Notes du mont Royal
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(E U V R i E sCOMPLETTES.
UHOMÈRE,; TRADUCTION NO UVELLE.
T O M E I V.
&n-AÀM,..
k
];’ I l; I 1X I) 13,TRADUCTION
N 0 U V E ’L L E;DÉDIÉEZAU ROI, ’
Avec des Note; Géographiques ,g Hëfloriqucs
à Littérales , dont la Panic qui rapprochela Géographie ancienne des noms modernes Qa été dirigée par M. MEN T a L L a , Hijlo-
rîograpltc de Monfiigneur le Comte flirtois.
a: NoErez point un fuie: d’incidents trop chargé,
a: Le feu! courroux d’Achille , avec art ménagé,
a Rempli: abondamment une Iliade entière;a Souvent trop d’abondance appauvrit la matière.
B o 1 L z A v.
P A R M. G I N , Conj’cillcr au Grand-confia.
TOME-QUATRIEME
A PARIS,Chez 851w I a R E , Libraire , rue St. Jean-de-
Beauvais , vis-à-vis les Écoles de Médecine.
4222:: inM. DCC. LXXXI V.Avec Approbation , 6’ Privilége du Roi.
756572-A.il
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VILIADE;’ TRÀDUCIION NOUVELLE. a.
CHANT DIX-NEUVIEME.mflâ - 4 îùmM-ù t lAchille appoififbn courroux , &jè’prg’. ’
par: àficaurir les Grecs.
L A u n on: au voile pourpre, s’éle.vaut des profondeurs de l’Océan,appo:.
toit la lumière aux Dieuxôcaux hommes,
quand.Thetis arriva aux vaiflèaux desGrecs , chargée des fuperbes préfens de
Vulcain. La DéelÏe voit Achille , ce filsficher à [on cœur, étendu fur le corps
i de Patrocle, verfant des laves amères .[es nombreux Compagnons pleurent au
Tome 1 V. ’ ’
02:4.
r-x v.
. zw:- A
et; HINIztræaB,î, tout de luiz-Théris s’approche, colle En
llèvres divines fur les mains de En fis,
. ,luzi parle ainfi :n’Ta douleur cil: jolie, ô mon fils l je
u la partage avec toi. Patrocle cit tombén fous les coups d’un Dieu; il a fubi fa5’ defiinée. Songeons à le venger (a).
a Reçois les belles armes que je rap.» porte ,ouvrage de Vulcain 3 aucun mor-n tel n’en vêtit de femblables. n
Ayant ainfi parlé, la Déelle- place lesarmes devant Achille; le bruit des mé-teanxvretentit au l loin; les Theflalienstremblent; leurs yeux éblouis ne peuventfoutenit l’éclat de la brillante armure du
fils de Pélée ; ils reculent effrayés : le
défit: de la vengeance . augmente dansl’urne d’Achille.; les yeux brillent comme
deslampes ardentes , fous les noifs four-cils, la joie a accès dans fou ame, à lavue des belles armes que Vulcain a for-géespour lui ; le filsdePélée les manie ,
les confidèr’vec admiration , adreflantparole à fa mère-i
Cru in rout- N2 à th sur. 3«’- ..s’ Ma mère,lui dit-il, un Dieu m’a
.39 donné ces armes , aucun homme n’en
a! eût forgé de femblables; les ouvrageswd’es hommes ne peuvent être comparés
t» à ceux des immortels ; je me hâte de
î» vêtit cette éclatante armure: un autre
u foin m’agite 65 m’inquiète; je crains
arque pendant mon abfence. les mou-» ches ne s’introduifent dans les bief-.»ifures de Patrocle , qu’elles n’engend-
a» firent des v’ers , que le long efpace de
a)" temps qui s’elï- écoulé depuis que l’ai.
15 raina frappé mon fidele compagnon ,
n ne livre [es chairs de une indigne pour-. s, riture , qu’elle ne flétrifièôc corrompe »
a fa dépouille mortelle. uz a: O mon fils !* lui répondit Thétis g
u que ce foin ne porte pas le trouble dansn ton me. J’écarterai les profanes ef--» fains qui flétritlèrxt les relies des’Héros
sa que l’homicide Mars a abattus. Patrocle
n dit-il demeurer dansai tente pendant"un au entier .,. je rendaroi’s’fa chair in- ,
n corruptible , tu la retrouverois plus’A ij
-v:0
i444. .Is’I.L 1.131) si. Un.a» pure qu’elle. n’étoit.: Empreffes-toi, ô
a, mon fils! d’allembler les enfants de la
c» Grèce, de leurvannoncer que la haine
un que tu portois à Agamemnon , le Paf-»: teur des Peuples, cit appaifée ; revêts
’53 les armes immortelles que je t’apporte;
a: rappelle ta force première. n i -Ainfi parla la fille du vieux Nérée,
ô: elle fouille dans l’ame d’Achille un in-
trépide contage. Empliflàntles narines dePatrocle d’un mélange de neétar rouge 86
d’ambroifie , elle rend (a chair incorrupv’
rible (à). Marchanragrands pas fur le ri-vage de la mer, Achille appelle a hautevoix les Héros de la Grèce. A la vue du fils
de Pélée , qui abfent des combats depuis
long-temps , fe réveille de ce long fom-meil , les Pilotes , ceux qui tiennent dansleurs mains le gouvernail des vailleaux , lesIntendans des vivres , tous ceux à qui d’am-
tiques tirages donnent droit de liéger dans
le Confeil de la Nation , accourent enfoule. Deux ferviteurs de Mars arriventen boitant , s’appuyant fur leurs javelots,
Chu N1" burine ÙVI’EME. gle fils de Tyde’e 8c le divin Ulyilè; car-la blellure qu’ils ont reçue n’efl- point en»
cote guérie; aflis au premier rang , ilstoccupentLLune place diftixiguée dans" le"Confeil 5 le Roi des hommes 5 .Agame’m-«c
non, arrive le dernier; il relient des:douleurs aiguës de la blellute que lui fic.la pointe d’airain du javelot de Coon , filsIl
d’AnténoraQuand rotules Grecs font réas:
nis , le léger Achille fie lève (a), ailiefae
faut la parole à Agamemnon: ,j V ri a- n Fils d’Atrée , dit-il , il eût été plus
a utile pour toi 8c pour moi, que le joura: auquel j’enlevai Brifeïs dans le fac de
a; la ville de LyrnelTe fa patrie; Arté-». mife eût percé de les fleches cette belle’
n, captive , objet des haines qui nous di-a vifent depuis fi long-temps , qui cour.a) tètent la vie a tant de Héros , tandisnîque’je confetvois un courroux utile’à
a) Hector 8c aux Troyens ,dontles Enfansun. de. la Grèce confervetont un long,au fouvexiir. Oublions le paillé , quelqueu douloureux qu’il foi: à nos cœurs; une
A iij
6’ l’lzrxpe,a impérieufe néceflité nous y contraint. z
sa Je mets un terme à ma colère; maltait]:
.n ne devoit pas être éternelle; ordonnea aux Grecs de prendre les armes , de le sa: préparer au combat; éprouvons fi, me;
a: voyant marpher contr’eux , les Troyens t
u demeureront nuit 8: jour fous la pouppesa de nos vaiflèaux. Bientôt nous verronsa: leurs genoux fléchir; heureux celui qui v
.0: échappera, par la fuite, aux coups de t
tu mon javelot! a: ’ ’ . AIl dit , 8c l’ame des Grecs cit réjouie
apprenant que l’invincible fils de Pélc’e au
mis un, terme à [on courroux, fans quiz-nter le trône fur lequel il en alibi car la:
Reliure qu’il a reçue ne lui permet pas:
de fe tenir debout , au centre dolions-d’allèmblée :
k u Héros de la Grèce, Serviteurs de’ n Mars , li chers à mon cœur, i s’écrie
.n- le Roi des hommes, Agamemnon,a) faites cellèr’ce tumulte; l’homme le
a, plus éloquentauroit peine à le faire cri:î
a: tendre parmi les cris de’cette joie tu- l
s
l
Cru in" D’IX-NEUVIEME. 7ss multueufe. Prêtézâ mes paroles unesa oreille attentive-(d). C’efl au fils de P6]?ss lée que j’admire la parole : j’appelleJen
se témoignage les; Enfans de la Grèce;ss chacun de vous cannoit la vérité de ce
ss que je vais dire. Plufieurs fois lesGrecsss me firent des reproches amers; plus-ss lieurs fois ils s’élevèrent contre moi,
sa m’accufant d’être le premier auteur
a, de leurs maux; cependant je n’en fusss pas la caufe première; mais Euphorie
ss mais le Deitin , 8c la plus recribledosa: Furies, l’Injure, qui eut mesdansmœ
. ss ame , le jour de cette fataleafiëmble’eç,
as fource de nos cruelles divifions , au fon-ss tir de laquelle je ravis la Captive quess les Grecs avoient donnée à Achille pour
ss prix de fes travaux P Qu’eus-jezfiit?sa Pouvois-je m’oppofer aux décrets’dc
ss la fille aînée de Jupiter , la déteflable
a lnjure,qui bielle tous les hommes (e)?ss Ses pieds légers ne touchent pasla terre,
ss elle parcoure les têtes des humains,s. frappe de tous côtés , choifitaugnqins
A iv
g L ’ I L 1 A .D z ,ss une viétime , parmi ceux ceuxqu’elle
ss entraîne dans les filets. Elle ofa attenter
on fur Jupiter même , le pète des Dieuxa: 8c des hommes (f). Junou le fit rom.-» ber"dans le piège adroit qu’elle lui ten-
a) dit , en ce jour auquel Alcmène mit au1s monde, dans la puillante ville de Thè-ss bes , le grand Hercule. Fier d’annoncer
sa aux Immortels leshautes deliinées dew Ton fils , J upiter leur parla ainfi : Dieuxu à Défier, écoutez-moi , grave; messu paroles dans vos efim’ts. Aujourd’hui ’
a Illytlzic , qui prç’fi’de aux accouchemens ,
.n-rrzontrera. à la terre un enfant de masi race , nc’ de mon [mg , qui régneraa: tous fis voifîns. : Jamais tu n’accom-
*ss pliras une telle promcfll: , répondit’9’ Junon méditant fes nifes ; Dieu de
sa l’Olympe , jure par ce firman: qui ne
se: trompe jamais ,, que le premier enfluresa data race , ne’ de tonfizng , qui naîtra
.3! en ce jour, régnera fur tous fer vog’fins.
a) Elledit : Jupiter ne prévoyant pas lesa piégé qui lui» où tendu , prononce le»
n,
CHANT DIX-NE UVjEME. 9i: redoutable ferment. Il en reçut unesa grande injure. S’élançant du fommet l
sa de l’Olympe , Junon arrive dans Argos,
s: la ville des Achéens. infimité que lasa généreufe époufe de Stélénus , fils de
ss Perfée , cil enceinte de fept mais , elleù» hâte les couches , fufpend celles d’Alc-
s: mène , appaife fes douleurs , repoulTe’.
s: les lllythies , remonte fur l’Olympess annoncer cet événement au fils de Sa-
ss turne (g) : O toi qui lances la foudre,s2 lui dit-elle , accomplis ces pronæflès ;ss un enfant ç]? ne’ , E uriflhe’e , fils de Sté-
sa le’nus qui eut Perfiz’e pour père ,fl il gfl de
pas ton fang ; il régnera dans Argos. Ainfi
sa elle parla, 8c le cœur de Jupiter futsa brifé par la douleur. Saififlant l’impla-
ss cable Furie par la valie chevelure qui.ss couvre fa tête altière (h), il jure,,par l’ir«
a: révocable ferment, quejamaislacruelle
a! Injure , qui blelle 8c les hommes 85sa les Dieux, ne rentrera dans les célefte:a: Palais , qu’elle n’habitera. plus fur;
wl’Ollympe. :11 dit, 8c de fa main) *A w
le L ’ I L I A n z, ,-a: puiITanre il la précipite fur la terre ,roù
n elle infeâe de fou faufile impur les:» travaux des mortels. Jupiter en gémit
n le premier , voyant Hercule ,rce fils fi?sa cher à fou cœur , foumis à Euriflhée;a: qui l’épuifa par d’indignes travaux.
sa Ainfi quand le grimd Heâor donnoit la.a) mort à tant de Héros, jufques Tous;a: les poupes de nos vailleaux , je nippe-la lois dans mon efprit le trille fouvenir’.a de l’injure, dans laquelle m’entraïnæ
a: l’implacable Furie que je recueillis dans
»« mon fein. J’ai commis une grande faut
a) te , Jupiter a égaré ma raifon 5 mais je.
s: réparerai mes torts; je racheterai mon, a: crime paume immenfe rançon.Marche
n au combat , ô Achille.r enflamme par:2 ton exemple le courage des Grecs ; je.n te donnerai tout ce que Ulyfre te pro;e.) mir hier par mes ordres. Si tu doutesa de llexécution de mes promellës , rufi-
a pends ton ardeur martiale , attendsque.V» mes efclaves avent. porté- dans ta rem
sa ces dons pimrrrenfes3’que tu les Nove
a de res yeux a.
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rfi-xfl
CHANT DIX-NE’UVÏEME. a!:- « Fils d’Atrée, Roi des hommesg
n Agamemnon , lui répondit’Achille’,
u j’ai mérité les dans que tu voulus me
sa faire; 8: toutefois il eh en ton pou.-» voir de les retenir (à); Ne. fongeousa en ce momentqu’â combattre; nea: perdons point un temps précieux; len grand ouvrage que j’entreprends n’elt
sa pas même commencé. Le fils de Priam
a: verra Achille a la tête des enfans dea la Grèce , difperfer les phalangessa Troyennes fous les coups de fun jave-s) lot (k ) gque chacun de vous combattea) avec la même ardeur l’ennemi qui lui
sa fera oppofé u. iLe prudent-Ullee, prenant la parole:
a Divin Achille, dit-il, quelque foi: tona impatience, ne contrains pas lestenfanssa de la Grèce de marcher à l’ennemi en
a! ce moment (I). Je prévois un combata long 86 fânglant, quand les phalangesu feront confondues , qu’un Dieu fou-» fiera dans tous les cœurs la limeur du
a carnage. Ordonne aux enfans de En
I A vj
se L’ILIADr,"aGrèce de fe retirer dans leurs tentes çse de réparer , par les dons de Cérès 8c de
sa Bacchus (m), leurs forces abattues: carsa ces préfens. des. Dieux accroiflÎenr les
a» forces de l’homme ,. fouriennenr fou
a intrépide! courage 3 quelle que foi: laa confiance du Héros, quelqu’ardeur qui
Je l’enflâme ,. il n’eft pas au pouvoir de
s. l’homme de combattre à jeun , depuisà» le lever jufqu’au coucher dufôleil ; la.
a: faim,,la foif épuifentles forces , appe--» fantifl’enr [es membres ,tfont fléchir.
a fer genoux. ; la nourriture rétablit len.,relTort-,. le.vin.foutienr le courage dun Héros ; échaufié par les préfens de
39- Bacchus, le confiant en lui -même,.».- il. tient ferme ,, 85 n’éprouve la fa-
n. tigue d’une. pénible journée, que lod-
sa qu’il a-Zrompu 6: mis en:fuite les phœ-
sa langes.ennemies.,Que les Grecs fe dit:-n perlent dans leurs tentes ,. qu’ils prépa-
» rentle repas du. marin ,que le Roi des.3! hommes, Agamemnon, fallè apporterla les préfens. qui te [ont deflinés.,. que
emmy DIX-NE amure. a;3a tous les enfans de la Grèce les voyent,.a que ton ame , ’ô Achille E. en foin ré»
n jouie. Debout , a la face" des Grecs çsa Agamemnon atteliera, avec ferment ,’sa qu’il n’abufa jamais de fa puiffancer
a: pour contraindre ta captive de confett-aa tir a fes defirs, que jamais la fille dea: Brisès ne fût reçue dans fou lit (n).sa Appaife ton courroux , ô Achille !’a: Fils d’Atrée , que ton orgueil fléchilfe;
sa invite le. fils de Pelée. à un fplendide"aa fellin, dans ta tente , qu’aucune trace;
a: des diffamions palfées ne fubfrflze entre .
sa vous. Sois plus juPte une autre fois;nô Agamemnon! la puilfance royale.aa fléchit fans honte devant celui dontaa elle a provoqué lecourroux as.
: aa Fils de Laërtc , répondit le Roiaa des hommes Agamemnon, ta fran-aa chife me plaît; tes confeils (ont fages.
aa Ceque tu as dit je le confirmerai parsa un ferment folemnel; je prendrai Ju-aa piter à témoin, 8c ne ferai point par.-» jute. Qu’Achille modère (on ardeur.
’14 L’ILIAnz,aa impatiente de combattre 3 attendezn tous dans ma tente l’arrivée des pté-
:3 feus; foyez témoins de mes fetmens ,aa de la paix cimentée entre nous par leaa fang des viéÏtimes. Exécutes mes ordres,
aa ô ’UlyH’e! ordonne à l’élite de notre
a? jeunellè , d’aller promptement à mon
a) vaillèau , d’amener les femmes cap-
aa rives , d’apporter ici les dons quea) nous promîmes hier au fils de Pélée,
sa que Taltybius invite l’armée à un fa-
aa crifice folemnel , qu’un porc engrailTé
a: foit immolé par mes mains à Jupitera. 85 au foleil (o) aa.
a a: lllufirre fils d’Atrée , Roi desaa hommes Agamemnon , reprit le divinsa fils de Pélée , remets â d’autres terns,
sa 8c tes dons , 8: ces fefiins 5 attends queaa je fois vengé , que ma douleur ait reçuaa quelque foulagement. Ceux qu’Heé’tor
a: immola à fa fureur , font maintenantsa étendus fur la pouffière, privés de fé-
a, pulture; le fils de Priam s’enorgueil-aa lit de noue défaite; Jupiter lui donna
91’
Il
L
B
CHANT. DIX-NE ÙVÏEME. a;sa la victoire ; a: vous me ’propofez’ de
sa goûter les douceurs du fendu! Que ni la
sa Fatigue ni les befoins de la naturellesa nous arrêtent; marchons àjeun au corne
as bat; vainqueurs , au foleil couchant sasa ayant lavé notre honte dans le fang desa l’ennemi, nous réparerons nos forces.-
sa abattues. Patrocle ci» mort percé desa l’airsin étincelant 3 il cit étendu fur
sa un lit funèbre , à l’entrée de ma
sa tente (p); mes Compagnons pleurentsa autour de lui; Je ne boirai, ni ne man-sa gerai qu’il ne foi: vengé.Le meurtre (9),
sale fang, les longs gémilfemeus’ , tels-
sa [ont les objets dont mon ame cit occu-’sa pée °, aucun autre foin ne peut m’en
sa diktaire sa. v ’:: sa O Achille! fils de Pélée, le plus
sa redoutable des enfans de la Grèce;sa repartit Ulylfe , tu l’emportes fur moisa dans les combats; ta force ell: fupé-
à . . .sa trente à la mienne; mais la prudence
,Ii 3 lIsa eft mon partage; iage ma donnesa fur toi Parrainage d’une longue-expia»
se L’l t I 4,1) a,sa rience. Suis mes confeils; les hommesa: les plus intrépides font. bientôt taf,sa fafiés de fang 8c de carnage. Quandsa Jupiter l’arbitre des combats , incline
sa fa fatale balance ,. ils tombent commesa les épis, au temps de la maillon; àsa peine quelques tiges éparfes échap-
sa peut à la faubt du moilfonneur! Cesa n’eft point par des jeûnes que l’amie:
sa tion des Enfansde la Grèce doit fe’
sa manifefier ! Grand. nombre de nossa Compagnons tombent tous les jourssa fous les coups de l’ennemi. S’il en
sa étoit ainlî , qui pourroit obtenir quel-
sa que foulagement dans fes travauit?par Fleurons Patrocle , pendant un joursa entier-,rendons-lui les honneurs funè-ss bres; mais ne nous lainons pas abattesa par la douleur. Que tous ceux qui ontsa furvécu à ces fanglants combats, té-
sa parent maintenant , par la nourriture,sa leurs forces abattues, 8: combattent?sa enfuite fans. relâche , couverts de l’ai-
.sa tain étincelant; que tous prennent,
1.
A
.CHANT DIX-NEUVIEME. 17a, les armes fans attendre de nouveauxa. ordres; que la honte [oit le partagea) du lâche qui reliera dans [a tente;n que nos Plialanges ferrées accablenta. les Troyens ; renouvelons un fan-» glant combat n.
Il dit , 8c choifit d’illuftres Compa-gnons , les deux fils de N elle: , Mégèsfils de Phylée , Thoas , Mérion , Luca-mède fils de Créion, 8c Ménalipe. Ilsmarchent à la. tente du fils d’Atrc’e;
Ulyflè ordonne , 8c efl obéi. On apporte
les préfens que le Roi des Rois pro-mit au fils de Pélée : Ïept’ trépieds ,
vingt vafes d’airain , douze courfiers ,.fept captives d’une grande beauté , inf-
truites dans tous les arts de leur fexe 3Briféis marche ’aprês elles , a; l’emporte
fur toutes , en grâces en majeflzé.Ulyflè précède les Députés; une balance
cit dans fes mains; il y père , à la vue detous, les dix talens d’or. Les jeunes Héros
le fuivent, portant les préfens; ils lesdépofent au milieu de l’afièmblée. Aga-
:8 L ’ I L 11 a z,memnon fe lève a Taltybius , dont la voixfonore égale celle des Immortels , amèneau Paûeur des Peuples un’porc engrailré;
le fils d’Atrée faifillànt un glaive pur,
qu’il portoit firfpendu à [on beaudrier ,près de fon épée (r) , détache des poils
de la tête de la viétinïe; élevant les
mains 8c les yeux au Ciel , il invoquele Dieu qui lance le tonnerre , lui con-facre ces prémices -, les Grecs attentifsl’écoutent en filence. «O Jupiter! dit-il ,
a) le plus grand , le meilleur des Dieux l!a: 85 vous , Terre , Soleil , Divinitéssa infernales , Furies vengereflès des par»
a jures , je vous prends à rémoins,quesa jamais je ne portai une main témé-
nqraire fur la fille de Brisès , pour laa," contraindre de céder à mes defirs , que
sa jamais je ne lui fis injure (s) , qu’elle
n fut honorée dans ma tente, commea: l’époufe d’un Héros. Que tous les maux
a dont les Dieux punifTent les parjures ,n fondent fur ma. tète, fi mes parolesa ne (ont conformes à la. vérité a)!
a
(73’ng
CHANI DIX-NE uvaux. a;Il dit , 85 enfonçant le couteau facré
dans le flanc de la viétime , il la livre àTaltybius qui la précipire dans les PIC-9Ronds abîmes de la. mer , pour être le
pâture des poilions. Achille fe lève,admirant la parole aux valeureux Eu-
fans de la Grèce: t . îw O Jupiter ! dit-il , de quels fléaux
a tu accables les mortels! jamais le filssa d’Arre’e n’eût excité maïeugeance;
sa jamais il ne .m’eût ravi ma captive ,-a s’il n’eût été arrêté dans testétemele
a) décrets , que mon fatal mariaux eau»
ne feroit la mort. d’un grand imbul si d’Enfans de la Grèce! Goûtezmainte»
à nant , à Grecs l les douceurs du faillir 5»
-» nous nous livrerons enfuire aux funse tours de Mars a.
Il dit, 8c roinpt Fanemble’eaLes Grecs
fe difperfent; les ThelTaliens ’rranfportent lles magnifiques préfens dams le yaifÎeau ,
dans la tente du fils de Pelée; les bellescaptives four conduites par eux dans lelogement qui leur cit ris-flué silos et;
le. L’II. 1117 1:,claves renferment les chevaux dans lesvaftes écuries d’Achille. A la vue ducerps de Patroclelyâ la vue de la cruelle.blelfure qui l’a précipité dans le tom-.
beau, la fille de Brisès dont la beautéégale celle de Vénus , embrafl’e cette
chere dépouille; poulEmt des scris pet.w i
gants, elle meurtrit les joues , fou feind’albâtre ’, flétrit fesappas , verfe des.
larmes amères! le a I l ’cr O Patrocle l Chef d’un grand Peu-- l
n ple, fi cher à mon cœur , ditoelle , jesa te lamai vivant quand je fortis den cette tente , 8c je te trouve à mon:9 retour. étendu fur ce lit funèbre!a! Que je fuis malheureufe! les mauxa s’enchaînent l’un fur l’autre fur ma.
a tête ( t) ! Mon père, ma refpeétable
sa mère , me donnèrent à un hommen courageux 3 je le vis percer par le ja-n velot homicide, fous les murs de laa: ville qui m’a vu naître! J’eus trois.
a frères 3 un même fein nous conçut ,n liés l’un à l’autre par les nœuds de
a
u
5.:
CHANT DIX-NE Un aux. a: vra: l’amitié la plus tendre; tous [ont morts
aa’ le même jour qui vit tombet’ mon
n époux fous les coups de l’invincible
aa fils de Péle’e , quand il dévalla la
aa grande. Cité du divin Mynètés 3 roi
es feul , ôr Patrocle l’par ton ineffable
La: douceur , fus calmer mes ennuis; tua) me fis entrevoir l’efpérance de deve-aa nir l’époufe d’Achille , d’être conduite
aa par lui dans Pluie, fa patrie , où mesaa noces feroient célébrées aux yeux deaa l’alfembléeïnombreufe des ThelÏI’tliens.
aaTels furent tes bienfaits , tels furenta: tes promelfes; elles (ont évanouiessa avecta vie; il ne me relie qu’un deuil
a» affreux n. . IAinfi elle parler verfant des pleursamères; les autres captives confondentleurs larmes avec les fiennes 5 elles fei-gnent de pleurer Patrocle; mais elles nepleurent que leurs infortunes perfori-
a nelles. Cependant les Chefs de la Nation«environnent le fils de Pelée; ils le con--jurent de prendre quelque nourriture;
r
i
"a; [Ut-ranz,Tout entier à fa. douleur , Achille’ÏleI
refufe avec perfévér-ance. .aa Celfez , leur dit-il, cetfez, ô mes
a chers compagnons ! de me fatigueraa par d’inntiles irritantes. Quelque be-
’ 5a foin que j’aie de réparer mes forces
faa affamées fous le poids de l"aflli&ion ,a) je fupporre’rai avec confiance , 8C la’aa faim 85 la foif , jufqu’au coucher du
a: a).Il dit; les. Rois fe’ retirent en filen-ce : les deux fils d’Atrée , le; divin’Ulyllè , Neltor- , Idomén’ée, le vieux
’Phenix demeurent feuls dans la tenteId’Achille , s’efforçant de calmer fa trif-
teITe profonde; il rejette toute confola-«ion ; ne refpire que cdmbats; aunions de jPatrocle de lengs foupirs exhalentde [on
tcœur: a *u O mon infOrtuné compagnon l dit-aa il, avecquel foin , avec quelle aétivité
-aa tu pourvoyois-r à tous mes befoins!’aa avec quel zèle tu préparois le fellzin,
à» quand les Grecslfe difpofoient à*livret
Cru N r DIX-NE urus-u a. a;g aux Troyens un fanglant combat la. maintenant tu n’es plus; ma confiance
aa-fera inébranlable; je ne boirai, ni nesa mangerai que tu ne fois vengé. Ni’la
sa nouvelle affreufe de la mort de Pélée
a, mon père , que fes larmes confumentsa en l’abfence. d’un fils, l’objet de fes
aa plus tendres affeétions , éloigné de fa
aaaPatrie , dans une terre étrangère , en-
» gagé dans cette guerre cruelle , parn le crime de l’odieufe Hélenne; ni laa. mort de mon fils Néoptolème, ce filsn cher à. mon cœur , qu’on forme main-
a tenant aux vertus dans Scyros (v) , neaa feroient pas plus fenfibles à mon cœur.a. Hélas! peut-être il n’efl: plus, ce fils
au dont la beauté égaloit celle des Immor-
aa tels J’avoisefpéré, ô Patrocle!aa que, fitccOmbant à ma deltinée, fous
sa les murs de Troyes, loin de la fertileaa Argos , tu irois à Scyrqs avec mesn. vaiffeaux, que tu ramènerois mon fils
in dans Phtie , que tu remettrois enales mains mes belles Captives, 8c les
a
i4 ML’IL’IJ b a,aa immenfes tréfors’ que j’acquis’ par
sa mes travaux , que tu l’établirois dans .
aa mon fuperbe palais; car fans douteaa ’Pélée elt mort , ou fuccombera dans
aa peu fous le poids des ans 8: de l’amic-
aa rion qui l’accable , attendant tous les
sa jours la nouvelle de mon trépas queaa les Dieux lui ont prédit aa.
Tels font les cris douloureux qu’in-
terrompent de fréquens fanglots. Des ilarmes abondantes coulent des yeux desHéros qui l’environnent’; ils rappellent le
fouvenir des objets les plus chers â leurscœurs , que chacun d’eux lailïà , dans fort
palais , partant pour cette guerre cruelle.’
Le fils de Saturne voit ce deuil alitera;il en a compafiion; adrelfant la parole à
Minerve : A. Hcc O ma fille l lui dit-il , as-tu oubliéaa un Héros quem protégeois autrefois ?
n Achille ne te paroit-il, plus digne dea tes foins? Alîis a la pouppe de foua vaiffeatr , le fils de Pélée pleure la.
a mort de fou fidele Compagnon. LesEnfans
a.
t.a
Il
a
j
il
En
C214 Nain; px mon: ME. as:ë.’EllfaQS de la, Grèce réparent leursforces
a? abattues, pour fe préparer au combat,
a? le...feulechille refufe toute nourri-? ture’,.l route (confolation; vole ârfona? raide ,1 67m2; ,fillel; verfe idans :fon [dua3: le neétar &yl’ambroifie ;empêche.que
sa la faimme lecoufumeaa. , - A r 1,7 Il (lit; docile à des ordres Il chers à
foucœur , .Minerve parcourt les vaillesplaines.devfil’airxavec la. rapidité 33C les,
fifilemens aiguade l’épervier , dont elle.
apris via tellemblance. Cependant les.Grecs s’armenr, fe jdifpofent au com-f
bat; la Dédié , craignant que la faimn’épuife les forces d’Achille ,Iverfe dans
fort feinalelyneôtar’ &-.I’ambroifie a 8c
remonte dans le brillant. palais de [onpère. Les Grecs .fe hâtent ,de’fortir de
l leurs tentes. Semblable àl’éclat des neiges
glacées que l’impétueux Borée précipite
fur la terre , dont-la blauchelumière quisÏéiend au. un , ,s’éleieè jufqu’à. la. voûte
éthérée I,;..tel, relui; dans le. mains; 6c
fur les larges épaules desîEufans de laI
ç Tome 1V. B
sa «et L? la r 1151;" i aGrèce, la ’fplen’deur des ’cafques ; de!
boucliers , des cuiralfes , des javelotsarmés , de ’l’airain étincelant; fartant erf
inule de leutsvvaifTeaux’? les éclairs qui
jaillifleitt de. leurs ’ arthrites percent la
nue ,12; terre. réfonne tous leurs pas:Achille au milieu d’eux revêt falbrillante’
azimute; la douleur ell dans fou ame , les’ dents claquent dans l’excès de fa fureur Q
fait. yeux brillent Féomnr’erdes’ ilatnpes au?
dames : ileliébire lè’sïpréfens du Dieu des’
Arts , les armés que Vulcain forgea pour”
lui; des d’argent lient à les;coiffes ’, à fez jambes , les brodequins
flexibles ; il vêtit fa brillante cuirait?fufpendïillfon épaule l’ar’redoutabl’e’épéèif
prend’fon’ vafieî 85 V épais bouclier a fiés-rit;
l’éclatléga’le la fplendenr deh-lunei Sema:
blabla à cesïfeux s’allumantïaux Torn-
mets défens des montagnes brillent, peu»-dam l’estuaire défila au: , fus u nanas
(retends écumeufè’,”8ér’égateùt’ le Pilote:
syrienne;-Ienvèeiitîaiuk clamperas: qui l
l l’éndàîâèilfiitiaflâe maintînmes;
j r , x p -.: . a.. L
amuï; D-IÎ-Â’rzîvrëiug.
loin de f3 Patrie, loin de fes amis 5 tel4le bouclier: d’AçHîlle reluit dans le vagué
dçè airs 31m câfquè fierai ,5 furmontéd’mi fupefbee’panàc’he de Erin dé cheval;
èouvîé fou fion: aügufie; Les mbbileë’
iîgtette’s" d’or dont. le divin Artîfte a;
orné ce cafq’u’e, brillenrdansl’air cdmmé
une comète menaçante. Lq fils de Péléé
éÏÎaie’ [on éclatahte atmùréfll l’agÏtè, la
manie , dans la. crainte qu’elÎé ne te;
tarde fes mouvemens f femblable à desî
ailes ellevle porte dans les combats. Il"tire de l’archè brillantèlquî le renferme;
le long , le 19631,13 le Vfotmildable javelot:que lui (10min Pélée , que feu] canetons;
IeS’GrecS , il fait. 85 manier 86 lancer;Chyronkkcôupà pour Pélc’é, au fommett
émbragé du Pèliôn ,’ le bois épais dont,
il forma cette amie tèyrible ,x fqnefieîà tant de Hé’l’OÉLjJAVVQtÔIfied’OIi 8cv AI:
- I , . - : .- .î . J .. !Cime aliènent à ton charjeç, 1mmoytels,mufliers 5 de AfupefËeskçoùÎ’roièsu1:8.
unifient; le mord blanchît dans laurébouches écumantes; les guides ajùfiè’es
B ij
2.8. î :L’.,ÎHL 14 DE,"qyeclërt Îels dirigent. Armé d’un fouet
léger, (ample I Brillant , AptomedonQébîanlce [pt Le chqçgico,l’1vert de l’armure
diyixae.., Îq1A;îfibrille. ficoinlme le foleil, le
fils de Péléè pËetfd Plàceqderrière [on
fidele Êcùjzerr AdrefTant la PàroÏe au; .iminolerels Loulrfiei’s que lui donna Pelée
[011 pè1’e : e- 6.54m; & agnus, leur dm, il-.Êîûfirès mûris de Podargé, nous mar-
Â; thons: in combat à rongez à dérober
a à la’fureur des Troyens votre maître 56
: vôtre guide (y ) , ramifiés de carnage;
s craignez de les biffer étendus fur laÉpouflîère , comme flous laiflâ’teç le,
,I cdrps fanglant 31e "Faro-91e qïfi vous
à. guidoit défis les Çàlnbafis m. h h
Le rapide .Xantus entendant. ces pa-iqles, incline fa tête altière , développeà fine" cÏipièçe; ellecouvre le joug à"?(.193 il, efl ’LàËtaïçli’é ’ç’éçen-dÏiju’à
tette â’IuiiOÉIuiv’çommunique’ Ïe "dol-1’ de.
Ïà Pagoleltlï") :I. h . ’ - ç A;fl Valeureux filsde PéléeMit-il , nous:
u v. v
rCHAN Ï ,1) IlX-IN à .ÙVÏE 1412.’I i [i l» "’"ijd Ë, ,. Y".t-A ÎîÎÎ’ t1.n fauverons ’en’çew ,our ,-& r01 85 ton
sa écuyer; mais le glaiuei de lajmolrïreli .a) fufpendu fur ra rêrel; ne nous imputesa point ton irrépas : Jupiteriôlcîlffni au);
n table Deflinée «En ronfles ferois au?a) teurs. Ni le routage diîlà’ légèreîé
sa ne nous manquèrent, quand Patrocleu fur dépouillé de ton armure, par lessa Troyens: le Zéphir, qu’on dit le plussa léger des vents, n’égale pas la rapidité
n de notre courfej, mais un Dieu plus»q, paillant , Apollon fils” de Laronne , ya: perça Patrocle au milieu des Héros deu. la Grèce , 6: actrut la gloire d’Heâor;
sa ainfi un Dieu 8c un mortel réunis,u l’emporteront fur roi:.tel eft l’ordre
a: du Demi] n. IIl dit -, 8: les furies étouffent fa voix:n Pourquoi me prédire ile trépas , ô
nXantus? répondit le fils de Pelée,a: pouflanrlun profond foupir. Dévoué I
sa à la mon; loin de mon père, loina de ma mère , loin de ma terre natale,a: le Defliu a marqué , dans les plaines
B iii
» wse .111 L14, D z; ,.Trpyes , le; terme de ma vie; i;Éric (au; 8; toutefois je ne canerai,êa’îufqu’âr mon dernier foupir , de pour-
; fuivre les Troyens sa. in Il du; ô: appelant les CompagnonsÎP
mardi? au, combat.
,. n,-
- w .- . ’ ’- N V.3, t - , . .. 31. . ’ . v V ,a « v 14: "tu. J ..t. si 4.. V. . n.
cuir si?» or fanDéfini: ’ i’ l’entre 9 iles Immarrèisï
prozège les Grecs.’ "
A tu sr les Grecs , infatiables de com-bars , fe préparent à marcher fous cesordres , ô AchillelD’autte part lesTroyens rangent leur armée: en. bataillefini-demis d’une éminence. Sur la. cimela plus élevée de l’Olympe au double fomp
me: , Jupiter ordonnera Thémis d’affem-
hier: les Immortels; Parcourant l’universd’un ici rapide, lasDéeŒe de hlufiice ora
dorme à tous les de le rendre dans13?st deJupiter. Toutes les Divinitésdclwmer;’routesïlesNyrnphes des fleuves;
des’fbâtaines a: des Bois fe réunifient dans.
13 flatté-Palais; le ferrl Ûééah demeure
amies: aiiyindsifd). Païvenusà" la î’deîneure éclatantel: du ’Dieu qui
affiliions) les [nuées-4,1 kerDierur- de de!
’ B iv i
a». L’ I Z. 1 A D r;DéefTes prennenthplacefous les façrés
Portiques que vulcain confirmât , fui-vant modèle [qu’il conçut dans [atête favante ils emplifTent la val’te en-
Çeinte du Palais de Jupiter : .dociled’lavoix’ deiThémis, Neptune lui-même-
abandonne fes humides demeures , pourvenir occuper ,, dans ’l’alïemblée des
Dieux, le trône quilui appartient, aucentre du facré Palais. AdreITmt la pa-
.roleâr.lupiter: .le à O toi! dont la main puiflànte cila: armée de la foudre ,i qui efl’raies’ales
n mortels;par les éclats de ton tonnerre , *audit-il; quel motif t’engage-â-couvoÂ
a: que; .lÎafletnbléeJ des Dieu: à :Lesp: Troyensïô; lesuGreqs: Ce préparenmà
sa un fanglnnt combat; ars-tu deffo’inlde
i sa nous dévoiler tes éternels décrntsënl; , a; rrtTul prévois nies ëcanfçilsiyzôflegu
se me iFvlLliz.r:é.polïd,-it: lapiner; sel-su la
sa; [nier de (cette, AŒmbléel Marianne.-a Les .Grecs ,, lesIrôyens vont; le ,,déé,.
a, truite» Les ..hqmtpes [que lubies- je
’Ïi Ai
CHANT VINGTIEZME. nsa mes plus tendres foins , même quandaa ils. touchent a leur heurederniète à:au cependant, allis fur laïcime la. aplaïp élevée de l’Olympe ,’ je demeurerai -
,aa ’fpeétateur de ce combat. Vous tous l;
p Dieux 8c Dée’fles , defcendez fur le
a champ de bataille ,’ que chacunde vousa fuivant les ’moLvemens de’fon rieur;
aa porte .Iecours :aux;ïTroy.ensaa Grecs; car lerfeul Achille courbatueaa tant fiifliroit pour diliiper l’armée des
aa Troyens; fes regards impriment. laa). terreur dans leurs aimes; je, craindroisu que, dans fa fureur, impatient’deaa venger la mort de [on fidelencompaesagnOl], il ne détruisît , dèsfice jour;
aa contre l’ordre du Deliin ,v les mursa, facrés d’lllion a. p I
Ainfi parla le fils de Saturne, 8: ilsème» la difcorde parmi lés-habitans de
l’Olympe. Les Dieux fe. partagent ,- mar-
chent au combat. Junon , .Miuerve àNeptune qui ébranle laiterte 8: l’envie-4
loppe de fes ondes , le Dieu du com-4t
i B v i "
v...
34 .Ç,l*11 14D 1;mette, l’utile Mercure , defcendent dans
le camp des Grecs. Le boiteux Vulcainledfuit de loin ’5 fes genoux fléchifiënt
finis lepo’ids de-ifonicorps , fes yeuxV faromheszroulent fouStfes noirs fourcils.’
L’homiride Mars , Apollon dont le frontlbrille-:d’une éternelle jeunefleÙ) ,p lai
Chnfiene’Diane, Latône,ïle Xante , æ
Vénusala des jeux a: des ris, fêsifflement dans l’armée des Troyens
Avant que les Dieux fufl’ent confon-
dusparmiles mortels , une joie fuperbeéclatoit dans. les yeux des Enfans de laGrèce; car? Achille, long-temps abfentdes combats ;’ s’étoitwmontré. A- la vue
du terrible fils deiïPélée couvert de [a
brillantei armure , femblable à l’homi-
cide Mars , les Troyens frémiflènt 5’ieurs membres font agités; mais quand
I l les habitansl "de l’Olympe le furent dif-perfés’dïans’ le camp destGre’cs 8c dans
l’armée des Troyensala Difcorde ranimaÏ
A un fanglant combat; ce ne le falut des:Troyens. En fommet de laahaute mue
æ-afiâenolr’îl’i fiat-n-rr’ùa
Cm4 Mr mycénienne. a;raille , du revers du FolÏé qui la borde ,
des rivesfonoresÏ de la plaine liquide ,*Minerve appelle les Green D’autrepar: , fèthblabl’e à l’obfèure tempête ;
du fommet- de la citadelle d’ll’lion,
v æ des rives fleuries du Simoi’s ,niomièide Mars tribune: fès ordres auxlTroyens; la voix’puiflâneed’uDieu de lai
guerre retentit fur les i riantchôteaux quil
liardent cette valète. plaine; les Dreuxmarchent au combat conneries Dieux ,-enflammem le contage des Grecs sedes Troyens ; la Difborde- vedane lespoilons- ’, parcoure -,- d’un- vole rapide;
8: l’autre armée (d’) 3 J’upiter
donne par un coup de tonnerre le ligna?«la carnage; Neptune frappe-la terre de!trident; l’horrible feeoulfe s’étend:«tu fond? des abymes, j’irfqu’auxcimesl
Yes plus élevées des montagnes 3, l’l’dæ’
et? ébranlé: dans [es fondemens gr fa:fommetsi fourcilleux font agités, féefourres- nombreufes- font troublées; -la ville de Truites-5 Llarvaire - plaine
B vj
35 L’IL-lJLDE," Icouvrent les vaillëaux des Grecs! (ont;émus; le Roi des ombres effrayé s’éè
lance de fon;trône ,’ jetant un cri per-gant; il craint que la terre n’écrouleTous les coups du Dieu de la mer , que.l’abyme -. entr’ouvert ne découvre ’ ; au;
Dieux 8: aux hommes. ces Valieslugubres demeures ,’que redoutent-lesImmortels eux-mêmes (a); rangeât2grand le fracas , fignal’de ce combat i,Armé de fes flethes invincibles , Apol-
lon marche contre Neptune , Minervecontre Mars ’, Junon contre la Challe-relie Artémife lieur du Dieu .7 qui.lance au loin fes inévitables traits , .pl’u-e
file Mercure contre Latône le fleuveprofond , que les Dieux nomment leXante, les mortels le Scamandre, commele boiteux Vulcain 3 ainfi lesî Dieuxprovoquent les Dieuxwau combat fluais jAchille cherche Heétor dans la fouiedes Troyens a c’eli du fang de ce Hérosqu’il brûle de ramifier l’homicideaMarsé.
111’050!) a" le Sauveur 51e; peupleSa (des;
x. J.
Cru il? r 1 N on n au; s7-coxitne fil’intrépidea fils de: Pélée t
rage, moins impétueux du fils d’AnchiTe:
Ayant pris la teflèmblante 8c la voix de.Lycapn fils de Priam , le fils de Inspire!,adrelle la parole à Énée: p a. I - -.-.( u ’Confeil des Troyensl,fage Énée;
a» lui dit-il , que, font devenues ces puo-a). nielles que tu fis, au milieu des féliinsse facrés -, rengageant. envers Priam 8c
aa fes fils de combattre feu] le fils denPélée (f)-?-aa. Ü ’ : v
z: a Fils.de Priam , répondit Énée g
sa pourquoi me. contraindre, à promo., aa quer. au combat l’invincible Achille? ’
sa Commis à la garde de nosïba’rufs qui:
a: pailToient fur l’lda , ce Héros fondit
aa fur nos immenfes troupeaux. forai:a marcher contre» - lui g une ; fuiterpré-l
a cipitée put-à peine-me déroberaux
aa coups de [on javelot. Achille. me5a chalÏàïÜde-I l’idaï, s’empara de mes
aa troupeaux a dévafta Lyrnell’e 8c Péda-e
a fus (g). Pour me (culinaire. a ’l’imna pénalité du fils ; demPéléejï hilaire:
je 1.411: 14’» r,-uaccmt. la" faire de mes: jactées)38ans, la purifiant: Secours du Maître"les Dieux ,j’euli’e fuccombé fousles
A umps d’Achillè (k de Minerve,sa marchoit devant lui , éclairant. for!a. courages’iuirordonnant de précipiter,
adam. les (ombres demeures, 8d les ,m Légèresaa les Troyens (h). il «ce: pas
eau pouvoir des. mortels de déifie!a à l’invincible Achille... Toujours queln
n que Divinité détourne les coupea qu’on «(me de: lui porter ,- diri-ange fou: terrible javelots, perce quina!
a à conque of’e le combattue. Si Jupiterai. n’inclinoit en fa faveur , ces éternelles
a. balances qui décident du fait. dessa. mortels, malgré cette; armure di-oxine donc il; fezlglotifie ,* Achille; neatemportemitzpas :fur moi une» facile
navire si). 1 i . J: U. r:: z «- Fils dilnehife, &àdc’Vénus; lai
sa. répondit Apollon, louvions; coi de torsaimante origine. La. mère ’d’AelmiIle
goth fille d’airain marina, du vieux
CHANT YINGrI’EAÆE. se.sa. Nérée 5. le par 13mg du Dieu qui lance.
a herminette coule dans ces veinesflju a,aa’AdtelTe. ces vœux auxÏImmorrelq sa I
a lance ton javelot. fut le fils de.Pé«a hie; que d’imprimantes menaces. ne:
sa. porteur point le trouble dans un
anime», .. ’"Î ’uIl dit », 85. inhumerai-dent du amatisse:
dans l’ame- du Pafleur des peuples. 636114.
vert de l’airain. étincelant ., s’ém
lance hors des rangs, percela mais a:provoque Achille au combat. Junon quine perd pOind de vue le fils dexPéléé ,c
appelant à grands cris lesœôheurs des Grecs t: a ;. t. «tL si O Neptune! ô Minerveldélibé-n
n tous fur le parti le plus cmivemhleaa dans les circonflances préfentesJevvois:a) Énée. couvert de lÎairain étincelante
se marcher contre Achille; Apolloul’enqavoyé» .Forçonsl le fils-d’Ambifei de:
sa reculer, l51e [fa confondre dans lia aa” foule des liens , que quelqu’m.Ïd0n
aa nous affilie Achille dans ce
ne ÏL’LI r; La; n a,a! leurïcombat , accroître fa force 8c.a Ton couragergequ’il- facheque les plus:
a! puillantes’Divinités veillent fur fessa.
vn jours ,-’que de vains. phantômes’ ont:
ne faire jufqu’ici 8c font encore d’inutiles:
sa efforts pour éloigner cl’lllio’n la guerre.
i aa 8c le carnage. N’eli-ce pas pour dé-o’fendre’ Achille , contre les efforts des
le Troyens ,. que. nous. avons déferré.sa l’Olympe.,- que nous. fommesÏdefw
aa cendus fur le champ de bataille?sa Demain Achille fubira le fort que lesn Partjues’lui filèrenrvau moment de fa-
»:naiŒ-mce, quand fa mère le.mit ausa monde. S’il n’apprenoit’, de la bouche.
n’mëmedes Dieux , quenous veillons fur
a Tes jours, (on intrépide courage pour-.airoit être ébranlé, quand l’une des Di-p.
n viniœ’s proteéirices de Troyes femme
a treroit à lui dans le combat; .car les.a. mortels ont peine à; foutenir l’éclat de:
a. la Majeûé divine , lorfqu’elle Te ma-- ’
n nifefie à leurs ’yeux- sialis toute ’fa
p sa. 4. r e
C114 NI 7-2 à a ILIËME, A?!"à: u Dîflîpe’ çes vaînés4 frayeùré, à v
w Junon répondît lel’DîÇquui ébranleà]: rene’;fi1 n’en: hi mëcemirejf Tii
a: Onvéhàble , ïqùeÀ hbüè êngdg’rôn’é le;
n DiemE, pfotçétéurs de thoyès Ï’dàfis
n un combat trôp inéggzI’On). Plàéëè fui
uunlièuléîevé , près de îà mute banni 4
apr-les. chars ’,v * laifTOng les; bénigne?
g: vuîâet leurvqùei’ellé’s bds: Apollç’h nousîfi’ofiîquèpt ,(vsî’flISIÀSL’OP-I
s, ppm: aux: vèfçfité à ïmééqiemërau m;
gade vPéléeV, s’ils’déœiyrrènt’ les-coupé
Saideïfon fâVelôf’t”, h’o’usïvôh’Jrôiis È [mi
a: aide , nous Combattrqns ont fifi553m5: legoævihië’esr pçaeariceæae
a ’Troyès 1,1 ïeâxitî * ÈbihraîfitêsF à - ï Il?
dforce- Ide’nos. rbms ,î de î remonter dix:
sa l’Oümpe 4.39m: confondre ’aanrlâ v
uÆoüIerfies mitres-Immortels m .2’ a"
ur. Ainfi yack. Neptune 5.1:!» une thé-ivelqbè ,ï il:cqndùitwlùnonffu’é 13111104)
qhifdntientieitçmeïHetmïe , rainuré’ que’lesTxoyehs) éhevèî’entpât latanier?!
deMixmxxç;ponrfmflmitè 19.515 de’LÏuà,
4,; , nL.’ 1,; J 4311-15,. nBite; la Enrçpr- dg la haleine qui lepoùtfuivçi: dans la plainenloin de; monde Infime! :Emrimmnc’s.dîunçig nué;
impénétrablç aux regards des morula,
Neptune , Junon ,5: . lesLautre; DM:gîtés proteârices’des. Enfans de la G rèce,
prennent place fur cg mun.Les. Dieuxproteéîteuts de; Trpyens , tiennenp con.-
feil avec» Apollon ë: .deftrçâètltdes cités: ,1 fax la; d’anarcôreaux qui
bordent, , Simili -, wtgus. , évitent; ; A;â’enËgage! dans un périlleux wombat; ’ n à
lapines: .lîordonqe" du: han: de!
mas!- » ’ ’, :ÇÊPËHÉW vlan Plaineiifiazgôaèéné de V
aveïziera s;l’aiïàin Mllexlælerre amble:
intis 553::- pas nid hommcsvôcv’des- soufiS’EI’SI’DGIÉ Hérosïch’rkuæ-â’ tel3
en force 8.: "ennmm’ge , Énée fils- 611m: &h divin Afin-111:; s’blmcîsnü’un
amure! Filmer ami 17:1.ch crut flip?"
alméesl’ le:Io’cnœfii flan pliant; culte?dcTon nib ,.:quaçnmè;38w
CHANT rgyarzzgx. fitant fan javelot, provoque au cornéEn; le fils de Pélç’e qgi matche à (à
trenconrrç; [emblable à un lign. qu;pourfnit pu pçuple delchafièugrs. La:Roi- dçs forêts s’avance d’abord à, p4;
lçnts , 6: paroît méptifefi fan ennemi;
guais à peine un javeth lancé: par unbras nervèux , l’a-t-il atteint dans 13
flatte 2 39’? S’îgÎFe aves-z .d’êËFËeëWîtl:
àîæmeflfi rétame 5169941956 in 1m: ’
plies machqîçë a. f9): «il imams?!5.1713! (çà Bangs 12W??? a! çflmbâî 1qu
au l’enncmi.a impatient A d: donnes. lainter: on d: tombe; fans» Les. coups .4;1453W? nnmbxçpfe.;q9iï-lïwzîsqnaea
sçuç l’inrsénide: négus ,d’Açëèlle in:
Émis)»; àllaxuefiu gares! gênémü’
marche à (à Mm. Panénùsk Ï Il
pannée du nain, admire h puoitau filsd’Ançbife: ’ .’ . c c:
ï f «soufiûéfiylüi .è’engagc àa foui: de; ganga, a: a): Pndèoqubnana combat? Efpèxes-tu ,- pour técompenfe
w de ta flache , régner fur langeas,
f
’44 u L ’11? A sur," .a: occuper le même de Priam P Ce Roi ,a (age, confiant dans les deflèins , ne ,a: payera .Pq’sitâ vi&oire d’un tel prix ;
3:16 fceptreçappaftient à fes enfume2s "Les Tfoj’ens t’ont-ils promis une (me s ,
a” gràKe , fertile. en bleds, ferme en vins;àfi tu" l’emportes fur moi , fi tu mea donnes la men P Cette viétôi re fera dif-
a .ficile à qbtenirsQu’il tee Iguvîenne. de
»- ce Combat , dans îlequel nous mm:j» têtues nos forces, dams" les vallées ne:
à: l’Ïdâ , quand tu veillôis à, la garde de"
si tes bœufs ! Tu n’échappas à la mort ,asque par ça. faire pfécÎpitée’g freiné u
dhlantg n’dfanr te retourner , tu cou: .si rus ïcachér s ta’h’o’n’te. dansILyrn’éflèÎ
Hum Miüerv’e’ôëïde’Jupifet né
à dévaftai cette grande-citas: j’emmenai - ,
à fesjfemmesï captives; .lesDieux feule .n te dérobèrent à me: coups. Ton au." ,à dace renié-pige le flatter-fans doute ,sa aujourd’hui de la même proteâion; ,aï tu ne l’obtiendras point , «(rende pro: ,
sa vaquer mavengeance 5 recule, con-j
Cœur 1: YANG ÉLEÎME. ’4;
promis (tordants le fouler des tiens:a celui-là en: infenfr’; qui nel fait page;
à, voir l’infortune m . A Un » a.h .:Î cQEiIs (le, Pelée; lui- lrépoqlig le
b3 fils dÎAncliife; l nlefpèregpias, rn’lntil
5 raider par de veineslnahenàceshconime,Q; un enfant. .ll me .feroit Facile-de Ère:
n rendre injure poutinjure. Tu n’asa: vu ceux qui m’ont donné l’être; je:
n n’aîlvu ni ton père , ni ramère ; 56;,
u cependant ’ nous 1 tournillons lluna l’autre notre illufite origine g car lesa aâions des Dieux a: celles des Hérosv font célèbres par toute la terre. On.,, te dit fils de l’irréprochable .Pc’lée a;
a de la bellevThétis, l’une des Nyxnpheg
a) de la mer; jevme glorifie d’èttefilsa; d’Anchife 8: "de Vénus. Aujourd’hui;
a? Thétis ou Vénus , Pelée ou Anchife ,l
a? pleureront leur fils; car ce combat ne!au. fa téduirà [sisal de vaines renfiles com-q
la. site les jeux der-gnan; ’tuydefiresusa" connoître les mireurs 3e me race, les"a faits que je vais te citer [ont ’ce’lèbresg;
I
40 ’ 711.1111115 Ë,-à parîo’ute la terre. Dardanus fut fils dû
à Dieu qui allèmble les nuées; Ce Héros
a fonda l’ancienne D’àrdan’ie’, àmit. quë
ôjlijfain’teïcité, d’llliOn fut habitée: "par
filles stilloi’rtéls’: Dans ces temfas’ reculés
à Dâr’clanùs a: (on peuple otc’upoie’nË
nïlcsvàllées de l’Ida au double fomJ
à mat (a ). .ll eut un fils le Roi Ericë5! thon , qui devint le plus riche dessi mortels ; trois mille cavales 8c leurs,si poulains , cueilloient peut lui l’herbea) tendre des vallées de l’lda; Boréeà devint amoureux de plufi’eurs d’entre
si elles ; iljlels faillit, fous la formé d’un?
affuperbeétaltm, à crinière flottante;
3* douie’ poulines en naquirent , (Ïa’légêrès, ’que volant dans la plaine ,1
.5 leurs pieds s’élevoiènt art-’deITus de
a! l’extrémitéla plus déliée de la tige des
n’épîs fans là courber , que s’élauçght;
û’fur le. dos de la; mers écumage ; il:niépeinè lelles émettoient fur acèï’dë
aïl’orrèle’ f T176! qui régna frit le;JTroyenî 3 8è ’léu’t donna: [on nom;
, Calmar .Ï’IÊIIVlG &rrlùz. 47si Fut fils d’Eria’hdn; Il eut trois e’n-*l
a fans illuftresy Illus , Alliracu’s , & leu divin Gânimèïcl’e; le plus beaua mortelsl Z tes bien enlevèrent Garni:à linè’d’e , a? tarife de fa fienté; il élimé
lernâînteïàént "sur félons filetés, veïfë
.3 le gemmai); la oct-aise dé art-pi ’ se
ü filas eultvun fils ilellgrand Laomédonfu’ De Laornéc’l’on naquirent Thitlionus ,*
.s Priam; Cliiciüs"& ’lchëraonn; rejeton
a de" Mars. 19Wl’lîlmkzus.nîrquîtCalprïsgzse. Aflchlfér,’ ms ’rleL’jCàpi-iï ;x. en mon
a: père; de. Friàrn fiâtiült le alvin Hecë
n ror. Tel eŒ mon rang; telle efiïlr tige» illultre’édont; je fàîst loire d’être" MIL:
Ê.Ïupîtet-âc’ciéôîlë ou dînâinuefla forcerie!
