Fashizblack Magazine - Mars/Avril 2011
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FASHIZBLACK
FASHIZBLACKAFASHIZBLACK MAGAZINE #MARS-AVRIL 2011
M A G A Z I N E
LUMIÈRE SUR : BRAZZAVILLE, DOUALA, LUANDA, DAKAR, ACCRA...
SPÉCIAL LUXE !
INTERVIEW DAVID TLALE NOUS DIT TOUT !
SHOPPINGLE LUXE AU MASCULIN
TENDANCESles 10 commandements du Printemps
FASHIZBLACKAFASHIZBLACK MAGAZINE #MARS-AVR 2011
2 FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
FASHIZ’RUNWAY : MENSWEAR FASHION WEEKS
DOLCE & GABBANA
VIVIENNE WESTWOOD
EMPORIO ARMANI
KENZO
MISSONI PAUL SMITH
FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011 3
De Milan à Paris, les défilés de mode masculine se sont succédés sur les podiums afin d’annoncer les couleurs de l’automne et de l’hiver prochains. Aperçu des sil-houettes préférées de la rédaction.
AUTOMNE/HIVER 2011
FASHIZ’RUNWAY : MENSWEAR FASHION WEEKS
VIKTOR & ROLF
ETRO
GIVENCHY
SOMMAIRE
Page 8Page 14Page 16Page 18Page 20Page 22Page 24Page 27Page 28Page 30Page 32Page 34Page 38Page 42Page 48Page 58Page 60Page 66Page 70Page 74Page 76
EDITOFASHIZ’ACCESS’: Question de tempsFASHIZ’TENDANCES : Une mise au vertFASHIZ’TENDANCES : Le printemps sera blancFASHIZ’TENDANCES: Denim UrbainFASHIZ’WISHLIST : Bas imprimésFASHIZ’TENDANCES : Bermudas, encore et toujours...FASHIZ’WISHLIST : Comment porter le pantalon large?FASHIZ’WISHLIST : Le printemps en 10 accessoiresFASHIZ’TENDANCES : Imprimez !FASHIZ’TENDANCES : A vos sandalesFASHIZ’MODEL : Corey BaptisteFASHIZ’ZOOM : Couleurs, formes et imprimes !FASHIZ’ZOOM : l’art de la texture selon Eric RaisinaEDITO : ADAEZEFASHIZ’ZOOM : Ca défile à DoualaFASHIZ’FOCUS : Plongée luxueuseLUMIERE SUR : BrazzavilleLUMIERE SUR : DoualaLUMIERE SUR : LuandaLUMIERE SUR : Accra
Page 78Page 82Page 86Page 88Page 90Page 92Page 94Page 100Page 104Page 113page 124Page 130Page 134Page 150Page 152Page 154Page 158Page 160Page 162
LUMIERE SUR : DakarLUMIERE SUR : Le CapHOTSPOT : Un temple du luxe à LagosFASHIZ’WISHLIST : Souliers de luxeFASHIZ’WISHLIST : Le luxe au masculinFASHIZ’WISHLIST : Du luxe pour un styleEDITO : MIX & MATCHFASHIZ’FOCUS : Le retour de l’ancienne gardeEDITO : SOLEIL D’ORFASHIZ’TENDANCES : les 10 commandements du Printemps/Été de 2011FASHIZ’FOCUS : David Tlale, le dramatuge de la mode.FASHIZ’FOCUS : Anita Quansah, la magicienne !EDITO : GLAMOUR PRINTANIERFASHIZ’WISHLIST : Pour une beaute 5 etoilesFASHIZ’WISHLIST : Leitmotivs printaniersFASHIZ’BEAUTÉ : Le Make-Up de Zoé SaldanaFASHIZ’MUSIC : Andreya TrianaAGENDA CULTURELCARNET D’ADRESSES
Direction de rédactionPaola-Audrey Ndengue
Rédaction en chef modeRaissa Tchoulague
Rédacteurs Mode F.R, Paul-Arthur J-M, Stella Mpoy
Rédacteurs CultureDamien «Keyzz» Ribeiro
Rédacteurs beautéLove Voundi & Sam
Service photo et productionPaola-Audrey Ndengue & Laura Eboa Songue
Communication et marketing Laura Eboa Songue
Webmastering & graphisme Patrick Privat & Stressy Bitody
Remerciements à ceux qui ont participé de près ou de loin à l’élaboration de ce numéro :
Paulina Opoku-Gyimah, Daniela Andrade, Annie Payep, Cédric Lobé, Carl-Joseph Mandeng, Edouard Tamba, Sakia Lekoundzou, Nickque Patterson, Crystal Deroche, Absatou Ndiaye, Soda Diarra, Jean-Pa-trick Ketcha, Audrey Lewat, Calvin Nymon, Manuel Brulé, ainsi que
les équipes d’Okenwa et Chelsea Penthouse.
« Le Duplex Chelsea, fantastique lieu pour vos séances-photos haut-de-gamme ! »
http://www.chelseapenthouse.co.uk
Exclusivité, Rareté, Quintessence..les mots ne manquent pas lorsqu’on en vient à évoquer le luxe dans son en-semble. Véritable machine à rêve basée essentiellement sur son caractère éli-tiste, elle a souvent donné l’impression de n’être troublée que par très peu de choses, voire lisse, tout en perpétuant ses valeurs de bon goût universels.Or ces derniers mois, la planète LUXE n’a jamais été aussi loin du traditionnel «Calme et Volupté» : Hermès qui fait de la résistance face au géant LVMH, Carine Roitfeld (hypothétiquement) remerciée du magazine VOGUE, la valse des directeurs généraux et/ou artistiques (rumeurs persistantes des départs chez CHLOE, Givenchy ou Yves Saint Laurent), l’affaire Galliano, retour de Paco Rabanne (page 100)...Alors que le secteur affiche une insolente crois-sance, notamment grâce à l’appétit consumériste des pays émergents, on a
la sensation qu’un vent de changement souffle sur une institution déjà plurisé-culaire.
Et l’ Afrique dans tout çà ?
Vous vous en doutez, la situation est loin d’être homogène. C’est ainsi que deux pays à vol d’oiseau l’un de l’autre – Congo et Sénégal – font preuve d’ap-proches radicalement différentes du luxe, ce qui témoigne une fois de plus du multicuturalisme trop souvent dis-simulé derrière le générique « culture africaine ». En effet, la définition de l’élitisme à l’africaine version 2011 est très variée, que l’on soit à Brazzaville (page 66), Accra (page 76) ou encore Luanda (page 74).
Dans le domaine, l’ Afrique du Sud fait souvent figure de bon élève, notam-ment grâce à sa place de pionnière en
EDITO
matière de Mode africaine et son encouragement à consommer « lo-cal ». Toutefois, il faudrait nuancer le propos, il reste encore du che-min à faire et ce n’est ni les jeunes consommateurs (page 82), ni le designer David Tlale (p 124) qui diront le contraire. Autre bon élève, le Nigeria, qui entre ce Jeudi 10 et Dimanche 13 Mars, a accueilli une des plus grandes manifestations du savoir-faire africain en matière de textile : l’ Arise Fashion Week.
Le luxe est exclusif...et cela a un prix. Quitte à casser sa tirelire pour un bon trench ou un sac à main en cuir véritable, autant donc choisir celui qui allie intemporalité et qualité haut-de-gamme, le tout en fonction de son style (page 92 et page 90). Avec quoi le porter ? Consultez nos 10 Commandements
du Printemps (page 113), qui sont eux, – rassurez-vous –, accessibles et applicables immédiatement !Après tout, si nous ne pouvons pas tou (te)s nous offrir du Prada quand l’envie se manifeste, un BON conseil Mode ou Beauté, reste en soit un luxe qui ne se refuse pas. Et cela, heureusement, n’a pas de prix.
P.A.N
1. ACCESSORIZE - 40 EUROS2. AMERICAN APPAREL- 45 EUROS3. ASOS - 32 EUROS4. BEN SHERMAN - 50 EUROS5. CASIO - 40 EUROS6. DKNY - 149 EUROS7. GOLA - 20 EUROS8. GUESS - 160 EUROS 9. ICE WATCH - 60 EUROS10. JOY SENS - 159 EUROS 11. LACOSTE - 70 EUROS12. MARC BY MARC JACOBS - 200 EUROS13. MICHAEL KORS - 180 EUROS14. NEW LOOK - 15 EUROS15. NIXON - 65 EUROS
14 FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
QUESTION DE TEMPS
Fashiz’Access’
Colorée, fleurie, masculine, futuriste,... autant de choix pour l’esthétique de cet objet qui est a évolué, de son rôle pra-
tique à un bijou à part entière. Ce printemps, on la choisira à rayures (Tommy Hilfiger) ou masculine, piquée à son papa ou son chéri pour un côté androgyne. De 15 à 200 euros, il y en a pour tous les goûts..et toutes les bourses !
par F.R
16 FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
UNE MISE AU VERT
Qu’on se le dise, le vert est la teinte référence de la saison.Chirurgical, gazon, mousse, olive, émeraude...il revêt sans complexe et avec une certaine désinvolture tous les basiques masculins.Véritable exercice de style, il épouse toutes vos fantaisies tout en admettant une certaine rigueur dans le style.
par Stella-Tshika Mpoy
1. PULL COL ROND (A.P.C – 115 EUROS)2. LUNETTE DE SOLEIL FLUOS (ITALIAN INDEPENDENT – 195
EUROS)3. PORTEFEUILLE FLUO (COMME DES GARÇONS – 150 EUROS)4. BOTTINES (HERMÈS – 730 EUROS)5. MONTRE TIME TELLER P (NIXON – 69 EUROS)6. SAC UPTOWN MOUNTAIN (OBEY – 70 EUROS)7. CASQUE (URBAN EARS – 60 EUROS)
Fashiz’Tendances
MONCLER GRENOBLE HERMES
KENZO
18 FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
ANTONIO BERARDI
ERDEM
YIGAL AZROUÂL
BAND OF OUTSIDERS
GIAMBATTISTA VALLI
1.2.
4.
5.
6.
7.
TENDANCES
Fashiz’Tendances
LE PRINTEMPS SERA BLANC
Face à la déferlente de couleurs et d’imprimés ce printemps, le blanc s’annonçait comme un
outsider de choix dans cette course aux tendances. Crème, Ivoire, ou Cassé, on le choisira sur les tons chauds. Il aura pour meilleur asso-cié des accessoires fluos (Celine), ou dorés (Band Of Outsiders). Vous pouvez également le porter en total look pour une silhouette structurée et légère (Antonio Berardi) ou en dentelle romantique et très anglais (Erdem). Une couleur à adopter !
par F.R.
FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011 19
3.
8.1. BON PRIX - 40 EUROS2. DOROTHY PERKINS - 55 EUROS3. H&M - 50 EUROS4. RIVER ISLAND 5. PIECES - 9 EUROS6. NEWLOOK - 33 EUROS7. MANGO - 60 EUROS8. TOPSHOP - 55 EUROS
DENIM URBAIN
Brut, délavé, javellisé ou version chambray, le jean renforce sa présence cette saison.Omniprésent et universel, il habille brillamment les costumes, les shorts, les che-mises et autres accessoires du vestiaire masculin.
par Stella-Tshika Mpoy
1. SAC À DOS (A.P.C – 150 EUROS)2. SNEAKERS RANTUS NAVY (CHRISTIAN LOUBOUTIN – 435 EUROS)3. PANHEAD JACKET (EDWIN – 180 EUROS)4. CHEMISE EN CHAMBRAY (HOALEN – 69 EUROS)5. JEANS (JUNYA WATANABE X LEVI’S 1966 JEANS – 620 EUROS)6. NŒUD PAILLON EN DENIM (LAURENT DESGRANGE – 115 EUROS)7. VESTE EN JEANS SANS MANCHES (LEVI’S RED TAB – 75 EUROS)8. GAVROCHE (SOPHNET X CARHARTT – 85 EUROS)9. BERMUDA (TOPMAN – 35 EUROS)
Fashiz’Tendances
Kanye west
GUCCI
20 FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
BAS IMPRIMES
Fashiz’WishlistDu classique fleuri au desormais in-
contournable africain ou encore à pois, nos pantalons se pareront
d’imprimés pour les prochains mois. On évite les fautes de goût en l’associant avec une classique blouse ou chemise d’homme blanche. Audacieuses ? Osez mixer à un top à imprimés tons sur tons (Jewel By Lisa) ou d’une couleur rappelant un imprimé du pantalon (Rachel Comey).
1. MIM 20 € - 2.NEWLOOK 35 € - 3.TOPSHOP 45 € - 4.JEWEL BY LISA 140 € - 5.BOOHOO 20 € - 6.DOROTHY PERKINS 42 € - 7.RIVER ISLAND 40 € - 8.H&M 20 €
par F.R
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22 FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
24 FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
LE BERMUDA, ENCORE ET TOUJOURS..
Déjà amorcée l’été dernier, la tendance du bermuda se confirme cette saison.Enfin décomplexé, le bermuda ou short pour les plus témé-raires se porte désormais en ville.En jean, en tissu, ample ou ajusté, il épouse parfaitement tous ces nouveaux codes urbains au carrefour de l ‘esthétique tra-ditionnel, du streetwear et du workwear. Mais coordonné à une veste de smoking, il devient LE nouveau costume estival.
par Stella-Tshika Mpoy
1. NORSE PROJECTS - 125 EUROS2. B-STORE - 150 EUROS3. DRIES VAN NOTEN - 250 EUROS4. 3.1 PHILIP LIM - 275 EUROS5. COMPAGNY OF WE - 95 EUROS6. DONDUP - 200 EUROS7. HENRIK VIBSKOV - 125 EUROS
Fashiz’Tendances
MICHAEL BASTIAN
ALEXIS MABILLE
H&M
ETRO
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FashizBlack_Mag #1 French Online Fashion Magazine. Paris-based, we’re all about African related Fashion, Good Tips, Beauty, Gossips, & Culture. FOLLOW US!
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FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011 27
TENDANCES
COMMENT PORTER LE PANTALON LARGE
Fashiz’Wishlist
C’est LA pièce à adopter ce printemps: le pantalon large. Entre tendances 70’s et minimalisme des années 90, on l’asso-
cie à des plateformes en bois et une blouse colorée pour rester dans la tendance de la saison.
par F.R
1. H&M- 30 EUROS 2. TOPSHOP- 45 EUROS
3. ASOS -26 EUROS 4. ANDRE - 129 EUROS 5. MANGO - 15 EUROS
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LE PRINTEMPS EN 10 ACCESSOIRES
Entre luxe et volupté, voici une sélection de 10 accessoires qui annonce une saison pleine de promesses.
par Stella-Tshika Mpoy
1.MIKARAJA FLAT (CHRISTIAN LOUBOUTIN – 1695 EUROS)2.SAC À DOS NAVY (GUCCI – 940 EUROS)3.COLLIER JESUS 2011 PENDANT MAPLE (GOOD WOOD – 50 EUROS)4.T-SHIRT HATE HEART (ORIGINAL FAKE – 65 EUROS)5.TRILBY (STETSON – 69 EUROS)
6.CASQUE AUDIO (ULTRASONE EDITION 10 – 2000 EUROS)7.LUNETTES EN BOIS (WAITING FOR THE SUN – 130 EUROS)8.MONTRE EN BOIS DATE WATCH (WEWOOD – 90 EUROS)9.SNEAKERS MATCH 1 (WISH X ANDROID HOMME – 145 EUROS)10.SAC EN CROCO (ZAGLIANI – PRIX SUR DEMANDE)
Fashiz’Wishlist
28 FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
TENDANCES
IMPRIMEZ!par Stella-Tshika Mpoy
Animaliers, floraux, mystiques, les imprimés envahissent un dressing masculin aux déclinaisons foncièrement limitées quand on le compare avec les possibili-tés qu’offre celui de la femme.Poétiques, ils dynamisent des silhouettes somme toute classiques. Audacieux, ils animent une créativité esthétique de plus en plus accrue.Par touche ou en total look, faîtes votre choix!
