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La sidérurgie luxembourgeoise Un siècle d’histoire et d’innovation Steelmaking in Luxembourg A century of history and innovation

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La sidérurgie luxembourgeoise Un siècle d’histoire et d’innovationSteelmaking in LuxembourgA century of history and innovation

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Transformer l'avenir Transforming tomorrow

L’émergence de la sidérurgie moderne au 19e siècle 13 The emergence of modern steelmaking in the

19th century

1911, le début d’une ère nouvelle dans l’histoire de la sidérurgie luxembourgeoise 19 1911, the beginning of a new era in the history

of steelmaking in Luxembourg

La sidérurgie dans l’économie luxembourgeoise 25 Steelmaking in Luxembourg’s economy

La sidérurgie sur timbres et billets de banque 27 Steelmaking depicted on postage stamps and banknotes

L’Entente internationale de l’Acier : un projet européen de paix économique 31 The Entente Internationale de l'Acier: a European

project for economic stability

La commercialisation de la production 35 Marketing the product

La CECA, la sidérurgie et les débuts de l’Union européenne 39 The ECSC, steelmaking and the origin of the

European Union

Migrations, société, mentalités 43 Migrations, society, mentalities

Un siècle et demi de mines de fer luxembourgeoises 47 One and a half centuries of iron mining in Luxembourg

Les ingénieurs luxembourgeois à l’étranger 51 Luxembourgish engineers abroad

Vlasta Tomaskova, la première femme-ingénieur de l’ARBED 55 Vlasta Tomaskova, ARBED’s first female

engineer

De la forge locale au groupe sidérurgique mondial 59 From local steelworks to global steel corporation

Hôtes de marque 62 Distinguished visitors

Des hauts fourneaux au tout électrique 67 From blast furnaces to all-electric

Esch-Belval : revitalisation d’un site sidérurgique 71 Esch-Belval: regeneration of a steelmaking site

Ispat Europe S.A. au Luxembourg 75 Ispat Europe S.A. in Luxembourg

ArcelorMittal au Luxembourg aujourd’hui 79 ArcelorMittal in Luxembourg today

Produits & technologies Products & technologies

L’arrivée du procédé Thomas au Luxembourg 85 The Thomas process comes to Luxembourg

Quand l’agriculture luxembourgeoise dépendait de la sidérurgie : le rôle des engrais Thomas 89 When agriculture in Luxembourg was dependent

on the steel industry: the role of Thomas fertilisers

Table des matières | Table of contents

Table des matièresTable of contents

Le procédé LD-AC 93 The LD-AC process

Le procédé LBE 97 The LBE process

Le procédé QST 101 The QST process

Evolution de la technique du haut fourneau 105 The evolution of the blast furnace technology

Sécurité en cas d’incendie et face aux séismes : acier et développement durable 109 Safety in the event of fire and earthquakes:

steel and sustainable development

Naissance des poutrelles sur mesure et de l’acier HISTAR® 115 The birth of tailor-made beams and HISTAR® steel

Les palplanches métalliques : hier et aujourd’hui 121 Steel sheet piles: past and present

Les palplanches métalliques : projets phare 124 Steel sheet piles: flagship projects

D'autres produits made in Luxembourg 131 More products made in Luxembourg

L’ArcelorMittal Orbit 143 The ArcelorMittal Orbit

Social Social aspects

La politique sociale de l’ARBED 147 ARBED’s social policy

Les logements ouvriers : une cité modèle à Dudelange 151 A model workers' housing estate in Dudelange

Mécénat : des parrainages de l’ARBED à la Fondation ArcelorMittal 155 Patronage: From ARBED's charitable works to the

ArcelorMittal Foundation

L’ARBED, un pionnier de taille de la formation professionnelle au Luxembourg 159 ARBED, a pioneer of professional training in

Luxembourg

Concertation tripartite 163 Tripartite consultation

La sidérurgie à l’avant-garde des progrès sociaux 167 Steelmaking at the forefront of social progress

La sidérurgie dans l’art 171 Steel and art

Remerciements 176 Acknowledgments

Bibliographie 177 Bibliography

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1918

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On the left: The three insets: blast furnace (left), a converter (right) and a rolling mill (bottom) symbolise the three main stages of manufacture that a modern forge needs if it wants to be competitive at the dawn of the 20th century.

