Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
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8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
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9 7 / 0 2 1 9
L e Lagunage naturel
Les
leçons tirées de 15 ans de pratique en France
S A T E S
E
/ Service d'Assistance
} Ì
Technique
aux Explotants
de
Stations d'Epuration
ENS P
e
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
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8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
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L E LÂGUNAGE NATUREL
L E S L E Ç O N S T I R É E S D E 1 5 A N S D E P R A T I Q U E E N F R A N C E
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
4/64
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8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
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G R O U P E D E T R A V A I L
S A T E S E
- C E M A G R E F
LE
IAGUNAGE
NATUREL
LES LEÇONS TIRÉE S D E 15 A N S D E P RA TIQ U E E N F R A N C E
Coordination :
Y .
R A C A U LT
(Cemagref)
Membres
du Comité de rédaction
J .-S . BOIS
J.
C A R R É
P h .
D U C H Ê N E
B . L E B A U D Y
J. L E S A V R E
P. L I C K E L
M . R A T E A U
A . V A C H O N
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
6/64
Cominaniles supplémentaires à adresser à :
l'IJlJM-THANS, H P 22, 91167 L O N G J U M K A U C K D K X 09
Tél. : 01
69
10 85 85 - Fax : 01
69
10 8 > ÍH
Diffusion
aux lihruiros
:
Tt (linii[uc et
Documentation I A V O 1 S I K H
11,
rue de
ProNipny
-
91236
C A C H A N Ce.lex
Tl. : 01 17 10 67 82 - Fax : 01 17 10 67 558
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
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S O M M A I R E
P R E A M B U L E 7
I - I N T R O D U C T I O N 9
II - P E R F O R M A N C E S D U
L A G U N A G E
11
2 . 1 .
O rigine des don nées
-
M é t hod ologie
d'exploitation 11
2 . 2 . C h a r g e s
reçues sur
les installations 12
2 . 3 .
P e r f o r m a n c e s
épuratoires
des lagunes
13
2 . 4 .
Facteurs
influençant les
p e r f or m an ce s
14
2 . 5 .
C onclusion sur
les
performances des lagunes (carbone, azote,
p h o sp h o r e ) 16
II I -
D Y S F O N C T I O N N E M E N T
17
3 . 1 . Détectiondes dysfonctionnements et conséquences 17
3 . 2 .
C au ses de dysfonctionnem ent
17
3 . 3 .
R e m è d e s
19
IV -
C O N C E P T I O N
E T
D I M E N S I O N N E M E N T
D U
L A G U N A G E N A T U R E L
21
4 . 1 . Prétraitements 21
4 . 2 .
T raitements primaires
21
4 . 3 .
L es lagunes
23
4 . 4 . O u v r a g e s an n e xe s
et
d e
c o m m u n i c a t io n 25
V
-
E X P L O I T A T I O N
27
5 . 1 .
T e n u e
d ' u n
cahier
d'exploitation 27
5 . 2 . Surveillance générale 27
5 . 3 . Entretien
du prétraitement
27
5 . 4 . Entretien
des abords
27
5 . 5 .
L utte contre
les
rongeurs
28
5 . 6 . C u r a g e
des boues en
tête
»lu premier bassin
28
5 . 7 . L utte contre les lentilles d ' e a u 29
5 . 8 .
F a u c a r d a g e
de s
m a c r o p h y te s
29
-
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VI -
LE C U R A G E D E S B A S S IN S
6 . 1 . Répartitiondes boues d a n s les bassins
6 . 2 .
T a u x
m o y e n
d ' e n v a s e m e n t
6 . 3 . Décision
de curage
6 . 4 . M é th o de
de curage
6 . 5 . C o û t s
d'éliminationdes boues
6 . 6 . Caractéristiques a g r o n o m i q u e s et
sanitaires
des boue s
31
31
3 2
3 2
3 2
3 3
3 3
VII -
L E
SUIVI
T E C H N I Q U E
7 . 1 .
N a t u r e et fréquence des visites
7 . 2 .
L es opérations
particulières
35
35
36
VIII - LE S C O U T S
D U
L A G U N A G E
8 . 1 .
C o û t d'investissement
8 . 2 .
C o û t de fonctionnement
3 9
3 9
3 9
IX -
C O N C L U S I O N
41
BIBLIOGRAPHIE
45
N N X S
ANNEXE
ANNEXE
ANNEXE i
ANNEXE I
ANNEXE >
ANNEXE
ANNEXE 7
ANNEXE lì
A l
L e
lagunage anaérobie
48
L e
lagunage de décantation primaire
49
L e s
filtres
plantés
de roseaux 50
L e
lagunage tertiaire en aval de procédés conventionnels 51
L'infiltration
su r sable des
effluents
traités pa r lagunage 53
Lutte contre les lentilles d ' e a u 55
Détermi n a ti o n d u v o l u m e d e b o u es d a n s les bassins 57
Caractéristiques
d es ea u x
usées
brutes alimentant
les
lagunes (enquête)
59
-
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L e lagiuiage naturel
L E L A G U N A G E N A T U R E L
L E S L E Ç O N S
TIRÉES
D E
15
A N S D E P R A T IQ U E E N F R A N C E
PREAMBULE
La technique
de traitement des eaux
usées
domestiques par lagunage a
connu
un large développement en France depuis le début des années 80. Les
règles
de
conception appliquées jusqu
ici dans
notre
pays
proviennent
principalement du document Inter-Agences de 1979. Les
bases
de
dimensionnement et les recommandations développées dans ce cahier technique
résultaient
alors
d une
synthèse
de la bibliographie de
l époque
et de
quelques
expériences nationales. Une
ilière
typiquement française s en est dégagée et elle
a été largement appliquée au cas des petites collectivités.
Sans remettre en cause les
principes
de base
présentés
dans le document de
1979, qui demeurent valables dans
leur
grande majorité, l expérience acquise
sur le terrain au cours des quinze
dernières
années mérite d être valorisée pour
préciser
le domaine d utilisation
privilégié
du lagunage et améliorer les
règles
de
conception.
La nature m êm e du procédé lagunage, du fait notamment du
long
temps de
séjour
des effluents dans les bassins, incite par ailleurs ò
évaluer
son
fonctionnement
et ses performances avec une approche
très différente
de celle
utilisée
pour le s procédés conventionnels.
Afin
de dégager une image représentative des performances de la ilière de
traitement lagunage, une
enquête
nationale a été
lancée
en 1992 avec l aide des
Satese, des Agences de l eau et de l'ENSP dans le cadre d un groupe de travail
spécialisé
Cemagref- Satese.
S appuyant
sur l état de l art du lagunage, le présent document cherche ¿i
fournir
aux maîtres d œuvre, aux services techniques, aux bureaux
d étude,
les
éléments de
choix
de cette
ilière
de
traitement
et de son adéquation aux
contraintes
locales,
les
règles
de dimensionnement
actualisées,
les performances
que
l on
peut
attendre, le type
d exploitation à réaliser
et une
aide
à
l interprétation du comportement des bassins. L essentiel de ce cahier sera
consacré au
L A G U N A G E
SIMPLE
ou
N A T U R E L filière
comportant le plus
souvent
trois
bassins
en série.
-
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L e lagunare naturel.
TERMINOLOGIE D U LAGUNAGE
Plusieurs procédés répondent à l'appellation lagunage.
Afin
de
clarifier
la terminologie employée, on trouvera
ci-après une brève description des filières de traitement
rattachées
au
vocable
lagunage .
premier est conçu pour être facultatif et les suivants,
appelés
souvent
lagunes
de maturation', com por tent une
zone aérobie dominante
dont
la
p ro fondeur
varie en
fonction notamment de la charge organ ique reçue.
-
lagune anaerobic
: bassin profond (profondeur de
l'ordre
de 3 à 4 m) dans lequel s'établit un p rocessus de
fermentation
anaérobie allant
jusqu'à la méthanisation et
entraînant
un
abat tement partiel
de la
matière organi-
que
soluble.
Le temps de
séjour
de
l'eau
y est de
l'ordre
de 3 à 10 jours sous nos climats selon les objectifs.
-
lagune de
décantat ion : bassin d'une hauteur de
l'ordre
de 2 m avec un temps de séjour de 3 à 4
¡ours.
Le
bassin
joue
le rôle de
p iège
à boue mais les charges
organiques
app l iquées et le temps de
séjour
ne
permettent pas la mise en place d'un p rocessus de
fermentation anaérobie équilibré.
