Intervention des itinéraires techniques des systèmes...

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INSTITUT NATIONAL AGRONOMIQUE PARIS-GRIGNON MEMOIRE Présenté par INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT P AGET Lauréliane Pour l'obtention du DIPLOME d'ETUDES APPROFONDIES INTERVENTION DES ITINERAIRES TECHNIQUES DES SYSTEMES D'EXPLOITATION SUR LES FLUX DE NUTRIMENTS DANS UN ECOSYSTEME TROPICAL INONDE Soutenu le 14 Septembre 1999 devant la commission d'examen Sous la responsabilité de : Y. PONCET Maître de stage: D. ORANGE Enseignants responsable: J. BONNEMAIRE J. LOSSOUARN

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INSTITUT NATIONAL AGRONOMIQUEPARIS-GRIGNON

MEMOIRE

Présenté par

INSTITUT DE RECHERCHEPOUR LE DEVELOPPEMENT

PAGET Lauréliane

Pour l'obtention du DIPLOME d'ETUDES APPROFONDIES

INTERVENTION DES ITINERAIRES TECHNIQUES DESSYSTEMES D'EXPLOITATION SUR LES FLUX DE NUTRIMENTS

DANS UN ECOSYSTEME TROPICAL INONDE

Soutenu le 14 Septembre 1999 devant la commission d'examen

Sous la responsabilité de : Y. PONCET

Maître de stage: D. ORANGE

Enseignants responsable: J. BONNEMAIREJ. LOSSOUARN

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Je suis sincèrement reconnaissante à Yveline Poncet pour avoir bien voulu encadrer et dirigermes travaux.

Je remercie Didier Orange, mon maître de stage, pour m'avoir permis de faire ce stage au seinduLECOM.

Je dédie ce travail à mes parents

REMERCIEMENTS

Je tiens également à remercier l'ensemble des membres du LECOM pour leur compétence etleur sympathie, Marcel Kupper, Pierre Morand, Matthieu pour sa patience et ses compétencesen cartographie, Hamma l'interprète et Békaï pour m'avoir fait partager leur connaissance dupays.

Tout au long de ces cinq mois de stage, j'ai pu découvrir un pays fascinant par ses contrastes,ses paysages et surtout la gentillesse et la générosité des gens. Je tiens à remercier ici tousceux qui m'ont permis d'approcher et de comprendre cette culture et qui ont fait de ce séjourune expérience inoubliable. Qu'ils trouvent tous ici l'expression de ma profondereconnaissance.

C'est grâce à toutes ces personnes évoquées ici ou simplement citées que ce stage a été uneréelle réussite professionnelle et surtout une expérience humaine d'une exceptionnellerichesse. Je les remercie chaleureusement de m'avoir offert cinq mois d'enrichissementpersonnel.

Je tiens à remercier tout particulièrement Bertrand Marieux pour tous ses conseils et le soutienqu'il m'a apporté durant ce travail.

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CERDIN : Crue et décrue, Environnement et Ressources du DINCIPEA : Centre International pour l'Elevage en AfriqueDIN : Delta Intérieur du NigerDNE : Direction Nationale de l'ElevageDRAMR : Direction régionale de l'Appui au Monde RuralGIHREX: Gestion Intégrée, Hydrologie, Ressources et systèmes d'EXploitation1ER: Institut d'Economie RuraleINRZFH : Institut National des Ressources Zootechniques, Forestières et Halieutiques(}DEM : Opération de Développement de l'Elevage de Mop~i

(}MBEVI : Office Malien du Bétail et de la Viande.<>PM : Opération Pêche de Mopti(}RM : Opération Riz de MoptiSAU : Surface Agricole Utile

Benti: troupeau de vaches laitières qui reste le plus longtemps au villageBurtol (pl. Burti): piste de transhumance en zone sècheDaga: campement bozoDébaré: cuvetteDengwel: bourrelet de riveDiyélol: entrée des troupeaux dans le bourgouFeya: plaine, pâturage de profondeur moyenneGamarawel = Bourgou: Echinochloa stagninaGarti: troupeau de grande transhumanceGoumpel (pl. Goumpi): piste de transhumance dans le Delta, en zone humideHariima: lieu de pacage pour les troupeaux du villageHodordé: ceinture d'attente du troupeau autour du delta en début de décrueHoggo: parce de nuit pour le bentiJowro: maître des pâturagesLeydi (pl. Leyde): unité agro-pastorale. Espace de souveraineté d'un ou de plusieurs jowro.Mayo: cours d'eauNaouré: pâturage de zone profonde(}uro:campementpeulTogguéré: tertreWinnde: tertre pour le troupeau la nuit en transhumance

LEXIQUE

ABREVIATIONS

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Les différents noms de villes ou de fleuves utilisés dans ce mémoire sont situés sur la cartesuivante:

LEGENDE

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CARTE DE SITUATION

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CHAPITRE 1 : ETUDE DU MILIEU 6

1/ PRÉSENTATION DE LA ZONE D'ÉTUDE 61.1 / Le Delta Intérieur du Niger 61.2/Le site de Batamani.. 7

2 / GÉOGRAPHIE DU TERRAIN 82.1 / Les rythmes saisonniers 92.2/ Hydrologie du Niger 112.3 / Les phytocénoses aquatiques 13

3 / EXPLOITATION DU MILIEU PAR LES HOMMES 153.1 / Histoire du peuplement 153.2/ Les différentes activités 15

3.2.1/ Activité pastorale 163.2.2/ Activité agricole 163.2.3 / Activité halieutique 19

CARTE DE SITUATION

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS

INTRODUCTION

LEXIQUE / ABREVIATIONS

CHAPITRE II: PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE 20

1 / PROBLÉMATIQUE '" 201.1 / Problématique 201.2/Hypothèse 20

2 / MÉTHODOLOGIE 212.1 / Découpage dans l'espace 212.2/ Découpage dans le temps 222.3 / Recueil et acquisition des données hydrologiques 22

2.3.1/ Description des échelles de mesure des niveaux d'eau 222.3.2/ Reconstitution des valeurs manquantes de hauteurs d'eau et de débits 232.3.3 / Calcul des surfaces et des volumes d'inondation 24

2.4/ Etude des analyses 253 / RÉSOLUTION 27

3.1 / L'élevage: hypothèse de départ.. 273.2/ Changement d'orientation 27

3.2.1 / Les pratiques agricoles et halieutiques 283.2.2/ Analyse statistique 28

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CHAPITRE III : DYNAMIQUE DU MILIEU 30

1 / L'INONDATION DANS LA PLAINE DE BATAMANI 301.1/Alimentation en eau de la mare 301.2/ Cycle hydrologique de la mare 31

1.2.1 / Phases caractéristiques du cycle hydrologique 311.2.2/ Description des différents phases ~ 31

1.3/ Bilan hydrologique 331.3.1 / Apports des précipitations 341.3.2/ Pertes par évaporation 351.3.3/ Pertes et apports par infiltration 351.3.4 / Apports et pertes par débit du canal.. 361.3.5/ Bilan hydrologique annuel 36

2/ DYNAMIQUE SAISONNIÈRE DE LA VÉGÉTATION 362.1 / Présentation de la végétation de Batamani.. 372.2/ Croissance de la végétation 38

2.2.1 /Leriz 382.2.2/ Le bourgou 392.2.3 / La vétiveraie 40

2.3/ Effets des pratiques agricoles et pastorales sur la végétation 403 / DYNAMIQUE DE L'UTILISATION DU MILIEU 41

3.1 / La transhumance sur le territoire de Batamani 413.1.1 / Le cycle de la transhumance .413.1.2 / Une journée de pâturage 42

3.2/L'agriculture 433.2.1/ Les travaux agricoles 433.2.2/ La production annuelle 44

3.3/ Les saisons de pêche 443.3.1 / Les différentes pêches 443.3.2 / Estimation de la production 45

CHAPITRE IV: INTERPRETATION DES ANALYSES .47

1 / ÉTUDE STATISTIQUE 471.1 / Description générale des analyses 471.2/Analyse statistique 48

2 / ÉVOLUTION SAISONNIÈRE DES NUTRIMENTS 502.1/ Les nitrates 50

2.1.1 / Évolution des concentrations 502.1.2/ Le cycle de l'azote 51

2.1.3 / Influence de l'agriculture et de l'élevage 512.1.4/ Interprétation de l'évolution des concentrations 'en nitrate 54

2.2/ Les phosphates 552.2.1 / Évolution des concentrations 552.2.2/ Le cycle du phosphore 562.2.3 / Apports et prélèvements possibles des phosphates 572.2.4 / Interprétation de l'évolution des concentrations en phosphate 58

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RESUME

ANNEXES

2.3 / L'ion ammonium 582.3.1 / Evolution des concentrations 582.3.2/ Les apports en ammonium 582.3.3 / Interprétation de l'évolution des concentrations en ammonium 60

3 / COMPARAISON ENTRE LES DIFFÉRENTS SITES 603. I / Le continuum Niger-canal-mare libre 60

3.1.1 / Nitrates et phosphates 603.1.2/ L'ammonium 613.1.3/ Le canal 62

3.2/ Influence de la végétation 633.2.1 / Les nitrates et les phosphates 63

3.2.2/ L'ammonium 643.3 / Le courant d'eau 66

3.3.1 / Évolution des concentrations en nitrate, phosphate et ammonium 663.3.2/ Interprétation de l'évolution des concentrations 67

4/ INTERPRÉTATION DU FONCTIONNEMENT GÉOCHIMIQUE DU SYSTÈME «BATAMANI» 684. I / Comportement des nutriments selon le cycle hydrologique 684.2/ Détermination des bilans géochimiques 69

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

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INTRODUCTION

Le Delta Intérieur du Niger, vaste plaine d'inondation de 36 000 km2, est le véritable cœur du

Mali. Le fleuve Niger, source de vie en pleine zone sahélienne, pennet à la zone deltaïque

d'abriter plus de 50 % du cheptel malien (CIPEA ODEM, 1983 a), de conserver une agriculture

productive malgré la sécheresse (70% du potentiel irrigable du pays), et de faire vivre près de

80% de sa population de l'agriculture, de la pêche et de l'élevage.

Depuis le début du siècle, plusieurs recherches ont été menées sur l'histoire, le peuplement,

l'hydrologie, la faune et la flore naturelles du Delta. Après l'Indépendance en 1962, le

gouvernement malien mène de grands projets régionaux dans le but de mieux connaître et de

mieux gérer ses ressources.' C'est ainsi qu'est créée l'OPM (Opération Pêche de Mopti), qui

depuis 1969 établit des statistiques sur le poisson commercialisé à Mopti. Simultanément sont

mis en place l'ODEM (Opération de Développement de l'Élevage de Mopti) qui a été créé au

lendemain de la grande sécheresse de 1972-1974 pour la sauvegarde et la prospérité de la

vocation pastorale de la région, et l'ORM (Opération Riz de Mopti).

Ce n'est· qu'en 1983 que l'üRSTOM est contacté par l'État malien, pour réaliser avec l'INRZFH 1

un programme de recherches sur la pêche dans le Delta Intérieur du Niger, afin de pouvoir

effectuer une exploitation optimale de cette importante source de revenus (3 % du PIB), surtout

depuis les problèmes posés alors par une pression démographique croissante et une sécheresse

préoccupante. Ce programme pluridisciplinaire a donné lieu en 1994 à la publication de

nombreux articles et documents, et d'une synthèse (La pêche dans le Delta Central du Niger.

Approche pluridisciplinaire d'un système de production halieutique, ORSTOMfIER, J. Quensière

éd. Sei.).

En 1996 le CNRST, la DNHE, l'ENI, l'ENSUP2 et l'IRD se sont réunis pour collecter et

actualiser l'ensemble des études concernant le Delta, afin de les mettre à la disposition des

décideurs, par l'intermédiaire, d'un modèle de production d'une base de connaissances au sein

d'un observatoire. Pour répondre à cela, l'IRD (laboratoires LECOM et ERMES3) a défini le

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1 INRZFH:' Institut National des Ressources Zootechniques, Forestières et Halieutiques, futur IER, Institutd'Economie Rurale.'

.:. 2 :CNRST: Centre national de Recherches Scientifiques et Techniques; DNHE: Direction Nationale de.:l'HY<iraulique et de l'Energie~ ENI : Ecole Natiollale d'Ingénieurs, ENSUP : Ecole Normale Supérieure.

1.....t.~.;.•'ti:::>·,:.:3.:L..Ee.o..M.. : Labora....~oire des Eaux Continentales de l'Orstom au Mali. ERMES : Enseignement et Recherche sur les.""::... "'>MiliéWc et lés Sociétés.

4

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A noter ici le sens du mot « mare» employé dans le Delta et les milieux sahéliens, qui représente

en fait un bas-fond fermé dans lequel l'eau est stockée de façon naturelle. Sa superficie est

généralement de plusieurs hectares et pourrait être traduit par le mot « étang ».

5

mare.

projet de recherche GIHREX4, qui a pour objectif la définition d'un modèle intégré et d'un

observatoire pour le suivi de « l'impact des changements de la disponibilité en eau sur le

développement viable des sociétés utilisant les ressources du Delta Intérieur du Niger au Mali»

(Olivry et al., 1997); pour cela le projet GIHREX a engagé des opérations de recherche

cognitives pour la compréhension des mécanismes éco-bio-physiques régissant la productivité du

milieu. Le projet s'appuie sur une modélisation en terme de production des systèmes

d'exploitation, il s'intéresse ainsi à la fois aux ressources agricoles, pastorales et halieutiques.

Cette étude pluridisciplinaire est apparue en effet indispensable à la compréhension du système

complexe constitué par le Delta.

C'est dans ce cadre que se place le sujet de cette étude. Il s'agit d'essayer de mieux saisir le

fonctionnement d'un site bien particulier (en l'occurrence celui de Batamani et de sa mare

Débaré) représentatif de la configuration type du Delta et sur lequel est testé le modèle intégré du

Delta Intérieur du Niger. A partir des caractéristiques de ce milieu, les hommes ont construit

trois systèmes principaux d'exploitation: l'élevage, l'agriculture et la pêche. L'étude portera sur

l'influence des ces pratiques pastorales, agricoles et halieutiques sur la disponibilité des

nutriments présents dans la mare, cette mare étant essentielle pour ces 3 activités.

Ce sujet s'insère dans le programme d'étude du site de Batamani mené par l'équipe du LECOM,

et dont l'hypothèse de départ proposée par l'équipe concernait la prédominance de l'élevage

dans les apports. Cette étude préliminaire s'emploie donc d'abord à vérifier la validité de cette

hypothèse, identifier la part respective de l'agriculture et de la pêche dans le bilan en nutriments,

afin de déterminer les travaux complémentaires nécessaires pour mettre en évidence l'influence

des itinéraires techniques sur la disponibilité en nutriments. Pour cela, l~ présentation des

résultats a été scindé en quatre grands chapitres: le premier est une présentation générale du

Delta et du site de Batamani, le second est une présentation précise de l'étude et de la démarche

employée. Le troisième explicitera la dynamique hydrologique de la mare de Débaré ainsi que la

dynamique de l'utilisation du milieu qui en découle. Et enfin dans un dernier chapitre nous

verrons l'influence de ces systèmes d'exploitation sur l'évolution des nutriments présents dans la

4 GIHREX : Gestion Intégrée, Hydrologie, Ressources et systèmes d'Exploitation.

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On distingue dans le Delta 2 zones principales:

le Delta amont qui correspond à un réel Delta au sens des géomorphologues, avec de grandes

plaines détritiques, largement inondées par la crue annuelle. Il se tennine en aval et au nord

par le lac Débo, anévrisme majeur et pennanent du réseau hydrographique de la région,

le Delta aval avec une géomorphologie très différente : elle présente un réseau

hydrographique très diffus souvent commandé par les sillons interdunaires, avec des zones

d'inondations plus réduites (poncet et al, 1999)

Cette zone d'inondation du Niger, malgré sa platitude caractéristique, est une région contrastée.

La saison sèche donne aux plaines un aspect désertique mais les pluies suivies de la crue les

transforment en lacs ou en marais, relançant pour un cycle saisonnier l'activité végétale puis

animale. C'est de cette activité biotique intermittente que tirent parti les systèmes de production.

1.1 / Le Delta Intérieur du Niger

Issu de la Dorsale guinéenne, le Niger, 3ème fleuve d'Afrique par sa longueur (4200 km), décrit

une grande boucle dans sa traversée des régions sahéliennes et subdésertiques avant de se jeter

dans l'océan atlantique au Nigeria.

Le Delta Intérieur du Niger, vaste zone d'inondation située au Mali s'étend de Ké-Macina au sud,

à Tombouctou au nord, suivant un rectangle orienté SW.NE de 450 km de longueur sur 125 de

largeur (Olivry et al, 1994), (voir figure 1 page suivante). Le Delta possède un réseau

hydrographique complexe de chenaux et de lacs, de confluences et de défluences.

Le Delta Intérieur du Niger est aussi appelé Delta Central, pour préciser son caractère

continental, par opposition au Delta maritime nigérian. Géographiquement, il est défini par

l'extension de l'inondation, définition mouvante car l'importance de l'inondation change chaque

année: "Le plan des hautes eaux varie dans le lit du Niger, selon les almées de plus d'un mètre,

la pente transversale des plaines étant insensible, cette oscillation entraîne des déplacements de

rivage de plusieurs kilomètres" (Gallais, 1967).

6

CHAPITRE 1 : ETUDE DU MILIEU

1/ PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

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Figure 1 : Carte du Delta Intérieur du Niger et délimitation de la pIaille inondable

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1.2 / Le site de Batamani

Le site d'étude de Batamani (du nom de son principal village), est situé à une cinquantaine de km

au nord de Mopti, dans la partie centrale amont du Delta Intérieur du Niger (figure 1). Ce site de

Batamani est représentatif de la configuration type du Delta, c'est à dire un système fleuve-plaine

constitué de chenaux et de mares. Il a été choisi dans l'optique d'une stratégie d'accumulation de

données: ce site est depuis 1989 le lieu d'étude d'un chercheur de l'Orstom sur la migration des

poissons, puis a été intégré à l'observatoire de la pêche. En 1998 une thèse a porté sur les mares

de Batamani (Ficouet, non encore publié) et Batamani est actuellement le site principal du projet

GllIREX. Cependant ce site par l'activité humaine présente et les aménagements qui y ont été

faits n'est somme toute plus la rep~ésentation réelle du fonctionnement du Delta.

111

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Figure 2 : carte du site de Batamani. La surface encadrée correspondau terroir de Bataman; (source: Morand et al, 1996)

Le « terroir» de Batamani, espace plus restreint inscrit dans le site de Batamani, décrit un carré

entre les longitudes 14°51 et 14°53 N et les latitudes 4°02 et 4°04 W à proximité du fleuve

Niger, centré sur la mare de Débaré, mare permanente de ce site (figure 2).

Autour de cette mare se trouvent deux villages importants: Batamani village (452 personnes au

recensement de 1996) et Saré Marna (794 personnes), et trois campements de pêcheurs

dépendants de Batamani : Batamani Daga au bord du fleuve, Débaré Daga au bord de la mare et

Gatal Daga à l'entrée du Mayo Ninga. Plus au nord le long du Maya Ninga, se situe le village

Peul de Ninga, dont l'importance sera évoquée en partie 1.3".2.1. Ces villages constituent ce que

l'on a appelé le « terroir de Batamani », c'est-à-dire l'ensemble de l'espace géographique qui est

situé sous l'influence anthropique de ces villages, par le biais de la pêche, de la riziculture, de

l'élevage et du commerce qui s'y pratiquent. Cet espace représente une superficie de 16 k:m2.

Lallréliane Pagel -DEA ETES 1998-99

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LEGENDE

/\/1'1are/"\ ,/ Chenaux,:' .... , Courbes de niveauo Impluvium

Notre étude s'est portée sur les trois mares les plus importantes du terroir de Batamani et qui

sont: Débaré, reliée à Débaré Ouest par W1 grand bras, ensuite Débaré Fitini (qui signifie petit

Débaré en Bozo), elle-même reliée à la mare de Komina. Ces mares sont en fait un ensemble de

dépressions, dont certaines sont asséchées lors de la saison chaude, en interconnexion par un

ensemble de chenaux. On appellera « zone de Batamani » cet espace de 7,5 krn2 comprenant les

différentes mares et cartographié à la figure 3 :

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Figure 3 : Carte des mares de la zone de Bataman;.

2/ GEOGRAPHIE DU TERRAIN

2.1 / Les rythmes saisonniers

Le climat du bassin du Niger est essentiellement caractérisé par l'alternance de deux grandes

saisons annuelles : la saison des pluies, centrée sur l'été boréal et la saison sèche en hiver. Cette

alternance est due à l'interaction de deux masses d'air: l'air continental stable et sec (l'harmattan)

en provenance de l'anticyclone saharien, et l'air maritime instable et humide (la mousson) issu de

l'atlantique sud pluviogène.

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Les précipitations et les températures de ces différents domaines sont représentés à la figure 4 :

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Figure 4 : Précipitations et températures annuelles moyennes pour lesprincipales villes des 5 domaines définis ci-dessus

La circulation latitudinale de ces masses d'air crée du sud au nord une zonation climatique, où les

précipitations sont de plus en plus faibles. Le bassin peut ainsi être découpé en 5 zones

différentes:

le domaine guinéen qui concerne le Niger et ses affluents. Les précipitations annuelles sont

supérieures à 1500 mm et la saison des pluies dure 8 mois, d'avril à novembre. La

température moyenne nrie de 22 à 25°C.

le domaine sud-soudanien, où les précipitations sont comprises entre 1000 et 1500 mm et la

température moyelUle est autour de 27°C.

le domaine nord-soudanien, déjà plus sec, avec des précipitations de l'ordre de 750 à 1000

mm et des températures supérieures à noc.le domaine sahélien où se situent Mopti et Batamani, où les précipitations sont comprises

entre 400 et 750 mm, et des températures moyelUles allant de 28 à 30°C.

enfin, le domaine subdésertique recevant autour de 250 mm de pluie et des températures

moyennes supérieures à 30°C.

Pour toutes ces régions climatiques, la saison des pluies est centrée sur le mois d'août.

Lauré/ieme Pager -DEA ETES 1998-99

Le climat sahélien est caractérisé par l'alternance d'une courte saison des pluies estivale (2 à 5

mois) avec une longue saison sèche. Les premières ondées de juin semblent se volatiliser dans la

sécheresse de l'atmosphère. C'est le doulbé, c'est à dire l'époque où il pleut sans utilité en Peul.

Ce n'est qu'en juillet que survient la première pluie réelle. Pendant l'hivernage (doungou) de

juillet à septembre, plus de 90% des précipitations annuelles s'abattent sur la région (voir figure 5

page suivante). En octobre-novembre, c'est l'automne ou diawoundé, puis de décembre à février,

111111111111111111111

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Sur les dix dernières armées, on a pu observer (figure 6) des variations dans le régime des

précipitations, avec deux armées caractéristiques: d'une part 1987 fut particulièrement sèche

(cumul armuel: 341.1 mm), alors que 1994 fut une armée remarquablement humide (cumul

armuel : 652.2 mm), par rapport à la moyerme des dix armées (418.7 mm).

