IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

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002 I 03.2010

description

Food is one of the most important things in the world, right? But nowadays it comes with many environnemental and sustainable issues. So what consequences hide behind our way to eat and consume? Here a small part of the summary: Recipe for disaster, Epicerie solidaire, Pig-ture, Meet meat, Tuna Alarm, Slow Food, Ea(r)t Eco Design Products, Food for Thought Food Issue | Alimentation

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002 I 03.2010

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EXPOSITION mudam luXEmbOurg 30.01.2010 - 23.05.2010 . CuraTEur : ENrICO luNghI

du point de vue de la Collection mudam

musée d’art moderne grand-duc Jean

mudam luxembourg3, Park dräi Eechelen

l-1499 luxembourgwww.mudam.luTel + 352 45 37 85-1

mer - ven 11h - 20hsam - lun 11h - 18h

mar fermé

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AlimentationFood

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AlimentationFood

Recipe for Disaster 06

T’as déjà essayé... 10

Epicerie solidaire 16

Pig-ture 20

Tuna Alarm 24

Slow Food 30

ça déménage ! 34

Eco Design Products 38

Chewing-gum biodégradable 46

iso Pop Corn 49

Food for Thought 54

Par delà la politique... les arts 58

Social Innovation 66

08 Tu mang koi ?

12 Les déchets qui nous chauffent en hiver

18 Beef roulade with crusty potato wafer

22 Meet Meat

26 All Change

32 Back to the Roots

36 Many varieties, all connected

40 Ea(r)t

48 Substitut de sucre

50 Produced in Romania

56 Le pouvoir du choix

62 Nader Ghavami

68 Des chiffres & des lettres

www.climatepartner.de | 526-53295-0210-1007

Pour la production de cet exemplaire du magazine 3,34 kg de Co2 ont été émis, puis neutralisés avec

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3 large excuses

1 car

extra-virgin ignorance

2 lies, trimmed and peeled

1 cup of confusion

2 packets of instant selfishness

750 ml of sweet white greed

4 tablespoons of mixed habits

1 dollop of laziness

Likes & Dislikes

Get your excuses ready and drive to the

nearest conventional supermarket. The local

market/organic foodshop might be better

for the planet and healthier, but there is less

choice and it’s too expensive. And if you

spend too much money on food, how can

you afford other essential items such as an

HDTV screen or a holiday in Greece... ?

Those who have doubts about taking the

car (if you live quite close to the shop, for

example), remember that most people

drive to the supermarket anyway and that

there’s plenty of parking space. Why should

you be the stupid one waiting at the bus

stop with your shopping bags ? Leave public

transport or walking to those who have the

luxury of time and/or no children. Marinate

your excuses in extra-virgin ignorance,

now widely available in most good Western

democracies. Ignorance is still the best way

to defend yourself against animal-loving

vegan eco-fanatics questioning your way of

life. “ Meat is murder ! ” - what do they mean

by that ? As far as you’re concerned, meat

tastes nice and is good for you.

If you can’t find ignorance (or are allergic to

it), use confusion. It works very well with

fish. Do you know which types of fish you

can still eat nowadays ? Thought so. Most

people don’t. You might have read or heard

that some species (such as bluefin tuna) are

close to extinction because of overfishing.

But deciding which fish is definitely off

the menu is a complex and confusing

task. Try Greenpeace’s information about

soles : “ Fishing levels for sole in the Celtic

Sea, Western Channel and Skagerrak and

Kattegat are sustainable but harvesting

levels in the North Sea, Irish Sea, Eastern

Channel and Bay of Biscay are at risk of

being unsustainable ”. Uh ?? My sole is

from Cactus.

Adding a couple of lies always brings out

the full flavour of your excuses. A good

selection of lies can usually be found in the

media. For this recipe I recommend the

following lies : 1) Organic/regional/local food

can’t feed the world. 2) Without pesticides

or genetically modified organisms (GMOs)

there simply wouldn’t be enough to eat.

To prove these points, the media often use

scientific studies written by lobbying groups

supporting the conventional food industry

and GMO corporations. Remembering

and quoting the arguments used by these

experts during your dinner conversation

makes your recipe almost irresistible.

6

Main dish

Ingredients

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Recipe for Disaster

With supermarkets offering an ever greater

variety of all-year-round products from

all over the world, consumer choice has

become more difficult. As a result of this,

the undecisive “ lost shoppe r ”, stunned and

immobilised by the size of a yoghurt or

muesli section, has become a familiar sight

in many supermarkets.

To avoid this and get what you really, really

want, I recommend a good portion of

instant selfishness dissolved in a bowl of

sweet white greed. Adding a few pinches of

likes and dislikes will nicely balance out any

doubt or hesitation you might have about,

for instance, preferring the juicy shiny

red apples from New Zealand to the old

rumpled green ones from your own region.

For perfect results, real gourmets will

carefully add a few tablespoons of mixed

habits and a dollop of laziness at the end.

This will ensure that you stick with what

you know and won’t feel tempted to change

your food and/or shopping habits too

drastically.

Why fix something if it ain’t broken.

Bon appétit !

Side dish

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Tu mang koi ?Te

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Ils sont jeunes, beaux et ils sentent... pas souffler un vent BIO ?!! Victimes d’un marketing impitoyable, objets de leur éducation, seulement 3 “ jeunz ” ont accepté d’être honnêtes…

DIOGO, 17 ans

Diogo est un adolescent qui aime cuisiner et fait de temps en temps des courses. Pour lui, l ’alimentation est importante à tout âge. Mais il doute que les jeunes soient intéressés par des classes sur l ’alimentation.

Habitudes de table : 3 fois par jour, quand il en sent le besoin...

mais au Lycée c’est pas top. Il aime : Beaucoup la viande !! Il mange

chez lui, le soir pour récupérer et avoir une alimentation équilibrée...

Critères alimentaires : Le coût. Et son envie du moment. Avec

curiosité pour les produits d’autres pays, car il trouve dommage de

se limiter au produits nationaux – il y a tant à découvrir. Critères de qualité : Il préconise des produits frais du marché ou du

supermarché... Sources d’infos : Parfois ses parents. Ce qu’il pense des produits bio : Il les trouve intéressants, mais trop

chers. Ce qu’il pense des “ OGM ” : Il ne connaît pas…

Bon à savoir : Le Lycée Michel Rodange organise pour les classes de terminale, des cours portant sur l’alimentation. Ils alternent des cours de Physiologie alimentaire et de

cuisine, sur base des enseignements de Max Otto Brucker et de Maximillian Birchener. Même pour ceux qui ne connaissaient que les plats de maman et les trucs de

grand-mère, un monde de saveurs, mais aussi de protéines et d’acides aminés, leur fait découvrir les richesses de nos marchés ! Et cela dans le plus grand respect éthique des

uns et des autres, puisque ni viande ni poisson ne sont préparés - comme quoi bien manger ne rime pas forcément avec idées reçues... Réf. Monsieur Gerges Professeur LMRL

8

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Tu mang koi ?

OLIVIER, 18 ans

Raquel trouve dommage que les cours de nutrition ne soient pas systématiques, à concurrence de 2h par semaine, au Lycée. Elle aimerait vraiment être mieux informée et apprendre à cuisiner intelligemment.

Olivier a choisi l’option “ Comment bien manger – Education à la Santé “ que propose son Lycée. Il désire apprendre à mieux se nourrir et à subvenir à ses propres besoins alimentaires plus tard.

Habitudes de table : 1-2 fois par jour. Elle ne mange pas

pour vivre, mais elle vit pour manger ! Elle aime : Cela dépend

du moment !! Tout en essayant de manger de façon équilibrée,

elle a une préférence pour le riz et les pâtes, car c’est rapide.

Critères alimentaires : Les produits du supermarché :

beaucoup de choix, nickels et frais. Elle participe aux courses,

mais n’intervient pas dans le choix des aliments. Critères de qualité : Comme elle “ mange avec les yeux “ aussi, l’aspect est

primordial, et ensuite le goût – si un produit est bon, qu’il soit bio

ou issu de l’agriculture ou d’un élevage traditionnel, cela lui est

égal. Sources d’infos : Elle s’informe auprès de ses parents. Ce qu’elle pense des produits bio : Elle comprend le concept,

mais les produits traditionnels lui suffisent amplement, quitte à ce

qu’ils soient plus nocifs. Peut-être avec plus d’infos… Ce qu’elle pense des “ OGM ” : Elle est très contente de pouvoir manger

des raisins sans pépins et certains produits à toute saison. Elle ne

comprend pas comment ces produits peuvent être si mauvais…

Habitudes de table : 4 fois par jour, dans un réflexe de survie qui doit faire

plaisir ! Il aime : Tout !! Du plat du jour au lycée aux élans créatifs de sa mère...

Tant qu’il y a de la variété, il n’y a pas de gêne ! Avec une nette préférence pour

la viande et les pommes de terre ! Critères alimentaires : Ce qu’il préfère !!

Cependant, il insiste sur l’aspect “ beau “ des aliments. Olivier n’intervient pas

dans le choix des aliments. Critères de qualité : Si les produits viennent

du supermarché cela suffit comme preuve qualitative. Pesticides ou OGM, c’est

ainsi depuis toujours, donc cela importe peu. Mais les fruits et légumes, ils les

aime frais ! Sources d’infos : Parfois ses parents. Ce qu’il pense des produits bio : C’est intéressant, mais les infos manquent à ce sujet ! En outre,

il trouve la différence de prix conséquente. Ce qu’il pense des “ OGM ” : Trop peu d’informations sur le sujet…

RAquEL, 18 ans 9

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Les déchets qui nous chauffent en hiver

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Les rayons des supermarchés: voici

un lieu de surabondance où l’on a beau

chercher des ruptures de stock ou des

articles indisponibles... en vain. Pain frais

tout au long de la journée, viande

découpée à la minute, produits laitiers

frais, fruits et légumes parfaits... mais où

vont donc les denrées dont personne ne

veut ? A la poubelle ? Non, pas tout à fait.

Cela reviendrait premièrement trop cher

et depuis quelques années les facteurs

écologiques ont fait leur apparition.

Premier mot clé des supermarchés

questionnés : La gestion ! Chacun essaye

de son côté de gérer les commandes,

de façon à ne pas avoir trop d’aliments

à jeter, rien que d’un point de vue

économique. Cela va de soi ! Mais même

avec les meilleurs calculs et prophéties,

nul ne sait exactement ce que vont

vouloir cuisiner les clients. Donc, il reste

justement... des restes.

Prenons tout d’abord les produits frais et

donc périssables assez rapidement :

fromages, yaourts, lait, charcuteries

emballées et autres produits du rayon

traiteur, finissent le plus souvent à la

poubelle afin de respecter la sécurité

alimentaire. Pour le Cactus Belle Etoile, les

produits frais jetés représentent moins

Où finissent les aliments du supermarché, si ce n’est dans nos assiettes ?

12

Derrière les coulisses

A consommer avant le...

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Les déchets qui nous chauffent en hiver de 1% des déchets ménagers, et donc le

tri est axé sur des catégories de déchets

représentant une part plus importante.

D’autres chaînes, comme Naturata ou

Delhaize, optent pour une démarque

des produits en voie de péremption. Ils

offrent alors au client une réduction de

20 à 50% sur le prix de ces produits,

ce qui augmente les chances de vente

et diminue les pertes. Auchan, pour sa

part, a adopté une “ charte fraîcheur “

et retire ces produits une semaine

avant la date de péremption effective.

Les produits ne seront pourtant pas

intégralement jetés, mais redistribués à

l’association “ Stëmm vun der Strooss “

au rythme de leurs besoins et de leurs

capacités. Ce partenariat existe depuis

début 2009 et aurait permis à la marque

française d’épargner 11 000 kg de denrées

alimentaires. 100 personnes bénéficient

quotidiennement de repas préparés par

l’association.

Ceci dit, les produits frais effectivement

périmés pourraient être recyclés en

biogaz, au lieu d’être simplement jetés,

mais il faudrait alors toute une centrale

de déballage et pour l’instant, il n’y en a

aucune au Grand-Duché.

Cela fait à peine 5 à 6 ans que le procédé

de biométhanisation d’aliments existe au

Luxembourg. Pour les supermarchés, le

tarif à la tonne “ all inclusive ” (transport,

bac, hygiénisation) est économiquement

plus intéressant que de jeter leurs

déchets aux ordures ménagères. Plus

on trie, plus on économise et tout le

monde s’y met. Avant 2004, les filiales

de Cactus triaient uniquement les

déchets verts compostables, mais depuis

cette date beaucoup à changé. Comme

Cactus, les autres hypermarchés du

Grand-Duché évacuent maintenant leurs

résidus de pâtisserie, d’aliments secs,

de fruits et légumes, et de plantes par

le biais de la biométhanisation. Cette

initiative a pour principe de récupérer les

déchets organiques afin de procéder à la

méthanisation. Les aliments sont alors

dégradés, suivant un processus naturel en

absence d’oxygène. Il en ressort un biogaz

qui sert de combustible à un moteur

produisant de l’électricité et de la chaleur

via une installation de cogénération.

Dans les cuves, il reste du digestat (100%

naturel) qui est utilisé comme engrais

pour le sol. Pour donner un exemple :

En 2009, 347 tonnes de déchets ont

été traitées pour le magasin Auchan à

Kirchberg, qui utilise ce système depuis

2008. Naturata (qui ne génère que très

peu de déchets organiques) livre les fruits

et légumes pourris à une installation de

biogaz, située à Flaxweiler, de même pour

Cactus qui pu revaloriser ainsi près de

1 173 tonnes de déchets pour 2009.

Avant d’atterrir soit en biométhanisation

ou pire, à la poubelle, il existe pourtant

encore d’autres astuces, comme

par exemple la vente au personnel.

Chez Cactus, les employés ont droit

jusqu’à 50% sur les invendus encore

consommables. Chez Naturata, qui

produit très peu de déchets, les invendus

encore consommables sont même offerts

à ses collaborateurs. Et dans certains

cas, mêmes les animaux bénéficient

de ce que l’on ne mange pas. En effet,

une partie des fruits et légumes et de

la viande de catégorie III (impropre à

la consommation humaine) est donnée

au parc zoologique de Bettembourg. En

2009, ces marchandises s’élevaient à

71 tonnes, rien que pour Auchan.

13

Biométhanisation

Avant la poubelle

Page 14: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Des denrées moins périssables, comme

les conserves ou boissons, sont rarement

jetées. Néanmoins, au cas où l’emballage

est abîmé ou cassé, les chaînes optent

souvent pour l’option de revente interne

dédiée au personnel, avant la benne à

ordures.

