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MARC RAISIERE MANAGER DE L’ANNEE 2016 ÉCONOMIE ET FINANCES • 42 E ANNÉE • N°2 • 6,20 • 12 JANVIER 2017 www.trends.be ISSN 0776-3395 - P509559 le CEO de Belf ius IMMOBILIER DE BUREAUX Les grandes tendances pour 2017 24 heures avec

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MARC RAISIERE

MANAGERDE L’ANNEE 2016

ÉCONOMIE ET FINANCES • 42E ANNÉE • N°2 • € 6,20 • 12 JANVIER 2017

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le CEO de Belfius

IMMOBILIERDE BUREAUX

Les grandes tendances pour 2017

24 heures avec

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À LA UNE

· Né à Namur, 53 ans.

· Licencié en sciences mathématiques et actuarielles.

· Passe l’essentiel de sa carrière professionnelle dans l’assurance (Fortis AG,Axa), en Belgique comme à l’étranger.

· Devient CEO de Belfius Insurance en 2012.

. Est nommé à la tête du groupe Belfius deux ans plus tard.

MARC RAISIÈRE

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La deuxième fois aura donc été la bonne! Après unepremière nomination en 2015, Marc Raisière (53 ans) est cette fois-ci sacré Manager de l’Année.En distinguant le patron de Belfius, le jury deTrends-Tendances a voulu récompenser le travailaccompli depuis trois ans par le CEO et seséquipes pour redresser une banque virtuellementen faillite et la transformer en une entreprise très

rentable et orientée vers le numérique. L’occasion pour le trèsénergique CEO de lever un coin du voile sur sa vie bien rempliede patron de banque.

Qui est Marc Raisière, l’homme qui a redressé

Belfius ? Quel est son style de management ?

Comment est-il en privé ? Pour le savoir, nous

avons suivi pas à pas le CEO de Belfius,

carnet de notes à la main. Gros plan sur

le quotidien du Manager de l’Année 2016.

MANAGER DE L’ANNÉE

MARC RAISIÈRE

24 HEURES AVEC

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SÉBASTIEN BURON/ PHOTOS : SISKA VANDECASTEELE

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MARDI 20 DÉCEMBRE

18h45SÉANCE DE SPINNINGLe mardi est pourtant une journée de tra-vail qui se termine généralement tard dans l’agenda bien rempli du patron deBelfius.

Pas cette semaine: Marc Raisière faitpartie des nombreuses personnalités invi-tées par le Roi à l’occasion du tradition-nel concert de Noël qui aura lieu le len-demain à 17h. Raison pour laquelle il nousreçoit ce mardi soi et a par ailleurs avancéd’un jour sa traditionnelle séance de spin-ningdu mercredi. «Il est d’ailleurs grandtemps d’y aller», nous dit-il, saisissant unsac de sport griffé Tommy Hilfiger.

L’ascenseur descend jusqu’au parking,où nous attend le chauffeur, lui aussi pré-nommé Marc. Nous embarquons dans lavoiture. Le trajet à travers les tunnelsbruxellois dure une bonne vingtaine deminutes. Le patron nous confie que fairedu sport lui permet d’évacuer l’adréna-

line et le stress. «On ne doit d’ailleurs pasme trouver fort sympathique dans la salle.Je ne parle à personne. Je suis carrémentdans ma bulle.»

Outre du jogging le week-end dans lesbois de Tervuren, cela fait maintenant unpeu plus d’un an que Marc Raisières’adonne aux joies du spinning dans unclub de sport du sud de Bruxelles. Il y

retrouve son épouse Véronique qui vientpédaler avec lui. Muni d’une petite bou-teille d’eau minérale et de deux essuies,le CEO a troqué son costume impeccablepour une tenue de sport… estampillée Belfius. Il s’engouffre dans la salle Energyet s’échauffe. La séance commence. MarcRaisière se donne à fond. A presque 54 ans, il tient visiblement la forme.