Figure 5 : Précipitations mensuelles moyennes (mai 87 à avril 94) à Mopti et Konna, ettempératures mensuelles moyennes à Mopti (source: données ORSTOM)

mai juin juil août sept oct nov déc janv fév mars avr

c'est la saison froide, dite daboudé, avec une moyenne mensuelle à Mopti de 24 oc. La saison

chaude (tiédou), de mars à mai, voit la température monter jusqu'à 35 oC de moyenne mensuelle

en mai à Mopti.

Figure 6 : Précipitations à Mopti de mai 1986.à avril 1994 (source: données ORSTOM)

2.2 / Hydrologie du Niger

Le Haut Niger reçoit sur le territoire guinéen trois effluents importants: le Tinkisso, le Niandan

et le Milo, puis parvenu au Mali, il reçoit à l'amont de Bamako le Sankarani, essentiellement

d'origine guinéerme. Le Niger ne reçoit plus ensuite que des effluents mineurs jusqu'à sa

confluence à Mopti avec le Bani, né en Côte d'Ivoire, dont le bassin versant est à peine plus petit

que celui du Niger supérieur. L'intensité du régime du fleuve dépend donc avant tout de la

pluviométrie en Guinée et en Côte d'Ivoire. Le fleuve suit par conséquent comme la pluie un

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Lauréliane Paget -DEA ETES 1998-99 Il

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cycle annuel: basses-eaux de janvier à juin, crue en juillet-août, hautes-eaux en septembre­

octobre et décrue en novembre-décembre (Mahé, 1993).

Dans les années 1980, il a toujours été considéré que les variations de l'écoulement et de la

pluviométrie étaient en phase (Olivry et al, 1994), mais les travaux de Mahé et al (1997) ont

établi que depuis le début des années 1980 la baisse des écoulements est de loin supérieure à

celle des pluies. De 1907 à 1920, l'écoulement a baissé de 5% par rapport à la moyenne alors que

la pluie a diminué de 4%. De 1981 à 1990, les écoulements ont diminué de 55% alors que la

pluviométrie a seulement diminué de 21%. Ceci montre que l'écoulement a une variation

beaucoup plus grande par rapport à la pluviométrie et s'explique par le fait que les nappes d'eau

souterraines après les séries de sécheresse des années 1970 et 1980 n'ont pas pu se reconstituer

au même rythme que durant la période humide (figure 7 page suivante).

Pendant la traversée· du Delta Intérieur, les crues pré-deltaïques du Niger et du Bani

s'amortissent.

Lorsque les plaines du Delta s'ouvrent à la hauteur de Ké-Macina, les altitudes sont à 2 ou 3

mètres près autour de 272 m. A la hauteur de Mopti, les cuvettes d'inondation se tiennent vers

268 m ; 50 km plus en aval nous sommes à 262 m. Ainsi sur 200 km, la plaine s'est abaissée

d'une dizaine de mètres, soit une pente de 0,05 pour 1000 (Gallais, 1967).

Cet affaiblissement freine la progression de l'onde de crue qui progresse de 60 km/j en amont et

seulement de 5 km/j au travers du Delta (Gallais, 1967). En même temps qu'elle retarde, la crue

se régularise. En amont du Delta, à Ké-Macina, la courbe de crue enregistre une montée en dents

de scie et possède un sommet en pointe, la décrue est rapide. A Mopti, la courbe est de fonne

concavo-convexe régulière: la montée du plan d'eau, rapide au début de la crue, se fait plus lente

au fur et à mesure que les défluences entrent en fonction, absorbant une partie des débits ; le

sommet de la courbe est en fonne de cloche; la décrue est assez lente, les plaines restituant au

chenal une partie des débits qu'elles lui ont soustraits durant la crue. En aval du Delta, la courbe

à Diré a la forme d'une sinusoïde parfaite: l'applatissement du sommet de la courbe est encore

plus marqué, la montée et la descente du plan d'eau plus lentes (figure 7).

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Figure 7: Débits moyens mensuels du Niger à Ké Macina et Diré (m3.s·l)

13

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•• 0- - 'Dirt 72-98

Figure 8 : Représentation schématique de la répartition des phytocénoses sur une mare-typedu Delta Intérieurdu Niger (d'après Quensière et al, 1994)

2.3 / Les phytocénoses aquatiques

Globalement, la végétation hydrophile d'une mare se répartit selon la profondeur de l'eau au

maximum de la crue (figure 8). Au-delà d'une profondeur de trois à quatre mètres, l'eau est libre

de macrophytes enracinées. La première phytocénose de profondeur est la bourgoutière

(Echinochloa stagnina), composée en quasi-totalité d'hélophytes vivaces à tiges flottantes.

Viennent ensuite, enracinés vers deux mètres de profondeur, les nénuphars (Nymphaea sp.), à

feuilles et tiges flottantes, mêlés à quelques hydrophytes libres à feuilles immergées. La

phytocénose oryzaie se développe ensuite à partir de fonds inférieurs à deux mètres, mêlée au

bourgou et à d'autres hélophytes herbacées, dont le vétiver (Vetiveria nigritiana). Plus on

remonte la berge, plus cette espèce devient importante, jusqu'à former sa propre fonnation

végétale, la vétiveraie.

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5000,0

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• Les bourgoutières :

Cette phytocénose est largement dominée par une espèce, Echinochloa stagnina. La croissance

du bourgou est en phase avec la montée des eaux et le port dressé de la plante est rendu possible

par le caractère flottant des tiges. Une autre espèce herbacée à tige flottante, Vossia cuspidata

(surnommé "faux bourgoutl) accompagne le bourgou et domine par endroit (Quensière et al,1994

). Il existe deux types de bourgou : Echinochloa stagnina ou bourgou rouge, caractérisé par ses

tiges très sucrées appréciées par le bétail (et aussi par les enfants !), et Echinochloa pyramidalis,

dit également bourgou blanc. La hauteur d'eau maximale à l'étale est comprise entre 2 et 4

mètres.

• Les nénuphars:

Les hydrophytes enracinées à feuilles flottantes dominent et sont principalement représentées par

les espèces du genre Nymphaea. La hauteur d'eau maximale est comprise entre 1,2 et 1,8 mètre.

• L'oryzaie :

Le riz sauvage vivace, Oryza longistaminata domine largement. La fructification du riz sauvage

est plus tardive que celle du bourgou. Elle commence généralement à la décrue ou après

l'exondation. Quand la hauteur d'inondation est particulièrement faible, le riz sauvage peut ne pas

fleurir certaines années. Ces oryzaies sont fréquemment défrichées pour la culture du riz (Oryza

sativa et Oryza glaberrima). La hauteur d'eau maximale (à l'étale) est comprise entre 0 et

mètre.

• La vétiveraie :

Cette phytocénose est dominée par deux espèces, le Vétiver (Vetiveria nigritiana) qui forme de

grosses touffes caractéristiques, et le riz vivace (Oryza longistaminata). Les touffes de vétiver

forment un peuplement plus ou moins dense dont le recouvrement varie entre 50 et 100%. Le riz

vivace est particulièrement abondant dans les zones les plus profondes (transition avec l'oryzaie).

La hauteur d'eau maximale est comprise entre 0 et 0,6 mètre.; cette phytocénose caractérise donc

les points hauts du paysage.

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31 EXPLOITATION DU MILIEU PAR LES HOMMES

3.1 / Histoire du peuplement

Il est impossible en quelques lignes de résumer toute la complexité de l'histoire du peuplement

humain du Delta. Néanmoins, il est nécessaire pour comprendre seulement la suite de cet exposé,

d'en connaître quelques bases ethnologiques.

L'histoire du peuplement du terroir de Batarnani est récente et pas encore bien connue, mais on

rencontre dans les villages les trois ethnies principales du Delta: les pêcheurs Bozo (Batarnani et

Batarnani Daga), les éleveurs Peuls (Batarnani et Ninga) et les agriculteurs Marka (Saré Marna).

Quelques anciens esclaves comme les Bella et les Rimaibé (agriculteurs) se sont intégrés aux

villages. Le rôle et le pouvoir de chacun ont été déterminés au début du 19ème siècle par Sékou

Amadou, instaurateur de la Dina, royaume brutal et théocratique pour lequel il réorganisa tout le

peuplement du Delta. Il fit sédentariser de force les pêcheurs et les éleveurs qui ne l'étaient pas

encore. La terre fut divisée en leyde (unité agro-pastorale) attribués aux Peuls, confirmant ainsi

leur maîtrise du territoire. Les Bozo, eux, étaient les gérants de l'eau et pouvaient cultiver

librement, de même que les Marka, tout en étant les obligés politiques des Peuls. Les Rimaibé en

revanche, cultivaient uniquement les champs de leurs maîtres Peuls (CIPEA, 1982).

Batamani, fondé avant la Dina par un Bozo et un Peul (Sylla et al, 1995), a donc vécu les mêmes

bouleversements de peuplement et une sédentarisation croissante des pêcheurs et éleveurs sur

son terroir, ce qui a entraîné une rapide progression de l'agriculture. Désormais cependant,

l'hégémonie des Peuls a disparu légalement. On verra par la suite que, d'un point de vue

coutumier, ce sont cependant toujours les Peuls de Ninga qui gèrent les terres et notamment les

pâturages, tandis que les Bozo sont les seuls à pouvoir intervenir sur la mare, pour la pêche ou la

gestion de l'eau.

3.2 / Les différentes activités

Nous avons vu en 1.1.2 que plusieurs villages interviennent sur le terroir de Batarnani. On peut

regrouper ces villages en trois groupes: les Peuls de Batarnani, associés aux pasteurs de passage,

qui ne pratiquent que l'élevage, les pêcheurs agriculteurs de Batarnani, Débaré et Gatal, et les

àgriculteurs de Saré Marna qui ne pêchent que pour l'autoconsommation. Chacun de ces groupes

ethniques un rôle professionnel spécifique dans chacun des trois systèmes de production du

terroir.

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16

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200~ Il bovins~ 150 • ovins'Ëc 100 o caprins<Il.....ts 50:{gQI 0

1994 1995 1996 1997

Figure 9: Estimation du cheptel du Cercle de Mopti de 1994 à 1997,en milliers de têtes (source: DRAMR 1998)

3.2.1 / Activité pastorale

• Le cheptel

La zone de Batamani appartient au leydi Dialloubé Djennéri. Ce grand et riche leydi de 960 km2

est divisé entre cinq Jowro, les maîtres des pâturages, dont deux d'entre eux demeurent au

village de Ninga.

Le troupeau est divisé en trois parties aux fonctions différentes:

Je garti : c'est le plus gros troupeau, composé de vaches stériles et sèches, de génisses, et de

taureaux. Lorsqu'une vache est en gestation elle est changée de troupeau et emmenée au

bendi. Ce troupeau transhume vers les pâturages de décrue.

le bendi : composé des vaches laitières, de leurs veaux, et de 2 ou 3 taureaux. Lorsqu'une

vache ne donne plus de lait, elle est emmenée au garti. C'est le troupeau de la saison des

pluies et du temps des hautes eaux (le doungou). Il reste toute l'année à l'intérieur du Delta.

le n 'démori : ensemble des taureaux castrés destinés au travail des champs. Il part en

transhumance.

Les deux premiers troupeaux peuvent causer des problèmes aux agriculteurs, notamment le

bendi, qui a tendance à brouter les jeunes pousses de riz pendant 1'hivernage.

La DRAMR (1998), dans ses bilans des campagnes agricoles donne des estimations des cheptels

bovins, ovins et caprins du Cercle de Mopti (figure 9). Ces chiffres ne sont que des ordres de

grandeur, car ils résultent d'un calcul effectué sur la base du cheptel de 1991, auquel on a

appliqué un taux de croissance annuel moyen de 2.2%. Contrairement à la production malienne

globale, le Cercle de Mopti compte plus de bovins que d'ovins ou de caprins.

Laurélian8 Pagel -DEA ETES 1998~99

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17

Débaré: cuvette

Mare d'abreuvement en étiagl

Bourgoutière

Feya

Dengwel:bourreletde rive

Pâturage

d'attente Parcs nocturnes

Roundé:zone horsinondation

Figure 10 : Types de pâturages et organisation fonctionnelledu bourgou (d'après Gallais, 1984)

Togguéré:tertre

Ouro:villaged'éleveursSédentaires

A partir du mois de mars et durant environ cinq mois, le leydi Dialloubé Djennéri reçoit plus de

100.000 bovins transhwnants (environ 10% des troupeaux du Delta). Dans les années 1980, la

population de ce leydi passait ainsi de 5000 à 10000 habitants, avec l'installation de 80

campements Peuls, dont la moitié provenaient de la région de Douentza, au nord-est. Les

campements recherchent la proximité des villages Bozo pour l'eau et pour le troc laitlrizJpoisson

(CIPEA et ODEM 1983 a et b). Sur le terroir de Batamani, les troupeaux arrivent en janvier et

repartent fin juillet plus au nord vers le Sahel. La durée de présence et le nombre d'éleveurs

étrangers a augmenté ces dernières années en saison sèche, d'après le Jowro de Ninga.

Pour emprunter les pistes et stationner sur le leydi, les étrangers doivent obligatoirement avoir

l'autorisation du Jowro. C'est lui qui décide dans quel ordre les troupeaux vont pouvoir pâturer

la bourgoutière : naturellement, les animaux de Ninga accèdent aux bons pâturages avant ceux de

Batamani, qui eux-mêmes ont la priorité sur les étrangers. Officiellement, l'accès est gratuit,

mais d'après le Jowro de Ninga, les migrants apportent toujours quelques cadeaux,

proportionnellement à la taille du troupeau, pour essayer d'obtenir les meilleurs pâturages.

• Organisation du territoire

Gallais (1984) décrit comment est agencé un parcours pastoral type (figure 10). Le village de

Peuls sédentaires (ici Batamani) est légèrement en hauteur, à l'abri de la crue. Près du village, un

pâturage également au sec permet au bendi de rester près du village. Les zones situées en

contrebas et les bourgoutières aux abords de la mare sont les pâturages proprement dits.

Laur liaiJe Pagel -DEA ETES 1998-99

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3.2.2 / Activité agricole

Il est question ici uniquement de riziculture, car les paysans de Batarnani pratiquent la

monoculture.

Le terroir de Batarnani est d'un point de vue foncier attribué à deux villages, la mare étant la

ligne de partage des terres. Au nord de Débaré, les champs sont cultivés par Saré Marna, tandis

que la mare et les terres situées au sud de celle-ci sont gérées par Batamani (figure Il).

Les agriculteurs utilisent à 90% des variétés locales pour des raisons différentes selon les

villages: les Marka de Saré Marna disent minimiser ainsi les risques, car ce sont des variétés très

résistantes aux irrégularités pluviométriques et hydrologiques. Les pêcheurs Bozo de Batamani,

eux, préfèrent les variétés locales car elles nécessitent moins de travail.

En zones hautes, ce sont surtout des variétés précoces qui sont semées, et ce pour deux raisons

principales: l'eau arrive plus tard et se retire plus tôt et plus vite qu'en zones basses, et les

animaux, à leur retour de transhumance, arrivent d'abord sur ces zones.

N

Zones basses

Zones moyeuoes

Zones hautes

ECHELLE:

- 200m

SAREMAMA

Figure 11 : Carte de la répartition des champs autour de la marede Débaré (d'après Rousseau, 1998)

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111111111111111111111

Les variétés utilisées dans le Delta sont soit locales, soit sélectionnées.

Les variétés locales (annexe 1) sont cultivées en submersion libre ou semi-contrôlée avec des

vannes. Le semis peut n'être effectué qu'une fois tous les trois ans, car ce riz se régénère seul. Le

problème des variétés autochtones est qu'elles s'égrènent très facilement à maturité.

Les variétés améliorées (annexe 1) peuvent être cultivées selon plusieurs types d'irrigation

submersion libre, semi-contrôlée, ou bien périmètre irrigué. Les submersions libres et semi­

contrôlées sont les plus fréquentes à l'échelle du Delta, ce sont les seules que l'on trouve sur le

terroir de Batamani. Les riz cultivés sont des variétés flottantes, à paille haute.

3.2.3 / Activité halieutique

La pêche sur le terroir de Batamani est entièrement conditionnée par le cycle hydrologique de la

mare. Cinq saisons de pêche sont discernables: pêche de crue lors de l'entrée de l'eau dans la

mare, pêche de hautes eaux, au maximum de l'inondation, pêche de décrue à partir du moment où

le courant s'inverse (voir partie III.3.3), étiage et pêche collective.

Le fleuve Niger compte plus de 130 espèces (Daget, 1954), dont les plus représentées dans les

pêches de la mare de Débaré sont les Clarias, ou Manogo en Bozo, et les Tilapias (annexe 2). La

mare produit également une quantité non négligeable de Tinénis, petit poisson surnommé

« sardine» par les pêcheurs qui sert à confectionner une huile précieuse.

Même si elles sont pêchées dans la même mare, les espèces citées n'ont pas des modes de vie

strictement identiques. Le Clarias est connu pour sa préférence des milieux vaseux, riches en

matière organique et peu agités, il supporte une faible quantité d'oxygène dissous, ce qui lui

permet éventuellement en cas de sécheresse de s'enterrer dans la vase et d'attendre les premières

pluies (d'ailleurs les Bozo pensent que les Manogos tombent du ciel lorsqu'il pleut). Le Tilapia

semblerait se rapprocher davantage des bourgoulières et des rizières, au grand désarroi des

agriculteurs.

Cette présentation générale du Delta et de la zone d'étude permet d'aborder les trois systèmes de

production majeurs du Delta, ma pêche, l'agriculture et l'élevage, sur lesquels notre étude

portera.

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1/ PROBLEMATIQUE

CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

1.1 / Problématique

La mare de Batamani a un cycle hydrologique annuel, et est tour à tour un système fenné (en

étiage) ou un système ouvert, lors de la crue du Niger. Autour de cette mare ont lieu les 3

systèmes d'exploitations rencontrés dans le Delta: l'élevage, la pêche et l'agriculture.

L'étude développée ici porte sur l'impact supposé des systèmes d'exploitation sur les flux de

nutriments de la mare de Débaré. Ces systèmes d'exploitation peuvent soit contribuer à

l'enrichissement du milieu par des transferts de fertilité, soit au contraire l'appauvrir en y

effectuant des prélèvements. Il s'agira donc d'identifier quelles sont les pratiques des gens qui

ont une influence sur les nutriments présents dans la mare.

Cette étude est effectuée en tenant compte du temps et de l'espace :

Les pratiques agricoles, pastorales et halieutiques varient selon les périodes de l'année et se

répercutent sur les flux de nutriments présents dans la mare, qui présente elle-même des

variations de surface (et donc de volume d'eau). Il faudra alors faire un découpage dans le

temps fonction de ces différentes périodes.

L'utilisation du milieu n'étant pas forcément la même partout, la zone d'étude a été scindée

en plusieurs entités spatiales de taille réduite. La végétation change, certains endroits sont

cultivés, d'autres ne le sont pas et le bétail pâture certains lieux préférentiellement.

1.2 / Hypothèse

Le Delta Intérieur du Niger est le lieu de convergence du bétail lors de la décrue pour profiter

des pâturages verdissants. L'intensification de la charge animale et l'augmentation consécutive de

la quantité de matières végétales qui transitent dans le tube digestif des herbivores accélèrent le

cycle des éléments trophiques, améliorent le rendement humique et aboutissent à une véritable

stimulation biologique de l'écosystème (Lhoste et al, 1990).

Etant donné que le bétail apporte une grande quantité d'éléments fertilisants au pâturage, nous

.,{aisons l'hypothèse qu'il doit être.respoqsable de la plupart des apports en éléments nutritifs. La

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-,

2 1METHODOLOGIE

2.1 / Découpage dans l'espace

La zone de Batamani est un bassin dépourvu d'exutoire. En dehors de la période de crue, elle est

complètement isolée et chaque goutte de pluie tombée à l'intérieur de la surface de ce bassin

converge vers la mare. Cette surface, appelée impluvium, a été ct limitée selon la carte

topographique de la zone au 1/5000ème qui a été faite en avril-mai 1998 par K. Maman. Environ

1200 relevés topographiques ont été digitalisés par L. Dembélé, étudiant de l'ENSup, sur Swfer,

un logiciel de cartographie.

A l'intérieur de cette zone nous avons défini des "mini bassins versants" selon le même principe,

où l'eau converge préférentiellement vers une mare ou un chenal, sauf pour la zone appelée

"Nord" (figure 12). Lors des pluies, l'eau de ruissellement qui s'écoule sur le sol converge vers

chaque mini bassin versant, se chargeant ainsi en éléments nutritifs. Si les itinéraires techniques

sont différents autour de la mare, les analyses de nutriments de chaque mini bassin versant

doivent refléter ces différences.

Zones d'influence des points de prélèvement

LEGENDE

NMare/\/ courbes de niveau

.. Points de prélèvemento Impluvium.shpA/ChenauxZones d'influence

- Debare f1tini ; 78 hao Debare ouest: 113 h

Komina: 110 haMare libre: 1t6 haNord: 75 haShieni : 34 ha

Figure 12: Découpage de la zone de Batamani en 6 mini hassins versant

Lauréliane Pagel- DEA ETES 1998-99 21

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L'échelle du Mayo Ninga est graduée à partir de 2 mètres et jusqu'à 7 mètres. La cote de 3 mètres

correspond au niveau 0 de l'échelle de Batamani.

2.2 / Découpage dans le temps

Le découpage dans le temps a été fait selon le cycle hydrologique de la mare, en fonction des

évènements marquant du cycle comme la date du début de la crue, de maximum d'eau, de décrue

ou d'étiage. il sera explicité en partie III. 1.2.

Selon ces périodes, les conditions physico-chimiques de l'eau varient en fonction de la

turbulence de l'eau, de la hauteur d'eau, pennettant la libération ou non des nutriments présents

dans l'eau.

2.3 / Recueil et acquisition des données hydrologiques

Les flux de nutriments vont être identifiés grâce aux analyses de concentration faites en plusieurs

endroits de la mare. Pour relier ces concentrations aux quantités de matières présentes

effectivement, nous avons besoin du bilan hydrologique de la mare. Ce bilan sera détenniné à

partir de l'étude détaillée du fonctionnement hydrologique de la mare, bien que toute

l'hydrographie ne soit pas encore connue. Ce bilan sera calculé à partir de l'identification et de la

quantification des facteurs qui contribuent à un apport en eau, ou au contraire à un prélèvement.