Pour les viandes et poissons invendus,

des procédés de biométhanisation

existent également... mais pas encore

au Luxembourg. Ils nécessitent une

cuve d’hygiénisation qui peut cuire

le poisson et la viande à 90 degrés

pendant 1 heure. Jusqu’à ce qu’on en

ait une au Luxembourg (on y travaille),

le poisson continuera à être jeté aux

déchets ménagers ordinaires. Même

problème pour la viande. Cactus, par

contre, envoie ses produits invendus de

viande à Protelux en Belgique, où ils sont

incinérés. Pour le moment on gaspille

donc de l’énergie pour se défaire de ses

déchets, tandis que le biogaz permettrait

de valoriser des déchets en produisant de

l’énergie.

Selon une directive européenne, les

supermarchés doivent prendre en compte

le recyclage des emballages jusqu’au

consommateur. C’est pourquoi ils cotisent

à l’organisme Valorlux qui récupère les

emballages auprès des particuliers. Mais

qu’en est-il des paquets dans lesquels

les produits arrivent au supermarché ?

Les cartons, films plastiques, barquettes,

palettes en bois, emballages en

polystyrène etc., nous explique-t-on,

sont triés et revalorisés souvent en

collaboration avec la “ SuperDrecksKëscht

fir Betriber ”. Auchan revalorise ainsi près

de 86% de ses déchets, contre 20% il y

a 6 ans. Par un système de tri en

20 types différents dont une grande

partie proposés en reprise clientèle,

les filiales Cactus notent une baisse

des déchets ultimes, appelés déchets

ménagers, qui représentent 24% des

tonnages en 2009 (contre 45% il y a 10

ans). D’autres chaînes s’impliquent même

davantage, comme par exemple Naturata,

qui a créé une “ charte emballage ”. Depuis

2007, l’emballage de fruits et légumes par

le grossiste BIOGROS se fait en majorité

avec des matières compostables. La

matière première est d’origine naturelle,

comme par exemple la fécule de maïs

ou la cellulose. Vous trouverez aussi ces

emballages dans les autres supermarchés,

souvent au rayon bio.

Dans le futur, les centrales d’achats

pourraient sélectionner leurs produits

non plus uniquement selon le facteur

qualité/prix, mais aussi selon leur volume

d’emballage, ce qui représenterait moins

de déchets pour le consommateur... Mais

nous n’en sommes pas encore là. Pour le

moment, de plus en plus de supermarchés

proposent des bacs de recyclage pour les

bouteilles ou boîtes en verre, mais aussi

pour les piles, les cartouches d’encres, les

ampoules ou même les textiles.

Respecter la santé alimentaire tout en

évitant le gaspillage et en valorisant

les déchets! Il y a dix ans à peine, ces

principes n’avaient pas encore atteint la

grande distribution. Aujourd’hui, l’intérêt

financier des chaînes de supermarchés

à suivre ce système est manifeste et la

prise de conscience avance à grand pas.

Encore faut-il que le consommateur suive

la même lignée dans les achats quotidiens

et réfléchisse à ce qui va atterrir dans

sa poubelle à lui... jusqu’au jour où nos

voitures (comme prédit dans le film

“ Back to the future “ en 1985) rouleront

au biogaz et où les déchets organiques

finiront directement dans le réservoir

(d’essence).

Merci

www.auchan.lu

www.cactus.lu

www.delhaize.lu

www.naturata.lu

14

Steak et filet de poisson

Emballage

A nous !

Page 15: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Biogaz : Le biométhane, gaz issu de la

décomposition, a été découvert par Shirley en 1667;

il est alors connu sous le nom de gaz des marais,

en raison de sa présence en abondance dans le

fond des eaux stagnantes. En 1884, Ulysse Gayon,

élève de Louis Pasteur présente ses travaux sur la

fermentation, et conclut déjà, que le gaz issu de la

fermentation serait une source utilisable d’énergie

pour le chauffage et l’éclairage. Pourtant ce n’est

que dans la première moitié du XXème

siècle que

sont mises au point différentes techniques de

fermentations. Dans les années 1950 à 1960, les

stations d’épuration ont permis de grandes avancées

dans la recherche sur la méthanisation.

Jusqu’à ces dernières années, le biogaz était le

plus souvent considéré comme un sous-produit

de la décomposition organique, et ne donnait que

rarement lieu à des valorisations. Depuis dix ans,

l’amélioration des techniques a rendu rentable et

même parfois très avantageuse la récupération

de l’énergie “ biogaz ”, qui répond aujourd’hui à un

certain nombre de préoccupations économiques,

écologiques et énergétiques. Par conséquent, le

biogaz “ a la cote ” car il peut être considéré comme

une énergie verte, renouvelable par opposition

aux combustibles fossiles, dont on sait que les

réserves sont limitées. Toutefois, le méthane fait

partie des gaz dits “ à effet de serre ” et il convient

de le confiner afin d’empêcher sa dispersion dans

l’atmosphère avec une installation industrielle

parfaitement contrôlée. Le biogaz est brûlé soit

dans une chaudière classique pour créer de la

chaleur, soit dans un moteur thermique relié à un

alternateur qui produit de l’électricité.

co-labor est une entreprise d’insertion par le travail qui offre des services très divers : création, aménagement et entretien de jardins, élevage et soins d’arbres, travaux forestiers, art floral, production et commercialisation de fruits et légumes de culture biologique. Toutes nos activités sont placées sous le signe du respect de la nature et soutiennent une économie sociale.

Distributeur de IUEOA Magazine

jardinage, pépinière, grénge Kuerf, utilia, floribusnos services

105, route d’Arlon, L -1140 LuxembourgTel : 44 778 83 | Fax : 45 92 45

[email protected]

15

Page 16: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Le concept d’épicerie sociale s’est

développé dès la fin des années 1990 en

France. Au Luxembourg, par contre, le

premier réseau d’épiceries sociales a vu le

jour à la fin de l’année dernière, donc en

2009. Tant mieux, diront certains, c’est qu’il

n’y en avait pas besoin. Rappelons que le PIB

du pays en rend jaloux plus d’un… D’autres

pourront dire que l’on ne prenait pas en

compte une partie de la société. Car oui, la

pauvreté existe au Grand-Duché. En 2008,

plus de 65 000 personnes vivaient en

dessous du seuil de pauvreté. Et dès lors,

ces personnes ont des difficultés à assouvir

un besoin primaire : celui de se nourrir.

Soit ! Le premier réseau d’épiceries sociales

du Luxembourg existe désormais. Cette

initiative est à mettre sur le compte de

la Croix-Rouge et de Caritas, qui se sont

rassemblées avec le soutien du Ministère

de la Famille et de l’Intégration. Ce réseau

dispose pour l’instant de deux épiceries,

situées dans le sud du pays. Le “ Caritas

Buttek “ se trouve à Esch, au 79 rue Dicks

et c’est la ville de Differdange qui accueille

le “ Croix-Rouge Buttek “, aussi en plein

centre ville. Cette implantation dans le

bassin minier n’est pas étonnante puisque

les épiceries sociales doivent répondre à

une demande de proximité des personnes

défavorisées. Et c’est bien dans le Sud

que se concentrent majoritairement les

personnes touchées par la pauvreté. Un

troisième “ Buttek “ est d’ores et déjà prévu

dans la Nordstad (très probablement à

Ettelbrück) et l’objectif du réseau est d’en

ouvrir une quinzaine à travers tout le pays.

Il est très simple : les épiceries sociales

fournissent aux personnes touchées par la

pauvreté des denrées alimentaires et des

produits d’usage quotidien. Pâtes, riz, farine,

huile, lait etc. sont proposés ainsi que des

produits frais comme des œufs, des fruits

et des légumes de saison et des articles

d’hygiène et d’entretien pour la maison. En

tout, ce sont plus de 100 produits qui sont

mis dans les rayons des épiceries. Seules les

personnes dont le besoin a été constaté par

les Offices sociaux et les services sociaux

agréés, sont autorisées à faire leurs achats

dans les magasins de Caritas et de la

Croix-Rouge, moyennant une carte d’accès

personnelle. Sans cette carte, les personnes

ne peuvent pas bénéficier des services des

épiceries. Enfin, la participation financière

demandée est de l’ordre d’un tiers des prix

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Les épiceries de quartier ont la vie dure depuis une quarantaine d’années, avec l’apparition et le succès des supermarchés. Après leur déclin au profit des grandes chaînes alimentaires implantées en périphérie des villes, les épiceries reviennent dans la cité, pour lutter contre un problème actuel de nos sociétés : la pauvreté. Ce sont les épiceries sociales.

16

Le concept ?

Page 17: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Epicerie solidaire du marché. A titre d’exemple, le litre de

lait vaut 16 cents, le kilo de farine 30 cents

et le litre d’huile de tournesol 45 cents.

Par cette initiative solidaire, les personnes

défavorisées voient leur pouvoir d’achat

augmenter, tout en ayant accès à des

produits frais et de qualité.

Les produits, justement ! Ils proviennent

de la centrale d’approvisionnement

“ Spëndchen ”, qui organise leur acquisition

auprès de différents fournisseurs et

partenaires, ainsi que leur distribution

au sein du réseau d’épiceries sociales.

Ces marchandises sont acquises

gratuitement ou à un prix très bas, et

peuvent provenir de surproductions. Ce

qui permet de lutter contre le gaspillage

des denrées alimentaires et limite les

pertes. Pour pouvoir offrir une réduction

de prix significative au public visé tout en

garantissant en partie une couverture des

coûts, les épiceries sociales doivent pouvoir

compter sur un engagement affirmé

des fournisseurs et producteurs. Des

accords ont pu être signés avec quelques

fournisseurs pour garantir des livraisons

régulières de marchandises essentielles. Les

épiceries sociales peuvent ainsi offrir à leurs

clients un ensemble de produits vitaux de

base.

Le réseau d’épiceries sociales ne lutte pas

seulement contre la pauvreté en proposant

une aide alimentaire, il vise également le

renforcement de la solidarité et du lien

social, mis à rude épreuve dans nos modes

de vie actuels. Ce type de structure est

en effet un lieu privilégié de rencontres,

d’échanges informels, d’information

et d’éducation à la santé. En venant

faire leurs achats dans ces épiceries, les

clients établissent une véritable relation

avec l’équipe de bénévoles qui assure le

fonctionnement des magasins, ainsi qu’avec

d’autres clients. Bien plus que des épiceries,

les “ Caritas ” et “ Croix-Rouge Buttek “ sont

des lieux de partage convivial au cœur de la

ville. C’est ça, la solidarité ! Et c’est beau.

Informations

www.buttek.lu

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un lieu de partage convivial

Page 18: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Beef roulade with crusty potato wafer

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Our food is made to smell and appear nice. Besides the unhealthy components that

may be present in our groceries (absorbed by fruit and vegetables grown on treated

soil and present in the meat of animals that were fed antibiotics), we hear about other

compounds directly mixed into the food : goose feathers, paper, cardboard… things that

we would never find in our kitchen and cannot have any nutritional value.

On the photograph : a piece of tree bark filled with soil, straw, a paper handkerchief and green paper

18

Page 19: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Beef roulade with crusty potato wafer

Depuis la fondation de l’imprimerie Faber en 1914, nous n’avons cessé de nous développer dans le but d’offrir à nos clients une solution globale. Des investissements réguliers nous ont permis de rester à la pointe de la technologie et d’offrir une gamme complète de produits d’impression tout en tenant compte d’impératifs économiques et en respectant des délais très courts.

Concernant nos démarches écologiques, nous sommes certifiés FSC et PEFC et nous sommes l’unique imprimerie grand-ducale à offrir des produits climatiquement neutres (compensation des émissionsCO

2 par l’émission de certificats audités).

Nous sommes à votre entière disposition pour toute information supplémentaire à ces sujets et nous serionsheureux de pouvoir vous proposer nos services.

Depuis la fondation de l’imprimerie Faber en 1914, nous n’avons cessé de nous développer dans le but d’offrir à nos clients une solution globale. Des investissements réguliers nous ont permis de rester à la pointe de la technologie et d’offrir une gamme complète de produits d’impression tout en tenant compte d’impératifs économiques et en respectant des délais très courts.

Concernant nos démarches écologiques, nous sommes certifiés FSC et PEFC et nous sommes l’unique imprimerie grand-ducale à offrir des produits climatiquement neutres (compensation des émissionsCO

2 par l’émission de certificats audités).

Nous sommes à votre entière disposition pour toute information supplémentaire à ces sujets et nous serionsheureux de pouvoir vous proposer nos services.

Depuis la fondation de l’imprimerie Faber en 1914, nous n’avons cessé de nous développer dans le but d’offrir à nos clients une solution globale. Des investissements réguliers nous ont permis de rester à la pointe de la technologie et d’offrir une gamme complète de produits d’impression tout en tenant compte d’impératifs économiques et en respectant des délais très courts.

Concernant nos démarches écologiques, nous sommes certifiés FSC et PEFC et nous sommes l’unique imprimerie grand-ducale à offrir des produits climatiquement neutres (compensation des émissions CO2 par l’émission de certificats audités).

Nous sommes à votre entière disposition pour toute information supplémentaire à ces sujets et nous serions heureux de pouvoir vous proposer nos services.

Page 20: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Pig -ture

Pour obtenir 1 kg

de viande, il faut

produire 10 kg de

nourriture végétale

pour l'alimentation du

bétail.

Dans le bouddhisme tibétain, le porc

représente l’ignorance, avidya, responsable de

toute la misère du monde.

Suivant le coran, le porc est un animal ‘’impur’’,

et ne doit donc pas être consommé.

Pour les peuples sino-vietnamiens au contraire,

le porc est un symbole de prospérité et

d’abondance. Les chinois, quant à eux, l’ont

même intégré dans leur calendrier zodiacal.

La Chine est le plus important

producteur de porc suivie de l'Union

Européenne, les États-Unis, le Brésil,

et la Russie.

20

Page 21: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Un élevage de 10 000 animaux produit autant de déchets

organiques qu’une ville de 110 000 habitants.

En 1950, un ouvrier européen

devait travailler 3,5 heures pour

s’acheter 1 kg de viande de

porc, aujourd’hui il lui faut en

moyenne 45 min.

Photos : Steve Troes ; merci à Bio-Metzlerei Quintus pour la mise à disposition de la viande

www.stevetroes.com

1 kg de veau émet l’équivalent en CO2 d’un

trajet de 220 km en voiture, contre 30 km

pour 1 kg de porc. Manger du veau pollue

donc 7,3 fois moins que de manger du porc.

