THESE - univ-oran2.dz

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1 Université d’Oran 2 Faculté des Sciences Economiques, Commerciales et des Sciences de Gestion THESE Pour l’obtention du diplôme de Doctorat en Sciences En Sciences Commerciales L’impact du capital social entrepreneurial sur la performance Des PME en Algérie Présentée et soutenue publiquement par : Mr. LASSAS Ahmed Devant le jury composé de : Mr. BENBAYER Habib Professeur Université d’Oran 2 Président Mr. BOUYACOUB Ahmed Professeur Université d’Oran 2 Rapporteur Mr. ABEDOU Abderrahmane Directeur de recherche CREAD Alger Examinateur Mr. ATTOU Mohammed Professeur Université de Sidi Bel Abbés Examinateur Mr. BENCHIKH Houari Maître de conférences -A- Université d’Oran 2 Examinateur Mr. TCHIKOU Fawzi Maitre de conférences -A- Université de Mascara Examinateur Année 2017-2018

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1

Universiteacute drsquoOran 2 Faculteacute des Sciences Economiques Commerciales et des Sciences de

Gestion

THESE

Pour lrsquoobtention du diplocircme de Doctorat en Sciences En Sciences Commerciales

Lrsquoimpact du capital social entrepreneurial sur la performance

Des PME en Algeacuterie

Preacutesenteacutee et soutenue publiquement par

Mr LASSAS Ahmed

Devant le jury composeacute de Mr BENBAYER Habib Professeur Universiteacute drsquoOran 2 Preacutesident

Mr BOUYACOUB Ahmed Professeur Universiteacute drsquoOran 2 Rapporteur

Mr ABEDOU Abderrahmane Directeur de recherche CREAD Alger Examinateur

Mr ATTOU Mohammed Professeur Universiteacute de Sidi Bel Abbeacutes Examinateur

Mr BENCHIKH Houari Maicirctre de confeacuterences -A- Universiteacute drsquoOran 2 Examinateur

Mr TCHIKOU Fawzi Maitre de confeacuterences -A- Universiteacute de Mascara Examinateur

Anneacutee 2017-2018

2

Deacutedicaces A la meacutemoire de mon pegravere Mustapha

A ma megravere Algia

Ma femme Amal mes filles khouloud et manale

Ma sœur Hinda

Mon fregravere Rachid

3

Remerciements

Tout drsquoabord je remercie le bon dieu de mrsquoavoir donneacute la volonteacute neacutecessaire qui a meneacute mon

travail agrave terme

La reacutealisation de ce travail a eacuteteacute possible gracircce au concours de plusieurs personnes agrave qui je

voudrais teacutemoigner toute ma reconnaissance

Je voudrais tout drsquoabord adresser toute ma gratitude agrave mon directeur de thegravese Monsieur

laquo BOUYACOUB Ahmed raquo pour sa patience sa disponibiliteacute et surtout ses preacutecieux conseils qui ont

contribueacute agrave alimenter ma reacuteflexion

Je tiens eacutegalement agrave remercier monsieur laquo ABEDOU Abderrahmane raquo du CREAD pour son

aide

Je voudrais adresser mes remerciements envers mes amis et collegravegues qui mrsquoont apporteacute leur soutient tout

au long de la reacutealisation de ce travail

Et enfin jrsquoexprime toute ma reconnaissance aux membres du jury pour avoir pris la peine

drsquoeacutevaluer mon travail

4

Lrsquoobjet de cette thegravese a eacuteteacute deacutefini drsquoune maniegravere progressive Au deacutebut nous voulions

nous inteacuteresser agrave la performance des Petites et Moyennes Entreprises en Algeacuterie Lrsquohypothegravese de

deacutepart eacutetait que les caracteacuteristiques du reacuteseau social des proprieacutetaires-dirigeants deacuteterminent les

types et les niveaux de croissance des entreprises consideacutereacutee comme une forme de la

performance Cependant trois circonstances ont consolideacute lrsquoideacutee drsquoorienter notre recherche vers

le processus entrepreneurial qui en premiegravere approche renvoi aux diffeacuterentes eacutetapes de la

creacuteation drsquoune entreprise

1 La participation dans trois ateliers doctoraux1 organiseacutes agrave lrsquooccasion drsquoun agrave projet

de recherche portant sur les modes drsquoeacutemergence et de deacuteveloppement des PME dans les pays du

Maghreb La preacutesentation de notre sujet de thegravese dans ces ateliers eacutetait une opportuniteacute pour

saisir la litteacuterature theacuteorique sur le sujet mais aussi pour se rendre compte des eacutecueils

meacutethodologiques inheacuterents agrave lrsquoarticulation projeteacutee entre le reacuteseau social et la performance Ces

eacutecueils peuvent concerner lrsquoopeacuterationnalisation des concepts et la mesure empirique de la

performance des PME notamment lorsqursquoil srsquoagit drsquoune eacuteventuelle enquecircte de terrain

2 Une contribution dans un projet de recherche qui devait eacutetudier les caracteacuteristiques

deacutemographiques et de fonctionnement des PME dans la wilaya drsquoOran2 Les reacutesultats tireacutes de

lrsquoanalyse tregraves deacutetailleacutee des mouvements de creacuteation et de disparition de ces entreprises et drsquoune

enquecircte sur le fonctionnement de 219 PME3 ont mis en relief de grandes faiblesses non

seulement en matiegravere de gestion mais aussi en termes de niveau de creacuteation Cela a susciteacute en

nous un inteacuterecirct sur les conditions dans lesquels lrsquoeacutemergence des PME se fait

3 Enfin lrsquoaccegraves aux donneacutees des enquecirctes reacutealiseacutees par le groupe international GEM4

constitue une eacutetape deacutecisive pour la construction de notre objet de recherche Ces donneacutees

concernent les caracteacuteristiques les comportements et le reacuteseau social des individus qui se

trouvent dans diffeacuterentes eacutetapes de la creacuteation drsquoentreprise (intention creacuteation et survie) Il

srsquoagit pour nous drsquoun mateacuteriel empirique propice agrave un objet de recherche qui met en articulation

le contexte relationnel des entrepreneurs et le processus entrepreneurial

Pour eacuteclaircir davantage notre propos cette introduction abordera dans un premier

temps les constats empiriques esquisseacutes ci-dessus Ces constats permettront de mettre en relief

notre probleacutematique du point de vue du contexte Algeacuterien Ensuite nous interrogeons ces faits

1 Ateliers organiseacutes en 20062007 et 2009 dans le cadre drsquoun programme FSP- Maghreb (fond de solidariteacute prioritaire) 2 Programme national de recherche PNR Sous la direction de BOUYACOUB A (2011-2013) laquo les principales caracteacuteristiques des PME de la wilaya drsquoOran raquo 3 Le projet a consisteacute aussi agrave questionner des chefs drsquoentreprises sur la gestion la performance et les contraintes de fonctionnement de leurs entreprises 4 Les enquecirctes de 2009 20112012 et 2013 GEM Global Entrepreneurship Monitor nous utiliserons quelques reacutesultats dans cette introduction mais nous reviendrons en deacutetail sur les aspects meacutethodologiques et le contenu de ces donneacutees dans le

troisiegraveme chapitre

5

empiriques par rapport agrave la litteacuterature theacuteorique relative au domaine de lrsquoentrepreneuriat ce qui

nous permettra de justifier la probleacutematique et les hypothegraveses de recherche Enfin nous

mettrons en relief le plan geacuteneacuteral de la thegravese

I- CONSTATS SUR LrsquoENTREPRENEURIAT EN ALGERIE

Drsquoentreacute de jeux lrsquoentrepreneuriat est un fait difficile agrave mesurer Le caractegravere

heacuteteacuterogegravene et multidimensionnel de ce pheacutenomegravene implique une impossibiliteacute de construire un

indicateur unique pouvant inteacutegrer toutes les dimensions qursquoil enferme5 Habituellement les

modaliteacutes de mesure utiliseacutees dans la recherche acadeacutemique ou par les enquecirctes officielles sont

de deux types (fig1) Le premier mesure le niveau de lrsquoentrepreneuriat latent qui reflegravete la

proportion des individus qui preacutesentent une forte probabiliteacute de preacutefeacuterence pour le travail

indeacutependant plutocirct que le travail salarieacute6 Le second appreacutehende le niveau reacuteel de ce pheacutenomegravene

en se basant soit sur le recensement systeacutematique de lrsquoauto emploi de la creacuteation de nouvelles

drsquoentreprises et du nombre drsquoentreprises innovatrices soit sur les deacuteclarations des individus

srsquoils sont en situation drsquoentrepreneuriat ou non7

Figure 1 les principaux indicateurs de mesure de lrsquoentrepreneuriat

Source Auteur

5 JULIENPA amp CADIEUXL L a mesure de lrsquoentrepreneuriat rapport drsquoeacutetude institut de la statistique du Queacutebec 2010 89 pages p66 6 GRILO I THURIKR Latent and Actual Entrepreneurship in Europe and the US Some Recent Developments International Entrepreneurship and Management Journal Ndeg1 2005 pp 441ndash459 p 442 7 IVERSENJ JOslashRGENSENR MALCHOW-MOslashLLERN Defining and measuring entrepreneurship Foundations and Trends

in Entrepreneurship 2008 Vol 4 Ndeg 1pp 1-63p17

Auto emploi

Creacuteation disparition drsquoentreprise

Innovation RampD

Intention entrepreneuriale

Preacutefeacuterence pour lrsquoauto emploi

Niveau de

lrsquoentrepreneuriat

Entrepreneuriat

Latent

Entrepreneuriat

Reacuteel

Recenseacute

Individus deacuteclarent ecirctre entrepreneur Deacuteclareacute

6

Toutes ces modaliteacutes bien que chacune repose sur une conception particuliegravere de

lrsquoentrepreneuriat cherchent en deacutefinitive agrave quantifier ce pheacutenomegravene pour pouvoir suivre son

mouvement dans le temps et son rocircle dans la performance eacuteconomique drsquoun pays drsquoune reacutegion

ou drsquoun territoire

A travers lrsquoexamen des donneacutees nationales et internationales disponibles nous

cherchons tout drsquoabord agrave mettre en relief lrsquoeacutecart entre le niveau potentiel qui quantifie ceux qui

veulent devenir entrepreneurs et le niveau reacuteel de lrsquoentrepreneuriat qui reflegravete le volume de

ceux qursquoils le sont reacuteellement Cet eacutecart constitue une caracteacuteristique importante des pays qui

trouvent des difficulteacutes agrave se reacuteformer et agrave reacuteussir leur transition vers le deacuteveloppement

Ce constat nous conduit par la suite agrave nous inteacuteresser au contexte Algeacuterien qui pour

plusieurs auteurs nrsquoest pas favorable agrave lrsquoeacutemergence des laquo entrepreneurs raquo8 La faiblesse des

institutions formelles (comme le financement bancaire la reacutegulation) rendent les institutions

informelles et notamment les reacuteseaux personnels deacuteterminants dans la creacuteation de nouvelles

entreprises Ce double constat devra ecirctre interrogeacute sur le plan theacuteorique pour preacuteciser

davantage lrsquoobjet de cette recherche

1 Entrepreneuriat latent ou le potentiel drsquoentrepreneurs

Sur le plan empirique lrsquoentrepreneuriat latent est le nombre de personnes qui souhaitent

devenir indeacutependant ou employeurs (auto-emploi) ou qui se preacuteparent agrave le devenir9 Lrsquointention

qui est sous jacente agrave cette preacutefeacuterence peut devenir sous certaines circonstances une conviction

de lrsquoindividu pouvant agrave terme deacuteboucher sur la creacuteation drsquoune activiteacute eacuteconomique10 avec toutes

les conseacutequences sociales possibles comme la creacuteation drsquoemploi et de nouvelles opportuniteacutes de

production11En Algeacuterie il nrsquoexiste pas encore drsquoenquecirctes systeacutematiques permettant de les

quantifier bien que cet indicateur constitue un paramegravetre pertinent de preacutediction des futurs

entrepreneurs12 Les seules donneacutees disponibles sont celles du groupe GEM

Le niveau de lrsquoentrepreneuriat est deacutetermineacute par le nombre de personnes qui ont reacutepondu

positivement lorsqursquoil leur a eacuteteacute demandeacute si oui ou non ils preacutevoient seuls dans les trois

prochaines anneacutees ou avec drsquoautres de creacuteer une activiteacute eacuteconomique y compris dans le cadre

drsquoun auto emploi

8 BOUYACOUB quel deacuteveloppement eacuteconomique depuis 50 ans LHarmattan | Confluences Meacutediterraneacutee 20122 - Ndeg81pp 83-102p99 9 MASUDA T The Determinants of Latent Entrepreneurship in Japan Small Business Economics Ndeg 26 2006 pp 227- 240p227 10 THOMPSON E R Individual Entrepreneurial Intent Construct Clarification and Development of an Internationally Reliable Metric Entrepreneurship Theory and Practice Vol 33 Ndeg 3 2009pp 669ndash694 p 676 11 MASUDA T idem p227 12 KRUEGER N F Jr amp BRAZEAL D V Entrepreneurial Potential and Potential Entrepreneurs Entrepreneurship Theory and

Practice Ndeg 18 1994 pp 91-104 p 91

7

Selon les enquecirctes reacutealiseacutees entre 2009 agrave 2013 leur nombre est supeacuterieur agrave 20 (Tableau1)

En 2011 le niveau enregistreacute est parmi les plus eacuteleveacute au monde qui classe lrsquoAlgeacuterie en

deuxiegraveme position apregraves le Chili (46) En 2013 le niveau est bien supeacuterieur agrave celui des pays

de lrsquoUnion Europeacuteenne (135) et deacutepasse de loin la moyenne mondiale qui est de 23513

Tableau 1 Niveau drsquoentrepreneuriat latent en Algeacuterie

Anneacutees 2009 2011 2012 2013

Entrepreneuriat latent

En de la population adulte

(18 - 64 ans))

261

439

2143

366

Source Lest rapports GEM de 2009 2011 2012 et de 2013

Le niveau relativement eacuteleveacute de lrsquoentrepreneuriat latent peut paraitre un signe positif de

lrsquoesprit entrepreneurial mais si lrsquoon tient compte du niveau de deacuteveloppement du pays le

constat doit ecirctre relativiseacute Sur le long terme il ressort selon les mecircmes enquecirctes que les

niveaux drsquointention les plus eacuteleveacute sont enregistreacutes dans les pays dont le deacuteveloppement est tireacute

principalement des revenues drsquoune ressource naturelle14 Dans ces eacuteconomies les facteurs

comme la formation le financement le marcheacute de travail ne favorise pas le deacuteveloppement de

lrsquoactiviteacute eacuteconomique susceptible drsquoameacuteliorer la position du pays dans le champ de la

compeacutetitiviteacute internationale Par contre les niveaux drsquointention les plus faibles sont enregistreacutes

dans les pays les plus avanceacutes

Lrsquoautre caracteacuteristique qui nous inteacuteresse plus particuliegraverement est lrsquoeacutecart persistant entre le

niveau de lrsquoentrepreneuriat potentiel et lrsquoentrepreneuriat reacuteel15 Cet eacutecart reflet le nombre de

personnes qui affichent une anticipation pour lrsquoentrepreneuriat mais qui nrsquoont pas passeacute agrave lrsquoacte

drsquoentreprendre comme crsquoest le cas en 2011 ougrave cet eacutecart srsquoeacutelegraveve agrave 34

Tableau 2 Ecart entre Entrepreneuriat latent et entrepreneuriat reacuteel selon les donneacutees GEM

2009 2011 2012 2013

Entrepreneuriat Latent 261 439 2143 366

Entrepreneuriat Reacuteel 167 97 8 49

Ecart 94 342 1343 317

Source calculeacute par lrsquoauteur sur la base des donneacutees de GEM de 2009 2011 2012 et de 2013

13 Rapport de GEM de 2013 httpwwwgemconsortiumorgreport 14Le niveau de deacuteveloppement des pays est deacutetermineacute par lrsquoindicateur de compeacutetitiviteacute global Global Competitiveness Index (GCI calculeacute par le Forum Economique Mondial voir agrave ce titre SCHWAB K World Economic Forum The Global Competitiveness Report2013ndash2014Full Data Edition 15Lrsquoentrepreneuriat reacuteel selon les enquecirctes de GEM est calculeacute selon lrsquoindicateur Total Early Stage Entrepreneurial Activity (TEA) cet indicateur mesure le nombre de personnes qui deacuteclarent ecirctre en plein creacuteation drsquoune entreprise ou qui gegraverent une

entreprise de moins de trois anneacutees drsquoexistence Nous reviendrons sur cet indicateur dans le troisiegraveme chapitre

8

Lorsqursquoon compare ce reacutesultat avec le niveau mondial il devient claire que cet eacutecart est

probleacutematique car comme le montre le tableau 3 il semble que cet eacutecart est lieacute au niveau de

performance de lrsquoeacuteconomie Il ressort en effet que plus lrsquoeacuteconomie se deacuteveloppe plus lrsquoeacutecart se

reacuteduit Les donneacutees de 2013 reacutevegravelent pour les pays les moins avanceacutees un lrsquoeacutecart moyen de

229 Ce qui repreacutesente le nombre moyen de personnes qui ne se sont pas engageacutes dans un

processus entrepreneurial alors qursquoils avaient une preacutefeacuterence reacuteelles de le faire La mecircme anneacutee

cet eacutecart est agrave peine 3 dans les pays les plus deacuteveloppeacutes (tableau 3)

Tableau 3 Entrepreneuriat latent selon stade de deacuteveloppement des eacuteconomies

2009 2011 2012 2013

Latent Reacuteel Ecart Latent Reacuteel Ecart Latent Reacuteel Ecart Latent Reacuteel Ecart

Economie fondeacutee sur les

ressources 28 177 103 26 134 126 48 24 24 44 211 229

Eacuteconomie fondeacutee sur

lrsquoefficience 21 112 98 25 111 139 26 13 13 25 144 106

Economie fondeacutee sur

lrsquoinnovation 9 63 27 10 69 31 11 7 4 11 79 31

Source calcul selon les rapports GEM de 2009 20112012 et 2013

Pour mieux cerner la probleacutematique de cet eacutecart les deacuteveloppements qui suivent interrogent les

donneacutees qui mesurent le niveau reacuteel de lrsquoentrepreneuriat

2 Entrepreneuriat reacuteel

Lrsquoentrepreneuriat reacuteel reflegravete le nombre de personnes qui au moment de lrsquoobservation sont

consideacutereacutes comme occupants la fonction drsquoentrepreneur Nous retenons compte tenu des

donneacutees disponibles lrsquoauto emploi la creacuteation de nouvelles entreprises et le niveau de lrsquoactiviteacute

drsquoinnovation dans les entreprises

21 LrsquoAuto emploi une faiblesse qualitative des entrepreneurs

Sur le plan empirique16 lrsquoauto emploi est une forme drsquooccupation ougrave des individus qui

peuvent ecirctre seuls (indeacutependants) ou faisant travailler drsquoautres personnes (employeurs) se

mettent agrave leur propre compte Le revenu de ces derniers deacutepend directement du profit obtenu

de lrsquooffre drsquoun bien ou drsquoun service17 Certes cette forme drsquooccupation nrsquoest pas le synonyme

de lrsquoentrepreneuriat18 car les personnes en auto emploi ne peuvent pas ecirctre consideacutereacutees tous

comme des entrepreneurs Par contre leur nombre peut dans certaine mesure indiquer lrsquooffre

16 Nous ne discutons pas ici les formes et les deacuteterminants de lrsquoauto emploi mais il srsquoagit de reacuteveacuteler quelques tendances qui permettraient de saisir davantage lrsquoeacutecart entre le niveau potentiel et le niveau reacuteel de lrsquoentrepreneuriat 17 Deacutefinition issue des classifications de lrsquoemploi du bureau international du travail (BIT) et de lrsquoOCDE citeacute par STARTIENE G et al concept of self-employment economic and management Ndeg152010pp262-274p264 18 BLANCHFLOWER D G What Makes an Entrepreneur Journal of Labor Economics 1998 Vol 16Ndeg1 pp 26-60p27

9

drsquoentrepreneurs dans la socieacuteteacute19 et par conseacutequence il constitue la premiegravere mesure

approximative de lrsquoentrepreneuriat En effet Les personnes en auto emploi peuvent ecirctre des

entrepreneurs dans la mesure ougrave ils espegraverent tirer de leur activiteacute un revenu incertain par

deacutefinition qui soit supeacuterieur agrave la reacutemuneacuteration drsquoun travail salarial qui est certain20 ou lorsqursquoils

sont engageacutes dans un processus drsquoinnovation ou geacuterant une activiteacute qui exploite une innovation

ou bien lorsque lrsquoactiviteacute qursquoils ont mis en place reacutesulte de lrsquoidentification et de lrsquoexploitation

drsquoune opportuniteacute de marcheacute et enfin lorsque lrsquoactiviteacute eacuteconomique creacuteeacutee se deacuteroule dans une

nouvelle organisation21

Par rapport au contexte Algeacuterien plusieurs auteurs ont montreacute que depuis le deacutebut des

anneacutees 1980 le pheacutenomegravene de lrsquoauto emploi sous ses diffeacuterentes formes commenccedilait agrave

concurrencer le statut de salariat et agrave devenir une nouvelle valeur dans la socieacuteteacute22 Certains

auteurs parlent mecircme de lrsquoeffondrement du salariat23 En terme relatif le niveau de lrsquoauto

emploi sur le long terme semble confirmer cette tendance Entre 1992 et 2014 la part des auto-

employeacutes parmi les occupeacutes a gagneacute presque huit points en terme de volume global Cette

eacutevolution est plus importante compareacutee aux salarieacutes qui toute en restant dominant dans lrsquoemploi

structureacute en perdent quatre point (Tableau 4)

Tableau 4 Emploi salarieacute et lrsquoauto emploi en pourcentage de la population occupeacutee

Emploi en de la population occupeacutee 1992 2004 2014

Employeurs et indeacutependants 20 3170 2745

Salarieacutes 747 6010 7093

Permanents 58 3722 3555

Non permanents 167 2288 35 38

Aides familiaux 53 820 16

Total 100 100 100

Source BOUYACOUB A Emploi et croissance en Algeacuterie de 1990-2003 la question de lrsquoemploi au Maghreb central volume 3 CREAD 240 pages pp128-141 enquecircte emploi et chocircmage 2004 enquecircte emploi aupregraves des meacutenages 2014 ONS p39

Cependant le mouvement enregistreacute sur les dix derniegraveres anneacutees reacutevegravele une tendance

baissiegravere du niveau de lrsquoauto emploi En terme absolu le nombre des indeacutependants et des

employeurs a eacuteteacute multiplieacute par 116 entre 2004 et 2014 alors que le nombre de salarieacutes a eacuteteacute

multiplieacute par 12824 En deacutepit de cette tendance agrave la baisse le volume des auto-employeacutes reste

19 IVERSENJ JOslashRGENSENR MALCHOW-MOslashLLERN Op ct p 22 et 23 drsquoautres approches existent et seront discuteacutees en deacutetaille dans le premier chapitre 20 HAMILTON RT HARPER DA The Entrepreneur in Theory and Practice Journal of Economic Studies Vol 21 No 6 1994 pp 3-18p 8 21 Ces quatre consideacuterations renvoient respectivement aux deacutefinitions de lrsquoentrepreneur de FKNIGHT (1942) SCHUMPETER J (1949) KRIZNERI(1973) et GARTNERW(1985) de lrsquoentrepreneur Ces approches seront discuteacutees dans le premier chapitre 22 BERNARD C En Algeacuterie une nouvelle valeur lauto-emploi In Tiers-Monde tome 29 Ndeg114 1988 pp 295-318 p 316 23 BOUYACOUB A Emploi et croissance en Algeacuterie 1990-2003 CREAD 2003 in la question de lrsquoemploi au Maghreb central volume 3 CREAD 240 pages pp128-141p132 24 Calculeacute selon les donneacutees reacutetrospectives publieacutees dans Activiteacute emploi amp chocircmage au 4egraveme trimestre ONS 2013p12

10

relativement important si lrsquoon precircte agrave une comparaison internationale sommaire Il est bien

supeacuterieur agrave la moyenne mondiale enregistreacutee en 2013 (144)25 Il deacutepasse aussi le niveau

moyen des pays de lrsquoUnion europeacuteenne (1433) et repreacutesente deux fois le niveau enregistreacute en

France en 201326

Dans la litteacuterature empirique le deacutebat sur les deacuteterminants de lrsquoauto emploi dans les pays

les moins deacuteveloppeacutes srsquoest focaliseacute sur la question controverseacutee si cette occupation est le

reacutesultat drsquoun choix ou drsquoune neacutecessiteacute27 Cette question est centrale puisque le niveau de chacune

des situations a un impact sur la croissance la creacuteation drsquoemploi et le deacuteveloppent drsquoune maniegravere

geacuteneacuteral Certaines eacutetudes ont montreacute un lien neacutegatif entre le chocircmage et le travail indeacutependant28

Cette relation caracteacuterise selon les tenants de cette hypothegravese les eacuteconomies qui

enregistrent une croissance soutenue et une relative faiblesse du taux de chocircmage ougrave les

individus sont attitreacutes par de nouvelles opportuniteacutes de marcheacute Ce contexte exerce ainsi un effet

entrepreneurial (entrepreneurial effect) sur le choix drsquooccupation dans la mesure ougrave il peut attirer

de nouveaux entrepreneurs29 Mais drsquoautres recherches avaient conclus autrement

La faiblesse des possibiliteacutes de travail dans les pays enregistrant des taux de chocircmage eacuteleveacute

pousse les individus agrave se mettre agrave leur propre compte30 et exerce sur le long terme un effet de

refuge (refugee effect) sur le choix drsquooccupation des individus Lorsqursquoon croise les donneacutees du

chocircmage et de la part des autos employeacutes il semble que lrsquoindeacutependance professionnelle est un

choix qui ne subi pas la pression du chocircmage Le graphique ci dessous montre que le taux de

chocircmage passe de 15 3 en 2005 agrave 106 en 2014 au moment ou le nombre des autos

employeacutees compareacutes agrave la population occupeacutee augment de 445 point en termes de valeur

relative

25 GINDLINGTH amp NEWHOUSED self-employment in the developing world world Development report world bank 2013 36 page 16 httpsiteresourcesworldbankorg 26 Donneacutees Eurostat de 2013 disponibles sut le site httpeceuropaeueurostatfrdatadatabase 27 PIETROBELLIC et al an empirical study of determinants of self employment in develoing countriesjoural of international development Ndeg 16 2004 pp803-820p803 28 BLANCHFLOWER D G Self-employment in OECD countries Labor Economics Ndeg 72000 pp 471ndash505p 477 29THURIK A R CARREE M A VAN STEL A AUDRETSCH D B Does Self-Employment Reduce Unemployment Journal of Business Venturing Vol23 Ndeg 6 2008 pp673-686p683 30 THURIK A R CARREE M A VAN STEL A AUDRETSCH D B Idem p683

11

Graphique 1 Taux de chocircmage et auto emploi entre 2005-2014

Sources Auto emploi en de la population occupeacutee selon les donneacutees de lrsquoONS Activiteacute emploi amp chocircmage au 4egraveme trimestre ONS 2014

Contrairement agrave ce qui a eacuteteacute constateacute pour certains pays ougrave lrsquoauto emploi reacutesulte

principalement des effets de la crise eacuteconomique sur lrsquoemploi La figure suivante montre pour le

cas de lrsquounion europeacuteenne une augmentation importante du taux de chocircmage depuis 2008 Cette

augmentation est accompagneacutee drsquoune diminution du volume des auto-employeacutes

Graphique 2 Taux de chocircmage et auto emploi dans lrsquoUnion Europeacuteenne entre 2007 et 2014

Source donneacutees Eurostat Union Europeacuteenne (28 pays) de 2007 2014 httpeceuropaeueurostatfrdatadatabase

De ce fait lrsquoengagement dans la voie de lrsquoauto emploi et potentiellement dans lrsquoentrepreneuriat

peut reacutesulter soit drsquoune neacutecessiteacute pour les individus parce que qursquoil nrsquoy a pas drsquoautre alternative

ou drsquoun choix deacutelibeacutereacute qui reflegravete un engagement volontaire Les enquecirctes annuelles de GEM

mesurent la proportion de chacune des situations en diffeacuterenciant des entrepreneurs par

laquoneacutecessiteacuteraquo et des entrepreneurs par laquo opportuniteacute raquo31 Les reacutesultats de GEM reacutevegravelent pour le cas

de lrsquoAlgeacuterie une relative preacutedominance de la deuxiegraveme situation

31 Par Neacutecessiteacute En pourcentage de la population adulte ( 18-64ans) srsquoengageant dans lrsquoentrepreneuriat en lrsquoabsence drsquoune autre alternative Par Opportuniteacute En pourcentage de la population adulte (18-64ans) srsquoengageant dans lrsquoentrepreneuriat pour

exploiter une opportuniteacute dans le marcheacute

2300

2745

153

106

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

-

500

1000

1500

2000

2500

3000

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

auto emploi Taux de chocircmage

0

2

4

6

8

10

12

128

13

132

134

136

138

14

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

auto taux de chomage

12

22 Auto emploi un choix volontaire plutocirct qursquoune neacutecessiteacute

Les recherches empiriques les plus soigneacutees constatent un lien direct entre le niveau de

deacuteveloppement du pays et le rapport entre lrsquoentrepreneuriat drsquoopportuniteacute et lrsquoentrepreneuriat de

neacutecessiteacute32 Dans les pays dont la performance est tireacutee par lrsquoinnovation une grande partie des

entrepreneurs sont guideacutes par les opportuniteacutes dans le marcheacute33 Comme le montre le tableau 5

ils repreacutesentent presque trois fois le nombre drsquoentrepreneurs qui considegraverent leur occupation

comme la seule alternative possible En Algeacuterie les chiffres indiquent une instabiliteacute des

reacutesultats mais par rapport aux donneacutees les plus reacutecentes ce rapport est de 29 (2013) cest-agrave-dire

le nombre drsquoentrepreneur y compris les autos employeacutes qui sont motiveacutes par des opportuniteacutes

repreacutesentent presque trois fois ceux qui se considegraverent obligeacutes de travailler pour leur propre

compte La valeur de ce rapport est eacutetonnamment identique agrave celle des pays deacuteveloppeacutes

Tableau 5 Les motivations entrepreneuriales en Algeacuterie et dans le monde

Ratio entrepreneuriat drsquoopporttuniteacute entrepreneuriat de neacutecessiteacute34 2009 2011 2012 2013

Algeacuterie 28 157 156 29

Economie baseacute sur les resources 144 103 12 151

Economie baseacutee sur lrsquoefficience 128 15 164 145

Economie baseacutee sur lrsquoinnovation 329 317 283 293

Source les rapports de GEM 2009201120122013

23 La faiblesse qualitative de lrsquoauto emploi

En termes de volume lrsquoauto emploi reacutevegravele lrsquoimportance quantitative des personnes qui

se lancent dans des activiteacutes eacuteconomiques indeacutependantes offrant ainsi une image du potentiel

drsquoentrepreneurs qui peuvent eacutemerger dans une eacuteconomie Cette importance relative ne doit pas

cacher des faiblesses importantes les caracteacuteristiques socio deacutemographiques de ceux qui ont

choisi ce type drsquooccupation la faible preacutesence des employeurs qui sont les plus susceptibles

drsquoecirctres consideacutereacutes comme des entrepreneurs et le poids de lrsquoinformel

Faible qualification du capital humain

Les donneacutees socio deacutemographiques de 201435 montrent qursquoils sont en majoriteacute des hommes

(848 ) plus des deux tiers (755) ont un niveau drsquoeacuteducation infeacuterieur au moyen (8anneacutees

de scolarisation) Ils sont uniquement 59 qui possegravedent un niveau universitaire Ils sont

32ZOLTANA How Is Entrepreneurship Good for Economic Growth in Innovations Technology Governance Globalization

2006 vol 1 issue 1 97-107p 102 qui constate un lien significatif et positif entre ce rapport et le PIB par tegravete dans u eacutechantillon de 32 pays 33 ARDAGNA S et LUSARDI A explaining international differences in entrepreneurship the role of individual characteristics

and regulatory constraints NBER working paper series wp 14012 2008 pp1-48p 38 34 Le rapport calcul le nombre drsquoentrepreneurs poursuivant une opportuniteacute sur le nombre drsquoentrepreneurs par neacutecessiteacute 35 Enquecircte aupregraves des meacutenages ONS 2014271 pages

13

geacuteneacuteralement actifs dans des activiteacutes de commerce et de services (428) Ils sont faiblement

preacutesents dans les activiteacutes industrielles (139) Presque les deux tiers (6246) sont installeacutes

dans le milieu urbain Lrsquoactiviteacute qursquoils gegraverent est geacuteneacuteralement de tregraves petite taille Plus de 914

de ces entiteacutes ont moins de quatre salarieacutes et agrave peine 1 emploient plus de 50 salarieacutes La

faible preacutesence des entreprises de taille moyenne et grande est due selon certains auteurs agrave la

faiblesse du niveau de qualification des indeacutependants et des employeurs36

Faible preacutesence des employeurs

Les employeurs qui sont les plus susceptibles drsquooccuper la fonction drsquoentrepreneurs37 sont

une autre faiblesse de lrsquoauto emploi Par rapport au total des emplois la part des employeurs

diminue avec le temps Ils repreacutesentent selon les estimations du BIT agrave 403 en 2014 contre

789 en 2000 (Graphique 3) Lorsqursquoon compare le volume des employeurs par rapport au total

de lrsquoauto emploi il ressort que lorsque les individus choisissent la voie de lrsquoindeacutependance ils

sont de moins en moins tenteacutes de creacuteer des activiteacutes avec les autres Comme le montre le

graphique 3 En 2014 ils repreacutesentent seulement 1389 alors qursquoils eacutetaient 2715 en 2000

Graphique 3 Evolution employeurs rapport agrave lrsquoauto emploi et la population occupeacutee entre 2000

et 2014

Source donneacutees du BIT

Du point de vue de lrsquoauto emploi le niveau de lrsquoentrepreneuriat reacuteel est faible La croissance

du volume est importante mais au delagrave lrsquoaspect quantitatif la faiblesse du nombre drsquoemployeurs

du niveau de qualification des auto-employeacutes et le poids de lrsquoinformel dans ce type

drsquooccupation38 reacutevegravelent une faiblesse qualitative de entrepreneuriat On pourrait aussi conclure

sur cet aspect par le croisement des donneacutees du PIB comme un indice de performance

36 LASSASSIM HAMMOUDANN capital humain et Strat de reacutesidence des employeurs quel impact sur la croissance de la taille de son Enterprise les cahiers du MECAS Volume 4 Ndeg 1 pp197-213p 205 37 STARTIENE G et al op ct p 265 38 En 2014 lrsquoemploi informel repreacutesente 377 de la main drsquoœuvre totale non agricole 406 de lrsquoemploi masculin

et 242 de la main drsquoœuvre feacuteminine

2715

1389

0

2

4

6

8

10

0

5

10

15

20

25

30

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

employeur( de lauto emploi) employeur ( population occupeacutee)

14

eacuteconomique et la part des employeurs comme indice de lrsquoentrepreneuriat reacuteel Le graphique 4

montre que lrsquoeacutevolution du le PIB par tecircte nrsquoest pas sensible agrave lrsquoeacutevolution de ce type

drsquoentrepreneuriat En effet sur la peacuteriode de 1991 agrave 2014 le PIB a eacuteteacute multiplieacute par 31739 alors

que le volume globale des employeurs40 dans touts les branches drsquoactiviteacute a eacuteteacute multiplieacute par

11741

Graphique 4 PIB par tecircte et employeur en de la population active entre 1991 et 2014

Source auteur selon les donneacutees de la banque mondiale et du BIT

Par ailleurs la dynamique de lrsquoauto emploi comme le suggegraverent plusieurs eacutetudes empiriques

est lieacutee agrave la dynamique des entreprises42 On se poserait degraves lors la question sur la nature de

lrsquoeacutevolution de ce type drsquoentiteacutes En effet lorsqursquoon parle drsquoindeacutependants ou drsquoemployeurs on

revient agrave parler des proprieacutetaires dirigeants et en on peut parler de proprieacutetaires dirigeants sans

parler des PME La creacuteation des petites et moyennes entreprises et lrsquoentrepreneuriat sont certes

lieacutes mais ne sont pas des concepts synonymes43 car lrsquoeacutemergence de ce type drsquoentreprises est

une manifestation mais pas la seule des pheacutenomegravenes entrepreneuriaux44 Cependant lrsquoexamen

de leur dynamique dans le temps permet de rendre compte du volume des personnes qui ont

traverseacute le processus depuis lrsquointention qui est une phase de deacutesirabiliteacute agrave la reacutealisation qui est

une phase de faisabiliteacute45 Cette derniegravere est geacuteneacuteralement quantifieacutee par le recensement

systeacutematique de lrsquoenregistrement leacutegal des entreprises Cet enregistrement se fait dans pour le

39 Donneacutees de la banque mondiale sur le site httpsdonneesbanquemondialeorg 40 En de la population active 41 Bureau international du travail sur le site httpwwwiloorgglobalstatistics-and-databases 42 FAGGIOGSILVA O self employment and entrepreneurship in urban and rural labour market Journal of urban economicndeg842014 pp67-85p 43 THURIKR WENNEKERSS Entrepreneurship small business and economic growth Journal of Small Business and Enterprise Development 2004 pp140-149p140 44 VERSTRAETT SAPORTAB creacuteation drsquoentreprise et entrepreneuriat les eacuteditions de lrsquoADREG 2006517 pages p11 45 idem p 32

000

100000

200000

300000

400000

500000

600000

000

100

200

300

400

500

600

employeurs PIB par tecircte

15

cas de lrsquoAlgeacuterie dans le Registre National du Registre du commerce (CNRC) Il srsquoagit dans le

deacuteveloppement qui suit de prendre lrsquoexemple des socieacuteteacutes priveacutees et en particulier les entiteacutes de

production organiseacutees sous forme de personnes morales et qui font partie drsquoun vaste tissu de

petites et moyennes entreprises ( PME)

24 Dynamique entrepreneuriale des socieacuteteacutes priveacutees

En termes drsquoeacutevolution le veacuteritable mouvement des PME a commenceacute avec les reacuteformes de

1989 et plus particuliegraverement apregraves lrsquoavegravenement du code des investissements de 199446 Il srsquoagit

de deux eacuteveacutenements qui marquent le deacutebut du processus de transition vers lrsquoeacuteconomie de

marcheacute Ces entreprises ont reccedilu une attention particuliegravere de la part des pouvoir publics Une

deacutefinition institutionnaliseacutee a vue le jour en 200147 Toute un ministegravere existe pour deacutefinir les

strateacutegies de deacuteveloppement des PME et pour faire le suivie statistique de leur eacutevolution48 et il

existe aujourdrsquohui six agences publiques lieacutees agrave la creacuteation de PME49

Nous utilisons dans ce titre les donneacutees relatives aux socieacuteteacutes crsquoest agrave dire agrave dire des

entreprises organiseacutees sous forme de personne morale Lrsquoeacutevolution du nombre de socieacuteteacutes reflegravete

le dynamisme des entrepreneurs cest-agrave-dire ceux qui ont choisi une forme juridique qui

implique la diffeacuterenciation du patrimoine du proprieacutetaire de celui de lrsquoentreprise mais aussi une

seacuteparation des fonctions de gestion et de proprieacuteteacute

Les jeux de creacuteation et de disparition des socieacuteteacutes Sur la peacuteriode de 2003 agrave 2014 le

volume de ces entreprises a eacuteteacute multiplieacute par 244 alors que le tissu eacuteconomique dans son

ensemble (avec les entreprises personnes physiques) a eacuteteacute multiplieacute par 212 En terme relatif la

part des socieacuteteacutes dans le tissu eacuteconomique enregistre aussi une augmentation sur cette peacuteriode

En 2014 les socieacuteteacutes repreacutesentent presque 115 du tissu eacuteconomique contre 8 en 2004 et

42 en 197750 Lorsqursquoon rapporte le volume de PME au nombre drsquohabitant cette eacutevolution

devra ecirctres relativiseacutee Comme le montre le tableau 6 il existerait en 2014 seulement cinq

entreprise pour 1000 habitant agrave peine deux entreprise de plus par rapport agrave lrsquoanneacutee 2003 Cette

densiteacute parait encore plus faible par rapport agrave la moyenne mondiale qui se situe autour de 3218

socieacuteteacutes par mille habitants51

46BOUYACOUBA Les PME en Algeacuterie quelle reacutealiteacute in Entrepreneurs et PME Approche algeacutero-franccedilaise LrsquoHarmattan 2004 280 pages p 75 47 La loi dorientation sur la promotion de la petite et moyenne entreprise (PME) de 2001 48 Anciennement appeleacute ministegravere de la PME en 1999 depuis 2008 est appeleacute ministegravere de lrsquoindustrie de la PME et de la

promotion de lrsquoinvestissement 49 ANSEJ (1997) ANDI (2001) CNAC (2004) ANGEM (2004) FGAR (2004) CGCIpme (2012) 50 BOUYACOUBA op ct p 89 51 Il srsquoagit des socieacuteteacutes agrave Responsabiliteacute Limiteacutee (SARL) dont les donneacutees sont tireacutes du MSME Country Indicators 2014

International Finance Corporation (IFC) banque mondiale p11

16

Tableau 6 Volume et densiteacute des socieacuteteacutes entre 2004 et 2014

Socieacuteteacutes 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Volume global 79289 91115 102192 109947 118112 130006 142579 151343 159991 170178 180879 193574

En du tissu

eacuteconomique 888 965 986 979 983 1009 1021 1036 1016 1021 1145 1148

Densiteacute Par 1000

habitant 245 278 307 325 344 373 402 419 435 453 472 495

Source calculs de lrsquoauteur sur la base des donneacutees du CNRC et des donneacutees sur la population Banque Mondiale

Le volume des socieacuteteacutes tout comme leur densiteacute est lieacute au jeu de creacuteation et de disparition

des entreprises52 Les donneacutees du CNRC de 2004 agrave 2014 montrent une baisse des niveaux de

creacuteations et une hausse reacuteguliegravere des fermetures drsquoentreprises Sur cette peacuteriode le nombre de

creacuteations nouvelles a eacuteteacute multiplieacute par 171 alors que le nombre de disparitions a eacuteteacute multiplieacute

par 356 En terme relatif les disparitions ont concerneacutes 3 du nombre global drsquoentreprise

existantes en 2003 Dix anneacutees plus tard le nombre drsquoentreprises qui quittent le marcheacute srsquoeacutelegraveve agrave

4 (graphique 5)

Graphique 5 Taux de creacuteation et de disparition des socieacuteteacutes entre 2003 et 2014

Source auteur selon les donneacutees du CNRC

La mortaliteacute des entreprises repreacutesente un pheacutenomegravene naturel et marquant de la vie eacuteconomique

des pays mais son rythme et son ampleur sur le long terme risque drsquoecirctre preacutejudiciable au

renouvellement du tissu eacuteconomique Le graphique 6 indique que le renouvellement53 du stock

de socieacuteteacute entre 2003 et 2014 a perdu 3 point En 2003 il y avait 5 entreprises qui remplacent

une entreprise qui disparait alors qursquoen 2014 il y a seulement 2 entreprises qui compense une

disparition Le renouvellement du tissu eacuteconomique se trouve ainsi fragiliseacute par cette non

compensation des disparitions Lrsquoeacutemergence de nouveaux entrepreneurs dans la sphegravere des

socieacuteteacutes est certes meilleure que celle des entreprises individuelles comme le montre le

graphique 6 mais pour les deux cas la tendance est agrave la baisse En 2014 une entreprise disparait

sur deux creacuteeacutees Alors que les disparitions concernaient une entreprise sur cinq

52 Les disparitions sont mesureacutees la radiation du registre de commerce qui met fin agrave lrsquoexistence leacutegale de lrsquoentreprise 53 Le taux de renouvellement est calculeacute pour une anneacutee N par le rapport des creacuteations drsquoentreprises sur les disparitions

enregistreacutees la mecircme anneacutee (N)

1686

1168

309424

0

5

10

15

20

25

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

taux de creacuteation taux de disparition

17

Graphique 6 taux de renouvegravelement du tissu eacuteconomique entre 2003 et 2014

Source eacutelaboreacute par lrsquoauteur selon les donneacutees du CNRC

25 Dynamiques entrepreneuriale dans le secteur industriel

Ce constat concerne la dynamique des socieacuteteacutes tout secteur confondu mais lorsqursquo on

examine cette dynamique du point de vue des secteurs eacuteconomiques il ressort que lrsquoindustrie

deacuteterminante pour le deacuteveloppement eacuteconomique nrsquoeacutechappe pas agrave cette reacutealiteacute En termes

drsquoeacutevolution quantitative la dynamique de lrsquoindustrie manufacturiegravere et du BTP est la plus faible

comparaison faite avec le commerce et les services Le nombre de socieacuteteacutes dans lrsquoindustrie

manufacturiegravere et le BTP a eacuteteacute multiplieacute 234 alors que le secteur le Commerce et les services

enregistre respective des niveaux de croissance de 313 et 289 Le graphique 7 montre qursquoil y a

de moins en moins drsquoentrepreneurs qui sont attireacutes par lrsquoactiviteacute industrielle54 comparaison faite

avec le secteur du commerce et des services

Graphique 7 creacuteation et disparition dans le secteur de lrsquoindustrie et du BTP entre 2003 et 2014

Source les donneacutees du CNRC

La conseacutequence la plus visible de cette dynamique est la modification de lrsquohieacuterarchie des

secteurs comme le montre le graphique 8 Le poids de ce secteur dans le parc des socieacuteteacutes a

fortement baisseacute Il repreacutesente en 2014 2996 du volume global perdant ainsi presque cinq

point par rapport agrave lrsquoanneacutee 2002 ougrave il srsquoeacutelegraveve agrave 3556

54 Exception faite du secteur agro-alimentaire qui enregistre une croissance du nombre drsquoentreprise

000

100

200

300

400

0

1

2

3

4

5

6

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

socieacuteteacutes personnes physiques

0

5

10

15

20

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

taux de creacuteation taux de disparition

18

Graphique 8 Hieacuterarchie des secteurs eacuteconomiques entre 2002-2014

Source donneacutees du CNRC

26 La dynamique entrepreneuriale et territoire

Un autre fait meacuterite drsquoecirctre souligneacute concerne cette fois-ci la distribution des nouvelles

creacuteations dans le territoire A ce titre BOUYACOUB A55 avait conclus dans une eacutetude qui a

porteacute sur le lien entre le capital humain et lrsquoentrepreneuriat sur une correacutelation significative entre

le stock drsquoentreprise56 existant dans chaque wilayate et le niveau de creacuteation de nouvelles

entreprises Les wilayates qui abritent le nombre le plus eacuteleveacute drsquoentreprises attirent le plus de

nouvelles entreprises Les donneacutees sur le mouvement deacutemographique de socieacuteteacutes de 2014

semblent confirmer cette hypothegravese Le tableau 7 classe selon les donneacutees de 2005 et 2014 les

dix premiegraveres wilayates les plus dynamiques en termes drsquoeacutemergence de nouvelles entreprises Il

ressort en effet que les wilayates les plus peupleacutees en socieacuteteacutes sont celles qui ont enregistreacute le

plus drsquoentreacutees de nouveaux drsquoentrepreneur

Tableau7 Les dix premiegravere wilayates en terme de creacuteation de nouvelles PME

wilayates Stock deacutebut 2005 creacuteation 2005 wilayates Stock deacutebut 2014 Creacuteation 2014

Alger 23311 4988 Alger 62538 5293

Oran 5337 1016 Oran 13784 1769

Constantine 3572 679 Seacutetif 8395 1094

Seacutetif 3366 748 Constantine 8022 768

Tizi Ouzou 3070 441 Blida 6704 794

Blida 2704 570 Bejaia 5690 713

Chlef 2663 575 Tizi Ouzou 5607 667

Bejaia 2499 400 Boumerdes 4872 674

Ouargla 1975 301 Annaba 4327 460

Boumerdes 1917 377 Ouargla 4321 506

Source calculs de lrsquoauteur selon les donneacutees du CNRC de 2005 et 2014

Ce constat est fondamental dans la mesure ougrave crsquoest des entrepreneurs deacutejagrave eacutetablis qui sont

susceptibles drsquoattirer de nouveaux entrepreneurs Autrement exprimeacute il est possible de croire

abstraction faites des autres facteurs drsquoattractiviteacute que les personnes qui possegravedent dans leur

entourage des entrepreneurs deacutejagrave eacutetablis peuvent ecirctre plus exposeacutees au choix de lrsquoentrepreneuriat

55BOUYACOUBA Entrepreneuriat territoire et capital humain in colloque creacuteation drsquoentreprise et territoires Tamanrasset

deacutecembre 2006 p 8 56 Il srsquoagissait des donneacutees sur la PME du ministegravere de la Pme et de lrsquoartisanat de lrsquoeacutepoque

3556

3388

3056

2996

382

3184

0 10 20 30 40 50

industrie en

commerces en

services en

2014 2002

19

Les meacutecanismes drsquoattractiviteacute peuvent ecirctre divers Le graphique 11 nous donne la distribution

spatiale (wilaya) du stock drsquoentreprise existant au deacutebut de lrsquoanneacutee 2014 et les creacuteations

enregistreacutees la mecircme anneacutee

Les deux graphiques se juxtaposent montrant que les nouvelles entreprises nrsquoeacutemergent

pas nrsquoimporte ougrave et vraisemblablement nrsquoimporte comment En deacutefinitive cela laisse supposer

que la dynamique entrepreneuriale nrsquoest pas un fait ex nihilo mais qui semble par contre lieacutes agrave

lrsquoexistence drsquoanteacuteceacutedents qui preacuteceacutedent le deacuteclenchement et la creacuteation effective des entreprises

Graphique 9 Stocks de socieacuteteacute et creacuteation par wilaya en 2014

Source eacutelaboreacute par lrsquoauteur selon les donneacutees du CNRC de 2014

Les donneacutees qui ont eacuteteacute exposeacute indiquent seulement le niveau de lrsquoentrepreneuriat du point

de la creacuteation de nouvelle entreprise Il faudrait compleacuteter lrsquoimage en exposant quelques constats

sur le niveau de lrsquoactiviteacute drsquoinnovation dans ces entreprises Le concept drsquoinnovation a eacuteteacute lieacute agrave

lrsquoentrepreneuriat pour la premiegravere fois par SCHUMPETERJ(1934) Pour lui lrsquoentrepreneur est

un agent dont la fonction est drsquointroduire de nouveaux produits ou de nouvelles combinaisons

productives Lrsquoimportance de ce processus dans lrsquoeacuteconomie reacuteside dans la creacuteation de nouvelles

valeurs dans le marcheacute lrsquoameacutelioration de la productiviteacute et le reacuteeacutequilibrage du marcheacute57 Sur le

plan empirique la mesure de la dynamique drsquoinnovation est faite par plusieurs modaliteacutes

nombre de brevets drsquoinvention exploiteacutes dans lrsquoindustrie les deacutepenses en recherche et

deacuteveloppement par tecircte PIB le nombre drsquoentreprises innovatrices etc Que disent agrave ce titre les

donneacutees disponibles

57 DRAGHICI A ALBULESCU CT Does the entrepreneurial activity enhance the national innovative capacity Social and

Behavioral Sciences Ndeg124 2014pp 388ndash396p 388

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

0

10000

20000

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60000

70000

Ad

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Gh

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a

Rel

izan

e

Stock2013 creation 2014

20

27 Entrepreneuriat et dynamique drsquoinnovation en Algeacuterie

Parmi les indicateurs calculeacutes agrave lrsquoeacutechelle international le Global Innovation Indexe (GII)

deacutetermine un indicateur composite qui integravegre agrave la fois les facteurs qui ameacuteliorent lrsquoactiviteacute

drsquoinnovation (ressources humaines les institutions les infrastructures le financement) et les

reacutesultats des innovations dans la socieacuteteacute (deacuteveloppement et diffusion des connaissances creacuteation

de nouveaux produit et services)58 Le classement geacuteneacuteral de 2014 place lrsquoAlgeacuterie agrave la 133iegraveme

parmi les 142 pays eacutetudieacutes Ce classement prend en compte la capaciteacute drsquoinnovation du pays et

les reacutesultats lrsquoinnovation dans lrsquoeacuteconomie Par rapport agrave ce dernier critegravere lrsquoAlgeacuterie ne reacutealise

pas de grandes performances En termes de classement la position du pays nrsquoa pas quitteacute le

groupe des trente derniers pays comme le montre le tableau 8

Tableau 8 Classement de lrsquoAlgeacuterie selon le GII entre 2010 et 2014

Indicateur Dinnovation 2009 2011 2012 2013 2014

Classement geacuteneacuteral 108 121 124 138 133

Classement selon les reacutesultats de lrsquoinnovation 118 123 136 140 123

Score (0-100) 175 9 117 116 206

Entrepreneuriat Drsquoopportuniteacute 51 60 47 623

Source donneacutee de Global innovation index GII score de 0 agrave 5 en pourcentage du total des entrepreneurs

(TEA) selon les enquecirctes GEM

La faiblesse du niveau drsquoinnovation et ses applications dans le monde industriel est en

contradiction total avec les niveaux de lrsquoentrepreneuriat drsquoopportuniteacute deacutefinie comme la part des

entrepreneurs dont la motivation principale est lrsquoexploitation drsquoune occasion drsquoaffaires En

2013 le volume de ces entrepreneurs est estimeacute agrave 623 du total des entrepreneurs alors que la

mecircme anneacutee le classement de lrsquoAlgeacuterie en terme drsquoutilisation des innovations enregistre un recul

de 4 point (140iegraveme sur 142 pays) Ce constat semble contredire les conclusions de certaines

eacutetudes qui ont eacutetabli un lien direct entre lrsquoentrepreneuriat drsquoopportuniteacute et lrsquoinnovation En

utilisant les mecircmes types de donneacutees DRAGHICI Aet ALBULESCUCT 59 conclus que les

pays qui enregistrent les taux drsquoentrepreneuriat drsquoopportuniteacute les plus eacuteleveacutes sont les plus doteacutes

en capaciteacute drsquoinnovation et drsquoentrepreneurs innovants car une grande partie de ces opportuniteacutes

sont en fait des possibiliteacutes drsquointroduire de nouvelles combinaisons productives

Les donneacutees de GEM de 2009 agrave 2013 confirment la faiblesse des entrepreneurs

innovants Parmi les individus qui sont en plein processus de creacuteation drsquoentreprise ils sont

58 The Global Innovation Index 2013 The Local Dynamics of Innovation Cornell University INSEAD and WIPO 2013417 pages p40 59 DRAGHICI A ALBULESCU CT op ct p 395

21

seulement 1140 qui considegraverent selon leur clients qursquoils ont introduit une nouvelle

combinaison productive (nouveaux produits technologie source drsquoapprovisionnement etc) en

2013

Tableau 9 Entrepreneurs innovants de 2009 agrave 2013 selon les donneacutees GEM

2009 2011 2012 2013

Entrepreneurs innovants 237 211 204 114

Source selon les donneacutees de GEM

Le graphique 10 montre bien la faible performance de lrsquoAlgeacuterie compareacute par rapport agrave un

certaine nombre de pays En Afrique du sud par exemple ils sont presque 46 parmi les

nouveaux entrepreneurs qui deacuteclarent avoir introduit un bien ou un service consideacutereacute comme

original par les consommateurs Leurs nombre repreacutesentent ainsi plus de 4 fois celui enregistreacute

en Algeacuterie

Graphique 10 La part des entrepreneurs innovants en Algeacuterie et dans le monde en 2013

Source eacutelaboreacute par lrsquoauteur selon les donneacutees GEM de 2013

Sur le long terme le volume des entrepreneurs innovants est fortement lieacute au niveau de

deacuteveloppement des pays Comme le montrent les donneacutees du tableau 10 La transition drsquoun

niveau de deacuteveloppent vers un niveau supeacuterieur semble exiger un niveau plus important de

lrsquoentrepreneuriat fondeacute sur les activiteacutes drsquoinnovation Dans les pays les plus avanceacutes la part des

entrepreneurs qui se considegraverent comment innovateurs repreacutesente 264 du total des creacuteateurs

drsquoentreprise contre 16 dans les pays dont le deacuteveloppement deacutepend des revenus drsquoune

ressource naturelle

Tableau 10 Entrepreneurs innovants selon les niveaux de deacuteveloppement des pays

Niveau de deacuteveloppement des pays Entrepreneurs innovants

Algeacuterie 1140

Economie baseacutes sur les revenus drsquoune ressource naturelle 162

Economie en transition vers niveau 3 189

Economie baseacute sur lrsquoefficience 270

Economie en transition vers niveau 5 271

Economie baseacutee sur lrsquoinnovation 264

Source donneacutees de lrsquoenquecircte de GEM de 2013 en du total des entrepreneurs

1140

4560

000500

100015002000250030003500400045005000

22

3 CONSTAT PARTIELS SUR LrsquoENTREPRENEURIAT EN ALGERIE

Les constats faits jusqursquoagrave ce niveau ont mis en relief un eacutecart quantitatif important entre les

individus qui deacutesirent devenir entrepreneurs et ceux que lrsquoon pourrait consideacuterer comme des

entrepreneurs reacuteels Lrsquoexamen de la dynamique de lrsquoauto emploi la creacuteation de socieacuteteacutes et

lrsquoinnovation ont permis de constater une faiblesse qualitative de lrsquoentrepreneuriat en Algeacuterie

Cela conduit naturellement agrave srsquointerroger sur les causes possibles partant de lrsquohypothegravese que ce

niveau nrsquoest pas un niveau drsquoeacutequilibre cest-agrave-dire u niveau qui soit en adeacutequation par rapport

agrave la demande sociale qui peut ecirctre nourrie par diffeacuterents acteurs lrsquoeacutetat la population les

collectiviteacutes territoriales et les grandes entreprises60 A ce titre deux seacuteries de facteurs peuvent

avoir une influence sur lrsquoapparition drsquoentrepreneurs des facteurs Endogegravenes incorporeacutes dans

lrsquoindividu comme lrsquoacircge lrsquoeacuteducation lrsquoexpeacuterience lrsquoaversion pour le risque et des facteurs dits

Exogegravenes qui renvoient au contexte sous ces diffeacuterentes formes la culture les normes sociales

et les institutions Pour une grande majoriteacute de speacutecialistes ce dernier type constitue une des

sources de blocage agrave lrsquoactiviteacute entrepreneuriale an Algeacuterie61

II- LE CONTEXTE DE LrsquoENTREPRENEURIAT EN ALGERIE

Du point de vue global le contexte renvoie aux institutions existantes dans lrsquoeacuteconomie

Depuis long temps les eacuteconomistes ont poseacute lrsquohypothegravese de la deacutependance de la croissance et

du deacuteveloppement eacuteconomique de maniegravere geacuteneacuterale envers la qualiteacute des institutions et des

arrangements institutionnels utiliseacutees par les acteurs62 Empiriquement elles se traduisentt par les

regravegles formelles et informelles qui ont pour fonction de reacuteduire lrsquoincertitude et de creacuteer un ordre

dans les interactions eacuteconomiques politiques et sociales63 A travers quelques exemples nous

tenterions de mettre en exergue les faiblesses du point de vue des institutions formelles dans le

but drsquointroduire le capital social entrepreneurial comme une cateacutegorie drsquoinstitution dont les

caracteacuteristiques et surtout lrsquoimpact sur lrsquoentrepreneuriat est une conseacutequence de la faiblesse des

institutions formelles Nous donnerons dans ce qui suit lrsquoexemple de la reacutegulation (les

60 GRIOI THURIKR determinants of entrepreneurship in Europe discussion papers on entrepreneurship growth and public policy23apges p6 61 BOUYACOUB A croissance eacuteconomique atouts et blocage drsquoun veacuteritable deacuteveloppement eacuteconomique de lrsquoAlgeacuterie contemporaine in site web wwwcdesoranorg Nous donnerons quelques exemples qui serviront plus tard dans la construction de lrsquoobjet de cette thegravese 62 MEacuteNARD C Lrsquoapproche neacuteo-institutionnelle des concepts une meacutethode des reacutesultats Cahiers drsquoeacuteconomie politique LrsquoHarmattan Ndeg 44 2003 pp 103- 118p 105 63 NORTH D C Institutions The Journal of Economic Perspectives Vol5 No 1 1991 pp 97-112p 97

23

proceacutedures administratives lieacutees agrave la creacuteation drsquoentreprise) lrsquoaccegraves aux financements et aux

ressources informationnelles

1 Les instituions formelles comme un contexte peut propice agrave lrsquoEntrepreneuriat

Le contexte institutionnel est formeacute drsquoun ensemble drsquoinfrastructures drsquoactiviteacutes et de services

qui ont pour but a) drsquoassister lrsquoentrepreneur dans les diffeacuterentes taches qursquoil doit accomplir pour

creacuteer et deacutevelopper son entreprise b) procurer les ressources physiques et financiegraveres c) des

informations d) des connaissances64

11 le cadre reacuteglementaire lieacutee agrave la creacuteation drsquoentreprise

A ce titre les donneacutees internationales (banque mondiale centres speacutecialiseacutes) ont montreacute la

faiblesse de ce contexte et de son inadeacutequation en Algeacuterie65 Nous prenons lrsquoexemple de la

qualiteacute du systegraveme formel de reacutegulation (proceacutedures administratives) lieacute agrave la creacuteation drsquoentreprise

(de type SARL) en Algeacuterie Les eacutetudes de Doing Business offrent chaque anneacutee un aperccedilu sur

la qualiteacute de ce systegraveme dans en moyenne 183 pays Les donneacutees reacutevegravelent que pour creacuteer une

entreprise de type SARL il faudrait accomplir quatorze (14) proceacutedures qui prendrait en

moyenne 25 jours et il faudrait payer au moins lrsquoeacutequivalent de 121 du revenue par tecircte

drsquohabitant Faire la mecircme chose en Italie neacutecessiterait six (06) proceacutedures pour une dureacutee

moyenne 6 jours66 Contrairement agrave un entrepreneur agrave Singapour (classeacute 1ier en 2012) qui peut

creacuteer une entreprise en trois jours en passant par trois proceacutedures et en payant lrsquoeacutequivalent de

07 du revenu par tecircte Avec de telles conditions lrsquoAlgeacuterie est classeacutee 153iegraveme en 2014 avec

un net recul par rapport agrave 2007 ougrave le pays eacutetait classeacute 116 sur 183 pays Le graphique 11

compare les performances de lrsquoAlgeacuterie en matiegravere de climat des affaire 67 avec les pays du

MENA et la Turquie

Graphique 11 Classement de lrsquoAlgeacuterie en 2014 selon les indicateurs de Doing Business

64 TAN TM TAN W L et YOUNG J E Entrepreneurial Infrastructure in Singapore Developing a Model and Mapping Participation (2000) Journal of Entrepreneurship Vol 9Ndeg 1 Research Collection Lee Kong Chian School Of Business2000pp1-31 p 4

65 BOUYACOUB A Croissance eacuteconomique et deacuteveloppement 1962-2012 quel bilan Insanyat Ndeg 58 pp91-113 66 Comparing regulation for domestic firms in 183 economies doing doing business 2012 The World Bank 212 page p 78 67 Crsquoest le terme utiliseacute par la banque mondiale pour deacutesigner le contexte de la creacuteation drsquoentreprise

0

50

100

150

200creacuteation

obtention de permis

de construire

racordement

electriciteacute

enregistrement

proprieacuteteacute

obtention de precirct

protection

investisseur

paiement des taxes

commerce

intenational

renforcement des

contrats

resolution des

conflits

aleacuterie 2014

MENA2014

turquie

Source Rapport doing

business Algeacuterie de 2012

24

Lorsqursquoon examine de preacutet ce classement le premier paradoxe qui apparait est celui la

faiblesse du coucirct de creacuteation68 drsquoentreprise (tableau 11) Ce coucirct est lrsquoeacutequivalent de 129 du

revenu par tecircte drsquohabitant en 2011 proche de celui enregistreacute par la Turquie qui affiche un taux

de 112 Il est encors plus faible que celui de lrsquoItalie dont le taux srsquoeacutelegraveve agrave 158 Sur cette

peacuteriode les frais lieacutes agrave lrsquoeacutetabliseemnt de lrsquoentrepise dinimuent consideacuterablement alors que la

faciliteacute globale lrsquoentrepreneuriat ne srsquoameacuteliorent pas

Tableau 11 Coucirct pour deacutemarrer une activiteacute economique en Algeacuterie 2004-2013

2004 2012 2014

Algeacuterie 163 121 124

Maroc 266 157 95

Turquie 368 112 127

Espagne 168 47 47

France 30 09 09

Source eacutevalueacute par rapport au revenu par tete drsquoahabitant doing business banque mondiale de 20042012 et 2014

Ce type de donneacutees montre que les deacutepenses qui doivent eacutetres acquiter par lrsquoentrepreneur

ne sont pas le veacuteritable blocage du processu drsquoemergence drsquoentreprise mais crsquoest plutocirct le

chemin agrave pacourir pour y parvenir A ce titre le premier obstacl geacuteneacuteralement indiqueacute par les

chercheurs revoie aux difficulteacutes de financement de lrsquoactiviteacute aussi biendans laohase de

deacutemarrage au dans la phase de deacuteveloppent

12 LrsquoAccegraves au financement bancaire

Plusieurs recherches ont montreacute que la disponibiliteacute du financement formel (hors celui

apporteacutees par lrsquoenrepreneurs) est un deacuteterminant important du niveau drsquoactiviteacute entrepreneuriale

dans un pays 69 Dans les pays les plus avanceacutes lrsquoobtention des creacutedits bancaires ne constituent

pas une veacuteritable contrainte pour la creacuteation et le deacutevelopment des petites structures de

productionOr la reacutealieacute en Algeacuterie est paradoxale par rapport agrave ce point Selon le dernier

recensement eacuteconomique (2011) seulement 221 des entrepreneurs employant entre 50 et 249

salarieacutes deacuteclarent recourir aux emprunts bancaires Plus de 83 des chefs drsquoentreprises tout

secteur confondu deacuteclarent srsquoautofinancer70 Le niveau eacuteleveacute de lrsquoauto financement semble se

conjugueacute avec les faibles niveaux du financement bancaire du secteur priveacute Les donneacutees sur le

financement de lrsquoeacuteconomie indiquent une faiblesse tregraves importante du volume des creacutedits

destineacutes au secteur priveacute Seulement 1854 de la richesse creacutee dans le pays est alloueacutee au

68 Ce coucirct inclus tout les frais lies agrave lrsquoobtention des services publics ou priveacutes neacutecessaires agrave la creacuteation leacutegale de lrsquoentreprise 69 MINNITI M Entrepreneurship and network externalities Journal of Economic Behavior amp Organization Vol 57 (2005) pp 1ndash27 p 3 70 Reacutesultat deacutefinitifs du recensement eacuteconomique ONS 2012 p 27

25

secteur priveacute ( graphique12) alors que ce secteur produit 854 71 de la valeur ajouteacutee (hors

hydrocarbures) La tunisie par exemple a consacreacute en 2012 plus de 76 de son PIB au

financement des entreprises priveacutees

Graphique 12 Evolution des creacutedits alloueacutes au secteur priveacute en Algeacuterie et tunise

Source donneacutees de la banque mondiale Algeacuterie et tunisie

Cette faiblesse qui parait paradoxale par rapport aux sur liquiditeacutes deacutetenues par les banques

publiques72 La faiblesse du reacuteseau bancaire et le niveau de transparence73 constituent pour

plsuieurs auteurs les raisons objectives pouvant expliquer la faiblesse des emprunts destineacutes aux

entreprises En effet le financement nrsquoest pas seulement une transaction marchande Il deacutepend

aussi des interactions sociales entres les diffeacuterentes intervenants Ce type de relations ameacuteliorent

la visibiliteacute des deux parties quant aux conditions et aux consquences du financement Ce

manque de visibiliteacute soulegraveve un autre type diffculteacute le manque de ressources informationnelles

13 Accegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances

Lrsquoeacutemergence drsquoune entreprise peut eacutetre vue gracircce agrave lrsquoacuisition de lrsquoinformation comme

un processus drsquoapprentissage qui est neacutecessaire pour surmonter les limites intrinseacuteques agrave la

nouveauteacute de cette entreprise dans le marcheacute74 Les nouveaux entrepreneurs doivent non

seulement connaitre les reacutegles admnistraives lieacutees agrave la creacuteation de leur entreprise mais aussi

acceacuteder aux diverses connaissances sucsceptibles drsquoameacuteliorer les chances de reacuteussite apregraves la

creacuteation75

71 Les comptes eacuteconomiques de 2000 agrave 2014 Ndeg 7092015 office national des statistiques p 27 72 BOUYACOUB A Le rationnement drastique du creacutedit au secteur priveacute en Algeacuterie pourquoi EL WATAN 22102012 73 BOUYACOUB A idem 74 JENSSEN JI et KOENIG H F The Effect of Social Networks on Resource Access and Business Start-ups European Planning Studies Vol 10 Ndeg8 2002pp1039-1046 75 ESTRIN S KOROSTELEVA J MICKIEWICZT Which institutions encourage entrepreneurial growth aspirations Journal

of Business Venturing Ndeg 282013pp564ndash580p 564

1854

7451

-

2000

4000

6000

8000

10000Algeacuterie Tunisie Turquie Maroc

26

Les sources drsquoinformations sont diverses administration publique experts bureaux

drsquoeacutetudesetc A ce titre le nombre de professionnl de la comptabiliteacute ( experts comptables

commissaires aux comptes et comptables agreacuteeacutes) srsquoeacutelegraveve en 2014 agrave 3421 Compareacute au volume

des entreprises succeptibles de former la demande de service notamment en consiassances ce

nombre est tregraves faible Comme le montre le tableau 12 la densiteacute de ces professionnels srsquoeacuteleacuteve agrave

5 pour 1000 entreprise en France cette densiteacute est de 18 professionnel pour 1000 entreprise

Tableau 12 Le nombre des Profesionnels de la comptabiliteacute en Algeacuterie et en France

Algegraverie (1) France (2)

Expert comptable 233 37500

Commissaire aux comptes 1708 19134

Comptables agreacutees 1480 -

Total PME 496989 (3) 3138000(4)

Sources (1) Rapport moral et financier de 2014 chambre nationale des commissaires aux comptes (2) la compagnie

nationale des commissaires aux comptes et de lrsquoordre des experts comptable (3) PME priveacutees selon les donneacutees de 2014 du

ministegravere de lindustrie de la PME et de la promotion de lrsquoinvestissement (4)PME et micro entreprises donneacutees de lrsquoINSEE de 2014

Dans le domaine de lrsquoexpertise technique le nombre drsquoexperts aggreacuteeacutes dans tout le

teacuterritoire srsquoeacuteleacuteve agrave peine agrave 11276 Dans le domaine du conseil en gestion ( marketing

ressources humaines TIC) le nombre des cabinets speacutecialieacutes aggreacuteeacutes est de 13877 Ces chiffres

refletent une faiblesse des infrastructure et des services capables de fournire des conaissances et

des informations pour les entrepreneurs eacutetablis ou pour ceux qui veulent le devenir

Ce type drsquoinfrastructure et la formation dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat sont

importantes pour lrsquoentrepreneuriat dans la mesure ougrave elle forment la dimension cognitive lieacutee agrave

lrsquoacte entreprenreneurial Dans une reacutescente eacutetude qui portait sur 14 pays eacutemergeants CLERCK

et al ont montreacute un lien eacutetroit entre le niveau de connaissances des individus sur les

opportuniteacutes eacuteconomiques les techniques de gestion des entreprises et les modaliteacutes drsquoaccegraves aux

ressources critiques pour se lancer dans la creacuteation drsquoentrerpises et le niveau de lrsquoactiviteacute

entrepreneuriale78

Les eacuteleacutements empiriques que nous venant drsquoeacutevoquer deacutecrivent les condition dans

lesquelle les individus se lancent dans lrsquoentrepreneuriat en Algeacuterie La question qui srsquoimpose

est de savoir comment ces derniers reacuteagissent pour faire face agrave ces contraintes quel type de

76 Liste des experts en eacutetudes geacuteologiques et miniegraveres agreacuteeacutes ministegravere de la PME Catalogue des bureaux drsquoeacutetudes et de consulting ministegravere de la PME 77 Catalogue des bureaux drsquoeacutetudes et de consulting ministegravere de la PME

78 DE CLERCQ D DANIS W DAKHLIM The moderating effect of institutional context on the relationship between associational activity and new business activity in emerging economies International Business ReviewNdeg19 2010pp 85ndash101p

95

27

meacutecanisme utisilsent-ils pour acqueacuterir les ressources deacutetecter les opportuniteacutesreacuteduire les

incertitudes Les eacutetudes empiriques les plus eacutelaboreacutees semblent aboutir agrave lrsquoide que se sont les

institutions informelles qui devienent le meacutecismes preacutepodeacuterant dans lrsquoactiviteacute eacuteconomques

2 Les conseacutequences de la faiblesse des institutions formelles

Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat ces instituiins lorsursquoelles sont faibles geacuteneacuterent des effets

contre productifs pour lrsquoinvestissment drsquoune maniegravere geacuteneacuterales et pour lrsquoentrepreneuriat de

maniegravere particuliegravere Les recherches enmpiriques disponilbes les plus soigneacutees consideacuterent que

les institutions infomelles notamment les relations personnelles deviennent deacuteterminantes dans

le processus entrepreneurial est de sa reacuteussite Ce qui par conseacutequence deacuteterminent le niveau

quantitatif et qualitif de lrsquoentrepreneuriat dans une eacuteconomie

21 Lrsquoimportance relative des institutions informelles

La deuxiegraveme consquence de la faiblesse des institutions formelles est lrsquoapparition des relations

informelles comme deacutetrminantes dans lrsquoengagement des individus dans lrsquoentrepreneuriat Une

litteacuterature empirique abondnate postulent que les comportements et les attitudes des

entrepreneurs ou ceux qui preacutevoientt de le devenir reflegravetent les limites des opportuniteacutes

qursquooffrent les institutions preacutevalant dans lrsquoeacuteconomie 79 Crsquoest en ces termes que ARDAGNA S et

LUSARDI A concluent une analyse empirique sur le role ds institutions dans la creacuteation

drsquoentreprise Regulation has the greatest impact on the effects of social networks business

skills attitudes toward risk and working status Specifi -cally regulation attenuates the effect

of social networks business skills and working status on entrepreneurship while it strengthens

the impact of attitudes toward risk80

Dans une eacutetude qui a porteacute sur un groupe drsquoentrepreneurs de France de Russie de chine et

des Etats unies HIT MA et al ont montreacute que le densiteacute du reacuteseau social des entrepreneurs

devient deacuteterminant dans la croissances des nouvelles entreprises lorsque les regravegles formelle

deviennent inneacutefiscientes81 Ce constat semble aussi ecirctre une caracteacuterisqtue fondamentale des

eacuteconomies en plein transition En effet Les travaux empiriques qui ont eacutetudieacute lrsquoentrepreneuriat

dans les pays en transition aboutissent en grand majoriteacute agrave ce reacutesultat Le niveau bas de leur

activiteacute entrepreneuriale compareacute aux pays deacuteveloppeacutes srsquoexplique en grande partie par

lrsquoinadeacutequation de leurs institutions formelles et une importance aveacutereacutee des relation informelles

79 ESTRIN S KOROSTELEVA J MICKIEWICZT opct p 564 80 ARDAGNA S et LUSARDI A Chapter I Explaining International Differences in Entrepreneurship The Role of Individual Characteristics and Regulatory Constraints in international differences in entrepreneurship in National Bureau of Economic

research2010 pp 17-62 p20 81 HITTMA et al Institutionalism polycentricism entrepreneurrsquos social network and new venture growth academy of

management journal Vol 56 Ndeg4 2013 pp1024-1049 p1040

28

pour la creacuteation de nouvelles entreprises82 AIDIS R et al83 ont montreacute pour le cas de la

Russie que Russia is characterized by an intrusive and hostile business environment in which

contacts with both other existing businesses and state administration play a decisive role in

networking

Le deacuteveloppment des reacuteseaux fermeacutes constitue la deuxiegraveme conseacutequence de la faiblesse des

institutions Une grande partie de ces reacuteseaux sont mobiliseacutes non pas pour des activiteacutes

productives comme lrsquoinnovation mais pour des activiteacutes improductives cherchant agrave capturer

une rente et des activiteacutes destructives comme le crime Much of the networking activity is not in

the efficiencyreal productivity-enhancing sphere but in the form of unproductive activities in the

lsquocontrolrsquo sphererdquo84 avaient conclu ces auteurs

Pour plusieurs observateurs lorsque lrsquoentrepreneur nrsquooccupe pas une place centrale dans

lrsquoeacuteconomie agrave cause notamment drsquoun contexte institutionnel deacutefavorable le processus de

transition eacuteconomique ne sera pas acheveacute La transition nrsquoest pas seulement lrsquoaffaire du

gouvernement qui met en œuvre certaines politiques et met en place des regravegles formelles mais

aussi drsquoentrepreneurs qui de par la creacuteation drsquoactiviteacutes productives de respect des contrats

creacuteent de nouvelles regravegles dans le marcheacute85 Le reacuteseau fermeacute renvoie aussi agrave la place de la

famille dans les activiteacutes eacuteconomiques Plusieurs eacutetudes ont montreacute que la deacutependance des

activiteacutes eacuteconomiques aux cercles familiaux ne produit pas un effet positif sur le

deacuteveloppement86

IIILES PREMIERES INETRROGATIONS

Les constats que nous avions pus faire sur le niveau de lrsquoentrepreneuriat en Algeacuterie

interpellent en ce qui nous concerne deux type drsquointerrogation La premiegravere qui nous

semble importante est drsquoordre meacutethodologique Nous pensons que lrsquoanalyse de

lrsquoentrepreneuriat par des approximations comme la deacutemographie des drsquoentreprise lrsquoauto

emploi ou lrsquoinnovation appreacutehendent ce pheacutenomegravene comme une photographie instantaneacutee

drsquoun eacuteveacutenement et suppose une homogeacuteneacuteiteacute du pheacutenomegravene tant du point de vue du reacutesultat

82 ESTRIN S MICKIEWICZ Entrepreneurship in Transition Economies The Role of Institutions and Generational Change in

The Dynamics of Entrepreneurship Evidence from Global Entrepreneurship Monitor Data oxford university press 2011 321 page p192 83AIDIS R ESTRIN S MICKIEWICZ T Institutions and Entrepreneurship Development in Russia A Comparative Perspective Journal of Business Venturing 2008Vol 23 pp 656ndash672 p669 84AIDIS R ESTRIN S MICKIEWICZ T idem p 670 85 MCMILLAN J et WOODRUFF C The Central Role of Entrepreneurs in Transition Economies Journal of Economic Perspectives Vol 16 Ndeg 3 2002 pp 153-170p 168 86 SABATINI F The Role of Social Capital in Economic Development Investigating the Causal Nexus through Structural

Equations Models 2001 httppapersssrncomsol3paperscfmabstract_id=901361 consulteacute le 01 122013

29

que la forme du processus87 Il y a un risque de passer agrave coteacute de certains eacuteleacutements qui

permettent de mieux comprendre son deacuteclenchement son deacuteroulement dans le temps sa

reacuteussite ou bien son eacutechec En effet les donneacutees sur lrsquoauto emploi les niveaux drsquointention

entrepreneuriale et la dynamique es creacuteations des entreprises ont reacuteveacuteleacute qursquoil y un eacutecart

entre le niveau potentiel et le niveau reacuteel de lrsquoentrepreneuriat Cet eacutecart qui est certes

naturel car comme le notait HERNANDEZEM laquo les individus nrsquoaffichent pas tous une

intention drsquoentreprendre ceux qui le font nrsquoarrivent tous agrave creacuteer une entreprise et parmi

ceux qui ont creacuteeacute une entreprise ne reacuteussissent pas tous agrave persister sur le marcheacute raquo88 Mais

lorsqursquoon raisonne sur le plan individuel le passage agrave lrsquoacte constitue un espace de

probleacutematisation aussi bien pour lrsquoentrepreneur degraves lors qursquoil est fait de contraintes de

limitation des possibleset drsquoimposition de lignes de conduites par rapport agrave un champ des

possibles89 mais aussi pour celui qursquoil lrsquoobserve (le chercheur) Lrsquoentrepreneuriat est

fondamentalement un pheacutenomegravene baseacute sur lrsquoaction90 ougrave la connaissance des comportements

et des attitudes de ceux qui y participent deviennent des objets importants pour la

compreacutehension de ce pheacutenomegravene

2 La deuxiegraveme implication reflegravete lrsquoimportance du contexte pour ce type

drsquoactiviteacute Depuis les travaux de BAUMOLW91 il est devenu admi que la contribution

productive de lrsquoentrepreneuriat agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique deacutepend du cadre institutionnel cest-

agrave-dire les regravegles du jeu dans lequel opeacuterent les entrepreneurs et eacutevoluent Les constats faits

sur les contraintes administratives drsquoaccegraves financement et aux ressources informationnelles

ont souligneacute la faiblesse de lrsquoenvironnement entrepreneurial en Algeacuterie Cette situation nous

conduisent agrave srsquointerroger sur les meacutecanismes alteacuterenatifs dont font usage les personnes qui

qui srsquoengagent et reacuteussissent dans lrsquoentrepreneuriat Nous nous interressons en particulier

au reacuteseau social des entrepreneurs

Cette articlutaion entre les activiteacutes des entrepreneurs et leur reacuteseau social srsquoinscrit dans un

segment du domaine de lrsquoentrepreneuriat qui porte sur ce qui est appeleacute le capital social

87 Creacuteation drsquoentreprise contributions Eacutepisteacutemologiques et modeacutelisation Thegravese pour le doctorat egraves Sciences de Gestion Universiteacute Pierre Mendegraves France (Grenoble II) Ecole Supeacuterieure des Affaires soutenu en 1993430 page p 110 88 Expression emprunteacutee agrave HERNANDEZ E M Entrepreneuriat comme processus Revue internationale PME vol 8 Ndeg 1 1995 p107-119 p 115 89 SCHMITT C Les situations entrepreneuriales proposition drsquoune nouvelle grille drsquoanalyse pour aborder le pheacutenomegravene entrepreneurial Revue Economique et Sociale Ndeg 3 2009 pp11-4p 17 90 MOROZPW et HINDLEK Entrepreneurship as a process toward harmonizing multiple perspectives Entrepreneurship Theory and Practice Vol 36Ndeg 42011pp781ndash818p 785 91 How the entrepreneur acts at a given time and place depends heavily on the rules of the game- the reward structure in the economy-that happen to prevail in BAUMOL WJ Entrepreneurship Productive Unproductive and Destructive Journal of

Political Economy 1990 vol 98 Ndeg 5pp 893-921p 894

30

entrepreneurial Ce dernier a fait lrsquoobjet drsquoun riche deacutebat theacuteorique et une littarature empirique

abondante notamment sur les beacuteneacutefices que peuvent tirer les entrepreneurs de leur possession de

ce type de capital Le titre suivant a pour objectif drsquoidentifier lrsquoobjet de cette theacutese en deacutelimtant

le champs theacuteorique et conceptuel dans lequel nous comptant articuler le capital social et le fait

entrepreneurial

Bien que la recherche sur ces deux pheacutenomegravenes srsquoest eacutenormeacutement deacuteveloppeacutee depuis une

trentaines drsquoanneacutees92 le constats fait aujourdrsquohui est que les probleacutematiques du capital social

dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat sont envisgeables selon diffeacuterent niveau drsquoanalyse

(individuel organisationnel national ) et des construction theacuteorique et meacutethodologiques tregraves

heacuteteacutegogegravenes93 Drsquoune part lrsquoabsence sur le plan theacuteorique drsquoune grille de lecture deacutefinitive

permettant de deacutefinir avec preacutecision les termes de cette relation et de faciliter la recherche

empirique et la nature des mateacuteriaux empiriques dont nous diposons ( des donneacutees secondaires)

implique la neacutecessiteacute drsquoopeacuterer des choix que nous tenterons drsquoexpliciter Par conseacutequence ce

titre envisage la fomalisation de lrsquoobjet de cette receherche Il srsquoagit de preacuteciser le champs

scientifique dans lequel il srsquoinscrit les concepts qui permettent une formulation opeacuteratoire sur le

lien entre le capital social et le fait entrepreneurial et les reacutesultats des receherches essentielles

sur le sujet94 Les choix qui seront fait ont des implications sur le plan meacutethodologique et

eacutepisteacutemologique de ce travail Ces deux eacutelements seront aussi clarifieacutes dans le reste de cette

introduction

IV- CONTEXTE THEORIQUE Lrsquoentrepreneuriat comme un processus encastreacute

Lrsquoentreprenruiatst est un domaine de recherche qui se structure autour de trois questions

fondamentales95 La premiegravere srsquointerresse agrave lrsquoimpact des activiteacutes de lrsquoentrepreneur dans

lrsquoeacuteconomie et dans la socieacuteteacute drsquoune maniegravere geacuteneacuterale Les travaux tentent de reacutepondre agrave la

question Qursquoest ce qui se passe dans lrsquoeacuteconomie lorsque des entreprureurs aggissent La

deuxiegraveme travailleacutee dans le champs de la psychologie et de la sociologie vise la conaissance des

traits particuliers des entrepreneurs et tente de saisir les difeacuterences qui les distinguent du reste de

la population Il srsquoagit de reacutepondre agrave des questions comme laquo Qui devient entreprereur et

pourquoi certain individus et pas drsquoautres arrivent agrave deacutecouvrir et agrave exploiter des opportuniteacutes de

92 Pa rapport agrave lrsquoarticle de ALDRICHEH et ZIMMER C Entrepreneurship through social network publieacute en 1986 consideacutereacute comme le travail qui reacuteveacutela sur le plan theacuteorique lrsquoimportance du contexte relationnel dans le lrsquoentrepreneuriat 93 GEINDRE S DUSSUC B Capital social theacuteorie des reacuteseaux sociaux et recherche en PME une revue de la litteacuterature actes du CFEPME 2012 pp 1-19 p1 94 AKTOUFO Meacutethodologie des sciences sociales et approche qualitative des organisations Une introduction agrave la deacutemarche

classique et une critique Les Presses de lUniversiteacute du Queacutebec 1987 213 pages p44 95 STEVENSONHH JARILLOJC A paradigme of entrepreneurship an entrepreneurial management strategic management

journal VOL 11 special issue corporate management 1990 pp17-27 p18

31

marcheacute raquo96 La troisiegraveme question se focalise sur le Comment cest-agrave-dire en premiegravere

approche sur les diffeacuterents comportements et eacuteveacutenements qui conduisent agrave la creacuteation de

nouvelle entreprise97 Une grande partie des recherches sur cette question est travailleacutee dans le

champs des sciences de gestion98 Ces probleacutematiques de recherches sont abordeacutees selon des

niveaux drsquoanalyse qui se reacutefeacuterent agrave une hieacuterarchie drsquoaggreacutegation allant du niveau Micro qui

srsquointeresse agrave lrsquoindividus ou agrave lrsquoentreprise comme uniteacute drsquoobservation au niveau Macro qui se

focalise sur ce pheacutenomegravene du point de vue drsquoune reacutegion ou drsquoune nation99 Entre ces deux

cateacutegories il existe aussi des recheches portant sur des seteurs eacuteconomiques ( niveau Meso)

Ce travail de thegravese comme le montre le scheacutema suivant vise la compreacutehension du comment de

lrsquoactiviteacute entrepreneuriale et porte son attention sur le niveau individuel

Figure2 Premiegravere limitation de lrsquoobject de recherche

Les questions de recherches hieacuterarechie de lrsquoaggreacutegation

Source Auteur

Il srsquoagit agrave preacutesent de preacuteciser ce que nous envisageons drsquoeacutetudier dans cette question

geacuteneacuterique du laquo comment raquo Lorsqursquoon parcours la litteacuterature relative agrave lrsquoentrepreneuiat on ne

peut manquer de constater lrsquousage freacutequent du concept de processus entrepreneuial par ce

qursquo En se focalisant sur les actes et les activiteacutes de lrsquoentrepreneurs ce concept aide la

receherche notamment agrave viseacute empirique agrave reacutepondre agrave la question du comment raquo100 Notre

travail de thegravese est ancreacute dans cette perspective Cependantce concept est une jonction entre les

termes de processus et celui de lrsquoentrepreneuriat cest-agrave-dire que le sens final qui sera donneacutee agrave

lrsquoentrepreneuriat est eacutetroitement lieacute agrave lrsquoacception qui sera aattribueacutee au termes de processus

96 BARON R A MARKMAN G D Beyond social capital the role of entrepreneursrsquo social competence in their financial

success Journal of Business Venturing Ndeg182003pp41-60p 42 97 LIAOJ WELSCH H Roles of Social Capital in Venture Creation Key Dimensions and Research Implications Journal of Small Business Management vol 45Ndeg42005 pp 345-362p348 98 FAYOLLE A Agrave la recherche du cœur de lrsquoentrepreneuriat vers une nouvelle vision du domaine Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol17 Ndeg 1 2004 pp101-121p 105 99 DAVIDSSON Pet WIKLUND J Levels of analysis in entrepreneurship research Current research practice and suggestions for the future Entrepreneurship Theory amp Practice Vol25Ndeg4 2001pp 81-100p 84 100 FAYOLLEA entrepreneurship and new value creation the dynamic of entrepreneurial process Cambridge University

press 2007 247 pagep122

1 Qui caracteacuteristiques deacutemographiques trait de personnaliteacute Motivations

- 2 Comment les entrepreneurs agissent

3 Quoi lrsquoimpact de lrsquoentrepreneuriat sur la

croissance lrsquoinnovation la creacuteation de

lrsquoemploihellip 3 Point de vue macro Agreacutegation des

observations au niveau national reacutegional

1 Point de vue micro Lrsquoindividu entreprise

Champs de

Lrsquoobjet de

recherche

2 Point de vue Meacuteso secteur eacuteconomique

32

A ce titre le procesus a fait lrsquoobjet de deacutefinitions diffeacuterentes et parfois dychotomiques ougrave

chacune a des implications sur la recherche notamment dans lrsquoobservation empirique du

pheacutenomegravene qui lui est rattacheacute en lrsquooccurence ici agrave lrsquoentrepreneuriat Crsquoest pourquoi nous

pensons qursquoil faudrait degraves le deacutebut expliciter notre choix de deacutefinition et le positionnement

eacutepisteacutemolgique et meacutethodologique pour le reste de cete thegravese

1 Le concept de processus

Il faudrait souligner que le domaine de lrsquoentrepreneuriat emprunte cette notion aux sciences

du management notamment de sa branche relative aux theacuteories des organisations et plus

preacuteciseacutement du champ du comportement organisationnel laquo organizational behavior raquoet de la

strateacutegie des entreprises101 En faisant la synthegravese theacuteorique de ce concept ALDRICH H102

considegravere qursquoil existe deux visions distinctes qui sont utiliseacutees dans les eacutetudes portant sur les

processus organisationnels et entrepreneuriaux Une approche fondeacutee sur les reacutesultats (Outcomes

based studies) et une approche fondeacutes sur les eacuteveacutenements (events based studiens)103

11 Processus Comme Seacutequence de Reacutesultats

Selon cette conception lrsquoanalyse du processus revient agrave examiner le degreacute par lequel une seacuterie

de variables indeacutependantes expliquent statiquement la variation de certains reacutesultats (variables

deacutependantes) Il y a un processus lorsque les proprieacuteteacutes des variables indeacutependantes qui

constituent en quelques sortes des eacuteveacutenements induisent une variance des proprieacuteteacutes du reacutesultat

Le processus serait alors une liste seacutequentielle de reacutesultat deacutetermineacute par une seacuterie

drsquoeacuteveacutenements104

Lrsquoeacuteveacutenement est deacutefini ici comme un reacutesultat speacutecifique et temporel reacutesultants des

actions drsquoun acteur que lrsquoacteur lui-mecircme aperccedilois et considegravere comme influent105 Lrsquoadoption

de cette approche a donneacute une seacuterie de deacutefinitions empiriques du processus On pourrait citer agrave

ce titre la proposition de LORINOPet TARONDEAUJ-C pour deacutefinir le processus

strateacutegiques en management Selon ses auteurs est un ensemble drsquoactiviteacutes organiseacutees en

reacuteseau de maniegravere seacutequentielle ou parallegravele combinant et mettant en œuvre de multiples

ressources des capaciteacutes et des compeacutetences pour produire un reacutesultat ou output ayant de la

valeur  pour un client externe 106

101HERNANDEZEM le processus entrepreneurial vers un modegravele strateacutegique de lrsquoentrepreneuriat lrsquoHarmattan 1999256

pages p55 102 Citeacute par VAN DE VENAH et ENGLEMANRM Event ndash and outcome-driven explanations of entrepreneurship journal of business venturing Ndeg 19 2004 pp343-358 p 344 103 Nous aborderons cette conception du processus dans le premier chapitre toute en explicitons ce qui la diffeacutere de la premiegravere 104 VAN DE VENAH Suggestions for Studying Strategy Process A Research Note Strategic Management Journal Vol 13 Special Issue pp 169-188p 170 105 HEDAAL et TOumlRNROOS J-Aring Understanding Event-based Business Networks Time amp Society Vol 17 Ndeg 23 2008 pp 319ndash348 p324 106 LORINO Pet TARONDEAU JC De la strateacutegie aux processus strateacutegiques revue franccedilaise de gestion Ndeg 160 2006 pp

33

Cette deacutefinition fait apparaitre laquo la creacuteation de valeur raquo comme le reacutesultat qui se trouve au cœur

du processus Les variables explicatives qui deacuteterminent son occurrence seraient les ressources

les compeacutetences lrsquoorganisation etc ces variables sont elle mecircme de entiteacutes complexes car

pouvant ecirctres deacutetermineacutees par drsquoautres variables

12 La conception du processus dans cette thegravese

Nous inscrivons ce travail de thegravese dans une vision positiviste La raison principale est que les

donneacutees empiriques de cette thegravese proviennent drsquoun un mateacuteriel secondaire107 qui est limiteacute agrave

certains aspects propres aux objectifs et agrave la deacutemarche du chercheur qui les a eacutelaboreacute Nous

avions eus lrsquoopportuniteacute drsquoacceacuteder agrave la base de donneacutees GEM 108 qui comporte les reacutesultats de

quatre anneacutees enquecirctes sur diffeacuterents aspect de lrsquoentrepreneuriat Ces reacutesultats sont codifieacutes et se

preacutesentent sous forme de variables dont les items et les eacutechelles sont preacutedeacutefinis En plus les

personnes interrogeacutees pendant ces quatre anneacutees ne sont pas les mecircmes109 Il ne pourrait srsquoagir

donc drsquoune eacutetude longitudinale qui conviendrait beaucoup plus agrave une analyse eacuteveacutenementielle du

processus entrepreneurial dont lrsquointerpreacutetativisme ou le constructivisme serait les positions

eacutepisteacutemologiques les plus adapteacutes La figure suivante complegravete la deacutefinition de lrsquoobjet de cette

recherche

307- 328 p 318 107 Dans le sens ougrave elles sont eacutetablies par drsquoautre chercheurs et agrave des fins autres que celles de la preacutesente recherche 108 Global Entrepreneurship Monitor nous reviendrons en deacutetaille sur la nature de ces donneacutees et leur signification 109 Il srsquoagit en effet drsquoune enquecircte en coupe transversale les personnes sont interrogeacutees agrave un moment preacutecis il y a certes une possibiliteacute de creacuteer un pseudo panel selon par exemple des cohorte drsquoacircge mais nous souhaitons garder ces donneacutees telle

quelles se preacutesentent

34

figure 3 Limitation eacutepisteacutemologique de lrsquoobjet de recherche

Source Auteur

2 Deacutefinition du processus entrepreneurial

En srsquoinscrivant dans une vision positiviste les eacuteleacutements constituant lrsquoobjet de la recherche

et leurs relations ne sont pas construits mais deacutefinies par rapport agrave des theacuteories existantes et

consideacutereacutees comme eacutetablies dans le champ auquel appartient cet objet Or dans le domaine de

lrsquoentrepreneuriat tous les auteurs ont montreacute que ce domaine nrsquoest pas dans un stade de maturiteacute

suffisante pour pouvoir tirer une deacutefinition unique du pheacutenomegravene lui-mecircme encore moins les

anteacuteceacutedents qui le deacuteterminent Les travaux de synthegraveses les plus reacutecents ont montreacute que ce

domaine est au stade preacute-paradigmatique comme lrsquoindique BUSENITZ LW et al en analysant

lrsquoeacutetat de la litteacuterature en 2003 hellipprogress toward coherence in paradigm development in

entrepreneurship research has been limited No powerful unifying paradigm exists nor do

multiple coherent points of view Entrepreneurship110 Il nrsquoexiste pas en effet selon

VERSTARETT et FAYOLLA un seul mais des paradigmes cest-agrave-dire des constructions

110 BUSENITZ LW et al Entrepreneurship Research in Emergence Past Trends and Future Directions Journal of

Management 2003 Vol 29 Ndeg3pp 285ndash308p 287

- 2 Comment les entrepreneurs

agissent

Point de vue micro

Lrsquoobjet de

notre

recherche

Comment agrave lrsquoeacutechelle individuelle lrsquoentrepreneuriat est reacutealiteacute

PROCESSUS

Seacutequence de reacutesultats deacutetermineacutee par des anteacuteceacutedents

Processus baseacutee sur Reacutesultats

Seacutequence drsquoeacuteveacutenements eacutemergents et deacuteterminants des reacutesultats

Processus baseacutee sur eacuteveacutenements

Processus comme reacutealiteacute indeacutependante

de celui qui lrsquoobserve

Position positiviste

Processus comme reacutealiteacute deacutependante de celui qui lrsquoobserve

Position interpreacutetativisme

constructiviste

35

theacuteoriques (des paradigmes) faisant lrsquoobjet drsquoune adheacutesion drsquoune partie suffisamment

significative des chercheurs qui au sein de la communauteacute ainsi constitueacutee partagent le point

de vue proposeacute par le paradigme111 Ces paradigmes constituent pour nous les connaissances

preacuteexistantes pour lrsquoanalyse du processus entrepreneurial et ses anteacuteceacutedents Comment peut ont

donc deacutefinir le processus entrepreneurial que nous avions consideacutereacute comme une seacutequence de

formation de reacutesultats deacutetermineacutes

21 Lrsquoentrepreneuriat comme un processus drsquoeacutetapes

Les travaux adoptant une approche par les reacutesultats ont produit des deacutefinitions consideacutereacutees

comme geacuteneacuteriques Ces derniegraveres appreacutehendent lrsquoentrepreneuriat comme un processus

entrepreneurial comporte des reacutesultats qursquoon retrouve toujours par ce qursquoils sont deacutetermineacutes par

des facteurs dont on a deacutemontreacute- statistiquement lrsquoexistence La deacutefinition proposeacutee par

BYGRAVEWD et HOFFERCW srsquoinscrit dans ce type de raisonnement Ces deux auteurs

mette en relief dans la deacutefinition suivante deux reacutesultats geacuteneacuteriques la perception drsquoune

opportuniteacute et la creacuteation drsquoune organisation pour lrsquoexploiter The Entrepreneurial Process

involves all the functions activities and actions associated with the perceiving of opportunities

and the creation of organizations to pursue them112 Ces deux reacutesultats sont lieacutes agrave deux sortes

de facteurs que les auteurs considegraverent comme eacutetablis dans les travaux anteacuterieurs agrave savoir

les capaciteacutes individuelles et le contexte qui favorisent ou contraignent le passage de la

perception agrave la reacuteussite de la creacuteation de lrsquoorganisation Crsquoest dans ce type de deacutefinition que

nous inscrivons ce travail de recherche

Par contre une approche baseacutee sur les eacuteveacutenements ne nie pas lrsquoexistence des reacutesultats

geacuteneacuteriques mais considegravere que le processus entrepreneurial comporte aussi des activiteacutes et des

eacuteveacutenements qui sont speacutecifiques que seul ce processus comporte A titre illustratif la deacutefinition

de BRUYATC et JULIENP-A du processus entrepreneurial met en relief dans une approche

dialogique lrsquoentrepreneur et la creacuteation de nouvelle valeur comme les fondements du processus

entrepreneurial Mais ces auteurs ajoutent que cette creacuteation de valeur doit entrainer des

changements profonds dans le veacutecu de lrsquoentrepreneur The entrepreneur is the individual

responsible for the process of creating new value (an innovation andor a new organization)mdashin

other words the individual without whom the new value would not be createdhelliphelliphelliphellipIt vests

the individuals who to a large extent defines himself or herself in relation to it It occupies a

111 VERTSTRAETT et FAYOLLEA Paradigmes et Entrepreneuriat Revue de lrsquoEntrepreneuriat Vol 4 Ndeg12005 pp33-52p 33 112 BYGRAVEWD et HOFFERCW theorizing about entrepreneurship Entrepreneurship Theory and Practice

Vol16Ndeg2pp 13-22p 14

36

large part of the individualrsquos life 113 Ce changement est un eacuteveacutenement speacutecifique qui arrive

seulement dans le processus qualifieacute drsquoentrepreneurial et non pas drsquoautres Il nous faut agrave preacutesent

identifier les reacutesultats du processus entrepreneurial

22 Les eacutetapes dans le processus entrepreneurial

De faccedilon empirique nous deacutefinissons le processus entrepreneurial comme une seacutequence de

formation de quatre reacutesultats essentiels Nous nous inspirons de la description proposeacutee par

FAYOLLEA pour qui la dynamique du processus entrepreneurial se structure autour de trois

phase deacuteclenchement (triggering) lrsquoengagement (commitment) et la survie deacuteveloppement

(survivaldevelopment) 114 Nous consideacuterons de notre part que lrsquoeacutemergence de lrsquoentreprise

constitue aussi un jalon important de ce processus En deacutefinitive le processus tel que nous

lrsquoenvisageons dans cette recherche sera deacutefini comme le suivant

- Le premier reacutesultat correspond agrave une phase ougrave lrsquoindividu est consideacutereacute comme

entrepreneur potentiel Il preacutesente certaines caracteacuteristiques de comportements drsquoattitudes et de

perception qui sont favorables agrave un eacuteventuel engagement FAYOLLEA en citant SHAPERO et

SOKOL (1982) preacutefegravere lrsquoappeleacute la propension entrepreneuriale qursquoil deacutefinit comme la

disposition significative drsquoun individu agrave agir115 Mais ce potentiel cette disposition restent

latente dans le sens ougrave il ne srsquoengage pas reacuteellement dans lrsquoexploitation de lrsquoopportuniteacute

eacuteconomique KRUEGGER reacutesume cette eacutetape de la maniegravere suivante Potential entrepreneurs

need not have any salient intentions toward starting a business their potential is latent and is

causally and temporally prior to intentions116

- Le deuxiegraveme reacutesultat se reacutefegravere agrave une eacutetape ougrave deux dimensions entrent en jeux

lrsquointention et lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat Lrsquointention est deacutefinie ici comme un eacutetat

cognitif preacuteceacutedant immeacutediatement lrsquoexeacutecution drsquoun comportement117 Lrsquoindividu dans cette

situations preacutesente certaines attitudes qui montrent qursquoil y des objectifs et des finaliteacutes mais

aussi que ses actions son deacutesirables et faisables118 La conjonction par ailleurs de lrsquointention et

lrsquoengagement est neacutecessaire par ce qursquoil est difficile drsquoimaginer une intention totalement formeacutee

et reacuteelle sans des actes significatifs119 comme la recherche drsquoinformation sur le projet le

rassemblement des ressources la recherches de conseils etc sinon lrsquoindividu reste dans le stade

113 BRUYATC et JULIENP-A Defining the field of research in entrepreneurship Journal of Business Venturing Ndeg 16

2000pp165ndash180p 169 114FAYOLLEA entrepreneurship and new value creation the dynamic of entrepreneurial process p162-163 115FAYOLLEA idem p 167 116 KRUEGER N F Jr et BRAZEAL D V Entrepreneurial Potential And Potential Entrepreneurs Entrepreneurship Theory and Practice vol 18 Ndeg3 pp91-104 p 91 117 KRUEGERN F Jr et DAYM Chapter 3 Looking Forward Looking Backward From Entrepreneurial Cognition to Neuro-entrepreneurship in Handbook of Entrepreneurship Research Springer Science Business Media2010 678p 325 118 KRUEGERN F Jr et DAYM idem p325 119 FAYOLLEA p 167

37

lrsquoentrepreneuriat potentiel Des travaux reacutecents ont conceptualiseacute cette eacutetape sous lrsquoappellation

drsquoentrepreneuriat naissant (nascent entrepreneur) Empiriquement ce dernier est deacutefini comme

un individu qui entreprend des actions pour deacutemarrer une entreprise dont il projette drsquoecirctre le

proprieacutetaire ou coproprieacutetaire Il est naissant par ce que lrsquoentreprise nrsquoa pas encore deacutegager des

liquiditeacutes suffisantes pour obtenu un revenu120 Ces actions doivent donc conduire agrave un autre

reacutesultat celui de lrsquoeacutemergence de lrsquoentreprise

- Le troisiegraveme reacutesultat marque ainsi une eacutetape de lrsquoachegravevement du processus

drsquoorganisation au sens anglosaxon organizing Lrsquoorgansiation ici nrsquoest pas seulement lrsquoentiteacute

dans laquel lrsquoactiviteacute eacuteconomique va se deacuterouler(ex entreprise) mais tout le processu qui

permettra pour reprendre lrsquoexpression de GARTNERW agrave cette entiteacute de se faire connaitre

Lrsquoentrepreneuriat de ce point de vue constitue un processus impulseacute par un individus qui

permettra la manifestation ou lrsquoeacutemergence drsquoune nouvelle organisation Lrsquoeacutemergence est le

reacutesultat de lrsquointeraction de quatres dimensions fondamentales deux processuelles lrsquointention et

lrsquoeacutechange et deux structurelles les ressources et les limites121 Lrsquointentionnaliteacute tout comme la

collection des ressoyrecs qui ont commenceacute deacuteja dans la deuxiegraveme eacutetapes Mais ce qui

carcatreacuteise le plus cette phase est la formation de la frontiegravere et lrsquoeacutechange aussi bien interne

drsquoextreme La frontiegravere marque par ailleurs la seacuteparation entre lrsquoorgansiation et son

environnement Dans la pratique cette frontiegravere correspond par exemple agrave lrsquoinscription dans le

regitre de commerce qui marque lrsquoexistence leacutegale de lrsquoorgansiation122 Lrsquoeacutechange se manifeste

par les transaction entreprises par lrsquoorgansiation soit en interne soit avec les composants de sont

environnement (le marcheacute par exemple) Cet eacutechange traduit que lrsquoexploitation de lrsquoopportuniteacute

eacuteconomique est effective

Pour plusieurs auteurs lrsquoeacutemergence de lrsquoorgansiation ne constitue pas le reacutesultat final du

processus entrepreneurial la pereniteacute de lrsquoentreprise nouvelles est consideacutereacutee comme lrsquoeacutetape

ultime du processu entrepreneurial123 pour cette recheche cette eacutetapes marque le qutriegraveme

reacutesultat la survie deacuteveloppment

- Le quatriegraveme reacutesultat est la survie deacuteveloppment de lrsquoentreprise la reacuteussite du

processus entrepreneurial a fait lrsquoobjet drsquoun long deacutebat qui se reacutesume dans lrsquointerrogation

suivante faudrait-il limiter cette reacuteussite agrave lrsquoeacutemergence de lrsquoentreprise ou bien consideacuterer que

lrsquoentrepreneuriat nrsquoexiste que lorsque lrsquoentreprise arrive a persister dans le marcheacute En effet

120 REYNOLDS PD et al The Prevalence of Nascent Entrepreneurs in the United States Evidence from the Panel Study of Entrepreneurial Dynamics Small Business EconomicsNdeg23 2004pp263ndash284p265 121 HERNANDEZ EM lrsquoentrepreneuriat comme processus deacutemergence organisationnelle Revue franccedilaise de gestion Ndeg1852008 pp89-105 p92 122 HERNANDEZ EM idem p92 123 FAYOLLE A op ct p198

38

lrsquoemergence de lrsquoorgansiation au sens que nous lui avons donner ne garantie pas la peacutereacuteniteacute de

lrsquoorgansiation nouvellement creacutee Cette perenniteacute est selon les tenon de ce paradigme tributaire

drsquoune valeur apporteacutee au marcheacute Cette valeur peut eacutetre deacutefinit comme le jugement porteacute par

la socieacuteteacute (notamment le marcheacute et les clients potentiels) sur lrsquoutiliteacute des prestations offertes par

lrsquoentreprise comme reacuteponse agrave des besoins Ce jugement se concreacutetise par des prix de vente des

quantiteacutes vendues des parts de marcheacute des revenus une image de qualiteacute une reacuteputation etc

124 La creacuteation de cette valeur pour plusieurs auteurs nrsquoest pas suffisante Lrsquoentretien de cette

valeur devient un eacuteveacutenement important du processus entrepreneurial Comme le notait

DETIENNE DAWN R central part of the new venture value creation efforts hinges on the

ability to harvest that value at some point(s) in the futurerdquo 125 Or lrsquoentretien de cette valeur se

heurte agrave ce que COLEMAN S J appel les limites de la nouveauteacute (the liability of the newest)

qui traduisent les risques et les difficulteacutes inheacuterentes agrave la nouvelle entreprise126 Pour notre part

la survie deacutevelopmment de lrsquoentrrpise existe lorsque lrsquoentreprise a deacutepasseacute le stade lrsquoemergence

Le scheacutema suivant reacutesume les reacutesultats dans le procsus entrepreneurial el que nous

envisageons pour cette thegravese

Figure4 le contenu du processus entrepreneurial

Reacutesultat 1 Reacutesultat2 Reacutesutat3 Reacutesultat 4

Source auteur

En Consideacuterant lrsquoentrepreneuriat comme une seacutequence drsquoeacutetapes nous devons

impeacuterativement expliciter le statut du temps dans cette conception

23 Dimension temporel dans le processus entrepreneurial

Il faudrait souligner que le processus entrepreneurial revecirct dans cette repreacutesentation une

dimension temporelle Le deacuteroulement des ces eacutetapes peut ecirctre envisageacute selon deux logiques

diffeacuterentes une logique diachronique qui aborde les reacutesultats comme des eacutetapes partielles drsquoun

processus drsquoeacutevolution plus long127 ou bien dans une logique synchronique comme un ensemble

124 LORINO P laquo Le deacuteploiement de la valeur par les processus raquo Revue franccedilaise de gestion ndeg 104 1995 pp 55-71 p 60 125 DETIENNE DAWN R Entrepreneurial exit as a critical component of the entrepreneurial process Theoretical development Journal of Business Venturing Ndeg25 2010 pp 203-215p 205 126 COLEMAN S The Liability of Newness and Small Firm Access to Debt Capital Is There a Link The Journal of Entrepreneurial Finance Vol 9 Ndeg 2 2004pp 37-59 p 38 127 LECONTE P Le processus de structuration des techniques de gestion preacutevisionnelle des ressources humaines application a la construction drsquoun reacutefeacuterentiel meacutetiers dans un reacuteseau drsquoorganisations complexes Doctorat de Sciences de Gestion sous la

direction de PIGANIOL-JACQUET C Universiteacute Franccedilois Rabelais ndash Tours 1998 519 pages p 181

Entrepreneurs

Potentiels

Surviedeacuteveloppement Emergence de

lrsquoentreprise Intention

engagement

PROCESSUS ENTREPRENEURIAL

39

de reacutesultat acheveacute Lrsquoobservation des ces deux dynamique ne se fait pas de la mecircme maniegravere

Dans la premiegravere cateacutegorie il nrsquoy a pas de rupture entre les eacutetapes comme srsquoil y avait des flux

continu de reacutesultats ougrave lrsquoachegravevement drsquoun reacutesultat produit lrsquoarriveacute du reacutesultat suivant Alors que

dans le second cas le processus deacutesigne lrsquoagencement des reacutesultats formels (intention

eacutemergence survie) et des variables senseacutees les expliquer

Le second cas est adapteacute agrave notre deacutefinition du processus entrepreneurial car les donneacutees que

nous disposons permettent pour un eacutechantillon unique drsquoobserver des individus qui sont

preacutesents de maniegravere concomitante dans lrsquoune des quatre phases128 que nous avions citeacute

entrepreneuriat latent intention eacutemergence et survie deacuteveloppement Il ne srsquoagit pas en effet

drsquoun mecircme groupe drsquoindividus qui a eacuteteacute observeacute selon une proceacutedure longitudinale

Il est possible agrave preacutesente apregraves avoir deacutefinis le processus entrepreneurial de mettre en relief

dans les paragraphes qui suivent la probleacutematique de recherche

V- LA DEFINITION DE LrsquoOBJET DE RECHERCHE

Le point de deacutepart de notre questionnement se situe au niveau des deacuteterminants du fait

entrepreneurial Dans ce registre la diversiteacute des deacutefinitions et des mesures appliqueacutees au

pheacutenomegravene lui-mecircme a entraineacute un vaste eacuteventail de theacuteorie et drsquoexplication sur les origines

et les deacuteterminants de lrsquoentrepreneuriat129 Comment se structure la recherche sur ces facteurs

1 Les deacuteterminants de lrsquoentrepreneuriat

Lrsquoeacutetude de ces facteurs ne peut pas ecirctre confineacutee tout drsquoabord agrave une seule discipline Les

eacuteconomistes les sociologues les psychologues ont tous inclus dans la recherche la

probleacutematique de lrsquoexplication du deacuteclenchement et de la reacuteussite du processus

entrepreneurial130 En plus de la diversiteacute des ancrages disciplinaires ces deacuteterminants ont eacuteteacute

eacutetudieacute selon diffeacuterents niveaux drsquoanalyse macro meacuteso et micro de lrsquoentrepreneuriat La

perspective macro tente drsquoexpliquer le niveau de lrsquoentrepreneuriat par des facteurs qui ne sont

pas sous le controcircle des entrepreneurs comme le niveau de la technologie les conditions

eacuteconomiques la culture ambiante dans la socieacuteteacute et les institutions131 Ces facteurs influencent

la demande pour lrsquoentrepreneuriat agrave travers la creacuteation de nouvelles opportuniteacutes disponibles

pour de nouveaux entrepreneurs132

128 Nous utilisons les termes phase eacutetapes reacutesultats dans le processus pour deacutesigner la mecircme entiteacute 129 GRILO Iet IRIGOYEN J-M Entrepreneurship in the EU To wish and not to be Small Business Economics Ndeg 262006 pp 305ndash318p 306 130 GRILOI et THURIK determinants of entrepreneurship in Europe ERIM Report Series Research in Management2004pp 1-23p 3 131 WENNEKERS UHLANER LM THURIKR Entrepreneurship and its Conditions a Macro perspective International Journal of Entrepreneurship EducationVol1Ndeg1pp 25-65p 35 132 ARNIUSP MINNITIM Perceptual Variables and Nascent Entrepreneurship Small Business Economics Ndeg 242005

pp233-247p 236

40

Les eacutetudes effectueacutees au niveau meacuteso de lrsquoentrepreneuriat prennent le secteur drsquoactiviteacute

comme uniteacute drsquoanalyse et se focalisent sur les facteurs comme les opportuniteacutes de profits

drsquoentreacutee et de sortie dans un secteur particulier133 Les eacutetudes au niveau micro ont lrsquoindividu ou

lrsquoentreprise comme objet drsquoanalyse et srsquointeacuteresse aux anteacuteceacutedents expliquant la preacutesence des

individus dans le processus entrepreneurial Globalement cette approche met lrsquoaccent sur les

facteurs qui sont speacutecifiques agrave la capaciteacute de lrsquoentrepreneur et qui sont plus ou moins sous son

controcircle Les premiegraveres tentatives de reacuteponses agrave cette question ont eacuteteacute apporteacute par lrsquoeacutecole des

traits de personnaliteacute Cette eacutecole considegravere que ceux qui se lancent dans lrsquoentrepreneuriat ont

des caracteacuteristiques psychologiques propres qui les diffeacuterencient des autres (acircge motivation

aversion pour le risquehellip) Mais comme le notait FILLION J-J A ce jour on nrsquoa pas encore

eacutetabli un profil psychologique scientifique absolu de lrsquoentrepreneur134 par ce que les eacutetudes ont

abouti agrave des reacutesultats variables et parfois contradictoires Les limites de cette eacutecole tiennent au

fait que pour expliquer le pheacutenomegravene de lrsquoentrepreneuriat seul lrsquoentrepreneur compte Reacuteduire

lrsquoentrepreneuriat agrave lrsquoindividu revoie essentiellement agrave deux caracteacuteristiques principales de

lrsquoentrepreneur lrsquouniciteacute qui postule que ceux qui se lancent dans les affaires et reacuteussissent sont

unique lrsquoisolement qui postule que lrsquoentrepreneur ne doit sa reacuteussite qursquoagrave lui-mecircme135

Dans les deux cas de figures lrsquoentrepreneur est consideacutereacute comme un individu isoleacute

rationnel et autonome et non pas comme une personne encastreacutee dans un reacuteseau social136

Lrsquointroduction du reacuteseau social dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat constitue donc une

reacuteponse alternative par rapport agrave lrsquoapproche par les traits car elle permet drsquointroduire lrsquoaspect

contextuel dans lrsquoexplication du processus entrepreneurial A lrsquoeacutechelle individuelle ce context

est tout les eacutelements mateacuterielles ou immateacuteriel avec lequel lrsquoentrepreneur interagit pour reacuteussir le

passage de lrsquointention vers la creacuteation de la valeur137 Ces variables peuvent correspondre agrave des

acteurs des normes des eacutevenements

Tout ces eacuteleacutements forment une structure agrave partir de laquelle lrsquoentrepreneur peut en deacutegager un

capital Ce capital peut prendre plusieur formes BURT R distingue trois types de capital un

capital financier (eacutepargne ligne de creacuteditsetc) un capital humain (qualification santeacute

compeacutetenceexpeacuterience etc) et un capital social qui revoie au relation avec drsquoautres acteurs138

133 GRILOI et THURIK idem p4 134 FILION L- J Le champ de lentrepreneuriat historique eacutevolution tendances Revue internationale PME vol 10 Ndeg 2 1997 pp 129-172 p 138 135 SCHMITT C (Sous la direction de) Regards sur lrsquoeacutevolution des pratiques entrepreneuriales Presse de lrsquouniversiteacute du Queacutebec2008 299 pages p17 136 KLYVER K amp HINDLE K The Role Of Social Networks At Different Stages Of Business Formation Small Business Research 15 1 2007 p 22 137 VERSTRAET T entrepreneuriat modeacutelisation du pheacutenomegravene revue de lrsquoentrepreneuriat Vol 1 Ndeg1 2001pp 5-24 138 BURT R S The Social Structure of Competition Harvard University Press 1995 313 page p 57

