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Cours polycopié du Module
Introduction à l’Orthophonie
des S1-S2 du Tronc Commun (L1) de
Psychologie, de Sciences de l’Éducation et
d’Orthophonie préparant à la Licence LMD
Académique d’Orthophonie (S3-S4-S5-S6)
(Arrêté ministériel du 22 mars 2007)
Auteur de l’Offre de Formation :
Nacira ZELLAL
www.laboslancom-univ-alger2.dz
Cours instauré et élaboré par :
Nacira ZELLAL
Novembre 2012
2
Sommaire
Présentation………………………………………………………………………….
PREMIÈRE PARTIE………………………………………………………………
DEUXIÈRE PARTIE………………………………………………………………
DÉFINITION ACTUELLE DE L’ORTHOPHONIE…………………………….
I- Système de transcription - Principes retenus en recherche orthophonique…..
II- Bilan fonctionnel de l’aphasie en langue arabe………………………………..
III- CORPUS ET DOSSIERS DE 02 EXEMPLES DE CAS…………………….
1- ANALYSE STRUCTURALE – CAS DE LA MORPHOSYNTAXE CHEZ
A. D…………………………………………………………………………………..
2- ANALYSE FONCTIONNELLE - PSYCHOLINGUISTIQUE DES
PRODUCTIONS ORALES DE A. D……………………………………………...
Conclusion et ouverture de perspectives : mémoires et thèses d’orthophonie
ou de la recherche orthophonique en neurosciences cognitives ………………….
Bibliographie…………………………………………………………………………
3
5
31
32
36
54
140
150
183
185
188
3
Présentation
L’idée de mettre en ligne ce cours polycopié Introduction à l’orthophonie, m’a été suggérée
en novembre 2012, par l’interdiction, de la part de mes anciens élèves, en complicité avec
l’administration, de continuer de l’assurer. En effet, sitôt mon Offre de Licence Académique
habilitée en 2007, je l’ai enseigné deux années de suite. Son succès auprès des jeunes
bacheliers orientait massivement leur choix vers la Licence d’Orthophonie, dont le
programme démarre en S3-S4 en L2 et non en S5-S6 en L3.
En toute illégalité, le L2 d’Orthophonie a été supprimé en 2009-2010 et remplacé par une
deuxième année de Tronc Commun en psychologie des généralités, amputant le L3 de ses pré-
requis, la phonétique, les neurosciences et l’ORL, notamment. Gravissime erreur
pédagogique dans une formation de Santé Publique, cet acte sera corrigé et en attendant,
voici, en deux parties, ce cours à même de le palier, un tant soit peu.
M’empêcher de l’assurer afin que je n’éveille pas l’attention de l’étudiant abusé dans sa
confiance, n’était donc pas la bonne solution. Le voici à présent, diffusé dans l’Internet.
Si sa première partie, traduite et publiée en langue arabe avec mon autorisation, par mes
anciens étudiants-enseignants chercheurs, Layes Smail (1996), Boukhemis Boufoula (2008),
puis relue par Smail Lamara et Zellal Nassim, ceci, dans le cadre des recherches
terminologiques inscrites dans le thème du PNR en cours - Contrat DGRSDT / n° 12 du 04
juin 2011-, reprend le cours classique puisé du livre publié à l’OPU en 1982, préfacé par B.
Ducarne et faisant état de la définition de l’Orthophonie, sa deuxième partie (en cours de
traduction en langue arabe), elle, en tant que mise à jour, rapporte une contribution aux
recherches neuroscientifiques.
En effet, cogniscience par excellence, l’orthophonie a atteint un développement tel,
aujourd’hui, que son inscription dans l’actualité, les neurosciences cognitives, est une
évidence, comme en témoigne le site du Laboratoire SLANCOM.
Ainsi, cette deuxième partie, ajoutée aujourd’hui à la première, montre à l’étudiant
l’importance et l’apport de la phonétique à la transcription de corpus pathologiques, exemple
pris de l’aphasie. Dans le même temps, y sont proposés un modèle de présentation des
données cliniques, outre des éléments de leur analyse. Des compléments d’information à ce
sujet seront puisés de la thèse de Doctorat de 03 volumes, mise en ligne en janvier 2012, dans
le site. Sa publication en un ouvrage préfacé par David COHEN, paru en 2012, en Allemagne,
aux EUE sous l’intitulé ORTHOPHONIE ET NEUROPSYCHOLINGUISTIQUE - CLASSER
EXPLIQUER ET RÉÉDUQUER LES SYNDROMES APHASIQUES n’en permet pas, en effet,
l’accès, vu qu’il est commercialisé en ligne et en devises.
Pourquoi l’aphasie ? Tout simplement du fait que cet ordre de syndromes
neuropsychologiques réunit, au plan symptomatique, l’ensemble des déficits de la parole et du
langage oral et écrit, objet de l’enseignement, de la pratique professionnelle et des recherches
scientifiques en Orthophonie.
4
Les autres troubles rencontrés en orthophonie sont étudiés dans le module Études de cas.
Note à l’enseignant du cours Introduction à l’orthophonie : En Tronc commun, le nombre
d’étudiants est tel qu’une vingtaine d’enseignants se partagent cours et TD. J’ai découvert
qu’ils n’y a pas de coordination entre les deux instances pédagogiques. Le TD, par définition,
consiste en des applications pratiques, de ce qui est enseigné à travers le cours magistral. Or,
dans le cours et dans le TD, nos enseignants enseignent la même chose, c’est-à-dire les
définitions conceptuelles des troubles orthophoniques, la notion de pluridisciplinarité,…
Ceci est une erreur qu’il faut corriger.
Lorsque le cours a pour objet le chapitre sur la présentation de la spécialité orthophonique
recouvrant les troubles du langage écrit, le TD doit rapporter la présentation, le mode
d’utilisation, l’approche des résultats du test du Contrôle d’Aptitude à la Lecture et l’Écriture
(le CALE d’André Girolami Boulinier), du test d’Orientation, Jugement et Langage (l’OJL de
Suzanne Borel Maisonny), du test de l’Alouette, des épreuves d’Expression et de
Compréhension écrites du MTA,…
Ce même TD doit proposer toutes les techniques de rééducation de la Dyslexie, de la
dysorthographie, des dyscalculies, des dysgraphies fonctionnelles, sans négliger la
rééducation des syndrômes neuropsychologiques comme l’alexie, l’agraphie, les troubles de
l’écriture dans les aphasies motrices et les aphasies sensorielles, l’apport de l’écriture à la
prise en charge de l’IMC, de la trisomie,…
Concernant la deuxième partie de ce cours-TD, chaque enseignant proposera ses propres
études de cas, ayant fait l’objet de son mémoire et/ou de sa thèse de doctorat. Je propose, ici,
l’exemple de l’aphasie, l’enseignant rapportera l’exemple de la dyslexie si ses travaux
s’inscrivent dans l’approche de la dyslexie et ainsi de suite.
De la sorte, en fin de première année universitaire, le choix du bachelier, de la Licence
d’Orthophonie en L2 sera fondé sur une rigoureuse connaissance du métier, de la formation et
de la recherche scientifique en Orthophonie.
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PREMIÈRE PARTIE
Traduction en langue arabe du
livre Définition de l’orthophonie,
préface de Blanche DUCARNE,
OPU, 1982
par : Smail LAYES, Nassim ZELLAL,
Smail LAMARA MOHAMMED,
Boukhemis BOUFOULA &
Nacira ZELLAL
6
Suzanne BOREL MAISONNY
Langage oral et écrit
(Ortho-phonie)
S. BOREL MAISONNY
(Ortho)(Phonie)
« Pédagogie de la langue » Logo-pédie
(Speech Therapy)
7
8
-I
9
10
II -
Dysphonie
-----
11
12
13
14
-
15
16
.III:
17
18
19
.IV
(PIAGET)
20
(ESQUIROLLES)
21
. V (IMC)
IMC
-
-
-
-
-
(Dysarthrie)
26
22
(IMC)
23
.VI
-
-
-
24
-
-
-
-
25
.VII
-
…
26
[u] [y]
-
-
…
-
-
.
27
-
28
VIII
…
SHANNON
Représentations
…
29
…
…
30
…
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DEUXIÈME PARTIE
APPORTS DE LA PHONÉTIQUE
AUX NEUROSCIENCES
COGNITIVES : CAS DE
L’APHASIE
(EXTRAIT DE LA THÈSE D’ÉTAT
ès LETTRES ET SCIENCES
HUMAINES DE Nacira ZELLAL,
MISE EN LIGNE)
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DÉFINITION ACTUELLE DE
L’ORTHOPHONIE
Depuis les années 80, la définition de l’Orthophonie ci-dessus développée, a progressé. En
effet, dans les années 80, j’insistais sur les notions de pluridisciplinarité, de « domaines » de
l’orthophonie car je luttais contre la confusion que les psychologues (essentiellement versés
dans la description du critère social, élaguant le critère cognitif, alors qu’il est le déterminant
de notre « social », nos comportements), voulaient entretenir, de cette science phonétique,
avec leur psychologie. Juste pour « me commander » dans leurs comités décisionnels,
desquels ils m’ont toujours exclue. C’est dans le cadre de la politique générale de la
marginalisation des compétences, qui a fait fuir tous les vrais Docteurs d’État. Les rares qui
sont restés en Algérie avaient un projet auquel ils tenaient. C’était mon cas. Et on ne peut pas
dire que j’ai échoué. Malgré « eux », l’Orthophonie existe en Algérie et la chaire est
progressivement instaurée dans les autres universités du pays.
Aujourd’hui, la maturité scientifique que j’ai capitalisée, m’amène à réfléchir à cette notion de
pluridisciplinarité contenue dans la définition de l’Orthophonie, de façon très pragmatique : je
l’associe à la notion de neurosciences cognitives, l’actualité dans le monde. Les
neurosciences font la relance économique en Europe et l’Algérie est condamnée à s’y inscrire,
si elle veut exister dans la sphère du savoir.
Ainsi, il faut actualiser, mettre à jour cette définition, car de 1980 à 2013, elle a évolué, dans
notre esprit. Voici comment il faut la reprendre :
L’Orthophonie est née contemporainement à l’avènement de la naissance de la
psycholinguistique. Il y a une cinquantaine d’année.
La psycholinguistique a été créée par les linguistes, qui s’occupaient de l’usage de la
langue, qui devient, dans la bouche du locuteur, le langage, l’oral, objet de la phonétique
au plan descriptif et de la psycholinguistique au plan fonctionnel.
Le plan fonctionnel a été approché, dans les années 50-60, par des théoriciens comme
Benveniste et David Cohen (qui dirigera notre deuxième doctorat, au milieu des années 80).
Tous les deux parlent de la personnalité, de la subjectivité du langage. Profondément inspiré
par Vigotsky, D. Cohen a du se pencher sur l’analyse du langage aphasique, afin de
comprendre la norme du langage. Il a déduit que l’aphasique souffre d’un affaiblissement de
la subjectivité du langage… Il était psychologue sans le dire… Il a « renversé »
l’associationisme « mécaniste » des neurologues qui se sont intéressés au corrélat anatomo-
clinique : loger chaque fonction cognitive, déterminante d’un comportement (lecture, écriture,
geste, langage oral, mémoire,…) dans une aire corticale donnée. Le geste est dans la zone
pariétal ; le raisonnement dans le lobe frontal ; l’écriture dans le lobe occipital… Il a
démontré que quelle que soit le siège et la nature de la lésion cérébrale, l’aphasique souffre
d’un affaiblissement de la personnalité. L’aphasique ne peut plus créer son langage sans
avoir perdu la langue.
J’ai continué dans sa trajectoire et j’ai abouti à la conclusion selon laquelle l’aphasique,
analyse fine effectuée de son phonème, de son mot, de sa phrase, de son récit et de son texte,
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souffre d’une perte de l’espace-temps. Il n’est pas un dément : il ne confondra pas « poule »
avec « robe », mais avec « oiseau ». Il analyse l’une des composantes sémantiques du mot
(ici, la race) mais il n’arrive pas à les rassembler rapidement et simultanément en une
synthèse pour en créer « sa thèse », car le temps d’analyse est anormalement prolongé.
Un ralentissement du temps d’analyse l’empêche d’accéder à la synthèse. Cette double
opération cognitive (analyse + synthèse) fait notre acte de communication. L’aphasique
n’accède pas à sa thèse du monde (phonème, mot, texte lu, geste idéo-moteur, dessin, récit….
bref tout ce qui fait la communication par le langage) car il n’arrive plus à synthétiser son
environnement.
Mon souci était thérapeutique. Je voulais que les thèses de Benveniste, de Cohen, la mienne
propre, fondent le soin en orthophonie. On traite à partir de la cause (théorie du trouble) et
non à partir du symptôme. Thèse très gestaltiste, ce raisonnement m’a amenée à proposer un
protocole de rééducation de la communication chez l’aphasique, basé sur une théorie de
l’espace-temps, que revues, colloques internationaux ont validée.
Tous mes cours sont basés sur cette théorie et j’explique que le bégaiement, la dyslexie, la
dysphasie, l’acalculie, les retards de langage et de parole, l’autisme … sont des troubles de la
communication et donc au niveau de la structuratio temporelle qu’il s’agit de rétablir, compte
tenu du symptôme, lequel n’est pas le même selon qu’il s’agit d’un trouble ou d’un autre. Il
s’agit donc de l’évaluer et de le caractériser, afin de le situer dans une classification par des
tests standardisés et, surtout d’identifier les « pics de compétence » à partir desquels démarre
le soin. On ne propose pas des techniques thérapeutiques qui mettent le patient en situation
d’échec. Ainsi, l’Orthophonie est la rééducation du langage par la rééducation de la
structuration de l’espace-temps et un seul principe théorique fonde une infinité de
techniques de soin orthophonique.
L’espace-temps est cette composante cognitive que l’enfant acquiert depuis le cri de la
naissance, jusqu’à la fin de la vie. C’est l’autonomie, le contrôle sur les évènements, le
« recul », dont l’acquisition de la représentation des choses en leur absence - fonction
symbolique de Piaget -, par le langage, constitue le premier pas. Lorsque la clé tourne
dans la vachette, le bébé dit : « papa ! », alors qu’il n’a pas vu son père. Ce recul dans
l’espace-temps c’est l’autonomie et l’Homme est en quête d’autonomie toute sa vie durant.
Le premier doctorat soutenu en 1979 traite de l’acquisition du sens (du monde ; de la
communication) par la phonologie.
La phonologie constitue « la part psychologique » de la linguistique ou psycholinguistique :
en effet l’enfant acquiert des « contrastes » au sens jakobsonnien : il oppose « poule » à
« boule » pour acquérir « djèdja » et « kora », deux concepts différents. Et toute la vie est faite
d’oppositions.
Lors du colloque de la SILF en 2004 (Espagne), j’ai repris ce résultat, expliquant que
l’acquisition du sens du monde par l’acquisition de la phonologie répond à un double
principe : le rendement fonctionnel des oppositions et la structure de la langue acquise (lieu
du symptôme). Un nouvel ordre d’acquisition des oppositions phonologiques a été découvert
pour la langue arabe, aboutissant à l’élaboration d’un test orthophonique de parole propre à la
langue arabe, étant entendu qu’en arabe, en espagnol ou en chinois, l’enfant développe un
même principe d’acquisition : la « force » d’opposer des sens et donc de créer son langage
(ouvrage paru à l’OPU en 1991, préfacé par Martinet).
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Ainsi donc, la science psycholinguistique « règle » ses propres problématiques et la
problématique que doit régler la psycholinguistique s’appelle « Orthophonie ».
En effet, je n’ai compris qu’il y a deux ans, pourquoi, au pays de Borel, l’Orthophonie est si
jeune dans son enseignement à l’Université… Il fallait donc que les linguistes fassent d’abord
naître la psycholinguistique, l’appliquent au langage pathologique (outre à la traduction,
l’acquisition, la didactique…), pour qu’ensuite des Borel envisagent des moyens scientifiques
(les tests cliniques de langage) de son examen diagnostique, classent les troubles puis les
soignent.
Des Lehuche, des Ducarne, des Busquet, des Girolami, des Allali … l’ont suivie, créant
d’autres spécialités orthophoniques comme la phoniatrie, l’audiologie, la neuropsychologie…
dont, en 1980, je traitais en termes de domaines, mais que, dans l’avenir, je traiterai en termes
de Spécialités, concept clé du LMD.
En effet, avant l’accès au soin neuopsychologique, phoniatrique, … l’étudiant apprend la
norme de ce qui y sera détruit : développement cognitif, acquisition, phonétique, acoustique
anatomie du tractus ORL, neurologique, …. font le tronc commun d’orthophonie pour une
première année universitaire, le L1 ; la deuxième année propose la connaissance des divers
troubles orthophoniques, leur approche diagnostique (sémiologie, classifications…) et
thérapeutiques (rééducation), le L2. Le L3 spécialise dans l’un des domaines de
l’Orthophonie. Les hôpitaux algériens distingueront l’orthophoniste-phoniatre, de
l’orthophoniste-neuropsychologue, de l’orthophoniste-audiologiste, de l’orthophoniste-
rééducateur neuro-moteur, de l’orthophoniste des pathologies de l’oral, de l’orthophoniste des
pathologies de l’écrit, de l’orthophoniste du handicap mental, scolaire, …. Autant de secteurs
qui font les neurosciences cognitives d’aujourd’hui.
Ceci veut dire que la définition de la psychologie a elle-même évolué dans les années 60.
Puisqu’elle s’occupe de l’intelligence à travers l’observation du comportement, rappelons
donc que le comportement le plus spécifiquement humain ou langage, condamne le
psychologue qui veut réellement régler la problématique psychologique de l’Homme à se
former en linguistique du langage.
L’orthophonie, branche bien plus jeune que la psychologie, n’en est donc que la forme
ACTUELLE, injection faite du critère linguistique-phonétique dans le critère cognitif.
Et ce n’est pas un point de vue qui diffère de celui des autres, c’est une évolution de la pensée
en sciences humaines et sociales. Tout part de la perception du monde et la perception est
logée dans le cerveau. C’est le cerveau qui détermine le comportement, c’est pourquoi nous
avançons avançons aujourd’hui, dans l’ère des neurosciences.
Ainsi, investisons dans l’éducation et la formation de la qualité de l’esprit et nos
comportements seront normaux et positifs, procurant paix, équilibre et bonheur. Il y
aura moins de suicides, de brûleurs de frontières, de traumatismes, …
Si les Rapports récents de l’INSERM privilégient les Thérapies Cognitivo-
Comportementalistes (les TCC) sur les Thérapies qui se fondent sur la Psychanalytique, c’est
tout simplement parce qu’elles s’attaquent à la CAUSE du trouble psychologique. Le soin
orthophonique s’inscrit donc dans les TCC puisque nous travaillons l’espace-temps pour
régler des problèmes de communication.
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Lorsqu’en 1979, j’ai fait entrer la psycholinguistique au Département de Psychologie, au
Carroubier, ceci, dans le cadre de mon séminaire en DEA de psychologie de l’enfant,
préparant le socle théorique sur lequel la pratique et l’enseignement de l’Orthophonie allaient
reposer, … un tsunami se souleva alors, dont les répliques se font ressentir tous les 10 ans, au
rythme du choc du au changement…
L’Orthophonie modernise la psychologie et s’en distingue par le critère phonétique et
linguistique, créant la phoniatrie et l’audiophonologie, spécialités qui relèvent de la voix et
de la phonétique (physiologique et acoustique). Les autres ordres de troubles, qui ne sont pas
couverts par ces deux spécialités orthophoniques, relèvent, outre de la phonétique, du
langage, fonction cognitive, déterminante du « social » de l’Homme ou symptôme du trouble.
La psychologie sociale est nécessaire à la connaissance du trouble social et l’Orthophonie le
soigne.
