L'attaque du mutant - R.L. Stine.pdf

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passion de lireR.-L Stine / chair de poule

L'attaque du mutant(Attack of the Mutant, 1996)

Traduit de l'amricain

Par NATHALIE TCHARNETSKY


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H ! Laisse a !Je saisis la bande dessine que Wilson tenait la

main et lissai soigneusement la pellicule de plastique qui ecouvrait.

Du calme ! Je regardais seulement, grogna-t-il.

Oui, mais s'il y a une trace de doigts, elle vaerdre la moiti de sa valeur !J'examinai attentivement la couverture, tout en

oursuivant mes explications. C'est un Vaisseau d'Argentnumro zro. Tout neu

n plus.Wilson secoua la tte. Il avait des cheveux blondsoucls, des yeux ronds et bleus, et semblait toujoursmbarrass.

Comment est-ce que a peut tre un numroro ? demanda-t-il. a n'a pas de sens, Jim !

Wilson est vraiment un trs bon ami, mais parfois oirait qu'il vient de tomber de la plante Mars. C'estimple : il ne comprend jamais rien.

Je lui dsignai le numro zro inscrit ct du prix. a en fait un numro de collection, expliquai-je.

ette BD vaut dix fois son prix normal.


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Sans blague ?Wilson se gratta la tte, puis il s'accroupit et

ommena fouiller dans le carton qui contenait mesutres revues.

Mais pourquoi sont-elles toutes dans desochettes en plastique ? Comment peux-tu les lire ?

Dcidment, il ne comprenait rien rien. Les lire ? Tu es fou ! Je ne les lis pas. Si on les

sait, elles perdraient de leur valeur. Elles ne seraientlus l'tat neuf.

Oh ! Celle-l est chouette ! S'exclama-t-il enortant un exemplaire des Croiss du Cosmos. Regarde !a couverture est comme en mtal.

a ne vaut rien, murmurai-je, c'est une secondedition.

Wilson tudiait la couverture argente, la tournantans tous les sens afin qu'elle brille dans la lumire. Gnial !C'tait son mot favori.Nous tions dans ma chambre, peu aprs l'heure du

ner. Par la fentre, on voyait le ciel dj bien sombre. Luit tombe vite l'hiver, pas comme sur Orcos 3, la plantu Cygne d'Argent. L-bas, le soleil ne se couche jamais, eous les super-hros doivent porter des costumes aironditionn.

Wilson tait venu chercher le problme de mathsue nous devions rsoudre pour le lendemain. Comme il


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abite ct, il laisse toujours son livre l'cole pour avone bonne raison de venir chez moi.

Toi aussi, tu devrais faire collection de BD, luionseillai-je. Dans quelques annes, a vaudra des

millions.

Moi, je fais collection de tampons de caoutchouc,it-il en se saisissant d'un exemplaire de La Brigade Z.

Des tampons de caoutchouc ? Oui, j'en ai dj presque une centaine.tonn, je lui demandai : Et qu'est-ce que tu fais avec ?Wilson remit la BD dans le carton et se leva. Ben, on peut toujours tamponner des choses !

pondit-il, brossant de sa main les genoux de son jean.On peut aussi simplement les regarder.

Il est vraiment bizarre ce Wilson. Ils ont de la valeur au moins ? Non, je ne pense pas ! Bon, allez Jim, je ferais de

artir maintenant. Je te verrai demain.Il se dirigea vers la porte et je le suivis. Nos

ilhouettes se refltrent dans la grande glace de monrmoire. ct de Wilson qui est grand et maigre, jaioujours l'impression de ressembler une petite tauperassouillette. Si nous tions dans une BD, Wilson serait luper-hros, et moi, simplement l'associ, le type

ondouillard qui met la pagaille partout.Ds u'il fut arti e retournai dans ma chambre.


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Mon regard accrocha la banderole au-dessus de la glace Jim Matteurs, le Vengeur Magnifique .

C'tait mon pre qui l'avait fait imprimer rcemmenour me l'offrir l'occasion de mon onzime anniversaire

De chaque ct de l'armoire, il y a aussi deux grandosters. L'un, de Jack Kirby, le crateur de Capitainemerica, est trs ancien et vaut dans les mille dollars.'autre, reprsentant Todd Mac Ferlaine, l'illustrateurlbre de L'Araigne, est plus rcent. Mais ils sont touses deux supers.

Mes yeux se tournrent ensuite vers la commode om'attendait une grande enveloppe plate et marron.Maman et Papa m'avaient autoris l'ouvrir, maiseulement aprs avoir termin mes devoirs. Cependant,e ne pouvais plus attendre. Je sentais mon cur battre

'excitation. Je savais ce qu'elle contenait et, rien que d'yenser, les battements redoublaient de violence.Je pris soigneusement l'enveloppe.Il fallait que je l'ouvre.J'tais obli de l'ouvrir.


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Doucement, prcautionneusement, je dcollai leabat de l'enveloppe, et j'en retirai le trsor. C'taitdition hebdomadaire du Mutant Masqu. Je tenais la BDes deux mains, comme s'il s'tait agi d'un trsor. Sur laouverture, on pouvait lire le titre, Mort dans lesrofondeurs, se dcoupant en grosses lettres rouges. Leessin tait vraiment extra. Il montrait un scaphandriertrangl par les tentacules d'une pieuvre gante.

Fantastique. Totalement fantastique.Le mutant Masquest de loin ma revue prfre. Je

s aussitt que je la reois, du premier mot au dernier. Jes mme les pages de publicit ! C'est la BD la mieuxcrite et la mieux dessine du monde entier, et le Mutan

Masqu est certainement le plus puissant et le plusiabolique des mchants jamais crs. Il est terriblemenangereux, car il peut faire bouger ses molcules comme

e veut, c'est--dire qu'il peut prendre l'apparence de'importe quoi de solide.Sur la couverture, la pieuvre gante, c'tait

ertainement lui, car il peut se changer en n'importe quenimal, ou mme n'importe quel objet. Ce qui lui permet

e toujours chapper la Ligue des Vengeurs qui leoursuit sans relche. Dans cette Ligue, il y a six super-


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ros, tous des mutants eux aussi. Ils ont d'normesouvoirs et sont les meilleurs au monde pour faireespecter la loi, mais ils n'arrivent jamais capturer le

Mutant Masqu. Mme leur chef, l'Homme clair, n'estas assez rapide pour l'attraper.

J'examinai attentivement la couverture pendant deongues minutes. Les tentacules qui tranglaient l'hommn scaphandre taient vraiment trs bien dessins. ravers le hublot de son casque, on pouvait voir qu'ilouffrait terriblement. Inou !

Je m'affalai sur mon lit pour entamer ma lecture. Lcaphandrier tait en fait un explorateur la recherche drsors engloutis. Il avait dcouvert, sans le savoir, unees bases secrtes sous-marines du Mutant Masqu,ntirement recouverte d'une paroi mtallique. Je tourna page.

Le Mutant Masqu s'approchait lentement etommenait mlanger ses molcules. Il se changeaitinsi en une gigantesque et effrayante pieuvre, serparant l'attaque. Il y avait huit dessins dcrivant leiffrentes tapes de sa transformation, puis venait une

ouble page o la pieuvre enroulait ses tentaculesisqueux autour du pauvre homme dsarm. Celui-ci sebattait comme un beau diable, mais les tentaculesommenaient le broyer, inexorablement.

J'allais tourner la page lorsque, soudain, quelque

hose de froid et de fin s'enroula autour de mon cou etommena m'trangler.


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Poussant un cri de surprise, je tentai de me librer, mais lesentacules glacs resserrrent leur treinte. Je ne pouvais plus crierlus respirer. C'est alors que j'entendis un rire familier. Avec unrand effort, je parvins tourner la tte et dcouvris Coline, maetite sur de neuf ans.

Elle enleva ses mains de mon cou et recula, le sourire auxvres.

Espce de folle ! Grondai-je. Tu as les mains geles !

Elle m'adressa alors son sourire le plus innocent.

Je les ai mises au frigo.

Tu quoi ? Qu'est-ce qui t'a pris ? Pour qu'elles soient aussi froides que la mort ! ajouta-t-

lle en tentant de prendre l'air malfique. Ma sur a vraiment unens de l'humour particulier. Elle me ressemble. Petite, potele, elldes cheveux foncs et raides. Je me massai le cou en maugrant

Tu m'as fichu une de ces trouilles !

Je sais !

Elle frotta ses mains encore glaces sur mes joues. Ja repoussai brutalement.

Oh ! Fiche le camp, Coline ! Tu es venue justeour m'embter ?

Elle secoua la tte.


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Non ! Papa m'a dit de monter te dire que si tu esncore en train de lire tes BD au lieu de faire tes devoirs,u vas avoir des ennuis ! Elle baissa les yeux sur maevue.

Et je crois bien que tu vas en avoir, ajouta-t-elle.

Non ! Attends !

Je lui saisis le bras.

C'est le nouveau Mutant Masqu. Je dois le lire ! D

Papa que je fais mes maths et

Je n'eus pas le temps de finir, car mon pre entrait

j dans ma chambre. Ses yeux se portrent aussitt suma revue ouverte.

Jimmy ! Gronda-t-il d'une voix pleine de colre.oline se faufila hors de la chambre ; elle n'aime passsister aux disputes lorsque les choses se gtent

ellement, ce qui allait tre le cas. Dis donc, fils, sais-tu pourquoi tes notes sont si

mauvaises? me lana mon pre.

Parce que je ne suis pas un super-lve ? Dis-je?

FAUTE !

Papa dteste que je lui rponde. Il me fait penser n gros ours, non seulement parce qu'il grogne tout leemps, mais aussi parce qu'il est grand et fort. Il n'aresque pas de front, tant donn que sa chevelureommence presque tout de suite au-dessus de ses

unettes. Quant sa voix, elle ressemble au rugissementu grizzli. Bref, suite ma rponse, il poussa un cri de


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olre, puis traversa la pice pour saisir le carton quiontenait ma collection entire de BD.

Je suis dsol, fils, mais cette fois a suffit ! Touta, la poubelle !


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Vous pensez peut-tre que j'ai paniqu, que j'aiommenc le supplier pour qu'il ne se dbarrasse pas dma chre collection, que je me suis tran ses pieds.

Mais non ! Je n'ai pas dit un mot. Je suis rest cte mon lit, les bras le long du corps. J'attendais. Vous

avez, Papa avait dj profr plusieurs fois la mmemenace, mais jamais il n'tait all jusqu'au bout.Il a mauvais caractre, mais dans le fond, il n'est pa

mchant. Pour l'instant, je le place plutt dans la Liguees Vengeurs.

Son plus gros problme, c'est qu'il n'aime pas les BDour lui, ce sont des btises, mme lorsque je lui expliquue ma collection vaudra des millions quand j'atteindraion ge.

Bref, je restais debout et j'attendais, prenant justen air effray pour qu'il soit touch.

Papa s'arrta, se retourna et me fixa de ses yeuxombres, en fronant les sourcils.