MARDI 20 DÉCEMBRE

17hAU 33E ÉTAGE DE LA TOUR BELFIUSC’est au sommet de la tour Belfius(ancienne tour Rogier, à Bruxelles) queMarc Raisière nous a fixé rendez-vouspour cette plongée exceptionnelle dansson quotidien. Il est presque 17h. L’as-censeur file au 33e étage: celui des direc-teurs de la banque. Le CEO y occupe unbureau d’angle «tout en verre» offrant auvisiteur une vue imprenable sur Bruxelles.La nuit est déjà tombée. Le Botanique està nos pieds, la tour des Finances est justeen face. Au loin, on distingue la tour de la RTBF et le palais de justice.

Hormis cette vue panoramique sur lacapitale, l’endroit n’a rien de bien spec-taculaire: des dossiers, un bouquin sur latransformation digitale, un autre du prixNobel d’économie Robert Shiller préfacéet dédicacé par Roland Gillet, une petitesculpture en bois achetée en Afrique, unetable de réunion rectangulaire, six fau-teuils Barcelona en cuir blanc, une télé-vision à écran plat, quelques photos etobjets souvenirs sur les étagères…

Au mur tout de même, un Wyckaert de1963. «Absolument magnifique, lance l’hôte

à la une manager de l’année

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Après une bonne douche, on leretrouve au restaurant du club en com-pagnie de quelques connaissances. Soi-gnant sa ligne, il commande juste unepetite salade César et de l’eau pétillante.L’ambiance est décontractée. On rigolebeaucoup. Marc Raisière s’offre un cap-puccino en guise de dessert avant des’éclipser. Il est 21h45.

des lieux. En plus, c’est mon année de nais-sance!» Marc Raisière nous reçoit toutsourire. Bien sûr, ce prix du Manager del’Année lui fait plaisir. Mais c’est avanttout «la récompense du travail collectiffourni par l’ensemble des collaborateursdu groupe, insiste-t-il. Mon bonheur passepar celui des autres, en privé comme dansl’entreprise. Des collaborateurs enconfiance sont d’autant plus efficaces».

Certes, le CEO est connu pour avoir lecontact facile. Mais il n’est pas vraimentdu genre à tirer la couverture à lui. Tou-jours preneur d’une bonne discussionpar contre, il profite de sa rencontre cesoir-là avec Trends-Tendancespour reve-nir sur la trajectoire de Belfius. En pré-sence de la responsable de la communi-cation Mieke Debeerst et de la porte-parole Ulrike Pommée, il nous expliqueque le groupe tourne bien. Il devrait unenouvelle fois signer un beau résultat etterminer l’exercice sur un bénéfice supé-rieur à celui de l’an dernier (506 millionsd’euros en 2015), «malgré un environ-nement de taux difficile», souligne leCEO.

MARDI 20 DÉCEMBRE

8hPETIT DÉJEUNER AVEC LA RELÈVELevé dès 6h30, le patron de Belfiusquitte généralement son domicile deTervuren vers 7h15. C’est son chauf-feur qui l’amène ensuite place Rogier.Comme pour beaucoup de patrons d’en-treprise, les trajets en voiture permet-tent à Marc Raisière de passer quelquescoup de fil (confidentiels) ou de jeterun dernier coup d’œil aux dossiers.

Ce matin, la journée commence parun petit déjeuner dans la toute nouvellecafétaria avec une douzaine de jeunesdiplômés que Belfius a recrutés au coursdes derniers mois. Il est important pourlui, nous dit Marc Raisière, d’aller qua-tre fois par an à la rencontre de cesjeunes recrues qui sont «les futursmanagers de Belfius».