Un porc de 100 kg

fournit, en moyenne,

une carcasse de

78 kg avec la tête et

les pieds.

En élevage bio, l’usage d’hormones,

d’antibiotiques (sauf exceptions), de

médicaments chimiques, de farines

animales et d’OGM sont interdits.

21

Page 22: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Meet Meat

Un steak saignant, une côte à l’os,

un hamburger... quoi de mieux pour un

bon repas copieux. Mais détrompez-vous,

le steak est comparable à un 4x4 point de

vue empreinte écologique. D’après la FAO

(organisation des Nations Unies pour

l’alimentation et l’agriculture), la

production de viande représente 18% de la

production des gaz à effet de serre :

fabrication des engrais, sous-

produits pétroliers, culture de

l’alimentation du bétail,

conservation, transports… En

comparaison, les émissions de gaz à

effet de serre induites par les

transports représentent 13% au

niveau mondial !

En 100 ans, la consommation de

viande moyenne par an par habitant

en Europe a triplée. Aliment de

luxe hier, la viande s’invite presque

quotidiennement au repas de la

plupart des Luxembourgeois qui en

consomment plus de 250 g par jour,

ce qui fait une moyenne de

90 kg par an. Pour couvrir les

besoins en protéines animales,

75 à 100 g par jour suffiraient

amplement. Et il existe d’autres

alternatives riches en protéines comme

les œufs, le fromage, les légumes secs, le

tofu ou le quorn. Si nous consommions

de la viande uniquement 2 ou 3 fois par

semaine, pour des raisons écologiques

ou sanitaires, cela améliorerait non

seulement notre santé, mais ça réduirait

aussi l’émission des gaz à effet de serre.

Pour ceux qui ne peuvent pas s’en passer,

sachez que la volaille est une des viandes

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Ils sont mignons, ils sont si bons, mais...

22

Steak vs 4x4

Végétarisme sporadique

Page 23: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

les moins gourmandes en CO2. De manière

générale, plus on se nourrit directement

de calories végétales, moins on a besoin de

terres agricoles, logique non ?

Élever du bétail et faire pousser sa

nourriture est l’activité humaine la

plus consommatrice d’espace sur terre,

puisqu’elle monopolise 30% des terres

du globe. La production de viande

occupe plus de trois quarts des terres

agricoles mondiales, et ce, dans le sud, au

détriment des forêts qui sont mises à nu

par l’abattage ou le feu, générant ainsi des

quantités considérables de CO2. L’élevage

est d’ailleurs aussi le principal responsable

de la déforestation. En Amazonie et dans

le reste de l’Amérique latine, plus de 70%

des terres autrefois boisées sont désormais

consacrées aux pâturages. Le reste est

en bonne partie occupé par du soja

génétiquement modifié… qui sert à nourrir

les bêtes. (FAO)

Pauvres bêtes, si elles savaient... Lors de

la digestion, elles produisent du méthane,

un gaz à effet de serre 23 fois plus élevé

que le CO2 ! Une seule vache génère chaque

jour 600 litres de ce gaz. Quant au fumier

et au lisier, ils libèrent de l’hémioxyde

d’azote, un gaz qui aurait un impact sur

le climat 296 fois supérieur au CO2. Les

bovins et dans une moindre mesure, les

porcs luxembourgeois, se révèlent donc

de fameux producteurs de gaz à effet de

serre.

Depuis la maladie de la vache folle

(encéphalite spongiforme bovine pour

les intimes) les farines animales jugées

responsables de sa transmission ont

été interdites en Europe. Pourtant,

elles assuraient un apport de protéines

animales au bétail que l’agriculture

européenne ne produit pas en quantité

suffisante sous forme végétale. Depuis

2000, l’Union Européenne importe donc

des dizaines de millions de tonnes de soja

(plante la plus riche en protéines) depuis

les Etats-Unis, l’Argentine et le Brésil. Les

grands exportateurs américains quant à

eux, ne cultivent pratiquement que du

soja génétiquement modifié. Paradoxe :

alors que les Européens demeurent

hostiles aux OGM, leur bétail en mange

tous les jours...

Dans un futur plus ou moins lointain, on

pourra se demander si la côtelette qui

trône dans notre assiette a un jour été un

animal à quatre pattes vivant. En effet,

des chercheurs néerlandais ont réussi à

créer in vitro un morceau de viande de

porc. L’équipe de l’université d’Eindhoven,

dirigée par le docteur Mark Post, a été

financé par l’Etat néerlandais et… par

un fabricant de saucisses (tiens donc...).

Les chercheurs ont prélevé une cellule

musculaire d’un porc bien vivant et l’ont

ensuite mis en culture dans un milieu

riche en nutriments indispensables, in

vivo, au développement d’un muscle. Le

résultat, selon le Times, est un morceau

de viande “gluant” qui n’a pas grand

chose à voir avec un morceau issu d’un

animal. Cette viande cultivée in vitro n’a

pas effectivement subi les contraintes

mécaniques qu’ont dû supporter les

animaux. Les chercheurs devront trouver

un moyen pour faire faire de l’exercice

à ces muscles de laboratoire avant

d’espérer le commercialiser. Objectifs

ultimes de ces études : nourrir 9 milliards

d’êtres humains sans monopoliser des

terres agricoles et sans émettre des gaz

à effet de serre. L’organisation Peta, qui

milite contre les mauvais traitements

que subissent les animaux, soutient ces

recherches et a même créé, en 2008, un

concours offrant un million de dollars

à qui arrivera “à créer de la viande sans

tuer le moindre animal”. Il y de quoi s’y

mettre car selon les experts de la FAO, la

consommation de viande va doubler d’ici à

2050 dans les pays en développement. Ces

derniers rattraperaient du coup les pays

développés.

Quelques chiffres clé sur le carnivorisme

• 1,3 milliards de bœufs habitent la terre

et broutent près d’un quart de la surface

terrestre.

• La consommation de viande et l’utilisation de

carburant pétrolier concernent moins d’un

tiers de la population mondiale dont sont

bien sûr exclus les pays pauvres.

• L’élevage industriel émet plus de gaz à effet

de serre que les transports.

• Les plus gros producteurs de viande bovine

sont les États-Unis et le Brésil, suivis de

l’Union européenne, de la Chine et de

l’Argentine.

• Le Luxembourg compte sur son terrain

environ 200 000 bovins, (dont presque 1/4

sont des vaches laitières) 80 000 cochons,

8 500 moutons, 6 500 lapins, 6 000 chevaux

et 3 000 chèvres, sans oublier les 114 000

poulets et autre volaille. (Statec 2009)

• Près de 40% des habitants de l’Inde sont

végétariens.

Ces vaches qui pètent

Idylle champêtre

Production de masse

La viande du futur

Page 24: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Yes we can. We just have to be

very careful about which kind of fish we

consume.

One of the problems we face regarding

fish consumption is that there may be

plenty fish on the shelves, but there

are not many left in the sea. Some fish

species such as bluefin tuna, Chilean

seabass - formerly known as Patagonian

tooth fish - and red snapper are some

of the most popular fish but also some

of the most endangered and overfished

species in our oceans. Bluefin tuna for

example has been historically fished

at a rate that threatens its population

recovery. The ever rising demand for

sushi and Co. as well as the commercial

value of bluefin tuna - one single fish can

be auctioned for more than 300 000 USD

- causes politicians and decision makers

to ignore the warnings from scientists to

drastically reduce fishing quotas.

Another concern is that the fishing

industry is dominated by vessels with

state-of-the-art technology. Sonar can

pinpoint schools of fish quickly and

accurately. These giant ships’ fishing

capacity not only far out-match nature’s

ability to replenish fish but are also

depriving small local fishermen from food,

livelihood and income.

What should worry us as well is the way

fish is caught. Some fishing methods

are highly destructive and extremely

wasteful (e.g. by-catch) and have hence

adverse impacts on other marine life

and ecosystems. Bottom-trawling for

example involves dragging huge, heavy

nets along the bottom of the sea floor.

Large metal plates and rubber wheels

attached to these nets move along the

bottom and crush nearly everything in

their path. Deep water life forms are very

slow to recover from such damage, taking

decades to hundreds of years to recover -

if they recover at all. Various other fishing

methods accidentally catch sharks, turtles

or dolphins in their nets and long-lines.

Aquaculture - or farming - is often seen

as a solution, and has undergone a

massive growth over the last 50 years.

Unfortunately, with the exception of

some shellfish farms and freshwater

fish reared in ponds, most aquaculture

exacerbates the pressures placed on

already overexploited marine ecosystems.

More wild fish is caught to produce

fishmeal and fish oil in order to feed and

fatten farmed stocks. But the farmed

fish themselves aren’t better off. They

often don’t have lots of room to swim

and are prone to disease. They are often

fed chemicals and antibiotics as well as

commercial dyes to give them a healthy

Tuna AlarmTe

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Can we still eat fish ?

24

Page 25: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Tuna Alarm

colour. This not only intoxicates the fish

which will end up on our plates, but also

pollutes the surrounding waters and

ecosystems.

So what can we do ? We have to be

conscious - we have to be wary which

kind of fish we buy and whether it is

currently exploited over its natural

replenishment capacity. Many fish guides

exist that can be easily put in your wallet

and will give you an overview of what to

order and avoid next time you go to the

sea food counter at the supermarket or at

the restaurant.

We have to be wary of how our fish is

caught and make sure it is not linked with

the by-catch or stock-depletion problems.

Look out for sustainable seafood labels

such as Marine Stewardship Council

(MSC) which tell you how the fish is

caught or farmed. If your supermarket,

fish retailer or restaurant does not have

a good policy on sourcing sustainable

seafood, you will need to ask questions :

Where does your tuna come from ?

Is it sustainable ? Is it caught from an

area where developing countries are

being ripped off ? Is it stolen ? By asking

questions about our seafood we send

a clear message to supermarkets and

restaurants that we care where our

seafood comes from and at the same

time we are supporting numerous other

efforts for more sustainable fishing

practices. Many environmental NGOs

are working towards better sustainable

seafood policies and practices for

retailers, enhanced enforcement of

national and international policy and

regulations as well as responsible and

cautious management regimes for fishing

industries and the aquaculture sector.

References

Marine Stewardship Council (MSC)

www.msc.org

Seafood recommendations

www.wwf.ch/fr/cequevouspouvezfaire/gestes_

ecologiques/alimentation1/poissons2/produits_de_

la_mer_/

Book

How to Eat Ethically in a World of Vanishing

Seafood, a book by Taras Grescoe

Can we still eat fish ?

Page 26: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

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“ I eat therefore I am ” - that’s what

Descartes should have written. Because,

as far as I know, nobody ever existed by

thinking only. The one billion starving

people on the planet would no doubt

agree. And the definition of food is also

quite clear : ” food /fu :d/ - any substance

that people or animals eat or drink, or

that plants absorb, to maintain life and

growth2 ”.

Here in the West, and in other richer parts

of the world, it’s a different story. It’s less

about “maintaining life” and more about

making it more comfortable. For most of

us food and eating have to do with luxury,

entertainment and endless choice.

This freedom is part of the problem, as

the industrial food corporations and

their lobbying use choice to manipulate

consumers while exploiting workers,

torturing animals and destroying the

planet in the process.

But consumer choice also offers potential

solutions if we use it wisely. It gives us

the freedom to become more responsible

consumers - free to question and

investigate the origins of our food, free to

say No, and free to change our food habits

and addictions.

OK - so I’m not a real vegetarian. I’m a

flexitarian2. Flexitarians are people who,

like me, have given up meat, but still

eat it. Not very often. Occasionally. Very

rarely. Almost never.

The truth is : I am well on the way of

becoming a full-blooded vegetarian

and completely give up meat - for

environmental and ethical reasons : 53

billion animals a year slaughtered globally;

massive destruction of rain forests for

cattle grazing and livestock feed; cruelty

to animals in industrial meat mass

production - you get the picture.

Compared to the average Luxembourger

(who eats a whopping 92,8 kg of beef,

pork, chicken and other animals per

year) my meat consumption is now really

sporadic and minimal. And my relapses

aren’t that bad. I don’t run to the nearest

butcher begging for a steak, or to the

junk food restaurant to stuff a double

cheeseburger down my throat.

I relapse more subtly. At a recent dinner

party, for instance, when faced with a

limited vegetarian option (a few wrinkled

or how to become a (more) responsible food consumer

I keep eating like a pig. Pedro (26, Columbia/USA)

Become a flexitarian

All Change26

Page 27: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

salad leaves), I let my meat genes take

over and grabbed a chicken leg. Maybe

next time I will resist and go cold turkey.

The other day I did it again : On my way

to the market I glimpsed at the live

lobster tank displayed in the window of a

restaurant. I know I shouldn’t have looked

- normally I cover my eyes when I walk past

or take another route.

But there they were, half a dozen of lobsters

crammed into the small aquarium, trapped

in the murky water, their claws bound with

rubber bands, their legs and feelers still

moving slowly.

I no longer eat fish or seafood. Gave up tuna

years ago when I learned that it is severely

threatened by overfishing; then added all

other fish and seafood to my red list after

realising that industrial fishing (155 million

tons of fish a year) is a totally unacceptable

mass extermination of species.

Farmed fish is no longer an alternative for

me (I used to eat organic salmon) because

the animals are often kept in appalling

conditions similar to those of the lobsters.

So for me, “ les moules sont arrivées ”

has become “ les moules sont... no more,

thanks ”.

The market in Luxembourg City can seem

a bit too “ up-market ” and posh. But I go

there regularly to buy organic vegetables

and fruit. I don’t mind paying a little extra.

Not just because I can afford it, but also

because I disagree with the “ buy-2-get-1-

free ” food shopping culture.

Cheap food has a heavy hidden price (poor

environmental/animal welfare standards,

low wages). Perhaps people should get

their priorities right and save money

on less essential items than food. Yes, I

know that there are potential pitfalls with

organic products, too. Does it make sense

to buy organic apples from South-Africa,

or are the indigenous non-organic ones

a better option ? Making the right choice

isn’t always easy. And how reliable is

organic certification ? The conventional

food lobbies spend billions trying to push

the standards down, and often succeed -

with organic eggs or salmon, for instance.

Everyone is jumping on the organic

bandwagon to make a quick buck.

The market people in Luxembourg have

certainly recognised that there’s a big

demand for anything organic. So there are

quite a few organic stalls on the Knuedler

these days, proudly displaying their bio

(organic) labels.

