂ©rusalem Ă  travers les collines de JudĂ©e.

28 mai Capitulation du quartier juif de la Vieille Ville.

1er juin Une premiÚre jeep juive atteint Jérusalem à travers les collines de Judée.

11 juin Premier cessez-le-feu.

9 juillet Échec de la mĂ©diation. Reprise des combats.

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La Ligue arabe

Le 22 mars 1945 au Caire, l'Égypte s'oppose au projet des Britanniques de la crĂ©ation d'une fĂ©dĂ©ration des États ara-bes sous leur contrĂŽle, et propose un contre-projet : la Ligue arabe. ComposĂ©e Ă  l'Ă©poque de sept nations : l'Egypte,l'Irak, L'Arabie Saoudite, la Syrie, le YĂ©men, le Liban et la Transjordanie, la Ligue arabe compte aujourd'hui 22 paysmembres.

La LĂ©gion arabe

Corps d'élite des forces armées du roi Abdullah de Transjordanie.

L'Agence juive

Organisation juive, essentiellement sioniste, crĂ©Ă©e en 1929 pour ĂȘtre l'exĂ©cutif de la communautĂ© juive en Palestinemandataire. À partir des annĂ©es 30, l'agence juive devient le gouvernement de fait de la population juive palesti-nienne, et sera la matrice du gouvernement IsraĂ©lien proclamĂ© en 1948.

La Haganah

L'armée secrÚte de la communauté juive de Palestine fondée par Isaac Sadeh. La Haganah a constitué l'embryon deTsahal, l'armée israélienne d'aujourd'hui. Cette organisation entretenait des liens avec le Groupe Stern et l'IrgounZvai Leumi.

L'Irgoun et le groupe Stern

Organisations terroristes juives responsables d'attentats désavoués par une majorité de la communauté juive. LeuremblÚme était un fusil brandi par un poing serré avec la devise : « Par cela seulement ».

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Deir Yassin

Village situé à l'extérieur de la zone assignée par les Nations Unies à l'Etat Juif. Le 9 avril 1948, les commandos de l'Irgoun(l'organisation dirigée par Menachem Begin, futur Premier ministre d'Israël) et le groupe Stern attaquent Deir Yassin. Plusde deux cents hommes, femmes et enfants sont assassinés. La nouvelle de ce massacre, entretenue par la propagandearabe, sera l'une des raisons qui pousseront les Palestiniens à fuir leurs villages pour aller se réfugier dans des camps enCisjordanie et à Gaza.

Latroun

Le site de Latroun, situé sur l'emplacement d'un monastÚre trappiste créé en 1860, domine la vallée d'Ayalon, à environ15 km de Jérusalem. Ce lieu stratégique victorieusement défendu à trois reprises par les forces de la Légion arabe étaitdéjà le site de plusieurs batailles depuis Josué aux Croisades.

Castel

Bastion stratégique contrÎlant la route de Jérusalem, pris d'assaut par les soldats israéliens de la brigade Harel duPalmach.

Le Palmach

Corps d'Ă©lite de la Haganah

La route de Birmanie

Création par les israéliens d'une voie carrossable menant de Tel Aviv à Jérusalem pour approvisionner en vivres et en muni-tions les 150 OOO combattants juifs réfugiés dans la Ville Sainte. Cette opération porte le nom de « Birman road » en sou-venir des 1668 km de route construits par les ingénieurs américains et les coolies chinois à travers les jungles et les mon-tagnes de Birmanie pendant la Seconde Guerre mondiale.

