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002 I 03.2010
EXPOSITION mudam luXEmbOurg 30.01.2010 - 23.05.2010 . CuraTEur : ENrICO luNghI
du point de vue de la Collection mudam
musée d’art moderne grand-duc Jean
mudam luxembourg3, Park dräi Eechelen
l-1499 luxembourgwww.mudam.luTel + 352 45 37 85-1
mer - ven 11h - 20hsam - lun 11h - 18h
mar fermé
LMDM_205x255mm.indd 1 4/02/10 10:08:43
AlimentationFood
AlimentationFood
Recipe for Disaster 06
T’as déjà essayé... 10
Epicerie solidaire 16
Pig-ture 20
Tuna Alarm 24
Slow Food 30
ça déménage ! 34
Eco Design Products 38
Chewing-gum biodégradable 46
iso Pop Corn 49
Food for Thought 54
Par delà la politique... les arts 58
Social Innovation 66
08 Tu mang koi ?
12 Les déchets qui nous chauffent en hiver
18 Beef roulade with crusty potato wafer
22 Meet Meat
26 All Change
32 Back to the Roots
36 Many varieties, all connected
40 Ea(r)t
48 Substitut de sucre
50 Produced in Romania
56 Le pouvoir du choix
62 Nader Ghavami
68 Des chiffres & des lettres
www.climatepartner.de | 526-53295-0210-1007
Pour la production de cet exemplaire du magazine 3,34 kg de Co2 ont été émis, puis neutralisés avec
Recipe for DisasterTe
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3 large excuses
1 car
extra-virgin ignorance
2 lies, trimmed and peeled
1 cup of confusion
2 packets of instant selfishness
750 ml of sweet white greed
4 tablespoons of mixed habits
1 dollop of laziness
Likes & Dislikes
Get your excuses ready and drive to the
nearest conventional supermarket. The local
market/organic foodshop might be better
for the planet and healthier, but there is less
choice and it’s too expensive. And if you
spend too much money on food, how can
you afford other essential items such as an
HDTV screen or a holiday in Greece... ?
Those who have doubts about taking the
car (if you live quite close to the shop, for
example), remember that most people
drive to the supermarket anyway and that
there’s plenty of parking space. Why should
you be the stupid one waiting at the bus
stop with your shopping bags ? Leave public
transport or walking to those who have the
luxury of time and/or no children. Marinate
your excuses in extra-virgin ignorance,
now widely available in most good Western
democracies. Ignorance is still the best way
to defend yourself against animal-loving
vegan eco-fanatics questioning your way of
life. “ Meat is murder ! ” - what do they mean
by that ? As far as you’re concerned, meat
tastes nice and is good for you.
If you can’t find ignorance (or are allergic to
it), use confusion. It works very well with
fish. Do you know which types of fish you
can still eat nowadays ? Thought so. Most
people don’t. You might have read or heard
that some species (such as bluefin tuna) are
close to extinction because of overfishing.
But deciding which fish is definitely off
the menu is a complex and confusing
task. Try Greenpeace’s information about
soles : “ Fishing levels for sole in the Celtic
Sea, Western Channel and Skagerrak and
Kattegat are sustainable but harvesting
levels in the North Sea, Irish Sea, Eastern
Channel and Bay of Biscay are at risk of
being unsustainable ”. Uh ?? My sole is
from Cactus.
Adding a couple of lies always brings out
the full flavour of your excuses. A good
selection of lies can usually be found in the
media. For this recipe I recommend the
following lies : 1) Organic/regional/local food
can’t feed the world. 2) Without pesticides
or genetically modified organisms (GMOs)
there simply wouldn’t be enough to eat.
To prove these points, the media often use
scientific studies written by lobbying groups
supporting the conventional food industry
and GMO corporations. Remembering
and quoting the arguments used by these
experts during your dinner conversation
makes your recipe almost irresistible.
6
Main dish
Ingredients
Recipe for Disaster
With supermarkets offering an ever greater
variety of all-year-round products from
all over the world, consumer choice has
become more difficult. As a result of this,
the undecisive “ lost shoppe r ”, stunned and
immobilised by the size of a yoghurt or
muesli section, has become a familiar sight
in many supermarkets.
To avoid this and get what you really, really
want, I recommend a good portion of
instant selfishness dissolved in a bowl of
sweet white greed. Adding a few pinches of
likes and dislikes will nicely balance out any
doubt or hesitation you might have about,
for instance, preferring the juicy shiny
red apples from New Zealand to the old
rumpled green ones from your own region.
For perfect results, real gourmets will
carefully add a few tablespoons of mixed
habits and a dollop of laziness at the end.
This will ensure that you stick with what
you know and won’t feel tempted to change
your food and/or shopping habits too
drastically.
Why fix something if it ain’t broken.
Bon appétit !
Side dish
Tu mang koi ?Te
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Ils sont jeunes, beaux et ils sentent... pas souffler un vent BIO ?!! Victimes d’un marketing impitoyable, objets de leur éducation, seulement 3 “ jeunz ” ont accepté d’être honnêtes…
DIOGO, 17 ans
Diogo est un adolescent qui aime cuisiner et fait de temps en temps des courses. Pour lui, l ’alimentation est importante à tout âge. Mais il doute que les jeunes soient intéressés par des classes sur l ’alimentation.
Habitudes de table : 3 fois par jour, quand il en sent le besoin...
mais au Lycée c’est pas top. Il aime : Beaucoup la viande !! Il mange
chez lui, le soir pour récupérer et avoir une alimentation équilibrée...
Critères alimentaires : Le coût. Et son envie du moment. Avec
curiosité pour les produits d’autres pays, car il trouve dommage de
se limiter au produits nationaux – il y a tant à découvrir. Critères de qualité : Il préconise des produits frais du marché ou du
supermarché... Sources d’infos : Parfois ses parents. Ce qu’il pense des produits bio : Il les trouve intéressants, mais trop
chers. Ce qu’il pense des “ OGM ” : Il ne connaît pas…
Bon à savoir : Le Lycée Michel Rodange organise pour les classes de terminale, des cours portant sur l’alimentation. Ils alternent des cours de Physiologie alimentaire et de
cuisine, sur base des enseignements de Max Otto Brucker et de Maximillian Birchener. Même pour ceux qui ne connaissaient que les plats de maman et les trucs de
grand-mère, un monde de saveurs, mais aussi de protéines et d’acides aminés, leur fait découvrir les richesses de nos marchés ! Et cela dans le plus grand respect éthique des
uns et des autres, puisque ni viande ni poisson ne sont préparés - comme quoi bien manger ne rime pas forcément avec idées reçues... Réf. Monsieur Gerges Professeur LMRL
8
Tu mang koi ?
OLIVIER, 18 ans
Raquel trouve dommage que les cours de nutrition ne soient pas systématiques, à concurrence de 2h par semaine, au Lycée. Elle aimerait vraiment être mieux informée et apprendre à cuisiner intelligemment.
Olivier a choisi l’option “ Comment bien manger – Education à la Santé “ que propose son Lycée. Il désire apprendre à mieux se nourrir et à subvenir à ses propres besoins alimentaires plus tard.
Habitudes de table : 1-2 fois par jour. Elle ne mange pas
pour vivre, mais elle vit pour manger ! Elle aime : Cela dépend
du moment !! Tout en essayant de manger de façon équilibrée,
elle a une préférence pour le riz et les pâtes, car c’est rapide.
Critères alimentaires : Les produits du supermarché :
beaucoup de choix, nickels et frais. Elle participe aux courses,
mais n’intervient pas dans le choix des aliments. Critères de qualité : Comme elle “ mange avec les yeux “ aussi, l’aspect est
primordial, et ensuite le goût – si un produit est bon, qu’il soit bio
ou issu de l’agriculture ou d’un élevage traditionnel, cela lui est
égal. Sources d’infos : Elle s’informe auprès de ses parents. Ce qu’elle pense des produits bio : Elle comprend le concept,
mais les produits traditionnels lui suffisent amplement, quitte à ce
qu’ils soient plus nocifs. Peut-être avec plus d’infos… Ce qu’elle pense des “ OGM ” : Elle est très contente de pouvoir manger
des raisins sans pépins et certains produits à toute saison. Elle ne
comprend pas comment ces produits peuvent être si mauvais…
Habitudes de table : 4 fois par jour, dans un réflexe de survie qui doit faire
plaisir ! Il aime : Tout !! Du plat du jour au lycée aux élans créatifs de sa mère...
Tant qu’il y a de la variété, il n’y a pas de gêne ! Avec une nette préférence pour
la viande et les pommes de terre ! Critères alimentaires : Ce qu’il préfère !!
Cependant, il insiste sur l’aspect “ beau “ des aliments. Olivier n’intervient pas
dans le choix des aliments. Critères de qualité : Si les produits viennent
du supermarché cela suffit comme preuve qualitative. Pesticides ou OGM, c’est
ainsi depuis toujours, donc cela importe peu. Mais les fruits et légumes, ils les
aime frais ! Sources d’infos : Parfois ses parents. Ce qu’il pense des produits bio : C’est intéressant, mais les infos manquent à ce sujet ! En outre,
il trouve la différence de prix conséquente. Ce qu’il pense des “ OGM ” : Trop peu d’informations sur le sujet…
RAquEL, 18 ans 9
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Les déchets qui nous chauffent en hiver
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Les rayons des supermarchés: voici
un lieu de surabondance où l’on a beau
chercher des ruptures de stock ou des
articles indisponibles... en vain. Pain frais
tout au long de la journée, viande
découpée à la minute, produits laitiers
frais, fruits et légumes parfaits... mais où
vont donc les denrées dont personne ne
veut ? A la poubelle ? Non, pas tout à fait.
Cela reviendrait premièrement trop cher
et depuis quelques années les facteurs
écologiques ont fait leur apparition.
Premier mot clé des supermarchés
questionnés : La gestion ! Chacun essaye
de son côté de gérer les commandes,
de façon à ne pas avoir trop d’aliments
à jeter, rien que d’un point de vue
économique. Cela va de soi ! Mais même
avec les meilleurs calculs et prophéties,
nul ne sait exactement ce que vont
vouloir cuisiner les clients. Donc, il reste
justement... des restes.
Prenons tout d’abord les produits frais et
donc périssables assez rapidement :
fromages, yaourts, lait, charcuteries
emballées et autres produits du rayon
traiteur, finissent le plus souvent à la
poubelle afin de respecter la sécurité
alimentaire. Pour le Cactus Belle Etoile, les
produits frais jetés représentent moins
Où finissent les aliments du supermarché, si ce n’est dans nos assiettes ?
12
Derrière les coulisses
A consommer avant le...
Les déchets qui nous chauffent en hiver de 1% des déchets ménagers, et donc le
tri est axé sur des catégories de déchets
représentant une part plus importante.
D’autres chaînes, comme Naturata ou
Delhaize, optent pour une démarque
des produits en voie de péremption. Ils
offrent alors au client une réduction de
20 à 50% sur le prix de ces produits,
ce qui augmente les chances de vente
et diminue les pertes. Auchan, pour sa
part, a adopté une “ charte fraîcheur “
et retire ces produits une semaine
avant la date de péremption effective.
Les produits ne seront pourtant pas
intégralement jetés, mais redistribués à
l’association “ Stëmm vun der Strooss “
au rythme de leurs besoins et de leurs
capacités. Ce partenariat existe depuis
début 2009 et aurait permis à la marque
française d’épargner 11 000 kg de denrées
alimentaires. 100 personnes bénéficient
quotidiennement de repas préparés par
l’association.
Ceci dit, les produits frais effectivement
périmés pourraient être recyclés en
biogaz, au lieu d’être simplement jetés,
mais il faudrait alors toute une centrale
de déballage et pour l’instant, il n’y en a
aucune au Grand-Duché.
Cela fait à peine 5 à 6 ans que le procédé
de biométhanisation d’aliments existe au
Luxembourg. Pour les supermarchés, le
tarif à la tonne “ all inclusive ” (transport,
bac, hygiénisation) est économiquement
plus intéressant que de jeter leurs
déchets aux ordures ménagères. Plus
on trie, plus on économise et tout le
monde s’y met. Avant 2004, les filiales
de Cactus triaient uniquement les
déchets verts compostables, mais depuis
cette date beaucoup à changé. Comme
Cactus, les autres hypermarchés du
Grand-Duché évacuent maintenant leurs
résidus de pâtisserie, d’aliments secs,
de fruits et légumes, et de plantes par
le biais de la biométhanisation. Cette
initiative a pour principe de récupérer les
déchets organiques afin de procéder à la
méthanisation. Les aliments sont alors
dégradés, suivant un processus naturel en
absence d’oxygène. Il en ressort un biogaz
qui sert de combustible à un moteur
produisant de l’électricité et de la chaleur
via une installation de cogénération.
Dans les cuves, il reste du digestat (100%
naturel) qui est utilisé comme engrais
pour le sol. Pour donner un exemple :
En 2009, 347 tonnes de déchets ont
été traitées pour le magasin Auchan à
Kirchberg, qui utilise ce système depuis
2008. Naturata (qui ne génère que très
peu de déchets organiques) livre les fruits
et légumes pourris à une installation de
biogaz, située à Flaxweiler, de même pour
Cactus qui pu revaloriser ainsi près de
1 173 tonnes de déchets pour 2009.
Avant d’atterrir soit en biométhanisation
ou pire, à la poubelle, il existe pourtant
encore d’autres astuces, comme
par exemple la vente au personnel.
Chez Cactus, les employés ont droit
jusqu’à 50% sur les invendus encore
consommables. Chez Naturata, qui
produit très peu de déchets, les invendus
encore consommables sont même offerts
à ses collaborateurs. Et dans certains
cas, mêmes les animaux bénéficient
de ce que l’on ne mange pas. En effet,
une partie des fruits et légumes et de
la viande de catégorie III (impropre à
la consommation humaine) est donnée
au parc zoologique de Bettembourg. En
2009, ces marchandises s’élevaient à
71 tonnes, rien que pour Auchan.
13
Biométhanisation
Avant la poubelle
Des denrées moins périssables, comme
les conserves ou boissons, sont rarement
jetées. Néanmoins, au cas où l’emballage
est abîmé ou cassé, les chaînes optent
souvent pour l’option de revente interne
dédiée au personnel, avant la benne à
ordures.