Dès l’aube du XXe siècle, la sidérurgie luxembourgeoise entre dans une ère de

concentration d’entreprises qui atteint un premier point culminant en 1911 avec les trois événements dont nous célébrons aujourd’hui le centenaire : la conclusion de la communauté d’intérêts entre les Hauts fourneaux et Aciéries de Rumelange-St.Ingbert et la Deutsch-Luxemburgische Bergwerks- und Hüttenaktiengesellschaft de Differdange, l’inauguration solennelle de l’usine de Belval par la Gelsenkirchener Bergwerks AG et la fusion constitutive des Aciéries Réunies de Burbach-Eich-Dudelange (ARBED).

La supplantation des forges isolées par des groupes industriels d’une certaine envergure connaît plusieurs causes concomitantes. Elles sont d’abord de nature technologique. Les progrès accomplis en matière de récupération des gaz de haut fourneau et leur utilisation comme ressource énergétique pour actionner les laminoirs font en effet qu’il apparaît plus avantageux d’intégrer les différents stades de la production au sein d’une même entreprise, voire d’un même site de fabrication. Une structure organique à l’exemple de celle de la Gelsenkirchener – elle coule ses fontes à Esch-frontière au Grand-Duché avant de les transporter à Aix-la-Chapelle en Allemagne pour en faire des aciers et des produits finis – s’avère par contre peu rationnelle. L’usine d’Esch-Schifflange, qui appartient pour moitié à la société Le Gallais-Metz & Cie, pour moitié à la SA des Mines du Luxembourg et des Forges de Sarrebruck, travaille à son tour dans des conditions peu favorables. A défaut d’une aciérie, une partie de ses coulées est transformée aux sièges respectifs des deux co-propriétaires, soit à Eich/Dommeldange aux portes de la Ville de Luxembourg, soit à Burbach en Sarre. La fonte restante est vendue

F rom the dawn of the 20th century, steelmaking in Luxembourg entered an era of business

consolidation, reaching its first summit in 1911 with the three events whose centenaries we celebrate today: the conclusion of an interest community between the two companies Hauts fourneaux et Aciéries de Rumelange-St.Ingbert and Deutsch-Luxemburgische Bergwerks- und Hüttenaktiengesellschaft of Differdange; the formal opening of the Belval plant by Gelsenkirchener Bergwerks AG; and the foundation of Aciéries Réunies de Burbach-Eich-Dudelange (ARBED).

The replacement of individual steelmaking plants by large-scale industrial groups came about for several related reasons. These were primarily focusing on technological aspects. Progress made in blast furnace gas capture and its use as an energy source for powering rolling mills showed that it was advantageous to integrate the different stages of production within one business, even at one production site. On the other hand, an organic structure similar to the one adopted by Gelsenkirchener – it poured its castings at Esch-frontière in the Grand Duchy before transporting them to Aachen in Germany to manufacture steel and finished products – proved to make little sense. The Esch-Schifflange plant, half owned by Le Gallais-Metz & Cie, and half by SA des Mines du Luxembourg et des Forges de Sarrebruck, also found itself operating in less than perfect conditions. In the absence of a steelmaking plant, some of the castings were made into steel at the respective headquarters of the two co-owners, the one at Eich/Dommeldange just outside the city of Luxembourg, the other at Burbach in the Saarland. The remaining castings were

1911, le début d’une ère nouvelle dans l’histoire de la sidérurgie luxembourgeoise1911, the beginning of a new era in the history of steelmaking in Luxembourg par/by Charles Barthel_

A gauche : Les trois médaillons du haut fourneau (à gauche), du convertisseur (à droite) et du train de laminage (en bas) symbolisent les trois principaux stades de la fabrication qu’à l’aube du XXe siècle une forge moderne doit réunir si elle veut être compétitive.