-
lagune
facultative : bassin p eu profond (1 à 1,5 m
localement)
compor tant
une zone
anaérobie
en
fond
de
bassin et une zone aérobie en
surface don t
l'épaisseur
varie
en fonction des conditions météoro logiques
et suivant l a
sa ison .
Le temps de séjour est de 15 à
30
jours.
•
lagunage tertiaire
: traitement complémenta i re situé en
ava l d'un système convent ionnel de traitement et
dont
la
concept ion varie avec
l'objectif
visé
(rétention
des ME
abat tement
de germ es ...) .
-
lagunage à haut rendement
2
: filière de traitement
composée de
bass ins
à faible p ro fondeur (0,3 - 0,5 m)
dans lesquels un
couran t
emp êchant la
décantation
des
algues es t
c réé
artificiellement par un dispositif d'agi
tation
de
type
roue à aubes.
-
lagunage aéré
2
: filière de traitement composée de
plusieurs
bass ins dont
le
premier
es t
équipé
d'un
dispositif
d'aération
artificiel fournissant la majorité
besoins en oxygène.
-
lagune
à
microphytes
: bassin dont la
p ro fondeur
es t
d'environ
1 m et où la b iomasse
végétale
est
princi-
palement constituée par des a lgues mic roscopiques
(phytoplancton).
•
lagune à macrophytes
: bassin à faible
p ro fondeur
(0,3 - 0,5 m) planté de végétaux
supérieurs.
-
lagune mixte
: lagune
compor tant
une zone spé-
c ia lement
aménagée
sur le mo dèle d'une
lagune
à
macrophytes.
-
lagunage n a t u r e l
: filière de traitement composée de
plusieurs
bass ins
en série, le plus souvent trois. Le
1. L'appellation
lagune
d e
maturation
concerne
un
bassin
pe u
proFond
(environ
1 m ) où l a faible
charge organique appliquée
pemet, en période diurne, l'établis-
sement d 'une zone aérobie
couvrant
u ne
large
fraction de la
hauteur
d ' e a u .
2 .
C e p r o c é d é n'est p a s traité d a ns c e d oc u m en t puisque nous ne nous
interressons ¡c qu 'au x variantes d u
lagunage
naturel.
-
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i - I N T R O D U C T IO N
L e laguiiage
naturel
A u cours des quinz e dernières a n n é e s , le l a g u n a g e
naturel
a
pris d a n s notre p a y s u n e
place importante
p a r m i les p r o c é d é s d e traitement d e s e a u x u s é e s
domestiques, notamment en milieu
rural. Si
en capacité
d e traitement
c u m u l é e ,
il
ne totalise qu' l
à 2
% d e
la
pollution globale à épurer, l'effectif d e stations de ce
type
représente environ
2 0 % du parc sur l 'ensemble du
territoire et, da ns certains départements ruraux, cette part
peut
atteindre
5 0 % .
A v e c
près de
2
5 0 0
installations, la
France est, avec
l'Allemagne, le pays d 'Europe où cette technique est la
plus
développée. Le lagunage connaît aussi ces dernières
a n n é e s une croissance importante d a n s certains p a y s
d ' E u r o p e d u S u d , e n particulier a u Portugal et en
Es p a gne ,
avec un
objectif
complémentaire de
réutilisation
des e a u x traitées.
1000
1989
Loire-Bretagne
Seine-Normandie
A d ou r - G a r on n e
R h ô n e - M e d . - C o r s e
R h i n - M e u s e
Artois-Picardie
1975
1970
Fig. I -
Évolution
du
n o m b r e
de
lagunes dans
les
différentes Agences
de l'Eau,
¡d'après Berland
et
Barraqué,
1990)
U n e enquête nationale ( C e m a g r e f , 1 9 8 6 )
a établi
d e
manière
exhaustive
l'état
d' implantation
d u l a g u n a g e
d a n s
les
différents
départements français, d i x a n n é e s
après son introduction. O n
a alors
p u
y
constater
le
r a p i d e d é v e l o p p e m e n t d u p r o c é d é . S a simplicité a
répond u a u x attentes d e b e a u c o u p d e petites collectivités
où les techniques
traditionnelles
avaient jusqu'alors
d o n n é
d es résultats souvent décevants et insuffisants.
La taille
m o y e n n e
des installations de lagunage recensées était
alors d e 5 5 0 0 m
2
, soit u n e capacité d e 5 0 0 - 6 0 0 E H
(équivalents habitants). Depuis ,
le caractère
rural de ce
procédé a encore été accentué, m ê m e si quelques rares
grandes installations
ont été construites pour répondre
à
d es situations très particulières.
Loire-Bretagne
Adour-Garonne
Sel ne-Normandie
Artois-Picardie
1989
1 M S
*=* ¿s
1 8 8 8
1980 . „ .
1 9 7 5
1970
R h ô n e - M e d . - C o r s e
Fig. 2 - Évolution de la part
occupée
par le lagunage
dans
les différents
bassins, ¡d'après Berland
et Barraqué, 1990}
L'évolution du parc de l agunes de
l
9 7 0
à l
9 8 9 p ar
bassin
hydrographique
ainsi
q u e
la
part
occupée par ce
procédé
sont illustrées par les figures 1
et
2 . O n notera
qu'environ la moitié des lagunes se situent d a n s le bassin
Loire-Bretagne où
elles
représentent 2 8 % d e
l'effectif
total d es stations
d'ép uration.
Divers travaux ( e n q u ê t e s d u C e m a g r e f , n o m b r e u s e s
observations des Satese, ...) ont permis de constater q u e
l a mise en oeuvre du procédé , qualifié u n p e u trop
rapidement de
rustique,
s'écartait souvent des règles d e
base pourtant
indispensables à
respecter (cf. Étude Inter-
A g e n c e s sur le lagunage de 1979).
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
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L e lagunare naturel.
A u fil d u
t e m p s ,
en effet, des anomalies nuisant à la
réputation d e simplicité et de fiabilité d u l a g u n a g e
naturel se sont révélées. Parmi les anomalies le plus
souvent
constatées, on peut
citer
:
• le
m a n q u e
d'études géotechniques préalables qui,
aggravé par des
conditions
d e
réalisation
des ouvrages
dé fectueus es, conduit à des bassins insuffisamment
étanches ;
• les défauts de conception : forme non
idéale
d es
bassins, profondeur excessive, systèmes d e c o m m u -
nication
entre
les bassins inadaptés, digues trop étroites,
absence d e circuits d e dérivation (by-pass),
m a n q u e
d e
réflexion sur les
conditions
futures d'extraction d es
b o u e s
;
• une
exploitation
e x a g é r é m e n t réduite,
voire parfois
inexistante,
et une
surestimation
de la
tolérance
d u
p r o c é d é à certaines s u r c h a r g e s o r g a n i q u e s . D e s
raccordements
d'effluents industriels
concentrés se sont
ainsi révélés totalement incompatibles avec le maintien
d u
bon fonctionnement du lagunage, démontrant ainsi
q u e
leur admission est à
proscrire.
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
13/64
ii - P E R F O R M A N C E S D U
L A G U N A G E
L e lagunage
naturel
Le
lagunage se caractérise essentiellement par un
temps de séjour
très
élevé des
effluents,
plusieurs
disaines de
jours,
et par des mécanismes de
fonctionnement biologique fortement l ésà la
température
et aux saisons. Ce caractère spécifique
rend l évaluation des performances de ce procédé
sensiblement différent de celui des procédés
conventionnels.
2.1. O R I G I N E D E S
D O N N E E S -
M É T H O D O L O G I E D ' E X P L O I T A T I O N
2 . 1 . 1 . L e questionnaire
Les résultats exploités
proviennent
de
don n ée s
obtenues
principalement
par les
S a te s e
et
c o m p l é t é e s
par les
p r o p r e s
m e s u r e s
du
C e m a g r e f .
Dès l'origine d e
l ' e n q u ê t e ,
il a été choisi de ne retenir les résultats
d'anal yse q u e lorsque d e s mesures
de flux
(bilan
24
h)
avaient
été réalisées
à
l'entrée
et à la
sortie de
la filière
d e
traitement.
C ette information permet
de
disposer d es
charges
réelles appl iquées et d e s cha rge s rejetées
d a n s
le milieu récepteur.
