Abstention brechon

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véritLrblsnrcn( cosnnc dcs élcctions intcnntdinircs. dc criri(lu(.(lü l)oüvoir cn pLroc. I)îns ùn conrcxtc géDôrâl d'âllribtisscmeDl des otposiriorrs itiéologiques ct do nrontée du prâgm0tisnle polilique, ces élections olri plus souvent qu;aupa- rnvrrr ütô considérôe. conrmc dc sirnplcs ôlc, rions tocatcs. sans ponée potirrôue nllrionJlc. (c qui nc fa\orisc p,rs la prniciprrion elccrorale, ,unour cn milicu urbâin. Le taux d'âbstention fut de 27,2 % au premier lour, ce qui constituait un record dcpuis 1945. La lendânce s'est accélérée en 1995 puisqu,un nouveau record a été snregistré avec envircn 30,6 % des inscrits. Liorganisation de ce scrutin auùois dejuin. un mois après une élection présidentiellè elle-même peu mobilisatrice, ne permettait pas d'en faire un test politique nationâl et expliÀue certaincment largenent cctte âugmentation. Cela dit. le record cst à nouvéau battu en mars 2001 âvec 32.6 %, sâns qu'il y ait des explications conjoncturelles à évoquer. A la ditrércnce des éleclions cantonalcs. on observe do;c pour les élections municipales, une tcndance à une moindre mobilisation de l,électorat. Ce qui pcul pJrailre pdrado\al. dans la me\ure les poliliitue\ de. municiDa- litôs.onr auiourd hur beaucoup plus disc tôrs er critiquécs qu iurretoiç. Comme on vient de le voir, d'un type d'élection à l,âutre, le niveau de l abslcnlion est donc nès di èrenr. Dcs cfl',rts de piriode \ont ccpe dant décclables: dans ccniinr clrmar\ potrrrque.. l élecrorui e.r f'tu. nrobiiisé quc dans d aurres. Mais ces eflers nc jouenl quc rdppon à une mobilisarion moleDne; un llne dc scrulin. Pour pluiieur: d enrre eu\. la périodu de. rnnées quâtre-vingt-dix à âujourd'hui correspond à une nontée assez ùette de l,absten- tion, que l'on a pu constater sur lcs sctutins ies plus politisés (les législatives d'âbord, les présidentielles cnsuite). mais aussi sur les muricipales et ies curo- péennes. Les Français n'ont pas un intérêt moindrc pour les ailaires publiques, ils connaissent mêlne mieux les débats politiques qu'autrcfois. Ils iugentiou- joùrs qu'uû bon citoyen devrait voter Mâis la lorcc de l'obligatioû lnaériorjsée s'est probablement efritée. Dans une société individualisée, les citoyens tendent À n'aller voter que lorsqu'ils perçoivent les enjeux dc l'élection et s; trouvent dc bonnes raisons dc Îâire leur choix. Autrefois, le vote-devoir se faisait sâns trop savoir râtioDaliser son choix. Par ailleurs, la conjoncture politique est globale- rnent moins mobilisatrice. Aprcs des « ôlections de combât » les âlIronre- ments gâuche-droite é1âient clairs, on connaît depuis la fin des ânnées quâtre- vingt des « élcctions d'apaiscrnent ». dans lesquelles lcs programmes sont tout en nuânces et où les erljellx gestionnâires sont plus impôrtants. L'électeur semble plus iDdécis à la vcillc des étections et ptuiréscrvé à l.égard des ditré- r(ntcJ l<ndances polilrques. Cellc\-cr sont pourlrnt de plu\ en plU. prè\enres sur ll scène élcclorale ron asrisre ii urre mulripticarion dci crnaiàarurc,t.,an, que rdlc prcscnce narrtcnnc à contrecrner le..lTel, d'unc conjoncrue morose Le sens dê l'absiention Pour étudier la signilicâtion de I'absteùtion électomle. on peur cssâyer d'utiliser lcs résultats des sondages. même s'ils mesurent assez nrâl le niveau global de labsrcntion. ln etrcl. nour chaquc sondrge lair lclour mèmc dc lelèction ou qu(lquesjours plu. txrd. on con.rale un écan r\:e/ imponrnr entre lc sondage cr lu rcrlité. P,rr c\crnple- dans la !rgue du panel èleclorâl françai. réali.ee irprè: lc \ccond lour dc l'ilecrion présidenriette dc 2002. tâbsrenrion enregis. lririi r prùn)icr k)ur r'ùst (lù( rl( 11.8 " (11)c(nrlrc28,4 lc2l rvril.(cspouÊ rirrtagcs minorôr (râdrriseIl Ir nrirrvirisc conscicncc dcs abstcnlioDDistes. Lr ùll!1. dârs culturc politi(Irc lixnçrisc. volcr reste cn principc unc obligatjon ([r hoD citoycn(]2). Sur cafic ôlcctorale Iigurc la dcvisc: « Votcr sst un rh1)it. c'csl âussi urr dcvoir civiquc ». Celle conscience du devoir électorâl reste isscz lbrte, môDre si eile se hâduit moins qu'âutrefois dans une participation ilcclorrlc régulière. Cette sous-estimation de l'âbstention dans les sondages n cnrpêchc pas d'essayer dc lcs utiliscr pour interpréter ]e sens de ce compor- l!,nrcDt. On peut aussi utiliser la géographic électorale pour repérer son degré (tu stibililé tcrritoriale (y a-t-il des zores plus âbstentionnistcs que d'âutres ?) cr pour voir quels sont les contextes géographiques liés à la foIte abstention ou ri tbrte participarion. De l'enseÛrble des études faites pâr les poliiistes, un rc|lNifl conse[sus scmblc se dégager pour reconnaitre qu'il y â plusieurs t]pes rl'rbstention isme. Un abstentionnisme soc a NloiDs un individu est iùséré sociâlcmcnt. plus il y a de chances pour qu'il soit nl)ncnrionniste. Au coll1râire, plus m individu est inséré dans des groupes n)ci:lrü ei dans des réseaux de relations, notâmment les réseaux qui véhiculent (lcs culturcs politiqucs fortes ei pariicipationnistes, moins il es1 âbstentiomiste. Ainsi 1'abstcntion varie selon l'âge. Elle est en générâl fo(e chez les icunes (33) ct âsssz élevée jusqu'à 40 ans- Elle est beaucoup plus basse ensuite cr ne remonte vrâimcnt qû'après 70 ou même 75 ans. L'âge eÿ irdicâteur (l'irsertion. Tant que l'on r'est pas bicn inséré dans la vie sociale et profession- lcllc. tant que I'on est aussi très mobile géographiqucment du fait des études et Llos siages. on participe peu à la vie politique. Mâis l'âge exprime aussi des dif- Itrcnces dc générations : le sentiment de devoir électorâl cst plus lort dans les gaùérâtions dc plus dc 40 ans. Le tâux d'abstcntiorr vârie aussi selon les catégories socioprofes- sionnelles. Globalement, or pcut afrrmcr que plus on a un statut socialemcrt l)rs, plus on s abstient. Les câdres, professions libélâlcs et agricultcurs sont Ie§ eriégories les plus participâtionnistcs. Dc mômc, plus on cst diplômé, plus on !otc. Le Diveau de diplôme et le stâtut sociâl indiqucnt cn lair unc capacité à Inaîtriser son cnvironnement et à s'exprimer politiquement. Lcs chômeurs el les pcmonnes à emploi précâire ou à emploi partiel sont pâr'ticulièrcnent âbsten- rll) RipoDsc,,, à la qucsion: « Be!ùcoup d élecreurs n onl prs vôré âu pori.r rorr dc l élcclion pÉ- nnùtrriù|le. \buÿnrinrc, pourez-lous dir! si rous rver vôla le 2l àvril dcmicr? » (resullal noù pôn- lll)D!n\u \on.lâC. sôûrs/Cidem cn alril 200i.90% des enquêlés dé.litunr quc « vol.r, ccsr un ,lù\ùir qtr il ùùt r.coDrplir pârce qùe c est imponant » conlre seuletenr l0% qùi diser qùc « lolcr, ce f'ùn Drs trtrc oirliJ]rlion. on lc I'it si on un n cnriù » I.r1) l,llc ùsl rlus Jone (hcz l§:0 24 ùn\ q(.hê2lcs 13-19 âns. L atnit pEmier ÿote. une iois qu on .n itriùril..xrhquc !e dl{hgc L. pr.tuier\orc foùcriorne en panie comme un riluel d ilsenion dans h

