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la loi s ur

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- « L'autonom ie ça ve ut dire q uoi?

Ce la ve ut dire d'abord la libe rté de re crute r se s étudiants, notam m e nt se s étudiants

étrange rs, on n'e st pas condam né à re crute r de s étudiants dont on ne ve ut nulle part aille urs

dans le m onde . Ce la ve ut dire libe rté de re crute r le s m e ille urs profe sse urs à trave rs le m onde .

Je ve ux q ue le s m e ille urs profe sse urs du m onde e ntie rs vie nne nt e nse igne r aux m e ille urs

étudiants...(il se re pre nd)... à nos étudiants.

Autonom ie ce la ve ut dire libe rté de définir de s program m e s de re ch e rch e e t de passe r de s

parte nariats ave c de s e ntre prise s pour q ue ce s program m e s de re ch e rch e soie nt financés e n

partie par ce s e ntre prise s e t q ue le s étudiants q ui étudie nt dans ce tte unive rsité puisse nt avoir

la ch ance d'un e m ploi après

Ce la ve ut dire aussi autonom ie du finance m e nt, tout ne doit pas être financé par le public.

Il y a de s fondations, de s donate urs, de s e ntre prise s q ui doive nt pouvoir finance r nos

e ntre prise s (il voulait dire unive rsités) com m e dans toute s le s grande s dém ocratie s du m onde .

Autonom ie ce la ve ut dire ch ange r la gouve rnance de l'unive rsité, q ue l'unive rsité ait une

éq uipe q ui puisse la dynam ise r; q ue ce tte éq uipe s'e ngage sur un proje t, q ue ce proje t soit m is

e n oe uvre e t q ue l'éq uipe soit sanctionnée si e lle n'atte int pas ce s obje ctifs.

Voilà ce q ue je ve ux pour le s unive rsités française s. »

Nicolas Sark ozy, le 12 févrie r 2007,

vidéo disponible sur Inte rne t

h ttp://w w w .dailym otion.com /re le vance /

se arch /sark ozy+ unive rsit% C3% A9 s/

vide o/x16y2q_autonom ie -de s-unive rsite s_politics

- « Boum ! Boum ! Mais q u'e st-ce q ue j'e nte nds?

C'e st le tam bour de s pe uple s q ui fait ce boucan!

Boum ! Boum ! Mais q u'e st-ce q ue j'e nte nds?

C'e st le tam bour de s pe uple s q ui sont m éconte nts! »

Massilia Sound Syste m- « il e n va de la place de la France dans la bataille m ondiale

de la connaissance »

Valérie Pécre sse , e xposé de s m otifs du proje t de loi « re latif

aux libe rtés de s unive rsités »,

le 4 juille t 2007

- « Si la gue rre e st la réponse , c'e st q ue la q ue stion e st idiote . »

Anonym e

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Cette « réform e » n'e st qu'un préalable a cinq autre s « grands ch antie rs » sur

l'unive rsité (vie étudiante , im m obilie r, cam pus unive rsitaire s, statut de s je une s

e nse ignant-e -s e t ch e rch e u-rs-se s, carrière s de s pe rsonnel-le -s). La « réform e »

passe ra donc e n petits m orceaux (tactique num éro 1). C'e st pourquoi il faut bie n

faire attention au prem ie r! Le syndicat très à droite , l'UNI, confirm e :

« l'autonom ie de s unive rsités e st un m oyen indispensable m ais surtout pas une

fin ». Quant à Pécre sse elle confie à Marianne : « l'autonom ie c'e st un socle , le

socle d'un ch antie r qui va dure r 5 ans. » C'e st la « réform e » qui pe rm et toute s le s

autre s. Pour le m e illeur ou pour le pire?

- Conse il d'Adm inistration « resséré » avec un “¼ de personnalités extérieure s”

élisant un-e Président-e aux pouvoirs “renforcés”, notam m ent pour l’attribution de s

prim es et le droit de veto sur les recrutem ents d'ense ignant-e -s. » C'est le triom ph e du

m anagem ent appliqué à la fac. Le CA doit désorm ais établir des « stratégie s ». C'est aussi

le retour des petits notables avec des président-e -s plus puissants, au détrim ent des prof-e -

s, de s personnel-le-s tech niques et des étudiant-e -s.

- “Liberté de recrutem ent” pour les Président-e -s par le droit de veto sur les

recrutem ents et leur possibilité de recruter des précaire s à tem ps plein ou partiel pour les

personnel-le-s IATOS com m e pour les ense ignant-e -s-ch erch eu-rs-se s-.

Institutionnalisation de la précarité étudiante par l’em ploi d’étudiant-e -s à la place de

personnel-le-s titulaires dans les biblioth èques.

- “Diversification des financem ents” grâce à des fondations gérant des fonds

privés; ce sera désorm ais la course aux fonds privés pour les facs. Les plus rentables

gagneront.

- Mise en place d’un processus “d’orientation sélective” à l’entrée en 1ère année,

par le biais d’une pré-inscription obligatoire (censée n’être qu’un conse il à l’orientation,

m ais pouvant devenir contraignante grâce à l’application de la clause sur les capacités

d’accue il de la loi de 19 84).

Tout ça, c'était dans le projet initial de Sark ozy. C'est sur ces 4 points qu'il faudra

se battre et ne pas lâch er, nous allons voir pourquoi. Ceux-ci suffisent à rem ettre en cause

le principe d'un service public de l'université. Mais bien d'autres points sont dangereux

(indépendance lim itée de s ch erch eu-r-s-e s, objectif de professionalisation, m ise en

concurrence de s facs).

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Il faut noter que l'idée de sélection en Master 1 a été

rajouté dans l'avant-projet de loi, qu'il a été utilisé

com m e un ch iffon rouge auprès de s syndicats et de

l' « opinion publique » qui se sont focalisés de ssus, avant

d'être retiré. Mais elle n'était pas dans le projet de départ

form ulé par Sark ozy!

C'est la tactique num éro 2: prévoir quelque ch ose de

trop gros pour que les syndicats se concentrent dessus et

faire passer ensuite le projet norm al, c'est la tech nique du

« pied dans la porte » bien connue en psych ologie

sociale. Il est prouvé scientifiquem ent que si vous dem andez à quelqu'un-e de vous prêter

un euro directem ent, il y a 2 ch ances sur 10 seulem ent pour qu'el vous les donne. Si vous

lui dem andez d'abord 10 euros et, après qu'el ait refusé, vous lui dem andez un euro, il y

aura 5 ch ances sur 10 pour qu'el vous les donne. Malin le Sark o! Toujours e st-il que tout ce

que Sark o a m is dans sa lettre aux CPU (la version 1 de la loi) e st passé: tactique num éro 2

réussie! Si Sark o évite le th èm e de la sélection c'est aussi parce que celui-ci a donné lieu à

des grandes m obilisations étudiantes en 19 86. Mais com m e nous le verrons plus tard, la

sélection peut se faire par d'autres m oyens ou dans une de s lois suivantes.

La troisièm e tactique du gouvernem ent a été de faire passer la loi pendant les

vacances, afin d'éviter toute m obilisation étudiante com m e cela avait pu se passer pendant

le CPE. Quand tout le m onde se fait bronzer le nom bril ou bosse pour payer se s études,

nos dirigeants légifèrent dur. Une nouvelle loi lim itant le droit d'asile pour les m igrant-e -s

(la troisièm e en cinq ans), une pour le « service m inim um » fragilisant le droit de grève

dans les transports, une autre pour durcir les pe ines contre les délinquant-e -s et

particulièrem ent les jeunes délinquant-e -s (considérés m aintenant com m e des adultes du

point de vue de la loi) sont aussi passées pendant les vacances.

Peut-on parler vraim ent de concertation? Le gouvernem ent et les m édias n'ont

pas h ésité. Voilà com m ent cela c'est passé : un à deux jours de discussion par sem aine

pendant trois sem aines en Juin entre les syndicats et le gouvernem ents. Sauf que pendant

ces discussions, le texte de loi n'était pas connu des syndicats, qui ont perdu du tem ps à

savoir ce que le gouvernem ent voulait au détrim ent de la m obilisation. Puis m oins d'une

sem aine de délai pour exam iner le texte, avant la négociation finale qui a vu le texte

renégocié à la m arge (avec le supression de l'article sur la sélection en Master). Mais ce que

voulait Sark o e st m aintenu, com m e nous l'avons vu. Moins d'une sem aine pour la réform e

la plus im portante du quinquennat (selon Fillon) c'est un peu court. Voilà la quatrièm e

tactique du gouvernem ent: l'attaque éclair.

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Il faut dire quelque ch ose de plus: Valérie Pécre sse , née d'une fam ille

bourgeoise très proch e de s Ch irac, n'a jam ais m is le s pie ds à la fac! Après avoir obtenu

son bac à 16 ans, elle fait une classe prépa, intègre H EC puis l'ENA ou elle sort en 19 9 2.

Elle a ensuite ense igné m ais... à Science s-Po Paris! C'e st quand m êm e e xtraordinaire

pour quelqu'un qui entend « réform er » la fac! La que stion qui faudrait se pose r c'e st:

e st-elle réellem ent la m ieux placée pour réform er l'université? Connaît-elle son sujet

de près, autrem ent que par de s texte s juridique s ou de s grilles idéologique s? Pourquoi,

si elle veut réellem ent le bien de l'université, ne « concerte »-t-elle pas plus le s

prem ie rs concernés, c'e st à dire le s étudiant-e -s et le s prof-e -s? Pourquoi ne le s laisse -t-

elle pas définir elleux-m êm e s le s problèm e s éventuels et le s be soins qu'els

rencontrent? L'Etat e st au se rvice de qui? De s gens ou de s élite s?

Il faut aussi dire que Valérie Pécre sse e st la fille de Dom inique Roux, patron

de Bolloré Télécom et prof à Paris Dauph ine , université connue pour sa proxim ité avec

le s m ilieux d'affaire s. Elle e st égalem ent m ariée à Jérôm e Pécre sse , directeur général

adjoint d'Im érys, entreprise num éro un m ondial de s m inéraux de spécialité (qui

se rvent à produire la bière , le papie r ou le s pile s électrique s). On peut lire dans

w ik ipédia , l'encyclopédie collective sur Internet , que la société exploite de s m ine s et

de s usine s de traitem ent de m inéraux pour le s revendre à de grande s industrie s. Le

groupe e st présent dans 43 pays, e xploite 21 type s de m ine rais et em plois 16 0 0 0

pe rsonne s dont 4 0 0 0 en France. Il a réalisé plus de 3 m illiards d'euros de ch iffre

d'affaire s (+ 6%) pour un profit net de 30 9 ,4 m illions d'euros (+ 28,9 %) en 20 0 5. Ca

c'e st une affaire qui roule!