L es choix
réalisés
a priori
(filière
l a g u n a g e
naturel
et
mesures
d e flux entrée-sortie) ont conduit à n e retenir q u e
les bilans réalisés sur 178 la guna ge s
naturels,
certaines
installations disposant d e plusieurs
séries
d e mesures.
2 . 1 . 2 . Caractéristiques de l'échantillon
D i s p o s a n t déjà d ' u n e
description
d e l'état d e
d é v e l o p p e m e n t de la t e c h n i q u e du l a g u n a g e sur le
territoire
français (Boutin
et al.,
1986)
nous
a v on s
pu
vérifier la
b o nne
représentativité g é o g ra p h i q u e de
notre
échantillon en a n a l y s a n t
ses caractéristiques. Les
1 7 8
lagunes retenues sont reparties sur 41 départements.
Afin de tester l'influence du climat, l'échantillon a été
réparti sur 6 z o n e s g é o g r a p h i q u e s
différentes
(fig.
3).
^ 2 9
Fig. 3 - Distributiongéographique
de
l'échantillon avec
le nombre de
lagunes
pris en
compte
L e p a r c
est
relativement
âgé p u i s q u e p r ès d e
3 5
d e s stations ont
plus
de dix a n s . Par
c ontre,
il est
important
de
noter
q u ' a u m o m e n t
de
la
réalisation des
mesures
bilans utilisées
d a n s
cette
e nquêt e , la d urée
du
fonctionnement était de
moins
de q uatre a ns pour 44
d e s résultats
recueillis
(fig. 4). Les
d o n n é e s
d e
fonctionnement
portent d o n c
sur un
parc relativement
jeune.
Fig. 4
-
Âge des
installations
au m o m e n t de s
mesures
bilan exploitées
(e n
années)
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
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L e lagiuiage naturel.
L e l a g u n a g e est utilisé
e s s e n t i e l l e m e n t
p o u r d e s
collectivités d e petite taille : 77 % d e l'échantillon
correspond à d es installations d e moins d e 1 0 0 0 E H , la
c a p a c i t é m o y e n n e étant p r oc h e d e 6 0 0 E H . L es
lagunages pris en compte sont,
dans
8 0 % des cas, des
filières à microphytes uniquem ent. D a n s les 2 0 % restant,
le
dernier
bassin est planté partiellement ou entièrement
d e végétaux supérieurs.
L e plus fréquemment, la
filière
d e traitement est
constituée
d e
trois
bassins en série ( 6 0 % d e
l'effectif).
D a n s 3 5 %
d e s cas cependant, il n'existe q u e
deu x
bassins et les 5%
restant sont constitués de lagunes à 4 bassins ou plus. Les
ba se s d e d ime ns ionne m e nt a ppl iquée s sont , pou r la
majorité
d e l'échantillon, très proches de 10 m
2
/ E H .
L e s lagunes de
notre
échantillon sont alimentées
dans
un
p e u plus de 35 % des cas par des réseaux séparatifs
stricts (absence d 'e a u x parasites).
équivalant à 3 0 % d e la
valeur
nominale. Les lagunes
fonctionnent donc
dan s
l'ensemble,
dans
d es conditions
d e nettes sous-charges
organiques.
D réseaux
séparatifs
• autres réseaux
c h a r g e organique
(k g D B O / h a . j )
Fig.
5
Distribution de s
charges organiques suivant
le type
de réseau
2 . 2 . 2 . C h a r g e
hydraulique
2 . 2 . C H A R G E S
R E Ç U E S
S U R LE S
INSTALLATIONS
Pour éviter de donner un poids statistique trop
élevé
à
d e s la gune s très s u r c h a r g é e s o r g a n i q u e m e n t et n o n
représentatives
d e
la
situation
nationale, l'exploitation
d e s don n ées
porte
sur des installations dont la cha rge
réelle
mesurée
est
inférieure
à 6 0 k g d e D B C ^ / h a . j . , soit
1 2 0
% d e
la
charge nominale
c o m m u n é m e n t
a d mise e n
France jusqu'à présent.
Cette sélection
conduit à retenir
9 5 % d e l'effectif.
2 . 2 . 1 . C h a r g e organique
L e
taux de charge
m o y e n
d e l'échantillon est de 25,5 kg
d e D B O
5
/ h a . j soit 5 1 % d e la charge nominale de la
majorité
d es projets.
L a
figure
5
fait
apparaître,
par type de réseaux
(stric-
tement séparatif et
autres)
la distribution d e s cha rge s
organiques appliquée aux lagunes. Quelle q u e
soit la
nature d u r é s e a u , la classe n u m é r i q u e m e n t la plus
importa nte est obte nue pour un e ch a rge orga n iqu e
voisine d e 15 kg d e D B O
5
/ h a . j , soit un taux de charge
L a
charge hydraulique
m o y e n n e
est proche de la cha rge
hydraulique nominale,
calculée
sur la base d e 15 0
l /EH. j .
L e
taux de charge obtenu est
voisin
d e 9 0 % ; cette
valeur
a
ce pe nd a nt pe u d e signification c ar
il existe
une gra nd e
dispersion
dan s les
écarts
à la
m o y e n n e .
L a figure 6
met en évidence les distributions d e cha rge
h y d r a u l iq u e p a r t y p e d e r é s e a u x .
D a n s
les d e u x
catégories, la classe dominante en effectif est observée
pour
des taux de charge hydraulique de l'ordre d e 7 0 %
d e la
valeur
nominale. Des surcharges extrêmes, jusqu'à
5 0 0
% peuvent
être
atteintes sur des réseaux unitaires.
D
réseaux
séparatifs
• autres réseaux
o' g' o' S' o' o' o' o'
ç l T r t p o D O N ^ < 0
g g
E. s S S Ë
charge hydrauique (
de la valeur nomnale)
Fig.
6
Distribution de s
charges
hydrauliques suivant le type
de réseau
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
15/64
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
16/64
L e lagunage naturel
moyenne
écarttype
Tableau
D C O
7 8
1 6
2
: Ren d em en t s en flux
DCO*
86
9
M ES
79
20
en )
N K
72
23
P
66
24
(
charge
brute entrée -
charge
iltrée sortie ) /
charge
brute entrée
E n m o y e n n e globale, l'abat tement sur la D C O
(échantillon brut) est
p r o c h e
de 80 . U n e
analyse
plus
fine
de la
répartition
des classes de
r e n d e m e n t m o n t r e
q u e
d a n s
91 des cas l'abattement sur la
D C O
brut
d é p a s s e
60 et
qu'il
est supérieur à 80
d a n s
plus de
la moitié d e s c a s .
2.4. F A C T E U R S IN F L U E N Ç A N T LES
P E R F O R M A N C E S
Partant de
l'échantillon
de
lagunes
sélectionné,
l'influence
d e différents paramètres
agissant sur la
qualité
d e s
e a u x
traitées
a été testée.
6
ç
D
C
O
e
c
h
300
2 5 0
2 0 0
1 5 0 -
niveau d
1 0 0
•
5 0 * »
•
0
c
10
•
*
•
• • •
« • • •
•
• •
•
•
2 0
30 40
charge organique(kg D BO/h a. J)
»
5 0
60
Fig. 7 - DCO
filtrée
en sortie en fonction de la c ha rge organique
appliquée p o u r le s
ré s e a u x séparatifs
2 . 4 . 2 . Influence de la saison
L e
tableau 3
regroupe
par saison et
p o u r
l effectif
global
(réseaux
séparatifs et non séparatifs) les résultats
observés sur la
qualité
m o y e n n e d u
rejet.
2.4.1.
Influence de la charge organique
appliquée
U n e représentation
graphique
intégrant
l'ensemble
des
d o n n é e s , tous
types
de
réseaux c o n f o n d u s ,
conduit à un
n u a g e de points qui ne
traduit
pas de lien évident entre
la
qualité
de
l effluent
traité
et la
c h a r g e
organique
m e s u r é e .
O n
peut par contre
faire
apparaître une
relation nette
entre la D C O
filtrée
des
e a u x traitées
et la
charge
organique
appliquée
p o u r
les
réseaux séparatifs
(fig. 7).