Pour les viandes et poissons invendus,
des procédés de biométhanisation
existent également... mais pas encore
au Luxembourg. Ils nécessitent une
cuve d’hygiénisation qui peut cuire
le poisson et la viande à 90 degrés
pendant 1 heure. Jusqu’à ce qu’on en
ait une au Luxembourg (on y travaille),
le poisson continuera à être jeté aux
déchets ménagers ordinaires. Même
problème pour la viande. Cactus, par
contre, envoie ses produits invendus de
viande à Protelux en Belgique, où ils sont
incinérés. Pour le moment on gaspille
donc de l’énergie pour se défaire de ses
déchets, tandis que le biogaz permettrait
de valoriser des déchets en produisant de
l’énergie.
Selon une directive européenne, les
supermarchés doivent prendre en compte
le recyclage des emballages jusqu’au
consommateur. C’est pourquoi ils cotisent
à l’organisme Valorlux qui récupère les
emballages auprès des particuliers. Mais
qu’en est-il des paquets dans lesquels
les produits arrivent au supermarché ?
Les cartons, films plastiques, barquettes,
palettes en bois, emballages en
polystyrène etc., nous explique-t-on,
sont triés et revalorisés souvent en
collaboration avec la “ SuperDrecksKëscht
fir Betriber ”. Auchan revalorise ainsi près
de 86% de ses déchets, contre 20% il y
a 6 ans. Par un système de tri en
20 types différents dont une grande
partie proposés en reprise clientèle,
les filiales Cactus notent une baisse
des déchets ultimes, appelés déchets
ménagers, qui représentent 24% des
tonnages en 2009 (contre 45% il y a 10
ans). D’autres chaînes s’impliquent même
davantage, comme par exemple Naturata,
qui a créé une “ charte emballage ”. Depuis
2007, l’emballage de fruits et légumes par
le grossiste BIOGROS se fait en majorité
avec des matières compostables. La
matière première est d’origine naturelle,
comme par exemple la fécule de maïs
ou la cellulose. Vous trouverez aussi ces
emballages dans les autres supermarchés,
souvent au rayon bio.
Dans le futur, les centrales d’achats
pourraient sélectionner leurs produits
non plus uniquement selon le facteur
qualité/prix, mais aussi selon leur volume
d’emballage, ce qui représenterait moins
de déchets pour le consommateur... Mais
nous n’en sommes pas encore là. Pour le
moment, de plus en plus de supermarchés
proposent des bacs de recyclage pour les
bouteilles ou boîtes en verre, mais aussi
pour les piles, les cartouches d’encres, les
ampoules ou même les textiles.
Respecter la santé alimentaire tout en
évitant le gaspillage et en valorisant
les déchets! Il y a dix ans à peine, ces
principes n’avaient pas encore atteint la
grande distribution. Aujourd’hui, l’intérêt
financier des chaînes de supermarchés
à suivre ce système est manifeste et la
prise de conscience avance à grand pas.
Encore faut-il que le consommateur suive
la même lignée dans les achats quotidiens
et réfléchisse à ce qui va atterrir dans
sa poubelle à lui... jusqu’au jour où nos
voitures (comme prédit dans le film
“ Back to the future “ en 1985) rouleront
au biogaz et où les déchets organiques
finiront directement dans le réservoir
(d’essence).
Merci
www.auchan.lu
www.cactus.lu
www.delhaize.lu
www.naturata.lu
14
Steak et filet de poisson
Emballage
A nous !
Biogaz : Le biométhane, gaz issu de la
décomposition, a été découvert par Shirley en 1667;
il est alors connu sous le nom de gaz des marais,
en raison de sa présence en abondance dans le
fond des eaux stagnantes. En 1884, Ulysse Gayon,
élève de Louis Pasteur présente ses travaux sur la
fermentation, et conclut déjà, que le gaz issu de la
fermentation serait une source utilisable d’énergie
pour le chauffage et l’éclairage. Pourtant ce n’est
que dans la première moitié du XXème
siècle que
sont mises au point différentes techniques de
fermentations. Dans les années 1950 à 1960, les
stations d’épuration ont permis de grandes avancées
dans la recherche sur la méthanisation.
Jusqu’à ces dernières années, le biogaz était le
plus souvent considéré comme un sous-produit
de la décomposition organique, et ne donnait que
rarement lieu à des valorisations. Depuis dix ans,
l’amélioration des techniques a rendu rentable et
même parfois très avantageuse la récupération
de l’énergie “ biogaz ”, qui répond aujourd’hui à un
certain nombre de préoccupations économiques,
écologiques et énergétiques. Par conséquent, le
biogaz “ a la cote ” car il peut être considéré comme
une énergie verte, renouvelable par opposition
aux combustibles fossiles, dont on sait que les
réserves sont limitées. Toutefois, le méthane fait
partie des gaz dits “ à effet de serre ” et il convient
de le confiner afin d’empêcher sa dispersion dans
l’atmosphère avec une installation industrielle
parfaitement contrôlée. Le biogaz est brûlé soit
dans une chaudière classique pour créer de la
chaleur, soit dans un moteur thermique relié à un
alternateur qui produit de l’électricité.
co-labor est une entreprise d’insertion par le travail qui offre des services très divers : création, aménagement et entretien de jardins, élevage et soins d’arbres, travaux forestiers, art floral, production et commercialisation de fruits et légumes de culture biologique. Toutes nos activités sont placées sous le signe du respect de la nature et soutiennent une économie sociale.
Distributeur de IUEOA Magazine
jardinage, pépinière, grénge Kuerf, utilia, floribusnos services
105, route d’Arlon, L -1140 LuxembourgTel : 44 778 83 | Fax : 45 92 45
secretariat@co-labor.luwww.co-labor.lu
15
Le concept d’épicerie sociale s’est
développé dès la fin des années 1990 en
France. Au Luxembourg, par contre, le
premier réseau d’épiceries sociales a vu le
jour à la fin de l’année dernière, donc en
2009. Tant mieux, diront certains, c’est qu’il
n’y en avait pas besoin. Rappelons que le PIB
du pays en rend jaloux plus d’un… D’autres
pourront dire que l’on ne prenait pas en
compte une partie de la société. Car oui, la
pauvreté existe au Grand-Duché. En 2008,
plus de 65 000 personnes vivaient en
dessous du seuil de pauvreté. Et dès lors,
ces personnes ont des difficultés à assouvir
un besoin primaire : celui de se nourrir.
Soit ! Le premier réseau d’épiceries sociales
du Luxembourg existe désormais. Cette
initiative est à mettre sur le compte de
la Croix-Rouge et de Caritas, qui se sont
rassemblées avec le soutien du Ministère
de la Famille et de l’Intégration. Ce réseau
dispose pour l’instant de deux épiceries,
situées dans le sud du pays. Le “ Caritas
Buttek “ se trouve à Esch, au 79 rue Dicks
et c’est la ville de Differdange qui accueille
le “ Croix-Rouge Buttek “, aussi en plein
centre ville. Cette implantation dans le
bassin minier n’est pas étonnante puisque
les épiceries sociales doivent répondre à
une demande de proximité des personnes
défavorisées. Et c’est bien dans le Sud
que se concentrent majoritairement les
personnes touchées par la pauvreté. Un
troisième “ Buttek “ est d’ores et déjà prévu
dans la Nordstad (très probablement à
Ettelbrück) et l’objectif du réseau est d’en
ouvrir une quinzaine à travers tout le pays.
Il est très simple : les épiceries sociales
fournissent aux personnes touchées par la
pauvreté des denrées alimentaires et des
produits d’usage quotidien. Pâtes, riz, farine,
huile, lait etc. sont proposés ainsi que des
produits frais comme des œufs, des fruits
et des légumes de saison et des articles
d’hygiène et d’entretien pour la maison. En
tout, ce sont plus de 100 produits qui sont
mis dans les rayons des épiceries. Seules les
personnes dont le besoin a été constaté par
les Offices sociaux et les services sociaux
agréés, sont autorisées à faire leurs achats
dans les magasins de Caritas et de la
Croix-Rouge, moyennant une carte d’accès
personnelle. Sans cette carte, les personnes
ne peuvent pas bénéficier des services des
épiceries. Enfin, la participation financière
demandée est de l’ordre d’un tiers des prix
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Les épiceries de quartier ont la vie dure depuis une quarantaine d’années, avec l’apparition et le succès des supermarchés. Après leur déclin au profit des grandes chaînes alimentaires implantées en périphérie des villes, les épiceries reviennent dans la cité, pour lutter contre un problème actuel de nos sociétés : la pauvreté. Ce sont les épiceries sociales.
16
Le concept ?
Epicerie solidaire du marché. A titre d’exemple, le litre de
lait vaut 16 cents, le kilo de farine 30 cents
et le litre d’huile de tournesol 45 cents.
Par cette initiative solidaire, les personnes
défavorisées voient leur pouvoir d’achat
augmenter, tout en ayant accès à des
produits frais et de qualité.
Les produits, justement ! Ils proviennent
de la centrale d’approvisionnement
“ Spëndchen ”, qui organise leur acquisition
auprès de différents fournisseurs et
partenaires, ainsi que leur distribution
au sein du réseau d’épiceries sociales.
Ces marchandises sont acquises
gratuitement ou à un prix très bas, et
peuvent provenir de surproductions. Ce
qui permet de lutter contre le gaspillage
des denrées alimentaires et limite les
pertes. Pour pouvoir offrir une réduction
de prix significative au public visé tout en
garantissant en partie une couverture des
coûts, les épiceries sociales doivent pouvoir
compter sur un engagement affirmé
des fournisseurs et producteurs. Des
accords ont pu être signés avec quelques
fournisseurs pour garantir des livraisons
régulières de marchandises essentielles. Les
épiceries sociales peuvent ainsi offrir à leurs
clients un ensemble de produits vitaux de
base.
Le réseau d’épiceries sociales ne lutte pas
seulement contre la pauvreté en proposant
une aide alimentaire, il vise également le
renforcement de la solidarité et du lien
social, mis à rude épreuve dans nos modes
de vie actuels. Ce type de structure est
en effet un lieu privilégié de rencontres,
d’échanges informels, d’information
et d’éducation à la santé. En venant
faire leurs achats dans ces épiceries, les
clients établissent une véritable relation
avec l’équipe de bénévoles qui assure le
fonctionnement des magasins, ainsi qu’avec
d’autres clients. Bien plus que des épiceries,
les “ Caritas ” et “ Croix-Rouge Buttek “ sont
des lieux de partage convivial au cœur de la
ville. C’est ça, la solidarité ! Et c’est beau.
Informations
www.buttek.lu
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un lieu de partage convivial
Beef roulade with crusty potato wafer
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Our food is made to smell and appear nice. Besides the unhealthy components that
may be present in our groceries (absorbed by fruit and vegetables grown on treated
soil and present in the meat of animals that were fed antibiotics), we hear about other
compounds directly mixed into the food : goose feathers, paper, cardboard… things that
we would never find in our kitchen and cannot have any nutritional value.
On the photograph : a piece of tree bark filled with soil, straw, a paper handkerchief and green paper
18
Beef roulade with crusty potato wafer
Depuis la fondation de l’imprimerie Faber en 1914, nous n’avons cessé de nous développer dans le but d’offrir à nos clients une solution globale. Des investissements réguliers nous ont permis de rester à la pointe de la technologie et d’offrir une gamme complète de produits d’impression tout en tenant compte d’impératifs économiques et en respectant des délais très courts.
Concernant nos démarches écologiques, nous sommes certifiés FSC et PEFC et nous sommes l’unique imprimerie grand-ducale à offrir des produits climatiquement neutres (compensation des émissionsCO
2 par l’émission de certificats audités).
Nous sommes à votre entière disposition pour toute information supplémentaire à ces sujets et nous serionsheureux de pouvoir vous proposer nos services.
Depuis la fondation de l’imprimerie Faber en 1914, nous n’avons cessé de nous développer dans le but d’offrir à nos clients une solution globale. Des investissements réguliers nous ont permis de rester à la pointe de la technologie et d’offrir une gamme complète de produits d’impression tout en tenant compte d’impératifs économiques et en respectant des délais très courts.
Concernant nos démarches écologiques, nous sommes certifiés FSC et PEFC et nous sommes l’unique imprimerie grand-ducale à offrir des produits climatiquement neutres (compensation des émissionsCO
2 par l’émission de certificats audités).
Nous sommes à votre entière disposition pour toute information supplémentaire à ces sujets et nous serionsheureux de pouvoir vous proposer nos services.
Depuis la fondation de l’imprimerie Faber en 1914, nous n’avons cessé de nous développer dans le but d’offrir à nos clients une solution globale. Des investissements réguliers nous ont permis de rester à la pointe de la technologie et d’offrir une gamme complète de produits d’impression tout en tenant compte d’impératifs économiques et en respectant des délais très courts.
Concernant nos démarches écologiques, nous sommes certifiés FSC et PEFC et nous sommes l’unique imprimerie grand-ducale à offrir des produits climatiquement neutres (compensation des émissions CO2 par l’émission de certificats audités).
Nous sommes à votre entière disposition pour toute information supplémentaire à ces sujets et nous serions heureux de pouvoir vous proposer nos services.
Pig -ture
Pour obtenir 1 kg
de viande, il faut
produire 10 kg de
nourriture végétale
pour l'alimentation du
bétail.
Dans le bouddhisme tibétain, le porc
représente l’ignorance, avidya, responsable de
toute la misère du monde.
Suivant le coran, le porc est un animal ‘’impur’’,
et ne doit donc pas être consommé.
Pour les peuples sino-vietnamiens au contraire,
le porc est un symbole de prospérité et
d’abondance. Les chinois, quant à eux, l’ont
même intégré dans leur calendrier zodiacal.
La Chine est le plus important
producteur de porc suivie de l'Union
Européenne, les États-Unis, le Brésil,
et la Russie.
20
Un élevage de 10 000 animaux produit autant de déchets
organiques qu’une ville de 110 000 habitants.
En 1950, un ouvrier européen
devait travailler 3,5 heures pour
s’acheter 1 kg de viande de
porc, aujourd’hui il lui faut en
moyenne 45 min.
Photos : Steve Troes ; merci à Bio-Metzlerei Quintus pour la mise à disposition de la viande
www.stevetroes.com
1 kg de veau émet l’équivalent en CO2 d’un
trajet de 220 km en voiture, contre 30 km
pour 1 kg de porc. Manger du veau pollue
donc 7,3 fois moins que de manger du porc.