Com m e l'a souligné une

contribution postée sur le site Indy-m édia

Paris, ce s de ux e ntre prise s sont très

dire cte m e nt conce rnée s par de s problèm e s

de h aute te ch nologie . Le groupe Bolloré a

le s m oye ns pour s'offrir de s labo de

re ch e rch e . Enfin, « le s offre s d'e m ploi

d'Im érys com porte nt une com posante très significative dans le s dom aine s

scie ntifiq ue s, te ch niq ue s e t de re ch e rch e e t développe m e nt ». Il paraît difficile

de ne pas considére r q ue ce s de ux e ntre prise s ont un intérêt stratégiq ue

e sse ntiel dans la nouvelle loi de « réform e » (ou bie n de struction?) de s

unive rsités.

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Va-t-elle profite r aux e ntre prise s? Il y a de forte s raisons de le croire .

L'e sse ntiel de l'argum e ntaire de celle ux q ui ve ule nt faire passe r ce tte réform e

re pose sur l'idée q ue celle -ci doit dépe ndre aux néce ssités de la com pétition

m ondiale e t être com pétitive dans l' « économ ie de la connaissance ».

Com pre ndre : faire du profit e t pour cela, utilise r le s ce rve aux e t le savoir com m e

source de croissance . Gérard Tobélem , le re prése ntant de Nicolas Sark ozy

pe ndant la cam pagne électorale ch argé de s q ue stions de re ch e rch e

unive rsitaire , a déclaré ( lors du forum patronal Ene rgie s 20 0 7 dont la devise e st

« allége r l'adm inistration de l'Etat pour le re ndre plus e fficace » e t « re noue r

ave c la croissance économ iq ue » ) : « la connaissance , ce tte re ssource

inépuisable digne d'être e xploitée ». Le proje t e st clair!

Enfin, il faut dire q ue le Conse il d'Etat q ui a e xam iné la loi com pte de s

profe sse ur- e - s associés de très h aut nive au dans de s établisse m e nts

unive rsitaire s pre stigie ux, c'e st à dire ce ux ayant le plus de raisons de bénéficie r

de la m ise e n concurre nce de s unive rsités. Il e st plus q ue norm al de se

de m ande r: le s institutions française s sont-elle s ne utre s? La m inistre e st- elle

ne utre? Quelle e st la légitim ité d'un préside nt élu dans de s structure s française s

où le s lois sont proposée s par le préside nt, où la m ajorité de s gros m édias sont

sous son influe nce , où le s m inistre s vie nne nt de la classe bourge oise de la

population, c'e st à dire le s 1% de la population française dont le s reve nus ont

augm e nté de 18% e ntre 19 9 8 e t 20 0 6 alors q ue le reve nu m oye n n'a augm e nté

q ue de 0 ,0 6% e ntre 20 0 2 e t 20 0 5 e t q u'e n réalité le s reve nus de la plupart de s

pe rsonne s ayant la nationalité française ont dim inué sur ce tte période?

Dans ce tte broch ure , on ve rra q u'il s'agit de trouve r le s m oye ns de

soum e ttre l'unive rsité aux e xige nce s de la re ntabilité économ iq ue e t aux be soins

de s e ntre prise s, de m e ttre le s facs e t le s étudiant-e - s e n concurre nce le s un-e - s

ave c le s autre s e t de transform e r le s préside nt-e - s e n m anage rs. Rappelons-nous

q ue ce tte loi e st la grande soe ur de cinq autre s. Nous ne som m e s pas au bout de

nos pe ine s!

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Les CA pourront être com posés de 20 à 30 m em bre s et com porter au

m axim um 3 à 5 étudiant-e -s (élu-e -s), 8 à 14 ense ignant-e -s - ch e rch eu-rs-se s (élu-e -s),

2 à 3 élu-e -s pour les personnel-le -s IATOS et 7 à 8 pour les représentant-e -s

« extérieurs » (non élu-e -s). Les étudiant-e -s surtout, m ais aussi les personnel-le -s

IATOS voient leur représentation baisse r nettem ent au bénéfice de s personnalités

« extérieure s » qui passe de 20 à 24% dans le m e illeur de s cas et de 20 à 38% dans le

pire de s cas. Certe s, les représentant-e -s "extérieur-e -s" ne sont pas tous de s patrons: il y

a "deux ou trois représentants de s collectivités territoriales" et "au m oins un cadre

dirigeant ou ch ef d'entreprise et au m oins un autre acteur du m onde économ ique et

social". Mais le seul m oyen par lequel les patron-e -s peuvent influer sur la politique

d'une université, c'e st en prenant ce s places là au CA. Pourquoi les augm enter si ce n'e st

pour renforcer leur pouvoir? Les personalités sont nom m és par le président et

approuvés par le CA.

Prenons un exem ple: le CA de l'université Bordeaux I e st com posé avant la loi de 45 m em bre s dont 20

ense ignant-e -s - ch e rch eu-rs-se s, 9 étudiant-e -s, 6 IATOS et 10 extérieur-e -s. Si l'on passe à 30 m em bre , les effectifs se raient

réduits exactem ent du tiers, ce qui donnerait: 13,3 ens/ch , 6 étd, 4 ATOS et 6,7 ext. A partir de là on peut m e surer les effets du

nouveau dispositif: si on prend la lim ite supérieure de ch aque catégorie on arrive à 14 EC, 3 ATOS, 5 étd, 8 ext. Ceci revient à

enlever 1 ATOS et 1 étd au profit de 2/3 d'ens/ch et de 1,3 extérieur. La proportion e st encore plus en faveur de s « extérieurs »

dans les CA à 20 m em bre s: au lieu de 8,9 ens/ch , 4 étd, 2,7 ATOS et 4,4 ext, on aurait 8 ens/ch , 2 ATOS, 3 étd et 7 ext en

prenant la lim ite inférieure de ch aque tranch e. Enfin, on peut aussi très bien se retrouver dans un cas de figure où le CA soit

réduit au m inim um m ais où la proportion d'extérieur-e -s soit m axim um . Dans ce cas, 38% de s personne s du CA seraient

"extérieure s". (8/21)

La loi prévoit que les confédérations syndicales (représentants les salariés) ne

soient plus obligatoirem ent représentée s au CA. On peut égalem ent se dem ander si dans

un CA de 20 à 30 personne s, la diversité de s force s en présence peut réellem ent

s’exprim er. En résum é, les patron-e -s rentrent en force dans le CA, de façon organisée.

L'indépendance (pour un m auvais jeu de m ots on pourrait dire l'autonom ie) de

l'université vis à vis de s m ilieux d'affaire s e st m ise à m al.Dans ce texte, il n’e st plus interdit à personne de siéger à plus d’un ou deux C.A

dans plusieurs facultés différente s. Cette disposition perm et à quelque s un-e -s de faire

fonctionner le lobbying, à l’instar de ce qui se passe dans les entreprise s.

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Il est désorm ais plus facile de prendre des décisions, puisqu'elles se prendront désorm ais

« à la m ajorité absolue des m em bres en exercice » et plus à la m ajorité des deux-tiers, ce qui

facilitera les passages en force. Il n'est plus nécessaire que la m oitié des élu-e-s a m oins soit

présente pour prendre des décisions.

Le CA a désorm ais tout pouvoir de création et suppression de filières ou projet de

rech erch e, gère la répartition et l’attribution des crédits. C'était auparavant le CNESER

(organism e national) qui donnait son avis sur les diplôm es et les m aquettes de l'enseignem ent. La

loi m aintient toutefois un droit de regard de l'Etat sur la création des UFR. Mais le risque est que

nous assistions, en plus d’une concurrence et d’une sélection au sein des universités, à une réelle

régionalisation des diplôm es. A ch aque fac son offre d'enseignem ent.

C’est m aintenant le CA qui effectue la répartition des obligations de service (des tâch es)

en lieu et place des enseignant-e-s et ch erch eu-rs-ses elleux-m êm es. Est introduite la possibilité

d’y inclure les ch arges adm inistratives.

Suite aux « concertations » avec les syndicats, Pécresse a redonné aux Conseils

Scientifiques (com posés de prof-e-s élu-e-s par des prof-e-s) et aux CEVU (Conseils des Études et

de la Vie Universitaire) la possibilité d'avoir une petite influence sur les décisions. Mais quant on

dit petite influence, cela veut dire PETITE influence: « Lae président-e préside égalem ent le

conseil scientifique et le conseil des études de la vie universitaire; el reçoit leurs avis et leurs voeux »

Le Conseil Scientifique n'est donc plus une force de proposition, il est seulem ent consulté.

Il est à noter que les m odalités d'élection des enseignant-e-s-ch erch eu-rs-ses se feront

sur le m odèle des élections m unicipales sur liste, créant ainsi des m ajorités figées au lieu de créer

les conditions d'un consensus. En fait, la loi institue un scrutin m ajoritaire avec représentation

proportionnelle sur une m oitié seulem ent des élu-e-s enseignant-e-s-ch erch eu-rs-ses au CA. Voici

la form ulation exacte: « Pour les élections des représentant-e-s des enseignant-e-s-ch erch eu-rs-

ses et des personnel-le-s assim ilé-e-s au CA, il est attribué à la liste qui obtient le plus de voix un

nom bre de sièges égal à la m oitié des sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis entre toutes

les listes à la représentation proportionnelle au plus fort du reste ». Donc : avantage aux grosses

listes.

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Lae préside nt-e dispose désorm ais d'une grande libe rté de m anoe uvre

par rapport aux re crute m e nts de s pe rsonnel-le -s IATOS e t de s e nse ignant-e - s-

ch e rch e u-rs- se s. (cf. le ch apitre sur le re crute m e nt): Il pe ut crée r autant

d'e m plois précaire s qu'il le désire , y com pris pour la re ch e rch e : « Le

préside nt de l'unive rsité pe ut re crute r pour une durée déte rm inée ou

indéte rm inée : [...] de s age nts contractuels pour assure r de s fonctions

d'e nse igne m e nt e t de re ch e rch e [...]. » Il pe ut aussi m e ttre son ve to au

re crute m e nt d'un-e e nse ignant-e : « Aucune affe ctation ne pe ut-être prononcée

si le préside nt ém e t un avis défavorable »

El pe ut m ainte nant donne r de s prim e s: « le préside nt e st re sponsable de

l'attribution de s prim e s aux pe rsonnels q ui sont affe ctés à l'établisse m e nt »

Celle s-ci étaie nt avant décidée s par de s pairs au nive au de la CNU e t de s conse ils

scie ntifiq ue s dans le s unive rsités. Il y a un risq ue réel de clie ntélism e e t donc de

m ise e n concurre nce de s e nse ignant-e - s-ch e rch e u-rs- se s pour la course aux

prim e s. Le s prim e s pe uve nt alle r de 250 e uros pour un-e Maître - sse de

confére nce s jusq u'au double pour un-e prof 1ère classe .

- S'il vous plaît M onsie ur, je sais bie n q ue je n'ai

pas toujours été te ndre ave c vous m ais j'ai

be soin de nourrir m a fam ille , alors accorde z-

m oi ce tte prim e !