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véritLrblsnrcn( cosnnc dcs élcctions intcnntdinircs. dc criri(lu(.(lü l)oüvoir cnpLroc. I)îns ùn conrcxtc géDôrâl d'âllribtisscmeDl des otposiriorrs itiéologiquesct do nrontée du prâgm0tisnle polilique, ces élections olri plus souvent qu;aupa-rnvrrr ütô considérôe. conrmc dc sirnplcs ôlc, rions tocatcs. sans ponée potirrôuenllrionJlc. (c qui nc fa\orisc p,rs la prniciprrion elccrorale, ,unour cn milicuurbâin. Le taux d'âbstention fut de 27,2 % au premier lour, ce qui constituait unrecord dcpuis 1945. La lendânce s'est accélérée en 1995 puisqu,un nouveaurecord a été snregistré avec envircn 30,6 % des inscrits. Liorganisation de cescrutin auùois dejuin. un mois après une élection présidentiellè elle-même peumobilisatrice, ne permettait pas d'en faire un test politique nationâl et expliÀuecertaincment largenent cctte âugmentation. Cela dit. le record cst à nouvéaubattu en mars 2001 âvec 32.6 %, sâns qu'il y ait des explications conjoncturellesà évoquer. A la ditrércnce des éleclions cantonalcs. on observe do;c pour lesélections municipales, une tcndance à une moindre mobilisation de l,électorat.Ce qui pcul pJrailre pdrado\al. dans la me\ure où les poliliitue\ de. municiDa-litôs.onr auiourd hur beaucoup plus disc tôrs er critiquécs qu iurretoiç.

Comme on vient de le voir, d'un type d'élection à l,âutre, le niveaude l abslcnlion est donc nès di èrenr. Dcs cfl',rts de piriode \ont ccpe dantdécclables: dans ccniinr clrmar\ potrrrque.. l élecrorui e.r f'tu. nrobiiisé qucdans d aurres. Mais ces eflers nc jouenl quc pù rdppon à une mobilisarionmoleDne; un llne dc scrulin. Pour pluiieur: d enrre eu\. la périodu de. rnnéesquâtre-vingt-dix à âujourd'hui correspond à une nontée assez ùette de l,absten-tion, que l'on a pu constater sur lcs sctutins ies plus politisés (les législativesd'âbord, les présidentielles cnsuite). mais aussi sur les muricipales et ies curo-péennes. Les Français n'ont pas un intérêt moindrc pour les ailaires publiques,ils connaissent mêlne mieux les débats politiques qu'autrcfois. Ils iugentiou-joùrs qu'uû bon citoyen devrait voter Mâis la lorcc de l'obligatioû lnaériorjsées'est probablement efritée. Dans une société individualisée, les citoyens tendentÀ n'aller voter que lorsqu'ils perçoivent les enjeux dc l'élection et s; trouvent dcbonnes raisons dc Îâire leur choix. Autrefois, le vote-devoir se faisait sâns tropsavoir râtioDaliser son choix. Par ailleurs, la conjoncture politique est globale-rnent moins mobilisatrice. Aprcs des « ôlections de combât » où les âlIronre-ments gâuche-droite é1âient clairs, on connaît depuis la fin des ânnées quâtre-vingt des « élcctions d'apaiscrnent ». dans lesquelles lcs programmes sont touten nuânces et où les erljellx gestionnâires sont plus impôrtants. L'électeursemble plus iDdécis à la vcillc des étections et ptuiréscrvé à l.égard des ditré-r(ntcJ l<ndances polilrques. Cellc\-cr sont pourlrnt de plu\ en plU. prè\enres surll scène élcclorale ron asrisre ii urre mulripticarion dci crnaiàarurc,t.,an, querdlc prcscnce narrtcnnc à contrecrner le..lTel, d'unc conjoncrue morose

