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BIOGRAPHIE DE MUHAMMADU BUHARI

Muhammadu BUHARI est né le 17 décembre 1942 à Daura, dans l’État de Katsina situé au nord du Nigeria à la frontière avec le Tchad. Issu d’une famille peule nombreuse (il est le dernier d’une fratrie de 23 enfants), Muhammadu BUHARI s’est marié deux fois et a eu dix enfants.

Muhammadu BUHARI, candidat du All Nigeria Peoples Party (APC), coalition des partis d’opposition, a remporté l’élection du 28 mars 2015 face au Président sortant Goodluck Jonathan avec 53,9% des voix. Il devient Président de la République Fédérale du Nigeria après son investiture le 29 mai 2015.

Carrière militaire Muhammadu BUHARI rejoint l’armée Nigeriane en 1961 après avoir étudié à l’école militaire de Kaduna. De 1962 à 1963, il suit une formation d’élève-officier en Angleterre avant d’être nommé en janvier 1963 sous-lieutenant puis commandant de peloton du deuxième bataillon d’infanterie à Abeokuta, au Nigeria. De novembre 1963 à janvier 1964, il suit une nouvelle formation militaire au Royaume-Uni. Il sert finalement dans différents corps d’armée :

• Commandant du deuxième bataillon d’infanterie (1965-1967)• Major de brigade, deuxième secteur, 1re division d’infanterie (avril 1967 - juillet 1967)• Major de brigade, 3ème division d’infanterie (juillet 1967 - octobre 1968)• Commandant, 31e brigade d’infanterie (1970 - 1971)• Adjudant général adjoint, 1re division d’infanterie (1971 - 1972)• Directeur des transports et de l’approvisionnement de l’armée Nigeriane (1974 - 1975)• Secrétaire militaire, QG de l’armée, et membre du

Conseil militaire suprême (1978 - 1979)• Colonel (1979 - 1980)• Officier général commandant, 4e division d’infanterie (août 1980 - janvier 1981)• Officier général commandant de la 2e division d’infanterie mécanisée (janvier 1981 - octobre 1981)• Officier général commandant de la 3e division armée (octobre 1981 - décembre 1983)

Carrière politique En juillet 1966, Muhammadu BUHARI participe à un coup d’État dirigé par le lieutenant-colonel Murtala Muhammed qui renversera et assassinera le Premier ministre Aguiyi Ironsi.

En août 1975, alors que le général Murtala Mohammed vient de prendre le pouvoir, il nomme BUHARI gouverneur de l’État du Nord-Est.

En mars 1976, le nouveau dirigeant du Nigeria, le général Olusegun Obasanjo, nomme Muhammadu BUHARI ministre du Pétrole et des Ressources naturelles. Il dirige également la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) jusqu’en 1978.

En décembre 1983, l’officier commandant Muhammadu BUHARI dirige un coup d’État qui renverse le Président démocratiquement élu, Shehu Shagari. Muhammadu BUHARI justifie ce coup d’État en fustigeant le gouvernement civil «corrompu». Sa première mesure sera de suspendre la Constitution de 1979, et avec elle, la IIe République du Nigeria.

Il a pris d’autres mesures tout aussi radicales, comme celles qui accompagnent sa « guerre contre l’indiscipline » : les coupables sont fouettés par des militaires, les fonctionnaires retardataires subissent des peines humiliantes, la tricherie des

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étudiants est sanctionnée par des peines de prison allant jusqu’à vingt ans. Il envoie 500 personnes derrière les barreaux, dont le célèbre musicien Nigerian Fela Ramson Kuti pour exportation illégale de devises.

Muhammadu BUHARI met également un terme aux relations du pays avec le Fonds monétaire international (FMI) qui lui demande de dévaluer le naira de 60 %, ce qu’il refuse, tout en engageant des réformes plus rigoureuses.

En août 1985, Muhammadu BUHARI est à son tour renversé par un coup d’État dirigé par le général Ibrahim Babangida et d’autres membres du Conseil militaire suprême. Après le coup d’État, BUHARI est enfermé dans une prison à Benin City jusqu’en 1988. Après sa libération, il préside le Petroleum Trust Fund (PTF), un organisme créé par le gouvernement du général Sani Abacha et financé par les recettes du marché pétrolier. Il a la réputation de ne pas avoir détourné les fonds à la PTF.

Le 19 avril 2003, Muhammadu BUHARI se présente à l’élection présidentielle Nigeriane qu’il perd face au candidat Olusegun Obasanjo. BUHARI se présente de nouveau sans succès aux élections présidentielles de 2007 et 2011.

Muhammadu BUHARI remporte, avec 53,9% des voix, l’élection du 28 mars 2015 face au Président sortant Goodluck Jonathan et est investi Président de la République Fédérale du Nigeria le 29 mai 2015.

Musulman sunnite, Muhammadu BUHARI n’est pas connu pour être un radical même si, en 2011, il s’était prononcé en faveur de l’extension de la charia dans les Etats du Nord du Nigeria. Le 4 janvier 2015, il se déclare cependant en faveur de la liberté de religion. Pendant la campagne de 2015, il s’est engagé à lutter contre Boko Haram de manière efficace. Il a également axé sa campagne sur la lutte contre la corruption, se construisant une image d’homme honnête.

DistinctionsMuhammadu BUHARI a reçu plusieurs prix et médailles :

• Congo Medal (CM)• Defense Service Medal (DSM)• Forces Service Star (FSS)• General Commander of the Federal Republic of Nigeria (GCFR)• Loyal Service and Good Conduct Medal (LSGCM)• National Service Medal (NSM)

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BIOGRAPHIE DE PAUL BIYA

Paul BIYA est né le 13 février 1933 à Mvomeka’a dans l’arrondissement de Meyomessala, département du Dja- et-Lobo, région du Sud. Il est marié à Chantal BIYA et est père de trois enfants : Franck BIYA, Paul BIYA Junior et Brenda BIYA EYENGA.

Paul BIYA est le deuxième Chef de l’Etat du Cameroun. Il a accédé au pouvoir le 6 novembre 1982 après la démission du Président Ahmadou AHIDJO.

Etudes primaires et secondaires - C.E.P.E. : juin 1948 (Ecole catholique de Nden) ;- Pré-séminaire Saint Tharcissius à Edéa (1948 –

1950) ;- Petit Séminaire d’Akono (1950- 1954) ;- B.E.P.C. : juin 1953 ;- Lycée Général Leclerc de Yaoundé (1954- 1956) ;- Baccalauréat 1ere partie : juin 1955 ;- Baccalauréat 2ème partie (série philosophie) : juin

1956.

Etudes supérieures - Au Lycée Louis Le Grand de Paris ;- A l’Université de Paris Sorbonne (Faculté de Droit) ;- A l’Institut d’Etudes Politiques de Paris ;- A l’Institut des Hautes Etudes d’Outre-mer.

Diplôme obtenus - 1960 : Licence en Droit Public- 1961 : Diplôme de l’Institut d’Etudes Politiques de

Paris- 1962 : Diplôme de l’Institut des Hautes Etudes

d’Outre-mer (IHEOM)- 1963 : Diplôme d’Etudes Supérieures en Droit

Public.

Décorations - Grand Maître des Ordres Nationaux ;- Commandeur de l’Ordre National, de classe

exceptionnelle (République Fédérale d’Allemagne);- Commandeur de l’Ordre National (Turquie) ;- Grand Croix de l’Ordre National du Mérite Sénégalais ;

- Grand Officier de la Légion d’Honneur (France) ;- Great Commander of the Medal of St- George

(Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord) ;

- Grand Collier de l’Ordre du Ouissam Mohammadi (Royaume du Maroc) ;

- Great Commander of the Order of Nigeria (République Fédérale du Nigeria) ;

- Docteur Honoris Causa de l’Université de Maryland (USA) ;

- Professeur Honoraire de l’Université de Beijing (République Populaire de Chine) ;

- Titulaire de plusieurs décorations de divers autres pays.

Carrière Octobre 1962 : Paul BIYA est nommé Chargé de Mission à la Présidence de la République dès son retour de Paris.Janvier 1965 : Paul BIYA est nommé Directeur de Cabinet du Ministre de l’Education Nationale, de la Jeunesse et de la Culture.Juillet 1965 : Paul BIYA est Secrétaire Général du Ministère de l’Education Nationale, de la Jeunesse et de la Culture.Décembre 1967 : Paul BIYA est nommé Directeur du Cabinet Civil du Président de la République.Janvier 1968 : Tout en gardant le poste de Directeur du Cabinet Civil, M. BIYA se voit hissé aux fonctions de Secrétaire Général de la Présidence de la République.

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Août 1968 : Paul BIYA est nommé Ministre, Secrétaire Général de la Présidence de la République.Juin 1970 : Paul BIYA devient Ministre d’Etat, Secrétaire Général de la Présidence de la République.Juin 1975 : Paul BIYA est nommé Premier Ministre de la République du Cameroun.Juin 1979 : La Loi N°79/02 du 29 juin 1979 fait du Premier Ministre le successeur constitutionnel du Président de la République.06 novembre 1982 : Paul BIYA prête serment comme Président de la République du Cameroun, suite à la démission, le 4 novembre 1982, du Président Ahmadou AHIDJO.

Au moment de son accession à la magistrature suprême, Paul BIYA est le 1er Vice-Président du Comité Central de l’Union Nationale Camerounaise (UNC) et Membre du Bureau Politique de ce parti.

• Il est élu Président de la République le 14 janvier 1984, réélu le 24 avril 1988, le 11 octobre 1992 (première élection au suffrage universel direct avec multiplicité de candidatures au Cameroun), le 11 octobre 1997, le 10 octobre 2004 et le 9 octobre 2011.• Il est élu Président de l’Union Nationale Camerounaise, le 14 septembre 1984.• Elu Président du Rassemblement Démocratique

du Peuple Camerounais (RDPC) après la transformation de l’UNC en RDPC le 24 mars 1985 à Bamenda.

En promulguant, le 19 décembre 1990, la loi sur les associations et les partis politiques, M. Paul BIYA a restauré le multipartisme au Cameroun (depuis le 1er septembre 1966, ce pays vivait à l’ère du monopartisme de fait).

A ce jour, plus de 200 partis politiques ont été légalisés au Cameroun. Le RDPC a obtenu la majorité absolue lors des élections législatives de mars 1997, de juin 2002, de juillet 2007 et de septembre 2013. Malgré ces victoires, le Président de la République a toujours choisi de former des Gouvernements d’ouverture. Quatre partis sont représentés dans le Gouvernement : le RDPC, l’UNDP, l’ANDP et le FSNC.

Les dernières élections législatives et municipales du 30 septembre 2013 ont été organisées par un organe indépendant, Elections Cameroon (ELECAM).

PublicationsPaul BIYA est l’auteur d’un essai politique, Pour le Libéralisme Communautaire, éditions Marcel Fabre, Lausanne 1987.Cet ouvrage a été traduit en anglais, en allemand et en hébreu.

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ECHANGES DE VISITES DE HAUT NIVEAU ENTRE LE CAMEROUN ET LE NIGERIA

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Au niveau des Chefs d’Etat

Visites des Chefs d’Etat Nigerian au Cameroun

- Le Président Goodluck JONATHAN a pris part au Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement sur la sûreté et la sécurité maritimes dans le Golfe de Guinée, les 24 au 25 juin 2013 à Yaoundé.

- Le Président Goodluck JONATHAN a effectué sa première sortie à l’étranger, le 20 mai 2010, au Cameroun, pour prendre part à la célébration du Cinquantenaire de l’Indépendance du Cameroun (deux autres anciens Chefs d’Etats Nigerians - MM. Olusegun OBASANJO et Yakubu GOWON - y ont également pris part).

- Le Président-élu du Nigeria S.E. Alhadji Umaru Musa YAR’ADUA a effectué une visite de courtoisie et de prise de contact au Cameroun, le 12 mai 2007.

- Le Président Olusegun OBASANJO s’est rendu au Cameroun à deux reprises en 1999 et en 2004.

Visites du Président Paul BIYA au Nigeria

- Le Président Paul BIYA a effectué une visite au Nigeria en 1983 et 1991. - Il a participé au Sommet du Commonwealth à Abuja en 2003- Il a pris part à la prestation de serment du Président OBASANJO en 2003- Il a pris part à l’investiture du Président YAR’ADUA, le 29 mai 2007- Le Président Paul BIYA a également pris part à la célébration du Cinquantenaire de l’Indépendance du Nigeria, le 1er octobre 2010 à Abuja

Au niveau ministériel

- Le Vice-premier Ministre, Amadou Ali a séjourné à plusieurs reprises à Abuja en qualité d’Envoyé Spécial du Chef de l’Etat.- Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, M. YANG Philémon a représenté le Chef de l’Etat à la célébration du centenaire de la fédération du Nigeria, le 27 février 2014 à Abuja. Il a également pris part à la Conférence internationale sur la paix, la sécurité et le développement organisée à cette occasion.- M. Réné Emmanuel SADI, Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, a séjourné à Abuja le 15 mars 2014 en qualité d’Envoyé Spécial du Chef de l’Etat auprès de son Homologue Nigerian, Goodluck JONATHAN.- Le Ministre Réné Emmanuel SADI était porteur d’un message de S.E. Paul BIYA auprès de son Homologue Nigerian, Muhammadu BUHARI, le 23 juin 2015…

Du côté du Nigeria, on peut relever les visites de :

- S.E. OJO MADUEKWE alors du Ministre des Affaires Etrangères du Nigeria. - S.E. Nuruddeen Muhammad, Ministre Délégué au Ministère des Affaires Etrangères a été Envoyé Spécial du Président Nigerian auprès de son Homologue camerounais.-S.E. l’Ambassadeur AMINU Bashir Wali, Ministre des Affaires Etrangères a également été Envoyé Spécial du Président Goodluck JONATHAN le 28 février 2015 auprès du Président Paul BIYA.