Tu vas te remettre au travail ? me demanda-t-ilvrement.

J'acquiesai, la tte baisse.

Oui, Papa.


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Et tu ne perdras plus ton temps, ce soir, avec tesevues ?

Je lui montrai l'exemplaire du Mutant Masqu, quiisait sur mon lit.

Je peux au moins terminer celle-l ?DOUBLE FAUTE !Il poussa un grognement et se tourna pour sortir

vec mon carton dans ses bras. OK, OK ! Criai-je. Je te demande pardon. Je vais

aire mes devoirs, Papa. Je m'y mets tout de suite ! Ilrogna encore un peu, mais remit le carton sa place.

Vraiment, tu ne penses qu' a. Nuit et jour. DesD, des BD, des BD ! Ce n'est pas bon !

Je ne rpondis pas. Je savais qu'il allait partir, maisme lana encore :

Je ne veux plus entendre parler de ces illustrs ! OK, Papa ! Je te demande pardon.J'attendis que ses pas lourds s'loignent dans

escalier, puis je retournai la nouvelle aventure duMutant Masqu. Je mourais d'envie de savoir comment

explorateur allait s'en sortir s'il s'en sortait. Mais je mavisai. Coline n'tait sans doute pas loin. Si elle me voyare, elle risquait de prvenir mon pre, mademoiselle laapporteuse ! Aussi, j'ouvris mon cartable et en tirai mesvres de maths, de sciences et de littrature.

Les solutions aux problmes furent expdies rande vitesse, la rapidit de l'Homme clair. La plupa


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es rponses taient sans doute fausses, maisu'importe : de toute faon, je suis mauvais en maths. Jeautai galement quelques questions en littrature : il n'yque les Grands Cerveaux de Pluton qui savent rpondrtout. Quant aux sciences, la leon sur les atomes et les

molcules me faisait sans cesse penser au Mutant Masqut je retins peu de choses du rsum.

Enfin, la conscience tranquille, je me jetai sur mon lour finir ma passionnante lecture. Revenons donc ocan

L'homme au scaphandre n'avait eu la vie sauve querce l'intervention de la Ligue des Vengeurs. La batailui s'en suivit fut terrible et, aprs avoir inflig deouloureuses pertes aux justiciers, le Mutant Masquarvint encore s'enfuir. De retour en ville, il regagna souartier gnral. Son quartier gnral !

J'eus un choc en le voyant, car jamais auparavant leecret n'en avait t dvoil. Il y avait bien quelquesndications, par-ci par-l, mais c'tait la premire fois quon voyait l'immeuble, en entier, de l'extrieur.

Quel endroit trange ! M'exclamai-je en

xaminant attentivement le dessin.Il ne ressemblait pas ce que l'on aurait pu attendr

u quartier gnral de la pire canaille de la plante.'difice avait la forme d'une gigantesque bouche'incendie, une bouche d'incendie si haute qu'elle sembla

oucher le ciel. Toute en ciment rouge et surmont d'unoit sphrique noir.


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Vraiment trange ! Rptai-je. Maisaturellement, c'tait le meilleur endroit pour se cacher.

Qui aurait pu penser que le plus grand des brigands deous les temps se dissimulait dans un building aussi peuiscret ?

Je tournai la page : le Mutant se glissait dans l'difict empruntait un ascenseur qui le menait tout en haut,ans ses appartements privs. L, une grande surpriseattendait

On pouvait voir qu'il tait pi par une sombre

ilhouette, dissimule derrire les rideaux. Moi, je l'avaiseconnue immdiatement : c'tait l'Homme clair, lerand chef de la Ligue des Vengeurs. Comment avait-il pntrer ? Et pour quoi faire ? La suite au prochainumro

Je refermai la BD. La tte remplie d'imagesclatantes, je me couchai et m'endormis aussitt.

Quelques jours plus tard, par une froide et claireprs-midi, Wilson, me rejoignit en courant aprs lalasse. Sa respiration faisait de la bue devant son visage

H ! Jimmy ! Tu viens chez moi ? Je vais te faire

oir ma collection de tampons. Dsol, mon vieux, je dois aller chez le dentiste

our faire rgler mon appareil dentaire. Je prends le bus-bas.

Il fit une grimace compatissante.

Je n'aimerais pas tre ta place !


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Bof ! Lanai-je, dsinvolte. Il y a un magasin deD prs de chez lui. Comme a, j'en profite pour voir lesernires nouveauts. Mon bus arrive ! Ajoutai-je enitesse. Salut !

Je courus vers l'arrt et le conducteur, brave type,

ttendit un peu. Je montai donc en le remerciant. Je neaurais certainement pas fait si j'avais su o il

m'emmenait.Mais je ne pouvais pas deviner que je me dirigeais

ers la plus terrifiante aventure de toute ma vie.


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Le bus tait bond. Je restai debout un moment,uis deux personnes descendirent et je pus enfin

m'asseoir. Ainsi, je voyais bien les maisons et les jardinsue nous longions.

De lourds nuages s'accumulaient au-dessus des toit

a premire chute de neige de l'hiver ne tarderait pas. Lemagasin de BD n'tait pas loin. Je regardai ma montreour voir si je pouvais m'y arrter avant mon rendez-ous, mais non : pas le temps pour les BD aujourd'hui.

Une voix claire interrompit mes penses :

Eh ! Tu vas o Franklin ?

Je vis alors, mes cts, une fille, la chevelureousse resserre en une simple tresse. Ses yeux taienterts et son nez ponctu de petites taches de rousseur.lle portait un gros pull jaune, sur un jean dlav, et

enait son cartable sur ses genoux.

Oui, j'y vais, rpondis-je. Comment tu t'appelles ?

Jim !

a te va bien, je suis sr que tu es le premier eym !

Je voyais bien qu'elle se moquait de moi. Mais sa


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lague me fit rire.

Et toi, comment tu t'appelles ?

Lucy Zacks. O est-ce que tu vas exactement ?

Je ne voulais pas lui parler de mon appareil dentairussi je lui rpondis :

Je vais chez Komics, le magasin de BD.

Tu es amateur de BD ? Moi aussi !

J'tais surpris ; en gnral ce sont les garons quiollectionnent les BD.

Quel genre tu prfres ? Demandai-je. J'adore Harry et les grosses ttes !

Beurk ! C'est pour les bbs, ce trac ! Ce n'est pae la vraie BD, dis-je en faisant la grimace.

Eh bien moi, je trouve que cette srie est trsmusante. Peut-tre que tu ne la comprends pas ?

Je haussai les paules tout en regardant par laentre. Le ciel tait devenu encore plus sombre.

Et toi, tu collectionnes lesquelles ? m'interrogea-lle son tour. Des histoires de super-hros ?

Oui, et ma collection vaut au moins mille dollars,pondis-je avec fiert.

Tu rves ! Ricana-t-elle.

Mais non ! Toi, tes histoires n'auront jamaisucune valeur. Mme le numro un n'en a pas. Tu neourras jamais en tirer plus de dix dollars.

Pourquoi veux-tu que je les vende ? Je me fiche


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perdument de leur prix, je les ai juste pour les lire.

Alors, tu n'es pas une vraie collectionneuse !

Et alors ? a change quoi ? Tu me dsintgres ?On se mit rire. Je ne pouvais encore dire si cette fille m

laisait, mais elle tait mignonne et elle avait de l'humou

Tout coup, je ralisai que le car dpassait desmagasins que je ne reconnaissais pas : j'avais rat matation. Je me levai vivement et appuyai sur le boutonStop . Le bus ne tarda pas s'arrter et, aprs avoir

alu la jolie rousse, je me ruai dehors.

O est-ce que je peux bien tre ? Murmurai-je eegardant autour de moi.

Tu es perdu ?

Je me retournai et, ma grande surprise, jem'aperus que Lucy m'avait suivi hors du bus.

Mais, qu'est-ce que tu fais ici ? C'est l que je descends. J'habite deux rues plus

oin, expliqua-t-elle en me montrant une direction devanlle.

Eh bien moi, il faut que je retourne en arrire, je

uppose ! Grommelai-je en tournant la tte.Mais, ce moment-l, mon cur s'arrta de battre

uelques secondes ; je n'en croyais pas mes yeux.

Ce n'est pas possible ! Lchai-je dans un souffle.e venais de dcouvrir l'immeuble situ au coin de la rue

Un trs grand immeuble de ciment rouge, avec un toitphrique noir.


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J'tais face au quartier gnral du Mutant Masqu.


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Eh ! Jimmy ! Qu'est-ce que tu as ? s'cria Lucy eme secouant par l'paule.

Je ne pouvais lui rpondre. J'avais les yeux fixs suet difice, la bouche grande ouverte comme un poisson

mort. J'levai mon regard jusqu' l'norme toit sombre,

uis le baissai pour dtailler les murs brillants et rouges.De ma vie, je n'avais encore jamais vu de telles couleurs a n'existait pas ! C'tait des couleurs de BD ! C'tait un

mmeuble de BD !

Pourtant, il tait l, bien en face de moi.

Tu vas bien ?

La voix de Lucy rsonna dans le lointain.

Est-ce rel ? Me rptai-je. Est-il possible que leuartier gnral du Mutant Masqu soit rel ?

H, Jimmy, qu'est-ce qui se passe ? Tu as l'air siffray !

C'est c'est cet immeuble, l-bas, bgayai-je.

Ouais, c'est vraiment la chose la plus moche qu'oit construite, remarqua Lucy. Mais a ne vaut pas leoup de faire une crise cardiaque !

Mais Mais c'est c'est Je ne pouvais plusarler.


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Mon pre dit que l'architecte qui l'a conu n'avaitucune notion des couleurs, continua-t-elle. a neessemble pas un immeuble, on dirait un dirigeable quie serait mis debout.

a fait longtemps qu'il est l ? Demandai-je en

xaminant les portes vitres qui taient les seules entreisibles.

Je ne sais pas. Ma famille a emmnag ici aurintemps dernier. Il y tait dj.

Les nuages devenaient de plus en plus noirs. Un

etit vent glacial se leva. Je me demande qui peut travailler l-dedans?

emanda Lucy. Aucun nom n'est indiqu. Naturellementu'il n'y avait aucun nom ! C'tait le repaire du plus granmon de la plante. Le Mutant Masqu n'allait pas

mettre son nom sur la porte ! Mais c'est fou ! M'exclamai-je.

Lucy m'examinait, l'air inquiet :

Tu es sr que tout va bien ? Ce n'est qu'unmmeuble, il ne faut pas en faire tout un plat !

Je me sentis rougir : Lucy devait me prendre pourn imbcile.

C'est que j'ai vu le mme, ailleurs : tonnant,on ? Je russis donner cette explication d'un airgag.

Bon, alors, une autre fois peut-tre !

Je restai seul et honteux, songeant ce qu'elle deva


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enser de moi. Je me sentais vraiment malheureux, maie n'y pouvais rien : a avait t un tel choc de voir cetteonstruction ! Je traversai la rue pour m'en approcher.es alentours taient dserts et personne n'entrait ni neortait de cet difice. Ce doit tre un immeuble de

ureaux, il n'y a pas de quoi s'nerver, me rptai-je poume convaincre.