Le sens dê l'absiention

Pour étudier la signilicâtion de I'absteùtion électomle. on peur cssâyer d'utiliserlcs résultats des sondages. même s'ils mesurent assez nrâl le niveau global delabsrcntion. ln etrcl. nour chaquc sondrge lair lclour mèmc dc lelèction ouqu(lquesjours plu. txrd. on con.rale un écan r\:e/ imponrnr entre lc sondagecr lu rcrlité. P,rr c\crnple- dans la !rgue du panel èleclorâl françai. réali.eeirprè: lc \ccond lour dc l'ilecrion présidenriette dc 2002. tâbsrenrion enregis.

lririi r prùn)icr k)ur r'ùst (lù( rl( 11.8 " (11)c(nrlrc28,4 lc2l rvril.(cspouÊrirrtagcs minorôr (râdrriseIl Ir nrirrvirisc conscicncc dcs abstcnlioDDistes. Lrùll!1. dârs lî culturc politi(Irc lixnçrisc. volcr reste cn principc unc obligatjon([r hoD citoycn(]2). Sur lâ cafic ôlcctorale Iigurc la dcvisc: « Votcr sst unrh1)it. c'csl âussi urr dcvoir civiquc ». Celle conscience du devoir électorâl resteisscz lbrte, môDre si eile se hâduit moins qu'âutrefois dans une participationilcclorrlc régulière. Cette sous-estimation de l'âbstention dans les sondagesn cnrpêchc pas d'essayer dc lcs utiliscr pour interpréter ]e sens de ce compor-l!,nrcDt. On peut aussi utiliser la géographic électorale pour repérer son degré(tu stibililé tcrritoriale (y a-t-il des zores plus âbstentionnistcs que d'âutres ?)cr pour voir quels sont les contextes géographiques liés à la foIte abstention ouri lâ tbrte participarion. De l'enseÛrble des études faites pâr les poliiistes, unrc|lNifl conse[sus scmblc se dégager pour reconnaitre qu'il y â plusieurs t]pesrl'rbstention isme.

Un abstentionnisme soc a

NloiDs un individu est iùséré sociâlcmcnt. plus il y a de chances pour qu'il soitnl)ncnrionniste. Au coll1râire, plus m individu est inséré dans des groupesn)ci:lrü ei dans des réseaux de relations, notâmment les réseaux qui véhiculent(lcs culturcs politiqucs fortes ei pariicipationnistes, moins il es1 âbstentiomiste.

Ainsi 1'abstcntion varie selon l'âge. Elle est en générâl fo(e chez les

icunes (33) ct âsssz élevée jusqu'à 40 ans- Elle est beaucoup plus basse ensuitecr ne remonte vrâimcnt qû'après 70 ou même 75 ans. L'âge eÿ irdicâteur(l'irsertion. Tant que l'on r'est pas bicn inséré dans la vie sociale et profession-lcllc. tant que I'on est aussi très mobile géographiqucment du fait des études etLlos siages. on participe peu à la vie politique. Mâis l'âge exprime aussi des dif-Itrcnces dc générations : le sentiment de devoir électorâl cst plus lort dans lesgaùérâtions dc plus dc 40 ans.

Le tâux d'abstcntiorr vârie aussi selon les catégories socioprofes-sionnelles. Globalement, or pcut afrrmcr que plus on a un statut socialemcrtl)rs, plus on s abstient. Les câdres, professions libélâlcs et agricultcurs sont Ie§

eriégories les plus participâtionnistcs. Dc mômc, plus on cst diplômé, plus on!otc. Le Diveau de diplôme et le stâtut sociâl indiqucnt cn lair unc capacité àInaîtriser son cnvironnement et à s'exprimer politiquement. Lcs chômeurs el lespcmonnes à emploi précâire ou à emploi partiel sont pâr'ticulièrcnent âbsten-

rll) RipoDsc,,, à la qucsion: « Be!ùcoup d élecreurs n onl prs vôré âu pori.r rorr dc l élcclion pÉ-nnùtrriù|le. \buÿnrinrc, pourez-lous mù dir! si rous rver vôla le 2l àvril dcmicr? » (resullal noù pôn-

lll)D!n\u \on.lâC. sôûrs/Cidem cn alril 200i.90% des enquêlés dé.litunr quc « vol.r, ccsr un,lù\ùir qtr il ùùt r.coDrplir pârce qùe c est imponant » conlre seuletenr l0% qùi diser qùc « lolcr, cef'ùn Drs trtrc oirliJ]rlion. on lc I'it si on un n cnriù »

I.r1) l,llc ùsl rlus Jone (hcz l§:0 24 ùn\ q(.hê2lcs 13-19 âns. L atnit dù pEmier ÿote. une iois qu on.n itriùril..xrhquc !e dl{hgc L. pr.tuier\orc foùcriorne en panie comme un riluel d ilsenion dans h

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l)'autrcs valiablcs, qui sonl autant dc signcs d'intégratio» sociâlc,sonl ôgâlcnrcnl corrôlées âvec I'abstention : être propriélairc ou locâtaire dc sonIogcmcnt. possédcr ou non un palrimoine. rcspecter ou non la convenlionsocialc du rnariage. vivre en couple ou isolé, avoir ou De pâs avoir dcs cnfants,ôlrc Dô d'uD père li?nçais ou.étranget...