Fashiz’Tendances
COMME DES GARCONS
CHRISTOPHER SHANNON
GIVENCHY
30 FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
TENDANCES
CHRISTOPHER SHANNON
TRUSSARDI 1911 - PRIX NON COMMUNIQUÉ
H&M - 14.95 EUROS
GIVENCHY
SAC DE VOYAGE JIL SANDER - 1050 EUROS
OHEMA OHENE - 75 EUROS
TRILBY HAWAII SURF - 10.50 EUROS
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32 FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
Avec un vestiaire qui ne cesse de gagner en liberté et en sophistication, il n’est pas étonnant d’assister à l’avènement de la première it shoes du dressing mas-
culin: la sandale plate.En cuir ou en toile, elle se veut tantôt Jésus-Christ superstar dans sa version mona-cale, tantôt beauf branché en quête d’authenticité dans son affiliation avec les bir-kenstocks.Quoi qu’il en soit, sachez jouer l’ouverture avec tact et élégance!
par F.R
1. LOUIS VUITTON - 1250 EUROS2. KENZO - 350 EUROS3. HERMES4. ACNE - 330 EUROS5. BOTTEGA VENETA6. DIOR HOMME - 580 EUROS7. DRIES VAN NOTEN8. GUCCI9. PIERRE HARDY - 310 EUROS10. LANVIN - 320 EUROS
À VOS SANDALES!
Fashiz’Tendances
Par Paul-Arthur Jean-Marie
Depuis 2009, l’année où il fut décou-vert, Corey Baptiste est en train de laisser son empreinte sur le monde du mannequinat. Originaire de Trinidad et de la Gre-nade, il ne lui a pas fallu énormément de temps pour séduire la grande créatrice de mode Donna Karan qui lui réserve désormais une place de choix dans ses différentes campagnes
publicitaires aussi bien que lors de ses défilés. D’ailleurs, ce ne sont pas les seuls où on a pu le voir jouer de son regard intense tout en dévalant le podium de sa démarche fière. La dernière semaine de la mode masculine à Mi-lan a été une sorte de consécration : Z Zegna, Giorgio Armani, Empo-
rio Armani, Canali et Calvin Klein, entres autres, ont réquisition-né ses talents. Et le jeune homme n’est pas prêt de s’ar-rêter en si bon che-min. L’année 2011 a d’ailleurs très bien commencé pour lui : Kenzo l’a choisi en tant qu’égérie pour le prin-temps/été 2011.
Fashiz’Model
COREY BAPTISTE
UCAMPAGNE DKNY PRINTEMPS/ÉTÉ 2011
34 FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
Nationalité : AméricaineAgence : VNYTaille : 1m85Pointure : 45
MODEL
FICHE EXPRESS
UCAMPAGNE BENETTON AUTOMNE HIVER 2010
FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011 35
COULEURS, FORMES ET IMPRIMÉS...
Fashiz’Zoom
par Paul-Arthur Jean-Marie
Après de nombreux défilés dans la capitale anglaise depuis le lancement de sa marque en 2004, Duro Olowu présentait pour la toute première fois son travail à
la semaine de la mode new yorkaise Automne/Hiver 2011-2012. Lorsqu’on l’interroge sur ce qui l’a motivé à traverser l’Atlantique, il répond :»New York m’a toujours paru génial et j’aime l’esprit de la ville, il était temps ! Je suis marié à quelqu’un d’ici et je
me sens plus que jamais New Yorkais».
ZOOM
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Duro Olowu est synonyme de fantastiques et luxueux imprimés comme toujours. Cette saison, le créateur originaire du Nigeria s’émancipe des courants de la
mode et se range dans son propre créneau. Les tenues se caractérisent par un subtil jeu sur les longueurs et les proportions. La couture est aiguisée, mettant en scène des tissus aux graphismes complexes et des pièces présentant une dichotomie entre esprit urbain et féminité exacerbée, le tout s’agençant sans difficulté majeure. Il res-sort une époustouflante exubérance des chocs d’imprimés. Par ailleurs, impossible de passer à côté de ce somptueux tailleur en tweed en provenance de l’atelier Linton Tweeds, connu pour être le fournisseur de Coco Chanel. Bien qu’Olowu s’inspire énormément du pagne africain, on note également une réminiscence de plusieurs courants artistiques tels que le fauvisme caractérisé par les couleurs vivaces pre-nant parfois le pas sur les coupes, le cubisme avec le côté très géométrique de cer-tains motifs et même un clin d’oeil à l’Art Deco. Ici, les longues robes de cocktails se refusent à la niaiserie, souvent marquées par un brin d’humour mais jamais ne tombent dans le ridicule, idem pour les manteaux en velours imprimé et les maxi-cardigans en lurex. Autre influence majeure de cet opus, l’œuvre du photographe afro-américain connu pour ses portraits de New Yorkais noirs, James Van Der Zee, figure emblématique de la Renaissance de Harlem. L’artiste dit de sa collection qu’il s’agit d’ «un manifeste de la diversité et de l’universalité de la beauté». A travers cha-cune de ses silhouettes, il démontre que la femme Olowu est internationale, à un goût de la mode vaste et éclectique, mais surtout que son élégance est audacieuse,
jamais dans le mauvais goût.
Aussi captivant dans ses créations que les clichés de Van Der Zee, celui qui a remporté le prix du Meilleur Designer International aux derniers Africa Fashion Awards signe une
collection digne de ce nom, lourdes de références. Sûrement sa meilleure et sa plus aboutie.
Cré
dits
ph
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nw
ay.C
om
L’ART DE LA TEXTURE SELON ERIC RAISINA.
Aussi discret qu’efficace, Eric Raisina réussit à révolutionner la Haute Couture en prônant la pratique de la Haute Texture dont lui seul a le secret. Grâce à son talent ainsi qu’à ses astucieuses techniques de mélanges et d’associations de tissus afin de créer des pièces uniques, il a su séduire les plus grands créateurs français, de Christian Lacroix à Yves Saint Laurent.
par Paul-Arthur Jean-Marie
Fashiz’Zoom
44 FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
Originaire de Madagascar, il n’envisageait pas une seconde devenir designer. En effet, si son père le voyait suivre des études de ges-tion d’entreprise, Raisina quant à lui s’était tourné vers le domaine de l’hôtellerie dans un premiers temps. Néanmoins, il admet une certaine fascination pour les machines à coudre depuis l’adolescence : «J’adorais le son qu’elles produisaient. Ce mouvement continu des aiguilles et des bobines dansant sur le tissu me fascinait...Et un jour je me suis mis à utiliser celle de ma mère.» Une fois de plus, il est indéniable que le hasard fait bien les choses. Après moult expériences de confection de vêtements, notamment
avec ses sœurs qui lui servaient de modèles, il remporte en 1993 le Prix Jeune Talent au Festival Annuel de la Mode de son pays. Suite à cela, l’ambassade française lui accordera une bourse lui permettant de s’inscrire en BTS création textile à l’École supérieure des arts appliqués de Paris et un peu plus tard, suivre des études à l’Institut Française de la Mode. «Là-bas, j’ai touché à tout, la pein-ture, le dessin, la photo, la teinture. C’est là que j’ai compris que c’était la fabrication qui m’intéressait.», confie t-il.
S’en découle une multitude d’expériences telles qu’un séjour au Mali où il étudie l’art Dogon (les Dogons formaient une tribu vi-vant au Mali, réputée pour ses sculptures anthropomorphiques, NDLR) ou encore un voyage au Cambodge, pays pour lequel il eut un véritable coup de foudre au point de s’y installer : «J’y ai trouvé beaucoup de similitudes avec Madagascar, notamment physiques. Mais c’est surtout leur méthode de tissage ancestral qui m’a fasciné «. Avec l’argent obtenu après que Christian Lacroix ait vendu un de ses bustiers pour la mo-dique somme de 15 000 francs (environ 2 300 euros), cet amoureux de matières établit donc son atelier au pays des Khmers, dans la ville de Siem Reap. Sur place, il s’entoure d’une équipe constituée d’une vingtaine d’artisans, des couturiers aux tisserands, en passant par les teinturiers et les brodeurs. Ensemble, ils mettent au point des maté-riaux novateurs renversant de douceur, de beauté et de fluidité à l’instar de la «four-rure de soie», dont Yves Saint Laurent him-
ZOOM
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ZOOM
Africa Fashion Week Africa Fashion Week
Africa New-York Fashion Week
Arise Collective Show
Dublin Fashion Week
Arise A-A-P
46 FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
ZOOM
self tombe sous le charme et souhaite s’en procurer pas moins de quinze mètres. Il faut dire que la soie est sans aucun doute l’un des tissus préférés du styliste. Non seulement il en use dans la majorité de son œuvre, mais elle s’avère également lourde de symboles pour lui. «Cette fibre est magique», explique Raisina, «car le processus qu’on utilise pour la produire, à partir de la fécondation du ver à soie, est unique. De plus, je viens d’un pays où elle occupe une place très importante. Elle est portée par les femmes d’un certain rang social et elle est utilisée pour envelop-per les corps des défunts lors de leur inhu-mation. Pour les Malgaches, c’est la matière noble par excellence.»
Depuis, Eric Raisina, sa marque et ses tex-tures n’ont pas tardé à s’offrir une place de choix sur les plate-formes internationales. Que ce soit à New York, lors du Arise Collec-tive Show II ou encore à Paris pour la présen-tation «Afrique-à-Porter» organisée pendant la semaine de la mode, à Johannesburg, à Dublin, à Bangkok, ou encore à Dakar, où il organise un défilé tous les ans, Raisina fait l’unanimité. D’entrée de jeu, on se retrouve captivé par la vitalité qui se dégage de ses créations riches d’influences en provenance d’Afrique, d’Asie mais aussi occidentales. La justesse des coupes, renforcée par l’in-croyable travail des matières, plaisent et vont même jusqu’à émouvoir.
Malgré ce succès sans cesse grandissant, il tient à conserver une certaine discrétion au-tour de son personnage, préférant mettre en
avant les pièces issues de son imagination. Par ailleurs, il garde toujours un œil bien-veillant sur son île natale, où il projette d’ou-vrir un jour une école de mode «qui mettra au jour le talent et la beauté des créations malgaches.»
Plus qu’un simple styliste, Eric Raisina est un artiste d’exception, un poète du tissu, à la créativité tous azimuts. Ce qu’il ne manque pas de prouver à chacune de ses prestations à travers le monde..
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AdaezePhotographe: MG Oania - mgoania.com
Styliste: Joy AdaezeAssistants: Trenton Dallas
Coiffure: MykiMaquillage: Gayle Carbajal
Lunettes de Soleil - Mercura Haut - Jewel by LisaShort - Jewel by Lisa Collier Tomoko Igarashi Bague - Anne WoodmanBracelets, Ceinture et Broche - Styliste
Accessoire de cheveux - MercuraBracelet - Mercura Robe - Tory Burch Boucles d’Oreilles et ceinture - Styliste
ÇA DÉFILE À DOUALApar Paul-Arthur Jean-Marie
La capitale économique du Cameroun a elle aussi eu droit à sa semaine de la mode intitulée «Afric’Collection». Dé-but février, des stylistes en provenance des quatre coins du continents se sont succédés sur les podiums de la ville, l’occasion de démontrer tout leur savoir-faire et leurs tra-vaux d’artisans méticuleux. Parmi les marques et créa-teurs présents, on pouvait compter Abdel Aida, Chrystalix et Esdm-Detou, entre autres.
Fashiz’Zoom
Cré
dits
pho
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PLONGÉE LUXUEUSE
Fashiz’Focus
par Paul-Arthur Jean-Marie
Luxe : un mot depuis toujours omniprésent, synonyme de richesse, pour certains de bien-être, dont on pourrait s’interroger sur la nature et l’origine. Dans le domaine du textile et de l’art de vivre, au commencement, avant la naissance de l’industrie de masse dans les années 20 juste après la première guerre mondiale, il s’agissait d’un monde artisanal, où le savoir-faire s’avérait pri-mordial, réservé à une élite. Puis, peu à peu, il a com-mencé à se démocratiser, devenant un secteur écono-mique qui tend à s’adresser à un marché de plus en plus large. Dans une optique d’engranger toujours plus de profits, la publicité et surtout le marketing en sont deve-nus les piliers. Mais en 2011, qu’est-ce véritablement le
luxe ?
LES SEVENTIES : ORIGINES DU LUXE CONTEMPORAIN.
Avant les années 70, un équilibre du luxe s’était alors forgé grâce à des protagonistes tels que Jeanne Lanvin en 1920, Lucien Le-long, Jean-Jacques Guerlain, Coco Chanel, Paul Poiret et leurs clients. Ces derniers avec d’autres, avaient réussi à installer une indus-trie de luxe en réponse à la demande crois-sante de beaux objets par les populations après la mauvaise conjoncture économique des années trente et les pénuries textiles des années quarante. La mode, la joaillerie et la parfumerie haut-de-gamme étaient alors des signes de réussite sociale. A l’époque, comme le dit Marc de Ferrièrere le Vayer, spécialiste de l’histoire des entreprises, "le luxe incarne la tradition, le savoir-faire, les matières précieuses. Il symbolise la rareté et la cherté". Puis, la crise pointa à nouveau le bout de son nez. Les maisons, de plus en plus nombreuses, rencontrent alors diverses difficultés dont la concurrence étouffante, les transformations constantes de la société, les séquelles de mai 68, et internationali-sation en incessante évolution. Certaines ne tiennent pas le coup et se voient obliger de mettre la clé sur la porte à l’instar de l’italienne Elsa Schiaparelli. La solution ? S’adapter aux besoins des gens, être au cou-rant de leurs besoins, étendre davantage le marché, attirer l’attention, faire rêver. Et çà, le jeune Yves Saint Laurent l’assimilera bien assez vite avec ce qui pourrait être consi-déré comme la toute première campagne de marketing viral dans le secteur, celle du parfum Opium. En 1977, Saint Laurent lance sa mythique fragrance dont les senteurs, le nom et le flacon évoquent l’ailleurs, parti-culièrement les souvenirs japonisants du créateur. Aussi, c’est le premier à évoquer librement le désir voire même le sexe, à rompre avec le politiquement correct qui se voit dans les campagnes de pubs, comme la première réalisée par Helmut Lang basée
sur la provocation ou encore celle photogra-phiée par Steven Meisel en 2000 avec Sophie Dahl pour égérie. Ce changement se montre donc bénéfique, en témoigne le succès tou-jours d’actualité de l’ Opium, et deviendra une pratique indispensable dans le milieu.