C'est
p o u r les
charges inférieures
à 30 kg
D B O s / h a . j
q u e
la
relation
entre concentration et
charge
apparaît
la plus
significative,
bien
q u ' o n
y
observe encore
u n e
dispersion élevée. Ces
résultats, m ê m e s ils
révèlent une
tendance,
ne
peuvent cependant
en
a u c u n
c a s
servir
à préciser
d e s
bases
de
d i m e n s i o n n e m e n t. P o ur
l'azote,
le
p h o s p h o r e
et surtout les
M E S ,
l'impact de la
charge
organique est
b e a u c o u p m o i n s
évident et d'autres
facteurs sont
prépondérants d a n s
les
variations
observées.
Tableau 3
Saison
Eé
A u t o m n e
Hiver
Printemps
Qualité moyenne du
rejet e n
fonction
d e s
D C Ob*
154
148
149
157
D C O f
113
102
85
89
DBOsf
28
25
26
18
M ES
57
57
54
49
NK¡
15.6
21.1
2 8 . 8
2 1 . 8
saisons
(mg/l¡
N- NH
d
+
7.2
1 4 . 2
2 0 . 8
1 5 . 5
P
6.8
8.8
9.4
9.6
' b :
échanti l lon
b rut , f :
échanti l lon
filtré
A u c u n e
différence
significative
n'apparaît
p o u r
la D C O ,
la
D B O 5
et les
M E S
entre les
différentes saisons
d a n s
notre échantillon. Ces
résultats,
un peu inattendus,
peuvent
s'expliquer en
partie
par la
p r é s e n c e
d ' e a u x
parasites en quantité plus importante en hiver et en
a u t o m n e .
En ce qui
c o n c e r n e
les
nutriments,
les
résultats
sont nettement différenciés selon les
saisons
; ceci est
particulièrement sensible sur
l'azote a m m o n i a c a l
où la
concentration en été est environ trois
fois inférieure
à la
concentration
hivernale.
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
17/64
L e
lagunage
naturel
1/8/91
30/10/91 28/1/92 27/4/92 26 /7/92 24/10/92 22/1/93 22/4/93
F / g . 6 -
Évolution des concentrations en azote
ammon iaca l
et en
orthophosphates
sur un cycle annuel e n sortie de second
bassin
(lagune
d e Villebrumier, dép. 82, r éseau séparatifj
À titred ' e x e m p l e , la figure 8 présente l'allure de la
courbe des concentrations observées en sortie d'un
d e u x i è m e
bassin de lagunage au cours d'un cycle
annuel
(installation
à
de ux
bassins
située
dans
le Tarn-et
- G a r o n n e et recevant 65 de sa charge organique
nominale). O n y observe une forte réduction des
nutriments lors de c h a q u e fin d'été liée au d é v e -
loppement de la b iomasse algale.
2.4.3.
Influence combinée
de la
charge
organique
et de la
saison
S u r l'azote ammoniacal où les différences saisonnières
sont
m a r q u é es , l'influence complémentaire de la charge
organique a été
testée.
En ne retenant que les saisons
extrêmes (été,
hiver)
on constate que l'influence de
la
charge organique
est très
faible en été où
la
concentration en N - N H 4
+
demeure inférieure
à
environ
1 5 mg/l et par contre très
sensible
en
hiver
où une
relation
nette apparaît
entre
charge et
concentration
(fig. 9). C e s observations conduisent à dire que la
qualité
d u reet sur le paramètre azote est d'autant
plus
influencée par
la
charge organique appliquée que
la
période est
froide.
45
40
35
=• 30
OB
ë .
25
£ 20
¿15
10
5
0
c
a
° n o
u °
c *
"I
1
** ' * * . * ' été
) 10 20 30 40 50 60 70 80
charge organique en kg D B O / h a .j
Fig. 9 Azote ammoniacal en sortie en fonction de la charge
organique
appliquée
¡e n été et
hiver)
2 . 4 . 4 .
Influence
de la
localisation
géographique et
de
l'âge
des
installations
L e traitement des do n n é e s en
distinguant
les z ones
climatiques (hors
z o n e méditerranéenne où peu de
résultats
étaient
disponibles)
n'a pas permis de dégager
d e s différences significatives, d'autres facteurs
apparaissant probablement prépondérants.
L a qualité des effluents est significativement meilleure
pour les
installations
âgées
de
m oins
de
tros
ans ce qui
s'explique
n o t a m m e n t
par le fait que la charge
organique moyenne appliquée y est plus faible que sur
l'ensemble de
l'échantillon.
Sur des installations
différentes, âgées de tros à dix ans, il n'apparaît pas
possible d'établir
une
relation entre qualité
du ree et
vieillissement m ê m e en se limtant aux réseaux strictement
séparatifs et en prenant en compte la charge organique
cumulée
depuis la mise en e a u . Le suv sur dix ans de la
lagune de Vauciennes (60) révèle cependant une
décroissance
progressive
de
l'abattement
en phosphore
[75 à 30 ) qui parait
être
liée au vieillissement et
à
l'accumulation de boues au cours du t emps
(Schetrite,
1 9 9 4 ) .
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
18/64
L e lagunare naturel
2.5. C O N C L U S I O N SU R LES
P E R F O R M A N C E S
D E S
L A G U N E S
( C A R B O N E ,
A Z O T E , P H O S P H O R E )
L'interprétation d e s d o n n é e s collectées sur un grand
n o m b r e d'installations réparties sur l 'ensemble du
territoire
français
montre que la technique du lagunage a
u n rendement m o y e n s ur la D C O brute d e 7 8 %. Le
niveau
d d e rejet est
atteint
d a n s 7 0 % des cas avec un
taux de charge organique m o y e n de 51 % . C o m p a r é aux
autres procédés
applicables
a u x petites collectivités, le
lagunage constitue ainsi une solution compatible avec
certains objectifs d e
qualité, n o t a m m e n t
d u
fait
d ' u n e
b o n n e élimination
d e
l'azote
ammoniacal en
période
d'étiage. Notons par ailleurs que la concentration d es
eaux traitées ne
constitue
p as toujours le paramètre le
plus pertinent d'évaluat ion d e s p e r f o r m a n c e s d ' u n
lagunage ; les
flux
se
révèlent
plus
représentatifs
en été
pour
apprécier les rendements et
l'impact
d u rejet sur le
milieu
récepteur.
L ' e x a m e n détaillé des résultats montre que ce procédé
imposant un
long
temps de séjour des effluents et soumis
à une forte influence
saisonnière,
fournit des résultats
dispersés
et souvent difficiles à
interpréter
; on
discerne
bien là les limites d ' u n e
modélisation
et de la prévision
d e la qualité des eaux épurées. Des tendances nettes
peuvent cependant
être
d é g a g é e s ,
elles
doivent
aider
à
trouver le
meilleur
d o m a i n e
d'application
du lagunage.
A v e c des réseaux strictement séparatifs, les résultats sont
significativement moins
b o n s
en terme de concentration
q u e
ceux obtenus avec des réseaux acceptant des eaux
parasites
ou pluviales. Les cas d e dysfonctionnement y
sont aussi plus fréquents. Sur ces
m ê m e s
réseaux, une
relation qualité
d u rejet et ch arge organiqu e peut
être
mise e n é v i d e n c e . P o u r d e s c h a r g e s o r g a n i q u e s
comprises entre 50 % et 100 % de la charge nominale,
soit
2 5 à 5 0 k g
D B O s / h a . j ,
un
d é p a s s e m e n t
d u
niveau
d
n'est p as ex ceptionnel.
Sur les réseaux
unitaires,
les forts débits liés à un orage
peuvent entraîner le rejet d e quantités importantes
d'algues. Pour écrêter les
pointes
d e débits en sortie lors
d e
ces brefs mais
violents
épisodes
pluvieux,
il paraît
utile d e faire appel à des
dispositifs
limitant les débits.
D e s
systèmes simples ne d em an d an t pas d ' é n e r g ie
existent,
ils utilisent le
principe
d ' u n déversoir flottant à
charge variable.
L e s abattements sur les nutriments sont en
m o y e n n e
d e
6 0 à 7 0 % s u r
l'azote
et le phosphore avec une
influence
saisonnière
très
m a r q u é e .
O n ne
trouve
pas de
nitrates
en sortie sauf
exceptionnellement
et en
quantité
très
faible.
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
19/64
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
20/64
L e lagunare naturel.
. ' i . 2 . 2 . ¡ Na t u re « l e s eflliic ills
Concentrat ion :
L a
concentration
d e 'effluent brut est un
facteur
prépondéran t du dys fonc t ionnement des bass ins ;
l'enquête
nationale révèle
e n
effet
q u e les deux tiers des
lagunes qui
fonctionnent
mal sont al imentées par un
réseau séparatif.
