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Une œuvre à l’école Ecole maternelle Glacière (13 e)

Franck Scurti, SUNFLOWER, 2013

© A

dagp, Paris, 2019. C

rédit-photo : Stéphane P

iera : Ville de P

aris : Roger-V

iollet

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Table des matières L’ARTISTE .......................................................................................................................................... 3

Un art protéiforme ......................................................................................................................... 3

Le quotidien revisité ...................................................................................................................... 3

Entre le poétique et la politique, la communication directe et l’allégorie .............................. 5

L’OEUVRE .......................................................................................................................................... 8

Le tournesol dans l’histoire de l’art ............................................................................................. 8

Le ready-made ............................................................................................................................. 13

EXEMPLES DE TRAVAUX REALISES PAR LES ELEVES AUTOUR DE L’ŒUVRE DANS LE CADRE D’EDITIONS PRECEDENTES D’UNE ŒUVRE A L’ECOLE .............................. 17

À l’école maternelle Tanger, 2017-2018 .................................................................................. 17

A l’école maternelle Ripoche, 2018-2019 ................................................................................ 18

POUR ALLER PLUS LOIN ............................................................................................................ 19

Ouvrages et catalogues d’exposition ....................................................................................... 19

Sur Internet :................................................................................................................................. 19

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L’ARTISTE

Né en 1965 à Lyon Vit et travaille à Paris Représenté à Paris par la galerie Michel Rein

Photo : Jennifer Westjohn Un art protéiforme Franck Scurti réalise aussi bien des installations, des sculptures, des objets, des dessins, des vidéos que des photographies. « Je n’ai pas de mode de production exclusif et je suis curieux de faire des expériences. Ce qui est important, c’est de comprendre la relation que nous avons avec ce qui nous entoure, de la définir, et de choisir ensuite le médium. Objet, vidéo, dessin, peu importe à partir du moment où ce médium est en rapport avec l’idée qui l’a généré »1. Le quotidien revisité « Je m’intéresse à ces choses que l’on connaît mais dont on ne se soucie plus des raisons qui les ont amenées à être »2. Franck Scurti s’inspire de l’univers quotidien et domestique et de l’espace urbain pour créer des compositions hétéroclites. Il réalise des décalages à partir de matériaux divers et de formes familières ayant pour objectif d’interpeler et de déstabiliser le spectateur. N.Y, 06 :00 A.M., par exemple, transforme une boîte de sardine en lit, et Mobilis in mobili une brique de lait en caravane. Jouant sur la notion d’échelle et de détournement, l’artiste déplace le sens des objets en leur additionnant d’autres valeurs et d’autres usages.

1 Franck Scurti, Franck Scurti, entretien avec Claire Jacquet, paru en automne 2002 sous le titre « 18% de fleurs et d’oiseaux » dans Le Journal du Cnp n°18, http://www.paris-art.com/franck-scurti-4/ 2 http://www.creativtv.net/artistes/franckscurti.html

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N.Y., 06:00 A.M., 1995-2000, acier peint, mousse, draps, 180 x 240 x 43 cm Poids : 350 kg. Collection

Musée national d’art moderne, Centre Pompidou. © Adagp, Paris 2018. Crédit photographie : Philippe Migeat - Centre Pompidou, MNAM-CCI / Dist. RMN-GP

Mobilis in mobili, installation dans la cour de l’Hôtel de Ville de Bordeaux, dans le cadre de l’exposition

Agora. © ADAGP, Paris 2018. Crédits photos : Stéphane Monserant

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Entre le poétique et la politique, la communication directe et l’allégorie « Je ne travaille pas « sur » quelque chose, mais « avec » des choses. Le sens navigue entre le poétique et la politique, entre la communication directe et l’allégorie »3. Rapprochée de l’esthétique pop, l’œuvre de Franck Scurti, souvent emprunte d’humour, revêt parfois un caractère plus sombre et interroge aussi bien l’art et ses limites que l’actualité, le consumérisme, l’économie et la géopolitique. L’artiste travaille à partir de signes particuliers, pris de son environnement, et s’attache à ce que chacune de ses pièces « ait son propre langage en tant qu’art, mais aussi qu’elles disent quelque chose sur la société »4. White Memory (2017) apporte, par exemple, une réflexion sur la perception des masques africains, la circulation des marchandises, et l’écart entre l’original et sa copie. Pour cette série, Franck Scurti a acheté au Marché aux puces des copies de masques africains qu’il a moulés. L’artiste s’intéresse surtout ici « à la spoliation, à la perte des modèles, à l’écart entre le modèle et la copie, au vide entre les deux, ces masques ont l’air fantomatiques, ils ont l’air frappé d’amnésie »5. La surface blanche et lisse des œuvres accentue cette idée.