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comme matériau brut pour lequel on trouve toutefois de moins en moins d’acheteurs prêts à dépenser beaucoup d’argent.

Les affaires lucratives se négocient de toute façon dans le secteur des fabrications ouvrées à haute valeur ajoutée. Elles atteignent des prix élevés qui, par ailleurs, semblent moins exposés aux aléas d’une conjoncture globalement bonne, mais régulièrement ponctuée de crises violentes. Raison de plus donc pour les entreprises d’élargir leur gamme des laminés, soit en montant des équipements techniques flambant neufs, comme à Differdange ou à Belval, soit en donnant à des installations existantes une meilleure utilisation moyennant des synergies, comme cela se fait entre la SA des Hauts fourneaux et Forges de Dudelange et ses deux partenaires d’Eich/Dommeldange et de Burbach.

Les fortes fluctuations conjoncturelles obligent également les industriels de prêter une attention croissante aux prix de revient et ce, d’autant plus qu’à l’époque ils diffusent le gros de leur production par l’intermédiaire de syndicats, c’est-à-dire des associations d’usines qui achètent la marchandise de leurs membres à un prix fixe pour la revendre ensuite au consommateur final. Ce mode opératoire évite certes aux compagnies individuelles d’entretenir un dispendieux service commercial. D’un autre côté cependant, il ne leur laisse pas le choix : si elles aspirent à développer leurs bénéfices, elles n’ont qu’à pousser les tonnages et/ou à comprimer le coût de la fabrication. Les deux options passent inexorablement non seulement par l’adjonction de fourneaux, de convertisseurs et de trains de laminage supplémentaires, mais encore par le contrôle des mines de fer et de charbon où les forges peuvent s’approvisionner à des prix qui défient toute concurrence.

Inutile de préciser que l’extension permanente de l’outil de production engloutit des investissements qui dépassent souvent les capacités financières des établissements de taille réduite. Sous peine de déchoir,

D'Zéie vum UewenD’Waarmwandzoufuer fir den Uewe gëtt zougemeet an den Drock am Uewe gëtt ganz rapid afgelooss, esou dass déi hängend Charge no ënne falen kann.

Les liens de parenté entre les différents gros actionnaires de Burbach, d’Eich et de Dudelange ont d’une certaine manière facilité la fusion des trois entreprises. Le premier président du conseil d’administration de l’ARBED – Hubert Muller-Tesch – donne d’ailleurs un bel exemple de ces relations familiales étroites : il avait épousé Marie Tesch, la fille du fondateur des forges de Sarrebruck, tandis que son beau-frère était Émile Metz qui, jusqu’à sa mort en 1904, avait dirigé la société d’Eich.

The family ties between the large shareholders of Burbach, Eich and Dudelange had some influence on facilitating the merger of the three companies. The first president of the board of ARBED - Hubert Müller-Tesch – was a good example of these close family relationships: he had married Marie Tesch, daughter of the founder of the ironworks of Saarbrücken, while his brother-in-law, Émile Metz, managed the Eich company until his death in 1904.

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sold as raw materials; however, fewer and fewer buyers were willing to pay high prices.

Anyway, the real money was to be made in manufacturing value-added items. They fetched high prices that seemed generally less exposed to the vagaries of world economic conditions; these conditions, although generally stable, were regularly subject to violent fluctuations. One more reason for companies to expand their range of rolled steels, either by investing in brand new technical equipement, as at Differdange or Belval, or by improving the use of existing facilities through synergy, as was done between SA des Hauts fourneaux et Forges de Dudelange and its two partners Eich / Dommeldange and Burbach.

The strong cyclical fluctuations also required manufacturers to pay increasing attention to their costs, especially at a time when they sold most of their production through cooperatives, i.e. plant associations that bought the merchandise of their members at a fixed price then sold it on to the end-user. This way of working meant that individual companies could dispense with costly sales departments. However, on the other hand that left them no choice; if they wanted to increase their profits, they could only either increase their throughput and/or squeeze their production costs. Both of these options led inexorably not only to the installation of additional furnaces, converters and rolling mills, but also to controlling the iron ore and coal mines to supply the steelworks at prices with which other suppliers could not compete.