I have become more aware of my diet and avoid processed food when I can. I started to buy organic products that are locally grown to prevent carbon footprint and shop at local veg. markets. I started to eat less meat and more fish and vegetables. Yeewan (27, Hong Kong)

I try hard to avoid certain food, meat above all, but I’m not a vegetarian, not yet ! Marcelle (54, Luxembourg)

Say no to seafood and fish

Shop at the market

All Change

Page 28: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

It might seem strange, then, that my

favourite market stall in the capital

doesn’t even have the bio label. It’s very

small, with no name or logo, run by

two youngish guys with an unusual but

bullshit-free approach to the food trade.

“ We don’t use pesticides or chemicals ”,

one of them told me some time ago,

“ but we’re not certified organic ”. He

explained that they didn’t believe in the

official certification system, that their

standards were higher than those of the

organic food industry anyway; and that

they were only interested in small-scale,

local production.

Bingo ! I’ve been a regular customer for

about 5 years now, and in all this time

my favourite stall, thank God, hasn’t got

any bigger. The choice is still very limited

(a bit of celery, a few potatoes, some

salad... or whatever else is seasonal), and

the items on offer still look reassuringly

different and real compared to the

immaculately clean, uniformely-sized

standard goods elsewhere.

Oh, and I almost forgot. The taste ? Out of

this world...

My carte de fermier from the Luxembourg

City council had arrived in the post. I was

now officially a farmer. “ Nom du fermier :

Reyland Pierre ” - that’s what it says on the

card.

I had asked the council a few months earlier

whether I could lease one of the garden

patches in the Pétrusse valley... and got

more than I asked for. A lot more. When

the man from the council showed me round

“ my patch ”, it turned out it was a field

so big that it would, I thought, require a

professional, full-time gardener to keep it

looking anything like a garden.

But I said Yes anyway. The garden was

stunningly beautiful, almost wild, full of

strawberries and copious amounts of

thyme, sage and other herbs, with old stony

walls and its own spring for watering.

For me and my girlfriend this was a dream

come true. The idea of growing our own

vegetables, learning about nature, and

even becoming more self-sufficient, was so

attractive that we didn’t mind coping with

what can only be called hard labour when

we finally started working in the garden in

July last year.

It is difficult to say why I decided to eat less meat, but mainly because one day I stood in a supermarket, realising that the sheer amounts of meat they offer is ridiculous. In order to provide these tremendous quantities of meat, the animals cannot be kept/slaughtered in an ethical manner. So balancing my diet was a must for me as a caring person. Steve (28, Luxembourg)

About 10 years ago I wanted to harmonize my diet and started avoiding sugar and fats. As a whole I try to eat more vegetables and mainly organic food. It does not always work, but most importantly I try to accept myself the way I am. Christine (28, Luxembourg)

Grow your own vegetables

28

Page 29: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

It was overgrown with weeds so it took

some time (and sweat) to get to the

planting stage. But it was worth the effort.

Most of our crops turned out nicely - we

had so many courgettes that we gave

them away to neighbours and friends; our

potatoes were perfect despite the late

planting, as were our pumpkins, gherkins,

beans, dill and flowers.

Not everything went swimmingly, though.

Our carrots didn’t grow big (we planted

them too narrowly), our tomatoes got

funny stains before we could eat them, and

the celery failed to materialise.

This year we are hoping to do even better.

We’ve learned a thing or two now and have

more time to prepare. Yesterday we already

bought a dozen packs of seeds ready to go

into the earth when the time comes.

And who knows - if we’re really successful

we could have our own small market

stand on the place Guillaume. With a sign

saying “Péitruss Geméis an Uebst”.

Wouldn’t you want to shop there.... ?

1 Oxford Advanced Learner’s Dictionary

2 Term from article “ Nicht Fisch ! Nicht Fleisch ! “ by

Petra Steinberger (Süddeutsche Zeitung 10.01.2010)

Rollingergrund161, rue de RollingergrundL-2440 Luxembourg. Bio-Metzlerei Quintus:Mo-Fr: 09h00-19h00Sa: 09h00-17h00

Merl486 A, route de LongwyL-1940 LuxembourgMo-Fr: 09h00-19h00Sa: 09h00-17h00

Luxemburg-Stadt:

Munsbach (Oikopolis)13, Parc d’Activité SyrdallL-5365 Munsbach

. Restaurant & Catering:

. Akzent: (Naturkleider, Spielwaren, Bücher)

Mo-Fr: 09h00-19h00Sa: 09h00-17h00

. Supermarkt:

Mo-Sa: 10h00-16h00

Osten:

Erpeldange50, rue LadunoL-9147 ErpeldangeMo-Fr: 09h00-19h00Sa: 09h00-17h00

Schanck-HaffDuarrefstrooss 10L-9755 HupperdangeFr: 13h30-18h00Sa: 09h00-12h00

13h30-15h00

Norden:

Dudelange189, rte de BurangeL-3429 DudelangeMo-Fr: 10h00-18h00Sa: 09h00-13h00

Foetz8, rue de l’AvenirL-3895 FoetzMo-Fr: 10h00-18h00Sa: 09h00-17h00

Süden:

www.naturata.lu

I have been changing my eating habits continuously. My job makes me travel a lot, and I adapt my diet according to which country or continent I am in. For example, in the u.S., I favored organic food, in order to stay away from artificial additions to what I eat, such as pesticides, hormones, etc., used by the big agribusiness there. Claudia (39, USA/Italy)

29

Page 30: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Slow FoodTe

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une alimentation saine,

une alimentation bio,

tout ça on connaît.

une alimentation légère,

Imaginons les années 80, années

où le fast food fait fureur. McDonalds,

Quick, Wimpy, KFC, Pizza Hut, etc... que

des enseignes qu’on connaît tous, ouvrent

leurs portes dans le monde entier.

Alors maintenant, imaginez un petit

esprit rebelle, ou plusieurs, qui en ont

marre de la bouffe de moindre qualité et

sans goût. Ajoutez une grande passion

pour les produits frais et un peu d’amour

pour son pays, et vous y êtes : dans le

monde du mouvement “ Slow Food ”.

Slow Food a été fondé par un groupe

d’amis en Italie et ce, en 1989. L’idée

initiale était de sauver une culture

alimentaire qui était sur le point de

disparaître dans les années 80, avec

l’arrivée de la culture fast food.

Comptant aujourd’hui plus

de 100 000 membres,

Slow Food c’est non

seulement l’éducation

culinaire, le maintien

de la biodiversité,

l’amour pour les

produits locaux, mais

aussi des soirées film, des débats, des

publications, des conférences ou des

événements intitulés “ Aux origines du

goût, ou encore Slowfish “.

Le mouvement connaît non seulement un

succès fou en Europe, mais aussi au Japon

par exemple, et aux Etats-Unis, où une

prise de conscience semble se développer

en faveur des produits locaux et surtout

contre les produits fast food.

Les pays sous-développés essayent eux

aussi d’aller dans cette direction. Les

petits producteurs sont de plus en plus

souvent au centre de l’attention car ce

sont eux, qui pourraient garantir une

alimentation saine à ces populations, et

donc leur survie.

Slow Food est aussi installé au

Luxembourg, depuis 10 ans maintenant.

Le président Thierry Origer parle d’une

philosophie vraiment sympa qui lui a plu

dès le départ :

“ En achetant et en mangeant des

produits de qualité, on soutient les

producteurs, la nature, les paysages

culturels. On s’est dit qu’au Luxembourg

et dans la Grande Région, il y avait aussi

des produits qui valaient le coup d’être

promus et soutenus. On s’est tout

simplement lancé... “

Au Luxembourg, l’idée principale du

mouvement est de mettre en relation les

une alimentation lente... ça vous dit quelque chose ?

30

Page 31: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

consommateurs et les producteurs qu’il

trouve intéressants et dont il faut parler :

“ Aussitôt que ce lien est fait, l’idée

peut être mise en place. On va voir

les producteurs qui peuvent être des

vignerons, des apiculteurs, des fermiers...

Les gens peuvent poser des questions et

goûter les produits locaux. Le goût d’un

produit reste le meilleur argument pour

en prouver la qualité !! “

A côté de ça, Slow Food organise des

journées ou des soirées à thèmes

(le chocolat, les épices, les huiles, etc.)

pendant lesquelles les gens reçoivent des

informations sur ces produits.

“ Il ne s’agit pas uniquement de manger,

mais de faire plus ample connaissance

avec les produits. ”

Le mouvement Slow Food, qui porte

comme logo un escargot, se bat pour une

meilleure qualité de vie dans tous les sens

du terme (no stress, good food, healthy

living).

Informations

Slow Food Luxembourg

www.slowfood.lu

Slow Food International

www.slowfood.com

Droog Design has created various pop-

up cafes in the last years to enjoy slow

food. Here, slowness is not annoying

but a luxury that is hard to come by in

today’s busy urban lifestyles. Take your

time while voluntary elderly people

prepare and serve food slowly, with

attention and care. Before sitting down,

wear the provided slippers. Have a seat

at a table where tea bags are hand-

sewn, the mint tea must be steeped,

and walnuts are cracked to order. Very

intriguing are the wooden plates that

visualise the food miles. The shorter

the distance the food has travelled, the

more generous their portions, while

ingredients from far away are scarce. In

New York for example, the most locally

grown food was baby cress, grown

on-site, combined with mustard greens

from a rooftop farm in Brooklyn. Then,

in order of food miles, cheese from

Tennessee, ham from Kentucky, walnuts

from Chile, olives from Turkey, a lychee

from China, butter from Russia, and

finally, star dust.

www.droog.com

SAVOIR CE qu’On MAnGE“ Je veux connaître l’histoire d’un aliment. Je veux savoir d’où vient la nourriture. J’adore m’imaginer les mains des personnes qui ont cultivé, travaillé et cuisiné ce que je mange. “ Initiateur de Slow Food Carlo Petrini, “ Buono, pulito e giusto ” (bon, propre, juste)

Slow Food at the Go Slow Café

31

Page 32: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

AO& is a Vienna-based semi-

nomadic organisation who work with

and around food. They only use products

whose origin they personally know – a

concept that seems simple enough, but in

today’s global consumer culture, is quite

unusual, almost radical.

As Philipp Furtenbach, one of AO&’s

founding members, explains : “ Over time

we have established our own network of

producers and places of origin - farmers,

hunters, or small private producers...

people we know and trust. ”

But AO& don’t just rely on other human

beings for their food. They have learned

to find it in nature. “ We spend as much

time as possible in the woods and in the

meadows ”, says Philipp.

“ We gather wild plants wherever it makes

sense and is possible ”. Friends and like-

minded people are often invited on such

gathering tours.

I joined them on one in the Walsertal in

Austria in 2006. It was very enjoyable and

an excellent education. Now I am able to

identify and use a few wild plants myself,

such as yarrow, clover or sorrel for salads,

nettle or goutweed as an alternative to

spinach, the majestic and hard-to-find

masterwort to produce essences, or dried

valerian root and lady’s mantle to make

tea. Through experience, talking to people

and by reading old and new books on

the subject, the three members of AO&

have accumulated an impressive amount

of specialist knowledge about edible and

medicinal plants. Much of this knowledge

has been around for thousands of years

and is in danger of being lost if not

preserved.

When AO& started out they were working

for the trendy Saint Charles pharmacy,

gathering wild plants and processing

them into tinctures. In 2008, they opened

the Saint Charles Alimentary – a tiny

restaurant with only 8 seats in a small

space provided by the pharmacy close to

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IuEOA meets the Austrian food networkers AO&

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Back to the Roots32

Page 33: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Vienna’s famous Naschmarkt. The food

critics and the media loved it and it quickly

became the place to eat in Vienna.

“ I have not eaten like this in Austria

before ”, declared Florian Holzer of Falter

magazine. This is not surprising, if you

consider AO&’s elaborate preparation

methods: “Our cooking procedures

sometimes last several days or even

weeks without interruption...This is how

we create our basic products such as jus

(juices), fonds (stocks), fats, extracts,

essences, tinctures...”

But fame and fortune is not what AO&

are after. They quit Saint Charles to take

their passion and ideas further – mentally

and geographically – and started to

organise their own themed cooking/eating

events. “ It’s about creating temporary

environments to live in which can

sometimes be self-sufficient and enable

people to stay for several days ”, Philipp

explains.

AO& want to explore a wide range of

topics, some of which are mentioned on

their website : “ sociology, living systems,

death and dying, nutrition, health,

everyday life, ‘ nature ‘ and ‘ culture ‘, town planning and research, economic

ethics, psychogeography and regional

development. ” While food remains the

main focus, AO&’s events now include

lectures/talks, concerts and gatherings

involving guest speakers and performers,

locals and visitors.

“ We attempt to create spaces and

situations which encourage

communication, for instance in a wood,

in a city, in the street, in an art space...

Food is very important in these situations,

because it is essential for survival. Food

also makes people remain in one place and

creates a basis for conversation. ”

Informations

AO& are Philipp Furtenbach, Philipp Riccabona and

Thomas A. Wisser

www.aound.net

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Page 34: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

ça déménage !Te

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un jardin sauvage en milieu urbain

Sarah Bollendorff... c’est un

tourbillon ! 301 rires par minute en

7 langues différentes, 39 fois 4 saisons

passées au Luxembourg, en Italie, en

France, en République de l’Equateur

(6 mois de bénévolat sur une station

biologique dans la forêt tropicale à l’âge

de 23 ans) et aux Pays-Bas (7 ans dans un

jardin botanique). Et, en octobre 2006,

elle s’installe à Berlin.

Partir, pour aller plus loin... dans

l’éducation (elle est licenciée en

botanique, spécialisée en plantes

tropicales), dans les contacts humains

(elle s’est mariée à un Berlinois) et dans

les traditions jardinières européennes en

voie de disparition.

Berlin ne l’attendait guère sur son marché

de travail. Sarah ne voulant cependant

pas finir comme de la vermine, a décidé

de se rendre utile : en 2008, 3 personnes

avaient formé une asbl qui cultivait

un jardin à épices. Or, n’ayant signé

aucun contrat de location, on leur avait

demandé de quitter les lieux en avril

2009. Ce fut la catastrophe : comment

déménager toutes les plantes et les

jeunes pousses ?

Après des mois de recherches, de

discussions autour de subsides

communaux, le groupe a finalement

trouvé son jardin d’Eden : une surface

verte de 900m2 à 60 km de Berlin. En

novembre 2009 - alors qu’il gelait déjà -

Sarah Bollendorff a loué un camion et les

jardinières ont déménagé leurs “ fruits “.

L’asbl compte aujourd’hui 7 membres.