Un porc de 100 kg
fournit, en moyenne,
une carcasse de
78 kg avec la tête et
les pieds.
En élevage bio, l’usage d’hormones,
d’antibiotiques (sauf exceptions), de
médicaments chimiques, de farines
animales et d’OGM sont interdits.
21
Meet Meat
Un steak saignant, une côte à l’os,
un hamburger... quoi de mieux pour un
bon repas copieux. Mais détrompez-vous,
le steak est comparable à un 4x4 point de
vue empreinte écologique. D’après la FAO
(organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture), la
production de viande représente 18% de la
production des gaz à effet de serre :
fabrication des engrais, sous-
produits pétroliers, culture de
l’alimentation du bétail,
conservation, transports… En
comparaison, les émissions de gaz à
effet de serre induites par les
transports représentent 13% au
niveau mondial !
En 100 ans, la consommation de
viande moyenne par an par habitant
en Europe a triplée. Aliment de
luxe hier, la viande s’invite presque
quotidiennement au repas de la
plupart des Luxembourgeois qui en
consomment plus de 250 g par jour,
ce qui fait une moyenne de
90 kg par an. Pour couvrir les
besoins en protéines animales,
75 à 100 g par jour suffiraient
amplement. Et il existe d’autres
alternatives riches en protéines comme
les œufs, le fromage, les légumes secs, le
tofu ou le quorn. Si nous consommions
de la viande uniquement 2 ou 3 fois par
semaine, pour des raisons écologiques
ou sanitaires, cela améliorerait non
seulement notre santé, mais ça réduirait
aussi l’émission des gaz à effet de serre.
Pour ceux qui ne peuvent pas s’en passer,
sachez que la volaille est une des viandes
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Ils sont mignons, ils sont si bons, mais...
22
Steak vs 4x4
Végétarisme sporadique
les moins gourmandes en CO2. De manière
générale, plus on se nourrit directement
de calories végétales, moins on a besoin de
terres agricoles, logique non ?
Élever du bétail et faire pousser sa
nourriture est l’activité humaine la
plus consommatrice d’espace sur terre,
puisqu’elle monopolise 30% des terres
du globe. La production de viande
occupe plus de trois quarts des terres
agricoles mondiales, et ce, dans le sud, au
détriment des forêts qui sont mises à nu
par l’abattage ou le feu, générant ainsi des
quantités considérables de CO2. L’élevage
est d’ailleurs aussi le principal responsable
de la déforestation. En Amazonie et dans
le reste de l’Amérique latine, plus de 70%
des terres autrefois boisées sont désormais
consacrées aux pâturages. Le reste est
en bonne partie occupé par du soja
génétiquement modifié… qui sert à nourrir
les bêtes. (FAO)
Pauvres bêtes, si elles savaient... Lors de
la digestion, elles produisent du méthane,
un gaz à effet de serre 23 fois plus élevé
que le CO2 ! Une seule vache génère chaque
jour 600 litres de ce gaz. Quant au fumier
et au lisier, ils libèrent de l’hémioxyde
d’azote, un gaz qui aurait un impact sur
le climat 296 fois supérieur au CO2. Les
bovins et dans une moindre mesure, les
porcs luxembourgeois, se révèlent donc
de fameux producteurs de gaz à effet de
serre.
Depuis la maladie de la vache folle
(encéphalite spongiforme bovine pour
les intimes) les farines animales jugées
responsables de sa transmission ont
été interdites en Europe. Pourtant,
elles assuraient un apport de protéines
animales au bétail que l’agriculture
européenne ne produit pas en quantité
suffisante sous forme végétale. Depuis
2000, l’Union Européenne importe donc
des dizaines de millions de tonnes de soja
(plante la plus riche en protéines) depuis
les Etats-Unis, l’Argentine et le Brésil. Les
grands exportateurs américains quant à
eux, ne cultivent pratiquement que du
soja génétiquement modifié. Paradoxe :
alors que les Européens demeurent
hostiles aux OGM, leur bétail en mange
tous les jours...
Dans un futur plus ou moins lointain, on
pourra se demander si la côtelette qui
trône dans notre assiette a un jour été un
animal à quatre pattes vivant. En effet,
des chercheurs néerlandais ont réussi à
créer in vitro un morceau de viande de
porc. L’équipe de l’université d’Eindhoven,
dirigée par le docteur Mark Post, a été
financé par l’Etat néerlandais et… par
un fabricant de saucisses (tiens donc...).
Les chercheurs ont prélevé une cellule
musculaire d’un porc bien vivant et l’ont
ensuite mis en culture dans un milieu
riche en nutriments indispensables, in
vivo, au développement d’un muscle. Le
résultat, selon le Times, est un morceau
de viande “gluant” qui n’a pas grand
chose à voir avec un morceau issu d’un
animal. Cette viande cultivée in vitro n’a
pas effectivement subi les contraintes
mécaniques qu’ont dû supporter les
animaux. Les chercheurs devront trouver
un moyen pour faire faire de l’exercice
à ces muscles de laboratoire avant
d’espérer le commercialiser. Objectifs
ultimes de ces études : nourrir 9 milliards
d’êtres humains sans monopoliser des
terres agricoles et sans émettre des gaz
à effet de serre. L’organisation Peta, qui
milite contre les mauvais traitements
que subissent les animaux, soutient ces
recherches et a même créé, en 2008, un
concours offrant un million de dollars
à qui arrivera “à créer de la viande sans
tuer le moindre animal”. Il y de quoi s’y
mettre car selon les experts de la FAO, la
consommation de viande va doubler d’ici à
2050 dans les pays en développement. Ces
derniers rattraperaient du coup les pays
développés.
Quelques chiffres clé sur le carnivorisme
• 1,3 milliards de bœufs habitent la terre
et broutent près d’un quart de la surface
terrestre.
• La consommation de viande et l’utilisation de
carburant pétrolier concernent moins d’un
tiers de la population mondiale dont sont
bien sûr exclus les pays pauvres.
• L’élevage industriel émet plus de gaz à effet
de serre que les transports.
• Les plus gros producteurs de viande bovine
sont les États-Unis et le Brésil, suivis de
l’Union européenne, de la Chine et de
l’Argentine.
• Le Luxembourg compte sur son terrain
environ 200 000 bovins, (dont presque 1/4
sont des vaches laitières) 80 000 cochons,
8 500 moutons, 6 500 lapins, 6 000 chevaux
et 3 000 chèvres, sans oublier les 114 000
poulets et autre volaille. (Statec 2009)
• Près de 40% des habitants de l’Inde sont
végétariens.
Ces vaches qui pètent
Idylle champêtre
Production de masse
La viande du futur
Yes we can. We just have to be
very careful about which kind of fish we
consume.
One of the problems we face regarding
fish consumption is that there may be
plenty fish on the shelves, but there
are not many left in the sea. Some fish
species such as bluefin tuna, Chilean
seabass - formerly known as Patagonian
tooth fish - and red snapper are some
of the most popular fish but also some
of the most endangered and overfished
species in our oceans. Bluefin tuna for
example has been historically fished
at a rate that threatens its population
recovery. The ever rising demand for
sushi and Co. as well as the commercial
value of bluefin tuna - one single fish can
be auctioned for more than 300 000 USD
- causes politicians and decision makers
to ignore the warnings from scientists to
drastically reduce fishing quotas.
Another concern is that the fishing
industry is dominated by vessels with
state-of-the-art technology. Sonar can
pinpoint schools of fish quickly and
accurately. These giant ships’ fishing
capacity not only far out-match nature’s
ability to replenish fish but are also
depriving small local fishermen from food,
livelihood and income.
What should worry us as well is the way
fish is caught. Some fishing methods
are highly destructive and extremely
wasteful (e.g. by-catch) and have hence
adverse impacts on other marine life
and ecosystems. Bottom-trawling for
example involves dragging huge, heavy
nets along the bottom of the sea floor.
Large metal plates and rubber wheels
attached to these nets move along the
bottom and crush nearly everything in
their path. Deep water life forms are very
slow to recover from such damage, taking
decades to hundreds of years to recover -
if they recover at all. Various other fishing
methods accidentally catch sharks, turtles
or dolphins in their nets and long-lines.
Aquaculture - or farming - is often seen
as a solution, and has undergone a
massive growth over the last 50 years.
Unfortunately, with the exception of
some shellfish farms and freshwater
fish reared in ponds, most aquaculture
exacerbates the pressures placed on
already overexploited marine ecosystems.
More wild fish is caught to produce
fishmeal and fish oil in order to feed and
fatten farmed stocks. But the farmed
fish themselves aren’t better off. They
often don’t have lots of room to swim
and are prone to disease. They are often
fed chemicals and antibiotics as well as
commercial dyes to give them a healthy
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Can we still eat fish ?
24
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colour. This not only intoxicates the fish
which will end up on our plates, but also
pollutes the surrounding waters and
ecosystems.
So what can we do ? We have to be
conscious - we have to be wary which
kind of fish we buy and whether it is
currently exploited over its natural
replenishment capacity. Many fish guides
exist that can be easily put in your wallet
and will give you an overview of what to
order and avoid next time you go to the
sea food counter at the supermarket or at
the restaurant.
We have to be wary of how our fish is
caught and make sure it is not linked with
the by-catch or stock-depletion problems.
Look out for sustainable seafood labels
such as Marine Stewardship Council
(MSC) which tell you how the fish is
caught or farmed. If your supermarket,
fish retailer or restaurant does not have
a good policy on sourcing sustainable
seafood, you will need to ask questions :
Where does your tuna come from ?
Is it sustainable ? Is it caught from an
area where developing countries are
being ripped off ? Is it stolen ? By asking
questions about our seafood we send
a clear message to supermarkets and
restaurants that we care where our
seafood comes from and at the same
time we are supporting numerous other
efforts for more sustainable fishing
practices. Many environmental NGOs
are working towards better sustainable
seafood policies and practices for
retailers, enhanced enforcement of
national and international policy and
regulations as well as responsible and
cautious management regimes for fishing
industries and the aquaculture sector.
References
Marine Stewardship Council (MSC)
www.msc.org
Seafood recommendations
www.wwf.ch/fr/cequevouspouvezfaire/gestes_
ecologiques/alimentation1/poissons2/produits_de_
la_mer_/
Book
How to Eat Ethically in a World of Vanishing
Seafood, a book by Taras Grescoe
Can we still eat fish ?
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“ I eat therefore I am ” - that’s what
Descartes should have written. Because,
as far as I know, nobody ever existed by
thinking only. The one billion starving
people on the planet would no doubt
agree. And the definition of food is also
quite clear : ” food /fu :d/ - any substance
that people or animals eat or drink, or
that plants absorb, to maintain life and
growth2 ”.
Here in the West, and in other richer parts
of the world, it’s a different story. It’s less
about “maintaining life” and more about
making it more comfortable. For most of
us food and eating have to do with luxury,
entertainment and endless choice.
This freedom is part of the problem, as
the industrial food corporations and
their lobbying use choice to manipulate
consumers while exploiting workers,
torturing animals and destroying the
planet in the process.
But consumer choice also offers potential
solutions if we use it wisely. It gives us
the freedom to become more responsible
consumers - free to question and
investigate the origins of our food, free to
say No, and free to change our food habits
and addictions.
OK - so I’m not a real vegetarian. I’m a
flexitarian2. Flexitarians are people who,
like me, have given up meat, but still
eat it. Not very often. Occasionally. Very
rarely. Almost never.
The truth is : I am well on the way of
becoming a full-blooded vegetarian
and completely give up meat - for
environmental and ethical reasons : 53
billion animals a year slaughtered globally;
massive destruction of rain forests for
cattle grazing and livestock feed; cruelty
to animals in industrial meat mass
production - you get the picture.
Compared to the average Luxembourger
(who eats a whopping 92,8 kg of beef,
pork, chicken and other animals per
year) my meat consumption is now really
sporadic and minimal. And my relapses
aren’t that bad. I don’t run to the nearest
butcher begging for a steak, or to the
junk food restaurant to stuff a double
cheeseburger down my throat.
I relapse more subtly. At a recent dinner
party, for instance, when faced with a
limited vegetarian option (a few wrinkled
or how to become a (more) responsible food consumer
I keep eating like a pig. Pedro (26, Columbia/USA)
Become a flexitarian
All Change26
salad leaves), I let my meat genes take
over and grabbed a chicken leg. Maybe
next time I will resist and go cold turkey.
The other day I did it again : On my way
to the market I glimpsed at the live
lobster tank displayed in the window of a
restaurant. I know I shouldn’t have looked
- normally I cover my eyes when I walk past
or take another route.
But there they were, half a dozen of lobsters
crammed into the small aquarium, trapped
in the murky water, their claws bound with
rubber bands, their legs and feelers still
moving slowly.
I no longer eat fish or seafood. Gave up tuna
years ago when I learned that it is severely
threatened by overfishing; then added all
other fish and seafood to my red list after
realising that industrial fishing (155 million
tons of fish a year) is a totally unacceptable
mass extermination of species.
Farmed fish is no longer an alternative for
me (I used to eat organic salmon) because
the animals are often kept in appalling
conditions similar to those of the lobsters.
So for me, “ les moules sont arrivées ”
has become “ les moules sont... no more,
thanks ”.
The market in Luxembourg City can seem
a bit too “ up-market ” and posh. But I go
there regularly to buy organic vegetables
and fruit. I don’t mind paying a little extra.
Not just because I can afford it, but also
because I disagree with the “ buy-2-get-1-
free ” food shopping culture.
Cheap food has a heavy hidden price (poor
environmental/animal welfare standards,
low wages). Perhaps people should get
their priorities right and save money
on less essential items than food. Yes, I
know that there are potential pitfalls with
organic products, too. Does it make sense
to buy organic apples from South-Africa,
or are the indigenous non-organic ones
a better option ? Making the right choice
isn’t always easy. And how reliable is
organic certification ? The conventional
food lobbies spend billions trying to push
the standards down, and often succeed -
with organic eggs or salmon, for instance.
Everyone is jumping on the organic
bandwagon to make a quick buck.
The market people in Luxembourg have
certainly recognised that there’s a big
demand for anything organic. So there are
quite a few organic stalls on the Knuedler
these days, proudly displaying their bio
(organic) labels.
