Correction de La Dissertation 2

download Correction de La Dissertation 2

of 7

Transcript of Correction de La Dissertation 2

  • 7/28/2019 Correction de La Dissertation 2

    1/7

    Correction de la dissertation- LEtat doit-il intervenir dans lconomie ?

    Le baromtre de l'Ifop sur la cote de popularit de Franois Hollande montre quelle a connuune hausse de 4 points en mai par rapport avril, mais reste toutefois sous la barre des 30%,avec 29% de satisfaits. Ce mcontentement des franais, un an aprs son lection, sexplique

    par les mauvais rsultats conomiques : croissance faible voire nulle, hausse du chmage.Les franais sont donc dus de laction gouvernementale et espraient une politique plusvolontariste. Cette politique est-elle pour autant souhaitable ?En effet, les libraux considrent que lintervention de lEtat est inutile et inefficace, car lemarch de cpp est la meilleure forme dorganisation conomique qui assure un quilibredurable et la croissance conomique. Le problme est que le march de cpp est uneconstruction thorique qui nexiste pas dans la ralit, ce qui lgitime une intervention delEtat.

    I. Selon les libraux, lEtat ne doit pas intervenir dans lconomie, car cette

    intervention est inutile et nfaste

    Les auteurs libraux partent dun modle thorique: le march de cpp qui assure quilibre et pleinemploi. Lintervention de lEtat est alors inutile et prjudiciable.

    A. Les caractristiques dun march de cpp

    Pour quun march soit considr en cpp, 5 conditions doivent tre runies :o La concurrence sera dite pure lorsque 3 conditions sont simultanment runies :

    latomicit, cest dire quaucun agent conomique (offreur ou demandeur)ne dispose dun poids suffisant sur le march qui lui permette dinfluencer

    son mode de fixation des prix. lhomognit du produit, cest dire que les produits sont substituables, ils

    ne se concurrencent que par les prix, ils prsentent les mmescaractristiques, qualits.

    libre-entre sur le march, cest dire quil nexiste pas de barrire lentrequi freine la concurrence et empche larrive dun produit sur le march.

    o La concurrence sera dite parfaite quand deux conditions supplmentaires serontrunies simultanment :

    la transparence du march, cest dire que linformation est gratuite et

    accessible tous sans limite. la mobilit parfaite des facteurs de production, cest dire quil nexiste pas

    de rglementations qui entravent la libert de dplacement du travail et ducapital

    B. Une intervention de lEtat inutile

    Quand un march regroupe ces 5 conditions, la situation sera optimale : la croissanceconomique sera forte, la satisfaction de tous les agents sera maximale, et il ny aura aucundsquilibre.

  • 7/28/2019 Correction de La Dissertation 2

    2/7

    1. Un quilibre durable

    En cpp, grce la flexibilit des prix, un dsquilibre temporaire peut exister mais il serarsorb rapidement car le march suit la loi de loffre et de la demande. Si par exemple, les

    quantits offertes sur le march sont suprieures aux quantits demandes par le march, lesproducteurs qui aimeraient bien couler leur production un prix lev vont tre obligs deconsentir une baisse de leur prix. Mais alors, certains producteurs dont la production savraitrentable pour le prix prcdent nacceptent plus de produire ou rduisent leur production,

    parce que, suite la baisse du prix, la production du bien ne savre plus rentable. Loffrediminue alors. Au contraire, la suite de la baisse du prix, des consommateurs qui nesouhaitaient pas acqurir le bien, parce que son prix leur semblait trop lev, vont se prsentersur le march de ce bien pour accrotre la consommation de ce bien. Ainsi, grce la baissedu prix, les quantits demandes augmentent ; le prix diminuera tant que les quantits

    demandes demeureront infrieures aux quantits offertes. Ds lors que lon obtiendra unquilibre entre quantit offerte et quantit demande, le prix se stabilisera et sera un prixdquilibre.

    A contrario, tout ce qui empche la rgulation concurrentielle sera contre-productive.

    C. Et nfaste

    Lintervention de lEtat peut alors se prsenter de deux manires qui crent toutes deux deseffets pervers.

    1. Des rglementations

    La premire forme dintervention concerne des rglementations sur les prix. Labsence deflexibilit des prix cre des dsquilibres durables.Cest le cas quand lEtat fixe un prix plancher ou un prix plafond.