Leur surface cultivable ne leur

permettant pas de faire de grands pas

et de commercialiser leur récolte, ils ont

donc développé des concepts éducatifs.

Partager leurs connaissances, cultiver ce

qui existe de moins en moins. (Beaucoup

de gens optent pour “ bio “ dans les

magasins, mais ne reconnaissent pas les

plantes, épices et autres lors de leurs

promenades.) Adopter la philosophie de

la permaculture*, déclarer la guerre aux

produits chimiques.

L’engagement commence... par les

graines. Sarah Bollendorff s’adresse à des

associations qui cultivent des plantes

traditionnelles et en travaillant avec leur

semence, on garantit la survie d’une

certaine végétation (ex : kokopelli en

France, Vern en Allemagne). Sarah et

compagnie prennent ainsi clairement

position contre les multinationales

chimiques qui essaient de breveter

la vie. Après, il s’agit d’optimiser les

combinaisons de plantes dans le jardin.

Eviter de rapprocher ce qui absorbe

toute l’énergie à la terre. Des parasites,

qui adorent une certaine plante, sont

souvent dégoûtés par une autre plante...

34

Page 35: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Et s’ils arrivent quand-même, Sarah les

enlève à la main.

La situation économique de la capitale

allemande est désastreuse. Mais les

citoyens sont créatifs, innovateurs, ne se

laissent pas faire. L’ambiance change

au-delà de la ville. Aux alentours du

jardin les nombreux chômeurs ne

craignent pas d’être obligés de faire

un boulot indigne : il n’y en a pas, tout

simplement. Nos jardiniers ont été

accueillis d’une manière chaleureuse à

Beetz, mais certains fermiers ont des

doutes par rapport à leurs méthodes...

Sarah Bollendorff continue tout de

même à chercher l’échange, collabore

avec un cuisinier qui s’intéresse de très

près aux ingrédients de ses pestos et

chutneys, donne des conseils épicés aux

amoureux des asperges (apparemment

très nombreux en Allemagne). Mais aussi

à ceux qui aiment son ail des ours, sa

roquette, ses pissenlits, ainsi que ses

fleurs. Sarah prépare une grande fête de

printemps.

Informations

Fabelhafte Kräuter Welt

www.fabelhaftekraeuterwelt.de

Email

[email protected]

Semences équitables

www.kokopelli.ass.fr

www.vern.de

Pesto ou chutney biologiques

www.einklang-feinkost.de

* La “ permaculture ” c’est l’assemblage des mots

“ permanent ” et “ agriculture ”. Elle fut imaginée

en 1976 par l’Australien Bill Mollison. C’est une

science systémique qui a pour but la conception, la

planification et la réalisation de sociétés humaines

écologiquement soutenables, socialement équitables

et économiquement viables. Un système écologique,

qui s’autogère moyennant un effort minimal.

Son élément le plus important est l’homme, qui

sait s’évaluer lui-même, qui connaît ses forces et

capacités. La permaculture suit donc une certaine

éthique, soutient la biodiversité, elle est belle et

écologiquement précieuse.

35

Page 36: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

FOR YOUFOR USFOR THEMFOR IT

WE'RE ALL DIFFERENT, LET'S KEEP IT THAT WAY

FORFREE!!

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Page 37: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

FOR YOUFOR USFOR THEMFOR IT

WE'RE ALL DIFFERENT, LET'S KEEP IT THAT WAY

FORFREE!!

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Page 38: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Eco Design ProductsFeed the Birds with Frisbee Plates

Recycled Chewing Gum

Items selected by Petz Scholtuswww.pokodesign.com

Garden parties call for disposable plates to avoid a lot of washing up, but

throwaway plates call for a lot of waste. Here is a green and fun alternative : the

UFO plates. After the meal, toss the plates into the bushes, Frisbee-style ! These

biodegradable plates then break into smaller pieces and feed the birds and

squirrels, with their integrated seeds.

www.andrearuggiero.com

What to do with used chewing gum ? Recycle it !

Designer Anna Bullus has created a new material

called Gumnetic, made from used chewing gum

and bio resin. This saves used gums from going to

landfill, or worse, being stuck to the sidewalk and

lets them become a raw material that can be turned

into new products instead. One such product is

the Bubble Gum Bin that also collects chewing

gum. In the UK alone, three and a half billion pieces

of gum a year are thus gathered for potential

recycling. Another object made from Gumnetic is

the Chewy Pad, an eco-friendlier alternative to the

current memory foam containing polyurethane and

additional chemicals, which are used to produce

cushions.

www.annabullusdesign.com

38

Page 39: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Eco Design Products Panpaati, a Bread Chair

My Lamp is a Sheep Stomach !

Virtual Water

Designer Julia Lohmann’s Flock are magnificent ceiling lamps;

organic shapes with a beautiful detailed texture, giving off a soft

light. However, if you read the label, you realise that these lights

are made from 50 preserved sheep stomachs ! Rosel, Belinda, Raul,

Eileen, Carla, Elsa, Radia are the benches Lohmann designed, that

don’t just look like cow but are made from cow. The designer

explains : We don’t want our food to remind us of the animal it is

made of and, at the same time, are able to create living materials

through advances in bio-technology. The “ cowbench ” explores

the threshold between animal and material.

www.julialohmann.co.uk

Enoc Armengol finds nothing wrong in playing with your

food. He actually incorporates food into his designs in order

to reduce waste. His main material is bread, the staple food

for many people around the world. In his designs, the dough

is kneaded and then shaped around a reusable wire frame to

create temporary pieces of furniture. Panpaati is an innovative

exploration that uses food as a material for ephemeral

structures such as chairs and tables. But nothing is thrown

away; everything is eaten ! It’s a conceptual and ironic response

to today’s throwaway culture and cheap furniture. PS : Check

out the video of the Making Of Panpaati at Armengol’s web site.

www.enocarmengol.com

We know that water is a precious resource we cannot live

without. But still, how much water do we actually use in our

daily activities and how much water is needed to create the

things we use and eat ? Traumkrieger, in stylish, eyeopening

graphics, have created a visual of different nations’ water

footprints as well as their food and commodities. The main goal

of the posters is to get people to rethink their consumption

patterns and raise awareness on how much “ invisible ” water

certain products contain. “ The virtual-water content of a

product refers to the amount of water used in the various steps

of the production chain. The adjective ‘ virtual ‘ refers to

the fact that most of the water used to produce a product,

is not contained in the product. The real-water content of

products is generally negligible if compared to the virtual-water

content ”. For example, the production of 1 kg of beef requires

16 thousand litres of water and for one bag of potato

crisps (200 gr), 185 litres of water are necessary.

www.waterfootprint.org

39

Page 40: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation
Page 41: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

” J’essaye de faire en sorte que cela

ne ressemble pas seulement à de l’Art

mais qu’il y ait aussi quelque chose

proche de la vie, un petit peu de tragédie,

un petit peu de comédie. ” (Judith Samen

dans une conversation avec Michael

Krajewski, 1997)

L’installation “ Reibekuchenwand ”

de Judith Samen oscille entre mise

en scène et image.

Mise en scène, puisqu’elle montre

clairement toutes les actions qui ont

eu lieu auparavant : quelqu’un s’est

attelé à la préparation de près de 900

beignets de pommes de terre puis les

a cloués sur le mur derrière la table de

préparation; cependant il n’y a ni cuisinier

ni documentation sur son action. Aucun

ingrédient sur la table, juste une poêle

et une plaque de cuisson; le spectateur

est dans l’incertitude entre ce qu’il voit à

l’instant et l’activité qui a eu lieu. Doit-il

se placer face au mur ou alors “ monter

sur scène ” entre le mur et la table de

préparation ? L’oeuvre se rapproche de

l’art participatif, sans pour autant faire

participer directement le spectateur.

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Page 42: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Samen nous met dans un rôle d’acteur

potentiel, mais la prise a été débranchée

et la plaque de cuisson n’a aucune

électricité...

Image, puisqu’il ne reste finalement sur le

mur que la composition picturale de 900

beignets de pomme de terre, ressemblant à

une tapisserie psychédélique des années 70.

Ce n’est pourtant pas une composition

statique. Même si on ne considère

pas l’action de cuisson en amont, la

composition elle-même se transforme

au fil de l’exposition. La tentative

d’immortalisation des beignets prend

tragiquement fin lorsqu’ils sèchent

et tombent peu à peu du mur…

L’altération au fil du temps est une

caractéristique incorporée dans la

plupart des oeuvres de Samen, qu’il

s’agisse de ses vidéos, de ses installations

performatives ou de ses photographies.

Judith Samen compose puis

photographie des mises en scène

montrant généralement une seule

personne dans un environnement

domestique, et fréquemment avec

de la nourriture. Ces travaux se situent

entre la tradition classique de l’art du

portrait et celle de la nature morte.

Ces mises en scène montrent des scènes

de la vie de tous les jours, d’un familier

apparent, mais tout comme l’idée de

clouer des centaines de beignets de

pommes de terre sur un mur, elles ne

sont pas dénuées d’un certain degré

d’absurdité que le spectateur

ne peut ignorer.

Informations

www.judithsamen.de

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Page 43: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation
Page 44: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Purée de carottes, croquettes pour chiens...

“ [Les légumes] sont des choses que l’on

consomme, mais que l’on regarde, dans le

circuit de la consommation, d’une certaine

manière. Ce sont des produits qui peuvent

apparaître comme naturels, mais qui ne

le sont pas du tout. Ce sont en fait des

produits de notre culture. Par exemple,

pour une tomate, il y a des designers qui

étudient l’épaisseur de la peau, sa brillance,

le fait qu’elle pourrisse de l’intérieur. On ne

voit qu’une face des choses. Moi, je laisse

simplement pourrir cette tomate, et je

regarde de près ce qui se passe. C’est assez

merveilleux. Il n’y a rien de dégoûtant.

C’est simplement la mort qui rencontre la

vie, c’est-à-dire la tomate qui dépérit, les

champignons qui la colonisent, les insectes

qui sont attirés par tout cela et qui

viennent y pondre. ” (Michel Blazy)

Michel Blazy est un artiste de l’éphémère

et de l’incontrôlable. A partir d’éléments

naturels ou comestibles (purée de

carottes ou de pommes de terre, farine,

betteraves, lentilles, écorces d’oranges,

spaghettis, bonbons Kréma, chocolat,

légumes, biscuits pour chiens, graines

pour oiseaux...), il travaille le vivant et le

place au centre de sa création. Sous forme

d’installations, il explore la prolifération de

micro-organismes plus ou moins contrôlés

par lui-même. Ainsi, le mur d’une galerie

sera recouvert de purée de carotte, puis

vivra et évoluera le temps de l’exposition.

La moisissure viendra se développer

sur des oranges pressées, les pas des

visiteurs effaceront les motifs dessinés à

la farine sur le sol, une vidéo montrera la

déperdition de tomates...

Créateur de processus évolutifs et de

scénarios incertains, Michel Blazy manipule

les matières, tente d’en contrôler la

disparition et la transformation, ou au

contraire, laisse entièrement vie à l’oeuvre.

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Page 45: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Purée de carottes, croquettes pour chiens...

Les objets vivants de l’artiste prennent

forme pendant l’exposition et l’ont pris

dans d’autres lieux auparavant, mais ces

formes ne sont pas fixes et elles peuvent

êtres développées selon l’énergie, l’espace

et le temps.

Une exposition de Michel Blazy

s’appréhende dans la durée, dans la mise

en relation des différents moments,

dans la lecture des liens entre les cycles

successifs. Le musée ou la galerie devient

le laboratoire dans lequel seront installées

ses expériences. Plutôt que d’exposer

des installations achevées et pérennes, il

expérimente et met en place des situations

et conditions dans lesquelles des formes

d’art moins stables peuvent émerger.

Les oeuvres de Blazy font partie des rares

exemples d’oeuvres d’art qui intègrent la

notion d’aléa dans leur existence.

Le principal aléa est le temps, il est subi

activement. Les oeuvres ont besoin de ce

temps pour exister; d’habitude le temps

nuit aux oeuvres d’art, mais celles de

Michel Blazy y gagnent.

Informations

www.galerieartconcept.com

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Page 46: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

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Ohhh non, ça colleOn adore le mâcher, faire des bulles

puis s’en débarrasser avec insouciance, et

là où il reste collé, il tient bon ! Il met 5 à 6

ans à s’éliminer dans la nature et son coût

de nettoyage est exorbitant dans les

grandes villes.

Il est dit qu’il aide à la concentration et à

combattre le stress, mais le chewing-gum

que nous mastiquons n’a plus grand chose

à voir avec son ancêtre le “ chicle “ des

Aztèques et des Mayas qui mastiquaient

de la sève de sapotier pour se muscler les

mâchoires. Aujourd’hui nous mâchouillons

allègrement des gommes de synthèse

fabriquées à partir de polymères issus

du pétrole, résultant du même procédé

industriel que celui utilisé pour produire

des pneus ! Mhhh !

T’aurais pas un chewing-gum écolo ? Eh

bien si ! Chicza est une initiative mexicaine

qui produit le premier chewing-gum bio et

biodégradable.

Les “ chicleros “ traversent les forêts

tropicales pour récolter la sève blanche de

l’arbre chicozapote (sapotier, en espagnol)

en taillant une coupure superficielle en

forme de “ Z “ dans l’écorce. Ce procédé

permet de diminuer la déforestation au

Mexique car après chaque saignée, l’arbre

doit se reposer pendant 7 ans avant la

prochaine récolte. Le chicle est fondu selon

la tradition ancestrale des Mayas pour

produire la gomme de base à laquelle on

ajoute du sirop d’agave et du sucre ainsi

que des saveurs naturelles. La pâte est

pressée et façonnée en bandes de gomme

Chewing-gum biodégradable ?

46

Page 47: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

à mâcher. Elle contient près de 40% de

gomme base et offre la consistance idéale

pour être mâchée (ni trop dure ni trop

moue), des qualités propres à la gomme

naturelle.

Avantages de ce retour aux sources :

Chicza est naturel, donc sans colorants ni

conservateurs, il est soluble dans l’eau, il

ne colle pas aux vêtements ni aux cheveux

et surtout il est biodégradable !

Il commence à se désagréger dès la

phase de mastication et après l’avoir

jeté, plus besoin de culpabiliser, car grâce

à la biodégradation enzymatique et

bactérienne, il mettra seulement quelques

semaines à disparaître.

Informations

Chewing-gum biologique

www.chicza.com

www.bioflore.fr

Le saviez-vous ?Le consommateur américain consomme 300 chewing-gums par an.