L a
technique du lagunage est plutôt
mieux
adaptée a u
traitement
d'effluents
p e u
concentrés
( D B O
5
< 3 0 0
m g / l
e n m o y e n n e annuelle).
L e
raccordement d'effluents industriels est
à
proscrire
d a ns le cas général.
L'apport
d 'eaux usées
concentrées
s ' accompagne presque immanquab lement d ' u n
passage
e n anaérobiose
avec
émission d'odeurs, et d'un
virage
d e couleur des bassins.
Septicité :
L ' é t ude
réalisée d a n s le
T a r n
et G a r o n n e citée
précédemment
a permis d'analyser le rôle d e
la septicité
sur le fonctionnement du lagunage.
C e
paramètre
seul n'explique
pas les dysfonctionnements
étudiés m a i s la septicité d e s effluents bruts rend
l 'écosystème plus instable
aux pér iodes critiques pou r
u n e
m ê m e
charge organique.
. '{ . 2 . .' { . F a r i « M I rs >ai>oiinicrs
D e
l'enquête
réalisée a u p r è s d e s S a t e s e s u r les
performances des laguna ges, il
ressort
q u e 6 9 % des cas
répertoriés
d e dys fonc t ionnem ent app ara i ssen t en
automne-hiver.
L e s
ph é n o m è n e s
observés peuvent se
résumer
d e la
manière
suivante
:
• au printemps et en été, une stratification des plans
d 'ea u
peut
s'établir
sur des
installations
d e
petite
et
m o y e n n e tailles. Les
sulfures
produits dans la zone
anaérobie inférieure sont
alors oxydés dans la
zone
aérobie de surface. U n e
destratification
au tomna le est
courammen t observée,
elle
s ' accomp agne souvent d'un
bloom algal lié en partie à la
plus
grande disponibilité
d e substances nutritives provenant du fond. Il en résulte
g é n é r a l e m e n t ,
d a n s u n e p r e m i è r e é t a p e , u n e
o x y g é n a t i o n
plus
p r o f o n d e p e n d a n t q u e l q u e s
semaines. A la fin de l 'automne ou début de l'hiver,
avec la durée d'éclairement réduite et les températures
plus
basses, u ne disparition
plus
ou moins brutale des
algues
intervient ; elle
peut
entraîner
une anaérobiose
d e la toalité
du premier bassin et
donc l'apparition
d'odeurs {Racault
et al., 1 9 9 4 ) .
• E n é té un
fort
bloom algal,
entraînant
d es
p h é n o m è n e s
d ' anox ie noc tu rne peu t
favoriser
le
dév e lo ppe me n t
d e
bactéries
photosynthét iques du
soufre.
• Les gra nds bassins
bénéficient
d e
conditions
moins
pénalisantes, levent y jouant en
particulier
u n rôle
généralement
plus important
que sur les bassins de
petite taille. Le phénomène d e stratification s 'y
trouve
contrarié
et
l'oxygénation
naturelle
d e
surface
peut
atténuer
le
risque
d'anaérobiose des bassins en
hiver.
.'Î.2. I.
Conception
Pusieurs
défauts de conception peuvent
être à
l'origine
d u dysfonctionnement.
• Le
d im ens ionnemen t
du premier bassin
inférieur
à
5 0 % d e la
surface totale
d e
plan
d 'eau peut
favoriser
u n e surcharge organique locale.
• U n e pro fondeur excédan t 1 m
favorise la
tranche
anaérobie.
• U n p r em i e r bas s in très allongé induisant u n
fonctionnement
partiellement
en
piston, favorise
u ne
surcharge en tête.
• U n type
d'alimentation
conduisant à une accumulation
rapide
de dépôts en
tête
de bassin peut
amorcer
u ne
a n a é r o b i o s e
locale.
La f réqu ence des cu r a ges
nécessaires pour
éliminer
ces sédiments doit rester
cohérente
avec
la
simplicité
du procédé (pas
supérieure
à deux fois pa r a n ) .
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
21/64
L e lagunage naturel
3 . 2 . 5 .
Entretien
U n d é p ô t d e b o u e s inférieur à 2 0 c m en m o y e n n e d a n s
le
premier bassin n'entraîne p a s d e
dysfonctionnement.
L e m a u v a i s entretien du
p i è g e
à flottants ou du
dégraisseur induit plutôt des odeurs localisées et non p as
u n
dysfonctionnement
majeur.
L e s lentilles d ' e a u ,
lorsqu'elles
recouvrent totalement la
surface
d ' u n
bassin,
entraînent
u n e
anaérobiose
totale
d e
celui-ci et
d o n c l'émission d'odeurs.
L a g u n e a v e c prol ifération d e lentilles
3.3.
R E M E D E S
U n suivi technique plus approfondi permettra d e bien
cerner les causes d e dysfonctionnement, et d o n c de
déterminer les solutions les m i e u x adaptées. Le tableau 4
ci-après fournit une aide a u diagnostic et r é s u m e les
r e m è d e s
possibles.
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
22/64
L
naturel.
Tableau 4 :
Solut ions
poss ib les pour
répondre
aux phénomènes de dysfonctionnement
P H É N O M È N E S O B S E R V É S
-
O d e u r s
quasi permanentes
- Couleur
grise
ou rose
- Rejet régulièrement hors
n o r m e s
-
O d e u r s localisées
perceptibles
e n été
-
O d e u r s
e n été o u début
a u t o m n e
- Virage rose
- O d e u r s fin a u t o m n e , hiver
E a u
grise, brune, virage au
rose
avec maintien ou légère
baisse d e la
qualité
d u rejet
- Prolifération d e
lentilles
(grave à partir 2 / 3 d e
couverture)
F A C T E U R S
A G G R A V A N T S
- Surcharges permanentes
-
Ma u v a i s e
entretien
du dégraisseur ou d u
piège à flottants
- Forte ac cumulation d e b o u e s en tête d e
bassin
-
Surcharge
saisonnière
- C h a r g e réelle sur le 1 er bassin
> 6
g D B O 5 / W . jour
- E a u x usées concentrées
* raccordements
industriels
* réseau sép aratif
- E a u x usées septiques
- Profondeur premier bassin > 1 m
- Bassin
très
allongé
- L a g u n e n'ayant p a s été c urée depuis plus
d e 5 a n s
- Faible ch arg e
- Faible vent
R E M È D E S P O S S I B L E S
- Augmentation de capacité
- Extraire plus fréquemment les graisses
- Extraire 1 ou 2 fois par a n les
b o u e s
en tête du bassin
• Prétraitement
pendant
la période de surcharge
• M ise en place d ' u n traitement primaire
- Augmentation de capacité
•
Agrandissement
p remier bassin
- M ise en place d ' u n traitement primaire en tête
• Suppression d e s eaux industrielles.
- Traitement primaire en tête
- Dilution par apport d ' e a u claire d e l'effluent brut mais
tout en maintenant d e s t e m p s d e séjour > 2 0 ¡ours
pour le premier bassin
- Recyclage d e s eaux du troisième bassin en tête ce qui a
pour
avantage
d e ne pa s modifier le t e m p s de séjour
global
( 1 0 0
à 2 5 0 % d u
débit
d'arrivée)
- Traitement d e s sulfures e n tête d e refoulement
(si possible par
oxy génation,
proscrire les sels d e fer)
- Abais ser le niveau de l'eau si le
profil
hydraulique le
permet
- Réparation d e s effluents en 2 ou 3 points
- Curages réguliers d e s dépôts e n tête de bassin
- Vérifier la quantité d e b o u e s accumulées
(voir suivi technique) puis curer si nécessaire
- Traitement
préventif
* chimique
*
sédentarisation
d e can ard s
(Voir
annexe 6)
N O T A : P our
corriger
des carences d'oxygène en
hiver,
o n p e u t
e n v i s a g e r
la mise en p l a c e d ' u n e m i c ro -
a é r a t i o n
d u
p r e m i e r b a s s i n
a v e c d e
très
faibles
puissances
spécifiques.
Le but recherché est de
maintenir
u n niveau
d e
potentiel
oxydo-réducteur
suffisant
p o u r
éviter l'anaérobiose de l'ensemble de la tranche d ' e a u .
Cette technique a fait l'objet d'expérimentations sur une
installation
du dépar temen t d e
l 'Aveyron.