White memory D, 2006, sculpture, relief, plastique thermoformé monté sur aluminium,

61 x 46 x 13 cm. Collection du Département de Seine-Saint-Denis. © ADAGP, Paris 2018.

3 Franck Scurti, entretien avec Claire Jacquet, Op.cit. 4 Franck Scurti, Ibid. 5 Franck Scurti, entretien avec Nicolas Bourriaud, http://artsvisuels.seine-saint-denis.fr/Fait-Maison-DU-03-03-AU-29-04-2016.html

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Les Reflets (2002-2004) sont des enseignes lumineuses de commerçants (la carotte du marchand de tabac, le caducée du pharmacien, les lunettes de l’opticien) que l’artiste a déformées et inversées comme si elles étaient des reflets dans une flaque d’eau. Franck Scurti accroche ces enseignes sur des façades qui normalement n’en accueillent pas. Questionnant sur la société de consommation, Les Reflets ont pour l’artiste « une action modificatrice et poétique sur la linguistique des façades qui les abritent. En effet, incorporer des symboles commerciaux dans le code visuel d’un édifice qui n’en comporte pas à priori est aussi une façon onirique de commenter l’environnement commercial et notre usage de l’espace urbain»6.

Les Reflets, 2002-2004, enseignes lumineuses en néon. Installation à la gare de Toulouse-

Matabiau, automne 2013 © ADAGP, Paris 2018.

Les Reflets, 2000-2002. Installation au MAC-VAL © ADAGP, Paris 2018.

6Franck Scurti cité in http://pedagogie.ac-toulouse.fr/culture/printempseptembre/SCURTI.prn.pdf

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Café Erika (2000) évoque la catastrophe écologique causée par le naufrage du pétrolier Erika. Pour cette œuvre, l’artiste a filmé un dessin de presse de Plantu qu’il a projeté dans un magasin désaffecté à Tokamachi City au Japon, transformé pour l’occasion en café provisoire. Les visiteurs étaient invités à prendre une tasse de café ou de thé sur des coussins noirs en forme de flaque.

Café Erika, 2000. Installation au FRAC Midi-Pyrénées. © ADAGP, Paris 2018. Crédits photos : André Morin.

Sous leur vernis chatoyant, les œuvres de Franck Scurti soulignent donc les paradoxes de notre société contemporaine.

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L’OEUVRE Sunflower (Tournesol) détourne un parapluie jaune cassé et retourné en tournesol, lui donnant un caractère à la fois poétique et artistique . Le tournesol dans l’histoire de l’art En intitulant son œuvre Sunflower, l’artiste l’intègre dans l’histoire de l’art.

� Le mythe de Clytie Jeune nymphe aquatique, Clytie est la maîtresse d’Apollon, qui la délaisse pour Leucothoé, fille d’Orchamos, roi de Babylone. Pour se venger, Clytie dénonce la liaison de Leucothoé et d’Apollon auprès d’Orchamos qui ordonne que Leucothoé soit enterrée vivante. Désespérée par la portée de son acte, Clytie passe ses jours et ses nuits sur un rocher, tournant fixement chaque matin son regard sur le char d’Apollon qui ne voulut jamais la revoir. Figée dans sa douleur, elle est métamorphosée en tournesol.

Charles de la Fosse, Clytie changée en tournesol, 1688, Versailles, Musée national du Château et

de Trianon.

� Le tournesol en peinture Plus particulièrement à partir du dix-neuvième siècle, notamment avec les artistes impressionnistes, le tournesol, symbole du soleil et du renouveau, devient un motif privilégié en peinture. Vincent Van Gogh, qui réalise une série de sept tableaux décrivant l’évolution des fleurs de tournesol de la floraison au flétrissement, lui donnent ses lettres de noblesse.

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Vincent Van-Gogh, Les tournesols, 1888-1889.

Claude Monet, Bouquet de soleil, 1881

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Carl Larsson, La leçon avec les tournesols ou la première leçon, 1903

Piet Mondrian, Nature morte avec le tournesol, 1907

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Egon Schiele, Tournesols expressionnistes, 1911

Gustav Klimt, Le jardin aux tournesols, 1912

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Edward Steichen, Le Tournesol, 1920

Diego Rivera, Tournesols, 1943

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Bernard Buffet, Tournesols et melons, 1967

Le ready-made Par ses matériaux, parapluie, plaque de métal, câbles électriques, Sunflower s’inscrit dans la catégorie des ready-mades. Concept inventé par Marcel Duchamp qui crée son premier ready-made, une roue de bicyclette, en 1913, le ready-made est un objet manufacturé, élevé au rang d’œuvre d’art, par la volonté de l’artiste. Mais ce qui intéresse Franck Scurti dans le concept du ready-made « n’est pas lié à l’objet mais à la matière des choses, car les matériaux sont aussi des ready-mades »7.