.; mortels , , leur donné JouleurreÊhl’e’il; vîéÏoîf’e commeil l’ai Lolaîtl’; éaf’îlî
,5 peut tout; Màis’ termifiomv ces vains)
a” dîfcouîrs l; marchons àù combat. ll en!
si facilerle repenxflèr lèS’injur’eslffarn injures 3’ la" vannure de auna-gré
r égare rengageant; mon 3g êtreu: rameur’sl’ qi) ;”léslrlîfcouls fillülntËË-Îl
. . 31.111 L 13’215 5.9- t 2V.). ,:,rn1ngl?les; ce quel’un dit- ,. il l’entend
o de (fou aldverlfaire.,; Ces Combats à;.gî-pnroles’ nevnousi conviennent pointviré. lemme Îïâslîfrétens dans. la;
serinez-influoit a M allégèkfiàïèèez2199,! F936??? 1939i: le faëx’lèïfçn.
.31vesntjùëgfillçagent.r 1 En. vainn, de mediflîlatlerdeinefurer nies-forces,ï contre- les tiennes le pas: jdééiderzr.mon five-ellegCFêêf9nsgnssLEIWÇà
mesurés www remuent’2’. Ïal’çc. giguel’lr leïcol’lï’s [que n°95 glui:
,3. porterons l’un à l’autre à. t A
Un. dit, 8c suce (on javelot dans Véda-ïtu" 43996159?! ë’Achille a 21a. habité digu’cï.
’ eëïïëweëifl’âé-ë. estçn’danàlâ nommés.
’qggpfil’t. telle uelélils élelg’éléeébranlc’r;
filtrefïort pourÎ éloigner Î-de luiufon,
bouclier , qu’il craint que lle peÎànt jar
gelotfiu fils d’Anchife ne l’air pénétrée:
Moitié il °ublie que l’puyrage d’un...
13164; ,l ("que les’céle-lles préteurs de Vlll-,(
ne Lcèdent pourri sur efforts desp129551340! MW brimai 1 forma a?
I Ü . l impénétrable
(l
’i
l1
a CHANT mirez-trima. 49impénétrable bouclier de cinq lames demétal , deux d’airain , une d’or au l
centre (i) , deux; d’étain en dedans ; la
lame d’or lrepoulle le javelor d’Enée.
Achille lance fou long , Ion pelant ja-velot; la pointe aiguë atteint le bou-clier du fils d’Anchife , dans le cercleextérieur, où l’airai’n efl: moins épais 8c
les cuirs moins folides ; le javelot pé-nètre 5 le frêne du Pélion (r) demeurefufpendu au folide bouclier d’Enc’e qui
retentit au loin. Le fils id’AnchiI-e» éle-
vant en l’air Ion bouclier , fait effortpour parer le coup 5 fes .genonx flé-chiiÎent g il le courbe , s’alIied ; le javelot
d’Achille raie fonçdos 8c s’enfonce dans
la terre , les deux cercles extérieurs dufolide bouclier font brifés , la terreurs’empare de l’arne du defcendant de
Dardanus , un nuage épais de douleurs’étend fur (es yeux : Achille tirant fa.ledontable épée; fond fur lui avec degrands. cris. Énée fer relève , faifit une
pierre énorme, que deux hommes tels
Tome I V. C
50 L’ I L 1 A n a,qu’ils [ont aujourd’hui , fouleveroient
avec peine; feul il la manie , la, lanceavec facilité. Vains efforts! aucune force
humaine ne peur rompre ni le calquepelant , ni le folide bouclier d’A-clnlle (v). S’élançant de nouveau , le fils
de l’élée l’eût précipité dans les [ombres
demeures , fi Neptune le voyant en cepreflànt danger , n’eût admiré la parole
aux Immortels.cc Habitans de l’Olympe , leur dit-il,
n mon ame ell: émue du péril dans lequel
n les confeils du Dieu qui lance aueloinn les fleches invincibles , ont engagéa: le grand Énée. Infenfé ! il a provo-
» qué Achille au combat , 8c mainte-» nant il touche aux portes de la mort;n Apollon ne lui fera d’aucunlfecours ;
In l’innocent périt pour le coupable; le
n pieux Énée qui .Olftlt tant de viétimes
n aux immortels , foulli-e des douleursu aiguës.Volons à fou aide; repouffoûs
n loin de lui le trépas : je craindrois ila: que la mort de ce Héros n’excitât le ;
CHANT Î’lNG ruraux. 5:si courroux du fils de Saturne, contre lesa divin Achille 5 Car l’ordre du Deliin
sa eli qu’Enée furvive à cette guerre
n cruelle, que la race de Dardanus ,ss quelJupiter aima par-dell’us tous les.s autres enfans qu’il eut des filles dessa hommes , ne loir point annéantie ,ss que fon nom ne (oit point effacé dea dellùs la terre. Les enfans de Priamsa ont attiré fur eux la haine du fils dess Saturne 5 il tranfporte à la tige d’Enée
n le fceptre d’lllion; le fils d’Anchife
ss 85 fa poftérité régneront glorieufe-
.ss ment fur les Troyens , dans les fièclesn à venir (x).
.-.- a O Neptune qui enveloppes lass terre de tes ondes , répondit l’inflexi-
ss ble Junon , prends le parti qui te pa-n roîtra le plus digne de ta flagelle ; tiress Enée de ce prellànt danger , ou foufii’e
sa qu’il pétille parles mains d’Achille 3
a: ni Pallas , ni moi , ne volerons à foun aide; car nous avons juré plufieurssa fois , à la face de roubles Immortels;
’ C iij
si ’L’I L111) z,a) de ne repoullèr, dans aucun temps; lass mort de demis la tête des Troyens,ss pas même lorfque leur cité aura été
ss’ réduite en cendres par les Enfans de la
a) Grèce n. . ylnftruit des confeils de Junon , Nep-mue s’élance fur 1è champ de bataille ,
au milieu des javelots, au milieu dutumulte des armes; parvenu à la fan-glante arène où [Achille 8c le fils d’An-
chife le difputent la viétoire, il étend un
épais nuage fur les yeux d’Achille, arra-
che le pefan’t javelot fui-pendu au bouclier’Enée , le dépofe aux pieds d’Achille,
faifit d’un bras nerveux, le fils d’Anchife,
l’élève au - defus des bandes armées ,
tau-deli’us des courfiers , au-delÎus des
chars , fend avec lui le vague de l’air,le tranfporre à l’extrémité de cette plaine
fanglante , au lieu où les braves Cau- ’coniens s’arment pour marcher au com-
bat (y); le manifellant à les yeux , illui parle ainfi :
i: Fils d’Anchife , lui dit-il , quelle
CHANT VINGTIEME. 53n Divinité t’engagea dans ce téméraire
sa combat contre Achille , plus fort , plusss chéri que toi des immortels P Reculesa devant ce Héros , ne t’expofe plus àss l’ardeur indomptable du fils de Pélée ,
sa fi tu ne veux defcendre, avant le teins,ss contreil’ordre du Dellin , dans le fom-
ss bre royaume de Pluton.Attends, pour.sa combattre hors des rangs, contre les,ss Héros de la Grèce , qu’Achille ai: fitbi
ss fa deliinée , que la.Parqueait-tr"ancl1é
ss le fil de les jours. Prends confiancess alors; aucun autre des Grecs ne tess précipitera dans les fombres de-l
n meures sa. .Ayant ainfi dévoilé au fils d’Anchife
les oracles du Deltin , Neptune l’aban-donne , diflipe le nuage qu’il a répandu
fur les yeux d’Achille. Le fils de Pélée
promène autour de lui les regards éton-nés; pouffant un profond loupir , il fe
dit à lui-même : ’ü O Dieux l un grand prodige s’offre
u à ma vile l mon javelot cil à mesC iij ’ - i
54 Il ’ I z 1 4 1) E ,ss pieds , 8c mes yeux ne peuvent dé-ss couvrir le mortel que je brûlois dea percer. Je penfois qu’Enée s’attribuoit
ss une vaine gloire, quand il fe vantoitsa de la proteélion des Dieux; elle cil:a: manifefle; qu’il fuie, qu’il échappe au
si trépas (a); fans doute il ne tenterass plus de me provoquer au combat; jess cents foutenir l’ardeur des enfans dess laGrèce, découvrir parmi les Troyensss quelqu’autre viâime , qui éprouve la
ss force de mon bras ss.ll dit, 85 volant de rang en rang , il
adreliè la parole à chacun des Grecs:I n Divins enfans’ de la Grèce , ferrez
’ss de près l’ennemi , que chacun de
n, vous provoque au’combat le Troyen
ss qu’il verra devant lui; quel que (oitss mon courage, quelle que foit malforce,si) étantleul, il me feroit difficile desi combattre,’& de pourfuivre en même
u temps cette multitude d’ennemis.Quoi«
ss que immortels , Mars se Minerven pourroient à peine fufiire à tant de
CHANT VINGTIEME. 5;n travaux (au) l Ne craignez pas quess mon ardeur le ralentifle; j’emploierai
a: toute la force de mon bras, toutes; mon intrépidité, toute ma légèreté,
s5 pour enfoncer les bandes Troyennes;ss malheur à quiconque s’olïtira aux
ss coups de mon javelot n lAinfi Achille exhortoit les liens. De
fou côté, Heéior appelle les Troyens ,leur déclare qu’il marche contre Achille.
s. Valeureux Troyens! leur dit-il , ness redoutez point le fils de Pélée; jess pourrois , à fon exemple , défier lessa Immortels euxnnêmes , 8c cependant
s: je n’entreprendrois pas , armé du pe-
a fan: javelot, de combattre contre less Dieux(bb) gcar leur force l’emporte fur
as celle des mortels. Achille n’exécute pas
a: tout ce qu’il projette; il met à fin une
ss entreprife , en abandonne une autre, 6css la laiIÎe imparfaiteïïe cours provoquer
n le fils de Pélc’e au combat; (a force ,a, fou ardeur égalaffent - elles l’impé-
au moliré de la flamme, fut-il d’acier,
Civ
56 pl ’ I L I .1 D a ,n je ne le craindrois point (a) n.
Ainfi Heâor enflamme le courage des
Troyensf Ils marchent contre les Grecs ;.les phalanges fe confondent; l’air retentit
des cris. des deux armées 5 Apollon,s’approchant du fils de Priam: AI u Hector , lui dit-il , ne hafarde pas.a! un périlleux combat contre le fils den Pélée; demeure confondu dans la,a foule des tiens; dérobe-toi à la vue.n perçante d’Achille; crains les coups
n de for) javelot, crains fa redoutable
n n.i Ainfi. parla le Dieu ; Hector tremblesrecule au centre de la phalange. Cepenîdam le fils de Pélée fond fur les Troyens
’ avec de grands cris. Le premier quitomba fous les coups , fut le brave Iphy-tion , fils d’Orynthès , le Chef d’un
grand peuple. Il-naquit dans la puiflantepille d’Hyda (ce) , au pied du montTmolus couvert de neiges éternelles ( fi);d’un commerce fecret d’Orynthès avec
une Nymphe des eaux. Iphytion s’élanf
CHANT VINGTIEME. 5-;ce fur le fils de Pélée 5 Achille le prévient,
décharge fur fa tête, le péfant’ javelot
dont il e11: armé; les os du crâne fontlatifés; partagée par le milieu , la têtepend des deux côtés fur fes épaules; il
tombe avec fracas; Achille triomphe :a) Fils d’Oryntès , dit-il , le plus fier
y» des mortels , qui naquis dans les ma-» rais Gige’e (gg) , au centre des riches
a, polleflions de ton père , près du poilasa fonneux Hilus (72h) 85 de l’ombragé
a, Hermus (ü), tombe meurs auxn champs Troyens si.
Ainfi triomphe le fils de Pelée 3 ildit, a: les ombres. de la mort s’éten-dent fur les yeux d’lphytion , les cour-fiers des enfans de la Grèce le foulentaux pieds , les roues de leurs charsbrayent [es os. Le valeureux fils d’Anté-
nor, Demolcon s’avance pour le venger :fa témérité efi: punie 5 le iavelot du fils de
Pélée le frappe dans la tempe; la pointe
aiguë perce le cafque d’airain trop biblepour le défendre 3 l’os eûbrifé , la l’ur-
I n CV
58 12’! L I .4 1) a,face intérieure du cafque fouillée. Près
de ce Héros , Hippodamas s’élance de
fou char (k k) , fait devant Achille; lejaVelot du fils de Pélée l’atteint; il ex-
pire poullant des hurlemens affreux ,femblables aux mtigiŒenieiis d’un tau-
reau que de jeunes hommes entraînentà l’autel du Dieu qu’on adore dans
-Hc’licé (Il); Neptune le plait à con-
templer fa victime (mm); aulli horriblesfont les hurlemens d’Hippodamas expi-rant g (on ame s’exhale dans les airs. Près
de lui , Polidore tombe fous le javelotdu fils de Pélée ’, Polidore le plus jeune ,
le plus tendrement aimé des fils du vieux
Priam , qui l’emporte fur tous les frères
par la légéreté de fa courre. Les ordres
de fou père le tinrent, jtifqii’â ce jour,
éloigné des combats; le feu de la jeu?méfie , une ardeur téméraire, le defir de
montrer fa force 8c fa légèreté, l’en-
traînèrent dans la mêlée; il combat jur-
qu’â la mort parmi les plus intrépides
Guerriers 3 Achille le voit pourfuivant
z
CHANT VINGTIEME. 5.9les Grecs d’une. courfe rapide; plus’lé-
ger que lui , il s’élance , le frappe àl’endroit que défendent les anneaux d’or
du baudrier , où la cuiraflè cit double ;la pointe aiguë pénètre, de fort par le’nombril 5 Poliçlore tombe fur les genoux,
poull’ant de profonds foupirs : les ombres
de la mort l’environnenr5envain il s’ef-
force , d’une main défaillante , de rete-
nir les entrailles (n n). A la vue ide [onfrère étendu fur la poufliete, qui (carient,de l’es mains glacées, les entrailles fuman-
les, un nuage épais de douleur s’étend
fur les yeux du vaillant Heâor; il nepeut demeurer plus long temps éloigné
de cette (cène fanglante; agitant fou ja-velot, il fond fur Achille, avec la ra-pidité de la flamme. Le fils de Péléele voit; joyeux , il s’écrie :
n Celui que j’attendois avec impa-
a- tience, le meurtrier de mon cherce compagnon, qui porta à mon cœura: le coup le plus fenfiblev, marche contreæ moi 5 nous ne nous fatiguerons plus,
Cvj
60.I.’1LIADE,a, lui à fuir , moi à le pourfuivrc dansa, les fentiers raboteux de cette plainea fanglante (on) n. i
Il dit, 8: lançant fur Heél’or un re-
gard terrible z 9s Approche , s’écrie-
» t-il, que ta mort fatisfalfe ma ven-a: geance ».
z: a Fils de Pélée , lui réponditl’in-
a, trépide Heâor, n’efpère pas que de
a, vaines menaces portent la terreur dansa, mon ame , comme. dans celle d’una: enfant. Je pourrois repoullêr tes in:a jures par des injures ; mais je rendsa) juftice à ton courage , je me reconnaisa) inférieur à toi 3 86 cependant le forta) des combats repofe dans le fecret desa, Dieux ; quoique plus foible, je peuxa: te percer de mon javelot -, il elèn armé comme le tien d’une pointe
a: algue sa. sIl dit, 8: imprimant, par des fetoull’esréitérées , un mouvement rapide à l’arme
meurtrière , ilvla lance fur le fils dePélée 5 mais le faufile divin de Minerve
h
CHANT VINGTIEME. (ala’de’tourne , la repoufl’e fur le Héros ’ I
qui l’a lancée ;leljavelot tombe aux pieds i
d’Heâor. S’élançant fur le fils de Priam
avec de grands cris , Achille fait effortpour le percer; Apollon étend fur lesyeux une nuée épailie ; effet (le la pilif-
lance divine l il dérobe Heêtor à Yescoups. Trois fois Achille s’élance (pp),-
trois fois fou javelot ne percequ’unvain nuage; furieux , il redouble; lesefforts [ont vains; [on courroux s’exhale
en ce terribles menaces.sa Puis maintenant , dit-il , échappe à
nia. faulx de la mort fulpenclue fur taa: tête (qq); Apollon que tu invoquesn avant le combat , te dérobe à mes
. n coups, en ce moment; une autre-a, fois , fi quelque Divinité daigne me
u ferourir , tu ne provoqueras pasu impunément ma vengeance; mar-v checontre les tiens qui fuient devantn moi; malheur à celui que j’attein-
a, drai n l.Il dit,&: lance [on javelot fur Dryops,
’62 L ’ I L I .4 D s,l’atteint au fommet de l’échine , le ton?
verre à t’es pieds , l’abandonne, court
réprimer l’impétuolité de Demuchus ,
fils de Phylôtor , valeureux combattant,d’une taille gigantefque; le javelot dufils de Pélée le frappe au genoux 5 Achille
le perce de (a redoutable épée , [on amea’exhale dans les airs. S’élançanr de nou-
veau , le fils de Pélée précipite de leurs
chars Laogonus 8: Dardanus , deux filsde Bias; l’un tombe fous les coups de(on javelot , l’autre fous les coups de (onglaive (fr). Le fils d’Alal’tor emballe les
genoux, le conjure de lui laifièr la vie:sa Je fuis, lui difoitail, du même agea) que toi 3 renvoie-moi vivant à ceuxa» qui m’ont donné l’être n. lnfenfél
il ne tonnoit pas l’infiexibilité du filsde Pélée ’35) g envain il fait effort pour
i’émouvoirgenvain il ferre de les mains
tremblantesles mains viélorieufes d’A-
chille; le fils de Pélée les arrache avec
fureur, 84: lui perce le cœur; le fangemplit la vafie cavité de fa poitrine ,
CHANT maronnas, ’63les ombres de la morts’étendent fur les
yeux, fou ame s’exhale dans les airs.Saififlant [on javelot , Achille, s’élance
fur Mulins 3 la pointe aiguë pénètred’une oreille al l’autre. De fa lourde épée
Achille fend le crâne d’Echelus, filsd’Agénor; un fang noir fume fut leglaive; Echélus fubit fa deltinée; l’as
yeux le ferment à la lumière. Le javelot
du fils de Pélée atteint le coude deDeucalion , â l’endroit où les mufcles ,
86 les tendons le réunifient; la pointeaiguë pénètre jufqu’â la main du Troyen;
immobile , la main pendante , l’ infortuné
Deucalion attend le coup mortel; éle-vant [on glaive, Achille fait voler furla pouffiète , 8c la tête 8c le cafque quila couvre; la moëlle jaillit â gros bouilc
ions des vertèbres du Troyen; le tronc jfans vie eft étendu litt la terre. Achillel’abandonne , marche contre Rigmus ,
vaillant fils de Pirée , nouvellementarrivé de la Thrace, fa Patrie; le ja-velot meurtrier’l’atreint dans le flanc;
(a, I’ILIADE,il en renverfé de (on char. Son écuyerAréithous détourne les courfiers; lefils de Péle’e lance fou javevlor -,’ il
tombe ; fes courliets fuient effrayés.Tel un valie incendie allumé dans uneiinmenfe forêt, poulié par les fouillesimpétueux des vents , s’étend du fom-
met defléché des montagnes , dans lavallée, qu’il couvre de tourbillons deflamme , des flots d’une épailTe fumée,
qui s’élèvent ufqu’aux nues; tel Achille ,
femblable à un Dieu, armé du javelot
meurtrier , parcoure cette plaine fan-glante , pourfuivant les Troyens , por-tant de tous côtés le carnage 8c la mort.Semblables aux graines réduites en pou:
dres par une meule pefante , que broyent,
dans un aire fpatieufe , deux vigoureuxtaureaux attelés a un même joug, lescadavres fanglans , les cafques , les bou-cliers, les javelots font. brifés pas lescourliers du fils de Pélée; l’eflieu de
fou char ell; teint de fang; le fang jaillitde delfous les pas des ceurliets 5 l’orbite
CHANT VINGTIEME. a;des roues, le fiége , lesiparties les plusélevées du char en [ont couvertes 5la fueur découle de tous [es membres ;le’ fang fouille-fis mains invincibles,
5 l’amour de la gloire efl: dans Ion; cœur (tr).
’66 ÀL’ILIADE,
CHANT VlNGT-UNIEMIE. -
Combat d’Achille près des rives du
Fleuve.
R E p o u s s É s juÏqu’aux rives du grand
fleuve , du Xante tortueux , né de Ju-piter (a) , les Troyens (e partagent. Lefils de Pélée pourfuit les uns jufques
4 fous les murs de la grande Cité. Trem-blans , en défordte , ils fuient , par cemême chemin qui, le jour précédent ,fut le théâtre des flirteurs d’Heâor. Pour
les livrer au fils de Pelée, pour les em-
pêcher de trouver un afyle dans leursmurs , Junon étend fur eux une nuéeobfcure D’autres font précipitésavec fracas dans le fleuve qui roule fesflots argentés fur un fable mobile ç les
gouffres profonds , les rives [encres duScamandre retentiflènt du bruit de leurchûre , de leurs cris douloureux , de
CHANT VINGT-UNIEME. 67leurs longs gémilremens 5 ils nagent çà
a; là emportés par les courants , fem-blables à des fauterelles qui parcourentle vague des airs, difperfées par les feux
allumés dans la plaine ; le tonnerregronde , la foudre éclate, elles tombentenglouties dans le fleuve (c); ainfi , fousles coups d’Achille , les hommes &’les
chevaux arrêtent les courants du pro-fond , du rapide , du tortueux Xante ;
- fes rives retendirent des cris des mou-rants. Dépofant fon javelot fous unmirthe , l’épée à la main , [embla-ble à un Dieu, le fils de Péle’e s’élance
dans le fleuve 3 frappe de toutes parts ;de longs gémilÏemens le font entendre g
l’onde cit teinte de fang. Tels les poif-
fons fuient devant le dauphin ; trem-blans ils fe cachent dans les humidesretraites de la plaine liquide; le monitreles pourfuit dans cet afyle ténébreux ,
dévore tous ceux qui tombent fousfa dent meurtrière; tels les Troyensentraînés par les courants rapides , em-
68 I ’ I L 1 A .D E ,pliaient les antres efcarpées des rochesvoifines du Xante. Las enfin de carnage ,le fils de Pélée choilit douze jeuneshommes d’une race illufire , dont lefang doit couler fur le bûcher du filsde Ménétius , pour appairer les mânes de
fou fidèle compagnon. Tremblans com-me des faons timides , Achille les failit ,les enchaîne, les mains liées derrière le
dos à l’aide des riches baudriers qui les.
couvrent (d) , les entraîne par les replisde leurs tuniques,les livre à les com-Apagnons pour les conduire aux vaif-féaux , s’élance de nouveau pour re-
commencer le carnage. Le DardanienLicaon , fils de Priam , fuit nageant[dans le fleuve; il s’offre le premierà fa vue. Il fut n’aguere [on prifon- enier. Achille ayant pénétré, pendant la
nuit, dans un enclos du vieux Priam,y trouva chaon occupé à couper lesbranches d’un figuier fauvage , qu’il
defiinoit à former les jantes de fouchar 5 il l’emmena captif, rembarqua fur
C114 NT VINGT-UNIÈME. 69les vaiflëaux, pour le tranfporter à Lem-
nbs, le vendit au fils de Jafon. L’lmbrienHétion , lié par les nœuds de l’hofpita-
I lité l avec Priam , le racheta d’une im-menfe rançon , l’envoya à A risbé. S’étant
échappé en fecret , Lycaon efl: rentré;
dans le Palais de fou père. Depuis onzejjours il célébroit avec les amis , dansa les jeux , dans les fêtes; dans les feflins ,
fa l’ortie de Lemnos; le douzième iltombe entre les mains d’Achille, quile précipitera dans les enfers. Sans caf-
que , fans bouclier , fans javelot , ayantquitté les armes pour fuir avec plus derapidité, à travers les ondes du fleuve ,dégouttant de fileur , épuifé de fatigue ,
le fils de Pélée le recourroit 5 furieux ils’écrie :
si O Dieux! un grand prodige s’offre
n à ma vue. Sans doute les Troyens ontn le Vprivilége d’échapper à la nuit du
n trépas , de renaître après leur mort.
u Cet homme fut vendu par moi dansa: Letnnos; l’efpace immenfe des mers , a
’t
t...
sa,
A u
au: aau;
7° L ” I l I A D E;n barrière infutmontable aux efforts dessa mortels, n’a pu l’arrêter (e).Qu’il tombe
n maintenant fous les coups de mon jaafi velot; ellavons s’il parviendra à fe dé-
» livter des portes de l’enfer , fi la terresa qui arrête l’impétuofité de tous des
a: mortels , pourra le fixer mTandis que furieux il s’occupe de ces
penfe’es , Lycaon tremblant approche ,le conjure de lui conferver la. vie. ’Déjà
Achille lève fou javelot , fe difpofantà le percer ; profondément incliné letrille Lycaon , d’une main embtalfe fesgenoux,de l’autre il arrête l’arme meur-
trière ; la pointe demeure enfoncée dans
la terre.tr Divin Achille, lui dit-il , je t’a-
» borde en Suppliant ( f) ; refpetïte mon
n infortune. Le jour auquel tu me fisn ton captif, dans le domaine de mona. père , je partageai avec toi les dansa) de Cérès. Tu m’entraînas à Lesbos ,
a) loin de ma terre natale , tu me vendisa le prix de cent bœufs. Tu en obtien-
z f.3
Cru a r î’INGT-UNIEME. 71b dras trois fois autant li tu me confervesaa la vie. La douzième aurore luit à peine i
aa fur l’horifon , depuis le jour auquelaa je fuis arrivé à Troyes , ayant beau-,
aa coup foulfert. Objet de la haine dela) Jupiter , ma cruelle deltinée me re-aa met une féconde fois entre tes mains.aa Sans doute ma mère Laothée , fille du
-aa vieux Althée , qui règne dans la haute
aa cité de Pédafus . près des rives du
a: Samios , fur les Lélèges favans dansaa la Marine , m’engendra pour exifter l
a. pendant peu de temps fur la terre.aa Priam choilit Laothc’e entre les filles
aa de ce Roi ; il l’époufa; en eut deuxaa fils , deltinés à tomber l’un 8c l’autre
aa fous les coups de ton javelot. Le divinaa Polidore mon frère , combattant àaa pied , hors des rangs,fut précipité par
aa toi dans les fombres demeures. Leaa même fort m’elt réfervé , puifque le
sa Deltin me livre à toi , pour la fecondeaa fois; ta pitié feule peut me préfetver
aa du trépas. Écoute ce que je vais dire ,
7:. L’ILIADE,"aa grave-le dans ta mémoire. Épargneaa ma vie; je n’eus pas la même mère
aa que l’homicide Heôlor qui te ravitla, ton fidèle compagnon , dont la bontén égaloit l’intrépide valeur aa.
Ainfi le fils de Priam implore la.-clémence d’Achille. Il en reçoit. cette
terrible réponfe:
a lnfeufé! ne me parles plus de tan-a: con ; mets fin à tes harangues. Avantaa que Patrocle fuccombât à fa’cruelle
aa-del’tinée, je me plaifois à épargner le
aa fang des Troyens. Réduits en capti-aa viré, par les loix de la guerre, jeaa les vendois , je leur permettois deaa le racheter. Maintenant aucun desaa Troyens , fut-tout aucun des fils deaa Priam , qu’un Dieu livrera entre mes
mains , fous les murs d’lllion , n’éo
a chappeta au trépas. Celle de me fati-a guet par d’inutiles larmes. Celui que
j’aimois , Patrocle cil mort; fuis-ledans le tombeau. ’Tu vois quelfuis , tu cannois la gloire de mon
.33’"3
vu
a: pèer;
CHANT VINGT-UNIEME. 73’5a père; une Déell’e me conçut dans fou
sa fein; mon courage , la majeflzé quià m’envitonne , le manifeftent à tes
aa yeux ( g) 5 a: cependant le glaive deaa la mort efl: fufpendu fur ma tète.aa Demain , ce fuir , peut-être en ce,a. moment, un Troyen me percera de,aa fou javelot , un traître décochera fut
v moi une flèche meurtrière aa.
Il dit; les genohx de Lycaon ne peu-ivent le foutenir 5 fou cœur cil: abattupar la crainte; le javelot du fils de Pé-lée échappe de fa main , il tombe lesbras élevés vers le ciel. Achille tirantfa redoutable épée , le frappe dans la.gorge au-dedus de la clavicule , l’étend
fur la terre couvert , d’une immenfepoullière qu’il imbibe de fou fang. Leprenant par les pieds , Achille l’élève ,
le précipite. dans le fleuve; infulrantâ
[on malheur : ’a Que l’humide élément , féjourwdes
aa poilfons , (oit ton tombeau , dit-i1.aa Ils boiront ton fang 3 ta mère ne te. ,
Tome IVI . D,
7’47 ’I.’1 L 1.41) sa,’9’: placera point fur le lit funèbre ; ta:
aa’cendre ne fera point arrofée de les
a; larmes , le Scamandre te roulera dansaa’ fes flots tortueux , te portera au leura” des mers 5 déchirant tes membres dé-
aa’licats , les poilions bondiront fur la. .
a"liirface de.la plaine liquide Enaa-vain , ô Troyens , vous elfayez m’é-
a chapper par une fuite précipitée; je
aa vole fur vos pas ; vous tombera fousaa les coups de mon javelot; la terres fera arrofée de votre laiig, julqu’â ce.
aa que nous ayons réduit en cendres la,a». grande cité d’lllion. Ni la largeur de
aa votre fleuve , ni l’es circuits tortueux ,
aa ni la profondeur de fou onde argen-a rée , ni les taureaux que vous immolez
u
n fur lès tiges , ni les courliers que vous.aaPrécipitez vivans dans les ondes , neaa vous déroberont aux terribles effetsn de mazhaine (i); vous périrez tous.aa Ainli feta vengée la mort de Patrocle ,
aa la mort tant de Héros dont vousa avez verlé le fang, jufques dans nos
aux? fluor-unaus. 7SQ a. vaillèaux , tandis que mon fatal cour-n roux me tenoit éloigné de ces Com-aa bats meurtriers (Æ) aa.
Il dit. Le Dieu du fleuve irrité ,médite en lui-même par quels moyens
il pourra écarter de fes rives le divinfils de Pélée , 8: porter fecours auxTroyens. Armé du terrible javelot ’,Achille s’élance fur Aflérope’e fils de
Pèlégonus , que le grand fleuve Axiuseut d’un commerce (octet avec Péribe’e
l’aînée des filles d’Achélfamenée. Tel
eltle Héros qu’Achille pourfuit en ce
moment. Nouvellement forti du fleuve ,Altéropée s’arrête à la vue du fils de
Péle’e; deux javelots font dans fes mains.
Indigné de cette multitude de Troyensque l’implacable vengeance d’Achille
précipite dans les ondes , le Dieu duXante fouflle le courage dans [on ame.Le javelot tendu, l’œil en feu , les deuxHéros s’avancent l’un fur l’autre. Adref-
fant le premier la parole au fils de Pèléê,
gonus : ’ Dij
51.2.
- Amç, fifiwï En .47); 1...-.i:
76 .I.’-ILIA.D!,’4: O toi dont la témérité me pro-Ë
aa voque au combat , s’écrie le fils de
aa Pélée , qui es-tu ? Quelle elt ton ori-
in rigine ? Malheureux les pères dOntaa les fils affrontent mon courroux! la
:: c: O Achille , répondit Afléroaaa pée , que t’i-mporte mon Origine?
se Loin de ces rives , la riche Pœonie eli:
.a ma patrie; je commande aux valeu-in teux Paoniens; les flambeaux de l’au-
aa rote Ont éclairé onze fois la terre ,depuis le jour auquel j’arrivai au fe-
a cours d’lllion. Le val’te Axius , qui
a: furpall’e tous lesfleuves parla limpi-
aa dité de les ondes , ell: mon aïeul.n P,èlégonus (on fils , me donna le jour.
p Combattons maintenant, illultre filsa5 de Pélée n.
, ’ Ainli il menaçoit : Achille lève fou
javelot; Altéropée lancedans le même
imitant les deux javelots ; car il fe fervoitégalement des deux mains : l’un atteint
le bouclier d’Achille, prélent des Dieux ,ô; s’arrête dans la lame d’or de ce foliçlç
3
v
CHANT VINGT-UNIEME. 77bouclier ; la pointe aiguë ell: émoulfée :
l’autre effleure la main droite du fils dePélée ç un faug noir coule de la plaie;l’arme meurtrière vole 85 s’enfonce dans
la terre. Impatient de frapper, Achillelance fou pelant javelot; il s’égare, s’en-
fonce profondément dans la rive efcar-Fée ; le fils de Pèlégonus fait effort pour
s’en failir; trois fois il le ferouetpuill’am-
ment , 8c ne peut parvenir à le dératacher; il tente’un quatrième effort;faifilfaiit la redoutable épée, Achillefond fur lui, la plonge dans fun flanc (m);les entrailles du Pœonien Altéropée dé-
chirées , tombent à terre, les ombresde la mort s’étendent fur les yeux ,fou ame s’exhale dans les airs , le filsde Pélée s’empare de fes armes a:
triomphe: ’n Meurs , lui dit-il , et apprends qu’il
aa el’t dangereux aux enfans des fleuves
aa de le mefurer contre les defcendansaa du fils de Saturne. Tu te vantesaa d’être iflu d’un grand fleuve; je me
D iij
78 L ’ I L I A D z ,aa glorifie d’être de la race de Jupiter.
aa Eacus mon ayeul , le pur fang de Ju-aa piter , régna fur les nombreux Theflà-
aa liens. Il donna le jour à Pélée mon
"aa père. Autant Jupiter l’emporte fur les
aa Divinités des fleuves , dont les ondes
aa rapides le perdent dans le valle desaa mers , autant la race du fils de Saturnea l’emporte fur celle des defcendans desaa fleuves.Que le Xante fur les rives du-» quel tu as combattu vienne , s’il peut,
aa à ton aide , ou plutôt qu’il ne halarde
aa pas de combattre contre le fils de Sa-’aa turne. Quand le. tonnerre gronde ,sa que la foudre éclate , le Roi des fleu-aa ves l’Archélæus lui-même frémit (n) ,
i: l’Océan tremble , l’Océan dont tous
aa les fleuves , dont toutes les fources,aa dont tous les lacs tirent leur ori-n gine a).
Il dit; arrache fans peine fou javelotenfoncé dans la berge , 6c abandonne lecorps langlant d’Afte’ropée étendu fur le
fable; l’onde baigne la plaie; les poif--
au
CHANT VINGT-UNIEMB. .73,Ions nagent à l’entour , s’abreuvent de
7 l’on fang , le rioutrillènt de fa chair (a). .Le fils de Pélée s’élance l’un les valeureux
, Pœoniens. Ils ont vu tomber leur Roi;effrayés ils parcourent , dans leur fuiteprécipitée, les bords tortueux du Xante.
Achille les poutfuit; Therfiloque, Mé-.don , Artyphile , Manéfus , Thralius ,Anius 8: Orphélétès ,a tombent fous les
coups du fils de Pélée; grand nombred’autres enlient mordu la pouliière , li la
voix du Xante itité ne le fut fait en-tendre de les profonds abîmes : u Cruel
aa Achille ! tu abufes de ta force , tu’aa abufes de la proteé’tion des Dieux (p).
a, Si le fils de Saturne t’a livré tous les
aa Troyens, fi aucun ne doit échapperaa à ta fureur , repouflè-les dans la..aa plaine , épargne à mes yeux cet hor-
aa rible fpeétablc (q). Mon onde paci-aa fique , mes bords tians font couvertsaa de cadavres l Cette digue affreufeaa artère le cours de mes flots , m’em-
aa pêche de porter à la merle tribut deD iv
80 L ’ I L 1 A D a ,aa mes ondes. Filssde Pélée , infatiable
a. de fang! aucun n’échappe â ta ven-
:aa geance ; je ne peux te regarder fansaa horreur. Roi d’un grand peuple, mets
aa un terme à ton courroux aa.: « Divin Scamandre, lui répondit
-aa Achille , un jour viendra que tes de-» lits feront l’arisfaits ’: en ce moment
aa je ne relierai de répandre le fang ,aa que je n’aie repoulfé les Troyens dans
aa leurs murs , que je n’aie mefuré messe forces contre Heétor , qu’il n’ait verfé
sa mon fang ou que je ne l’aie abattu à
aa mes pieds aa. -Il dit , 8c femblable à un Dieu is’élance fut l’ennemi. Le fleuve profond
, adreflant la parole à Apollon-zu O toi , dit-il , que ton arc d’argent
se diltingue entre tous les Immortels!-aa fils de Jupiter , elt-ce ainfi que tuaa exécutes les ordres de ton père ? Le
a. fils de Saturne te chargea de portera) fecours aux Troyens , jufqu’â cea: que le foleil plongeât dans l’Océan ,
CHANT ’VINGT-UNIEME. etsa jul’qu’â ce que la nuit étendît l’es voiles
aa fur la terre aa. ’Il parloit encore : cependant du l’om-
met de la rive , Achille agite l’on jave-lot , l’e précipite dans les flots. A cette
vue le Xante le trouble .; l’es ondesamoncelées repoull’ent, fut leurs rives ,
cette foule de morts que le fils de Pé-lée a immolés à l’a vengeance. Mugiflànr
comme un taureau en fureur, le Xantes’emprell’e de cacher les Troyens dans
les antres qui environnent les gouffrestortueux; il en dérobe un grand nom-bre au trépas. Enveloppant le fils dePélée , l’onde écumeul’e le brife contre
l’on Valte bouclier , s’élève , retombe , ne
lui permet pas de tenir ferme. Un hautpeuplier élevoit l’a tête altière au-delfus
des rives du fleuve ; Achille s’en faifit ,s’attache à l’es branches , l’entraîne avec
l’es racines 85 la berge l’ut laquelle il acrû ; l’on épais feuillage , l’on tronc , l’a
tige élevée , l’on valte’btanchage , arrê-
tent l’impétuolité du Xante ; Achille
D v
iIl
sa, l’ILIAD’l,Jeffrayé s’en l’ert pour traverl’et, fur cette
fragile digue , l’onde écumeul’e. Le fleuve
rapide ne celle de le pourluivre ; il s’é-
lance de l’es gouffres profonds ,; le pré-
cipite du l’ommet des montagnes pourl’ecourir les Troyens , pour arrêter l’im-
pétuofité du fils de Pélée , qui franchit
d’un faut léger autant d’el’pace qu’en
parcoure un javelot lancé par un brasnerveux; l’es yeux l’ont aulli perçans que
ceux de l’aigle le plus léger , le plus fort
des oil’eaux de proie , l’on vol aulli ra-
pide (r) , l’aitain réforme fur fon corps ï
entraîné par le fleuve , il combat contre.
les flots, fuyant vers la plaine -, le fleuvele pourl’uit avec un horrible fracas :-ainli l’on voit , dans les jardins , l’eau.d’un étang dont la bonde a été enlevée,
qu’une pente hardie favoril’e , furin011-.
ter les obflacles que les lillons lui oppo-l’ent ,’& prévenir l’aétif Cultivateur qui ,
la bonde à la main , dirige l’on cours ,
pour abreuver les fleurs 6c les fruits que.l’ardeur du foleil a dell’échés; les mile
CHANT VINGTU-NIEME. 5?;loux agités murmurent (a); telle larapidité des ondes écumeufes furpnfiela légèreté d’Achille 5 car les Dieux [ont
plus forts que les mortels. Quand leléger fils de Pelée s’efforce de renfler
à l’impétuofité des torrens , d’éprouver
fi quelque Divinité ne viendra point à[on aide , fi tous les habitans du mileOlympe ont réfolu [on-trépas (t) , anili-
tôt les flots écumeux-du fleuve illil deJupiter , s’amoncèlent fur les épaules g
quand, épuifé de fatigue , le fils de Pé-lée raffemble feé forces pour s’élever
d’un faut rapide à. la furface de l’onde;
le fond lui manque , le cours impé-tueux du fleuve lui oppofe un obllaclequ’il une peut furmonter. Elevapt les
yeux au Ciel, pouffant de profonds
foupirs: .a O Jupiter , dit-il , aucun des lm-» mortels ne ptendra-t-il" pitié de moi,
n ne me protégera-vil contre ce fleuvep irrité? Je me foumèts à tous les tra-"u vaux que les Dieux voudront m’im-
D vj
84., L’-ILIJDE, pn pofer. ’Aucun des Immortels ne me«a: trompa aufli. cruellement que ma.a: mère z Ta vie fira courte , me difoita: Thétis; Apollon te percera de jà:nfieches invincibles, jbus les murs dea: Troyes (v). Hélas! mon fort feroit
v sa plus doux s’il en étoit ainfi. Quea, n’ai- je fuccombé fous le bras d’Hec-
u- rot , le plus courageux des Troyens!a, Un Héros injeut précipité dans les
safombres demeures, un Héros euta: recueilli ma dépouille mortelle.n Maintenaint englouti fous les ondesa du Scamandre , je péris fans gloire ,
a, comme un vil Pâtre , fans ex-» périence , entraîné dans la raifort
sa des pluies , par un torrent qu’il nea: peut franchir à. .
ll dit; Neptune à: Minerve ayantpris la forme de deux mortels , s’ap-prochent , le foulèvent dans leurs bras ,rappellent le courâge dans Ion ame. LeDieu qui ébranle la terre , Neptune lui
adrelïant la parole : -
CHANT VINGTÂUNIEME. si;et Fils de Pélée , dit-il , que la fu-
n reur de ce fleuve ne porte pas les! trouble dans ton ame ; deux Divinités» volent à ton aide ; Jupiter approuven nos projets. Prends confiance; je fuisn Neptune -, Minerve m’accompagne;9: ce n’elt pas dans les ondes de ce fleuve
sa que le Deftin a fixé le terme de taa vie. Bientôt les eaux s’écouleront,
a fa fureur s’appaifera ; tu le verras de
s3 tes yeux. Suis nos figes confeils ,sa graves-les dans ta mémoire. ,Ne celle
sa de pourfuivre les Troyens que tusa n’aies contraint ceux qui échappe-
» routait trépas de chercher un 3(era fous leurs murs. Ne retourne auxsa vaillëaux que couvert de la gloiren immortelle dont nous aurons comblé ,a, tes vœux , ayant verfé le fang d’Hec-
a tor (x) n. »Ainfi parlent Neptune 65 Minerve ,8: ils difparoiflènt , rentrent dansl’airemblée des Dieux proteéteurs des,
Grecs. Afietmi- par cet oracle favorable,
’86 L ’ I L 1 A D a,le fils de Pélée s’éleve fur la furface
de l’onde , s’élance dans la plaine. Le
Scamandre débordé , roulant dans fes
flots, les armes , les corps fanglansdes Troyens , le couvre de (es ondes gmais ni la rapidité , ni l’énormelargeur du valiesfleuve , ne peuventl’arrêter; Minerve accroît les forces 5fa réfiflance ajoute à la fureur de l’im-
pétueux Xante; fes flots amoncelés cou-
lent avec plus de rapidité; elevant la.voix il appelle le Simoïs.:
«,0 mon frère , lui dit-il , réunifions
n nos efforts pour contenir ce Hérosa audacieux , le fléau des Troyens tropsa foibles pour le combattre! Bientôt ila! réduiroit en cendres la ville de Priam.sa Viens à mou Îecours , ô mon frère!
sa Que les eaux de toutes les fources qui. a nous apportent leurs tributs le con-
wfondent; rompons leurs digues , épui-n fonsles ruifleaux , tarifions les fon-u raines pour emplit nos valtes canaux,a que nos flets accumulés fe débordent
’CHANT VINGT-UNIZME. r7à: avec un horrible fracas , déracinons
as les arbres , roulons leurs .troncs danssa .nos ondes , entraînons les rochers ,sa réprimons l’orgueil de ce mortel qui
a: marche contre Troyes avec la fiertéa d’un Dieu. Ni fa beauté , ni fa force
sa invincible .,” ni fa brillante armure ,pss ne le déroberont à l’impétuofité de
ss nosflots réunis ; je roulerai (on corps ,
s: je le couvrirai de mesfables , lesa) Grecs ne pourront raŒembler fes os-ss .furchargés de mon épais limon.Tel en:
ss le trophée que je lui prépare, aulieu
a: du fuperbe monument que les Enfans’ ss de la Grèce lui enflent élevé QI)», .
Il dit; fes ondes écumeufes, fan?glantes , roulant les cadavres dans leursflots azurés ,v fondent ’ fur Achille avec
un bruit affreux, s’élèvent au-defliis
de fa tête , le couvrent en entier. CraiJgnant que la rapidité du .fieuve nel’entraîne , Junon jette un cri perçant.
Adreflant laeparole à (on fils Vulcain -:
.6 Boiteux-Vulcain , mon cher fils;
t8 I ’ I z 1 A 1), 1: ,’ss lève-toi , lui dit-elle; réprime lase fureur du tortueux Xante ; que desa torrens de flamme sèchent fes flots.ss J’exeiterai une violente tempête; à
v ma voix, le vent (FER, l’impétueux
3; vent du Midi accourant du foin dessa mers , porteront les feux fur la tête des
sa Troyens, confirmeront eux 8: leursa! armes ; qu’un vafte incendie s’étende
ss dans les forêts voifines des rives dess ce fleuve; ne te lame fléchir ni parn les fupplications , ni par les. doucesa. parolesnle ce fleuve téméraire , que tu
sa n’aies rappelé dans leur lit les flots
sa tumultueux; attends,ipour éteindre ces
se feux , les ordres que je te donnerai dua fommet des montagnes n.
Elle dit : Vulcain allume un vafteincendie; des tourbillons de flammesroulant dans la. vallée , confument cettefoule de Troyens qu’Achille a précipi-
tés dans la nuit du tombeau ; la plainecit delréchée 5 les ondes du fleuverappelées dans «leur lit , reprennent
CHANT VINGT-UNIEME. 89leur limpidité. Tel dans la faifon del’automne, le fouille impétueux de Bo-
rée ayant deliéché un fertile verger que
les orages avoient inondé , porte lajoie dans l’ame du Cultivateur: ainficette vafte plaine que le Xante avoitinondée devient aride; détournant fez
feux , Vulcain les lance fur la furfacede l’onde , confume les ormes , lesfailles , les myrrhes, les lotos, lescyprès , les joncs marécageux quicouvrent les rives fleuries du Xante ;les poilions , les folâtres anguilles , qui.bondilToient fur l’onde limpide , dansles replis de ce fleuve tortueux , défié.
Clié par le fouille brûlant du Dieu dufeu , languiflent 6c meurent 3 epuifé par
. la flamme dévorante, le Xante adtelÏe
la parole a Vulcain:st O Vulcain , dit-il , aucun des
sa Immortels-ne réfifle à ta puiITance!
sa je ne combattrai pas contre tes feux;sa appaife ton courroux ; que le divina! Achille chaire, des ce jongles Troyens
I
.90 I.’ I L 1 A D E,sa de leur puiffante Cité; je celle de les
.sa défendre 3 j’abandonne un combat
vas trop inégal sa. iAinfi parle ce fleuve confume’ par les
feux de Vulcain. Ses ondes bouillentcomme la graille d’un porc enferméedans un vafe d’airain , qu’enveloppe la
flamme d’un brâfier attifé par unetrimmenfe quantité de bois fec ; tellesbrûlent les rives de ce grand fleuve;telle fou onde frémit &bouillonne;l’on cours cit rallenri; pénétrées-par la
force indomptable du feu, fes eaux"s’exhalent en vapeurs 3 il adrellè a Junon
les humbles prières z
n s0 Junon , dit-il , ton fils fufpenda. le cours de mes ondes ! pour quel:10 forfait [e plaît-il à me tourmenter?as Mon crime cil-il plus grand que celuin des autres Divinités proteétrices des
sa Troyens? Je les abandonne, puifquesa tu l’exiges; que Vulcain celle de me
vapeurfuivre; je te promets avec fer-s. ment que mes outiles fecours ne dérœ
CHANT VINGT-UNIEME. ,1sa beront zplus les Troyens au trépas ,sa lors même que les Enfans de la Grècesa réduiront en cendres la puilfante Cité
a: d’lllion a).
Il dit; fe confiant aux promelfes duDieu du fleuve , Junon aux mains d’al-bâtre adreffe la parole à fou fils :
«t O Vulcain! généreux enfant auquelsa j’ai donné l’e jour; arrèie , lui dit-elle!
sa un Dieu ne doit pas être tourmentésa pour de vils mortels sa.
Elle dit 5 Vulcain éteint fes feux; lefleuve refièrré dans fou lit parcoure en
paix fes rives brillantes. Junon layantdompté l’impétuofité du Xante,
cimente , :rnalgté la haine implacablequ’elle porte aux Troyens , un heureux
accord entre Vulcain a: le Dieu dufleuve.
Mais l’afi’reufe Difcorde règne parmi
les habitans de l’Olympe. Les deuxbandes des Divinités proteéttices des
Grecs , proteétrices des Troyens , fe’lèvent avec précipitation ,, marchent
9a. I. ’I I. 1 A 1) a,l’une contre l’autre : la terre gémit fous
leurs pas ; le fon éclatan’t de la nom-’-
pette retentit fur la voûte éthérée (ï).
Aflîs au fommet de l’Olympe , Jupiter
entend ce bruit affreux ; la divifion quirégné entre les Immortels porte la joie
dans fou cœur. Déjà un court efpacefépare les deux partis. Mars dont le
’ bras d’airain ’brife’ les boucliers , donne
le premier le fignal du combat. Le ja-velot tendu , il s’élance fur Minerve;adrefl’e à. la Déeffe ces reproches
amers : Q .n Audacieufe Divinité , qui ferries laa divifion parmi les Immortels, pré-sa tends - tu par de tels exploits fignalersa ton courage ( au)? Qu’il te fouvienne
sa des confeils impies que tu donnas ausa fils de Tydée , Diomède , lorfque parLa ton ordre il lança fur moi fou javelot.
as Ton bras le dirigea; une large blefluresa déchira mon flanc; maintenant j’ai
sa cette confiance que tu porteras lauppeine de ses forfaits sa.
CHANT VINGT-UNIzME. 9;Il dit , 8c lance fou javelot fur la ter-
rible égide qu’environnent des franges
innombrables, que la foudre même deJupiten ne peut percer; les mains teintesde fang,l’homicide Mars fait effort pour
brifer l’immortel bouclier : la Déclic:ébranlée, recule , faifit d’un bras ner-
veux une roche noire , raboteufe , d’unpoids énorme , enfoncée profondément
dans la terre , borne antique des héri-tages; lançant ce roc avec force, ellefrappe Mars dans jl’échine; il tomberenverfé , étendu fur la pouHière , fou
corps couvre l’efpace de fept arpens, fa"lie chevelure cit fouillée , l’horrible
fracas de fes armes retentit au loin;Minerve triomphe!
« Infenfé! dit-elle , reconnois la fu-
sa périorité de mes forces-,ne hafar es
sa plus un périlleux combat. Ainfi tesa puniffent les furies vengetefles que ta 4’sa mère invoqua , dans fa colèresgle jour
sa qu’abandonnant le parti des Grecs , tu
sa feeourus les perfides Troyens sa!
94’ L’IILIADE,Elle dit , 85 détourne [es yeux érîn-
celans de fureur. Vénus , la fille deJupiter , s’approche de l’homicide Mars ,
qui refpire avec peine; lui rendant lamain , elle s’efforce de rappeler fesefpritst, le relève , l’emmène. Junon
les voit fuit ; adrelÎant la Parole à
Minerve: -a Filledu Dieu qui lance le tonnerre,u lui dit-elle; l’adultère Vénus fouf-
.n trait l’homicide Mars au tumulte desa) armes 3 pourfuis-les , ô ma fille! a!
Elle dit; la joie éclate dans les yeuxde la Déelre de la Sagefre; elle volefur les. pas de Vénus à: de Mars , com-
prime de fa main puiflànte le feînde la DéelÎe de la Beauté; les genoux
de Vénus fléchiflènt; elle tombe éva-
nouie, 8c Marsi l’es côtés , étendus l’un
86 l’autre fur la terre.
n Que tous les Dieux, promoteurs desa Troyens , qui combattent contre lesa, valeureux Enfans de la Grèce, s’écrie
g la friperbe Minerve , ne font-ils aufli
C
CHANT VINGT-UNIE-ME. ,95a courageux, aufli patiens qu’Aphrodire,a» qui , bravant mon couteux, el’c accon-
a) rue au fecours de Mars! Depuis long-» temps nous enliions ravagé la grande3) Cité d’lllion , 8: mis fin à cette guerre
sa cruelle u.Elle dit; la Déeflè aux bras d’albârre
Junon, fourit. Neptune qui ébranlelaterre , admirant la parole à Apollon:
a Apollon , lui dit-il , demeurerons-» nous fpeôtateurs oififse de ces com-n bats P Il feroit honteux pour nous desa remonter dans le Palais d’airain de
a: Jupiter , fans y avoir pris part. Com-n mence 5 car tu es le plus jeune. Ne’
n avant toi, ayant acquis une longuea expérience , la viâoire feroit peun glorieufe , li je lançois le premiern mon javelot. Infenfé ! ne te fou-» vient-il plus des maux que feuls,n entre tous les Immortels, nous fouf-a frîmes dans cette Cité perfide. Exilé:a de l’Olympe , par l’ordre (le-Jupiter ,
n- nous fûmes contraints de louez nos
96 I ’ I L 1 A D z ,’a: fervices , pour une année , à l’injuûe
a Laomédon : nous convînmes de prix
) avec lui. Soumis aux ordres de cemortel , je lui bâtis la ville qu’il fon-
doit; j’élevai fes remparts; mes mains
a conflruifirenr la haute muraille quiu enferme Cette Cité puiflante, je la.a rendis inexpugnable; tandis que , fousa) l’habit d’un vil Pâtre , tu veillois à
a: la garde de, [es bœufs , dans les pro-u fondes vallées, dans les vafies forêts de
a) l’lda. Quand les faifons , les mois ,
3
vv
U
u
v n les heures furent révolues , que l’épo-
n que de notre payement fut échue ,a le perfide Laome’don nous refufa lea. [alaire qui nous étoit dû, nous chaŒa
a) de fa préfence , ofa te menacer dea relTerrer tes pieds , 85 tes mains , danssa d’indignes fers ," clerc vendre comme
S! un vil efclave, dans une terre étran-» gère , nous mutiler ignominieufe-a ment’l’un a: l’autre (5b). Enflamme’s
:5 d’un jaffe courroux ,’prive’s du fa-
n laite qui nous fut promis , une fuite
- u honteufe
CHANT vmor-vmzux. ,7’u honteufe fut notre récompenfe. Main-
» tenant tu protèges ce peuple , a: te.n fufes de te joindre a nous pour exteroau miner les perfides Troyens , leursa. femmes, leurs tendres enfans». ’
: a O Neptume! répondit le Dieun qui lance au loin (es invincibles traits,a: je ne ferois pas fige à tes yeux fi l’in-
a: térêt de vils mortels, femblables auxsa feuilles des arbres , qui brillent d’un
a: éclat paHager , (e nourrillènt un joura des dons de Cérès , fe flétrill’ent le len-
ne demain, 85 difparoiflexit de delÎus lasa terre , m’engageoit dans un périlleux
a combat contre toi 3 terminons cesa: débats , ronflions que les hommes faa: détruifent fans nous mêler de leursa) querelles au
Il dit ., 8c reprend le liège qu’il a
quitté; car il craint de combattre Iononcle Neptune. Sa. fœur, la ChalferefflArtémife, lui adrell’e ces reproches amers;
a Tu fuis, ô Apollon l 86 abandonnesp0 à Neptune une trop facile viétoire 5
Tome 1 V. E
jQ 4’ L’LL min z,nleDieu de la mer triomphe-de toiminus combat g lâche l quitte cet arc ,’
soubrife ces fl’eches inutiles dans tests: mains , celle de te vanter , comme tua: faifois autrefois , dans le Palais desi notre père , en préfence de toussa les immortels , de combattre feul le
’ n Dieu de la mer , de réprimer les fa»
sa reurs u. . .. Elle dit; Apollon fait fans lui réépondre. La refpeétable époufe de Ju-
piter , que ce difcours irrite , admireà la Chafl’erelïe Artémife ces dures pa-
tales: t’ n Audacieufe Déelle , qui ofes le-» ver contre moi l’étendard de la réa
a. volte (cc) , ni ton arc, ni tes Herbes ,a: ne pourront te fouftraire à ma ven-u gemme. Si Jupiter te donna la forcesa du lion , pourfuis , au fommet desC montagnes , les cerfs , les dains timi-ddes; précipite les mortels dans les84”Tombres demeures. Tels font les li-n’m’ites’ de ton pouvoir. Celle de lutter
Cimier - VINGT-UNIEMZ. 9,ia’contre ’ des Divinités plus paillâmes
w que roi. - Que dis-je r ofe l’ellàyer .
n ofe mefurer tes forces contre les
n miennes l a: ,Elle dit,& faififl’ant avec une feule de
[es mains ,rles deux mains de la Déeffe;
de la drbite elle la contient; de la gaucheelle détache fou carquois , meurtrit fes’
joues , l’outrage avec un rire moqueur.