Cependant, mon cur battait tout rompre lorsquatteignis les grandes portes vitres. C'tait fou, maisourtant, je m'attendais voir des gens portant des

ostumes de super-hros aller et venir l'intrieur.Mon front touchait presque la vitre. a avait l'air

ien sombre l-dedans. Je russis nanmoins distinguen grand hall, des murs rouges et jaunes, et plusieursscenseurs. Mais il n'y avait personne ! Pas me qui vive'endroit semblait inhabit. Je pris la poigne de la porte

t respirai un bon coup. Est-ce que j'entre ? Est-ce queose entrer


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D'une main tremblante, je commenai pousser laorte. Mais au mme moment, du coin de l'il, je vis unutobus qui arrivait. Ma montre m'indiqua que je n'avaisue cinq minutes de retard pour mon rendez-vous. Si jeautais dans celui-ci, j'arriverais chez le dentiste enuelques minutes.

Je lchai la poigne et courus vers l'arrt, monartable brinquebalant sur mon dos.

J'tais la fois du et soulag. Entrer dans leepaire du plus dangereux des mutants de l'univers, achait quand mme la trouille.

Le bus s'arrta. Je montai et je me dirigeai vers leond afin de jeter un dernier coup d'il au mystrieuxmmeuble rouge et noir. Je n'arrivais pas dtacher monegard de cette construction dont les rougeurs restaientoujours aussi vives malgr les nuages qui s'amoncelaien

l n'y avait toujours personne aux alentours. Quelquesecondes plus tard, comme le bus tournait, l'immeubleisparut de ma vue. Incroyable ! Pensai-je. Vraiment

ncroyable !

Et c'tait vraiment le mme immeuble que celuie la BD ? me demandait Wilson, ses yeux bleus me fixanar-dessus la table.


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J'acquiesai :

J'ai vrifi dans ma revue ds mon retour : c'estxactement le mme !

Wilson sortit son sandwich de son sac et enleva leapier qui l'entourait. Je fis de mme avec le mien.

hacun mangea en silence. Je mchai sans apptit,ongeant toujours cette apparition. Elle n'avait pasuitt mon esprit depuis la veille.

Soudain, Wilson s'exclama :

J'ai trouv !

Trouv quoi ?

C'est simple : qui a dessin le Mutant Masqu ?

Jim Sterenko ! Rpondis-je instantanment. C'esui qui a cr le personnage !

Comment Wilson pouvait-il ignorer une chose

areille ?

Bon ! reprit-il. Supposons que ce type soit venuans ce quartier un jour. Il passe devant ton immeuble, i

e trouve bizarre et intressant, et hop ! Il fait un croquisour pouvoir l'utiliser dans sa BD.

Oui, je vois, murmurai-je, visualisant la scneue Wilson venait de dcrire. Alors, ce serait donc a ? Il

magin son histoire partir d'un immeuble qui existaitj ?

Cette explication tenait la route ; elle la tenait mm

rs bien.a a l'air bte, mais j'tais soudain du : j'aurais


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raiment aim qu'il s'agisse du vritable repaire duMutant Masqu. Wilson avait gch le mystre. Pour unois qu'il disait quelque chose d'intelligent ! Il se leva,ontent de ses dductions, et ajouta :

Je vais aller acheter quelques tampons. Si tu

eux, je pourrais venir te les montrer chez toi, aprscole.

Non, merci ! Sans faon ! Ce serait vraiment tropxcitant ! , me moquai-je en guise de vengeance.'esprais malgr tout revoir l'immeuble en fin d'aprs-

midi, mais le prof de maths, un Super Vilain celui- ! Nous donna une tonne de devoirs et je dus rentrerirectement la maison.

Le jour suivant, la neige s'tait mise tomber. J'allaaire du patin glace avec Wilson et d'autres copains, ma

mon envie de retourner devant l'trange difice ne meuittait pas. Le surlendemain, enfin, j'tais prt. Cetteois-ci, rien ne m'empcherait d'y aller. Et cette fois-ci,entrerais. Il y avait peut-tre un gardien ou unceptionniste qui je pourrais demander desenseignements sur cet immeuble : le nom du

ropritaire ? Quelles personnes y travaillaient ? Aprscole, je me sentais plein de dtermination enmontantans le bus. Je voulais vraiment en avoir le cur net, trertain qu'il ne s'agissait que d'un immeuble de bureauxt qu'il n'y avait pas de quoi en faire toute une histoire.

Je m'installai sur un sige esprant vaguementevoir Lucy : mais aucune trace d'elle. Je me concentrai


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lors sur le parcours, car je n'tais pas sr de l'arrtuquel je devais descendre. Le bus dpassa mon magasine BD, puis la rue de mon dentiste. Quelques minutesprs, je reconnus le petit jardin devant lequel j'taisescendu par erreur.

Je me levai prcipitamment et bousculai lesoyageurs debout pour pouvoir sortir avant que lesortes ne se referment. Oui, c'tait bien l !

Je tournai les yeux vers ma gauche et faillis crier detupfaction en dcouvrant un grand terrain vide.

'immeuble avait disparu.


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Je me frottai les yeux, et regardai encore plusttentivement. Comment tait-il possible qu'une si grandonstruction disparaisse ainsi en quelques jours ?

Je n'eus pas plus de temps pour rflchir. Un autreus venait de s'arrter et Lucy en descendit, toute

ouriante. Elle portait le mme jean trou, et ses cheveuxtaient tirs en arrire, en une queue de cheval retenuear une barrette bleue.

H ! Jimmy ! Qu'est-ce que tu fais dans monuartier ?

L'im l'immeuble a disparu ! Bgayai-je. Il estarti !

Tu pourrais au moins dire Bonjour ou quelquhose d'approchant !

Oui, oui, bonjour ! Qu'est-ce qui est arriv immeuble rouge ?

Elle tourna la tte et rpondit : On a d le dtruire, je suppose. Faut dire, il tait

ellement moche ! Mais maisJe n'en finissais pas de bgayer.

Mais, tu as vu quand on l'a dmoli ? Tu habites


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t, tu dois l'avoir vu !Pensive, Lucy frona les sourcils. Ben non ! Je suis passe par l plusieurs fois,

mais Tu n'as vu aucune machine ? Aucune grue ?

Aucun ouvrier ?Lucy secoua la tte. Non, c'est vrai, je n'ai rien remarqu. Mais je ne

egardais pas spcialement. Je ne sais pas pourquoi tuintresses tant ce building. Il tait si affreux que je su

ien contente qu'il ne soit plus l. Mais cet immeuble tait dans une de mes BD !

xplosai-je. Qu'est-ce que tu racontes ?Je soupirai, sachant bien qu'elle ne comprendrait

as. Oh ! Rien ! Rien ! Eh ! Dis-moi, justement : si tu venais chez moi

oir ma collection ?J'tais tellement embarrass que j'acceptai. Une

eure plus tard, je repartis chez moi compltementprim. Les BD de Lucy taient toutes plus barbantes

es unes que les autres. Quant aux dessins : beurk ! Etuis je n'arrivais pas chasser de ma tte cette nigme :omment un si gros immeuble pouvait-il disparatre

ompltement en quelques jours ? Je retournai au pas deourse l'arrt de mon bus en esprant trouver l'difice


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a place, mais naturellement, il n'y tait pas.Je ne savais plus que penser. Des ides toutes plus

olles les unes que les autres traversrent mon esprit. Jeuppose qu'elles venaient de mes lectures. J'attendis leus pendant dix minutes, durant lesquelles je ne cessai d

xer le grand terrain vide, chafaudant mille hypothsesur cet tonnant mystre. De retour la maison, jerouvai une enveloppe marron. Elle m'attendait sur laetite table de l'entre o Maman pose le courrier.

Chouette ! M'exclamai-je.

C'tait l'dition spciale du Mutant Masqunumro 2a suite de celui que j'avais dj. J'embrassai ma mre eitesse et montai l'escalier, la BD bien serre sur maoitrine. Je ne pouvais pas attendre pour savoir ce quitait pass aprs l'irruption du chef de la Ligue dans leuartier gnral du Mutant Masqu.

Soigneusement, je retirai l'enveloppe et examinai laouverture.

L'trange immeuble rouge et noir y occupait presquoute la place.

Mes mains tremblaient lorsque je tournai laremire page.

Le Mutant Masqu tait devant une grande consolee visualisation et regardait un mur truff d'au moins uningtaine d'crans de tlvision. Chaque cran montraitn membre diffrent de la Ligue des Vengeurs.

Je les liminerai tous, un par un, dclarait le


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Mutant Masqu dans la premire bulle. Ils ne merouveront jamais ! Je vais jeter un rideau d'invisibilitur tout mon quartier gnral !

Ma bouche s'ouvrit d'tonnement, lorsque jearcourus ces mots. Je les lus encore et encore, avant de

aisser tomber la BD de mes mains.Un rideau d'invisibilit !Personne ne pouvait voir l'immeuble du Mutant

Masqu cause du rideau d'invisibilit ! Je m'assis toutxcit sur mon lit, mon pouls battant de plus en plus vite

tait-ce ce qui s'tait rellement pass ? La BD neme donnait-elle pas la rponse au mystre de la

isparition ?Y avait-il vraiment un rideau d'invisibilit qui

issimulait le building ?

Cela avait l'air fou, compltement fou, mais n'tait-cas une explication ? Il n'y avait qu'un seul moyen de leavoir : c'tait d'y retourner.

Le plus vite possible.


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Le lendemain aprs-midi, je devais aller acheter deaskets avec ma mre. D'habitude j'en essaie au moins du douze paires avant de me dcider. Cette fois-ci, jehoisis la premire venue. Des Reebok blanc et noir.

Qui peut penser des baskets quand un immeuble

nvisible attend d'tre dcouvert ?Sur le chemin de retour, je commenai parler uneu de cela ma mre, mais elle m'arrta tout de suite :

Je serais heureuse que tu t'intresses autant tetudes qu' tes stupides BD.

Je connaissais d'avance la suite de son discours.'enchanai :

Aujourd'hui en sciences, on a dissqu un ver deerre.

Ma mre fit la grimace. Vos professeurs n'ont-ils rien de mieux faire qu

e torturer de pauvres petits vers innocents ?Dcidment, elle n'tait pas dans un de ses bons

ours.Une heure aprs, bouillant d'impatience, je prenais

us. J'eus la chance d'y retrouver Lucy. Je me prcipitai

ers elle.


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Je retourne voir l'immeuble, lui dis-je tout excite pense qu'il est entour d'un rideau d'invisibilit !

Tu ne dis jamais bonjour toi, hein ?Je m'excusai puis lui rptai mon explication. Je lui

acontai que ce que j'avais lu dans ma BD pouvaitxpliquer cette trange disparition. Lorsque j'eus terminlle mit sa main sur mon front.

