Analyse de la Politique Nationale
Impact des Systèmes Agro-Alimentaires sur la Nutrition
Sénégal
Novembre 2013
UN System Standing Committee on Nutrition analyse au niveau de pays pour la deuxième Conférence Internationale sur la Nutrition
Remerciements
L’évaluation nationale de l’agriculture contribuant à la nutrition au Sénégal a été
menée par Carl Lachat (Université de Gand, Belgique) et Abdoulaye Ka (Cellule
de lutte contre la malnutrition et Point focal SUN, Sénégal). L’équipe a reçu
l’appui technique d’Eunice Nago (Université d’Abomey-Calavi, Bénin), de Harm
Vermeylen (stagiaire à l’Université de Gand, Belgique) et de Mariéme Diaw
Gueye (conseillère en nutrition à la Cellule nationale de lutte contre la
malnutrition, Sénégal). Lina Mahy, Cecile Jonckheere et Marzella Wüstefeld
(Secrétariat de l’UNSCN, Suisse) et Jessica Fanzo (Université de Columbia, États-
Unis) ont assuré la coordination globale entre les 8 études de cas nationales.
Table des matières
REMERCIEMENTS 2
TABLE DES MATIERES 3
RESUME I
L’AGRICULTURE CONTRIBUANT A LA NUTRITION EN AFRIQUE 1
CONTEXTE POLITIQUE DE L’AGRICULTURE CONTRIBUANT A LA NUTRITION AU
SENEGAL 2
PORTEE ET OBJECTIFS 6
Objectifs 6 Portée 7
LA SITUATION NUTRITIONNELLE AU SENEGAL 8
METHODES 18
Revue de la littérature et des données secondaires 18 Analyse des politiques 19
Évaluation nationale 21 Modèle causal 22 Entretiens approfondis 23 Évaluation des capacités en nutrition des organismes gouvernementaux impliqués dans
l’agriculture 23 Étude de cas des chaînes de valeur 24
RESULTATS 25
Analyse des politiques 25 Évaluation nationale 28
Analyse des causes 28 Entretiens approfondis 30 Évaluation des capacités en nutrition des organismes gouvernementaux impliqués dans l’agriculture 32 Étude de cas des chaînes de valeur 34
ÉVALUATION FINALE DE LA VALEUR NUTRITIONNELLE DE L’ACTION ANALYSEE 37
Analyse des politiques 37 Études de cas nationales 37
Voies permettant aux programmes agricoles d’améliorer la nutrition 37 Changements fondamentaux 39 Intégrer une approche visionnaire de la nutrition dans le développement 41
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 43
Résumé
En dépit d’importantes diminutions à l'échelle mondiale, la malnutrition reste
élevée en Afrique. Plusieurs pays africains en sont aux stades précoces de la
transition nutritionnelle et les maladies non transmissibles liées à l’alimentation
sont en progression dans certains groupes de la population. Alors que la
subsistance de la plupart des populations africaines dépend de l’agriculture, le système alimentaire africain se développe rapidement dans les zones urbaines. À
ce stade, des investissements bien ciblés dans les secteurs et les services publics
sont cruciaux pour lutter efficacement contre la malnutrition
Le déblocage du vaste potentiel agricole du continent représente une véritable
opportunité pour lutter contre la malnutrition et améliorer la santé et le
développement humain. L’agriculture vise traditionnellement à améliorer la
productivité alimentaire. Ces dernières années, la réflexion s’est notamment
tournée sur la façon d’utiliser l’agriculture pour améliorer la nutrition et la santé
publique. Les cadres théoriques et les modèles conceptuels ne manquent pas en
matière d'agriculture contribuant à la nutrition mais les expériences sur le
terrain restent peu documentées.
Au Sénégal, le contexte est favorable à l’établissement de liens solides entre la
nutrition et l’agriculture. Depuis plus d’une décennie, la nutrition bénéficie d’un
leadership de haut niveau dans le pays. En 2001, une structure officielle,
rattachée au cabinet du Premier ministre et appelée Cellule de lutte contre la
malnutrition, a été créée aux fins de coordonner la nutrition au niveau national.
En 2013, le pays a pris d’importants engagements pour mobiliser le secteur
agricole dans l’amélioration de la nutrition au niveau national et vient de
s'engager dans le développement d'une nouvelle politique nationale de nutrition.
Ce document présente le résultat d’une évaluation nationale de l’agriculture
contribuant à la nutrition au Sénégal. Il contient des suggestions pour
développer l’agriculture contribuant à la nutrition au Sénégal et dresse le bilan
de la situation. Il décrit comment les politiques nationales agricoles et
alimentaires intègrent les composantes nutritionnelles.
En outre, il identifie les approches prometteuses pour accroître, à divers niveaux,
la contribution des stratégies et des politiques agricoles en faveur de la nutrition
au Sénégal.
Cette évaluation nationale a pour but d’ouvrir la voie à la discussion entre le
secteur de l’agriculture et celui de la santé au Sénégal, ainsi qu’avec d’autres
parties prenantes impliquées dans l’élaboration de la politique de nutrition.
Les entretiens avec des experts agricoles ont mis en évidence un large consensus
sur le fait que l’agriculture peut et doit lutter à la fois contre la sous-nutrition et
la surnutrition. À ce jour, les programmes et les politiques agricoles sénégalais
sont fortement axés sur la sécurité alimentaire. Les objectifs nutritionnels sont
largement absents des politiques agricoles. Il existe pourtant d’importantes voies
de promotion de la nutrition qui mériteraient une plus grande attention de la
part du secteur agricole (comme le traitement après récolte, la mise en œuvre
d'une éducation à la nutrition, la sélection de semences végétales ou d’espèces
animales contribuant à la nutrition) et pourraient être promues par un
programme de vulgarisation.
Certaines approches prometteuses (comme le ciblage et l’identification des
populations vulnérables sur le plan nutritionnel, l’identification des objectifs de
la nutrition et l’usage d’indicateurs nutritionnels ainsi que l’utilisation de
programmes agricoles comme moyen d’assurer des interventions
nutritionnelles) sont actuellement peu développées dans le secteur agricole. En
revanche, les questions de genre constituent une préoccupation commune aux
secteurs de l'agriculture et de la nutrition. Les expériences visant à intégrer les
questions de genre dans l’agriculture peuvent s’avérer utiles pour intégrer la
nutrition dans le secteur agricole, notamment en ce qui concerne le ciblage de
programmes sur la base de critères nutritionnels.
Il existe de nombreuses expériences avec des approches du type chaîne de valeur
(chaîne de valeur des fruits et légumes ou plate-forme d’innovation pour
l’incorporation de céréales locales dans le pain) dans le système alimentaire
sénégalais. Elles offrent au ministère de l’Agriculture une voie prometteuse pour
le développement économique. Les initiatives actuelles ont rassemblé différents
acteurs du système alimentaire mais auront besoin d’un soutien supplémentaire
et de l’implication de nutritionnistes pour intégrer des préoccupations
nutritionnelles.
Les expériences avec la chaîne de valeur montrent qu’il y a un problème plus
général au Sénégal. Malgré une large reconnaissance et une volonté d’exploiter
l’agriculture à des fins nutritionnelles, les experts agricoles comprennent
généralement mal la portée et le concept de la nutrition. La plupart des acteurs
des secteurs agricoles n’ont pas perçu la dimension de santé publique de la
nutrition et ont abordé la question de la nutrition du point de vue productiviste
(en assurant la fourniture d’aliments variés et en quantité suffisante) ou
technologique (c’est-à-dire du point de vue de la technologie alimentaire).
Aujourd’hui, au Sénégal, les compétences en matière de nutrition humaine sont
principalement détenues par le ministère de la Santé et par la Cellule de lutte
contre la malnutrition.
Pour permettre le dialogue, il faut parvenir à une compréhension commune des
concepts. Au niveau national, il convient donc d’encourager le développement
d’une compréhension partagée de la nutrition et de la nutrition au service de la
santé entre les experts agricoles et de santé. Diverses opportunités méritent
d’être explorées comme le développement de la formation continue, la révision
des programmes d’études ou le recrutement de professionnels de l’agriculture
spécialisés dans la nutrition. En ce sens, le programme de deuxième cycle et
doctorat en nutrition et le programme de recherche en nutrition de Dakar
s'avèrent extrêmement précieux.
Il reste manifestement beaucoup à faire pour intégrer les objectifs nutritionnels
dans le secteur agricole au Sénégal. Toutefois, pour établir le lien nutrition-
agriculture, les engagements en matière de nutrition doivent être officiellement
intégrés dans la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale. L’exercice d’évaluation à
venir représente l’occasion d’y parvenir et de tirer parti des engagements pris
par le gouvernement. Parallèlement, la Cellule de lutte contre la malnutrition
doit continuer d’étudier les opportunités de collaboration avec le secteur
agricole lors du développement de la politique nationale de nutrition.
Cette analyse a identifié plusieurs interventions opportunes pour accroître la
contribution à la nutrition des programmes et des politiques agricoles actuels.
Toutefois, le développement d’une approche intégrée et d’une action concertée
passera par une modification du mode de raisonnement et par un changement
radical de l'environnement politique. Comme dans la plupart des pays,
l’organisation administrative du gouvernement sénégalais n’est guère propice à
l’élaboration de programmes conjoints nutrition-agriculture et à la mise en
œuvre des politiques en la matière.
Même si la création d’une véritable structure de coordination de la nutrition
semble une perspective intéressante, l’expérience passée et les échecs de telles
initiatives à l’échelle internationale appellent à la prudence. Des structures
informelles permettant de partager expériences et idées pourraient constituer
une première étape pour produire des recommandations en matière
d’agriculture contribuant à la nutrition au Sénégal.
La volonté et les capacités clairement présentes dans le pays appellent à une
réflexion sur le développement de stratégies contribuant à la nutrition dans le secteur agricole. La Cellule de lutte contre la malnutrition, judicieusement située
au plus haut niveau politique, peut faciliter le dialogue entre l’agriculture et le
secteur de la nutrition. Néanmoins, pour faire office de catalyseur de l’agriculture
contribuant à la nutrition dans le pays, la Cellule aura besoin du soutien et de
l’implication des autres disciplines. Pour développer des approches contribuant de façon efficace à la nutrition, des efforts restent toutefois à accomplir. Un
dialogue constant entre l'agriculture et la nutrition ou la santé (ainsi qu'avec
l'économie et les affaires sociales) est nécessaire et doit être visionnaire,
pratique et axé sur les résultats. Ce dialogue devra déboucher sur une vision
partagée du développement contribuant à la nutrition au Sénégal, sur divers
fronts du processus politique (du lancement à l'évaluation, en passant par la
mise en œuvre) sous les auspices des plus hauts niveaux politiques.
L’agriculture contribuant à la nutrition en Afrique En dépit d’importants progrès économiques, les taux de malnutrition en Afrique
n’ont pas diminué par rapport à d’autres régions du globe (1). En outre,
plusieurs pays africains sont confrontés à une forte augmentation des maladies
non transmissibles liées à l'alimentation, comme l'obésité et l'hypertension (2).
Les conséquences sont lourdes : la malnutrition est liée à une réduction du
développement économique (3) et la mauvaise alimentation est une cause
importante de décès prématurés (4).
L'Afrique bénéficie pourtant d’un fort potentiel à nourrir ses populations et à
améliorer la nutrition (5). Alors que le système alimentaire se développe, le
déblocage du potentiel agricole du continent représente une véritable
opportunité pour lutter contre la malnutrition et impulser le développement.
Le continent possède d’importantes ressources agricoles encore inexploitées.
Depuis des décennies, l’agriculture africaine ne reçoit pas l’attention qu’elle
mérite. De ce fait, la productivité agricole reste bien en deçà des normes
internationales garantissant la sécurité alimentaire (6). Ces dernières années
toutefois, l'attention accordée à l'agriculture africaine semble renaître. En 2003,
les dirigeants africains ont reconnu l’importance de l’agriculture dans le bien-
être alimentaire et économique des Africains dans la Déclaration de Maputo (7).
En dépit de cette reconnaissance, il reste beaucoup à faire pour que le potentiel
des interventions agricoles permette d’améliorer la nutrition. Diverses activités
de recherche sont menées pour déterminer le potentiel de l’agriculture à
améliorer la nutrition (8). Les preuves scientifiques démontrant comment
l’agriculture peut améliorer la nutrition restent rares. Deux études complètes
(9;10) portant sur l’effet des interventions agricoles sur les résultats
nutritionnels ont conclu que la base de connaissances est limitée et souvent contradictoire. Elles révèlent un manque criant d’études bien conçues et
capables d’établir un lien de cause à effet entre les changements du cadre
agricole et les résultats nutritionnels. Au niveau national et international, une
étude récente sur les effets des politiques agricoles sur les résultats nutritionnels
a conclu que les preuves scientifiques disponibles étaient à l'heure actuelle
insuffisantes pour tirer des conclusions définitives (11).
Les liens conceptuels entre l’agriculture et la nutrition sont bien compris et, en
ce sens, les modèles ne manquent pas (12). Ruel et al. (13) ont récemment
résumé les connaissances sur la façon dont l'agriculture peut contribuer à
améliorer la nutrition ; ils proposent quatre voies fondamentales qui
permettraient aux interventions agricoles d’améliorer la nutrition :
1. Le ciblage des populations bénéficiaires en fonction de leur
vulnérabilité au regard de la nutrition ;
2. L’identification des objectifs de la nutrition ou l’intégration
d’indicateurs nutritionnels dans les interventions et programmes
agricoles ;
3. L’implication et le ciblage des femmes en termes de bien-être,
émancipation et moyens de subsistance ;
4. L’utilisation comme plate-forme de mise en œuvre pour les
interventions nutritionnelles.
L’un des principaux défis à relever dans la lutte contre la malnutrition en Afrique
consiste à intégrer la nutrition et l'agriculture dans les politiques nationales. La
plupart des pays à faible et à moyen revenu, y compris plusieurs pays africains,
ont élaboré des politiques nationales de nutrition au cours des dernières
décennies (14). Toutefois, la plupart de ces politiques manquent de stratégies
globales agissant sur les divers déterminants de la malnutrition (15). Les
déterminants fondamentaux de la nutrition, comme l’agriculture, sont
insuffisamment pris en compte et une coordination avec les organismes ou les
ministères compétents est rarement mise en place.
L’établissement d’une action multisectorielle constitue un défi crucial pour le
développement de stratégies agricoles contribuant à la nutrition. Le besoin de
disposer d’une action multisectorielle pour faire face au problème de la nutrition
a été reconnu très tôt, dès les années 1970 (16). Les diverses approches
intégrant une action multisectorielle ont été mal conçues puis appliquées avec
une réussite limitée dans la lutte contre la malnutrition.
Il existe néanmoins d’importantes leçons à partager (17), ce qui justifie le besoin
de consigner les expériences sur la façon d’intégrer la nutrition dans les
politiques agricoles. Le besoin de placer l’action en faveur de la nutrition au plus
haut niveau du pouvoir politique pour faciliter la coordination multisectorielle a
fait l’objet d’une importante attention. Au cours de la Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique en 2012, les gouvernements africains ont constaté que « dans
les pays où les actions pour la nutrition et la sécurité alimentaire se sont soldées
par une réussite, les plus hauts niveaux gouvernementaux ont été impliqués dans
leur mise en œuvre » (18).
Contexte politique de l’agriculture contribuant à la nutrition au Sénégal
Le gouvernement du Sénégal est structuré autour du Premier ministre et de ses
30 ministres (19). L’agriculture au sens large est du ressort des ministères de (i)
l'Agriculture et de l'Équipement rural, (ii) de l'Élevage, (iii) de la Pêche et des
Affaires maritimes, tandis que la nutrition humaine dépend du ministère de la
Santé et de l'Action sociale.
Après la mise en œuvre et l’évaluation de la politique nationale de nutrition en
2001 (20), le pays est en train d’amorcer le développement d'un plan stratégique
multisectoriel pour la nutrition, appelé « Lettre de Politique de Nutrition » pour
2013-2018 (20).
Afin d'élaborer sa politique nutritionnelle, le Sénégal peut tirer parti de ses
expériences avec l'action multisectorielle pour la nutrition. Sous l’impulsion du
gouvernement national en collaboration avec la Banque mondiale, le pays a
réussi à établir un dialogue avec diverses parties prenantes en nutrition et
structures institutionnalisées en vue d'une action concertée. Les facteurs
contribuant à ce succès sont un mandat clairement défini et l'engagement
personnel des décideurs de haut niveau. En outre, une vaste expérience a été
acquise avec la mise en œuvre du Programme de renforcement de la nutrition
qui vient de terminer sa deuxième phase (2007-2011).
Depuis plus de 10 ans, la nutrition fait l'objet de la plus haute attention politique
au Sénégal (21). En 2001, le pays a créé une structure de coordination centrale
officielle pour l’action en faveur de la nutrition, appelée Cellule de lutte contre la
malnutrition. Cette dernière est rattachée au cabinet du Premier ministre et
assure une action concertée pour lutter contre la malnutrition au niveau national
(22) (Figure 1). La principale fonction de la Cellule de lutte contre la
malnutrition est de conseiller le cabinet du Premier ministre et les ministères
compétents ainsi que de coordonner le développement des politiques de
nutrition. La Cellule de lutte contre la malnutrition coordonne ses activités
auprès de 7 ministères (Santé, Éducation, Économie et Finances,
Décentralisation, Commerce, Industrie et Agriculture), de l'Association nationale
des conseils ruraux et de la société civile.
Figure 1 Organisation du gouvernement sénégalais et place de la Cellule de lutte contre la
malnutrition dans l’organigramme Les lignes en pointillés représentent les liens de
coordination entre la Cellule de lutte contre la malnutrition et les ministères
Même si la mission de la Cellule de lutte contre la malnutrition est de coordonner toutes les activités en matière de nutrition au Sénégal, la plupart de ses activités
sont actuellement consacrées à lutter contre la sous-nutrition et les carences en
micronutriments. Sa structure est illustrée à la Figure 2.
Figure 2 Organigramme de la Cellule de lutte contre la malnutrition
Le récent engagement du Sénégal en faveur de la nutrition par une action
multisectorielle est significatif. Le pays a intégré en 2011 le Mouvement pour le
Renforcement de la nutrition (SUN) (23) et souhaite accélérer les
investissements en nutrition, notamment grâce à l’implication du secteur
agricole.
Les récents engagements du gouvernement sénégalais soulignent l’importance
de développer des stratégies agricoles contribuant à la nutrition (24). Ainsi,
d’importants engagements visant à améliorer la situation nutritionnelle au
Sénégal ont été pris par le ministre de l’Agriculture, au nom du gouvernement
sénégalais, lors d’un évènement de haut niveau intitulé « Nutrition for Growth »
et organisé par le gouvernement du Royaume-Uni en 2013 (24). La nutrition sera
ajoutée à la liste des priorités nationales et des fonds lui seront spécifiquement
consacrés. Le renforcement des interventions multisectorielles en faveur de la
nutrition a été réaffirmé ; il a été spécifiquement mentionné que la lutte contre
les déterminants de la malnutrition allait être intensifiée afin que les secteurs
National coordinator
Policy and strategies Unit
Nutrition advisor
Micronutrient advisor
Project manager
Communication and Behaviour change
advisor
Communications
Operations support unit
Head monitoring and operations
Head of regional office
Adminstrative and financial asssitant
Zonal Responsable
Finacial and accouncancy unit
Head of financices and accountacy
Project manager
Principle accountant
Accountant
Support and logistics unit
Head adminstrations and logistics
Secretary
Logistics manager
Driver
Programme assistant Auditor
concernés (c'est-à-dire la santé, l’agriculture, l’éducation, l’eau et la sécurité
sociale) intègrent des objectifs nutritionnels dans leur déclaration de politique
générale, et s'engagent à mettre en œuvre des interventions pro-nutrition et à
mettre en pratique à vaste échelle les interventions ayant un fort impact sur la
nutrition.
Le leadership de haut niveau du gouvernement sera assuré, avec la transparence
et la redevabilité des différentes parties prenantes et un suivi rapproché des
progrès. En outre, les fonds attribués à la nutrition seront augmentés de 2,8
milliards FCFA par an à compter de 2015 pour permettre aux interventions
nutritionnelles de couvrir pleinement les enfants et les femmes. La liste complète
des engagements du gouvernement sénégalais est jointe en Annexe 1.
Portée et objectifs
Objectifs
La présente étude a été réalisée pour guider le développement d'une agriculture
contribuant à la nutrition au Sénégal et pour faire avancer la discussion sur
l'agriculture contribuant à la nutrition au plan international. Les objectifs de
cette étude sont les suivants :
• Étudier l’impact réel ou recherché des politiques agricoles et alimentaires
sur la nutrition du pays ;
• Identifier les lacunes et les opportunités pour renforcer les politiques
agricoles avec des approches contribuant à la nutrition.
Ce travail cherche à favoriser la discussion dans les différents secteurs impliqués
dans l'élaboration de la politique de nutrition au Sénégal. Grâce à la mise en
évidence des différentes voies permettant à l'agriculture d'améliorer la nutrition
au Sénégal, les lacunes et les opportunités seront identifiées pour les parties
prenantes ne faisant pas partie du secteur de nutrition.
Trois éléments sont notamment traités dans ce rapport. Tout d’abord, une
analyse de la situation décrit :
• La situation actuelle de la nutrition et de l’agriculture dans le pays, au
moyen des statistiques nationales et des bases de données internationales
disponibles (NLiS/OMS, FAO, PAM, IFRPI, etc.) ;
• Le système alimentaire actuel (de la consommation à l’offre alimentaire),
les modes d’alimentation et la phase de la transition nutritionnelle dans le
pays, au moyen des statistiques nationales et des bases de données
internationales disponibles (le NLiS de l’OMS, la base de données de la
FAO, les rapports d’enquêtes du PAM, IFRPI, etc.) ;
• La façon dont les problèmes existants sont classés par priorité en fonction
des buts et des objectifs du Plan d’action et de la Politique de nutrition
nationaux actuels ;
• Les principaux cadres des politiques alimentaires et agricoles actuelles du
pays et leurs principaux objectifs ;
• La façon dont la nutrition est évoquée dans les documents politiques
nationaux sur l’alimentation et l’agriculture.