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PRESENTATION DU NIGERIAI- Données Générales

- Nom officiel : République fédérale du Nigeria- Devise nationale : Unity and Faith, Peace and

Progress (en français : Unité et Foi, Paix et Progrès)- Hymne national : Arise Oh Compatriots, Nigeria’s

Call Obey- Date d’indépendance : 1er octobre 1960 (du Royaume-

Uni)- Fête nationale : 1er octobre- Nature du régime : République fédérale (36 Etats

fédérés et le territoire de la capitale fédérale, Abuja)- Président : Muhammadu BUHARI (élu le 28 mars

2015)- Vice-Président : Yemi OSINBAJO- Langue (s) officielle (s) : Anglais- Principaux partis politiques : le All Progressives Congress (APC), parti au pouvoir et le People’s Democratic Party (PDP), parti d’opposition.

Données géographiques

- Localisation : Pays d’Afrique de l’Ouest situé dans le golfe de Guinée. Bordé à l’ouest par le Bénin, à l’est par le Cameroun, au nord par le Niger, et au nord-est par le Tchad.- Superficie : 923.968 km² (classé 32e)- Pays voisins : Cameroun, Niger, Bénin et Tchad.- Capitale : Abuja (depuis 1991)- Villes principales : Lagos, Ibadan, Benin City, Kano, Port Harcourt

Données démographiques

- Population (2014) : 177 millions d’habitants. C’est le pays le plus peuplé d’Afrique et le 7ème pays du monde par son nombre d’habitants (Haoussa-Fulani : 29 %, Yoruba : 21%, Igbos : 18 % Ijaw : 10%, Kanuri : 04%, etc.) - Densité : 192 hab./Km2

- Croissance démographique : 2,8% - Espérance de vie : 52 ans - Taux d’alphabétisation : 61,3% - 250 langues locales (Haoussa, Yoruba, Ibo, Edu,

Kanuri, Tiv et Foulani)- Religions : Islam (50 % dans le Nord), Christianisme (40 % dans le Sud), Animisme (10 %)- Indice de développement humain : 152ème sur 187 (PNUD 2014)

Données économiques

- Monnaie : Naira- PIB : 574 Mds$ (estimation FMI 2014). Première économie africaine devant l’Afrique du Sud- Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB : services (incluant notamment les services financiers et assurances, le logement, le commerce) : 52% ; Industrie (pétrole et gaz) : 14,4% ; Agriculture 22% ; autres industries : 11,6% (dont industrie cinématographique et musicale à hauteur de 1,42%).- PIB par habitant : 2 710 USD (FMI 2014)- Taux de croissance : 6,3% (FMI 2014)- Taux d’inflation : 8,1 % (FMI 2014)- Balance commerciale : excédentaire à 47 Mds$ (OMC 2013)- Principaux clients : Union européenne (35,6%), Etats-Unis (16,9%), Inde (11,1%), Brésil (7,5%), Chine (5,6%) (OMC, 2013)- Principaux fournisseurs : Union européenne (23,3%), Chine (21,5%), Etats-Unis (13,6%), Inde (8%), Brésil (8%) (OMC, 2013)- Premier producteur de pétrole d’Afrique.- Deuxième fournisseur (échanges formels) du Cameroun (13,8% de nos importations), derrière la Chine (14,2%) et devant la France (12,2%)

Autres données

- Indice Mo Ibrahim de la gouvernance africaine 2015 : 37ème sur 52- Classement Doing Business 2015 : 170ème sur 189- Initiative pour la Transparence des Industries extractives : le Nigeria a été déclaré conforme le 1er mars 2011. Echéance de la prochaine validation : 26 février 2016- Transparency International 2014 : 136ème sur 175

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II- Histoire politique

L’empire du Kanem (jusqu’au XIVe siècle), puis du Kanem-Bornou (à son apogée au XVIe siècle) auprès du lac Tchad a dominé le nord du Nigeria pendant plus de 600 ans. Au début du XIXe siècle, USMAN DAN FODIO a ramené la plupart des régions du nord du pays sous le contrôle d’un empire islamique dirigé depuis Sokoto.

Le gouvernement du Royaume-Uni établit un statut légal pour la Compagnie royale du Niger en 1886. En 1900, ce territoire est découpé en plusieurs protectorats, et devient une colonie en 1914.

En réponse au nationalisme montant après la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques dotent le pays d’un gouvernement représentatif en 1951 puis d’une constitution fédérale en1954.

Le 1er octobre 1960, le Nigeria obtient son indépendance. Le pays est alors divisé en trois régions disposant d’une large autonomie.

En juillet 1966 un coup d’État fomenté par différents groupes militaires amène au pouvoir le général Ironsi, d’origine Ibo, qui est assassiné quelques mois plus tard. Les meneurs de ce nouveau coup d’État renforcent le pouvoir du gouvernement fédéral et changent la subdivision du pays qui est désormais constitué de douze États. Les Ibos, ethnie majoritaire de l’est du pays, sont alors victimes de représailles sanglantes qui aboutissent en 1967 à la sécession de la « république du Biafra ». S’ensuit une terrible guerre qui s’achève par une capitulation des indépendantistes le 12 janvier 1970.

En 1975 un coup d’État, sans effusion de sang, amène MURTALA MOHAMMED au pouvoir. Il promet un retour rapide à la démocratie, mais il est tué dans un coup d’État avorté et est remplacé par son second OLUSEGUN OBASANJO.

La première expérience de rétablissement d’un pouvoir civil, débuté le 1er octobre 1979 avec Al hadji SHEHU SHAGARI comme Président démocratiquement élu, s’achève le 31 décembre 1983 par le coup d’Etat du Général Muhammadu BUHARI. Il sera à son tour renversé par le Général Ibrahim BADAMASSI BABANGIDA le 27 août 1985. Ce dernier a relancé la question de la transition vers la démocratie et le régime

civil. La relève initialement prévue le 02 janvier 1992 fut repoussée en août 1993. Les élections présidentielles ont été organisées en juin 1993, mais ce scrutin fut annulé par le Président BABANGIDA. Chief MOSHOOD ABIOLA était largement considéré comme le vainqueur présumé de ces élections.

Le Général BABANGIDA quitte volontairement le pouvoir le 26 août 1993. Il est remplacé par Ernest SHONEKAN, un civil choisi par les militaires. Profitant de la grogne populaire provoquée par l’annulation du scrutin de juin 1993, le Général SANI ABACHA prend le pouvoir le 17 décembre 1993, en destituant le Président SHONEKAN.

Accédant au pouvoir le 09 juin 1998, après la mort de SANI ABACHA, le Général ABDULSALAMI ABUBAKAR a inauguré une ère politique nouvelle au Nigeria marquée par les réformes électorales, et les élections générales (municipales, Gouverneurs, Sénatoriales, Représentants et Présidentielles).

Le 27 février 1999 le Général à la retraite OLUSEGUN OBASANJO est élu Président avec 62,78% des voix contre son adversaire Chief OLU FALAE (43,72 %). Il est réélu en 2003 avec 61,90 % des voix contre son adversaire le Général Mohammadu BUHARI (32,20 % de voix).

Les élections générales (locales, Gouverneurs et présidentielle) des 14 et 21 avril 2007, bien que contestées, amènent au pouvoir M. Umaru MUSA YAR’ADUA, candidat du People Democratic Party (PDP), avec comme Vice-Président Goodluck Ebele JONATHAN. Ce dernier sera désigné Président par intérim après une longue absence de M. YAR’ADUA, hospitalisé en Arabie Saoudite. Rapatrié au Nigeria, M. YAR’ADUA décède le 05 mai 2010. Conformément à la Constitution, M. Goodluck JONATHAN prête serment, le 06 mai 2010, et devient ainsi le Président de la République Fédérale du Nigeria.

Le Président Goodluck JONATHAN est réélu pour un mandat de 5 ans, le 09 avril 2011. Le Cameroun était représenté à sa prestation de serment, le 29 mai 2011, par le Président de l’Assemblée Nationale, le Très Honorable CAVAYE YEGUIE Djibril.

Porteur d’espoir, M. Goodluck JONATHAN est contesté par l’opposition et une bonne partie de la population, suite à l’ampleur de la corruption qui s’est généralisée au

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Nigeria. Sa complaisance face aux scandales financiers énormes comme la disparition de 20 milliards de dollars des caisses de la NNPC, société des hydrocarbures, a discrédité son administration.

L’autre talon d’Achille du Président JONATHAN fut l’insurrection du mouvement Boko Haram dans les Etats fédérés de Borno, Yobe et Adamawa. L’incapacité du gouvernement fédéral à mettre fin à cette insurrection a été décriée dans le monde entier. Boko Haram, groupe terroriste dirigé par Abubakar Shekau, a pris le contrôle des deux tiers de l’Etat de Borno et menaçant la partie septentrionale du Cameroun.

Initialement prévue le 14 février 2015, l’élection présidentielle s’est tenue le 28 mars 2015. Le général à la retraite Muhammadu BUHARI, candidat de l’APC, coalition des partis d’opposition, a été élu Président de la République Fédérale du Nigeria. Il a recueilli 15 424 921 de voix, soit 53,95% des 28 587 564 de suffrages exprimés, alors que M. Goodluck JONATHAN a récolté 12 853 162, de voix soit 44,96%.

L’APC a également remporté la majorité absolue au Sénat, 63 sièges sur 109, le PDP en a obtenu 45. L’APC est également majoritaire à la Chambre des Représentants et a raflé la majorité des 36 postes de gouverneurs du pays soit 21.

III- Politique intérieure

Les troubles interethniques et interreligieuses (tensions entre musulmans et chrétiens) émaillent régulièrement la vie quotidienne du Nigeria. Depuis 2009, Boko Haram constitue la principale source d’insécurité dans le pays, notamment dans les Etats du Nord-Est du Nigeria (Borno, Kano, Yobe…) et la capitale Abuja. Elle a revendiqué les attaques suicides et à la bombe contre les édifices publics et confessionnels particulièrement les églises et les mosquées ainsi que les forces de sécurité. Les actes accomplis par Boko Haram ont amené le Gouvernement fédéral Nigerian à fermer provisoirement ses frontières avec certains pays voisins dont le Cameroun le 31 décembre 2011. Celles-ci ont été rouvertes le 03 août 2012 et refermé à nouveau le 23 février 2014. L’état d’urgence est instauré dans les trois Etats suscités depuis le 14 mai 2013.

L’enlèvement, le 14 avril 2014, de 276 jeunes filles dans un établissement secondaire à Chibok, dans l’Etat de Borno a conduit le Nigeria à solliciter une assistance internationale pour lutter contre Boko Haram. Un sommet

spécialement consacré à Boko Haram s’est tenu à Paris le 17 mai 2014. Il a réuni le Nigeria, la France, les Etats Unis d’Amérique, la Grande Bretagne et tous les voisins du Nigeria, le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Bénin. Cette réunion s’est conclue par plusieurs décisions allant dans le sens du renforcement de la coopération régionale et de l’action au niveau international pour lutter contre Boko Haram et protéger les victimes (Voir la fiche sur les Conclusions du Sommet de Paris pour la Sécurité au Nigeria). Le processus de mise en œuvre des résolutions de ce Sommet est en cours.

La mobilisation des pays membres de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT) et le Bénin a également contribué à la réactivation de la Force Mixte Multinationale de cette Institution.

Le nouveau Président élu du Nigeria devra faire face à des enjeux importants.

1) Lutter contre l’insécurité, et prioritairement contre Boko Haram

• Le Président Muhammadu BUHARI veut éradiquer le groupe terroriste Boko Haram en s’appuyant en priorité sur l’armée Nigeriane. Il a promis de lui donner les moyens financiers et logistiques nécessaires pour vaincre les terroristes, et de poursuivre la collaboration régionale avec les pays voisins (Tchad, Cameroun, Niger, Bénin). Le Président Muhammadu BUHARI a limogé le 13 juillet 2015 de leurs fonctions les chefs des armées de terres, de l’air et de la marine. Cette mesure intervient dans un contexte de regain des attentats terroristes perpétrés par la secte Boko Haram depuis l’investiture du Président BUHARI à la magistrature suprême le 29 mai 2015. Le Nord-Est du pays est visé par de nombreuses attaques des insurgés qui auraient déjà fait près de 600 morts.

• Afin de développer la région pauvre du Nord-Est, le Président BUHARI envisage de relancer la prospection pétrolière dans l’Etat de Borno et souhaite promouvoir des solutions permettant de préserver les activités liées à la pêche et à l’agriculture autour du Lac Tchad.• Le delta du Niger, l’une des régions les plus pauvres du Nigeria et les plus polluées du monde malgré ses richesses pétrolières et gazières, demeure sensible. Dans un passé récent, le MEND, mouvement d’émancipation du Delta du Niger, bien armé et bien entraîné aux tactiques commandos, s’en est pris aux intérêts étrangers en enlevant des ingénieurs contre

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rançons. Le programme d’amnistie lancé en 2009 par le gouvernement fédéral (sous la présidence de YAR’ADUA) a permis de ramener un calme relatif ; il prend fin cette année. Sa reconduction est un enjeu pour le Président BUHARI, qui pourrait, s’il décidait sa suppression, affronter une nouvelle rébellion de cette région qui reste acquise au Parti Démocratique du Peuple (PDP). Le Président BUHARI s’est également engagé à lutter contre la pollution liée à l’exploitation pétrolière, et à mettre en œuvre les recommandations du Programme des Nations-Unies pour l’environnement issues de son rapport publié en août 2011. • La Middle Belt du Nigeria est une zone qui connait une augmentation sensible des violences, et forme le troisième front de la violence dans ce pays.