Needless to say, permanently expanding production capacity required huge investments that often exceeded the financial capacity of small institutions. If they did not wish to go out of business, they then had to give up their autonomy to amalgamate with other major leaders to bring together every stage of production under one roof, from the extraction of raw material to finished product.

La création de l’ARBED semble être avant tout l’œuvre de deux hommes : tandis qu’Émile Mayrisch, le directeur de l’usine de Dudelange, aplanit les problèmes techniques en relation avec la fusion, Gaston Barbanson, le fils du vice-gouverneur de la Société Générale de Belgique, s’affaire à dénicher la combinai-son financière la moins onéreuse du point de vue fiscal.

The creation of ARBED seems, first and foremost, to have been the brainchild of two men: Emile Mayrisch, while working as the plant manager at Dudelange, ironed out any technical problems related to the merger. Gaston Barbanson, son of the deputy governor of the Société Générale de Belgique, scurried about to discover the most tax-efficient method of financing the operation.

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La première poutrelle Grey d’une hauteur de 1 mètre est laminée en 1911 à l’usine de Differdange.

The first Grey beam with a height of 1 metre was rolled in 1911 at the Differdange plant.

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En juillet 2010, Differdange a testé avec succès les premières coulées d’ébauches de poutrelles en format BB5 d’un poids métrique de 2500 kg. Ce produit s’avère le plus lourd jamais coulé mondialement.

In July 2010, Differdange successfully casted for the first time the BB5 beam blanks with a metric weight of 2500 kg. This product is the heaviest ever casted worldwide.

The manner in which this could be done varied. Rumelange and Differdange opted to maintain two separate legal entities combined in a cooperative that shared its earnings in line with a prearranged principle. On the other hand, the three ARBED companies decided on a merger, even using it as a community of interest when, two years later, they acquired the Eschweiler Bergwerks-Verein coal mine in order to put the finishing touches to the activities begun in 1911.

ils doivent alors renoncer à leur autonomie pour former avec d’autres de puissants konzern qui rassemblent sous un même toit tous les stades de la fabrication, depuis l’extraction de la matière première jusqu’au produit prêt à la consommation.

La manière dont cela se passe peut varier. Rumelange et Differdange optent pour le maintien de deux entités juridiques distinctes alliées dans une collectivité qui partage ses gains selon une clé préalablement définie. Les trois sociétés réunies au sein de l’ARBED préfèrent par contre une fusion en règle, quitte à se servir elles aussi d’une communauté d’intérêts lorsque, deux années plus tard, elles s’adjoignent le charbonnage du Eschweiler Bergwerks-Verein dans le but de parachever l’œuvre commencée en 1911.

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Produits & technologies | Products & technologies 121120

Steel sheet piles experienced a boom at the beginning of the 20th century following an

unexplained shortage of premium quality wood which was used at the time to build retaining walls and quay walls. The first steel sheet piles resembled simple hot-rolled sections on which locks were created using bent and riveted plates. Rolling technology progressed quickly and the first sheet pile with a rolled interlock on the section was marketed at the end of 1908. Due to numerous developments, this retaining element rapidly replaced wooden sheet piles. Sheet piles offer an exceptional degree of water-tightness, which is enhanced by the use of Larssen locks (named after the inventor of sheet pile locks). This constitutes an undisputable advantage. Nowadays, Larssen-type locks are still used by many manufacturers of hot-rolled sheet piles.