Ensuite, nous analyserons la contribution en faveur de la nutrition (23) des
cadres et des politiques alimentaires et agricoles existants à l’heure actuelle. Les
objectifs sont les suivants :
• Analyser dans quelle mesure les cadres et les politiques agricoles et
alimentaires actuels contribuent à la nutrition ;
• Décrire la portée et la pertinence des actions mises efficacement en
œuvre dans le cadre de ces politiques alimentaires et agricoles
contribuant à la nutrition ;
• Décrire les principaux projets et programmes alimentaires et agricoles
contribuant à la nutrition financés et exécutés par des donateurs et des
ONG dans le pays ;
• Décrire dans quelle mesure (comment et où) le système alimentaire et
agricole implique ou mêle les politiques concernées d'autres secteurs.
En troisième et dernier lieu, nous décrirons les processus et les alignements
politiques, notamment la coordination et la communication intersectorielles
ainsi que les cadres de suivi et d'évaluation.
Portée Le point de départ nutritionnel de cet exercice consiste principalement à
développer un contexte prévenant efficacement la malnutrition aiguë chez les
moins de 5 ans ainsi que les carences en micronutriments (comme le fer, la
vitamine A et l’iode) chez les populations vulnérables. Ce contexte doit
également permettre la prévention des maladies chroniques liées à
l’alimentation comme l’obésité, le diabète de type II et l’hypertension.
L'analyse de la situation sénégalaise adoptera ainsi une approche globale, de la
production à la consommation des aliments. Elle analysera le système
alimentaire en intégralité, en tenant compte de la dimension ville / campagne,
des aspects nutritionnels, des possibilités d’améliorer le régime alimentaire avec
des aliments locaux, sans négliger les questions de comportement et de mode de
vie. Dans cet exercice, l’agriculture comprend tous les secteurs de la production
alimentaire, y compris l'horticulture, la pêche et l'aquaculture. L’élaboration des
politiques au niveau national constitue le point de départ de cette analyse.
La situation nutritionnelle au Sénégal
La mortalité infantile
D'une façon générale, la mortalité des enfants de moins de 5 ans a
considérablement diminué au Sénégal depuis l’an 2000 (25), avec un taux annuel
de réduction de 6,4 % au cours de la dernière décennie (26) (Figure 3). Il
subsiste toutefois d'importantes différences socioéconomiques. Le taux de
mortalité des moins de 5 ans est 2,8 fois plus élevé lorsque le niveau d’éducation et la situation socioéconomique sont bas (25). Les enfants sénégalais des zones
rurales sont soumis à un risque de décès 2,4 fois plus élevé que les enfants vivant
dans un environnement urbain (25). Globalement, plus d’un tiers des décès
infantiles sont dus à la sous-nutrition. Les causes suivantes sont responsables
de la majorité de la mortalité infantile en 2010 au Sénégal (par ordre d’importance) : paludisme (22,5 %), infections aiguës des voies respiratoires
inférieures (18,5 %), autres maladies transmissibles (autre groupe 1, 16,3 %),
maladies diarrhéiques (12,9 %), anomalies congénitales (8,2 %), blessures
(6,6 %), rougeole (3,8 %), prématurité (3,8 %), méningite et encéphalite (2,6 %),
VIH/SIDA (2,4 %), asphyxie et traumatismes à la naissance (0,9%), coqueluche
(0,8 %), autres maladies non transmissibles (0,6 %) (27).
Figure 3 Taux de mortalité des moins de 5 ans (pour 1000 enfants nés vivants) La malnutrition
La prévalence des enfants de moins de 5 ans souffrant d’un retard de croissance
ou émaciés a diminué au cours des dernières décennies (28) (Figure 4).
13
6
14
2 13
0
97
69 65
46
0
20
40
60
80
100
120
140
160
1990 1995 2000 2005 2010 2011 2015(MDG
target)
Figure 4 Prévalence de la malnutrition infantile au Sénégal par an Les plus récentes estimations de 2012 indiquent une prévalence plus élevée de la
malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans (Figure 5) (29).
Figure 5 Prévalence de la malnutrition infantile au Sénégal par sexe La prévalence de la malnutrition infantile est plus élevée dans les zones rurales
du pays (28)(Figure 6). À Dakar par exemple, les toutes dernières mesures de
2012 estiment le retard de croissance des moins de 5 ans à 4,9 % tandis que la
moyenne nationale s’élève à 15,5 %. Les estimations de l’émaciation sont de
6,2 % et 8,7 % respectivement. Pour les femmes ayant un faible IMC, la
différence entre les lieux de résidence n’est pas si prononcée. Il a été
28.5
33.7
28.8 29.5
20.1
28.7
15.516.4
9.48.2
108.7 9.8 8.7
0
5
10
15
20
25
30
35
40
Stunting (HAZ < -2)
Wasting (WHZ < -2)
17.3
9.9
13.5
7.5
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
Stunting (HAZ < -2) Wasting (WHZ < -2)
male
female
précédemment avancé que la prévalence de la sous-nutrition était similaire pour
des groupes de même niveau socioéconomique dans les zones urbaines et
rurales (30). Ce chiffre ne tient toutefois pas compte des sous-groupes des zones urbaines et rurales, ce qui masque peut-être de grandes disparités de richesse.
Figure 6 Prévalence du retard de croissance (HAZ<-2) et de l'émaciation par zones rurales
/ zones urbaines au Sénégal La Figure 7 illustre la prévalence de l’insuffisance pondérale, du retard de
croissance, de l’émaciation chez les enfants de moins de 5 ans et du faible IMC
chez les femmes, en fonction de leur situation socioéconomique (29). La
prévalence de l’insuffisance pondérale et du retard de croissance est
inversement associée à la situation socioéconomique. Les différences
d’émaciation et de faible IMC sont toutefois relativement réduites. Des
22.6 21.4 21.7
12
20.5
31
40.1
33.5
24.4
33.7
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
1986 1992-93 2000 2005 2010-2011
Stunting (HAZ < -2)
urban
rural
3.5
6.7
7.8
6.5
9.1
6.5
10.811.1
9.9 10.3
0
2
4
6
8
10
12
1986 1992-93 2000 2005 2010-2011
Wasting (WHZ < -2)
urban
rural
informations spécifiques concernant les disparités de richesse selon le lieu de
résidence, c’est-à-dire les disparités urbaines et rurales, n’ont pas été trouvées.
Figure 7 Prévalence de la malnutrition au Sénégal en fonction de la situation
socioéconomique (2005) L’IMC moyen au Sénégal augmente tous les ans chez tous les groupes d’âge et chez les deux sexes, mais particulièrement chez les femmes. Chez les femmes de
plus de 30 ans, l’IMC moyen devrait dépasser 25 kg/m2 d’ici 2015 (Figure 8)(31).
(Remarque : les groupes d’âge originaux des enquêtes sont utilisés.)
Figure 8 IMC moyen (%) au Sénégal par an
Une augmentation constante de la prévalence du surpoids et de l’obésité se
constate chez les deux sexes, mais plus particulièrement chez les femmes (Figure
9 et 10) et chez les individus avançant en âge. (Remarque : les groupes d’âge
originaux des enquêtes sont utilisés.) La prévalence du surpoids et de l'obésité
dans les zones urbaines est deux fois plus élevée que dans les zones rurales mais
diminue lorsque le niveau de richesse baisse.
21
30
10
1918
22
11
20
16
19
9
16
5
11
5
20
5
8
6
17
0
5
10
15
20
25
30
35
Underweight(WAZ <-2)
Stunting (HAZ<-2)
Wasting(WHZ <-2)
Women with lowBMI
(<18,5kg/m²)
Poorest
Second
Middle
Fourth
Richest
21
21
.2
21
.5
n.a.
23
.3
23
.6
24
.1
n.a.
22
.1
22
.4
22
.8
23
.3
24
.3
24
.6
25
.2
25
.822
.1
22
.4
22
.8
23
.3
0
5
10
15
20
25
30
2002 2005 2010 2015
Male (15-100)
Female (15-100)
Male (30-100)
Female (30-100)
Both genders (15-100)
Figure 9 Tendance de la prévalence nationale du surpoids au Sénégal
Figure 10 Tendance de la prévalence nationale de l’obésité au Sénégal Les carences en micronutriments Il n’existe aucune estimation nationale récente sur la prévalence des troubles
dus à la carence en iode. Selon les taux d'iode urinaire chez les enfants sénégalais
des régions du centre, 20 % des sujets n’étaient pas carencés en iode et 15 %
présentaient une carence sévère (32). La consommation de sel iodé reste
pourtant basse : on estimait que 41 % des ménages consommaient une quantité
suffisante de sel iodé en 2005 (33).
La couverture de la supplémentation en vitamine A est assez répandue chez les
enfants. En moyenne, 97 % des enfants de 6 à 59 mois ont reçu deux doses de
vitamine A en 2009 (29;34) (Figure 11). La couverture est plus élevée chez les
enfants des zones urbaines et/ou des familles aisées (35). Toutefois,
l’importance de la carence en vitamine A au niveau national n’a pas encore été
estimée dans ce groupe de population. Chez les femmes, l’enquête nationale de
2005 indiquait que 13 % des femmes se trouvaient en situation de carence
clinique en vitamine A (36). Une enquête de 2012 révélait une certaine
amélioration et estimait que 8 % des femmes présentaient des signes cliniques
de carence en vitamine A et que 11 % déclaraient des difficultés avec la vision
nocturne. Moins de la moitié des femmes allaitantes déclaraient avoir reçu une
supplémentation en vitamine A pendant la période postnatale (37).
14
.4
16
.1
19
.2
n.a.
34
.1
36
.7
41
n.a.
21
.1
23
.6
28
.1
33
43
.4
46
.3
51
55
.5
24
.2
26
.4
30
.1
34
0
10
20
30
40
50
60
2002 2005 2010 2015
Male (15-100)
Female (15-100)
Male (30-100)
Female (30-100)
Both genders (15-100)
1
1.3 2 n
.a.
7.8
9.2
11
.8
n.a.
1.6 2 3
4.4
11
.1
13
16
.6
20
.6
4.4
5.3
6.9
8.9
0
5
10
15
20
25
2002 2005 2010 2015
Male (15-100)
Female (15-100)
Male (30-100)
Female (30-100)
Both genders (15-100)
Figure 11 Pourcentage des enfants de 6 à 59 mois ayant reçu deux doses de vitamine A au
cours d’une année civile au Sénégal Selon les estimations, l'anémie dépassait 40 % en 2005, touchant plus de 90 % des enfants de moins de 2 ans, plus de 80 % des enfants de moins de 5 ans, presque 60 %
des femmes et plus de 70 % des femmes enceintes (29) (Figure 12). En 2012, 34 % des
femmes en âge de procréer étaient cliniquement anémiées et 8 % déclaraient avoir
bénéficié d'une supplémentation en fer au cours de leur dernière grossesse (37). La couverture de la supplémentation en fer des femmes enceintes est plutôt bonne et est
estimée atteindre 77 % (35). De nouveau, la couverture est supérieure chez les femmes
urbaines, plus éduquées et plus riches (35). La prévalence de l’anémie varie peu entre
les divers groupes socioéconomiques ou lieux de résidence (35). Les résultats de la
dernière Enquête démographique et de santé au Sénégal (35) montrent que la prévalence de l’anémie diminue chez les enfants de 6 à 59 mois. La part d’enfants
anémiés en âge préscolaire a chuté de 83 % à 76 %, dont 23 % souffrant d'une forme légère
d'anémie, 48 % d'une forme modérée et 5 % d'une forme grave (35).
Figure 12 Prévalence de l’anémie parmi les populations sélectionnées au Sénégal (EDS
2005) Aucune information concernant la couverture de la supplémentation ou les
carences en zinc n'a été trouvée.
8696 94 90
97
0
20
40
60
80
100
2005 2006 2007 2008 2009
58
71
83
92
0
20
40
60
80
100
non-pregnantwomen
pregnantwomen
pre-school agedchildren
children < 2years
Transition alimentaire En 2003, une étude sur le régime alimentaire (38) a été réalisée dans la région
du Sine, après du groupe ethnique des Sérères, afin d’évaluer les données sur
l’alimentation des enfants de 12 à 42 mois dans les zones rurales du Sénégal
(38). En moyenne, les enfants consommaient 3,6 repas par jour. Les groupes
d’aliments les plus fréquemment consommés étaient les céréales, le poisson et
d'autres aliments comme les légumes, les fruits ou les cacahuètes. Le millet et le
riz étaient les principales céréales de base et la consommation de tubercules
comme le manioc ou les pommes de terre était rare. Du poisson frais était
consommé presque tous les jours par la population étudiée contrairement à
d’autres produits alimentaires d’origine animale comme la viande, la volaille et le
lait, peu consommés. Les fruits (principalement des mangues puisque ce fruit
était de saison) et les légumes étaient consommés par environ un tiers des
enfants. La consommation de viande était étroitement associée à la hausse de la
situation socioéconomique, c’est-à-dire la qualité du logement et le niveau
d’éducation maternelle (38).
Une deuxième évaluation de l’alimentation a été menée sur la même population
en 2009, sur les enfants de 6 à 36 mois, afin d’étudier notamment les différences
saisonnières du régime alimentaire. Une première visite a été réalisée en mai-
juin (avant la saison des pluies) et en novembre-décembre (saison des récoltes).
L’indice de diversité alimentaire était plus bas lors de la deuxième visite en
raison de la faible quantité de fruits, riz, poisson frais et aliments gras et riches
en vitamine A consommés. Toutefois, la consommation de lait, de pain et de
biscuits, d’arachides, de légumes et de légumes-feuilles avait augmenté (39).
Une étude de 2009 apporte des éclaircissements sur le régime alimentaire des
hommes adultes sénégalais à partir d’un échantillon d’une zone rurale hors de
Dakar (40). La majorité (65 %) de cette population consomme des fruits et des
légumes, de la viande et des céréales. Parmi les fruits et légumes les plus
fréquemment cités, se trouvent la carotte, la pomme de terre, la mangue et la
laitue. Les produits alimentaires d’origine animale les plus consommés sont le
poisson et le bœuf. Les céréales les plus consommées sont constituées par le pain
et le riz, et les boissons les plus fréquentes l’eau, le café et le thé. La sauce / pâte
d’arachide, le fromage et le beurre font partie des autres aliments fréquemment
cités (Figures 13 et 14).
Figure 13 Groupes d’aliments les plus consommés par les hommes sénégalais (n = 50)
Figure 14 Aliments les plus consommés par les hommes sénégalais (n = 50)
La plupart des aliments cités sont traditionnels dans l’alimentation sénégalaise
et aucune différence n’a été décelée dans la consommation quotidienne de ces
derniers en fonction de l'âge, du niveau d'éducation ou du lieu de résidence (40).
23
19
12 11
8
6 4.5
4.5
4.5
4.5 3
0
5
10
15
20
25
46
36
14 1
0
18 1
0 8 8 8
58
36 3
0
45
32
10
0
58 5
4
62
26
4 4
12
2 2
26
0
20
40
60
80
100
Car
rot
Pot
ato
Let
tuce
To
mat
o
Man
go
Ora
nge
juic
e
Pin
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ple
juic
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Pea
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Suga
r
Mil
k bi
scu
it
Can
dy
Ch
eese
Ket
chu
p
Mu
star
d
Bu
tter
Figure 15 Besoins alimentaires par an au Sénégal
Le pays a également connu une augmentation de la ration alimentaire au fil des
ans ainsi que de la consommation de matières grasses, mais une diminution de la
consommation des protéines animales et des protéines totales (Table 1) (41).
Tableau 1 Tendances de la ration alimentaire humaine au Sénégal
Le régime alimentaire de la population sénégalaise présente une tendance générale à
réduire la consommation des protéines animales et celle des protéines en général (41). 1
74
0
17
50
17
50
17
60
21
60
21
70
21
80
22
00
0
500
1000
1500
2000
2500
1990-92 1995-97 2000-02 2006-08
Minimum dietary energyrequirement(kcal/person/day)
Average dietary energyrequirement(kcal/person/day)
Ration alimentaire humaine 90-92 95-97 00-02 06-08
Ration alimentaire (kcal/personne/jour) 2190 2140 2140 2280
Consommation totale de protéines (g/personne/jour)
63,7 58,5 55,4 58,8
Consommation de protéines animales (g/personne/jour)
18,8 17,3 16,6 16,6
Consommation de matières grasses (g/personne/jour)
57,6 62 63,4 65,3
Figure 16 Composition du régime alimentaire au Sénégal sur un an
Les bilans alimentaires de la FAO estiment également la part des divers groupes
d’aliments dans la ration alimentaire totale (42). Les céréales représentent plus
de la moitié de la ration alimentaire tandis que les huiles végétales et les graisses
animales atteignent 17 %, suivies respectivement par les sucres et le miel
(6,2 %), le lait et les œufs (3,1 %), la viande (3 %) et les légumes-racines (2,8 %)
(42).
Figure 17 Parts des groupes d’aliments dans la ration alimentaire totale [%] en 2009 au
Sénégal
64
.8
11
.6
3.4
23
.6
62
.9
11
3.2
26
.1
63
.1
10
.3
3.1
26
.6
64
.5
10
.1
2.9
25
.40
10
20
30
40
50
60
70
Carbohydrate Total protein Animal protein Fat
1990-92
1995-97
2000-02
2006-08
57
.8
17
6.2 3
.1 3
2.8
0
10
20
30
40
50
60
Cereals(excl. Beer)
Veg. Oils &animal fats
Sugars &honey
Milk (excl.Butter) &
eggs
Meat Roots
Méthodes
Revue de la littérature et des données secondaires
Afin de retrouver la littérature publiée traitant de la nutrition et de l’agriculture
au Sénégal, une recherche approfondie a été menée sur PubMed du 15 au 18
avril 2013 –Tableau 2).
Tableau 2 Syntaxe utilisée pour rechercher des documents publiés sur le Sénégal (en
anglais)
((("food supply"[MeSH Terms] OR ("food"[All Fields] AND "supply"[All Fields])
OR "food supply"[All Fields]) OR ("food supply"[MeSH Terms] OR ("food"[All
Fields] AND "supply"[All Fields]) OR "food supply"[All Fields] OR ("food"[All
Fields] AND "security"[All Fields]) OR "food security"[All Fields]) OR
("agriculture"[MeSH Terms] OR "agriculture"[All Fields]) OR ("nutritional
status"[MeSH Terms] OR ("nutritional"[All Fields] AND "status"[All Fields]) OR
"nutritional status"[All Fields] OR "nutrition"[All Fields] OR "nutritional
sciences"[MeSH Terms] OR ("nutritional"[All Fields] AND "sciences"[All Fields])
OR "nutritional sciences"[All Fields]) OR ("diet"[MeSH Terms] OR "diet"[All
Fields])) AND (("senegal"[MeSH Terms] OR "senegal"[All Fields]) OR Dakar[All
Fields])) NOT ("animals"[MeSH Terms] NOT "humans"[MeSH Terms])
La recherche a permis d’obtenir 378 articles scientifiques qui ont été
préselectionnés manuellement en fonction de leur titre et selon leur pertinence
avec le thème de la nutrition, de l'agriculture et du Sénégal. Ensuite, le résumé de
tous les articles restants a été lu. Les articles jugés importants ont été
téléchargés en intégralité et leur contenu a été révisé.
Pour obtenir des donnés sur la prévalence de la malnutrition et les carences en
micronutriments, les bases de données internationales de l’Organisation
mondiale de la Santé (25;27;31) ont été consultées ainsi que les Enquêtes
démographiques et de santé du Sénégal 2010-11 (35) et 2005 (36). Les
documents disponibles en ligne d'autres organisations comme l'UNICEF (26;34)
et la FAO (33) ont fourni des données supplémentaires (15 au 22 avril 2013).
Le profil du pays donné par FAOSTAT a été consulté pour obtenir des
informations sur la ration alimentaire et le régime alimentaire au Sénégal. En
outre, le profil de sécurité alimentaire de la FAO a fourni d’autres informations
concernant les besoins alimentaires de la population sénégalaise. Les bilans
alimentaires de la FAO à partir de 2009 ont été également consultés (41;42) (du
22 au 26 avril 2013).
Analyse des politiques Nous avons revu un ensemble de documents politiques sénégalais pour évaluer
leur contribution à la nutrition. Les documents politiques sur la nutrition sont
considérés comme des ressources objectives et pertinentes reflétant la pensée
dominante d’un pays au sujet de la nutrition au niveau national et ils ont été
utilisés pour comparer les questions de politique (15;43).
Les documents politiques en français ou en anglais ont été trouvés selon
plusieurs méthodes. Tout d’abord, la plupart des documents utilisés ont été
fournis par les homologues sénégalais de l’étude. Ensuite, à partir de la base de
données mondiale sur la mise en œuvre des interventions nutritionnelles (44),
des références supplémentaires ont été extraites et des documents intégraux
obtenus à partir d’une recherche Internet. Enfin, des références ont également
été trouvées dans le bilan de la situation actuelle de l'alimentation et de la
nutrition au Sénégal (37). Afin d’évaluer les compléments et la pertinence de
l’ensemble des documents politiques, les titres des documents ont été présentés
lors d’un atelier au Sénégal en présence de divers experts techniques de
différents organismes relevant du ministère de l’Agriculture et d’autres
ministères compétents. En outre, il a été demandé aux participants à l’atelier de
revoir les titres des documents et, si nécessaire, de suggérer de nouveaux
documents à passer en revue.
