Conférence - ipec.developpement-durable.gouv.fr

6
Conférence Gagner en agilité grâce à la neuroplasticité du cerveau Pierre MOORKENS Multi-entrepreneur et fondateur de l’Institut de neurocognitivisme Vendredi 5 octobre 2018 – La Défense Cycle Neurosciences : clés pour le management

Transcript of Conférence - ipec.developpement-durable.gouv.fr

Conférence

Gagner en agilité grâce à la neuroplasticité ducerveau

Pierre MOORKENSMulti-entrepreneur et fondateur de l’Institut de neurocognitivisme

Vendredi 5 octobre 2018 – La Défense

Cycle Neurosciences : clés pour le management

Cycle Neurosciences : clés pour le management Institut de Formation de l’Environnement

Programme

I. Ouverture...........................................................................................................3

II. Conférence de Pierre Moorkens........................................................................3

III. Exercice en séance - le Pack Aventure : outil pour déconstruire une croyance 6

La Défense, le 5 octobre 2018

Cycle Neurosciences : clés pour le management Institut de Formation de l’Environnement

I. Ouverture

Yvonne Foucher, chargée de formation (IFORE), accueille les participants à cette premièreconférence du cycle « Neurosciences : clés pour le management ».

L’IFORE, Institut de FORmation de l'Environnement, est rattaché au secrétariat général duministère de la Transition écologique et solidaire (MTES) et plus précisément au service dupilotage et de l'évolution des services (SPES). Il propose des outils pédagogiques inspirantspour la mise en œuvre des transitions écologiques, pour un management durable et humaniste.

Yvonne Foucher remercie Pierre Moorkens, créateur de nombreuses entreprises et ONG etpassionné par le développement de l’humain et co-fondateur de l’institut deneurocognitivisme en 2007, qui fera part de son expérience. L’approche neurocognitive etcomportementale (ANC) est une démarche scientifique pluridisciplinaire faisant appel à labiologie, aux sciences cognitives et du comportement, à la sociologie et aux scienceshumaines.

Le principal objectif de cette conférence est de donner aux auditeurs une base scientifique surle fonctionnement du cerveau et des clés pour le comprendre en situation de management etde travail, en vue d'améliorer encore l'efficacité des services mais aussi et surtout le bien-êtredes manageurs et des équipes.

II. Conférence de Pierre Moorkens

Pierre Moorkens précise, depuis l’âge de vingt-cinq ans, s’êtrepassionné pour les travaux humains. Après sa rencontre avec JacquesFradin, qui a travaillé avec Henri Laborit, il a compris qu’il existait unlien entre les sciences humaines et les neurosciences.

1. Notre identité

L’approche neurocognitive et comportementale est une approche scientifiquetransdisciplinaire, avec des applications concrètes.

A l’heure actuelle, les connaissances mondiales se multiplient par deux tous les sept ans. Ilfaut donc changer les comportements pour appréhender ces nouveautés.

La complexité entraîne l’interdépendance ainsi que le besoin de travailler dans la diversité etsur un mode collaboratif.

Enfin, la notion d’ « individuation » apprend à donner du sens à sa vie. C’est le contraire de l’« individualisme ».

La Défense, le 5 octobre 2018

Cycle Neurosciences : clés pour le management Institut de Formation de l’Environnement

2. Gouvernance et orchestre neuronal

A la naissance, un cerveau d’enfant pèse 340 grammes, pour atteindre environ 1,4kilogramme à la taille adulte. Le cerveau compte 100 milliards de neurones connectés entreeux. Il prend entre 5 000 et 6 000 décisions par jour, dont certaines comportant une partd’inconnue.

Quatre types de gouvernances prennent des décisions.

La gouvernance instinctive est celle de la vie et de la survie.

La gouvernance grégaire définit le positionnement de l’individu dans le troupeau et la meute.Elle définit une forme de confiance ou de méfiance en soi.

La gouvernance émotionnelle est le dictionnaire des savoirs appris depuis l’enfance. C’estégalement le siège des motivations et des décisions, de même que celui des fausses croyanceset des rigidités. Elle grandit biologiquement jusqu’à dix-huit ans.

La gouvernance adaptative, qui croît environ jusqu’à vingt-cinq ans, est le siège de lacréativité. Le cortex préfrontal permet d’innover et de penser « out of the box ».

Le cerveau arrière est celui partagé avec l’animal. C’est le siège des acquis, qui fonctionnentcomme des automatismes. Le cerveau avant est l’aspect créateur, fonctionnant pour penserdes « plans B » et créer. C’est aussi le territoire de la spiritualité. Dans un monde évolutif, ilfaut aider le cortex préfrontal à s’adapter au changement.

Il est procédé à des exercices en séance sur les modes mentaux.

3. L’intelligence adaptative : comment fluidifier la bascule ?

Le mode mental automatique est celui connu et maîtrisé. Il est routinier, persévérant, dans lemonde simplificateur, dans le jugement. Le mode mental possède des certitudes, del’empirisme et une image sociale.