ET AUJOURD’HUI...
Désormais, la crise de 2009 n’est plus qu’un mauvais souvenir dans le secteur. Les ventes prennent de l’envol, les dépenses publici-taires sont faramineuses, les inaugurations de grands magasins se font à travers le monde, et les grandes groupes de luxe réa-lisent des bénéfices plus que satisfaisants. Prenons le cas du plus connu et important d’entre eux, LVMH. Le conglomérat dirigé par Bernard Arnault a effectué en 2010 une hausse de plus de 17% de son chiffre d’affaires. Autre mastodonte de l’industrie, l’Italien Prada qui a annoncé avoir terminé l’année 2010 avec un chiffre d’affaires de 2, 04 milliards d’euros, soit une hausse de 31% par rapport à l’année précédente. Du côté de la Bourse, alors que les indices industriels sont à la traîne, la cavalcade du luxe semble
UYSL Opium par Helmut Lang / YSL Opium par Kate Moss
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ne plus vouloir s’arrêter. «Le luxe bénéficie à la fois de la démocrati-sation des prix, de la prolifération des boutiques et de l’essor d’une clientèle à hauts revenus dans les pays émergents», explique Joëlle de Montgolfier, chez Bain & Com-pany, un des trois principaux cabi-nets de conseil en stratégie marke-ting.
QUELLES SONT LES RAISONS D’UNE TELLE SANTÉ ?
Tout d’abord, l’appétence d’une clientèle asiatique pour les sym-boles de la prospérité occidentaux. Forts d’une conjoncture écono-mique en incessante croissance, ces nouveaux riches de l’Orient n’hésitent pas à claquer des sommes astronomiques dans des montres Cartier ou des sacs Louis Vuitton pour prouver leur réussite sociale. Le luxe fait un carton en Asie. Ce que les grands groupes du milieu ont compris. Ces der-niers font preuve d’efforts afin de couvrir au maximum la zone. D’ailleurs, on compte aujourd’hui environs 533 boutiques du genre rien qu’en Chine. Là-bas, le nombre de millionnaires en dollars a doublé en quelques années, et les autorités estiment qu’il y aura 4 millions de «familles riches» en 2015, contre 1, 6 million en 2008. Le marché local du luxe, déjà le quatrième du monde avec 13, 6 milliards d’euros de ventes l’an dernier, croît de 20 à 30% par an. A côté de ces nouveaux Crésus, on observe également autre famille
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d’acheteurs : ceux qui n’ont pas encore les moyens de leurs goûts de luxe, mais ne se pri-vent pas pour autant et sont prêts à dépenser un mois de salaire dans un Lady Dior. Selon Bain & Company, le marché du luxe chinois leur doit les deux tiers de sa crois-sance.
Ensuite, pour palier aux nombreuses dépenses qu’entraine la produc-tion, les marques ont trouvé un stratagème imparable, celui-ci permettant de réaliser beaucoup d’économies : la sous-traitance. Même s’ils ne s’en vantent pas, la plupart sous-traite en effet une partie de la produc-tion dans des pays où les main-d’oeuvre est bas coûts. Par exemple, 100% de la confec-tion des sacs cabas en cuir craquelé à 600 euros de la marque américaine Coach est chinoise. Il y a aussi l’allemand Hugo Boss, dont 4% des costumes viennent du nord de Shanghai, ou le très british Burberry, qui a troqué son site historique de Treorchy, au pays de Galles, pour une usine près de Can-ton.
Autre facteur d’importance majeure : une communication forte, bien entendu. Deux après la crise, les griffes luxueuses inves-tissent à nouveau beaucoup d’argent dans les campagnes publicitaires. Ainsi, le secteur a investi 1, 4 milliard de dollars en achat d’espaces au premier semestre 2010 dans le monde, selon une étude de ZenithOptimedia. "Un phénomène vraiment spectaculaire", note l’un des auteurs de l’étude, "car le mar-ché publicitaire hors luxe reste, lui, encore loin de ses performances du début 2008."
ET EN AFRIQUE ?
Dans le continent noir, la façon dont les po-pulations percevaient le luxe était très cal-quée sur le modèle occidental. Il symbolisait un signe extérieur de richesse ainsi qu’une volonté de vivre à l’ européenne. C’est tou-jours le cas la plupart du temps, seulement, on constate de plus en plus une émancipation de ces codes. Du côté des pays anglophones, on mise sur les produits du terroir, dans un désir d’émergence, de booster l’économie de la nation.Dans des pays tels que l’Afrique du Sud, le Nigeria, ou encore le Ghana, on vu naître une véritable bourgeoisie ces der-nières années. Cette nouvelle classe prin-cipalement composée de riches hommes et femmes d’affaires, d’héritiers traditionnels, de pétroliers, de commerçantes de luxueuses étoffes ou politiciens, entre autres est à la recherche de nouvelle données et se tournent de plus en plus vers les créateurs locaux. Ainsi, à Lagos, des marques comme Tiffany Amber, Ituen Basi ou encore la juvénile griffe Bridget Awosika sont extrêmement prisées
UBoutique Prada à Shenzhen, Chine
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par les dames de la Haute aux dépends des Armani et autres Gucci. Ici, nous sommes loin du bling-bling, ou encore des carac-téristiques trop ostentatoires. Ces maisons prônent un luxe élégant et remarquable, basé sur le savoir-faire. Un peu comme par le passé. Parallèlement, dans des pays francophones comme le Gabon ou la Côte d’Ivoire, ceux qui veulent absolument prou-ver qu’ils ont réussi dans la vie s’apparen-tent davantage aux nouveaux riches chinois et russes. Ils manifestent peu d’intérêt pour les marques locales et sont à l’affût de la dernière tendance ou du dernier objet luxe en " Made in Occident ".
Cas particulier, celui de l’Angola, luso-phone. Bien que 38% de la population vive encore sous le seuil de pauvreté ( d’après
une récente étude du PNUD), on assiste à une montée en puissance d’une certaine élite. Voyages exclusivement consacrés au shopping au Brésil ou au Portugal, fêtes qui n’ont rien à envier à celles d’Ibiza, grosses cylindrées, rythment son quotidien. Qui plus est, l’industrie de la mode gagne en ampleur. Comme en Afrique du Sud, le gou-vernement a pris conscience de la rentabi-lité du secteur et procure donc des subsides aux associations et organismes spécialisés. Il semblerait également que LVMH étudie la possibilité d’ouvrir des boutiques dans la capitale Luanda, et pour cause: d’après les responsables respectifs de ces marques, les Angolais représentent 20% des acheteurs étrangers de Burberry Lisbonne et 40% pour Hugo Boss Lisbonne.
En somme, en Afrique, la notion de luxe intrinsèquement parlant, varie d’un pays à un autre et pour illustrer cela, nous avons choisi 6 métropoles : Accra ( Ghana), Dakar ( Sénégal), Douala ( Cameroun), Cape Town ( Afrique du Sud), Luanda ( Angola) et Braz-zaville ( Congo).
DJournée Shopping à la boutique Jewel By Lisa (Lagos)
ULa socialte nigériane Eku Edewor enBridget Awosika
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FASHIZBLACK MA-GAZINE : Quand on parle de luxe au Congo, est-ce Pointe-Noire ou Brazzaville qui se dis-tingue en priorité ?
Sakia Lek: Brazzaville est la ville qui concentre le plus grand nombre de personnes de classe dite aisée.»Les riches» ou encore, comme on les appelle aujourd’hui, les «Charismatiques» sont très souvent dans le centre-ville où vous trouverez ma-gasins huppés, ministères, restaurants etc... Il y a éga-lement Mpila, Le plateau, et Batignolles qui est un peu plus résidentiel.
D’autres régions du pays sont-elles prisées ?
S.L : Oui ! En week-end, il est plutôt bien vu de faire un tour sur la route du Nord, sur l’île Faignond, en pique-nique ou pour une balade en
jet-ski...mais la ville de Pointe-Noire ( capitale éco-nomique), serait, je dois dire une destination de choix pour passer un moment agréable et paisible. On peut être bercé par les vagues de l’ Océan Atlantique au Ma-londa Lodge, jouer au beach
volley au Twiga l’après-midi ou déjeûner à L’Arbalète !
Et en matière de Mode ? On sait que les Congo-lais sont friands de vête-ments de prestige..
S.L : De Smalto à Yves Saint Laurent ou Gucci, ces
marques qui se distinguent par la qualité de leurs coupes et de leur tissus sont encore introuvables à Brazzaville pour la plupart.. Des fois pour se procurer certaines pièces, il faut faire des pieds et des mains et presque flirter avec l’infor-
mel...Ceci représente une véritable problématique. Il y a un manque de moyens financiers pour atteindre ce niveau, il est important que nous puissions trouver un moyen de remédier à ce manque d’organisation, aussi bien dans la création, la production que la distri-
dInterview de Sakia Lek, créatrice congolaise basée à Brazzaville et Dallas. www.wix.com/sakial/slek
«Par ailleurs, autant en Occident, porter des fripes est plutôt bien vu, ici c’est le Fashion Faux Pas ultime !»
LUMIÈRE SUR BRAZZAVILLE
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SPECIAL LUXE
bution-vente. Aujourd’hui, je suis très contente de savoir que cela est un projet en cours proposé et surtout, soutenu, par cette classe aisée elle-même. Enfin ! Nous avons des designers à Brazzaville comme Maître Malonga et Maître Calva qui sont très doués en matière de Prêt-à-porter Hommes, tout comme Jules Florence. Côté Femmes, Marinela, Madame Stikaya, Hippolyte Diayoka...et moi-même, bien sûr !
Est-ce qu’en tant que designer, est-ce que vous
pensez la clientèle congolaise huppée est prête à consom-mer local ?
S.L : Mon approche et mon orientation en termes de style est très différente des créateurs vivant à Brazzaville, suite notamment aux expériences que j’ai eu. Après avoir eu affaire à une clientèle inter-nationale, et qui avait un certain standard, je dois dire que je suis dans une position dans laquelle je comprends
MINI-GUIDE DU LUXE À BRAZZAVILLE :* Restaurant : Le Terminalia ( dîner avec vue sur le fleuve Congo), Le Nénuphar
* Club : Le Ram Dam ( lieu incontournable de la nuit braz-zavilloise)
* Beauté : Chez Maryse Cos-métiques ( produits de beauté haut-de-gamme)
* Mode : L’air du Temps, Rêve de Femme, La Joconde Bou-tique ( tous 3 à Brazzaville).
UMalonda Lodge
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SPECIAL LUXE
aussi bien le client que le designer. Les classes aisées sont suffisamment matures pour consommer local, mais elles attendent des designers un produit digne de ce nom, des créations qui sont appro-priées à leurs styles de vie (voyage, meeting, gala, cha-rité et autres événements mondains...), sans oublier que ces articles doivent être disponibles de façon adé-quate. D’autre part, le desi-gners congolais aimeraient trouver le bon équilibre entre expression de leur créati-vité et succès commercial. Les deux partis gagneraient beaucoup à être mis en rela-tion, mais pour l’instant, les clients potentiels achètent
toujours italien ou français, et les designers qui s’en sortent sur place se comptent sur les doigts de la main...
Qu’est-ce qui est «In» et «Out» à Brazzaville ces jours-ci ?
S.L : Actuellement à Braz-zaville, la tendance est très souvent dictée par les artistes américains pour ce qui est des jeunes, qu’ils soient issus de la jeunesse dorée ou pas. Ces temps-ci, le «Skinny jean», les t-shirts façon an-nées 80 et plus globalement, le look un peu Retro est très IN en ce moment auprès de la jeunesse. Les adultes, bien sûr, sont un peu plus clas-
siques, et le look Preppy à la Ralph Lauren fait toujours autant fureur. Mais je dois dire que le tissu-pagne gagne de plus en plus de terrain..
Par contre, ce qui est totale-ment de mauvais goût quand on fait partie de la belle société, c’est de porter ce que l’on appelle en Lingala ( langue congolaise) des « mo-chuni ya bata », c’est-à-dire des « tongs ». Encore moins quand ceux-ci ne sont pas griffés. Par ailleurs, autant en Occident, porter des fripes est plutôt bien vu, ici c’est le Fashion Faux Pas ultime !
UCréations Sakia LekURestaurant Le Nénuphar
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Quelle est la conception du luxe à la Camerou-naise ?
Annie Payep: Au Cameroun, lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il vit dans le luxe, c’est que cette personne possède en priorité une belle mai-son, de belles voitures, est toujours entouré de belles femmes (si c’est un homme) et met des vêtements et autre articles griffés. C’est quelqu’un qui peut s’offrir quelques caprices au-delà de ceux dont il a besoin de manière vitale. Il doit sur-tout et surtout avoir une très grosse voiture et passer des vacances en Europe. Les signes extérieurs de ri-chesse ont donc une impor-tance capitale !
CEdric LobE: Selon mon point de vue, l’industrie de luxe n’est même pas développée au Cameroun, notamment en raison du contexte socio-
économique. En effet, la plus grosse part de consom-mation dans l’industrie du luxe ne revient pas aux plus nantis comme on pourrait le penser mais plutôt à cette classe moyenne. Cà parait invraisemblable lorsqu’on connait les sommes astro-nomiques que peuvent dépenser les milliardaires dans les magasins à l’étran-ger, mais le citoyen lambda, présentant une situation professionnelle convenable voit le luxe comme un plai-sir, un désir de se démar-quer et surtout d’affirmer sa réussite professionnelle. De ce fait, ils sont nombreux à vouloir s’offrir le dernier sac en vogue ou la der-nière paire de chaussures du couturier pour lequel ils ont un faible. Or au Came-roun, cette classe moyenne n’existe pas, l’écart est trop important entre les riches et les pauvres, le contraste est ahurissant. L’ouverture
d’un magasin de luxe ne serait pas forcément ren-table, lorsqu’on sait que la mentalité africaine prône un plaisir à dire qu’on effectue ses emplettes à l’étranger. De plus, l’Afrique est elle aussi touchée par le fléau de la contrefaçon asiatique. L’absence de quota, dû aux accords passés entre le gouvernement chinois et les pays africains, est l’origine de la prolifération de ses produits dans les marchés. De nos jours, il devient même de plus en plus diffi-cile de distinguer le produit réel du produit contrefait, et acheter ce produit contre-fait procure au camerou-nais lambda l’impression d’appartenir, lui aussi, à une classe sociale supérieure.
Quelle est la ville qui concentre le plus de classes sociales aisées (Douala ou Yaoundé)?
dPar Annie Payep, journaliste chez Vox Africa ( Afrique Centrale) et Cédric Lobé, Expatrié et chef éxécutif chez Heart Angel France ( theheartangel.com).