Une évaluation chiffrée a été attribuée à tous les programmes et les documents
politiques afin d’évaluer le niveau de contribution à la nutrition et les actions
prises concernant la nutrition (Tableau 3). Afin d’assurer l’harmonisation et la comparabilité, la grille de notation a été élaborée en collaboration avec d’autres
équipes effectuant l’évaluation de l’UNSCN des systèmes agricoles contribuant à
la nutrition. Les différents critères représentent les caractéristiques des
politiques considérées comme améliorant la contribution à la nutrition des
programmes et des politiques agricoles.
La notation avait pour but essentiel de donner un aperçu de l’environnement
politique contribuant à la nutrition dans l'agriculture et non de classer les
politiques en tant que telles.
Tableau 3 Critère de présélection des documents politiques
1 Intégrer des objectifs explicites de nutrition
2 Être conçu avec des buts et des indicateurs explicites, et surveiller et atténuer les
préjudices éventuels, tout en recherchant des synergies avec des objectifs économiques,
sociaux et environnementaux. + Lien avec le système de suivi-évaluation (SE)
3 Évaluer le contexte1 au niveau local afin de concevoir des activités appropriées pour lutter
contre les types et les causes de la malnutrition2.
4 Cibler les plus vulnérables3 et améliorer l’équité par la participation, l’accès aux ressources
et l’accès à un emploi décent.
5 Émanciper les femmes en améliorant leur accès aux ressources de production, aux sources possibles
de revenus, aux informations et aux services de vulgarisation, au crédit, aux technologies d’économie
de temps et de main-d’œuvre (y compris les services d’eau et d’énergie) et en les encourageant à se
faire entendre dans les décisions concernant le foyer et les tâches agricoles. L’égalité des chances en
matière de revenus et d'éducation doit être compatible avec la grossesse sans risque et
l’alimentation saine des jeunes enfants.
6 Accroître la production d’aliments (notamment les produits horticoles, les légumes, le
poisson et le bétail à petite échelle, les cultures biofortifiées et les aliments sous-utilisés). Des
systèmes de production diversifiés sont importants pour que les producteurs vulnérables
puissent faire face au climat et aux chocs des prix, pour un régime alimentaire plus diversifié,
pour une réduction des aliments saisonniers et des fluctuations de revenus, et pour produire des
revenus supérieurs et plus équitables pour les femmes.
6.1 Accroître la production d’aliments nutritifs
7 Réduire les pertes après récolte
8 Faciliter la diversification de la production agricole (notamment les produits horticoles, les
légumes, le poisson et le bétail à petite échelle, les cultures biofortifiées et les aliments sous-
utilisés). Des systèmes de production diversifiés sont importants pour que les producteurs
vulnérables puissent faire face au climat et aux chocs des prix, pour un régime alimentaire plus
diversifié, pour une réduction des aliments saisonniers et des fluctuations de revenus, et pour
produire des revenus supérieurs et plus équitables pour les femmes.
9 Intégrer la promotion de la nutrition et l'éducation à la nutrition dans des systèmes
alimentaires durables s’appuyant sur les connaissances, les habitudes et les pratiques locales.
Des connaissances nutritionnelles peuvent améliorer l'impact de la production et des revenus
dans les ménages ruraux, notamment pour les femmes et les jeunes enfants, et peuvent accroître
la demande d'aliments nutritifs dans la population en général.
10 Améliorer la transformation, et rendre les aliments sains pratiques à préparer.
10.1 Améliorer la transformation des aliments afin de préserver leur valeur nutritionnelle.
11 Améliorer le stockage et la conservation afin de préserver la valeur nutritionnelle, la durée
de conservation et la sécurité alimentaire et de réduire le caractère saisonnier de l’insécurité
alimentaire.
1 L’évaluation du contexte peut comprendre les ressources alimentaires potentielles, l’agroécologie, le caractère saisonnier de la production et des revenus, l’accès aux ressources de production comme la terre, les infrastructures et les opportunités du marché, les rôles et la dynamique du genre, les opportunités de collaboration avec d’autres secteurs ou programmes, et les priorités locales. 2 La malnutrition comprend la sous-nutrition chronique ou aiguë, les carences en vitamines et en minéraux, l’obésité et les maladies chroniques. 3 Les groupes d’individus vulnérables comprennent les petits propriétaires agricoles, les femmes, les jeunes, les paysans sans terre, les habitants des zones urbaines, les chômeurs.
12 Étendre les marchés et l’accès aux marchés des groupes vulnérables, notamment pour
la commercialisation d’aliments ou de produits que les groupes vulnérables ont un avantage
concurrentiel à produire. Ce point peut comprendre la promotion innovante (comme un
marketing basé sur valeur nutritive), l’ajout de valeur, l’accès aux informations tarifaires et les
associations d’agriculteurs.
12.1 Étendre l’accès aux marchés des aliments riches en nutriments
13 Collaborer avec d’autres secteurs et assurer la coordination avec ces derniers (santé,
environnement, protection sociale, main-d’œuvre, eau et assainissement, éducation, énergie) et
leurs programmes, grâce à des stratégies conjointes aux objectifs communs, afin de lutter
simultanément contre les multiples causes sous-jacentes de la malnutrition.
14 Préserver ou améliorer la base des ressources naturelles (eau, sol, air, climat,
biodiversité) cruciales pour protéger les moyens de subsistance et la résistance des agriculteurs
vulnérables ainsi que pour assurer l’alimentation durable et la sécurité nutritionnelle de tous.
Gérer notamment les ressources en eau pour réduire les maladies à transmission vectorielle et
assurer des ressources en eau potable et durable pour les ménages.
Les documents politiques ont été évalués et une évaluation chiffrée leur a été
attribuée en fonction de la présence des critères spécifiques dans le texte. En cas
de critère mentionné spécifiquement dans le document, une note de 1 était
attribuée. Les critères étaient considérés comme présents si le mot, un dérivé ou
un synonyme était trouvé dans une partie du document. Par exemple, pour le
premier aspect « Intégrer des objectifs explicites de nutrition », on a recherché
dans le document les termes « objectifs », « but », « cible », « mission »,
« nutrition », « alimentaire », puis le document a été parcouru manuellement
pour trouver des informations spécifiquement liées aux objectifs de nutrition.
Les documents ont également été revus manuellement dans les parties
concernées pour chaque aspect distinct. Au total, 13 documents politiques ont
été notés en fonction de 17 éléments (14 éléments et 3 sous-éléments) faisant
référence aux caractéristiques liées à l'agriculture contribuant à la nutrition. La
note la plus élevée pouvant être atteinte par un document était de 17 points, ce
qui signifiait que tous les éléments étaient présents. La note obtenue
correspondait à une catégorie : (i) « Très bas » = 0 à 3 points, (ii) « Bas » = 4 à 6
points, (iii) « Moyen » = 7 à 10 points, (iv) « Haut » = 11 à 14 points, et (v) « Très
haut » pour les documents obtenant une note comprise entre 15 et 17 points.
Évaluation nationale
L’organisation du travail sur le terrain, au Sénégal, a été réalisée en 2 temps.
Tout d’abord, pour entamer le travail sur le terrain, les liens entre l'agriculture et
la nutrition au Sénégal ont été conceptualisés lors d'un atelier national
réunissant les parties prenantes de divers secteurs agricoles. Ensuite, les
diverses voies ont été explorées en détail lors d'entretiens approfondis avec les
parties prenantes présentes à l'atelier. Le calendrier de la visite sur le terrain et
le nom des personnes rencontrées sont joints en Annexe 2 et 3, respectivement.
Le travail sur le terrain s’est achevé par une cartographie de la gouvernance de la
nutrition au Sénégal et par une brève évaluation des capacités en nutrition du
Sénégal et des organismes gouvernementaux agricoles concernés.
Modèle causal S’il existe divers modèles conceptuels faisant le lien entre l’agriculture et la
nutrition, ces derniers sont génériques et ne mettent pas en évidence les facteurs
contextuels prévalant dans une configuration ou un pays donné. En outre, le
développement d’un modèle conceptuel spécifique liant l’agriculture à la
nutrition au niveau national a suscité la participation, la discussion et
l’implication des parties prenantes de divers milieux et organismes techniques
du Sénégal.
Pour élaborer le modèle causal, un atelier d’une journée a été organisé avec 32
représentants de parties prenantes sénégalaises, principalement issus
d’organismes gouvernementaux de niveau national (Annexe 4), afin de :
1. Évaluer les perceptions et les points de vue actuels sur les voies
permettant à l'agriculture d'avoir un impact sur la situation nutritionnelle
au Sénégal ;
2. Au début de l'évaluation nationale, développer une compréhension
commune des liens entre agriculture et nutrition au Sénégal ;
3. Proposer une base conceptuelle pour l’évaluation approfondie et
l’interprétation des liens des interventions agricoles avec la nutrition.
Les voies ont été identifiées au moyen d'une analyse des déterminants de la
situation nutritionnelle au Sénégal. Un modèle causal a été élaboré à cette fin. Le
modèle causal est utilisé pour faciliter et permettre l’approche participative
visant à cerner les déterminants des problèmes complexes, comme la situation
nutritionnelle. Le modèle causal est un instrument de l’Approche globale
participative de planification et d'évaluation (45) et il est couramment utilisé
pour planifier et évaluer les interventions complexes (46). L’agenda de l’atelier
est joint en Annexe 4.
Avant de procéder à l'analyse du modèle causal, une présentation des principaux
problèmes nutritionnels du Sénégal a été réalisée par la Cellule de lutte contre la
malnutrition. La présentation abordait tant la surnutrition (maladies chroniques
liées à l’alimentation comme l'obésité, le diabète et l'hypertension) que la sous-
nutrition (malnutrition infantile et carences en micronutriments) et révélait les
différences au sein du pays.
Entretiens approfondis L’analyse conceptuelle se terminait par une analyse des voies individuelles. Au
total, onze entretiens ont été réalisés auprès de professionnels de l’agriculture
des organismes gouvernementaux compétents. Ces entretiens avaient pour
objectif de dresser le bilan de situation actuelle des programmes agricoles
contribuant à la nutrition, afin de s’appuyer sur les expériences actuelles et
d’identifier de nouvelles opportunités. Pour cela, quatre principales voies par
lesquelles les programmes agricoles peuvent améliorer la nutrition,
conformément aux suggestions de Ruel et al. (13), ont été abordées dans les
entretiens :
1. Comment les interventions agricoles existantes ciblent-elles les
populations bénéficiaires en fonction de leur vulnérabilité au regard de la
nutrition ?
2. Comment les programmes agricoles actuels identifient-ils des objectifs ou
intègrent-ils des indicateurs nutritionnels ?
3. Comment les programmes agricoles actuels impliquent-ils et ciblent-ils
les femmes en termes de bien-être, émancipation et moyens de
subsistance ?
4. Comment les programmes agricoles sont-ils utilisés comme moyen
d’assurer des interventions nutritionnelles ?
Le questionnaire ayant servi de base aux entretiens est joint en Annexe 5. À
l'exception de deux entretiens téléphoniques, les entretiens ont été réalisés en
face à face. Le panel des personnes interrogées a été sélectionné de façon à
comprendre une vaste représentation des différents secteurs impliqués (par ex.
agriculture, horticulture, pêche, sélection des semences, vulgarisation de
l’agriculture, valorisation de la technologie et renforcement des capacités).
L’accord oral des personnes interrogées a été demandé avant d’enregistrer les
entretiens à des fins de révision et de transcription des réponses.
Évaluation des capacités en nutrition des organismes gouvernementaux impliqués dans l’agriculture Afin d’évaluer comment la nutrition a été intégrée au niveau institutionnel du
gouvernement sénégalais, nous avons réalisé une recherche sur les sites Internet
officiels du gouvernement et passé en revue l’organigramme de la Cellule de lutte
contre la malnutrition. Nous avons également demandé aux personnes
interrogées de nous citer les capacités techniques de leur organisation en termes
de nutrition. En outre, un exercice a permis d’identifier les programmes de
formation en nutrition du Sénégal. Enfin, pendant les entretiens approfondis,
nous avons inclus des questions visant à éclaircir les capacités en nutrition du
ministère de l’Agriculture.
Étude de cas des chaînes de valeur À ce jour, l’utilisation des concepts de chaînes de valeur pour la nutrition a été
minime, ce qui est regrettable car cette approche est potentiellement utile pour
préserver ou intégrer la valeur nutritionnelle des produits agricoles dans le système
alimentaire. Afin d’enrichir les connaissances actuelles sur le potentiel des chaînes
de valeur en matière d’agriculture contribuant à la nutrition au Sénégal, deux études
de cas de chaînes de valeur spécifiques ont été évaluées. La première étude de cas
porte sur les fruits et des légumes et la seconde sur l'utilisation des céréales locales
(principalement le millet) dans le pain. Les chaînes de valeur ont été évaluées au
regard de leurs : (i) objectifs et approche globale ; (ii) acteurs, activités et
interactions / liens opérationnels sur toute la chaîne de valeur ; (iii) avantages,
progrès accomplis et défis restants en matière de nutrition.
Résultats
Analyse des politiques
Treize documents politiques ont été extraits et passés en revus (Tableau 4).
Tableau 4 Liste des documents politiques extraits
N° Titre Période
couverte
1 Lettre de politique de développement de la nutrition 2001-NP
2 Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale 2004-2016
3 Programme national d’investissement agricole (PNIA) : plan
d’investissement 2011-2015 2011-2015
4 Nutrition enhancement program: phase II strategic plan 2007-2011
5 HNP discussion paper: comprendre les facteurs politiques et institutionnels
conduisant au changement des politiques de nutrition: Senegal case study 2010
6 Stratégie nationale de développement économique et social (SNDES) 2013-2017
7 Une stratégie nationale de sécurité alimentaire au Sénégal : résumé du
diagnostic, les stratégies, les chantiers et les défis 1999-NP
8 Stratégie nationale et programmes prioritaires de sécurité alimentaire:
Sénégal 2002-2015
9 Plan national stratégique pour la survie de l’enfant : Sénégal 2007-2015
10 Proposition de stratégie opérationnelle du secteur agricole 2001-2005
11 Plan national de développement sanitaire 2009-2018
12 Programme spécial de sécurité alimentaire NP
13 Plan national d’action pour la nutrition 1997-2002
NP : non précisé
L’Annexe 6 résume les principaux documents politiques du Sénégal et leurs
composantes majeures. Avec une moyenne de 11,3/17 (66 %), les documents
politiques obtiennent une note modérée en matière de contribution à la nutrition
(Figure 18).
Figure 18 Résultats de la grille de notation des documents politiques
En général, les politiques les mieux notées portent sur la sécurité alimentaire :
« Programme spécial de sécurité alimentaire de la FAO (2002) », « Une stratégie
nationale de sécurité alimentaire au Sénégal (1999) », et « Stratégie nationale et
programmes prioritaires de sécurité alimentaire : Sénégal (2002) ». Ces deux derniers documents abordent tous les aspects de la grille de notation, sauf le
point 6.1 « Accroître la production d’aliments riches en nutriments », le point
10.1 « Améliorer la transformation des aliments afin de préserver leur valeur
nutritionnelle » et 12.1 « Étendre les marchés + l’accès aux marchés des aliments
riches en nutriments ». Le Programme spécial de sécurité alimentaire de la FAO obtient presque une note parfaite puisqu’il lui manque seulement le point 12.1
« Étendre l’accès aux marchés des aliments riches en nutriments ».
L’élément le mieux couvert par les politiques est la stratégie de durabilité. Elle
concerne l’utilisation durable des ressources naturelles, les moyens de
subsistance et la capacité de résistance des agriculteurs. Ce concept englobe de
nombreuses questions entrant dans le cadre des politiques visant à améliorer
l’agriculture et les moyens de subsistance. La plupart des politiques contiennent
des références à ces éléments. Aucune référence à des régimes alimentaires tels
que définis par la FAO (47) n‘a été trouvée dans les documents : « Les régimes
alimentaires durables sont des régimes alimentaires ayant de faibles
conséquences sur l'environnement, qui contribuent à la sécurité alimentaire et
nutritionnelle ainsi qu'à une vie saine pour les générations présentes et futures.
12
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Degré de contribution à la nutrition
0 - 3 Très bas 4 - 6 Bas 7 - 10 Moyen 11 - 14 Haut 15 - 17 Très haut
Les régimes alimentaires durables contribuent à protéger et à respecter la
biodiversité et les écosystèmes, sont culturellement acceptables,
économiquement équitables et accessibles, abordables, nutritionnellement sûrs
et sains, et permettent d'optimiser les ressources naturelles et humaines ».
Les politiques ayant obtenu la note la plus basse sont les suivantes : « Plan
national stratégique pour la survie de l’enfant : Sénégal (2007) » et « Plan national de
développement sanitaire (2009) ». Cette faible note n’est pas surprenante puisque
l’agriculture et la nutrition ne font pas partie des thèmes prioritaires de ces
documents.
Les trois politiques les mieux notées contiennent toutes les éléments 7 « Réduire les
pertes après récolte », 9 « Intégrer l'éducation à la nutrition", 11 « Améliorer le
stockage » et 12 « Étendre les marchés et l’accès aux marchés », alors qu'aucune
des politiques les moins bien notées ne mentionne ces points.
Presque tous les documents politiques contiennent des objectifs, des stratégies /
activités et un lien avec un système de suivi-évaluation concernant, dans une
certaine mesure, la nutrition (Figure 19).
Figure 19 Aspects abordés par les documents politiques nationaux (n=13) au Sénégal
Les points 4 « Cibler les plus vulnérables », 5 « Émanciper les femmes », 6
« Accroître la production », 8 « Faciliter la diversification », 10 « Améliorer la
transformation », 13 « Collaborer avec d’autres secteurs » et 14 « Durabilité »
sont présents dans la plupart des politiques mais, là aussi, de façon très variable.
Les points 7 « Réduire les pertes après récolte », 9 « Intégrer l’éducation à la
nutrition », 11 « Améliorer le stockage » et 12 « Étendre les marchés et l’accès
0 2 4 6 8 10 12 14
1. Objectifs nutritionnels2. Système de suivi-évaluation
3. Objectifs/activités dans contexte nutritionnel4. Ciblage des plus vulnérables
5. Émancipation des femmes6. Augmentation de la production alimentaire
6.1 d'aliments riches en nutriments7. Réduction des pertes après récolte
8. Promotion de la diversification9. Promotion/éducation en matière de…
10. Amélioration de la transformation des…10.1 afin de préserver leur valeur…
11. Amélioration du stockage12. Extension des marchés (+ accès)
12.1 des aliments riches en nutriments13. Collaboration avec d'autres secteurs
14. Stratégie de durabilité
aux marchés » sont les moins fréquents dans l’ensemble des documents
politiques. Le point « Étendre l’accès aux marchés des aliments riches en
nutriments » n’est présent dans aucun document.
Les documents plus récents n’obtiennent pas forcément une meilleure note : la
plus haute note de 16/17 a été obtenue par le « Programme spécial de sécurité
alimentaire » de la FAO publié en 2002. De même, les politiques les moins bien
notées sont relativement récentes (2012, 2007 et 2009).
La « Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale (2004) » est un texte de loi se plaçant
hiérarchiquement avant les autres documents. Ce document décrit le contexte
général dans lequel peuvent s’inscrire des politiques sectorielles. Même si son
thème principal est l’agriculture, certaines des caractéristiques comme la
réduction des pertes après récolte et l’amélioration des dispositifs de stockage
ne sont pas présentes dans le document. Notons également que ce dernier
n'aborde pas les aspects liés au système de suivi-évaluation de la nutrition, de
ciblage des populations vulnérables ni d’émancipation des femmes. Ces
caractéristiques se retrouvent par contre dans la plupart des autres documents.
La nature de ce document implique toutefois que le texte stipule ce qui doit être
fait sans détailler les actions spécifiques ni donner d’informations détaillées sur
la façon de suivre ces activités. Le développement détaillé des stratégies et des
actions se trouve au niveau des politiques et des programmes sectoriels.
La dernière déclaration de politique générale est le « Plan national d’action pour
la nutrition (1996) » du Sénégal. Il s’agit d’un tour d’horizon concis de l’action en
matière de nutrition au Sénégal et date de 1996. Il comporte deux principales
parties : la première décrit la situation nutritionnelle du pays tandis que la
seconde décrit les objectifs, les stratégies et les actions spécifiques de la
nutrition. Ce document atteint une note de 11/17 et les trois éléments les plus
importants de la grille de notation y faisant défaut sont l'émancipation des
femmes, la collaboration avec d'autres secteurs ainsi que l'extension des
marchés et de l'accès à ces derniers.
Évaluation nationale
Analyse des causes Après avoir expliqué l’objet de l’étude, les participants à l’atelier ont décidé de se
pencher sur la situation nutritionnelle en général. Il a été estimé qu'une analyse
des déterminants de la nutrition au Sénégal devait intégrer à la fois les questions
de surnutrition et de sous-nutrition. Le modèle a été élaboré en réunion plénière
jusqu’aux 3 premières lignes et l’analyse a continué d’explorer les déterminants
du régime alimentaire, car l’état de santé et le génotype ont été jugés trop
secondaires dans cette évaluation.
Ensuite, les participants se sont répartis en groupes pour identifier les
déterminants des aspects suivants associés à la situation nutritionnelle :
• concernant la quantité des aliments : (i) la disponibilité alimentaire, (ii) l’accès aux aliments et (iii) les habitudes alimentaires, et
• concernant la qualité des aliments : (iv) les caractéristiques nutritionnelles,
(v) la sécurité alimentaire et (vi) les habitudes alimentaires.
Les habitudes alimentaires apparaissant comme un déterminant tant de la
quantité que de la qualité des aliments, elles n’ont été analysées qu’une seule fois
et 5 groupes distincts ont été créés. Le modèle causal est présenté en Annexe 7.