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Filmographie(Long-métrage)

2005 Ô JERUSALEM2000 HARRISON’S FLOWERS1996 LES MENTEURS1993 LES MARMOTTES1990 MISS MISSOURI1987 MAN ON FIRE1984 PAROLES ET MUSIQUE1981 QU’EST-CE QUI FAIT COURIR DAVID ?1978 MON PREMIER AMOUR

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Biographie

AprĂšs quatorze ans de grand reportage pour Paris Match surtous les points chauds du monde, Dominique Lapierre Ă©critĂ  l’ñge de trente-trois ans son premier best-seller historiqueen publiant Paris brĂ»le-t-il ? avec son frĂšre en Ă©criture LarryCollins, un rĂ©cit qui sera traduit en quarante langues et portĂ©Ă  l’écran dans un film tournĂ© par RenĂ© ClĂ©ment et jouĂ© parplus de cinquante stars internationales.

Dominique Lapierre publie ensuite, toujours avec LarryCollins, 
Ou tu porteras mon deuil, l’histoire de la guerre civileespagnole Ă  travers le bouleversant destin du torero El Cordobes ; puis Ô JĂ©rusalem, lu par cinquante millions delecteurs et saluĂ© par la presse internationale comme le pre-mier livre impartial sur la naissance de l’État d’IsraĂ«l et lesdĂ©buts du conflit israĂ©lo-arabe. Le cĂ©lĂšbre duo franco-amĂ©ri-cain publie ensuite Cette nuit la libertĂ©, le rĂ©cit de l’indĂ©-pendance de l’Inde qui inspirera Gandhi, le film de RichardAttenborough. En 1981, Lapierre et Collins publient Le cin-quiĂšme cavalier, rĂ©cit du premier chantage nuclĂ©aire de l’his-toire, qu’ils prolongeront, vingt-deux ans plus tard, par unautre thriller : New York brĂ»le-t-il ?

En 1981, Dominique Lapierre fait la connaissance dans unbidonville de Calcutta de MĂšre Teresa. Cette rencontre vachanger sa vie. Il ne sera plus seulement le conteur desgrands Ă©vĂ©nements historiques de notre Ă©poque mais Ă©gale-ment un acteur dĂ©sireux de venir en aide aux populations dutiers monde. Il fonde l’association « Action pour les Enfantsdes LĂ©preux de Calcutta ». En 1985, aprĂšs deux annĂ©es d’en-quĂȘte dans l’un des bidonvilles les plus pauvres de Calcutta,il publie La citĂ© de la joie, un livre culte qui sera lu dans cin-quante langues par plus de soixante millions de lecteurs etadaptĂ© Ă  l’écran par Roland Joffe, avec Patrick Swayze dansle rĂŽle principal.

Avec ses droits d’auteur et les dons de ses lecteurs,Dominique Lapierre peut alors multiplier ses actions humani-taires. En vingt-cinq ans, il viendra en aide Ă  plus de dix milleenfants victimes de la lĂšpre, un million de tuberculeux, ilcontribuera aussi au financement de cinq cents puits d’eaupotable, et quatre bateaux dispensaires dans le delta duGange. En 1986, Lapierre est fait Citoyen d’honneur de laville de Calcutta puis, en 2002, « Bienfaiteur du delta duGange ».

En 1990, l’écrivain philanthrope publie Plus Grands quel’amour puis Mille soleils et, en 2000, en collaboration avecXavier Moro, Il Ă©tait minuit cinq Ă  Bhopal, le rĂ©cit de la plusgrande catastrophe industrielle de l’histoire, un best-sellerdont les droits d’auteur lui permettent de construire Ă Bhopal une clinique gynĂ©cologique pour soigner les victimessans ressources de la tragĂ©die qui fit trente mille morts etcinq cent mille blessĂ©s. Les poignantes rĂ©vĂ©lations de ce livreempĂȘcheront la construction dans le monde de quatre usi-nes chimiques du modĂšle de celle qui explosa Ă  Bhopal.

Dominique Lapierre partage aujourd’hui son temps entrel’écriture de son prochain livre et ses missions humanitairesĂ  Calcutta en compagnie de son Ă©pouse, Ă©galement prĂ©nom-mĂ©e Dominique. Les deux Dominique sont en train deconstruire quinze Ă©coles pour des enfants contraints de tra-vailler pour des gangs de la mafia qui sĂ©vissent dans le deltadu Gange.