Pff contre, contrairement au passé, il n'y a à pcu près plus de diffé-rcnccs entre hon'lmes et fennnes dâns les tâux d'âbstention. Lcs modes d'irser-lion sociale dcs femmcs ne sont probâblement pas cxâctemenl lcs mônles +Éccux dcs hommes, mais globâlement les uns et les auùes âppârâissent égalementirrsérés.

Certains nrilieux relationnels làvoriseni pâiliculièrement la pârtici-pation politiquc. Ainsi. les câtholiques pratiquants, insérés dâùs des réscauxsociaux marqués par la culture câlholique, or) lc vole est depuis longtempsconsidéré comnlc un devoir. s'âbstiennent pcu. De même, lcs sâlâriés du secteurpublic panagenr unc culture civiquc. ll. oni le sen. dc l Érar er du bi..n commun.Lcur appaflcnâncc sociâle. vécue dans un milieu porteur, îâvorise leur participation électorale.

De même. phrs on est insôé dâns un milieu cohésif. où tout lemonde.se connaît. comme dans lcs petites communes. plus labstcntioD estbasse. A toutes les éiections. on vote davantâge dâns les comnrunes rurales quedans les communes urbaines oir règne l'anonymat des r€lations sociâles (34).Dâns un villâge ou dxns une petite ville, le contrôlc social. assez fort. quis'exerce sur les individus les pousse à participcr davântâge à Iâ vie politique età suivre lcs nonnes démocrâliques. L'écart entre les taux d'âbstention en milieurural et ubain est cepcndant plus grund pour les élections locales que pour lesélcctions nâtionâles. En cllèt, les enjcux des élections locâles lmunicipalcs etcantonales) sont cn gâ1éral micux perçus dans lcs communcs rurâles.

Commc le montrcnt les cânes. certaines diflérences réeionâles sontrsse/ -râble. en longtc piriodc. UDe larJe padic du surl-l

"r dc i.r l.rance. ernotâûnent lâ région Rhône-Alpes, cst foftement abslcntionniste. C est alrssi lecas de déparlements comme lâ Chârente-Marilime, la Creuse. le Bâs-Rhin, lesH:rutc.-P1rérrôes. lcs Pyrcnôe=Oricn(alcs. Au conrriirc. lc Nord. Ir Brclagn(. lel,érigord \onr dcs région. a lol.1c culrurc ci\(lu(. Le tdu\ d'urbirr.dtion, lcDivcâu des nal-i[sflits sul les listes élcctorales. la forcc dc ]a culturc cittho-lique, les lmditions de sociabilité. l'existence d'rlne culture politique régionalepeuvent contribuer à expliquer ces différences mais aucun facteur n'âpparâîtdétcrmioânt à lui seul.

Même s'il y â une stabilité des régions abstentionnistes, des évolu-tions sont cependant rcpérablcs. La cârte dc l'âbstention en 1945 ressemblebeaucoup à celle de 1936 tlon représcntée ici) : toutc lâ Fünce du Sud apparaît

(J.1) Sclon lcs lillcs. l. trrvld d. Fnicitârion p.ut ansi ôùù tè\ viriü comnN lù nonrc Vinccùi ltof-ùrnn-MRrrinor. « Ln prni.,Èior xux élccliôns ûuricipalcs darN le\ vrlles ftânsâ i*s ». ,t!ù c ,?n(/,t!?a, !i.n(. /,lrùx.. n'42 ( l),fe!iià 1992, pP.315. (roismr lâ pânicilrrion aux éleclions hunicipâlesl. l98r rtrs lùs l!2 v,llcs de rlusdc 20000 babnams aÿec route unc sén. dr uriables démoerâphiqucs,-..',Jr.,,Nl iq,'.l.on.l'q..1..'l'rlcr!r.c..ol'..1r.\ J'

'rc \rl'(... .nn'. r'a,,o,.hE.,.rr .,

J,1rc (. n.-11. ...'. 1.r '.'.ri', .,aF:..1...i 1,". .rn '1.

I u plrn'or nol ,qL. t1-cr,l"r l,.lr.rn rl nu r!|ù rl. utrlru. lol r(lu locrlù dorrnmnr. »

rr! irhstcntiortoislc. l.rr (nrlrs t!(,stéric(rr!§ sonl Lrsscr dillérÙntcs Àu lil dcs

iirrins. I' bstcnliur b issr r[urs lc Strd-()trcst dc la Irrancc. Du coup lcs catesrrr rlcs dc l'.rbstcntjoD opPoscnl phlôt lfl F'rance dc l'Esl. absteniionniste, à

,,.ll! (lc l oucst, dc pârt cl d'âulrc d'uùc ligne Châlons-sur-Mâmc/Perpignan.

lr(. t)hr', I flh.tcnlron s rlTîibhl dtnr le Sud h\l el sc rcnlorce dan' le Nord_F'I.urrr.r .rur clans des dépanemcnls habiluellenlenl a lone pJnicip,tlion du Crand-I )I(\l lrL' schômaliqu(ntcnl. lc. canc\ récenles opposenl unc I rance url'ainc cl0nIrslriclle, plus abstentionniste. à une France ruralc participânt davantage âux

lr)cùssus él;ctoraux. Le type de consulialion introduit d'ailleÙrs dcs petites dif-lirlJnccs, conme le montre la comparâison des cates.

