Dossier final Mongolie (2) - Université de Fribourg comparee... · • La sensibilisation : Il y a...
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Education comparée Nadège Darbellay / Samantha Basso / Marc Demierre / Marc Frossard
LA MONGOLIE
Prof : Dr. Jean-Luc Gurtner
Education comparée La Mongolie Nadège Darbellay, Samantha Basso, Marc Demierre, Marc Frossard
Université de Fribourg, mai 2015 Page 2/15
INTRODUCTION
La Mongolie a été choisie complètement au hasard, presque comme une boutade
entre nous. Par la suite, nous avons tenté de trouver quelques informations sur ce
pays. Rapidement, nous nous sommes aperçus qu’il y avait très peu de
documentation. Nous avons vaguement émis l’idée de nous orienter vers un autre
choix de pays. Dans les premières recherches, nous avons découvert le taux
d’alphabétisation de ce pays et cela a suscité un intérêt nouveau.
Dans ce document, nous allons situer la Mongolie dans son contexte géographique
et historique pour permettre de comprendre un peu mieux le système scolaire mis en
place actuellement, ainsi que les actions créées pour atteindre ce niveau
d’alphabétisation.
GEOGRAPHIE DE LA MONGOLIE
La Mongolie est située au cœur de l’Asie. Elle est entourée par la Russie au Nord, la
Chine au Sud et a un tout petit point de contact avec le Kazakhstan à l’ouest.
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TYPE DE PAYSAGE
La Mongolie est au croisement des quatre grands biomes asiatiques : la grande
steppe, le désert, les hautes montagnes et la taïga.
La Mongolie est le pays ayant la plus faible densité de population du monde. Avec
1,7 habitants par kilomètre carré (Statistiques mondiales) en moyenne, elle offre de
vastes espaces vierges extrêmement peu peuplés.
Haute montagne Steppe
Désert Taïga
La superficie de la Mongolie est de 1 564 116 km², ce qui représente environ 38 fois
la superficie de la Suisse. Cela pour un total de population de seulement 2 754 685
habitants.
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REPARTITION DE LA POPULATION
La majorité des Mongols habitent en ville (68,5%), (Population du monde). Il y a
environ 4-5% des habitants qui sont sédentaires dans les campagnes et le reste, soit
presque 30%, sont des nomades.
HISTORIQUE
La Mongolie a fait partie des pays communistes et était aidée financièrement par
l’URSS. Grâce à ce soutien, elle a pu mettre sur pied un système performant
d’éducation. Les jeunes Mongols pouvaient étudier dans les sections de base et
avaient la possibilité d’aller dans les universités russes.
Le système éducatif de la Mongolie a changé vers les années 1990. Le pays est
passé d’un Etat centralisé formé d’un parti unique (effondrement du bloc de l’Est) à
un système de gouvernement multipartite. Après une baisse considérable du taux
d’alphabétisme durant cette transition, le gouvernement mongol, aidé d’organisations
internationales, a mis sur pied des politiques de restructuration et de réadaptation du
système éducatif. Une nouvelle loi a été introduite : Education gratuite et obligatoire
pour tous les enfants de moins de 16 ans. Le gouvernement a augmenté le
financement afin de développer les écoles et d’acquérir des ressources. En 2005, le
taux d’inscription à l’école primaire était de 97% et le taux d’alphabétisme des jeunes
et des adultes étaient de 98%.
Chiffres de 2013 (Population du monde)
Total: 97,4%
Hommes: 96,8%
Femmes: 97,9%
EFFORT DE L’ETAT POUR REHAUSSER LE NIVEAU SCOLAIRE
Malheureusement, ces chiffres ne concernent pas tous les Mongols. En effet, les
populations rurales (essentiellement nomades) vivent dans des zones éloignées et
l’accès à l’éducation leur est encore limité. En 2005, les inscriptions dans les écoles
rurales étaient d’environ 80% et plus de 20% des enfants scolarisés au niveau
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primaire abandonnent l’école. Trois causes socio-économiques peuvent être
soulevées face à cet accès insuffisant à l’éducation :
• Financement de l’Etat : Le financement de l’Etat est limité pour les écoles
rurales. Ces dernières manquent par exemple de chauffage et d’eau.
• La vie des nomades : Les Mongols ruraux sont pour la plupart des bergers, et
l’éducation ne représente que peu de valeur pour eux. Beaucoup d’enfants,
surtout les garçons, arrêtent l’école pour pouvoir aider leurs parents.
• La sensibilisation : Il y a un manque de sensibilisation des lois qui rendent
l’école obligatoire pour tous les enfants de moins de 16 ans.