Very quickly, foundations for erecting cofferdams in water enabling construction of foundations in a dry environment or quay walls became a market requirement to cater for steel sheet piles. Between 1911 and 1912, Luxembourg rolled its first sheet piles (celebrating their centenary this year) which were named Terre Rouge and Ransome. These sections were

Les palplanches acier ont connu un essor important au début du 20e siècle suite à une réduction

singulière de bois de bonne qualité qui était alors utilisé pour les murs de soutènement et murs de quai. Les premières palplanches métalliques sont comparables à de simples profils laminés à chaud sur lesquels les serrures sont réalisées au moyen de tôles pliées rivetées. La technologie de laminage a rapidement évolué : fin 1908, la première palplanche dotée d’une serrure laminée sur le profil est mise sur le marché. De nombreux développements permettent à cet élément de soutènement de remplacer rapidement les palplanches en bois. L’excellente imperméabilité des palplanches, accrue par l’utilisation des serrures Larsen - nom de l’inventeur des serrures de palplanches - représente un avantage incontestable. De nos jours, la serrure de type Larsen est toujours utilisée par un grand nombre de producteurs de palplanches laminées à chaud.

Très rapidement, les palplanches métalliques s’imposent sur le marché des fondations pour ériger des batardeaux dans l’eau qui permettent de construire des fondations à sec ou des murs de quai. Dans les années 1911-1912, le Luxembourg lamine ses premières palplanches - aujourd’hui centenaires - du

Les palplanches métalliques : hier et aujourd’huiSteel sheet piles: past and present

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Produits & technologies | Products & technologies 123122

well as new applications and solutions long-awaited on the market, such as products for sealing locks or underground car parks.

2004 marked the apex of these developments with the even wider and more economical AZ-700 sections. With a capacity of 600,000 tonnes, ArcelorMittal sheet piles are today a world reference and will continue to be so for some years to come.

ArcelorMittal’s strength lies in the service it provides to customers and its ability to supply a comprehensive solution rather than just a product. The Group aims to continue in this vein.

de nouvelles applications et solutions que le marché attend depuis longtemps, tel que produits d’étanchéité des serrures ou parkings souterrains.

L’année 2004 est l’apogée de cette évolution avec les profils AZ-700, encore plus larges et plus économiques. Aujourd’hui, et pour quelques années encore, les palplanches d’ArcelorMittal avec une capacité de 600 000 tonnes restent une référence mondiale.

La performance d’ArcelorMittal réside dans le service fourni au client et dans la possibilité de livrer une solution complète et non pas seulement un produit. L’ambition du Groupe est de continuer sur cette voie.

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HTM 600 x 136L = 58.60 mS 355 J2+M HZ 1080MC - 26 / AZ 13-12/12

L = 44,10 m / L = 30,55 mS 430 GP / S355 GP

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AU 20L = 13,90 mS 355 GP

Backfill

Jade Weser Port - Wilhemshaven - Germany

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Silty Sand

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Soft Sediment

D’NoschlakD’Schlak déi bei dem Gossofstëch an der Rigoll uewendrop schwëmmt an hei evakuéiert gëtt.

quite thick and narrow. Although they were heavy, they performed a good job.

Due to continual progress in terms of rolling processes, pile driving techniques and new applications, wider Z-shaped sheet piles known as BZs were introduced on the market at the beginning of the 1930s. This new shape revolutionised the sheet piles sector. Indeed nowadays, more than 60% of sheet piles produced worldwide are Z sections as they offer numerous technical and economic advantages compared to U-type sections.

At the beginning of the 1960s new developments in BZs consolidated the dominant position of the ARBED Group. However, a major upheaval came at the beginning of the 1990s with the introduction of the widest profiles in the world - AZs. In just a few years, annual production of these niche products doubles, exceeding 250,000 tonnes and bestowing upon the plant in Belval - which is now one hundred years old - the status of world leader. Senior management therefore decided to focus all production in Mill 2 at Belval on sheet piles.

The R&D department in Esch-sur-Alzette plays a major role in this success. It develops new high-performance sections which are unique throughout the world, as

nom de Terre Rouge et Ransome. Ces profils sont fort épais et de faible largeur. Bien que leur poids soit important, ils accomplissent leur tâche avec brio.