Reveüons plus en détail sul i'e1Èt de la mal_inscription. Lc phéno-

llrc c csi a cien commc on peut le constâter sur les tâux d'absiention élcvés

,lurr lâ Crcusc ou en Corse. Ce soni des dépârtements oir Iâ iradition de travailrl lhris ou sur le continent est très ancienne. Mais les « nâtils » lestent souvent

rrscrits sur le licu de leurs origines oil vit encore unc partie de lcÙr famille et oùrl, r.rdcnl D.lrfoiç une mâison. le mcmc phènumènc permcl dc comprendrc

,,,,rii .cnain.t c\olulion\ dâns lc" carte. ctcctorate,. on obsenc par c\emnle,[rr, lrr région parisicnne est faiblement abstenlionniste jusqu'à la fin des années,irixrlntc. puis le taux d'abstention commence à monter à Paris avant dc grimper

,N\si dan; lcs départemcnts de la rôgion parisienne La nobilité géographique y,r probablemcnl beâucoup augmeûté. Pendant lcs TrentÈ glorieuses, 1â régioû

rr.rirricrrrre.rttirait une nou\clle population. mar' qui reclarl en pinie inscrile

'l.rrr. 'r région J'originc. sd parricipation élecroralr inrermitlcnlc nc joruil pâs

,rrr tc niveiu parisicn de l'âbstcntior et o peut penscr que la populâtion pâri-,,rcnnù dc « vieille souche » éttit relativemenl stable. Avec lcs transfomations..or)oDliqucs ct la montée des prix de l'immobilier, lès Pârisiens ont colnmencé

., Ir|rrcr !ers la bdrrlreuc. Des dèpans rer. d âulre\ règrons lrrnçai'e: sont

,rri,'rird Lur monnare couranle. Ces phinomencs donr il faudrair préii.(rl nllrplcur peuvcnt expliqucr en pârlic Ia montéc de I'ab§tention en région

Irrrisicnne.' Des phénomènes voisins peuvent cont bucr à expliquer lâ montée(l( l'abstention sir le pouttour dn bassin médilerrânéen. Là âussi. des déplace-

llrcrls de population ont pu être entraînés par la montée des prix de I'immobi-lrrr De nlu'. Lrnc nanie dcs inscrils ddn\ ces Jepticments esr con\liluéc par dcs

lr,priôliires de à,i.lence. .econd.rire' rlui nc \iennenl \olcr qu èpisodiotre-

i,,"nt. Colnnrc on le voit, il ne f:ut jamais oublicr le problèmc de l'inscriplion.nrr lcs listes électorales lorsqu'ol1 vcut inlerlrétcr un niveau d'abstention.

Au tôtal. dâns une période de crisc économiquc. avec ùn fort niveâu

rh chômage, le aléveloppemefll des slatuls précaircs. les difrcultés accrues

rl irscrtioripour les jcunèi, dans une périodc où s'afiâiblissent aussi lcs réseaux

rrn,:icns de iociabilité, ceux de lâ société rurâle et càtholique. l'abstentionnisme

!)cirl risque forl dc se développsr

Un abstent onnisme " anti-politicien "

l)n nc saurait parler de dépolitisation dcs Françâis. Dans les sondages politi-(lrcs. on n'obacrve pâs dc montée dcs niveaux dc sans-répo ses ; et on ne

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,hùllr( t,ir' ' rnrirr..cr rr,lr\ i t.r Intliql(.(t.r'rlt1,rr.rv.l,r(.rrr. tl rc!lr.tr(,lc. ln'rro \ ri.Jr.urr.hlj cr tl(.(trù ...rtlJr. . ,r( l llroill\ pul r(r)t(\ (tI.: r,]tùr\.l(\ t)r11ri polrtrql'ùs o r rnrorL plIls rltJr!\ir\c prcs\(. lcs lrorrrrnci rrrirrinrr,*soflt cllcor(_T\[r5 rnll fcr(rrs « La potiriqUc pot jcrcnne .. aeç"ir. ce qrri riiirr[1(l]l]r1,r dc lirh\rcnltunnictnc ou pirlois de\ vorc. en [d\eur de per,rs o.rni, àr,0tcclrls spcciliqLrc\ cornmc Ic. ccolo!r,te\ ou ic tro l naljo al.

Q an,l. iL . l(s re.ulr t\ dü .ondrAcs. on cô rprrc lcj riDonscs iLlcs quc.trons Ju débar pllblic dc\ rbsre ionrrsr-c. o *ttcr "* nan,.irjiirr"

^""clùclron\. oI colls,ate a\ec;lo ncm(nt quc lcs ab.Lentionni\(\ ernrinienr arr"ri:ouvcnl unc opll on qUc les ôlccleurs. cl l.r di5lribulion dc\ repon.i. Jer L,n. ncdrllrre pis sensiblcmenl de cellc de\ aulre.. pJr ionr.c. .urjou, lcr,r,rers depùliriqut' polilicicnnc. lc. abstcnlonniste. chU'èr"n, r.,",,.n.,0f",r"n, à"', "f".-tcurs. Ils disenr moins souvent s,intércsser à la politique. ils sont nroins souventproches d'un pâ(i, ils déclarent moins souv;nr ule préférencc p.l;,iq"".- ii\cnrblc donc y ivoir un ib.lcnrionni\rnc qui

"*p,,rn. un. irdtll""r'c;; i;;r,,i

rle, slruclurc. poliriquc.. \oirc Ln re,u, d(s Drédr,rtion\ nirni{ es. l.r ccr ab.jen-lionDismc se renlbrce dans certrins contextes politiquc:: apra, ac no-tÀi..rllcnran(e- gou\emcmenralcs dcpur" to cr lrol pe;rod... ite ..hrbl,;i;r.;;;.txrn\ èlcclcur._sonl déçus par ro.rrc. lcs nolitrque\ rncnôcs. ccllej Jc drojreconrmc celles de Bauche. ll. ne cro,cnr phr xur (lû.s de h potirjquc

"ur t..rÀô-

lrorJtron Jc lâ \ic quotidr<nne(Jôr. lL o r d aille ., rl.arrr.rnr plus r.ndrncc jilrc dôçrrs qu ils.onr en \iruîtron pr((airc el quc Ierrr,rrrrrr .oii,-économiorrcc5l Jèlàvorrblc. Ab.tcnliùnnisnre \ociâl cr .rb\lenr;onni\nrc àntipoli,icicn' esont donc pas complôtement séparés.