2) Lutter contre la corruption, promouvoir une croissance plus inclusive et réduire les inégalités économiques

• Le Président BUHARI souhaite engager plusieurs réformes, visant en priorité le secteur pétrolier. Il a procédé au limogeage de tout le conseil d’administration de la Nigerian Petroleum Corporation (NPC). La première puissance économique du continent africain souffre d’une conjoncture défavorable (baisse du prix du pétrole, diminution des ressources budgétaires affectant le budget fédéral et des réserves de change, recours à l’emprunt, taux de croissance revu à la baisse) et dépend encore trop des exportations de pétrole brut.• Les orientations données par le nouveau pouvoir s’articulent d’abord autour des secteurs pétrolier et gazier, et de l’énergie : fin des subventions à l’importation de produits raffinés et développement des raffineries, refonte de l’administration du secteur dans la transparence, mise en place de tarifs de gaz et de conditions d’exploitation favorables aux investisseurs, finalisation des privatisations en cours dans les sous-secteurs de la génération et de la distribution d’électricité. • La politique agricole (21,6% du PIB), quant à elle, ne devrait pas connaître de changement (développement de l’agro-industrie) et devrait être davantage régionalisée.

IV- Situation économique

- Eléments structurelsAvec un PIB de 574 milliards de dollars à la fin 2014, le Nigeria est la 1ère économie d’Afrique, devant l’Afrique du Sud (384 milliards de dollars). Le pays est au 26ème rang mondial en nominal et au 20ème rang mondial en parité de pouvoir d’achat. Le Nigeria est devenu un acteur déterminant de la transformation économique

du continent africain. Ces 10 dernières années, son taux de croissance tourne autour de 6% par an (chiffres révisés par le FMI). Malgré les préoccupations d’ordre sécuritaire, l’économie du Nigeria a été jugée compétitive et en bonne santé par le rapport « Doing business » en 2011.

La répartition sectorielle du PIB a été structurellement transformée. Le pétrole et le gaz ne représentent plus que 14,4% du PIB (20 points de moins par rapport à 2003). Cette situation est due à la stagnation des capacités de production pétrolière couplée avec une augmentation de la part des services (52 %) dans l’économie. Les hydrocarbures représentaient toutefois en 2014, 90% des exportations totales. L’agriculture (le Nigeria est un grand producteur de cacao, d’huile de palme et de divers autres produits agricoles) ne représente plus que 21,6% du PIB (contre 40 % en 2003). Le pays connaît une révolution manufacturière (près de 7% du PIB hors-pétrole, contre 2% il y a 10 ans). Cette transformation dans les secteurs des services et de l’industrie est à l’origine de l’émergence d’une classe moyenne aux revenus mensuels supérieurs à 645$ estimée à une vingtaine de millions de Nigerians.

Malheureusement, la croissance Nigeriane ne rime pas forcément avec développement, puisque plus de 60% de la population vit actuellement avec moins d’un dollar par jour. C’est 10% de plus qu’il y a dix ans. Le développement de l’emploi est un enjeu d’importance. 50% des Nigerians ont moins de 18 ans et le taux de chômage officiel est de 24%.

Au cours de la décennie 2003-2013, les investissements directs étrangers (IDE) ont été de 4Md$.

L’économie du Nigeria souffre d’un déficit important en matière d’infrastructures. L’offre d’électricité est également insuffisante : elle est dix fois inférieure à celle de l’Afrique du Sud.

Face à son déficit énergétique, le Nigeria a mis sur pied un programme d’acquisition de l’énergie nucléaire le 31 juillet 2006 à travers la création par le Président d’alors Olusegun OBASANJO de la Commission Nigeriane de l’Energie Atomique (NAEC). En 2009, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) a approuvé le programme nucléaire en cours au Nigeria. Pour pallier à tout incident pouvant émaner du nucléaire, le Gouvernement fédéral avait annoncé le déblocage de deux millions de dollars US de fonds de contrepartie à l’AIEA, pour l’expansion de services médicaux découlant

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du nucléaire et le développement de la radiothérapie pour la détection, le traitement et le contrôle des cancers dans dix hôpitaux repartis sur l’ensemble du territoire.

Enfin, la corruption est endémique au Nigeria puisque le pays est 136ème sur 175 dans le classement de Transparency International (2014).

- Conjoncture économiqueL’année 2014 a été marquée par un affaiblissement de la croissance lié à la chute des cours du pétrole.

Depuis septembre de la même année, la bourse a connu une baisse de 30% de sa capitalisation boursière. L’élection du candidat BUHARI a en revanche entraîné un rétablissement partiel de celle-ci. La banque centrale a dévalué à deux reprises le naira par rapport au dollar (novembre 2014 puis février 2015). Selon certains experts, le Président BUHARI pourrait encourager une nouvelle dévaluation du naira en début de mandat.

La baisse des revenus pétroliers a entraîné mécaniquement la baisse des rentrées de devises étrangères. A la mi-mai 2015, les réserves de change se situent à 28Md$, un niveau inférieur de près de 9Md$ à la moyenne 2009-2013 (37,6Md$) soit environ 4 mois d’importations (7,5 mois en 2013).

- Finances publiquesAlors que les ressources budgétaires proviennent encore à 75% des hydrocarbures, le contre-choc pétrolier apparu au cours de l’été 2014 affecte le budget (le budget 2015 voté en avril affichait une baisse de 12,5% par rapport à 2014). Les réserves du compte pétrolier (3,5Md$) sont au plus bas depuis sa création en 2004 (contre 28 Md$ lors de la crise de 2008), et la capitalisation du Fonds souverain ne dépasse pas les 2Md$.

En 2014, les rentrées budgétaires de la Fédération se sont distribuées de la façon suivante : 75% provenaient du secteur pétrolier (taxes et royalties), moins de 15% des impôts et environ 10% provenaient des douanes. Le niveau des impôts est donc anormalement bas (7% du PIB contre 25% en Afrique du sud).

Dans ce contexte, le gouvernement BUHARI pourrait reprendre les mesures envisagées par l’administration sortante : (i) mettre en vente de nouvelles entreprises publiques ; (ii) désubventionner totalement l’essence.

- Situation de la detteLe gouvernement recourt à des emprunts pour financer ses plans de développement des infrastructures électriques et de transport. L’emprunt a toutefois servi dès le premier semestre 2015 à payer les salaires de fonctionnaires et l’achat d’armements.

85% du stock de la dette est composé par des titres de créances (obligations du Trésor et du gouvernement fédéral essentiellement). La dette Nigeriane comporte un faible risque de surendettement de l’Etat fédéral : le service de la dette est contenu à 12 % du PIB, dont seulement 1,5% du PIB en dette externe.

En revanche, le service de la dette absorberait cette année 36 % des recettes budgétaires fédérales.

- PerspectivesLe Nigeria s’est doté d’un Plan de développement dénommé « 2020 vision », dont l’objectif est de faire du pays, d’ici 2020, une des 20 premières économies mondiales. Dans cette optique, le nouveau gouvernement devrait inscrire son action dans la continuité de l’administration précédente.

Le Nigeria a en effet lancé, en 2009, un programme de réformes structurelles de grande ampleur, appelé agenda de la transformation. Cet agenda a été complété par un programme de révolution industrielle visant à promouvoir des champions industriels nationaux, et à attirer les investisseurs internationaux.

Les grandes orientations de cet agenda pourraient cependant évoluer : politique budgétaire plus expansionniste, grands travaux pour réduire le chômage, dévaluation de la monnaie locale…L’exploration spatiale intéresse également le Nigeria. Tout d’abord, une série de lancement des satellites de télécommunications a été amorcée depuis le 14 mai 2007 avec la collaboration de la Chine. Mais, elle fut un échec. Récemment, deux autres satellites ont été lancés dans l’espace. Ils serviront entre autre à mieux gérer les situations de catastrophes naturelles.

V- Politique extérieure

Le Nigeria s’est imposé comme un acteur diplomatique de premier plan en Afrique de l’Ouest et au sein de l’Union africaine. Le pays est membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour le biennum 2014-2015.

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Il contribue à promouvoir la CEDEAO, dont le siège est à Abuja et qui constitue un instrument fondamental de l’influence du Nigeria en Afrique. En 2007, le Nigeria a pesé de tout son poids au sein de cette organisation pour que celle-ci refuse de signer dans les délais impartis un Accord de Partenariat Economique (APE) avec l’Union européenne.

Le Nigeria est membre de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), l’une des plus anciennes institutions régionales africaine (création en 1964). L’organisation compte 6 pays : le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad, la RCA et la Libye. Son siège est à N’Djamena au Tchad.

Engagé en faveur du maintien de la paix depuis les années 1960, le Nigeria est actuellement le 5ème contributeur mondial (et le second du continent africain après l’Ethiopie) aux opérations de maintien de la paix (OMP) des Nations Unies avec un total de 4 800 casques bleus. Entre janvier 2005 et janvier 2013 il s’est systématiquement positionné parmi les 10 plus importants contributeurs en termes de troupes.

Le pays participe actuellement à 10 des 16 opérations de maintien de la paix des Nations Unies en cours. Ses contributions majeures sont déployées au sein de la MINUAD au Darfour (2543 hommes soit 17,6% de l’effectif total) et de la MINUL au Libéria (où le Nigeria

est par ailleurs engagé sous l’égide de la CEDEAO – ECOMOG).

En 2013, le Nigeria a été parmi les premiers Etats africains à déployer des troupes au Mali au profit de la MISMA (1 200 hommes), dont il avait le commandement, puis de la MINUSMA. Un retrait de ce contingent a été effectué en juillet 2013 (seuls 261 personnels ont été maintenus).

Le litige opposant le Nigeria et le Cameroun, relatif à la souveraineté de la presqu’île de Bakassi, a été tranché par un arrêt de la Cour internationale de Justice du 10 octobre 2002, mais il a fallu attendre 2006 et l’accord de Greentree pour que le Nigeria s’y conforme. La République du Cameroun exerce sa souveraineté, depuis octobre 2013, sur la totalité de la presqu’île. Un programme des Nations Unies approuvé par les autorités Nigerianes et camerounaise a vocation, dans cette région frontalière, à promouvoir des micro-projets sociaux-économiques au bénéfice des populations concernées par l’arrêt de la Cour.

Enfin, le Nigeria exerce une influence importante sur son environnement régional grâce à son poids démographique et l’importance de sa diaspora, sans oublier la puissance financière de ses banques et le rayonnement de sa production audiovisuelle (troisième producteur de films au monde avec « Nollywood », la gigantesque industrie du cinéma Nigerian).

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BREVE PRESENTATION DU CAMEROUN

Le Cameroun est un pays d’Afrique centrale et occidentale, délimité à l’Ouest par le Nigeria, au Sud-Ouest par une façade de l’Océan Atlantique, au Sud par la Guinée équatoriale, le Gabon et le Congo, à l’Est par la République centrafricaine et le Tchad, au Nord par le Lac Tchad. Au cœur de l’Afrique, le Cameroun est un pays très représentatif de ce continent par sa taille et l’extrême variété de ses traits physiques. On y trouve toutes les nuances du relief, du climat et de la flore du continent. D’où son surnom d’« Afrique en miniature ».

- Devise nationale : « Paix, travail, patrie »- Hymne national : « Ô Cameroun, berceau de nos ancêtres »

Administration

- Forme de l’État : République- Chef de l’Etat : Paul BIYA- Langues officielles : français, anglais- Capitale : Yaoundé

Géographie

- Superficie totale : 475 442 km2 - Principales villes : Yaoundé, Douala, Yaoundé, Bafoussam, Garoua, Maroua, Bamenda, Ngaoundéré, Buéa. Histoire - Date d’indépendance : 1er janvier 1960 (Cameroun sous administration française) - 1er octobre 1961 (Cameroun sous administration britannique)- Fête nationale : 20 mai

Démographie

- Population : 21,7 millions d’habitants (BM) (classé 56e)- Densité : 44,8 hab/km2 (BM, 2012) - Croissance démographique : 2,54% (BM, 2012).- Espérance de vie : 52,1 ans (PNUD, 2012).- Taux d’alphabétisation : 70,7% (UNESCO 2012) - Religion(s) : Christianisme (35-40%), Islam (15-20%), animisme (45%). - Indice de développement humain : 150ème rang sur 187 (PNUD, 2012).

Économie

- Monnaie : Franc CFA - PIB nominal 2013 : 27,88 MdUSD- PIB par habitant (PPA) 2013 : 1.268 USD - Taux de croissance du PIB en 2013 : 4,6% - Taux d’inflation (2013) : 2,1% - Solde budgétaire 2013 (en pourcentage du PIB):

-3,3% - Solde commercial 2013 (en pourcentage du PIB):

-8,8%).Principaux clients 2012 : Chine (15,3%), Portugal (11,4%), Pays-Bas (11,3%) Principaux fournisseurs 2012 : Nigeria (17,8%), France (11,9%), Chine (10,4%) Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB: agriculture : 18,4% ; industrie : 23,2% ; mines : 8,8%; services : 43,4%.Production pétrolière annuelle 2013 : 24,3 M de barils.

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RELATIONS CAMEROUN-NIGERIAI- Relations politico-diplomatiques

Etablies en 1960, ces relations sont grandement influencées par des facteurs historiques, géographiques et économiques. Plusieurs Accords régissent ces relations.