41

Crsquoest agrave partir de ce dernier point que nous voudrions deacutebuter la reacuteflexion sur la question de

recherche La notion de capital social nrsquoest pas le produit du domaine de lrsquoentrepreneuriat

Lrsquoappropriation des chercheurs de ce concept nrsquoavait pas produit une stabiliteacute des acceptions et

des meacutethodologies de recherche lieacutees agrave son rocircle dans le pheacutenomegravene entrepreneurial Crsquoest

pourquoi dans les paragraphes qui suivent nous voudrions jeter le premier cadrage de notre objet

de recherche qui neacutecessite au preacutealable la deacutelimitaion du concept lui-mecircme

2 Deacutefinition du capital social pour cette thegravese

Depuis le deacutebut des anneacutees 1990 une attention grandissante selon diffeacuterentes point de vue est

porteacutee agrave lrsquoinfluence des ressources de nature sociales sur lrsquoactiviteacute eacuteconomique Ces ressources

revecirctent des formes diverses Il peut srsquoagir de la confiance et de la reacuteciprociteacute qui permettent de

promouvoir la coopeacuteration entre les individus et la reacuteduction des coucircts de transaction139 Elles

sont aussi les institutions formelles qui garantissent les droits de proprieacuteteacute et le fonctionnement

libre du marcheacute140 Les relations sociales et lrsquoengagement civique dans la vie associative sont

une autre cateacutegorie de ressources sociales qui favorisent la performance eacuteconomique141 Les

ressources sociales sont aussi les regravegles informelles dont la fonction principale est la creacuteation

drsquoun ordre et la reacuteduction de lrsquoincertitude dans ce jeu eacuteconomique142 Ces ressources sociales

bien que approcheacutees diffeacuterentient deacutecoulant des relations maintenues par des individus des

groupes ou des organisations sont habituellement identifieacutees par le concept de capital social La

notion de capital social est apparu avec les sociologues BOURDIEUP (1980) COLEMANJ

(1998) BURTR(1992) et le politologue PUTNAMR (1994) LrsquoHypothegravese centrale sous

jacente agrave la majoriteacute de ces travaux est que les reacuteseaux de relations sont des ressources qui ont

une valeur pour la conduite des activiteacutes sociales et eacuteconomiques et qursquoils sont agrave la fois la

source et le reacutesultat de la reacuteussite de ces activiteacutes143 Cette hypothegravese envisage le rocircle du capital

social aussi bien du point de vue individuel organisationnel que socieacutetal Nous nous focalisons

a priori sur une acception individuelle de ce concept

3 Le capital social dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat

Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat les travaux que nous venons de citer ont attireacute

lrsquoattention sur lrsquoexistence drsquoune autre forme de capital aussi importante que le capital

eacuteconomique (eacutepargne ligne de creacutedit) et le capital humain (expeacuterience qualification santeacute

139 FYKUYAMAF social capital civil society and development third world quarterlyvol222001pp7-20p7 140 BARRO R laquoDemocracy and growthraquo Journal of economic growth Ndeg 11996 pp1-27p 17 141 KNACK S et KEEFER P Does Social Capital Have An Economic Payoff A Cross-Country Investigation The Quarterly Journal of Economics Vol 112 Ndeg 4 1997) pp 1251-1288 p1251 142 North DC Institutions Journal of Economic Perspectives- Volume 5 Number 1-Winter 1991-Pages 97-112p 97 143 NAHAPIET J amp GHOSHAL S Social capital intellectual capital and organizational advantage Academy of Management

Review Vol 23 Ndeg2 1998pp 242-266 p 243

42

compeacutetences)144 Cependant srsquoil existe une proposition unificatrice par rapport aux

conseacutequences de ce capital les deacutefinitions nrsquoont pas fait lrsquoobjet drsquoune unanimiteacute chez les

auteurs Pour notre travail de thegravese ce concept sera deacutefini selon la conception de NAHAPIETJ

et GHOSHAL S Ces auteurs deacutefinissent sous une approche individuelle la somme des

ressources actuelles ou potentielles encastreacutees dans disponibles et deacuteriveacutees du reacuteseau de

relations posseacutedeacute par un individu ou une uniteacute sociale145 Ce que lrsquoon pourrait retenir de cette

deacutefinition crsquoest bien la position centrale qursquooccupe le reacuteseau social dans le capital social

a Les dimensions du capital social

Selon les mecircmes auteurs le capital social revecirct de trois dimensions structurelle relationnelle

et cognitive La dimension structurelle fait reacutefeacuterence aux proprieacuteteacutes des relations sociales et

des reacuteseaux qui naissent de ces relations aux travers desquels transitent les ressources et les

beacuteneacutefices de maniegravere geacuteneacuterale146 La dimension cognitive du capital social enferme les

repreacutesentations les normes et les systegravemes de croyance que partage lrsquoindividu avec les autres147

La dimension relationnelle se reacutefegravere agrave la qualiteacute des relations interpersonnelles cette qualiteacute est

appreacutehendeacutee par le niveau de confiance et de reacuteciprociteacute existant entre les membres du reacuteseau

social Ces trois dimensions ont deux points en commun 1) Elles constituent des

caracteacuteristiques de la structure sociale 2) elles facilitent les actions des individus dans cette

structure148

Les auteurs dans le domaine de l lsquoentrepreneuriat srsquoaccordent agrave ce titre que sur le plan

individuel le capital social peut ecirctre mieux eacutetudieacute par une focalisation sur les caracteacuteristiques du

reacuteseau social des entrepreneurs149 Crsquoest ce que nous envisageons dans cette recherche Notre

attention portera ainsi sur les caracteacuteristiques structurelles du capital social et leurs

conseacutequences agrave lrsquoeacutechelle individuelle puisque lrsquoobjet drsquoobservation empirique sera

lrsquoentrepreneur en situation drsquoentrepreneuriat De ce point de vue la litteacuterature srsquoaccord sur deux

type du capital social Le scheacutema suivant reacutesume le point de vue qui sera consideacutereacute pour le

capital social

144 BURTR chapter 2 the social structure of competition in network and organization 145 Traduit par nous du propos original Sum of the actual and potential resources embedded available throught and derived

from the network of relationship possessed by an individual or social unit in NAHAPIET J amp GHOSHAL S Social capital intellectual capital and the organizational advantage Academy of Management Review vol23Ndeg2 1998pp242-266p 243 146 NAHAPIET J amp GHOSHAL S op ctp 244 147 147 NAHAPIET J amp GHOSHAL S op ct p 244 148 COLEMAN J S Social Capital in the Creation of Human Capital The American Journal of Sociology Vol 94 Supplement Organizations and Institutions Sociological and Economic Approaches to the Analysis of Social Structure 1988 pp S95-S120p S101 149 HOANG H amp ANTONCIC B Network-based research in entrepreneurship A critical review Journal of Business

Venturing Ndeg 18 2003 pp 165-187 p167

43

Figure 5 Conception et dimensions clefs capital social

Source auteur

La structure du reacuteseau social renvoie au scheacutema qui se forme de lrsquoensemble des liens

directs ou indirects existants entres les acteurs150 La proposition centrale est que les diffeacuterentes

positions des acteurs dans cette structure a un impact important sur le flux des ressources et sur

la reacutealisation des reacutesultats dans le processus entrepreneurial151 Mais cette influence a eacuteteacute

envisageacutee selon diffeacuterentes approches dont il convient drsquoen preacuteciser leurs contenus

b Reacuteseau social et processus entrepreneurial les approches dominantes

Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat lrsquoanalyse du reacuteseau de lrsquoentrepreneur srsquoest fait

selon deux consideacuterations152 La premiegravere parte de lrsquohypothegravese que ce sont les caracteacuteristiques

reacuteseaux sociaux qui influencent les activiteacutes de lrsquoentrepreneur et devient par lagrave une variable

explicative Pour la deuxiegraveme hypothegravese le reacuteseau social devient un pheacutenomegravene agrave expliquer et

suggegravere que crsquoest la progression dans le processus de creacuteation de lrsquoentreprise et les diffeacuterents

eacuteveacutenements sous jacents qui influencent les caracteacuteristiques et les modifications du reacuteseau

social de lrsquoentrepreneur153 Cette dynamique du reacuteseau social est inscrite dans ce qui appeleacute le

reacuteseautage qui est vue comme un comportement de lrsquoentrepreneur qui implique des activiteacutes

drsquoeacutetablissent et de gestion des relations personnelles154 Dans cette cateacutegorie certain auteurs

150 HOANG H amp ANTONCIC B idem p 170 151 HOANG H amp ANTONCIC B op ct p 171 152 HOANG H amp ANTONCIC B Network-based research in entrepreneurship A critical review Journal of Business

Venturing Ndeg 18 2003 pp 165-187 p173 153 HOANG H amp ANTONCIC B p175 154 JOHANNISSON B Business formation- a network approach scandinavian journal of managment Vol 4 Ndeg 3 et 41988 pp

83- 99 p 83

Le capital social

Individuel Organisationnel Socieacutetal

Dimension

Cognitive

Dimension

relationnelle

Dimension

Structurelle

44

comme BRUumlDERL J amp PREISENDOumlRFER P distinguent entre le reacuteseau social expliquant agrave

lrsquoeacutetape de la naissance de lrsquoentreprise et u autre qui change de caracteacuteristique et expliquant la

reacuteussite et le deacuteveloppement de lrsquoentreprise leur propos reacutesument cette distinction The

ldquonetwork approach to entrepreneurshiprdquo is a prominent theoretical perspective within the

literature on entrepreneurship This literature assumes that network resources networking

activities and dnetwork support are heavily used to establish new firms (network founding

hypothesis) Further those entrepreneurs who can refer to a broad and diverse social network

and who receive much support from their network are more successful (network success

hypothesis)155

Nous consideacuterons pour notre part que la structure du reacuteseau social des entrepreneurs

comme une variable (un anteacuteceacutedent) explicative de lrsquoarriveacute des reacutesultats formant le processus

entrepreneurial Car nous ne comptons pas eacutetudier les changements de la morphologie de ce

reacuteseau agrave partir du moment ougrave nous retenu un seul type de lien social Crsquoest pourquoi nous

posons la question sur le type de relation qui est la plus favorable pour lrsquoentrepreneur

c Quel reacuteseau est le plus profitable pour lrsquoentrepreneur

Le reacuteseau social preacutesente un certain nombre de caracteacuteristiques qui impactent diffeacuteremment

le processus entrepreneurial la premiegravere est la La force des liens theacuteoriseacutee par

GRONOWETTER M ce dernier explique comment des liens forts et des liens faibles nrsquoont pas

le mecircme impact en termes drsquoaccegraves aux informations aux nouvelles connaissances etc Selon

GRANOWETTER M les liens peuvent revecirctir une double nature Ils sont faibles (weaks ties )

lorsque les liens renvoient agrave des connaissances vagues et lointaines Lorsque le reacuteseau social est

domineacute par ce type de liens il forme un capital social passerelle (Bridging social capital) Dans

ce type de capital la recherche srsquointeacuteresse agrave lrsquoindividu comme point focal et eacutetudie comment

lrsquoentrepreneur fait usage de ses liens

Ils sont consideacutereacutes comme des liens forts (strongs ties) lorsqursquoils concernent des

connaissances proches et intimes (famille amis) dont les beacuteneacutefices sont limiteacutes aux membres du

reacuteseau Ce type de capital est geacuteneacutereacute au sein drsquoun groupe ou drsquoune communauteacute composeacute

drsquoindividu homogegravene qui constitue drsquoailleurs lrsquoobjet principal drsquoobservation Parmi les critegraveres

qui diffeacuterencient ces deux type de liens le temps consacreacute agrave la relation lrsquointensiteacute eacutemotionnelle

lrsquointimiteacute et le niveau de reacuteciprociteacute des services dans les relations156

155 BRUumlDERL J amp PREISENDOumlRFER P Network Support and the Success of Newly Founded Businesses Small Business Economics Ndeg10 1998 pp 213ndash225 p 213

156 GRANOWETTER M the strenght of weaks tiesAmerican journal of sociology vol 78 Ndeg6 1973 pp 1360-1380p 1361

45

Crsquoest dans le premier type de structure qui nous inteacuteresse particuliegraverement Nous

consideacuterons comme BURTR que les liens faibles sont des contacts non redondants et riches en

ressources informationnelles crsquoest agrave dire favorable agrave laccegraves la synchronisation de connaissances

de diffeacuterentes natures et aux nouvelles opportuniteacutes157 Dans ce contexte il nrsquoya pas de doute

sur lrsquoimpact des relations informelles comme la connaissance drsquoun entrepreneur qui a reacuteussi

ou la participation dans le financement drsquoautres entreprise (business Angel) Ces derniegraveres

peuvent ecirctre plus efficientes que les relations formelles pour faciliter la creacuteation de nouvelle

entreprise

4 la question principale de la recherche

Lrsquoentrepreneuriat est un processus drsquoeacutetapes et non pas un fait spontaneacutee depuis lrsquointention

jusquagrave les premiegravere anneacutees drsquoexistence de lrsquoentreprise lrsquoentrepreneur nrsquoest pas isoleacute comme

un agent rationnel et autonome mais un individu encastreacute dans une structure sociale qui de par

ce qursquoelle contient comme ressources et la possibiliteacute quelle offre de les atteindre favorise le

passage drsquoun entrepreneuriat potentiel agrave un entrepreneuriat reacuteel Le terme laquo favorise raquo signifie

que le fait de posseacuteder un type particulier de relation sociale plus ou moins durable aura pour

effet drsquoaugmenter les chances drsquoatteindre ou de faire partie des eacutetapes du processus

entrepreneurial Seulement notre interrogation principale ne concerne pas si oui ou non cet

impact existe

Nous croyons qursquoune large litteacuterature empirique a explicitement deacutemontreacute ce lien158

mais il srsquoagit drsquoexplorer le comment de cet impact qui reste un sujet inacheveacute dans la

litteacuterature Crsquoest dans ce terrain que nous voudrions mener cette recherche La question centrale

interroge donc le lien entre le reacuteseau social des entrepreneurs et le fait entrepreneurial dans le

contexte Algeacuterien

Notre question de recherche peut se formuler comme suit comment le capital social

individuel deacutefinie par sa dimension structurelle influence la participation dans les

diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial

157 BURTR Le capital social les trous structuraux et lentrepreneur Revue franccedilaise de sociologie Vol36 Ndeg41995 pp 599-628p 602

158 DE CAROLIS D M et SAPARITO P Social Capital Cognition and Entrepreneurial Opportunities A Theoretical

Framework Entrepreneurship Theory and PracticeVol13Ndeg1 2006pp 41-56p 42

46

5 Lrsquohypothegravese de recherche

Lrsquohypothegravese sous jacent agrave lrsquoobjet de cette thegravese peut ecirctre exprimeacutee en ces termes Les chances

pour qursquoun individu participe dans les diffeacuterentes phases du processus entrepreneurial cest-agrave-

dire affichant une intention reacuteelle arrivant agrave faire eacutemerger une entreprise et reacuteussissant dans le

marcheacute est augmenteacute par la nature des liens que possegravede cet individu Puisque la question

porte sur le comment nous ajoutons que ce lien nrsquoest pas direct mais il existe des variables

intermeacutediaires qui assurent lrsquoarticulation entre le capital social individuel et le processus

entrepreneurial Nous pensons que ces variables peuvent concerner le niveau des compeacutetences

individuel lrsquoaversion pour le risque et la vigilance aux opportuniteacutes eacuteconomiques exprimeacutee

autrement le reacuteseau social favorise lrsquoengagement et la reacuteussite dans lrsquoentrepreneuriat agrave travers

ses effets positifs sur ces trois variables perceptuelles Nous nous focalisons sur deux

composantes du capital social lieacute agrave lrsquoentrepreneuriat 1) la connaissance drsquoun entrepreneur cest-

agrave-dire posseacuteder un lien avec des individus ayant reacuteussi le processus entrepreneurial 2) ecirctre

personnellement engageacute avec drsquoautre entrepreneurs par des financements informels ce dernier

cest-agrave-dire ecirctre une personne qui a fourni un capital pour le deacutemarrage drsquoautre entreprise159

Avant drsquoexpliciter le rocircle de ce type de relations nous preacutesentons dans ce scheacutema le

raisonnement qui a permis de formuler notre hypothegravese de recherche

Figure 6 Lien capital social et processus entrepreneurial et perception individuelle

a La perception du risque entrepreneurial

Depuis longtemps lrsquoentrepreneuriat est associeacute agrave la notion de risque Deacutecider si une ideacutee peut

devenir une opportuniteacute drsquoaffaires neacutecessite un jugement qui est fait dans des conditions

159 DE CLERCQ D ARENIUS P op ct p 351

Processus entrepreneurial

Capital social Connaitre un entrepreneur amp financer drsquoautres entrepreneurs

Perception du

risque

Capital humain speacutecifique

Vigilance

entrepreneuriale

Les perceptions individuelles

intermeacutediaires

Source auteur

47

drsquoincertitude et de complexiteacute Le risque qui est eacutetroitement lieacute agrave cette incertitude est la

probabiliteacute que lrsquoentrepreneur sera capable ou non de transformer cette ideacutee en une entreprise

viable160 Lrsquoincertitude est principalement due agrave lrsquoabsence drsquoinformation pour une telle

deacutecision161 Par ailleurs le risque nrsquoest pas preacutesent seulement dans les phases amont de la

naissance de lrsquoentreprise les petites entreprises eacutemergentes ont aussi un risque drsquoeacutechouer car

elles souffrent drsquoun double handicap de nouveauteacute et de petitesse Ce handicap reacuteduit la capaciteacute

de la nouvelle entreprise agrave survivre lorsqursquoelle se trouve en compeacutetition avec des entreprises

deacutejagrave eacutetablies162 De ce fait le risque nrsquoest pas seulement une probabiliteacute drsquoeacutechec mais une

perception drsquoeacutechec qui constitue un anteacuteceacutedent important qui affecte lrsquoengagement et la reacuteussite

dans lrsquoentrepreneuriat163 A partir du moment ougrave cette perception est importante et que

lrsquoindividu est limiteacute dans sa capaciteacute agrave absorber les informations et de deacuteterminer les

conseacutequences de leur deacutecisions ils auront besoins drsquoeacutetablir des contacts externes pour obtenir

ces informations164 Le capital social agrave travers notamment sa composante structurelle peut ecirctre

particuliegraverement important pour limiter lrsquoaversion au risque

b Le capital humain une approche en terme de compeacutetences entrepreneuriales

Le capital humain deacutefini comme le niveau de qualification et des capaciteacutes peut ecirctre une

source importante de performance pour lrsquoindividu les organisations et pour la socieacuteteacute165 Le

capital humain peut ecirctre deacuteveloppeacute par des investissements en formation formelle et par

lrsquoexpeacuterience professionnelle Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat les reacutesultats des eacutetudes

empiriques ne permettent pas toujours drsquoeacutetablir un lien deacutefinitif entre le capital humain et la

reacuteussite des entrepreneurs Le premier est plus lieacute agrave lrsquoeacuteducation et llsquoexpeacuterience de lrsquoindividu

En termes de son impact sur lrsquoactiviteacute entrepreneurial les eacutetudes se sont focaliseacutees beaucoup

plus sur la performance de la nouvelle entreprise que sur les chances de creacuteation drsquoune nouvelle

entreprise NEIRAIet al ont trouveacute par exemple que ce lien est significatif seulement pour les

entrepreneurs qui sont devenus proprieacutetaires drsquoentreprises ayant deacutepasseacute le stade de lrsquoeacutemergence

Ce lien est trouveacute comme non significatif pour les phases de deacutecision et drsquoengagement dans

lrsquoentrepreneuriat166 Comme lrsquoindiquent DE CLERCQD et ARENIUS P la recherche devra

160 TAT KEH H et al Opportunity Evaluation under Risky Conditions The Cognitive Processes of Entrepreneurs Entrepreneurship Theory and Practice 2002 pp 125-148p 126 161 DE CLERCQ D et ARENIUS PThe Role of Knowledge in Business Start-Up Activity International Small Business Journal Vol 24Ndeg42006pp 339ndash358p342 162 SMIDA A et KHELIL N Repenser lrsquoeacutechec entrepreneurial des petites entreprises eacutemergentes proposition drsquoune typologie srsquoappuyant sur une approche inteacutegrative Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 23 Ndeg 2 2010 pp65-106p 73 163 TAT KEH H et al op cet p 126 164 DE CLERCQ D et ARENIUS P idemp 342 165 DE CLERCQ D et ARENIUS P idem p 362 166 NEIRAI et al Social and human capital as determining factors of entrepreneurship in the Spanish Regions

48

diffeacuterencier entre le capital humain geacuteneacuterale qui peut ecirctre eacutetudieacutee dans toutes les phase

entrepreneuriales et un capital humain speacutecifiques qui est beaucoup plus lieacute aux phases qui se

trouvent en amont de ce processus Nous nous inteacuteressons dans cette recherche agrave ce type de

capital humain Il est dit speacutecifique par ce qursquoil identifie les capaciteacutes et les connaissances de

lrsquoindividu dans un contexte particulier celui de lrsquoengagement et de lrsquoeacutemergence de la nouvelle

entreprise comme le notait JANSSEN F et al 167chaque individu entre dans le processus

entrepreneurial avec un stock de connaissances subjectif qui est conditionneacute par son expeacuterience

preacutealable et ses contacts anteacuterieursPour faire reacutefeacuterence agrave ce stock de connaissances

entrepreneuriales Harvey et Evans (1995) proposent le concept de laquodegreacute de preacuteparation

entrepreneuriale raquo qui fait allusion aux habiliteacutes et aux capaciteacutes apporteacutees par lrsquoentrepreneur

au processus entrepreneurial168

Ces connaissances peuvent ecirctre obtenue par le fait que lrsquoindividu srsquoexpose agrave autre expeacuterience

notamment de ceux qui ont reacuteussi a creacuteation drsquoentreprise Acceacuteder agrave des connaissances aupregraves

drsquoautres entrepreneur peut fournir au futur entrepreneur des compeacutetences utiles et des

connaissances qui peuvent reacuteduire les ambiguumliteacutes inheacuterentes agrave un environnement incertain 169

c Opportuniteacute et vigilance entrepreneuriale

La question de lrsquoopportuniteacute a eacuteteacute neacutegligeacute au dapart par ce que pour les eacuteconomistes le

marcheacute fournissait toujours les information pour les signaler et les entrepreneur pour les saisir et

les exploiter le temps voulu plus tards avec lrsquoeacutecole des traits les psychologues ont tentaint de

deacuteterminer la diffeacuterence entre ceux qui arrivent agrave dettecter et agrave exploiter ces opportuniteacutes de

ceux qui nrsquoarrivent pas agrave le faire par la suite les socio-eacuteconomistes ont montreacute que si les

opportuniteacutes eacutetaient souvent laquo dans lrsquoair raquo comme lrsquoexpliquait Marshall en 1890 elles avaient

besoin des reacuteseaux pour ecirctre mieux saisies selon Kirzner ou creacuteeacutees selon Schumpeter et surtout

pour trouver les ressources neacutecessaires afin de les appliquer170 Lrsquoopportuniteacute eacuteconomique est

la possibiliteacute pour un individu seul ou avec les autres de combiner des ressources pour

introduire dans le marcheacute un bien ou un service dont la valeur lui permet de tirer un profit171

Pour certains checheurs srsquosincrivant dans la tradition autrichienne de KIRZNERI lrsquoopportuniteacute

constitue un pheacutenomegravene objectif qui existe dans le marcheacute indeacutependamment des individus que

seuls qui sont vigilants et diposant drsquoinformation peuvent la detecter et la transformer en une

167 JANSSEN F et al in JANSSEN F( sous la direction de ) Entreprendre une introduction agrave lrsquoentrepreneuriat De BOECK

1iegravere eacutedition 2014pp 53

169 Johannisson B lsquoThe Dynamics of Entrepreneurial Networksrsquo 1996 in Frontiers of Entrepreneurship Research 170 JULIENPA opportuniteacute information e temps Revue de lrsquoEntrepreneuriat vol 9 Ndeg1 2010pp24-42p 24 171 LEWIN P Entrepreneurial opportunity as the potential to create value the Review of Austrian Economics Vol 28 Ndeg 1

2013pp 1-15 p 1

49

activiteacute eacuteconomique La vigilance comme lrsquoindique CHABAUD ET est cette compeacutetence

deacuteveloppeacutee au plus haut point chez lrsquoentrepreneur et qui plus que les autres lui permet de

savoir ougrave se trouve lrsquoinformation pertinente pour deacutecouvrir des opportuniteacutes de marcheacute172

cette deacutefinition implique que drsquoune part la deacutecouverte de lrsquoopportuniteacute de marcheacute par

lrsquoentrepreneur est un processus et non pas une illumination soudaine et drsquoautre part ce

processus a lrsquoinformation comme objet principal Comme le notait JULIENPA P La

recherche et la transformation de lrsquoinformation sont un processus collectif passant par le

reacuteseautage et par des capaciteacutes particuliegraveres de lrsquoorganisation agrave capter et agrave transformer celle-ci en

opportuniteacute173 De la apparait la neacutecessiteacute de prendre en consideacuteration les connaissances

externes deacutetenues par drsquoautres individus dans le reacuteseau des entrepreneurs174 Dans le secteur

de la technologie SINGH et al et al ont montreacute pour un eacutechantillon de 1402 entrepreneurs

qursquoun reacuteseau large domineacute par des lien externes au cercle familiale eacutetaient positivement lieacute agrave

lrsquoidentification de nouvelles ideacutees et la reconnaissance de nouvelle opportuniteacutes175

Nous pensons agrave ce titre que la preacutesence drsquoun entrepreneur dans le reacuteseau social des individus

touts comme le fait drsquoecirctre des business Angel constitue deux types de lien favorable agrave la

deacutetection des opportuniteacutes eacuteconomiques

Nous supposons que la possession de ce type de relation impacte positivement le niveau

des connaissances et des capaciteacutes individuelles les aide agrave percevoir de nouvelle opportuniteacute et

en enfin agrave reacuteduire leur perception sur les possibiliteacutes drsquoeacutechec Ce raisonnement nous permet de

formuler une possibiliteacute drsquoexplication de la relation entre le capital social et le fait

entrepreneurial au niveau individuel

En effet nous pensons que lrsquohypothegravese centrale qui va guider ce travail de thegravese est que le

capital social favorise la participation dans lrsquoentrepreneuriat agrave travers son influence sur les

perceptions individuelle vigilance entrepreneuriale compeacutetences speacutecifiques et perception

du risque

De ce fait ce travail de la thegravese srsquoinscrit dans une deacutemarche neacutecessairement positiviste

en termes de posture eacutepisteacutemologique et dans une deacutemarche hypotheacutetico deacuteductive Les

concepts que nous utilisons pour appreacutehender le pheacutenomegravene agrave expliquer (processus

entrepreneurial) les anteacuteceacutedents censeacutes lrsquoexpliquer (capital social et la perception individuelle)

172 CHABAUD D et NGIJOL J La contribution de la theacuteorie des reacuteseaux sociaux agrave la reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute raquo Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 18 Ndeg 1 2005 pp29-46p 173 JULIENPA idem p25 174 RAMOS-RODRIacuteGUEZA ndashR et al What you know or who you know The role of intellectual and social capital in opportunity recognition International Small Business Journal Vol 28 Ndeg6pp566ndash582p 577 175 SINGH RP et al Opportunity recognition through social network characteristics of entrepreneurs In Frontiers of

Entrepreneurship Research Wellesley MA Babson College2006pp 228ndash241p236

50

sont deacuteduits drsquoune litteacuterature preacuteexistante nous ne comptons pas reconstruire cette reacutealiteacute par les

interpreacutetations des acteurs

6 Les objectifs de la recherche

Ce travail de thegravese consistera agrave faire une revue de la litteacuterature dan le domaine de

lrsquoentrepreneuriat agrave concevoir un modegravele conceptuelle pour le texte de lrsquohypothegravese et agrave une

illustration empirique pour reacutepondre agrave la question centrale Ces activiteacutes auront dont des

objectifs qui peuvent ecirctre reacutesumeacute de la maniegravere suivante

Objectif 1 connaitre les principales caracteacuteristiques du processus entrepreneurial en

identifiant les attitudes des entrepreneurs dans la phase drsquointention drsquoeacutemergence et de

persistance de lrsquoentreprise

Objectif 2 identifier lrsquoimportance relative de la vigilance des entrepreneurs appreacutehendeacute comme

la reconnaissance des opportuniteacutes dans le marcheacute

Objectif 3 identifier les caracteacuteristiques du reacuteseau social des entrepreneurs en terme de structure

mais aussi les changements de ce reacuteseau tout au long du processus entrepreneurial

Objectif 4 connaitre lrsquoutiliteacute des meacutethodes de reacutegression logistique dans la compreacutehension de la

relation entre reacuteseau de lrsquoentrepreneur variables perceptuelles et processus

entrepreneurial

IV- Plan de la thegravese

Cette thegravese se structure autour de quatre chapitres Le premier chapitre a pour objet le

processus entrepreneurial Nous mettrons en relief dans une premiegravere section le deacuteveloppement

de la recherche sur le pheacutenomegravene entrepreneurial Le but est de montrer comme lrsquoapproche

processuelle de lrsquoentrepreneuriat a eacutemergeacute et en quoi elle est pertinente Eacutetant au cœur du

pheacutenomegravene la notion de processus sera discuteacutee dans la seconde section Cette section devra

deacuteboucher sur une deacutefinition largement admise qui consideacutereacute lrsquoentrepreneuriat comme un

processus drsquoexploration de deacutecouverte et drsquoexploitation des opportuniteacutes eacuteconomiques Ce

processus nrsquoest pas un fait ponctuel mais structureacute autour drsquoun certain nombre drsquoeacutetapes Nous

terminerons la deuxiegraveme section par la preacutesentation des principales eacutetapes qui forment ce

processus agrave savoir la phase de lrsquoentrepreneurial potentiel du deacuteclenchement du processus de

lrsquoeacutemergence de lrsquoentreprise et la survie de la nouvelle entreprise La troisiegraveme section sera

consacreacutee aux variables perceptuelles qui seront consideacutereacutees comme deacuteterminantes pour la

participation des individus dans le processus entrepreneurial Nous retenons la vigilance aux

opportuniteacutes entrepreneuriales le capital humain speacutecifique et la perception du risque

51

Le deuxiegraveme chapitre portera principalement sur le capital social des entrepreneur Etant

une notion tregraves controverseacutee du point de vue conceptuel nous discuterons dans la premiegravere

section la genegravese de ce concept dans le champ dans les diffeacuterents champs disciplinaires les

principales approches qui permettent de le deacutefinir Nous nous inteacuteressons particuliegraverement agrave son

acception dans le domaine du management Dans la perspective manageacuteriale le capital social

revecirct de trois dimensions essentielles une dimension structurelle relationnelle et cognitive Notre

travail de thegravese srsquoinscrit dans une approche structurelle et deacutefini le capital social du point de vue

des ressources accessibles par lrsquointermeacutediaire du reacuteseau social des entrepreneurs la deuxiegraveme

section sera consacreacute par conseacutequence agrave la notion de reacuteseau social Il est question dans cette

section de montre les caracteacuteristiques fondamentales drsquoun reacuteseau et lrsquoimportance prise de la

notion de reacuteseau passerelle ( bridging social network) dans le domaine de l entrepreneuriat la

troisiegraveme section est une synthegravese qui cherche agrave identifier les meacutecanismes par lesquels le reacuteseau

social influence la participation entrepreneuriale Cette section devra deacuteboucher sur le cadre

conceptuelle qui guide la recherche empirique

Les deux derniers chapitres seront consacreacutes agrave une illustration empirique Dans le

troisiegraveme chapitre nous preacutesenterons dans la premiegravere section le mateacuteriel empirique sui sera

utiliseacute Il srsquoagit principalement des donneacutees tireacutees des enquecirctes annuelles du groupe GEM Crsquoest

pourquoi dans cette section nous preacutesenterons ce groupe pour mettre en relief la nature des

donneacutees qursquoil publie annuellement et les variables identifiant le processus entrepreneurial La

seconde section preacutesente une analyse descriptive du capital social des entrepreneurs dans la

troisiegraveme section nous nous inteacuteressons aux variables perceptuelles

Le quatriegraveme chapitre aura pour objet le test de notre hypothegravese Nous utilisons pour

cette fin la meacutethode de la reacutegression logique Ainsi nous proposons de deacutefinir cette meacutethode du

point de vue du processus de son fonctionnement des variables qui seront utiliseacutees et de

lrsquointerpreacutetation des reacutesultats La deuxiegraveme section examine le lien entre le capital social et la

participation entrepreneurial il srsquoagit de veacuterifier si la possession de connaissance avec drsquoautre

entrepreneur et la participation dans le financement drsquoautre entreprise ont pour effet

drsquoaugmenter les chances pour qursquoun individu soit preacutesent dans les diffeacuterentes eacutetapes du

processus entrepreneurial la derniegravere section constitue le moment ou sera veacuterifieacute si les

variablesperceptuelle jouent reacuteellement un rocircle drsquointermeacutediaire entre le capital social et le

processus entrepreneurial

52

CHAPITRE I

Entrepreneur et entrepreneuriat Une approche processuelle

53

Introduction

En lrsquoabsence drsquoune deacutefinition consensuelle sur lrsquoentrepreneuriat176 il est de la responsabiliteacute

du chercheur de deacuteclarer le plus clairement possible le sens qui sera donneacute agrave ce pheacutenomegravene et

drsquoen preacuteciser par conseacutequence la population qui sera eacutetudieacutee177 Cette tache sera lrsquoobjet de ce

chapitre Pour arriver agrave un choix de deacutefinition il semble neacutecessaire dans une premiegravere eacutetape de

porter un regard sur les probleacutematiques les plus importantes qui ont animeacute depuis une trentaine

drsquoanneacutee la recherche acadeacutemique La revues des travaux de synthegravese montrera que la recherche

srsquointeacuteresse agrave trois objets qui se reacutesument dans les interrogations suivantes Qui devient

lrsquoentrepreneur et pourquoi Quelles sont les reacutesultats de ses actes dans la socieacuteteacute et Comment ils

actent178 Ce dernier type de questionnement qui nous inteacuteresse particuliegraverement srsquoinscrit dans

ce qui appeleacute aujourdrsquohui le processus entrepreneurial Lrsquoobjet de la premiegravere section est montreacute

comment la recherche srsquoest orienteacutee vers cette approche

Etant une notion emprunteacutee aux sciences de gestion il est neacutecessaire de revenir sur les

aspects les plus importants du concept de processus et notamment les implications possibles

pour lrsquoeacutetude du pheacutenomegravene entrepreneurial Ensuite lorsqursquoon parcoure la litteacuterature on ne peut

manquer de constater lrsquoabsence drsquoun consensus sur les facteurs de deacuteclenchement sur le

contenu et les reacutesultats de ce processus au plan individuel Par contre il existe des constructions

theacuteoriques des modegraveles et des concepts polariseacute autour de autour de quatre paradigmes agrave savoir

le paradigme de lrsquoopportuniteacute drsquoaffaires de lrsquoeacutemergence organisationnelle de la creacuteation de

valeur et de lrsquoinnovation Lrsquoobjet de la seconde section est drsquoarriver une deacutefinition du processus

entrepreneurial tel que nous lrsquoenvisagerons pour le reste de cette thegravese

Par ailleurs lrsquoexamen des travaux reacutecents montre que la majeure partie des contributions

theacuteoriques adoptant ce type drsquoapproche considegravere que lrsquoentrepreneuriat est un processus

contingent179 La recherche integravegre en effet cette dimension pour identifier les facteurs de

lrsquoenvironnement qui peuvent ecirctres hostiles ou bien favorables agrave lrsquoentrepreneur La troisiegraveme

section examinera par conseacutequence les contributions theacuteoriques qui ont permis drsquoeacuteclaircir les

facteurs qui agissent sur le deacuteclenchement le deacuteroulement et la reacuteussite du processus

entrepreneurial Cette section srsquoachegravevera par lrsquointroduction de la notion de capital social qui se

176 VERSTRAETT lrsquoentrepreneuriat lrsquoharmattan 1999205 pages p7 177WILLIAMBD et HOFERCW theorizing about entrepreneurship Entrepreneurship Theory and Practice Vol 161991pp3-22p 13 et14 178 FAYOLLA Agrave la recherche du cœur de lrsquoentrepreneuriat vers une nouvelle vision du domaine Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 17 Ndeg 1 2004 pp 101-121 p105 179HERNANDEZ EacuteM Lrsquoentrepreneuriat comme processus deacutemergence organisationnelle Revue franccedilaise de gestion Ndeg185

2008pp 89-105p92

54

trouve au cœur de la dynamique des interactions entre entrepreneurs et son environnement180 Le

scheacutema suivant reacutesume le plan de ce chapitre

Figure7 Plan du premier chapitre

180PLOCINICZAKS la construction sociale du marcheacute des tregraves petites entreprises Des reacuteseaux sociaux au capital social local des entrepreneurs lrsquoexemple de larrondissement lensois Revue drsquoeacuteconomie Reacutegionale amp Urbaine Ndeg 3 2003 pp 441-476p 443

Chapitre I Entrepreneur et entrepreneuriat

Une approche processuelle

Section I

Llsquoapproche processuelle dans le

domaine de la recherche en

entrepreneuriat

Section II

Le processus entrepreneurial

les paradigmes dominants

Section III

Processus entrepreneurial et contexte

Objectif

- Eacutevolution de la recherche sur le

pheacutenomegravene

-Les questions fondamentales de

recherches

- Emergence et deacuteveloppements

reacutecents de lrsquoapproche par les

processus

Objectif

- Le processus en management les

principales dimensions Le temps le

contexte lrsquoindividu les activiteacutes

- Les implications dans le champ de

lrsquoentrepreneuriat

-Ce qui se passe dans le processus

entrepreneurial les principaux

paradigmes

Objectif

-Facteurs endogegravenes dans processus

entrepreneurial

-Facteurs exogegravenes dans processus

entrepreneurial Le capital social

55

Section1 la recherche en entrepreneuriat

Lrsquoentrepreneuriat deacutesigne un pheacutenomegravene social et eacuteconomique un domaine de recherche et

un sujet acadeacutemique drsquoenseignement181 Les enseignements deacutecoulent de la pratique drsquoindividus

entreprenant que le chercheur vise agrave connaicirctre en comprenant leurs penseacutees les actions et le

contexte de ces derniegraveres pour ensuite deacutecliner en exercice peacutedagogique les connaissances

apporteacutees182 Crsquoest lrsquoactiviteacute de recherche qui nous inteacuteresse dans cette eacutetape

A ce titre lrsquoentrepreneuriat a fait lrsquoobjet drsquoune diversiteacute des regards disciplinaires et les

chercheurs ont produit un volume impressionnant de travaux portant sur de multiples sujets

qui malheureusement ne permettent pas de deacutefinir avec preacutecision les frontiegraveres de ce domaine183

pour pouvoir positionner avec aisance son propre travail de recherche Quels serait degraves lors le

type de travaux que nous devrions exploiter pour comprendre la structure de ce domaine qui agrave

en croire SHANES reste au stade embryonnaire184

Selon BECHARJP les travaux lieacutes agrave ce pheacutenomegravene ont produit des connaissances qui

peuvent ecirctres appreacutehendeacute selon trois niveaux185 Le niveau Praxeacuteologique qui est un ensemble de

connaissances issues essentiellement de lrsquoobservation des entrepreneurs cherchant en finaliteacute la

prescription des normes ou des limites pour la conduite de ces derniers dans des situations de

creacuteation drsquoentreprise ou drsquoinnovation186 Le niveau disciplinaires enferme les connaissances

theacuteoriques et pratiques drsquoune ou de plusieurs sciences comme lrsquoeacuteconomie la psychologie la

sociologie lrsquoanthropologie etc Ces connaissances sont construites dans le but de comprendre

et ou de preacutedire lrsquoentrepreneuriat selon les preacutemisses de chaque discipline et des meacutethodologies

scientifiques qui leur sont propres Le niveau Eacutepisteacutemologique combine les contributions de

plusieurs disciplines dont le but serait de deacutefinir modeacuteliser classer et eacutevaluer les connaissances

du domaine de lrsquoentrepreneuriat vu dans sa globaliteacute Ce dernier type de connaissances offre

ainsi la possibiliteacute de comprendre lrsquoeacutevolution de ce domaines dans le temps repeacuterer les

contributions les plus importantes notamment dans la discipline drsquoappartenance du chercheur

Crsquoest ce dernier type de connaissances que nous exploitons pour arriver agrave notre objectif

de compreacutehension de la structure du domaine de lrsquoentrepreneuriat Avant drsquoexplorer la

181 FAYOLLA Entrepreneurship and new value creation the dynamic of entrepreneurial process Cambridge university press 2007 247page p v 182 VERSTRAET A theacuteorisation dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat et ses frontiegraveres dans le contexte scientifique franccedilais Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 21 ndeg 2 2008 p 169-190 p 170 183 BRUYATC et JULIEN PA defining the field of research in entrepreneurship Journal of Business VenturingNdeg162000pp 165ndash180p165 184 SHANES Reflections on the 2010 AMR decade award delivering on the promise of entrepreneurship as a field of research Academy of Management Review Vol 37 Ndeg12012pp 10-20p10 185 BECHARDJP understanding the field of entrepreneurship a synthesis of most often quoted contributions Working papers Ndeg041997HECpp1-15p2 186 Ce qui donne tout l es ouvrage sous forme de guide pratique pour les nouveaux entrepreneurs

56

production scientifique sur lrsquoentrepreneuriat nous deacutefinissons tout drsquoabord ce qursquoest un domaine

de recherche dans les sciences sociales

1 qursquoest ce qursquoun domaine de recherche en sciences sociales

Un domaine de recherche est deacutefini comme lrsquoensemble des eacutetudes systeacutematiques qui

srsquoappuient sur la collection de donneacutees originales (qualitatives ou quantitatives) lieacutees agrave un objet

reacuteel187 Un objet est consideacutereacute ici comme un eacuteleacutement sur le quel on voudrait gracircce au travail

intellectuel apporter une connaissance188 Un champ de recherche est lrsquoensemble des objets

eacutetudieacutes par une communauteacute de chercheurs regroupeacutes pour eacutelaborer des connaissances savantes

visant soit une compreacutehension empirique soit la formalisation de connaissances theacuteoriques agrave

propos de ces objets Lrsquoaccumulation des travaux qui cristallisent le champ est consacreacute dans

des revues ou bien dans des theacutematiques au sein de revues et de manifestation scientifiques plus

ou moins reacuteguliegraveres Le domaine de lrsquoentrepreneuriat existerait parce lorsqursquoil y a une

communauteacute scientifique qui srsquoefforce drsquoanalyser des objets qui sont lieacutes agrave ce pheacutenomegravene mais

qui appartiennent agrave drsquoautres champs de recherche sans forcement inclure tout le champ189

Un Exemple pour illustrer le lien entre objet champ et domaine de recherche

Lrsquointention des individus de devenir entrepreneurs constitue une dimension reconnue

comme importante du pheacutenomegravene entrepreneurial (nous lrsquoaborderons plus loin) Or lrsquointention

est un objet travailleacute dans le champ de la psychologie190 notamment pour tout individu en

situation de passage agrave lrsquoaction Lrsquousage des diffeacuterentes connaissances proposeacutees dans ce champ

ont donneacute naissance agrave plusieurs modegraveles de lrsquointention entrepreneuriale La theacuteorie du

comportement planifieacute drsquoAJZEN I (1991) la theacuteorie de lrsquoauto efficaciteacute et de lrsquoapprentissage

social dans le choix de carriegravere drsquoABANDURA (1977) sont des exemples qui peuvent ecirctre citeacutes

agrave ce titre191 Lrsquointention est aussi un objet de recherche pour le marketing (lrsquointention drsquoachat des

consommateurs)192 Lrsquoopportuniteacute constitue aussi comme nous le verrons plus loin un objet

fondamental dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat mais eacutegalement dans le champ de lrsquoeacuteconomie

et crsquoest dans ce champ quelle a eacuteteacute mis en eacutevidence notamment agrave travers lrsquoanalyse de lrsquoefficience

des marcheacutes Le domaine de la strateacutegie accorde aussi une importance agrave la notion drsquoopportuniteacute

Le modegravele de SWOT place en effet la deacutetection des opportuniteacutes comme une des finaliteacutes du

187 EDMONDSON AC et MCMANUS S E methodological fit in management field research Academy of Management

Review2007 Vol 32 No 4pp 1155ndash1179p1155 188 VERSTRAETT idem p 176 189 Nous ne discutons pas de maniegravere approfondi lrsquoautonomie de ce domaine cest-agrave-dire sa capaciteacute a produire ses propres

concepts meacutethodologies par rapport aux autres champs dont ils neacutecessairement connecteacutes 190FAYOLLE A Entrepreneurship and New Value Creation The Dynamic of the Entrepreneurial Process Cambridge University Press 2007247 pages p 63 191 FAYOLLE A idem p63 192 VERSTRAET A idem p177

57

diagnostic de lrsquoenvironnement La vision strateacutegique des creacuteateur drsquoentreprise constitue dans une

approche processuel de lrsquoentrepreneuriat un des objets drsquoanalyse qursquoon le retrouve aussi dans le

champ du management strateacutegique notamment dans lrsquoanalyse du processus de formulation de la

strateacutegie chez les managers193 Certain comme PATURELR et LEVY-TADJINET avancent agrave

juste titre que lrsquoentrepreneuriat nrsquoest qursquoune branche de lrsquoanalyse strateacutegique appliqueacutee non pas

agrave une organisation existante mais en voie de lrsquoecirctre194 Ces drsquoexemples montrent que le domaine

de lrsquoentrepreneuriat srsquoest formeacute garce agrave un processus de regroupement des objets appartenant agrave

drsquoautres champs pour apporter des connaissances dont nous explorons dans le titre suivant leur

contenu

2 structure du domaine de lrsquoentrepreneuriat

Les auteurs ayant fait lrsquoexercice de synthegravese et drsquoeacutevaluation de connaissances ont proposeacute

des grilles de lecture diffeacuterentes pour restituer la structure du domaine de lrsquoentrepreneuriat Cette

diversiteacute est le reacutesultat de plusieurs consideacuterations Tout drsquoabord il y a la diversiteacute des ancrages

disciplinaires ougrave chaque auteur tende drsquoapporter des connaissances selon les preacutemisses de sa

discipline drsquoappartenance impose parfois au moment de la synthegravese de deacutecomposer les

connaissances selon les disciplines195 Le contexte temporel de la synthegravese (quand elle a eacuteteacute

faite) et le type de mateacuteriaux ayant fait lrsquoobjet de lecture (Travaux agrave vocation theacuteorique

meacutethodologique ou empirique) conditionnent les reacutesultats de lrsquoeacutevaluation et probablement sa

pertinence Le troisiegraveme facteur qui nrsquoest pas le moindre renvoi agrave la langue de reacutedaction des

travaux eacutevalueacutes Geacuteneacuteralement les auteurs mobilisent des contributions reacutedigeacutees dans leur

langue respective et ignorent parfois de maniegravere intentionnelle196 ceux reacutealiseacutes dans drsquoautres

langues Une grande partie des synthegraveses faites en langue anglaise se fonde sur lrsquoanalyse des

papiers publieacutes dans des revues les plus coteacute en management ou en entrepreneuriat mais qui sont

reacutedigeacutees dans cette langue Par conseacutequence Il faudrait donc une clef de lecture pour cerner au

moins les approches dominantes notamment dans le champ des sciences de gestion Nous avions

choisi pour donner des exemples des travaux reacutedigeacutes dans les deux langues anglais et franccedilais

et effectueacutes dans des dates diffeacuterentes Cela nous permettra agrave notre sens drsquoeacutelargir le champ de

lrsquoobservation et de cerner en mecircme temps lrsquoeacutevolution qualitatives de ce domaine Ce nrsquoest que

193 VERSTREATT Entrepreneuriat lrsquoHarmattan 1999203 pages p39 194 LEVY-TADJINET et PATURELR Entrepreneuriat et Management Strateacutegique ougrave le recircve drsquoIcare AIMS 2009- Grenoble pp1-18p 5 195 JEAN-LUC GUYOT ET JEAN VANDEWATTYNE laquo Chapitre 1 Le champ de lentrepreneuriat pluraliteacute des approches et richesses du champ danalyse raquo in Jean-Luc Guyot et al Les logiques daction entrepreneuriale De Boeck Supeacuterieur laquo Eacuteconomie Socieacuteteacute Reacutegion raquo 2008 p 15-40p 40 196 PATURELR grandeur et servitude de lrsquoentrepreneuriat Revue internationale de psychosociologie Vol XIIINdeg 312007|

pages 27 agrave 43

58

reacutecemment que des travaux anglophones commencent agrave inteacutegrer dans leur eacutevaluation certaines

recherches francophones notamment avec les travaux de JULIEN P A et BRUYATC 197

22 Les grilles de lecture possibles du domaine de lrsquoentrepreneuriat

Par grille de lecture nous entendons les eacuteleacutements qui permettent de comprendre comment les

connaissances sont-elles organiseacutees dans un domaine aussi diversifieacute et fragmenteacute agrave lrsquoimage de

la pratique elle-mecircme198 Ces eacuteleacutements peuvent ecirctres la chronologie des travaux consideacutereacutes

comme les plus influents les disciplines intervenant dans la recherche etc LOWMB et

MCMILLNANIC sont parmi les premiers qui ont fait cette tentative de synthegravese de la

recherche Ils considegraverent que lrsquoobservation de la production scientifique sur lrsquoentrepreneuriat

peut se faire selon les objectifs de la recherche les theacuteories mobiliseacutees les niveaux drsquoanalyse

les objets observeacutes et les meacutethodologies utiliseacutees dans la recherche199 Crsquoest gracircce agrave ces eacuteleacutements

que lrsquoon pourrait suivre dans le temps lrsquoeacutevolution positive et les limites des connaissances dans

ce domaine VERSTARETT et FAYOLLEA considegraverent qursquoagrave deacutefaut de lrsquoexistence drsquoune

approche feacutedeacuteratrice des connaissances et de la communauteacute qui le compose le domaine de

lrsquoentrepreneuriat est formeacute drsquoun ensemble de paradigmes cest-agrave-dire un ensemble de

construction theacuteorique (concept modegravele theacuteorie) faisant lrsquoobjet drsquoune adheacutesion drsquoune partie

suffisamment significative des chercheurs qui au sein de la communauteacute ainsi constitueacutee

partagent le point de vue proposeacute par le paradigme200 Selon ces auteurs il existerait quatre

paradigmes le paradigme de lrsquoopportuniteacute drsquoaffaires de la creacuteation de valeur de lrsquoeacutemergence

organisationnelle et de lrsquoinnovation201 Drsquoautres auteurs ont montreacute lrsquoaspect que la recherche en

entrepreneuriat est organiseacutee selon les filiations intellectuelles des et entre les auteurs Il

existerait selon CORNELIUS B et al202 pour les travaux anglophones et KIZABA G203et pour

les travaux en langue franccedilaise un aspect cognitif de la recherche au niveau de la

probleacutematisation des meacutethodologies et des niveaux drsquoanalyse Certain auteurs sont influenceacutes

par drsquoautres ce qui permet agrave une approche de se deacutevelopper et de se maintenir ou bien de

disparaitre avec le temps De lagrave deacutecoule un scheacutema implicite drsquoorganisation des objets de

recherche et des connaissances qui est deacuteriveacute drsquoun scheacutema drsquoinfluence des auteurs reconnus et

197 Pour leur proposition de redeacutefinir lrsquoobjet scientifique de la recherche en entrepreneuriat dans lrsquoarticle de BUSENITZ L W et al Entrepreneurship research in emergence past trends and future directions Journal of Management Vol 29 Ndeg32003 pp 285ndash308 198 BECHARDJP op ctp1 199 LOW MURRAY B et MACMILLANIC Entrepreneurship Past Research and Future Challenges journal of management Vol 14Ndeg21988pp139-158140 200 VERSTRAETT et FAYOLLEA paradigme et entrepreneuriat Revue de lrsquoEntrepreneuriat Vol 4 Ndeg12005 pp 33- 52 p33 201 Voir notamment le scheacutema de repreacutesentation des ces quatre paradigme et de leur lien VERSTRAETT et FAYOLLEA idem p 44 202 CORNELIUS B LANDSTROM H et PERSONO Entrepreneurial Studies The Dynamic research Front of a Developing Social Science Entrepreneurship Theory And Practice Vol30Ndeg3 2006 pp375-398 203KIZABAG Revue scientifique et 10 ans de recherche Francophone en entrepreneuriat Innovations Ndeg 24 2006 pp 231-

258

59

identifieacutes geacuteneacuteralement par le nombre de citations et des Co-citation dans les travaux de

recherche Enfin STEVENSONHH et JARILLO C204 considegraverent que fondamentalement et

au delagrave des clivages disciplinaires le domaine de lrsquoentrepreneuriat est organiseacute selon trois

questions principales de recherche Qui devient entrepreneur et pourquoi Qursquoest ce qui se

passe dans lrsquoeacuteconomie lorsque lrsquoentrepreneur agit et Comment il agit 205 Le tableau suivant

reacutesume les grilles de lecture et met en exergue les critegraveres qui selon les auteurs permettent de

capturer la structuration du domaine mais aussi les constats faits sur ces eacuteleacutements

204 STEVENSONHH et JARILLOC A paradigme of entrepreneurship entrepreneurial management strategic management Journal Vol 11 Special issue Corporate Entrepreneurship 1990pp 17-27p18 205 Traduction du text original what happens when entrepreneurs act why they act and how they act

60

Tableau 13 Lrsquoanalyse de la recherche en entrepreneuriat selon quelques auteurs de reacutefeacuterences

Auteurs et anneacutees de

publication Eleacutements analyseacutes

La langue et le Nombre des

reacutefeacuterences utiliseacutees Reacutesultats lrsquoeacutetat de la recherche par rapport aux eacuteleacutements analyseacutes

LOW MB ET MACMILLAN I M

(1988)

-les objectifs de la recherche -Les niveaux drsquoanalyse

-Les objets analyseacutes -Les theacuteories mobiliseacutees

-La meacutethodologie

Anglais 94

- Jusqursquoau deacutebut des anneacutees1980 la Recherche est principalement agrave caractegravere empirique

- Besoin de travaux theacuteoriques pour lrsquoexplication et la preacutediction du pheacutenomegravene - Proposition drsquoun objectif unificateur de la recherche celui drsquo expliquer et faciliter le

rocircle de la nouvelle entreprise dans la croissance eacuteconomique 206

-Inteacuterecirct grandissant de la recherche vers le processus entrepreneurial et son contexte

STEVENSONHH ET JARILLOC

(1991)

Toutes les recherche srsquointerrogent soit sur le

-Qui (lrsquoentrepreneur)

-Quoi (son impact sur lrsquoeacuteconomie (systegraveme productif)

-Comment (ses activiteacutes)

Anglais 85

- lrsquoentrepreneuriat en groupe est aussi important que lrsquoentrepreneuriat individuel -Lrsquoopportuniteacute doit devenir le noyau dur de la recherche sur le comment de

lrsquoentrepreneuriat

-Trois aspects sont importants pour les recherches futures1) la deacutetection2) lrsquoexploitation de lrsquoopportuniteacute 3)la croyance en la reacuteussite

La compeacutetence collective est un facteur de reacuteussite important FAYOLLEA

2004 Un axiome pouvant unifier la recherche Franccedilais+anglais

57 Lrsquoeacuteleacutement central de la recherche est la dialogie individus- creacuteation de valeurs

VERTSRAETT ET FAYOLLEA

2006)

Construction theacuteorique sur lesquelles il y suffisamment de consensus (les

paradigmes

Franccedilais+anglais 80

-sous une approche processuelle il y a quatre paradigmes structurent la recherche Le processus de deacutecouverte et drsquoexploitation drsquoopportuniteacute processus drsquoeacutemergence

drsquoune nouvelle organisation processus drsquoinnovation et Processus de creacuteation de valeur

CORNELIUS B LANDSTROumlM H

PERSSON O

(2010)

-Aspect cognitif de la connaissance Qui influence Qui dans la recherche

-Les auteurs influents et les filiation existantes dans les peacuteriodes (1986-

1990) (1993-1997)(2000-2004) -Les outsiders207 dans la recherche (-Stabilisation des thegravemes de recherche

Anglais

38

- Depuis le deacutebut de anneacutees 2000 il y moins drsquooutsiders qursquoil a 20 ans Preuve qursquoil y a une constitution drsquoune communauteacute plus ou moins unifieacutee

-Complexiteacute croissante de la recherche rendant la lsquoentrepreneuriat un domaine envahit par agrave drsquoautre discipline finance deacuteveloppement reacutegional)

-Lrsquoopportuniteacute est un feacutedeacuterateur possible des recherches dont SCOTT SHANE (deacutefenseur de cette approche) en est lrsquoauteur le plus citeacute sur les peacuteriodes 1986-2004

Source auteur

206 Notre traduction we appeal to researchers to link the specific purpose of their study to the more fundamental purpose we have proposed to explain and facilitate the role of new enterprise

in furthering economic progress LOW MB Et MACMILLAN IM op ct p 156 207 Les outsiders sont des auteurs qui sont citeacutes par les chercheurs en entrepreneuriat mais qui eux ne citent pas ses chercheurs lrsquoexemple MINTZBERGH dont les travaux sur le rocircle du manager ont beaucoup inteacuteresseacute la recherche sur les activiteacutes de lrsquoentrepreneur

61

En plus de ces cinq reacutefeacuterences nous utilisons drsquoautres travaux (tableau annexe) pour mieux

cerner les eacuteleacutements suivant Lrsquoeacutemergence de ce domaine les theacuteories dominantes les objets la

meacutethodologie et les niveaux drsquoanalyse qui ont marqueacute la recherche

23 Lrsquoeacutemergence de lrsquoentrepreneuriat comme domaine de recherche

Nous utilisons avec preacutecaution le terme laquo eacutemergence raquo par ce que le lecteur pourrait entendre

qursquoapregraves cette eacutemergence le domaine sera aujourdrsquohui en une phase de maturiteacute ou drsquoune

construction acheveacutee alors qursquoon parcourant les travaux les plus influents les auteurs

considegraverent que ce domaine reste au stade la gestation ou comme preacutefegraverent certains au stade

pregraves paradigmatique Ainsi le sens que nous donnons fait reacutefeacuterence au deacutebut de la formation de

la communauteacute scientifique qui consacre agrave titre exclusif ses recherches agrave ce pheacutenomegravene

Il est difficile de deacuteterminer avec preacutecision la naissance de ce domaine mais plusieurs

auteurs considegraverent que le domaine de lrsquoentrepreneuriat tel qursquoil existe aujourdrsquohui avec ses

revues ses confeacuterences acadeacutemiques et ses theacuteories est relativement jeune208 Par la naissance il

faudrait entendre le processus par lequel un domaine commence a gagneacute de la leacutegitimiteacute aupregraves

drsquoautres disciplines ou drsquoautres domaines de recherche et jusqursquoagrave quel point la recherche produit

des connaissances utiles et substantiellement cautionneacutees par des acteurs externes agrave sa

communauteacute209 La majeure partie des auteurs considegraverent que ce domaine a commenceacute agrave

apparaitre dans les anneacutees 1980 Mais la base historique et les premiegraveres tentatives de

theacuteorisation du pheacutenomegravene viennent des sciences eacuteconomiques210en effet VECIANA JM

considegravere en effet que ce domaine de recherche srsquoest deacuteveloppeacute en quatre principales eacutetapes

dont la premiegravere revient aux eacuteconomistes La deuxiegraveme eacutetape regroupe les travaux sur

lrsquoentrepreneuriat dans une perspective historique (deacutebut du XXe siegravecle la troisiegraveme eacutetape

(1949-1979) a vue le lancement des programmes de recherches dans le domaine du

management sur lrsquoentrepreneuriat et les petites et moyennes entreprises (PME) la quatriegraveme

eacutetape (depuis 1979) a vue la consolidation et lrsquoexplosion des recherches sur lrsquoentrepreneuriat

comme objet de recherche211

208 BECHARD JP Comprendre le champ de lentrepreneurship Cahier de recherche Ndeg 96-01-01 1996 Eacutecole des Hautes Eacutetudes Commerciales (HEC) Montreacuteal PP 1-46 p 34 209 BUSENITZ LW WEST GP SHEPHERD DEAN NELSONT CHANDLERG N et ZACHARAKIS R Entrepreneurship Research in Emergence Past Trends and Future Directions Journal of Management Vol 29 Ndeg3 2003pp

285ndash308p286 210 FAYOLLE A A la recherche du Cœur de lrsquoentrepreneuriat vers une nouvelle vision du domaine raquo Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 17 ndeg 1 2004 pp101-121p106 211 RIBEIRO Aacute CD Entrepreneurship Concepts Theory and Perspective Salvador Roig (Eds) 2007 348 pages p24

62

3 Lrsquoorigine du domaine avec les eacuteconomistes

Lrsquoeacuteconomie comme champs scientifique entretient une relation complexe avec lrsquoentrepreneur212

drsquoun coteacute son rocircle est reconnu dans la sphegravere eacuteconomique mais ses activiteacutes ne sont pas

inteacutegreacutees dans les scheacutemas drsquoexplication du fonctionnement de lrsquoeacuteconomie notamment dans le

raisonnement classique puis dans le paradigme neacuteo classique BAUMOL W considegravere que

lrsquoentrepreneur est le spectre qui hante les modegraveles eacuteconomiques CASSONM parle de lacune

dans la theacuteorie eacuteconomique Cependant il existe des travaux drsquoeacuteconomistes sur lrsquoentrepreneur

mais qui sont resteacutes agrave la marge de ces deux grands courants qui ont structureacute la penseacutee

eacuteconomique Ces travaux adoptent dans leur majoriteacute un point de vue fonctionnel de

lrsquoentrepreneur Ce dernier a des fonctions dans la production et la creacuteation de richesses213

Lrsquoexamen de la litteacuterature eacuteconomique montre que quatre fonctions ont eacuteteacute attribueacute agrave

lrsquoentrepreneur214 la prise de risque

31 La fonction lieacutee agrave lrsquoincertain

Incontestablement crsquoest CANTILLONR dans son livre Essai Sur La Nature Du Commerce En

Geacuteneacuteral (1755) qui est le premier agrave avoir introduit le terme entrepreneur avec un sens

eacuteconomique preacutecis et il est le premier qui a rendu visible la fonction entrepreneuriale dans le

systegraveme eacuteconomique215 Pour cet auteur il existe dans une eacuteconomie deux cateacutegories de gens des

proprieacutetaires et des fermiers qui vivent de rentes cest-agrave-dire des reacutemuneacuterations sans incertitude

et les entrepreneurs agrave gage incertain 216 Selon cet auteur lrsquoentrepreneur fait parti de la classe

de ceux qui vivent dans lrsquoincertitude Partant de cette distinction lrsquoauteur deacutefinit lrsquoentrepreneur

comme laquo toute personne qui prend le risque de mener une affaire commerciale agrave son propre

compte dans un but de profit Il opegravere dans le risque par ce qursquoil achegravete agrave des prix certain mais

vend agrave des prix incertains Cependant CANTILLON ne preacutecise pas la notion de risque il

faudrait attendre KNIGHTF (1921) dans son livre Risque Incertitude et Profits pour formaliser

la distinction devenue canonique217 entre lrsquoincertitude et le risque Pour cet auteur une

situation de risque implique la possibiliteacute drsquoeffectuer un calcul de probabiliteacute connue tandis que

la notion drsquoincertitude qui englobe celle de risque renvoie eacutegalement agrave des eacuteveacutenements non

preacutevisibles dont la distribution des probabiliteacutes est inconnue Lrsquoentrepreneur dans cette

212 BRECHET J-P et PROUTEAU L A la recherche de lentrepreneur au-delagrave du modegravele du choix rationnel une figure de lagir

projectif Revue franccedilaise de socio-eacuteconomie Ndeg6 2010 pp109-130 p11 213 Nous verrons dans cette section que ces fonctions ont eacuteteacute inteacutegreacute dans les approche processuelle de lrsquoentrepreneuriat Lrsquoentrepreneur exerce ces fonctions dans le cadre drsquoun processus 214 LANSDSTROM H Pioneer in entrepreneurship and small business research Springer Science 2005 380 page p 14 215 VAN PRAAG C M Some classic views on entrepreneurship DE ECONOMIST 147 Ndeg 3 1999pp 311ndash335 p313 216 CANTILLONR Essai sur la nature du commerce en geacuteneacuteral traduit par Steacutephane Couvreur institut COPPET paris

201194 page p 16 217 COMPAGNOLO G et VIVELC Figure de lrsquoentrepreneur laquo introduction raquo Revenue de Philosophie Economique Vol 15

Ndeg12014pp3-16p5

63

perceptive serait lrsquoindividu qui se lance dans la creacuteation drsquoentreprise tout en connaissant les

risques possibles Le lien entre risque et entrepreneuriat est un des eacuteleacutements fondamentaux des

travaux des eacuteconomistes sur lrsquoentrepreneuriat et a donneacute lieu agrave de nombreux deacuteveloppements

aussi bien theacuteoriques qursquoempiriques contemporaines comme on pourrait le constater dans la

deacutefinition suivante de lrsquoentrepreneur Est alors un entrepreneur lrsquoindividu qui compte tenu de

ses jugements accepterait drsquoassumer lrsquoincertitude lieacutee agrave la production de biens et services Les

profits attendus viendraient en reacutemuneacuteration de cette activiteacute218

32 Entrepreneur fonction de coordination des ressources

Dans cette approche il revient agrave SAYJB va preacuteciser le rocircle de lrsquoentrepreneur Cette fois ci en

introduisant sa fonction organisatrice de ressources tout en placcedilant cette fonction dans un

contexte drsquoincertitude et de risque comme dans la tradition CANTILLON- KNIGHT219 Ce

risque est geacuteneacutereacute par la nouveauteacute qursquoil introduit alors que celui auxquels srsquoexpose

lrsquoentrepreneur de Cantillon sont lieacutes aux aleacuteas du marcheacute Pour cet auteur lrsquoentrepreneur deacuteplace

les ressources eacuteconomiques drsquoun niveau de productiviteacute et de rendement donneacute vers un niveau

supeacuterieur220 En deacutefinitive lrsquoentrepreneur de SAY JB est laquoEntrepreneurs dindustrie Ils

concourent agrave la production en appliquant les connaissances acquises le service des capitaux et

celui des agents naturels agrave la confection des produits auxquels les hommes attachent une

valeur raquo221 Lez connaissances (savants et des ouvriers) et les capitaux sont acquises sur un

marcheacute moyennant une reacutemuneacuteration certaine pour ceux qui la possegravedent Une fois acquises ces

ressources vont ecirctre utiliseacutees par un administrateur (gestionnaire) pour la creacuteation de biens et de

services dont le profit qui reacutegulent de leur eacutechange sur un marcheacute est incertain Cette

configuration des transactions confegravere agrave lrsquoentrepreneur une position drsquointermeacutediaire entre le

marcheacute et le gestionnaire de la production de lagrave deacutecoulent cette fonction de coordination de

ressources Le reacutesultat de cette fonction est lrsquoobtention drsquoun profit que SAY J B qualifie de pur

ce dernier reacutesulte de la diffeacuterence entre les profits initialement incertain et les reacutemuneacuterations

certaines payeacutees aux deacutetenteurs de ressources

33 fonction de lrsquoentrepreneur lieacutee agrave lrsquoinnovation

Bien entendu SAY ne preacutecise pas si cette coordination srsquoinscrit dans une entreprise deacutejagrave en

activiteacute ou qursquoelle relegraveve de lrsquoorganisation drsquoune nouvelle entreprise Il revient agrave

218 DEJARDIN M Entrepreneuriat et croissance une conjonction eacutevidemment favorable Reflets et perspectives de la vie eacuteconomique Tome 34 2000 Ndeg4 pp 19-31 p 23 219 STEINER P La theacuteorie de lrsquoentrepreneur chez Jean-Baptiste Say et la tradition Cantillon-Knight LActualiteacute eacuteconomique vol 73 ndeg 4 1997 p 611-627p 620 220 Citeacute par DRUCKERP innovation and entrepreneurship Practice and principales HarperampRow Publishers Inc1985 277 page p16 221 Citeacute par STEINER P p 613

64

SCHUMPETERJ de faire cette distinction Crsquoest uniquement dans le second cas que la

coordination des facteurs peut ecirctre consideacutereacutee comme proceacutedant de lrsquoentrepreneuriat En Effet

SCHUMPETERJ notait Lrsquoeacutevolution caracteacuteriseacutee quant au fond deacutecoule donc de lexeacutecution

dune combinaison nouvelle Ce concept englobe cinq cas

1deg la fabrication dun bien nouveau

2deg lintroduction dune meacutethode de production nouvelle

3deg louverture dun deacuteboucheacute nouveau

4deg la conquecircte dune source nouvelle de matiegravere premiegravere

5deg la reacutealisation dune nouvelle organisation (par exemple leacutetablissement dune situation de

monopole) La reacutealisation de cette combinaison nouvelle est la caracteacuteristique de l laquoentreprise raquo

au sens ougrave J Schumpeter emploie ce mot et la fonction propre de lrsquoentrepreneur222

34 Entrepreneur doteacute drsquoune fonction drsquoarbitrage

Lrsquoanalyse de la fonction drsquoarbitrage a vue le jour avec CANTILLON mais sa formalisation

contemporaine revient agrave KIRZNER I (1973) Cet auteur met en relief le rocircle de lrsquoentrepreneur

dans le marcheacute par rapport agrave un concept devenu fondamental dans le champ de lrsquoentrepreneuriat

agrave savoir lrsquoopportuniteacute Pour cet auteur les informations dont disposent les agents sur les

conditions du marcheacute (comme le prix le niveau de la demande etchellip) sont partielles et leurs

anticipations peuvent ecirctre erroneacutees Par conseacutequent ils prennent leur deacutecision avec une certaine

ignorance des opportuniteacutes qui de ce fait restent inexploiteacutees Mais le marcheacute est un lieu

drsquoapprentissage drsquoaccumulation des informations additionnelles qui vont conduire les agents agrave

modifier leurs plans drsquooffre et de demande Crsquoest cette dynamique drsquoapparition des opportuniteacutes

et de correction de lrsquoignorance initiale des agents qui est au fondement drsquoun processus de

marcheacute intrinsegravequement concurrentiel223 De ce fait les inefficiences des marcheacutes offrent aux

individus qui les repegraverent et qui les exploitent des opportuniteacutes de profit Dans le modegravele de

KIRZNER (1997) les opportuniteacutes entrepreneuriales traduisent eacutegalement des situations de

deacuteseacutequilibre224 Par exemple si laquolsquoquelque chosersquo est vendu agrave des prix diffeacuterents sur deux

marcheacutes du fait drsquoune communication imparfaite entre les deux marcheacutes raquo (ibid p 67) une

occasion de profit apparaicirctra dont se saisira lrsquoentrepreneur qui aura su faire preuve de la

vigilance (alertness) requise pour deacuteceler lrsquoarbitrage agrave opeacuterer Lrsquoentrepreneur est donc celui qui

222 Joseph SCHUMPETER Theacuteorie de lrsquoeacutevolution Economique Recherches sur le profit le creacutedit lrsquointeacuterecirct et le cycle de la conjoncture introduction Queacutebec 2002148 pages p59 httpwwwuqacuquebeccazone30Classiques des sciences socialesindexhtml 223 KIRZNER I Concurrence et esprit drsquoentreprise Economica traduction franccedilaise de Competition and entrepreneurship The University of Chicago Press 1973p 9 224 CHABAUD Didier et MESSEGHEM Karim LE PARADIGME DE LOPPORTUNITEacute Des fondements agrave la refondation Revue franccedilaise de gestion 20107 ndeg 206 | pages pp93-112 p 95 224 KARRI R et GOEL S Demand and supply side perspective of entrepreneurial action in emerging economies Paper

presented at Conference on Entrepreneurship in Emerging Regions 2006 Hyderabad Indiapp1-32p8

65

gracircce agrave la vigilance dont il fait preuve sait deacutecouvrir les opportuniteacutes de profit contribuant ainsi

agrave reacuteduire lrsquoignorance des agents Cette fonction fondeacutee sur le concept de lrsquoopportuniteacute va

alimenter une litteacuterature abondante aussi bien dans le champ de lrsquoeacuteconomie que celui du

management Nous reviendrons en deacutetaille sur cette approche lorsque il srsquoagit de discuter les

principales dimensions du processus entrepreneurial

35 Analyse eacuteconomique moderne de la fonction de lrsquoentrepreneuriat

Il faudrait souligner que lrsquoentrepreneur tout comme lrsquoentrepreneuriat sont resteacutes absent dans

lrsquoanalyse eacuteconomique depuis les travaux des eacuteconomistes citeacutes pour des raison Il faudrait

attendre Lrsquoanalyse eacuteconomique ne srsquoest pas limiteacutee agrave la compreacutehension du rocircle de lrsquoentrepreneur

dans les processus eacuteconomiques Les diffeacuterences constateacutes entres les pays en matiegraveres de niveau

drsquooccurrence de ce pheacutenomegravene a alimenteacute une importante litteacuterature theacuteorise et empirique sur

les deacuteterminants endogegravenes et exogegravenes des comportements des entrepreneurs et des niveaux de

creacuteation de nouvelles activiteacute eacuteconomiques Les fondements de ce deacutebat se situent autour de

deux visions fondamentales la demande et lrsquooffre drsquoentrepreneurs

Du point de vue de la demande il existerait dans chaque eacuteconomies des entrepreneurs

potentiels qui lorsqursquoils perccediloivent des signaux favorables venus de lrsquoexteacuterieur (facteurs

exogegravenes agrave entrepreneur) ferons un jugement positif et ferons le pas pour devenir des

entrepreneurs reacuteels BAUMAOLW225 suggegravere que ces signaux peuvent ecirctres les incitations

institutionnelles existantes qui reacutecompensent la creacuteativiteacute et la prise de risque Pour cet auteur

existerais deux type drsquoincitation soit celles qui fait multiplier les entrepreneurs improductifs

profitant de lrsquoeacutevolution quantitative de la demande dans le marcheacute (capture de rente) soit la

multiplication des entrepreneurs productif qui introduisent des innovations qui est la seul voie

agrave une veacuteritable croissance agrave long terme Le niveau de la demande drsquoentrepreneur est deacutetermineacute

aussi de ce point de vue par le niveau de la demande des entreprises deacutejagrave en activiteacute Plus il

existerait des besoins en nouveaux produits nouveaux services et de nouvelles technologies

plus il existerait drsquoentrepreneurs potentiels226

Du point de vue de lrsquooffre Les recherches tentent dlsquoidentifier les aspects endogegravenes agrave

lrsquoentrepreneur qui se reacutesume dans leur caracteacuteristiques deacutemographiques leurs connaissances

les compeacutetences deacuteveloppeacutees dans drsquoautres emplois les relations personnelles Ces diffeacuterentes

ressources comme le font souligner KARRIR et GOEL S sont utiliseacutees pour creacuteer drsquoautres

225 Cite par ROCHA VC The Entrepreneur in Economic Theory From an Invisible Man Toward a New Research Field Ndeg 459 2012 School of Economics and Management University of Portopp1-35p9 226 HUNT R Demand-Side Drivers of Entrepreneurial ActivityA Cliometric Reassessment Using Socially Embedded Historical

Artifacts

66

ressources requises pour geacuterer lrsquoincertitude lieacutee notamment agrave la deacutecouverte la creacuteation et agrave

llsquoexploitation drsquoune opportuniteacute eacuteconomique227

BAUMOLW dans un livre reacutecent nous montre que ces deux visions ne srsquoexcluent pas

mutuellement puisque comme le notait cet auteur Societal and institutional structures that

nurture support and encourage entrepreneurial behaviors may help influence (or offset) culture

and traditions and may prove as important as personal characteristics in catalyzing

entrepreneurship 228 On pourrait comprendre de ces propos que la nature des motivations

des attitudes et des comportements des entrepreneurs ne se modifient pas au cours du temps

autrement dit toute socieacuteteacute comporte toujours une fraction entrepreneur potentiels (offre

drsquoentrepreneurs) ce qui est par contre le plus important ce serait les regravegles de jeux de qualiteacute

comme les institutions politiques et leacutegales (demandes)qui deacuteterminerait la nature de leur

contribution dans lrsquoeacuteconomie229 Lrsquoapport des eacuteconomistes dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat

reste fondamental et qui a servie de base de recherche en fournissant des concepts qui restent

drsquoactualiteacute agrave savoir lrsquoopportuniteacute le risque et lrsquoinnovation Mais avec le deacuteveloppement du

modegravele neacuteoclassique qui suppose que pour lrsquoeacutequilibre dans lrsquoeacuteconomie nul besoin drsquoun

entrepreneur En plus dans la reacutealiteacute empirique les anneacutees drsquoapregraves guerre ont connue le

deacuteveloppement des grandes entreprises jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1970 Ce derniegraveres ont

contredis les conclusions de SCHUMPETERJ sur le rocircle que devait avoir lrsquoentrepreneur dans

lrsquoeacuteconomique notamment avec sa fonction creacuteatrice de valeur Cette fonction est le fait dans

cette peacuteriode de la grande entreprise Cependant apregraves le constat fait par certain chercheur sur

lrsquoimportance empirique de petites structures dans la production la creacuteation de nouveau emploi

et dans lrsquoinnovation a attireacute lrsquoattention des chercheurs sur lrsquoimportance des entreprises de petite

dimension et du processus qui les fit naitre

Ce qui fait que pour plusieurs auteurs la recherche en entrepreneuriat a vue le jour dans le

champ de la petite et moyenne entreprise comme lrsquoexplique le titre suivant

4 Le domaine une naissance dans la sphegravere de la PME

Un certain consensus existe pour considegravere que le champs drsquoexploration de lrsquoentrepreneuriat a

deacutebuteacute principalement dans la sphegravere de la petite et moyenne entreprise (PME ) dans la fin des

anneacutees soixante dix et le deacutebut des anneacutees 1980 Il y a une raison de ce regain drsquointeacuterecirct aussi

bien de la part des eacuteconomistes que des autres disciplines de sciences sociales que

227 KARRI R et GOEL S idem p8 228 BAUMOLWthe microtheory of innovative entrepreneurship princton university press 2010 246 pages p 229 CAPRONH Introduction agrave leacuteconomie de lentrepreneuriat in Entrepreneuriat et creacuteation dentreprises De Boeck

Supeacuterieur eacuteconomie socieacuteteacute reacutegion 2009 pp11-33p 19

67

BOUTILLIER S ET UZUNIDIS D les reacutesume dans ces propos En cette peacuteriode de crise

eacuteconomique prolongeacutee ougrave lincertitude est grande le retour du paradigme de lentrepreneur

semble ecirctre la contrepartie de leacutechec de la grande entreprise et de ses managers qui a priori ne

sont pas adapteacutes agrave la situation eacuteconomique daujourdhuiLentrepreneur se reacutesume agrave lagent

eacuteconomique qui prend des deacutecisions strateacutegiques dans un environnement eacuteconomique

incertain230

5 Les programmes de recherche en entrepreneuriat

En effet les premiers programmes de recherches deacutedieacutes agrave tire exclusif agrave lrsquoentrepreneuriat ont

deacutebuteacute vers la fin des anneacutees 1980231 CORNELIUS B et al considegraverent que qursquoagrave cette peacuteriode

les circonstances comme la crise peacutetroliegraveres des anneacutees 1970 le progregraves technique

lrsquoaccroissement de lrsquointernationalisation des eacuteconomies les changements politiques orienteacutes

vers lrsquoideacuteologie de lrsquoeacuteconomie de marcheacute ont geacuteneacutereacute un niveau important drsquoincertitude et de

deacuteseacutequilibre Ces changement ont provoqueacute une demande de plus en lus manifeste pour

lrsquoinnovation et lrsquoentrepreneuriat232 Mais en deacutepit de ce contexte production scientifique dans

cette peacuteriode reste relativement faible A partir du deacutebut des anneacutees 1990 que la production

scientifique a commenceacute agrave prendre de lrsquoampleur MEYER et al constatent dans une analyse

bibliomeacutetrique des travaux publieacutes entre 1990 et 2009233 dans les deux langues que

lrsquoentrepreneuriat paraicirct au deacutebut des anneacutees 1990 comme un domaine faiblement preacutesent dans les

publications scientifiques Comme le montre le graphique suivant le rythme de publication est

tregraves faible seulement 100 papiers sont publieacutes En 2009 le nombre de publication atteint 620

ce qui preacutesente 6 fois le volume des travaux publieacute en deacutebut de peacuteriode (1991) En termes de

volume globale de publication le nombre de publications existantes en 2009 est encore

impressionnant(5000) Il repreacutesente 25 fois ce qui existait en deacutebut 2000 le taux de croissance

moyen est de 121234

230 Cite par CORNUAU F QUI SONT LES ENTREPRENEURS EN FRANCE Et comment eacuteconomistes et statisticiens se repreacutesentent-ils ces personnes Revue internationale de psychosociologie Vol XIVNdeg322008pp181-205p185 231 VECIANA JM Entrepreneurship as a Scientific Research Programm in Entrepreneurship Concepts Theory and Perspective Springer-Verlag Berlin Heidelberg 2007 pp 23-71 p 27 232 CORNELIUS B LANDSTROM Hop ct p 375 233 Selon la base de donneacutees de Thomson et Reuters pour ecirctre consideacutereacutes comme des publications du domaine ces travaux sont

choisis lorsque le titre comprend le mot lsquoentreprenrsquo (pour capter les travaux comprenant soit entrepreneur ou entrepreneurship

dan le titre) ou new venture (nouvelle entreprise 234 MEYER M LIBAERS D THIJS B GLAumlNZEL W Origin and emergence of entrepreneurship as a research field

Scientometrics vol 98 Ndeg1vanvier 2014 pp 473-485p476

68

Graphique 13 Evolution du nombre de publication dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat

entre 1991 et 2009

Source MEYER M LIBAERS D THIJS B GLAumlNZEL W p375

Les auteurs constatent une tregraves forte dominance des travaux anglo-saxons comme le montre le

tableau suivant Les travaux publieacutes aux Etats-Unis et au Royaume-Unis repreacutesente 69 du total

comptabiliseacute dans la peacuteriode 1993 -2002 et 62 dans la peacuteriode 2003-2007

Tableau 14 Nombre de publication par pays dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat 1993-

2007

Source MEYER M LIBAERS D THIJS B GLAumlNZEL W p376

La communauteacute scientifique francophone dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat a eacutemergeacute avec

la creacuteation de lrsquoAssociation internationale de recherche en PME laquo AIRPME raquo en 1998 qui

organise chaque anneacutee le congregraves international francophone en PME (CIPME)235 Avec

lrsquoaccroissement de la recherche centreacutee sur lrsquoentrepreneur la creacuteation et la reprise drsquoentreprise le

congregraves changea drsquoappellation et devient en 2002 le Congregraves International Francophone en

235 VERTARETT op ct 173

69

Entrepreneuriat et PME (CIFEPME) En 1978 il nrsquoy avait pas de revues speacutecialiseacutees dans ce

domaine236 Les premiers programmes de recherches deacutedieacutes agrave tire exclusif agrave lrsquoentrepreneuriat

ont deacutebuteacute vers la fin des anneacutees 1980237 En France la premiegravere acadeacutemie de lrsquoentrepreneuriat

devant organiser les connaissances scientifique issues de la recherche et le mateacuteriel peacutedagogique

pour lrsquoenseignement naissait en 1998238 Il semble que le deacuteveloppement des travaux de

recherche dans le monde francophone suit relativement la mecircme trajectoire pas sur le plan

quantitatif mais sur le plan de la croissance des publications Crsquoest ce que constate KIZABA G

en analysant la production scientifique deacutedieacutee agrave lrsquoentrepreneuriat de six revues francophones

entre1995 et 2005239 Ce qui tait publieacute en 2005 repreacutesente neuf fois le nombre drsquoarticle publieacute

en 1995 Cette ressemblance de trajectoire avec la communauteacute anglophone nrsquoest pas fortuite

lrsquoanalyse des reacutefeacuterences bibliographiques des papiers reacutedigeacutes en franccedilais laisse penser que crsquoest

le deacuteveloppement de la recherche en anglais qui a entraineacute un deacuteveloppement des travaux dans la

langue franccedilaise La matrice drsquoassociation des reacutefeacuterences

Cette comparaison ne permet pas certes de rendre compte le deacuteveloppement du domaine dans

ses deacutetail mais sur le plan temporel elle reacutevegravele que le deacutebut des anneacutees 1990 eacutetait une peacuteriode

cruciale marquant la naissance de ce domaine de recherche

6 Le domaine de la recherche selon les disciplines dominantes

Aujourdrsquohui une grande partie des recherches en entrepreneuriat appartiennent aux sciences de

gestion Selon VECIENNA JM (2008) plus de 588 des articles anglophones publieacutes entre

1987-1991 relegraveve de ce champ disciplinaire contre seulement 73 de lrsquoeacuteconomie240 De

mecircme en France une recension des thegraveses soutenues entre 2004 et 2007 fait ressortir une

domination des approches gestionnaires (617) contre 149 en eacuteconomie241 Cette tendance

semble srsquoaffirmeacute avec le temps Entre 2008 et 2009 les sciences de gestion constituent la

discipline dominante et les thegraveses portant sur lrsquoentrepreneuriat repreacutesentent 76 contre 11

relevant du champ de lrsquoeacuteconomie242 Lrsquoengouement apparent des sciences de gestion sur les

sujets de lrsquoentrepreneuriat ne doit pas cacher le fait que la base historique et les premiegraveres

236 CACHONC entrepreneur Entrepreneurs pourquoi Comment Quoi Revue du Nouvel-Ontario numeacutero 113-141991 pp13-52p14 237 VECIANA JM Entrepreneurship as a Scientific Research Programm in Entrepreneurship Concepts Theory and Perspective Springer-Verlag Berlin Heidelberg 2007 pp 23-71 p 27

238 VERSTRAET T op ct p 174 239 Se sont les revues suivantes Revue internationale de PME(RIPME) Revue de lrsquoentrepreneuriat Revue de Sciences de Gestion LrsquoExpansion managementreview Revue Franccedilaise de Gestion Gestion 2000 240 Joseacute Mariacutea Veciana amp David Urbano The institutional approach to entrepreneurship research Introduction International Entrepreneurship Management Journal 2008) 4pp365ndash379 p 366 241 MESSEGHEM Ket VERSTRAETET La recherche en entrepreneuriat eacutetat des thegraveses soutenues entre 2004 et 2007 note de recherche Revue de lrsquoEntrepreneuriat vol 8 ndeg1 2009 pp 91-105 p96 242 fayolle amp messeghem la recherche en entrepreneuriat entre 2008 et 2009 De Boeck Supeacuterieur | Revue de lEntrepreneuriat

20111 - Vol 10 pp 53- 72 p 61

70

tentatives de theacuteorisation du pheacutenomegravene viennent des sciences eacuteconomiques243 VECIANA

JM244 considegravere que ce domaine de recherche srsquoest deacuteveloppeacute en quatre principales eacutetapes dont

la premiegravere revient aux eacuteconomistes La deuxiegraveme eacutetape regroupe les travaux sur

lrsquoentrepreneuriat dans une perspective historique (deacutebut du XXe siegravecle la troisiegraveme eacutetape (1949-

1979) a vue le lancement des programmes de recherches dans le domaine du management sur

lrsquoentrepreneuriat et les petites et moyennes entreprises (PME) la quatriegraveme eacutetape ( depuis 1979)

a vue la consolidation et lrsquoexplosion des recherches sur lrsquoentrepreneuriat comme objet de

recherche

7 Le domaine de lrsquoentrepreneuriat selon lrsquoobjet de la recherche

Le tableau suivant nous donne selon la conception de FAYOLLA les questions

fondamentales autour des quelles la recherche srsquoorganise

Tableau 15 Organisation de la recherche dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat

Question principales Quoi Qui pourquoi Comment

Type drsquoapproche Approche fonctionnelle Approche sur les individus Approche sur les processus

Echelle du temps 200 derniegraveres anneacutees Depuis le deacutebut des anneacutees

1950

Depuis le deacutebut des anneacutees

1990

Domaine scientifique

principale

Economie Psychologie sociologie

psychologie cognitive

anthropologie sociale

Sciences de gestion

Sciences de lrsquoaction

Theacuteories des organisations

Objet de lrsquoeacutetude

Fonction de

lrsquoentrepreneur

Caracteacuteristiques

personnelles traits des

individus entrepreneurs et

entrepreneurs potentiels

Processus de creacuteation

Drsquoune nouvelle activiteacute

Drsquoune nouvelle entreprise

Hypothegravese de base

Lrsquoentrepreneur joue ne

joue pas un rocircle

important dans la

croissance eacuteconomique

Les entrepreneurs sont

diffeacuterente des non

entrepreneurs

Les processus

entrepreneuriaux sont

diffeacuterente les uns des autres

Source FAYOLLEA al recherche du cœur de lrsquoentrepreneuriat vers une nouvelle vision du domaine 2004p105

8 Lrsquoeacutemergence de lrsquoapproche par les processus

Presque tous les auteurs qui ont analyseacute lrsquoeacutevolution de la recherche sur lrsquoentrepreneuriat

admettent que lrsquoapproche processuelle a eacutemergeacute pour combler les insuffisances de lrsquoapproche

par les traits qui restait dominante jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1970 Deux articles de

GARTNERW allaient marquer la rupture avec cette approche Le premier publieacute en 1985 sous

le titre A conceptual framework for describing the phenomenone of new venture creation

243 FAYOLLE A op ct p106

244 RIBEIRO Aacute CD Entrepreneurship Concepts Theory and Perspective Salvador Roig (Eds) 2007 348 pages p24

71

et le second publieacute quatre anneacutees plus tard who is the entrepreneur Is the wrong

question 245 dans ce dernier lrsquoauteur portait principalement ses citriques sur le travail de

CARLANDJW et al publieacute en 1984 dont lrsquoobjet portait sur une synthegravese des travaux sur la

diffeacuterenciation conceptuelle entre les entrepreneurs et les non entrepreneurs246 Cette synthegravese

deacutefendait lrsquoideacutee qursquoil existe une diffeacuterence prouveacutee empiriquement entre les entrepreneurs et le

reste de la population notamment en termes de caracteacuteristique psychologiques Ce qui permettra

agrave ces auteurs cde conclurent que crsquoest la connaissance des traits speacutecifiques de lrsquoentrepreneur

qui permettront de deacutefinir le pheacutenomegravene de lrsquoentrepreneuriat247 Or les insuffisances du point

de vue meacutethodologique des recherches sont le point de deacutepart drsquoune remise en cause

fondamentale de cette approche Comme le soulignait GARTNERW dans leur majoriteacutes les

recherches adoptent une deacutefinition restrictive de lrsquoentrepreneur et integravegrent par conseacutequence

plusieurs type drsquoindividus dans leurs eacutechantillons responsable des ventes managers

proprieacutetaires et activant dans des domaines eacuteconomiques diversifieacutees De ce fait il est

impossible drsquoeacutetablir le profil type de lrsquoentrepreneur et de les diffeacuterencier du reste de la

population par ce qursquo il existe des diffeacuterences importantes entre les entrepreneurs agrave tel point

que parfois la dispersion est plus faible lorsque lrsquoon compare des entrepreneurs agrave des non-

entrepreneurs que lorsque lrsquoon compare des entrepreneurs entre eux248 STEVENSON ET

JARILLO considegraverent qursquoil est extrecircmement difficile drsquoeacutetablir des causaliteacutes entre quelques

traits psychologiques ou sociologiques avec un comportement aussi complexe que celui de

lrsquoentrepreneuriat249 Ce changement dans lrsquoobjet de la recherche donna plus drsquoimportance agrave

lrsquoanalyse des actes des entrepreneurs et agrave leurs comportements Drsquoautres auteurs ont aussi plaideacute

pour cette nouvelle perspective BYGRAVEWD et HOFFERCW publiaient en 1991 un

article intituleacute the theorizing about entrepreneurship250 qui suggegravere agrave juste titre de suivre le

deacuteveloppement du domaine du management strateacutegique qui lui aussi avait agrave lrsquoorigine le rocircle et la

les fonctions des managers comme objet de recherche mais la publication en 1962 des travaux

de CHANDLERA et de ANDREWSK en 1971251ont reacuteorienteacute la recherche vers les processus

strateacutegiques dans les organisations Les travaux drsquoANSOFFI et al (1974) et drsquoANSOFF I

(1979) sur la planification strateacutegique sont les meilleurs exemples pour repeacuterer cette nouvelle

direction de la recherche De la mecircme maniegravere la recherche en entrepreneuriat devrait changer

245 Meilleur article de la revue ENTREPRENRUSHIP THEORY AND PRACTICE pour lrsquoanneacutee 1988 246 Differentiating entrepreneurs from small business owners A conceptualization Academy of Management Review1984 247 GARTNERW who is the entrepreneur Is the wrong question Entrepreneurship theory and practice 1988 Vol 13Ndeg4pp

47-68p59 248 FAYOLLE A A la recherche du Cœur de lrsquoentrepreneuriat vers une nouvelle vision du domaine p106

249 STEVENSONHH et JARILLOC op ctp 20 250 BYGRAVEW Theorizing about entrepreneurship Entrepreneurship theory and practice Vol 16 Ndeg 2 pp13-22 P 14 251 Respectivement Strategy and structure et The concept of corporate strategy

72

drsquoobjet drsquoobservation et de theacuteorisation en se focalisant davantage sur le processus

entrepreneurial en suivant ces probleacutematiques qui doivent guider la recherche sur le processus

entrepreneurial 252

- Quels sont les eacuteleacutements qui rentrent en jeux en matiegravere de deacutetection des opportuniteacutes et

de leur exploitation efficiente

- Quels sont les taches clefs dans la creacuteation reacuteussie drsquoune nouvelle organisation

- Quelque sont les diffeacuterences entre ces taches et celles des managers des entreprise deacutejagrave

eacutetablies

- Quel la contribution qursquoon pourrait qualifier drsquounique de lrsquoentrepreneur dans ce processus

Lrsquoimportance prise par cette nouvelle direction de la recherche fait dire agrave STEVENSON et

JARILLO que le domaine de lrsquoentrepreneuriat se structure autour de trois question

fondamentales les plus anciennes sont axeacutees sur lrsquoentrepreneurs ( qui) et les reacutesultats de ses

actes ( quoi) et la plus reacutecente serait drsquointerroger le comme qui revient agrave srsquointerroger sur le

processus par lequel ce pheacutenomegravene devient une reacutealiteacute

Dans la mecircme peacuteriode SHANE et VENKATARAMAN publieacute en 1988 un article formalisant

leur approche de la recherche baseacutee sur lrsquoopportuniteacute Ils consideacuterer lrsquoentrepreneuriat comme un

domaine qui devait srsquointeacuteresser au processus drsquoexploration de deacutecouverte et drsquoexploitation des

opportuniteacutes drsquointroduire de nouveaux produits et de services Lagrave encore on remarque tregraves bien

que crsquoest une autre maniegravere de deacuteplacer la recherche vers les faits et les eacuteveacutenements que

comporte lrsquoacte drsquoentreprendre

252 STEVENSONHH et JARILLOC op ct p 16

73

Section 2 deacutefinition theacuteorique un approche empirique le processus entrepreneurial

Nous pensons qursquoil est avantageux pour cette recherche de preacuteciser le sens du concept de

processus par ce qursquoil directement lieacute agrave notre objet laquo lrsquoentrepreneuriat raquo A ce titre il y a trois

eacuteleacutements qui meacuteritent drsquoecirctres discuter La deacutefinition du concept dans les sciences de

lrsquoorganisation puisque crsquoest dans ce champs que se concept a eacuteteacute mie en exergue et a reccedilu le

plus drsquoattention Ensuite lrsquousage qui a eacuteteacute fait de ce concept nrsquoest pas unique il existe au mois

trois acceptions qui renvoient agrave des deacutefinitions et des meacutethodologies de recherche diffeacuterentes

dont il faudrait connaitre Puisqursquoil srsquoagit enfin de faire un choix pour lrsquoapplication de ce

concept dans cette recherche nous tenterons dans un dernier point de justifier une deacutefinition et

ses implications meacutethodologiques pour le reste de ce travail

1 Le processus du point de vue seacutemantique

Il nrsquoest pas superflu de revenir sur la deacutefinition officielle dans La litteacuterature geacuteneacuterale qui

donne le sens commun du mot processus Dans la deacutefinition du dictionnaire Hachette le

processus est laquo deacuteveloppement temporel de pheacutenomegravenes marquant chacun une eacutetape raquo dans le

dictionnaire Larousse253 les deacutefinitions sont 1) Enchaicircnement ordonneacute de faits ou de

pheacutenomegravenes reacutepondant agrave un certain scheacutema et aboutissant agrave quelque chose 2) Suite continue

dopeacuterations dactions constituant la maniegravere de faire de fabriquer quelque chose 3) Maniegravere

que quelquun un groupe a de se comporter en vue dun reacutesultat particulier reacutepondant agrave un

scheacutema preacutecis Dans sa deacutefinition anglophone the Merriam-Webster se focalise sur la notion de

changement et deacutefini le processus comme laquo un pheacutenomegravene naturel marqueacute par des changements

graduels qui aboutissent agrave des reacutesultats particuliers254 raquo Dans le dictionnaire Shorter Oxford

Dictionary La deacutefinition met lrsquoaccent sur les objectifs et le processus serait laquo une seacuterie drsquoactions

ou drsquoopeacuterations dirigeacutee vers lrsquoatteinte drsquoun certain objectif raquo255 Avec ces deux deacutefinitions nous

avons une ideacutee preacuteliminaire de ce que pourrait ecirctre le processus Dans litteacuterature scientifique

notamment en management le sens nrsquoest pas totalement diffeacuterent Il revient agrave VAN DE

VENAH de formaliser une deacutefinition de ce concept dans ce domaine256

2 Processus Signification dans les sciences de management

Crsquoest au deacutebut des anneacutees 1990 que le terme de processus a eacuteteacute introduit dans le champ du

management257 Tout drsquoabord dans le domaine de la strateacutegie lorsque les chercheurs

commenccedilaient agrave srsquointeacuteresser aux activiteacutes des managers notamment dans les reacuteflexions portant

253 Larousse httpwwwlaroussefrdictionnairesfrancaisprocessus64066 consulteacute le 20102015 254 Notre traduction A natural phenomenon marked by gradual changes that lead toward a particular result 255 Notre traduction A series of actions or operations directed to some end 256 PETIGREW AM op ct p 338 257 FAYOLLEA Ala recherche du cœur de lrsquoentrepreneuriat vers une nouvelle vision du domaine op ct p 105

74

sur le processus de planification strateacutegique avec ANSOFFI et dans le champ de la theacuteorie des

organisations avec lrsquoapproche eacutevolutionniste deacuteveloppeacutee par ALDRICHH sur des sujets comme

le changement organisationnel258

Il revient agrave VAN DE VEN drsquoavoir fait la premiegravere tentative de formalisation du concept Cet

auteur propose dans un article publieacute en 1992 et qui est devenu une reacutefeacuterence de deacutefinir le

processus selon trois approches qui montre par la suite qursquoelles sont certes utiles mais qui sont

fondamentalement diffeacuterentes Le processus selon cet auteur est 1) une logique drsquoexplication

drsquoun pheacutenomegravene dans le cadre de la theacuteorie de la variance 2) un cateacutegorie de concept qui se

reacutefegravere agrave des actions individuelles ou organisationnelles 3) une seacutequence drsquoeacuteveacutenements qui

deacutecrivent comment les changements interviennent dans une entiteacute notamment dans une

organisation259

21 Le processus comme une logique drsquoexplication drsquoun pheacutenomegravene

Dans cette optique le processus est lieacute agrave des pheacutenomegravenes qui peuvent ecirctre repreacutesenteacutes par un

modegravele Input- processus ndashoutput Le processus serait alors lrsquoexplication de la relation causale

entre les inputs consideacutereacutes comme des variables indeacutependantes et des inputs consideacutereacutes comme

de variables deacutependantes260 Les inputs touts comme les outputs sont des entiteacutes fixes qui ont

des proprieacuteteacutes Ces proprieacuteteacute ont des valeurs Il existe un processus degraves lors que la relation

causale en question est valideacutee statiquement cest-agrave-dire les variations des valeurs des inputs

entrainent dans le temps une variation des valeurs des reacutesultats On dit alors qursquoil y a une

variance des reacutesultats due agrave la variance de inputs drsquoougrave son appellation laquo processus comme

explication dans la theacuteorie de la variance raquo Le scheacutema suivant met en relief un exemple de

processus appreacutehendeacute dans cette vision

Figure 8 le processus comme moyen drsquoexplication drsquoun pheacutenomegravene

Source auteur processus

Dans une telle conception le processus nrsquoest pas observeacute dans lrsquoaction Le lien entre la

taille de lrsquoentreprise et le niveau de formalisation de la structure nrsquoest pas un lien historique crsquoest

agrave dire observeacute reacuteguliegraverement mais un constat fait sur une relation statique entre deux entiteacutes la

258 VAN DE VEN A H et ENGLEMAN MR op ct p 343 259 VAN D VEN AH op ct p 169 260 VAN D VEN AH 1992 idem p 170

La taille de lrsquoentreprise Inputs

Variable indeacutependante

Formalisation de la structure

Outputs

Variable deacutependante Relation causale

75

formalisation de la structure et la taille de lrsquoentreprise Cette derniegravere peut ecirctre mesureacutee par

exemple par des proprieacuteteacutes comme la croissance de lrsquoeffectif par exemple Lorsque les

changements de ces proprieacuteteacutes induisent des variations dans le pheacutenomegravene attendu en

lrsquooccurrence la formalisation il y a un processus

Apregraves la publication de cet article plusieurs auteurs dans le champ des theacuteories des

organisations inteacuteresseacutes par de pheacutenomegravene comme lrsquoeacutemergence organisationnelle la croissance

drsquoentreprises la naissance des industries ont preacuteciseacute le sens du concept sous cette approche en

lui donnant une assise theacuteorique ALDRICHH et al qui sont les plus connu dans ce domaine ont

deacutefinit le processus comme des seacutequences de reacutesultats ( (Outcome based process) Le processus

se forme sur la base de la connaissance agrave posteacuteriori des reacutesultats Ces reacutesultats sont deacutetermineacutes

agrave travers les relations causales qursquoil entretiennent avec des eacuteveacutenements connus et identifieacutes261

Cette deacutefinition met en relief le fait que les eacuteveacutenements sont donneacutes par hypothegravese et non pas

deacutecouverts par lrsquoobservation du processus dans la reacutealiteacute Le scheacutema suivant met en relief le

principe de lrsquoapproche baseacutee sur les reacutesultats

Figure 9 le processus selon lrsquoapproche fondeacutee sur les reacutesultats

Variable indeacutependantes variable deacutependantes

Source VAN DE VEN HA et ENGLEMANRM page 344

Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat la majeure partie des recherches agrave vocation

theacuteoriques ou empiriques adoptent ce type de raisonnement Comme lrsquoont deacutejagrave montreacute

CHANDLER et LYON dans lrsquoexamen de 291 articles publieacutes entre 1989 et 1999 dans les revues

acadeacutemique les plus coteacutees Ces auteurs trouvent que plus de 80 des travaux srsquoinscrivent dans

cette approche du processus On pourrait illustrer ce principe par lrsquoexemple drsquoune eacutetude publieacutee

en 2008 portant sur les deacuteterminants de lrsquointention entrepreneuriale

Exemple drsquoune recherche empirique sur un processus baseacute sur les reacutesultats

Dans une eacutetude qui srsquointerrogeait sur le processus qui preacuteside agrave la formation de lrsquointention

entrepreneuriale chez 1225 eacutetudiants Danois en management GELDEREN M V et al262 ont

261 ALDRICH H E Who Wants to Be an Evolutionary Theorist op ct p 118 262 GELDEREN M V et al Explaining entrepreneurial intentions by means of the theory of planned behavior Career

Development International vol 13 Ndeg 6 2008pp 538-559

Eveacutenement b

Eveacutenement a

Eveacutenement 3

Reacutesultat

Eveacutenement 2

Eveacutenement1

76

proposeacute lrsquohypothegravese deacuteduite du modegravele SHAPEROA263 suggeacuterant que certains

anteacuteceacutedents comme 1) lrsquoattitude envers lrsquoauto emploi (comment lrsquoindividu perccedilois le fait de

travailler son propres compte 2) le controcircler perccedilu de ses comportements cest-agrave-dire la

perception qursquoa lrsquoindividu drsquoune relation entre ses actions et le reacutesultats souhaiteacutes) et 3) les

normes subjectives exprimant la creacutedibiliteacute de lrsquoauto emploi vues par les aux autres comme les

membres de la famille les amis264 Ces deux eacuteveacutenements pouvaient expliquer lrsquoexistence ou

non de lrsquointention chez les sujets interrogeacutes Ces trois variables sont construites par un certain

nombre drsquoitems Lrsquoanalyse statistique (reacutegression logistique) a montreacute que lrsquointention

drsquoentreprendre se forme avec un processus qui fait intervenir deux sortes drsquoeacuteveacutenements a) la

recherche de la seacutecuriteacute financiegravere comme manifestation deacuteterminante drsquoune attitude favorable

agrave lrsquoauto emploi b) une perception positive de ses propres capaciteacutes de gestion et drsquoorganisation

drsquoune entreprise Cette perception qui est une forme controcircle perccedilu est deacutetermineacutee par la

vigilance quand agrave lrsquoexistence de certaine opportuniteacute drsquoaffaires Cette eacutetude montre ainsi qursquoil y

a un processus ougrave lrsquointention en est les reacutesultats les attitudes et les capaciteacutes de gestion sont les

eacuteveacutenements qui deacuteterminent lrsquooccurrence de ce reacutesultat On pourrait transposer cet exemple par

rapport au scheacutema preacuteceacutedent de la maniegravere suivante

Figure 10 le processus de formation de lrsquointention entrepreneuriale

Source GELDEREN M V et al p549

Remarque

Dans ce cas preacutecis le chercheur reste neutre par rapport agrave sont objet et entame lrsquoanalyser du

terrain avec des ideacutees preacuteexistantes crsquoest agrave dire avec un scheacutema drsquoexplication figeacute et non pas qui

reste agrave construire pour atteindre la reacutealiteacute Les reacutesultats et leurs causes sont supposeacute existants

avant que la recherche ne soit entameacutee Crsquoest le terrain qui montrera la validiteacute de ce scheacutema

263 Dans SHAPERO A (1975) Who Starts New Businesses The Displaced Uncomfortable Entrepreneur Nous reviendrons en deacutetaille sur ce modegravele dans la deuxiegraveme section de ce chapitre 264 ELFVING J BRAumlNNBACK M CARSRUDA Chapter2 Toward A Contextual Model of Entrepreneurial Intentions in Understanding the entrepreneurial mind 2009 Springer New York pp23-33 p25

Causaliteacute Seacutecuriteacute

financiegravere

Intention entrepreneuriale

Normes subjectives

Attitudes

Reacutesultat

(outcome)

PROCESSUS

Perception de controcircle

du comportement

Perception

drsquoopportuniteacutes eacuteconomique

Causaliteacute

Causaliteacute

Causaliteacute

77

22 Le processus comme cateacutegorie de concept deacutecrivant des activiteacutes humaines ou

organisationnelles

Le second sens tregraves utiliseacute en mangement se reacutefegravere agrave une cateacutegorie de concept qui deacutecrive des

actions individuelles ou organisationnelles comme par exemple la prise de deacutecision ou la

formation de la strateacutegie Le fait que ce deux pheacutenomegravene se deacutecline dans la reacutealiteacute sous forme

seacutequentielle que la maniegravere la plus adapteacutee de les deacutecrire serait de leurs attribueacute le concept de

processus265 Lrsquousage du terme processus est fait pour les diffeacuterencier avec drsquoautre cateacutegorie de

concept qui non pas cette caracteacuteristique comme lrsquoenvironnement la structure la

performance266

23 Le processus comme une seacutequence drsquoeacuteveacutenement

Pour VAN DE VEN le processus est une seacutequence drsquoeacuteveacutenements ou drsquoactiviteacutes qui permettent

de deacutecrire comment les choses changent dans le temps267 ALDRICHH et al mettent cette

approche an event based process268 Par rapport agrave la premiegravere conception du processus la

question eacutetait de savoir pourquoi un tel reacutesultat devient une reacutealiteacute alors que dans la troisiegraveme

conception il srsquoagit de srsquointerroger du laquo comment raquo que le changement devient reacutealiteacute Drsquoun

autre coteacute les eacuteveacutenements ougrave les activiteacutes produisent des changements qui sont continues et

increacutementaux dont on peut observer des variations entre le passage drsquoun eacutetat agrave un autre269 Le

scheacutema suivant montre par exemple un processus ougrave lrsquoeacuteveacutenement 1 porduit des reacutesultats

difeacuterentes (12 3) dont un seul (2) est lieacute agrave des reacutesultats qui se produiront ulteacuterieurement ( Xet

Y )Ces deniers forment eux mecircme un eacutevenement nouveau qui aura des conseacutequences

utlteacuterieures

Figure 11 Le procesus fondeacute sur une approche en terme drsquoevenements

Source VAN DE VEN HA et ENGLEMANRM page 344270

Pour illustrer cette logique de deacutefinition lrsquoexemple suivant met en relief cette approche

lorsqursquoelle est utiliseacutee dans une recherche laquo acadeacutemique raquo du processus de deacuteclenchement de la

creacuteation drsquoentreprise

265 WACHEUXF meacutethodes qualitatives et recherche en gestion collection Gestion Economica 1996290 pages p74 266 VAN D VEN AH 1992 idem p 170 267 VAN D VEN AH 1992idemp 170 268 ALDRICH H E Who Wants to Be an Evolutionary Theorist op ct p 119 269 WACHEUXF op ct p76 270 Traduit par nous mecircme selon la version originale

Eveacutenements 1

Reacutesultat 3

Reacutesultat X Reacutesultat 2

Reacutesultat 1

Reacutesultat Y

Eveacutenement 2

78

Exemple drsquoune recherche empirique sur un processus baseacute sur les eacuteveacutenements

Dans un travail de thegravese271 qui srsquointerrogeait sur le processus qui conduit au

deacuteclenchement272 de la creacuteation ou drsquoune reprise drsquoentreprise DEGEORGE J-M a proceacutedeacute agrave la

re-description de la trajectoire de carriegravere de huit ingeacutenieurs franccedilais entre 2004 et 2006 Tout

ces ingeacutenieurs eacutetaient des salarieacutes en 1994 et sont devenus des proprieacutetaires de PME au cours de

cette peacuteriode La question eacutetait de savoir quels sont les eacutevegravenements qui ont marqueacute leurs

parcours avant leur engagement dans lrsquoentrepreneuriat La reconstitution de leurs parcours fait

ressortir trois types de trajectoires qui conduisent agrave trois types de deacuteclenchement du processus

entrepreneurial Soit un deacuteclenchement intentionnel deacutelibeacutereacute Dans ce cas qursquoil existe une

opportuniteacute ou pas lrsquoindividu srsquoengage dans la creacuteation drsquoentreprise drsquoune maniegravere planifieacutee et la

deacutecision est anticipeacutee Dans le second cas ougrave il srsquoagit drsquoun deacuteclenchement subi Lrsquointention

nrsquoexiste pas mais lrsquoarriveacutee drsquoun eacuteveacutenement neacutegatif comme le licenciement pour certains

produit une intention impulseacutee par le besoin drsquoautonomie qui tregraves rapidement se traduit par un

deacuteclenchement de la creacuteation drsquoentreprise Le troisiegraveme cas il existe une intention mais celle ne

se converti en action que lorsque un eacuteveacutenement positif intervient comme lrsquoapparition drsquoune

opportuniteacute eacuteconomique

Remarque

Il faudrait souligner au delagrave du reacutesultat que le chercheur (le sujet) dans cette eacutetude interpregravete

ces eacuteveacutenements et leurs conseacutequences selon lrsquoexpeacuterience des personnes observeacutes Il ressort ainsi

que le chercheur nrsquoest pas neutre par rapport agrave lrsquoobjet qursquoil eacutetudie puisque la constitution de la

reacutealiteacute du processus se fait avec la contribution des personnes interrogeacutees

Cette conception du processus a eacuteteacute theacuteoriseacute dans le champ des theacuteories des

organisations notamment de la branche qui srsquointeacuteresse agrave lrsquoeacutevolution organisationnelle sous

lrsquoappellation de laquoevent based process raquo Le meilleur exemple qursquoon peut donner pour illustrer

les fondements drsquoune telle approche serait donneacute par VAN DE VEN sur le processus

drsquoinnovation dans les organisations Cet auteur deacutefinie ce processus comme innovation

processrsquo is presented as lsquothe invention and implementation of new ideas developed by

individuals who are engaged in transactions with others for a certain period of time within an

institutional context and who evaluate the results of their efforts and act accordinglyrsquo273 Cette

deacutefinition montre bien les eacuteveacutenements dans le processus lrsquoeacutemergence drsquoune ideacutee ( idea)

engagement dans des transaction ( transactions) et la reacutealisation drsquoun reacutesultat Ces eacuteveacutenements

271DEGEORGE J ndashM Le deacuteclenchement du processus de creacuteation ou de reprise drsquoentreprise cas des ingeacutenieurs franccedilais thegravese en sciences de gestion soutenue en 2007 Universiteacute Jean Moulin Lyon III Sous la direction de FAYOLLE A 432 pages 272 Consideacutereacute par lrsquoauteur comme le passage intention -action concregravetes en vue de creacuteer ou de reprendre une entreprise p105 273 VAN DE VEN A H and POOLE M S Methods for studying innovation development in the Minnesota innovation

research program Organization Science 1990 313ndash335p 325

79

srsquoidentifient par rapport agrave un contexte (individuals institutional) Cet exemple montre bien

lrsquoimportance du temps dans une telle conception du processus Ce dernier serait une chronologie

drsquoeacuteveacutenements qui deacutecrivent comment une ideacutee innovante srsquoimplante et devient une reacutealiteacute274

Cette chronologie intervient selon le type de progressions des eacuteveacutenements une progression

unitaire parallegravele lorsque les eacuteveacutenements suivent une chronologie lineacuteaire ougrave un eacuteveacutenement

contribue agrave lrsquoeacutemergence drsquoautres eacuteveacutenements et dans le cas contraire une progression multiples

Le scheacutema suivant montre ces deux types de processus

Figure 12 Progressions unitaires et multiples dans un processus drsquoeacuteveacutenement

Sources VAN DE VENAH 1992 p 173

Les deux deacutefinitions du processus ave leur illustration respectives montrent deux conception

et de deacutemarches drsquoobservation du processus dont il est utile pour nous de comprendre leurs

diffeacuterences afin drsquoopeacuterer un choix qi sera justifier

24 La diffeacuterence conceptuelle entre les trois approches du processus

Pour mettre relief la diffeacuterence entre lrsquoapproche baseacutee sur les reacutesultats et lrsquoapproche baseacutee sur

les eacutevegravenements nous faisons reacutefeacuterence agrave POOLE MS et al qui les ont syntheacutetiseacute dans le tableau

suivant275

274 FAYOLLEA Entrepreneurship and new value creation the dynamic of entrepreneurial process p 120 275 POOLE MS et al Organizational Change and Innovation Process Cite par VAN DE VEN Event- and outcome-driven

explanations of entrepreneurship op ctp 348

80

Tableau16 Diffeacuterence entre processus baseacute sur le reacutesultats et processus baseacute sur les

eacuteveacutenements

Processus comme seacutequence de reacutesultats Processus comme seacutequence drsquoeacuteveacutenements

-Les entiteacutes dans le processus (les reacutesultats) sont fixes avec

des valeurs qui changent dans le temps -Lrsquoexplication est baseacute sur des causaliteacutes suffisantes (degraves qursquoil y a signification statistique) -la geacuteneacuteralisation deacutepend de lrsquouniformiteacute des causaliteacutes dans des contextes diffeacuterentes

-Lrsquoordre des variables indeacutependantes dans le temps est immateacuteriel -Les valeurs des entiteacutes ont un sens unique dans le temps

-Les entiteacutes peuvent changer dans le temps Ex de lrsquoideacutee qui est

une entiteacute qui change et devient reacutealiteacute eacuteconomique selon les eacutevegravenements de sa transformation - lrsquoexplication est baseacutee sur des casualiteacutes neacutecessaires (reacuteel) -la geacuteneacuteralisation deacutepend de lrsquoadaptabiliteacute des causaliteacutes dans des cas diffeacuterentes (capaciteacute du chercheur agrave construire un processus selon de eacuteveacutenements geacuteneacuteriques)

-lrsquoordre (dans le temps) des variables indeacutependantes est critique -les valeurs des entiteacutes peuvent changer de sens dans le temps

Source POOLE MS et al 2000 p348

Nous venons de deacutefinir et drsquoillustrer deux approches du processus qui lorsqursquoelles sont

compareacutees lrsquoune avec lrsquoautre preacutesentent un caractegravere dichotomique276 notamment au moment de

leur opeacuterationnalisation dans une recherche empirique La diffeacuterence principale est que ces deux

visions ne partagent pas la mecircme ontologie du processus cest-agrave-dire la maniegravere dont le

chercheur concevra la reacutealiteacute ou le pheacutenomegravene eacutetudieacute277 La conseacutequence directe drsquoune telle

divergence est drsquoordre eacutepisteacutemologique et bien entendu avec corollaire meacutethodologique que le

chercheur aura agrave adopter pour lrsquoanalyse de cette reacutealiteacute278 Crsquoest pour cette raison que nous

explicitons mecircme briegravevement ce point de divergences afin de mieux comprendre notre position

finale par rapport agrave la deacutefinition du processus et du cadre eacutepisteacutemologique dans lequel cette thegravese

srsquoinscrit

a Ontologie du processus dans le paradigme positiviste

Appreacutehender le processus comme une seacutequences de reacutesultats deacutetermineacutes par des causes

anteacuterieurs suppose que cette reacutealiteacute a une existence propre et peut ecirctre consideacutereacutee comme

objective unique connaissable et le chercheur sera capable non seulement de lrsquoeacutetudier et de le

cerner mais aussi de le connaicirctre en toute neutraliteacute puisque ce reacuteel est indeacutependant de lui279

De ce point de vue Lrsquoacteur ses comportements dans le processus les reacutesultats de ses

comportements et les interactions entre ces trois variables existent indeacutependamment de celui qui

