Gestion au quotidien Rein et VIH - nephro-liege-chr.be · Rein et VIH Quelle pris en charge Eric...

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1 Rein et VIH Rein et VIH Quelle pris en charge Quelle pris en charge Eric Firre Eric Firre Néphrologie et maladies infectieuses CHR Citadelle Liège Rein et VIH Gestion au quotidien Eric Firre Service de néphrologie et maladies infectieuses CHR de la Citadelle Liège

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    Rein et VIHRein et VIHQuelle pris en charge Quelle pris en charge

    Eric FirreEric FirreNéphrologie et

    maladies infectieusesCHR Citadelle Liège

    Rein et VIHGestion au quotidien

    Eric Firre

    Service de néphrologie et maladies infectieuses

    CHR de la Citadelle Liège

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    Evolution naturelle de l’infection à VIH avant les HAART

  • L’infection à VIH sous HAART: une pathologie chronique avec de nombreuses comorbidités

      Carcinologique : suivi gynécologique/proctologique avec frottis cervico-vaginal/anal annuel

         Cardio-vasculaire : considérer le VIH comme un facteur de risque cardio-vasculaire à part entière (suivi cardiologique et prévention sur les autres facteurs de risque évitables)       

    Osseuse : apport vitamino-calcique selon recommandation, activité physique, osteodensitométrie…-         

    Rénale : attention aux co-médications (exemple AINS/VIREAD® néphrotoxique), surveillance biologique     (prévalence 15-20% chez le VIH vs 10% dans la population générale Current HIV Research, 2012, 10, 521-531 )

     

    Neurologique : troubles mnésiques à dépister….

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  • L’infection à VIH sous HAART: une pathologie chronique avec de nombreuses comorbidités

      Carcinologique : suivi gynécologique/proctologique avec frottis cervico-vaginal/anal annuel

         Cardio-vasculaire : considérer le VIH comme un facteur de risque cardio-vasculaire à part entière (suivi cardiologique et prévention sur les autres facteurs de risque évitables)       

    Osseuse : apport vitamino-calcique selon recommandation, activité physique, osteodensitométrie…-         

    Rénale : attention aux co-médications (exemple AINS/VIREAD® néphrotoxique), surveillance biologique     (prévalence 15-20% chez le VIH vs 10% dans la population générale Current HIV Research, 2012, 10, 521-531 )

     

    Neurologique : troubles mnésiques à dépister….

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  • Que doivent assurer les techniques de suppléance ?

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    Sécrétion de rénine, angiotensine II, prostaglandines, NO, endothéline, bradykinine

  • Que doivent assurer les techniques de suppléance ?

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    Sécrétion de rénine, angiotensine II, prostaglandines, NO, endothéline, bradykinine

  • « Physiologie rénale »

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  • « Physiologie rénale »

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    Pathologie aiguë: AKIPathologie chronique: CKD

    Pathologie glomérulairePathologie tubulairePathologie interstitiellePathologie vasculaire

    Atteinte pré-rénaleRénalePost-rénale

  • Key to Abbreviated Terms

    • ACE Angiotensin-converting enzyme• ARB Angiotensin receptor blocker• ARF Acute renal failure• ART Antiretroviral therapy• CKD Chronic kidney disease• CKD-EPI Chronic Kidney Disease Epidemiology Consortium• ESRD End-stage renal disease• GFR Glomerular filtration rate• HCV Hepatitis C virus• HIVAN HIV-associated nephropathy• MDRD Modification of diet in renal disease• MPGN Membranoproliferative glomerulonephritis• NSAID Nonsteroidal anti-inflammator

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  • AKI (acute kidney insuficiency) et VIH

    • Prérénale: déplétion volémique, décompensation cardiaque, cirrhose (39%)

    • Néphrite tubulaire aiguë: ischémique ou toxique (37%)

    • Cristallurie avec obstruction (5%)• Néphrite interstitielle (5%)• Micro-angiopathie thrombotique (SHU)

    étiologie? Peut entrainer CKD si pas de récup.