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Filmographie(Long-métrage)

2007 VANTAGE POINT de Pete TRAVIS2005 Ô JERUSALEM de Elie CHOURAQUI 2003 SPARTAN de David MAMET

LE PAIN NU de Mohammed RACHID BEN HADJI LOVE HUCKABEES de David O. RUSSEL

2002 HIDALGO de Joe JOHNSTONWANTED de Brad MIRMAN ENTRE CHIENS ET LOUPS de Alexandre ARCADY

2001 CONFESSION D’UN DRAGUEUR de Alain SORALABSOLUMENT FABULEUX de Gabriel AGHIONLE PETIT POUCET de Olivier DAHANGAMER de Zak FISHMANL’HOMME DE LA RIVIERA de Neil JORDANALI ZAOUA de Nabil AYOUCHROOM TO RENT de Khalid AL-HAGGAR

2000 LA TAULE de Alain ROBAKNATIONALE 7 de Jean-Pierre SINAPILES ROIS DU DÉSERT de David O. RUSSELL

1999 PRIMA DEL TRAMONTO de Stephano INCERTI1998 MARRAKECH EXPRESS de Gillies MACKINNON

I GIARDINI DELL’EDEN de Alessandro D’ALATRI1997 HÉROÏNES de GĂ©rard KRAWCZYK1995 LA HAINE de Mathieu KASSOVITZ

On retrouvera SaĂŻd Taghmaoui Ă  la rentrĂ©e sur Canal Plus CinĂ©maoĂč il continuera Ă  prĂ©senter l'Ă©mission CinĂ©mas du monde.

SAÏD CHAHINE

Saïd Chahïne est né et a été élevé à Jérusalem. Il

a 26 ans. Il vit à New-York depuis le début de

l'année 1943. La seconde guerre mondiale, il l'a

vécue à l'écoute des journaux et des radios en

poursuivant ses Ă©tudes Ă  la fac de droit. Il aime

New-York, cette ville qui exulte, qui est une fĂȘte

depuis que la paix est revenue. Il a trouvé là un

refuge, loin des évÚnements qui se déroulent en

Palestine et qui vont bientĂŽt s'emparer de sa

jeune vie. Car SaĂŻd est le neveu d'Abdel Khader

el-Husseini, "leader charismatique" des arabes

de Palestine. Et il sait qu'Ă  l'approche du

Partage qui va décider de la création de deux

Etats en Palestine, l'un arabe, l'autre juif, si son

oncle l'appelle, il n'aura pas d'autre choix que de

rentrer dans sa ville. JĂ©rusalem.

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Filmographie

2005 Ô JERUSALEM de Elie CHOURAQUI2004 THE INTENDED de Kristian LEVRING2003 TULSE LUPER SUITCASE de Peter GREENAWAY

2002 LOVE ACTUALLY de Richard CURTISK-19 : LE PIÈGE DES PROFONDEURS de Kathryn BIGELOW

2001 LAST ORDERS de Fred SCHEPISI

BOBBY GOLDMAN

Bobby Goldman est un jeune Juif New-Yorkais. En 1945, il a 27 ans, lorsqu'avec la troisiÚme armée des Etats-Unis il entre

en Allemagne à l'est de l'Our et devient l'un des premiers officiers américains à découvrir l'horreur des camps de concen-

tration. A la fin de la guerre, lorsque Ô Jerusalem dĂ©bute, Bobby n'a qu'un dĂ©sir : reprendre ses Ă©tudes d'archĂ©ologie !

Retrouver ses amis, Jacob, Cathy, Jane, et avec eux rire, danser, revivre et refaire le monde de cette aprĂšs-guerre au pro-

pre comme au figuré.