Reconnu comme un aliment en 1939 aux Etats-Unis, le chewing-gum fut popularisé en France lors de la libération en 1944.

La France est le deuxième pays consommateur mondial de chewing-gum avec 5 chewing-gums par semaine !

En Angleterre, les ventes de ce produit ont augmenté de 33% entre 1998 et 2004.

La facture publique de nettoyage s’éléve à 6 millions d’euros par an pour la seule ville d

e Londres.

47

Page 48: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Substitut de sucreTe

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La Stévia est-elle une alternative saine et naturelle aux édulcorants chimiques ?

Depuis leur découverte, les

édulcorants, molécules de synthèse,

ont envahi les rayons des supermarchés

afin de remplacer le sucre naturel (le

saccharose) extrait de plantes.

On retrouve ces faux sucres dans les

produits alimentaires diététiques

pour les personnes souhaitant

maigrir, car leur pouvoir

sucrant est 200 à 300 fois

plus important que le sucre

avec un apport quasi nul

en calorie.

Aujourd’hui, la liste des

édulcorants autorisés

sur le marché est longue :

l’aspartame, le xylithol, la

saccharine, le sucralose… mais

ils ont mauvaise réputation. De

nombreuses études scientifiques ont en

effet montré une longue liste d’effets

secondaires en cas de surconsommation :

crampes, nausées, vertiges, maux de tête,

troubles de la personnalité, de la vision,

de la mémoire, dépression etc…

C’est la pression de certains lobbys de

l’industrie agro-alimentaire qui a permis

la mise sur le marché des édulcorants

malgré des études parfois controversées.

Certains parlent aujourd’hui de

l’aspartame comme d’une bombe à

retardement… Mais attention, tout est

question de quantité consommée !

Au Japon, l’aspartame est interdit depuis

1969. Dans les produits diététiques, le

sucre est remplacé par une molécule

sucrante naturelle, la Stévia, dont jamais

aucun effet secondaire néfaste n’a été

rapporté.

En Occident, l’intérêt pour la Stévia

en tant qu’additif alimentaire a grandi

depuis que deux géants de l’industrie

agro-alimentaire, Coca-Cola et Pepsi,

ont décidé de s’y intéresser. Suite à des

résultats positifs et prometteurs de

nouvelles études de toxicité, la FDA (Food

and Drug Administration, USA) a donné

un accord favorable à son utilisation en

décembre 2008. Les pays européens en

débattent aujourd’hui, sauf la France qui

a autorisé la Stévia en Septembre 2009. Il

faut noter que l’on trouve déjà la Stévia

comme complément alimentaire dans les

magasins bios ou diététiques.

La Stévia provient de la plante Stevia

rebaudiana cultivée aujourd’hui un peu

partout dans le monde et qui tire ses

origines en Amérique du Sud. Son pouvoir

sucrant 300 fois plus important que

celui du sucre et son apport calorifique

très faible en font un parfait édulcorant

naturel et vraisemblablement sain !

48

Page 49: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

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L’installation vidéo “ISO Pop Corn- 1st Generation Human designed pop corn” fait partie de la série

“Power Corn” initiée en 2005 par l’artiste luxembourgeoise Sneja_D ©.

Les fruits et les légumes étalés dans les rayons de nos supermarchés, de tailles identiques, sans bosses, sans égratignures,

ressemblent à des illustrations, à des produits fabriqués. “Standards et normes sont introduits presque dans tous les domaines de

notre société. Derrière ce phénomène particulier ou malaise apparent, se cache un vrai danger : Plus nous standardiserons notre

environnement, plus notre environnement nous standardisera, aussi bien nos goûts, nos pensées que nos comportements.”

ISO Pop Corn, dont le thème principal est l’intérêt que l’homme dans la société moderne porte à la nature et plus particulièrement à

la nourriture, est une réflexion sur l’invasion dans nos supermarchés et dans nos assiettes de produits alimentaires génétiquement

manipulés (OGM) ainsi que sur le pouvoir grandissant des multinationales du secteur agro-alimentaire, où croissance, optimisation,

efficience et rendement économique l’emportent sur le goût et la qualité alimentaire.

www.sneja.lu | www.050505.lu | www.060606.lu | www.070707.lu | snejavideo.blogspot.com

49

Page 50: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Produced in RomaniaTe

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Fox

We have tried to talk to them. Make

them understand that they need to

change. As a producer you need to follow

the law : hygiene standards, animal welfare

standards. They are not civilised, they do

not even wash. How can you talk to people

like that ?

Now with EU membership, Romania needs

to build a new agriculture : investment,

specialisation, and efficiency. This is how

agriculture works – we have to make food

for people, right ? Peasants have a few

cows, sheep and pigs, but they do not

really produce anything.

So people can choose. If they have a small

farm, they could add value to the cheese

by branding it and making it a “ traditional

produce ” 1. This will bring development.

Obviously you cannot make the traditional

produce under your bed. You need some

EU standards : papers, chemical analyses.

Then you can sell it at a higher price.

Everyone can get the papers, it is a level

playing field, it’s capitalism. You need

to take risks to get things. That’s how it

works. Peasants are very paranoid, they

spread rumours that the game is rigged

and that they cannot actually get this,

but it is not true. They just do not want

to change. But they will need to become

proper consumers – as it is, they do not

produce or consume anything !

The policy makers speak

Eu Integration and the Making of Traditional Foods

1 Council Regulation (EC) No 509/2006 of 20 March

2006 on agricultural products and foodstuffs as

Traditional Specialities Guaranteed.

50

Page 51: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

They want to turn us into farmers, but we

are just peasants. It is our way of life. We

have worked with animals all our lives,

now we should “ produce ”. Haven’t we

always done that ?

Under socialism, things were different.

Peasants were valued, as well as our

produce. Now Romanians have to go

abroad to make a living. Our state has

become a beggar. Today, we’d better burn

our wool than try to sell it. Our cheese

needs to be different now, they want us

to certify that it is “ traditional ”. Despite

all free-market talk, we have no access at

the market. Those who succeed here are

people with networks. The game is rigged.

The Ministry wants papers, too. They do

not let me in, as a peasant, in the EU.

The EU is asking us to change : we need

milking machines and special rooms for

our cheese. Soon we won’t be able to

raise pigs in the courtyard either 2.. Isn’t

it absurd to have laws on animal welfare,

when people do not fare well ? My family

doesn’t have money, even if I really do

want to change things. They won’t leave

us to be.

The villagers speak

2 Council Directive 91/629/EEC of 19 November 1991

laying down minimum standards for the protection

of calves; Council Decision 88/306/EEC of 16 May

1988 on the conclusion of the European Convention

for the Protection of Animals for Slaughter;

furthermore, scores of national laws favouring large-

scale agriculture confused the issue of who was

demanding change.

51

Page 52: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

When Romania became a member state

of the European Union (EU) in 2007, its

countryside featured 5 million small farm

holdings averaging 2.74 ha. Statistics

pointed to 35% of its population employed

in agriculture (compared to less than

5% in Western European countries),

and around 2 million of its 20 million

inhabitants have left their politically

unstable homeland for migrant labour

in Western Europe. With hardly any jobs

on the Romanian countryside as a result

of post-1989 economic changes, the

people who remain in their village heavily

depend on agriculture as a livelihood. EU

integration has demanded massive changes

to this agriculture that are, however, only

partially implemented, because the EU’s

Common Agricultural Policy did not fit

the Romanian context and the country’s

history.

After World War II, the European Marshall

Plan universalised the American model of

capital- and energy-intensive agriculture,

transforming diverse rural landscapes into

monoculture areas. Supermarket expansion

integrated the world food market and

incorporated small or independent

producers into its (tenuous) contractual

webs that often forced them out of

production. Large supermarkets have

frequently helped to eliminate traditional

markets as outlets for small producers. As

a consequence, the latter were put out of

business as their livelihood basis has come

under threat. Because of the consolidation

of corporate agribusiness in the global

agrifood system, food stocks are now

highly centralised : five corporations control

90 percent of the international grain trade,

three countries produce 70 percent of

exported corn, and the thirty largest food

retailers control one-third of world grocery

sales.

The story of Romania’s agriculture can tell

us about longer-term changes in European

agriculture and food production. It can

also tell us about the dislocations, the

priorities, the specificity, and the bias of

large-scale policy. The story of Romania’s

peasantry shows the contradictions of

agricultural policy that has been putting

farmers out of business in the global south,

as well as within Europe for decades.

The negative environmental impacts of

industrial agriculture have spawned a

demand for “ organic ”, “ local ” and

“ small-scale ” produce in Western Europe,

and, in 2010, much of Western European

“ organic ” is imported from Eastern Europe,

where this demand does not exist to

the same degree. In Romania, the irony

lay in the changes demanded by the EU

in relation to small-scale producers also

known as “ peasants ” to become efficient

producers and standardise their produce.

They had to make their cheese, brandy

and meat “ traditional ” by getting it

“ certified ” by state authorities. They also

had to change their practices of keeping

and slaughtering animals because of new

animal welfare laws.

To sum up : take a local system of

production. Explode it in time and space.

Leave peasants at a loss with how to make

a livelihood, and demand they become

proper producers and consumers. Recreate

a feel of local and traditional foods through

a branding process of “ certification ” in

which only entrepreneurial elites can

participate.

Writer

Katy Fox is an anthropologist who grew up on

the Luxembourgish countryside. For her doctoral

thesis, which she has completed at the University

of Aberdeen, she researched people’s relationships

with law, the economy and the state in rural

Romania and has carried out long-term intensive

field research with Romanian villagers and

policymakers. Her research interests include food,

power, sustainability, environment and education

for social change.

Romania Eu member

Page 53: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation
Page 54: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Free trade

The tortilla, the principle food and a

symbol of Mexico whose main ingredient

is corn, is no longer available to most

Mexicans. The North American Free Trade

Agreement (NAFTA) came into force in

1994 and since then, an estimated 1.5

million agricultural jobs have been lost.

Before NAFTA, Mexico imported roughly

10% of their corn but now it imports 50%

of subsidised and genetically modified corn

from the United States. Subsidies to mega

farms are killing off local and peasant

farming in Mexico. This then causes the

displacement of a large number of farmers

who move to big cities to find work.

Tex

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When disaster strikes

On Tuesday 12 January this year, a massive

earthquake struck Haiti on the island of

Hispaniola. The death toll released by the

president is nearly 170 000. Even though this

number is disputed, the number of people

affected by the earthquake is estimated at three

million. These are the people who need immediate

help, the people of Haiti who have constantly

struggled to survive on less than $1 per day.

Poverty and hunger have been common in Haiti

for a very long time and the current tragedy

will keep it this way, for a long time to come.

A country already heavily in debt is taking help

in the form of loans that will become a heavy

burden for the unforeseeable future, according to

UNCTAD (the United Nations Conference on Trade

and Development).

Food for Thought54

Page 55: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

What’s in baby food ?

The chemical melamine is sometimes

illegally added to food in order to increase

its apparent protein content. In China,

certain baby food producers eager to cut

costs, dilute their milk and then add the

chemical exactly for this purpose. In 2008,

six infants died, 870 were hospitalised and

300 000 cases of kidney stones and other

kidney problems were reported. Concerns

over food safety and regulations in China

and the rest of the world have been raised.

The previous year, the same chemical had

been used in dog and cat food imported

to North America, Europe and South

Africa from China. Resulting in the deaths

of thousands of pets from similar kidney

problems to those reported in China.

Africa is still the issue

The past few years have seen one of the

worst economic crises for many years, the

worst since the great depression of the

1930s according to leading economists.

During the same period, Africa has been

suffering from a food crisis on a very

large scale. The national and international

neglect of the agricultural sector has

transformed many countries from food

exporters into for importers. This has

lead to the rise in prices of staple foods

that remain well above their long-term

averages. Over 300 million Africans

still face chronic hunger today, which

represents about a third of the continent’s

population.

When is a banana not a banana ?

Well, not when it’s a bendy banana. In 1994, EU regulation 2257/94,

an eight-page directive, was drawn up by the European Union.

Bananas had to be at least 13.97cm long and 2.69cm wide and they

were not allowed to have any unusual curvature. The EU had placed

a class system on certain fruit and vegetable products that raised

the prices and also wasted a large amount of food, as it was not

the right shape or size. Thankfully, July of last year saw the rule

being axed and over 100 pages of legislation on the shape, size and

texture of 26 different fruit and vegetables were thorn up.