- J'ai dit NO N!

- M ais M onsie ur D uguy, lui l'a re çu...

- Taise z-vous pe tite m e rde ou vous n'aure z

jam ais votre e m ploi stable ! H in, h in, h in...

Lae préside nt-e n'e st plus élu par le s 3 conse ils m ais se ulem e nt par le

CA (e t plus par le CS ni par le CEVU). A Borde aux 1, le s 3 conse ils réunissaie nt

10 5 pe rsonne s, dont 53 e nse ignant-e - s - ch e rch e u-rs- se s (la m ajorité), 24

étudiant-e - s, 13 ATOS e t 19 e xtérie ur- e - s. Dorénavant, ce sont le s proportions

du CA q ui com pte nt (voir page précéde nte ). Or la proportion d' « e xtérie ur- e -

s » au CA ( de 24% à 38%) e st très ne tte m e nt supérie ure à celle au se in de s trois

conse il réunis (18% pour l'e xe m ple de Borde aux 1).

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L'article L.712- 2 e st m od ifié d e te lle sorte q u e le prés id e nt ne soit

plus un- e e ns e ignant- e - ch e rch e u - rs - s e s pe rm ane nt- e . M m e Pécre s s e a

d e m andé e t obte nu d 'élargir ce tte fonction égale m e nt aux "profe s s e urs e t

m aître s - s e d e confére nce , as socié- e - s ou invité- e - s , ou tous autre s

pe rsonne ls unive rs itaire s as s im ilé, français ou étrange rs". N’im porte q u i

pe ut donc être Prés id e nt- e d e l’Unive rs ité, pe rsonne l d e l’Unive rs ité ou

d e l’e xtérie ur, titulaire ou non. C'e st donc une profe s s ionalisation d e la

fonction prés id e ntie lle . Vive le s prés id e nt- e - s m anage rs ! Lais s e z la place

aux Pros D e la Ge stion!

Le m andat dula prés id e nt- e (4 ans) e st re nouve lable une fois . Il

ne l'était pas auparavant. La pos s ib ilité d e prés id e r l’unive rs ité pour 8

ans re prés e nte pour un- e e ns e ignant- e un dange r d e déconne xion d e

l’e xe rcice d e son m étie r, surtout s ’il e st e ns e ignant- e - ch e rch e u - rs - s e s .

La voix dula prés id e nt- e e st m ainte nant prépondérante e n cas

d 'égalité d e s voix au CA, m ais aus s i au CEVU e t au CS.

Lae préside nt-e ne pe ut plus avoir plus de 69 ans.

Une ve rs ion précéd e nte d e la loi prévoyait l’éle ction d ’un- e vice -

prés id e nt- e étud iant- e , ce tte ve rs ion le supprim e . Lae vice - prés id e nt- e

(non- étud iant- e donc) n'a q u e d e s prérogative s re stre inte s.

Tout cela pe ut faire craindre le m andarinat, le règne de s pe tit- e - s

notable s, l'intére sse m e nt, l'arrivism e , le systèm e de cour (e t pas de cours), voire

la corruption. Bie n sûr il y aura de s ge ntil-le -s préside nt-e - s, m ais pourq uoi le ur

donne r le s m oye ns légaux d'être de s de spote s? l'UNI, syndicat de s étudiant-e - s

de droite (voir d'e xtrêm e -droite ) e st conte nt: « Le s propositions faite s par l'UNI

sont placée s au coe ur du proje t com m e [...] le re nforce m e nt de s pouvoirs du

préside nt de l'unive rsité. » Pas de q uoi rire !

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Aujourd'h ui nous avons le droit de ch oisir une discipline ou de nous engager dans

une form ation professionnelle m êm e si celle-ci n'est pas rentable ou ne garantit pas un

boulot. Mais dem ain, qu'est-ce qui garantit que la « stratégie » établit par le CA ne passe pas

par l'abandon de certaines filières, jugées non rentables? Celles qui ne correspondent pas à

des besoins pour le systèm e économ ique sont m enacées de disparaître.

Ceci ne concerne pas seulem ent les disciplines com m e l'art, l'h istoire, la

ph ilosoph ie, les sciences h um aines et la littérature, traditionnellem ent jugées com m e non-

productives, m ais aussi toutes les form ations (y com pris form ations pro) qui n'offrent pas de

débouch és, c'est à dire qui ne trouvent pas grâce aux yeux des em ployeu-rs-ses. Car ce sont

bien les patron-e -s qui décident, aujourd'h ui, ce que nous avons besoin de produire et donc

ce qu'il faut com m e m ain d'oeuvre. L'Etat joue égalem ent un rôle d'em ployeur avec les

fonctionnaires.

Pendant une interview au Figaro

(journal de droite) donnée le 14 juin, François

Fillon (prem ier m inistre) a avoué: « saon président-e

(de l'université) sera libre de créer des filières de

form ation qu'el juge bonnes, et ainsi réduire

celles qui n'offrent pas de débouch és. » En vérité,

c'est le CA qui décidera. La loi prévoit que « [Les]

unités de form ation et de rech erch e, des départem ents, laboratoires et centres de rech erch e,

[soient] créés par délibération du conseil d'adm inistration de l'université, après avis du

conseil scientifique ». Avant, il fallait l'avis du Conseil National de l’Enseignem ent Supérieur

Et de la Rech erch e pour valider les diplôm es et les m aquettes des ense ignem ents,

garantissant ainsi le caractère national de l'enseignem ent. Dans les universités com m e Paris

Dauph ine où les ense ignant-e -s font aussi partie du « m onde de l'entreprise », la décision

sera vite prise : « dépêch ons-nous de satisfaire les besoins des patron-e -s! ». Les form ations

jugées inutiles pourront être supprim ées par le CA en toute légalité!

Page 14: Brochure explicative LRU

Voici le scénario le plus probable: des universités petites et m oyennes réduites à la

licence et m ises en concurrence avec des « pôles d'excellence » où se concentreraient pour

une élite filières généralistes et professionnelles longues, ainsi que la plupart des m oyens

financiers, puisqu'elles auront réussi à attirer des capitaux. En filigrane de cette loi, il y a une

conception élitiste de l'enseignem ent supérieur avec une université à deux vitesses, certaines

ayant les m oyens d'une politique les classant dans la concurrence internationale pouvant

attirer les m eilleur-e -s élèves et les m eilleur-e -s profs et les autres destinées au tout venant.

Les dons et versem ents ouvrant droit à une réduction d’im pôt concernent

désorm ais les établissem ents h abilités à partir du Master. En creux, se dessinent des

établissem ents qui pourraient n’être h abilités que pour les licences… collèges universitaires ?

Car c'est bien ça qui va ch anger: pour trouver des financem ents, les universités

devront se vendre aux entreprises. S'engagera alors une course à l'argent privé dans laquelle

seront gagnantes les universités les plus rich es et les plus attractives. C'est la prostitution du

savoir. On peut rajouter qu'un am endem ent prévoit que le texte ne s'applique pas aux seules

universités m ais aussi aux grandes écoles. La m ise en concurrence des universités avec les

grandes écoles tournera systém atiquem ent à l'avantage des dernières.

Interrogé à ce sujet par un journaliste de LCI qui lui dem andait le 27 juin « Est-ce

qu'il ne faut pas appeler un ch at un ch at et dire qu'il va y avoir une université a plusieurs

vitesses avec des très bonnes facs, des m oyennes et des m auvaises? » Patrick Devedjian a

avoué: « Ce sera peut-être le résultat de l'autonom ie. Ch acun pourra bâtir son projet et

finalem ent, les étudiants jugeront. Avant de finalem ent rajouter: « Il y a déjà de bonnes et de

m auvaises facs. ». Donc, si le systèm e est déjà injuste, autant continuer dans cette voie!

Gérard Tobélem , universitaire et valet de Sark ozy pour les question de Rech erch e

pendant la cam pagne: « Mettons tout en oeuvre pour qu'en 2012 cinq universités françaises

figurent dans le classem ent des 50 prem ières m ondiales [...] H isser cinq universités dans ce

palm arès en les finançant m assivem ent. Cinq cam pus d'excellence à vocation m ondiale pour

en faire des m arques reconnues et attractives. » Le voilà le jus d'orange !

Page 15: Brochure explicative LRU

La possibilité de créer des fondations com m e lien entre l'université et les entreprises ouvre la

voie à la privatisation. Mais pour Pécresse, « nous ne devons pas avoir dans ce dom aine de barrières

idéologiques, purem ent idéologiques. » Pourtant, il est à craindre que seuls les universités les plus

« com pétitives » arriveront à attirer des fonds privés pour se financer. Les autres seront prises à la gorge et

seront au final contraintes à se vendre à n'im porte qui, ou à augm enter leurs frais d'inscriptions. Il y aura

donc une course aux financem ents qui m ettra de fait toutes les universités en concurrence, concurrence

qui com m e on l'a vue est en plus faussée d'entrée.

Et puis selon l'adage « qui paye décide », les investisseu-rs-ses du privé peuvent très bien exiger

du CA telle ou telle condition à leurs investissem ents, sous peine de se retirer. Elle est belle l'autonom ie!

Les m écènes - entreprises ou individu-e-s fortuné-e-s – financeront des universités qui n'auront de public

que le nom , lesquelles – em portée par la course concurrentielle au financem ent - intérioriseront toujours

plus les attentes et les intérêts de leurs bienfaiteurs. Les entreprises n'ont pas pour but l'intérêt général

m ais plutôt la réalisation de bénéfices de plus en plus gros et on peut être sûr qu'elles n'investiront dans le

savoir que si elles en attendent un retour sur investissem ent.

Si l'on com bine cela avec le financem ent public qui se fera de plus en plus m esquin de la part de

l'Etat, préconisé im plicitem ent dans le rapport de F. Goulard, qui com pare le financem ent provenant de

l’Etat (qui est de 9 0% environ aujourd’h ui) dans le budget total d’une université française à la part du

budget provenant l’Etat dans une université am éricaine (m oins de 50%). (Sauvons La Rech erch e) on va

vers une éducation supérieure où la course au financem ent privé sera cruciale pour rester en vie. Ou le

savoir se prostitue, ou il crève.

Le président de Paris-Dauph ine veut faire de son établissem ent une université « ouverte à la

croissance », c'est à dire aux profits. Pour cela, il annonce déjà son envie de créer des fondations: « Avec les

entreprises, nous agissons dans la voie du lancem ent de la Fondation Dauph ine, de la création de ch aires,

de la signature de contrats de rech erch e, de l'enseignem ent en apprentissage, et des opérations de

m écénat. »

Plus généralem ent, si ch aque université se doit d'être la m eilleure et la plus com pétitive pour

attirer les fonds privés, tous les abus sont perm is sur le dos des prof-e-s et des personnel-le-s:

augm entation de la ch arge de travail, contrôle et évaluation des activités. De la m êm e m anière que quand

une entreprise veut augm enter ses profits il lui suffit de faire travailler plus durem ent ses em ployé-e-s.