Au moment de la transition vers la démocratie, à cause des dispositifs éducatifs
insuffisants, beaucoup d’enfants n’étaient pas scolarisés et beaucoup d’adultes
étaient analphabètes ou semi-analphabètes. Du coup, les adultes qui ont un niveau
bas d’alphabétisme ne peuvent pas bien aider leurs enfants et ils n’arrivent pas à
avoir assez de revenu à cause de leur capacité limitée à fonctionner dans l’économie
de marché.
Des mesures pour améliorer l’accès des populations à l’éducation de qualité sont
prises par le Centre national pour l’éducation non formelle et à distance. Il a lancé le
Programme d’alphabétisation par l’apprentissage à distance (Literacy Through
Distance Learning Programme, LTDLP) qui permet de lutter contre l’analphabétisme
et d’encourager le développement de compétences pratiques afin de pouvoir être à
l’aise au niveau de l’économie de marché. En prenant la famille comme unité
d’enseignement de base, le LTDLP favorise un apprentissage dit intergénérationnel.
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PROGRAMME ET HORAIRE
En Mongolie, l’école est gratuite et obligatoire pour tous. Les cours ont lieu du lundi
au vendredi. De 3 à 7 ans, les élèves vont à la ‘’Tscerleg’’ qui est l’équivalent de la
maternelle. Puis de 7 à 18 ans, ils vont à l’école obligatoire, la ‘’Duldusurgul’’. Le
système mongol est très centralisé. Il y a une voie unique pour tous les élèves
jusqu’à l’âge de 16 ans. Dès cet âge-là, ils ont trois possibilités :
1. Ecole technique ou technologique.
2. ‘’Surgul’’ (= école). C’est la suite de la Duldusurgul, elle se trouve en général
dans le même bâtiment.
3. Ecoles privées. Il y a quelques écoles privées dans lesquelles les élèves
peuvent étudier soit en mongol et en russe, soit en mongol et en chinois.
Une fois la ‘’Duldusurgul’’ terminée, ils peuvent aller à l’université. Pour cela, il faut
réussir un examen final (plus ou moins équivalent du BAC en France). Bien que cet
examen soit difficile à réussir, 70 à 80% des élèves iront à l’université. En Mongolie,
il y a peu d’université d’état, mais beaucoup d’universités privées. Beaucoup
d’étudiants prennent la décision d’aller étudier au Japon ou aux Etats-Unis.
L’école mongole privilégie l’acquisition des bases, comme la lecture, l’écriture et le
calcul ainsi que sur l’acquisition des connaissances. Pour les élèves qui travaillent
bien, il y a possibilité de suivre deux années en une seule. Ils ne ‘’sautent’’ pas une
classe, mais doivent emmagasiner plus de savoirs.
ORGANISATION DE L’ANNEE SCOLAIRE
L’année scolaire commence le 1 septembre et se termine le 1 juin. Elle est divisée
en quatre quart, comme présenté ci-dessous :
1er quart : Débute le 1 septembre. 10 semaines de cours, puis 1 semaine de vacances 2ème quart : 9 semaines de cours, puis 2 semaines de vacances. 3ème quart : 9 semaines de cours, puis 1 semaine de vacances. 4ème quart : 8 ou 9 semaines de cours. Fin des cours le 1 juin. Les élèves ont ensuite 3 mois de vacances.
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En Mongolie, la population est très jeune, donc les écoles sont très peuplées. Afin
d’optimiser la place dans les écoles, les journées de cours sont découpées en deux.
Une partie des élèves (habituellement les plus âgés) vont à l’école le matin de 8h00
à 13h00 et l’autre partie (les plus jeunes), l’après-midi de 13h00 à 18h00. ‘’ Et malgré
cela on est tout de même 44 dans ma classe ! (Pie France)’’ a déclaré Willem, un
enfant mongol, dans une interview. Ces horaires sont fixes pour toute l’année
scolaire.
Lorsque les élèves n’ont pas cours (soit le matin soit l’après-midi, selon leur horaire),
ils ont du temps pour réviser leurs cours. Ils peuvent aussi aider à l’entretien de leur
école (nettoyage, remplacer des objets cassés,…)
MATIERES ENSEIGNEES
Comme plusieurs sources l’indiquent (Le meilleure de la Mongolie) (Pie France) (Unesco
2) (Chantal Gueznoc) (Voyage en Mongolie), les matières scientifiques tiennent une
place prédominante dans l’enseignement, avec l’étude de la langue mongole. Lors
de son interview, Willem a fourni des explications concernant différentes matières. Il
a d’ailleurs énuméré le nombre d’heures des différentes disciplines scientifiques : 9
heures de mathématique, 3 heures de physique, 3 heures de biologie et 3 heures de
trigonométrie.