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Filmographie

2006 UN SECRET de Claude MILLER2005 Ô JERUSALEM de Elie CHOURAQUI

L’IVRESSE DU POUVOIRde Claude CHABROL

2003 EL LOBO de Miguel COURTOIS2002 UNE VIE À T’ATTENDRE de Thierry KLIFA2000 LE LAIT DE LA TENDRESSE HUMAINE

de Dominique CABRERALES JOLIES CHOSESde Gilles PAQUET-BRENNER

1998 LOST AND FOUND de Jeff POLLACKPAPARAZZI de Alain BERBERIAN

1997 HORS-JEU de Karim DRIDILES FOLIES DE MARGARET de Brian SKEET

1996 K de Alexandre ARCADY1995 LE JAGUAR de Francis VEBER

LES CENTS ET UNE NUITS de AgnĂšs VARDASABRINA de Sydney POLLACK

1992 PROFIL BAS de Claude ZIDI1991 TOUTES PEINES CONFONDUES

de Michel DEVILLE1989 IL Y A DES JOURS ET DES LUNES

de Claude LELOUCH1988 L’UNION SACRÉE de Alexandre ARCADY

FORCE MAJEURE de Pierre JOLIVET

1987 LA MAISON ASSASSINÉEde Georges LAUTNER

1986 CHAMPAGNE AMERde Ridha BEHI et Henri VARTATTENTION BANDITSde Claude LELOUCHSUIVEZ MON REGARDde Jean CUTRELIN

1985 PROFS de Patrick SCHULMANN1984 MARCHE À L’OMBRE

de Michel BLANCLA TÊTE DANS LE SACde GĂ©rard LAUZIER

1983 LE GRAND CARNAVALde Alexandre ARCADY

1982 LE BÂTARDde Bertrand VAN EFFENTEREMA FEMME S’APPELLE REVIENSde Patrice LECONTELES DIPLOMÉS DU DERNIER RANGde Christian GION

1978 LE COUP DE SIROCCOde Alexandre ARCADY

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Filmographie

2005 Ô JERUSALEM de Elie CHOURAQUI2004 BROTHERS OF THE HEAD de Louis PEPE & Keith FULTON

IF THERE IS LIGHT de Aurelio GRIMALDILUMINAL de Andrea VECCHIATO

1999 SIGNS AND WONDERS de Jonathan NOSSITER

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Filmographie

2005 Ô JERUSALEM de Elie CHOURAQUICHROMOPHOBIA de Martha FIENNESLORD OF WAR de Andrew NICCOL

2004 LE JOUR D’APRÈS de Roland EMMERICHGARDEN STATE de Zach BRAFFAVIATOR de Martin SCORSESE

2003 LE SEIGNEUR DES ANNEAUX : LE RETOUR DU ROI de Peter JACKSON

2001 FROM HELL de Albert et Allen HUGUES2000 ESTHER KAHN de Arnaud DESPLECHIN

JOE GOULD’S SECRET de Stanley TUCCI1999 EXISTENZ de David CRONENBERG1997 DANS L’OMBRE DE MANHATTAN

de Sidney LUMETUNE VIE MOINS ORDINAIREde Danny BOYLEDE BEAUX LENDEMAINS de Atom EGOYAN

1996 BIG NIGHT de Stanley TUCCILE CINQUIÈME ÉLÉMENT de Luc BESSON

1994 FRANKENSTEIN de Kenneth BRANAGHLA FOLIE DU ROI GEORGE de Nick HYNTER

1991 KAFKA de Steven SODERBERGHLE FESTIN NU de David CRONENBERG

1990 HAMLET de Franco ZEFFIRELLI1989 HENRY V de Kenneth BRANAGH1988 UNE AUTRE FEMME de Woody ALLEN1985 BRAZIL de Terry GILLIAM1985 WETHERBY de David HARE1984 LAUGHTERHOUSE de Richard EYRE