LUMIÈRE SUR DOUALA
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SPECIAL LUXE
A.P : Difficile à dire ! Douala étant une ville essentiel-lement économique donc constituée d’hommes d’affaires, il a été plus aisé de voir de très belles mai-sons sortir de terre. Mais de plus en plus Yaoundé, jadis ville de fonctionnaires, donc pauvre, fait autant que Douala désormais, avec ses hauts-fonctionnaires dont le niveau de vie frise l’insolence et qui n’hésitent plus à afficher leur richesse. Je crois que cela est aussi dû au fait qu’à l’époque de l’ancien président (Ahma-dou Ahidjo), il fallait faire
preuve de modestie quand on était fonction-naire pour ne pas ris-quer d’aller en prison. Aujourd’hui, plus on est avancé dans la gestion des affaires publiques, plus on étale sa « réus-site ».
Quels sont les quar-tiers les plus huppés ?
A.P : Les deux grandes villes (Douala & Yaoundé) ont des quar-tiers pour personnes fortunées qui ont sou-
MINI-GUIDE LUXE À DOUA-LA :* Restaurant : Le BOJ, Le Cigale, Le Bistro Latin
* Club : L ‘Olympia, le Kiss Me et le Privé pour la jeunesse dorée, et le George V pour une clientèle plus adulte.
* Beauté : Chez Louise ( au Marché des Fleurs).
*Mode : Mango, Stradel’s, Guess, Celio et City Sport.
ULe Boj
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SPECIAL LUXE
UCréation Jemann
vent été baptisés au nom de grandes villes américaines pour signifier que ce n’est pas n’importe qui y vit. Par exemple, le quartier Santa Barbara ( qu’on retrouve aussi bien à Douala qu’à Yaoundé) et Hawaï pour Yaoundé. Odja avec Koweit City, Ekoumdoum et Bastos sont aussi très recherchés !
C.L: A Douala, les quartiers les plus huppés sont Bona-priso, Bonanjo, Akwa et Bonamoussadi pour les lieux de résidence. On peut aussi citer Makèpè où ont construit des stars comme le chanteur Petit Pays, ainsi que le quartier Nkotto avec les maisons des footballeurs
internationaux Samuel Eto’o Fils ou Patrick Mboma.
Pourquoi les camerou-nais (es) fortuné (e)s ne s’habillent pas localement (manque de créateurs ? préférence de créateurs occidentaux ?) ?
A.P : Comme je vous l’ai dit plus haut, c’est une ques-tion de mentalité générale ou de pauvreté de mentalité peut-être. Elle est générale puisque ni le président, ni les ministres, ni aucun D.G ou personnalité du monde du divertissement et autres personnes citées comme des références ne mettent en valeur le patrimoine natio-
nal, tout le monde fait pa-reil. On passe ses vacances à l’étranger, on se commande des Louis XIV à l’étranger. On ne met que des vestes et cravates…bref, on s’habille à l’ européenne pour se faire respecter. Ils sont nombreux les stylistes qui se battent mais on ne leur accorde aucune chance, ni aucun crédit.
C.L Le prêt-à-porter local est rarement porté, non pas du fait d’un hypothé-tique manque de créateurs mais plutôt parce que le luxe est idéalisé à travers les marques occidentales, et à vrai, dire les jeunes ne s’intéressent pas réellement aux créateurs locaux. Ils sont plutôt obnibulés par les dernières tendances et nouvelles collections issues de l’Occident. De plus, les créateurs axent leurs col-lections autour des tissus africains qui ne font pas forcément l’unanimité auprès des jeunes. Le tissu africain est associé dans les mentalités aux vêtements que l’on revêt lors de mani-festations traditionnelles ou culturelles. On ne pourra pas blâmer les créateurs locaux de vouloir exposer les richesses de l’Afrique à travers leur art, mais cette réalité-là n’est pas celle à laquelle les jeunes aspirent.
Quels sont les designers camerounais ayant l’éti-
UDéfilé John
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SPECIAL LUXE
quette « Luxe » ?
A.P : Nous avons des grands stylistes comme Martial Tapolo ou Anggy Haïf qui ne vivent pas au Cameroun. Mais aussi John Kouoh ou encore Thérèse NGANN, qui eux, sont installés ici et ont une clientèle fidèle.
C.L : Le designer local répu-té pour habiller l’élite ou les stars locales est Parfait Behen. Il faudrait également de mentionner le nom du défunt Jemann, ses robes étaient remarquables.
Est-ce que l’état came-rounais considère la mode comme une indus-trie créatrice d’emplois et rentable ?
A.P : La première dame camerounaise a beau sou-vent mettre à l’honneur le tissu-pagne, l’industrie du textile n’est vraiment pas une priorité ici, alors développer une industrie du luxe dans ce secteur, ce n’est pas près d’arriver... Des formations en couture jusqu’au Baccalau-réat existent, mais après, plus
rien ! Des financements sont même souvent débloqués mais pas au grand nombre. De ce fait, ceux qui décident d’investir malgré tout, n’étant pas subventionnés appliquent des prix loin au dessus des moyens du camerounais lambda.
UClub George V
Comment a évolué l’industrie du luxe en Angola dans la décennie 2000-2010 ?
Daniela Andrade: Le mar-ché Angolais a commencé à se développer peu après la fin de la guerre civile ( 2002). Il y avait déjà des boutiques qui visaient ce public spécifique avant la guerre, comme Casa Paris qui existe tou-jours aujourd’hui d’ailleurs. Mais bien sûr, on ne peut pas compa-rer la situation avant et après. Au-jourd’hui, le développement des médias et des voies de communi-cation ont permis une ouverture des Angolais sur le monde, sur d’autres styles de vie et cela a bien sûr influé sur l’émergence significative du marché du luxe. Le magazine de mode le plus lu du pays, CHOCOLATE, a éét créé dans ce contexte et s’adresse aux femmes issues des classes moyennes ou hautes qui ont les moyens et l’envie de s’offrir
des produits de marque pour se différencier, et revendiquer leur appartenance à une forme d’élite. En dehors des médias, le milieu créatif s’est mieux organisé, notamment autour de salons et défilés. Dans le domaine, aucune autre agence d’évenementiel a autant oeuvré que STEPMODELS, créée en 2001 et gérée par Karina Barbosa et Kayaya Júnior. C’est ce duo qui se cache derrière les événements MODE/Luxe les plus importants du pays (ModaLuanda et Belas Shopping Fashion entre autres), pendant lesquels il y a une véritable concentration de ce qui se fait de mieux dans le pays en matière de Mode et Divertissement. Ils ont également fait venir à Luanda des artistes comme Jay Z ou encore R.Kelly. Cet ensemble de choses a rendu le secteur publicitaire dynamique et poussent de plus en plus les marques à communiquer, parce qu’il y a clairement une envie manifeste de la par d’une tranche
de la population, de consommer du luxe. Beaucoup n’hésitent pas d’ailleurs à se rendre plusieurs fois par an à Sao Paulo ou à Lis-bonne uniquement pour faire du shopping.
Qui sont les designers les plus en vue auprès des clients aisés ?
D.A :Chez les designers interna-tionaux, je dirai Louis Vuitton, Prada, Dolce Gabbana, Dior, Versace, Fatima Lopes, Bcbg Max Azria et Joao Rolo en priorité. Quant aux marques locales, Li-sete Pote (qui a défilé à l’ Africa Fashion week), Proyecto Mental par Tekassala & Shunnoz Lucré-cria Moreira, Dina Simão, Ginga Neto et Nadir Tati.
Est-ce que les Angolais achètent Angolais juste-ment ?
D.A : J’ai remarqué que les Ango-
dPar Daniela Andrade, jeune designer angolaise vi-vant entre Luanda et le Portugal.
LUMIÈRE SUR LUANDA
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SPECIAL LUXE
lais achètent beaucoup ce qui provient de l’étranger, surtout en matière de Mode. En fait, notre scène locale s’est développée très récemment ( avec des éve-nements tels que ModaLuanda, 1ère “ fashion week “ angolaise) et nous ne disposons pas encore d’unités de production consé-quentes. Mais çà commence à changer, puisque le gouver-nement a approuvé un plan de relance de l’industrie textile dans les 5 prochaines années. Ce qui se passe dans la mode se passe aussi dans d’autres domaines qui renaissent de leurs cendres après la fin de la guerre civile.
Pouvez-nous dire ce qui est IN et ce qui est OUT à Luanda actuellement ?
D.A : Les tendances à Luanda ne sont pas très différentes des ten-dances européennes. Ce que j’ai remarqué tout de même, c’est l’in-fluence de la mode brésilienne, notamment à cause de l’impact énorme qu’ont les télénovelas. Si une des héroïnes de ces feuille-tons adopte une coiffure, quelques jours après, la semaine d’après toutes les jeunes filles voudront faire la même chose. Cà a été le cas pour “ Taís Araujo “, une télé-novela qui a été très suivi ici. L’ac-trice principale avait une coupe de cheveux très bouclée et longue, et le phénomène a été tel que, même après l’arrêt de la série, beaucoup de jeunes femmes continuent à adopter cette coiffure en particu-lier. Amber Rose, Beyoncé & Ri-hanna sont aussi très suivies ici en termes de tendances ( beaucoup de jeunes filles se sont rasées le crâne puis teintes en blondes pour ressembler à Amber). Les robes-bandeaux, les couleurs flashy et le pagne sont toujours aussi en vogue. Même les hommes n’hé-sitent pas à se rendre à des évé-nements mondains en portant des chemises en tissu traditionnel. Et enfin, je dois dire qu’il y a un bourgeonnement sur la scène ar-tistique : tout le monde CHANTE ! Et çà influe beaucoup sur les ten-dances vestimentaires, puisque la star du jour aura son look à lui, et tout le monde voudra le/la copier.
Ce qui est Out: Le look “ Zéro ma-
quillage “, les cheveux/tissages mal-entretenus, ou encore une mauvaise manucure. Les Ango-laises sont très vigilantes quant à l’image qu’elles renvoient. Il y a 5 ans, on pouvait croiser plu-sieurs jeunes femmes dans la rue, sans maquillage. Aujourd’hui, se maquiller est presque devenu un réflexe, et la marque MAC est très populaire ici.
MINI-GUIDE DU LUXE À LUANDA :* Restaurant : Le Caribe, le Chill Out, le Miami et le Cais de qua-tro : incontournables !
* Club : Le Don Q etl’ Eden Club.
* Beauté : le salon Mizé Beren-guel
* Mode : Casa Paris et chez Ana Isabel
UProyecto Mental par Shunnoz & Tekasala à la fashion week Modalisboa ( Lisbonne)
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Banquiers, mannequins ( Kate Menson, Hamamat Montia, Grace Sarfo), hommes d’affaires, ac-trices ( Yvonne Nelson ou encore la métisse libano-ghanéenne Na-dia Buari, grande fan d’Oscar de la Renta), mais aussi cadres dans la création, artistes ( Nana Boroo et Jane Awindor aka Efya entre autres), animateurs télé ( Doreen Andoh, Jocelyn Dumas), journa-listes ( Kweku Ansah ou encore Sefa Gohoho)... la bourgeoisie d’ Accra est aussi diversifiée que dynamique. Et bien sûr, à cela ne pouvait manquer les it-Girls/socialites qui sont de tous les événements mondains, comme Chantell Dapaah, Sheila Boakye Agyemang, Virna Michels ( épouse d’une des stars du cinéma local, Majid Michels) ou encore la belle Nana Kyei. D’ailleurs ce soir, Nana est occupée à choisir le sac qui ira avec sa tenue : « J’ai
rendez-vous avec des copines au bar de l’ African Regent Hotel, je vais y rester jusqu’à 18h puis rentrer me reposer car ce soir...on sera au XL Club ! » déclare-t-elle, visiblement pressée d’y être. Et pour cause: l’ Exclusive Club ( surnommé « XL » par les habi-tués) est LE temple de la nuit à Accra quand on est tendance, et ce n’est pas le mannequin Soraya Khalil qui dira le contraire: « Quand je viens à Accra, je rends visite à ma famille et à mes amis. Quand je veux m’amuser, je pré-fère l’ Exclusive Club, la clientèle y est plus mûre, l’ambiance est bonne et comme le nom le sug-gère... c’est EXCLUSIF ! ».
Côté Mode, les marques de luxe occidentales sont présentes et distribuées via quelques maga-sins qui ont pignon-sur-rue. C’est le cas de Viva Boutique
Par Paulina Opoku-Gyimah, Blogueuse et auteure de GhanaRising.blogspot.com.
Au coeur d'une région d'Afrique de l'Ouest parfois en troubles, le Ghana a gagné ses galons d'endroit CHIC grâce au couple Obama en Juillet 2009. Personne ne s'étonnera donc que le magazine FORBES le qualifie de prochain « Grand paradis touristique » dans les années à venir. Avec une économie en pleine croissance et un enrayement de la pauvreté plus ou moins no-table, les personnes fortunées du pays n'hésitent plus à afficher les signes extérieurs de richesse.
UDéfilé Christie Brown
LUMIÈRE SUR ACCRA
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SPECIAL LUXE
qui dispose d’une sélection allant de Valentino, Jean-Paul Gaultier, Givenchy, Moschino, D&G, Chloe à La Perla, Sergio Rossi ou encore Marina Rinaldi, pour les femmes aux formes plus généreuses. On chuchote que la socialite Caro-line Ama Ennin est d’ailleurs une habituée des lieux. Mais comme on a pu observer chez les voisins nigérians, ici aussi, on soutient les créateurs locaux : “ J’adore Nana Esi Hene, Kiki Clothing et les créations de Salimi Akil” affirme le mannequin et socialite, Sheila Boakye Agyemang. Que ce soit une robe signée Christie Brown, un costume 3 pièces par Ozwald Boateng ou un bikini Aya Morrison, les designers ghanéens ont parfois un carnet de com-mandes qui ne désemplit pas une
semaine sur l’autre.
Kofi Ansah, l’un des derniers véritables COUTURIERS au sens noble du terme, habille la crème de la crème de l’élite locale, et ses pièces en édition limitée ne font pas long feu, malgré leur prix. Ses créations n’étant pas accessibles à tou(te)s, certain(e)s ont trouvé la parade : avoir son couturier personnel. Un coup de téléphone et le rendez-vous est pris pour l’essayage : « Ce qu’il y a de bien ici au Ghana, c’est qu’il y a tellement de designers et couturiers qu’au lieu d’aller faire du shopping en boutique, je fais coudre mes vêtements sur-mesure. Comme çà, je peux choisir le tissu, la couleur, le style et être sûre que cela m’ira parfaitement ! ».
Avec un palace en construc-tion dont l’ouverture est prévue en 2013 ( le Radisson Blu), des entrepreneurs toujours plus nombreux ( Priscilla Yobo, gha-néenne, cartonne avec sa marque de cosmétiques L’ane Organics), une industrie cinématogra-phique en plein boom et une jeunesse clairement « Afropoli-taine », Accra est le fer de lance des ambitions affichées par le Ghana dans le domaine du luxe en Afrique de l’Ouest, et compte bien rattraper – voire dépasser sa rivale de toujours - Lagos. « Le Ghana c’est LE pays du moment», c’est Nana Kyei qui le dit. Et on est bien tenté de la croire.