" ... ,;

,-" .- . ~·1 -

2.3.1 / Description des échelles de mesure des niveaux d'eau

Il existe 3 échelles différentes permettant de mesurer les hauteurs d'eau pendant la saison de

crue: une dans le Mayo Ninga (affluent entre le Niger et le canal, voir figure 16 page 26), une

dans le canal et une dans la mare. Ces échelles sont calées sur une borne qui a été définie à

l'altitude de 260 mètres fixée arbitrairement à partir de la carte IGN au 1I200000ème (figure 13).

Le niveau 0 de l'échelle de Batamani correspond à la cote 256,82 mètres par ~apport à la borne.

Cette échelle est graduée de 0 à 4 mètres. Le fond de la mare est à la cote 256,50 par rapport à la

borne.

L'échelle du canal est graduée à partir de 1 mètre (qui représente le fond de la mare), et

correspond aussi à la cote de 1 mètre sur l'échelle de Batamani. Cette échelle est graduée de 1 à 3

mètres.

1111111111111111111 >~'>", "

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1

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23

Débit

256.82 m256.50 m= fond de la mare

mesures prises à la station de Mopti

quot. ou bi-quot du 07/08 au 19/09/98,7 mesures du 04/10/98 au 21/02/99

___ 260 m =borne

échelle duMayo Ninga

4

6

7

5

3

... , ~ ..

échelle ducanal

Figure 13 : Les différentes échelles de mesure

L-L.=..L------------:2

échelle dela mare

Tableau 1 : Récapitulatifdes périodes de mesures limnimétriques et de débits

3

4

2

o

2.3.2 / Reconstitution des valeurs manquantes de hauteurs d'eau et de débits

Les observations ont commencé à partir du 9 août 1998, quelques jours après la mise en eau du

canal. Les conditions de terrain difficiles ne pennettent pas de réaliser des mesures en

pennanence sur le site ; en règle générale, les données de hauteurs d'eau manquantes sont

reconstituées par interpolation linéaire (annexe 3).

Le calendrier des mesures des campagnes hydrologiques ont été rassemblées dans le tableau 1 :

Les 7 mesures de débit (jaugeage) dans le canal à partir du 4 octobre 98 ont pennlS

l'établissement d'une courbe de tarage Q(H) en crue et en décrue. A partir des hauteurs d'eau

dans le canal et dans le Maya Ninga, on peut ainsi reconstituer la variation du débit dans le canal

(voir figure 14 page suivante). Le tableau des débits journaliers est présenté en annexe 3.

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35.

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avec X = Hmare

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Figure 14: Courbe d'étalonnage pour le canal

_'r~onan

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CaniliU pont

6'llonnag.

3500

3000

2500

~2000

1a 1S00

1000

5••

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H av POIt. e" cm

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/ 1

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-------•..

Avec n = 3 pour les surfaces et n =4 pour les volumes (figure 15)

Les courbes de superficie inondée S(H) et du volume de la mare VeR) peuvent être traduites par

des fonctions polynomiales du type :

aXn +bxn•1 + ...+ k

2.3.3 / Calcul des surfaces et des volumes d'inondation

Pour calculer le bilan hydrologique de la mare, nous avons besoin de connaître le volume d'eau

de la mare pour toutes les hauteurs d'inondation, les surfaces inondées et exondées ainsi que les

volumes de sol nouvellement mis en eau pour le calcul de l'infiltration.

Le logiciel Surfer, avec la carte topographique de la zone de Batamani et à partir de la cote lue à

l'échelle de Débaré, permet le tracé automatique des courbes de niveau, le calcul des surfaces

inondées/exondées, le calcul des volumes d'eau contenu dans la mare ou encore des volumes de

sol en eau.

11111111111111111111:':,

i:_,

1

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Ces stations principales ont pour objet de contrôler infine les flux entrés et sortis des nutriments

dans le système ; les prélèvements étant quotidiens. Les stations secondaires, avec des

prélèvements hebdomadaires, ont été choisies afin d'essayer d'identifier l'impact de l'utilisation

de l'espace sur ces flux de nutriments. Le plan d'échantillormage théorique ainsi défini a subi

quelques modifications liées aux difficultés du terrain et aux conditions de travail. Le tableau 2

récapitule les dormées disponibles:

25

MES/COD/Cap

25 mesures du 10/08 au 16/12/98

25 mesures du 10/08 au 16/12/98

11 mesures du 10/08 au 16/12/98

15 mesures du 16/08 au 16/12/98

11 mesures du 10/08 au 16/12/9811 mesures du 14/08 au 16/12/98

8 mesures du 31/08 au 16/12/9811 mesures du 10/08 au 16/12/98

< 10 mesures du 16/08 au 16/12/98

....... -

Tableau 2 : Récapitulatifdes analyses par lieu et par dates

tous les jours du 09/08 au 16/12/98et du 28/01 au 11/03/99

25 mesures du 10/08/98 au 09/03/99

tous les jours du 14/08 au 06/10/98du 15/10 au 14/12/98et du 28/01 au 11/03/99

tous les jours du 09/08 au 06/10/98du 15/10 au 14/12/98et du 28/01 au 11/03/99

22 mesures du 14/08 au 09/03/99

13 mesures du 31/08 au 15/12/9820 mesures du 16/08 au 09/03/99

22 mesures du 10/08 au 09/03/99

14 mesures du 17/08 au 15/12/98

r [fane l'aget - DEA ETES 1998-99

2.4 / Etude des analyses

De nombreuses analyses de nutriments, (phosphates (pol), ammoniac CN"H4J, nitrates (N03-»

et de matières en suspension (MES), de carbone organique dissous et particulaire (COD et COP),

ont été réalisées à plusieurs endroits sur la zone de Batamani et tout au cours de la crue 98-99.

Un plan d'échantillonnage spatio-temporel a été mis au point un an auparavant en fonction des

contraintes de temps, de disponibilité des persormes, des contraintes financières, et des besoins

de l'étude. On a donc choisi 3 stations principales qui représentent les 3 biotopes de la zone:

l'eau libre (ou mare libre), la bourgoutière, et le canal, et 6 stations secondaires (Niger, Débaré

Ouest, Débaré Fitini, Komina, Rizière Sauvage et le Shieni) représentés sur la figure 16 page

suivante.

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1

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1..._11~-4~. _ •• '-- ._"._ •••••• ~ ,~~., " • ..;:, ..

Mayo Ninga

CA: canalRS : rizière sauvageMB : mare bourgouML : mare libreDW : débaré ouestOF : débaré fitiniKOM: kominaSH : shieni

Localisation des points de prélèveIrentet du dis pos itif de IreS ures (bmirretriques

MIre de ~baré

Figure 16 : Carte des lieux de prélèvements des analyseset des dispositifs de mesures limnimétriques

LEGENDE

c EcheITes/\1 Mire

s Points de prélève~nt

/\/<henaux(>=1' <Durbes de niveau

1 krpluvium

1111111111111111111

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1

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"::,,,-

3 1RESOLUTION

3.1/ L'élevage: hypothèse de départ

L'hypothèse de départ concernant l'influence de l'élevage sur l'apport en nutriments de la mare

nous impose donc de détenniner lors de l'enquête auprès des villageois, s'il y a des lieux de

pâturage préférentiels du bétail autour de la mare, où les troupeaux passent une partie de la

journée, et s'il y a des parcs de nuit où les déjections sont concentrées. Il faudra donc établir le

circuit des animaux à partir du moment où ils quittent le village le matin, et ce jusqu'au retour en

fin de journée.

Les enquêtes ont été menées a partir d'un questionnaire (annexe 4) sur les 2 villages Peul du

terroir de Batamani, Batamani et Ninga, avec l'aide d'un interprète Peul. De façon à gagner la

confiance des bergers, parfois réticents devant les questions posées par les chercheurs français,

nous avons été présentés par Samba Kelly, technicien de l'1ER (Institut d'Economie Rurale) qui

avait déjà travaillé avec le village de Batamani.

L'enquête auprès du premier village a duré plusieurs jours, de façon à bien identifier le trajet des

animaux sur le terroir de Batamani, et ce jusqu'au crépuscule pour assister au retour des animaux

sur le village et tenter d'en estimer le nombre.

L'enquête au village de Ninga a été plus rapide dans la mesure où ce village est loin de la mare

de Batamani, et que leurs animaux ne pâturent pas sur ce territoire. Ce village était intéressant

car c'est celui des Jowros, les maîtres des pâturages, qui donnent le droit aux étrangers de venir

pâturer sur la zone. Cependant, ce village étant moins souvent enquêté, nous avons eu plus de

difficultés à obtenir les infonnations et avons eu parfois quelques doutes sur les réponses qui

nous ont été faites. Les infonnations du village de Batamani concernant la conduite des

troupeaux seront privilégiées par rapport à celles de Ninga.

Le trajet établi avec les bergers montre que les ~maux ne pâturent que quelques heures à

proximité de la mare et que la plupart du temps ils en sont éloignés. Ils pâturent autour des toutes

les mares de la zone de Batamani, il n'y a donc pas de différence entre les mini bassins versant.

De plus il n'y a aucun parc de nuit; notre hypothèse de départ concernant un pâturage

hétérogène autour de la mare n'est donc pas justifiée.

11111111111111111 3.2 / Changement d'orientation

... A partir de cette constatation nous avons étudié chaque système de production afin d'identifier

1;,pour chaque mini bassin versant que nous aVIons eÏ~fi~: les pratiques des itinéraires techniques

1~;~~~:çqn:puentà l'~urt u~ aup{~I~~t,.~Jl;.~,

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11

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3.2.2 / Analyse statistique

3.2.1 / Les pratiques agricoles et halieutiques

Batamani. Il n'est donc pas possible de prendre en compte ces variables.

superficies des champs de riz autour de la mare (figure Il page 18) avec l'étendue de

l'inondation sur le logiciel Arcview. D'autres pratiques comme le labourage des terres, le brûlis,

le désherbage, le fauchage du bourgou peuvent influencer sur la libération de nutriments. Mais

les données de superficie de terres labourées ou défrichées sont inconnues sur la zone de

Pour l'agriculture, la superficie en riz inondée à une certaine date est déterminée en croisant les

Le tonnage de poisson pêché est un indicateur de l'activité de pêche et de la quantité de poissons

restants dans la mare. Lorsque les pêcheurs posent des filets ou des barrages dans la mare, ils

remuent l'eau et agitent la mare. Cela peut remettre en suspension les sédiments et libérer des

nutriments. Les poissons présents dans la mare consomment du plancton, des nutriments et

Le manque de données ne nous permet pas de travailler sur l'espace découpé en mini bassin

versant, l'étude portera sur l'ensemble de la zone de Batamani sans distinction particulière entre

les sites de prélèvement.

rejettent de la matière organique.

L'Opération Pêche de Mopti a relevé de mars 1987 à décembre 1991 la production halieutique

de 5 mares du Delta, dont la mare de Débaré.

Les variables seront estimées sur la zone de Batamani en entier selon les périodes de temps

définies. Les variables explicatives prises en compte pour l'analyse statistique concernent les

surfaces inondées en bourgou, en oryzaie/vétiveraie ou en riz, le nombre de têtes de bétail ainsi

que la surface pâturée sur la zone, la quantité de 'Poissons pêchée et restante dans la mare, le

nombre de ménages autour de la mare, le débit du canal et la vitesse du vent.

Sur toute l'année nous n'avons que peu de données, en tout, ces variables ont pu être chiffrées

pour 13 dates différentes. L'analyse statistique ne sera pas très fiable et ne sera pas la base de

. notre raisonnement. Les variations des concentrations dans le milieu seront interprétées en

11111111111111111. •,:~~~~~tion des ~hénomènes bi~logjqu~s qui se pro~uisen~ dans la ~are, en les .reliant toujours aux

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ations.:

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11

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1111111111111111111-,

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-' . ~'r' -

L'hypothèse de départ selon laquelle l'élevage est une source importante de nutriments se révèle

ne pas être significative sur la zone de Batamani après l'étude de terrain. L'élevage contribue à

un apport de matière au même titre, et pas plus semble-t-il, que l'agriculture ou la pêche.

L'utilisation du milieu par les hommes et donc leurs pratiques pastorales et agricoles sont

fonction du rythme des saisons et varient avec la crue. C'est ce que nous verrons au chapitre

suivant.

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CHAPITRE III : DYNAMIQUE DU MILIEU

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1/ L'INONDATION DANS LA PLAINE DE BATAMANI

1.1/ Alimentation en eau de la mare

La zone de Batamani est une succession de plusieurs mares reliées les unes aux autres comme

nous l'avons vu en 1.1.2 et qui se remplissent au fur et à mesure de la montée des eaux. La mare,

à son niveau le plus bas, couvre une superficie d'environ 10 ha mais peut atteindre 500 ha (OPM,

1991) en période de hautes eaux. L'évolution du niveau d'inondation dans la plaine à différentes

dates est présentée page suivante.

A l'origine, le remplissage des mares s'effectuait côté sud-ouest par le Shiéni, (voir figure 3,

page 9) mais depuis 1985 un canal artificiel de 150 m de long a été creusé entre Débaré et le

Mayo Ninga, défluent du fleuve Niger. Ce canal permet un remplissage plus précoce que par le

Shiéni (15 voire 20 jours plus tôt). Il est barré par un ouvrage hydraulique, simple pont sous

lequel peuvent être placés des batardeaux (planches de bois) selon les besoins de gestion de l'eau,

afin d'ouvrir ou de fermer plus ou moins la communication entre la mare Débaré et le Mayo

Ninga (voir photographie 1, annexe 6).

La hauteur d'eau dans le Mayo Ninga est reliée à la hauteur d'eau mesurée à la station

hydrologique de Nantaka sur le Niger (à 5 km en aval de Mopti) par une relation très hautement

significative (coefficient de corrélation proche de 0,99). Les variations du Mayo Ninga suivent

donc parfaitement les variations du Niger. Cette relation a été déterminée sur l'année

hydrologique 1997-1998 ;

H MayoNinga CD = 0,7486 H Nantaka 0-1) + 213,5

11111111111111111

Le rôle du Shiéni dans l'alimentation de la mare n'est pas encore bien déterminé. L'hypothèse

actuelle est que depuis le creusement du canal il n'intervient dans l'alimentation de la mare qu'au

moment des hautes eaux, lorsque tout est inondé.

A cette alimentation artificielle de la mare (par le canal), il "faut ajouter aussi les apports par les

précipitations et par le ruissellement sur les versants qui contribuent au remplissage de la mare.

La surface grisée de la figure 3 représentê la limite de l'impluvium de la zone de Batamani. Le

terme "impluvium" correspond à la notion de bassin endoréique, bassin dépourvu d'exutoire.

1.', ., .,/:,:,.<>utes les eaux qUI tombent à l'intérieurde,cette liriilte:tro~phiquenatUrelle convergent vers la

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inondation au 14 août

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0.500

1.2.2 / Description des différents phases

Montée des Eaux (7 août-19 sept 1998) : cette période est marquée par l'arrivée de l'eau dans la

mare par l'intermédiaire du canal, c'est le début de la crue. Lorsque l'eau dans le Mayo Ninga

dépasse la cote de 400 cm, l'eau s'engouffre dans le canal pour alimenter la mare. A ce moment

là, le niveau du plan d'eau du Mayo Ninga est à un mètre plus haut que celui de la mare.

Tout d'abord Débaré Ouest est alimentée, ensuite Débaré Fitini (15 août), et enfin Komina (20

août).

A partir de la cote 585 cm à l'échelle du Maya Ninga, l'eau drainée par celui-ci s'engouffre dans

la mare par des points bas situés le long des berges à l'amont du canal. Le plus important de ces

chenaux intermittents se situe environ à 200 m au sud du village de Débaré. Son débit est

équivalent à celui transitant par le canal. Il devient alors très difficile d'estimer le débit entrant

l-nap. J . U)'IJ..JlJjhi"l: ai< illl11eil

Figure 17: Découpage du cycle hydrologique annuel en 6périodes

1.2 / Cycle hydrologique de la mare

1.2.1 / Phases caractéristiques du cycle hydrologique

Le cycle hydrologique annuel 1998-1999 a été découpé en 6 périodes suivant les particularités

du fonctionnement hydrologique de la mare : Basses Eaux 1 et 2 (BE1, BE2), Montée des Eaux

(ME), Hautes eaux (HE), Décrue 1 et 2 (Dl, D2) (figure 17). Ces périodes correspondent à des

phases hydrologiques caractéristiques susceptibles d'engendrer des processus bio-géochimiques

différents. Les pratiques des gens et les itinéraires techniques associés varient aussi en fonction

de ces périodes, les gens vivant selon le rythme de la crue.

Lauréliane Pagel - DEA ETES J998-99

111111111111111111111

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Chap. 3 : Dynamique du Afilieu

Basses Eaux 1 (mi mars 98-3 juin 98) : cette période commence dès que le canal est coupé de la

mare et ne reçoit plus d'eau de celle-ci. Le niveau d'eau de la mare baisse régulièrement par

dans la mare. Les deux plans d'eau sont alors au même niveau, on peut considérer que commence

alors une phase d'inondation générale de la plaine.

Le 20 septembre 1998, le volume d'eau de la mare est de 6,3.106 m3, et la plaine d'inondation de

725 ha.

En phase d'inondation généralisée, la mare étant alimentée de partout, il n'est pas possible d'en

estimer le volume ou la surface d'inondation. Du fait cette période débute et se tennine à ma cote

327 cm de l'échelle, on considère que le volume d'eau entrant est égal au volume d'eau sortant.

Le bilan en eau de la mare pour cette période sera considéré comme nul.

32

Hautes Eaux (20 sept-24 nov 1998) : cette période débute lorsque le courant dans le canal et dans

la mare s'inverse, et prend le sens ouest-est. Malgré cette inversion de courant le niveau des eaux

continu à monter par l'apport du Niger (remplissage par des chenaux naturels et notamment par

le Shieni à l'extrémité ouest de la plaine de Batamani). Presque toute la plaine est inondée par la

crue et le sens du courant dans la mare devient celui du Niger. Ce phénomène physique

correspond à la cote de 327 cm sur l'échelle de la mare.

A partir du sommet de la crue (29 oct, 369 cm), la mare se vide par le canal mais aussi par de

nombreuses fuites.

Décrue 1 (25 nov-7 déc 1998) : il s'agit de la première phase de vidange de la mare, mais

uniquement par le canal, en écoulement turbulent. Le débit varie de 2,2 à l,8m3Is. Il n'y a plus ni

fuites par les chenaux naturels, ni alimentation par le canal ou par les pluies. Toute l'eau s'écoule

par le canal. Le niveau d'eau à l'échelle de la mare passe de 326 cm le 25 novembre à 280 cm à la

fin de la période, ce qui correspond à un volume de 3,4.106 m3 et une surface de 430 ha.

Décrue 2 (8 déc 1998-7 mars 1999) : il s'agit de la deuxième phase de vidange de la mare, mais

beaucoup plus faiblement que précédemment. Les débits varient de 1,1 m 3/s jusqu'à l'arrêt

complet de l'écoulement. A partir du 8 décembre, les deux plans d'eau évoluent différemment:

le niveau d'eau du Mayo Ninga descend beaucoup plus vite que celui de la mare. Le 7 mars 1999

le niveau d'eau dans la mare était de 122 cm ce qui correspond à un volume de 0,3.106 m3 et une

surface de 60 ha.

... L+ltJréliane Paget - DEA ETES J998-99

111111111111111111111

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l'évaporation qui est de 9,4 mm1j pour cette période. Début juin la superficie de la mare était de

26 ha.

Basses Eaux 2 (4 juin-7 août 1998) : cette période commence avec l'arrivée des premières pluies

et se termine lorsque l'eau du Mayo Ninga pénètre dans le canal. L'apport par les pluies est trop

faible pour compenser l'évaporation qui est de 8,2 mm/j, et le niveau d'eau de la mare diminue

régulièrement. Le 9 août, la mare était à son niveau le plus bas et avait une superficie de 10 ha.

1.3 / Bilan hydrologique

Afin de pouvoir déterminer les flux de matières entrants et sortants du système Batamani, il

convient de calculer les différents termes de l'équation du bilan hydrologique selon les 6

périodes hydrologiques définies ci-dessus.

4 facteurs interviennent dans les bilans de l'eau au mveau d'un bassin au cours du cycle

hydrologique, à savoir:

la pluie (P),

le débit (Q),

l'évapotranspiration réelle (ETR),

l'infiltration (I).

33

Dans le cas particulier de la mare de Débaré, les précipitations et l'évapotranspiration sont tout

au long du cycle hydrologique respectivement apports et pertes. Par contre, le débit et

l'infiltration sont l'un ou l'autre selon la période considérée.

En effet, pour le débit, nous avons vu que:

en début de cycle, durant la période de remplissage (Montée des Eaux), le débit correspond

à un apport.

pendant la période d'inondation généralisée (Hautes Eaux), on considère que le débit

entrant est égal au débit sortant. Les seules variations de volume sont dues aux

précipitations et à l'évapotranspiration.

pendant la période de vidange (Décrue 1 et 2), le débit correspond àune perte;

enfin, en fin de cycle (Basses Eaux 1 et 2), le terroir est à nouveau isolé du réseau

hydrologique, le débit est nul.

Pour l'infiltration, nous n'avons pas de mesures directes. Mais le sol étant essentiellement

argileux sur l'ensemble de la zone, on peut considérer d'après la littérature que sa porosité est de

l'ordre de 15% (Roose, 1994). Dans notre modèle, on attribue la variation d'infiltration à la

L.auréliane Pagel - DEA ETES 1998-99

111111111111111111111

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Tableau 3: Schématisation du rôle des paramètres du bilan hydrologiqueen/onction des périodes hydrologiques

A partir du rôle (perte ou apport) des facteurs du bilan hydrologique, on en déduit 5 cas distincts

de calcul du bilan des flux hydrologiques au cours d'un cycle (tableau 3).

34

P = PrécIpItation; ETR = EvapotransplratlOn ; Q = débIt; 1= InfiltratIOn

variation de volume de sol inondé, ce qui revient à dire que: lorsque l'eau monte, on remplit

d'eau les sols anciennement exondés qui se retrouvent alors inondés, et inversement. Ainsi, on

peut distinguer au cours du cycle hydrologique les trois états suivants:

lorsque l'eau recouvre tous les sols (inondation généralisée, période des Hautes

Eaux), l'infiltration est nulle,

alors que l'eau monte, on infiltre de l'eau dans les sols: l'infiltration est alors une

perte;

lorsque l'eau descend (périodes des Basses Eaux et de la Décrue), les sols

nouvellement exondés restituent de l'eau: l'infiltration est un apport.