Les fleches de Diane tombent éparfesfur la terre; elle fuit verlant’ des larmes
amères : telle une timide colombe faitdevant l’épervier , heureufe de trouver ,
quand fon heure fatale n’elt point arri-vée, un afyle dans l’antre obfcure d’une
roche profonde; ainfi fuyoit Artémifeéplorée , abandonnant [on arc 65 les
flaches. ATémoin de ce fpeétacle , le MelIager
des Dieux ,.Mercure , adrefl’ant la parole
à Latone:A «s Latone , lui dit-il , je ne combatJa: trai pas contre roi; il cit dangereux
a de contrarier j les époufes du DieuE ij
roc L’Ir’IAnz,’a: qui aIIEmble les nuées. De retour fur
.53 l’Olympe, vantes-toi, li tu veux, en
u préfence de tous les Immortels, queu la force de ton bras a triomphé de
a! mor n.11 dit: Latone raffemble dans la pouf.
fière les flaches de fa fille , que le venta Idifperfées , les replace dans le carquois ,fuit fa fille fur l’Olympe , dans le palais
d’airain de Jupiter. Honteufe, défefpérée,
Artémife embtaITe les genoux de l’on
I père; des larmes amères coulent de fesyeux -, les fréquens foupirs agirent le[voile immortel qui la couvre; fou père lefils de Saturne , la ferrant dans fes bras ,l’interroge avec un doux fourire :
st Ma chère fille, lui dit-Fil, lequeln des habitans de l’Olympe a olé t’ou-
n trager , comme li tu avois commis’ u quelque grand forfait, aux yeux de
n tous les Immortels n?: « Ton époufe, ô Jupiter ! lui ré-
a: pondit la chafl’erefl’e Artémife; Junon
n aux mains d’albâtre , qui sème la dif-
CHANT VINGT.UNIEME. lotsa corde entre les Dieux , m’a traitée v
sa ainli sa. «’ Tels étoient leurs entretiens dans le
palais de Jupiter. Cependant Apollonpénètre dans lllion; car il craint quedès ce jour , contre l’ordre du Deltin ,
V les Grecs ne renverfent la haute mu-raille de cette Cité puillàiite. Les autresDivinités remontent fur l’Olympe; les,
unes irritées 8c confines, les autres triom-
phantes , fières de leur viétoire; toutesprennent plaCe autour du trône du Dieuqui lance le tonnerre.
Mais Achille pourfuit lesTroyens dansla’plaine; hommes 6: chevaux tombentTous [es coups. Semblables aux tourbillonsde fumée qui s’élèvent dans le vague
des airs, de l’incendie d’une grande cité ,
effet terrible du courroux des Dieux ;tels, fous le bras d’Achille , les. travaux,
les douleurs accablent les Troyens. Dufommet de la haute tout d’lllion, levieux Priam voit l’indomptable fils de
Pélée pourfuivre les Troyens dans la
’ E iij
ses L’ILIADE,"plaine ; aucune force humaine ne peut yle repouflër. Effrayés, ils fe précipitent
en foule fur les portes , cherchantun afyle dans leurs murs. Pouflant deprofonds fonpirs , le vieux Priam fe hâtede defcendre de la haute tout d’lllion ,
de donner [es ordres aux gardes des
portes. ’ -a Tenez, leur clit- il , les portes ou;
ss vertes , juf’qu’à ce que l’armée que le
ss fils de Pélée refrerre fous nos rem-ss parts, [oit entrée dans nos murs; car jesa prévois un affreux carnage l Quand lesa Troyens égarés, pourfuiv’is par Achille,
sa commenceront à refpirer, fermez lessa portes, abaifÏez les léviers, ajoutez siss leur folidité 3 je crains que ce terrible
q ss ennemi ne les brife as. ,Il dit; les gardes relâchent les léviers,
ouvrent les portes. Ce fut le falot desTroyens. Apollon vole à leur aide. cou-verts de poquière , efÎoufilés , haletans ,
dévorés d’une foif ardente , ils fuient;
le javelot tendu , la fureur dans l’ame ,
Canari VINGT-UNIEME. .103le fils de Pélée les poutfuit. Dèstce jour
les Enfans de la Grèce fe fuflënt emparés
de la ville de Priam, fi le Dieu qui lanceau loin [es fleches invincibles ,. n’eût full-
ciré contre eux le vaillant Agénor , lefils du brave Anténor. Appuyé fur legrand chêne , couvert d’une nuée épaifÏ-
le, Apollon foufile dans fou cœur unintrépide courage , Apollon efl: à fescôtés ,- il repouffe les coups que lesmains pefantes d’Achille s’efforcent de
lui porter. A la vue du fils de Péle’e ,defiruâeur des Cités , le fils d’Agéncsr
s’arrête; femblables aux flots agités de
la mer (dd) , diverfes penfées: fer coins-
battent dans fou efprit; il foupire: aa Malheureux! f’e dit-il allai-même,
ss fi je m’cfi’orce de fuir par cette rohte’
ss que couvre un peuple immenfe dess Troyens effrayés, le fils de Pélée m’ate
si teindra , me percera de (on javelotsi fans éprouver de réfifiance (ce ,ss ma mort l’era honteufe. Si, abandon.
;ss nant cette troupe de fuyards, ’jeim’é-
" E iv
104. L ’ I L I A n 1s ,sa loigne des murs de Troyes , que je.aa traverfe la plaine d’une courfe rapide,
ssxcherchant un afyle dans nos fombressa vallées, dans les [entiers tortueux deas l’Ida , j’étancherai ma foif dans le
sa fleuve , je rentrerai dans la Ville quandsa la nuit couvrira le ciel de fes ombres.sa De quelles vaines’penf’ées s’occupe
ss mon efprit l Achille me verroit fuirla! dans la plaine; il fondroit fur moi;sa m’atteindroit par la rapidité deü
as courfe , je ne pourrois échapper ausa trépas, car il eft le plus léger, le plus
sa fort des mortels. Si, le javelot tendu , -sa je marche contre lui fous les murssa de ma Patrie , peut-être le préviendrai-
sa je. En ce momentIJupiter lui donnesala viétoire ; mais il n’a qu’une
sa viet (ff); on dit qu’il efi: mortelsa comme nous sa.
Il dit, 8c f’e retournant, il attend Achille
de pied ferme. Son courage s’enflamme:
combattre Achille , vaincre ou mourir ,. en: llobjet de l’es veux. Telle au fond d’un.
CHANT VINGT-rimeur. se;bois épais une Panthère furieuf’e,’intré-
pide , s’élance fur une troupe de chaf-
feurs ; les fleches, les longs épieux ales pefants javelots, fondent fur elle ,fes blequres accroifÎent fa fureur ;. detoutes parts elle préfente a l’ennemi, 8c .
des ongles crochues,-&une geule enflam-mée,jt1fqu’â ce qu’enveloppée , elle tom-
be fous les longs épieux (5g) j. tel le va-leureux fils d’Anténor , le’javelot tendu ,
couvert de l’on valiepbouclier, tient ferme,
impatient de combattre Achille. Elevantla voix, il l’appelle:
h n O Achille! lui dit-il, tu te flattesas du vain ef’poir de dévolter en ce jour
as la, puifl’ante Cité des Troyens. In-sa l’enf’él des maux que tu ne prévois
sa pas t’attendent dans ces murs; desa! peuples nombreux , de vaillans guer-as riers , défendront leurs femmes desaleurs enfants; le défefpoir accroîtrasa leur fureur; malgré ton intrépidité,
sa tu trouveras la mort Tous nos rem--
?’ à,»’ Ev
l
106 L’IL 11132,Il dit, 86 lançantfon pefant javelot, il
frappe la cuifTe du fils de Pelée, au-def-fous du genoux ; la pointe aiguë heurteavec fracas l’étain folide des immortels
brodequins ; mais les Ipre’fens des Dieuxlui rénitent, la repoufrent , l’émouflënt’.
Achille s’élance fur lui; mais Apollonne foufl’re pas qu’il remporte la viôtoire;
enveloppant d’un nuage épais le divin’Agénor , il le dépofe dans un sûr aryle ,
loin des fureurs de la guerre , «S: écarte ,
par un adroit firatagême , lehfils de Pé-le’e, de l’armée des Troyens. Prenant la
forme, la taille, les traits, la tellem-blance d’Age’nor’, le Dieu qui lance au
loin (es Heches invincibles , fuit à traversla plaine 3 Achille po’urfuir l’image trom-
peufe d’Agénorv; Apollon hâte ou ra-
lentit fa courfe rapide , fuivant qu’il lejuge convenable, pour fortifier l’efpoir
i du fils de Pelée , accroître (on ardeur;
le fatiguer dans les contours du tor-tueux Scarnaiidre’. Cependant les Troyensefl’rayés fe précipitent en foule dans la
CHANT VINGTzUNIEME. J97ville; la terreur ne leur permet ni des’attendre , ni de fe reconnoître (12h) 5tous ceux qu’une faire précipitéeaï déro-
bés au trépas, faififeiit avec tranfport la
voie de falut qui leur elt offerte , fe ré-pandent dans la grande Cité d’lllipn.
ros wL’ILIADE,
k aCHANT VINGT-DEUXIÈME.
Hec70r poufiiyi par Achille, fait troisfoi: le tour des murs de Troyes, 6’tombejbus les coups dufils de P6152.
A ms: les Troyens fuyoient comme desfaons timides. RelÎerrés dans leurs murs ,
défendus par leurs remparts, ils étan-chent leur .fueur , appaifent leur foiÉardente. Portant leurs boucliers fur leursépaules , les Grecs marchent à grandspas contre Troyes gdéjâ ils fontaux pieds
des remparts; enchaîné par fa funefiedeflinée , Hector feul demeure hors desmurs, devant la porte Scée. Alors Apollonfe découvre à Achille.
a Fils de Pélée , lui dit-il , quelle aveu-
» gle confiance dans la rapidité de taa: courfe , t’arrache fur mes pas? Je fuisa: un Dieu; j’ai dérobé ma divinité â ta
a vue mortelle , pour donner le change
CHANT VINGT-PEUXIEME. la,"3a à ta fureur. Les Troyens fuyoienta: devant toi, ils font maintenant renfer-
I a, més dans leurs mursscelre de te flattersa d’un’vain efpoit ; la mort n’a point de
a: prife fur moi u.: cc Divinité cruelle entre tous les
a: Immortels , répondit le léger Achille,
n poulinant un profond foupir, ô Apollona qui lance au loin tes invincibles traits!
a: fi cette fatale erreur dans laquelle tu:2 m’as entraîné, ne m’eût écarté des
a: remparts de Troyes, grand nombrea: de Troyens enfilant mordu la poquière,a: avant d’atteindre leurs murailles; tua: m’enlèves une gloire immortelle; à
a, l’abri du danger tu remportes fur moiune facile viéioire 5 je me vengerois s’il3
a: étoit en mon pouvoir n. pIl dit, 8: médium de grands projets,
il matche contre Troyes. Comme uncourfier vigoureux , vainqueur dans leswombats du Cirque , s’élance avec rapi-
dité fous le char qu’il porte , tel Achilledéveloppe avec foupleffe 6c légèreté [ce
î
ne L’ILIA.DE,jarrets nerveux. Le vieux Priam l’appa-çoit le premier dans la plaine. L’éclat
qui l’envirorme , le fait aifément re- Iconnoître: ainfi brille fur la voûte éthé-
rée, pendant les nuits d’Automne , l’af-
tre brûlant, qu’ils nomment le chiend’Orion (a), les rayons que darde cetalite , effacent la fplendeur des étoiles ,funel’te préfage des feux» de l’Eté , des
fléaux prêts à fondre fur les malheureuxmorfils; tel l’airain dont le fils de Pélée
efl: couvert brille pendant fa courfe’rapi-
de.A cette vue , le vieuii Priam meurtritfes joues , pouillant de’profonds foupirs,
élevant les mains au Ciel, il appelle aavec larmes ,.fon fils , le vaillant Heé’tor a
a c o)qui , impatient de fe mefurer contrele fils de Pélée, le rient devant laporte Scée; étendant vers Hector fesmains défaillantes , le vieux Priam lui
adrelTe ces paroles : -si Hector, mon cher fils, n’en!!!»-
a! prends pas feul , [épaté des tiens, de
a) combattre Achille. La mort feroit la
CHANT VINGT-DEUXIÈME. tuaa peine de ta témérité ; car le fils deaa Pélée cit plus fort que toi. Si les Dieux
aa confpiroient avec ma haine , bientôtaa nous le verrions étendu fur le champaa de bataille , la proie des vautours (la);aa mon cœur. feroit foulagé dupoideaa énorme qui l’accable. le cruel l il me
aa priva de tous mes valeureux enfans;aa il verra le fang des uns , vendit lesaa autres dans une terre étrangère (c). En
aa ce moment mes regards ne peuventaa découvrir , parmi les Troyens errants
aa dans cette valle Cité , deux de mesaa fils , Licaon 8: Polidore , que j’eus de
aa Laotliée , la plus belle des femmes.a) S’ils exillent captifs. dans le camp dessa Grecs , je n’épargnerai ni l’or ni l’ai-
:aa rain pour les racheter; d’immenfesaa tréfors , que l’illullre Altée donna à
aa fa fille , (ont renfermés dansmon Pa-aa lais. S’ils habitent les [ombres de-:aa meures , leur. mort feta pour moi?aa pour leur tendre mère ’, une fourreà: éternelleÀ de larmes à moins Îfunefle
n
un L’ILIAnz,aa toutefois , moins douloureufe auxa» Troyens que la tienne , ô mon filsa: Heélot , fi tu tombois fous le javelotaa dAchille! rentre dans nos murs; dé-aa’fends les Troyens 86 leurs chailles.aa époufes , redoute le terrible javelotaa du fils de Pélée , ne foufiie pas qu’il
aa remporte une telle viétoire. Prendsaa pitié de ton malheureux père , que leaa fils de Saturne précipitera bientôt dans
ia la nuit du tombeau. Dans peu la Par-a» que cruelle tranchera le fil de mesau jours; épargne à mes yeux l’affreux
aa fpeétacle de la mort de mes fils, deaa la captivité de mes filles , de nos litsaa profanés , des fils de mes enfans écra-
a. lés contre la pierre dans ce carnagesa affreux , des époufes de mes fils réduites
"a: à l’efilavage , entraînées avec violence
Îaa par les enfans de la Grèce (d) , tandisaa que percé d’un javelot ou d’une fieche
aa meurtrière , expirant dans l’enceinte
’aa de mm Palais , les chiens que jesa nourris de ma table, veillent à
CHANT VINGT-DEUXIÈME. n;aa l’entrée de l’augufte demeure des Rois ,
aa dont la foif afrouvie de. mon fang,aa accroîtra la rage, ayant déchiré mon
in corps fanglant, dormiront en paix auxaa portes de mon Palais. La.mott citaa glorieufe pour un jeune Héros quiaa balance la viéloire dans un fanglantaa combat,& fuccombe fous le javelot deaa l’ennemi. Que lui importe que fa dé-
. aa pouille mortelle demeure étendue fur
aa le champ de bataille! tout cil: glorieux jaa pour lui ; mais un vieillard infortuné,aa a qui il telle à peine quelques cheveuxaa blanchis par les ans, dont le mentonaa porte des marques trop fenfibles de
sa l’injure du temps , tombant , fans dé-aa fenfe , fous l’airain meurtrier , traîné
aa fur la poufiiète , déchiré par les chiens
aa qu’il a nourris , ell: un fpeélzacle affreux,
aa horrible image des maux les plus cruels
aa qui accablent les mortels’ Il dit; arrache l’es cheveux épars , 85
ne peut ébranler l’intrépide Heâor. Sa
mère déchire fes vêtemens , verre des
114 ’I’ILIADE,,larmes amères , lui montre le fein quil’a nourri.
n Heétor , mon cher fils, lui dit-elle,aa que cet affreux 8c trop véritable ta-» bleau des maux prêts à fondre fur nos
aa têtes, fallè imprefiion fur ton efprit.aa Prends pitié de moi, qui te nourris deaa mon lait , qui éloignai la douleur dea» ton berceau. ReconnoilTant des foins
aa que je pris de ton enfance , rentreai dans nos murs , protège nos remparts,aa n’entreprendS" pas feul, fans fémurs ,
aa de provoquer au combat ce redouta-aa ble ennemi. Cruel Heâor ! fi Achille
.aa te donne la mort, ni ta mère qui tea) conçut dans Ion fein, ni ta tendreaa époufe qui t’apporta une riche dot,
aa n’artofetont de leurs larmes ton litaa funèbre. Loin de nos murs , dans lesau vaifièaux des Grecs , ton corps fera laaa proie des chiens Se des vautours aa.
Ainfi Hécube fa mère, ainfi le vieux
Priam fou père , verfent des larmesamères , le conjurant de rentrer dans
CHANT VINGT-DEUXrEME. 115Troyes. Leurs efforts font inutiles ; ilsne parviendront pas à le fléchir. Seul,devant la porte Scée , il attend l’invin-cible fils de Pélée ,*qui déjà efl: près de
lui. Tel à l’entrée de fon’antre, un énor-
me ferpent, repu des plantes venimeufes,lançant de terribles regards, étale lestortueux contours de fa queue immenfe,aux yeux du Laboureur , qui fe difpofeà le percer ( f ); telHeélor,*couvert defou valle 8c éclatant bouclier , intrépide ,
impatient de combattre, appuyé contrela haute tout d’lllion, tient ferme, attend
le fils de Pélée. Poufiant de profondsgémifièxtiexts , il fe dit à lui-même :
a O Dieux! quelles affreufes alterna-aa rives s’offrent à ma penfée! Si, ren-
aa tram: dans la ville , je me mets à l’abri
aa de nos portes, de nos remparts , jen crains les julles reproches de Polida-aa mas, qui me’confeilla de profiter ,aa pour ramener les Troyens dans leuraa ville , des ombres de cette nuit af-aa freufe l, pendant laquelle le divin
ne L ’ 1 L 1 A D E,a. Achille s’ell réveillé; je fus fourdâ les
aa confeils; ma témérité fut la caufe du
aa Carnage des Troyens; ils me feronta: des reproches , hélas! trop mérités. Je
aa redoute les larmes de tant de veuvesaa défolées. Le plus vil des Troyens s’élè-
aa vera contre moi, infultera à mon or-aa gueil 5 HeEZor, dira-t-il., je ’confiantau dans je: forces , a caufe’ la mort d’un
aa grand Peuple ; ainfi ils parleront.aa Combattre Achille , mourir aveca: gloire par la main de ce Héros, dé-
aa fendant ma Patrie , ou rentrer vain-aa queur dans nos murs , ayant’délivré la
aa grande Cité de Troyes , ce parti eftaa fans doute préférable. Sufpendant mon
aa inutile bouclier , dépolant ce cafqueaa pefant , ayant appuyé mon javelotaa contre la muraille , irai-je au-devantaa d’Achille , lui promettre de rendre auaa fils d’Atrée, Hélène 8c les tréfors que
aa les vaillêaux de Pâris apportèrent dans
aa Troyes , première taule de cette guerre
a cruelle , de partager avec les Grecs
l.
en
CHANT VINGT-DEUXIEME. :17sa toutes les tichellës renfermées dans. les
aa murs de cette grande Cité? Contrain-aa drai- je nos ’vieillards d’alTurer avec
sa ferment, qu’aucune portion de ce richeaa butin n’a été détournée , que tout a été
aa mis en partage? Mais pourquoi m’oc-aa cuperide ces veines penfées P Hector ,h
aa aborder Achille en fuppliant! Le mé-aa pris que je lui infpirerois étoufferoitn la pitié dans [on cœur; fans me pet-aa mettre de me couvrir de mes armes,aa il me perceroit de fon javelot, commeaa une femme timide. Ce n’eft plus leaa temps de parler de paix , de s’en-aa tretenir fous le chênea,ou fur la pierre,
aa comme un jeune berger 8c fa timideaa compagne (g); marchons au combat;sa éprouvons auquel de nous deux leaa Dieu’qui règne fur l’Olympe , ac-
aa cordera la viâoire aa.Tandis que ces penfées le fuccèdentq
dans fou efprit , Achille approche, fem-blable à l’homicide Mars , agitant le ter-rible javelor du Pélion 5 [on val’ce hou-v
ns ’L’IL 14 1211,,clier brille autour de lui comme un feu
-’ardent , ou comme les rayons du foleil
levant. A la vue du fils de Pélée, laterreur s’empare de l’ame d’Heâor, il-
n’ofe demeurer dans le polie qu’il a
choifi , près des portes de la grande Cité;
effrayé, il fuir. Achille fe confiant dansla légèreté, dans la fouplelÏ’e de fes jarrets,
le’pourfuit avec ardeur. Tel au fommetdes montagnes , l’épervier , le plus léger
des oifeaux , fe précipite fut une foible
colombe 5 ainfi Achille , pourfuivantHeé’tor, parcoure avec lui toute la vafle
enceinte des murailles de Troyes. S’élan-
çants d’une courfe rapide , dans la route
frayée par les chars , anodell’ous de la
colline couverte de figuiers fauvages,quijoint les murs d’illion , lieu propre a une
embufcade (Il), les deux Héros par-viennent au tertre , qui domine fur la.-Ville,au grand chêne,:iu fuperbe aqué-duc. qui porte les eaux du fleuve danscette grande Cité , où deux rameaux ,émanés du Scamandre tortueux , em-
CHANT VINGT-DEUXIEME. n,plill’ent deux fontaines , l’une d’eau
chaude; une noire fumée ’l’environne ,*
femblable à celle qui s’élève à gros bouil-
lons d’une fournaife ardente; une ondeaufli limpide, aufli froide que la grêle,la neige, ou la glace , s’écoule parl’ autre fontaine (i); de valtes 8c fu-petbes bafiins , d’un marbe éclatant ,4reçoivent ces eaux ; les’filles, les époufes-
, des Troyens y lavoient, dans le tempsde la paix, avant l’arrivée des Enfans
de la Grèce, les fupetbes vêtemensde leurs pères , de leurs époux. Achille
pourfuivant Heâot, qui fuit devant luid’une courfe rapide , parvient en celieu; un Héros fuit devant un Hérosplus léger, plus intrépide (Il). Ce n’efl:
point à de vils trophées qu’ils afpi-rent; uneaviâzime del’tinée aux facria
lices , une ample peau de bœuf , prixordinaires des coutres, dans les combatsdu Cirque , ne font pas les objets deleur vaine ambition 3 le fils de Priam
. défend fa vie contrel’impétueux filsz
ne L’ILIADE,de Pélée. Tels , dans ces luties célèbres ,Â
par lefquelles on honore les funérailles
des Héros , de vigoureux Courfiers ,vainqueurs dans un grand nombre decombats , parcourent avec rapidité lacarrière tracée; un trépied d’or, une
belle captive attendent dans l’arène l’é-
cuyer le plus adroit , le coureur leplus léger , dont ils feront la récom-penfe 3 tels Achille 5c HeCtor font troisfois, avec une incroyable rapidité, letout de la vafle enceinte d’illion. Aflisau femmet de l’Olympe , les Immortels
contemplent cette courfe hardie, le Pèredes Dieux 8c des Hommes leur adreflèla parole z
cc Divinités qui affiliez à mes Confeils,
a. dit - il , je vois fuir fous mes yeux unaa Héros cher à mon cœur. Je plains le
’ a) malheur d’Heétor , qui brûla fur mes
aa autels les cuifl’es de tant de vié’ti-a
.a mes, tantôt au femmet efcarpé dea. l’Ida (l) , tantôt dans l’enceinte de ce
aa Temple qui m’efl confacré dans la
’ Citadelle
.CHJNT VINGT-DEUXIÈME. inà Citadelle de Troyes. Le divin Achilleaa le pourfuit autour des murailles de laa’a ville de Priam; Dieux de l’Olympe , -
aa aidez-moi de vos confeils; lui prê-aa terai-je le fecours de mon bras poursa qu’il échapperai la ’mortl? S’oufïtitai-je-
aa que (on intrépide courage foit dompté
n par le fils de l’élée aa P . .
: a O mon Père ! qui manies laaa foudre , qui afièmbles les nuées, quelle
aa parole ell l’ortie de ta bouche ,5 ré-
aa pondit Minerve 5 tu déroberois auaa trépas un mortel dévoué âla mort
a, depuis long-temps,dont l’heure fataleaa cit arrivée! que tes volontés fuprêmes
aa aient leur exécution 5 mais n’efpères pas
.aa faire approuver tes projets. à tous les
v Immortels». . . I: st Rafl’ute - toi , ô’ Minerve ! fille
aa chère à mon cœur, lui répondit Ju-
aa piter; telle n’efl pas ma penfée; teaa complaire efl mon feu! defir 3 hâtes-toiaa d’exécuter ce que ton efprit te fuggère aa.
Il dit, 8c accroît l’impatience de la
Tome I V. F
tu. L’ILI-ADE,Déefl’e, qui fe. précipite du fom’met de
l’Olympe. Cependant Achille pourfuitHeéror , qui fuit devant lui ; il le pitell’e;
il efl prêt à l’atteindre. Tel au fom-.
met des montagnes un vigoureux limierfuir dans la profondeur de. la vallée,dans les défilés tortueux d’une vafle
forêt, un timide faon, qu’il a lauré,
qui le cache envain fous les arbresd’un taillis épais; le limier furieux fuit
l’es voies , le contraint d’abandonnerl’afyle dans lequel il s’efr réfugiée; tel
Hector fait de vains efforts pour échapper
à la pourfuite impétueufe du’fils dePélée. Autant de fois que protégé par les"
flaches , par les javelots , que les Troyens
lancent du fommet de leurs tours;,il tente d’atteindre les portes d’lllio’n:,
autant de fois le fils de Pélée , bordantles remparts, le repoufl’e dans la plaine,l’éloigne des murs de l’a patrie. Telles ’
fuient devant nous ces images trompeurfes , que les fouges offrent à notre peu?fée , pendant le filence de la nuits envain
CHANT VINGT-DEUXIEME. u;-nous fail’ons effort pourries faifir ,, elles
s’envolent : ainfi Heétor fuit devantAchille ; le fils de Pélée ne peut l’at-teindre , 8c cependant il n’eût pas échappé
long-temps à la ,mort, fi Apollon nefut venu à fou aide , pour la dernièrefois. Ce Dieu tantôt le précède 8c tantôt.
le fait; précipitant [a faire, il accroît
le teflon de les jarrets. A la vue decette courre rapide, l’armée des Grecsn’ofe lancer fur le fils de Priam ni flèche,
ni javelot. Jaloux de porter les premierscoups , le divin fils de Pélée , les contient
par l’es regards (a). Trois fois les deuxHéros ont parcouru la vafle enceinte desmurs d’lllion; ils atteignent encore l’a-1
quéduc 8: les fontaines; alors le Pèredes Dieux de des Hommes déploie cesimmortelles balances d’or, qui décident
de la» vie ou de la mort des mortels;Soutenant , dans un parfait équilibre , le!fléau de l’éternelle balance , il place dansl’un des ballins la deltine’e d’Achille;
dans l’autre la dellinée du vaillantHeco,
F ij
î "i 32:” ai
tu L’ILIADŒ;otor; le deflin d’Achille s’élève jul’qu’aux
nues , icelui d’Heétor le précipite dans
les enfers ( p ). Apollon l’abandonne.Minerve s’approche d’Achille , lui parle
ainfi: ’
a Fils de Pelée, chéri de Jupiter , en
aa ce moment conçois un jaffe elpoit de
a) retourner triomphant dans les vail-aa l’eaux des Grecs, ayant vaincu Heâor
a, infatiable de combats. Envain Apollonaa s’agite en la faveur , envain il le prof-
aà terne aux pieds du trône du Dieu quiai porte l’égide, Heôèor n’échappera pas
aa aux coups que’nous-lui porterons 5 l’ul-
aa pends, pour prendre haleine , cettea") courfe rapide; je m’approcherai d’Heca
a’a rot, je lui infpirerai la téméraire pen-
a’a fée de te combattre ouvertement a».
ï Ainfi parla Minerve; Achille obéit.Joyeux de le mel’uter contre Heélor , il
l s’arrête , appuyé fur la lance.
Prenant la forme ïôc la voix de Déi-
phobus, la Déclic s’approche du fils de
Priam t ’ -I
CHANT VINGT-Dz UXIEME. -x 2.5a, Mon tefpeâable frère , lui dit-elle,
ba le léger Achille a épuifé les forces,
sa à; te pourfuivre autour (le-nos rem-» parts; ofons le combattre; nous nousa: foutiendrons l’un l’autre n. V
.-. a O Délphobus! répondit le. grand
u Heâor , de tous mes frères, enfansa, d’Hécube 8: de Priam, tu fus dans
a tous les temps , le plus cher à monn cœur -, maintenant je conçois poursa toi une nouvelle ellime. Tandis quea: les autres , renfermés dans nos murs ,n m’abandonnent ,r tu vois le péril, «Se
v» ofes forrir de nos remparts pour voler
a, à mon aide n.z » O mon cher. frère! répondit
a. Minerve, mon père, ma refpcélzablea) mère, mes Compagnons embraIToient:3 mes genoux, s’efforçant de me retenir;
g: car tous frémifrent à la vue du fils dea Pelée; mais éloigné de toi mon amea, étoit déchir le. Marchons à l’ennemi;
a: combattons enfemble , que nos ja-» velots fondent en même temps fur le
’ F iij
126 L’ILIADE’,u fils de Pelée (q), éprouvons fi nousa, donnant la mort à l’un a: à l’autre ,
a: il emportera nos dépouilles dans [esn vailïeaux, ou s’il tombera lui-même
n fous tes coups n.Ainfi parla Minerve; 8:, gour l’en-
traîner plus sûrement dans le piègequ’elle lui rend , elle marche contreAchille. Adreflànt la parole au fils de
Pelée: ,a Achille , lui dit Heétor , trois foissa tu m’as vu fuir devant toi, parcou-
rs rir trois fois la vafte enceinte de lan ville de Piam; mon deflêîn cil changé; j
sa ce n’ell point dans la fuite que jea cherche mon falut5combartons: quesa l’un de nous deux perme; mais pre-» nons les Dieux à témoins de notre
traité k; ils veillent fur nos aérions, 8c
punillènt les perfides. Si Jupiter m’ac-
sa corde la viétoire , fi je te donne lamort , je m’abltiendrai de mutiler ton
corps , je m’emparerai de tes armes;
a mais je rendrai ta dépouille mortelle
u
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1 v
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CHANT VINGT-DEÉIXÎEMB. H7
3a aux Enfans. de la Grèce; promets d’en
a. agir de même envers moi a). -Achille le regardant avec fierté r
a Heétor , lui dit-il, il n’elt plu temps
sa de rappeler nos anciens tra’tés. Les
aa lions n’en font point avec les hommes,
a: les loups avec les agneaux ; furieux ,sa ils s’élancent fur eux ,ôt-les déchirent c
aa ainfi point d’accord , point ’de traité
neutre nous , que l’homicide Mars f0se ramifie du fang du vaincu. Rappellesa. ton ancienne valeur; c’eft en ce’moa
aa ment que tu dois te montrer un Héms,n déployer la vigueur de ton bras; iln’efl:
s: plus pour toi de falur dans la fuite.aa Paille Minerve diriger les coups de mon
aa javelot! paille-tu fubir enfin la peineaa due aires forfaits ! Ainfi feront vengés
sa tant de valeureux Compagnons que taaa fureur m’a ravis , dont la perte afflige
au mon cœur a». . pIl dît, a: imprimant à fou javelot
un mouvement rapide ’, il le lance ;le grand Heétor prévoit le” coup , le
’ F iv
La! - l’I L 1,4 D z,courbes, L’éyire’, la; pointe aiguë , volant
au-deKus de; fa. tête , [s’enfonce’danspla
terre. Invilible au fils de Priam , Minervearrache le javelot, le remet aux mainsd’Acliille. Hector , adrefl’ant la parole
au fils de Pélée: . g l aa Ton javelot s’en: égaré, dit-il , 111-.
sa piter n’avoir pas dévoilé à tes yeux
aa ma deflinée; ta bouche m’annonçoit
a le trépas , dans le delTein de m’in-aa duite en erreur, de m’effrayer par den vaines menaces , de me faire oubliersa mes forces , de me percer de ton ja-sa velot , au moment auquel je fuirois de:n vaut toi. Abandonnons les turcs, maref chons ouvertement au COmbat 3 frappe;a moi dans la poitrine , fi un Dieu dirigeu ton javelotr (r) 5 mais pares d’abord le
aa cou que je vais te porter.» Fléau de
’ n ma patrie, puilre mon arme meur-n trière s’enfoncer dans ton cœur llTa.
n mort allégeroit, pour les Troyensa: le pelant, fardeau de cette guerre
aa cruelle a. -
. CHANT 711m T-DEUXIEME. 129Il dit, 8: agitant fon long javelot , il
le lance avec force; l’arme meurtrièrevole fans s’égarer , atteint le centre du
bouclier d’Achille -, imais repoullée par
l’immottel bouclier , elle i recule d’un
efpace proportionnel au mouvement quilui a été imprimé (s). Furieux de l’inu-
tilité du coup qu’il a porté , confus , les
yeux baillés , Heâor s’arrête ; il n’a point
d’autre javelot; appelant Déiphobus:
a O mon frète! lui dit-il, donne-moiaa ton javelot aa; maisale faux Délphobus
adifparu. Reconnoill’ant le piège dans
lequel il cil enveloppé z . » wn O Dieux ! s’écrie le fils de Priam ,.
aa c’efl: maintenant qu’ils efl’manifellze que
aa vous m’abandonnez , que vous m’ap-
sa pelez dans les [ombres demeures. Déi-sa phobus , que je croyois près de moi,aa cit enfermé dans nos murs; Minerveaa m’a induit en erreur; la mort cit àaa mes côtés , je ne peu-x l’éviter - ,aiufiÏ
a: fans doute , l’ordonnèrent , dans les)sa temps le plus reculés ,. Jupiter 85 Apolw
Fv
’tÇ-qt
un L ’ 1 I. I A 1) a ,aa lon aux fleches invincibles, auxquelsaa je fus cher autrefois , qui voloientaa d’eux-mêmes à mon aide , qui écar-
aa toient la faulx de la mort fufpeudue4a fur ma tête ; maintenant le deliin meaa pourfuit; mon heure fatale el’c arrivée;
aa je le fais : mais je ne périrai pas fansw gloire ; je ferai en mourant de grandesn chofes; la Renommée les tranfmettra ’
aa aux races futures a).
Il dit , ce tirant la large,la pefanteépée, qu’il portoit fufpendue-à [on bau-
drier, il s’élance fut Achille z tel unaigle furieux fond, du fein d’une nue
obfcure, fur un foible agneau, ou unlièvre timide, qu’il emporte dans lesferres crochues; tel Hector , armé duglaive étincelant ,, fond fur Achille. Fu-
rieux , la rage dans le cœur”, le fils dePelée recule, couvrant fa Vvafte poitrinede (on impénétrable bouclier , l’ouvrage
de Vulcain; agité par les mouvemensalternatifs de fa tête , fou cafque d’airain,à quatre pans , répand au loin une édita
CHANT VINGT-DEUXIÈME. 13:tante lumière; le fuperbe panache quile furmonte , les aigrettes d’or dont ledivin Artifie l’a orné, flottent au gré des
vents; femblable à ’étoile du foir ,Ileplus éclatant des alites qui éclairent l’ho-
rifonrpendant le calme de la nuir;auflivive , aufii éclatante efl la lumière querépand la pointe aiguë du long javelot,balancé par les mains nerveufes du filsde Pélée; méditant la mort d’Heôtor’, il
parcoure, d’un œil avidede fang , toutel’étendue du corps du fils de Priam ,
cherchant un foible intervale où le jave-lot puillè pénétrer; car la l’olide armure
qu’il a ravie au fils de Ménétius,le couvre
en entier. Appercevant un (cible vuide.,à l’endroit où le cafque s’unit a’ la cui-
ralle , au-dellus de la clavicule, où lablelrure cit plus dangereufe , 8c la mortplus prompte , furieux , il s’élance, frappe
«Heétor en cet endroit 3 la pointe aiguë
pénètre, 8: cependant le canal de la voixn’el’t pas intercepté; le fils de Priam
F vj
,13: 1311114191,tombe étendu- fnr la poulfiète; Achille
triomphe , 86 s’écrie : v Vet 0 Heétor! mon fatal courroux t’a
aa-induit en erreur; tu te flattois quesa Patrocle n’auroit point de vengeur (à);
sa lnfenfé! un bras plus puiiTanr que lesa tien t’attendoir dans les vailTeaux des
sa Grecs; le bras d’Achille ,. fous lessa coups duquel tu tombes maintenant;sa les Grecs feront , aux. mânes de monsa compagnon ,. de fiiperbes obsèques;as ton corps feta la proie des chiens desa des-vautours.
:2» Je lève vers toi mes mains déi-
se faillantes, lui répondit d’une voixsa foible, entrecoupée , le vaillant Hec-aa rot; te conjure , par ton aime géné-sa renfe, par ton père , par la dédie tasa mère ( a) ,’ de ne pas permettre que
sa mon corps (oit, dans les traineaux dessa Grecs , la; proie des chiensôc des vau-aa tours. Reçois l’or , l’airain v, immenfe
a» rançon. dont mon père , dont matef-
V.’
Charter nNor-nz’vxrzuz. 1;;si peé’table mère racheteront ma dé-
aa pouille mortelle , rends-leur monsa corps fanglant, que les Troyens, quesa leurs chailles éponfes me fanent d’ho-
sa notables obsèques as. rJettant fur lui un regard terrible;
sa Petfide, lui répondit Achille , n’efosa père pas m’émouvoir par de vaines
sa prières; envain tu rappelles à mon"sa efprit le fouvenir de ceux qui me [ontaa les plus chers (x); [suiffai-je, poursa afiouvir ma vengeance, pour te punitsa des maux que tu m’as faits , dévorer
a: moi-même tes entrailles palpitantes!au N’efpère pas qu’une main fecourable
sa écarteles animaux carnalliets qui dén-
sa chireront ton corps fanglant. Quandsa ceux à qui tu dois le jour m’offri-aa roient dix 8c vingt. rançons, quand.sa ils me promettroient d’immenfes tréa»
sa fors, tout l’or du Dardanien Priamsa ne fuifiroit. pas poutre racheter.’.lap
sa mais ta tendre mère nÎarrofera, de fes
sa larmes ton lit funèbre; les chiens,
134 L’ILI-anra: les vautours le partageront ta dé-» pouille mortelle».
:: u J e te connois depuis-long- tems, ôu Achille! lui répondit Heâor mourant ,a: se ne m’étois pas flatté du fuccèsde mes
a: vœux, car ton cœur efl: d’acier -, mais
a crains d’attirerefur toi la colère desa: Dieux, en ce jour auquel une flacheu meurtrière , décochée par Pâris, diri-
u gée par Apollon , te perçant prèsw de la. porte Scée , réprimera tu fou-» gué impétueufe (y) n.
Ayant ainfi parlé, les ombres de lamort s’étendent fur fes yeux , [on ame
abandonnant les membres , pénètre dans
le [ombre royaume de Pluton , mur-murant contre l’ordre du demi) qui larépare d’un Héros, dans la force de
l’âge , brillant de tout l’éclat de la jeu-
nielle.
es Meurs, s’écrie le divin Achille
sa témoin de fou dernier foupir , meurs;
a: 8c que la Parque tranche le fil den mes jours «En! Jupiter 8c les autres
CHANT VINGT-DEUXIEMB. inb-Divinirés-l’ordonneront : je me fou-
sa mets fans-regret à leurs éternels dé-
» CICIS n.
Il dit, 85 arrachant [on javelot , ilentraîne le corps d’Hec’ror vers l’armée
des Grecs ; détachant l’armure fanglante
qui couvre les épaules , il le livre auxEnfans de la Grèce; ils accourent,admirent la beauté , l’air martial em-preint fur le front d’Heétor; il n’en
cil: aucun qui ne lui faille quelque ’blelTure.
a Ô mes amis , (e difoient-ils l’una: à l’autre , nous.abordons maintenant ,a) avec moins de danger, cet Heé’ror qui
a porta la flamme dans nos. VailTeaux a!Ayant. ainli parlé, ils. enfoncent leurs
javelots dans le corps du fils de Priam.Le léger, le divin Achille dépouille ’
Heéror de l’immorrelle armurezdebout .
au milieu des bandes nombreufes desenfans de la Grèce.
cc O mes amis , dit-il , Chefs 8c Con-a: feils de la nation des Grecs , puifque
135 L’ILIJIDI;a les Dieux ont livré entre nos mainta ce Héros qui feu] accabla les Grecsa de plus de maux que tous les Troyensa! enfemble , couverts de nos armes ,a: donnons, dès ce moment , raflant a lan ville de Priam , elfayons li les Troyensa: oferonr nous réliPter, ou, fi n’ayant plus
s; Hector à leur tête , ils abandonne-» tout leurs remparts (ï ). De quellesa penfées s’occupe mon efprit? étendu
sa dans ma tente , un Héros cil privéa dela fépulture. Patrocle, dont l’image
a: vivra dans mon cœur tant que j’exif-
s. tarai parmi les mortels, tant queau mon ame régira mes organes, donta) le fouvenir ’m’accompagnera’ jufques
a dans les fombres demeures , n’a point
a encore reçu le tribut de nos larmes (au).
a Emprefons- nous de rendre à monau fidele compagnon les honneurs quia. lui [ont dûs. Enfans de la Grece ,sa chantez ma viâoire , retournons dansa» nos vailreanx , reportant la dépouille
a mortelle d’Heébor : Un: gloire in!»
mzCHANT nuer-151 vxrzuz. 137
à: mortelle nous a]! aflim’c ,° le divin
sa Heëîar a]! tombé finis nos coup: ,
s3 HeEïor , à qui les T rayent adreflbienra: leurs-vœux comme à un Dieu (65) a)!
Il dit , a: exerçant [a vengeance furle corps d’Heôtor, il lui fait une large85 profonde plaie , qui s’étend depuisla cheville jufqu’au talon , fépare les
nerfs 6c les tendons, y introduit defolides courroies , à l’aide defquelles il
fufpend à l’eifieu de fou char le corps
du fils de Priam; fa tête roule dans lapouflière ; Achille s’élançant fur fou char, ’
foutient ,’ élève d’une main la brillante
armure qu’Heôtor ravit à Patrocle; de
’autre, il anime fes coutfiers avec lefouet: dociles a la main quirles guide,ils traînent le corps du fils de Priamautour desremparts deéTroyes; fa tête
roule fur la terre , fa noire chevelurecit éparfe , ce front autrefois plein degraces 85 de majefté, elt fouillé parla pionnière-g car Jupiter l’a livré à (es
ennemis, pourqu’il éprouvât cet indigne
b
158’ L’IL 14 D. z,traitement dans fa terre natale; fesjoues font meurtries; fa tête auguflzecit empreinte dans la fange. : e ’, Témoin de ces outrages, la mère
d’Heâor , Heculge arrache fes cheveux;
à la vue de fou fils traîné dans la pouf-
lière, repouffanr loin. d’elle le voile
éclatant qui la couvre , elle jette descris perçansi Priam défolé fait entendre .
au loin fes fanglots’plamentables; lespeuples accourent en foule , verfant deslarmes amères; leurs cris douloureuxretendirent dans la grande Cité d’lllion ,
I comme fi un vaüe incendie , allumédans la citadelle de Troyes , réduifoit encendre cette puilfante Cité (ce); les peu-
ples , s’emprelfent autour du vieuxPriam, fonteffort pour cantenir lesmouvemens impétueux de fa douleur;il veut fortir des portes de la ville; ilveut implorer la pitié d’Achille; feroulant dans la poufiière , il adrelfe feshumbles prières à chacun de ceux quis’oppofent à fou panage". Arrêtez, 6
CHANT VINGT-DEUXIÈME. 159sa mes amis! celiez de mlobjeéter cesa que je dois à ma gloire, ce que jesa dois a ma fûreté (dd). Souffrez que je
sa forte, que je pénètre feul dans lesa camp des Grecs j’implorerai la pitié
’aa de ce terrible vainqueur; peut-êtresa refpeétera-t-il mes cheveux blancs;r peut-être aura-t-il compaflion de m’aaa vieillefl’e! Achillea un père, Le vieuxsa Pélée prit foin de fon enfance; il l’é-
aa leva , pour le malheur des Troyens ,aa 85 fur-tout pour le mien. Le cruel! ilsa a, comblé la mefure de mes maux.aa Il me ravit mes fils; tous , dans unesa brillante jeunelfe , tombèrent fous fes
sa coups ; mais la douleur que me caufesa la perte de tous les autres n’égalesa pas l’affliâtion dont m’accable la mort
aa du feul Heétor , douleur profonde qui
sa me fuivra jufques dans les fombressa demeures de Pluton. Que n’eft- ilsa mort entre nos bras! nous euflionssa arrofé de nos pleurs fa dépouillesa mortelle , nous nous fumons ralliai
ne l ’I r 1 A a z, Asa fiés de nos larmes , fa mére 6c moi;
sa (amère qui le mit au monde pour.sa le malheur aa.
Ainfi il parloit, verfant des larmesamères ; les Troyens pleurent autourde lui; les échos répètent leurs longs
gémiflemens ; au milieu des femmesTroyennes, Hécube ouvre un deuilaffreux :
« O mon cher fils! infortunée!sa dit-elle , que me fert la vie, aprèssa t’avoir perdu ? Heétor que je me glo-
sa riflois nuit ô: jour d’avoir mis ausa monde , Heétor le rempart de Troyes,sa le paillant proreéteur des Troyenssa de des Troyennes , qui t’hqnoroientsa comme un Dieu , quand ils te voyoientsa revenir du combat ! Heétor , la gloiresa de ton pays , tu fuccombes à ta cruellesa deflinée sa !
rAinfi elle parloir , verfant des lar-mes amères. L’affreufe nouvelle n’ait
point encore parvenue aux oreilles dela veuve d’Heétor; aucun mien entré
sa
N,
CHANT VINGT-DEUXIIME. In.dans fou Palais , lui faire un récit , hélas
trop véritable! elle ignore que l’intré-
pide courage de fou époux l’a retenuhors des portes de la ville (ce).Reriréeau fond de fon Palais, la trifie Andro-maque cit occupé à trelfer un grandvoile , dont elle nuance avec art lescouleurs; elle ordonne; en ce moment,aux femmes captives de placer fur lefeu un grand trépied , de préparer un
bain chaud pour Heâor quand il re-viendra du combat. lnfortunée! elle neprévoit pas l’inutilité de fes foins; elle
ignore que Minerve a perçé fon époux
par les mains d’Achille (ff Les crisdes Troyens , le tumulte qui règne furla Tour, parviennent enfin à fes oreilles;fes genoux fléchiffent , les fufeaux tom-
bent de fes mains; elle appelle fuifemmes-( gg) :
sa 0 mes compagnes , leur dit-elle;sa que deux d’entre vous me fuivent;sa je cours" découvrir la caufe’ de cet
sa affreux tumulte. La voix de ma ses
à?"
SÉË;:;
14.2. L ’ I I. 1 A 1) a , asa peétable belle-mère en: parvenue jqu
sa qu’à moi; mon cœur a rrelfailli; mes
sa genoux ont fléchi; fans doute quel-sa que nouvelle calamité accable les filssa de Priam. Dieux , détournez ce funeltesa préfage! je tremble qu’Achille , inter-
sa ceptant a l’intrépide Heétor le chemin
sa de la ville , ne l’ait pourfuivi hors den nos murs , qu’il ne l’air atteint , que
sa feul il ne fe foi: engagé dans un pé-
ss rilleux combat, que le fils de Péléesa n’ait réprimé le courage impétueux de,
sa mon époux; car jamais Heétor ne futsa confondu dans la foule; s’élançant loin
sa de fes compagnons , aucun ne pouvoitsa lui être comparé aa.
Elle dit; furieufe , palpitante ,elle fe hâte. de fortir du Palais 5 lesfemmes la fuivent; perçant la foule ,elle monte fur la haute Tour d’lllion ;plongeant fur la plaine , elle voit Hec-tor que les légers courliers d’Achille
entraînent aux vailfeaux des Grecs ,l’ayant roulé , dans la pouflière , au-
n-Flf-fllr-
.5
se 53’ à? ne ?w E 5:- la"
F.-
CHANT VINGT-DEUXIEME. r4;tout des remparts de Troyes. A cettevue un épais nuage de douleur s’étend.
fur [es yeux; elle tombe renverfe’e , ex-
pirante; les réfeaux , les bandelettesqui parent Ion front (12h), cette Hallebrillante qui noue fa belle chevelure ,ce voile éclatant que lui donna. Vénus ,
le jour auquel, vainqueur de [es rivaux,Heétor l’emmena du Palais de fou père,
çamblée de riches préfens , [ont em-
portés loin dlellc 3 [es compagnes , fes I(murs, les filles, les époufes des filsde" Priam l’environueut, la. fouflennent
dans leurs bras; la mon cil l’objet defeà vœux. Rappelant enfin fes efprits, nu
A faible foufle s’exlmle-de fes lèvres , par
finglots entrecoupés: e I
ci Heflor l dit - elle, nagllleureufe!n une même deüinée préfida. à notre
w naillànce; à la tienne dans Troyes ,v dans le4Pnlais de Priam g à la miennesa dans Thebesr; ;danèjl’omblragée Hip-
u poliacie, dans le. Palais d’Etion, quia éleva mgr)...enfance. Pèrekinfortunc’ ,
144 ’ 1’]: 1.41) E;v d’une fille plus malheureufe! falloit-J
p il me donner le jour? ô mon chern HeCtor! tu defcends maintenant dansa les fombres demeures , 5C me laiflèsn veuve dans ton Palais, a: un fils aua berceau , unique fruit de notre hymen.u Infortuné! Heôtot cil: mort; il nea fera plus ton défenfeur , ô mon fils !u Quand tu échapperois à la cruautéa des Grecs , à l’affreux carnage de cette
u guerre ,- fourre de tantde larmes , tu ia ne feras point l’appui de levieillellën de ton père (ü ) s lesI’ttav’aux , les
a. douleurs t’attendent 5? d’injuftes ravifà
a. feuts s’empareront de tes polfeflîons;
in tel el’c le fort d’un malheureux orphe-
sa lin. Ses compàgnons , fes égaux lea méprifent (ü); baillântfes yeux bai;à gués de larmes,il aborde en tremblant,
a. les amis , les compagnons de [ona père ; tire l’un parle manteau , l’au-
a tr: parla tunique. Celui - ci. touchéau d’une fiérile pitié, approche la coupe
a de (es lèvres -, Verre dans fa bouche
* a une
CHANT VINGT-DEUXIÈME. r4;3; une goutte de liqueur qui les baigne ,a fans atrofer (on palais. Celui-li , fiera: de l’appui de ceux dont il reçut lesa jour (Il) , le repoullè avec mépris,sa le meurtrir de coups, l’accable d’in-
a jutes: retirerai, lui dit-il , ton pèrea: ne partage plus nos feflins. Les yeuxa, baignés de larmes , ce malheureuxa enfant fe retire en filence, fe jettea dans les bras de fa mère , veuvea» d’un Héros. O Aliianax! aliis fur les
a: genoux de ton père , tu te nourrilroisn de la moëlle la plus pure, de la graille »
a: des agneaux (mm). Lorfque , fatigué
sa de tes jeux enfantins , le fommeila) fermoir tes paupières , tu repofoissa fur un duvet moëlleux , dans les bras
arde ra nourrice; ton cœur nageoitsa dans les délices: maintenant privé du
a) Héros qui te donna le jour , les dou-a) leurs feront à, ton partage. Aliianax!"les Troyens te donnèrent ce nom ;s, parce que le feu] Heé’cor repoulÏoit
a, l’ennemi de cette grande Cité. O
Tome IF. G
r46 L ’ I L 1 A D z,aa mon cher Heôcor l une affleure nueaa dité el’t maintenant tout ce qui teaa relie, dans les vailTeaux des Grecs ,a! loin de ton père , loin de ta refpec-aa table mère. Quand les chiens, quandaa les vautburs fe feront ralTafliés de ton
aa corps fanglant , tes membres éparsaa feront la pâture des vers , tandis quea. de belles tuniques , de fuperbes vê-n temens , de fomptueux tapis, ou-aa vrages des femmes , t’attendoienr dans
a: ton Palais. Inutiles maintenant , puif-aavqu’ils ne ferviront pas à te délaflèr
».de tes travaux. (un) , je les livreraia aux flammes , à la.vue des Troyensauge des Troyennes ; ils orneront leaa vain fimulacre de ta pompe funè-aa bte aa. Ainfi elle parle verlan: deslarmes amères; les femmes pleurent.autour d’elle. I
en»
mi
l" se -:a
E4!
A taf L1
a ce ’P’
147
mCHANT VINGT-TROISIÈME.
Funérailles de Patrocle , terminées parles Combats du Cirque. Prix dg’jlribue’:
aux Vainqueurs par Achille. .
C t deuil affreux régnoit dans Troyes ;cependant l’armée des Grecs approcheducamp’ 8c des rives de l’He’lefpont; les
Enfans de la Grèce fe répandent dansleurs rentes 6c dans leurs vaillèaux ;mais Achille ne fouffre pas que les Thef-
faliens fe difperfent; adreflant la pa-role à fes compagnons :
a Valeureukx Thellàliens , mes chersa: compagnons,leurdit-il, ne détachonsa) pas nos courfiers, qu’attelés a nos chars
aa ils ornent la pompe funèbre de Pa-» trocle 5 car telle eft la gloire des morts;
a nous étant acquittés de ce trille de-» voir , nous goûterons les douceurs du
a: fefiin aa.G ij
148 L’ILIADE;lldit; les Thelfaliens, pouffant de
profonds gémillèmens, arrivent en foule;
Achille prélide à la pompe funèbre.Montes fur leurs chars , ils font troisfois le tout de la tente du fils de Pelée,où repofe le corps de Patrocle; Thétis au
milieu d’eux , les anime par fes lugu-bres accens; des larmes abondantes cou-lent de leurs yeux; le fable en cit im-bibé , leurs armes en font inondées 5 ils
pleurent le grand Patrocle arrifan deterreur. Etèndant les mains fanglantesfur le corps de fou fidèle compagnon,le fils de Pélée lui adrelfe le premier
cesllugubres paroles: l . .u mon cher Patrocle! j’ai accompli
aa tout ce que je te prOmis; que ton aineaa en refente quelque confolation danssa les fombres demeures. l’entraîne à tes
,a pieds le cadavre d’HeéÏtor , defiiné à
aa repaître les chiens 8c les vautours -,au douze enfaus des Troyens , que j’aia) fait mes captifs , dévoués à venger ton
2.-
CHANT VINGT-TROISIÈME. r49sa trépas, feront immolés par mes mains
sa fur ton bûcher aa.Il dit , se méditant les affronts qu’il
prépare à la dépouille mortelle du grand
Heétor , il le laillè étendu dans la pouf.
fière , au pied du lit funèbre de fortfidèle compagnon. Les nombreuxThefafaliens dépouillent leurs brillantes aramures, détellent leurs courfiers g allis àl’entrée de la tente 8: du vaiffeau duléger defcendant d’Eacus , ils préparent
le repas funèbre. Des bœufs éclatans
par leur blancheur , tombent en mu-giflant fous le fer meurtrier; "des mou-tons bêlans , des chèvres plaintives , des
porcs engiailfés font offerts aux mânes de
Patrocle; les foies des porcs craquentfous la Hamme de Vulcain; le fang Iruifsèle autour du lit funèbre. Cependantles Rois , les Chefs de l’armée des Grecs
environnent Achille , l’entraînent à latente d’Agamemn’on , malgré l’affreufe
rriltelfe qui l’accable. Le Roi des hommes
G iij
ne. I’ILIA 1) a,Agamemnon , ordonne aux Hérauts deplacer fur le feu un immenfe trépied8: fou vafe; tous s’efforcent d’engager
Achillede laver dans le bain le fangdefléché qui fouille [on corps , fes ar-
mes, les vêtemens ;,il les refnfe avecconfiance , 8; joint à ce refus , la religion
du ferment:sa Je jure par Jupiter , le plus grand,
sa le meilleur des Dieux l dit-il , que jesa n’accepterai point en ce moment vos
sa foins oliicieux , que je ne me per-aa mettrai pas de purifier mon corps parsa le bain , que je, n’aie placé fur le bû-
ss cher la dépouille de Patrocle , que jesa n’aie élevé un monument à Ta gloire,
sa que , coupant mes cheveux , je ne lessi aie confacrés aux mânes de mon fidele
sa compagnon (a) ; jamais une égalesa douleur ne percera mon cœur de fessa pointes aiguës, tant que j’exiflerai parmi
sa les mortels. Réparans maintenant par
sala nourriture , nos forces abattues;sa préparons le repas du foin que de:
CHANT VINGT-Taozszzue. 151Sas main, au lever de l’aurore , le Roisa des hommes Agamemnon, ordonne àas l’armée d’aller dans la forêt couper ,
sa apporter au camp, le bois necelfaire a-usa bûcher , qui confumera’les déplorables
sa relies de Patrocle, qui , île précipitant
a; loin de nos yeux dans l’éternellesa nuit, lui ouvrira le féjour des ombres.sa Acquittés de ce trille devoir , les peu-
sa ples reprendront leurs travaux accou-a, aimés sa.