Donc, lers ignorants qui combattent férocément cette exaltante jeune science moderne, à
l’Université d’Alger 2, nuisent à leur propre personne et à leurs propres enfants.
Voici, ci-après, un exemple d’illustration de l’apport de la phonétique au langage
pathologique, qui contribue à l’approche neuropsycholinguistique.
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I- Système de transcription - Principes retenus en
recherche orthophonique
1-1- Consonnes
b š
m č
w
f ğ
t z
t j
d k
d g
r x
r γ
s ħ
s
z h
ℓ
n q
θ
1.2 Voyelles longues
ā ou a : è :
ī ou i : é :
ū ou u : o :
1.3 Voyelles brèves : ∂ - ø
1. 4 Emphase : V- C
1. 5 Voyelle nasalisée : V avec tilde :
1. 6 Voyelle longue
V avec trait au-dessus ou V suivi de :
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Nous avons respecté, pour transcrire les corpus avec un maximum d’exactitude
et de rigueur, les règles phonétiques de la langue arabe, que nous avons étudiées
dans la thèse « Phonologie d’enfant âgés de 3 à 5 ans – Dialecte arabe algérois
», thèse de Doctorat de 3ème
Cycle, Paris V, René Descartes, 1979, Chapitre I,
pp. 1-34, publiée sous l’intitulé « Test orthophonique pour enfants en langue
arabe : phonologie et parole », préface d’A. MARTINET, OPU, 1991, 200 p.
Résumé de ces règles
Le système phonologique vocalique arabe dialectal est constitué de l’opposition
fondamentale de quantité :
Système binaire de système ternaire
de
Voyelle brèves : voyelle longues
∂ ī ū
u ā
L’opposition de longueur est neutralisée en finale absolue :
Hømri ; š∂ftu
1. 7 Le système phonétique vocalique
∂
[∂] en contexte antérieur : š∂ms
[a] en contexte postérieur ou emphatique : tafla
u
[u] : kursi
[o-ø] : doxt ; øsš
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ī
[ī]: fīℓ
[é]: xé :t
ā
[ā] : māfja
[ā]: tāqa
[è]: m∂nnè :k
ū
[ū] : šūfa
[o] : qo :ℓé
i - a - u : sont toujours longues en interconsonantique
∂ n’est jamais longue
La contamination par l’emphase consonantique est un phénomène constant :
tābla ; rās ; dor ; som ; farħān ; foršéta ; mašta.
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II- Bilan fonctionnel de l’aphasie en langue arabe
2.1 Expression Orale
2.1.1 Langue conversationnel
État civil
wè :sm∂k
šħāℓ∂f omrak
wīn m∂zjūd
wè:š taxd∂m
Divers
(un des trois
thèmes)
ħki:ℓi ℓa xadd∂mt∂k
ħki:ℓi ℓa ā īℓt∂k
ħki:ℓi ℓa mardak
2.1.2. Séries automatiques
Séries
qollénnhārat ta assīmè :na
qōllé ššhōr
ħs∂b ħattaℓ šré :n
Fins de phrases
ndoqqa l∂ℓb…
f∂ssé :f∂tkūn…
ttfaℓ jaqraf∂ℓm…
2.1.3 Répétition
Syllabes
Expl. Impl. Centr.
f/
fa
if
ħfo
b/ ba ab sbi
n/ nu un γna
m/ mo om ħuma
t/ ti it stu
d/ du ud šdu
s/ su us γsi
z/ za az zo
r/ ri ir mru
ℓ/ ℓé éℓ kℓa
š/ šu uš kša
ğ/ ğa ağ qğo
č/ ča ač
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j/ ja aj bjo
Groupe des
consonnes
postérieures
k/ ka ak sko
g/ ga ag
x/ xo ox bxé
γ/ γa aγ bγo
ħ/ ħo oħ mħo
/ a a d o
h/ ha ah mha
q/ qo oq qa
Groupes des
consonnes
emphatiques
t/ ta at bta
d/ do od mda
r / ra ar dra-kro-fra
s/ so os
Mots
Avec voyelles
longues
ī/ bīr
é/ té :r
ā/ qahwa
é/ géğa
ū/ kūré
ō/ lōto
Avec voyelles
brèves
∂/ ğ∂fn
/ šš
Voyelles
nasalisées
õ/ zōqa
ã/
ẽ/
sãdōq
bẽnt
Mots simples
employés
fréquemment
ms∂ℓxé :r
sm∂ħℓi
sāħħa
Mots simples
comprenant les
consonnes et les
bè:b bè:ba
ma ℓè :m
nār bè:n
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groupes de
consonne
nti mè:t
dīr rè:d
sīr ℓbè :s
zūℓ ℓūz rīħ dè:r ℓīℓ mīℓ šāf f∂šš ğīb :ğ kīf fīk gè: d∂gg xè:f dè:x γār baγℓa ħè:r sīħ
m fè : hè :m ddè :k qām ħumaq fℓa d∂fℓ bℓa qaℓb tra fatr kℓa š∂kℓ kra fakℓ sbar ħasb ktè :b br∂kt sma ∂sm bγa t∂bγ fra dafr dra sabr γrab soγr sk∂n m∂sk γta dboγt fna ğ∂fn
42
qra ħaqr
Mots
complexes
bastéla
ks∂btha
ttīℓīfūn
č∂kčūkaħamra
Phrases
ℓℓīℓbè :n
ℓbāℓūn ℓasfar b é :d
šš∂ms šarqat wra ℓ∂ğbè :ℓ f∂ℓšījja
ℓm∂sfūf ∂ℓℓi j∂mma w∂kkℓè :tu ℓsābγé :na rā :ho sxōn w∂ħℓo
ℓb∂gré ta ğāré s∂rħo f∂lγābaℓqré :ba ℓℓimōr hè :diddār
šra fīℓ
bèbè :h γaj∂b∂ ℓīh
māℓqāhši ħatta f∂ℓwaqt
ākkuℓℓ∂swāℓda ğībhom∂ℓℓ∂hna
māt∂ℓ abšit∂mma ℓ∂wkè :n sabnasswāℓℓaħalli t∂sħaqqhom
2.1.4 Dénomination
bè:b klè:b msè :s∂k
kursi ktè:f s∂rwè :ℓ
bāℓūn rōz rās ( awd)
bābōr t∂bsi j∂d (vè :ℓīza)
dãtīfrīs ℓ∂rn∂b
n∂bbu :ℓa bènè:n
vèℓi :za dūš
tīrmūmītr
2.1.5 Descrition d’image
tīℓīvīzjūn
ğnè :n
māršé
43
2.1.6 Épreuves de langage plus élaboré
Définition de mots
foršé :ta
j∂ℓb∂s
bīfi ixè :f
farmāsjè :n xaddè :m
mr∂ff∂h ağzè :n
Antonymie
qbé :ħ
farħa :n
ħnīn j∂rbaħ
izajjar izīd
ħℓo sè :h∂ℓ
xšīn barrāné
Synonymie
šbè:b zzga
sxōn sxāna
xadma glāsé
d∂ℓℓ w∂rd
ddaww akré
j∂fraħ kħaℓ
Construction de phrase
xabbè :z - xobz
krījjūn - warqa
šta - pārāplé
farħa - xbar
xaddè :m - jẽğaẽħ - ℓ∂mtīħè :n
šu :fa - sīℓīma - fiℓm
Explication de proverbes
ℓ∂ğm∂ℓ mājšūfši ħd∂bbtu
mzāwwaq m∂ℓbarra w∂šħāℓ∂km∂ℓ déxaℓ
ℓℓidarbātu j∂ddu mātūğ o
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Fluidité verbale
qōllé xaffa kuℓℓ∂šši ℓℓiččūfu fħè :d∂ℓqésm
2.2 Compréhension Orale
2.1.2 Désignation
Réponse par oui/non
rāna hna f∂ssīℓīma ?
nta rāğ∂ℓ ? mra ?
rāhéttnāš ?
Désignation d’après le nom de l’image (groupes de quatre items)
Mots proches
sémantiquement
t∂ffè :ħ bè :b
bènè :n ℓard
ℓūz sqaff
ħabb∂ℓmℓūk tāq
Mots proches
sémantiquement
sè : a
fūℓ
kursi
ttīℓīgrām
Mots éloignés
phonétiquement
fumm m∂šti
tūm mašta
bõk damm
õk qd∂mm
Partie du tout
fra
j∂dd (sāk
γuta (qadra)
45
Désignation d’après l’usage
bè :š nè :kℓu ?
bèš n∂mmašto ?
bèš n∂kk∂tbu ?
Choix multiples
nposté ℓ∂bré :jja f :ℓbīt ;
ℓpōsta ?
ℓğnè :n ?
nšūf b : nnwādar ?
ℓğīb ?
ℓj∂dd ?
kénamrad n∂zgé ℓ : ℓxabbèz ?
ℓħaℓℓāq ?
ttbé :b ?
nrōħ ℓ∂ssīℓīma bè : š : naqra ?
n∂ℓ ab ?
nšūf∂ℓfiℓm ?
Ordres simples et complexes
γℓaq ajnīk
té/né j∂dd∂k
dīr j∂dd∂k wra rās∂k
dīr ℓ∂krījjūn laħmar wra ℓ∂krījjūnè :t∂ℓxōdar
dīr ℓ∂krijjūn ℓaxdar qoddè :me∂lqābsa ℓħamra
dīr ℓ∂kījjūn ℓaxdar taħt∂ℓγta ta ∂ℓqābsa ℓħamra
Test de HEAD (ordre oral./imitation : cf planches)
dīr j∂dd∂k ℓésra ℓa ajnīk ℓīmna
dīr j∂dd∂k ℓésra ℓa w∂dn∂k ℓīmna
dīr j∂dd∂k ℓésra ℓa ajnīk ℓésra
dīr j∂dd∂k ℓésra ℓa w∂dn∂k ℓésra
dīr j∂dd∂k ℓīmna ℓa ajnīk ℓīmna
dīr j∂dd∂k ℓésra ℓa w∂dn∂k ℓīmna
dīr j∂dd∂k ℓīmna ℓa w∂dn∂k ℓésra ; dīr j∂dd∂k ℓésra ℓa ajnīk ℓésra
46
Ordres multiples et arbitraires : Trois Papiers (consigne
simultanée/fractionnée)
dīr ℓkāγat∂ℓkbīr fℓard
ℓmwājè téhōℓé
ssγé :r fğīb∂k
Span verbal
qōℓ ℓa darbawaħda kuℓℓ∂ℓkèℓimè :t∂ℓℓĩqōℓhom
Mots doués de
sens
š∂ms
Logatomes
γsa
γār γīnāℓu
t∂bsi bšo
ttīℓīfūn
tābℓa
Séquences rythmiques de Mira STAMBACK
doqqa ℓa ttābℓa šħāℓ∂mma ndoqq āna
. . .
. . . .
. . . .
. . . . .
. . . . . .
47
2.3 LECTURE
2.3.1 Lecture à voix haute
Lettres et groupes de lettres : syllabes simples
Syllabes complexes
Mots
Mots doués de
sens
Logatomes
48
Texte
2.3.2 Compréhension écrite
Mot/image
Texte/action
Exécution d’ordres écrits (consigne : écrit/imitation)
––––––––––––-––
49
Interprétation d’un texte entendu
f∂hh∂mni wè :šaqré :t
50
2.4 ÉCRITURE
4.1 Écriture spontanée
kt∂b∂sm∂k - ℓèdrīsãtè : ak
kt∂b wéš∂tħ bb - mèθèℓ∂naħké :ℓi ℓa mardak
2.4.2 Dénomination écrite (subtest 2.1.4)
kt∂b ℓè :s∂mẽta ∂šši ℓℓimsāwwar
2.4.3. Description écrite d’images (subtest 2.1.5)
kt∂b wusaff wèš rāk čūf
2.4.4. Expression écrite dictée
- Lettres et syllabes
- Mots Subtest 2.1.3
- Texte
2.4.5 Écriture copiée
2.4.6 Narration écrite (subtest : interprétation d’un texte)
kt∂b wè :šaqrétℓ∂k
51
2.5 EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
2.5.1 Praxies
a) Praxies bucco-faciales
Mâchoires
et joues
ħ ℓℓ fumm∂k
ğīb ℓaħħajt∂k∂ ℓℓīm∂n
ğīb ℓaħħajt∂k∂ ℓℓé :sar
doqq b∂snè :n∂k
gõflé xadd∂k ℓīm∂n ; ℓé :sar
habbat ℓaħħajt∂k bℓamè :tħ ℓℓ fumm∂k
Lèvres
é :n∂šnè :ft∂k ℓ∂ℓqoddè :m
addha
w∂rriℓisnè :n∂k
addha (barre) bīn∂šnè :jf∂k
Langue
žb∂dd∂ℓsè :n∂k
taℓℓa aℓsè :n∂k ãdnīf∂k
ħabbto ãdℓaħħaj∂k
dīru fℓīm∂n
dīru fℓé :sar
Souffle -
respiration
xarrağ∂nn∂fs mẽfumm∂k
taℓℓa ann∂fs m∂nnīf∂k
ħabb∂s∂nn∂fs
taℓℓa ann∂fs mẽfumm∂k marrtīnuxarrğu marrtīn
tafféšš∂m a b∂nn∂fs ugõfℓé x∂dd∂k
saffar
Gestes
faciaux ħ ℓℓnīf∂k
gronnħwè :žb∂k
Gestes
concomitants s ℓ
ajjatℓ∂ℓqatta
52
Mimiques
émotionnelles
bki
n∂xℓa
dħak
b) Praxies idéo-motrices
dīr bqā ℓa xér b∂jd∂k
ħè :jjé kīma ℓ askar
c) Praxies idéatoires
kīfè :šẽxajjto ℓ∂qfè :ℓa
kifè :š∂t ħass∂n ℓaħħajt∂k
gdi šš∂m a
d) Praxie constructive
sawwar b∂ℓkrijjūn ; b∂zzèlèmi :t :
dawwé :ra
mōrabba
mu ∂ℓℓ∂
La Figure de REY simplifiée
+
53
2.5.2 Gnosies visuelles
a) Appariemment
Forme/dessin
Objet/image dīr fōq∂ℓℓi kīfkīf
Couleur/couleur
b) hémianopsies
n atℓi ℓkādγã ℓfōqāni ℓīm∂n
n atℓi ℓkādγã ℓfōqāni ℓé :sar
n a tℓi ℓkādγã ttaħtè :ni ℓīman
n atℓi ℓkādγrã ℓtaħtè :ni ℓésar
2.5.3 Calcul
a) Réalisation
nq ℓℓ : copie
kt∂b : dictée
qra : lecture
kt∂bℓħarf : translittération
b) Compréhension
dīr∂ℓħsè :b : 7 + 3 = 13 x 2 =
81 – 2 = 129 – 117 =
70 + 92 = 1394 – 1095 =
Problème simple
té :né ħaℓℓ hè :d∂ℓ ∂s īℓa
ãdi šr :én dinārāt n∂šri kīlu čīna brab a dinārāt šħa :l j∂bqāli ?
54
2.5.4 Notions temporo-spatiales
mè :hūwwa ttèré :xẽta aℓbè :éraħ ?
mè :hūwwa ttèré :xẽta aℓjūm ?
mè :hūwwa ttèré :xẽta γadwa ?
warré :ℓi nnoqta ℓℓiℓfōk
warré :ℓi nnoqta ℓℓiℓtaħt
warré :ℓi nnoqta ℓℓiℓ flim∂n
warré :ℓi nnoqta ℓℓiℓ flé :sar
warré :ℓi nnoqta ℓℓiℓ f∂lwast
Planches du Test de HEAD (infra)
55
56
57
58
III- CORPUS ET DOSSIERS DE 02 EXEMPLES
DE CAS
Premier cas : A.D. : 26 ans
Profession : commerçant à Alger
Niveau scolaire : CEP.
Étiologie : souffrant de troubles aortiques, il a été victime d’une embolie, qui
s’est acheminée vers la zone motrice du langage. Il avait subi, quatre mois
avant l’accident vasculaire, une intervention chirurgicale à cœur ouvert.
L’interrogatoire a fait préciser qu’il s’agissait d’un sujet droitier, sans stock
familial de gaucherie.
C’est un patient traité en externe. Sa kinésithérapeute l’accompagne en
consultation.
L’examen neurologique indique l’absence de troubles sensitifs, d’astéréognosie.
Par contre, une hémiplégie droite jambaire bacchio-facile, nettement régressive,
laisse, pour séquelle, une hypotonie paralytique de l’hémiface droit et de la
main, gênant, ainsi, la motricité de l’écriture.
Comportement : anxiété évidente - faciès amorphe.
La voix s’est affaiblie et la raucité vocale notée n’existait pas au stade
prémorbide.
Le parler est dépourvu de variations mélodieuses, ce qui lui confère une tonalité
recto-tono.
59
État civil
abbè :s
s∂ttaw šré :n
ℓγadājaℓhé :k
bī w∂šri ttiğāa
Commentaire sur sa
profession
bī …. bī w∂šri kuℓℓ∂š … é :h… sāmar ħdīd …
kuℓℓ∂š … mšiği… sahra zè :j∂r …ğībūli ss∂ℓha
m∂hna (en montrant du doigt le lieu) …
sãdōqékūn∂mعamma ss∂ℓha … bīħħom∂hna …
ℓbℓè :d waħdi … xōjaℓhé :k… ssahra …rrmal …
é :h … hè :kd∂k … jaxd∂m t∂mmè :k … ssahra …
ulè :dujsè :hdūh … jaxxadmu … ttīğārassahra
Séries
Jours
ss∂t - x∂dd - tīn - tè :ta (avale sa salive)…. (s’arrête)
… ss∂t - ħadd - tīn - téta - rb a - xīs - ğ∂ a.
Mois žãvi - fīfi - mās - èbri :ℓ - mè - žwèn - zūji - āw∂t
- s∂ttãb - kto :b∂r - sãb∂r.
20 wāħ∂d - zūğ - tè :ta - xãza - tta - b a - m∂nja - a -
šra - ħdè :š - tè :š - tāš - b āš - (s’arrête … avale sa
salive).