1.3.1 / Apports des précipitations

Les apports des précipitations correspondent aux volumes d'eaux apportés directement par les

pluies sur la mare. Le volume d'eau total précipité sur la mare pour l'année 1998-99 est de

1,09.106 m3•

Les précipitations apportent également un volume d'eau par ruissellement sur les versants. La

superficie totale de l'impluvium de la mare de Batamani est de 4,8 km2• On calcule à partir des

cartes d'inondation tracées automatiquement à l'aide du logiciel Surfer, la superficie exondée du

bassin. Pour chaque pluie susceptible de provoquer du ruissellement (P>10 mm) (Lamachère,

1991-1993), on applique un coefficient de ruissellement Kr conforme aux caractéristiques de ce

type de bassin d'après la méthode Rodier (1996). On obtient un volume annuel de 0,08.106 m3.

Cas 1 Cas 2 Cas 3 Cas 4 Cas 5Montée Eaux Hautes Eaux Décrue 1 et 2 Basses Eaux 1 Basses Eaux 2

Signification système ouvert, système ouvert, système ouvert, système isolé, système isolé,

hydrologique montée des eaux inondation descente des descente des descente desgénéralisée eaux eaux eaux

p >0 >0 >0 =0 >0ETR <0 <0 <0 <0 <0Q >0 P+ETR <0 =0 =01 <0 =0 >0 >0 >0

..

Lauré/iane Pagel - DEA ETES 1998-99: <.- , . -

111111111111111111111

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(1) données 1998 car données climatiques 1999 non disponibles

Uwp. j . 1..Jynanllque (.JU Milleu

Tableau 4 : ETPjournalière moyenne mensuelle à Batamallipour le cycle hydrologique 1998/99

1.3.3 / Pertes et apports par infiltration

Pour la période de Montée des Eaux (phase de remplissage, du 7/08 au 19/09), le volume d'eau

stockée dans le sol de -2,41.106 m3 (pour une porosité de 15%).

A l'opposé, lors de la phase de vidange (Décrue, du 25111198 au 7/03/99), la variation du volume

d'eau stockée dans le sol est de 1,5.1 06 m3, et de 0,85.106 m3 pour la période de Basses Eaux.

35

Mois Tmax Tmin Humid. rel. Vit. tot. du yent Rayon' Sol. Erp PenMon

(OC) (OC) (%) (Km) (MJfm2fiour) (mmfjour)

Mai 44,0 24,4 49 247 27,9 9,3

Juin 43,3 19,3 63 296 27,5 9,5

Juillet 40,9 21,0 76 250 27,6 7,9

Août 38,9 20,8 86 238 27,8 7,1

Septembre 36,0 21,7 92 186 27,2 6,0

Octobre 35,8 23,3 84 127 25,5 5,6

Novembre 33,7 16,1 71 145 23,4 5,2

Décembre 39,2 10,5 54 167 22.2 5.9

Janvier 34,6 9,8 55 252 22.9 6,5

Février (I) 40.0 13.3 34 282 25,0 8,7

Mars (I) 42.7 12.4 28 266 27.1 9.6

Avril(l) 45,8 19,1 36 215 28.0 9.2

1.3.2 / Pertes par évaporation

L'évapotranspiration potentielle (ETP) a été calculée à l'aide du logiciel Cropwat édité par la

FAO, à partir de la fonnule de Penrnan-Monteith en utilisant les paramètres climatologiques

enregistrés par la station météo de la zone de Batamani (tableau 4).

Sur une surface d'eau libre, l'évapotranspiration réelle est égale à l'évapotranspiration potentielle.

En admettant que ce principe s'applique à des zones envahies de végétation telles que les

bourgoutières, il est possible d'estimer le volume total évaporé à partir de la surface du plan d'eau

pour différents moments de l'année. On obtient un volume total annuel évaporé de 5,52.106 m3.

1.3.4 / Apports et pertes par débit du canal

Comme indiqué dans le tableau 3, les apports par le débit du canal se font en période de Montée

des Eaux, soit du 7/08/98 au 19/09/98 (phase de remplissage) ; il s'agit des écoulements du canal

comptés positivement.

Par contre, les pertes ont lieu durant la période de descente des eaux, soit du 25111198 au 7/03/99

(phase de vidange) ; cette fois, ce sont les débits du canal comptés négativement.

.. ".i:,~f!ul~JianePaget - DEA ETES 1998-99, 'c'''',;' f" c' ~",

111111:1:l,

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L'hap. 3 : 1JYllanilque au /.ll1leu

2 1DYNAMIQUE SAISONNIERE DE LA VEGETAnON

(1) sur l'ensemble de la zone cartographiée, soit 750 ha

(2) sur la surface de l'impluvium, soit 480 ha

Tableau 5: Bilan hydrologique (en ut ml) de la zone de Batamani lors du cycle 1998/99en/onction des périodes hydrologiques

36

-0,05-0,033,940,08-5,521,09

1.3.5 / Bilan hydrologique annuel

A partir de la décomposition du bilan hydrologique que nous venons de réaliser, on peut calculer

le bilan hydrologique par période (tableau 5).

Durant les autres périodes, à savoir Basses Eaux (canal sans eau) et Hautes Eaux (inondation

généralisée), le bilan des écoulements est nul.

En annexe 3 est présenté le tanleau les débits moyens journaliers du canal lors du cycle

hydrologique 1998/99. A partir des ces chiffres, on estime les apports par le canal à 9,15.106 m3

et les pertes par le canal à -5,21.106 m3.

P =volume précipité sur la mare Ivaleur estimée (aucune mesure in situ)E =volume évaporéR =volume ruisselé vers la mareOc = volume écoulé par le canal (> a = remplissage, < a = vidange)dVm =variation du volume d'eau stocké dans la mare (eau libre)dVs =variation du volume d'eau stocké dans le sol (eau souterraine)

La végétation a un rôle majeur dans le bilan en nutriments du sol car elle y puise les ressources

dont elle a besoin pour sa croissance. Elle opère ainsi un prélèvement en nutriments, mais

contribue à un apport lorsqu'elle se décompose sur le sol.

Lauréliane Paget - DEA ETES 1998-99

Période P (I) E(l) R \L) OC dVm dVs

du 08/03 au 03/06/98 0,01 0,38 D,DO 0,00 -0,21 -0,62

du 04/06 au 07/08/98 0,01 0,02 0,05 0,00 -0,02 -0,23

du 08/08 au 20/09/98 0,79 0,98 0,03 9,15 6,47 2,41

du 21/09 au 24/11/98 0,28 2,69 0,00 ? 0,00 0,00

du 25/11 au 05/12/98 0,00 0,34 0,00 -1,75 -2,65 -0,08

du 06/12 au 07/03/99 0,00 1,11 0,00 -3,46 -3,56 -1,42

111111111111111111111

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L/Wp. .J .. LJynü!lliijUtô ciu Aidieu

Figure 18 : Carte de la végétation de Batamani

La mare de Batamani ne suit pas tout à fait la distribution de végétation selon la hauteur d'eau.

La zone à nénuphars est quasiment absente et la végétation prédominante est l'association

orizaie-vétiveraie. Les arbres sont absents du terroir, mis à part un ou deux spécimens et une

récente plantation d'Eucalyptus. Sur la plaine autour de la mare, en saison sèche, quelques petits

îlots de sable qui conservent un peu d'humidité permettent à Leptadania hastata de pousser.

L'eau libre ne représente que 45 ha, la surface en bourgou 65 ha, le riz cultivé représente environ

140 ha, et la plus grande surface est l'association orizaie-vétiveraie avec une superficie de 170

ha.

37

Lé gendebourgouo eau libre

P -:-1 orizaie/vétiver[::::<1 nz

2.1 / Présentation de la végétation de Batamani

Au début des années 80, une grande campagne lancée par l'ODEM (Opération de

Développement de l'Élevage au Mali) et le CIPEA (Centre International Pour l'Élevage en

Afrique) a eu pour but de cartographier les zones écologiques du Delta. De nombreuses cartes de

végétations ont été éditées, dont celJe présentée en annexe 4 concernant le site de Batamani.

Cette carte montre d'une manière générale la faible richesse spécifique du Delta, avec 7

formations végétales différentes sur une zone de plus de 100 km 2• Nous avons repris cette carte

et à partir de la distribution de la végétation selon la profondeur maximale à la crue (voir

paragraphe 1.2.3) et de la connaissance du terrain, nous avons établi la carte de végétation

correspondant à la zone de Batamani (figure 18).

Lauréliane Paget - DEA ETES 1998-99

111111111111111111111

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1 LJwp. .J • U)"I/U/111que au i>lllleu

3,5

1,5

2,5

38

~echinochloa stagnina

---6-0ryza longistaminata

-H mare

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+------------------i'---+-~------____'l!l.__+_____T"_-----_+2 ;,

i~

.<:

1800C

16000

14000

12000'i"~:. 10000..~

!" 8000•i~

•:: 6000~

Esorlie des troupeaux0

ai4000

2000 +------=""'-=------".-,.,....-*:--- +-------------\--------j

o +---~---~-"==~~~~;;:..L-_--~---_--_~L..,~A__--___:J 0,5

05/0 198 24/02/98 15/04/98 04/06198 24/07/98 12/09/98 01/11/98 21/12/98 09/02/99 31/03/99 20/0 199

2.2 / Croissance de la végétation

Le rôle du régime des pluies sur la biomasse et la composition floristique est déterminant. Plus

que la somme totale des précipitations, ce sont les paramètres de la distribution des pluies qui ont

un impact majeur. La précocité des pluies, la durée de la saison pluvieuse, le décalage entre la fin

de la saison des pluies et le début de la submersion, ont des effets dominants (CIPEA 1983 b).

Le cycle biologique des graminées est adapté au rythme d'inondation du Delta. Avec les

premières pluies les herbes se développent et fleurissent en septembre. Les graines atteignent

leur maturité aux hautes eaux, tombent et flottent à la décrue jusqu'à ce qu'elles s'enterrent dans

le sol humide pour germer.

·2000.L------------------------------------'-

2.2.1 / Le riz

Les oryzaies naturelles ont été partiellement transformées par l'homme en champs de riz cultivés.

Le cycle du riz dépend entièrement des conditions hydrologiques. En 1980, la crue tardive et

faible n'a pas permis le développement complet du riz qui n'a pas fleuri. La production a été

limitée à la moitié de celle atteinte l'année précédente. Sur la figure 19 est représentée l'évolution

de la biomasse d'Oryza longistaminata ainsi que la montée des eaux de la mare. La croissance du

riz arrive donc juste après la crue et suit bien son évolution. Au moment de la baisse des eaux,

les troupeaux viennent pâturer les champs, ce qui explique la décroissance immédiate de la

biomasse.

Figure 19 : Biomasse saisonnière d'un parcours à Echinochloa stagnina et Oryzalongistaminata, soumis à la pâture, dans le Delta Intérieur du Niger (d'après Hiernaux, 1982)

.. [.auréliane Paget- DEA ETES 1998-99

11111111111111111111

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LI L 'f . .J . V) liJ/l1/4'/L en• .1 li t!1.<

Les conditions optimales pour la riziculture locale sont:

2.2.2 / Le bourgou

Tableau 6 : Précipitations mensuelles de mai à août et nombre de jourscorrespondant sur la mare de Débaré, de 1994 à 1997

(source: données ORSTDM, station hygrométrique de Batamani)

39

une date optimum d'arrivée de l'eau dans les champs, début septembre, assez lente pour

permettre une bonne montaison (minimum 2 cm/jour, maximum 7,5 cm/jour pour la variété

Ma1ison). En général, les variétés locales peuvent pousser de 5 cm/jour (Samba Kelly, comm.

pers.). Il faut que le riz ait atteint une taille assez grande pour ne pas être noyé et asphyxié

par la crue.

une forte hauteur d'eau en octobre pour favoriser l'épiaison, qui est un stade très sensible au

manque d'eau.

une durée optimum de crue, jusque vers octobre-novembre, avant la maturité en décembre.

En irrigation contrôlée, la vitesse de décrue est de 1 cm/jour (Samba Kelly, comm. pers.).

de la pluie en juillet-août pour le labour des terres, le semis, la levée et le tallage du riz. La

culture est vouée à l'échec s'il ne pleut pas avant le tallage. Plus que la hauteur d'eau

annuelle, c'est la répartition des pluies entre le début de l'hivernage et l'arrivée de la crue qui

est importante (Viguier, 1937). Il faut environ 60 mm de pluie après le semis pour un terrain

argileux, et de préférence en plusieurs pluies tout au long du mois de juillet (Samba Kelly,

comm. pers.). On vérifie sur les cinq dernières années que cela a toujours été le cas à

Batamani (tableau 6), même en 1996, qui est une année relativement sèche.

La croissance de cette graminée à tige flottante est en phase avec la montée des eaux, et a une

fructification en avance par rapport au riz (figure 19). Elle est particulièrement bien adaptée aux

plaines fortement submergées mais ne supporte cette forte submersion que si la montée des eaux

est suffisamment progressive pour que la croissance des tiges puisse l'accompagner. En 1979, la

trop rapide montée de la crue a noyé une partie des jeunes plantes et amoindri le niveau de

Lallréliane P gel - DEA ETES 1998-99

.PT" ipitations '" Mai -'. -.~

Jbin- ~.'.p_. Juill Août ->:.~ ·Cumur~'·1 ."et {i l~re de jou .. annuelde pluie mm lOurs mm jours mm Jours nUh Jqurs mm jours1994 -if~ "' 0.5 1 24 4 129.5 12 231.5 Il 526.5 43

119·95 d~>Jf~ ., 8 2 20.5 7 67.5 Il 90.5 Il 414.5 481996 c>,','" LC"~ 26.5 5 22.5 4 62.5 9 59.5 10 209.5 37.;:~"'.::-..

1997 '." ,-~J'- .., 4 3 48 6 84.5 9 77.5 8 295 351998 .f....:. , 0.5 1 33.5 7 61 6 89.5 8 373.5 34

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Lliap. J : U)'I1UilliLjW: {'/4 ':~lliieù

production. Le pâturage des troupeaux dès le mois de décembre fait baisser la biomasse, mais à

la fin de la décrue, la croissance des tiges reprend, malgré que les repousses soient toujours

broutées.

Sur les pâturages à oryzaie, la pratique de la fauche et de l'incendie paraît souvent bénéfique, et

d'autant plus que les traitements sont pratiqués tôt au cours de la décrue. L'incendie ne paraît pas

stimuler la repousse, il la rend surtout plus accessible aux animaux mais il ne faut pas oublier

qu'il se traduit d'abord par la perte importante de pailles et· de chaumes. L'incendie tardif a de

plus un léger effet dépressif sur les repousses. Le brûlis met à disposition essentiellement le

potassium et le calcium, quelque peu le phosphore qui nous intéresse mais n'a pas d'action sur

l'azote.

2.2.3 / La vétiveraie

Cette graminée a deux types de comportement vis-à-vis de l'inondation. La touffe peut être

recouverte par la rapide montée de la crue et ne se développer qu'à la décrue. Ou bien elle n'est

pas recouverte, la hauteur de submersion n'excédant pas 10 à 30 cm et elle se développera alors

au cours de la saison des pluies.

Par contre il n'a pas été possible dans la bibliographie d'établir la courbe de croissance du vétiver

en fonction de la montée des eaux.

40

2.3 / Effets des pratiques agricoles et pastorales sur la végétation

Dans le cas des bourgoutières, une entrée précoce du bétail alors que le pâturage est encore sous

eau, ou au moins que le sol est humide, a des conséquences favorables malgré le gaspillage

qu'elle provoque. Les pâturages offrent une grande quantité de biomasse (5 à 20 tonnes de

matière sèche à l'hectare) mais l'accessibilité difficile lorsque les terres sont encore humides ne

permet pas au bétail de disposer de tout ce fourrage. Une bonne partie de la biomasse se

décomposera sur le sol, et sera un apport net en nutriments.

Le pâturage stimule les repousses et facilite le bouturage des tiges donnant ainsi de meilleures

chances de développement l'année suivante que celles qui sont offertes par la germination des

semences. De plus le pâturage a une action bénéfique, en piétinant les tiges de bourgou, il facilite

sa décomposition (CIPEA, 1983 b).

Lauré/lane Page! - DEA ETES 1998-99'tt,,~f;' .;,..;,,,-

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41

'vrais bou DUS

> 'fè:Qofluence versivancée plus profonde

1. '.

:daboudé

hodord

:diawoundé,:doungou

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Figure 20: Calendrier de transhumance (d'après Gal/ais, 1984)

doulbé

31 DYNAMIQUE DE L'UTILISATION DU MILIEU

3.1 / La transhumance sur le territoire de Batamani

3.1.1 / Le cycle de la transhumance

Bien que les Peuls durent accepter l'ordre de sédentarisation de leur habitat par Cheikou

Amadou, ils ont conservé une forte mobilité et pratiquent toujours une longue transhumance.

Le schéma de migration en est simple (figure 20) : en saison sèche, le bétail est concentré dans le

Delta autour des zones encore humides, des pâturages à bourgou et des champs moissonnés. Les

animaux pâturent de plus en plus loin au fur et a mesure de l'avancement de la saison sèche pour

trouver de bons pâturages.

Les premières pluies (et le début des semis) annoncent le départ des deux tiers des troupeaux

vers le nord-ouest, dans les zones du Méma et du Sahel. Chaque horde remonte en ordre serré

vers le nord-ouest, le long de la piste de transhumance, les étapes et la durée du voyage variant

selon la destination. Les animaux trouvent de jeunes graminées, des feuilles d'arbustes, les

chaumes des champs et des jachères pour fourrage. Ils restent dans les pâturages secs en bordure

du désert jusqu'au moment où les eaux commencent à se retirer du Delta, vers la fin octobre.

Les mois d'octobre-novembre sont des mois d'attente du bétail en bordure du Delta. Les tensions

avec les agriculteurs sont nombreuses à ce moment de chevauchement à cause du problème de la

nourriture et de l'abreuvement du bétail (Gallais, 1984). Les pasteurs sont accusés de mal

surveiller ou même de pousser le bétail sur les champs, tandis que les éleveurs revendiquent

l'accès à leurs pistes de transhumance, en bordure desquelles les agriculteurs ont parfois établi

leurs cultures.

En janvier lorsque l'eau est suffisamment descendue, les animaux de Batamani reviennent au

village. A ce moment là, les récoltes n'ont pas encore été effectuées, ce qui oblige les bergers à

bien surveiller leurs troupeaux.

Lauréliane Paget- DEA ETES 1998-99

111111111111111111111

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3.1.2 / Une journée de pâturage

Chaque troupeau pâture sur la zone de Batamani selon une journée "type", avec des trajets bien

définis et des heures assez fixes aussi (photos 2 et 3, annexe 6).

• le n'démori (taureaux)

Le n'démori commence à travailler le matin dès 5 h ou 7 h et ce jusqu'à midi. Ensuite il rejoint le

garti, pâturent ensemble, et reviennent au village de 19 h à minuit avant de repartir pâturer la

nuit. A la montée des eaux, en septembre, le n'démori part rejoindre le garti qui est déjà parti en

transhumance depuis 2 mois.

• le garti (vaches, génisses et quelques taureaux)

Le garti de Batamani pâture toute la journée sur les pistes de transhumance. Plusieurs pistes

existent et sont suivies a tour de rôle par le berger (figure 21 page suivante). Le garti part dès

l'aube et revient le soir vers 19 h au village. En fin de saison sèche, ils peuvent revenir plus tard

dans la nuit car les pâturages sont devenus assez pauvres et les bergers emmènent les troupeaux

assez loin.

Par contre le garti du village de Ninga ne passe que quelques jours (5 à 10 jours) début janvier

sur la zone de Débaré lorsque le troupeau revient, et part ensuite pour le lac Débo. C'est le seul

moment où un troupeau du village de Ninga est sur la zone d'étude, leur n'démori et leur benfi

pâturant plus au nord.

42

• le benti (vaches laitières et veaux)

Le benti part en début de matinée pâturer les champs, et se retrouve vers 14 h proche d'un point

d'eau pour boire et être au frais. A la fraîcheur du soir le troupeau retourne au village pour être

traie et repart à minuit pour pâturer. Les animaux reviennent au village le matin pour boire au

fleuve avant de retourner pâturer sur le même parcours que le garti.

Ce troupeau ne transhume pas mais à la montée des eaux leur trajet se réduit. Plus l'eau s'étend

dans la plaine et plus les animaux se rapprochent du fleuve. C'est une période très difficile et les

vaches laitières qui passent la saison des pluies à l'intérieur du Delta en sortent très affaiblies.

Tant que possible elles restent au village mais lorsque la crue est particulièrement haute, il arrive

qu'elles ne puissent pas rester et doivent traverser le fleuve. A ce moment là, les femmes et les

enfants partent aussi pour suivre le troupeau et il ne reste que les hommes au village.

fauré/iClne Paget -;- DEA ETES 1998-99

111111111111111111111

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Figure 21 : Pistes de transhumance des troupeaux sur le site de Batamani (source: enquêtes)

3.2 / L'agriculture

3.2.1 / Les travaux agricoles

Les travaux agricoles sont étroitement dépendants des conditions pluviométriques et

hydrologiques, comme il est précisé au chapitre III.2.2.1. Les premières pluies de juin et juillet

humidifient assez la terre pour permettre un labour et un premier désherbage, bientôt suivis d'un

semis à la volée. Les variétés locales, plus résistantes à un éventuel manque d'eau, sont semées

en premier, alors que les variétés améliorées le sont juste quinze jours avant la date prévue de

crue, le temps que les plants puissent atteindre une taille suffisante (figure 22). Puis l'eau arrive,

les plants sont inondés, et les premières adventices doivent être arrachées: c'est le second

désherbage, dans l'eau, qui souvent n'est pas effectué par manque de main d'œuvre. Au moment

des hautes eaux, le bourgou est coupé pour donner aux animaux ou le mettre en réserve. Enfin, la

phase la plus exigeante en main d'œuvre, la récolte, a lieu en décembre, juste au moment des

grandes pêches de décrue, ce qui n'est pas sans causer quelques problèmes de gestion du temps.

Une fois que les champs ont été pâturés, certains agriculteurs pratiquent le brûlis des chaumes

mais ce n'est pas systématique (photo 4, annexe 6).

43

LEGENDE

500 0 500 Melers,......--

• Villages• Station de pâturage

Végé ation8 u~golf.iere

o f'osaique des bergesCXizaie

_ Fleuve

o Togguere_ Vétiveraieo Zone de ba:tement de crue

Laurélùme Pagel - DEA ETES 1998-99 .

111111111111111111111

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Uwp. .) : UYIJ:.J/II/qUl au Milieu

Figure 22 : Calendrier des opérations effectuées

v" Pêches de hautes eaux (septembre - octobre) : les pêcheurs de Batamani migrent vers le nord

alors que les pêcheurs de Gatal restent dans leur campement habituel. Ils pêchent dans les

eaux de la plaine inondée, à l'aide de filets dormants posés le soir et relevés le matin.