Marcel Duchamp, La roue de bicyclette, 1913

7 Franck Scurti, entretien avec Claire Jacquet, Op.cit.

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Marcel Duchamp, Fontaine, 1917

Man Ray, Cadeau, 1920

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Pablo Picasso, Tête de taureau, 1942

Mathieu Mercier, Structure de bois et de mélaminé, 1 et 2, Étage, 1998

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Richard Fauguet, Sans titre, 2000, collection du FMAC.

Ai Weiwei, Grapes, 2011

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EXEMPLES DE TRAVAUX REALISES PAR LES ELEVES AUTOUR DE L’ŒUVRE DANS LE CADRE D’EDITIONS

PRECEDENTES D’UNE ŒUVRE A L’ECOLE

À l’école maternelle Tanger, 2017-2018

• Toutes les classes ont travaillé autour de l’œuvre Sunflower de Franck Scurti. • Avec leurs enseignants et la médiatrice Maira Fotaki, les élèves ont réalisé en matériaux

recyclés des tournesols, des fleurs et jardins imaginaires. Ils ont même planté dans des pots de yaourts de vraies graines de tournesol.

• Une semaine des arts a été organisée du 18 au 22 juin, invitant les parents à découvrir le travail mené tout au long de l’année.

• A voir sur le blog : http://blogs.paris.fr/fmacalecole/2018/07/18/les-expositions-des-travaux-des-eleves-dans-les-etablissements-scolaires/

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A l’école maternelle Ripoche, 2018-2019

• Toutes les classes ont travaillé, avec leurs professeurs et la médiatrice culturelle Safia Loucif, autour de l’œuvre Sunflower de Franck Scurti et de la thématique du recyclage.

• Chaque classe a conçu de manière collective un Ready made à partir d’objets de récupération.

• Les plus petits ont créé des fleurs en matériaux recyclés en partant du mythe de Clytie. • Les plus grands ont réalisé des fleurs artificielles en observant les fleurs en pot qu’ils ont

cultivé tout au long de l’année. • Une classe de grande section a travaillé autour du parapluie et des Yôkai (esprits japonais

incarnés dans des objets). • Dans le cadre du projet « enfants-conférenciers », les enfants de cette classe ont assuré la

médiation auprès des parents et autres enfants lors de l’exposition des travaux le 13 juin. • A voir sur le blog :

http://blogs.paris.fr/fmacalecole/2019/07/01/retour-dexperience-de-safia-loucif-mediatrice-culturelle-a-lecole-maternelle-maurice-ripoche-14e/

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POUR ALLER PLUS LOIN Ouvrages et catalogues d’exposition : My Creative Method, JNF Editions, 2012. Estelle Pietrzyk, Frédéric Bonnet, Jean de Loisy, Works of Chance, Musées de Strasbourg, 2011. Thierry Davila, Michel Gauthier, Patrick Javault, Louis Ucciani, Home-Street-Museum, Les presses du Réel, 2010. Sept à sept, Collection « I’Art En Ecrit », Editions Jannink, 2005. The city is not a tree, One Star Press, 2003. Nicolas Bourriaud, Sabine Schaschl-Cooper, Régis Durand, Jérôme Sans, Before and After, Palais de Tokyo, Centre National de la photographie, Paris, 2002. Philippe Régnier, Franck Scurti, Le Parvis, centre d’art contemporain, Pau, 1999. Franck Scurti, Centre d’art de l’Espace Jules Verne, Brétigny-sur-Orge, France, 1996. Jacques Faujour, Jean de Loisy, Curlet / Scurti, Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris, 1993. Sur Internet : Le site de l’artiste : http://www.franckscurti.net Le site de la galerie Michel Rein : http://michelrein.com/en/artistes/expositions/47/Franck%20Scurti Vidéo présentant l’enseigne de Tabac de la série Les Reflets : https://www.youtube.com/watch?v=efYH8ceKDVE Dossier pédagogique sur Franck Scurti réalisé par le service éducatif des Abattoirs : http://www.lesabattoirs.org/enseignants/dossiers/2007/horslesmurs/scurti.pdf Entretien avec Claire Jacquet : http://www.paris-art.com/franck-scurti-4/