Triés sur le volet, ces derniers n’hé-sitent d’ailleurs pas à interpeller lepatron sur certains points négatifs deleur première expérience profession-nelle au sein de la banque, comme sonsystème de pointage ou la rigidité decertaines procédures internes. Mais

globalement, ils aiment travailler pourBelfius: «Je me suis très vite sentie bienentourée», «On se sent rapidement res-ponsabilisé», «Le fait que Belfius soitune banque à l’ancrage belge est impor-tant pour moi», «Ce que nous lisonsdans la presse, ce que le CEO raconteà l’extérieur, nous le vivons dans labanque: il y a une grande cohérencedans le discours»...

De son côté, Marc Raisière écouteet pose lui aussi des questions. «La cul-ture d’entreprise de Belfius vous parle-t-elle? Vous devez vraiment vous sen-tir libres de remettre en cause ce quivous dérange en termes d’organisa-tion, etc. Il vous appartient de nousdire ce qui vous paraît inacceptable.Je veux éviter que vous ne soyez pasheureux.» Il encourage aussi: «Vousavez la chance d’être dans une entre-prise où tout est possible. On vous achoisis parce que vous étiez différents,cultivez cette différence! Lorsque vousavez une idée, il faut aujourd’hui l’en-visager pour le monde. Vous avez lajeunesse pour vous, utilisez-la!» Côtécalories, le CEO les évite soigneuse-ment, se contentant d’un simple jusd’orange, d’une petite salade de fruitset d’un demi-pain au chocolat. ≤

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MERCREDI 21 DÉCEMBRE

9h30RÉUNION DU COMITÉ DE DIRECTIONLes réunions s’enchaînent. Pour gérer labanque – qui emploie 10.000 personnes –Marc Raisière rencontre chaque semainejusque tard dans l’après-midi les mem-bres de son comité de direction: le CFOJohan Vankelecom, le responsable du retail & commercial banking Dirk Vanderschrick, le patron du public & cor-porate banking Dirk Gyselinck, le res-

ponsable du risque Eric Hermann ainsique le jeune COO Olivier Onclin. Unepetite vingtaine de points figurent cettesemaine à l’agenda (stratégie, règles decompliance, investissements IT, octroide certains gros crédits, etc.). Chacunprend place autour d’une grande tableovale plantée dans la salle Chardonnay(au 34e étage de la tour) avec quasiment« zéro» papier ! Certains, comme Eric Hermann, sont même 100% digital: «J’aitrois ans de comité de direction et 45.000pages dans mon iPad.» Dans les échangesaussi, Marc Raisière a imprimé sa marque.Les décisions importantes passent toutes

par ici. «On discute de tous les dossiersavec la même transparence», nous confieJohan Vankelecom. «Personne ne vientjamais avec une proposition qui est à prendre ou à laisser, embraie Eric Hermann. Il y a une vraie collégialité,aucun dossier n’est prémâché à l’avanceentre deux portes. » « On ne vient paspour défendre sa division mais pourdéfendre Belfius », clament en chœurDirk Gyselinck et Dirk Vanderschrick.

à la une manager de l’année

Après quatre années de restructura-tion, 2016 aura été celle du retour au premier plan pour Belfius. Dans

un environnement difficile (croissancemolle et taux bas), le groupe de banque et d’assurance toujours contrôlé par l’Etatbelge s’apprête à terminer l’exercice sur unbénéfice qui devrait être supérieur aux 506millions engrangés en 2015, et cela sans«casse sociale».La recette de Marc Raisière et de seséquipes? Belfius continue habilement dediversifier ses sources de revenus et degagner des parts de marché, tout en maî-trisant bien ses dépenses opérationnelles.Outre un profil de risque nettement amé-lioré, le groupe continue également de ren-

forcer d’année en année ses fonds propres.Cerise sur le gâteau, il a même versé cetteannée ses premiers dividendes à l’Etatbelge. Ce dernier, qui avait mis 4 milliardsd’euros sur la table à l’automne 2011 poursauver la banque de la faillite, peut se frot-ter les mains. En plus de ces beaux divi-dendes (200 millions sont en vue pourl’exercice 2016), la valeur de son investis-sement a plus que doublé en cinq ans. Belfius vaudrait aujourd’hui entre 8 et 10milliards d’euros. Traduction de tout cela:tout le monde est content, résume MarcRaisière. «Je suis particulièrement heureuxde voir que Belfius soit parvenu à satisfaire95% de ses clients, souligne-t-il, et queplus de 95% de nos collaborateurs