276 Nous ne discutons pas le deacutebat actuel sur les possibiliteacutes drsquointeacutegrer ces deux approches et de deacutepasser cette divergence les tenant de cette ideacutee considegraverent que la meilleur maniegravere de theacuteoriser ce qui se passe dans un processus et lrsquoentrepreneuriat en est un est de deacutetecter ce qui est eacuteveacutenement eacutemergeant et ce qui est reacutesultats deacutetermineacute et dans le processus qui ne peut se faire que dans le cadre une approche inteacutegratives Plusieurs thegraveses reacutecentes sont eacutelaboreacutees dans ce sens 277 GAUTIERB (sous la direction de) Recherche sociale de la probleacutematique au collecte de donneacutees Presse de lrsquouniversiteacute du Queacutebec 2009 767 pages p 544 278 VAN DE VENAH et ENGLEMANRM op ct p 357 279 GAVARD-PERRET M-L et al Meacutethodologie de la rechercheacute en sciences de gestion reacuteussir son meacutemoire ou sa thegravese

Pearson eacutedition 2012 415 pages p 26

81

les observe (le chercheur)280 Crsquoest le cas du premier exemple ou le chercheur impose agrave son

objet sa vison de la reacutealiteacute (les eacuteveacutenements les reacutesultats leur relation supposeacute comme

deacuteterministes) Cette maniegravere de concevoir la reacutealiteacute est inscrite dans le paradigme

eacutepisteacutemologique positiviste

b Ontologie du processus dans le paradigme de lrsquointerpreacutetativisme constructivisme

La deuxiegraveme conception vise lrsquoacteur comme faisant partie du pheacutenomegravene eacutetudieacute Le

chercheur considegravere que la reacutealiteacute ne peut ecirctre objectivement cerneacutee mais seulement construite

ou interpreacuteteacutee en eacutecoutant et en analysant ce que les personnes ont agrave dire De ce point de vue la

reacutealiteacute du processus est produite par le chercheur (le sujet) avec son objet et contrairement agrave la

premiegravere vision les connaissances deacuteveloppeacutees sur le processus ne visent pas agrave deacutecrire comment

le reacuteel peut fonctionner mais agrave deacutevelopper de lrsquointelligibiliteacute dans les flux drsquoexpeacuteriences

humaines281 susceptible de reacuteveacuteler les eacuteveacutenements qui marquent et deacutecrivent les changements

drsquoun fait reacuteel Cette maniegravere de concevoir la reacutealiteacute srsquoinscrit dans le paradigme eacutepisteacutemologique

dit constructiviste ou interpreacutetativiste Bien que qursquoil existe des points de divergences entre

les deux notamment sur le plan meacutethodologique ces deux paradigmes partagent la mecircme vision

sur la nature de la reacutealiteacute celle de la deacutependance entre le sujet et lrsquoobjet de la recherche Le

tableau suivant met en relief le statut du reacuteel dans ces trois paradigmes eacutepisteacutemologiques282

Tableau 17 Ontologie et positionnement eacutepisteacutemologique

Les

paradigmes

Le statut de la

reacutealiteacute

Le positivisme

Lrsquointerpreacutetativisme

Constructivismes

La nature de la

laquo reacutealiteacute raquo

1 Indeacutependance du sujet (le projet de

formation de la connaissance) et de lrsquoobjet

comme eacutetant lrsquoentiteacute theacuteorique eacutetudieacutee dans ce

projet) (croissance de lrsquoentreprise pas exemple)

2 Hypothegravese deacuteterministes lrsquoobjet de la

connaissance est reacutegi par des regravegles et lois stables

et geacuteneacuteralisables qursquoil convient drsquoobserver

deacutecrire expliquer283

3 Le monde est fait de neacutecessiteacute les effets ont

neacutecessairement des cause

-Deacutependance du sujet et de lrsquoobjet

-Hypothegravese intentionnaliste Qui suppose la

nature intentionnelle et finaliseacutee de

lrsquoactiviteacute humaine

-le monde est fait d possibiliteacutes

Le chemin de

la connaissance

Statut privileacutegieacute de lrsquoexplication Statut privileacutegieacute de

la compreacutehension

Statut privileacutegieacute de

la construction

Source auteur selon THIETARTRA meacutethodes de recherche en management eacutedition 2014 p14 et 15

280 GAUTIERB idem p 544 281 GAVARD-PERRET M-L et al idem p 36 282 THIETART RAet al Meacutethodes de rechercheacute en management DUNOD 2003 p 114 et 15 283 THIETARTRA meacutethodes de recherche en management DUNOD 2014 p 22

82

3 Le processus dans notre travail de thegravese

Notre objet de recherche se construit autours drsquoune perspective positiviste Il consiste agrave une

interrogation objective des faits Lrsquoobjectif est de deacutecouvrir la structure de la reacutealiteacute Cette

structure sera consideacutereacute comme deacutetermineacute pas un certain nombre drsquoanteacuteceacutedent (des variables

indeacutependantes) issues drsquoune litteacuterature preacuteexistante Les raisons de ce choix ont eacuteteacute expliciteacute

dans lrsquointroduction de ce travail de thegravese qui en reacutesumeacute sont lieacutee au mateacuteriel empirique dont

nous disposons

Partant de cette position il convient agrave preacutesent de deacutefinir lrsquoentrepreneuriat du point de vue drsquoune

approche qui considegravere ce pheacutenomegravene comme un processus deacute formation drsquoun certain nombre d

reacutesultat Mais avant drsquoentamer cette eacutetape regardons de pregraves les circonstances de lrsquointroduction

de ce concept (processus) dans la recherche en entrepreneuriat

4 Le concept de processus dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat

Comme nous lrsquoavons deacutejagrave souligneacute une lecture chronologique des travaux publieacutes dans le

domaine de lrsquoentrepreneuriat ces trente derniegraveres anneacutees montre que le concept de processus a

eacuteteacute utiliseacute dans trois contextes diffeacuterents Au deacutebut des anneacutees 1990 dans cette peacuteriode la

recherche eacutetait centreacutee sur les traits de personnaliteacute et les caracteacuteristiques des entrepreneurs

Comme une alternative possible a ce type de recherche le concept de processus permis de ce

focaliser sur les actes et les activiteacutes des entrepreneurs prenant en compte par ce changement

drsquoobjet la question du comment de lrsquoentrepreneuriat Si lrsquoon devant dater lrsquointroduction de ce

concept dans la recherche crsquoest bien avec les travaux de SHAPEROA et SOKOLL (1982)

Ces derniers sont les premiers qui ont attireacute lrsquoattention des chercheurs sur lrsquoimportance de

lrsquooptique processuelle du pheacutenomegravene entrepreneurial Ils tentent de modeacuteliser le deacuteclenchement

dun eacuteveacutenement entrepreneurial notamment la formation de lrsquointention entrepreneuriale en le

liant avec des facteurs situationnels et individuels Tout eacuteveacutenement entrepreneurial font-ils

souligner est la fin dun processus et le deacutebut dun autre284

Lrsquoautre auteur dont la contribution est devenue une reacutefeacuterence est GARTNER W285 Cet

auteur dans un article publieacute en 1985 est le premier agrave avoir justifieacute le besoin de mener des

recherches sur le processus entrepreneurial car selon lrsquoauteur crsquoest la voie la plus efficace de

theacuteoriser les actes de lrsquoentrepreneur notamment lorsqursquoil srsquoagit de la creacuteation drsquoune nouvelle

entreprise Ces travaux ont donneacute par la suite une expansion de la litteacuterature dans les deux

langues de conceptualisation et de modeacutelisation qui continu jusquagrave nos jours286 KIZABAG

284 HERNANDEZEM le processus entrepreneurial vers un modegravele strateacutegique de lrsquoentrepreneuriat p 35 285 who is an entrepreneur is the wrong question qui est lrsquoentrepreneur Est une fausse question 286 FAYOLLEA Entrepreneurship and new value creation the dynamic of entrepreneurial process p 122

83

trouve par exemple dans une revue de la litteacuterature francophone publieacutee287 entre 1995 et 2005

dans les revues de gestion et en entrepreneuriat que les travaux deacutedieacutes au processus

entrepreneurial repreacutesentent 25 du total des articles288et crsquoest le type de travaux qui connait une

croissance reacuteguliegravere en matiegravere du niveau de production scientifique

Cette lecture nous permet donc de croire que lrsquoanalyse fondeacutee sur la notion de processus

est favorable agrave la compreacutehension de ce pheacutenomegravene du point de vue empirique Il convient agrave

preacutesent de preacutesenter les deacutefinitions theacuteoriques qui ont eacuteteacute proposeacute dans la litteacuterature Il nrsquoest pas

eacutetonnant agrave ce titre de constater leur diversiteacute Le titre qui suit tente de resituer celles qui peuvent

ecirctres utiles pour expliciter les composantes les comportements et les reacutesultats attendus dans le

processus entrepreneurial

41 Le processus entrepreneurial absence de cadre theacuteorique unificateur

La maniegravere de deacutefinir le processus entrepreneurial a accompagneacute le deacuteveloppement theacuteorique

toujours en construction sur lrsquoentrepreneuriat On pourrait constater aussi que touts les modegraveles

srsquoappuient sur une approche descriptive et comportementale en les inteacutegrant dans une optique

temporelle (les eacutetapes) et complexe (deacuteterminisme endogegravenes et exogegravenes des comportements)

Les titres qui suivent tentent de preacutesenter les approches non pas par leur ordre drsquoapparition mais

sur la base de leur contenu Sur ce point nous pensons que ces approches sont significative et

syntheacutetiques car comportant des variantes assez repreacutesentative du pheacutenomegravene de

lrsquoentrepreneuriat

42 Le processus entrepreneurial une approche dialogique individu- creacuteation de valeur

Une approche dialogique repose sur le principe proposeacute par MORINE selon lequel une ou

plusieurs logiques sont lieacutees en une uniteacute sans que la qualiteacute de la dualiteacute se perde dans lrsquouniteacute289

Les deux logiques dont il srsquoagit ici sont lrsquoindividu et la creacuteation de valeur Dans cette optique

BRUYATC propose une contribution eacutepisteacutemologique de ce que doit ecirctre la recherche sur

lrsquoentrepreneuriat Pour cet auteur laquo Lrsquoobjet scientifique eacutetudieacute dans le champ de

lrsquoentrepreneurship est la dialogique individucreacuteation de valeur raquo290 Lrsquoobjet dans le contexte de

la creacuteation de lrsquoentreprise devient ainsi une sorte de dialogie qui srsquoexprime de la maniegravere

suivante laquo Lrsquoindividu est une condition neacutecessaire pour la creacuteation de valeur il en deacutetermine

les modaliteacutes de production lrsquoampleurhellipIl en est lrsquoacteur principal

Le support de la creacuteation de valeur une entreprise par exemple est la laquo chose raquo de lrsquoindividu

nous avons

287 125 articles au total ont eacuteteacute examineacutes 288 KIZABAG op ct p 237 289 Citeacute par VERSTRATT et FAYOLLEA paradigme et entrepreneuriat op ct p 39 290 BRUYATC creacuteation drsquoentreprise contributions eacutepisteacutemologiques et modeacutelisation p57

84

INDIVIDU mdashmdashgt CREATION DE VALEUR

La creacuteation de valeur par lrsquointermeacutediaire de son support investit lrsquoindividu qui se deacutefinit pour

une large part par rapport agrave lui Elle occupe une place preacutepondeacuterante dans sa vie (son activiteacute

ses buts ses moyens son statut socialhellip) elle est susceptible de modifier ses caracteacuteristiques

(savoir-faire valeurs attitudes) nous avons CREATION DE VALEUR -gt INDIVIDU raquo291

Dans cette approche la notion de valeur meacuterite drsquoecirctre expliciteacute car se trouvant au cœur de

cette dialogique

La notion de valeur sur le plan seacutemantique

Le sens donneacute dans la litteacuterature geacuteneacuterale au mot valeur se reacutesume comme suit Dans le

Dictionnaire Larousse La valeur est un prix selon lequel un objet peut ecirctre eacutechangeacute vendu et

en particulier son prix en argent292 ou bien lrsquoanalyse drsquoun produit mettant en relation ses

fonctions et son coucirct pour en deacuteterminer la valeur

La valeur peut aussi ecirctre lieacutee agrave la Richesse qualiteacute de ce qui est preacutecieux magnificence

ressources naturelles drsquoun pays drsquoune reacutegion exploiteacutees ou non produits de lrsquoactiviteacute

eacuteconomique drsquoune collectiviteacute

Dans la litteacuterature scientifique BRUYATC et JULIEN P-A considegraverent que la notion de

valeur peut ecirctre deacutefinie selon son acception dans la theacuteorie neacuteoclassique pour qui la valeur ne

srsquoexprime qursquoagrave travers les eacutechanges entre les agents par lrsquointermeacutediaire des prix eacutetablis dans le

marcheacute La valeur comme reacutesultat crucial de lrsquoentrepreneuriat doit ecirctre par conseacutequence lieacute au

marcheacute293 Ainsi vu lrsquoentrepreneuriat se reacuteduit au secteur marchand (le secteur priveacute et par

extension les organisations agrave but non lucratif et les coopeacuteratives actives dans ce secteur) auquel

il nrsquoest pas deacuteraisonnable drsquoajouter les activiteacutes du secteur public comprenant des transactions

telles que la vente de produits et de services294 La valeur creacutee peut ecirctre plus ou moins

nouvelles pour lrsquoentrepreneur mais aussi pour ceux auxquelles elle est destineacutee La matrice

proposeacutee (figure ci-dessous) par BRUYATC permet de situer les diffeacuterentes possibiliteacutes sur le

caractegravere nouveau ou non de la valeur

291 VERSTRATT et FAYOLLEA paradigme et entrepreneuriat op ct p 40 292 httpwwwlaroussefrdictionnairesfrancaisvaleur80972 293 BRUYATC et JULIENP-A op ct p 170 294 VERTRAETT et FAYOLLEA op ct p40

85

Figure13 La valeur dans le processus entrepreneurial selon BRUYATC et JULIENPA

2000

Source BRUYATC et JULIENP-A 2000 p 174

Cette matrice comporte deux axes ougrave apparaissent deux extreacutemiteacutes drsquoun continuum Sur

lrsquoaxe horizontal apparait le niveau de changement que va induire la valeur creacuteeacutee sur

lrsquoenvironnement ce changement peut ecirctre faible ou eacuteleveacute Ces deux extreacutemiteacute indiquent le par

conseacutequence caractegravere nouveau ou non de la valeur qursquoapporte un entrepreneur au marcheacute (aux

partie prenante) Dans lrsquoaxe vertical se trouvent le niveau de changement induit par cette valeur

pour lrsquoindividu

Ainsi quatre situations apparaissent dans ce diagramme qui renvoie agrave des eacuteleacutements ougrave il y

a un consensus et des eacuteleacutements qui continuent agrave faire deacutebat Ces quatre situations peuvent ecirctre

expliciteacutees de la maniegravere suivante295

a Entrepreneuriat de reproduction (entrepreneurial reproduction) dans cette zone il

nrsquoy a pas ou peu de valeur nouvelle donc pas drsquoinnovation Les changements pour lrsquoindividu

sont faibles crsquoest le cas par exemple des creacuteations classiques de petites entreprises Qui proposent

des produits standardiseacutes Lrsquoentrepreneur cherche une indeacutependance agrave travers cette activiteacute

dont il maitrise le fonctionnement

b Entrepreneuriat drsquoimitation (entrepreneurial imitation) lagrave aussi il nrsquoy pas de valeur

nouvelle significative mais lrsquoentrepreneur doit faire des changements importants dans son savoir

faire (know how) de son reacuteseau social Le processus entrepreneurial dans ce cas est risqueacute

Eacutevoluant dans lrsquoincertitude Le processus drsquoapprentissage est long et les erreurs sont coucircteuses

Lrsquoentrepreneur doit apprendre srsquoil veut que son activiteacute survie Par exemple lorsque lrsquoindividu

est habitueacute agrave un type particulier de confort social (ayant passeacute une carriegravere de dirigeant de

295 BRUYATC et JULIENP-A op ct p 174-175

86

grande drsquoentreprise) change de style de vie et se lance dans la creacuteation drsquoune entreprise dont le

produit est standardiseacute Ici la valeur nrsquoest pas nouvelle mais crsquost le changement qui est nouveau

Le fait de srsquointroduire dans un marcheacute avec tout les probleacutematiques cognitives que cela implique

creacutee de lrsquoincertitude et un grand besoin drsquoapprentissage

c Entrepreneuriat de valorisation (entrepreneurial valorization) ca peut ecirctre le cas drsquoun

ingeacutenieur qui vient de deacutevelopper un projet innovant dans une grande entreprise et peut de

temps apregraves srsquoengage agrave le deacutevelopper dans le cadre de sa propre entreprise Cette entreprise

eacutemerge avec un entrepreneur connaissant bien son domaine avec de bonnes perspectives de

croissance

d entrepreneuriat drsquoaventure (entrepreneurial venture) cette zone reflegravete un cas

extrecircme de cette dialogique Comme le notait BRUYATC Pour le creacuteateur il doit sagir dun

projet ayant les caracteacuteristiques suivantes 296

- la nouveauteacute le fait que le creacuteateur entreprenne pour la premiegravere fois une telle aventure

ou pour le moins que son expeacuterience de la creacuteation dentreprise ne soit pas directement

transposable (certains meacutetiers essentiellement dans le domaine du commerce et de lartisanat

favorisent les creacuteations agrave reacutepeacutetition qui pourraient ecirctre assimileacutees pour lentrepreneur agrave des

Strateacutegies de croissance)

- la faible reacuteversibiliteacute le creacuteateur sinvestit totalement dans son projet la creacuteation de son

entreprise doit ecirctre un veacuteritable choix de vie cela exclut les creacuteations qui sont le moyen pour

un salarieacute dexercer une activiteacute compleacutementaire marginale

- enfin le creacuteateur ne doit pas ecirctre deacutejagrave agrave la tecircte dune entreprise La nouvelle creacuteation qui peut

ecirctre totalement indeacutependante juridiquement pourrait alors ecirctre consideacutereacutee comme une

diversification

Ce type de processus correspond en effet agrave une creacuteation drsquoune nouvelle valeur de la part

de lrsquoindividu et inversement cette nouvelle valeur entraine des changements profonds dans la vie

de ce dernier et cela au moi pour trois raisons

a Le reacutesultat du processus devient moins preacutedictible par ce que deacutependant de la

capaciteacute de lrsquoindividu agrave modifier son savoir faire et son reacuteseau de relations et de la rapiditeacute par

lequel lrsquoinnovation prendra place dans lrsquoenvironnement (creacuteation de la valeur)

b la capaciteacute drsquointroduire cette opportuniteacute dans le bon moment devient ainsi un

facteur important de reacuteussite

c le processus et le temps deviennent des eacuteleacutements cruciaux pour comprendre le

risque inheacuterent au projet de lrsquoentreprise

296 BRUYATC creacuteation drsquoentreprise contributions eacutepisteacutemologiques et modeacutelisation op ct p 168

87

La deacutefinition de BRYAUTC (1993) et de BRUYATC et JULIENP-A (2000)

fournissent un cadre geacuteneacuterale dans le quel plusieurs possibiliteacutes de conceptualisation peuvent

ecirctre mise en eacutevidence Mais un eacuteleacutement semble ecirctre le noyau dur de cette deacutefinition la place de

lrsquoindividu dans le processus Ces auteurs rejoignent les reacuteflexions de BYGRAVEW et HOFFER

CW sur ce point en consideacuterant que lentrepreneuriat ne peut ecirctre deacutefini quen faisant dabord

reacutefeacuterence agrave lentrepreneur297Cela ne suppose pas seulement une recherche systeacutematique des

traits particuliers de ce dernier mais une deacutefinition claire des faits et des actes qui fondent la

fonction de lrsquoentrepreneur La contribution de ces auteurs meacuteritent drsquoecirctre souligneacute car Comme

le notaient PATURELR et TADJINE leur conception du processus entrepreneurial integravegre

deux aspects devenus fondamentaux dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat lrsquoopportuniteacute

eacuteconomique et la creacuteation drsquoentreprise298Crsquoest pourquoi dans le titre suivant nous preacutesenterons

leur reacuteflexion qui a eacuteteacute formaliseacutee dans un modegravele devenus tregraves repreacutesentatif de ce que doit ecirctre

la recherche sur le processus entrepreneurial

5 Le processus entrepreneurial le modegravele de BYGRAVEW et HOFFER CW

Lorsqursquoon fait une lecture des travaux de ces auteurs depuis leur premier article (1992) il

ressort que leur reacuteflexion est agrave consideacuterer comme une recherche de rupture avec lrsquoapproche par

les traits de personnaliteacute Ces auteurs proposent au travers des questions de monter la diffeacuterence

entre une approche baseacutee sue lrsquoentrepreneur et une approche centreacutee sur le processus Le tableau

suivant preacutesente les type de questions auxquelles la recherche srsquoefforce de reacutepondre dans les

deux approches

Tableau18 Les questions de recherche qui fondent les deux approches en entrepreneuriat

Centreacutees sur lentrepreneur Centreacutees sur le processus entrepreneurial

Qui devient entrepreneur Quest-ce qui permet de percevoir les opportuniteacutes

dune maniegravere efficace et performante

Pourquoi devient-on entrepreneur Quelles sont les tacircches cleacutes pour creacuteer avec succegraves de nouvelles organisations

Quelles sont les caracteacuteristiques des entrepreneurs

qui reacuteussissent

Dans quelle mesure ces tacircches sont-elles diffeacuterentes

de celles mises en œuvre pour diriger avec succegraves

Quelles sont les caracteacuteristiques des entrepreneurs

qui eacutechouent

Quelles sont les contributions speacutecifiques de

lentrepreneur agrave ce processus

Source BYGRAVEW et HOFFER CW Theorizing about entrepreneurship p16

Selon ces auteurs la reacuteorientation vers des probleacutematiques axeacutees sur le processus permet de

sortir du fondamentalisme imposeacute par lrsquoapproche par les traits299 Les chercheur sur les traits qui

297 BYGRAVEWD et HOFFERCW op ct p17 298 PATUREL R et LEVY-TADJINET de la validiteacute scientifique des modeacutelisations en entrepreneuriat LrsquoHarmattan laquo Marcheacute et organisations raquo Ndeg 6 2008 pp 15 -29 p 25 299HERNANDEZ EacutendashM Lentrepreneuriat comme processus Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et

moyenne entreprise 8 ndeg 1 1995 p 107-119 p 109

88

distinct lrsquoentrepreneur du reste de la population ont suivi le mecircme cheminement que lrsquoensemble

des chercheurs en sciences de gestion Mais ils ont deacuteveloppeacute une conception tregraves unitaire du

concept abordeacutee selon une logique unique Il srsquoagit de distinguer les caracteacuteristiques permanentes

du succegraves la bonne faccedilon de proceacuteder il srsquoagit comme du one best way en gestion du one best

man en entrepreneuriat La recherche du profil du creacuteateur qui reacuteussit est caracteacuteristique de cette

deacutemarche300

En plus BYGRAVE et HOFFER considegraverent que la recherche en entrepreneuriat devait

suivre le deacuteveloppent qursquoa connue le domaine du management au deacutebut des anneacutees 1980 lorsque

ce dernier a changeacute drsquoobjet de recherche allant de la fonction des managers vers les processus

strateacutegiques dans les organisations301 La recherche dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat doit

selon ces auteurs prendre lrsquoentrepreneur comme objet de rechercher non pas pour identifier ces

caracteacuteristiques individuelles mais pour cerner cette fois-ci ce qursquoil fait cest-agrave-dire ses actes La

figure suivante montre lrsquoanalogie faite avec le rocircle des mangers pour analyser le rocircle de

lrsquoentrepreneur302

Figure 14 Lrsquoanalyse des processus comme objet drsquoanalyse dans le management et

lrsquoentrepreneuriat

Source BYGRAVEW D amp HOFER CW 1991 theorizing about entrepreneurship p 15 et 16

Sur la base du deacuteveloppement de la litteacuterature sur la notion de processus en gestion et sur les

activiteacutes des entrepreneurs ces auteurs deacutefissent le processus entrepreneurial comme lrsquoensemble

des fonctions des activiteacutes et des actions qui sont lieacutes agrave la perceptions des opportuniteacutes et la

300HERNANDEZ EacutendashM Lentrepreneuriat comme processus p 108 301 BYGRAVEW D amp HOFER CWop ct p 14 302 BYGRAVEW D amp HOFER CW 1991 theorizing about entrepreneurship entrepreneurship theory and practice 1991 Ndeg16

VOL 2pp 13 t 22 p 13 et 14

89

creacuteation drsquoune organisation pour exploiter ces opportuniteacutes303 En vertu de cette deacutefinition

lrsquoentrepreneur nrsquoest pas seulement un personnage doteacute de caracteacuteristiques speacutecifiques mais un

individu qui perccediloit une opportuniteacute et creacutee une organisation pour lrsquoexploiter304 Le reacutesultat final

sur qui doit se focaliser la recherche est lrsquoeacuteveacutenement entrepreneurial (entrepreneurial event) qui

se manifeste dans la creacuteation drsquoune organisation

51Ce qui doit ecirctre eacutetudieacute dans le processus entrepreneurial

Partant de cette deacutefinition ces auteurs proposent neuf aspects qui sont les eacuteleacutements constituant

drsquoune conceptualisation du pheacutenomegravene305 Le processus entrepreneurial est

- un acte initieacute par une volonteacute humaine

- intervient au niveau individuel (entreprise)

- un pheacutenomegravene qui implique des changements pour lrsquoindividu

- un pheacutenomegravene qui implique une discontinuiteacute

- un processus holistique

- un processus unique

- implique une varieacuteteacute drsquoanteacuteceacutedents

- processus qui geacutenegravere des reacutesultats tregraves sensibles aux conditions initiales de ces

anteacuteceacutedents

52 Le processus entrepreneurial dans une logique deacuteterministe

Selon cette acception BYGRAVEW dans un article plus reacutecent deacutefini le processus

entrepreneurial tout en restant rattacheacute agrave la deacutefinition proposeacute en 1992 avec HOFFERSCW

comme un ensemble drsquoeacutetapes et drsquoeacuteveacutenement qui se succegravedent Ces eacutetapes sont lrsquoideacutee ou la

conception de lrsquoactiviteacute projeteacutee (conception of the business) lrsquoengagement dans le processus

(triggering opeacuterations) et lrsquoimplantation et la croissance de cette activiteacute (impleacutementation and

growth) BYGRAVEW formalise cette deacutefinition en mettant en relief de facteurs critiques

(anteacuteceacutedents) qui dirigent le deacuteveloppement de lrsquoactiviteacute de lrsquoentrepreneur selon les diffeacuterentes

eacutetapes selon cet auteur as with most human behavior entrepreneurial traits are shaped by

personal attributes and environment306 Le scheacutema suivant reacutesume les principaux reacutesultats qui

interviennet dans un processus entrepreneurial307

303 Involves all the function activities and actions associated with perceiving opportunities and the creation of organization to pursue theme 304 An entrepreneur is someone who perceive an opportunity and creates an organization to pursue it 305 HOFER CW et BYGRAVE WD Researching Entrepreneurship entrepreneurship theory and practice vol 161992 p 91-100p 93 306 BYGRAVE W D The entrepreneurial process In W D Bygrave amp A Zacharakis (Eds) The portable MBA in entrepreneurship 2004 490 pages pp 1-27 p 5 307

90

Tableau 19 Le processus entrepreneurial le modegravele de BYGRAVE WD 2004

Source BYGRAVE W D The entrepreneurial process 2004p 3

Dans ce modegravele il est clair que le point focal reste lrsquoindividu dont la fonction principale est la

participation dans les diffeacuterents reacutesultats attendus du processus entrepreneurial CARTON RB

HOFER CW MEEKS MD reacutesume bien cette ideacutee BYGRAVE amp HOFER (1991) proposed that the

focus of the field of entrepreneurship change from the focus on the characteristics of the

entrepreneur to the characteristics of the entrepreneurial process By focusing on the process

entrepreneurs are identified by their participation in the process308 Nous souhaitons rester dans

cette conception du processus entrepreneuriale Partant de cette position nous envisageons dans

le titre qui suit drsquoexpliciter le sens empirique du processus entrepreneurial il srsquoagit en effet de

deacutecliner ce processus en un certain nombre drsquoeacutetapes Mais lagrave aussi on pourrait facilement

constater lrsquoinstabiliteacute des conceptions des chercheurs sur les eacutetapes critiques qui structurent ce

processus

6 Le processus entrepreneurial une approche empirique

Le processus entrepreneurial a eacuteteacute deacutefini dans le cadre de lrsquoapproche baseacutee sur les reacutesultats

dont il faudrait agrave preacutesent les identifier Ces reacutesultat permette de concevoir comment se deacutecline

empiriquement le processus entrepreneurial Lrsquoexamen de la litteacuterature permet de retenir quatre

qui ont fait une relative unanimiteacute chez les chercheurs la propension entrepreneuriale le

deacuteclenchement du processus entrepreneurial lrsquoeacutemergence organisationnelle et la survie ou le

308 CARTON RB HOFER CW MEEKS MD the entrepreneur and entrepreneurship operational definitions of their role in

society p 2

91

deacuteveloppement de lrsquoentreprise creacutee Le scheacutema suivant met en relief les eacutetapes du processus

entreprenariat que nous envisageons de deacutevelopper

Figure 15 Les principales eacutetapes le processus entrepreneurial

Source auteur

61 La propension entrepreneuriale

Sur le plan seacutemantique le mot propension signifie un penchant une inclination agrave faire quelque

chose309 La deacutefinition appliqueacutee au pheacutenomegravene de lrsquoentrepreneuriat ne srsquoeacuteloigne pas de ce sens

FAYOLLEA considegravere que la propension entrepreneuriale est inclination un penchant agrave

srsquoengager dans une deacutemarche entrepreneuriale310Pour LEARNEDKE la propension

entrepreneuriale correspondrait agrave une eacutetape ougrave la combinaison de certaines caracteacuteristiques

psychologiques (motivation attitude) et drsquoune expeacuterience professionnelles augmentent les

probabiliteacutes pour qursquoune personne affiche une intention et srsquoengage dans la voie de

lrsquoentrepreneuriat311 Pour un auteur comme TOUNESA la propension dans le domaine de

lrsquoentrepreneuriat est une phase de sensibilisation agrave la creacuteation drsquoune entreprise312 Autrement dit

elle correspond agrave un moment ougrave lrsquoindividu gracircce notamment agrave certain anteacuteceacutedents devient

sensible agrave un projet personnel drsquoentreprise Cet auteur propose dans un scheacutema la position de

cette eacutetape dans le processus entrepreneurial ou ce dernier se deacutecline en quatre phases

propension intention deacutecision et acte drsquoentreprendre

309 Dictionnaire Larousse 310 FAYOLLEA FAYOLLE A (2000) Des propositions eacutepisteacutemologiques et meacutethodologiques pour repositionner les recherches en entrepreneuriat Actes de la journeacutee de lIRG Universiteacute Paris XII Episteacutemologie et meacutethodes en Sciences de Gestion pp 401-420p 411 311 LEARNED KE What happened before the organization A model of organization formation Entrepreneurship Theory and Practice vol 17 Ndeg 1 pp 39-48p40 312 TOUNESA Lrsquointention entrepreneuriale theacuteories et modegraveles p 3

(II)

Deacuteclenchement de

llsquoacte drsquoentreprendre

(III)

Emergence de

llsquoentreprise

(IV)

Survie

deacuteveloppement

(I) Propension

Entrepreneuriale

Composants du processus entrepreneurial

92

Figure16 Phases la propension agrave lrsquoentrepreneuriat dans le processus entrepreneurial

selon TOUNESA

Source TOUNESA Lrsquointention entrepreneuriale theacuteories et modegraveles p 3

62 La propension comme une phase distincte de lrsquointention

Globalement on pourrait consideacuterer que la phase de propension entrepreneuriale comme une

phase ougrave son preacutesent des entrepreneurs potentiels dont leur intention est latent Le scheacutema

preacuteceacutedent met en relief le fait que la propension est une eacutetape qui est distincte de lrsquointention et

cela pour au moins deux raisons essentielles Drsquoun coteacute la phase de sensibilisation agrave la creacuteation

drsquoentreprise il nrsquoy a pas encore un projet clair mais seulement une possibiliteacute de se lancer dans

un projet Drsquoun autre coteacute il nrsquoy a pas eacutegalement un processus de recherche drsquoinformations pour

deacutebuter une reacuteflexion seacuterieuse su ce peut ecirctre lrsquoactiviteacute dans le future Ce processus comme le

montre ce scheacutema commence dans la phase drsquointention ougrave lrsquoindividu commence agrave structurer son

projet Par conseacutequence la propension peut se transformer en intention par lexistence dun

projet daffaire plus ou moins formaliseacute et lengagement personnel dans le processus de

creacuteation dentreprise313 De ce fait on pourrait deacuteduire que parmi les entrepreneurs potentiels

peut sortir des entrepreneurs preacutesentent une intention si des situations de deacuteplacement

favorables ou deacutefavorables se preacutesentent Crsquoest pourquoi dans lrsquoanalyse eacuteconomique de cette

phase les auteurs considegraverent la phase de la propension entrepreneurial commun facteur de

preacutediction de lrsquoengagent reacuteel dans lrsquoentrepreneuriat

63 Importance empirique de la phase de propension

BLANCHFLOWER DGet al sont les auteurs qui ont mis en eacutevidence lrsquoimportance de cette

phase dans un article publieacute en 2001 Tout drsquoabord ces auteurs mesurent empiriquement le

volume de ces entrepreneurs dans un pays donneacute par des enquecirctes qualitatives (ISSP

313 TOUNESA Lrsquointention entrepreneuriale theacuteories et modegraveles p 4

Composante du processus

Mise en œuvre

Propension entrepreneuriale

Intention entrepreneuriale

Deacutecision Drsquoentreprendre

Acte drsquoentreprendre

Existence drsquoune ideacutee ou drsquoun projet

plus ou moins formaliseacute

- Recherches des informations et

conseils

Sensibilisation perception de la

creacuteation drsquoentreprise comme futur possible

- Formalisation du projet

opportuniteacute valideacutee par un plan

drsquoaffaire - Mobilisation des

ressources financiegraveres et

logistiques

- Deacutemarrage

physique de lactiviteacute

- Reacutealisation des premiers produits

ou services

PROCESSUS DE CREATION DrsquoENTREPRISE

93

International Social Survey Programme) Dans le questionnaire utiliseacute la question qui permet

de deacuteterminer la preacutesence des individus dans cette phase est la suivante Suppose you were

working and could choose between dierent kinds of jobs Which would you prefer1) being an

employee being self-employed314 Sur la base de lrsquoestimation des entrepreneurs latent et du

nombrer reacuteel des auto employeacutes dans23 pays de lrsquoOCDE entre 1997 et 1998 les auteurs

concluent qursquoil existe une correacutelation positive Dans les pays preacutesentant un haut niveau

drsquoentrepreneurs potentiels est les pays qui affiche un taux eacuteleveacute de personnes qui travaillent pour

leur propre compte (indeacutependant ou employeurs Pour qui l y est cette relation positive s les

auteurs mettent en relief lrsquoimportante de lrsquoacircge est de lrsquoaccegraves au ressources financiegraveres comme

facteur qui agissent comme des contextes favorable agrave ce passage entre lrsquoentrepreneuriat

potentiel et le reacuteel315 En 2005 le mecircme constat est fait par GRILO I et THURIK R dans lrsquoanalyse des

variables affectant lrsquoentrepreneuriat latent et lrsquoentrepreneuriat reacuteel Le premier est mesureacute par

lap probabiliteacute qursquoun individu de deacuteclarer une preacutefeacuterence pour lrsquoauto emploi parmi toutes les

cateacutegories de lrsquoemploi316 Ces auteurs trouvent dans la comparaison des donneacutees des 15 pays

europeacuteen et des Etat Unies que la phase de lrsquoentrepreneuriat latent est importante car elle

deacutetermine toute chose eacutegale par ailleurs le niveau des personnes qi se lancent dans la creacuteation de

leur propres entreprise Elle met eacutegalement agrave nue la faiblesse des systegravemes les drsquoincitation de

types administratives et financiegraveres contexte dans les eacuteconomies317

7 Le deacuteclenchement du processus entrepreneurial

Ce titre discute lrsquoeacutetape que nous consideacutererons comme le deuxiegraveme reacutesultat auquel le processus

entrepreneurial devra aboutir le deacuteclenchement du processus entrepreneurial Lrsquohypothegravese

derniegravere lrsquoexistence de cette eacutetape dans le processus entrepreneurial se reacutesume dans les propos de

GARTNERW

Starting a new business is an intentional activity that involves ongoing effort in order to attain

the desired consequence318 il ressort de ces propos qursquoil une double comosante de ce

deacuteclenchement une intention ( intentional activity) qui est accompagneacute par des actions concregravetes

(ongoing effort) de la par de lrsquoentrepreneur La litteacuterature a preacuteposeacute plusieurs modegraveles dont

nous chercherons agrave preacutesenter ceux qui sont les plus connus Il existe plusieurs modegravele par ce

314 BLANCHFLOWER DGet al Latent entrepreneurship across nations European Economic Review Ndeg 452001pp 680-691p 681 315 BLANCHFLOWER DGet al idemp 683 316 GRILO I et THURIK R Latent and Actual Entrepreneurship in Europe and the US Some Recent Developments International Entrepreneurship and Management Journal 1 2005pp 441ndash459 p 442 317 GRILO I et THURIK R idemp 455 318 GARTNERWB A conceptual framework for describing the phenomenon of new venture the academic of management

review Vol10 Ndeg4 1985pp 696-706p 700

94

cette eacutetapes comme le fait souligner BRUYTAC est complexe pour celui qui en est lrsquoacteur est

difficile agrave conceptualiser pour lrsquoobservateur et cela au moins pour cinq raisons 319

1 heacuteteacuterogegravene dans la mesure ougrave il nrsquoy a pas de faccedilon unique de le deacuteclencher il est peut

ecirctre deacuteclencheacute drsquoune maniegravere consciente (planifieacutee) ou inconsciente (non preacutevue)

2 Correspondant agrave des logique diffeacuterentes le fat de deacuteclencher le processus peut suivre

une logique de rupture pour lrsquoindividu (incident innovation ) ou dans une logique

discontinu (reprise drsquoune entreprise existante)

3 Aux limites flous quand le deacuteclenchement comment et quant il se termine

4 Epheacutemegravere le deacuteclenchement dure un certain temps donc neacutecessairement il y des

anteacuteceacutedents qui le produise la difficulteacute est de les repeacuterer

5 Difficile de le repeacuterer dans le temps cette dureacute est plus au moins court lorsque le

deacuteclenchement est du agrave des facteurs externes ou bien longue

Les caracteacuteristiques que nous venons de citer montrent qursquoil ya plusieurs dimension de cette

eacutetapes agrave expliciter Mais pour deacutebuter la discussion de cette eacutetape prenons comme point de

deacutepart la deacutefinition de BRUYATC le processus est deacuteclencheacute agrave partir du moment ougrave lrsquoindividu

envisage seacuterieusement de creacuteer il consacre du temps et des moyens agrave sa recherche EMINS

preacutecise que le deacuteclenchement est une eacutetape de transition une rupture qui permet agrave lrsquoindividu de

sortir drsquoune eacutetape ougrave il est potentiellement entrepreneur vers une eacutetape ou il commence agrave

devenir un entrepreneur reacuteel320 A priori dans cette deacutefinition il y a une preacutecision importante

dans la mesure ougrave certains chercheurs comme SHOOK CL et al considegraverent que le

deacuteclenchement est effectif degraves lrsquoapparition de lrsquointention321 Crsquoest pour quoi il faudrait agrave

preacutesent preacuteciser la notion drsquointention entrepreneuriale

71 Lrsquointention entrepreneuriale les modegraveles theacuteoriques et signification empirique

Sur le plan seacutemantique lrsquointention deacutesigne Le dictionnaire Le Robert deacutefinit lintention

comme le fait de se proposer un certain but322 Elle est caracteacuteriseacutee par la deacutetermination la

reacutesolution et la volonteacute Sur le plan eacutepisteacutemologique TOUNESA souligne que lrsquointention

vient du verbe latin laquo intendereraquo qui signifie laquo tendre vers raquo Elle est la volonteacute tendue vers un

319 BRUYATC Creacuteation drsquoentreprise contributions eacutepisteacutemologiques et modeacutelisation Thegravese pour le doctorat egraves Sciences de Gestion Universiteacute Pierre Mendegraves France (Grenoble II ) 1993 429 pages pp p301-303 320 EMIN S (2003) Lintention de creacuteer une entreprise des chercheurs publics Le cas franccedilais Thegravese pour le doctorat de Sciences de Gestion Universiteacute Pierre Mendes France (Grenoble) Novembre 2003 453 p205 321 SHOOK CL PRIEM RL McGEE JE Venture creation and the enterprising individual A review and synthesis Journal of Management Vol29Ndeg3 2003pp 379-399p 381 322 Le dictionnaire Le Robert une intention deacutelibeacutereacutee dans le mecircme dictionnaire est Dans lintention deacutelibeacutereacutee il y a

deacutetermination reacutesolution volonteacute

95

certain but323 A BOYER deacutefinit lintention comme une pro-attitude qui manifeste une

tendance positive de lagent vers un eacutetat du monde viseacute324 Selon D GAUTHIER lintention est

synonyme du succegraves dune deacutelibeacuteration concernant une action agrave venir325

Avec ces deacutefinitions on pourrait remarquer que lrsquointention est un stade ougrave il nrsquoy a pas drsquoaction

mais plutocirct une repreacutesentation cognitive de lrsquoindividu sur un eacuteveacutenement ou un comportement agrave

venir326 Comme le souligne EMINS la theacuteorie postule en effet que lrsquointention de quelqursquoun

de se comporter drsquoune certaine faccedilon est un deacuteterminant immeacutediat de lrsquoaction Le terme

immeacutediat suppose donc que sur le plan temporel il y une eacutetape impliquant une possibiliteacute de

lrsquoaction ou de lrsquoinaction qui dans notre contexte une possibiliteacute drsquoaller vers lrsquoengagement ou

vers lrsquoabondant de la creacuteation de lrsquoentreprise Le scheacutema suivant suggeacuterer par LEARNED327

permet de positionner au moins provisoirement cette eacutetape dans le processus entrepreneurial

Figure17 Intention dans le processus entrepreneurial selon LEARNEDKE

Source LEARNED KE (1992) what happen before the organization A model of organization formationp41

Ce modegravele ajoute un autre niveau difficulteacute pour la compreacutehension de lrsquointention

entrepreneuriale Cette derniegravere apparait dans le raisonnement de cet auteur comme

neacutecessairement preacuteceacutedeacutee par un anteacuteceacutedent la propension qui est deacutetermineacute par les

caracteacuteristiques personnelles et de la situation de lrsquoindividu Cela impose que lrsquoon srsquointeacuteresse de

preacutes agrave cette situation cognitive de lrsquoindividu qui preacuteceacutedent la formation de lrsquointention

entrepreneuriale Pour cela nous faisons reacutefeacuterence au le modegravele de SHAPEROA qui explicite

323 TOUNESA Lrsquointention entrepreneuriale des eacutetudiants le cas franccedilais La Revue des Sciences de Gestion Direction et

Gestion Ndeg 219 mdash Organisation 2006 pp57-65p 58 324 BOYER A Le partage de lintention in J-P DUPUY P LIVET (sous la direction de) Les limites de la rationaliteacute rationaliteacute eacutethique et cognition Tome 1 Editions La deacutecouverte 1997 p267-275p 269 325 GAUTHIER D Intention et deacutelibeacuteration in J-P DUPUY P LIVET (sous la direction de) Les limites de la rationaliteacute rationaliteacute eacutethique et cognition Tome 1 Editions La deacutecouverte 1997 p59-75p 60 326 EMINS les facteurs deacuteclenchant la creacuteation drsquoentreprise par les chercheurs publics applications des modegraveles drsquointention revue de lrsquoentrepreneuriat Vol 3 Ndeg 1 2004 pp 1-20p 3 327 LEARNED KE (1992) What happen before the organisation A model of organisation formation Entrepreneurship Theory

and Practice 17(1) 39-48p 41

96

davantage ces variables situationnelles en les mettant au cœur de sa theacuteorie de lrsquoeacuteveacutenement

entrepreneurial328

72 Le modegravele de lrsquoeacuteveacutenement entrepreneurial de SHAPERO A

Il srsquoagit du modegravele drsquoentrepreneuriat le plus connus il a eacuteteacute formaliseacute en 1975 par SHAPIROA

puis compleacuteteacute et enrichi par et SHAPEROA SOKOL L en 1982 Son eacutelaboration est baseacutee sur

le postulat selon lequel lrsquoaccroissement du taux de creacuteation drsquoentreprise est ducirc agrave des facteurs

culturels et sociaux Partant de ce postulat ces auteurs srsquointerrogeaient sur les type de ces

facteurs qui agissent sur les comportements individuels notamment en matiegravere de creacuteation

drsquoentreprise Pour ces auteurs lrsquoeacuteveacutenement entrepreneurial qui peut ecirctre la creacuteation lrsquoachat ou

la reprise drsquoune entreprise est lrsquoobjet principal de recherche et non pas lrsquoindividu Ils

considegraverent que crsquoest un pheacutenomegravene tellement complexe et multidimensionnel que seules les

caracteacuteristiques psychologiques ne suffisent pas pour le comprendre Crsquoest un eacuteveacutenement qui

reacutesultat drsquoun processus dynamique ougrave interagissent des variables de lrsquoindividu et des variables

socio culturelles 329 Le scheacutema suivant reacutesume la conception de ces auteurs

Figure18 Les deacuteterminants de lrsquoeacuteveacutenement entrepreneurial dans le modegravele de

SHAPEROA SOKOL L

Source adapteacute HERNANDEZE M le processus entrepreneurial vers u modegravele strateacutegique de

lrsquoentrepreneuriat p 35

328 ELFVINGJ et al Chapter 2 Toward A Contextual Model of Entrepreneurial Intentions in Understanding the Entrepreneurial Mind Springer Science+Business Media2009375 pages p 24 329 ELFVINGJ et al idem p24

Variables psychologiques Disposition lrsquoaction Motivation Attitudes

Variables de situation Situation neacutegative Ex Licenciement Situation positive Ex opportuniteacute

Variables eacuteconomiques

Faisabiliteacute accessibiliteacute aux ressources

Main drsquoœuvre Technologie creacutedits

Variables sociologiques Creacutedibiliteacute de lrsquoactes groupe de reacutefeacuterence Milieu familiale

Eveacutenement entrepreneurial

-creacuteation

- reprise

-Achat drsquoentreprise

ENTREPRENEUR

POTENTIEL Avec certaine caracteacuteristique

favorables expeacuterience eacuteducation

97

Selon ce modegravele lrsquoeacuteveacutenement entrepreneurial devient une variable deacutependante et les

variables psychologiques eacuteconomiques de situation sont des variables indeacutependantes

a Les variables indeacutependantes dans le modegravele

Elles sont consideacutereacutees comme indeacutependantes dans la mesure que le modegravele preacutevoit par hypothegravese

que leur variation induit statistiquement (correacutelation) une variation en matiegravere drsquointensiteacute de la

variable deacutependante qui traduit la propension agrave lrsquoacte (entrepreneur potentiel) Le modegravele est

consideacutereacute par plusieurs auteurs comme important par ce qursquoil arrive agrave preacutedire une part

importante de lrsquoeacuteveacutenement entrepreneurial Les calculs fait par SHAPERO et sokol dans le cadre

de l lsquoeacutetude empirique qui accompagne leur travail de recherche avait produit un coefficient R2

ajusteacute de 42 crsquoest agrave dire que plus de 42 de la variation de la propension afficheacutee par les

individus est le fait des variable explicative retenues dans le modegravele330 Il est inteacuteressant don de

comprendre ces variables explicatives

Les variables de situation ou appeleacutees aussi les variables preacutecipitant lrsquoacte entrepreneurial331

Elles peuvent revecirctir deux aspects des situations ressenties comme neacutegatives par

lrsquoentrepreneur et qualifieacutes de facteurs qui poussent ( PUSH FACTOR) ce dernier agrave se mettre agrave

son propre compte et eacuteventuellement agrave la creacuteation drsquoune entreprise Il existe agrave lrsquoopposeacute des

situations ressenties comme positives par lrsquoindividu et qualifieacutees de facteurs qui tirent ( PULL

FACTOR) ce dernier vers lrsquoentrepreneuriat

-Les situations neacutegatives elles peuvent ecirctre lieacutees agrave lrsquoemploi comme par exemple

un licenciement une difficulteacute de trouver un emploi apregraves des eacutetudes lrsquoinsatisfaction dans le

travail du point de vue revenu ou de relations de travail Toutes ces situations peuvent ecirctre des

variables favorables agrave la formation de lrsquointention entrepreneuriale

- Les situations positives en eacutevoquant ce type de situation HERNANDEZE M

donne les exemples suivants quels sont donc ces facteurs positifs qui peuvent ecirctres des

catalyseurs sur le creacuteateur potentiel et lrsquoamener agrave agir Ce la peut ecirctre la deacutecouverte drsquoun

nouveau produit ou celle drsquoun nouveau marcheacute pour un produit existant la rencontre drsquoun

partenaire drsquoun futur associeacute drsquoune possibiliteacute de financement ou la rencontre drsquoun futur gros

client 332 En deacutefinitif ces facteur paraissent donc comme de nouvelles opportuniteacutes qui

srsquooffrent agrave lrsquoindividu

Ces deux type de facteurs comme le souligne HERNANDEZEM ne srsquoexcluent pas

mutuellement ils peuvent intervenir en mecircme temps et se renforcer pour produire u climat

330 Cite par VAN GELDEREN M Explaining entrepreneurial intentions by means of the theory of planned behavior Career Development International Vol 13 Ndeg 6 2008 pp538-559p 541 331 EMINS op ct p 3 332 HERNANDEZEM le processus entrepreneurial vers un modegravele strateacutegique de lrsquoentrepreneuriat p 37

98

favorable agrave une intention reacuteelle chez le futur entrepreneur par exemple comme le note cet

auteur Une insatisfaction dans le travail qui coiumlncide agrave avec la deacutecouverte drsquoune possibiliteacute de

financement de la nouvelle activiteacute peuvent se renforcer et amener entrepreneur potentiel agrave

deacutecider de srsquoengager dans la voie de lrsquoentrepreneuriat 333

Ces deux types de situations avaient eacuteteacute repris dans plusieurs modegraveles de recherche

empirique sur lrsquoentrepreneuriat Le modegravele le plus connu est celui du groupe GEM EN

cherchant agrave comparer l4activit2 entrepreneurial au niveau international les enquecirctes effectueacutees

chaque anneacutee integravegrent en effet ces deux type de situation en identifiant ceux qui srsquoengagent a

cause drsquoun sentiment de neacutecessiteacute et ceux qui cherche agrave devenir des entrepreneurs par ce qursquoil

eacutetait possible pour eux de deacutecouvrir de novelles opportuniteacute334 Ces deux type drsquoentrepreneurs

ne sont pas identiques et la diffeacuterence agrave long terme constateacute entre les pays en matiegravere drsquoimpact

de lrsquoentrepreneuriat sur le deacuteveloppement eacuteconomique est du agrave la preacutedominance de lrsquoune des

deux situations335

Les variables sociologiques la creacutedibiliteacute lrsquoacte

Lrsquohypothegravese derriegravere ce type d e variable est que pour que lrsquoindividu arrive agrave deacutevelopper une

intention reacuteelle drsquoagir dans la creacuteation drsquoentreprise il faudrait pour ce dernier qursquoil arrive agrave

deacutevelopper un sentiment de creacutedibiliteacute de son acte cest-agrave-dire drsquoecirctre capable de srsquoimaginer dans

le rocircle drsquoentrepreneur336 Lrsquoatteinte de ce niveau de croyance est impulseacute par plusieurs

circonstances 1) La preacutesence drsquoimages drsquoimitation et drsquoune culture entrepreneuriale

favorable au passage lrsquoacte compareacute bien sur au reste de la population Ces deux variables

peuvent ecirctre le fait de la famille qui comporte parmi ses membres des entrepreneurs ayant

reacuteussi dans le domaine de lrsquoentreprise (pegravere) La raison derriegravere cette influence se trouve dans

lrsquoexplication donneacutee par GERGENK-J et alii qui considegraverent en effet que La perception

sociale est eacutegalement influenceacutee par le contexte dans lequel on observe les actions dautrui Les

individus affichent une intention pour lrsquoentrepreneuriat par ce qursquoils cherchent agrave imiter qui

sont deacutejagrave engageacutes malgreacute lambiguiumlteacute de la situation Cette relation entre lrsquoimitation et

lrsquoengagement constitue un de s rare point sur lequel les chercheurs en entrepreneuriat 337 sont

unanime sur sa pertinence338 SHAPEROA et SOKOLL remarquaient dans leur eacutetude

empirique qui illustre leur modegravele que plus de la moitieacute des creacuteateurs drsquoentreprise ameacutericains

333 HERNANDEZEMop ct p37 334 REYNOLDS P et al Global Entrepreneurship Monitor Data Collection Design and Implementation 1998ndash2003 Small Business EconomicsNdeg242005pp 205ndash231p 216 335 AacuteCS ZJ et al Global Entrepreneurship amp Development index2014249 pages p43 336 GERGENK-J et alii Psychologie sociale Editions Etudes Vivantes Quebec 1992 551 pagesp 239 337 Dans sa thegravese sur lrsquointention entrepreneurial TOUNESA (Universiteacute de ROUEN 1993) cite dans la page 194 une seacutelection de travaux ayant montreacute empiriquement lrsquoinfluence de la famille dans lrsquoengagement entrepreneurial 338 HERNANDERE-M le processus entrepreneurial vers un modegravele strateacutegique d e lrsquoentrepreneuriat op ct p37

99

interrogeacutes ont un parent ou un membre de la famille dans le domaine des affaires339 Ce reacutesultat

confirme des constats fait bien avant notamment sur la peacuteriode de lrsquoindustrialisation de

lrsquoEurope et des Etats Unies Crsquoest ce qui ressort de lrsquoeacutetude de KAELBLE H qui mettait en

eacutevidence le fait que les entrepreneurs franccedilais allemands et ameacutericains sont issues pour plus de

la moitieacute de familles drsquoaffaires340

En plus du la preacutesence des modegraveles dans lrsquoentourage proche ou lointain des entrepreneurs

potentiels 2) le milieu social large constitue aussi un espace ou lrsquoindividu peut deacutevelopper une

certaine propension agrave lrsquoentrepreneuriat Lrsquoeacutetude de WEBERM constitue agrave ce titre une preuve

que le milieu notamment agrave travers composante religieuse est important et qui aurait mecircme

favoriseacute le deacuteveloppement de lrsquoesprit capitaliste341

Bien que ces variable sont des anteacuteceacutedents important mais reste insuffisante car il faudrait

aussi pour lrsquoacteur la croyance en la faisabiliteacute de lrsquoacte et la preacutesence de certain circonstance

eacuteconomique pour pouvoir aller vers lrsquoengagement entrepreneurial

Les variables eacuteconomiques

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les variables eacuteconomiques ont trait aux ressources qui peuvent

ecirctres sous le controcircle de lrsquoentrepreneur ou qui sont potentiellement accessibles Parmi les

ressources lrsquoaccent est surtouts mis sur le capital342 Comme le souligne COOPERAC et al sur

ce point il existe une relative unanimiteacute chez les chercheurs quant agrave la faible dotation initiale

des entrepreneurs potentiels de ce type de ressources et les conseacutequences de cette contraintes

qui peut ecirctre un facteur de renoncement agrave lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat mais aussi agrave

lrsquoeacutechec d lrsquoentreprise apregraves a creacuteation 343

Ce que lrsquoon pourrait deacuteduire de ce modegravele est qursquoil existe une diffeacuterence conceptuelle

entre lrsquointention et lrsquoengagement entrepreneurial On pourrait joindre sur ce point lrsquoideacutee de

HENANDER EM qui indique que ce nrsquoest touts les individus qui peuvent avoir le potentiel de

creacuteer une organisation344 il faudrait selon ce modegravele le lrsquoimbrication de certaines dispositions

cognitives pour lrsquoecirctre la creacutedibiliteacute de lrsquoacte des situations de preacutecipitation et des ressources

potentiels

339 SHAPEROA et SOKOLL op ct p 77 340 Cite par TOUNEacuteSA op ct p 194 341 HERNANDEZE-M op ct P 39 342 HERNANDEZEM op ct p39 343 COOPER AC GIMENO-CACSON FJ et WOO CY laquo Initial human and financial capital as predictors of new venture performance raquo Journal of Business Venturing vol 9 no 51994 p 371-395 P383 344 HERNANDEZ Eacute ndashM Lentrepreneuriat comme processus raquo Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et

moyenne entreprise Vol 8 Ndeg 1 1995 p 107-119p 115

100

Pour expliciter davantage ces propos les reacuteflexions de KRUEGGER qui emprunte au

modegravele de SHAPERO et SOKOL son hypothegravese de base introduit drsquoautres variables qui seront

reprises par toutes les recherches actuelles sur les phases amont du processus entrepreneurial

73 Le model de KRUEGER NF et CARSRUD AL (1993)

Ce modegravele repose sur une hypothegravese theacuteorique deacuteveloppeacutee en psychologie social qui stipule

que lrsquointention est le seul preacutedicateur du comportement entrepreneurial345 KRUEGER et

CARSRUD ont appliqueacute la Theacuteorie du Comportement Planifieacute (planned bahavioral theory) au

champ de lrsquoentrepreneuriat Ces auteurs ont adapteacute le modegravele drsquoAJZENrsquoSI 346 sur le

comportement planifieacute en le rendant plus compatible avec drsquoautres modegraveles theacuteoriques et

particuliegraverement celui de SHAPERO et SOKOL Le modegravele final qursquoils proposent combine

les deux notions qui sont les plus important pour expliquer le deacuteclenchement du comportement

entrepreneurial laquo lrsquointention laquo issu du de la theacuteorie du comportement planifieacute et du concept de

deacuteplacement issu de la theacuteorie de SHAumlPERO347 Nous pensons que ce modegravele permet de

distinguer de maniegravere explicite la phase de lrsquoentrepreneuriat potentiel (propension

entrepreneuriale) et la phase de lrsquointention Selon ces auteurs la modeacutelisation de cette intention

met en articulation deux types drsquoanteacuteceacutedents la perception de la deacutesirabiliteacute et de la faisabiliteacute

du comportement entrepreneurial348 Comme le montre le scheacutema suivant ces deux facteur sont

eux mecircme le reacutesultat drsquoune double perception respectivement une perception des normes

sociales et de la capaciteacute propres agrave controcircler le comportement de sois mecircme Ces deux facteurs

lorsqursquoils sont preacutesents chez lrsquoindividu lui permettent de deacutevelopper une certaine creacutedibiliteacute sur

ce qursquoil peut entamer dans le futur comme activiteacutes lieacutees agrave la creacuteation drsquoentreprise

En fin lorsque des eacuteveacutenements positifs interviennent comme la perception drsquoune opportuniteacute ou

un eacuteveacutenement neacutegatif comme par exemple la perte drsquoun emploi cette propension se deacuteveloppe t

en une intention entrepreneuriale

345 KRUEGER NF REILLY MD CARSRUD AL Competing models of entrepreneurial intentions Journal of Business Venturing vol 15 2000 p 411-432p 346 AJZEN I the theory of planned behavior organizational behavior and human decision processes Ndeg 501991pp 179-211 347 FAYOLLE A 348 KRUEGER JR NF et BRAZEAL D Entrepreneurial Potential amp Potential Entrepreneurs Entrepreneurship Theory and Practice Vol18Ndeg 31994 pp 91-104p 100

101

Figure 19 Le modegravele de lrsquointention entrepreneuriale de KRUEGERNF et

CARSRUDAL

Source J ELFVING ET AL p 24

8 lrsquoentrepreneuriat comme Emergence organisationnelle

On doit GARTNER WB drsquoavoir formaliseacute le concept de lrsquoeacutemergence organisationnelle349 Cet

auteur suggeacuterait dans un article publieacute en 1988 drsquoimiter le travail de MITZBERGH sur le

comportement des managers pour pouvoir conceptualiser le travail des entrepreneurs On

pourrait lire dans cet article ldquoI believe that research on entrepreneurial behaviors must be

based on field work similar to Mintzbergrsquos study of managerial work Researchers must observe

entrepreneurs in the process of creating organizationsrdquo350 Dans un autre article publieacute en 1993

il precise lrsquoobjet sur lequel doit travailler les chercheurs en entrepreneuriat My answer to those

individuals who ask met ldquoAm I an entrepreneurrdquo is ldquoIf you are starting an organization you

are an entrepreneur if you are not starting one then yoursquore notrdquo Who we are is what we do 351

Lrsquoeacutemergence organisationnelle comporte le terme organisation mais il faudrait preacuteciser que les

auteurs ayant adopteacute lrsquoapproche de GARTNERWB nrsquoentendent par eacutetudier lrsquoorganisation

comme une entiteacute ou comme une structure mais comme le processus qui conduit agrave lrsquoexistence de

cette derniegravere La litteacuterature anglo-saxonne preacutefegravere utiliser le terme organizing pour deacutecrire ce

processus352 Crsquoest pourquoi une grande partie des travaux sur ce concept son issue de la theacuteorie

des organisations crsquoset drsquoailleurs ce qui constitue une limite de cette approche parce que Les

chercheurs qui srsquoinscrivent dans ce courant srsquointeacuteressent tout autant sinon plus agrave la creacuteation

drsquoorganisation sous-ensemble de la theacuteorie des organisations qursquoagrave lrsquoentrepreneuriat 353 Mais

349 Citeacute par HERNANDEZEM Lrsquoentrepreneuriat comme processus deacutemergence organisationnelle op ct p 90 350 GARTNER WB Who is an entrepreneur is the wrong question entrepreneurship theory and practice Vol 13 issue 41988 pp 47-68p 63 351 GARTNER WB Words lead to deeds towards an organizational emergency vocabulary Journal of Business Venturing Ndeg8 1993pp231-239238 352 HERNANDEZEM Lrsquoentrepreneuriat comme processus deacutemergence organisationnelle op ct p90 353 FAYOLLE A Agrave la recherche du cœur de lrsquoentrepreneuriat vers une nouvelle vision du domaine oc ct p 107

Deacutesirabiliteacute de lrsquoacte

Perception des normes sociales

Faisabiliteacute de lrsquoacte Perception de la capaciteacute a

entreprendre

Reacutesu

ltat com

portem

ent

entrep

reneu

rial

Intention

Entrepreneuriale

Deacuteplacement Eveacutenements positifs

Ou neacutegatif

Creacutedibiliteacute

de lrsquoacte

Propension

entrepreneuriale

102

cela nrsquoempecircche pas de consideacuterer les avanceacutes theacuteoriques et conceptuelles qursquoont permis cette

approche Plusieurs analyses empiriques adoptent lrsquoeacutemergence organisationnelle soit comme une

eacutetape cruciale de lrsquoentrepreneuriat soit comme le reacutesultat final auquel doit aboutir ce processus

Le terme laquo eacutemergence raquo apparait dans ce paradigme comme fondamental Il faudrait par

conseacutequence comprendre le sens

81 Le terme laquo eacutemergence raquo

Selon le dictionnaire Larousse lrsquoeacutemergence est lrsquoapparition plus ou moins soudaine drsquoune ideacutee

drsquoun fait social politique ou eacuteconomique Dans la litteacuterature scientifique lrsquoeacutemergence selon

LICHTENSTEINB est deacutefinie selon quatre proprieacuteteacutes354

1 Lrsquoeacutemergence est un processus qui geacutenegravere un reacutesultat appeleacute laquo lrsquoeacutemergeant raquo

2 Lrsquoeacutemergence est deacuteclenche par lrsquoaction et orienteacute par une intention

3 Lrsquoeacutemergence accroit la capaciteacute du systegraveme

4 Lrsquoeacutemergence apparait dans la pratique selon un certain nombre de cycle chaque cycle a

un une logique interne

De cette deacutefinition on pourrait remarquer qursquoil y a une diffeacuterence entre lrsquoeacutemergence et

lrsquoeacutemergent Ce dernier selon le mecircme auteur est lrsquoexpression tangible de ce qui en cour de

creacuteation drsquoapparition crsquoest le reacutesultat de lrsquoeacutemergence comme le montre les exemple suivants

The outcome of emergence is emergent ordermdashan emergent An emergent is the tangible

expression of whatrsquos been created whether an organization a new systeminnovation a

collaboration or shared value it is a new social agent Examples of emergents include teams

projects innovations ventures organizations355

Pour saisir les implications du mot eacutemergence lorsqursquoil est articleacute agrave lrsquoorganisation il

faudrait deacutefinir le concept drsquoorganisation qui dans ce cas peut deacutesigner agrave la fois la structure

cest-agrave-dire lrsquoeacutemergent selon la conception preacuteceacutedente ou le processus qui creacutee cette structure

(le processus de lrsquoeacutemergence)

82 Le concept drsquoorganisation

Lrsquoorganisation est peut ecirctre la tache la plus difficile qui srsquoest imposeacute aux chercheurs qui tentent

drsquoidentifier les proprieacuteteacutes des organisations eacutemergentes356 Pour deacutebuter ce titre noue retenons la

deacutefinition donneacutee par BOURRICAUD F dans lrsquoEncyclopeacutedie de gestion Cet auteur deacutefinie une

organisation comme on peut deacutefinir une organisation comme la forme sociale qui par

lrsquoapplication drsquoune regravegle et sous lrsquoautoriteacute de leaders assure la coopeacuteration des individus agrave une

354 LICHTENSTEIN B Emergence and Emergents in Entrepreneurship Complexity Science Insights into New Venture Invited Paper for Special Issue of Entrepreneurship Research JournalCreation pp 1-8p 2 355 Idem p 2 356 KATZ JA GARTNERWB Properties Of Emerging Organizations The Academy of Management Review Vol 13Ndeg

81988pp429-441p 430

103

œuvre commune dont elle deacutetermine la mise en œuvre et reacutepartit les fruits357 En plus de regravegles

de fonctionnement et de la coopeacuteration dan son analyse des organisations formelles

LIVIANYF ajoute drsquoautre caracteacuteristiques qui se reacutesument comma suit

-Lrsquoexistence drsquoune division des taches

-Lrsquoexistence drsquoune hieacuterarchie

-Lrsquoexistence drsquoune certaine stabiliteacute

Toutes les caracteacuteristiques donneacutees dans ce deux deacutefinitions sont applicables agrave une

organisation qui existe deacutejagrave et ne tiennent pas en compte des organisations en voie de lrsquoecirctre Les

chercheurs srsquoefforccedilaient donc agrave identifier les proprieacuteteacutes qui permettent de caracteacuteriser une

organisation complegravete dans le sens qursquoelle a termineacute son processus qui donne son existence

Dans son ouvrage laquo Organizational systematics raquo MCKELVEY B considegravere une organisation

comme Une organisation est un systegraveme drsquoactiviteacute finaliseacute (se maintenant dans ses limites)

contenant des ratios de ressources entreacutees-sorties permettant de survivre dans des

environnements imposant des contraintes particuliegraveres 358 Crsquoest cette deacutefinition qui sera

adopteacutee par KATZ e GARTNER pour theacuteoriser le concept de lrsquoeacutemergence organisationnelle

dans un article devenu un reacutefeacuterence pour les adeptes de ce paradigme

83 La notion drsquoorganisation eacutemergente

La deacutefinition preacuteceacutedente permet drsquoidentifier quatre caracteacuteristiques fondamentales de

lrsquoorganisation deux sont structurelles les limites et les ressources et deux qui sont de nature

processuelle lrsquointention et lrsquoeacutechange

a Les caracteacuteristiques structurelles de lrsquoorganisation

Les ressources correspondent aux eacuteleacutements qui vont donner naissance agrave lrsquoorganisation il peut

srsquoagir de ressources mateacuterielles humaines en capital On pourrait ajouter compte tenu des

deacuteveloppements de la theacuteorie baseacutee sur les ressources drsquoautres eacuteleacutements intangibles qui procurent

agrave une compeacutetence distinctive agrave lrsquoorganisation comme les connaissances par exemple

Les limites On pourrait parler aussi de frontiegravere de lrsquoorganisation ces frontiegraveres qui sont les

plus difficiles agrave identifier compte tenu de leur caractegravere abstrait sont tous les eacuteleacutements qui

permettent de seacuteparer lrsquoorganisation de son environnement Elles peuvent aussi consister agrave

seacuteparer lrsquoindividu creacuteateur de lrsquoorganisation creacuteeacutee Dans la pratique ces frontiegraveres peuvent par

exemple correspondre aux eacuteleacutements qui marquent lrsquoexistence formelle de llsquoorganisation comme

357 Citeacute par HERNANDEZEM Lrsquoentrepreneuriat comme processus deacutemergence organisationnelle op ct p 91 358 Citeacute par HERNANDEZEM Lrsquoentrepreneuriat comme processus deacutemergence organisationnelle op ct p 92

104

crsquoest le cas de lrsquoenregistrement leacutegale drsquoune entreprise aupregraves de lrsquoadministration publique (le

registre de commerce par un identifiant fiscal etc)

b Les caracteacuteristiques processuelles

Lrsquointention elle reflegravete lrsquoexistence et la croyance en un certain nombre drsquoobjectifs pour celui

qui impulse la creacuteation de cette organisation Nous avions vus preacuteceacutedemment que cette intention

est deacutetermineacutee par un certain nombre drsquoanteacuteceacutedents endogegravenes et exogegravenes

Lrsquoeacutechange cette proprieacuteteacute constitue un eacuteleacutement neacutecessaire pour consideacuterer que le processus

drsquoeacutemergence est arriveacute agrave un reacutesultat reconnu par lrsquoenvironnement ou par les parties prenantes

qui sont inteacuteresseacutes par le fonctionnement de lrsquoorganisation Ces eacutechanges peut ecirctre internes

lorsqursquoil est effectueacute au sin de lrsquoorganisation ou externes avec lrsquoenvironnement Parfois cet

eacutechange nrsquoest pas neacutecessairement efficient au deacutebut comme le font remarquer KATZJA et

GARTNER WB Lrsquoorganisation peut fonctionner agrave perte cest-agrave-dire que la reacutecupeacuteration de

charges de structure et de fonctionnement nrsquoest pas une prioriteacute pour lrsquoentreprise en contrepartie

drsquoune peacuteneacutetration et un maintien dans un marcheacute donneacutee359 Le scheacutema suivant reacutesume la

conception de lrsquoorganisation eacutemergente selon GARTNER WB360

Figure20 Lrsquoeacutemergence organisationnelle selon KATZJA et GARTNER WB

Source auteur selon lrsquoarticle de GARTNER WB A Conceptual Framework for Describing the Phenomenon

of New Venture Creation

359 KATZ JA GARTNERWB op ct p432 360 GARTNERWB A Conceptual Framework for Describing the Phenomenon of New Venture Creation The Academy of

Management Review Vol 10 Ndeg 41985 pp 696-706p 702

INDIVIDU Creacuteateur

initiateur

Processus drsquoeacutemergence

Affiche Intention

Collecte

Ressources

Eacutetablie

Frontiegravere Fait

Echanges

Caracteacuteristiques individuelle Prise de risque

Motivations

Expeacuterience

Origine de parents

Environnement Accegraves aux ressources

Barriegravere agrave lrsquoentreacutee

la reacuteglementation

ORGANISATION

Lrsquoeacuteleacutement

eacutemergent

105

Depuis la publication des travaux de ces deux auteurs de nombreuses recherches dans le

domaine de lrsquoentrepreneuriat ont fait lrsquoobjet de publications scientifiques Ces recherches ont

formeacute ce qui est appeleacute aujourdrsquohui le paradigme de la creacuteation drsquoune organisation361 Dans cette

optique eacutetudier lrsquoentrepreneuriat revient agrave eacutetudier la naissance de nouvelles organisations

autrement dit les activiteacutes permettant agrave quelqursquoun de creacuteer une nouvelle entiteacute plutocirct que celles

lieacutees au deacuteveloppement agrave la maintenance ou au changement d rsquouniteacutes existantes362 Ces

recherches srsquoancrent dans des perspectives disciplinaires et theacuteoriques plurielles come la

sociologie la psychologie le management etc Si ces recherches sont unanimes sur le fait en

question laquo lrsquoeacutemergence raquo elles nrsquoadoptent par les mecircmes visions lorsqursquoil srsquoagit drsquoutiliser le

terme de processus drsquoeacutemergence

84 Lrsquoentrepreneuriat come un processus drsquoeacutemergence organisationnelle

Le processus drsquoeacutemergence organisationnel dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat peut ecirctre deacutefini

selon qursquoon le considegravere comme un flux drsquoeacuteveacutenement conduisant agrave lrsquoexistence drsquoune entiteacute Ou

un sembles de reacutesultats deacutetermineacute comme par exemple la formation drsquoune intention

lrsquoacquisition des ressources les premiers eacutechange avec le marcheacute qui sont des eacutetapes isolables

par lrsquoobservation est deacutetermineacute par des facteurs internes et externe Nous consideacuterons pour notre

part que cette eacutemergence est un reacutesultat qui marqueacute une eacutetape parmi drsquoautres du processus

entrepreneurial Cette eacutetapes est deacutefini comme un processus laquo initieacute par un acte de volonteacute

humaine il implique un changement drsquoeacutetat une discontinuiteacute il est holistique et unique il

implique de nombreuses variables anteacuteceacutedentes il engendre des reacutesultats extrecircmement sensibles

aux conditions initiales de ces variables raquo

85 Identification empirique de lrsquoeacutemergence organisationnelle

Pour lrsquoidentification empirique de cette phase CAPIEZ A et HERNANDEZ Eacute ndashM proposent que

Lrsquoeacutemergence corresponde essentiellement agrave la phase de finalisation Lrsquoentreprise en fin de

deacutemarrage cherche agrave affirmer son pouvoir de marcheacute La dureacutee du deacutemarrage est tregraves variable

et peut aller jusqursquoagrave trois ou quatre ans363 Plusieurs auteurs observent que nombre de jeunes

entreprises ne reacutealisent pas une croissance importante durant leurs quatre premiegraveres anneacutees

drsquoexistence et Woo et al (1990) montrent que beaucoup de jeunes entreprises changent de

gammes de produits de meacutethodes de production et de commercialisation pendant les trois

premiegraveres anneacutees Crsquoest pourquoi nous nous inteacuteresserons dans cette recherche agrave des entreprises

361 VERSTRAETT et FAYOLLEA paradigmes et entrepreneuriat op ct p 36 362 HERNANDEZEM Lentrepreneuriat comme processus op ct p 114 363 CAPIEZ A et HERNANDEZ Eacute ndashM Vers un modegravele deacutemergence de la petite entreprise raquo Revue internationale PME

eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 11 Ndeg 4 1998 pp 11-43 P 14

106

dont lrsquoacircge est compris entre un et trois ans et dont on peut penser qursquoelles soient en plein

processus drsquoeacutemergence ou qursquoelle viennent de lrsquoachever

Cependant lrsquoeacutemergence pour plusieurs chercheurs ne marque pas la fin du processus

entrepreneurial car nrsquoeacutetant pas une assurance quand agrave la survie de lrsquoentreprise Le

deacuteveloppement la croissance et la creacuteation de valeur drsquoune maniegravere geacuteneacuterale constitue une

autre eacutetape un autre reacutesultat qui doit ecirctres pris en compte dans une approche processuelle de

lrsquoentrepreneuriat

9 Lrsquoeacutetape de survie de la nouvelle entreprise

Depuis long temps la recherche en entrepreneuriat srsquointeacuteresse agrave la question des deacuteterminants de

la performance des nouvelles entreprises Les deacuteterminants de cette performance constituent le

thegraveme central La litteacuterature aborde ce sujet selon diffeacuterents niveaux drsquoanalyse Du point de

vue macro eacuteconomique on retrouve dans cette cateacutegorie de recherches des travaux sur les causes

de la mortaliteacute des entreprises les deacuteterminant macroeacuteconomiques de la peacuterenniteacute des

entreprises mais aussi des recherches sur lrsquoimpact des ces nouvelles entreprises sur la creacuteation

de nouveaux emplois lrsquoinnovation et la production de maniegravere geacuteneacuterale A lrsquoeacutechelle individuelle

les reacuteponses sur les facteurs pouvant expliquer la survie ou lrsquoeacutechec de ces entreprises demeurent

insuffisants et incomplegravetes364 il semble par contre que crsquoes la faiblesse structurelle des

nouvelles entreprises qui constitue lrsquoarriegravere plan dans lequel des probleacutematique geacuteneacuteriques se

sont constitueacutees ces ce qui fait la diffeacuterence avec des analyses sur la grande entreprise ou les

entreprises qui ont plusieurs anneacutees drsquoexistence

91 La faiblesse de la nouveauteacute the liabilities of newness

En effet dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat un certain consensus srsquoest eacutetablie pour consideacuterer

que la performance ou lrsquoeacutechec de la nouvelle entreprise est la reacutesultante directe de la faiblesse

inheacuterente agrave la nouveauteacute de lrsquoentreprise (the labiliteacute of the newness) 365 Crsquoest STINCHCOMBE

A qui est le premier a avoir poser lrsquohypothegravese de la faiblesse de la nouveauteacute366 Ce

pheacutenomegravene existe parce que apregraves le deacutemarrage (Nous lrsquoavions appeleacute preacuteceacutedemment

lrsquoeacutemergence) lrsquoentreprise fait face agrave des difficulteacutes particuliegraveres et agrave un grand risque drsquoeacutechec

durant les premiegraveres anneacutees de son cycle de vie367

364 BORGES C FILION L- J et SIMARDG Processus de creacuteation de nouvelles entreprises temps difficulteacutes changements et performance Cahier de recherche ndeg 2008-06 les Actes du 9e CIFEPME Congregraves International Francophone en Entrepreneuriat et PME Louvain Belgique 28-31 octobre 2008 pp1-22p1 365 COLEMAN S The ldquoLiability of Newnessrdquo and Small Firm Access to Debt Capital Is There a Link Journal of Entrepreneurial Finance Vol 9 Issue 2 2004 pp38-59p p38 366 CAFFERATA R ABATECOLA G POGGESI S Revisiting Stinchcombersquos lsquoliability of newnessrsquo A systematic literature

reviewInternational Journal of Globalisation and Small Business 3(4) 374-392p 376 367 COLEMAN S idemp 38

107

Ce risque apparait lus explicite lorsque on le compare avec celui qui existe dans une

organisation eacutetablie CAFFERATA R et al reacutesument la diffeacuterance entre les risques encourus

par les nouvelles entreprises et les entreprises deacutejagrave eacutetablies368 A seminal explanation of the

lsquostruggle for survivalrsquo between newborn organizations and older ones is provided by Arthur

Stinchcombe (1965) Quoting his words

[a) New organizations especially new types of organizations generally involve new roles which

have to be learned hellip

b) The process of inventing new roles the determination of their mutual relations and of

structuring the field of rewards and sanctions so as to get the maximum performance have high

costs in time worry conflict and temporary inefficiency hellip

c) New organizations must rely heavily on social relations among strangers This means that

relations of trust are much more precarious in new than old organizations hellip

d) One of the main resources of old organizations is a set of stable ties to those who use

organizational services

Il ressort de ces propos que la faiblesse de la nouveauteacute peut ecirctre comprise du point de vue

de la stabiliteacute Une organisation eacutetablie est plus stable par ce que les rocircles et les responsabiliteacutes

sont preacutedeacutefinies par contre dans une nouvelle entreprise ces rocircle sont en cours drsquoeacutemergence dont

il faudrait les apprendre

92 Facteurs lieacutes agrave la performance des nouvelles entreprises

Certains chercheurs deacutefinissent trois cateacutegories geacuteneacuteriques de facteurs de succegraves des entreprises

nouvelles lrsquoentrepreneur lrsquoentreprise et lrsquoenvironnement eacuteconomique369 Drsquoautres chercheurs

comme SAMMUT S apregraves examen de la litteacuterature empirique retiennent cinq facteurs qui

peuvent preacutedire le suceacutees drsquoune entreprise nouvelle lrsquoentrepreneur les ressources financiegraveres

lrsquoenvironnement lrsquoorganisation lrsquoactiviteacute370 Ces cateacutegories permettent de distinguer de faccedilon

significative les entreprises qui reacuteussissent de celles qui eacutechouent Cependant lrsquoexplication des

diffeacuterences de performance reste une tacircche difficile parce que ces trois cateacutegories sont

interdeacutependantes la performance drsquoune entreprise est le reacutesultat de combinaisons varieacutees de

facteurs individuels organisationnels et environnementaux Lorsque ces facteurs sont deacuteclineacutes

en un ensemble de variables pour produire des modegraveles preacutedictifs de la survie de la croissance

et de la performance les reacutesultats de ces recherches demeurent heacuteteacuterogegravenes et contradictoires

368 CAFFERATA R ABATECOLA G POGGESI S op ct p 376 369 LASCH F LE ROY F YAMI S les deacuteterminants de la survie et de la croissance des start-up TIC Revue franccedilaise de gestion Ndeg 1552005 pp37-56p 38 370 SAMMUT S Processus de deacutemarrage en petite entreprise systegraveme de gestion et sceacutenarios Revue de lrsquoEntrepreneuriat

Vol 1 2001 pp 61-76p 68

108

93 Le rocircle de lrsquoenvironnement et justification du concept de survie

On pourrait souligne ici que le rocircle de lrsquoenvironnement dans la performance de

lrsquoentreprise peut ecirctre consideacutereacute dan le cadre de la theacuteorie de la contingence En effet cette

theacuteorie a mis en eacutevidence garce agrave des deacutemonstrations empiriques lrsquoimportance de lrsquoadeacutequation

qui doit exister entre une entreprise et son environnement pour assurer son deacuteveloppement et sa

peacuterenniteacute BURNS et STALKER (1961) ont identifieacute des formes drsquoorganisation (meacutecanique

organique) adapteacutees agrave divers types drsquoenvironnements (stable dynamique) alors que

LAWRENCE et LORSCH (1967) ont mis en eacutevidence que la congruence entre la structure

interne de lrsquoentreprise et les contraintes de lrsquoenvironnement eacutetait source de performance

organisationnelle371

Les theacuteories qui considegraverent le contexte comme le deacuteterminant majeur de la

performance des nouvelles entreprises adhegraverent agrave la perspective de la deacutependance de lrsquoentreprise

aux variables environnementales Lrsquoeacutecologie des populations des organisations (EPO) qui

constitue un autre courant de penseacute issue de la theacuteorie des organisations qui srsquoest inteacuteresser agrave la

naissance et agrave la mortaliteacute des organisations Lrsquoobjet principal de ce courant est lrsquoanalyse des

deacuteterminants drsquoeacutechec des entreprises Pour expliquer les diffeacuterences entre les entreprises qui

eacutechouent et celles qui reacuteussirent ce courant agrave forte orientation deacuteterministe nrsquoaccorde pas une

place agrave lrsquoindividu qui est consideacutereacute comme un spectateur372 Dans cette perspective ce sont les

contraintes eacutemanant de lrsquoenvironnement qui expliquent pourquoi certaines nouvelles entreprises

disparaissent et drsquoautres non Mecircme si le fondateur possegravede les compeacutetences essentielles agrave la

reacuteussite il nrsquoarrive pas agrave faire survivre son entreprise si le contexte est deacutefavorable Il y une sorte

de seacutelection que fait le contexte pour ne laisser que les entreprises qui possegravedent certaine

capaciteacute drsquoadaptation de leur fonctionnement interne Crsquoest pour quoi plusieurs auteurs ont

chercheacute agrave identifier de nouvelles mesures de la performance des nouvelles entreprises pour se

deacutetacher des mesures traditionnelles qui srsquoappliquent plutocirct agrave des entreprises de grande

dimension

En effet pour mesurer lrsquoincidence du contexte sur la reacuteussite entrepreneuriale

LITTUNEN STORHAMMAR ET NENONEN avancent que la persistance de lrsquoactiviteacute dans le

marcheacute et la survie de lrsquoentreprise constitue le meilleur indicateur de succegraves373 Bien entendu il y

a diffeacuterentes deacutefinitions du suceacutees mai ces auteurs suggegraverent de faire un rapprochement entre la

conception de la reacuteussite agrave la survie de lrsquoentreprise La raison est que les anneacutees qui suivent la

371 HERNANDEZ Eacute ndashM Lentrepreneuriat comme processus op ct p 109 372 SMIDA A ET KHELIL N Repenser lrsquoeacutechec entrepreneurial des petites entreprises eacutemergentes proposition drsquoune typologie srsquoappuyant sur une approche inteacutegrative raquo Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 23 Ndeg 2 2010 p65-106 p 71 373 Citeacute par SMIDA A ET KHELIL N idem p 76

109

creacuteation sont critiques pour la stabilisation de lrsquoactiviteacute entrepreneuriale et qursquoon ne peut parler

de reacuteussite que lorsque la nouvelle entreprise arrive agrave se maintenir gracircce notamment la

stabilisation de lrsquoactiviteacute entrepreneuriale Malgreacute les contributions majeures des approches

centreacutees sur la preacutedominance du contexte entrepreneurial en particulier le courant de lrsquoEcologie

des populations des organisations la plupart des eacutecologistes nrsquoont pu trouver les raisons pour

lesquelles les entreprises qui ont commenceacute leurs activiteacutes au mecircme moment et dans des

environnements relativement identiques atteignent des niveaux de performance diffeacuterents La

theacuteorie baseacutee sur les ressources est utiliseacute agrave ce titre pour apporter de nouveaux eacuteleacutements de

reacuteponses

94 Approches centreacutees sur la primauteacute des ressources

La reacutefeacuterence incontournable de la theacuteorie des ressources (Resource-Based Theory) est sans aucun

doute PENROSEE qui a deacutefini le concept de services des ressources Les inputs du systegraveme de

production ne sont pas les ressources elles-mecircmes mais les services qursquoelles apportent 374 Pour

expliquer la performance des nouvelles entreprises lrsquoapproche fondeacutee sur les ressources pose

comme hypothegravese le lien entre les moyens internes deacutetenue en fonction des contraintes

externes et la performance des entreprises Cette approche se fonde lrsquoideacutee que la performance

deacutepend largement des ressources dont dispose et que controcircle lrsquoentreprise et qui possegravedent

certaines caracteacuteristiques particuliegraveres valeur rareteacute inimitabiliteacute et non-substituabiliteacute La

nature de ces services deacutepend de la maniegravere de les exploiter de les combineacutees qui relegraveve

incontestablement des connaissances et de compeacutetences posseacutedeacutees par lrsquoentrepreneur Les deux

types de ressources (mateacuterielles et humaines) combineacutees creacuteent ainsi par interaction des

opportuniteacutes productives uniques subjectives et speacutecifiques agrave chaque entreprise La croissance se

trouve ainsi motiveacutee par la recherche drsquoopportuniteacutes drsquoutilisation des ressources (les services

potentiellement productifs des ressources mateacuterielles) deacutefinissent lrsquoeacuteventail et la direction de la

recherche de nouvelles connaissances et de nouvelles ressources375 A travers la notion de

compeacutetences apparait le rocircle important de lrsquoentrepreneur mais ce rocircle a eacuteteacute envisageacute dans

plusieurs perspectives La plus anciennes est inscrite dans ce qui est appeleacute lrsquoeacutecole des traits de

personnaliteacute (the traits approach) consideacuterant que la reacuteussite est exclusivement lieacutee agrave un

individu speacutecifique deacutetenant des qualiteacutes uniques Mais cette eacutecole critiqueacutee agrave cause notamment

de son excegraves de fondamentalisme the best one man376 Pour deacutepasser ces limites cette approche

374 PREVOT F et al Perspectives Fondeacutees Sur Les Ressources Revue franccedilaise de gestion ndeg 2042010 pp 87-103 p 3 375 Idem p8 376 HERNANDEZ Eacute ndashM Lentrepreneuriat comme processus op ct p 108

110

integravegre aujourdrsquohui la dimension de lrsquoapprentissage de lrsquoindividu comme un eacuteleacutement crucial de

la performance de la nouvelle entreprise

95 Lrsquoapprentissage comme le lien entre le rocircle de lrsquoindividu et la survie de lrsquoentreprise

Apregraves lrsquoeacutemergence lrsquoentrepreneur peut ecirctre consideacutereacute comme une variable

deacuteterminante dans la performance de lrsquoentreprise agrave travers certain trait de personnaliteacute comme la

creacuteativiteacute la perseacuteveacuterance le dynamisme et lrsquoinitiative Mais comme le fait remarquer

FAYOLLEA ces derniegraveres ne sont pas suffisantes377 Cet auteur considegravere que crsquoest

lrsquoapprentissage qui devient la cleacute de reacuteussite de la nouvelle entreprise Cet apprentissage est

important pour la raison suivante Les probabiliteacutes de survie de la nouvelle entreprise se trouve

dans cette perspective lieacutee agrave ce que BRUYATC appelle la configuration strateacutegique

instantaneacutee perccedilue (CSIP378) Crsquoest parce que lrsquoentrepreneur comme acteur strateacutegique

srsquoinformera deacutecidera agira agrave lrsquoaide de son intelligence strateacutegique ou de son style cognitif en

fonction des perceptions qursquoil de lui-mecircme et de sont environnement 379 Comme le souligne

PATURELR la performance de lrsquoentreprise a de forte chance de se reacutealiser lorsque cet

entrepreneur arrive agrave atteindre la convergence entre les aspirations du creacuteateur (E1) les

compeacutetences et ressources inteacutegreacutees agrave lrsquoentreprise (E2) et les possibiliteacutes de lrsquoenvironnement

(E3) 380 Par ailleurs sur la base de ces trois conditions PATURELR leur associe trois niveaux

de mesure de la performance entrepreneuriale agrave savoir lrsquoefficaciteacute (F1) qui consiste agrave

approcher les objectifs reacutealiseacutes des objectifs initialement fixeacutes lrsquoefficience (F2) qui srsquointeacuteresse

agrave la maniegravere dont les ressources et compeacutetences sont utiliseacutees pour reacutealiser les objectifs de

lrsquoentreprise lrsquoeffectiviteacute (F3) qui se concentre sur le degreacute de satisfaction des parties prenantes

de lrsquoentreprise

Atteindre ces trois exigences suppose qursquoil y a une capaciteacute initiale de lrsquoentrepreneur et

une capaciteacute qui se deacuteveloppe dans le temps agrave travers notamment les expeacuteriences et

lrsquoacquisition de nouvelles connaissances Crsquoest en ces termes que POLITISD va lier

lrsquoapprentissage agrave la survie des nouvelles entreprises comparing the relative difference between

entrepreneursrsquo ldquototal stockrdquo of experiences at a given point of time and researchers have then

related this stock of experiences to variations in new venture performance381 Lrsquoapprentissage

dans un contexte entrepreneurial est deacutefini comme une capaciteacute de lrsquoentrepreneur agrave transformer

377 FAYOLLEA entrepreneurship and new value creation the dynamic of entrepreneurial process op ct p198 378 BRUYATCCreacuteer ou ne pas creacuteer une modeacutelisation du processus drsquoengagement dans un projet de creacuteation drsquoentreprise Revue de lrsquoentrepreneuriat Vol 1 Ndeg 1 2001pp 25-42 p 26 379 Idem p 26 380 SMIDA A ET KHELIL N op ctp 71 381POLITISD The Process of Entrepreneurial Learning A Conceptual Framework Entrepreneurship Theory and PracticeVol 18Ndeg2 2005 399-424p 400

111

des informations des expeacuteriences de lrsquoentrepreneur lui-mecircme et celles des autres en un

ensemble de connaissances utiles afin de preacuteserver le systegraveme la preacuteservation du systegraveme passe

neacutecessairement par le maintien drsquoune coheacuterence interne ( les repreacutesentation qursquoil a vis-agrave-vis des

opportuniteacute et des ressources de compeacutetences dont il dispose) et une coheacuterence externe ( vis-agrave-

vis des attentes parties prenantes) Lrsquoincoheacuterence peut en effet engendreacute des coucircts et une perte

de creacutedibiliteacute de son projet vis-agrave-vis des entiteacutes avec lesquelles lrsquoentreprise fait des eacutechanges382

Cette section nous a permis de se rendre compte de lrsquoimportance accordeacutee dans la

litteacuterature agrave des notions comme connaissances compeacutetences apprentissage Elles ne sont pas

seulement un stock drsquoinformations ou drsquoexpeacuteriences deacutetenus par lrsquoindividu mais des

ressources actionnables dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial Nous

consideacuterons dans la section suivante que ces connaissances permettent de former trois

perceptions fondamentales la creacuteation drsquoune entreprise la reconnaissance des opportuniteacutes

eacuteconomiques la formation drsquoun capital humain speacutecifique et la perception du risque drsquoeacutechec

de la nouvelle entreprise

382 FAYOLLEA op ct p 198

112

Section 3 Perception individuelle et participation dans le processus entrepreneurial

Nous souhaitons dans cette section examiner trois concepts qui nous semblent lieacutes agrave des

anteacuteceacutedents de la participation des individus dans le processus entrepreneurial la vigilance les

compeacutetences et lrsquoeacutechec sur le plan theacuteorique ces trois variables concernent respectivement

lrsquoopportuniteacute eacuteconomique le capital humain et le risque Nous avions ajouteacute lrsquoadjectif

laquoentrepreneurialraquo pour deacutesigner le fait que ces variables sont lieacutees agrave lrsquoentrepreneur nous pouvons

les consideacuterer donc comme des facteurs endogegravenes383 Le scheacutema suivant montre ces trois

anteacuteceacutedents et les concepts qui leur sont associeacutes

Figure21 Les variables perceptuelles dans le processus entrepreneurial

Source auteur

1 Opportuniteacute vigilance et entrepreneuriat

Nous avions deacutefinie preacuteceacutedemment le processus entrepreneurial comme un ensemble drsquoactiviteacutes

de fonctions qui sont lieacutees agrave la perception drsquoune opportuniteacute et la creacuteation drsquoune organisation

pour lrsquoexploiter (section2 chapitre I) Sur le plan empirique ce processus se deacutecline par un

certain nombre de reacutesultats qui sont le deacuteclenchement du processus lrsquoeacutemergence

organisationnelle et la survie deacuteveloppement de la nouvelle entreprise Eacutevoquer le concept

drsquoopportuniteacute clsquoest consideacuterer ce pheacutenomegravene comme un fait qui peut ecirctre favorable agrave la

reacutealisation de ces reacutesultats

Drsquoentreacutee de jeu le terme drsquoopportuniteacute nrsquoest pas propre au domaine de lrsquoentrepreneuriat puisque

cette opportuniteacute peut ecirctre valoriseacutee aussi bien dans une entreprise existante lorsqursquoelle utilise

notamment une deacutemarche classique de diagnostique strateacutegique en terme de menace et

drsquoopportuniteacute384 que dans le cadre de la creacuteation drsquoune nouvelle entreprise385 Les travaux agrave

vocation theacuteorique se sont inteacuteresseacutes agrave ce concept selon des probleacutematiques diffeacuterentes Sur la

383 Endogegravene qui prend naissance agrave linteacuterieur du corps qui est ducirc agrave une cause interne (Dictionnaire laquo Le Petit Robert raquo 2005) 384 VERSTREAT T et SAPORTAB creacuteation drsquoentreprise et entrepreneuriat les eacutedition de lrsquoADREG 2006 518 pagesp 94 385 DE CAROLIS DM PATRICKS Social Capital Cognition and Entrepreneurial Opportunities A Theoretical Framework

Entrepreneurship Theory and Practice Vol 30 Ndeg 12006 pp41-56p1

La Vigilance Entrepreneuriale Compeacutetences entrepreneurial

Echec entrepreneurial

Risque entrepreneurial

Capital humain

Opportuniteacute Economiques

113

plan individuel puisqursquoil constitue lrsquoarriegravere plan de cette recherche les auteurs ont interrogeacute le

rocircle de lrsquoindividu dans la perception de ces opportuniteacutes et pose la question pourquoi certains

arrivent agrave tirer deacutecouvrir et agrave profit des opportuniteacutes drsquoaffaires alors que drsquoautres ne le font pas

Drsquoautres recherches se sont interrogeacutees si les opportuniteacutes son indeacutependantes des individus ou au

contraire sont construites dans le temps gracircces aux interactions avec lrsquoenvironnement et certaines

capaciteacutes individuelles386 Nous pensons qursquoil est important de srsquoarrecircter sur ce concept en

identifiant sa signification son introduction dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat et les

diffeacuterentes conceptions que font les auteurs sur les facteurs deacuteterminants puisque comme nous le

montrerons lrsquoaccegraves agrave ses lrsquoopportuniteacute constitue un eacuteveacutenement qui est deacutetermineacute

11 Le concept drsquoopportuniteacute

Sur le plan seacutemantique le mot opportuniteacute deacutesigne selon le dictionnaire Larousse la qualiteacute de

ce qui est opportun occasion favorable Le mot opportun signifie qui convient au temps aux

lieux aux circonstances qui survient agrave propos387 Pour lier cette opportuniteacute aux activiteacutes

eacuteconomiques les auteurs parfois preacutefegraverent utiliser le terme affaires qui se deacutefini comme

lrsquoensemble des activiteacutes financiegraveres commerciales industrielles milieu ougrave elles se pratiquent

(ex elles est dans les affaires) Relation suite drsquoopeacuterations financiegraveres commerciales (ex

traiter une affaire)La deacutefinition Anglo-Saxonne de ce mot met en relief que lrsquoopportuniteacute est

tout ce qui peut ecirctre favorable agrave ce qursquoune finaliteacute sont atteinte dans un moment opportun En

effect The Oxford English Dictionary defines opportunity as lsquolsquoA time juncture or condition of

things favorable to an end or purpose or admitting of something being done or affected Si les

deacutefinitions officielles semblent relativement explicites ce nrsquoest pas le cas pour les acceptions

dans la litteacuterature scientifiques notamment dans les sciences eacuteconomiques en management et en

entrepreneuriat Il faudrait souligner agrave ce titre que la question des opportuniteacutes eacutetait longtemps

neacutegligeacutee puisque selon les eacuteconomistes le marcheacute semblait toujours lagrave pour les signaler et les

entrepreneurs pour les saisir et les appliquer le temps venu388 Pour introduire la notion

drsquoopportuniteacute il fallait rompre avec cette vision est poser une autre hypothegravese qui mettra

lrsquoentrepreneur au cœur des processus du marcheacute qui enferment neacutecessairement des

imperfections que lrsquoon pourrait identifieacute comme des besoins mal deacutefinis ou des ressources et des

capaciteacutes sous-employeacutes que ARDICHVILI A et al les reacutesument en ces termes In its most

386 DE CAROLIS DM PATRICKSidem p1 387 Citeacute par VERSTARETT et FAYOLLEA paradigme et opportuniteacute op ct p 34

388 JULIENPA opportuniteacutes information et temps Revue de lrsquoEntrepreneuriat Vol 9Ndeg1 2010 pp29-49p

114

elemental form what may later be called an lsquolsquoopportunityrsquorsquo may appear as an lsquolsquoimprecisely-

defined market need or un- or under-employed resources or capabilities389

12 Le concept drsquoopportuniteacute quelques deacutefinitions

Lorsqursquoon parcourt les travaux consacreacutes exclusivement agrave lrsquoeacutetat des connaissances sur ce

concept on pourrait constater la diversiteacute des deacutefinitions et celles-ci ont entraineacute des faiblesses

drsquoopeacuterationnalisation390HANSEN et al D J recense plus 13 deacutefinitions eacutemanant des auteurs

appartenant agrave diverses disciplines eacuteconomie psychologies sociologie management et

marketing Ces auteurs aboutissent au constat que la diversiteacute des deacutefinitions reacutesulte

principalement de la nature composite du concept ougrave chaque deacutefinition aborde un aspect de

cette reacutealiteacute

Par exemple HERNANDEZEM considegravere que lrsquoopportuniteacute est fondamentalement Une

ideacutee drsquoaffaires souvent mineure (une adaptation drsquoun produit pour une clientegravele particuliegravere

une leacutegegravere transformation drsquoeacutequipement pour ameacuteliorer le produit ou en diminuer le coucirct une

faccedilon quelque peu nouvelle drsquoatteindre cette clientegravele mais aussi la creacuteation drsquoune nouvelle

entreprise une exportation nouvelle etc 391 Cette deacutefinition met en relief la neacutecessiteacute drsquoarticuler

lrsquoideacutee drsquoune affaire et les diffeacuterentes maniegraveres de son application dans la reacutealiteacute Drsquoautre auteurs

comme HERNANDEZEM introduit la notion de ressources pour consideacuterer lrsquoopportuniteacute

comme un lien entre lrsquoindividu et les ressources et qursquoil srsquoagit preacuteciseacutement drsquoune croyance sur

lrsquoexistence des ressources392 La deacutefinition de SHANES un auteur parmi les plus influents

dans ce domaine considegravere que le rocircle de lrsquoentrepreneur est de deacutecouvrir des opportuniteacutes

deacutefinies comme The entrepreneurrsquos task is to discover and exploit opportunities defined most

simply as situations in which products or services can be sold at greater than their cost of

production393 Sur la base de lrsquoobservation concregravetes de ce pheacutenomegravene certains auteurs

introduisent la dimension praxeacuteologique lieacutee agrave lrsquoopportuniteacute en identifiant les actions des

entrepreneurs comme fondamentales pour son existence dans la reacutealiteacute Par exemple

SARASVATHY1 S D et al deacutefinissent lrsquoopportuniteacute selon les propos suivants An

entrepreneurial opportunity therefore consists of a set of ideas beliefs and actions that enable

389 ARDICHVILI A et al A theory of entrepreneurial opportunity identification and development Journal of Business Venturing 18 (2003) 105ndash123p 108 390 HANSEN D J et al composite definitions of entrepreneurial opportunity and their operationalizations toward a typology chapter xvii opportunity recognition frontiers of entrepreneurship research Vol 29 Ndeg 172009pp1-15p 391 JULIENP-A opportuniteacutes et capaciteacutes informationnelles Congregraves international francophone en entrepreneuriat et PME Louvain-la-Neuve Belgique 29-31 octobre 2008pp1-14p 1 392 HERNANDEZ E ndashM Lrsquoentrepreneuriat approche theacuteorique1999 p 393 Citeacute par SHORTJC et al The Concept of ldquoOpportunityrdquo in Entrepreneurship Research Past Accomplishments and Future

Challenges Journal of Management Vol 36 Ndeg 1 2010 pp 40-65 p 54

115

the creation of future goods and services in the absence of current markets for them394 HSIEH

C et al deacutefinissent lrsquoopportuniteacute en lrsquoarticulant avec la notion de la valeur des produits ou des

services apporteacutes au marcheacute Lrsquoopportuniteacute devient ainsi as situations in which products or

services can be sold at greater than their cost of production395

Les deacutefinitions que nous venons drsquoeacutevoquer semblent ne pas srsquoaccorder sur une formulation qui

enfermerait toutes les reacutealiteacutes auquel renvoie le concept drsquoopportuniteacute Il existe en effet des

diffeacuterences en terme drsquoobjet qui entre en jeu nouveau produit valeur apporteacutee au marcheacute le

processus par lequel elle devient une reacutealiteacuteetc En deacutepit de la diversiteacute de ces objets les

deacutefinitions ont deux aspects en commun le marcheacute ougrave ce pheacutenomegravene existe ou va exister

lrsquoentrepreneur qui a rocircle fondamentale par rapport ce pheacutenomegravene Crsquoest pourquoi nous tenterons

dans les titres qui suivent drsquoexaminer les sources de lrsquoopportuniteacute et la fonction de lrsquoentrepreneur

qui pour certains chercheurs est deacutefini principalement par rapport agrave ce concept Drsquoembleacute il nrsquo ya

pas un accord ni si sur les sources de lrsquoopportuniteacute ni sur le rocircle de lrsquoentrepreneur Pour

expliciter nos propos les titres suivants seront consacreacutes agrave ces deux aspect qui devrons aboutir agrave

faire apparaitre le rocircle crucial de lrsquoinformation les connaissances et de lrsquoapprentissage dans le

processus drsquoexistence de lrsquoopportuniteacute entrepreneurial

2 Les sources de lrsquoopportuniteacute

Pour eacuteclairer les termes du deacutebat sur les sources d lrsquoopportuniteacute posons tout drsquoabords le

problegraveme que HERNANDEZEM le reacutesume de la maniegravere suivante pour certain chercheurs

les opportuniteacutes ont une existence objective drsquoautres consiegraverent que Mecircme si la reconnaissance

des opportuniteacutes entrepreneuriales relegraveve drsquoun processus subjectif les opportuniteacutes elles-mecircmes

sont des entiteacutes objectives qui ne sont pas perccedilues par tout le monde au mecircme moment raquo396

Drsquoautre comme FAYOLLEA considegravere lrsquoopportuniteacute comme une reacutealiteacute subjective cet auteur

indique que Nous pensons pour notre part que la possibiliteacute entrepreneuriale se construit au

cours du processus de creacuteation de lrsquoactiviteacute et non pas qursquoelle est le point de deacutepart eacuteleacutement laquo

objectif raquo qursquoil faut deacutecouvrir de ce processus397

21 Lrsquoopportuniteacute une reacutealiteacute objective

Les tenants de cette approche deacutesignent freacutequemment SHANES et VENKATARAMANS

comme les premiers agrave introduire le concept drsquoopportuniteacute dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat

et qui contribuaient agrave une construction theacuteorique reconnue aujourdrsquohui comme un paradigme

394 SARASVATHY1 S D et al Three Views of Entrepreneurial Opportunity in ZJ Acs and DB Audretsch (eds) Handbook of Entrepreneurship Research 2003 Kluwer L aw International pp141ndash160 p 142 395 HSIEH C NICKERSON J A et ZENGER TR Opportunity Discovery Problem Solving and a Theory of the Entrepreneurial Firm Journal of Management Studies Vol 44 Ndeg 7 2007pp 1256-1277p 1256 396 SHANE S et S VENKATARAMAN (2000) laquo The promise of entrepreneurship as a field of research raquo Academy of Management Review vol 25 no 1 p 217-226 397 FAYOLLE A a l recherche du Cœur de lrsquoentrepreneuriat op ct p108

116

dominant dans la recherche398 En effet deux articles le premier de VENKATARAMANS en

1997 et le second de SHANES et VENKATARAMANS publieacute 2000 ont particuliegraverement

marqueacute la communauteacute scientifique MEYER M et al ont recense plus de 1200 citations de ce

dernier article dans 712 articles (indexeacutes dans Thomson Reuters et web sciences) publieacutes entre

1997 et 2009399 Ces auteurs proposent de reacuteorganiser le domaine de lrsquoentrepreneuriat qui le

deacutefinissent comme lrsquoanalyse acadeacutemique de la faccedilon dont sont deacutecouvertes creacuteeacutees et

exploiteacutees les opportuniteacutes de mettre sur le marcheacute de nouveaux biens et services par qui et

avec quelles conseacutequences400 Dans cette deacutefinition il y le mot deacutecouverte qui annonce deacutejagrave

lrsquoopportuniteacutersquo a une existence objective Les auteurs et la communauteacute scientifiques qui partage

ce paradigme se reacutefeacuterent aux contributions theacuteoriques de lrsquoeacutecole autrichienne qui est la

premiegravere agrave avoir introduit le concept drsquoopportuniteacute dans le champ des sciences eacuteconomiques

Des auteurs comme Hayek Mises Kirzner Schumpeter sont les plus repreacutesentatifs de cette

eacutecole citeacutes de faccedilon appuyeacutee401 CHABAUD D et MESSEGHEM K reacutesume les visons de ces

auteurs de maniegravere suivante pour Mises (1986 p 23) le deacutecideur se trompe souvent dans le

choix et lrsquoapplication des moyens Pour Kirzner les erreurs sont agrave lrsquoorigine du deacuteseacutequilibre et

creacuteent des opportuniteacutes pour ceux qui les repegraverent On est ainsi eacuteloigneacute du modegravele drsquoun homo

oeconomicus omniscient Hayek (1945) souligne que lrsquoinformation est disperseacutee dans la socieacuteteacute

ce qui sera une source drsquoopportuniteacutes402 Ces auteurs introduisent don le concept drsquoopportuniteacute

mais SHANES ET VENKATARAMANS ont ajouteacute lrsquoadjectif laquo entrepreneuriale raquo pour la

distinguer des autres formes drsquoopportuniteacute Crsquoest cette distinction qui fait apparaitre la nature

objective de lrsquoopportuniteacute

22 Ancrage theacuteorique du concept drsquoopportuniteacute

Dans un marcheacute imparfait il existe deux type drsquoopportuniteacutes qui srsquooffrent aux acteurs des

opportuniteacutes de profit et des opportuniteacutes entrepreneuriales Les premiegraveres peuvent ecirctre geacuteneacuterer

par une optimisation des ressources dans une relation fins (reacutesultats ventes croissance) et

moyens (organisation eacutequipement approvisionnements reacuteseau de distribution etc) deacutejagrave

existante Lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale au contraire constitue une remise en cause de cette

relation En effet les deacutecisions entrepreneuriales induisent la creacuteation ou lrsquoidentification de

nouvelles relations entre moyens et fins preacuteceacutedemment non deacutetecteacutees ou non utiliseacutees par les

398 VERSTRAETT FAYOLLEA paradigme et opportuniteacute op ct p 34 399 MEYER M et al op ct p 13 400 deacutefinition originale Thus entrepreneurship as a scholarly field seeks to understand how opportunities to bring into existence future gooh and services are discovered created and exploited by whom and with what consequences in VENKATARAMANS the distinctive domain of entrepreneurship research Advances in Entrepreneurship Firm Emergence and Growth Vol 31997 pp 119-138p120 401 CHABAUD D et MESSEGHEM KLe paradigme de lrsquoopportuniteacute Des fondements agrave la refondation Revue franccedilaise de gestion Ndeg 206 2010pp93-112p 95 402 CHABAUD D et MESSEGHEM Kop ct p 96

117

acteurs du marcheacute 403 Cette possibiliteacute de redeacutefinir les termes de lrsquoeacutechange sont consideacutereacutees

comme porteur drsquoune nouvelle valeur De lagrave apparait la diffeacuterence entre des deacutecisions

drsquooptimisation qui sont des deacutecisions de satisfaction dans lesquelles les finaliteacutes que srsquoefforce

drsquoatteindre lrsquoacteur ainsi que les moyens qursquoil envisage drsquoemployer sont preacuteexistantes alors que

les deacutecisions entrepreneuriales sont des deacutecisions creacuteatives Crsquoest en ces termes que

ECKHARDT J T et SHANE S eacutevoquent la diffeacuterence entre ces deux types de decision In

addition unlike optimizing or satisficing decisions in which the ends that the decision maker is

trying to achieve and the means that the decision maker will employ are given entrepreneurial

decisions are creative decisions That is the entrepreneur constructs the means the ends or

both404 Le scheacutema suivant montre provisoirement les deux conceptions de lrsquoopportuniteacute de

profit

3 Approche reacutealiste de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale ou la vigilance des entrepreneurs

La perspective reacutealiste trouve ses racines dans le positivisme classique de Auguste COMPTE

qui stipule que toute theacuteorie qui nlsquoest pas fondeacutee sur des faits observable est une theacuteorie vide de

sens405 Le courant positiviste revendique en effet que le but de toute theacuteorie est la preacutediction

drsquoun pheacutenomegravene sur la base de son observation Dans cette posture eacutepisteacutemologique les objets

non observables comme le processus les eacuteveacutenements se voient attribueacute les mecircme proprieacuteteacutes que

les objets observables ce qui veut dire que les objets non observables existent objectivement et

indeacutependamment de lrsquoesprit qui veut les connaitre406 En substance il y a un monde reacuteel

existant indeacutependamment des tentatives de compreacutehension de lrsquoesprit Cette tradition reacutealiste est

tregraves preacutesente dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat Nous lrsquoavions souligneacute dans la premiegravere

section de ce chapitre lorsque nous eacutevoquions le processus entrepreneurial ougrave certain objets

comme lrsquointention lrsquoeacutemergence ont une existence objective parce que deacutetermineacutes par des

anteacuteceacutedents deacutetacheacutee de lrsquoobservateur Lagrave aussi sur la notion drsquoopportuniteacute la posture

positiviste est tregraves influente dans la recherche Geacuteneacuteralement ce type de raisonnement est placeacute

soue le thegraveme de laquo deacutecouverte drsquoopportuniteacute raquo Cette approche comme nous lrsquoavion montreacute dans

le titre preacuteceacutedents est construite sur la base des travaux de lrsquoeacutecole Autrichienne407 qui se diffegravere

403 CHABAUD D et MESSEGHEMK op ct p 95 404 ECKHARDT J T ET SHANE S A ldquoOpportunities and Entrepreneurshiprdquo Journal of Management Vol 29 Ndeg 3 2003 p 333-349p 336 405 ALVAREZ S A BARNEY JB and YOUNG SL Chapter 2Debates in Entrepreneurship Opportunity Formation and Implications for the Field of Entrepreneurship in Handbook of Entrepreneurship Research ZJ Acs DB Audretsch (eds) 2010pp23-45p24 406 ALVAREZ S A BARNEY JB and YOUNG SLidem p 25 407 Lrsquoapparition de lrsquoeacutecole autrichienne srsquoest faite pour deacutepasser les limites de lrsquoanalyse neacuteo-classique ce deacutepassement pouvait se faire par deux hypothegraveses La premiegravere consiste agrave raffiner les modegraveles neacuteo-classiques eux-mecircmes pour tenter drsquointeacutegrer les points sur lesquelles il y a des faiblesses au sein du paradigme comme lrsquoimperfection de lrsquoinformation asymeacutetries diffeacuterenciation des

produits La seconde est drsquoaccepter drsquoune maniegravere fondamentale qursquoil y a des aspects du marcheacute qui ne peuvent ecirctre pris en

118

de la tradition neacuteoclassique en assumant lrsquohypothegravese de lrsquoimperfection de lrsquoinformation dans le

marcheacute

31 La deacutecouverte de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale selon HAYEKFA

Lrsquoorigine de cette hypothegravese renvoie aux travaux de HAYEK FA qui considegravere que le

problegraveme central de lrsquoeacuteconomie nrsquoest pas exprimable en terme drsquoallocation des ressources mai

de dispersion de connaissances et drsquoutilisation de llsquoinformations par les agents eacuteconomiques408

lrsquoopportuniteacute existe naturellement du fait de la divergence des prix Ces diffeacuterences de dotations

en information trouvent leur reflet dans les diffeacuterentiels de prix409 Contrairement au postulat

neacuteoclassique sur lrsquoeacutequilibre qui signifierait qursquoil nrsquoy aurait plus de poches drsquoignorance au sein

du marcheacute et donc plus drsquoaction entrepreneuriale possible Il nrsquoy aurait plus non plus de

concurrence410 De ce fait pour HAYEKFA ces divergences de prix sont la reacutesultante de la

dispersions des informations qui sont perccedilues par un agent doteacute de connaissances speacutecifiques et

subjectives sur le fonctionnement du marcheacute qui peut eacuteventuellement agir en proceacutedant agrave des

arbitrages dans lrsquoallocation des ressources pour proposer une nouvelle alternative plus

valorisante de ces ressources411

32 La deacutecouverte de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale ou la notion de vigilance chez

KIRZNERI

Mais dans les travaux de HAYEKFA il nrsquoest pas encore question drsquoopportuniteacute

entrepreneuriale ni drsquoentrepreneur il revient a KIRZNRI en 1973 drsquoeacutetablir dans le

prolongement des travaux de Von mise et HAYEK theacuteoriquement le rocircle de lrsquoentrepreneur en

se basant sur lrsquoasymeacutetrie des croyances des agents dans le marcheacute Pour Kizner lopportuniteacute

provient drsquoune connaissance particuliegravere e localiseacutee dans le temps et lrsquoespace sur les conditio du

macirccheacute qui eacutetait jusqursquoalors mal connue

Dans ce raisonnement les opportuniteacutes sont agrave prendre agrave capturer seulement par ceux qui

possegravedent les qualiteacutes neacutecessaires pour agrave la fois les deacutecouvrir et les exploiter Dans ce processus

il y a un eacuteveacutenement important Le deacutecouvert appeleacute chez les anglo-saxons laquo entrepreneurial

discovery raquo Pour ECKHARDT JT et SHANE SAla deacutecouverte entrepreneuriale est la

perception de nouvelles combinaisons moyens- fins qui peut srsquoeacutetablir garce agrave des informations

compte par lrsquoexpression de lrsquoeacutequilibre neacuteo-classique qui considegravere les comportements des agents et des firmes lorsque le marcheacute est agrave lrsquoeacutequilibre Crsquoest dans ce second postulat que lrsquoeacuteconomie autrichienne srsquoest fondeacutee elle srsquoattache agrave deacuteterminer comment

le marcheacute pourrait parvenir agrave cette situation drsquoeacutequilibre Son domaine de preacutedilection est alors le marcheacute hors de lrsquoeacutequilibre 408 Citeacute par SILBERZAHNP la deacutetermination ar la firme entrepreneuriale de ses produits- marcheacutes un modegravele socio cognitif ECOLE POLYTECHNIQUE paris TEC 2009 229 page p81 409TARDIEU L La fonction entrepreneuriale dans la firme Revue drsquoeacuteconomie industrielle vol 109 1er trimestre 2005 Pp 119-137 p 121 410 IKEDA S Lanalyse du processus de marcheacute dans lorganisation industrielle Kirzner la contestabiliteacute et Demsetz Journal de Economistes Et des Etudes HumainesVol2 Ndeg 4 1991 pp479-498 p 480 411 ALVAREZ S A BARNEY JB and YOUNG SL op ct p 25

119

non incorporeacutees ou partiellement neacutegligeacutees par les prix Cette nouvelle combinaison a un

potentiel drsquoecirctre incorporeacutee dans les prix et de ce fait elle peut guider une deacutecision sur une

allocation plus efficiente des ressources la deacutecouverte de ces opportuniteacute se reacutealise drsquoune

maniegravere spontaneacutee mais gracircce agrave une certaine qualiteacute se trouvant chez lrsquoentrepreneur la vigilance

entrepreneuriale Comme lrsquoindiquait KIRZNERI What accounts for a systematic tendency

toward that succession of wholesome surprises which must constitute the equilibrative process

is not any implausible series of happy accidents but rather the natural alertness412cette

vigilance est une capaciteacute de deacutecouvrir les erreurs des autres entrepreneurs cest-agrave-dire The

daring alert entrepreneur discovers these earlier errors buys where prices are too low and

sells where prices are too high In this way low prices are nudged higher high prices are

nudged lower price discrep- ancies are narrowed in the equilibrative direction Shortages are

filled surpluses are whittled away quantity gaps tend to be eliminated in the equilibrative direc-

tion413 Crsquoest ainsi que KIRZNERI attribut gracircces au concept de vigilance le rocircle de

lrsquoentrepreneur comme un agent dont la fonction est de reacuteeacutequilibrer le marcheacute

