Derrière la dette, la crise du capitalisme
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Derrière la dette, la crise du capitalisme
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I. Le contexte :
La crise du capitalisme
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Recul du taux de profit dans les années 60 et 70
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La réaction des classes dominantes face à la baisse des profits
Le projet néo-libéral : deux piliers
• Libéralisation de l’économie
- Déréglementations
- Privatisations
- Libération des mouvements de capitaux• Transformations de la gestion de la force de
travail
- Évolution des salaires < celle de la productivité
- Régression de la protection sociale4
Conséquences :
• Relèvement du taux de profit à partir des années 1980
• Accélération de la financiarisation
• Augmentation des inégalités
• Chômage élevé et précarité croissante
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Part des salaires dans la valeur ajoutée brute des Stés non-financières en France
(%) Rapport Cotis (INSEE, 2009)
60626466687072747678
1950
1955
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1965
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1975
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1985
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1995
2000
2005
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L’investissement des entreprises ne suit plus leur profitFrance 1950-2008
En % de la valeur ajoutée. Source: Insee
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1949 1952 1955 1958 1961 1964 1967 1970 1973 1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006
Dividendes nets en % de la masse salarialeFrance 1949-2008
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Répartition de plus en plus inégalitaire :45% des revenus pour les 10% les plus riches
Part des revenus (en %) allant aux 10%, 5% et 1% les plus hauts (USA)
5%
10%
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35%
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1917
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1929
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1953
1957
1961
1965
1969
1973
1977
1981
1985
1989
1993
1997
2001
2005
10% les plus riches
5% les plus riches
1% les plus riches
Source : E. Saez, Striking It Richer ; données fiscales USA, Univ. of California
1/3 des revenuspour 5%
Retour au débutdu XXe siècle
1/5 des revenuspour 1%
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A partir de 2007, la crise du néo-libéralisme
• Le capitalisme a besoin de profit et de débouchés
• La détérioration de la situation de la masse des salariés pèse sur la demande et ne peut être compensée durablement par l’emballement du crédit : tendances à la surproduction
• Crise des subprimes aux USA, puis crise bancaire et financière
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Les enchaînements de la crise• 2006 : Ralentissement du marché immobilier US
↓• 2007 : Crise immobilière US
↓• 2008 : Crise financière US
↓• 2008 : Crise financière mondiale
↓• 2009 : Crise économique mondiale
↓• 2010 : Crise des finances publiques en Europe
↓• 2011 : Crise de l’ Europe, crise de l’euro
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2009 : Crise économique mondiale
• La crise du crédit, le quasi blocage des crédits à l’économie, transforme la crise financière en crise économique généralisée, qui se propage aussi à tous les pays par la réduction du commerce international.
• Ralentissement de la croissance mondiale, mais forte baisse pour l’Europe et les Etats-Unis. En France le PIB baisse de 2.6%, jamais vu depuis 60 ans.
• Explosion du chômage : L’Organisation Internationale du Travail compte 212 millions de chômeurs dans le monde fin 2009. Un taux de chômage proche de 10% aux EU et en France, de 20% en Espagne !
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Les Etats face à la crise économique
• Sauver les banques et les banquiers : mesures massives de soutien aux banques sans contrepartie.
• Soutien temporaire à un certain nombre d’activités et d’entreprises
• Peu de mesures sociales
Au total, pas de « moralisation » du capitalisme, malgré tous les discours.
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Le coût de ces politiques
Non seulement, elles ne résolvent pas la crise, mais :
• les déficits publics augmentent
• et les dettes publiques explosent.
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2010-2011 : le rebond de la crise
• La crise de la dette publique en Europe
• Le ralentissement de la croissance en Europe mais aussi aux USA
Pour 2012 : dernière prévision Ocde pour la France : +0,3% de croissance du PIB (alors que jusqu’en août 2011 prévision du gouvernement +2,25% pour 2012)
La généralisation des politiques d’austérité
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II. La crise de la dette
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La dette publique, c’est quoi ?
• La dette publique est le cumul des emprunts effectués par les administrations publiques (Etat, collectivités locales, administrations de Sécurité sociale)
• Comment cette dette est-elle financée? Avant
1973, l’Etat pouvait se refinancer directement auprès de la Banque de France. La loi Giscard de 1973 puis le traité de Maastricht l’ont interdit, obligeant les administrations publiques à recourir aux prêts des banques privées.
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Pourquoi l’explosion des dettes publiques ?
Trois sources possibles de déficit :
- On dépense trop ;
- Les recettes baissent à cause de la situation économique ;
- On décide de baisser la fiscalité.
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La dépense comprimée avant la criseFrance : évolution des dépenses (totales et hors intérêts) et recettes de l’État,
en % du PIBSource : http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/documents/etudes2010/19.pdf.