I have become more aware of my diet and avoid processed food when I can. I started to buy organic products that are locally grown to prevent carbon footprint and shop at local veg. markets. I started to eat less meat and more fish and vegetables. Yeewan (27, Hong Kong)
I try hard to avoid certain food, meat above all, but I’m not a vegetarian, not yet ! Marcelle (54, Luxembourg)
Say no to seafood and fish
Shop at the market
All Change
It might seem strange, then, that my
favourite market stall in the capital
doesn’t even have the bio label. It’s very
small, with no name or logo, run by
two youngish guys with an unusual but
bullshit-free approach to the food trade.
“ We don’t use pesticides or chemicals ”,
one of them told me some time ago,
“ but we’re not certified organic ”. He
explained that they didn’t believe in the
official certification system, that their
standards were higher than those of the
organic food industry anyway; and that
they were only interested in small-scale,
local production.
Bingo ! I’ve been a regular customer for
about 5 years now, and in all this time
my favourite stall, thank God, hasn’t got
any bigger. The choice is still very limited
(a bit of celery, a few potatoes, some
salad... or whatever else is seasonal), and
the items on offer still look reassuringly
different and real compared to the
immaculately clean, uniformely-sized
standard goods elsewhere.
Oh, and I almost forgot. The taste ? Out of
this world...
My carte de fermier from the Luxembourg
City council had arrived in the post. I was
now officially a farmer. “ Nom du fermier :
Reyland Pierre ” - that’s what it says on the
card.
I had asked the council a few months earlier
whether I could lease one of the garden
patches in the Pétrusse valley... and got
more than I asked for. A lot more. When
the man from the council showed me round
“ my patch ”, it turned out it was a field
so big that it would, I thought, require a
professional, full-time gardener to keep it
looking anything like a garden.
But I said Yes anyway. The garden was
stunningly beautiful, almost wild, full of
strawberries and copious amounts of
thyme, sage and other herbs, with old stony
walls and its own spring for watering.
For me and my girlfriend this was a dream
come true. The idea of growing our own
vegetables, learning about nature, and
even becoming more self-sufficient, was so
attractive that we didn’t mind coping with
what can only be called hard labour when
we finally started working in the garden in
July last year.
It is difficult to say why I decided to eat less meat, but mainly because one day I stood in a supermarket, realising that the sheer amounts of meat they offer is ridiculous. In order to provide these tremendous quantities of meat, the animals cannot be kept/slaughtered in an ethical manner. So balancing my diet was a must for me as a caring person. Steve (28, Luxembourg)
About 10 years ago I wanted to harmonize my diet and started avoiding sugar and fats. As a whole I try to eat more vegetables and mainly organic food. It does not always work, but most importantly I try to accept myself the way I am. Christine (28, Luxembourg)
Grow your own vegetables
28
It was overgrown with weeds so it took
some time (and sweat) to get to the
planting stage. But it was worth the effort.
Most of our crops turned out nicely - we
had so many courgettes that we gave
them away to neighbours and friends; our
potatoes were perfect despite the late
planting, as were our pumpkins, gherkins,
beans, dill and flowers.
Not everything went swimmingly, though.
Our carrots didn’t grow big (we planted
them too narrowly), our tomatoes got
funny stains before we could eat them, and
the celery failed to materialise.
This year we are hoping to do even better.
We’ve learned a thing or two now and have
more time to prepare. Yesterday we already
bought a dozen packs of seeds ready to go
into the earth when the time comes.
And who knows - if we’re really successful
we could have our own small market
stand on the place Guillaume. With a sign
saying “Péitruss Geméis an Uebst”.
Wouldn’t you want to shop there.... ?
1 Oxford Advanced Learner’s Dictionary
2 Term from article “ Nicht Fisch ! Nicht Fleisch ! “ by
Petra Steinberger (Süddeutsche Zeitung 10.01.2010)
Rollingergrund161, rue de RollingergrundL-2440 Luxembourg. Bio-Metzlerei Quintus:Mo-Fr: 09h00-19h00Sa: 09h00-17h00
Merl486 A, route de LongwyL-1940 LuxembourgMo-Fr: 09h00-19h00Sa: 09h00-17h00
Luxemburg-Stadt:
Munsbach (Oikopolis)13, Parc d’Activité SyrdallL-5365 Munsbach
. Restaurant & Catering:
. Akzent: (Naturkleider, Spielwaren, Bücher)
Mo-Fr: 09h00-19h00Sa: 09h00-17h00
. Supermarkt:
Mo-Sa: 10h00-16h00
Osten:
Erpeldange50, rue LadunoL-9147 ErpeldangeMo-Fr: 09h00-19h00Sa: 09h00-17h00
Schanck-HaffDuarrefstrooss 10L-9755 HupperdangeFr: 13h30-18h00Sa: 09h00-12h00
13h30-15h00
Norden:
Dudelange189, rte de BurangeL-3429 DudelangeMo-Fr: 10h00-18h00Sa: 09h00-13h00
Foetz8, rue de l’AvenirL-3895 FoetzMo-Fr: 10h00-18h00Sa: 09h00-17h00
Süden:
www.naturata.lu
I have been changing my eating habits continuously. My job makes me travel a lot, and I adapt my diet according to which country or continent I am in. For example, in the u.S., I favored organic food, in order to stay away from artificial additions to what I eat, such as pesticides, hormones, etc., used by the big agribusiness there. Claudia (39, USA/Italy)
29
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une alimentation saine,
une alimentation bio,
tout ça on connaît.
une alimentation légère,
Imaginons les années 80, années
où le fast food fait fureur. McDonalds,
Quick, Wimpy, KFC, Pizza Hut, etc... que
des enseignes qu’on connaît tous, ouvrent
leurs portes dans le monde entier.
Alors maintenant, imaginez un petit
esprit rebelle, ou plusieurs, qui en ont
marre de la bouffe de moindre qualité et
sans goût. Ajoutez une grande passion
pour les produits frais et un peu d’amour
pour son pays, et vous y êtes : dans le
monde du mouvement “ Slow Food ”.
Slow Food a été fondé par un groupe
d’amis en Italie et ce, en 1989. L’idée
initiale était de sauver une culture
alimentaire qui était sur le point de
disparaître dans les années 80, avec
l’arrivée de la culture fast food.
Comptant aujourd’hui plus
de 100 000 membres,
Slow Food c’est non
seulement l’éducation
culinaire, le maintien
de la biodiversité,
l’amour pour les
produits locaux, mais
aussi des soirées film, des débats, des
publications, des conférences ou des
événements intitulés “ Aux origines du
goût, ou encore Slowfish “.
Le mouvement connaît non seulement un
succès fou en Europe, mais aussi au Japon
par exemple, et aux Etats-Unis, où une
prise de conscience semble se développer
en faveur des produits locaux et surtout
contre les produits fast food.
Les pays sous-développés essayent eux
aussi d’aller dans cette direction. Les
petits producteurs sont de plus en plus
souvent au centre de l’attention car ce
sont eux, qui pourraient garantir une
alimentation saine à ces populations, et
donc leur survie.
Slow Food est aussi installé au
Luxembourg, depuis 10 ans maintenant.
Le président Thierry Origer parle d’une
philosophie vraiment sympa qui lui a plu
dès le départ :
“ En achetant et en mangeant des
produits de qualité, on soutient les
producteurs, la nature, les paysages
culturels. On s’est dit qu’au Luxembourg
et dans la Grande Région, il y avait aussi
des produits qui valaient le coup d’être
promus et soutenus. On s’est tout
simplement lancé... “
Au Luxembourg, l’idée principale du
mouvement est de mettre en relation les
une alimentation lente... ça vous dit quelque chose ?
30
consommateurs et les producteurs qu’il
trouve intéressants et dont il faut parler :
“ Aussitôt que ce lien est fait, l’idée
peut être mise en place. On va voir
les producteurs qui peuvent être des
vignerons, des apiculteurs, des fermiers...
Les gens peuvent poser des questions et
goûter les produits locaux. Le goût d’un
produit reste le meilleur argument pour
en prouver la qualité !! “
A côté de ça, Slow Food organise des
journées ou des soirées à thèmes
(le chocolat, les épices, les huiles, etc.)
pendant lesquelles les gens reçoivent des
informations sur ces produits.
“ Il ne s’agit pas uniquement de manger,
mais de faire plus ample connaissance
avec les produits. ”
Le mouvement Slow Food, qui porte
comme logo un escargot, se bat pour une
meilleure qualité de vie dans tous les sens
du terme (no stress, good food, healthy
living).
Informations
Slow Food Luxembourg
www.slowfood.lu
Slow Food International
www.slowfood.com
Droog Design has created various pop-
up cafes in the last years to enjoy slow
food. Here, slowness is not annoying
but a luxury that is hard to come by in
today’s busy urban lifestyles. Take your
time while voluntary elderly people
prepare and serve food slowly, with
attention and care. Before sitting down,
wear the provided slippers. Have a seat
at a table where tea bags are hand-
sewn, the mint tea must be steeped,
and walnuts are cracked to order. Very
intriguing are the wooden plates that
visualise the food miles. The shorter
the distance the food has travelled, the
more generous their portions, while
ingredients from far away are scarce. In
New York for example, the most locally
grown food was baby cress, grown
on-site, combined with mustard greens
from a rooftop farm in Brooklyn. Then,
in order of food miles, cheese from
Tennessee, ham from Kentucky, walnuts
from Chile, olives from Turkey, a lychee
from China, butter from Russia, and
finally, star dust.
www.droog.com
SAVOIR CE qu’On MAnGE“ Je veux connaître l’histoire d’un aliment. Je veux savoir d’où vient la nourriture. J’adore m’imaginer les mains des personnes qui ont cultivé, travaillé et cuisiné ce que je mange. “ Initiateur de Slow Food Carlo Petrini, “ Buono, pulito e giusto ” (bon, propre, juste)
Slow Food at the Go Slow Café
31
AO& is a Vienna-based semi-
nomadic organisation who work with
and around food. They only use products
whose origin they personally know – a
concept that seems simple enough, but in
today’s global consumer culture, is quite
unusual, almost radical.
As Philipp Furtenbach, one of AO&’s
founding members, explains : “ Over time
we have established our own network of
producers and places of origin - farmers,
hunters, or small private producers...
people we know and trust. ”
But AO& don’t just rely on other human
beings for their food. They have learned
to find it in nature. “ We spend as much
time as possible in the woods and in the
meadows ”, says Philipp.
“ We gather wild plants wherever it makes
sense and is possible ”. Friends and like-
minded people are often invited on such
gathering tours.
I joined them on one in the Walsertal in
Austria in 2006. It was very enjoyable and
an excellent education. Now I am able to
identify and use a few wild plants myself,
such as yarrow, clover or sorrel for salads,
nettle or goutweed as an alternative to
spinach, the majestic and hard-to-find
masterwort to produce essences, or dried
valerian root and lady’s mantle to make
tea. Through experience, talking to people
and by reading old and new books on
the subject, the three members of AO&
have accumulated an impressive amount
of specialist knowledge about edible and
medicinal plants. Much of this knowledge
has been around for thousands of years
and is in danger of being lost if not
preserved.
When AO& started out they were working
for the trendy Saint Charles pharmacy,
gathering wild plants and processing
them into tinctures. In 2008, they opened
the Saint Charles Alimentary – a tiny
restaurant with only 8 seats in a small
space provided by the pharmacy close to
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IuEOA meets the Austrian food networkers AO&
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Back to the Roots32
Vienna’s famous Naschmarkt. The food
critics and the media loved it and it quickly
became the place to eat in Vienna.
“ I have not eaten like this in Austria
before ”, declared Florian Holzer of Falter
magazine. This is not surprising, if you
consider AO&’s elaborate preparation
methods: “Our cooking procedures
sometimes last several days or even
weeks without interruption...This is how
we create our basic products such as jus
(juices), fonds (stocks), fats, extracts,
essences, tinctures...”
But fame and fortune is not what AO&
are after. They quit Saint Charles to take
their passion and ideas further – mentally
and geographically – and started to
organise their own themed cooking/eating
events. “ It’s about creating temporary
environments to live in which can
sometimes be self-sufficient and enable
people to stay for several days ”, Philipp
explains.
AO& want to explore a wide range of
topics, some of which are mentioned on
their website : “ sociology, living systems,
death and dying, nutrition, health,
everyday life, ‘ nature ‘ and ‘ culture ‘, town planning and research, economic
ethics, psychogeography and regional
development. ” While food remains the
main focus, AO&’s events now include
lectures/talks, concerts and gatherings
involving guest speakers and performers,
locals and visitors.
“ We attempt to create spaces and
situations which encourage
communication, for instance in a wood,
in a city, in the street, in an art space...
Food is very important in these situations,
because it is essential for survival. Food
also makes people remain in one place and
creates a basis for conversation. ”
Informations
AO& are Philipp Furtenbach, Philipp Riccabona and
Thomas A. Wisser
www.aound.net
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un jardin sauvage en milieu urbain
Sarah Bollendorff... c’est un
tourbillon ! 301 rires par minute en
7 langues différentes, 39 fois 4 saisons
passées au Luxembourg, en Italie, en
France, en République de l’Equateur
(6 mois de bénévolat sur une station
biologique dans la forêt tropicale à l’âge
de 23 ans) et aux Pays-Bas (7 ans dans un
jardin botanique). Et, en octobre 2006,
elle s’installe à Berlin.
Partir, pour aller plus loin... dans
l’éducation (elle est licenciée en
botanique, spécialisée en plantes
tropicales), dans les contacts humains
(elle s’est mariée à un Berlinois) et dans
les traditions jardinières européennes en
voie de disparition.
Berlin ne l’attendait guère sur son marché
de travail. Sarah ne voulant cependant
pas finir comme de la vermine, a décidé
de se rendre utile : en 2008, 3 personnes
avaient formé une asbl qui cultivait
un jardin à épices. Or, n’ayant signé
aucun contrat de location, on leur avait
demandé de quitter les lieux en avril
2009. Ce fut la catastrophe : comment
déménager toutes les plantes et les
jeunes pousses ?
Après des mois de recherches, de
discussions autour de subsides
communaux, le groupe a finalement
trouvé son jardin d’Eden : une surface
verte de 900m2 à 60 km de Berlin. En
novembre 2009 - alors qu’il gelait déjà -
Sarah Bollendorff a loué un camion et les
jardinières ont déménagé leurs “ fruits “.
L’asbl compte aujourd’hui 7 membres.
Leur surface cultivable ne leur
permettant pas de faire de grands pas
et de commercialiser leur récolte, ils ont
donc développé des concepts éducatifs.