4 La vigilance entrepreneuriale dans les eacutetudes empiriques

Lrsquoimportance prise par le concept de vigilance et ses implications dans la recherche sur la

croissance eacuteconomique ont pousseacute plusieurs chercheurs agrave diffeacuterencier par exemple entre les

entrepreneurs qui sont motiveacutes dans leurs activiteacutes par recherche de nouvelles opportuniteacutes de

ceux qui srsquoengagent dans la creacuteation drsquoentreprise comme un dernier recours faut de trouver une

alternative satisfaisantes414Le groupe international GEM integravegre en effet dans la mesure de

lrsquoactiviteacute entrepreneuriale dans les pays cette distinction en identifiant un niveau

drsquoentrepreneuriat drsquoopportuniteacute (TEA opportuny driven entrepreneurship) et un niveau

drsquoentrepreneuriat de neacutecessiteacute ( necessity driven entrepreneurship) 415 A ce titre il y a une

hypothegravese que la dominance dans un pays de tel ou tel type drsquoentrepreneurs a un impact

consideacuterable sur le niveau de croissance et de deacuteveloppement Si lsquoimportance de la notion

drsquoopportuniteacute st eacutetablie dans les travaux theacuteoriques elle demeure un sujet deacutelicat lorsqursquoil

srsquoagit de sa mesure

412 KIRZNERMI Entrepreneurial Discovery and the Competitive Market Process An Austrian Approach Journal of Economic Literature Vol XXXV1997 pp 60-85 p72 413 KIRZNERMI idem p 70 414 VERSTRAETT et SAPORTAB Creacuteation drsquoentreprise e entrepreneuriat op ct p 66 415 VERSTRAETT et SAPORTAB Creacuteation drsquoentreprise e entrepreneuriat op ct p 67

120

41 la mesure de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale

La mesure de lrsquoopportuniteacute aussi bien agrave lrsquoeacutechelle macro eacuteconomique qursquoagrave une eacutechelle

individuelle s4est 2normement d2veloppent dans le temps416 Certaine chercheurs utilisent par

exemple la deacuteregraveglementation dans certain secteur industrielle comme un approximation du

niveau des opportuniteacutes qui peuvent eacutemerger dans le future Le niveau de lrsquoinnovation

technologique constitue un autre indicateur de lrsquoexistence de nouvelle opportuniteacute de creacuteation de

valeur dans lrsquoeacuteconomie 417

Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat et agrave lrsquoeacutechelle individuelle les mesures les plus utiliseacutes sont

drsquoordre perceptuel il ne srsquoagit pas de quantifier le niveau des opportuniteacute mais de mesurer la

perception des individus quant agrave leur existence dans le marcheacute Par exemple ZAHRASA

considegravere la capaciteacute deacuteclareacutee des individus agrave deacutetecter la valeur de nouvelles informations agrave

apprendre et agrave appliquer ces informations dans des finaliteacutes commerciales constitue un indicateur

fondamental pour la mesure de la vigilance entrepreneuriale418 Dans ses travaux sur

lrsquoapprentissage dans le processus entrepreneurial BARRONRA suggegravere que la perception de

lrsquoopportuniteacute est un pheacutenomegravene composite qui peut inteacutegrer deux dimensions importantes This

scale was designed to measure both the ability to recognize opportunities (eg ldquoI can recognize

new venture opportunities in industries where I have no personal experiencerdquo) and alertness to

opportunities (eg ldquoI have a special alertness or sensitivity toward new venture

opportunitiesrdquo)419

Ce type drsquoapproche ne mesure pas lrsquoopportuniteacute comme un objet existant et quantifiable mais

comme une possibiliteacute de profit qui peut ecirctre perccedilus ou non par les individus Cette perception

comme le soulignait KIRZNER I est une caracteacuteristique fondamentale du comportement

entrepreneurial car elle fait la diffeacuterence entre des entrepreneurs et des non entrepreneur

42 La vigilance de lrsquoentrepreneur comme une dimension de la compeacutetence

entrepreneuriale

Pour pouvoir srsquoengager dans le processus entrepreneurial et deacutecouvrir et ou eacutevaluer une

opportuniteacute entrepreneuriale lrsquoindividu devrait posseacutedeacute une vigilance entrepreneuriale preacutecoce

lui permettant de percevoir positivement les opportuniteacutes existantes dans le marcheacute Cette

capaciteacute de deacutetection des signaux eacutemis par lrsquoenvironnement se traduit par des aptitudes de

perception des opportuniteacutes L-G GIORDANI (2004 p 6) suggegravere agrave ce titre que le processus

416 SHORT JC et al The Concept of ldquoOpportunityrdquo in Entrepreneurship Research Past Accomplishments and Future Challenges Journal of Management Vol 36 Ndeg 1 2010 pp 40-65p 53 417 SHORT JC et al en citant lrsquoindicateur deacuteveloppeacute par ZAHRA S A dans son article ZAHRA S A 1996 Governance ownership and corporate entrepreneurship The idem p 53 418 Cite par POLITIS D The Process of Entrepreneurial Learning A Conceptual Framework entrepreneurship theory and practice Volume 29 issue 4 2005 pp 399-424p 404 419 SHORT JC et al op ct p53

121

entrepreneurial laquo deacutebute au point de rencontre et drsquoarticulation entre lrsquointention de creacuteer une

entreprise et des opportuniteacutes de lrsquoenvironnement raquo Crsquoest lrsquoadeacutequation entre aptitudes affectives

et habileteacutes perceptives qui preacutedisposent donc lrsquoindividu agrave srsquoengager dans un processus cognitif

de recherche et de traitement de lrsquoinformation Comme le notaient fayolle et al laquo Afin de trier

les informations qui sont utiles agrave lrsquoeacuteclairage des facteurs preacutealables agrave la reacuteussite du projet

lrsquoentrepreneur a besoin de compeacutetences en matiegravere de maicirctrise de lrsquoinformation qui lui

permettent de rechercher collecter classer et exploiter les informations qui servent de base agrave

une bonne gestion de lrsquoacte entrepreneurial raquo420

5 Le rocircle de la connaissance dans la vigilance entrepreneuriale

Si dans la perspective reacutealiste la notion drsquoopportuniteacute la vigilance de lrsquoentrepreneur est

fondamentale quel serait degraves lors les facteurs qui peuvent ameacuteliorer cette vigilance la

litteacuterature met lrsquoaccent sur a ce titre sur le rocircle deacuteterminant des processus drsquoacquisition de

lrsquoinformation ce processus est deacutefini dans ce qui est appeleacute la reconnaissance de lrsquoopportuniteacute

les anglo-saxons appellent ce processus laquo opportunity recognition raquo Cette derniegravere est deacutefinie

selon LUMPKIN HILLS AND SCHRADER comme opportunity recognition as ldquoperceiving

a possibility to create new businesses or significantly improving the position of an existing

businessrdquo which results in new profit potential421 Cependnat cette reconnaissance se deacutecline

dans la reacutealiteacute selon deux cas possibles Dans le premier cas il srsquoagit drsquoune opportuniteacute

rencontreacutee par lrsquoindividu drsquoune maniegravere laquo soudaine raquo comme par exemple la deacutetection drsquoun

besoin dans le marcheacute la rencontre drsquou client drsquoun fournisseur etc Elle constitue une

expeacuterience que certain auteurs lrsquoappelle comme une apparition laquo EUREKA raquo de lrsquoopportuniteacute

qui deacutecris le moment initial de la reconnaissance d e lrsquoopportuniteacute HILLGE la considegravere

comme the specific eureka experiences when suddenly an idea crystallises typically it is the

initial idea which is described as the moment of opportunity recognition422 Cet eacuteveacutenement

deacutebute par exemple avec la mise en relation possible drsquou produit et ou un service avec une

cible commerciale tout en sachant que cette mise en relation put ecirctre incomplegravete423

Drsquoautre recherche ne srsquoarrecirctent pas agrave ce moment laquo Eureka raquo mais considegraverent que

lrsquoopportuniteacute suit un autre processus qui deacutecrit lrsquoeacutevolution de lrsquoideacutee initiale jusqursquoa sa

formalisation dans un plan drsquoaffaires cest-agrave-dire dans un scheacutema identifiant le marcheacute le

420 Compeacutetence entreoruilee 421 Citeacute par GIBBS S R Exploring the Influence of Task-Specific Self-Efficacy on Opportunity Recognition Perceptions and Behaviors Frontiers of Entrepreneurship Research Vol 29issue 6 2009pp1-15p 1 422 HILLS GE 1995 Opportunity Recognition by Successful Entrepreneurs A Pilot Study in Bygrave WD et al (ed) Frontiers of Entrepreneurship Research Babson Park Mass Babson Collegepp216-227p220 423 CHABAUDD et NGIJOLJQuels reacuteseaux sociaux dans la formation de lrsquoopportuniteacute drsquoaffaires Revue franccedilaise de gestion

Ndeg 206 2010 pp 130-147p 131

122

produits et les ressources qui seront exploiteacutees pour la nouvelle activiteacute424 Le scheacutema suivant

qui est proposeacute par DE KONING AJ ET MUZYKA DF reacutesume la diffeacuterence entre ces deux

conceptions de la reconnaissance de lrsquoopportuniteacute425

Figure22 Les deux possibiliteacutes de la reconnaissance de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale

Source DE KONING AJ et MUZYKA DF p3

HILLSGE et al proposent agrave ce titre une description de ce processus en identifiant trois phases

importantes que le tableau suivant reacutesume

Tableau20 Les phases de lrsquoeacutevolution de la reconnaissance de lrsquoopportuniteacute

entrepreneuriale

Etapes du processus de deacuteveloppement de

lrsquoopportuniteacute

Action correspondantes dans un processus individuel

Preacuteparation

Inventaire et analyse des connaissances et des expeacuteriences cumuleacutees

Insight

Identification de lrsquoopportuniteacute qui peut survenir soit comme un

Eureka par lrsquointeraction avec un reacuteseau social ou comme une

forme de reacutesolution drsquoun problegraveme comment satisfaire une

demande dans un marcheacute comportant de besoins non encore

satisfaits

Incubation

Consideacuteration des diffeacuterentes options et possibiliteacutes moment ou lrsquoindividu reacutefleacutechie sur un problegraveme drsquoune maniegravere consciente

Source TREMBLEY M et CARRIER p 80

Ce processus est fait drsquoactiviteacute cognitive intense de filtrage de lrsquoinformation et drsquoameacutelioration d

e lrsquoideacutee initiale pour eacuteliminer ce qui est impossible de faire et laisser ce qui est pertinent agrave

reacutealiser

424 BHAVE MP 1994 A Process Model of Entrepreneurial Venture Creation Journal of Business Venturing 9 223-242p 239 425DE KONING AJ et MUZYKA DF Conceptualizing Opportunity Recognition as a Socio-Cognitive Process SSE EFI working papers series in business administration Ndeg131999pp 1-27p 3

123

Les concepts de vigilance (alertenness) et de reconnaissance ( opportunity recognitionn)

mettent en relief une dimension cognitive importante dans le processus de deacutecouverte et de

reconnaissance de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale Certains auteurs considegraverent cette vigilance

comme une sorte de compeacutetences qui fait la diffeacuterence ecirctre les entrepreneurs des non

entrepreneurs En effet la compeacutetence entrepreneuriale ne se limite pas agrave cette eacutetape ougrave

lrsquoopportuniteacute est deacutecouverte drsquoautres compeacutetences sont neacutecessaires pour assurer ce que appeleacute

les eacutetapes physiques du processus entrepreneurial qui se deacutecline dans les activiteacutes de collection

de ressources des transactions internes et externes ave le marcheacuteetc Crsquoest pourquoi nous

consideacuterons qursquoun autre anteacuteceacutedent entrera en jeux dans la reacutealisation des diffeacuterents reacutesultats

dans le processus entrepreneurial notamment dans les phases drsquoengagement drsquoeacutemergence de la

nouvelle entreprise et de survie Nous les consideacuterons comme de compeacutetences speacutecifiques en

lrsquooccurrence les compeacutetences speacutecifiques de lrsquoentrepreneur que nous mettant sous le thegraveme

geacuteneacuterique de capital humain de lrsquoentrepreneur

6 Capital humain et processus entrepreneurial

Le but de ce titre est drsquoexpliciter lrsquoarticulation que nous envisageons entre le concept de capital

humain et la participation dans le processus entrepreneurial Cette jonction nrsquoest pas toujours

aiseacutee agrave formaliser tant que les deux concepts nrsquoont pas une deacutefinition preacutecise pouvant faciliter

leur opeacuterationnalisation dans une recherche empirique Pour le processus entrepreneurial la

deacutefinition et le cadrage theacuteorique a eacuteteacute fait dans les deux premiegravere sections Il reste agrave preacutesent

de preacuteciser ce que nous entendons par capital humain notamment lorsque celui ci est appliquer

dans le domaine de l lsquoentrepreneuriat dans un premier titre nous preacutesenterons ce qui est

appeleacute la theacuteorie du capital humain puisque crsquoest dans ce domaine de connaissance qursquoest neacute et

srsquoest deacuteveloppeacute le concept dans le second titre il sera question de voir comment du point de

vue theacuteorique la recherche en entrepreneuriat a inteacutegreacute le capital humain pour apporter un

certain nombre de reacuteponse agrave des probleacutematiques comme le deacuteclenchement du processus

entrepreneurial la creacuteation de nouvelles entreprise et lrsquoinnovation etc dans le dernier titre nous

voulons comprendre les meacutecanisme par lesquels le capital humain influence la preacutesence des

individus dans processus entrepreneurial et particuliegraverement dans les eacutetapes que nous avions

identifier preacuteceacutedemment

61 La theacuteorie du capital humain

Le concept de capital humain formuleacute pour la premiegravere fois en 1961 par lrsquoeacuteconomiste du

deacuteveloppement Theodore SCHULTZ a eacuteteacute systeacutematiseacute par Gary BECKER en 1964 qui obtint

124

pour cela le Prix Nobel drsquoeacuteconomie en 1992426 Ce concept a eacuteteacute formaliseacute dans le cadre drsquoune

theacuteorie qui porte drsquoailleurs son nom laquo la theacuteorie du capital humain raquo A lrsquoorigine cette theacuteorie

consiste agrave imputer les diffeacuterences des salaires des employeacutes agrave des diffeacuterences dans la productiviteacute

des salarieacutes Cette diffeacuterence est elle-mecircme la reacutesultante de la diffeacuterence du capital humain

accumuleacute par les individus agrave travers lrsquoinvestissement qursquoil fond en capital humain427 MINCER

explicite cette relation entre le salaire et le capital humain comme suit Les salaires sont

proportionnels la dimension du capital humain De ce fait les diffeacuterences de salaires entre les

salarieacutes sont dues principalement agrave des diffeacuterences dans la dimension des stocks en capital

humain et non un taux de salaire diffeacuterent par uniteacute de stock de capital humain428 Cette

hypothegravese met en relief le rocircle fondamental de lrsquoinvestissement individuel comme un processus

de formation du capital humain Cette relation captal humain productiviteacute salaires a eacuteteacute approche

selon trois niveau drsquoanalyse un niveau micro ou lrsquoindividu est lrsquoobjet drsquoobservation le niveau

organisationnel ou crsquoest geacuteneacuteralement lrsquoentreprise qui devient lrsquouniteacute drsquoanalyse et le niveau

agreacutegeacute ougrave le capital humain est envisageacute dans une perceptive macro eacuteconomique

a Le capital humain A lrsquoeacutechelle individuelle

Dans cette perspective BECKER G de lrsquoarbitrage que fond les individus entre les beacuteneacutefices

attendus des anneacutees drsquoeacuteducation et les coucircts que cette eacuteducation impliquent Cs coucircts peuvent

ecirctres lieacutes au financement de la formation mais aussi agrave lrsquoopportuniteacute drsquoavoir renonceacute agrave un travail

reacutemuneacutera et se consacrer agrave la formation429 Les beacuteneacutefices en question sont le suppleacutement de

reacutemuneacuteration que lrsquoindividu peu obtenir sur le marcheacute de travail tout au long de son existence

dans la vie professionnelle430 Ainsi en investissant dans les eacutetudes et la formation les

individus augmentent leur laquo capital humain raquo en lrsquooccurrence leurs aptitudes et connaissances

ce qui leur permet drsquooccuper des emplois plus reacutemuneacuterateurs431 En reacutesumeacute cette theacuteorie

postule que les individus qui disposent drsquoun stock de capital humain quantitativement et

qualitativement supeacuterieurs aux autres parviennent agrave de meilleurs reacutesultats432

426 VIGNOLLES B le capital humain du concept aux theacuteories in Regards croiseacutes sur leacuteconomie Ndeg 12 2012pp pages 37-41 p 37 427 POULAIN EacuteLe capital humain dune conception substantielle agrave un modegravele repreacutesentationnel Revue eacuteconomique vol 52

Ndeg1 2001 pp 91-116 p92 428 Cite par POULAIN Eacute idem p92 429 Citeacute par VIGNOLLES Le capital humain du concept aux theacuteories La Deacutecouverte | laquo Regards croiseacutes sur leacuteconomie raquo Ndeg 12 2012 pp37- 41p 38 430 GUILLARD A ROUSSEL JLe capital humain en gestion des ressources humaines Eacuteclairages sur le succegraves dun concept laquo Management amp Avenir raquo Ndeg 3 2010 pp160-181p 161 431 GUILLARD A ROUSSEL J idem p161 432 BECKERG cite par HIKKEROVA L et al Caracteacuteristiques des entrepreneurs et conception de leurs business plans le cas

des primeacutes au concours du reacuteseau entreprendre paris laquo Gestion 2000 raquo Vol 292012pp15-30 16

125

b Le capital humain agrave lrsquoeacutechelle organisationnelle

Dans ce type de consideacuteration crsquoest la somme des compeacutetences individuelle qui forment le

capital humain Dans le domaine de la strateacutegie par exemple la theacuteorie baseacutee sur les ressources

(resources based view) postule que les entreprises ont un avantage compeacutetitif si elles sont

capables de creacuteer plus de valeur eacuteconomique que ses concurrents dans un marcheacute donneacute Le

capital humain devient ainsi une variable explicative de cet avantage compeacutetitive si cette valeur

est attribuable agrave lrsquoaccegraves de lrsquoentreprise et agrave lrsquoutilisation des connaissances (inimitables et rares)

des talents et des capaciteacutes de ses employeacutes433

c Capital humain agrave lrsquoeacutechelle macro

Il srsquoagit ici du niveau privileacutegieacute par les eacuteconomistes qui cherchent agrave identifier lrsquoimpact du stock

du capital humain dans une eacuteconomie donneacutee le capital humain est ainsi perccedilu comme un

facteur endogegravene de la croissance et du deacuteveloppement de maniegravere geacuteneacuterale agrave travers notamment

lrsquoinfluence des niveaux drsquoeacuteducation sur la productiviteacute drsquoune eacuteconomie434 Cette hypothegravese a

est le fondement du discoure normatif qui postule que les diffeacuterences de capital humain entre les

pays permettent drsquoexpliquer une grande partie de leurs eacutecarts en termes de croissance

eacuteconomique435

En ce qui nous concerne nous nous inscrivant dans une approche individuelle degraves lors que le

pheacutenomegravene auquel est associeacute le capital humain a eacuteteacute appreacutehendeacute au niveau de lrsquoindividu il

srsquoagit en effet de comprendre le rocircle du capital humain dans le processus entrepreneurial

consideacutereacute principale comme un fait qui se situe drsquoabord au niveau individuel

Si agrave priori le capital humain apparait comme un concept simple son usage empirique est par

contre tregraves complexe Cette complexiteacute entraine souvent des une heacutesitation des chercheurs au

niveau de sa conceptualisation mais aussi au niveau de sa mesure

62 La mesure du capital humain

Crsquoest en ces termes que STIEGLITZ reacutesume ces difficulteacutes les meacutethodologies actuelles de

mesure du capital humain restent souvent inopeacuterantes en raison de leurs difficulteacutes

agrave traiter la dialectique entre synthegravese et analyse Soit drsquoun cocircteacute elles sont trop syntheacutetiques

Centreacutees sur un indicateur le plus souvent financier et ne parviennent pas agrave saisir toute la

complexiteacute de ce concept comme les tentatives de comptabilisation du capital humain Soit de

lrsquoautre elles proposent une pluraliteacute drsquoindicateurs qui permettent drsquoapprocher le capital

433COFF R AND KRYSCYNSKI D Drilling for Micro-Foundations of Human Capital Based Competitive Advantages Journal of Management Vol 37 Ndeg5 2011pp1429-1443p 4 434 GUILLARD A ROUSSEL J op ct p5 435 VIGNOLLES B op ct p5

126

humain comme le Balance Scorecard (BSC) de Kaplan et Norton (1996) mais elles manquent

alors de synthegravese pour le mesurer clairement436

En effet les chercheurs ont utiliseacute une panoplie drsquoindicateur Ces indicateurs distinguent deux

conceptions diffeacuterentes du capital humain Ce dernier peut ecirctre deacutefini par rapport aux inputs

qui permettent sa constitution en tant que stock Les indicateurs usiteacutes agrave ce titre sont les anneacutees

de scolariteacute les deacutepenses en eacuteducation s ou lrsquoexpeacuterience professionnelle Utilise le terme

laquo human capital input raquo pour deacutesigner ce premier sens La deuxiegraveme approche consiste agrave le

consideacuterer du point de vue des reacutesultats que procurent ces investissements notamment en

matiegravere drsquoaccumulation de connaissances de deacuteveloppement des habiliteacutes et des compeacutetences

de maniegravere geacuteneacuterale Approcheacutee de cette maniegravere FLORINJ et SCHULTZW 437 preacutecisent

davantage la deacutefinition et considegraverent qursquoil y a un capital humain geacuteneacuteral et un capital

humain speacutecifique Le capital humain geacuteneacuteral procure est formeacute de connaissances et des talents

qui peuvent ecirctres appliqueacutes agrave un eacuteventail large drsquoactiviteacute qui ne sont pas neacutecessairement lieacutees

agrave un domaine professionnel particulier Par contre un capital humain speacutecifique relegraveve des

capaciteacutes dont lrsquousage se fait dans des contextes particuliers comme par exemple des

connaissances lieacutees agrave un domaine industriel particulier438 Dans notre contexte le capital humain

sera consideacutereacute comme des connaissances et des alibiliteacutes speacutecifiques et dont lrsquoapplication est

particuliegravere agrave la creacuteation de nouvelle entreprise

Drsquoautre auteur explique davantage le rocircle de capital humain speacutecifique en distinguant les

diffeacuterents types de connaissances et des capaciteacutes qursquoil enferme des connaissances tacites

(capital humain speacutecifique) et des connaissances explicites (capital humain geacuteneacuteral) On pourrait

comprendre cette distinction dans les Propos DAVIDSSONP et HONIG B Previous

knowledge plays a critical role in intellectual performance It assists in the integration and

accumulation of new knowledge as well as integrating and adapting to new situations (Weick

1996) Knowledge may be defined as being either tacit or explicit (Polyanyi 1967) Tacit

knowledge refers to ldquoknowhowrdquo the often non-codified components of activity ldquoKnow-whatrdquo

consists of the explicit type of information normally conveyed in procedures processes formal

written documents and educational institutions Solving complex problems and making

436 STIGLISTZ STIGLITZ JE AMARTYA S FITOUSSI J-P Rapport de la Commission sur la mesure des performances eacuteconomiques et du progregraves social 2013324 pages p 30 p 30 httpwwwladocumentationfrancaisefrvarstoragerapports-publics094000427pdf consulteacute le 11-03-2015 437 Cite par DE CLERQ D and ARENIUS P Effects of Human Capital and Social Capital on Entrepreneurial Activity (2003) Babson College Babson Kauffman Entrepreneurship Research Conference (BKERC) 2002-2006 pp 157-17p 158 438 DE CLERQ D and ARENIUS P op ct p 159

127

entrepreneurial decisions utilizes an interaction of both tacit and explicit knowledge as well as

social structures and belief systems439

63 Le capital humain comme connaissances conduisant agrave des capaciteacutes

Ce type drsquoapproche appreacutehende QUI la formation du capital humain La seconde conception

repose sur le reacutesultat que produisent ces investissements sur le deacuteveloppement des compeacutetences

et des talents de lrsquoindividu On retrouve cette approche dans la deacutefinition de STIGLITZ J

lrsquoensemble des compeacutetences et de Lrsquoexpeacuterience accumuleacutees qui ont pour effet de rendre les

salarieacutes plus productifs raquo440 Dans la mecircme perspective DAVISSONP et HONIHB deacutefinissent

le capital humain comme les connaissances drsquoune maniegravere geacuteneacuterale qui procurent agrave lrsquoindividu la

possibiliteacute drsquoaccroitre ses capaciteacutes cognitives lui permettant drsquoecirctre plus productif441 Cette

deacutefinition est certes utile mais pose un autre niveau de difficulteacute pour la recherche en

entrepreneuriat qursquoest entend par connaissance

Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat lrsquohypothegravese de la theacuteorie du capital humain serait de

consideacuterer les personnes doteacutees de connaissances et drsquoexpeacuterience peuvent ecirctre les plus aptes agrave

deacutecouvrir et drsquoexploiter avec succegraves les opportuniteacutes qui peuvent existeacutees dans le marcheacute442

Mais les difficulteacutes en termes de conceptualisation et de mesure du capital humain se reacutepercutent

sur les recherches empiriques lorsqursquoil srsquoagit de lrsquoappliquer agrave un processus eacuteconomique aussi

complexe que lrsquoentrepreneuriat Dans cette probleacutematique les chercheurs adopte geacuteneacuteralement le

concept drsquoauto efficaciteacute ( sel efficacy) pour deacutefinir ces compeacutetences mais aussi pour les

mesurer dans des recherche empirique notamment lorsqursquoelles consideacutereacutees comme une variable

explicative du deacuteclenchement ou de la reacuteussite du processus entrepreneurial

64 Le compeacutetences entrepreneuriales dans le cadre du concept drsquoauto efficaciteacute

Le capital humain entrepreneurial dans cette perspective Est de nature deacuteclarative Crsquoest-agrave-dire

deacutefinis selon les croyances de lrsquoentrepreneur sur ses capaciteacutes agrave organiser et agrave exeacutecuter un

certain nombre drsquoactions requises pour produire les reacutesultats attendus443 Lrsquohypothegravese sous

jacente agrave ce concept est que les individus qui croient pouvoir exeacutecuter des taches speacutecifiques

ne sont pas seulement les aptes a srsquoengager dans le processus entrepreneurial mais aussi agrave

439 DAVIDSSONP et HONIG B op ct p 303 440 STIGLITZ J E LAFAY J-D Walsh C E Principes drsquoeacuteconomie moderne De Boeck Supeacuterieur 2007 4iegraveme eacutedition 925 page p 210 441 DAVIDSSON P and HONIG B idem p309 442 DAVIDSSON PER AND HONIG BENSON The role of social and human capital among nascent entrepreneurs Journal of Business Venturing 18(3) (2003)pp 301-331 p 309 443 BANDURA A LOCKE EA Negative Self-Efficacy and Goal Effects Revisited Journal of Applied Psychology Vol

88 Ndeg 1 2003 pp 87ndash99 p 87

128

afficher des comportements favorables agrave la persistance dans le marcheacute et agrave la reacuteussite dans

lrsquoentreprise444 Ces taches sont dite speacutecifique agrave cause de lrsquoincertitude qui leur caracteacuterisent par

rapport aux reacutesultats auxquelles elles peuvent aboutir comme le soulignait If the economic

value associated with a new market opportunity is uncertain then it is difficult to know for sure

which resources should be assembled and coordinated how resource assembly and coordination

decisions should be made and what the residual profits from exploiting such an opportunity

might be445 On pourrait citer par exemple l rsquointroduction drsquoun nouveau produit acquisition

des ressources financiegraveres Crsquoest dans ce contexte que la croyance en ses propres capaciteacutes

devient une variable importante pour le comportement entrepreneurial

Plusieurs recherches empiriques ont montreacute lrsquoimportance de ce type drsquoattitude dans les

diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial Dans une recherche portant sur le rocircle des

connaissances dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale DE CLERCK et ARNIEUS ont montreacute que

Lrsquoeffet de lrsquoauto efficaciteacute sur les comportements individuels est aussi lieacute agrave lrsquoimportance

de lrsquoapprentissage dans lrsquoameacutelioration de la perception positive de ses propres capaciteacutes agrave

reacutealiser avec efficaciteacute des taches particuliegraveres Cet apprentissage peut ecirctre le reacutesultat de leur

connaissances existantes ( formation expeacuteriences ) mais le reacutesultat de leur contact avec drsquoautre

personnes qui peuvent leur procure des connaissances utiles aussi plus preacuteciseacutement garce agrave cette

auto efficaciteacute les individus peuvent non seulement afficher un penchant pour lrsquoentrepreneuriat

mais aussi ecirctre capable de fournir davantage drsquoeffort une fois qursquoil sont en plein processus

entrepreneurial446

Crsquoest dans cette perspective que nous inteacutegrant le deuxiegraveme anteacuteceacutedent lieacute agrave lrsquoactiviteacute

entrepreneuriale La croyance en ses propres capaciteacutes sera consideacutereacute en effet comme un

indicateur de la compeacutetence entrepreneuriale ou de ce que nous avions appeleacute le capital humain

speacutecifique

444 Idemp 93 445 ALVAREZ SA BARNEY JB How Do Entrepreneurs Organize Firms Under Conditions of Uncertainty Journal of Management Ndeg 312005 776-793p 777 446 DE CLERCQ D ARENIUS P op ct p 341

129

7 La perception du risque entrepreneurial

Depuis long temps la notion de risque et drsquoincertitude ont eacuteteacute associeacutee agrave lrsquoentrepreneur et agrave

lrsquoentrepreneuriat447 Le risque et deacutefini par rapport agrave la notion de lrsquoincertitude Le risque est

une incertitude mesurable cest-agrave-dire probabilisable de maniegravere objective au moyen de

statistiques448 Par contre elle peut ecirctre radical lorsqursquoelle concerne des pheacutenomegravenes si unique ndash

nrsquoayant pas fait lrsquoobjet drsquoaucune reacutepeacutetition qursquoon ne pourrait lui attribuera une probabiliteacute car

ces dernier repose fondamentalement sur les freacutequences par lesquels ce pheacutenomegravene est intervenu

dans le passeacute

Par rapport agrave ces deux acception de lrsquoincertitude lrsquoentrepreneur eacutetait consideacutereacute comme une

personne qui envisageacute drsquoagir en fonction des situations futurs ou incertaines Sa reacuteussite ou

son eacutechec deacutependent de lrsquoexactitude de s preacutevision drsquoeacuteveacutenements incertains449 Lrsquoexactitude

de sa preacutevision drsquoeacuteveacutenements incertains Cette incertitude revecirct donc drsquoune existence objective

lieacutees agrave des eacuteveacutenements qui peuvent intervenir indeacutependamment de celui qui les subie Cette

incertitude peut ecirctre vue aussi du point de vue eacutepisteacutemique450 cest-agrave-dire quelle caracteacuterise la

maniegravere dont les individus appreacutehendent lrsquoenvironnement et non lrsquoenvironnement lui-mecircme Il

srsquoagit donc drsquoun risque qui est qualifieacute de perceptuel

71 Le risque en entrepreneuriat une question de perception

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale la perception du risque a eacuteteacute conceptualiseacutee comme une eacutevaluation du

risque par le deacutecideur ou lrsquoacteur dans une situation donneacutee451 Dans le domaine de

lrsquoentrepreneuriat lrsquohypothegravese du risque postule que la perception du risque est consideacutereacutee

comme eacutetant neacutegativement associeacutee avec le comportement entrepreneurial les deacutecisions risqueacutee

et lrsquoacte de creacuteation drsquoentreprise Nous nous inteacuteressons particuliegravere agrave la deuxiegraveme acception du

concept de risque Nous lrsquoenvisageons en effet comme une sorte de repreacutesentation qursquoont les

individus sur leur projet drsquoentreprise Il este agrave deacutefinir cette repreacutesentations et ses deacuteterminants

Bien entendu la perception du risque doit ecirctre diffeacuterencieacutee de la propension au risque Cette

derniegravere se deacutefinie comme la volonteacute agrave prendre des risques qui constitue un trait de personnaliteacute

des individus Mais comme le fait remarqueacute FAYOLLE A et al Pendant une longue peacuteriode

les chercheurs en entrepreneuriat ont soutenu lrsquoideacutee que creacuteer une entreprise est un

comportement risqueacute et ils ont essayeacute de deacutemontrer que la volonteacute agrave prendre des risques ndash ou la

propension au risque ndash eacutetait le trait de personnaliteacute qui discriminait les entrepreneurs des non-

447 FAYOLLE A BARBOSA S D KICKUL J une nouvelle approche du risque en creacuteation dentreprise Revue franccedilaise de

gestion raquo Ndeg 185 2008 pp 141-159 144 448 Ref 8p 70 449 MISES L V Lrsquoaction humaine-Traiteacute drsquoeacuteconomie Editions Institut Coppet 2011 1038 pages p339 450 Ref 8p 70 451 FAYOLLE A BARBOSA S D KICKUL J idem p 142

130

entrepreneurs Cette approche baseacutee sur les traits de personnaliteacute a produit des reacutesultats

mitigeacutes et en deacutefinitive la propension au risque est apparue comme nrsquoeacutetant pas une

caracteacuteristique pertinente pour distinguer les entrepreneurs des non-entrepreneurs452 crsquoest agrave

cause de la faiblesse de ces reacutesultats mitigeacutes que les chercheurs se sont tourner vers les theacuteories

de la cognition qui paraissent les mieux adapteacutees pour appreacutehender la perception du risque

entrepreneurial et son lien avec la reacuteussite des entrepreneurs La question qui se pose agrave preacutesent

est comprendre les types de risque qui peuvent exister dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale

72 Les modegraveles du risque entrepreneurial

Une conceptualisation originale du risque entrepreneurial a eacuteteacute proposeacutee par DICKSON P R

et GIGLIERANO JJ ces auteurs considegraverent que le risque entrepreneurial a deux composantes

le risque drsquoeacutechec et le risque drsquoopportuniteacute453

Le risque drsquoeacutechec est deacutefini comme les chances perccedilus par lrsquoentrepreneur que la nouvelle

entreprise eacutechoue dans la reacutealisation des ventes satisfaisantes un profit ou un objectif de retour

sur investissement454 Le scheacutema suivant montre agrave travers lrsquoindicateur ce dernier le type de

risque que perccediloivent les entrepreneurs crsquoes lorsque les profits attendus sont perccedilu comme eacutetant

eacuteloigneacutes du minimum que peut geacuteneacuterer lrsquoactiviteacute qursquoil creacutee

Figure 23 Risque drsquoeacutechec dans le modegravele de DICKSON P R et GIGLIERANO JJ 1986

Source DICKSON P R et GIGLIERANO JJ Missing the Boat and Sinking the Boat A Conceptual Model of Entrepreneurial Risk p62

452 FAYOLLE A BARBOSA S D KICKUL J op ct p 143 453 FAYOLLE A BARBOSA S D KICKUL J op ct p 146 454 DICKSON P R et GIGLIERANO JJ Missing the Boat and Sinking the Boat A Conceptual Model of Entrepreneurial

Risk Journal of Marketing vol 50 Ndeg 3 1986 p 58-70p 61

Risque

drsquoeacutechec

131

Cette perception est lieacutee au fait que lrsquoentrepreneur prend des deacutecisions pour tenter de

reacutealiser des reacutesultats satisfaisants compte tenu des limites en matiegravere drsquoinformations

La deuxiegraveme composante du risque est les possibiliteacutes de perdre une opportuniteacute attractives

pouvant exister dans le marcheacute Dans les deux cas de figure lrsquoentrepreneur planifie des actions

mais cette planification nrsquoa pas les mecircmes effets su la creacuteation et la peacuterenniteacute de lrsquoentreprise

selon que lrsquoon se trouve dans la premiegravere ou la seconde conception du risque Comme le

souligner VENKATARAMANS dans un article voulant formaliser des principes en matiegravere de

creacuteation drsquoentreprise Une focalisation exageacutereacutee vers lrsquoanalyse(le calcul) alimenteacutee par la peur

de lrsquoeacutechec augmente les chances de succegraves drsquoune nouvelle entreprise mais diminue a probabiliteacute

de la creacuteer effectivement Alors qursquoun biais vers lrsquoaction habituellement motiveacute par la peur de

manquer une bonne opportuniteacute laquo augmente la probabiliteacute de creacuteer une nouvelle entreprise mais

diminue les probabiliteacutes de succegraves raquo455 Le premier type de perception reflegravete ainsi le risque

consideacutereacute comme une menace ( eacutechec ) alors que la seconde une perception du risque en tant

quersquo opportuniteacute Cette typologie commence agrave inteacuteresser plusieurs recherche empirique voulant

comprendre le rocircle de ces perception aussi bien dans les phases amont du processus

entrepreneurial que dans les phases de croissance et de deacuteveloppent es des nouvelle entreprises

Par exemple FAYOLLE et al ont eacutetudieacute u eacutechantillon composeacute de Trois cent neuf eacutetudiants

engageacutes dans des cours de management dans cinq universiteacutes ameacutericaines Leu modegravele

conceptuelle consistait agrave reacutepondes agrave la question quel est le type de perceptions qui deacutetermine

lrsquointention entrepreneurial chez ces eacutetudiant le reacutesultat qui deacutecoulent drsquoune analyse statistique

tregraves soigneacutee montre que agrave la fois les perceptions du risque comme menace et du risque

comme opportuniteacute influencent significativement lrsquointention entrepreneuriale mais dans des

voies opposeacutees les perceptions du risque comme opportuniteacute tendent agrave augmenter lrsquointention

entrepreneuriale alors que les perceptions du risque comme menace tendent agrave la diminuer456

Partant de ces deux types de perception nous retenons la premiegravere cateacutegorie cest-agrave-dire

la peur de lrsquoeacutechec comme une variable indicative du risque perccedilus par les entrepreneurs Ce

choix est motiveacute par la preacutesence de donneacutees suffisantes dans notre mateacuteriel empirique

455 Ten Principles of Entrepreneurial Creation citeacute pat FAYOLLEA BARBOSA S D KICKUL J op ct p146 456 FAYOLLEA BARBOSA S D KICKUL J op ct p 154

132

Conclusion

La premiegravere conclusion qui meacuterite drsquoecirctre souligner met en relief la nature complexe du

pheacutenomegravene entrepreneurial Cette complexiteacute se reacutepercute dans le monde la recherche Une

seule discipline ne pourrait rendre compte de toutes les dimensions que ce pheacutenomegravene

enferme Le reacutesultat qui apparait pour tout chercheur qui entame une recherche empirique dans

la fin des anneacutees 2000 est lrsquoexistence drsquoun univers de connaissance complexe car produit par

une diversiteacute des niveaux drsquoanalyse des theacuteories et des meacutethodologies de recherche

Lrsquoexamen de la litteacuterature a montreacute que le domaine de lrsquoentrepreneuriat srsquoorganise autour de

trois objets de probleacutematisation lrsquoentrepreneur ses actes et son rocircle dans lrsquoeacuteconomie La

compreacutehension de la structure de la recherche telle quelle se preacutesente aujourdrsquohui nous a

permis de prendre position tout drsquoabord dans la deacutefinition du pheacutenomegravene Lrsquoapproche par le

processus nous semble inteacuteressantes de par ce quelle permet drsquointeacutegrer comme dimension

neacutecessaire agrave lrsquoexplication pheacutenomegravene au niveau individuel

Retenir une approche baseacutee sur le concept de processus ne limite pas les difficulteacutes de

deacutefinir ce qui doit ecirctre retenu ou pas dans le renvoie agrave des logiques de conceptualisation et

drsquoobservation qui implique de faire des choix pour le chercheur (un processus comme une

seacutequence de reacutesultats et un processus comme succession drsquoeacuteveacutenements) Nous avions voulus

dans la seconde section justifier notre chois deacutefinitifs qui a consister agrave consideacuterer

lrsquoentrepreneuriat du point de vue individuel comme un pheacutenomegravene qui se structure autour de

quatre eacutetapes (reacutesultats) depuis que lrsquoentrepreneur est agrave lrsquoeacutetat potentiel jusquau moment ougrave il

dirige une entreprise qui a deacutepasseacute le stade de lrsquoeacutemergence

A lrsquointeacuterieur de ce processus une litteacuterature importante srsquoest deacuteveloppeacute atour de la question

des anteacuteceacutedents qui peuvent expliquer la preacutesence de lrsquoindividu dans chacune de ces eacutetapes La

troisiegraveme section a permis de souligner que lrsquoapproche cognitive les perceptions individuelles

et les structures de connaissance deviennent des variables plus pertinentes en vue drsquoexpliquer la

prise de deacutecision entrepreneuriale et la reacuteussite de lrsquoentrepreneur Trois types de perception ont

attireacute particuliegraverement notre attention la vigilance de lrsquoentrepreneure sur lrsquoexistence de nouvelles

opportuniteacutes eacuteconomiques la perception des compeacutetences individuelles et de lrsquoeacutechec

entrepreneurial comme une forme de perception du risque

Cependant ces trois cateacutegorie de perception ne sont pas neutres par rapport au contexte de

lrsquoentrepreneur ce qui nous inteacuteresse particuliegravere dans ce contexte crsquoest bien le reacuteseau social de

lrsquoentrepreneur Comme le notaient LOW M B and MACMILLAN IC networks are an

important aspect of the context and process of entrepreneurship Subsequent studies have found

that networking allows entrepreneurs to enlarge their knowledge of opportunities to gain

133

access to critical resources and to deal with business obstacles Domaine de lrsquoentrepreneuriat

les recherches sur le lien entre le contexte relationnel et le processus entrepreneurial est

geacuteneacuteralement envisageacutees 457dans le cadre du concept de capital social Ce dernier fera lrsquoobjet de

deuxiegraveme chapitre

457 LOW M B and MACMILLAN IC op ctp 105

134

CHAPITRE II

Capital social et processus entrepreneuriale une approche par

le reacuteseau social

135

Introduction

Deacutemarrer et reacuteussir la creacuteation drsquoune entreprise requiert lrsquoaccumulation drsquoune varieacuteteacute de

ressources Le chapitre preacuteceacutedents a mis en relief comment lrsquoinformation les connaissances et

les compeacutetences individuelles sont cruciales pour lrsquoengagement et la reacuteussite dans le processus

entrepreneurial Ces variables peuvent ecirctres incorporeacutes dans lrsquoindividu agrave travers lrsquoeacuteducation la

formation mais aussi agrave travers les relations avec les autres Lorsque ces relations produisent des

effets positifs pour lrsquoentrepreneur forment ce qui est appeleacute le capital social entrepreneurial

Ce chapitre aura par conseacutequence comme principal objet une articulation entre le capita social

et le fait entrepreneurial Cette articulation nrsquoest pas facile agrave formaliser notamment dans le cadre

drsquoun modegravele conceptuel La diversiteacute des approches appliqueacutees agrave ce concept et des reacutesultats des

recherches empiriques neacutecessite drsquoopeacuterer des choix dans la deacutefinition du concept lui-mecircme et de

son rocircle dans le processus entrepreneurial

Dans la premiegravere section un premier titre sera consacreacute agrave la revue de la litteacuterature

consacreacutee au capital social ce qui permettra de preacutesenter les fondements de ce concept et les

approches qui font lrsquoobjet drsquoune unanimiteacute chez les chercheurs Ce titre fera apparaitre deux

conceptions diffeacuterentes du capital social la premiegravere diffeacuterencie le niveau individuel (un capital

posseacutedeacute et dont les beacuteneacutefices sont individuels et collectif (un bien public) de ce type de capital

la seconde diffeacuterencie le contenu du capital social (ce qursquoil est) de sa fonction (ce qursquoil fait) Le

deuxiegraveme titre srsquointeacuteresse agrave lrsquousage qui a eacuteteacute fait de ce concept dans le domaine de

lrsquoentrepreneuriat En deacutepit de lrsquoexistence drsquoune hypothegravese commune qui suppose que le capital

social a un effet sur les chances de creacuteation et de deacuteveloppement des nouvelles entreprise Les

chercheurs appartenant agrave plusieurs disciplines nrsquoont pas envisageaient de la mecircme maniegravere le

rocircle de ce type de ressources dans lrsquoexplication du pheacutenomegravene entrepreneurial A ce titre

approche deacuteveloppeacutee par NAHAPIETJ et GHOSHALS qui nous inteacuteresse particuliegraverement

met en relief trois dimensions du capital social qui ont un impact sur le deacuteveloppent des

connaissances et des compeacutetences individuelle Une dimension cognitive et relationnelle et

structurelle du capital social Crsquoest cette derniegravere qui sera privileacutegieacutee Elle concerne les

caracteacuteristiques et les fonctions du reacuteseau social de lrsquoentrepreneur

Dans la seconde section il sera question drsquoexpliciter la notion de reacuteseau social et surtout

ses caracteacuteristiques qui ont eacuteteacute consideacutereacute les plus importantes dans le processus entrepreneurial

La troisiegraveme section entame le thegraveme qui se trouve au cœur de notre recherche le

meacutecanisme par lequel le reacuteseau social influence la participation des individus dans les

diffeacuterentes phases du processus entrepreneurial Il est question en effet de montrer comment la

136

litteacuterature a conceptualiser son rocircle dans la reconnaissance des opportuniteacutes eacuteconomiques le

deacuteveloppement de des compeacutetences individuelles et enfin sa relation avec la perception du risque

entrepreneurial

137

Section 1 Origines et dimensions principales du concept de capitale social

Le capital social deacutecrit certaines circonstances ougrave un individu peut utiliser sa

participation dans des groupes ou des reacuteseaux pour seacutecuriser des beacuteneacutefices458 Cette deacutefinition

nrsquoest pas tout agrave fait celle que nous adopterons pour cette thegravese mais elle semble suffisamment

geacuteneacuterique pour deacutebuter la discussion sur ce concept Trois eacuteleacutements apparaissent pour le moment

importants dans cette deacutefinition les reacuteseaux la participation et les beacuteneacutefices Pour preacuteciser

drsquoavantage cette deacutefinition il va falloir reacutepondre agrave un certain nombre drsquointerrogation De quel

type de beacuteneacutefices il srsquoagit quels types de relations permettent drsquoacceacuteder agrave ses beacuteneacutefices et

surtout dans quelle mesure cette articulation entre le reacuteseau social et les beacuteneacutefices produit une

ressource essentielle jusqursquoau point de la placeacute sous le vocable de capital

Le but de cette section est une tentative de reacuteponse agrave cet ensemble de questions Cette

tentative reste risqueacute car les probleacutematiques envisageables agrave partir du capital social sont

nombreuses et diverses et reposes sur de construction theacuteoriques et meacutethodologies tregraves

heacuteteacuterogegravenes459 Nous commencerons tout drsquoabord par la preacutesentation de lrsquoorigine du concept

Lrsquoexamen des travaux de synthegravese sur le capital social et de ses usages dans les diffeacuterentes

disciplines permet drsquoidentifier trois auteurs fondateurs Pierre BOURDIEU James COLEMAN

et Robert PUTNAM La premiegravere partie de cette section examine les apports de ces auteurs en

mettant lrsquoaccent sur les aspects fondamentaux de leurs apports La deuxiegraveme partie met en relief

lrsquointroduction du capital social dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat Les chercheurs dans ce

domaine ont fait usage de ce concept pour interroger diffeacuterents aspect du processus

entrepreneurial dont il faudrait connaitre (II)

1 Origine du capital social les auteurs de reacutefeacuterence

Robert Putnam rapport que crsquoest HANNIFAN L J (1916) qui fus le premier agrave voir

utiliser le concept de capital social Cet auteur nrsquoeacutetant pas un theacuteoricien mais un eacuteducateur

eacutevoque ce concept pour montrer lrsquoimportance de lrsquoimplication et la participation dans la

communauteacute pour la reacuteussite scolaire des enfants La justification reacuteside dans le fait que

lrsquoindividu est socialement impuissant lorsqursquoil est seul En entrant en contact avec les autres il

accumule un capital social ce qui permet de satisfaire ses besoins sociaux En contre partie

crsquoest toute la communauteacute qui beacuteneacuteficie de la coopeacuteration des participants qui en reacutesulte460

458 SOBELJ Can we trust social capital Journal of economic literature vol XL 2002 pp139-154 p154 459GEINDRES et DUSSUC B Capital social et rechercheacute en PME Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 28 ndeg 1 2015 p27-55 460 PUTNAMRD Bowling alone the collapse and the revival of American community Simon and Schuster New

York2001547 pages p19

138

HNIFAN deacutefini le capital social comme une substance tangible comme la bonne volonteacute

lrsquoamitieacute la sympathie et les rapports sociaux entre les individus et les familles qui sont

essentielles dans la vie quotidienne et la coheacutesion sociale461 reacutesultante En restant dans le

champ de la vie communautaire Jane JACOBS (1961) utilisa aussi le concept de capital

social dans son livre The Death and Life of Great American paru en 1961462 Cet auteur met

en exergue lrsquoeffet des normes de reacuteciprociteacute et les reacuteseaux de relations sur le bien ecirctre de

la communauteacute dont il prend la citeacute de New York comme objet drsquoobservation 463 (propreteacute

drsquoabsence de crime et drsquoautres qualiteacutes de la vie en commun) Cet effet pour JACOBS est plus

important que les institutions formelles comme les lois et la police Mais cet auteur bien

qursquoeacutetant une acadeacutemicienne eacutetait beaucoup plus preacuteoccupeacutee par la deacutefinition de lrsquoeffet

empirique de ce capital que de sa formalisation theacuteorique464 Il revient au sociologue

BOURDIEUP de proposer la premiegravere analyse systeacutematique du capital social465 Il publia en

1981 une note provisoire consacreacutee agrave la deacutefinition de ce concept dont les possibiliteacutes offerte

par sa penseacutee lrsquoont rendu incontournable dans lrsquoeacutetude du capital social466 Les travaux de

NAHAPIET J et GHOSHALS en 1998 dans lequel ils interrogent le rocircle du capital social

dont la deacutefinition est en partie emprunteacutee agrave BOURDIEUP dans a creacuteation du capital culturel

Lrsquoutilisation donc de lrsquoapproche de BOURDIEUP dans le management teacutemoigne du rocircle de

BOURDIEU dans le deacuteveloppement theacuteorique du concept467

2 Le capital social selon lrsquoapproche de BOURDIEUP

Lrsquointeacuterecirct principal de Bourdieu en faisant usage du capital social est drsquoeacutebaucher une theacuteorie

geacuteneacuterale de la reproduction sociale 468 BOURDIEUP exprime en ces termes son objectif

pour revenir au capital social construire ce concept cest produire le moyen danalyser la

logique selon laquelle cette espegravece particuliegravere de capital est accumuleacutee transmise reproduite

le moyen de comprendre comment elle se transforme en capital eacuteconomique [hellip] le moyen de

saisir la fonction dinstitutions comme les clubs ou tout simplement la famille lieu principal de

461 Selon la deacutefinition originale dans the rural school community center in The Annals of the American Academy of Political and Social Science Vol 6 1916) pp 130-138p130 462 WESTLUNDH amp BOLTONR local social capital and entrepreneurship small business economic Ndeg21 2003 pp77-13p77 463 RICHARD H P the destruction of social capital through law university of pennsylvania law review vol 144 no 5 may 1996 464 Le Terme de capital social est utiliseacute une seuleacute fois dans son livre laquo Underlining any float of population must be continuity of people who have forged neighborhood networks These networks are the cityrsquos irreplaceable social capital p138 465 PORTES A (1998) Social Capital its Origins and Applications in Modem Sociology AnnuRev Socio Vol 24 pp 1-24p2 466 PATUREL R RICHOMME-HUET Katia DE FREYMAN J Du capital social au management relationnel agrave la XIVegraveme confeacuterence Internationale de Management strateacutegique Angers httpwwwstrategie-aimscom 467 Social Capital Intellectual Capital and the Organizational Advantage The Academy of Management Review 1998Nous reviendrons sur ces auteurs dans le deuxiegraveme titre de cette section 468 CASTIGLIONE D VAN DETH J W WOLLEB G social capitalrsquos fortune an introduction in the handbook of

social capital Oxford University Press 2008 707 page p 3

139

laccumulation et de ta transmission de cette espegravece de capital 469 De ce fait le capital social est

envisageacute comme un processus de la dynamique du champ social qui est un espace

hieacuterarchiseacute par les positions des individus et des groupes Ces individus et ces groupes

mobilisent en effet selon ses analyses trois types de ressources pour accroicirctre ou conserver

leur position agrave lrsquointeacuterieur de la hieacuterarchie sociale et beacuteneacuteficier de privilegraveges mateacuteriels et

symboliques qui y sont attacheacutes le capital eacuteconomique le capital culturel et le capital social470

21 Le capital eacuteconomique un groupe social est drsquoabord identifieacute par rapport agrave ce qursquoil

possegravede comme richesse mateacuterielle ou financiegravere Bourdieu utilise pour la mesure de ce capital

la possession drsquoaction (valeur mobiliegravere)471 Le niveau de capital eacuteconomique peut distinguer

une classe sociale par rapport agrave une autre dans le sens ougrave il constitue une condition pour qrsquo un

individu sort drsquoune classe infeacuterieur (les ouvriers) pour faire partie drsquoune classe supeacuterieur de la

hieacuterarchie sociale Il devient ainsi un signe drsquoappartenance et de position sociale etc

22 Le capital culturel pour que les proprieacuteteacutes de la classe sociale se reproduisent il ne

sufi pas de transmettre agrave ces membres que le capital eacuteconomique par la vois de lrsquoheacuteritage

par exemple il faudrait transmettre aussi une compeacutetences des codes culturels et les autres

signaux qui identifient cette classe Comme lrsquoexplique bien ADDI L Pour ecirctre un bourgeois

au sens plein du terme il faut certes avoir des capitaux moneacutetaires geacuteneacuterant des revenus

importants mais aussi un capital culturel (habitus de classe) acquis degraves la tendre enfance pour

apprendre agrave ecirctre membre du groupe social et que renforce le capital scolaire pour donner les

moyens de le reproduire Le tout est de maicirctriser les codes culturels qui donnent la compeacutetence

et qui forment le regard estheacutetique pour ne pas fonder la domination sur la seule possession de

largent et la violence physique472

Ce capital peut ecirctre formeacute soit des compeacutetences incorporeacutees dans la personne et acquises

par lrsquoeacuteducation dont le diplocircme et les titres sont les meilleurs signaux drsquoexistence soit des

moyens mateacuteriels lieacutes au monde lrsquoart de la culture Certain eacutelegraveve reacuteussissent dans le processus

scolaire par ce que non seulement doteacute drsquoune intelligence incorporeacutee biologiquement dans leur

corps mais par ce que dans leur famille ils pouvaient disposer de ressources mateacuterielles

permettant la reacuteussite dans les eacutetudes Ce capital lorsqursquoil est reconnu chez les autres peut se

convertir en capital eacuteconomiques de par la valeur laquo moneacutetaire raquo qui est attribueacutee agrave cette

469 Pierre BOURDIEU Question de sociologie les eacutedition de minuit 2002 277 pages p 56 470 MEDA D le capital social un point de vue critique lrsquoeacuteconomie politique Ndeg14 2002 pp 36-47 p 36 471 BOURDIEUP Questions de sociologie les eacuteditions de minuits277 page p54 472 ADDI L Pierre Bourdieu revisiteacutee La notion de capital social in Lanthropologie du Maghreb Lecture de Bourdieu Geertz

Gellner et Berque Awal IbisPress Paris 2004pp141-153 p

140

compeacutetence Mais Bourdieu reconnait lui la difficulteacute drsquoexpliciter theacuteorique et empiriquement

le mode de cette reconversion 473

Les types de capitaux preacutesenteacutes sommairement neacutecessitent un meacutecanisme drsquoaccegraves

drsquoaccumulation pour qursquoils produisent lrsquoeffet escompteacute pour lrsquoindividu agrave savoir lrsquoameacutelioration

de sa position dan la compeacutetition sociale Ce meacutecanisme est le capital social

23 Deacutefinition du capital social chez BOURDIEUP

Le capital social deacutesigne pour BOURDIEU lrsquoensemble des ressources actuelles ou

potentielles qui sont lieacutees agrave la possession drsquoun reacuteseau durable de relations plus ou moins

institutionnaliseacutees dinterconnaissance et dinter reconnaissance ou en dautres termes agrave

lappartenance agrave un groupe comme ensemble dagents [hellip] unis par des liaisons permanentes et

utiles 474 Cette deacutefinition pose en quelque sort une condition pour consideacuterer les relations

comme un capital Non seulement il doit exister une relation mais ces relation doivent ecirctres

profitable crsquoest agrave dire porteuses ou potentiellement porteuses de ressources (mateacuterielles

financiegraveres symbolique ou culturelles) Cette profitabiliteacute des liens donne au capital social une

valeur lieacutee agrave la preacutesence de ressources reacuteticulaires utiles ou potentiellement utiles pour

lrsquoindividu475 Cette valeur eacuteclaire les modaliteacutes drsquoappreacuteciation du capital social degraves lors qursquoil est

possible drsquoestimer le volume du capital social que possegravede un agent particulier gracircce agrave

lrsquoobservation de leacutetendue du reacuteseau des liaisons quil peut effectivement mobiliser et du volume

du capital (eacuteconomique culturel ou symbolique) posseacutedeacute en propre par les agent avec qui il est n

relation Par ailleurs la valeur de ce capital change avec le temps agrave mesure que lrsquoeacutetendu de ce

reacuteseau change En effet dans lrsquoarticle qursquoil consacre au capital social BOURDIEU insiste aussi

sur le caractegravere dynamique de ce capital car Lrsquoexistence drsquoun reacuteseau de liaisons nrsquoest pas un

donneacute naturel [hellip] constitueacute une fois pour toutes mais le produit du travail drsquoinstauration et

drsquoentretien qui est neacutecessaire pour produire et reproduire des liaisons durables et utiles propres

agrave procurer des profits mateacuteriels ou symboliques476 Les agents pour maintenir et ameacuteliorer leur

position doivent fournir des efforts dans entendu dans le sens drsquoun investissement afin

drsquoactualiser le potentiel de ressources preacutesent dans leur reacuteseau relationnel477 Une autre

caracteacuteristique est releveacutee par Bourdieu qui a trait agrave la convertibiliteacute du capital social en drsquoautres

formes de capital Comme lrsquoillustre SIRVENN si un parent ou un ami vous demande de

lrsquoargent et que vous consentez agrave lrsquoaider il transforme son capital social en capital eacuteconomique

473 Idemp 57 474BOURDIEUP le capital social note provisoire in Actes de la recherche en sciences sociales 1980 Volume 31 Numeacutero1 pp 2-3 475 LEVESQUE M et WHITE D Le concept de capital social et ses usages Lien social et Politiques ndeg 41 1999 p 23-33p28 476 Idem p2 477 LVESQUEM et WHITEDibid p28

141

(dans sa forme la plus liquide De mecircme si cet ami ou parent en eacutechange vous permet

drsquoacceacuteder agrave un contrat de qualification dans son entreprise vous transformez votre capital

social en capital humain478 La convertibiliteacute du capital social qui srsquoopegravere dans le groupe ou

dans la classe sociale produit des sentiments drsquoobligation et de reacuteciprociteacute qui constituent le

fondement de la solidariteacute qui rend cette convertibiliteacute possible

Ce qursquoon pourrait retenir de lrsquoapproche de Bourdieu est que Le capital social est

principalement un actif individuel dans son utilisation et intentionnel dans sa formation dans

la mesure ougrave il implique des activiteacutes de maintien et drsquoamplification des liens pour assurer la

fonction de laquo multiplicateur raquo du capital social des autres type de capitaux Drsquoautres auteurs ont

tenteacute de consolider la construction theacuteorique du concept mais dans des perspectives plus

collective

3 Le capital social comme un actif collectif lrsquoapproche de COLEMAN James

Crsquoest dans un sens leacutegegraverement479 diffeacuterent que COLEMAN James deacuteveloppe dans la fin des

anneacutees 1980 sa conception du capital social A travers un article publieacute en 1988 laquo social capital

in the creation of human capital raquo cet auteur introduit dans lrsquoagenda de la recherche dans

diffeacuterentes disciplines comme la sociologie lrsquoeacuteconomie et lrsquoanthropologie la neacutecessiteacute de

porter un nouveau regard sur ce pheacutenomegravene La nouveauteacute avec COLEMANJ crsquoest la mise en

relief de la dimension collective du capital social Ce dernier nrsquoest plus un bien individuel

comme on lrsquoa vue avec BOURDIEUP mais un actif qui sous certaines conditions peut produire

des beacuteneacutefices eacuteconomiques et non eacuteconomiques agrave lrsquoeacutechelle drsquoune socieacuteteacute480 Pour arriver agrave une

deacutefinition du capital social cet auteur srsquoest servi du capital social comme drsquoun instrument

permettant de transcender lrsquoanalyse micro et macro en placcedilant lrsquoacteur et sa capaciteacute agrave faire

des choix dans sa deacutefinition Selon lui les individus font des choix en eacutetant guideacutes par leur

propre inteacuterecirct De ces choix reacutesultent des actions et des relations entre les individus qui

conduisent agrave la construction de relations durables qui font agrave la fois office de structures sociales

et de ressources pour lrsquoindividu Il introduit alors la notion de reacuteciprociteacute qui conduit vers le

capital social481

478 SIRVENN capital social et deacuteveloppement quelques eacuteleacutements drsquoanalyse document de travail Ndeg 57 2001 Centre drsquorsquoeacuteconomiie du deacuteveloppement Universiteacute MontesquieumdashBordeaux pp 1-30p7 wwwgedu-bordeaux4frceddt57pdf 479 Avec BOURDIEUP Colemanj partage la mecircme vision sur lrsquoaspect individuel 480 COLEMANJ social capital in the creation of human capital The American Journal of Sociology Vol 94 Supplement Organizations and Institutions Sociological and Economic Approaches to the Analysis of Social Structure 1988 pp S95-S120 P S 100 481 DESCHENAUX F et LAFLAMME C laquo Reacuteseau social et capital social une distinction conceptuelle neacutecessaire illustreacutee agrave lrsquoaide drsquoune enquecircte sur lrsquoinsertion professionnelle de jeunes Queacutebeacutecois raquo SociologieS [En ligne] Theacuteories et recherches mis en

ligne le 02 juin 2009 httpjournalsopeneditionorgsociologies2902 consulteacute le 12092013 pp1-16p3

142

Cet auteur commence sa reacuteflexion en citant les travaux qui ont mis en exergue le rocircle de

certaines proprieacuteteacute du systegraveme social comme les relations personnelles les normes dans lrsquoactiviteacute

eacuteconomique puisque crsquoest dans ce champs que leur impact est le plus visible Il commence avec

le courant de la nouvelle eacuteconomie institutionnelle et particuliegraverement les travaux de

WILIAMSONO sur le rocircle des institutions (la firme le marcheacute) dans lrsquoorganisation de

lrsquoactiviteacute eacuteconomique Il srsquoappui eacutegalement sur les contributions de BEN-PORATHY qui a mis

en relief dan sa theacuteorie F-connections la fonction que pouvait remplir des relations de types

familiales et amicales dans le systegraveme drsquoeacutechange Les contributions de GRANOWETTERM sur

le concept de lrsquoencastrement (embeddedness) qui constituent pour COLEMAN un autre

argument pour justifier lrsquoimportance de lrsquoeacutetude de la fonction de lrsquoorganisation sociale dans les

activiteacutes humaines

31 Le capital social selon lrsquoapproche de COLEMANJ

Cet auteur deacutefini le capital social de la maniegravere suivante le capital social est deacutefinie par sa

fonction il nrsquoest pas seulement une seule entiteacute mais une varieacuteteacute drsquoentiteacutes qui ont deux

caracteacuteristiques communes elles relegravevent toute de la structure sociale et facilitent certaines

actions des acteurs ndash personnes ou une communauteacute- qui participent dans cette structure

Comme drsquoautres formes de capital notamment l capital physique le capital social est productif

dan le sens ougrave il permet aux personnes drsquoatteindre certain buts ougrave il nrsquoest pas possibles de les

atteindre en lrsquoabsence de ce capital482 Mais cette analogie que fait lrsquoauteur avec le capital

physique nrsquoest pas tout agrave fait complegravete Comme le soulignait PONTHIEUXS le capital social

srsquoil ressemble (en tout cas selon Coleman) aux autres laquo capitaux raquo srsquoen diffeacuterencie en mecircme

temps par son mode de formation laquo Unlike other forms of capital social capital inheres in the

structure of relations between persons and among persons raquo Crsquoest effectivement une diffeacuterence

importante par rapport agrave la notion de capital physique ou de capital humain avec lesquels

Coleman veut eacutetablir lrsquoanalogie car lrsquoapproche eacuteconomique usuelle du capital nrsquoen fait pas une

chose inheacuterente agrave un environnement mais une chose reacutesultant de la deacutecision de renoncer au

preacutesent dans le but preacutecis drsquoobtenir un beacuteneacutefice dans le futur Or chez Coleman le capital social

ne reacutesulte pas drsquoune telle deacutecision laquo most forms of social capital are created or destroyed as by-

products of other activities raquo (p S118) le capital social nrsquoest donc pas produit crsquoest plutocirct qursquoil

se produit agrave lrsquooccasion drsquoautres activiteacutes Au sens eacuteconomique il srsquoagit donc non drsquoun capital

mais drsquoune externaliteacute Et le fait que cette externaliteacute en facilitant les actions des individus

puisse avoir des effets beacuteneacutefiques nrsquoen fait pas pour autant un capital483

482 COLEMANJ op ct p S98 483 PONTHIEUXS op ct p 4

143

Mais en substance i existe eux eacuteleacutements semble se deacutegager de cette deacutefinition tout drsquoabor le

capital social a une valeur degraves lors qursquoil produit des effets positif pour ceux qui sont impliquer

dans la structure sociale Par structure sociale il faudrait comprendre tous les eacuteleacutements comme

le reacuteseau social les normes sociales set les valeurs qui organisent et contraignent lrsquoaction des

individus Le second eacuteleacutement est que les beacuteneacutefices peuvent ecirctre obtenus par lrsquoindividu qui est

dans le reacuteseau social que de individus qui ne s le sont pas agrave travers notamment Pour

COLEMANJ le capital social revecirct de trois formes fondamentales484

a Des obligations et des attentes agrave la fois d u degreacute de confiance qursquoaccorde les

individus agrave leur environnement social

A ce titre Coleman cite lrsquoexemple suivant pour justifier cette firme capital social 485 Si A fait

quelques chose (un servie) pour B et fait confiance agrave ce dernier pour que dan le future ce

services sera en cas de besoins rendu Cette relation eacutetabli des attentes de A envers B et en

mecircme temps une obligation ressenti par B pour rendre le service Cette obligation peut ecirctre

repreacutesenteacutee comme une sorte de dette (creacutedit slip) Si A accumule une multitude de ces creacutedits

avec les personnes dont il est en relations agrave ce moment on pourrait faire une analogie direct avec

le capita financier (utilisation de ressources financiegraveres pour geacuteneacuterer et accumuler un capital

argent) Cette accumulation repose fondamentalement sur la confiance en lrsquoabsence de laquelle

ces relations ne peuvent produire lrsquoeffet escompteacute

b La capaciteacute de circulation de lrsquoinformation au sein de la structure sociale

c Les normes qui reacutegissent els comportements individuels et les sanctions qui les

accompagnent pour leur respect et leur reproduction

32 Capital social comme un bien priveacute mais extensible agrave la communauteacute

On pourrait deacuteduire de ces trois formes la nature individuelle du capital social et

lrsquoimportance de la confiance dans la formation de ce type de capital Crsquoest drsquoailleurs cette

condition que COLEMANP deacutesigne les reacuteseaux fermeacutes et denses comme les plus porteurs de

capital social En effet James Coleman (1988) avance ainsi que la laquo fermeture raquo relationnelle

est favorable agrave lrsquoeacutelaboration des normes et agrave la creacuteation drsquoun fort degreacute de confiance

interpersonnelle Mais cela nrsquoempecircche pas J Coleman de souligner son caractegravere drsquoexternaliteacute

de lrsquoaction individuelle les individus creacuteent du capital social sans le vouloir et beacuteneacuteficient drsquoun

capital qursquoils nrsquoont pas creacuteeacute486hellip

484 COLEMANJ op ct p S98 485 COLEMANJ op ct p S 102 486 PERRET B 17 De la valeur des structures sociales capital ou patrimoine in Antoine bevort et al le capital social la deacutecouverte | laquo recherchesMauss raquo 2006 pp 293-314 p 296

144

Les travaux sur la capital social qui se sont succeacuteder apregraves COLEMANJ ont connu une

autre direction notamment la recherche de la transition de lrsquoapproche individuelle vers une

conception macro social qui pourrait conceptualiser son rocircle agrave lrsquoeacutechelle drsquoune socieacuteteacute Cette

conception devenait possible aves les travaux de PUTNAMR

4 le capital social selon lrsquoapproche de PUTNAMR

A lrsquoorigine PUTNAMR applique une conception collective du capital social et joint

ainsi COLEMANJ dans lrsquoideacutee des externaliteacutes positives qui peuvent intervenir dans une

structure sociale Mais il se trouve qursquoavec PUTNAMR cette dimension publique (par

opposition agrave priveacutee crsquoest-agrave-dire individuelle) du capital social est encore accentueacutee

La deacutefinition qursquoapporte PUTNAM P du concept de capital social est essentiellement fondeacutee

sur les reacutesultats de plusieurs recherches empiriques La premiegravere engageacutee dans les anneacutees 1970

et dont les reacutesultats sont publieacutees dans un livre laquo Making democracy work raquo (1993) srsquointeacuteressait

aux performances institutionnelles des 20 reacutegions administratives italiennes De la comparaison

de ces reacutegions se deacutegage un bilan sans ambiguiumlteacute il y a des reacutegions -plutocirct au Nord- ougrave les

gouvernement locaux sont stables fiables reacuteactifs et efficaces pour la plus grande satisfaction

de leurs administreacutes Et il y a des reacutegions -plutocirct au Sud- ougrave crsquoest tout le contraire Et cette

diffeacuterence ne srsquoexplique ni par des diffeacuterences de richesse de tendance politique de

deacutemographie ou de geacuteographie487 Pour PUTNAM cette diffeacuterences est du au stock de capital

social existent dans les deux reacutegions Les reacutegions qui jouissaient drsquoune tradition drsquoengagement

collectif srsquoeacutetait enrichi davantage nous avions deacutecouvert agrave notre grand eacutetonnement que ce

pheacutenomegravene de connectiviteacute civile eacutetait un eacuteleacutement cleacute pour expliquer le meilleur rendement de

certaines institutions mais aussi au moins partiellement des niveaux diffeacuterencieacutes de bien ecirctre

eacuteconomique488 Aux Eacutetats-Unis Robert PUTNAM consacre un ouvrage laquo Bowling Alone

Americarsquos declining social capital raquo en 1995 Ce livre consacreacute agrave la baisse du capital social

(diminution intergeacuteneacuterationnelle de la participation civique des ameacutericains) agrave partir des anneacutees

1950 agrave ses causes possibles agrave ses conseacutequences et aux remegravedes que lrsquoon peut y apporter le

point de deacutepart de la carriegravere du capital social et lrsquoarticle auquel se reacutefegravere presque toute la

litteacuterature des cinq anneacutees qui suivront489

Sur la base de ses recherches empiriques PUTNAMP deacutefinie le capital social comme

les aspects de la vie collective qui rendent la communauteacute plus productive soit la participation

487

PONTHIEUXS Le concept de capital social analyse critique Insee - Division laquo Conditions de vie des meacutenages raquo

Contribution au 10egraveme Colloque de lrsquoACN Paris 21-23 janvier 2004 pp1-25p 6 488 PUTNAM RD Le deacuteclin du capital social aux Eacutetats-Unis Lien social et Politiques Ndeg 41 1999 pp 13-22 p14 489 PONTHIEUXS idem p 6

145

la confiance et la reacuteciprociteacute490 Ces caracteacuteristiques de lrsquoorganisation sociale comme facilitent

la coordination et la coopeacuteration pour un beacuteneacutefice mutuel491 Pour PUTANMP le reacuteseau social

sont certes le reacutecipient dans le quel se produit le capital social mais ils sont insuffisants il

faudrait u certain niveau de confiance qui fait produire les effets positifs des relations sociales

ADLER PAULS KWON S ndashW reacutesument bien cette condition Putnams (1993) assertion that

the sources of social capital lie not only in networks but also in norms and trust Leana and Van

Buren tap the same intuition in arguing that the sources of organizational social capital lie in

trust and associability-the willingness and ability of individuals to define collective goals that

are then enacted collectively492

Avec ces trois auteurs Nous venons de voir deux dimensions qui revoient respectivement

agrave une conception individuelle et collective du capital social et ougrave le reacuteseau social apparait comme

le concept noyaux dure autour duquel gravites les autres aspects de lrsquoorganisation sociale comme

les normes la confiance qui font fonctionner ce reacuteseau social pour produire un effets positifs pour

lrsquoindividu et la communauteacute Certains auteurs toute en reconnaissante la diversiteacute de ces

approches ont tenteacute a drsquoapporter des deacutefinitions que lrsquoon pourrait qualifier drsquointeacutegratrices

pouvant reacuteconcilier pleurs facettes de ce concept Parmi les auteurs inteacutegrateurs NAHAPIETJ et

GOSHALS sont particuliegraverement reconnue En deacutepit du fait que ce concept a commenceacute avec

les sociologues ces auteurs illustrent parfaitement lrsquoadeacutequation et la porteacutee de ce concept avec

lrsquoeacutetude drsquoun grand nombre de pheacutenomegravenes sociaux ne relevant pas exclusivement drsquoune

interpreacutetation sociologique 493 Comme le soulignait PAURELR laquo Nahapiet et Ghoshal se

sont atteleacutes avec grand meacuterite agrave ce deacutefi transcommunautaire dans un article paru dans

lrsquoAcademy of Management Review publieacute en 1998 dans lequel ils interrogent le rocircle du capital

social dans la creacuteation de capital intellectuel ces auteurs propose donc une deacutefinition relevant

du champ du management qui est parmi les usiteacutes da les recherche actuelles

490 PUTNAM RD idem p14 491 Citeacute par ADLER PAULS KWON S ndashW Social Capital Prospects for A New Concept Academy oi Management Bevievi

2002 Vol 27 Ndeg 1 2002pp17-40 p21 492 ADLER PAULS KWON S ndashW p 25 493 NAHAPIETJ et GOSHALS P 243

146

5 Le capital social en management la vision inteacutegratrice de NAHAPIETJ et

GOSHALS

La deacutefinition que proposent ces auteurs est la suivante le capital social deacutesigne la

somme des ressources actuelles et potentielles encastreacutees au sein du reacuteseau de relations posseacutedeacute

par un individu ou un groupe social disponible agrave travers lui et retireacutee de ce reacuteseau raquo Cette

vision deacutepasse donc la stricte approche individuelle ou collective du capital social et par

ailleurs laquo comprend agrave la fois le reacuteseau et les actifs qui peuvent en ecirctre retireacutes raquo Les auteurs

insistent donc autant sur la ressource qui peut ecirctre obtenue par le biais de la structure que sur la

structure elle-mecircme celle-ci eacutetant en soi une ressource494

Consideacutereacutees comme des ressources que veacutehicules les reacuteseaux relationnels le capital

social revecirct selon ces auteurs trois attribues interdeacutependants une dimension structurelle

cognitive et relationnelle

51 Les dimensions fondamentales du capital social

Le scheacutema suivant montre lrsquoarticulation que projettent ces auteurs entre ces trois dimension du

capital social toute en les consideacuterant comme des variables explicatives dans la creacuteation du

capital intellectuel dans une organisation Cette relation de causaliteacute entre le capital social et

capital intellectuelle se fonde su lrsquohypothegravese que la formation et lrsquoeacutechange des connaissances est

un processus social complexe et qursquoune grande parties des connaissances qui ont une valeur (de

par leur impact sur lrsquoatteinte des objectifs individuels ou organisationnels) sont

fondamentalement encastreacute dans une structure social495 Ce capital constitue pour ces auteurs

la somme des connaissances et des capaciteacutes drsquoaccumuler des connaissances drsquoune entiteacute

comme un individu (professionals practices) une organisation ou une communauteacute Cette

deacutefinition rejoint la deacutefinition du capital humain qui concerne lrsquoacquisition des connaissances

des talents et des capaciteacutes qui permettent agrave un individu drsquoagir efficacement496

494 GEINDRE S DUSSUC B op ctp 31 495 NAHAPIETJ et GOSHALS op ct p 250 496 NAHAPIETJ et GOSHALS op ct p 245

147

Figure24 Les trois dimensions du capital social selon NAHAPIETJ et GOSHALS 1998

Source NAHAPIETJ et GOSHALS Social capital intellectual capital and organizational advantage p 251

a La dimension structurelle du capital social

La dimension structurelle vise agrave capturer la structure du reacuteseau de relations entres les acteurs

Selon NAHAPIET et GOSHAL la dimension structurelle se compose de paliers facettes dont

les principales se rattache agrave identifier la preacutesence ou lrsquoabsence de lien entre les acteurs

lrsquoappropriation de ces liens et la configuration de reacuteseau proprement dit agrave travers notamment

des proprieacuteteacutes comme la densiteacute la taille la hieacuterarchie des liens compose nt le reacuteseau497

Cette dimension est importante dans la mesure ougrave cette structure agit avant et pendant le

processus drsquoaction des individus Elle deacutefinit les conditions de transfert des informations498 la

qualiteacute et la quantiteacute des informations qui transitent et peut ecirctre accessible dans ce reacuteseau et par

497 PATUREL R RICHOMME-HUET Katia DE FREYMAN J op ct p 7 498 COLEMANJ op ct p S98

148

ces deux influences la structure agit comme le soulignait BOLINO et al sur lrsquoorientation des

actions de lrsquoindividu dans un sens conformes aux inteacuterecircts de chaque participant dans le cette

structure499

b La dimension cognitive du capital social

Cette dimension revoit aux ressources fournissant une repreacutesentation partageacutee et un systegraveme de

repreacutesentations entre les acteurs Cela peut ecirctre un langage partageacute des codes des histoires ou

expeacuteriences communes500 Ce partage de repreacutesentation facilite agrave lrsquoaccegraves agrave des individus et

indirectement aux ressources s laquo connaissances raquo et informationnelle qursquoils possegravedent chose qui

serait difficile de faire si les code de conduite et les langages sont diffeacuterents 501 En effet comme

le fait soulignait MOSCOVICIS les repreacutesentations sociales permettent aux individus de

srsquoapproprier de nouvelles ideacutees et de nouvelles connaissances ideacutees et en plus de cette fonction

instrumentale elles jouent aussi le rocircle de creacuteation de nouveaux liens et aident les gens agrave

communiquer agrave se diriger dans leur environnement et agrave agir502 De ce fait les repreacutesentations

sont des anteacuteceacutedents qui engendrent des attitudes des opinions et des comportements qui

conditionnent le processus drsquoaction des individus pour plus drsquoefficience et drsquoefficaciteacute503

c La dimension relationnelle du capital social

Cette dimension concernent la qualiteacute des relatons que les acteurs ont deacuteveloppeacute entre a eux

Selon les mecircmes auteurs cette dimension se caracteacuterise selon le niveau de confiance de

perceptions drsquoobligations partageacutees et lrsquoidentiteacute commune Lorsqursquoon parcourt les recherches

empiriques on ne peut manquer de constater la forte association que font les chercheurs entre

capital social et la confiance comme une composante importante Certain auteurs comme

FUKUYAMAF (1995) font dailleurs de la confiance le fondement du capital social504

Aussi les eacuteconomistes par exemples se sont inteacuteresseacutes agrave la notion de confiance aux normes

dont lrsquoessence est lucidement reacutesumeacutee par DASGUPTA (1999) Dans une telle aventure les

eacuteconomistes considegraverent que la confiance et les normes sont geacuteneacutereacutees de faccedilon endogegravene agrave

499 BOLINO MC TURNLEY WH amp BLOODGOOD JM laquo Citizenship behaviour and the creation of social capital in organizations raquo Academy of Management Review Vol 27 Ndeg4 2002pp 505-522p 515 500ARREGLE JL VERY P amp RAYTCHEVA S (2000) ndash laquoCapital Social et avantages des firmes familiales proposition drsquoun modegravele inteacutegrateur raquo Actes de la IXegraveme Confeacuterence de lrsquoAssociation Internationale de Management Strateacutegique Montpellier 24 25 et 26 mai p10 501 NAHAPIETJ et GOSHALS op ct p 254 502 Citeacute par PATUREL R RICHOMME-HUET Katia DE FREYMAN J op ct p 8 503 PATUREL R RICHOMME-HUET Katia DE FREYMAN J op ct p 8 504 CALLOIS J ndashM Capital social et deacuteveloppement eacuteconomique local Pour une application aux espaces ruraux franccedilais Revue drsquoEacuteconomie Reacutegionale amp Urbaine raquoNdeg 42004 pp 551 ndash 577p 556

149

travers des transactions eacuteconomiques reacutepeacuteteacutees (par exemple KANDORI 1992 GREIF 1994)

Ils repreacutesentent des modegraveles drsquoeacutequilibre du comportement eacuteconomique des agents rationnels505

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale FUKUYAMAF deacutefinie la confiance comme les attentes qui se

constituent agrave lrsquointeacuterieur drsquoune communauteacute reacutegie par un comportement reacutegulier honnecircte et

coopeacuteratif fondeacute sur des normes habituellement partageacutees de la part des autres membres de

cette communauteacute506 Au niveau individuel la confiance constitue une anticipation sur le fait

que les attentes des partenaires ne seront pas deacuteccedilues Crsquoest une probabiliteacute que lrsquoun nrsquoabusera

pas de lrsquoautre et qursquoil entreprendra les actions deacutesirables pour la relation507 Les sources de la

confiance sont tout ce qui peut retreindre les comportements opportuniteacutes des partenaires La

seconde conception suggegravere que la confiance est une croyance vis-agrave-vis drsquoautrui Avoir

confiance en quelqursquoun crsquoest croire qursquoil peut et veut agir de faccedilon positive Cette croyance

repose sur un argument technique qui lie la confiance aux compeacutetences et agrave la creacutedibiliteacute des

partenaires agrave reacutealiser la tacircche mas aussi sur lrsquohonnecircteteacute et la bonne volonteacute des partenaires

Dans le domaine de la gestion la confiance nrsquoest pas toujours un signe ou un facteur qui

nrsquoentraine pas neacutecessairement une performance aussi bien individuelle qursquoorganisationnelle

Parmi les eacutetudes qui sont les plus citeacute agrave ce titre les travaux de UZZIB ont clairement montreacute les

imites de la cofinance en contexte de gestion Cet auteurs a eacutetudieacute les relations entre des

producteurs de vecirctements et leurs sous-traitants dans un quartier ceacutelegravebre de confection agrave new

York aux au Etat Unies Le but de cette recherche est de montrer srsquoil existe une diffeacuterence entre

les relations marchandes (avec les sous traitants) qui sont impersonnelles et ne neacutecessitent

pas un degreacute eacuteleveacute de confiances et des relations encastreacutees qui de par leur caractegravere reacutepeacutetitif

favorisent la confiance Les reacutesultats de lrsquoenquecircte permettent agrave lrsquoauteur de conclure que les

relations de confiances ne sont pas toujours les plus efficients Les entreprises qui arrivent agrave

creacuteer un mixte de relation marchandes et de confiance sont les plus performantes Par contre les

entreprises ougrave les relations avec les sous-traitants sont fondeacutees exclusivement sur la confiance

mutuelle sont les moins performantes dans la mesure ces relations ne favorisent pas une

adaptation de lrsquoentreprise dans des situations instables et contraignantes elles sont par contre

efficaces dans des situations stables et routiniegraveres508 Comme le soulignait GRANOWETTER

ces liens enferment les firmes dans ces relations et peuvent inhiber les capaciteacutes drsquoadaptation

helliphelliphellip Ainsi il existe une forme drsquoeacutequilibre optimal entre les diffeacuterents types de liens et les

505 AOKI M le capital social laquo individuel raquo les reacuteseaux laquo sociaux raquo et leurs liens avec le jeu eacuteconomique Revue deacuteconomie du deacuteveloppement Vol 24Ndeg 42010pp97 ndash 119p 99 506 Citeacute par PATUREL R RICHOMME-HUET Katia DE FREYMAN J op ct p 8 et 9 507 DONADAC NOGATCHEWSKYG La confiance dans les relations interentreprises Une revue des recherches quantitatives Revue franccedilaise de gestion Ndeg 1752007 pp111-124 p112 508 UZZIB The sources and consequence of embeddedness on economic performance of organization American sociological

review Vol 61 issue 4 1996 pp674- 698p 693

150

firmes qui atteignent cet eacutequilibre ont une probabiliteacute plus importante de survie dans des

conditions de marcheacute Changeantes509

Cette confiance a des reacutepercutions diffeacuterentes sur les comportements des individus mais ce

qui inteacuteresse le plus NAHAPIETJ et GOSHALS crsquoest le lien entre lrsquoexistence de cette

confiance et le deacuteveloppement des connaissances et des capaciteacutes individuelles de les obtenir

Lrsquoapproche deacuteveloppeacutee de ces auteurs eacuteclaires de maniegravere significative ce qui doit ecirctre

examineacute dans le capital social notamment lorsqursquoil srsquoagit drsquoune recherche empirique Toutes les

dimensions que nous venons de citer sont inter relieacutees est srsquoinfluencent mutuellement mais la

dimension structurelle est la plus fondamentale car les aspects cognitifs et relationnelle agissent

et fonctionnent gracircce et dans la structure du capital social Les normes de comportement les

valeurs se partages agrave travers les liens interpersonnels la connaissance produit ses effets positifs

gracircce au scheacutema de relations qui se creacuteer entre les personnes En drsquoautres termes la chose la

plus importante est les relations qui lient les personnes qui leur permettent drsquointeragir et de creacuteer

un capital social cest-agrave-dire la possibiliteacute drsquoextraire les ressources pour atteindre leur

objectif510 Crsquoest pourquoi la dimension qui nous inteacuteresse particuliegraverement est la composante

structurelle du capital social qui renvoie aux caracteacuteristiques et aux effets du reacuteseau social dans

les activiteacutes des individus

Lrsquoobjet de la section suivante sera drsquoexaminer le concept de reacuteseau social et son usage

dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat

509 GRANOVETTER M lrsquoinfluence de la structure sociale sur les activiteacutes eacuteconomiques Sociologies pratiques Ndeg 132006 pp9-36p 26 510 NAHAPIETJ et GOSHALS op ct p 260

151

Section 2 le reacuteseau social individuel eacuteleacutements de deacutefinition et de description

Le reacuteseau social est un concept qui a eacuteteacute deacuteveloppeacute dans la sociologie Lrsquousage qui y est fait

dans cette discipline se reacutesume dans le postulat selon lequel la position dans une structure

sociale influence les attitudes les comportements et les reacutesultats qursquoun acteur obtient ou peut

obtenir agrave travers lrsquooccupation de cette postions511 Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat la

recherche principalement empirique a montreacute que ce nrsquoest pas tout les reacuteseaux qui peuvent

ecirctre favorable agrave lrsquoindividu notamment lorsqursquoil srsquoagit dans lrsquoengagement et la reacuteussite du

processus entrepreneurial Lrsquoutilisation freacutequente du terme reacuteseau dans le champ social et en

particulier dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat nous oblige agrave preacuteciser le sens de ce terme

Degraves lors on pourrait srsquointerrogeait sur ce qursquoest ce qursquoun reacuteseau social quelles sont les

caracteacuteristiques qui sont importantes Crsquoest des questions essentielles pour comprendre son

influence sur les activiteacutes drsquoun individu Les reacuteponses agrave ces questions feront lrsquoobjet de cette

section

1 Deacutefinition du reacuteseau social

Dans le terme reacuteseau social il y a le mot reacuteseau qui signifie selon la deacutefinition officielle un

Ensemble organiseacute dont les eacuteleacutements deacutependant dun centre sont reacutepartis en divers points512

Dans les dictionnaires anglophones le reacuteseau deacutesigne A usually informally

interconnected group or association of persons An interconnected or interrelated

chain group or system513 ou bien A group of people who exchange information and

contacts for professional or social purposes514

Lorsqursquoon ajoute lrsquoadjectif ldquosocialrdquo le reacuteseau se deacutefinie comme un ensemble drsquoindividus unis

par des relations sociales freacutequentes qui les constitue en communauteacute515 Vue de cet angle le

reacuteseau social est une sous cateacutegorie de reacuteseaux dans lesquels les individus sont unis par des liens

sociaux La deacutefinition donneacutee par ZUCKERMANEW ajoute que le reacuteseau nrsquoest pas composeacute

seulement drsquoindividus mais drsquoautres entiteacutes peuvent etres prises en consideacuteration Pour cet

auteur le reacuteseau social est un ensemble de nœuds ( nodes ) et les scheacutema de relation existantes

entre ces nœuds 516 Dans le domaine de lrsquoeacuteconomie comme dans le management les auteurs

511 STUARTTE0 SERENSONO Chapter10 Social network and entrepreneurship dans The handbook of entrepreneurship p 211-228p 211 512 Larouss httpwwwlaroussefrdictionnairesfrancaisrC3A9seau68585 513 httpswwwmerriam-webstercomdictionarynetwork 514 httpsenoxforddictionariescomdefinitionnetwork 515 Ferrary p 163 516 ZUCKERMANEW On networks and markets bey rauch ans casella eds journal of economic literature Vol XLI 2003 pp

545-565p 546

152

retiennent geacuteneacuteralement deux type de nœud Ce dernier peut concerner un humain ou une

collectiviteacute drsquohumain en drsquoautres termes ils peuvent ecirctre des personnes ou une organisation

une entreprise par exemple517 Drsquoautre types de nœuds peuvent aussi ecirctres prises en

consideacuteration un pays une industrie une innovation etc518

Le scheacutema suivant donne une repreacutesentation simplifieacutee e ce qursquoest un reacuteseau

Figure 25 Preacutesentation simplifieacute drsquoun reacuteseau social

Source auteur

Pour comprendre les conseacutequences du reacuteseau social cest-agrave-dire les influences que peut avoir

lrsquooccupation drsquoune position dans le scheacutema de relations notamment sur la performance pour

ceux qui y participent il faudrait au preacutealable cerner lrsquoobjet qui est observeacute dans ce dans

lrsquoanalyse A ce titre la majoriteacute des recherches empiriques adopte une approche qui repose sur

deux consideacuterations meacutethodologiques La premiegravere est que dans lrsquoanalyse il nrsquoexiste aucun

moyen de savoir par avance comment les scheacutemas de relation sont constitueacutes cest-agrave-dire

comment se font les combinaisons de relation Elle tente de trouver des reacutegulariteacutes de

comportement et les relations (entre personnes) qui preacutesentent ces reacutegulariteacutes En drsquoautres

termes il srsquoagit drsquoanalyser les relations gracircce agrave quoi il est possible de deacutegager un type de lien

qui soit pertinent a posteacuteriori et comprendre ainsi comment ce lien produit des effets positifs ou

bien neacutegatifs sur les comportements individuels519 La seconde consideacuteration porte sur lrsquoobjet

qui est observeacute dans le reacuteseau Les analyses se sont baseacutees en majoriteacute sur une approche

eacutegocentrique du reacuteseau social520 qui consiste agrave consideacuterer lrsquoensemble des relations qui

entourent un nœud particulier une personne une entiteacute etc Selon cette approche les relations

qui sont prise en compte sont de type dyadiques cest-agrave-dire qui lient deux personnes une

517 ZUCKERMANEW op ct p 546 518 ZUCKERMANEW op ct p 547 519 DEGENNEA FORSEM les reacuteseaux sociaux une analyse structural en sociologie ARMAND COLIN Eds 1994288 pages p7 520 STUARTTE0 SERENSONO op ct p 213

Nœud

Nœud -Personnes -Organisation

lien

Nœud Scheacutema qui nait

des nœuds et leurs relations

153

personne avec une organisation ou entre deux organisations521 Crsquoest cette position que nous

adopterons dans le reste de cette section Ce qui nous inteacuteresse le plus ce sont les caracteacuteristiques

du reacuteseau de lrsquoindividu consideacutereacute comme objet principal drsquoobservation

2 Caracteacuteristiques drsquoun reacuteseau social

Plusieurs eacuteleacutements peuvent ecirctre utiliseacutes pour caracteacuteriser un reacuteseau social individuel

nous mettons lrsquoaccent sur le contenue eacuteconomique ou social des relations la forces des liens

et la redondance dans le reacuteseau social

21 reacuteseau social et reacuteseau eacuteconomique

Le lien entre le reacuteseau social et le reacuteseau eacuteconomique a eacuteteacute envisageacute dans la sociologie ndash

eacuteconomique qui postule le rocircle des reacuteseaux sociaux dans la coordination marchande des

agents Les liens sociaux interviennent dans la circulation de lrsquoinformation et leur densiteacute

favorise lrsquoeacutemergence de normes sociales qui contribuent agrave la reacutegulation des eacutechanges

eacuteconomiques522 La question qui se pose est de savoir comment diffeacuterencier les liens qui sont

directement impliqueacutes dans lrsquoeacutechange eacuteconomique et les liens qui sont indeacutependants de cet

eacutechange et de quelle maniegravere ces deux types de liens peuvent coexister En drsquoautres termes

comme diffeacuterencier un reacuteseau social drsquoun reacuteseau socioeacuteconomique

FERRARYM et PESQUEUXY ont eacutelaboreacute une matrice qui integravegre deux paramegravetres essentiels

pour rendre compte de la diffeacuterence entre un reacuteseau social pur et un reacuteseau eacuteconomique le

niveau se socialisation psychologique et la socialisation eacuteconomiques

Figure 26 Reacuteseau social et reacuteseau eacuteconomique selon la nature de la socialisation

Lrsquoeacutechange nrsquoest pas socialiseacute il existe

une indiffeacuterence total au partenaire

Ex achat de journal achat sur internet

achat de matiegravere premiegravere

marcheacute

Lrsquoeacutechange est psycho-sociologiquement

socialiseacute mais indiffeacuterence eacuteconomique

total au partenaire

Ex parent amis associations

Reacuteseau social

Lrsquoeacutechange est eacuteconomiquement

socialiseacute mais indiffeacuterence

psychosociale au partenaire

Ex meacutedecin coiffeur avocat

Reacuteseau eacuteconomique

Lrsquoeacutechange est eacuteconomiquement et psycho-

sociologiquement socialiseacute

Ex les membres drsquoune famille ou des

amis geacuterant la mecircme entreprise un ami

banquier qui fait un precirct

Reacuteseau socio eacuteconomique

Source FERRARYM PESQEUXY lrsquoorganisation en reacuteseau mythes et reacutealiteacutes p161

521 DEGENNEA FORSEM op ct p 7 522 FERRARY M Dynamique des reacuteseaux sociaux et strateacutegies drsquoencastrement social Revue deacuteconomie industrielle Ndeg129-

130 1er et 2egraveme trimestres 2010 pp171-202 p171

Socialisation psychosociologique

- +

Socialisation

Economique

+

-

154

Apregraves avoir exposeacute ce qui peut diffeacuterencier les deux type de reacuteseaux il faudrait examiner de

plus pregraves ce qui se passe dans un reacuteseau eacuteconomique et identifie les proprieacuteteacute fondamentales

Pour FERRAYM et PESQUEUXY il existe trois critegraveres pour qursquoun reacuteseau eacuteconomique se

forme lrsquointerdeacutependance des agents la proximiteacute geacuteographique et la temporaliteacute des relations

sociales

a lrsquointerdeacutependance des agents

Pour que les individus eacutechangent il faut qursquoils perccediloivent un inteacuterecirct une utiliteacute agrave eacutechanger Cet

inteacuterecirct se manifeste dans le fait que chaque individu deacutetient une ressources qursquoil est precirct eacute

eacutechanger et que les autres souhaitent acqueacuterir De ce fait la premiegravere condition drsquoexistence du

reacuteseau eacuteconomique est la compleacutementariteacute de ressources deacutetenues par ses membres

interdeacutependants523 Lrsquoexemple que lrsquoon pourrait citer est celui des financements informels qui

se pratiquent dans le cadre des business Angel Ces derniers sont deacutefinis comme des

investissements effectueacutes par un individu dans une entreprise creacuteeacutee et posseacutedeacutee par les autres524

MASONCM les deacutefinit aussi comme une personne qui a une grande valeur pour les autres par

le fait qursquoil investit ses propres ressources financiegraveres drsquoune activiteacute eacuteconomique ou une

entreprise et dont il nlsquoa aucun lien familial ave les proprieacutetaires et qui apregraves avoir fait cet

investissement devient actif dans la gestion de lrsquoentreprise comme eacutetant par exemple un

conseiller ou un membre proche de la direction 525rdquo

De ce fait les agents eacuteconomiques se constituent en reacuteseaux eacuteconomiques pour optimiser leurs

ressources individuelles et dans ce cas nrsquoest admis dans le reacuteseau qursquoun deacutetenteur drsquoune

ressource526

Le cas qui est geacuteneacuteralement citeacute ici est les reacuteseaux informels qui se cristallisent dans la

Silicone Valley entre des individus deacutetenant des ressources et des compeacutetences dans diffeacuterents

domaines (avocats comptables conseillers) les banquiers les business Angel le capital risque

etc Chacun deacutetient une ressource qui a une valeur pour les autres notamment lorsqursquoils se

reacuteunissent agrave lrsquooccasion srsquoagit drsquoun projet drsquoentreprise

Cet exemple comme le suggegravere certains eacuteconomistes montre que le reacuteseau eacuteconomique peut

ecirctre repreacutesenteacute comme un graphe dans lequel des nœuds (individu organisation ) sont lieacutes par

des connexion non dirigeacutees crsquoest a dire que les flux de ressources et drsquoinfirmation interviennent

523 FERRARYM PESQEUXY lrsquoorganisation en reacuteseau mythes et reacutealiteacutes 2004 PUF 294 pages pp 153 524 70 p 460 525 Notre traduction selon la deacutefinition de MASONCM Public policy support for the informal venture capital market in Europe a critical review International Small Business Journal vol 27 2009 issue 5p 536-556 A high net worth individual acting alone or in a formal or informal syndicate who invests his or her own money directly in an unquoted business in which there is no family connection and who after making the investment generally takes an active involvement in the business for example as an advisor or member of the board of directorsrdquo 526 FERRARYM PESQEUXY opct p153

155

dans les deux sens de lrsquoindividu ( du nœud ) et vers( lrsquoindividus) Le fait qursquoelles sont non

dirigeacutees suppose qursquoelle enferme une potentialiteacute en matiegravere de reacuteciprociteacute dans lrsquoeacutechange

Cette derniegravere ne peut donc eacutemerger que lorsque les individus acceptent drsquoy faire partie527

b la temporaliteacute de la relation drsquoeacutechange dans le reacuteseau eacuteconomique

Lrsquoinscription de la relation drsquoeacutechange dans la temporaliteacute deacutesigne le fait que les interactions se

font selon une logique de jeux agrave coups reacutepeacuteteacutes entre les mecircmes agents et non dan une

transaction unique telle que la postule la theacuteorie micro eacuteconomie neacuteoclassique La permanence

de la relation permet de reacuteduire les coucircts lieacutes agrave lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation car elle permet comme le

soulignaient FERRARYM et PESQEUXY lrsquoapprentissage social mutuel des acteurs528 Cet

apprentissage augmente les capaciteacutes des individus agrave anticiper et agrave deacutetecter les comportements

fiables eacutemanant des autres et donc de reacuteduire lrsquoaleacutea moral lors de lrsquoeacutechange Cette anticipation

fait que plus lrsquoagent acceptera de fournir les informations au cours de la relation plus pourra

beacuteneacuteficier en retour agrave de nouvelles opportuniteacutes des informations et des ressources favorables

agrave atteinte de ses objectifs Il existe ainsi une sorte drsquoeacuteconomie dans les moyens de controcircle des

comportements des autres gracircce agrave lrsquoapprentissage social

c La proximiteacute geacuteographique des agents dans le reacuteseau eacuteconomique

Le titre preacuteceacutedant a expliciteacute lrsquoorganisation du reacuteseau eacuteconomique dan le temps le reacuteseau

eacuteconomique srsquoorganise aussi dans lrsquoespace drsquoougrave le terme laquo geacuteographiqueraquo En terme simple

La Proximiteacute Geacuteographique est avant tout une affaire de distance Dans son acception la plus

simple il srsquoagit du nombre de megravetres ou de kilomegravetres qui seacuteparent deux entiteacutes La Proximiteacute

Geacuteographique est neutre dans son essence529 Ce sont les activiteacutes et les perceptions humaines

qui vont conditionner lrsquoimpact positif ou neacutegatif et lui confeacuterer ainsi une certaine utiliteacute

Crsquoest la maniegravere dont srsquoen emparent les acteurs qui est importante Ainsi le fait que deux

entreprises se trouvent localiseacutees agrave une faible distance peut ecirctre ou non source drsquointeractions

ces deux entiteacutes peuvent aussi bien rester indiffeacuterentes qursquoentrer en contact et lrsquoon parle alors de

mobilisation des potentialiteacutes de la Proximiteacute Geacuteographique Mais cette mobilisation peut

conduire agrave des reacutesultats diffeacuterents selon les actions entreprises530

De ce fait la proximiteacute geacuteographique deacutesigne le rapprochement dans lrsquoespace physique des

agents qui sen lieacutes dans un reacuteseau eacuteconomique Ce rapprochement favorise la qualiteacute des

relations interpersonnelles puisque il reacuteduit certain coucircts lieacutes agrave lrsquoeacutechange de lrsquoinformation au

527 JACKSONMO WATTS A The Evolution of Social and Economic Networks Journal of Economic Theory Ndeg106200 pp 265ndash295 p266 528 FERRARYM PESQEUXY opct p156 529 TORRE A Jalons pour une analyse dynamique des proximiteacutes Revue drsquoEacuteconomie Reacutegionale amp Urbaine Ndeg 32010 pp409 - 437p 413 530 Idem p 414

156

controcircle lorsque par exemple un fournisseur est installeacute dans la mecircme zone geacuteographique

qursquoun client il a la possibiliteacute de visiter ce dernier drsquoavoir les nouvelles au sen s de feed back

sur la qualiteacute de son produit et drsquoun autre coteacute le client aura la possibiliteacute de visiter son

fournisseur drsquoecirctre en mesure drsquoeacutevaluer le seacuterieux les meacutethodes de travail et la qualiteacute de la

gestion chez le fournisseur Ces capaciteacutes seront relativement difficiles agrave reacutealiser dans le cas

de lrsquoeacuteloignement geacuteographique entre ces deux cocontractants

Cependant la proximiteacute geacuteographique nrsquoest qursquoune dimension de la proximiteacute car selon cette

proximiteacute peut concerner drsquoautres dimensions que le seul aspect physique GROSSETTI M et

BOUBA-OLGAO par exemple distingue agrave travers une revue de la litteacuterature sur la notion de

proximiteacute deux types qursquoils appellent la proximiteacute de ressources et la proximiteacute de coordination

- La proximiteacute de ressources

Les ressources pour lrsquoindividu sont certes utiles lorsqursquoelles sont mobiliseacutees activement

mais aussi elles constituent une contrainte par les limitations qursquoelles donnent agrave son action Elle

est aussi un enjeu puisqursquoelle fait lrsquoobjet de recherches drsquoappropriation par les acteurs531

Geacuteneacuteralement on distingue deux types de ressources lorsqursquoelles sont abordeacutees dans le cadre des

reacuteseaux eacuteconomiques de production les ressources mateacuterielles et les ressources cognitives

Proximiteacute mateacuterielle les individus sont semblables ou compleacutementaires sous le rapport des

ressources dont ils disposent (patrimoines revenus diplocircmes statuts sociaux etc) Mecircme si

elle a eacuteteacute conccedilue par opposition agrave la proximiteacute dans lrsquoespace (il y a des liens entre les deux types

de proximiteacute qui se retrouvent dans les contrastes socio-spatiaux Exemple de compleacutementariteacute

les riches habitants des reacutesidences fermeacutees de Rio de Janeiro et leurs serviteurs qui reacutesident agrave

proximiteacute

Figure 27 Proximiteacute spatiale et proximiteacute de ressources

Source BOUBA-OLGAO GROSSETTI M Socio-eacuteconomie de proximiteacute p 9

531 BOUBA-OLGAO GROSSETTI M Socio-eacuteconomie de proximiteacute Revue drsquoEacuteconomie Reacutegionale amp Urbaine Ndeg

32008pp311-328p 7

157

Proximiteacute cognitive elle renvoie agrave lrsquoideacutee que dans un reacuteseau eacuteconomique les individus

enferment en eux certaines variables comme la langue les valeurs les normes des routines

des conventions ou drsquoune maniegravere syntheacutetique toutes choses que lrsquoon peut rassembler sous le

terme de laquo ressources cognitives raquo Ces ressource ont la principale fonction drsquoorienter les

comportements de lrsquointeacuterieur Certain individus possegravedent les mecircmes ressources cognitives il

existe donc une similariteacute dans leur preacutesence dans le reacuteseau mais aussi elles peuvent ecirctre

distribueacutees drsquoune maniegravere heacuteteacuterogegravene assurant ainsi une fonction de compleacutementariteacute Cette

proximiteacute concerne donc ce qui se passe dans la tecircte des acteurs et qui se concreacutetisent dans la

reacutealiteacute par des actions et des discours La proximiteacute cognitive nrsquoest pas neutre par rapport agrave une

proximiteacute spatiale dans la mesure elles peuvent mecircme se conjuguer crsquoest le cas par exemple

dans les districts industriels ou les milieux innovateurs Le fait que lrsquoon soit proche en termes

cognitifs facilitera ndash argument souvent repris dans la litteacuterature ndash la circulation des

connaissances532

- La proximiteacute de coordination

la coordination des activiteacutes eacuteconomique dans un reacuteseau eacuteconomique peut relever soit de

lrsquoentreprise consideacutereacutee comme une organisation centraliseacutee et reacuteguleacutee par lrsquoautoriteacute) du marcheacute

qui regroupes les agents ayant des ressources de meacutediation deacutecentraliseacute dont la reacutegulation se fait

pas les prix ou drsquoune forme hybride qui est la coopeacuteration qui constitue un dispositif de

meacutediation deacutecentraliseacute reacuteguleacute par le plan533 Avec comme eacuteleacutements de diffeacuterenciation essentiels

le caractegravere centraliseacute ou deacutecentraliseacute de la deacutecision drsquoune part et lrsquoeacutepaisseur institutionnelle

drsquoautre part lrsquoeacutepaisseur institutionnelle du marcheacute est faible celle de la coopeacuteration est plus

importante534

22 La force des liens dans un reacuteseau social

La force des liens qui unissent les individus dans un reacuteseau est un concept deacuteveloppeacute par

GRANOWETTERM dans le but des anneacutees 1970 Cet auteur cherchait agrave articuler les

interactions microsociales et les pheacutenomegravenes macro sociaux Au cœur de son analyse se trouve

la distinction ecirctre les liens faibles et liens forts La force des liens est le reacutesultat drsquoune

combinaison de la quantiteacute de temps de lrsquointensiteacute eacutemotionnelle de lrsquointimiteacute (confiance

mutuelle) et des services reacuteciproques qui caracteacuterisent ce lien535 En fonction de lrsquointensiteacute de ses

paramegravetres le lien sera qualifieacute de fort faible ou absent En faisant cette distinction lrsquoauteur

532 BOUBA-OLGAO GROSSETTI M p 8 533 BOUBA-OLGAO GROSSETTI M p 10 534 BOUBA-OLGAO GROSSETTI M p 11 535 GRANOWETTERM The strenght of weak ties Amaerican journal of sociologie Vol 78Ndeg 6 1973 pp 1360+1380p 1368

158

tentait drsquoidentifier lrsquoefficaciteacute relative de chaque type de lien notamment dans la sphegravere

eacuteconomique Dans u article fondateur intituleacute la forces des liens faibles GRANOWETTER

M deacutemontre agrave travers une enquecircte sur les processus drsquoobtention drsquoun emploi que les liens

faibles sont les plus efficaces pour obtenir un emploi le plus satisfaisant pour les travailleurs

Lrsquoauteur justifie cette hypothegravese de la maniegravere suivante la plupart des marcheacutes reacuteels

du travail les reacuteseaux sociaux jouent un rocircle central Les employeurs et les travailleurs

potentiels preacutefegraverent apprendre les uns des autres agrave travers des sources drsquoinformation

personnelles dans lesquelles ils ont confiance Il y a davantage drsquoinformations qui circulent

entre les individus agrave travers des liens faibles qursquoagrave travers des liens forts Parce que nos amis

proches tendent agrave ecirctre dans les mecircmes cercles sociaux que nous alors les informations qursquoils

reccediloivent correspondent freacutequemment avec celles que nous connaissons deacutejagrave Et cela en deacutepit du

fait que les relation forte (amis famille ) sont motiveacutes agrave fournir des informations mais comme

le souligner GRANOWETTERM la structure sociale peut ecirctre plus deacuteterminante que la

motivation Cela est lrsquoun des aspects de ce que jrsquoai appeleacute laquo la force des liens faibles536 De ce

fait les relation faibles jouent un rocircle de liaison entre des reacuteseaux qui ne sont pas connecteacutes

Ce pheacutenomegravene se produit en partie parce que nos relations nous sont typiquement moins

semblables que nos amis proches et en partie parce qursquoils passent moins de temps avec nous

Comme ils appartiennent agrave des cercles diffeacuterents des nocirctres ils nous connectent agrave un monde plus

large537

23 Les liens faibles comme un pont pour acceacuteder agrave drsquoautres reacuteseaux

Lrsquoillustration suivant permet de comprendre le rocircle des liens faibles dans la mise en relation du

groupe qui ne sont pas homogegravenes du point de vue de leur contenu contenue Supposant que des

liens forts unissent A et B drsquoune part et A et C drsquoautre part Il y a une forte chance que B et C se

connaissent La force de ces liens rendent ainsi le groupe coheacuterent et homogegravene car ses membre

partagent les mecircmes habitudes Le scheacutema suivant montre le reacuteseau qui peut naitre de ce type

lien

Figure 28 Un reacuteseau de liens forts

Source auteur selon lrsquoexemple donneacute par DEGENNEA FORSEM p 129

536 GRANOVETTER M lrsquoinfluence de la structure sociale sur les activiteacutes eacuteconomiques p 14 537 GRANOVETTER M lrsquoinfluence de la structure sociale sur les activiteacutes eacuteconomiques p 14

A

B C

159

Supposant maintenant qursquoil y a deux x groupes du mecircme genre que le premier mais cette fois ci

ils sont lieacutes par un lien faible comme le montre le scheacutema al suivant ce liens ( 1-B) assure le

rocircle drsquoun PONT entre deux groupes qui peuvent ne pas ecirctre homogegravenes donc potentiellement

porteur de nouvelle ideacutees information opportuniteacute etc

Figure 29 Le lien faible comme un pont entre plusieurs reacuteseaux

Source auteur selon lrsquoexemple donneacute par DEGENNEA FORSEM p 129

Lrsquoefficaciteacute de la relation ( 1-B) est drsquo offrir la passibiliteacute aux individus se trouvant dans lrsquoun

des deux reacuteseau drsquoatteindre lrsquoautre reacuteseau Ceci est plus vrai lorsque les deux groupes sont de

grande taille Le lien faible perme drsquoeacuteconomiser les efforts La deuxiegraveme fonction qui est capital

est que ce pont assure une liaison informationnelle entre les deux groupes drsquoougrave lrsquoimportance des

liens faibles

Cet argument a des implications au niveau macro-social Si tous les liens forts drsquoune mecircme

personne se connaissent alors ils forment un groupe tregraves soudeacutee Les individus sont alors

connecteacutes aux autres groupes par lrsquointermeacutediaire de leurs liens faibles plutocirct qursquoagrave travers leurs

Liens forts Cela implique que les liens faibles deacuteterminent lrsquoeacutetendue de la diffusion de

lrsquoinformation dans des structures sociales de grandes tailles En prenant lrsquohypothegravese de

lrsquoefficaciteacute des liens faibles BURT Ronald deacuteveloppa une autre theacuteorie qui donna avec des

eacutetudes empiriques un autre creacutedit aux conclusions de GRANOWETTERC

3 Les trous structuraux dans le reacuteseau social

Cette notion de trou structural a eacuteteacute deacuteveloppeacutee par BURT Ronald qui en 1992 publia un

ouvrage qursquoil consacre agrave cette notion the structural holes the social structure of competition

Le point de deacutepart pour cet auteur se situe dans lrsquoargument selon le quel si le capital social

est lrsquoensemble des ressources qui peuvent ecirctre accessible gracircce agrave la possession drsquoun reacuteseau

social ce denier doit comporter certaines caracteacuteristiques qui favorisent cette accessibiliteacute

Autrement dit certaines proprieacuteteacutes doivent ter preacutesentes dans le reacuteseau social qui produise un

capital social538 Cette proprieacuteteacute la reacutesume cet auteur dans la notion de trou structural Deacutejagrave avec

lrsquoadjectif laquo structural raquo signifie qursquoil srsquoagit drsquoune proprieacuteteacute de la structure du reacuteseau social

538 LINN BURTR Social capital theory and research Walter de Gruyter Inc2001 333 pagesp31

A

B C

2

3 1

Lien faible

160

cest-agrave-dire du scheacutema globale des relations qui unissent les individus Pour faire une

deacutemonstration scientifique de cette hypothegravese lrsquoauteur choisi la performance des managers

(ceux qui se trouvent dans le sommet de lrsquoorganisation selon ses propos) qui est lieacute agrave la nature

de leur reacuteseau social Compleacutementaires539

Pour BURTR les reacuteseaux denses ont toutes les chances de transmettre des informations

redondantes et plutocirct banales Ce sont au contraire les liens faibles non redondants qui

apportent le plus dinformation La creacuteation et lentretien de liens sociaux eacutetant coucircteux un

reacuteseau personnel ideacuteal du point de vue de laccegraves agrave des informations comprendra donc plutocirct des

liens tregraves diversifieacutes non connecteacutes entre eux donnant accegraves agrave de nouvelles informations

dinformation deacutepart de cette theacuteorie est lrsquohypothegravese selon laquelle la performance des individus

( il prend lrsquoexemple des manager drsquoentreprise) est lieacute

31 Deacutefinition drsquoun trou structural

Pour expliciter cette notion nous empruntons lrsquoexemple illustratif de DEGENNEA et

FORSEM qui nous semble assez claire Si un individu a besoin drsquoun certains nombre

drsquoinformation pour atteindre un certain nombre de but et ces informations sont deacutetenues par

certains membres de son reacuteseau Pour les acqueacuterir il devra investir au moins en temps dans

certaines relations le cout drsquoacquisition n nrsquoest pas nul la structure du reacuteseau qursquoil possegravede va

entrainer don des rendement (valeur information sur le cout de lrsquoinformation) sensiblement

diffeacuterents540 Pour illustre cette diffeacuterence donnant lrsquoexemple de deux ego crsquoest a dir deux

individu qui possegravedent les deux reacuteseaux suivant

Figure30 Les trous structuraux dans le reacuteseau social

Reacuteseau 1 Reacuteseau 2

Source auteur selon lrsquoexemple donneacute par DEGENNEA FORSEM p138

539 CALLOIS J ndashM Capital social et deacuteveloppement eacuteconomique local Pour une application aux espaces ruraux franccedilais Revue drsquoeacuteconomie Reacutegionale amp Urbaine Ndeg4 2004pp 551-577p 555 540 DEGENNEA FORSEM opct p 137

A

C

B

Ego

A

C

B

Ego

161

Dans le reacuteseau1 il nrsquoy a aucune relation entre A B et C Dans le second reacuteseau tous les contacts

drsquoego sont lieacutes entre eux Cependant dans ce reacuteseau la relation avec A eacutetant donneacutee les

relations avec B et C sont redondantes par ce que pour que lrsquoeacutego joint B ou C il peut tout aussi

utiliser le chemin ego-A-C ou ego-A-B agrave partir du moment ougrave ils se connaissent tous (B et C)

tous Il existe donc entre B et C un trou structural En plus dans ce reacuteseau il y de grandes

chances pour ego drsquoacceacuteder agrave des informations nouvelles posseacutedeacutees par les trois composantes B

C et A dans la mesure ougrave ils ne se connaissent pas Dans le reacuteseau1 il nrsquoy pas de contact

redondant puisque pour joindre un de ses contact lrsquoego ne peut utiliser que la relation qui le lie

avec la personne qursquoil veut joindre

Deux contacts sont redondants lorsquils procurent les mecircmes beacuteneacutefices en information Les

trous structuraux sont les vides entre contacts non redondants Selon cet auteur le trou est un

tampon tel un isolant dans un circuit eacutelectrique Deux contacts seacutepareacutes par un trou procurent

des beacuteneacutefices de reacuteseau qui se cumulent plus quils ne se reacutepegravetent541

32 Lrsquoimpact des trous structuraux sue la performance individuelle

Le problegraveme des trous structuraux se pose se pose au niveau de la qualiteacute et la circulation de

lrsquoinformation Comme le soulignait BURT R en eacutevoquant la performance des managers Ces

derniers dans leurs taches quotidiennes expriment de grand besoins en informations Ceci est

surtout le cas dans les organisations contemporaines qui seacuteloignent du modegravele bureaucratique

en reacuteduisant le nombre de niveaux de controcircle formel et en les remplaccedilants par un controcircle

informel neacutegocieacute Ce changement signifie que les directeurs ne peuvent plus sappuyer autant

quauparavant sur des instructions venues den haut Ils sont plus que jamais les auteurs de leur

propre travail dans des entreprises qui doivent ecirctre capables danticiper et de sadapter agrave des

changements de marcheacute et de besoins en production

Ces managers espegraverent donc tirer des beacuteneacutefices informationnels agrave travers leurs relations

Les beacuteneacutefices en information concernent laccegraves la synchronisation et les renvois dopportuniteacutes

Le reacuteseau filtre dirige concentre et leacutegitime linformation reccedilue Les renvois dopportuniteacutes

permettent aux inteacuterecircts du directeur decirctre repreacutesenteacutes de maniegravere positive au bon moment et au

bon endroit

541 BURTRLe capital social les trous structuraux et lentrepreneur Revue franccedilaise de sociologie Vol 36Ndeg 41995 pp 599-