Page 16: Brochure explicative LRU

Dans son interview du 14 juin, Fillon a lâch é le m orceau : « l'université fixera le

nom bre d'étudiants qu'elle peut recevoir ». Dans le projet de loi initial, il y avait la

possibilité pour les facs de sélectionner les élèves qui pouvaient rentrer en Master 1

em pêch ant ainsi de nom breux-se s élèves d'aller plus loin que la licence. Suite aux

« concertations » avec les syndicats, cette disposition a été retirée.

Mais en fait, il y aura la m ise en place d'une 'orientation sélective' qui risque de

renforcer le tri social et d'écarter les étudiant-e -s de s filière s sans débouch ée s . La

« préinscription obligatoire » e st un prem ier pas vers la sélection à l'entrée. Elle n'e st

censée n’être qu’un conse il à l’orientation, m ais risque de devenir contraignante grâce à

l’application de la clause sur les capacités d’accue il de la loi de 19 84. C’e st un prem ier pas

vers la m ise en place de ce que proposait le rapport Lunel sur l’orientation.

Com m ent cela va-t-il se passe r? Par le jeu de l'offre et de la dem ande, les

"m e illeure s" universités (determ inée s par de s classem ents biaisés et ne classant pas la

qualité de la form ation, com m e celui de Sh angaï) vont attirer les flux d'étudiant-e -s, et

leurs capacités d'accue il seront vite saturée s: elles se ront donc "obligée s" de refuser du

m onde, et - pas conne s - elles vont ch oisir dans le tas leurs étudiant-e -s, et pourront

m êm e le faire sans attendre la ruée de s bach elier-e -s, grâce aux préinscriptions. On

étend donc aux universités les pratique s de s prépas, IUT, etc. En fait la m ise en

concurrence de s facs conduira très logiquem ent à la sélection de s élèves. De plus, la question de la sélection en Master n'e st pas m ise de côté! « la question

de la sélection e st une question qui doit être traitée m ais elle doit l'être dans la cadre d'un

ch antier sur la scolarité des étudiants » a lâch é Valérie Pécresse dans une interview à

Marianne, dans cette m êm e interview (qui a pourtant lieu après la « concertation » avec

les syndicats) elle avoue qu'il y aura une sélection décidée dans une de s 5 proch aines lois et

va m êm e plus loin: « il ne suffit pas de sélectionner dans les Master, il faut aussi m ettre de

la rech erch e s dans les Master pro et de la professionalisation dans les Master rech erch e

etc...» Donc si la sélection en Master n'e st pas dans ce projet là, elle se fera dans une de s

cinq proch aines lois sur les universités qui vont arriver très vite. (cf. le ch apitre m ise en

perspective)

Page 17: Brochure explicative LRU

La loi va dans le se ns d'une profe ssionalisation de s cursus e n consacrant

l'inse rtion profe ssionnelle com m e une nouvelle « m ission » de l'unive rsité. Pour

Patrick Deve djian, se crétaire général délégué de l'UMP « Ce q ui com pte

finalem e nt, c'e st ce q ui va sortir de nos unive rsités com m e étudiants. Est-ce q ue

ce se ra de s étudiants q ui se ront d'avantage e n ph ase ave c le s be soin de

l'économ ie »

Encore une fois, c'e st adapte r la form ation aux e xige nce s de s patrons. Le

le but du systèm e éducatif dans une société à économ ie de m arch é (nom plus

cool du capitalism e ) e st de fabriq ue r de la ch air à patron-e - s (oups!) de s futurs

travaille u-rs- se s de q ualité basse à supérie ure .

Le s m oye ns de ce tte politiq ue sont e xpliq uée s par Valérie Pécre sse : « le s

stage s, évide m m e nt le s stage s. Et y com pris e n scie nce s h um aine s e t e n scie nce s

sociale s. Dans de s dom aine s où de puis trop longte m ps on cloisonne , on e xpliq ue

q ue le m onde profe ssionnel doit être e n de h ors de l'unive rsité. Ce n'e st plus le

cas aujourd'h ui 'h ui e t le s syndicats étudiants com m e la Cé de Julie Coudry ou

l'Une f sont m ûrs pour faire de l'inse rtion profe ssionnelle une de s m issions de

l'unive rsité. Il faudra de s stage s, de s m odule s de profe ssionalisation. Voir m êm e

faire de s lice nce e n appre ntissage e n alte rnance , com m e e n m éde cine , ENA e t

école s de com m e rce . ». Un pe u plus loin: « il ne suffit pas de sélectionne r dans

le s Maste r, il faut aussi m e ttre de la re ch e rch e s dans le s Maste r pro e t de la

profe ssionalisation dans le s Maste r re ch e rch e , Il faut faire du Maste r un diplôm e

e n de ux ans q ui soit totalem e nt profe ssionnalisant tout cela c'e st un ch antie r e n

soi » Pas de sociologie sans stage de DR H ? Pas de ph ilosoph ie sans stage de ...

zut alors, de q uoi au fait ?!

Ce q ui se de ssine c'e st un e nse igne m e nt à de ux vite sse s ave c d'un côté

de s facs m édiocre s e t sans m oye ns se rvant de re ssource de m ain d'oe uvre au

patronat local e t de l'autre de s « pôle s d'e xcellence s » conce ntrant le s m oye ns

publics e t privés, le s m e ille ur- e - s profs se rvant de rése rvoir d'innovation pour

le s e ntre prise s. Le s étudiant-e - s, au vu de ce s débouch és ince rtains, auront

te ndance à se tourne r ve rs le s filière s q ui pe rm e tte nt de trouve r du taf, e t cela

d'autant plus q ue le ur m ilie u social e st pe u élevé. Am plifie r ce tte situation

inq uiétante conduirait e n fait à pe rdre une génération d'étudiant-e - s e t de

ch e rch e u-rs- se s.

Page 18: Brochure explicative LRU

L'augm e ntation de s frais d'inscription arrive ra logiq ue m e nt lorsq ue

l'Etat aura décidé de m oins paye r le s facs q ui ne sont pas de s « pôle s

d'e xcellence ». Parce q ue m êm e si la fac fait appel aux parte nariats privés, vous

croye z pas q ue le s patron-e - s vont vous paye r vos étude s q uand m êm e non? Y

sont pas fous ni folle s. En réalité, le dése ngage m e nt financie r de l'Etat

(e uph ém ism e pour dire « m oins de sous pour le se rvice public») oblige ra le s

unive rsités à accroître considérablem e nt le urs re ssource s propre s (droits

d'inscriptions augm e ntés e t variable s selon le s établisse m e nts, re cours aux

inve stisse urs privés...)

Bie n q ue Pécre sse , Fillon e t

Sark ozy prom e tte nt une non-

augm e ntation de s frais d'inscription, le s

m êm e s prom e sse s avaie nt été ém ise s lors

du passage au LMD e t n'ont pas été

te nue s. Bie n sûr, le s frais ne vont pas

augm e nte r tout de suite . Mais la tactiq ue

d' étranglem e nt financie r va continue r. Il

y aura donc q uatre solutions pour le s

facs: se ve ndre aux e ntre prise s, ve ndre

le urs locaux, paye r m oins le urs salarié- e -

s ou m onte r le s frais d'inscription. D'ici à

de ux ans, on pe ut parie r sur une

augm e ntation de s frais d'inscription

Enfin, le te xte ne prévoit e n aucune m anière d’e ncadre r nationalem e nt

le s frais d’inscription, ce q ui laisse augure r de s augm e ntations im portante s selon

le s unive rsités. La loi autorise le s unive rsités à augm e nte r le urs frais

d'inscription, ch acune pourra alors fixe r se s propre s prix, jouant son pre stige e t

sur la q ualité de la form ation.

Page 19: Brochure explicative LRU
Page 20: Brochure explicative LRU

Les facs ont 5 ans pour acquérir la com pétence de « gestion des personnels ». C'est à

dire pour pouvoir gérer les salarié-e-s com m e dans une entreprise. La loi attaque directem ent les

statuts des personnels IATOS et ceux des enseignant-e-s en autorisant les président-e-s

d'université à recruter des précaires pour des em plois tech niques et adm inistratifs et pour

l'enseignem ent et la rech erch e! On risque de voir se développer encore plus de précarité pour les

personnels IATOS et pour les enseignant-e-s et une explosion des statuts en pleins de petits

contrats précaires. Il y a égalem ent le risque d'une m odulation généralisée des services et des

salaires, différents pour ch aque fac.

Pour les em plois non-enseignants, lae président-e aura la possibilité de recruter des

gens en contrat précaire sur tous les types d'em ploi (y com pris ch erch eu-rs-ses et enseignant-e-

s), de substituer des étudiant-e-s en contrat précaire à des em ployé-e-s à tem ps plein. « Le

président de l'université peut recruter tout étudiant, notam m ent pour des activités de tutorat ou

de service en biblioth èque. »

La som m e d'argent que l'université peut allouer aux salaires est fixée dans un contrat

passé entre ch aque université et l'Etat. Il sera donc intéressant pour les présidents de m oins

payer les personnels afin qu'il y en ait suffisam m ent. Cette rationalisation des dépenses à laquelle

seront poussées les universités risque de conduire à des destructions im portantes d’em plois.

Pourquoi rem ettre en cause le statut des enseignant-e-s - ch erch eu-rs-ses? Parce que

tout projet passe concrètem ent par elleux. Si un-e président-e veux privatiser son université, il se

h eurtera nécessairem ent aux profs et com m e ceux-ci sont attach és au service public il y a des

ch ances que cela coince. Du coup un des buts de cette loi, c'est de précariser l'enseignant-e et de

le rendre plus dépendant des autorités, pour qu'ils n'ose pas l'ouvrir et qu'ils perde de leur liberté

de m ouvem ent. Quand on a faim , on la ferm e! Ceci a été certes largem ent com m encé avec en

particulier la précarité plus grande des jeunes étudiant-e-s devenu-e-s enseignant-e-s - ch erch eu-

rs-ses.

La loi va (tenter d')introduire (élargir) une ligne de fraction au sein de la com m unauté

universitaire, et transform er ce tas de fonctionnaires indifférenciés en une sorte de bourgeoisie et

une sorte de prolétariat. Les salaires au m érite dont on parle vont dans ce sens: des stars à

l'am éricaine à coté d'enseignant-e-s qui feront de l'abattage pour les h ordes d'étudiant-e-s, avec

peut etre un second boulot pour boucler les fins de m ois. A ce m om ent là, com m e avec les

coch ons dans "Anim als' Farm ", les "em ployeu-rs-ses" auront des référent-e-s à leur im age dans

les universités, des profs qui seront fidèles à l'idéologie de l'entreprise-université (qu'ils pourront

d'ailleurs rém unérer com m e consultant-e-s occasionnel-le-s).