Fins de phrase …ℓbè :b … xāna∂zzè :f
Répétition
qa > qa - a ča > ta
kro > ko - ud > kud qo > ko
fra > fa kℓa > kra
sℓa > sa mru > mℓu
if + ba > fa dra > dℓa
ma > am bγa > ba∂γa
ka > ak
ğa > ağ
tèr + qahwa - kūré > kūrīr
ğ∂fn > ğ∂ft
šš > tt
zõqa +
sã dōq > zãdōq
60
ms∂ℓxé :r > ℓxé :r
bas té :ℓa > bas ℓé :ℓa
ks∂btha > s∂ttha
ttīℓīfūn > ttīfūn
č∂kčūka ħamr a > k∂čcūkaħamr a
ℓbālūn … > bānūnsfar bzīd
šš∂ms….> šm∂ šāγat wta ğb∂ℓ a šwa
ℓm∂sfūf…> m∂sfūf∂ℓℓi kℓè :tu … nsīt …
ℓbgré… > ℓℓib∂gré ta ğāré s∂rħo f∂ℓγāba…
šra …>+
māt∂ℓ a bs…> na r afš … wā a r …
Dénomination
d’images
Toutes les images sont dénommées correctement
mais des troubles phonétiques apparaissent :
n∂bbūℓa >ℓ∂bbūℓa
kursi > kussi
dãtīfrīs > dãānīfīs
ℓ∂rn∂b > ∂nn∂b
zāğa > zāza
būšūn > būšu
rās > rā
Description
d’images
tévīziō … kuℓℓ∂š (nous l’incitons à décrire) … gè :
t∂mm ğérīda (scène de la télévision)
ğnè :n - w∂rd - šğō (scène du jardin)
qoffa … šrīw … xodraždīda … (scène du marché)²
Définition
de mots
foršé :ta > bè :šnè :kℓu
bi :fi > nħotto bīh muā a
farmāsjè :n > fīh∂ššrīw∂ddwa
mr∂ff∂ħ > fℓūs ddrāham
j∂ℓb∂s > qaššu
xaddè :m > xadma
Antonymie
qbé :ħ > wā a
farħān > zè :hé
ħnīn > na rafš
61
izajjar >
ħℓo > m∂ℓħ
xšīn > qℓīℓ - rqé :qa
j∂rbaħ > jaxsa
séh∂ℓ > wā d
barrāné > d∂ℓℓè :ni
Synonymie
šbè:b > mℓi
sxōn > ℓb∂rd
xadma > è :m∂ℓ
d∂ℓℓ > bka
daww > nnhār
j∂fraħ > j∂zza
zzga > ħ ss
sxāna > ħummè:n
gℓa:sé > bé :r∂d
w∂rd > nuwwā
akré > marr
kħaℓ > māškħal
Construction de
phrases
rf∂d pārāplé šta
ğè :tni xbar ℓ a … arrêt
jẽğaħxammè :m mtīħè :n …
sīℓima š∂ftu fīlm
Proverbes ℓ∂ğm∂ℓ… > formule d’échec
kīkūn mlīħ b∂ssaħ mẽdāxaℓšimℓīħ
ℓℓiğè :t darba iħ sshè :š
Fluidité verbale
krījjūn … warqa… kājjé … arrêt (stimulation) … sājjé
Désignation
oui / non +
Nom de l’image
+ toutes les images sont désignées correctement sauf
pour « la poignée du sac » > il montre le sac.
Usage +
62
Choix multiples
+
Ordres simples et
complexes
+ sauf pour le dernier ordre : il place le crayon vert
« sur » le couvercle au lieu de « sous » le couvercle de
la boîte rouge.
Test de HEAD
+
Trois Papiers
+ Les consignes sont données simultanément
Span verbal
Mots doués de sens : il donne les trois premiers
γsa
Log. : γīnāℓu saγé :na
bšo
Rythme
Lecture
+ sauf la dernier : … … > .. …
Lettre, groupes de lettres, syllabes et mots corrects
sauf les log.
––
La désignation des lettres et syllabes est correcte.
Texte + mais il existe quelques troubles phonétiques
––
Nous notons une mauvaise distribution des rhèses
significatives, ce qui affecte la compréhension du texte
et son interprétation ; omission fréquente de la marque
du pronom sujet.
Compréhension écrite + ; en verbalisation : troubles
phonétiques.
63
L’exécution d’ordres écrits est correcte, nous n’avons
pas eu besoin de recourir à la technique de l’imitation.
L’interprétation du texte lu nous permet d’enregistrer
les résultats suivants :
ħ bb qrāja … fbīti … mu a ℓℓimīn … s∂ ℓu … huwa
… xāč∂m aqqaf…
La reconstitution de la deuxième phrase est
inadéquate :
… arrêt …. … arrêt … -
Écriture Nous l’avons laissé choisir la langue dans laquelle
il voulait s’exprimer :
Dénomination écrite : il n’existe pas de faute
d’évocation écrite. Quelques fautes graphémiques :
–
Description d’images : « Le marché »
64
Dictée de lettres et de syllabes : des erreurs : aux
logatomes, aux mots et aux phrases.
Copie : A.D. a demandé à écrire en français :
« Les enfants sont fâchés, ils se tournent le dos » :
« J’arriverai le premier, tu seras le dernier »
Copie de la deuxième phrase du subtest :
65
Narration écrite : le sujet décrit ce qu’il voit sur
la couverture du livre posé sur la table.
Il reconnaît les erreurs graphémiques qu’il a
commises, lorsque nous lui demandons de se
relire.
Praxies
Bucco-faciales
Sur consigne orale ou sur imitation,
les performances sont identiques :
Mâchoires et joues : A. D. ne peut pas gonfler la
joue droite ; erreurs au niveau du choix des
gestes intéressant la langue :
A. D. ouvre la bouche en plaçant l’apex en
rétroalvéolaire au lieu de tirer la langue.
Souffle : A.D. ne peut pas gonfler la joue pour
souffler sur la bougie. Il essaie en vain. Il tente
de continuer d’essayer lorsqu’on lui demande de
siffler.
Idéo-motr. et
idéatoire
R. A. S.
Constructives Copie ou consigne orale : les mêmes performances :
66
A. D. réussit, également, à reconstituer un triangle
à l’aide d’allumettes.
Figures non douées
de sens :
Figure de REY simplifiée :
Lorsque nous demandons sa reproduction de mémoire :
il répond : rāwwah ! (formule d’échec)
67
Gnosies
visuelles
Sans anomalie
Calcul
Copie
1 3 6 2 0 13 127
Dictée R. A. S.
Lecture
Translitt.
68
Opérations
Problème
Orientation
temporo-spat.
A. D. a du mal à trouver la date d’hier. Il donne la
date d’aujourd’hui, mais pas celle de demain.
Les notions spatiales : une erreur au niveau du point
situé au milieu : A. D. montre celui de gauche.
69
Deuxième cas : B. A. : 40 ans
Profession : dentiste à Jijel.
Etiologie : suite à un accident de la circulation, il a été victime d’un coma de
trois heures. Nous l’avons observé une semaine plus tard. La radiographie a
révélé un hématome au niveau du lobe temporal gauche.
Sujet droitier.
Il a été suivi à son lit d’hôpital, au service de Neuro-chirurgie.
Examen neurologique :
- Hémianopsie en cadran supérieur ;
- Agnosie digitale, indistinction droite-gauche, outre la dyscalculie, ce qui
réalise le syndrome de Gerstmann.
Comportement : il paraît excité. Des rires spasmodiques interrompent souvent la
chaine parlée. Il utilise beaucoup de gestes. Sa mimique faciale est exagérée. La
voix ne s’est pas amendée et la mélodie de la parole est à peu près normale.
70
État civil bo ğīmiħāsèn
38 ans
zīz∂ℓ
dentiste
(il participe souvent à notre rire).
Commentaire sur
sa profession
naħk∂m fℓadirèksjõ ta ℓasãté … kutℓ∂k … é :h
t∂mmè :k fižiž∂ℓ … xadma kè :jna b∂zzè :f … (rire
spasmodique) … kè :j∂n∂ℓγaši … žajdè :wi ta
addrōs … snè :nukuℓℓ∂š … b∂ℓbīrūwwè :t.
Commentaire sur
son accident de
voiture
kutℓ∂k … ont était trois … quatre … la troisième on a
rien eu … wènè :ja žit∂hna … rākacūfi …
ttré :qas é :ba gè : … é :h … é :h …
Séries
jours
samedi … je crois … 23 …. 12 ….. 79 ….. (date à
laquelle s’est déroulé l’examen) ….. arrêt.
mois
janvier…. (et il continue correctement jusqu’à
décembre)… puis… ensuite… enfin… on est arrivé à
janvier… non à janvier… janvier… je ne sais plus.
(regard très angoissé).
20 1…. 2…. of je ne sais plus !
Fins de
phrases
ttfaℓ …> f∂ℓqrāja
il échoue aux autres items : je ne sais plus. (le manque
du mot est rebelle à la facilitation).
Répétition
Syllabes
et mots
+
71
Phrases
ℓℓīℓ… +
šš∂ms… > šūm … ška … akra … (arrêt)
ℓbālūn… > bāℓūn … ℓ…bħars é :d
ℓm∂sfūf …> ℓℓīℓ … ∂ … (nous répétons
la phrase)… ℓm∂sfūf … māšfi :č
māt∂ℓ abši … > ℓūkè :nsabna … (arrêt) … ℓℓa…
Dénomination
d’images
bè :b +
kursi + (mais nous avons utilisé l’ébauche orale,
ici, positive).
bāℓūn > ∂… ∂ … (nous utilisons le contexte).
ℓℓibè :šjaℓℓa bu ℓfūt > …ℓbālūn
klè :b > deux mouches…, deux chênes…, 2 ch…
deux chiens
ktè :f > montre son épaule
t∂bsi > jèkℓubīh
ℓ∂rn∂b > r∂bsa
bènè :n > r∂b … rbīb … (ébauche orale) > bènè :n
A. A. accentue « deux chiens » et bènè :n, mots
reconnus comme justes.
Description
d’images
nšūf les images … huwwa … ši … šim…
b∂zzè :f∂šš∂j (scène de la télévision)
j∂bni … fīh∂ttrāb … taℓ o … ššğōr … w∂rdè :t
fo :kℓard (scène du jardin)
b∂zzè :f∂šši … boucherie .. pâtisserie … j∂šrīw fīh∂l
xwājar … ℓ∂ħwè :j∂ž …xodra tta na … kuℓℓ∂š (scène
du marché).
Définition
de mots
foršé :ta > nè :klu bīha
bīfi > hè :dèk∂ddif∂ … qōlélé ℓīh (avec geste de la
main sollicitant notre aide).
farmāsjè :n > t∂šri ℓịhaddwa
mr∂ff∂h > ãdu ddrāham
j∂lb∂s > geste de s’habiller
ixè :f > ikūn fidāru
ağzè :n > ãdu ℓa ž∂z … (silence … cherche) …
72
Antonymie
wè :ħ∂d∂ … (répète la consigne) : ağzè :n
qbé:ħ > répétition du mots
farħa :n > mā rafč EO -
ħnīn > ikūn∂ … répétition du mot EO +
j∂rb∂ħ > j∂ … EO : jax … jax … xsar
izīd > ∂ … ikūn∂ … ℓℓzīd
sè :h∂ℓ > ikūn∂… nsīt… échec après EO
ħℓo > répétition EO … ∂ … hédè :k∂…
xšīn > répétition … ∂ …
b∂rrané > nsītha … waℓℓah (en riant)
Synonymie
šbè:b > Répétition de l’item après conduite d’approche
š …. š …, šb … šbè :b
ssxāna > ħārra
Construction de
phrases
xabbè :z w∂ℓxobz … c’est tout quoi….
il répète les éléments des autres.
xaddè :m … farħān (mot appartenant a l’item
précédent).
Proverbes
Échec total. Répète quelques mots épars. Rires pour :
ℓ∂ğm∂ℓ
Fluidité verbale
y a tout…. choses…. y a tout des…. (rires)…. des
ch…. y a tout quoi … y a tout …. oui….. des choses et
des choses… y en a beaucoup….. oui…. c’est ça ;….
73
Désignation
Oui / non
+
Nom de
l’image
quelques erreurs affectant surtout pour :
- - les mots proches sémantiquement :
ℓūz > t∂ffè :ħ
bè :b > tā :q
- - les mots éloignés sémantiquement :
- fūℓ > ttiℓīgrām
-
- - les mots proches phonétiquement :
- m∂šti > damm - mašta. Il pointe les images au
hasard- distractibilité - rires. Les autres items sont
reconnus.
Usage
bè:š nè :kℓu > fourchette … mo rof
bè :š nammašto > mašta
il est aidé par le contexte
bè :š n∂kk∂bu > stīℓu
Choix multiples
Erreurs :
npōsté > dans les trois … y a pas.
nšūf > bè :šẽšūf
Ordres simples et
complexes
ℓaq …. +
té :né … +
dīr j∂dd∂k … > « sur » au lieu de « derrière la tête »
dīr ℓ∂krījūn ℓaħmarr > persévère en replaçant la main
« sur » la tête.
Au niveau des deux derniers items : prend le crayon
rouge et cherche ; puis, il verbalise une formule
d’échec : mā rafč
74
L’imitation donne des résultats satisfaisants.
Test de HEAD
Échec : erreurs au niveau du choix des gestes ;
confond droite - gauche, erreurs au niveau du choix
des organes : oreille > œil.
Sur imitation, il existe quelques confusions : œil >
nez.
Trois papiers
Échec lorsque les ordres sont donnés simultanément.
Lorsque nous donnons les ordres un par un, il ne
réussit que le premier.
Au niveau des deux autres, on relève des confusions
du type inversion de gestes.
Sur imitation, le succès est total : facilitation par la
perception visuelle.
Span verbal
Échec égal aux mots doués de sens et aux logatomes.
Rythme
Réussit les quatre premières séquences, puis rires.
Lecture
Les performances varient : en dehors des items lus
correctement, notons les erreurs :
–––––
La désignation des lettres et syllabes met en évidence
des difficultés de discrimination de graphèmes à
configuration voisine.
Lecture à voix haute de mots doués de sens :
–
75
Les mots sont reconnus en désignation.
Les logatomes : puis, il refuse de continuer :
ℓè :ℓa … mãzīč
En désignation, ils sont, par contre, reconnus.
Texte : ne lit que les trois premiers mots ; paralexies
littérales ; s’arrête en produisant une formule d’échec.
Compréhension écrite :
Mot/image : +
Texte / action :
hésitation
Échecs et confusions au niveau des autres items.
Ordres écrits : meilleures performances que les ordres
oraux mais, il existe des confusions lexématiques et
morpho-syntaxiques.
« sur » au lieu de « derrière »
« sur » au lieu de « entre »
Imitation : +
Interprétation du texte lu :
Essaie de répéter les premiers mots puis échoue….
puis émet quelques phonèmes :
silence
Reconstitution de phrases : échec aux deux items ;
il s’embrouille tous les cartons en main.
76
Écriture Spontanée : les performances sont en français. Il écrit son
nom et la date puis, fournit cet extrait :
Dénomination écrite :
(c’est à la afin de l’épreuve que nous avons reporté
les proposés).
77
Description d’images : je ne sais paqs
Dictée : lettres et syllabes :
Dans la mesure où il transpose en français, l’on
continue :
« je mange du pain » >
78
Copie : lettres et syllabes. Copie de mots : possible
Narration écrite : griffonne quelques traits puis refuse de
continuer.
Praxies
bucco-
faciales
Les résultats sont moins sur ordre oral que sur imitation :
mâchoires et joues : ordre oral :
ħ ℓℓ fummakt +
ğībℓaħħajt∂k … > persévération.
doqq… > échec : gestes faciaux inutiles.
ħabbat…> tire la langue
Lèvres : tous les exercices sont réussis sur imitation.
Langue : sur ordre oral : trois erreurs du choix des
gestes ; persévération.
Souffle : deux erreurs du type persévération +
exagération de gestes faciaux : syncinésies - échec.
Gestes concomitants : tousser + échec aux gestes
79
émotionnels (syncinésies).
Idéo-motr.
Idéatoire
Lève la main aux deux consignes.
Mêmes erreurs, mais réussit à allumer la bougie en
accompagnant ses gestes de rires.
Cependant, il ne sait plus utiliser le rasoir.
Construct
80
Calcul
Translit.
Impossible : waℓℓah… en hochant négativement la tête.
Copie ch.
+
Dictée
+ sauf 123 > 100
Lecture
+ sauf 834 > 8.34
En désignation : erreur au niveau du dernier : il le
cherche, tâtonne puis l’indique en riant.
Opérat.
Problème
waℓℓah mãqoℓℓ∂k
Gnosies vis.
Forme/dessin : plus de réussites que d’échecs.
Objet / image : +
Couleurs : +
Hémianopsies : confond les cadrans supérieurs.
Orientation
temporo-spat.
À l’exception de la date d’aujourd’hui, il échoue à
toutes les autres consignes. Indistinction droite - gauche.
81
Troisième cas : L. M. : 20 ans
Niveau scolaire : première année secondaire
Étiologie : installation d’un embole cérébral au niveau de la zone temporale, du
à une hypertension chronique. Suite à un coma de cinq heures, il a été victime
d’une suspension totale du langage qui a duré trois semaines. Nous sommes
intervenue au moment même où le malade le demandait, un mois après
l’accident.
Sujet droitier :
Malade observé au service de neuro-chirurgie, à même sont lit.
L’examen neurologique ne met en évidence aucune trouble de la sensibilité.
L’hémiplégie droite a régressé mais, la main reste paralysée, ce qui contraint le
patient d’utiliser la main gauche.
Comportement : soumis, il paraît indifférent à ce qui l’entoure. Il verbalise
cependant son besoin de récupérer.
La voix est un peu affaiblie : mélodie recto-tono de la parole.
82
État civil Nom, Prénom : +
arbātāš … xmastāšẽsna…tmẽtašẽsna … zè :j∂r…
Commentaire sur son
travail
naqra … hna … mīr abd∂ℓqād∂r
nous le stimulons par : f∂ssgõd > fass∂gõd … naqra
…
Commentaire Sur la
famille
j∂mma … ∂ … hè:dèkatwé :ℓ (à propos du prénom
de son frère).
Commentaire sur la
maladie
rāsé … sbétār … šhar
Séries
Jours
ℓħadd - tnīn - ttℓè :ta - rab a - xamsa - s∂tta - s∂b a
Mois
avril - mai - novembre - octobre : EO +
→ 20 +
Fins de phrases
Phrases
ℓbè :b… > ttāqa
les autres : +, avec EO
Répétition
Syllabes : +
Mots : + sauf : ms∂ℓxé :r > m∂s∂ℓxé :r
83
Phrases :
ℓℓīℓbèn +
šš∂ms… > šm∂ … črāqat … šrāqat ℓ∂ğb∂ℓ šījja …
ℓbāℓūn > bāℓūn safra *
ℓm∂sfūf > m∂sfūfa j∂mma w∂kkℓ∂tha …
b∂gre …> bagra ğāré s∂rħ∂t …
bèbè :h… > bè :ba j ré :b …
māℓqāhši … > ℓqāhši waqt
tāk … > tāhasswāℓda wğè :bha
Dénomination
d’images
Possible, mais l’EO est un bon mode de facilitation
des réponses.
kur … > si. Nous donnons, après avoir attendu un
instant : kur…
dãtīf … > frīs
n∂bbū… > ℓa
t∂b … > si
zè : …> ğa
bū … > šun
Les autres items sont dénommés correctement :
utilisation du contexte situationnel.
Description d’images
rāğ∂ℓ šūfha føjtõ (scène de la télévision)
w∂rd … ℓaħšīša b∂zzè :f (scène du jardin)
rāho j∂šrīw (scène du marché)
* + regard interrogateur traduisant l’incertitude
84
Définition de mots
Foršé :ta > nè :kul (EO)
bīfi > mè : no (EO)
farmāsjè :n > ta ∂ddwa
mr∂ff∂h > ddrāham (après ébauche orale :
ãdodd…)
j∂ℓb∂s > dè :r s∂rwè :ℓ (contexte)
ixè :f > b∂ℓ ōℓ (contexte)
xaddè :m > répétition de l’item avec une courbe
intonative voulant dire : « mais c’est évident ! »
ağzè :n > ra :hš xaddè :m
Antonymie
qbé :ħ > wā ar
farħa :n > māšfarħa :n
ħnīn > ja qāℓ
izzajjar > iraxxaf
ħℓo > mè :ℓaħ + EO
xšīn > rqé :q
j∂rb∂ħ > jaxsar
izīd > inaqqas
sè :h∂ℓ > wā ar
barrāné > dè :xaℓ
85
Synonymie
šbè:b > répétition ; EO : z…
sxōn > taħraq
xadma > mèℓ
ddaww > daℓma EO
j∂fraħ > j∂zha
zzga > ℓħøss
kħaℓ > kaħℓa (haussant
lesépaules)
Construction
de phrase
ğumℓa ? xabbè :z f∂ℓxobz
krījjūn b∂ℓwarqa (puis il donne) : krījjūn j∂kk∂tbu
warqa
xaddè :m … > répète les trois éléments de la phrase
mra jušf∂ssīℓīma
Proverbes
dahro ğm∂ℓ (avec regard complice montrant
que l’implicité a été saisi
wizowwaq barra w∂šħāℓ dāxaℓ
Fluidité verbale
dār … silence, EO : mānaqd∂ršẽqōℓ kuℓℓši…
86
Désignation
R.A.S. pour toutes les épreuves
Les choix multiples : corects sauf :
ntarāğ∂ℓ > … ø… ø…
Ordres
ℓaq … +
té :né … +
dīrj∂dd∂k … wra… > fōk
dīrℓ∂krījjūn ℓaħmar … +
dīrℓ∂krījjūn ℓaxdar … qoddè :m… > wra
dīrℓ∂krījjūn ℓaxdar … taħt … > fōk
Test de HEAD
Indistinction droite-gauche, utilise main gauche
mais pointe organe gauche pour organe droit. Il
n’existe pas d’autotopoagnosie. Mêmes
performances sur imitation.