Concernant les matières à option, il n’y en a qu’une. A l’âge de 10 ans, les élèves
décident quelle langue étrangère ils ont envie d’apprendre. Ils ont le choix entre
l’anglais ou le russe. Pour le reste, tout le monde suit le même programme.
Les matières artistiques ne sont pas données hebdomadairement. Le chant, par
exemple, remplace de temps à autre le cours de mathématique ou de physique. Ou
parfois, une heure supplémentaire peut être ajoutée dans la semaine afin que le
cours de chant ait lieu.
Le cours d’écologie est axé essentiellement sur la faune et la flore du pays. Il faut
savoir que les Mongols ont un mode de vie nomade. Ils sont très respectueux envers
les forces et l’harmonie de la nature. Dans ce pays, la biodiversité est importante,
l’eau et l’air sont particulièrement purs en dehors de la Capitale, Oulan Bator.
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Pour ce qui est du sport, les élèves ont 2 heures de cours de sport par semaine. Les
sports nationaux, comme l’équitation, le tir à l’arc et la lutte ne sont pas enseignés à
l’école. Le sport montant est le basket.
Les cours sont généralement donnés sur une période de 40 minutes, chacun espacé
d’une pause de 10 minutes.
En définitif, lors de la ‘’Duldusurgul’’, les matières suivantes sont enseignées :
• Cycle primaire : Mongol, Mathématiques, Histoire, Sciences sociales,
Sciences naturelles, Musique, Activité créatrices et le sport.
• Cycle secondaire : Les mêmes branches avec en plus la littérature mongole,
Anglais, Russe, Géographie, Biologie, Chimie, Astronomie.
SCOLARISATION DES NOMADES
INTERNAT
Un système d’internat a été mis en place pour les élèves nomades. Ils sont accueillis
durant toute la scolarité et y restent toute l’année, sauf durant les vacances d’été.
FILLES PLUS LONGTEMPS A L’ECOLE QUE LES GARÇONS
Les filles ont, en général, un cursus scolaire plus long que les garçons,
principalement en campagne, car les garçons quittent l’école pour aider les familles.
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PROGRAMME D’ALPHABETISATION PAR L’APPRENTISSAGE
A DISTANCE
POURQUOI CE PROGRAMME ?
Les nomades ou semi-nomades mongols composent environ 30% de la population
du pays. Ils sont principalement des éleveurs, vivant de leurs animaux et des divers
produits qui leur produisent, comme le lait, le cachemire ou la viande. La vie nomade
est extrêmement difficile, en particulier à cause du climat impitoyable, glacial en hiver
et sec en été.
Plus de 15 000 enfants et adolescents sont non scolarisés et encore plus d’adultes
sont analphabètes ou semi-analphabètes. En 2005, le taux d’inscription dans les
écoles rurales était inférieur à 80%. Malgré les améliorations (dès 1997), certaines
communautés nomades ont encore un accès limité à l’éducation. Les enfants doivent
souvent abandonner l’école pour changer de lieu et aider leur famille. Il y a aussi un
manque de sensibilisation du public à l’égard des lois sur l’école obligatoire.
Pour rendre possible une éducation pour les nomades, le NFDE a été fondée en
2002 (Centre national pour l’éducation non formelle et à distance / Non-Formal and
Distance Education). Pour que ces efforts soient coordonnés à l’échelle nationale, le
NFDE a été placé sous la tutelle du Ministère de l’Education, de la culture et des
sciences (MECS). En 2004, le Programme d’alphabétisation par l’apprentissage à
distance a été créé. En 2008, 349 centres d’instruction étaient comptés en Mongolie.
MISE EN PLACE DU PROJET
a. Ce programme a commencé avec la publication des directives de mise en œuvre
par le NFDE.