3.3 / Les saisons de pêche

3.3.1 / Les différentes pêches

v" Pêches de crue (août) : chaque jour, la montée de l'eau dans le canal reliant Débaré au Mayo

Ninga est bloquée par des batardeaux (planches de 30 à 35 cm de hauteur). En début d'après

midi, les batardeaux sont enlevés, l'eau entre brusquement dans la mare et les poissons sont

pris dans les barrages au passage. Les poissons trop petits sont remis à l'eau.

44

juin Uuill :aoüt :sept :oct :nov :déc Uanv à mars. . . . . :/ .....:/ ...../ ...... < .>:< >. ;dés~r%a~e ·sc )'labours

".

semis :semls :fauchage :rècolte :" brulis/

désherbage locales :améliorées:dans l'eau: :bourgou · ·· ·· ·

3.2.2 / La production annuelle

Sur le terroir de Batamani, la surface agricole utile est de 650 ha (OPM 1990). Quelques

rendements en riz obtenus sur le terroir ont été rapportés par l'OPM :

86/87 : 800 kglha (superficie rizicultivée : 83 ha)

88/89 : 600 kg/ha (superficie rizicultivée : 158 ha)

89/90: 1450 kg/ha (superficie rizicultivée : 585 ha, 96 ha noyés)

Le très faible rendement de 1989 est dû à la forte sécheresse de 1988, qui a obligé la vente des

bœufs de labour et des charrues, handicapant ainsi la saison suivante.

En revanche, pour les autres années, on ne peut faire qu'une estimation de la production totale, à

partir des rendements annuels fournis par les cultivateurs:

Semis: 1 sac/ha, soit 80 kg/ha, à la volée

Rendement: 20 à 22 sacs/ha à Saré Marna, soit 1600 à 1760 kg/ha (variétés locales)

25 à 30 sacs/ha à Batamani, soit 2000 à 2400 kglha (toutes variétés)

Les rendements sont deux fois plus élevés que la moyenne du Cercle de Mopti, mais semblent

proches de la valeur obtenue en 1990... Il faudrait, par des enquêtes plus prolongées sur le

terrain au moment des récoltes, vérifier l'exactitude de ces chiffres.

Lauré/iane Paget- DEA ETES 1998-99

111111111111111111111

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maître des eaux en fonction du niveau d'eau dans la mare, des dates des autres pêches

-/ Pêches de décrue : la décrue commence vers la fin octobre. En novembre et décembre, le

collectives et de l'avis du chef de Batamani. Les villages voisins sont invités à participer.

Pendant trois jours environ 200 personnes viennent pêcher avec des filets à 2 mains et chaque

45

Figure 23: calendrier des saisons de pêche sur le terroir de Batamani(source: Rousseau, 1998)

niveau de la mare est maintenu par les batardeaux et des appels d'eau sont provoqués par

l'enlèvement successif des planches. Le poisson est récupéré par un barrage un peu plus bas.

Mais cette pratique dépend des années suivant la demande.

-/ Pêche collective (photo 6, annexe 6): se déroule entre fin mai et début juin, date fixée par le

./ Alise en défens ou pêche d'étiage: de janvier à mai il est nonnalement interdit de pêcher.

LliUp. .:> . U)'IWml'iIiC au ;1)1111.:11

Mois août 1seiX 1oct nov Idée Ijanv à mai Ijuin hum· . . . .

v ....... :....... , ,: ..... , ,: ..... ,:+ ,,

Type de.......

....... :....... ......: ....... , ...... : ....... ...... : ,.· , .· . .A

crue :hautes eaux :décrue :étiaae :cdlective :I~IÇ

Particularité barrages Batamani: en forêt barrages~ défens ou invitation des3 famlles Gatal: en daine 3 farrilles : libre accès villaqes voisins

personne obtient à peu près 2 kg de poissons par jour.

Le calendrier des activités de pêche sur la zone de Batamani est détaillé figure 23 :

3.3.2 / Estimation de la production

L'OPM (Opération Pêche de Mopti) a relevé de mars 1987 à décembre 1991 la production

halieutique de 5 mares du Delta dont celle de Débaré. Le tonnage indiqué est la production totale

mensuelle de la mare et de son canal d'alimentation. Les valeurs de l'OPM n'ont pas été

vérifiées et semblent parfois douteuses. Malgré tout comme ce sont les seules dont nous

disposons actuellement elles seront utilisées pour chiffrer la production moyenne, avec toutefois

des réserves sur les chiffres avancés.

Les quantités pêchées varient fortement selon la saison (figure 24) : mensuellement, cela donne

des pics de capture aux mois de décrue (novembre et décembre), et pendant la pêche collective

de juin. Le fort tonnage des pêches d'étiage est à répartir sur cinq mois.

1111111111111111111l ,~ ·:.f~Yl~/i~nePaget-DEA ETES 1998-99

1

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Figure 24 : Répartition des captures selon les saisons de pêche (source: moyenne des donnéesOPM de mars 87 à déc 91)

L'utilisation du milieu par les agriculteurs, les pêcheurs et les éleveurs est entièrement

conditionné par la dynamique de la crue qui impose le rythme des travaux agricoles, ou le

rythme des migrations. :l\1ême si chacun reste spécialisé dans un métier grâce à une teclmicité

adaptée, la diversification et la complémentarité de ces activités leur assure une grande pérennité.

Ces activités seront confrontées aux variations des différentes analyses de nutriments effectuées

dans la mare.

46

1C864

captures moyennes en tonnes

2

~ - . ~. - ~~~

....... _~__J.~..- ~ __..._.--... .... _ .... _~_ ....~_.~

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1 crue jiilllliill----i

1

hautes eaux ==décrue _ ••••••

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Llwp. :J : UYIlWIllq2lf al. il1 III Cl,

~aurélianePagel - DEA ETES J998-99

111111111111111111111

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CHAPITRE IV: INTERPRETATION DES ANALYSES

1/ ÉTUDE STATISTIQUE

1.1/ Description générale des analyses

Le tableau 7 page suivante récapitule les valeurs minimums, maximums ainsi que les moyennes

des concentrations sur les différents lieux de prélèvement.

Les analyses effectuées sur la zone de Batamani du 8 août 1998 au 10 mars 1999 pennettent

d'étudier l'évolution des nutriments lors de la crue, ainsi que les é\"entuelles différences entre les

sites de prélèvement. Ces résultats d'analyses seront confrontés aux variables explicatives que

l'on a pu chiffrer sur la zone de Batamani, puis l'évolution saisonnière des nutriments sera

interprétée avant de comparer les différents lieux de prélèvements entre eux. Nous tenninerons

ce chapitre par l'explication des phénomènes biologiques qui se produisent au cours des

différentes périodes de la crue et par la détennination du bilan annuel de matière.

47

Les concentrations moyennes en nitrate sont comprises entre 60 Ilg/l pour la plus faible valeur

pour Débaré Ouest et 105 Ilgll, valeur maximale prélevée dans le canal. La moyenne sur tous les

sites est de 82,7 Ilg/l. L'évolution générale montre une forte croissance au début du suivi, puis

une décroissance régulière.

L'évolution pour les phosphates dans les différents lieux de prélèvement est identique à celle des

nitrates: les concentrations les plus élevées sont observées les premiers jours, suivies d'une

baisse. Les concentrations moyennes diffèrent peu et sont comprises entre 18,2 Jlgll dans la

rizière sauvage et 25 Jlgll dans Débaré Ouest (valeur moyenne de 21,9 Jlgll).

Pour l'ammonium, même si les ordres de grandeur des concentrations sont à peu près

identiques, l'évolution au cours du temps est différente selon les sites. Cependant, c'est dans la

mare libre, dans la bourgoutière et dans le canal que les concentrations varient le moins. Les

concentrations moyennes varient entre 136,8 Jlgll (pour la .mare libre) et 323,6 Jlgll (dans la

rizière sauvage). La concentration moyenne sur tous les sites est de 239,2 Jlgll.

En fonction de ces valeurs, le site le plus représentatif des analyses est celui de la mare libre. Ses

concentrations moyennes en nitrate, en phosphate et en ammonium sont respectivement de 82,7,

de 19,2 et de 136,8 Jlgll, proches des valeurs moyennes citées plus haut. C'est donc avec le site

de la mare libre qu'a été faite l'analyse statistique entre les quantités de nutriments et les variables

explicatives.

Layré/ianePageL - DEA ETES 1998-99

111111111111111111111

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1.2/ Analyse statistique

Les commentaires peuvent être identiques pour les nitrates, les phosphates et l'ammonium.

Les nutriments représentent ici une quantité et sont exprimés en kg. Ces valeurs ont été calculées

en multipliant la concentration dans l'eau par le volume d'eau de la mare.

Chap. .; : fmelpreTallOn des Anaiyses

Tableau 7: Principales caractéristiques des concentrations en nitrate, phosphate etammonium sur les différents lieux de prélèvement (Source: données Orstom)

N-N03 (lJg/l) P-P04 (lJg/l) N-NH4 (lJg/l)

NIGER minimum 29,1 7,7 45,8maximum 556.0 52,8 386.7moyenne 99,2 23,0 261écart-type 110.9 14.3 109.4

CANAL minimum 21,7 6,7 25,2maximum 396,8 54,7 307.4moyenne 105,4 21,1 140,4écart-type 76.0 9.6 58.5

MARE minimum 18,6 4,8 25,2

LIBRE maximum 734.1 68,2 222,8moyenne 80,6 19,2 136,8écart-type 86.3 9.3 42.3

MARE minimum 30,4 1,4 26,6BOURGOU maximum 195,1 62,4 228.2

moyenne 85,6 20,2 138,6écart-type 25.0 9.2 49.6

RIZIERE minimum 26,7 6,7 181,3SAUVAGE maximum 178,6 32,6 466,4

moyenne 93,0 18,2 323,6écart-type 38.4 7.3 74.0

DEBARE minimum 24,2 9,6 56,2OUEST maximum 249,2 104,6 426.2

moyenne 60,8 25,0 268,2écart-type 51 20.9 106

DEBARE minimum 19,8 14,8 116,1FITINI maximum 262,9 39,2 543,1

moyenne 65,1 23,0 288,0écart-type 66.0 8.4 94.4

KOMINA minimum 43 8,6 45,4maximum 263,5 88,3 494,1moyenne 84,3 24,0 272,0écart-type 63.7 18.8 125

SHIENI minimum 26,7 9,6 256,0maximum 352,2 36,1 507,4moyenne 70,7 23,5 324écart-type 87 9.6 66

48

1111111111111111111l ",~{",+,'i!0~~(,~'fqJ:te"'Çlge,-DEA ETES /998-99

1

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L'hop. 4 : JI11";'lprUUllOIi aes AIiUl).''':s

Tableau 8 : Coefficients de corrélations obtenus par une corrélation de Pearson

Les phosphates et les nitrates ont leurs plus forts coefficients de corrélation pour les mêmes

variables indépendantes, coefficients toutefois plus faibles, aux alentours de 0,850 pour les

phosphates et 0,750 pour les nitrates. De la même manière aucune conclusion n'est possible.

Par contre, l'ammonium et le phosphate ont un bon coefficient de corrélation (de 0,852 et 0,835)

avec la vitesse du vent. Les sédiments sont fréquemment remis en suspension par la turbulence

due aux vents (Lemoalle, 1979) et les nutriments peuvent être relâchés dans le milieu lors des

modifications des conditions redox (changements dans les concentrations en oxygène,

modification de la température ou du pH). Les vents assurent le brassage de la colonne d'eau sur

Les forts coefficients compris entre 0,915 et 0,927 pour le NH4 sont obtenus à la fois pour la

superficie en riz inondé, superficie en orizaie/vétiveraie inondée ou encore directement la

superficie totale en eau (tableau 8). Le coefficient de 0,915 obtenu avec la superficie pâturée

dépend aussi de l'inondation de la mare dans la mesure où la surface de pâturage diminue avec

l'augmentation de l'étendue d'eau.

Du fait que les valeurs en nutriments sont ici des quantités, donc dépendantes des volumes d'eau,

l'analyse statistique montre de bonnes corrélations entre les valeurs et les surfaces inondées. Il

n'est donc pas possible d'avancer ici que l'évolution des quantités de NH4 présents dans la mare

dépend de la surface des cultures de riz en eau à un moment donné, ou encore de la superficie de

pâturage.

49

PEARSON CORRELATION

N-N03 N-NH4 P-P04

Date -0.499 -0.036 -0.355Superficie en eau libre inondée 0,429 0,499 0,507Superficie en riz inondée 0,77 0,917 0,827Superficie en bourgou inondée 0.553 0,769 0,786Superficie en orizaie/vétiveraie inondée 0,764 0,915 0,877Nombre de têtes -0,538 -0,425 -0,445Superficie pâturée -0,755 -0,915 -0,863Hauteur d'eau dans la mare 0,601 0,842 0,823Superficie totale inondée 0,736 0,927 0,839Quantité de poisson pêché -0,422 0,12 -0,252Quantité de poisson restant -0,4 0,356 -0,254Nombre de ménages 0,224 -0,514 0,146Débit du canal 0,259 0,261 0,367Vitesse du vent 0,643 0,852 0,835

,.,L<:1.uréli(me Paget - DEA ETES J998-99

111111111111111111111

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2 1ÉVOLUTION SAISONNIERE DES NUTRIMENTS

une hauteur de 2 m - 2 m 50, ensuite la colonne d'eau se stratifie le jour et se déstratifie de nuit

(effet du refroidissement nocturne). Il y a formation d'une thermocline diurne, limitant les

échanges. Avec la décrue, l'épaisseur de la couche de mélange redevient égale à celle de la

colonne d'eau, et le brassage peut reprendre. La minéralisation s'effectue essentiellement à

l'interface eau-sédiment, la réserve nutritive est utilisable ou non selon la stratification de la

colonne d'eau et du mélange.

Dans ce tableau de corrélation, aucun coefficient n'est proche de zéro, ce qui signifie que les

nutriments sont plus ou moins liés aux variables prises en compte ici. Mais aucun coefficient ne

nous permet d'affirmer que les nutriments dépendent principalement d'une ou plusieurs variables,

et il n'existe pas de relation entre les variables. Les pratiques agricoles, pastorales et halieutiques

n'influencent pas au cours du temps de manière significative les concentrations en éléments dans

la mare. Ces pratiques ont un rôle dans les apports et les prélèvements de matières effectués sur

la zone de Batamani.

50

2.1 / Les nitrates

2.1.1 / Évolution des concentrations

L'évolution des concentrations en nitrate au cours du temps dans la mare libre sont

représentatives des concentrations pour le Niger, le canal et la mare bourgou ainsi que celles de

Débaré Ouest ( voir IV.1.1). Les explications concernant la variation des concentrations pour la

mare libre s'appliquent donc à ces différents sites.

Dans les 7 premiers jours de l'écoulement, les concentrations en nitrate sont extrêmement élevées

par rapport aux concentrations le reste de l'année. En effet, entre le 9 et le 16 août elles sont

comprises entre 440,8 et 734,1 ~g11, valeur maximale le 13 août. Pendant la période de montée

des eaux, du 7 août au 20 septembre, la moyenne des concentrations est de 166,0 ~g11, puis

pendant les hautes eaux, du 20 septembre au 25 novembre, la moyenne baisse fortement et passe

à 75 ~g11. Enfin en phase de décrue, la moyenne baisse encore et est de 55,4 ~g11 (figure 24).

Larir.éliane Paget oC.. DEA ETES J998-99. .' ~ ,--::..... .~,:...__.- r~t . "'0- •

111111111111111111111

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Lnap. ., : JIJit2'preiJilUn ues .-i/l.1i)'Sl"S

ME : Montée des Eaux; HE : Hautes Eaux ; D : Décrue

51

ME HE 0

".t

!i

~A1Jt ~...... f '}-r""'~ - ..........-............. .......~J "'o i

i08/08/98 08/09/98 08/10/98 08/11/98 08/12198 08/01/99 08/02/9908/03/99 i

100

Figure 24 : Evolution des concentrations en nitrate dans la mare libre(Sources: données Orstom)

800

700

=600Q.:: 500co~ 400...~ 300uc8200

2.1.2 / Le cycle de l'azote

La matière organique du sol, qui résulte des transformations du carbone et de l'azote apportés

par des débris organiques d'origine animale et végétale (fumier, résidus de culture, ... ) est

présente sous fonne de composés organiques, l'humus. Dans le sol, l'azote se trouve sous forme

organique (5 à 10 tonnes d'azote par hectare en moyenne) et minérale (quelques kg à quelques

centaines de kg) (Recous, 1995).

L'azote organique provient d'une part de la décomposition des résidus orgamques

(humification), et d'autre part des réactions de synthèse bactérienne à partir des fonnes d'azote

minéral (phénomène d'inunobilisation, parfois appelé organisation).

L'azote minéral provient de la minéralisation de l'azote organique et des apports d'engrais

minéraux (Turpin et al, 1997). Cette minéralisation qui a lieu tant dans les sols que dans l'eau se

passe en 3 étapes: ammonification, nitrification et dénitrification (figure 25).

La décomposition de l'azote organique en ion ammonium s'appelle l'ammonification. Cet ion est

toujours présent dans les eaux en faibles quantités car les organismes autotrophes et le

phytoplancton l'assimilent rapidement. Certains hétérotrophes, conune les bactéries et les

champignons, utilisent directement l'ammoniac.

La nitrification consiste en la transformation par les micro-organismes de l'azote atmosphérique

en nitrate, et aussi en la transformation de l'ammoniac produit précédemment en nitrite et en

nitrate. L'essentiel des nitrates formés dans la biosphère proviennent de l'action des micro-

111111111111111111111

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Figure 25 : Représentation simplifiée des principales composantesdu cycle de {'azote en milieu aquatique (d'après Lévèque, 1996)

organismes édaphiques et aquatiques, mais peuvent provenir aussi des eaux de ruissellement ou

de lessivage des sols agricoles.

La dénitrification, dernière étape qui boucle le cycle de l'azote, est l'utilisation par les végétaux

des nitrates formés ou la transformation en azote moléculaire atmosphérique (Nz) par des

bactéries dénitrifiantes anaérobies ou facultati"es (Lévèque, 1996).

2.1.3 / Influence de l'agriculture et de l'élevage

./ Les apports

• Décomposition de la matière

Le pâturage agit de manière directe sur la décomposition de la matière. La fragmentation opérée

par la mastication et les autres phénomènes digestifs est complétée par l'attaque enzymatique

due aux sucs digestifs et par la fermentation microbienne, dont l'intensité est incomparablement

plus élevée que celle qui intervient au niveau dù sol. La rapidité de ce cycle est un facteur

important de son rendement. Apprécié en termes écologiques, l'intensification de la charge

animale et l'augmentation consécutive de la quantité de matières végétales qui transitent par le

tube digestif des herbivores accélèrent le cycle des éléments .trophiques, améliorent le rendement

humique et aboutissent à une véritable stimulation biologique de l'écosystème. L'animal réalise

ainsi de manière très rapide (24 à 72 heures) une étape de fragmentation homogène qui est

essentielle pour le processus d'incorporation au sol de la matière organique végétale. Les

fractions lignifiées et cutinisées des fèces, réduites en fines particules, constituent par ailleurs des

substances préhumiques particulièrement intéressantes en termes agronomiques (Lhoste et al,

1990). Les résidus de culture et de bourgou qui n'ont pas été consommés par le bétail sont alors

52

azote iminéralsortan~

1

hétérotrophesdégradation

1 azote i---_ ... , atmosphérique 1

1 !

nitrification dénitrificationammonification

ISédimentation!

Lauréliane Pagel - DEA ETES 1998-99,'.,,' ,.'...... ,0.::- "

111111111111111111111

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111111111111111111111

noyés lors de la brusque montée des eaux et peuvent être dégradés. La matière organique par les

étapes d'ammonification et de nitrification permet la libération de nitrites et de nitrates.

• Excrétion fécale et urinaire

Par la pâture autour de la mare lors de la saison sèche, les animaux déposent sur le sol leurs

fèces. En moyelU1e, un bovin tropical de 250 kg rejette 2,7 kg de matière sèche fécale par jour, et

les mictions urinaires intenrielU1ent plusieurs fois par jours (9 à 10 fois pour les bovins des zones

tempérées). Les urines constituent les 2/3 des rejets azotés au pâturage. Les concentrations en

matière azotée contenues dans les urines représentent 10 à Il % de la matière sèche,

essentiellement sous forme d'urée, et les teneurs en azote dans les bousats varient de 2,5 à 0,5%

de la matière sèche (Lançon, 1978).

L'azote fécal reste dans le sol beaucoup plus longtemps que l'azote urinaire. Présent sous forme

organique, il offre moins de prise au lessivage mais est moins rapidement assimilable. L'humidité

est favorable à l'activité biologique des décomposeurs et en l'absence de pluie, une croûte

protectrice se développe en surface et fait obstacle à la décomposition. Les premières pluies

significatives de juin et juillet sur Batamani relancent l'activité microbielU1e, et la montée des

eaux pennet une dégradation plus rapide des bouses dans l'eau.

Sur le site de Batamani, les éleveurs font pâturer les animaux sur les résidus de culture pour

qu'ils s'en nourrissent. Par contre aucun agriculteur ne fait pâturer intentionnellement les

animaux sur son champ pour apporter de la fertilisation. A cela ils expliquent que les animaux

apportent trop de mauvaises herbes à travers les bouses et que le désherbage qui s'ensuit est trop

pénible.

• Engrais

Sur la zone de Batamani, aucun agriculteur ne dépose d'engrais sur les rizières d'après de

précédentes enquêtes. Si dans les régions agricoles des pays tempérés les concentrations en

nitrates sont essentiellement dues à l'apport d'engrais minéral; ici ce n'est pas le cas.

./ Les prélèvements

• Par les villageois

Les villageois se servent des bouses séchées pour faire le feu. En moyenne une famille

consomme un sac de 15 kg pour 2 jours (photo 5, annexe 6). Autour de la mare de Débaré, en

saison sèche il y a entre 6 et 10 familles qui sont installées et qui donc collectent les bouses.

53

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1111111111111111111

Parfois, même les gens de Batamani qui sont à plusieurs kilomètres viennent en ramasser sur la

zone. C'est autant de nutriments qui sont retirés du cycle de dégradation de la matière organique

sur le sol.

• Par le bétail

Sur la zone de Batamani, le bétail pâture uniquement la journée et n'a pas de station de nuit

proche de la mare. Or les fréquences d'émission des déjections ont tendance à être plus élevées

lors de chaque lever de l'animal, et une majorité des excrétions s'effectue entre la traite du soir et

celle du matin. On peut estimer que 46 % des déjections se font la nuit, 43 % le jour et les Il %

restant se font pendant les déplacements. Les volumes des pissats les plus importants sont

enregistrés le matin après la période de repos nocturne des animaux: 8 à la litres au lever contre

3 en moyenne dans la journée pour des vaches laitières (Lançon, 1978). Donc la plus grande

partie des déjections est restituée en dehors de la zone de Batamani. Les quantités d'azote qui

sont restituées représentent 79% de l'azote ingéré dans les aliments. Le bilan d'apport de matières

par le pâturage est donc négatif, le bétail prélève plus qu'il n'apporte.