MINI-GUIDE DU LUXE À ACCRA* Restaurant : La Chaumière (Cui-sine française), Monsoon (Calamari & Sushi) Bella Roma ( Cuisine ita-lienne) et Buku (Cuisine ghanéenne, togolaise, nigériane et sénégalaise de qualité) * Club : Exclusive Club & Citizen Kofi
* Beauté : Hue’s Visage (Produits dis-ponibles : Mary Kay, Victoria’s Secret, MAC, IMAN, Smashbox et Bobbi Brown entre autres)
* Mode : Viva Boutique & Jil Store (en plus de vendre des marques européennes ou américaines haut-de-gamme, propose également un service shopping personnalisé de très bonne réputation).
DLe mannequin Soraya Khalil
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Dakar est une ville en plein changement qui cherche à se positionner comme étant une plaque tournante de la culture en Afrique subsaha-rienne.En moins de 3 ans, le développement des infras-tructures s’est accompa-gné d’un boom du secteur culturel et immobilier.Avec la poussée d’hôtels de luxes ( le Radisson Blu, l' Intercontinental 5 Etoiles prévu pour 2014), et de centres commerciaux ( le Sea Plaza), la capitale a connu une transformation de la culture urbaine sans précédent, et le Festival Mondial des Arts Nègres ( FESMAN) qui s'y est dérou-lé en Décembre 2010 en est une illustration.
La mode en particulier est en train, lentement, de su-bir l’influence du nouveau Dakar, avec des défilés de modes de grande envergure. La Dakar Fashion Week-
organisée par Adama Paris- qui réunit depuis (nombre d’éditions) des créateurs de tout le continent est en train s’imposer comme une réfé-rence en matière de réunion
des jeunes designers afri-cains.
Mais le renouveau du sec-teur de la mode au Séné-gal a-t-il vraiment une in-
Par Absatou Ndiaye, rédactrice Freelance et Soda Diarra, diplômée en Développement Sportif et Tourisme Durable International.
UBenetton Dakar
LUMIÈRE SUR DAKAR
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SPECIAL LUXE
fluence sur la population?La nouvelle génération de la jeunesse dorée de Dakar s’est appropriée tous les lieux les plus courus de la capitale. Les nouveaux hôtels, les casinos et les airs libres sur la Corniche sont investis pratiquement tout au long de la semaine par une population aisée et insouciante. Mais vous ne les reconnaitrez pas forcé-ment grâce à un sac Chanel ou une robe de collection.Même si les jeunes des classes aisées sont maître dans l’art de l’ostentation, le style vestimentaire ne correspond pas forcément
aux codes auxquels nous sommes habitués.
L’influence occidentale a eu un effet inattendu chez les jeunes Sénégalais. En effet, il est rare de voir des personnes se pavaner dans des collections de grands créateurs à moins qu’ils ne soient des expatriés, et cela pour une raison : la plu-part des jeunes s’habillent en Street Wear ou avec des vêtements de provenance étrangère (France, Italie, USA). Même si les tenues ne sont pas de marques connues, elles restent prati-quement inaccessibles aux
MINI-GUIDE DU LUXE À DAKAR* Restaurant : L’ Alcôve, La Fourchette, Le Lodge
* Club : L’Opium, Le Nirvana, Le Duplex
* Beauté : Chez Chazly, Grain de Beauté, Le Lamantin Beach
* Mode : Tabou Boutique ( PAP & Accessoires LUXE), Centre Commercial SEA PLAZA, Bou-tique Nassima.
UHôtel Radisson Blu, Dakar
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SPECIAL LUXE
franges moins aisées de la population.
Ceci peut s’expliquer de différentes ma-nières. Les vêtements sont hors de prix d’abord parce que les vendeurs se conten-tent de convertir le prix d’achat de l’Euro au Franc CFA en prenant soin de rajouter les frais de port. Par exemple, un jean à 60 euros (soit 40, 000 FCFA) peut facilement se vendre jusqu’à 20% plus cher du fait de sa prove-nance.Il y a également le fait qu’il n’y ait que très peu de représentants de marques au Sénégal. MANGO qui s’est récemment implanté pour-rait n’être accessible qu’à une clientèle rela-tivement fortunée.Le marché étant inondé par les importations massives, il faudrait adopter une nouvelle stratégie économique pour diriger les clients vers les créateurs dakarois ayant une vision plutôt moderne ou occidentale.
Si la mode sénégalaise contemporaine a encore du chemin à faire, ce n’est pas le cas pour la mode traditionnelle, qui ne connait pas la crise. Toutes les grandes occasions sont des prétextes pour se faire confection-ner une tenue. Hormis les fêtes religieuses, les mariages ou baptêmes, les réceptions mondaines, très fréquentes chez les familles aisées, sont des moyens pour chacun d’étaler l’originalité et l’éclat de sa tenue. Aussi bien les hommes que les femmes n’hésitent plus à se rendre chez les couturiers pour se faire confectionner des tenues uniques ou vues sur des célébrités comme Viviane Ndour.
Quant au phénomène des maisons de cou-tures, il est relativement récent. Et si jadis les tailleurs se trouvaient dans les quartiers po-pulaires et les marchés, aujourd’hui, certains se sont spécialisés dans le domaine du luxe et s’implantent dans les quartiers résidentiels ( Les Almadies) et maintiennent une clien-tèle exclusive prête à débourser des sommes exorbitantes pour un modèle unique tiré des tissus les plus précieux, et brodés avec soin. La tenue traditionnelle étant de rigueur tous
les vendredi (jour de prière), on fait confec-tionner ses tenues boubou, avec du thioup ( technique indigo venue du Mali), Gagnila, du Bazin, en coupe taille-basse pour les filles ou coupe dite « Obasanjo » pour les garçons.Des pionnières dans ce domaine comme Diouma Dieng Diakhaté ou Collé Sow Ardo ont permis à plusieurs audacieux de se lan-cer en ouvrant leur propre enseigne, comme Mame Faguèye Bâ.L’habillement traditionnel de luxe est, on peut dire, aussi développé que le secteur du luxe Européen. Certains se sont même consacrés uniquement à la confection de fou-lards, de chaussures ou de sacs.Toujours dans la même lancée, des salons de luxes réservés à des clients capables de dé-bourser quelques centaines d’Euros pour une coiffure éphémère n’ont aucun mal à pros-pérer. Bien avant la popularité du Lacefront, des salons se sont spécialisés dans la vente et la pose d’extensions pour parfois jusqu’à 1 million de francs CFA (soit à peu près 1500 Euros). 3n
UTabou Boutique
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SPECIAL LUXE
USira Vision Edition 2010 USira Vision Edition 2010
UBoutique 1, 2, 3, Centre Commercial Sea Plaza
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Seconde ville du pays, le Cap est très vite devenu un haut-lieu de la mode sudafricaine grâce à ses écoles de design, ses Fashion weeks et l’éclosion d’une nouvelle génération de Fashionistas et autres Modeux. Mais au-delà de l’avis des designers et « femmes de », comment les jeunes se sont-ils appro-priés les codes du prestige ? Comment perçoivent-ils la création sudafricaine ?J’ai rencontré 3 jeunes étu-diants issus de la jeunesse dorée locale, Tebe (18 ans, passionnée par la mode et le théâtre), Timothy (21 ans, amateur de voyages et de sports) ainsi qu’ Iman Allie (18 ans, fashionista et noctambule) et ils ont ac-cepté de me répondre sans langue de bois.
Comment définiriez-vous le luxe?
Iman: Hé bien.. pour ma part, c’est le superflu. Mais un superflu ayant de la classe et qui finit par se rendre indispensable à nos yeux.
Tebe: Le luxe coûte cher, déjà. C’est de la matière de bonne qualité, en termes de mode et ca dure longtemps. Il est facile de savoir quand un objet est luxueux de par son apparence car il attire l’attention.
Tim: Le luxe c’est sophisti-qué, et surtout, un article d’un tel acabit dure plus longtemps que d’habitude.
Quel est votre objet de luxe favori et celui que vous rêvez d’obtenir ?
Tebe: Sans aucun doute, je dirais mon sac Burberry. Non seulement il est signé Burberry mais il est aussi très pratique et large, donc je me sens moins coupable de l’avoir car je l’utilise beaucoup. J’aimerais avoir un bracelet Love de Cartier.
Interview réalisée par Audrey Lewat. Photos par Zintle Raziya & Asanda Madosi
«Les marques internationales marketent mieux leurs pro-duits que les marquessudafricaines...»
LUMIÈRE SUR LE CAP
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SPECIAL LUXE
Iman: J’ai une paire de Lou-boutin et j’ai hâte de me procurer le sac « Alexa» de Mulberry, ainsi que les escarpins « Iman » de Guc-ci. Je ne sais pas à quelle Iman ces stilettos font réfé-rence, mais je vais les porter comme si cela m’était dédié !
Une boutique favorite ?
Iman: Christian Louboutin !
Tebe: Chanel. Quand on entre dans une boutique de Chanel, on peut ressentir une sensation d’exclusivité,
comme nulle part ail-leurs. C’est magique.
Nous ne pouvons nous empêcher de remarquer que vous n’avez cité que de marques venant d’ailleurs, qu’en est-il des marques de luxe Sudafricaines ?
Tim: A vrai dire, il y a très peu de marques locales qui proposent des créations qui m’intéressent au point de les acheter. Les marques internatio-
MINI-GUIDE DU LUXE AU CAP :* Restaurant : Aubergine, Green, The Beluga et Salushi.
* Club : Faz, Tiger Tiger et 91.
* Beauté : Refresh et Glitz & Glam Hair, Nails and Beauty.
* Mode : Les boutiques de Long Street et Cavendish Square.
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SPECIAL LUXE
nales marketent mieux leurs produits que les marques sudafricaines, notamment via des défilés, des pubs, des parutions... J’ai travaillé dans le business de la mode et il est vrai que lorsqu’une célébrité porte une marque, cela augmente la valeur de celle-ci. Moi par exemple, j’ai vu Cristiano Ronaldo dans une costume 3 pièces Gucci et depuis, j’ai envie d’avoir le même. S’il portait du Darkie ( designer sudafricain), j’au-rais déjà plus envie d’aller voir ce que ce-dernier a à proposer.
Iman: Il y a des marques de luxe locales que j’adore, comme Abigail Betz et Kluk Cgdt. Mon problème avec la plupart de ces marques, c’est qu’elles ont tellement envie de s’installer sur le marché que leurs publicités sont « too much »... Je me recon-nais plus dans les marques occidentales parce qu’elles sont plus représentatives de mon style. Et bien sûr, avec l’impact qu’ont les célébri-tés internationales, je pense qu’on aspire plus à ce type de glamour.
Tebe: Je ne connais pas
grand-chose en termes de luxe Sud-Africain mais c’est en partie de ma faute mais aussi de la leur. J’ai l’impres-sion que la plupart de ces marques font toujours la même chose, il s’agit tou-jours d’imprimé africains et de ceci Africain et de cela Africain... J’ai donc déve-loppé ma propre immunité à l’égard de ces marques. Les marques moins ethniques ou afro-centriques ne font pas de luxe tel que j’aime-rais l’acheter, surtout quand il s’agit de sacs. Cependant, Malcolm Kluk CGTD est une de mes marques sudafri-caines préférées.
Les articles de luxe sont-ils mieux fabriqués à l’étranger ?
Tebe: Je crois qu’il y a une main-d’œuvre conséquente et une demande toute aussi grande ailleurs, aux Etats-Unis et en Europe. L’Afrique du Sud est en plein dévelop-pement, surtout en termes de mode. Donc nous n’avons pas encore exploré le luxe comme il se doit. En plus, je crois que nous avons plus de problèmes à régler que ces autres pays, donc la mode n’est pas (encore) une prio-rité.
Tim : Pas forcément mieux fabriqués, je pense que l’Afrique a la capacité de pro-duire et commercialiser de la
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SPECIAL LUXE
qualité. Seulement, les ten-dances proviennent des pays occidentaux avant d’arriver ici. De ce fait, nous sommes toujours un peu en retard et c’est assez difficile de rivali-ser.
On a entendu dire que la contrefaçon est de plus en plus courante...
Tim: Ici, on les appelle les «Fong-Kongs» ! Sur le plan éthique, je désapprouve. Mais honnêtement, si j’avais la garantie de pouvoir porter du faux sans que personne ne
puisse rien remarquer, et que l’article en lui-même me plai-sait vraiment, j’en porterai
Tebe: Quand j’étais plus jeune, je trouvais cela acceptable. Mais en grandissant, j’y suis devenue complètement hos-tile. Je préférerais ne pas avoir de sac que d’en porter un faux. Et quand je vois des gens porter des marques de luxe, j’ai pour habitude d’analyser tout leur habil-lement pour voir s’ils pour-raient vraiment se payer un tel article. Si le reste de l’ha-billement ne suit pas, c’est probablement un faux.
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Par Paul-Arthur Jean-Marie
Véritable Barneys de la métropole nigériane, TEMPLE MUSE a su s’imposer comme le lieu incontournable du luxe ainsi qu’un excellent moyen de promotion et de stockage pour les créateurs.
Créé par les frères Avi et Kabir Wadhwani, respec-tivement ancien acheteur pour le concept-store Selfridges à Londres et publiciste, Temple Muse est une structure qui ne ressemble à aucune autre à Lagos. En plus d’être une vitrine unique du savoir-faire nigérian en matière de mode, le mul-ti-marques propose une large variété d’articles, le tout dans un cadre opu-
lent, au décor très smart et élaboré. Parmi les marques locales présentes sur les portants de Temple Muse, l’on peut compter l’omniprésente Jewel By Lisa, Zebra, La-lique, Amranpali, Lladro, Sunny Rose, tout comme une multitude de griffes internationales à l’instar de Christie Brown, Duro Olowu, Dunhill, True Reli-gion et même Hermès. 3n
UN TEMPLE DU LUXE À LAGOS
ADRESSE
Temple Muse8 Sanusi Fafunwa Street, Victoria Island, Lagos.+234 1735 7842 +234 70 2877 0691www.temple-muse.com
Fashiz’Hotspot
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SOULIERS DE LUXE
Fashiz’Wishlist
Elles restent les meilleures messagères d’un Luxe qui célèbre plus que jamais la Féminité. Sélection des Souliers luxueux de cette saison...
par F.R
1. BRIAN ATWOOD - 650 EUROS2. MARC JACOBS - 595 EUROS3. MIU MIU - 340 EUROS 4. PIERRE HARDY - 500 EUROS5. ALEXANDER WANG - 440 EUROS6. CASADEI - 691 EUROS7. FENDI - 598 EUROS8. LOUBOUTIN - 550 EUROS9. ALAIA1 - 300 EUROS10. CHLOE - 590 EUROS11. GIAMBATISTA VALLI - 588 EUROS12. CHARLOTTE OLYMPIA - 940 EUROS13. ALEXANDER MCQUEEN - 860 EUROS14. MARNI - 400 EUROS15. GIUSEPPE ZANOTTI - 1200 EUROS
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WISHLIST
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LE LUXE AU MASCULIN
Qu’on se le dise, le luxe n’est plus l’apanage des femmes. Dorénavant, elles doivent le partager avec une gent masculine qui n’hésite plus à s’approprier les codes de l’excel-lence..
par Stella-Tshika Mpoy
Fashiz’Wishlist
1.BOUTONS DE MANCHETTE INCRUSTÉS DE NACRE BLANCHE (ALAIN FIGARET – 65 EUROS)2.PARFUM AQUA FAHRENHEIT (DIOR À PARTIR DE 62, 70 EUROS)3.SOULIERS AVEC DIAMANTS PHILE (AUBERCY – PRIX SUR DEMANDE)4.COFFRET STYLOS JOHN LENNON EDI-TION SPÉCIALE (MONTBLANC - ROLLERBALL 510 EUROS, STYLO À BILLE 510 EUROS, STYLO PLUME 680 EUROS)
5.LUNETTES DE SOLEIL PLIABLES STEVE MCQUEEN (PERSOL – À PARTIR DE 290 EUROS)6.MONTRE ULTRA THIN EMPERADOR COUSIN ( PIAGET – PRIX SUR DEMANDE)7.SAVILE HOUSE OU L’ART DU COSTUME SUR MESURE8.SERVIETTE ARNAUD (ZILLI – 4950 EUROS)9.PORTE-CLÉS (ST DUPONT – 95 EUROS)
Parce que la Saint-Valentin est l’occasion de toutes les folies, FASHIZ-BLACK a sélectionné pour vous quelques objets et gadgets pour faire monter la température le jour venu (et les autres jours aussi
d’ailleurs...)