1983 GREYSTOKE de Hugh HUDSON1981 BANDITS, BANDITS de Terry GILLIAM

LES CHARIOTS DE FEU de Hugh HUDSON1979 ALIEN de Ridley SCOTT1977 IL ÉTAIT UNE FOIS LA LÉGION

de Dick RICHARDSLES MISERABLES de Glenn JORDANALL QUIET ON THE WESTERN FRONTde Delbert MANN

1976 PAROLE D’HOMME de Peter HUNTLA ROSE ET LA FLÈCHEde Richard LESTER

1972 LES GRIFFES DU LIONde Richard ATTENBOROUGH

1971 MARY STUART de Charles JARROTT1970 A SEVERED HEAD de Dick CLEMENT1969 AH DIEU QUE LA GUERRE EST JOLIE

de Richard ATTENBOUROUGH1968 A MIDSUMMER NIGHTS DREAM

de Peter HALLL’HOMME DE KIEVde John FRANKENHEIMER

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Bobby Goldman . . . . . . . . . . J.J FEILDSaïd Chahine . . . . . . . . . . . . . Saïd TAGHMAOUIRoni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Daniel LUNDHJacob . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mel RAIDODavid Levin . . . . . . . . . . . . . . Patrick BRUELHadassah . . . . . . . . . . . . . . . Maria PAPASAbdel Khader. . . . . . . . . . . . . Peter POLYCARPOUBen Gourion . . . . . . . . . . . . . Ian HOLMGolda Meir. . . . . . . . . . . . . . . Toyah FELDSHUHIsaac Roth . . . . . . . . . . . . . . . Elie CHOURAQUIYael . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ShirelCathy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mhairi STEENBOCKJane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cécile CASSELEhud Avriel . . . . . . . . . . . . . . Rafi TABORGolan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . René ZAGGERAmin Chahine . . . . . . . . . . . . Jamie HARDINGDaoud . . . . . . . . . . . . . . . . . . Daniel BENZENOU

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ScĂ©nario . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Elie CHOURAQUI et Didier LEPÊCHEUR, d’aprĂšs l’oeuvre de Dominique LAPIERRE et Larry COLLINS (Ed. Robert Laffont)

Réalisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Elie CHOURAQUIImage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Giovanni FIORE COLTELLACCISon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Guillaume SCIAMA Décors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Giantito BURCHIELLARO Costumes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mimi LEMPICKAMusique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Stephen ENDELMANMaquillage / Coiffure . . . . . . . . . . Gianetto DE ROSSI, Mirella DE ROSSI 1er assistant mise en scÚne . . . . . . Michael VIGERMontage image . . . . . . . . . . . . . . . Jacque WITTA assisté de Franck NAKACHEMontage son . . . . . . . . . . . . . . . . . Mark AUGUSTEMixage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tim CAVAGINProducteur exécutif . . . . . . . . . . . . David KORDADirection de post-production . . . . Maria WALKERProducteurs associés . . . . . . . . . . . Caroline DHAINAUT-NOLLET, Anouk NORA, Laure-Anne ROSSIGNOL,

Patrick IRWIN, Nicolas MANUELCoproducteurs. . . . . . . . . . . . . . . . David KORDA, Jeff GEOFFRAY, Walter JOSTEN, Jeff KONVITZ,

Mark DAMON et Marcus SCHÖFERProducteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . AndrĂ© DJAOUI, Elie CHOURAQUI, Jean-Charles LÉVY, Jean FRYDMAN et

Andy GROSCH

Une coproduction LES FILMS DE L’INSTANT, CINEGRAM, FILMS 18, TITANIA PRODUZIONI, GG STUDIOS etFRANCE 2 CINÉMA, en association avec FORECAST PICTURES, VIP MEDIENFONDS 3+4, RISING STAR, BOXFILMS et BLUE RIDER. Avec la participation de CANAL +. Une DISTRIBUTION HAUT ET COURT.

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