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LA BANCASSURANCE ET LE DIGITAL À BRAS-LE-CORPS

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Bref, «il n’y a jamais de rancuneentre nous », lâche OlivierOnclin. Ceci dit, tout n’est pastoujours parfait. Les discussionssont franches. Le CEO peut aussise montrer parfois très «cas-sant». «En arrivant chez Belfius,je me suis fixé comme ligne deconduite d’être authentique etde demander à tout le monded’être authentique, explique

Marc Raisière. Or l’authenticité en ce quime concerne passe par le fait de se dire leschoses. Je suis capable de développer unecertaine empathie envers les autres, maiscela ne m’empêche pas lorsque il y a desdossiers importants pour l’entreprise d’êtretrès challenging, comme le reste du comitéde direction l’est avec moi.»

Autoritaire, Marc Raisière? «Il arrivede nous accrocher sur certains points,c’est vrai, mais on parle toujours du dos-sier, pas de la personne. C’est la force decette équipe: on parvient à se dire deschoses, mais après on mange et on ritensemble. Ce n’est possible que s’il n’y ani agenda caché ni attitude sournoise.J’essaie que tout le monde soit au cou-rant de ce qui se passe dans la banque.Toutes les décisions sont prises ici etnous les assumons ensemble, contraire-ment à ce qui se passe bien souvent dansles grands groupes internationaux oùfinalement plus personne n’est respon-sable de rien. La semaine dernière parexemple, nous avons accordé un prêt de80 millions d’euros à un client en unedemi-heure. Nous n’avons pas dû aller à Amsterdam ou Paris pour cela. Cetancrage belge crée un grand sentimentde confiance et contribue à la stabilitédes équipes. Une des clefs du succès deBelfius aujourd’hui, c’est précisément lastabilité de son comité de direction, dontcertains membres travaillent depuis plu-sieurs années ensemble.»

se disent eux-mêmes satisfaits de travail-ler pour la banque. L’affection de la marqueBelfius vis-à-vis du grand-public nous per-met chaque jour d’attirer de nouveauxclients actifs. Sans oublier notre action-naire et le régulateur qui, je crois, sont éga-lement satisfaits du travail accompli. Bref,nous avons trouvé un bon équilibre entretous les stakeholders de Belfius.»

Cap sur la banque de demainTout n’aura pourtant pas toujours été aussirose. La première année de Marc Raisière à la tête du groupe a été particulièrementstressante. «J’ai passé des nuits blanches à essayer de comprendre certains produitset à soupeser des décisions difficiles à pren-dre», se souvient-il. A l’époque, en 2014,certains pensaient que Belfius ne réussiraitpas les stress tests. Il était même questiondans certains milieux d’un démantèlement

du groupe. Heureusement donc, les choixstratégiques et le «derisking» ont portéleurs fruits.Trois ans plus tard, voilà en effet Belfiusengagé dans un tout nouveau plan d’actionà cinq ans baptisé «Ambition 2020».Objectif : dégager une centaine de millionsd’euros de bénéfices supplémentaires d’icicinq ans et donc faire passer son résultatnet de 506 millions en 2015 à plus 600millions d’ici 2020. Pour y parvenir, MarcRaisière a choisi de jouer à fond la carte de la bancassurance et d’embrasser à bras-le-corps la révolution digitale. Fortde ce nouveau cap stratégique, Belfius veutdevenir l’application la plus importante surle smartphone de ses clients et être le lea-der du mobile banking. Le groupe travaillenotamment avec Accenture pour dévelop-per des solutions technologiques (dansdes domaines, comme les services de paie-