628p 602

162

Lrsquoauteur conclu que les reacuteseaux domineacutes qui possegravedent cette caracteacuteristique des trous

structuraux est le plus efficient Cet auteur considegravere que la coheacutesion qui caracteacuterise les

reacuteseaux domineacutes par les liens forts (famille groupe drsquoamis) est un indicateur de redondance des

contacts fortement connecteacutes les uns aux autres apportent vraisemblablement les mecircmes

informations procurant ainsi les mecircmes beacuteneacutefices Leacutequivalence structurale est un autre

indicateur des contacts qui indeacutependamment des relations quils ont entre eux relient le

directeur aux mecircmes tierces parties ont les mecircmes sources dinformation et procurent les mecircmes

beacuteneacutefices542

32 Trous structuraux et efficaciteacute individuelle un lien non lineacuteaire

Certains auteurs comme DEGENNEA et FORSEM relativisent les reacutesultats de BURTR et

considegraverent que lrsquoefficaciteacute drsquoun reacuteseau que lrsquoon pourrait approcher par exemple par le

rendement qursquoil procure en matiegravere drsquoobtention de lrsquoinformation nrsquoest pas lineacuteaire Crsquoest-agrave-dire

que cette efficaciteacute nrsquoest pas fonction de lrsquoaugmentation du nombre de trous structuraux ou la

diminution des contacts redondants La raison est que parfois le reacuteseau a besoins de produire de

la redondance de lrsquoinformation pour qursquoelle ne perde pas de sa valeur Elle se reacutepegravete chez les

individus et se conserve pour ne pas se deacuteteacuterioreacute a cause notamment des bruit qui affectent

cette information543 Ces auteurs considegraverent en effet que lrsquoefficaciteacute consiste moins agrave

maximiser les trous structuraux qursquoagrave trouver un eacutequilibre entre nombres de relations redondantes

et non redondantes544

De ce qui preacuteceacutedent nous avions tenteacute de preacutesenter trois caracteacuteristiques du reacuteseau social et leur

importance dans la conduite des activiteacutes des individus les trous structuraux les liens faibles l et

la preacutesence dans un reacuteseau eacuteconomique Il est question agrave preacutesent de discuter lrsquousage qui a eacuteteacute

fait de la notion de reacuteseau dans le domaine d e lrsquoentrepreneuriat

4 Processus entrepreneurial et reacuteseau social de lrsquoentrepreneur

Le processus entrepreneurial est un pheacutenomegravene complexe et multidimensionnel Les premiegraveres

recherches dans ce domaine ont commenceacute avec lrsquoeacutecole des traits de personnaliteacute les travaux se

sont inteacuteresseacutes aux caracteacuteristiques psychologiques de lrsquoentrepreneur La faiblesse des reacutesultats

en termes de deacutefinition drsquoun profil type des entrepreneurs a provoqueacute lrsquoeacutemergence de nouvelles

questions de recherches qui tentent depuis de deacutepasser la vision appliqueacutee agrave lrsquoentrepreneur

542 BURTR Le capital social les trous structuraux et lentrepreneur Revue franccedilaise de sociologie Vol 36Ndeg 41995 pp 599-628p 602 543 DEGENNEA FORSEM op ct p 139 544 DEGENNEA FORSEM op ct p 140

163

comme un individu isoleacute et agrave lrsquoentrepreneuriat comme pheacutenomegravene isoleacute de son contexte Cela a

conduit les chercheurs agrave examiner les causes et les conseacutequences de lrsquoencastrement social dans

le processus entrepreneurial545

Les premiegraveres recherches qui ont introduit la notion de reacuteseau social dans le domaine de

lrsquoentrepreneuriat sont BIRLEY S dans un article publieacute en 1985 laquo the rocircle of social network

in the entrepreneurial process raquo et ALDRICHH et ZIMMERH dont lrsquoarticle publieacute en 1986

laquo Entrepreneurship through social network raquo devient une reacutefeacuterence pour de nombreux travaux

de recherche qui sont venus par la suite En effet depuis ses publications le reacuteseau social est de

venu un instrument dans lrsquoanalyse de la creacuteation et le deacuteveloppement de nouvelles entreprises

41 La position du reacuteseau social dans la recherche

Dans une revue de la litteacuterature parmi les plus deacutetailles HOANGH ANTONCIC B ont

retenu lrsquoexistence de deux types de recherche sur le reacuteseau social de lrsquoentrepreneur La

premiegravere considegravere le reacuteseau social comme une variable indeacutependante Ces recherches tente d

comprendre comment drsquoanalyser lrsquoinfluence le processus entrepreneurial et ses reacutesultats La

deuxiegraveme type de recherches considegravere le reacuteseau social comme une variable deacutependante Le

chercheurs examinent lrsquoinfluence du processus entrepreneurial sur la dynamique d u reacuteseau

social des entrepreneurs546

411 Le reacuteseau social comme une variable indeacutependante

Le pheacutenomegravene agrave expliquer dans ce genre de recherche est le processus entrepreneurial

appreacutehendeacute comme un reacutesultat comme la creacuteation drsquoune entreprise lrsquoinnovation ou de maniegravere

geacuteneacuterale lrsquoexploitation effective drsquoune opportuniteacute de marcheacute Lrsquohypothegravese centrale qui guide la

majoriteacute des travaux est que la position de lrsquoindividu dans une structure social (un reacuteseau de

relation) a des conseacutequences sur ces reacutesultats547 lrsquoentrepreneur peut en theacuteorie atteindre un

certain nombre de ressources comme lrsquoinformation des opportuniteacutes et des ressources Ces

ressources sont externes incorporeacute dans les relations et que les entrepreneurs ne controcirclent

pas548 Globalement les recherches ne distinguent pas entre le reacuteseau de lrsquoentrepreneur du

reacuteseau d lrsquoentreprise

Les recherches ont utiliseacute une varieacuteteacute de mesure de la structure du reacuteseau social en relation avec

le processus entrepreneurial HOANGH ANTONCIC B remarquaient lrsquoexistence de trois

545 HOANGH ANTONCIC B Network-based research in entrepreneurship A critical review Journal of Business Venturing Ndeg18 2003 pp165ndash187p 167 546 Idem p 167 547 JACK S ROSEM Tracing the Historical Foundations of Social Networks in Entrepreneurship Research conference paper ISBE 2009 pp1-14p 4 548 JARILLO JC lsquoEntrepreneurship and growth the strategic use of external resourcesrsquo Journal of Business Venturingvol 4

Ndeg21989 pp 133-147p 137

164

grands type d e mesure qui peuvent ecirctre identifieacutees la taille du reacuteseau social mesureacute la par le

nombre d e liens directs posseacutedeacute par lrsquoentrepreneur consideacutereacute comme lrsquoacteur focal Selon ce

type de mesure le volume global des ressources que peut obtenir lrsquoindividu suggeacutereacute par

hypothegravese comme correacutelativement lieacute agrave la taille du reacuteseau social Lrsquousage de la taille du reacuteseau

appreacutehende donc lrsquoeacutetendu des ressources qui peuvent ecirctre accessible au niveau individuel

La force des relations (lien faible liens forts) constitue aussi une maniegravere de mesurer les

caracteacuteristiques structurelles du reacuteseau social mais cette fois ci pour cerner la diversiteacute des

ressources De faccedilon compleacutementaire a la force des liens les trous structuraux qui constituent

un meacutecanisme pour acceacuteder a un reacuteseau plus large que le reacuteseau domestique ( priveacute) qui peut ter

moins doteacute en nouvelle information et en nouvelle opportuniteacutes

412 Les caracteacuteristiques structurelles du reacuteseau social dans cette thegravese

Deux caracteacuteristiques seront retenues comme identifiant la structure du reacuteseau social de

lrsquoentrepreneur la possession drsquoun lien faible et la preacutesence la preacutesence dans un reacuteseau socio

eacuteconomique Le premier type de lien va concerner la connaissance drsquoun entrepreneur eacutetabli

Autrement nous consideacuterons que le fait de connaitre un entrepreneur actif dans le marcheacute

constitue une relation dyadique qui rempli les conditions drsquoun lien faible telle que nous lrsquoavions

preacutesenteacute dans les titres preacuteceacutedents (les paramegravetres de GRANOWETTREM identifiant la force

des liens) Pour la seconde caracteacuteristique il srsquoagit de la participation dans le financement drsquoun

autre entrepreneur Ces deux types de liens sont sur le plan empirique des liens pouvant ecirctre

utiles pour reacuteussite et la preacutesence dans le processus entrepreneurial

a Connaitre un autre entrepreneur

Il est plausible de consideacuterer que ce type de relation comme un lien faible il est diffeacuterent drsquoune

connaissance de types familiale ( les parent les amis ) mais aussi comme un contact pouvant

permettre drsquoacer agrave drsquoautre reacuteseaux ( un pont ) porteurs de ressources diversifieacutees ( fournisseur

client etc) Dans la litteacuterature theacuteorique relative au reacuteseau social entrepreneruial ce type de

lien est consideacutereacute aussi comme un modegravele de rocircle (a role model)549 Ce dernier est deacutefini par

SHAPIRO et al comme role model is a common reference to individuals who set examples to

beemulated by others and who may stimulate or inspire other individuals to make certain

(career) decisions and achieve certain goals550 En terme simple un modegravele de rocircle est une

personne qui de par ses caracteacuteristiques personnelle (ex reacuteussite professionnelle) ses activiteacutes

549 Dans les dictionnaires le modele de role est deacutefinie comme A role model is someone who other individuals aspire to be like

either in the present or in the future A role model may be someone who you know and interact with on a regular basis or may be someone who youve never met such as a celebrity httpwwwbusinessdictionarycomdefinitionrole-modelhtml 550 Citeacute par BOSMA N et al Entrepreneurship and Role Models Journal of Economic Psychology Vol 33 Ndeg 2 2012pp

165

peut ecirctre consideacutereacute comme un exemple agrave imiter La preacutesence de ce type de lien dans le reacuteseau

individuelle peut ecirctre favorable agrave lrsquoaction des entrepreneurs agrave leur perception des risques des

opportuniteacutes et agrave lrsquoexposition agrave de nouvelles connaissances Crsquoest en ces termes que WEBER

EU MILLIMAN RA reacutesument lrsquoimportance de ce type de relation The positive impact of

knowing an entrepreneur might be explained by the fact that role models and being part of

networks reduce ambiguity and provide information for new entrepreneurs551 Sur le plan

empirique plusieurs recherches ont mis en exergue lrsquoimpact de ce type de lien sur lrsquoactiviteacute

entrepreneuriale notamment au niveau agreacutegeacute Parmi les eacutetudes les plus significatives

BOSMAN et MINITIM ont montraient dans lrsquoanalyse des donneacutees internationales de GEM (

2002) Ces auteurs concluent que ce type de relation constitue une dimension importante du

capital social de lrsquoentrepreneur Clearly knowing other entrepreneurs is not only a perceptual

variable In addition to its contribution to the subjective perception that an individual forms

about entrepreneurship it may be also considered as an indicator of social capital In the

context of this paper howeverthe latter is captured in the third group of variables552

b La preacutesence dans un reacuteseau informel de financement

La participation dans le financement drsquoune autre entreprise suppose que lrsquoindividu soit preacutesent

dans u reacuteseau de socio eacuteconomique tel que deacutefini preacuteceacutedemment La raison est que la deacutecision

de financer les autres est une deacutecision drsquoinvestissement qui selon ces auteurs doit remplir trois

condition pour la consideacuterer comme telle 1) the entrepreneursownership of the idea 2) real

risk in the decision process and 3) the potential for the development of a long-termrelationship

between the parties553 Crsquoest dans cette troisiegraveme condition qursquoapparait la possibiliteacute pour

lrsquoinvestisseur drsquoacceacuteder agrave des reacuteseaux de relations plus ou moins durables et qui peuvent ecirctre

beacuteneacutefiques lorsqursquoil srsquoagit de creacuteer sa propre entreprise Ces beacuteneacutefices peuvent concerner des

connaissances la perception de nouvelles opportuniteacutes eacuteconomiques554 Le scheacutema suivant

reacutesume la nature du reacuteseau social que nous envisageons drsquoanalyse dans cette recherche

551WEBER EU MILLIMAN RA Perceived Risk Attitudes Relating Risk Perception to Risky Choice MANAGEMENT SCIENCEVol 43 No 2 February 1997 pp133-144p 140 552 ARENIUS P MINNITI M Perceptual Variables and Nascent Entrepreneurship Small Business Economics Small Business Economics Ndeg 242005 pp233-247p 245 553 MAXWELL AL et al Business Angel Early Stage Decision Making Journal of Business Venturing Ndeg26 201 pp 212ndash225 p 217

554 Idem p 222

166

Figure 31 Le reacuteseau social de lrsquoentrepreneur dans cette thegravese

Source auteur

A travers ce scheacutema nous venons de preacutesenter la premier composante de note hypothegravese de

recherche qui consiste agrave consideacuterer que la possession drsquoune relation avec un autre entrepreneur

et la contribution dans le financement drsquoautres entreprise ont un lien positif avec la preacutesence

dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial Il reste agrave preacutesent lrsquoidentification des

variables perceptuelles qui sont consideacutereacutees comme jouant un rocircle drsquointermeacutediaire entre le

reacuteseau social et le processus entrepreneurial La section qui suit tente drsquoexpliciter le rocircle de

reacuteseau social dans le deacuteveloppement de la vigilance aux opportuniteacutes de marcheacute des

compeacutetences entrepreneuriales et de la perception du risque entrepreneurial

Capital social individuel

Dimension structurelle Dimension cognitive

Dimension relationnelle

Liens faibles reacuteseau socio eacuteconomique Les trous structuraux

Connaitre un

entrepreneur

Etre un business

Angel

La preacutesence dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus

Entrepreneur potentiel - intention - eacutemergence - survie

167

Section 3 Reacuteseau social individuel et variables perceptuelles

Cette section a pour but drsquoexpliciter le lien entre le reacuteseau social et les trois variables

perceptuelles la reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute les compeacutetences entrepreneuriales

et la perception du risque drsquoeacutechec La litteacuterature qui sera examineacutee reacutesulte des recherches

theacuteoriques et empiriques faites principalement dans trois plusieurs disciplines entrepreneuriat

sociologie et management strateacutegique555 A lrsquoorigine une grande partie de ces recherches

mobilisent la theacuteorie des reacuteseaux sociaux pour examiner la question de la mobilisation du

reacuteseau social pour acceacuteder agrave des ressources Crsquoest par rapport agrave cette question que sera deacuteveloppeacute

le rocircle de meacutediation des variables perceptuelles

1 Le rocircle du reacuteseau social dans la reconnaissance des opportuniteacutes eacuteconomiques

Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat les travaux de recherche qui lieacute le reacuteseau social aux

opportuniteacutes entrepreneuriales parte nt qursquoune question geacuteneacuterique qui se reacutesume comme le

suivant comment lrsquoentrepreneur fait-il pour reconnaitre une opportuniteacute de marcheacute lui

paraissant attractive au point de lrsquoinciter agrave creacuteer une entreprise 556 Cette question srsquointerroge

en fait sur le processus de reconnaissance des opportuniteacutes (opportunity recognition) Crsquoest une

question fondamentale agrave partir du moment ougrave cette activiteacute ne peut se limiter agrave la creacuteation drsquoune

entreprise comme eacutetant un fait deacuteclenchant le processus entrepreneurial SINGH RP et al

considegraverent que la poursuite des occasions de profit accompagne lrsquoentreprise tout a long de son

cycle de vie 557

Nous avions vu dans le chapitre preacuteceacutedent que cette reconnaissance est une capaciteacute de

lrsquoentrepreneur compareacutes au laquo non entrepreneurs raquo qui se manifeste par une vigilance au besoin

du marcheacute agrave la possibiliteacute de trouver un usage alternatif et plus valorisable des ressources

KIRZNERI utilise le terme de vigilance pour conceptualiser cette capaciteacute Selon cet auteur la

vigilance est une sorte de compeacutetences qui permet agrave lrsquoentrepreneur chercher et de localiser les

informations pertinentes sur les opportuniteacutes possibles plutocirct de le fait de disposer drsquoinformation

substantielles sur le marcheacutes558 De ce fait la reconnaissance des opportuniteacutes nrsquoest pas un fait

soudain ougrave lrsquoentrepreneur rencontre soudainement une possibiliteacute de gains que les autre ne la

vois pas mais un processus fait drsquoactiviteacute de recherche et drsquoeacutevaluation des informations sur le

555 HOANG H amp ANTONCIC Bop ct p167 556 CHABAUD D NGIJOLJ La contribution de la theacuteorie des reacuteseaux sociaux agrave la reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute raquo Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise Vol18 Ndeg1 2005 pp 29-46p 31 557 SINGHRP et al opportunity recognition thought social network characteristics of entrepreneurs Frontiers of Entrepreneurship Research Babson Park US Babson College 1999 pp228-241p 241 558 Citeacute par 1p 32

168

fonctionnement du marcheacute (prix fournisseurs clients etc) Crsquoest dans ce processus de recherche

de lrsquoinformation qursquoapparait le rocircle du reacuteseau social

11 Le rocircle reacuteseau social comme la reacutesultante de la rationaliteacute limiteacutee des entrepreneurs

Le problegraveme fondamental de la reconnaissance drsquoopportuniteacute de marcheacute est que lrsquoentrepreneur

ne sait pas agrave priori la nature de lrsquoinformation agrave chercher Si tel eacutetait le cas il ne serait pas

probablement seul agrave pouvoir le faire et le marcheacute aurait deacutejagrave reacutealiseacute lrsquoarbitrage En effet

comme le notaient BRITTAIN JW et FREEMANJH559 lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation nrsquoest pas

uniforme entre les individus seul qui se trouvent doteacute de certaine capaciteacutes et agrave se localiser

dans une position favorable dans un reacuteseau social son capables de reconnaitre et de tirer un

avantage des opportuniteacutes de marcheacute drsquoougrave la question fondamentale suivante comment peut-

on ecirctre agrave la recherche drsquoun objet non clairement deacutefini et dont lrsquoexistence mecircme pose problegraveme

Dans ce sens la proceacutedure de recherche ne peut pas reposer sur la rationaliteacute eacuteconomique

traditionnelle qui effectue un calcul coucirct-beacuteneacutefice en comparant les coucircts lieacutes agrave la recherche

drsquoinformation aux gains attendus par lrsquoobtention drsquoune information plus preacutecise Ce calcul est

quasiment impossible agrave faire agrave cause notamment de lrsquoimperfection de lrsquoinformation et la

capaciteacute cognitive limiteacutees des individus Comme lrsquoindiquent SINGH RP et al No person has

perfect information with which to make choices and decisions individuals experience ldquobounded

rationalityrdquo because they are limited in their ability to process and store information (Simon

1976) An entrepreneurrsquos social network can help expand the boundaries of rationality by

offering access to knowledge and information not possessed by the individual entrepreneur thus

exposing the entrepreneur to new venture ideas and opportunities 560

Parmi les eacutetudes empiriques qui ont mis en relief lrsquoimportance du reacuteseau social dans

lrsquoidentification des opportuniteacutes de marcheacute les travaux de KAICH et GILAD (1991) ont permit

drsquoopeacuterationnaliser le concept de vigilance en identifiant les activiteacutes concregravetes qui contribue agrave la

formation de cette vigilance Dans cette eacutetude ougrave 51 entrepreneurs fondateurs drsquoentreprise et 36

managers de grandes firmes ont eacuteteacute interrogeacutes ces auteurs arrivent agrave la conclusion que la

vigilance entrepreneuriale est fortement correacuteleacutee agrave des actions de types561

ndash la part de temps libre consacreacute agrave la reacuteflexion individuelle en vue drsquoameacuteliorer la marche des

affaires

ndash la quantiteacute et la varieacuteteacute des lectures solitaires qursquoelles concernent ou non Les affaires

ndash la propension agrave orienter les conversations de soireacutee sur des sujets ayant trait aux affaires

559 Citeacute par SINGHRP et al p 228 560 SINGHRP et al op ct p 229 561 CHABAUD D NGIJOLJ op ct p 33 et34

169

ndash la faculteacute de nouer des contacts potentiellement utiles en toutes circonstances (notamment en

engageant la conversation avec des eacutetrangers rencontreacutes lors des deacuteplacements professionnels

dans les trains ou encore les avions)

Comparer aux cadres ces auteurs considegraverent que les entrepreneurs srsquoexposent beaucoup plus

agrave des informations venant de sources tregraves diversifieacutes Cette diffeacuterence se situe notamment dans

la capaciteacute agrave eacutelaborer une repreacutesentation de laction comme reacuteponse agrave un problegraveme qui (ou quil)

se pose

Lentrepreneur confronteacute agrave une incertitude est limiteacute au niveau de la construction de la

repreacutesentation Celle-ci relegraveve davantage dune forme de vision et dintuition La surprise

potentielle est donc dautant plus grande que la vision entrepreneuriale est intuitive et neacutecessite

donc une reacuteduction de leacutecart de connaissances En ce sens la rationaliteacute de lentrepreneur est

surtout proceacutedurale562

12 Structure du reacuteseau social et la reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute

Le titre suggegravere deacutejagrave que le reacuteseau social a des proprieacuteteacutes qui nrsquoagissent diffeacuteremment sur les

capaciteacutes des individus agrave collecter et agrave eacutevaluer les infirmations sur les opportuniteacutes

eacuteconomiques Nous avions vus en effet dans la section preacuteceacutedente les travaux sur les certaines

caracteacuteristiques structurelles du reacuteseau social notamment la force des liens faibles et les trous

structuraux deacuteveloppeacutes respectivement pat GRANOWETTERM et BURTR Crsquoest

principalement ces deux types de liens qui ont eacuteteacute le plus utiliseacutes dans la recherche sur les

processus de reconnaissance des opportuniteacutes

a la force des liens faibles dans la reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute

Il pourrait srsquoagir de voir dans quelle mesure les laquo liens faibles raquo contribuent agrave la recherche

drsquoopportuniteacute GRANOWETERM dans un travail empirique563 qui eacuteteacute agrave lrsquoorigine de sa thegravese

de lrsquoencastrement social des activiteacutes eacuteconomique drsquoemploi montrait comment la recherche

drsquoemploi est faciliteacutee par le fait drsquoavoir des laquorelations raquo des contacts avec des personnes qui

sont dans des reacuteseaux connexes des reacuteseaux habituels Ce type de lien donne accegraves agrave des emplois

emploi plutocirct mieux reacutemuneacutereacute plus satisfaisant que la moyenne et dans lesquels ceux-ci ont

plus tendance agrave rester564

562 FREDERIC C et al Dualiteacute cognitive et organisationnelle de lentreprise le rocircle diffeacuterencieacute du manager et de

lentrepreneur In Revue deacuteconomie industrielle vol 95 2e trimestre 2001 pp 9-22p 17 563 GRANOVETTER M The Strength of Weak Ties raquo American Journal of Sociology Ndeg 78 1973 pp 1360-1380 564 STEINER P Le marcheacute selon la sociologie eacuteconomique Revue europeacuteenne des sciences sociales Tome XLIII 2005 Ndeg 132

pp 31-64

170

Crsquoest parce que les liens faibles permettent drsquoacceacuteder agrave des informations (ici sur des offres

drsquoemplois) posseacutedeacutees dans des reacuteseaux connexes des reacuteseaux habituels des individus Au

contraire des personnes qui eacutevoluent au sein de reacuteseaux relationnels fractionneacutes nrsquoentretenant

pas de liens faibles connecteacutes principalement agrave des liens forts ne parviendront que

difficilement agrave acceacuteder agrave de nouveaux emplois La diffusion de lrsquoinformation mais aussi lrsquoaction

collective seront ainsi influenceacutees par la structure des reacuteseaux la densiteacute des liens et le

cloisonnement entre les reacuteseaux sociaux La recherche sur les opportuniteacutes en entrepreneuriat a

introduit cette hypothegravese pour conceptualiser et eacutevaluer la dualiteacute en termes drsquoinfluence entre

les liens forts et des liens faibles sur la reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute Plusieurs

recherches ont montreacute la supeacuterioriteacute des relations faibles en termes drsquoimpact sur la deacutecouverte

des occasions drsquoaffaires Par ce que les nouvelles informations sont un ingreacutedient crucial pour

lrsquohabiliteacute agrave reconnaitre une opportuniteacute les liens faibles sont plus avantageux que les liens forts

car elles exposent la personne qui les possegravede agrave une varieacuteteacute de donneacutees drsquoexpeacuteriences en tout

les cas beaucoup plus que les reacuteseaux fermeacutes et domineacutes par les liens forts565

Dans une recherche empirique parmi les plus citeacutees SINGH et al ont montreacute dans une enquecircte

interrogeant 308 fondateurs drsquoentreprise de consulting en haute technologie (1994) que les

individus posseacutedant des reacuteseau de grande taille et un nombre eacuteleveacute de liens faible sont ceux

qui arrivent agrave deacutecouvrir de nouvelle ideacutees pour la creacuteation drsquoune entreprise566 Mais il semble

selon des recherches reacutecentes que lrsquoimportance des liens faibles doit ecirctre relativiseacutee en fonction

du contexte culturel Le rocircle des connaissances lointaines et exteacuterieures au cercle familial

deacutepend de la nature individualiste ou collectiviste des cultures Dans leur recherches qui a

compareacute le rocircle du reacuteseau social dans lrsquoidentification des opportuniteacutes au Etats Unies et au

Taiumlwan567 MA R et al ont montreacute que les liens faibles sont neacutegativement correacuteleacutes agrave

lrsquoidentification des opportuniteacutes dans les socieacuteteacutes ou la loyauteacute au groupe prime sur les

comportements individualistes 568

b Les trous structuraux dans le reacuteseau social

BURT R tout en adheacuterant agrave la thegravese de la force des liens faibles permet va preacuteciser

lrsquoanalyse en introduisant le concept de laquo trou structurel raquo (structural hole) Lrsquoentrepreneur est

deacutefini comme situeacute agrave lrsquointersection de trous structuraux crsquoest-agrave-dire de reacuteseaux de contacts non

redondants Dans ce cas lrsquoindividu est laquo capable drsquoajouter de la valeur en faisant lrsquointermeacutediaire

565 MA R et al Social networks and opportunity recognition a cultural comparison between taiwan and the united states Strategic Management JournalNdeg 32 2011 pp1183-1205p 1184 566 SINGHRP et al op ct p 236 567 Respectivement 128 et 133 entrepreneurs dans le secteur de lrsquoindustrie ont eacuteteacute interrogeacute 568 MA R et al idem 1198

171

entre les diffeacuterents reacuteseaux raquo569 laquo en construisant des ponts entre les trous structuraux Degraves lors

deux aspects sont

agrave souligner

ndash drsquoune part laquo les individus qui vivent agrave une intersection de mondes sociaux ont plus de chances

drsquoavoir de bonnes ideacutees Dans la logique de BURTR en eacutetant en contact avec des reacuteseaux

distincts lrsquoindividu est confronteacute agrave des faccedilons de voir diffeacuterentes il a connaissance des manques

des divers reacuteseaux ce qui lui permet drsquoecirctre en position ideacuteale pour innover ndash drsquoautre part cette

innovation est valorisable car lrsquoentrepreneur par sa position perccediloit avant les autres lrsquointeacuterecirct

drsquoune intermeacutediation Dans la vision de BURTR cette position permet agrave lrsquoentrepreneur de

retirer de la valeur de son rocircle drsquointermeacutediaire qursquoil srsquoagisse de beacuteneacutefices informationnels (accegraves

agrave une information non perccedilue par les membres des reacuteseaux perception de sa valeur) et des

beacuteneacutefices lieacutes agrave un meilleur controcircle de lrsquoinformation

Bien que nous avions deacutejagrave expliqueacute la notion de trou structurel mais lrsquoillustration suivante

permet de comprendre davantage le rocircle de cette caracteacuteristique en matiegravere drsquoaccegraves aux nouvelles

opportuniteacutes eacuteconomiques570 Le scheacutema suivant montre la position drsquointermeacutediaire drsquoun

entrepreneur entre plusieurs reacuteseaux Lrsquoentrepreneur est repreacutesenteacute par la lettre A il peut ecirctre

connecteacute agrave plusieurs reacuteseau en mecircme temps en lrsquooccurrence le reacuteseau II et III Par ce que les

membres du reacuteseau I (les relations posseacutedeacutees par A et les membres du reacuteseau II ne se

connaissent pas A devient un intermeacutediaire entre les deux reacuteseaux De ce fait les liens A-B et

A-C sont des relations passerelle (bridges ties) Il est eacutevident de croire que ces deux types de

relation permettent agrave A drsquoobtenir de nouvelles information cest-agrave-dire des informations non

redondantes qui ne sont pas disponibles dans sont reacuteseau drsquoappartenance (I) Par ce que ce

dernier est tregraves dense dans la mesure ougrave il les membres son fortement connecteacutes il y a donc

de forte chance que les mecircmes informations circulent dans ce reacuteseau

569 BURTR les trous structuraux de lrsquoentrepreneur p 604 570 MA R et al idem p1188

172

Figure32 Le trou structurel et position de lrsquoentrepreneur dans un reacuteseau social

Source MA R et al Social networks and opportunity recognition a cultural comparison between taiwan and the

united statesp 1188

Ainsi le concept de trou structurel de BURTR mais aussi celui de liens faibles de

GRANOVETTER paraissent stimulants dans la mesure ougrave ils introduisent explicitement lrsquoideacutee

drsquoaccegraves agrave des reacuteseaux non redondants et donc agrave des informations distinctes A ce titre DE

CLERCQD DANISW et DAKHLIM ont consideacutereacute que la connaissance drsquoun entrepreneur

actif dans le marcheacute et la participation dans le financement drsquoautre entreprise constituent des

relations qui peuvent ecirctre consideacutereacutes comme des liens faibles avec lesquels les entrepreneurs

potentiels peuvent se positionner comme des passerelles avec des reacuteseau plus riche en

informations et en nouvelles opportuniteacutes eacuteconomiques lrsquoeacutetude empirique qui a servie de

deacutemonstration agrave cette hypothegravese a conclu sur le rocircle positif de ces deux type de relation dans la

reconnaissance des opportuniteacute est indiscutable571

La reconnaissance drsquoune opportuniteacute ne se limite pas agrave sa phase de deacutecouverte il reste agrave

lrsquoentrepreneur

13 le reacuteseau social dans lrsquoeacutevaluation de lrsquoopportuniteacute eacuteconomique

Pour diffeacuterente raisons cette phase drsquoeacutevaluation est deacutelicate Lrsquoentrepreneur potentiel a besoin

drsquoacceacuteder agrave des relations bien informeacutees agrave des avis compleacutementaires du sien tout en eacutevitant de

divulguer des informations critiques sur son projet agrave des individus pouvant devenir ses

571 CLERCQD DANISW et DAKHLIM op ct p 351

173

concurrents Selon CHABAUD D NGIJOLJ trois source drsquoinformations peuvent ecirctres

utiliseacutees agrave ce titre572

- drsquoune part lrsquoentrepreneur peut srsquoappuyer sur ses liens forts La confiance mise dans la

famille et les proches permet en effet de srsquoadresser agrave eux en limitant des problegravemes

drsquoopportunisme On conccediloit alors la faciliteacute du dialogue entre lrsquoentrepreneur et son

interlocuteur mais aussi les limitations (problegraveme de la proximiteacute cognitive au sein drsquoun

reacuteseau dense et problegravemes de compeacutetence des acteurs approcheacutes)

- drsquoautre part lrsquoentrepreneur peut srsquoappuyer sur des liens faibles Il peut mobiliser des

relations acquises notamment dans son expeacuterience (professionnelle ou autre) passeacutee afin

de soumettre agrave la critique son projet devant des interlocuteurs qui possegravedent des

connaissances et des positions compleacutementaires aux siennes

- enfin lrsquoentrepreneur peut srsquoadresser agrave des professionnels Malgreacute le coucirct possible de ces

deacutemarches qui est agrave souligner et peut en reacuteduire lrsquointeacuterecirct

2 Reacuteseau social et compeacutetences entrepreneuriales

La reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute est une forme de compeacutetence puisque elle

neacutecessite une certaine capaciteacute agrave collecter eacutevaluer des informations sur le fonctionnement du

marcheacute et des possibiliteacutes de gains qui peuvent exister Cette capaciteacute drsquoeacutecoute drsquoobservation et

de saisie des signaux venant de lrsquoenvironnement se traduit par des aptitudes de perception des

opportuniteacutes GIORDANI L-G Suggegravere que le processus entrepreneurial laquo deacutebute au point de

rencontre et drsquoarticulation entre lrsquointention de creacuteer une entreprise et des opportuniteacutes de

lrsquoenvironnement raquo573 Crsquoest le laquo fit raquo ou la congruence entre aptitudes affectives et habileteacutes

perceptives qui preacutedisposent donc lrsquoindividu agrave srsquoengager dans un processus cognitif de

recherche et de traitement de lrsquoinformation574

Par ailleurs drsquoautres capaciteacutes sont neacutecessaires pour la creacuteation et le deacuteveloppement de

lrsquoentreprise qui sera la structure dans laquelle cette opportuniteacute va ecirctre exploiteacutee Cette forme

particuliegravere de capaciteacute et placeacutee souvent sous le vocable de capital humain speacutecifiques ou drsquoauto

efficaciteacute ( self efficacy) qui revoient agrave certain talents connaissances et compeacutetences utiliseacutes

pour la reacutealisation de certain taches speacutecifiques ou du moins une croyance de pouvoir les

posseacuteder La deacutefinition de DAVIDSSON met la notion drsquoinformation au centre des compeacutetences

entrepreneuriales comportement intentionnel informeacute drsquoun individu ou drsquoune eacutequipe srsquoappuyant

572 CHABAUD D NGIJOLJ op ct p40 et 41 573 Citeacute par OMRANE Aet al laquo Les compeacutetences entrepreneuriales et le processus entrepreneurial une approche dynamique

raquo La Revue des Sciences de Gestion Ndeg 5 2011 pp91-100p 95 574 OMRANE Aet al idem p95

174

sur un eacuteventail donneacute de ressources et sur une volonteacute explicite de les utiliser et qui a pour

reacutesultat final le succegraves drsquoune initiative entrepreneuriale

A ce titre ka theacuteorie du capital social assume lrsquoideacutee que le reacuteseau social constitue une source

preacutecieuse de beacuteneacutefices informationnels deacutefinis comme la diffeacuterence entre la valeur des

informations et le coucirct qui eacutetait neacutecessaire pour les obtenir575 Comme lrsquoindiquait COELMAN J

Who you know affect what you know576 Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat les

recherches oint monter un lien theacuteorique entre la configuration du reacuteseau social cest-agrave-dire de la

structure des relations (liens faibles liens forts les trous structurel la densiteacute) et les processus

drsquoacquisition des connaissances externe Des relations sont particuliegraverement identifieacutees comme

pouvant exercer un impact direct sur le deacuteveloppement des compeacutetences entrepreneuriales les

connaissances dlsquoun exemple qui a reacuteussi dans la creacuteation de lrsquoentreprise et la preacutesence dan un

reacuteseau socio eacuteconomique notamment agrave travers une activiteacute de financement informel

21 capital humain speacutecifique de lrsquoentrepreneur et la preacutesence drsquoun modegravele de rocircle

Le modegravele de rocircle est une personnes qui lorsqursquoelle est preacutesent dans le reacuteseau social des future

entrepreneur peut affecter ses attitudes ses comportements et ses compeacutetences Il existe deux

point de vue qui srsquoopposent sur le lien entre la possession drsquoune relation avec un modegravele de rocircle

(ex un entrepreneur actif dans le marcheacute) et le deacuteveloppement du capital humain de

lrsquoentrepreneur577 le premier considegravere la preacutesences du modegravele de rocircle est plus importante chez

les individus disposant drsquoun capital humain eacuteleveacute (formation supeacuterieurs expeacuterience) Cette forte

preacutesence est baseacutee sur la notion de capaciteacute drsquoabsorption En effet la capaciteacute agrave assimiler et

drsquoappliquer les informations obtenues gracircce agrave une relation avec un modegravele de rocircle pour des

finaliteacutes commerciales578 requiert un certain niveau de connaissances qualifications En drsquoautre

terme les personnes ayant des objectifs ambitieux pour leur entreprise peuvent exprimer des

besoins importants de connaissance des entrepreneurs qui ont reacuteussi dans le domaine e

lrsquoentrepreneuriat579

Le deuxiegraveme point de vue suppose que le capital humain de lrsquoentrepreneur peut se substituer aux

connaissances qui peuvent eacuteventuellement ecirctre obtenues drsquoun entrepreneur deacutejagrave eacutetabli dans le

marcheacute des individus hautement qualifieacutes peuvent ne pas exprimer un grand besoin de connaitre

drsquoautres entrepreneurs pour srsquoinspirer de leur expeacuterience ou pour deacutevelopper une croyance

personnelle en leurs propres compeacutetentes Comme le soulignaient DAVIDSSONP et HONIG

575 NAHAPIET J amp GHOSHAL S p 252 576 Cite par NAHAPIET J amp GHOSHAL S p 252 577 BOSMA N et al Entrepreneurship and Role Models Discussion Paper No 11-0613Tinbergen Institute 2011 Tinbergen Institute Amsterdam and Rotterdam pp1-258p 6 578 COHENWM LEVINTHALDA Absorptive capacity A new perspective on learning and innovation Administrative science quarterly Ndeg 351990pp 128-152p128 579 Idemp 6

175

B General and entrepreneurship specific human capital can besubstituted by role models eg to

enhance the ability to solve problems during the start-up process theawareness of lucrative

business opportunities and self-confidence580

22 reacuteseau socio eacuteconomique et deacuteveloppement des compeacutetences entrepreneuriales

lrsquoideacutee derriegravere cette relation est que la participation dans un reacuteseau drsquoeacutechange eacuteconomiques ( Ex

le financement drsquoautre entreprise dans le cadre drsquoun business angel) est un contexte qui permet

agrave des future entrepreneurs ou des entrepreneurs eacutetablis participants dans ce reacuteseau de

srsquoexposer agrave une varieacuteteacute de connaissances des compeacutetences externes qui lorsqursquoelles sont

assimileacutees et utiliseacutees agrave des fin commerciales peuvent devenir une compeacutetences entrepreneuriale

le premier rocircle de ce type de reacuteseau est lrsquoameacutelioration des capaciteacutes drsquoapprentissage Comme le

souligner FERARY Le premier tour drsquoinvestissement peut ecirctre consideacutereacute comme un dispositif

contractuel drsquoapprentissage collaboratif permettant agrave un investisseur de creacuteer un lien social fort

avec le creacuteateur drsquoentreprise afin drsquoobtenir les informations neacutecessaires agrave la reacuteduction de

lrsquoincertain581

Il est plausible de consideacuterer que ces deux type drsquoexpeacuterience ecirctre en contact avec un

entrepreneur ou actif dans un reacuteseau de financement informel comme des liens favorables agrave

lrsquoeacutemergence de nouvelles compeacutetences pour lrsquoentrepreneur et que ces compeacutetences jouent un

rocircle de meacutediateur entre ces liens avec la participation dans un processus entrepreneurial nous

pouvons reacutesumer ce constat dans le scheacutema suivant

Figure33 Reacuteseau social compeacutetences et participation entrepreneuriale

Source auteur

580 DAVIDSSONP et HONIG Bp 317 581 FERRARY M apprentissage collaboratif et reacuteseaux dinvestisseurs en capital-risque Revue franccedilaise de gestion

Ndeg1632006pp 171-181p 4 no 163 | pages 171 agrave 181p173

Modegravele de rocircle

Contact avec un entrepreneur

Participation dan su reacuteseau socio

eacuteconomique

Compeacutetences

entrepreneuriales Participation

dans le

processus

Entrepreneurial

176

3 Reacuteseau social et perception du risque entrepreneurial

Nous avions vu que le concept de risque peut ecirctre deacutefinie selon deux approches diffeacuterentes

Une approche objective ougrave le risque comme qui se reacutefegravere agrave lrsquoontologie du danger comme reacuteel

et mateacuteriel582 En entrepreneuriat le risque dans cette approche est intrinsegravequement lieacute agrave la

creacuteation agrave lrsquoeacutemergence et au changement qui sont les proprieacuteteacutes fondamentales du processus

entrepreneurial583 Dans ce sens il existe par ce qursquoil y a neacutecessairement des informations qui

eacutechappent agrave lrsquoentrepreneur et qui deacuteterminent le niveau de lrsquoincertitude dans ces activiteacutes

Lrsquoimportance de cette approche a diminueacute au profit drsquoune acception qui met lrsquoaccent sur

lrsquoexistence subjective de ce risque qui se manifeste dans des perceptions deacutependantes du

systegraveme de repreacutesentation de lrsquoindividu et de la situation Le risque devient la perception drsquoune

situation crsquoest-agrave-dire la repreacutesentation que srsquoen fait lrsquoindividu une perception influenceacutee par des

strateacutegies mentales ou biais cognitifs outils de lrsquointuition humaine584

Cette perception peut concerner une menace (risque drsquoeacutechec) ou une opportuniteacute (risque de

manquer une opportuniteacute) La question qui se pose agrave preacutesent est comment articuler la notion le

reacuteseau social avec cette probleacutematique en drsquoautre terme pourquoi et comment les relations

personnelles peuvent ecirctre lieacutees dans le sens positif ou neacutegatif agrave cette perception du risque

31 La perception du risque entrepreneurial la probleacutematique de la mesure

Les reacutesultats empiriques sur lrsquoimportance de la perception du risque dans le contexte

entrepreneurial nrsquoont pas abouti agrave des concluions deacutefinitives sur le lien entre cette perception et

lrsquoengagement ou la reacuteussite de la creacuteation drsquoune nouvelle entreprise encore moins dans

lrsquoidentification de la diffeacuterence entre les entrepreneurs et les non entrepreneurs585 FAYOLLA

al considegraverent que les raisons tiennent au fait du caractegravere unidimensionnel des modaliteacutes de

mesure de cette perception Alors que des recherches reacutecentes admettent lrsquoexistence de

plusieurs dimensions qui reflegravetent le risque dans els activiteacutes entrepreneuriales le tableau

suivant SMIDA AET KHELIL N mettent en relief trois types de risque deacuteche

582 LUPTOND risk and social cultural theory new directions and perspectives Routledge London UK1999190 pages p 16 583 3 HERNANDEZ E ndashM SARROUY-WATKINS N des concepts de risque et drsquoopportuniteacute dans le champ de lrsquoentrepreneuriat p 8 584 Idem p 8 585 FAYOLLE A BARBOSA S D KICKUL J une nouvelle approche du risque en creacuteation dentreprise Revue franccedilaise de

gestion Ndeg 52008 pp 1411 agrave 159 p 145

177

Tableau21 Les trois dimensions de lrsquoeacutechec et les fondements theacuteoriques associeacutes

Fondements

theacuteoriques

Theacuteorie drsquoeacutecologie

des populations des

organisations

Approche fondeacutee

sur les ressources

Theacuteorie de la

laquo bregraveche aspirations

reacutealisationsraquo

Conception

de lrsquoeacutechec

Discontinuiteacute Entrepreneuriale (lrsquoentreprise eacutemergente nrsquoarrive pas agrave survivre au-delagrave

drsquoune peacuteriode de 3 ans sous le leadership de son fondateur)

Deacutefaillance eacuteconomique Destruction de ressources (inefficience

non-geacuteneacuteration drsquoune rente suffisante pour maintenir un avantage concurrentiel)

Insatisfaction de lrsquoentrepreneur (non-concreacutetisation de ses aspirations et attentes initiales)

Deacuteterminant

drsquoeacutechec

Facteurs environnementaux inheacuterents au contexte de creacuteation

Carences en ressources Peacutenurie des moyens internes

Manque

de motivation et de deacutetermination agrave la reacuteussite

Soure SMIDA AET KHELIL N Repenser lrsquoeacutechec entrepreneurial des petites entreprises eacutemergentes proposition

drsquoune typologie srsquoappuyant sur une approche inteacutegrative 2010p 80

La majoriteacute des chercheurs utilisent les indicateurs financiers (faillite dettes insolvabiliteacute) pour

capter les dangers auxquels les entrepreneurs ou futurs entrepreneurs pensent avoir comme

menace586 Crsquoest ce qui explique pour quoi il est freacutequent de trouver une relation neacutegative entre

ces perceptions et lrsquointention ou lrsquoengagement dans la creacuteation drsquoentreprise587 En consideacuterant

le risque uniquement du point de vue eacuteconomique peut conduire agrave ignorer des dimensions

subjectives importantes

Les reacutesultats sont instables agrave cause aussi de lrsquoabsence dans les analyses de la dimension

situationnelle de lrsquoentrepreneur cest-agrave-dire que les recherches nrsquoenvisagent pas le lien entre

cette perception et le contexte social culturel ou eacuteconomique des entrepreneurs KOGAN ET

WALLACH(1967) dans leur synthegravese des diffeacuterents deacuteterminants de la prise de risque ont

confirmeacute ce postulat en accordant une emphase particuliegravere aux facteurs situationnels588

Crsquoest le constat fait par MILLER K D en analysant la litteacuterature empirique sur la notion

risque en entrepreneuriat Cet auteur considegravere qursquoil faudrait deacutepasser la perspective

individualiste qui examine lrsquoentrepreneur beaucoup plus comme un individu isoleacute plutocirct qursquoun

acteur encastreacute dans contexte social589 Crsquoest dans ce contexte que des recherches reacutecentes

introduisent le reacuteseau social dans lrsquoexplication des niveaux de perceptions individuelles au risque

entrepreneurial

586 FAYOLLE A BARBOSA S D KICKUL J 5 idem p 145 587 FAYOLLE A BARBOSA S D KICKUL J ibid p 154 588 KOGAN N et WALLACH MA laquo The roles of information discussion and consensus in group risk taking raquoVol 1issue 1 1965 pp1-19 p10 589 MILLER KD risk and rationality in entrepreneurial processes Strategic Entrepreneurship Journal Vol1 2007pp 57-74 p

70

178

32 Perception du risque lieacute au deacuteficit informationnel

La premier raison tien au fait que la perception du risque est un jugement que font les individus

sur des situations futurs Ce jugement st souvent fait de maniegravere heuristique crsquoest dire selon

une regravegle de deacutecision qui cherche a fournir rapidement des solutions reacutealisables pas

neacutecessairement exactes ou optimales Pour se faire ils doivent lier le danger en question agrave des

eacuteveacutenements passeacutes qursquoils ont veacutecu entendu ou observeacute590 Comme le fait remarquer

SLOVICP cette situation se heurt agrave un problegraveme fondamental la disponibiliteacute de ces

eacuteveacutenements pour lrsquoindividu (the problegraveme of availability in risk perception) Le jugement sera

plus facile pour un individu lorsque le danger en question peut ecirctre appreacutehendeacute agrave travers des

eacuteveacutenements du passeacute identifiables et qui ont un caractegravere reacutepeacutetitif Par contre la situation serait

plus ambigueuml pour lrsquoindividu Lorsque ces eacuteveacutenements sont rares en terme drsquooccurrence ou

inexistants591 Cette situation correspond aux activiteacutes nouvelles que lrsquoindividu entend reacutealiser

Le rocircle des connaissances individuelles et de lrsquoinformation ou de lrsquoexpeacuterience de autres

deviennent ainsi importante dans la perception du risque Or ces informations et ces

connaissances sont posseacutedeacute par drsquoautres individus drsquoougrave le rocircle du reacuteseau social et de lrsquoactiviteacute de

reacuteseautage

33 Type de lien et perception du risque en entrepreneuriat

Les personnes qui sont encastreacutees dans un reacuteseau social qui comporte un entrepreneur ou des

futurs entrepreneurs peuvent deacutevelopper des perceptions positives du risque entrepreneurial

La raison est qursquoils observent des personnes appartenant au mecircme reacuteseau qui ont reacuteussie la

creacuteation drsquoune entreprise Le reacuteseau social peut avoir donc un impact direct sur la perception

du risque drsquoeacutechec et indirectement cette perception peut ecirctre favorable agrave un comportement

entrepreneurial

Dans le sillage de cette hypothegravese MINITIM considegravere que lrsquoimpact positif de la connaissance

drsquoautre entrepreneurs sur la le deacuteveloppent chez lrsquoindividu drsquoun comportement entrepreneurial

est expliqueacute par le fait drsquoune par cette relation es un canal par lequel transitent des informations

de valeur par exemple sur le marcheacute la technologie les proceacutedures de creacuteation etc Drsquoautre

part les entrepreneurs qui nt reacuteussie dans le parcoure peuvent ecirctre consideacutereacutes pour celui qui les

connaisse comme des modegraveles de rocircle (role model) crsquoest a dires des exemples de reacuteussite que

590 SLOVIC P FISCHHOFF B LICHTENSTEIN S facts and fears understanding perceived risk R C Schwing amp W A Albers Jr (Eds) Societal Risk Assessment How safe is safe enough New York Plenum Press 1980 Pp181-214p 183 591 idem p 183

179

lrsquoon pourrait imiter Cela permet de reacuteduire les ambiguumliteacutes et de fournir des informations de

valeur au futur entrepreneur592

Cet auteur dans un articla publieacute en 2004 analysa le rocircle des variables perceptuelles parmi

lesquelles la perception du risque Cette eacutetude qui a utiliseacute les donneacutees de GEM de 2002 a

concerneacute un eacutechantillon de 51721 individus La perception du risque a eacuteteacute mesureacute par une

question qui consister agrave savoir si la peur de lrsquoeacutechec peut ecirctre pour eux un frein pour

lrsquoengagement dans la creacuteation drsquoune entreprise ou drsquoune activiteacute eacuteconomique Drsquoun autre coteacute

le reacuteseau social a eacuteteacute appreacutehendeacute par une question qui consister agrave savoir si la personne interrogeacute

connaissait personnellement un entrepreneur actif dans le marcheacute Les reacutesultats de la reacutegression

logistique ont permis agrave lrsquoauteur de constater sur un lien significatif entre le reacuteseau social la

perception du risque la preacutesence dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale Cet auteur conclu que le fait

drsquoecirctre exposeacute agrave lrsquoexpeacuterience dlsquoautre entrepreneurs permet drsquoavoir un impact positif sur la

reacuteduction de lrsquoambiguumliteacute qui caracteacuterise lrsquoactiviteacute entrepreneuriale Avec ces reacutesultats

lrsquoambiguumliteacute est une autre dimension de lrsquoincertitude qui est mise en relief

34 Aversion au risque et aversion agrave lrsquoambiguumliteacute dans le processus entrepreneurial

Dan un autre article publieacute en 2005 MINITIM propose une contribution theacuteorique sur le rocircle

du reacuteseau social dans la distribution geacuteographique de lrsquoentrepreneuriat et plus preacuteciseacutement de

la concentration des entrepreneurs dans lrsquoespace Cet auteur considegravere que la connaissance

drsquoautres entrepreneurs est un facteur essentiel dans la reacuteduction de lrsquoambiguumliteacute pour les

entrepreneurs potentiels car lrsquoaversion agrave lrsquoambiguumliteacute qui se deacutefini comme lrsquoincompreacutehension des

situations lieacute agrave la creacuteation drsquoune entreprise peut ecirctre un handicape majeur pour le comportement

entrepreneurial Cet auteur deacutefini ce concept en le comparant avec lrsquoaversion au risque de la

maniegravere suivante In addition to uncertainty however an entrepreneur may face also ambiguity

When ambiguity exists information about one or more of the conditions of the environment is

fuzzy and agents cannot be assumed to know the necessary decision-making model (March and

Olsen) Thus the entrepreneurrsquos problem is not that she lacks information but that because of

ambiguity she does not know the true structure of the situation Of course this means that

rationality is bounded although the only constraint on the entrepreneurrsquos information

processing ability may be the existence of ambiguity Notice that ambiguity aversion is not risk

aversion risk aversion is the curvature of a well-defined utility function that exists in principle

592 ARENIUS P MINNITI M op ct p 239

180

even when the agent faces no risk or uncertainty Ambiguity aversion on the other hand exists

only when the agent has an incomplete model of the structure of the situation593

35 Reacuteseau social effet en termes drsquoexternaliteacute

Pour cet auteur la reacuteduction de lrsquoambiguumliteacute est directement lieacute agrave la nature du reacuteseau social

et notamment agrave la preacutesence drsquoun entrepreneur dans ce reacuteseau de lrsquoentrepreneur Ce lien est

envisageacute agrave travers ce qursquoelle appel les externaliteacutes positives du reacuteseau social (network

externalities) Ces derniegraveres sont justifieacutees par le postulat largement reconnu en sociologie

eacuteconomique qui considegravere que lrsquoactiviteacute eacuteconomique ne peut pendre place dans un vide mais

elle est encastreacutee dans un reacuteseau de relations social Cet auteur suggegravere que la connaissance

drsquoun entrepreneur actif dans le marcheacute reacuteduit lrsquoambiguumliteacute et permet agrave lrsquoentrepreneur de se

concentrer sur ses activiteacutes Cette influence peut ecirctre modeacuteliseacutee en tant qursquoune forme

drsquoexternaliteacute du reacuteseau social cette externaliteacute est lrsquoexistence de beacuteneacutefices de formes diffeacuterentes

qui srsquoobtiennent par le fait drsquoecirctre exposeacute agrave un drsquoautre entrepreneurs as a network externality in

which entrepreneurship is assumed to exhibit increasing returns with respect to adoption The

externality under consideration is a non-pecuniary externality but it does not operate through

changes in the returns to investment in human capital or in technology adoption as typical in

recent literature We may call it a perceptual externality In high entrepreneurship areas the

large concentration of entrepreneurship promotes its choice as a viable source of income

Crsquoest par ce meacutecanisme que srsquoopegravere la concentration geacuteographique de lrsquoentrepreneuriat dans

la mesure que crsquoest des entrepreneurs qui attirent de nouveaux entrepreneurs Cette attractiviteacute

ne se fait pas seulement par des meacutecanismes financiers (financement par exemple) mais aussi

comme lrsquoindique cet auteur le transfert de certaines ressources immateacuterielles comme les

connaissances et les expeacuteriences induisant des changements des attitudes et des comportements

pour celui qui srsquoexpose agrave des relations avec des entrepreneurs eacutetablis De ce fait il existe ici une

hypothegravese inteacuteressante agrave explore qui suggegravere que la connaissance drsquoun entrepreneur ou la

preacutesence dans un reacuteseau socio eacuteconomique influence la participation des individus dans le

processus entrepreneurial car devenant moins frileux du risque drsquoeacutechec ou maitrisant mieux la

situation (reacuteduction de lrsquoambiguumliteacute) en agissant sur la perception du risque drsquoeacutechec

Le scheacutema suivant reacutesume une lrsquoarticulation entre le contexte relationnel et la perception du

risque entrepreneurial

593 MINNITIM Entrepreneurship and network externalities Journal of Economic Behavior amp Organization Vol 57 2005 pp 1ndash27 p 4

181

Figure 34 Perception du risque entrepreneurial et reacuteseau social

Source auteur

Risque en entrepreneuriat

Risque comme reacuteel et mateacuteriel

Existence objective

Risque comme perception

Existence subjective

Risque comme menace

Risque drsquoeacutechec

Risque comme opportuniteacute

Risque de manquer une

opportuniteacute

Manque

drsquoinformation

Ambiguumliteacute

des

situations

Reacuteseau social connaissance drsquoun entrepreneur et

insertion dans un reacuteseau socio eacuteconomique

Perception du risque

drsquoeacutechec

Participation dans le

processus

entrepreneurial

182

Conclusion

Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat la recherche sur le reacuteseau social a eacuteteacute envisageacutee par

rapport agrave son importance dans lrsquoacquisition des ressources pour le deacuteclenchement et la

reacuteussite du processus entrepreneurial Les travaux portent sur le contenu du reacuteseau social (type

de ressources qursquoil peut fournir) la gouvernance dans le reacuteseau social (comment sont

coordonneacutes les reacuteseaux relationnels et les flux de ressources) et les proprieacuteteacutes de la structure

du reacuteseau social de lrsquoentrepreneur594 Ces ressources peuvent ecirctre de nature mateacuterielle comme

le capital ou la technologie et immateacuterielle Notre recherche srsquointeacuteresse particuliegraverement aux

beacuteneacutefices informationnels et cognitifs du reacuteseau social pour les entrepreneurs reacuteels ou potentiels

Ce chapitre a permis en effet de comprendre de quelle maniegravere le reacuteseau social influence la

participation dans le processus entrepreneurial crsquoest agrave travers son impact sur les capaciteacutes de

deacutetection des opportuniteacutes de marcheacute le deacuteveloppement des compeacutetences et la perception du

risque entrepreneurial Un facteur en commun semble les unir toutes lrsquoinformation le reacuteseau

social devient donc le contexte plus ou moins favorable agrave lrsquoaccegraves agrave des informions de valeurs

de connaissance susceptibles drsquoameacuteliorer les capaciteacutes des entrepreneurs en matiegravere de

reconnaissance des occasions drsquoaffaires drsquoameacuteliorer son auto efficaciteacute (ses croyances en ses

propres compeacutetences) et la perception des menaces qui peuvent alteacuterer la reacuteussite de son projet

De ce fait ce chapitre termine lrsquoexplication de notre hypothegravese de recherche eacutenonceacutee dans

lrsquointroduction de cette thegravese Nous avion soumis agrave la reacuteflexion lrsquohypothegravese qursquoentre le reacuteseau

social individuel et la preacutesence dans les diffeacuterentes eacutetapes de la creacuteation drsquoune entreprise il

existe des variables meacutediatrices que nous avions appeleacute les variables perceptuelles

Une variable meacutediatrice ou appeleacutee aussi variable modulatrice deacutecrit un processus agrave travers

lequel la variable indeacutependante est susceptible drsquoinfluencer la variable deacutependante Dans ce

cas la variable indeacutependante est agrave lrsquoorigine du deacuteclenchement de lrsquoaction drsquoun meacutediateur ou de

son intensiteacute qui lui mecircme influence la reacuteponse (variable deacutependante)595 De ce fait leffet de la

variable indeacutependante sur la variable deacutependante est diffeacuterent selon les niveaux de la variable

modulatrice596 Les variables meacutediatrices expliquent ainsi comment ou pourquoi les variables

indeacutependantes apparaissent Le scheacutema suivant reacutesume le role des variablesmeacutediatrices

594 HOANG H amp ANTONCIC B op ct p45 595 RASCLE N IRACHABAL S meacutediateurs et modeacuterateurs implications theacuteoriques et meacutethodologiques dans le domaine du stress et de la psychologie de la santeacute Presses Universitaires de France | laquo Le travail humain raquo Vol 64Ndeg22001pp 97- 118 p99 596 BRAUER M Lidentification des processus meacutediateurs dans a recherche en psychologie Lanneacutee psychologique 2000 vol

100 Ndeg4 pp 661-681p 663

183

Figure35 Effet meacutediateur drsquoune variable

Source RASCLE N IRACHABAL S

Par rapport agrave ce scheacutema nous pouvons transposer le rocircle des variables perceptuelles envisageacute

dans cette recherche Dans la figure suivante nous donnons lrsquoexemple valable pour le reste des

variables de la perception des opportuniteacutes de marcheacute on pourrait interpreacuteter ce scheacutema comme

le suivant lrsquoideacutee de lrsquoencastrement des activiteacute eacuteconomique dans la structure sociale stipule que

le reacuteseau social a une influence sur la formation de lrsquointention entrepreneuriale mais cette

influence ne peut ecirctre direct il existe un pheacutenomegravene intermeacutediaire qui agrave la fois subi lrsquoinfluence

du reacuteseau social notamment de la structure des liens et influence lui-mecircme le reacutesultat final

attendu drsquoun comportement en lrsquooccurrence ici lrsquointention drsquoentreprendre Cela consiste agrave dire

que la connaissance drsquoun entrepreneur la participation dans un reacuteseau socio eacuteconomique ( agrave

travers le financement informel) font exposer lrsquoindividu agrave un vivier drsquoinformations de

connaissances et drsquoexpeacuteriences qui peut contenir des indicateurs drsquoune opportuniteacute drsquoune

possibiliteacute de gains futures Lorsque cette opportuniteacute est deacutetecteacutee eacutevalueacutee et devient

suffisamment attractive donc elle revient laquo reconnue raquo elle peut ecirctre favorable agrave la prise de

deacutecision de srsquoengager dans la creacuteation drsquoune entreprise

Figure36 La perception des opportuniteacutes de marcheacute comme variable meacutediatrice entre

reacuteseau social est intention entrepreneuriale

Source auteur

Intention

entrepreneuriale

Reconnaissanc

e

des

opportuniteacutes

de marcheacute

Varaible meacutediatrice

Variable

meacutediateur

Variable

indeacutependante Variable

Deacutependante

Reacuteseau social

- Connaissance drsquoun

entrepreneur

- Financement dune entreprise

(business Angel )

Variable deacutependante Variable indeacutependante

184

Ce modegravele simplifieacute sera tester dans les deux chapitres suivants il srsquoagit drsquointerroger le rocircle du

reacuteseau social des entrepreneurs en Algeacuterie et comme ce reacuteseau produit des effets positifs sur la

participation entrepreneuriale

185

Chapitre III

Preacutesentation des donneacutees et de la meacutethodologie de recherche

186

Introduction

Nous lrsquoavions souligneacute dans lrsquointroduction e cette thegravese quel e mateacuteriel empirique

provient de donneacutees secondaires eacutelaboreacutees par le groupe Global Entrepreneurship Monitor

GEM) Ces donneacutees sont le reacutesultat des enquecirctes qualitatives effectueacutees entre 2009 et 2012

dont le principal objectif et la mesure de lrsquoactiviteacute entrepreneuriale dans plusieurs pays et

lrsquoidentification des facteurs qui peuvent expliquer les diffeacuterences agrave lrsquoeacutechelle internationale Crsquoest

pourquoi nous croyons qursquoil est utile de preacutesenter lrsquoaspect conceptuel et meacutethodologique du

modegravele empirique qui est cadrent ces enquecirctes La premiegravere section sera par conseacutequence

consacreacutee agrave lrsquoidentification des principaux concepts et leurs relations qui sont agrave la source de la

deacutetermination des variables lieacutees au processus entrepreneuriale du capital social et de la

perception individuelle

Cette section fera aussi la preacutesentation des variables qui correspondent agrave notre objet

central de recherche agrave savoir la participation dans le processus entrepreneurial Cette

preacutesentation est accompagneacutee par les reacutesultats preacuteliminaires sur le nombre des entrepreneurs

potentiels des entrepreneurs en phase drsquoengagement drsquoeacutemergence et qui gegraverent des entreprises

en phase de survie Puisque cette participation est consideacutereacutee comme lieacutes au capital social et

aux variables perceptuelles nous clocircturerons cette section par la preacutesentation de la

meacutethodologie qui sera utiliseacutee dans lrsquoanalyse descriptive des dites variables qui se fera

respectivement dans la deuxiegraveme et la troisiegraveme section

En effet la deuxiegraveme section sera consacreacutee au capital social des entrepreneurs Dans une

premiegravere eacutetape nous expliciterons les variables qui seront utiliseacutees pour identifier ce capital

Ensuite nous entamerons une analyse descriptive des dites variables en relation avec le

processus entrepreneurial il ne srsquoagit pas ici drsquoune analyse explicative Il est question en effet

de voir si nous avions raison compte tenu des donneacutees empiriques de poser lrsquohypothegravese de

lrsquoexistence de la relation entre la participation entrepreneurial et le fait de connaitre un

entrepreneur et de participer dans le financement drsquoautres entreprise

La troisiegraveme section restitue les reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive des variables

perceptuelle la vigilance entrepreneuriale les compeacutetences et la perception du risque

entrepreneurial Il srsquoagit aussi de montrer si lrsquohypothegravese de leur relation est veacuterifiable

Pour les variables perceptuelles tout comme pour celles du le capital social il ne srsquoagit pas agrave ce

stade de veacuterifier lrsquoimpacte de ces deux types de variables sur lrsquoentrepreneuriat nous laisserons

187

cette deacutemonstration au troisiegraveme chapitre Le scheacutema suivant reacutesume les principales eacutetapes de ce

chapitre

Figure 37 Structure du chapitre III

Chapitre I Donneacutees de la recherche et meacutethodologie de lrsquoanalyse

descriptive

Section1 le processus entrepreneurial selon le Global Entrepreneurship

Monitoring (GEM)

Section 2 capital social et processus

entrepreneurial Analyse descriptive

Section 3 Profiles et perception

des entrepreneurs une analyse

descriptive

188

Section I le processus entrepreneurial selon le Global Entrepreneurship Monitoring

(GEM)

Lrsquoillustration empirique de cette thegravese utilise des donneacutees qui nrsquoont pas eacuteteacute eacutelaboreacute par le

chercheur Ces donneacutees sont issues des enquecirctes effectueacutees par un organisme international

appeleacute GEM Les eacutetudes faites par cet organisme adoptent une approche conceptuelle de

lrsquoentrepreneuriat et une meacutethodologie qui ont un impact important sur le type et le contenu des

donneacutees qursquoil publie chaque anneacutee Il est important donc drsquoargumenter la pertinence des

donneacutees relatives au concept de processus entrepreneurial et celui du capital social Cette

section sera consacreacutee agrave une preacutesentation geacuteneacuterale de cet organisme (I) agrave la compreacutehension du

cadre conceptuel et meacutethodologique (II) et agrave la preacutesentation des variables qui seront utiliseacutees

dans lrsquoanalyse empirique (III)

1 preacutesentation geacuteneacuterale du groupe GEM

Le Global entrepreneurship Monitor597 est neacute en 1997598 drsquoun programme de recherche

conduit conjointement par la London Business School au Royaume Unie et le Babson College599

aux Etats Unis La mise en œuvre de ce programme intervient dans un contexte marqueacute par un

inteacuterecirct grandissant des chercheurs pour le pheacutenomegravene entrepreneurial La connaissance de ses

deacuteterminants et ses conseacutequences dans la socieacuteteacute deviennent une preacuteoccupation importante de la

recherche Seulement une grande partie de ces recherches sont faites dans les pays deacuteveloppeacutes

comme les Etats Unies lrsquoEurope de lrsquoouest et les pays scandinaves600 Pour comprendre ces

deacuteterminants et ses conseacutequences il fallait proceacuteder agrave des analyses transnationales pour veacuterifier

si les diffeacuterentes hypothegraveses se valident dans drsquoautres contextes Mais le manque de donneacutees

internationales comparables est reconnu agrave ce titre comme un eacutecueil seacuterieux601 Par exemple

lrsquoimpact de lrsquoenvironnement institutionnel ou du contexte culturel sur la quantiteacute et la qualiteacute de

la creacuteation drsquoentreprises ne pouvait se faire sans un mateacuteriel empirique homogegravene602 tant les

deacutefinitions et les modaliteacutes de mesure de lrsquoentrepreneuriat et de la creacuteation drsquoentreprise se font

selon des cadres conceptuels et opeacuteratoires diffeacuterents Crsquoest dans ce contexte que le Global

597 LrsquoAcronyme original eacutetait GOEI global opportunity and entrepreneurship index nous utilisons pour le reste du document lrsquoabreacuteviation GEM lorsque global entrepreneurship monitor est eacutevoqueacute 598 ALVAREZC amp URBANO D amp AMOROS J E GEM research achievements and challenges Small Bus Econ 2014pp

445-465p 445 599 Le sponsor du programme qui est un organisme Ameacutericain de formation et de recherche en entrepreneuriat 600 THOMAS A amp MUELLER S L A case of comparative entrepreneurship assessing the relevance of culture journal of international business studies Vol 31 Ndeg 2 2000 pp287-301 p 288 601 BOSMA N The Global Entrepreneurship Monitor (GEM) and Its Impact on Entrepreneurship Research GEM Working Papers Series Ndeg 12-01 2012 pp1-85p 1publieacute dans International Journal of Entrepreneurial Venturing Vol 5 Ndeg2 2013 602 BERGMANN H amp MUELLERS amp SCHRETTLET The Use of Global Entrepreneurship Monitor Data in Academic Research A Critical Inventory and Future Potentials International Journal of Entrepreneurial Venturing 2014 vol 6Ndeg 3pp

242-276 p245

189

Entrepreneurship Monitoring fus creacuteeacute Le dispositif meacutethodologique et conceptuel qui guide les

diffeacuterentes enquecirctes est inspireacute drsquoun autre projet sur lrsquoentrepreneuriat appeleacute Panel Study Of

Entrepreneurial Dynamics (PSED) qui a eacuteteacute creacutee et dirigeacute par PAUL REYNOLD en 1990603 Les

enquecirctes du PSED concernaient principalement les Etats Unies et quelques pays Pour eacutelargir

le champ des investigations et collecter systeacutematiquement des donneacutees internationales

comparables PAUL REYNOLD WILIAM BYGRAVE et MICHAEL HAY ont mis en place

le projet GEM dont les objectifs sont reacutesumeacutes dans le titre qui suit

11 Les objectifs des eacutetudes GEM

Depuis sa creacuteation le projet GEM visait Lrsquoeacutevaluation des diffeacuterences des niveaux

drsquoactiviteacute entrepreneuriale entre les pays Lrsquoexploration des facteurs qui deacuteterminent le niveau

de lrsquoactiviteacute entrepreneuriale dans chaque pays et Lrsquoidentification des politiques

gouvernementales qui permettent de promouvoir lrsquoactiviteacute entrepreneuriale604

La premiegravere enquecircte est effectueacutee en 1999 et qui a concerneacute dix pays les pays du G7 le

Danemark la Finlande et Israeumll605 Avec le temps le nombre de pays participants a augmenteacute

pour atteindre 67 en 2013606 La croissance du nombre de pays est accompagneacutee par une

croissance importante du volume des populations enquecircteacutees Entre 2002 et 2013 ce nombre a eacuteteacute

multiplieacute par 25 ce qui donne un total cumuleacute de presque 1300000 personne interrogeacutee Le

tableau suivant montre lrsquoeacutevolution du volume de la population participant annuellement aux

acquecirctes de GEM607

Tableau 22 taille de lrsquoeacutechantillon global sur la peacuteriode 2001-2011

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2013

Population

enquecircteacutee 66 602 115 77 96 712 145 189 117 833 171 631 155 183 134 990 183 074 176 699 164 842

197000

GEM 2013 global report

12 Les donneacutees GEM et leur usage dans la recherche acadeacutemique

603 ACS ZJ amp AUDRETSCH DBInternational Handbook Series on Entrepreneurship An Interdisciplinary Survey and Introduction Vol 5 Springer Science+Business Media 2010676 page p 3 604 AMOROS JEamp BOSMAN amp LEVIE J Ten years of Global Entrepreneurship Monitor accomplishments and prospects International Journal of Entrepreneurial Venturing Vol 5 Ndeg2 2013 pp 120-152 p120 605 REYNOLDSP D et al Global Entrepreneurship Monitor 2001 Summary Report 2001 London Business School and Babson College152 page p xi 606 GEM 2013 global report 607 BOSMA N et al GEM Manual A report on the design data and quality control of the Global Entrepreneurship Monitor

2012 95 pages p 52 et 53

190

Chaque anneacutee GEM publie un rapport global comportant les principaux reacutesultats enquecirctes

sur lrsquoactiviteacute entrepreneuriale au niveau mondial et un rapport individuel pour chaque pays En

plus de ces rapports le groupe met agrave la disposition des utilisateurs les donneacutees annuelles

confectionneacutees dans le logiciel SPSS608 Les mateacuteriaux empiriques accumuleacutes ont permis

drsquoalimenter en donneacutees des eacutetudes effectueacutees par drsquoautres institutions internationales agrave lrsquoinstar

de la Banque Mondiale (WB) de lrsquoOCDE et le Forum Economique Mondiale (WEF)

Dans le domaine de la recherche acadeacutemique le nombre de travaux exploitant les donneacutees

de GEM ne cessent de croitre URBANOD et al recensent 106 articles publieacutes dans des revues

speacutecialiseacutees et classeacutees entre 2000 et 2012609 Ces articles sont travailleacutes dans diffeacuterentes

disciplines eacuteconomie sociologie management et en entrepreneuriat La leacutegitimiteacute de ces

donneacutees a contribueacute dans lrsquoobtention du concepteur du projet (REYNOLD P D)610 du premier

prix de laquo international Award for entrepreneurship and Small business researche raquo en 2004

Ce prix reacutecompense lrsquoeffort de la personne mais aussi lrsquointroduction par GEM de

nouveau concepts utiles agrave la recherche comme lrsquoentrepreneuriat naissant (Nascent

Entrepreneurship) entreprise en gestation (Firme In Gestation) et des comparaisons

internationales sur la preacutevalence de lrsquoactiviteacute entrepreneurial Tous ces nouveaux concepts ont

permis de mieux comprendre les diffeacuterences internationales en matiegravere drsquoentrepreneuriat et le

lien complexe entre lrsquoentrepreneuriat et la croissance eacuteconomique611 Bien entendu il existe

drsquoautres initiatives qui reacutealisent des eacutetudes systeacutematiques sur lrsquoentrepreneuriat agrave lrsquoeacutechelle

internationale Les organismes comme lrsquoOCDE612 la Banque mondiale ou EUROSTAT font le

recensement annuel de lrsquoeacutetat de lrsquoentrepreneuriat dans un certain nombre de pays Cependant

plusieurs eacuteleacutements diffeacuterencient les travaux de ces organismes par rapport agrave ceux de GEM Le

titre suivant met en relief ces diffeacuterences

13 Comparaison des enquecirctes de GEM avec drsquoautres organismes

Les enquecirctes reacutealiseacutees par les organismes que nous venons de citer partagent le mecircme

objectif celui de produire des donneacutees sur les niveaux de lrsquoentrepreneuriat dans les pays et drsquoen

expliquer les dispariteacutes existantes Seulement les modaliteacutes de mesure de lrsquoentrepreneuriat et la

deacutefinition de la population interrogeacutee se font selon des approches diffeacuterentes (tableau12)

Sans verser dans une analyse comparative des diffeacuterentes sources de donneacutees la deacutemarche

de GEM semble pour plusieurs auteurs preacutesenter un certain nombre drsquoavantages pour la

608 Lorsque Lrsquoenquecircte est effectueacute en anneacutee N les reacutesultats sous SPSS ne sont publieacutes que dans le cours de lrsquoanneacutee N+3 609 AMOROacuteSJE amp BOSMA N GEM GLOBAL REPORT 2013103 page 610 Coordinateur des enquecirctes de 1999agrave 2003 611 DAVIDSSON Pamp REYNOLDS P entrepreneurship research innovator coordinator and disseminator small business economics VOL 24 Ndeg 4 2005 pp351-358 p 351 612 Organisation de Coopeacuteration et de Deacuteveloppement Eacuteconomiques

191

recherche acadeacutemique Drsquoun coteacute il y a lrsquoaspect de la permanence des enquecirctes ce qui permet

de produire des donneacutees systeacutematiques sur lrsquoeacutevolution de lrsquoentrepreneuriat et le contexte dans

lequel il se deacuteveloppe Drsquoun autre coteacute Lorsqursquoon regarder les questionnaires utiliseacutes par GME

dans les diffeacuterentes enquecirctes on pourrait constater que celles-ci ne srsquointeacuteressent pas seulement agrave

lrsquoeacutemergence de nouvelles entreprises (des entrepreneur eacutemergeants) qui constitue certes

lrsquoindicateur principal mais aussi aux contextes et comportements individuels dans la phase

amont de cette eacutemergence613 qui correspond agrave une eacutetape ougrave des intentions drsquoentrepreneuriat

sont exprimeacutes (futurs entrepreneurs)614

Tableau 23 les principaux organismes qui reacutealisent des eacutetudes systeacutematiques sur

lrsquoentrepreneuriat agrave lrsquoeacutechelle internationale

Eleacutements de comparaison

GEM OCDE Kaufman entrepreneurship indicators index

World bank entrepreneurship survey

Euro barometers entrepreneurship

Pays concerneacutes 87 pays en 2013 OCED et pays candidats 112 pays lrsquounion europeacuteenne

Freacutequence des

eacutetudes

Annuelle depuis 1999

Annuelle depuis 2005

Annuelle depuis 2004

2001-2003200420072009

Les eacutetudes se

concentrent sur

Tout adulte en processus de creacuteation drsquoentreprise

employeurs dans le secteur formel

socieacuteteacutes agrave responsabiliteacute limiteacutee (SARL) dans le secteur formel

Motivations attitudes envers lrsquoentrepreneuriat et les obstacles

Definition de

lrsquoentrepreneuriat

Attention particuliegravere sur le Processus de creacuteation drsquoentreprises y compris par des employeacutes (depuis 2011)

Attention particuliegravere sur les

eacuteveacutenements du processus entrepreneurial

Les eacuteveacutenements du processus entrepreneurial

mixte processus de creacuteation drsquoentreprise

(entrepreneuriat latent ) et auto-emploi

Phases eacutetudieacutees

Intention eacutemergence jeune entreprise et

entreprise eacutetablies

Creacuteation disparition et survies

Creacuteation leacutegale drsquoentreprises

Pregraves-creacuteation eacutetablissement de lrsquoentreprise et fermeture

Sources de

donneacutees

Questionnaires destineacutes agrave -au moins

-2000 adultes par pays et un questionnaire destineacutes agrave des experts par pays

Base de donneacutees nationales sur les Enregistrements des entreprises et donneacutees externes

Institution statistiques nationales enregistrement des entreprises chambre

de commerce

Questionnaire un eacutechantillon de 500 agrave 1000 personnes acircgeacutees de plus de 15 ans

Tableau 23 Suite

613BOSMA N et al Global Entrepreneurship Monitor 2008 Exeacutecutive Report GERA2009 pp 1-64p12 614 Nous reviendrons en deacutetail sur ces eacutetapes lorsqursquoil srsquoagit de deacutefinir les variables identifiants le processus entrepreneurial

192

Eleacutements de comparaison

GEM OCDE Kaufman entrepreneurship indicators index

World bank entrepreneurship

survey

Euro barometers entrepreneurship

Objectifs

- Diffeacuterence de comportement

entrepreneurial entre pays - Facteurs deacuteterminant les niveaux drsquoentrepreneuriat - Implication sur les politiques

gouvernementales

Construire des statistiques sur lrsquoentrepreneuriat et ses deacuteterminants dans les pays de lrsquoOCDE

dynamique des entreprises priveacutees dans le monde et creacuteation des bases de donneacutees pour comparaison entre

pays heacuteteacuterogegravenes sur le plan des systegravemes reacuteglementaire eacuteconomiques et politiques

-Mesure lrsquoesprit

entrepreneurial et les obstacles de lrsquoauto-emploi et lrsquoentrepreneuriat -deacuteveloppement des nouvelles politiques pour lrsquounion europeacuteenne

Sources de

donneacutees

Questionnaires

destineacutes agrave -au

moins -2000

adultes par pays et

un questionnaire

destineacutes agrave des

experts par pays

Base de donneacutees nationales sur les

Enregistrements des entreprises et

donneacutees externes

Institution

statistiques

nationales

enregistrement

des entreprises

chambre de

commerce

Questionnaire un

eacutechantillon de 500 agrave

1000 personnes

acircgeacutees de plus de 15

ans

Objectifs

- Diffeacuterence de

comportement

entrepreneurial

entre pays - Facteurs

deacuteterminant les

niveaux

drsquoentrepreneuriat

- Implication sur

les politiques

gouvernementales

Construire des statistiques sur

lrsquoentrepreneuriat et ses

deacuteterminants dans les pays de

lrsquoOCDE

dynamique des

entreprises

priveacutees dans le

monde et creacuteation

des bases de donneacutees pour

comparaison entre

pays heacuteteacuterogegravenes

sur le plan des

systegravemes

reacuteglementaire

eacuteconomiques et

politiques

-Mesure lrsquoesprit

entrepreneurial et les

obstacles de lrsquoauto-emploi et

lrsquoentrepreneuriat

-deacuteveloppement des

nouvelles politiques

pour lrsquounion

europeacuteenne

Source traduction de lrsquoauteur sur la base du tableau comparatif des sources de donneacutee sur lrsquoentrepreneuriat eacutelaboreacute

dans le rapport GEM de 2013 p17

Certain pays ne participent pas de maniegravere reacuteguliegravere Une seule participation est enregistreacutee pour lrsquoAlgeacuterie (2007)

Entrepreneuriat latent est la partie de la population active qui se deacuteclare favorable agrave lrsquoauto emploi ou agrave la creacuteation

drsquoentreprise comme choix de carriegraveres 615

14 La mesure formelle de lrsquoentrepreneuriat selon le groupe GEM

Les enquecirctes GEM visent beaucoup agrave estimer le nombre de drsquoentrepreneurs que le nombre

drsquoentreprises creacutee En effet comme lrsquoindique REYNOLDP GEM Defines people who are

entrepreneurially active as adults in the process of setting up a business they will (partly) own

and or currently owning and managing an operating young businessraquo616 Selon cette deacutefinition

les entrepreneurs sont des individus qui sont activement impliqueacutes dans la creacuteation drsquoune

615 GRILO I amp IRIGOYEN JM Entrepreneurship in the EU To wish and not to be Small Business Economics Ndeg 262006pp305-318p 307 616 REYNOLDP et al Global Entrepreneurship Monitor Data Collection Design and Implementation 1998ndash2003 Small

Business Economics (2005) 24 205ndash231 p 209

193

entreprise ou bien qursquoils sont des proprieacutetaires et gestionnaires drsquoune jeune entreprise617

Le nombre de personnes interrogeacutees qui cadrent avec cette deacutefinition permet de calculer

lrsquoindicateur de lrsquoactiviteacute entrepreneuriale dans un pays Cet indicateur est appeleacute Total Early

Stage Entrepreneurial Activity (TEA) Il faudrait souligner que cet indicateur nrsquoa pas pour

fonction de mesurer un fait aveacutereacute en lrsquooccurrence lrsquoentrepreneuriat mais de reacuteveacuteler le niveau

des intentions (lrsquoengagement reacuteel dans le processus) et des reacutealisations (creacuteation drsquoentreprises)

Cette deacutefinition nous parait moins restrictive car elle srsquointeacuteresse agrave deux moments important du

processus entrepreneurial lorsqursquoil deacutemarre et lorsqursquoil srsquoachegraveve

15 Des deacutefinitions diffeacuterentes produisent des donneacutees diffeacuterentes

De ce fait la deacutefinition empirique de GEM considegravere la creacuteation comme un eacutepisode du

processus entrepreneurial Avant cette creacuteation il y a une eacutetape drsquointention qui est difficilement

repeacuterable dans les statistiques classique mais qui peut ecirctre deacuteterminantes pour la quantiteacute et la

qualiteacute de lrsquoentrepreneuriat dans un pays En effet les autres programmes de recherche comme

par exemple le WBGES 618 tiennent geacuteneacuteralement compte que de la creacuteation formelle

drsquoentreprises comme indicateur de lrsquoentrepreneuriat619 Dans ce cas lrsquoentrepreneuriat existe

lorsque lrsquoenregistrement leacutegal de lrsquoentreprise est fait Il nrsquoest pas eacutetonnant donc de constater un

eacutecart entre le niveau de lrsquoentrepreneuriat tel que mesureacute par GEM et celui de la banque

mondiale En effet sur la peacuteriode 2000-2005 les diffeacuterences entre le niveau drsquoentrepreneuriat

calculeacute par GEM et celui de la banque mondiale est important Dans les pays deacuteveloppeacutes le

niveau de la creacuteation drsquoentreprises est bien supeacuterieur au niveau de la TEA Dans les pays en

voie de deacuteveloppement les niveaux drsquointention et drsquoengagement dans la creacuteation est bien

supeacuterieur au niveau de creacuteation leacutegale drsquoentreprise620 Le tableau suivant compare les niveaux

moyens de lrsquoentrepreneuriat de GEM et celui de la banque mondiale sur les trois anneacutees

20032004 et 2005 Cette comparaison est faite entre certain pays deacuteveloppeacutes et en

deacuteveloppement

617 Nous preacutesenterons dans la description des variables les critegraveres retenus par GEM pour consideacuterer les personnes interrogeacutees comme participants dans ces deux situations 618La banque mondiale agrave ce titre srsquointeacuteresse agrave la socieacuteteacute agrave responsabiliteacute limiteacutee (SARL) comme lrsquoobjet drsquoobservation World bank group entrepreneurship survey httpwwwenterprisesurveysorg 619 BOSMA N et al GEM manual a report on the design data and quality control of the global entrepreneurship monitor GEM 2012 95 pages p 15 620 ACS Z J DESAI S KLAPPER L F A Comparison of GEM and the World Bank Group Entrepreneurship Data The World Bank200829pp1

194

Tableau 24 comparaison de lrsquoactiviteacute entrepreneurial de GEM et de la banque

mondiale 20032004 et 2005

PAYS GEM (TEA) banque mondiale Y-F N-F

Nascent (N) Young (Y) Formal (F)

Belgique 264 125 483 -358 -219

Canada 588 366 635 -269 -047

Danemark 268 286 604 -318 -336

Finlande 329 226 324 -098 005

Hong Kong 161 158 1029 -871 -868

Italie 249 190 437 -247 -187

Japon 096 121 302 -181 -206

Jordanie 1038 826 294 532 744

Peacuterou 3136 1293 305 988 1600

Uganda 1601 1802 066 1300 1535

Royaume Uni 341 307 501 -194 -160

Source ACS Z J DESAI S KLAPPER LF A Comparison of GEM and the World Bank Group

Entrepreneurship Data

TEA lrsquoactiviteacute entrepreneuriale globale dans un pays est la somme nascent et young Nascent Nombre

drsquoindividu reacuteellement engageacutees dans lrsquoentrepreneuriat Young nouvelles entreprises Formal Nombre drsquoenregistrements drsquoentreprise Y-F Diffeacuterence entre Nascent et Formal N-F Diffeacuterence entre Nascent et

Formal

La diffeacuterence entre niveau drsquoentrepreneurs et niveau de creacuteation est presque naturelle dans la

mesure ougrave le premier observe un comportement et des attitudes alors que le second cherche agrave

mesurer le reacutesultat reacuteel de ces comportements Crsquoest la qursquoapparait toute la diffeacuterence entre les

deux type drsquoapproches GEM identifie les entrepreneurs nrsquoont pas lorsque lrsquoexistence leacutegale de

lrsquoentreprise est constateacutee mais lorsque lrsquoindividu interrogeacute deacuteclare ecirctre en plein processus de

creacuteation ou qui vient de creacuteer une entreprise De ce fait le niveau drsquoentrepreneuriat dans chaque

pays est un niveau deacuteclaratif et perceptuel A ce titre les donneacutees de GEM sur une longue

peacuteriode montrent une importante dispariteacute entre les pays en matiegravere drsquoactiviteacute entrepreneuriale

Cette dispariteacute peut ecirctre expliqueacutee selon lrsquohypothegravese de GME par la diffeacuterence des attitudes et

des motivations des individus quant agrave la creacuteation drsquoentreprises Ces comportements ne sont pas

neutres selon une autre hypothegravese par rapport agrave lrsquoenvironnement social eacuteconomique et culturel

Les interactions entre ces environnements et le comportement entrepreneurial des individus

sont conceptualiseacutees dans un modegravele Ce dernier repose sur un fondement theacuteorique dont il

faudrait mettre en exergue car les causaliteacutes environnement-entrepreneuriat-croissance

eacuteconomique mises en perspective dans ce modegravele deacuteterminent la nature de donneacutees produite par

les enquecirctes reacutealiseacutees

195

16 Le modegravele conceptuel dans la recherche empirique

Avant de discuter la structure du modegravele de GEM il est neacutecessaire de cerner la

signification et lrsquoutiliteacute drsquoun modegravele dans la recherche Le but est de cerner lrsquoinfluence du

modegravele de GEM sur la nature des donneacutees

Un modegravele est une repreacutesentation figureacutee dune reacutealiteacute621destineacutee agrave en faciliter la

compreacutehension et lrsquoexplication622 Cette repreacutesentation peut concerner des eacuteveacutenements ou bien

des objets qui peuvent ecirctres reacuteels ou artificiels623 Cette repreacutesentation se fait gracircce agrave une

construction symbolique et logique drsquoune situation relativement simple eacutelaboreacutee mentalement et

doteacutee des mecircmes proprieacuteteacutes structurelles que le systegraveme factuel original624 Cette construction

symbolique met en relief les relations qui unissent plusieurs ensembles de donneacutees lieacutees agrave la

reacutealiteacute eacutetudieacutee Le modegravele dans la pratique de la recherche peut revecirctir deux caracteacuteristiques

principales son rapport au reacuteel et son usage dans la pratique de la recherche

a Le rapport du modegravele au reacuteel

Par rapport agrave la question du rapport agrave la reacutealiteacute un modegravele peut ecirctre abstrait dans le cas ougrave la

repreacutesentation du reacuteel qursquoil compte formaliser est indeacutependante de tout contexte spatio-temporel

A lrsquoopposeacute un modegravele peut ecirctre formaliseacute pour qursquoil ne srsquoapplique qursquoagrave des donneacutees empiriques

temporellement dateacutees et spatialement situeacutees sans viser agrave une porteacutee plus geacuteneacuterale

Geacuteneacuteralement un modegravele est deacuteveloppeacute dans le prolongement drsquoune theacuteorie dont il est en fait

une projection Parce qursquoil fait reacutefeacuterence agrave une gamme plus limiteacutee de situations que la theacuteorie

dont il est issu

Le modegravele est habituellement drsquoapplication plus reacuteduite Comme le notait HOTIER H le

modegravele apparaicirct comme une partie concregravete de la theacuteorie qui est directement en rapport avec

un ensemble de comportements Une theacuteorie devient un modegravele agrave propos drsquoun pheacutenomegravene

particulier lorsque ses concepts et son point de vue speacutecifique sur les faits observeacutes ou les

reacutesultats drsquoexpeacuteriences enrichissent la compreacutehension de ce pheacutenomegravene en rendant possible une

analyse plus approfondie de ce dernier et une interpreacutetation plus rationnelle et coheacuterente de ses

caracteacuteristiques essentielles 625

621 AKTOUF O meacutethodologies des sciences sociales et approches qualitatives des organisations Une introduction agrave la deacutemarche classique et une critique Montreacuteal Les Presses de lUniversiteacute du Queacutebec 1987 213 pp p 25 622 LOUBET J-L amp BAYLE D Initiation aux meacutethodes des sciences sociales Paris LrsquoHarmattan 2000 272 pages p 343 623 BANKS CM chapter 1 What Is Modeling and Simulation Chapitre1 in Principles of Modeling and Simulation A Multidisciplinary Approach 2009 jhon wiley amp son USA259 pages p5 624 LOUBET JL amp BAYLED idem p34 625 HOTIER H laquo La communication modeacuteliseacutee Une introduction aux concepts aux modegraveles et aux theacuteories p 8 in WILLETT G (sous la direction de) Communication et organisation les relatioagravens publques face agrave la theacuteorie Eacuteditions du Renouveau

Peacutedagogique Ottawa Ndeg 41993

196

b Lrsquousage du modegravele dans la recherche

Par rapport agrave la question de son utiliteacute dans la recherche le modegravele peut avoir trois types

drsquousages un usage normatif descriptif ou explicatif Un modegravele est dit normatif srsquoil a pour

fonction drsquoaboutir agrave des preacuteconisations de ce qursquoil convient de faire et de ne pas faire Un

modegravele est dit descriptif lorsqursquoil permet de reacuteduire un ensemble complexe de donneacutees agrave un petit

nombre de variables ou lorsqursquoil met en lumiegravere une reacutegulariteacute statistique Enfin un modegravele est

dit explicatif quand il apporte des eacuteleacutements de compreacutehension drsquoun pheacutenomegravene social626

17 Description du modegravele de GEM

Compte tenue de la deacutefinition de la notion de modegravele et de ses usages nous pensons que

le modegravele conceptuel de GEM vise agrave mettre en place un dispositif drsquoune part empirique car

conccedilu agrave lrsquoorigine pour une finaliteacute de mesure du fait entrepreneurial et explicatif drsquoautre part

puisque lrsquointerpreacutetation des reacutesultats vise agrave mieux comprendre le rapport qursquoil y a entre lrsquoactiviteacute

entrepreneuriale et la performance eacuteconomique compte tenue de certaines variables de contexte

Par contre les eacutetudes de GEM ont depuis le deacutebut et restent encore guideacutees par lrsquoobjectifs de la

description empirique de cet impact et ne visent pas agrave tester aucun concept theacuteorique

particulier627

a Description du modegravele conceptuel de GEM

Le modegravele de GEM a eacuteteacute mis en exergue pour la premiegravere fois dans le rapport de 1999628

Lorsqursquoon consulte les rapports les plus reacutecents nous constatons que ce dernier nrsquoa pas subi de

reacuteameacutenagement substantiel aussi bien sur le plan des hypothegraveses que des concepts qui le

composent En termes drsquohypothegravese le modegravele propose une relation entre la croissance

eacuteconomique consideacutereacutee comme la variable fondamentale agrave expliquer629 (variable deacutependante) et

la dynamique des entreprises630 Cette dynamique concerne deux processus fondamentaux

(figure 1) Le premier concerne les entreprises deacutejagrave eacutetablies quelles soient de grandes

entreprises (large firm) ou des PME Le second processus concerne la dynamique

entrepreneuriale qui se manifeste principalement dans la creacuteation de nouvelles entreprises mais

qui peut aussi srsquoeacutetendre aux pheacutenomegravenes de disparition drsquoexpansion ou de contraction de ces

entreprises Ces activiteacutes peuvent ecirctre le fait drsquoentrepreneurs qualifieacutes de nouveaux (sans

occupation) ou bien des individus occupeacutes dans des entreprises existantes

626 FREDERIC R Le concept de modegravele Cahiers du Lise Ndeg1 2010 p7 627 MUELLER S amp SCHRETTLE T idem p 3 628 REYNOLDS P D M HAY amp CAMPS Global Entrepreneurship Monitor 1999 Executive Report199949 page p 10 et 11 629 REYNOLDS P et al Global Entrepreneurship Monitor Data Collection Design and Implementation 1998ndash2003 Small Business EconomicsNdeg 242005pp 205-231p 206 630 LEVIE JD amp ERKKO Autio A theoretical grounding and test of the GEM model Small Business Economics Vol 31Ndeg3

2008 pp 235-263p 235

197

Figure 38 Dynamique des entreprises et croissance eacuteconomique comme lien fondamentale

du modegravele GEM

Source eacutelaboreacute selon REYNOLDS P D M HAY amp CAMPS Global Entrepreneurship Monitor 1999

Le modegravele de GEM considegravere que ces deux processus sont la reacutesultante des caracteacuteristiques

de lrsquoenvironnement social politique et culturel de chaque pays En effet la dynamique des

entreprise eacutetablies quelles soient grandes ou petites est affecteacute par un environnement national

geacuteneacuteral laquo national Framework condition raquo Ce dernier renvoi agrave la qualiteacute des institutions des

infrastructures de base du niveau du capital humain des niveaux de deacuteveloppement

technologique etc La dynamique entrepreneuriale par ailleurs est tributaire de des attitudes des

capaciteacutes et des motivations des personnes dans leur engagement dans le processus

entrepreneurial (figure 3)

Figure 39 Le niveau de lrsquoentrepreneuriat est lieacute aux capaciteacutes aux attitudes et aux

motivations des individus

Source Global Entrepreneurship Monitor 1999 Executive Report 1999

Ces comportements subissent les influences drsquoun certain nombre de facteurs que le

modegravele GEM met sous lrsquoappellation entrepreneurial framworke condition Ce dernier

Croissance

eacuteconomique (PIB et emploi)

Processus II

Dynamique entrepreneuriale

Creacuteation croissance

disparition et contraction

Croissance eacuteconomique

(PIB et emploi)

Processus I Performance des entreprises existantes

(Grandes entreprises et PME)

Processus II Dynamique entrepreneuriale

Creacuteation de nouvelles entreprises

Attitudes - perception et capaciteacute de saisies des

opportuniteacutes -peurs de lrsquoeacutechec

-Statut de lrsquoentrepreneuriat dans la socieacuteteacute

Capaciteacute drsquoentreprendre - Compeacutetences

- Motivation

Ambitions -Croissance -Innovation

-Creacuteation de valeurs sociales

198

regroupe par exemple les faciliteacutes drsquoaccegraves au financement les politiques gouvernementales pour

les nouvelles entreprises les normes sociales et culturelles631 etc Nous reviendrons en deacutetail sur

ces facteurs lorsqursquoil srsquoagit de deacutefinir les variables de cette recherche

Pour donner une image globale du modegravele de GEM le scheacutema ci-dessous reacutecapitule le

lien entre la croissance eacuteconomique la dynamiques de s entreprise et leurs les environnements

qui influencent sur cette dynamique Nous avions ajouteacute le sigle de ENV 1 et ENV2 pour

distinguer lrsquoenvironnement qui affect les entreprises eacutetablies de celui qui est lieacute agrave

lrsquoentrepreneuriat

Figure 40 Repreacutesentation scheacutematique du modegravele GEM

Source Scheacutema traduite par nous selon la version originale drsquoACS et al 2005 p14632

Tous les encadreacutes en gris sont les champs concerneacutes par les eacutetudes de GEM Le titre qui

suit preacutesente les types de donneacutees et leurs sources principales

b Types et sources de donneacutees de GEM

Il existe trois types de donneacutees Le premier concerne lrsquoenvironnement lieacute agrave

lrsquoentrepreneuriat que nous avions placeacute dans le scheacutema 2 sous le sigle ENV2 Les caracteacuteristiques

631 REYNOLDP et al 2005 op ct p 632 ACS ZJ ARENIUS P Hay M amp MINNITI M 2004 GEM executive report 2005 52 pages 2005 p14

Attitudes - perception et capaciteacute de saisies des opportuniteacutes -peurs de lrsquoeacutechec -Statut de lrsquoentrepreneuriat dans la socieacuteteacute

Capaciteacute drsquoentreprendre - Compeacutetences - Motivation

ENV 1

Contexte culturel politique et social

Exigence de base -Institutions -Infrastructures -Stabiliteacute macro eacuteconomique -Santeacute et formation de base

Facteur drsquoaccroissement et lrsquoefficaciteacute -Formation universitaire et professionnelle - Efficaciteacute des marcheacutes des marques - Sophistication des marcheacutes financiers - Disponibiliteacute technologique - Taille du marcheacute

Innovation et entrepreneuriat - Financement entrepreneurial - Politique gouvernementales - Programme gouvernementale pour lrsquoentrepreneuriat - formation entrepreneuriale - Transfert RampD - Infrastructures leacutegales et commerciales pour lrsquoentrepreneuriat - Ouverture du marcheacute inteacuterieur -Infrastructure physique pour lrsquoentrepreneuriat - Normes sociales et culturelles

Entreprises eacutetablies - Grandes entreprises - micro entreprises et PME

Entrepreneuriat

Croissance eacuteconomique PIB Emploi

ENV2

Dynamique eacuteconomique -Restructuration -Fermeture

-Creacuteation et fermeture -Expansion

Ambitions -Croissance -Innovation -Creacuteation de valeurs sociales

199

de cet environnement sont identifieacute gracircce agrave une seacuterie drsquointerview drsquoexperts nationaux

seacutelectionneacutes selon leur savoir faire et reacuteputation quant aux conditions cadres pour entreprendre

dans leur pays respectifs633 Ces experts (en moyenne 35 par pays) peuvent ecirctres des chercheurs

banquiers consultants fonctionnaires ou des responsables drsquoassociations Cette enquecircte est

appeleacutee national experts Survey Le deuxiegraveme type de donneacutees concerne la participation des

individus dans les diffeacuterentes phases de creacuteation drsquoentreprises ainsi que leurs comportements

(attitudes capaciteacute et ambitions) vis-agrave-vis de lrsquoentrepreneuriat Ces donneacutees sont obtenues gracircce

agrave une enquecircte aupregraves drsquoun eacutechantillon repreacutesentatif de la population adulte acircgeacutee de 18 agrave 64 ans

dans chacun des pays associeacutes au projet GEM Cette enquecircte est appeleacutee Adult Population

survey (APS)634 Chaque anneacutees le projet interroge par teacuteleacutephone ou par entretien face agrave face

au moins 2000 personne adulte dans chaque pays De 2001 agrave 2010 quatre vingt quatre pays ont

participeacute aux enquecirctes annuelles et un total de 1363683 individus ont eacuteteacute interrogeacutees sur cette

peacuteriode635 Le troisiegraveme type est un ensemble de donneacutees standardiseacutees qui concernent

certain aspect de lrsquoenvironnement national (ENV1) et les niveaux de deacuteveloppement de chaque

pays (PIB emploi etc) Une grande partie de ces donneacutees proviennent des bases statistiques des

Nations Unies de la banque mondiale et de lrsquo FMI Le scheacutema suivant reacutesume le contenu du

modegravele de GEM et les sources de donneacutees utiliseacutees

Figure Ndeg 41 Les sources de donneacutees dans le modegravele de GEM

Source GEM manual A report on the design data and quality control

of the Global Entrepreneurship Monitor (2012)

633 TORRESO amp EMINET A Global Entrepreneurship Monitor Rapport 2003-2004 sur lrsquoentrepreneuriat en france et dans le monde 200544pagesp 12 634 Nous utiliserons lrsquoabreacuteviation APS dans le reste du document 635 Rapport GEM de 2011 publieacute en 2012240 pages p 8

Les Attitudes

Les Capaciteacutes

Les Ambitions

Niveau drsquoactiviteacute entrepreneuriale

Mesureacute par le nombre de

personnes qui

1 Ont une Intention drsquoentreprendre

2 Sont en plein creacuteation

3 Sont proprieacutetaire de jeune

entreprise

4 proprieacutetaire drsquoentreprise qui

persiste

5 Proprieacutetaire qui ont ou qui veulent

cesser

6 Des non entrepreneurs

Environnement lieacute agrave Lrsquoentrepreneuriat

National experts Survey NES

Comportement entrepreneurial ou non

Adult population survey APS

Adult population survey APS

200

Il faudrait signaler qursquoen 2011 les concepteurs du projet ont reacuteviseacute le modegravele Cette

reacutevision est fondeacutee lrsquohypothegravese que la contribution des entrepreneurs dans lrsquoeacuteconomie varie

selon le niveau de deacuteveloppement eacuteconomique Le modegravele introduit de nouvelles variables636

qui inspireacutees des travaux de PORTERM indiquerait si le pays est dans un stade ougrave sont

deacuteveloppement est fondeacute sur un facteur ou une ressources laquo factor- driven - economy raquo ougrave un

pays ougrave le niveau de performance est fondeacutee sur lrsquoutilisation efficiente des ressources

(efficiency-driven-economyraquo ougrave un pays dont le deacutevloppment est tireacute par lrsquoinnovation

laquo innovation driven economy raquo cest-agrave-dire qui a deacutepasse les deux premiers niveaux

En terme de meacutethodologie la deacutemarche de GEM preacutesente les avantages suivants (1)

les reacutesultats sont baseacutes sur un eacutechantillon repreacutesentatif de la population dans les pays

participants (2) il existe une meacutethodologie standardiseacutee de collecte de donneacutees dans les pays

participants agrave lrsquoeacutetude et (3) lrsquoapproche est quasiment en temps reacuteel car les donneacutees collecteacutees

sont analyseacutees et communiqueacutees durant la mecircme anneacutee637

c Homogeacuteneacuteisation des donneacutees GEM

Lrsquohomogeacuteneacuteisation des donneacutees GEM est obtenue par deux meacutecanismes Premiegraverement

les enquecirctes sont reacutealiseacutees sur la base drsquoun protocole drsquoenquecircte uniforme638 pour tout les pays

qui y participent En effet pour assurer la comparabiliteacute internationale des reacutesultats le groupe

GEM collecte les donneacutees empiriques primaires selon une meacutethode standardiseacutee Cette

standardisation fait que pour tout les pays les individus sont interrogeacutes selon le mecircme modegravele

de questionnaire et de selon le mecircme guide drsquoentretien Cette uniformisation permet de

mesurer de maniegravere systeacutematique lrsquoactiviteacute entrepreneuriale par pays en identifiant parmi la

population interrogeacutee les entrepreneurs des non entrepreneurs

Pratiquement lrsquointerrogation des individus se fait par des questions fermeacutees ou par des

questions agrave reacuteponses preacutedeacutefinies Quelques exceptions sont donneacutees agrave certaine questions ougrave les

reacuteponses sont ouvertes comme crsquoest le cas par exemple de la nature de lrsquoactiviteacute envisageacutee par

les futurs entrepreneurs ou bien les montants reccedilus pour deacutemarrer lrsquoactiviteacute639 Les concepteurs

du questionnaire cherchaient agrave travers cette meacutethode agrave reacuteduire les erreurs de traduction et les

biais culturel Le questionnaire est en effet reacutedigeacute en anglais et afin de reacuteduire les mauvaises

636 Ces variables sont indiqueacutees dans la figure qui repreacutesente le modegravele reacuteviseacute Elles traduisent les Exigences de base et les Facteur drsquoaccroissement et lrsquoefficaciteacute et les facteur facilitant lrsquoinnovation 637 VOLERY et al (2007) citeacute par NLEMVO F et al Le dynamismes entrepreneurial des reacutegions proposition drsquoun cadre conceptuel revue canadienne des sciences reacutegionales Vol 34 Ndeg2 et 3 pp47-59 p 53 638 LEVIE Jonathan et al Global entrepreneurship and institutions an introduction Small Bus Econ2014 Ndeg 42pp437ndash444p438 639 Rapport GEM 2013 240 page p 213

201

interpreacutetations les questions devaient ecirctres courtes et compreacutehensibles640 Par ce que le fait

drsquoinclure des items trop long peut reacuteduire le taux de reacuteponse et augmenter le volume des non

reacuteponses Cette meacutethode a permis drsquoaugmenter le nombre de participants dans lrsquoenquecircte et le

nombre de pays de 10 en 1999 agrave 59 en 2010641 Le deuxiegraveme meacutecanisme est lrsquouniformisation

des meacutethodologies de traitement des Donneacutee Le traitement des reacutesultats des lrsquoenquecirctes se font

au niveau central et selon les mecircmes proceacutedeacute statistiques En effet les diffeacuterents indicateurs de

lrsquoentrepreneuriat les indicateurs situationnelles et personnelles des individus sont calculeacutes de

maniegravere standardiseacutee Ainsi lrsquouniformatisation des protocoles drsquoenquecircte et des processus de

traitement des donneacutees produisent des donneacutees homogegravenes permettant de faires des

comparaisons entre les pays

d Coheacuterence au cadrage conceptuel de la thegravese

Nous entendons par coheacuterence le fait que les hypothegraveses de notre travail de thegravese

neacutecessitent que soit disponible certaine variables pour constituer la contrepartie empirique des

concepts avec lesquels ces hypothegraveses sont formuleacutees Globalement ces hypothegraveses interpellent

trois concepts importants le processus entrepreneurial le reacuteseau entrepreneurial et les attitudes

et aptitudes des entrepreneurs que nous avion placeacute sous la dimension cognitive du capital

social

Drsquoun autre coteacute la deacutefinition de lrsquoentrepreneuriat retenu par les concepteurs de ces

eacutetudes repose sur une approche processuelle Ce qui implique lrsquoidentification drsquoun certain

nombre drsquoeacutetapes et drsquoactiviteacutes interdeacutependante aboutissant agrave la creacuteation de valeur par

lrsquoentrepreneur Les donneacutees GEM permettent de disposer des variables sur le nombre de

personnes qui sont impliqueacutees dans ce processus (entrepreneurs ou futurs entrepreneurs) tout

comme ceux qui ne le sont pas (non entrepreneurs) Drsquoun autre coteacute des variables qui sont lieacutees

agrave leur attitudes aptitudes contexte relationnelles censeacutees expliquer le contexte ce fait Nous

nrsquoaurons pas ainsi dire agrave calculer nous mecircme ces donneacutees car elles sont deacutejagrave confectionneacutees

sous un programme SPSS

Cette enquecircte est la source principale de donneacutees qui seront utiliseacute dans notre recherche

Les enquecirctes qui ont concerneacute lrsquoAlgeacuterie ont eacuteteacute reacutealiseacute en 2009 2011 et en 2012 et 2013 Le

titre qui sui identifie les principales variables de notre recherche

640 BERGMANNHamp MUELLER Samp SCHRETTLE TS The Use of Global Entrepreneurship Monitor Data in Academic Research A Critical Inventory and Future Potentials In Int J Entrepreneurial Venturing forth coming2013p 7 641 Idem p 8

202

2 Les enquecirctes GEM pour lrsquoAlgeacuterie Quelques indications sur les modaliteacutes opeacuteratoires

Pour le cas de lrsquoAlgeacuterie les enquecirctes ont eacuteteacute reacutealiseacute en 2009 2011 2012 et en 2013 Les trois

derniegraveres eacutetaient piloteacutees par le centre de Recherche en Economie Appliqueacute au Deacuteveloppement

(CEREAD) Ce dernier assure tout le processus drsquoadministration et de recueil des questionnaires

au niveau de tout le territoire national Lrsquoenquecircte srsquoadresse agrave la population adulte qui reacuteside

dans le pays et qui est acircgeacutee entre 18 et 64 ans Le recensement Geacuteneacuteral de la population et de

lrsquohabitat (RGPH) de 2008 a eacuteteacute retenu comme base de reacutefeacuterence pour assurer la repreacutesentativiteacute

de lrsquoeacutechantillon

21 Lrsquoeacutechantillon observeacute dans la preacutesente recherche

Les donneacutees concernant lrsquoAlgeacuterie sont disponibles sur le site de GEM642 Toutes les variables

qui concerne lrsquoactiviteacute entrepreneurial les caracteacuteristiques individuelles les attitudes et le

perception sont consolideacute dans une base de donneacutees appeleacute Adulte Population Survey (APS)

En utilisant la proceacutedure SPSS de fusion de fichiers Nous avions regroupeacute les donneacutes des

quatre anneacutees en une seul base appeleacutee APS I lrsquoeacutechantillon global qui en reacutesulte est de 12922

personne interrogeacutees

Tableau 25 Eacutechantillon de lrsquoeacutetude de 2009 agrave2013

APS 2009 APS 2011 APS 2012 APS 2013 Total APS I

Echantillon 2000 3427 4995 2500 12922

Source auteur les bases de donneacutees APS de 2009 agrave 2013

Cependant nous allons proceacuteder dans le quatriegraveme chapitre agrave des reacutegressions logistique qui

neacutecessitent la suppression de valeurs manquantes Lrsquoexemple suivant met en relief comment ces

valeurs apparaissent dans les variable et comme nous les avions supprimeacute

La variable KNOWENT Cette variable est construite sur la base des reacuteponses donneacutees sur la

question laquo est vous connaissez personnellement un entrepreneur qui a creacuteeacute une entreprise depuis

les deux derniegravere anneacutees 643 Les modaliteacutes de cette variable sont

0 lorsque la reacuteponse est non

1 lorsque la reacuteponse est oui

-2 refus de reacuteponse

-1 non reacuteponse

Les valeurs manquantes sont les non reacuteponses et les refus de reacuteponses

Nous voulons ainsi garder que les personnes qui ont reacutepondus soit par un oui ou un non cest-agrave-

dire nous voudrions que la variable KNOWENT garde uniquement les valeurs laquo o raquo ou laquo 1 raquo

642 Gem corostium 643 Do you know someone personally who started a business in the past 2 years

203

Pour ce fait nous utilisons la proceacutedure SPSS de seacutelection des observations Avec cette technique

seules les observations (les reacutepondants) pour un oui ou un non sont gardeacute le reste est supprimeacute

Lrsquoimpact direct est la reacuteduction de la taille de lrsquoeacutechantillon aussi bien pour cette variable que

pour le reste des variables dont ont pratiqueacute le nettoyage de valeurs manquantes

Apregraves avoir reacutepeacuteter lrsquoopeacuteration pour toute les variables qui nous inteacuteressent dans la reacutegression

logistique nous obtenons une deuxiegraveme base de donneacutees qui sera appeleacutee APSII Crsquoest cette

base de donneacutees qui sera exploiteacutee pour le reste de ce travail empirique Cette base contient 4557

observations cest-agrave-dire que nous avions perdu presque 60 de lrsquoeacutechantillon initial agrave cause de

la suppression des valeurs manquantes Cependant cette opeacuteration comme nous le montrerons

plus tard nrsquoa pas trop modifier la structure de reacuteponses A chaque fois que nous analyserons une

variable nous ferons la comparaison de sa valeur dans les deux bases de donneacutees Le scheacutema

suivant reacutesume le processus de construction de la base de donneacutees finale APS II

Figure42 Processus de suppression des valeurs manquantes et constitution de la base

APSII

Source auteur

A preacutesent nous examinons les variables qui ont eacuteteacute utiliseacute pour la description du processus

entrepreneurial

APS 2009 2000 observations

APS 2011 3427 observations

APS 2012 4995 observations

APS 2013 2000 observations

APS I 12922 observations

Fusion Des Fichier Sous SPSS

APS II 4557 observations

Seacutelection des reacuteponses valide et Suppression Des Valeurs Manquantes

204

3 Les variables lieacutees au processus entrepreneurial

Dans les titres qui suivent nous nous inteacuteressons particuliegraverement aux variables qui ont eacuteteacute

retenue pour identifier les personnes qui participent dans le processus entrepreneurial Les autres

variables lieacutees au capital social et des caracteacuteristiques socio deacutemographiques et les variables

perceptuelles seront deacutecrites dans la deuxiegraveme et la troisiegraveme section de ce chapitre

Le processus entrepreneurial a eacuteteacute deacutefini comme un processus drsquoeacutetape dans lesquelles des

individus perccediloivent des opportuniteacutes organisent des ressources pour transformer cette

opportuniteacute en une activiteacute eacuteconomiques Cette activiteacute persiste dans le marcheacute pour consideacuterer

que ce processus a reacuteussi Les phases sous jacentes agrave cette deacutefinition sont lrsquointention

lrsquoeacutemergence et la survie Le problegraveme qui surgie en adoptant cette deacutemarche est de pouvoir les

identifier avec les donneacutees de GEM Nous avions soulignons au deacutebut de cette section que les

donneacutees relatives au processus entrepreneurial sont de nature perceptuelles dans le sens ougrave elles

sont confectionneacutees selon les deacuteclarations de personnes De ce fait la preacutecisons dans

lrsquoidentification de ces trois phase devient une eacutetape importante et deacutelicate en mecircme temps Le

but des titres qui suivent est de mettre en relief le choix que nous avions opeacuterer pour identifier

les variables qui traduisent avec preacutecision les phases entrepreneuriales

31 La phase drsquoentrepreneuriat latent ou potentiel

Cette phase regroupe les personnes qui au moment de lrsquoenquecircte envisagent dans le futur

la creacuteation drsquoune activiteacute eacuteconomique La question qui leur a eacuteteacute poseacute est la suivante Est ce que

vous envisagez seul ou avec un autre dans les trois prochaines anneacutees de deacutemarrer une

nouvelle entreprise y compris dans le cadre drsquoun auto emploi ou de vente drsquoun bien644

Les reacuteponses obtenues permettent de calculer une variable appeleacute LATENT (dans la

base de donneacutees de GEM elle placeacutee sous la variable futur start up) Cette variable est

dichotomique Elle est codeacutee laquo 0 raquo lorsque la reacuteponse est neacutegative et laquo 1 raquo lorsque la reacuteponse

positive Nous pensons que les reacuteponses positives agrave cette question ne peuvent refleacuteter une

phase drsquointention Car lrsquointention doit ecirctre accompagneacutee drsquoun certain nombre drsquoaction de la part

de celui qursquoil affiche Des actions comme la recherche drsquoinformation lrsquoobtention de conseils de

reacuteassemblage de ressources drsquoeacutelaboration drsquoun plan drsquoaffaires des deacutemarches de creacutedit crsquoest-agrave-

dire des activiteacutes indiqueraient que lrsquoindividu a des objectifs drsquoexploitation drsquoune opportuniteacute

une certaine deacutesirabiliteacute de la carriegravere drsquoentrepreneurs est perccediloive une faisabiliteacute de leur projet

644 Dans le questionnaire la formulation drsquoorigine est Are you alone or with others expecting to start a new business including

any type of self-employment or selling goods within the next three years

205

Crsquoest pourquoi certain auteur considegraverent ces personnes comme des entrepreneurs

potentiels BRIXYU et al 645 utilise le concept drsquoentrepreneuriat latent pour deacutesigner les

personnes qui affichent une intention mais sans que ca soit accompagneacutee par des actions

tangibles Dans cette recherche nous nous inscrivons dans cette deacutemarche pour consideacuterer la

variable FUTSUP comme la contrepartie empirique de lrsquoentrepreneuriat potentiel

32 La phase drsquointention

Dans la base originale la variable qui identifie les personnes dans cette phase est appeleacutee dans

SUBOAN646 ( start-up effort owner no wages yet) Elle est calculeacutee selon un proceacutedeacute qui

permet de filtrer parmi les personnes interrogeacute ceux qui 1) sont en cours de creacuteation 2) ayant

entrepris des actions reacuteelles pour cette creacuteation 3) sont proprieacutetaire ou coproprieacutetaire drsquoune

entreprise nouvelle 4) nrsquoayant pas encore reccedilu de salaire ou de revenu de lrsquoactiviteacute creacutee Cette

deacutefinition composite suggegravere que lrsquointention est acheveacutee car elle a deacuteclencheacute des actions mais le

reacutesultat de ces actions nrsquoa pas encore donneacute lieur agrave une entreprise opeacuterationnelle Lrsquoexistence de

revue cest-agrave-dire le reacutesultat des transactions de lrsquoentreprise avec les autres (clients fournisseur

lrsquoadministration fiscale) semble indiquer que lrsquoeacutechange nrsquoa pas eu lieu Cet eacutechange selon

lrsquoapproche de GARTNERW est une condition importante pour consideacuterer que lrsquoentreprise a

eacutemergeacute et connu sur le marcheacute Le scheacutema suivant permet drsquoexpliciter le deacuteroulement du calcul

de cette variable

645 BRIXY U STERNBERG R amp STUumlBER H The Selectiveness of the Entrepreneurial Process Journal of Small Business Management vol 50 Ndeg 1 2012 pp 105-13p108 646 Nous lui donnons une autre appellation dans le reste du travail INTENT

206

Figure 43 Processus de deacutetermination de la variable INTENT

1iegravere eacutetapes deacuteterminer les personnes qui sont en cours de creacuteation

2iegraveme eacutetape parmi les personnes de la premiegravere eacutetape deacuteterminer ceux qui ont entrepris des

actions pour la creacuteation comme

3iegraveme eacutetape deacuteterminer parmi les personnes de la deuxiegraveme eacutetapes ceux qui au moment de

lrsquoenquecircte sont proprieacutetaires ou en Coproprieacuteteacute

4iegraveme deacuteterminer parmi les personne de la troisiegraveme eacutetape si elles sont recccedils un salaire ou

un revenu

Source eacutelaboreacute par lrsquoauteur sur la base du manuel explicatif de GEM A report on the design data and quality

control of the Global Entrepreneurship Monitor2012 95 page

Q1 Seul En cours de creacuteation drsquoentreprise Q2 Avec un sponsor

Si Oui Si Oui

Q3 Actif dans la creacuteation dans les douze dernier mois

Q5 Reccedilu un revenu de cette entreprise dans les 3 derniers mois

Non

Si Oui

INTENT

Des Entrepreneurs en phase drsquointention

Questions

Questions

Questions

Oui

Questions

Q4 Proprieacutetaire ou en association

207

La variable INTENT est dichotomique lorsque la personne interrogeacutee est dans cette phase cette

variable est codeacutee laquo 1 raquo elle est codeacute laquo 0 raquo dans le cas contraire