Il dit , tous obéiffent , tous s’emprefl’ent
de réparerfpar la nourriture leurs forcesabattues, la concorde , la douce égalité
règne dans ce feliin. Quand le befoin duboire de du manger cit appaifé, ils Ioréparent , fe retirent dans leurs tentes.Le fils de i Pélée s’étend fur le rivage
de la mer , à l’endroit où le fable eft
lavé par, les flots. Une troupe nom-breufe de Thefl’aliens l’environne. Epuifé
Par fa douleur , par les. longs gémiffeqmens , par la courfe rapide qu’il afaire en pourfuivant Heétor autour des
G iv i
15:. L’ItsAnz;murs de Troyes , le doux fommeil quicalme les douleurs de tous les mortels,vient fermer fes paupières. En ce mo-ment l’ombre de l’infortune’ Patrocle
s’offre à fa vue; c’efl: fa taille , fes
yeux, le fon de fa voix A, fa tunique,les vètemens qu’il portoit pendant favie. S’arrêtant fur la tête d’Achille,
l’image de Patrocle lui parle ainfi (la) ;sa Tu dors , fils de Pélée , 86 m’ou-
sa blies 3 tu me prodiguois tes foinssa quand j’exiliois parmi les mortels , tu
sa me négliges après mon trépas. liâtes-
ntoi d’enfermer mon corps dans lasa tombe, de me donner accès danssa le Palais de Pluton; car des fpeé’tres
sa affreux , les pâles ombres des morts. sa me repoullèut des rives du Styx , nesa fouffrent pas que je traverfe avec ellessa le’fleuve des enfers. Donne-moi tasa main que je l’arrofe de mes larmes.
sa Quand la flamme aura confumé cesa qui relie de mortel en moi, il,ne mesa fera plus permis de forcir du féjour
i
CHANT hiver-Ta OISIEME. i5;a: des morts. Allîs fut un tendre gazon,u ou dans l’intérieurde ta rente, nous
n ne tiendrons plus ces confeils fecrets ,n dans lefquels , hors de la préfence de.sa nos chers compagnons, nous jouiffionsn d’une mutuelle confiance (c). Le cruel
a) deflin qui préfida à ma milÎance ,n m’accable maintenant. La même def-
a tinée t’attend, ô Achille! tu mourras
nicomme moi fous les murs de Troyes;sa mais écoute «ce que je vais dire :’fatif-
a faitsiles vœux les plus chers à mona, cœur; que mes os ne [oient pas fépate’s
u des tiens. Enfemble nous fûmes élevés
sa dans ton palais; nous ne nouquui-n tâmes point, depuis le jour auquela, Ménétius m’amena à Phtie , dans ma
n tendre jeunelÏè , fuyant Opplrnte , ma
» Patrie , à mule du meurtre involon- .araire du fils d’Amphidaùgas , que jea, commis dans les jeux de l’enfance ( j.sa Pelée me reçut avec bonté, m’éleva;
a avec foin , m’attache. à ton fetvice ;*» qu’une même urne renferme nos os ,"
G’v
1541 L’Izrlbs, .ss cette urne d’or que te donna ta ref-
a peétable mère n. « .z a Qu’étoit-il befoin , ô mon cher
s: frère! lui répondit le valeureux filsss dé Pelée, qu’abandonnant le féjout des
ss morts , tu vînlÏes m’apporter ces ordres?
ss ils feront pleinement exécutés 3 reperc-
ss toi farina vigilance. Mais, arrête quel-s- ques infians; prends places à côté de
ss moi , ne te dérobe pas à mes embraf-ss femens 3 goûtons la trille confolationss de confondre nos larmes! ss
Il dit , 8; s’efforce de le ferrer dans
fes bras 3 mais il ne peut le faifir : fem-blable à la fumée, l’ombre s’enfonce
dans la terre avec des fifilemens affreux.Achille effrayé , fe lève avec précipi-
tation ; ’frappanr des mains , verlan:des larmes amères , il S’écrie :
c: O mes amis ! aiufi donc , quandss l’efprit de l’homme ef’t réuni à l’éter-
ss nelle fubflance, l’on ame furvit aua trépas , de vaines images des mortelsa habitent le palais de Pluton (a)! L’om-
CHANT VINGT-TROISIÈME. u;a: bre plaintive du malheureux Patroclesa s’eft offerte a ma vue, pendant less filence de la nuit; je l’ai vu tel qu’il
ss fur pendant fa vie; il m’a donné fes-
sa ordres; je me hâte de les exécuter n;
Il dit , ô: les larmes coulent de leursyeux en abondance 5 leurs cris , leurs.fanglots retendirent au loin. lis pleu-roient encore le malheureux Patrocle ,1quand l’aurore aux doigts de rofe femontra fur l’horizon. Cependant le Roi
des hommes Agamemnon parcoure lestentes des Grecs, ptefTe le départ desmules 86 de leursàconduâeurs , ordonne,
d’aller dans la forêt, abattre , tranf-porter les arbres néceflàires a la conf-truâion du bûcher. Un Héros c9: à leur.
tête, Mérion l’Ecuyer du magnanimeIdoménée.lls partent armés de haches ai-
guës 8: de cognées tranchantes ,7 propres
à abattre 8: à fendre le bois , pourvusde forts cordages artiflement ployés. Lesmules les précédent, marchant d’un
pas ferme 8c lent , grimpant ,p defcen-G vj
156 L’I L 1 A, 1) E;dan: ,graviflant les [entiers raboteuxde la forêt ( f ); Parvenus au [emmerdeI’lda ,. les,cimes élevées [des chênes
tombent fous les coups des cognées;la terre retentit de leur chûre pefanter-difperfés dans la forêt , ils lient fur le
dos des mules les branches , la tigeépaillè des chênes qu’ils ont fendus avec.
lalhache. Chargées de ce lourd fardeau , I
les mules font effort pour percer les;builfons épais , pour s’affermir dans les.
routes efcarpées de la Forêt , les travail!-
leurs portent les (ouches, dociles auxordres que leur donna Mérion, l’E-cuyer du magnanime Idoménée. Ainlî
parvenus en ordre fur le rivage de lamer, au lieu choifi par Achille pour yélever le fuperbe: monument, qui doitenfermer les cendres de Patrocle ô: lesfiennes , ils déchargent les mules, euraf-
. , , .fait le hors qu elles portent, s’elorgnenr, »
ferrant les files. Achille ordonne à fes:k TheflËtliens de le vêtir de l’aimin étin-
celant, d’atteler leurs courfiers; obéiŒmts
CHANT VINGT-TROISIEME. :57 iil [es ordres , les Theflàliens s’emprelïent
de fe couvrir de leurs armures , defe ranger en ordre de bataille; les Hé-ros , leurs Ecuyers, montés fur des chars ,-
précèdent la pompe funèbre; une nuée
de guerriers les fait à pied. Au centrede l’épaiFfè phalange, les compagnons
d’Achille tranfportent le corps de Pa-trocle. Détachant les treflès nombreufes
de leurs cheveux, ils en couvrent ladépouille mortelle du fils de Méuétius.
Le Divin Achille marche après eux ,foutenant de [es mains viétorieufes latête de fun compagnon. Arrivés au lieu
qu’Achille a choili , ils y dépolent lecorps du fils de Ménétius, entaiTentl’immenfe quantité de bois que lesmules et les travailleurs ont apporté.Achille s’occupe d’autres penfées. De?
bout devant le corps de Patrocle , ilcoupe cette fuperbe chevelure, dont ilprit autrefois tant de foin , dévouée par
[on père au fleuve Sperchius fg). Pouf-sfantde profonds foupirs , portant [ce
* KnY--" vif
158 L’ I L I A D a,trilles regards fur la plaine liquide:sa O Sperchius , dit - il! en unautrosa temps , Pélée mon père te confacra
sa ma chevelure; il te promit , à monsa retour dans ma Patrie , de la coupersa en ton honneur, de t’immoler’ une
sa fainre hécatombe , près de ces fources
sa brillantes , dans ces champs , fur cessa autels , qui fument en ton honneursa d’un encens éternel, d’offrir cinquante
sa agneaux aux nymphes des fontaines.sa Tels furent les vœux du vieux Pélée;
sa 84 tu ne les a pas exaucés. Puifquesa l’ordre du deltin ne permet pas quesa je revoie ma terre natale», je livresa ma chevelure à Patrocle , mon fidèlesa compagnon , qu’il l’emporte dans le,
sa palais de Pluton sa.Il dit, se couvre de fa chevelure les
mains glacées de fou compagnon. Undeuil affreux s’étend fur l’armée; ils
pleurent , ils gémiflènt , leurs cris dou-loureux retendirent dans l’air; le foleileut terminé fa carrière avant que leurs.
CHANT VINGTsTROIHEME. 159larmes enflent tari , fi Achille s’appro-chant d’Agamemnon , ne lui eut parlé
ainf. ja Fils d’Atrée, Roi des Rois, auxsa ordres duquel tous les Grecs obéilfentr,
sa la mort de Patrocle fera l’éternel
sa fujet de nos larmes; ordonne cepen-ss dam à l’armée de s’éloigner du bû-
aa cher , de préparer le repas du ma-ne tin; que les chefs demeurent feulesa près de toi : achevons les obsèquessa d’un Héroslfi cher à nos cœurs sa. .
Le Roi des hommes. Agamemnonayant entendu ces paroles , ordonne àl’armée de fe (épurer. Verfant un tor-
rent de larmes , les Minimes des funé-railles enlèvent le corpskde Patrocle,le dépolent fur le lit funèbre , arrangent
le. bois , en forment un vafie bûcherde cent pieds en quarré, immolent denombreux moutons ô: des bœufs noirsaux cornes menaçantes , les dépouillent,
les préparent; Achille alfemble leurgraille , en couvre le corps de Patrocle, -
1’60 L’Izzxnr;depuis les pieds jufqu’â la tête , placeà l’extrémité du bûcher les corps fan-
glans des animaux immolés, dépouillés
de leurs cuirs g s’inclinant aVec refpeér,
il verfe de fes mains vié’torieufes l’huile
8c le miel enfermés dans de grandesurnes; pouffant de longs gémilÏèmens,
il immole 8c place fur le bûcher quarrecourfiers agiles à la crinière flottante.De neuf chiens qu’il chérifien par-der-
fus tous les autres , qu’il nourrifÎoir de
fa table , il en prend deux , les immole,les dépouille, jette leurs corps palpi-tans fur le bûcher de fou fidele com-
pagnon (Il); furieux , refpirant le car-nage , il s’élance fur les douze vêlen-
reux enfans des plus illuflres Troyens,viâimes qu’il a dévouées à Patrocle;
pouffant des cris affreux, il les perce defan glaive r appelant à: grands cris foufidèle compagnon , il, place leurs COIPS’
fanglans fur le bûcher , y men lefeu , livre aux Hammam déiîorantes, .
Balla dépouille mortelle de Patrocle,
CHANT VINGT-Taozszimz. 16136 tous les dons qu’il lui a confacrés:
a Reçois mes adieux , ô mon cher Pa-
» trocle! dit-il , 8: conferve , jufque dansa: l’empire des morts, un long fouVenir
sa de ton ami. J’ai accompli tout ce que
n je te promis. La Hamme qui confu-s, mera ta dépouille mortelle , dévorera
a: les corps fanglans de douze illul’tresa, enfants des magnanimes Troyens; maisa: le corps de l’homicide Heélror ne fera
a pas livré aux flammes «, il feranla proie
a) des chiens ô: des vautours v.Ainfi fou courroux s’exhaloit en
vaines menaces. Cependant les chiens.ne fouillèrent pas le corps ’d’Heéror.
La fille de Jupiter , Vénus , veille nuit’ 8: jour autour de cette précieufe dé-
pouille; une huile de rofe’ôc d’ambroi-
fie répandue , par les mains de. la DéeITe ,
fur le corps du fils de Priam , le défenddes outrages qu’Achille lui prépare (i);
du fommet de la voûte éthérée, une
épailTe 8e humide nuée envoyée par
Apollon , couvrant tout le champ fur
a.
r62. L’I L I A D z ,lequel il repofe , amortit l’aétivité des
rayons du foleil , empêche que le carpsd’Heétot ne fe defsèche (Æ ).
Le bûcher de Patrocle tarde à s’en-
flammer 5 debout devant l’immenfeforêt qu’il a entaflée , Achille levant les
yeux au Ciel, appelle a haute voix levent d’Ou’eft , 8: l’impétueux Boréen;
une coupe d’or ell: dans [es mains; ilverfe à grands flots , fur le bûcher dePatrocle, d’abondantes libations , pro-
mettant aux deux vents de pompeuxfacrifices, fi, précipitant leurs rapideshaleines, ils pénètrent l’immenfe bû-
cher ,.s’ils eXCitent une flamme ardente ,
qui confume promptement le corps defon cher compagnon. La légère Iris en-tend fes vœux (1) ; elle fe hâte de defcen-dre de laivoûte éthérée, de porter aux
deux vents les defits du fils de Péle’e.Les enfans d’Eole goûtoient, dans l’antre
du zéphyr , les douceurs d’un fefiin fo-
lennel; iris s’arrête fut le feuil demarbre du palais des vents; tous fa
ç- iî- E1
CH4NT VINGT-TROISIÈME. 163lèvent à [on afpefl: ,- tous l’abordent ,
l’invitent à prendre part au fellin : la
Déclic les refufe. *n Je ne peux m’arrêter, dit-elle 5-je
sa m’emprefl’e de parvenir aux confins de
se l’Océan , au pays des Ethiopiens qui
» dirent de faintes hécatombes aux lm.a, mortels ; j’ai promis de prendre part à
a leurs feftins. Vent d’OueIl! vent dua! Nord! Achille vous appelle à grandsn cris; il vous promet de pompeux fa-» crifices , li vos fouffles bienfaifans en-; flamment le bûcher de fon fidèle com-
» pagnon , Patrocle, que tous les Grec:a: pleurent amèrement a.
Ainii parla la Déelfe, 8c elle difpa-rut. Se levant avec un bruit affreux,chalTant devant eux les nuées qu’ils
adembleiit par leur choc , les deux ventss’étendent fur la plaine liquide , la bou-
leverfent de leurs fouffles impétueux ,parviennent aux champs Troyens , pé-nètrent le bûcher , développent laflamme qui éclate avec fracas. Le léger
164 L ’ I L I A 1) a ,vent d’Oueft , le rapide Borée ne cel’sèü
rent, pendant toute cette nuit, de fouinerautour du bûcher du fils de Ménétius;
les tourbillons de flamme 6: de fumées’élèvent dans l’air à replis ondoyans;
d’horribles fifilemens le font entendre.
Debout, près du bûcher de Patrocle ,Achille puife fans celle le vin dans unecoupe d’or à deux fonds , le répand
par flots fur le bûcher , appelantavec de grands cris fou malheureuxcompagnon ; la terre cf! imbibée defes fréquentes libations; tel un pèrearrofe de [es larmes le bûcher d’un fils
cher à Ion cœur , nouvel époux , que lefer de l’ennemi a moifÎonnc’ , objet des
tendres regrets de ceux qui lui ontdonné l’être: ainfi’les fanglots, les lar-
mes amères inondent , pendant toutecette nuit,.l’augufte vifage du fils dePélée 5 pouffant de profonds gémine-
mens, fe roulant fur la terre, errantautour du bûcher de fou fidèle compa-gnon , il attend que l’étoile du matin
CHANT VINGT-nomma; ris;courrière du jour , fe montre! fur l’ho-,rizon , que la divine Aurore étende fonvoile de poupre fur la terre. En ce mo-ment le feu languit , la Hamme s’éteint,
les vents fuient dans leurs antres pro-fonds , bouleverfant fur leur panage lesflots de la mer de Thrace ( m ).
I Epuifé de fatigue, Achille s’éloigne
triftement du bûcher; étendu fur laterre, le fommeil commençoit à fer-mer fes paupières , quand la marchebruyante, quand les mouvemens tapi-4des des Grecs qui s’adembloient autourde la tente d’Agamemnon, réveillèrent.
1 Ailis fur la terre , il adreffe ces parolesaux Rois , aux Chefs de la nation:
c: Fils d’Atrée, 6c vous Héros de la
a! Grèce , leur dit-il , verfez du vin futa ces cendres brûlantes , éteignez lesaa rafles du feu qui a confumé la dé-aa pouille mortelle de Patrocle , féparons
aa les os de ceux des viétirnes. Il vous xaa fera facile de les üûinguer; car leaa corps de mon compagnon fut placé.
r66 L ’ I L I A 1) a ,sa au centre du bûcher , les hommes se ra) les chevaux furent jetés pèle-mêle aux
a) extrémités: enfermons dans une urne
aa d’or les précieux relies du fils deaa Ménétius; couvrons-les d’une double
a furface de graille; qu’ils demeurentaa en cet état, jufqu’au jour auquel jea rejoindrai mon fidele compagnon’dans
a le féjour des ombres 3 bornez- vous
se maintenant à marquer le lieu denotre tombeau(n). Un jour vien-dra que les Grecs, remontant fur leurs
aa vaiffeaux, laiffant fur ces rives nos)i cendres réunies , élévetont à notre
gloire un fuperbe monument aa.Il dit; tous accompagnent le fils de
Pélée. lls éteignent avec le vin lescendres fumantes, qui s’affaifl’ent n’é-
tant plus foutenues par la flamme;blanchis par le feu , les os du compagnond’Achille, qui fut pendant fa vie unmodèle de bonté, font recueillis dansune urne d’or 5 verfant des larmesamères , ils étendent par-delius une
u
av
UU
CHANT VINGT-TROISIÈME; 167double furface de graille 3 couverted’un voile de lin d’une éclatante blan-
cheur , l’urne funèbre efl: dépofée par
eux dans la tente d’Achille; ils tracentautour du bûcher , 8: pofent les fonde-
imens’ d’un’fuperbe tombeau g ayant
amoncelé les terres , ils fehdifpofent àfe féparer. Le fils de Pélée les arrête,ordonne d’affembler l’armée , de publier
des jeux 8: des combats. Apportés deles vaiffeaux , les prix font expofés a lavue de tous ; des vafes d’airain, destrépieds , des chevaux , des mules , desbœufs aux cornes élevées, de l’acier
poli , de belles captives. Les premiers ,les plus dif’tingués, font deftinés à la
courfe des chars. Une fuperbe captiveinfiruite dans tous les arts de fou fexe ,un trépied, un Ivafe d’airain a deuxanfes, de vingt mefures ,I feront la te:cqmpenfe du vainqueur. Celui qui l’ap-
prpcheta de plus près obtiendra une ca- vvade indOmptée de fix ans , qui portedans fes flancs un mulet de race illuftre;
r68 L ’ I L I A D z gle rroifième, un vafede quatre mel’ures,’
que la flamme n’a point encore atteint;
le quatrième, deux talens d’or; le cin-quième , une large coupe d’argent battu - Ià froid.
Debout au milieu de l’affemblée;
Achille adreflant la parole a Agamem-,non :
a Fils d’Arrée , lui dit - il, 8: vous-» valeureux enfans de la Grèce , j’aiaa expofé, dans l’arène , les prix que je
aa defiine , à ceux qui s’exercent dansaa l’art de foumetre au frein des courfiets ’
aa indomptés. Si mon cher Patrocle n’é-
aa toit l’objet de ces jeux , j’entrerois en
a. lice , a; j’ai cette confiance que j’em-
aa porterois le premier prix; car’la légè4
si reté , la fouplefl’e 8c la force de mes
a; immortels courfiets vous (ont con- ’aa nues ; Neptune en fit don à Pélée mon
aa père , Pélée me les donna. Mais ni
u moi ni mes courfiers ne concourront.a: Ils ont perdu leur vaillant conduéteur ,
.a qui les trairoit avec douceur, qui lessi lavoit
l
CHANT [VINGT-TROISIÈME. x 6-9b lavoit dans l’onde pute des fleuves; fa
a main répandoit une huile brillantesa fur leurs vafles crinières. Immobilessa maintenant , la tête baiffée , ils pleu-
ss rent ce Héros; leurs crins flottent,sa dans la pouffière. Que ceux d’entre
sa les Grecs qui fe confient dans la foli-as dité de leurs chars , dans la légèreté
sa de leurs courfiers , difputent les prixse que je propofe sa.
Ainfi parla le fils de Pélée , 8: les"légers Athclètes s’aff’emblent ; leRoi des
hommes Enmélus fils d’Admetre célè-
bre dans l’art de manier de vigoureuxcoutfiers , fe préfente avant tous lesautres. Le fils de Tydée, Diomèdeamène les courfiets de Tros , attelésà un même joug , ces courfiers qu’ilravit à Enéc , quand Apollon dérobale fils d’Anchife aux coups qu’il luiportoit. Ménélas fils d’Atrée attèle à
l’on char l’Agamemnonienne Ethée 8c
Podargès qui lui appartient. Le filsd’Anchife , Echépolus , donna Ethée a
Tome IV. . H
ce
ratura-v"-
z Ine 1’ I I. 1 A a a ,’Agamemnon, pour s’exemprer de lefiiivre à la guerre ; il obtint à ce prixde jouir en paix des richeffes immenfes,que Jupiter lui avoit données , dans lavaflze Sychyone qu’il habitoit (o).’I’elle
efi la cavalevigoureufe , impatiente demontrer fa légèreté & fa force dans les
combats du Cirque , que Ménélas attèle
au même joug que Podargès. Le déf-
cendant de Pélée, le vaillant fils dugrand Neflor , Antiloque, attèle à fbnchar. d’agiles coutfiers Piliens , d’une
grande beauté. Pour l’aider de fes fages
confeils, fou père Nefior s’avance vers
lui,sa Antiloque , lui dit-il , dès tes plus
sa;jeunes ans , Jupiter de Neptune t’ai-I
sa *mèrent par-deffus tous les autres mor-
s. tels ; ils prirent foin de te formerdeux-mêmes dans l’art de fourneau:sa au frein des courfiers indomptés : ainfi
’ sa mes confeils font fuperfius; nul nesa maniera l’es chevaux avec plus dea dextérité. Tu fais d’une main légère
CHANT VINGT-TROISIZME. 17i’sa 8c sûre ployer rapidement autour de la
sa borne qui termine la carrière; maisn res courfiers font moins agiles quesa ceux de tes rivaux; c’efl: le fujet deas mes craintes. Suis donc mes confeils ,a ô mon fils! rappelle dans ton efprit
les leçons de tes Maîtres immortels ,afin que le prix ne puiff’e réchapper (P).
L’habile Arrifle affervit le’cliône fu-
perbe , bien moins par fa force , quepar fou adreffe; c’eft l’art qui dirige
un Vaiffeau fur le vague des mers , ausa fein des tempêtes excitées par les ter-
aa ribles combats des vents; ainfi l’artsa donne la viétoire au conduéteuar d’in-
sa dociles courfiers, fur des Atlielètes quisa manient des chevaux plus vigoureux à:sa plus fouples. Celui-ci , fe confiant dansas la légèreté de l’es courfiers , les laiffe
as vaguer imprudemment dans l’arène;
sa celui-là, avec des chevaux moins lé-sa gers ,les yeux fixés fur la borne ,tournesa avec ïjuftelfe à: rapidité, haire, ralen-.
as rit , dirige, affouplit les mouvemensH ij
338.88"
à:
l7). L ’ I 1-. I A D E jw de les courfiers , lailTe loin derrière luiu [on rivalJ e t’indiquerai le but fi clai-» rement , qu’il te fera impofïible de le
" v» me’connoître. A l’endroit où tu vois
n deux routes fe croifer, s’élève, à la.
u hauteur d’une coudée, de delTus la fur.
n face de la terre , le tronc d’un vieuxa! chêne delréché, vainqueur des faifons,
u des frimats 8c des tempères ; deuxu pierres blanches le foutiennent , unsi efpace vuide l’environne, tombeau den quelqu’Ancien , ou monument érigé ,
u parles premiers hommes , pour leursa courfes 8c leurs jeux; tel cil le buta, qu’Achille a choifi. Parvenu à cette
n borne , debout fur con char , maniant» tes courfiers avec dextérité , tourne ra-
» pidement , rafanr la borne. Souviens-» roi de foutenir le courfiet qui efl:sa placé fous la rêne droite , de le con-» tenir de la. voix à: du fouet , ployantp l’antre avec [catalane 3 fends la main ,
c» dirige tes mouvemens avec tant dea? jullzeflè , que le moyeu de la roue rafe
à:
CHANT VINGIbTROIsrzME. 17;sa la borne fans la toucher; crains que tona) char brifé,tes chevaux blairés , m’exci-
n rent le rire des fpeâtnteurs 8: ne tea couvrent de home. Prends ces précau-
» rions, ô mon filslTournanr la borneaVec rapidité, l’évitant aVec adrefiè , tu
a: devanceras tes rivaux; aucun n’attein-» dra avant toi l’extrémité de la carrière,
a quand même l’agile Arion, le léger
u courfier d’Admfie , dont la race eli:a, divine , voleroit fur tes pas (q) , quandn’ton rival manieroit les vigoureux cour- ,a: fiers élevés , fur ces rives, dans les ha-
» ras de Labmédon ».
Ayant ainfi parlé , Nelior reprend letrône qu’il a quitté. Mérion paroit le
cinquième à la barrière, attelant fes gé-
néreux courliers. Les Athelètes montent
fur leurs chars, tirent les rangs au fort;Achille agite les billets dans un cafque.Le nom d’Antiloque fils de Neflor , fortle premier; après lui le nom d’Eumé-lus ; Ménélasfils d’Atrée en: le troifième;
Mérion le quatrième 5 le fort n’alligne
H iij
8
J74. L ’ 1 L LA D a ,que la dernière place au fils de Tydée,’
le plus valeureux , le plus adroit dansl’art de guider de légers coutfiers. Ainfi
rangés (r), Achille leur montre la car-rière 8c la borne, à l’extrémité d’une
plaine valie 8: unie. Témoin irrépro-chable de leur légèreté 8c de leur adteliè,
chargé de lui faire un fidèle rapport , levieux Phenix, l’écuyet de [on pète , elle
placé , par les ordres , à l’extrémité de
la carrière. Tous les fouets leur levés,tous abailie’s au même imitant; animant
leurs courfiers 85 du fouet 6: de la voix,ils abandonnent les vaifièaux , travetfent
. la plaine avec rapidité; une. pouffiètefemblable à un nuage épais, ou à uneviolente tempête , fouille les larges poi-trails de leurs chevaux, leurs crinièresflottent au gré des vents; tantôt ils rafentla
terre avec les chars ; tantôt, s’élançant, ils
franchiflènt un long efpace , fans ébranler
lcurs hardis coridtiéteurs dont le cœurflotte entre l’efpc’r ance 8c la crainte. A p-
pelant leurs-courfiers par leurs noms , ils
li
T’Kæarg
CHANT VINGT-TROISIÈME. 175
accroiflènt leur ardeur , volent avec tanpidité; une immenfe pouflière s’élève de
delTous leurs pas. Déjà, ayant atteint l’ex-
trémité de la carrière, ils fe reploient fur
le rivage de la mer écumeufe (a); leurstraits font tendus , leur coutfe précipitée,
les intervalles plus marqués. Les légers
courtiers du Roi de Phérès devancenttous les autres. Les agiles courfiers deTros , que dirige le fils de Tydée , fem-blent s’élancer fur le char d’Eumélus. Le
faufile brûlant quis’exhale de leurs vafles
narrines , échauffe les larges épaulesdes courfiers du Roi de Phérès; ils les
atteignent de; tout-c la longueur deleurs vailles encolures; le fils de Tydéeeût devancé [on rival ou me la viéboireincertaine ,liApollon irrité n’eût arraché
de fa main le. fouet qui lui. fervoit àanimer (es courliers. Une vive douleurs’empare de l’aine du vaillantDiomède»,
à la vue du char de fou rival qui s’élance
d’un vol rapide , tandis, que privé de (on
fouet, il ne peut hâter l’es légers coure
- H iv
176 L ’ I L 1 A 1) E ,fiers , des larmes amères coulent de fesyeux; mais la rufe d’Apollon n’échappe
pas aux regards de Minerve ; volant avecune incroyable rapidité au recours duPafleur des Peuples , la DéelTe relève
le fouet, le remet aux mains du fils deTydée (t) , . ccroît, de (on faufile divin ,
i l’ardeur de les courliers , brife, dans lafureur , le joug qui attache au chat lescourliers du fils d’Admette. Egatés , ils
boudinent dans la plaine; le timon brifétombe à terre; renverfé fous les rouesde fou char , le bras , le coude , la bou-che, les narrines d’Eumélus font fouil-æ.
lés; une longue plaie s’étend depuis (on
front jufqu’â les épais fourcils , fes yeux
fe remplilTent de pleurs, à peine un faiblefoupir s’exhale de fa poitrine opprelTée.
Les agiles courfiers du fils de Tydée,’volant dans la carrière, précèdent tous les
autres; car Minerve leur defiine le prix,la DéelTe foutient , accroît leur ardeur.
Ménélas approche du but , fait efforttout l’atteindre. Animant les courfiers
v
CHANT VINGT-TROISIÈME. 177de fou père , Antiloque leur parle ainfi:
« Volez ,développez vos jarrets, dif-
sa putez la viétoire; non aux courfiers» agiles du fils de ijiée , car Minerven accroît leur légèreté , leur deliine
a: le. premier prix; mais aux courlierssa du fils d’Atrée; hâtezvvous de les de-
» vancer. Quelle honte pour vous fi lan cavale Ethée vous furpalToit! Qui vous ,u retient? Si par votre lâcheté , je n’ob-
a: tiens que le feul prix qu’on accordesa à la pitié pour le vaincu , je vousa: prédis le fort qui vous attend. Lea) Pafieur des Peuples Neltor , ne pren-sa dra plus foin de vous; il vous percera.n de [on glaive. Elancez-vous dans la.
carrière ; la rufe fuppléera à la force,dans ce défilé étroit sa.
Il dit; redoutant la colère de leurmaître, les chevaux de Nefior Volentavec rapidité. Le valeureux Antiloquevoit Ménélas engagé dans un chemin
creux, profonde ravine , que les eauxde l’hiver ont formée. Agité de la crainte
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w. .«-. -v ex.-
178 L’ILIADz’;de heurter contre le roc, le fils d’Atrée
retient les courfiers agiles. Détournantles liens avec adrellè , le fils de Neltorles dirige de cegcôté, s’incline fur laberge, pourfnit le fils d’Atrée.
s: O Antiloque! s’écrie Ménélas cf.
ss frayé, je ne reconnois pas ta prudence.ss Ralentis la courfe rapide de tes chevaux;ss échappé à ce défilé dangereux , nous.
sa rendrons la main, nous ferons efforta: pour nous devancer sa.
ll dit; mais lourd à les cris, le filsde Nellor manie le fouet avec dextérité ,,
anime les courfiersâ d’un feul faut, ils.franchi’llent tout l’efpace que parcoure
un difque lancé par un bras nerveux quidîne les forces. Les agiles courfiers du-fils d’Atrée reculent ; craignant qu’ils.
ne s’abattent dans le choc des chars,86 qu’ellayant de difputer la viétoire à
fou rival, ils ne tombent l’un 8c l’autre
dans la pouffière , Ménélas n’ofe les
appuyer. ’st Fils de Nefior , s’écrie-t-il , de tous i
CHANT VINGT-TROISIEME. a7,a» les mortels le rival le plus dangereux,
tu tranfgrelles les loix du Cirque; 8csa démens la réputation que ta vertu t’a-
» voit acquife; hâte ta courre rapide ;.ss mais n’efpère pas obtenir le prix fans-
sa un parjure a).AdreŒanr enfuire la parole à fes légers
courfiers: «Volez, leur dir-il,que ce foible’
ss avantageremporté par un perfiderival.sa ne ralentilTe pas votre,ardeur ; bientôt ,,
ss ellourilés , abattus , les vieux courfiers.sa de Nellzor vous céderont la victoire s».-
A la voix de leur maître , les rapides.eourfiers s’élancent fur le char d’Antilo-
que; déjà ils font prêts de l’atteindre.-
Cependant , les yeux fixés fur l’arène -,
les Grecs, anis à la barrière , s’efforcent
de percer l’épais nuage qui enveloppe
les chevaux ce les chars.
3
Placé fur une éminence, hors de l’en-v
ceinte , la voix de celui des Athelètes qui.cit le plus proche , parvient aux oreilles-d’ldoménée Roi des Crétois. L’.un des:
courfiers du vainqueur cil: remarquable
H.
AŒJJ’M .0 me." a: g.
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:80 .I’ILIADE;par la couleur de [on poil ;bai par toutle corps , il porte fur le front une mar-que blanche , ronde comme la lune dansIon plein. Quittant le trône fut lequel ilcit aŒs , le fils de Deucalion adrelle la
parole aux Grecs: lu Mes amis , Chefs ô: Confeils de la
a) Nation des Grecs , levez-vous , dit-il ,a: jugez vous-même fi ma vue m’induit
n en erreur. La face deila lice me (amblea changée. De quelque côté que je pro-
a: même mes regards fur la val’te plaine
a: des Troyens , mes yeux ne découvrentsa ni le char , ni les courfiers , ni l’Athe-a) 1ère qui m’avait paru jufqu’ici l’em-
a) porter fur tous les autres. Quelqu’ac-
» cident a fans. doute ralenti le vol ra-a» pide de cet Athelète. J’ai lvu fes cour-
» fiers s’élancer fur la borne. Peut-être
a: les guides ont-elles échappé de fes
a: mains; peur-être, tournant la bornea. avec trop de rapidité, n’a-t-il pu con--
a: tenir l’ardeur de fes courficrs , lesn manier avec airez d’adrellë; il fera
a
’Cz-MNT VING’T-norsuMz. 181
ss tombé, fou char aura été brifé; fes
s’s chevaux bondillènt dans la plaine;I» d’autres les remplacent. Efl’orcez-vous
ss de les difiinguer. Ils me font inconnus;ss mais leur conduéteur reflemble à ce
valeureux Etolien , que fes exploits ontss rendu célèbre entre tous les enfans des la Grèce (v) , Diomède, fils de Tydée,
ss l’avant dans l’art d’allouplir des cour-
ss fiers indomptés sa.
A ces mots, un violent courroux s’em-pare de l’ame du léger fils d’Oïle’e.
n Idoménée , ton jugement cit préci-’» pité , dit- il. Aufli vite que les vents ,
ss l’arène fuir fous les pas de ces courfiers;
ss ils atteignent l’extrémité de la carrière.
ss Tu n’es pas le plus, jeune des Grecs; ta
*ss vue commence à f3iblir, 8c. cependant
ss tu te plais à difcourir au hafard ! Quess fervent ces vaines difputes? Bientôt desa meilleurs Juges décideront notre que-ss telle. Ces chevaux [ont ceux d’Euz-ss mélus. Je vois le fils d’Admette fur fon
s. char, tenantles guides dans les mains sa.
vv
a
.4..-
Canon-M
18;. 117151492; .: a Fils d’Oilée , lui répondit le Roi
a, des Crétois irrité gdans les combats tu
ss n’es pas le plus redoutable des enfants
ss de la Grèce; mais tu te plais dans lass difpute; aucun n’efi: plus prompt àss dire des injures; ton efprit efl intrai-ss table (x). Gageons un trépied 6c fou.ss vafe d’airain. Prenons pour arbitre» Agamemnon fils d’Atrée ss.
x ll dit. Emu d’une violente colère , le
léger Ajax fe lève avec précipitation;l’injure ait fur les lèvres.
u O Ajax ! ô ldoménée ! s’écrie
ss Achille , celiez de vous provoquer parsa de dures paroles ; ces vaines difputes-w font peu convenables; vous les blâmes
I», riez dans tout autre. Reprenez lesss trônes que vous avez quittés; portezsavos regards fur l’arène. Rivaux dea: gloire, ces Athelètes s’avancent vers
sa nous d’une courfe rapide -, quand ils
a auront atteint la barrière , il nous ferass facile de décider quels courliers ontsa été les plus légers , à qui le premier.
CHANT VINGT-TROISIÈME. 18;
v prix elt’dû , à qui le -fecond sa,Il dit, sa déjà le fils de Tydée touche»
la barrière -, l’es courfiers bonditlènt fous.
les coups redoublés du. fouet , qui re-tentir fur leurs larges épaules; leursfaurs. légers font jaillir la poulïiète furI’Athelète qui les dirige; l’or , l’étain ,
pompeux ornemens du char de Dio-mède, en (ont ternis; ils volent avecune telle rapidité que la trace des roues.cit à peine imprimée fur le fable. Par-venus àl’exrrèmité de la carrière , le
fils de Tyde’e les artère; la fileur inon-
de leurs poitrails , imbibe leurs vafiesencolures 5 s’élançant du char éclatant qui
le porte , le fils de Tydée abandonneçfon -
fouet , l’inclure fur le joug; le vaillantStélénus s’empare du prix. , remet la
belle captive 8c le trépied aux mains defes compagnons , détèle les courfiers..
S’efforçant de foutenir l’ardeur des
vieux chevaux de Neltor, le defcendant deNélée,.Antiloque, arrive; (a rufe adroite,
mon la rapidirede. fa tonifia ,1 lui ont
184 .L’IL 1.4132;donné la vié’toire fur Ménélas. Ecarté de
toute la portée d’un jet de difque , lefils d’Atrée ne laifl’e’ plus entre lui 8c
Ion rival que le court efpace qui (épateun char en mouvement , dont les traitsfont tendus , du courfier qui l’entraîne ,
dont les crins atteignent l’orbite desroues 5 tant l’ardeur de l’Agamem-nonienne ’Ethée croît avec l’efpace qui
lui relie à parcourir! Si la carrière eûtété plus longue, Ménelas eut’devancé
fou rival, 86 n’eut pasmême laiflé la
viétoire incertaine.
Moins accoutumé aux combats duCirque , l’Ecuyer d’ldoménée , Mérion ,
le fuit avec des courfiers plus tardifs,Eumélus fils d’Admette arrive levdet-
nier, chafl’ant devant lui les chevauxqui traînent [on char brifé. ’
Senfible à [on malheur , debout aumilieu du Cirque , le Divin Achilleadmirant la parole aux Héros de la
Grèce: . . ’et Celuiâ qui [on art, à qui la lé:
CHANT VINGT-TROISIEME. 1 85ss gèreté de fes courfiers fembloit affurer
n la viétoire , eft maintenant le dernier ,*
ss (lit-il ; recompenfons fa vertu commess il convient; qu’il obtienne le fecondss prix : car le premier el’t dû au fils de
a: sa. ’Il dit, tous applaudiflent. Euméluseut obtenu la cavale indornptée,fi le filsdu grand N el’cor Antiloque n’eût réclamé
fes droits.u O Achille! dit-il , ta propofition»
ss bielle ma gloire sa m’irrite. Je rendsss a Eumélus la juflice qui lui eft dûe’;
ssIaucun ne fait mieux que lui guidera! des coutfiets agiles; mais fou char a.ss été brifé , fes chevaux fe font égarés .:
as cit-ce une raifon de me ravir le prixss qui m’appartient ? Que le Roi dea) Phérès n’a-t-il , avant de s’élancer -
ss dans la carrière, adrelré [es vœux aux
ss Immortels; nous ne le verrions passs maintenant arriver le dernier a lasa barrière , chall’ant (es chevaux devant
ss lui. Si tu plains [on infortune , s’il
186 L’ILIA-DE’,sa en: cher.» à ton cœur , une immenfesa. quantité" d’or , d’airain , de beftiaux ,
sa de belles captives , de chevaux vigou-sa reux , (ont renfermés dans tes tentes;
sa recompenfe fa vertu par un don ma-sa gnifique , plus précieux que le prix qui
sa m’eft dû. Les Grecs applaudiront à ta
3, générofité z mais je ne cède àperfonne
sa la recompenl’e qui m’appartient. Si
sa quelqu’un entreprend de m’en priver,
sa qu’il fe prépare à la difputer les armes
a» à’la. main sa. -’ Il dit , le.D.ivin Achille fourit de la.
fierté du fils de Neftor; car il l’aimait
tendrement. ’a O Antiloque fils deNel’tor, luidit-
sa il , je fuivrai ton confeil., Les prixsa feront aux vainqueurs; une recom-’sa penfe tirée de mes vanneaux confo-sa lera Eumélus. Je lui donne la cuirsa rafle que j’enlevai à Aaftéropée; elle
sa cit d’airain , couverte d’un étain
sa brillant, d’un travail exquis. Le Roisa de Phérèa tiendra fa vertu digne-
CHANT VINGT-TROISIEME. insa ment recompenfée par un tel don sa;
Il dit , 8c ordonne âAntomédon d’ap-
porter la brillante cuirafl’e. Docile aux
ordres de fon compagnon , l’Ecuyerd’Achille vole a fa tente, apporte lacuiralïe d’Allgéropée, la remet aux mains
d’Eumélus joyeux du don par lequelle fils de Péléecdnfole fou infortune.v Courroucé de la viétoire que le filsde Nel’tor a remportée fur lui , Ménélas
fe lève. Un Héraut met le fceptreen fes mains, ordonne aux Grecs defaire filence. Semblable â un Dieu .le fils d’Atrée admire la. parole à. Amie .
loque. ’ - a«Fils de Neûor ,- lui dit-i1 , renomma, jusfqu’ici par ta fagefl’e,.comment t’es-
aa tu permis une rufe indigne de toi?sa Enviant la gloire qui m’étoit dûe, t’es-
ss lançant fur mes courtiers avec des che-
sa vaux moins agiles , talcs a bleflé (y)ssa-Chefs 56 Confeils de la nanan dessa Grecs , que le prix demeure en dépôtsa entre nous , rendez jultice à l’un de à
188 L ’ I L 1 A D E ,a. l’autre , que la faveur n’ait point de
» part dans votre jugement , qu’aucuna: des Grecs ne dife: Me’ne’las a e’te’ in-
» jzfie envers Antiloque ; il a employé le
w menjbnge pour lui ravif le prix qui luini appartenoit. Les mufliers de Me’ne’las
n étoient plus légers ,’ mais le fils de
» Neflor efl plus adroit, plus vigoureux.se Ou plutôt je me juge moi-même , 85a) ne peule pas qu’aucun des Grecs re-
a) jette mon jugement ; car il eft confor-a» me à l’équité. Defcendant de Jupiter ,
a: valeureux Antiloque l emmène lan cavale, prix du vainqueur; mais com-» parois au milieu de l’arène , commein la jufiice l’exige. La , devant ton char,
u àla tête de tes courfiers , les touchanta: de ce même fouet avec lequel tu fou-5 tenois leur ardeur, jure par Neptunea, qui environne la terre de les ondes ,a: que tu n’as point employé la rufe pour
u retarder ma courfe rapide , pour em-a: pêcher que mon char ne te prévînt
a dans la carrière n. . v
v
v
v
v
CHANT VINGT-TRQISIEME. 189: n O Ménelas , Roi des hommes !.répondit le vertueux Antiloque -, plusâgé , plus [age que moi , tu n’ignores
pas ce que peut la pallion de la gloirefur un jeune courage; les confeils dela prudence [ont tardifs. Modère toncourroux , que tOn cœur pardonne àl’imprudence du moment. Je remetsen tes mains la cavale, prix du vain-queur 5 j’ajouterai de ce qui eft à moi,
ce que tu exigeras , pour completterla fatisfaétion qui t’eft dûe ; je me
foumets à tout , plutôt que de dé-,cheoir dans ton efprit de la réputation
que je me fuis acquife , plutôt que demefouiller par un parjure n.Ainfi parla le magnanime fils de N ef-
tor , 6c il remet la cavale aux mainsde [on rival. Telle qu’une abondanterofée réjouir 8: humeâe la terre hé- .riflée de gerbes nombreufes , prémices V
d’une riche maillon , ainfi la joie aaccès dans ton ame , O Ménélas!
6s Antiloque, dit-il, ma colère cil:
190 4’11; 1 4D a,sa appaifée. Nous avions jufqu’ici admiré
u ta fagelïe -, tu fus imprudent un mo-n ment; mais la raifon a triomphé dea, l’impétuofité de l’âge. Il eut été plus
a) fage de ne point employer l’artificesa pour me priver d’une gloire qui m’en:
sa dûe (ï); un autre ne m’appaiferoit
a pas avec cette facilité; mais je doisa: cette recompenfe a tes travaux , âniceux du [age Nel’tor , a ceux dea ton valeureux frère , pendant toutsa le cours de cette guerre entreprifea pour venger mon injure. J’accepte laa fatisfaétion que tu m’as faire ; jen te rends la cavale, quoiqu’elle faita à moi I; que tous apprennent, para) cet exemple , que mon cœur n’efl: ni
a, fuperbe ni cruel».Il dit , 86 remet la cavale aux mains
de N oémon, l’Ecuyer d’Antiloque, prend
pour lui le vafe d’airain; Mérion eut
les deux talens , car fon char étoit paravenu le quatrième à la barrière.
Il relioit un cinquième prix, la coupe
CHANT VINGT-TROISIÈME. 19:à deux fonds; Achille perce la fouletraverfe le Cirque, pour l’offrir à Nel’tor:
a O vieillard! lui dit-il, confervesa cette coupe en mémoire des funé-ss railles de Patrocle , que tu ne reverrasss plus parmi les enfans de la Grèce.ss Elle fut defiine’e aux Athelètes; mais
:5 la vieilleflè qui t’accable maintenant
ss ne te permet d’entrer en lice ni danss. les combats du celle , ni dans ceux dess la lutte , du javelot , de l’arc ou de lass courfe légère au.
Il dit , à: donne la coupe au fils dePélée , qui joyeux la reçoit de la main
d’Achille. ’ Aa Tu as parlé convenablement , ô
a) mon cher fils , lui dit-il 5 mes jarretsse ont perdu leur légèreté 8: leur fou-ss plelIè, mes mains , mes largeî épaules ,
sa n’ont plus la même vigueur. Si jea revenois au temps de ma jeunell’e, fia. mes forces étoient entières , tellessa qu’elles furent quand les Epéens firent
u dans Bup’rafium (au), les fuperbes funé-
..u-...... .-
, vue!-
r A h»- - «au-kA”
192. L ’ I L I A D E ,ss railles de leur Roi Amarincée ! Les fils
ss de ce Roi ouvrirent une lice brillante.ss Aucun des Epéens, aucun des Argiens,ss des I’iliens , des magnanimes Etoliens ,
ss ne m’égala dans tous les genres d’ef-
ss crime. Je vainquis dans les combats duss célelte Clytomède , le fils d’Hénopus,
ss je l’emportai à la lutte fur Ancée de
sa Pleurene 3 le léger lphiclus ofa me dif-ss pater le prix de la courl’e légère , de
ss m’avoua [on vainqueur; je furpall’ai
ss Philée 8c Polidore dans l’art de lan-
ss cet le javelot; les deux fils d’Anténor
ss me devancèrent feuls , dans la courfess des chars, le dernier des combats, dontss les prix étoient magnifiques. Fiers de
a leur nombre , jaloux de ma gloire,mils le réunirent pourzme les difputer ;
.ss l’un tenoit les guides , l’autre hâtoit
ss fes couifiers 6c du fouet 8: de la voix.ss Tel je fus autrefois. Que de plus jeu-ss nes Athelètes entrent en lice main-ss tenant; cédonsâ la vieilleflè. Conti-
311112 , ô Achille , d’honorer par le
pompeux
CHANT VINGT-TR 01312443. .19;"a pompeux appareil de ces jeux , les ob-ss sèqués de ton compagnon ; j’accepte
ss le don que tu me fais , comme unss gage du fouvenir que tu confervesss de notre ancienne amitié; utile exem-
ss ple que tu donnes a l’armée dessstrecs, de l’honneur qu’ils doivent à
ss ma vieillelÎe , à ma longue expérience.
sa Mon ame en ell: réjouie; que lesss Dieux t’en recompenl’ent , 85 exau-
ss cent les vœux les plus chers de tonsa cœur sa.
Il dit; animé par les louanges qu’il a
reçues du fils de Nélée , Achille s’avance
dans le Cirque , expofe aux yeux detous , les prix qu’il deltine aux Athelètes
dans le périlleux combat du celle. Une
mule de fix ans , vigoureufe, infatiga-ble , difficile à dompter ,* elt attachée,
par [on ordre , dans l’arène , prix du.vainqueur; une coupe à deux [on ’s con-
folera le vaincu. Debout au milieu duCirque , le fils de Péléeadrellant la par,
tole’aux Grecs: Ç ’ 0
Tome 1V. I
:94 L’ILIaf-DE;« Fils d’Atrée, leur dit-il, 8c vous-
ss tous valeureux enfans de la Grèce!sa Que deux Athelètes courageux fe dif-ssputent la viétoire dans le périlleux) combat du celle ’, celui dont la conf--
s tance triomphera, au. jugement desss Grecs ,. emmenera dans fa tente cettes mule infatigable ;, le vaincu obtiendra
ss la coupe à deux fonds ss.Il dit; une homme nerveux, d’une
haute taille, l’avant dans les combatsdutcefle , Epéus fils de Panope (e lève.Saififl’aut la mule infatigable:
si Que celui qui defire la coupe èsss’deux fonds. fa montre, dit-il.Quant.ss à la mule, je ne peule pas qu’un autre
a: .que moi l’obtienne , aucun ne l’em-
ss portera fur moi dans-ce périlleux exer-
ss cire. Ne vous fufiit-il pas, ô enfansss de la Grèce, que je vous cède la.
v ss gloire qu’on acquiert dans les autres
ss combats? Erre favant dans tous lesss Arts , propre à tous les travaux , cita un effort - au - delÎus de l’humanité.
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(warrantent-Tamarin. 195si ’Voici ce que je prédis a celui qui cafeta
si me difputer la viétoire : je meurtriraisa fa- chair , je briferai l’es os ; que ceuxsa qui s’intéreffent à l’on fort , s’empref-
sa fent autour de lui; bientôt ils l’em-sa porteront couvert de blefl’ures sa.
Il dit , tous gardent le filence’,le feu!
Euriale mortelégal aux Dieux le lève,Euriale fils de Méchi’liée, illulite defcen-
dant du ’Roi Talaïon , qui combattitautrefois dans Thèbes aux funéraillesd’Œdipe , de vainquit tous les Cad-méens (ML). Le valeureux fils de Tydée
prend un vif intérêt à fa gloire ( à) ;ils’emprell’e autour de lui , raffermit par l’es
confeils , le ceint de les propres mains ,lui donne de folides gantelets de plu-fieurs bandes de cuirs de taureau fauàvagc , étroitement enlacées. Les deuxAthelètes ceints de larges courroies (dd),s’avancent dans l’arène; élevant leurs
bras nerveux , ils fondent l’un fur l’au-
tre; leurs mains le confondent, tantles coups qu’ils le portent [ont rapides;
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195 L ’ I L I il a z ,*le bruit de leurs dents brifées, de leurs.mâchoires fracalÎées retentit au loin ,. la.
lueur découle de tous leurs membres. Ledivin Epéus failit l’inflantauquel fortrival , prêt à. s’élancer fur lui, jettede tous côtés les regards inquiets; il luiporte, dans la mâchoire, un coup li rudeque les genoux fléchili’ent; il tombe.
Ainfi, quand le fouille impétueux deBorée ride la fttrface del’onde lalée»,
couvert de l’onde noire, le timide poif-[on cil". poullé par le flot lut la rive ar-
gilleufe; tel le malhereux Euryale en:abattu fous les coups du fils de Panope.Son rival magnanime , le prenant parles deux mains , le relève ; les cherscompagnons accourent en foule , l’en-vironnent , l’entraîneur hors de l’efpace
mel’uré; les jambes ne’peuvent le por-
ter , un fringuoit de épais coule de fabouche , la tête flotte fur les épaules ,(on efprit elt égaré; ayant reçu des 1mains d’Acliille la coupe qui lui eli def-
tinée, ils le tranl’portent, avec peine
CHANT VINGT-TROÏSIEME. :97.dan’s’ la tente, le font alièoir fur un
trône au milieu d’eux. .Ces combats terminés, le fils de Pélée
.propofe aux Grecs le difficile exercicede la lutte. Les prix font expofés dansl’arène. Le fils de ’Pélée les montre aux
enfans de la Grèce; au vainqueur ungrand trépied que la flamme n’a point
noirci, eflimé par les Grecs du prix dedouze bœufs 5 au vaincu une belle cap-rive favante dans tous les arts de foufexe , de valeur de quatre bœufs. De-bout au milieu de l’all’embléev, Achille
parle ainli:u Paroilfez , dit-il , ô vous qu’une
sa: noble ardeur engage à faire l’épreuVe
sa de vos forces ,dans ce pénible exer-
t» CI’Ce sa! ’ ’ vll’dit, Ajax, fils de Télamon, de
’indul’trieux Ulylfe fe lèvent , le cei-’ nent , marchent l’un contre l’autre , le
-failill’ent de leurs bras nerveux; leursmufcles comprimés s’emboîtent aulli
étroitement que les poutres d’un Palais
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198 L ’ I L r A D a ,qu’un habile Artille affermit contre les
vents 8c les tempêtes, leurs vertèbrescraquent Tous leurs doigts , des ruiffeauxde lueur découlent de leurs vailles échi-
nes , des gouttes de fang s’exhalent de
tous leurs pores, teignent de pourprede leurs mufcles 8c leurs larges épaules r,
-ainfi ils l’e difputent, dans une lurteégalefl,
le fuperbe trépied , prix du vainqueur;Ni Ulyll’e ne peut renverfer Ajax, niAjax le tobulte fils de La’c’ttes sieurs
inutiles effetts lament enfin les enfants de
la Grèce. , :sa Divin filsÈe Laërte , indultrieuxsa Ulyll’e! s’écrie le fils de Télamon ,
sa enlève - moi, ou je t’enlèverai; que
sa Jupiter fait l’arbitre du combat sa. --Il dit, 6C faifill’ant l’on rival ,. il l’en.-
lève; mais, fidèle à l’es nifes , le fils
de Laërte l’e courbe , lui porte un coup
fi rude fur le jarret qu’il l’oblige deployer; A jax el’t renverlé; Ulyli’e , tom-
bant [fut lui, comprime l’a valle poi-trine du poids énorme de l’on corps ;
CHANT VINGT-TROISIÈME. 199l’armée frémit 3 le Patient , le divin
’UlyfTe fe relève , fait effort pour foule-
ver (on rival, l’ébranle; mais ne peut
l’enlever; Ajax lui ferre le genou liétroitement (ce) , qu’il le renverfe, 8:tombe à les côtés. Souillés de poufiière
l’un 8c l’autre , ils entrent lutté une
trofième fois , fi Achille fe levant avecPrécipitation ne les eût réparés.-
a: Cellèz , leur dit-il, cetrelutte dan-s: gereufe; que de vains travaux n’é-a) ’puifent pas vos forces Tous deuxa vous avez remporté la viâtoire 5 rece-a vez des prix égaux , abandonnez l’a-» rêne â d’autres combattans sa.
Il dit , les deux Héros perfuadés, fe-
couent la pouflière qui les couvre ., re-
prennent lents runiques. ILe fils de Pélée propofe les prix qu’il
defiine aux Athelètes dans la coutfe lé-gère. Une urne d’argent de fix mefures ,
célèbre par fa beauté; par toute laterre (gg) , l’ouvrage des induflrieuxSydoniens. Des Phéniciens rraverfant
4 I iv
me L ’ I L 1 A D 1 ,les ondes , l’apportèreut à Lemms,
en firent don à Thoas , qui les avoiereçus dans les ports. Eunéus fils de Ja-
fon la donna à Patrocle , rançon deLycaon fils de Priam. Dans ces jeux,qu’Acliille célèbre pour honorer les ob-
sèques de fou compagnon , il la deflineà être la récompenfe de l’Arhelète , qui
furpaŒera les rivaux, par la rapidité defa courfe. Un taureau engrailïé , d’une
haute taille , fera le prix du fecondAthelète g le troifième obtiendra undemi-talent d’or. Debout au milieu du
Cirque: a Levez a vous , dit le fils desa Pélée, éprouvez vos forces dans ce
sa noble exercice n. il dit; le léger Ajaxfils d’Oïlée , l’induftrieux Ulyllè , 85
Antiloque fils de Nefior , qui l’emportefur tous ceux de [on âge par la légèreté
de fa courre , fa lèvent. Rangés fur unemême ligne , ils attendent le fignal. Le filsde Pélée leur ouvre la carrière , leur en
montre les limites : tous s’élancent en
même temps d’une courfe rapide. Le
CHANT VINGT-TROISIÈME. zotléger fils d’Oïlée devance fes rivaux ;I
Ulyfre le fuit. La navëte qu’uneifemme
induftrieufe fait voler fur la trame , neferre pas de plus près les laines qu’elle
parcoure pour les lulirer (lib) 3 les vaillespoitrines des deux Athelètes le touchent 5lles pas d’U’lyfle s’impriment fur les pas
d’Ajax; un même tourbillon de poufiière
les couvre; l’haleine du fils de La’c’rte cil
imprégnée fur la tête du fils d’Oïlée ,
tant il’s courent avec rapidité! Les Grecs
applaudiflànt à leurs efforts , excitentune noble émulation dans leurs ames..Déjà ils touchent la barrière; Ulyllèadrelliè; dans fon cœur , fes vœux à
Minerve : ’n Puiflante Divinité l qui daignes me;
a: protéger, exauce mes vœux , dit-il ;.a: vole à mon aide l n
Ainfi il prie ; Minerve l’entend , ac-croît laïvigueur de fes’ jarrets , rend
les membres plus fouples , plus légers;frappantle fils d’Oïlée , la Déelre lui eus-I
lève une viétoire qu’il regarde comme;
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aoz L’I’LIJDE;allurée. Touchant la barrière , s’élan-
çant fur le prix , il fait effort pours’afiërmir fur un fol que. le fang 36la fiente des bœufs , immolés par Achille
fur le bûcher de Patrocle , a tenduglilTant g il tombe ; la bouche , les "31.?tines font fouillées de fang 8c de pouf-fière 5 le fils de Laërte le prévient , s’em-
pare de l’urne ’, le fier taureau fera la ré-
com’penfe du fils d’Oïlée. Repoufiant la.
fange dont fa bouche cit remplie; fer-rant de fes mains robufles les cornes del’animal :
n O mes amis Ë s’écrie-vil, la Dée (T e qui
a: protègeUlyIÎe,comme une mère tendre l
a: veille fur un fils, l’objet de les foins m .1-
» tetnels, Minerve m’a ravi la violone». ,
Il dit , 85 tous les Grecs de rire; An-tiloque atteint le dernier la barrière.Adrelrant , avec un, ris moqueur , laparole aux Enfans de la Grèce: A
os On voit, par cet exemple , dit-il ,sa que les Immortels favorifent les vieil-» lards. Ajax eft de peu mon aîné 5 mais
a
CHANT VINGT-TROISIÈME. 2.0;sa Ulyll’e feroit mon Père; il égale en
sa force , en légèreté les anciens Hé-
» ros (ii) 5 le feul Achille pourroit luia: difputer la viétoire n.