Partager leurs connaissances, cultiver ce
qui existe de moins en moins. (Beaucoup
de gens optent pour “ bio “ dans les
magasins, mais ne reconnaissent pas les
plantes, épices et autres lors de leurs
promenades.) Adopter la philosophie de
la permaculture*, déclarer la guerre aux
produits chimiques.
L’engagement commence... par les
graines. Sarah Bollendorff s’adresse à des
associations qui cultivent des plantes
traditionnelles et en travaillant avec leur
semence, on garantit la survie d’une
certaine végétation (ex : kokopelli en
France, Vern en Allemagne). Sarah et
compagnie prennent ainsi clairement
position contre les multinationales
chimiques qui essaient de breveter
la vie. Après, il s’agit d’optimiser les
combinaisons de plantes dans le jardin.
Eviter de rapprocher ce qui absorbe
toute l’énergie à la terre. Des parasites,
qui adorent une certaine plante, sont
souvent dégoûtés par une autre plante...
34
Et s’ils arrivent quand-même, Sarah les
enlève à la main.
La situation économique de la capitale
allemande est désastreuse. Mais les
citoyens sont créatifs, innovateurs, ne se
laissent pas faire. L’ambiance change
au-delà de la ville. Aux alentours du
jardin les nombreux chômeurs ne
craignent pas d’être obligés de faire
un boulot indigne : il n’y en a pas, tout
simplement. Nos jardiniers ont été
accueillis d’une manière chaleureuse à
Beetz, mais certains fermiers ont des
doutes par rapport à leurs méthodes...
Sarah Bollendorff continue tout de
même à chercher l’échange, collabore
avec un cuisinier qui s’intéresse de très
près aux ingrédients de ses pestos et
chutneys, donne des conseils épicés aux
amoureux des asperges (apparemment
très nombreux en Allemagne). Mais aussi
à ceux qui aiment son ail des ours, sa
roquette, ses pissenlits, ainsi que ses
fleurs. Sarah prépare une grande fête de
printemps.
Informations
Fabelhafte Kräuter Welt
www.fabelhaftekraeuterwelt.de
fabelhaftekraeuterwelt@yahoo.de
Semences équitables
www.kokopelli.ass.fr
www.vern.de
Pesto ou chutney biologiques
www.einklang-feinkost.de
* La “ permaculture ” c’est l’assemblage des mots
“ permanent ” et “ agriculture ”. Elle fut imaginée
en 1976 par l’Australien Bill Mollison. C’est une
science systémique qui a pour but la conception, la
planification et la réalisation de sociétés humaines
écologiquement soutenables, socialement équitables
et économiquement viables. Un système écologique,
qui s’autogère moyennant un effort minimal.
Son élément le plus important est l’homme, qui
sait s’évaluer lui-même, qui connaît ses forces et
capacités. La permaculture suit donc une certaine
éthique, soutient la biodiversité, elle est belle et
écologiquement précieuse.
35
FOR YOUFOR USFOR THEMFOR IT
WE'RE ALL DIFFERENT, LET'S KEEP IT THAT WAY
FORFREE!!
!
biodiv.lu
FOR YOUFOR USFOR THEMFOR IT
WE'RE ALL DIFFERENT, LET'S KEEP IT THAT WAY
FORFREE!!
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biodiv.lu
Eco Design ProductsFeed the Birds with Frisbee Plates
Recycled Chewing Gum
Items selected by Petz Scholtuswww.pokodesign.com
Garden parties call for disposable plates to avoid a lot of washing up, but
throwaway plates call for a lot of waste. Here is a green and fun alternative : the
UFO plates. After the meal, toss the plates into the bushes, Frisbee-style ! These
biodegradable plates then break into smaller pieces and feed the birds and
squirrels, with their integrated seeds.
www.andrearuggiero.com
What to do with used chewing gum ? Recycle it !
Designer Anna Bullus has created a new material
called Gumnetic, made from used chewing gum
and bio resin. This saves used gums from going to
landfill, or worse, being stuck to the sidewalk and
lets them become a raw material that can be turned
into new products instead. One such product is
the Bubble Gum Bin that also collects chewing
gum. In the UK alone, three and a half billion pieces
of gum a year are thus gathered for potential
recycling. Another object made from Gumnetic is
the Chewy Pad, an eco-friendlier alternative to the
current memory foam containing polyurethane and
additional chemicals, which are used to produce
cushions.
www.annabullusdesign.com
38
Eco Design Products Panpaati, a Bread Chair
My Lamp is a Sheep Stomach !
Virtual Water
Designer Julia Lohmann’s Flock are magnificent ceiling lamps;
organic shapes with a beautiful detailed texture, giving off a soft
light. However, if you read the label, you realise that these lights
are made from 50 preserved sheep stomachs ! Rosel, Belinda, Raul,
Eileen, Carla, Elsa, Radia are the benches Lohmann designed, that
don’t just look like cow but are made from cow. The designer
explains : We don’t want our food to remind us of the animal it is
made of and, at the same time, are able to create living materials
through advances in bio-technology. The “ cowbench ” explores
the threshold between animal and material.
www.julialohmann.co.uk
Enoc Armengol finds nothing wrong in playing with your
food. He actually incorporates food into his designs in order
to reduce waste. His main material is bread, the staple food
for many people around the world. In his designs, the dough
is kneaded and then shaped around a reusable wire frame to
create temporary pieces of furniture. Panpaati is an innovative
exploration that uses food as a material for ephemeral
structures such as chairs and tables. But nothing is thrown
away; everything is eaten ! It’s a conceptual and ironic response
to today’s throwaway culture and cheap furniture. PS : Check
out the video of the Making Of Panpaati at Armengol’s web site.
www.enocarmengol.com
We know that water is a precious resource we cannot live
without. But still, how much water do we actually use in our
daily activities and how much water is needed to create the
things we use and eat ? Traumkrieger, in stylish, eyeopening
graphics, have created a visual of different nations’ water
footprints as well as their food and commodities. The main goal
of the posters is to get people to rethink their consumption
patterns and raise awareness on how much “ invisible ” water
certain products contain. “ The virtual-water content of a
product refers to the amount of water used in the various steps
of the production chain. The adjective ‘ virtual ‘ refers to
the fact that most of the water used to produce a product,
is not contained in the product. The real-water content of
products is generally negligible if compared to the virtual-water
content ”. For example, the production of 1 kg of beef requires
16 thousand litres of water and for one bag of potato
crisps (200 gr), 185 litres of water are necessary.
www.waterfootprint.org
39
” J’essaye de faire en sorte que cela
ne ressemble pas seulement à de l’Art
mais qu’il y ait aussi quelque chose
proche de la vie, un petit peu de tragédie,
un petit peu de comédie. ” (Judith Samen
dans une conversation avec Michael
Krajewski, 1997)
L’installation “ Reibekuchenwand ”
de Judith Samen oscille entre mise
en scène et image.
Mise en scène, puisqu’elle montre
clairement toutes les actions qui ont
eu lieu auparavant : quelqu’un s’est
attelé à la préparation de près de 900
beignets de pommes de terre puis les
a cloués sur le mur derrière la table de
préparation; cependant il n’y a ni cuisinier
ni documentation sur son action. Aucun
ingrédient sur la table, juste une poêle
et une plaque de cuisson; le spectateur
est dans l’incertitude entre ce qu’il voit à
l’instant et l’activité qui a eu lieu. Doit-il
se placer face au mur ou alors “ monter
sur scène ” entre le mur et la table de
préparation ? L’oeuvre se rapproche de
l’art participatif, sans pour autant faire
participer directement le spectateur.
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Samen nous met dans un rôle d’acteur
potentiel, mais la prise a été débranchée
et la plaque de cuisson n’a aucune
électricité...
Image, puisqu’il ne reste finalement sur le
mur que la composition picturale de 900
beignets de pomme de terre, ressemblant à
une tapisserie psychédélique des années 70.
Ce n’est pourtant pas une composition
statique. Même si on ne considère
pas l’action de cuisson en amont, la
composition elle-même se transforme
au fil de l’exposition. La tentative
d’immortalisation des beignets prend
tragiquement fin lorsqu’ils sèchent
et tombent peu à peu du mur…
L’altération au fil du temps est une
caractéristique incorporée dans la
plupart des oeuvres de Samen, qu’il
s’agisse de ses vidéos, de ses installations
performatives ou de ses photographies.
Judith Samen compose puis
photographie des mises en scène
montrant généralement une seule
personne dans un environnement
domestique, et fréquemment avec
de la nourriture. Ces travaux se situent
entre la tradition classique de l’art du
portrait et celle de la nature morte.
Ces mises en scène montrent des scènes
de la vie de tous les jours, d’un familier
apparent, mais tout comme l’idée de
clouer des centaines de beignets de
pommes de terre sur un mur, elles ne
sont pas dénuées d’un certain degré
d’absurdité que le spectateur
ne peut ignorer.
Informations
www.judithsamen.de
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Purée de carottes, croquettes pour chiens...
“ [Les légumes] sont des choses que l’on
consomme, mais que l’on regarde, dans le
circuit de la consommation, d’une certaine
manière. Ce sont des produits qui peuvent
apparaître comme naturels, mais qui ne
le sont pas du tout. Ce sont en fait des
produits de notre culture. Par exemple,
pour une tomate, il y a des designers qui
étudient l’épaisseur de la peau, sa brillance,
le fait qu’elle pourrisse de l’intérieur. On ne
voit qu’une face des choses. Moi, je laisse
simplement pourrir cette tomate, et je
regarde de près ce qui se passe. C’est assez
merveilleux. Il n’y a rien de dégoûtant.
C’est simplement la mort qui rencontre la
vie, c’est-à-dire la tomate qui dépérit, les
champignons qui la colonisent, les insectes
qui sont attirés par tout cela et qui
viennent y pondre. ” (Michel Blazy)
Michel Blazy est un artiste de l’éphémère
et de l’incontrôlable. A partir d’éléments
naturels ou comestibles (purée de
carottes ou de pommes de terre, farine,
betteraves, lentilles, écorces d’oranges,
spaghettis, bonbons Kréma, chocolat,
légumes, biscuits pour chiens, graines
pour oiseaux...), il travaille le vivant et le
place au centre de sa création. Sous forme
d’installations, il explore la prolifération de
micro-organismes plus ou moins contrôlés
par lui-même. Ainsi, le mur d’une galerie
sera recouvert de purée de carotte, puis
vivra et évoluera le temps de l’exposition.
La moisissure viendra se développer
sur des oranges pressées, les pas des
visiteurs effaceront les motifs dessinés à
la farine sur le sol, une vidéo montrera la
déperdition de tomates...
Créateur de processus évolutifs et de
scénarios incertains, Michel Blazy manipule
les matières, tente d’en contrôler la
disparition et la transformation, ou au
contraire, laisse entièrement vie à l’oeuvre.
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Purée de carottes, croquettes pour chiens...
Les objets vivants de l’artiste prennent
forme pendant l’exposition et l’ont pris
dans d’autres lieux auparavant, mais ces
formes ne sont pas fixes et elles peuvent
êtres développées selon l’énergie, l’espace
et le temps.
Une exposition de Michel Blazy
s’appréhende dans la durée, dans la mise
en relation des différents moments,
dans la lecture des liens entre les cycles
successifs. Le musée ou la galerie devient
le laboratoire dans lequel seront installées
ses expériences. Plutôt que d’exposer
des installations achevées et pérennes, il
expérimente et met en place des situations
et conditions dans lesquelles des formes
d’art moins stables peuvent émerger.
Les oeuvres de Blazy font partie des rares
exemples d’oeuvres d’art qui intègrent la
notion d’aléa dans leur existence.
Le principal aléa est le temps, il est subi
activement. Les oeuvres ont besoin de ce
temps pour exister; d’habitude le temps
nuit aux oeuvres d’art, mais celles de
Michel Blazy y gagnent.
Informations
www.galerieartconcept.com
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Ohhh non, ça colleOn adore le mâcher, faire des bulles
puis s’en débarrasser avec insouciance, et
là où il reste collé, il tient bon ! Il met 5 à 6
ans à s’éliminer dans la nature et son coût
de nettoyage est exorbitant dans les
grandes villes.
Il est dit qu’il aide à la concentration et à
combattre le stress, mais le chewing-gum
que nous mastiquons n’a plus grand chose
à voir avec son ancêtre le “ chicle “ des
Aztèques et des Mayas qui mastiquaient
de la sève de sapotier pour se muscler les
mâchoires. Aujourd’hui nous mâchouillons
allègrement des gommes de synthèse
fabriquées à partir de polymères issus
du pétrole, résultant du même procédé
industriel que celui utilisé pour produire
des pneus ! Mhhh !
T’aurais pas un chewing-gum écolo ? Eh
bien si ! Chicza est une initiative mexicaine
qui produit le premier chewing-gum bio et
biodégradable.
Les “ chicleros “ traversent les forêts
tropicales pour récolter la sève blanche de
l’arbre chicozapote (sapotier, en espagnol)
en taillant une coupure superficielle en
forme de “ Z “ dans l’écorce. Ce procédé
permet de diminuer la déforestation au
Mexique car après chaque saignée, l’arbre
doit se reposer pendant 7 ans avant la
prochaine récolte. Le chicle est fondu selon
la tradition ancestrale des Mayas pour
produire la gomme de base à laquelle on
ajoute du sirop d’agave et du sucre ainsi
que des saveurs naturelles. La pâte est
pressée et façonnée en bandes de gomme
Chewing-gum biodégradable ?
46
à mâcher. Elle contient près de 40% de
gomme base et offre la consistance idéale
pour être mâchée (ni trop dure ni trop
moue), des qualités propres à la gomme
naturelle.
Avantages de ce retour aux sources :
Chicza est naturel, donc sans colorants ni
conservateurs, il est soluble dans l’eau, il
ne colle pas aux vêtements ni aux cheveux
et surtout il est biodégradable !
Il commence à se désagréger dès la
phase de mastication et après l’avoir
jeté, plus besoin de culpabiliser, car grâce
à la biodégradation enzymatique et
bactérienne, il mettra seulement quelques
semaines à disparaître.
Informations
Chewing-gum biologique
www.chicza.com
www.bioflore.fr
Le saviez-vous ?Le consommateur américain consomme 300 chewing-gums par an.