Il s’agit de :

- L’Accord d’amitié et de coopération du 06 février 1963 ;

- Le Protocole d’Accord sur le contrôle du mouvement des personnes et des biens du 06 février 1963 ;

- L’Accord culturel, social et technique du 22 mars 1972 ;

- L’Accord commercial du 06 février 1963 révisé le 13 janvier 1982 et le 11 avril 2014 à Yaoundé ;

- L’Accord sur les services aériens du 19 mai 1978 ;- L’Accord de coopération en matière de police du

27 mars 1972 ;- L’Accord de coopération judiciaire du 27 mars

1972 ;- Le Mémorandum d’entente relatif au projet routier

transnational pour la facilitation du transport entre le Cameroun et le Nigeria du 29 mars 2006 à Yaoundé

- L’Accord de Greentree du 12 juin 2006 ;- L’Accord relatif à l’interconnexion électrique

Cameroun-Nigeria, signé le 18 février 2011 à Yaoundé ;

- L’Accord de Coopération dans le domaine du Sport et de l’Education Physique, signé le 18 février 2011 à Yaoundé ;

- L’Accord portant création du Comité de sécurité transfrontalière Cameroun-Nigeria, signé le 28 février 2012 à Abuja ;

- Accord de coopération dans les domaines des Sciences et des Technologies, signé le 11 avril 2014 à Yaoundé ;

- Protocole relatif au programme de mise en œuvre

de la coopération et des échanges culturels, signé le 11 avril 2014 ;

- Accord en matière de développement de la Jeunesse, signé le 11 avril 2014 à Yaoundé

S.E. Mme Hadiza Mustapha, Haut-Commissaire du Nigeria au Cameroun, a présenté les copies figurées de ses lettres de créances à S.E. Monsieur le Ministre des Relations Extérieures le 10 août 2012, et ses lettres de créance au Chef de l’Etat le 07 décembre 2012.

Nommé par décret N° 2008/132 du 07 avril 2008, S.E. SALAHEDDINE ABBAS Ibrahima est le Haut Commissaire du Cameroun au Nigeria. Il a présenté ses Lettres de créance le 25 juillet 2008. Le Cameroun dispose d’un Consulat Général à Lagos et d’un Consulat à Calabar dirigés respectivement par S.E. EKORONG à Dong Paul et S.E. ATANGANA Michel Auguste. Le Nigeria a deux Consulats Généraux au Cameroun, à Douala et à Buéa. Il envisage d’ouvrir un autre à Garoua.

De tout temps, les relations entre le Cameroun et le Nigeria ont été avant tout fonction des impératifs de la situation intérieure, du tempérament des hommes au pouvoir, des hommes politiques et des Gouverneurs des Etats frontaliers du Nigeria.

La coopération entre les deux pays a souvent été émaillée de malentendus provenant :

- De la présence des présumés membres de Boko Haram sur le territoire camerounais,

- Des problèmes inhérents à la délimitation de la frontière (notamment dans la zone lacustre, maritime et terrestre),

- De la lutte pour la sauvegarde de certains intérêts spécifiques (ressources énergétiques, fauniques, forestières et aquatiques),

- De la présence importante des populations

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Nigerianes en territoire camerounais (évaluées à 4 millions de personnes),

- D’une interprétation divergente des textes (contestation teintée de mauvaise foi par le Nigeria s’agissant de la Déclaration de Maroua de 1975 et du Traité germano-britannique de 1913),

- Du différend frontalier maritime et terrestre,- De la fermeture de la frontière terrestre en raison

de l’épidémie à virus EBOLA.

S’agissant du différend frontalier sur la péninsule de Bakassi, la Cour Internationale de Justice (CIJ) a statué sur la question par l’Arrêt du 10 octobre 2002. Une Commission mixte Cameroun-Nigeria, en vue de la mise en œuvre de cet Arrêt a été créée. Mais, face aux hésitations du Nigeria, le Secrétaire Général de l’ONU, KOFI ANNAN a, à cinq reprises, réuni les deux Chefs d’Etat pour arrêter les mesures d’application de cet Arrêt. Lors de la cinquième rencontre qui a eu lieu le 12 juin 2006 à New-York, l’Accord de Greentree a été signé. Il règle les modalités du retrait du Nigeria de la péninsule de Bakassi et le statut des étrangers installés sur cette péninsule. Le transfert d’autorité et le retrait des troupes Nigerianes dans la péninsule de Bakassi a eu lieu le 14 août 2008. Le 14 août 2013, le régime transitoire spécial a pris fin.

A ce jour, la Commission Mixte pour la mise en œuvre de l’arrêt du 10 octobre 2002 a déjà tenu 33 sessions ordinaires et 5 sessions extraordinaires. Lors de sa 5e session extraordinaire qui s’est tenue le 11 mai 2007 à Abuja, la Commission Mixte a approuvée le tracée définitif de la frontière maritime. Quant à la démarcation de la frontière terrestre, les travaux se poursuivent normalement. Plus de 90% de la frontière entre les deux pays a été démarqué. Le processus de placement des bornes se poursuit. Toutefois, il reste quelques dizaines de kilomètres qui constituent des points d’achoppement.

Les Sessions de la Grande Commission Mixte de Coopération ont repris en 2008, avec la tenue de la 4ème session du 09 au 11 octobre 2008 à Yaoundé, et la 5ème session les 23 et 24 novembre 2010, à Abuja, la 6ème session du 09 au 11 avril 2014 à Yaoundé. La 7ème session est prévue à Abuja en 2016. Ces assises ont permis aux deux parties d’examiner des questions portant sur la coopération en matière de sécurité, en matière consulaire et d’immigration, en matière économique, commerciale, scientifique, judiciaire et socioculturelle.

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II- Coopération économique, commerciale et technique

Dans le cadre de l’application des résolutions des Commissions Mixtes Cameroun-Nigeria, les journées économiques et commerciales du Nigeria se sont tenues à Douala en février 2009, tandis que celles du Cameroun se sont tenues à Calabar ( du 22 au 28 août 2009), à Port-Harcourt ( du 15 au 19 novembre 2010), à Kano (du 21 au 24 mars 2010) et à Lagos ( du 16 au 22 décembre 2012). Un Forum d’Affaires entre les deux pays est en cours de préparation. L’idée de la première cimenterie DANGOTE à Douala a été peaufinée à cette occasion. Dans la même lancée, et de manière subséquente, une seconde cimenterie DANGOTE, qui aura pour site Yaoundé, verra le jour dans les tout prochains mois.

La coopération dans le domaine des Postes et Télécommunications s’est consolidée à travers la tenue du 28 octobre au 04 novembre 2009 à Abuja des travaux, au niveau des experts, de la commission mixte sectorielle en matière de Postes et de Télécommunications. Un Comité de suivi a été mis en place au niveau du Ministère des Postes et Télécommunications.

Le Nigeria prend part à toutes les éditions du Salon International de l’Artisanat du Cameroun (SIARC). En retour, le Cameroun participe aux éditions annuelles de l’Exposition sur l’art et l’artisanat africain, « African Arts and Craft Exposition » (AFAC), à Abuja au Nigeria depuis 2008.

Au niveau des échanges formels, en prenant pour référence l’année 2013, il ressort de l’examen des statistiques disponibles que le Nigeria se situe au 2ème rang des fournisseurs du Cameroun, soit 13,8% de nos importations, pour un volume de 1 039 064 tonnes et une valeur de 452 018 000 000 FCFA, juste après la Chine (14,2%) et avant la France (12,2%), l’Inde (5%) et les Etats-Unis d’Amérique (3,9%).

A l’inverse, comme client du Cameroun, et pour la même période, le Nigeria se classe au 14ème rang, qui représente 1,8% de nos exportations, pour un volume de 65 388 tonnes et une valeur

de 39 531 000 000 FCFA.Au-delà des pièces détachées, des matériaux de construction, des produits cosmétiques, des engrais, des oranges, des appareils électroménagers, des seaux en plastiques et des tissus pagnes entre autres, le Nigeria vend essentiellement au Cameroun des produits pétroliers, pour les besoins de la SONARA, ainsi que des carburants et lubrifiants. C’est cette dernière catégorie de produits, massifs et onéreux, qui explique les écarts observés au niveau de la balance commerciale.

En retour, nos exportations vers le Nigeria sont constituées essentiellement des produits alimentaires, du bétail, des huiles végétales et du savon.

L’on se doit de reconnaître que pour des raisons de proximité géographique, historique et culturelle, le gros des échanges entre le Cameroun et le Nigeria se fait à l’informel, au travers des Régions de l’Extrême-Nord, du Nord, du Sud-Ouest et, dans une moindre mesure, de l’Adamaoua. S’y ajoute l’élément déterminant que le Naira, qui sert de monnaie d’échange, n’est pas convertible et est régulièrement soumis à des dévaluations de circonstance, qu’il conviendrait de qualifier de dévaluations de compétitivité. Ces trafics ne sont pas pris en compte dans les statistiques officielles, ce qui fausse l’analyse des échanges commerciaux entre les deux pays. Les dernières mesures, d’ordre structurel, prises par les deux Gouvernements devraient permettre, dans un avenir plus ou moins proche, d’y remédier.

Dans le cadre de la gestion des Aires Protégées transfrontalières entre le Cameroun et le Nigeria, les travaux des experts se sont tenus le 11 novembre 2010, à Limbé au Cameroun. Un projet d’Accord a été validé par les deux parties. S’agissant de la mise en œuvre de l’Accord relatif à l’interconnexion électrique entre le Cameroun et le Nigeria, une rencontre entre les experts Camerounais et Nigerians en charge des questions

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d’électricité s’est tenue du 07 au 10 juin 2010, à Yola, dans l’Etat fédéré de l’Adamawa. Il en est ressorti un projet de Protocole d’Accord pour la mise en place d’un Comité de pilotage. Dans le cadre de la mise en place d’un mécanisme d’alerte en cas de lâchers des eaux du barrage de Lagdo, les experts des deux pays se sont rencontrés du 27 au 29 décembre 2012. Madame le Ministre des Ressources Hydrauliques du Nigeria a séjourné au Cameroun du 23 au 26 juillet 2013. Un projet de MOU a été négocié du le 19 décembre 2014 à Abuja. Sa signature reste attendue.

Du 27 février au 02 mars 2013, la NAFDAC (National Agency for Food and Drug Administration and Control) et l’Agence des Normes et de la Qualité (ANOR) ont entamé les négociations relatives à l’établissement d’un Partenariat entre les deux institutions, en vue de faciliter davantage les échanges commerciaux et lutter contre la circulation des faux médicaments entre le Cameroun et le Nigeria. Un Mémorandum d’Entente (MOU) entre l’ANOR et la Standards Organisation of Nigeria (SON) a été singé. L’Accord de partenariat entre NAFDAC et ANOR est en cours de négociation.

Les experts camerounais et Nigerians se sont rencontrés à Abuja du 11 au 14 Novembre 2013. Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de coopération dans le domaine du Sport et de l’Education Physique.

S’agissant des perspectives à moyen terme de la coopération commerciale entre le Nigeria et le Cameroun, l’Accord Commercial conclu le 11 avril 2014 pourrait être qualifié d’historique, tant il fait sauter le verrou de l’accès au marché Nigerian pour bon nombre des produits camerounais, parmi lesquels, le savon, les huiles végétales, les produits en bois, les objets d’art, le textile ou encore la poudre de cacao.

Il convient également de mettre en exergue, dans le cadre de cet Accord, la disposition relative au paiement des transactions, qui pourront, une fois l’Accord ratifié et donc rendu exécutoire, s’effectuer en devises librement convertibles.

En définitive, le marché Nigerian, avec ses 117 millions de consommateurs, est un atout majeur et d’avenir pour l’accélération de la croissance au Cameroun.

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III- Coopération dans le domaine de la sécurité

Le Cameroun et le Nigeria partagent une longue frontière terrestre et maritime de 1500 Km qui s’étire entre l’Etat de Borno jusqu’à la région du Delta du Niger dans le Sud. Pour lutter contre l’insécurité tout le long de leur frontière commune, le Cameroun et le Nigeria ont procédé à la signature d’un Accord portant création d’un Comité de Sécurité Transfrontalière (CST) le 28 février 2012 à Abuja. Dans ce cadre, les responsables en charge des questions de renseignements se rencontrent en cas de nécessité.

La lutte contre Boko Haram est l’une des préoccupations majeures entre les deux pays. Le Cameroun a procédé à une réorganisation de ses structures militaires dans la partie septentrionale. Une 4ème région militaire inter armées (RMIA4), une 4ème région de gendarmerie et la 41ème brigade d’infanterie motorisée (4ème BRIM) ont été crées en Août 2014. Des équipements militaires lourds et 6000 hommes sont déployés dans l’Extrême-Nord pour défendre le territoire camerounais. Les autorités du Nigeria ont délocalisé le quartier général des forces de défense nigérianes à Maiduguri.

Le Comité de Sécurité Transfrontalière Cameroun-Nigeria a tenu sa première session du 06 au 08 novembre 2013 à Yaoundé. La deuxième s’est tenue du 08 au 11 juillet 2014 à Abuja. Yaoundé a accueilli la troisième session du 18 au 20 février 2015. Des recommandations susceptibles de lutter conjointement et efficacement contre l’insécurité en général ont été élaborées. Du 16 au 19 janvier 2015, un atelier sur la coopération transfrontalière a été organisé à Uyo dans l’Etat fédéré d’Akwa Ibom au Nigeria. Cet atelier a identifié plusieurs secteurs d’intérêts communs qui nécessitent une coopération entre les deux pays, en vue de développer les zones frontalières.

La coopération entre le Cameroun et le Nigeria a été renforcée dans le cadre de la libération des sept otages français [la famille Moulin-Fournier] enlevés au Cameroun le 19 février 2013 par Boko Haram, et libérés le 19 avril 2013. Un prêtre français [le Père Georges VANDENBEUSCH] a été pris en otage le 14 novembre 2013. La coopération sécuritaire entre les deux pays a abouti à la libération du prêtre le

31 décembre 2013. Il en de même pour les otages chinois et camerounais. Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité au Nigeria, les deux Chefs d’Etats ont pris part, à côté des autres Présidents des pays frontaliers du Nigeria et les Etats Unis d’Amérique, la Grande Bretagne et l’Union Européenne, à un sommet consacré uniquement à cette préoccupation, tenue à Paris le 17 mai 2014. Des réunions de suivi de la mise en œuvre des résolutions de ce Sommet se sont tenues le 12 juin 2014 à Londres, le 05 août 2014 à Washington, le 03 septembre 2014 à Abuja et le 20 janvier 2015 à Niamey au Nigeria.