Trois Papiers
+ quand les consignes sont données l’une après
l’autre.
Span verbal
Mots : donne les quatre premiers
Logatomes : sa … ℓu…šo
Rythme
Ne réussit que la première séquence
87
Lecture
Les lettres et syllabes sont correctement émises et
reconnues.
La lecture verticale des mots doués de sens est sans
anomalies à l’exception de quelques erreurs dûes à
une mauvaise orientation des voyelles : a > i. Les
logatomes révèlent des fautes :
––
Les fautes au niveau du texte :
Compréhension écrite :
Mot/ image : +
Texte/action : dans la deuxième série :
et :
ont été permutés.
Exécution d’ordre écrits : les trois premiers,
simples, ont été réalisés sans anomalie. Les autres :
88
Confusion des morphèmes grammaticaux. Mais le
troisième ordre de cette deuxième série a été réussi.
Interprétation du texte lu :
Reconstruction de phrase : : +
Écriture
Spontanée :
On n’a pa utilisé l’ébauche
érite : « écrivez ce que vous
voulez »
Dénomination écrite :
89
Description d’image :
Copie : Lettres et syllabes : +, mais graphisme
servile. Pour les mots :
Voici un autre fragment d’écriture :
Narration écrite : très difficle.
Dictée : lettres/ syllables / mots : +
Phrases : difficles
Le sujet utilise la main gauche, la droite est encore
paralysée.
Praxies
bucco-
faciales
Les résultats aux consignes données sur imitation
sont satisfaisants, au niveau de l’intégration des
90
notions du schéma corporel, mais il existe des
confusions au niveau de la latéralité. Fautes à l’oral :
Mâchoires et joues :
gõfℓé xadd∂kℓīm∂n > gonfle la joue gauche
Lèvres :
é :n∂šnè :ft∂k ℓ∂ℓqoddè :m > ouvre la bouche
Langue :
taℓℓa aℓsè :n∂k ã dni :fek > met la langue en
position commissurale droite
Souffle / respiration :
tafféšš∂m a
> tente d’éteindre la bougie avec la main gauche.
Pour tout geste facial, l’on note des syncinésies au
niveau de la commissure labiale gauche et de l’œil
gauche.
Idéo-motrice
Idéatoire
R.A.S.
R.A.S.
Constructive
« Dessinez un cercle » (consigne orale)
un carré
91
Copie
un triangle
Copiez ces figures :
Gnosies visuelles
L. M. n’a pas d’agnosies visuelles.
92
Calcul
Copie
Dictée
Lecture
+, sauf 834 > 8 - 3 - 4 : lus séparément
Translit.
Opérations
93
Problème
* il compte sur les doigts.
Échec
Orientation temporo-
spatiale
Gravement perturbée : haut / bas / milieu :
confondus.
Dates : erreurs
Droite / gauche : non discriminées.
94
Quatrième cas : Mme O. M. M. : 43 ans
Patiente sans profession.
Niveau scolaire : primaire. Elle savait lire et écrire avant la maladie.
Étiologie : elle a été victime d’une perforation d’ulcère quinze jours après un
accouchement, suivie d’un coma subi de douze jours. Au réveil, la patiente ne
pouvait articuler que quelques mots, déchiffrables.
Deux examens ont été pratiqués deux semaines après son réveil du coma, à un
intervalle de cinq mois. Vu l’évolution sensible des troubles, nous rapportons,
ici, les résultats du second bilan.
Elle est droitière.
Au plan neurologique, seul l’hémiplégie droite en régression est signalée.
L’hypotonie de l’hémiface et de la main contrarie considérablement la
réalisation des gestes impliquant ces organes.
Comportement : plutôt calme, elle est cependant très engagée par son travail.
Son époux assiste à chaque séance.
Syncinésies linguales massives, gênant l’articulation.
Le débit de la parole est ralenti et monotone.
95
État civil
Nom - prénom +
Demande son âge à son mari : šħa :ℓ ãdi ?
bèkū (pour bèℓkū )
na d∂m š oℓ (trouble articulatoires : x >
Commentaire
sur sa famille
O. M. M. donne les prénoms de ses enfants. Elle ne se
souvient plus de leur âge ; elle manque d’incitation
verbale. Anomalie du débit élocutoire : plutôt rapide.
Syncinésies linguales massive gênant l’articulation. Elle
répond souvent par « oui », lorsque nous l’incitons par le
contexte : mais ce vocable prend la valeur d’information.
Commentaire
sur sa maladie
Elle désigne la tête
Séries
Jours
+ avec débit rapide
Mois
S’arrête à octobre, la fatigabilité se traduit par un
essoufflement.
→ 20
Elle doit être soutenue pour compter jusqu’à 20. L’EO
96
est d’un grand secours. Elle persévère sur « 15 », puis
s’arrête, essoufflée.
Fin de phrases
Réussie
Répétition
Les troubles articulatoires sont importants ; voici les
erreurs :
sbi> a-i
a > a qo > o
ti > či
ra > ℓa
ga > a
qo > ku - go - qo
ħo > ℓa γa > a
kro > go - kℓo - go - ko
za > sa qa > qa - a
ha > a
ča > sta
xo > o
ħro > ro
sko > ħko
Et ce, pour les syllabes
97
zõqa > zõqa
ğ∂fn > ğ∂ff mots
sãdōq > sadō
ms∂ℓxé :r > ms∂ é :r
Outre les troubles arthriques, l’on relève des troubles de
rétention marquées par des formules révélatrices d’un
manque du mot :
… qōℓℓīℓi
ℓℓīℓbè :n +
šš∂ms … > šā a t … šā at … ℓa šījja…
bèbè:h … > ℓīh … bèbè :h
t āk … > ğībhom … dāg∂ddr āham
Dénomination
d’images
Hormis des mots corrects, quelques paraphasies
sémantiques du type :
bāℓūn > t∂rréħ
j∂d (véℓīza) > gāsrōna
būšu :n (qar a > kè :s
des persévérations :
béb > bīvi - kursi > bīvi
rōz +
t∂bsi > rōz EO : > t∂bbi
98
Description
d’images
Mots juxtaposés :
ℓā té :ℓé … nè :s … šūvu … (scène de la télévision)
ğnè :n … ta aℓxodra … dārw∂ğnè :n … (scène
du jardin)
Définition
de mots
Définitions pauvres par l’usage :
bīfi > wīnẽdīruℓmè a
farmāsjè :n > wīn∂dīruddwa
j∂ℓb∂s > ħwè :j∂ğ
ixè :f > i è :v m∂ℓ awduguℓℓ∂š
Antonymie
Donne des réponses correctes sauf pour :
farħān > varħa … vrīħ
ħℓo > kẽšwaħad∂ħℓo
Synonymie
Résultats satisfaisants
Construction
de phrases
Épreuve marquée par le manque d’incitation verbale.
O. M. M. se contente de répéter les termes proposés. Et :
kikūn varħān ℓa omro - kij∂t ašš∂š j∂t ašš∂š
sīℓīma jšūvu drè :ri
xobza maqsōma ℓa zūğ
99
šta kétté :ħ - pārāpℓé kĩdīrūh.
Réaction d’échec :
na raf wẽsīt
Fluidité
verbale
Une paraphasie sémantique avec réduction est
donnée :
zāw∂š … ℓℓa … ; production de la négation en fin de
programme.
Désignation
Oui / non
+ au premier item. Au second item :
nti rāğ∂ℓ ? ne répond correctement qu’après des
hésitations.
Nom
de l’image
Meilleur résultats que dans l’épreuve de
dénomination. Mais elle pointe « pomme » pour
« cerise ».
Usage
Sans difficultés
Choix
multiples
R.A.S.
100
Ordres
Simples : R.A.S.
Complexes ; troubles d’identification des morphèmes
grammaticaux.
wra > taħt (au niveau de la nuque)
qoddè :m > fōq
Test de HEAD
« oreille » > « œil » : deux fois
« oreille gauche » > « oreille droite » : une fois
O. M. M. nous questionne chaque fois du regard : mā rafč
kifè :š
Trois Papiers
+, mais à condition de fractionner les consignes. Idem sur
imitation.
Span verbal
Difficultés de rétention : ne donne que le premier élément
de la liste des mots. Les logatomes révèlent un échec total.
La patiente demande ce que cela veut dire : « wè :šno ? »,
en utilisant une mimique faciale interrogatrice.
Rythme
Les séquences sont correctement réalisées mais les deux
101
dernières sont difficiles à restituer.
Lecture
Il est remarquer que la patiente ne connaissant pas l’arabe
écrit, à préféré subir cette épreuve en langue française.
La lecture a voix haute des lettres et groupes met en
évidence des paralexies :
ba > ba - qa > ba … da
chou > cha
a +
i > a - n
in > m
as > ès
Son prénom est syllabé.
La désignation des mêmes items donne de meilleures
performances.
Les mots sont mieux identifies que les logatomes mais
sont toujours syllabés :
« valise » - « chienne » - « cheval » - « monsieur » sont
respectivement verbalisés comme suit :
va - ℓi - z
chi - enn
che - vaℓ
mo - si
la lecture d’un texte court met en édidence les mêmes
difficultés. Par ailleurs, les mophèmes grammaticaux sont
souvent omis :
102
« un enfant crie au secours » > ā - fā - k i - - s∂kū
« les pompiers arrivent » > põ - pi - aγi-v
Compréhension écrite (les mêmes items que ceux du test
d’origine ont été traduits) :
Mot / image : +
Texte / action : quelques permutations d’images qui
présentent des ressemblances :
« il marche » > « il s’arrête »
« les pompiers arrivent » > « ils arrosent »
Les ordres érits :
« ouvrez la bouche » : +
« fermez les yeux » : + avec syncinésies et exagération du
geste.
« donnez-moi la main » : + , mais O. M. M. donne les
deux mains.
« placez le stylo rouge derrière la boîte » > « derrière la
boîte », mais en tâtonnant.
« placez le stylo vert entre les deux stylos rouges » >
« sur »
L’interprétation du texte lu est impossible.
La reconsititution des deux phrases : échec.
103
Écriture
Spontanée : elle peut utiliser la main droite, n’écrit que
son prénom de façon lisible, mais elle ajoute :
La dénominatoin écrite révèle un degré de réduction égal à
celui provoqué par la description d’images. Conduites
d’échec, troubles graphémiques. Il n’existe cependant pas
de troubles de la compréhension des unités de première
articulation.
La dictée des lettres et des syllabes est meilleure que celle
des mots :
104
Copies des lettres / syllabes / logatomes : +.
Les mots
105
La narration écrite est impossible.
Praxies
bucco-
faciales
Sur imitation, les performances ne sont pas plus
satisfaisantes que sur commande orale. Il est à noter
que les nombreuses syncinésies gênent les
réalisations.
Les consignes orales mettent en évidence des
persévérations de gestes, une déperdition nasale, une
hypotonie de l’orbiculaire des lèvres, des syncinésies
faciales et linguales massives.
Idéo-motr.
Idéatoire
Tests positifs.
Construct
Idem
Calcul
Copie de chiffre : correcte. Pour le chiffre « 3 »,
elle commence par le bas :
La dictée des mêmes items est également correcte,
de même que la lecture.
106
Translit.
Difficile :
Opérations
Problème
Impossible, malgré des signes indiquant qu’elle
l’a bien intégré.
Gnosies vis.
Conservées. il n’existe pas d’hémianopsies.
Orientation
temporo-spat.
Les notions temporo-spatiales sont pertubées et
laissent place à des formules d’échec. Elle ne
reconnaît que les points situés « en haut » et « en
bas ».
107
Cinquième cas : F. R. : 53 ans
Profession : Chauffeur dans un Jardin d’Enfants à Alger.
Niveau scolaire : six années de scolarisation au primaire.
Étiologie : accident vasculaire, chute dans le coma au Jardin d’Enfants, lequel a
duré quarante huit heures. Transporté aussitôt à l’hôpital, il a souffert d’une
ischémie cérébrale siégeant dans le lobe temporal gauche.
À sa sortie, il a continué de venir, pour des contrôles réguliers, au service de
neurologie et nous a été adressé par son médecin. Nous l’avons suivi en externe.
Sujet droitier.
Syndrome de Gerstmann.
Comportement : optimisme évident. Son regard exprime un étonnement
constant. Mais, il est parfois inquiet, notamment lorsque nous donnons des
explications concernant son trouble à sa fille, qui l’accompagne régulièrement.
Les formules de politesse abondent. La voix a conservé ses colorations tonales
et la courbe mélodieuse de ses productions va dans le sens de l’exagération des
montées et descentes. Le rythme des verbalisations est particulièrement scandé
par les pauses fréquentes et les accrochages, ce qui a pour effet de ralentir
considérablement le débit de la parole.
108
État civil
bābāi
xa…ms + geste des doigts.
f∂dzè :j∂r + EO.
Commentaire sur sa
profession
naxd∂m∂lfo :g … tout … partout (geste faisant
tourner un volant de voiture).
Commentaire sur sa
famille
t∂ℓt b… (trois filles, en montrant cinq des
doigts)… m∂hbījja… zèhi :jja… wli :dha…
iku :nu… lla… incapable d’en donner les
âges.
Commentaire sur sa
maladie
kũt mli :ħ nahdar… ℓ… naxxadmu… ki :ma
nħøbbu… kinahhadro kīma hè :di …
ma :nattalgo :š… naxdem… sa :va…mékã ōné ãfã
kũt mℓīħ … drè :ri … f∂zzāγdĩ dãfã… ℓkōmā…(+
geste de dormir)… … døzūγ … (en montant 5
des doigts)… ℓℓa…ℓℓa…f…(exagération
importante des schèmes intonatifs.
Chaque émission est précédée d’une formule de
politesse :
èh, sāħħa xti , avec hochements fréquents de la
tête voulant dire « oui ».
109
Séries
Jours
ℓ∂rb a (jour de l’examen) - xmīn - zi - rab a -
t∂s a … s∂bt… (puis se reprend et réussit à
donner toute la série).
Mois
za - za - zi - zij - ℓaγ - zi … zãvi … (en comptant
sur les doigts). F. R. commence puis réussit à
donner toute la série).
→ 20
wāħ∂d - zūğ - s∂ttīn + jargon incompréhensible.
b∂ℓ∂ … si … z …t … γōq, compte sur les doigts.
Fin des phrases
ℓézã … (en faisant le geste de frapper à la porte).
ℓbè :r∂ħ
ℓbè :r∂ħ … zi … zã … γfo
Répétition
ba > ℓa qo > za
ab > ob aj > zii
mo > bi kro > iti
šta > iti
šu +
ħa > ša
bīr > zi
té :r > zīt
qahwa > qāγot∂ℓ … ℓ … qahwa …
110
šš > zo
sã dōq > so
ms∂ℓxé :r +
sm∂ħℓi +
nār > za f∂kr > s
ℓīℓ > zi ħaqr > m∂ … s∂ … s
d∂fℓ > z ttīℓīfūn +
ℓℓīℓbè :n > ℓℓi … zit∂ … ℓℓīℓbè :n
šš∂ms … > šš∂ … zi … (en hochant la tête,
signifiant « non ».
ℓm∂sfūf … > w∂kkℓè :tu ℓm∂sfūf …
Les autres phrases donnent lieu aux mêmes formes
jargonnées.
Dénomination
d’images
Impossible. Contexte et EO sont négatifs.
ℓ∂rn∂b > ℓ∂ … ℓ∂ …rn∂b … ℓ∂ … (+ hochement
négatif de la tête).
kursi > zo … to
kℓè:b > zā … k
Accent d’insistance sur les inadéquations.
111
Description
d’images
dāro rāğ∂ℓ … uℓīdu gā ad … bèbè :h
(scène de la télévision).
Accents d’insistance, négation de la tête.
šağ … γ … ℓ … ℓℓa (négation de la tête) :
scène du jardin.
Définition de mots
foršé :ta > ttu … zūğ … forta … forta …
(accent d’insistance sur : zūğ).
mr∂ff∂h > uℓè :du t∂šri … zi …
ixè :f > …
bīfi > nsannfo
j∂ℓb∂s > j∂ksi
Échec aux autres items.
Antonymie
qbé :ħ > bid∂ (négation de la tête, accent sur d∂ ).
ħni :n > zi … qb … qbīħ , pour les autres
items : systématiquement :
négation + répétition correcte.
Synonymie
šbè :b > šm∂ … mℓīħ
xadma > sīs … a … amℓa
j∂fraħ > j∂zha. Échec aux autres items.
112
zzga > ℓħ ss
sxōn > ħè :mi
Échec aux autres items.
Mais, lorsqu’il sent qu’il va échouer,
il hoche négativement la tête, dans l’ensemble
des ces épreuves d’évocation.
Construction de
Phrases
Impossible.
zīt∂ … ℓℓa (pour : krījjūn - warqā), accent sur
ℓℓa.
Pour toutes ces épreuves, l’ébauche orale n’est
d’aucun secours.
Proverbes
j∂mmè :h t∂mši … suwāℓaħ … γsi … γfo … s …
(soupirs + négation de la tête).
Fluidité verbale
ba - bγor - ℓ∂z - ℓétγwa … + jargon
irrépressible.
bγāš … šℓi … zōf … ba … krè … krè … krè :sa
… k (avec accent d’insistance sur les émissions
erronées, montrant qu’il les a reconnues).
113
Désignation
Oui/non
nta mra ? > bè :ba (accent sur ba, et ajoute
….ℓℓa….ℓℓa…ℓℓa…)
rāhéttnāš ? , regarde sa montre puis compte
jusqu’à dix.
rāna f∂ssīℓīma ? > nahhadro
Nom de l’image
+ aucune difficulté.
Choix multiple
npōsté … > ttīℓīfūn
nšu :f … > :h …zi …nwā … nwā … dar.
(pointe correctement l’item quand il ne
doit pas l’évoquer).
Échec aux autres items, négation de la tête.
Usage
Paraphasies phonémiques aux trois items, mais
pointage correct.
Ordres γℓaq ajn∂k +
téné j∂dd∂k > lève la main
dīr j∂dd∂ kwra … > tourne la tête + exagération
de la mimique faciale.
dīr ℓ∂krījjūn ℓaħmar … > … oui … … n am
114
« derrière » > « sur » puis : « derrière ».
dīr ℓ∂krījjūn ℓaxdar … : « en face de » > « sur »
Test de HEAD
Sur imitation : une seule erreur : il se tourne en
arrière au lieu de pointer de la main gauche, l’œil
gauche.
Chaque réponse est précédée de formules de
politesse du type : sāħħa - n ām.
Sur commande orale, pour la consigne « mettez la
main gauche sur l’oreille gauche », il croise le
geste en pointant l’oreille opposée.
À la consigne suivante, il persévère en utilisant ce
même geste. Pour la consigne : « mettez la main
gauche sur l’oreille droite ». Il montre l’oreille
opposée.
L’oreille gauche est confondue avec l’oreille droite
et l’œil gauche avec l’œil droit pour les deux
dernières consignes : la connaissance du schéma
corporel n’est pas intègre : il existe une
autotopoagnosie.