33 La phase drsquoeacutemergence

Lrsquoeacutemergence est une eacutetape du processus entrepreneurial ougrave quatre composantes se

mettent en place Lrsquoexistence drsquoune intention qui reflegravete les objectifs de lrsquoentrepreneur la

collecte et lrsquoutilisation de ressources (financiegraveres mateacuterielles humaines) La deacutefinition des

frontiegravere de lrsquoorganisation (geacuteneacuteralement lrsquoenregistrement leacutegale) et lrsquoeacutechange aussi bien dans

lrsquoorganisation qursquoavec lrsquoenvironnement (ventes achat) Lrsquooccurrence de ces quartes proprieacuteteacutes

nrsquointervient pas drsquoune maniegravere lineacuteaire Il ne faudrait pas attendre la fin de lrsquointention pour

commencer la collecte de ressources puis la leacutegalisation de lrsquoentreprise Ces proprieacuteteacutes

permettent par contre drsquoidentifier la fin de lrsquoeacutetape drsquointention et le deacutebut de la creacuteation drsquoune

entreprise autrement dit drsquoidentifier le moment ou lrsquoentrepreneur a fini le moment de

lrsquoengagement pour entrer dans le moment de faire connaitre lrsquoentreprise aux autres647 Dans la

recherche empirique lrsquoidentification de cette eacutetape est un processus deacutelicat En effet les

entreprises signalent leur eacutemergence de diffeacuterente maniegraveres Il srsquoagit par conseacutequence de choisir

des modes drsquoobservation (des items drsquoun questionnaire par exemple) agrave utiliser pour connaitre

avec preacutecision cette eacutemergence A ce titre il nrsquoexiste pas une meacutethode universelle pour parvenir

agrave identifier cette phase Dans le programme de recherche PSED dont srsquoest fortement inspireacute le

projet GEM les chercheurs utilisent trois item pour diffeacuterencier les entrepreneurs en situation

drsquoengagement dans le processus entrepreneurial (sart up active) de nouvelles entreprises (new

firme) ou de deacutesengagement (quite) La situation de nouvelle entreprise correspond selon

REYNOLDS P et MILLER S agrave lrsquoeacutetape de lrsquoeacutemergence Par rapport agrave la situation

drsquoengagement les items utiliseacutes nrsquointroduisent pas le revenue par ce que agrave ce stade lrsquoentreprise

nrsquoest pas encore consideacutereacutee comme une organisation complegravete qui fait des eacutechanges Les

variables qui permettent drsquoidentifier cette phase se limitent aux efforts des individus dans la

creacuteation et la perception de la creacuteation comme le but le plus important durant els douze derniers

mois648 Le tableau suivant montre la diffeacuterence des modes drsquoobservation de la phase

drsquoengagement et la phase drsquoEmeacuterence

647 ACSZ amp AUDRETSCH DB Handbook of entrepreneurship research ACSZ amp AUDRETSCH DB Editor 2010 678 pages p107 648 Idem p106

208

Tableau 26 les item utiliseacutes dans e programme PSED pour identifier les phases

drsquoeacutemergence et de preacutes eacutemergence

Phase drsquoengagement ( start up active) Phase drsquoeacutemergence (new firme)

(1) consacrer plus de 160heurs agrave la creacuteation

drsquoentreprise Durant les 12 derniers mois

(2) consacrer 80heurs ou plus pour la creacuteation durant

les 6 prochains mois

(3) La creacuteation sera la preacuteoccupation principale pour

les 12 prochain mois

(1) Est-ce lrsquoentreprise a deacutegager des revenus (income)

pendants au moins six mois au cour de lrsquoanneacutees

(2) Est-ce que les revenus de lrsquoentreprise couvrent les

deacutepenses

(3) Est-ce le revenu ou le salaire de lrsquoentrepreneur est

inclus dans les deacutepenses

Source Handbook of entrepreneurship research ACSZ amp AUDRETSCH DB Editor 2010 678 pages p106

A partir drsquoun eacutechantillon de 118 entreprises de creacuteation reacutecentes HERNANDEZEM

cherchait agrave recenser les caracteacuteristiques les plus significatives qui permettent drsquoidentifier la

phase drsquoeacutemergence Sur ces 118 entreprise il y avait 38 entreprise que lrsquoauteur a consideacutereacute

comme incertaines soit par manque de moyens au deacutemarrage ou qursquoelles nrsquoont pas sus eacutevolueacute

leur projet649 Le reste cest-agrave-dire 80 entreprise sont soit en situation de maintient gracircce au

deacutepassement de la taille critique (possibiliteacute drsquoabsorption des coucircts fixes ou bien en situation de

reacuteussite laquo croisiegravere raquo par ce que reacutealisant de meilleurs performances que les preacuteceacutedentes Et en

fin 10 entreprises qui sont consideacutereacutees en situation de reacuteussites laquo deacuteveloppement raquo car

exploitant de nouvelle innovation et les meilleurs occasions drsquoaffaires Lrsquoeacutemergence pour cet

auteur intervient lorsque lrsquoentreprise nrsquoest pas incertaine et ne cour pas vers son eacutechec apregraves le

deacutemarrage et en mecircme temps commence agrave se position dans lrsquoune des trois situations citeacutees Le

scheacutema suivant reacutesume les caracteacuteristiques de lrsquoentreprise eacutemergente Ces trois situations

commencent agrave ecirctre observeacutees

Figure 44 La phase drsquoeacutemergence dans le processus entrepreneurial

Source HERNANDEZEM vers un modegravele drsquoeacutemergence de la petite entreprise p37

649 HERNANDEZEM vers un modegravele drsquoeacutemergence de la petite entreprise Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de

la petite et moyenne entreprise vol 11 ndeg 4 1998 pp11-43p 37

Deacutemarrage Emergence

Deacutepassement de la taille critique

Taille plus important et meilleurs performances

Capaciteacute drsquoinnovation et drsquoexploitation des

occasions drsquoaffaires Echec

laquo Maintient raquo

laquo Valeur sure raquo

laquo Deacuteveloppement raquo

Manque de moyens et projet inacheveacute

209

Dans une eacutetude longitudinale qui a observeacute entre 1998 et 2003 715 nouveaux entrepreneurs

BRUSHCG cherchaient agrave identifier les caracteacuteristiques les plus significatives des entreprises

eacutemergentes et leur impact sur la probabiliteacute de leur survie650 En se basant sur les quatre

proprieacuteteacutes agrave savoir lrsquointentionnaliteacute les ressources la frontiegravere et lrsquoeacutechange le but est de

deacuteterminer quant peut-on consideacuterer que lrsquoentrepreneur a fini lrsquoorganisation de la creacuteation et a

commencer lrsquoentre dans la phase de poste creacuteation Le tableau suivant donne quelque exemple

sur les items utiliseacutes pour mesurer chacune de ces caracteacuteristiques Bien entendu agrave ce stade nous

nous nrsquointeacuteressons pas aux reacutesultats de lrsquoeacutetude mais aux choix de ces auteurs en matiegravere de mode

drsquoobservation de lrsquoeacutemergence de lrsquoentreprise

Tableau27 Quelque caracteacuteristiques structurelles et processuelles dans la phase

drsquoeacutemergence

Caracteacuteristiques de lrsquoeacutemergence des entreprises Items

Intentionnaliteacute

(1) Preacuteparer un business plan

(2) Identifier une opportuniteacute

(3) Acquiert un lieu drsquoexercice de lrsquoactiviteacute

(4) Commencer a travailler agrave plein temps dans lrsquoactiviteacute

Ressources

(1) Achat de matiegravere premiegravere

(2) Epargne de lrsquoargent (3) Demande de creacutedits

(4) Achet drsquoeacutequipement

frontiegraveres

(1) Ouvrir un compte bancaire

(2) Demande de ligne teacuteleacutephonique

(3) Enregistrement fiscal

Lrsquoeacutechange

(1) Reacutealiser des ventes

(2) Paiement de salaires

(3) Lancer des activiteacutes marketing

(4) Revenu individuel obtenu

(5) Paiement des impocircts et seacutecuriteacute social

Source BRUSHCG MANOLOVATS EDELMANLF Properties of emerging organizations An empirical

test Journal of Business Venturing Ndeg23(2008 547ndash566p555

Ces auteurs ont mis en relief le lien entre la lenteur de lrsquoeacutemergence avec la probabiliteacute de

deacuteveloppement de lrsquoentreprise Plus les entrepreneurs sont long en terme de collecte de

ressources de reacutealisation des ventes drsquoeacutetablissement des proceacutedures leacutegale et reacutealisation de

profit plus la phase drsquoorganisation de la creacuteation (organizing) srsquoallonge mettant agrave risque la

survie de lrsquoentreprise651 Avec ces exemples nous constatons que lrsquoeacutemergence nrsquoest pas une

eacutetape ougrave lrsquoon doit srsquoattendre agrave observer une performance de lrsquoentreprise Peut ecirctre crsquoest une

performance pour lrsquoentrepreneur dans la mesure que ougrave lrsquoentreprise existe du point de vue leacutegale

et elle est relativement connues de la part des parties prenantes Mais elle correspond en fait agrave une

650 BRUSHCG MANOLOVATS EDELMANLF Properties of emerging organizations An empirical test Journal of Business Venturing Ndeg23(2008 547ndash566p 548 651 Idem p 563

210

phase ougrave lrsquoentreprise quitte sans eacutechec lrsquoeacutetape du deacutemarrage Nous consideacuterons de lrsquoeacutechange

avec lrsquoenvironnement peut constituer un bon indicateur de ce qui se passe dans cette phase

lrsquoobtention des revenus ou de salaire pour lrsquoentrepreneur peut refleacuteter le fait que lrsquoentreprise a

commencer les transactions avec des clients est que le fruit de ces transactions couvres les

deacutepenses de lrsquoentreprise

La phase drsquoeacutemergence la deacutefinition selon les donneacutees de GEM

Le nombre de personnes participants dans la phase drsquoeacutemergence est calculeacute dans une variable

appeleacute BABYBUSO (baby business owner) Cette variable est calculeacutee par une seacuterie de

questions dont le but est de filtrer parmi les personnes interrogeacutees ceux qui sont des

proprieacutetaires (ou coproprieacutetaires) et gestionnaires drsquoentreprises dont le premier revenu qursquoils ont

obtenu date de moins de 42 mois par rapport au moment de lrsquoenquecircte ( mais pas moins de 3

mois) Le scheacutema suivant reacutesume le processus de calcul en prenant lrsquoexemple drsquoune enquecircte

reacutealiseacute en 2011

Figure 45 Le calcul de la variable EMERGENCE

Source adapteacute par lrsquoauteur de GEM Manualp 15

Dans le reste de notre la variable qui deacutesigne cette phase sera appeleacutee laquo EMERGE raquo Cette

variable est dichotomique Elle deacutesigne des entrepreneurs dans la phase drsquoeacutemergence

lorsqursquoelle est codeacutee laquo 1 raquo et des non entrepreneurs lorsqursquoelle est codeacutee laquo 0 raquo le scheacutema

suivant reacutesume le processus de creacuteation de cette variable

Est-ce que vous ecirctes Actuellement proprieacutetaire gestionnaire drsquoune entreprise

Est-ce vous ecirctes proprieacutetaire ou coproprieacutetaire

Oui

Oui

Aucun revenu nrsquoest encore reccedilu

Entre 2008-2011

Avant 2008

Quel est la premiegravere anneacutee ougrave vous aviez reccedilus des revenu ou un salaire

Entrepreneur en eacutemergence

Entrepreneur en phase de post eacutemergence

211

34 La phase de survie deacuteveloppement

Dans le scheacutema preacuteceacutedant les proprieacutetaires dont le premier salaire remonte agrave plus de trois ans et

demi (par rapport agrave lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte) seront consideacutereacutes comme participants dans la phase de

poste eacutemergence Nous pensons que le fait de recevoir un revue ou un salaire issus de lrsquoactiviteacute

de lrsquoentreprise depuis plus de 35 anneacutee reflegravete que lrsquoentreprise arrivent agrave se maintenir dans le

marcheacute La variable qui identifie cette phase sera appeleacute SURVIE Cette variable est

dichotomique Elle sera codeacutee 0 lrsquoorque et elle sera codeacutee laquo 1 raquo pour deacutesigner des proprieacutetaires

drsquoentreprises de ayant plus de trois anneacutees et demi drsquoexistence Le tableau suivant reacutesume nos

variables sur le processus entrepreneurial

Tableau 28 Les variables du processus entrepreneurial

Les Phases du processus entrepreneurial Nom de la variable Modaliteacutes de la variable

entrepreneuriat latent LATENT 0=non 1=oui

la phase drsquointention INTENT 0=non 1=oui

la phase drsquoeacutemergence EMERGE 0=non 1=oui

la phase de poste eacutemergence SURVIE 0=non 1=oui

Source auteur

4 Reacutesultats sur la participation entrepreneuriale

Nous avions consideacutereacute dans le premier chapitre que le processus entrepreneurial

distingue sur le plan empirique deux grande eacutetapes la description fera par rapport agrave chacune de

ces eacutetapes puis par rapport agrave une participation global qui prend en compte lrsquoensemble des

individus qui sont preacutesents dans ces eacutetapes

41 Une description selon les eacutetapes du processus entrepreneurial

La premiegravere concerne les personnes qui non rien entrepris comme action visant la

creacuteation drsquoune entreprise mais qui souhaitent le faire dans lrsquoavenir Ils sont eacutevalueacutes par l variable

POTENT traduit la contrepartie de lrsquoentrepreneuriat potentiel La deuxiegraveme cateacutegorie concerne

des personnes qui sont actifs dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat ils sont soit des individus qui

preacutesentent une intention reacuteelle de se lancer dans lrsquoentrepreneuriat (INTENT) soit ils ont acheveacute

la creacuteation et dont lrsquoentiteacute creacutee est opeacuterationnelle (EMEREG) soit des proprieacutetaires-

gestionnaires drsquoune entreprise qui a deacutepasseacute le stade de lrsquoeacutemergence (SURVI)

Sur la peacuteriode 2009-2013 ils sont presque 29 des adultes que lrsquoon pourrait consideacuterer comme

eacutetant potentiellement entrepreneurs En termes relatif leur a augmenteacute de 66 point agrave cause de la

seacutelection des reacuteponses valides et la suppression des reacuteponses manquantes Dans les autres

212

phases les eacutecarts figurant dans la derniegravere colonne nrsquoindiquent pas une alteacuteration des donneacutees

par le processus de nettoyage des non reacuteponses

Tableau 29Les participants dans chacune des eacutetapes du processus entrepreneurial

APS I (1) APS II (2) (1)-(2)

POTENT Oui () 2898 3564 -666

INTENT Oui () 419 430 -011

EMERGE Oui () 513 614 -101

SURVI Oui () 404 579 -175

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Sur la peacuteriode 2009-2013 ils sont presque 3564 des adultes que lrsquoon pourrait

consideacuterer comme eacutetant potentiellement entrepreneurs En termes relatif leur nombre a

augmenteacute de 66 point agrave cause de la suppression des reacuteponses manquantes Dans les autres

phases les eacutecarts figurant dans la derniegravere colonne nrsquoont pas deacutepasseacute les 2 point ce qui implique

qursquoil nrsquoy a pas eux une alteacuteration des structures de reacuteponses par le processus de nettoyage des

non reacuteponses Crsquoest le niveau des entrepreneurs potentiels qui contribue le plus dans le taux de

global de participation Ainsi nous comprenons mieux maintenant pourquoi ce taux est si

eacuteleveacute

En quatre anneacutees ils sont en moyenne 43 de la population adulte qui ont deacutecideacute de se

lancer dans la creacuteation drsquoentreprise et entreprennent des actions concregravetes dans cet objectif les

personnes qui ont reacuteussi lrsquoeacutemergence srsquoeacutelegravevent agrave 614 et ceux ougrave lrsquoentreprise agrave deacutepasser le

stade de la naissance srsquoeacutelegraveve agrave 57 Il ne ssrsquoagit pas ici de donneacutees drsquoune enquecircte

longitudinale car ce nrsquoest pas les mecircmes personnes qi sont interrogeacutees chaque nous ne pouvons

donc pas dire que parmi les entrepreneurs potentiel seule 579 reacuteussissent le processus

entrepreneurial et reste sur le marcheacute Mais les chiffres que nous obtenons montre bien lrsquoeacutecart

important entre ceux qui envisagent la creacuteation drsquoentreprise et ceux qui le deviennent reacuteellement

des entrepreneurs Le rapport est de lrsquoordre de 615

42 La participation globale dans lrsquoentrepreneuriat

Par participation globale nous entendons la somme des personnes qui sont preacutesents dans les

quatre phases du processus entrepreneurial Ces derniers sont identifieacutes dans une variable que

nous avions creacuteeacute nous mecircme et sera appeler PARTICP Pour obtenir cette variable nous avions

utiliseacute la proceacutedure de calcul de nouvelle variable Cette variable est dichotomique et

comprend deux modaliteacutes

213

- La premiegravere est 0 calculeacutee par la somme de POTENT=0+ INTENT=0+ EMERGE=0+

SURVI=0

- La deuxiegraveme est 1= calculeacutee par la somme de POTENT=1+ INTENT=1+ EMERGE=1+

SURVI=1

En deacutefinitive ces deux positions distinguent respectivement les entrepreneurs des non

entrepreneurs

Les titres qui suivent sont consacreacutes agrave la description des dites variables Cette description se

fera par rapport agrave notre eacutechantillon global qui reacutesulte du nettoyage des valeurs manquantes Le

tableau suivant restitue les

Tableau 30 La participation dans le processus entrepreneurial Avant et apregraves la

suppression des valeurs manquantes

Variables 2009 2011 2012 2013 2009-2013

PARTICP1 APSII (1) 3765 4432 2929 4028 367

Effectif 2000 3427 4995 2500 12922

PARTICP APS I (2) 4683 5120 3702 5042 4437

Effectif 504 1336 1999 718 4557

diffeacuterence en point de (1) - (2) -918 -687 -773 -1014 667

Source auteur

Lorsqursquoon observe la derniegravere colonne 36 7 des personnes interrogeacutees sont dans le

processus entrepreneurial Lrsquoeacutecart par rapport agrave leur nombre dans la base originale (APS I) est

de 667 point de pourcentage La derniegravere ligne du tableau preacutesente la diffeacuterence entre le total

des participants dans les deux bases de donneacutees mais deacuteclineacutees selon les anneacutees de lrsquoenquecircte

Cet eacutecart oscille entre 6 et 10

Ces diffeacuterences modifient certes la part relative des entrepreneurs ou et des futures

entrepreneurs mais ne change pas le sens de la variation drsquoune anneacutee agrave une autre Comme le

montre le graphique suivant Les deux graphiques se juxtaposent pour montrer que les valeurs

avant et apregraves la suppression nrsquoa pas drsquoimpact sur la tendance du taux de participation dans

lrsquoentrepreneuriat Les niveaux sont compris entre valeur minimal de 37 enregistreacutee en 2012 et

un maximum de 51 en 2011 On pourrait deacuteduire que le nombre sauf pour lrsquoanneacutee 2012 est

resteacute relativement stable durant cette peacuteriode

214

Graphique 14 Niveau de participation dans lrsquoentrepreneuriat entre 2009 et 2013 dans les

bases de donneacutees APS I et APS II

Source auteur selon les donneacutees des enquecirctes apregraves traitements

43 Participation entrepreneurial une comparaison internationale

Ce nombre est tregraves eacuteleveacute si on le compare avec la moyenne mondiale enregistreacutee sur la

mecircme peacuteriode En effet agrave lrsquoeacutechelle mondiale ils sont 39 de la population adultes qui

participe dans le processus entrepreneurial contre 60 qui ne sont dans aucune des eacutetapes de

lrsquoentrepreneuriat (tableau)

Tableau 31 Niveau de participation dans le processus entrepreneurial dans le monde

entre 2011 et 2013

Effectifs

PARTICP

Non 230068 603

Oui 151509 397

Total 381577 1000

Source auteur selon les donneacutees des enquecirctes GEM 2011 agrave 2013

Bien entendu quand on examine de pregraves la variation du niveau de participation selon les

caracteacuteristiques des pays notamment en terme de niveau de deacuteveloppement il existe une tregraves

forte dispariteacute qui se reacutesume en une relation apparemment neacutegative entre le niveau de

performance du pays et le niveau de drsquoengagement des individus dans les participation eacutetapes

le processus entrepreneurial Le graphique suivant preacutesente les pourcentages reacutesultants de

croisement de la variable PARTICP avec la variable qui classe les pays selon le niveau de

compeacutetitiviteacute tel que mesureacute sur la mecircme peacuteriode par le Global Competitive Index

4683 51203702

5042

3765

4552

2937

4300

000

2000

4000

6000

2009 2011 2012 2013

PARTICP1 PARTICP

215

Graphique15 Participation en entrepreneuriat selon les niveaux de compeacutetitiviteacute dans le

monde 2011 agrave 2013

Source auteur selon els donneacutees GEM APS de 2011 agrave 2013

Ce graphique donne lrsquoapparence que les individus depuis qursquoils commencent agrave projeter

une carriegravere entrepreneuriale jusqursquoagrave ce qursquoils deviennent reacuteellement des entrepreneurs est lieacute

au stade de deacuteveloppement dans lequel se trouve le pays Cela laisse penser au fait que dans les

pays les plus avanceacutes ce nrsquoest pas tant les entrepreneurs qui ne sont pas nombreux mais plutocirct

les entrepreneurs productifs qui sont proportionnellement plus eacuteleveacutes que les entrepreneurs qui

se lancent dans lrsquoentrepreneuriat par ce qursquoils nrsquoy a pas drsquoautres alternatives en matiegravere drsquoemploi

44 Participation entrepreneuriale selon les motivations des entrepreneurs

De ce fait la diffeacuterence est de nature qualitative A titre drsquoexemple nous comparons le

niveau participation dont le motif principal est la recherche drsquoopportuniteacute avec le niveau

reacutesultant de la neacutecessiteacute que ressentent les individus pour creacuteer leur propre revenu Ces deux

types drsquoentrepreneuriat sont mesureacutes par la suite selon le stade de deacuteveloppement du pays Cette

participation prend en compte la preacutesence dans la phase intention et eacutemergence que le projet

GEM appelle TEA (Total early Stage Entreprenurial Activity ) Ainsi pour chaque niveau de

participation appeleacute laquo drsquoopportuniteacute raquo et une participation de laquo neacutecessiteacute raquo Le graphique

suivant montre les reacutesultats de nos calcules

Lorsque nous prenons pour observation les deux extreacutemiteacutes du processus de

deacuteveloppement agrave savoir le stade laquo facteur raquo et laquo innovation raquo le graphique montre clairement

que les proportions drsquoentrepreneuriat drsquoopportuniteacute et de neacutecessiteacute srsquoinversent complegravetement

Dans les pays ougrave la compeacutetitiviteacute est fondeacutee sur lrsquoexploitation drsquoun facteur comme par

exemple une ressource naturelle le volume des entrepreneurs par neacutecessiteacute repreacutesente 137 fois

ceux qui poursuivent des occasion drsquoaffaires dans le marcheacute et inversement dan les pays

deacuteveloppeacutes les entrepreneurs qui creacuteer des entreprises des opportuniteacutes repreacutesentent en terme

relatif 15fois les personnes qui trouvent en la creacuteation drsquoentreprise leurs seul alternative en

623541 488

425

239

0

100

200

300

400

500

600

700

facteur transition vers

efficience

efficience transition vers

inniovation

innovation

PARTICPhellip

216

terme demploi et de revenus Entre les deux extreacutemiteacutes il existe un continuum dans lequel

srsquoopegravere la transformation e lrsquoeacuteconomie et en mecircme temps lrsquoinversement des proportions TEA

drsquoopportuniteacute et TEA de neacutecessiteacute

Graphique 16 Niveau de participation dans les phases drsquointention et drsquoeacutemergence selon les

raisons de lrsquoentrepreneuriat

Source auteur selon les donneacutees des enquecirctes GEM DE 2011agrave 2013

Ce travail de thegravese nrsquoa pas pour objectif drsquoexplorer cette hypothegravese mais la

connaissance des raisons qui expliquent ces dispariteacutes entre les pays nous permettent de position

les reacutesultats que nous avions obtenus de notre eacutechantillon Il parait si lrsquoon prend lrsquoanneacutee ougrave les

donneacutees plus reacutecente concernant lrsquoAlgeacuterie (2013) comme reacutefeacuterence on peut remarquer que le

taux enregistreacute en Algeacuterie est presque celui des pays qui sont en voie de transition vers une

eacuteconomie plus efficiente notamment en terme de productiviteacute des facteurs de production et du

climat geacuteneacuteral de lrsquoinvestissement

Apregraves avoir preacutesenteacute les variables identifiant le processus entrepreneurial nous envisageons

dans la section qui suit la description de variables qui portent sur le capital social des

entrepreneurs

Cette description vise agrave cerner les le comportement des ces variables lorsqursquoont les croise avec

la participation dans les diffeacuterences eacutetapes du processus entrepreneurial Il srsquoagit en fait de

voir si le capital social est en relation signification avec le fait drsquoecirctres preacutesent dans les phases

drsquoentrepreneuriat potentiel drsquointention drsquoEmergence et de survie

Cependant pour reacutealiser ces croisements il faudrait tout drsquoabord expliciter lrsquoaspect

meacutethodologique de cette description Cette eacutetapes est important par ce que la meacutethodologie lieacutee

1569746

2384

2933

2368216

94

241

292

157

000

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

facteur transition vers

efficience

efficience transition vers

inniovation

innovation

TEA opportuniteacute TEA neacutecessiteacute

217

agrave la description des dites variables sera aussi adopteacute pour les variables perceptuelles (vigilance

compeacutetences entrepreneuriales et la perception du risque et les variables socio deacutemographiques

5 Meacutethodologie de lrsquoanalyse descriptive des variables socio deacutemographiques perceptuelle

et du capital social

Pour rappel la principale hypothegravese qui guide ce travail empirique se reacutesume de la

maniegravere suivante la participation dans le processus entrepreneurial est positivement lieacutee agrave la

possession drsquoun capital social laquo passerelle raquo Parce ce que dernier influence positivement la

perception du risque entrepreneurial la vigilance aux opportuniteacutes eacuteconomiques et la possession

des compeacutetences entrepreneuriales Donc implicitement nous croyons que la connaissance

drsquoautre entrepreneurs et la participation active dans des relations eacuteconomiques eacutetant les deux

composantes du capital social devra diffeacuterencier ceux qui participent dans le processus

entrepreneurial de ceux qui ne participent pas

Poser de cette faccedilons trois type de relation sont envisageacutees dans cette hypothegravese

1 relation entre le capital social et la participation dans le processus entrepreneurial

2 La relation entre la perception et la participation

3 La relation entre le capital social et la participation compte tenu de son influence sur

la perception individuelle Ces trois types de relation agrave eacutetudier suggegraverent que les perceptions

qursquoont les individus sur les trois facteurs citeacutes jouent un rocircle de meacutediateur entre le capital

social et la participation dans lrsquoentrepreneuriat la figure suivante scheacutematise lrsquohypothegravese

principale de recherche

Figure 46 Hypothegravese de recherche liant le capital social au processus entrepreneurial

Source auteur

Capital social Processus

entrepreneurial

Les Perceptions individuelles

Risque entrepreneurial

Opportuniteacutes entrepreneuriales

Compeacutetences entrepreneuriales

218

Cette section devra donc expliciter les eacutetapes de la recherche empirique Sur la base du

modegravele conceptuel eacutelaboreacute dans lrsquointroduction geacuteneacuterale lrsquoillustration empirique se fera en deux

moments 1) Une phase descriptive des principales variables de recherche 2) Une phase de

validation de lrsquohypothegravese

51 Meacutethodologie pour une analyse descriptive

Cette eacutetape est neacutecessaire dans la mesure ougrave elle permettra de mesurer les valeurs de nos

variables de recherche aussi bien pour lrsquoeacutechantillon global que pour ceux qui participent dans le

processus entrepreneurial Ces variables sont la contre partie empirique des concepts retenus

dans cette recherche Par exemple la variable KNOWENT met en relief la possession ou non

drsquoune relation social avec un entrepreneur Drsquoautre part nous voudrions saisir lrsquoopportuniteacute de

la disponibiliteacute des donneacutees qui ont concerneacute un eacutechantillon relativement large Ce genre de

mateacuteriaux nrsquoest pas toujours disponible pour le cas de lrsquoAlgeacuterie En plus il y a la possibiliteacute de

comparer ces variables avec des contextes drsquoautres pays

511 Description univarieacute

La description concernera quatre cateacutegories de variables

a les variables socio deacutemographiques acircge sexe occupations helliphellip

b les variables du processus entrepreneurial intention eacutemergence survie

c les variables perceptuelles peur de lrsquoeacutechec la vigilance aux opportuniteacutes et le capital

humain speacutecifique

d les variables de capital social connaitre un entrepreneur et participation dans le

financement drsquoautres entrepreneur

Il srsquoagit dans la premiegravere eacutetape drsquoune description uni varieacutee Cette derniegravere consiste en la laquo

La description drsquoune variable qualitative consiste agrave preacutesenter les effectifs crsquoest-agrave-dire le nombre

drsquoindividus de lrsquoeacutechantillon pour chaque modaliteacute de la variable et les freacutequences crsquoest-agrave-dire

la proportion des reacuteponses associeacutees agrave chaque modaliteacute de la variable eacutetudieacutee raquo652

Lrsquoensemble de ces variables seront deacutecrites par leurs freacutequences valides car la suppression

des variables manquantes nous permettra drsquoobserver des pourcentages et des effectifs compareacutes

agrave un total de reacuteponses valides

Il faudrait souligner par ailleurs que la description uni varieacutee des variables lieacutees aux

caracteacuteristiques socio deacutemographique perceptuelles du capital social seront deacutecrites dans un

premier temps par rapport agrave leur valeurs dans lrsquoeacutechantillon global qui ne distinguent pas les

652 CARRICANO M POUJOLF BERTRANDIAS L chapitre 2 Deacutecrire les donneacutees in Analyse de donneacutees avec SPSS

Pearson France ndash 2e eacuted2010 p 32

219

entrepreneurs des non entrepreneurs dans la seconde eacutetapes il srsquoagit de cerner ces variables

mais cette fois en comparant leur valeur pour les individus participants dans les phases

entrepreneuriat ( latent intention eacutemergence et survie) Cette deuxiegraveme eacutetapes neacutecessite

de proceacuteder agrave des croisements entre deux variables

En effet Lrsquoexamen de variables uniques est une premiegravere lecture neacutecessaire des reacutesultats

mais elle ne preacutesente pas de veacuteritable inteacuterecirct en termes drsquoanalyse Les descriptions faites sur les

variables soulegravevent toute une seacuterie de questions sur leurs relations qui devront ecirctre mises en

lumiegravere en les rapprochant deux agrave deux dans des analyses bivarieacutees Les tris croiseacutes par

exemple permettent drsquoexaminer les relations entre deux ou plusieurs variables

512 Analyse bi varieacutee

Le deuxiegraveme meacutecanisme utiliseacute dans la description est le croisement de variable ces croisement

seront controcircleacutes pour en saisir le sens par des test de KHE DEUX Les tableaux croiseacutes agrave deux

ou plusieurs modaliteacutes procegravedent agrave mesures drsquoassociation qui permettent de deacutemontrer la

signification statistique drsquoune association observeacutee entre les variables dans la proceacutedure SPSS

crsquoest geacuteneacuteralement les tris croiseacutes qui sont utiliseacutes Ces derniers ont pour objet de rassembler

dans un tableau unique les distributions de freacutequences ou drsquoeffectifs de deux ou plusieurs

variables Ce premier outil drsquoanalyse des relations entre deux variables ou relations bivarieacutees

permet de reacutepondre agrave des questions qui se posent degraves lrsquoorigine de lrsquoeacutetude (par exemple Les

hommes sont il plus preacutesent que les femme dans le processus entrepreneurial laquo la perception

des opportuniteacute est elle lieacutee agrave la preacutesence dans telle ou telles eacutetape de lrsquoentrepreneuriat

De ce fait ces croisements permettre de mettre en lumiegravere des relations dont on croie en

leur existence agrave lrsquoissue des traitements reacutealiseacutes variable par variable Le principe du tableau

croiseacute est de proposer une ventilation des freacutequences de reacuteponse par variable et par modaliteacute

Dans ce type de description il existe deux sorte de relations agrave eacutetudier Ces relations peuvent

ecirctre symeacutetriques ndash lrsquoanalyse cherche agrave mesurer la liaison entre les deux variables et agrave en tester la

signification ndash ou dissymeacutetriques ndash lrsquoanalyse cherche agrave expliquer les variations drsquoune variable

deacutependante par les variations drsquoune variable indeacutependante653 A ce stade de lrsquoanalyse crsquoest

plutocirct la premiegravere optique qui est envisageacute puisque la description cherche agrave connaitre srsquoil existe

des relations drsquoassociation et nrsquoont pas de causaliteacute en les variables eacutetudieacutees

653 EVRARD Y PRAS B ROUX E DESMET P Market Fondements et meacutethodes des recherches en marketing Dunod

Paris 2009251 page p 221

220

a Tests et mesures drsquoassociation de deux variables qualitatives

Les tris croiseacutes ne permettent pas de deacutemontrer lrsquoexistence drsquoune association de deux

du point de vue statistique Pour mesurer veacuteritablement la relation entre les variables il est

neacutecessaire de mettre en place des tests de signification statistique de lrsquoassociation Le test le plus

tregraves simple est celui du khi-deux car drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les variables que nous utilisons

sont de natures qualitatives et dichotomiques

a1 Existence drsquoune association significative drsquoindeacutependance le test du khi-deux Le test du

khi-deux (χ2) est couramment utiliseacute Il cherche agrave tester si deux variables qualitatives (nominales

ou ordinales) sont significativement associeacutees En reacutealiteacute crsquoest lrsquoindeacutependance des variables

qualitatives preacutesenteacutees dans un tableau croiseacute qui est testeacutee On cherche agrave veacuterifier si

lrsquoassociation des deux variables est suffisamment forte pour que lrsquohypothegravese de leur

indeacutependance puisse ecirctre rejeteacutee Le principe est de comparer la distribution observeacutee (Oij)

crsquoest-agrave-dire les effectifs que lrsquoon peut lire dans le tableau croiseacute agrave une distribution theacuteorique

(Tij) qui correspond agrave lrsquohypothegravese selon laquelle les deux variables sont indeacutependantes654

Normalement si les variables eacutetaient indeacutependantes lrsquoeffectif observeacute ne devrait deacutependre que

des effectifs marginaux crsquoest-agrave-dire de lrsquoeffectif total de chaque modaliteacute Imaginons que lrsquoon

cherche agrave savoir si la possession drsquoune carte de fideacuteliteacute et le sexe sont associeacutes Lrsquoeffectif

theacuteorique des possesseurs drsquoune carte de fideacuteliteacute femme est eacutegal au nombre de possesseurs drsquoune

carte de fideacuteliteacute multiplieacute par le nombre de femmes diviseacute par lrsquoeffectif total de lrsquoeacutechantillon

Le χ2 observeacute sur lrsquoeacutechantillon se calcule de la maniegravere suivante

l c (Oij-Tij) 2

X2=sum sum

I=1 j=1 Tij

ougrave

i = numeacutero de la ligne

j = numeacutero de la colonne

l = nombre de lignes crsquoest-agrave-dire le nombre de modaliteacutes de la variable preacutesenteacutee en lignes

c = nombre de colonnes crsquoest-agrave-dire le nombre de modaliteacutes de la variable preacutesenteacutee en

colonnes

Dans le tableau suivant nous donnons lrsquoexemple de croisements entre la variable

INTENT qui deacutetermine les personnes qui sont ou non dans la phase drsquointention et la variables

654 CARRICANO M POUJOLF BERTRANDIAS L op ct p40

221

KNWENT qui donne les reacuteponses des individus sur la question srsquoils connaissent

personnellement un entrepreneur eacutetabli Les deux variables sont qualitatives et nominales

Pour reacutealiser ce croisement il faudrait mettre la variable que lrsquoon cherche agrave expliquer

dans les lignes et la variable qursquoont croie par hypothegravese qursquoelle est deacuteterminante en colonne

Tableau 32 Exemple de tableau croiseacute

Tableau croiseacute Q3A Are you alone or with others expecting to start a new business including any type of

self-employment within the next three years Qi1 Do you know someone personally who started a business

in the past 2 years

KNOWENT

Total NON OUI

INTENT

NON Effectif 1307 1626 2933

446 554 1000

OUI Effectif 580 1044 1624

357 643 1000

Total Effectif 1887 2670 4557

414 586 1000

Source auteur selon les donneacutees APS II

Il reste agrave preacutesent de veacuterifier si lrsquohypothegravese nulle cest-agrave-dire que la preacutesence dans la phase

drsquointention nrsquoest pas deacutependante de la connaissance ou non drsquoun entrepreneur (H0) le contraire

donnera lrsquohypothegravese vrai qui atteste la deacutependance des deux variables (H1)

a2 Test de la relation drsquoassociation

La loi du khi-deux suit une distribution asymeacutetrique dont la forme deacutepend du nombre

de degreacutes de liberteacute n

On rejettera lrsquohypothegravese nulle drsquoindeacutependance entre les variables si le χ2 calculeacute est supeacuterieur agrave

la valeur de reacutefeacuterence du χ2 se trouvant dans la table de khi-deux pour n degreacutes de liberteacute (en

lignes dans la table) et pour un α (niveau de risque de se tromper en rejetant lrsquohypo- thegravese nulle

donneacute en colonnes fixeacute geacuteneacuteralement agrave 5 Les logiciels statistiques dont SPSS donnent une

signification ou p-value srsquointerpreacutetant comme le niveau risque de se tromper en rejetant H0

Ainsi si elle est infeacuterieure agrave 5 on rejette lrsquohypothegravese drsquoindeacutependance entre les deux variables

qui sont alors significativement associeacutees

Voici par exemple les reacutesultats du test du khi deux pour lrsquoexemple preacuteceacutedent

222

Tableau 33 Croisement entre la variable KNOWENT et la variable INTENT

Tests du Khi-deux

Valeur ddl

Signification

asymptotique

(bilateacuterale)

Signification

exacte

(bilateacuterale)

Signification

exacte

(unilateacuterale)

Khi-deux de Pearson 33724a 1 000

Correction pour la continuiteacuteb 33361 1 000

Rapport de vraisemblance 33993 1 000

Test exact de Fisher 000 000

Association lineacuteaire par lineacuteaire 33717 1 000

Nombre dobservations valides 4557

a 0 cellules (0) ont un effectif theacuteorique infeacuterieur agrave 5 Leffectif theacuteorique minimum est de 67248

b Calculeacute uniquement pour un tableau 2x2

Source croisent effectueacute dans la base de donneacutees APS II

Pour commenter les reacutesultats nous ferons reacutefeacuterence agrave la premiegravere ligne qui indique

drsquoune part la signification la relation (Signification asymptotique (bilateacuterale) celle-ci reflegravete

lrsquoerreur de se tromper et de prendre le risque de conclure agrave une acceptation de lrsquohypothegravese nulle

(H0) pour accepter lrsquohypothegravese vraie ( H1) cette valeur doit ecirctre infeacuterieure agrave 005 drsquoautre part

agrave la valeur du khi deux de Pearson qui doit ecirctre maximale crsquoest le cas de cet exemple ou le

niveau de signification est satisfaisant ( 0000) Et la valeur du khi deux et relativement eacuteleveacute ce

qui permet de conclure que ces deux variables ne sont pat indeacutependantes et la distribution des

reacuteponses nrsquoest pas due au hasard

b lrsquoutiliteacute de lrsquoanalyse bi varieacutee

Lrsquoutiliteacute de ces croisement est double il srsquoagit en premier dieu de preacuteparer le terrain pour la

reacutegression logistique et drsquoavoir un premier aperccedilu sur les relations drsquoassociation entre le capital

social et la participation dans le processus entrepreneurial mais aussi de cerner la nature de

cerner nature de la relation entre les variables perceptuelles et leur rocircle drsquo intermeacutediation entre le

capital social et lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat

223

Section 2 capital social et processus entrepreneurial Analyse descriptive

Le capital social a eacuteteacute deacutefini comme la somme des ressources deacutecoulant de la possession

drsquoun reacuteseau de relation plus ou moins institutionnaliseacutees Les trois dimensions qui produisent les

beacuteneacutefices pour celui qui le possegravede agrave savoir la dimension structurelle relationnelle et cognitive

ne peuvent ecirctre fonctionnelles qursquoa travers un reacuteseau social Globalement ce reacuteseau social est

une combinaison de deux types de relation fortes de type familial amical ou communautaire

qui produit un capital social ciment dont les beacuteneacutefices profitent drsquoabord aux membres de ce

reacuteseau des relations faibles marqueacutees par de trous structuraux qui forment un capital social

passerelle cest-agrave-dire des liens qui peuvent permettre drsquoacceacuteder agrave de nouvelles opportuniteacutes

de nouvelles connaissances et agrave drsquoautre reacuteseaux de relation Ces liens faibles peuvent ecirctres des

banquiers des avocats de connaissances lointaines Nous avions degraves le deacutepart pris comme

hypothegravese et comme objet drsquoobservation ce deuxiegraveme type de relation agrave travers lrsquoexemple de la

connaissance drsquoautres entrepreneurs et la participation active dans le monde de lrsquoentrepreneuriat

1 les variables identifiants le capital social de lrsquoentrepreneur

Les deux composantes du capital social sont appreacutehendeacutees par deux variables La premiegravere est

appeleacutee KNOWENT indiquant si oui ou non la personne interrogeacutees connaissait

personnellement un entrepreneur et la deuxiegraveme appeleacutee BUSANG qui indique si la personne a

participeacute dans le financement drsquoune activiteacute eacuteconomique lanceacutee par une drsquoautre individus Dans

cette section il srsquoagit drsquoune description de ces deux variables Cette description se fera dans un

premier temps par rapport agrave lrsquoensembles des personnes intervieweacutes qursquoils soit entrepreneurs ou

non (eacutechantillon global) puis dans une deuxiegraveme eacutetapes par rapport aux individus qui

participent dans les diffeacuterentes phases du processus entrepreneurial cest-agrave-dire qursquoils soient

dans une situation drsquoentrepreneur potentiel ou en intention de le devenir ou bien dans une phase

ou leur entreprise a eacutemergeacute ( eacutemergence et en fin dans la phase ou lrsquoentreprise se deacuteveloppe

Les trois figures ci dessous montrent le processus statique de la description de la relation

entre la variable KNOIWENT et les variables identifiant les participants dans le processus

entrepreneurial La mecircme proceacutedure statistique sera utiliseacutee pour la variable BUSANG

224

Figure 47 Processus de lrsquoanalyse descriptive

Etape 1 la variable Knowent dans lrsquoeacutechantillon global N=4557

Etape2 la variable Knowent pour les individus participant dans le processus entrepreneurial

POTENT variable qualitative dichotomique Non 0 Oui 1

Echantillon global = individus participant + non participants dans le processus entrepreneurial +

Tri a plat Effectif et pourcentage

par modaliteacute

KNOWENT Do you know someone

personally who started a business in the

past 2 years

Variable dichotomique

Non =0Oui=1

POTENT variable qualitative dichotomique Non 0 Oui 1

Tableau croiseacute 2x2

Effectif et par modaliteacute

INTENT variable qualitative dichotomique Non 0 Oui 1

EMERGE variable qualitative dichotomique Non 0 Oui 1

SURVIE variable qualitative dichotomique Non 0 Oui 1

Tableau croiseacute 2x2

Effectif et par modaliteacute

Tableau croiseacute 2x2

Effectif et par modaliteacute

Tableau croiseacute 2x2

Effectif et par modaliteacute

225

Etapes 3 preacutesence ou absence de relation la variable KNOWENT les variables POTENT

INTENT EMERGE et SURVIE

Source auteur

Dans la troisiegraveme eacutetape nous utilisons le tri croiseacute qui permet drsquoopeacuterer le test de khi

deux Comme dans les croisements preacuteceacutedents deux paramegravetres nous inteacuteressent

particuliegraverement dans ce test Il srsquoagit de la valeur du Che-2 et le degreacute de signification (p) qui lui

est associeacute et la valeur de la statique Phi La premiegravere permet de veacuterifier si la participation ou

non dans le processus entrepreneurial est significativement deacutependante de la possession drsquoune

relation avec un entrepreneur si cest le cas nous devons trouver une valeur de Che-2

importante accompagneacute dun valeur de p tregraves faible ( (qui traduit la faiblesse du risque de se

tromper en consideacuterant quil ny a pas de relation dindeacutependance qursquoil nrsquoa a pas de relation entre

ces variables enfin nous devons aussi ecirctre vigilant quant agrave la valeur de Phi qui permet de

mesurer lintensiteacute de cette relation

2 Le capital social dans lrsquoeacutechantillon global

Pour assurer la clarteacute de la repreacutesentation des reacutesultats nous ferons la description des variables

KNOWENT et BUSANG drsquoune maniegravere seacutepareacutee Une synthegravese se fera lorsqursquoon aura termineacute

lrsquoanalyse descriptive de ces deux variables

21 La description de la variable KNOWENT

Ils sont 586 qui deacuteclarent connaitre personnellement un entrepreneur ces deux derniegraveres

anneacutees Ce pourcentage est agrave consideacuterer comme la moyenne de quatre anneacutees drsquoobservation

KNOENT

POTENT

INTENT

SURVIE

EMERGE

Reacutesultat du test -Valeur de phi -Valeur de p (probabiliteacute de connaitre une erreur si on admet qursquoil n y a pas de relation

-Valeur de CHE DEUX de Pearson -Valeur de p Valeur de phi

Valeur de CHE DEUX de Pearson -Valeur de p Valeur de phi

Valeur de CHE DEUX de Pearson -Valeur de p Valeur de phi

226

Lorsqursquoon deacutecrit cette variable pour chaque anneacutee il est inteacuteressant de constater une relative

stabiliteacute des reacuteponses donneacutees par les personnes interrogeacutees Comme la montre le tableau 31

plus de la moitieacute des personnes sont connecteacutes agrave des entrepreneurs dans les quatre anneacutees

Ce tableau montre aussi que le processus drsquoeacutelimination des valeurs manquantes qui a donneacutees la

base de donneacutees finale (APS II) nrsquoa pas eu un grand effet sur la distribution des reacuteponses Les

diffeacuterences entre les deux bases de donneacutees en terme reacuteponses positives ne deacutepassent pas pour

les quatre anneacutees les 5

Tableau34 Les valeurs de KNOWENT avant et apregraves la suppression des valeurs

manquantes

Anneacutees KNOWENT APS II (1) APS I (2) (1)-(2)

2009 Non 387 369

Oui 613 631 -18

2011 Non 486 509

Oui 514 491 +23

2012 Non 365 404

Oui 635 596 +39

2013 Non 436 474

Oui 564 526 +38

Sources auteur donneacutees de lrsquoenquecircte

Le nombre relativement important des reacuteponses positive incite agrave srsquointerrogeacutes sur le profil

des personnes interrogeacutees Crsquoest pourquoi dans le tableau suivant nous preacutesenterons une

comparaison entre deux groupes de personne faisant les deux parties de notre eacutechantillon

global Le premier groupe comporte les personnes pour lesquelles la variable KNOWENT prend

la valeur laquo 1 raquo le deuxiegraveme groupe est constitueacute des personne qui correspond agrave la valeur laquo 03 raquo

de la mecircme variable

La comparaison reacutevegravele des reacutesultats inteacuteressants La majoriteacute des personnes qui compte parmi

leurs connaissances un entrepreneur actif sont des hommes acircgeacutes en moyenne de 35ans

Lorsqursquoon observe leur niveau drsquoeacuteducation 62 ont un niveau secondaires et plus contre 52

pour ceux qui ne possegravedent pas ce genre de relation Lrsquooccupation semble aussi ecirctre un facteur

qui diffeacuterencie les deux groupes En effet les personnes occupeacute soit en tant que salarieacutes ou pour

leur propres compte sembles les plus susceptibles drsquoecirctre connecteacutees agrave des entrepreneurs alors

que les personnes inoccupeacutees comme les retraiteacutes les eacutetudiants ou les sans emplois sont les

moins exposeacute agrave ce type de liens En termes de niveaux de revenus ceux qui ont reacutepondus par un

oui sont relativement plu aiseacutes que ceux qui ont reacutepondu par un non Le pourcentage de la

derniegravere ligne du tableau montre en effet que presque 40 des personne posseacutedant des liens avec

des entrepreneurs sont dans la tranche supeacuterieure de revenu Alors que dans le second groupe

227

Tableaux35 Les profils selon la possession ou non drsquolien avec un entrepreneur

Groupe1 KNOWENT=1 Groupe2 KNOWENT=0 Total

Age (moyenne) 3521 3747

Genre

Femme 413 518 100

Homme 587 482 100

Education

100

Niveau Primaire Et Moins 123 210 100

Niveau Moyen 257 260 100

Niveau Secondaire Et Plus Non

Universitaire 336 322 100

Niveau Universitaire 284 208 100

Statut professionnel

100

Travail A Temps Plein Temps Partiel

384 334 100

Auto Employeacute 132 137 100

RetraiteacutesEtudiants A Domicile 355 309 100

Sans Emploi Et Autres 129 219 100

Niveau de revenu

100

Faible 293 359 100

Moyen 311 314 100

Eleveacute 396 327 100

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Bien que les donneacutees concernent une courte peacuteriode la stabiliteacute des reacuteponses reflegravete agrave

notre sens une forme drsquoinstitutionnalisation de ce type de relation Cette institutionnalisation est

entendu au sens de la reacutepeacutetitiviteacute de cette interaction dans le temps et de son usage strateacutegique

par lrsquoagent qui la possegravede gracircce notamment aux beacuteneacutefices quelle geacutenegravere et qui permette de

lrsquoentretenir Il est clair cependant qursquoagrave ce stade de lrsquoanalyse nous ne pouvons pas se prononcer

sur cette hypothegravese Nous laisserons agrave la section suivante drsquoen deacutemonter lrsquoimpact sur

lrsquoentrepreneuriat Autre que la relative stabiliteacute des reacuteponses dans le temps le nombre

relativement eacuteleveacute des reacuteponses positives neacutecessite drsquoecirctre commenteacute et relativiseacute Il est

inteacuteressant agrave ce titre de comparer les donneacutees de lrsquoAlgeacuterie avec drsquoautres pays

22 La variable KNOWENT une Comparaison avec drsquoautre pays

Lorsqursquoon calcule les freacutequences de la variable KNOWENT pour chaque pays nous constatons

que lrsquoAlgeacuterie enregistre le taux de reacuteponses positives (ceux qui reacutepondent par un oui) parmi les

plus eacuteleveacutes au monde LrsquoAlgeacuterie est classeacutee 3iegraveme en 2009 5iegraveme en 2011 7iegraveme en 2012 et 12iegraveme

en 2013655 Le rang diminue drsquoune anneacutee agrave une autre agrave cause de lrsquoaugmentation du nombre de

pays dans le projet

655 Respectivement sur 545369 et 67 pays

228

En outre les donneacutees de GEM permettent de calculer pour chaque anneacutee la moyenne de la

variable KNOWENT pour lrsquoensemble des pays participants dans le projet La moyenne en

Algeacuterie deacutepasse pour les quatre anneacutees la moyenne mondiale Le tableau 32 montre sur la

peacuteriode de 2000 agrave 2013 que cette moyenne nrsquoa pas deacutepasseacute les quarante pourcents agrave lrsquoexception

de lrsquoanneacutee 2008 La valeur minimale est de 322 (2002) et la valeur maximale de 426

(2008) Par ailleurs il est inteacuteressant de constater une certaine stabiliteacute de cette moyenne

Malgreacute le fait que des individus diffeacuterents sont intervieweacutes et des pays nouveaux participent dans

le projet les reacuteponses qursquoils donnent par rapport agrave leur possession de ce type particulier de

relation reste relativement constante drsquoune anneacutee agrave une autre

Tableau36 Moyenne mondiale sur la peacuteriode 2009-2013

KNOWENT 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Non 642 664 678 622 612 611 625 619

Oui 358 336 322 378 388 389 375 381

Total 855995 65599 113655 62595 109147 74158 129266 116367

2008 2009 2010 2011 2012 2013

574 615 6002 659 632 635

426 385 3997 341 368 365

102615 129543 173102 160767 196154 241814

Source auteur selon les donneacutees APS GEM de 2001 agrave 2013

Il srsquoagit du total des reacuteponses valides par rapport agrave lrsquoeacutechantillon global

Mais lorsqursquoon deacutecline cette variable par pays nous constatons une tregraves forte dispariteacute

des reacutesultats En 2013 par exemple la moyenne est de 365 et la part des personnes qui

connaissent des entrepreneurs actifs varie entre une valeur minimale de 18 enregistreacutee au

Japon et une valeur maximale de 80 au Nigeacuteria Par conseacutequence il serait leacutegitime de

srsquointerroger si la moyenne enregistreacutee en Algeacuterie est lieacutee agrave un facteur deacuteterminant qui pourrait

expliquer cette forte preacutesence des entrepreneurs dans le reacuteseau individuel de notre eacutechantillon

23 La variable KNOWENT varie avec le niveau de deacuteveloppement du pays

Eacutetant donneacute que cette variable reflegravete un type particulier de relation social il faudrait des

eacutechantillons beaucoup plus larges et une observation de la variabiliteacute sur le long terme pour

pouvoir en deacuteterminer les facteurs qui peuvent agir sur le niveau de ce type de lien Par

exemple Cette variabiliteacute srsquoobserve selon le niveau de deacuteveloppement du pays ARDAGNA

S LUSARDI A ont montreacute que la variable KNOWENT diffegravere selon le niveau de revenu par

229

tegravete drsquohabitant656 En effet par rapport agrave lrsquoenquecircte de 2001 ils sont seulement 18 des

individus dans les pays pauvres qui deacuteclarent ecirctre en contact avec un entrepreneur657 Dans les

pays agrave haut revenu ils sont 3546 Dans les pays se trouvant dans la tranche supeacuterieure et

infeacuterieure du niveau moyen de revenu ils sont respectivement 444 et 35 posseacutedant une

relation avec un entrepreneur actif Ces chiffres montrent certes une relative diffeacuterence entre les

pays mais il faudrait prendre ce constat avec preacutecaution Ces auteurs calculent la valeur

moyenne de la variable KNOWENT pour les pays pauvre en 2001 et 2002 pour un seul pays

lrsquoinde Mais lorsqursquoon calcule cette variable par rapport aux donneacutees de 2013 les reacutesultats

changent complegravetement En effet les niveaux les plus eacuteleveacute sont observeacutes plutocirct dans les pays

pauvres Le tableau suivant preacutesente les valeurs moyennes de la variable KNOWENT en

fonction des cateacutegories de revenus des pays 658

Tableau 37 La variable KNOWENT selon le niveau de revenu par tecircte en 2013

KNOWENT

Faible

revenue

Tranche infeacuterieur

du revenue

intermeacutediaire

Tranche supeacuterieure

du revenue

intermeacutediaire

Revenu

intermeacutediaire

Revenue

eacuteleveacute

Oui en 7246 5617 3785 4104 2990

Ecart-type 045 0490 0480 049 0450

Total 4597 18377 87158 105535 111246

Source calcul de lrsquoauteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte GEM de 2013 et le classement des pays selon les

cateacutegories de revenus de la banque mondiale tireacutees du rapport laquo world development indicators 2013 International

Bank for Reconstruction and Development The World Bank 145 pages pp 20-25

Ce tableau montre bien la diffeacuterence de lrsquoimportance relative de la connaisse drsquoun

entrepreneur entre les cateacutegories de revenu Les moyennes les plus eacuteleveacutees sont enregistreacutees

dans les ays pauvres et la moyenne la plus faible est enregistreacutee dans les pays les plus riches

LrsquoAlgeacuterie avec un revenu par tecircte de 8310$ se place dans la tranche supeacuterieure des revenus

moyens la valeur de la variable Knowent enregistreacutee cette anneacutee est bien supeacuterieure agrave la

moyenne des pays de sa cateacutegorie qui se situe agrave 41 Ces reacutesultats semblent indiquer que la

possession des individus dun lien avec des entrepreneurs nrsquoest pas neutre par rapport au contexte

eacuteconomique du pays

656 ARDAGNA S LUSARDI A explaining international differences in entrepreneurship the role of individual characteristics and regulatory constraints NBER working papers 2008 pp1-52 p 40 httpwwwnberorgpapersw14012 657 Il srsquoagit du classement de la banque mondiale de 2005 Les groupes sont faible revenue 875$ ou moins Revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieur 876-3465$ Revenu intermeacutediaire de la tranche supeacuterieur 3466-10725$ revenu eacuteleveacute 10726$ et plus 658 Il srsquoagit du classement de la banque mondiale de 2005 les pays agrave faible revenu lorsque Les groupes sont faible revenue 1025$ ou moins Revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieur 1026-4036 $ Revenu intermeacutediaire de la tranche supeacuterieur 4037-

12475$ revenu eacuteleveacute 12476$ et plus

230

Crsquoest dans ce sens quont pourrait aussi observer la variable KNOWENT par rapport au

niveau de deacuteveloppement des pays A ce titre les donneacutees annuelles de GEM fournissent la

possibiliteacute drsquoexaminer cette variable selon les niveaux de compeacutetitiviteacute Ce denier est fourni par

The Global Competitiveness Index du Forum Economique Mondiale La compeacutetitiviteacute est

deacutefinie selon cet organisme comme lrsquoensemble des institutions des politiques gouvernementales

et des facteurs qui deacuteterminent le niveau de productiviteacute dans un pays et forment son potentiel de

croissance659 Il existe douze facteurs pouvant deacuteterminer cette compeacutetitiviteacute Le tableau suivant

preacutesente ces facteurs et donne quelque exemple drsquoindicateur de mesure

Tableau 38 Facteurs de compeacutetitiviteacute selon Le Global Competitiveness index

Facteurs De Competitivite (12) Quelques Indicateurs

1 Institutions Droit de proprieacuteteacute indeacutependance judicaire corruption

2 Infrastructure Reacuteseau routier transport teacuteleacutecommunication

3 Environnement Macroeacuteconomique Inflation Taux dinteacuterecirct Deacuteficit Budgeacutetaire

4 Santeacute Et Education Primaire Mortaliteacute infantile taux de scolarisation primaire

1 Enseignement Supeacuterieur Et

Formation Formation Continue Accegraves Internet Taux dinscription Universitaire

2 Efficience De Marcheacute De Biens Intensiteacute De La Concurrence Locale Proceacutedure Pour Creacuteation drsquoentreprise

Barriegravere A lexportation

3 Efficience Du Marcheacute De Travail Pratique de recrutement attractiviteacute des talents participation feacuteminine dans

la population active

4 Deacuteveloppement Du Marcheacute

Financier Faciliteacute accegraves au creacutedit capital risque

5 Preacuteparation A La Technologie Accegraves aux nouvelles technologies tic

6 Taille Du Marcheacute Taille marcheacute local et international

7 Sophistication Du Commerce Pratiques marketing qualiteacute des fournisseurs locaux

8 Innovation Deacutepenses en rampd accegraves aux chercheurs brevet protection proprieacuteteacute

intellectuelle

Source The Global Competitiveness Report 2013ndash2014 Full Data Edition 2013 by the World Economic Forum

551pages p 322-323

Selon lrsquoestimation de ces facteurs les pays seront classeacutes dans trois cateacutegories Qui

traduisent le stade de deacuteveloppement dans lequel il se trouve La premiegravere regroupe les pays

qui enregistrent les valeurs les plus faible de ces critegraveres et seront consideacutereacutes comme en premiegravere

phase de deacuteveloppement Geacuteneacuteralement se sont les pays dont la performance est tireacutee par

lexploitation dune ressource naturelle une main drsquoœuvre bon marcheacute (factor driven economy)

Lorsque le cadre institutionnel les capaciteacute en termes drsquoinfrastructure la qualiteacute lrsquoeacuteducation

ameacuteliorent le niveau de productiviteacute le pays est inscrit dans la deuxiegraveme phase de

deacuteveloppement (efficiency driver economy) et enfin lorsque lrsquoinnovation et lrsquoameacutelioration des

conditions de production deacuteterminent la productiviteacute globale du pays ce dernier est placeacute dans la

659 The Global Competitiveness Report 2013ndash2014 Full Data Edition 2013 by the World Economic Forum 551pagesp4

231

troisiegraveme phase de deacuteveloppement (innovation driven economy) Avant 2013 tous les

indicateurs citeacutes plus haut placcedilaient lrsquoAlgeacuterie dans la phase premiegravere de deacuteveloppement Mais

apregraves cette date lrsquoAlgeacuterie est consideacutereacutee en 2013 comme un pays en transition vers la seconde

phase de deacuteveloppement

Lorsqursquoon calcul la moyenne de la variable KNOWENT selon les trois phases de

deacuteveloppement nous constatons que le pourcentage des reacuteponses positives diminue agrave mesure

que lrsquoon passe drsquoune phase agrave lrsquoautre En 2013 ils sont 5558 dans les pays les mois compeacutetitifs

qui deacuteclarent connaitre un entrepreneur alors que dans les pays les plus avanceacutes ils sont

seulement 284 (Tableau35) Ce constat reste stable sur les trois derniegraveres anneacutees ce qui

semble joindre drsquoune part le reacutesultat preacuteceacutedant qui montre une certaine relation avec le niveau de

revenu et drsquoautre part conforte lrsquohypothegravese que la distribution des reacuteponses de la variable

KNOWENT est quelque part lieacutee agrave lrsquoambiance eacuteconomique qui caracteacuterise les diffeacuterents pays

Graphique 17 La variable KNOWENT selon le stade de deacuteveloppement et de compeacutetitiviteacute

Source calculs de lrsquoauteur selon les donneacutees APS de 201120121 et 2013

Sur la peacuteriode 2011-2013 lrsquoAlgeacuterie selon le Global Competitveness Index est placeacutee dans les

pays en transition vers la phase 2 de deacuteveloppement Les moyennes de la variable KNOWENT

qui concerne lrsquoAlgeacuterie sur cette peacuteriode sont bien supeacuterieures agrave celles enregistreacutees dans les pays

de sa cateacutegorie

24 Connaitre un entrepreneur dans les pays du MENA

Pour comparer avec des pays appartenant agrave la mecircme reacutegion geacuteographique le calcul de la

variable KNOWENT pour les pays arabes de la reacutegion du MENA montre que le pourcentage des

reacuteponses positives le plus eacuteleveacute est enregistreacute en Algeacuterie Comme le montre le tableau suivant la

Tunisie et la Syrie enregistrent le taux le plus faible

4688

5356 5558

4460

50464647

3684 3624 38093419 3431

3650

2910 2990 2841

000

1000

2000

3000

4000

5000

6000

2011 2012 2013

phase 1 Economies fondeacutees sur un facteur transition vers phase 2phase 2 Economies fondeacutees sur lrsquoefficience transition vers phase3

232

Tableau39 Connaitre un entrepreneur dans les pays du MENA en 2009

KNOWENT (oui) 2009 2011 2012 2013

Algeacuterie (1) 6307 491 596 526

Iran (2) 5008 36 413 433

Maroc (3) 4971

Liban (4) 4900

Cisjordanie et bande de gaza (5) 4874 - 4054 -

Emirats arabes unis (6) 4863 3297 - -

Jordanie (7) 4786

Arabie saoudite (8) 4412

Yeacutemen (9) 4093

Tunisie (10) 3689 - 3539 -

Syrie (11) 3375

Egypte

413 -

Libie - - 27

Source APS GEM 2009 20112012 les pourcentages sont calculeacutes sur la base des les reacuteponses valides

Par comparaison agrave la moyenne mondiale mais aussi par rapport au stade de

deacuteveloppement des pays Il ressort ainsi que le niveau enregistreacute en Algeacuterie est particuliegraverement

eacuteleveacute La question qui se pose agrave preacutesent est de savoir comment cette variable va se comporter

par rapport agrave la participation des individus ou non dans le processus entrepreneurial

3 Connaitre un entrepreneur et la participation dans le processus entrepreneurial

On peut remarquer lrsquoeacutecart marquant entre ceux qui connaissent des entrepreneurs et participent

dans le processus entrepreneurial (5112) et ceux qui connaissent aussi des entrepreneurs mais

qui ne srsquoimpliquent dans lrsquoactiviteacute de creacuteation ou de deacuteveloppement drsquoune entreprise (3482)

Le rapport entre les deux groupes respectifs est de lrsquoordre de 146 Cela suggegravere qursquoil y une

relation associant le fait drsquoavoir un entrepreneur dans son reacuteseau social et la participation dans

les diffeacuterentes eacutetapes de creacuteation et de deacuteveloppement des jeune entreprise

Tableau 40 La variable KNOWENT pour tout les participants dans qui suppose lle

processus entrepreneurial

KNOWENT Total

Non oui

PARTICP non Effectif 1230 1305 2535

6518 4888 5563

oui Effectif 657 1365 2022

3482 5112 4437

Total Effectif 1887 2670 4557

10000 10000 10000

Source auteur reacutesultats du tri croiseacute sous SPSS

233

Les reacutesultats du test de khi deux confirme lrsquoexistence de cette relation sur le plan

statistique La valeur de khi deux figurant dans le tableau suivant est tregraves importantes (11902)

avec un niveau de risque drsquoerreur tregraves faible Cependant la valeur de V de Cramer montre que

a lrsquointensiteacute de la relation es faible Ce qui va ecirctre confirmeacute lorsqursquoon proceacutedera agrave la reacutegression

logistiques

Tableau 41 Reacutesultat des tests de chi deux

Valeur Signification asymptotique (bilateacuterale)

Khi-deux de Pearson 119102 000

Phi 0162 000

V de Cramer 0162 000

Source reacutesultats du tri croiseacute sous SPSS

31Connaitre un entrepreneur dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial

Le tableau suivant donne les reacutesultats des croisements entre la variables KNOWENT et

les variables POTENT INTENT EMERGE SURVI qui respectivement identifie les personnes

en situation drsquoentrepreneuriat potentiel drsquointention drsquoentreprendre drsquoeacutemergence de lrsquoentreprise

et de survie Ils sont 1624 qui son consideacutereacute comme potentiellement entrepreneurs 196 qui ont

entrepris certaines actions qui traduisent leur intention reacuteelle drsquoentreprendre 280 que lrsquoon

pourrait consideacuterer comme des entrepreneurs eacutemergeant et enfin 264 gegraverent une entreprise qui

cherchent agrave se maintenir sur le marcheacute Par rapport agrave ces entrepreneurs ou futurs entrepreneurs

le tableau 36 restitue les freacutequences de la variable KNOWENT qui permet de constater srsquoil

existe une diffeacuterence entre ceux qui possegravedent une relation avec un entrepreneur et ceux qui ne

la possegravede pas

Tableau 42 reacuteseau social des entrepreneurs et des non entrepreneurs

KNOWENT

Variables du processus entrepreneurial Non Oui Total Ouinon

POTENT 36 64 1624 178

INTENT 23 77 196 335

EMERGE 16 84 280 525

SURVIE 27 73 264 27

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Si nous observons la colonne des reacuteponses positives nous constatons drsquoabord que le

pourcentage les plus eacuteleveacute est constateacutes dans la phase ougrave les lrsquoentreprise vient drsquoeacutemerger crsquoest agrave

dire que lrsquoentreprise devient un objet reacuteelle et actif sur le marcheacute et reacutealise des recettes qui

234

permettent au proprieacutetaire ou le dirigeant de recevoir un revenu Le taux le plus faible (64)

est constateacute dans la phase de lrsquoentrepreneuriat potentiel ougrave rien nest encore entrepris

Cependant la comparaison simultaneacutee entre les quatre phases permet de voir que plus les

individus srsquoimpliquent dans le processus plus la mobilisation de ce type de relation ne

srsquoaccentue La derniegravere colonne reacutevegravele en effet que dans la phase deacutemergence le taux de

reacuteponses positives repreacutesente cinq fois celui des reacuteponses neacutegatives Alors que ce ratio eacutetait de

(178 ) dans la phase de lrsquoentrepreneuriat potentiel Mais loque lrsquoentreprise deacutepasse ce stade

drsquoeacutemergence et peacutenegravetre dans une eacutetape de maintien sur le marcheacute ce ration diminue (27) Il est

fort possible que dans la phase de survie drsquoautre type de relation deviennent plus pertinentes et

plus utiles que les entrepreneurs eacutetablis comme les fournisseurs les clients les banquiers

Ce qui doit drsquoecirctre souligneacute ici est la faiblesse que lrsquoon pourrait constater dans les

phases amont laquo entrepreneuriat potentiel et la phase aval de lrsquoentrepreneuriat ougrave lrsquoentreprise a

deacutepasseacute le stade de lrsquoeacutemergence et lutte pour sa survie Dans ces deux eacutetapes ceux qui ont

reacutepondu par un oui sont respectivement 17 et 27 fois plus nombreux que ceux qui ont reacutepondu

par un non Pour veacuterifier si ce reacutesultat est le fait seulement des donneacutees de lrsquoAlgeacuterie ou pouvant

ecirctre constateacute mecircme en observant les donneacutees drsquoautres pays nous suggeacuterons dans le titre suivant

de voir comment la variable KNOWENT va se comporter lorsque des entrepreneurs drsquoautre pays

sont interrogeacutes

32 Utilisation de la relation avec des entrepreneurs dans drsquoautre pays

Les reacutesultats preacuteceacutedant meacuteritent en effet drsquoecirctre compareacutes avec drsquoautre pays En utilisant les

mecircmes variables le graphique suivant preacutesente les pourcentages des reacuteponses positives des

participants dans le processus entrepreneurial lorsqursquoils eacutetaient interrogeacutes sur la connaissance

drsquoun entrepreneur 2013660

Graphique 18 Knowent dans le processus entrepreneurial comparaison en Algeacuterie et dans

LrsquoEacutechantillon global de 2013

Source calcul de lrsquoauteur

660 Pour faire cette comparaison nous utilisons les donneacutees comportant les valeurs manquantes aussi bien pour lrsquoeacutechantillon de

lrsquoAlgeacuterie ou de lrsquoeacutechantillon global de 2013

5041

7193

8710

6716

51766214

6750

5210

000

2000

4000

6000

8000

10000

POTENT INTENT EMERGE SURVIE

ALGERIE

APS2013

235

Le graphique montre tout drsquoabord que les pourcentages enregistreacutes en Algeacuterie sont supeacuterieurs

agrave la moyenne mondiale dans chaque phase Pour lrsquoeacutechantillon enquecircteacute en Algeacuterie ou pour le

groupe de pays le graphique montre une grande similitude du comportement de la variable d

KNOWENT La distribution des reacuteponses forment une courbe en grand U inverseacute Les

pourcentages les plus faibles correspondent aux personnes qui affichent une preacutefeacuterence pour

lrsquoauto emploi et la creacuteation drsquoentreprise mais agrave mesure que la deacutecision est prise et lrsquoengagement

devient reacuteel la connaissance des entrepreneurs devient plus preacutesentes dans le contexte des

personnes interrogeacutees Apregraves leacutemergence de lrsquoentreprise la connaissance ne semble pas

repreacutesenter la mecircme importance pour les personnes interrogeacutees Ils sont seulement 52 qui

deacuteclarent connaitre un entrepreneur

Pour srsquoassurer davantage de la validiteacute de ce reacutesultat qui nous semble important nous

tenterons dans ce qui suit de voir ce constat se veacuterifie lorsqursquoon raisonne en terme de niveau de

deacuteveloppement du pays nous preacutesenterons dans le titre suivant les reacutesultat de croisement de la

variable KNOWENT avec les quatre variables du processus entrepreneurial mais en faisant la

distinction entre les trois phase de deacuteveloppement citeacutees plus haut

Graphique 19 KNOWENT dans le processus entrepreneurial selon les cinq phases du

deacuteveloppement

2011 2012 2013

Eacuteconomie fondeacutee sur un facteur Transition vers phase defficience Economie fondeacutee sur

lefficience

Transition vers innovation Economie fondeacutee sur linnovation

Source auteur selon les donneacutees APS de 20112012 et 2013

Toutes les lignes sont sous forme drsquoun grand U inverseacute ce qui montre que la nature du lien

entre la variable KNOWENT et le processus entrepreneurial constateacute preacuteceacutedemment reste

valable lorsque introduit le critegravere de niveau de deacuteveloppement dans lrsquoanalyse Mais ce qui

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

72

78

7873

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

70

7975

69

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

236

inteacuteressant de voir est la ligne correspondant au pays se trouvant dans le premier stade de

deacuteveloppement dont la compeacutetitiviteacute est fondeacute sur un facteur Sur cette peacuteriode il semble que

la connaissance drsquoun entrepreneur est beaucoup plus marqueacutee dans les phases drsquoengagement

dans la creacuteation drsquoentreprise (phase intention) mais apregraves cette phase nous remarquons que le

pourcentage diminue Contrairement aux autres stades de deacuteveloppement la diminution des

pourcentages commence apregraves la phase drsquoeacutemergence comme si lrsquoentrepreneur est contacteacute

principalement dans la phase de montage du projet ou bien ceux qui ont reacuteussies sont consideacutereacutes

comme un modegravele que lrsquoon pourrait imiter (the role model)

A ce titre plusieurs recherches empirique ont constateacute le me pheacutenomegravene SHIROKOVAG661 a

analyseacute la dynamique du reacuteseau social dans les phases de naissance662 (birth) et de survie

(survival) des nouvelles entreprises en Russie sur la peacuteriode 2006-2008 En utilisant la variable

de KNOWENT comme indicateur du niveau de reacuteseautage des entrepreneurs la phase de

naissance est la plus mobilisatrice de la relation avec de entrepreneurs aucune relation

statistique nrsquoa eacuteteacute trouveacutee dans la phase de survie Les deux graphiques ci dessous montre le

comportement diffeacuterencieacute de la variable KNOWENT dans la phase de naissance de lrsquoentrepris et

dan la phase de survie La ligne en gras montre la moyenne de la variable KNOWENT alors que

les lignes numeacuteroteacutee de 1 agrave 3 sont les valeurs de la variable KNOWENT pour 20062007 et

2008 Le graphique agrave gauche (KNWOENT TEA) montre bien que la naissance de lrsquoentreprise

est deacutependante du nombre de reacuteponse positive de KNOWENT alors que dans le graphique de

droite la variation de la variable de survie est neutre par rapport agrave la variation de la variable

KNOWENT

661 SHIROKOVAG Comparison of Social Network Influence on Birth and Survival Stages of Entrepreneurial firm Evidence from GEM Data 2009 662 Cet auteur utilise la variable TEA pour identifier la phase de naissance de lrsquoentreprise par rapport agrave notre conception du

processus entrepreneurial elle correspond agrave la somme des personnes en phase drsquointention et drsquoeacutemergence

237

Graphique 20 Relation entre la variable TEA et survie AVEC LA VAIAL KNOWENT

Russie 2006-2008

Source SHIROKOVAG Comparison of Social Network Influence on Birth and Survival Stages of Entrepreneurial

firm Evidence from GEM Data 2009p 16

Les reacutesultats obtenus de lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoAlgeacuterie et la comparaison avec des

donneacutees internationales reacutevegravelent que la relation entre le reacuteseau social et la participation dans le

processus entrepreneurial ne peut ecirctres du au hasard Crsquoest pourquoi dans le titre suivant nous

permettrons en relief les reacutesultats du test de chi deux qui va nous permettre se de se prononcer

que la relation statistique entre la variable de KNOWENT et les variable POTENT INTENT

EMERGE et SURVIE

Tableau 43 Reacutesultat du test de Che-2

Processus

entrepreneurial

Khi-deux de

Pearson

Signification

asymptotique

(bilateacuterale)

La statistique

Phi

Signification

approximeacutee

POTENT 33724 0000 0086 0000

INTENT 28734 0000 0079 0000

EMERGE 78940 0000 0132 0000

SURVIE 24335 0000 0073 0000

Source auteur selon les donneacutees GEM

Pour les quatre croisements reacutealiseacutes les valeurs du Che-2 sont relativement implorantes

Pour rappel ces valeurs indiquent lrsquoexistence drsquoun eacutecart important entre une hypothegravese nulle qui

postule lrsquoindeacutependance des variables et lrsquohypothegravese vraie qui indique leur deacutependance et drsquoautre

part Par ailleurs les niveaux de signification qui en reacutesultaient sont tregraves faibles (plt0005) Ce

qui reacutevegravele que cette deacutependance est statistiquement significative et lrsquohypothegravese selon laquelle la

participation dans le processus entrepreneurial est indeacutependante de la possession drsquoune relation

238

avec un entrepreneur doit ecirctre rejeteacute Les valeurs de la statistique Phi reacutevegravelent par contre une

intensiteacute faible toute en restant significative (plt005) de cette relation Pour les autres relations

eacutetudieacutees elle nrsquoa pas deacutepasseacute les 02 Cette faiblesse est peut ecirctre normale agrave partir du moment ougrave

il pourrait y avoir drsquoautre variables qui non pas eacuteteacute consideacutereacutees dans cette recherche La valeur

de Phi dans la phase drsquoeacutemergence est la plus eacuteleveacute parmi les quartes phases eacutetudieacutees ce qui

montre que cette eacutetape est plus mobilisatrice de ce genre de relation La phase de survie

enregistre par contre la valeur de Phi la plus faible Cela tait attendu puisque dans la description

de la variable KNOWENT dans cette phase les pourcentages des reacuteponses positive eacutetaient les

plus faible dans cette eacutetapes que ce soit dans notre eacutechantillon que dans les eacutechantillons chois

pour la comparaison internationale

4 la contribution dans le financement drsquoautres entreprises

Pour cerner cette dimension du capital social nous utilisons une seule variable BUSANG

Seules les reacuteponses valides ont eacuteteacute retenues pour lrsquoexploitation de cette variable notamment dans

la reacutegression logistique qui se fera dans la troisiegraveme section Apregraves la suppression des valeurs

manquantes lrsquoeacutechantillon interrogeacute passe de 12591 (APSI) agrave 4557 individus ( APS II) soit une

diminution de 63 La diffeacuterence entre les freacutequences relatives de cette variable dans les deux

bases de donneacutees nrsquoa pas trop modifieacute la structure des reacuteponses Dans la base originale ils sont

96 des personnes interrogeacutees qui deacuteclarent avoir participeacute dans le financement drsquoautres

entreprises Leur nombre augmente leacutegegraverement pour passer agrave 111 dans la seconde base de

donneacutees soit une diffeacuterence de 15 point de pourcentage

Tableau 44 comparaison de la variable BUSANG avant et apregraves la suppression des

valeurs manquantes

APS II APS I

Effectifs (2) Effectifs (1) (1) -(2)

Non 4050 889 11282 896 -07

Oui 507 111 1215 96 15

Total 4557 1000 12591

100

0

Sources auteur donneacutees de lrsquoenquecircte

Ce pourcentage repreacutesente la moyenne de 2009 agrave 2011 Lorsqursquoon deacutecline cette variable

par anneacutees drsquoenquecircte la diffeacuterence des reacuteponses positives nrsquoa pas enregistreacute des diffeacuterences

importantes sauf pour lrsquoanneacutee 2009 et 2011 ougrave elle excegravede 2 Sur les quartes anneacutees la part

des reacuteponses positives reste relativement stable exception faite pour lrsquoanneacutee 2011 ougrave leur

nombre est le plus eacuteleveacute (155) ce qui est aussi le cas avant la suppression des valeurs

239

manquantes (1316) Le constat que lrsquoon pourrait tireacutes de ces reacutesultats est qursquoune partie non

neacutegligeable drsquoindividus qui sont actifs dans le monde de lrsquoentrepreneuriat non seulement par la

creacuteation de leur propre entreprise mais par la contribution dans lrsquoeacutemergence drsquoautres entreprises

Tableau 45 La variable BUSANG dans les quatre anneacutees drsquoenquecircte

Anneacutees

APS II APS I (2) ndash (1)

Effectifs (2) Total Effectifs (1) Total

2009 Non 456 9048

504 1811 9359

1935

Oui 48 952 124 641 311

2011 Non 1129 8451

1336 2705 8557

3161

Oui 207 1549 416 1316 233

2012 Non 1816 9085

1999 4553 9115

4995

Oui 183 915 430 861 054

2013 Non 649 9039

718 2213 8852

2500

Oui 69 961 245 980 -019

Sources auteur donneacutees de lrsquoenquecircte

41 Financement informel selon une comparaison internationale

La comparaison avec la moyenne mondiale calculeacutee sur la peacuteriode 2000 agrave 2013 montre

que les pourcentages enregistreacutes en Algeacuterie sont relativement importants et reacutevegravelent limportance

de lrsquoinformel dans lactiviteacute entrepreneuriale Mais au delagrave de lrsquoactiviteacute informelle la forte

implication des individus dans lrsquoinvestissement reacutealiseacutes par les autres reacutevegravele aussi le

deacuteveloppement des investisseurs providentiels (business Angel)

Tableau 46la variable BUSANG la moyenne mondiale entre 2000 et 2013

BUSANG 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Non 971 974 974 973 973 972 972 967 962 969 94 947 943 936

Oui 29 26 26 27 27 28 28 33 38 31 6 53 57 64

Total 46366 66267 115343 96497 142888 117465 170969 154691 134428 182580 176091 161569 197623 243679

Source calcul de lrsquoauteur selon les diffeacuterentes bases de donneacutees APS de GEM de 2000 agrave 2013

Les moyennes enregistreacutees pendant la peacuteriode ougrave lrsquoAlgeacuterie a participeacute dans le projet

GEM sont plus eacuteleveacutees que les moyennes mondiales dont la valeur maximale est observeacutee en

2013 Cependant les enquecirctes effectueacutees en Algeacuterie se sont deacuterouleacutees apregraves lrsquoeacuteveacutenement de la

crise financiegravere de 2008 Cette crise pour plusieurs recherches empirique a engendreacute un fort

durcissement des conditions de creacutedits destineacutes aux PME et agrave la creacuteation drsquoentreprises cela en

deacutepit des politiques drsquoassouplissement moneacutetaire663

663Lrsquoimpact de la crise mondiale sur le financement des PME et de lrsquoentrepreneuriat et les reacuteponses en termes drsquoaction des

pouvoirs publics Centre pour lrsquoentrepreneuriat les PME et le deacuteveloppement local OCDE 200982 page p25

240

Dans ce contexte le financement par les intermeacutediaires financiers comme le capital-

risque664 pourtant tregraves actifs dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale est devenus plus oneacutereux agrave cause

des coucircts de transaction665 (coucirct de lrsquoexpertise de lrsquoassurance) car opeacuterant dans un

environnement devenu moins profitable Ces deux causes combineacutees ont dessineacute un contexte

favorable au deacuteveloppement des financements informel

Les reacutesultats enregistreacutes en Algeacuterie ne peuvent pas ecirctres consideacutereacutes comme une reacuteaction

directe agrave la crise financiegravere par ce que drsquoune part il faudrait une seacuterie logue pour pouvoir

observer un changement eacuteventuel des comportements et drsquoautre part la probleacutematique de

financement du secteur priveacute a eacuteteacute toujours eacutevoqueacute pour justifier la faiblesse de la dynamique

entrepreneuriale et cela mecircme dans lrsquoaisance financiegravere des derniegraveres anneacutees666 Ainsi nous ne

placcedilons pas la variable BUSANG dans ce deacutebat Le fait qursquoil ya des individus qui acceptent de

financer drsquoautre projet drsquoinvestissement reflegravete dans certaine mesure le niveau dencastrement

dans des reacuteseaux relationnels qui selon notre hypothegravese produisent des avantages pour celui qui

y participe notamment dans la creacuteation de sa propre entreprise Nous le consideacuterant ainsi comme

une dimension du capital social individuel

Cependant dans ce stade de la description les reacutesultats trouveacutes pour cette variable neacutecessitent

une lecture comparative avec drsquoautres eacuteconomies et drsquoautre socieacuteteacute Le but est drsquoarriver agrave

relativiser les chiffres En effet la recherche empirique abonde de travaux sur les facteurs qui

agissement sur ce type de comportement Le niveau de revenu des personnes constituent agrave ce

titre une des principales hypothegraveses

42 Investissement informels et niveau de revenu individuel

Plus le revenu augmentent plus il y a de forte de chance quun individu pensent agrave la

contribution dans le financement des autres Dans lrsquoanalyse des reacuteponses de 5960 investisseurs

informels entre 2001 et 2003 SZERBLS et al montrent dans une reacutegression multinomiale un

lien positif entre le niveau de revenu et des activiteacutes entrepreneuriales lanceacutees par drsquoautres

individus Seulement cette relation diffegravere en termes drsquointensiteacute selon le type drsquoinvestisseurs

informels667 Ces auteurs considegraverent lrsquoexistence de quatre types qui nrsquoont pas le mecircme

comportement lorsqursquoil srsquoagit de financer ou non la creacuteation drsquoentreprise

1) des investisseurs non expeacuterimenteacutes et financcedilant des membres de la famille

664 KETTANI G VILLEMEUR A Le capital-risque un financement efficace de linnovation sur le long terme Revue deacuteconomie financiegravereNdeg108 2012 pp 91-104p 93 665 MASONCM T HARRISONR Business angel investment activity in the financial crisis UK evidence and policy implications Environment and Planning C Government and Policy Ndeg 11 2014pp 666Voir a titre le travail deacutejagrave citeacute dans lrsquointroduction de BOUYACOUBA le rationnement drastique du creacutedit au secteur priveacute en Algeacuterie pourquoi 667 SZERB LS et al Seeding New Ventures ndash Green Thumbs and Fertile Fields Individual and Environmental Drivers of

Informal Investment Venture Capital Vol 9 No 4pp 257 ndash 284 p 275

241

2) des investisseurs non expeacuterimenteacutes et financcedilant des eacutetrangers au cercle familial

3) des investisseurs expriment dans la gestion mais financcedilant des membres de la famille

4) des investisseurs expeacuterimenteacutes mais financcedilant des individus eacutetrangers au cercle familiales

Seuls les trois derniers cas le niveau de revenu un impact significatif et positif dans la

deacutecision de financer les autres En utilisant le mecircme proceacutedeacute statistique MAULA M et al ne

trouvent dans le contexte de la Finlande entre2000 et 2002 aucune relation significative entre le

revenu et le fait de devenir un investisseur informels668

Par rapport agrave notre eacutechantillon de lrsquoeacutetude l croisement entre la variable (BUSNAG) et la

variable INCOM donne les reacutesultats suivants

Tableau 47 Le niveau de revenu des investisseurs informels entre 2009 et 2013

INCOM

Total Faible Moyen Eleveacute

BUSAN

G

Non Effectif 1347 1296 1407 4050

922 911 841 889

Oui

Effectif 114 126 267 507

(78) (89) (159

) 111

Total Effectif 1461 1422 1674 4557

1000 1000 1000 1000

Source calcul de lrsquoauteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Ils sont presque 16 parmi les personnes se trouvant dans la tranche supeacuterieure des

revenus qui ont contribueacute dans le financement des autres Leur volume repreacutesente ainsi deux fois

ceux qui investissent leurs capitaux mais se trouvant ans des tranche infeacuterieur de revenu Cette

lecture suppose donc un lien positif entre le revenu dont dispose la personne et sont offre de

capitaux dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat Agrave ce stade nous ne voulons pas en veacuterifier cette

relation la matrice des correacutelations qui sera deacuteveloppeacute dans la seconde section devra mettre en

relief la nature du lien entre ces deux variables

Si la participation dans le financement des autres semble lieacute au revenu agrave lrsquoeacutechelle individuel

serait-il le cas lorsqursquo on raisonne agrave lrsquoeacutechelle macroeacuteconomique autrement dit est ce dans les

pays les riches produisent plus drsquoinvestisseur de ce genre par rapport au pays les plus pauvres Le

titre suivant restitue les reacutesultats du croisement entre les tranches de revenus par tecircte et les

effectifs des variables BUSEANG

668 MAULA M et al What Drives Micro-Angel Investments Small Business Economics Ndeg 252005pp459ndash475p 469

242

43 Comparaison selon le niveau de deacuteveloppement des pays

Le tableau ci-dessous montre une relation neacutegative entre le niveau de revenu et le nombre

drsquoindividus participant dans le financement informel des activiteacutes entrepreneuriales Ils sont en

effet 204 dans les ays agrave faible revenu alors que dans les pays les pus riches leur nombre est

de 45 Les pourcentages calculeacutes pour le cas de lrsquoAlgeacuterie sont coheacuterents avec ceux enregistreacutes

dans les pays agrave revenu intermeacutediaire

Tableau 48 La variable BUSANG selon le revenu par tecircte drsquohabitant en 2013

BUSANG Faible

revenue

Tranche infeacuterieur

du revenu

intermeacutediaire

Tranche supeacuterieure

du revenue

intermeacutediaire Revenu

intermeacutediaire

Revenue

eacuteleveacute

Oui en 204 89 79 81 45

Ecart-

type 403 284 270 273 207

Total 4607 18422 88028 106450 112113

Source calcul de lrsquoauteur selon les donneacutees de APS GEM 2011 2012 et 2013

Le mecircme constat peut ecirctre fait lorsqursquoon deacutecline la variable BUSANG en fonction du

niveau de compeacutetitiviteacute tel que deacutefini par Le forum eacuteconomique mondiale En effet le graphique

suivant donne le pourcentage des reacuteponses positives selon que le pays est au stade de

deacuteveloppement baseacute sur un facteur sur lrsquoefficience ou sur lrsquoinnovation Lrsquoimportance

quantitative des investisseurs providentiels semble ecirctre un trait distinctif entre les diffeacuterents

pays La par des personnes dans les pays les moins avanceacutes (eacuteconomie baseacutee sur un facteur) qui

deacuteclarent avoir octroyeacute des fonds agrave drsquoautres entrepreneurs est 3 fois supeacuterieure de ce qui est

enregistreacute dans les pays les plus deacuteveloppeacutes (eacuteconomie baseacutes innovation) en 2013 et de 27 fois

en 2012 Les reacutesultats de la variable BUSANG preacutesents dans le tableau sont coheacuterents avec ce

qui est observeacute dans les pays qui srsquoefforcent de transiter vers un stade de deacuteveloppement

supeacuterieur

Graphique 21 La variable BUSANG selon le stade de deacuteveloppement de 200112012 et

2013

688

1034

1254

607

959 877

499608

468625

525

888

406 379 366

000

500

1000

1500

2011 2012 2013

phase 1 Economies fondeacutees sur un facteur transition vers phase 2

phase 2 Economies fondeacutees sur lrsquoefficience transition vers phase3

phase 3 Economies fondeacutees sur lrsquoinnovation

243

Source auteur selon les donneacutees APS de GEM 2011 2012 et 2013

44 Destination des financements informels

La diffeacuterence numeacuterique entre du nombre des personne qui srsquoimpliquent dans le

financement des autres cache en fait une diffeacuterence en terme de qualiteacute des relations aux quelles

sont destineacutes ces fonds cest-agrave-dire les individus ont des preacutefeacuterences sur la personne qui peut

beacuteneacuteficier de leur aide ou de leur investissement De ce fait il est neacutecessaire agrave preacutesent de voir agrave

qui sont destineacute ces fonds Dans le questionnaire utiliseacutes par les enquecircteurs de GEM il a eacuteteacute

preacutevus une question669 qui demande aux personnes interrogeacutees drsquoindiquer selon un six

possibiliteacutes la nature de la relation qui a beacuteneacuteficier des fonds octroyeacutes par ces investisseurs

Les reacuteponses sont organiseacutees dans une variable cateacutegorielle appeleacutee laquo BAREL raquo Bien

entendu cette question est destineacutee seulement aux personnes qui ont reacutepondu positivement

lorsqursquoon leur a demandeacute si oui on non ils ont fournis des ressources financiegravere agrave drsquoautre

entrepreneurs autrement lorsque la variable BUSANG prend la valeur de 1 Nous preacutesenterons

les reacutesultats pour le cas de lrsquoAlgeacuterie ensuite nous ferons le point sur ce qui est observeacute dans le

reste du monde selon les critegraveres de deacuteveloppement que nous avions retenu preacuteceacutedemment

Le tableau suivant donne les freacutequences et les pourcentages pour lrsquoeacutechantillon global et

qui regroupe la population interrogeacutee entre 2009 et 2013 Aussi nous preacutesenterons dans ce

tableau les reacutesultats des tris agrave plat de la variable BAREL pour chaque anneacutee

Tableau 49 Destination de financement informel en Algeacuterie entre 2009 et 2013

Type de relation en Echantillon global 2009 2011 2012 2013

Famille proche 492 37 48 51 53

Autre membre de la famille 132 17 11 14 16

Collegravegue de travail 69 17 8 5 4

Amis ou voisin 291 26 30 29 26

Une personne eacutetrangegravere avec une ideacutee drsquoaffaires 15 3 3 1 0

Total (effectif) 461 35 191 167 68

Source auteur selon les donneacutees APS

Le volume global des drsquoindividu que lrsquoon pourrait qualifier drsquoinvestisseurs informels

srsquoeacutelegraveve agrave 461 entre 2009 et 2013 ce qui repreacutesente 10 du total interrogeacute La distribution des

reacuteponses montre que deux type de relation beacuteneacuteficient le plus de ce mode de financement le

cercle familial et les amis ou les voisins Crsquoest les liens forts qui captent le plus les fonds

destineacutes agrave lrsquoinvestissement ils repreacutesentent 624 des relations indiqueacutees Les liens faibles de

669La formule originale eacutetait ldquoWhat was your relationship with the person that received your most recent personal investmentrdquo

244

type amicales ou des personnes eacutetrangegraveres mais disposant drsquoune ideacutee de projet eacuteconomique ou

bien des collegravegues de travail repreacutesentent presque 40 des relations indiqueacutes Cela nous montre

qursquoil y un double encastrement des individus actifs dans lrsquoentrepreneuriat un encastrement dans

le reacuteseau familial et un deuxiegraveme qui ne semble pas neacutegligeable dans des reacuteseaux eacutetranger agrave la

famille

Cependant le tableau met en relief un penchant plus marqueacute vers le premier type et une

contraction pour le second En effet entre 2009 et 2013 le nombre de personnes qui deacuteclarent

avoir financeacute un projet lanceacute par un membre du cercle familial passe de 37 agrave 53 alors que le

financement des activiteacutes lanceacutees par des personne se trouvant en dehors de la famille par

exemple par un individu ayant une bonne ideacutee drsquoaffaires est quasiment nul en 2013 alors qursquoil

repreacutesentait 3 en 2009

Les fonds se dirigent davantage vers le circuit familial Ce constat nrsquoest pas nouveau

plusieurs auteurs et des enquecirctes nationales lrsquoon montreacute670 En plus de lrsquoimportance de ces

apparentes de ces relations les capitaux qui transitent par leur biais sont tregraves importantes Les

bases de donneacutees APS contient une variable indicative des montants que les individus ont

octroyeacute pour le financement des autres Le tableau suivant croise ces montants671 avec le type de

relations auxquelles ils sont s destineacutes

Tableau 50 Les montants investis par type de relation selon les donneacutees GEM de 2009 agrave

2013 en DA

2000-1000000 1100000-20000000 20000000-800000000 total effectif

Famille proche 3409 500 295 4205 218

Autre membre de la famille 886 159 159 1205 59

Collegravegue de travail 386 159 045 591 31

Amis ou voisin 1841 409 114 2364 127

Une personne eacutetranger ave une

ideacutee 068 023 000 091 5

Source calculs de lrsquoauteur selon les donneacutees APS de 2013

Lorsqursquoon lit la colonne qui correspond agrave la derniegravere tranche (20000000-800000000) ils

sont presque 3 qui deacuteclarent avoir contribueacute financiegraverement dans un projet lanceacute par un

membre de la famille proche (eacutepouse deacuteceacutedant) et sont presque 2 agrave un autre membre de la

famille Crsquoest donc des sommes importantes qui totalisent 3625768 millier de DA Cette somme

repreacutesente 374 fois ce qui a eacuteteacute investi dans des relations non familiales (967125milliers de

670 BOUTCOUBA Les nouveaux entrepreneurs en Algeacuterie en peacuteriode de transition la dimension transnationale CREAD Alger Cahiers du CREAD Ndeg40 2egraveme trimestre 1997 pages 105-119 p117 671 Les montants sont regroupeacutes en tranche par nous mecircme mais la variable telle qursquoapparait dans la base de donneacutees comprend

78 niveaux de 2000DA agrave 800000000 DA

245

DA) Cette somme repreacutesente la creacuteation de 4864 emploi dans le secteur des services sous le

reacutegime de LrsquoANSEJ672

Tableau 51 Montant global approximatif octroyeacute au membre dans le reacuteseau familial

Montant

Milliers de

DA

Famille

proche

Autre

membre de la

famille

Montant

global

Milliers de

DA

Collegravegue

de travail

Amis ou

voisin

Une

personne

eacutetranger

ave une

ideacutee

Montant

global

Milliers de

DA

200000 1 0 2 0 0 1 2000

300000 1 0 3 0 0 0 0

400000 1 1 800000 0 0 0 0

500000 0 0 0 1 0 0 500000000

800000 0 1 800000 0 0 0 0

Total effectif 218 59 3625768 31 127 5 967125

Source auteur selon les donneacutees de GEM de 2009 0 2013

Lorsqursquoon deacutecline la variable BAREL en fonction du stade de deacuteveloppement des pays

on peut remarquer que la structure des reacuteponses change drsquoun stade agrave lrsquoautre Le tableau preacutesente

le croisement entre la variables BAREL selon le stade de deacuteveloppement auxquels appartiennent

les reacutepondants Dans les pays agrave faible compeacutetitiviteacute la famille est deacutesigneacutee agrave 71 comme

beacuteneacuteficiaires des financements informels alors que dans les pays les plus avanceacutes toute en

restant dominante elle reccediloit 53 Par contre dans les pays dont la compeacutetitiviteacute est fondeacutee sur

lrsquoinnovation les personnes posseacutedant de bonnes ideacutees drsquoaffaires sont plus favoriseacutees (8) que

ceux qui se trouvent dans les pays les moins avanceacutes (1) puisqursquo ils reccediloivent des

financements informels

Tableau 52 La variable BAREL selon le niveau de compeacutetitiviteacute des reacutepondants en 2013

Type de relation

eacuteconomie

fondeacutee sur

un facteur

transition

vers phase

defficience

eacuteconomie

fondeacutee sur

lefficience

transition

vers

innovation

eacuteconomie

fondeacutee sur

linnovation

Famille proche 53 48 48 40 46

Autre membre de la famille 18 13 15 13 7

Collegravegue de travail 2 8 5 8 6

Amis ou voisin 24 27 29 34 29

Une personne eacutetranger ave une ideacutee 1 3 3 3 8

Autre 1 1 1 2 3

total 100 100 100 100 100

Source auteurs selon les donneacutees de 2013

Lrsquoautre constat qui se deacutegage de ce tableau est le lien entre le niveau de compeacutetitiviteacute et

lrsquoimportance relative de chaque type de relation Il semble que plus lrsquoeacuteconomie se dirige vers

lrsquoameacutelioration de sa performance plus le financement se dirigent en dehors du cercle familiale

Le graphique ci dessous montre la diffeacuterence entre la destination familiale (proche et autres

membres de la famille) et non familiale (collegravegue ami et voisin des eacutetranger avec de bonne

672 ABEDOUA BOUYACOUBA KHERBACHI H op ct p100

246

ideacutees drsquoaffaires des fond que les personnes interrogeacute deacuteclarent octroyer Le reacuteseau domineacute par

des liens de nature amicale professionnelle et eacuteconomique est presque 15 fois supeacuterieur dans les

pays deacuteveloppeacute que dans les pays agrave faible deacuteveloppement Dans cette derniegravere cateacutegorie les

relations familiales absorbent 71 des financements informels contre 53 dans les pays les plus

compeacutetitifs

Graphique 22 Relation entre le niveau de deacuteveloppement et destination des fonds

drsquoinvestissements en 2013

Source auteur selon les donneacutees APS de GEM

Cette configuration des reacuteponses est lieacutee agrave plusieurs facteurs Dans lrsquoanalyse des donneacutees de

GEM de 2009-2011 SCHOTT T CHERAGHI ont proposeacute puis veacuterifier lrsquohypothegravese que les

relations priveacutees (familiales) sont dominante dans les pays dont la culture est domineacutee par les

valeurs rationnelles culture traditionnel et agrave faible niveau de confiance geacuteneacuteraliseacutee673

Inversement les relations non familiales sont beaucoup plus mobiliseacutees dans de socieacuteteacute domineacutees

par les valeurs laiumlques et de rationaliteacute Nous nous attardons sur cet aspect parc que les reacutesultats

de ces auteurs et drsquoautre sont inteacuteressantes pour deux raison essentielles drsquoune part lrsquoimportance

numeacuterique des personne impliqueacutees dans le financement des autres ( variables BUSANG) et la

destination de ces financements (variable BAREL) en Algeacuterie nous incite agrave deacutecouvrir en quoi

ces deux pheacutenomegravene sont lieacutes Noues preacutesentons succinctement dans le titre qui suit les reacutesultats

de ces auteurs toute en introduisant les donneacutees sur lrsquoAlgeacuterie pour que la comparaison soit

pertinente

5 Structure du reacuteseau social et les caracteacuteristiques culturelles de la socieacuteteacute

Le projet GEM a inteacutegreacute en 2009 jusqursquoagrave 2013 de nouvelles questions qui avaient pour

but drsquoidentifier les caracteacuteristiques du reacuteseau social des entrepreneurs674 Il a eacuteteacute demandeacute agrave ces

derniers drsquoindiquer la personne parmi vingt relations possibles qui lui a fourni des conseils

673 SCHOTT T CHERAGHI M Entrepreneurs Networks Size Diversity and Composition Shaped by Cultures of Rationality and Trust in 2012 IEEEACM International Conference on Advances in Social Networks Analysis and Mining 2012 IEEE pp220-226p 223 674 Sont deacutetermineacute par l variable TEA que nous avions preacuteceacutedemment expliqueacute qui est l somme des personne en phase

drsquointention et drsquoeacutemergence

7153

6179

62215298 5373

2717

3732 36344542 4312

000

2000

4000

6000

8000

1 2 3 4 5

reacuteseau familial reacuteseau non familial

247

relatifs agrave leur projet eacutepouse parents collegravegue de travail banquier comptable etc Ces relations

sont ensuite regroupeacutees en six types appel appeleacutees des sphegraveres agrave savoir Sphegravere priveacute de travail

Professionnel Commercial et international (tableau 40) Les reacuteponses obtenues permettent de

calculer la moyenne dans chaque sphegravere Cette moyenne qui est appeleacute aussi la preacuteeacuteminence

des sphegraveres est deacutetermineacutes pour chaque pays Ensuite les auteurs croisent ces moyennes avec

les indicateurs portant sur le type de culture et du niveau de confiance dans chaque pays il a

eacuteteacute possible de deacuteterminer le niveau de domination de chacune de ces sphegraveres par rapport au type

de socieacuteteacute La meacutethode utiliseacutee eacutetait lrsquoanalyse par les clusters qui permet regroupe des pays

selon des caracteacuteristiques communes

Tableau 53 Les sphegraveres dans le reacuteseau social des entrepreneurs

Sphegraveres Les questions

Sphegravere priveacutee Epouse parents drsquoautres membres de la famille amis

Sphegravere de travail collegravegues de travail patron actuel drsquoune personne qui creacutee une entreprise expeacuterimenteacute

dans la gestion des entreprises

Sphegravere

professionnelle

chercheur ou un inventeur investisseur possible drsquoune banque avocat comptable

conseiller public

Sphegravere de marcheacute entreprise avec qui vous collaborez concurrente fournisseur consommateur

Sphegravere internationale personne se trouvant agrave lrsquoeacutetranger personne venant de lrsquoeacutetranger

Source APS GEM de 20092011

Chaque socieacuteteacute est identifieacutee par rapport agrave deux dimensions traditionnel versus

rationnelle ou bien dans un stade de survie versus deacutemancipations Ces auteurs ont ainsi croiseacute

les donneacutees de GEM sur le reacuteseau social des entrepreneurs en identifiant la dominance de

chaque sphegravere et les donneacutees de WWV pour identifier le type de culture auquel appartient

chaque pays Le tableau suivant resitue les reacutesultats de ces croisements675

Tableau 54 Critegraveres de deacutetermination des types de cultures selon le World Value Survey

Source INGLEHART R World Values Survey values change the world p6

675 INGLEHART R World Values Survey values change the world World Value Survey2008 16 pagesp6

Socieacuteteacute domineacute par des valeurs Traditionnelles

versus SeacuteculaireRational

Socieacuteteacute domineacutee par des valeurs de survie versus des

valeurs drsquoeacutemancipation

Le statut du dieu dans la vie Prioriteacute de la seacutecuriteacute physique et eacuteconomique sur la

liberteacute drsquoexpression et de la qualiteacute de la vie

Lrsquoobeacuteissance au parent et agrave la religion est plus

importante que lrsquoautonomie des enfants niveau de la joie (happiness)

LrsquoAVG nrsquoest jamais justifiable Homosexualiteacute nest jamais justifiable

Le sens de la fierteacute nationale Le recours aux peacutetitions pour srsquoexprimer

Favorable agrave plus de respect en vers lrsquoautoriteacute publique

(

Il faudrait ecirctre vigilant en matiegravere de confiance agrave accorder

aux autres (trust)

248

Le tableau suivant resitue les coefficients standardiseacutes qui mesurent lrsquointensiteacute des

relations entre le type de culture et la structure du reacuteseau social des entrepreneurs montre

clairement que plus le niveau de confiance et de rationalisme sont eacuteleveacutes dans la socieacuteteacute plus la

sphegravere priveacutee devient moins dominante dans le reacuteseau de lrsquoentrepreneur Dans les autres

sphegraveres le signe du coefficient est positif (et significatif) ce qui indique un impact positif sur le

dominance des sphegraveres non familiales Les auteurs ne trouvent pas de relation significative

entre le niveau de rationalisme et de confiance sur la preacuteeacuteminence de la sphegravere internationale

contrairement aux autres sphegraveres ougrave les liens statistique sont significatifs676

Tableau 55influence du rationalisme et de la confiance sur la structure du reacuteseau social

des entrepreneurs

priveacute travail professionnelle marcheacute International

rationalisme -024 012 020 013 004

confiance -014 006 009 010 003

Source SCHOTT T CHERAGHI M p 224 et225

les coefficients standardiseacutes du modegravele lineacuteaire hieacuterarchique

Lrsquohypothegravese deacuteveloppeacutee par ces auteurs constitue une lecture parmi drsquoautres pour

expliquer la diversiteacute des traits culturels des socieacuteteacutes impliqueacutees dans les activiteacutes eacuteconomiques

Lrsquoimage qui se dessine des trois croisements que nous venons de drsquoopeacuterer montrent que le le

financement informel come une facette du capital social est un comportement qui ne se

manifeste pas de la mecircme maniegravere dans les pays Il reste agrave savoir si ce comportement a une

relation avec le pheacutenomegravene central que nous analysons a savoir la participation dans le processus

entrepreneurial

6 Financement informel et la participation dans lrsquoentrepreneuriat

La Variable BUSANG qui traduit lrsquoimplication dans financement de la creacuteation drsquoautre

entreprise semble aussi lieacutee agrave la participation des le processus entrepreneurial Le tableau ci-

dessous montre parmi tous les individus qui sont actifs dans le financement informel il y

presque 655 individus qui participent dans le processus entrepreneurial avec ce pourcentage

ils repreacutesentent 16 fois ceux qui sont dans e processus entrepreneurial mais sans participation

dans le financement informel

676 SCHOTT T CHERAGHI M idem p 225

249

Tableau 56 La variable BUSANG pour tous les participants dans le processus

entrepreneurial

BUSANG

Total non oui

PARTICP

non Effectif 2370 165 2535

5852 3254 5563

oui Effectif 1680 342 2022

4148 6746 4437

Total Effectif 4050 4050 507

8887 10000 10000

Source reacutesultats du tri croiseacute sous SPSS

Lorsqursquoon compare ces reacutesultats avec la moyenne mondiale on srsquoaperccediloit qursquoen Algeacuterie le

niveau drsquoimplication des individus dans le financement informel est presque identique avec

celui du reste du monde

Tableau 57 Participation dans lrsquoentrepreneuriat et dans le financement informel dans le

monde entre 2009 et 2013

BUSANG

BUSANG non non

PARTICP

non Effectif 222173 7895 230068

6214 3285 6029

oui Effectif 135370 16139 151509

3786 6715 3971

Total

Effectif 357543 24034 381577

100 100 100

Source calcul drsquoauteur selon les donneacutees APS de 2009 agrave 2013 Calcul par la somme des individus en phase

POTENT INTENT EMERGE et SURVI pour un eacutechantillon regroupeacute de 2009 0 2013

On voit donc lrsquoexistence drsquoune relation possible entre ces deux pheacutenomegravenes En effet le test de

khi deux reacutevegravele dans le tableau qui suit une forte signification de cette relation ( Sig lt005) de

ce fait le risque de se tromper en consideacuterant la participation comme eacutetant non lieacutee au fait de

contribuer dans le financement des autres est minime Seulement la valeur De V de Cramer est

relativement faible (0164)

Tableau 58 Reacutesultat des test de chi deux

Valeur Signification asymptotique (bilateacuterale)

Khi-deux de

Pearson 123159 0000

Phi 0164 0000

V de Cramer 0164 0000

Source reacutesultats du tri croiseacute sous SPSS

250

61 Financement informel et la participation dans lrsquoentrepreneuriat

Il est question dans ce titre drsquoexaminer les comportements de la variable BUSANG selon que les

individus interrogeacutes sont en phase drsquoentrepreneuriat potentiel drsquointention drsquoeacutemergence et de

survie Le tableau suivant preacutesente les reacutesultats des tris croiseacutes entre la variable BUSANG et

les variables traduisant les quatre phases citeacutees et en mecircme temps les reacutesultats des tests de khi

sui leurs sont associeacutes

Tableau 59 Relation entre la participation dans le financement des autres et la preacutesence

dans le processus entrepreneurial

BUSANG Total Khi-deux de Pearson Sig Vde Cramer Sig

Non Oui

POTENT Oui 3319 5523 1624 95440 0000 0145 0000

INTENT Oui 402 651 196 6756 00089 0039 0009

EMERGE Oui 548 1144 280 27739 0000 0078 00000

SURVUI Oui 501 1203 264 40677 0000 0094 0000

Source reacutesulta de tris croiseacutes et test khi deux sous SPSS

En terme drsquoactiviteacute dans un reacuteseau informel de financement le tableau 5 met en relief une

diffeacuterence importante entre ceux qui souhaitent devenir entrepreneurs (POTENT) et ceux qui

sont reacuteellement impliqueacutes dans le processus entrepreneurial (INTENT EMERGE et SURVIE)

Les premiers sont les plus nombreux en terme de volume (280) et en termes relatifs (5523)

par rapport aux seconds qui sont moins nombreux Cependant lorsqursquoon lie la colonne des

reacuteponses positives de la variable BUSANG on peut remarquer qursquoune fois engageacutes dans le

processus entrepreneurial leurs pars relatives augmente elle passe de 651 agrave presque le double

( 1203) Cela rejoint ce que nous avions discuteacute lorsqursquoon a observeacute le lien entre les revenus

individuels et lrsquoengagement dans le financement des autres entrepreneurs Bien entendu en

lrsquoabsence de donneacutees preacutecises sur les gains geacuteneacutereacutes par la nouvelle entreprise on ne peut que

speacuteculer sur cette eacuteventuelle explication Mais ce qui parait important agrave tirer de ce tableau est que

le comportement des individus en termes de financement des autres est diffeacuterent drsquoune eacutetape agrave

une autre

62 Financement informel une comparaison en terme de niveau de compeacutetitiviteacute des pays

Le tableau ci-dessus reacutesume les reacutesultats de la mecircme variable deacuteclineacutee selon le niveau de

compeacutetitiviteacute des pays On peut remarquer lrsquoeacutecart existant entre la premiegravere et la derniegravere

phase Dans les pays dont la performance et fondeacutee sur lrsquoexploitation drsquoun facteur ils sont les

plus nombreux agrave srsquoimpliquer dans le financement informel et dans lrsquoentrepreneuriat Lorsqursquoils

commencent agrave penser agrave lrsquoentrepreneuriat (POTENT) Ils sont en effet presque 65 agrave avoir

financeacute drsquoautre entreprise contrairement dans les pays a forte compeacutetitiviteacute ougrave leur nombre dne

deacutepasse pas les 30

251

Tableau 60 Financement informel dans le processus entrepreneurial selon le niveau de

deacuteveloppement des pays de 2009 agrave2013

POTENT INTENT EMERGE SURVIE

Facteur 6464 165 218 296

Transition vers efficience 6233 1225 1619 1372

Efficience 6264 1969 1530 1452

Transition vers innovation 4999 1609 1191 1328

Innovation 2859 1030 705 1359

Algeacuterie 552 65 114 120

Source calcul de lrsquoauteur selon les donneacutees GEM de 2009 agrave 2013

Pour mieux visualiser les reacutesultat la repreacutesentation graphique permet de voir que parmi

les cinq traits le seul qui montre une similitude avec le trait de lrsquoAlgeacuterie est celui des pays en

premiegravere phase de deacuteveloppement En effet Les deux trait montrent que plus le processus est

reacuteussi plus il y a davantage drsquoimplication dans le financement des autres Cela implique plusieurs

lectures On peut penser au fait que crsquoest lrsquoameacutelioration des revenus de lrsquoactiviteacute qursquoils ont eux

mecircme creacuteeacute leur permet de fournir des ressources financiegraveres aux autres

Ou bien srsquoagit-il des deacutepenses pour entretenir un reacuteseau favorable pour des besoins futurs

de lrsquoentreprise Il semble qursquoils sont plus actifs dans la phase ougrave lrsquoentreprise a deacutepasseacute le stade

de lrsquoeacutemergence Parmi tous les gestionnaires drsquoentreprise 12 ont fourni des aides

financiegraveres agrave drsquoautres entrepreneurs En terme numeacuterique ils sont plus nombreux que ceux se

trouvent dans la phase drsquoentrepreneuriat potentiel

Graphique23 La variable BUSANG en Algeacuterie et dans le monde selon le niveau de

compeacutetitiviteacute entre 2009 et 2013

Source auteur selon les donneacutees APS Algeacuterie et monde 2009 agrave 2013

Section 3 Profiles et perception des entrepreneurs une analyse descriptive

000

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

POTENT INTENT EMERGE SURVIE

Facteur Transition vers efficience

Efficience Transition vers innovation

Innovation Algeacuterie

252

Avant drsquoaborder la relation entre les variables perceptuelles et le fait entrepreneurial nous

preacutefeacuterons deacutebuter cette section par une analyse descriptive des variables identifiants les

caracteacuteristiques personnelles des individus Cette description concernera lrsquoeacutechantillon global

cest-agrave-dire sans faire la distinction entre les personnes preacutesentes dans le processus

entrepreneurial et des personnes qui ne le sont pas Ensuite nous ferons gracircce agrave une analyse bi

varieacutee la description de ces variables par rapport aux entrepreneurs

1 Les profils dans lrsquoeacutechantillon global

Tout drsquoabord le fait de supprimer les valeurs manquantes et des non reacuteponses ne semble pas

alteacuterer la structure globale de lrsquoeacutechantillon au moins du point de vue du profil socio eacuteconomique

geacuteneacuteral Le tableau 1 compare les moyennes des variables relatives aux caracteacuteristiques socio

deacutemographiques dans la base de donneacutees initiale (APS I) et celle qui reacutesulte du nettoyage des

valeurs manquantes (APSII) Les reacutesultats montrent qursquoil y a une leacutegegravere modification de lrsquoacircge

Ce dernier passe drsquoune moyenne de 3526 ans agrave 3614 ans Lorsqursquoon observe la derniegravere

colonne la diffeacuterence entre les deux seacuteries de moyennes nous nrsquoest pas importante

Tableau 61 Comparaison des variables socio deacutemographiques dans les deux bases de

donneacutees

APS I APS II

Moyenne (I) Ecart type N Moyenne

(II)

Ecart type N (II)-(I)

3526 12513 12641 3614 11753 4557 088

AGE C 260 124 12505 266 123 4557 006

GENRE 053 0499 12898 054 0498 4557 001

EDUC 265 1019 12617 268 1021 4557 003

OCCUP 232 1068 11671 231 1128 4557 -001

INCOM 202 0835 8009 205 0828 4557 003

Source auteur selon les donneacutees des enquecirctes GEM

Nous parlons dans ce titre du profil au sens pluriel car la diversiteacute des traits personnels

professionnels et eacuteconomiques seront envisageacutes comme variantes en fonction de la position de

la personne interrogeacutee dans le processus entrepreneurial Nous consideacuterons ainsi que pour

chaque phase correspondra un profil particulier Bien entendu agrave ce stade de la recherche nous ne

cherchons pas agrave examiner lrsquoimpact de ces caracteacuteristiques sur la participation ou non dans le

processus entrepreneurial nous laissons cette eacutetape agrave la reacutegression logistique qui montrera dans

253

quelle mesure ces traits influencent le niveau de preacutesence dans chaque eacutetape Le scheacutema suivant

met en relief les trois eacutetapes qui permettront drsquoexaminer les profils en question

Figure 48 Les eacutetapes de la description des variables du profil

Etape1 variables socio eacuteconomique dans lrsquoeacutechantillon global

Etape2 variables socio eacuteconomique dans le processus entrepreneurial

Variables du processus entrepreneurial variable socio eacuteconomiques

reacutesultat du croisement

Source auteur

Par rapport agrave la moyenne mondiale qui est de 4055 ans677 ou drsquoun pays comme la France

ougrave la moyenne drsquoacircge se situe agrave 497678 la population enquecircteacutee est tregraves jeune Les reacutesultats du

677 245000 individu intervieweacutee dans 70 pays Base de donneacutees APS Enquecircte GEM de 2013 wwwGEM consortium orgdata 678 Base de donneacutees APS enquecircte GEM de 2013 wwwGEM consortium orgdata

Echantillon global 4557 individus

Genre

Acircge

Capital humain geacuteneacuteral

Statut professionnel

Niveau de revenu

Profil dans lrsquoeacutechantillon global

Entrepreneuriat latent (1624)

Genre

Acircge

Capital humain geacuteneacuteral arle geacuteneacuteral

Statut professionnel

Niveau de revenu

Profil des entrepreneurs potentiels

Intention entrepreneuriale

(196)

Profil des entrepreneurs engageacutes

dans le processus

Survie deacuteveloppement (264)

Profil des entrepreneurs en deacuteveloppement

Emergence (280)

Profil des entrepreneurs eacutemergeants

254

tableau 2 Indiquent que presque la moitieacute (486) a moins de 34 ans A lrsquoautre extreacutemiteacute les

personnes les plus acircgeacutees repreacutesentent moins de 10 dans cet eacutechantillon La structure de

lrsquoacircge dans cet eacutechantillon reflegravete la jeunesse de la socieacuteteacute