Reconnu comme un aliment en 1939 aux Etats-Unis, le chewing-gum fut popularisé en France lors de la libération en 1944.
La France est le deuxième pays consommateur mondial de chewing-gum avec 5 chewing-gums par semaine !
En Angleterre, les ventes de ce produit ont augmenté de 33% entre 1998 et 2004.
La facture publique de nettoyage s’éléve à 6 millions d’euros par an pour la seule ville d
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47
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La Stévia est-elle une alternative saine et naturelle aux édulcorants chimiques ?
Depuis leur découverte, les
édulcorants, molécules de synthèse,
ont envahi les rayons des supermarchés
afin de remplacer le sucre naturel (le
saccharose) extrait de plantes.
On retrouve ces faux sucres dans les
produits alimentaires diététiques
pour les personnes souhaitant
maigrir, car leur pouvoir
sucrant est 200 à 300 fois
plus important que le sucre
avec un apport quasi nul
en calorie.
Aujourd’hui, la liste des
édulcorants autorisés
sur le marché est longue :
l’aspartame, le xylithol, la
saccharine, le sucralose… mais
ils ont mauvaise réputation. De
nombreuses études scientifiques ont en
effet montré une longue liste d’effets
secondaires en cas de surconsommation :
crampes, nausées, vertiges, maux de tête,
troubles de la personnalité, de la vision,
de la mémoire, dépression etc…
C’est la pression de certains lobbys de
l’industrie agro-alimentaire qui a permis
la mise sur le marché des édulcorants
malgré des études parfois controversées.
Certains parlent aujourd’hui de
l’aspartame comme d’une bombe à
retardement… Mais attention, tout est
question de quantité consommée !
Au Japon, l’aspartame est interdit depuis
1969. Dans les produits diététiques, le
sucre est remplacé par une molécule
sucrante naturelle, la Stévia, dont jamais
aucun effet secondaire néfaste n’a été
rapporté.
En Occident, l’intérêt pour la Stévia
en tant qu’additif alimentaire a grandi
depuis que deux géants de l’industrie
agro-alimentaire, Coca-Cola et Pepsi,
ont décidé de s’y intéresser. Suite à des
résultats positifs et prometteurs de
nouvelles études de toxicité, la FDA (Food
and Drug Administration, USA) a donné
un accord favorable à son utilisation en
décembre 2008. Les pays européens en
débattent aujourd’hui, sauf la France qui
a autorisé la Stévia en Septembre 2009. Il
faut noter que l’on trouve déjà la Stévia
comme complément alimentaire dans les
magasins bios ou diététiques.
La Stévia provient de la plante Stevia
rebaudiana cultivée aujourd’hui un peu
partout dans le monde et qui tire ses
origines en Amérique du Sud. Son pouvoir
sucrant 300 fois plus important que
celui du sucre et son apport calorifique
très faible en font un parfait édulcorant
naturel et vraisemblablement sain !
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L’installation vidéo “ISO Pop Corn- 1st Generation Human designed pop corn” fait partie de la série
“Power Corn” initiée en 2005 par l’artiste luxembourgeoise Sneja_D ©.
Les fruits et les légumes étalés dans les rayons de nos supermarchés, de tailles identiques, sans bosses, sans égratignures,
ressemblent à des illustrations, à des produits fabriqués. “Standards et normes sont introduits presque dans tous les domaines de
notre société. Derrière ce phénomène particulier ou malaise apparent, se cache un vrai danger : Plus nous standardiserons notre
environnement, plus notre environnement nous standardisera, aussi bien nos goûts, nos pensées que nos comportements.”
ISO Pop Corn, dont le thème principal est l’intérêt que l’homme dans la société moderne porte à la nature et plus particulièrement à
la nourriture, est une réflexion sur l’invasion dans nos supermarchés et dans nos assiettes de produits alimentaires génétiquement
manipulés (OGM) ainsi que sur le pouvoir grandissant des multinationales du secteur agro-alimentaire, où croissance, optimisation,
efficience et rendement économique l’emportent sur le goût et la qualité alimentaire.
www.sneja.lu | www.050505.lu | www.060606.lu | www.070707.lu | snejavideo.blogspot.com
49
Produced in RomaniaTe
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We have tried to talk to them. Make
them understand that they need to
change. As a producer you need to follow
the law : hygiene standards, animal welfare
standards. They are not civilised, they do
not even wash. How can you talk to people
like that ?
Now with EU membership, Romania needs
to build a new agriculture : investment,
specialisation, and efficiency. This is how
agriculture works – we have to make food
for people, right ? Peasants have a few
cows, sheep and pigs, but they do not
really produce anything.
So people can choose. If they have a small
farm, they could add value to the cheese
by branding it and making it a “ traditional
produce ” 1. This will bring development.
Obviously you cannot make the traditional
produce under your bed. You need some
EU standards : papers, chemical analyses.
Then you can sell it at a higher price.
Everyone can get the papers, it is a level
playing field, it’s capitalism. You need
to take risks to get things. That’s how it
works. Peasants are very paranoid, they
spread rumours that the game is rigged
and that they cannot actually get this,
but it is not true. They just do not want
to change. But they will need to become
proper consumers – as it is, they do not
produce or consume anything !
The policy makers speak
Eu Integration and the Making of Traditional Foods
1 Council Regulation (EC) No 509/2006 of 20 March
2006 on agricultural products and foodstuffs as
Traditional Specialities Guaranteed.
50
They want to turn us into farmers, but we
are just peasants. It is our way of life. We
have worked with animals all our lives,
now we should “ produce ”. Haven’t we
always done that ?
Under socialism, things were different.
Peasants were valued, as well as our
produce. Now Romanians have to go
abroad to make a living. Our state has
become a beggar. Today, we’d better burn
our wool than try to sell it. Our cheese
needs to be different now, they want us
to certify that it is “ traditional ”. Despite
all free-market talk, we have no access at
the market. Those who succeed here are
people with networks. The game is rigged.
The Ministry wants papers, too. They do
not let me in, as a peasant, in the EU.
The EU is asking us to change : we need
milking machines and special rooms for
our cheese. Soon we won’t be able to
raise pigs in the courtyard either 2.. Isn’t
it absurd to have laws on animal welfare,
when people do not fare well ? My family
doesn’t have money, even if I really do
want to change things. They won’t leave
us to be.
The villagers speak
2 Council Directive 91/629/EEC of 19 November 1991
laying down minimum standards for the protection
of calves; Council Decision 88/306/EEC of 16 May
1988 on the conclusion of the European Convention
for the Protection of Animals for Slaughter;
furthermore, scores of national laws favouring large-
scale agriculture confused the issue of who was
demanding change.
51
When Romania became a member state
of the European Union (EU) in 2007, its
countryside featured 5 million small farm
holdings averaging 2.74 ha. Statistics
pointed to 35% of its population employed
in agriculture (compared to less than
5% in Western European countries),
and around 2 million of its 20 million
inhabitants have left their politically
unstable homeland for migrant labour
in Western Europe. With hardly any jobs
on the Romanian countryside as a result
of post-1989 economic changes, the
people who remain in their village heavily
depend on agriculture as a livelihood. EU
integration has demanded massive changes
to this agriculture that are, however, only
partially implemented, because the EU’s
Common Agricultural Policy did not fit
the Romanian context and the country’s
history.
After World War II, the European Marshall
Plan universalised the American model of
capital- and energy-intensive agriculture,
transforming diverse rural landscapes into
monoculture areas. Supermarket expansion
integrated the world food market and
incorporated small or independent
producers into its (tenuous) contractual
webs that often forced them out of
production. Large supermarkets have
frequently helped to eliminate traditional
markets as outlets for small producers. As
a consequence, the latter were put out of
business as their livelihood basis has come
under threat. Because of the consolidation
of corporate agribusiness in the global
agrifood system, food stocks are now
highly centralised : five corporations control
90 percent of the international grain trade,
three countries produce 70 percent of
exported corn, and the thirty largest food
retailers control one-third of world grocery
sales.
The story of Romania’s agriculture can tell
us about longer-term changes in European
agriculture and food production. It can
also tell us about the dislocations, the
priorities, the specificity, and the bias of
large-scale policy. The story of Romania’s
peasantry shows the contradictions of
agricultural policy that has been putting
farmers out of business in the global south,
as well as within Europe for decades.
The negative environmental impacts of
industrial agriculture have spawned a
demand for “ organic ”, “ local ” and
“ small-scale ” produce in Western Europe,
and, in 2010, much of Western European
“ organic ” is imported from Eastern Europe,
where this demand does not exist to
the same degree. In Romania, the irony
lay in the changes demanded by the EU
in relation to small-scale producers also
known as “ peasants ” to become efficient
producers and standardise their produce.
They had to make their cheese, brandy
and meat “ traditional ” by getting it
“ certified ” by state authorities. They also
had to change their practices of keeping
and slaughtering animals because of new
animal welfare laws.
To sum up : take a local system of
production. Explode it in time and space.
Leave peasants at a loss with how to make
a livelihood, and demand they become
proper producers and consumers. Recreate
a feel of local and traditional foods through
a branding process of “ certification ” in
which only entrepreneurial elites can
participate.
Writer
Katy Fox is an anthropologist who grew up on
the Luxembourgish countryside. For her doctoral
thesis, which she has completed at the University
of Aberdeen, she researched people’s relationships
with law, the economy and the state in rural
Romania and has carried out long-term intensive
field research with Romanian villagers and
policymakers. Her research interests include food,
power, sustainability, environment and education
for social change.
Romania Eu member
Free trade
The tortilla, the principle food and a
symbol of Mexico whose main ingredient
is corn, is no longer available to most
Mexicans. The North American Free Trade
Agreement (NAFTA) came into force in
1994 and since then, an estimated 1.5
million agricultural jobs have been lost.
Before NAFTA, Mexico imported roughly
10% of their corn but now it imports 50%
of subsidised and genetically modified corn
from the United States. Subsidies to mega
farms are killing off local and peasant
farming in Mexico. This then causes the
displacement of a large number of farmers
who move to big cities to find work.
Tex
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ille
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When disaster strikes
On Tuesday 12 January this year, a massive
earthquake struck Haiti on the island of
Hispaniola. The death toll released by the
president is nearly 170 000. Even though this
number is disputed, the number of people
affected by the earthquake is estimated at three
million. These are the people who need immediate
help, the people of Haiti who have constantly
struggled to survive on less than $1 per day.
Poverty and hunger have been common in Haiti
for a very long time and the current tragedy
will keep it this way, for a long time to come.
A country already heavily in debt is taking help
in the form of loans that will become a heavy
burden for the unforeseeable future, according to
UNCTAD (the United Nations Conference on Trade
and Development).
Food for Thought54
What’s in baby food ?
The chemical melamine is sometimes
illegally added to food in order to increase
its apparent protein content. In China,
certain baby food producers eager to cut
costs, dilute their milk and then add the
chemical exactly for this purpose. In 2008,
six infants died, 870 were hospitalised and
300 000 cases of kidney stones and other
kidney problems were reported. Concerns
over food safety and regulations in China
and the rest of the world have been raised.
The previous year, the same chemical had
been used in dog and cat food imported
to North America, Europe and South
Africa from China. Resulting in the deaths
of thousands of pets from similar kidney
problems to those reported in China.
Africa is still the issue
The past few years have seen one of the
worst economic crises for many years, the
worst since the great depression of the
1930s according to leading economists.
During the same period, Africa has been
suffering from a food crisis on a very
large scale. The national and international
neglect of the agricultural sector has
transformed many countries from food
exporters into for importers. This has
lead to the rise in prices of staple foods
that remain well above their long-term
averages. Over 300 million Africans
still face chronic hunger today, which
represents about a third of the continent’s
population.
When is a banana not a banana ?
Well, not when it’s a bendy banana. In 1994, EU regulation 2257/94,
an eight-page directive, was drawn up by the European Union.
Bananas had to be at least 13.97cm long and 2.69cm wide and they
were not allowed to have any unusual curvature. The EU had placed
a class system on certain fruit and vegetable products that raised
the prices and also wasted a large amount of food, as it was not
the right shape or size. Thankfully, July of last year saw the rule
being axed and over 100 pages of legislation on the shape, size and
texture of 26 different fruit and vegetables were thorn up.