Pour systématiser les résultats ; on a fait pointer,
sur ordre oral et sur imitation, toutes les parties
du corps : beaucoup d’erreurs aux deux types de
commandes.
Span verbal
Très perturbé
115
Rythme
Les désordres, massifs, sont proportionnels à ceux
de l’épreuve précédente. Les séquences
rythmiques constituent un échec, fussent-elles
données très
lentement.
Lecture
Réponses données en langue française, de même
pour l’écriture.
Les syllabes, les mots et les phrases sont truffés de
paralexies verbales, syllabaires et littérales. La
désignation est meilleure que la verbalisation.
Quelques syllabes sont lues correctement :
ba - ta - sa - ℓa : + : –––
Pour les mots, le sujet procède par épellation qui
n’est correcte que pour les monosyllabes ou
pour la première syllabe d’un dissyllabe :
« mouton » > mū - t
« chien » > š ī - n
« berceau » > sé - s
« maison » > mā - s
Il relit ses erreurs et se rend compte que la réponse
est inadéquate. Par ailleurs, il effectue des
mouvements rythmiques de la tête comme pour
s’aider.
Il peut lire son prénom.
Le trouble est exacerbé, dans la lecture des
logatomes :
116
γinaℓu > γi … γi :
La lecture du texte : impossible : non respect des
blancs typographiques, oublis, télescopages :
La compréhension écrite est impossible pour tous
les subtests, sauf pour la correspondance mot /
image.
Texte/action : quelques erreurs.
Ce sont les ordres écrits qui sont très perturbés,
mais sur imitation, il sont effectués avec de rares
fautes, qui touchent la précision des
commandes.
Écriture
Il n’écrit spontanément que son nom et son
prénom. Les graphèmes sont identifiables :
F. R. est toujours pressé de répondre à la consigne,
mais il s’étonne de ses échecs, une fois commis.
La dictée est pénible :
117
Copie :
Malgré les paragraphies, la dénomination écrite est
possible :
La narration écrite révèle un échec total.
Praxies
Bucco-fac.
Beaucoup d’erreurs au niveau du choix des gestes.
Exagération des gestes faciaux. Persévérations.
Confusion d’organes proches géographiquement.
Sur imitation, les performances sont meilleures.
Idéomotrices et
Idéatoires
Sur imitation, il n’existe pas d’apraxie idéatoire
ou idéomotrice.
118
Constructives
Seule, la copie du triangle, du rectangle et du
cercle, ainsi que celle des figures non douées de
sens, sont possibles. La dictée des figures
significatives, indique des troubles
de l’orientation.
Gnosies
visuelles
Il n’existe pas d’agnosies visuelles, pour la
correspondance forme/dessin, objet/image,
couleur/couleur, mais la dénomination écrite des
couleurs offre à décrire quelques fautes du choix
des graphèmes :
Il n’existe pas d’hémianopsies.
119
Calcul
En copie, les chiffres et les nombres sont émis
correctement, la dictée est perturbée.
La lecture est également possible, mais le sujet
décompose, par chiffres, les nombres proposés.
F. R. est incapable de transposer les chiffres et
nombres en lettres.
Opérations
Échec total
Problème
Idem
Orientation
temporo-spat.
Gravement perturbée. Seules les consignes orales
sont assignées.
120
Sixième cas : A. B. A. : 50 ans
Profession : Agent de société.
Niveau scolaire : CEP.
Étiologie : coma de dix heures, suite à un accident vasculaire, qui a occasionné
un ramollissement sylvien et un gros hématome temporal gauche. Au réveil, les
troubles de la reconnaissance des visages familiers se sont rapidement amendés,
face à la persistance de perturbations massives de la parole.
Il s’agit d’un sujet droitier.
Il a été examiné en externe, accompagné de son épouse.
Examen neurologique : hémianopsie supérieure droite.
Sa voix ne s’est pas modifiée, mais son langage, plutôt abondant, est quasiment
inintelligible. Il est distractible et paraît ne pas comprendre le langage d’autrui.
121
État civil razqé bāti
s∂ttīnu xamsa
m∂zjūd … m∂zjūd akābiℓ
Commentaire sur sa
profession
xd∂mt māxd∂mt ħtta ħāğa … z∂swiwè :nu aaℓžé …
zãvé kĩzã … ħatta ħāğa … f∂ddār … zãvé … ħatta
…
Commentaire sur sa
famille
èℓt idãع :ta mānaعrafš wè :šaعraft … ddrè :ri
wāħħ∂ddīri (arrêt, soupirs, veut reprendre :) …
ddīri … ℓbīri … ℓbīr … (arrêt, soupirs).
Commentaire sur sa
maladie
(gros soupirs, pose la main sur le front) … kikũt
wāħ∂d … toħt … wāħ∂d qotℓ∂kki … doxt∂ℓjūm …
šħāℓ∂krīsāsīma … é :h … ℓjūm∂ℓvākãs … (s’arrête
après un soupir de découragement).
Riches intonations, mimiques faciales et
gestuelles appuyées.
Séries
Jours
Mois
zãvjé … fījé … uℓāxor … māγdi …
z di … ℓũdi … māγdi - mèγkγ∂di
z di - vãdγ∂di - sam∂di - dimãš - ℓũdi …
ℓunkaℓika … ٢ … ℓũdi … uf…
122
→ 20
wāħad - zūğ - tℓè :ta … (et aboutit à dix, puis) :
wāħad - zūğ - tℓè :ta …عašra
Fins de phrases
bè :ba
ℓعass
kéttéħaعℓījja
f∂ℓℓīsé
Répétition
Syllabes : +
Mots simples :
Mots complexes : + sauf :
m∂tnijè :k > nītaعℓīho
Phrases :
ℓℓīℓbè :n +
ℓbāℓūn … > ℓbāℓūn shi
šš∂ms … > šħāℓ xatra
šra fīℓ +
bèbè :h … > bèbè :h rāħaعℓīh
māℓqāhš … > māℓqāhšaعℓīh
ğīb … > ٢éhaddrāham
māt∂ℓعabš … > b∂zzè :f…
123
Dénomination d’images
Description d’images
bè :b > kābāba … si … ٢i …
kursi > kℓako … kℓ … kℓ … kur … kursi
dãtīfrīs > dfa … dfas … dātīf … dãtīfrās …
n∂bbūℓa > bè :š .. taع … ℓℓعabšu … w∂ℓℓaℓعab
…dfās … frīs…
būšūn > عℓa … عℓ… عℓaq + geste de boucher une
bouteille.
Les performances sont rebelles à l’EO.
šūf (geste : montre ses yeux)… (soupirs) … kℓas …
ħāfīka … tv∂ℓℓ … ħatta šši … kuℓi … kma …
ħℓaf∂ssu
(soupirs). (scène de la télévision).
Réaction catastrophique, pleurs… (si bien que nous
n’avons pas présenté les deux items suivants).
Définition de mots
foršé :ta > kℓākīt … taع … bè :š … ℓ … kℓa …
(hochement négatif de la tête).
bīfi > kūmīℓ … + geste indiquant des étagères.
farmāsjè :n > kℓāsīt …
mr∂ffāh > mšafīℓ … ℓkãsa … (soupirs)
j∂ℓb∂s > ħℓās … ħℓ … ħwè : … ħwè :š …
124
ħwè :j∂ğ
xaddè :m > irōħjaxd∂m
ixè :f > geste de frissonner + : irōħ عãttbé :b
èzğaع :n > ٢āh … geste de dormir + : mājrōħš
ℓattbé :b
Antonymie
Échec total : aucun antonyme n’a été donné
sauf ħℓo > marr, (réitéré) :
qbé :ħ > mħaℓ
ħnīn > qa … (lorsqu’on ébauche le mot :
qā… : qā … > s∂s
izajjar > izajjar عℓīh
ħℓo > marr … marr
farħān (répété) ; ikūn∂ … t∂ … nsīt (soupir)
j∂b∂ħ > j∂rb∂ħaعℓīh … عaℓ …
izīd > jãqoz
barrāné > dè :xaℓaعℓīh
sxōn > bāℓu … (soupir)
Synonymie
šbè:b > عãdu … z … za … zé … zéna …
xadma > xℓo …sit … sito …
kħaℓ > (montre sa veste qui est de couleur noire).
Construction de phrases
ℓxabbè :z ibiعaℓxobz
ttōnōbé :ℓ dīr kāsé
krjjūn … > kãsa
125
Proverbes
ℓ∂ğm∂ℓ … > عℓè :š ?
mzawwaq… > ns∂kknu ℓbè :raħ f∂ℓgāna
Fluidité verbale
ukkuℓ nšūfhum hāda … hāda … š∂fthum∂ℓkuℓ
Désignation
Oui/non
(Tire ses lunettes de la poche, les met : geste
habituel. Il existe, par ailleurs, une apraxie idéatoire
(voir infra).
mãšūfš (en essayant de lire sur sa montre).
rāna fassbaħ
Nom de l’image
Parfois, il essaie de répéter les items. Échec total. Il
regarde toutes les images en même temps. Il cherche
sans indiquer celle qui convient. Il pointe
correctement la porte de la salle.
Choix multiples
npōsté > ddār - kāba
nrōħ ℓ∂ssīℓīma … > a … wi … (avec éclats de rire) ;
il donne les lunettes à son épouse.
Ordres
γℓaqعjn∂k +
étع :né j∂dd∂k + (mais n’ouvre pas les yeux :
126
consigne précédé
dīr j∂dd∂k wra … > « sur » (pour « derrière »)
dīr ℓ∂krījjūn ℓaħmar bīn > (prend le crayon rouge
pour écrire, met ses lunettes)
dīr ℓ∂krījjūn ℓazraq qoddè :m∂ℓqābsa … > ħabši
wījakħaℓ
Sur imitation, les maladresses sont aussi grossières
(il existe une hémianopsie).
Test de HEAD
Indistinction droite/gauche : aussi flagrante à l’oral
que sur imitation.
Autotopoagnosie : confusion des organes du
schéma corporel, à l’oral et sur imitation.
A. B. A. présente, par ailleurs, une agnosie
digitale : troubles généralisés du schéma corporel.
Trois Papiers
Échec, quel que soit le mode d’application.
Span verbal
Dans les mots doués de sens : il tente quelques
approximations, mais il ne parvient pas à restituer les
items.
Quelques syllabes éparses sont reconnues.
127
Logatomes :
γsa
ℓéšosγ :
γinaℓu répétition interprétative
Rythme
Sauf les deux dernières, les plus complexes.
Lecture
Lettres groupes de lettres en verbalisation : possible
mais il existe quelques paralexies : confusions de
graphèmes morphologiquement voisins.
Désignation : mêmes erreurs.
La verbalisation des syllabes indique des paralexies
littéro-syllabaires.
Mots en verbalisation
(il devine plus qu’il ne lit les mots).
Leur désignation est meilleure (une seule erreur).
La lecture des logatomes est totalement inhibée.
Celle du texte est possible, mais truffée de
paralexies du type dyslexie :
Le rythme de la lecture du texte est sans anomalie,
mais il suit avec le doigt et devine les segments
proposés.
La compréhension écrite : même échelle d’intensité
Des troubles qu’à l’oral. Sur imitation, la difficulté
s’amoindrit.
128
L’interprétation du texte laisse place à un jargon
assimilable à celui de l’expression orale.
La reconstitution des phrases est nulle.
Écriture
Spontanée : jargonagraphie pour son nom (carré
scanné ci-dessus).
Écriture vide de sens. Réduction en dissociation avec
la prolixité du langage oral. Impossibilité d’y voir
une syntaxe. Mais, il est plus conscient de ses erreurs
écrites que de ses erreurs orales : il retire ses lunettes
et se cache les yeux pour pleurer en disant :
ℓℓa … ٢āh … māš …. qa … ℓ … ta
La dénomination écrite et la description d’images,
par écrit, donnent lieu à des réactions d’échec.
La dictée est impossible :
La copie est meilleure :
Mais, il perd la proportion des graphèmes.
La narration écrite révèle un échec total.
129
Praxies
Bucco-faciales
Erreurs massives au niveau du choix des gestes, du
choix des organes, oublis de gestes, syncinésies,
persévérations.
L’imitation n’améliore que très peu les
performances.
Idéomotrices
Idéatoires
L’imitation ne favorise pas les réponses.
Constructives Les figures simples, même sur copie, ainsi que la
figure de REY, ne permettent que des ébauches de
traits :
Gnosies visuelles Très perturbées (hémianopsie)
Agnosie digitale
Calcul
Conduites d’échec, seule la copie des chiffres est
préservée, mais A. B. A. les devine.
Orientation temporo-
spatiales
Ces consignes exacerbent une hémianopsie en
cadran supérieur.
130
IV. BILAN DU GRAPHISME
4.1 GRAPHISME COPIÉ
131
132
4.2 LECTURE ET DICTÉE
133
134
V. CORPUS GRAPHIQUE DE LA PATIENTE S. Y.
5.1 GRAPHISME SPONTANÉ
135
136
5.2 GRAPHISME COPIÉ
137
138
139
140
5.3 LECTURE ET DÉSIGNATION
141
142
5.4 DICTÉE DE TRACÉS
143
144
1- ANALYSE STRUCTURALE – CAS DE LA
MORPHOSYNTAXE CHEZ A. D.
145
Premier cas : A. D.
Omissions Substitutions
** Langage conversionnel
- nbī un∂šri kuℓℓ∂š >
b ī w ∂šri kuℓℓ∂š
vends et achète tout
* pronom sujet n « je » devant les deux
verbes
- n∂mši wẽği > mši ği
vais viens
* même pronom devant les deux verbes
* copule w « et » entre ces mêmes verbes
m∂ssaħra ℓ∂dzdzè :j∂r > saħra zè :y∂r
Sahara Alger
* Préposition m∂n « du » devant le nom
saħra, qui est également amputé de son
article ∂ en la première consonne du substantif
lorsqu’elle est « solaire » par absence de
gémination consonantique.
Remarque : m∂n ∂ saħra
de le Sahara
du Sahara
massaħra est réalisé : mas = présente un
signifiant amalgamé.
Préposition ℓ « à » et article devant le
deuxième syntagme nominal, par absence
gémination consonantique :
ℓ ∂ dzè :j∂r
à le Alger
à Alger, qui se réalise ℓ∂dzdèj∂r
146
iğībūℓi ss∂ℓ a m∂nn∂hna >
ğībūℓi ss∂ℓha m∂hna
m’apporte la marchandise d’ici
Émission partielle du signifiant amalgamé :
m∂n ℓ hna
de le ici
d’ici, qui se réalise m∂nn∂hna
ssãdōqékūn∂m ammar b∂ss∂ℓ a >
sãdōqékūn∂m amma ss∂ℓha
caisse elle est pleine la marchandise
article ∂ (6) devant sãdōq
préposition b « de » devant ss∂ℓha
b ∂ ss∂ℓ a
de la (de) marchandise
nbīħħa hna f∂ℓbℓè :d >
nbīħħom … hna ℓbℓè :d
je les vends ici la ville
* préposition f « en » devant ℓbℓè :d
- xōja ℓhé :k fassaћra farrmaℓ >
xōja ℓhé :k ssaћra rrmaℓ
mon frère là-bas (7) le Sahara le sable
* préposition f « au » devant les deux
substantifs
- t∂mmè :k fassaћra >
t∂mmè :k fassaћra
là-bas au Sahara
* préposition f « au » devant le substantif
- jaxxadmu ttīğāra fassaħra >
j∂xxadmu ttīğāra ssaћra
ils travaillent le commerce le Sahara
* ha > hom
la les
pronom pronom
objet objet
féminin féminin
singulier pluriel
147
* préposition f devant les deux substantifs
10 prépositions
17 omissions 3 pronoms sujets
4 articles définis
** Répétition de phrases (RP)
- bānūn saћra (pour safra) b īd
ballon Sahara jaune loin
* article défini ℓ « le » devant saћra
* ℓ devant bānūn
Remarque : en arabe, l’adjectif épithète, qui
suit un substantif précédé de l’article défini,
est, lui-même, précédé de la modalité
déterminante réalisée ℓ
ici ℓ ssaћra > ssaћra
šma šāγat wta ğb∂ℓ ašwa
soleil a brillé derrière mont soir
* article défini ∂ « le » devant dont la
consonne initiale est solaire, devant ğb∂ℓ et
devant ašwa
* préposition f « au » devant ce dernier
substantif
1 substitution - 1 genre et
nombre du pronom objet
Sur 18 p. e. 5% substitutions
89,5% omissions
148
- m∂sfūf ∂ℓℓi kℓè :tu
couscous que a mangé
*article ℓ « le » devant le nom
- ℓℓi b∂gré ta ğāré
qui bœufs de mon voisin
- māna rafš > na rafš
je sais pas
* une partie du signifiant discontinu mā … š
6 articles (le)
8 omissions 1 préposition
1 partie de la négation
** Description d’images (DI)
- ttéℓévizjõ… kuℓℓ∂š > tévézjõ kuℓℓ∂š
télévision tout
* article devant le nom
- j∂šrīw > šrīw (10)
achètent
* pronom sujet j « on »
* w∂kkℓè :tu > kℓè :tu
elle l’a fait manger elle l’a
mangé
* ℓb∂gré > ℓℓi b∂gré
les…… qui……
article pronom relatif
1 radical
verbal
2 substitutions
1 article
- pronom relatif
10 p.e. 20% substitutions
80 % omissions
149
- ğérīda ğnè :n w∂rd
journal jardin fleurs
šğō qoffa xodra
arbres couffin légumes
* vu la fréquence d’omission de l’article défini
ℓ, nous sommes portée à penser que dans ces
exemples, il s’agirait, dans chaque occurrence,
du même type de faute.
7 articles
8 omissions
1 pronom sujet
** Définition de mots (DM)
- nħotto bīh muā an on pose avec vaisselle
* article ℓ « la » devant le nom
- fīh∂ šrīw ∂ddwa
dedans achète les médicaments
* pronom sujet n « non » devant šrīw
1 article
2 omissions
1 pronom sujet
0 substitution
* fīh > bīh
dedans avec : préposition
1substitution préposition
8 p. e. 0% substitution
100 % omissions
3 p. e. 3,33 % substitutions
66,66 % omissions
150
** Construction de phrases (CP)
- rf∂d (11) pārāpℓé šta
pris parapluie hiver
* préposition f « dans » et article ∂
devant šta et devant pārāpℓé
- ğètni xbar
elle m’est une nouvelle venue
* xamm∂m (pour xaddèm) mtīħè :n
travailleur examen
* préposition f « dans » et ℓ « le » devant
mtiħè :n
- sīℓīma š∂ftu film
cinéma je l’ai vu film
* f et ∂ devant sīℓīma et ℓ devant fīℓm
5 articles
8 omissions
3 prépositions
* ğè :ni … > ğè :tni
il…… elle……
xbar en arabe est un nom
masculin :
flexion verbale.
1 substitution flexion
verbale
9 p.e. 11,11 % substitutions
88,88 % omissions
** Synthèse quantitative : aphasiogrammes (voir test du MTA disponible au
Laboratoire SLANCOM)
151
** Degré de réduction qualitative et quantitative
Parmi les classes syntaxiques (verbes, noms, adjectifs, adverbes) et les
morphèmes grammaticaux (articles, pronoms, conjonctions), en fonctionnement
chez A. D. voici le nombre de monèmes différents dans le langage
conversationnel et au subtest de la fluidité verbale.
Verb
es
Nom (y compris
les noms
propres)
Adj. Adv.
Articles
définis
(14)
Pronoms
compl.
Pron.