Le progrès continu des procédés de laminage, des techniques de fonçage et les nouvelles applications ont permis de mettre sur le marché au début des années 1930 des palplanches plus larges de forme Z : les BZ. Ce nouveau profil révolutionne le monde de la palplanche. En effet, aujourd’hui, plus de 60 % des palplanches produites dans le monde sont des profils Z, car ils présentent de nombreux avantages techniques et économiques comparés aux profils de type U.

Début des années 1960, une nouvelle évolution des BZ conforte la position prépondérante du Groupe ARBED. Mais le grand bouleversement aura lieu début 1990 avec l’introduction des profils les plus larges au monde : les AZ. En quelques années, la production annuelle de ces produits sidérurgiques de niche double, dépassant les 250 000 tonnes par an et consacrant l’usine aujourd’hui centenaire de Belval comme leader mondial. Dès lors, la société décide de dédier la production du train 2 de Belval exclusivement aux palplanches.

Le Centre de Recherches Esch-sur-Alzette contribue largement à ce succès. Il développe de nouveaux profils très performants, uniques au monde, ainsi que

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Social | Social aspects 151150

T he exploitation of minette ore in the Luxembourg mining basin towards the middle of the 19th

century and the construction of plants as from 1871 in the south of the country caused a demographic upheaval due to the mass influx of workers from the poor regions of Luxembourg and from other countries. From 1882, the year that the Société anonyme des Hauts Fourneaux et Forges de Dudelange was set up, until 1910, when the workforce of the plant stabilised, the population grew from 1,600 to 10,800. This surge in immigration spawned a major shortage of housing and resulted in precarious living conditions. For purposes of commanding loyalty from their personnel, the steel companies soon started to take social measures – such as making housing available – on behalf of their workers and employees. The example of the plant in Dudelange is one of the most remarkable in this field to have been carried out in the Grand Duchy. In 1897, the first large workers’ housing estate was started up in the Brill district of Dudelange.

From 1898 to 1911, the company had 126 houses for workers and 18 houses for white-collar employees built in the Brill district. They were simple brick terraced houses intended for two or four households. Each house had a cowshed and a garden to ensure provision of basic foodstuff. The city was built according to a classic design for company housing of the time.

But it was the model of the garden city that was in fashion at the beginning of the 20th century, and ARBED adopted it when it extended the city of Brill after the First World War. The company management even organised an architectural competition in order to get the best design for the new city.

The winner of the competition was a young Luxembourgish architect, Léon Muller, who had just graduated from the Ecole nationale supérieure des

L’exploitation de la minette dans le bassin minier luxembourgeois vers le milieu du 19e siècle et la

construction d’usines dès les années 1871 dans le sud du pays génèrent un bouleversement démographique par l’arrivée massive d’ouvriers venant des régions pauvres du Luxembourg et de l’étranger. De 1882, année de l’implantation de la Société anonyme des Hauts Fourneaux et Forges de Dudelange, à 1910, quand l’effectif du personnel de l’usine s’est stabilisé, la population de Dudelange passe de 1 600 à 10 800. Cette immigration poussée engendre une pénurie de logements et des conditions de vie précaires. Pour fidéliser une partie de leur personnel, les entreprises métallurgiques commencent très tôt à prendre des mesures sociales - comme la mise à disposition de logements - en faveur de leurs ouvriers et employés. L’exemple de l’usine de Dudelange compte parmi les plus remarquables dans ce domaine au Grand-Duché. En 1897, la première grande cité ouvrière est entamée dans le quartier Brill à Dudelange.

De 1898 à 1911, la société fait construire 126 logements pour ouvriers et 18 logements pour employés dans le quartier Brill. Il s’agit de simples maisons en briques, alignées, qui sont destinées à deux ou quatre ménages. Pour couvrir une base alimentaire, chaque logement dispose d’une étable et d’un jardin. La cité reproduit un schéma classique de logements d’entreprise de l’époque.