Ainfi il parloit , rendant gloire auléger fils de Pélée. k l
a Antiloque, lui répondit Achille ,a! tu feras récompenfe’ de ra louangea, adroite; j’ajoute un demi-talent à celui
a: t’es a”.Il dit , 8c remet le prix aux mains
du fils de Neftor , qui le reçoit avecjoie.. Plaçant dans l’arène , le long javelot, i
le bouclier, le cafque que Patrocle enlevaà Satpédon, Achille propofe auxGuerriers
de le couvrir de l’airain étincelant, de
montrer leur adtellè à combattre avec le
javelot. «s Celui qui tirera une goutte dea fang du corps de l’on adverfaire , je lui
a, donnerai le glaive de Thtace , orné dea) cloux d’argent , que j’enlevai à Alté-
a) ropée 5 les armes de Sarpédon feronta partagées entre les deux Athelètes 3 je
l vj
2.04. L’IL 1.4132;a: célébrerai leur gloire dans ma tente;
» par un feltin folennel n. t .Il dit » le grand Ajax fils de Télamon,
8c l’intrépide fils de Tydée fe lèvent,
s’éloignent de la foule pour vêtir leursarmures , s’avancent dans l’arène , im-
patiens de combattre, lançant l’un fur
l’autre de terribles regards; les. GrecsfrémilÏent. Parvenus à la portée du ja-
velot , trois fois ils s’élancent , trois fois
ils reculent; Ajax lance le premier l’on
javelot , perce le bouclier du fils deTydée 5 mais la pefante cuiraffe de Dio-mède repoufl’e» l’arme meurtrière; la
peau n’efi pas même effleurée 3 ap-
puyant (on javelot art-demis du vafiebouclier d’Ajax.,, le fils, de Tydée lui
porte. dans la gorge des coupsredoublés,
fait effort pour percer fou armure. LesGrecs , effrayés du péril auquel la vie du
grand Ajax el’t expofée, ordonnent aux
(leur: Champions. de fe. [épater , leuradjugent des prix égaux; mais le filsde Télamon abandonne à. fou rival le
CHANT VINGT-TROISIÈME mgglaive fuperbe , le fourreau qui le Icon-vre, le baudrier deltinc’ ale foutenir,
l prix du vainqueur.Plaçant au centre de l’arène une lourde
malle de fer brut , difque énorme, quelançoit l’indomptable Hétion , quand le
divin Achille le précipita dans les fom-btes demeures, s’empara de les tréfors ,
tranfporta ce difque dans fes vaiffeaux ,au nombres des riches dépouilles duvaincu ,edebout, au milieu du Cirque ,adreflant la parole aux Enfans de laGrèce:
oc Faites encore efl’ai de vos forces
a dans ce genre d’efcrime, dit-il. Cese difque fera la récompenfe de l’Athe-
sa lète qui le lancera le plus loin. Celuiss qui l’obtiendra fera pourvu abondam-ss ment défet pendant cinq années; cul-
so rivât-il des champs immenfes’, a une
ss grande diltance des Cités , ni [es la-ss bouteurs , ni fes pâtres Ï, ne feronssa obligés d’aller à la ville en ache:
au. ter (kk) sa.
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:06 z ’I t 1 À n r,Il dit; l’invincible Polipétès , le ro-
bulte Léontée , Ajax fils de Télamon , 8;
Epéus le lèvent. S’approchant de la ban
rière, tous rangés fur une même ligne,
Epéus élève le difque , lui imprime
un mouvement rapide, par les cerclesqu’il lui fait décrire , le lance avec force;
les Grecs pouflènt des cris à joie.Léontée rejeton de Mars , le lanceaprès lui; Ajax fils de Télamon , s’en
faifit , le lance- d’un bras nerveux ,palle: tous les lignes; l’invincible Po-lipétès s’en empare le dernier. Autant la
houlette qu’un paillent jette à les bœufs
pour les arrêter, parcoure , en tournantdans l’air,d’efpace au-delrus dela tète du
troupeau , autant l’énorme difque en par-
coure au-dela des figues de tous les rivaux;les. Grecs pouffent des cris d’admiration;
les Compagnons du brave Polipétèstranfportent le difque dans leurs vail-feaux, trophée de la viétoite de leur Roi.
L’acier poli.fera la récompenfe desAthelètes favans dans l’art de décocher les
CHANT VINGT-TROISIÈME. 207flèches légères. Achille ouvre la Lice. Dix
haches à deux tranchans , dix demi-hachesfont placées dans l’arène. On drelle un
mât au milieu du Cirque , à une grandediltance , fur le fable qui couvre les rivesde la mer; un foible lien ferre le piedd’une timide colombe , attachée au fom-
met du mât; tel cit le but propofé parAchille. ct Celui dont la fieche percerass la colombe, emportera , dans fa tente,a: toutes les haches; celui qui n’atteindra
s: que le lien , emportera les demi-sa haches; car il n’eft pas aufii adroit
a archer sa. " aIl dit-,le valeureux Teucer 8c Mé-rion l’écuyer d’ldoménée , le préfentent.
Deux billets font jetés dans un calque;
le nom de Tenter fort le premier ;oubliant de promettre a Apollon un fa-crifice des premiers-nés de les agneaux,il décoche fa fieche; le Dieu qui lanceau loin fes invincibles traits , lui enviela viéloire; la fieche s’égare, n’atteint
que le lien qu’elle (épate du mât; l’oi-
0
108 L ’ I I. r A n E, .[eau en liberté’fend l’air d’un vol rapide;
perce la voûte éthérée , emportant la
moitié du lien ,s l’autre moitié incline
vers la terre; les Grecs pouffent des crisde joie. Mérion , tenant dans fa main laflèche qu’il a préparée , voit la colombe
qui s’envole , arrachant l’arc des mains
de Tenter , il voue les prémices de l’es
agneaux au Dieu qui lance au loin lesinvincibles traits , vile lbifeau dans les
mues, l’atteiut dans l’aile au moment
auquel il commence à planer; la fiechetombe aux pieds du vainqueur; la co-lombe s’abat fur le mât, fait effort pour
s’y foutenir , étend le col , étend le ailes ,.
tombe loin de la main qui l’a frappée;l’écuyer d’ldoménée emporte les dix ha-
ches, aux yeux des fpeé’tateurs étonnés
de l’on adreffe ; Teucer obtient le fecond
prix. -Le fils de Pélée dépofe dans l’arène
sin-long javelot ô: un vafe d’airain , orné
de fleurs arriPtement cifelées’, du prixd’un bœufs la flamme ne l’a point noirci.
EÎËË
fia
CHANT. VINGT-TROISIÈME. 209Il cil defliné aux Athelètes adroits à lan-
cer le javelot; le fils d’Atrée, le Roi des
hommes , le puillant Agamemnon , 86aMérion l’écuyer d’ldoménée, le pré-
fententpour le difputer; le divin Achille,prenant la parole :
et Fils d’Atrée, dit-il , nous recon-
ss nouions que tu l’emportes fur tous,sa par ta force 8: par ton adrefl’e; abl’tiens-
se toi d’entrer en lice ; retourne à tess» vaillëaux; fouffre que nous donnionssa le javelot à Mérion. Si mon confeilos te paroit (age , daignes l’agréer sa.
Il dit; le Roi des hommes Agamem-non ,céde à l’es confeils , donne à Mé-
rionple javelot armé d’airain, 8c remet
le vafe fuperbe aux mains du HérautTaltybius.
....-.- --
ne L’ILIAnz,
la aCHANT VINGT-QUATRIÈME.
Priam paie à Achille une riche rançon,6’ obtient le corps d’Heâor.
Les combats du Cirque font finis;les Grecs , difperfés dans leurs ten-tes, goûtent les douceurs’d’un agréable
fel’tin, le fommeil verfe l’es pavots fut
leurs yeux; mais Achille pleurepl’oncher Compagnon. Le fommeil , vain-queur des mortels , n’a point accès dans
fes paupières ; il fe tourne de tous côtés;
rappelle dans fou efprit la force’iudomp-
table de Patrocle , (on généreux courage ,
les fureurs de Mars qu’il affronta fousi les ordres, l’es travaux qu’il partagea,
les mers qu’il parcourut avec lui. Cetrille fouvenir lui arrache des larmes;tantôt il s’étend fur un côté, tantôt fur
l’autre (a); quelquefois il s’aliied; fou-
vent il s’élance de [on lit; les premiers
CHANT VINGT-QUITRIEME. z 1 l’ rayons de l’aurore le furprennent errant
fur le rivage que baigne l’onde écu-
meufe; il attèle [es rapides courfiers,fufpend à fou char le corps d’Heétor,avec de fortes courroies,’ le traîne par
trois fois autour du tombeau du fils deMénétius. Ayant rendu ce trille hom-mage aux mânes. de fou fidele Compa-gnon , il arrête les courûers , retourne aucamp, délie le cadavre du fils de Priam ,l’abandonne à l’entrée de fa tente , le
front collé dans la pouffière s mais , in-digné de cesoutrages, Apollon ne fouffre
pas que les traits du grand Heàot [oientaltérés. Tout mort qu’il clic, fou front
imprime le refpeél. Pour le défendre deschocs que le fils de Pélée lui fait efi’uyer,
le traînant tous les jours , dans fa fureur,
autour du tombeau de Patrocle, le Dieula lumière le couvre’de [on égided’or (à). Emus d’une tendre pitié , les
heureux Immortels portant leurs regardsfur le camp des Grecs, s’efforcent d’en-
gager l’adroit- meurtrier d’Argus à déo-
au L ’ I L 1 A a a ,rober à la fureur d’Achille les précieux
relies du fils de Priam z ce confeil agréé
à tous les Dieux , hors à Junon, àNeptune 6: à Minerve ; car ces troisDivinités ont juré une haine implacable
à la fainte Cité d’lllion , à Priam, à
Ion peuple belliqueux , punilrant ainlile mépris que le berge: Pâris fit de labeauté des deux Déeflès , le jour auquel
elles honorèrent fa cabane de leur pré-
fence; ainfi elles fe vengent du jugeo-meut que Cythe’rée obtint du léger Pâ-
ris , réduit par les charmes de la DéelTe,
qui l’entraînèrenr dans le fatal. adultère;
,fource de tant de maux Déjà ladouzième aurore s’élevoit fur l’horizon,
quand Apollon adrefla la parole à tous
les Immortels : i in Cruelles 8c injufles Divinités ,
sa leur dit-ill,avez-vous oublié combien
n Heâor vous immola de viâimes; desa combien de bœufs , de combien dea: chèvres grallès , il fit couler le ’fang
n fit vos autels? il ell: mon 5 8c vous
il
CHANT VINGT-QUATRIEME. il;n refufez de foullraire [on corps à l’igno-
u minie ; vous refufez à fa veuve, ase mère , à fou fils , au vieux Priama: (on père , la trille confolation d’atrofer
n de leurs larmes , de placer fur le bû-a: cher, de verfer de trilles libations furn la dépouille mortelle d’Heôtor, vous
sa favorifez les outrages que lui fait lea, cruel , l’injufie fils de Pelée , donta: l’implacable courroux égare la raifon.’
a: Tel un lion furieux , le confiant dansu les forces ,I fier de fa viétoire , s’élance
salut de timides agneaux qu’il dévore ;
utel , infenfible à la pitié, infenfible au;urefpeôt dû à l’opinion des hommes, V
n préfens que les Dieux firent aux mor-
sa tels, pour modérer les tranfportssa: effrénés de leur cœur (d) , le filsa de Péle’e fe livre tout entier à fasavengeancev Les larmes Qu’on répand
alu: le tombeau des objets les plusa: chers, d’un père, d’un fils tendrement
v» aimé , ont un terme, chez tous lesn autres mortels; le deltin a donné. à
114 LUI-.1401;n l’homme un cœur patient dans le mal-
» heurs le temps dillipe les chagrins lesa, plus cuifans. Depuis que celui-ci s’efl:
n vengé par la mort du divin Heétor,’
a il le fufpend tous les jours à [on char,n l’entraîne autour du tombeau (lesa Ion fidèle Compagnon; Divinités in-
» jufies 8c cruelles! votre courroux nea: s’enflammera-t-il pas à la vue des in-
» dignes traitemens que le fils de Pélée
sa fait éprouver à la dépouille mortelle
sa d’un homme vertueux; à la vue de
sa, cette honteufe 8c inutile vengeancen qu’il exerce fur une terre infenfible?»
: n O Apollon âll’arc d’argent! ré-
» pondit] unen irritée, confidère les fuites
a: de tes pernicieux confeils. Ainfi , Dieuxa de l’Olympe! vous fouffririez que lea: corps d’Heâor fils de Priam , qui na-
»ï quit mortel , qu’une mortelle nourrit.
»- de [on lait , jouit des mêmes honneurs
n qu’on rendra à l’invincible Achille,si quandil aura fubi fa del’tÎnée, à Achille,
un le fils d’une Déclic qui (aga mon lait,
v
A aux: VINGT-QUATRIÈME. ne3s dont je pris foin dès fes plus jeunes ans,sa que j’unis par les nœuds de l’hym-en à.
a) un mortel, le grand Pélée ,’chéri de
sa tous les Dieux. Toutes les Divinitéssa, de l’Olympe honorèrentde leur pré-
sa ,fence ces noces célèbres. Ingrat 8c per-
s: fide Apollon! tu partageois avec cesn augultes époux le feltin nuptial; tu Ia, pinçois , au noces de Pelée , l’harmo-
u nieufe lyre sa.
--.. « O Junon ! répondit le Dieu quisa alïèmble les nuées , ne fuppofe pas à
n tous les immortels des projets indigness, de la Majefié fuprême. Les mêmes
a» honneurs ne feront pas rendus auxa) mines d’Heélor , 8: a ceux dun fils de Pélée (a); mais de tous lessa Troyens, Hector fut le plus cher àn mon cœur; il fut cher à tous lesa) .Dieiix , qu’il combla d’ofiiandes. Ja-
» mais d’aufli pompeux facrifices ne
s) fumèrent fur mes autels 5 jamaisa d’aulfi fréquentes libations ne les ar-
sa rosèrent, feula honneurs que de faibles
216 L ’ I r 1 1 1a z gsa mortels paillent rendre aux heureuxa; habitansde l’Olympe. N ’eflayons pas
aa d’enlever fecrètement à Achille le
a. corps. d’Heétor. Nous le tenterionssa en vain. La mère d’AchilIe veille nuit
as ô: jour à la garde de ce précieux tré-
aa for Ç f). Que l’un de nous ordonne à
sa Thétis de monter au fommet de l’O-i
aa lympe, de venir recevoir mes ordres,aa qu’Achille accepte la riche rançon que
aa Priam lui offrira , qu’il lui rende lela) corps de fou fils aa.
Il dit; Iris courrière aufli rapide quela tempête , fendant la nue d’un vol Ié-
ger , le précipite du fommet de l’Olym-
pe, entre Samos à: la pierreufe Imbrum;l’onde mugit fous le poids de la Déclic,
qui plonge dans l’humide élément avec
la rapidité du plomb attaché à la ligne
du pêcheur, auquel efl: fufpendu , fous lacorne d’un bœuf fauvage , le perfide
I appât , fléau des poilions (g). Parvenue
au Palais de Thétis , Iris voit la mèred’AchiIle allife au milieu de [es Nqu
phes ,
l Carlin nuer-Q UATRIIMZ. :17plies , le vifage baigné de pleurs , pré-’
rageant la defiinée de fou valeureux fils,condamné à périr aux champs Troyens,
loin de fa terre natale. La légère Iris
approche, lui parle ainfi : .. cc Lève - toi, ô Thétis! Jupiter t’apo
sa pelle, Jupiter dont les confeils font
sa éternels sa. .Il .-.-. n Que me veut le père des Dieux
sa 86 des hommes, répondit la Déefl’e
sa aux pieds d’argent 2 Dans la douleura profonde qui m’a-:cable’, fuis je ensa état d’allilier aux facrés confeils ? J’irai
sa cependant; car les ordres du fils dene Saturne ne doivent être ni tranfgrelTésa. ni éludés n.
h
Ainfi parla la plus belle des Nymphes ,*
a: le couvrant d’un voile noir,,im-menfe , dont rien n’égale l’obfcurité 8:
le deuil, elle s’élance de l’humide Pa-
lais. I a légère Iris la prérède 8c la guide -,
les gouffres profonds-de la mer le fen-dent d l’afpeû des deux Dédiés; elles
graviIIent la riveefcarpée ,v parviennent
Tome IV. - K’ l
ir8»’ -L”rL 1.4 1) 2;,au fommet de l’Olympe , où les Immori
tëls anis fur leurs trônes , environnentle Dieu dont la vue perçante s’étend fut
la nature entièregThétis aborde le Dieu
qui lance le tonnerre , prend place àfes côtés 3 car Minerve lui céda le trône
qu’elle occupoitJunon s’efforce de calmer
par fes paroles les douleurs de la fille duVieux Nérée , place dans les mains unecoupe d’or ; Thétis la vuide 8c la rend à
l’époufe de Jupiter. Le père des Dieux
8: des hommes prenant la parole:u O Thétis! lui dit-il , tu arrives fur
sa il’Olympe , l’aine accablée d’une dou-
ss leur profonde; des fontis dévoransss déchirent ton cœur; je le fais , 8:sa m’emprefl’è de te dévoiler les puill’àns
sa motifs pour Iefquels je t’ai fait apisa peller. Depuis neuf jours une violsi lente querelle s’ell: émue parmi lessa habitans de l’Olympe 5 Heétor , dont
sa la defiinée el’t remplie , 6: Achille le
u deliruéleur des Cités, en font. les obaan jets. Tous les Dieux follicitent l’adroit
x.
- CIMNT’VÏNGTLQUATMEML2119;s meurtrier d’Argus d’enlever à Achille
sa les relies du fils’de Priam; maisfii-ss dèle à l’alliance que j’ai contraéiée
sa avec toi, fidèle à l’amour que je tesa porte; je me fuis oppofé’ jufqu’ici.è
sa leurs projets : la gloire doit être le -.as partage de ton fils. Vole à l’armée
sa des Grecs, porte mes ordresâ Achille,sa dis-lui que les Dieux font irrités, Ç:sa moi plus que tous les autres , des ou-*sa trages qu’il fait elÏuyer, dans fa fureur,sa à la dépouille mortelle d’HeéÏor, qu’il
sa retient dans fes vailfeaux, refufant desa la rendre aux Troyens. Si la craintesa du père des Dieux 8: des Hommes efl:a. dans fon cœur , qu’il leur livre lessa relies d’Heéror; j’enverrai Iris ordon-
sa net au magnanime Priam d’aller’au.
sa camp des Grecs racheter le corpssa de fon fils , d’apporter à Achillesa une immenfe rançon dont il fera ln fatisfait u.
Il dit; docile aux ordres du maîtredes Dieux , Thétis le précipite du foui-g
K ij
a a --; .---.».nau:.;.:- if a»
ne v l’Izrataz;me: de I’Olympe, parvient à la rente
de fou fils. Confierné , "immobile ,Achille gémit profondément; fes fidèles
compagnons emprelfés autour de luisieŒorcent’de difliperfa morne trifiefl’e;
un mouton engainé , chargé d’uneénorme toifun ,’vient d’être immolé; ils
préparent le repas du matin. La refpec-table mère d’Achille s’approche , s’aliîed
près de Ton fils , lui prodigue de tendres
carelIès (-1: j. -I. Je mon fils l lui dit-elle, mets un ’sarterme’â- ton deuil, chaires les foucis
sadévorans :qui te rongent. Tu ne boisspi ninemanges; le fommeil n’entre plussa dans ses paupières ; tu n’es plus fen-saJible augplaifirs de l’amour , le charme
sa. des maux les plus cuifans qu’éprouve
aa.la«race des mortels; cependant l’heure
sa am mort approche,Dans peu la Parque,ss.inéxorable tranchera le fil de tes jours.
sa Suis mes confeils; Jupiter me députe
aa.-Vers toi. Il dit que tous les Dieuxi saleur irrités, 56 lui plus que tous les
Calmar VINGT-QUATRIÈME. sa!sa autres ,’ des outrages-que tu fais, dans
sa ta fureur , à la dépouille mortelle-dusa fils de Priam, que tu retiens danssa tes vaifl’eaux , refiifant de la rendres’s aux Troyens. Rends-leur , ô mon fils”!
sa cette précieufe’dépouille, l’objet de
saleurs vœux; accepte en échange une
sa riche rançon aa. l ’ I: «Qu’on m’apporte cette rançon 5-
sa que les Troyens enlèVent ce cadavre.I,» puifque tels font les ordres du Dieusa qui règne fur l’Olympe sa.
Thétis ayant ai’nfi exécuté les ,ordres
de Jupiter , fe livre aux tendres mon»a’ vomens de l’amour maternel -, les para
soles volent dans leurs mutuels entréetiens (i). Cependant Jupiter ordonne
’ à Iris d’aller dans la fainte Cité d’IIIion e
n Légère’lris , lui dit-il , abandonne le’
sa, célefle Palais-ay .hâtes- toi de porter
sa dans Troyes mes ordres à Priam.sa Qu’il pénètre dans le camp des Grecs,
sa qu’il tachette le corpsde fou fils, 8:sa paye à Achille une immenfe rançon
’ I K iij
en. - L’IL .54 par,n dqnt [on cœur fait fatisfait. Que Priam
a parte feul , fans autre cortège quea le, plus vieux de fes Hermus, pouru conduire Ion char , diriger’fes mules ,
n ô: reporter dans Troyes La dépouille:g’mortelle d’Heâor , préripiré- dans les
a? fombresdemeures par les mains du filsa de Pelée; que la crainte de la mortr: n’occupe point la penféc du. pèrea; d’Heclsor, qu’elle ne l’arrête pan-le
w paillant meurtrier d’Argus l’efcor-
» rem ; il l’introduira dans la tentep d’Achille,qui le traitera avec huma-» nité , qui contiendra tous les autres;n car il n’en: ni infenfe’ , ni imprudent,
a: ni impie (k) 5 il refpeâe les droits dea; l’hofpitalité; Priam trouvera grâce au-
» près de lui, Achille aira compaflion de
g [on malheur n. 1Il dit : aufli rapide que la tempête,
Iris s’élance du fommet de l’Olympe ,
parvient au Palais de Priam. Un deuilaffreux règne dans la vafie enceinte del’augufte demeure des Roish; les pleurs ,
CHANT VlNGT-QQ4TRIEME.113les fanglots retentilient de toutes parts;les fils de Priam environnent leur père;leurs vêtemens [ont mouillés parleurslarmes -, au milieu d’y , le vieux Priam
enveloppé dans [on manteau (I); cou;-vert d’une tunique déchiréel fe roule -
dans la pouliière; la cendre fouille lescheveux blancs; fes filles, les époufesde les fils, pleurent à fes côtés, rap-pellent Heurs penfe’es tous les Héros que
les enfans de la Grèce ont précipités dans
les fombres demeures. La. courrièrede Jupiter , Iris , approche; d’une voixaffoiblie par l’effroi que lui caufe ce:affreux. fpeCtacle , elle admire la paroleau vieux Priam.
a Prends confiance , Dardanienl’riam ,
g; lui dit-elle, que ma préfence ne porte.
n point le trouble dans ton ame; je,aviens foulage; tes douleurs , non les.» accroître. Le Dieu qui (règne furg, l’Olympe , qui, du fommet de laavoine éthérée , veille fur toi, a prisJ? compaflion (le tes maux; Jupiter t’or-
’ il I ’ ’ K iv
1:4’ L’IL ’14 D z,
adonne d’aller racheter ton fils , dea portera Achille une riche rançon donta [on cœur fait fatisfait. ,Pénètre feul
sa dans le camp;.s Grecs , fans antresa cortège que le plus vieux de tes Hérauts5
n pourconduire ton char , dirigertes mu-» les & reporter dans Troyes la dépouillesa mortelle d’Heétor, précipité dans les
l sa fombres demeures. par les mains dus) fils de Pelée. Que la crainte de las: mort n’occupe point ta penfée , qu’elle
n ne t’arrête pas:l’adroit meurtrierd’Ar-
si gus , Mercure t’efcortera jufqu’à la
s tente d’Achille; le fils de Péle’e te trai-
5 tera avec humanité , 6c contiendra;n tous les autres; car il n’efl: ni infenfé
a, ni imprudent , ni impie; il refpeâen les droits de l’hofpitalite’. Aborde-le
s en. fuppliant; tu trouveras grâce de-; Vaut lui; il aura compalîion. de tes
a: maux sa. -Ayant ainfi’parlé, la légère Iris dif-
paroit. Priam ordonne d’atteler [es inulesà fou char, d’y placer ’un grand coffre;
A.
x
le
a»:-
’ , CdLlNT V’INGT-QUATRIEMELIzy
il monte dans l’appartement parfumé de
bois de cèdre, dont le toit. en: d’unegrande élévation ., où font renfermés fes-
tréfors les plus précieux , appelle Hé. ,
cube fa tendre époufe r ’s si Mère infortunée! lui dit-il, un méf-
si fager du Dieu qui régne fur l’Olympe-ss m’érdonne de pénétrer dans le campÏ
sa des Grecs ,t pour racheter mon fils,.-a pour porter à. Achille une riche rançona dont fou cœur foi: fatisfait. Explique.n moi ra penfée; quel réparoit être cesa meffage PI J’ai un defir ardent d’obéir,
sa d’aller au camp des Grecs, de rachetersales précieux relies d’Heélzor a»
v Il dit; des larmes abondantes hai-gnent les joues de fa tendre épeure;
I elle s’écrie: n Infortunél qu’elt devenue
sa cette fagelÏe , juflement rel’peélzée de
ss tes .fujets , célèbre autrefois parmi.a, les nations étrangères? Tu conçois lesa périlleux projet d’aller feul aux vaif.
ss [canin des Grecs , aborder un homme;»cruel ,, le meurtrier de: tes valeureux
K si
ne L’Izzsrbr;sa enfans, dont lecteur efl: d’acier. A peine
sa Achille t’aura apperçuyq’u’il te trai-
v tera en captifiIPer’fide , avide de fang,aa ne te flattes pas que le fils de Pélc’e
sa refpeé’te tes cheveux blancs. Renier-
aa més dans ce Palais , loin d’une foule
sa importune , pleurons la mort de monsa fils, abandonnons fa dépouille mortelle
sa à la trame affleure que les Parquessa lui filèrent à l’inflant de fa nailfince
sa quand je le mis au monde; que le"sa corps d’Heétor fait , puifqu’il le faut,
sa la pâture des chiens 8: des vautours,sa loin des liens, dans la tente de cetsa homme cruel, dont je ne puniroissa dignement les forfaits qu’en dévorante
sa Ion cœur , qu’en déchirant les en-
ss trailles. Ainfi feroit vengé mon fils,sa le grand HerTror ., qu’il a percé, fous
sa les murs de la Patrie , aux yeux dessa Troyens 85 des Troyennes , défendus
sa par fou intrépide courage aa..-.: n O ma chère époufe! répondit le
sa vieux Priam , dont la inujdlé égale
CHANT VINGT-QUATRIEME. 2.2.7 .sa celle des Immortels , n’elTaies pas de,sa me détourner de la réfolution que j’ai,
sa prife , ni de porter l’effroi dans monsa Palais , par de funeltes préfages (ri);sa tu ne parviendrois point à me per-sa fuader. Si quelque mortel, foi: de-s; vin , foit pontife , ou facrificateur,ss m’eût donné cet ordre, je le croirois
sa menteur , je refulÏerois de m’y fou-
sa mettre; mais une Divinité cit defcen-s due de l’Olympe; je l’ai vue de mes
sa yeux. Je pars, je cède à l’ordre des
sa Immortels. PuilTé-je mourir dans lessa vailÎeaux des Grecs! ces l’objet desa mes vœux. Qu’Achille me perce fur
sa le corps de mon malheureux fils , lesa ferrant dans mes bras, l’arrofant desa mes larmes sa!
Il dit; 8c ouvrant les arches folidesqui renferment fes tréfors, il en riredouze manteaux d’une grande beauté,
douze voiles très-fins , autant de tapis ,autant de fuperbes tuniques ,. dix talensd’or, deux trépieds. éclateurs. , quatre
K V;
ne
2.2.8 "L’ILÀIJ 1) E,vafes d’airain 8c une coupe d’une grande
beauté , préfent que lui firent les Thraâ
ces ,’ quand il fut envoyé dans cettecontrée , porteur de paroles de paix.Cette coupe eli d’or, d’un travail exquis.
Le vieux Priam la gardoit avec foin’ dans [on Palais. Il la confacre à la.
rançon de [on fils gecar la dépouilled’Heétor cit d’un prix inertim’able à fes
yeux. S’emprefl’ant autour de lui, les
Troyens font effort pour l’arrêter; illes repoull’e avec de dures paroles:
la Lâches , leur dit-il , dignes de tou-sa tes fortes d’opprobres , retournez dans
sa vos maifons pleurer les pertes quesa vous avez faites; celïèz de me fati-ss guet par de vaines infrances; n’ajou-ss rez pas aux maux dont le fils de Saturne,sa m’accable, ayant perdu le plus grand de
sa mes fils. Vous fendrez un jour le be-sa foin que vous aviez de fou bras. Pri-aa vés de ce Héros, les Grecstriomphe-a
sa rom: aifément d’une multitude im-ss puifl’ante. Parlé-je defcendre dans les.
fi
CHANT VINGT-QUATRIEME. 2:,a fombres demeures, avant de voir cettesa grande Cité réduite en cendres fousn mes yeux , dévafic’e par les enfansde
a la Grèce».
Il dit, a: les écarte avec fou fceptre.Refpeçîtant la douleur du vieux Monar-que , ils s’éloignent , saignant-d’enflam-
mer fou courroux. Neuf enfians les feule iqui lui reflenr , Hélénus , Pâris , le divin
Agathon , Pammon, Antiphonus , levaleureux Politès , Déiphobus , Hippo-thoüs 8: le divin Aganus , s’emprelrent
autour de leur père. Le vieillard leur .adrelÎe Ces reproches amers: u Enfanssa pervers , l’opprobre de ma’ race , hâ-
’ se rez-vous d’obéir à mes ordres; votre
a: vie ne peut me confoler de la perte dua feuI Heébor,(o). lnfortuné! j’eus des.
sa enfans valeureux , le divin Mefior,a ’Troïlus qui fe plaifoit à combattre de,
a: demis fou char , Heâor qui fembloitale un. Dieu defcendu fur la terre , digne lsa d’être fils-d’un Dieu plutôt que d’un
a. mortel; laguetre les a. tous moiflbnne’s -, -
2.30 1711132;a il ne me relie que des fils dont je.u-rougis d’être pète , parjures , légers ,
n qui languilTent dans une molle cili-» veré , qui ne fe plaifent. que dans les
n fefiins , fangfues de mon peuple , quin dévorent (es agneaux 8: fes chèvres.n Gardez de différer plus long- tempsu de préparer mon char , d’y placera cette riche rançon, que j’accompliflè
sa le voyage que les Dieux m’ont pref-
a: Ctlt sa. - iil! dit; craignant d’irrirer un père.qu’ils chérilTent , les fils refpeâueux le
hâtent de préparer le char folide formé
de planches nouvellement affemblées , à
quatre roues, propre à être traîné par
des mules ; ils y attachent avec de fortscordages , le coffre dcflinc’ à contenir la
rançon d’HeéÏor; détachant de la mu-
raille le joug de bois , orné de bollèttes8: d’anneaux, ils le fixent à l’extrêmitc’
-du timon; des rênes. de neuf coudées yfont attachées; les fils de Priam les pu (Tenu
par trois fois dans l’anneau, les unifient
l (CRAN r VINGT-QUATRIÈME. a npar un;nœud fous l’angle du joug, les y
fixent avec folidité , apportent la riche
rançon , la placent dans le char ,attèlent les mules vigoureufes, infati-gables, fuperbe préfent que les My-fiens firent autrefois à Priam. Des cour-iiers légers que le vleux,Priam nourritdans fes vaftes écuries, [ont defiinés au
char du Monarque. Occupé de [agespenfées, le Datdauien Priam 8c IonHéraur les attèlent fous le portiquedu Palais. Tenant dans les mains unecou ed’or , pleine d’un vin aufii douxque le miel, Hécube défolée s’approche;
fe plaçant à la tête des courtiers , elle ne
foudre pas que Priam 8C fou Héraurpartent avant d’avoir offert aux Dieuxde fainres libations; préfentant la couped’fon époux I: si Puifque, malgré mes
n efforts ,. tu. as forme-le périlleux pro-a, jet de pénétrer dansle camp des Grecs,
E: offreüavant tout ,. dit-elle , de faintessa libations au père des Dieux 8: des hem-la) mes , pour qu’ilre préferve du fer de
1;; 191111131,"a! l’ennemi, a; te ramène dans ton P44
a lais; admire fur - tout res. humblesa» vœux au fils de Saturne , qui du forn-
si me: de l’Ida veille fur lllion; de:au mande-lui d’affermir ton courage par
n un augure favorable , de faire voler ,:0 fur la droite , cetoifeau qu’il chérit
l - sa par-demis. tous les autres, le plus lé-» ger , le plus fort des habitans de l’air;
a que tu le voies de tes yeux; que ,a, te confiant dans la puiffante protec-sa rion du maître des Dieux , tu par-» viennes aux vailreaux des Grecs. Si leà) Dieu , dont l’œil perçant embraflë la
a) nature entière , te refufe cet augureu-favorable , arrête res courfiers’ , ne
ahafardes in: , malgré ton impa-.a: tience , d pprocher du campa Grecs sa.
:3: Femme , lui répondit le divinse Priam , je ne me refuferai pas à ses
’ au pieufescinftanees; il cit bon d’élever
sa fes mains fuppliantes vers le Dieu qui
a. lance le tonnerre a. "
CHANT VINGT-QUATRIZME. 2;;ll dit , se ordonne à une adroite cap-
tive de ver-fer de l’eau fur l’es mains.L’efclave célériète , portant une aiguière
d’or], futur: bafiin d’argent , répand une
onde pure fur les mains du Monarque;Prenant la coupe de celles de fouépoufe , debout au milieu de la vafieenceinte de fou Palais , les yeux élevés
Vers le Ciel , le vieux Priam fait deslibations à Jupiter , lui adreliè cette
fervente prière: - .a Père des Dieux ôt des hommes qui
a: domines fur- l’Ida , dont la puifmcea: égale la bonté , accorde- moi de péoa nétrer jufqu’â la tente d’Achîllei, de
la: trouver grâce’ devant ce Héros, d’é-
sa mouvoir fa pitié; affermis mon cou-I’p rage par un augure favorables; faita voler fur la droite cet oifeau que tun chéris par-demis les autres , meflagersa rapide de tes ordres fuprêmes , le plus A
se fort des oifeaux,"que le voyant desa mes yeux, je marche avec confiancea vers le camp des Grecs a.
au - 1’14; I A :1) 2-, r Ainli parla le vieux Priam, adrefiàntà Jupiter fes humbles voeux. Ils fontexaucés; le Dieu qui lance le tonnerrelui envoie le plus Certain des augures ,cet oifeau de proie dont les plumes fontd’un or foncé , qu’ils nomment le grand
algie ; fes ailes étendues couvrent toutl’efpace qu’occ’upe le portique élevé de
la maifon d’un homme riche ( p) avolant
fur la droite , il parcoure la vafle Ciréde Troyes; tous le voient; leurs amesfont réjouies; leurs efpérances renaif-fent’; Priam fe hâte de monter fur (on
char; le portique fonore retentit dubruit du départ 3; attelées airchat à
quatre roues , quisrenferme la richerançon d’He&or,les mules légères pré-
cèdent, dirigées par Idée ; Priam fuit ,
monté fur fou char , qu’eulèvent de ra-
pides courfiers ; manié avec art , le fouet
hâte 8c ralentit leur courfe. impé-
tueufe (q). l 4 ’.Ainfi le vieux Priam , fuivi de [es
enfans , de fes gendres , d’un peuple
aux; VINGT-QUATRIÈME. :3;immenfe qui l’adore, ,traverfe la val’ce
Çitéde Troyes trous pleurent, tousgémirent comme’s’il alloit à lapmort.
Parvenus aux’jportes de la ville, au che-
min conduirai] camp des Grecs, fesfils ,1 fessgendres ,1 contraints; de l’aban7
donner, retournent triliemeut dans leurspalais. Le Dieu dont. l’œil perçant s’é-
tend furia, nature entière, le voit trafverfer la plaine, précédé de foniHé-raut; ému - d’une tendre pitié , il adrefl’e
la parole à. Mercure fou cher fils:et O Mercure! lui dit-il, aucun des
sa Dieux ne fe plaît plus que toi «dans
a: la focie’té des mortels; tu protèges
a celui qui t’efl agréable. Vole au fe-
a: cours de Priam, qui marche vers lea: camp des Grecs 3 fois fou guide, ôa) mon fils! qu’aucun des enfans de laa: Grèce ne le reconneiflè, jufqu’à cea, qu’il [oit parvenu à la rente d’Achillen. p
V Il dit; docile aux ordres de Jupiter ,le MeiTager des Dieux, l’adroit meur-trier. d’Argus , attache ces immortelles
236’ ’13’11214152, h Italonnières d’or , qui le l portent fur la
terre à; fur l’onde avec la rapidité des
vents, prend en main cette verge mi.racoleufe, avec laquelle il ferme , quandil lui plaît, les yeux des mortels,’ de
quand il lui plait les rappelle a lavie (r). Armé de cette verge puifiante,
- Mercure le précipite du fommet dé kl’Olympe , vole avec rapidité vers les
’ champs Troyens , vers les rives de l’Hé-
* lefponr ; s’approche du Dardanien Priam,
fous la forme d’un Guerrier , dans la [leur
de l’âge , dont un léger duvet couvre le
menton 3 l’éclat de la jerinelre brille furfou front (s).’Déjâ Priam 6c l’on Héraut
ont pané l’antique tombeau d’llus; leur
courfe rapide eft fufpendue -; leursroursfiers. , leurs mules étanchent leur foifdans l’onde pure du Xante g les voiles de
la nuit s’étendent fut la terre. Idée ap- a
perçoit près de lui un jeune Héros dans ’la fleur de ’âge (r) ; adrellant la’parole
à Priam :4c Fils de Dardanus, lui dit-il , prends
ËBEËÊ’IÎŒEPF-u*’
un a .41. os
var-
l CHANT rmar-grurluzuz. 2.37in confeil de ta fageil’e : un Guerrier cit
a près de nous; notre perte cil certaine;a: fuyons , ou embralTons l’es genoux;
sapeur-être aura-rail pitié de notre infor-
n tune u. ’5’I il dit, laiterreur s’empare du vieux
Priam ; l’es cheveux blanchis par les ansle dreflèntifur fa tête; il tremble de tous
les membres, Mercure approche, luiprenant la main :
5: Où vasatu , ô mon père! avec ces
sa chevaux 8c ces mules, par une nuitsa obfcure, quand tous les autres mortelssa «font-plongés dans le fommeil ? Ne
se redoutes-tu point lessvaleureux En-,sa fans’de la Grèce? Des ennemis im:a? placables [ont près de toi-Si quelqu’un
adorait-te voyoit emporter ces tréfors,agnelleroit ton efpoir? Tu n’es plusaa . jeune, :65. ton compagnon ,eft. vieux 3
. sa efpères-tu , avec une telle efcorre ,sa repouflèr l’ennemi, s’il venoit à fondre
sa fur roi?..Ne redoute aucun mal de masa part; je te défendrai; car jelt’honore
7 sa à l’égal d’un père aa.
V2384 [L’IIHL IlAÏD’Ëj.
:: fl Je tannois , ô mon chier fils!a: répondit le divin Priam , tous les Péril!
n qui m’environnent; mais un Dieu me, protège ,-puifqu’ilm’envdie un guide
a tel que toi. Reïicontre fortunée! j’ad-I
a! mire ta beauté , la majeûé de ton: port, la fagelre dé pas confeils; hiu es fans doute de la race des heureuxa habitans de l’OIympe u,
: d’afageflë , ô vieillard! éclate dans
n tes paroles (v) , repartit l’adroit meut.a: trier d’Argus; mais , réponds-moi avec
» fincéritc’ : Tranfportes (tu dans une
n terre étrangère ces tréfors, débris de
n ta. fortune? Dans la frayçur que lesu Grecs lem: infpirent, tous les Troyenssa défertent-ils la grande Cité d’Illion,’
a. ayant perdu leur valeureux défenfelir,
à, ton fils, qui les menoit au combat,pl qui ne le cédoit à autan des Héros
a de la Grècé à? ? a ’: O foi! qui rends juflicè àux vertus
a: de-Imonvfils; Partages la’ douleura) dont m’acæble Ion trépas , qui tés-tu?
v
A
(A:
Dîn-«n
E).
Al
p CHANT VINGT-’QUÂTWRÎÈMZ. :35
ia-lrepartit le vieux Priam P quelle efl’xtonillul’cre origine»? - . I A v- « nj :: a Tu veux m’éprouver , lui répondit
a Mercure , pour que je te parle de tona: fils , le divin Heétor 3 je l’ai vu dans
a: les combats , dans les travaux pénibles
n qui illuftrent les Héros; je l’ai vu
u porter la flamme 8c lecarnage dansn les vailÏeaux des Grecs..0ififs alors;n nous admirions fes exploits 5 carn Achille , irrité contre le fils d’Atrée,’
» ne nous permettoit pas de combattre;n Je fuis l’un des Theflaliens; Achille eft’
a: mon Roi; un mêmevailleau nousu apporta aux champs Troyens; l’opu-r
n leur Polyétor, courbé maintenant;a comme toi , fous le faix des ans , eflis, mon père. Il eut fept enfans’; je fuis
n le dernier de tous. Nous. agitâmes des5: billets dans un cafque; le ’fort devoir,a décider de celui d’entre nous qui ac;
» compagneroit le fils- des Pelée auf,- champsTroyens 5 le fort tomba fur moi?» J e me fuisaéloigne’ du camp deslGrecs
:-n.-a A
:49 I ’ I L z A a z;a) pour épier vos mouvemens. Au lever
a de l’aurore , les Enfans de la Grèce.a impatiens de combattre , s’ennuyait
a de ce long repos , donneront l’alïautlu à la grande Cité d’illion ; car les Rois
ç ne peuvent contenir leur ardeur n.a: se PuifquiAcliille fils de Pelée , ell: z
a ton maîtteyrépondit le vieux Priamsa dont la majelté égaloit celle des Dieux
a immortels; parle, moi avec fincéritéa
:3 Le corps de mon malheureux fils ell-» il encore dans les vailÎeaux des Grecs?
a Achille a-r- il livré la dépouille» d’Heétor aux chiens ô: aux vautours?
a Qnt- ils déchiré [es membres fan-
s: glans a) ? »:: n Ni les chiens , ni les oifeaux du
a Ciel, n’ont déchiré la dépouille mot-
» telle de ton fils , reprit l’endroita meurtrier rd’Argus. Il repofe , fansa? gloire , depuis douze jours ., à l’entrée
a de la tente d’Achille , 8c cependant fan chair n’ell: point flétrie ; les vers , ni la
sa corruption qui fouillent les viétimes
a: de
CHANT V1NGT-QUATRIEME.:4Iaide Mats , ont refpeâé le corps de ton .a) fils. Au lever de l’aurore , Achille’l’atw
a tache à [on char, le traîne autour du.
n tombeau de fon cher compagnon , 8:u ne lui fait point d’autre outrage. Leavoyant, tu admireras fa fraîcheur 8:» [a beauté; (es traits ne font point alté-
» tés; le rang noir 8c livide qui le cou-» vroit aéré purifié 5 les plaies nombreufes
a: que lui firent les Enfans de la Grèce ,a! le perçant de leurs javelots , font main-
s) tenant fermées g il femble- tefpirer ,a! tant cit grand le foin que les Immortelsn ont pris de ton fils depuis [on trépas ;se car Heâor leur fut cher dans tous les
a! temps a).Ce récit adoucit la trifieflë mortelle
du vieux Priam. «Ainfi , dit-il, les Dieuxa: fe plaifent à récompenfer ceux qui leur
sa rendent le culte qui leur eû dûn Jamais Hector , (hélas! il n’efl: plus!)
a, n’oublia, dans mon palais,lles heu-» renx Habitans de l’Olvrnpe;ils ne l’on;
a) blienr point après! fond trépas , quand
Tome 1 V. L
14;. .LfI-L 14 a z,s, il a;fuccombé à fa deflinée. Reçois , ô:
mon fils! cette belle coupe que ma mainte préfeirte; daignes me protéger ,guide mes pas, que je parvienne , avecl’aide des Dieuit , à la tente du fils de
a) w. l ,. c:- cc O vieillard! répondit l’adroit
-Meflager de Jupiter ,tu veux éprouverma JeunelÎe, me propofant de rece.voir res dons, à l’infçu du fils de Pélée.
Le refpefl: que je porte à ce Héros ne
a) me permet pas d’accepter une coupea qui lui fut defline’e. Achille m’en pu-
niroit. Je ferai ton guide(y). Fallût vil te
conduire dans Argos, je t’accompagne-
» rois 8c fur terre 86 dans les vailÏeauxlégers , fur le dos de la plaine liquide 3
u avec unetelle efcorte, ne crains passi qu’aucun mortel foi: airez téméraire
n pour te provoquer au combat n.Ainfi parla Mercure, 8: s’élanoant fur
le :chat , prenant en main 8c le fouet 85les guides , il accroît l’ardeur des coutfiers
8; des mules, Parvenus au folié , aux
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I CHANT’VINar-QU’ATRIEME. :4;
tours qui bordent, la haute’mutaille , lesgardes avancées ,e occupées à préparerile
repas du [oit , s’offrent à leurs regards 5
l’adroit Mercure répand fur leurs pau-
pières leslpavots du fommeil; pouffantles léviers, il contraint les portes des’ouvrir; les deux chars entrent dans le
camp; ainfi ils parviennent à la tente.du fils de Pelée, fuperbe palais que lesThellaliens élevèrent à leur Roi, deplanches de lapin artiflement alTemblées,
recouvertes de joncs ; une grande en-ceinte de valles parvis la précèdent , 8:
l’environnent ; une porte. les ferme avec
un feul lévier , fi pefant que troishommes ont peine à le mettre en mou-;verrient. Le fils de Pélée ouvre feu], 85ferme cette porte immenfe. L’utile Mer-cure l’ouvre au vieillard , l’introduit dans
la tente d’Achille , 8: la riche rançonqu’il apporte. Dçfcendu du char , iladrelTe la parole au vieux Priam:
«Je fuis! Mercure, lui dit-il, l’unla des habitans de l’Olympe. Mon père,
L ij
144 I.’I r I .4 D 2’;a: le grand Jupiter , m’ordonna de t’ef-Î
a, cotret; je remonte dans le célelte Pa-» lais, 8: ne me préfenterai pas devant
a) Achille. La Majellé divine feroita: dégradée fi je.m’abailfois jufqu’à im-
n plorer un mortel. Pénétre dans laa, tente d’Achille, emballe les genoux ,3, adrelIe-lui res humblesprières -, poura) fléchir [on courroux, rappelle en foua: Iefprit le [ouvenit de (on père , de. laà DéelTe fa mère, d’un fils cher à [on
n cœur sa. . 4à Ainfi parla Mercute,fi& il remontefur. l’Olympe. Priam defcend du char ,ordonne à Idée de. veiller à la gardedes courfiers 8c des mulesapénètre [culdans la tente d’Achille , voir le fils dePélée aflis fur [on trône , éloigné de fes
. ’pompagnons, plongé dans unealïreufe
triltelïe. Refpeôtant fa douleur , fesfidèles compagnons n’ofent l’approcher.
Deux feuls, Automédon 8C Alcime, re-
jetons de Mars, font près de lui pourle fervir. Ils achèvent le repas du loir ,-
CHANT xVINéTlQÔAiTRlEME. 245
la table Îell dreliée. Pénétrant fans être
apperçu , le vieux Priam s’approche ,
embralïe les genoux d’Achille , colleTes lèvres fur ces mains homicides quiluiqravirEnt tant de magnanimes enfansÏLe fils de l’élée frémit à la vue de Priam ;’
les compagnons, le regardant l’un l’autre,
font. faifis d’un effroi femblable à la ter-
reur qu’éprouve 8; infpire un meur-trier, qui ’, contraint d’abandonner fa
patrie, fuyant la vengeance des parentdu mort , pénètre dans la maifon d’un
homme riche ,l ou; il cherche un lafyle.Rompant enfin ce long filence , le Pèred’Heâtor adrellè à Achille ces humbles
prières: ’ ’ ’ ’ i"n O Achille, la viVante image des
n Dieux! fouviens-toi de ton père; cour-sa bé comme moi , fous le poids des ans,a: peut-être en ce moment , accablé para) des voifins puillÎms ,’ il cherche un
a) défenfeur qui repoulTe les maux prêtssa à! fondre fur fa tête (ï) g a: cependant
a foulame cit en paix, fachant que tuL iij
2.46 ,I L’II. [A DE,.n vis, efpérant tous les jours te revoir,3 dans [on palais , après avoir mis fin asa cette guerre cruelle. Mon malheur nea! reçoit aucune confolation. J’eus dans
sa la grande Citéde Troye de valeureux
sa enfans; il me ifemble que je reliea [cul , privé de tous l’Cinquante fils
a: naquirent dans. mon palais. Telle étoitsa ma nombreufe poltérité , quand les
sa Enfans de la Grèce abordèrent auxa champsTroyens ! La feule Hécube m’en
sa donna dix-neuf , d’autres époufes un
a: plus grand nombre. Aucun des filsa) d’Hécube n’exifie maintenant; le cruel
a; Dieu de la guerre les a tous précipités
a: dans les fombres demeures. Un feula, me relioit, le rempart de Troyes, lesa défenfeur de mon peuple, mon chera) Heâor; défendant la Cité qui l’a vu
sa naître , il vient de tomber fous tesu coups (au). Tel cit le fujet qui mesa. conduit dans le camp des Grecs, quia) m’enhardit jufqu’â pénétrer dans la
sa tente d’Achille, pour y racheter la
CHANT VINGT-QUATR’IEME. 2.47n’dépouille mortelle de mon fils. J’ap-
a porte une immenfe rançon. Fils deuPélé’e! refpeélze les Dieux, prends
a) pitié de mon infortune. Souviens-toia! de ton père; je fuis plus digne den compallion, contraint, par une douleur
en qui n’eut point d’exemple» fur la terre,-
» de coller mes lèvres , d’arrofer de mes
sa larmes les mains homicides du Héan ros qui ’donna la mon: à tous les
n miens sa. rIl dit; le (cuvelait d’un père excitedans l’ame d’Achille une douleur pro-
fonde, il pleure , il gémit , repoulÎedoucement le vieux Priam, qui proliernéà les pieds , frémit à la vue du meur-trier de [on fils, verfe des larmes amères.Le fouvenir d’un père , le fouvenir de
Patrocle (e difputent la viâzoire dansl’ame d’Achille , lui arrachent des lar-
mes; leurs fanglots , leurs profonds gé-milfemens retendirent dans la valte en-ceinte de la tente du fils de l’élée; Quand
le befoin de pleurer ell: appaife”, talla-L iv
2.48 I’IJIADE,.fié de [es larmes , refpeôfint les che-veux blancs , refpeâaiit le menton blan-chi par les années dufvieux’ Priam ,
Achille fe lève du trône fur lequel ileft afiis, foulevant doucement le vieil-lard , lui tendantila main,
c: Infortuné , lui dit-il , ta confiancea: a été éprouvée par de cruelles dou-
sa. leurs. Alfa courageux pour ofer feul ,sa fans efcorte, pénétrer dans le’camp des
n Grecs , t’offrir à la vue de celui quia t’a’privé du plus grand nombre de tes
- a) valeureüx-enfans , ton cœur en d’acier.
.1: Prends place fur de trône. Sufpendonsa l’exprellion de la douleur qui nous acca-
a: ble l’un &J’autre; un deuil éternel ne
n remédieroit point à nos maux. A l’abri
n desfoins qui nous agitent , les heureuxn Immortels ont fait les douleurs le par-a rage de’l’humanité. Palier leurs jours
a, dans la trillelle , tel ell: le deftin desa: mortels. Deux urnes profondes fonta: placées dans le Palais de Jupiter, l’une
sa des biens , l’autre des maux; la vie
Canari VItNGToQUATRIEME. :49a de celui fur lequel le Dieu qui manie.styla , foudre puife 8c vetfe alternativema. ment la liqueur renfermée dans ces,sa urnes,ell mélangée de bien 6: de mal.
n’Celui - la elt- éternellement rimalheu-
ss reux fur lequel Jupiter puife a: verfesa fans celle de l’urne des maux ( 66) ,.
sa une affreufe indigence le contraintn d’errer fur la terre, objet du mé-ss pris des Dieux 86 des hommes. Dès.à l’inflant de fa nailfance Pélée fut com-
ss blé de biens 3 Roi des. Theflaliens ,se [on bonheur , fes richelfes furpalïoienr
sa celles de tous les autres mortels. Sou.-ss mis à la mort , les Dieux l’unirent,sa par. les nœuds de l’hymen , à une-ss Divinité; mais le del’riu ennemi lui;
sa envoya le malheur, ne permettantsa pas qu’une nombreufe poltérité éle«
sa vée dans fou. Palais confolârfa vieil-» lefle. Thétis n’eût qu’un. fil-s.. Détenw
ss loin de ma terre natale ,. dans les;sa champs Troyens , pour ton malheur,sa. ô vieillard l. pour le. malheur de. tees
’ l. v w
aga L’Irrlrn.r,ïr"ss enfans , privé de la douce tonfolarion-
ss de prodiguer mes tendres foins .au-a, vieux Pélée mon père , ma. vie fera.-
ss de courte durée. Et toi , ô Priam la less bruit de ta félicité parvint jufqu’â
ss nous. Lesbos où régna Marat au Midi,
ss la Phrygie à l’Orienr , les rives dess l’Hélefpont au Nord,.furent renfermées
ss dans les limites de ton Empire ( cc).ss Pofielleur d’immenfes tréfors ,I de»
V ss nombreux enfans florilloient dans torrs. Palais, quand les habitans de la voûtes» éthérée firent fondre le malheur fur.
a ta tête; des combats fanglans ,, fous les
se murs de ta ville , des. meurtres, des.sshomicides ,. tel ell: maintenant ton.sa dellin. Supporte tes maux avec pa-s: tience; qu’une douleur éternelle ne» confume pas ta vieillelTe ; l’aflliétion
s: dont t’accable la perte de ton fils ne;sa le tendra pas à la vie; crains d’ac-ss croître ton infortune n.
: a Divin. fils de Pélée, lui répondit--
»le vieux Priam , tu me propofes de
CHANT VINGT-QUA TRIEME. 2.5 r
a prendre place fur un trône , tandissa qu’Heétor étendu honteufement fur la
ss terre cit enfeveli dans la poullière de tass tente. Rends-le à mes vœux , que je les. voie de mes yeux, accepte l’immenfe’
av rançon que je t’apporte, 8c daigne le
ss Ciel mettre un terme ares travaux 3.u» puilfes-tu jouir en paix de tes richelfes,as au fein de ta patrie , m’ayant-rappelé a
nla vie, ayant permis que je revifl’e lasa lumière du Soleil ss.
: ss Ne m’itires point, ô vieillard!
as repartit Achille , jetant fut lui un-a! regard furieux. J’ai defieiii de tea! rendre Heétor; ma mère, la fille dusa vieux Nérée ell: venue m’apporter les
s. ordres de Jupiter. Je n’ignore pas ,a ô Priam , que l’un des habitans de:sa l’Olympe t’a guidé dans le camp des:
so- Grecs. Sans ce paillant fecours , quel:a? mortel, même dans la force de l’âge ,,
w- eût furmonté tant d’obftacles , trompé
n les Sentinelles , abaillé les.léviers desa nos portes (tu) ,v percé. une armée. ena-
L vjj
152. .L”ILIJ.DE,’ss tière. Et toutefois n’accroîs pas ma
ss douleur ; crains que malgré les ordresa) de Jupiter, malgré le refped: dû à
a: un fuppliant malheureux, je ne tesa permette pas même d’errer vainement
ss dans ma tente (ce) a».
Il dit; le vieux Priam tremblant,obéit. Suivi du héros Anthomédon 86d’Alcime , fes fidèles compagnons , qu’i-l
honore par-demis tous les autres, depuisla mort de Patrocle , le fils de Pélée,femblable à un lion, franchit la vanteenceinte de fa rente. Les deux Hérosdétèlent les chevaux 8c les mules , em-mènent Idée , le fidèle Héraut du vieux
Priam , lui ordonnent de prendre placefur un fiége près de fou char, s’empa-
rent, au nom de leur maître , de l’im-
menfe rançon , ne laideur dans le chatque deux voiles & une runique dellinés
à couvrir le corps du fils de Priam,quand le vieux Îvaarque 6c fou Hé-
raut le tranfporteront dans Troyes.Achille. ordonne aux. femmes captives
CHANT VINGT- QUATRIÈME. 25’;
de purifier le corps d’HeéÏor, de verfer
fur la dépouille mortelle du fils de Priam,une huile parfumée :fizites-Ieur, dit - il ,ces apprêts dans un lieu écarté , de peurqu’à la vue du corps’fims vie de [on fils ,
Priam , ne pouvant contenir I’exprqflionde fit douleur, n’excire mon courroux ,quejc ne lui donne la mort , malgré lesordres de Jupiter.
Soumifes aux volontés du fils de Pélée,
les femmes captives purifient par le bainla dépouille mortelle d*He6tor , verfent
fur [on corps une huile parfumée, lecouvrent de la runique 8; du voile pré-ICÎCUX réfervé à cet. ufage ; le fils de
Pelée s’en empare , le place fur le lit fu-
nèbre , fes compagnons, le tranfponem
fur le char. iAdrelTant la parole aux mânes dePatrocle :
a O-mon fidèle COmPagnon, dit-il’,’
n ne t’irrites pas apprenant , dans lea: féjour des morts ,- que j’ai rendu à fou
a Père le divin Heétor! Priama racheté.»