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  • AKI et médicaments chez VIH

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    • IP: Indinavir et Atazanavir: (cristallurie)• Tenofovir: insuff. tub. proximale aiguë (=AKI)• Anti-viraux: Acyclovir, Foscarnet, Cidofovir• Anti-pneumocystis: TMP-SMX, pentamidine• Divers: Cobicistat et Dolutegravir interfèrent avec la

    sécrétion tubulaire de la créatinine

    (pas une vraie toxicité mais fait chuter l’eGFR)

  • CKD et VIH

    • HIVAN: hyalinose segmentaire et focale avec dilatations tubulaires kystiques et collapsus de la touffe glomérulaire. Substrat génétique (Africains>>Caucasiens). Ne se voit pas en cas de HAART avec CD4 nx et CV indétectable

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    Photo: Pr. Chistophe Bovy Néphrologie CHU Liège

  • CKD et VIH

    • Hyalinose segmentaire et focale classique

    • GN à immuns complexes– GN membraneuse– GN membrano prolif.– GN Lupus like (caucasiens)– GN à IgA– HIVICK (HIV Immune Complex

    Kidney Disease) Africains, non réponse aux HAART

    – Post infectieuses (toxicomanes)

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    • GN liée à HCV (membrano-prolif via cryoglobulines)

    • Diabète• Néphrite tubulo-interstitielle

    (médicaments, Sjögren)

    • Néphroangiosclérose• Tubulopathies isolées

    (médicaments) ou avec atteinte interstitielle (médicaments ou infections)

  • Épidémiologie de la CKD av/ap HAART

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  • « Physiologie rénale »

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  • « Physiologie rénale »

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    Que faut-il mesurer ?Comment ?

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  • Evaluer la GFR (DFG) ?

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  • Evaluer la GFR (DFG) ?

    • La détermination exacte de la GFR est depuis toujours sujette à débats, d'autant plus que celle-ci peut-être variable, avec des variations purement fonctionnelles allant jusqu'à 30 - 50% chez un même patient, surtout lorsque la GFR de base est supérieure à 60 ml/min. Il existe alors le plus souvent une « réserve fonctionnelle rénale » qui est plus ou moins mobilisée.  Les stades 1 et 2 ne sont donc pas toujours faciles à préciser. 

    • La méthode d'évaluation de référence se fait actuellement par mesure directe du DFG par néphrogramme isotopique au DTPA, cr-EDTA ou Iothalamate. Ces méthodes sont cependant contraignantes et difficiles à utiliser dans le cadre d'un suivi clinique régulier.

    • La détermination de la clearance de l'inuline, gold standard de tous les temps de la détermination exacte du DFG, ne se fait plus que dans les laboratoires d'épreuves fonctionnelles rénales

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  • Evaluer la GFR (DFG) ?

    1. La méthode la plus simple et actuellement la plus utilisée en pratique clinique courante est l'équation du MDRD (Modification of Diet in Renal Disease) basé sur la créatinine plasmatique. Cette estimation du DFG (eDFG) normalisé à la surface corporelle n'est fiable que pour des valeurs 

  • Evaluer la GFR (DFG) ?

    3. La formule de Cockroft-Gault basée également sur la créatinine plasmatique, qui donne une estimation de la clairance de créatinine (eGFR) exprimée en ml/min, surestime le DFG surtout dans ses valeurs les plus basses. Elle n'est fiable que pour les moins de 65 ans et si l'indice de masse corporelle se situe entre 18 et 35 Kg/m². Pour les patients obèses, une correction peut se faire en utilisant le poids idéal (correction non officiellement validée).

    calculateur : http://nephron.com/cgi-bin/CGSI.cgi

    4. La mesure de la clairance de créatinine (mCLcr) se fait sur urines de 24 heures. Surtout en présence d'une pathologie glomérulaire, comme pour la formule de Cockroft, elle surestime le DFG en particulier pour les valeurs les plus basses. Cette méthode est en outre entachée d'erreurs liées à une mauvaise collecte des urines de 24 heures (> 50% des cas).

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    http://nephron.com/cgi-bin/CGSI.cgi

  • Evaluer la GFR (DFG) ?