Suite à l’analyse des causes, les conclusions suivantes ont été tirées :
• il existe un consensus sur le fait que l’agriculture doit contribuer à lutter à
la fois contre la sous-nutrition et la surnutrition ;
• diverses solutions présentant un intérêt immédiat pour les professionnels de l’agriculture ont été identifiées, des solutions qui vont de la sélection
de variétés au traitement après récolte au cours de la production et de la
transformation primaire, en passant par la production des aliments, la
distribution et le marketing ;
• les déterminants étaient principalement des aspects techniques liés à la
chaîne alimentaire et portaient moins sur les aspects sociaux et culturels
des habitudes alimentaires comme les pratiques, la perception et la
participation communautaire ;
• les déterminants concernant la disponibilité alimentaire au niveau des
individus ont été remplacés par une analyse de la disponibilité
alimentaire au niveau national.
D’une façon générale, cet exercice a été très apprécié et a permis d’instaurer un
dialogue entre les secteurs de l’agriculture et de la nutrition. Un détail important,
car aucune piste de collaboration n’avait officiellement été explorée entre ces
deux secteurs. Par exemple, la plupart des participants ne s’étaient jamais
entretenus avec des membres du personnel de la Cellule de lutte contre la
malnutrition auparavant. L’atelier a suscité un intérêt et une attitude
constructive envers l’initiative visant à étudier les liens entre la nutrition et
l’agriculture au Sénégal. Les participants du monde agricole ont reconnu que la
diversité de leurs compétences techniques pouvait contribuer à lutter contre les
problèmes liés à la nutrition au Sénégal. Lors de l’analyse, plusieurs participants ont identifié de nouvelles voies à cet égard.
L’exercice a montré qu’il était important de diffuser les
connaissances et les résultats de la recherche. Le transfert de
connaissances est très important et interviendra au sein des conseils
ruraux.
Expert agricole au niveau national, Sénégal
Entretiens approfondis
Observations générales Les personnes interrogées se sont montrées pleinement disposées à contribuer à
l’analyse des liens entre la nutrition et l’agriculture et ont reconnu l’importance
de l’agriculture dans la prévention de la malnutrition.
Pour le secteur agricole, les principaux documents sont le Programme national
d’investissement agricole et la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale. Cette loi
constitue le cadre général dans lequel s’inscrivent l’élaboration et la mise en
œuvre des politiques et programmes sectoriels. Si l’on veut établir des liens
entre la nutrition et l’agriculture au niveau national, il faut les intégrer dans la
Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale.
Ciblage en fonction de la vulnérabilité nutritionnelle En général, les programmes agricoles actuels ne ciblent pas les populations
bénéficiaires en fonction de leur vulnérabilité ou de leur profil nutritionnel. Dans
quelques cas comme celui de la Cellule de lutte contre la malnutrition, qui opère
dans le secteur de la nutrition, les interventions sont adaptées aux besoins nutritionnels des bénéficiaires.
Identification d’objectifs nutritionnels Les répondants ont indiqué que les programmes agricoles actuels auxquels ils
participaient ne comprenaient aucun objectif nutritionnel explicite. À l’heure actuelle, les programmes agricoles ont pour objectif principal d’assurer la
disponibilité alimentaire, moyennant un premier niveau de transformation après
récolte. Ces programmes s’emploient, en outre, à diversifier la production
alimentaire dans le pays. Les répondants ont généralement perçu la sécurité
alimentaire et la diversité alimentaire comme étant la finalité de leur travail,
mais ont essentiellement envisagé la question du point de vue de la production
et de la disponibilité alimentaires.
Par exemple, le projet Nutrition, Enfant et Sécurité Alimentaire a été mis en
œuvre avec la Direction de l'horticulture, en partenariat avec la Cellule de lutte
contre la malnutrition, la FAO, l’OMS, l’UNICEF, le PAM et l’UNESCO.
Les entretiens ont mis en évidence une mécompréhension générale de ce qu’est
la nutrition dans le secteur agricole. La plupart des répondants ont déclaré avoir
intégré la nutrition dans leurs programmes, car ils (i) collaboraient avec des
bromatologues pour la transformation primaire des produits agricoles, (ii)
produisaient simplement la nourriture consommée par la population, ou (iii)
s’étaient penchés sur la sécurité alimentaire, par ex. sur la réduction du niveau
des aflatoxines dans les arachides après la récolte. Rares sont les programmes
qui se sont préoccupés de la place de la production agricole dans le régime
alimentaire. Les personnes interrogées ont fait état de données collectées à ce
sujet, mais ces données portent sur la consommation alimentaire au niveau
national et non au niveau individuel. En ce qui concerne la qualité de
l’alimentation, (i) la garantie d'une alimentation suffisamment riche en
protéines, (ii) la diversification alimentaire et (iii) l’augmentation de la
disponibilité alimentaire figurent parmi les principales préoccupations des
répondants.
Quand nous travaillons avec des groupes de femmes sur des projets
de jardinage, nous leur disons que les légumes sont bons et qu’ils
contiennent d’importantes vitamines.
Expert agricole au niveau national, Sénégal
La Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale 2011-2015 constitue la base juridique
de l’action agricole au Sénégal. Ce document général fournit un cadre juridique
pour développer et mettre en œuvre des politiques sectorielles, par ex. le
programme de pêche. À ce titre, il peut être assorti de recommandations
nutritionnelles faites en vertu d’une politique sectorielle sur la nutrition. Sous sa
forme actuelle, la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale ne comporte aucun
objectif nutritionnel spécifique et aborde la nutrition dans le cadre de la sécurité
et de la souveraineté alimentaires. Ses principaux objectifs se déclinent à travers
52 engagements. Après une première évaluation menée au bout de 3 ans de mise
en œuvre, cette loi est évaluée tous les 5 ans.
Émancipation et implication des femmes En général, les programmes agricoles comprennent des composantes spécifiques
ciblant les femmes. Leur cadre juridique est défini dans la Loi d’orientation agro-
sylvo-pastorale. Cette loi est très explicite et considère toutes les personnes
impliquées dans l’agriculture comme des professionnels. Ces derniers
bénéficient à ce titre d’une certaine forme de protection sociale, sont libres de
s’unir et de se syndiquer et peuvent s’associer à des acteurs régionaux et
internationaux. Cette loi comprend également des articles spécifiques aux
femmes, notamment au chapitre 12 consacré à la promotion de l’égalité dans les
zones rurales et urbaines. L’article 54 porte plus particulièrement sur les
questions de genre et définit l’égalité entre les femmes et les hommes en matière
d’exploitation agricole. Deux paragraphes importants précisent en outre que
l’accès des femmes à la terre et au crédit doit être facilité.
Plates-formes de mise en œuvre Les programmes agricoles actuels ne mettent en œuvre aucune intervention
nutritionnelle. Les répondants ont déclaré fournir des recommandations
nutritionnelles lorsqu'ils assuraient des interventions agricoles, mais ils les
fournissent de manière informelle et ad hoc. Les répondants ont reconnu que la
composante éducation nutritionnelle n’était pas bien développée et qu’ils
manquaient généralement de connaissances de base sur la nutrition pour
développer ces programmes.
L’ANCAR, l’Agence nationale de conseil agricole et rural, constitue une plate-
forme de mise en œuvre intéressante pour le renforcement des capacités en
matière de nutrition (48). Cette structure nationale est chargée de diffuser les
technologies issues de la recherche vers les communautés. Elle joue également
un rôle d’intermédiaire auprès des institutions de financement pour, par
exemple, faciliter l’accès au crédit. Au besoin, l’ANCAR peut également fournir
des informations sanitaires aux producteurs par le biais des conseils ruraux.
Nous nous concentrons traditionnellement sur la production et
l’efficacité, mais nous pouvons également intégrer des messages
nutritionnels. Nous savons qu’il est bon de consommer du millet. Il
est préoccupant de voir que des personnes vendent du millet pour
acheter du riz et que nous devons en augmenter la production. Des
messages nutritionnels sont nécessaires pour compléter notre
travail. On augmente la production, mais où va-t-on ? Ne va-t-on
pas vers un déséquilibre ?
Expert agricole au niveau national, Sénégal
Évaluation des capacités en nutrition des organismes gouvernementaux impliqués dans l’agriculture
Formation universitaire
Depuis 2009, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar propose un master en
nutrition (anciennement « DEA de Nutrition et Alimentation Humaine ») qui
accueille tous les 2 ans une quarantaine d’étudiants. Ce programme, qui s’étale
sur 2 ans, a pour objectif général de former des étudiants aux techniques de
nutrition et de bromatologie spécifiques à la nutrition au service de la santé
publique sous la forme d’interventions nutritionnelles et d’une épidémiologie de
la nutrition (49). Ce master est ouvert aux étudiants issus de différentes filières,
y compris agronomie et sciences vétérinaires. L’université propose également un
doctorat en nutrition.
Des cours de base en nutrition figurent au programme de la formation
universitaire en agriculture. L’École Nationale Supérieure d´Agriculture de Thiès
(50) est le principal établissement sénégalais offrant une formation agricole de
haut niveau. Le programme ne comprend actuellement aucun cours officiel de
nutrition, thème qui n'est abordé que superficiellement dans d'autres cours
(Annexe 8).
Capacités en nutrition des ministères agricoles
Les personnes interrogées ont généralement reconnu qu'elles manquaient de
connaissances en nutrition. Bien que les répondants aient indiqué avoir suivi des
cours d’initiation à la nutrition dans le cadre de leur formation agricole, ces
connaissances sont inadéquates et obsolètes. Les personnes interrogées ont fait
remarquer que des cours de spécialisation en nutrition seraient utiles et
intéressants. Il a été observé que les capacités en nutrition du ministère de
l'Agriculture se limitent actuellement à la nutrition animale, à la bromatologie ou
à la composition des aliments. Pour les compétences en nutrition humaine, le
personnel agricole a signalé qu’il se tournait vers le ministère de la Santé et de
l’Action sociale.
Si des cours de spécialisation en nutrition existent, ils sont surtout suivis par des
personnes du milieu médical. Bien que des experts en bromatologie aient été
formés, le personnel agricole n’est pas encore concerné par le programme. Car le
ministère de l’Agriculture emploie des personnes ayant suivi une formation
technique en agriculture et ne peut pas recruter des experts médicaux pour
l’instant. Pour renforcer les capacités du ministère de l’Agriculture, il paraît
logique de commencer par réviser le programme d’études des ingénieurs
agricoles avec des cours spécifiques sur l’agriculture contribuant à la nutrition.
Aujourd’hui, les professionnels de la nutrition ne sont pas reconnus au niveau
institutionnel par le ministère compétent en matière agricole.
Les travailleurs agricoles sont principalement des ingénieurs agricoles, des
vétérinaires, des biologistes, des bromatologues et des ingénieurs des pêches.
Ces ministères ne collaborent pas officiellement avec des structures qui
dépendent du ministère de la Santé ou tout autre organisme de nutrition comme
la Cellule de lutte contre la malnutrition, et la Cellule de lutte contre la
malnutrition ne travaille pas avec ces institutions.
Étude de cas des chaînes de valeur
Étude de cas 1 : chaîne de valeur des fruits et légumes
Les transformateurs de fruits font partie de plusieurs réseaux officiels comme la
Fédération des professionnels de l’agroalimentaire (producteurs et
transformateurs de fruits), l’Association des femmes entrepreneurs, la centrale
d’achat pour les emballages alimentaires et la Coopérative des acteurs de
l’horticulture du Sénégal. Ces réseaux ont pour objectif de renforcer les activités
de leurs membres. Ces structures officielles sont dotées d’un bureau, d’un
secrétariat permanent et d’un conseil, et tiennent des réunions mensuelles.
À travers leurs réseaux, les transformateurs de fruits collaborent avec d’autres
acteurs :
- des bailleurs de fonds ;
- le Projet d’appui aux filières agricoles (PAFA), qui fournit des semences
de qualité aux producteurs de fruits et apporte un appui technique aux producteurs ; ces producteurs ont passé des contrats avec des
transformateurs de fruits et doivent leur fournir les types et qualités de
fruits dont ils ont besoin ;
- l’Agence sénégalaise de promotion des exportations ; et
- la Direction de l’entrepreneuriat féminin du ministère de la Femme.
Les avantages de ces réseaux sont :
- une défense des droits communs plus facile et plus efficace ;
- un accès facilité au financement, car les bailleurs de fonds préfèrent
soutenir des groupes plutôt que des individus ;
- un accès facilité aux informations relatives à l’activité (marchés, foires), et
- la connaissance des autres acteurs du secteur et la collaboration.
Le principal problème auquel ils se heurtent est de trouver un financement adapté aux petites et moyennes entreprises pour se développer, acheter du
matériel et accéder aux marchés d'exportation. Les transformateurs de fruits ont
du mal à apporter les garanties exigées par les banques et les taux d’intérêt sont
trop élevés pour eux.
Même si les transformateurs de fruits sont constitués en réseau, leur
collaboration n’est pas optimale et bien organisée. Selon les personnes
interrogées, une plate-forme de concertation est nécessaire.
Étude de cas 2 : plate-forme d’innovation pour l’incorporation de céréales locales dans le pain L’organisation des boulangers et de leurs partenaires est plus formelle. Elle prend la forme d'une plate-forme d’innovation créée pour réduire le prix de la
farine de boulangerie exclusivement à base de blé. À cet égard, l’Institut de
technologie alimentaire (ITA) a décidé d’incorporer des céréales locales
(notamment du millet) dans la farine de boulangerie (15 % de millet, 85 % de
blé). Des tests pilotes ont été effectués à la boulangerie de l’ITA. Un projet pilote, financé par le Programme de productivité agricole en Afrique de l'Ouest
(WAAPP) de la Banque mondiale et le gouvernement sénégalais, a été mis en
œuvre à Dakar. Ce projet s’est terminé il y a 6 mois et va bientôt être développé à
grande échelle dans six régions du Sénégal, y compris Dakar, avec davantage de
fonds.
La plate-forme d’innovation a été créée dans le cadre de ce projet. Elle a mis en
place des relations permanentes avec les agriculteurs, les meuniers, la
Fédération nationale des boulangers du Sénégal, l’ITA et les consommateurs. Elle
repose sur une stratégie de passation de marchés. L’ITA fournit une assistance
technique aux parties impliquées afin de s’assurer qu’elles répondent toutes aux
spécifications. Pour ce faire, les producteurs doivent fournir du millet de qualité
aux meuniers qui ont, eux, l’obligation de fournir aux boulangers de la farine
mixte prête à l’emploi de qualité, ces derniers s’engageant à en acheter une
certaine quantité. Des boulangers ont également pu s’équiper avec du nouveau
matériel via le Fonds national de recherche agricole et agroalimentaire (FNRAA),
et bénéficier de formations offertes par l’ITA. Des meuniers ont également été
formés.
Les avantages de cette plate-forme sont :
• une réduction du prix de la farine de boulangerie ;
• une réduction des volumes d’importation - ce qui est important pour
le gouvernement - ;
• une réduction du prix du pain – ce qui est apprécié par les
consommateurs - ;
• une augmentation de la durée de conservation du pain ;
• des conditions de stockage moins contraignantes ; et
• une augmentation de la teneur en phosphore et en fibre du pain.
Potentiel nutritionnel des chaînes de valeur Les chaînes de valeur participent aux revenus des acteurs impliqués, des
producteurs aux transformateurs. S’ils avaient de meilleurs revenus, les acteurs
pourraient plus facilement fournir suffisamment d’aliments plus variés et
nutritifs aux familles, à condition qu’une éducation appropriée leur soit
dispensée en matière de nutrition. L’enjeu est donc de mettre en place des
séances d'éducation à la nutrition pour les acteurs des chaînes de valeur, par
exemple via le PAFA dans le cas de la chaîne de valeur des fruits et légumes. Un
autre enjeu est d’aider les acteurs des chaînes de valeur à collecter des fonds,
pour que leurs activités rapportent davantage, et de créer un meilleur
environnement politique pour les secteurs impliqués (meilleure fiscalité,
incitations à la production d'aliments plus nutritifs).
En outre, les acteurs des chaînes de valeur doivent obtenir un appui technique
accru de la part de leurs partenaires (publics et privés) pour définir dès le début
des objectifs nutritionnels clairs. L’un des objectifs possibles consiste à
augmenter la quantité d'aliments nutritifs accessibles aux pauvres toute l’année.
Définir dès le début un objectif nutritionnel clair facilite l’identification concrète
des secteurs dont la chaîne de valeur nécessite des interventions
supplémentaires, de manière à améliorer l’accès aux aliments nutritifs et leur
acceptabilité par les consommateurs. Par exemple, dans la chaîne de valeur des
fruits et légumes, les variétés de fruits riches en micronutriments peuvent être
sélectionnées au niveau de la production, afin que les produits finaux aient une
teneur en micronutriments plus élevée, à un prix abordable. Tous les secteurs doivent être impliqués dans le procédé consistant à ajouter
plus de valeur nutritionnelle aux chaînes, en plus d’une plus grande valeur
financière, et leur action doit être coordonnée ; la chaîne doit être considérée
dans son ensemble et tous les acteurs doivent être associés à la définition des
actions à mettre en œuvre. Cela doit être fait par un coordinateur, un acteur
neutre qui gère et intègre les activités de la chaîne de valeur.
Évaluation finale de la valeur nutritionnelle de l’action analysée
Analyse des politiques D’une façon générale, la situation nutritionnelle et la contribution de ces
documents de politiques agricoles étaient modérées. Le ciblage des populations
vulnérables, l’émancipation des femmes, l’augmentation de la production, la
diversification et l’amélioration de la transformation des produits agricoles, la
collaboration entre secteurs et des stratégies de durabilité sont apparus dans la
grande majorité des documents politiques. Par-delà l’hétérogénéité des objectifs
et de la portée de ces documents, les domaines dans lesquels des améliorations
peuvent être apportées sont la diminution des pertes après récolte,
l’organisation de la promotion et de l’éducation en matière de nutrition,
l’amélioration du stockage et l’extension des marchés et de leur accès. Ces
derniers éléments sont clairement compatibles avec des documents politiques
portant sur l’agriculture et la nutrition, mais étaient absents de plus de la moitié
des 13 documents politiques passés en revue.
Les points pouvant être améliorés dans le futur sont les points relatifs aux
aliments riches en nutriments, à la préservation de la valeur nutritive et à la
préservation de la qualité nutritionnelle des produits agricoles. Seule une
minorité des politiques tient compte de ces aspects importants.
Études de cas nationales
Voies permettant aux programmes agricoles d’améliorer la nutrition L’analyse des causes et les entretiens ont révélé plusieurs voies permettant aux
politiques et aux programmes agricoles d’améliorer les résultats en matière de
nutrition.
Quatre voies prometteuses ont été évaluées lors des entretiens : (i) le ciblage des
populations vulnérables sur le plan nutritionnel ; (ii) l’identification d’objectifs
nutritionnels et l’utilisation d’indicateurs nutritionnels, (iii) l’implication des
femmes et (iv) l’utilisation de programmes agricoles comme moyen d’assurer
des interventions nutritionnelles. Ces voies, sauf l’implication des femmes dans
les programmes agricoles, ne sont actuellement pas exploitées.
Cet exercice a montré les difficultés rencontrées pour relier l’agriculture et la
nutrition à divers niveaux. Alors que la plupart des participants ont identifié
facilement des liens conceptuels entre les différents déterminants de la
malnutrition, relier la disponibilité alimentaire au niveau national ou régional
avec la disponibilité alimentaire au niveau des individus et des ménages s’est
avéré difficile. Les participants à l’atelier ont décidé de se concentrer sur
l’analyse de la disponibilité au niveau national et régional, en ignorant les liens
avec la nutrition. Les difficultés rencontrées pour aborder cette partie du cadre
conceptuel illustrent l’absence de liens entre ces deux secteurs et la nécessité de
développer une compréhension partagée de la nutrition humaine et de ses
déterminants complexes.
Il est toutefois ressorti des entretiens qu’il était clairement reconnu que les
interventions agricoles pouvaient être ciblées et adaptées au profil nutritionnel
de la population cible. Toutefois, pour cela, les efforts actuels devront être
renforcés. Certaines régions du pays affichent des taux de malnutrition toujours
élevés malgré une augmentation considérable de la productivité agricole et des
revenus tirés des produits agricoles. Les programmes agricoles actuels ne
prennent pas suffisamment en compte les aspects nutritionnels et l'utilisation
des cultures. Le secteur agricole a privilégié la disponibilité alimentaire au
niveau global (niveau national - régional) et a accordé beaucoup moins
d’attention à la disponibilité alimentaire au niveau des individus.
Les programmes actuels ne comprennent aucun objectif nutritionnel et ne sont
pas suivis au moyen d’indicateurs nutritionnels. L’intégration d’indicateurs et
d’objectifs nutritionnels dans les programmes agricoles représente un défi de
taille qui nécessitera qu’une évaluation, un suivi et une planification soignés
soient effectués en commun par les ministères impliqués dans l’agriculture et la
santé. La redevabilité des interventions agricoles en matière de résultats
nutritionnels devra également être assurée en commun. Dans le cadre de ces
interventions, des mécanismes de retour d’information doivent être mis en place
afin que les bienfaits maximums pour la santé et la nutrition puissent être tirés
de la production accrue de cultures ou des revenus générés par ces dernières. La
mise en place de sites de surveillance nutritionnelle est une idée prometteuse, mais elle nécessitera une planification minutieuse pour éviter les échecs passés.
Grâce à des décennies d’expérience, on a pu observer que les systèmes de
surveillance de la nutrition sont souvent réduits à des exercices de collecte de
données administratives et ne sont pas en mesure de fournir rapidement des
informations concernant les interventions (51). Les systèmes de surveillance de la nutrition doivent être multisectoriels et éventuellement intégrer des
indicateurs liés à la santé, à l’agriculture et à l’eau et à l’assainissement. Les
systèmes de surveillance nutritionnelle nécessitent une conceptualisation et une
rationalisation minutieuses.