Suj. Conj. T
bī
šri
mši
ği
ğību
ikūn
nbī
naxd∂
m
ssèhdū
h
sāmar
ħdīd
sahra
zé :j∂r
sãdōq
s∂ℓha
xōja
uℓè :d
tīğāra
c.obj
c.obj
c.lieu
c.lieu
suj.
c.obj
suj.
suj.
c.obj
m amma
waħdi
kuℓℓ∂š
é :h
m∂hna
hna
ℓhé :k
hè :kd∂k
t∂mmè :k
s(ss∂ℓha)
ℓ (ℓbℓè:d)
s (ssaħra)
r (r m∂ℓ)
t (ttīğāra)
ℓi(ğībūℓi)
hom
(nbiħħom)
u (uℓé:du)
h (isèhdūh)
n (nbī )
j (xd∂m)
j
(séhdūh)
j
(xxadmu)
w (w∂šri)
9 9 2 7 5 4 4 1 43
3 mots différents au subtest de la fluidité verbale. Nous obtenons donc 29 mots
différents sur un nombre total de 45.
Vu le petit nombre de mots émis en fluidité verbale et vu le décalage qui existe
entre le nombre de mots différents et le nombre total de mots, la double
réduction qualitative et quantitative est un trait évident dans la description
sémiologique de A.D.
Compte tenu des structures morpho syntaxiques conservées, nous isolons les
faits suivants :
152
- Les flexions verbales, les marques temporelles, notamment celles du présent,
sont, dans l’ensemble, intactes. Seuls deux phénomènes de substitutions ont été
notés.
- Les pronoms sujets, lorsqu’ils interviennent, sont adéquats. Mais, il existe peu
de formes possessives.
- La morphologie du pluriel est correcte pour les radicaux nominaux :
Pluriel Singulier
rrmaℓ ramℓa
w∂rd w∂rda
šğōr šağra
Et verbaux :
šrīw šra
nħotto nħott
Au niveau des classes syntaxiques, il existe une production réduite d’adjectifs,
de formes compléments de noms. Les verbes et les noms sont d’égale fréquence
d’emploi et plus nombreux que les adverbes et les adjectifs.
La syntaxe positionnelle est intègre : il n’existe pas de troubles de l’agencement
des unités linguistiques, dans la chaîne parlée.
Bien que pauvres, les expansions propositionnelles apparaissent dans le corpus
de A. D. Le schéma de la phrase varie selon les modèles :
153
SV : bī (avec oblitération du « je »)
(S) V
SVO : bī w∂šri kuℓℓ∂š
(S) V V O
SVOC : nbīħħom∂hna ; jaxxasdmuttīğa :rassaħra
S V O C S V O C
- SC : xōja ℓhé:k (phrase nominale)
S C
154
2- ANALYSE FONCTIONNELLE - PSYCHOLINGUISTIQUE DES
PRODUCTIONS ORALES DE A. D.
Quels sont les aspects formels de la programmation chez A. D., sujet
agrammatique ?
Commençons par l’observation de l’extrait de corpus de langage
conversationnel :
- Examinateur : « parlez-moi de votre métier »
- A. D. :
N. B./ La couleur rouge marque la syllabe accentuée.
1- bi : … bi : w∂šrί kuℓℓ∂š … ٢é :h … sāmar ħdīd … kuℓℓ∂š
2- mši ği sahra zè :j∂r
3- ğibūℓiss∂ℓha m∂hna + geste
4- sãdōqékūn∂mعamma ss∂ℓha
5- nbīħħom∂hna ... ℓbℓè :d waħdi
6- xōja ℓhé :k ssahra rrmaℓ .. ٢é :h hè :kd∂k
7- jaxd∂m t∂mmè :k
8- uℓè :du jsè :hdūh … jaxxadmu ttiğāra ssahra
--------- -------
155
Il s’agit d’un énoncé relativement long. Il reflète, à première vue, l’inadéquation
et la non conformité des productions, aux normes de son idiolecte. Son épouse
déplore avec naïveté : « mais il parle comme une machine! ». Nous verrons, en
cours d’analyse, que ce témoignage n’est pas sans signification.
En effet, nous notons :
L’absence de liens syntaxiques entre les constituants des syntagmes :
* nominaux :
- ssaħra > sahra
le Sahara > Sahara
- ℓ∂msāmar > sāmar
les clous clous
- ℓaħdīd > ħdīd
le fer fer
- ssãdōq > sãdōq
la caisse caisse
* verbaux :
- nbīع > bīع
je vends vends
- un∂šri > w∂šri
et j’achète et achète
- iğībūℓi > ğībūℓi
on m’apporte m’apporte
* expansionnels :
- fassaħra > rrmaℓ
au Sahara le sable
- b∂ss∂ℓعa > ss∂ℓha
avec la marchandise la marchandise
156
- f∂ddzè :j∂r > zè :j∂r
à Alger Alger
Ici, l’absence de monèmes fonctionnels, devant les syntagmes, détermine des
perturbations d’ordre inter-syntagmatique.
Tous ces invariants révèlent la présence d’une ataxie ou degré zéro de
séquentialité.
L’inexistence de « mots-charnières », régisseurs de la fonction des expansions,
aboutit à la juxtaposition, à partir d’un nœud prédicatif, d’éléments satellites qui
ne conservent, comme moyen de rattachement (à ce prédicat), que le lien
sémantique. La signification de l’ensemble reste, de ce fait, parfaitement
recevable.
Le noyau prédicatif est, le plus souvent, de forme verbale. Ce tableau permet de
voir comment nous pouvons l’isoler de ses expansions :
Prédicat Expansions
1- bīع … bīع w∂šri kuℓℓ∂š ٢é :h… sa :marħdīd … kuℓℓ∂š
V V V 1 0 2
2- mši ği sahra zè :j∂r
V V 1 2
3- ğībūℓi ss∂ℓha m∂hna + geste
V 1 2 0
4- sãdōqékūn mعamma ss∂ℓha
S V 1 2
5- nbīħ ħom hna ℓbℓè :d w∂ħdi
S V 1 2 3 4
6- xōja ℓhé :k ssahra rrmaℓ …٢éh…hè :kd∂k
S 1 2 3 0 0
7- jaxd∂m t∂mmè :k
SV 1
157
8- * uℓè :dujsè :hdū h
S V 1
* ja xxadmu ttiğār a ssaħra
S V 1 2
Voyons de plus près ce corpus :
Le prédicat est composé d’un sujet et d’un verbe. Lorsque le sujet réfère à un
pronom, celui-ci est souvent oblitéré, d’autant qu’il renvoie à ˝je˝. Ceci confère
au verbe une forme impérative.
Le radical des verbes conjugués est correctement employé par A. D. mais c’est
le temps présent qui apparaît systématiquement.
Lorsque le pronom sujet est utilisé, son accord en genre et en nombre, avec le
verbe, n’est grevé d’aucune restriction.
On ne s’attend pas à trouver des paramorphismes. Ce type de stratégie palliative
n’apparaît, en effet, qu’une seule fois :
- nbi :ћћạ > nbi :ћћom
je la vends je les vends
Par ailleurs, A. D., comme nous l’avons vu ci-dessus, Chapitre III, présente des
difficultés particulières, de manipuler les morphèmes-signifiants amalgamés.
Les formes émises sont neutres, mais non fautives.
Les éclatements de constructions intrasyntagmatiques (modalités verbo-
nominales) et intersyntagmatiques (absence de monèmes fonctionnels) montrent
que les contraintes codiques sont mises en échec, à des points d’impact, qui se
laissent aisément préciser.
Les expansions paraissent nombreuses, ceci peut faire penser à la conservation,
chez A. D., de la notion de projectivité de la programmation. Il est vrai aussi
que, bien que sous la forme de « jets successifs », ces énoncés véhiculent un
sens qui diffère, d’une expansion à l’autre. Ceci traduit, chez ce patient, la
volonté de garder « l’esprit de suite », c’est-à-dire, d’aboutir à la fin du
programme qu’il s’est fixé de réaliser. Mais, nous devons attendre, pour le
158
vérifier, de voir le fonctionnement de la programmation, dans les épreuves de
langage conduit.
Poursuivons donc :
Cette même remarque peut porter à penser, par ailleurs, que la profondeur de la
programmation est intacte. Ainsi, dans le choix des mots sur l’axe
paradigmatique, la coloration sémantique paraît variée : ˝sable˝, ˝caisse˝,
˝Sahara˝, ˝vends˝, ˝achète˝…sont effectivement, autant de signifiants qui
renvoient à des signifiés différents. Il faut toutefois, et là aussi, mesurer la portée
d’un tel constat.
Voyons, à présent, l’état de l’enveloppe suprasegmentale : cet ensemble est
comme nous le remarquons, entrecoupé de pauses anormalement prolongées
qui, elles aussi, se distribuent en des points bien précis du corpus. Leur
occurrence a lieu au moment-même où se trouve une omission : celle du
monème fonctionnel introduisant un complément :
- nbiћћom hnа …lblè :d wạћdi
je les vends ici la ville seul,
celle de l’article devant précéder un syntagme nominal sujet :
- sãdo :qékūn
caisse elle est,
Ou alors celle du pronom sujet :
- bi :ћћom hna … mšί ğί
les vends ici vais viens.
De ce fait, les groupes rythmiques sont semblables, sur le plan de leur
significativité, à ceux du sujet non aphasique : ils se détachent aisément du texte
et la distribution des pauses n’est pas anarchique. La différence réside dans
l’allongement anormal des intervalles, qui les séparent.
159
Outre ces remarques, nous notons l’existence de ce même processus
d’allongement au niveau de certaines voyelles internes : , alors que, par
ailleurs et à l’exclusion de rares résidus de troubles arthriques, les difficultés
articulatoires sont totalement absentes :
- s∂ℓ ạ > s∂ℓ ạ ; sạћrạ > sạhrạ ; isè : dūh > sèhdūh
Dans le langage conversationnel, l’allongement vocalique ne relève pas, par
conséquent, d’un fait phonétique.
Notons qu’il contraste, par contre, avec une certaine rapidité d’émission interne
de syntagmes, marqués par un blocage sec au niveau de la dernière syllabe du
groupe rythmique.
La place de l’accent arabe est respectée, même lorsqu’il s’agit de « mots vides »
(marqués de 0 au dessous). La tonique (en rouge) tombe sur la pénultième du
groupe, lorsqu’il s’agit d’un di ou polysyllabe et sur la dernière, lorsqu’il s’agit
d’un monosyllabe.
Des « blancs » sont répartis selon un triple procédé :
- répétition de formes signifiantes en elles-mêmes, mais qui ne modifie pas la
quantité informationnelle :
éh ; hèkd∂k
oui comme cela
- répétition de mots en usage adéquat, mais manifestement vides de sens :
sạhrạ ; hna ; mahna
sahara ici par ici
- répétition en ne faisant varier que le paradigme morphologique :
bί – bίћћom ; jạxd∂m - jạxxạdmu
vends les vends il travaille ils travaillent.
L’apparition de ces blancs trahit déjà la pauvreté stéréotypée du vocabulaire et
indique une faiblesse au niveau de la profondeur de la programmation.
160
Ce sont des blancs, qui, joints à l’allongement intempestif des pauses
intersyntagmatiques et des voyelles et à la rapidité d’émission
intrasyntagmatique, sont à l’origine de la lenteur du débit. Celui-ci est alors
gêné, saccadé, ce qui ôte au discours de A. D. toute fluidité, toute continuité.
Enfin, l’absence de contours mélodieux, vu l’aspect recto-tono de l’émission de
l’ensemble du texte énoncé, est majorée par la raucité vocale notée chez A. D.,
dès la première consultation.
Nous sommes amenée à dire que cette aprosodie est en parfaite corrélation avec
l’ataxie. L’absence de mots-charnières justifiant cette forme de discours
(ataxique) conduit à la production d’un texte qui manque de plasticité et qui est,
de ce fait, adynamique.
Associée aux difficultés au niveau de la séquentialité, la pauvreté du vocabulaire
nous laisse prévoir que la projectivité et la profondeur de la programmation ne
sont, en fait, pas totalement préservées chez A. D. c’est ce dont nous allons
tenter de rendre compte, à travers l’observation du langage conduit.
La répétition d’items syllabiques, logatomes, mots, phrases permet de mettre à
nu des invariants que masque le discours spontané.
Nous relevons en effet des troubles arthriques massifs, essentiellement dominés
par un phénomène d’inertie pathologique : ˝pathological inertia˝ de LURIA. La
faute est anticipatrice et l’influence rétroactive. La dynamique des mécanismes
structuraux est mise en échec et le respect des règles de ˝phonétique
combinatoire˝ propres à l’idIolecte prémorbide n’est plus possible chez A. D.
Cette inertie de la programmation articulatoire revêt, alors, divers aspects :
* assimilations postérogrades totales ou influence contextuelle à caractère
régressif, la détermination est donc en effet anticipatrice :
- bāℓūn > bānūn
- xạddè :m > xạmmè :m
161
- bạsté :ℓa > bạsℓé :ℓa
- isè dūh > isèhdūh.
C’est la consonne finale implosive qui est la plus forte, donc attractive et
attribue au phonème faible (attiré), l’ensemble de ses traits phonétiques.
* assimilations postérogrades partielles : la consonne de la dernière syllabe
(ouverte) contamine la consonne qui précède, par l’un de ses traits :
- sạћrạ > sạhrạ : r sonorise ћ, ou alors on peut penser que la postériorisation ћ
> h
phar. lar.
relève d’une contamination par le caractère emphatique de la voyelle ạ : les
emphatiques sont, par définition, des pharyngalisées, donc postériorisantes. En
arabe, nous devons signaler que ce phénomène de contamination par le trait
d’emphase est très fréquent.
Cette même hypothèse peut expliquer d’autres inadéquations :
- s∂ℓ ạ > s∂ℓhạ : c’est la force d’assimilation des éléments de la dernière
syllabe qui en rend compte.
D. COHEN assimile, d’une manière intéressante, ce phénomène, à un
mouvement pendulaire : « Le segment déficient entraîne un programme
correcteur qui ne triomphe pas de l’inertie. La correction est anticipée. Le
mouvement se termine mais il est modifié par cette anticipation. C’est la force
d’induction de la programmation (dernière partie de l’item) qui vient interférer
avec la réalisation du premier élément ».
Ce processus est significatif dans l’explication du mode de programmation de
A. D. : il lutte activement contre l’affaiblissement de la projectivité, la
correction anticipée dénonce justement un projet. Il existe donc un précontrôle
162
dans la réalisation du programme et c’est le contrôle concomitant qui se trouve
affaibli.
* Dans certains cas, toujours sous cette influence de la force anticipatrice, un des
éléments de la syllabe est produit à la place de la consonne initiale d’un
trisyllabe, s’agit-il de deux phonèmes en rapport d’extériorité :
- č > k dans kəčūkạ : cela témoigne de l’ampleur du mouvement anticipateur.
* Dans d’autres cas, l’erreur consiste, au contraire, en l’exercice de l’influence
entre les deux phonèmes consonantiques finaux en contact :
- səbt > sətt
- mārs > mās
* D’autres cas de figures montrent encore qu’un des éléments de la première
syllabe est oblitéré :
- msāmạr > sāmạr (les deux phonèmes en question sont ici identiques : m)
* Dans les dissylabes de pattern CVC CV groupe disjoint, l’on assiste à une
assimilation de l’implosive faible, à l’explosive forte :
- ğəm ạ > ğə a, avec gémination du deuxième phonème du groupe.
Ainsi :
- jəzhạ > jəzza
- dạxℓè :nί > dəℓℓè :nί
- kursί > kussi
- lərnəb > rənnəb
* Parfois encore, l’un des traits de l’implosive, faible et assimilée, persiste en
raison d’un processus de transfert rétroactif au phonème antérieur :
163
- xạmsa > xãza : nasalisation de ə sous l’action de m. Dans cet exemple, on
relève également la sonorisation de s sous l’action probable de z.
* L’intensité de la force de la dernière syllabe atteint son paroxysme, dans une
série de disyllabes, dans lesquels la première partie du segment est omise, au
profit du maintien de la dernière :
- rạb ạ > b ạ
- sətta > tta
- təs ạ > ạ
- ạšạ > šrạ
* Il arrive que seuls quelques éléments de cette première syllabe résistent :
- rbạ tāš > b āš
* Ce même phénomène aboutit, dans d’autres cas, à la réduction d’un trisyllabe
à un dissyllabe, par éclatement du schéma morphologique :
- wəkkℓè :tu > klè :tu
- mèšimli :ћ > šimℓi :ћ
- mājћøsshè : š > iћøsshè :š
- msəℓxé :r > ℓxé :r
Le pattern vocalique est, dans ces exemples, régulièrement conservé, et, lorsque
la voyelle tombe, elle entraîne la chute de la consonne voisine. C’est donc la
force vocalique qui décide du maintien de la consonne adjacente.
Dans les segments ίћøsshèš et šimℓi :ћ, c’est la première partie du signifiant
discontinu (˝ne…pas˝) qui est sacrifiée. Ici, on peut émettre l’hypothèse selon
laquelle A. D. se contente de transmettre l’information, à travers un minimum
segmental, puisque, par ailleurs, tous ces énoncés sont compréhensibles, bien
164
qu’amputés d’une de leurs partie constitutives. Or, nous verrons qu’il n’en est
rien.
L’on pourrait même supposer, à ce stade de l’étude, que cette même hypothèse
explique d’autres erreurs et cette fois, c’est le phonème r, consonne finale
implosive qui se trouve systématiquement omis :
- wā ạr > wā ạ ; - šğōr > šğō
- jạxsạr > jạxsạ ; - nuwwār > nuwwā,
Le phonème n, dans le même contexte :
- būšūn > būšu
- mè : ạn > mè : ạ
Le phonème ћ :
- mℓi :ћ > mℓi
ou s :
- rās > rā
Elle expliquerait aussi la relative fragilité, par rapport à la voyelle, de la
consonne appartenant au début de l’item :
- tni :n > ti :n
- tℓè :ta > tè :ta
- xmi :s > xi :s
- tmənja > mənja
- dãtifris > dānifis par dissimilation de la voyelle nasalisée : > a + n
- ksəbthạ > sətthạ
165
Ce même phénomène réapparaît au niveau de la restitution des logatomes mono-
syllabaires :
- kro > ko
- frạ > fa
- sℓa > sa
- qạ > qạ
* La force vocalique peut se traduire dans d’autres exemples, par un processus
de diphtongaison : bγạ > baəγạ (épenthèse), ou bien par son anticipation et son
déplacement avant la consonne qui précède ; cela réalise une série d’exemples
d’interversion :
- kạ > ạk
- ma > am
- ğa > ağ
* Chez A. D., de rares fautes relèvent d’un phénomène proactive. C’est au
niveau de la réalisation de la fin du programme qu’il n’arrive pas à inhiber
l’influence du début. Il poursuit, alors, le mouvement amorcé dans un même
sens. C’est le fait, propre à tout aphasique, de l’intoxication mémorielle ou
persévération :
- sfạrb é :d > sfạrbzi :d. Des résidus des traits articulatoires sont maintenus :
dans z, les traits constrictif et sonore de , persistent. Ainsi :
- zõqạ > +
- sãdōq > zãdōq
- té :r > +
166
- qạhwa > qāwạr
parmi les logatomes :
- kro > ko ; if > +
- ud > ku :d ba > fa
tout se passe comme si, chez A. D., l’effet rémanent de sons antérieurement
prononcés, se prolongeaient au delà de la normale. C’est cette résistance des
traces antérieures, qui rend également compte des processus de télescopages
entre unités non significatives. Cela aboutit parfois à la réalisation de mots
doués de sens, ou ˝répétition interprétative˝ (voir encore ci-dessous) :
- ɤsa sāɤé :na (prénom de sa fille).