2.1.4 / Interprétation de l'évolution des concentrations en nitrate

L'augmentation des concentrations en nitrate dans les premiers jours du suivi malgré

l'augmentation du volume d'eau de la mare, traduit la reprise de l'activité de minéralisation de la

matière organique. La matière organique d'origine animale qui a été déposée tout autour de la

mare et la matière organique végétale (débris...) est décomposée par les micro-organismes. Le 13

août, date de la plus forte concentration, le volume de la mare est de 100.000 m3 soit 2 fois plus

que son volume initial. L'activité de minéralisation est donc considérable. Les concentrations

baissent ensuite rapidement du fait de la dilution par les grandes quantités d'eau de crue entrant

par le canal (une semaine plus tard, le 21 août, le volume de la mare est de 1 million de m3).

Lors de l'entrée de l'eau dans la mare, les concentrations en carbone organique dissout (COD)

augmentent fortement dans les premiers jours, elles passent de 2,2 mg/l le la août à 6,9 mgll le

12 août. Dès le 13 août, la concentration est redescendue à 3,6 mg/1. Pendant la période de

montée des eaux, la moyenne des concentrations en COD est la plus élevée, à 3,4 mg/l. Pendant

la période des hautes eaux, cette moyenne baisse à 2,2 mg/l avant de remonter légèrement pour

la période de décrue à 2,3 mg/1.

Les concentrations en COD sont liées à la turbulence de l'eau (Lemoalle, 1979) et donc à la

resuspension liée au vent. Les forts débits durant la montée des eaux et au moment de la décrue

1

54

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2.2 / Les phosphates

2.2.1 / Évolution des concentrations

ME : Montées de Eaux; HE : Hautes Eaux; D : DécrueFigure 26 : Evolution des concentrations en phophate dans la mare libre

(Sources: données Orstom)

55

oHEME80 ...-------,--------r-------------,

70

::: 60 -tf+-----+--------f--------C)::1.~ 50 +-t------+-------f---------------jo~ 40 t-II.---+--+-------t--------------j...cB 30 -f-+-_.-f-t--A--------t------------jC

8 20 +--....----,p-'f--tjf'9-illr_---..IIk--+-----=3I..--------r-----j

10 +-----.J~~l-J~~.#---~~~~

O+-----,------=--......,....----,---'-----r---,..---".......--.,.....

08/08/98 08/09/9808/10/98 08/11/9808/12/98 08/01/99 08/02/9908/03/99

agitent le fond de la mare et remettent en suspension les sédiments. Des modifications des

conditions redox permettent aux nitrates de se désorber des sédiments et la turbulence de l'eau

permet le mélange. De plus lorsque la concentration en COD est élevée, l'eau est trouble et cette

faible transparence limite la production primaire. La production phytoplanctonique est limitée et

les nitrates ne peuvent pas être assimilés. Les concentrations en nitrate dans les premiers jours

sont d'autant plus fortes qu'une grande quantité de N03 est libérée et que ces nitrates ne sont pas

consommés.

Pendant la montée des eaux les concentrations en nitrate sont de 166 /lg/l, passent à 75 /lg/l en

hautes eaux et à 55,4 /lg/l pendant la décrue. Cette concentration en nitrate de 55,4 /lg/l

représente une concentration en azote uniquement de 12,5 /lg/l. Il s'agit du niveau de base, les

macrophytes et le phytoplancton ont consommé tous les nitrates présents dans l'eau.

Cette valeur de 12,5 /lg/l est très faible. Normalement, les concentrations pour les fleuves non

pollués varient entre 16 et 240 /lg Nil (Meybeck, 1982). La mare de Batamani est un milieu

pauvre en azote, où tout l'azote disponible est consommé par le phytoplancton et les

macrophytes.

Les concentrations en phosphate dans la mare libre suivent la même évolution que celles des

nitrates. Les fortes concentrations observées dans les premiers jours de la campagne de mesures

sont suivies d'une décroissance rapide (figure 26). Pendant la première semaine, jusqu'au

.Lauréliane Paget-DEA ETES 1998-99

1111111111111111111I·,,~·

1

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sous forme minérale et aussi de la vitesse de transformation du phosphore organique en

milieux aquatiques bien oxygénés, le phosphore se combine à d'autres éléments (fer, aluminium,

dire stocké dans les organismes vivants ou morts, ou adsorbés sur les particules argileuses et

Le phosphore est essentiellement recyclé par des processus d'excrétion du phosphore organique

56

Figure 27 : Représentation simplifiée des principales composantes du cycledu phosphore en milieu aquatique (d'après Lévèque, 1996)

apportsanthropiques - ~

eaux uséesdéchets

1 organismes 1

organismes

~hétérotrophesautotrophes 1

~i\~P entrant 1 yso~ant 1

1 /

f \ ~matière

P adsorbé et P minéral 1érosion organiqueP minéral particulaire

mortesoluble

~ Tparticulaire..

sédiments

L/Jap. ~ : Jl7lerprelallOn aes An,u)'ses

2.2.2 / Le cycle du phosphore

16,2 JlglI et à Il,8 JlglI pendant la décrue. Sur tout le cycle hydrologique, la concentration

moyenne en phosphate est de 19,2 JlglI, ce qui correspond à 6,4 Jlg de phosphore par litre.

Dans les milieux lacustres, le phosphore est présent dans l'eau sous différentes fOffiles : une

forme minérale dissoute (orthophosphate) qui provient en majeure partie du phosphore minéral

17 août, les concentrations moyennes en phosphate sont de l'ordre de 51 Jlg/I, alors qu'elles sont

de 28,4 Jlg/l pour la période de montée des eaux, baissent fortement pendant les hautes eaux à

zooplancton et les poissons surtout excrètent de grandes quantités de phosphore utilisables par

les végétaux. La quantité de phosphore disponible pour les végétaux dépendra des apports directs

minérale ou organique. L'essentiel du phosphore total est présent sous forme particulaire, c'est à

apporté par les eaux de ruissellement du bassin versant ; une forme organique soluble qui

provient des excrétions ou de la décomposition des organismes vivants; une forme particulaire,

par les organismes vivants, et par la décomposition bactérienne de la matière organique. Le

minérales (figure 27).

calcium).

phosphore minéral.

Une certaine quantité de phosphore est temporairement ou définitivement perdue pour la

production biologique. Une partie de la matière organique sédimente sur le fond où, dans les

11111111111111111111.'~.,:;,·:~;::~~tp:1?ia1è Pagel- D§:A ETES 19?8~!19

1

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(Oiwp. -1 .' 1l1lcrprt:lûlioll aes Ana:yses

BE : Basses eaux; ME : Montée des Eaux; HE : Hautes eaux; D : Décrue

Tableau 9 : Quantité de poissons pêchés et de poissons présentsdans la mare (d'après Rousseau, 1998)

Lors des pêches de crue et de décrue, les pêcheurs posent des batardeaux pour bloquer l'eau, soit

pour l'empêcher de rentrer, soit pour l'empêcher momentanément de sortir. Ces actions sont très

57

2.2.3 / Apports et prélèvements possibles des phosphates

./ L'élevage

La majorité du phosphore est restituée dans les bouses, à concurrence de 66 % des éléments

ingérés (Hutton et al, 1967, cités par Lançon, 1978). La teneur en phosphore les bouses peut

varier de 0,45 à 0,99% de la matière sèche suivant le mode d'exploitation de la prairie.

L'excrétion urinaire du phosphore est pratiquement nulle.

La décomposition des fèces tombées sur le sol permet l'amélioration des propriétés physiques du

sol, avec une meilleure aération et une augmentation de la stabilité structurale, et participe à

l'augmentation du taux d'humus (Kosmat, 1965, cité par Lançon, 1978). De plus certaines

propriétés chimiques du sol sont aussi modifiées. Le pH a tendance à augmenter sous l'action

des fèces, permettant la libération d'éléments fixés à pH faible, dont les phosphates. La

concentration du sol en phosphates assimilables augmente sous l'effet de deux facteurs

combinés. En premier lieu l'apport brut des phosphates présents dans les fèces, et ensuite la

libération des phosphates bloqués grâce à l'amélioration du pH.

./ L'activité piscicole

Les poissons excrètent de grandes quantités de phosphore minéral (Lévêque, 1996). Grâce au

suivi de la pêche sur la mare de Débaré, les quantités de poissons pêchés et de poissons restant

ont été estimées (tableau 9). C'est au moment des hautes eaux qu'il yale plus de poissons dans la

mare, période de reproduction, mais aussi période d'arrivée des poissons migrateurs par le Niger.

Malgré le fort tonnage de poissons dans la mare en hautes eaux et en décrue, le volume de la

mare dépassant les 9 millions de m3 ne permet de voir une quelconque évolution des

concentrations en phosphate. L'apport est complètement masqué par l'augmentation du volume

d'eau.

en tonnes BE1 BE2 ME HE D1 D2poisson pêché 6 9,5 2 3 1,5 7,25poisson restant 19 4,8 0,8 34 35,5 28,5

.l_f'uréUane Pagel-DEA ETES 1998-99

111111111111111111111

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brèves, chaque jour les batardeaux sont enlevés et reposés ensuite. Cela pourrait avoir une

influence sur le débit du canal et donc très localement sur l'agitation des eaux. De même lorsque

les pêcheurs pêchent dans la mare, ils agitent l'eau et remettent en suspension les sédiments

(photo 6, annexe 6). Les concentrations sont trop faibles pour qu'une variation puisse se faire

sentir.

2.2.4 / Interprétation de l'évolution des concentrations en phosphate

De la même manière que pour les nitrates, les concentrations en phosphate augmentent fortement

dans les premiers jours malgré le niveau d'eau de la mare qui monte constamment, pour les

mêmes raisons de remise en suspension et de non-consommation par le phytoplancton. Puis

lorsque la turbulence de l'eau diminue, le cycle de production primaire reprend et le phosphate

est consommé par les macrophytes et le phytoplancton. Les concentrations baissent aussi par

dilution.

La concentration moyenne en phosphore sous fonne de phosphate pour la période de mesures est

de 6,4 Ilg PlI. Dans les rivières non polluées, les valeurs rencontrées varient entre 1 et 24 Ilg PlI,

avec une valeur moyenne de 8 Ilg PlI (Meybeck, 1982). Les apports sont donc relativement

faibles et le milieu consomme en fait tout ce qui est disponible.

2.3/ L'ion ammonium

2.3.1 / Evolution des concentrations

L'évolution des concentrations en ammonium est différente de celles des nitrates et des

phosphates. Le début des analyses suit un schéma classique avec une forte concentration le

premier jour (153,2 jlgll) et une baisse ensuite, à 102 jlgll. Mais un mois plus tard et sur toute la

période restante, les concentrations sont très élevées et atteignent plusieurs fois les 180 jlgll. Les

concentrations moyennes par période donnent des valeurs relativement proches: 121,8 jlgll

pendant la phase de montée des eaux, 119,9 Ilgl1 pour les hautes eaux et 113,5 Ilgl1 pendant la

phase de décrue. Par contre si l'on fait un découpage avec des périodes différentes selon les

concentrations, du 9 août au 5 octobre la concentration moyenne est de 121,1 )lgll, du 16 octobre

au 10 février elle est de 142,4 Ilgll, et du Il février au 11 mars la concentration est 61,9 )lgll

(figure 28).

La concentration moyenne sur l'année est de 136,8 Ilgll, ce qui représente une concentration en

azote de 106,4 )lgll. Les concentrations moyennes avancées dans la bibliographie (Meybeck,

1982) sont de l'ordre de 7 à 60 jlg Nil, donc ici le milieu est particulièrement riche en ammoniac.

58La.uréliane Pagel - DEA ETES/998-99,.;';-'.. - - ~.

111111111111111111111

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250 -r-------.------------------r-------,

Figure 28 : Evolution des concentrations en ammonium dans la mare libre(Sources: données Orstom)

59

08/02/9908/12/9808/10/98

0+-------';---------,---------,.'-----'

08/08/98

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~..; 100ucou 50 +-----.-+----------------t'

../ L'élevage

Les déjections du bétail apportent aux sols de grandes quantités d'azote, surtout dans les urines.

L'azote urinaire se retrouve pour environ 75% sous fonne d'urée. Le reste se partage entre des

fonnes aminées (12,4%) et diverses molécules, dont l'allantoïne (4,1 %), l'acide hippurique

(2,6%), et la créatine ou créatinine (1,5%). Toutes ces fonnes solubles sont facilement

minéralisables et lessivables dans le sol (Lançon, 1978).

2.3.2 / Les apports en ammonium

../ L'agriculture

Comme déjà mentionné dans le cycle de l'azote en 2.1.1, l'ammonium résulte de la première

étape de minéralisation de la matière organique.

../ Activité piscicole

L'ammoniac est le principal produit d'excrétion des animaux aquatiques, mais comme pour le

phosphore, cet apport est masqué par les grands volumes d'e'au (voir partie 2.2.3).

2.3.3 / Interprétation de l'évolution des concentrations en ammonium

L'ammoniac est principalement consommé par les macrophytes qui sont présentes en grande

quantité dans la mare, ainsi que par les associés (périphytes, phytoplancton). A partir du 10

février, date à laquelle les concentrations en ammoniac baissent sensiblement, le débit dans le

. " Lauréliâne Pager - DEA ETES 1998-99,>;,,~,".~.~:i(~ . )'.' ' .... ',.';. -.' • ".

111111111111111111111

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Chap. 4 : llllt:rprerar/ol1 ae.~ iÎIlQl.iSCS

60

31/03/9909/0219921/12/9801/11/9812/09/980"----------------------------

24/07/98

Figure 29 : Evolution des concentrations en nitrate dans le Niger (NI), le canal (CA)et la mare libre (ML) (Sources: données Orstom)

100

200

800 I------.-----~~-------------··--------------------l

! , ---+- N03 NI '700· ,. ·--N03 CA

"" ----N03ML1\ --- .

600 Il

1:11QI 1

8 300- - - ~u ,

Les nitrates et les phosphates sont les facteurs limitant pour l'activité algale. Les phosphates étant

présents qu'en très faible quantité, les végétaux ne peuvent pas consommer tout l'ammoniac qui

est mis à leur disposition. En même temps, l'ammoniac qui est consommé est transformé en

nitrate, rapidement utilisés par les bactéries et les champignons. Il en résulte de faibles

concentrations en nitrates et phosphates, et une forte production en ammoniac due à une

minéralisation intense et une faible consommation.

canal n'est plus que de 68,711s alors que quelques jours auparavant il était encore près de 120 Ils.

Lorsque le débit diminue et que la turbulence de l'eau devient moindre, les cyanophycées

peuvent se développer et consommer de l'ammoniac.

3.1/ Le continuum Niger-canal-mare libre

3.1.1 / Nitrates et phosphates

L'évolution des concentrations en nitrate et en phosphate pour ces 3 sites de prélèvement est

identique.

Les concentrations en nitrate varient entre 29,1 et 556,0 ~g/l sur le Niger, 21,7 et 396,8 ~g/l dans

le canal et de 18,6 à 734,1 Jlg/l dans la mare. Les moyennes respectives sont de 99,2, 105,4 et de

80,6 Jlg/I (figure 29).

3 / COMPARAISON ENTRE LES DIFFERENTS SITES

.~guréliane Pagel-DEA ETES 1998-99

111111111111111111111

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Les plus fortes valeurs en nitrate et en phosphate ont été mesurées dans la mare, de fait de la

Si pour le canal et la mare libre les concentrations sont identiques, il n'en est pas de même pour

61

3 l /0 J Ifl Il

-------- PO" N 1-·----rC.4 CA

----PO. ML

r s c 2 di 9o 1 Il 1 III B1 2109 fil B

20

o2" 10 7 19 B

Evolution des concentrations

Figure 30 : Evolution des concentrations en phosphate dans le Niger (NI), le canal (CA)et la mare libre (ML) (Sources: données Orstom)

19,2 Jlgll (figure 30).

Chap. 4 : lmcrprelaTion âes Anai.ucs

Les concentrations en phosphate varient entre 7,7 et 52,8 Jlgll dans le Niger, 6,7 et 54,7 Jlgll pour

le canal et de 4,8 à 68,2 Jlg/l dans la mare. Les moyennes respectives sont de 23,0, 21,1 et de

minéralisation des matières organiques.

3.1.2 / L'ammonium

Cependant, si l'on considère tout le cycle hydrologique, les concentrations dans la mare sont

légèrement plus faibles que celles du canal et du Niger. Cette différence résulte de la

consommation en nutriments par les macrophytes et le phytoplancton présents dans la mare.

Les concentrations en ion ammonium varient entre 45,8 et 386,7 Jlgll pour le Niger, de 25,2 à

La forte différence dans l'évolution des concentrations entre le Niger, le canal et la mare libre

montre la capacité de la mare à assimiler tout ce qui lui est apporté. Alors que les concentrations

le Niger.

307,4 Jlgll dans le canal et de 25,2 à 222,8 Jlgll pour la mare libre (figure 31). Les concentrations

moyennes sont respectivement de 261,0, 140,4 et de 136,8 Jlgll.

dans le Niger atteignent presque les 400 Jlg/l, celles dans la mare ne dépassent pas les 200 Jlgll

au même moment.

11111111111111111111.. ;i.. ~:i;.~'i::J:.qllré/iane Pagel-:- DEA ETES 1998-99 .

1

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Chap. 4 : fJllclprèlQtion des Analyses

62

31/3/9991219921112/98111 1/98

./

1219/98

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ME : Montée des Eaux; HE : Hautes Eaux; D : Décrue

450 ,-----,----------,---------.-.-.-_-~

HE 0 ~NH4NI ,

--NH4 CA.I----NH4Ml

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300

'".=~ 2500

i~ 200~c0

" 150

100

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02417/98

Figure 31 : Evolution des concentrations en ammonium dans le Niger (NI), le canal (CA) et lamare libre (ML) (Sources: données Orstom)

350

Interprétation de l'évolution des concentrations en ammonium

L'augmentation d'ammoniac dans le Niger peut être attribuée à 2 causes différentes:

La première peut correspondre à un ennoiement progressif du lit majeur riche en matières

organiques (restes de macrovégétaux, bouses...). L'ammoniac est libéré progressivement, sans

consommation particulière en raison du fort hydrodynamisme et de la turbidité de l'eau. Sa

concentration augmente donc régulièrement puis décroît avec la décrue.

La deuxième peut résulter de l'apport des déchets organiques, riches en ammoniac(Meybeck,

1982), de la ville de Mopti. Mopti est située seulement à 50 km en amont de la mare de Débaré.

Lors de l'arrivée de l'eau de crue, elle emporte tout sur son passage et nettoie ainsi le lit majeur

du Niger.

3.1.3 / Le canal

Les sites de prélèvements ont été choisis pour étudier l'évolution des concentrations entre le

Niger et la mare, avec le canal comme intermédiaire. Les concentrations entre la mare et le canal

Cette différence de concentration pendant les hautes eaux est remarquable car pendant cette

période, le Niger recouvre entièrement la plaine de Batamani. S'agissant de la même eau, les

concentrations auraient du être identiques entre le Niger et la mare. Or ce n'est pas le cas ce qui

signifie que la mare a une intense activité de minéralisation et de consommation ce qui permet de

tamponner les apports en ammoniac.

111111111111111111111

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Chap. 4 : 1l1lClprClQlioll de:, Alla'~l"5es

Figure 32 : Evolution des concentrations en nitrate dans la mare libre (ML), la bourgoutière(MB) et la rizière sauvage (RS) (Sources: données Orstom)

63

31/03/99

,-"-N03MLI- ---N03 MB oi

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~ 300ou

sont sensiblement identiques. Les prélèvements dans le canal s'effectuent au niveau du pont qui

est proche de l'entrée de la mare. Les eaux entre la mare et le canal se mélangent directement, il

n'y a donc pas de différence sensible entre ces 2 sites. Pour avoir une idée de la concentration

intennédiaire, il aurait fallut faire des prélèvements dans le Mayo Ninga qui relie le Niger au

canal.

3.2 / Influence de la végétation

Les points de prélèvement des analyses concernant la mare libre, la bourgoutière et la rizière

sauvage sont relativement proches. Ils sont tous les trois situés dans la partie est de la mare

(figure 16, page 26). Les différences entre les analyses résulteront donc l'influence de la

végétation qui s'y est développée.

3.2.1 / Les nitrates et les phosphates

Les concentrations en nitrate varient entre 18,6 et 734,1 Jlg/l pour la mare libre, de 30,4 à 195,1

Ilg/l dans la bourgoutière et de 26,7 à 178,6 dans le riz sauvage (figure 32). Les moyennes

respectives sont de 80,6, 85,6 et de 93 Ilgll.

Les concentrations en phosphates varient de 4,8 à 68,2 Ilg/l dans la mare libre, de 1,4 à 62,4 Ilg/l

dans le bourgou et de 6,7 à 32,6 Ilg/l dans le riz sauvage (figure 33). Les moyennes respectives

sont 19,2,20,2 et de 18,2 Jlg/l.

lAuréliane Pager - DEA ETES 1998-99

1111111111111111111l"1

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Figure 33 : Evolution des concentrations en phosphate dans la mare libre (ML), labourgoutière (MB) et la rizière sauvage (RS) (Sources: données Orstom)

Les analyses dans le riz sauvage sont très espacées, seulement 13 prélèvements du 31 août au 15

décembre. Les phosphates décroissent régulièrement alors que les concentrations en nitrate,

après avoir diminué pendant les hautes eaux, augmentent à la décrue. Mais seulement 3 valeurs

sont prises en compte pour cette période de décrue, ce qui n'est pas suffisant pour interpréter quoi

que ce soit.

3.2.2 / L'ammonium

Les concentrations en ion ammonium dans la mare libre et dans le bourgou varient énormément

d'un jour à l'autre mais les valeurs entre ces 2 sites sont relativement proches: de 25,2 à 222,8

JlglI dans la mare libre, et de 26,6 à 228,2 flgll dans le bourgou (figure 34). Les moyennes sont

respectivement de 136,8 et de 138,6 Jlgll.

64

~P04ML 1

- -1----P04 MB 1

---.- P04 RS :,11

-;~;/\ 1

-1

11

21/12/98 09/02/99 31/03/9901/11/9812/09/98

10

o24/07/98

20

80 r70 j60 Il

~ 50c:.g~ 40ëg 308

Cnup. .; : lllIelprcrariûn des Analyses

Les analyses d'eau dans la bourgoutière ont commencé quelques jours plus tard que dans la mare

libre. Les fortes concentrations en nitrates à 734,1 Jlg/l pour la mare libre dataient du 13 août

alors que les analyses dans le bourgou ont débuté le 14 août. Les fortes concentrations au

moment de l'entrée de l'eau n'ont donc pas pu être mesurées dans le bourgou, mais elles

apparaissent pour les phosphates, avec dans les premiers jour des concentrations dépassant les 60

Jlg/l avant de retomber aux alentours de 20 Jlgll.