Les programmes agricoles actuels semblent impliquer et cibler les femmes en
termes de bien-être, d’émancipation et de moyens de subsistance. La base
juridique correspondante est en place et, en général, les répondants ont confirmé
qu'ils s'y conformaient. Divers programmes agricoles mis en œuvre ciblent
spécifiquement les femmes, notamment la facilitation de l’accès au crédit. Il
convient d’étudier comment intégrer au mieux dans ces activités les éléments
nutritionnels comme la promotion de pratiques optimales de soins aux enfants
et la santé maternelle et infantile.
Aujourd’hui, les programmes agricoles ne sont pas utilisés comme plate-forme
de mise en œuvre de l’éducation à la nutrition. Cependant, des structures et des
plates-formes de mise en œuvre appropriées, telles que l’ANCAR, sont bel et bien
disponibles pour diffuser des connaissances nutritionnelles venant compléter les
activités agricoles. Ces structures permettent de développer une approche
adaptée au contexte des communautés et d’améliorer la contribution du travail
de vulgarisation agricole en faveur de la nutrition. Toutefois, pour cela, des
modules de formation pertinents doivent être mis au point. Les conclusions
préliminaires tirées des entretiens et de l’analyse des causes soulignent la
nécessité de concentrer ces activités sur la réorientation des cultures en faveur
de la nutrition, sur les activités de conservation des aliments, sur l’amélioration
du stockage et la diminution des pertes après récolte (en particulier pour les
cultures à haute valeur ajoutée) et sur l’accès aux marchés.
Les entretiens ont ouvert une autre voie. Les semences et les variétés sont
sélectionnées uniquement sur la base d'indicateurs commerciaux tels que le
rendement, la résistance aux nuisibles et l’apparence. Mais on sait que la teneur
en micronutriments varie considérablement d’une variété à l’autre. Promouvoir
des variétés sur la base de la teneur en micronutriments des cultures est donc
considéré comme une stratégie prometteuse pour à la fois lutter contre les
carences en micronutriments et promouvoir les aliments locaux.
Afin d’intégrer la nutrition dans l’agriculture, il semble raisonnable que la
sélection des variétés repose sur des considérations nutritionnelles, celles-ci
devant tenir compte des caractéristiques nutritionnelles des produits agricoles
(composition nutritionnelle) ainsi que des valeurs culturelles et traditionnelles (espèces et variétés indigènes). Cette approche implique toutefois d’assigner un
ordre de priorité aux différentes variétés en tenant compte de plusieurs critères.
Par ailleurs, cette approche nécessite de disposer de données appropriées
concernant la composition des aliments et de collaborer avec des groupes de
recherche tels que l’ITA et le département de nutrition de l’Université Cheikh Anta Diop.
Changements fondamentaux
Il y a cependant de nombreux changements fondamentaux à prévoir pour
développer des stratégies agricoles contribuant à la nutrition.
Tout d’abord, le rôle de l’agriculture dans la prévention de la malnutrition doit
être reconnu dans la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale. L’intégration
d’engagements et d’objectifs nutritionnels nécessite que le rôle de l’agriculture
dans la nutrition soit clairement reconnu dans la Loi d’orientation agro-sylvo-
pastorale. L’initiative concernant l’élaboration d’une lettre de politique de
nutrition et la future révision de la loi d’orientation du secteur agricole est
l’occasion à saisir pour institutionnaliser les liens entre la nutrition et
l’agriculture au Sénégal.
Ensuite, un renforcement de capacités est nécessaire pour améliorer les
connaissances et la compréhension des professionnels de l’agriculture
concernant la nutrition. La nutrition est trop mal comprise par les différents
professionnels exerçant dans les ministères agricoles. Pour qu’un dialogue et une
collaboration efficace avec le secteur de la nutrition soient possibles, des efforts
doivent être fournis à plusieurs échelons :
• La composante nutrition du programme d’études en agronomie suit le
format traditionnel de cours d’initiation à la nutrition. Maintenant que les
connaissances sur les approches contribuant à la nutrition dans
l’agriculture sont développées, il convient de mettre à jour ces cours au
regard de ces éléments. Plutôt que des cours théoriques d’initiation à la
nutrition humaine, il semble plus raisonnable de définir la nutrition et la
malnutrition et de décrire les modalités d’utilisation à mettre en place
dans l’agriculture pour lutter contre la malnutrition dans le pays. Les
cours en ligne de la London School of Hygiene and Tropical Medicine sur
l’élaboration de programmes d’amélioration des résultats nutritionnels4,5
donnent des orientations à ce sujet.
• Les possibilités de formation continue offertes aux personnes travaillant
dans l’agriculture doivent être explorées. Les cours de courte durée sur la
nutrition et les approches contribuant à la nutrition dans l’agriculture
répondent à un besoin latent. Aujourd’hui, au Sénégal, aucun cours de
spécialisation en nutrition n’est donné aux experts agricoles. À cet égard,
à court terme, la Formation internationale en nutrition et sciences
alimentaires (FINSA) proposée par l’Université d’Abomey-Calavi au Bénin
(52) constitue une piste intéressante. Depuis 2005, ce cours de recyclage
destiné aux professionnels est organisé tous les ans. D’une durée d'un
4 http://ble.lshtm.ac.uk/pluginfile.php/20037/mod_resource/content/42/OER/PNO101/index.html 5 http://ble.lshtm.ac.uk/pluginfile.php/20037/mod_resource/content/42/OER/PNO101/sessions/S1S12/PNO101_S1S12_010_010.html
mois, il a été intégré par de nombreux professionnels de l’Afrique
francophone et a été salué par la communauté internationale (53).
• Renforcer les capacités en matière de nutrition comportementale et
d’éducation à la nutrition. Le master en nutrition actuellement proposé au
Sénégal n’intègre aucun cours sur le changement de comportement et la
promotion de la nutrition. Avec le regain d’intérêt pour les approches
contribuant à la nutrition, la demande en compétences dans les sciences
comportementales et les interventions sur le mode de vie aboutissant à
l’amélioration du régime alimentaire va augmenter. Bien que leur rôle
soit unanimement reconnu dans la prévention des maladies chroniques
liées à l’alimentation, les sciences comportementales semblent moins
utilisées dans la prévention et le traitement de la malnutrition infantile.
• Garantir des capacités appropriées aux niveaux de gouvernance
appropriés. Au Sénégal, pour garantir des approches contribuant à la
nutrition dans l'agriculture, il ne suffira pas d’améliorer les capacités et
les compétences en nutrition au niveau des ministères ou à d’autres
niveaux de mise en œuvre. Le développement de programmes
contribuant à la nutrition au niveau national nécessitera une réflexion
conceptuelle sur la nutrition lors de la phase de conceptualisation. Les
décideurs (par ex. au niveau des cabinets) doivent justifier de
compétences en matière de nutrition. Comme la Cellule de lutte contre la
malnutrition, les niveaux globaux tels que le cabinet du Premier ministre
doivent détenir des compétences en matière de nutrition pour assurer
l’intégration de la nutrition dans le développement et l’évaluation de tous
les programmes nationaux pertinents.
Intégrer une approche visionnaire de la nutrition dans le développement Au Sénégal, la collaboration multipartite à l’occasion d’actions en faveur de la
nutrition s’inscrit dans une tradition de longue date. Cependant, malgré cela, le
secteur agricole est peu impliqué dans les politiques et les programmes
nutritionnels. Notre évaluation a révélé une forte volonté de collaboration entre
ces deux secteurs et une réelle reconnaissance du rôle pouvant être joué par
l’agriculture dans l’amélioration de la nutrition dans le pays. Des structures
appropriées sont en place pour une action concertée entre ces deux secteurs.
L’intégration d’approches contribuant à la nutrition dans les programmes
agricoles au niveau national n’est pas la panacée. Bien que l’objet de la présente
analyse se limite à l’agriculture, les enseignements tirés doivent éclairer les
enjeux futurs de l’intégration d’approches contribuant à la nutrition dans
d'autres secteurs comme l’éducation, les affaires sociales, l’environnement, la
démographie, etc.
Cependant, les enjeux nutritionnels ne se limitent pas à l’agriculture et
s’inscrivent dans un contexte plus large. Les nouveaux enjeux comme les
changements de mode de vie, la pression démographique, la pénurie de
ressources naturelles et la dynamique sociale exigeront de développer des
stratégies innovantes pour atténuer l’impact sur la nutrition. Pour être efficaces,
ces stratégies devront être globales et multisectorielles. Pour cela, une approche
visionnaire de la nutrition pour le développement est nécessaire.
Actuellement, la plupart des organismes techniques travaillent de manière isolée
et ne collaborent que s’ils en éprouvent le besoin. Les différents organismes
techniques collaborent généralement au niveau de la mise en œuvre et peu
d’activités de réflexion sont menées conjointement pour partager des
expériences et contribuer en amont à l’élaboration des politiques. La mission de
la Cellule de lutte contre la malnutrition est explicite à cet égard, la Cellule
offrant un cadre d’action concertée en matière de nutrition. Ceci est regrettable
car de nouvelles idées pour élaborer des politiques contribuant à la nutrition
peuvent émerger de l’expérience pratique acquise dans le cadre d’actions
multisectorielles menées par des organismes de mise en œuvre. Il doit y avoir un
espace ou forum où les organismes de mise en œuvre pourraient partager les
enseignements tirés, apporter des idées et contribuer à l’élaboration des
politiques.
Par le passé, Braun et al. ont proposé des mesures incitatives à mettre en place
par les plus hauts décideurs pour que les secteurs de la santé et de l’agriculture
collaborent (54). Il est clair que la position de la Cellule de lutte contre la
malnutrition leur en donne la possibilité. Actuellement, il n’existe aucun
mécanisme permettant aux organismes de mise en œuvre de contribuer à
l’élaboration des politiques. La Cellule de lutte contre la malnutrition pourrait
prendre l’initiative de la mise en place d’un groupe de réflexion dont la vocation serait de conseiller les décideurs. Ce groupe de réflexion devrait mobiliser de
nombreuses parties prenantes issues de divers milieux techniques et favoriser
un débat ouvert sur des idées de stratégies pour intégrer la nutrition dans le
pays. Le leadership pourrait être assuré par la Cellule de lutte contre la
malnutrition. Dans l’idéal, en veillant à ne pas se focaliser sur la nutrition, ce groupe de réflexion devrait favoriser une vision globale de la nutrition pour le
développement. Un moyen d’y parvenir pourrait consister à ce que les réunions
soient présidées par un chercheur de haut niveau en sciences sociales ou en
anthropologie.
Conclusions et recommandations Le Sénégal en est actuellement aux stades précoces de la transition
nutritionnelle. Malgré des résultats prometteurs, le pays fait face à des taux de
malnutrition toujours élevés et est confronté à l’accroissement de l'incidence des
maladies chroniques liées à l’alimentation dans certaines parties de la société.
La phase de la transition nutritionnelle dans le pays fixe un certain nombre de
conditions utiles pour la mise en place d’un système agricole contribuant à la
nutrition. À ce stade, les services et les infrastructures publiques doivent être
renforcés et il convient de faire jouer les synergies entre les secteurs (55).
Pour ce faire, le Sénégal a pris plusieurs engagements importants. En particulier,
la mise en place de la Cellule de lutte contre la malnutrition, qui est rattachée au
cabinet du Premier ministre, offre de précieuses expériences pour le
renforcement des efforts concertés dans la lutte contre la malnutrition et crée
des liens avec le secteur agricole. Récemment, le gouvernement sénégalais s’est
engagé à favoriser les stratégies agricoles contribuant à la nutrition et à élaborer
une politique nationale pour la nutrition.
Cette évaluation a pour objectif de guider le développement d’une politique
nutritionnelle et d’une agriculture contribuant à la nutrition en étudiant l’impact
réel ou visé des politiques agricoles et alimentaires sur la nutrition et en
identifiant les lacunes et les opportunités pour renforcer les politiques agricoles
avec des approches contribuant à la nutrition.
L’analyse de l’environnement politique dans lequel s’inscrit l’agriculture indique
qu’une grande attention est prêtée à la sécurité alimentaire, mais beaucoup
moins à la nutrition. Les objectifs nutritionnels sont largement absents des
documents de politiques agricoles au niveau national. En outre, il existe des
opportunités intéressantes à saisir par le secteur agricole pour promouvoir la
nutrition, notamment dans les domaines du traitement et de la manipulation
après récolte ainsi que de la mise en place d’une éducation à la nutrition dans le cadre de la fourniture de services de vulgarisation agricole.
Les discussions avec les experts agricoles au niveau national ont révélé une
volonté et un intérêt marqués pour l’étude de l’incorporation d’objectifs
nutritionnels dans les stratégies nationales. Un premier atelier avec des
représentants de différents secteurs a été une expérience qui s’est avérée précieuse et révélatrice. Il s’est dégagé parmi les participants un large consensus
sur le fait que l’agriculture peut et doit lutter à la fois contre la sous-nutrition et
la surnutrition. L’initiative en matière d’agriculture contribuant à la nutrition
devrait lancer un processus ouvert destiné à faciliter la discussion, le consensus
et la compréhension partagée entre les secteurs nationaux de l’agriculture et de
la nutrition.
Une réflexion plus approfondie est nécessaire quant au fait de relier la nutrition
et l’agriculture, en particulier dans le cadre de l’identification de solutions
permettant de relier la disponibilité des aliments au niveau national ou régional
avec la disponibilité des aliments au niveau des ménages et la sécurité
alimentaire. Les experts agricoles ont rencontré des difficultés nettement plus
importantes pour relier la nutrition et l’agriculture que pour explorer d’autres
voies permettant une agriculture contribuant à la nutrition.
Une évaluation plus approfondie des stratégies agricoles actuelles indique qu’il y
a d’importantes possibilités d’action au niveau du ciblage et de l’identification
des populations vulnérables sur le plan nutritionnel, de l’identification
d’objectifs nutritionnels et de l’utilisation d’indicateurs nutritionnels ainsi que de
l’utilisation de programmes agricoles comme moyen d’assurer des interventions
nutritionnelles. L’intégration des questions de genre constitue une
préoccupation commune aux secteurs de l’agriculture et de la nutrition et peut
s’avérer utile dans ce domaine.
Dans le système alimentaire, nombreuses sont les expériences avec des
approches du type chaîne de valeur (chaîne de valeur des fruits et légumes ou
plate-forme d’innovation pour l’incorporation de céréales locales dans le pain) qui
offrent au ministère de l’Agriculture une voie prometteuse pour le
développement économique. Les initiatives actuelles ont rassemblé différents
acteurs du système alimentaire, mais auront besoin d’un soutien supplémentaire
pour intégrer des préoccupations nutritionnelles. L’attention actuellement
portée à la chaîne de valeur pour renforcer les compétences en matière
d’alimentation est axée sur la sécurité alimentaire ou les aspects technologiques
de l’alimentation. Les préoccupations sanitaires ou nutritionnelles ne sont pas
systématiquement évaluées dans les chaînes de valeur et nécessiteront que le
secteur de la diététique, de la nutrition ou de la santé publique mobilise des compétences supplémentaires. Hawkes & Ruel fournissent des concepts utiles
pour développer des chaînes de valeur contribuant à la nutrition (56).
Parvenir à une compréhension commune de la nutrition
Les expériences avec la chaîne de valeur montrent qu’il y a un problème plus
général au Sénégal. Malgré une large reconnaissance et une volonté d’exploiter
l’agriculture à des fins nutritionnelles, il existe une vaste mécompréhension de ce
qu’est la nutrition dans le secteur agricole. La plupart des acteurs des secteurs
agricoles n’ont pas perçu la dimension de santé publique de la nutrition et ont
abordé la question de la nutrition du point de vue productiviste (en assurant la
fourniture d’aliments variés et en quantité suffisante) ou technologique (c’est-à-
dire du point de vue de la technologie alimentaire).
Il convient d’encourager le développement d’une compréhension partagée de la
nutrition et de la nutrition au service de la santé publique. Aujourd’hui, au
Sénégal, les compétences avancées en matière de nutrition sont principalement
détenues par le ministère de la Santé et par la Cellule de lutte contre la
malnutrition. Diverses opportunités existent et doivent être explorées :
développement de la formation continue, révision des programmes d’études,
recrutement de professionnels agricoles spécialisés dans la nutrition, etc. En ce
sens, le programme de deuxième cycle et doctorat en nutrition et le programme
de recherche en nutrition de Dakar s'avèrent extrêmement précieux.
Développer des stratégies agricoles contribuant à la nutrition
Si l’on veut développer l’agriculture contribuant à la nutrition au Sénégal, il faut
l’intégrer dans la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale. L’exercice d’évaluation à
venir représente l’occasion d’intégrer les engagements nutritionnels dans cette
loi. En parallèle, la Cellule de lutte contre la malnutrition doit continuer
d’étudier les opportunités de collaboration avec le secteur agricole lors du
développement de la politique nationale de nutrition.
Comme dans la plupart des pays, l’organisation administrative du gouvernement
sénégalais (57) implique de déployer des efforts spécifiques pour assurer des
efforts coordonnés entre la nutrition et l'agriculture. Même si la création d’une
véritable structure de coordination de la nutrition semble une perspective
intéressante, l’expérience passée et les échecs de telles initiatives à l’échelle
internationale appellent à la prudence (58). Des structures informelles
permettant de partager expériences et idées pourraient constituer une première
étape pour produire des recommandations en matière d’agriculture contribuant
à la nutrition au Sénégal.
La Cellule de lutte contre la malnutrition, convenablement située au plus haut
niveau politique, peut faciliter le dialogue entre l’agriculture et le secteur de la
nutrition. Pour développer des approches contribuant de façon efficace à la
nutrition, des efforts restent toutefois à accomplir. Un dialogue constant entre les
deux secteurs est nécessaire et doit être visionnaire, pratique et axé sur les
résultats. Ce dialogue devra déboucher sur une vision partagée sur divers fronts
du processus politique (du lancement à l'évaluation, en passant par la mise en
œuvre) sous les auspices des plus hauts niveaux politiques.
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(58) Field JO. Multisectoral nutrition planning: a post-mortem. Food Policy 1987 February;12(1):15-28.
Annexes
Annex 1 Commitments on nutrition by the Senegalese Government for nutrition
Commitments made by the Minster of Agriculture on behalf of the
Government of Senegal
Nutrition for Development - United Kingdom
The Government of Senegal recognizes that improving the nutritional situation
of a country requires -visibility of nutrition; the inclusion of nutrition on the list
of National Priorities; allocating adequate resources to nutrition; the scaling up
of interventions; and the adoption of a multisectoral approach in the fight
against malnutrition. Senegal fully endorses the "Global Nutrition for Growth"
compact. By 2020, the Government of Senegal is committed to6:
• Reducing stunting and wasting so that the national prevalence is at
satisfactory levels (less than 10% for stunting and less than 5% for
wasting);
• Addressing micronutrient deficiencies so that the national prevalence is
at satisfactory levels.
These objectives will be achieved through:
• Scaling-up community-based nutrition services: the level of coverage is
expected by 2020 to reach at least 90% for effective nutrition
interventions for pregnant women and children under 2 years.
• The strengthening of multisectoral interventions for nutrition: a
multisectoral approach based on the fight against the determinants of
malnutrition will be intensified so that the relevant sectors (health,
agriculture, education, water, social security) incorporate nutrition
objectives in their policy document and undertake to implement pro-
nutrition interventions and to bring to scale the high impact interventions
on nutrition.
• For effective coordination of the multisectoral approach: the need for
coordination and harmonization of actions is important and special
6 https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/205880/Nutrition-
for-growth-commitments.pdf. Note: this is a first version, and was subjected to corrections at the time of write-up
emphasis will be placed on the political dialogue, business intelligence
and monitoring and evaluation. The high-level leadership of the
Government will ensure transparency and accountability of different
stakeholders and close monitoring of progress.
• The government's commitment to invest in the fight against malnutrition:
the Government of Senegal is firmly invested in the financing of nutrition
interventions found effective. The government has pledged in 2011 to
increase funding for nutrition annually to 2.8 billion FCFA per year in
2015. This direct investment will be strengthened to ensure full coverage
of children and women in effective nutrition interventions.