55

Page 56: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

nouveaux meubles en vue. Alors que certains changent leur intérieur tous les

ans, d’autres s’estiment heureux quand la table de cuisine tient encore debout. Une vitrine virtuelle

tente de faire le lien entre ces 2 réalités luxembourgeoises depuis 5 ans. L’ Okkasiounsbuttik donne une

seconde vie à des meubles anciens. Une fois récupérées gratuitement dans les foyers privés des

50 communes participantes, les pièces sont ensuite mises en vente via une plate-forme Internet. Des

galeries photos permettent de découvrir un mobilier fonctionnel à prix abordable, voire gratuit pour

les plus nécessiteux. Une dizaine de postes de travail ont été créés à l’atelier qui récupère et retape des

éléments de cuisine, de chambre ou de salle à manger. Les articles en stock sont uniquement consultables

sur un site Internet flambant neuf. Donnez ou achetez sur www.okkasiounsbuttik.lu

Flatscreen et four écolo ? Rien de plus facile avec Oekotopten. Depuis septembre

2007, ce site permet de trouver la télévision, le lave-linge, la moto ou encore l’ampoule qu’il vous

faut, tout en proposant le modèle le plus intéressant au niveau énergétique (meilleur rapport

qualité/consommation). L’initiative du Mouvement Ecologique et du OekoZenter compte à

ce jour près de 823 objets différents qui suivent des critères de sélection comme par exemple

l’émission de CO2 pour les véhicules (rubrique la plus consultée) ou la dépense d’énergie pour les

congélateurs. 16 catégories vous permettent de comparer directement les marques et enseignes

existantes au Luxembourg et de savoir ainsi, comment bénéficier de la prime COOL pour l’achat

d’un frigo ou de la PRIME CARE pour les véhicules. Plus d’informations sur www.oekotopten.lu

Des capsules caritatives. Depuis près de 2 ans, la Maison des Jeunes de

Differdange collectionne tous types de capsules métalliques: capsules de sodas, bières, couvercles

de bocaux etc. Ceci, non pas uniquement pour contribuer au recyclage des matières

premières. Ces capsules sont revendues à une entreprise de recyclage, ce qui leur permet

de récolter de l’argent pour parrainer d’ores et déjà les études de 2 adolescents en Inde

pendant 3 ans (Indesch Patenschaften asbl). Bientôt, les fonds suffiront peut-être

pour parrainer plus de jeunes. Les jeunes récolteurs de capsules ont à leur disposition

un minibus et ne vont bientôt plus démarcher uniquement les foyers privés; ils lancent

aussi un appel au secteur Horesca pour donner une nouvelle vie à des milliers de petits

bouts de fer. Un conteneur spécial pour la collecte de ces capsules existe au centre de

recyclage de la Ville de Differdange. Pour des grandes quantités ou pour les personnes ne

pouvant pas se déplacer, des ramassages sont organisés dans tout le pays (prochaine collecte le 10

mars 2010). Infos par sms au +352 691235005 ou sur www.caps.lu

56

Le pouvoir du choix

Page 57: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

C’est dans la poche. Le téléphone portable est devenu un objet

incontournable dans la vie quotidienne, mais pas uniquement pour télécharger la

dernière “ App ” ou pour discuter au volant... Un projet danois a répondu aux besoins

les plus basiques des sans-abris. Pour eux, le téléphone reste avant tout un moyen

de communication avec leur famille ou leurs proches, mais aussi avec les autorités et

institutions. Le GSM offre en plus la possibilité d’appeler l’ambulance ou la police en cas de

nécessité. Problème majeur, la batterie qui se décharge. Faktor 3, une agence qui mélange

design, technologie et durabilité, a donc développé un système de recharge solaire. En

collaboration avec un journal danois, ils ont mis à disposition 500 sacs solaires aux sans-

abris dans la région de Copenhague. Ces dispositifs seront mis en vente dans toute l’Europe

très bientôt sur www.faktor-3.dk

Dynamo Effect. Le climat, thème majeur avant l’échec de Copenhague

2009, reste d’actualité en 2010. C’est pourquoi un projet radio européen tente de nous

garder informés. Disponibles en plusieurs langues et dans plusieurs pays, ces émissions

traitent des options vertes en terme d’énergie, proposent des alternatives pour

notre manière de consommer, informent sur ce qui se fait en matière d’éducation des

écocitoyens d’aujourd’hui et de demain. Depuis janvier les auditeurs luxembourgeois

ont eux-aussi accès à une série de 30 émissions de 30 minutes chacune. Dynamo Effect,

en langue allemande, explique par exemple comment fonctionne une école écologique,

analyse les hôtels les plus verts d’Europe, questionne l’avenir du bois comme matière de

construction, donne des tuyaux pour les achats quotidiens ou pour le transport. Rendez-vous

hebdomadaire les dimanches de 13h30-14h00 sur 103,3 et 105,2 FM cela jusqu’en été. Plus

d’informations sur www.dynamoeffect.org et www.ara.lu

Du talent à revendre. Tout le monde dispose d’un certain savoir-

faire, d’un talent, d’une compétence particulière... qui pourraient être mis au

service d’autres personnes. Il y en a qui aiment bien repasser, d’autres qui sont

calés en mathématiques. Pourquoi ne pas échanger ces services au lieu de les

payer ? Ceci est l’esprit du “ système d’échange local ” et des bourses d’échange

qui se créent à de nombreux endroits et aussi au Luxembourg. La bourse aux

talents tente de briser les barrières qui empêchent les gens de prendre contact.

Chaque personne intéressée peut s’inscrire avec son talent via Internet. Le but

est de créer des binômes d’échange, sans interférence monétaire. Des soirées

de rencontre ponctuelles aux quatre coins du pays facilitent la mise en contact entre les différents talents du réseau. La grand-mère experte

du tricotage peut donc rencontrer le teenager habile sur la console Wii, tandis qu’une jeune fille mal-entendante peut enseigner le langage des

signes à un jardinier spécialisé. Vous l’aurez compris, personne n’est exclu. Le 4e événement aura lieu le 6 juin à Untereisenbach. Inscription à la

bourse aux talents sur www.cgjl.lu

57

Page 58: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

La république islamique, plus de

trente ans après la révolution qui l’a

instaurée, suscite toujours la même

incompréhension, sinon un effet

d’appréhension. La fréquence de son

évocation dans l’actualité médiatique n’a

d’égale que la méconnaissance générale de

la complexité constitutive de ce pays. Car

les images et dépêches en provenance

d’Iran affluent, mais se contredisent entre

elles. Un jour, les mass-media nous

montrent des femmes drapées de la tête

aux pieds dans leur tchâdor noir, le

lendemain surgissent des midinettes aux

foulards bariolés et tuniques subtilement

cintrées. Aux discours enflammés et

offensifs d’une poignée de dirigeants

islamiques succèdent les photos de

centaines de milliers d’Iraniens défilant

pacifiquement dans les rues. La couverture

médiatique de l’Iran se focalisant

essentiellement sur les événements

politiques, comment interpréter le

décalage des images qui nous parviennent ?

La société iranienne est traversée par

des bouleversements issus d’un long

développement de sortie des structures

traditionnelles. Ce mouvement, loin d’être

homogène au sein de la population, est

avant tout social et culturel. Oublions

Par delà la politique… les arts !

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A moins d’être Iranien ou iranisant, qui peut prétendre pouvoir se représenter l’Iran tel qu’il est aujourd’hui ?

58

Page 59: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Par delà la politique… les arts !

dès lors les figures politiques

présentes sur la scène publique

iranienne. Cédons la parole aux

artistes ! Car la vitalité des activités

artistiques révèle un processus

de transformations qui est bien

plus profond et durable que ne

le laissent entrevoir les clichés

qui nous arrivent habituellement

d’Iran. Il faut ici rappeler qu’au

plus tard depuis l’établissement

de la république islamique, la

société iranienne a bénéficié d’un

système éducatif déployé à travers

tout le pays. L’accès aux études

universitaires, autrefois réservé aux

classes sociales privilégiées, s’est

désormais démocratisé, et plus de

60% des étudiants, toutes facultés

confondues, sont des femmes. Sous le

poids des interdictions imposées par

le régime islamique, la ségrégation

des sexes reste toutefois fréquente

et les espaces de loisirs peu nombreux.

Dans de telles conditions, il n’est pas

étonnant que les Iraniens - surtout la jeune

génération qui a grandi sous la république

islamique - aient investi les lieux dédiés à

la culture et aux arts.

A Téhéran, mégalopole dynamique,

monstre urbain incontrôlable et pôle

majeur des activités artistiques et

intellectuelles en Iran, l’engouement que

suscite la vie culturelle est manifeste :

les galeries d’art se multiplient un peu

partout dans la ville, les cafés proposant

des expositions temporaires fleurissent,

tandis que les performances scéniques se

jouent fréquemment à guichets fermés.

Sans parler de l’extraordinaire vigueur du

cinéma iranien, largement présent lors de

festivals internationaux et désormais bien

connu des cinéphiles européens - même

si paradoxalement, en Iran, ces films se

trouvent davantage sur le marché noir

de la voie publique que sur les grands

écrans. Contre l’austérité des dogmes

régissant l’espace public, malgré les

difficultés d’obtention des indispensables

autorisations à toute initiative culturelle

et en dépit du manque de moyens

financiers ou d’infrastructures efficaces,

l’enthousiasme des Iraniens pour les arts

semble être à toute épreuve. Pour la

société iranienne, les pratiques artistiques

et les sorties culturelles représentent en

effet un possible espace de rassemblement

et d’expression.

L’exemple du théâtre est frappant : l’art

dramatique se fait à présent l’écho de

la société iranienne en s’efforçant de

refléter ses tourments, ses maux et ses

désirs. Les auteurs de théâtre se sont

ainsi appliqués à rechercher des styles

d’écriture et des thématiques propres

à la culture iranienne post-

révolutionnaire. Qu’ils s’inspirent

du patrimoine littéraire persan,

qu’ils examinent les séquelles

des événements historiques

récents (la révolution de 1979

suivie de la guerre Iran-Irak)

ou qu’ils interrogent les

impasses de la situation sociale,

les dramaturges ne cessent

d’aborder des sujets aussi

sensibles que la condition de

la femme, les relations entre

les deux sexes, le rapport

entre les générations, l’absence

de perspectives d’avenir des

jeunes ou la question de

l’enfermement. Ils tentent

ainsi de créer un répertoire qui

forme une sorte de miroir de

l’Iran contemporain. Confrontés

aux innombrables interdits

réglementant l’art scénique,

les metteurs en scène ont quant à eux

expérimenté les possibilités d’expression

non verbale. Puisant dans les traditions

scéniques séculaires de l’Iran, ils ont abouti

à l’émergence d’un langage chromatique

et gestuel leur permettant d’évoquer

subtilement des idées, sans pour cela

recourir à l’articulation des mots. Lorsque

des textes traitant des préoccupations

des spectateurs iraniens se conjuguent à

des mises en scène portées par une infinie

volonté d’expression, l’art théâtral se fait

véritable porte-parole de la société.

Prenons le cas d’Amir Reza Koohestani,

dramaturge et metteur en scène qui

malgré ses 31 printemps compte déjà une

dizaine de spectacles et plusieurs tournées

internationales à son actif. Conscient

de la puissance dramatique du ta’zieh,

les créations de Koohestani empruntent

volontiers aux conventions scéniques

59

Page 60: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

héritées de ce théâtre rituel joué depuis

des siècles en Iran. Ceci ne l’empêche

pas d’avoir régulièrement recours à l’art

vidéo ou à des projections filmiques

sur scène. En mêlant des techniques

scéniques ancestrales aux technologies

numériques modernes, il réalise des

performances originales quoique

profondément ancrées dans la culture

iranienne ancienne. Cet enracinement se

retrouve également dans ses textes. Il ne

cesse en effet d’entrelacer les dimensions

documentaire et symbolique. Aussi ses

pièces passent-elles d’un plan réaliste, aux

accents de vie quotidienne descriptifs des

conditions présentes de l’Iran, à un plan

davantage imagé ou mythique, faisant

appel à l’imaginaire de la longue tradition

poétique persane. L’œuvre du jeune Amir

Reza Koohestani se fait ainsi l’expression

d’une culture théâtrale où s’enchevêtrent

patrimoine pluriséculaire, nouvelles

expériences scéniques et thématiques

contemporaines.

Hormis le théâtre, d’autres champs

artistiques se font l‘écho de la réalité

sociale actuelle. Mehraneh Atashi,

jeune photographe née en 1980 à

Téhéran, s’efforce ainsi de sonder

les traits de l’identité iranienne via

l’expression artistique. Elle réalise pour

cela des auto-portraits campés dans un

environnement explicitement iranien.

La série de photographies réalisées

dans des zourkhâneh - ces maisons

de lutte et gymnastique traditionnelle

où s’affirment les valeurs de virilité et

d’esprit chevaleresque - interroge la

place de la femme dans la société post-

révolutionnaire. Alors que les athlètes,

en pleine démonstration de force,

figurent au premier plan, la jeune femme

apparaît discrètement sur chacune des

photographies à travers un subtil jeu

de miroirs qui la reflète derrière son

objectif. A travers la présence du corps

féminin dans un milieu exclusivement

masculin, présence qui se glisse quasi

clandestinement dans la prise de vue, le

travail de l’artiste questionne le statut

de la femme dans une société encore

partiellement soumise aux structures

patriarcales.

En développant la vie culturelle du pays,

les Iraniens parviennent à s’extérioriser,

questionner leur réalité quotidienne et

explorer les paradoxes de leur société.

Ils y trouvent également des occasions

de rencontre et une échappatoire à la

ségrégation officielle entre hommes et

femmes. Alors que le deuil est omniprésent

en Iran - en raison notamment des

multiples commémorations rituelles

chiites, mais aussi à travers l’espace

urbain où d’immenses fresques murales

et d’innombrables noms de rues figurent

le culte du martyre - les arts iraniens

représentent la vie. Ils ne cessent en effet

d’exprimer les aspirations de la population

iranienne et d’incarner une société qui,

détachée des simulacres moralistes et des

normes restrictives de l’idéologie officielle,

cherche à se définir dans la diversité

des courants qui la compose. L’Iran

contemporain est un pays de contrastes :

nulle querelle politique n’est en mesure

d’en traduire l’hétérogénéité. Seul le

domaine des arts s’est aujourd’hui doté

des moyens d’exprimer la complexité d’une

société qui oscille toujours entre tradition

et modernité.

Auteur

Liliane Anjo est doctorante sous la direction de

Farhad Khosrokhavar à l’Ecole des Hautes Etudes

en Sciences Sociales à Paris et boursière du Fonds

National de la Recherche Luxembourg dans le cadre

de ses recherches sur “ La politique culturelle et

les enjeux des pratiques artistiques en République

islamique d’Iran à travers l’exemple du théâtre “.

Elle a effectué plusieurs longs séjours en Iran

et recommande à tous les passionnés d’art et

d’architecture d’entreprendre un voyage dans ce

pays sublime et complexe.

60

Page 61: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

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Page 62: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Cette phrase apparemment

anodine que Nader Ghavami glisse dans la

conversation caractérise parfaitement ce

photographe passionné, qui a connu des

moments difficiles. D’abord en Iran, son

pays natal qu’il quitte à l’âge de 12 ans,

puis à Luxembourg où il s’installe avec sa

famille.

Nader Ghavami fait ses études en

Belgique, il rêve de devenir photo reporter

et espère parcourir le monde. Le sort en

décide autrement : ce sont les petites

choses de la vie quotidienne et non les

grands drames qu’il va prendre en photo.

Des photos réalistes, comme il le dit

lui-même, des photos en noir et blanc

qu’il développe dans sa chambre noire.

Nader préfère travailler en analogique,

avec un objectif grand angle qui

lui permet d’être au vif du sujet.

Normalement il parcourt la ville, son

35mm en bandoulière. C’est le hasard

qui le guide. Parfois c’est un regard, un

sourire qui l’interpelle - une situation bien

précise qu’il veut capter. Son thème à lui

c’est la vie quotidienne.

“ Je laisse parler les émotions, ce ne

sont pas des photos calculées d’avance “

dit-il, en soulignant qu’il recueille les

images pour nourrir son âme. Tel un

poète, il nous montre des scènes de la vie

apparemment anodines, des photos en

noir et blanc qu’il a prises au gré de ses

promenades.