ment, les applications financières poursmartphone ou les services financiersrobotisés) et les vendre à l’étranger. «Nousavons été les premiers en Belgique à avoirun chief digital officer, se souvient Marc Raisière. Nous devons consolider cetteavance dans le digital. Je ne suis pas d’avisde dire que le la digitalisation est responsa-ble des pertes d’emplois dans le secteurbancaire. Au contraire, c’est une opportu-nité en termes de revenus et d’efficacitéopérationnelle.»En définitive, Belfius n’est plus une proie.C’est aujourd’hui un prédateur qui s’af-firme. Certains voient le groupe racheterEthias, voire entrer prochainement enBourse. Info ou intox? Une chose est sûre:Marc Raisière défend l’ancrage belge. Pasquestion pour lui de revendre le groupe à un acteur étranger: «Belfius est un belactif pour la Belgique!».

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MERCREDI 21 DÉCEMBRE

13h25DÉJEUNER DE TRAVAIL «BELFIUS TOGETHER»Depuis la mi-octobre, MarcRaisière a une double cas-quette. En plus d’être le CEOde tout le groupe Belfius, il as -sume également la fonction depatron de Belfius Insurance,

la filiale d’assurance de Belfius.La banque belge contrôlée parl’Etat s’est en effet engagée dansun vaste plan de digitalisationde ses activités et veut renfor-cer les synergies entre sonmétier de banquier et d’assu-reur. En interne, ce projet d’ali-gnement des deux entités a étébaptisée «Belfius Together».C’est ainsi que le déjeunerprévu ce midi pour discuter

de ce projet visant à dessiner lafuture structure du groupe ras-semble à la fois les équipes diri-geantes de la banque et de l’as-surance.

Autour d’une grande tabledressée dans la salle Merlot(toujours au 34e étage), tout le monde est là. Entouré parson comité de direction, MarcRaisière (et son iPad rouge),s’installe au centre. Il fait face

à Cécile Flandre, la CFO de Belfius Insurance. Sont égale-ment présents pour la filialeassurance, le tout nouveau res-ponsable du risque EmmanuelMichiels, le COO Michel Vanhaeren ainsi que le direc-teur commercial Michel Lutt-gens. L’atmosphère est déten-due. Fait rare dans les cénaclesbancaires, la discussion s’en-gage autour d’un… spaghetti!

à la une manager de l’année

MERCREDI 21 DÉCEMBRE

15h 15RAPIDE COUP D’ŒIL SUR L’AGENDADeux bonnes heures plus tard, nousretrouvons Marc Raisière dans son bureau.Pour gérer son agenda, cet esprit ordonnéfait confiance à son assistante personnellePetra Van den Bogaert. Cette dernières’occupe du planning du CEO depuis sonarrivée à la tête de Belfius début 2014. «En trois ans, elle n’a pas fait la moindreerreur. Elle est discrète, souriante et trèsefficace», glisse le patron. Réunionsinternes, rendez-vous à l’extérieur, déjeu-ners, dîners, etc.: l’horaire est géré commedu papier à musique.

Installés dans le petit salon, le CEO et sa dynamique assistante parcourentensemble rapidement le programme du lendemain. La journée de ce jeudi 22décembre est fort chargée. Outre un entre-tien avec le patron de Pairi Daiza Eric

Domb et une réunion avec un asset mana-ger, c’est surtout un important conseild’administration qui est prévu. Un ren-dez-vous est d’ailleurs annulé pour per-mettre au boss de gagner une demi-heureet de se concentrer sur ce CA. L’assistantedu CEO a également apporté une lettrede remerciement à lui faire signer.