Annex 2 Schedule of the field visit of the country case study
Mon 10/6 Tue 11/6 Wed 12/6 Thu 13/6 Fri 14/6 Sat 15/6 Sun 16/6
Inception and testing
• Briefing by country team
and consultants
• Meeting at WHO country
representative
• Meeting with WHO focal
point for nutrition
• Meeting with CLM
• Fine tuning if schedule
and planning
• Revision of questionnaires
and test with Senegalese
counterparts
• Workshop & causal
analysis “agricultural
pathways to improve
nutrition status in Senegal”
• Planning of Key
informant
interviews
• Key informant
interviews 3 & 4
• Key informant
interviews 6 &7
• Notes and
reporting
• Notes and
reporting
• Fine-tuning of planning,
workshop preparations and
communication
• Key informant
interviews 1 & 2
Key informant
interview 5
Mid term
Debriefing and
planning of week 2
Mon 17/6 Tue 18/6 Wed 19/6 Thu 20/6 Fri 21/6 Sat 22/6 Sun 23/6
Key informant
interviews • Transcription of
interviews • Phoning to appoint for
remaining interviews
Preparation of interview
guide for value chain
assessment
Key informant
interviews Final debriefing at
FAO, WHO and CLM
Notes and
reporting
Notes and
reporting
Annex 3 List of persons met
Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama
WR WHO Representative Senegal
Abdoulaye Ka
National Coordinator
Cellule de Lutte contre la Malnutrition
Tel: (221) 33 869 0199
Dr Fatim Tall Thiam
NPO/FHP, FP Nutrition WHO Representative Senegal
Ndeye Khady Toure
Micronutrient advisor CLM
(221) 775258174
Marieme Diaw
Nutrition advisor CLM
(221) 773321324
Ndiobo Dien
First Advisor Ministry of Agriculture
(221) 773441678
Saliou Cisse
Direction de la protetion des Végétaux
(221) 7666332106
Amadou Moustapha MBAYE
Responsable du Partenariat
ANCAR/Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural
(221) 33 859 14 10 & (221) 77 508 39 72
Patherne Diatta
ISRA Institut Sénégalais de Recherches Agricoles [email protected]
(221) 776307128
Ababacar Diouf
Head of division of food crops, Ministry of Agriculture
(221) 775168448
Prof. Salimata Wade
Head of the Master in nutrition and human nutrition and lab for Human nutrition
Faculty of Sciences and Technology
Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Département de Biologie Animale
(221) 776398630/ 338326655
Nicole Idohou-Dossou
Nutritionist
Laboratory of nutrition
Faculty of Sciences and Technology
Université Cheikh Anta Diop de Dakar
(221) 775691311
Khalilou SANE
Direction de l’Horticulture/ MAER
(221) 775642566
Seydou COLY
Direction des Pêches Maritimes/ Ministère de la Pêche et des Affaires Maritimes
(MPAM)
(221) 766996424
Elisabeth MBAYE SOW
Bureau Genre/ Direction des Pêches Maritimes/ MPAM
MM. LOPY and FANOUSSA
Institut de Technologie Alimentaire (ITA)
Valérie QUENUM NDIAYE (Phone interview)
Transformatrice de fruits (jus et fruits séchés)
(221) 77 640 44 94
Khassimou SARR (Phone interview)
Société Nationale d'Aménagement et d'Exploitation des Terres du Delta (SAED)
(221) 775350934/ 339382200
Mamadou TOURE
Direction des Pêches Continentales/ MPAM
Annex 4 Agenda and list of participants of the causal
model analysis workshop
ANALYSE DE L’IMPACT NUTRITIONNEL DES POLITIQUES ET SYSTÈMES
ALIMENTAIRES AU SÉNÉGAL
ORGANISATION ET AGENDA D’UN ATELIER D’ANALYSE CAUSALE
Mardi 11 Juin 2013
Novotel Dakar
En dépit des progrès importants dans la productivité agricole, le nombre de personnes
sous-alimentées reste encore très élevé. À l'heure actuelle, il y a très peu de
connaissance, d’expérience et de données disponibles sur le potentiel de l'agriculture et
du système alimentaire pour améliorer l’état nutritionnel des populations. Par
conséquent, la nécessité de mieux comprendre le lien entre agriculture et nutrition
s’impose. Pour éclairer ce sujet, un certain nombre de pays ont exprimé leur intérêt à
collaborer avec le « United Nations System Standing Committee on Nutrition » (UNSCN)
pour évaluer et analyser l'environnement politique du système alimentaire ayant des
répercussions sur les résultats en nutrition. Ces pays sont: le Népal, la Sierra Leone, le
Brésil, le Mozambique, le Malawi, la Thaïlande, l'Afrique du Sud et le Sénégal. Ces études
de cas par pays sont effectuées d'avril à juin 2013. En général, les objectifs de cette
étude sont les suivants :
• Examiner comment les politiques alimentaires et agricoles ont ou pourraient avoir
un impact sur la nutrition dans le pays et
• Contribuer à l’avancement du débat sur l'agriculture pro nutrition
Du 10 au 14 Juin, un consultant va collecter, en collaboration avec une équipe du pays,
des données sur les liens agriculture-nutrition au Sénégal. Comme le Sénégal est en train
d'élaborer une nouvelle politique en alimentation et nutrition, cette étude de cas tombe
à propos puisqu’elle apportera une contribution spécifique à l’identification des
opportunités pour (mieux) associer et mobiliser les différents secteurs dans ce
processus. Plus précisément, le travail au Sénégal visera à stimuler la discussion entre
les différents secteurs impliqués dans l'élaboration d’une politique en nutrition. En
visualisant les différentes voies par lesquelles l'agriculture peut contribuer à un meilleur
état nutritionnel au Sénégal, les lacunes et opportunités pour les acteurs impliqués
seront identifiées.
Comme point de départ de l'analyse, il est essentiel d'identifier les déterminants
spécifiques des liens agriculture-nutrition. Pour réaliser ceci, un atelier d'une journée
est organisé avec les principaux intervenants en matière de nutrition et d'agriculture au
Sénégal. En plus de fournir une analyse du chemin à suivre pour que l'agriculture puisse
déterminer l’état nutritionnel au Sénégal, l'atelier va construire une vision commune et
servira de base pour poursuivre en profondeur l'analyse des différentes voies qui sera
effectuée pendant la visite de terrain. La méthodologie utilisée sera « Planification et
Evaluation Participatives et Globales »7.
L'atelier s'adresse principalement aux experts au niveau national, mais la participation
d'experts au niveau régional pourrait être bénéfique. Trente participants sont envisagés
et devraient représenter une variété de domaines techniques pertinents pour la
nutrition et l'agriculture dans le pays. A savoir :
• des experts techniques du ministère de l'Agriculture et / ou Ressources naturelles
et Eau qui s’occupent de la production végétale, l'élevage, la pêche, les moyens
de subsistance, la sécurité alimentaire, le commerce et les marchés des matières
premières ;
• des experts techniques qui interviennent en nutrition au Ministère de la Santé et à
la cellule nationale de nutrition et
• des experts techniques provenant d'autres secteurs ou ministères, par exemple
des Affaires Sociales (gender), Planification et qui sont considérés comme
essentiels pour cette analyse au Sénégal.
Agenda
9:00 -10:00 Session 1: Session d’ouverture
• Introduction
(Abdoulaye Ka; Coordonnateur National, Cellule de Lutte contre la Malnutrition
et Ndiobo Diene : Conseiller technique Minstere de l’Agriculture)
• Présentation des objectifs de l’atelier
(Carl Lachat et Eunice Nago ; Consultants UNSCN)
• Profil nutritionnel du Sénégal
(Cellule de Lutte contre la Malnutrition)
• Présentation de l’approche du model causal pour appréhender les relations entre
nutrition et agriculture au Sénégal
(Carl Lachat et Eunice Nago ; Consultants UNSCN)
7 http://www.ifad.org/pub/bsf/cppe/cppe.pdf
• Feedback et clarification des points relevés par les participants
10:00 -13:00 Session 2: Construction d’un modèle causal
Cette session sera facilitée par les consultants. Les participants identifieront en plénière
les déterminants de l’état nutritionnel au Sénégal. Ils seront ensuite répartis en groupes
de travail suivant leurs domaines d’intervention (secteurs). Les travaux de groupe
consisteront en une analyse du modèle causal par champ thématique, suivant les
domaines d’intervention des participants (en particulier l’agriculture, l’élevage, la pêche,
l’horticulture,…).
11:00-11:15 Pause-café
13:30 -14:30 Déjeuner
14:30 -16:30 Session 2: Suite
16:30-16:45 Pause-café
16:45 -17:30 Session 3: Feedback et discussion
Les groupes de travail présenteront leur modèle causal et expliqueront aux autres
participants les relations identifiées.
17:30 -18:00 Session 4: Clôture
• Feedback des consultants
• Clôture de l’atelier par Mr. Abdoulaye Ka
List of participants
Name Institution Phone Email
Oumar SENE WAAPP/ Coordonnateur 773327193 [email protected]
Eunice NAGO UAC [email protected]
Carl LACHAT UGent [email protected]
Saliou CISSE Conseiller technique DPV/
MAEP
766632106 [email protected]
Abdoulaye
THIAM
FAO/ consultant national 775774329 [email protected]
Ousmane
DIAWARA
DITP 766730300 [email protected]
Nicole DOSSOU Laboratoire de nutrition/
UCAD/ Université de Dakar
775691311 [email protected]
Yacine NGOM ISRA BAME 775502446 [email protected]
Mamadou
TOURE
DPC/ MPAM 775568488 [email protected]
Cheick FALL DPSP/ inspecteur des
pêches
775659478 [email protected]
Marieme DIAW CLM 773321324 [email protected]
Ndeye Khady
TOURE
CLM 338690199 [email protected]
Ndiobo DIENE MAER/ conseiller
technique
773441678 [email protected]
Abdoulaye KA CLM/ coordonnateur 775695303 [email protected]
Mame Balla
SOW
Direction élevage/
directeur centre national
d’amélioration génétique
776300234 [email protected]
Jean Charles
FAYE
Fonds national de
développmement agro-
sylvo pastoral (FNDASP)
775617170 [email protected]
Amadou
Moustapha
MBAYE
Agence nationale de conseil
agricole (ANCAR)
775083972 [email protected]
Alioune Badara
PATHE
Projet de modernisation et
intensification agricoles
(PMIA)
701074227 [email protected]
Seydou COLY DPM 766996424 [email protected]
Ibrahima GAYE CLM 773329329 [email protected]
Ababacar DIOUF MAEP/ chef division DA 775168448 [email protected]
Khalilou SANE Direction horticulture/
Technicien
775642566 [email protected]
Sonia BLANEY UNICEF/ spécialiste
nutrition
772271291 [email protected]
Aminata MBODJ DAN/ MSAS 770424334 [email protected]
Abdoulaye
SOUGOUFARA
SODAGRE 774560902
/
770864540
Khassim M.
SARR
SAED 775350934 [email protected]
Paterne DIATTA ISRA/ CDH 774512388 [email protected]
Ibrahim SAGNA DAPSA/ MAER 775688167 [email protected]
Abdoulaye
DIENG
ENSA/ université Thès/
Directeur
776307128 [email protected]
Mamadou
NIANG
Dir élevage et production
animale (DEPA)/ chef
division appui aux OPE
776368831 [email protected]
Fatim TALL
THIAM
OMS/ chargé de
programme
775547854 [email protected]
Adama
WDIEGUENE
CLM 773321329 [email protected]
Ousseynou
DIAKHITE
CLM 773332404 [email protected]
Annex 5 Questioning route for the in-depth interview
Introduction
Presentation of the team, interviewees and purpose of the interview. Permission
for recording the interviews and oral consent.
Questions
1. What are the current policies and community based programs
• Which agencies or structures implement them
• Who are the beneficiaries and how are they targeted
• Do these programs integrate nutritional objectives? If so, what are these? If
not, how can they be integrated?
• How are women integrated in these programs? When are they involved?
• Can these programs be used to deliver nutritional interventions or
messages? If not, what would be needed?
2. What is the level of human resources trained in nutrition or what capacity
in nutrition is there in your institution?
3. How do you work with current structures or agencies in the field of
nutrition or health? How could we make this more operational at the local
or regional level?
4. Do these policies or programs collect nutritional information or data? How
is the monitoring and evaluation done?
5. If nutrition is to be integrated in these programs or policies how can this be
done.
Annexe 6. Résumé des éléments de politique dans des documents politiques clés concernant la nutrition au Sénégal
Auteur Date
de
publi-
cation
Calen
drier
Objectifs principaux Stratégies principales Acteurs impliqués Portée
(nationale,
régionale.. )
Contrôle &
évaluation
1) LETTRE DE
POLITIQUE DE
DEVELOPPEMENT
DE LA NUTRITION
Gouverne-
ment du
Sénégal
2001 2001-? Pour lutter contre les causes
multifactorielles directes et indirectes de
la malnutrition, l'insécurité alimentaire et
la sécurité alimentaire par l’engagement
de tous les secteurs liés au
développement. De cette manière, il est
possible de représenter un cadre pour des
mesures et des stratégies aboutissant à
une intervention qui améliorera l'état
nutritionnel des groupes vulnérables et le
développement socio-économique. Un
objectif spécifique était de parvenir à une
diminution de l'insuffisance pondérale
chez 45% des enfants dans les dix
prochaines années (2001-2011)
Travailler au niveau de plusieurs principes :
équité, décentralisation , associations , " le faire-
faire » , propriété de la communauté ,
transparence dans la gestion , développement
durable, déontologie .
- Renforcement des approches communautaires
- Renforcement de la sécurité alimentaire par
l'amélioration de la production agricole , la
recherche agronomique orientée vers la nutrition
et la distribution d’aliments
- Amélioration de la distribution d’ eau potable, de
l'assainissement et du cadre de vie des ménages
- Restructuration et renforcement des cadres de
de la gestion institutionnelle et des programmes
de nutrition
- Renforcement des partenariats avec des ONG
locales, des associations, des organismes
d'exécution et le secteur privé dans des
programmes qui ont pour but de contrôler la
malnutrition
- Amélioration des systèmes de collecte , d’analyse,
de diffusion des données sur la nutrition et
promotion d’études et de recherche
- Renforcement de la capacité des ressources
humaines au niveau national et communautaire
- Renforcement de programmes d'information -
éducation-communication ( IEC ) , de changements
de comportement et d'engagement social
- Développement d’activités générant des
ressources
Financement:
Pas mentionné en
détail
Partenaires:
La nutrition est prise
en considération par
des programmes et
des projets mis en
œuvre dans plusieurs
ministères, dont le
Ministère de la santé,
de l'éducation
Nationale, de
l'Agriculture et de
l'Elevage, de la Pêche,
de la Famille et de la
Solidarité nationale,
de la Petite Enfance,
et du Commerce. La
coordination de
toutes les parties
prenantes (secteur
public et privé, des
ONG, des partenaires
en développement et
Communautés
locales) est une
exigence de tous les
jours
Les stratégies
intersectorielle
s à exécuter
pour assurer
l'harmonisatio
n des
interventions
et pour
développer
une synergie
entre les
acteurs dans le
domaine de la
nutrition exige
des cadres de
gestion du site
et une
consultation à
tous les
niveaux,
central,
régional, local
Description peu
profonde
Du point de vue d’une
mise en œuvre efficace
de la politique en
nutrition et de la
garantie d'une
approche
multisectorielle des
problèmes, il faut des
cadres politiques
efficaces pour la
consultation, la
programmation, la
mise en œuvre et le
suivi / évaluation
2) LOI
D’ORIENTATION
AGRO-SYLVO-
PASTORALE
République
du Sénégal
2004 2004-
2016
Les objectifs spécifiques de la politique de
développement agro-sylvo-pastoral sont :
1) La réduction de l’impact des risques
climatiques, économiques,
environnementaux et sanitaires, par la
maîtrise de l’eau, la diversification des
productions, la formation des ruraux, afin
d’améliorer la sécurité alimentaire de la
population, et de réaliser à terme la
souveraineté alimentaire du pays;
2) L’amélioration des revenus et du
niveau de vie des populations rurales, et la
mise en place d’un régime de protection
sociale en leur faveur;
3) L’amélioration du cadre et des
conditions de vie en milieu rural,
notamment par l’accès aux infrastructures
et aux services publics, grâce à un
aménagement équilibré et cohérent du
territoire;
4) La protection de l’environnement et la
gestion durable des ressources naturelles
notamment par la connaissance et
l’amélioration de la fertilité des sols ;
5) La mise en place d’un système
d’incitations à l’investissement privé dans
l’agriculture et en milieu rural;
6) L’amélioration de l’environnement et
de la qualité de la production afin que
l’agriculture soit un moteur du
développement industriel et artisanal, et
pour mieux satisfaire aux besoins des
marchés intérieur et extérieur (sous
régional et international);
Les axes stratégiques de la politique de
développement agro-sylvo-pastoral sont :
- La reconnaissance formelle des métiers de
l’agriculture et des organisations professionnelles
agricoles;
- La protection sociale des personnes exerçant les
métiers de l’agriculture;
- La définition d’un statut juridique des
exploitations agricoles;
- La réforme foncière;
- La diversification des productions agricoles,
l’intégration des filières agricoles et la régulation
des marchés;
- La sylviculture et les aménagements forestiers;
- La politique de développement de l’élevage;
- La maîtrise de l’eau;
- Le développement des infrastructures et des
services publics en milieu rural;
- La promotion de l’équité sociale en milieu rural;
- La protection contre les calamités naturelles et
les risques liés aux activités agro-sylvo-pastorales;
- Le développement de l’information agricole, de
l’éducation et de la formation au profit des métiers
de l’agriculture;
- Le renforcement des capacités des organisations
professionnelles agricoles, des organisations de la
société civile, des collectivités locales et des
services de l’Etat;
- Le développement de la recherche et du conseil
agro-sylvo-pastoral;
- Le financement du développement agro-sylvo-
pastoral.
Ces directives
tiennent compte de la
politique
d'intégration sous-
régionale au sein de
l'UEMOA et de la
CEDEAO, les
engagements dans
l'OMVS et l'OMVG et
des engagements
souscrits par des
conventions
internationales et des
accords
commerciaux
bilatéraux et
multilatéraux (AGOA,
initiative canadienne
/ACP, OMT, Accords
UE), ainsi que la
perception agricole
du NEPAD. Ces
structures
d'intégration et ces
engagements
internationaux
constituent le cadre
dans lequel la
protection et
l'assistance à
l'agriculture
sénégalaise sont
définies
Un Conseil
Supérieur
d’Orientation
Agro-Sylvo-
Pastorale est
institué
Un Comité
Régional
d’Orientation
Agro-Sylvo-
Pastorale est
institué auprès
du Gouverneur
de la région
Une
Conférence
agricole
annuelle est
organisée par
l’Etat, sous
l’égide du
Conseil
Supérieur
d’Orientation
Agro-Sylvo-
Pastorale.
Pas très détaillé, pas de
chapitre séparé
Le Ministre chargé de
l’agriculture établit un
rapport annuel sur les
mesures prises pour
l’exécution de la
présente loi et sur les
modalités de sa mise
en œuvre.
Ce rapport est remis
au Président de la
République, au
Président de
l’Assemblée nationale,
au Président du
Conseil de la
République, au
Premier Ministre et
aux représentants des
organisations
professionnelles
agricoles le 31 mars de
chaque année.
3) PROGRAMME
NATIONAL
D’INVESTISSEMENT
AGRICOLE (PNIA):
PLAN
D’INVESTISSEMENT
2011-2015
République
du Sénégal
? 2011-
2015
Pour compléter les efforts du
gouvernement sénégalais (pendant
plusieurs années) pour jouer un rôle
majeur dans l'agriculture, dans la
croissance économique, la sécurité
alimentaire, la réduction de la pauvreté
d'ici 2015. Pour assurer une répartition
plus équilibrée des activités agricoles
entre les zones agro-écologiques,
régions et les autorités locales.
La mise en œuvre du plan
d'investissement doit changer
radicalement l'utilisation des instruments
et objectifs du secteur agricole. Plusieurs
leviers politiques (formation, conseil agri-
culturel, soutien à l’accès aux inputs, etc.)
qui peuvent avoir des effets positifs
significatifs sur le rendement futur seront
mobilisés
Il répartit les composantes et sous-composantes
des six programmes prioritaires du PNIA retenus
par la table ronde de février 2010 autour de huit
objectifs stratégiques, à savoir :
- réduire les risques climatiques par la maîtrise de
l’eau,
- préserver et gérer durablement les autres
ressources naturelles
- augmenter la production et améliorer fortement
la productivité globale des facteurs,
- valoriser les produits agricoles par leur
transformation, - améliorer l’accès aux marchés
des produits agricoles,
- renforcer la recherche pour générer et transférer
de nouvelles technologies dans la production, la
transformation et la commercialisation,
- renforcer significativement les capacités des
différents acteurs, et
- assurer un pilotage et une coordination efficace
de la mise en œuvre
Financement:
- l’État,
- les collectivités
locales,
- les organisations
paysannes
- les partenaires
financiers et
techniques (PTF), - le
secteur Privé
- les organisations
non-
gouvernementales
(ONG).
Partenaires:
- ECOWAPP
(Economic
Community Of West
African States)
- PDDAA
(Programme Détaillé
pour le
Développement de
l’Agriculture
Africaine)
National
Régional
Continental
Distinction
entre zones
rurales et
urbaines
Mécanisme de suivi-
évaluation du
programme:
Pour mesurer les
progrès réalisés par
rapport aux objectifs de
l’ECOWAP et du PDDAA,
Un système de suivi-
évaluation sera mis en
place dans le cadre du
programme SAKSS.