    5. La Cystatine-C plasmatique suit la même cinétique d'élimination (clairance) que la créatinine. Son avantage réside dans son indépendance relative de la masse musculaire. La Cystatine-C est produite de manière constante par toutes les cellules nucléées de l'organisme. Ce marqueur est donc idéal pour l'estimation du DFG (formules MDRD ou CKD-EPI adaptées) chez les patients de masse musculaire extrême. La Cystatine-C est par contre influencée par le climat hormonal (Corticoïdes, thyroïde), par l'existence d'un syndrome inflammatoire, par le tabagisme et la consommation d'alcool. La Cystatine urinaire ne peut-être utilisée pour une mesure de Clairance en raison de sa forte résorption et métabolisation tubulaire. Enfin, le coût élevé de son dosage par rapport à celui du dosage de la créatinine pl. en font encore un marqueur marginal de l'estimation du DFG en pratique clinique courante. 

    6. Ceci pourrait prochainement changer, suite à la publication récente d'une formule d'estimation du DFG basée sur le CKD-EPI, qui combine Cystatine-C et créatinine pl., qui semble montrer une nette supériorité par rapport aux formules utilisant ces marqueurs séparément. A suivre ... 

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  • Estimation de la GFR résumé del Palacio Current HIV Research, 2012, 10, 521-531

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  • Combining eGFR and proteinuria for CKD staging is most effective for stratifying risk for ESRD.

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  • Et la protéinurie ? del Palacio Current HIV Research, 2012, 10, 521-531

    • The presence of proteinuria at relatively low levels is an early marker not only of the appearance and progression of renal failure, but also of cardiovascular events and even mortality. Microalbuminuria is a common finding in HIV- infected individuals, since it is observed in up to one-third of the patients despite the presence of normal creatinine levels. However, its usefulness in identifying HAART- associated toxicity is not clear.

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  • Et le phosphore ? del Palacio Current HIV Research, 2012, 10, 521-531

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    • Attention: dénutrition, alcoolisme, pertes digestives, ostéomalacie, hyperparathyroïdie

    • Préférer les dosages urinaires

  • Que rechercher encore dans les urines ? del Palacio Current HIV Research, 2012, 10, 521-531

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    % PTR = [1- (P urine x Cr plasma)/(P plasma x Cr urine)]

  • Que rechercher encore dans les urines ? del Palacio Current HIV Research, 2012, 10, 521-531

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    % PTR = [1- (P urine x Cr plasma)/(P plasma x Cr urine)]

  • Que rechercher encore dans les urines ? del Palacio Current HIV Research, 2012, 10, 521-531

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    % PTR = [1- (P urine x Cr plasma)/(P plasma x Cr urine)]

  • Que rechercher encore dans les urines ? del Palacio Current HIV Research, 2012, 10, 521-531

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    % PTR = [1- (P urine x Cr plasma)/(P plasma x Cr urine)]

  • Evolution de la GFR chez les patients naïfs ou sous ART

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  • Evolution de la GFR chez les patients naïfs ou sous ART

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    Cohorte de 3321 patients; 10099 personnes x années de FU4,8 années de FU médianMDRD

  • F de R associés à une CKD de stade 3 ou >

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  • F de R associés à une CKD de stade 3 ou >

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  • F de R associés à une CKD de stade 3 ou > en tenant compte des shifts d’ART

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  • Evolution de la eGFR avant et après ART

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    * p = 0,02** p = 0,0004

  • Evolution de la eGFR avant et après ART

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    * p = 0,02** p = 0,0004

    Hypothèse des auteurs: la néphrotoxicité de l’association TDF/rPI pourrait n’affecter qu’un sous groupe de patients (6% ?)

    eGFR

    temps

    Début TDF/rPI

  • Relative risk of renal disease among people living with HIV: a systematic review and meta-analysis

    HIV-infected versus HIV-uninfected peopleHIV-infected people exposed to antiretroviral

    treatment versus treatment-naïve PLHIV

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  • Relative risk of renal disease among people living with HIV: a systematic review and meta-analysis

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    HIV-infected people exposed to tenofovir-based ART versus non-tenofovir-based ART

    HIV-infected people per year of exposure to TDF-based ART.

    RR par année de traitement

  • Relative risk of renal disease among people living with HIV: a systematic review and meta-analysis

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    Relative risk of renal disease in PLHIV according to CD4 count.