Tu n'as pourtant pas de fivre. Est-ce que, parasard, tu ne vas pas chez un psychiatre ?

Je repoussai sa main, mais elle continua :

Je crois que tu es compltement cingl. Je ne suis pas fou du tout ! M'criai-je. Et je te le

rouverai si tu viens avec moi ! Srement pas ! Je ne vais pas suivre un garon

ui croit que les BD se passent dans la vie relle !

Le bus arriva notre arrt. Je descendis, Lucy surmes talons. nouveau, je dtaillai la rue : pas d'immeublouge en vue. Rien qu'un terrain vide.

Bon, alors, tu viens Lucy ? Dans ce terrain vague ? Tu ne crois pas qu'on va

voir l'air d'imbciles quand on verra qu'il n'y a rien l-as ?

Eh bien, tant pis ! Tu n'as qu' rentrer chez toi ! Non, non, je viens ! Mais, dis-moi, comment va-t

n passer travers ton rideau d'invisibilit ?

Sa voix tait srieuse, mais je voyais ses yeuxu'elle se fichait de moi. Patiemment, j'expliquai :


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Dans les BD, les gens le traversent simplement, oe le sent pas. C'est comme un rideau de fume. Mais un

ois qu'on l'a franchi, on peut voir tout ce qui se dissimuleerrire.

OK ! OK ! Allez, on y va et on en finit avec cetteistoire !

Cte cte, nous avancions lentement vers le terraide. Un pas, puis encore un autre.

Lucy ne cessait de rpter : N'importe quoi ! C'est vraiment n'imSoudain, elle s'arrta net de parler.Devant nous, le building venait d'apparatre. Ooooh !Nous avions cri ensemble. Lucy me saisit le

oignet ; ses mains taient glaces. La porte vitre taitevant nous, ainsi que les murs brillants et rouges.

Jimmy ! Tu tu avais raison !J'avalai ma salive. J'essayai de parler, mais ma

ouche tait toute sche.Lucy demanda d'une voix trangle : Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?Je ne pouvais toujours pas prononcer un mot.La BD tait donc relle, compltement relle. Est-c

ue cela voulait dire que l'immeuble appartenait auMutant Masqu ? Mon cur battait tout rompre.

Lucy s'impatientait. En plus, elle avait l'air vraimen


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ffraye. Alors ? Quoi maintenant ? On s'en va ? Je secoua

a tte. Ah ! Non ! Pas question ! On entre ! Entrer l-dedans ? Tu es fou ? On doit y aller ! Allez, viens !Je pris une profonde respiration et poussai la porte

Nous tions l'intrieur.


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Le grand hall s'tendait devant nous. Mon curattait si fort que ma poitrine me faisait mal. Mes genouxremblaient. Je n'avais jamais eu aussi peur de ma vie !

Le hall tait gigantesque. Le plafond, d'un blanctincelant, paraissait des kilomtres au-dessus de nos

tes.Je ne voyais aucun bureau de rception. Pas deable, ni de chaise : il n'y avait aucun meuble.

Il y a quelqu'un ?Lucy s'accrochait mon bras. Elle tait aussi

ffraye que moi et lanait de frquents coups d'ilerrire elle.

Je fis un autre pas : personne en vue.Soudain, un rayon de lumire dore jaillit d'un des

murs et s'arrta sur moi. Je ressentis de trs lgresiqres, du genre de celles que l'on ressent lorsqu'on a unied ou un bras endormi. La lumire me balaya de la tteux pieds, puis elle disparut aussi rapidement qu'elle taenue.

Je murmurai Lucy : Qu'est-ce que c'tait ?

Quoi donc ?


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Tu n'as rien vu ? Je n'ai rien vu du tout ! Arrte ! Est-ce que tu

eux me faire peur ? De toute faon, on s'en va ! Cetndroit est vraiment lugubre, il me donne la chair deoule.

Je tournai les yeux vers les ascenseurs. Est-ce quaurai le cran d'en prendre un ? Est-ce que je suis assezourageux pour poursuivre cette exploration ?

Allez ! Insista Lucy. Viens. C'est juste unmmeuble de bureaux.

Alors o sont les employs ? Les bureaux sont peut-tre ferms, aujourd'hui Un jeudi ? Non ! Je suis sr que tout est

ompltement vide et que personne n'y travaille jamais.Je fis quelques pas vers les ascenseurs. Mes basket

aisaient un drle de bruit sur le sol en marbre. Lucyommenait se fcher.

Oh ! Je sais ce que tu penses. Tu crois toujoursue c'est le quartier gnral de ton mutant la noix.'avalai difficilement ma salive. Mes genoux continuaient

trembler. Je ne parvenais pas retrouver mon calme. Et comment tu expliques le rideau d'invisibilit,lors ? C'tait bien dans ma BD, non ?

Je n'explique rien du tout : j'ai peur. Je veuxartir d'ici !

Et moi, je veux connatre la vrit. Pour cela, il nqu'un moyen


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J'essayais de paratre brave, mais ma voix merahissait. Lucy suivit mon regard toujours fix sur lesscenseurs.

Ah ! Non ! Pas a !Elle recula en me tirant par la main. Mais on monte juste un peu et on jette un petit

oup d'il dans les tages. Pas question ! J'ai j'ai trop peur ! coute, puisqu'on est l, autant dcouvrir de quo

s'agit. Tu ne veux tout de mme pas rentrer chez toi

ans avoir la rponse cette nigme ? Fais ce que tu veux, moi, je rentre la maison !

ucy se tourna vers la porte d'entre. Au-dehors,aperus mon autobus bleu et blanc l'arrt. En courante pouvais encore l'attraper. Je pouvais retourner chez

moi, sain et sauf. Mais, une fois la maison, que seasserait-il ? Je me sentirais honteux, une vritablemauviette, et je continuerais me demander sans cesse

ui ou non, j'avais dcouvert le repaire secret de la plusrande canaille qui puisse exister. Si je prenais le bus, touela resterait un mystre qui finirait par me rendre fou !

OK, Lucy, si tu veux, tu rentres chez toi ! Maismoi, je monte !

Elle me regarda pensivement puis, roulant des yeuxffrays, elle murmura :

Bon je viens avec toi !J'tais drlement content. Je prfrais, de loin, ne


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as y aller seul. Si je t'accompagne, c'est uniquement parce que j'

e la peine pour toi ! Continua-t-elle. De la peine ? Pourquoi a ? Parce que si tu penses qu'une BD peut entrer

ans la vie relle, c'est triste, trs triste ! Ah, oui ? Et le rideau d'invisibilit ? Tu l'oublies ?

'tait pourtant rel, non ?Lucy ne rpondit pas, mais se mit rire. Son rire

lair et lger se rpercutait dans le grand hall vide. Je

entis mes forces revenir et me mis rire mon tour. Et puis, tu parles d'une histoire ! Ajoutai-je. On v

rendre un ascenseur, c'est tout ! Ce n'est pas comme si Mutant Masqu le prenait avec nous ! On va juste

dmirer des bureaux sans intrt, et puis bye-bye.

Je pressai le bouton d'appel. Immdiatement, laorte de l'ascenseur s'ouvrit. J'avanai un peu la tte pouxaminer l'intrieur recouvert de bois. Rien n'tait affichans la cabine, pas une indication. Je ralisai soudain que

e n'avais vu aucune inscription dans le hall non plus.Aucun nom de socit ou panneau de renseignements

our les visiteurs. trange ! On y va !Comme Lucy restait en arrire, je la pris par le bra

t la tirai l'intrieur. La porte coulissante se refermaussitt derrire nous. Je me tournai vers la range deoutons et appuyai sur celui qui indiquait l'tage le plus


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lev. L'ascenseur commena bourdonner, puis il se min marche.

Je me retournai vers Lucy qui, le dos coll contre lemur du fond, gardait ses mains dans les poches de sonean.

On bouge ! Murmurai-je.L'ascenseur prit de la vitesse et, aussitt, le mme

ri sortit de nos gorges : Oh ! On descend !J'avais pourtant bien appuy sur le bouton d'en

aut, mais impossible de se tromper : l'appareilenfonait de plus en plus profondment. Et de plus enlus vite.

O nous emmenait-il ? Allait-il jamais s'arrter ?


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Enfin, au bout d'une course qui nous parutnterminable, l'ascenseur s'immobilisa. Violemment.Dsquilibr, je bousculai Lucy et lui demandai : a va ? Oui, oui, a va ! Mais pourquoi la porte ne s'ouvr

-elle pas ? demanda-t-elle d'une voix tremblante.Impuissants, nous la fixions puis, sous le coup d'une

mpulsion, je criai : Porte ! Ouvre-toi !La porte ne bougea pas.

Nous sommes pris au pige ! murmura Lucy d'unoix si faible que je l'entendis peine.

Attends un peu ! C'est long, mais elle va bien finirar s'ouvrir !

J'essayai de me montrer courageux. Les secondes

coulrent, oppressantes. Il n'y avait pas un bruit extrieur de la cabine. Un silence de mort nousntourait.

L'ascenseur a d se casser et nous sommes pigci pour toujours ! Se mit geindre Lucy. L'air commencej me manquer !

Mais non, ne panique pas ! Respire doucement :


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a de l'air en pagaille, ici !Tout en parlant, je remarquai que, prs des bouton

ndiquant les tages, il y avait un bouton sans le moindrehiffre. Je le pressai et la porte s'ouvritutomatiquement !

Tu vois ! Criai-je triomphalement. Il suffisait deflchir !

Oui, mais o sommes-nous ?Je me glissai l'extrieur de la cabine. Il faisait trs

ombre. Il me sembla nanmoins distinguer de grandes

machines dissmines et l. On ne peut tre qu'au sous-sol.Peu peu, mes yeux s'habiturent l'obscurit. Je

us mieux voir ce qui nous entourait.Entre toutes ces normes machines circulaient un

as de tuyaux qui aboutissaient une sorte deigantesque chaudire.

Allez, Jim ! Il faut remonter ! m'ordonna Lucy.Je me reculai l'intrieur de l'ascenseur et poussai

outon indiquant HALL .

L'ascenseur ne bougea pas.J'appuyai nouveau plusieurs fois de suite : toujour

ien !Ma gorge se serra. Je n'avais aucune envie de

m'terniser ici.

Je tapai frntiquement sur tous les boutons, etmme sur celui marqu URGENCE .


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chec total ! Sortons d'ici et changeons d'ascenseur ! proposa

ucy. Bonne ide , pensai-je.

Il y avait toute une range d'ascenseurs en haut,ans le hall. Il n'y avait qu' sortir de celui-l et enppeler un autre qui descendrait nous chercher. Tenantucy par le bras, je m'engouffrai dans le couloir sombre.

Aussitt, la porte de notre ascenseur se referma derrireous ! Comme s'il avait attendu que nous l'ayons quitt

ous les deux.De nouveau, mes yeux s'habiturent l'obscurit. J

is que Lucy fixait le mur. O sont les autres ? Lcha-t-elle d'une voix

laintive.