    Le prix plafond est une rglementation qui rend illgale la fixation dun prix plushaut quun niveau spcifi par la loi. Lobjectif est de permettre tous daccder un bien ou un service considr comme essentiel (exemple : encadrement desloyers, prix du pain). En thorie, les ingalits doivent tre rduites. Or, si le prix

    plafond est infrieur au prix dquilibre, la demande devient suprieure loffre demanire durable, ce qui gnre un rationnement : tous ceux qui souhaitent acheterle bien au prix plafond ne peuvent le faire. Un march noir peut alors se crer oles biens sont vendus un prix suprieur au prix plafond

    Le prix plancher est une rglementation qui rend illgale la fixation dun prix plusbas que le niveau spcifi par la loi. Lobjectif est dassurer un minimum derevenus aux producteurs du bien ou du service (ex : SMIC, prix minimum du lait)ou dempcher certains comportements jugs nocifs (ex : prix du tabac). Si le prix

    plancher est suprieur au prix dquilibre, la demande devient infrieure loffrede manire durable, ce qui gnre un excs doffre : tous ceux qui souhaitentvendre le bien au prix plancher ne peuvent le faire. Le SMIC est ainsi accus decrer du chmage.

    Ce prix plancher cre donc un excs doffre de travail : des personnes seraientprtes travailler et elles ne le peuvent pas. Le salaire plancher gnre donc une

  • 7/28/2019 Correction de La Dissertation 2

    3/7

  • 7/28/2019 Correction de La Dissertation 2

    4/7

    Ainsi, selon les libraux, lintervention de lEtat est inutile et gnre une moindre croissance.serait alors prjudiciable : croissance plus faible, dsquilibres durables, rduction du surplus.Le problme est que ce march nest quune construction thorique ; il ne correspond pas laralit.

    II. Mais la vision des libraux est trop thorique : en ralit les limites du march

    impliquent une intervention de lEtat

    Le march a ainsi des limites, ce qui rend lintervention de lEtat utile et efficace. On retrouvealors les trois fonctions de Musgrave.

    A. La fonction dallocation des ressources

    LEtat intervient alors pour pallier les dfaillances du march qui sont au nombre de deux les

    biens collectifs et les effets externes

    1. Les biens collectifs

    a) Le problme

    Un bien collectif possde les deux proprits inverses des biens ordinaires : la non-exclusionqui signifie que personne ne peut tre cart par un mcanisme marchand (un prix) delutilisation dun bien collectif et la non-rivalit, cest--dire lusage dun bien collectif par unagent conomique ne nuit en rien son utilisation par les autres membres de la collectivitLe march semble incapable de prendre en charge leur ralisation. En effet, si lon part de

    lide que tous les individus sont rationnels et gostes, ils ont tout intrt adopter lattitudedu passager clandestin (free rider). Chacun va justifier son refus de contribution aufinancement du bien collectif par son manque dintrt pour son usage mais, une fois que le

    bien aura t financ et produit, il lutilisera puisque rien ne peut lui interdire son usage (bienindivisible). Comme tous les individus sont gostes et rationnels, ils vont reproduire le mmecomportement ce qui, si on agrge les actions individuelles, va gnrer un effet pervers :aucune entreprise nacceptera de produire le bien collectif, bien quil soit utile lacollectivit, car aucun agent conomique na accept de participer son financement

    b) La solution

    LEtat est alors oblig de se substituer au march, de prendre en charge la production du bienet dassurer son financement par les prlvements obligatoires oprs sur lensemble desmnages.

    2. Les effets externes

    a) Le problme

    La deuxime forme de dfaillances du march est leffet externe: lorsque lactivit dunagent a des rpercussions sur lutilit ou le profit dautres agents sans quil y ait transactionsur un march .

    Lexemple le plus connu est celui de la pollution : En effet, les entreprises qui ont pour but deraliser une production de bien gnrent des contreparties ngatives sur lenvironnement.

  • 7/28/2019 Correction de La Dissertation 2

    5/7

    Mais lair pollu nappartient personne et il est trs difficile de dterminer qui est loriginede la pollution et dans quelle mesure il a contribu cette pollution.

    b) La solution

    LEtat a alors deux grands moyens pour lutter contre la pollution.Le premier moyen est une politique de rglementation de la pollution qui dtermine le niveautolrable de pollution et sanctionne trs svrement les entreprises qui ont dpass le seuillgal, parat plus efficace .Mais dans un contexte de crise conomique et de fort taux dechmage, dans une conomie en voie de mondialisation, on peut sinterroger sur la capacitdes Etats mettre en oeuvre cette politique. En effet, les entreprises les plus polluantesrisquent de menacer les Etats de fermer leurs usines et de dlocaliser leur production vers des

    pays ayant des normes de pollution plus tolrantes. Or, la pollution ne connat pas defrontires ( cf le trou dans la couche dozone ) ; nous avons ici un exemple o lintrt

    personnel de certains sopre au dtriment de lensemble de la collectivit .

    Le second moyen est linstauration dune taxe type pollueur-payeur. La taxe va tre un outilefficace pour deux raisons .Elle assure linternalisation des effets externes. La taxe permetdintgrer les effets de la pollution dans le calcul rationnel des individus : court terme, le

    producteur est ainsi incit moins produire, donc rduire les missions polluantes ; moyenet long terme, il pourra galement tre encourag utiliser des technologies de productionmoins polluantes pour minimiser son paiement de la taxe. Elle assure aussi des recettes lEtat. Le prlvement dune nouvelle taxe se traduit par de nouvelles recettes fiscales que les

    pouvoirs publics pourront affecter la rparation, au moins partielle, des dommages causs.On parle alors de double dividende pour la taxe.