Un abstentionnisme de conjoncture

Il hur cnfin..rrucr un.lroi\iime rlpe d.rbstenrionnismc. Iie âLr\ (onjollcluresclcctorale\. La ralionalila Je cen in\ ôl(deurs ronsisre à nc.e mobitirer or"Iorsqu ils scntcnr 1 .l)reu d une êicclion. D ou lcr ccnfls du "i""r, JiU,r.rrl",(l un l)pc d eleclton a lautre, On pcul mérnc monrrcr quc les,lbn(nttonnLte\Pcrmâncnl\ nc reptiienrcnr qll'une açscz taihlc panic àe la norr_ncrtrcrnationcleclomle. beaucuup \onr des Jbsrentionni\rcc rnrermirrenr.. Arrr.i.

"ur seoiscnr

trni orgrni\es c 1988-198q. on n cnregi\trc quc I ". d.xbslcnlionnistL:5 cons.ldnl.(17). En lqq5-1q07. .rr sjÀ rourr. on rrouie lc mèmc pourccnr.rger3gr. ir

r' I \ l.n h ' r. Nè2 '... ,t" t,.1,r. i.\ t. .ii.. ..,.r.-.. t.. _orr "r..ôn",e i' t"n'.4.,..,en.r t'0n2..-n,.nr,, -uO^,", r*."i,,p,,,,i" ""it'not r. .,.[ r.,ôj.,( I, c h,,,. ,u.r.r,t.,..,,.,r... --,,..-

\. ù0,,lricrctr ,'-',,1'rùr ',n,,trioh \,.rr,. È.r..r.h,,.q, t{c,.1,t,,ri,4 o. r.-i.rx)l).f't1lcp-1.1(lc!'umt .dn.Jr...tj..t,..., ru,d.t.t.\Io,ri.,ir..,r.,,t.:u0..",r..rrr r .J.- ro..r.t,e.Ù'.,ctcri.!r. r T![., J.1tr,e]ro. . . .j.o*.<,t,.n..i:":,.',1"'f i.lf.l. " r.'f.n. -.. o' rr!,o: r',r'',r o.q..,,..r;";. n.,,.".....,, ,."'.rs,

a r lr -' rl, \ots . F,,r ,DJ,.tr,i.tr . 1,, ,,, ..t hh,,1.,1. t, lÿt .-t__- a,rt,.,..rr\\\ ,.,t ,,..r," .,, |. _,t, ", L. tuh, l. 1,,,.a. ,._,,,,. i 1;.,.: 1;,",;, ',;, ^ " "', ',

trùr lcs quillre volcs dc 1002. l-l9/o sonl dcs abs(cntionDisics constanrs(39)lîlorr quc 47 % sont dcs vorants constlDts). L'abslcntion systémaiique ost rlonc.rr li,rxj ir*c,, râr(. (e q r nurncc les di.cours lcr\Ilnrste. srrr la cnse de lâr,jtr'irrlarior. Iorsqu on e,t inscril ,dr les li\res (lcclurdles. mèmc.r I'on estrrr.rl-irrstlit. orr rd \olcr au moinr J( remp5 en rcmp.. rotârnmcnt pour le5 élcc.1.,,I: ',ll lc\ cntcuÀ sort lôncmcnl re.\entiç. ll csl clair quc cc qui se dévcloppeI trlrs rrujourJ hur. ce n csl pâ. lrb\lenrionnisme coh].rnl, mJr. Iab.rcnri'on-rrrrrr. intcrmirlent. Ce phcnomène doil ctc romnri- cn lrcn a\ec cc qui â ôlér\pliqlré sur l'évolution du sens du votc. notâmment dans les jeunes_généra-trorls. Dc nombreux citoycns ne semblent désonnais allcr voter que s'ili com-ln'crncnt el ressentent l'importânce du choix électorâI.

Autre\ cffers de conjonclure. ùenain\ élccteur. ne \c mobiliscnl quetnnr lc rourdôcisil:s rl. ont l imprcisron qu( lôlcclron \a scjoùcr au premierl,'lr. rl. rorr vorcr. 5 il\ ont limprcs;ion quc lc prrmier tour r)c \en qI;r( t)(r(r Ie rrppofi de. lorccs nolrrique\. ils â cndronl le second rour. tl. lorsqu il! r sccond iour. les âbstentions baissenr dans les conjonctures très dispüécs.lllors qfellcs âugmentent quând les enjeux sont faiblés, notamment loriqu,unrirr(lidâ1 appârâit déjà gagnânt au vu dcs résultats du prctnier tôur La codonc-lurc politique peut âussi faire rnoDter les abstentions lorsque, par exemplè, unrlcctorat suit une consigne de non-participation lancée pâr son pà.ti ouhnsqu'unc frâction d'élcctorat tend à délâisser ses pré1érencès politiques anté-rrfurr.. orr |eul pcn.cr. par exenrplc. qu en Ic)81 cr da . les .crLrrjn. sunanrç,

''crlirill. j)mpdlhrsâIr\ du PJtti communi\lc:c sonr rélugiis drns l'absrenlion.