Le 29 janvier 2015, l’Union Africaine a apporté son onction à la Force Multinationale Mixte de la CBLT en décidant de la renforcer. Une réunion en vue de l’élaboration du concept d’opération et les règles d’engagement s’est tenue en Yaoundé, du 05 au 07 février 2015. Les documents élaborés ont été transmis à l’UA qui les a soumis au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour adoption.

Cependant, le Nigeria a changé d’avis sur l’idée d’un vote au Conseil de Sécurité devant adouber la FMM. Lors d’un Sommet Extraordinaire de la CBLT le 11 juin 2015 à Abuja, le Nigeria a opté pour l’idée d’une coopération renforcée entre les pays de la CBLT et le Bénin. La FMM sera constituée de 8700 hommes majoritairement Nigerians et commandée par un Général Nigerian, Tukur Burutai. Elle sera basée à N’Djamena au Tchad. Le Nigeria va contribuer à hauteur de 100 (cent) millions de dollars (Lire la fiche sur le Communiqué final à l’issue du Sommet Extraordinaire de la CBLT à Abuja, 11 juin 2015).

Par ailleurs, les Chefs d’Etat de la République du Congo et de la République de Guinée Equatoriale mandatés par les Chefs d’Etat et de Gouvernement du COPAX de la CEEAC ont rencontré les autorités Nigerianes et ghanéennes pour l’organisation d’un Sommet CEEAC-CEDEAO pour l’adoption d’une stratégie bi-régionale de lutte contre Boko Haram. Le Sommet CEEAC-CEDEAO, initialement prévue en avril 2015 a été reporté sine die.

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IV- Projets appelés à restaurer la confianceentre les deux pays

V- Perspectives et quelques dossiers pendants

- Le projet de construction de la route Mamfé (Cameroun)-Enugu (Nigeria) ainsi que du corridor Bamenda-Enugu (Nigeria) cristallise de sérieux espoirs quant à la nouvelle dynamique des relations commerciales entre le Nigeria et le Cameroun. Le lancement des travaux a eu lieu le 21 juin 2010. L’achèvement des travaux est attendu ;

- Le projet d’interconnexion électrique en vue du transfert de l’énergie du Cameroun vers le Nigeria, dont la finalisation s’est faite pendant la 5e session de la Grande Commission Mixte de Coopération en 2010 à Abuja (Nigeria) et la signature de l’Accord d’interconnexion électrique

le 18 février 2011 à Yaoundé ;- Le projet de construction d’un pont sur le fleuve

Mayo-Tiel dans la Région du Nord frontalière de l’Etat fédéré de l’Adamawa dont le Mémorandum d’Entente et les Termes de références (TDR’s) y relatifs sont en cours de négociation;

- Le projet de visite au Nigeria des hauts responsables camerounais à l’instar des visites effectuées au Cameroun, du 29 juillet au 12 mai 2011 et du 13 au 27 juillet 2013, par les participants à un stage de recyclage des hauts cadres Nigerians de l’Institut National d’Etudes Politiques et Stratégiques du Nigeria (NIPSS).

- Projet de construction d’un Pont sur le Mayo-Tiel visant à faciliter la circulation des biens et des personnes entre le Nigeria et le Nord-Cameroun ;- Tenue du comité sur les questions consulaires et d’immigration ;- Négociation d’un Projet d’Accord cadre relatif à la coopération transfrontalière en matière d’hydrocarbure dans le secteur de la frontière maritime ;- Négociation d’un Mémorandum d’Entente sur la mise en place d’un mécanisme d’alerte et de gestion des risques d’inondation dans le bassin de la Bénoué ;

- Ouverture des négociations relatives à la Convention de Partenariat entre l’Agence des Normes et de la Qualité (ANOR) et la NAFDAC (National Agency for Food and Drug Administration and Control) ;- Visite au Nigeria des hauts responsables camerounais en 2015 ; - Organisation d’un Forum d’affaires Nigeria-Cameroun en avril 2015 à Abuja ;- Ouverture de la frontière terrestre entre le Cameroun et le Nigeria, fermée en raison d’Ebola depuis aout 2014;- Ouverture d’un Consulat Général du Nigeria à Garoua.

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BOKO HARAM, DE LA SECTE ISLAMISTE AU GROUPE TERRORISTE DEVENU MENACE RÉGIONALE

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Secte musulmane extrémiste à l’origine, le groupe Nigérian Boko Haram s’est mué en un mouvement terroriste armé affilié à l’organisation État islamique (EI) et menaçant les pays de la région.

Boko Haram signifie «l’éducation occidentale est un péché» en haoussa, la langue la plus parlée dans le nord du Nigeria. Mais le groupe préfère se faire appeler Jama’atu Ahlis Sunna Lidda’awati wal-Jihad (Groupe pour la prédication et le jihad).

Prônant un islam radical et rigoriste, Mohammed Yusuf, le fondateur, accuse les valeurs occidentales, instaurées par les colons britanniques, d’être responsables des maux dont souffre le pays. Il veut instaurer un État islamique.

Il séduit la jeunesse désœuvrée de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno (nord-est), avec un discours critique envers un régime Nigérian qu’il accuse de «corrompu, qui néglige le développement socio-économique de la région peuplée en majorité de musulmans».

Si ses prêches dans la mosquée attirent de plus en plus de fidèles dès les années 1990, on considère que Boko Haram est né en 2002, au moment où Yusuf commence à attirer l’attention des autorités.

En 2009, éclatent des affrontements entre Boko Haram et la police Nigériane à Maiduguri. L’armée intervient en force, tue 700 personnes, capture, puis exécute Mohmamed Yusuf.

Le mouvement devient clandestin, ses cadres rescapés s’enfuient à l’étranger. «C’est à ce moment-là qu’ils sont récupérés par une mouvance jihadiste internationale qui va les convaincre de l’inutilité de la protestation pacifique», selon le chercheur

français Marc-Antoine Pérouse de Montclos.A leur sortie de clandestinité, les chefs de Boko Haram passent à un stade supérieur: il ne s’agit plus seulement de vouloir faire appliquer la loi islamique au Nigeria, il faut déstabiliser l’État avec une campagne de violences (rejet des libertés fondamentales et des droits humains, enlèvements, prises d’otages, actes de pillage et destruction des biens, violences sexuelles, massacres des civiles, crimes contre l’humanité, etc.).

Abubakar Shekau, bras droit du chef exécuté, prend sa place à la tête de Boko Haram. S’ensuit une escalade de la violence, avec des dizaines d’attaques faisant plusieurs milliers de morts, prenant pour cible des écoles, des églises, des mosquées et des symboles de l’État et des forces de l’ordre, principalement dans le Nord-Est.

Considéré par les États-Unis comme un «terroriste à l’échelle mondiale», Abubakar Muhammad Shekau a déjà été donné trois fois pour mort par les forces de l’ordre Nigérianes, avant de réapparaître dans des vidéos.

L’enlèvement à la mi-avril 2014 de plus de 200 adolescentes d’un lycée de Chibok, dans l’État de Borno, confère une notoriété mondiale au groupe.

En août 2014, Boko Haram proclame un «califat» dans les zones sous son contrôle. Ce groupe terroriste engrange les conquêtes territoriales dans le Nord-Est du Nigeria (Etats de Yobé, Adamawa, Borno) et multiplie des attaques meurtrières dans l’Extrême-Nord du Cameroun et, à partir de janvier 2015, en territoires nigérien et tchadien.

La dégradation de la situation a conduit au déclenchement d’une offensive tchadienne en janvier 2015, appuyée par les forces nigériennes et

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camerounaises et relayée par l’armée Nigériane.

Selon des diplomates, des membres de Boko Haram se seraient entraînés auprès de combattants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le nord du Mali en 2012-2013. Washington a également affirmé qu’il existe des liens entre les deux organisations.

En termes de financement, Boko Haram reçoit le soutien des fidèles dans les mosquées et s’approvisionne aussi en attaquant des banques et des bases militaires. Ce qui lui permet d’enrôler des centaines de jeunes déshérités pour aller au combat.

L’appel à la mobilisation internationale du Président Paul BIYA, le 8 janvier 2015, pour faire face à Boko Haram trouve un écho favorable. L’Union Africaine condamne les attaques terroristes commises par Boko Haram et appelle à la création d’une force régionale de 7 500 hommes pour contrer le groupe terroriste. Les Chefs d’Etat de la CEEAC expriment leur solidarité au Président Paul BIYA et félicitent les forces de défense et de sécurité du Cameroun pour leur bravoure face à Boko Haram. Ils expriment également leur gratitude au Président du Tchad, Idriss DEBY ITNO, pour le soutien fraternel que le Tchad apporte au Cameroun en envoyant un contingent important pour la lutte contre la secte terroriste Boko Haram.

Une session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX) consacrée à la lutte contre Boko Haram se réunit à Yaoundé au Cameroun, le 16 février 2015. Elle aboutit à la Déclaration de Yaoundé qui réaffirme la détermination des Etats membres de la CEEAC à lutter contre Boko Haram et leur engagement à coopérer pleinement avec la CEDEAO en vue d’une coordination des actions de lutte contre Boko Haram.

La mise en place d’une Force Multinationale Mixte (FMM), décidée par l’Union africaine en janvier 2015, est en cours. Le Nigeria a promis une contribution de 100 M$ pour la soutenir (dont 20 M$ ont déjà été versés au Tchad). Les discussions sur une résolution au Conseil de sécurité des Nations Unies devraient reprendre le projet après l’installation des nouvelles autorités Nigérianes.

La France a joué un rôle de facilitateur de la coopération régionale avec les pays voisins francophones, grâce notamment au sommet de Paris (17 mai 2014). Elle soutient (pour près de 10 M€) les armées tchadienne, nigérienne et camerounaise en partageant du renseignement, en facilitant leur coordination et en fournissant un soutien logistique et des formations.

Les partenaires américain et britannique apportent aussi une aide substantielle.

Les nombreux revers subis par Boko Haram sur le terrain face à la vigoureuse riposte des forces de la coalition (Cameroun, Tchad, Niger et Nigeria) poussent cette secte terroriste à faire allégeance, début mars 2015, à l’organisation jihadiste État islamique (EI), qui accepte.

Ces derniers mois, Boko Haram a perdu la plupart de localités enlevées dans le Nord-Est du Nigeria, selon les autorités Nigerianes. Mais, il lui reste une arme terriblement efficace pour terroriser les civils: les attentats-suicides qui ciblent les lieux très fréquentés comme les marchés et les gares routières. Depuis l’investitude du Président BUHARI à la magistrature suprême le 29 mai 2015, on assiste à un regain d’attentats perpétrés par le groupe terroriste dans le Nord-Est du Nigeria (déjà plus de 600 morts), mais aussi au Tchad et à l’Extrême-Nord du Cameroun (attentats kamikazes à Fotokol, le 12 juillet 2015 : 13 morts).

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Elément clés sur Boko Haram

Boko Haram : «l’Education occidentale est un péché» en haoussa.

Nom officiel : Jama’atu Ahlis Sunna Lidda’Awati Wal-Jihad en arabe (Groupe pour la prédication et le jihad)

Date de création : 2002

Fondateur : Mohammed Yusuf, founder (2002-2009) et depuis 2009 Abubakar Shekau.

Zones d’opération : Nord-Est du Nigeria (Etats de Yobé, Adamawa, Borno), Extrême-Nord du Cameroon, Tchad et Niger.

Effectifs : environ 7 000 à 10 000 combattants répartis en unités de 300 à 500.

Alliés: Al-Qaeda via Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et Organisation Etat Islamique (EI) en Irak

Financements : braquage des banques, grand banditisme, rançons des kidnappings, donations des groups terroristes internationaux et des sympathisants, trafics de drogue, braconnage, etc.

Activités: les activités et les stratégies de Boko Haram sont en constante évolution depuis sa création : - Enseignement de l’Islam radical et rigoriste basé sur l’idéologie Wahhabiste, Jihadisme Salafiste et le fondamentalisme islamique entre 2002 et 2009 ;- Rejet des libertés fondamentales et des droits de l’homme ;- Actes de pillage et destruction des biens, violences sexuelles ;

- Attaques armées, attaques suicides, attaques à la bombe contre les édifices publics et confessionnels particulièrement les églises et les mosquées ;- Massacres des civils, exécutions extrajudiciaires, ayant causées plus de 10 000 morts entre 2009 et 2015 ; - Enlèvements de plus de 1 000 hommes, femmes, et enfants dont les 276 jeunes filles d’un lycée de Chibok ; - Migrations forcées de près de 2 millions de personnes incluant les refugiés au Cameroun, au Tchad et au Niger, et des déplacés internes au Nigeria ; - Conquête des territoires dans le but de créer un “califat” dans les zones sous son contrôle, en commençant par les territoires du Nord-Est du Nigeria (Etats de Yobé, Adamawa, Borno) ; - Diffusion des images vidéos présentant leurs atrocités pour entretenir un climat de peur au sein des populations, etc.

Réponse internationale : depuis 2013, Boko Haram a été classé « groupe terroriste » par le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Canada, les Nations Unies, l’Australie, la Nouvelle Zélande, et les Emirates Arabes Unis. Les Etats-Unis ont promis une rançon de 7 millions de dollars pour la capture de son leader, Abubakar Shekau.

D’autres pays tells que France, la Russie, l’Espagne, le Brésil et la Chine ont promis une assistance multiforme pour la lute contre ce groupe terroriste.