    Forest plot of studies and pooled estimate of relative risk of renal disease among people in

    AIDS stage versus non-AIDS HIV infection

    Mid-values of the range of reported CD4 categories are plotted; each point/bar presents data from a single study, illustrating the

    RR/95% CI of CKD < 60 for the low CD4 group (CD4 value shown on the abscissa) compared to the high CD4 group (presented in

    Table 3)

  • Relative risk of renal disease among people living with HIV: a systematic review and meta-analysis

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    Relative risk of renal disease in HIV-infected people in various age groups

    Forest plot of studies and pooled estimate of relative risk of renal disease in HIV-infected

    people by 10-year increment in age.

  • Que nous apprennent les grandes cohortes ?

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  • D:A:D Study

    • Cohorte (Europe, Australie, US) • 35192 inclusions; suivi formule Cockcroft

    – Suivi médian 6,2 ans; évolution vers CKD=114 et vers ESRD= 21 soit 67/1000 patients années de FU

    – A 5 ans, 0,32% ont développé CKD ou ESRD– Pas d’implication des ARV démontrée (TDF, ATV/r, LPV/r et autres

    PI)

    – Les shifts d’ARV sont plus fréquents lorsque l’eGFR diminue et pourraient jouer dans l’absence de toxicité démontrée: que serait-il arrivé si les équipes n’avaient pas eu accès à la détermination de la GFR ?

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    L Ryom et al. CROI 2013 poster 810

  • D:A:D Study • Cohorte (Europe, Australie, US)

    • Suivi de 22603 pat. avec une GFR b-line > 90 ml/min• Cockcroft; seuil: 70 ml/min: 468 pat.(2,1%) 4,78/1000py

    seuil 60 ml/min: 131 pat.(0,6%) 1,33/1000p

    • ATV/r, prédicteurs 70 ml• TDF, LPV/r prédicteurs à 60 et à 70 ml• MAIS ATV/r introduit plus tard dans l’arsenal thérapeutique

    (biais?)

    • Réversibilité de la CKD ? Pas de données concrètes même si l’association est moins marquée lors de l’arrêt des ARV

    45J Infect Dis. 2013 May 1;207(9):1359-69

  • Cohorte EuroSIDA o Cohorte de 6843 personneso eGFR selon Cockcrofto 225 personnes évoluent vers CKD (60 ml/min ou

  • Cohorte EuroSIDA o Cohorte de 6843 personneso eGFR selon Cockcrofto 225 personnes évoluent vers CKD (60 ml/min ou

  • Cohorte de Bologne

    48L Calza Scandinavian Journal of

    Infectious Diseases, 2012

    o Cohorte rétrospective de 235 patients naïfso eGFR: MDRDo Divisés en 3 groupeso Truvada + LPV/r (n=75)o Truvada + ATV/r (n=78)o Truvada + EFV (n=82)FU = 12 moiso FU = 12 mois

  • Cohorte de Bologne

    Suivi GFR

    EFV - 5,1 ml/min

    ATZ/r - 10,4 ml/min

    LPV/r - 4,8ml/min

    Apparition tubulopathie

    49L Calza Scandinavian Journal of

    Infectious Diseases, 2012

    P=0,002

    P=0,003

    EFV 4,9%

    ATZ/r 14,1%

    LPV/r 5,3%

  • Cohorte d’Aquitaine

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  • La toxicité du tenofovir

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  • La toxicité du tenofovir del Palacio Current HIV Research, 2012, 10, 521-531

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    % PTR = [1- (P urine x Cr plasma)/(P plasma x Cr urine)]

  • La toxicité du tenofovir

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    Evaluations fonctionnelles rénales à réaliser avant la mise sous tenofovir au cours du traitement par tenofovir

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    Suivi néphrologique d’un patient VIH avant et pendant un traitement antirétroviral

  • Ajuster les doses des médicaments en accord avec la fonction rénale pour les ART et les autres médicaments

    57http://renadaptor.net

  • MERCI DE VOTRE ATTENTIONService de néphrologie, immuno-infectiologie et maladies infectieusesCHR de la CitadelleLIEGE

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