254 L ’I L I A 1) za: par une rançon digne de nous , les pré-
» cieux refies de fou fils. Je l’emploierai
:33 à accroître les honneurs qui te (ont »
a: dûs sa.
11 dit, 8: rentrant dans fa tente, ilreprend le trône qu’il a quitté , adollé
à la muraille oppofée à celui fur lequel
il a fait allèoir le vieux Priam; adrellanrla parole à ce père affligé : n Ton filsa) t’es rendu, ô vieillard, lui dit-il; il
a: repofe maintenant fur ton char. De-.» main au lever de l’aurore , tu le ver-
.» ras , tu le reporteras dans Troyes.a: Coûte maintenant les douceurs dua: fefiin , malgré la douleur qui t’acca-
gable Ainfi la trille Niobé lesa nourrit d’un pain arrofe’ de fes larmes,
sa pleurant la mort de douze enfans im-si molés dans Ion Palais , fix filles d’une
se grande beauté , lix Héros dans la fleursa de l’âge. Apollon à l’arc d’argent perça
a? les uns de les flèches invincibles , laa chalTerelÎe Arthe’mife immola les au-
» tres si car les deux fils! de. Latone je
- CHANT VINGT-QUJTRIEME. a"aazréunirent, pour i- venrgerî” l’injure que
aa.l’orgueilleulfey Niché avoit faire â leur
aa’mèrea, ofant comparer [a fécondité à
a? celle de la DéeiTe ,f fe vantant queaa douze enfans étoient fortis de (on fein ,
aa tandis que Latone n’en avoit eu queaa deux -,.mais les deuxzenfans de la DéelTe
a donnèrentila mortîii ceux de la fuperbe
aa Niobé. Pendant neuf jours, Apollon.
aa 86 Diane les pourfuivirent de leursa! flèches invincibles.,-& perfonnekne (etaa trouva pour leur rendre les, honneurs.aa funèbres; car Jupiter avoit endurciaa le cœur de ce Peuple (gg); le dixièmeaa jour les habitans de l’Olympe les eng-
n fevelirent. Epuifée par les larmes, la?sapttlfie Niobé rétablir, par. la nourriture,
aayfes forces abattues..Maintenant encore-
aa dans Sypile (lib) , fur des roches ef-aa carpées a; des montagnes déferres ,,sa où l’on dit qu’efl placé le Palais des.
aa Nymphes dont. les chants haï-moi2° UÎQUX à: les darnes légères retentifl’er!
alu: les rives de, l’Acbéloüs ,Ï le roc,-
à
256 L’ILI’XDE,’aa dans lequel Niobé a été mêtamorï
aa phofée s’amollit des pleurs de cetteaa mère défolée. O veillard! que les clou-
aa cents du fellin rappellent tes efptitsaa afl’aill’éS fous le poids de la douleur.
aa Demain , au lever de l’aurore, ra-aa menant°ton fils dans Troyes , tu pleu-aa reras fou trépas ; ta douleur cil jul’ce;
aa Heétor cit un digne objet de tes
aa larmes aa. IIl dit, s’élance de fou trône;immole un mouton couvert d’une toiforrargentéeid’une immenfe étendue; l’es
compagnons le dépouillent , le prépa;
rent, le coupeur en morceaux , les per-cent avec des broches , les placent furtin-feu ardent, les allaifonnent couvernablernent, les retirent du feu. Auto-vmédon diflribue le pain dans de bellescÔrbeilles , Achille partage les chairs;ils portent leurs mains fur les mets quileur (ont offerts. Le delir du boire 85du manger étant appail’é; le Dardanierr
Priam admire la. force’,,la beauté, la.
CHANT VINGT-QUATRIÈME. 2.57majelté du fils de Pélée égale à celle des
Immortels; avec non moins de furprife8c d’admiration, le fils de Pelée confidère
le front augulte, plein de bonté duDardanien Priam , rappelle dans fouefprit la fagellè des paroles du vieuxMonarque; leur profonde trifiellê reçoit
quelque foulagement. Après quelquesmomens de lilence , le vieux Priamprenant la parole : ’ .
a Divin Achille , dit - il , retirons-aa nous , permets que je goûte quelqueaa repos; car depuis le jour’au’quel mon
aa malheureux fils tomba fous tes coups,aa l’excès de ma douleur, mes éternels
aa fanglots , n’ont pas permis que leaa fommeil fermât mes paupières. Ren-aa fermé au fond de mon’Pa’lais , je me
aa roulois fur la poullière. Aujourd’hui,
aa pourla première fois, les dons de Cérès
aa ont reparé mes forces abattues, le.3: vin a humeâé mon palais aa.
Il dit; Achille ordonne à l’es combpagnons ô: aux femmes captives de prés;
.158 L’ILIADE,Aparerndes lits fous le Portique , de lescouvrir de ,fuperbes tapis de pourpre ,de fines couvertures, de voiles pré-cieux (ii) 3 les femmes efclaves fartentde [a tente, tenant dans leurs mainsdes, torches ardentes , le hâtent de.drelfer deux lits fous le Portique. Af-feé’tant une faulle terreur , Achille adrellè
la parole au vieux Priam: .u Vieillard, que je chéris 8c révère, 7
’aa lui dit-il, j’ai fait drefl’er ton lit fous
aa le Portique, dans la crainte que, pen-aa dan: l’obfcurité de la nuit , quelqu’un
a des Héros de la Grèce, qui vien-aa nent [cuvent tenir confeil dans maaa tente , comme la jufiice l’exige , neaa’ te reconnût , qu’il .n’averrît Aga-
aa memnou le pafleut des Peuples ,a que ton départ ne fût retardé , queaa tu ne pullès reportet.dans.Troyesaa le corps deton fils. Mais parles-moiaa avec lincérite’.’ Combien de jours
aa as-tu deffein d’employer aux funé-en railles d’Heé’torPIJe m’abfiiendrai de
LI’ a a!
13
in "in
ne.
-.)-- rai
CHANT VINGLT-QtfdjTRIEME. z 59aa combattre, pendant tout ce temps, jea’al contiendrai ’ l’impatience des Crus aa.
: aa O- Achille ,. répondit le vieuxaa Priam, la trêve que tu m’accordes,ès, pour célébrer les funèrailles de mon
fils , adoucit mes ennuis ! Tu fais que’aa renfermés, clins nos murs , loin de la
aa forêt. , nous femmes contraints dea, voiturer le bois par des fentiers ra-aa boteux ,l fur des monis efcarpés , que
a la terreur. elt répandue, parmi lesa: Troyens. Pendant neuf jours , nousaa pleurerons Reflet dans le Palais, Leaa dixième nous, le pleurerons- fur leaa bûcher; le peuple affiliera au fellinaa funèbre; le onzième nous éleveèaairvonsun’tombeau; quand la douzième
sa encore éclaireral’ho’rizon nous com-
a: battrons , fi la nécellité nous y con-
s: traint n. r:sfll en fera comme tu l’ordoncaa nes , ô vieillard, répartit Achille!aa pendant tout ce temps, je fufpendtaia les hol’cilités aa. ’
2.60 L’I L fait) a,"Il dit; 86 pour diliiper la frayeur
dont l’ame du vieux Monarque eu faifie,
pour gage de [a foi, il. lui préfentemain droite , reçoit la fienne de la ferre.
Le vieux Priam ée Idée épuifés de
fatigues 8c de douleur , dorment fousle Portique, le fils de Pelée dans unréduit obfcur de fa tente; la belleBriféis ell: à (ce côtés. v
Le fommeil verfe (es pavots fur tousles Dieux , fur tous les hommes; maisl’utile Mercure ne dort pas 3’ il médite
en lui-même comment il ramèneraPriam dans la grande Cité de Troyes,à travers l’armée des Grecs , trompant
les Sentinelles qui veillent aux portes dela haute muraille. S’élançant du fom-met de l’Olympe , il s’arrête fur la tête
du vieux Priam , lui parle ainfi :n Seul, au milieu de tes ennemis, tu
aa dors , ô vieillard , 8c ne fouges pas auxaa périls qui t’environnent! Tu as fléchi
aa l’ame indomptable du fils de Pélée;
aa il t’a rendu ton fils, a reçu l’un-4
(à L-
Yi à
CHANTVIqu-thrusur. 2.61a: menfe rançon dont tu as racheté lardé;
a; pouille mortelle d’HeCtor; tes enfansaa. endonneroient trois fois autant , fi lea fils d’Atrée , a les enfans de la Grèce
sa apprennoieut’ que tu exifies au milieu"
aa d’eux , s’ils te furprenoient dans leur,
sa camp aa.
Il le vieillard tremblant éveillefou Héraut; Mercure attèle lui-même
les courfiers de les mules. Ils traverfentd’un vol rapide l’armée des Grecs; per-
forme ne les reconnoît. Parvenus au gué
du large fleuve, du tortueux Xaute qui.tire’fa fource de Jupiter, Mercure. tel
monte fur l’Olympe. PVlEn ce moment, l’Aurore étendoit
fou voile de pourpre fur la terre. Lesyeux baignés de larmes, poullant deqlo’ngs’
gémilfemens, Priam de Idée traverfeni
la plaine furieurs chars; les mules lé-gères reportent dans Troyes le corpsd’Heétor; aucun des Troyens , aucune
des Troyennes ne les a- encore i. apperçus.Mais’Call’andre , dont la. beauté égale
un Li L’I traduis, lcelle de Vénus, a devancé l’Aurore pour.a
monter fur la haute tout d’lllion. Ellerecoundît fou père , levoit traverfer laplaine , précédé du Héraur Idée , voit
le corps de fou frère fletïtor , que lesmules vigoureufes tranfportent fur unbrancard funèbre; fes cris perçants ire-érendirent dans la val’te Cité d’lllion:
a Troyens 6c Troyennes , dit - elle ,aa portez vos regards fur la plaine ; volezaa au-devant d’Heftor qui vous ell rendu.
aa O vous! dont le cœur trelfailloit deaa joie, quand il. revenoit triomphant deaa ces combats meurtriers y portant la.aa joie dans l’aine de tous ceux qui ha-aa birent cette grande Cité défendue par
aa fon intrépide courage, empiellezavousa: de le’recevo’ir en [certifie appareil aa.
ç Elle dit; 8: la ville clic déferre, tantefl: grandelet défolation’ 1’ Ils fe prelTent
autour des portes, entourent le charqui renferme les précieux relies d’Hecv’
rot. Sa tendre ,époufe , fa refpeâablemère accourent les premières, arrachant
è;- Ë- 1*r Pi. ’V
CHANT VINGT-QUATRIÈME. 23;;leurs cheveux, meurttillant leurs joues,le précipitant fous les roues ’du char ,v
faifant effort pour toucher cette tête quileur fut (i chère; un peuple immenfe’les environne , verfant des larmes amè-res. Le soleil eut plongé dans l’Oce’an ,’ »
le jour eut fait place aux ténèbres avant.
que leurs larmes fuirent taries , prèsdes portes de la grande Cité de Troyes ,
fi debout fur (on char le vieux Priamn’eût contenu les tranfports de ce Peu-
ple afiligé. ’’ a Celfez de fermer le paillage, leur’
aa’ dit-il , fouffrez que les mules repor-aa tent au Palais les précieux relies d’Hec-
aa tor. En ce lieu , vous lui payerez lea; tribut de vos larmes aa. I
Il dit; tous s’éloignent. Continuant
lentement fa route , le char parvient aufuperbe Palais de Priam. Les relies.d’Heé’tor font placés fur un lit pompeux;
les chants funèbres commencent. Leslarmes, les fanglots les interrompent;les divins chanteurs, les femmes du
n
a
ra. mflm;
1’64 L’Irrxnz;- Palais font entendre leurs lugubres ac; ,
cens .( kir ). v .Andromaque aux bras d’albârre s’ad
vance la première. Prenant de [es mainsla. tête d’Heéror:
’ « O mon époux l dit-elle, tu meures
a) dans la fleur de l’âge , 8: me lainés
a; veuve dans ce Palais, 8: un fils ausa berceau , fruit d’un mutuel amour,n hélas! trop malheureux. Jamais monn fils ne fera ton vengeur. Dans peu lan puiŒanre Cité d’lllion tombera anéan-.
au; Tu veillçis fur Tes remparts; tusa protégeois les époufes des Troyens; tu
» défendois leurs tendres enfans , quea) bientôt les Grecs emmeneronr captifsa: dans leurs vailïeaux , a: moi avec eux.
a Tu nous fuivrasiflô. mon fils! con-a) damné à d’indigues travaux , fous un
r: maître Cruel , fi, avant ce temps, quel-» qu’un des Enfansde la Grèce ne t’ar-
» rache de mes bras, pour te précipiter
. a du "Tomme: de nos tours , vengeantn par ra mon le rang d’un frère , d’un
I a! Père ,
azur nuer-grainage 2’657 sa père oud’un fils, qui coula fous le bras
a) de mon époux , vengeant la mortJde tant de Héros qui mordirent la.:a’ purinière fous les coupskzd’Heélor; car .
,3 ton père , ô mon fils! fut terrible dans
a, le combat. Ta mort , ô mon chera, Hector! porte la défolarion dans cette psa grande Cité , dans l’ame de ton père ,
a) dans l’aine de ta refpeûable mère;
a, mais fur-tout dans l’ame de ra veuve ,» que tu laines en proie â de cruellesa douleurs. Hélas! je n’ai pas eu la trille p
a, confolarion de revoir fur ton lit..yfil- ,a, nèbre, tendre vers moi tes bras Idé-a) [faillansg me donner tes derniersordresn pleins deffagellle , dont le fouvenir n’eût
a forri de ma mémoire ni le jour , nia: la! nuit , tant que le deflin m’eûr con- Iln fervé une .vie dévouée à d’éternelles
a: douleurs sa il. v . il ’ L k, tElle dit,8c4ve’tfe un torrent de latines;
toutes les femmes du palais répondent
à fes lugubres acceus. i i
Tonie 1V. M
5
166 L’Izrznlx;«O toi a! celui de tous mes fils le
a, plus cher a mon cœur, He&or!s’é-Ia: crie la trille Hécubé ; les Dieux t’aio
,s-mèreut; ils récompenfent ta piété;
po même dans les [ombres demeures dea) Pluton , Où ta cruelle deltinée t’a pté-
» cipite’. Captif-s entre les mains d’Ar
u chille , tous mes autres enfans furenta a vendus par lui art-delà des mers, dans «
p Samos, dans Imbrun, dans la nébu-a! leufe Lemnos, Vengeant la-Ïmort dep fou fidèle compagnon , le cruel Achillea» a percé ton flanc; il t’a traîné autour
a» du, tombeau de Patrocle. Vain trophée!
u qui n’a pas rappelé à la vie fou fidèle
n compagnOnÆependant,vainqueurs dua» temps , vainqueurs des eEorts du filsn de Pelée; tes traits , ô mon cher Hec-a torl n’ont point été altérés; tu repofes
n fur ce lit , feniblable à . un mortelu qu’Apollon. a percé de les fleches
QI bénignes. a. Iltu): ai: , a: inonde le nagea: [on
hum" nueT-çmnrzuz. 2.67fils d’un torrent de larmes. Les Troyennes
lui répondent par de profonds gémif-
femens. r aHélène ferme la pompe funèbre: n O
nHeé’tor! dit-elleLde tous les enfans.
n de Priam le plus cher à mon cœurs:a: êmon frère! puifque les nœuds de.a» l’hymen me lient à Pâris, dont la
beauté égale celle des immortels; plût
u aux Dieux que ma mort 8: la tiennen enflent prévenu ce Fatal hyménée ! Déjà t
a) la vingtième année s’écoule, depuis
sa que, ravie a ma terre natale , je fusn entraînée dans cette Veille contrée. Pen-
n dam tout ce temps, je n’entendis for-
» tir de ta bouche ni plainte ni injure;a, jamais tu ne m’imputas les malheurs de ,
a: ta patrie. Quand les filles de Priam ,sa quand les époufes de les fils, quanda. mes beaux-frères , quand Hécube elle-
» même, m’accabloienr de reproches
n amers , (car Priam fut toujours poura. moi un père tendre ) , tu les contenois
M ij
mat
. ;--sx.:...
1,68 L ’1 L I A n z;sa par tes paroles . par ton intarifl’ablea: bonté. Éternel objet de nies larmes;
n je les répands 86 fur toi se fur moi!sa Aucun ne me traira avec tant de dou- -n ceur. il ne me relie plus d’amis dansn la vaFte Cité d’lllion; tous m’ont en
au horreur n. IElle dit , 8C vetfe un torrent delarmes; un peuple immenfe lui répondpar (es douloureux accens. Le vieux
Priam , prenant la parole t ia Partez, leur dit-il , tranfportez de
a) la forêt le bois nécellaire au bûcher:
a Ne. redoutez’aucune embûche de la
n part des Grecs;Achille , me renvoyant,n m’a-promis de fufpendre les hoflilités,
n jufqu’d la douzième aurore: le fils dea Pélée m’en a donné fa foi dans fa’
attente a). nIl dit; les Troyens attèlent les bœufsà! les mules ,lafl’emblent,’ pendant neuf
jours, devant les portes de la ville, un
immenfe bûcher. ’
CHANTJrNGrîQqATRIEMe. 2.6,- A peine, la dixième aurore. a-t-elie
iallumé fort flambeau , qu’ils placent,en pleurant, e corps d’Heélzor fur ce
monceau de bois entallé. Laflammeconfume la précieufe dépouilled’Heé’tor.
Quand la fille de l’ait, l’Aurore aux
doigts de rofe, fe montra pour la on-zième fois fur l’hori20n , les peuplesréunis autour du bûcher d’Heétor, ver-
fent fur fes cendres d’abondantes liba-
tions de vin , éteignent les relies de laflamme amortie. Les larmes qui coulentde leurs yeux inondent leurs joues. Lesos d’Heétor , blanchis par la flamme ,font dépofés dans une urne d’or. Ils la
couvrent de voiles de pourpre d’unefit-telle extrême. Defcendant l’urne fu-
nèbre dans la tombe profonde de lespères, ils élèvent par-defïus une immenfe
colonne de pierres entaflées. Des fen-rinelles font placés autour de ce mo-nument, pour le défendre des injuresdes Grecs. Ces travaux achevés , ils le
M iij
:70 I’IerbÎz,réunifient dans le palais de leur Roi;le vieux Priam, nourrifl’on de Jupiter,pour célébrer le feltin funèbre. Ainfi .furent achevées les obsèques de l’intré-
pide Heâor.
PIN.
TA BLEDES CHANTS
Contenus’ dans ce quatrième Tome.
C HART XlX. Achille appaijèfim cour-roux , à f: prépare à ferourir les
Grecs , Page rCH A N T X X. Dijon: entre les Im-mortels. Jupiter protège les Grecs. 3e r
C a A n r XXl. Combat d’Achillc près
des rives du Fleuve. 66CHANT XXlI. Heâ’or pourflzivi par
Achille , fait trois fbis le tour des, murs de Troyes , 6* tombe [bus les
coups du fils de Pelée. 108.CHANT XXIll. Funérailles de Pa-
trocle, terminées par le: Comàats duCirque. Prix diffribae’s aux Vain-
garum par Achille. r41M iv’
"272. TABLE D ES CHANTS.Cru NT X X I V. Priam paye à Achille
une riche ranfon , à obtient le corps
d’Hcèîar. Page 2. 1 o
tu de la Table des crains.
T756î
MA-TA B L EAIDES MATIERES
Contenus: dans I’Iliade.
, N. B. Le premier nombre défigue leChant; le l’econd , le Tome; letroifième, la page.
A.
A c A M As. Dénombrement, ah. a. ,- t. I,p.» 1050- .
Donne la mort à» Promachus , du I4, t-
3» Pi 943. .lunure. Dénombrement ,.. (311.4. t. r ,. p-
94 84 9!” .Son Difcours aux Grecs afi’emblés’, du
I, t. I, p.4 5 , 6’ juiv.Difpute qui s’élève entre lui. 8: Aga-r
memnon , Ibid.’ 4Implore fa mère pour tirer vengeance.
des Grecs, ch. I , t. I , p. a7. , &fuiv.Reçoit les Députés des (mecs, ch. a, j
t.- 9. .. à uiyra Ê 3 f M V
p.74: T A B L ESa réponfe à Ulyll’e , à Phénix, à Mat,
Ibid.L’alternative’de fa damnée, ’Ibid.
Voyant revenir Machaon blefi’é , députet
Patrocle à la tente de Nefior, ch. la , t»a , p. 214, &fuiv.A Ses quefiions àiPattocle fur la caufe
de les larmes, cit. I6 ,1, 3, p, 153, a.
fuira. ises ordres a; Patrocle , Ibid.Son javelot, que nul. autre nepeut
lever , Ibid , p. 163.Anime les ThelTaliens , Ibid.’Ses libations 8c les prières à Jupiter , au»
départ de Patrocle , Iôz’d.
Douleur de. fes courtiers, :7147 , 11m1,.p. 248..
Ignore lamoit de fan compagnon , ch.I7,t.3, p. 9.64, Gyms».
Sa douleur quand il l’apprend , ch;.18,.
î; 3 a P- 174-Interrogé’par Thétis, Ibid. p. 278.
Son deuil , Ibid. & tu) , t. 4 , p. 9.78;Grain: que la pourriture ne fouille le»
corps de Patrocle, ch. .19 , t. 4 , p. 3.Alfembleles Grecs, Ibid. p. 4 , à filiù-Rentre ne prendre aucune nourriture ,
Il
W
DES, Marmara";avant d’avoir vengé la mort de fou com-
pagnon, Ibid. p. 15..Agamemnon fait apporter les préfens
qu’il lui promit , ch. 19 , r. 4 , p. I7.
Sa réponfe à Agamemnon , Ibid. p. g-Appaile (on courroux , Ibid.Ne celle de pleurer Patrocle, 112.3.9.3.
l à filiil.
s’arme pour le venger, Ibid.S’efl’orce de détourner Énée de fe me-
furer contre lui, ch. 7.0. t. 4. p. 43 ,.&fitiw
s’indigne de la fuite du fils d’Anchife ..
"Ibid. p. 53.Donne la mort à Iphytion, à Demoléon,
à Hippodamas, à Polidore, 8: à un grandnombre d’autres,1bid. p. 57 , â’fut’v.
Combat fur les rives du xante , dual ,
t". 4 , p. 66. iChoifit douze Troyens illuffres, qu’il;defline à être immolés fur le bûcher de-Patrocle ,Ibid. p. .68.
Rejette les prières de .Lycaonç Lui»-idonne la mort, Ibid. p.69.
, Combat contre Altéropée ,, Ibid..p;.-75 ,»
.Û’fi-tiv- rPourl’uit Heé’tor qui fait devant lui ,. 86:
M.vjj
172 T A B L Elui donne la mort, ch.21;É. 4 , p. 108;&fia’v. ’ ’ L , l
Commence les funérailles de Patrocle;ch. 9.3 , t. 4, p. r47. &fia’v.
Coupe ,cn l’honneur de (on compagnon ;
fes cheveux , confacrés au fleuve Sper-chius , 15:11. p. 158.
Sa prière aux vents pour qu’ils couru-rmen: le corps de Patrocle , Ibid. p. 162.
Jeux funèbres qu’il ordonne en l’honneur
(le Patrocle , Ibid. p. 168, &fitiv.Préfent d’une coupe qu’il fait à Neflor,
Ibid. p. 190.Outrages qu’il fait à la dépouille d’Heco,
ter, ch. 9.4, t. 4, p. 211.Sa réponfe à Priam, Ibid. p. 148.Il rend le corps d’Heétor à fou père ,
Ibid. p. 9.52.F:fiin qu’il fait dans (il tente à Priam ,
15121. p. 256. lADRASTE. Dénombrement, ph. 2., t. 1 ,
p. los. ,1 l ’Pris par Ménélae , ch. 6 , t. I , p. 9.50;AGAMEMNON. Dénombrement, ch. 2, r. 1-
p. 87. l" Hélène le-falt connaître à Priam , c5. 3*,
3’ 11?. 19-3» t..:
DES MATIÈRES. .77,Il renvoie Chryféls à fan père , ch. I ,
t. I , p.14. , ,Enlève à Achille lawfille de mises, Ibid.
p. 7.6 à fuiv.Raconte fan fange, ch. a. t. I, p. 51,
V 8’ fuiv.
Confeille aux Grecs de retourner dansleur patrie , Ibid.
Fait venir Machaon pour parafer la blef-fure de Minas, clz. 4, t. I , p. 158.
Exhorte les foldats , Ibid. p. 169. , e
fuiv. .Son difcours à Idoméne’e, Ibid. p. 163.
Au deux Ajax, Ibid. p. 165.A Ncllzor, 112M. p. 166.Ses repronhes à Ménefiée 8: â Ulyflë, "
Jbid. p. 169.A Diomècle , Ibid. p. 171.Donne la mort à Déicoon, ch. 5, t. I ,
p. 223. 4 ïFefiln, auquel il invite les Chefs dev l’armée , ch. 7, t. a. p. 9.2.
Avoue fa faute dans le Confeil , du 9,.
t. a. . p. 86. Il Ennmération des. préfena qu’il. offreà
Achille , Ibiu’. I lArrive pendant la nuit à la tente de
Nellor . ch. Io , a. 2., p. 134.
178’ T A B L Ë. ,. ’se couvre de les armes, 8: combat vail--
lamment,-ch. n ,-,t.. a, p.. 171 , &fiziv.BlelÎé g s’éloigne du champ de bataille ,.
16:21.9... 197., à faim.Conifeille de fuir» g. reproches qu’il
efi’uie «le-la part’d’Ulyfl’e,,cIt. I4 , t. 3 ,
p- 6s. ç .Son ferment qu’il n’a point eu commerce
avec Briféis , ch. 19 , t. 4,; p. 18.Acartnon. Dénombrement, ch. 2, t. I ,.
p. 90. inAGÉNOR. Ofe minuter Achille, ch. 2:, t.4,-
p. 103,. à fuiv. "Aux. Liaifon deS’deux Héros qui portent.
ce nom, ch. 13,1. 3 , p.50.Aux FILS D’OïLÉE. Dénombrement. ch. 2,.
t. I, p, 8s.Sa difpure avec Idoménée dans les Jeux,
ch. 9.3 , t. 4, 9.1818: 182.Aux 1:th DE TELAMON..Dénombrement ,
ch. a, t. I, p. 87..Combat hors des rangs , ch. 4, t. r, p.-
x79. iSon combat fingulier contre Heâor , du
7, t. a, p-1, êfiziv.Son difçours’à Achille , ch. 9 , t. a. , p.
123. - ’ ’ vEnveloppé parles Troyens ,.contraint.
D ES NATIVE-R ES; 2-735de faite retraite «,.ch..11 ,’t. 2,1)...211 8c
v; ’ v, .1 kProvoque He&or au combat, ch. 13’ , n.
3,9435" ï" ï ilCombat Heêlor 5.8: le blefi’e ,vch. 14,. t.-
-3,’p.’88&89*.N . lExhorte les liens , ch. a; ,Ït. 3 ,p. 13; ,
139 &145; e ’ -, ’Déf’cnd les vaifl’eaux,’Ibid. p. 147..
V Ses -travaux’, «:1146 ,1. 3 , p. 160.
Son difcours à Ménélas , ch. I7 ,. t.. 3 ,n
’P. 134- i i ’La terreurs s’empare de fou amer, Ibid.
p. 262.Conf eille à Ménélas d’enVoyer’Antiloqnet
apprendre à Achille la mon de fan com-’-
pagnon , Ibid.Lutte contre Ulyfli: dans les Jeux, 011..
23 , t. 4, p. :98.Luttc- contrer Diamètre au javeler,,16id..
p. 9.04. l -’AMPHIMAQUL. Dénombrement. ch. 2*, n,
I. ont 8c 108.. l’AMPtuus. Dénombrement , ch. 2,.t. x , 9..
105.” v’ANDROMAQUE. Ses adieux , ch. 6, t. I ,* p..
a7; .’ à fieu: ’ "Accourt fur les murs, ignorant la mon
2’80 - 1 ’A B L E A[de [on époux,clt. en, t. 4, p. 14.1, 013:3.
Ses accens douloureux aux obsèquesd’Heflor, cit. 24, t. 4, p.264. 4
’AN’rnnon. Efl d’avis qu’on rende Hélène, ch.
7,t.2, p.24,&fia’v. lÀNTILOQUE donne la mort à Echépolus , cit.
4a t- t s Pt I78* . .A Mydon ch. ç , t. I . p. 9.9.6.A Mélanippe, ch. 15 , t. 3,17. 138.
V Annonce à Achille La mort de Patrocle,
ch. 18, t. 3, p. 274. Ison difcours à res chevaux dans les
Jeux. ch. 23 , t. 4 , p. 177.V Triomphe de Ménélas en lui. cédant ,
Ibid. p. 189.AroLLON. Répancl la contagion fur l’armée
des Grec-si, ch. l , t. 1 , p. a.Anime les Troyens , ch. 4, t. 1, p. 180..Réprime l’impétudité de Diomède, et;
. 5;t.t, p.&.iç&216. I IPréfentant aux GreCs l’image d’Enée, le
dérobe àll’enncmt. [bit]. p. 9.15.
I Forge une figure aërlenue ; Fichaged’Enée ,lbid.
Excite Mars à combattre Diomède, Ibid..
97°47’- . ’ vReplmll’e Patroc’e-des murs de Troyes ,.
dt 16 a 93: Pr m4v
Ë ,
5.,
DES MATIÈRES. 281u Apprend a Hector la mort d’Euphorbus ,
’ 1.71.17, r. 3, p. ne.Enflamme le courage d’Enée 8: d’He&or,
Jbid. p. 9.40 8c 259. lSufciteEnée contre Achille, ch. 20, t.
4’.) Pr 37.
r ’ ’Défend à Heaor de combattre Achille,
. Raid. p. 56. "- - Dérobe Heâor à la vengeance d’Achille,
Ibid. p. 61.Refufe de combattre contre Neptune,
ch. at,t.4. p.97. v ,- Enlève Agénor au fils de Pélée , Ibid. p.
106.Découvre l’a fraurle à Achille , ch. 9.1. t.
4. 9- I08- ,Reproche aux Dieux de fouffrir les ou:c triages qu’Achille fait emiyer à la tiépouille
mortelle d’Heé’tor, ch. 14, t. 1, p.212 Elfiliv.
AncabIENs. Dénombrement. ch. a ,’ t.’ 1 ,
p. 91. ’’AncmLOQtn-z. Dénombrement . ch. a. , t.
t 1 , p. 1er. ,’ASCALAPUS 8c SALMENUS , fils de" Mars.’ Dénombrement. ch. a, t. 1, p. 184,,
’AscANIUS. Dénombrement, ch. 3, t. 1.
p. 108. I V ’ IAnus. Dénombrement. du a. , t. 1 , p.106.
en r T A B L ES’irrite contre Jupiter , ch. 19., t. a;
p. 9.40. ’ A lASPLEDONESTES , 8: les Habitans (Parche-
merles. Dénombrement, FIL? 2, t. 1 , p.84. ’
Asrsnope’r. Combat Achille ,8: en me , .1.
n 9.1 , t. 4, p. 7;.ASTIANAX , fils d’Heâor , ch. 6 ,t. 1 , p.
274, ch. 9.9. t. 4. p. 14s.ATHÉNteNS. Dénombrement , ch. 9. , . t. 1 ,.
[3.86. .Alimentation .8: Aneimfinon, Ecuyetsd’Achille, alu-17, t. 3 . p. 251, Gtfia’v.
Autlxomédon tue Arétuc , Ibid.
B
BELLÉROPHON. Son hifloire, ch. 6, t.- r,
P. 7157-: .Bron], ou dénombrement. des traineaux,ch.9., t. 1 ,, p. 83.
BRISEIS. Comment elle ethlevenue la Cap.tive d’Achille. Dénombrement , ch. 9., t.
I) P’ , V ’ j V,Lui efi renoue, ça, 1-.9,,.t. 4, p. 17.Pleure Patrocle, 165d. p. 9.0. ,
ÈUPRASÏUVM 8: Ennui , Chefs des Bpéens.
. Dénombrement, cit. a. , t. 1, p. 90.
pas MATIERES, si,C - ’
Gamins, Devin , cit. r, t. 1, p. 6.Eft [maltraité de paroles par Agamemnon,
Ibid. 9. y .CAsron Forum , du. 3 ,Vt.1 , p. 19.7.Gemma: , frère 8c Ecuyer d’Heâtor. Sa
mort, ch. 16 , t. 3, p. 9.07.. Cannes. Redemande fa fille, ch. 1, t.1,
p. 1.Ses prières à Apollon. 11ml.
COUPE d’Achille , ch.116., t. 3 , p. 178.(23.191013. Dénombrement. ch. 9., t. I, p. 99..
DDARDANUS. Ses defcendants, ch. 9.0, t. 4,
9- 46-DÉIPHOBUS. Contraint Mérion de fe con-
fondre dans. la foule des liens , ch. 13 , t.
3 a ’P’ ne i . lDonne la mort à Hypfénor, Ibid. p. 31.Se joint à Énée pour attaquer Idoménée ,
113M. p.35.’ ï Donne’la mort à Afcalaous. Ibid. p. 78.
DIEUX. Tiennent confeil, ch. 4.,t.1 , la. 145,î A6: c5. 9.0, t. 4,31). 31 à fuiv;
A Dieux grateâeurs des Grecs ,6: proteco
Ïeurs: des Troyens. iIbid. V
a. . 1T sa Le a .l:l i Les prières &’l’injure , ch. 9, La, la:
113, ch. 19, t. 4-,np.7 , &fiiiv.Leur combat , dz. 9.1, t. 4, p. 9. A
Draineur. Troupes qu’il commandoit. Dé-
nombrement, ch..2 , t."1 , p. 87.,Reprend Stelénus , ch. 4, t. 1’, p. 175;
A Blelfé par .Pandarusg, riz. .5 , t. I, p.
199.. A ; » , ,sa prière à Minerve , Ibid. tu 193.Donne la mort à Pandarus. Raid. p.
199.. y 9 ,’,BlelYe Vénus, Ibid. p. 208.
A i Recule devant Heâor, Ibia’. p. 216.t ’ marre hiars,16id.p.947..
Exhorte Uly (le à voler avec lui au recours
de Nanar , ch. 8,t. 9., p. 49.. a.I Son difcours a Agamemnon lorfque les. Députés rapportent la réponfe d’Achille,
’ ch. 9, t. 9., p. 19.7.’ I Choifit Ulyflë pour aller avec lui épier
les mouvemens de l’armée des Grecs, ch.
Io, t. 9.. p. 146.Sa prière àMinerve, 11W. p. 149.Fond avec Ulylfe fur Dolon, Ibid. P.
1,54 . , .4Ils le prennent, le queflionnent, Iêid.
p- 156. * .Bonne la mort à Dolon, 15131. p. 16.1.
H
,DIONËïConfole Vénus blefl’ée, ch. 5,.t. I, p
DES MATIÈRES. 2-85]- Carnage des Thraces , Ibid. p. 163.
Revient avec Ulyfl’e au camp des Grecs;
, Jbid. p. 166.? c ’ , 1Frappe Reflet , ch. n , t. z, p. 197.Confcille aux Héros blairés, d”enflamme:
par leur préfcnce le courage des Grecs, du
I4, r. 3,1’. 7o.,c
ne. c - cDOLON, efpion desITroyens, cf! pris, du..Io,’ e. 2, p. 151 , &fia’v.
81’: tué. ibid. V
DULICHIUM, fujets d’Ulyfl’e. Dénombre-
ment, ch. 2, t. 1, p. 91. ’
r
Efiiruénon , troupes qu’il cdmmàndoît. Dé;
’nombrcmentl, ch. à , t. f , p. 8 6. 1
Enfin. Dénombremept, a. a. ,Ît. I, p.
305. A l.Cherchè’Pandm-uà; ch; , pp. 197 , à
vfizii:;’ .’ ’c ,.. Attaque avec lui Diomèâe, Ibid-H
Donne la mort à Giéthon 8: à Orfiloque;
Ibid. p. 22.3. cf Provoque Achillé au combat ’,"ch. 9.0 , t. I
4) P’ 43 stylât."-
au T :A B L ESarc’ponfe à» Achillc.Sa généalogie, au;
Suite de ce combat. 111M.ËNNOMUS, Roi des Myfiens. Dénombrement;
ring. , LI , p.Ï 107. ,Brrsh’rnoruvs, Roi des Halyfoniens. Dés
nomhremenr, Ibid. p. 107.immuns. Dénombrement , Ibid. r. 1 ;
p. 87. ’EUMËLUS. Ses cavales. Dénombrement ,3’Ibr’dgtd , p.100, ch. 23 ; t. 4 ,p. 97. A
Combats du Cirque , ch. 13 , t. 4, p. 74,
&fiu’v. rEUPHÉMUS, Roi des Ciconieps , ch. a. , t. I;
p. 107. ’ ’ "EUPRORBUS. Frappe Patrocle,ch. 16 , r. z ,*
p. 9.12.. ’Tué par Ménélas, ch. I7, t. a, p. zzo.’
EURIALE ,compagnon de Diomède. Dénomq- bretfienf, ch. 1,1. I , p. 87. A"
EURIPHILE. Les’ troupes qu’il commandoit;
Dénombrement , ch. 9., ç, I , p. 98.,”’ Patrocle pe’nfe’fà blefiîire , air. la... t. a;
pwflâfiflhih.h e ’l h à r . ’ G.-
GANIMÊDE, fils de Tros. Son bifilaire , cl;
’20, t 41, P. 47L n .
l
mas MATIÈRES. a,GLAUCUS. Dénombrement, en. 2, t. 1 , p;
109. ’ ., ,Son colloque avec monade, prêt à le
combattre, ch. 6, t. I, p.1 in. -Ils échangent leurs armes , Raid. p. 263;Sa prière à Apollon , ch. 16°, ta 3,11. 19H
Exhorte les Troyens à défendre le cornade Sarpédon ,Ibid. p. 193.
Reproche à Heâor fa fuite , ch. 17, t. 3,’
p. 9.17. l . IGares. Leurs facrifices à Apollon, ramenantla fille de Chryféis, ch. I, t. I, p. 36.
Ptéparent le retour dans leur patrie , ch.a, , t. a, p. 58.
Se préparent an combat. Ibid, p.38.Ordre de bataille , en, t. I , p. 807, 5’
flair. en; 4’,r. I ,11. 166,&fuiv.ch..15, t,
3 , p. un. .’Neuf d’entre eux (e préfet-area: pour
combattre Hector, ch. 1. , .t.. a. ,41). la,
a: 13. l7 .Elèvent une grande lnuraîlle tablar nefendre lettrsfivaifl’eauxjyôtleurs tentera, Ibid.
PL :30 8:31. .. .Achètent du yin. 117M,
Leur faire, ch. a, p. 58 8: 59.Veillent’nendant la nuit a la garde du
camp a d’3 a .rf. 9’ a ,P’ 83b
238 T A B. L EDéfendent la haute muraille, ch. 19;, t;
, 2, p. 233. pJ Combat des Héros de la Grèce près dela, muraille du camp ,I çh. 16, t. 3 , n! ,
filin». . .’ Incendie des vaiffaux , ch. 16, t. 3, p;161.
Percent le corps d’Heüor , tué parAmine, ch. 9.9., t. 4, p. 13;.
GUNËE. Troupes qu’il commandoit. D6!Wnombrementf; ch. a, t. 1 , p. 99.
H
’HECTOR.Gnide les Troyens au combat, du
V2, t.31,»p.104. . ,9 Propofe u’n combat fingulier entre Pâris
&Mënélas , ch. ’3 , t. 1 , p; 1’16.
Retourne à la4ville pour exhorter lesfemmes Troyennes à adrefièr leurs vœuxâ Minerve , ch. 6", t. 1. p. 9.63.hRetourne au palais de Paris. ,Ibid. p;
269- "w f l Ïl Rencontre ’Andtomaque.’ Ses "adieux;
Ibid. p. 273 , &fiziy. l ’I .Provoque à un. combat fingulier les
- Héros de’rl’armée des Grecs ,’ ch. 7, La;
p. 5.Anime le courage des liens, ch. Ë, t. 2 ,*
Pr 47 î
DES MATIERES. sa;p. 475ch. 13, t. 3,9. 12;clz. 15,1. 3,p. 19.4;cll. 17, t. 3, p. 233.
Son difcours à [es chevaux, cit. 8, t. a. ,’
p. 48. v lBlefi’e Teucer, ibid. p. 58.
Envoie Dolon épier les mouvemens del’ennemi, ch. 10, t. 2, p. 15°.
L’éclat dont il brille, ch. n, t. a, p. 9.36;
Ayant exhorté les liens ,* il fond futl’ennemi, ibid.
Sourd aux rages confeils de Polydamu,’
alun, t. a, p. 247. .Il tue Amphimaque , ibid.Btife la porte de la haute muraille ,ibida
p. 2.65. aIl cherche les liens dans la mêlée, cit.
cb.13,t.3,p.54&55. , ,Son difCours à Paris , ibid. p. 55.Ayant réuni fa phalange, il fond fur l’ena;
nemi , ibid. p. 57.Son difcouts à Ajax , ibid. p. 59.Il efi emporté blelïé hors de la mêlée;
ch.14,t.3,p.9o&91. nApollon lui rend les forces 8: le rappelle
au combat, ch. 15, t. 3 , p. 117.Il donne la mort à Lycophoon, ibid. p;
13°.
Exhorte Mélanipe, ibid. p. 138 8: 139:
Tome Il”. N
2.90 T A). L E ,I ’ Il-faifit la pouppe du vaill’eau de Protéfi»;
Jas, ibid. p. 149. I .Il fuit devant Patrocle, ch. 16 , t. 3 p.381.
s’engage au combat avec le compagnonp d’Achille, ibid. .p. 9296.
Lui donne lamer: , ibid. p. au.Recule devant Mer, ch. 17, 1.33, p.
49-6. v:Sa réponfe à Glaucus , ibid. p.219.
Revêt l’armure d’Acliil’leJ ibid. p.
9.31. l V ’Aidé d’Enée, il s’efforce de s’emparer
des courfiers d’Acl’tille , ibid. p. 1.52. Ï
l ’POlll’fuit Ménélas 8c Mérion , emportant
[le corps de Patrocle, ch. 1,80, 1.:3 , p.
284. . ISe vante de provoquer au combat le9 fils de Pelée, ch. go, t. 4.17. 55.’
’ lVengeant la mort de Polidore, il pro.vaque Achille au combat , ibid. p. 59.
HI! idéliloere en lui -. même s’il tiendra,
Îferme contre Achille , ch. ne, 154,4 , p.
1151 v:8011 combat contre Achille. Sa mon,
ibid. p. 117, &fiziv. ’ i-Ses funérailles, dz. 24. t. 4, p. 363 g
Min i
i
P
DES MAT] ERES. 291Hficvàx. Son difcours à Reflet arrivant dans
Troyes , ch.L6 , t. 1 ,-p. 2.64. ’
Elle l’exhorte à ne point attendreAchille, ch. sa. , t. 4, p. 114.
Pleure fa mort , ibid. p. 14a; ch. 9.4,t.4, p. ne; 8c 266.
HÉLÈNE. Monte tu: la porte Scée pour être
fpeflmttice du combat entre Paris 8: Mé-nélas , ch. 3 , t. 1, p. ne.
Les Chefs des Troyens admirent fabeauté, ibid. p. 19.1.
Ses reproche: à Paris, ibid. p. 14:.Son difcours à Heâor , ch. »6. t. 1 , ç;
271.Ses lugubres accens aux funérailles
d’Heàor, ch. 24, t. 4, p. 267.HÉLÉNUS. Ses exhortations a Énée 8: a
He&or.ch.6, t. 1, p. 2.52; ch. 7. t. a;Ps4-
HYPPOTHOUS. Les troupes qu’il commandoit,
Dénembrement,clt. a, t. 1 , p. 106.
Ih IDÉE ,’ Héraut de Priam. Porte aux Grecs
i les propoiitions de Paris , ch. 7 t. 2,,
Po 27a .montâmes. Troupes qu’il commandoit , de;
a. t. 1 p. 92. . ’a l z Nlj
:91. i T A B L ERencontre Mérion qui rentre dans le
camp. Leur entretien , ch. 13 , t. 3 , p. 19.Donne la mon à Othryonée, ibid. p.
27. AA Alius, ibid. p. 9.9.A Alcathoiis,ibid. p. 33.Sa dilpute avec Ajax , fils d’Oïlée , dans
les Jeux aux obsèques de Patrocle. ch. 13 ,
, t. 4, p. 189, &fuiv.IRIS. Envoyée par Jupiter , ordonne auxy Troyens de prendre les armes , ch. 1. t.
1 , p. 101.Avertir Hélène du combat fingulier de
’ Paris a: de Ménélas, ch. 3, 1.1, p. 119.
Envoyée par Junon , ordonne à Achillede défendre le corps de Patrocle, ch. 18 ,t. 3, p. 9.85.
Appelle les vents pour enflammer lel bûcher du compagnon d’AcbiIle, ch. 23 ,
t. 4, p. 167..ÎTHAclENS , troupes d’Ullee, cb.2, t. 1,
p. 91. i ’JUNON. Députe Minerve pour s’oppofer audépart des Grecs, ch. a, t. I , p. 58.
A Ses querelles avec Jupiter, ch. 1, t. I ,» p. 47. &fiiiv. cil. 4, t. I , p..1466’fiziv.
son difcouts à Neptune, ch. 8, t. a,
i t» 49- -
l
DES MATIÈRES. :931Junon 8: Minerve fe préparent au com-
bat, ch. y, t.1,p.2.35 ; ch. 8. t.a.,p.’60 , Ü filiv.
, Sollicitent Jupiter de leur permettre decombattre les Troyens , cit. y, t. 1, p.
9.37. IS’elforce de le réduire par t’es appas,
ch. 14, t. 3, p. 79., &fuiv.Emprunte de Vénus le dépôt des grâces,
4 ibid. p. 74, 6’ fuiv. ,Va trouver le Sommeil; le perfuade ,
ibid. p. 77 , à. fui)Monte fur l’lda , ibid. p. 87..»
Nie avoir engagé Neptune àfecourir les
Grecs, cit. 15 , t. 3, p. 101.Rentre dans l’allèmblée des Dieux, ibid.
p. 105. .Porte à Apollon 8: à Iris les ordresde
Jupiter , ibid. p. 109. l ,,Ses craintes fur le combat pré: à s’en-
gager entre Achille à: Enée foutenud’Apollon , ch. ne , t. 4, p. 39.
Envoie Vulcain contre le Xante, ch. 9.1L 4s P’ 89’
Maltraite Diane, ibid. p. 98. .JUPITER. Promet à Thétis de venger Açhillb,
ch.1,t. I,p.39,6’fuiv. I.à,11;. .
’04 T A B L EEnvoie a Agamemnon ’un fouge-nome
peur, cil. 9., t. 1 , p. 48, (monDéfend aux Dieux de porter’fecours ’ni
aux Grecsni aux Troyens , clu- 8,. t. 9., p.351
Chaîne d’or magnifique, image de (aL puiflànce,:ibid.
Defcend fur l’Ida , ibid. p. 38.Envoie Lis défendre à Junon 8: àMi-
nerve de prendre part au combat ,. ibid.p. 63.
Envoie Iris aux (sureaux des Grec! ,agitant le.fymbole de la guerre, cit; 11 ,.t. a, p; 171.
Envoie Iris à Heâor lui ordonner desalifierait! du combat, ibid. p. 184;
Sufcite le courage de Sarpédonrcontrelat haute muraille des Grecs,.cb. 19.; t. a,
p. 9.54. , -JupiæfliêtiNeplunè il: modes deuxpartis , 1:11.13. t. 3., p. 9.6. .
Endormi par la rufe de Junon, ch. 14a1.35, p. 86,-& fuiv.
Ses reproches à Junon , ch. I; , t. 3 ,p.99. et fuir..4 ordonna Junon d’appeler Iris 8c Apol-
ion, ibid. *Envoie’ Iris à Neptune, ibid. p. ne;
A
--...-------
pas MATIÈRES. .9;Envoie Apollon àiHeélor pour le mp1
peler à la vie, ibid. p. 115. ,Prend pitié dê Sàrpédon’ dévoué à” la’
mort, ch. 16 , 1.3, p. 183. g .Chatg’e’A’pollbh ’ dei veiller aux funé-
nilles defon fils Sarpéddn; ibid; plaôî.Prend pitiédè lamentass- d’H’ealir, ch.
17,t.3,p. 9.3!;ch.n.9.,t.4, p.120. lPrend pitié des immortels coutfiers d’A-
chille, ch. 17 , t. 3 , 9.49.Reproche à Junon ion amour pourles’:
Grecs,cb. 18, t. 3 , p. 301.I Envoie Minerve fortifier Achille , qui afait le téméraire ferment de ne prendreaucune. nourriture que Patrocle ne fûtvengé, ch. I9, t. 4, p. 9.4.
Permet aux Dieux de porter dufecours”aux deux partis, cit. 9.0, t. 4,p. 31 , dt V
par. iEnvoie Thétis à Achille pour lui or-
donner de rendre à Priam lepcorp’s d’Heâor,’
ch. 9.4, t. 4, p. 9.19.Envoie Iris à Priam pour lui porter lès
ordres, ibid. p. 9.9.1.Ordonne à Mercure d’efcorter le vieux
Priam à la tente d’Achille, ibid. p. 9.35.
vNiv,
jflk TABLEL
LACËDÉMONIINS. Dénombrement, ch. a. ,
t. I , p. p. 88.Lchon , fils de Priam.Vaincu par Achille ,
ch. 11, t. 4, p. 69.Supplie vainement le fils de vêlée de
lui conferver la vie, ibid. p. 70.-
M ;MACHAON. Troupes qu’il commandoit. D6-
nombrement , ch. 2, t. I , p. 98.Panfe la bleffure de Ménélas’, ch. 4, t.
Il, p. U9.Blerfé, ramené par Nefior , ch. Il , t.
a, p. 207, &fuiv. ’MAGNÉSIENS. Dénombrement. ch. a, t. r ,
p. me. . nMARS blefl’é par Diomède, dz. 5, t. I, p..242, 6’ juiv.
Porte Tes plaintes à Jupiter , ibid.. Reproches qu’il reçoit du Maître des
Dieux , ibid. ’Irritë de la mort de (on fils , i! veut
ccmbartre maYgré les ordres de Jupiter,
Minerve le contient , ch. 1;, t. 3, p.107 , à? fuiv.
DES MATIÈRES. 19-15MÉNËLAS- Troupes qu’il cormnanddir.-clz. a. ,,
t. 1 , p. 89. . . .Combat .fingulier. entre Pâris 8’: lui, ch.
3,t.1,p.I;s. . -Blefl’é en trahifon par Pandarus, ch. 4p a
7t.I, p.153.. .Donne la mort à Pylœmenès, ch. 5- , t.
I , p. 225. r ..Fait prifonnier Adrafle, ch. 6, t. I, p.250.
Se préfente à un combat fingulier contre
Heâor , ch. 7, t. a , p. 8., Agamemnon l’arrête, iôid. p. 9. L
Ajax 8: lui portent recours àHUlyflÏcenveloppé , eh. Il , La, p. 9.04.
Bielle Hélénus, ch. 13 , t. 3 , p. 43. VDonne la mort à nyandre’, ibid. p.46.Enflamme le courage d’Antiloque , ch.
15, t- 3, 9’140. I .- Prend querelle avec Euphobus, ch. 17,t. 3 , p. M7 , &fia’v.
Lui donne la mort, i651. A.Reeule devant He&or,, ibid. p. un";Anime les Héros de la Grèce,-iâid. p.
9.16. i ; .. , g, Minerve rappelle le courage dans fou
me, ibid. p. .257. -. ’lai ...4Nm ,.:
:98 Il A Br E’Envoie Antiloque annoncera AchillelaL
mort de Patrocle, ibid. p. 266.Sa dil’pute avec Antiloque dine iule!!! ;
ch. 23, t. 4. p. 1778: 181.:MENESTHÉE.Troupes qu’il commandoit. Déc;
nombrement, ch.- 1, t. I, p. 86 8: 87.Envoie le HËraut Thon appeller Ajax,
pour raider à repouflèr les Troyens de latour qu’il défend , ch. la, t. 2;, p. 257.
.. MERCURE aborde Priam, ch. 24,.t. 4, p.23;, fi’jüha ’
"Le conduit à la tente d’Achille, ibid.Hâte l’on départ ,;ibid. p. 2.60.
Minou. Dénombrement , ch. a. , t. I , p;92- ’
lefl’e Délphobns, ch. 13, t. 3, p. 39.
Donne larmort à Adamas,ibid. p. 42.
Munis. Dénombrement, ch; 2, t. 1», p.108.
MINERVE engage Pandarus àlrompre l’alt-
liance avec les Troyens, ch. 4, t. r, p,,0. . .r V Acheît les forces de momerie, ch; se
t. I , p. 18s.Oblige Mara d’abandonner le champ de
bataille, ibid. p. 187. *Infulïerà Vénus, ibid. p. 2:4.
pas MATIÈRES. .9.Se prépare au combat, ibid. p. 2340." vSon difcours àDiomède,ibid- p. 2.40.1
xOrdonne au fils de Tydée de lancer (ont.javelot coutre Mars, ibid. p. 242, &fia’v.
’ Goncourt avec Apollon pour fufpendrele carnage , par le combat fingulier d’Ajai
8: d’Heaor, ch. 7, t. 2, p. 3.Son difcours à Jupiter dans le confeîl
des Dieux, ch. 8, t. a, p. 37.Arrête Mars prêt à combattre contre
l’ordre de Jupiter, ch. r; , t.’ 3 , p. 107.
Renverfe 8c Mars 86 Vénus, cange k
4r Pr 94- I IPrenant la forme de Déiphobus, en-’
gage Heâor à provoquer Achille au com;’bat, ch. 22, t. 4, p. 12;.thuiv.,
MORTS. Les Grecs enfevelifl’ent leurs morts;
ch. 7.t.a.,p.2. A cMus-25. Le Poéte’les invoque, une. t. 1,
p. a, ibid. p. 3o.MrcÈNBs- Ses" Habitant. Dénomm ,
ch. 2, t. I, p. 88. .N
NASTÈS, Rames Cadette. Dénombrement;
«la. 2., t. rap. 108. LNEÈTÜNBJ’Ses-"pl’lintes à Jupiter furia Ini-
ij
300 p T A Bi L E, nraille confiroite par les’Grecs , ch. ta
p. 31. - a v V . ,Part pour porter recours auxIGrecs, cit.
I3,t.3,p.I,êfiiiv. *’ Enflamme le courage des deux Aiax;
ld’ldoménée, d’Agamemnon , des Grecs,
ibid. p. 4, e fixiv. k , z ADérobe Énée au courroux dlAchille, ch.
au, t. 4. p. go &fiiiv. ’Soutientlavec Minerve le courage d’A-
cbille, ch. 9.1, t. 4. p. 85 8: 86.’ Recvoque Apollon au Combat. Sesplaintes de la perfidie de Laomédon , ibid.
9’ 95 a à 1211.1" .NES’ron. Troupes qu’il commandoit. Dé-
nbmbrement, ch. a, t. r , p. 89.Eflaie d’appaifer la querelle d’Acliille S:
d’Agamemnon , ch. I , t. I, p. 19. 6’ fuiv.
Son difcours aux Grecs 8: à Agamemnonpour rappeler le courage dans leursames ,
ch. a, t. I, p. 79.. ’ IOrdre de bataille, ch. 4, t. I , p. 166
8: 167. .Défend de s’arrêter pour dépouiller [ce
morts, ch. 6, t- 1 , p. 9.51.Enveloppe par les Troyens. ch. 8 , t.
a: P’ 41- . .Confeille une trève pour enfevelirples
DES MAT;IERES. 301morts , 8c coxnlilruirenla’ haute muraille.
ibid. p. n. à fuiv.. .Abandonne, avec Diomède le champ de lbataille , ibid. p. 45..
Confeîlle suit Grecs de faire une garde
entable, ch. 9, t. 2, p. 81.. Coufellle d’envoyer des députés àpAchille, Il
pour efiiayer de fléchir (on courront; ibid.
Eveille Agamemnon, .Ulylïe 6: Dia-Àmède,cb. 10, t. 2 , p. 134 , &fiziv. i
Confeille d’envoyer épier les mouvecmens de l’armée ennemi: , ibid. p. 143.
l Rappelle les anciens exploits, ch. 1 , t.I , p. la, â’fuzv. 5th. 12, t. a, p.218, &jitiv.
Intendant les cris des Grecs 8: " desTroyens, (ou de fa tente, eh. 14,1! 3l;
p. 6l, Ûfitiv. l I lV Les bleflë’s s’avancent vers lui, ibid.
Sa prière àÏupiter,cb. 11., t. 3 , p.116."Ses exhortations aux Grecs pour les en-
gager à tenirïermé comme l’ennemi, ibid.
M46»!son. (fileurs à Fou fils Antiloqueldànsles Icux,rb. 2.;,.t. a , p. 170 , 5’ faim p b
Nioer. Son binaire, eh. 7.4, t. 4, p. 25,4.NIRÈ’E, le plus i. au des. àrecs après Île",
fils dePélee. Dénombrement du, t. 1 k
P. 94°: ’
’30: T Ain; I.à El;
0obtus , chers des mineure»; Membre-a
ment, ch. z, t. I, p.107.