Page 21: Brochure explicative LRU

Jacqueline H einen, présidente de la CP-CNU (Conférence perm anente du conseil

national des universités) explique un peu plus en détail ce que la loi ch ange pour le recrutem ent

des enseignant-e-s - ch erch eu-rs-ses: «Aujourd'h ui, il y a une procédure en deux tem ps d'abord une étape

nationale, qui passe par le conseil national des universités, un organe qui repartit par discipline, de gens qui travaillent

dans le m êm e dom aine et ce sont des groupes élus qui se prononcent sur la validité des dossiers. C'est une qualification

par les pairs, des gens élus qui savent de quoi ils parlent. Dans un deuxièm e tem ps, il y a un recrutem ent à l'éch elle

locale, des com m issions de spécialistes com posés de pairs élus qui vont se prononcer sur le recrutem ent. Ils font le ch oix

et proposent. Ce président peut dire "non" (droit de veto) m ais ne peut pas ch anger la liste et le ch oix. Le projet qui nous

est proposé est différent. Dans le cadre de ce CA restreint, de fait on aura a faire à une dizaine d'enseignants ch erch eurs

qui désignent des com m issions m ais vous aurez des ph arm aciens qui vont décider la com position du groupe des

géograph es m ais en plus le président aura un droit de veto pour dire non au recrutem ent de telle ou telle personne! »

Valérie Pécresse: « je réponds que 18 m ois pour recruter un enseignant ch erch eur

dans les universités françaises, c'est trop. Nous som m es aujourd'h ui dans une bataille

m ondiale de l'intelligence, où il faut que les universités soient réactives, ou il faut qu'elles

puissent recruter les m eilleurs ch erch eurs, les m eilleurs enseignants quand ils se présentent à la

porte de l'université, donc en quelque m ois et pas en un an et dem i. [...] Les forces h ostiles au

ch angem ent (Les gens attach és au service public, ndr) doivent com prendre que nous devons

aller vite, sinon nous serrons concurrencés non seulem ent par les universités anglo-saxonnes

m ais aussi par les universités indiennes ou ch inoises. » Et la coopération alors?!

Pour Ch ristian de Montlibert « L’organisation du m onde universitaire, à travers ses

différentes form es de représentation dém ocratique, et la règle de l’évaluation par les pairs,

préservent un espace autonom e où une pensée critique peut s’élaborer en deh ors de toute

contrainte économ ique, et éch appe aujourd’h ui en partie aux règles de la h iérarch ie et de

l’autorité qui prévalent dans le reste du m onde du travail. Il ne s’agit pas d’un privilège, m ais

bien d’une nécessité liée à la nature particulière de ce secteur d’activité. Ces m odalités sont

aujourd’h ui rem ises en cause : dans une économ ie où la connaissance devient le nerf de la

guerre, il s’agit, plutôt que de favoriser la coopération et l’ém ulation entre les acteurs de la

rech erch e, d’organiser une m ise en concurrence généralisée, plus conform e aux lois du m arch é,

sans com prendre que la rech erch e, avec ses ryth m es propres, et sa nécessaire diversité, s’en

trouverait affaiblie, et par suite l’économ ie elle-m êm e deviendrait plus fragile.

Page 22: Brochure explicative LRU

« L’indépe ndance de s unive rsitaire s e t ch e rch e urs q ui e xe rce nt au plus h aut de gré le ur fonction critiq ue , q ui e st toujours une re m ise e n cause de la pe nsée

installée e t une découve rte de ce q ui ne se voyait pas jusq u’alors, a toujours irrité aussi bie n le s ge stionnaire s q ui ont be soin d’uniform ité e t de

pe rm ane nce q ue le s politiq ue s dont le pouvoir re pose sur le plébiscite e t le conse nsus. Cette libe rté de ch oix de s e nse ignem e nts e t de s th èm e s de

re ch e rch e n’e xiste q u’autant q u’elle a été institutionnalisée dans un m ode de fonctionnem e nt re posant sur une organisation particulière : élection de s

re sponsable s, courte durée de s m andats, re crutem e nts q ui éch appe nt aux adm inistrate urs, titularisation com m e fonctionnaire , affectation de s crédits

contrôlée par de s élus... Supprim e r ce tte organisation e t la libe rté néce ssaire à la re ch e rch e , substantielle à la production de la raison scie ntifiq ue , suivra le

m êm e ch e m in. Le « ne ttoyage idéologiq ue » pourra fonctionne r : q u’on le com pre nne bie n il ne s’agit pas tant d’une m anoe uvre politiq ue m ais plutôt, e t

c’e st autrem e nt plus grave , d’institutionnalise r de s m ode s de fonctionnem e nt q ui e ntraîne ront une m ise au pas de tout ce q ui n’e st pas utilitaire ou

conse nsuel. Que m iroite nt une e spérance d’e m bauch e ou de re nouvellem ent d’un contrat, de s prim e s ou une « bonne notation », de s crédits de re ch e rch e

plus im portants ou l’h onne ur d’apparte nir à un établisse m e nt d’élite e t « l’e sprit du com m e rce » com m e « la culture d’e ntre prise » s’insinue ront sans q u’il

y ait be soin de s injonctions de s com m anditaire s. »

Ch ristian de Montlibe rt

C'e st un peu com pliqué. D'un côté, après les « concertations », la loi ne prévoit

plus officiellem ent l'intégration de s ch e rch eu-rs-se s aux universités (els dépendent avant

la loi du CNRS). Mais l'article L 9 54-1 laisse craindre un de ssaisissem ent de fait de la

direction du CNRS par rapport ge stion de s ch e rch eu-rs-se s: « Le conse il

d'adm inistration de l'université définit dans le re spect de s dispositions statutaire s

applicables et de s m issions de form ation initiale et continue de l'établissem ent, les

principe s généraux de la réparation de s obligation de se rvice de s personnels ense ignants

et de s rech e rch e s entre les activités d'ense ignem ent, de rech e rch e et de s autre s m issions

qui peuvent être s confiée s à ce s personnels. » La crainte c'e st donc qu'une fois que le

CNRS a affecté un-e ch e rch eu-r-se dans une unité m ixte, il accepte que de s tach e s

d'ense ignem ent, voir l'orientation de son program m e de rech e rch e , puissent être

im posés d'office à l'intére ssé-e par les instance s universitaire s dans le cadre de

l'organisation du se rvice , voire par lae président-e. L'article L9 54-3 conforte cela: "Le

président de l'université peut recruter pour une durée déterm inée ou indéterm inée :[...]

de s agents contractuels pour assurer de s fonctions d'ense ignem ent et de rech e rch e [...]"

Le président devient ainsi un organisateur de rech e rch e et pourra recruter autant de

précaire s qu'il le désire !

Page 23: Brochure explicative LRU

De plus, le transfe rt de s com péte nce s de l’Etat ve rs le s établisse m e nts

(non assorti de s m oye ns e n conséq ue nce ) accroît le risq ue de transfe rt de s

com péte nce s de s unive rsités ve rs le s Pôle s de R e ch e rch e e t d’Ense igne m e nt

Supérie ur (PRES), notam m e nt par le biais d’une gouve rnance autoritaire .

Autre m e nt dit, le te xte crée le s conditions de l’accélération de la fusion de

groupe s d’unive rsités dans de s PRES, le sq uels sont constitués d’organe s de

gouve rnance e ncore m oins dém ocratiq ue s e t accorde nt une place prépondérante

aux e ntre prise s tant e n te rm e s de finance m e nts q ue de prise s de décisions. Ce

proje t de loi pe rm e t donc une transition e ntre le se rvice public d’Ense igne m e nt

Supérie ur e t un systèm e de concurre nce généralisée , c’e st-à-dire sa privatisation.

L’abse nce de libe rté académ iq ue d’un-e age nt-e sous contrat précaire

n’e st pas à dém ontre r , sur le s autre s pe rsonnels la carotte e t le bâton de la

répartition de s tâch e s (appelée m odulation de s se rvice s dans le jargon de la

profe ssion), de l’intére sse m e nt e t du clie ntélism e auront le ur e fficacité.

Le but de ce tte loi e st de re nforce r le contrôle du patronat e t

de l'Etat sur la production scie ntifique , celle -ci ayant désorm ais dans

le capitalism e m ode rne un rôle clé de création de vale ur ajoutée (de

rich e sse ). Le s capitaliste s tie nne nt à « capte r » ce tte rich e sse e n posant de s

breve ts sur le s inve ntions e t e n e xploitant le s ch e rch e u-rs- se s, de m êm e q ue le ur

stratégie aux 19 èm e e t 20 èm e siècle était de capte r le plus possible de rich e sse

créée par le s ouvri- e rs-ère s dans le s usine s e t le s payant m al e t e n le s faisant

travaille r longte m ps. Le s travaille u-rs- se s q ui ont passé du te m ps à la fac sont

plus producti-fs-ve s e t crée nt plus de rich e sse pour le s patron-e - s, d'où le fait q ue

l'unive rsité e xiste e ncore (de m êm e q ue tout le systèm e scolaire ) e n régim e

capitaliste . En revanch e , il faut q ue ce ux-ci corre sponde nt aux be soins de s

patron-e - s, ce q ui signifie une unive rsité à de ux vite sse s. D'un côté de s

unive rsités « profe ssionnalisée s » m inim aliste s se rvant à form e r de s travaille u-rs-

se s e n adéq uation précise ave c le s be soins du patronat local. Fini le s filière s

« critiq ue s » ou q ui "ne m ène nt à rie n" (sous- e nte ndu rie n de productif). A côté

de ça, fle uriront de s « pôle s d'e xcellence » ou on pourra avoir de la re ch e rch e

pilotée par le s e ntre prise s e t l'Etat, sans autonom ie aucune , re ch e rch e e ffe ctuée

par un pe rsonnel précaire e t pe rm e ttant aux patron-e - s de « concurre nce r »

l'économ ie am éricaine sur le te rrain de s « innovations », tout e n m asq uant la

vraie concurre nce e t la vraie bataille , celle e ntre le s travaille u-rs- se s (y com pris

de la connaissance ) e t celle ux q ui le s e xploite nt.

Page 24: Brochure explicative LRU

En parallèle de la loi, la politique gouvernem entale en m atière de rech erch e prévoit la

généralisation du financem ent « par projet », piloté directem ent par des h om m es d'Etat et non

plus par des scientifiques et qui deviendrait la règle en m atière de rech erch e.

Pécresse a déclaré à ce sujet le 4 Juin 2007: « Pendant longtem ps, on à financé des

structures de rech erch e plutôt que des projets [...] certains organism es on pris l'h abitude de

définir eux-m êm es leur stratégie. J'estim e que ce pilotage doit-être fait par le m inistère, avec le

concours de l'Agence Nationale pour la Rech erch e. » En gros, ce sera au m inistère de dire ce

qu'il est im portant de ch erch er et non plus aux ch erch eu-rs-ses eux-m êm es! En fait

d'autonom ie, c'est une autonom ie de gestion pour faire aller la rech erch e dans le sens des

priorités du gouvernem ent, c'est à dire des grosses entreprises. Le m ot autonom ie a du succès,

parce qu'il fait éch o au désir d'autonom ie des individu-e-s (créativité, initiative), m ais là c'est

tout le contraire: pieds et poings liés aux volontés patronales et m inistérielles.