Elle
est p ar
ailleurs assez cou ra mme n t utilisée a u x États-Unis sur des
lagunes
facultatives.
Toutefois, cette solution n e
doit être
en v isag ée q u ' e n
dernier ressort car elle remet en question la rusticité d u
l a g u n a g e
naturel
( n é c e s s i t é d ' u n r a c c o r d e m e n t
électrique). D'autre part,
la puissance
doit être
calculée
pour ne pas provoquer
l'érosion
d u fond d u
bassin
et des
berges, la remise en suspension des boues, et un
surcoût
important d u
traitement.
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
23/64
L e lagunage naturel
iv -
C O N C E P T IO N
E T D IM E N S IO N N E M E N T D U
L A G U N A G E
N A T U R E L
L'implantation
d'un lagunage nature
dot
tenir compte
de s risques de
nuisances
(cf.
chapitre
III), le respect des
objectifs
de
qualité liés
aux
milieux
récepteurs
étant
supposé acquis.
A cet
effet,
il paraît
souhaitable de
l'implanter, si
possible,
à
plus de 200 m de
tout
groupe
d'habitations.
O n privilégera
les sites dégagés,
bien
ensoellés
et peu soumis à l'ombrage de rideaux
d'arbres. U n e attention particuière dot être
portée
à la
drection
des vents dominants.
Laccessibilité à la station
elle-même
et à
l'ensemble des
bassins dot être particulièrement
étudiée. Les digues
devraient permettre la circulation d'engins lourds
(tracteurs + tonnes à lisiers, hydrocureuses
par
exemple)
ce
qui
suppose une
largeur
des digues en
crête
d'au
moins
3
m en
partie drote et
nettement plus dans
les
virages. Les revanches seront
limtées
au m a x i m u m pour
réduire
les
contraintes
de fauchage.
4.1.
PRETRAITEMENTS
4 . 1 . 1 .
Dégrillage
U n
dégrillage
(entrefer de
4
c m )
dot être prévu. S
l'installation
comporte
un
relèvement,
un
panier de
dégrillage
assurera
la protection
des
dspositifs de
p o m p a g e .
C o m m e dans
toute
autre
utilisation, les
m o y e n s
dexplotation
devront être
à disposition :
potence et
palan
le
cas
échéant,
eau
sous
pression,
récipients
de
stockage, aire
de lavage
et
d'égouttage
imperméabilisée.
Si
l'arrivée est gravitaire, un dégrillage
manuel,
surdimensionné pour
permettre des
vsites
espacées (une
fos par
semaine
par
temps
sec
et
des nettoyages
supplémentaires
en cas
d'orage
sur
réseaux unitaires),
est
la soution minimale.
Un
dégrillage
mécanisé
est
souhaitable et aisément amortissable si la station
d'épuration n'est pas
trop
éloignée des
lieux de
raccordement
électrique.
4 . 1 . 2 . Dessablage
Sauf cas très particuliers, le dessablage n'est pas
nécessaire. Il
pourra
être
prévu lorsque
le réseau est
susceptible de
transporter
des
quantités particulièrement
élevées
de sable.
4.1.3. Dégraissage
E n général,
le lagunage devant être
réservé
à
des
effluents domestiques, un dégraisseur
séparé
n'est pas
nécessaire.
U n dégraisseur simplifié (une cloison siphoïde
peut suffire) sera implanté en tête du premier bassin pour
évter la présence
de
flotants
divers.
DEGRAISSEURRUSTIQUE
¡
A n c r a g e
Cloison siphoide
Graisse et
flottants f
a c c u m u l é s . > ï s , • • Tpf
T u y a u
d'arrivée
Protection
d e la digue
A n c r a g e ^
d e s
poteaux
Fig. 10 -
S c h é m a
de pr incipe d'un
dégraisseur
La surface
devra
permettre u ne
vitesse
ascensionnelle en
pointe
comprise
entre 1 0
et
20 m / h .
L'entretien
sera
particulièrement
facilité par une
bonne
accessibilité. U n e
passerelle permettant aussi l'accès pour la
vidange
du
cône
de sédimentation en entrée de première
lagune
présente un
intérêt certain.
4. 2 .
T R A I T E M E N T S
PRIMAIRES
L e lagunage
naturel sera le
plus
souvent
c o n ç u s a n s
traitement primaire.
La
situation globale
et la
dsponibilité
des
terrains, l'impact
éventuellement
négatif
d'une évolution
anaérobie sont autant de
facteurs à
prendre
en considération. Toutefois, dans certains cas
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
24/64
L e
lagunare naturel.
particuliers
: effluents concentrés (cf. § 4 . 2 . 2 . cas de
réseaux
séparatifs), premier bassin existant
trop allongé,
le recours à un traitement
primaire
peut être envisagé.
' 1 . 2 . 1 . C a s d e
réseaux unitaires
Le l a g u n a g e naturel, qu i peut recevoir d es
vo l u m es
d ' e aux
très
importants
durant les épisodes pluvieux, ne
doit
p a s
voir
s on
alimentation limitée
par les
caractéristiques
d 'u n ouvrage
primaire,
dimensionné sur
un
débit
m a x i m u m . L'alimentation
directe
des lagunes
par des
effluents
de réseaux
unitaires
s ' impose
donc ,
sauf cas exceptionnels dûment motivés.
1 . 2 . 2 . C a s «le r é s e a u x séparalifs
D a n s l e cas où , ma lg ré l e
caractère
séparatif d e s
réseaux,
les
eaux
à
traiter
sont
diluées,
l'installation
d ' u n
traitement
primaire
ne
semble
p a s
constituer
u ne
solution
opt imale, surtout si les préconisations de conception d e la
première lagune (cf. § 4 .3 . 2 ) ont été suivies.
En présence d'effluents bruts concentrés, les facteurs d e
dysfonct ionnement du lagunage naturel liés au x carac-
téristiques
du réseau
d'alimentation
sont
essentiellement
la présence mass ive de sulfures (cf. chapitre III) et la
concentration élevée en matière organ iqu e. L'option d ' u n
traitement primaire est
alors
à envisager.
Pour
les
installations
existantes
placées
d a ns
ce cas
d'alimentation, la m ise en place d 'u n
traitement
primaire
ne saurait remp l ace r
l'élimination
préventive de la
septicité
en réseau et
pourrait,
le
plus
souvent ,
être
coup lé à un tel traitement.
Plusieurs p r o c é d é s d e traitement, primaires sont
env isa geab les , ils condu isen t généra lem ent à u ne
réduction d u
d i m ens i onnem en t
d e l'étage l a g u n a g e
naturel
d e 2 5
%
:
• le
décanteur
digesteur
encore appelé
fosse
IM H O F F
D ' u n coût d'investissement relativement élevé, la fosse
I M H O F F
4
présente des
caractères
d e rusticité (soutirage
des boues tous les ó mois) cohérents
avec
un procédé
c o m m e
le l agunage naturel. I l permet un abat tement
régulier
des
concentrations d e l'effluent brut d e l'ordre d e
3 0 % sur les matières organiques et réduit les dépôts de
matières sédimentables en
tête
du premier bassin.
Si un tel ouvrage
al imente
un lagunage
naturel
e t que
l'effluent décanté peut encore être considéré c o m m e
"frais" ( t emps d e séjour faible d a n s c o m p a r t i m e n t
décantation), le
dimensionnement
des lagunes peut être
d im inué de 2 5
%.
Dans
le cas d 'un
long
refoulement en
am o n t , la fosse I MH O F F est à éviter.
• la lagune d e déc antation
D ' u n coû t d ' in ves t i s semen t m o in d re q u e
celui
d u
décanteur-digesteur, la la gun e d e
décantation
présente
des contraintes plus importantes, n o t a m m e n t pour le
soutirage d e s
b o u e s .
S i les p er fo rm an ces peu ven t
atteindre tempora i rement des
valeurs
élevées (en été,
hors période de remise en suspension des
boues), elles
peuvent être
m odérées
à d'autres
époques .
L'expérience
la
plus importante
de ce procédé a été
accumu lée
en
Bavière sur des effluents u r b a i n s dilués.
A v e c
les
caractéristiques d'effluents les
plus
f r é q u e m m e n t
rencontrées dans notre
pays ,
il
convient cependant
de ne
pa s sous-estimer les
risques
d e nuisances
olfactives
7
.