Les hommes affichent un pourcentage important mais qui deacutepasse de peux celui femmes

qui sont fortement preacutesentes dans lrsquoenquecircte Elles repreacutesentent 46 de la population eacutetudieacutee

Cette proportion est presque identique agrave la moyenne mondiale qui est de 488679 En termes

de qualification la jeunesse des personnes interrogeacutees ne srsquoaccompagne pas drsquoun niveau de

capital humain eacuteleveacute Le tiers des enquecircteacutes ont le niveau secondaire qui correspond agrave 12 anneacutee

de scolarisation Cette cateacutegorie constitue la moyenne geacuteneacuterale de lrsquoeacutechantillon (268)

Cependant les personnes qui cumulent huit anneacutees de scolarisation et moins sont les plus

dominants Ils repreacutesentent 417 Les universitaires qui sont en cours drsquoeacutetude ou titulaires

drsquoun diplocircme de graduation ou de post graduation sont aussi nombreux agrave ecirctre interrogeacutes dans

cette enquecircte

Tableau 62 Caracteacuteristiques socio eacuteconomiques deacutetailleacutees Caracteacuteristiques socio eacuteconomiques N

Age

4557

18-24 201

25-34 285

35-44 256

45-54 168

55-65 90

Genre

4557

Femme 457

Homme 543

Niveau deacuteducation

4557

Niveau primaire et moins 159

Niveau moyen 258

Niveau secondaire et plus non universitaire 330

Niveau universitaire 252

Statut professionnel

4557

Travail agrave temps plein temps partiel 363

Auto employeacute 134

Retraiteacuteseacutetudiants agrave domicile 336

Sans emploi et autres 167

Niveau de revenu

4557

Faible 321

Moyen 312

Eleveacute 367

Source auteur selon les donneacutees des enquecirctes GEM

En termes de statut professionnel la distribution des reacuteponses indique que lrsquoeacutechantillon est

presque diviseacute en deux cateacutegories des personnes occupeacutees (497) soit en temps que salarieacutes ou

dans une activiteacute indeacutependante et des personnes qui ne travaillent pas (503) Lorsqursquoils sont

679 Base de donneacutees APS Enquecircte GEM de 2013 wwwGEM consortium orgdata

255

interrogeacutes sur leur revenu et celui du meacutenage auquel ils appartiennent la variable INCOM

affiche une moyenne de 205 Cela indique que ceux qui deacuteclarent des revenus intermeacutediaires

(200000- 400000 DA) y constitue la moyenne Mais en terme relatif les personnes les plus aiseacutes

enregistrent le taux le plus eacuteleveacute car ceux qui deacuteclarent des revenus annuels supeacuterieurs agrave

400 000 DA repreacutesentent plus que le tiers (36)

En guise de constat partiel les personne interrogeacutees paraissent tregraves jeunes sans

discrimination apparente en terme de genre moyennement eacuteduqueacutees dynamiques en terme de

vie sociale Cependant il srsquoagit agrave preacutesent de voir si cette structure se preacutesentera autrement

lorsque les variables sociodeacutemographiques seront articuleacutees avec la participation dans le

processus entrepreneurial

2 les profils dans les diffeacuterentes phases du processus entrepreneurial

Dans ce titre les variables identifiants lrsquoacircge lrsquoeacuteducation le genre le statut professionnel et

le niveau de revenu seront eacutetudieacutes selon que les individus sont en phase drsquointention

drsquoeacutemergence ou de survie Nous lrsquoavion souligner plus haut que la disponibiliteacute des donneacutees

nous permettra drsquointroduire aussi dans lrsquoanalyse lrsquoentrepreneur latent cest-agrave-dire des individus

qui ne sont pas dans ces trois phase mais qui projettent dans le moyen terme de lancer dans la

creacuteation drsquoune entreprise Le graphique 1 restitue les moyennes calculeacutees pour chaque variable

compte tenu des eacutetapes du processus entrepreneurial

Graphique 24 Les profils socio deacutemographiques dans le processus entrepreneurial

Source eacutelaboreacute par lrsquoauteur

Il semble que les personnes qui envisagent la creacuteation drsquoentreprise ou ceux qui sont

reacuteellement impliqueacutees dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale ne possegravedent pas les mecircmes

caracteacuteristiques Si nous observons les entrepreneurs latent et ceux se trouvant dans la phase de

00

100

200

300

400AGE c

GENRE

EDUCOCCUP

INCOM

Entrepreneur latent

Phase intention

Phase eacutemergence

Phase de survie

256

survie la diffeacuterence en termes de profil est importante Il semble ainsi que plus en avance dans

le processus plus les moyennes de chaque variable ne srsquoeacuteloignent du point de reacutefeacuterence Il

faudrait souligner ici que les reacutesultats ne peuvent ecirctre interpreacuteteacute comme srsquoil srsquoagissait drsquoune

eacutetude de panel car dans chacune des dites phases des personnes diffeacuterentes ont eacuteteacute interrogeacute

Mais lrsquohypothegravese qui peut permettre de faire la lecture des donneacutees socio eacuteconomiques est que

chaque eacutetape constitue un contexte particulier qui peut neacutecessiter des profils diffeacuterents

notamment en termes de genre de niveau drsquoeacuteducation etc

Dans les titre qui suivent nous tacherons drsquoexaminer chaque variables tel quelle se preacutesente

dans le processus entrepreneurial Le tableau traduit sur le plan numeacuterique les reacutesultats figurant

dans le graphique

Tableau 63 Valeurs moyenne des variables socio deacutemographique dans le processus

entrepreneurial

AGE AGE c GENRE EDUC OCCUP INCOM

Entrepreneur latent 3421 246 058 267 234 212

Phase intention 3315 236 070 258 241 212

Phase eacutemergence 3550 260 074 274 304 223

Phase de survie 3921 297 074 268 327 244

Source reacutesultat du traitement statistique

21 Lrsquoacircge et le processus entrepreneurial

Comme le montre le tableau 3 lrsquoacircge parait le premier trait distinctif Ceux qui affichent une

intention pour la creacuteation drsquoentreprise ont en moyenne 33 ans mais lorsque ils sont des

proprieacutetaires seul ou en association ils sont plus acircgeacutes (presque 39 drsquoacircge) Ce constat traduit

peut ecirctre une relation positive entre lrsquoacircge et la reacuteussite dans lrsquoentrepreneuriat mais ne preacutecise pas

la nature de cette relation

La distribution des entrepreneurs selon les tranches drsquoacircge permet de mieux cerner la

configuration de cette variable par rapport agrave la participation dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale La

proceacutedure statistique utiliseacute agrave ce tire consistait agrave calculer la variable laquo AGEc raquo pour les

personnes qui participent dans les diffeacuterentes eacutetapes entrepreneuriales cest-agrave-dire lorsque les

variables du processus prenne la valeur de laquo 1 raquo Le graphique suivant preacutesente le calcul de la

variable laquo cateacutegorie drsquoacircge raquo dans les phases drsquoentrepreneuriat latent drsquointention drsquoeacutemergence et

de survie

Le graphique 2 montre qursquoil y a une relation en grand U inverseacute (U inverted) entre lrsquoacircge et la

participation dans chacune des eacutetapes du processus entrepreneurial

257

Graphique 25 Les cateacutegories drsquoacircge dans le processus entrepreneurial

Source auteur traitement statistique selon les donneacutees GEM 200920112012 et 2013

Dans les quatre phases de lrsquoentrepreneuriat les plus jeunes tout comme les plus acircgeacutes sont les

moins preacutesents dans le processus Les cateacutegories intermeacutediaires (2iegraveme et 3iegraveme) sont les plus

preacutesentes En effet le nombre drsquoindividus inteacuteresseacutes par lrsquoactiviteacute entrepreneurial (Latent) ou

affichant une reacuteelle intention (Intent) augmente de maniegravere quasiment lineacuteaire jusqursquoagrave lrsquoacircge de

34ans (cateacutegorie2) Le pic est enregistreacute au niveau de la cateacutegorie 2 qui regroupe les personnes

acircgeacutees entre 25 et 34 ans Par contre pour les entrepreneurs eacutemergeants ou qui sont en phase de

deacuteveloppement le point drsquoinflexion se situe dans la troisiegraveme cateacutegorie (35-44 ans) ce qui

deacutenote agrave notre sens qursquoil faudrait atteindre un certain acircge pour srsquoimpliquer reacuteellement dans

lrsquoactiviteacute entrepreneuriale et reacuteussir par l suite le deacuteveloppement de lrsquoactiviteacute creacutee Les niveaux

les plus faibles sont enregistreacutes pour les personnes acircgeacutees de plus de 55 ans Dans les quatre

phases du processus entrepreneurial ils sont respectivement 47 36 36et 68

On pourrait deacuteduire de ce constat que la tranche 24-44 ans est la tranche drsquoacircge ougrave les

individus sont les pus actif dans le domaine de la creacuteation drsquoentreprise Puisque pour des raisons

diverses les niveaux drsquoimplication srsquoaffaiblissent en dehors de cette cateacutegorie drsquoacircge

Plusieurs auteurs ont fait le mecircme constat Dans une rsquoanalyse du lien entre les

caracteacuteristiques deacutemographiques et lrsquoentrepreneuriat dans 82 pays (entre 2000 et 2010)

LAZEAR EP et al trouvent qursquoune diminution drsquoun point de lrsquoeacutecart type de la meacutedian drsquoacircge

fait augmenter le taux drsquoactiviteacute entrepreneuriale (TEA) de 25 point de pourcentage Ces auteurs

conclus que la cateacutegorie drsquoacircge moyenne qui correspond agrave la tranche drsquoacircge 34-44 ans est la plus

0

100

200

300

400

500

600

0 1 2 3 4 5 6

FUTSUP SUBOANW BABYBUSSO ESTBBUSO

258

sensible agrave lrsquoactiviteacute entrepreneurial680 Si ce reacutesultat concerne la phase de deacutemarrage drsquoautre

eacutetudes aboutissent au mecircme reacutesultat pour des entrepreneurs potentiels Les reacutesultats tireacutes drsquoune

reacutegression logistique qui examinait le lien entre les capaciteacutes cognitives individuelles et

lrsquointention entrepreneuriale XAVIER SR et al681 ont montreacute pour le cas des entrepreneurs

Malaisiens une relation neacutegative entre lrsquoacircge preacuteciseacutement la cateacutegorie des plus 55 ans et

lrsquointention entrepreneuriale Ceux qui sont dans les cateacutegories de 25-34 et 35-44 ans ont 2 fois

plus de chance drsquoavoir une intention drsquoentreprendre Apregraves cet acircge la relation devient neacutegative

Dans une autre eacutetude utilisant les donneacutees de 10 anneacutees drsquoenquecirctes sur Crsquoest ce qui semble ecirctre

confirmeacute aussi par REYNOLD P et al682 Lrsquoexamen des donneacutees deacutemographiques des

entrepreneurs de 40 pays en 2003permet agrave ces auteurs de constater la preacutedominance de la

tranche drsquoacircge 25-34ans (tableau4) parmi les entrepreneurs hommes ou femmes qursquoils soient

en phase de deacutemarrage (TEA) ou qui gegraverent des entreprises deacutejagrave eacutetablies

Tableau 64 Moyenne mondiale de la TEA par cateacutegorie drsquoacircge en 2003 dans 40 pays

Tranche drsquoacircge hommes femme

TEA en de la population adulte 18-64 ans 133 85

28-24 126 84

25-34 203 131

35-44 144 102

45-54 115 68

55-64 74 44

Source rapport GEM 2013 p35

La forte preacutesence de cette cateacutegorie drsquoacircge dans le processus entrepreneurial semble ecirctre une

constante En effet selon lrsquoenquecircte GEM de 2013 lrsquoexamen de lrsquoacircge des entrepreneurs dans

sept reacutegions du monde de niveaux de deacuteveloppement diffeacuterents reacutevegravele que les individus acircgeacutes

entre 25 et 44 ans ont le plus de chance drsquoecirctre observeacute dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale

(graphique 3) Crsquoest en ces termes que BOSMA N et al reacutesume ce constat Demographic

characteristics of early-stage entrepreneurs are also identified annually A consistent finding is

that in each phase of economic development there are more early-stage entrepreneurs in the

25ndash34 age group than in any other age range683 Bien que la conclusion de ces auteurs est

tireacutee drsquoune analyse descriptive des caracteacuteristiques deacutemographique mais le fait que ce constat

680 LAZEAR EP et al demographics and entrepreneurship National bureau of economic research (NBER) Working Paper 20506 2014 pp 1-67 p1 681 XAVIER SR et al Examining entrepreneurial intention through cognitive approach using Malaysia GEM data Journal of Organizational Change Management Vol 27 Ndeg 3 2014 pp 449-464 p458 682lrsquoenquecircte qui a concerneacute 49707 individus dans 21 pays in REYNOLDS PD BYGRAVE WD and AUTIO E Global Entrepreneurship Monitor 2003 executive report2004118 page p 36 683 BORSMAN AMOROacuteS JE Global Entrepreneurship Monitor executive report 2013 2014 104 pages p12

259

est veacuterifieacute dans tous les pays agrave des stades deacuteveloppement diffeacuterents laissent penser qursquoils

srsquoagit drsquoun fait reacutegulier au moins sur le plan empirique

Graphique 26 Activiteacute entrepreneuriale et tranche drsquoacircge

Source REYNOLDS PD BYGRAVE WD and AUTIO E Global Entrepreneurship Monitor 2003 executive

report 2004 118 page p 36

Mais avec lrsquoacircge il semble que les individus sont de moins en moins tenteacutes par lrsquoaventure

entrepreneuriale Bien entendu lrsquoexistence de cette relation ne peut se deacutefinir avec preacutecision la

nature du lien entre lrsquoacircge et le processus entrepreneurial Il faudrait examiner sur quoi lrsquoacircge

pourrait agir pour donne une telle distribution du processus configuration processus

entrepreneurial La comparaison avec drsquoautres eacutetudes utilisant le mecircme mateacuteriel empirique

permet de se construire une ideacutee sur le rocircle de lrsquoacircge des individus et leur participation dans la

creacuteation drsquoentreprise Dans une eacutetude qui a porteacute sur 1360 entrepreneurs de lrsquoAmeacuterique latine684

SEPULVEDA JP et BONILLACA ont montreacute que la perception du risque constitue lrsquoattitude

la plus significativement correacuteleacutee avec lrsquoacircge Avant 40 ans les personnes affichaient une forte

aversion pour le risque qui indirectement reacuteduit la propension agrave srsquoengager dans

lrsquoentrepreneuriat685 Apregraves cet acircge la probabiliteacute drsquoafficher une peur de lrsquoeacutechec diminue

consideacuterablement Lrsquoaversion pour le risque concluent ces auteurs est deacuteterminant dans la

creacuteation de nouvelle entreprise dont le niveau a eacuteteacute mesureacute par la variable TEA (total Early stage

entrepreneurial activiteacute) Pour le cas de notre eacutechantillon le croisement de la variable de lrsquoacircge

avec la variable laquo FEARFAIL raquo mesurant approximativement la perception du risque donne les

mecircmes reacutesultats Comme le montre le tableau suivant cette relation nrsquoest pas lineacuteaire mais qui

suit une courbe en grand U inverseacute Le nombre de personnes qui considegraverent que la peur de

684 Des donneacutees de GEM de 2005 dans cinq pays Argentine Breacutesil Mexique Venezuela et le Chili 685 SEPULVEDA JP BONILLA C A The factors affecting the risk attitude in entrepreneurship evidence from Latin America Applied Economics Letters Vol 2 Ndeg82014pp 573-581p580

18-24

25-34

35-44

45-54

55-64

1

2

3

4

5

2 3

2 3 2 3

2

2 3

2 3

2 3

3

260

lrsquoeacutechec est un facteur qui peut les dissuader pour srsquoengager dans lrsquoentrepreneuriat est fortement

ressenti par les moins de 44 ans Ces derniers repreacutesentent 75 du total interrogeacute Apregraves 44 ans

lrsquoacircge semble reacuteduire cette peur de lrsquoeacutechec puisque ceux qui sont acircgeacutes de plus de 55 ans affichent

moins drsquoaversion pour le risque Le graphique suivant met en relief le pourcentage dans chaque

cateacutegorie drsquoacircge des personnes qui considegravere que la crainte de lrsquoeacutechec peut ecirctre un frein pour se

lancer dans lrsquoentrepreneuriat

Graphique 27 Relation entre lrsquoacircge et la perception du risque

Source auteur selon le traitement statistique

Cependant drsquoautres auteurs considegraverent que le lien complexe entre lrsquoacircge des individus avec

lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat doit ecirctre nuanceacute selon la jeunesse ou la vieillesse de la

socieacuteteacute auxquels ils appartiennent En utilisant les donneacutees de GEM de 2010 LAZEAR EP Et

al686 ont distingueacute trois type de socieacuteteacute jeune moyenne et vielle selon que la meacutedian drsquoacircge de

la population soit respectivement eacutegale agrave 37 ans entre 37 et 41 ans et supeacuterieur agrave 41 ans Ces

auteurs concluent que dans les socieacuteteacutes les plus jeunes les moins acircgeacutes sont faiblement preacutesent

dans lrsquoentrepreneuriat parce que moins doteacute en compeacutetence et en capital humai et les plus acircgeacutes

sont aussi faiblement preacutesents car moins doteacute drsquoeacutenergie et de creacuteativiteacute Par contre dans les

socieacuteteacutes acircgeacutees les positions professionnelles les plus importantes sont occupeacutees par les

personnes acircgeacutees ce qui laisse peut de place aux jeunes pour acqueacuterir des compeacutetences qui peut agrave

terme leur servir dans la creacuteation drsquoune entreprise Par contre les socieacuteteacutes les plus jeunes

offrent plus drsquoopportuniteacute aux individus drsquoacqueacuterir de lrsquoexpeacuterience car ils sont degraves le deacutebut

de leur carriegravere exposeacutes agrave des situations de travail et de reacutesolution de problegraveme et

drsquoapprentissage

22 Le genre dans le processus entrepreneurial

686 LAZEAR EP et alop ct p41

19

2827

17

9

0

10

20

30

40

18-24 25-34 35-44 45-54 55-65

Oui

261

Le tableau ci-dessous montre bien la faible preacutesence des femmes agrave mesure que la creacuteation

devient effective Elles sont en effet 42 agrave avoir une preacutefeacuterence pour lrsquoentrepreneuriat

(entrepreneures latent) Mais en fin du processus il reste seulement 23 de femmes qui sont

proprieacutetaires dentreprises de plus de trois anneacutees drsquoexistence Dans les phases de deacutemarrage

elles sont seulement 33 agrave entreprendre des activiteacutes drsquoorganisation et de collecte de ressources

pour creacuteer leur entreprise et seulement 24 agrave avoir reacuteellement eacutemergeacute (phase drsquoeacutemergence)

Tableau 65 Genre et processus entrepreneurial

GENRE N Minimum Maximum Moyenne Ecart type

FUTSUP 1624 0 1 058 049

SUBOANW 196 0 1 070 046

BABYBUSO 280 0 1 074 044

ESTBBUSO 264 0 1 074 044

Source donneacutee enquecirctes

Il semble onc agrave priori que le genre affecte la participation dans le processus entrepreneurial

Le tableau suivant restitue le croisement entre les variables identifiant le processus

entrepreneurial et la variable du genre Le test de khi deux est effectueacute pour voir si cette relation

est du au hasard ou non

Tableau 66 Relation entre le genre et la participation dans le processus entrepreneurial

FEMME HOMME

N Khi-deux de Pearson Signification asymptotique

(bilateacuterale)

FUTSUP 4187 5813 1624 1464 000

SUBOANW 3010 6990 196 2000 000

BABYBUSO 2571 7429 280 4786 000

ESTBBUSO 2576 7424 264 4476 000

Source donneacutees de lrsquoenquecircte

Pour toutes les phases entrepreneuriales les croissements avec le genre montrent une

relation significative pour un niveau de confiance de 1 La valeur de khi de Pearson est

relativement importante et enregistre le niveau le plus eacuteleveacute dans la phase drsquoeacutemergence et de

survie Cela met en relief que lrsquoengament reacuteel dans la creacuteation de nouvelle entreprise est

discriminant pour les femmes contrairement agrave la phase drsquointention Cette relation est certes

significative mais qui ne semble pas montrer une grande diffeacuterence entre les hommes et les

femmes Ce reacutesultat nrsquoest pas eacutetonnant ou propre au contexte algeacuterien Plusieurs eacutetudes ont

montreacute lrsquoimpact du genre dans le deacuteroulement du processus entrepreneurial Dans une eacutetude qui

a interrogeacute entre2000 et 2006 plus de 25000 individus en Allemagne BRIXY U et al Mettent

en relief une sorte de seacutelection dans le processus entrepreneurial Cette seacutelection reacuteside dans le

fait que dans chacune des phases du processus entrepreneurial les personnes qui y participent

262

ont des traits particuliers dont le genre est parmi les plus visibles Lrsquoestimation statistique des

probabiliteacutes de participer dans la phase drsquointention drsquoeacutemergence et de survie ont reacuteveacuteler que les

femmes affichent les probabiliteacutes les plus faibles par rapport aux hommes La cause principale de

cette seacutelection est lrsquoaversion pour le risque687 Ce dernier est plus marqueacute chez les femmes que

chez les hommes Cependant les femmes qui se sont engageacutees dans le processus suite agrave la

deacutetection drsquoune opportuniteacute (et pas par neacutecessiteacute) sont celles qui ont le plus de chance de rester

dans le marcheacute et assurer la survie de leur entreprise688 SEPULVEDA JP BONILLA C A

Ont montreacute aussi dans leur eacutetude citeacutee plus haut que la probabiliteacute drsquoafficher une aversion pour

le risque est pour les femmes 65 plus supeacuterieure que les hommes et cette aversion explique une

grande partie de la faiblesse de lrsquoentrepreneuriat feacuteminin689 Ce type de conclusion se

corrobore avec lrsquohypothegravese que les hommes creacuteent plus drsquoentreprise que les femmes Cependant

des recherches reacutecentes suggegraverent de nuancer dette confirmation notamment en introduisant le

type drsquoactiviteacutes de lrsquoentreprise creacuteeacute RAMOS-RODRIGUEZA et al690 ont montreacute que dans le

secteur de la restauration et de lrsquohocirctellerie cette hypothegravese nrsquoest pas valide Sur la base drsquoune

reacutegression logistique qui a concerneacute plus de 121 000 individus en 2008 les femmes ont 50

plus de chance de creacuteer et de deacutevelopper des entreprises dans ce secteur que les hommes Si lrsquoon

croise la variable du genre et de la peur de lrsquoeacutechec (FEAR FAIL) le reacutesultat permet de

constater pour notre eacutechantillon que lrsquoaversion pour le risque ne constitution par un trait

distinctif entre les hommes et les femmes Comme le montre le tableau 7 la part des femme aya

deacuteclarer que la peur de lrsquoeacutechec constitue un barriegravere pour se lancer dans lrsquoentrepreneuriat

srsquoeacutelegraveve agrave 64ugrave ce qui nrsquoest pas loin des reacuteponse des hommes (67) le test de khi deux montre

que cette relation est significative ( plt001) la valeur neacutegative du R de Pearson indique que

lrsquoaversion au risque est plus ressentie par les femme que par les hommes

Tableau 67 Aversion pour le risque et le genre

FEARFAIL femme homme Total Khi-deux de Pearson R de Pearson

Non 4389 5611 2905

1019 (001) -047 (0001) Oui 4879 5121 1652

Source les donneacutees de lrsquoenquecircte

Bien entendu nous nrsquoenvisageons pas agrave ce stade de la recherche drsquoexaminer lrsquointensiteacute de la

relation nous laissons cette eacutetape au moment ougrave il sera question drsquointroduire la variable du genre

687 BRIXY U STERNBERG R amp STUumlBER H The Selectiveness of the Entrepreneurial Process Journal of Small Business Management vol 50 Ndeg 1 2012 pp 105-130p130 688 BRIXY U STERNBERG R amp STUumlBER H idem p131 689 SEPULVEDA JP BONILLA C Aop ct p 577 690RAMOS-RODRIGUEZA A R MEDINA-GARRIDO JA1 RUIZ-NAVARROJOSE Determinants of Hotels and Restaurants entrepreneurship A study using GEM data International Journal of Hospitality Management Ndeg 312012pp 579ndash 587p 584

263

dans les calculs de la reacutegression logistique qui peut seule peut reacuteveacuteler le niveau drsquoinfluence

lrsquoimpact reacuteel du genre dans la participation du processus entrepreneuriale

23 Le niveau drsquoeacuteducation dans le processus entrepreneurial

Dans notre eacutechantillon la distribution du niveau drsquoeacuteducation semble suivre une courbe en

grand U inverseacute Seulement le quart des personnes interrogeacutes a termineacute le cursus de formation

(jusqursquoau niveau universitaire) En terme relatif les personnes qui ont atteint le niveau

secondaire qui est lrsquoeacutequivalent de douze anneacutees de formation sont les plus preacutesents (33)

Tableau 68 Capital humain geacuteneacuteral dans lrsquoeacutechantillon global

Niveau du capital humain laquo geacuteneacuteral raquo Effectifs Pourcentage

niveau primaire et moins 725 159

niveau moyen 1177 258

niveau secondaire et plus non universitaire 1505 330

niveau universitaire 1150 252

Total 4557 1000

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

A priori toutes les cateacutegories sont preacutesentes dans le processus entrepreneurial Lorsqursquoon

procegravede agrave une lecture horizontale du tableau il ressort que les niveaux secondaire et moyen qui

correspondent respectivement agrave 9 et 12 anneacutee de formation est le plus preacutesent Ils sont en effet

plus le tiers (34) des entrepreneurs en phase drsquoentrepreneuriat latent et au bout du processus

ils conservent presque le mecircme pourcentage (31) il semble que cette tendance est veacuterifieacutee

dans toute les phases du processus entrepreneurial Les taux les plus faibles sont enregistreacutes par

les personnes agrave faible niveau de capital humain laquo geacuteneacuteral raquo Les universitaires cursus acheveacute

ou non sont fortement preacutesents dans les phases deacutemergence et de survie soit respectivement

28 et 25 compareacute agrave la phase drsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat (21) Il faudrait

souligner aussi que le profil eacuteducatif des entrepreneurs reacutevegravele qursquoune grande partie des

personnes qui srsquoimpliquent dans lentrepreneuriat nrsquoont pas acheveacute sont parcours de formation

formelle691 Ils sont en effet 48 qui srsquoengagent sans terminer huit anneacutees de scolariteacute

(niveau moyen)

Bien entendu ce croisement indique la relation quantitative du niveau drsquoeacuteducation sur le nombre

drsquoentrepreneuriat On ne pourrait se prononcer sur lrsquoimpact de cette eacuteducation sur la qualiteacute des

entreprises (innovation taille de lrsquoentreprise niveau de croissance

691 Constat fait aussi par ABEDOU A et al in ABEDOU A BOUYACOUB A KHERBACHIH Lrsquoentrepreneuriat en Algeacuterie donneacutees de lrsquoenquecircte GEM ALG2RIE 2011 GIZ- DEVED-CREAD 2013 114 page 70

264

Tableau 69 Capital humain geacuteneacuteral et participation dans le processus entrepreneurial

niveau primaire et

moins

niveau

moyen

niveau secondaire et

plus non universitaire niveau universitaire

FUTSUP 15 27 34 24

SUBOANW 16 32 31 21

BABYBUSSO 14 26 32 28

ESTBBSUO 14 30 31 25

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

24 Niveau de revenu dans le processus entrepreneurial

Le but de ce titre nrsquoest pas de montrer si le niveau de revenu deacutetermine lrsquoengagement des

individus dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale La reacutegression logistique qui se fera par la suite

reacutepondra agrave ce type de question Il srsquoagit plutocirct de voir si les niveaux de revenus deacuteclareacutes change

avec la progression dans le processus entrepreneuriale Donc il srsquoagit de veacuterifier srsquoil y a une

relation ou non Pour connaitre ce niveau de revenu pour chacune des phases nous avions

proceacuteder au calcul de quatre variables INCOM1 INCOM2 INCOM3 ET INCOM 4 Ces quatre

variables sont calculeacutees agrave partir de la variable source laquo INCOME raquo dont elles prennent les

mecircmes modaliteacutes 1 faible 2 moyen 3 eacuteleveacute le tableau suivant reacutesume a modaliteacute de calcul

de ces variables Par exemple la variable incom1 renseigne sur les niveaux de revenu des

personnes qui ont reacutepondu par un oui agrave la question si oui ou non ils preacutevoient dans les trois

anneacutees agrave venir creacuteer une activiteacute eacuteconomique Le mecircme proceacutedeacute est utiliseacute pour toutes les phases

de lrsquoentrepreneuriat

Tableau 70 Modaliteacute de calcul de la variable des revenus selon les phases

entrepreneuriales

Code Variables

calculeacutees

Signification Condition si

INCOM1 Revenu dans la phase de lrsquoentrepreneuriat latent LATENT=1

INCOM2 Revenu Dans la phase de l lsquointention entrepreneuriale INTENT=1

INCOM3 Revenu Dans la phase drsquoeacutemergence EMERGE=1

INCOM4 Revenu Dans la phase de survie SURVIE=1

Source auteur

La description de ces variables permet de constater que la moyenne augmente agrave mesure

que lrsquoon transit drsquoune phase agrave une autre Dans la situation ougrave les personnes interrogeacutees affiche

une intention drsquoentreprendre la moyenne est de 212 alors qursquoen phase de survie les personnes

dispose t drsquoun revenu plus important car la moyenne est de44 cela veut dire que la cateacutegorie de

revenu moyenne se trouve dans le troisiegraveme tercile (plus de 4000000 da par ans)

265

Tableau 71 Moyenne des revenus par phase de processus entrepreneuriale

N Minimum Maximum Moyenn

e

Ecart

type

INCOM1 1624 100 300 212 082

INCOM2 196 100 300 212 079

INCOM3 280 100 300 223 088

INCOM4 264 100 300 244 078

Source donneacutees de lrsquoenquecircte

Pour expliciter davantage le croisement entre le niveau de revenu et la participation

entrepreneuriale Le graphique ci-dessous comparent simultaneacutement les revenus dans les phases

drsquoentrepreneuriat latent lrsquointention lrsquoEmergence et la survie Les personnes faiblement doteacute en

ressources financiegravere Par contre les individus appartenant agrave la cateacutegorie supeacuterieure de revenu

(gt4000000da annuel) est la plus preacutesente dans le processus entrepreneuriale Dans les diffeacuterentes

phases sa part deacutepasse les 35

Graphique28 Niveau de revenu des participants dans le processus entrepreneurial

Source calcul de lrsquoauteur selon les donneacutees des enquecirctes

Le graphique 5 met en eacutevidence la forte preacutesence des revenus eacuteleveacutes dans lrsquoactiviteacute

entrepreneuriale Ils sont presque 41 qui projettent la creacuteation drsquoentreprise dans lrsquoavenir

Leur nombre repreacutesente les deux tiers dans la phase ougrave lrsquoentreprise se deacuteveloppe On pourrait

aussi constater que la participation des entrepreneurs agrave revenus faibles et intermeacutediaires

srsquoaffaiblie agrave mesure que lrsquoon avance dans le processus entrepreneurial

285 260

296

178

307357

182

205

408383

521 617

0

100

200

300

400

500

600

700

FUTSUP SUBOANW BABYBUSSO ESTBBUSO

FAIBLE MOYEN ELEVE

266

Les recherches empiriques ayant examineacute le lien entre le niveau de revenu des entrepreneurs et

Lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat aboutissent agrave diffeacuterentes constats Reynold dans lrsquoanalyse

des reacutesultats de lenquecircte GEM DE 2001 trouvent en interrogeant 72087 individus dans le cas

de 29 pays que les revenus les bas srsquoengage dans lrsquoentrepreneuriat de neacutecessiteacute et inversement

correacuteleacute agrave lrsquoentrepreneuriat drsquoopportuniteacute692 Le tableau suivant preacutesente les niveaux de revenus

des entrepreneurs en phase drsquointention et de deacutemarrage ( TEA) et de ceux en faisant la

distinction entre un engagement forceacute (TEA de neacutecessiteacute) ou qui repose sur Une opportuniteacute (

TEA drsquoopportuniteacute)

Tableau 72 Revenu et engagement lrsquoactiviteacute entrepreneurial

Niveaux de

revenue

Intention

(1)

Emergence

(2)

TEA

(1) + ((2)

TEA

Opportunity

TEA

Necessity

Eleveacute 79 53 126 86 46

Moyen 69 45 111 61 48

Faible 61 15 74 28 36

Source Reynolds PD et al Global Entrepreneurship Monitor 2001 Summary Report p32

Le tableau montre bien la diffeacuterence en termes de revenus entre des entrepreneurs de neacutecessiteacute

et des entrepreneurs drsquoopportuniteacute Les revenu les plus eacuteleveacute sont les plus motiveacutes par

lrsquoexploitation drsquoune opportuniteacute de marcheacute (86) alors que les entrepreneurs disposant de

ressources financiegraveres faibles srsquoengage beaucoup plus par ce qursquoil nrsquoexiste pas drsquoautre alternative

drsquoemploi (36) La colonne ougrave sont reporteacutes les reacutesultats concernant la phase drsquoeacutemergence

indique bien la faible preacutesence des revenus faible Ils sont seulement 15) en phase

drsquoeacutemergence cest-agrave-dire dans lrsquoeacutetape ougrave lrsquoentreprise a reacuteussie les trois premiegravere anneacutees

drsquoexistence alors ils eacutetaient 61 agrave avoir une intention entrepreneuriale

Bien entendu ces reacutesultats deacutecoulent de lrsquoanalyse drsquoun eacutechantillon unique de personnes

interrogeacutees Drsquoautres recherches ont montreacute que cette relation entre le revenu des entrepreneurs

change en fonction du stade de deacuteveloppement du pays En cherchant agrave expliquer les diffeacuterences

du niveau drsquoentrepreneuriat agrave lrsquoeacutechelle international ARDAGNA S et LUSARDI A ont examineacute

les niveaux de revenu des entrepreneurs dans 37 pays Les reacutesultats indiquent que le niveau de

lrsquoentrepreneuriat mesureacute par lrsquoindicateur TEA est plus important dans les agrave revenu faible et

intermeacutediaire par rapport aux pays agrave haut revenu (selon la classification de la banque mondiale)

692 REYNOLDS PD et al Global Entrepreneurship Monitor 2001 Summary Report 2001 London Business School and

Babson College 126 page p30

267

avec des taux respectif de 14 et 67693 La diffeacuterence quantitative de lrsquoentrepreneuriat entre

ces deux groupes de pays cache une diffeacuterence en termes de qualiteacute de lentrepreneuriat En effet

dans les pays a faible revenu est plus domineacute par des entrepreneurs forceacutes alors que dans les

pays deacuteveloppeacutes les entrepreneurs poursuivant des opportuniteacutes sont les plus preacutesents dans

lrsquoactiviteacute entrepreneuriale Comme le montre le graphique 6 le rapport entre lrsquoentrepreneuriat

drsquoopportuniteacute et lrsquoentrepreneuriat de neacutecessiteacute augmente avec la diminution des revenus

Graphiques 29 Taux drsquoentrepreneuriat en fonction du niveau de revenu

Source ARDAGNA S et LUSARDI p 48

Lorsqursquoon croise les variables du niveau de revenu avec celles du type drsquoactiviteacute

entrepreneurial nous remarquons que ceux qui sont placeacute dans la cateacutegorie infeacuterieur de revenu

sont plus preacutesent dans lrsquoentrepreneuriat de neacutecessiteacute (313) alors que ceux qui deacuteclarent des

revenus supeacuterieurs sont repreacutesentent presque la moitieacute qui participent dans lrsquoentrepreneuriat

drsquoopportuniteacute Nous remarquons dans les deux derniegraveres lignes du tableau que la distribution des

revenus suit une courbe en grand U Les revenu faible est eacuteleveacute sont les plus preacutesents

Tableau 73 La le revenu des entrepreneurs et type drsquoentrepreneuriat

Faible Moyen eacuteleveacute

Tea opportuniteacute 2600 2480 4920

TEA neacutecessiteacute 3130 2820 4050

TEA 28 25 46

Emergence 296 182 521

Source auteur donneacutees de lrsquoenquecircte

Dans une recherche exploitant les donneacutees GEM de 2002 ARENIUS P MINNITI M

trouvent le mecircme reacutesultat pour le cas des entrepreneurs en phase drsquoengagement (lrsquoeacutequivalent

de la phase drsquointention pour notre travail) Les revenu les plus eacuteleveacutes comme les revenus les plus

faibles sont les plus susceptibles de participer dans cette phase avec des rapports de chance

693 ARDAGNAS et LUSARDI Explaining international differences in entrepreneurship The role of individual characteristics and regulatory constraints NBER WORKING PAPER SERIES Working Paper 14012 2008p7 httpwwwnberorgpapersw14012

268

respectif de 123 et 114 Ces auteurs donnent agrave ce titre lrsquoexplication suivante Les individus

disposant des revenus les faibles srsquoengage massivement dans la creacuteation drsquoentreprise par ce

qursquoils espegraverent ameacuteliorer leur situation ou tout simplement creacuteer leur propre emploi lorsque le

marcheacute de travail est deacutefaillant De lrsquoautre coteacute les revenu les plus eacuteleveacutes sont aussi les plus

preacutesent par ce que le revenu dont il dispose ainsi que leur proche ( meacutenage) reacuteduit la contrainte

financiegravere et augment par la leur chance de srsquoengager dans lrsquoentrepreneuriat 694

Il est permis de conclure au moins partiellement que la participation dans lrsquoactiviteacute

entrepreneuriale nest pas neutre par rapport aux ressources financiegraveres propres des individus

Cependant la forte preacutesence des revenus eacuteleveacutes notamment dans les phases drsquoeacutemergence et de

survie laisse penser que cette relation peut ecirctre appreacutehendeacutee dans les deux sens En effet la

possession de ressources propres suffisante peut ecirctre un facteur favorable qui deacutetermine

lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat mais on pourrait consideacuterer aussi que crsquoest le fait de devenir

entrepreneur et de reacuteussir qui ameacuteliore les revenus des individus gracircce notamment aux profits

geacuteneacutereacutes par lrsquoexploitation de lrsquoaffaire Lrsquoimpact des niveaux de revenu sera expliciteacute lorsqursquoon

proceacutedera agrave la reacutegression logistique Cette proceacutedures statistiques permettra de reacuteveacuteler drsquoun part

quelle est la cateacutegorie la plus significativement correacuteleacutee agrave lrsquoentrepreneuriat mais aussi par

rapport agrave quel eacutetapes le revenu est deacuteterminant compte tenu bien entendu des variable de capital

social et des variable perceptuelles

25 Les caracteacuteristiques socio eacuteconomiques constat partiel

Sans des donneacutees de panel il nrsquoest pas possible cependant de deacuteduire qursquoil srsquoagit dune

seacutelection dans le processus entrepreneuriale Les enquecirctes nrsquoont pas interrogeacute les mecircmes

personnes695 Lrsquoanalyse des caracteacuteristiques socio eacuteconomiques permet de constater trois

eacuteleacutements essentiels Tout drsquoabord les profils individuels sont diffeacuterents drsquoune eacutetape agrave lrsquoautre

Ensuite lrsquoacircge le genre et le niveau de revenu les plus lieacutees agrave la participation dans le

processus entrepreneurial dont il faudrait surveiller lorsqursquoon proceacutedera au test des hypothegraveses

3 la perception individuelle dans le processus entrepreneurial

Cette eacutetape de la description srsquointeacuteresse agrave la relation entre la perception des individus de

lrsquoexistence drsquoopportuniteacute drsquoaffaire laquo la vigilance raquo la croyance en ses capaciteacutes dans les affaires

comme une mesure de la compeacutetence entrepreneuriale et la crainte de lrsquoeacutechec comme une

mesure approximative de lrsquoaversion au risque Ces trois dimension de la perception individuelle

694 ARENIUS P MINNITI M Perceptual Variables and Nascent Entrepreneurship Small Business Economics Small Business Economics (2005) Ndeg24 2005 pp 233ndash247p239 695 BRIXY U STERNBERG R amp STUumlBER H op ct p111

269

sont analyseacute au travers trois variables nommeacutees respectivement OPPORT SUSKILL

FEARFAIL

Bien en entendu ces trois variables seront analyseacutees aussi bien pour lrsquoeacutechantillon global qui

comprend des entrepreneurs et des non entrepreneurs et dans chacune des eacutetapes du processus

entrepreneurial Le tableau suivant reacutesume notre deacutemarche drsquoanalyse des donneacutees pour cette

eacutetape de la description

Tableau 74 Processus drsquoanalyse des variables perceptuelles

1iegravere eacutetape

Donneacutees perceptuelles Variables

utiliseacutees

champs drsquoobservation Proceacutedure statistiques

Vigilance OPPORT

Echantillon global

entrepreneur et non

entrepreneurs

analyse des freacutequences Compeacutetence

entrepreneuriale

SUSKIL

Aversion pour le risque FEARFAIL

2iegraveme eacutetape

Donneacutees perceptuelles Variables

utiliseacutees

champs drsquoobservation Proceacutedure

statistiques

Vigilance OPPORT

Processus entrepreneurial

Entrepreneuriat latent FUTSUP

Intention

SUBOANW

Emergence

BABYBUSSO

Survie

ESTBBUSO

Bi varieacutee (test khi

deux)

Compeacutetence

entrepreneuriale

SUSKIL

Aversion pour le risque

FEARFAIL

Source auteur

31 La vigilance et la participation entrepreneuriale

La vigilance nous lrsquoavions souligneacute au deacutebut reflegravete une certaine capaciteacute de lrsquoindividu agrave

deacutetecter des informations pertinentes sur les opportuniteacutes eacuteconomiques qui peuvent srsquooffrir sur

le marcheacute La vigilance constitue donc une eacutetape importante dans la deacutetection de ces

opportuniteacutes Le tableau suivant nous donne la part des individus qui croient en lrsquoexistence de

270

ces opportuniteacutes dans lrsquoespace geacuteographique dans lequel ils vivent Comme lrsquoindique le

tableau15 sur 4557 personnes ils sont presque 57 qui considegraverent que le marcheacute comporte de

bonnes opportuniteacutes drsquoaffaires pour creacuteer une activiteacute eacuteconomique Ce pourcentage constitue en

fait une moyenne pour les quatre anneacutees drsquoenquecircte Si lrsquoon calcul la freacutequence de la variable laquo

OPPORT raquo pour chaque anneacutees il ressort que la part relative des individus que lrsquoon pourrait

qualifier de vigilants reste eacuteleveacutee (supeacuterieure agrave 50) exception fait de lrsquoanneacutee de 2013 ougrave leur

nombre repreacutesente 62696

Tableau 75 La perception des opportuniteacutes eacuteconomiques dans lrsquoeacutechantillon global

Qi2 In the next six months will there be good opportunities for starting a business in the area

where you live

Effectifs

NON 1965 431

OUI 2592 569

Total 4557 1000

Source auteur donneacutees de lrsquoenquecircte

A ce titre lrsquoenquecircte GEM de 2013 a mis en exergue que la perception de lrsquoopportuniteacute nrsquoest

pas positivement lieacutee au stade de deacuteveloppement du pays bien au contraire dans les pays dont le

deacuteveloppement es tireacute par une ressource naturelle la moyenne obtenu est de 60 alors que dans

les pays industrialiseacutes la vigilance concerne agrave peine 40 des personnes interrogeacutees697 Cette

reacutealiteacute semble ecirctres un pheacutenomegravene reacutegulier si lrsquoon examine des donneacutees plus anciennes KWON

SW ARENIUS P font le mecircme constat en analysant les donneacutees GEM de 2001 agrave 2003 Le taux

de perception des opportuniteacutes le plus bas est enregistreacute dans le japon (6) et le taux le plus

eacuteleveacute est enregistreacute par lrsquoUganda (69) 698 De ce fait il est naturel que les niveaux enregistreacutes

en Algeacuterie soient aussi eacuteleveacutes VIDAL suggegraverent agrave ce titre que dans les pays les moins avanceacutees

le dynamique des marcheacutes est relativement faible du point de vue de lrsquointensiteacute de la

concurrence de lrsquoorganisation de la production qui rend le champ eacuteconomiques ouvert agrave

lrsquoentrepreneuriat contrairement au pays deacuteveloppeacutees ou ce dynamisme eacutemet des signaux

deacutefavorables agrave lrsquoentreacute dans le marcheacute et influence neacutegativement la perception des

opportuniteacutes699 Ces auteurs trouvent en effet une relation neacutegative entre la dynamique des

marcheacutes dans dix sept reacutegions de lrsquoEspagne et la perception des opportuniteacutes eacuteconomiques

696 Les pourcentage calculeacutes pour lrsquoanneacutee 200920112012 et 2013 sont respectivement 534 597 54 et 621 697 AMOROacuteS J E BOSMA N Global Entrepreneurship Monitor2013 global report 103 pages p27 698 KWON SW ARENIUS P nations of entrepreneurs a social capital perspective Journal of Business Venturing Ndeg25(2010 pp 315ndash330p321 699 SUNtildeE AV LOPEZ-PANISELLO MB Institutional and economic determinants of the perception of opportunities and entrepreneurial intention Investigaciones RegionalesNdeg 262013pp 75- 96p88

271

a La vigilance dans le processus entrepreneurial

La question qui a permis de calculer le pourcentage des personnes qui croient en lrsquoexistence

de ces opportuniteacutes a eacuteteacute poseacute agrave toutes les personnes qursquoils soient en phase de projection

(entrepreneuriat latent) ou aux entrepreneurs eacutetablis Mais entre ces extreacutemiteacute du processus

entrepreneurial le sens de la question nrsquoest pas le mecircme Dans la phase de lrsquoentrepreneuriat

latent la question cherche agrave mesurer la vigilance avant qursquoil y est un engagement dans la

creacuteation drsquoentreprise alors que dans les phases ougrave lrsquoindividu est bien engager (phase

drsquoeacutemergence et de survie) le but de la question est de savoir si les entreprises reste toujours

vigilant ou non Le tableau suivant restitue les reacutesultats des croisements de la variable

laquo OPPORT raquo avec les variables identifiant les quatre phases du processus entrepreneurial

Tableau 76 La vigilance dans le processus entrepreneurial

Qi2 In the next six months will there be good opportunities for starting a business in the area

where you live

Variable de

processes Non Oui

TOTAL

FUTSUP 3710 6290 100

SUBOANW 3010 6990 100

BABYBUSSO 2790 7210 100

ESTBBUSO 4200 5800 100

Source auteur les donneacutees de lrsquoenquecircte

Le pourcentage de ceux qui considegraverent que des opportuniteacutes existent dans le marcheacute

augmente dans les trois premiegraveres phases ou le taux le plus eacuteleveacute est enregistreacute au niveau des

entrepreneurs qui sont au stade de lrsquoeacutemergence (721) Par contre pour des entrepreneurs qui

ont lus de trois drsquoexistence sont moins attentifs agrave lrsquoapparition de nouvelle possibiliteacute de profit

Le test de khi deux reacutesumeacute dans le tableau 17 reacutevegravele que la participation dans les trois premiegravere

eacutetapes est significativement lieacute agrave la vigilance des entrepreneurs Le signe positif du R de Pearson

montre qursquoil existe un effet positif de la vigilance sur les anticipations des individus mais aussi

sur la concreacutetisation de leur projet dans la reacutealiteacute Cependant degraves que lrsquoentreprise deacutepasse le

stade de lrsquoeacutemergence (42 mois drsquoexistence) il semble que les entrepreneurs compte tenu de leur

deacuteclaration ne precirctent pas attention aux nouvelles opportuniteacutes eacuteconomiques

272

Tableau 77 Reacutesultat du test de khi deux sur la relation entre la participation dans le

processus entrepreneurial et la perception de lrsquoopportuniteacute

Valeur Khi-

deux de

Pearson

Signification asymptotique

(bilateacuterale)

R de

Pearson

Signification

approximeacutee

FUTSUP 37674 000 091 000

SUBOANW 14152 000 056 000

BABYBUSSO 28337 000 079 000

ESTBBUSO 132 0716 005 716

Source auteur reacutesultats des croisements sous spss

Ce reacutesultat corrobore avec le constat fait par ABDOUA e al dans lrsquoanalyse des donneacutees

de GEM de 2011 Lorsque les entrepreneurs en phase de survie sont interrogeacutes sur les reacuteelles

motivations les reacuteponses nrsquoindiquent pas que la poursuite de nouvelles opportuniteacutes soit une

preacuteoccupation majeure pour les entreprise pourtant essentielle pour se croissance et son

deacuteveloppement Le tableau suivant restitue les reacuteponses des entrepreneurs eacutetablies sur leur

reacuteelle motivation dans la conduite de lrsquoentreprise Comme lrsquoindique le tableau 18 qui reacutecence les

reacuteponses de ces entrepreneurs dans les enquecircte de 2011 2012 et 2013Il ressort que les

entrepreneurs des entreprises eacutetablies soulignent en revanche des preacuteoccupations lieacutees agrave la

preacuteservation et le maintien du revenu dont ils disposent actuellement700

Tableau 78 Les motivations deacuteclareacutees des entrepreneurs eacutetablis

Raison avanceacutees par les reacutepondants apregraves lrsquoeacutemergence de lrsquoentreprise 2011 2012 2013

9 Augmenter le revenu 30 190 165

10 Plus drsquoindeacutependance 275 172 470

11 Pour Profiter drsquoune opportuniteacute et parce que pas de meilleurs chois

dlsquooccupation

58 233 87

12 Maintenir le niveau actuel de revenu 367 405 278

Source APS GEM de 20112012 et 2013

La comparaison faite par ARENIUS P MINNITI M entre les entrepreneurs et les non

entrepreneurs montre le mecircme reacutesultat que le notre Le tableau suivant compare selon les

donneacutees utiliseacutees par ces auteurs les pourcentages des personnes qui sont vigilants

700 ABEDOU A BOUYACOUB A KHERBACHIH op ct p 80

273

Tableau 79 La perception des opportuniteacutes en Allemagne selon les donneacutees GEM de 2002

Perception de

lrsquoopportuniteacute

Non entrepreneur intention eacutemergence Survie

oui 24 582 505 379

Source ARENIUS P MINNITI M p 244

Partant du mecircme constat BRIXY UDO et al suggegraverent que deux explications possibles

peuvent expliquer la faiblesse de vigilance dans le contexte de lrsquoentreprise eacutetablie La perception

reacuteelle des opportuniteacutes vient avec lrsquoentreacutee effective dans le monde des affaires et la deacutecouverte

de complexiteacute du marcheacute plus une espegravece de deacutesillusion srsquoinstalle chez les entrepreneurs701

32 la compeacutetence entrepreneuriale

Il ne srsquogit pas ici de la mesure de la compeacutetence individuelles mais de la perception

qursquoont les individus sur leur propre compeacutetence En geacuteneacuterale les individus ont une confiance

importante de leur capaciteacute de maitrise des activiteacutes lieacutees agrave la creacuteation d4rsquoune nouvelle

entreprise Seulement le tiers qui ne croit pas posseacuteder un niveau de qualification suffisant Ils

sont presque les deux tiers agrave donner une reacuteponse positive Ce pourcentage est important On se

demanderait drsquoougrave ils ont acquis cette capaciteacute Les emplois preacuteceacutedents et la formation peuvent

en effet indiquer ci ce niveau eacuteleveacute de capital humain speacutecifique tient agrave des facteurs objectifs que

nous venons de citer Ou il srsquoagit seulement drsquoune sureacutevaluation de sa propre compeacutetence Le

la connaissance de lrsquoacircge et du niveau drsquoeacuteducation de ceux qui considegraverent deacutetenir des

compeacutetences en matiegravere drsquoentrepreneuriat peut noue reacuteveacuteler si cette compeacutetence trouve des

sources dans lrsquoexpeacuterience individuelle et dans la formation

Tableau 80 La compeacutetence entrepreneuriat dans lrsquoeacutechantillon global

Est ce que vous avez les connaissances les qualifications et lrsquoexpeacuterience neacutecessaire pour

deacutemarrer cette activiteacute

Effectif

non 1650 362

oui 2907 638

Total 4557 1000

Source auteur donneacutees de lrsquoenquecircte

701 BRIXY U et al op ctp122

274

Comme lrsquoillustre le tableau21 la diffeacuterence entre les pourcentage des reacuteponses positives

( posseacuteder des compeacutetence ) et des reacuteponses neacutegative ( ne pas posseacuteder des compeacutetence )est

plus importante dans la cateacutegorie de 25-34ans Apregraves lrsquoacircge de 34 ans Le niveau de

compeacutetence perccedilu diminue La cateacutegorie drsquoacircge 55-65 affiche contrairement agrave ce qursquoon pourrait

croire le pourcentage le plus faible (52) moins que celui qui sont tregraves jeunes

Tableau 81 Lrsquoacircge et le niveau de compeacutetence entrepreneuriale

SUSKILL 18-24 25-34 35-44 45-54 55-65

NON (1) 36 31 36 39 48

OUI (2) 64 69 64 61 52

(2) - (1) 28 38 28 22 4

100 100 100 100 100

Source auteur reacutesultat de lrsquoenquecircte

Le niveau drsquoeacuteducation par contre semble impacter positivement la perception de sa

propre compeacutetence entrepreneuriale Comme la montre le tableau22 plus les individus se forme

plus il deacuteveloppent de la compeacutetence Les universitaires titulaires drsquoune licence drsquoun master ou

drsquoun doctorat ou mecircme qui sont en cours de formation affichent le taux le plus eacuteleveacute (69)

cependant les personnes qui agrave peine on cumuler 6 anneacutees de formation affichent le taux le plus

faible (57) Cette relation permet de croire de lrsquoeffet du capital humain geacuteneacuterale cumuleacute dans

le cursus scolaire et universitaire sur le niveau de capital humain speacutecifique qui comprend des

capaciteacutes et des qualification utiliseacutees dans la reacutealisation des taches lieacutees agrave la creacuteation drsquoune

activiteacute eacuteconomique

Tableau 82 Les compeacutetences entrepreneuriales selon le niveau drsquoeacuteducation

SUSKILL

niveau

primaire et

moins

niveau

moyen

niveau secondaire et plus non

universitaire niveau universitaire

NON (1) 43 36 37 31

OUI (2) 57 64 63 69

(2) -(1) 13 27 27 38

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Le deuxiegraveme facteur qui peut expliquer la perception de sa compeacutetence est lrsquoexpeacuterience

cumuleacute dans le monde professionnel sup2La question qui se pose agrave preacutesent est de voir si la

participation dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial est lieacutee au niveau de capital

humain speacutecifique de lrsquoentrepreneur

275

Tableau 83 Niveau de capital humain speacutecifique et processus entrepreneurial

Processus

Entrepreneurial

SUSKILL (2)- (1) Valeur Khi-Deux

De Pearson

Signification

asymptotique

(bilateacuterale) Non (1) Oui (2)

FUTSUP 2430 7570 5140 155918a 00000

SUBOANW 1070 8930 7860 57630a 00000

BABYBUSSO 1250 8750 7500 72597a 00000

ESTBBUSO 1520 8480 6960 53793a 00000

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Ceux qui croient posseacuteder des compeacutetences et en mecircme temps participent dans le

processus entrepreneurial sont plus nombreux que ceux qui participent dans ce processus mais

ne sont pas confiant du niveau de compeacutetences qursquoils possegravedent En terme relatif cette diffeacuterence

exceacutedent 50 dans toutes les phases du processus entrepreneurial La diffeacuterence la plus

importante est observeacutee dans deux eacutetapes au moment ou lrsquointention devient effective

(intention) et lorsque lrsquoentreprise a deacutepasseacute sa premiegravere anneacutee drsquoexistence (eacutemergence) soit

respectivement 893 et 875 En terme de la signification de la relation les valeurs de khi

deux sont relativement importantes montrant ainsi que deux lrsquohypothegravese nulle selon laquelle

la participation dans lrsquoentrepreneuriat est neutre par rapport agrave la possession ou non des

compeacutetences doit ecirctre refuseacutee

Tableau 84 Intensiteacute de la relation entre le capital humain speacutecifique et la participation

dans le processus entrepreneurial

valeur R de

Pearson

Signification

approximeacutee

FUTSUP 0185 000

SUBOANW 0112 000

BABYBUSSO 0126 000

ESTBBUSO 0109 000

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Le tableau 24 reacutesume les valeurs de R de Pearson qui renseignent sur lrsquointensiteacute et le

sens de cette relation Dans les quatre phases entrepreneuriales le signe est positif ce qui

suggegravere que la deacutecision de srsquoengager dans lrsquoentrepreneuriat et de resteacute dans le domaine beacuteneacuteficie

du niveau de qualification et de lrsquoexpeacuterience des entrepreneurs Lrsquointensiteacute varie entre 0185 et

0109 correspondant respectivement agrave la phase amont et aval du processus entrepreneurial

276

Jusquagrave preacutesent il semble que les entrepreneurs ont des perceptions positives sur les

possibiliteacutes drsquoaffaires dans le marcheacute et croient qursquoils ont les capaciteacutes neacutecessaires pour

exploiter ces opportuniteacutes As cette image nrsquoest pas complegravete car il faudrait aussi examiner leur

perception des risques inheacuterents au processus de deacutetection et drsquoexploitation de ces opportuniteacutes

de marcheacute Crsquoest pourquoi nous entendons dans le titre qui suit drsquoanalyser les reacutesultats relatifs agrave

lrsquoaversion pour risque

33 Lrsquoaversion pour le risque et participation entrepreneuriale

Nous avions souligneacute dans les paragraphes preacuteceacutedant que lrsquoaversion pour risque a eacuteteacute

mesureacutee par les reacuteponses donneacutees par les individus lorsqursquoil leur eacuteteacute demandeacute drsquoindiquer si oui

ou non la crainte de lrsquoeacutechec peut vous empecirccher de creacuteer une activiteacute eacuteconomique Si leur

reacuteponses est positives ils seront consideacutereacutes comme moins aptes agrave supporter les risque inheacuterents

agrave l llsquoeacutemergence drsquoune nouvelle entreprise par rapport agrave ceux qui reacutepondent par un non Selon le

tableau 24 le niveau de lrsquoaversion pour le risque entrepreneurial parait faible Seulement 36

considegravere que la crainte de lrsquoeacutechec est un seacuterieux empecircchement pour devenir entrepreneur ce

pourcentage constitue en fait la moyenne pour quatre anneacutees drsquoenquecircte

Tableau 85 Lrsquoaversion pour le risque dans lrsquoeacutechantillon global

Qi4 Would fear of failure would prevent you from starting a business

Effectifs

Fearfail Non 2905 637

Oui 1652 363

Total 4557 1000

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Cependant lorsqursquoon compare ces reacutesultats avec ceux enregistreacutes dans drsquoautre pays la

perception du risque des entrepreneurs dans notre eacutechantillon doit ecirctre relativiseacutee La premiegravere

comparaison est faite par rapport au stade de deacuteveloppement des pays lrsquoenquecircte GEM de 2013

qui a concerneacute 197000 individus dans 70 pays reacutevegravelent que la crainte de lrsquoeacutechec est correacuteleacutee

avec le niveau de deacuteveloppement Le niveau de deacuteveloppement dont il srsquoagit ici est deacutetermineacute

selon les Rapport sur la compeacutetitiviteacute mondiale (Global Competitiveness Report GCR) reacutedigeacute

en marge du Forum eacuteconomique mondial (FEM) de Davos sur la base de 3 groupe de critegravere( cf

annexe Ndeg) les pays sont classeacute selon trois stade de deacuteveloppement Au premier stade les pays

jouent sur les facteurs de production (main-drsquoœuvre abondante agrave bas coucirct et matiegraveres premiegraveres)

Les pays dont la compeacutetitiviteacute es fondeacute sur lrsquoinnovation srsquoinsegraverent dans la compeacutetition mondiale

gracircce agrave des activiteacutes du tertiaire supeacuterieur ou des activiteacutes agrave fort contenu technologique La

277

transition entre ces deux eacutetapes se fait gracircce agrave un investissement dans les infrastructures) les

services publics Selon cette conception des eacutetapes de deacuteveloppement il y a des pays dont

lrsquoeacuteconomie est fondeacutee sur un facteur (factor driven economy) une eacuteconomie fondeacute sur

lrsquoinnovation (innovation driven economy) et comme phase de transition une eacuteconomie fondeacutee

sur lrsquoefficience productive (efficiency driven economy)

Lorsqursquoon calcul la variable fermail selon les cateacutegories de pays Les freacutequences des

reacuteponses positives cest agrave dire la part des personnes qui deacuteclare que la peur de leacutechec est un

seacuterieux eacutecueil pour la creacuteation dune entreprise permet de constat une diffeacuterence significative

entre les trois groupe de pays

Tableau 86 La crainte de lrsquoeacutechec en Algeacuterie et comparaison avec des pays par phase de

deacuteveloppent

les donneacutees GEM de 2013 Crainte de lrsquoeacutechec en

Les eacuteconomies fondeacutees sur un facteur 31

Les eacuteconomies fondeacutees sur lrsquoefficience 338

Les eacuteconomies fondeacutees sur lrsquoinnovation 382

Afrique du sud 273

Turquie 30

France 411

Espagne 363

Source les rapport de GEM de 2012 et 2013

donneacutee de 2012

La distribution des reacuteponses dans le tableau 26 conduisent agrave srsquointerroger sur lrsquoattitude

des individus lorsqursquoils participent dans le processus entrepreneurial Le croisement de la

variables FEARFAIL ave les variables du processuel entrepreneurial permet de deacutecouvrir une

autre reacutealiteacute

Tableau 87 Lrsquoaversion pour le risque et la participation le processus entrepreneurial

FEARFAIL Valeur

Khi-deux de Pearson Signification asymptotique (bilateacuterale) No Yes

FUTSUP 6420 3580 0188 665

SUBOANW 7140 2860 5228 022

BABYBUSS

O 7110 2890 6923 009

ESTBBUSO 6820 3180 2384 123

Source auteur les reacutesultats de lrsquoenquecircte

278

Le tableau 27 illustre bien la diffeacuterence entre ceux qui sont engage dans lrsquoentrepreneuriat avec

une prise de risque Lorsqursquoon observe la deuxiegraveme colonne nous remarquons que Dans toutes

les phases du processus entrepreneurial les individus ne considegraverent pas lrsquoeacutechec comme un

obstacle majeur Les pourcentages des reacuteponses neacutegatives sont tous au dessus de 60

cependant Nous remarquons aussi que leacutetape de lintention et d4emergence de l4entreprise

sont le contexte om les individus semble plus confiant En termes de validit2 de la relation Il

ressort du test de khi deux que seulement la phase drsquointention et drsquoeacutemergence est

significativement lieacutee la perception du risque Le signe neacutegatif du R de Pearson montre que

moins la variable FEARFAIL enregistre des reacuteponses par un non plus Les variables

SUBOANW et BABYBUSSO enregistre des reacuteponses par un oui traduisant la preacutesence dans

ces deux eacutetapes respectives En drsquoautres termes plus les individus ne la considegravere pas comme un

obstacle plus leur participation dans lrsquoentrepreneuriat devient effectif

Tableau 88 Intensiteacute de la relation entre la peur d eacutechec et la participation dans le

processus entrepreneurial (analyse bi varieacute)

de Pearson Signification approximeacutee

FUTSUP -006 0665

SUBOANW -034 0022

BABYBUSSO -039 0009

ESTBBUSO -023 0123

Source auteur les reacutesultats de lrsquoenquecircte

Traditionnellement la litteacuterature relative agrave lrsquoentrepreneuriat deacutefinie lrsquoentrepreneur

comme preneur de risque Crsquoest cette caracteacuteristique qui le diffeacuterencie par rapport au reste de la

population Cependant les donneacutees que nous avions analyseacute jusque lagrave nrsquointerpregravetent que la

perception subjective qursquoont les individus de la peur de lrsquoeacutechec comme eacutetant la contrepartie

empirique de ce concept Il se pourrait donc que cette perception soit le reacutesultat drsquoautres

consideacuterations LESLIE E PALICH D RAY BAGBY ont eacutetudieacute la perception de la prise de

risque dans deux groupe distincts de personnes des entrepreneurs et des employeacutes dans des

organisations qui seront consideacutereacutes comme des non entrepreneurs Ces auteurs ne trouvent pas

de diffeacuterences significatives entre les deux groupes en matiegravere de propension agrave la prise de

risque Les deux groupes deacuteclarent ecirctres capable de prendre des risques notamment lorsqursquoil

srsquoagit drsquointroduire une innovation et deacutevelopper lrsquoentreprise La principale diffeacuterence

statistiquement prouveacutee est la maniegravere de consideacuterer ce risque dans les deux groupes respectifs

Pour les entrepreneurs la reconnaissance drsquoune opportuniteacute dans le marcheacute et les revenus

possibles qui srsquoy rattachent produit une vision optimiste de la maniegravere par laquelle le

279

processus va se deacuterouleacute atteacutenuant de fait la crainte de lrsquoeacutechec 702 Pour eacutevoquer agrave ce titre des

recherches plus reacutecentes FAYOLLE A et al ont montreacute dans lrsquoanalyse drsquoun groupe de 309

eacutetudiant ameacutericain en management que ceux qui affichent une intention entrepreneurial sont

ceux qui ont craignent la perte drsquoune opportuniteacute qursquoils deacutecalent percevoir que de lrsquoeacutechec de

lrsquoentreprise une fois installeacutee703

Crsquoest pourquoi ces auteurs considegraverent qursquoil y a une nouvelle approche du risque en

entrepreneuriat qui doit deacuteveloppeacute sur le plan conceptuelle et testeacutee pour se deacutemarquer de la

conception traditionnelle qui se limite agrave lrsquoapproche du risque comme une 704

702 LESLIE E PALICH D RAY BAGBY Using Cognitive Theory to Explain Entrepreneurial Risk-Taking Challenging Conventional Wisdom Journal of Business Venturing Ndeg 10 pp425-438p 428 703 BARBOSA S D KICKUL J une nouvelle approche du risque en creacuteation dentreprise Revue franccedilaise de gestion N185 2008pp 141-159p 147 704 BARBOSA S D KICKUL J idem p156

280

Conclusion

Lrsquoanalyse descriptive a reacuteveacuteleacute que les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial

enferment des personnes qui nrsquoont pas le mecircme profil socio deacutemographiques On pourrait

conclure provisoirement qursquoil y a une sorte de seacutelection dans le processus entrepreneurial

Ensuite les analyses bi varieacutees ont montreacute lrsquoexistence de deux types de lien qui nous permettent

dans le chapitre suivant drsquoen tester la validiteacute Il y a drsquoune part un lien fort entre la

connaissance drsquoun entrepreneur et le financement drsquoautres entreprises et la participation dans le

processus entrepreneurial Bien que ces liens ne sont pas identiques en termes drsquointensiteacute lorsqursquo

on passe drsquoune eacutetape agrave une autre Cela montre agrave notre sens que lrsquousage fait par les entrepreneurs

de ces deux types de liens est diffeacuterent selon qursquoils sont dans les phases amont ou aval du

processus entrepreneurial

Ensuite la croyance en ses propres compeacutetences semble ecirctre la variable perceptuelle la

plus importante Les teste de khi deux effectueacutes montrent en effet que cette variable nrsquoa pas

les mecircme valeurs dans les diffeacuterentes eacutetapes de lrsquoentrepreneuriat Cette croyance devrait

atteindre un certain niveau pour qursquoil y soit un reacuteel engagement dans lrsquoentrepreneuriat

La vigilance entrepreneuriale constitue aussi une autre variable perceptuelle importante Ce qui

montre que nous avion raison de la consideacuterer comme un anteacuteceacutedent non seulement dans

lrsquointention entrepreneurial mais aussi dan la phase drsquoeacutemergence ougrave lrsquoentreprise est en plein

phase de deacutemarrage Cela montre que la croyance en lrsquoexistence des occasions drsquoaffaires nrsquoest

pas seulement un fait deacuteclenchant du comportement entrepreneurial mais crsquoest une perception

qui reste preacutesente tout au long du processus entrepreneurial

Par contre la perception du risque qui a eacuteteacute appreacutehendeacute par la peur de lrsquoeacutechec ne semble

pas montrer un lien significatif avec la participation entrepreneuriale alors que plusieurs eacutetudes

ont montreacute que la peur de lrsquoeacutechec a un effet neacutegatif sur lrsquoactiviteacute entrepreneurial Cela peut ecirctre

expliqueacute par le fait que la croyance en ses propres capaciteacutes la deacutetection des opportuniteacutes

drsquoaffaires qui seront amplifieacute par la connaissance des entrepreneurs qui ont reacuteussi rendre

lrsquoaversion au risque non significative pour se lancer dans les activiteacutes entrepreneuriales

Nous somme reacuteconforteacute par ces reacutesultats car au moins sur le plan drsquoune analyse

descriptive les relations poser dans notre hypothegravese sembles agrave priori existantes mais il reste agrave

preacutesent de cerner lrsquoimpact de ces variables sur le processus entrepreneurial Cet impact sera

examineacute par des reacutegressions logistiques qui deacutetermineront drsquoun coteacute si la possession drsquoun

capital social augmente les chances de participer dans le processus entrepreneurial et drsquoautre par

si cet impact est modeacutereacute par les variables perceptuelles

281

CHAPITRE IV

Capital social et participation entrepreneuriale lrsquoeffet

meacutediateur des variables perceptuelles

282

Introduction

Lrsquoobjet de ce chapitre est de tester notre principale hypothegravese En faisant de la reacutegression

logistique notre principale outil de traitement des donneacutees la premiegravere section preacutesente les

variables qui seront utiliseacutees et le cadre meacutethodologique de lrsquoanalyse des donneacutes

La deuxiegraveme section cherche agrave identifier lrsquoinfluence du capital social sur la participation

entrepreneuriale agrave travers les diffeacuterentes reacutegression logistiques qui seront faites drsquoexaminer si le

fait de drsquoavoir un entrepreneur dans son reacuteseau social et drsquoavoir financer drsquoautre entrepreneurs

constituent des eacuteleacutements qui augmentent les chances pour qursquoun individu soit preacutesent dans les

diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial

Le cadre conceptuel de cette recherche integravegre trois types drsquoanteacuteceacutedents qui peuvent avoir un

rocircle drsquointermeacutediaire entre le capital social et le processus entrepreneurial Crsquoest pourquoi dans la

troisiegraveme section il srsquoagit de veacuterifier lrsquoexistence de ce rocircle La reacutegression logistique permettra en

effet de voir si lrsquointroduction de la vigilance entrepreneuriale de la compeacutetence et de la

perception du risque (peur de lrsquoeacutechec) auront un conseacutequence ou non sur lrsquointensiteacute de la

relation entre le capital social et le processus entrepreneurial le scheacutema suivant reacutesume notre

deacutemarche dans le troisiegraveme chapitre

Figure49 Structure du troisiegraveme chapitre

Chapitre III

Lrsquoobjet est de veacuterifier lrsquohypothegravese du rocircle intermeacutediaire des variables perceptuelles

Section 4

Section 1 section 2

section3

Objectif

- preacutesentation des variables

deacutependantes indeacutependantes et de

controcircle

-la meacutethodologie de la reacutegression

logistique et lrsquointerpreacutetation des

reacutesultats

Objectif

Veacuterifier srsquoil existe un lien

significatif direct non entre le

capital social et la participation

dans le processus

entrepreneurial

Objectif

Veacuterifier si les variables perceptuelles

ont un rocircle intermeacutediaire entre la

possession drsquoun capital social et la

preacutesence dans les phases du processus entrepreneurial

Examiner le lien entre les

variables perceptuelles et la preacutesence dans le processus

entrepreneurial

283

Section 1 La reacutegression logistique preacuteparation des variables et meacutethodologie

Le but de cette section est preacutesenter les variables qui seront utiliseacute dans la reacutegression logistique

Par rapport agrave leur configuration originale les variables de capital social perceptuelles et socio

eacuteconomiques ont eacuteteacute transformeacute en des variables qualitatives nominales Cette section explique

aussi la proceacutedure de la reacutegression logistique sous le logiciel SPSS

La principale technique pour veacuterifier cette hypothegravese est la reacutegression logistique La

premiegravere eacutetape est de preacutesenter les variables qui seront utiliseacutees dans cette recherche Certaines

variables ont conserveacutees leur preacutesentation drsquoorigine drsquoautre ont eacuteteacute soit morfieacute soit cheacuterer

pour les besoins de la reacutegression logistique

1 Preacuteparation des variables pour une reacutegression logistique

Toutes les variables qui sont inteacutegreacutees dans lrsquoanalyse sont binaires Mais lrsquoorigine certaines

drsquoentre elle eacutetait soient des variables meacutetriques (comme lrsquoacircge) ou cateacutegorielle (niveau

drsquoeacuteducation statut professionnel hellip) Crsquoest pour quoi nous avions recalculeacute ces variables pour

les transformer en variables comportant deux modaliteacutes (01)

Par exemple lrsquoacircge des reacutepondants est scindeacute en cinq cateacutegorie qui regroupent le nombre

drsquoindividus selon des tranches drsquoacircge AGREG1 qui reprend ceux acircgeacutes entre18 et24 ans

AGREG2 ceux acircgeacutes entre25 et34 ans etc Chaque variable creacutee prend deux position 0

lorsque les individus ne font pas partie de cette tranche et 1 lorsque ils y font partie

Nous obtenons ainsi une seacuterie de variable drsquoAGREG1 agrave AGREG5 La premiegravere variable

regroupe ainsi les plus jeunes alors que la derniegravere regroupe les plus acircgeacutes Lrsquointroduction

de ces variables dans le modegravele est faite pour voir si lrsquoacircge exerce un effet sur la

participation dans le processus entrepreneurial Crsquoest pourquoi il faudrait pendre une

tranche drsquoacircge de reacutefeacuterence ici les plus jeune pourvoir si lrsquoaugmentation de lacircge augmente

la chance de participer dans lrsquoentrepreneuriat De ce fait la variable de reacutefeacuterence devient

ici AGREG1 la mecircme logique est utiliseacutee aux autres variables de mecircme nature en

lrsquooccurrence le niveau drsquoeacuteduction le statut professionnel et le niveau de revenu

11 Les variables de reacutefeacuterence dans la reacutegression logistique

Qursquoest ce qursquoune variable de reacutefeacuterence Par exemple lorsqursquoon le type de statut professionnel

a eacuteteacute identifieacute par quatre variable S1 S2 S3 S4 qui ont trait respectivement agrave un statut de

salarieacute indeacutependant eacutetudiant et sans emploi Si on voudrait par exemple cerner le rocircle de ce

statut dans la formation drsquoune intention entrepreneurial consideacutereacutee comme variable deacutependante

(notre variable INTENT) on devrait le faire par rapport agrave un statut de reacutefeacuterence qui peut ecirctre

dans ce cas le statut de salarieacute Les reacutesultats qui vont ecirctre afficheacutes indiqueront que par rapport

au aux salarieacutes si les indeacutependants les eacutetudiant ou les sans emploi ont plus de chance drsquoecirctres

284

dans la phase drsquointention ou non On pourrait aussi inverser le raisonnement et considegravere le statut

de sans emploi comme une reacutefeacuterences degraves lors lrsquointerpreacutetation des reacutesultats indiquera si les

autres statuts ont plus de chance drsquoafficher une intention entrepreneuriale ou non

Pour consideacutereacutee telle ou telle variable comme une variable de reacutefeacuterence la proceacutedure de

la reacutegression logistique sous SPSS exige de ne pas lrsquointeacutegrer dans lrsquoeacutequation et drsquointroduire

simultaneacutement les autres variables qursquoon voudrait tester leur influence sur la variable

deacutependante

Figure 50 Processus drsquointroduction drsquoun variable laquo reacutefeacuterence raquo dans la reacutegression

logistique

1 La variable agrave tester le rocircle du statut professionnel dans lrsquointention

entrepreneuriale

Salarieacute helliphelliphelliphelliphellipreacutefeacuterence

Indeacutependants

Etudiant et retraiteacutes

Sans emploi

2 Proceacutedure de reacutegression logistique SPSS

a Analyse

b Reacutegression

c Logistique binaire

Deacutependantes Intention entrepreneuriale

Co variables (seacutequence drsquoentreacutee des variables)

Indeacutependants

Etudiant et retraiteacutes

Sans emploi

Source auteur

Crsquoest la raison pour laquelle que toutes les variables de reacutefeacuterence ne figurent pas dans le tableau

final des reacutegressions Le tableau suivant reacutesume les principales variables qui ont eacuteteacute inteacutegreacute dans

les diffeacuterentes analyses Elles sont de deux types des variables deacutependantes lieacutees au

Les variables du statut professionnel

variable indeacutependant

Intention entrepreneuriale

Variable deacutependante

285

pheacutenomegravene eacutetudieacute(le processus entrepreneurial) et des variables indeacutependantes en lrsquooccurrence le

capital social et les perceptions individuelles Les trois tableaux suivant reacutesument ces variables

Tableau89 Les variables deacutependantes dans la reacutegression logistique

VARIABLES DEPENDANTES

Code variable Deacutesignation modaliteacutes Variable dans la

reacutegression

Participations dans le processus entrepreneurial

PARTICP

La somme des non participants

et participants dans le

processus entrepreneurial

PARTICP=0 (POTENT=0+

INTENT=0+EMERGE=0+SURVI=0)

PARTICP =1 ( POTENT=1+

INTENT=1+EMERGE=1+SURVI=1)

Reacutefeacuterence

PARTICP=0

Les eacutetapes du processus entrepreneurial

POTENT Entrepreneuriat potentiel POTENT=0 POTENT=1( entrepreneur potentiel

POTENT=0

INTENT Intention entrepreneurial INTENT=0 INTENT=1 (phase

intention) INTENT=0

EMERG Emergence de lrsquoentreprise EMERG=0 EMERG=1 (phase

drsquoeacutemergence) EMERG=0

SURVIE Survie de lrsquoentreprise SURVIE=0 SURVIE=1 (phase de

survie) SURVIE=0

Source auteur

Tableau90 Les variables indeacutependantes dans la reacutegression logistique

CAPITAL SOCIAL

Code

variable Deacutesignation modaliteacutes

Variable dans la

reacutegression

KNOWENT connaitre un entrepreneur dans ces deux derniegraveres anneacutees

variable nominale KNOWENT =1 KNOWENT =0 (le reste)

modaliteacute de reacutefeacuterence KNOWENT =0

BUSANG contribution dans le financement

dune creacuteation

variable nominale BUSANG=0

BUSANG=1

modaliteacute de reacutefeacuterence

BUSANG =0

VARIABLES PERCEPTUELLES

OPPORT perception dopportuniteacute dans le

futur OPPORT =0 OPPORT=1

modaliteacute de reacutefeacuterence

OPPORT =0

SUSKILL perception de ses propres qualifications et compeacutetences

propres

SUSKILL=0 SUSKILL=1 modaliteacute de reacutefeacuterence SUSKILL=0

FEARFAIL Perception de la peur lrsquoeacutechec ou

non FEARFAIL=0 FEARFAIL=1

modaliteacute de reacutefeacuterence

FEARFAIL =0

Source auteur

286

Tableau 91 Les variables socio deacutemographiques

VARIABLES SOCIO DEMOGRAPHIQUES

Code variable Deacutesignation modaliteacutes Variable dans la

reacutegression

Age

AGREG1 Tranche 18-24 ans variable nominale AGREG1=1 (18-24 ans)

AGREG1=o (le reste)

cateacutegorie de

reacutefeacuterence AGREG1

AGREG2 Tranche 25-34 ans variable nominale AGREG2=1 (25-34 ans)

AGREG2=o (le reste)

AGREG3 Tranche 35-44 ans variable nominale AGREG3=1 (35-44 ans)

AGREG3=o (le reste)

AGREG4 Tranche 45-54 ans variable nominale AGREG4=1 (45-54 ans)

AGREG4=o (le reste)

AGREG5 Tranche 55-65 ans variable nominale AGREG45=1 (55-65 ans)

AGREG5=o (le reste)

Genre

GENDER

variable nominale GENDER=0 (femme)

GENDER = 1(homme)

modaliteacute de

reacutefeacuterence

GENDER=0

Education

EDUCREG1 niveau primaire variable nominale EDUCREG1=1 niveau

primaire EDUCREG1=0 (le reste)

cateacutegorie de

reacutefeacuterence EDUCREG1

EDUCREG2 niveau moyen variable nominale EDUCREG2=1 moyen

EDUCREG2=0 (le reste)

EDUCREG3 niveau secondaire et plus non universitaire

variable nominale EDUCREG3=1 niveau secondaire EDUCREG3=0 (le reste)

EDUCREG4 niveau universitaire variable nominale EDUCREG4=1 niveau

universitaire EDUCREG4=0 (le reste)

Statut professionnel

FTPT salarieacutes plein tempe et

temps partiel

variable nominale FTPT=1 salarieacutes plein

tempe et temps partiel FTPT=0 (le reste)

cateacutegorie de

reacutefeacuterence FTPT

SELF auto emploi variable nominale SELF=2 =1auto emploi

SELF=0 (le reste)

RETSTUHM retraiteacutes et eacutetudiant travail

agrave domicile

variable nominale RETSTUHM=1 retraiteacutes

et eacutetudiant travail agrave domicile RETSTUHM=0

(le reste)

NOTWO sans emploi variable nominale NOTWO =1 sans emploi

NOTWO =0 (le reste)

Niveau de revenu

INCREG1 revenu faible variable nominale INCREG1 =1 revenu

faible INCREG1 =0 (le reste) cateacutegorie de

reacutefeacuterence

INCREG1

INCREG2 revenu moyen variable nominale INCREG2=1 revenu

moyen INCREG2 =0 (le reste)

INCREG3 revenu eacuteleveacute variable nominale INCREG3 =1 revenu

eacuteleveacute INCREG3 =0 (le reste)

Source auteur

Les caracteacuteristiques socioeacuteconomiques des personnes interrogeacutees seront introduites dans

toutes les reacutegressions comme des variables de controcircle Les analyses de ces caracteacuteristiques et

notamment de leur eacuteventuelle relation avec la participation dans le processus entrepreneurial

seront faites lorsquil y a un besoins de compleacuteter les explications relatives agrave nos deux

hypothegraveses principales Car ce travail de thegravese ne repose pas sur une approche par les rait pour

les consideacuterer comme un sujet principal de recherche

287

12 Les variables pour une comparaison internationale

Pour les besoins de comparaison de nos reacutesultats avec les donneacutees internationales nous

avions aussi calculeacute les mecircmes variables pour un eacutechantillon composeacute de 84 pays (sans lrsquoeffectif

qui a concerneacute lrsquoAlgeacuterie) Cet eacutechantillon est constitueacute de 229554 personnes adultes interrogeacutees

entre 2011 et 2013 Comme le montre le tableau suivant cet eacutechantillon reacutesulte drsquoun processus

de suppression des valeurs manquantes qui srsquoeacutelegravevent agrave 376032 observation (6209) armais un

eacutechantillon brut de 605586 individus (100)

Tableau92 Eacutechantillon international

Effectif

Echantillon global 605586 100

Observations

supprimeacutees 376032 6209

Echantillon final 229554 3790

Source auteur selon les trois bases de donneacutees APS GEM de 20112012 et 2013

Par ailleurs notre eacutechantillon ne comporte pas les donneacutees de lrsquoanneacutee 2009 Pour cette

anneacutee la base de donneacutees ne comporte pas la classification des pays selon le stade

deacuteveloppement une caracteacuteristique que nous aurons agrave deacutevelopper dans cette section Apregraves

2009 les concepteurs du projet introduisent une variable cateacutegorielle qui classe les pays selon le

niveau e compeacutetitiviteacute deacutetermineacute par LE global En deacutefinitive les donneacutees de 2011 et 2013 sont

homogegravenes et facilitent les diffeacuterents calculs qui ont permis de creacuteer relatives au processus

entrepreneurial aux caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et aux perceptions individuelles Le

tableau suivant preacutesente les freacutequences enregistreacutees dans chacune des variables respectives

lorsque celles-ci prennent la valeur de laquo 1 raquo

288

Tableau 93 Freacutequences relatives de variables dans lrsquoeacutechantillon Algeacuterie et mondial

Source auteur selon les donneacutee GEM Algeacuterie et global

LISTE DE VARIABLES Algeacuterie monde

processus entrepreneurial

PARTICP 444 ( 2022) 361 (82979)

POTENT 356 (1624) 239 (54938) INTENT 43 ( 196) 64 ( 14726)

EMERGE 61 (280) 56 ( 12886)

SURVIE 58 (264) 90 (20747)

Capital social KNOWENT 586 371

BUSANG 111 63

Perceptuelle

opport 569 365

suskill 638 503

fearfail 363 426

Socio deacutemographiques

Age

AGREG1 201 144

AGREG2 285 24 AGREG3 256 244

AGREG4 168 213

AGREG5 9 159

Genre 543 514

Education

EDUCREG1 159 108

EDUCREG2 258 177 EDUCREG3 33 467

EDUCREG4 252 249

Statut professionnel FTPT 363 504

self 134 185

retstuhm 336 215 notwo 167 95

Revenus Algeacuterie monde INCREG1 321 301

INCREG2 312 33

INCREG3 367 369

Variable anneacutee de lenquecircte anneacutee 2009 111

anneacutee 2011 293 269

anneacutee 2012 439 312 anneacutee 2013 158 419

289

2 Meacutethodologie de la reacutegression logistique

Par meacutethodologie nous entendons preacutesenter la deacutefinition les conditions drsquoutilisation et

lrsquointerpreacutetation des reacutesultats lorsqursquoon utilise cette technique

21 Inteacuterecircts de la reacutegression logistique

Comme pour la reacutegression lineacuteaire le but de la reacutegression logistique est de caracteacuteriser les

relations entre une variable deacutependante (ou variable agrave expliquer) et une seule (reacutegression

logistique simple) ou plusieurs variables prises en compte simultaneacutement (reacutegression logistique

multiple) Il srsquoagit donc drsquoun modegravele permettant de relier la variable deacutependante (Y) agrave des

variables explicatives (X1 X2 X3 Xn) Agrave la diffeacuterence de la reacutegression lineacuteaire (ougrave la

variable agrave expliquer est une variable quantitative) et du modegravele de Cox (ougrave la variable agrave

expliquer est une variable censureacutee)

22 Deacutefinition reacutegression logistique

La reacutegression logistique se deacutefinit comme eacutetant une technique permettant drsquoajuster une surface

de reacutegression agrave des donneacutees lorsque la variable deacutependante est dichotomique propse la

deacutefinition suivente Logistic regression is used to analyse the relationship between a single

predictor or several predictors and an outcome that is dichotomous in nature (such as the

presence or absence of an event)705

Cette technique est utiliseacutee pour des eacutetudes ayant pour but de veacuterifier si des variables

indeacutependantes peuvent preacutedire une variable deacutependante dichotomique706 Contrairement agrave la

reacutegression multiple et lrsquoanalyse discriminante cette technique nrsquoexige pas une distribution

normale des preacutedicateurs ni lrsquohomogeacuteneacuteiteacute des variances Diffeacuterents types de reacutegression

logistique existent posseacutedant chacun leur proceacutedeacute statistique et conduisant agrave lrsquoeacutelaboration de

diffeacuterents modegraveles theacuteoriques Ainsi seront abordeacutes les types direct seacutequentiel et automatiseacute

(laquostepwiseraquo) Un exemple drsquoutilisation de cette technique avec le logiciel SPSS sera preacutesenteacute et

la proceacutedure drsquoanalyse des reacutesultats y sera deacutetailleacutee notamment en ce qui a trait agrave lrsquointerpreacutetation

des rapports de cote707

23 Conditions drsquoapplication de la reacutegression logistique

La reacutegression logistique srsquoapplique lorsque la variable agrave expliquer (Y) est qualitative Dans le

cas drsquoune variable explicative qualitative une proprieacuteteacute tregraves inteacuteressante de la reacutegression

logistique est qursquoelle permet drsquoestimer un odds ratio (OR) qui fournit une information sur la

force et le sens de lrsquoassociation entre la variable explicative (Xi) et la variable agrave expliquer (Y)

705 REED P Wu Y Logistic regression for risk factor modelling in stuttering research Journal of Fluency Disorders Ndeg 382013pp 88ndash101p 88 706 DESJARDINS J Lrsquoanalyse de reacutegression logistique Tutorial in Quantitative Methods for Psychology Vol1Ndeg 1 2005 p 35-41p 35 707 707 DESJARDINS J idem p 1

290

Ce rapport est une mesure de deacutependance entre deux variables il est toujours positif et compris

entre 0 et +infin Lorsqursquoil vaut 0 les deux variables sont indeacutependantes Au contraire plus lrsquoOR

est proche de 1ou de +infin plus les variables sont lieacutees entre elles

24 Reacutegression logistique en preacutesence de plusieurs variables explicative

Dans le cas ougrave nous souhaitons eacutetudier plusieurs variables explicatives Xi et connaicirctre le laquo

poids raquo respectif de chacune de ces variables un ajustement est alors neacutecessaire La reacutegression

logistique est une meacutethode permettant de reacutealiser un tel ajustement Cet ajustement consiste agrave

individualiser laquo lrsquoeffet propre raquo de la variable explicative Xi des laquo effets parasites raquo induits par

drsquoautres variables influenccedilant aussi la variable agrave expliquer (Y) (appeleacutees laquo co-variables raquo) Cela

permet ainsi de controcircler lrsquoeffet de possibles facteurs de confusion De plus lrsquoajustement permet

de diminuer le bruit de fond induit par ces co-variables et drsquoameacuteliorer la preacutecision de

lrsquoestimation Ces variables sont aussi appeleacutees laquo variables de controcircle raquo Pour le contexte de

notre recherche nous consideacuterons les donneacutees socio deacutemographiques lrsquoacircge lrsquoeacuteduction le

genre le statut professionnel et le niveau d e revenu comme des variables de controcircle On doit

ecirctre attentif lors de leur introduction dans le modegravele de la reacutegression logistique dans la mesure ougrave

ils peuvent alteacuterer la force du lien entre nos variables deacutependantes e les variables indeacutependantes

Ainsi la reacutegression logistique tient compte de lrsquoeffet des autres variables Xi inteacutegreacutees

dans le modegravele et permet de reacutealiser un ajustement de lrsquoOR sur des covariables (on parle drsquoOR

ajusteacute)

25 Les rapports de cotes ou les ODDS RATIO

La notion drsquoodds (que lrsquoon peut traduire par laquo chances raquo ou par laquo cote raquo) va nous ecirctre

drsquoune grande utiliteacute pour nous affranchir de la contrainte lieacutee agrave lrsquointervalle [0-1] dans lequel doit

ecirctre confineacutee une probabiliteacute Lrsquoodds sera une nouvelle maniegravere de preacutesenter la relation entre les

variables qui nous inteacuteressent et elle offre de plus lrsquointeacuterecirct de fournir une base drsquointerpreacutetation

simple au modegravele Lrsquoodds (noteacutee O) est la probabiliteacute drsquooccurrence drsquoun eacuteveacutenement qui est dans

notre cas ecirctre preacutesent dans une eacutetapes du processus entrepreneurial sur sa probabiliteacute de non-

occurrence qui est dans notre cas ne pas ecirctre preacutesent dans une eacutetape du processus entrepreneurial

Lrsquoodds drsquoun eacuteveacutenement est donc donneacutee par la formule suivante708

ougrave Pi = Pr (Yi = 1)

708 WUENSCHD(2009)Binary logistic regression with PASWSPSS httpcoreecuedupsycwuenschk

MVMultregLogistic-SPSSpdf teacuteleacutechargeacute 12614 pp 1-29p 2

291

Une valeur Oi = 2 par exemple signifie que lrsquoon attend deux fois plus drsquooccurrences drsquoun

eacuteveacutenement que de non-occurrences de cet eacuteveacutenement (on peut aussi dire que la laquo cote raquo de

lrsquoeacuteveacutenement est de 2 contre 1) Une valeur Oi = 025 par exemple signifie que lrsquoon attend quatre

fois moins drsquooccurrences drsquoun eacuteveacutenement que de non-occurrences de cet eacuteveacutenement A la

diffeacuterence de P O nrsquoa pas de valeur maximale fixeacutee (elle tend vers plus lrsquoinfini quand Pi tend

vers 1) mais conserve cependant une valeur minimale de 0 (le cas ougrave Pi = 0) Nous verrons apregraves

lrsquoexemple que nous preacutesentons maintenant comment cette contrainte sera aussi leveacutee709

26 Exemple illustratif

Si la variable deacutependante correspond aux entrepreneurs en phase drsquoeacutemergence (EMERGE)

Cette derniegravere est une variable nominale (0= absence dans cette phase 1= preacutesence dans cette

phase) Si drsquoun autre coteacute la variable indeacutependante est la connaissance drsquoun entrepreneur en

lrsquooccurrence la variable KNOWENT qui est aussi nominale ( 0=non 1= oui)

La reacutegression logistique permettra de connaitre agrave travers le rapport de cote si les individus qui

deacuteclarent connaitre un entrepreneur (KNOWENT=1) ont plus de chance drsquoecirctre preacutesent dans la

phase drsquoeacutemergence par rapport aux individus qui nrsquoont pas ce type de relation Le tableau suivant

donne les reacutesultats geacuteneacutereacutes par le logiciel SPSS lorsqursquoon pratique cette reacutegression On remarque

dans la derniegravere colonne u rapport de cote qui srsquoeacutelegraveve agrave 395 Cela signifie que ceux qui

connaissent un entrepreneur ont 39 fois de chance drsquoecirctre dans lrsquoeacutetape de lrsquoeacutemergence

Tableau94 Exemple de reacutegression logistique

Variables dans leacutequation

A ES Wald ddl Sig Exp(B)

Etape 1a knowent 1374 166 68805 1 000 3950

Constante -3712 151 605248 1 000 024

Source auteur selon les donneacutees APS II

Sur la base de ce reacutesultat on pourrait eacutecrire que710

In (ODD)= 137 (KNOWENT)- 3712

Le tableau montre aussi le niveau de pertinence de cette relation ( sig) elle sera consideacutereacutee

comme significative lorsque le tableau indiquera un niveau de signification infeacuterieur agrave 005 le

tableau permet aussi drsquoidentifier le coefficient de reacutegression qui indique lrsquointensiteacute de la relation

entre les deux variables on pourrait lire A = 137

709 EL SANHARAWI M et NAUDETF Comprendre la reacutegression logistique journal franccedilais drsquoophtalmologie Ndeg 13 2013 pp710-715p 711 710 WUENSCHD(2009 idemp 4

Rapport de cote

292

Lrsquointerpreacutetation des reacutesultats doit ecirctre faite avec preacutecaution selon que lrsquoon cherche dans lrsquoeacutetude

une explication une preacutediction ou une description du pheacutenomegravene eacutetudieacute

a Modegravele explicatif

Agrave des fins explicatives ce modegravele permet de confirmer ou drsquoinfirmer les hypothegraveses Il est ici

possible de distinguer les interactions speacutecifiques entre les preacutedicateurs et la variable agrave preacutedire de

mecircme que les variables jugeacutees confondantes Lrsquoanalyse des donneacutees geacuteneacutereacutee par une telle eacutetude

suppose lrsquoexamen minutieux drsquoune association entre un facteur bien identifieacute et la variable

deacutependante Certaines hypothegraveses secondaires portant par exemple sur des interactions

speacutecifiques ou sur le rocircle modifiant de certains tiers facteurs avec la variable deacutependante

peuvent se greffer agrave lrsquohypothegravese centrale Tous les autres facteurs jugeacutes potentiellement

confondants pourront ecirctre retenus srsquoils sont jugeacutes porteurs de tels effets Le test statistique ici

effectueacute correspond agrave son rocircle plus conventionnel drsquooutil de deacutecision crsquoest‐agrave‐dire le rejet ou non

de lrsquohypothegravese

b Modegravele preacutedictif

Ce modegravele conduit agrave lrsquoeacutelaboration drsquoinstruments de preacutediction de lrsquoeacuteveacutenement Sur la base drsquoun

ensemble de facteurs il devient alors possible de mesurer la probabiliteacute que lrsquoeacuteveacutenement se

produise Ainsi agrave partir drsquoun bassin de variables constitueacute une seacutelection des facteurs les plus

pertinents et les plus discriminants doit ecirctre effectueacutee Ces facteurs serviront agrave lrsquoeacutelaboration de

lrsquoinstrument de preacutediction

c Modegravele descriptif

Les eacutetudes descriptives permettent de mesurer lrsquoimportance drsquoun pheacutenomegravene et drsquoen tracer le

profil suivant un certain nombre de variables Il srsquoagit ainsi drsquoexplorer les donneacutees et de veacuterifier

les associations possibles conduisant agrave la formulation drsquohypothegraveses De ce fait ce modegravele tend agrave

suggeacuterer des hypothegraveses plutocirct que de les confirmer eacutetant donneacute le caractegravere exploratoire de

lrsquoeacutetude (Bernard P 2003)

27 Veacuterifier la force drsquoassociation du modegravele sous le logiciel SPSS

Sous le logiciel SPSS cette veacuterification se fait en examinant le reacutecapitulatif du modegravele (model

summary) Il srsquoagit du Rsup2 de Nagelkerke celui‐ci repreacutesentant la variance expliqueacutee par le

modegravele711 Le domaine drsquoeacutetude et les theacuteories sous‐jacentes doivent ecirctre utiliseacutees pour juger cette

variance si par exemple le tableau reacutecapitulatif du modegravele fait ressortir un Rsup2 de Nagelkerke

de 0244 Cela peut ecirctre jugeacute satisfaisant dans le cas ou lrsquoeacutetude en question a un caractegravere

711 EL SANHARAWI M et NAUDETF Comprendre la reacutegression logistique journal franccedilais drsquoophtalmologie Ndeg 13 2013pp710-715p 711

293

exploratoire et nouveau on pourrait interpreacuteter ce chiffre en affirmant que le modegravele explique

244 de la variance de la variable deacutependante Ensuite le pourcentage total permet eacutegalement

de veacuterifier la force du modegravele Ainsi dans le tableau de classification vis‐agrave‐vis le laquopourcentage

correctraquo (percentage correct) et le laquopourcentage globalraquo (overall percentage) il est indiqueacute

703 ce qui signifie que le modegravele est vrai dans 703 des observation s En drsquoautres mots si

par exemple un individu preacutesente les caracteacuteristiques eacutenumeacutereacutees dans le modegravele il fera partie

de la phase drsquointention dans 703 des cas Ainsi le modegravele classe correctement les sujets dans

703 des cas

28 La Signification des facteurs de preacutediction et interpreacutetations des rapports de cote

Par la suite il srsquoagit drsquoobserver quelles variables ont eacuteteacute incluses dans lrsquoeacutequation et

drsquoexaminer ensuite lesquelles sont significatives dans la case Sig Lorsque tel est le cas

crsquoest‐agrave‐dire que les coefficients de Wald sont significatifs on procegravede agrave lrsquointerpreacutetation des

rapports de cote (ou laquoodds ratioraquo) qui se situent dans la case Exp(B) Il est agrave noter que les

rapports de cote correspondent au nombre de fois drsquoappartenance agrave un groupe lorsque la valeur

du preacutedicateur augmente de 1 Plus preacuteciseacutement un rapport de cote plus grand que 1 indique

une augmentation des chances de faire partie du groupe tandis qursquoun rapport de cote de moins

de 1 diminue les probabiliteacutes drsquoappartenance agrave ce groupe

De ce qui preacutecegravede nous pouvons agrave preacutesent deacutecrire les eacutetapes agrave suivre pour tester notre hypothegravese

d recherches

a Premiegravere reacutegression

Dans la premiegravere eacutetape il srsquoagit drsquoexaminer le lien entre le capital social et la participation dans

le processus entrepreneurial la participation entrepreneurial sera envisageacute en deux moment

Dans un premier temps nous prenons comme variable deacutependante la variable PARTICP qui

prend en consideacuteration lrsquoensemble des personnes qui sont preacutesent en mecircme temps dans la phase

drsquoentrepreneuriat Latent drsquoIntention drsquoEmergence et de survie nous cherchons agrave travers cette

eacutetapes de voir si le capital social a une influence sur le fait entrepreneurial

b Deuxiegraveme reacutegression

Dans la deuxiegraveme tape il srsquoagit drsquoexaminer le lien entre le capital social et le processus

entrepreneurial mais cette fois ci en faisant la distinction entre chacune des eacutetapes nous aurons agrave

cet effet quatre variable deacutependantes POTENT INTENT EMERGE et SURVIE le but derriegravere

cette opeacuteration est voir le comportement des variables du capital social dans le processus

entrepreneurial

294

c Troisiegraveme reacutegression

Celle-ci a pour objectif drsquoanalyser le rocircle des variables perceptuelles (OPPORT SUSKILL et

FEARFAIL) dans la participation dans le processus entrepreneurial Cette participation sera

envisageacutee dans un premier temps en utilisant la variable PARTICP et dans une seconde eacutetape en

utilisant les quatre variables identifiant les entrepreneurs dans les diffeacuterentes phases de

lrsquoentrepreneuriat

d Quatriegraveme reacutegression

Celle-ci sera utiliseacutee pour analyser le rocircle meacutediateur des perceptions individuelle il srsquogit en

effet drsquointroduire toutes les variables y compris celle du capital social pour voir si ces derniegraveres

perdent de leur signification ou de leu niveau drsquoinfluence sur les variables deacutependantes Si crsquoest

le il y aurait dont un effet de meacutediation

29 Les variables de controcircle

Dans toutes ces reacutegressions nous introduisons les variables lieacutees aux caracteacuteristiques socio

deacutemographiques ainsi que les variables de lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte pour veacuterifier leur influence

respective sur la relation entre les variables deacutependantes et les variables indeacutependantes

295

Section 2 Capital social et participation dans le processus entrepreneurial

Cette eacutetape eacutetudie les reacutesultats de la reacutegression logistique en consideacuterant PARTICP

comme la variable deacutependante Celle-ci distingue les participants et les non participants dans le

processus entrepreneurial Le premier tableau ougrave sont reacutesumeacutes les reacutesultats integravegre trois blocks

de variables le capital social caracteacuteristiques socio deacutemographiques et les anneacutees de lrsquoenquecircte

Trois paramegravetres sont agrave retenir pour lrsquoanalyse

- la valeur du coefficient (B) de chaque variable introduite dans lrsquoeacutequation du modegravele

- le niveau de signification de la relation bilateacuterale avec la variable deacutependante

- la valeur du rapport de cote Exp(B) qui mesure la chance que la variable deacutependante

(PARTICPE) prend la valeur de 1

Avant drsquoaller vers une lecture de ces reacutesultats nous preacutefeacutererons faire touts drsquoabord une lecture

statistique de ces diffeacuterentes paramegravetre figurants le tableau 12

1 Capital Social et Participation Entrepreneuriale

Pour les variables identifiant la possession du capital social le niveau de signification (Sig) est

satisfaisant (lt005) La colonne des valeurs de Exp (B) montre que par ordre deacutecroissant la

variable BUSANG est le facteur de chance le plus important pour que les individus participent

dans lrsquoentrepreneuriat suivi par la variable KNOWENT Par rapport aux caracteacuteristiques

individuelles seuls les variables AGREG4 AGREG5 GENRE retstuhm notwo et INCREG3

sont significativement correacuteleacutees agrave notre variable deacutependante

296

Tableau95 Reacutegression logistique variable deacutependante PARTICIP

B Sig Exp (B)

Capital social

KNOWENT 0559 0000 1748

BUSANG 0922 0000 2515

Variables socio deacutemographiques

AGREG2 0063 0519 1065

AGREG3 -0152 0138 0859

AGREG4 -0325 0004 0723

AGREG5 -1258 0000 0284

Genre 0287 0000 1332

EDUCREG2 -0006 0951 0994

EDUCREG3 -0089 0386 0915

EDUCREG4 -0052 0646 0949

self -021 0062 0811

retstuhm 0362 0000 1436

notwo -0256 0017 0774

INCREG2 0005 0954 1005

INCREG3 0371 0000 145

Anneacutees de lrsquoenquecircte

2011 0162 0157 1175

2012 -034 0001 0712

2013 0219 0081 1244

Constante -0728 0000 0483

Pourcentage correct 654

Khi-Chi-deux Modegravele 531989

R-deux de Nagelkerke 0148

N 4557

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique binaire

297

Ces reacutesultats montrent que la relation entre la participation dans le processus

entrepreneurial et la connaissance drsquoun entrepreneur ou la participation dans le financement

drsquoautre entrepreneur nrsquoest pas due au hasard Ensuite la valeur positive du coefficient (B) que ca

soit pour KNOWENT (+0559) ou BUSANG (+0922) est positive Cela indique que plus il y a

de personnes qui connaissent drsquoautre entrepreneurs et participent dans la creacuteation drsquoautre

entreprise plus la chance qursquoils deviennent eux mecircme des entrepreneurs est eacuteleveacutee Ainsi ceux

qui ont des contacts avec des entrepreneurs eacutetablis dans le marcheacute ont 74 plus chance de

devenir entrepreneur par rapport agrave ceux qui nrsquoont pas un entrepreneur dans leur entourage Cette

chance est amplifieacutee par le fait de contribuer activement dans le financement des autres puisque

ceux qui le font ont 151 plus de chance drsquoecirctre entrepreneur par rapport aux individus qui ne

srsquoimplique pas dans cette activiteacute

11 Effet de lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte

Pour les variables relatives agrave lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte les anneacutees 2011 et 2013 ne sont pas

lieacutes agrave notre variable deacutependante cela suggegravere que le volume de participant dans lrsquoentrepreneuriat

au cours de ces deux anneacutees nrsquo pas par rapport 2009 enregistreacute un mouvement supeacuterieur Par

contre la variable anneacutee 2012 est significativement lieacutee agrave la variation de la variable PARTICIP

Mais le signe neacutegative du coefficient (A) montre que dans cette anneacutee par rapport agrave lrsquoanneacutee de

reacutefeacuterence (2009) il y avait moins de participants dans le processus entrepreneurial Nous avions

vu en effet dans la section preacuteceacutedant (p descriptions participation) que le nombre des individus

qui sont preacutesent dans les diffeacuterentes eacutetapes de lrsquoentrepreneuriat enregistreacute une forte diminution

au cours de lrsquoanneacutee de 2012 car il passe de 3765 en 2009 agrave 293 Lrsquoeffet de lrsquoanneacutee sur les

reacutesultats de la reacutegression peut parfois ecirctre reacuteveacutelateur de lrsquoexistence drsquoun contexte particulier

pendant cette anneacutee En utilisant la reacutegression logistiques pour cerner le rocircle du reacuteseau informel(

la variable BUDSANG) dans la creacuteation drsquoentreprise en Espagne entre 2006 et 2009 ALIAGA-

ISLAR 712 trouve que lrsquoanneacutee 2009 eacutetait particuliegraverement deacutefavorable agrave lrsquoentrepreneuriat le

signe neacutegatif du coefficient (A) par rapport agrave lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence 2006 suppose que la crise

financiegravere quia deacutebuteacute en 2008 avait de conseacutequence neacutegative sur lrsquooffre d entrepreneurs dans le

pays et cela au niveau national et reacutegional

712 ALIAGA-ISLA R Informal Networks and Start-Up Entrepreneurs in Spain Networking Other Entrepreneurs and Angel

Investors The Business and Economics Research Journal Vol 7 Issue 2 2014pp 167-178p 174

298

12 La qualiteacute du modegravele

Le tableau ci-dessous montre que les cas observeacute de la variable deacutependante sont

relativement nombreux ils repreacutesentent 654 du total des participants dans le processus

entrepreneurial En drsquoautre termes la preacutesence de 1546 (654 2364) individu dans les

diffeacuterentes eacutetapes de lrsquoentrepreneuriat est preacutedite par les variables qui ont preacutesenteacute une relation

significative En terme de validiteacute le teste de khi-deux deacutegage une valeur relativement

importante (5319) dont le niveau de signification indique qursquoune grande partie des variables

indeacutependante sont lieacutes agrave la participation dans le processus entrepreneurial Cependant la valeur

relativement faible du R2 de Nagelkerke montre que le modegravele explique une faible variation de

la variable indeacutependante (148)713Cela implique lrsquoexistence drsquoautre variable qui peuvent avoir

une influence sur la participation dans lrsquoentrepreneuriat le pourcentage correcte est aussi

satisfaisant il reacutevegravele que les variable indeacutependante explique le comportement de 65 des

personne se trouvant impliquer dans le processus entrepreneurial 714

13 Capital social et entrepreneuriat une comparaison internationale

Lorsqursquoon reacuteplique notre modegravele par rapport agrave des donneacutees modales le mecircme constat

semble se deacutegager Comme le montre le tableau suivant les deux variables du capital social sont

significativement lieacutees agrave la participation entrepreneuriale Le signe positif du coefficient A

montre (+0797) que cette relation est positive Cela implique que pour ceux qui deacuteclarent

connaitre un entrepreneur ont 222 fois de chance drsquoecirctre preacutesent dans le processus de creacuteation

drsquoune entreprise par rapport ceux qui nrsquoont pas ce type de connaissance Drsquoun autre coteacute et pour

un eacutechantillon composeacute de plusieurs pays le fait de financer une creacuteation drsquoentreprise faite par

un autre entrepreneur est un facteur de chance important Ceux qui lrsquoont fait ont 276 fois de

chance de participer eux mecircme dans le processus entrepreneurial par rapport agrave ceux qui ne se

sont jamais donneacute agrave cette pratique Le R2 de Nagelkerke est de 0349 ce qui montre que la le

capital social et les variable sociodeacutemographique expliquent 35 de la variance de notre variable

deacutependante Le pourcentage correct est de 769 cela implique que le modegravele est vrai pour 77

des individus participent dans lrsquoentrepreneuriat

713 DESJARDINS J Lrsquoanalyse de reacutegression logistique Tutorial in Quantitative Methods for Psychology 2005 Vol 1 Ndeg1 pp 35-41 p38 714 Idemp39

299

Tableau96 Effet du capital social sur la participation dans le processus entrepreneurial les donneacutees mondiale 2011-2013

Monde 2011-2013

B Sig Exp (B)

Capital social

KNOWENT 0797 0000 222

BUSANG 0998 0000 271

Variables socio deacutemographiques

AGREG2 - 0222 0000 080

AGREG3 - 0423 0000 065

AGREG4 - 0620 0000 054

AGREG5 - 1042 0000 035

Genre 0232 0000 126

EDUCREG2 - 0186 0000 083

EDUCREG3 - 0132 0000 088

EDUCREG4 - 0154 0000 086

self 2617 0000 1369

retstuhm - 0364 0000 069

notwo 0287 0000 133

INCREG2 0032 0017 103

INCREG3 0125 0000 113

Anneacutees de lrsquoenquecircte

2012 0117 0000 112

2013 0158 0000 117

Constante - 1119 0000 033

Pourcentage global 769

Khi-Chi-deux Modegravele 674929 ( Siglt005)

R-deux de Nagelkerke 0349

N 229554

Source reacutesultats de la reacutegression logistique spss

300

Nos reacutesultats corroborent avec drsquoautre travaux empirique qui ont utiliseacute les donneacutees de

GEM et tester les mecircme variable du capital social agrave savoir la connaissance drsquoautre entrepreneurs

et le financement drsquoautres entreprises En utilisant une reacutegression logistique dans lrsquoanalyse du

rocircle du reacuteseau social dans la participation entrepreneuriale KLEYER K et al ont montreacute pour un

eacutechantillon regroupant 20 pays enquecircteacutes que le faite de connaitre un entrepreneur augmente la

chance de participer dans lrsquoentrepreneuriat715 de 169( Exp (B)=269) par rapport agrave des

personnes qui nrsquoont pas ce type de lien dans leur entourage716 Cependant lorsque ces auteur

introduise la variable pays la valeur et la signification du facteur de chance (expo (B) change

drsquoune eacuteconomie agrave une autre Cela montre que la possession de ce type de capital social peut ecirctre

importante dans un pays et ne pas lrsquoecirctre dans un autre Certain pays comme la Gregravece enregistre

un odd ratio de 075 et coefficient neacutegatif de -07 ce qui signifie que la connaissance dun

entrepreneur produit un effet neacutegatif sur la propension et lengagement dans le processus

entrepreneurial LrsquoIrlande enregistre le facteur de chance le plus eacuteleveacute de (Exp (B)=3) ce qui

implique que les personnes qui connaissent drsquoautres creacuteateur dentreprise ont trois fois de

chance qursquoont les retrouve comme potentiellement entrepreneurs ou en phase drsquointention ou

drsquoeacutemergence

14 Rocircle du capital social selon le stade de deacuteveloppement des pays

Les eacutetudes de GEM touchent plusieurs pays qui preacutesentent des caracteacuteristiques diffeacuterentes

en termes de deacuteveloppement Il eacutetait possibles apregraves certain calculs de structurer les observations

selon le niveau de deacuteveloppement Par exemple les pays dont la compeacutetitiviteacute est baseacutee sur un

facteur ont eacuteteacute regroupeacutes dans une base de donneacutees comportant toutes les variables consolideacutees

dans la base originale Ensuite nous avions proceacutedeacute pour les besoins de la reacutegression logistique agrave

la creacuteation des variables identiques agrave celles introduites dans les reacutegressions preacuteceacutedentes

Ce processus nous permet drsquoun coteacute de voir si lrsquoimportance du capital social pour ceux qui

sont actifs dans lrsquoentrepreneuriat ou pensent le devenir change drsquoun niveau de deacuteveloppement agrave

un autre Drsquoun autre coteacute la deacutetermination des rapports de cote (Exp (B)) et des coefficients (A)

correspondants agrave chaque niveau de deacuteveloppement permettra aussi de se prononcer sur les

reacutesultats obtenus concernant lrsquoAlgeacuterie Cette deacutemarche ne tente pas une veacuterification de

lrsquohypothegravese selon laquelle les caracteacuteristiques et lrsquousage que font les individus de leur capital

social deacutependent du niveau de deacuteveloppement du pays auquel ils appartiennent Mais la

comparaison que nous envisageons sert agrave voir si les reacutesultats obtenu pour lrsquoAlgeacuterie

715 KLYVER K et al Influence of social network structure on entrepreneurship Participation- A study of 20 national cultures International Entrepreneurship Management Journal Ndeg4 2008 pp 331-347 p 716 la participation ou non eacutetait calculeacute par une varaible nominal qui reccedilois la sonnes des personnes qui sont en situation de

lrsquoentrepreneuriat potentiel drsquointention et drsquoeacutemergence ils nrsquointroduisent pas donc la phase de survie

301

correspondent au reacutesultat des pays se trouvant dans le mecircme stade de deacuteveloppement cest-agrave-

dire en transition vers une eacuteconomie fondeacutee sur lrsquoefficience717 Nous pensons qursquoavec cette

deacutemarche la discussion de la premiegravere hypothegravese gagnera davantage de clarteacute

15 Les donneacutees utiliseacutees pour comparer le rocircle du capital social selon les niveaux de

deacuteveloppement

Comme le montre le scheacutema suivant la premiegravere eacutetape consiste agrave regrouper les observations des

trois anneacutees consideacutereacutees en une seule base de donneacutees718 Dans la deuxiegraveme eacutetape nous avions

constitueacute un eacutechantillon final reacutesultant de la suppression des valeurs manquantes Cet eacutechantillon

se compose de 229554 individu appartenant agrave 76 pays Dans la troisiegraveme eacutetape nous avions

scindeacute cet eacutechantillon en cinq sous eacutechantillons se reacutefeacuterant respectivement aux cinq phases de

deacuteveloppement Le premier sous eacutechantillon regroupe les individus appartenant au pays se

trouvant dans la premiegravere phase de deacuteveloppement cest-agrave-dire dans une phase ougrave la

performance repose sur un facteur Le deuxiegraveme sous-groupe comporte les observations faites

dans les pays ayant deacutepasseacute ce premier stade et qui sont en phase de transition vers le niveau

intermeacutediaire dont lrsquoefficience des facteurs de production est la caracteacuteristique principales Les

autres sous-groupes sont constitueacutes selon la mecircme description La proceacutedure statistique utiliseacutee

pour lrsquoidentification de lrsquoeffectif (nombre de personnes interrogeacutees) de chaque sous groupe eacutetait

de faire une seacutelection conditionnelle des observations selon les modaliteacutes de la variable

CAT_GCR1719 (cateacutegorielle) Celle-ci est une variable cateacutegorielle dont les modaliteacutes classent

les pays selon cinq niveaux de deacuteveloppement Le tableau suivant nous donne les effectifs et le

nombre de pays dans chaque cateacutegorie tel que calcul par cette variable

Tableau 97 Description de la variable identifiant les cateacutegories de pays selon le niveau de

deacuteveloppement

modaliteacutes Phases de deacuteveloppement Nombre de Pays Effectif

CAT_GCR1

1 Stage 1 factor driven 9 11011

2 Transition vers efficience 7 5228

3 Efficience 18 46772

4 Transition vers innovation 18 66461

5 Innovation 30 100130

Source manuel GEM 2010

Au final nous obtenons cinq bases de donneacutees deacuteriveacutees dont les appellations sont donneacutees dans

le scheacutema Une fois que ces bases sont construites la derniegravere eacutetape consistait en la creacuteation pour

chaque sous groupe le mecircme type de variables qui ont eacuteteacute utiliseacute dans les reacutegressions logistiques

717 Crsquoest la phase indiqueacutee dans les rapports reacutecents de GEM (2013) et qui a eacuteteacute deacutetermineacute selon les rapports du Global compeacutetitive report de la mecircme anneacutee 718 La proceacutedure de la version 180 de SPSS est la fusion des fichiers par un ajout des observations 719 CAT Category GCR Global Competitive Report

302

preacuteceacutedentes Le scheacutema suivant reacutesume les diffeacuterentes eacutetapes de la creacuteation des eacutechantillons et la

preacuteparation des variables pour lrsquoanalyse du rocircle du capital social dans lrsquoentrepreneuriat selon les

niveaux de deacuteveloppement des pays

Figure 51 Processus de constitution des donneacutees

(III)

Etapes (I) (II)

Source auteur

16 Capital social participation dans lrsquoentrepreneuriat selon le stade de deacuteveloppement

Le tableau suivant organise les reacutesultats des reacutegressions logistiques reacutealiseacutees pour lez

cinq groupes de pays Lorsqursquoon observe les deux premiegraveres lignes on peut constater que la

relations drsquoassociation entre le capital social et la participation dans lrsquoentrepreneuriat est

significative et positive quelque soit le niveau de deacuteveloppement du pays ougrave les personnes ont

eacuteteacute interrogeacutees En plus du constat qui eacute eacuteteacute fait pour lrsquoeacutechantillon mondial cette relation reste

donc valide lorsqursquoon lrsquoexamine par niveau de deacuteveloppement des pays Lrsquoavant derniegravere ligne

qui calcule les R2 Nagelkerke montre que les variables introduites dans les diffeacuterents modegraveles

expliquent une part non neacutegligeable de la variance de la variable deacutependante La valeur

maximale de 37 6 a eacuteteacute enregistreacutee dans lrsquoeacutechantillon regroupant les pays les plus avanceacutes La

valeur la lus basse de 171 dans les pays qui quittent la premiegravere eacutetape de deacuteveloppement et qui

sont en transition vers le troisiegraveme niveau (efficience) Le R2 de Nagelkerke dans ce dernier

eacutechantillon correspond agrave sa valeur calculeacute pour lrsquoAlgeacuterie (148) qui est un pays faisant partie

de cette cateacutegorie Ce qui conforte davantage nos reacutesultats preacuteceacutedents