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DU LUXE POUR UN STYLE
Fashiz’Wishlist
par F.R
Envie de vous faire une petite folie en vous offrant exceptionnellement un peu de Luxe ? La rédaction a choisi
pour vous quelques articles INTEMPO-RELS dans lesquels vous pourrez vérita-blement INVESTIR, et ce, selon votre style.
A / LA FASHIONISTA Le modèle Pigalle du Saint Christian Lou-boutin est passé du simple Must-Have à une véritable pièce de collection. Les fa-meuses semelles rouges fouleront les pa-vés encore pour quelques décennies. B/ LA BCBG Véritable symbole de la silhouette bour-geoise, le Carré d’Hermès traverse les époques sans prendre une ride. Grâce aux mille et une façons qui existent de le nouer, il complétera un look chic et clas-sique
C/ LA GARCONNE Basique de l’Androgyne, le blazer Alexan-der Wang emprunte les codes du vestiaire masculin avec les détails de la coupe qui ont fait le succès du designer. Une pièce à avoir donc dans son dressing. D/ LA BLING-BLING Sophistiquée et juste ce qu’il faut de logos pour prouver son authenticité, le sac Bos-ton de Gucci ira aux bras de toutes les fans de Bling-Bling. E/ L’AFRO La Robe de Cocktail Jewel By Lisa repré-sentative de ce nouveau Luxe à l’Africaine qui se veut digne héritier de l’esthétique locale mais aussi emprunt de modernité.
ALEXANDER WANG - 410 EUROS
CHRISTIAN LOUBOUTIN - 400 EUROS
JEWEL BY LISA - 440 EUROS
HERMES - 292 EUROS
GUCCI - 800 EUROS
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WISHLIST
Mix & Match Imprimés, bijoux foisonnants et pièces sobres : ce printemps
2011, on ose ( presque ) tout.
Réalisation : Paola-Audrey NdengueStoryboard: Paul-Arthur Jean-Marie
Photographe: Manuel BruléStylisme: Calvin Nymon
Make up Artist: Yann BoussandCoiffure: Sonee FLower
Assistant: Chris Tanner & Pauline MontaubanMannequin: Loulawa Marie
Robe longue à imprimés : Stella Jeans, Bagues & Bracelets : K-Mo et Galliano . Collier : Basil Soda, Blastron : Vilsdol De Arce
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FOCUS
dCeci était sans compter la nouvelle ap-pétence des investisseurs et des grands groupes à ressusciter ses légendes du sa-voir-faire français, en misant sur les jeunes créateurs pour perpétuer le propos de ces griffes sans pour autant s’enfermer dans un banal copier-coller d’antan. Depuis à peu près quatre ans, on remarque le retour les anciennes maisons de couture qui ont fait les beaux jours de la Capitale, au mieux de leur forme, retrouvant leur vitalité du passé
et renouant avec le succès. C’est notamment le cas de Carven et Cacharel. Aussi, en ce début d’année, on annonce également celui de la maison Paco Rabanne.
Le chic parisien de Carven
Créée par Carmen de Tommaso en 1944, Carven proposait une ligne alliant sobriété, élégance et fonctionnalité. Ses créations, re-cherchant avant tout le confort et une forte
Paco Rabanne, Carven, Cacharel... ces maisons, suite à de longues années d’apogée, ont connu au fil du temps une rude traversée du désert, souffrant de la mort de leur créateur d’origine, de mauvaises ventes ou alors d’une fatale réputation de marque désuète. On se disait alors qu’elles avaient définitive-ment sombré dans l’oubli et ne seraient plus que des parties du patrimoine de la mode dont les pièces apparaîtraient dans des expositions ici et là...Par Paul-Arthur Jean-Marie
UCarven
LE RETOUR DE
L’ANCIENNE GARDE
Fashiz’Focus
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FOCUS
UCacharel
UGuillaume Henry
dose de classe, se voulaient non pas inextri-cablement complexes mais des plus pragma-tiques.. Culottée et originale, n’hésitant alors pas à bouleverser les codes, Carmen de Tommaso, alors surnommée Madame Car-ven, regorgeait d’idées qui ne manquaient jamais de surprendre le petit gotha parisien. On pense à ces centaines d’échantillons qui furent balancés au-dessus de la ville à l’aide de mini-parachutes blancs et verts - sa cou-leur fétiche - pour promouvoir la sortie de son premier parfum. Nonobstant, la marque commence à s’épuiser, ne parvenant pas à évoluer avec son époque, ce qui l’oblige bientôt à cesser ses activités. Ce n’est qu’en 2008, lorsque le groupe SCM décide de la racheter qu’elle se réveillera de ses cendres. Pour rebooster Carven, les dirigeants nom-ment Guillaume Henry à la direction artis-tique de la marque, un styliste anglais qui a fait ses armes chez Givenchy et Paule Ka : la magie ne tarde pas à s’opérer. Rapidement, il conquiert le cœur des nouveaux nababs de la mode et des fashionistas. Sa straté-gie : se servir exclusivement de quelques archives de la maison et bâtir pas à pas un nouvel ADN tout en respectant les volontés de Carmen de Tommaso. La fille Carven de 2011 est chic tout en simplicité, courtoise, ingénue et maîtrise sa sensualité avec sa-gesse. La dernière collection, destinée aux
périodes printanière et estivale, s’inspire de la Grèce Antique. Les coupes s’aventurent dans des flous artistiques, les coupes sont courtes, les imprimés audacieux. Entre les mains d’Henry, Carven a retrouvé toute sa grâce. Alléluia ?
Cacharel ou le romantisme à la française
Modéliste de métier et titulaire d’un CAP de tailleur, Jean Bousquet prend la décision en 1958 de quitter sa ville natale de Nîmes et
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FOCUS
de tenter l’aventure parisienne. Mettant en place des intemporels de la garde-robe féminine tels que l’imprimé Liberty et le chemisier crépon, il se fait très vite un nom en développant un style romantique, à fleur de peau, pour lequel toutes les jeunes filles et femmes un peu rêveuses craquent. Sa notoriété dépassera même les frontières françaises, notamment grâce au soutien de célébrités du monde de la mode comme Emmanuelle Khan et Sarah Moon. Diffi-cile donc d’imaginer que ce succès pren-drait fin. Ce qui pourtant arrivera. En 2009, alors que la marque ne se canton-nait plus qu’à la production de parfums, elle annonce son retour sur les podiums, après une succession de tentatives ratées guidées par Estrella Archs, Mark Eley et Wakako Kishimoto entre autres. Cette fois-là, la direction artistique est confiée à Cédric Charlier, Belge âgé de 33 ans, un ancien assistant d’Alber Elbaz chez Lanvin et diplômé de l’école de la Cambre. Ses différentes prestations sont vivement ac-clamées par la critique et sollicitées par le public. Pour sa troisième collection au sein de la maison, il met à l’honneur la candeur féminine et la légèreté. Les mannequins arborent donc des chemisiers associés à des pantalons ou à des jupes joliment colorés pour les uns, et savamment impri-
mées pour les autres. La note printanière de l’opus est presque revigorante, donnant une immense envie de se retrouver début avril, lorsque la nature commence à re-naître. Du rose, de l’orange, du capucine, l’imparable motif fleuri… Un très beau travail sur la palette chromatique mais également sur les formes, qui mérite d’être applaudi. Depuis, on assiste à une bonne reposition de Cacharel sur les marchés financiers.
Au tour de Paco Rabanne ?
Paco Rabanne fonde sa maison éponyme dans les années 60 et révolutionne carré-
UCédric Charlier
UManish Arora
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FOCUS
USac Iconic 69
ment la couture. "Le métallurgiste" comme Coco Chanel en personne aimait l’appeler, innovait à l’époque en proposant des pièces faites de Rhodoïd (une matière plastique à base d’acétate de cellulose, NDLR). Et il ne s’arrêta pas là. Bientôt, il fait l’usage de matériaux et tissus totalement insolites tels que le papier, le cuir fluorescent, le métal martelé, le jersey d’aluminium et la fourrure tricotée. Les résultats sont généralement épatants d’esthétique et surtout d’une avant-garde unique. Puis, le maître passe de folie créative à folie tout court. En effet, Rabanne est connu pour ses prédictions farfelues et ses dires dépassant la simple excentri-cité. On se rappelle de la fois où il prédit qu’une station spatiale allait s’écraser sur la France... Toutefois, on ne peut pas affirmer que ce soit toutes ses élucubrations qui aient contribué au déclin de la griffe. Cela doit plutôt relever d’une incapacité à se réinven-ter. Quoiqu’il en soit, lorsque Patrick Robin-son en a repris les rennes, on a voulu croire à une échappée des enfers. L’Américain fournit des collections excellemment élabo-rées mais quitte le navire prématurément pour rejoindre GAP. Revenir au sommet du prêt-à-porter en 2011, c’est le challenge que
s’est imposé Vincent Thilloy, actuel prési-dent de Paco Rabanne. Raison pour laquelle il a récemment nommé l’innénarable Ma-nish Arora, nouveau directeur artistique de la maison. De fait, le créateur indien a su se faire une place avec ses collections toutes plus fantasmagoriques les unes que les autres. Sera-t-il l’homme de la situation ? On aura la réponse à cette question en octobre 2011, lors de la présentation de la collection Printemps-Été 2012 de la griffe. En atten-dant, la marque a déjà pris les devants en rééditant le sac "iconic 69", remis au goût du jour par Rei Kawabuko, et un partenariat avec le bijoutier Judy Blame a également été annoncé.
Dans le fond, il est plutôt appréciable que certaines marques du passé reviennent à la vie avec l’impulsion de ces esprits juvéniles, une seconde chance réserve parfois des ( bonnes) surprises. A la rédaction, nous nous demandons tout de même si nous aurons l’occasion de revoir le nom de l’italienne Elsa Schiaparelli sur le devant de la scène. Il serait peut-être temps pour un investisseur d’y penser...3
LE SOLEIL D’OR Réalisation : Paola-Audrey Ndengue
Photographe: James Courtenay Direction artistique : Nickque Patterson
Mannequin : Raschelle Osbourne @ Models1Make Up: Philipp Ueberfellner avec les produits Illamasqua
Manucure: Lystra Lezama Assistant-photographe : Matt McCarthy chez OKENWA
Décor : James Courtenay chez OKENWA
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1Le Colorama, Tu maîtriseras
Après avoir été envahi par une vague de Camel et de Beige cet Hiver, notre placard prendra cette saison une bonne cure de vita-
mines balayant ainsi des saisons de règne des couleurs nudes et autres couleurs monochromes. Du Orange, du Vert, Du Fuschia, etc.. cette saison laisse une part belle aux couleurs flashy osant même les mixer sans complexe. Vue chez les plus grands : Prada, Jil Sander, Gucci, etc. cette énergie chromatique sera maitrisée par des coupes épurées quasi-monacales afin d’éviter le fashion faux-pas.
21. RIVER ISLAND2. MANGO - 50 EUROS3. BOOHOO 25 EUROS4. MANGO - 60 EUROS5. RIVER ISLAND - 35 EUROS6. ASOS - PRIX NON COMMUNIQUÉ
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2D’Afrique, tu resteras
L ’esthétique africaine continue à avoir le vent en poupe chez les Fashionistas. Ses couleurs cha-toyantes et son fameux imprimé
Wax nous accompagnera toute la saison.
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1. L.A.M.B 2. JEWEL BY LISA - 140 EUROS3. JOHARI - 40 EUROS4. ITUEN BASI - 45 EUROS5. AIMAS - 85 EUROS6. MANGO - 90 EUROS
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TENDANCES
3Des années 70, tu t’inspireras
S eul survivant de la vague rétro qui s‘est abattue sur la mode cet Hi-ver, les 70’s seront une excellente source d’inspiration cette saison.
Véritable hommage au génie d’Yves Saint Laurent, les défilés de la saison estivale ont défendu avec succès l’esthétique propre au créateur disparu. Des pattes d’Eph’, à la jupe longue, en passant par les compensées, la capeline, et de petites touches dorées, on adoptera aussi la couleur « Rouille » : cette couleur entre le brun et le rouge sied à merveille aux peaux ébènes et est si représentative de ces années mythiques.
41. MARC JACOBS2. ASOS - 45 EUROS3. BERSHKA 4. MANGO 5. AVRIL GAU - PRIX NON COMMUNIQUÉ6. URBAN OUTFITTERS
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4De Rayures, tu te pareras
S’éloignant de ses origines bre-tonnes, cette saison les rayures prennent de la couleur et s’invitent sur tous nos vêtements et acces-
soires. Déclinées chez Sonia Rykiel où l’on trouve les origines de ces rayures colo-rées, elles se voudront à la fois sportives et féminines. On osera le total look aux seules conditions que les rayures du bas n’aient pas la même largeur que celles du haut ou encore qu’une soit horizontale et l’autre verticale.
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1. SONIA RYKIEL2. VIVIENNE WESTWOOD - 280 EUROS3. MANGO - 50 EUROS4. H&M- 30 EUROS5. NEWLOOK - 18 EUROS6. SONIA RYKIEL- 180 EUROS
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TENDANCES
5Le panta-lon large, tu adopteras
A ne pas confondre avec le pantalon patte d’éléphant, le pantalon large allie rigueur d’un pantalon de
smoking et féminité. On le choisi-ra de préférence taille haute pour éviter de tasser la silhouette et en jean pour un côté moins formel et plus marin (Vu chez Dior). On adoptera aussi sa version la plus estivale, le pantalon « Palazzo » plus évasé (Boohoo) que l’on por-tera avec des compensées et un top près du corps.