b. Ensuite, s’ensuivit la formation des enseignants, appelés des « facilitateurs ». Le
programme emploie environ 115 facilitateurs qui, presque tous, ont fait des études
supérieures et ont déjà une expérience dans l’enseignement. La moitié environ
travaille à temps partiel ou / et a une seconde profession. Le salaire des enseignants
est garanti pour la durée du programme. Une formation de deux jours est proposée
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aux nouveaux facilitateurs pour renforcer leurs aptitudes professionnelles et pour leur
fournir informations et connaissances sur la méthodologie des cours au sein des
centres d’instruction. Lors de la formation des enseignants, les thèmes suivants sont
abordés (Unesco 1):
• Le rôle de l'éducation non formelle (NFE) dans l'Éducation pour tous,
l'environnement juridique de la NFE
• Gestion de l'information de la NFE
• Nature de l'enseignement et de l'apprentissage
• Enseigner dans les classes multigrades
• Contrôle et évaluation
• Le service de la NFE en zone rurale
• Défis, difficultés et perspectives d'avenir
c. Puis, la conception et la publication des nouveaux supports d’apprentissage (Unesco 2):
• 3 manuels pour les différents niveaux, dont 2 copiés sur cassettes audio et
CD
• 9 manuels pour le programme de post-alphabétisation
• 7 leçons sur vidéo
• 10 leçons radio de 15 minutes chacune, enregistrées sur cassettes audio pour
être distribuées aux apprenants à distance
• Le personnel administratif et les enseignants des écoles locales élaborent le
programme en fonction des différents niveaux des apprenants.
d. Enfin, des campagnes de sensibilisation sont lancées, destinées à encourager les
gens à participer. Des activités de socialisation - telles que des manifestations
culturelles et sportives, des formations professionnelles, des journées portes
ouvertes au sein des centres d’instruction, la création et présentation de nouveaux
manuels - ont été organisés pour promouvoir le projet. Ces activités ont permis de
changer les idées fausses qui faisaient des centres d’instruction des structures
réservées aux analphabètes et aux élèves déscolarisés. Elles ont permis aussi de
montrer que le but du programme est d’enseigner des compétences de la vie
quotidienne à tous les apprenants.
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Le personnel administratif a tenté de sensibiliser et motiver les apprenants pour qu’ils
participent à cette formation, en leur mettant aussi logement et nourriture à
disposition gratuitement.
OBJECTIFS (UNESCO 3)
• lutter contre l’analphabétisme
• favoriser le développement des compétences d’alphabétisation fonctionnelle
• faciliter l’apprentissage familial (améliorer les conditions de vie)
• promouvoir le renforcement des capacités communautaires
• briser les obstacles à l’information et la communication
• utiliser l’alphabétisation et la formation aux compétences nécessaires dans la
vie courante (lutte contre problèmes sociaux : SIDA, VIH, toxicomanie,
dégradation de l’environnement)
LES COURS
Les cours d’alphabétisation combinent un travail à domicile et des séances dans les
écoles ou centres d’instruction. Il y a six formations présentielles, dont quatre se font
en salle de classe (entre 20 et 30 apprenants) et deux en dehors d’une classe. La
formation présentielle dure 20 à 30 jours au total. Certaines provinces organisent des
cours durant l’été.
L’alphabétisation est enseignée de manière interactive et participative. Les
facilitateurs tentent d’amener les apprenants à se prendre en charge et à pouvoir
ainsi apprendre de façon autonome lors des études à domicile. Le principe de
l’autogestion est mis en valeur et les apprenants peuvent s’exercer à appliquer les
apprentissages nouveaux dans leur quotidien.
De plus, pour vraiment intéresser les apprenants, l’alphabétisation est associée aux
besoins de la vie quotidienne. Comme les participants sont principalement des
adolescents et des adultes, la formation est une occasion d’améliorer leur
alphabétisme, mais, surtout, d’acquérir de nouvelles aptitudes professionnelles ainsi
que de nouvelles idées d’activités qui pourraient leur apporter un revenu (dans le
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programme, on trouve aussi la fabrication d’ornements en corail, le traitement de la
laine, des produits artisanaux et feutre).
Comme il y a peu de cours présentiels, la régularité et la qualité des études à
domicile sont primordiales. Les manuels ont donc été soigneusement préparés et
des personnes qualifiées vont régulièrement rendre visite aux apprenants pour
contrôler leurs devoirs et pour leur apporter de l’aide ou des conseils si besoin.
L’apprentissage à distance se déroule sur une période de deux mois.
RESULTATS
Ce projet d’alphabétisation est un grand succès. Il a été mis en place dans 23 soums
(sur 315 soums ; soum = district). Chaque année, 3500 analphabètes et 4500 semi-
alphabétisés en profitent. Le pourcentage d’hommes est un peu plus élevé, car il y a
un plus grand abandon scolaire chez les garçons qui doivent arrêter l’école pour
aider leur famille. De plus, une centaine de personnes a participé à l’une ou l’autre
des activités de socialisation organisées dans les provinces.
Evaluation du niveau d’alphabétisation préformation via le test NFDE des
apprenants :
Analphabètes 38%
Semi-analphabètes
Néo-alphabètes (perte des acquis)
38%
Alphabètes 24%
Les responsables du centre NFDE se rendent dans les différents soums pour évaluer
les progrès. Il s’avère que certains soums ont du retard. Pour améliorer cela, des
mesures ont été prises, comme l’engagement d’enseignants à temps plein. Ainsi, il
peut y avoir une meilleure qualité des activités et un taux de fréquentation plus élevé.