Tout ceci est bien expliqué par Soph ie Poch is, ch erch euse au CMH -CNRS en

sociologie à Paris, m em bre du CA de Sauvons la Rech erch e. Le raisonnem ent, bien qu'un peu

long, vaut d'être reproduit dans son intégralité: « Au m om ent où on nous parle de l'autonom ie des

universités, on en retire aux organism es de rech erch e. Il faut expliquer le systèm e de la rech erch e, avec à coté des

universités, des organism es de rech erch e com m e le CNRS, l'INRA, des m oyens spécifiques leur étaient attribués qui

les redistribuaient à des labos de rech erch e et surtout qui finançaient du personnel propre. Ces labos associé a des

universités sont évalués tous les 4 ans par des conseils com posés uniquem ent de scientifiques. H ors, depuis plusieurs

années le gouvernem ent m et en place un nouveau systèm e de rech erch e à l'im age des anglo-saxons fondé sur des

financem ents par projet via une nouvelle agence, l'Agence Nationale de la Rech erch e qui fonctionne par appel d'offres

th ém atiques et concentre la m ajorité des crédits supplém entaires alloués à la rech erch e depuis 2005 et va continuer a

croître alors que les autres organism es ont stagné ou dim inué. Loin des effets d'annonce sur l'autonom ie, l'idée c'est

de renforcer le pilotage et le contrôle gouvernem ental sur la rech erch e. »

L'objectif est donc de couler l'agence publique qu'est le CNRS, d'en faire uniquem ent

« une agence de m oyens concentrée sur des équipem ents tech niques, des personnels

tech niques, m ais plus de laboratoire » et de la rem placer petit à petit par cette ANR, cette usine

à CDD et à précarité, pilotée par l'Etat, finançant uniquem ent les projets qui l'intéresse par le

biais d'appels d'offres. Le recrutem ent de ch erch eu-rs-ses en CDD laisse présager une logique

de rech erch e orientée par des contrats à court term e.

Page 25: Brochure explicative LRU
Page 26: Brochure explicative LRU

Cette loi e st une de s « m e sure s ph are s du q uinq ue nnat », un de s

« ch antie rs fondam e ntaux » du préside nt (pour le s m e m bre s du gouve rne m e nt).

Mais elle ne sort pas du ch ape au de Sark o: il y a e u de s précéde nts! Pour le

Point, « le te xte prése nté par Valérie Pécre sse e n conse il de s m inistre s m e rcre di

4 juillet de rnie r re sse m ble à s’y m épre ndre au proje t de loi Devaq ue t de 19 86.

[...] Le proje t de loi q u’il soum e t au Conse il de s m inistre s tie nt e n un m ot :

autonom ie . En découle nt trois dispositions m aje ure s : de s frais d’inscription

m odulable s, la possib ilité de sélectionne r le s étudiants à tous le s nive aux, e t de s

diplôm e s propre s à ch aq ue unive rsité. » Devant la riposte de s étudiant-e - s e t de s

e nse ignant-e - s, e n 19 86 le proje t a été annulé. En 20 0 4, Fillon à dû re nonce r à

une loi sur l'autonom ie de s unive rsités e t se conte nte r de la m ise e n place du

LMD grâce aux prote stations.

Plus généralem e nt, de puis 20 ans, le s gouve rne m e nts te nte nt de

soum e ttre e ncore plus l'unive rsité à la loi du m arch é. S'oppose r à ce tte loi, c'e st

donc s'oppose r à la ph ilosoph ie de tous le s proje ts q ui de puis 20 ans ve ule nt

transform e r le savoir e n m arch andise . En s'opposant à ce tte loi, nous créons le

débat e t laissons la place pour une autre vision de l'unive rsité e t de l'éducation

e n général. L'annonce faite e n juillet 20 0 7 de la suppre ssion de 10 0 0 0 poste s

dans l'Éducation Nationale e t de zéro e m bauch e au CNRS e n 20 0 8 m ontre le s

véritable s de sse ins de ce gouve rne m e nt anti- social : la m ise à m ort du se rvice

public e t la de struction de pans e ntie rs de l'unive rsité. Ce q ui ne rapporte pas de

th une s, on le vire ! Le s capitaliste s détruise nt l'éducation q uand elle ne rapporte

pas!

Page 27: Brochure explicative LRU

En Espagne Aznar a pris en 20 0 0 de s m e sure s de totale autonom ie : ch aque

université élabore se s program m e s d'ense ignem ent et de rech e rch e , gère se s

re ssource s, fait appel à qui elle veut, sélectionne prof-e -s et étudiant-e -s. En Allem agne

le s universités relèvent de s lander régionaux qui peuvent ou non attribue r autonom ie ,

le s crédits sont attribués sur le s pe rform ance s m oyennant quoi elles peuvent

sélectionner leurs étudiant-e -s sur la base de leurs résultats. En Angleterre , Th atch e r a

tenté de crée r de s instance s de décision dépendant de l'Etat tout en dim inuant « la

dépendance financière de s universités » pour encourager le s facs à se concentre r sur

le s partenariats privés. En dim inuant le s inve stissem ents publics, en supprim ant

l'em ploi à vie de s profs, en soum ettant le savoir à la logique du m arch é, Th atch e r a

obligé le s facs à augm enter leurs frais d'inscription jusqu'à 4 50 0 e uros. . D'après le

Guardian, 46 institutions d'ense ignem ents supérie ure se raient au bord de la faillite en

Angleterre . Ce qui se profile en Angleterre com m e en France , c'e st la concentration sur

le s centre s d'e xcellence m ondiale, de s m ouvem ents de fusion-acquisition com m e dans

le re ste de l'économ ie , de s profe sse urs évalué-e -s en pe rm anence en fonction de leur

production d'écrits (en quantité et pas qualité) et de s étudiant-e -s payant de s dizaine s

de m illiers d'euros pour de s étude s de qualité m ondiale.

Partout la m êm e recette : une soum ission aux entreprise s pour le s

financem ents, une soum ission au gouvernem ent pour le contenu de la rech e rch e , une

soum ission au m arch é du travail pour le contenu de s ense ignem ents. On e st loin de

l'autonom ie !

Pour M ich el Bondelet de Lutte Ouvrière , « le m odèle de Sark ozy e st le systèm e

britanniq ue e t surtout am éricain. Le s États-Unis com pte nt q uelque s unive rsités

pre stigie use s, q ui ach ète nt de s te rrains e t spécule nt e n Bourse , ve nde nt le ur

re ch e rch e aux e ntre prise s privée s, e t re crute nt le ur pe rsonnel. Elle s

sélectionne nt le urs étudiant-e - s, e n général issu- e - s de s m ilie ux le s plus aisés,

q ui doive nt acq uitte r de s droits d'inscription très élevés (q uelque 40 0 0 0 dollars

par an). À côté de cela, de s ce ntaine s d'unive rsités publiq ue s accue illent

localem e nt le s étudiant-e - s m oins fortunés ou m oins brillants, pour de s cursus

plus courts e t m oins cotés.»

Page 28: Brochure explicative LRU

L'e xe m ple de s USA fascine Sark o, Pécre sse e t le s gros m édias. Essayons

de le connaître un pe u plus, puisq ue le s décide urs le pre nne nt com m m e m odèle .

Les paragraph e s qui suivent re pre nne nt à 9 0 % un texte de Ch ristoph e r

Ne w field, paru dans le Monde Diplom atique de Septem bre 20 0 7.

Le systèm e unive rsitaire am éricain e st très élitiste . 35 unive rsités

acce pte nt m oins d'un-e étudiant-e sur q uatre , le s ce nts pre m ière s e n re tie nne nt

un-e sur de ux. Le re ste acce pte n'im porte q ui. Plutôt q ue de privilégie r la q ualité

globale de l'e nse igne m e nt, ce systèm e de sélection légitim e l'im portance de s

m oye ns accordés aux établisse m e nts d'élite , q ui ne re prése nte nt q ue 1 à 2 % de

l'e nse m ble . Le s dix plus rich e s ont re çu la m oitié de l'augm e ntation de s dons

privés e n 20 0 6. La sélection pe rm e t surtout d'assure r à une pe tite élite de s

re ssource s q uasi illim itée s.

Dans le s année s 40 à 70 , le systèm e éducatif am éricain fut m assive m e nt

financé par l'Etat, pour alim e nte r à la fois la R e ch e rch e fondam e ntale e t

appliq uée e t le m yth e de la m éritocratie afin de com battre l'idée com m uniste e t

l'URSS. A partir de s année s 80 le ton ch ange : La part de l'im pôt consacré aux

unive rsités publiq ue s dim inue , le ur budge t e st réduit d'un tie rs de puis 19 9 0 .

Pour com ble r le m anq ue , le s e ntre prise s font appel à l'arge nt privé e t

augm e nte nt le urs frais d'inscription. Dans le m êm e te m ps, le capital de s

unive rsités privés augm e nte de 10 à 20 % par an. Le contraste e ntre la rich e sse

de s unive rsités privée s e t le s difficultée s de s unive rsités publiq ue s oblige ce s

de rnière s à se plie r à la m êm e logiq ue e t à de m ande r de l'arge nt aux pare nts,

ancie n-ne - s élève s, m unicipalités. Mais ce tte logiq ue e st sans e spoir. Pour q ue

l'unive rsité rattrape sous ce tte form e le s finance m e nt publics q u'elle a pe rdu

de puis 20 0 1, l'unive rsité de Californie devrait trouve r 25 m illiards de dollards.

Par com paraison, la dotation e n capital de H arvard, unive rsité vie ille de q uatre

siècle s e st de 34,9 m illiards.

La m éritocratie (q ui n'a jam ais e xisté) e st aujourd'h ui plus m al e n point

q ue jam ais: alors q ue près de s de ux tie rs de s je une s am éricain- e - s dont le s

pare nts se situe nt dans le q uart le plus rich e de la population passe nt par de s

facs publiq ue s ou privée s, ils ne sont q ue 14% à e m prunte r le m êm e parcours

q uand ils ont grandi dans de s fam ille s issue s du q uart le plus pauvre de la

population. Dans le cas de s 146 établisse m e nts le s plus sélectifs, le s proportions

sont de 74% de s fils e t fille s de rich e s e t 3% de s fils e t fille s de pauvre s.