• Les
filtres
primaires plantés d e
roseaux
En cas de surcharge
d ' une
installation, la mise en place
d 'une
batterie
d e
filtres
plantés
de roseaux en
tête
peut
répondre aux nécessités d'extension du
système
de
traitement.
Cette
solution "rustique"
peut
apporter
un abat tement de
6 0
sur la D B O s (Liénard et al. , 1 9 9 3) ; non seulement
elle d iminue très sensiblement la charge à
traiter
sur les
b ass in s d e l agunage , m a i s elle
rétablit
aussi
l'état
d'oxygénation des
eaux brutes
(cf.
annexe
3 ) .
6.
Dimensionnement
de la fosse I M H O F F
- surface en décantation telle qu e vitesse ascensionnelle en pointe = 1,5 m / h
-
volume
d e c ompartiment d e
digestion
: 1 5 0 I / E H ( 1 2 0 I / E H
dans
les
zones
les
plus chaudes d u
pays).
7 . A u moment de la rédaction de c e
document,
de sévères p roblèmes d'odeurs
ont été signalés en France sur
plusieurs installations
d e l a g u n a g e o ù l e
dim e nsionne m e nt
du premier bas s in s 'apparente à celui d ' u n e l a g u n e d e
décantation.
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
25/64
L e lagunare naturel
4 . 3 . L E S L A G U N E S
L.'î.l.
N o m b r e
de lacunes
U n e fiabilité
de fonc tionnement com p ara b le à celle
d'autres p rocédés présentant un caractère d e rusticité
c o m p a r a b l e
(lits bactériens...) n'est ob tenu e q u ' e n
prévoyant
l'installation
d e trois lagunes en série. Le rôle
respectif
d e
ces bassins p eut se résumer ainsi :
• la première lagune est le s iège prépondérant de
l 'abattement
de la charge
polluante ca rbonée,
la
limite
d u
traitement
étant
relative à la
concentration
d'algues
m icroscopiques d e l'effluent de sortie d e ce bassin ;
• la seconde lagu ne procède à l 'abattement d e l'azote et
d u
phosp hore et permet en
moyenne
u ne
réduction
de
concentration d e s algues ;
• la troisième l a g u ne a mé l i o re sens ib lemen t c es
traitements.
L ' a b a t t e m e n t c o m p l é m e n t a i r e e s t
cependan t relativement faible en début de vie des
installations et
dans
le cas où l'ensemble des bassins
présente des dépôts de
boues
significatifs (hauteur
moyenne supérieure à 1 5 - 2 0 c m ) ;
P a r ailleurs,
la présence de
trois
bassins permet, lors du
curage des boues du premier, de maintenir u ne bonne
qualité de
traitement.
Si un objectif d e désinfection est
visé,
le
temps
d e
séjour
réel dans
les lagunes est
essentiel
et des performances
élevées ne sont atteintes qu 'avec une compartimentation
plus g rande
(quatre
lagunes en série de préférence à
trois)
8
.
Toutefos
le m a n q u e d e netteté d e ces observations
nous
conduit
à u n e
modification
p ru den te , u ne
sorte
d e
recherche d'un o p t i m u m technico é c o n o m i que des
bases d e dimensionnement (en se souvenant aussi q u e
toute
augmenta t ion de surface
accroît
la difficulté d e
conservation du niveau d 'eau dans les lagunes).
Ainsi, il semble nécessaire de limiter la charge organique
max ima le
admise dans
le premier bassin à des
valeurs
plus faibles q u e celles qu i servent gén éra lem ent a u
dimensionnement.
Les
valeurs
guides
pourraient
être
les
suivantes :
• ó m V h a b i t a n t ' si les ba ss ins on t u ne étanchéité
classique (terre
compactée) ;
• 7m
2
/habitant si les
conditions
locales d'étanchéité
d ' u n e
part,
et la présence de débits régul ièrement
élevés d'autre
part,
ne mettent pas en
péril
le bilan
hydrique de l'installation.
Pour
les
installations
à
population
variable
et par
temps
c h a u d et ensoleillé,
cette
charge peut
être dépassée
momen tanémen t (quelques
jours)
ma i s ne jamais aller
au-delà du double de la
valeur
nomina le. La charge
moy enne des deux mo is d e
pointe
peut permettre un
dimensionnement optimal.
D a n s
le cas
d ' u n e
surcharge
plus
élevée, le
virage
bactérien
s'installera ( m ê m e si ce
phénomène
est
différé
dans le
temps).
L a
forme de la lagune ne doit p as favoriser la croissance
bactérienne aux dépens d e
celle
d e s algues. Pour cela, u ne
forme
ramassée est nécessaire. U n
ratio
L/l < 3 semble
s'imposer.
La présence de chicanes se
révèle inutile
:
elle
favorise u n
effet
de surcharge en tête de bassin et conduit
paradoxalement
à l'augmentation
d e s
zones m ortes.
. ."{.2. C onc eptio n «le la p rem iè re lacune
L a
tendance à la dégradat ion des perform ances et à
l 'accroissement du
risque
du dysfonct ionnement en
première lagune lorsque la charge organique s'app roche
d e
la charge nominale actuelle est
significative
quel q u e
sot le climat.
8 .
A v e c
u n e lagune
à
trois bassins,
l'abattement
e n micro-organismes pathogènes
est en
m o y e n n e
d e
trois
unités log, voire quatre unités log en été. A u - d e l à d e
quatre
bassins,
le gain sur la désinfection devient
très
faible.
9 . N o t a : C e s valeurs
s'entendent
pour
d e s collectivités
classiques. D a n s
le c a s d e
très petites c o m m u n a u t é s avec un réseau court, par e xe mple un lotissement, la
charge
atteint
4 4 à 5 0 g d e
D B O / E H . j ,
valeur
sensiblement supérieure
à
celled e s
c o m m u n e s
rurales et qui peut conduire à un
dimensionnement
plus large de la
première lagune.
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
26/64
L e
lagunage
naturel.
La profondeur
du
bassin
doit respecter les
contraintes
Aménagements spéciaux
suivantes :
• éviter
la pousse de végétaux supérieurs (macrophytes)
;
• permettre
à une fraction maximale de volume d'être
concernée par
la pénétration
de
la
lumière
et
l'oxygénation
;
• limter,
autant que
possible,
les effets
d ' un e
éventuelle
stratification
thermique.
Cela
conduit
à une hauteur d'eau de 1 m (avec une
tolérance
conseillée
de 0,90 à 1,10 m ) .
U n e surprofondeur, facilitant le
curage du
c ô n e
d'accumulation de dépôts à proximité du
point
d'alimentation et à
portée
de tonne à lisier, est
conseillé. Cette z o n e
peut occuper quelques
dizaines
de
m
2
pour des bassins de petite taille et 1 à 2 de la
surface pour des grandes lagunes, avec une
profondeur
m a x i m a l e de 2 m .
4.3.3.
Conception
des deuxième
et
troisième
lagunes
Conception
générale
C es deux
bassins
sont
de dimensions voisines. La
surface
toale des deux
plans
d'eau doit
être
égale à 5m V h a b .
(dimensionnement inchangé par rapport à
1 9 7 9 ) .
E n
solution
de
base ,
leur
profondeur
doit
être
de 1
m
(0,90 à 1,10 m ) . Leur forme
générale
peut
être
assez
variable
en
fonction n o t a m m e n t
des
contraintes
topographiques.
•
Utilisation
de lagunes mixtes (microphytes-
macrophytes)
L'expérience
des
d o u z e à
quinze ans marquant
le
développement du lagunage
naturel
en France, de
m ê m e
q u e les expérimentations mises en place d a n s
cette
optique,
n'ont pas permis de prouver
l'amélioration
de la
qualité des effluents épurés du fait de la présence des
macrophytes .
E n effet, une amélioration probante n'a été obtenue
temporairement (sur un an à Bertangles-60-) qu'avec des
végétaux qualifiables d'herbes aquatiques dont la densité
élevée permet un rôle
intense
limtant la croissance des
algues microscopiques. Par contre,
ce type
de
colonisation végétale suppose un entretien lourd
(prohbitif
d a n s les conditions
actuelles
prévalant en
France) avec un
éclaircissement
annuel (bêchage
-
exportation
des mottes).
L'amélioration
de
la
qualité
moyenne
des
effluents
avec
l'usage de végétaux tes que typhas et roseaux n'est pas
démont rée.