.I;quréliane. Pagel- DEA. ETES J998-99

111111111111111111111

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65

31/03/9909/02/99

0-NH4 Ml

----NH4 M B

~~N H 4 R S

2 1 11 2/98o 1 11 1 198

HE

1 2 ID 9 19 8

5 0 0

M

4 5 0

400

350 L

~, 0 0.

~

S 2 5 0

~u

8 200

, 50

, 00

50 1

0:24/07/98

. --

ME : Montée des Eaux ; HE : Hautes Eaux ; D : Décrue

Figure 34 : Evolution des concentrations en ammonium dans la mare libre (ML), labourgoutière (MB) et la rizière sauvage (RS) (Sources: données Orstom)

Par contre, l'évolution des concentrations pour le riz sauvage est tout autre. A partir du 9

septembre, les concentrations augmentent brusquement et passent de 181,3 à 456,8 Ilgl1 le 6

décembre. Cette évolution est identique à celle du Niger: début septembre les concentrations en

NH4 dans le Niger et dans la rizière ont augmenté et elles baissent toutes les deux début

décembre. Cette similitude entre ces deux sites fait penser à un processus comparable. Fin août,

les agriculteurs effectuent le second désherbage du riz qui est déjà submergé. L'herbe est coupée

en profondeur afin d'asphyxier la plante par une submersion durable. Les agriculteurs remuent

ainsi l'eau et laissent les mauvaises herbes arrachées se décomposer sur place, ce qui produit une

grande quantité d'azote minéral. Puis les concentrations baissent avec la décrue.

L'évolution des concentrations en ammonium permet de distinguer ces trois sites. À cause du

développement de la végétation, et du fait que le bourgou est à l'interface entre le riz et la mare

libre, nous pensions trouver pour le bourgou des concentrations intermédiaires entre celles du riz

et celles de la mare libre, ce qui n'est pas le cas. La végétation du bourgou est beaucoup moins

dense que celle du riz, l'eau circule facilement et se mélange constamment entre le bourgou et la

mare libre, mais par contre l'eau circule moins dans le riz. Ce mélange des eaux entre le bourgou

et la mare libre alimente la mare en matières minérales qui ont été décomposées au niveau de la

bourgoutière.

.~Çluré/iane Paget -:- DEA ETES J998-99

1111111111111111111l ".. '1

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Figure 35 : Evolution des concentrations en nitrate dans Débaré Fitini (DF),Komina (KOM) et Débaré Ouest (DW) (Sources: données Orstom)

66

1

31/03/99i09/02/9921/1219801/11/9812109/98

C, 200 T,--+----T-+------~---

2: 1

g !

~ 150 +-:----"V-J~--------------f__-_____1ë iG>Uc::8 100 -+-;----t-~-------------+-:c---_____j

1

5J---~*'*'""~~~~t:L.~--7r4-1

24'07198

3:10 T1---------------------

1

250 +---.f-+-+-------------------i

3.3/ Le courant d'eau

3.3.1 / Évolution des concentrations en nitrate, phosphate et ammonium

Débaré Ouest, Débaré Fitini et Komina sont 3 mares en connexion. Débaré Ouest est reliée à

Débaré Fitini, et Débaré Fitini relie Komina par un chenal.

Les graphiques montrant l'évolution des concentrations en nutriments pour ces 3 sites sont

identiques.

Pour les nitrates, les concentrations varient entre 24,2 et 249,2 Ilg/l pour Débaré Ouest, entre

19,8 et 262,9 Ilgll pour Débaré Fitini et entre 43 et 263,5 1lg/1 pour Komina (figure 35). Les

moyennes des concentrations sont respectivement de 60,8, de 65,1 et de 84,3 Ilg/l.

Pour les phosphates, les concentrations varient entre 9,6 et 104,6 1lg/1 pour Débaré Ouest, entre

14,8 et 39,2 1lg/1 pour Débaré Fitini et entre 8,6 et 88,3 pour Komina (figure 36). Les moyennes

des concentrations sont de 25, de 23 et de 24 Ilg/l.

Laur~liane Pagel- DEA ETES 1998-99:,

111111111111111111111

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67

09/02/99

-+-P04DF

I_P04KOM

,-.-P04DW ,

------------ ,--~---

o+------~---~----~--------------J

24107/98 12109198 01/11198 21/12198 09.'02199 31103/99 i

500

100 +-------------------- ---=-__--1

120

100.-.::::C)

80ac:0;l 60~..c:alU 40c:0u

20

024/07/98 12/09/98 01/11/98 21/12/98

:__ NH4 DF i 1

__.,-- NH4 KOM 1 J----,1,,----------------- -+-NH4DW r 1

1i

~ 400 +---_~\___---~--~=..:=__-----------i,~ -II,-g 1

,0:: 300 +---~h~==__;,~-~~N_~~---------..._-__j':~

I~

18

200

1

Figure 36: Evolution des concentrations en phosphate dans Débaré Fitini (DF),Komina (KOM) et Débaré Ouest (DW). (Sources: données Orstom)

600.,--------------------------,

Figure 37 : Evolution des concentrations en ammonium dans Débaré Fitini (DF),Komina (KOM) et Débaré Ouest (DW) (Sources: données Orstom)

Et pour l'ammonium, les concentrations varient de 56,2 à 426,2 Ilg/1 pour Débaré Ouest, de 116,1

à 543,1 Ilg/1 pour Débaré Fitini et de 45,4 à 494,1 pour Komina (figure 37). Les moyennes des

concentrations sont de 268,2, de 288 et de 272 Ilg/l.

3.3.2 / Interprétation de l'évolution des concentrations

Pour les nitrates, les concentrations augmentent dès le deuxième jour de mesure, l'activité de

minéralisation est relancée par l'arrivée de l'eau. Puis elles diminuent par dilution dans le volume

d'eau entrant. Les concentrations augmentent dans Débaré Fitini et dans Komina en fin de

111111111111111111111

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Cette analyse comparative entre les différents lieux montre que la mare est bien entendu

influencée par les apports du Niger mais qu'elle est capable de les assimiler. La mare de Débaré

est un système qui a de fortes potentialités biogéochimiques de fonctionnement, avec sa propre

autonomie, capable de prélever et d'assimiler les différents apports extérieurs.

La synthèse de ce fonctionnement ainsi que le bilan annuel en nutriment est présenté au

paragraphe suivant.

4/ INTERPRETATION DU FONCTIONNEMENT GEOCHIMIQUE DU SYSTEME <<1lATAMANI»

4.1 / Comportement des nutriments selon le cycle hydrologique

Les teneurs en nutriments dans les eaux de la mare de Débaré décrivent un cycle annuel calqué

sur le cycle hydrologique. Cependant, la distinction des différentes périodes hydrologiques de

remplissage et vidange de la mare ne se retrouve pas directement dans l'évolution des

concentrations (tableau 10). On retiendra en fait 4 étapes particulières permettant de décrire le

fonctionnement géochimique du système « Batamani )) :

décrue. Ces deux mares ne sont plus en contact avec la mare principale et se vident par

évaporation. Les eaux se concentrent d'où de fortes valeurs en nutriments à partir du mois de

février.

Pour les phosphates, les moyennes des concentrations sont sensiblement identiques. Le schéma

général d'évolution est le même que pour les nitrates, de fortes concentrations dans les premiers

jours, puis une baisse et enfin une reconcentration lors de l'évaporation de l'eau dans les petites

mares.

L'évolution pour l'ammonium diffère de celles des nitrates et des phosphates mais est identique

pour les 3 lieux de prélèvements. A la montée des eaux et à la décrue, le principe de dilution des

nutriments et de reconcentration est le même que pour les nitrates et les phosphates, mais au

moment des hautes eaux les concentrations remontent. Cette remontée est surtout marquée pour

Komina, un peu moins pour Débaré Fitini et Débaré Ouest.

Cette évolution identique pour l'ammoniac dans les trois sites montre à la fois que les processus

sont les mêmes dans ces trois mares, et que l'eau suit bien un même chemin, dans le sens Débaré

Ouest, Débaré Fitini, Komina, lorsque la mare se remplit et l'inverse lorsqu'elle se vide (Komina,

Débaré Fitini, Débaré Ouest). Mais la mare libre qui est en contact direct avec Débaré Ouest ne

connaît pas ces changements de concentration en ammonium. Il est étonnant de voir que les eaux

de la mare libre et de Débaré Ouest ne se mélangent pas.

68fauré/iane Pagel - DEA ETES 1998-99

111111111111111111111

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Tableau 10: Comportement des nutriments dans la mare de Débarélors du cycle 1998/99 enfonction des périodes hydrologiques

4.2/Détermination des bilans géochimiques

Les bilans géochimiques pour les nutriments et le carbone orgamque sont calculés afin de

comparer la quantité de flux sortant par rapport aux flux entrant dans le système. Le calcul est

effectué à partir des moyennes de concentration des eaux du canal par période hydrologique

(tableau Il).

Période fin Bas- Montée des Eaux Hautes Décrue Bassesses Eaux Eaux Eaux

Date fill juillet - 7-16/08 16/08 - 20 sept- Début déc -fill mars6/08/98 20 sept. fin nov. février

Situation canal sec = montée rapide débit max inversion du vidange par le canal canal sec =hydrologique système des eaux dans du canal sens système isolédu canal isolé le canal d'écoulementSignification conc. par minéralisa- dilution chute des niveau de base des Concentra-géochimique évaporation tion active, concentrations concentrations = tion par

agitation du par facteur limitant évaporationfond consommation

NH4+ moyen ~ ~ ~ ~ "N03- max " ~ ~ ~ "pol- max " ~ + ~ "

69

Avant la mise en eau du canal, en début de saison des pluies (fin juillet), c'est-à-dire juste

avant le début du remplissage de la mare, les concentrations sont fortes : la mare représente

alors un concentré de solutions dû à l'évaporation; cependant, il est remarquable de constater

que l'ammoniac n'enregistre pas ses plus fortes teneurs à ce moment là.

Une semaine après la mise en eau du canal (vers le 16 août), toutes les teneurs en dissous

étudiées (NH4, N03, P04) sont au plus haut; cette augmentation est certainement liée à une

minéralisation intense et à une remobilisation des sédiments de fond liée aux remous d'entrée

de l'eau dans la mare.

Ensuite, pendant la montée des eaux et les hautes eaux, les concentrations en nitrate et en

phosphate diminuent brutalement: les nutriments sont dilués par les grands volume d'eau de

la mare et sont ensuite consommés par le plancton; les teneurs en ammoniac évoluent peu.

Cette consommation ramène les teneurs en N03, P04 et NH4 à un niveau de base pour le reste

de l'année correspondant à la période de vidange.

Lauréliane Paget- DEA ETES 1998-99

111111111111111111111

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1111111111111111111

Périodes Volume NH4+ NH4+ N03- N03- PO/- PO/-d'eau

(103m3) (Jl2/1) (Tonne) (Jl2/1) (Tonne) (Jl2/1) (Tonne)Basses Eaux

0 0 0- -0 -

Montée des9200 141.5 1.30 217 1.99 34.7 0.32Eaux

Hautes Eaux3000 125.8 0.38 74.2 0.22 20.7 0.06(remplissage)

Hautes Eaux- 3000 143.3 - 0.43 71.1 - 0.21 16.5 - 0.05(vidange)

Décrue- 5200 148.3 -0.77 67.6 -0.35 13.6 -0.07

Bilan 7000 0.48 1.65 0.26annuel

<0 : flux sortant de la mare

Tableau 11: Bilan des flux de nutriments dans la mare de Débarélors du cycle 1998/99 en/onction des périodes hydrologiques

Ce calcul de bilan des flux de nutriments montre que les flux entrant sont très largement

supérieurs aux flux sortant. Très peu de matière ressort du fait des faibles concentrations des

eaux lors de la vidange du système. On se souvient que cette faible concentration est attribuée à

une consommation sur place de ces molécules par le plancton. Ainsi, on peut conclure:

1) que le système de Batamani est très largement enrichi par les apports des eaux du Niger;

2) que le système de Batamani consomme une grande partie de cet apport.

L'ammoniac est la molécule la plus exportée, avec 29% d'ammoniac retenu par le système

Batamani. Pour les autres molécules, 75% des nitrates et 69% des phosphates sont consommées

par le système.

L'évolution des concentrations dans les différentes mares de la zone de Batamani ne dépendent

donc pas directement des pratiques agricoles, pastorales et halieutiques. L'élevage permet une

transformation et une mobilisation rapide de la matière malgré les prélèvements opérés, les

poissons contribuent à l'enrichissement de la mare par l'excrétion de l'ammoniac, et les

agriculteurs n'utilisent pas d'engrais. Seule l'évolution du NH4 dans la rizière permettrait de

penser à un désherbage dans l'eau.

Ce milieu dépend énormément des apports du Niger et est capable d'assimiler les nutriments qui

lui sont apportés. La mare fonctionne comme un puits de phosphore et de nitrate, exportés

ensuite sous fonne de riz, de bourgou, de poisson ou de viande. Mais le NH4 n'est pas totalement

1

70

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consommé et une grande partie est exportée. Les quantités de phosphore disponibles permettent

l'assimilation d'azote de préférence sous forme de nitrate et cette concentration limitante de

phosphore ne permet pas l'assimilation de l'ammonium.

1111111111111111111I·····~,· .1

.Ll:l.ur~liane Pagel - DEA ETES 1998-99 71

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CONCLUSION

La présente étude a abordé les systèmes de production pastoraux, agricoles et halieutiques du

terroir de Batamani. Il s'agissait de comprendre quels sont les processus naturels et humains

qui conditionnent la disponibilité en nutriments présents dans la mare.

L'hypothèse de départ envisageait l'élevage comme principale source de nutriments, source

variant dans l'espace et dans le temps. La zone a donc été découpée en plusieurs entités

spatiales de taille réduite afin d'identifier les différences de l'utilisation de l'espace par les

troupeaux. L'enquête de terrain a montré une utilisation de l'espace homogène sur toute la

zone de Batamani ; ce découpage dans l'espace n'était donc pas justifié. Il a alors paru plus

efficace d'étudier la zone de Batamani dans son ensemble, sans s'attacher à un niveau

d'organisation trop limité dans l'espace.

L'analyse statistique entre les mesures de nutriments et les pratiques des systèmes

d'exploitation été effectuée dans le but d'identifier quels itinéraires techniques pouvaient être

associés à l'évolution des concentrations en nutriments dans la mare. L'élevage, l'agriculture

et la pêche ont été exprimés sous forme d'indicateurs, mais les corrélations faites entre ces

indicateurs et les quantités d'azote et de phosphore présents dans la mare n'ont donné aucun

résultat décisif. Une analyse statistique plus poussée, et avec d'autres indicateurs permettrait

éventuellement de confirmer ou d'infirmer l'influence de certaines pratiques sur les

nutriments de la mare.

L'étude a néanmoins montré que la mare de Batamani consomme les nutriments qui lui sont

apportés, soit par le Niger, soit par les différents systèmes de production, soit par les deux. La

mare est très largement enrichie par les eaux du Niger et assimile toutes les matières qui lui

sont apportées. Les systèmes de production interviennent à ce niveau, par l'utilisation des

nutriments (consommation des résidus de culture par le bétail, absorption des éléments

minéraux par le riz), mais les variations des concentrations n'ont pu être corrélées à ces

pratiques. Ces résultats devront être vérifiés sur d'autres mares du Delta, ainsi qu'à une autre

échelle spatiale. A l'échelle de la plaine du Delta, l'élevage étant bien plus conséquent, les

résultats concernant les pratiques pastorales seront différents. Les processus d'assimilation et

de transformation par le milieu peuvent être modifiés selon la disponibilité en nutriments.

72Laur~liane Pagel - DEA ETES J998~99. '-:.' " ., '"'-"." ".,.. ' . ."

11111111111111111111;,,:,;.;\1;.

1

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1111111111111111111

Plusieurs infonnations nécessaires à une compréhension plus approfondie du système

complexe du Delta Intérieur du Niger sont pour l'instant manquantes.

Il faudrait rechercher au niveau local avec des spécialistes de chacun des systèmes de

production, s'il existe des variables plus significatives à l'égard des quantités de nutriments et

les affiner dans l'espace et dans le temps. Cela signifie bien davantage de mesures sur le

terrain avec des observations temporelles plus serrées dans les domaines de l'élevage (suivi

du passage des troupeaux, comptage du bétail selon la saison), de l'agriculture (évaluation et

évolution des surfaces cultivées, fauchées, labourées et études des pratiques) et de la pêche

(suivi de la production halieutique).

Toutes ces mesures sur la mare de Batamani ne seront rendues réellement significatives que si

on peut les comparer avec des mesures fines effectuées sur d'autres mares du Delta, afin

d'avoir une idée des constantes.

Ces données ne seront représentatives que si elles sont collectées sur plusieurs années afin de

pouvoir étudier l'influence de l'hydrologie et des caractéristiques propres au milieu sur tous

ces paramètres.

1.;?';~~tf"~"~'~;:i"J:~~rélianePaget - DEA ETES 1998-99,'. ,\', '. •• c' .;1

1

73

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte du Delta Intérieur du Niger et délimitation de la plaine inondable 7Figure 2 : carte du site de Batamani. La surface encadrée correspond au terroir de Batamani(source: Morand et al, 1996) 8Figure 3 : Carte des mares de la zone de Batamani. 9Figure 4 : Précipitations et températures annuelles moyennes pour les principales villes des5 domaines définis ci-dessus 10Figure 5 : Précipitations mensuelles moyennes (mai 87 à avril 94) à Mopti et Konna, ettempératures mensuelles moyennes à Mopti (source: données ORSTOM) IlFigure 6: Précipitations à Mopti de mai 1986 à avril 1994 (source: données ORSTOM) _ IlFigure 7: Débits moyens mensuels du Niger à Ké Macina et Diré (m3.s- l

) 13Figure 8 : Représentation schématique de la répartition des phytocénoses sur une mare-typedu Delta Intérieur du Niger (d'après Quensière et al, 1994) 13Figure 9 : Estimation du cheptel du Cercle de Mopti de 1994 à 1997, en milliers de têtes(source: DRAMR 1998) 16Figure 10 : Types de pâturages et organisation fonctionnelle du bourgou (d'après Gal1ais,1984) 17Figure Il : Carte de la répartition des champs autour de la mare de Débaré (d'aprèsRousseau, 1998) 18Figure 12 : Découpage de la zone de Batamani en 6 mini bassins yersant 21Figure 13 : Les différentes échelles de mesure 23Figure 14 : Courbe d'étalonnage pour le canal 24Figure 15 : courbe d'inondation S(H) et courbe de remplissage V(H) 24Figure 16 : Carte des lieux de prélèvements des analyses 26et des dispositifs de mesures 1irnnimétriques 26Figure 17 : Découpage du cycle hydrologique annuel en 6 périodes 31Figure 18 : Carte de la végétation de Batamani 37Figure 19 : Biomasse saisonnière d'un parcours à Echinochloa stagnina et Oryzalongistaminata, soumis à la pâture, dans le Delta Intérieur du Niger(d'après Hiemaux, 1982) 38Figure 20: Calendrier de transhumance (d'après Gal1ais, 1984) 41Figure 21 : Pistes de transhumance des troupeaux sur le site de Batamani(source: enquêtes) 43Figure 22 : Calendrier des opérations effectuées· 44Figure 23: calendrier des saisons de pêche sur le terroir de Batamani (source: Rousseau,1998) 45Figure 24: Répartition des captures selon les saisons de pêche (source: moyenne desdonnées OPM de mars 87 à déc 91) 46Figure 24 : Evolution des concentrations en nitrate dans l~ mare libre 51(Sources: données Orstom) 51Figure 25 : Représentation simplifiée des principales composantes 52du cycle de l'azote en milieu aquatique (d'après Lévèque, 1996) 52Figure 26 : Evolution des concentrations en phophate dans la mare libre 55(Sources: données Orstom) 55Figure 27 : Représentation simplifiée des principales composantes du cycle 56Figure 28 : Evolution des concentrations en ammonium dans la mare libre 59(Sources: données Orstom) 59Figure 29 : Evolution des concentrations en nitrate dans le Niger (NI), le canal (CA) 60

111111111111111111111

Lauréliane Paget --:- DEA ETES 1998-99 74

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1111111111111111111

et la mare libre (ML) (Sources: données Orstom) 60Figure 30 : Evolution des concentrations en phosphate dans le Niger (NI), le canal (CA) _ 61et la mare libre (ML) (Sources: données Orstom) 61Figure 31 : Evolution des concentrations en ammonium dans le Niger (NI), le canal (CA) etla mare libre (ML) (Sources: données Orstom) 62Figure 32 : Evolution des concentrations en nitrate dans la mare libre (ML), la bourgoutière(ME) et la rizière sauvage (RS) (Sources: données Orstom) 63Figure 33 : Evolution des concentrations en phosphate dans la mare libre (ML), labourgoutière (MB) et la rizière sauvage (RS) (Sources: données Orstom) 64Figure 34 : Evolution des concentrations en ammonium dans la mare libre (ML), labourgoutière (MB) et la rizière sauvage (RS) (Sources: données Orstom) 65Figure 35 : Evolution des concentrations en nitrate dans Débaré Fitini (DF), 66Komina (KOM) et Débaré Ouest (DW) (Sources: données Orstom) 66Figure 36 : Evolution des concentrations en phosphate dans Débaré Fitini (DF), 67Komina (KOM) et Débaré Ouest (DW). (Sources: données Orstom) 67Figure 37: Evolution des concentrations en ammonium dans Débaré Fitini (DF), 67Komina (KOM) et Débaré Ouest (DW) (Sources: données Orstom) 67

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Récapitulatif des périodes de mesures lirnnimétriques et de débits 23Tableau 2 : Récapitulatif des analyses par lieu et par dates 25Tableau 3 : Schématisation du rôle des paramètres du bilan hydrologique enfonction des périodes hydrologiques 34Tableau 4 : ETP journalière moyenne mensuelle à Batamani 35Tableau 5 : Bilan hydrologique (en 103 m3

) de la zone de Batamani lors du cycle1998/99 en fonction des périodes hydrologiques pour le cycle hydrologique 36

Tableau 6 : Précipitations mensuelles de mai à août et nombre de jours correspondantsur la mare de Débaré, de 1994 à 1997 (source: données ORSTOM, station

hygrométrique de Batamani 39Tableau 7 : Principales caractéristiques des concentrations en nitrate, phosphate etammonium sur les différents lieux de prélèvement (Source: données Orstom) 48Tableau 8 : Coefficients de corrélations obtenus par une corrélation de Pearson 49Tableau 9 : Quantité de poissons pêchés et de poissons présents dans la mare(d'après Rousseau, 1998) 57

Tableau 10 : Comportement des nutriments dans la mare de Débaré lors ducycle 1998/99 en fonction des périodes hydrologiques 69Tableau Il : Bilan des flux de nutriments dans la mare de Débaré lors ducycle 1998/99 en fonction des périodes hydrologiques 70

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1

75

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1111111111111111111

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1

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LISTE DES ANNEXES

ANNEXE 1 : RlZICULTURE

ANNEXE 2: PISCICULTURE

ANNEXE 3 : DONNEES HYDROLOGIQUES

ANNEXE 4 : ENQUETE DE TERRAIN

ANNEXE 5 : CARTE DE LA VEGETATION

DU SITE DE BATAMANI

ANNEXE 6 : PHOTOGRAPHIES

II

III

IV

IX

XI

XII

1

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111111111111111111111

ANNEXE 1:

RIZICULTURE

Varié é0'

Zon de cul ure'" "Cycle.,

Caractéfunqlle.!l c:l:'.~· J' :-:;r~-,! "', l' '~T"~~- }r;'" ... , • !.-

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Simo-Ouadéo Moyenne (Viguier) 180 jours Bon goût, résiste à 3 jours de submersionToutes zones (enquête) 135 jours complète. S'égrène facilement à maturité.