Page 29: Brochure explicative LRU

L'augm e ntation de s frais d'inscritpion e st donc vite apparu com m e la

se ule re ssource possible pour le s établisse m e nts publics. Ce ux-ci ont doublé

de puis 20 0 1. Et s'il fallait com ble r le m anq ue ce ux-ci double raie nt e ncore pour

atte indre 15 0 0 0 dollards par an ! Le s frais d'inscription pour une fac publiq ue

vont de 2210 à 8840 e uros. D'autre part, la plupart de s facs publiq ue s te nde nt à

re se rve r le s fonds privée s q u'elle s re coive nt pour de s proje ts re ntable s

économ iq ue m e nt. H orm is pour une pe tite élite , la privatisation se résum e donc

com m e ce ci: paye r plus pour avoir m oins. Le s étudiant-e - s s'e nde tte nt de plus e n

plus pour finance r le urs étude s e t ch oisisse nt donc e nsuite de s carrière s dans le

privé, m ie ux rém unérée s m ais pe u m orale s. L'éth iq ue , ça ce paye ! Pour attire r le s

étudiant-e - s, le s unive rsités doive nt e m ploye r une part grandissante de le ur

budge t dans le m ark e ting. Le s notions d'ouve rture au plus grand nom bre e t de

q ualité sont pe rçue s com m e contradictoire s.

Voilà ce q ue nous risq uons d'im porte r de s USA: un e nse igne m e nt de

q ualité rése rvé aux plus rich e s, de s inve stisse m e nt privilégiants un re nde m e nt

rapide au détrim e nt de la re ch e rch e fondam e ntale , une stratification sociale

m arq uée , une concurre nce e nge ndrant de s droits d'inscription proh ib itifs, une

conce ntration de s re ssource s au som m e t de la pyram ide .

Page 30: Brochure explicative LRU

La loi sur l'"autonom ie ", c e st la traduction politiq ue dire cte de s

e xige nce s du capitalism e français e t e uropée n, e n partie définie s par la stratégie

de Lisbonne .

En m ars 20 0 0 , le s ch e fs d'Etat e uropée ns s'étaie nt fixés pour obje ctif de

faire de l'Union Europée nne «l'économ ie de la connaissance la plus com pétitive

e t la plus dynam iq ue au m onde d'ici à 20 10 » tout cela pe rm e ttant une m e ille ure

com pétitivité de s e ntre prise s m ais aussi, b ie n sûr, une société plus juste e t

écologiq ue . Devant l'éch e c, la stratégie e st re ce ntrée sur q uelque s « priorités

rigoure use m e nt définie s » dont le s obje ctifs sociaux e t e nvironne m e ntaux ont

disparu. Le se ul obje ctif ch iffré e st de porte r le taux d’e m ploi (la proportion

e m ployée de la population e n âge de travaille r) à 70 % e n 20 10 . La m éth ode

consiste à « attire r plus de ge ns au travail » (e n dim inuant le s allocations

ch ôm age ), « accroître la fle xibilité de s m arch és du travail » (e n généralisant la

précarité), ou « prom ouvoir le vie illisse m e nt actif » (c'e st à dire faire travaille r

le s re traité-e - s e t re cule r l'âge de la re traite ). Fle xibilité, coupe s budgétaire s,

réform e de s re traite s, déréglem e ntation, augm e ntation de la productivité au

détrim e nt de s conditions de travail, réform e de l'assurance m aladie , réform e de

l'assurance ch ôm age : toute s le s régre ssions sociale s actuelle s sont coordonnée s

au nive au e uropée n dans le cadre de la stratégie de Lisbonne .

Pas be soin d'avoir fait de la politiq ue pour com pre ndre q ue l'obje ctif e st

e n fait de faire plus de profit. Par e xe m ple la dire ctive Bolk e inste in, q ui avait fait

tant de bruit à l'époq ue du référe ndum sur le traité e uropée n e st dans la droite

ligne de ce tte stratégie de Lisbonne , évide m m e nt soute nue par le MEDEF

(syndicat de s patron-e - s), m ais aussi par le s partis de droite , par le parti

socialiste e uropée n e t le PS. L'application de ce tte stratégie a conduit à ce

q u'une plus grande part de la rich e sse produite par le s travaille u-rs- se s soit

récupérée par le s patron-e - s.

Page 31: Brochure explicative LRU

Pourq uoi cela touch e -t- il le s

unive rsités? Dans un docum e nt de la

Com m ission Europée nne intitulé

« Mobilise r le s ce rve aux e uropée ns:

pe rm e ttre aux unive rsités de contribue r

ple ine m e nt à la stratégie de Lisbonne . »

publié e n 20 0 5, on pe ut re trouve r le s

grande s ligne s de la « réform e » actuelle :

« possib ilité pour le s unive rsités de gére r

le urs re ssource s h um aine s » com m e elle

l'e nte nde nt, de définir le ur program m e ,

de gére r le urs locaux, de faire appel à de s

finance m e nts privés.

On pe ut aussi cite r le rapport

Levy-Joue t q ui préconise d'inve stir dans le capital h um ain à trave rs l'autonom ie

de s unive rsités pour accroître la com pétitivité de l'économ ie française , rapport

com m andé e t accue illi ave c e nth ousiasm e par Th ie rry Bre ton, ancie n m inistre de

l'économ ie e t e x-PDG de Th om son puis de France Télécom . C'e st clair

l'autonom ie de s unive rsités e st dans l'intérêt de s grands patrons.

En conclusion, le but de ce tte loi e st de re nforce r le contrôle du patronat

e t de l'Etat sur la production scie ntifiq ue , celle -ci ayant désorm ais dans le

capitalism e m ode rne un rôle clé de

création de vale ur ajoutée (de

rich e sse ). Le s capitaliste s tie nne nt à

« capte r » ce tte rich e sse e n posant

de s breve ts sur le s inve ntions e t e n

e xploitant le s ch e rch e u-rs- se s. Cela

ne le ur sufit plus de capte r le plus

possible de rich e sse créée par le s

ouvri- e rs-ère s dans le s usine s e t dans

le s se rvice s e n le s payant m al e t e n le s

faisant travaille r plus longte m ps.

Page 32: Brochure explicative LRU

C’e st toujours le m êm e vie ux discours q ui re nvoie la re sponsabilité du

ch ôm age sur le s form ations unive rsitaire s alors q ue celui-ci e st du au

fonctionne m e nt économ iq ue e t social de notre société.

Le ch ôm age de s 18-25 ans n'e st pas de plus de 20 % com m e on

l'annonce partout m ais de m oins de 6% si on e nlève ce ux q ui font de s étude s e t

q ui ne devraie nt pas travaille r norm alem e nt. Plus de 70 % de s étudiants trouve nt

un CDI dans le s 18 m ois après le ur diplôm e . Enfin, la form ation générale pe rm e t

l'adaptation alors q ue l'ingénie ur ne fait q ue ce q u'il à appris a faire .

H élène Com be s, ch e rch e use au CNRS e n scie nce politiq ue à Paris I, nous

m ontre e n de ux-de ux com m e nt c'e st le systèm e injuste q ui e st re sponsable du

ch ôm age de s je une s e t pas l'unive rsité: « on e nte nd souve nt dire q ue l'unive rsité

m ène le s étudiant-e - s a l'éch e c, e n particulie r e n scie nce s h um aine s m ais c'e st

plus com pliq ué q ue cela [...]: 77% de s bach eli- e rs-ère s littéraire s atte igne nt la

troisièm e année e t 9 1,5% de s bach eli- e rs-ère s scie ntifiq ue s. »

« En fait, le discours de l'éch e c e n pre m ie r cycle cach e un grande

im posture : Au cours de s année s 80 - 9 0 le nom bre de s bach eli- e rs-ère s

te ch niq ue s e t pro a e xplosé e t q uand il sont dans le s étude s supérie urs, le s

filière s q ui le urs étaie nt de stinée s, le s BTS e t le s IUT sont com posés de bach eli-

e rs-ère s du général. Le s bach eli- e rs-ère s généraux form e nt 65% de s e ffe ctifs. Els

se réorie nte nt donc à l'unive rsité m ais ne sont q ue 15% de s bach eli- e rs-ère s pro à

obte nir un DEUG contre 89 % de s bach eli- e rs-ère s généraux ce fonctionne m e nt

du systèm e s'inscrit dans une injustice sociale : 70 % de s bach eli- e rs-ère s

te ch nologiq ue s sont de s fils d'agriculte urs, d'ouvrie rs, d'artisans ou de sans-

e m ploi. Els re ntre nt a l'unive rsité ave c une très faible probabilité d'avoir le ur

DEUG. Finalem e nt ce n'e st pas l'unive rsité q ui crée l'éch e c, c'e st un systèm e q ui

produit le s injustice s sociale s. »Est-ce q ue le problèm e ce n'e st pas l'idéologie de la concurre nce e t de la

m ondialisation capitaliste plutôt q ue le s unive rsités? Est- il norm al q ue ce soie nt

le s e nse ignant-e - s, le s pe rsonnels IATOS e t le s étudiant-e - s q ui paye nt le prix de

ce tte « bataille m ondiale de la connaissance » par la précarité, par un

e nse igne m e nt sans m oye ns e t par une dépe ndance plus grande vis à vis de s

pouvoirs financie rs e t étatiq ue s?

Page 33: Brochure explicative LRU

Le se cond préte xte : le s dirige ants du pays, Sark ozy e n tête , répète nt q ue

c'e st à cause d'une m auvaise place dans le classe m e nt inte rnational de Sh angaï

q ue le s unive rsités doive nt être réform és. Mais ce m auvais classe m e nt ne vie nt- il

pas du m anq ue de m oye ns, de l'asph yxie budgétaire pratiq uée de puis longte m ps

par le s gouve rne m e nts de droite e t de gauch e succe ssifs?

Et puis q uelle e st la validité de ce classe m e nt? Que classe -t- il? Que

m e sure -t- il? Quel e st le but d'une unive rsité? Apporte r un savoir critiq ue e t de s

savoirs-faire utile s à tous ou bie n collectionne r le s prix nobels, génére r de

l'arge nt, attire r le s plus brillants? Le classe m e nt pre nd e n com pte le s prix

nobels, m ais ce ci récom pe nse Mm e ou M r X q ui travaillait dans une unive rsité

donnée e t q ui a utilisé de s savoirs ve nue s d'unive rsités du m onde e ntie r alors

pourq uoi e n te nir com pte dans la notation d'une unive rsité? D'autre s critère s

laisse nt de côté le s trois q uarts du savoir h um ain, par e xe m ple lorsq ue le s

unive rsités q ui publie nt dans de s revue s scie ntifiq ue s anglo-saxonne s sont

favorisée s. La q ualité de la form ation donnée ne découle pas uniq ue m e nt de la

visib ilité inte rnationale de q uelque s « stars » q ue se ule s q uelque s rare s étudiant-

e - s pourront côtoye r. Dès q ue l'on ch ange le s m odalités de classe m e nt pour

m ie ux pre ndre e n com pte ce tte form ation, le s unive rsités française s re m onte nt

au classe m e nt. (classe m e nt du Tim e s H igh e r Education Supplem e nt). Mais là

e ncore , ce sont q uelque s e xpe rts q ui classe nt e t re stitue nt donc la h iérarch ie de

pre stige construite e t véh iculée dans la com m unauté scie ntifiq ue . Le s

classe m e nts ne m e sure nt pas la q ualité de la form ation !