- ɤinaℓu
L’ensemble de ces phénomènes peuvent laisser supposer qu’il existe, chez ce
patient, une perte des traits différenciateurs. Cette hypothèse est intenable,
puisque l’ensemble du système phonologique de A. D. est conservé : en effet,
tous les phonèmes sont réalisés, mais ils le sont souvent de façon erronée :
Exemples :
- r omis : nūwwā
ℓ : m(ℓ) u
r : té(r) ; bəg(r)é ; (r)ạ : en toutes positions
- ћ omis : mℓi (x)
x : (x)add
h : sạ(h)rạ
h : bi(ħħ)om
167
- r omis : ku(x)ssi ; rə(x)nnəb ; dānif(x)s
r : rèb(r)iℓ ; (r)b ạ
- h omis : jəz(x)za
h : iħøss(h)èš ; ℓ(h)i:k
Comme nous l’avons signalé ci-dessus, cette variabilité des réalisations est, en
fait, régie par le principe de l’influence contextuelle à caractère essentiel
régressif, par l’inertie de la programmation phonétique, par l’adynamisme
sélectif qui doit s’exercer sur les différents contrastes des items, de manière à
inhiber les formes inadéquates et permettre l’émission des formes adéquates.
À l’écriture, le processus de contamination suit le cours inverse : la
contamination est proactive et la faute réitératrice : c’est le début de l’item qui
est intact.
Exemples :
- copie : ˝j’ai pati…t…t…˝
- dictée d’items arabes : logatomes :
-
- lecture de logatomes : -
-
- lecture de mots et de phrases : -
-
-
Nous sommes, après tout, en droit de nous demander si ce fait ne serait pas lié
au sens de la linéarité de l’arabe écrit : droite gauche et si, par rapport à l’oral, ce
serait toujours la partie gauche du programme qui resterait la plus résistante.
168
Cet adynamisme articulatoire semble bien corréler avec l’adynamisme
phrastique (déjà constaté et analysé en termes de déficits de la contigüité ou de
la projectivité).
A. D. est conscient de ses erreurs. Il tente, en effet, de parer à son impuissance à
contrôler chacun des segments qu’il émet pour articuler ses mots : nous avons
consigné le fait qu’au niveau de la deuxième articulation, l’erreur anticipatrice
dénonçait un projet. Cette lutte active, consciente et volontaire contre
l’affaiblissement de la projectivité de la programmation se traduit, également, au
niveau de la première articulation et ce, par un procédé double :
- A. D. aboutit à la fin du programme assigné.
- il n’aboutit pas : arrêt
verbalisation de l’oubli (nsi :t)
verbalisation de l’arrêt (sājjé)
formule d’échec ou verbalisation de la
difficulté (wā ạr).
Dans la répétition de phrases, par exemple : le programme est réalisé comme
étant long ; A. D., perfectionniste, préfère, alors, s’arrêter avant son terme.
Il lutte, également, contre l’affaiblissement de la profondeur (et en même temps,
de la projectivité) de la programmation, en essayant d’utiliser des paradigmes
corrects et de ˝créer son propre système de redondance˝ de la phrase. En effet,
dans le langage conversationnel, chacun des huit ensembles isolés, commence
par un mot et se termine soit par ce même mot, soit par une unité qui y renvoie.
Mais, il faut noter, aussi, que ces mots affèrent au stock le plus familier.
169
Les troubles de la similarité paraissent absents dans les épreuves, appelant les
opérations métalinguistiques. En effet, dans la dénomination orale et écrite, la
fonction nominative est préservée.
L’analyse métalinguistique d’items à définir est, cependant, affaiblie. En effet,
l’usage des schémas de finalité pour définir, par exemple : ˝fourchette˝, ˝buffet˝,
˝pharmacien˝, montre une incapacité de saisir et de traduire avec précision, le
sens des mots et d’en donner les détails (voir analyse psycholinguistique).
* Parfois, le sujet essaie de pallier cette difficulté par : des essais d’analyse
lexicale :
- mrəffəh > ddrāhạm
riche argent
- jəℓbəs > qạššu
il s’habille ses habits
la modification des catégories lexicales :
- adjectif > nom
- verbe > nom
Les exemples ci-dessus, traduisent l’affaiblissement de la profondeur de la
programmation.
* Parfois, et à ce même titre, A. D. répète le radical de l’item.
- xạddè :m > xạdma
travailleur travail
La conservation des champs sémantiques, à travers l’ensemble des réponses,
explique la lutte consciente de A. D., contre cet affaiblissement de la
programmation. Il possède l’analyse, parce qu’il conserve une vision claire des
morphèmes constitutifs des syntagmes, mais sans pouvoir en effectuer la
synthèse (voir encore plus loin).
170
* D’autres exemples illustrent ce constat :
- kħạℓ > mè :škħạℓ
noir pas noir
- dạww > nhār
lumière jour
- dəℓℓ > bkạ
tristesse pleurs.
* À ces exemples, peuvent s’associer ceux qui ont trait aux perturbations au
niveau des signifiants amalgamés : à l’écrit :
- ˝j’arrive˝ > ˝je arrive˝
- ˝sont fâchés˝ > ˝sans vaché˝.
Le trouble de la synthèse, dans la programmation en profondeur, aboutit, ici, à
une aliénation du sens des mots.
« Tout se passe comme si, dans des structures en ruines, les éléments résistants
se trouvaient liés par de nouveaux rapports de contiguité. Les champs
sémantiques apparaissent couverts par des réseaux laches de termes devenus
peu spécifiques », écrit D. COHEN. Ce même fait est souligné par A.
OMBREDANE :
« L’élocution et la compréhension reposent conjointement sur la capacité de
dépasser le stade analytique, d’embrasser le tout globalement et les parties
d’une série temporelle… (le mot)… à vitesse fort grande ».
L’affaiblissement de la profondeur de la programmation est nettement mis en
relief, lorsque le sujet doit construire son propre programme : la construction de
phrases traduit une simple reprise mécanique des items donnés. Cette épreuve
171
marque la grande réduction du montage. Les arrêts sont fréquents, ce qui majore
le déficit grammatical.
La grammaire de la phrase est, par contre, en nette dissociation avec ˝celle du
calcul˝. Nous pouvons expliquer cela par le fait que A. D., commerçant depuis
l’âge de 12 ans, a très tôt, manipulé le calcul, ce qui permet le maintien de
l’arithmétique, devenue, dès lors, partie intégrante du stock familier. Et, dès que
le sujet est appelé à créer sa propre programmation, les performances
s’effondrent alors. Voir à ce titre, les résultats de l’épreuve de narration écrite où
la construction phrastique est quasi absente. Ce même déficit est mis en lumière
dans le subtest de la reconstitution de la deuxième phrase.
Ceci nous amène à déduire que l’autonomie du code écrit de l’agrammatique
n’est que relative. Chez A. D., elle est proportionnelle au degré de significativité
des items, à leur degré de familiarité, à l’utilisation d’un code appartenant au
passé socio-culturel antérieur (calcul). Elle est inversement proportionnelle à la
complexité syntaxique (Ex : narration écrite, description écrite d’images) et à la
nécessité d’effectuer un effort, pour construire son propre programme.
Il est possible, à présent, de résumer les caractéristiques de la
programmation linguistique de A. D. :
- Ataxie du discours spontané en corrélation avec l’aprosodie et le trouble du
débit élocutoire qui est gêné (réduction de la structure).
- La faiblesse de la programmation se traduit au double niveau de sa profondeur
et de sa projectivité. Le sujet utilise consciemment des moyens palliatifs
correcteurs pour surmonter cette double difficulté.
- La réduction qualitative (de la masse) est mise à nu dans les épreuves de
langage conduit, oral et écrit.
172
- Dans le langage spontané, A. D. lutte contre l’affaiblissement de la
redondance, pour compenser l’adynamisme phrastique et la pauvreté stéréotypée
du vocabulaire. Le degré informationnel de l’ensemble des vocables employés
est parfaitement recevable, cependant.
- L’affaiblissement du contrôle dans la programmation ressort, également, des
résultats aux épreuves de transposition audi-phonatoire, dans l’usage de la
deuxième articulation : phénomène d’inertie.
- La similarité paraît mieux fonctionner chez A. D. que la contiguité, au niveau
de la première articulation. De façon analogue, au niveau de la deuxième
articulation, ce sont les effets de contexte qui justifient les inadéquations, alors
que le choix des phonèmes est tel qu’il ne traduit pas de troubles phonologiques.
L’ensemble de ces considérations nous conduisent à observer deux faits
importants et insécablement liés :
1- Cette ruine caractéristique du code de l’agrammatique ne s’explique pas par
le concept d’économie.
2- C’est la difficulté de référer au locuteur, qui paraît se situer à l’origine de
toutes les perturbations de la programmation chez A. D.
Reprenons d’une manière plus explicite ces deux remarques :
1- « La réduction drastique du code dans sa masse et dans sa structure » ne
s’explique, selon D. COHEN, par aucune forme d’économie, de style
télégraphique ou ˝tas de mots˝.
L’économie (8) de détresse diminue la redondance mais indique, du même coup,
que le patient reconnaît ses fautes.
173
A. D. ne cherche pas, non plus à optimaliser le coût de l’information à
communiquer.
En effet dans :
- xānaəzzè :f ssạhrạℓhé :k
chaleur beaucoup et Sahara là-bas
beaucoup de chaleur là-bas au Sahara
Par l’ajout de l’adverbe ainsi que par l’aspect circulaire de la phrase, le sujet
montre qu’il ne cherche pas à faire l’économie de ses mots, pour ne sélectionner
et ne produire que ceux qui sont chargés d’une forte teneur informationnelle. En
fait, « Le malade fournit pour chaque situation les éléments dont il dispose et
qui peuvent servir de façon plus ou moins adéquate à l’expression de cette
situation. C’est à cela que se réduit sa stratégie. Son économie consiste à se
satisfaire d’une expression très grossière disponible et utilisable pour le
moment˝ souligne à juste titre D. COHEN. C’est son état déficitaire qui traduit
« Un état normal pour un degré donné d’évolution » écrit àce même sujet, J. H.
JACKSON. SWOBODA, lui, traite de la notion d’économie en termes
d’ « accommodation du patient à sa nouvelle mentalité ».
Ainsi, le langage agrammatique est économe, dans sa forme réduite : A. D. est
contraint à ne donner que le minimum de signes, nécessaires à la transmission de
son message et il s’agit là d’une stratégie consciente et volontaire.
L’économie ne rend donc pas aisément compte de l’explication du style
télégraphique. C’est un trouble primaire et spécifique de la programmation qui
explique l’anémie codique ; l’économie en représente un aspect secondaire.
Nous y reviendrons.
Cette programmation, à la base de l’occurrence d’une forme est déterminée par
son choix et ses contraintes séquentielles.
174
Le troisième type de détermination de la production de cette forme est d’ordre
psychologique, cognitif : c’est le type de détermination pragmatique, par
laquelle le sujet parlant réfère à autrui.
2- Nous débouchons, ici, sur la deuxième remarque. La réduction formelle du
code agrammatique est due à la difficulté (ou encore est le symptôme de la
difficulté) de se mettre en situation de produire du sens par soi-même (relation
subjective) en vue de communiquer avec autrui (relation objective). La
subjectivité est affaiblie.
Dans l’exposé suivant, nous allons voir comment la psycholinguistique (science
du procès de la communication), peut rendre compte des perturbations du
langage agrammatique. « L’analyse linguistique atteint sa limite au moment-
même où le texte cesse d’en constituer l’objet ultime pour être rétabli dans sa
fonction essentielle de message » souligne D. COHEN. Nous accédons donc ici
à ˝l’arrière plan˝ (processus non linguistique) de la ˝façade˝ (structure
linguistique) des troubles que nous venons de décrire.
a) Analyse du procès de la communication verbale
Nous avons insisté, jusqu’à présent, sur ce qui existe dans le corpus de A. D. et
non sur ce qui n’existe pas. Or, ce sont les ˝aspects manquants˝ des énoncés qui
vont nous éclairer sur les déficits au niveau de l’acte de communication verbale,
dans ses paramètres fonctionnels, dynamiques et communicationnels.
Les réponses ayant trait à son État civil sont intelligibles :
- ̋ votre nom˝ > ạbbè :s
Abas
- ̋ votre âge˝ > səttaw øšré :n
26
175
- ̋ votre lieu de naissance˝ > ℓɤaddè :ja ℓhé :k
à Ghardaïa là bas
- ̋ votre profession˝ > bī w∂šri ttiğāra
vends et achète le commerce :
cet énoncé présente déjà des signes d’agrammatisme. Oblitération du ˝je˝, de
˝dans˝ et nous nous apercevons que cet ˝oubli˝ devient un phénomène constant,
surtout lorsque nous demandons à A. D. de commenter son métier. Les formes
impératives sont utilisées intempestivement : bi : ; šri et se substituent à la
forme conjuguée à la première personne du singulier.
Dans ce même extrait ˝tu˝, référent à autrui (l’examinateur) est absent.
Les adverbes de temps n’y figurent pas, non plus : hier, aujourd’hui, quand…,
ce qui engendre l’absence de compléments de temps et un degré zéro de
variabilité temporelle, lequel est marqué par l’utilisation déjà soulignée, du
temps présent.
Quelques compléments de lieu peuvent fonctionner dans ce fragment de corpus,
mais ils sont amputés des mots outils qui en gouvernent la fonction. Des
adverbes de lieu communs sont utilisés :
hna ; məhna təmmèk ; ℓhé :k
ici là-bas
La juxtaposition d’énoncés mono ou dirématiques se substitue à la
subordination.
Outre ces invariants, nous notons, dans le comportement émetteur, de A. D. une
grande monotonie du cours général de la chaîne, venue de l’absence de
variations tonales (prosodie recto-tono ou aprosodie), le registre vocal est
constamment grave. Sa voix manque totalement de portée et, comme nous
176
l’avons déjà vu, elle se caractérise par une forte raucité allant jusqu’à
l’extinction de certaines syllabes.
Le comportement général de A. D. semble grevé des mêmes restrictions que son
comportement verbal. Son faciès est quasi amorphe, dépourvu de toute forme
d’expressivité. Son regard est neutre, souvent posé ailleurs. A. D. est comme
détaché de la situation actuelle de communication. Il comprend et réagit à tout
ce que nous lui disons, mais sa parole donne l’impression de fonctionner comme
˝au ralenti˝. Elle manque de vitalité.
Dans le discours conduit, les épreuves métalinguistiques semblent, à première
vue, correctes. Mais, il suffit d’observer certaines inadéquations, pour
s’apercevoir rapidement, que l’ensemble des productions sont sous-tendues par
un manque particulier de créativité.
En effet, les images sont dénommées, A. D. peut définir les mots, trouver leurs
synonymes et antonymes, cependant, les réponses dénoncent régulièrement cette
absence de vitalité des productions. Il suffit, pour le constater, de revoir certains
exemples :
*difficulté d’établir le lien entre un mot et ses constituants immédiats :
- nbī > bī
- māna rafš > na rafš
* conservation du sens des mots, mais non de leur synthèse :
- xšé :n > rqé :qa
épais fine : changement de genre
177
- ħℓo > m∂ℓħ
sucré sel
- mraff∂h > ddrāham
riche l’argent
- j∂ℓb∂s > qaššu
il s’habille ses habits changement de classe syntaxique
- xaddè :m > xadma
travailleur travail
- sxōn > ℓb∂rd
chaud le froid
Ces troubles de la synthèse se généralisent même à la translittération des
nombres :
- 14 > rab a w ašra
quatre et dix : décomposition de l’item en ses constituants,
fût-il compris par le patient.
* Schémas de finalité :
- bīfi > nħotto bīh∂ℓmè : a
buffet on y range (avec) la vaisselle
- farmāsjè :n > fīh∂šrīw ∂ddwa
pharmacien on y achète les médicaments
- foršé :ta > bèš nè :kℓu
fourchette pour manger.
* Simple ajout de la marque négative pour donner un antonyme :
- kħaℓ > mè :škħaℓ
noir pas noir
* Réduction des signifiants amalgamés :
178
- m∂nn∂hna > m∂hna
d’ici
À reconsidérer ces productions sous ce nouvel angle, nous avons plutôt
l’impression de lire une page de dictionnaire. Cette approximation a déjà été
établie par LURIA qui, lui aussi, note la conservation de la signification des
mots : « no emptiness of thought in patient with telegraphic style ».
La difficulté d’effectuer la synthèse n’épargne pas les ensembles. Voyons la
construction de phrases :
- rf∂d pārāpℓé šta
pris parapluie pluie : ajout d’un élément tout au plus, aux unités proposées,
d’où degré réduit de la programmation.
- ğè :tni xbar ℓ a…
elle m’est venue nouvelle… : A. D. s’arrête, volontiers, avant la fin du
programme, lorsqu’il réalise la difficulté.
- jẽğaħ xammè :m mtīħè :n
il réussit travailleur examen : reproduction des trois items donnés, avec
respect de l’ordre syntaxique (en arabe le sujet nominal peut se placer à la suite
du verbe).
Dans les proverbes, nous identifions une simple répétition des consignes, et
l’essai de leur interprétation ne triomphe pas des effets de ˝jointoiements˝
(OMBERDANE).
Le sujet ne produit pas, il reproduit ces difficultés de créer et de construire,
lesquelles se traduisent, en outre, par le fait que dans les émissions, les sommets
de phrases ne sont pas saillants. Les mots, quoique correctement sélectionnés, se
succèdent avec monotonie et non selon l’importance qu’il leur attribuerait : nous
en verrons les raisons ; elles sont d’ordre cognitif.
179
Dans la même perspective, s’inscrivent des réactions globales, syncrétiques :
gè ; kuℓℓəš, syntagmes qui veulent dire : ˝tout˝, traduisant l’affaiblissement
de l’appréhension des valeurs relatives des mots, ce qui implique la grande
fragilité du montage.
Nous avons noté que l’emploi de la deuxième articulation se révélait, à
l’examen, perturbé. Les perturbations se révèlent avec éclat dans la répétition,
qui appelle un contrôle constant des items, un contrôle encore plus constant que
celui du langage spontané, une appréhension précise des commandes motrices,
notamment quand il s’agit de logatomes (répétitions interprétatives).
Les difficultés atteignent les unités les moins lexicalisées, les plus motivées, les
moins arbitraires : Exemple : les séries automatiques.
Et nous avons signalé que les difficultés n’afféraient pas à des troubles de la
discrimination phonémique, mais à l’inertie de la programmation et que si A. D.
arrivait à inhiber les formes inadéquates par un contrôle anticipé, il ne donnait
pas, pour autant, la forme correcte visée, soit parce qu’il ne pouvait pas
l’atteindre spontanément, soit parce qu’il sentait que sa réalisation exigeait de lui
un effort qu’il était incapable d’effectuer. Ses échecs étaient, alors, verbalisés.
De l’ensemble de ces constats, deux points essentiels se laissent facilement
détacher :
- A. D. ne se sent pas impliqué dans son discours, même si celui-ci est assez
informatif : il est absent de la situation de communication ;
- Il ne peut pas impliquer dans son discours, son interlocuteur (absence du ˝tu˝
par exemple).
Reprenons chacun de ces deux points :
180
L’absence de créativité dans les productions est un tableau constant, ce qui est
nettement mis en relief par les tests de métalangage. A. D. utilise un ˝langage de
confection˝, dépourvu de toute forme d’improvisation pour autrui.
Compte tenu de la définition de l’acte de communication verbale dans ses
paramètres extratextuels, établie dans le chapitre I, c’est l’affaiblissement de la
formulation pour soi ou subjectivité, selon BENVENISTE, qui paraît constituer,
à travers le discours de A. D. le facteur essentiel des troubles, dont nous venons
de décrire la symptomatologie.