Simo-Bourou Basse (Viguier 1937) 170 jours Résiste à 4 jours de submersion complète.Toutes zones (enquête) 135 jours S'égrène facilement à maturité.

Gambiaka Moyenne (enquête) 135 jours Qualité excellente, bon rendement, bonneBasse (Viguier 1937) 140 jours résistance à la submersion.

Diakaho Basse (Viguier 1937) 180 jours S'égrène facilement à maturité.Toutes zones (enquête) 135 jours

Caractéristiques des principales variétés de riz local cultivéessur le terroir de Batamani (source: Viguier 1937)

Variété'~

Zone de culfu"-e~ Durée du cycle- "HKG Haute (variété à paille courte) 90 joursDM 16 Basse 135 joursKao Ghaen Basse 150 jours

Caractéristiques des principales variétés de riz amélioré cultivéessur le terroir de Batamani (source: Samba Kell)~

II

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Les six principales espèces de la mare de Débaré : production (données OPIW de mars 1987à décembre 1991), régime alimentaire et reproduction (Paugy, 1994,. Bénech et al, 1994)

III

ANNEXE 2 :

PISCICULTURE

Famille. .Espèce Production 'Habi(at ~égime Saison Frayèrede la mare .a!imenti!re de ponte

Tilapias 19% Plaine inondée Herbivore Crue et Plaine(Tilapia zilhii et Bourgoutière Omniyore Basses inondée0. niloticus) Eaux ou fleuve

C.~itaine 6.% Ichty.ophage Début de Fleuve

(lâtes nilotje.us)crue

Clarias (Manogo) 22% Omnivore Hautes Plaine(c. anguillaris) Eaux inondée

Labeo' Limivore Haute~ Fleuve(h. Senegalens;sl EauxSynodontis 7% Limiyore Hautes Plaine

Eaux inondée

Tinéni 8% Mare Omnivore Crue FleuveFleuve

11111111111111111111

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1

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11 ANNEXE 3:

1 DONNEES HYDROLOGIQUES

1 Hauteurs d'cau mo)'ennes journalières en 1998-99 (en cm)

1 Échelle du Mayo Ninga à Débaré

---.- ---.--...- --...---.-..----.-..-.--...-.--- ...-.-----....-------f.---..--..- '--'--'" .--.-------...-. ----....---.......--.-.-...- ...

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Ani

278

275

277

267

272

260

253

Mars

----_..._---

309 276

307

303

302

310

307

305

298

301

300

FeYT

---' --'---_..

Jam'

330

335

324

545

538

518

502

---+------ ---_._---- ----_.._- -----

671

670

666

661

597

618

611

632

628

623 .

Octo Nove Dece

643 673 589

644 673 582

645 673 573

647 673 565

648 673 557

672 55l

584

596

594

Sept

614

603

604

622

628524

501

504

469

487

AoutJuilJuin~1ai

5

7

6

8

9

4 591

Il

12

10

15

13

14

19

16

jour

20 532 649 291..__.__.- -- .------.- - - - - -.-.. · ·-----·-------I~---+----I----+--------·-·-·-----,f---I

21 541 646 285

643 279

640

636

446 608 669 534_._---_.._-_ _--_ .. _._ _-_ _._- _._. __.__ _._ _._..__._ .._--_._ _ _._ __----- --_ - ._ _-- .__ _-_ __.452 610 669 529--_._-_.._.._._.. --_..__ _ -".- ' _.._ __._ ..__ _ - __._---_.._.__._ _.._._ _ _ - _- _._----- -----._-_ __ _._. __._ .._._ __ _ _._..__ _ _.._.459 611 667 523

618 664 513._..__ _--- _.._--_.__._ _..- _ __ _. __ . _._-_._ _ _._._ _ __.. ._.._..__._ _._.._ _ _._. --_._.._---- ---_ _.._ _ _ _.._ -621 662 508

508 624 658 297---------. ---·----1---·· ----. -'-'--""-- -·---1----1------\------·......----...- .--.--- ------.....

17 513 625 656 297------ ----- ------ .----...... '--'-._--.. ----+---1----+-------· ....---.--- --...---..

18 258 518 626 654 295- ---..-.. -- -.--- ----.-- ---.. -.--- -- ----- -----. ------1--_. '--- ---.-.- --_ -..- -.--- ----- -- ----.- ..

651 293

22 549

23 553

24 557 669

25 561 638 6691---

26 566 639 670

27 570 640 671

28 573 641 671

29 577 642 672

30 580 643 673

31 582 673

11

111

1

11

11

11

1

IV

1

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11 Hauteurs d'eau moyennes journalières en 1998-99 (en cm)

1Échelle de la mare de Batamani

1 jour Mai Juin Juil Aout Sept Oeta Nove Dece Janv Fevr Mars Avn

1 68 60 45 281 344 369 301 232 169 129

1 2 67 60 44 283 344 369 297 230 167 128

3 67 59 43 286 345 369 294 228 164 127

14 67 59 42 288 347 369 291 226 162 126

5 67 59 41 290 348 368 288 224 160 126

6 66 59 39 292 349 367 285 222 159 124

17 66 58 39 300 350 367 283 220 157 123

8 66 58 39 301 351 366 281 218 155 122

9 66 58 41 304 352 365 279 216 154 121

1 10 65 58 48 307 353 364 277 214 153 121

11 65 57 55 309 354 363 275 212 151 120

12 65 57 65 312 355 361 274 210 150

1 13 65 57 85 315 356 359 273 208 148

14 64 56 118 319 357 358 272 206 147

15 64 56 143 322 358 356 270 204 146

1 16 64 56 151 324 359 354 268 202 145

17 64 56 160 325 360 351 266 200 144

18 72 63 56 170 326 361 349 264 198 142

1 19 72 63 55 178 328 362 346 262 196 141

20 72 63 55 187 329 363 343 260 194 140

21 71 62 54 197 331 364 340 258 192 139

122 71 62 54 208 332 365 337 255 190 137

23 71 62 53 225 334 365 333 253 188 136

24 70 61 53 240 336 366 329 251 186 135

125 70 61 52 252 338 367 326 248 184 134

26 70 61 51 259 339 368 322 246 182 133

27 69 M. 50 265 340 368 318 244 180 132

28 69 60 49 269 341 368 314 241 178 131

1 29 69 60 48 273 342 369 309 239 176

30 68 60 47 276 343 305 237 174

131 68 46 278 234 171

Valeur soulignée : estimée

1 Valeur grisée: jour de pluie

1Valeur encadrée: dates des périodes hydrologiques

111 ,:' V

1

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11 Débits moyens journaliers dans le canal en 1998-99 (en Vs)

1oo

Avri

-9,1

Mars

-10,4

Fen

-120

-99,0

Janv

-865

Dece

?

Nove

?

OctoSept

3490o

Aout

o

Juil

o

Juin

oMai

6

7

jour

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2 0 0 0 0 3210 ? ~ -956 -587f-.-_. -·----I----t---------- ------.--..-.. ------...--.-..------...--.---- ----...---...-------- -------- .----.-

3 0 -563 -111 -11,4 0I----+----+---+----/----+---t----j-----t---+-----I-----I,---I-----

4 0 0 0 0 3530 ~ ? -834 -540 -127 -6,0 01--------------._-- ._------.1----... --.-.. ----~.I_.--- --.-------..-.--..-... -.--..--.--.--.. ---.--.-. -'--...-..--.

5 0 0 0 0 3470 ? ? -1100 -519 -124 -4,6 0f---.-I------ t--- ----1---...-------.. -.-.--- -----. ------ ------ .---.. -----

o 0 0 0 2880 ? ~ -1260 -498 -117 -4,6 0f----.- -----.---- ----- ---'- ...---- ---- -------. ----- -.------- --...-.---- ..----.---...---..----

o 0 0 9,0 2920 ? ? -1270 -478 -99,6 -2,2 0

1

11

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9 0 0 0 173 4540 ? ? -1250 -440 -56,3 0 01----- ...--.----.- ----- ----.---....---.-.--1-------.--0

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Il 0 0 0 268 3240 ? ? -1190 -406 -61,1 0 0___... .. . . ' "'__'" _..._·_·_-·0__.._........_·__·_.._·_--_· ._0. ._ . ..1--._. 0~_...__..

12 0 0 0 399 2860 ? ? -1160 -389 -50,5 0 0

---~---- _.__._-- ..._._----_..... _._._..... _._.. _.._---_.__..._-_..- ._-------- ..__._._---- .._----_. ---_._-11

8 o o o 71,9 3670 ? ? -1270 -459 -65,8 o o

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-24,6

-65,8

-55,7

-57,2

-39,7

-61,3

-12,1

-344

-358

-330

-374

-317

-264

-1140

-1120

-1080

-1060

-1100

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?

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2280

1620

1320

31401380

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18

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17 0 0 0 1480

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15 0 0 0 1980

993

598 ? ~ -1040 -304

19 0 0 0 1920 199 ? -2850 -1020 -292 -16,4 0 01------- .--..- ..---.----...00'---" . ..__...-.0---...--.-.-...._. ... ._ .__._. ..__0__··_..._0..... . ·_0 ~ .

20 0 0 0 2330 ? ? -2760 -1000 -278 -12,4 0 01---..- -----j----f---.-. -.----.-...- .....0·0.-.--.. - ----..- ..-...----..1---+-0--.--.-. .--0---..--00--0..0--.

21 0 0 0 2700 ? ? -2670 -960

11

1

1

1 24 0 0 0

25 0 0 0 3860 -6,9 o o

111

26 0 0 0 3670 ? ? -2180 -782 -204 -9,3 0 0I---+----t----+---I 1---+-----/----+----1----~---+_---1

27 0 0 0 3070 ? -2080 -750 -194 -13,0 0 0

28 0 0 0 2850 ? ? -1980 -720 -184 -9,4 0 0

29 0 0 0 3160 ? ? -1880 -691 ·170~ 0 0I----/------t----+----I ----/---+-----/-----t-----\------J

30 0 0 0 3330 ? ? -1780 -663 -119 0 0

f-M_3_~y-.--t--~--~--~--+0-~-~~-0---~--?--~ _~:,70 :;;; -54 ---1~-56-~

1Q> 0: écoulement E~O (remplissage)

Q < 0: écoulement O~E (vidange)

1 ? : débit impossible à déterminer (écoulementO~E non canalisé)

1VI

1

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Superficies journalières de la mare en ha

jour Mai Juin Juil Aout Sept Octo Nove Dece Janv Fevr Mars Avri

1 - 27 21 12 423 846 1082 533 231 104 66 -2 - 26 21 12 433 846 1082 510 225 101 65 ·3 - 26 20 11 449 855 1082 492 219 98 65 -4 . 26 20 11 459 872 1082 476 214 96 64 -5 - 26 20 10 470 881 1072 459 208 93 64 -6 . 26 20 10 481 890 1062 443 203 92 63 ·7 - 26 19 9 527 899 1062 433 198 90 62 -8 - 26 19 9 533 908 1051 423 193 88 61 -9 - 26 19 9 552 917 1041 413 188 87 60 -10 - 25 19 9 570 926 1031 403 183 86 60 -11 - 25 19 17 583 935 1021 394 178 84 60 ·12 - 25 19 25 603 945 1002 389 174 83 - -13 - 25 19 38 623 954 982 385 169 81 - -14 24 18 59 651 963 973 380 165 80 · ·15 - 24 18 77 672 973 954 371 161 80 - -16 - 24 18 84 687 982 935 362 157 79 - ·17 - 24 18 93 694 992 908 353 153 78 · -

18 30 23 18 105 702 1002 890 345 149 76 - -19 30 23 17 116 717 1012 863 336 145 75 -20 30 23 17 130 724 1021 838 328 142 74 - ·21 29 23 16 147 740 1031 812 320 138 74 - -22 29 23 16 169 748 1041 787 308 135 72 - ·23 29 23 15 211 763 1041 755 301 131 71 · ·24 29 22 15 255 779 1051 724 293 128 70 - ·25 29 22 14 297 796 1062 702 283 125 70 - -26 29 22 14 324 804 1072 672 276 122 69 -27 28 22 14 349 812 1072 644 269 119 68 · -28 28 21 14 366 821 1072 616 259 116 67 - -29 28 21 13 385 829 1082 583 252 113 - -30 27 21 13 399 838 1082 558 246 110 · -31 27 13 408 1082 237 106 - ..

1

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Volumes journaliers de la mare en 103 m3

jour Mai Juin Juil Aout Sept Octo Nove Dece Janv Fevr Mars Avri

1 75 59 51 12 3333 7683 10489 4373 1691 679 333 -2 74 58 51 11 3425 7683 10489 4143 1645 658 326 -3 74 58 49 10 3569 7781 10489 3978 1599 628 319 ·4 73 58 49 § 3667 7980 10489 3820 1555 608 312 ·5 73 58 47 Z 3768 8082 10361 3667 1512 588 312 -6 72 56 47 ~ 3872 8185 10236 3520 1470 579 299 -7 72 56 46 ~ 4314 8288 10236 3425 1430 560 292 -8 71 56 45 ~ 4373 8393 10111 3333 1390 541 286 -9 71 56 44 Z 4552 8499 9988 3243 1352 532 279 -10 70 55 43 19 4739 8607 9866 3155 1314 523 279 -11 70 55 42 34 4867 8715 9745 3070 1277 506 273 -12 69 55 41 55 5066 8825 9508 3028 1242 497 - -13 68 55 40 100 5271 8935 9275 2987 1207 480 · -14 68 55 39 260 5557 9047 9161 2946 1173 471 - -15 67 55 38 438 5781 9161 8935 2866 1140 463 - -16 67 55 38 506 5935 9275 8715 2788 1108 455 - -17 66 55 37 588 6013 9391 8393 2712 1077 446 - -18 65 54 36 690 6092 9508 8185 2638 1047 430 - -19 65 54 35 780 6253 9626 7880 2566 1017 422 · -

20 65 54 34 892 6335 9745 7585 2496 988 414 - -21 64 53 33 1032 6501 9866 7300 2428 960 407 - -22 64 53 32 1207 6586 9988 7025 2329 932 391 - -23 64 53 31 1534 6759 9988 6672 2265 905 384 · -24 62 53 30 1891 6935 10111 6335 2203 879 376 - -25 62 53 28 2234 7116 10236 6092 2114 853 369 - -26 62 53 26 2462 7208 10361 5781 2056 828 361 - -27 60 53 23 2675 7300 10361 5485 1999 804 354 - -

28 60 52 ... 21 2827 7394 10361 5202 1917 780 347 · ·29 60 52 19 2987 7489 10489 4867 1865 757 - -30 59 52 .. 17.· 3112 7585 10489 4614 1813 734 - -31 59 14 3199 10489 1739 701 -

1

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ANNEXE 4:

ENQUETE DE TERRAIN

A) DEROULEMENT DE L'ENQUETE DE TERRAIN:

1) Entretien avant de partir avec Hamma MAIGA, interprète:- pour lui expliquer les objectifs de l'enquête,- mettre au point avec lui une méthode de travail.

2) Introduction au village de Batamani :Contacter Samba KELLY de l'lER qui connaît bien le village de Batamani. (Demanderl'autorisation au directeur du centre et au gestionnaire de l'1ER).

S. KELLY nous introduira auprès du chef Bozo de Batamani, Mamadou KOMOD,auquel il expliquera notre travail.Le chef Bozo nous conduira auprès du chef Peulh de Batamani, Ambarké CISSE,auquel il exposera notre enquête.A. CISSE nous adressera à un homologue avec lequel nous travaillerons. Chaquesoir, cette personne fera une restitution de notre journée au chef de village en notreprésence.

3) Introduction au village de Ninga :Le chef Bozo nous donnera un émissaire pour aller voir le chef de Ninga, HallayeCISSE.De la même manière, le chef nous désignera un homologue avec lequel noustravaillerons.Chaque soir, il fera une restitution auprès du chef du village.

B) CONTENU DE L'ENQUETE:

1) Mes objectifs:Comprendre d'où vient la fertilité du milieu.Pour l'instant l'hypothèse forte est que l'élevage, par les rejets des animaux,transfonne des nutriments au milieu. A confirmer.Identifier le trajet des différents troupeaux tout au long de l'année.

Précaution à prendre: le foncier ne m'intéresse pas, seules les pratiques des gens sur le terroirde Batamani m'intéressent.

2) Entretiens avec les agro-pêcheurs :Pour voir comment eux comprennent la fertilité du milieu (apport de la crue, del'élevage ou autre).Est-ce qu'ils ont une façon de gérer cette fertilité,Trouver des indicateurs de fertilité (espèces végétales ?)

3) Entretiens avec les éleveurs :Logique complète de leur façon de mener les différents types de troupeaux,Enquête plus ciblé ensuite sur la mare de Débaré.

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C) LES QUESTIONS:

1) Aux agros-pêcheurs :Quelle est pour eux la fertilité des sols et de l'eau actuellement ? Comment laclassent-ils?Est-ce qu'ils peuvent expliquer ces différences?Quels sont les indicateurs qui leur permettent de dire qu'une terre est fertile ou quel'eau est particulièrement riche?Quelle relation font-ils entre l'élevage et la fertilité de leurs sols?

2) Aux éleveurs, sur les animaux du village:Quels sont les différents types de troupeaux au sein du "illage ?Quel est leur rôle respectif?Zones de pâturage: quels endroits pour quels types de troupeau ? Actuellement etdans le temps.Quels sont les différents type de pâturages disponibles pour les animaux et quelssont leurs préférences ?Pour un même type de troupeau, combien y a t'il de troupeaux, les animaux sont-ilsregroupés ensembles ou chaque propriétaire a un berger?Sont-ils toujours aux alentours du village ou est-ce qu'ils partent à une certainesaison?Pour chaque sorte de troupeau, quelle est la journée "type" : trajet le long dufleuve, endroits de broute, lieux de repos, abreuvement à la mare, revient tous lessoirs au village, parcage?Mise en réserve de fourrage pour la pénurie de la saison sèche ? Combien, est-cesuffisant?Les excréments sont-ils ramassés pour le feu, quelle quantité?

Refaire les trajets dans la mesure du possible sur le terrain ou encorereconstitutions sur le sol: tout d'abord logique globale et ensuite plus ciblé autourde la mare.

3) Aux étrangers sur les animaux transhumants:Actuellement, y a t'il sur le terroir de Batamani les animaux transhumants?Existe-t-il plusieurs types d'animaux transhumants?Combien de troupeaux sont arrivés?Sur le terroir de Batamani, le campement est fixe ou itinérant ? les arumauxreviennent tous les soirs au campement?Tous les troupeaux ont-ils le même trajet, vont-ils tous aux mêmes endroits par descircuits différents, ou bien les circuits sont bien différents les uns des autres ?Quels sont-ils?Jusqu'à quand les animaux restent sur le territoiré, quand repartent-ils? Repartent­ils tous en même temps ou est-ce très étalé dans le tempsQuand les animaux reviennent-ils (juste après la crue, quand l'eau a bien baissé,quand tel endroit est émergé) ?Tous en même temps?Quelles sont les différentes étapes d'avancée dans le territoire, comment sont-ellesorganisées ?

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... ~Iages

Végétationo Eragros1aieo Bourgou!iè'eo Mosaiq:Je des t.er-ge~

DOnzrtePanicaieAcacièreFleLNe

o TogguereVeliveraie

o Zone de bitlemeni de ,rue

ANNEXE 5:

CARTE DE LA VEGETATION DU SITE DE BATAl\1ANI

11111111111111111111

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XII

ANNEXE 6 : PHOTOGRAPHIES

Photo 1 : Ouvrage hydraulique du canal de Débaré, reliant le Mayo Ninga à la mare

Photo 2 : Bétail pâturant autour de la mare. On aperçoit les barrages en terre dans la mare

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Photo 3 : Bétail pâturant le long du bras reliant Débaré à Débaré Ouest

Photo 4 :Le blÛlage des chaumes

.L III

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11:

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Photo 5 : Les femmes revenant au village après avoir ramassé les bouses séchées

XIV

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RESUME

Le Delta Intérieur du Niger au Mali est une vaste plaine d'inondation réglée par le cycle

hydrologique du fleuve. Le milieu naturel, d'une grande richesse pour la zone sahélienne, est

exploité par les Hommes du Delta: pasteurs Peuls, agriculteurs Marka et pêcheurs Bozo. Sur

le site de Batamani les trois activités se déroulent autour d'une mare, source de vie, au rythme

imposé par le fleuve: transhumance des troupeaux, cycle de culture du riz pluvial et pêches

saisonnières.

Ces activités influencent la disponibilité des nutriments présents dans la mare par l'apport de

matière organique ou par le prélèvement d'éléments nutritifs qu'ils effectuent. Une étude de la

situation actuelle permettra de connaître le rôle de chaque système d'exploitation sur le bilan

nutritif de la mare, afin de mieux contrôler ces apports et améliorer les potentialités du milieu.

ABSTRACT:

The Inner Delta of Niger in Mali is a vast floodplain regulated by the hydrological cycle of

the river. The natural environment, a great richness for the sahélienne zone, is exploited by

Men of the Delta: Peuls pastors, Marka farmers and Bozo fishers. On the site of Batamani the

three activities proceed around a pond, source of life, at the rhythm imposed by the river:

seasonal migration of the herds, rice culture and seasonal fishery.

These activities influence the availability of the nutrients present in the pond by the organic

contribution or the taking away of nutritive elements. A study of the current situation will

make possible to know the role of each operating system on the nutritive assessment of the

pond, in order to better control these contributions and to improve the potentialities of the

environment.

Mots clef:

Systèmes de production, Itinéraires techniques, Nutriments, Elevage, Pêche artisanale,

,Riziculture pluviale, Hydrologie, Dëlta Intérieurdu Niger, Modélisation Intégrée.