Mais le pire , c'e st l'influe nce q u'ont ce s classe m e nts sur le s stratégie s

de s unive rsités. Le s unive rsités privilégie nt le s e nse igne m e nts e t re ch e rch e q ui

le s fe ront « m onte r » dans le classe m e nt, ou préfe re nt utilise r le urs fonds à

attire r de s prix nobels plutôt q u'à garantir un e nse igne m e nt dive rsifié e t de

q ualité. Ainsi se m e t e n place une logiq ue conm ptable q ui induit la ge stion du

pe rsonnel, la politiq ue de s droits d'inscritption, le s créations e t suppre ssion

d'e nse igne m e nts, l'appel aux parte nariats ave c le se cte ur privé, la politiq ue

d'évaluation de s e nse ignant-e - s e t de s ch e rch e u-rs- se s. Partout e n Europe , une

proportion croissante de s re ssource s vie nt de s frais d'inscription (e t plus du

finance m e nt public), le sq uels varie nt e n fonction de la place de l'unive rsité dans

le classe m e nt. Pire : ce rtaine s facs brittaniq ue s augm e nte nt le urs frais

d'inscription dans le se ul but de m ainte nir le ur im age de m arq ue e t le ur

classe m e nt. (adapté de Ch ristoph e Ch arle dans Le m onde Diplom atiq ue de Se pte m bre)

Page 34: Brochure explicative LRU

" Qu’on le ve uille ou non, le savoir e st une œ uvre collective - l’aute ur- e

ou lae savant-e n’e st q ue très partiellem e nt lae product-e ur-rice ou l’inve nt-e ur-

rice de son te xte - q ui, dès lors, ne pe ut pas avoir de propriétaire . Dans ce s

conditions toute te ntative d’accapare m e nt de s connaissance s devie nt

inéluctablem e nt un détourne m e nt d’un « bie n com m un » q ui pourrait bie n, dans

q uelque te m ps, e n re stre ignant sa diffusion à q uelque s uns, affe cte r la libre

production du savoir e t conduire la « vérité » à deve nir négociable ."

De Montlibe rt

« L’autonom ie dont la re ch e rch e e t l’e nse igne m e nt ont be soin e st d’une

toute autre nature q ue celle du proje t de loi Sark ozy-Pécre sse . C’e st la possib ilité

de déte rm ine r libre m e nt le s th èm e s de re ch e rch e , le s problém atiq ue s, le s

m éth ode s e n fonction d’un état de s connaissance s. En fait l’institutionnalisation

d’un nouve au m ode de ge stion de s unive rsités, e n im posant une transform ation

e n profonde ur du systèm e de fonctionne m e nt, vise à facilite r l’appropriation de s

savoirs par le s e ntre prise s dom inant le ch am p économ iq ue : m obilisation de s

ch e rch e u-rs- se s sur de s th ém atiq ue s plus m arq uée s par l’utilitarism e , nouvelle

répartition dans la division du travail bie n accordée aux stratégie s de s fam ille s

de s groupe s sociaux dom inants soucie ux de contrôle r la re production sociale à

le ur avantage , diffusion d’un m odèle plus e n ph ase ave c le s e xige nce s de

l’h abitus économ iq ue . »

Page 35: Brochure explicative LRU

Profe sse ur-e -s, étudiant-e -s, pe rsonnels IATOS, filière s peu rentable s ne

se ront pas à l’abri de la totale m ain m ise du patronat sur le fonctionnem ent

universitaire . Com m e toujours ce se ront le s plus « faible s » qui paye ront c'e st-à-dire ,

dans la société capitaliste , le s m oins friqués, le s m oins rentable s. Cette loi m ontre que

la lutte de s classe s e xiste encore et tant que le capitalism e e xiste ra, le s intérêts de s

patron-e -s se ra opposé à celui de s salarié-e -s et de s étudiant-e -s qui ne sont, il ne faut

pas l'oublie r, que de s travailleu-rs-se s en sursis.

Le m ouvem ent contre le CPE n'était qu'un début. Tout ce que nous avons

com battu à cet époque e st encore en place. Le gouvernem ent Sark ozy nous prépare

une politique de casse sociale et de ch asse aux pauvre s. La bataille de l'université, si elle

tourne à notre avantage , peut m ettre un coup d'arrêt à cette politique. Entendons-nous

bien: nous ne voulons pas le statu quo et encore m oins la régre ssion. L'université telle

qu'elle e st actuellem ent n'e st pas à défendre , m ais nous ne souh aitons pas non plus la

voir « réform ée » dans le sens proposé par Sark ozy. Nous réclam ons « le droit à

e xe rce r notre jugem ent et à form uler un principe nouveau » concernant l'éducation.

Nous pouvons nous inspire r de la tradition anarch iste qui a toujours défendu

dans le s tête s et dans le s acte s le principe d'une éducation à l'entraide , une éducation

ém ancipatrice , utile à tou-te -s, indépendante de s patron-e -s et de toute autorité

politique. Saurons-nous tente r de s ch ose s?

Dans le com bat qui va suivre , ch oisisse z-bien vos alliés: « pour l'UNEF le

texte [...] pe rm et de prése rver le s fondem ents du m odèle universitaire français ». Vous

se re z prévenus s'ils vous lâch ent en route. En face , on crach e ra sur le s « force s h ostile s

au ch angem ent » et sur l' « égalitarism e » qui plom be le classem ent de s entreprise s

française s

Surtout, n'oublie z jam ais que cette prem ière loi se ra suivi par cinq autre s

« ch antie rs » tous dans le m êm e e sprit. Refuse r cette loi-là, c'e st refuse r le s autre s.

La jeune sse de s classe s populaire s com m e celle de s classe s m oyenne s ont

toujours e ssuyé le s plâtre s de la précarité, le s conséquence s de l'idéologie de la

com pétition-com m e -h orizon. Mais parce qu'elles ne sont pas encore tout à fait

soum ise s, parce que leur regard e st encore ple in de vie et de rem ise en cause , ce s

jeune sse s ont le pouvoir de refuse r un ordre m ondial injuste et m ortel, elles ont le

devoir de désobéir selon ce principe : se ul ce qui e st juste e st légitim e. Il e st de s tem ps

où le dém ocrate e st celui qui sait résiste r.

Page 36: Brochure explicative LRU

Bibliograph ie partielle« Retrait de la loi d'autonom ie ! », tendance Ecole Em ancipée du SNESUP FSU., 2 juillet2007

« com m uniqué intersynidcal) signé par: FSU (SNESUP, SNASUB, SNCS, SNEP), UNSA (SUP'Rech erch e , SNPTES, A& I), CFTC (Inra), CGT: (FERC-Sup,

SNTRS), UNEF, le 29 juin 2007

« Quelques pistes de réflexions et de rem ise en cause des idées reçues », Danielle Bleitrach t, sam edi 30 juin 2007

« projet de loi sur l'autonom ie des univesrités : les étudiants laissés sur le quai! », FAGE, m ardi 19 juin 2007.

« Non a l'autonom ie des facs! », SUD education, 17 juin 2007

« La question de l'autonom ie des universités est capitale », interview de Patrick Devedjian par LCI, 27 juin 2007

« le projet de texte... », site internet de l'UNI Bordeaux, 20 juin 2007

« Réunion de la com m unauté universitaire sur la réform e de l'enseignem ent supérieur », site internet de l'UMP. 31 m ai 2007

« Autonom ie des universités, l'UNEF salue les inflexions m ais appelle a m aintenir la vigilance » (27 juin 2007)

Interview de françois Fillon dans le Figaro, « 14 juin 2007 »

Fillon, sur l'autonom ie des universités, par Marc m onticelli « 15 juin 2007 »

« Universités: l'UNEF évoque un « risque d'affrontem ent », Le Monde, 22 jiun 2007

« Appel de l'intersyndicale de Rennes I », CGT (FERC,SNTRS), CFDT (SGEN), CNT (STE), FO(SNPREES), FSU (SNESUPS, SNCS), SOLIDAIRES (SUD

Education, SUD Etudiant, SUD Rech erch er-EPST), UNSA (SNPTES)

« Le CNESER estim e que le projet de loi « portant organisation de la nouvelle université » est inaaceptable en l'état », snesup, 22 juin 2007

rencontre CLOEG-Présidents des Universités d'Aquitaine Salle de Conseil, Université Victor Segalen Bordeaux 2, 8 juin 2004

« SUD Etudiant rejette le projet de loi d'autonom ie des universités », Fédération des syndicats Sud étudiant, réunie en congrès au H avre, 28 juin 2007

« Non à la nouvelle loi sur l'autonom ie des universités », Déclaration du collectif « Indépendance des Ch erch eurs » du 27 juin 2007

« Ni concertation, ni application! Retrait du projet de loi sur les facs », com m uniqué de la FSE PARIS I/IV, 27 juin 2007

« Réunion avec Valérie Pécresse », Gérard Asch iéri de la FSU, 27 juin 2007

« Pourquoi Valérie Pécresse devrait dém issioner de ses fonctions? », Indym édia Paris, Ile de France, quicalt@ yah oo.fr, 3 juillet 2007

« COMMUNIQUÉ DE L'INTERSYNDICALE ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR & RECH ERCH E DE BORDEAUX », SUD ETUDIANTS, FSU (SNESUP,

SNCS), CGT (FERC Sup, SNTRS), UNSA (A& I, SNPTES) SNPREES-FO, le 3 juillet 2007.

Vidéo du 12 février 2007, disponible sur h ttp://www .dailym otion.com /relevance/search /autonom ie+ universit%C3%A9 s/video/x16y2q_autonom ie-des-

universites ou sur sark ozy.fr

Cath erine Rollot, Le Monde du 14.07.07

Marc Delepouve, secrétaire national du SNESUP-FSU ; le 29 juin 2007

Intersyndicale de Paris 3, « Universités : Un projet de loi inacceptable »

« Quelles réform es pour l’enseignem ent supérieur et la rech erch e ? Le conseil d’adm inistration de Sauvons La Rech erch e, le 26 juin 2007

Mich el bondelet, lutte ouvrière h ebdo, 6 juillet 2007

« Loi d’autonom ie des Universités : une offensive libérale inacceptable ! » Intersyndicale Lille

Etude réalisée par Cam ille Landais, m em bre de l’Ecole d’Econom ie de Paris sur l'évolution des revenus entre 19 9 8 et 2006

Le m onde diplom atique de septem bre 2007, articles de Ch ristoph e Ch arle, de Ch ristoph er New field et de Serge H alim i

« Universités en faillite » Page Rebonds du Libération du 16 août 2007, J-L De Meulem eester, Cl. Diebolt.

« Université en danger », le film fait par Th om as Lacoste visionnable sur daily m otion ou sur le site de l'autre cam pagne.

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