Effectivement, sur les cts, le mur tait lisse etide. L'unique ascenseur existant tait celui que nousvions pris.

Ils ne doivent pas descendre jusqu'ici ! Grognai-jout en ttant le mur afin de trouver le bouton ncessair

u rappel.Mon cur manqua un battement : pas le moindreouton ! Ni droite, ni gauche ! Rien !

Cette fois, on est cuits ! M'criai-je, affol. Il n'y aucun mo en de sortir d'ici !


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Il y a peut-tre d'autres ascenseurs le long d'unutre mur ? Peut-tre, rpondis-je, sans trop y croire.Soudain, un bruit sourd nous fit sursauter. Du calme, Lucy ! Ce n'est que la chaudire qui se

met en marche.Elle agrippa mon bras. Allez ! On cherche un moyen de sortir de l !

'avanai dans l'obscurit, sentant sa main sur monpaule. Une autre machine se mit en marche avec un

rle de bruit. Il y a quelqu'un ? Criai-je en mettant mes mainsn porte-voix.

Silence. Il n'y a personne ici ? Personne ne m'entend ? La

eule rponse mes appels tait le bruit de la chaudire. Il doit y avoir un escalier qui permet de remontemurmura Lucy derrire moi.

Devant nous, une faible lueur encadrait le battant'une porte.

Viens, on va voir o a mne ! Dis-je, tout enalayant de ma figure les toiles d'araignes qui s'y taien


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olles.La porte s'ouvrit avec un grincement sinistre.

Derrire, une simple ampoule couverte de poussireclairait un long couloir dlabr.

Il n'y a personne ici ? Rptai-je. Toujours pas deponse.

De chaque ct du couloir s'alignaient des dizaines dortes. J'en ouvris quelques-unes : toutes donnaient sure petites pices obscures, emplies de bric--brac divers'une tait pleine de cartons, une autre renfermait de

ros rouleaux de cbles mtalliques, une autre encoreontenait de grandes feuilles de mtal empiles jusqu'aulafond

Alors que j'avanais, des lumires rougeslignotantes, situes sur un panneau de contrle,

ttirrent mon regard. Je m'approchai, me demandant sa pice ct avait quelque chose de spcial. l'intrieue dcouvris une sorte de comptoir derrire une range dhaises trs hautes.

Elles taient vides, bien entendu, et, vu la poussireen dduisis que personne n'avait d s'y asseoir depuis

ongtemps. Bizarre ! Murmurai-je Lucy.Elle ne me rpondit pas.Je me retournai, le cur battant : Lucy avait

isparu !


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Je fis rapidement demi-tour et appelai : Lucy ! Lucy ! O es-tu ?Aucune rponse et aucune trace d'elle dans le

ouloir. Lucy, si c'est une plaisanterie, elle est idiote !

Mais toujours rien. Je revins sur mes pas enherchant dans toutes les pices que j'avais visites et enappelant de plus en plus fort.

Lucy ! Lucy !Comment avait-elle pu se perdre ? Je sentais la

anique me gagner. J'avais du mal respirer. Commentvait-elle pu disparatre aussi vite ?Je dpassai la salle de la chaudire et poursuivis le

ouloir qui s'incurvait pour aboutir une norme picerillamment illumine. Des flots de lumire se dversaieu plafond et clairaient une gigantesque machine. Celle-i tait trs longue avec un panneau couvert de boutons,e cadrans et de manettes. son extrmit se trouvaitne norme roue blanche, ou plutt un cylindre que jeeconnus comme tant un rouleau de papier blanc ! Caravais devant moi une presse !

Intrigu, je m'approchai. Le sol tait couvert de


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euilles taches d'encre, froisses ou dchires. Jeontinuai appeler Lucy, mais en vain. Je me faufilai verne longue table devant laquelle il y avait une chaise et

m'y assis pour mieux rflchir la situation.O tait Lucy ? Comment avait-elle pu disparatre

insi ? Allait-elle suivre le mme couloir et me rejoindre t pourquoi n'y avait-il personne dans cet immeuble ?tait-ce ici que l'on imprimait les BD ? Des questions,

oujours des questions ! J'avais l'impression que ma ttellait clater. Machinalement, je fis un tour sur mon sige

t m'immobilisai, le souffle coup. Le Mutant Masqu seenait dans un coin de la pice, quelques mtres devantmoi !


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Je manquai de dgringoler de ma chaise, mais, trsite, je retrouvai mon calme.Il ne s'agissait, en fait, que d'un grand dessin en

ouleurs reprsentant le Mutant Masqu, affich sur unmur. Je m'approchai et l'examinai attentivement. Il avai

t peint sur un carton trs pais, ce qui lui donnait duelief. Sa longue cape s'enroulait autour de lui et, traveon masque, ses yeux de dmon semblaient vouloir meoudroyer.

sa gauche, une table croulait sous un tas deapiers. Je plongeai la main dans ce fouillis et en tirai des

roquis faits au crayon. Plusieurs reprsentaient leMutant Masqu dans diffrentes attitudes. Certains lemontraient alors qu'il se transformait en animal sauvage

'autres en horrible crature extraterrestre.Mon cur fit un bond dans ma poitrine. Ce devait

tre ici que les bandes dessines taient ralises.J'tais tellement excit que j'en avais presque oubli

ucy.Ainsi, cet immeuble tait l'endroit o l'on crait ma

D prfre !

Je me calmai et rflchis, soulag. Il n'y avait doncucune raison d'avoir peur. Je n'tais pas dans le repaire


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e la plus grande canaille de la plante. J'tais simplemenans le sous-sol de l'imprimerie. C'tait l que lesessinateurs et les scnaristes travaillaient et c'tait lu'on imprimait leurs histoires. Alors, pourquoieffrayer ?

Je continuai fouiller et trouvai dans un tiroir desmaquettes de BD que j'avais achetes rcemment. Puis,

ans un autre, je dnichai des croquis que je neonnaissais pas. Tiroir aprs tiroir, je dcouvrais cesrsors inattendus et m'amusais comme un fou, lorsque,

oudain, mes trouvailles ne me firent plus rire du tout. Jenais d'ouvrir une chemise et d'en sortir les illustrationu'elle contenait.

Je les saisis et mes mains commencrent rembler :

Mais ce n'est pas possible ! Criai-je, stupfait.Je venais de reconnatre le garon qui tait dessin

ur ces feuilles.C'tait moi.


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Je passai en revue tout le tas de dessins en essayane me convaincre :

Allons, tu es en train de t'imaginer des choses, moieux ! Ce garon te ressemble, c'est vrai, mais ce n'estas toi.

Cependant, j'tais sr du contraire. Le garon avaitomme moi, le visage bien rond, des cheveux sombresoups court sur le ct et un peu plus longs au-dessus. Itait petit et avait un sourire de travers, comme le mienl portait galement mes vtements : un jean bien amplet un T-shirt manches longues avec des poches.

De plus, il avait, comme moi, la dent de devantbme.

C'tait impossible ! Qui avait donc pu me dessinerinsi ? Et comment pouvait-il me connatre aussi bien ?

Un frisson froid descendit le long de mon dos, mon

ur battait trs fort.Sur l'un des dessins, je courais, effray, les bras au-

essus de ma tte, comme pour me protger.

Un autre croquis reprsentait seulement monisage. On pouvait y lire une expression de colre. Non.

as de simple colre. J'avais l'air furieux.


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Sur un autre, je faisais des mouvements deymnastique. Pas mal, d'ailleurs, le dessin ! On m'avaitait des muscles de super-hros ! De formidables biceps

Un autre, enfin, me reprsentait les yeux ferms. Est-ceue je dormais ou bien est-ce que j'tais mort ?

J'tudiais attentivement tous ces croquis lorsque,out coup, j'entendis un bruit de pas. Je m'immobilisai.e n'tais plus seul. Doucement, je me retournai.


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O tais-tu ?Lucy se prcipitait vers moi et m'interrogeait avec

olre. Je t'ai cherch partout, espce d'idiot ! Et toi ? O est-ce que tu tais ? Je croyais que tu

me suivais ! Me dfendis-je, soulag malgr tout de laevoir. Exact ! Tu tais toujours devant moi et puis tu as

ourn et je ne t'ai plus vu. Comment as-tu pu me laisseroute seule dans un endroit pareil ?

Mais c'est toi qui m'as laiss ! Bon ! Coupa-t-elle. De toute faon, on sort d'ici.'ai trouv des ascenseurs et ils ont l'air de marcher.

Attends, tu dois d'abord regarder a !Je lui tendis le tas de croquis. Elle les reposa d'un ai

xcd. Tu rigoles ! Je t'ai dit que je voulais sortir. Je n'eni rien faire de tous ces dessins. Alors, tu viens ?

Mais ce sont des dessins de moi ! Regarde ! Ben voyons ! Comme si quelqu'un avait intrt

e prendre comme modle. Tu as vraiment trop'imagination, Jim. Pourtant, tu avais l'air d'tre normal,


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mais en fait, tu es compltement maboul ! Tchao ! Je m'eais !

Mais non ! Attends !Je remis les dessins leur place et la suivis. Moi non

lus, je n'avais gure envie de rester seul ici ! Aprs avoiong plusieurs couloirs, nous arrivmes devant uneange d'ascenseurs. Lucy appuya sur un bouton et laorte de l'un d'eux s'ouvrit, le plus naturellement du

monde.Je jetai un coup d'il l'intrieur : il tait vide. Nou

ouvions y aller.Lucy pressa le bouton marqu 0 et l'ascenseur s

mit en marche. Lorsque la porte s'ouvrit, nous poussmensemble un cri de joie. Nous tions de retour dans le halrincipal avec ses murs rouge et jaune. Quel

oulagement ! Vite, la sortie !Une fois dehors, nous nous loignmes du btimentans perdre une seconde. Dj, la sensation de dangerommenait s'estomper. Lucy m'annona qu'elle devaitite rentrer chez elle, car sa mre risquait de s'inquitere lui demandai tout de mme avant qu'elle ne me quitte

Mais tu me crois au moins, pour les dessins ? Qui pourrait croire une btise pareille ? Se

moqua-t-elle en haussant les paules. Le Zozo Masqu ?Elle me fit un petit signe amical de la main et couru

ers sa maison.

Mon bus s'approchait, mais, avant d'y monter, je m


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etournai encore une dernire fois pour me convaincre dimpossible : l'immeuble tait toujours invisible !

J'aurais prfr avoir du temps pour rflchir touela, malheureusement Wilson m'attendait devant chez

moi. Il m'accompagna dans ma chambre.

Je t'ai apport quelques tampons, dit-il tout enversant un sac de ces trucs sur mon lit.

Wilson, je t'en prie, ce n'est pas le moment ! Ilm'est arriv une histoire incroyable aujourd'hui. Je

oudrais bien pouvoir y penser tout seul. Wilson frona

es sourcils : Ah bon ? Qu'est-ce que c'est ? C'est un peu long raconter. En rsum, je suis

ntr dans un immeuble et je crois que c'est l que les BDu Mutant Masqusont imprimes.