Ces mesures ont été efficaces et le rythme de progression s’est accéléré.
En plus des évaluations en cours de projet, le NFDE fait aussi une enquête en fin de
projet. Le tiers des apprenants y a participé et les résultats ont démontré que la
majorité des participants trouve le projet efficace. La formation a relevé leur niveau
d’alphabétisation et leur a permis d’être plus sûrs d’eux. Ils étaient donc motivés à
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continuer les études. Grâce à ce projet, les apprenants ont su exprimer leurs besoins
aux centres d’instruction NFE et leur enthousiasme est un résultat positif. L’un des
principaux facteurs de réussite du projet a été l’intégration de compétences de la vie
courante.
Il y a eu d’autres impacts positifs, tels que l’autonomisation et l’inclusion sociale des
éleveurs et d’autres groupes marginalisés, et le renforcement des capacités aux
niveaux national et local.
PROBLEMES
Cependant, quelques obstacles sont à franchir.
Au début du projet, une mauvaise gestion vis-à-vis des facilitateurs (faibles salaires,
absence de prise en charge sociale et sanitaire) a eu une influence négative et
beaucoup d’enseignants ont quitté leur poste. Cela a engendré des changements
d’enseignants en cours de programme, ainsi que du temps perdu à la recherche et la
formation du nouveau personnel.
Le nomadisme augmente le coût du programme, car les facilitateurs doivent aligner
le programme sur le calendrier saisonnier des migrations. De plus, ces migrations
rendent un enseignement vraiment suivi et à long terme impossible.
D’autres difficultés ont dû être affrontées à cause d’un grand manque
d’infrastructures, tel que le manque de transport pour se rendre aux villages
nomades éloignés, empêchant une bonne communication (conseils). Les conditions
climatiques n’ont pas non plus aidé à l’accomplissement du projet et certaines
activités ont dû être retardées.
Enfin, le soutien des sources officielles reste insuffisant : le public n’est pas assez
sensibilisé à l’importance de l’alphabétisation dans la vie quotidienne.
EN BREF
Bien que le taux d’analphabétisme en Mongolie reste faible, il y a toujours une
grande demande d’enseignement à distance. Les apprenants sont généralement très
motivés. Le soutien et l’engagement de l’administration locale sont donc vitaux à la
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survie du programme. Il faut que les autorités coopèrent à la réalisation de ces
programmes d’éducation et garantissent un soutien durable. Les ressources mises
en place pour ce projet sont une base solide déjà reprises par certaines ONG.
CONCLUSION
Il a été très intéressant de se pencher sur le cas de la Mongolie. Bien
qu’essentiellement basé sur des récits de voyage, des interviews et des données
issues d’organisations mondiales, ce dossier offre une vue significative de l’école en
Mongolie. Malgré les difficultés issues de sa géographie et de son histoire, ce pays a
réussi à maintenir un système scolaire de qualité correcte. La Mongolie n’est pas
dans les pays membres de PISA. Il est donc difficile de comparer son niveau scolaire
avec les autres nations. Le taux d’alphabétisation nous renseigne tout de même sur
l’état général de l’accès à l’école pour les populations locales.
Son système scolaire est relativement classique avec un cycle primaire et un
secondaire. Les branches enseignées sont très axées sur les sciences de la nature,
car les Mongols, par leur style de vie nomade, vivent en relation étroite avec la
nature. La mise sur pied d’internat et de cours à distance est une particularité de ce
pays permettant à la plus grande population possible d’apprendre à lire.
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SOURCES
Chantal Gueznoc. (s.d.). Récupéré sur
http://chantalguezenoc.blogspot.ch/2010/03/visites-des-ecoles-1-et-92-doulan-
bator.html
Le meilleure de la Mongolie. (s.d.). Récupéré sur
http://www.e-mongol.com/mongolie_nature.htm
Pie France. (s.d.). Récupéré sur
http://www.piefrance.com/trois-quatorze/reportages/lecole-mongole/.
Population du monde. (s.d.). Récupéré sur
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Statistiques mondiales. (s.d.). Récupéré sur
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Unesco 2. (s.d.). Récupéré sur
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Unesco 3. (s.d.). Récupéré sur
http://www.unesco.org/uil/litbase/?menu=4&programme=51&language=fr
Voyage en Mongolie. (s.d.). Récupéré sur
http://www.voyagesenmongolie.com/la-mongolie/politique-et-economie/