61. AKRIS2. H&M - 35 EUROS3. MISS SELFRIDGE - 50
EUROS4. FRENCH CONNECTION
95 EUROS5. BOOHOO - 20 EUROS6. MANGO - 40 EUROS
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6Le Denim, tu féminiseras
C et Eté, on ressortira notre vieux jean Boyfriend que l’on retrousse-ra et féminisera à coup de blouse légère, de foulard noué à la taille,
et de compensées (Moschino). 1
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1. MOSCHINO2. NEWLOOK - 25 EUROS3. UNIQLO - 95 EUROS4. H&M- 30 EUROS5. NEWLOOK - 18 EUROS6. SAN MARINA - 70 EUROS
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TENDANCES
7Les imprimés, tu mixeras
Cette saison, les plus douées d’entre nous se lanceront dans cet exercice périlleux. Aucune règle établie. On peut donc tout
oser tant que l’on assume le résultat.
81. DIANE VON FURSTENBERG2. H&M - 35 EUROS3. TIFFANY AMBER NIGERIA - 155
EUROS4. MANGO- 70 EUROS5. H&M - 30 EUROS6. JEWEL BY LISA - 40 EUROS
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8Punk, tu deviendras
D éfendue depuis quelques saisons par Decarnin chez Balmain, on se laissera séduire par cette sil-houette rendue célèbre par les
rockeurs dans les Années 80. On adopte les jeans et tee-shirts destroy et le perfecto reste notre meilleur ami pour un look punk glamour.
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1. MOSCHINO2. NEWLOOK - 25 EUROS3. UNIQLO - 95 EUROS4. H&M- 30 EUROS5. NEWLOOK - 18 EUROS6. SAN MARINA - 70 EUROS
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TENDANCES
9Parfaits symboles de la fraîcheur
printanière, les fruits et fleurs s’in-vitent dans notre vestiaire. Nos vê-tements estivaux s’imprègnent de
liberty, de pommes ou encore de citrons.
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21. STELLA MCCARTNEY2. H&M - 40 EUROS3. MIM - 15 EUROS4. MANGO - 50 EUROS5. NEWLOOK - 20 EUROS6. NEWLOOK - 30 EUROS
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122 FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
De fleurs (ou Fruits), tu te couvriras
10Minimaliste, tu seras
Véritable phénomène défendu depuis des années par Calvin Klein, il a pris ses
galons d’ indispensable grâce à la géniale Phoebe Philo chez Céline. Le mini-malisme met le point sur des couleurs monochromes et neutres, sans oublier la coupe stricte. Du noir, du blanc, du camel, etc… sont l’identité chromatique de cette silhouette qui ne manque pas d’élégance.
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1. CALVIN KLEIN2. H&M3. ASOS4. MANGO - 140 EUROS5. H&M6. ZARA - 120 EUROS
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TENDANCES
DAVID TLALE:
Le dramaturge de la mode
Propos recueillis par Paul-Arthur Jean-Marie.
Réputé pour son sens de l’extravagance juste, chacun de ses défilés est une pièce de théâtre où les mannequins incarnent des femmes à la personnalité forte, paradant dans des pièces excentriques mais néanmoins Glamour. Il s’agit bien entendu de David Tlale, ce cou-
turier sud-africain incroyablement talentueux, dont le travail a dépassé les frontières du pays arc-en-ciel et a été admiré dans les
plus grandes capitales de la mode, telles que New York et Paris. Pour sa collection automne/hiver 2011-2012 présentée lors de la dernière semaine de la mode de Johannesburg, Tlale ne faillit pas à sa répu-tation. Il a choisi de rendre hommage à la métropole et au président Nelson Mandela à-travers 92 superbes silhouettes. Au programme: des coupes et des imprimés audacieux, de sensuelles robes du soir imprimées rouge et noir, d’autres évoquant la Haute Couture à la
française tant les matières employées sont riches et le sens du détail accru...Quelques temps après la fin du défilé, nous l’avons retrouvé et c’est volontiers, avec le sourire, qu’il a accepté de nous répondre.
126 FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
FASHIZBLACK MAGAZINE : Avant tout chose, bra-vo pour cette incroyable performance !
David Tlale : Merci beaucoup !
FM : Votre label fête ses sept ans cette année. Quel bilan pouvez-vous tirer de votre expé-rience dans le monde de la mode ?
D.T : Merci ! Je dois dire que monde de la mode est excitant, en constante évolution et extrê-mement volatile. Pour avoir du succès, il faut avoir énormément de confiance en soi et en ses capacités en tant que styliste mais aussi en tant que businessman.
FM : Quel est le meilleur souvenir de votre car-rière ?
D.T : L’instant le plus mémorable de ma car-rière est sans aucun doute lorsque j’ai été invité pour la toute première fois à défiler à New York. C’était une expérience unique !
FM : Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lan-cer dans une telle aventure ?
D.T : Tout a commencé quand je me suis rendu compte que les métiers standards, de bureau n’étaient pas fait pour moi. J’avais ce besoin d’exprimer la créativité en moi. J’ai d’abord commencé à travailler chez un fleu-riste où j’étais en charge de l’assemblage des bouquets de fleurs et une multitude d’autres choses. J’ai même essayé la coiffure, mais sans conteste, j’ai trouvé le meilleur exu-toire de ma créativité ainsi que l’usage le plus utile de mon talent dans la création de mode. J’adore faire ce métier et surtout, j’éprouve pour la mode un énorme passion.
FM : Avez-vous déjà pensé à une égérie ? Si oui, qui et pourquoi ?
D.T : Mon égérie et muse par la même occa-sion est l’ancienne Miss Afrique du Sud, Tatum Keshwar. Elle représente la femme
David Tlale avec beaucoup d’élégance et de subtilité.
FM : Vous multipliez les prestations sur le continent africain et ailleurs, imaginez des collections femmes et hommes. Comment gérez-vous toute cette masse de travail ?
D.T : Je suis passionné par ce que je fais et qui plus est, j’ai une équipe dévouée, talen-tueuse et travailleuse avec moi qui assure le succès de chaque collection et de chaque défilé.
FM : Nous vous avions déjà rencontré lors
UDavid Tlale et sa muse Tatum Keshwar
INTERVIEW
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U collection Automne/Hiver
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de votre présentation à Paris en 2010. Est-ce qu’elle vous a apporté quelque chose ? Allez-vous revenir ou n’est-ce plus au programme ?
D.T : Paris a apporté une touche un peu plus raffinée à mon travail. J’y ai appris les codes de la couture en bonne et due forme. Cette ville m’a aussi aidé à me rendre compte de l’image qu’avait ma marque à l’étranger, plus particulièrement en Occident. Oui, je prévois définitivement de revenir à Paris.
FM : Pour chacune de vos nouvelles collec-tions, vous vous plongez dans un thème bien précis visant à sublimer la femme, quel est celui de cet opus ?
D.T : Oui, vous avez remarqué ? Ici, je fais un retour vers le passé et je ramène des pièces iconiques d’antan en y ajoutant un twist nou-veau et moderne. Cette collection est intitu-lée «Made In The City», j’ai également voulu mettre en avant tous les éléments qui font de Johannesburg une ville aussi fantastique. Par ailleurs, en observant de plus près, chacune des silhouettes évoque subtilement un épi-sode de la vie de Nelson Mandela.
FM : Avez-vous des artistes, des stylistes qui vous inspirent en particulier ?
INTERVIEW
128 FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
D.T : Valentino, John Galliano, Riccardo Tisci pour Givenchy et Alexander McQueen sont autant de designers qui m’inspirent.
FM : Et que pouvez-vous nous dire sur l’état de l’industrie du luxe en Afrique du Sud ?
D.T : La crise financière a eu énormément d’impact dans l’industrie du luxe. L’attention des grandes marques de luxe s’est peu à peu détournée des pays occidentaux pour se diri-ger vers les pays émergents tels que l’Afrique du Sud. Ici, la mode a beaucoup d’importance, même pour le gouvernement. Elle y est déve-loppée. Des maisons de couture fleurissent chaque jour, regardez juste la Joburg Fashion
Week de cette année. Fantastique, non ? Bref, avec la croissance de marchés comme le mar-ché sud-africain, il y aura toujours une indus-trie du luxe prépondérante quelque part, crise ou pas crise.
FM : Où voyez-vous votre maison de couture et vous-même dans les sept prochaines années à venir ?
D.T: J’aimerai être encore plus présent sur le plan international mais aussi créer des lignes un peu plus accessibles, tout en gardant ma fidèle clientèle de base. Mon souhait est de voir des personnes tout à fait ordinaires dans les rues arborant des pièces David Tlale.
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FASHIZBLACK MAGAZINE : Bonjour Anita ! Parlez-nous un peu de vous, de la naissance d’Anita Quansah London, votre label.
Anita Quansah : Je suis une créatrice instal-lée à Londres et j’ai obtenu ma licence en Design textile au Chelsea College of Art and Design. Je crée des vêtements ainsi que des colliers au style éclectique, en modèle unique qui mixent une certaine sophistica-tion intemporelle et beaucoup originalité. J’utilise des matériaux recyclés et des pièces vintage. Depuis l’obtention de mon diplôme, je m’exerce à développer et à promouvoir l’usage des matières recyclées en créant des pièces complexes. Des accessoires de mode, tout comme de la décoration d’intérieur. As-sister à de nombreuses exhibitions telles que «Indigo» ou encore «Première Vision» à Paris m’ont donné l’opportunité d’être impliquée rapidement dans l’industrie de la mode. J’ai également collaboré à l’élaboration de vêtements brodés pour de nombreuses et majeures maisons de couture.
FM : D’où vous vient ce don pour la création ?
A.Q : J’aime la mode et toutes les choses
qui sont belles à regarder ou à toucher. Je suppose que cette passion pour le design et cette créativité viennent de ma petite enfance. J’appréciais particulièrement re-garder ma grand-mère coudre et faire de superbes habits à partir de tissus brodés. Sa passion pour la création, son énergie et sa détermination m’ont poussé à expérimen-ter des choses dès l’adolescence. Je pense que le fait d’avoir été élevée au milieu de femmes et de regarder leurs différents styles évoluer a eu un impact indéniable sur moi.
FM : Qu’est-ce qui vous a dirigé vers la joail-lerie en particulier ?
A.Q : Les superbes femmes de ma famille, de ma grand-mère à ma ma mère en passant par mes tantes m’ont fortement influencée comme je l’ai dit plus tôt. Ces dames m’ont enseignée à un très jeune âge comment l’art de parer son corps de beaux bijoux arrive à vous rendre remarquable, à vos yeux et à ceux des autres également. Chose très importante : elles s’habillaient d’abord pour elles-mêmes, ce que je garde toujours en tête lorsque je crée. Une femme doit s’habil-ler en fonction de sa personnalité.
Telle une prestidigitatrice, elle arrive à transformer des matériaux recyclés en sublimes bijoux transpi-rants de luxe et de beauté. Anita Quansah fait partie de la nouvelle vague de créateurs africains qui ne cessent de faire parler d’eux de ce côté de l’Atlan-tique. Polyvalente et passionnée, à l’aise aussi bien dans la joaillerie que dans les vêtements et même la décoration, elle revient sur son parcours et ses inspi-rations.
Par Paul-Arthur Jean-MarieUAnita Quansah
ANITA QUANSAH, LA MAGICIENNE !
Fashiz’Focus
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FOCUS
Chaque pièce qui décorait leur cou reflétait leur personnalité. Des femmes brillantes et pleines de vie. Un peu comme moi... (rires).
FM : Vous l’êtes ! Nous n’en doutons pas. Il n’y a qu’à voir vos créations. Au fait, pourquoi cet attrait pour les matériaux recyclés ?
A.Q : Le recyclage a toujours été une passion. Après des années à explorer et à expéri-menter diverses techniques de créations à partir des matériaux vintages ou recyclés, j’ai réalisé que les possibilités sont infinies. A partir de là, j’arrive à mettre au point des pièces luxueuses, jamais vues auparavant, qui sont vraiment uniques en leur genre. J’ai aussi la conviction qu’en travaillant de cette manière, je contribue à la bonne santé de la planète, à mon échelle.
FM : Quel est le processus de création de vos collections ?
A.Q : Vu que mes créations ne peuvent pas être qualifiées de commerciales et sont des modèles uniques, çà prend du temps. Cha-cune des pièces est réalisée par moi toute seule dans mon studio. Certaines peuvent demander des heures, d’autres des jours ou même des semaines car pour moi, le luxe c’est du temps. Les produits qui ont pris du temps à l’ouvrage méritent d’être appréciés. Ces heures d’artisanat et ce savoir-faire impliqués sont un luxe que personnellement j’honore, et j’espère ne pas être la seule.
FM : En quoi le fait d’être africaine a influen-cé votre esthétique ?
A.Q : Mon héritage culturel a eu un énorme impact sur mon travail. Être à moitié gha-néenne et nigériane m’a exposée à énormé-ment de traditions africaines, des coutumes, des chocs de cultures. J’ai des souvenirs de tissus et de textiles riches en splendeur. Les couleurs criardes de l’Afrique sont phéno-ménales, et j’essaye d’injecter un peu de cela à mes créations. J’essaye également de
mettre au point des collections reconnais-sables parmi des milliers, et pleines d’allure. Des pièces qui marquent les esprits.
FM : Votre dernier opus est très audacieux et glamour !
A.Q : Cette collection a été une chouette ex-périence, sur le thème de l’Afrique chic. Je voulais dépasser mes limites en utilisant du vintage, du recyclé et développer cette idée de super-luxe unique. Elle m’a permis de m’amuser et d’exprimer l’image et la réputa-tion que la marque possède aujourd’hui.
FM : Portez-vous beaucoup de bijoux au quo-tidien ? Quelle est votre pièce favorite de votre collection ?
A.Q : Je suis connue pour porter beaucoup de colliers imposants. J’aime qu’un collier soit coloré et ait une certaine insolence dans son design. Quelle est ma pièce préférée ? Oh mon dieu...C’est difficile d’y répondre, très. Toutes mes pièces sont créées avec amour et passion. Impossible de choisir. Bon, je les choisis toutes !
FM : Quel conseil pouvez-vous donner à celles qui achètent votre joaillerie ?
A.Q : Les bijoux de mes collections s’adressent individuellement aux gens. J’aime croire que chaque femme qui ap-précie et achète mes créations est à la re-cherche de quelque chose qui puisse faire en sorte qu’elle se sente bien, puissante, élégante et majestueuse. Tous ces colliers parlent pour eux-mêmes.
FM : Qui serait votre cliente idéale ?
A.Q : Je dirais que toutes les femmes sont nos clientes rêvées. Nos bijoux sont destinés aux femmes qui ont du style, du caractère, belles aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.
FM : Vous avez collaboré avec une pléiade de
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FOCUS
créateurs internationalement reconnus tels que Chris-tian Lacroix et Diane Von Furstenberg. Que pouvez-vous nous dire sur ces expériences ?