En Afrique, les organisations régionales tells que l’Union Africaine, la CEEAC, la CEDEAO, la CBLT, et le CEN-SAD sont impliquées dans les solutions militaires contre Boko Haram.

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CE QUE LE PRESIDENT PAUL BIYA A DITSUR BOKO HARAM

1. Déclaration du Président Paul BIYA à l’occasion de la réception des ex-otages Français (Famille Moulin-Fournier) au Palais de l’Unité – Yaoundé, le 19 avril 2013.

«L’heureux dénouement de cette affaire est incontestablement le fruit d’une coopération exemplaire entre les gouvernements français, Nigérian et camerounais. Leurs services ont fait preuve d’une remarquable efficacité et de beaucoup de discrétion.

La principale leçon que m’inspire cette affaire est que les problèmes de sécurité que connaît notre continent, ne seront réglés que par une coopération étroite au niveau international. A l’évidence, cette coopération doit être renforcée de toute urgence.

Je tiens, pour ma part, à réaffirmer ma détermination à ne ménager aucun effort pour que le Cameroun demeure une terre d’hospitalité, de tolérance, de stabilité et de paix ».

2. Propos du Président Paul BIYA lors de la conférence de presse conjointe des Chefs d’Etat à l’issue du Sommet de Paris pour la sécurité au Nigeria – 17 mai 2014.

«Le problème Boko Haram a donc cessé d’être uniquement un problème Nigerian, il est devenu un problème régional, sinon continental. Nous sommes ici pour déclarer la guerre au Boko Haram. On va le poursuivre et on vaincra cette chose terroriste parce que les inconvénients sont nombreux ».

3. Interview du Président Paul BIYA à la presse à l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen avant de quitter Yaoundé pour le Sommet Etats-Unis/Afrique - 02 août 2014.

« Il y a quelques semaines, nos forces ont marqué des points importants contre le Boko Haram. Mais c’est une lutte longue, on a affaire à un ennemi pervers, sans foi ni loi, qui attaque la nuit, qui égorge, et qui a évidemment fait des exactions à Kolofata et à Hile-Halifa. Alors ce que je peux dire, c’est que les Camerounais doivent garder confiance. (…)

Permettez-moi d’ailleurs de saisir cette occasion pour consoler nos frères, nos compatriotes de l’Extrême-Nord qui ont subi les sévices, les deuils ; les assurer de la compassion et la solidarité de toute la nation camerounaise. Nous ne les laisserons pas, au contraire nous allons continuer à les protéger et à combattre cet ennemi sans relâche. (…).

Je salue également nos soldats dont certains sont tombés, qui ont fait montre de patriotisme, de bravoure. Je les encourage à aller de l’avant.

On a eu à lutter contre ce même Nigeria pour Bakassi et avant, on a éradiqué les maquis (des mouvements révolutionnaires), on est venu à bout des « villes mortes » ; ce n’est pas le Boko Haram qui va dépasser le Cameroun. Nous continuons le combat et nous les vaincrons ».

4. Intervention du Président Paul BIYA sur le thème « Paix et stabilité régionales». Washington, le 06 août 2014.

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« Le Cameroun doit aujourd’hui faire face aux incursions de Boko Haram. Nous avons pris des dispositions pour nous défendre. Mais il s’agit là d’un phénomène transnational qui appelle aussi une réponse transnationale. Il s’agit d’un extrémisme qui conteste les valeurs de la démocratie et de nos sociétés. Il est non seulement une menace pour l’Afrique mais aussi pour d’autres régions du monde. Nous devons, ensemble, faire barrage à son avancée. (…)

Ce caractère global de la menace qui pèse sur la paix et la stabilité régionale appelle une réponse toute aussi globale. Tous les membres de la communauté internationale doivent y contribuer ».

5. Discours du Président Paul BIYA lors de l’ouverture du 15ème Sommet de la Francophonie, Dakar le 29 novembre 2014.

« Face à un ennemi commun qui conteste toutes les valeurs auxquelles nous sommes attachés, la solidarité doit jouer à plein. L’Histoire récente nous enseigne qu’avec ce genre d’adversaire il ne peut y avoir de compromis ».

6. Message du Président Paul BIYA à la Nation à l’occasion de la fin d’année 2014 et du nouvel an 2015 – 31 décembre 2014

« Encouragés par leur emprise sur le nord-est du Nigeria, ces soi-disant « djihadistes » ont lancé contre la région de l’Extrême-Nord de notre pays des opérations de plus grande envergure. (…). Cela ne pouvait pas être toléré. Nous avons donc mis en place un dispositif de riposte et de prévention qui a rapidement fait ses preuves. A chacune de ses tentatives, Boko Haram essuie désormais de lourdes pertes en vies humaines et en matériels. On peut espérer qu’ils en tireront des leçons.

Je voudrais à ce point rendre un vibrant hommage à nos forces armées dont la vaillance s’est illustrée lors des récents combats.J’ai eu l’occasion de dire que la Nation, dans son ensemble, devait se mobiliser derrière son armée.

Les nombreux témoignages qui me parviennent de toutes nos régions me laissent penser qu’il en est bien ainsi. J’ai apprécié tout particulièrement les prises de position de nos compatriotes musulmans. Ils ont bien compris, comme tous les autres Camerounais, qu’il ne s’agissait pas du tout d’une guerre dont la religion était l’enjeu. Ils ont bien compris qu’il s’agissait d’une réponse à une agression extérieure de la part d’une organisation terroriste qui n’adhère pas aux valeurs d’une société fraternelle ».« Je voudrais également rappeler ici que nous ne sommes pas seuls confrontés à cette menace qui transgresse les frontières des Etats. Certains de nos voisins, le Nigeria, le Tchad, le Niger, le Bénin, coopèrent avec nous pour opposer un front commun à Boko Haram.

L’Organisation des Nations Unies et plusieurs grandes puissances, notamment les Etats-Unis, l’Allemagne, la France, la Russie et la Chine, nous soutiennent aussi».

7. Discours du Président Paul BIYA en réponse aux vœux du corps diplomatique Yaoundé, 8 janvier 2015

«Je voudrais insister sur le caractère global de la menace dont nous sommes l’objet. Ceux qui ont tenté d’asservir le Mali, ceux qui s’en prennent périodiquement à notre territoire national, ceux qui probablement ont influencé certaines factions en Centrafrique et ceux qui ont créé le chaos en Somalie poursuivent les mêmes objectifs : établir leur pouvoir sur la bande sahélienne de l’Atlantique à l’océan Indien et y installer leur régime obscurantiste impitoyable.

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A menace globale, riposte globale. Telle devrait être la réponse de la communauté internationale et notamment de l’Union Africaine et de nos organisations régionales.

Nous ne devons pas nous bercer d’illusions. Bien qu’affaibli par les pertes qui lui ont été infligées, notre adversaire n’en reste pas moins capable de revenir à la charge. (…). Il faut que l’on sache que la distance qui peut séparer un pays des zones de combat n’est pas une assurance tous risques.

Pour ma part, je persiste à croire que la menace que représentent les djihadistes, Boko Haram et autres Shebabs, ne pourra être levée que par une mobilisation au niveau international. Beaucoup l’ont compris. Il reste à en tirer les conséquences. C’est le lieu pour moi de me féliciter du soutien multiforme que nous apportent non seulement l’Organisation des Nations Unies, mais aussi certaines grandes puissances, notamment les Etats-Unis, la France, le Royaume Uni, la Chine, la Russie et l’Allemagne. Nous les remercions de leur engagement déterminé à nos côtés dans cette lutte ». 8. Discours du Président Paul BIYA à l’ouverture de la session extraordinaire de la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement du COPAX consacrée à

la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram – Yaoundé, 16 février 2015.

« Qu’il me soit permis de repréciser qu’il ne s’agit aucunement d’une « croisade » contre l’Islam ou d’un épisode d’une quelconque « guerre des civilisations ».

La réalité est simple. Il y a d’un côté, le nôtre, les tenants d’une société moderne et tolérante, garantissant l’exercice des droits de l’homme, dont ceux de religion, ainsi que la démocratie représentative. De l’autre côté, c’est-à-dire du côté de Boko Haram et des mouvements qui lui ressemblent, il y a les partisans d’une société obscurantiste et tyrannique, sans considération aucune de la dignité humaine.

Vous en conviendrez avec moi, il y a une totale incompatibilité entre ces deux modèles de société. Et partant une totale impossibilité de compromis.

Il nous faut donc mettre un terme aux actions et agissements des mouvements terroristes. Il nous faut éradiquer Boko Haram. De la sorte, nous pourrons rassurer nos populations et mieux nous consacrer au seul combat qui vaille : la lutte contre la pauvreté et pour la dignité de l’homme africain. »

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L’APPEL DU CHEF DE L’ETAT A LA RIPOSTE GLOBALE CONTRE BOKO HARAM ET LA REPONSE DE LA

COMMUNAUTE INTERNATIONALE

Le 8 janvier 2015, dans son discours en réponse aux vœux du Corps diplomatique accrédité au Cameroun, le Président Paul BIYA a appelé à une mobilisation au niveau international face aux actes barbares perpétrés par le groupe terroriste Boko Haram contre le Nigeria et le Cameroun.

Le Chef de l’Etat a indiqué que la réponse de la communauté internationale et notamment de l’Union Africaine et des organisations régionales face à la menace que fait peser Boko Haram sur la paix, la sécurité et la stabilité du contient devait être collective, car, a-t-il souligné, « A menace globale, riposte globale ».

L’appel du Président Paul BIYA a été entendu car, lors du 24ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine (UA) tenu les 30 et 31 janvier 2015 à Addis-Abeba en Ethiopie, les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont condamné les attaques terroristes horribles commises par Boko Haram.

Pour la Présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, les activités du groupe terroriste Boko Haram constituent une grave menace pour la sécurité et le développement non seulement pour le Nigeria et la région, mais également pour l’ensemble du continent.

En conséquence, l’Afrique dans son ensemble a le devoir et l’obligation d’apporter tout le soutien nécessaire aux États membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) et au Bénin, conformément aux principes de solidarité africaine et d’indivisibilité de la paix et de la sécurité sur le continent.

Mme Dlamini-Zuma a appelé à une «réponse collective» contre Boko Haram.

Pour sa part, le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon, a salué la volonté de l’UA de créer une force régionale de lutte contre le groupe islamiste Nigerian Boko Haram.

Dénonçant «la brutalité sans nom» des miliciens de Boko Haram, M. Ban Ki-moon a estimé qu’il fallait une «coopération régionale et internationale» pour lutter contre le groupe.

Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’UA a appelé à la création d’une force militaire régionale de 7.500 hommes pour contrer le groupe islamiste.

Une réunion d’experts militaires africains s’est tenue du 5 au 7 février 2015 à Yaoundé pour élaborer le concept d’opération et les règles d’engagements de la Force Multinationale Mixte (FMM) de7 5000 personnels militaires et autres chargée de lutter contre Boko Haram.

Au terme de cette réunion, les pays membres de la CBLT et le Bénin ont arrêté le principe d’une force de 8 700 hommes (plus 1 200 hommes par rapport à ce qui avait été initialement prévu). Les experts ont convenu de l’établissement du Quartier général de la Force à N’Djamena, conformément aux conclusions de la 5e réunion des Ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la CBLT du 20 janvier 2015 à Niamey au Niger. Reste à résoudre l’équation du financement.

Lors de la concertation entre les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC, tenue le 31 janvier 2015 à Addis-Abeba, en marge du 24ème Sommet de l’Union Africaine, les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont condamné, avec la plus grande fermeté, les actes barbares et inacceptables perpétrés par le groupe terroriste Boko Haram contre les Etats du Bassin du Lac Tchad. Ils se

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sont félicités des décisions de l’UA d’autoriser le déploiement de la FMM.

Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC ont exprimé toute leur solidarité à l’endroit du Président Paul BIYA, pour la lutte que le Cameroun mène contre l’agression à laquelle il fait face. Ils ont félicité les Forces de Défense et de Sécurité du Cameroun pour leur bravoure et leur patriotisme et les ont encouragées à poursuivre leurs efforts, sans relâche, jusqu’à l’éradication du groupe terroriste Boko Haram.

Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont exprimé toute leur gratitude au Président de la République du Tchad, S.E. Idriss DEBY ITNO, pour le soutien fraternel que lui-même et son peuple apportent à la République du Cameroun en envoyant un contingent important pour la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram.

Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont décidé d’activer les mécanismes appropriés de la Communauté, notamment le Pacte d’Assistance Mutuelle entre les Etats membres de la CEEAC et les dispositions pertinentes du Protocole relatif au Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX) en vue de mettre en place une stratégie sous-régionale pour soutenir le Cameroun et le Tchad dans la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram qui menace de déstabiliser la sous-région.

Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC ont décidé de tenir de toute urgence une session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement du COPAX à Yaoundé, le 16 février 2015. Ce Sommet a été précédé d’une réunion du Conseil des Ministres du COPAX (14 février) et d’une réunion de la Commission de Défense et de Sécurité (11 et 12 février).

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CONCLUSIONS DU SOMMET DE PARISPOUR LA SECURITE AU NIGERIA

(17 mai 2014)Les Chefs d’Etat du Bénin, du Cameroun, de la France, du Nigeria, du Niger et du Tchad, ainsi que les représentants des Etats-Unis, du Royaume Uni et de l’Union Européenne ont participé le 17 mai 2014 à Paris à un sommet consacré à la Sécurité du Nigeria. Ce sommet a permis d’intensifier la mobilisation régionale et internationale pour lutter contre le terrorisme du groupe Boko Haram.