Sans blague ? Et ils t'ont laiss visiter ? Oui, puisque curieusement, il n'y avait personne.

t de plus, l'immeuble tait invisible, enfin sauf pour moit c'est l que j'ai trouv des croquis qui meeprsentaient.

Eh ! Attends ! Qu'est-ce que tu m'inventes l ? J'y comprends rien !Je me rendis compte que je m'y prenais mal.

'histoire, telle que je la racontais, n'avait aucun sens. Jeromis Wilson de lui tlphoner plus tard et de tout luixpliquer. Je le raccompagnai jusqu' la porte.

C'est alors que j'aperus, parmi le courrier, une


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nveloppe marron sur la petite table.Gnial ! C'tait la troisime dition spciale du

Mutant Masqu! Je saisis l'enveloppe et me prcipitai danma chambre. Je voulais tre tout fait tranquille pour

examiner. Les yeux brillants d'excitation, je dfie le

aquet. Sur la couverture, le visage colreux du MutantMasqu tait dessin en gros plan. Ses yeux fixaientmchamment le lecteur. Le titre s'talait en dessous de ste :

LE NOUVEL ENNEMI DU MUTANT MASQU.

Quoi ? Un nouvel ennemi ? Je respirairofondment. Ce n'est qu'une BD, voyons ! Dualme !

Je tournai la premire page fbrilement. L'immeubtait dessin d'abord vu d'en haut, puis du niveau de la

ue, et dans l'ombre de celui-ci, on voyait quelqu'unapprocher des portes. Je tournai la page. Oh ! Non ! C'est impossible !


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H, oui ! Bien sr, vous avez devin : celui qui tenta'entrer dans le repaire du Mutant Masqu, c'tait moi !Je fixai la page si fort que les yeux m'en sortaient d

a tte. J'tais si troubl que je n'arrivais pas lire leexte. Cette fois, j'tais DANS la BD !

Je me faufilais travers l'entre, avec le mme jeant le mme T-shirt que je portais encore maintenant. Leessin suivant montrait mon visage de plus prs. Desouttes de sueur dgoulinaient sur mes joues, sans douteour montrer que j'avais peur. Quand mme, ils

m'avaient dessin un peu trop gros !

Je passai la page suivante, si excit que je faillisarracher en la tournant. La squence tait diffrente.lle reprsentait l'Homme clair, prisonnier dans unehambre toute en mtal.

Le Mutant Masqu l'avait captur et voulait le

rler, la chambre tant en fait un gigantesque four. Laemprature montait, il faisait de plus en plus chaud.

Bientt, l'Homme clair deviendrait l'Hommearbonis !

Puis la page suivante reprenait mon entre dans le

timent.Pas de doute, c'tait bien moi ! MOI !


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Je refermai la BD et m'lanai hors de ma chambre Maman ! Papa ! Vous devez voir a !Je dboulai dans la cuisine o mes parents taient e

rain de prparer le dner. Papa hachait des oignons prse l'vier, ses yeux pleins de larmes. Maman, quatreattes, pestait contre le four qu'elle n'arrivait pas llumer.

Je suis dans la BD ! Je suis dans la BD ! Rptai-jris d'une vritable frnsie.

Pas maintenant ! me rpondirent-ils ensemble. Si ! Vous devez voir a ! Insistai-je en mettant la

evue devant le visage de mon pre. Enlve-moi a ! Tu ne vois pas que je suis

ccup ? grogna-t-il en s'essuyant les yeux.Je me tournai vers ma mre.

Maman ! Il FAUT que tu regardes ! Je t'en prie !e suis dedans, c'est vraiment MOI !

Comme elle ne ragissait pas elle non plus, je perdisout contrle et hurlai :

Est-ce que vous allez regarder, la fin ? Maman

ana un coup d'il sur la page que je brandissais devantlle.

Oui, c'est vrai, a te ressemble un peu. Bon, laissemoi maintenant, je dois m'occuper de ce four.

Dpit, je retournai vers mon pre, mais il tait

ccup s'essuyer les yeux avec une serviette.Manifestement il ne ouvait rien voir du tout. D'ailleurs


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ne me rpondit mme pas.J'tais exaspr.Je n'avais jamais vcu quelque chose d'aussi

xtraordinaire dans ma vie, et eux ne voulaient mme phanger leur petite routine pour partager ce moment av

moi !Furieux, je me prcipitai sur le divan du salon pour

nir ma lecture.L'Homme clair tait toujours en aussi mauvaise

osture, tandis que le Mutant Masqu, qui surveillait la

cne grce ses crans vido, criait victoire. Je lus enitesse les bulles au-dessus de la tte du pauvre hros.

Seul, le garon peut me sauver maintenant ! Mais est-il ?

Je relus plusieurs fois le texte. tait-ce possible ?

tais-je vraiment celui qui pouvait le sauver ? Fallait-ilue e retourne l-bas ?


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Le lendemain, je me dpchai de prendre le bus. Ilaisait trs froid. Tout semblait de glace : le sol et le ciel.e me demandai si je rencontrerais nouveau Lucy.'avais hte de lui raconter ce que j'avais dcouvert dans

ma BD de la veille, et de lui dire que je comptais bienetourner dans cet trange immeuble.

Viendrait-elle avec moi ?

Sans doute pas. Elle avait eu trop peur la premireois, et ne voudrait certainement pas recommencer. Lucy'tait pas dans le bus. J'effectuai le trajet perdu dans menses. La BD n'avait pas menti pour le rideau

'invisibilit, pourquoi mentirait-elle pour le reste ?

Je descendis du bus l'arrt que je connaissais bienmaintenant. Le terrain semblait toujours aussi vide, maie savais qu'il n'en tait rien. J'tais sr que l'immeubleouge et noir s'levait l, l'abri de tous les regards.

Ma bouche s'asschait, la peur commenait faireon effet. J'essayai de me calmer. Je pris mon courage eux mains et avanai. Un pas, puis un autre

Soudain, l'immeuble m'apparut, impressionnant dear le mystre qui l'entourait Je poussai la porte

'entre et pntrai dans le hall rouge et jaune. L'endroittait toujours aussi dsert. Je toussai un peu


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ruyamment, mais personne ne se manifesta. Jem'avanai alors vers l'ascenseur sans rencontrer me qu

ive. O pouvaient-ils tous tre ? C'tait pourtant lemilieu de l'aprs-midi. Comment tait-il possible que cetmmeuble soit toujours vide ? J'hsitai avant d'appuyer

ur le bouton d'appel. Je regrettai de plus en plus de neas avoir Lucy prs de moi. Au moins, on aurait t deuxavoir peur !

Bon ! J'y vais !

Je tendis le doigt en avant lorsque, soudain, un rire

errifiant clata dans le hall : un rire froid et mauvais.uste mes cts.


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Je fis un tour sur moi-mme, mais ne vis personne.ourtant, le rire persistait, doucereux et cruel. Qui est l ? Criai-je d'une voix aussi ferme que

ossible.Le rire s'arrta net.

Je continuai chercher l'endroit d'o il pouvaitrovenir, lorsque mes yeux se posrent sur un haut-arleur. C'tait de l que le rire avait d jaillir. Jeexaminai quelques secondes, pendant qu'une petite voixntrieure me soufflait :

Va-t'en d'ici ! Cours et quitte cet immeuble. Il estncore temps

Je l'ignorai et appelai l'ascenseur. La porteoulissante s'ouvrit sur-le-champ, j'entrai et elle seeferma aussitt.

Je dtaillai le panneau de commandes. Devais-jeousser le bouton du haut ou celui du bas ? La dernire

ois, il s'tait produit le contraire de l'effet dsir. Neallait-il pas, maintenant, choisir le sous-sol pour meetrouver au sommet de l'immeuble ? Je n'eus pas leemps de me dcider : l'ascenseur se mit en marche tout

eul ! Vers le haut !Lentement, il entama sa monte. Jusqu'o ? Et qui


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avait appel ? L'homme au rire sinistre ?La course n'en finissait pas. Je commenais trouv

e temps long. Au-dessus du panneau, les numros destages dfilaient rgulirement.

40, 41, 42L'appareil ne s'arrta qu'au 46. Sans doute l'tage le

lus lev.La porte s'ouvrit, et je me dpchai de sortir. Devan

moi, un couloir s'tirait sur une dizaine de mtres. Choseurieuse, les murs, le plafond, le sol, les portes : tout tai

ris. Cela donnait la dsagrable impression de se trouveans un vieux film en noir et blanc. Et comme d'habitudeas me qui vive aux alentours.

J'aurais tellement voulu entendre des voix, des rireu mme des bruits de machines, mais il n'y avait qu'un

ourd silence, et les battements de mon cur. Jem'engageai dans le couloir puis, aprs un tournant, dansn autre qui semblait sans fin.

Une trange impression s'empara de moi : unempression de dj vu . Oui, je reconnaissais ce couloir

tait dessin dans mon dernier numro du MutantMasqu! Dans l'histoire, il menait directement au quartie

nral du bandit. Seule diffrence notable : l'absenceotale de couleurs, alors que ma bande dessine enegorgeait.

Une pense bizarre me vint. Tout ce que j'avais

evant les yeux, si gris, si dlav, ressemblait un croqu


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ait au crayon, et qui n'aurait pas encore t colori. Maisela n'avait pas de sens !

Tout coup, j'entendis un bruit : Bump ! Bump !Le cur dans les talons, je m'arrtai.Bump ! Bump !Cela semblait venir de loin, devant moi. Je me fora

avancer. Arriv l'extrmit du couloir, je tournai. L urprise ! Les murs de ce couloir taient d'un vert brillant le plafond bien jaune. Mes baskets s'enfonaient dansne paisse moquette rouge fonc qui menait une porte

mtallique ferme par un norme verrou.Bump ! Bump !Les bruits venaient de derrire cette porte. Il y a quelqu'un ? Appelai-je d'une voix que la

eur rendait presque inaudible.

Seul le mystrieux bruit me rpondait.Bump ! Bump !Je repris courage et, avec plus d'aplomb, insistai : Il y a quelqu'un l-dedans ?Soudain, les bruits sourds s'arrtrent. Et je sentis

mes cheveux se dresser sur ma tte lorsqu'une voixppela :

Est-ce que vous pouvez m'aider ?Je restai ptrifi, mais la voix rpta : Ho ! Pouvez-vous m'aider sortir de l ?

Je ne savais plus quoi faire. Devais-je essayer de


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livrer cet homme ? Qui tait-il ? Que faisait-il ici ? Tanis, je me dcidai. Je saisis le verrou des deux mains et lerai. ma grande surprise, il glissa trs facilement.

Je poussai la porte et, une fois entr, je ne pusm'empcher de crier, stupfait :

Vous ? Vous ? Vous tes rel ?


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Sa cape s'enroulait autour de lui et son masque avaliss sur l'un de ses yeux. Mais comment ne paseconnatre l'Homme clair ? Je bredouillai :

Vous tes vraiment vivant ? Naturellement ! me rpondit-il avec impatience.