Ces maîtres à lui s’appellent Robert Capa,

Henri Cartier-Bresson, Joseph Koudelka

et Robert Doisneau. D’ailleurs, c’est la

maxime de Doisneau “ photographier c’est

accueillir les propositions du hasard “

Nader GhavamiTe

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“ La constante de ma vie c’est la photographie”

62

Page 63: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Nader Ghavami“ La constante de ma vie c’est la photographie”

qu’il a emprunté pour décrire sa façon

de faire. Au premier abord, son travail

peut paraître nostalgique, peut-être aussi

parce qu’il préfère travailler en noir et

blanc. Nader Ghavami est conscient de ce

décalage. Mais pour lui, le noir et blanc

reste le meilleur moyen pour s’exprimer.

Pas question pour autant de bouder les

nouvelles techniques. Récemment il a

découvert les tirages digito-graphiques.

Plus besoin du procédé traditionnel...

Nader scanne les négatifs pour les

retravailler en numérique par après. Une

technique qui lui permet de faire ressortir

encore mieux les contrastes, les dégradés

de noir et blanc.

Nader entretient une relation passionnée

avec son pays natal. L’exil pour lui

a d’abord été un traumatisme, une

expérience déchirante qui l’a coupé d’une

grande partie de sa famille et de ses

souvenirs d’enfance. Il était clair pour lui

qu’un jour il rentrerait au pays. En 2007,

il a pu rester un mois et demi là-bas.

C’était les grandes retrouvailles, la lune

de miel comme il aime le préciser. Après

ces intenses moments de bonheur, il

n’avait nullement envie de retourner au

Luxembourg.

Il fera un deuxième voyage un an plus

tard. Grosse déception – Nader se rend

compte des difficultés dans lesquelles

vivent ses compatriotes. Il comprend

vite qu’il ne pourra jamais vivre dans cet

Iran-là. Dès son retour, Nader, qui s’est

toujours considéré comme apolitique,

commence à s’intéresser de plus près à

ce qui se passe en Iran. Après la lune de

miel, le désenchantement et puis la prise

de conscience.

En 2009, le photographe va voter pour

la première fois : il est persuadé qu’on ne

peut pas rester indifférent. Il considère

le fait de voter non comme un acte

politique, mais comme un devoir vital, un

acte fortement humain. L’état barbare

qu’est devenu l’Iran l’afflige et le révolte

profondément. Mais Nader Ghavami

croit à un avenir meilleur et il est sûr et

certain qu’il va retourner vivre en Iran.

Même si cela risque de prendre quelques

décennies.

Informations

Nader Ghavami Photography

www.alba.lu

Page 64: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation
Page 65: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation
Page 66: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

“ Eco ” is the buzz-word used to make

concepts sexier and increase the appeal

of new products : eco-incentives for the

automobile sector, pet-friendly eco-fur,

ecological toilet paper, eco-dry-cleaning, you

name it ! Is “ Eco-village ” no exception ? In

fact, as simple as it may sound, villages have

always existed. Since the dawn of mankind,

people have gathered in small groups where

each knew each other and the economy was

running on the basis of exchange. It wasn’t

nature that gave us the capacity and will to

cope with the anonymous life of suburbia !

The need to share our lives with friends and

like-minded people actually carries a very

deep and ancestral resonance.

Yet the concept of Eco-villages is a relatively

recent one. First of all, unlike traditional

villages, they are intentional communities.

People choose for themselves, share the

main values and visions on the use of

facilities and resources, and they commit

to participate and actively contribute to

life in the community. Like a kibbutz or a

religious community ? Well, although the

importance of the “ community ” factor may

be similar, Eco-villages are just places where,

short of ideological purposes, the main

driving force is the desire to live amongst

people valuing both a supportive network

and a lifestyle that weighs less heavily on

earth. Spontaneity is a key feature of such

realities, which rise from a group of pioneers

rather than from initiatives taken by public

institutions or developers.

The term “ Eco-village ” first appeared

in 1991 in a report on sustainable

communities; since then, many intentional

communities have begun to call themselves

after this name. In 1995, all those gave life

to a common representative, the Global

Eco-villages Network (GEN), which unites

today around 900 Eco-villages around the

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Life in Eco-villages

66

Page 67: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Social Innovation Life in Eco-villages

world. Their features vary in location, size

(from an agglomerate of few houses to

bigger structured settlements), sensitivity of

the inhabitants and their backgrounds.

All these concepts make sense, but how

do they walk what they talk ? Given the

openness of these villages, it’s worth paying

a visit to verify this on a case by case

basis. Normally, houses are either built or

recovered by the community itself, often

out of materials available from demolitions

or from other sites in the region. Meals

are provided according to seasons and

the capacity of local gardens. In some

cases, depending on the circumstances,

you may also enjoy fresh eggs or various

dairy products from local cows and goats.

Meat is less common, but not necessarily

excluded. As for energy, Eco-villages are

often run on an “ off-grid ” basis : supply

is not provided by the national grid, but

assured by solar panels installed on the

roofs of the buildings, while water coming

from the kitchens and compost toilets is

treated on a local purification plant working

with plants (phytoremediation). If you need

a car, mobility issues are countered by car-

pooling… By reading the above, one might

be given the impression of a bit of a Spartan

lifestyle. As a matter of fact, the search for

a simpler setting implies to abandon some

habits that, in modern cities, we would

take for granted; however, some of those

habits can be side effects of the city rhythm

themselves and can easily be dismissed,

once focusing on the real needs behind. You

could live in luxurious simplicity as in Sieben

Linden in Germany and nevertheless be

considered “ poor ” for the national statistics !

Despite the above unifying attempt to

describe the phenomenon, there are many

typologies of Eco-villages. For instance,

villages in the developed countries grow

with the longing for a more fulfilling

collective identity. In the developing

countries however, the movement sets

a pattern for development based on

local specificities rather than on a model

imported from the industrialized world.

In addition, the various drives of the

pioneering group very much shape the

vocation of the village : the “ Sieben Linden ”

Eco-village in Germany has always been

very keen on experimenting alternative

building materials and techniques. The

“ Damanhur ” Eco-village in northern Italy

was originally created by a group on a

spiritual path and the construction of the

“ Temples of Humankind ” constitutes a vivid

example of their engagement. Whilst some

Eco-villages directly stem from the protest

movement of the late ‘60s and maintain a

very strong political activism, others have

a more nuanced approach. In the case of

the “ Ecolonie ” community in France, the

development of organic agriculture has been

an important task since the very beginning.

In daily life the internal organization of

the Eco-village differs from place to place.

Just to give some examples, in some cases

individual incomes and resources are

pooled, in other cases private property

is allowed and the contribution to the

community can be adapted to different

schemes of rent, rather than property.

Regarding the decision-making process,

even though decisions are generally taken

on a consensus basis, sometimes it is

charismatic personalities driving the village’s

life. These many facets also keep evolving,

since Eco-villages are living organisms

that adapt to changing agendas or to

the fact that some people may leave and

others, with different interests, ages and

personalities may join.

I guess by now many will look at this as a

far too radical choice of life. Should we then

all go back milking cows in little houses

on a prairie ? Well, for some this has been

an option, and sure there will be always

someone who finds this lifestyle a more

satisfying one. But as economists would put

it, Eco-villages are indeed a “ niche-product ”

and it doesn’t look like the majority of us

would comfortably give up city life. But

this does not mean at all that such

experiences have nothing to communicate

to the outside world. At the end of the day,

these villages should be looked at as

laboratories of social innovation. The results

of what they put into practice should then

be looked at as potential inspiration for

a better quality of life in urban contexts.

Isn’t it true that highly sophisticated

components that end up in our fridges are

first tested on space shuttles ? !

Informations

On the Eco-villages movement and addresses

gen.ecovillage.org

About training opportunities

www.gaiaeducation.org

67

Page 68: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

FreegansFouiller les poubelles pour trouver de la nourriture,

voici un comportement que l’on n’attend que des

sans-abris les moins chanceux. Pourtant un nouveau

mouvement, vraisemblablement initié à New York,

s’étend de par et d’autres de la planète (USA,

France, Angleterre, Norvège, Canada etc.) révélant

que les fouilleurs de déchets modernes ont bel et

bien un domicile fixe, sont étudiants ou employés

sans difficultés financières particulières, mais

trouvent cela aberrant que des tonnes de produits

consommables soient simplement jetés. Il s’agit des

freegans! Ce mode de vie alternatif a comme but de

limiter la participation au système économique ou

à la société de consommation actuelle. Cela va de

la récupération d’aliments encore consommables

dans les poubelles des magasins de grande

distribution et des restaurants, à la réutilisation de

déchets de toute sorte. Les freegans optent pour

le covoiturage et revendiquent un style de vie qui

évite à tout prix le gaspillage. www.freegan.info

Toujours à la modeFinis ton assiette, et pense aux enfants en Afrique qui

n’ont rien à manger. » On nous radote cela depuis

qu’on est enfant... et pourtant, rien ne semble avoir

changé depuis. Voici donc un petit update sur la

situation en 2010. Sur 6 839 255 943 personnes

dans le monde 1 000 000 000 ont faim (c’est le

chiffre le plus élevé depuis 1970, première année

où il existe des statistiques comparables). 25 000

personnes meurent de faim et de pauvreté chaque

jour, dont 16 000 enfants (faites le calcul, ça en fait

un toutes les 5 secondes... et oui même en 2010). La

faim est la forme de pauvreté la plus extrême où les

individus concernés ne peuvent même pas répondre

aux besoins les plus basiques pour survivre. En 2005,

plus de 1,4 milliards de personnes vivent sous le seuil

international de pauvreté et gagnent moins d’1 euro

par jour. www.bread.org

Des chiffres et des lettres

68

Page 69: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Manger à courte distance

Partir à 1 500 kilomètres en hiver... ça fait rêver, ou

presque. Voici non pas le récit d’un voyage lointain,

mais le destin d’une multitude de petits individus

rouges, bourrés d’engrais artificiels et calibrés

pour se ressembler. On les dénomme Fragaria,

communément connus sous le nom de fraise.

Pour atterrir dans la barquette du supermarché

local, ce fruit cultivé majoritairement dans le sud

de l’Espagne, nécessite selon le WWF et d’autres

organisations écologiques, environ 20 fois plus

d’énergie en hiver que pendant la production en

saison. A cela s’ajoute le prix exorbitant et bien sûr

le goût quasi inexistant d’un fruit au souvenir très

sucré. Mais le fruit de couleur rouge vif n’est qu’un

exemple. Dans votre intérêt gustatif, économique

et sans oublier écologique, vérifiez l’origine des

produits achetés et optez pour des fruits et

légumes “ courte distance ”, c’est-à-dire des produits

locaux et de saison. S’ils viennent néanmoins de

plus loin, qu’ils soient au moins fair trade.

Luxembourg Life-Style

Pas d’accord commun à Copenhague en décembre,

nous voici tous de retour à notre case départ. Limiter

les émission Co2 certes, mais chaque pays, chaque

gouvernement, chaque organisme ou association

prône d’autres chiffres à atteindre... Mieux vaut pour

cela connaître les chiffres dès le départ. Et bien voilà:

Les émissions annuelles par habitant au Luxembourg,

représentent en moyenne 28 tonnes de CO2*, ce

qui révèle que si chaque habitant de la terre

adoptait le même mode de consommation

qu’un Luxembourgeois, il faudrait disposer de

5,8 planètes. Cela dit, la nouvelle n’est pas

foncièrement mauvaise, car notre potentiel de

réduction est grand. A l’heure actuelle, près de la

moitié de l’émission totale de CO2 au Luxembourg

résulte de la vente et de la consommation de

carburants. Cela donne à réfléchir sur notre mode

de vie, surtout en matière de transport, et indique

qu’il faudra enfin trouver un accord national dans les

prochaines années.

*selon le Conseil Supérieur du

Développement Durable au Luxembourg

Des chiffres et des lettres

69

Page 70: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

Épicé, sucré, salé, doux, mais aussi aigre...

Un magazine sur la nourriture, sans

vraie recette de cuisine. Une analyse de

notre manière de manger, sans bilan

diététique... le challenge était lancé.

Les auteurs d’IUEOA ont essayé d’y

répondre au mieux et ont ainsi décliné

une panoplie de saveurs et d’ingrédients

pour que vous puissiez, dès à présent,

préparer votre propre plat principal.

Allégé en Co2, avec uniquement 20% de

mat. polluante, emballage light... Ce sont

non pas les régimes radicaux qui ont

le meilleur résultat (effet yoyo assuré),

mais ce sont les petits changements

au quotidien qui peuvent changer les

chiffres sur la balance. Nous ne sommes

ni des experts dans la matière, ni des

précurseurs savants, mais nous pensons

que si chacun y met du sien, il en restera

pour les générations futures...

IUEOA vous invite à y réfléchir autour

d’un dîner, en attendant la prochaine

édition de ce trimestriel dédié

au développement culturable .

Pour les petits creux, il reste toujours le

site Internet www.iueoa.lu

Sarah Cattani et Sven Becker

L ’au revoir

Léon

Dahou

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9 ans

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Dernières informations Le marché du bio explose, mais saviez-vous que sur les 2 268 agriculteurs luxembourgeois qui

exploitent en tout 130 000 ha, seuls 85 produisent en respectant les normes bio, ce qui équivaut à

2,7% de la surface agricole totale du pays.

Dans la plupart des pays développés, la part de l’alimentation dans les dépenses ménagères ne

cesse de diminuer et ne représentait plus que 8% en 2006, contre 14% en 1993.

ÉditeurIUEOA a.s.b.l.

6 ancienne Côte d’Eich

L-1459 Luxembourg

T +352 691 334 764

[email protected]

www.iueoa.lu

Rédacteurs en chefSarah Cattani

Sven Becker

Directeur artistiqueSven Becker

Auteurs Anne Haag

Birgit Thalau

Catarina Riccabona

Cristina Picco

Danièle Michels

Dorothée Herr

Frédérique Schuetz

Géraldine Gij

Katy Fox

Kerstin Thalau

Laurianne Kandalaft

Liliane Anjo

Lynn Gaspar

Paul Killeen

Petz Scholtus

Pierre Reyland

Sandy Lorente

Saskia Raux

Photo & Photos & IllustrationsChristophe Peiffer

Gaël

Javi Muñoz

Lilian Schneider

Mohammad Esmaeili

Nader Ghavami

Paul Schroeder

Sneja_D

Steve Troes

Tanja Korvenmaa

MerciAlexandra Schumann

Claudio Walzberg

Natacha Wagner

aux membres

aux publicitaires

ImprimeurImprimerie Faber

Partenaire

Page 71: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

L ’au revoir

Page 72: IUEOA Magazine 02 Food Issue | alimentation

If you want to drop this magazine somewhere consider

to share it first or put it in a recycle bin. Thank you.