Mais c’est le modèle de la cité-jardin qui fait fureur au début du 20e siècle et l’ARBED l’adopte pour l’extension de la cité du Brill après la Première Guerre mondiale. Pour mieux faire, les dirigeants de l’usine organisent même un concours d’architectes pour la conception de la nouvelle cité.

Le lauréat du concours est un jeune architecte luxembourgeois, Léon Muller, qui vient tout juste de décrocher son diplôme à l’Ecole nationale supérieure

Les logements ouvriers : une cité modèle à Dudelange A model worker's housing estate in Dudelange par/by Antoinette Lorang_

Le rez-de-chaussée de la même maison dispose d’un hall d’entrée relativement spacieux, une cuisine avec espace séparé pour la préparation des repas et une salle de séjour. Au sous-sol se trouvent une buanderie et deux caves.

The ground floor of the same house has a relatively spacious entrance hall, a kitchen with a separate space for the preparation of meals and a sitting room. There is a laundry room and two cellars in the basement.

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Social | Social aspects 153152

Each house had a kitchen/dining-room and a lounge on the ground floor and three bedrooms on the first floor and in the attic, as well as a cellar and a laundry room. Special care was given to the kitchen, due to its prime importance in daily family life. The houses had all modern conveniences since they were supplied with running water and gas.

The new part of the Brill district that was built in the 1920s was designed as a model city and acted as a reference in ARBED’s advertising campaigns. Indeed, the company put together a series of drawings and photographs reflecting a somewhat idealised image of the city for display in national and international exhibitions. While these charitable works provided genuine support for workers’ families, ARBED’s social commitment also served to support the sale of iron and steel products.

Chaque maison comprend une cuisine/salle à manger et un salon au rez-de-chaussée et trois chambres à coucher à l’étage et dans la mansarde ainsi qu’une cave et une buanderie. Un soin particulier est attribué à la cuisine qui est censée jouer un rôle primordial dans la vie quotidienne familiale. Les maisons disposent du confort moderne par le raccordement à l’eau courante et au gaz.

La nouvelle partie du quartier Brill construite dans les années 1920 a été conçue comme cité modèle et servait de référence dans les campagnes publicitaires de l’ARBED. Ainsi, la société a constitué une série de dessins et de photographies reflétant une image quelque peu idéalisée de la cité pour les diffuser dans le cadre d’expositions nationales et internationales. Si les œuvres sociales représentaient un véritable soutien aux familles ouvrières, l’engagement social de l’ARBED devait également servir à soutenir la vente des produits métallurgiques.

La vue panoramique montre la cité Brill sous une perspective originale. Une partie de ses habitants a été mobilisée pour le photographe.

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This panoramic view shows an original view of the district of Brill. Some of its inhabitants were mustered for the photo.

Beaux-Arts in Paris. His plan for the extension of the Brill district featured large spaces with ornamental and kitchen gardens. The new district was made up of blocks of single-family homes in strips or groups, in a sober architectural style with plastered façades and tiled roofs. Between 1919 and 1926, some one hundred new houses were built in the Brill district.

des Beaux-Arts à Paris. Son plan d’extension du Brill se caractérise par de grandes surfaces de jardins d’agrément et de potagers. Le nouveau quartier se compose de différents îlots de maisons unifamiliales en bandes ou en groupes, d’une architecture sobre avec façades à enduit et toitures couvertes de tuiles. De 1919 à 1926, une centaine de nouveaux logements sont construits dans le quartier Brill.

La représentation pittoresque à vol d’oiseau présente l’ensemble du nouveau lotissement projeté dans le cadre de l’extension du quartier Brill. La cité se compose de plusieurs îlots ouverts où se dressent des maisons jumelées et des groupes de maisons contiguës, reliés par des petits volumes d’annexes. Le plan s’inspire des cités-jardins avec des grands espaces verts et des chemins pour piétons.

This picturesque bird’s-eye view shows the whole new housing development designed for the extension of the Brill district. The district was made up of a number of open blocks with semi-detached houses and groups of terraced houses, linked by small outbuildings. The plan drew inspiration from garden districts with wide green spaces and pedestrian pathways.

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