Les inconvénients d'exploitation sont par contre
clairement établis : la croissance
des macrophytes
et
n o t a m m e n t de leurs rhizomes, la rétention par
ceux-ci
des
boues ,
conduisent
rapidement (en
deux
ou
tros
ans)
à
l'envasement des lagunes à macrophytes, laissant
l'eau
s'écouler
majoritairement par quelques chenaux
D E G R I L L A G E
Perméabilité
¡* _
2
= 2.5
m
2
/
E H
K < 1 0
m/s
:
L
3
=
2.5
m
2
/
E H
Fig. 11 -
Schéma d'une filière
de lagunage type
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
27/64
Le
lagimage naturel
privilégiés
et aboutissant
donc
à une perte quasi totale de
surface
active
de ces lagunes à
macrophytes .
Ainsi la présence de
m acrophytes induit
deux contraintes
d'exploitation
:
I
o
) un faucardage (coupe au - de s s us du plan
d ' e a u )
annuel avec exportation hors de la lagune des tiges
des plantes ;
2°) un
éclaircissement (tous
les
d e u x
à
tros
ans
environ) à la
pelle
m é cani que .
D a n s ces conditions s l'on opte pour la présence de
macrophytes qui se plantent
dans
des
zones
permettant
des hauteurs d ' e a u de 30 à 4 0 c m , il est nécessaire de
limter
leur emprise à la
fois
en surface et faciliter leur
accessibilité pour minimiser les surcoûts d'exploitation.
L'exportation
des tiges, l'éclaircissement des végétaux (à
la
pelle
m é c a n i q u e
par
e x e m p l e )
nécessitent
l'implantation en bordure sur quelques m è t r e s
d'épaisseur
seulement. Un croissant en sortie de lagune
n°
3, voire de lagune n° 2, est donc la seule
implantation
de
macrophytes
qui ne peut être exclue à priori.
D e
plus, la zone à macrophy tes doit être accessible à
pied
et nécessite
donc
la confection d'un fond (à 30 -
4 0 cm ) solide (implantation de couches de gravier,
exclusion de terre végétale, ...) et la m ise en place d ' u n e
limte
physique à
l'extension
des
macrophy tes
(muret
n o y é de séparation des
z o n e s
de profondeurs
différentes, . . . ) .
i I
Surface d u plan
d'eau
:
7 40 m
2
;
entrée/* /
M
Coupe suivant A A '
Fig. 12 -
Ex e m p l e
de bassin de lagunage avec île à canards (source
Sáfese 71)
4.4.
O U V R A G E S A N N E XE S
ET DE
C O M M U N I C A T I O N
4.4.1.
Arrivée
des eaux
La
canalisation d'arrivée
doit déboucher
à
proximité
du
bord de façon à faciliter le curage localisé du cône de
sédimentation et éventuellement la
prise
d'échantillons.
U n e faible chute
d ' e a u
est probablement la meilleure
solution.
* Ile à
canards
D a n s le cas où l'environnement
local
est propice et où les
risques de
prolifération
de
lentilles d ' e a u
sont élevés
(bassins de
faible
surface,
abri
du vent, charge
faible
par
rapport à la charge nominale pour
plusieurs
années ) ,
une île peut être a m é n a g ée au centre de la
troisième
lagune
afin
de permettre l'implantation de
c an a rds
1 0
(quelques
couples par ha de plan d ' e au sont capables de
prévenir l'apparition de lentilles, cf.
a nnex e
6).
4.4.2. Ouvrages de communieation
La
prise
d ' e au est de préférence à mi-hauteur du plan
d ' e a u , l'effet de cloison siphoïde et la possibilité de
d é b o u c h a g e
étant
m é n a g é s
par une
culotte
(T à 45°)
disposée à une trentaine de c m de la berge pour
éviter
les risques de
bouchage .
10 .
La présence de canards,
c o m m e
celle d u
reste
d e
la
faune sauvage,
constitue
c e p e n d a n t
un élément
d é f a v o r a b l e
à l'obtention des
niveaux élevés
de
décontamination
fécale.
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
28/64
L e lagunage
naturel
L a
restitution d e s e a u x au bassin suivant doit permettre
l'observation
d e
celles-ci
(voire d e les empoter pour en
estimer
le débit) .
Sur les
installations
susceptibles d e
recevoir
d e
brutales
pointes de
débit, il
est
utile
d e
prévoir
d e s ouvrages
qui peuvent permettre des
ma rn a g e s.
4.4.3. Ouvrages
de
by-pass
P o ur assurer la pérennité du traitement, c h a q u e bassin
doit pouvoir
être
b y - p a s s é a u x fins d e c u r a g e o u
d'entretien
lourd
(berges, . . . ) .
Lorsque l'alimentation est réalisée par refoulement, une
canalisation
fixe d e by-pass d u premier bassin peut
être évitée
e n installant d e s canalisations provisoires en c a s de besoin.
4.4.4.
Ouvrages d e vidange
L e s m o y e n s fixes de vidange seront en général exclus,
sauf si la topographie
locale
s'y prête.
D a n s ce ca s particulier, les
systèmes
d e communication
peuvent être
avantageusement rempla cés pa r d e s moines
d e pisciculture.
D a n s le cas général, les vidanges complètes ou partielles
devront
être
effectuées à l'aide d ' u n m o y e n d e p o m p a g e
mobile.
4.4.5. Ouvrages d'accès
C o m p t e tenu du faible surcoût, une pente d o u c e d ' accès
à de s véhicules lourds sera p rév ue d a n s
c h a q u e
bassin à
condition
q u e
l'étanchéité
d u f o n d soit
réalisée
p a r
c o m p a c ta ge
d ' u n e
couche de matériau
naturel
en place
suffisamment épaisse (50 c m ) et h o m o g è n e sur la surface
d u fond de lagune.
D a n s les autres cas, les entrées d'engins sont à proscrire,
sous
peine d'avoir
à
procéd e r
à la réfection
complète d e
l'étanchéité
4.4.6. Ouvrages
de mesure de débit
S u r toutes les installations, u n c a n a l d é b i t m è t r e
hydraul iquement
ind épe nd a nt d u p la n d 'e a u d u
dernier
bassin sera
a m é n a g é
en sortie d u l a g u n a g e .
Lorsque
l'alimentation
est gravitaire, un d e ux i è m e canal
débitmètre sera
installé
en a m o n t d e
la
première lagune
d e
préférence avec un seuil
à c ontraction
latérale. En cas
d e
refoulement,
le temps
de fonctionnement des
p o m p e s
fournira le
débit.
Mesure
de
débit
e n
sortie
de lagune
4.4.7.
Local
d exploitation
U n local
m i n i m u m
est souhaitable (rangement d'outils,
vestiaire).
Le recours aux locaux de jardins préfabriqués
constitue souvent une bon n e solution. U n point d'eau est
indispensable.
4.4.8. Clôture
L a responsabilité d e ma ître d 'ouvra ge
étant
e n g a g é e ,
u n e
clôture
complète et u n p a n n e a u d'avertissement sur
la nature du plan d'eau sont nécessaires. Les solutions
minimales
au regard de
la
jurisprudence sont conseillées,
compt e tenu du linéaire en ¡eu.
-
8/19/2019 Lagunage Lagunage : 15ans de pratique en france (CEMAGREF)
29/64
v - E X P L O I T A T I O N
L e
lagunage
naturel
E n d é p i t du ca ractère rustique d u l a g u n a g e ,
l'exploitation, y compris le
suivi
analytique, d e m e u r e
essentielle
et n o u s en rappelerons ci-après ses
différents
aspects.
5.1. T E N U E D 'U N C A H IE R
D ' E X P L O I T A T I O N
L e lagunage naturel est un système
d'épuration
à part
entière ; un cahier
d'exploitation,
où
seront
consignées
les observations, m e s u r e s et opérations d'entretien, doit
d o n c être tenu
régulièrement.
5.2. S UR V E IL L A N C E G E N E R A L E
L a
surveillance
générale
est
indispensable po ur
détecter
les éventuelles anomalies sur l'installation telles q u e
l 'érosion d e s d i g u e s , la p r é s e n c e de r o n g e u r s ,
l 'obstruction d e s o u v r a g e s de c o m m u n i c a t i o n , le
développement d e s lentilles d ' e a u .
fréquence :
u ne fois p ar sema ine au minimum ;
- temps