P
PANDARUS. Troupes qu’il commandoit. Dé-
nombrement, ch. a, t. 1 , p. ros. IBlefi’e’ Ménélas en trahifon , ch. 4, t. I;
p. 15 , à fitiv. 9Tué par Diomëde, ch. s, t. 1;p.2o5;
PARIS. Se montre hors des rangs, ch. 3 ,ti
1, p. 111. ’ V xFuit à urgea île Ménëlas , ibid. p;
112. à , "Reprochés qu’HeHor lui admire, ibid.
Prunier de s’engager dans un combàtfinëgulier contre Ménélas, ibid. p. 114.
Revêt Ton armure, ibid. p. r34.Combat Ménélas, ibid. p. 135 , Grfia’v.
Vérins l’enlève, ibid. p. 138.8
Reproches que lui fait Hélène,ibid. pik 14a.
son amour, ibid. p. 143.Refufe de rendre Héiène, ch. 7, t. a;
p. et.Décoche une fléche’fur Diamède ,8: le *
blelfe, ch. 11 , t. 2, p. 198.
D E s M A un es. maBlefl’ea Machaon 8c Euripile, ibid. p.
207 8s 212.Donne la mort à Euchénor, ch. 12,1.
3) P. 49.PATROCLE. Envoyé par Achille à la tente de
Nefior, ch. 11, t. 9., p. 214,8r fiiiv.Paule Euripile blefi’é , ibid. p. 231 8:
239.. I . ,Retourne à la tente d’Achîlle, ch. 15 , ,,
t. 3, p: 128. v * .Conjure le fils de Peltier det l’envoyer I
combattre, ch. 16, t. 3 , p. 134,6? fidv.Son difcours aux Theflaliens , les menant
au combat, ibid. p. 167.Donne la mort à un grand. nombre de
Troyens, ibid. p. 174 , Cr jîiiv.Donne la mort à Sarpédonv, ibid. p.
185 , à. fiiiv.
Enflamme le courage des deux Max;
ibid. p. 194. ’Üonne la mort à Cébrion , ibid. p. 207.
Sa mort, ibid. p. 9.08; 8! fuiv. "’Combat autour de’fon corps, ch.17, t.
3, p. 217,84 fiiiv.Apparoît en fouge à Achille , ch. 23;
t. 4, P. 159.. I, Obsèques que luit fait Achille, ibid. pi.155 , («filin
304 .T A B L EContres de chevaux; luttes aux funé-
railles de Patrocle, ch. 23, t. 4r p. 168, ”(«un
PENËLËE. Donne la motta Ilionnée , ch. I4,
t- 3s P- 9i-PHIDIPPE. Troupes qu’il commandoit. Dé-
nombrement, ch. 9., 1. I , p. 94.Puocrlrus. Dénombrement , ibid. p. 84.PHÉNILEŒaie de fléchir le courroux d’A-
chille, ch. 9, t. 2, p. 108. ,PHORCYS.-Troupcs qu’il commandoit. Dé-
nombrement, ch. 2, r. 1 , p. 108.PODALIRE 8c MACHAON. Dénombrement,
ibid. p; 98.PODARCHÈS remplace Philoâète. Dénom-
brement, ibid. p. 96. V APOLYDAMAS conflille aux Troyens d’aban-
donner les chars pour attaquer les rempartsdes Gncs, dz. 19 , r. 2, p. 237.
Prélage qulil interprète contre lesTroyens,ibid. p. 9.47.t Ses reproches à Heélor,’cîz. 13, r. 3,
!- 31- 4Donne la mort à Proténo-r , en. 14, t. 3* ,
p. 92. iA. Confeille aux Troyens de rentrer dans.leur ville,’ch. 18, 1.3, p. 299..
D ES MATIERES. 3.;I He&or rejette-ce confiai! avec aigreur
ibid. p. 294. rPOLIPETE. Dénombrement, ch. a, t. I;p. 99; 8c LÉONTÉE, 011.12, t. 2, p.
i 9.49..
PRÉSAGE du Dragon qui [dévore les patre-
reaux, ch. a, t- I; p. 247.Panna. Interroge Hélène fur Îes Héros de’
la Grèce, ch. 3, r. r, p. un.Invité par un Héraut de venir fceller le
traité, ibid. p.128. ’ i. ’ "Retourne à la vine , ibid. p. 33.Son difcours aux Troyens , ch. 7, t. a),
p. 26. vOrdonne d’ouvrir les portes à l’armée qui
fuit, ch. 11 , t. 4, p. Ier.i Conjure Heâor de ne p3! s’engager à
combattre Achille, ch. n, t. 4, p. no.Son deuil à la mort d’Heâor, ibiJ. p.
139; ch. 24, t. 4, p. ne. 8c 213.Inflruit Hécube des ordres qu’il a reçu
d’aller au camp des Grecs réclamer le corps
.d’Heâor , ibid. p. 225.
, . Lagrançon qu’il apporte àAchiHe, ibid.
’p.9.17. ï1 Repoufl’e le peuple qui s’oppofe à (on
départ, ibid. p. 228. - .
mu * T’ A B L11:Repouflè [ès fils avec dirimé, ch; 9.4 g
t. 4, p. 9.9.9. . .Confeil d’Hchbe, 151d. p. 9.3!.
v Sa prière à Jupiter, ibid.- p. 9.33.Son difcours à Mercure qui lui apparaît
fous la forme d’an jeune Guerrier, ibid;
p. 9.37, &fuiv. A ( .Aborde Achille, ibid. p. 9.45, 6’ fiiiv.si». femme", ibid. p. 9.60. ’ I
Retoutriélà là ville, apportarlt le corpsd’Heâôr, p; 961i , &lfiu’v.
Pnorfisrms. Troupeg qu’il comtfiandoit.Dénombremenr , ch. 9. , t. I ,p.r9s 8: 96.
Pnornovs. Dénombrement, ibid. p. me:Firmin; Dénnmbremènt’, ibid. p. 89.
. PHILÆMNÈS. Mnombrement -, ibid.p.’ n97.
Sàlmort , ch. 5, t. I, p.994.PYRÉCHÈMÏJÊ. Dénonibrement’, ch. 9. , t. I,
p. m7.R
Rafisvs. ch. Io, t. 9.1, p; 199.Tué par Diomède. Le fils dg Tydée’8z
Ulyfe emtnènentfes courfieïs , ibid. p. 169.,à fiiiv.
- RHODIENS. Dè’nombr’emeut, ch. 9., t. r ,*
P. 93. -a:
s
DÈS MATIÈRES.s.
SKRPÉDÔN. Troupes qu’illcam’màndoit , en
9., t. I, p; 109.Sesreproches aman, c154, tu, p:
9.18.BlêflëparTlébtolêmerlmplol-e le recours?
d’HeâM, ibid. p. 9.9.; , 0-111».
Rachat-te Clairons, cil. n, t. 9, p.433.”Fait brèche à la haute muraille du
Grecs , ibid. p. 9.6!. ISôn combat-contre manicle. Saimbrt,
relu-16. t. 3 , p. 184-, âï-fiiiv;
Combat fur fan corps, ibid-19.9893 àdiv;
SOMMEIL. Imploté pat’Iunon. Il aflbuplt lesrem dëïJupîteî, ch; 14-, t: 3’, 195-7036”-
filiv.Excite Neptune’contrerles’ ’GréCs , ibid.
p. 86. ,SÎËLÉNUS; Dénombrement. ch. 9. , t. I ,
p.Répond durement à Agamemnon , con-ténuipnr Diomède , ch. 4 , t. r , p. x74, 8:175.
gos TABLET
TALTHYBIUS 3: EURYBATE , Hérauts andgamëmnon, eh. I ,Lt. I- , p. 9.5..
119111115. Dénombrement , ch. 9, t. 1;
p. 91. I .TAMYms, Chanteur. Puni par les Mures.Dénombrement, ch. 9., t. 1, p. 89.
TEUCER. Se cache fous le bouclier d’Ajax,
gcit. 8, t. 9., p. s4.BleiTé par Heâor, ibid. p. 58.
Donne la mortà Imbrius , à Clitim , 8:là plufieurs autres , ch. 13 , t. 3 , p. 13 5 ch;
1;,t.3,p.131. ’Son arc eil: brillé quand il le bande fur
Reflet , ibid. p. 131. .THÉMlS. Innon lui préfente la coupe , ch.
15,1. 3, p. 1048: 107.L I Convoque l’aiïemblée des Dieux, ch. 9.0,
t. 4, p. 31. .THERSITE , Haranguenr féditieux. Son por-.tralt ,clz. 9., t. 1 , p. 69. 8:63.
THÉTIS- Implorée parAchillc. Ordres qu’elle
lui donne. Supplie Jupiter de venger fanfils, ch. Il, i. I ; p. 9.7 , &fiiiv.
Pleure au milieu de fes Nymphes, ch.18, t. 3, p. 9.77, &fiziv.
DES -MATIER ES. 301Interroge Achille fur la caufe de fa doue
leur, ibid. p. 9.78. ILui promet des armes forgées par Vul-
cain, ibid. p. 9.83.Va trouver le Dieu des Arts, ibid. p.
300 , Erfiiiv. lApporte les armes à Achille, ch. 19, t;
4 , p. 1 , à fiiiv. yMandée dans l’afièmblée des Dieux. 0:.
donne à Achille , de la part de Jupiter,de rendre à Priam. le corps d’Hoâor, ch.
9.4. t.4, p. 9.17, à fiiiv.Incas. Dénombrement , ch. 9, t. 1, p. 99..
Donne la mort à Pyrhée, ch. 4, t. I, p.189..
TIRTARÈSE. Fleuve qui mêle (es ondes àcelles du Pénée , ch. 9., t. 1 , p. 99.
TLËPTOLÈME. Dénombrement,ibid. p. 93..8a généalogie. Son combat contre Sarpé-
don, ah. 5 , t. 1 , p. 99.5;T R o Y E N N F. s. Adrefiënr leurs vœux à
Minerve, ch. 6 ,t. 1 , p. 9.67 , à fiiiv.
TROYENS. Marchent contre les Grecs, en;3,t. 1, p. no.
Traité conclu , ch. 3 , t. 1, p. 116, &fin’v.’
Leur vigilance, ch. 8, t. 9. , p. 73 8: 74.Amégent la haute muraille des Grec:
ch. 19., t. 9., p. 9.33.
916 T A58 L EMis enfaîte àla vue dÎAchille, du:
.18, t. 3, p. 988, &fiiiv. n ’Funérailles d’Heâor, ch. 9.4, r. 4 , p;
969, e fiziv.
’ VVénus. Enlève Paris à Ménélas , dz. 3 , r;
l1, p. 138. A’Son difcours à Hélène, ibid. p. 139, (a
1 filinLa conduit à Paris, ibid. VDérobe Enée à la fureur de Dioèmde;
ch. 5, t. 9, p. 9.06. 4 vniellée par le fils de Tydée, ibid. p;
9o7.Porte res plaintes à Dioné [a mère;
’ ibid. p. 91a, à ne».
Minerve lui infulre, ibid. p. 914;Vénuav& Appollon préfervent de la
corruption la dépouille mortelle d’Heaor,
du. 93., t. 4, p. 161.ULYSSE. Ramène Chryféis à [on père. ch."
1. t. 1, p. 34, &fuiv.S’oppofe au projet de la retraite , ch;
a, t1. 1 a 9’ 599 &Ïui’t.7 Réprime l’infolcnce de Therfite , ibid;
p. 65.Fènflarnme le cornage des Grecs, ibid.)
p, 8. A r
à!) ES M A’TiER-Æ-S- .5111Troupes qu’il commandoit. Dénombren.
ment, ch. 9, t. 1j,,p. 191.Sa répoufe à Agamemnon après la rup-
ture du traité, ch. 4, t. 1, p. 170.Son difcottrs à Achille pour fléchir Ton
. courroux , ch. 9, t. 9, p. 94, G’fiziv.Pénètre avec Diamède dans le camp des
Troyens. S’empare des courfiers de Rhé-
fus, ch. Io, t. 9., p. 159., G’fiziv. ,Soutient 8c anime l’intrépide courage
du .fils de Tydée, ch. 11 , r. 9., p. 194.Enveloppé par les Troyens , ibid. p. 9.00.
. Bleifé par Socus. Lui donne la mort,
P. 9.03.Exhorte les troupes , 8c Achille lui-même, à prendre de la nourriture avantlecombat, ch. 19, t. 4, p. 15,5rfiiiv.
Lutte contre Ajax dans les Jeux, auxobsèques de Patrocle, ch. 93, t. 4, p.197.
VUICAIN. Ses confeils à Junon, ch. 1, r.I 9 Pr 45. ’
Rappelle les bienfaits deThétic 8c d’Euri-
nome, envers lui, ch. 18, t. 3, p. 309, &fiiir.Lui promet des armes pour Achille, 8:
les forges , ibid.Delïéche le Xante, eh. 9.1 , ta 4, p.
87 , à fuiv.
’31: TABLE DES MATIÈRES;
X l.
XANTE, fleuve- Son Difcours à Achille;* ch. 91, t. 4, p. 79.
Gonflé , il fond fur Achille, me. p.81.
Appelle le Simo’is pour réfifier à Achille,
ibid. p. 86. r , ADelréché par Vulcain, implore la pitié
de ce Dieu 8: celle de Junon, ibid. p. 90 ,5’ filiv. 1
XANTUS, l’un des chevaux d’Achille. Luidévoile fa deflinée, ch. 19 , t. 4, p. 9è
8c 99.
Fin de la T able du Matières.
3U
ER R ATA.TOME pneuma.
Pile] 34, lig. 19-, adrefiant cè difcoutr aux Prêtre!Crysêr , lifèg, adreilc ce difcours au Prêtre Chrysës.
Page se, lig. n. 6c x3 , dansa gorge de: victimes,1112;, dans la gorge. v
Page 37 , lig. 7 , quand le plailîr du boire a du manqger, lifig delîr. V
Page 45 , lig- 4 a: ç , de: imine (actés, 147;; , du
fellin (acté, a: de même lig. 10.- I ,.IPage sa. , H5. r , cura envoyé ,Iifix , un» envoyé.
Page 6°, lig. 17 a: 18,1: fila de Lmte,’lifig,.dcLaine.
Page: 86, Hg. dernière , 6c 87 , Mcncfihée, Iifq,
Mneflhee. . ’Page ’39, lig. 19. , Tiflatèl’e , fifi; ,- Tirtarêfe.
Page un ,Ilig.,46c 5, (on («par immobile inclinéderrière lui , lifq , incline.
Page 13.8 , lis. 1. 3 de (on. vainqueur . fifi; .Idu’ vain-
quem.Page 161 , lîg. 12. , nyée , lifiï, Pyre’e. . APage 2.1.3 , Hg. 15 , danslrs ne entrailles, 1172;, Jane
les entrailles. Iv Page 2.15 , lig. 19, Pilcmnès, lifig , Pilcménês.
Page 9.44, de profonds foupirs exhalent , lifrg, s’ex-
halent. l lPage 9.61 , lig. 4,1.Jpnde , ,lifir ,. n’attire.
V ,TOME,54EÇ,OIND.IPage 8 , lig. u , par (a légèreté 66h force 71:72;.
k par (a force. ’Tome 1V; 9’
www ’ -;
i 2.1::
3 14 E R. R A T A;Page 48 , lis. 9.9., Xante, Podagtc, Aiton, 111:9,
Porargé. ’l ’ A l APage 7;, lig .4 , .dernainÏ. au leur de l’aurore,
couvert , lijè; , couverts.Page 99 . hg. 5 , Péfalon , fifi; , l’éclafon.
, Page 148, Hg. u, porte la joie , 1.71,, portent.l Page 1.39, lig. n. ,Hclmus, lirez, Hélénus.
l Page 9.40, accompagner, lifiî. l’accompagner.
TOME TROISIÈME.Page 9 , Hg. 17, par l’injure qu’ilfit , Iifq, qu’il a
faire. - ;l Page 56, Hg. 14 5c 15 , les a (mourus dans le "au."danger, lift; , ce preflanr danger. ’
Page 71 , ligna. 15 a: 16 , il dl des immortels qui leprotègent , lift; , qui te protègent.
Page 19.9. , lig. 13 8c 14 . de: traita des guerriers,
V Efeg, les traits du guerriers. l . .Page 161 , lig. a), dans lequel elle eflunîe, lifeg,
auquel elle en unie. ’
Page au , hg. 13,4e frappe de l’on javelot , (fait,ce frappe.
TOME QUATRIÈME.Page 6 , Hg. 16, lift; , a mis, un terme à (on cout-
Ioux. Sans quitter le trône, ôte, I.Page Io , lig. 19 , que Ullee , fifi; , qu’UlylÎc.
* Page 1.15 , Hg. 6 , repu. des plante: venimeufes , lifcz,le plantes vertimeufes.
Page t u. , lig. 1 a , Pafyle dans lequel il a’efi’ réfugiée,
A lifq, réfugié.
Page 1,1 ,lig. 14 , au fils de Pélêe, [2129, de riflée.
Page 191. , lig. 7 , le! combara du ruelle , fifi; ,. du
Celte. . .Page roulis. 90, il décoche fa leche , lifeg, la aube.
APPROBATIONJ’AI lu ,a par l’ordre de Moxifeigneutle Garde des Sceaux , la T raduc’îiondes (Havre: complettes d’ Homère , parM. GIN. Puiflènt des travaux aufiîeflimables , en remettant fous nos yeuxles plus grands Modèles , retarder ladécadence des Lettres! A Paris , ce toSeptembre 1785.
D E SA U v x G N Y.
PRIVILÈGE D U 1201..
L CUIS , un LA sans m. Duaq , Rotla! FRANCE m- m; NAVARRE: à nos âmes 8:féaux Confeillers , lès Gens tenans nos Coursde Parlement, Maîtres des Requêtes ordi-naires de notre Hôtel , Grand-Confeil , Prévôtde Paris , Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieu-tenants-Civils, &Aàur’res nos Jufiiciers qu’il
appartiendra : SA un. Notre cher 8c bienaimé le lieur G: N , notre Confeiller auGrand-Genre", Nous a fait expofer qu’il de-fireroit faire imprimer a: donner au Publicune T raduâh’on. complette des Œuvre: d’Hamère,
s’il nous plaifoit lui.accorder nos Lettres dePrivilège à. ce néceflàires. A: c F s c au se s,.
Voulant favorablement traiter PExpofant, Nouslui avons. permis 8c permettons de faire im-primer ledit Ouvrage autant de fois quelbonlui femblera , 8L de le vendre, faire vendrea: débiterspar-tout notre Royaume. Voulonsqri’il’jouifie de l’effet du préfent Privilège,
pour lui a: (es hoirs à perpétuité, pourvuqu’il ne le rétrocède à perfonne’;& fi cepen-dant il jugeoit à prOposd’en faire une Ceflîon ,l’;A&e qui la contiendroit feroit» enregiftré enla Chambre Syndicale de Paris, à peine denullité, tan): du Privilége que de la cefiion;8:. Valérs par le fait feul’ de là ceflion enre-gilirée , la durée du préfenr Privilège feraréduite à celle de la vie de l’Expofant, ouà celle de dix années, à compter de ce jour,fi-llExpofant décède avant lbqairatimr def:dites dix années. Le tout conformément auxarticles 1V 8c V de l’Arrêt duxConfeil du 3°Août I777, portant Règlement furia duréedes Privileges en Librairie 174150193 de- 4fenfes à tous Imprimeurs, Libraires 8c autresperfonnes, de quelque qualité a: conditionqulelles (oient, d’en introduire d’impreflionétrangere dans aucun lieu de noue obéir-Iànce; comme aufli dlimprimer ou faire inr-Prîmel’ 3 "au?" , faire vendre, débiter ni con-trefaire ledit Ouvrage, fous quelque prétureque ce puiflè être , fans la permimon exprcli’e.a: par écrit dudit Expofant; ou de celui qui.le repréfcntera, à peine de faifie- a: de con-fifcation des exemplaires contrefaits, de (i:mille livres d’amende , qui ne pourra êtremodérée, pour la premiere Fois, de pareilleamende a: de déchéance? d’état en et: de.
fief-Tn-nflv
"a?!
A
récidive, a: de tous dépens , damages aintérêts , conformément à l’Arrêt du Confeildu 30 Août 1.7 77 ,concernant les contrefaçons.A la charge que ces Préfentes feront cn’re’giltrées
tout au long fur le Regillrelde la Commu-nauté des Imprimeurs 8: Libraires de Paris,dans trois mois de la date d’icelles 5 quel’imprellion dudit Ouvrage fera faire dansnotre Royaume 8c non ailleurs , en beaupapier 86 beaux caraâtres , conformément auxRé lemens de la Librairie, à peine de de:chcance du préfemPriv’ilége ; qu’avant de l’ex«
pofer en vente , le Manufcrit qui aura fervide copie à l’imprefliou dudit Ouvrage, feraremis dans le même état ou l’Approbnrion yaura été donnée ès-mains de notre très-cher8: féal Chevalier , Garde des Sceaux de France ,le heur Hua ne Mmoursmt, Commandeur denos Ordres ; qu’il en fera enfuite remis deuxExemplaires dans notre Bibliotheque publi-
-que , un dans celle de notre Château du Lou-vre,-un dans celle de notre très-cher 8c féalChevalier , Chancelier de France, le Sieur neM A u ne o u , 8c un dans celle dudit SieurHun ne MIROMES mule tout à veinede nullité des Préfentes : Du contenu dchuellesvous mandons et enjoignons de faire jouirledit Expofant 8: (es hoirs pleinement 8cpailiblemenr , fans foulfiir qu’il leur (oit faitaucun trouble ou empêchement. Voulons queh copie des vPréfentes, qui fera imprimée toutau long au commencement ou à la En dudit
’Ouvrage, fait tenue pour dûment lignifiée,a: qu’aux copies collationnées par l’un de nos.acnés 8c féaux Confeillers Secrétaires. ,1 foifoit
ajourée comme à l’original. Commandons aupremier notre Huiflierrou Sergent, fur ce re-quis, de faire, pour l’exécution d’icelles , tousmîtes requis 8c nécellaires,’ fans demander autre
permilfion, 8c nonobfiant- clameur de Haro,Charte normande, &chtttes à ce contraires:Car tel. cit notre plailir. Donné à Paris, ledixieme jour d’0&obre , l’an de grâce milfept cent quatre-.vingt-trois ,t se de notreRegne le dixiéme. - .
Par leRoienfon Confeil, LE BEGUE.
Regrfire’ fitr le Regiflre HI de la ChamüreRoyale 6’ Syndicale de: Libraire: ê Impri-meur: de Paris , N’. 2.750 ,. fil. 947, can-fbrmr’mtnt aux difpofirr’ons énoncées dans le
préfinr Privilégt ;6t à la charge de remettreà ladite Chambre le: huit Exemplaires prefirirs-par l’article C VIH du Régiment; de 172.3.,44 Paris, ce t4 Juillet 1783.
15 CLERC, Syndic.
De l’Imprimerie de P. En. GUEFPIER,au. bas de la rue de la Harpe.
il]armm . l Mm, ,a, .-...)(.ILIADÆC.
CHANT DlXNEUVJ’ŒME.
a(a) LE grec porte : CH. XIX.Ténor écrin , agui En loir-quai: èzréfâvot’n’tg
K53 , irradia æ 071m 9:51 29’777; dkæuoîafia.
x1 Ê rMon fil: , [raflons Patrocle , quelqu’affligc’s
que nous fuyons de fit mort, puifi1u’il a été
dompté par le confiai! des Dieux.
(b)wThétis repre’fente le fel marin , dont
la nature cil: de préferver les corps de lacorruption ; tel cil le caraflere de la poche
épique: ’ r
L31 pour nous enchanter, tout cfl mir en u aga ;
Tout prend un corps , me aine, un ejprit, uninflige.
Boileau.
(c) J’ai cru devoir conferver ici l’épirhete
A.
. [ a ]25------ qu’Homere donne à Achille , 1.9:; «leur;
tCH.XIX. aux pieds légers , parce qu’elle fait con-trafie avec la démarche ’pefante des héros
bielles. ,
I (d) Le grec porte: IQ du: leur Animal Osaka-ont; Apa&t a
Bruine [du "A?" vinifie Jill leur.»ICCÉMmr zain-’91 78 , inculpai!" au il";
Ardgfir à un»? 5,141:le 1:36; ni: ne mixée-dl,H d’or-u; Allia-nu A174; trip i051 nîyopqrn’s.
v’ M. Bitaubé traduit : Amis , héro: de la
Grec: , enfans de Mars. , vous destrier , mevoyant debout, filjptndre vos Éclats de fait,8’ ne pas m’interrompre , 8Ce. Ce qui ren-
ferme une contradiétion avec ce qu’Homere
vient de dire qu’Agamemnori parla fans felever 5 à. caufe de fa blefiùre ; car les Roismêmes, fe levoient pour haranguer , faitdans le confeil, foit dans l’aliëmble’e de la
nation. J’ai fuivi la leçon de Madame Da-cier ,qui corrige , d’après Eufiathe , ichor-or,
debout , ,8: lit suai-é; , tranguîlrment.
(e) Le Poëte perfonnifie ici l’injure ,
[sicomma il Pa déja fait au navicule-Chant, 25:5:dans le difcours de Phénix.
(f) Le grec porte :la) 78 4;: w’ tu: Zïv’ Jan-ure, au” flip 3545-"
A1325: Je Oeîvpaîq: ïppmu.
Élie Nef; Jupiter même, qu’on dit être le
meflleur des Dieux à des hommes.
(g) Les Poëtes poî’térîeurs à Homere ,
font Euriflhée fils d’Alcmene 8: d’Amphi-
(rien , tous deux jumeaux ; Junon regtarda , felon eux , la naîEance d’Hercule ,en forte que le fils d’Amèhitrion précéda
le fils de Jupiter. I Voyez la note relative à cette fable,dans le enzieme Chant de l’Odiflëe.
A
(h) Le grec porte:-Afin," :ÎA’ Ann zzzpaAÈ; Amugrlmépou.
Ce vers efl: fùfceplible de deux fens;car on peut rapporter ces mots "un?Azn-uunm’a-mn , à Jupiter , ou à l’ind
jure; mais ils femblent mieux convenir àla chevelure de la difcorde , qu’à celle deJupiter. Ainfi la tradition du démon de la
A ij
CH. XIX.
[4]difcorde , pfécipîté fur: la terre par le
LCH-XIX. maître des Dîcux,s’étoit COnfervée chez
les Grecs.
(î) Le grec porte: a’AZzeœ [in au ESÉAyoSu engagée" . à; Émail?! ,
Hr’ bénin , 170,49» en:
-Il efl en ton pouvoir de me faire de: préféra
fi tu veux , comme il convient , ou de les gar:
der par devers toi. 1(k) Le grec porte :L y ..
a; x: 17S 15:3 Axmîu par): 271457016." igame:
Emt’i Mehmet? Tgéov hâtons 4310.41]. tu.
Quelqu’un verra Achille hors des rangs;
vdifiaerfant les phalanges Troyennes,parle: coup:de fim javelot armé d’airain.
(l) Le grec porte : F e1.4»;an gram 3:70:32; de? à") Ésou’nsX’ Axlàksîîz’
Na’çmçvà’rpiun sari Mm Je; ÀleÜr a.
Tgnâ puxsnuffwuçe
O Achille, femblable a un Dieu , quelqu’ar-deur qui z’eùflâme , n’ordonne pas aux Grecs de
combattre, à jeun, lei Troyens , flue: le: murs
d’IIion. x e ’ I z ”
l!
I s I(m) Le grec porte:
Élu 31mn. Du pain 8’ du vin.
(n) Le grec porte:Majeure 7;; 2610?; Ëwzca’Âm: if F17M: il:
I i I l l N NH égal; Êïn 3m22 in ayîpwv âcre yuvumwy. .
Nunquani lefium confiendzfle , tuque mi]:wifi": ut mas efl, o Rex , virorum êanulieruma
- (o) Le grec porte :Koîvrepv. Qui ne lignifie
pas ici un fiznglier ,- mais un parc , vefiigoremarquable du facrifice expiatoire. prefcritfiat 1a: loi ’de Moïfe. Il n’éroit pas permis
de manger de la vidime deflînée à c’et ufageÂ
La loi de Moïfe prefcrivoit d’entraîner hors
du camp , ou de la ville fainte , le porechargé des iniquités du peuple;ici on leprécipite dans la mer,après l’avoir immolé.
(p) Le grec porte :0è me: à) «Amy Jsîaïylumç 5257 ,5anqu
K27": , "à; 1039-000 re73ypg9p’Q.
Il efl dans ma tente, percé de l’aîraîn mur:
trier, étendu vina-U1: la porte.
CH. XIX.
enCH. XIX.
[ 6 IIn portant rigide: calces’exterulit.
Il étendit, à l’entrée de la porte , fis pieds
roide: du froid de la mort.Ferre.
(q) Ces «ferrixens de ne boire ni mangerqu’on n’eût lavé fan injure, ou vengé fa
patrie,par le fang de fes ennemis , étaiera;fréquens çhez les Hébreux; tel fut le fet-
ment de Jonathas, tel celui de ces jeunesgens qui jurerent de ne boire ni ne manger
. qu’ils n’eufiënt me S. Paul.
(r) Voyez fur cette Coutume des Roispontifes, (la note du Chant troifieme , ci-.demis.
(f) Le grec porte:Mû fait 1743: au?" Bye-fifi x13? Emilia ,On. eôviïr «29’49qu mypnyy& , 531i 1:0 1’:’&8’
A»): ËN àrvra’pafèe inti nue-131C" ifiïiflr.
Nunquam Brijèidi inanus immififlè neque in-
diéeru [ennemis kari, neque alteriu: rai fedhonoratam fuiflè in tentorii: malt.
(1) Le grec porte:
. «li
î?
à
- P5;
[7]î
il: [tu allègent: un)» ce: un; du?
Un mal fitecede toujours , pour moi , à unautre mal.
(v) Sphinx , (aujourd’hui Schiro ) , ifle dela Grece , L’une des l’trophades voifine de la
Crete.
(x) Le grec porte z27m: 3’71 C4561 7e Ntorro’Athe nommé.
Si Nëoptolëme , dont la beauté égale celle
de: Dieux vit encore.
(y) Le grec porte zun»; du Qy’ÇtoSte-uoipn inoxîtt.
Songez à [haver d’un: autre’maniere votre
Ecuyer. i(r) Cette fiâion femble avoir été fournie
à Homere;par l’hifioire de l’âne de Balaam,
racontée au vingt-deuxieme chap. des N om-
bres , v. 1.8.
CH. XIX.
CH. XX.
[s]
CHANT VlNGTIEME.(a) MADAME DACIER obferve queMoteure 8c Iris font les meflàgers ordi-naires de Jupiter. Ici c’el’t Thémis , la DéelÎe
de la jui’tice , qui efl: chargée de convoquer
l’aflemblée des Dieux , ce qui releve lamajelié de Jupiter , 8c indique l’objet de
cette guerre fameufe de punir les Troyens ,& de venger le rapt d’Hélene. L’Océan a:
les Dieux infernaux ne fe trouvent pas àCette aKemblée ; l’océan , parce que le pet-e
de tout ce quifiexifie ne doit point partici-per à la deflruâion de [on ouvrage ; lesDieux infernaux , parce qu’ils règnent égale-
ment fur toutes les viéiimes que la mort leur
envoie. Jufqu’ici Jupiter, pour donner lavifioire aux Troyens, a contenu, par fapuilTance, 8c les Dieux PrMedeutS desGrecs, 8c les Divinités proteârices desTroyens. Achille paroît ; ce héros , commele dit Homere ,de’truiroit,dès ce jour , contre
l’ordre du defiin , la ville de Troye. Jupiteralièmble les immortels au fommet de l’O-’
lympe ;
[9]lympe g il leur ordonne de prendre part a" :552:-
l’n (Il. fin-fi
u.
w Dr; a: x É [La MK1 il,
«svnmuau
cette guerre ;, non que les Divinités protec-trices des Grecs ne foient plus [suiffâmes ;mais pour contrebalancer, par le fecoursdes Dieux vproteé’teurs de Troye, la force
du feu! Achille , 8c retarder la mort d’Hec-tor ô: la ruine de Troye. Quelle majefié!
(b) C’efl loferas que préfente ce motimputant]: , qui ne tond point fit chevelure.
.(e) Junon , la Déeffe du mariage, efl: àla tête ’du parti des Grecs ,vengeurs desdroits de l’hymen , oppofée à la chamane
Artémife , la Déclic du célibat; Minerve ,
la Déclic de la [agile 8: de l’intelligence.
dans les combats , fe trouve dans le partides Grecs , contre Mars’, le Dieu de laguerre , de la fureur impétueufe; Apolloncfl: oppofé à Neptune; nonèfeulement parceque le foleil delfeche l’eau qu’il attire; maisparce que les fieches font les’Àrmes dont les
Peuples barbares faifoient un ufage plusfréquent que les nations policées ; Latonemv
le fymbole de’ la nuit, combat Mercure ,3le Dieu du -.commercg 8c de ll’induflrieœ:
Ex
Cu. XI.
. [I 1° lm Vulcain , le Dieu des arts, ennemi naturelCH. XX, ide l’adulterc Mars , combat contre le Xan te ,
qui défend fa patrie; Vénus , la Déclic de la
volupté, la premiere caufe de sont guerrecruelle, ayant été Médée par Diomede , au
cinquieme Chant, fe tient éloignée de lafanglante arène. Telle cf: la fageffe aveclaquelle-Hamac partage les Divinités del’Olympe , pour relever la gloire de fa nat-tion 8c celle de fon héros ; telle el’t la fubli-
mité de ces allégories!
(d) C’efl , felon mon opinion , le fens del’épithete I!Àttoœol& , qui fauve les peupler,
donnée ici ,4 par Hotnere ,Aà la difcorde.
Cette divifion entre les immortels ," fauve enefet les Troyens , puifquielle ralentit lesprogrès d’Achillc. Nous avons vu ailleurslamente épithète donnée à Mars, dans un
feus à-peu-prèslfemblablc. I l
) n î 1
ï(e) L’enfer le meut au bruit de Neptune en furiesPluton (on deifon trône , il pâlit , il s’écrie ,-
Il a pour que ce Dieu , dans cet affreux mon, iD’un coup de fou rident ne faire entrer le jour,
Et par le centre ouvert de la terre ébranlées l iNet-allo voir’duStixh rivnzde’fole’ct. r; -
h ï Il lNe découvre aux vivans cet empire odieux ;
Alihoué des mortels , à: craint même des Dieux.
Voyer-vous, mon cher Te’rentianus , la terreentr’ouverte jufqu’a V [on centre , l’ enfer prlt
paroitre , à toute la machine du monde fur lepoint d’être détruite à renverfe’e, pour montrer
que, dans ce comôat, le ciel,les enfers 5’ leschofis mortelles 6’ immortelles, tout enfin com-
battoit avec les Dieux, 6’ qu’il n’y avoit rien
dans la nature qui ne fût en danger? Mais ilfaut prendre toute: ce: penfe’er dans un finsallégorique, autrement elles ont je»ne fui quoid’afreux ê d’impie , 6’ peu convenable à la
majcfie’ des Dieux. IBoileau , trad. du Traité du fuis. de Longin , chap. 7;
Virgile a imité ce morceau; quand il com-pare l’intérieur de l’antre de Cacus , aux
abîmes du tartare entr’ouvert:
Non ficus ac fi qué penitus 115 terra deltifieru
Infime: referatjèdes, à regrat recludatPallidzi Diis invifa ;fitperque immune lard-1
thrumCernaam, trepidentque immiflo lamine mortes.
(in L’antre de Cacus’ paroit , tel que fi, laBîj
CH. XX;
l r z. læ: a terre entr’ouverte, par une force inconnue;CE th in découvroit les régions fouterraines ,» 8: ce
royaume qu’éclaîre une fplendeur fombre,
féjour abhorré des Dieux mêmes ,- comme
fi l’œil fondoit les profondeurs de l’abîme,
8c que les Mânes trembladent à la vue dela lumiere du foleil in. p Ene’ide , ch. 8.
B
3888
(f) Le grec porte :75 ru limoné
Tic; Tgoiuv pua-mût" (mixte situ-uni»! tfinalisa Axtàn&t in: m’Cm acheuléen.
Où [ont ce: menaces que tu fis aux Rois ,Idwant du vin , de combattre fia! contre le filsde Péle’e PILe nom de Roi fe donnoit aulli
aux enfans des Rois.
(g) Lyrnefl’e, la patrieide Briféis; voyez.fur Lymefle &iPe’dafits’, la note du Chant
deuxieme. z, çNote dont la lettrine a étéouôlie’e dans le texte.
L Le grec porte : ilEn. Wagon in; fige-i! AxtflîG’ tu; Ah’rn!’
H Il 1039:1 iînt "au 940e il!) Mm. I I q
I t3 1rai (Il dompté pu? les main: d’AçIzille 8’ :2!
deuMinervc , qui marchoit devant lui , qui CH. XXportoit la lamier: , 6’ lui donnoit fis ordres;Madame Dacîer conclut de ces vers , qu’A;
chine attaqua de nuit les troupeaux d’Enée 3
mais leur fans efi général ; Minerve, laDéefTe de la valeur réfléchie , éclaëre le fil
de Pélée dans tous fes combats. ex
V (h) Le: Lelr’gesg ancîehs peuples de Il
Troade, qui , chaumés de leur pays , pendantla guerre de Troye , fe refugîerent partie33:13 Troye, 8c partie dans la Carie, fé-yparée de le Lydie par 1c Méandre. M. Dan-
yille. ’ UÏ (Z) Le grec porte:
h V ï, f O N[l v l s flagada peutÉlu-(ru; être si quyzéàuueuïxerm Juin ,
’11 ne me vainqueroît pas facilement, quand
il firoit tout d’airain.
(k) Le grec porte:11:0; , in): y: a) 0197; zîamâranEgzeo’ au; dû n (Pour) me; mégi]: 414’091";
11574,14" , ’56;ij 74:94!an à; 0:5 35-44.
au;
w
[1.4]il En 33 Ac); Yo? à il? E2 [galon yevnæl.’
CH. XX. AMÊt 1.93; des page! étagé; , [013? ri talqua!
A. AI u I . r , 1.A i011 ms max" «Mx-pentu mentir,
Héros , adreflèe auflî te: vœux aux Dieux
immortels ; on le dit fil: de V mus, la fille deJupîier ;il tfl fil: d’une Divinité d’un ordré
inférieur; ta mare tu: pour pers Jupîier; alle-tï un’vieillardlmarin ,- dirige contre lui ton
redoutable javelot, qu’il ne t’tfrai: pain: par
le amine: menaces. J( l) ParleÎ-nou: , 5710113 vous (routerons ,
Idifoir à Moïfe le peuple Juif); ruai; que Il;Seigneuren: nous pull: pas, de lueur ’qaé mon;
tu mourions. Exod. chap. 10,v. 9. Nousmourrons,( dit le peu: de Samfon, à la vuede l’Ange qui s’éleveïde lai Mme de l’ho-
locaufie) , car nous avons vu Dieu. Juges achap 13 , v. 2.2. .Tclle "étoit l’o’piniôn des
anciens peuples. g v a . A(m) Le grec porte :
05x Ë" 2,7117, 53011:4: Maïa?! guidée-ou
8.234: à: alain in"; un; plural flafla. V
Je ne vaudrois pas que 1:: Dieux s’enga-
I li5 lgcufint dans un combat , ’nou; contre la aluns 5car notreforce 213?er fitpérieurè» l Clic XX-
(n) Laomédon , Roi de Troye, ayant:refufé à Neptune le filaire Qu’il lui avoit
lpromis, pour la confiruflion’ des entres decette ville célcbre, ce Dieu. il’Ëité’enVOya
me monfire marin qui dévoiloit leslc’hàmus
’Troyens , 8c*faifoit un hoirîble carnage
des peuples. Laomédon fit effort pour-ap-pairer Neptune ; il lui fut répondu queTroye ne feroit délivrée dullnonflrc; qu’a-
*près qu’il auroit exporté fa fille l-Ie’fione,
à la. fureur de la baleine. Le Roi de:Troyens obéit ; maïs Hercule le préf-entapour Combattre le monllre, 8c délivra Hé-
fione. Les Troyens éleverent un tertre dansla plaine , fous lequel ce héros, pourfuivipar la baleine, fe mettoit à couVCrt; pré-caution fage, qu’Homere dit ,À par cetteraifon ,leur avoir été infpirée par Minerve.
Laomédon trompa Hercule lui-même , luirefufant les chevaux qu’il lui avoit promis.Ce héros, contraint de fàire le fiége doTroye ,pour punir Laomëçlon de fou ,înfiî-
délité, donna Héfionc en mariage à T6111
mon , qui monta 1c premier à l’afTaur.B iv
en. xx.
.[ 16 ](a) Le grec porte talmud»: , le penchant;
la moyenne rlgion , que Madame Dacier dif-.tingue de la vallée,du pied de la montagne ;
[nul car , ( dit cette favante tradufirice) ,au après le déluge, les hommes habiterenea: les Tommets des montagnes, ils ne del-Je tendirent que par degrés dans la plaine un.
Ce qu’il efl plus important de remarquer,en l’exifience de cette ancienne Dardanie ,dans les vallées, ou fur le déclin de l’Ida;
ce qui donne lieu à ces exprellîons que notre
Poëte me: fi fréquemment dans la bouchedu héros de Troye: Troyen; , Dardanien: ,diflinguant les anciens habitans de Dar-danic , qui fuîvircnt Tros , lors de la fonda-
tion de Troye, des nouveaux colons quipeupleront cette grande ville.
(p) Hongere fait déja fervî de cette image
au cinquieme Chant , pour exprimer la lé-gèreté des com-fiers d’Enée , dont Diomede
ls’empara. C’efl: ainfi que Virgile peint lalégéreté de Camille: V
.Illa val lamât figetîs par fizmma volant
Culmiua , nec nueras curfit lafiflêt arifla;
[ r7 lV cl mare par media": flefiufifienfi tumenti a:Ferret iter «lamente zingara œquore plantas. CH. X3-
- , Enéide , ch. 7.Je ne traduis pas ces vers ; car ils font-
eux-mêmes la traduction littérale de ceuxd’Homere.
Note dontlalettrine a e’te’ ouôlie’e dans le texte;
, Généalogie d’Enée 8e d’Heflor, (clan
Homete : .Jupiter.
Dardanus;l
Tros.
. l . ,Erxc’lhxon.’
l
r l l lIllus. Afl’axacus. Ganimedc.
Laomédon. apis.
l l l l l lThitonlls,!riam,l.ampus,clithyusflclütaon. Anehife.
Heâor. v Énée.Æ
(q) Le grec porte:êc’l’Ëv n15; inaro’eryQ- 11’790; 30:78
Un vaiflèau de un: rameur: , n’en fizppor1
fieroit pas la pqfimteurr lEn
CH. 25X,
E 1 3 la
(r) Le grec porte :Nain"; 34’. imine: renie (Min en; lapât;ne et Miel: in 0th Ëgevdêu 458,:
Andalou en burin duplfmd: èdft éculent.
Infinfe’ .’ il n’a pus réfléchi wifi»: une;
il ne rappelle point à fa mémoire , que les glo-
rieux préfem- des Dieux ne [ont pas dompté:
facilement , quïilr ne adent pas aux (fort: de:mortels.
(f) On demande comment la lame d’or fetrou’mitau centre de l’épailÎeur du bouclier
d’Achille , couverte de deux lames d’airain 2
La réponfe el’t facile;parce que cette lame
n’avoit pas pour objet l’ornement de cebouclier; mais fa folidité , l’or étant lemoins pénétrable des métaux. La furfaceextérieure étoit ornée de tant de feulpturesen relief, d’or , d’argent , d’étain , qu’il
avoit été nécelïaire de leur donner une bafe
aufii matte que l’airain , pour rendre cesornemens plus faillants.
(t) Le Pélion , montagne de la Thelfalie ,fur laquelle le centaure Chiron avoit coupéle bois qui fervit au javelot d’Achille.
l r 9 l
(v) Le grec porte:l ’ l: mg!ErScî ne; Mules; pie inculpes)» film rirgyî CH.’ XXH
H tous il du: , ri 0l 52mn and! 37450:.
Comme il je jette fier lui , Énée s’eforce de
frapper de ce roc, oujbn enfila: , oujbn bouclier;mais il eji repoujfi’ par l’armure. divine.
(x) Ce morceau cil: très-important poufdétruire la chimere du voyage d’Enée enl-
Italîe , quia fervi de bafe à l’Enéide. Toutes
les nations ont des fables femblables. C’eflainfi que, fuivant l’Abbé Thyrtêne, Allia-
nax, fils d’Hcflor, qu’il nomme-Preneur,
palle. dans les Gaules, après la guerreïdoTroye , où ilhfonda une colonie , tranfml-gration dont il n’exifleaaucun vefiige dansl’antiquité , 8c dont cependant notre poète
Ronfard a pris le fujet de fa Franciade.’Le témoignage d’Homere efl: d’autant’plue
important contre la chimereldes Romains ,qu’il n’y a, ( comme je l’ai ’obfervéïdant
l’introduflion de l’OdyfÎée J , qu’environ
W 3.1.0 ans de diflance entre la guidance de enotre Poëte 8c la prife de Troye , 8c que- Ile Poëte a compofé l’Iliade dans l’Ionie ,"ï
voifinc des côtes de Phrygie.Il un Vrai que»
B vj
[2°]
Denis dHalycarnaflè, pour flatter Ës R63tCK.ÂXo; mains 8c Augufie, fous.le règne duquel il
écrivoit , explique ce règne d’Enée fur les
,Troyens , de la colonie tranfportée par luien Italie , après la prife de Troye. D’autres
ont été plus hardis g ils changent le motmâcon en celui de mima-I , comme fi Nep-tune diroit : Il figura fizr toutes le: nations.Mais Strabon, quoique fous l’empire de.Tibere , efi plus fidele ; cardans le livre I gde fa Géographie , il conclud formellementde ce .texte d’Homere , qu’Enée relia à
fraye, y régna après l’extinfiion de la racede Priam , 6’ tranfrgu’t le fieptre 21121 pofiéritl.
(y) Ces peuples ne fe trouvent pas com;pris expreffément dans le dénombrement des
nations alliées de Troye, à moins qu’onn’ajoute douaniers que Califihéne avoit in-férés dans l’exemplaire d’Alexandre ; mais
que les éditeurs pofiérieurs ont retranchés ,
comme je l’ai obfervé au deuxieme Chant.a: C’étoit , ( dit Madame Damier) ,
a. comme les Pélages , une nation errantene 8c vagabolnkde ; c’efi; pourquoi .Homere les
g a, Mondain le. 911m deuxiegne. Il y en
i y .
i N Ïv avoîtjufque dans lePéloponefe n. Voyez a:la note du deuxieme Chant , ci-defrus , 3c Calcelle du troifieme Chant de l’OdyEée.
(î) Le grec porte: ’
.H in un) Mutine; Qt’AG- àâunîrom laïc" a
Hiv airée (en 29m 934i 15’711! eüxtn’mâ’aq.
riflé-ra.
Certainement Ene’e cf! alter aux immortel: ;
je croyois qu’il s’attriâuoit une faufle glairer
Qu’il fuie.
(tu) Le grec porte:0691:: le. Agen, 3eme M; 35,543,705 8’4i si AN";Tomme-9’ («qu’un Mien: rime , a) reliure.
Ni moi , ni Mars , quoiqu’immortel , niMinerve me m’endroient à boue d’un tel cama
bat, de tant de travaux. -
(65) Le grec porte :Kari ne! i721» irien-l tu; tænia-Mal pagaïes";
me? N: épanoui", inti) ruai: (Pierra) du»
Et moi au]! , je combattrois de parolescontre les immortel: même; 5 mais il me [me
I Il 1a dîficile de combattre du javelot ,- car ilsjbntCH. XX. leaucaup plus forts. l
(et) Le grec porte:T5 Il: ifs citrin; gîtez, au.) il yogi x6705 l’ont! ;
Il rugi 76:79;; leur, (filas 4,. «7.94m Nelligan
Je marche contre lui, quand je: mains ref-femlleroient à du feu , flan courage au ferbrûlant.
(ce) Le grec porte:Mie aulne rlyâla 11 du ÇÀoIo-e’ola 49:50,
Mil-d’0: a: il MM, 3:17am» éloge 704".
Mais recule: dan: la foule , au milieude la mêlée, de peur qu’il ne lance contre toi I
fin javelot , ou qu’il ne 2e frafpe, de près , de
[En e’pe’e. l i i(dei) Hyda, ville de Lydie , qui changea
de nom après la guerre de Troye , 8c fe’ nomma Sardes, talion pour laquelle Strabon
dit que Sardes , capitale de cette province ,en pofiérieure à la guerre de Troyc.
in](et) Montagne de Lydie , aujourd’hui :52:nommée , par les Turcs , Baurga’ag, mon- CH. XX.
tagnefroide. l(ff) Voyez fur le marais Gige’e , la note
du Chant deuxieme , dans le dénombrasment.
(51g). Hylu: , autrement nommé Plzrygîu: g
(fuivant M. Danvillc ), fleuve de Lydie,qui traVerfe l’Hyrcanie , pour fc rendre aupied du mont Hamme, vis-à-vis de Mag-hélio.
(lzlz) Le grec porte::9 que: halent.
Et l’Hermu: tortueux.
(il) Ainfi l’on a vu ; au cinquiemeChant, Idée s’élancer de fou char ’, pour
fuir devant Diomede. En elïct, un chardevoit être embut-allant pour fe confondredans la mêlée ; la rapidité de ces deuxhéros étoit telle , qu’il leur étoit faciled’approcher allez près des chars pour lan-ce: le javelot, Ainfi’ l’on voit, dans le
l 24 l V"222.-: livre dei Juges , chap. 4. v. 15’, 51’]?er[Cm XX. s’élancer de foin char , pour fuir devant
Barue. Perterruitque Dominant Sijaram 8’0mm: carra: eju: , univerflzrn que multi radinent;
in are gladii , in confieüu Barde in ramantut Sifizra de curru defilien: pedibus fugeret.
(lek) Hélicl, ancienne ville de l’Achai’e,
près du golphe de Corinthe, où Neptuneavoit un temple célebre, dans lequel lesIonniens facrifioient tous les ans un taureau.Les peuples regardoient les mugillèmens de
’cet animal, comme un heureux préfage.. ’Après la migration Ionnique , qui fuivit
environ de 140 ans la prife de Troye ,les Ioniens d’Alie fonderont dans la Thactune ville,kàlaquelle ils donnerent le mêmenom ; (c’efl: aujourd’hui Ktiman , felonIl. Danville ), ils y continuerent le mêmefacilite annuel à Neptune Héliconien.
,(oo) Le grec porte :74mn: ollé n roi: Batiks»);
à
Neptune rit de fer mugiflemem.
(Il) Suivant Homme , l’olidore étoit fils
l 25 lde Priam 8c de Laothée , comme il fera dit
au Chant vingt-unieme. Euripide a fuiviune autre tradition, dans fan Hécube. Selon
ce Poêle 8c Virgile , ce Prince , fils dePriam à d’Hécube ,furvécut à la prife de
Troye, 8c fut tué , en trahifon, par Poly-mél’lor , Roi de Thrace , qui s’emparade les
tréfors:
Hum: Polidorum auri quandam mon paulienmagna ,
InfeIix Priamus furtim mandant abendumT Initie regi , cum jam diflideret arniis yDardanie , cingique urbem obfidione vident.Ille 146i opes flafla Teucrum 6’ fortuna renfile
Re: Agamemnonias viliritiaque arma fleuras ,Fa: omne abrumpit , Palidorum obtruncatEt aura vi potitur. Quid non mendia pelions
cogir
Mari fiera fumes l
a: L’infortuné Priam fe défiant du fuccê:
tu des armes des Troyens , voyant l’enne-
a: mi autour de fes remparts, envoya fe-ne crétement Polidore au Roi de Thrace,un avec d’immenl’es tréfors, le recomman-
dant à l’ancienne amitié de ce’IRoi g les
CH. XX.
l 15 l3......- » deflins étant changés , la puiffance deCH. XX. a Troye anéantie , ce perfide ami fuivit la
L a: fortune d’Agamemnon , s’attacha aua: char du vainqueur, rompit les noeudsa de l’hofpîtalité , malfacra ’Polidore, s’em-
n peut de fes tréfors. A quels excès nea portes- tu pas les mortels ,2 infâme. foifa de l’or l
Enlide , ch. 3.
(non)- Le grec porte: Ip q dort le? le: 01:1!
Audin: tricotage in): art-Miaou ytçü’yfe
A’Nour- ne noui’ chercherons pas long-terne;
l’un l’autre , dans le: défilé: de la guerre.
(nn)-Le grec porte:
initierait! Allurerein fui): l faire hie. i -
Apollon .l’enleva facilement , comme unDieu.
(00) Le grec porte?’ a a v - v ’ i ’ «a i17,5 au un hume; hilare! nier Hi «13ml
BAS: matir. - -
17’
P Chien , tu e’vitesimaintenant lure’pas ; mais a:
le «mal efl prix de toi. i i Cu. XX.(pp) Le grec porte z.
Tir fléchir», i 94:01)» gaga filaient.
Langue fia l’un fait javelot . frappantl’autrè de prix duce fin épie. ’
’ (ça) Le grec porte .:
K91,ng . in?) ri 2’193; i à animiez italien.
06 7029 il vinifiai; bip il, HL. aiyuue’Çgavi
A3334 fait): Ëflfllfidü’îe i q I .
’Infi’nfie’ .’ il ne fizit pas qu’il ne poum: le
peduader ;car la douceur 6’ la pitié n’ont poing .accès danrfon urne ; il e]! violemment irrité.
(rr) Le grec p’orte’:
f a» à" X ’ 557m: à?" épilages; J.tramail»; , Aline: junoniens-6 pige. aidants; r
1.21m de Pile? 1dejiroit obtenir une gloire
immortelle l; fi: mains invincibles iroientfouillées de fing 6’ de fileur.’ i l
y« . n.’x. l
r vas a
CHANT VIN GT- UN 1EME.
.Cit. XXI. (a) C25 qualifiéations fréquentes qu’Ho-Â
mare donne aux grands fleuves zil àV alliaient-or rima Ztl: a
Le! qui l’immortel Jupiter donna naiflîznce ,
[ont une fuite de l’allégorie qui donne îJupiter l’empire fur les nuées , 8c de la phy- V
fique des anciens , qui plaçoit,dans les nuées,la fource des grands fleuves I, dont toutes les.rivieres ,’toutes les fontaines ,’ t’ous les ruif;
(eaux dérivent. . ’ ”
. (6) Le grec porte: ’ I !me, j H"
films rvlôi 55:96.0 . igugt’peer. . l -
Littéralement : Junon répand devant eu:un air: Épais , pour le: arrêterfJ’ai en devoir
développer le fens de ces mots , en ajournait:Pour les livrer à Achille , 6’ les empêcher il:
trouver un afer finir leur: mure. Mad. Daciertraduit: Junon les couvre d’un nuage épais.
C’efl un contre-feus littéral ; car le verbeme," , Epwein, lignifie arrêter z non précipiter
cr a- x;« rv ce
E 29 Jla fuite. Cette favante traduârîce oublie 2mque Junon a dit à Neptune, dans le Chant Cu. XXI.précédent , qu’elle a juré , ainfi que Mi-
nerve , de ne dérober aucun des Troyen:au trépas , pas même après la ruine deTroye. On objeflewqu’il étoit naturel qu’A-I
çhille , pourfiuivant les Troyens qui fuyoientdans la plaine , (s’eflbrçât de pépétrer dans
les murs de-Troye 3 que Junon , inf-rruite que le defiin ne livre pas, en cemoment , Ilion au fils de Péle’e ,,craint que
Cette vaine pourfuite ne Identifier les dîmeau héro; qu’elle, protège, 8; le carnago des
Troyens. La réponfe efl facilcufl’r Ccn’ef’c pas, par de telles explications, qu’un
traduâcur peut être autorifc’ à contredire
le feus littéral , lorfqu’ïl efi clair. 2°. Ma-
dame Quiet auroit dû obÎerver que lefirçhiier foin d’Achîlleiv çf’c rie Tatisfaire- les
"filâmes-de Pàtrocl’eà auflî Cchoifiltî-iï413313011!
douze viûimes , pour les immoler fur letombeau de (on compagnon. Loinîde hâter
la fuite des Troyens dans la ville, Junonles arrête dans le; plaines ? pour les.livrerau: file: de Pélée , àplrèsvle bombait; fur le;
finies du Èèuvc, qui cit le fujet de ce Chanté
[.- ;o 1
ù---- ..(c) L’ifle de Chypre étant infcfiée dep CH. XXI. I fauterelles , les habitans émient dans l’ufage
d’àllumer de grands feux dans la campagne ,
qui , chafiânt ces animaux fur les fleuves ,lesfforçoieut , par la fatigue, de s’y préci-
piter. Quelques anciens ou: conclu de cetteComparaifon , qu’Homereiétoit né dans l’ifle
de Chypre, puifqu’il envcite les ufagesp;ce qui peut, dit Madame Dacier , feulementfortifier la conjeâure qu’il étoit Ionien , 8c ,
par cette raifon , voifin de l’ifle de Chypre ;
car on le voit bien plus httentifà rapporterles ufiges des Ioniens , que ceux des autres
peuples.j 5 l l’ J’ai expliqué de là forte ces mots :
l , l - " à ollYÇÀË’yfl Ëzéfldffl tïp
Ogye’ni liuâpmr. l
Lefeu. précipitait; avec rapidité , brûle pas
A «je; car ce feus primate une image terrible8c très-poétique.
(d) Le grec porte :lin il): Banda": x1705 layaient! ixia;
l Il! leur lie la main: denim: le dos, avecÏeurs brillantera-aunaies. j’ai fuivi M. Bi-
tubé, qui traduit, avec leurs baudrier: ;
il
E!
e»- tu
il
SL-
[st]en effet le mot ingénie» l’éclat , avec des
courroies bien coupée: , femble déterminer ce
feus. Selon Madame Dacier, c’étaient des
courroies qu’ils portoient fur leurs cataires,
pour lier les prifonnicrs qu’ils comptoientfaire , comme Horace le dit des chaînesque les Romainslimpoferent aux Medes:
Harriâilique madeNcè’t’is canner. . . ,. .