Allez, dtache-moi, mon garon ! Vite !Je ralisai alors que ses bras et ses jambes taients une chaise. Le Bump ! Bump ! que j'avaisntendu, c'tait cette chaise qu'il balanait en essayant dchapper.

Je ne peux pas croire que vous tes ici, devantmoi ! bafouillai-je, plant comme un piquet.

Je te donnerai un autographe plus tard. Dpcheoi, il ne nous reste que peu de temps !

Du temps ? Mais oui, il va revenir. Il faut que j'essaie de

avoir avant qu'il ne nous attrape. Nous ? coute, dtache-moi en vitesse. Il me faut

ontacter mes amis de la Ligue des Vengeurs. Ils doiventme rechercher travers toute la galaxie.

Toujours aussi stupfait, j'entrepris de le librer de


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es liens. J'avais beaucoup de mal, car les nuds taientrs serrs.

Plus vite, mon garon ! Mais dis-moi, comments-tu dcouvert le secret de ce quartier gnral ?

Je je l'ai juste dcouvert. Allez, ne fais pas le modeste ! Tu as d te servir

e tes pouvoirs de radar cyberntique, hein ? Ou alors tus compris par transmission de pense que j'avais desnnuis et qu'il fallait me sauver ?

Non, j'ai juste pris l'autobus

Je ne savais pas quoi lui rpondre. Peut-tre merenait-il pour quelqu'un d'autre ?

Mais pourquoi tais-je ici ? Qu'est-ce qui allait nousrriver ? Et moi particulirement ?

Enfin, l'un des nuds se dfit. Le reste vint

acilement. Merci, mon garon !L'Homme clair sauta sur ses pieds, ajusta son

masque et dploya sa cape. OK. Allez, viens, on va lui faire une drle de

urprise ce sclrat ! dit-il en se dirigeant vers la portee restais prudemment derrire la chaise.

Heu Vous voulez que je vous accompagne ? Ah ! Je comprends, dit-il avec un sourire. Tu

rains de ne pouvoir me suivre cause de mes jambes

ynamo. Tu sais que je suis l'tre le plus rapide dumonde !


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Heu Ben Ne t'en fais pas, j'irai lentement. Allez ! Bouge-to

n y va !Rsign, je sautai par-dessus le tas de cordes et le

uivi. Mais, au bout d'un instant, sa silhouette devint flout il disparut compltement. Quelques secondes plus tartait revenu vers moi.

Oh ! Excuse-moi ! Je suis all trop vite !J'acquiesai. Il posa alors sa lourde main gante sur

mon paule, ses yeux me fixant travers son masque.

As-tu des pouvoirs pour grimper le long desmurs ?

Non, je regrette. Bon ! Alors nous prendrons l'escalier !Il saisit mon bras et se prcipita en avant. Mes

ambes semblaient flotter dans les airs. Les mursfilrent toute allure, les couleurs s'embrouillrent. aevait tre impossible d'aller plus vite ! J'avaisimpression de voler. Je n'arrivais plus respirer.

Aprs plusieurs tournants, l'Homme clair s'arrta

ur le seuil d'un escalier si sombre que j'avais du mal istinguer jusqu'o il montait. Stop ! Il y a un rayon dsintgrant, l ! dclara-t

n pointant un doigt devant lui. Un quoi ?

Un rayon dsintgrant ! Si tu passes par-l, il teulvrise en un quart de seconde.


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J'avalai pniblement ma salive. Mon corpsecommena trembler.

Penses-tu pouvoir sauter par-dessus les deuxremires marches ? me demanda-t-il.

Vous voulez dire que Oui, tu dois sauter directement sur la troisime.

rends bien ton lan ! a, j'ai drlement intrt ! pensai-je en

egrettant amrement toutes ces crales et ces gteauxue j'avais l'habitude de manger. Sr que a aurait t

lus facile avec quelques kilos en moins ! Allez, vas-y ! Et fais bien attention, c'est un rayon

ui ne pardonne pas ! Tu parles d'un encouragement ! Je voulais bien tre brave, mais mon corps ne

pondait pas. J'tais tout mou, on aurait dit de la gele.'Homme clair me poussa doucement de ct.

Attends ! Je vais passer en premier. Tu vas voir.l prit son lan, sauta par-dessus le rayon maudit ettterrit aisment sur la cinquime marche !

Tu vois, c'est facile ! Facile, facile ! Murmurai-je. Tout le monde n'a pa

es jambes dynamo ! Et je ne suis pas un athlte, moi !Je ne me faisais pas d'illusions. l'cole, chaque fois

u'on cherchait des partenaires pour n'importe quel spor

n me choisissait toujours en dernier. Ce n'tait pas pourien !


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Cette troisime marche me paraissait tre desilomtres.

Tant pis, il fallait se dcider. Je pris mon lan, mean ai et atterris lourdement sur la deuxime marche !


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Je hurlai en fermant les yeux. Je m'attendais artir en miettes, mais je ne sentis rien. J'ouvris les yeuxtais toujours sur la deuxime marche et toujours en uneule pice.

Il ne devait pas tre branch, dit l'Homme clair

almement. Tu as de la chance mon garon ! Continuons Allons au-devant de notre destine !Moi, je n'en pouvais plus. La sueur me dgoulinait l

ong du visage. Je n'avais aucune envie de le suivre danset escalier si sombre, mais que faire d'autre ? Arriv enaut, il poussa une lourde porte en bois massif et me fit

ntrer dans une pice extraordinaire. C'tait le bureau lelus luxueux que j'aie jamais vu. La moquette aux longsoils tait si paisse que je m'y enfonai presque jusqu'auhevilles. Des rideaux de soie bleue pendaient devant'immenses fentres par lesquelles on avait une vue

uperbe sur toute la ville. Un lustre de cristal tincelait dous ses feux. Des chaises et des fauteuils recouverts deelours taient rangs autour de tables en bois prcieux.

Un mur tait parsem d'une multitude d'crans vido,andis que les autres s'ornaient de magnifiques tableaux

Un petit bureau plaqu or occupait le centre de la pice,

a grande chaise derrire lui ressemblait un trne.


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Oh ! L ! L !Je ne pouvais retenir mon admiration. Oui, il ne se refuse rien, ce bandit ! Mais son

emps est compt prsent ! commenta l'Homme clair Mais comment ? Eh bien, je vais courir de plus en plus vite autour

e lui, jusqu' provoquer un cyclone qui le balayera. Laremire fois, il n'a pu me capturer que parce qu'il m'avassomm par-derrire. Mais je ne me laisserai plusurprendre !

Tout coup, le mme rire effrayant que j'avais djntendu clata prs de nous.

Je vis le petit bureau commencer bouger, hanger d'apparence. Son clat dor sembla s'lever,ourbillonner et une silhouette humaine prit forme sa

lace.Le Mutant Masqu se tenait l, debout devant nous

es yeux colreux paraissaient vouloir nous transpercerl tait plus grand que dans ma bande dessine et avaitair encore plus puissant, plus effrayant. Il s'adressa enremier l'Homme clair.

Comment oses-tu entrer dans mon bureau privL'Homme clair ne semblait pas impressionn. Tu peux dire au revoir toutes ces splendeurs ! Je vais plutt TE dire ADIEU, grina le Mutant

Masqu, mais auparavant, regarde comment je vaistruire ce garon ! Lentement, il se tourna vers moi.


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Comme il approchait, je me reculai vivement. Sonoing tait lev dans ma direction tandis que ses yeux mxaient mchamment.

Mon cur battait trs fort. Je cherchai vainementn endroit par o m'enfuir, mais impossible. La seule

orte se trouvait derrire lui. Je mis mon bras devantmon visage dans un geste dsespr pour me protger,orsque soudain, il y eut un courant d'air. L'Homme claitait plac entre nous deux et stoppa le Mutant d'uneste.

Si tu veux le garon, il faudra me dtruire en

remier ! dclara-t-il. Pas de problme, rpondit doucement le Mutant

Masqu.Mais son expression changea lorsque l'Homme cla

ommena tourner autour de lui, vite, de plus en plus

ite, se transformant en une tornade bleue et rouge. Ilxcutait son plan !

Le dos au mur, je regardais cette trange bataille.L'Homme clair tournait, tournait, et un vent

uissant se mit souffler dans la pice. Les rideaux

ommencrent s'envoler. Un vase se brisa. Les tableaue dcrochaient des murs.


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M'agrippant un lourd fauteuil, j'exultais : Oui, oui, vas-y ! a marche !Ma joie fut de courte dure.Le Mutant Masqu leva une jambe. Un croche-pied

l faisait un croche-pied ! Et l'Homme clair tombaourdement, face contre terre ! Il tressaillit une ou deuxois, puis resta immobile, assomm par son incroyableitesse.

Le vent se calma. Les rideaux reprirent leur place.e Mutant Masqu, mains la ceinture, dominait le

uper-hros tomb de toute sa stature. Et maintenant, c'est l'heure de dner ! Ricana-t-il

oujours accroch au fauteuil, je vis avec terreur leMutant Masqu se transformer nouveau. Son visageembla flotter. Son corps rapetissa et il s'avana, posant

es mains sur le sol. Il avait pris l'apparence d'un lopardt ce lopard, avec un rugissement froce, s'apprtait m'attaquer !

Rveillez-vous, Homme clair ! Rveillez-vous !M'poumonai-je.

Celui-ci, mon grand soulagement, semblaiteprendre connaissance. Il secouait sa tte comme pourmieux se rveiller, lorsque l'horrible animal bondit sur lut, d'un coup de griffes, lui arracha son masque. L'Hommclair, dans un dernier effort, se dgagea du lopard et sua vers la porte, le visage ray de quatre balafres.

Je ne peux plus rien faire pour l'instant ! me cria


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-il. Maintenant, tu dois te dfendre seul, mon garon ! Non ! Attendez ! Criai-je mon tour.Mais l'Homme clair n'entendait plus rien. Il avait

isparu et la porte claqua derrire lui. Rapidement, leopard changea d'apparence : le Mutant Masqu apparunouveau.

Oui, c'est vrai, maintenant tu es seul, me dit-ilvec un sourire froid et plein de cruaut.


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Le Mutant Masqu s'avanait lentement vers moimpossible de lui chapper. Je n'tais pas assez rapideour m'esquiver par la porte comme l'avait fait l'Hommeclair.

L'Homme clair

Ce n'tait pas l'Homme clair qu'il aurait dappeler, mais le Trouillard clair ! Comment avait-il pume planter l et ne penser qu' sauver sa peau ? Il savait

ien que je ne pouvais ni m'enfuir ni me battre. Queouvais-je faire ?

Le Mutant Masqu, debout au milieu de la pice,ouissait de ma frayeur. Il tait si sr de sa victoire !

Quels sont tes pouvoirs ? me demanda-t-il dansn ricanement.