A.Q : Travailler avec n’importe quel designer est une expérience géniale et inoubliable. Collaborer avec un grand couturier comme Christian Lacroix et vendre des produits à des stylistes comme Diane Von Furs-tenberg ont été des expériences incroyables. Les deux étaient de bons clients, qui savaient exactement ce qu’ils voulaient et comment ils le voulaient. Ils m’ont vraiment mis à l’aise au sein de leur maison. Les gens autant chez DVF que chez Lacroix étaient très aimables. Chez ce dernier à Paris, j’ai été marquée par les robes splendides ! Les couleurs, les détails et la pièce finale du défilé sur laquelle j’ai travaillé...Tout était mémorable. Monsieur Lacroix lui-même est très sympathique et compréhensif. Son travail me fascine.
FM : Quel est votre avis en ce qui concerne l’industrie du luxe en Afrique ?
A.Q : L’Afrique a désormais acquis beaucoup de poids dans le milieu de la mode. Nous avons une culture fantastique et inspirante, des designers extrême-ment brillants, des artistes compétents dans ce qu’ils font. Le monde finira par prendre conscience de toute l’étendue de ses talents, c’est une question de temps. La mode africaine est maintenant un mar-ché d’ampleur globale et nous avons des marques de luxe qui font de la couture avec des superbes tissus africains..J’adore !
Vous avez des labels tels que Jewel By Lisa, Deola Sagoe, Duro Oluwo, House of Versatile styles, Tiffany Amber et pleins d’autres encore. J’aime beaucoup ses marques et ce qu’elles représentent. Leur émergence doit être un exemple pour tous les Africains, et je crois que ce n’est que le début. Le monde ferait mieux de faire attention...
«Ces dames m’ont enseignée à un très jeune âge comment l’art de parer son corps de beaux bijoux arrive à vous rendre remarquable, à vos yeux et à ceux des autres également»
UFashizblack, Janvier-Février 2011, Collier par Anita Quansah London.
Glamour printanier.. Réalisation : Paola-Audrey Ndengue
Photographe : Imperia StafferiDirection artistique & Stylisme : Crystal Deroche
Coordinatrice : Ola shobowaleMake up : Sabine Fèbre
Coiffure : Mia ParkerMannequin : Kirsty, chez Profile Model ManagementUn immense merci à HTTP://WWW.CHELSEAPENTHOUSE.CO.UK
pour leur accueil et leur hospitalité.
POUR UNE BEAUTÉ 5 ETOILES !par Sam
Prendre soin de soi n’a pas de prix, et ce ne sont pas ces 6 produits que nous avons sélectionné pour vous qui prouveront le contraire !
1. Parfum femme 30ml, Sergiotto 450 euros2. Sérum peau neuve affinante, Estee Lauder 91 euros3. Skincare amincissant 60 euros, Dr Brant (sephora)
4. Emulsion Caviar Luxe pour le corps, La Praire. 168.10 euros5. Regard perlé, Chanel 46.50 euros
6. Crème prodigieuse, Nuxe. 20.20 euros
Fashiz’Wishlist
FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
LEITMOTIVS PRINTANIERS.Par Marc Zabel
Petit à petit, on s’achemine vers le printemps, saison où la nature renaît tout en laissant derrière nous les températures particulièrement froides de
cet hiver. C’est donc l’occasion de faire un petit tour des 3 gimmicks beauté qu’il ne faudra surtout pas manquer pour la saison à venir.
1*BOUCHE PULPEUSE ET INSOLENTE.
Pour une bouche sensuelle et osée mais néanmoins chic, on la pare d’un rouge très vif et la contourne très finement avec un crayon. (Rouge Allure par Chanel - 30,50 euros / Crayon à lèvres soyeux par Giorgio Armani -19 euros)
2*ONGLES ARC-EN-CIEL.
Afin d’égayer son quotidien, on n’hésite plus à colorer ostensiblement ses ongles. Vert citron, bleu électrique, rouge écarlate, rose shocking, etc : ne
vous fixez aucune limite ! (O.P.I x Katy Perry - 13,90 euros / Lancôme - 20,95 euros / Dior - 20,90 euros)
3*SOURCILS ACCENTUÉS.
Fini le temps où les canons de la beauté exigeaient que l’on soit dépourvu de ses sourcils. Désormais on les assume, mieux encore : on les met en valeur. Effet garanti. (Palette pour sourcils, Thierry Mugler, 50 euros / Crayon pour sourcils, Black’up 15,50 euros / Définisseur de sourcils, Smashbox, 26 euros)
Fashiz’Wishlist
FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
LE MAKE-UP DE ZOË SALDAÑAPar Marc Zabel
En matière de mode, les fautes de goût sont excessivement rares, voire inexistantes , chez Zoë Saldaña . Sur les tapis rouges, ses choix s’avèrent
toujours audacieux mais néanmoins élégants et efficaces. On retrouve la même recette en ce qui concerne la mise en beauté de l’actrice. Naturel, frais et res-plendissant, son make-up est à adopter si l’on veut rester chic et minimaliste lors d’une soirée, sans pour autant passer inaperçue.
POUR LE TEINT :
-Un embellisseur de teint Black Up qui rehaussera l’éclat du teint et couvrira la peau d’un joli voile satiné / 36 euros.
-Un blush rosé Lancôme afin de dessiner les reliefs du visage tout en subtilité et sublimer les pommettes / 38,50 euros
POUR LES LÈVRES :
-Un brillant à lèvres Nars. Il rend la bouche très féminine et glamour sans trop en faire. / 25 euros.
POUR LES YEUX :
-Ombre à paupières Chanel à appliquer légèrement pour un regard sexy et sophis-tiqué /26,50 euros
-Eyeliner noir Yves Saint Laurent / 27,50 euros-Mascara Givenchy. Sa texture onctueuse et souple étirera instantanément les cils un à un, pour un effet doux et soyeux ainsi qu’une tenue impeccable et un confort
absolu / 28 euros
Fashiz’Wishlist
FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011FASHIZBLACK MAGAZINE Mars-Avril 2011
Fashiz’Music
par Keyzz
Pourtant, tout avait commencé sim-plement : Andreya naît dans la ban-
lieue sud de Londres. Petite, elle se voit déjà en haut de l’affiche et s’en-ferme dans sa chambre pendant des heures pour écrire des poèmes ou faire des maquettes avec l’aide de deux postes, l’un pour s’enregistrer et l’autre, juste à côté, avec la musique. Elle se prend donc rapidement au jeu mais c’est à par-tir de son adolescence que tout s’accélère à une vitesse folle. Elle quitte sa vie de petite londo-nienne pour étudier la musique à Leeds, où elle fera ses premières classes dans des cafés et autres soirées open-mic (très repandues au Royaume-Uni). L’un des patrons de bar dans lequel elle chantait, impressionné par
sa voix, la met preste-ment en contact avec un groupe appelé Boo-tis avec qui elle jouera quelques temps, déve-loppant ainsi son goût de la scène. Andreya devient, petit à petit, une artiste complète.
Au bout de quelques années, elle fait fina-lement la rencontre capitale de sa carrière: Simon Green alias Bonobo, producteur talentueux avec lequel elle se lie rapidement d’amitié. Leur pre-mière collaboration aura lieu sur l’album «Black Sands» de ce dernier (elle enregistre
trois morceaux) et l’alchimie opère instanta-nément.
Bien qu’ayant un style Soul et Jazz affirmé,
D'abord en featuring pour des producteurs prestigieux tels que Flying Lotus, Fink ou Mr Scruff, Andreya Triana commence petit à petit à faire sa place dans la scène Nu Soul internationale. Et ce n'est pas sa signature sur le label réputé Ninja
Tune qui pourra dire l'inverse...Par Keyzz
YLa cover de «Lost where i belong», son premier album solo
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ANDREYA TRIANA
MUSIC
elle n’est pas réfractaire aux effluves Trip Hop de Bonobo. Mieux : Elle les incorpore à sa musique et décide de réaliser son premier album solo avec lui. Après plusieurs mois de travail, naît «Lost Where I Belong» sorti le 23 août dernier. Album tout simplement excel-lent et somme toute assez minimaliste autant dans le son que dans la quantité (on compte simplement neuf morceaux).
Armée de sa voix chaude (les aficionados diraient «Soulful»), Andreya Triana enveloppe l’auditeur dans un univers mélodieux où s’entremêlent Jazz, Nu Soul et Trip Hop (par-fois en même temps) mais avant tout calme, fuligineux, presque mélancolique. Ses trois premiers singles («Lost Where I Belong», «A Town Called Obsolete» et le sorti récem-ment «Far Closer») collent d’ailleurs par-faitement au son unique qu’elle s’est créée. «Lost Where I Belong», l’album, est un voyage qui ne laisse pas indifférent, unanimement
acclamé par les presses anglaise et française qui reconnaissent sa musique comme étant véritablement audacieuse tout en restant accessible.
Pour finir, vous pouvez découvrir Andreya Triana sur scène très prochainement, puisqu’elle défend actuellement son album dans une tournée qui passe par la France où elle donnera quelques dates : Le 7 mars à la Bellevilloise à Paris, le 8 à St-Nazaire, le 10 à Toulon, le 12 à Auxerre, le 13 à Blois et le 14 au Havre. Une artiste à découvrir rapi-dement, que ce soit sur scène ou sur album. Vous êtes désormais prévenus...n
LIENS
d www.andreyatriana.comd www.myspace.com/andreyatriana
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CLICHÉS DE MODE.
D’origine néerlandaise, Sacha Von Dorssen exerce dans la mode depuis plus de 45 ans en tant que photographe. Elle a commencé à travailler de
façon intensive à Paris pour les maga-zines français, entre autres Elle et Marie Claire, mais aussi étrangers : The Sunday Times Magazine, Stern, Avenue, GQ… et en Hollande pour Avenue. Parallèlement, elle a signé des images de campagnes publicitaires et apporté sa contribution à des ouvrages d’édition sur des thèmes qui touchaient le plus souvent à la mode. Pour rendre hommage à son œuvre, une exposition lui est consacrée jusqu’au 20 mars à l’institut néerlandais de Paris. L’occasion de découvrir les différentes facettes du métier de photographe de mode tel que Sacha l’a pratiqué depuis 1964.
Pour plus d’informations : www.institutneerlandais.com
L’AFRIQUE ET LES CARAÏBES S’EXPOSENT.
Des bronzes, des sculptures en bois ou serpentine, des bijoux en perles et en pâte de verre, des bogolans du Mali, réalisés par les plus grands artistes africains du moment à l’instar de MarieB, Camara Gueye, et Islam Zian Alabdeen : c’est ce que l’on peut aller admirer à la Galerie Africaine du Viaduc des Arts du 8 au 13 mars.
Pour plus d’informations : www.lagalerieafri-caine.com / 06 60 24 06 26.
AGENDA CULTUREL
LE TOGO S’INVITE À PARIS.
Le 30 Avril, la patrie des Éperviers s’accordera une petite visite dans Paris via un grand marché, nommé l’As-siganmé, qui prendra ses quartiers à l’espace d’Eu-genie. Sur place, un collectif de stylistes dont Nana Benz et Akouyo Kate, d’artistes mais aussi de créateurs de bijoux vous attendra afin de présenter leurs œuvres. L’objectif ? «Promouvoir et valoriser la culture, l’élégance ainsi que la beauté togolaises en France».
Pour plus d’informations : 06 13 01 42 64 / 06 60 79 56 25 / [email protected].
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A LA RECHERCHE DE SA VÉRITÉ.
Adaptée du roman Wilfried N’SONDE, «Le cœur des enfants léopards» est une émouvante pièce de théâtre traitant de la quête de sa véritable personnalité, du véritable soi, dans une ambiance pas toujours propice à l’épanouissement. Son amour parti, ses amis en dérive, un jeune homme un soir d’ivresse, se retrouve en prison et ne sait pourquoi il est là. Il est né au Congo, vit dans un quartier pauvre de la périphérie de Paris, et durant sa garde à vue, renoue les fils de son destin : Mireille qui vient de le quit-ter, Drissa son copain en pleine crise de mal-être, ses douleurs, ses fureurs, ses déchirements, sa lutte contre les préjugés et les regards obscurs, et, dans sa solitude, la voix de l’ancêtre, la voix d’une Afrique magnifiée...L’interprétation est assurée par Criss Niangounan, et la réalisation par le frère de ce dernier, Dieudonné Niangouna. Du mardi 1er au samedi 19 mars 2011 au TARMAC.
Pour plus d’informations : www.letarmac.fr / 01 40 03 93 90.
DE LA POÉSIE À L’IMAGE.Connu pour ses illustres poèmes, Jacques Pré-vert a également réalisé pendant de nombreuses années des collages à l’aide de livres, de lettres, de photos, d’extraits de journaux, et des cartes postales. Assemblés à tout hasard, sans véritable harmonie, ils reflètent un humour particulier, assez intriguant un peu à l’image de sa photographie. Aujourd’hui, ils sont exposés jusqu’au à la fin avril à la maison européenne de la photographie. Ama-teurs de l’esthétique étrange et non-convention-nelle, cette expo est faite pour vous.
Pour plus d’informations : www.mep-fr.org.
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AGENDA
MODEA.P.C 01 42 78 18 02ACCESSORIZE 01 42 24 84 15ACNE 01 42 60 16 62ALAIN FIGARET 01 40 06 94 90ALEXANDER MCQUEEN WWW.ALEXANDERMCQUEEN.COMALEXANDER WANG WWW.ALEXADERWANG.COMAMERICAN APPAREL WWW.AMERICANAPPAREL.NETANDRÉ 01 53 26 28 28ASOS WWW.ASOS.COMAUBERCY 01 42 33 93 61AURÉLIE BIDERMANN WWW.AURELIEBIDERMANN.COMB-STORE WWW.BSTORELONDON.COMBEN SHERMAN WWW.BENSHERMAN.COMBON PRIX WWW.BONPRIXSECURE.COMBOOHOO WWW.BOOHOO.COMBRIAN ATWOOD WWW.BRIANATWOOD.COMCASEIDEI WWW.CASADEI.COMCASIO WWW.CASIO-EUROPE.COMCOMME DES GARCONS 01 55 35 33 90COMPANY OF WE WWW.COMPANYOFWE.COM
COSMO PARIS 04 42 84 60 82CHARLOTTE OLYMPIA WWW.CHARLOTTEOLYMPIA.COMCHLOÉ WWW.CHLOE.COMCHRISTIAN LOUBOUTIN 01 42 36 05 31DIESEL WWW.DIESEL.COMDIOR HOMME 01 40 25 68 78DIOR PARFUM WWW.DIOR.COMDKNY AU PRINTEMPS 01 42 82 50 00DONDUP WWW.DONDUP.COMDOROTHY PERKINS WWW.DOROTHYPERKINS.COMDRIES VAN NOTEN 01 42 74 44 07EDWIN WWW.EDWIN-EUROPE.COMFENDI WWW.FENDI.COMGAT RIMON WWW.GATRIMON.COMGIAMBATTISTA VALI WWW.GIAMBATTISTAVALLI.COMGIUSEPPE ZANOTTI WWW.GIUSEPPEZANOTTIDESIGN.COMGOLA WWW.GOLA.CO.UKGOOD WOOD WWW.GOODWOODNYC.COM/GUCCI WWW.GUCCI.COMGUESS 01 42 68 87 12H&M 01 53 20 71 00
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