La réunion s’est conclue sur plusieurs décisions qui permettront de renforcer la coopération entre les Etats de la région, à la fois pour permettre la libération des jeunes filles enlevées et plus largement pour lutter contre Boko Haram. Les partenaires présents (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Union européenne) s’engageront à soutenir cette coopération régionale et à renforcer le dispositif international de lutte contre Boko Haram et de protection des victimes. Tous les Etats réaffirment leur engagement en faveur des droits de l’Homme, et en particulier la protection des droits des jeunes filles victimes de violences, de mariages forcées ou menacés d’esclavage.

Coopération régionaleLe Nigeria et ses voisins développeront des capacités d’analyse et de réaction qui contribueront à renforcer la sécurité de toutes les populations et l’Etat de droit dans les zones affectées par l’action terroriste de Boko Haram.

Pour lutter contre la menace créée par Boko Haram, qui s’est dernièrement manifestée par plusieurs attentats meurtriers et par l’enlèvement de plus de 270 lycéennes, le Nigeria et ses voisins décident d’immédiatement de :

1. Sur une base bilatérale- Procéder à des patrouilles coordonnées dans un objectif de lutte contre Boko Haram et de recherche des disparues.- Mettre en place un système de partage du renseignement afin de soutenir cette action opérationnelle.- Mettre en place des mécanismes d’échanges d’information sur les trafics d’armes et renforcer les mesures de sécurisation des stocks des armées.- Mettre en place des mécanismes de surveillance des frontières.

2. Sur une base multilatérale- Mettre en place une cellule de fusion du renseignement- Instituer une équipe dédiée qui identifiera les moyens à mettre en œuvre et élaborera dans un second temps une stratégie régionale de lutte contre le terrorisme, dans le cadre de la Commission du Bassin du Lac Tchad.

Cette approche s’inscrit dans la logique du sommet de la Commission du Bassin du Lac Tchad de 2012. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’UE coordonneront leur soutien à cette coopération régionale : expertise technique, programmes de formation, soutien à des programmes de gestion des espaces frontaliers.

Action au niveau internationalLes participants s’engagent à accélérer la mise en place de sanctions internationales, en priorité dans le cadre des Nations Unies, à l’encontre de Boko Haram, d’Ansaru et de leurs principaux responsables.- Mobilisation en faveur des zones marginalisées et de leurs populations fragiles, notamment les femmes exposées aux violences.

Le P3 et l’UE s’engagent à mobiliser les bailleurs de fonds en faveur de programmes favorisant le développement socio-économique des régions concernées, avec un accent particulier sur l’égalité femme-homme, les droits des femmes et des filles et notamment leur droit à l’éducation, le renforcement de la participation des femmes à tous les processus de décision ainsi que le soutien aux victimes de violences sexuelles (assistance juridique, aide médicale et soutien psycho-social).

L’UE dédiera un certain nombre de ces programmes en ce sens et renforcera son action de lutte contre la radicalisation.

Les participants ont convenu que le Royaume Uni accueillerait une réunion de suivi le mois prochain au niveau ministériel pour faire un point des progrès de ce plan d’action.

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DECLARATION DE YAOUNDEDES ETATS MEMBRES DU CONSEIL DE PAIX

ET DE SECURITE DE L’AFRIQUE CENTRALE SUR LA LUTTE CONTRE LE GROUPE TERRORISTE BOKO HARAM

(16 Février 2015)Nous, Chefs d’Etats des Etats membres du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX), réunis à Yaoundé, République du Cameroun, à l’occasion de la Session Extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat du COPAX consacrée à la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram,

Considérant le Traité instituant la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale signé à Libreville (République Gabonaise) le 18 octobre 1983,

Nous référant aux dispositions pertinentes du Protocole relatif au COPAX et du Pacte d’Assistance Mutuelle des Etats membres de la CEEAC signés à Malabo le 24 février 2000,

Préoccupés par les attaques répétées et croissantes du groupe terroriste Boko Haram contre la République du Cameroun et la République du Tchad,

Tenant compte des conséquences sécuritaires, économiques, sociales et humanitaires négatives que les actions de ce groupe terroriste font peser sur la République du Cameroun et la République du Tchad,

Tenant compte également du fait que les pays concernés sont contraints d’affecter des ressources importantes initialement destinées à leur développement économique et social à la lutte contre ce groupe terroriste,

Considérant le risque de déstabilisation de l’ensemble de la sous-région de l’Afrique Centrale par le groupe terroriste Boko Haram,

Conscients de la nécessité de débarrasser l’Afrique du fléau du terrorisme et de l’extrémisme violent, qu’aucune circonstance ne saurait justifier,

Notant que le terrorisme ne peut ni ne doit être associé à une religion, ni à une nationalité, une civilisation ou un groupe particulier,

Nous référant aux différentes Résolutions des Nations Unies sur le terrorisme et l’extrémisme violent, notamment la Résolution 2178 du 24 septembre 2014, adoptée lors de la réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies consacrée aux menaces contre la paix et la sécurité internationales résultant d’actes de terrorisme,

Nous référant aux Résolutions 2195 du 19 décembre 2014 et 2199 du 12 février 2015 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, consacrées respectivement au terrorisme et criminalité transnationale organisée et à la condamnation de toute forme de financement du terrorisme,

Nous référant au Communiqué de la 455ème réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine au niveau des Chefs d’Etat et de Gouvernement sur le phénomène du terrorisme et de l’extrémisme violent en Afrique, tenue le 02 septembre 2014 à Nairobi,

Nous référant également à la Déclaration des Ministres des Affaires Etrangères du Comité Consultatif Permanent des Nations Unies sur les Questions de Sécurité en Afrique Centrale, à l’occasion de leur 39ème session du 05 décembre 2014 à Bujumbura, en soutien au Cameroun et au Tchad contre le groupe terroriste Boko Haram,

Prenant en compte les Conclusions de la Réunion des Ministre des Affaires Etrangères et de la Défense des Etats membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) et du Bénin du 20 janvier 2015 à Niamey,Considérant le Communiqué de la 484ème Réunion du

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Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine du 29 janvier 2015 à Addis-Abeba sur le groupe terroriste Boko Haram,

Nous appuyant sur les conclusions de la Concertation des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC sur le groupe terroriste Boko Haram, tenue le 31 janvier 2015 à Addis-Abeba, en marge de la 24ème Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine,

Condamnons avec la plus grande fermeté les actions terroristes de Boko Haram au Nigeria, au Cameroun, au Tchad et au Niger,

Condamnons également les financements et toute autre forme de soutien au groupe terroriste Boko Haram,

Condamnons en outre les prétentions injustifiables de ce groupe terroriste de créer un «califat islamique» dans la zone du Lac Tchad, tendant de ce fait à remettre en cause les frontières nationales dans la zone,

Soutenons toutes les initiatives prises par la Commission du Bassin de Lac Tchad, l’Union Africaine et la Communauté Internationale dans la recherche des solutions à ce problème, notamment la mise en place de la Force Multinationale Mixte (FMM),

Nous nous engageons à coopérer pleinement et à tous les niveaux avec la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en vue d’une coordination des actions de lutte contre le groupe terroriste Boko Haram,

Encourageons particulièrement la République Fédérale du Nigeria à accroître les synergies avec les autres pays du Bassin du Lac Tchad dans la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram,

Félicitons la République du Cameroun et la République du Tchad dans leur coopération exemplaire en vue d’éradiquer le groupe terroriste Boko Haram,

Nous engageons à apporter dans l’immédiat un soutien actif et multiforme au Cameroun, au Tchad et à tout Etat membre de la Communauté qui serait affecté par les actions du groupe terroriste Boko Haram, notamment l’assistance militaire, financière, logistique et humanitaire,

Exhortons la Communauté internationale à maintenir et à accroître son soutien multiforme à la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram,

Lançons un appel aux Nations Unies et à tous les acteurs impliqués dans la résolution de la crise centrafricaine, pour l’accélération du processus politique et de reconstruction nationale en vue de permettre à la République Centrafricaine de disposer de forces de défenses et de sécurité pour Contrôler l’intégralité de son territoire, notamment le triangle Cameroun-RCA-Tchad, et de lui éviter de servir de zone de repli ou de ravitaillement du groupe terroriste Boko Haram,

Demandons aux Nations Unies de procéder à l’évaluation de la menace terroriste dans le dit triangle et de prendre les dispositions appropriées pour sa sécurisation par la MINUSCA etChargeons le Secrétaire Général de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale :De développer, d’ici fin mars 2015, en collaboration avec les Etats concernés, un programme d’actions politico-diplomatiques, de soutien logistique, de communication et d’action humanitaire à soumettre aux Etats membres de la CEEAC,

De mettre en place, à cet effet, au sein du Secrétariat Général, un fonds spécial en vue de mener des activités dans les Etats membres concernés,

D’optimiser les synergies avec les partenaires institutionnels existants et d’entreprendre sans délai l’identification des opportunités de partenariat avec les acteurs internationaux et locaux qui pourront venir appuyer, sur le plan technique et financier, l’action des Etats membres de la CEEAC,

De maintenir le lien avec l’Union Africaine afin de s’assurer de son appui multiforme et de la pleine cohérence avec la Force Multinationale Mixte (FMM),

D’assurer le suivi de la mise en œuvre de la présente Déclaration et de nous faire périodiquement un rapport sur l’évolution de la situation sécuritaire dans le bassin du Lac Tchad, ainsi que de toutes les mesures prises en vue de mettre en œuvre la présente Déclaration.

Fait à Yaoundé, le 16 Février 2015.

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Le communiqué final à l’issue du Sommet Extraordinairede la CBLT à ABUJA

(11 juin 2015)

« 1. Un sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad(CBLT) et de la République du Benin, s’est tenu sous les auspices de S.E Muhammadu BUHARI, Président de la République fédérale du Nigeria, le 11 juin 2015, au salon présidentiel de l’aéroport international Nnamdi Azikiwe d’Abuja au Nigeria, sous la présidence de S.E ISSOUFOU Mahamadou, Président de la république du Niger, président en exercice des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CBLT.

2. Etaient présents au Sommet extraordinaire les autres Chefs d’Etat ci- après cités :• S.E. ISSOUFOU Mahamadou, Président de la République du Niger• S.E. Muhammadu BUHARI, Président de la République Fédérale du Nigeria• S.E. Idris DEBY ITNO, Président de la République du Tchad• S.E. Dr Yayi Boni, Président de la République du Benin• S.E. Paul BIYA, Président de la République du Cameroun, Chef de l’Etat, représenté par M. Mebe Ngo’o Edgard Alain, ministre délégué à la Présidence de la République chargé de la défense.

3. Les travaux du sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres de la CBLT et du Benin ont porté sur la situation sécuritaire et le plan d’urgence de développement dans le bassin du lac Tchad et ont été précédés de la réunion préparatoire des ministres de la défense et des Chefs d’état major et les chefs de renseignement des pays membres de la CBLT et du Benin.

4. Au cours de leurs échanges, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la CBLT et du Benin se sont félicités du succès enregistré lors des opérations militaires menées conjointement sur le

terrain par les coalitions des armées du Cameroun, du Niger, du Nigeria, et du Tchad. Bien que ces opérations aient considérablement affaibli la secte terroriste Boko Haram. Ils ont cependant reconnu la nécessité de poursuivre cet élan de solidarité dans l’action par des mesures plus décisives afin de venir définitivement à bout de l’insurrection de Boko Haram.

5. Les Chefs d’Etat et de gouvernement des pays–membres de la CBLT et du Benin ont par ailleurs convenu de la nécessité d’appuyer les actions militaires par un programme d’urgence de développement en faveur des populations vulnérables de la région afin de lutter contre les causes profondes de l’insécurité liées à la pauvreté.

6. Au terme de leurs délibérations, les Chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la CBLT et du Benin ont : a) approuvé le concept des opérations(CONOPS) stratégiques et opérationnelles et les documents connexes de la FMM pour la lutte contre Boko Haram.b) approuvé le développement immédiat de l’Etat major de la FMM à N’Djamena(Tchad), pour la mise en œuvre de ses exigences humaines, logistiques et financières.c) approuvé le déploiement des contingents nationaux de la FMM, sous le commandement opérationnel du commandant de la FMM appuyé par des Etats-majors conjoints, avant le 30 juillet 2015. d) approuvé le financement de la somme de la trente millions (30.000.000) dollars US pour l’installation et la dotation en équipements du quartier général de la FMM.e) approuvé l’établissement du secrétariat exécutif comme quartier général de la mission, le secrétaire exécutif de la CBLT faisant office de chef de mission.