La question me surprit. Quels sont tes pouvoirs ? rpta-t-il

mpatiemment. Tu peux te rtrcir volont ? Ou bien te changes en flammes ? moins que tu ne sois

magntique ? Je n'ai aucun pouvoir, murmurai-je dpit. AucuLe Mutant Masqu se mit rire.

Oh ! Tu ne veux rien me dire ? ta guise !


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Son sourire disparut, son regard devint sombre etruel.

Je voulais simplement te faciliter les choses. Tetruire de la faon la plus simple.

Pendant qu'il me parlait, j'observais sur une tagrmes cts, une sorte de grosse pierre lisse, dcorative

ans doute. Je me demandais si elle ne ferait pas unerme acceptable.

Alors c'est l qu'on se dit adios, menaa le Mutann s'avanant vers moi.

D'un geste vif, je saisis alors la grosse pierre. Elletait trs lourde. Je la lanai de toutes mes forces la ttu Mutant et le manquai !

Bel essai ! S'exclama-t-il moqueur.Je me plaquai contre le mur. Plus rien ne pouvait m

auver !


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Je tentai de l'esquiver, mais le Mutant Masqu tairop rapide pour moi. Ses mains puissantes me saisirentt il m'leva du sol ! Haut, haut, de plus en plus haut !

Je compris qu'il agissait sur ses molcules pourtirer ses bras. Je me dbattis, mais il tait le plus fort.

Haut, toujours plus haut. Je dpassai le lustre jusqu' ceue ma tte touche le plafond, des mtres et des mtresu-dessus du sol !

Bon atterrissage ! Me souhaita-t-il, se prparantme lcher.

Mais, juste avant qu'il ne le fasse, j'entendis la porteouvrir.

Le Mutant l'entendit galement. Me tenant toujouruspendu, il tourna la tte.

Toi ? cria-t-il, surpris. cause de la lumire du lustre, je ne pouvais rien

oir, mais les paroles du Mutant Masqu me parvenaien Comment oses-tu venir ici ? Il m'abaissa un tout petit peu et je pus voir qui se

enait sur le seuil de la porte. mon tour, je poussai un ce surprise :

Lucy ? Mais qu'est-ce que tu fais l ?


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Le Mutant Masqu me reposa sur le sol et se tourners Lucy, tout en m'agrippant par le collet. Mes jambesremblaient, elles pouvaient peine me soutenir. Mais jerouvai la force de la prvenir :

Lucy, va-t'en ! Va-t'en vite !

Malgr tout, elle s'avana dans la pice. Elle meegardait, ignorant compltement le Mutant Masqu. Neavait-elle pas qu'il tait le plus grand criminel de toutunivers ?

Jim ! Tu ne m'as pas entendue ? J'tais dans laue en face et je t'ai appel lorsque je t'ai vu entrer dansimmeuble !

Je t'en prie, va-t'en ! La suppliai-je. Tu es enanger !

Mais manifestement, elle ne ralisait pas ce qui seassait.

Lucy ! Implorai-je tout en essayant de me libreD'un geste brutal, le Mutant Masqu m'envoya rouler

ans un coin de la pice. Je devrai donc vous dtruire tous les deux ! dit-i

almement.

Lucy sursauta. On aurait dit qu'elle ne venait de le


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emarquer qu' ce moment. Mais elle n'eut pas l'airffraye pour autant.

Jim et moi, nous allons partir tout de suite !Ricana-t-elle.

La pauvre ! Elle ne se rendait pas compte qui ellearlait. Elle ne ralisait pas dans quel ptrin nous nousrouvions.

Le Mutant Masqu ricana son tour. Je regrette, personne ne sortira d'ici ! Personne !

ar qui vais-je commencer ?

ce moment, je vis Lucy qui tirait de son cartablen revolver en plastique jaune. Je soupirai :

Mais Lucy, ce n'est qu'un jouet ! Je sais, mais on est dans une BD, n'est-ce pas ?

Rien n'est rel, alors on peut imaginer n'importe quoi !

Et de son revolver, elle visa le Mutant Masqu.elui-ci clata de rire :

Pauvre idiote, qu'est-ce que tu penses faire aveca ?

a ? a a seulement l'air d'tre un jouet. En

alit, c'est un dsintgrateur de molcules. Si vous neartez pas, je vous rduis en bouillie !

Bien trouv ! Apprcia le Mutant. Mais inutile !'est donc toi qui y passeras la premire.

Lucy, les mchoires serres, continuait le mettre

n joue et s'apprtait tirer.Le Mutant Masqu tendit la main vers elle.


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Pose donc ce jouet minable ! Il ne peut t'aider ! Je ne plaisante pas ! C'est un vritable

sintgrateur !Le mutant continuait avancer, toujours souriant.

Un pas, puis un autreLucy visa alors la poitrine du bandit et appuya sur l

chette. On entendit juste un ridicule petit Pschitt ! ,uis lus rien. Et le Mutant Mas u avan ait tou ours.


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Lucy baissa son revolver. La situation m'apparutans toute son horreur. Le Mutant s'approchait de plus elus.

Soudain, une lumire aveuglante entoura son corpsUn violent courant lectrique le parcourut des pieds la

te, lui extirpant de longs gmissements de douleur : semolcules commenaient se dsintgrer ! Sa ttevapora jusqu' disparatre compltement. Le masqueide tomba sur les paules du costume, puis tout le corpsembla fondre. Il ne restait plus sur le tapis qu'un tas dehiffons frips !

Lucy ! M'tranglai-je. a a march ! Ton jouet amarch !

Mais naturellement ! me rpondit-ellealmement.

Elle avana jusqu'au costume et le pitina de toutes

es forces. Je l'avais pourtant prvenu que c'tait un

ritable dsintgrateur, mais cet idiot n'a pas voulu meroire.

Mon cerveau tait en bullition. Je n'arrivais pas

omprendre comment un revolver-jouet avait pu dtruire plus puissant mutant de la terre. Je pris Lucy par la


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main.

Allez, viens, on fiche le camp !

Je regrette, Jim ! me dit-elle d'une voixoucereuse.

Hein ? Tu regrettes quoi ? Lucy leva le pistolet eme visa.

Je regrette, parce que c'est toi qui vas disparatrmaintenant !


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Tout d'abord, je me mis rire ; je pensais que Lucylaisantait.

Tu as vraiment un drle de sens de l'humour, toi

Mais mon rire s'arrta net. Lucy continuait viserma poitrine et son visage tait on ne peut plus srieux. J

albutiai : Mais Lucy, qu'est-ce qui se passe ?

Je ne suis pas Lucy ! Je suis navr, mais je doisapprendre qu'il n'y a aucune Lucy ici !

Comme elle disait ces mots, son corps commena

hanger. Ses cheveux roux rentrrent dans sa tte. Sonisage s'agrandit et ses yeux verts devinrent noirs. Sailhouette s'allongea. Des muscles puissants apparurentur ses bras fins. Ses habits changeaient galement. Sonull et son jean commencrent ressembler un costumui m'tait familier : le costume du Mutant Masqu !

Mais, Lucy, comment tu fais a ?

Tu ne comprends dcidment pas trs vite, dit-lle d'une voix caverneuse, une voix d'homme.

Elle fit tourbillonner sa cape tandis que le pistolet seondait dans sa main pour se transformer en bague.

Je suis le Mutant Masqu ! J'ai chang mes


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molcules pour ressembler ton amie, mais je suis leMutant Masqu !

Mais mais mais tu viens de le dsintgrer ! Oa vu tous les deux !

Faux ! Je me suis dbarrass de l'Homme

amlon !

L'Homme Camlon ?

Oui, il travaillait pour moi. Je lui avais donn uneu de mes pouvoirs, et lui ordonnais parfois de revtir

mon apparence afin de tromper mes ennemis. Il

ravaillait pour vous et vous l'avez dtruit ? Il commenait devenir gourmand et trop

nant. Un jour ou l'autre, il aurait tent de prendre malace. Et puis, il m'arrive de faire d'horribles choses, tuais bien Comme celle que je vais te faire prsent

Je reculai tout en le suppliant : Mais pourquoi ? Laissez-moi rentrer chez moi ! J

ous jure que je ne dirai jamais rien personne. Je vous ure !

Rentrer chez toi ? C'est absolument impossible !

Adieu, Jim ! Non ! Vous ne pouvez pas faire a ! Vous tes

uste un personnage de BD et moi je suis rel, je suisVIVANT !

Non, Jim, tu n'es plus rel. Tu es comme moi, unersonnage de BD !


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Je me pinai le bras. La douleur que je ressentis meassura quelques instants. Vous tes un menteur ! Criai-je. C'est vrai, c'est une de mes nombreuses qualits

Mais cette fois-ci, je dis la vrit. Jim, tu n'es plus rel !

Mais je me sens comme toujours. Et pourtant je t'ai chang en personnage de BD.

u te rappelles, lorsque tu es entr dans cet immeuble, uayon de lumire est pass sur toi. C'tait un rayon-canner. Ds qu'il t'a travers, il s'est empar de ton corpt t'a chang en une multitude de petits points d'encre.

NON !Il ignora mon cri. C'est tout ce que tu es mon garon, un tas de

etits points d'encre noire, rouge, jaune et bleue. Tu as'ailleurs parfaitement tenu ton rle. C'est si difficile derouver un bon personnage pour mes BD.

Malheureusement, j'ai le regret de te dire que tu n'ypparatras plus, ni dans aucune autre d'ailleurs.

Attendez ! Attendez ! Criai-je en rflchissant oute vitesse.

Je ne peux plus attendre. J'ai dj perdu trop de


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emps avec toi, Jim. Mais je ne suis pas Jim ! M'exclamai-je. Jim

Matteurs n'existe pas ! Ah ! Bon ? Qui es-tu alors ? Je suis le Colosse lastique !


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Le Mutant Masqu me dvisagea, perplexe. Le Colosse lastique ? Tiens donc ! Ainsi, c'tait

ela, ton secret !Je prenais de l'aplomb. Oui, et je retourne sur la plante Xargos. Je ne

uis pas autoris participer une autre BD, rpliquai-je Bel essai ! Mais tu as envahi mon repaire et je do

e faire taire jamais ! ces mots, je me mis rire : J'ai une meilleure ide : je vais vous entourer de

mes bras lastiques et serrer, serrer, jusqu'touffement final. C'est tout ? rpondit le Mutant Masqu d'un air

mprisant. Faible, faible. Que dirais-tu plutt si je techirais en petits morceaux jusqu' en faire desonfettis ?

Impossible ! Je suis en caoutchouc ! Je plie, maise romps pas ! Mon seul point faible est la fume qui peu

m'asphyxier et me dtruire ! Oh ! Je n'aurais pas d direa ! a m'a chapp !

Je fis semblant de vouloir me sauver. Mais, du coin

e l'il, je voyais le Mutant Masqu qui se dpchait de


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hanger en une nappe de brouillard pais pour planerers moi.


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Je ne perdis pas de temps. Je courus la fentre etouvris d'une main, tandis que de l'autre je saisis l

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