4) PROGRAMME DE
RENFORCEMENT
DE LA NUTRITION:
PHASE II DU PLAN
STRATÉGIQUE
République
du Sénégal
&
Comité
National de
lutte contre
la
Malnutrition
(CLM)
2006 2007-
2011
Pour assister le Sénégal à atteindre les
objectifs du millénaire - éradication de
l'extrême pauvreté et de la faim - en
soutenant la politique nutritionnelle du
Sénégal, dont l'objectif est d'améliorer
l'état nutritionnel des groupes cibles
(enfants de moins de cinq ans, femmes
enceintes et femmes allaitantes) Les
objectifs suivants sont ciblés au cours de
la deuxième phase du programme
- améliorer le statut nutritionnel des
populations et particulièrement la
croissance des enfants de moins de 2 ans
vivant dans des zones urbaines ou rurales
pauvres
- Renforcer les capacités institutionnelles
et organisationnelles du pays au niveau de
la de nutrition pour la mise en œuvre et
l'évaluation des politiques
PHASE I: tester des stratégies d'intervention de
nutrition / PCIME communautaires et préparer
l'extension de ces programmes vers des zones
rurales, en consolidant les résultats obtenus dans
le projet de nutrition communautaire précédent
PHASE II: voir l'extension des programmes de
nutrition et de la PCIME communautaire, avec une
amélioration des capacités de mise en œuvre, afin
de servir à 50% de la population rurale dans 11
régions du pays
PHASE III: Veut assurer une couverture nationale
des interventions. A la fin du programme, le
Sénégal aura des mécanismes institutionnels
efficaces et fonctionnels pour fournir des services
de nutrition rentables adaptées aux besoins et
avec la participation de la communauté et les
autorités locales
À partir de la deuxième phase, des stratégies
seront renforcées par de nouvelles:
- Approche du cycle de vie
- Multisectorialité
- Apprentissage par la pratique
- Renforcement des capacités et organisationnel
- Approche soucieuse d'équité entre les sexes
Financement:
Le gouvernement du
Sénégal+ assistance
de partenaires en
développement
Partenaires:
- Cellule de lutte
contre la
malnutrition (CLM)
Autres:
- Communauté
- Collectivités locales
- Technique
Ministères
- Société civile
- Secteur privé
- Ministères
National +
régional
Dans la première
phase, la NEP avait un
système de suivi et
d'évaluation, qui a été
un outil de prise de
décision. Tout au long
de la mise en œuvre du
programme, ce
système a fourni des
informations
contribuant à une
bonne gestion du
programme. En fait, le
système de suivi a
évalué l'implantation
du programme, les
activités menées au
sein des comités, et les
coûts associés à la
mise en œuvre. Il a
identifié et mesuré les
effets secondaires du
programme (impacts)
sur les communautés
Un chapitre entier est
consacré au système
de suivi et
d'évaluation. Des
sujets distincts sont
traités comme:
- Système de suivi
- Système de
surveillance
- Niveau communauté
- Niveau centre de
santé
- Niveau district et
régional
- Niveau national
- Système de rapporter
- Système d'évaluation
5) SNP DOCUMENT
DE DISCUSSION :
COMPRENDRE LES
FACTEURS
POLITIQUES ET
INSTITUTIONNELS
CONDUISANT AU
CHANGEMENT DES
POLITIQUES DE
NUTRITION:
SÉNÉGAL ÉTUDE
DE CAS
Alfred
InisNidaye
(Santé,
Nutrition et
Population,
Banque
Mondiale)
2010 ? L’Objectif de l’étude est d’identifier, d’une
part les facteurs politiques, institutionnels
et administratifs qui sont associés au
succès des programmes de nutrition et
leurs interrelations et, d’autre part les
stratégies des acteurs clés ayant contribué
à l’intégration progressive des politiques
de nutrition dans le pays.
Le principal résultat attendu de l’étude est
d’avoir une bonne connaissance de tous
les éléments du changement ayant
conduit à un renforcement de la nutrition
dans les politiques de développement au
Sénégal.
Les interventions visant à améliorer la nutrition
ont une longue histoire au Sénégal. Avec le
concours de partenaires, de donateurs ou de
bailleurs de fonds, l’Etat et la société civile mettent
en œuvre depuis plus d’une trentaine d’années des
projets et programmes de nutrition incluant des
volets en nutrition. Plusieurs projets d’aide
alimentaire et de lutte contre la malnutrition ont
été ou sont encore exécutés par la société civile
nationale et internationale, en particulier les
Organisations Non Gouvernementales (ONG), sur
toute l’étendue du territoire national depuis les
années 1970.
Les premières ONG internationales se sont
installées au Sénégal dès 1960, année de
l’indépendance du pays9. Suite à la sécheresse de
1974, leur présence s’est renforcée. Des ONG
nationales ont rejoint sur le terrain leurs
partenaires internationales au moment des
premières politiques d’ajustement structurel des
années 1980. Le Conseil des Organisations Non
Gouvernementales d’Appui au Développement
(CONGAD) a établi que 81% de ses membres
interviennent dans le domaine de la santé .
Une partie de ces ONG membres du Réseau Santé
du CONGAD interviennent dans le domaine de la
nutrition à travers des projets de Survie de
l’Enfant ou des Projets de Santé Nutrition.
- Italian Trust Fund
for Children and
Youth in Africa
(CHYAO)
- Santé, Nutrition et
Population (SNP
Banque Mondiale)
- Le Gouvernement
- Les communautés
- Les Organisations
de la société civile
nationale et
international
- Les bailleurs de
fonds
- Les partenaires
techniques (agences
du système des
Nations Unies
- Les nutritionnistes
nationaux
Ce document a
été préparé
comme une
analyse de cas
pour une étude
régionale sur
l'économie
politique de la
nutrition en
Afrique sub-
saharienne
AGETIP a été choisie
pour faire le suivi et
l'évaluation du projet
Pour d’autres
informateurs, l’AGETIP
a été choisie au vu de
son efficacité dans la
délivrance de services,
dans le monitoring, et
l’évaluation de projet.
Elle disposait de toute
l’expertise nécessaire à
l’exécution du projet et
avait des procédures
plus souples et une
action plus rapide.
6) STRATÉGIE
NATIONALE DE
DÉVELOPPEMENT
ÉCONOMIQUE ET
SOCIAL (SNDES)
République
du Sénégal
2012 2013 -
2017
L’objectif consiste à assurer les conditions
d’une croissance soutenue et durable à
même de réduire significativement la
pauvreté et d’atteindre les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD).
L'élaboration de la Stratégie Nationale de
Développement Economique et Social
(SNDES) pour la période 2013-2017 obéit
à la volonté politique d’inscrire le Sénégal
sur la trajectoire de l’émergence et à la
nécessaire prise en compte des
préoccupations des populations. Elle
s'effectue dans un contexte économique
international difficile, marqué par la
flambée des prix des produits
alimentaires et énergétiques, doublée
d’une incertitude sur la volatilité future.
Par ailleurs, la persistance de la crise
financière illustrée par les turbulences sur
les marchés financiers ainsi que les
difficultés rencontrées par les économies
avancées, devront sans doute accentuer
des risques de repli de la croissance
économique mondiale, mais à l’inverse
réorienter une partie des flux d’IDE, la
mise en œuvre de la SCA devient un
objectif principal de la SNDES sur la
période 2013-2017
Dans son ensemble, la SNDES vise l’accélération de
la croissance économique et l’amélioration de la
productivité. Elle pose de manière stratégique les
orientations dans les secteurs productifs et
d’appui à la production dans le premier pilier. La
composante principale de ce pilier est la Stratégie
de Croissance Accélérée (SCA). Par cette stratégie,
l’approche grappe invite les parties prenantes à
bâtir des partenariats féconds autour des filières
porteuses dont les produits peuvent avoir une
visibilité nationale ou internationale. Cette
approche est rendue opérationnelle à travers,
d’une part, la structuration des principales filières
productives en chaînes de valeur et, d’autres part,
la mise en œuvre de projets de clusters locaux
dans des secteurs à haut potentiel de création de
valeur, articulés à des incubateurs et réseaux
d’incubateurs d’entreprises sur tout le territoire
national. A cet effet, faire de chaque région (ou
territoire), en fonction des avantages comparatifs
qu’elle présente, un exportateur de produits
spécifiques vers le reste du pays, de la sous-région
ou du monde, devient un impératif.
En termes d’objectifs stratégiques, la SNDES
s’articule d’une part, à l’étude prospective «
Sénégal 2035 », pour laquelle elle constitue une
déclinaison quinquennale, et d’autre part, aux
orientations politiques gouvernementales, à la
SCA, aux engagements internationaux (OMD et
post-OMD), aux politiques multisectorielles (par
exemple :Stratégie Nationale de Protection
Sociale) et sectorielles.
Les organes de
pilotage, aussi bien
au niveau national
que régional ou local,
mobilisent
l’ensemble des
parties prenantes
que sont les acteurs
étatiques, les
collectivités locales,
la société civile, le
secteur privé, le
Parlement et les
partenaires
techniques et
financiers. A cet
égard, il est attendu
de l’Etat l’appui du
fonctionnement de
ces entités
(collectivités locales,
société civile, secteur
privé).
Les acteurs
régionaux,
avec la tenue
de
consultations
locales et de
procéder à la
revue des
contraintes
sectorielles
avec
l’ensemble des
ministères
techniques et
les forces
armées
nationales.
Chapitre III : Mise en
œuvre et suivi-
évaluation (p.51)
Le dispositif de suivi et
d’évaluation permet
aux acteurs de suivre
et d’analyser les
résultats obtenus, tout
au long de la mise en
œuvre de la Stratégie.
Il fournit l’opportunité
d’expliciter, au fur et à
mesure, les objectifs de
la Stratégie, de
s’assurer qu’ils
demeurent réalistes et
vérifiables et de les
réajuster en cours
d’exécution, si
l’évolution des
indicateurs n’est pas
conforme aux
prévisions. Après une
évaluation de la mise
en œuvre du système
statistique national
(SSN) et pour les
besoins d’un meilleur
suivi de la politique
économique et sociale,
le plan d’actions du
Schéma Directeur de la
Statistique (SDS) a été
revu et réajusté sur la
période 2013-2017
pour être plus
performant et apte à
produire et à diffuser
des données
statistiques de qualité.
7) UNE STRATÉGIE
NATIONALE DE
SÉCURITÉ
ALIMENTAIRE AU
SÉNÉGAL:
RÉSUMÉ DU
DIAGNOSTIC,
LES STRATÉGIES,
LES CHANTIERS ET
LES DÉFIS
FAO
&
République
du Sénégal
&
Ministère de
l’Agriculture
1999 ? Des objectifs doivent alors être poursuivis
sous quatre thèmes spécifiques :
1) Réduire la pauvreté dans toutes les
régions du pays en général et dans les
zones les plus vulnérables en particulier.
2) Développer l'agriculture et la valeur
ajoutée de ses produits, là où il est
possible de le faire, de manière à accroître
le disponible alimentaire comme les
revenus qui en découlent.
3) Lutter efficacement contre la
malnutrition par la mise en place de
mesures qui vont améliorer la situation
nutritionnelle des groupes les plus
vulnérables à court terme.
4) Mettre en place des lignes de défense
appropriées pour protéger les populations
de calamités naturelles ou d'autres
origines.
A long terme, les objectifs de lutte contre
la malnutrition seront obtenus par des
mesures correctives qui s'attaquent aux
causes fondamentales du fléau. Ces
mesures sont connues et ont été discutées
dans les sections qui précèdent. Il s'agit de
:
- La lutte contre la pauvreté
- La modernisation et l'accroissement de
la productivité du secteur agricole
- L'amélioration de la disponibilité et de
l'accès aux aliments de base
Défis de l'Etat, partenaires nationaux, le
secteur privé et bailleurs de fonds sont
énumérés de la page 47 à 49.
Dans le cadre de ses orientations stratégiques
pour le secteur agricole, l'État propose des
stratégies qui couvrent l’ensemble des contraintes
du secteur agricole. Ces stratégies portent sur:
- La poursuite des réformes portant sur la
politique de libéralisation, de privatisation et
de restructuration institutionnelle
(l’ajustement de la fiscalité relative aux
intrants et matériels agricoles et la recherche
des gains de productivité au niveau des
filières).
- La mise en œuvre d’une politique de crédit
agricole adaptée aux conditions
d’exploitation de l’agriculture sénégalaise par
l’émission de produits diversifiés pour
couvrir les besoins des différents segments
des filières en général, la mise en place de
fonds de garantie, de calamité et de
bonification, l’amélioration des conditions
d’accès (durée des prêts pour
l’investissement, taux d’intérêt) et le
développement du crédit de proximité
(mutualisation du crédit).
- Le développement de l’investissement privé dans
la production agricole
- Un cadre incitait sur le plan législatif
réglementaire et financier prenant en compte
essentiellement le critère de rentabilité pour
favoriser l'investissement privé et permettre
aux acteurs privés de remplacer l'État ans le
domaine des intrants, des services
vétérinaires et à terme du conseil agricole.
- Un programme d’appui à la recherche agricole
pour la fourniture de semences aux privés et
un programme d’appui à la
commercialisation seront mis en œuvre.
Financement:
La plupart des
systèmes tire ses
ressources
financières de l’État.
La collecte et le
stockage
automatique de
l’information lourde
(enquêtes,
recensement,
SISIAAR, PNC etc.)
par contre, sont
encore soutenus par
des ressources
extérieures.
Partenaires et
Autres:
- Population,
- Gouvernement
- Donateurs
- Organismes
internationaux
- ONG
Niveaux
National
Régional
Départemental
Dans ce schéma
(SCHÉMA
CONCEPTUEL DES
MESURES
D’INTERVENTION EN
MATIÈRE DE
SÉCURITÉ
ALIMENTAIRE, P9)
une partie est prévue
pour le S & E, mais pas
de chapitre spécifique
est consacré à une
description détaillée
de S & E
Une des faiblesses
décrites:
l'absence fréquente
d'un programme S & E
- La réforme foncière en vue de sécuriser
l’investissement privé agricole.
- La mise en œuvre d’une stratégie de gestion et de
préservation de l’environnement en mettant
l’accent notamment sur la restauration et la
fertilisation des sols.
- La mise en place d’infrastructures agricoles en
milieu rural, de l’éducation et de la santé avec
l’appui des collectivités locales qui en
assureront la gestion et l’entretien.
- Le renforcement des capacités des collectivités
locales et des organisations paysannes à
travers un appui institutionnel (par des
programmes de formation, d’appui conseil)
- Le renforcement du système de gestion de la
qualité des produits agricoles par un appui
institutionnel aux professionnels du secteur
(formation à la gestion de la qualité au
niveau de tous les segments des différentes
filières agricoles)
- L’identification de stratégies propres aux filières
pour accompagner les politiques sectorielles.
8) STRATÉGIE
NATIONALE ET
PROGRAMMES
PRIORITAIRES DE
SÉCURITÉ
ALIMENTAIRE:
SÉNÉGAL
République
du Sénégal
&
Comité
permanent
Inter-Etats
de Lutte
contre la
Sécheresse
dans le Sahel
(CILSS)
2002 2002-
2015
L’objectif général est d’ assurer l’accès de
tous les Sahéliens, à tout moment, aux
aliments nécessaires pour mener une vie
saine et active à l’horizon 2015. Il s’appuie
sur la définition couramment admise de la
sécurité alimentaire et recouvre ainsi les
quatre dimensions correspondant aux
principaux déterminants de la sécurité
alimentaire en général et dans le Sahel en
particulier :
Stratégie d’intervention:
Elle a été adoptée dans le cadre de Sahel 21 et est
bâtie autour du programme d’actions suivant:
- la mise en place d’un Plan Directeur National des
Ressources en eau, synthèse des sept (7) plans
régionaux des ressources en eau coïncidant avec
les sept (7) bassins identifiés ;
- la poursuite dans les centres urbains des
opérations de privatisation des bornes fontaines ;
- L’État
- Collectivités locales
- Secteur privé
- Organisations
paysannes
- Femmes, jeunes,
- ONG et autres
organisations de la
société civile.
À tous les
niveaux : Local
National
Régional
dans le cadre
d’une gestion
rationnelle des
ressources
naturelles
Mentionné beaucoup,
mais pas de chapitre
spécifique détaillé
disponible
La réalisation des
objectifs et l’obtention
des résultats qui
concourent à
l’amélioration de la
sécurité alimentaire
des populations
reposant sur la
mobilisation de
- la disponibilité d’aliments de bonne
qualité sanitaire et nutritionnelle,
- leur accessibilité pour les populations, y
compris pour les plus vulnérables,
- la stabilité des approvisionnements dans
l’espace et dans le temps,
- l’utilisation optimale des aliments par les
individus.
Objectif spécifique n°1:
- La promotion d’une agriculture
productive, diversifiée, durable et
régionalement intégrée;
Objectif spécifique n°2:
- le développement, la fluidification et
l’intégration sous-régionale des marchés
nationaux;
Objectif spécifique n°3:
- l’amélioration durable des conditions
d’accès des groupes et zones vulnérables à
l’alimentation et aux services sociaux de
base;
Objectif spécifique n° 4:
- l’amélioration des dispositifs de
prévention et de gestion des crises
conjoncturelles, en cohérence avec la
construction de la sécurité alimentaire
structurelle;
Objectif spécifique n° 5:
- le renforcement des capacités des
acteurs et la promotion d’une bonne
gouvernance de la sécurité alimentaire.
- l’accroissement des forages en milieu rural à un
rythme sécuritaire de 70 à 80 forages par an, ce
faisant on multiplie le rythme d'implantation par
1,5 ;
- la poursuite dans l’agglomération dakaroise et
les capitales régionales de la réhabilitation des
vieux réseaux et ouvrages défectueux, de
l’extension des réseaux secondaires et tertiaires
pour les branchements à l’égout,
- la réalisation d’une étude pour la réutilisation
des eaux usées traitées,
- l’assainissement des eaux pluviales dans les
villes,
- l’extension des réseaux et développement
d’interconnexions pour augmenter le taux de
desserte des populations en milieu rural,
- la finalisation du code de l’assainissement en
harmonie avec les autres codes, création d’une
commission consultative notamment,
- l’amélioration de la protection des ressources en
eau et promotion de l'hygiène,
- la poursuite de la réalisation de nouveaux
ouvrages de protection (digues barrages, barrages
anti-sel);
- la responsabilisation des usagers dans les actes
de gestion, dans un cadre juridique et
institutionnel amélioré, prévoyant la mise en place
de contrats entre les différents intervenants. Les
femmes doivent y prendre part, avec des
responsabilités de plus en plus accrues.
+ 42- Axes stratégiques d'interventions
prioritaires (p.58)
nombreuses
institutions et acteurs,
le dispositif de
pilotage, de suivi et
d’évaluation des
progrès enregistrés,
des lacunes et des
difficultés constitue un
élément très important
pour garantir
l’efficacité des
politiques mises en
œuvre. Le suivi-
évaluation constitue de
ce fait une de
prérogatives
les plus importantes à
considérer dans la
réforme ou la
conception des
dispositifs
institutionnels de
gestion de la sécurité
alimentaire.
9)PLAN NATIONAL
STRATÉGIQUE
POUR LA SURVIE
DE L’ENFANT:
SÉNÉGAL
Ministère de
Santé et
Prévention
2007 2007-
2015
Objectifs généraux:
- Réduire la mortalité néonatal de 35% en
2005 à 16% d’ici 2015 en tenant compte
de la feuille de route pour l’accélération
de la réduction de la mortalité et de la
morbidité maternelles et néonatales;
- Réduire la mortalité infant juvénile de
121% en 2005 à 44% d’ici 2015
conformément aux OMD.
Trois axes stratégiques ont été déterminés:
1) Amélioration de la disponibilité et de
l’accessibilité du paquet intégré d’interventions de
qualité pour la santé de la mère, du nouveau-né et
de l’enfant
2) Augmentation de la demande et de l’utilisation
des services par les populations notamment les
groups vulnérable
3) Création d’environnements institutionnel,
réglementaire et économique favorable au passage
à l’échelle du paquet d’interventions.
A partir de ces axes, des domaines ont été
identifiés et pour chaque domaine, des objectifs
spécifiques ont été définis pour permettre
l’atteinte des OMD.
Lignes d’action:
- Révision des curricula et renforcement des
compétences des prestataires de services
- Mise en œuvre d’une politique cohérente de
gestion des ressources humaines
- Mise en place d’un système de développement de
la qualité des services
- Renforcement des capacités physiques,
techniques et managériales du système de santé
- Développement de la Communication pour le
Changement de Comportement (CCC)
- Renforcement des capacités de la communauté et
des acteurs communautaires pour la mise en
œuvre adéquate du paquet SMNI
- Renforcement des mécanismes de collaboration
intra et multisectorielle en faveur de la mère, du
nouveau-né et de l’enfant
- Développement des ressources financières et
matérielles
Financement et
partenaires:
- l’État
- Fonds mondial de
lutte contre le sida, la
tuberculose et le
paludisme
- Alliance mondiale
pour les vaccins et la
vaccination
- AIR Taux
- Autres partenaires
Niveau
national
Niveau
régional
Niveau du
district
De nombreux
indicateurs de
couverture ont été
définis dans le cadre
logique joint en annexe
du présent plan
stratégique. Les
responsables
techniques impliqués
dans la gestion du plan
stratégique (DANSE,
DSR, MCR et MCD)
devront veiller à
disposer
trimestriellement
d’une synthèse des
données de routine,
compilées par le SNIS,
sur les indicateurs de
couverture retenus
dans le cadre logique.
10) PROPOSITION
DE STRATÉGIE
OPÉRATIONNELLE
DU SECTEUR
AGRICOLE
République
du Sénégal
&
Ministère de
l’Agriculture
et de
l’Élevage
2001 2001 -
2015
Le but visé par le DSRP et de saisir la
réalité de la pauvreté sous toutes ces
formes pour définir les objectifs et les
domaines d’intervention en mettant
l’accent sur les résultats qui guident
l’intervention publique.
Le DSRP qui sera le cadre de référence du
gouvernement en matière de lutte contre
la pauvreté doit être :
Un outil de coordination pour impulser de
partenariat entre les différents acteurs ;
Un instrument de mobilisation de
ressources et de recentrage des actions de
développement de l’état autour d’objectifs
clairement définis, assortis d’indicateurs
de performance et d’impact ;
Un cadre pour un développement
communautaire efficace.
L’Etat s’est engagé dans une revue de ces
politiques et stratégies pour mieux prendre en
compte l’ensemble des contraintes qui bloquent
encore le développement du secteur. Les
principaux éléments de ces politiques devraient
s’articuler autour d’axes tels que :
- Consolider et approfondir les résultats positifs
des réformes portant sur la politique de
libéralisation, de privatisation et de
restructuration institutionnelle avec tout
particulièrement la décentralisation, le
renforcement des capacités des collectivités
locales et des organisations paysannes pour en
faire les principaux gestionnaires de l’économie
rurale ;
- Appuyer le développement de l’investissement et
des initiatives privés en amont et en aval de la
production rurale ;
- Adapter le financement aux conditions du
développement rural;
- Mettre en place des infrastructures en milieu
rural y compris les infrastructures de base pour
assurer la maîtrise de l’eau ;
- Mettre en place des services agricoles adaptés au
contexte de régionalisation et de partenariat avec
les organismes socioprofessionnels, y compris
avec le renforcement du système de gestion de la
qualité, en particulier pour le développement des
parts des produits sénégalais sur le marché
mondial et avec la diversification des ressources
alimentaires en dehors des productions
traditionnelles. Une attention particulière devra
être donnée aux productions animales et
forestières, ce qui obligera à tenir compte dans
l’allocation des terres de la nécessité de préserver
les zones de pâturage, les parcours et les forêts ;
- Définir une législation et une politique foncière
nouvelle privilégiant l'équité, la sécurisation des
investissements consentis et la valorisation des
terres - Renforcer la recherche pour développer
des technologies nouvelles et adaptées.