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f) approuvé les nominations à trois postes de responsabilité au niveau de l’Etat-major de la FMM comme suit : i.) Commandant de Force : (Nigeria jusqu’à la fin de

la mission) ;ii.) Commandant adjoint de la Force : Cameroun

(poste attribué de façon rotative tous les 12 mois) ;iii.) Chef d’état-major : Tchad (poste attribué de

façon rotative tous les 12 mois).g) demandé à l’Union Africaine de soutenir

pleinement la FMM dans des opérations, à sa logistique et sa mission de soutien général, par la mobilisation et l’appui financier ;

h) résolu de solliciter, en faveur de la FMM, le soutien des partenaires stratégiques, notamment l’Union Européenne, la France, le Royaume-Uni, et les Etats-Unis d’Amérique ;i) adopté le plan d’urgence de développement des Nations-Unies de faire une déclaration de soutien aux opérations de la FMM contre le groupe terroriste Boko Haramj) adopté le plan d’urgence de développement dans le bassin du Lac Tchad

7. Au terme de leurs délibérations qui se sont déroulées dans une ambiance fraternelle et conviviale, les Chefs d’Etat et de gouvernement des pays –membres de la CBLT et du Benin ont tenu à remercier S.E ISSOUFOU Mahamadou, Président de la République du Niger et président en exercice du sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement

de la CBLT pour avoir convoqué cette importante assise. Ils ont, en outre, tenu à remercier S.E. Muhammadu BUHARI, Président de la République fédérale du Nigeria pour avoir accepté d’abriter ce sommet, et lui ont demandé par ailleurs, d’exprimer au gouvernement et au peuple Nigérian, leur profonde gratitude pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité légendaire africaine qui leur ont été réservés ainsi qu’à leurs délégations. »

Fait à Abuja, le 11 juin 2015

• S.E. ISSOUFOU Mahamadou, Président de la République, Chef de l’Etat pour la République du Niger • S.E. Idriss DEBY ITNO, Président de la République, Chef de l’Etat pour la République du Tchad• S.E. Paul BIYA, Président de la République du Cameroun, Chef de l’Etat, représenté par M. Mebe Ngo’o Edgard Alain, ministre délégué à la Présidence de la République chargé de la défense.• S.E. Muhammadu BUHARI, Président de la République, Chef de l’Etat pour la Fédérale du Nigeria• S.E. Dr Yayi Boni, Président de la République, Chef de l’Etat pour la République du Benin

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AFFAIRE DE BAKASSI : UN EXEMPLE DE RÈGLEMENT PACIFIQUE DE CONFLIT

ENTRE LES ETATS

Le processus qui a abouti au retrait des forces armées de la République Fédérale du Nigeria de la Presqu’île de Bakassi et le transfert définitif d’autorité à la République du Cameroun sur la Presqu’île de Bakassi peut servir d’exemple. Fait rarissime sur le continent africain pour la résolution des conflits frontaliers, et qui mérite par conséquent d’être souligné, tout au long cette affaire, le Cameroun a choisi l’option de recourir aux moyens de droit plutôt qu’à l’usage de la force. Et la justice internationale lui a donné raison.

Dans son message à la Nation suite à cet événement historique, le 14 août 2008, le Président Paul BIYA a souligné fort pertinemment que : « En choisissant la voie du dialogue et de la négociation, nous avons administré la preuve que le recours à la force n’est pas forcément la meilleure voie pour résoudre les différends. Peut-être à cet égard l’issue pacifique de l’affaire de Bakassi fera-t-elle précédent s’agissant de notre continent ».

Le règlement pacifique de ce différend qui entravait les relations séculaires entre deux pays frères et voisins n’a été rendu possible que grâce à la volonté politique et l’engagement personnel du Président Paul BIYA.

Il faut aussi relever la maturité et le sens de responsabilité dont a fait montre le peuple camerounais tout au long du conflit, témoignant ainsi, une fois de plus, de son attachement constant à la paix, au dialogue et au bon voisinage.

De même, il convient d’apprécier l’attitude du peuple frère ainsi que des Autorités du Nigeria – notamment le Président Olusegun OBASANJO – qui, au même titre que les Camerounais, ont tenu leurs engagements, en faisant ainsi prévaloir la

raison et le droit. L’on ne peut manquer de mentionner l’action déterminante des Etats témoins, à savoir les Etats-Unis d’Amérique, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ; et le rôle décisif de l’Organisation des Nations Unies, à travers ses Secrétaires généraux successifs (notamment Kofi ANNAN), dans la mise en application des accords conclus entre le Cameroun et le Nigeria.

Retour sur l’historique de l’affaire Bakassi : AVRIL – JUIN 1885 : Accord germano-britannique. Il définit, au lendemain du partage de l’Afrique les sphères d’influence de l’Allemagne et de la Grande Bretagne à partir de la Côte du Golfe de Guinée. Par cet accord la séparation des sphères des deux puissances est délimitée sur la Côte par la rive droite du Rio del Rey qui se jette dans la Mer entre 8°45’ Est et 8°46’ Est, rapporté au Méridien de Greenwich.

11 MARS 1913 : Accord anglo-allemand. Il concerne le tracé de la frontière entre le Cameroun et le Nigeria de Yola à la Mer et la réglementation de la navigation sur la Cross-River. Cet accord résout toutes les ambiguïtés probables et sert de document de référence grâce à sa clarté sur le tracé de la frontière entre le Cameroun et le Nigeria.

1er JUIN 1975 : Déclaration de Maroua.Les Chefs d’Etat Camerounais et Nigerian conviennent de prolonger le tracé de la frontière maritime du Point 12 au Point G.

10 AOUT 1991 : Rencontre d’Abuja. Le Chef de l’Etat camerounais Paul BIYA se

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rend à Abuja pour relancer les négociations sur les questions des frontières suite à la menace d’occupation des zones lacustres du Cameroun par les forces de l’ordre du Nigeria, sous prétexte de protéger les pêcheurs Nigerians du Lac Tchad.

21 DECEMBRE 1993 : Invasion Nigeriane à Bakassi. Au mépris de la Charte de l’OUA, notamment des principes du respect des frontières héritées de la colonisation et du règlement pacifique des différends et au mépris de tous les accords conclus entre les deux pays depuis 1961, les forces armées Nigerianes franchissent la frontière et s’installent dans la péninsule de Bakassi, précisément dans les localités de Jabane et Diamond.

29 MARS 1994 : Saisine de la Cour Internationale de Justice Requête introductive du Cameroun contre le Nigeria auprès de la Cour Internationale de Justice, demandant de reconnaître la souveraineté camerounaise sur la presqu’île de Bakassi. Le gouvernement de la République du Cameroun dépose au Greffe de la Cour une requête introductive d’instance contre le Gouvernement de la République Fédérale du Nigeria au sujet d’un différend présenté comme « portant essentiellement sur la question de la souveraineté sur la presqu’île de Bakassi». Le Cameroun expose en outre dans sa requête que la « délimitation de la frontière maritime entre les deux Etats demeure partielle et [que] les deux parties ne peuvent malgré de nombreuses tentatives, se mettre d’accord pour la compléter ». Il prie en conséquence la Cour , « afin d’éviter de nouveaux incidents entre les deux pays… de bien vouloir déterminer le tracé de la frontière maritime entre les deux Etats au-delà de celui qui est fixé en 1975 ». La requête invoque, pour fonder la compétence de la Cour, les déclarations par lesquelles les deux Parties acceptent la juridiction de la Cour au titre du paragraphe 2 de l’article 36 du Statut de la Cour. Conformément au paragraphe 2 de l’article 40 du Statut, la requête est immédiatement communiquée au Gouvernement du Nigeria par le Greffier.

6 JUIN 1994 Le Cameroun dépose au Greffe une requête

additionnelle « aux fins d’élargissement de l’objet du différend » à un autre différend décrit dans cette requête additionnelle comme « portant essentiellement sur la question de la souveraineté sur une partie du territoire camerounais dans la zone du Lac Tchad». Le Cameroun demande également à la Cour, dans sa requête additionnelle, de « préciser définitivement » la frontière entre les deux Etats, du Lac Tchad à la Mer, et la prie de joindre les deux requêtes et « d’examiner l’ensemble en une seule et même instance ». La requête additionnelle se réfère, pour fonder la compétence de la Cour, à la « base de …. Compétence… déjà… indiquée » dans la requête introductive d’instance du 29 mars 1994.

7 JUIN 1994 Le greffier communique la requête additionnelle au Gouvernement du Nigeria. FEVRIER 1996 Le Cameroun demande à la Cour Internationale de Justice d’adopter des mesures conservatoires après une nouvelle attaque du Nigeria. 15 MARS 1996 : Mesures conservatoires de la Cour Internationale de Justice. La Cour Internationale de Justice recommande aux parties d’éviter tout acte et en particulier de leurs forces armées qui risquerait de porter atteinte aux droits de l’autre partie au regard de tout arrêt que la Cour Internationale de Justice pourrait rendre en l’affaire ou qui risquerait d’aggraver ou d’étendre le différend porté devant elle.

11 JUIN 1998 : Compétence de la Cour Internationale de Justice. La Cour Internationale de Justice rejette par un arrêt, 7 des 8 exceptions soulevées par le Nigeria. Elle affirme sa compétence pour traiter le différend et juge les requêtes introductives et additionnelles du Cameroun recevables.

18 FEVRIER – 21 MARS 2002 Plaidoiries devant la Cour Internationale de Justice.

5 SEPTEMBRE 2002 Rencontre à Paris entre les Présidents OBASANJO et BIYA, sous l’égide du Secrétaire Général des Nations Unies Kofi ANNAN. Les deux parties

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s’engagent à respecter la décision de la Cour Internationale de Justice.

10 OCTOBRE 2002 : Verdict de la Cour Internationale de Justice en faveur du Cameroun.

15 – 16 NOVEMBRE 2002 : Rencontre de Genève. Les deux Présidents renouvellent leur engagement à renoncer à l’usage de la force et à rechercher des moyens pacifiques de régler leurs différends frontaliers. Création d’une commission mixte dirigée par un représentant de l’ONU et composée de 12 membres, six Camerounais et six Nigérians, et destinée à se réunir, alternativement, à Yaoundé et Abuja. Le représentant spécial de Kofi ANNAN pour l’Afrique de l’Ouest 5 basé à Dakar, M. Ahmedou OULD-ABDALLAH est désigné comme représentant de l’ONU. Cette 2ème tripartite intervient un peu plus d’un mois après le verdict de la Cour Internationale de Justice, le 10 octobre. Objectif : Ouvrir la voie à la mise en œuvre des dispositions pertinentes du verdict de la Cour.

GENEVE, 31 JANVIER 2004 Constat : Les deux Chefs d’Etat et le Secrétaire Général de l’ONU notent avec satisfaction les progrès significatifs réalisés : - Adoption d’un programme de travail détaillé

jusqu’à l’horizon 2005 ; - Retrait sans heurts, de l’administration civile, de

l’armée et des forces de police de la région du Lac Tchad ;

- Transfert d’autorité à la partie camerounaise.

Perspectives : Les 2 Chefs d’Etat conviennent de : - Renforcer les mesures de confiance, par l’échange

d’Ambassadeurs et l’ouverture de Consulats le long de la frontière commune ;

- Mettre en place des patrouilles mixtes de forces de sécurité ;

- Examiner la conclusion d’un traité d’amitié et de non-agression.

GENEVE, 11 MAI 2005 Constat :

Les deux Chefs d’Etat et le Secrétaire Général de l’ONU notent avec satisfaction que : - Les visites sur le terrain, visant à préparer la

démarcation se poursuivent ; - Les retraits et transferts d’autorité se sont effectués

sans heurts le long de la frontière terrestre en juillet 2004 ;

- Le personnel d’observation de la Commission Mixte poursuit son travail dans d’excellentes conditions.

Perspectives : - Un nouveau programme de retrait des troupes

Nigérianes sera mis au point ; - Les deux Chefs d’Etat se disent résolus à prendre

toutes les mesures voulues pour garantir le bien-être et préserver les intérêts des populations concernées.

GREENTREE 12 JUIN 2006 Signature de l’accord entre la République du Cameroun et la République Fédérale du Nigeria concernant les modalités de retrait et de transfert d’autorité dans la presqu’île de Bakassi. Le Nigeria reconnaît que la souveraineté sur la presqu’île de Bakassi est camerounaise conformément à l’arrêt de la Cour Internationale de Justice du 10 octobre 2002 dans l’affaire de la Frontière terrestre et maritime entre le Cameroun et le Nigeria. Le Cameroun et le Nigeria reconnaissent la frontière terrestre et maritime entre les deux pays telle qu’elle est délimitée par l’arrêt et s’engagent à poursuivre le processus de mise en oeuvre déjà entamé. Le Nigeria s’engage à retirer l’ensemble de ses forces armées de la presqu’île de Bakassi dans les soixante jours à compter de la date de la signature du présent Accord. Si des circonstances exceptionnelles l’exigent, le Secrétaire Général des Nations Unies peut prolonger ce délai, mais pour une durée totale n’excédant pas trente jours.

AKWA (Bakassi), le 14 AOUT 2006 Retrait effectif des forces armées Nigérianes de la péninsule de Bakassi et transfert d’autorité à la République du Cameroun. Ce, en application de l’arrêt du 10 octobre 2002 de la Cour Internationale de Justice et en conformité avec l’accord de Greentree du 12 juin 2006.

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CALABAR (Nigeria), le 14 Août 2008 Cérémonie officielle de transfert définitif d’autorité dans la presqu’île de Bakassi au Cameroun par le Nigeria conformément à l’accord de Greentree en présence des représentants des quatre Etats témoins (Etats-Unis, France, Allemagne et Grande-Bretagne) et du Représentant spécial du SG de l’ONU, président de la Commission mixte Cameroun-Nigeria, Saïd Djinnit.

Suite à cet événement historique, le Président Paul BIYA affirmera notamment dans son message à la Nation que :

- « Le Cameroun et le Nigeria se doivent désormais de tout mettre en œuvre pour consolider le règlement intervenu et saisir les opportunités qui s’offrent à eux pour développer leurs relations dans tous les domaines ».

- « Je veux, dans ce contexte, réaffirmer que le Cameroun tiendra tous les engagements souscrits en faveur de nos

frères et sœurs Nigerians qui ont choisi de résider au Cameroun, aussi bien ceux qui se trouvent à Bakassi que ceux qui, en très grand nombre, vivent depuis de longues années en territoire camerounais. Je tiens à les rassurer : leur sécurité et leurs droits continueront d’être garantis, ils pourront, comme par le passé, mener leurs activités en toute quiétude, pour autant, bien sûr, qu’ils se conforment aux lois et règlements du Cameroun ».

- « Je crois pour ma part que les relations entre nos deux pays sont promises à un bel avenir. Voués par l’Histoire et la Géographie à vivre ensemble, unis par des liens multiples ancrés dans une communauté de culture, les peuples Nigerian et camerounais ont toutes les raisons possibles de promouvoir des rapports d’amitié et de coopération mutuellement bénéfiques. J’entends en ce qui me concerne y apporter mon entier soutien ».

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