Horace ,, odes , liv. r , 2.9.
Et tu formas le: nœuds qui doivent encliaîner
le: horribles haâitans du payr de: Main.
’ (e) Le grec porte: ’ il V ’ H l ’iï’ W’ illipn’u’vxtw
min-Q il); 7m35, 3m15; êinuur Ëpu’ân.
Le fil de la mer immenfe , qui en a arrêt! au.grand nombre, ne 1’ a par retenu; H I l
Ce qui paroit à Achille d’autant «plusfurprenanr , que les Grecs étoient maîtres
de la mer. )
Note dont la lettrine a été oubliée dans le une;
L e T ’I G grec porte o , l- v - - . ’ tannâtfi 4?erer a in narrât :3997qu en; Épinal. , . r
l
en. xx1.’
[32]a: Si la terre , nourrice de: homme: , quiCu. XXl. arrête le plus fort , le contiendra.
(f) Le grec porte :Parépafr’ Axmzï.
J’embmfle tes-genoux , ô Achille.
Madame Daciet traduit : Je fuis, en quel--que fafon, votre fitppliantÇ a: Licaon étantau prifonnier d’Achille-, dit cette favantc«:o’ Traduélrice , n’ofe pas fe qualifier de fup-
ne pliant du fils de Pelée , parce que les’ a titres d’hôtes, a: de fupplians étoient des
n titres honorables n.Cette difiînâion me paroit diflicile à faire
entendre dans notre langue : au furplus ,cette expreflion ,I j’embrafi tu genoux , étoit
celle des fupplians , comme on l’a vu fouqvient dans l’Odylfe’e. l
(g) Le grec poncé
Ôüàâejsr Je: x3173. MJ; n’aimes ne
Dard; il]: sip’ 9273.91.70 , fiait 4j ’4’ lyttlllfâ [ai-up:
Ne voir-tu par combien je fui: beau , ramibien je [iris grand? Fil: d’un pue. illuflre, une
Défi efl’me mers. V x v , s
(i) Le
l ’s 3 l
(h) Le grec porte :(agaça-am ne mais allure pilum" 4997;; inities
174M; (il: ne Quint: Anion; épaula: dallait.
Un poijfim s’élevant de defflu 1’ onde noire,
e’cumeufe , mangera la graiflè blanche deLycaon.
(i) C’étaitune coutume fort ancienne ,’
. de précipiter des chevaux vivans dans lamer 8c dans les fleuves , comme des vic-times dévouées à Neptune 8c aux Dieux
des fleuves.
Madame Dacier cite Aurélius Viâoriqui rapporte que le jeune Pompée fe pré-tendant fils de Neptune, précipita dans lamer des boeufs aux cornes dorées , 8c des
chevaux. l(le) Le grec porte :1
V rirÇHÎËfaÎGEn mon abfence.
(l) Axius , grand fleuve de la Macéidoine , ( aujourd’hui le Vardari , felonM. Danville).
C
Cm] XX.
[r 34 l
2.-"- (Ibis) Le grec porte:Cm XXL Anale vair Annie x5431 goy me?» czflllf’Â
ruée, oyaip feu refiles rugit hachée.
Mai: avant, Achille lui ôta la vie ; car ille frappa dans le ventre , auprès du nombril.
(m) L’Archeloüs , fleuve de la Grece, quifépare l’Etolie de l’Arcananie, que la fable
fuppofoit avoir combattu contre Hercule ,(aujourd’hui ajpro pomma, nom qui lignifiafleuve terrible).
(n) Le grec porte:T’a [En à? influé; fi :9 hâle; êpçnrinm ,"
Athalie Ëpwrc’pemt barmaid)" atriums.
Les anguilles è les poiflonr l’environnent g
je nourriflhm de fit grazflè, déchirant je: reins.
(a) Le grec porte:nAztAsë,wee,i phragmite. mejjv’ui’nàafiiëas
T a l IAtdgnr «le; qui; tu 9.545an Oui cuirai.
O Achille l tu l’emporte: fier tous fla e:cruel pour les homme: 5 car le: Dieux le [èssaurent toujours:
[35](p) Le grec porte :
122 huila 78 bien; radio! même [sigmas fige";
RepoujÏe-les dans la plaine , loin de moi .pour commettre ces cruautés.
(q ) Le grec porte:rififi)»; érigne! in! ri Ëwi due): iglh ;Ain; dîmes: 2km pinnu- r; 3’19"17er a
O; 0’ illico tépide Tl tu.) gastro: uranie.
Tel sinise filin. ïLe fils de Pe’le’e s’élance: de toute la leur;
gueur d’un javelot, ayant les yeux de l’aigle,
oifiau de proie, noir , le plus fort, le plu:léger des officia: 5 ainfi il s’élanfa.
aCu. HL i
(r) Virgile a tranfporté prefque littéra; l
lement cette image, dans le premier livrede fes Géorgiques :
Deinde fini tfluvium inducit, rivas quefèquerues
E r eum cocufias ager marientibus œfluac herbis,
Eccc fiepercilio elivofi iramitis undamElicic ,’ illa cadens raucum per leviez murmur
Saxo ciet , fiatcbris que arentia tempera! nova;
a L’art du laboureur peut tout , après les Dieu;II’ Dans fes champs la femence cit-elle dépofée!
a Il la couvre à l’intime, fous la glebe écrafée ) ,’ l
’ c a; z
c. [56]------ a) Puis d’unfleuve eoupl par de nombreux canauujCu. XXI. a) Court , dans chaque fillan , diliribuerfis eaux.
’ a) Si le foleil brillant flétrit l’herbe mourante,
a Jujji-eôe je le vois , par une douce pente ,:2 Amener du flamme: d’un rocher fiiurcilleux ,
si Un docile ruzfleau , qui juil un lie pierreux ,si Tombe , écume , ê roulant avec un doux murmure ; -
:0 Des champs de’fixltlrc’s ranime la verdure.
Trad.,de M. l’Abbé de Lille, de l’Acad. Franç.
(z) Le grec porte:Owûztâ Ëppcn’me modelage 470: Axtàhtiac
Erin-ou immisce! . sa.) wiapôpaz d’un dorien-s; .
43:60:70: (pékan tu) siam) fig?" imam.
Toutes lès fois que le divin Achille , auxpieds légers, s’eforfoit de re’jifler à de connaître
fi tous les Dieux qui habitent le vafle Olympevouloient l’efraycr.
(z bis) Le grec porte zil pas «lampa» i904?! j
H filera; TCNIÜI du: mixte funicule!Accalmie? ËAÉ0r941 Awdàùfirè’ pâlira-n.
1
Qui me flatta par des menjbnges , me difimrque je mourerois perce’ des fleches le’geres d’A1
pollen , fous les murs de: valeureux T (gyms.
5-. h l
41
[37](v) Le grec porte : * --...-
. a) et. une. lapât 4.46.. (in. xx1.i641 En) "7059 lido 4.90,... olé ne 25x05 épioScu.
Ayant donné la mort à Hec’lor , retourne aux
vaifleaux ; nous ce donnons la vic’loirc.
(x) Le grec porte: a1615 ai du» "filigrana , édile: (du 254420
Enq rengageais. le: par Mena. Amati.
Il lui fera élevé un monument ,° il n’aura
pas befirin (fortifie qui creufefa tombe , quandles Grecs feront fis funérailles.
(y) Le grec porte :En galion! ôtait-tv 2’94; tria-t 4629949u7d a.
Annule; , (ligot oïl au?" in) 44:7) lapait d’un?
2*?" 31mn goyim? inhala, flf’ifzfi 4’tûg57u [glaira
A1449: râla-:720 privas égales. I
Une violentes? cruelle difcorde s’éleva entre
les autres Dieux; leurs efizrits fi: divifant,ils tombent l’un fur l’autre , la vufle terre gl-
mit fous leurs pas , la trompette retentit dansl’air. l
Obfervet encore ici le fon de la trompette’4 .c îîj
138]1:...- dont il efi parlé , ainfi qu’au dîx-huitieme(in, 1X1. Chant. Voyez-la note du deuxieme Chant.
(î) Le grec porte z71177 435 mégota 923i; 754?: inactivai: 3
aigû- Ëqroaïxum 3 pêyw; 4j r: un); ùrîmv.
Pourquoi , mouche de chien , engages-tu le:Dieux dans ce camâat , toi dont l’impudenn
:fl extrême? ton grand cœur t’y porte.
(au) Le grec pane:Il.) fin sa? âmt’Mse n°9»; 29; x6759; gavât
An’rflr la) suée» m’awv in) raàzâdz-ÉM’
211310 00:6 37’ éonrÊgËi ànuæjyêper être; zanni.
Il te menaça de t: lier les pied: à les main: ,à de le vendre dan: de: 171e: (70121165135: Il vou-
loir nous couper les oreille: à fur; 6’ àfauzre.
Madame Dacier lit :àmAeMpn élan: mua
De hou: percer les oreilles. Cette favante tra-duflricc prétend qu’Homcre fait ici allufion
à une coutume des Hébreux , dont il efiparlé dans l’Ecriture-fainte , de percer lesoreilles des efclaveà;
’ (612 ) Le grec porte : .
n
Ï 39 1
T15; ria v3.11 pipant: du 0259?: «En: Amie
Era’mrfieq.
Comment , chienne impudente , aJ-tll ofe’
c’e’ltver contre moi ? IMadame Dacier obferve que ce combat
de Junon dt de Diane , ef’c une alïégorie de
l’éclipfe de lune. Junon reprc’fente la terre
interpole: entre la lune Diane, 6c le [aïe-ildont elle intercepte les rayons i; la nuit ,dont Latone cf: l’emblème , les raffemble.
Notedont la lettrine a été oubliée dans le texte.
Le grec porte: , l I H est; r: Atome yumlil
i w I r t l22;; 65ml, 1:94 ’60 une influença" a,» x. tSÉAyoSa.
Puifque Jupiter t’a faite, un lion pour les»femmes, à t’a donné de tuer celles que tu veux.
On trouve encore ici l’allégorie desfleches d’Apollon 8c de Diane , qui ne font
autres que les maladies contagieufcs, aïe:’ de la chaleur du foleil 6c des influence: de
la lune, félon l’opinion des anciens. Ilsfuppofoient Aqu’Apollon les lançoit contre
les hommes , Diane contre les femmes.
(d’il) C’efl le feus que Madame Daciet
Civ
CH. KIKI.
’ [4°]5-: donne ici l’épithete wigçuptrprîfe des flotsCIL xxx’ azure: de la mer.
(ce) Le grec porte:lirai"! p: a) dit , irèÀzlËu Éclat-mû»;
Il me prendra comme aux , fini: re’fijhnce ,j
me coupera la tête.
a?) Le grec porte:E» elfe 74 ximxiy.’
Il n’a "qu’une urne.
(gg) Dans cette comparaifon, qui auroittrop de’longucur dans notre langue , j’aicru devoir m’attacher plus au fens qu’à la
lettre.
(1:11) Le grec porte: I :9 anémiât Ë; n 72955705
Os r. i900 à Woléflfl.
Pour reconnaître qui a fui ,’ 5’ qui e]! mon
r dans le combat»
--l[411
CHANT VINGT-DEUXIÈME.
(a) LE chien d’Orion , l’une des étoilesqui compofenr la conflèllation d’Orion.
L’afironomie e11: une des fciences auxquelles
les hommes fe font appliqués le plus art-iciennement. Ces groupes d’étoiles qui paréfément la voûte éthérée , furent l’objet des
obfervationsndes plus anciens peuples ;ilsleur attribueront dès -lors des effets phy-fiques, erreur qui avoit jetté dans l’efprit
des hommes des racines fi profondes , quela raifonôcl’expérience eurent peine à les"
détruire.
Le mot amatir , dérivé de «il: ,feu, ex-Î
prime les chaleurs violentes de l’été , les
fievres 8c les maladies contagicufes qui enfont la fuite; j’ai réuni ces deux feus.
(b) Le grec porte:Exinm, d’5: latin MM: corallin 75mnCoi-ou ipoi’ nixe: pâti mine 75m: Édifice!
Kuîutnv.
Malheureux Apqufi-t: il .être aujji chéri des
.C v
CH. XXlI.
l 42 ]a: Dieux que de moi ,- bientôt e’tendu fier la poufiÇu.XXII. fiere , il feroit la pâture de: vautours.
(c) Le grec porte:ITEM" , un; reprit; n’en» Eau-i "Mâts-4m.
, .Le: tuant ou les vendant dans des ifle:lointaines.
(d) Le grec porte :harkis-z; Te Mana-egos,
Km; 510.4538: MgalzoÀuls: , :9 "(une Titus
hanchant w901i 107p a à m’y; dahirs.
" Nos fille: entralne’es , nos lit: renverfls;un: enfans au berceau lancés contre la pierre.
I Ainfi Haie prédit aux Babiloniens queleurs enfans feront écrafés fous leurs yeux.
(fuie, chap. l3, v. i6.fienta: qui tendit à? allidet panada: tuas
ad pantin. N ’K Heureux qui tiendra te: enfans , 6’ les
a: e’crafera contre la pierre a. PI. 136- v. 9.
(e) Le grec porte:Ïîro 43 cimier aima chouïa purins.
F
[451iC’efl ce qui arrive de plus lamentable aux sans
malheureux mortels.
Note dont la lettrine a e’te’ oubliée dans le texte.
Le grec porte :Drop rime! 3,43! . n’ait 7’ «7&4 , tu; p4. Défini
A6151. si, anti 1’" A119qu in page, 1952;" .Tir pic-m 450.: du» égauvefi à?» 311549-
l r t 9 lTaxa: cm»; un.
Hefiorflnon cher fils, confidere 6’ crains
ce: malheurs, prends pitié de toi ,- fi jamaisje te préfintai la mamelle qui fait oublier le:maux, qu’il t’en fimvienne ,- rentrant dan: no:
mur: , repoufe l’homme ehnemi.
(f) Virgile a imité 8c renchéri fur cettecompati-airant
Qualîs uhi in luce»: Icoluher maltt gramina
paflu:Friàïdâfuh terni tremidum quem bruma tegehat.
Nunc pofiti: novas exuviis nitidu: que juvenzâLubrica convolvit fitlzlato peè’iore terga
Arduus atlfolem, 6’ lingui: mica: 0re trifitltis.’
1l Tel un (arpent répn de plantes véni-x meures, que la glace 8c le froid de l’hiver
C vj
CH. XXII.
x
CH.XXII.
l 44 Ilau avoient tenu caché fous la terre, ayanta) quitté fa dépouille ,queles frimats avoient
:0 flétrie ,7 couvert d’une peau brillante ,a) fier de fa jeunefe , (il-cirant fa ’vafle poi-
a) trine , étalant les immehfes contour: deon fa queue tachetée , montre au foleil faa» tête altiere , 8c darde le triple aiguillona: de (a. langue pointue v. Ene’ide , ch. z.
Et l’Atiofie :
Su fu la porta , il re algîer lucenteDl chiaro acciar obel capa gli arma 6c bufio,"Come ufcito dî tenebre ferpente ,Par c’ha lafciato ogni fguallor vetufio ,
De] nuovolfcoglio altero , che fi fenteRengiovenito , e piu che mai robufioTu lingue vibra , cd ha neglî occhi focoDouumque pailla ogn’ animal da loco.
L’Orlando furiofi), canto 11;
Note dont la lettrine a e’ze’ oubliée dans le texte.
Le grec porte :M il fui 373v fait bague: l’air 3 45 p. à); finies: g
, I u , .Ovale r: [Gîdl’JÉfîTHI J ITEVÉH :th fez yuluùv titra 5
474’705 «Un 70min, irai te. nia-Ï: 11wa Na.
Je n’irai point, il ne prendroit [oint pitiéde mot . il n’aurait point de reflua-ri pour ma
---A.-.... ...
A-..b.’
[4s]fiumiflion ; il me tueroit , tutti. comme unefemme, ayant ahandanne’ me: armes.
l 4Kg) C’efille fcns que j’ai cru devoir dom
net à ces vers:
Oô fait une rît le)! nia) 320B; 5:4: nia-l: aria?"
Tel. Ëuyëe’pmu il" rug3itos 5795i: ra ,
Hupsivos émoi; 7’ Budgets! àbÀnlÀolCUÂ
Dans ces tems héroïques , les traités les
plus importans fe concluoient fous les chênes,fur les pierres. Il n’efl plus teins de traiter,dit Heâor , la pl» une r61 kir. C’efi donc un
contre-feus de- traduire, comme fait Ma-dame Dada dans fa note z On ne peutïx’en-
tretenir avec lui , ni de chêne: , ni de pierres,ce que cette filtrante» traduârice fuppofeêtre une forte de proverbe. Comme ce pré-
tendu proverbe ne lui a pas paru pôuvoirentrer dans fa tradutflion , elle rendaînfices vers : Achille n’efi pas un homme fiai-ttable, qui donne le teins de lut faire de; pro-pofirions ,- &er peu digne de la majeflé du
poëme épique. -(Il) C’el’t cette même colline par laquelle.
me!CH.
CH. XXII.
[46]Andromaque dit à Heëlor,dans le fixiemeChant , que la. muraille ,efi plus abordable...
, (i) Ces deuil fourmes exifioient encoredu tcms de Pline, qui, oubliant ce morceau,reproche à Homcre de n’avoir-pas fait men-tion de la fourcc d’eau chaude , livre 31 ,chap. 6. Elle étoit perdue des le tems de
Strabon. l r *’ (le) Le grec porte :
T? i3: wayËeylulrm 4557m , la J]: 33109: 3:45:51.52”09: (à! bêle? 206016, olliautdli fait Fini igue-ira!
Kep rechigne.
Il: parvinrent en ce lieu en courant, l’unfuyant, l’autre pôurfitivant par derriere ; un
homme courageux fuit, un héro: plus intri-pide le pourfitie d’une courfe rapide.
(l) Obl’ervez les facrîfices fur les hauts
Iîeux,donr il et! fi fouvent fait mentiondans nos livres faims.
(a) Le grec porte :Atteint biture repaître 474e Amande.
Le divin Achille fiifoit figue de la tête à«tartufe. ’
’ [47](p) Je me fuis permis d’étendre un peu 2g
Cette fublime idée, pour approcher , dans CH. XXILInotre langue , de la majefié qu’elle a dansle grec; Virgile l’a abrégée:
Jupiter ipfe duas aquato pondere lances vSuflinet à fatu impartit diverfa duorum;Quem damnez labo: , quo vergat pruine letton;
(c Jupiter ayant placé, dans les baflîn:égaux de la célelle balance, les deilinées
(d’Ene’e Sade Turnus) , fondent le fleau
dans un parfait équilibre , recherchant,avec une fcrupuleufe exaflitude , lequeldes deux héros, pour prix de les tra-vaux , obtiendra la. viâoire , lequel cil:dévoué au trépas n. faciale , eh. 11..
Ainfi , dans Daniel, une main invifibleécrit fur les murailles du palais de Baltazard,
USVSUüü
Ces mots : Tu a: été pefe’ cart: la balance , à
trouvé trop le’ger.a4ppenfu.: es in flattai 6’ in:
venta: es minus halent. Daniel, ch. 5. v. 2.7.Ces images font fréquentes dans nos livresfaims.
(q) Le grec ajoute :mal]: in 414p»
Ego patinai.
. l 49 læ N’e’pargnons pas les javelots. ’ 5x-
m.xxn. q q- , .. u .Or j 37: il! 074530 in" et!” M’IMC" "mi.
Quand il: furent près,marchant l’un contre
l’ autre. I. (r) Le grec porte:
il rot iglou Mr.
Si un Dieu te l’a donné.
(f) Le grec porte:IïAtj’ aîntnào’tyxâq réent 113p.
Et le javelot tamia loin du bouclier.
Le mot itmvrAÈtyOq exprime la loi dumouvement, fuivant laquelle un corps mucit repouflë , par un corps élailiquc , à une
diitance proportionnelle à la force ne:laquelle il a été lancé.
(t) Le grec porte:Eus-op , ÉTÉ? au logos; Huregttàiïiiemejëm,
25; la»? , Ëpà édit hile!» vie-pu Eiffel.
,Hdior , tu .penfois que la mort de Patrocle
l 49 lne firoit point vengr’e j tu ne tournois pas te:regards fur moi, qui me tenoisit l’écart.
(v) Le grec parte :nivale: hip «boxât- tg; yin", 05V r: "m’ait:
Je te conjure par ton ame,par tes genoux jpar ceux qui t’ontldonne’ l’être.
(x) Le grec porte :Mafia min aréna: VUVÉÇEO , faire rotation;
Chien , ne me conjure ,ni par me: genoux 5ni par ceux qui m’ont donné l’être.
Note dont la lettrine a e’te’ ouhlie’e dans le texte;
Le grec porte :Dit à l4 x31 d’attirer xpw-iu mantelet! 410’741.
Quann il voudroit te racheter au poids dgl’or.
(y) Le grec porte:liftent trqi, in teiy re Haie]; agi 007,3Ê4 Aulne,
h r 9 l , l N lErSAnv leur, Mao-00v tu imanat amigne-tr.
Le jour auquel Pâris 6’ Apollon te donne-î -
ront la mort , quelque courageux que tu fois,
aux portes Soles. v’
:122:CH. XXII;
6.-...-[5°]
(ï) Le grec porte:CH’ xxu’ H néné-Janv 74m 31’:ng , 7532 amuïra: ;
m pin" [46.144101 au) E3740: in ’t’r’ 23110:.
S’il: abandwgnzront leur ville , celui-ci (un:
tombé , où s’ils auront le murage d’y demeu-
ïer , Hefior n’exîflam plus *
(du) Le grec porte :Bi Sœvo’vrm mp xarum’âofl’ tir flâner
Aôùp i7?» ténus: fila fermium. Krach
. Quand on oublierai-z les mon: dans le palais
de Pluton, je m’y [buv-iendrai de mon cher
rompag’norl.
(66) C’efi ici , dit Madame Dacîer , d’a-
près Euflathe , le chant de vifloire qu’A-(bille entonne, femblable à ce cantique quenos livres faims mettent dans la bouchedes femmes Ifraélites , après la viCtoîre
remportée par David fur Goliath : Per-cufiç Saï?! mille , à David deum millia.a: Saül en a tué mille , David dix mille a).
x. Roi: , chap. 18, v. 17.
’ (ce) Virgile a traduit ce morceau pref-
que littéralement. ’
[si]Nm: aliter. que»: fi îmmiflîs nm: hqfiîbul amuï:
Carthage au: antiqua Tyran , flamme quefurtntuCulmina pu que hominum , volvcntur pt! gaz daman.
et Comme fi la vafle Carthage , ou l’an-tique cité de Tyre étoit en proie à un
n vafle incendie , que l’ennemi eut pénétré
8
n dans fcs murs, que des tourbillons dea) flâme s’élevachnt du fommet des toits em-
» brâfc’s, des demeures des hommes 8C des
a dieux a. Ene’ide,cl:.4.
(dz!) Le grec ajoute:zzéôs 4A0: , la.) fi aï." lainât: "N’unu’mp S
EEsASo’ymËa-o’Mo; hâla-.9: 31) vînt: Axmïn.
Arrêtez , me: ami: , lai-fermai fimirfeul,quelqu’inquie’tude que je vous caufi.
(ce) C’efl une chofe remarquable , quele même événement qui fit tomber Heflor
fous le javelot d’AchîlIe,fut caufe de lamort de notre Pucelle dv’Orléans. L’intré-
pide courage d’HeGor le retient hors desmurs de Troye, quand les Troyens, re-pouflës par Achille , cherchent un aryle
l fous leurs remparts. En 1430,.Ïeanne d’Arc,
-CH. XXII.
hCH. XXII.
l 52 ldéfendant Compiegne , contre les Anglais ;
tente une vigoureufe fouie; repouflée par:Les allie’geans , fan intrépide courage la re-
tient hors des remparts, jufqu’à ce que tous
les Français foient à couvert de la pourfuitcde l’ennemi ; les ponts levis s’abailTenr ra-
pidement; retenue hors des murs , les An-glais l’enveloppent;viâime de la fuperfii-tion 8c de la tyrannie, elle efl: condamnéeau fupplice , par des prêtres facriléges.
(ff) Le grec porte:73A: Mir-433v.
Loin de: bains.
(gg) Nuntia fdma rait , matrifiluc allabitur
aure: i.Euryali , at fizbîtu: mifeu caler afin reliquit ,Excujjî manibus radii , revoluta que penfiz ,-E’llola; , infelix .’
et L’afi’i-eufe nouvelle de la mort de fan
fils parvient aux oreilles de la mere d’EuË
riale; la chaleur abandonne fes membres,les fufeaux tombent de les-mains , la trame
a) qu’elle nuance cil renverféc , elle s’é-
lance d’un vol rapide; infortunée inEne’ide, ch. 9.
3 3v 3
il
[53](hh) Ces bandelettes, dit Mad. Dacier , :3
refenxbloient à nos rubans ; elles étoient CH. XXll.l’ornement caraéle’rifiique des Reines 8c des
Pt’incclrcs , ainfi que des Divinités.
(li) Le grec porte:gr: à du
Émail Exupilmup, ’e’mi Sains’ii’rt au: tirer.
Hvrep ë: wéÀsÀuo’v 7e 4237p reAJJlxuguv liguât;
O Hecîlar.’ tu ne lui ferois d’aucun fémurs,
puifiIue tu es mort , ni lui à toi , quand ile’chap-
peraît dans cette guerre , filtra: de tant delarmes, à la faraude: Grecs.
(hl?) C’efl le fens de ce vers: -Hpup àptPamËv 741x401»: mm; 749’141;
Le jour, qui le rend orphelin, lui ôte tousfer compagnon; , tous-ceux de fin age.
(Il) C’efl: le feins du mot àpçtâæààe, qui
fleurit des deux côtés. - ’
(mm) Exprefiions fréquentes dans noslivres faims , pour exprimer une vie v0!luptueufe.
[54]5:: (un) Le grec porte:Cm xxn’ 0541! m’ 7’ 309m. inti à: baiera: mini: g
A»); api; Talon au) Tga’ïmiar néo: J141.
Ce: tapir ne te [amiraux de rien , puifque tune coucheras pas 44174:,- mais il: feront tugloire devant le: Troyen: 5’ deum: le:Troyennes.
[55]
CHANT VINGT-TROISIÈME.
(a) LE grec porte :06 fait 253’351; n MI dans": la) lieu-or,
05 9:9"; in Ann-ai xægip’u’lo; Zch 13403941 ,
"al! fifi Unit-poum Siftflfl ne: a diluai tu 75601:4;Mata-Sa; 11 attifent.
J’en jure par Jupiter, le plus graal duDieux. Il ne m’efi pas permis d’approcher ma
tête du bain, avant d’avoir mis Patrocle firrle bûcher, de lui aveir.e’lcvë un monument ,6’ d’avoir coupé me: cheveux.
C’était la marque du plus grand deuil:
Il: je rafaront la tête, 6’ f: couvriront decilices, dit Ézéchiel, pour exprimer la de;
folation qui fuivra la ruine de Tyr. Et ra-dent fitper te calvitum 6’ accingentur ciliciih
Ézéchiel, chap. 2.7. v. 3h
(b) et Homere , dit Madame Dacîer , fuita la philofophie des Égyptiens , qui fut celle
a des premiers Grecs , quePithagore renouga. vella enfaîte. Ils concevoient l’homme,
2::CH. XXlll.
a
l. s"6 la: 5mn comparé de trois parties : la pred’CH.XXI11, a: miere,la principale,l”e[prit;la feconde,
un corps lumineux 8c fubtile , dont l’en-,
tendement étoit, felon eux , revêtu de cea qu’ils appelloient ame , 8c la troilîeme , le
corps terreflre 8c mortel , qui étoit l’étui
8c l’enveloppe de ce corps lumineux , quion fe mouloit fur ce corps terrefire , 8c qui,n par confe’quent , avoit la même taille 8c
au les mêmes traits n. u,Voyez au dixieme Chant de l’OdiKée , la
dil’tinâion des mots 4M ,lou 19:, l’efprit par,
l’intelligence g «layai; , ou adam: , l’urne , l image
H
V
U
3 8
L du corps , 8c 4725M le corps.
Ces peuples penfoîent que les ames ,oules images des morts , qui n’avoient pasreçu les honneurs du bûcher , erroient furles bords du Stix , état dOUIoureux , maisqui les mettoit à portée de revenir à lalumicre , pour apparoître aux vivans ; cartoutes leurs parties terrefires n’étoient pas
confumées , origine de l’opinion populairedes revenant. C’efl pourquoi, dans le onzicmeChant de l’OdylÏc’e, l’image d’Elpénor re-
connaît Ulylïe 8c lui parle , avant d’avoirpar du fang; mais brique; par un privilège ’
fpécial,
[S7]fpécial , les images des morts qui avoient ---....perdu toutes leur; parties terrefires , par (214.);qul’adieu du feu , apparoiffoient aux hommes ,
elles ne pouvoient ni les reconnaître, nileur parler qu’elles n’entrent bu dû fang,
ce qui leur rendoit quelquesàunes de cesparties terrefires. Voyez le texte 8c lesnotes du onzieme Chant de l’OdylÎée.
(c) Le grec porte: I05 (a) 73 ÇA"! y: 4h»; ais-4150303141120!
33min- flafla: 438213110154". H
Car nous ne tiendrons plus de confiils fiéparés de nos compagnons , comme nousfatfion:
pencha: notre vie.
(d) Le grec porte :aux" 14.311 www; 14741.71"! AFQlân’gudflO!’
flirta; à): Eâîlav . àM’ 4255470010 zou-951:. .
Le jour auqucljc tuai le fils d’AmjalzïdamaJ,
imprudemment , [2ms le vouloir. .dyanz 1m23
querelle en jouant au palet. I ’
(e) Le grec pdrte:a fétu, 3’ fini-n; Ed a) n’y 1.1930 45mm
44333 d’an» , 0273;; «élusif; il" trépana.
D
T 53 ’I
O me: (mis! il a]! donc dans la chinantf4 CH,xx1u, de Pluton des anus, image: du mortel: ,- maisV leur: eflarit: n’y [ont pas;
. (f) Je me fuis eforcé, avec M. Bitaubé,
de donner ici une idée de la poéfie imita-tive d’Homere , notamgent dans ce vers ,qui exprime fi bien le pas leur-déc tardifdes mules qui gramen: les fentiers efcarpc’s
de la forêt : ’nm); 07:: guru suiv-417p, 145.974 î! , déglué 3’
51301.
a «.David dît à Joab 8c à tout: l’armée
au qui étoit fout fes ordres : Déduire; vosVêtement , œuvrez-vous de vos armes , pri-
» jurez-vous pour la pompe funebrc d’Abner.
U
David fuivoit ceux qui portoient le corps.Lolrfqu’ils eurent enfermé Abner dans le
fépuIChre , dans Hébreu , le Roi élevant
la veut , pleura fur le tombeau d’Abncr;
tout le peuple pleura; le Roi verfant deslarmes ameres, dit n:
888’388
Dixit autan David ad Ion]: à ad omncm.populum qui ara: cum (a :fiinditc vtflimemavçflrà 6’ am-îngimim’ fini; 6’ plagia, au:
4
n n
:5; ur rx me Il
î;
î! 1K
[59]enquiers Æner. Pana Ra: David figuebaturflagrant ; un: que fipzlzflent Abner in Hebron , mCH ulevabis Ru; vocem fuam ô finit fuper rama: .
(un; Abner ;fl:vi; autan mimi: populus ,plangœnfillle Re: à lugera ait. Bois , a. , ch. 3..
v. 31.
(g) Le Sperchuisfprlncîpal fleuve de Il.Thefl’alie , qui prend fa fource dans I’Œta,
montagne fur laquelle les Poëtes placentle bûcher d’Hercule , qui un fe jeter dans
le Sinus-Malliacus, felon M. Danville.a Les jeunes gens, dit Mad. Dacîer ,
a» nourrilroient leurs chevaux jufqu’à l’âge
a de la puberté; alors ils les faifoient cou-» pet, 8e les offroient à quelque fleuven du pays , honorant ainfi l’eau comme l’é-
x lément qui contribue le plus à la naïf-» fiance 8c à la nourriture de l’homme ;a: c’efl pourquoi les fleuves étoient appelles
au galbée»): , nourricier: de: jeunes gens a).
Les peres confacroient de même, auxfleuves,la chevelure de leurs enfans.
a Avant de paller le Céphîfegdit Plu-» fardas , dans ne Attiques, on trouve le
in tombeau de Théodore, le plus excellentDij
I.-CH. XXIII.
l 6° la: afleur tragique de l’on-teins, de fur lex bord de ce fleuve-deux flatuesi, l’une den Mnéfimaque, l’autre de fOn fils , qui à]!
n coup! le: cheveux en l’honneur du fleuve g
a: car ce fut dateurs ancienneté la coutumesa des Grecs a).
(h) Le grue ajoute:-i aux): appui paîtra 2’451;
Il médite en [on ameldes défions mauvaifir.
Le Poëte exprime rainfi l’horreur dont ilcil: pénétré pour ces facrifices humains",
barbarie dont toutes les nations ont étéfouillées. C’efi avec regret que je me fuistrouvé forcé de retrancher ces mots , qui
cuiront , dans notre langue , ralenti le nibleau des funérailles de Patrocle.
(i) Le grec porte:il": par, (41v àw’odgu’cpu humage";
De peur qu’il ne le déchirât en le traînant;
(h) Ainfi Gédéon demande à Dieu , qu’une .
toifon qu’il étendra fur une aire , pendant
la nuit, (oit imbibée de vapeurs, tandis que
Il
[ .61 ltous les environs demeureroient focs ; 8c lelendemain il lui demande que cette toifondemeure flache , tandis que toutes les autresparties de l’aire feront humides. Dieu’opete
ces deux miracles , en figue de la proteâionqu’il lui. accorde. Juges,- en. .6 , v. 37 à 39.
I (li) L’arcl-en-ciel,’ efet de la réfraûion
fiCH.
des rayons du foleil dans les globules de Ipluie , ef’t figue de vent.
Obfervez avec quelle. exaâitude Homeredécrit ici la marche des vents , que lesPoêles fuppofcnt habiter les ifles Éoliennes,
(aujourdhui Lipari ), dans la mer de Sicile.-Voyez la note du Chant dixieme de 1’0-
dyfÎée. -
A; (n) Le grec,porte :7 1115:" alpha robes! 37’s traineau 023074,ARC émanent "l’or.
Je ne. vous demande pas de lui [lever unun fizperbe rondeau 3 mais feulement- couve.nable.
(a) Siclzyone, ( aujourd’hui Bafilico , laville royale )’, capitale de la provincedcIon nom, faifgit partie de l’Achaïe.
* I Diijx
I 62 JCommé Roi, d’une contrée de la. Grece,("11111. Echapolus ne pouvôît, fans le confentement
d’Agamemnon, (e difpenfer d’entrer dans
la ligue générale ; maisd’autte par: il étoit
fils d’Anchifè,de lance des Rois Troyens.
Tel cf: le motif du don qù’il faitàAga-um’cmnon , pour I s’excmptcr de marcher
contre Priam. f ’
(p) Le grec porte:ARC 31,7: 0’191 r2: ÇËÀ& fuît" ÊfiCd’MM Mp4:
K filai: , mon dur, fil: , rappelle tu con-jfais.
(q) Le cheval Arion étoit, felon lat fable,fils de Neptune 8C d’une Furie. Neptunele donna à Coprée g" qui .en fit. don àHercule ; Adrafie, Roi d’AIgos,.lç reçutd’Hercule . 8c s’en fervit .ucihment dans
h guerre de Thèbes ; Arion lui, fauva lavie.
(r) Le grec porte :’ - ’ a» 5 mangé."Si 1mm]? en cidre ; ce qui a deuxlfens ;
ou qu’ils fg rangercntde file , fuivant Porche
I5
I 63 ]que le fort leur avoit affignc’ , comme l’anplique Eufiathe, ou,comme Mari. szcicv , (:53:anqu’ils fe rangeront fur une même ligne , à:
néanmoins dans l’ordre que le fort L4:Çvoic donné; car ceux qui étoient placés
fur la gauche , ayant un moindre cercle àparcourir pour rafcr la borne, jouiflbicn:d’un avantage réel fur les autres ; mais mon
aufii immcnfe que fi les chars cuiront étérangés de file, comme le fuppofe le célèbreÉvêque de ThétTannique. "
(f) Le grec porte :A»: 3’71 mina-ru 7&6" 510’340 (5148,55 2,1"»)!
Ai id bé; WUÀI’TÉ , 1301-4 4b ègen’ 7: bain
calva- , Vo’z’qbœg il, Ïnraln rêva Jümç.
Quand le: légers courfiers , parvenu: aurivage de la mer, commmcerent à retourner ,
alors [a vertu de chacun parut , la carrier:J’Jlendit pour le chevaux.
(t) Le grec porte:’ Mêàœ Sam [METE’OJ’IÜOATOI’ÂU’YG ÀuZN’
Ain 46’ a; pués-114 , Na: il? 3,177040» Enfin.
Elle f: luit: de s’apprqcher du pajieur de:
D iv
CH. XXIII.
’ [64]peuples, lai donne le fouet , augmente Par-Sdeur de fis courfiers.
Homere, dit Madame Damier; fait arri-ver Minerve au feeours de Dioméde , parceque ce héros avoit eu la prudence de femunir de deux fouets. : S’il étoit ainfi ,pourquoi eût-il été aufiî amigé qu’Homere le
repréfente ? Il cf: donc plus vraifemblable dedire qneTe héros , des mains duquel le fouetétoit échappé , parce que les rayons du foleivl
dardoienthdans fes yang: , fit.rlÏort pour ra-malfer Ton fouet, 8c y parvint ; ce que j’aicxp rimé , d’après Homère , en faifant ramalrer
le fouet panMinerve , qui le remet auxmains du fils de T yde’e.
(x) Le grec porte :Il?" relue 594;: . nanoçæcæç, 3M.» r; vêtira;
4&5an Agyc-x’w , 311 Toi n’ièv Env impie.
Ajax, le meilleur dans la difiutc,difiwd injure: , inférieur dans tout le refle aux Grau ,
ton (finit (j? intraitable.
Note dont la lettrine a été oubliée dans le texte.
Le grec ponte :flic-Ë 435’4wa ami»; fluâa’tfuyfu la»...
l 65 JE: il: faifiaienz jaillir film cefl’c de: goum:
de pouflierc fin leur condufieur.
(y) Le grec porte:44170.05: E6590 .117"le , en?» gerber:
1120m: En au»)! qui! , BÀa’anfi: il; peut l’an; r
1è; à; arde: pua)», alu: mal: x5429"; 501":
Antiloque, fige ci-dwant , qu’as-tu fait Ptu a: déshonoré ma vertu , bleflànt me: caur-
fier: , précipitant fur eux le: chevaux quileur étoient inférieurs.
(z) J’ai fuivi la leçon commune, quiporte:
Mana! 421-. 391449411 d’alun: impartit";
Il si: été mieux d’éviter de tromper aux
qui valent mieux que! toi. Madame Dacier.corrige ,’ 8c filant , avec Euflathe, clamp»;
8C traduit: Uriz autre fais évitez avec [bill dedéplaire à ceux qui [ont au deflus de vous ;bonfeil qui, dans fa généralité, tient trop
de la balle flatterie, pour être digne d’Ho-j
mCÎCe
(du) Blum]? , ville aujourd’hui îuconnue,
D v
CH.X.XllI.
CH. XXIlI.
f 56 lNote dont [alanine à été oubliée (dans le texte;
Le grec porte: n 1 L I75:07:, Ëeê («1mn 12715417994; un. Axmoîe.
De If honneur qu’il. convient je me rendre nie-j
van: le: Grecs.
(El) La .tradîtîon adoptée par Sophocle;
qui fait mourirŒdipe ,àv Colonne, dans levoîfinagc d’ALhenes, cil: donc poüérieuxe
à Homme.
(ce) Diomcde étoit parent de cet ath-lctc , pur Déïpyle la. mere ,Afille d’Adrafie ,fic re de Méchïflée’. ’
(dd) Le grec porte: .’ v L ’ ÇHMÆL’M.
Cairns ; fait pour afemir leurs reins , fait;comme le dit Madone Damier, pour cou.-Vrîr leur nuditégcax; 1:57 ululera porterentd’abord des efpeces de tabliers ; l’ufage n’en
fut aboli que dans la quatorzieme Olympiade,à l’occafion d’un athlete dont le tablier
’ f4: détacha , ce qui occafionna fa défaite.
(") Le grec porte:P 3. tu! réel"! t
il!Mx, r «un
V: a...)
nwulnwtü
[ 67 ] .Il ne feulant pain: g mais il lai contourna a:
le genou ,- c’efi ce que 1e: écolier: nommant CH. X3111.
le croc en jambe.
(ff) A Le grec porte:
Math, kéfié" y paire recrue! "maïa;
Cefi; de combattre (a? de vous épuijêr pt k
.CCI travaux. .(gg) È: grec porte :
gais-3:; sima Mu 7!ng in! «d’un
Elle l’emporte, par [à beauté, fur tout: la
terre.
(1:12) Le grec patte :
l à: 3’11 71’s ru ruinât 2345m.
215119557! pas: . 311-. :5 gêna gaga-Ë nuât-q
Hqu’ov Etna", raft: pain . fixât 7x" "En’rtm
Le nouveau tradufleur anonyme de l’I-’
liadc , traduit aînfi: a Tel le fufeau prairea: le feîn palpitant de la jeune beauté , qui ,a d’une main légere,file ou la laine ou 1:
D vj
fi(En. XXIII.
[63]a foie m’es fetas ei’t conforme à celui que
Madame Dacier donne à ces vers.
M. Bitaube’ traduit: a Le rapide UlyŒ:le fuit d’aufli près qu’en: la navette du
fein de l’adroite ouvriere , qui , la fai-fant courir d’une main à l’autre , en dé-
roule le fil pour l’unir à la trame; lanavette touche fort ofein a. C’efl le feus
que M. Erneti donne à ce mot nm, , latrame quina couvre de laine , pour la polir 5’
la luflrer ; car les anciens ne faifoicnt pasufage de la foie. Ainfi la comparaifon neporte pas fut la proximité de la navettequi , partant du ,fein de l’ouvriere , s’enéloigne pour courir fur la trame ; mais furla proximité de la laine qu’elle applique8c profil: contre la trame, pour couvrir 6clufirer l’étoffe qu’elle fabrique. *’
83333
(fi) Le. grec porte:
«015;!» 7’ «huait!!! ,
0,457301" :45 fait 41’". immun.
On dit Qu’il (fi auflî vieux que le: ancien:
limonai
[691(Hz) Le fer étoit , dans ces tems reculés, ..--.
un métal tellement rare , que les armes mexm.mêmes étoient d’airain.
On a vu aulii dans tout ce Poëme ,combien l’étain étoit Prife’ parles anciens.
3?
x 25Ë a543, 45745 ât- ’
t l 3:wa tu,fifi-M fifi:
--.--.-.CH. XXIV.
[7.0]
CHANT VINGT-QUATRIÈME.
(a) LE grec porte:T51 ylprnrxifims, une,» aunât dingua 23:21",Auto-r. in) filmai: zaiIæxec’Fnè’. élation «En
ïw’hê’, ËMfisj renaît.
St mm": de ce: efiofis, il verfe de: ’pleurs alondanm ; quelquefois îlfè couche fur
le do: , quelquefois fur la poitrine.
(à) Cette égide d’Apollon , n’efi autre que
la nuée brillante dont il a été parlé au vingt-
deuxieme Chant , dont le Dieu de la lu-!!fiere enveloppa le corps d’Heâor.
(c) Cet endroit ef’t le feu] ou Homere faire
mention du jugement de Pâris , origine dela guerre de Troye ; raifon pour laquellequelques critiques fe permettent de retran-cher ces trois vers ; car , difent-ils, fi cettefable eût été connue du tel-us d’Horncrc , il
. clic peu vraifemblàble qu’il eût attendu fi
tard à en parler. Tel efl, au jugementd’Horace , l’art du Poëte épique :
l 7I lEt in media: res
Haut! ficus de notas auditoremlrapit.
ou Souvent le poëte entraîne Ton lcaeurau au centre des événemeus , négligeant cen qui précede , Comme s’il étoit connu».
I Horace.a Souvent un beau défendre cil un cïct de l’art a;
Boileau.
Mais pourquoi qualifier de défordre cettemarche du pore de la poéfie épique z L’en-
lèvement d’Hélene cit la taule apparente de
la guerre de Troyc. ÀC’cfi’ pour venger
cette injure que les chcs. le font liguéscontre les Troyens. Cette taure e’l’c dévei-
leppée dans les premiers Chants du Poème;
mais, le jugement de Pâris , dont la. fille deTindare fur la reconvertie, 8c la jaloiufilede Junon 8c de Minerve, font une caille decette guerre fameufc ,qui,’cachée dans lelecret’dc’s Dieux , ne devoit être montrée
que dans le vingt-quatrieme ÎChant. î
(d) Le grec porté l
a: Aerels’l’Am "la imine-n. à]; 644’924; l
flua-q . ris" 42330:: feigne riva-ru] , M: www.
CH. XXlV.
l 72 l5.29.: Ainfi Achille a perdu toute pitié; il aCH’XXIVt perdu cette pudeur qui aiguillon: fortement
les hommes , à les feroure puiflîzmment.
(e) Voyez ,’aulw vingt- quatrieme Chantde l’OdyKée, le recit des funérailles d’A-
chille.
R(f) Le grec porte:
Ëyeip si deiMia-1p detiÀNxtl 3.4451; niera se :9 imans.
M. Bitaube’ mon: I: Ce héros-feroit bientôt
inflruit par fa mue, qui nuit à jour, portefii- pas vers Ire fil: infortuné , rapportant lepronom démonfiratif u , à Achille. Il m’a
paru plus naturel de le rapporter à ladépouillé d’HeCior gardée par Thétis.
(g) Pour. empêcher les poilions de. ronger
leurs lignes, les anciens les »garnilToientd’une ’corne qu’ils plaçoient au-deEus de
l’appât; c’efi pourquoi l’hameçon d’acier ,
de le crin qu’on a depuis fubfiitués à lacorne , v font appelles "pour ’, parmi.
le"
r l 73 J
(à) Le grec porte : sa.Xuai ri leur "Métré CH.XX1Vc
Elle le flatta de la main.
Note d’un: la lettrine a été oubliée dans le texte.
Le grec porte :El" i914" tigelles, pataugeais: titis, r! du a013,13 tu’rïr’ M4931 yurmm’mp ou (puérile
M ’rjao9ug.
f Tuum edis cor, neque reminifcerîs cièi neque
culiculi j louant cairn (fi mulieri mifceri in
amore.
(i) Le grec porte :ne ’o’ty’ à n55: élit-fez: m’np 1’! a) 0.73:
Hernie n65 àün’hvs la": 37:03", chiennai;
Ainfi la mere à le fils je tenaient de longsdîfiours 1’ un à l’autre , dans l’afl’cmblle des
vazflèaux.
(la) Le grec porte: . ’ou," mirât fluiez , être, 7. élue; vain-an Ëgiiu’
. il I l0612 38 si. 58km , il; kouros . iir’ Jenny»!-
Il ni le tuera point, à en empêchera les
[. 74 la autres ; car il n’efi ni infos, e’ , ni impmâen: ,
cmxxw, ni impit-Les anciens faifoient remarquer dans ces
trois épithetes , les fources de tous lescrimes des hommes.
- (l) On prétend que ces vers d’Homerefournirent au peintre de Sycione, qui man-quoit de couleurs pour exprimer le combat
, de la douleur, de la honte 8: du remordsdans l’ame d’Agamemnon préfent au fa.-
crifice d’Iphigenie , l’idée de couvrir la.
tête de ce Prince de fou manteau.
(m) Le grec porte:ira-ri à ieeatÇWas’yt râle-rat,-
A»): 16 Tpaim au) Tpauid’uv puant"...
17944,13, site 90,58 populacier à? tilapias.
Qu’il n’a point tul,:loiffqu’il fuyoit lâche-
- ment ,- mais combattant avec courage , fous lesyeux de: Troyens Ô des Troyennes, inac-ceflîlzle à la crainte , incapable d’une fuite
honteufe. v; (n) Le grec porte :
Mali [tu Rôti.Opus in) m7690: nui: IIIMU’ 3’45 pu relate-
l
[75]z Ne fois-pas toi-mime un affina de mauvais aaugure dans mon palais; tu ne me perfuaderas Cil. XXIV.
point.
(a) Le grec porte:vol.9) Élu: 78”?"
32700; Miner. 3m flair 31’: 10W”! «04094:.
Plut aux Dieux , que vous enfler tous la!tue’s , au lieu d’Heii’or, devant les vaiflèaua
des Grecsl.
i (p) Homere nomme cet aigle, Perchon.J’ai cru devoir lui appliquer la’défignation
du grandaigle , dont parle M. de rBufl’on ;car le nom de cet aigle m’a paru fuflifammentdéfigue’ par fa couleur, d’un or foncé 8: té,-
nébreux , M599.» , a: par l’étendue de les
ailes , qui égalent la. largeur du portiquedu palais d’un homme riche:
Ont-q sa: «identifiera Men llÀæ’ftoto riroient]
Avlpèü impunie iüzAuïs’ égypoïtt. I
Tlœ’ Éclat ri? Était-4.91! in! w715i. l
a C’ei’t le plus grand de tous les aigles ,
u dit M. de Buffon , la femelle a jufqu’àn trois pieds 8c demi de longueur, depuis
[ 76. Î
22:2. a le bout du bec jufqu’à l’extrémité de:CH.XX1V. sa pieds, 8c plus de huit pieds 5: demi de
n vol , ou d’envergure a). Htfi. un. de:Oifiaux , tome premier.
(q) Le grec porte:’ à: 5 in» ËÇt’mh film»: acheva.
Le vieillard les fui-vaut, Ieùr’ora’onne avec
le fouet. Plus pour ralentir la marche descour-fiers que pour la hâter; car ils étoientobligés de fe conformer à. la marche pefantede: mules qui les précédoient.
(r) VOyez fur cette verge de Mercure,que les Poëtes poflérieurs à Homere ontornée de deux ’aîles , 8c nommée caducée,
qui n’efi autre que la verge miraculeufede,Moïfe,1es notes des Chants einquieme8C vingt-quatrieme de l’Odlec’e.
(f) Le grec pane :3:7 féru: té" dinar-354 300:3",
figaro! Üîuml’rp , 7575p xngtçn’u’q Écq.
Madame Dacier.traduit z Ayant prix lafigure d’un jeune Prince 5 faifant dériver,
I771avec Euflhate , ce mot fileur), , de 311m,
fijuflice g BÇ "p.71 ,L garder, qui garde, qui CH.XXlV.rend la juflice , la premiere vertu des Rois.
z: Mercure ne fe dit point un Roi ,mais l’un des compagnons d’Achille ; cequi m’ai déterminé a préférer le fentiment
du plus grand nombre des Scholiafles , quifont dériver ce mot de dm", s’élancer,celui qui s’élance leI Premier , un chef de
bander.
(t) Le grec porte:Eym’u’v.
Mercure ; c’cfl-à-dîre , île jeune guerrier
dont Mercure a pris la. reflemblance ; carl’effroi d’Idée ne feroit pas fondé , s’il re-
connaîtroit le Dieu envoyé par Jupiter au
feeonrs de Priam. . i(x)Le grec porte: ,Q; (Pain. yJSqa-ev 5 oyipm, a9 aiguière geyser ,
a riær9* , g p" éyàâov «à indemne 0’156: d’union
Aônn’nom . IIl dit:le vieillard fut réjoui ê lui ré-
pondu: : 0 mon fils .’ il 2]! bon il: faire dejufles préfixa- aux Immortels.
:5:[78’]
(y) Le grec porte :CH’XXIV’ 13v ,29 Ëyài aidâmes a) vidimai-rad Je;
tuerie-n , pl pu r: M Aterrira-1A9: 7575,10.
Je ne le dépouillerai point ; je le refluâtleur mon cœur ; je craindrois qu’il ne m’arri-
vât malheur. Iq) Le gree porte:
iMrïa-m une-d; 0570 9:47: 22:14:98 Anne: i
Tell" Jung 373" âme! Ëwi 1;an H41En; pin un ne?!» mannite: ripois avec:131’9er id]; et: kir épi" à 2&0:in ép’cînu.
Souviens toi de ton perev, ô Achille fen-Uuble aux Dieux l vieux comme moi , commemoi fur le fiail de la vieillefl’è , peut-être de:
voifinr ennemis l’afiegenz ,le ferrent de toute:
part: , 6’ il nefl performe qui repoufle lesmaux prées à fondre fur lui.
l
(au) Le grec porte:
TE! (à! Ironie Hep; A»): in: mincir bœufÔ; ou [au 170, in , ripa-ra 3cv à tôt-à: . I
i 3To en? un?!" 247571»; àpmo’Âeu me: mir":
Eau-00e.
l 79 lLe cruel Mars a délié les genoux d’un ----
grand nombre ; celui-ci [toit le fin! qui pro- CH.XX1V.figeoit la eize’ de Troye ; tu vint: de le tuer,quand il dlfendoitfa patrie 5 mon cher Relier !
(hl) Deux judcx ejl, hune humilier, hune rexulta: , quia calix in manu Domini pleurermima ê Inclinavit ex hoc in hoc ,- venimeu-men fex eju: no: ejl exinanita; bilent omne:peccaeore: terre.
a Dieu juge les hommes ; une coupen mêlée de bien 8c de mal , efi (1111811 main
n du Seigneur ; il a puifë dans les deuxn foui-ces des biens 5c des maux , pourn l’emplir, 8c la lie n’en a point été épuifée;
n tous les pécheurs de la terre en boiront w.Pfeaume 74. , v. 8 6’ 9.
(ce) L’He’lefiwnt,( aujourd’hui le détroit "
des Dardanelles) , canal qui répare l’Europcde l’Afie. J’ai ajouté ces mors , au nord,"
qui ne font pas dans le grec , pour l’aris-faire à la. clarté qu’exige notre langue.
Note dont la lettrine a à; oubliée dans le texte;
Le grec porte:Oôe’LÉ par nivela-3;, 1.7943 a.) nef" Km althæa.
*[3°]
Tu ne le refitfiiteras point avant que tu [bafrer
.Cu. XXIV. - quelque autremallteur. Mad. Dacier traduit:, Vous ne le rappellerez point à la vie ; maisïvous l’irq rejoindre, après avoir achevé de
vuia’er t’a-[las la coupe de la colere de: Dieux ;
langage qui n’el’t pas confolant. Il m’a paru
plus vraifemblahle de donner aux derniersmots de cette phrafe,lc ton d’une menace,que l’extrême affiiâion ne ’confumele vieux
Briam , ou même qu’il n’excite, par unrefus , la colere du fils de Pelée ; Ce qui efltrès-conforme à la réponfe d’Achille au refus
de Priam, de prendre place fur un trône , 8ctrès-analogue à la tournure greque. Aînfis’éCrioit David, après avoir perdu le fruit
de fou adultere : « Il e]! mon ,- pourquoiIl jeûnerois-je ? mesjeûnes à me: pleur: nea le rappelleront point il la vie : j’irai à lui ,°
a il ne reviendra point i: moi n.A’unc datent quia moreau: efl, quare jeju-
’nam ? numquid parera revocarè eau ampliu: :
ego vadam ad eum , ille non revertetur ad me.Rois a. , chap. 12-. v. 13.
(dd) J’ai traduit littéralement ces mots:
la 5x33;
QuiPtiuleeflozàime fieu-sanie.
au ri
[[811qui ne fe rapportent pas feulement aux :5portes du camp , mais encore à celles qui CILXXIV.fermoient l’enceinte de la tente d’Achille.
(ee) Le grec porte :Mn] a five éd]: de" êrl nazie-4’310! biwa ,w
Kg.) lut-env ftp livret , Ales ulluques! Wapiti
’ De peur,â vieillard .’ que je ne le fanfre par
même dans ma tente , G que je ne contrevienne I
aux ordres de Jupiter.
(ff) Le grec porte:15’; qureifeeSu aligna.
Souvenons-nous maintenant du feflin.
(gg) Les enfans de Niché étant monadela pefie , performe n’ofa ni les feedurir,ni leur rendre les honneurs funebres.
(la) Sipyle , ç aujourd’hui Sipile, au
Magize’fie), dans la Lydie , aux pieds dumont Hermus.
(ii) Voyez la note du qhatrieme Chantde l’Odyflëe, fur la forme des lits des an-.
dons. iE
A4-.-A..-."-
CH. XXlV.
r s z 1
(Me) Le pre: porte; »1’40: 4’ «7m Mât
Qu’un êiémw, 07:1 rageas-u iodlât
05 [à]: à]; ëâpn’mr ,27) 4115on14 70min".
Il: placent auprès in lit funeôre la: reflue;table: chèfi de: pleureur: , qu? font Entendre V
leur: douloureux mon ; lesfimme: les fizivènv k
Coutume. reçue chez tous les ancienslpeu-vples ,’dont nouseonfervons encan: des vcf-gw
tiges aux pompes funebres des grands.l Quand l’homme ira. dans fan éternelle
n demeure , les pleureurs entameront (ono lit funebre n.
Quanflo ibi homo in domum anuitai: cir-cuibunr au»: plangentcs. Ecclëfiafl. chap. 12,
v.- i; ; 8: dans. Marc, chap. y ,- v. 18,voyez les pleureurs qui environnent le lit.funebre de la fille du chef de la fynagogue.
Ï) -v
v De l’ImPrirrxcüe de VALADE , tu: des Noyen. - ’
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