- CERP (Centre
d’ Expansion Rurale
Polyvalent)
- ANCAR (Agence
nationale de conseil
agricole et rural)
- Sociétés régionales
de
Développement
- Producteurs
- Le secteur privé
- l’État
- Collectivités locales
- Partenaires au
développement
National
Régional
Deux organes de suivi
ont été institués afin
d'assurer un pilotage
efficace de la réforme:
(i) le
Conseil national de
développement,
présidé par le Chef de
l'Etat et comprenant
des représentants de
l'Etat, des
élus des régions, des
communes et des
communautés rurales,
établit annuellement
un état de la
coopération
décentralisée et
formule toutes
propositions utiles; et
(ii) le Comité
interministériel de
l'administration
territoriale
est consulté chaque
année sur la conduite
de la politique de
déconcentration de
l'Etat.
11) PLAN
NATIONAL DE
DÉVELOPPEMENT
SANITAIRE
République
du Sénégal-
Ministère de
Santé et
Prévention
2009 2009-
2018
Le Plan National de Développement
Sanitaire 2009-2018 repose sur la vision
d’un Sénégal où tous les individus, tous les
ménages et toutes les collectivités
bénéficient d’un accès universel à des
services de santé promotionnels,
préventifs, curatifs et ré-adaptatifs de
qualité sans aucune forme d’exclusion et
où il leur est garanti un niveau de santé
économiquement et socialement
productif.
La mise en œuvre de ce plan s’inscrit dans
l’atteinte des objectifs nationaux et
internationaux en matière de santé
notamment les objectifs du DSRP et des
OMD. Il s’agit plus spécifiquement de :
1) Réduire le fardeau de la morbidité et de
la mortalité maternelles et Infanto
juvéniles.
2) Accroître les performances du secteur
en matière de prévention et de lutte
contre la maladie
3) Renforcer durablement le système de
santé
4) Améliorer la gouvernance du secteur
de la santé
Les onze orientations stratégiques suivantes ont
été retenues dans ce cadre :
- pour l’atteinte du premier objectif sectoriel :
1) Accélération de la lutte contre la mortalité et
morbidité maternelles néonatales et infanto
juvéniles ;
- pour l’atteinte du deuxième objectif sectoriel:
2) Amélioration de la Promotion de la Santé
3) Renforcement de la prise en charge de la
maladie et
4) Renforcement de la surveillance intégrée de la
maladie et de la riposte
- pour l’atteinte du troisième objectif sectoriel:
5) Développement des ressources Humaines
6) Renforcement des Infrastructures, des
Equipements et de la Maintenance
7) Amélioration de la disponibilité des
médicaments et produits médicochirurgicaux,
8) Renforcement du système d’information et de
la recherche en santé ;
- pour l’atteinte du quatrième objectif sectoriel:
9) Promotion de la gestion axée sur les résultants
10) Amélioration des capacités du secteur en
matière de planification et de gestion
administrative et financière et
11) Renforcement de la couverture du risque
maladie en mettant l’accent sur les groupes
vulnérables.
Financement &
partenaires:
- Les professionnels
de la santé
- Les secteurs
partenaires de la
Santé
- La société civile
- Le secteur privé
- Les collectivités
locales
- Les partenaires au
développement
- L´État
- Des populations
- l’Université, les
Instituts de
recherche
- l’Union des
Associations d’Elus
Locaux (UAEL)
- ONG
Niveau central
Niveau sous-
régional
Niveau
régional
Niveau district
Niveau
Commu-
nautaire
Activités
d’évaluation:
Le PNDS sera évalué
selon la procédure
suivante : (i) une
évaluation à mi-
parcours avec un volet
de satisfaction des
bénéficiaires ; (ii) une
évaluation finale à la
fin du programme.
L’évaluation sera
quantitative et
qualitative, interne et
externe. Elle s’attellera
à mesurer les progrès
réalisés à partir des
indicateurs retenus et
de faire des
recommandations
pertinentes pour
améliorer les
performances. Trois
groupes d’indicateurs
seront retenus pour
cette enquête : les
indicateurs de
résultats, les
indicateurs de
couverture et les
indicateurs
d’impact ainsi que les
cibles (voir annexes).
Cadre institutionnel du
suivi et de l’évaluation
P59
12) PROGRAMME
SPÉCIAL DE
SÉCURITÉ
ALIMENTAIRE
FAO ? ? Le principal objectif du PSSA est d’aider
les pays en développement, notamment
les pays à faibles revenus et à déficit
alimentaire (PFRDA) à améliorer leur
sécurité alimentaire au niveau des
ménages comme au plan national, à
travers :
- une augmentation rapide de la pro-
duction alimentaire et de la productivité,
- la réduction, année après année, de la
variabilité de la production alimentaire
sur des bases durables au niveau
environnemental comme économique
- une amélioration de l’accès de la
population à la nourriture
Le PSSA est en ligne avec la politique de
développement agricole du gouvernement
sénégalais, qui donne la priorité à
l'amélioration de la sécurité alimentaire.
Elle souligne l'amélioration de l'irrigation,
la promotion de l'agriculture pluviale et
une augmentation de la production de
viande et de lait de manière participative.
La phase pilote du PSSA a démarré en
Janvier 1995 dans la région de
Casamance et le long du fleuve Sénégal.
Les cultures cibles sont le riz, le millet, le
sorgho et le maïs. En 1995-1996 la récolte
de riz sur les parcelles d’essai dans la
vallée du fleuve Sénégal a varié de 4,2 à
6,7 tonnes / ha. Dans les vallées
intérieures de Kourouck, Sounaye et
Banny des sites Casamance, la récolte a
varié entre 1,1 et 1,9 tonnes / ha.
Cependant, certains agriculteurs de
Kourouck ont obtenu une récolte allant
jusqu'à 4,5 tonnes / ha.
Le PSSA se concentre sur quatre domaines
d’activité liées et complémentaires : la maîtrise de
l’eau, l’intensification des cultures, la
diversification et l’analyse des contraintes.
Maîtrise de l’eau
- Introduction de petits dispositifs de récupération
de l’eau, d’irrigation à faible coût (ex. pompes à
pédale) et de systèmes de drainage;
- Amélioration de la gestion de l’eau à travers la
promotion d’associations d’usagers.
Intensification
- Intensification des systèmes de production
végétale basée sur le transfert d’une technologie et
de pratiques culturales appropriées et accessibles
(ex. lutte intégrée contre les nuisibles et
amélioration de la fertilité des sols);
- Appui à des dispositifs fonctionnels de
commercialisation, stockage et crédit.
Diversification
- La diversification des systèmes de production
inclut l’aquaculture, la pêche artisanale, le petit
élevage (volailles, moutons, chèvres, cochons) et
l’agroforesterie;
- Appui aux activités post-production productrices
de revenus.
Analyse des contraintes
- Identification des contraintes qui limitent la
profitabilité, l’accès à la terre, les intrants, la
technologie, la commercialisation, la
transformation et le crédit;
- Recherche des solutions pratiques pour
surmonter ces problèmes et obstacles et
identification des actions pour les résoudre.
Le PSSA est
également un vecteur
de la coopération
entre la FAO et ses
partenaires au
développement.
Lorsque des accords
concrets sont
trouvés, des missions
conjointes sont
organisées à l’étape
de la formulation
comme pendant le
processus de mise en
œuvre, pour
conduire le suivi des
progrès et assurer la
réalisation des
objectifs du PSSA.
De nombreux
bailleurs bi et
multilatéraux,
gouvernements et
ONG appuient les
activités du PSSA
dans les pays où le
programme est déjà
en activité, ainsi que
la formulation du
programme dans les
pays qui démarrent
leurs participation.
Un appui accru
provient également
d’accords unilatéraux
de fonds fiduciaires
qui permettent aux
gouvernements
concernés d’assurer
Base mondiale,
66 pays opé-
rationnels :
- 38 en Afrique
- 14 en Asie
- 9 en
Amérique
latine
- 3 en Océanie
- 23 Accords de
coopération
sud-sud signés
Aux niveaux
mondial,
régional,
national et
local
Pour mettre en place
un système national de
suivi de la sécurité
alimentaire et d’alerte,
les actions suivantes
sont requises:
- Créer un Comité
National de Sécurité
Alimentaire (CNSA)
regroupant les
décideurs au plus haut
niveau dans les quatre
domaines de la
sécurité alimentaire
qui décideront des
indicateurs de sécurité
alimentaire à suivre
pour chaque zone
agro-écologique et
groupe vulnérable.
- Mettre en place des
Groupes de Travail
Interdisciplinaire (GTI)
regroupant les
responsables
techniques de chaque
domaine (public, privé
ou associatif) qui
seront chargés du suivi
technique et
statistique des
indicateurs spécifiques
à chaque domaine et
des prévisions de
risque alimentaire.
- Mettre en place des
Comités Provinciaux
de Sécurité
le financement du
PSSA par le biais de
la FAO. Le nombre de
donateurs et
d’activités dans
lesquels ils se sont
engagés est en
augmentation
régulière.
Alimentaire (CPSA)
regroupant des
représentants locaux
des quatre domaines
(agents de santé,
vulgarisateurs,
statisticiens,
éducateurs,
responsables de
projets sociaux,
commerçants, etc..) qui
analyseront les
données et indications
disponibles au niveau
local sur la sécurité
alimentaire au niveau
des ménages.
- Créer, au secrétariat
du CNSA, une petite
cellule pour
synthétiser et analyser
toutes les données sur
la sécurité alimentaire
fournies par les GTI et
CPSA, et pour diffuser
ces informations de
synthèse et d’alerte.
13) PLAN
NATIONAL
D’ACTION POUR LA
NUTRITION
République
du Sénégal &
Ministère
d’Agriculture
&
Ministère de
Santé
Publique et
Action Social
1996 1997-
2002
Objectifs:
1) Amélioration de la sécurité
alimentaire des ménages:
- Assurer une production vivrière
suffisante et disponible pour
l’autoconsommation
- Améliorer les pouvoirs d’achat des
ménages ruraux et urbains
- Accroître la consommation des produits
locaux
2) Amélioration de la qualité et
Stratégies et actions spécifiques:
1) - Accroissement de la production agricole
- Facilitation d’accès au crédit
- Création et consolidation d’emplois
rémunérateurs
- Amélioration du système d’approvisionnement
- Transformation des produits locaux
2) - Renforcement du cadre juridique
- Normalisation et certification des produits par
les entreprises
- Coordination des structures nationales
- Gouvernement
- Coopération
internationale et
bilatérale
- Institut Sénégalais
de Recherches
Agricoles, Institut de
Technologie
Alimentaire
- Ministères de
l’Agriculture, du
National mais
aussi des
stratégies au
niveau régional
et local
Chapitre consacré à le
Suivi et l’Évaluation du
Plan National D’action
pour la Nutrition:
Au delà de la phase
d’élaboration d’une
politique sous l’aspect
stratégique, la maîtrise
de l’information est
indispensable pour
l’innocuité des produits alimentaires
3) Elimination de la malnutrition
protéine-énergétique des groupes
vulnérables
4) Promotion de régimes alimentaires
appropriés et des modes de vie sains
5) Promotion de l’allaitement maternel
et des bonnes pratiques de sevrage
6) Elimination des troubles dues à la
carence en iode et à l’avitaminose A et
réduction de la prévalence de l’anémie
7) Prévention et traitement des
maladies infectieuses
8) Intégration dans les politiques et
programmes, des objectifs, des
considérations et des éléments d’ordre
alimentaire et nutritionnel
- Promotion de la qualité
- Elaboration de normes de qualité
3) - Surveillance de la croissance
- Amélioration du poids de naissance des enfants
- Création des centres de récupération et
d’éducation nutritionnel
- Renforcement des capacités nationales et
décentralisées
- Amélioration de la couverture sanitaire, hygiène
- Mobilisation sociale/ Information Education &
Communication (IEC)
4) - Appui institutionnel
- Mobilisation sociale/IEC
5) - Renforcement des capacités dans les services
de santé publics, privés et communautaires
- Réglementation de la commercialisation des
substituts du lait maternel
- Révision de législation du travail en faveur des
femmes allaitantes
- Mobilisation sociale/IEC
6) - Iodation du sel
- Supplémentation en vit. A
- Supplémentation en fer/folate
- Participation communautaire
- Mobilisation sociale/IEC
7) - Programme en cours
8) - Renforcement des cadres de concertation
entre les Ministères
- Assurer une coordination régulière entre le
Comité technique du PNC et du CNPAN
- Mise en place de commissions
Nutrition/Alimentation au niveau parlementaire
et au niveau du Conseil Economique et Social
Développement
Rural, de l’Économie
des Finances et du
Plan, de la Santé et de
l’Action Sociale, du
Commerce de
l’Artisanat et de
l’Industrialisation, …
- Présidence,
Primature Ministères
Assemblée Nationale
et Conseil
Économique
évaluer le niveau
d’atteinte des objectifs
préalablement fixes,
afin de pouvoir
prendre à temps les
mesures correctives.
Les structures qui
s’occupent de
l’information pour la
sécurité alimentaire et
nutritionnelle sont
nombreuses et
diverses. Le constat
actuel est que, malgré
le nombre important
d’intervenants, aucune
structure ne dispose
d’un système
d’information orienté
vers le volet
alimentaire et
nutritionnel. Seule la
CASPAR ( cellule agro-
sylvo-pastorale pour la
sécurité alimentaire)
s’oriente vers un
système d’information
intégré.
Annex 7 Causal model
* Food safety contains various determinants: chemical (heavy metals, pesticide residus), biological (virus, bacteria and molds) and physical (external
objects)
Annex 8 Curriculum of agriculture training in Thiès Document A-1: Résumé Formation Générale — Tronc commun Nom de l’Institution: __________ENSA__________________________________________ Année Académique:____2011-2012________ Dénomination Officielle du Programme (semestre/année): ___________première année_______________
Tronc commun Total Heures -
Crédit
Unité de formation Numéro Cours (Elément
Constitutif)
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Trav
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Sciences de base non-biologiques
Physique 125
Chimie 125
Mathématiques 125
Sciences de base biologiques
Biologie cellulaire
60
Zoologie I 50
Botanique 50
Biologie végétale
50
Etude de milieu Géologie 65
Socio-économie et langues
Introduction à la sociologie rurale
30
Anglais 30
Travaux de terrain Travaux dirigé de terrain
120
Total Heures - Crédit (addition de toutes les pages d’A-1)
830
Document A-1: Résumé Formation Générale — Tronc commun
Nom de l’Institution: __________ENSA__________________________________________ Année Académique:____2011-2012________ Dénomination Officielle du Programme (semestre/année): ___________deuxième année________________________________________________
Tronc commun Total Heures - Crédit
Unité de formation Numéro Cours (Elément Constitutif)
Co
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Stag
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l
Sciences de base non-biologiques
Informatique 35
Statistique générale 35
Dessin technique 35
Sciences de base biologiques
Génétique 50
Zoologie II 60
Microbiologie générale 35
Physiologie végétale 80
Physiologie animale 45
Biochimie 60
Total Heures - Crédit (addition de toutes les pages d’A-1) 840
Document A-1: Résumé Formation Générale — Tronc Commun (suite.) page: __2______
Nom de l’Institution: ___________ENSA_________________________________________ Année Académique:____2011-2012________ Dénomination Officielle du Programme (semestre/année): _________deuxième année___________________________________________________
Tronc commun Total Heures - Crédit
Unité de formation Numéro Cours (Elément
Constitutif)
Co
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Pra
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x
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l
Socio-économie et langues
Economie générale 60
Sociologie 35
Anglais 20
Techniques d’expression
20
Milieu
Ecologie 40
Bioclimatologie 30
Pédologie générale 50
Physique de sols 30
Travaux de terrain Travaux dirigé de terrain
120
Document A-1: Résumé Formation Générale — Tronc commun
Nom de l’Institution: __________ENSA__________________________________________ Année Académique:____2011-2012________ Dénomination Officielle du Programme (semestre/année): ___________troisième année________________________________________________
Tronc commun Total Heures - Crédit
Unité de formation Numéro Cours (Elément
Constitutif)
Co
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Mag
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Trav
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Pra
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Stag
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Science de base Informatique 50
Biométrie 50
Production végétales et défenses des cultures
Agronomie 80
Phytopathologie 70
Entomologie agricole 60
Production animale
Zootechnique générale 35
Alimentation 60
Hygiène et prophylaxie 35
Milieu
Biologie du sol 30
Chimie et fertilité des sols
50
Cartographie, photo interprétation, télédétection
40
Total Heures - Crédit (addition de toutes les pages d’A-1) 990
Document A-1: Résumé Formation Générale — Tronc Commun (suite.) page: __2______
Nom de l’Institution: ___________ENSA_________________________________________ Année Académique:____2011-2012________ Dénomination Officielle du Programme (semestre/année): _________troisième année___________________________________________________
Tronc commun Total Heures - Crédit
Unité de formation Numéro Cours (Elément
Constitutif)
Co
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Pra
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Génie rurale
Hygiénique 40
Hydraulique 60
Hydrologie 30
Hydrogéologie 20
Topographie 30
Socio-économie et langues
Economie rurale 60
Comptabilité 40
Anglais 30
Travaux de terrain Travaux dirigé de terrain
120
Document A-1: Résumé Formation Générale — Tronc commun
Nom de l’Institution: __________ENSA__________________________________________ Année Académique:____2011-2012________ Dénomination Officielle du Programme (semestre/année): ___________quatrième année________________________________________________
Tronc commun Total Heures - Crédit
Unité de formation Numéro Cours (Elément
Constitutif)
Co
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Mag
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Trav
aux
Pra
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x
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Stag
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Tota
l
Production végétales et défenses des cultures
Amélioration des plantes
30
Arboriculture 30
Horticulture 30
Phytotechnie spéciale 50
Protection des cultures 40
Plans expérimentaux 40
Production animale
Halieutique 25
Agropastoralisme, cultures fourragères
40
Système de production animale
45
Total Heures - Crédit (addition de toutes les pages d’A-1) 745
Document A-1: Résumé Formation Générale — Tronc Commun (suite.) page: __2______
Nom de l’Institution: ___________ENSA_________________________________________ Année Académique:____2011-2012________ Dénomination Officielle du Programme (semestre/année): _________quatrième année___________________________________________________
Tronc commun Total Heures - Crédit
Unité de formation
Numéro Cours (Elément Constitutif)
Co
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Trav
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Stag
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l
Milieu
Pédologie appliqué I 30
Foresterie I 30
Energies nouvelles et renouvelables
20
Génie rural
Industrie agroalimentaire 30
Résistances des matériaux et constructions rurales
45
Machines hydrauliques 30
Socio-économie et langues
Evaluation et gestion des projets
45
Planification 35
Droit des affaires 30
Stage Exploitation agricole 120
Document A-2: Résumé Formation Générale — Options
Nom de l’Institution: _____________ENSA_______________________________________ Année Académique:____2011-2012________ Dénomination Officielle du Programme: _______________quatrième année – Production Animale_______________________________
Titre Heures crédit
Zootechnie spéciale volaille 35
Agropastoralisme et cultures fourragères 30
Amélioration et sélection des animaux 35
Plan de développement élevage 50
Pédologie appliquée II 30
Total Heures-crédit des Options (addition de toutes les pages d’A-2) 180
Document A-2: Résumé Formation Générale — Options
Nom de l’Institution: _____________ENSA_______________________________________ Année Académique:____2011-2012________ Dénomination Officielle du Programme: _______________quatrième année – Production Végétale_______________________________
Titre Heures crédit
Pédologie appliquée II 30
Foresterie II 30
Aménagements hydroagricoles 50
Malherbologie 30
Total Heures-crédit des Options (addition de toutes les pages d’A-2) 140
Document A-2: Résumé Formation Générale — Options
Nom de l’Institution: _____________ENSA_______________________________________ Année Académique:____2011-2012________ Dénomination Officielle du Programme: _______________quatrième année – Genie Rural_______________________________
Titre Heures crédit
Hydrologie spéciale 30
Pédologie appliquée II 30
Hydrodynamique souterraine 30
Topographie II 30
Machinisme II 40
Aménagements hydroagricoles 50
Total Heures-crédit des Options (addition de toutes les pages d’A-2) 210
Document A-2: Résumé Formation Générale — Options
Nom de l’Institution: _____________ENSA_______________________________________ Année Académique:____2011-2012________ Dénomination Officielle du Programme: _______________quatrième année – Economie rurale_______________________________
Titre Heures crédit
Evaluation et gestion des projets II 30
Management 30
Filières agricoles 30
Organisations des enterprises 30
Total Heures-crédit des Options (addition de toutes les pages d’A-2) 120
SYSTÈME DES NATIONS UNIES
STANDING COMMITTEE ON NUTRITION
United Nations System Standing Committee on Nutrition (UNSCN) constitue le forum d’harmonisation des politiques nutritionnelles et alimentaires des Nations Unies. Sa vision est celle d’un monde où la faim et la malnutrition n’existeraient plus et où plus rien n’entraverait le développement humain.
UNSCN Président : Ramiro Lopes da Silva
Organisation mondiale de la Santé
20 Avenue Appia, CH 1211 Genève 27
Suisse
Téléphone : +41-22 791 04 56
www.unscn.org
Avec le soutien financier de :
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