Si le mode mental automatique est précieux au quotidien pour être efficient, il est cependantnécessaire, face à l’inconnu, de basculer en mode préfrontal. En d’autres termes, les deuxmodes sont utiles suivant les circonstances.

Le mode mental adaptatif gère l’inconnu. Il fonctionne avec :

curiosité ; souplesse ; nuance ; relativité ; réflexion logique ; opinion personnelle.

A la naissance, un enfant naît avec la seule curiosité. Il faut répondre à toutes les questions desenfants, ne pas les maintenir dans des automatismes pour éviter de leur créer des rigidités. Ilimporte également de leur permettre de trouver les réponses par eux-mêmes, ce qui favorisera

La Défense, le 5 octobre 2018

Cycle Neurosciences : clés pour le management Institut de Formation de l’Environnement

la création de circuits neuronaux. Dans le management, il est intéressant d’utiliser lamaïeutique pour faire réfléchir.

La souplesse est l’acceptation de la réalité, sans qu’il s’agisse de résignation. La méditationtravaille d’ailleurs sur cette notion d’acceptation, grâce à laquelle s’installe une forme desérénité.

La sérénité entraîne la nuance. Derrière l’ennui, il y a parfois des opportunités colossales.

La relativité permet d’appréhender l’environnement avec recul, en s’éloignant du problèmepour travailler sur des éléments connexes. Lorsque des décisions importantes doivent êtreprises, il faut laisser passer une nuit pour régénérer l’intuition.

Enfin, l’opinion personnelle permet une prise de décision sereine et assumée.

4. Les bénéfices de la bascule

Le fonctionnement idéal est de provoquer des bascules entre le mode automatique et le modeadaptatif. Lorsque la bascule ne s’accomplit pas alors qu’elle est nécessaire, le stress arrive.Or, il est important de comprendre les racines de ce stress, qui provoque gêne ou anxiété,énervement et agressivité, démotivation ou découragement.

Il est procédé à un exercice en séance.

Lorsque, grâce à la bascule, on parvient à trouver des avantages à une situation que l’onestime habituellement stressante, il s’agit d’un moment d’apaisement et de sérénité.

5. Les formes de stress (Henri Laborit)

Le stress physiologique est naturel dès lors qu’un danger se présente. Il arrive très rapidementpour permettre de réagir.

Le stress psychosocial n’intervient pas en cas de danger, mais de pensées et croyanceserronées. Il faut donc déconstruire les croyances bloquantes pour créer de nouveaux circuitsneuronaux. Il apparaît que 90% des situations complexes actuelles peuvent trouver unesolution en-dehors du mode automatique, par opposition au blocage de la pensée, à la non-ouverture à une autre voie. Le stress est alors un signal d’alarme pour changer de façon depenser.

L’IRM montre que le cortex préfrontal ne bouge pas en situation de stress. Par conséquent, ilest nécessaire de trouver la sérénité pour en sortir. Dès l’instant où il existe une prise deconscience du stress, la façon de l’appréhender change : c’est le passage en mode adaptatif.

6. Faire du stress un allié

Les pensées, les émotions et les comportements sont liés. Lorsque des émotions de stress sontvécues, il faut savoir les nommer sans se culpabiliser.

Le stress est un inhibiteur de l’intelligence adaptative. Il dépend du « stresseur » et de sa« stressabilité ».

La Défense, le 5 octobre 2018

Cycle Neurosciences : clés pour le management Institut de Formation de l’Environnement

Il faut faire du stress un allié en cherchant à comprendre son origine automatique pour ladéconstruire. Ce sont nos pensées instables, incohérentes et inadaptées qui comportent lestress.

7. Du savoir et savoir-faire au savoir-être

Le monde actuel implique de développer le contenant par une ouverture d’esprit, enaccroissant la méta-compétence. Or lorsque le contenu est constitué de fausses croyances etde certitudes, le stress s’installe et la capacité d’adaptabilité se réduit.

III. Exercice en séance - le Pack Aventure : outil pour déconstruire unecroyance

Un tableau de valeurs et d’aversions est distribué en séance.

Une valeur ne peut être vécue en profondeur que si elle s’assortit de l’aversioncorrespondante.

L’exercice consiste à choisir une aversion et la valeur correspondante. Il faut imaginer dessituations dans lesquelles la valeur, lorsqu’elle est poussée à son extrême, devient unecatastrophe.

L’exercice se déroule en petits groupes réunissant les personnes ayant choisi les mêmesvaleurs/aversions.

L’intérêt de l’exercice n’est pas de dire que l’antivaleur est une valeur, mais de prendre de lahauteur sur les éléments bloquants, pour créer de nouveaux circuits neuronaux.

Un intervenant, évoquant les valeurs honnêteté-mensonge, reconnaît que la bascule en modeadaptatif est nécessaire. Il est cependant important de se souvenir de la valeur honnêteté avanttout.

Pierre MOORKENS fait observer qu’une attitude de sérénité face à un mensonge permet d’yrépondre avec efficacité. Au contraire, le stress de celui auquel le mensonge est présenté,intervient à l’avantage du menteur.

La Défense, le 5 octobre 2018