Elle soulève un point. Dans trois se -maines, le titre de Manager de l’Année2016, décerné par Trends-Tendances, seraattribué au patron de Belfius. La cérémo-nie sera suivie d’un dîner de gala. «Vousserez assis à la table d’honneur», situe PetraVan den Bogaert. «OK!», acquiesce le prin-cipal intéressé. L’assistante lui précise éga-lement qu’il aura la possibilité de s’inviteraux trois tables réservées par Belfius. Il pourra notamment y retrouver certainesrelations professionnelles telles que le country manager de Google ThierryGeerts, l’avocat spécialisé en droit socialHerman Craeninckx (Stibbe), ou encorele patron d’Artexis et ancien Manager del’Année Eric Everard.

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MERCREDI 21 DÉCEMBRE

15h25LE POINT AVEC LA DIRECTRICE DU MARKETINGDirectrice de la communication et du marketing, Mieke Debeerstprofite du fait que la réunion du comité de direction est pluscourte que d’habitude pour solliciter l’avis du CEO à proposd’une campagne de pub intitulée «Smart Belgium», projet quivise à soutenir l’innovation en Belgique. La dircom’ lui montreplusieurs visuels créés par l’agence Leo Burnett. «Qu’en penses-tu?», lui demande-t-elle franchement. La réponse fuse: «C’estmagnifique! , s’enthousiasme le boss, mais ne sors pas trop dustyle Belfius». Les deux se connaissent bien. Ils ont travailléensemble chez Axa, le grand assureur français au sein duquelMarc Raisière a exercé pendant plu-sieurs années son sens du marketingavant de rejoindre le groupe Belfiusen 2012 en tant que patron du pôleassurance.

La scène montre à quel point lamarque Belfius est un capital trèsimportant aux yeux du CEO. Ce com-municateur-né y reste particulière-ment attentif, certainement dans uncontexte de réduction des coûts

généralisée au sein de la banque. «Mieke a réussi à renforcerencore la notoriété de la marque Belfius malgré un budgetdivisé par trois en trois ans. J’aime parler de la marque avecelle.» Innovation, engagement, respect, transparence, authen-ticité et esprit challenging: la marque Belfius incarne des valeursqui sont chères au CEO. Né à Namur dans une famille modeste,l’homme n’a en effet pas la grosse tête. Les intimes de MarcRaisière savent qu’il a su rester d’un naturel simple et humblemalgré son statut de patron de banque. Ce qui ne l’empêchepas d’être très exigeant.

MERCREDI 21 DÉCEMBRE

17hCONCERT DE NOËL AU PALAIS ROYALAprès une journée au cours de laquelle les réunions se sontenchaînées, le patron de Belfius prend la direction du Palaisroyal. Le couple Raisière fait partie des personnalités invi-tées au traditionnel concert de Noël offert par le Roi et la Reine. Deux à trois soirées par semaine sont dédiéesdans l’agenda du CEO à des dîners ou des événements offi-ciels pour lesquels il n’hésite d’ailleurs pas, s’il le faut, àmouiller son maillot. C’est ainsi que quelques jours avantce concert de Noël, il donnait par exemple le coup d’envoide la troisième édition des Stairs for Life, une «course auxétages» à l’assaut des 696 marches et 129m de hauteur dela tour Belfius, organisée dans le cadre de l’opération VivaFor Life, dont Belfius est le partenaire principal. Fin novem-bre, c’est à la tribune du Cercle de Wallonie (à Liège) qu’ilévoquait l’avenir de Belfius et du secteur bancaire devantun parterre de patrons wallons.

Bref, représentation et networking font partie intégrantedu job de CEO. Comme en ce mercredi 21 décembre qui voitdonc Marc Raisière et son épouse prendre place dans lamagnifique salle du Trône du Palais royal. Il est 17h passéesde quelques minutes. Le concert commence. Dans un toutautre registre que celui de Tomorrowland. Un festival quele patron de Belfius apprécie particulièrement pour sonambiance, disons, festive: «Il faut y aller, c’est sympa!». z

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