^ l invcrsc, l'rpparition d une lorce conmc lc Front natioDal. qui critiquc for-

l( nrcrrl lâ classe politique, peut mobiliser des individus habitueilemcnt absten-

Erfin, les études de sociologic électorale montrent que. sclon les.loetions. les électolats de droitc ct de gàuche nc sc ûobilisent pàs égâlemenr.l,rsqu(. x\rnr 1981. Iâ droile eldil ru pou\oir. lilecroral de gauchc.e mohili-\.,rr Iùrlcmcnt pour les èlcction. rnrermédiaircs locales. lcllcs lcs cdnronrlc. ite| ()76 ou les municipalcs de I 977. C'étâit l'occasion, pour cet électorat. de mani-

l(.sler son opposition, tandis que l électorat de droite se mobilisâit alors moinsIr(rlcnrcnl: cerlâins élcctcurs, rnécontcnts de leur tendance politique. s,abste-I.ri,rl \olonrreF dans cclle conjoncturc non ranit.rlc. cornrnè po,ri donncr rrn.'\(rlrs)ernenl au pouroir en flacc. A panir de Ig8l, on co.lnail lâ \rruar,onrrvcrse. Par cxcmple, aux élcctions munjcipâles de 1983, l,abslentionnismc defirucl)e cst important, mânifesûnt la déceprion de ccnains électeurs pour lenrrrnrP; alo.s que l'électorat de droite est fortemenl mobilisé pour sânctionner letlouvcmement à tràvers l'élection locale. Pour lcs élections législâtives de 1997,l i:lcctoral de droite semble noins mobilisé que celui dc gâuahe, ce qui trâduitl(\islcrce de déçus du chiraquismc. On observe donc un âbstenliontisme dif-lrrenlicl cnlrc alroite et gauchc qui s'exprime dâns cetaincs conjonctures élcc-l,r lcs cl daDs ceriains climats politiqucs.

En définitive, l'abstentionnisme ne s'explique pâs seulement par des['girlucs socialcs ou pâr une indiflérence et un rcfus de la politique politicienne.

I rr)l ( ll Lhfchl llir çon) " ltr |ûri.itnn Élcùromlc âr p'inrcmtr\ 1002. Dc plLs c. ptus dc rorrnstrroùûrcùr\ ». r^r. /,,rrr!r,,, r77 lrn\icr ll)(t:l

Page 4: Abstention brechon

ll rlcpcflJ rrrrsr (lJ lir u(' ior1clrr..t\rilr(tI(. dc Ic).i.lcn(lj (t.(.rt(I\ (l.rrrc, cItl(lclltrli§\ (l rl Unc (,tll( polilrquc:usccplrbtc dc rnùbitiscr t.iit(\tcur. ou.rt y,;r(l( (h,'r(c ou (lu Ënrxhc. UIl notnbre rrès èlc!è dc candidils ne con\trrue enrurrirrrl plrr Un..oflrL trôs rraclr\c. Bcirucoun d ôlcctcurs sonr alors dôsoricnlcs,nc \irchtlrr n.r\ lré: bien (lJs:er dc lrop nombreu\ candidat\. Au.onur,r., unrrùrrhrc IiD)Ic de c.rndiJar\. rcprô.cnrinls lc: grande\ tcndances bicn identihéesrl(( I'r,rc: polttrq e\. csl ir conjonctore Ia plu. poneuse dc parlrcipation èlecto-

Le vote blanc et nul( ,,rnrnr on l'r r u prccôdernmcnt. le\ pcrsunnc\ qui ll e\priment pa5 dc volc lorsflc: ct((lro \ pcu\cnt errù sort non rnscritc\. soit ab\lcntionniste\. Mai5 ellesI(u\crr .rus.i .e diphcer nout \orer cr dèpo\er dgn: l umc un bullclin blanc ournrl(40) La .riri\tique élccrorrle mcl cn.embl(. da s ccllc catéporie des comnoFItj,))(Dl. 1s(cr drtr"Àrcnciéi: lcs bulietin\ blancs ou nulr pcu"\enr rôsuller'desùr,.,ur\ nr:rtlflcJlc\ cl de\ icad. aur rcgle, dc val,dation ioubtier de mertrc lel,rrll( lirr (l

'rs l cnr rlulle. cn rncllre dcu\. meIrc un bultclrn déchire ou l,rchô ourn(,rr flr.r dc nr.rrriere rclle qu on peul ) \oir une marque distjnulr\e); jls Feu_\ürl r.rr,,r,t(I auç\i lc relus d un candidJl ron uritr\e le bUltetin pour te dèni-

lircr) ou I.t contcstation de i'olïre élcctorale (insâtisfactiorl à l.égârà de tous les(,rrJr([ir.. incapxc è à chor\ir cnlrc plu\iüur\ candidct. ou entrele or,l et le roar ur.r(lc(rrJum\. Il s atsit alor. d unc ..:lbstenrion civiquc -. qul con.i5tc àrunrplir soD devojr.de citoycn tout cn inânifestait une cert;ine in;tisfaction.

. II r..r rmpo$jblc d( crlcuter Ii pdfl des bhnt.. er nuts qui rcl;\e des'Inple\ encrr, et l:cllc qrri er.prime rrne inLenrion pohtiquc t4l ,. On peul cepcn-rlant considérer que les eneurs sont cn nonrbrc à leu pias àonstant à,une Étec_lion à l'autre et d'une rêgion à l aulre (même si un scrutin nouveau peut générerrn pcu plus d'elTeurc et si des hâbitudcs régionalcs concemant l.annulition dcoortains.tr?es de bulletins peuvent cxister). Cecj pemret d,interpréter les difé_rcrrcc. Jans le.rerrrps er dJn\ I'e\puce comD)e erani I er.presion ie phônomènesrocirux er poliriqucs (42).