    B. La fonction de rpartition

    Ces prlvements peuvent alors permettre de remplir la deuxime fonction de lEtat : lafonction de rpartition.

    1. Les moyens

    LEtat dispose alors de deux moyens pour assurer une rduction des ingalits.

    a) Les prlvements obligatoires

    Les prlvements obligatoires sont tous les versements effectus par des personnes physiques(ex : les particuliers) ou morales (ex : les entreprises) aux administrations publiques afin definancer leurs dpenses. On distingue deux grands types de prlvements obligatoires.Les premiers sont les impts qui sont prlevs sur lensemble des contribuables. Les deuximpts principaux sont limpt sur le revenu dont le taux augmente avec le revenu et la TVA,impt indirect dont la part dans le revenu diminue avec le revenu.Les cotisations sociales sont la deuxime forme de prlvements obligatoires : : prleves au

    profit des organismes de protection sociale, elles ont une contrepartie dans les prestationssociales

  • 7/28/2019 Correction de La Dissertation 2

    6/7

    b) Les prestations sociales

    Dans ce cas, elles relvent dune logique dassurance ont droit des prestations ceux qui ontcotis. Dautres prestations relvent dune logique dassurance : toute la population adroit une prestation en fonction de sa situation sociale ou familiale.

    2. Les rsultats

    Les rsultats sont alors positifs : ils permettent une rduction des ingalits favorables lacohsion sociale et la croissance conomique.

    a) Une rduction des ingalits

    La redistribution opre par lEtat assure une rduction des ingalits. Avant redistribution, leniveau de vie des 10% les plus riches tait 6 fois suprieur celui des 10% les plus pauvres(47 000 euros contre 7000) ; aprs redistribution, lcart nest que de 3,5 (36 000 contre

    10 000) (doc 1)

    b) Efficace

    Cette rduction des ingalits est alors efficace car elle renforce la cohsion sociale, puisquela population partage les mmes valeurs. On note ainsi une corrlation entre le poids des

    prlvements obligatoires dans le PIB et le taux dincarcration : les Etats-Unis dont le poidsdes recettes publiques dans le PIB est le plus faible (30%) ont aussi un taux dincarcration 7fois plus grand que la moyenne des pays prsents dans le document (doc 4). La Norvge dontle poids des recettes publiques dans le PIB est un des plus fort (55%) a un taux dincarcration

    trs faible : 60 pour 100 000 habitants.

    C. La fonction de stabilisation

    Cette rduction des ingalits assure aussi la troisime fonction de lEtat : la fonction destabilisation.

    1. Lobjectif

    En effet, laction de lEtat peut avoir pour but de stabiliser lconomie, cest--dire assurer lacroissance maximale. Keynes a ainsi montr que, lconomie ntait pas en quilibre : il

    pouvait y avoir une demande infrieure loffre, ce qui crait du chmage

    2. Les moyens

    LEtat doit alors agir en jouant sur la demande et en favorisant son augmentation. Larduction des ingalits est alors une solution, car ce sont les plus pauvres qui consommentrelativement beaucoup.

  • 7/28/2019 Correction de La Dissertation 2

    7/7

    3. Les rsultats

    Cette solution est alors efficace. On remarque alors une corrlation : plus les pays ont unpoids des recettes publiques dans le PIB lev, plus la croissance conomique a t forte dansla priode 1990-2001. La Norvge et la Finlande ont des recettes publiques qui reprsentent la

    moiti du PIB et leur croissance a t de plus de 2,5% en moyenne par ana entre 1990 et 2001.En revanche, le Japon a un taux de croissance faible (0,9% par an en moyenne) et un poidsdes recettes publiques dans le PIB faible (30%) (doc 3)

    Daprs les libraux, lintervention de lEtat est inutile et inefficace car lconomiesautorgule et assure la croissance conomique maximale. Leur raisonnement est cohrenttant que lon postule que lconomie suit le modle de la cpp. Or, ce modle nest quethorique ; il ne correspond pas la ralit. Dans ce cas, lintervention de lEtat va treindispensable pour assurer les trois fonctions mis en vidence par Musgrave : allocation,rpartition, stabilisation.

    Le problme est quaujourdhui en France un pays a du mal adopter une politiqueconomique indpendante. En effet, en adoptant leuro, la France a abandonn sa politiquemontaire la BCE. Certes, thoriquement sa politique budgtaire est indpendante, mais elledoit suivre le trait sur la stabilit, la coordination et la gouvernance (TSCG), plus connu sousle nom de pacte budgtaire europen sign en mars 2012. Le trait prvoit l'institution d'unergle d'or budgtaire nationale, cest--dire linterdiction dun dficit budgtaire. Or, celasemble aujourdhui difficile pour la France.