55
nouveaux meubles en vue. Alors que certains changent leur intérieur tous les
ans, d’autres s’estiment heureux quand la table de cuisine tient encore debout. Une vitrine virtuelle
tente de faire le lien entre ces 2 réalités luxembourgeoises depuis 5 ans. L’ Okkasiounsbuttik donne une
seconde vie à des meubles anciens. Une fois récupérées gratuitement dans les foyers privés des
50 communes participantes, les pièces sont ensuite mises en vente via une plate-forme Internet. Des
galeries photos permettent de découvrir un mobilier fonctionnel à prix abordable, voire gratuit pour
les plus nécessiteux. Une dizaine de postes de travail ont été créés à l’atelier qui récupère et retape des
éléments de cuisine, de chambre ou de salle à manger. Les articles en stock sont uniquement consultables
sur un site Internet flambant neuf. Donnez ou achetez sur www.okkasiounsbuttik.lu
Flatscreen et four écolo ? Rien de plus facile avec Oekotopten. Depuis septembre
2007, ce site permet de trouver la télévision, le lave-linge, la moto ou encore l’ampoule qu’il vous
faut, tout en proposant le modèle le plus intéressant au niveau énergétique (meilleur rapport
qualité/consommation). L’initiative du Mouvement Ecologique et du OekoZenter compte à
ce jour près de 823 objets différents qui suivent des critères de sélection comme par exemple
l’émission de CO2 pour les véhicules (rubrique la plus consultée) ou la dépense d’énergie pour les
congélateurs. 16 catégories vous permettent de comparer directement les marques et enseignes
existantes au Luxembourg et de savoir ainsi, comment bénéficier de la prime COOL pour l’achat
d’un frigo ou de la PRIME CARE pour les véhicules. Plus d’informations sur www.oekotopten.lu
Des capsules caritatives. Depuis près de 2 ans, la Maison des Jeunes de
Differdange collectionne tous types de capsules métalliques: capsules de sodas, bières, couvercles
de bocaux etc. Ceci, non pas uniquement pour contribuer au recyclage des matières
premières. Ces capsules sont revendues à une entreprise de recyclage, ce qui leur permet
de récolter de l’argent pour parrainer d’ores et déjà les études de 2 adolescents en Inde
pendant 3 ans (Indesch Patenschaften asbl). Bientôt, les fonds suffiront peut-être
pour parrainer plus de jeunes. Les jeunes récolteurs de capsules ont à leur disposition
un minibus et ne vont bientôt plus démarcher uniquement les foyers privés; ils lancent
aussi un appel au secteur Horesca pour donner une nouvelle vie à des milliers de petits
bouts de fer. Un conteneur spécial pour la collecte de ces capsules existe au centre de
recyclage de la Ville de Differdange. Pour des grandes quantités ou pour les personnes ne
pouvant pas se déplacer, des ramassages sont organisés dans tout le pays (prochaine collecte le 10
mars 2010). Infos par sms au +352 691235005 ou sur www.caps.lu
56
Le pouvoir du choix
C’est dans la poche. Le téléphone portable est devenu un objet
incontournable dans la vie quotidienne, mais pas uniquement pour télécharger la
dernière “ App ” ou pour discuter au volant... Un projet danois a répondu aux besoins
les plus basiques des sans-abris. Pour eux, le téléphone reste avant tout un moyen
de communication avec leur famille ou leurs proches, mais aussi avec les autorités et
institutions. Le GSM offre en plus la possibilité d’appeler l’ambulance ou la police en cas de
nécessité. Problème majeur, la batterie qui se décharge. Faktor 3, une agence qui mélange
design, technologie et durabilité, a donc développé un système de recharge solaire. En
collaboration avec un journal danois, ils ont mis à disposition 500 sacs solaires aux sans-
abris dans la région de Copenhague. Ces dispositifs seront mis en vente dans toute l’Europe
très bientôt sur www.faktor-3.dk
Dynamo Effect. Le climat, thème majeur avant l’échec de Copenhague
2009, reste d’actualité en 2010. C’est pourquoi un projet radio européen tente de nous
garder informés. Disponibles en plusieurs langues et dans plusieurs pays, ces émissions
traitent des options vertes en terme d’énergie, proposent des alternatives pour
notre manière de consommer, informent sur ce qui se fait en matière d’éducation des
écocitoyens d’aujourd’hui et de demain. Depuis janvier les auditeurs luxembourgeois
ont eux-aussi accès à une série de 30 émissions de 30 minutes chacune. Dynamo Effect,
en langue allemande, explique par exemple comment fonctionne une école écologique,
analyse les hôtels les plus verts d’Europe, questionne l’avenir du bois comme matière de
construction, donne des tuyaux pour les achats quotidiens ou pour le transport. Rendez-vous
hebdomadaire les dimanches de 13h30-14h00 sur 103,3 et 105,2 FM cela jusqu’en été. Plus
d’informations sur www.dynamoeffect.org et www.ara.lu
Du talent à revendre. Tout le monde dispose d’un certain savoir-
faire, d’un talent, d’une compétence particulière... qui pourraient être mis au
service d’autres personnes. Il y en a qui aiment bien repasser, d’autres qui sont
calés en mathématiques. Pourquoi ne pas échanger ces services au lieu de les
payer ? Ceci est l’esprit du “ système d’échange local ” et des bourses d’échange
qui se créent à de nombreux endroits et aussi au Luxembourg. La bourse aux
talents tente de briser les barrières qui empêchent les gens de prendre contact.
Chaque personne intéressée peut s’inscrire avec son talent via Internet. Le but
est de créer des binômes d’échange, sans interférence monétaire. Des soirées
de rencontre ponctuelles aux quatre coins du pays facilitent la mise en contact entre les différents talents du réseau. La grand-mère experte
du tricotage peut donc rencontrer le teenager habile sur la console Wii, tandis qu’une jeune fille mal-entendante peut enseigner le langage des
signes à un jardinier spécialisé. Vous l’aurez compris, personne n’est exclu. Le 4e événement aura lieu le 6 juin à Untereisenbach. Inscription à la
bourse aux talents sur www.cgjl.lu
57
La république islamique, plus de
trente ans après la révolution qui l’a
instaurée, suscite toujours la même
incompréhension, sinon un effet
d’appréhension. La fréquence de son
évocation dans l’actualité médiatique n’a
d’égale que la méconnaissance générale de
la complexité constitutive de ce pays. Car
les images et dépêches en provenance
d’Iran affluent, mais se contredisent entre
elles. Un jour, les mass-media nous
montrent des femmes drapées de la tête
aux pieds dans leur tchâdor noir, le
lendemain surgissent des midinettes aux
foulards bariolés et tuniques subtilement
cintrées. Aux discours enflammés et
offensifs d’une poignée de dirigeants
islamiques succèdent les photos de
centaines de milliers d’Iraniens défilant
pacifiquement dans les rues. La couverture
médiatique de l’Iran se focalisant
essentiellement sur les événements
politiques, comment interpréter le
décalage des images qui nous parviennent ?
La société iranienne est traversée par
des bouleversements issus d’un long
développement de sortie des structures
traditionnelles. Ce mouvement, loin d’être
homogène au sein de la population, est
avant tout social et culturel. Oublions
Par delà la politique… les arts !
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A moins d’être Iranien ou iranisant, qui peut prétendre pouvoir se représenter l’Iran tel qu’il est aujourd’hui ?
58
Par delà la politique… les arts !
dès lors les figures politiques
présentes sur la scène publique
iranienne. Cédons la parole aux
artistes ! Car la vitalité des activités
artistiques révèle un processus
de transformations qui est bien
plus profond et durable que ne
le laissent entrevoir les clichés
qui nous arrivent habituellement
d’Iran. Il faut ici rappeler qu’au
plus tard depuis l’établissement
de la république islamique, la
société iranienne a bénéficié d’un
système éducatif déployé à travers
tout le pays. L’accès aux études
universitaires, autrefois réservé aux
classes sociales privilégiées, s’est
désormais démocratisé, et plus de
60% des étudiants, toutes facultés
confondues, sont des femmes. Sous le
poids des interdictions imposées par
le régime islamique, la ségrégation
des sexes reste toutefois fréquente
et les espaces de loisirs peu nombreux.
Dans de telles conditions, il n’est pas
étonnant que les Iraniens - surtout la jeune
génération qui a grandi sous la république
islamique - aient investi les lieux dédiés à
la culture et aux arts.
A Téhéran, mégalopole dynamique,
monstre urbain incontrôlable et pôle
majeur des activités artistiques et
intellectuelles en Iran, l’engouement que
suscite la vie culturelle est manifeste :
les galeries d’art se multiplient un peu
partout dans la ville, les cafés proposant
des expositions temporaires fleurissent,
tandis que les performances scéniques se
jouent fréquemment à guichets fermés.
Sans parler de l’extraordinaire vigueur du
cinéma iranien, largement présent lors de
festivals internationaux et désormais bien
connu des cinéphiles européens - même
si paradoxalement, en Iran, ces films se
trouvent davantage sur le marché noir
de la voie publique que sur les grands
écrans. Contre l’austérité des dogmes
régissant l’espace public, malgré les
difficultés d’obtention des indispensables
autorisations à toute initiative culturelle
et en dépit du manque de moyens
financiers ou d’infrastructures efficaces,
l’enthousiasme des Iraniens pour les arts
semble être à toute épreuve. Pour la
société iranienne, les pratiques artistiques
et les sorties culturelles représentent en
effet un possible espace de rassemblement
et d’expression.
L’exemple du théâtre est frappant : l’art
dramatique se fait à présent l’écho de
la société iranienne en s’efforçant de
refléter ses tourments, ses maux et ses
désirs. Les auteurs de théâtre se sont
ainsi appliqués à rechercher des styles
d’écriture et des thématiques propres
à la culture iranienne post-
révolutionnaire. Qu’ils s’inspirent
du patrimoine littéraire persan,
qu’ils examinent les séquelles
des événements historiques
récents (la révolution de 1979
suivie de la guerre Iran-Irak)
ou qu’ils interrogent les
impasses de la situation sociale,
les dramaturges ne cessent
d’aborder des sujets aussi
sensibles que la condition de
la femme, les relations entre
les deux sexes, le rapport
entre les générations, l’absence
de perspectives d’avenir des
jeunes ou la question de
l’enfermement. Ils tentent
ainsi de créer un répertoire qui
forme une sorte de miroir de
l’Iran contemporain. Confrontés
aux innombrables interdits
réglementant l’art scénique,
les metteurs en scène ont quant à eux
expérimenté les possibilités d’expression
non verbale. Puisant dans les traditions
scéniques séculaires de l’Iran, ils ont abouti
à l’émergence d’un langage chromatique
et gestuel leur permettant d’évoquer
subtilement des idées, sans pour cela
recourir à l’articulation des mots. Lorsque
des textes traitant des préoccupations
des spectateurs iraniens se conjuguent à
des mises en scène portées par une infinie
volonté d’expression, l’art théâtral se fait
véritable porte-parole de la société.
Prenons le cas d’Amir Reza Koohestani,
dramaturge et metteur en scène qui
malgré ses 31 printemps compte déjà une
dizaine de spectacles et plusieurs tournées
internationales à son actif. Conscient
de la puissance dramatique du ta’zieh,
les créations de Koohestani empruntent
volontiers aux conventions scéniques
59
héritées de ce théâtre rituel joué depuis
des siècles en Iran. Ceci ne l’empêche
pas d’avoir régulièrement recours à l’art
vidéo ou à des projections filmiques
sur scène. En mêlant des techniques
scéniques ancestrales aux technologies
numériques modernes, il réalise des
performances originales quoique
profondément ancrées dans la culture
iranienne ancienne. Cet enracinement se
retrouve également dans ses textes. Il ne
cesse en effet d’entrelacer les dimensions
documentaire et symbolique. Aussi ses
pièces passent-elles d’un plan réaliste, aux
accents de vie quotidienne descriptifs des
conditions présentes de l’Iran, à un plan
davantage imagé ou mythique, faisant
appel à l’imaginaire de la longue tradition
poétique persane. L’œuvre du jeune Amir
Reza Koohestani se fait ainsi l’expression
d’une culture théâtrale où s’enchevêtrent
patrimoine pluriséculaire, nouvelles
expériences scéniques et thématiques
contemporaines.
Hormis le théâtre, d’autres champs
artistiques se font l‘écho de la réalité
sociale actuelle. Mehraneh Atashi,
jeune photographe née en 1980 à
Téhéran, s’efforce ainsi de sonder
les traits de l’identité iranienne via
l’expression artistique. Elle réalise pour
cela des auto-portraits campés dans un
environnement explicitement iranien.
La série de photographies réalisées
dans des zourkhâneh - ces maisons
de lutte et gymnastique traditionnelle
où s’affirment les valeurs de virilité et
d’esprit chevaleresque - interroge la
place de la femme dans la société post-
révolutionnaire. Alors que les athlètes,
en pleine démonstration de force,
figurent au premier plan, la jeune femme
apparaît discrètement sur chacune des
photographies à travers un subtil jeu
de miroirs qui la reflète derrière son
objectif. A travers la présence du corps
féminin dans un milieu exclusivement
masculin, présence qui se glisse quasi
clandestinement dans la prise de vue, le
travail de l’artiste questionne le statut
de la femme dans une société encore
partiellement soumise aux structures
patriarcales.
En développant la vie culturelle du pays,
les Iraniens parviennent à s’extérioriser,
questionner leur réalité quotidienne et
explorer les paradoxes de leur société.
Ils y trouvent également des occasions
de rencontre et une échappatoire à la
ségrégation officielle entre hommes et
femmes. Alors que le deuil est omniprésent
en Iran - en raison notamment des
multiples commémorations rituelles
chiites, mais aussi à travers l’espace
urbain où d’immenses fresques murales
et d’innombrables noms de rues figurent
le culte du martyre - les arts iraniens
représentent la vie. Ils ne cessent en effet
d’exprimer les aspirations de la population
iranienne et d’incarner une société qui,
détachée des simulacres moralistes et des
normes restrictives de l’idéologie officielle,
cherche à se définir dans la diversité
des courants qui la compose. L’Iran
contemporain est un pays de contrastes :
nulle querelle politique n’est en mesure
d’en traduire l’hétérogénéité. Seul le
domaine des arts s’est aujourd’hui doté
des moyens d’exprimer la complexité d’une
société qui oscille toujours entre tradition
et modernité.
Auteur
Liliane Anjo est doctorante sous la direction de
Farhad Khosrokhavar à l’Ecole des Hautes Etudes
en Sciences Sociales à Paris et boursière du Fonds
National de la Recherche Luxembourg dans le cadre
de ses recherches sur “ La politique culturelle et
les enjeux des pratiques artistiques en République
islamique d’Iran à travers l’exemple du théâtre “.
Elle a effectué plusieurs longs séjours en Iran
et recommande à tous les passionnés d’art et
d’architecture d’entreprendre un voyage dans ce
pays sublime et complexe.
60
Maintenant on va partout à vel’oh!
www.veloh.lu
pla
n K
Avec plus de 250.000 utilisations en près de 2 ans, vel’oh ! con-tinue plus que jamais sur la piste cyclable du succès ! En 2010 l’optimisation de l’infrastructure passe à la vitesse supérieure et le réseau se développe encore avec 7 nouvelles stations à partir de mars. Maintenant on va partout à vel’oh !
10042-01-VDL ann veloh � 205x255_prod.indd 1 12/02/10 12:11:28
Cette phrase apparemment
anodine que Nader Ghavami glisse dans la
conversation caractérise parfaitement ce
photographe passionné, qui a connu des
moments difficiles. D’abord en Iran, son
pays natal qu’il quitte à l’âge de 12 ans,
puis à Luxembourg où il s’installe avec sa
famille.
Nader Ghavami fait ses études en
Belgique, il rêve de devenir photo reporter
et espère parcourir le monde. Le sort en
décide autrement : ce sont les petites
choses de la vie quotidienne et non les
grands drames qu’il va prendre en photo.
Des photos réalistes, comme il le dit
lui-même, des photos en noir et blanc
qu’il développe dans sa chambre noire.
Nader préfère travailler en analogique,
avec un objectif grand angle qui
lui permet d’être au vif du sujet.
Normalement il parcourt la ville, son
35mm en bandoulière. C’est le hasard
qui le guide. Parfois c’est un regard, un
sourire qui l’interpelle - une situation bien
précise qu’il veut capter. Son thème à lui
c’est la vie quotidienne.