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1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008
Dépenses Dépenses hors intérêts Recettes
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L’effet de la crise
• Augmentation des dépenses :•Soutien aux banques et aux entreprises•Certaines dépenses sociales
• Baisse des recettes
Mais en fait l’essentiel de la hausse des déficits est le choix maintenu de baisser la fiscalité sur les hauts revenus et les entreprises…
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Taux d’imposition le plus élevé sur les revenus
Pays 1986 2002 2007France 65 % 50 ,1 % 40 % (2011:
41%)
Allemagne 53 % 48,5 % 47,5 %
Belgique 72 % 55 % 50 %
Espagne 66 % 48 % 43 %
Italie 62 % 45,5 % 43 %
Pays-Bas 72 % 52 % 52 %
Royaume-Uni 60% 40% 40%
Remarque : ces taux d’imposition concernent avant tout les revenus du travail. En France, les revenus du capital échappent au barème général de l’IR. 22
Taux d’imposition sur les sociétés
Pays 1986 2006
France 45 % 33,3 %
Allemagne 56 % 26,37 %
Irlande 50 % 12,5 %
Italie 36 % 33 %
Pays-Bas 42 % de 25,5 à 29,6 %
Royaume-Uni 35 % de 0 à 30 %
Suède 52% 28%Remarque : les taux réels d’imposition peuvent être plus bas du fait de l’évasion fiscale. En France, tx
réel : 8% pour le CAC 40, 22% pour les PME, 28 à 30% pour les ent. de < 20 salariés.
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Sans les cadeaux fiscaux, la France aurait connu un léger excédent budgétaire en 2006, 2007 et 2008
et, du fait de la crise, le déficit n’aurait été que de 3,3% du PIB au lieu de 7,5% en 2009.(d’après rapport Carrez, Assemblée nationale, 2010)
Origine de la montée de la dette
• « En l’absence de baisses de prélèvements, la dette publique serait environ 20 points de PIB plus faible aujourd’hui qu’elle ne l’est en réalité, Paul Champsaur et Jean-Philippe Cotis, Rapport sur la situation des finances publiques, avril 2010.
• « Entre 2000 et 2009, le budget général de l’État aurait perdu entre 101,2 (5,3 % de PIB) et 119,3 milliards d’euros (6,2 % de PIB) de recettes fiscales, environ les deux tiers étant dus au coût net des mesures nouvelles – les baisses d’impôts – et le tiers restant à des transferts de recettes aux autres administrations publiques – sécurité sociale et collectivités locales principalement. » Rapport Gilles Carrez, Commission des finances de l’AN, juin 2010.
• « La crise explique au plus 38 % du déficit, qui est surtout de nature structurel et résulte largement de mesures discrétionnaires. » Rapport de la Cour des comptes sur la situation et les perspectives des finances publiques, juin 2011. 25
Les fragilités européennes
L’Europe connaît la situation la plus dégradée, bien que n’étant pas à l’origine de la crise.
Nouvelle hiérarchie mondiale (montée de la Chine et des pays émergents, maintien relatif des EU)
L’Union européenne n’est pas véritablement unifiée : •Zone Euro : l’euro est géré par la BCE « indépendante »•De fortes disparités entre les Etats-membres• Mais pas de véritable gouvernement économique, pas de fiscalité commune, pas de politique industrielle, pas de SMIC européen. En résumé, pas d’Etat européen.Les classes dominantes européennes ne sont pas unifiées, chacune veut garder son Etat pour défendre ses intérêts …
Mais par contre, accord unanime pour imposer aux populations des «réformes», c’est-à-dire des politiques de démantèlement du modèle social européen: privatisations des services publics, casse du droit du travail, chômage et austérité salariale, baisse des dépenses publiques et notamment santé, retraites et éducation.
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2010-2011 : de la crise grecque à la crise de l’euro
Les pays les plus fragiles de l’Union européenne entrent en crise :• La Grèce ;• L’Irlande ;• Le Portugal ;• Deux pays sont menacés : l’Espagne et l’Italie.Ce ne sont pas seulement des « mauvais élèves » comme la Grèce.
La réponse de l’Union européenne, quatre volets :• Austérité budgétaire
• Fonds européen de stabilisation financière (FESF) pour « aider » les pays en difficulté (ou plutôt les banques qui ont des titres de la dette publique de ces Etats)
Les doutes sur ses capacités si la crise touche l’Italie, nourrissent la spéculation.
• Pacte pour l’euro, et nouveau traité annoncé par Sarkozy et MerkelRenforcement du Pacte de stabilité et de croissanceTraduction dans les textes nationaux des règles européennes (règle d’or)Soumission des budgets à l’accord de l’UE et d’instances non élues.
* Poursuite des réformes néo-libérales
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Quelles perspectives ?
• L’austérité renforce la récession (- 5 à 6 % de PIB pour la Grèce en 2011)
• Les « marchés » doutent du Fonds de stabilité et sont laissés libres de spéculer. Et le statut de la BCE n’est pas modifié : elle ne prêtera pas aux États.
• Dans tous les pays, des attaques contre la protection sociale, les retraites.
• Des pratiques antidémocratiques. Les peuples sont des « gêneurs ».
Les « marchés », c’est-à-dire le capital financier mondialisé est laissé libre d’exercer son
chantage (qui peut conduire à la fin de l’€)….
et le « modèle social européen » est en jeu28
Des mesures incontournables contre la crise de la dette en Europe :
• Contrôle des mouvements de capitaux et interdiction des mécanismes spéculatifs
• « Audit » de la dette publique et annulation de la dette illégitime
• Socialisation du secteur bancaire
• Fin de l’indépendance de la BCE
Au-delà, il faudra enclencher une autre logique économique, sociale et écologique en France et en Europe
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