C’est « un trouble du schéma dynamique de l’introspection qui guide notre
compréhension et notre interprétation des faits… Nous matchons avec le sens
conçu vers les sons perçus. La jonction doit s’opérer » écrit BERGSON, à ce
titre. À la limite, chez A. D., conception et perception sont comme amalgamées,
ceci nous conduit à penser à l’existence, chez ce malade, d’un phénomène de
˝paralysie verbale˝.
Nous retrouvons, ici, l’incapacité de A. D. d’« injecter dans son code,
l’expérience à communiquer », selon D. COHEN.
A. D. ne peut pas traduire par ses mots, sa propre vision du monde, sa propre
connotation affective des choses ou relation subjective qu’il établit entre
signifiant/signifié.
Or, c’est la manière dont l’individu se représente (notion d’˝usage représentatif
du langage˝ d’OMBREDANE, déjà évoquée) les choses, qui fait qu’il les
nomme, les dénote, les crée de telle ou telle façon pour ˝conquérir autrui˝
(SWOBODA), le mettre dans sa propre situation psychique et entretenir, ainsi,
un dialogue réel.
181
Les difficultés éprouvées par A. D. à traduire sa propre expérience pour monter
son propre langage semblent donc en être les symptômes essentiels.
Toutes ses émissions n’ont rien d’attrayant, de convaincant. Il semble ne même
pas se soucier de savoir si son message nous atteint. C’est ce qu’exprime
R. JAKOBSON à travers ces lignes : « Everyone when speaking to a new person
tries… to hit upon a common vocabulary : either to please or simply to be
understood… he uses the terms of his addressee. There is no such thing as
private property in language : everything is socialized ».
En effet, lorsque nous parlons à autrui, nous cherchons constamment à verifier
s’il nous a compris en usant de son propre code, des expressions interrogatives
du type: ˝ n’est-ce pas ? ˝, ˝ vois-tu ?˝, ˝d’accord˝ ?... « The participants in a
dialogue…, ajoute ce même auteur, … often check both of them using the same
code… the sender of the message seeks to make it more accessible to the
decoder ». Chez A. D., ce processus de vérification (checking) de la
compréhension de son message par autrui, est inexistant et, à la limite, celui-ci
ne l’intéresse plus. C’est ce dont se plaint son épouse dans un autre témoignage :
« Lorsqu’il parle à sa fille, il ne fait plus attention à elle… cependant, il passe
son temps à bricoler ».
Tout se passe comme si, chez A. D. la conquête des choses se substituait à celle
d’autrui : « la conquête d’autrui ne constitue plus… l’objectif de son langage »,
confirme encore SWOBODA. A. D. a comme perdu la fonction du dialogue.
« Le langage n’est possible que parce que chaque locuteur se pose comme sujet,
en renvoyant à lui-même comme ˝je˝ dans son discours…et ˝je˝ deviens ˝tu˝…il
(le langage) est marqué si profondément par l’expression de subjectivité qu’on
se demande si,autrement construit, il pourrait encore fonctionner et s’appeler
langage », souligne É. BENVENISTE.
182
Comme nous l’avons constaté, A. D. peut utiliser un langage, des mots, parler de
son métier, dire ce qui figure dans un tableau, faire correspondre une image à
un texte, traduire un mot par un autre, mais toujours sans référence à lui-même,
sans y apporter sa propre teinte connotative.
Ainsi, dans les opérations métalinguistiques, l’analogie que nous avons établie
entre ses réponses et les mots d’un dictionnaire repose sur cette abolition de la
fonction connotative.
Seule persiste la fonction dénotative. En effet, si l’on donnait à trois individus
non aphasiques un même mot à définir, on constaterait que les trois réponses,
par exemple par l’usage, se différencie par la représentation que suggère à
chacun d’eux ce mot et ne se ressemblent que par ce qui dénote ce même mot,
dans le langage.
C’est cette fonction suggestive donc créatrice du mot qui, chez A. D., paraît
ruinée.
De même, au niveau des ensembles, l’utilisation d’un vocabulaire pauvre, limité
à la situation présente, la fragilité de la construction, sont le reflet, chez A. D.
d’une difficulté de référer son discours à son expérience et de créer son œuvre
personnelle.
La force d’improvisation pour autrui s’en trouve, par conséquent, diminuée et
c’est ce qui traduit cette ˝anémie du code et la réduction drastique de sa masse et
de sa structure˝ (D. COHEN), dont nous avons parlé, ci-dessus.
JAKOBSON traite de cet appauvrissement de l’invention, en termes
d’affaiblissement de ˝la distance métalinguistique˝. En effet, on maîtrise mieux
les choses lorsqu’on s’en distancie, et on dit bien qu’on maîtrise mieux les
événements lorsqu’on prend du recul par rapport à eux. Il s’agit dune
impuissance sur le langage.
183
Pour JACKSON, il s’agit d’un affaiblissement de la volonté de parler et d’user
du langage pour ˝propositionner˝ ; pour OMBREDANE, d’une ˝élévation du
seuil de l’initiative verbale˝.
BENVENISTE résume cette situation ainsi : « Tout homme invente son langage
et l’invente toute sa vie et tous les hommes inventent leur propre langage sur
l’instant et chacun d’une façon distincte et chaque fois d’une façon nouvelle.
Dire bonjour tous les jours de sa vie à quelqu’un, c’est chaque fois une
invention. À plus forte raison, quand il s’agit de phrases, ce ne sont plus les
éléments constitutifs qui comptent, c’est l’organisation d’ensemble complète,
l’arrangement original, dont le modèle ne peut pas avoir été donné directement
donc que l’homme fabrique… L’homme est tout entier dans son vouloir parler,
il est sa capacité de parler… ».
C’est donc la perte de la puissance d’user du discours et d’appréhender le
langage, c’est-à-dire la perte du pouvoir communiquer, qui explique la
juxtaposition d’énoncés chez A. D. fussent-ils intelligibles.
L’ensemble n’est pas une somme de parties ; les constituants de tout message
sont nécessairement liés avec le code par une relation interne et avec l’ensemble
par une relation externe.
A. D. souffre d’une difficulté d’intégrer l’unité dans l’ensemble et l’attraction
qui doit nécessairement s’exercer entre les segments est, chez lui, très réduite.
Pour le vérifier encore, il suffit de constater tous les processus d’éclatements
inter et intrasegmentaux, sous l’effet d’une ˝démagnétisation˝ de la chaîne, au
plan de la première articulation et par la perte des phénomènes de phonétique
combinatoire au plan de la deuxième articulation.
184
Dans les énoncés de A. D. tous les mots semblent apparaître avec la même
intensité d’induction, suite à une faiblesse d’inhibition de l’accessoire et une
incapacité de ne laisser apparaître que l’essentiel.
Pour PAVLOV cette faiblesse de la force du contrôle s’explique par une
perturbation de la ˝loi de la force˝ : ˝law of strength˝.
C’est la raison pour laquelle les éléments nodaux et les éléments satellites dans
les énoncés enregistrés, ne se distinguent, les uns des autres, que grâce à
l’analyse grammaticale formelle des unités de première articulation, et non,
comme nous l’avons évoqué ci-dessus, grâce à la valeur connotative que le sujet
devrait donner aux segments saillants, ce qui explique cet adynamisme, cette
absence de vitalité ce caractère rigide des émissions.
C’est pourquoi, également, les sons s’influencent intempestivement les uns les
autres, d’où adynamisme phonétique et aspect visqueux de l’articulation des
mots :
- n∂bbūℓa > ℓ∂bbūℓa
- č∂kčūka > k∂čūka …
La langue de A. D. n’est plus qu’une ˝langue de bois˝, son langage, un ˝langage
plat˝, son parler, un ˝parler-robot˝, vu son aspect automatique.
Le premier témoignage de son épouse, certes naïf, n’était donc pas moins réel.
A. D. ne peut plus orienter sa propre disposition reconstructive et ses
productions sont d’autant gravement désorganisées, que l’objet-problème est
plus étendu, plus composé, plus différencié, plus abstrait : l’évolution des
performances depuis l’épreuve de la dénomination jusqu’à la restitution du texte
entendu, en est assez démonstratrice.
185
Les analogies que nous venons d’établir avec la langue de bois, le parler-robot,
s’expliquent par une baisse du degré de ˝readiness˝ et de facilité de passage
d’une opération à une autre et la diminution du degré de plasticité dans la
succession des opérations verbales. A. D. ne peut plus ˝jouer avec les mots˝ car
il a perdu le ˝code-switchitching˝ et c’est ce démantèlement de la charpente
phrastique qui fait penser certains aphasiologues comme JACKSON, que la
phrase tombe en ˝un tas de mots˝.
En revanche, on s’aperçoit que, à l’inverse, lorsqu’on donne ˝un tas de mots˝
(deuxième phrase à reconstituer), A. D. ne comprend pas la consigne. Ce fait est
significatif de l’absence d’anosognie, de la faiblesse du programme. Plusieurs
autres raisons justifient ce fait : les troubles au niveau des logatomes, la réaction
contre l’inertie, l’aspect circulaire de l’énoncé, le fait que A. D. ne dépasse
jamais le programme assigné.
Les stratégies palliatives sont conscientes, c’est la relation qui persiste entre A.
D. et son code amenuisé, qui explique l’occurrence des erreurs. Le stock restant
est caractéristique de son état déficitaire. « The idiolecte becomes the sole
linguistic reality as long as he doesn’t regard the other’s speech as a message
addressed to him in his own verbal pattern », conclut à ce meme sujet
JAKOBSON.
Les repercussions sur le langage écrit : celui-ci est d’autant troublé qu’il est
constitué de ˝signes de signes˝, qu’il s’agit d’un procédé tard-venu. C’est, là
aussi, un déficit de la « self dictation » ou « trouble de la représentation des
signes écrits », selon G. GELBERT.
186
Pour conclure à cette première étude de cas, nous dirons que le langage, reflet de
la création par soi, reflète lui-même la personnalité de l’individu, il traduit le
˝moi˝, à travers lequel il ˝s’im-pose˝ à autrui.
Pour cette raison, nous nous inscrivons en faux contre les idées de ceux qui
rapprochent le langage aphasique de celui de l’enfant. Celui-ci, avant même de
parler, s’exprime et se fait comprendre par ses cris (auxquels lui-même attribue
une spécialisation connotative et affective), par son corps, et on dit bien de
l’enfant ˝qu’il a de la personnalité˝.
À ce titre, l’aphasie ne correspond-elle pas à un processus ˝d’hypotrophie du
moi˝, un affaiblissement ou tout simplement d’un trouble de la personnalité ?
L’on pourrait peut-être nous reprocher l’aspect parfois redondant de ce premier
commentaire de cas. Il s’agit d’une redondance qui est voulue : elle met l’accent
sur la nécessité d’envisager les mêmes invariants sous deux angles différents
(structural et fonctionnel) pour en dégager les caractères pertinents.
187
Conclusion et ouverture de perspectives : mémoires
et thèses d’orthophonie
ou de la recherche orthophonique en neurosciences
cognitives
La moelle pédagogique de l’orthophonie c’est sa base phonétique. Si la phonétique
physiologique clinique créé la phonatrie, spécialité exercée, par l’orthophoniste, au sein des
services d’ORL, la phonétique acoustique clinique créé l’audiophonologie. Cette autre
spécialité orthophonique (récemment érigée en Master à l’Université de Tizi Ouzou) est
exercée au sein des Écoles de Jeunes sourds et au sein des services d’ORL, notamment depuis
l’introduction de l’implant cochléaire.
Si, les modules de phonétique physiologique et de phonétique acoustique ont été, en même
temps que le module d’anatomie-physiologie-pathologie du tractus ORL, supprimés ou bradés
à l’Université Alger 2, crime pédagogique sans précédent, c’est parce que ce sont des
psychosociologues qui y décident au sein de CS irréguliers.
En effet, conservés en L3, les modules d’audiologie et de phoniatrie n’ont plus de sens sans
leurs pré-requis.
Alors aux orthophonistes de s’imposer en vue d’imposer la signification de leur discipline.
Les perspectives de recherches en orthophonie : mémoires de licence, de Master et thèses de
Doctorat, étant entendu que le projet doctoral LMD d’« Orthophonie : neurosciences et E-
Therapy » poursuivant le Master d’« Orthophonie Spécialité Neurosciences cognitives » a été
tout bonnement subtilisé par mon Département, dans le but d’agréer un faux à sa place
poursuivant un Master sans spécialité (puisque dénommé « Orthophonie Spécialité
Orthophonie », la licence-bis), s’inscrivent dans les neurosciences cognitives, qui font
l’actualité et la modernité des savoirs en sciences de l’Homme.
L’Orthophonie réunit les 03 sciences de l’Homme : psychologie + médecine + linguistique et
phonétique. Une science doit résoudre des problèmes et les problèmes que doit résoudre
l’Orthophonie sont les pathologies voco-verbales.
La linguistique permet de décrire et de classer les déficits : les recherches sont d’ordre
sémiologique.
La psychologie cognitive permet de les expliquer : les recherches sont d’ordre
phénoménologique.
Les techniques de soin découlent de ces approches explicatives des troubles, comme en
médecine, elles découlent de l’étiologie. Phonétique, linguistique, psychologie, pédagogie,
informatique, imagerie, sont autant d’outils combinés pour connaître et redonner la voix, la
parole et le langage à ceux qui les ont perdus.
188
Bibliographie
Livres
1) Réda BENSEMMANE, Les modalités de prise en charge de l’enfant sourd, Revue
Orthophonia, n° 5, 1997-1998, Office des Publications Universitaires, Alger, pp. 68-74.
2) Suzanne BOREL-MAISONNY, Langage oral et écrit, Delachaux et Niestlé, Neûchatel,
Suisse, 8° édition, 1986, tome II, 196 p.
3) Léon BONDY, Eléments de phonétique, Cahiers Baillère, 1977, Paris, 131 p.
4) Jean CARON, Précis de psycholinguistique, Collection dirigée par Paul FRAISSE, P.U. F,
1997, 275 p.
5) Claude CHEVRIE MULLER et Juan NARBONA, Le Langage de l’enfant – Aspects
normaux et pathologiques, Masson, Paris, 2000, 451 p.
6) Noam CHOMSKY et Morris HALLE, Principes de phonologie générative, Seuil, Paris,
1968, 349 p.
7) Frédéric FRANÇOIS, Eléments de linguistique appliquée à l’étude du langage de l’enfant,
Cahiers Baillère, Paris, 1978, 165 p., p.17.
8) Saléha GHELLAB, Troubles de l’apprentissage de la lecture à l’école fondamentale –
Elaboration d’un test de lecture en langue arabe, Thèse de magistère d’orthophonie,
ancien régime, Département de Psychologie et des Sciences de l’Education, Université
d’Alger, s. d.. de Nacira ZELLAL, 1998, 303 p.
9) Chantal GROSLEZIAT, La musique, porte ouverte sur le langage, Revue Orthomagasine,
n° 43, décembre 2002, pp. 11-15.
10) Tassadit HAOUCHE, Etude radiocinématographique et acoustique des phonèmes
spécifiques de la langue arabe, Thèse de magistère d’orthophonie, ancien régime, s. d. de
Nacira ZELLAL, 1997, 397 p.
11) Khadidja KEBAILI, Etude acoustique des voyelles arabes, Thèse de magistère
d’orthophonie, ancien régime, s. d. de Nacira ZELLAL, Département de Psychologie et
des Sciences de l’Education, Université d’Alger, 2 vol., vol. I, 1995, 302 p., p. 27
12) Jean Claude LAFON, Documents d’Audiophonologie, Association Franc Comtoise
d’Audiophonologie, Faculté de Médecine, Besançon, 1 à 13/83, 159 p.
13) Jean Claude LAFON, Pour un dépistage des capacités neurosensorielles en dernière
année de maternelle, Bulletin d’Audiophonologie du Département d’ORL et
189
d’Audiophonologie de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Besançon, vol IV et V,
1988, Monographie 123, 129 p.
14) Radia LEDRAA, L’orthophonie en Algérie, Revue Orthophonia, n° 3, 1995-1996,
Office des Publications Universitaires, Alger, 262 p.
15) Jean François LE NY, Le conditionnement et l’apprentissage, P.U.F, Paris, 1961, 194
p., p. 189.
16) François LEHUCHE et André ALLALI, La voix- anatomie, physiologie,
thérapeutique, vol.1, Masson Paris, 1991, 270 p.
17) François LEHUCHE et André ALLALI, La voix, vol 2, Masson, 1990, 205 p.
18) François LEHUCHE et André ALLALI, La voix, vol. 3, Masson, Paris, 1984, 171 p.
19) François LHERMITTE et André Rock LECOURS, L’aphasie, Flammarion, Paris,
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20) Jean Luc NESPOULOUS, L’agrammatisme : trouble syntaxique et/ou
morphématique ? Une étude de cas, Revue Rééducation Orthophonique, ARPLOE, Paris,
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21) Henri PIERON, Vocabulaire de la psychologie, P.U.F, Paris, 1994, 587 p.
22) Maurice PRADINES, Traité de psychologie générale, P.U.F, 1986, p. 477.
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rééducation, Mardaga, Bruxelles, 1982, 625 p., p. 395.
24) Jacques ROUSTIT, Editorial du Périodique l’Orthophoniste, Fédération Nationale des
Orthophonistes, n° 221, septembre 2002, 42 p.
25) Xavier SERON et Marc JEANNEROD, Neuropsychologie humaine, Mardaga,
Bruxelles, 615 p., p. 266.
26) Nacira ZELLAL, Essai de définition de l’orthophonie, Préface de Blanche
DUCARNE, Office des Publications Universitaires, Alger, 1982, 100 p.
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ABDELOUAHAB, Office des Publications Universitaires, Alger, 1984, 117 p.
28) Nacira ZELLAL, L’aphasie en milieu hospitalier Algérien - Etude psychologique et
linguistique, Thèse de Doctorat d’Etat Es Lettres et Sciences Humaines, Paris III,
Sorbonne Nouvelle, 1986, 700 p.
29) Nacira ZELLAL, La terminologie orthophonique dans l’enseignement universitaire
algérien, Office des Publications Universitaires, Alger, 1988, 85 p.
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30) Nacira ZELLAL, Test orthophonique pour enfant en langue arabe - Phonologie et
parole, préface de André MARTINET, Office des Publications Universitaires, Alger,
1991, 209 p.
31) Nacira ZELLAL, Études de cas, Office des Publications Universitaires, Alger, 1992,
300 p.
32) Nacira ZELLAL, Version plurilingue algérienne du Test le « Montréal-Toulouse 86 »,
Université d’Alger-Editeur, Livret des épreuves, 2002, 294 p.
33) Nacira ZELLAL, Approche pragmatique des déficits aphasiques, Colloque
International de l’Association Méditerranéenne de Formation des Orthophonistes
(AMFOR), Croisière Euro-Méditerranéenne, 24-31 mai 2003.
-
36
Dictionnaires et autres documents
1) Dictionnaire Encyclopédique de L’Education et de la Formation, Nathan, 1994, Paris,
1097 p.
191
2) J. PERELLO, The history of International Association Of Logopedics and Phoniatrics
IALP, Espagne, 1924-1982, 92 p., pages de couverture et de présentation de BOREL
comme membre du IALP.
3) Nacira ZELLAL, Parcours de 20 ans d’orthophonie, Revue Orthophonia, Office des
Publications Universitaires, Alger, n° 5, 1997-1998, pp. 15-36.
4) Folia Phoniatrica et Logopaedica, page de couverture et de présentation de son Comité de
lecture.
5) Annonce médiatique du journal El Watan, de la soutenance du premier Doctorat d’Etat
d’orthophonie en Algérie.
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192
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IALP
“International Association of Logopaedics and Phoniatrics”
« FOLIA PHONIATRICA ET
LOGOPAEDICA »
ENT