“ Je laisse parler les émotions, ce ne
sont pas des photos calculées d’avance “
dit-il, en soulignant qu’il recueille les
images pour nourrir son âme. Tel un
poète, il nous montre des scènes de la vie
apparemment anodines, des photos en
noir et blanc qu’il a prises au gré de ses
promenades.
Ces maîtres à lui s’appellent Robert Capa,
Henri Cartier-Bresson, Joseph Koudelka
et Robert Doisneau. D’ailleurs, c’est la
maxime de Doisneau “ photographier c’est
accueillir les propositions du hasard “
Nader GhavamiTe
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“ La constante de ma vie c’est la photographie”
62
Nader Ghavami“ La constante de ma vie c’est la photographie”
qu’il a emprunté pour décrire sa façon
de faire. Au premier abord, son travail
peut paraître nostalgique, peut-être aussi
parce qu’il préfère travailler en noir et
blanc. Nader Ghavami est conscient de ce
décalage. Mais pour lui, le noir et blanc
reste le meilleur moyen pour s’exprimer.
Pas question pour autant de bouder les
nouvelles techniques. Récemment il a
découvert les tirages digito-graphiques.
Plus besoin du procédé traditionnel...
Nader scanne les négatifs pour les
retravailler en numérique par après. Une
technique qui lui permet de faire ressortir
encore mieux les contrastes, les dégradés
de noir et blanc.
Nader entretient une relation passionnée
avec son pays natal. L’exil pour lui
a d’abord été un traumatisme, une
expérience déchirante qui l’a coupé d’une
grande partie de sa famille et de ses
souvenirs d’enfance. Il était clair pour lui
qu’un jour il rentrerait au pays. En 2007,
il a pu rester un mois et demi là-bas.
C’était les grandes retrouvailles, la lune
de miel comme il aime le préciser. Après
ces intenses moments de bonheur, il
n’avait nullement envie de retourner au
Luxembourg.
Il fera un deuxième voyage un an plus
tard. Grosse déception – Nader se rend
compte des difficultés dans lesquelles
vivent ses compatriotes. Il comprend
vite qu’il ne pourra jamais vivre dans cet
Iran-là. Dès son retour, Nader, qui s’est
toujours considéré comme apolitique,
commence à s’intéresser de plus près à
ce qui se passe en Iran. Après la lune de
miel, le désenchantement et puis la prise
de conscience.
En 2009, le photographe va voter pour
la première fois : il est persuadé qu’on ne
peut pas rester indifférent. Il considère
le fait de voter non comme un acte
politique, mais comme un devoir vital, un
acte fortement humain. L’état barbare
qu’est devenu l’Iran l’afflige et le révolte
profondément. Mais Nader Ghavami
croit à un avenir meilleur et il est sûr et
certain qu’il va retourner vivre en Iran.
Même si cela risque de prendre quelques
décennies.
Informations
Nader Ghavami Photography
www.alba.lu
“ Eco ” is the buzz-word used to make
concepts sexier and increase the appeal
of new products : eco-incentives for the
automobile sector, pet-friendly eco-fur,
ecological toilet paper, eco-dry-cleaning, you
name it ! Is “ Eco-village ” no exception ? In
fact, as simple as it may sound, villages have
always existed. Since the dawn of mankind,
people have gathered in small groups where
each knew each other and the economy was
running on the basis of exchange. It wasn’t
nature that gave us the capacity and will to
cope with the anonymous life of suburbia !
The need to share our lives with friends and
like-minded people actually carries a very
deep and ancestral resonance.
Yet the concept of Eco-villages is a relatively
recent one. First of all, unlike traditional
villages, they are intentional communities.
People choose for themselves, share the
main values and visions on the use of
facilities and resources, and they commit
to participate and actively contribute to
life in the community. Like a kibbutz or a
religious community ? Well, although the
importance of the “ community ” factor may
be similar, Eco-villages are just places where,
short of ideological purposes, the main
driving force is the desire to live amongst
people valuing both a supportive network
and a lifestyle that weighs less heavily on
earth. Spontaneity is a key feature of such
realities, which rise from a group of pioneers
rather than from initiatives taken by public
institutions or developers.
The term “ Eco-village ” first appeared
in 1991 in a report on sustainable
communities; since then, many intentional
communities have begun to call themselves
after this name. In 1995, all those gave life
to a common representative, the Global
Eco-villages Network (GEN), which unites
today around 900 Eco-villages around the
Social Innovation Te
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Life in Eco-villages
66
Social Innovation Life in Eco-villages
world. Their features vary in location, size
(from an agglomerate of few houses to
bigger structured settlements), sensitivity of
the inhabitants and their backgrounds.
All these concepts make sense, but how
do they walk what they talk ? Given the
openness of these villages, it’s worth paying
a visit to verify this on a case by case
basis. Normally, houses are either built or
recovered by the community itself, often
out of materials available from demolitions
or from other sites in the region. Meals
are provided according to seasons and
the capacity of local gardens. In some
cases, depending on the circumstances,
you may also enjoy fresh eggs or various
dairy products from local cows and goats.
Meat is less common, but not necessarily
excluded. As for energy, Eco-villages are
often run on an “ off-grid ” basis : supply
is not provided by the national grid, but
assured by solar panels installed on the
roofs of the buildings, while water coming
from the kitchens and compost toilets is
treated on a local purification plant working
with plants (phytoremediation). If you need
a car, mobility issues are countered by car-
pooling… By reading the above, one might
be given the impression of a bit of a Spartan
lifestyle. As a matter of fact, the search for
a simpler setting implies to abandon some
habits that, in modern cities, we would
take for granted; however, some of those
habits can be side effects of the city rhythm
themselves and can easily be dismissed,
once focusing on the real needs behind. You
could live in luxurious simplicity as in Sieben
Linden in Germany and nevertheless be
considered “ poor ” for the national statistics !
Despite the above unifying attempt to
describe the phenomenon, there are many
typologies of Eco-villages. For instance,
villages in the developed countries grow
with the longing for a more fulfilling
collective identity. In the developing
countries however, the movement sets
a pattern for development based on
local specificities rather than on a model
imported from the industrialized world.
In addition, the various drives of the
pioneering group very much shape the
vocation of the village : the “ Sieben Linden ”
Eco-village in Germany has always been
very keen on experimenting alternative
building materials and techniques. The
“ Damanhur ” Eco-village in northern Italy
was originally created by a group on a
spiritual path and the construction of the
“ Temples of Humankind ” constitutes a vivid
example of their engagement. Whilst some
Eco-villages directly stem from the protest
movement of the late ‘60s and maintain a
very strong political activism, others have
a more nuanced approach. In the case of
the “ Ecolonie ” community in France, the
development of organic agriculture has been
an important task since the very beginning.
In daily life the internal organization of
the Eco-village differs from place to place.
Just to give some examples, in some cases
individual incomes and resources are
pooled, in other cases private property
is allowed and the contribution to the
community can be adapted to different
schemes of rent, rather than property.
Regarding the decision-making process,
even though decisions are generally taken
on a consensus basis, sometimes it is
charismatic personalities driving the village’s
life. These many facets also keep evolving,
since Eco-villages are living organisms
that adapt to changing agendas or to
the fact that some people may leave and
others, with different interests, ages and
personalities may join.
I guess by now many will look at this as a
far too radical choice of life. Should we then
all go back milking cows in little houses
on a prairie ? Well, for some this has been
an option, and sure there will be always
someone who finds this lifestyle a more
satisfying one. But as economists would put
it, Eco-villages are indeed a “ niche-product ”
and it doesn’t look like the majority of us
would comfortably give up city life. But
this does not mean at all that such
experiences have nothing to communicate
to the outside world. At the end of the day,
these villages should be looked at as
laboratories of social innovation. The results
of what they put into practice should then
be looked at as potential inspiration for
a better quality of life in urban contexts.
Isn’t it true that highly sophisticated
components that end up in our fridges are
first tested on space shuttles ? !
Informations
On the Eco-villages movement and addresses
gen.ecovillage.org
About training opportunities
www.gaiaeducation.org
67
FreegansFouiller les poubelles pour trouver de la nourriture,
voici un comportement que l’on n’attend que des
sans-abris les moins chanceux. Pourtant un nouveau
mouvement, vraisemblablement initié à New York,
s’étend de par et d’autres de la planète (USA,
France, Angleterre, Norvège, Canada etc.) révélant
que les fouilleurs de déchets modernes ont bel et
bien un domicile fixe, sont étudiants ou employés
sans difficultés financières particulières, mais
trouvent cela aberrant que des tonnes de produits
consommables soient simplement jetés. Il s’agit des
freegans! Ce mode de vie alternatif a comme but de
limiter la participation au système économique ou
à la société de consommation actuelle. Cela va de
la récupération d’aliments encore consommables
dans les poubelles des magasins de grande
distribution et des restaurants, à la réutilisation de
déchets de toute sorte. Les freegans optent pour
le covoiturage et revendiquent un style de vie qui
évite à tout prix le gaspillage. www.freegan.info
Toujours à la modeFinis ton assiette, et pense aux enfants en Afrique qui
n’ont rien à manger. » On nous radote cela depuis
qu’on est enfant... et pourtant, rien ne semble avoir
changé depuis. Voici donc un petit update sur la
situation en 2010. Sur 6 839 255 943 personnes
dans le monde 1 000 000 000 ont faim (c’est le
chiffre le plus élevé depuis 1970, première année
où il existe des statistiques comparables). 25 000
personnes meurent de faim et de pauvreté chaque
jour, dont 16 000 enfants (faites le calcul, ça en fait
un toutes les 5 secondes... et oui même en 2010). La
faim est la forme de pauvreté la plus extrême où les
individus concernés ne peuvent même pas répondre
aux besoins les plus basiques pour survivre. En 2005,
plus de 1,4 milliards de personnes vivent sous le seuil
international de pauvreté et gagnent moins d’1 euro
par jour. www.bread.org
Des chiffres et des lettres
68
Manger à courte distance
Partir à 1 500 kilomètres en hiver... ça fait rêver, ou
presque. Voici non pas le récit d’un voyage lointain,
mais le destin d’une multitude de petits individus
rouges, bourrés d’engrais artificiels et calibrés
pour se ressembler. On les dénomme Fragaria,
communément connus sous le nom de fraise.
Pour atterrir dans la barquette du supermarché
local, ce fruit cultivé majoritairement dans le sud
de l’Espagne, nécessite selon le WWF et d’autres
organisations écologiques, environ 20 fois plus
d’énergie en hiver que pendant la production en
saison. A cela s’ajoute le prix exorbitant et bien sûr
le goût quasi inexistant d’un fruit au souvenir très
sucré. Mais le fruit de couleur rouge vif n’est qu’un
exemple. Dans votre intérêt gustatif, économique
et sans oublier écologique, vérifiez l’origine des
produits achetés et optez pour des fruits et
légumes “ courte distance ”, c’est-à-dire des produits
locaux et de saison. S’ils viennent néanmoins de
plus loin, qu’ils soient au moins fair trade.
Luxembourg Life-Style
Pas d’accord commun à Copenhague en décembre,
nous voici tous de retour à notre case départ. Limiter
les émission Co2 certes, mais chaque pays, chaque
gouvernement, chaque organisme ou association
prône d’autres chiffres à atteindre... Mieux vaut pour
cela connaître les chiffres dès le départ. Et bien voilà:
Les émissions annuelles par habitant au Luxembourg,
représentent en moyenne 28 tonnes de CO2*, ce
qui révèle que si chaque habitant de la terre
adoptait le même mode de consommation
qu’un Luxembourgeois, il faudrait disposer de
5,8 planètes. Cela dit, la nouvelle n’est pas
foncièrement mauvaise, car notre potentiel de
réduction est grand. A l’heure actuelle, près de la
moitié de l’émission totale de CO2 au Luxembourg
résulte de la vente et de la consommation de
carburants. Cela donne à réfléchir sur notre mode
de vie, surtout en matière de transport, et indique
qu’il faudra enfin trouver un accord national dans les
prochaines années.
*selon le Conseil Supérieur du
Développement Durable au Luxembourg
Des chiffres et des lettres
69
Épicé, sucré, salé, doux, mais aussi aigre...
Un magazine sur la nourriture, sans
vraie recette de cuisine. Une analyse de
notre manière de manger, sans bilan
diététique... le challenge était lancé.
Les auteurs d’IUEOA ont essayé d’y
répondre au mieux et ont ainsi décliné
une panoplie de saveurs et d’ingrédients
pour que vous puissiez, dès à présent,
préparer votre propre plat principal.
Allégé en Co2, avec uniquement 20% de
mat. polluante, emballage light... Ce sont
non pas les régimes radicaux qui ont
le meilleur résultat (effet yoyo assuré),
mais ce sont les petits changements
au quotidien qui peuvent changer les
chiffres sur la balance. Nous ne sommes
ni des experts dans la matière, ni des
précurseurs savants, mais nous pensons
que si chacun y met du sien, il en restera
pour les générations futures...
IUEOA vous invite à y réfléchir autour
d’un dîner, en attendant la prochaine
édition de ce trimestriel dédié
au développement culturable .
Pour les petits creux, il reste toujours le
site Internet www.iueoa.lu
Sarah Cattani et Sven Becker
L ’au revoir
Léon
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Dernières informations Le marché du bio explose, mais saviez-vous que sur les 2 268 agriculteurs luxembourgeois qui
exploitent en tout 130 000 ha, seuls 85 produisent en respectant les normes bio, ce qui équivaut à
2,7% de la surface agricole totale du pays.
Dans la plupart des pays développés, la part de l’alimentation dans les dépenses ménagères ne
cesse de diminuer et ne représentait plus que 8% en 2006, contre 14% en 1993.
ÉditeurIUEOA a.s.b.l.
6 ancienne Côte d’Eich
L-1459 Luxembourg
T +352 691 334 764
hallo@iueoa.lu
www.iueoa.lu
Rédacteurs en chefSarah Cattani
Sven Becker
Directeur artistiqueSven Becker
Auteurs Anne Haag
Birgit Thalau
Catarina Riccabona
Cristina Picco
Danièle Michels
Dorothée Herr
Frédérique Schuetz
Géraldine Gij
Katy Fox
Kerstin Thalau
Laurianne Kandalaft
Liliane Anjo
Lynn Gaspar
Paul Killeen
Petz Scholtus
Pierre Reyland
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Photo & Photos & IllustrationsChristophe Peiffer
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MerciAlexandra Schumann
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L ’au revoir
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