L'obscwation dcs taux de votes blancs et nuls en longue période(tdbleêu 2 pour les référenduns lrt râbleau 5 pour les éiecrions léèislaiives etpré.ulorli(llii.r nronrrc t e:risrcncc rJe qu..!rrei poinr.. p", r-"ppon i un niii*lnrL,rrrh.l lurtrc I rr 2 0, dlj. irs.ritsr. Cc. Ioinle. peuicnr ..erpliquer dc olu_.rùur\ urrnrcrci. Ure rendJnce polirique pcul (onseiller ceue.ruiiudè courmà celirl I( ca: pour l( PSU lors Ju rètôrcndum du à Jvrit tao2 conccmxnl lesûccords d'Eviân sur le cessezJe-feù en Algérie. Lorsqu.une tendance politique

' 10' ( r [ ..+n,r rrr-,'r . ul.]l, *!t!ùcr ",

pcatrerL,t,,1d,, F+1c rDom1.r.l,cr Ld{ ). ^1-,{.,i /.../.lul.P:'. 2uÙt.ôo t0B. L,,.ll'D-o.r

'. lt. b'{,..rtc.n.rt.Jc,r(j,r!,ro,t(!utr,oh.,..Id,etr,c,.,oJn.tc.rc..,trrrrtclro.dj\r'tr.t,.,,r.,...lh..n.'mir1..r,1...(,r.p,,n.,.lonr.,{rmcn.,.cqu(-cn,trd.,;iia.àr-,:,-iüi;;! nlr

' l\ lrll)r.

'!-i l. d'-L,rjrf,'1, \,L,bt r,(tj,r.. .ip!,.rrùJr,td..,pùtrhre..OnaourrcrDcr,lr,rttrc,.\.1 1,.' rin',rrrJ. '.r..r Èttr.,r(rrnJut, ltttnl.rtr_,,-._.nt. f,Lnct.H_,I.rk,'ton,.lgss

Irüconisc I'nbslcrlioll. il l)cul s'§rsui!rc llussi unc nrontéc (ics blarcs cl ruls(crs du P(F-.ru tlcuxiènrc lour dc lilcctioD présidcDliclle dc iuin 1969. du PS

nr [lércndùnr d'av,'il 1972 sur l ôlârgisscnlent dc l:r CEE. du IiPR lors du réfé-rendurn de Dover)bre l9ft8 sur la Nouvelle-Calédonie). Le vole blanc et Dulr'cst donc pas sans lien âvec l'âbstcntion. On obscrvc d'aillcurs quc, dans les(llcctions à Lleux tours, le vote blanc et nul est loujours plus répandu au secondlour. Plus unc élcction mobilise l'électorai sur des enjeux politiques clairs au

l)rcrDier tour avec une ofte électorale diversifiée, plus i'abstention et 1es voteshlancs sont limités, Au second tour, ùbstentions ct votcs blâncs pcuvcnt aùgmen-lcr lorsquc nc subsistcl'lt en compétition que deux candidats qui déplaisent tous(lcüx tlL un segment de I'électorat (par exemple, des électeurs FN en cas de duel(hr)irc-gaùche. des électeurs de droite dans un duel gâuche-extrême droite, desalcctcuh de Lauchc dans un ducl droito-cxtrômc droitc).

Tableau 5. Pourcentage de votes blancs et nuls (en % des inscrits) aux élec-tions présidentielles et législatives (1945'2002)

1ÿ15 iuin 1946 ts46 195r 1956

)ur unque (éectEns âuruhn propo.lonne à u. seu 20 1.2 1,5 2.9 31

iqug'1058 1962 r965 1967 1964 't969 1973 't978

2,0 21 0.9 t8 t0 18 o826 2A 2.3 2T 2,2 2T 1,2

t98l r98't 1986(1) 1988

tgaa 1993'1995

19972002

20lJ2

13 l0 34 r6 14 22 34 2425 2A 3,0 23 65 48 l5 42 26

lr) I e.lons au s.r!1n !,oDorr.,

Depuis 1993. le niveau des votes blancs et nuls semble croissânt, ycourpris au premier tour. Il faut probâblement y voir un écho dc lâ montéc duscntiment anti-politicien et de lâ déceplioù à l'égârd dcs forccs politiques. qui setr'.rduiscnt à la fois par dcs abstentions plus nombreüses et des votes blâncs un

l)cu plu§ fréquents.La prise en compte des cartes des votcs blancs ci nuls (voir

flr. 30-32)pemct dc prolongcr l'interprétation. Elles sont tres sembiâbles- D'urscrulin à l'âutre. les zones de lorce et de faiblesse sont assez constantes. I) sem-hlc y avoir une opposition ertre les cates dc l'abstcnlion et cclles des votesl)llncs cl uls. Lorsqu'un départemcnt est lortement abstentionniste, il est fai-hlcurcnt touché par le vote blânc et nul et inveNement. Lcs blancs ct nuls sercncontrent plutôl dâns des dépârtemenls ayani une population âgée et rurale ; ils'rgii d§ zones or) le contrôle social est plus fort et oir 1â roûne du vote est pro-hnblcment plus forlc. On préfércra allcr voicr pour manifester son mécontente-

blique

Page 5: Abstention brechon

ment quanr à l oliic électorale que de simplemcnt s'abstenir. Dan§ lss zones

nrbâines où ]c conlrôlc sociâl et la norme du bon citoyen se rclâchent, o pounâplus facilenrent s,rbstcnir. Les cartes de l'abstention el celles des blaDcs et nulsne se recolrpcrt pns. nrais elles se co plèlenl. Seion les telloirs. on pr'éfér'ela

manilèster son incâpaciié à choisir ou son opposition politique de nânière pâs-

sivc (cn s abstenant) ou par une attitude civique (par un ÿotc blanc §1 ul).

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