Suppression des valeurs

Manquantes

APS 2011

APS 2012

APS 2013

Echantillon regroupeacute

2011-2013

N=605586

Facteur (11011

Transition vers efficience(5228)

Efficience (46772)

Transition vers innovation(66461)

Innovation (100130

Echantillon final

2011-2013 N=229554

303

Tableau98 Capital social et participation entrepreneurial comparaison selon les niveaux de deacuteveloppement des pays

Facteur Transition efficience Efficience Transition vers

innovation Innovation

A Sig Exp (B) A Sig Exp (B) A Sig Exp (B) A Sig Exp (B) A Sig Exp (B)

knowent 0805 0000 2237 0463 0000 1589 0701 0000 2016 0689 0000 1991 0854 0000 2350

busang 1481 0000 4399 0937 0000 2554 1227 0000 3410 0914 0000 2493 0732 0000 2079

AGREG2 -0170 0007 0844 -0037 0671 0963 -0176 0000 0838 -0011 0704 0989 -0237 0000 0789

AGREG3 -0249 0000 0779 -0299 0001 0742 -0298 0000 0742 -0233 0000 0792 -0350 0000 0704

AGREG4 -0472 0000 0624 -0366 0000 0693 -0491 0000 0612 -0430 0000 0651 -0453 0000 0636

AGREG5 -0811 0000 0444 -0972 0000 0378 -0792 0000 0453 -0858 0000 0424 -0880 0000 0415

gender -0011 0812 0989 0200 0001 1222 0014 0536 1014 0358 0000 1430 0375 0000 1454

EDUREG2 0252 0000 1286 0036 0718 1037 -0279 0000 0757 0105 0008 1111 0212 0000 1236

EDUREG3 0241 0001 1273 -0199 0029 0819 -0243 0000 0784 0084 0014 1088 0500 0000 1648

EDUREG4 0449 0000 1567 -0167 0111 0846 -0141 0001 0868 0153 0000 1165 0607 0000 1834

self 1197 0000 3311 1150 0000 3158 2273 0000 9705 2120 0000 8335 3471 0000 32163

retstuhm -0433 0000 0649 -0387 0000 0679 -0841 0000 0431 -0262 0000 0770 -0332 0000 0718

notwo 0029 0779 1029 -0193 0043 0824 -0110 0001 0896 0440 0000 1553 0536 0000 1709

INCOM2 0358 0000 1431 -0154 0059 0858 0103 0000 1108 0087 0000 1091 -0036 0138 0965

INCOM3 0264 0000 1302 0199 0016 1220 0082 0004 1085 0306 0000 1358 -0035 0162 0966

an2012 -2048 0000 0129 -0173 0019 0841 0500 0000 1648 -0295 0000 0745 0022 0355 1022

an2013 -1019 0064 0361 0238 0009 1268 0298 0000 1347 -0069 0002 0934 0071 0001 1074

Constante 1298 0019 3662 -0442 0001 0642 -0506 0000 0603 -1240 0000 0289 -2326 0000 0098

correct 726 66584 71806 73469 84238

Khi- deux

Modegravele 2449744 713388 13986551 16288022 28890667

R2de

Nagelkerke 0277 0171 0345 0295 0375

N 11011 5228 46722 66461 100130

Source auteur selon les diffeacuterentes bases de donneacutees APS de 2011 agrave2013

304

Si la reacutegression logistique a montreacute une relation significative entre le capital social et la

participation entrepreneuriale les valeurs des coefficients(A) et des rapports de cote (ligne 1 et

2) dans chaque eacutechantillon montre que cette relation change en termes drsquointensiteacute lorsqursquoon fait

une comparaison simultaneacutee entre les niveaux de deacuteveloppement

17 Le capital social est important mais selon des proportions diffeacuterentes

Le graphique ci-dessous preacutesente les valeurs des rapports de cote pour les deux variables

KNOWENT et BUSANG en fonction du niveau de deacuteveloppement Pour la connaissance drsquoun

entrepreneur la valeur la plus importante est enregistreacutee dans les pays les plus deacuteveloppeacutes On

peut remarquer aussi qursquoelle croit lorsqursquoon passe drsquoun niveau infeacuterieur agrave un niveau supeacuterieur de

deacuteveloppement Par contre les rapports de chance de la variable BUSANG diminuent avec

lrsquoameacutelioration des performances du pays Le rapport de cote dans la premiegravere cateacutegorie de pays

repreacutesente 4 fois celui des entrepreneurs dans les pays deacuteveloppeacutes Cela peut srsquoexpliquer par le

fait que le deacuteveloppement saccompagne par une ameacutelioration des conditions de financement des

entreprises ougrave le recours au financement informel devient moins important En drsquoautre terme

Tant que laccegraves au financement ne sameacuteliore pas pour les personnes qui srsquoengagent dans

lentrepreneuriat ou qui sont en voie de le faire le recours au reacuteseau informel pour lrsquoobtention

des ressources financiegravere constitue une forme drsquoencastrement dans une structure locale de

relation720 Ce qui par conseacutequence accroit les probabiliteacutes qursquoils deviennent eux mecircme des

entrepreneurs

Graphique 30 Les rapports de cotes des variables KNOWENT ET BUSANG selon les

phases de deacuteveloppement

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique dans le tableau

720 8 ARTCLE gem

1589

2554

-

1000

2000

3000

4000

5000

factor transitionefficience

efficience transition versinnovation

inno

knowent busang

305

Compareacute avec les reacutesultats de lrsquoAlgeacuterie Oddo ratio =15 KNOWENT et Oddo ratios = 223

BUSANG on pourrait remarquer que ces facteurs de chance correspondants agrave ceux obtenu dans

les pays en voie de transition vers lrsquoefficience cela conforte donc les reacutesultats

Dans une eacutetude qui a porteacute sur les pays participants dans lrsquoenquecircte GEM de 2009 ACS

ZJ et SZERB Lont aussi montreacute que lrsquoimportance relative de la connaissance drsquoun entrepreneur

pour la participation dans le processus entrepreneurial (TEA) croit avec le deacuteveloppement du

pays721 En adoptant une analyse par les clusters qui est une meacutethode permettant drsquoidentifier

les pays qui preacutesentent des proprieacuteteacutes communes en matiegravere de niveau drsquoentrepreneuriat

drsquoattitudes des entrepreneurs et des types drsquoenvironnement institutionnel722 Lrsquoexamen des

donneacutees de 54 pays permet de deacutegager trois clusters Les pays dont la compeacutetitiviteacute est fondeacutee

sur un facteur sur lrsquoefficience et les pays les plus deacuteveloppeacutees dont la performance est tireacutee par

le niveau drsquoinnovation Le graphique suivant sous forme de radar met relief la diffeacuterence du

niveau de reacuteseau social des entrepreneurs entre ces trois cateacutegories de pays

Graphique 31 Indicateurs de compeacutetitiviteacutes selon le stade de deacuteveloppement des pays

Source ACS ZJ SZERB L The global entrepreneurship and development index (GEDI) Opening Up

InnovationStrategy Organization and Technology p 19

721 ACS ZJ SZERB L The global entrepreneurship and development index (GEDI) Opening Up InnovationStrategy Organization and Technology Summer Conference 2010 Imperial College London Business School June 16 - 18 2010 pp1-39p19 722 Cet environnement inclus les variable lieacutees aux climat des affaires ( doing business) niveau de deacuteveloppement humain (HDI)

accegraves aux nouvelles technologies

306

18 Capital social dans les diffeacuterentes phases du processus entrepreneurial

Cette eacutetape de la recherche examine le rocircle du capital social agrave lrsquointeacuterieur du processus

entrepreneurial Il sagit de voir si la preacutesence drsquoautre entrepreneur dans le reacuteseau social

individuel et la participation dans le financement drsquoautre entreprise varie en termes drsquoinfluence

dans les quatre eacutetapes de lrsquoentrepreneuriat Cette variation sera identifieacutee agrave travers deux

principaux indicateurs que la reacutegression logistique nous permettra de dobtenir les rapports de

cotes (Exp (B) et le coefficient A Ces indicateurs seront marqueacutes en gras lorsqursquo ils

preacutesentations une signification statistique Pour reacutealiser cette reacutegression nous avions proceacutedeacute agrave la

au deacuteroulement de quatre modegravele qui introduisent successivement les variable deacutependante

POTENT INTENT EMERGE et SURVI

307

Tableau 99 Reacutegression logistique variable deacutependante le processus entrepreneurial

Les variables deacutependantes POTENT INTENT EMERGE SURVIE

A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B)

Capital social

KNOWENT 032 000 138 085 000 234 105 000 286 037 002 145

BUSANG 084 000 231 024 024 127 051 000 167 075 000 211

Variables socio deacutemographiques

AGREG2 - 006 057 095 051 002 166 068 000 198 056 003 176

AGREG3 - 040 000 067 - 019 046 083 082 000 226 126 000 353

AGREG4 - 051 000 060 - 037 021 069 028 029 132 136 000 388

AGREG5 - 123 000 029 - 095 003 039 - 074 006 048 019 059 121

Genre 015 003 116 035 004 142 057 000 177 051 000 166

EDUCREG2 - 003 077 097 - 012 061 089 - 004 084 096 017 046 118

EDUCREG3 - 005 062 095 - 026 028 077 - 018 039 083 - 015 049 086

EDUCREG4 - 006 059 094 - 030 027 074 - 009 070 092 - 023 035 080

self - 020 008 082 - 049 009 061 - 016 061 085 - 051 023 060

retstuhm - 024 000 079 011 051 112 128 000 360 154 000 468

notwo - 017 011 084 - 090 001 041 - 114 001 032 - 195 000 014

INCREG2 - 001 093 099 014 048 115 - 040 004 067 023 027 126

INCREG3 007 042 107 - 013 052 088 056 000 174 121 000 336

anneacutee de lenquecircte

2011 060 000 182 - 052 001 059 - 068 000 051 - 116 000 031

2012 - 014 019 087 - 206 000 013 001 096 101 - 053 001 059

2013 040 000 150 - 071 000 049 - 070 001 050 011 062 112

Constante - 071 000 049 - 278 000 006 - 471 000 001 - 508 000 001

Pourcentage correct 67127 957 93878 942

Khi-Chi-deux Modegravele 333361 196987 349818 431722

R-deux de Nagelkerke 0097 0142 0200 0253

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique

308

Le tableau permet de remarquer que le capital social individuel est un facteur de

chance important pour participer dans le processus entrepreneurial Dans les quatre modegraveles les

variables du capital social sont significativement correacuteleacutees agrave la participation dans le processus

entrepreneurial exception fait dans lrsquoeacutetape de lrsquointention ougrave la variable BUSANG preacutesente un

seuil drsquoerreur important (024gt005)

Pour la variable KNOWENT les rapports de cotes varie entre 138 et 286 Pour la

variable BUSANG varie entre 127 et 231Par ailleurs le signe du coefficient A est positif durant

toute les eacutetapes entrepreneuriales ce qui implique que la possession de ces deux caracteacuteristiques

chez lrsquoindividu ont un impact positif pour leur participation dans la creacuteation et le deacuteveloppement

de lsquoentreprise Cependant il faudrait remarquer qursquoil y a des diffeacuterences en termes de niveau

drsquoimportance de ces deux variables Le graphique ci-dessous preacutesente les valeurs des coefficients

A et des rapports de cotes des deux variables du capital social en fonction des eacutetapes du

processus entrepreneurial

Graphique 32 Les rapports de cote des variables du capital social selon les eacutetapes du

processus entrepreneurial

On pourrait remarquer que le graphe de la variable KNOWENT prend la forme drsquoun

grand U inverseacute et celui de la variable BUSANG la forme drsquoun grand U Cela implique deacutejagrave

que lrsquoimpact du capital social nrsquoest pas le mecircme agrave lrsquointeacuterieur du processus entrepreneurial En

effet les deux phases ougrave la connaissance drsquoun entrepreneur est plus deacuteterminante sont le moment

de la deacutecision de lrsquoengagement est prise et lorsqursquoelle est accompagneacutee drsquoaction concregravetes pour

la creacuteation de lrsquoentreprise cette eacutetape nous lrsquoavions deacutesigneacute comme une eacutetape drsquointention La

deuxiegraveme eacutetape correspond agrave trois premiegraveres anneacutees de lrsquoentreprise Crsquoest une eacutetape ou

lrsquoentrepreneur a reacuteussi la creacuteation de lrsquoentreprise et commence agrave obtenir un revenu reacutesultat de

138

234

286

145

231

127167

211

0

05

1

15

2

25

3

35

POTENT INTENT EMERGE SURVIE

Exp (B) knowent Exp (B) BUSANG

309

lrsquoexploitation du capital investi Dans ces deux phases les rapports de cote sont respectivement

de 234 et 286 Par contre le comportement de la variable BUSANG semble ecirctre lrsquoinverse de

ce qui eacutetait constateacute pour la variable KNOWENT En effet les rapports sont plus eacuteleveacute dans

lrsquoeacutetape ou les individus projettent dans le future la creacuteation drsquoune entreprise (POTENT) et dans

la phase ils deviennent des proprieacutetaires drsquoentreprise ayant deacutepasseacute les trois anneacutees drsquoactiviteacute

(SURVI)

Il est fort possible au moins pour la phase de survie de consideacuterer que crsquoest les revenus

qui se deacutegagent de lrsquoexploitation de lrsquoentreprise qui permettent de constituer une eacutepargne

suffisante pour lrsquoutiliser dans le financement drsquoautres entreprises Lorsqursquoon observe les reacutesultats

de la reacutegression pour la variable INCOM3 dans le processus entrepreneurial on pourrait

remarquer que la tranche de revenu supeacuterieur (INCOM 3) constitue une variable important pour

ecirctre preacutesent dans la Phase drsquoeacutemergence et de survie Les rapports de cote sont respectivement de

174 et 336 Ce qui implique que ceux dont le revenu annuel deacutepasse les 400000DZ ont par

rapport au revenu faible 17 fois de chance de voire leur entreprise eacutemergeacute et 336 fois de

chance drsquoecirctre preacutesent dans la phase de deacuteveloppement et de survie de lrsquoentreprise Ce reacutesultat

eacutetait un eut preacutevisible Dans la section consacreacute la description des variables socioeacuteconomiques

le croisement entre la variable de revenu et les variable du processus entrepreneurial a reacuteveacuteleacute

que la moyenne la plus eacuteleveacutee eacutetait observeacute dans la phase de survie ( ch section p)Le tableau

suivant preacutesente les effectifs des individus se trouvant dans la tranche supeacuterieur des revenues

dans les quatre anneacutees drsquoenquecircte

Tableau100 Les niveaux de revenu de 2009 agrave 2013 selon les donneacutees de GEM

2009 2011 2012 2013

INCOM1 3150 1990 4390 2200

INCOM2 3370 2880 2930 3910

INCOM3 3470 5130 2680 3890

total 10000 10000 10000 10000

Source auteur selon les donneacutees APS de 2009 agrave 2013

2 Effet des caracteacuteristiques socioeacuteconomiques

Les reacutegressions logistiques que nous avions effectueacutees font apparaitre des reacutesultats inteacuteressants

sur les caracteacuteristiques des entrepreneurs compareacutes aux non entrepreneurs Nous preacutesenterons

drsquoune maniegravere succincte ceux qui paraissent les plus significatifs

310

21 Lrsquoacircge dans le processus entrepreneurial

Le deuxiegraveme constat qui meacuterite drsquoecirctre souleveacute est lrsquoeffet de lrsquoacircge sur le comportement

entrepreneurial des individus La lecture des reacutesulta concernant les diffeacuterentes cateacutegories drsquoacircges

fait remarquer que le rocircle de lrsquoacircge srsquoinverse durant le processus entrepreneurial

a Entrepreneuriat potentiel

Lorsqursquoon observe les reacutesultats de la premiegravere phase dite drsquoentrepreneuriat latent

(POTENT) on constate que crsquoest une phase des tregraves jeunes personnes723 Les coefficients de

reacutegression sont neacutegatifs pout toutes les cateacutegories sauf celles de lrsquoacircge 25-34 ans qui ne preacutesente

pas une signification statistique Le mecircme constat est fait par KLYVER K et al 724 dans

lrsquoexplication des profils individuels dans le processus entrepreneurial lrsquoeacutetude des

caracteacuteristiques de lrsquoacircge de 218 974 personnes interrogeacutees entre 2000 et 2004 (dans 35 pays)

fait apparaitre que dans la phase drsquoentrepreneuriat latent que ces auteur appel la phase de

deacutecouverte des opportuniteacutes eacuteconomiques fait apparaitre que la cateacutegorie des 30-49 ans (Mid

age) tout comme des plus de 50ans ( Old) ont par rapport aux plus jeunes moins de chance

drsquoecirctre preacutesents dans cette phase Le tableau suivant preacutesente une partie des reacutesultats de cette

recherche

Tableau 101 Reacutesultat reacutegression logistique variable deacutependante entrepreneur potentiel

Model 1

Discovery stage

B Sig Exp(B)

Know an entrepreneur Entrepreneurial

networking (network)

077 215

Gender -022 080

Age (reference is young)

Mid (30-49 years old) -055 058

Old (50- years old) -154 022

Source KLYVER K et al Who will be an entrepreneur how cultural mechanisms and social network structure together influence entrepreneurial participation p14

723 Cette phase est deacutecrite par ARENIUSP MINNITI M comme laquo A Young Manrsquos Game raquo pour deacutesigner la forte preacutesence des tregraves jeunes individus in ARENIUSP MINNITI M op ct 234 724 KLYVER K et al Who will be an entrepreneur how cultural mechanisms and social network structure together influence entrepreneurial participation Frontiers of Entrepreneurship Research Vol 27 Issue 7 2007 pp1-15

311

Lrsquoeffet particulier de lrsquoacircge dans cette phase est aussi constateacute par BRIXIU et al725 Dans

lrsquoexamen des changements de profils personnels dans le processus entrepreneurial ces auteurs

montraient eacutegalement pour un eacutechantillon interrogeacutes en Allemagne lrsquoeffet neacutegatif des

cateacutegories des plus de 35 sur la preacutesence dans lrsquoeacutetape initiale de lrsquoentrepreneuriat Le tableau

suivant restitue la partie du tableau global qui comporte les reacutesultats drsquoune reacutegression probit

multinomiale dont la variable deacutependante est POTENT726

Tableau102 Age et preacutesence dans lrsquoentrepreneuriat potentiel Allemagne 2002-2006

Source BRIXY U et al et al The Selectiveness of the Entrepreneurial Processp118

b Entrepreneuriat reacuteel

Lorsqursquoon observe les reacutesultats de la phase INTENT qui est une phase qui marque le

passage drsquoune projection vers une phase de deacutecision et drsquoengagement les reacutesultats changent Le

coefficient de la cateacutegorie 25-34 devient significatif et preacutesente un signe positif (+051) positif

Contrairement aux autres cateacutegories qui perdent dans cette phase leur signification Cela montre

que cette cateacutegorie par rapport agrave lrsquoacircgeacute de reacutefeacuterence (18-24 ans) a le plus de chance drsquoecirctres

preacutesente dans cette phase Ces reacutesultats corroborent avec la majoriteacute des eacutetudes empiriques 727

Lrsquoeffet inverse est constateacute dans la derniegravere phase ou on remarque tregraves bien le signe

positif des coefficients de reacutegression et leur valeur croissante Cela indique que par rapport au

plus jeunes les chances drsquoecirctres preacutesent dans cette phase augmente avec lrsquoacircge Par exemple ceux

qui sont acircgeacutes entre 45 et 54 ans ont 388 fois de chance drsquoecirctre des proprieacutetaires drsquoentreprise de

plus de 3 anneacutees drsquoexistence

Entre ces deux extreacutemiteacutes du processus entrepreneurial il semble que crsquoest la cateacutegorie 25-

44 qui participent le plus dans les phases de deacutemarrage de lrsquoentreprise Que ca soit dans la phase

de dengagement ou de lrsquoeacutemergence les variables AGREG2 et AGREG3 sont significativement

correacuteleacutees agrave ces deux phases et leur signe est positif Dans la phase deacutemergence ceux qui sont

725 Opctp118 726 727 Reynolds P D (1997) ldquoWho Starts New Firms Preliminary Explorations of Firms-in-Gestationrdquo Small Business

EconomicsVol 9 Ndeg5pp 449ndash462 Bosma N and J Levie Global Entrepreneurship monitor 2009 executive report

312

acircgeacutes entre 25 et 34 ans et entre 35 et 44 ans ont respectivement 4198 et 226 fois de chance de se

trouver dans une entre prise en plein eacutemergence

Ces reacutesultat permettent en fait de consideacuterer lrsquoacircgeacute comme un facteur de seacutelection dans le

processus entrepreneurial ils sont tregraves jeune agrave commencer agrave penser agrave une carriegravere drsquoentrepreneur

mais ils doivent attendre pour srsquoengager reacuteellement dans cette activiteacutes

22 Le genre dans le processus entrepreneurial

Dans toutes les eacutetapes eacutetudieacutees le genre est significativement lieacute agrave la preacutesence dans

lentrepreneuriat Le signe positif des coefficients de reacutegression indique que les hommes ont plus

de chance par rapport aux femmes aussi bien dans lrsquoengagement ou dans la gestion drsquoentreprise

eacutetablies depuis plus de 3 anneacutees Mais les variations positives de ces coefficients montrent qursquoil

existe une sorte de seacutelection dans le processus entrepreneurial Dans la phase drsquoentrepreneuriat

potentiel ce coefficient est de 015 (Sig lt0005) mais agrave mesure que lrsquoengagement devient reacuteel ce

coefficient augment jusqursquoagrave 057 dans la phase drsquoeacutemergence Cela montre que les chances drsquoecirctre

preacutesent dans une activiteacute opeacuterationnelle diminuent pour les femmes Par exemple dans la phase

drsquoeacutemergence les hommes ont 177 fois de chance drsquoecirctre proprieacutetaire drsquoune jeune entreprise par

rapport aux femmes

23 Niveau drsquoeacuteducation

Par ailleurs ce qui nous eacutetonne le plus dans ces reacutesultats est lrsquoabsence de relation significative

entre la preacutesence dans le processus entrepreneurial et le niveau de qualification du capital

humain dans les quatre modegraveles preacuteposeacutes les niveaux signification du paramegravetre de Wald pour

trois niveaux drsquoeacuteducation sont supeacuterieur agrave 005 Lorsqursquoon parcourt quelque travaux publieacutes

qui analyse le rocircle du capital humain dans lrsquoentrepreneuriat et qui utilisent le mecircme mateacuteriel

empirique on pourrait constater que nos reacutesultats ne sont pas propres agrave notre eacutechantillon mais

aussi que les conclusions ne permettent pas de deacutegager une unanimiteacute sur le rocircle de cette

variable 728

Des eacutetudes utilisant cette fois des donneacutees internationales montrent aussi que le niveau de

lrsquoeacuteducation nrsquoa pas un effet favorable pour la participation dans le processus entrepreneurial

Par exemple dans une reacutegression logistique appliqueacutee agrave un eacutechantillon de 3102 individu en

Belgique et 2005 en Finlande (interrogeacutees en 2002dans le cadre du projet GEM) DE CLERCQ

728 FERFERA MY BELARBI Y Lrsquoimpact des caracteacuteristiques entrepreneuriales sur le deacuteveloppement des entreprises en Algeacuterie Etude de cas Colloque International laquo Creacuteation drsquoentreprises et territoires raquo Tamanrasset 3 et 4 Deacutecembre

2006pp1-14p

313

D et ARENIUSP 729 avaient mis en relief lrsquoabsence drsquoeffet des niveaux secondaire

universitaires- par rapport au niveau moye e primaire avec la participation entrepreneuriale dont

ils prennent lrsquoindicateur TEA comme variable deacutependante Dans cette eacutetude les auteurs en

examinant le rocircle de la variable suskill conclu agrave lrsquoimportance des connaissance et des

compeacutetences en matiegravere de gestion qursquoil appellent un capital humain speacutecifique

Tableau 103 Rocircle de lrsquoeacuteducation dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale

Source DE CLERCQ D et ARENIUSP The Role of Knowledge in Business Start-up Activity p 347

Dans une autre eacutetude qui compare le comportement de la variable du niveau drsquoeacuteducation

dans la participation entrepreneuriale en Italie compareacute avec un eacutechantillon de 10 pays

europeacuteens faite par A MICOZZI730 montre dans une reacutegression logistique que le niveau

drsquoeacuteducation poste secondaire et universitaire preacutesentait une influence positive et significative sur

le niveau de lrsquoentrepreneuriat dans ces deux eacutechantillon mais lrsquointroduction de la variable

KNOWENT dans lrsquoeacutequation de la reacutegression fait perdre agrave toutes les cateacutegorie drsquoeacuteducation

leur signification dans lrsquoeacutechantillon Italie et laissent dans lrsquoeacutechantillon des pays europeacuteens que

le niveau universitaire comme le seul palier qui reste lieacute ( (mais faiblement ) significativement agrave

lrsquoentrepreneuriat Pour compleacuteter lrsquoanalyse cet auteur modifie la variable deacutependante en gardant

que les entrepreneurs qui sont actifs dans des entreprises dans le secteur de la technologie731

Les reacutesultats de la reacutegression pour lrsquoeacutechantillon des pays europeacuteens tout comme celui de lrsquoItalie

Indiquent que le niveau poste secondaire et le niveau universitaires (respectivement educ3 et

educ 4 dans le tableau) restent des facteurs de preacutediction de ce type drsquoentreprise en deacutepit de

lrsquointroduction de la variable KNOWENT qui avait auparavant alteacuterer leur signification732 Cela

729 DE CLERCQ D et ARENIUSP The Role of Knowledge in Business Start-up Activity International Small Business Journal Vol 24Ndeg 42006pp 339-358p 347 730 A MICOZZI Economia Marche Journal Of Applied Economics Vol XXXII No 1 June 2013pp79-95p 88 et 86 731 Dans le questionnaire GEM il existe une question poseacutee aux personnes en phase drsquointention et drsquoeacutemergence qui permet de speacutecifier la nouveauteacute de la technologie utiliseacutee Were the technologies or procedures available more than a year ago Les reacuteponses peuvent ecirctre 1very latest technology ( moin drsquoune anneacutee) 2new technology ( 1-5ans) 3no new technology (plus de 5 ans) 732 A MICOZZI opct p 89

314

montre que ce nrsquoest pas tout lrsquoentrepreneuriat qui requiert un niveau eacuteleveacute de capital humain

geacuteneacuteral mais comme le montre cette eacutetude crsquoest la nature de la technologie et les besoin en

connaissance qui exige rendent le niveau eacuteducation important agrave lrsquoeacutechelle individuelle La

derniegravere reacutegression est donneacutee dans le tableau suivant

Tableau 104 Facteur affectant la participation dans lrsquoentrepreneuriat de haute

technologie dans 10 pays europeacuteens

Source A MICOZZI Economia Marche Journal Of Applied Economicsp89

Ces reacutesultats nous paraissent importants car pouvant expliquer le rocircle de compensation que

peut jouer le reacuteseau social notamment en matiegravere de deacuteveloppement des compeacutetences

speacutecifiques qui ne sont pas le fait de lrsquoeacuteducation formelle Outre que la nouveauteacute de la

technologie les aspirations des entrepreneurs en terme de croissance et de deacuteveloppement

semblent aussi deacuteterminer le statut de lrsquoeacuteducation dans le processus entrepreneurial notamment

lorsque lrsquoentreprise deacutepassent le stade de lrsquoeacutemergence Crsquoest ce qui ressort de lrsquoanalyse des

entrepreneurs de 15 pays du MENA effectueacutee par SADEQ T SETTI Z733 ces auteurs dans

une reacutegression lineacuteaire dont la variable deacutependante eacutetait le taux drsquoaspiration agrave la croissance des

entrepreneurs mesureacute par le nombre drsquoemploi projet dans les 5 anneacutees agrave venir734 Lrsquoaspiration agrave

la croissance augmente avec lrsquoaugmentation le nombre des anneacutees de scolariteacute des individus

Dans la reacutegression touts les niveaux drsquoeacuteducation compareacutes au niveau universitaire (graduation)

sont neacutegativement correacuteleacutes agrave la variable deacutependante Le mecircme constat est fait par ESTRIN S

733 SADEQ T SETTI Z Effects of entrepreneurs networking with national values on job growth expectations A two-level analysis for the MENA Int J Business and Globalisation Vol 11 Ndeg 4 2013 pp443-459p 454 734 Mesureacute agrave travers la question Q5SP8 How many people do you expect to be working on the new activity five years after its introduction Les reacuteponses permettent de calculer pour les personne en eacutemergence et en intention ( TEA) et en survie le taux

de croissance espeacutereacute des entrepreneurs qui varie selon les cateacutegorie suivantes 1 no job2 1-536-194 + 20 job

315

et al735 dans une tentative drsquoestimation du rocircle drsquoinstitutions dans lrsquoaspiration de croissance des

entrepreneurs dans 45 pays Trouvent qursquoagrave lrsquoeacutechelle individuelle le niveau drsquoeacuteducation compte

pour la perception du deacuteveloppement des entreprises mais agrave lrsquoeacutechelle national lorsque des

variables comme le niveau de corruption la protection de la proprieacuteteacute intellectuelle la qualiteacute

du fonctionnement de lrsquoexeacutecutif (gouvernement) sont introduite la variable de lrsquoeacuteducation perd

de sont importance pour le processus de deacuteveloppement des entrepreneurs on voit tregraves dans ce

tableau que le niveau poste secondaire est positivement lieacutee agrave lrsquoaspiration de croissance

laquo individual level raquo puisque le coefficient est accompagneacute drsquoune asteacuterisque mais sur laquo country

level le niveau de signification est supeacuterieur agrave 005

Tableau105 Caracteacuteristiques individuelles et leur rocircle dans lrsquoaspiration de croissance

chez les entrepreneurs 2001-2006

Source ESTRIN S et al p575

Bien entendu il faudrait compleacuteter lrsquoanalyse par lrsquoobservation du type drsquoactiviteacute creacuteeacutee ou

envisageacutee par les entrepreneurs car la nature du produit ou du service lrsquointensiteacute de la

concurrence et le niveau de la technologie utiliseacutee deacuteterminent toute chose eacutegale par ailleurs le

niveau de connaissance de lrsquoentrepreneur

24 Statut professionnel

Compareacute avec les salarieacutes (agrave plein ou agrave temps partiel) crsquoest la cateacutegorie des retraiteacutes des

eacutetudiants et travailleurs agrave domiciles qui preacutesente une relation significative avec les variables du

processus entrepreneurial Lrsquoobservation des reacutesultats de la variable retstuhm fait remarquer

735 ESTRIN S et al Which institutions encourage entrepreneurial growth aspirations Journal of Business Venturing Ndeg 282013 pp564ndash580p 575

316

que les rapports de cotes sont eacuteleveacutes dans la phase de survie (46 Sig lt0005) La raison derriegravere

ce constat semble ecirctre lieacutee agrave lrsquoacircge lorsqursquoon deacutecline cette variable selon les cateacutegorie drsquoacircge il

ressort en effet que les plus de 35 ans repreacutesentent des part importante dans le total comme le

montre le tableau suivant ceux qui sont acircgeacutes de plus de 35ans repreacutesente plus de 51 dans leur

effectif global e plus de 65 lorsqursquoils sont des managers et des proprieacutetaires drsquoentreprise

(retstuhm)736 Cette cateacutegorie nous lrsquoavions vue preacuteceacutedemment a un impact important dans la

preacutesence dans la phase de survie

Tableau106 La variable retstuhm selon les cateacutegories drsquoacircge

18-24 25-34 35-44 45-54 55-65 Total

retstuhm Effectif 243 505 353 223 207 1531

1587 3298 2306 1457 1352 10000

retstuhm

Effectif 18 51 67 51 12 199

905 2563 3367 2563 603 10000

Source auteur selon les donneacutees APS II

25 Lrsquoeffet de lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte

Lorsqursquoon observe les coefficients de reacutegression qui preacutesentent une signification statistique on

pourrait constater que par rapport agrave 2009 lrsquoeacutevolution des entrepreneurs potentiels suit une

tendance inverse de lrsquoeacutevolution du nombre des entrepreneurs reacuteels qursquoils soient en phase

drsquoengagement drsquoeacutemergence ou de survie Dans la phase drsquoentrepreneurs potentiel les anneacutees

2011 et 2013 preacutesentent des coefficients positifs soit respectivement de 060 et 040 ce qui

implique que leur nombre augmente par rapport agrave 2009 Par contre les coefficients pour la

phase de deacutecision et drsquoengagement effectif dans le processus entrepreneurial (INTENT) les

coefficients sont neacutegatifs -052 pour 2011 -206 pour 2012 et -071 pour 2013 Le mecircme

constat peut ecirctre fait pour la phase drsquoeacutemergence exception fait pour lrsquoanneacutee 2012 La derniegravere

colonne qui concerne les personnes proprieacutetaires (ou gestionnaires) des entreprise qui ont

deacutepasseacute le stade de lrsquoeacutemergence les variables de lrsquoanneacutee2011 et 2012 ont un signe neacutegatif ce

qui implique aussi un niveau de survie qui srsquoaffaiblie par rapport agrave 2009 Comme le montre le

tableau suivant Ces reacutesultats deviennent plus clairs lorsqursquoon calcule le nombre relatif des

effectifs dans chacune des phases de lrsquoentrepreneuriat durant les quatre anneacutees consideacutereacutees

736 Cette variable ne comporte que les effectifs retraiteacutes+ eacutetudiants et travailleurs agrave domicile qui font partie de la phase de survie

Elle est obtenue par la proceacutedure SPSS calculer la variable sous la condition SURVI=1

317

Tableau 107 Nombre de personne dans les phases entrepreneuriales entre 2009 et 2013

2009 2011 2012 2013

POTENT=1 3313 4528 2851 3928

INTENT =1 1052 614 140 460

EMERGE=1 774 494 720 432

SURVI=1 794 457 460 989

Total 100 100 100 100

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

318

Section 3 Les variables perceptuelles et participation entrepreneuriale

Cette section cherche agrave identifier les relations drsquoassociation entre les variables perceptuelles et

la preacutesence dans le processus entrepreneurial Dans un premier temps cette preacutesence sera

consideacutereacutee comme la somme des individus se trouvant dans les quatre phases du processus

entrepreneurial La variable deacutependante sera PARTICP La seconde eacutetape consiste agrave examiner

lrsquoinfluence de ces variables selon que lrsquoindividus sont en phase drsquoentrepreneuriat latent en

phase drsquointention drsquoeacutemergence ou de survie

1 Les variables perceptuelles et participation dans lrsquoentrepreneuriat

Les variables opport SUSKILL et FEARFAIL sont sur le plan individuel les contreparties

empiriques de la vigilance sur lrsquoexistence des occasions drsquoaffaires la possession des

compeacutetences et de la perception du risque drsquoeacutechec Crsquoest donc des variables qui traduisent la

perception qursquoont les individus sur leur environnement sur eux mecircme et sur le projet qursquoils

entendent creacuteer Nous avions poseacute par ailleurs lrsquohypothegravese que cette perception influence la

participation dans le processus entrepreneurial Pour veacuterifier cette hypothegravese nous avions

proceacutedeacute agrave une reacutegression logistique dont PARTICP est la variable deacutependante Cette reacutegression

est faite en trois modegraveles qui introduisent respectivement les variables opport SUSKILL et

FEARFAIL comme des variables indeacutependants Pour controcircler la force de la relation et les

rapports de cotes entre les ces derniegraveres et notre variable deacutependante nous introduisons les

caracteacuteristiques socioeacuteconomiques et lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte

319

Tableau108 Le rocircle des variables perceptuelles dans la participation entrepreneuriale

Variables deacutependante PARTICP Modegravele 1 Modegravele2 Modegravele3

Les variables dans le modegravele A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B)

Variables perceptuelles

opport 0454 0000 1574

SUSKILL 1047 0000 2848

FEARFAIL -0100 0128 0905

Socio deacutemographiques

AGREG2 0113 0243 1119 0092 0351 1096 0122 0203 1130

AGREG3 -0138 0172 0871 -0105 0306 0900 -0109 0280 0897

AGREG4 -0304 0006 0737 -0273 0016 0761 -0298 0007 0743

AGREG5 -1235 0000 0291 -1151 0000 0316 -1240 0000 0289

gender 0344 0000 1411 0308 0000 1361 0342 0000 1408

EDUCREG2 0005 0958 1005 -0015 0889 0985 0037 0719 1037

EDUCREG3 -0054 0593 0948 -006 0561 0942 -0024 0807 0976

EDUCREG4 -0017 0877 0983 -0075 0514 0928 0017 0879 1017

self -0286 0010 0752 -019 0093 0827 -0257 0020 0774

retstuhm 0352 0000 1422 0358 0000 1431 0364 0000 1438

notwo -0329 0002 072 -0199 0066 082 -0343 0001 0709

INCREG2 0032 0689 1033 -0004 0960 0996 0040 0617 1041

INCREG3 0462 0000 1587 0415 0000 1515 0468 0000 1598

Anneacutee de lenquecircte

an11 0114 0312 1121 009 0437 1094 0160 0154 1174

an12 -0306 0004 0736 -0377 0001 0686 -0285 0007 0752

an13 0167 0178 1182 0213 0095 1237 0223 0072 1249

Constante -0642 0000 0526 -1019 0000 0361 -0423 0009 0655

Pourcentage global 628 661 620

Khi-Chi-deux Modegravele 41863 605226 369844

R-deux de Nagelkerke 0118 0167 0104

N 4557 4557 4557

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique sous SPSS

320

Parmi les trois variables indeacutependantes deux sont significativement correacuteleacutees agrave la participation

dans le processus entrepreneurial Opport et SUSKILL Ceux qui sont vigilants cest-agrave-dire

arrivent agrave percevoir des lrsquoexistence de opportuniteacute eacuteconomiques Leur chance est augmenteacutee

de 157 drsquoecirctre entrepreneurs par rapport aux personnes qui nrsquoont pas cette capaciteacute Drsquoun autre

coteacute croire posseacuteder une certaine compeacutetence et des qualifications en matiegravere de gestion de

novelles entreprises est un facteur favorable pour ecirctre preacutesent dans le processus entrepreneurial

La chance de ceux qui croient posseacuteder cette compeacutetence est augment de 284par rapport aux

individus qui non pas confiance en leur propres compeacutetences

Cependant la peur de lrsquoeacutechec ne semble pas avoir une influence sur le comportement

entrepreneurial des individus des individus (Sig gt005) Lrsquoabsence de relation significative

peut ecirctre expliqueacute par le fait que la variable deacutependante inclus les individus qui sont reacuteellement

actif dans le monde de l lentrepreneuriat (INTENT POTENT et SURVI) mais aussi les

personnes qursquoil projet dans le futur la creacuteation drsquoune entreprise ce dernier nrsquoayant pas encore

entreprise des actions peuvent avoir une perception du risque drsquoeacutechec diffeacuterente par rapport

aux premiers Peut ecirctre dans le traitement de la seconde hypothegravese qui examinera le capital

social dans es diffeacuterentes phase entrepreneurial la variable FEARFAIL se comportera

diffeacuteremment

Nous entamons ici lrsquoeacutetape qui consiste agrave veacuterifier si les variables perceptuelles sont associeacutees agrave la

participation dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial Cette association a eacuteteacute

examineacutee lors de la description des variables opport SUSKILL et FEARFAIL (section1 de ce

chapitre) mais cette fois-ci nous voudrions connaitre lrsquointensiteacute de cette relation lorsque les

caracteacuteristiques individuelles sont prises en compte Crsquoest pourquoi nous proceacutedons agrave une

reacutegression logistique qui se deacuteroulera en trois moments selon que la variable indeacutependante sera

la perception de lrsquoopportuniteacute (opport) la croyance en ses compeacutetences (SUSKILL) et la peur

de lrsquoeacutechec (FEARFAIL ) Dans chaque reacutegression quatre modegravele seront proposeacute dont les

variables deacutependantes sont respectivement POTENT INTENT EMERGE et SURVI Pour

chacun de ces modegraveles trois indicateurs seront exposeacutes pour rendre compte du facteur de chance

( odd ratios) les signification du WALD ( Sig) et le coefficient de reacutegression (A) Pour la clarteacute

de la repreacutesentation des reacutesultats nous preacutefeacutererons examiner individuellement les variables

perceptuelles Le tableau suivant reacutesume les variables qui seront introduite dans la reacutegression qui

concerne la perception de lrsquoopportuniteacute Le mecircme proceacutedeacute sera utiliseacute pour le reste des variables

perceptuelles

321

Tableau109 Variables perceptuelles dans la reacutegression logistique

Source auteur

2 Reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute et processus entrepreneurial

Jusqursquoau stade de lrsquoeacutemergence la perception des opportuniteacutes eacuteconomiques est un facteur de

chance important pour penser deacutecider et faire eacutemerger une entreprise Nous remarquons bien

dans la premiegravere ligne paramegravetre de Wald est significatif dans ces trois phases et les coefficients

de reacutegression sont positifs Nous avions raison donc de consideacuterer POTENT comme la variable

qui traduit empiriquement lrsquoentrepreneuriat potentiel Ceux qui sont preacutesent dans cette phase ne

sont pas certes actifs dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat mais qui peuvent le devenir par ce

qursquoils ont une perception favorable quant agrave lrsquoexistence dans lrsquoeacuteconomie des possibiliteacutes de

profits Ceux qui ont cette perception ont 40 plus de chance de projeter la creacuteation drsquoune

entreprise par rapport aux individus qui ne croient pas en lrsquoexistence drsquooccasion drsquoaffaires Ce

rapport de chance augment en valeur dans les deux phases suivantes Il srsquoeacutelegraveve agrave 74 dans la

phase qui marque une intention et un engagement reacuteel devient 89 dans la phase de

lrsquoeacutemergence Ce reacutesultat semble montreacute que lrsquoentrepreneuriat nrsquoest pas seulement une activiteacute

qui intervient au dernier ressort comme une alternative au chocircmage ou aux difficulteacutes

financiegraveres des individus ou drsquoune insatisfaction dans le monde d salariat il existe bien une

fraction des entrepreneurs qui pense et srsquoengagent dans la creacuteation drsquoentreprise pour exploiter

des possibiliteacutes eacuteconomiques de profit

21 Perception des opportuniteacutes dans la phase de survie

Le tableau indique que la variable opport perd totalement de sa signification (Sig gt005)

et ne constitue pas ainsi un facteur de chance pour ecirctre preacutesent dans la phase de survie ce

reacutesultat soulegraveve plusieurs interrogations Pourquoi par exemple la perception des opportuniteacutes

est favorable dans les phases amont du processus entrepreneurial et ne lrsquoest pas apregraves

lrsquoeacutemergence des entreprises

Reacutegression I

Modegravele 1

Variable deacutependante

POTENT

Modegravele 2

Variable

deacutependante

INENT

Modegravele 3

Variable

deacutependante

EMERGE

Modegravele 4

Variable

deacutependante

SURVI

Variable indeacutependante

opport

Variables socioeacuteconomiques

Anneacutees de lrsquoenquecircte

322

Tableau 110 La perception des opportuniteacutes eacuteconomique dans le processus entrepreneurial

POTENT INTENT EMERGE SURVIE

A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B)

Variable

indeacutependante

opport 0337 0000 1401 0558 0001 1747 0637 0000 1890 -0169 0223 0845

Variables socio

deacutemographiques

AGREG2 -0010 0919 0990 0532 0015 1702 0715 0001 2044 0614 0020 1847

AGREG3 -0387 0000 0679 -0216 0395 0806 0798 0001 2220 1292 0000 3639

AGREG4 -0474 0000 0622 -0374 0201 0688 0232 0379 1261 1379 0000 3971

AGREG5 -1198 0000 0302 -1026 0018 0358 -0842 0028 0431 0193 0573 1213

gender 0191 0006 1210 0429 0011 1536 0647 0000 1910 0552 0000 1737

EDUCREG2 -0034 0747 0967 -0058 0806 0943 -0051 0815 0950 0176 0431 1193

EDUCREG3 -0033 0747 0967 -0191 0429 0826 -0166 0435 0847 -0089 0693 0915

EDUCREG4 -0048 0676 0953 -0198 0469 0820 -0082 0717 0921 -0186 0441 0830

self -0253 0024 0776 -0561 0050 0571 -0228 0474 0796 -0493 0244 0611

retstuhm -0236 0003 0790 0107 0523 1113 1271 0000 3564 1579 0000 4848

notwo -0224 0037 0800 -0989 0004 0372 -1233 0005 0291 -2005 0001 0135

INCREG2 0010 0903 1010 0172 0380 1188 -0317 0095 0728 0304 0153 1355

INCREG3 0141 0088 1151 -0089 0660 0915 0685 0000 1984 1340 0000 3819

anneacutee de lenquecircte

an11 0576 0000 1778 -0609 0003 0544 -0794 0000 0452 -1130 0000 0323

an12 -0128 0243 0880 -2035 0000 0131 0066 0744 1068 -0483 0023 0617

an13 0362 0004 1437 -0785 0001 0456 -0780 0003 0459 0075 0745 1077

Constante -0680 0000 0507 -2606 0000 0074 -4372 0000 0013 -4822 0000 0008

Khi-Chi-deux

Modegravele 259313 181581 314650 408203

R-deux de

Nagelkerke 0076 0131 0180 0240

Pourcentage global 652 957 939 941

Source auteurs selon les reacutesultats des traitements SPSS

323

Il semble que cette phase constitue pour les entrepreneurs beaucoup plus un contexte de

survie plutocirct que de recherche et drsquousage de nouvelles opportuniteacutes notamment de croissance

Ces reacutesultats sont importants dans la mesure ougrave il reacutevegravele une faiblesse caracteacuteristique de

lrsquoentreprise en Algeacuterie qui peut expliquer les causes de lrsquoeacutechec tout comme la reacuteussite de ces

entreprises Globalement la reacuteussite de lrsquoentreprise apregraves lrsquoeacutemergence deacutepend du contexte des

ressources et des motivations de lrsquoentrepreneur737 Ces motivations jouent un rocircle important car

lorsqursquoelles sont observeacutees permettent de deacutetecter chez ces entrepreneurs le niveau de

lrsquoorientation strateacutegique qui se traduit par une vigilance aux opportuniteacutes de marcheacute des

investissements constant en technologie en innovation738 qui passe neacutecessairement par un

processus drsquoaccumulation du capital pour une reproduction eacutelargie de lrsquoentreprise739 En

lrsquoabsence de donneacutees sur la nature de ces opportuniteacutes sur les contraintes pouvant apparaitre

dans la phase de survie et finalement sur les comportements strateacutegiques des entrepreneurs les

commentaires que nous pouvons formuler demeurent des speacuteculations Mais certaine donneacutees

sur les motivations entrepreneurial sont disponibles dans les bases de GEM permettent ainsi

drsquoapporter quelques eacuteclaircissements sur ce reacutesultat

22 Motivation des entrepreneurs

En effet dans le questionnaire utiliseacute par les enquecirctes GEM il est preacutevu des questions

qui interrogent les individus sur les raisons qui les a conduites agrave srsquoengager dans la creacuteation

drsquoentreprise et devenir proprieacutetaire des ces entreprises Les individus devraient reacutepondre sur la

base drsquoun eacuteventail de possibiliteacute profiter drsquoune opportuniteacute nrsquoont pas eu le choix les deux

possibiliteacutes preacuteceacutedacircmes ou bien ils avaient un emploi mais voulant profiter drsquoune opportuniteacute

La deuxiegraveme question consistait agrave savoir si lrsquoexploitation de cette opportuniteacute est motiveacutee par la

recherche drsquoune grande indeacutependance pour accroitre le revenu personnel pour maintenir le

revenu actuel ou bien aucune de ces proposition Ces deux questions ont eacuteteacute adresseacutees aux

personnes se trouvant dans la phase drsquointention drsquoeacutemergence et de survie Le tableau suivant

indique le code les modaliteacutes des deux variables construites pour contenir les reacuteponses

donneacutees par les entrepreneurs

737 SMIDA A ET KHELIL N Repenser lrsquoeacutechec entrepreneurial des petites entreprises eacutemergentes proposition drsquoune typologie srsquoappuyant sur une approche inteacutegrative Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 23 Ndeg 2 2010 pp 65-106p 75 738 MILLER LBI MILLER D To grow or to harvest Governance strategy and performance in family and lone founder firms Journal of Strategy and Management Vol 1 No 1 2008 pp 41-56p 43 739

324

Tableau111 Variables sur les motivations des entrepreneurs

Code

variable

Personnes

interrogeacutees

Questions Modaliteacutes

sureason INTENTION

EMERGENCE Are you involved in this start-up to take

advantage of a business opportunity or

because you have no better choices for

work

- Take advantage of business

opportunity

- No better choices for work

- Combination of both of the above

- Have a job but seek better

opportunities

omreason SURVI

suoptype INTENTION

EMERGENCE Which do you feel is the most important

motive for pursuing this opportunity

- Greater independence

- Increase personal income

- Just to maintain income

- None of these

omoptype SURVI

Source auteur base de donneacutees APS GEM

23 Les motivations avant et apregraves lrsquoeacutemergence de lrsquoentreprise

Pour connaitre les motivations des entrepreneurs compte tenu de la phase dans laquelle

ils se trouvent nous retenons les pourcentages relatifs pour chaque modaliteacute lorsque les variables

INTENT EMERGE et SURVI prennent la valeur de 1 Avant et apregraves lrsquoeacutemergence il y une

diffeacuterence en termes motivations derriegraveres lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat

Nous avions raison de consideacuterer la phase qui suit lrsquoeacutemergence comme une eacutetape de

survie Le graphique montre bien que les entrepreneurs au moment de leur engagement et dans

les trois premiegraveres anneacutees sont beaucoup plus motiveacutes par la poursuite drsquoune opportuniteacute

drsquoaffaires Les pourcentages des reacuteponses sont respectivement de 4788 et 5747 mais apregraves

ces deux eacutetapes ils sont 47 qui considegraverent la poursuite des opportuniteacutes comme une

motivation entrepreneuriale Ceux qui considegraverent que lrsquoentrepreneuriat eacutetait pour eux une option

unique sont tregraves preacutesent aussi dans la phase de survie (3048) alors que dans la phase de

lrsquoeacutemergence ils sont relativement moins nombreux (2828)

Lorsqursquoon observe la quatriegraveme modaliteacute have a job but seek better opportunity les

entrepreneurs qui viennent de srsquoengager sont plus nombreux ( 943) mais une fois arriver agrave

la phase de survie ils nrsquoaccordent pas une importance au possibiliteacute de deacuteveloppement qui

peuvent existe dans le marcheacute( 48)

Le diffeacuterence remarquable entre ces phases en terme de motivation sont remarquable et

pourrait supposeacute lrsquoexistence drsquoune sorte de seacutelection dans le processus entrepreneurial Au deacutebut

les personnes qui rentrent dans le marcheacute sont attentifs aux opportuniteacutes et cherche agrave

lrsquoexploiter mais au fin du processus il ne reste dans le marcheacute que les personnes qui semblent

motiveacutees par le maintien drsquoun niveau drsquoactiviteacute satisfaisant

325

Ces reacutesultats rejoignent les commentaires faits par BOUYACOUB sur les reacutesultats de

lrsquoenquecircte de GEM de 2011 Les auteurs concluent en effet Les raisons pour entreprendre des

affaires sont multiples On observe une grande dispariteacute entre raisons citeacutees par les

entrepreneurs eacutemergents et les entrepreneurs nouveaux (reacutesultats du TEA 2011) et les raisons

mentionneacutees par les entrepreneurs des entreprises eacutetablies Si les premiers indiquent que les

raisons pour devenir entrepreneur relegravevent davantage de la recherche drsquoameacutelioration des

revenus de la recherche de plus drsquoindeacutependance et de la saisie drsquoopportuniteacutes les

entrepreneurs des entreprises eacutetablies soulignent en revanche des preacuteoccupations lieacutees agrave la

preacuteservation et le maintien du revenu dont ils disposent actuellement 740

Graphique 33 Motivation des entrepreneurs dans les phases drsquointention drsquoeacutemergence et

de survie

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Lorsqursquoils sont interrogeacutes sur les raisons derriegravere la poursuite de cette opportuniteacute les

reacuteponses montrent aussi une diffeacuterence entre les entrepreneurs en phase drsquointention et en phase

drsquoeacutemergence et ceux qui sont proprieacutetaires drsquoune entre prise de plus de 3 anneacutees Comme le

montre le graphique Ceux qui veulent accroitre leur revenu sont plus preacutesent dans les deux

premiegraveres eacutetapes (respectivement 4979 et contrairement aux entrepreneurs eacutetablis ougrave

seulement 3814 considegravere que la poursuite drsquoune opportuniteacute sera profitable pour accroitre

leur revenu nous remarquons aussi que ceux qui cherchent agrave maintenir le revenu actuel sont

relativement nombreux dans la phase de survie par rapport agrave lrsquoeacutetape drsquoeacutemergence de

lrsquoentreprise

740 Bouyacoub et al rapport GEM Algeacuterie 2011

4788

3090

825 943236

5747

2828

782 437 023

4706

3048

882

481

615

000

2000

4000

6000

8000

Take advantage of

business opportunity

No better choices for

work

Combination of both of

the above

Have a job but seek

better opportunities

Other

INTENT EMERGE SURVI

326

Graphique34 Les raisons de la poursuite des opportuniteacutes eacuteconomiques

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Ce reacutesultat corrobore avec les conclusions de BOSMA N VAN PRAAG M qui ont

longtemps travailleacute les questions de la performance des nouvelles entreprises Ces auteurs ont

examinant le rocircle du capital social humain et financier dans la croissance des entreprises

allemandes Lrsquoeacutechantillon a eacuteteacute observeacute au moment de la creacuteation de ces entreprises en 994

(3000 au total) puis en 1997 (1100 entreprise) 741 Dans le modegravele de reacutegression qui prend

comme variable deacutependante la croissance du profit de lrsquoemploi et le nombre de mois drsquoactiviteacute

des entreprises Comme variable de controcircle ces auteurs retiennent le genre mais aussi la

motivation des entrepreneurs mesureacutes au moment de la creacuteation et agrave pregraves lrsquoeacutemergence par deux

indicateurs la croissance de lrsquoemploi et le revenu Les reacutesultats de la reacutegression indiquent que

pour la croissance du profit crsquoest bien lrsquoexpeacuterience dans le secteur les eacutetudes supeacuterieurs

(capital humain) la connaissance drsquoautre entrepreneurs et lrsquoaccegraves aux informations commerciales

(capital social ) et la motivation des entrepreneurs en matiegravere drsquoaccroissement des revenus et de

lrsquoemploi qui sont les plus susceptibles drsquoexpliquer le deacuteveloppement de ces entreprises On

pourrait remarqueacute dans le tableau suivant que les objectifs des entrepreneurs (Goal Motive) sont

correacuteleacutes agrave la croissance du profit (profit) et agrave la croissance effective du nombre drsquoemployeacutes

(employment) mais pas pour la survie de lrsquoentreprise (survival) Autrement dit en lrsquoabsence de

ces facteurs il y a soit maintient du nivaux de revenu ou des emplois dans lrsquoentreprise742

741 BOSMA N VAN PRAAG M THURIK R DE WITG The Value of Human and Social Capital Investments for the Business Performance of Startups Small Business Economics Ndeg232004 pp 227ndash236 p 230 742 Idem p 234

4435 4979

377 126

48774807

175 035

5349

3814

651000

000

1000

2000

3000

4000

5000

6000

Greaterindependence

Increase personalincome

Just to maintainincome

None of these

INTENT EMERGE SURVIE

327

Tableau 112 Reacutesultat capital social humain et financier et performance des nouvelles

entreprises allemandes entre 1994-1997

Source BOSMA N VAN PRAAG M THURIK R DE WITG p 233

Crsquoest ce qui ressort eacutegalement drsquoune recherche effectueacuteersquo par BOUYACOUB et al

portant sur 318 chefs drsquoentreprise Ce constat eacutetait parmi les principales caracteacuteristiques de

petites et moyennes entreprises On pourrait lire dans la conclusion laquo Mais le plus surprennent

concerne la majoriteacute de PME qui ne connait pas leurs concurrents eacutetrangers (553 de PME)

ni les concurrents nationaux (649) Ici lrsquohypothegravese qui meacuterite drsquoecirctre souligneacutee est que les

PME ont des niches ou des marcheacutes captifs locaux et ne se soucient pas de leur

concurrence raquo743

24 Opportuniteacute lieacutee agrave des possibiliteacutes drsquoinnovation

Les reacutesultats preacuteceacutedents ont montreacute que la perception des opportuniteacutes eacuteconomiques eacutetait

beaucoup plus lieacute aux trois premiegraveres phases de lrsquoentrepreneuriat nous avions par la suite

suggeacuterer que lrsquoabsence de relation dans la phase de survie est quelque par lieacute agrave la nature de

motivation entrepreneurial Seulement les opportuniteacutes eacuteconomiques peuvent avoir comme

sources un processus drsquoinnovation lrsquoinnovation Nous nous interrogeons si lrsquoactiviteacute drsquoinnovation

creacutee une diffeacuterence en matiegravere de motivation des entrepreneurs durant les trois premiegraveres

anneacutees (phase drsquointention et drsquoeacutemergence) et lorsque qursquoils deacutepassent cette eacutetape Deux

variables existent pour appreacutehender les activiteacutes drsquoinnovation des entrepreneurs La premiegravere

concerne la perception des individus sur la nature nouvelle ou non du produit offert telle que

743 Bouyacoub A et al ( sous la direction de ) op ct p

328

ressentit par le consommateur la seconde sur la nouveauteacute de la technologie utiliseacutee Ces deux

variables sont cateacutegorielles744

Tableau113 Les variables lieacutees agrave lrsquoactiviteacute drsquoinnovation des entrepreneurs

Variable Questions dans le questionnaire Modaliteacutes

TEA CUST

EB CUST

How many (potential) customers

consider product newunfamiliar

1 Tout les consommateurs

2 Quelque uns

3 aucun

TEA_tech

EB_ tech

Were the technologies or procedures

available more than a year ago

1 Derniegravere technologie (moins drsquoun ans

2 nouvelle technologie de agrave 5ans

3 Pas nouvelle technologie plus de 5 ans

Source base de donneacutees APS 2011-2013

Nous proceacutedons agrave preacutesent au croisement de ces variables avec les motivations individuelles

selon qursquoils sont en phase de TEA ou de survie Les motivations ont eacuteteacute regroupeacute pour reprendre

lrsquoessentiel soit trois cateacutegorie 1Accroitre le revenu 2 LrsquoIndeacutependance 3 Maintenir le revenu

En suite nous preacutesenterons dans trois graphiques les reacutesultats lieacutes respectivement agrave ces trois type

de motivations

25 Motivation entrepreneurial et perception de lrsquoinnovation

Le premier niveau Tout les consommateurs reflegravete le nombre drsquoentrepreneurs qui

croient que les clients perccediloivent le caractegravere non familier du produit offert Lorsqursquoon observe

dans les trois graphiques les motivations des entrepreneurs on pourrait remarquer que leur

orientation pour la croissance perd de lrsquointensiteacute une fois qursquoils ont deacutepasseacute les trois premiegraveres

anneacutees En effet les personnes qui introduisent degraves leur engagent et durant les trois premiegraveres

anneacutees(TEA) une innovation enregistre le taux le plus eacuteleveacute en matiegravere drsquoindeacutependance

(3010) drsquoaugmentation revenus (29) et le taux le plus faible en matiegravere lorsqursquoil srsquoagit du

de maintien de revenu (258) Par contre les proprieacutetaires drsquoentreprises eacutetablies qui

proposent des produits jugeacutes nouveaux par leur client seulement 117 cherchent la croissance

du profit 183 lrsquoindeacutependance et 43 ne veulent que le maintient du revenu actuel

On pourrait deacuteduire que dans la phase de survie il existe des individus ne sont pas

attentifs aux nouvelles opportuniteacutes par ce que leur motivation nrsquoest pas en prioriteacute la croissance

et par ce que le produits qursquoil preacutesente nrsquost pas totalement nouveau pour leur procurer une rente

qui peut croitre dans le temps

744 La premiegravere variables est codeacutee TEA CUST lorsque les personnes interrogeacute sont en hase drsquointention + eacutemergence (TEA) elle est codeacutee EB CUST lorsque les personnes interrogeacutees sot en phase de survie la deuxiegraveme variable est codeacutee TEA_tech Lorsqursquoelle reprend les reacuteponses des personnes en phase drsquointention et drsquoeacutemergence Elle est codeacutee EB_ tech lorsqursquoelle concerne les entrepreneurs en phase de survie

329

Graphique35 Indeacutependance et nouveauteacute Graphique36 Maintient du revenu et

nouveauteacute du produit Offert sur le marcheacute pour produit offert pour TEA et SURVI

TEA et SURVI

Graphique37 Indeacutependance et nouveauteacute du produit

offert sur le marcheacute pour TEA et SURVI

Source auteur se les donneacutees GEM APS 2011 2012 et 2013

Ce qui est eacutetonnant crsquoest que dans les premiegraveres phases du processus entrepreneurial le

contraire est constateacute on trouve des entrepreneurs attentifs agrave lrsquoapparition de nouvelles

lrsquoopportuniteacute qui cherchent lrsquoaccroissement de leur activiteacute et que cette orientation agrave la

croissance doit au fait qursquoils proposent de nouveaux produits dans le marcheacute On pourrait

presque dire que ces personnes disparaissent avec le temps

26 La phase de survie une eacutetape de deacutecouverte des conditions de la concurrence

On pourrait croire agrave ce titre que lrsquoignorance du larch2 et notamment des conditions de la

concurrence jouent en faveur drsquoune vision optimiste des entreprise en intention et en eacutemergence

et qursquoapregraves lrsquoinsertion dans le marcheacute et lrsquoapparition de nouvelles informations sur les concurrent

et les produits de substitution fait changer les motivations des entrepreneurs en effet lorsque les

2900 33102930

1170

2860

2050

000500

100015002000250030003500

Tout les

consommateurs

Quelque uns aucun

augmenter le revenu TEA

augmenter le revenu SURVI

2580

32303760

4330

3280

3520

000

1000

2000

3000

4000

5000

Tout les

consommateurs

Quelque uns aucun

maintenir le revenu TEA

maintenir le revenuSURVIE

30102430

2270

1830

2610

3330

000

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

Tout les consommateurs Quelque uns aucun

indeacutependance TEA

indeacutependance SURVI

330

entrepreneurs sont interrogeacutes sur le nombre drsquoentreprise offrant les mecircme produit il es claire

que ceux qui sont en plein engagent de lrsquoentreprise et qui ont moins de trois anneacutees dlsquoexistence

sous estime la concurrence le graphique suivant restitue les reacuteponses donneacutees sur le nombre

de concurrent qui peut ecirctre laquo beaucoup raquo peut raquo et aucun 745

Graphique 38 Perception de la concurrence des entrepreneurs en phase TEA et en phase

de survie

Source auteur selon les donneacutees APS Algeacuterie 2011-2013

Ils sont 669 des Entrepreneurs preacutesents dans la phase drsquoengagement et drsquoeacutemergence

qui considegraverent que les concurrents sont nombreux en restant dans le marcheacute plus d e trois anneacutee

s ils changent drsquoopinion car ils sont plus de 70 qui voient un nombre important de

concurrents Dans lrsquoautre extreacutemiteacute ils sont dans la phase de TEA 55 agrave consideacuterer qursquoil nrsquoy a

aucun concurrent dans le marcheacute le pourcentage diminue dans la phase de survie ou les

entrepreneurs qui considegraverent qursquoils sont seul dans le secteur est de 3

3 Compeacutetences individuelles et participation dans le processus entrepreneurial

Nous avions preacuteciseacute au deacutebut que la variable SUSKILL ne mesure pas la compeacutetence des

individus mais leur perception de leur propre capaciteacute agrave lancer et agrave geacuterer une entreprise

Lorsque cette variable est introduite dans le modegravele comme variable indeacutependante crsquoest la

relation drsquoassociation entre la participation dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus

entrepreneurial est la croyance individuelle de la possession drsquoun capital humain speacutecifique

Cette variable sera controcircleacutee par les caracteacuteristiques socio eacuteconomiques des individus Dans le

tableau suivant les reacutesultats montre bien que la croyance en ses propres compeacutetences est

745 la question dans le questionnaire eacutetait formuleacute comme suit hoxw many busniess offer the same products cette question est adresseacutee aux entrepreneurs en phase drsquointention drsquoeacutemergence ( regroupeacutes en phase TEA) et des entrepreneurs en phase de

survie deux variables sont respectivement creacutees TEACOMP et EB_COMP

669

277

55

705

265

30

0

100

200

300

400

500

600

700

800

Many Few None

TEA SURVI

331

significativement lieacutee agrave la preacutesence dans le processus entrepreneurial Le niveau signification du

critegravere de Wald est infeacuterieur agrave 005 Lorsqursquoon observe les valeurs des coefficients de reacutegression

on pourrait constater une diffeacuterence significative drsquoune eacutetape agrave lrsquoautre

En effet la valeur la plus eacuteleveacutee est observeacute au moment de la deacutecision de creacuteation drsquoune

entreprise (INTENT) Dans cette phase ceux qui croient deacutetenir les compeacutetences neacutecessaires

pour lrsquoactiviteacute entreprise ont 445 fois de chance de srsquoengager effectivement dans

lrsquoentrepreneuriat par apport agrave ceux qui ne manifestent pas cette croyance

Compareacute agrave la phase preacuteceacutedente ougrave le rapport de cote indique que les chance de penser agrave

lrsquoentrepreneuriat sont 226 fois eacuteleveacutee chez les individus qui croient deacutetenir ces compeacutetences

ont pourrait deacuteduire que le passage agrave lrsquoacte ne se fait apregraves avoir accumuler des connaissances et

des expeacuteriences permettant drsquoentrer dans la carriegravere entrepreneuriale avec plus ou moins

drsquoassurance au moine du point de vue compeacutetence Cette croyance persiste mais agrave faible

intensiteacute dans les trois premiegraveres anneacutees de lrsquoentreprise bien que le coefficient de reacutegression

(119) diminue par rapport agrave la phase preacuteceacutedente mais qui reste eacuteleveacute par rapport aux

entrepreneurs potentiels Par contre lorsque lrsquoentreprise deacutepasse le stade de la naissance et

commence agrave affronter les contraintes du marcheacute la croyance en ses propres compeacutetences perd de

lrsquointensiteacute est les valeurs des coefficients de reacutegression toute en restant significatives diminue

pour se situer agrave un niveau semblable agrave celui enregistreacute dans la phase de lentrepreneuriat latent

(093)

332

Tableau114 Compeacutetences individuelles et participation dans le processus entrepreneurial

POTENT INTENT EMERGE SURVI

A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B)

SUSKILL 0820 0000 2260 1490 0000 4450 1190 0000 3280 0930 0000 2550

Variables socio deacutemographiques

AGREG2 -0030 0760 0970 0500 0020 1650 0710 0000 2030 0580 0030 1790

AGREG3 -0370 0000 0690 -0170 0500 0840 0830 0000 2300 1270 0000 3570

AGREG4 -0450 0000 0640 -0330 0270 0720 0270 0300 1320 1380 0000 3970

AGREG5 -1130 0000 0320 -0880 0040 0410 -0680 0080 0510 0320 0360 1370

gender 0160 0030 1170 0360 0040 1430 0620 0000 1860 0530 0000 1690

EDUCREG2 -0050 0650 0950 -0090 0710 0920 -0050 0830 0950 0150 0500 1170

EDUCREG3 -0040 0730 0960 -0200 0420 0820 -0150 0490 0860 -0110 0630 0900

EDUCREG4 -0090 0450 0920 -0250 0360 0780 -0120 0610 0890 -0280 0250 0760

self -0180 0110 0830 -0440 0120 0640 -0120 0710 0890 -0430 0310 0650

retstuhm -0250 0000 0780 0120 0490 1130 1290 0000 3640 1540 0000 4650

notwo -0120 0270 0890 -0780 0020 0460 -1090 0010 0340 -1840 0000 0160

INCREG2 -0020 0850 0980 0140 0480 1150 -0370 0050 0690 0230 0290 1250

INCREG3 0100 0240 1100 -0160 0430 0850 0610 0000 1840 1220 0000 3390

anneacutee de lenquecircte

an11 0570 0000 1760 -0630 0000 0530 -0760 0000 0470 -1140 0000 0320

an12 -0180 0110 0840 -2090 0000 0120 0060 0770 1060 -0500 0020 0610

an13 0400 0000 1490 -0790 0000 0450 -0760 0000 0470 0090 0700 1090

Constante -0980 0000 0370 -3340 0000 0040 -4870 0000 0010 -5470 0000 0000

Pourcentage global 6616 9570 939 94119

Khi-Chi-deux Modegravele 36801 22345 34297 436900

R-deux de Nagelkerke 0107 016 0196 0256

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique

333

les valeurs du khi deux dans touts les modegraveles ( toutes le eacutetapes ) nous autorise agrave rejeter

lrsquohypothegravese nulle selon laquelle il n y a pas de diffeacuterence en matiegravere de possession des

compeacutetences entrepreneuriales entre ceux qui participent dans lrsquoentrepreneuriat et ceux qui ne

participent pas Il faudrait admettre aussi que les valeurs des R2 de Nagelkerke mettent en relief

une faible estimation indiquant ainsi que les chances pour qursquoun individu participe dans

chacune de ces phases est deacutependant drsquoautre facteurs en plus de ceux inteacutegreacutes dans le modegravele

La valeur de R2 de Nagelkerke indique aussi que les modegraveles sont diffeacuterents en matiegravere

drsquoestimation de la variance des variables deacutependantes On pourrait remarquer que lrsquoestimation la

plus importante est observeacutee dans la phase de survie ougrave 256 de la variance de la variable

SURVI est expliqueacutee par les variables introduites dans le modegravele Lrsquoestimation la plus faible est

enregistreacutee dans la phase de lrsquoentrepreneuriat potentiel (107) nous remarquons aussi que

cette estimation augment drsquoun modegravele agrave lrsquoautre

31 La compeacutetence individuelle et le processus entrepreneurial dans un eacutechantillon

mondial

Cependant le plus important dans cette estimation est que la relation drsquoassociation entre la

croyance en ses compeacutetence et la preacutesence dans lrsquoentrepreneuriat nous semble veacuterifieacute mais la

question qui se pose est un fait propres agrave notre eacutechantillon pu bien il pourrait ecirctre observeacute aussi

dans un eacutechantillon incluant des individus appartenant agrave plusieurs pays nous preacutesentons dans le

tableau sui acquit les reacutesultat de la reacutegression dolomitiques appliqueacute selon le mecircme proceacutedeacute et

le mecircme type de variable agrave un eacutechantillon interrogeacute regroupeacute et interrogeacute entre 201 et 2013 Le

tableau suivant reacutesume les coefficient de reacutegression et la signification du critegravere de Wald

Tableau115 Coefficients de reacutegression et rapports de cote de la variable SUSKILL selon

la reacutegression appliqueacutee agrave lrsquoeacutechantillon global mondial de 2011-2013

A Sig Exp(B) R2 Nagelkerke N

POTENT 1189 0000 3284 0151 229554

INTENT 1391 0000 4019 0136 229554

EMERGE 0984 0000 2675 0287 229554

SURVI 0659 0000 1933 0449 229554

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique

Ce tableau montre bien que le rocircle de la compeacutetence entrepreneurial appreacutehendeacutee par la

croyance des individus en leur qualification et capaciteacute est positif et significatif dans tout le

processus entrepreneurial La reacutegression logistique reacutealiseacutee sur lrsquoeacutechantillon mondial deacutegage une

334

explication plus importante que celle du modegravele inteacutegrant les donneacutees de lrsquoAlgeacuterie Cela peut

ecirctre expliqueacute par lrsquoimportance de lrsquoeacutechantillon (229554) En effet le modegravele explique par

exemple plus de 44 de la variance de la variable SURVI et presque 30 de la variable

EMERGE Ce qui meacuterite drsquoecirctre souligneacute crsquoest bien les valeurs des rapports de cotres dans les

quatre phases compareacutes aux reacutesultats obtenus dans lrsquoeacutechantillon Algeacuterie il existe une similitude

inteacuteressante Le graphique ci dessous compare la valeur des rapports de cote de la variable

SUSKILL telle obtenu pour lrsquoeacutechantillon Algeacuterie et lrsquoeacutechantillon mondial

Graphique39 Les rapports de cote de la variable SUSKILL dans lrsquoeacutechantillon Algeacuterie et

lrsquoeacutechantillon mondial

Source auteur selon les donneacutees d e lrsquoenquecircte

Nous pouvons remarquer selon cet indicateur que la variable SUSKILL se comporte de

la mecircme maniegravere dans les deux eacutechantillons Crsquoest la phase de lrsquoengagement que les individus

ont le plus confiance en leurs qualifications et leurs aptitudes pour lancer et geacuterer une entreprise

Apregraves cet engagement le graphique indique que lrsquoinfluence de cette perception diminue dans

les phases drsquoeacutemergence et de survie Ce reacutesultat permet de drsquoavancer lrsquoideacutee que lrsquoengagement

dans lrsquoentrepreneuriat ne devient une reacutealiteacute qursquoapregraves que les individus ayant au paravent

projeter la creacuteation drsquoentreprise perccediloivent qursquoils ont suffisamment de connaissances et de

capaciteacute pour exploiter une opportuniteacute drsquoaffaires et la transformer en une reacutealiteacute eacuteconomique

compte tenu des reacutesultat obtenu dans les deux eacutechantillons il est permis aussi de conclure que

cette croyance que nous lrsquoavions assimileacute agrave une forme speacutecifique du capital humain individuel

est un facteur de chance significatif et pour la participation dans le processus entrepreneurial et

cela quelque soit le contexte du pays auquel appartiennent les individus

4Peur de lrsquoeacutechec et participation dans le processus entrepreneurial

2260

4450

3280

2550

3284

4019

2675

1933

0000

1000

2000

3000

4000

5000

POTENT INTENT EMERGE SURVI

suskill ALGERIE suskill MONDE

335

La deuxiegraveme ligne du tableau montre qursquoil nrsquoy a pas de relation significative entre le peur de

lrsquoeacutechec et la preacutesence dans les quatre eacutetapes du processus entrepreneurial Les valeurs des

coefficients de reacutegression sont neacutegatives indiquant que ceux qui ont peur de lrsquoeacutechec ont moins

de chance de participer dans le processus entrepreneurial Ces reacutesultats montrent aussi que le

controcircle de la variable FEARFAIL par les donneacutees socioeacuteconomiques et les variables de lrsquoanneacutee

de lrsquoenquecircte a fait perdre agrave la variable indeacutependante (FEARFAIL ) son association significative

avec les variables deacutependantes En effet lors de la description de la variable FEARFAIL (section

I page) le test de khi deux a reacuteveacuteleacute une relation signification avec deux eacutetapes du processus

entrepreneurial la phase drsquoengagement (INTENT) et la phase drsquoeacutemergence (EMERGE) Comme

le montre la premiegravere ligne du tableau les coefficients de reacutegression sont neacutegatifs et

significatifs ce qui indique que lorsque la variable FEARFAIL est prise individuellement les

personnes qui considegraverent la peur drsquoeacutechec comme un obstacle ont moins de chance de srsquoengager

dans lrsquoentrepreneuriat

(-0367) et ecirctre preacutesent dans les trois premiegravere anneacutees drsquoexistence dans lrsquoentreprise (-0355)

Cela montre que les caracteacuteristiques de lrsquoacircge du genre du statut professionnel et du niveau

drsquoactiviteacute sont par rapport agrave la peur de lrsquoeacutechec plus deacuteterminant

336

Tableau116 La peur de lrsquoeacutechec dans le processus entrepreneurial

POTENT INTENT EMERGE SURVI

A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B)

FEARFAIL -0028 0665 0972 -0367 0023 0693 -0355 0009 0701 -0209 0136 2376

FEARFAIL -0037 0576 0963 -0279 0094 0757 -0226 0113 0798 -0031 0833 0970

Variables socio deacutemographiques

AGREG2 -0003 0979 0997 0539 0013 1715 0721 0001 2056 0606 0022 1832

AGREG3 -0365 0000 0694 -0190 0452 0827 0836 0000 2306 1275 0000 3579

AGREG4 -0471 0000 0624 -0375 0199 0687 0260 0324 1297 1366 0000 3919

AGREG5 -1207 0000 0299 -1032 0017 0356 -0863 0024 0422 0191 0577 1210

gender 0192 0005 1212 0406 0016 1500 0644 0000 1904 0549 0000 1731

EDUCREG2 -0010 0920 0990 -0033 0888 0967 -0017 0939 0983 0164 0462 1179

EDUCREG3 -0011 0914 0989 -0174 0469 0840 -0126 0550 0881 -0103 0647 0902

EDUCREG4 -0021 0852 0979 -0168 0540 0846 -0032 0889 0969 -0206 0393 0814

self -0234 0036 0791 -0534 0061 0586 -0191 0550 0827 -0507 0230 0602

retstuhm -0225 0004 0798 0114 0497 1121 1310 0000 3706 1564 0000 4778

notwo -0238 0026 0788 -1014 0003 0363 -1235 0005 0291 -2002 0001 0135

INCREG2 0018 0823 1019 0186 0341 1204 -0315 0096 0729 0298 0161 1347

INCREG3 0154 0061 1167 -0050 0802 0951 0685 0000 1983 1324 0000 3759

anneacutee de lenquecircte

an11 0603 0000 1828 -0516 0011 0597 -0704 0002 0495 -1134 0000 0322

an12 -0117 0287 0890 -1979 0000 0138 0093 0642 1098 -0479 0025 0619

an13 0398 0002 1489 -0697 0004 0498 -0726 0006 0484 0080 0728 1083

Constante -0529 0001 0589 -2259 0000 0104 -4007 0000 0018 -4866 0000 0008

Khi-Chi-deux Modegravele 23274 172193 295943 406771

R-deux de Nagelkerke 0068 0124 0170 0239

Pourcentage global 6544 957 9386 94229

Source auteur

Seul la varaible FEARFAIL est introduite dans les quatre modegraveles

La variable FEARFAIL est controcircleacutee par les caracteacuteristiques individuelles de reacutepondants et de lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte

337

Ces reacutesultats sont eacutetonnants dans la mesure ougrave ils contredisent la deacutefinition mecircme de

lrsquoentrepreneur consideacutereacute comme un preneur de risque Les quatre modegraveles proposeacutes dans la

reacutegression logistique montrent que le fait de consideacuterer ou non lrsquoeacutechec comme un eacuteveacutenement

possible et deacutecourageant nrsquoa pas drsquoinfluence sur lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat A ce titre

les recherches empiriques utilisant la variable FEARFAIL comme variable explicative

nrsquoaboutissent pas toujours aux mecircmes reacutesultats quant agrave son effet sur lrsquoactiviteacute entrepreneuriale

Lorsque lrsquoanalyse est faite pour un eacutechantillon mondial ougrave les caracteacuteristiques de chaque pays

sont effaceacutees la peur de lrsquoeacutechec est trouveacutee comme une variable perceptuelle qui impacte

neacutegativement la preacutesence dans le processus entrepreneurial Crsquoest le reacutesultat trouveacute par exemple

par ARENIUS P et MINNITIM dans une recherche visant la deacutetermination des caracteacuteristiques

fondamentales des entrepreneurs naissants ( des entrepreneurs en phase drsquointention) la peur de

lrsquoeacutechec prise seule ou controcircleacutee par les variables socioeacuteconomiques est significativement

correacuteleacutee agrave la preacutesence dans cette phase (Coefficient de reacutegression est de -0446)746 Crsquoest aussi

le reacutesultat de lrsquoanalyse de lrsquoeacutechantillon GEM de 2008 faite par ALVAREZ ougrave la peur de lrsquoeacutechec

est consideacutereacutee comme une variable certes fondeacute sur une perception subjective mais pouvant

refleacuteter la dimension cognitive des institutions crsquoest agrave dire que les reacuteponses donneacutees par les

entrepreneurs nrsquoest que le reflet de ce que les institutions formelles747 produisent comme effet

cognitif sur les individus les reacutesultats de la reacutegression logit ont montreacute un effet neacutegative de la

variable FEARFAIL mais agrave un niveau de confiance tregraves bas ( 10) 748

Par contre lorsque lrsquoanalyse est faite par pays les reacutesultats montrent qursquoil existe des

effets diffeacuterents de la perception du risque drsquoeacutechec drsquoun pays agrave un autre Crsquoest ce qui ressort par

exemple de lrsquoeacutetude de ARDAGNA S et LUSARDI Aqui proposaient de veacuterifier lrsquohypothegravese

que la diffeacuterence entre pays en matiegravere drsquoengagement entrepreneurial est la reacutesultante des

caracteacuteristiques individuelles combineacutees agrave la qualiteacute des institutions749 Ces auteurs prennent au

deacutepart comme variable deacutependante lrsquoindicateur (TEA) qui est la somme des individus en phase

drsquointention et de drsquoeacutemergence La premiegravere eacutetape qui test cette hypothegravese utilise les donneacutees

drsquoun eacutechantillon drsquoindividus de 40 pays observeacute entre 2004 et 2007 Les reacutesultats de la

reacutegression logit indique que la variable FEARFAIL preacutesente une relation significative et

impacte neacutegativement la preacutesence dans ces deux phase Mais en faisant lrsquoanalyse par pays dans

746 Minnit op ct p 240 747 Els institutions sont le cadre leacutegale lieacute agrave la creacuteation drsquoentreprise la reacutegulation dans le marcheacute de travail ces derniers sont censeacutee produire des signaux favorables ou non agrave lrsquoentrepreneuriat selon leur niveau de performance 748 ALVAREZ OP CT P 749 Les indicateur sont ENTRY (nombre coucircts temps neacutecessaires pour la creacuteation drsquoentreprise CONTRAT efficaciteacute de la justice pour le regraveglement de conflit commerciaux LABOR couts de recrutement de licenciement et rigiditeacute des contrat de travail pour un entrepreneur la majoriteacute de ces indicateur sont faccedilonneacutee selon els donneacutees de doing business de la banque

mondiale

338

une deuxiegraveme eacutetape (un petit eacutechantillon de pays deacuteveloppeacute et non deacuteveloppeacutes Les auteurs

observent une diffeacuterence importante en matiegravere de perception de lrsquoeacutechec entre les pays mais

aussi dans un mecircme pays entre les entrepreneurs motiveacute par une opportuniteacute et des

entrepreneurs qui nrsquoont pas trouver une autre alternative que celle de srsquoengager dans la creacuteation

de leur propre entreprise deacutesigneacutes respectivement sous la variable TEANEC et TEAOPP750 Le

tableau suivant reacutesume dans quel cas de pays et dans quel type drsquoentrepreneuriat la variable est

trouveacutee significativement correacuteleacutee751

Tableau117 Relation entre la peur de lrsquoeacutechec et le type drsquoentrepreneuriat dans

quelque pays 2004 et 2007

Source ARDAGNA S et LUSARDI p 40

On pourrait lire les reacutesultats de la variable FEARFAIL dans la derniegravere ligne On remarque tregraves

bien que le comportement de cette variable nrsquoest pas identique dans chaque pays Le tableau

suivant reacutesume les reacutesultats de la variable FEARFAIL pour ce groupe de pays

750 TEA NEC entrepreneurs en phase drsquointention et drsquoeacutemergence qui se lancent dans lrsquoentrepreneuriat par neacutecessiteacute TEAOPP entrepreneurs en phase drsquointention et drsquoeacutemergence qui sont motiveacutes par lrsquoexploitation drsquoune opportuniteacute dans le marcheacute 751

339

Tableau118 Relation entre la peur de lrsquoeacutechec et le type drsquoentrepreneuriat dans quelques

pays

Etat

unies

Canada Italie Breacutesil Chine Inde Echantillon

Global

TEA Ns S S S Ns S S 1

TEA

OPP Ns S S S Ns S S 5

TEA

NEC Ns Ns Ns Ns Ns S S 10

Source auteur selon les reacutesultats de ARDAGNA S et LUSARDI Explaining International Differences in

Entrepreneurship The Role of Individual Characteristics and Regulatory Constraints p 40

Ns non significatif S significatif dans probit regression

Les auteurs conclus que la peur de lrsquoeacutechec comme une mesure approximative de la prise

de risque entrepreneurial a certes un impact important sur lrsquoactiviteacute entrepreneuriale mais elle

est de faible magnitude lorsqursquoil srsquoagit drsquoun entrepreneuriat de neacutecessiteacute Crsquoest-agrave-dire un choix

de profession qui reacutesulte de lrsquoincapaciteacute des individus agrave trouver une autre alternative Fear of

failure a proxy for individual attitudes toward risk is another important variable and negatively

affects entrepreneurship Note that fear of failure affects opportunity entrepreneurs and our total

index of entrepreneurship but it is significant only at the 10 level for individuals for whom

entrepreneurship is a remedial activityrdquo752

Ce reacutesultat montre que le type drsquoentrepreneuriat enferme des individus qui nrsquoont pas les

mecircmes perceptions en matiegravere de risque Les entrepreneurs motiveacutes par une occasion drsquoaffaires

semblent plus preacuteoccupeacutes par les possibiliteacutes que leur entreprise eacutechoue dans lrsquoavenir

Contrairement agrave ceux qui srsquoengagent dans ce processus par neacutecessiteacute ce constat nous conduit agrave

tester la relation entre la perception de lrsquoeacutechec et ces deux type dlsquoentrepreneuriat Pour ce faire

nous utilisons les mecircmes reacutegressions logistiques mais cette fois-ci en introduisant respectivement

dans le modegravele1 et le modegravele2 les variables deacutependantes TEA OPP et TEA NEC Dans les

deux modegravele la variable indeacutependante sera FEARFAIL mais qui sera controcircleacutee par les

caracteacuteristiques socioeacuteconomiques et les reacutesultats seront fixeacutes par rapport agrave lrsquoanneacutee 2009

752 Adganna op ct p 17

340

Tableau119 La peur de lrsquoeacutechec diffeacuterence entre entrepreneuriat drsquoopportuniteacute et entrepreneuriat de neacutecessiteacute Algeacuterie 2009-2013

Modele1 Modegravele2

A Sig Exp(B) A Sig Exp(B)

FEARFAIL -0494 0000 0610 -0051 0784 0950

FEARFAIL -0354 0010 0702 -0019 0920 0981

Variables socio eacuteconomiques

AGREG2 0765 0000 2149 0651 0019 1918

AGREG3 0559 0009 1748 0111 0719 1118

AGREG4 0184 0451 1202 -0265 0465 0767

AGREG5 -0685 0050 0504 -2043 0007 0130

gender 0492 0000 1635 0562 0008 1755

EDUCREG2 -0041 0845 0960 -0058 0826 0944

EDUCREG3 0082 0690 1085 -0644 0023 0525

EDUCREG4 0127 0566 1135 -0433 0161 0649

self -0529 0052 0589 -0300 0496 0741

retstuhm 0714 0000 2041 1122 0000 3071

notwo -1472 0000 0229 -0561 0232 0571

INCREG2 -0035 0838 0966 0010 0967 1010

INCREG3 0451 0004 1570 0260 0259 1297

Anneacutee drsquoenquecircte

an11 -0820 0000 0441 0000 1000 1000

an12 -0913 0000 0401 0061 0842 1063

an13 -0812 0000 0444 -0385 0306 0680

Constante -2869 0000 0057 -4259 0000 0014

R-deux de Nagelkerke 0128 0110

Source auteur

FEARFAIL est la seul varaible introduite dans le modegravele varaible indeacutependante sans le controcircle des variables

FEARFAIL est controcircleacutee par les varaible socioeacuteconomiques et lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte

341

Les deux premiegraveres lignes preacutesentent les reacutesultats pou la variable indeacutependantes avant

(FEARFAIL ) et apregraves (FEARFAIL ) lrsquointroduction des variables socioeacuteconomiques Dans le

modegravele1 la peur de lrsquoeacutechec est significativement associeacutee agrave la preacutesence dans les eacutetapes de

drsquointention et drsquoeacutemergence dont la motivation principale est la poursuite et lrsquoexploitation drsquoune

opportuniteacute eacuteconomique lrsquointroduction des variables personnes a certes fait diminuer le

coefficient de reacutegression ( -0354) mais nrsquoa pas fait perdre agrave cette variable le niveau de

signification du critegravere de Wald Dans le modegravele2 sans ou avec les variables socioeacuteconomiques

la peur de lrsquoeacutechec ne semble pas avoir un effet significatif lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat

Nous remarquons bien que le critegravere de wald de la signification du coefficient de reacutegression est

supeacuterieur agrave 005

Il est possible que pour le premier cas la poursuite drsquoune opportuniteacute requiert de la part des

personnes certaines activiteacutes de preacuteparation du projet qui leur reacutevegravelent les opportuniteacute et

planification (busniess modegravel eacutetudes commerciales ) qui peuvent reacuteveacuteler les menaces qui

pegravesent sur leur projet contrairement aux entrepreneurs par neacutecessiteacute qui srsquoengagent dans

lrsquoentrepreneuriat par ce qursquoil nrsquo ont rien agrave perdre du fait que lrsquoengagement est pousseacute par de

facteurs neacutegatifs comme le chocircmage lrsquoinstabiliteacute dans lrsquoemploi insatisfaction par rapport au

revenu Dans les deux cas de figure il semble que ces reacutesultat expliquent en partie pourquoi

dans les reacutegressions preacuteceacutedentes la relation entre la peur de l lsquoeacutechec et la preacutesence dans le

processus entrepreneurial nrsquoavait pas de signification statistique pour notre eacutechantillon

342

Section 4 capital social et processus entrepreneurial effet des variables meacutediatrices

Cette eacutetape devrait montrer si nous avions raison de consideacuterer que le capital social

nimpact pas directement la participation dans lrsquoentrepreneuriat mais cest gracircce agrave son influence

positive sur la perception des individus sur certain aspects que cet impact est plus pertinent agrave

concevoir En drsquoautre terme il srsquoagit de veacuterifier si les vraibles perceptuelles sont reacuteellement es

variables meacutediatrices ou non

Sur le plan meacutethodologique cette intermeacutediation existerait lorsque les coefficient (A) des

variables identifiants le social agrave savoir KNOWENT et BUSANG seront atteacutenueacutes lorsqursquoon

introduit dans le modegravele les trois variables opport SUSKILL et FEARFAIL le tableau suivant

reacutesume les cinq eacutetapes ( 5 modegraveles) de la reacutegression qui se ra effectueacutee

Dans le premier titre la variable deacutependante est PARTICP dans le deuxiegraveme titre les

variables deacutependantes seront les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial (POTENT

INTENT EMERGE SURVIE)

1 Capital social variables perceptuelles et participation entrepreneuriale

Le tableau suivant reacutesume les eacutetapes de la reacutegression qui sera utiliseacutee Le premier modegravele

introduit les variables du capital social Dans les trois modegraveles qui suivront nous introduisons

individuellement les variables perceptuelles Enfin dans le cinquiegraveme modegravele toutes les variables

seront introduites

Tableau120 Eacutetapes de la reacutegression logistiques pour hypothegravese1

Variable deacutependantes Variables indeacutependantes

Modegravele 1 PARTICP KNOWENTBUSANG

Modegravele 2 PARTICP KNOWENTBUSANG opport

Modegravele 3 PARTICP KNOWENTBUSANG SUSKILL

Modegravele 4 PARTICP KNOWENTBUSANG FEARFAIL

Modegravele 5 PARTICP CAPITAL SOCIAL variables perceptuelles

sociodeacutemographiques anneacutees de lrsquoenquecircte

Source auteur

Pour mieux visualiser les reacutesultats nous preacutesenterons dans un seul tableau les quatre modegraveles qui

reacutesument les reacutesultats de la deacutemarche adopteacutee

11 Les reacutesultats de selon le modegravele 5

Le tableau suivant fournir les reacutesultats du modegravele 5 dans lequel toutes les variables sont

introduites dans la reacutegression logistique Nous nrsquointroduisons pas les reacutesultats des variables

socio deacutemographiques dans le tableau puisqursquoelles seront commenteacutees dans le tableau suivant

343

Tableau 121 Capital social variables perceptuelle et participation dans le processus

entrepreneurial

variable deacutependante PAPTICP A Sig Exp(B)

Capital social

KNOWENT 0368 0000 1445

BUSANG 0930 0000 2534

Variables perceptuelles

OPPORT 0161 0019 1175

SUSKILL 0949 0000 2584

FEARFAIL -0024 0728 0977

Constante -1225 0000 0294

Pourcentage correct 673

Khi-Chi-deux Modegravele 733546 (0000)

R-deux de Nagelkerke 0199

N 4557

Source auteurs selon les reacutesultats de la reacutegression logistiques sou SPSS

Les variables du capital social sont positivement associeacutees agrave la participation dans le processus

entrepreneurial et cela en deacutepit de lrsquointroduction des variables perceptuelle crsquoest a dire que les

coefficients de reacutegression des variables KNOWENT et BUSANG nrsquoont pas perdu de leur

signification Les deux premiegraveres lignes du tableau permettent de constater que ceux qui

connaissent un entrepreneur eacutetabli dans le marcheacute ont 144 fois de chance drsquoecirctre preacutesent dans

lrsquoactiviteacute entrepreneuriat quelque soit lrsquoeacutetape par rapport aux individus qui nrsquoont pas cette

connaissance Lrsquoautre reacutesultat qui meacuterite drsquoecirctre souligneacute crsquoest lrsquoimportance drsquoecirctre preacutesent dans

un reacuteseau socio eacuteconomiques Les personnes qui contribuent dans le financement drsquoun autre

entrepreneur ont 253 fis de chance drsquoecirctre des futures entrepreneurs ou des entrepreneurs actifs

La variable qui nrsquoest pas associeacutee agrave la participation entrepreneuriale est la peur de lrsquoeacutechec

Le tableau suivant restitue les reacutesultats selon les quatre premiers modegraveles Il sera

important de commenter les reacutesultats car la progression dans les diffeacuterents modegraveles permettra

de se prononcer sur le rocircle drsquointermeacutediaire que peuvent jouer les variables perceptuelles entre

la possession drsquoun capital social et la participation entrepreneuriale

344

Tableau122 Effet intermeacutediaire des variables perceptuelles

Modegravele 1 Modegravele 2 Modegravele 3 Modegravele 4

Variable deacutependante

PARTICP B Sig Exp (B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B)

KNOWENT 0559 0000 1748 0490 0000 1632 0398 0000 1489 0558 0000 1748

BUSANG 0922 0000 2515 0897 0000 2453 0944 0000 2571 0919 0000 2506

opport

0319 0000 1376

SUSKILL

0981 0000 2666

FEARFAIL

-0080 0232 0923

AGREG2 0063 0519 1065 0059 0548 1061 0040 0690 1041 0063 0518 1065

AGREG3 -0152 0138 0859 -0170 0097 0843 -0142 0172 0867 -0150 0142 0861

AGREG4 -0325 0004 0723 -0332 0003 0717 -0305 0008 0737 -0324 0004 0723

AGREG5 -1258 0000 0284 -1263 0000 0283 -1208 0000 0299 -1260 0000 0284

Genre 0287 0000 1332 0292 0000 1339 0262 0000 1300 0285 0000 1329

EDUCREG2 -0006 0951 0994 -0020 0847 0980 -0036 0737 0965 -0003 0974 0997

EDUCREG3 -0089 0386 0915 -0104 0313 0901 -0105 0319 0901 -0089 0387 0915

EDUCREG4 -0052 0646 0949 -0068 0552 0934 -0115 0323 0891 -0051 0658 0951

self -0210 0062 0811 -0234 0038 0791 -0149 0194 0862 -0210 0062 0810

retstuhm 0362 0000 1436 0354 0000 1425 0361 0000 1435 0362 0000 1436

notwo -0256 0017 0774 -0251 0020 0778 -0130 0235 0878 -0252 0019 0777

INCREG2 0005 0954 1005 0000 0996 1000 -0029 0730 0972 0001 0991 1001

INCREG3 0371 0000 1450 0368 0000 1444 0326 0000 1386 0363 0000 1438

2011000 0162 0157 1175 0135 0240 1144 0098 0404 1103 0175 0127 1192

2012000 -0340 0001 0712 -0344 0001 0709 -0405 0000 0667 -0332 0002 0717

2013000 0219 0081 1244 0188 0135 1207 0219 0088 1245 0230 0068 1258

Constante -0728 0000 0483 -0829 0000 0437 -1196 0000 0302 -0704 0000 0494

Pourcentage global 654 65240 66864 65679

Khi-Chi-deux Modegravele 531989 555301 727979 533417

R2-deux de Nagelkerke 0148 0154 0198 0148

N 4557 4557 4557 4557

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique

345

Les trois derniegraveres lignes renseignent sur les variations des pourcentages corrects des

observations auxquelles srsquoapplique le modegravele le niveau de la variance de la variable deacutependante

(R2 de Nagelkerke) et le niveau de signification du modegravele dont nous avions utiliseacute le test de

Khi Deux pour lrsquoappreacutehender Seulement deux variables perceptuelles sur les trois retenus sont

significativement correacuteleacutees agrave la participation entrepreneurial OPPORT et SUSKILL La peur de

lrsquoeacutechec NE emble pas agir sur la preacutesence des individus dans les diffeacuterentes eacutetapes de la creacuteation

drsquoentreprise Dans les quatre modegraveles les pourcentages corrects varient entre 6524 et

6688 Ce qui Signifie que le modegravele permet de preacutedire 668 des cas de participation dans

lrsquoentrepreneuriat Ces pourcentage sont relativement satisfaisons mais compareacutes avec drsquoautres

recherches ARENIUS P et MINNITIM 753 Obtiennent des pourcentages corrects de 95 en

analysant le rocircle des variables perceptuelles dans la deacutecision de devenir entrepreneur qui

correspond agrave notre variable INTENT Il est possible que le fait de regrouper les diffeacuterentes

phases entrepreneurial en une seule variable soit agrave lrsquoorigine de la reacuteduction des pourcentages

corrects qui restent dans lrsquoensemble acceptables

12 Capital social et participation entrepreneuriale Le rocircle intermeacutediaire des variables

perceptuelles

Parmi lrsquoensemble des reacutesultats figurants sur le tableau preacuteceacutedant notre attention portera sur les

cinq premiegraveres lignes Touts drsquoabord les deux composantes du capital social nrsquoon pas perdu de

leur signification lorsque la vigilance aux opportuniteacutes la croyance en ses compeacutetences et la peur

de lrsquoeacutechec ont eacuteteacute introduite dans la reacutegression Dans les quatre modegraveles les niveaux drsquoerreur

sont tregraves faibles pour les variables KNOWENT et BUSANG et les coefficients A sont resteacutes

positifs impliquant une relation positive avec la variable deacutependante

Pour veacuterifier agrave preacutesent si les variables perceptuelles jouent reacuteellement un rocircle meacutediateur entre le

capital social et la participation dans le processus entrepreneurial il faudrait calculer les

variations du coefficient A des variables capital social dans les modegraveles 1 modegravele 2 et le

modegravele 3

Tableau 123 Variation des coefficients A des variables KNOWENT et BUSANG

Modegravele 1 Modegravele 2 Modegravele 3 Modegravele 4

KNOWENT 0559 0490 0398 0558

Variation des coefficients de reacutegression - -0069 -0161 -0001

BUSANG 0922 0897 0944 0919

Variation des coefficients de reacutegression - -0025 0022 -0003

Source calcul de lrsquoauteur selon les reacutesultats du tableau preacuteceacutedents

753 ARENIUS Pia et MINNITI M op ct p 241

346

a La connaissance drsquoun entrepreneur

Par rapport agrave sa valeur drsquoorigine dans le modegravele 1 toutes les variations calculeacutees sont neacutegatives

traduisant ainsi une diminution des coefficients A lorsque les variables perceptuelles sont

introduites dans les trois modegraveles De ce fait avoir dans son reacuteseau social une personne qui a

reacuteussi dans lrsquoentrepreneuriat nrsquoest pas un simple contact personnel mais un lien qui a une

valeur Le tableau montre bien dans le modegravele 1 que cete dimension structurelle du capital social

augmente les chances de participer dans les phases amont ou aval du processus entrepreneurial

en agissant positivement sur la vigilance des individus et la croyance en leur compeacutetence

entrepreneuriale En terme drsquoimportance relative il ressort des variations calculeacutees (ligne 2)

que la possession des compeacutetences neacutecessaires dans la creacuteation de lrsquoentreprise semble ecirctre la

variable qui soit le plus influenceacutee par la connaissance drsquoautres entrepreneurs la valeur du

coefficient A de la variable KNOWENT eacutetait agrave lrsquoorigine 0559 mais en introduisant la variable

SUSKILL ce coefficient perd 0161 point Et le rapport de cote (Exp(B) de cette variable est la

plus eacuteleveacute dans tout le modegravele 3 (2666) ce qui implique que la croyance en ses propres

qualifications et compeacutetences est un facteur de preacutediction important pour la participation

entrepreneurial par rapport agrave des personnes qui ne croient pas en leurs compeacutetences

Dans le modegravele 2 lrsquointroduction de la variable OPPORT a fait reacuteduire le coefficient de la

variable KNOWENT de 0069 Cette diffeacuterence traduit le les individus sont plus exposeacutes agrave de

nouvelles occasions drsquoaffaire lorsqursquoils ont une connaissance avec un entrepreneur eacutetabli sur le

marcheacute Ce lien constitue peut ecirctre un canal par lequel circule de nouvelle information et de

connaissance sur des projets faisable dan le future Par contre lorsque nous avions introduit la

variable FEARFAIL dans le modegravele 3 la connaissance drsquoun entrepreneur ne semble pas avoir

une influence aussi importante puisque deacutejagrave dans la reacutegression du tableau la relation nrsquoeacutetapes

significative entre FEARFAIL et notre variable deacutependante

b Participation dans le financement drsquoautre entreprise

Concernant la variable BUSANG les variations des coefficients A nrsquoenregistre pas les mecircmes

reacutesultats La variation la plus importante est observeacutee lorsque la vigilance aux opportuniteacutes

eacuteconomiques a eacuteteacute introduite dans le modegravele 2 Le coefficient A passe de 0922 agrave 0897 soit une

variation neacutegative de 0025 Cela semble montrer que le fait drsquoavoir contribuer dans lrsquoeacutemergence

drsquoautre entreprise est un contexte favorable agrave lrsquoeacutechange drsquoinformation notamment en ce qui

concerne de nouvelle possibiliteacute eacuteconomiques Cependant lorsqursquoon observe la deuxiegraveme

variation calleacute apregraves linteacutegration de la variable SUSKILL (+0022) il semblerait la croyance en

ses compeacutetences nrsquoaugmente nest pas influenceacutes par le fait de financer drsquoautre entreprise

347

De ce fait on pour provisoirement conclure que la connaissance drsquoautre entrepreneur et la

participation dans le financement drsquoautre entreprise agissent principalement sur le niveau de

vigilance des entreprises et le niveau de capital humain que lrsquoon pourrait qualifier de speacutecifique

car exploiteacute dans le deacutemarrage et la gestion de nouvelle entreprises La peur de leacutechec ne

constitue pas une reacuteelle contrainte pour les entrepreneurs

13 Capital social et la participation dans lrsquoentrepreneuriat dans lrsquoeacutechantillon mondial

Ce titre reacutesume ce qursquoon pourrait obtenir comme reacutesultat en prenant un eacutechantillon mondial qui

eacuteteacute interrogeacute entre 2011 et 2013 Le mecircme processus de reacutegression est utiliseacute pour voir si la

perception individuelle peuvent ecirctre consideacuterer comme des variables a travers lesquelles le

capital social influence la participation dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial

Le tableau suivant preacutesente dans quatre modegraveles les reacutesultats de la reacutegression logistique

Les deux premiegraveres lignes du tableau fournissent les valeurs des coefficients de reacutegression des

rapports de cote des variables du capital social On pourrait remarquer que le niveau de

signification du critegravere de Wald est tregraves faible dans les quatre modegraveles Ce qui implique que

lrsquointroduction des variables perceptuelles nrsquoa pas modifieacute les relations drsquoassociation bilateacuteral

entre le capital social et la participation entrepreneuriale Ensuite lrsquoobservation des reacutesultats de

la validiteacute du modegraveles montre que

1 le modegravele preacutedit entre 768 et 7734 des reacuteponses sur la participation dans le

processus entrepreneurial

2 les valeurs de chi deux montre que les quatre modegraveles sont significatifs

3 les valeurs des R2 de Nagelkerke croit du modegravele 1 jusqursquoau modegravele 3 ce qui montre que

lrsquoexplication de la variable deacutependante gagne de la pertinence par la prise en compte de

la perception des individus sur les opportuniteacutes eacuteconomique et sur leur compeacutetence

personnes

4 crsquoest le modegravele 3 qui preacutesente la valeur R2 de Nagelkerke la plus eacuteleveacutee presque 41 de

la variance de la variable deacutependante est expliqueacutee par le modegravele en deuxiegraveme position

le modegravele 2 ougrave cette variance est expliqueacute agrave raison de 378

5 contrairement agrave ce que nous avions constate pur l42chantillon de 4alg2rie a peur de

leacutechec est significativement lieacutee agrave la participation entrepreneuriale le coefficient de

reacutegression est n2gatif (-0 21) ce qui implique que ceux qui considegraverent pas la peur de

lrsquoeacutechec comme un obstacle agrave lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat ont plus de chance

drsquoecirctre preacutesent dans les diffeacuterentes phases de la creacuteation de lrsquoentreprise

348

Tableau 124 Rocircle de meacutediation des variables perceptuelles dans lrsquoeacutechantillon mondial 2011-2013

Variable deacutependante PARTICP MODELE 1 MODELE2 MODELE3 MODELE4

A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B)

KNOWENT 0797 0000 2219 0655 0000 1925 0597 0000 1817 0792 0000 2208 BUSANG 0998 0000 2712 0927 0000 2526 0851 0000 2342 0971 0000 2641

opport

0878 0000 2407

SUSKILL

1255 0000 3507

FEARFAIL

-0437 0000 0646 AGREG2 -0222 0000 0801 -0177 0000 0838 -0309 0000 0734 -0197 0000 0821

AGREG3 -0423 0000 0655 -0347 0000 0707 -0528 0000 0590 -0392 0000 0676

AGREG4 -0620 0000 0538 -0519 0000 0595 -0713 0000 0490 -0589 0000 0555 AGREG5 -1042 0000 0353 -0938 0000 0391 -1114 0000 0328 -1025 0000 0359

gender 0232 0000 1261 0224 0000 1251 0133 0000 1142 0205 0000 1228

EDUREG2 -0186 0000 0830 -0111 0000 0895 -0200 0000 0819 -0170 0000 0843 EDUREG3 -0132 0000 0877 -0051 0008 0950 -0138 0000 0871 -0118 0000 0888

EDUREG4 -0154 0000 0857 -0067 0001 0935 -0214 0000 0807 -0131 0000 0877

self 2617 0000 13690 2620 0000 13732 2473 0000 11862 2592 0000 13353

retstuhm -0364 0000 0695 -0351 0000 0704 -0305 0000 0737 -0377 0000 0686 notwo 0287 0000 1333 0350 0000 1420 0233 0000 1263 0297 0000 1346

INCREG2 0032 0017 1032 0016 0253 1016 0018 0194 1018 0030 0023 1031

INCREG3 0125 0000 1133 0073 0000 1076 0067 0000 1069 0108 0000 1114 an2012 0117 0000 1124 0121 0000 1128 0116 0000 1123 0122 0000 1130

an2013 0158 0000 1171 0168 0000 1183 0141 0000 1151 0156 0000 1169

Constante -1119 0000 0326 -1528 0000 0217 -1525 0000 0218 -0947 0000 0388

Pourcentage global 76870 773 77367 77026 Khi-Chi-deux 67492908 74157595 80893536 69224350

R-deux de Nagelkerke 0349 0378 0407 0357

N 229554 229554 229554 229554

Sources auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique

349

Afin de cerner le rocircle de meacutediation des variables perceptuelles il faudrait agrave preacutesent calculer les

variations des coefficients de reacutegression des variables KNOWENT et BUSANG par rapport agrave

leur valeur dans le modegravele 1 out drsquoabord pour un eacutechantillon comprenant des individus

appartenant agrave des pays qui sur plusieurs dimensions ne se ressemblent pas le reacutesultat semble

indiquer que les modegraveles que nous avions proposeacutes geacutenegraverent le mecircme reacutesultat

Tableau 125 Variations de coefficients de reacutegression de KNOWENT et BUSANG dans les

quatre modegraveles

Modegravele

1

Modegravele

2

Modegravele

3

Modegravele

4

KNOWENT 0797 0655 0597 0792

Variation de R2 de Nagelkerke

-0142 -0200 -0005

BUSANG 0998 0927 0851 0971

Variation de R2 de Nagelkerke

-007 -015 -003

Source calcul de lrsquoauteur selon les reacutesultats du tableau preacuteceacutedents

Comme le montre tableau toutes les variations sont neacutegatives La variation la plus

importante concerne la perception de la compeacutetence entrepreneuriale Les coefficients des

variables du capital social sont reacuteduits respectivement de 020 et 015 Ce qui montre que le

capital social agit principalement sur un aspect cognitif celui de la croyance de la personne en

ses capaciteacute en terme de drsquoorganisation et de gestion drsquoune nouvelle entreprise Crsquoest le mecircme

constat que nous avions obtenus dans notre eacutechantillon (Algeacuterie)

En deuxiegraveme position la reconnaissance des opportuniteacutes eacuteconomiques constitue une

autre dimension qui est influenceacutee par lrsquoencastrement dans un reacuteseau entrepreneurial Le

coefficient de reacutegression de la variable KNOWENT est reacuteduit de 014 La vigilance qursquoen agrave

lrsquoexistence de nouvelle opportuniteacute est une capaciteacute qui nrsquoest pas neutre par rapport aux

caracteacuteristiques du reacuteseau social de lrsquoentrepreneur en deacutepit drsquoune variation relativement faible

par rapport aux modegravele 2 et modegravele 3 le fait de connaitre un entrepreneur et une eacuteventuelle

participation dans lrsquoeacutemergence drsquoautre activiteacute eacuteconomique a un rocircle positif en matiegravere de

perception du risque Ces deux caracteacuteristiques du capital social augmentent les chances de

participer dans lrsquoentrepreneuriat en deacutepit de lrsquoexistence des possibiliteacutes drsquoeacutechouer dans le

processus entrepreneurial

350

2 Lrsquoeffet meacutediateur des variables perceptuelles selon les phases du processus

Cette eacutetape devrait veacuterifier si nous avions raison de consideacuterer les perceptions individuelles

comme des variables intermeacutediaires entre la possession du capital social et la participation dans

les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial Nous nous fixons par conseacutequence un

double objectif Drsquoun coteacute il srsquoagit de voir si le capital social est important dans tout le

processus entrepreneurial ou bien cette importance diffegravere drsquoune eacutetape agrave une autre Si crsquoest le

cas dans quelle eacutetape la connaissance drsquoun entrepreneur et la participation dans le financement

drsquoautre entreprise seront plus influentes

Avant drsquoaller vers lrsquointerpreacutetation des reacutesultats quelque indication sur le processus de

traitement des donneacutees est neacutecessaire Nous avions proceacutedeacute pour chaque eacutetape agrave quatre

reacutegressions logistiques preacutesenteacutees dans quatre modegraveles

Le modegravele1 introduit comme variable deacutependante la phase de lrsquoentrepreneuriat comme

variable indeacutependantes le capital social ( KNOWENT + BUSANG) qui seront controcircleacutees par

les variables socio eacuteconomiques et les variables de lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte

Le modegravele 2 sera introduite la variable perceptuelle opport Celle-ci sera introduite apregraves

lrsquoentreacutee des variables du capital social

Le modegravele 3 sera introduite la variable SUSKILL Celle-ci sera introduite apregraves lrsquoentreacutee des

variables du capital social

Le modegravele 4 sera introduite la variable FEARFAIL Celle-ci sera introduite apregraves lrsquoentreacutee

des variables du capital social

A chaque fois nous comptabilisons les valeurs des coefficients de reacutegression des variables

du capital social Le tableau suivant reacutesume les valeurs de ces coefficients et une indication Ns

sera ajouteacutee lorsque la signification de Wald est supeacuterieure agrave 005

Tableau 126 Les coefficients de reacutegression des variables du capital social

MODELE 1 MODELE 2 MODELE 3 MODELE 4

POTENT KNOWENT 0325 0271 0191 0325

BUSANG 0839 0821 0849 0838

INTENT KNOWENT 0851 0769 0678 0846

BUSANG 0241Ns 0223 0217 0235

EMERGE KNOWENT 1052 0961 0911 1049

BUSANG 0512 0496 0497 0501

SURVI KNOWENT 0369 0429 0254Ns 0370

BUSANG 0747 0764 0737 0747

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique

Dans une seconde eacutetape nous calculons les variations des coefficients de reacutegression des

modegraveles 2 34 par rapport agrave leurs valeurs dans le modegravele 1 Ces variations montreront si ces

351

coefficients ont eacuteteacute reacuteduits ou sont resteacutes identiques apregraves lrsquointroduction des variables

perceptuelles

21 La connaissance drsquoautres entrepreneurs

Les reacutesultats du modegravele ont eacuteteacute commenteacutes preacuteceacutedemment Le capital social agrave travers ses

deux composantes est un facteur de chance importante pour la preacutesence dans toutes les eacutetapes

du processus Le tableau suivant calcule ces variations

Tableau 127 Variation des coefficients de reacutegression de la variable KNOWENT par rapport au

modegravele1

opport SUSKILL FEARFAIL

POTENT KNOWENT -0054 -0134 00000

INTENT KNOWENT -0082 -0173 -0005

EMERGE KNOWENT -0091 -0141 -0003

SURVI KNOWENT 006 Ns 0001 Source auteur Ns non significative

Lorsqursquoon observe les valeurs de la premiegravere colonne lrsquointroduction dan la reacutegression de

la variable opport a fait baisser dans toutes les eacutetapes la valeur du coefficient de reacutegression de la

variable KNOWENT En valeur absolue ces variations augment drsquoune eacutetape agrave lrsquoautre (-0054 -

0082 -0091) Nous sommes donc assureacute que la variable opport joue un rocircle intermeacutediaire

entre la possession drsquoune relation avec un autre creacuteateur drsquoentreprise et la vigilance des

entrepreneurs sur la preacutesence des opportuniteacute eacuteconomique dans le marcheacute Cependant dans la

phase de survie cette variation est positive (+006) cela implique que la variable opport nrsquoavait

pas drsquoeffet sur lrsquointensiteacute de la relation entre KNOWENT et la variable deacutependante

Dans la deuxiegraveme colonne les variations sont les plus importantes depuis la phase de

projection drsquoune creacuteation drsquoentreprise jusqursquoau trois premiegraveres anneacutees drsquoexistence la

connaissance des entrepreneurs a un impact important sur le deacuteveloppement des compeacutetences

individuelle notamment en matiegravere de creacuteation et de gestion drsquoentreprise En terme absolu la

variation la plus importante concerne lrsquoeacutetape de deacutecision et drsquoengagement reacuteel dans

lrsquoentrepreneuriat ( -0173) Il y a une leacutegegravere diminution dans la phase drsquoeacutemergence (-0141) Par

contre la variable KNOWENT perd de sa signification lorsqursquoon introduit la variable

SUSKILL dans la phase de survie mecircme si cette dernier reste significativement lieacutee agrave la preacutesence

dans cette phase (le coefficient de reacutegression de la variable SUSKILL est de (2413 au niveau de

signification de 0000)

Les variations enregistreacutes lorsque la variable FEARFAIL es introduite ne sont pas

significatives puisqursquoe des le deacutebut cette variable nrsquoest pas significativement correacuteleacutee agrave la

352

preacutesence dans le processus entrepreneurial Autrement dit la connaissance drsquoentrepreneurs nrsquoa

pas un effet sur la perception du risque drsquoeacutechec

22 La participation dans le financement drsquoautre entreprise

Par rapport agrave la variable KNOWENT les variations enregistreacutees de la variable BUSANG ne

semblent pas montrer un effet de la mecircme ampleur Le tableau montre que les variations les plus

significatives concernent le modegravele2 et le modegravele3 ougrave sont introduites respectivement les

variables OPPORT et SUSKIL Nous remarquons que le fait de participer dans le financement

drsquoautres entreprises a un effet sur la perception des opportuniteacutes dans le marcheacute Cet effet est

observeacute dans les trois premiegraveres phases de lrsquoentrepreneuriat mais qui disparait dans la phase de

survie Eacutetant donneacute que la preacutesence dans cette phase nrsquoest pas lieacutee agrave la vigilance aux opportuniteacutes

eacuteconomiques

Tableau128 Variations des coefficients de reacutegression de la variable BUSANG par rapport au

modegravele 1

opport SUSKILL FEARFAIL

POTENT BUSANG -0018 001 -0001

INTENT BUSANG -0018 -0024 -0006

EMERGE BUSANG -0016 -0015 -0011

SURVI BUSANG 0017 -001 00000

Source auteur

Du point de vue des compeacutetences entrepreneuriales on pourrait remarquer que les

variations les plus significative sont enregistreacutes dans la phase drsquointention drsquoeacutemergence et de

survie crsquoest le moment de lrsquoengagent dans lrsquoentreprise (INTENT) qui semble le plus beacuteneacuteficier

des interactions qui naissent agrave travers la participation dans le financement des autres Le

coefficient de reacutegression de la variable BUSANG baisse de 0024 dans cette phase Cet effet

reste preacutesent pendant les trois premiegraveres anneacutees de lrsquoentreprise et mecircme mais avec une ampleur

moindre puisque le coefficient de reacutegression baissent respectivement de 0015 et 001

Par contre lorsqursquoils sont en situation drsquoentrepreneuriat potentiel le fait qursquoils participent

dans le financement informel nrsquoa pas drsquoeffet sur la croyance des individus en leurs propres

compeacutetences

La variable FEARFAIL ne peut ecirctre consideacutereacutee comme une variable intermeacutediaire malgreacute

le fait que les variations sont neacutegatives agrave cause notamment de lrsquoabsence de relation ( pgt005) qui

a eacuteteacute constateacute lorsque nous avions analyseacute le rocircle des variables perceptuelles dans la participation

dans le processus entrepreneurial

353

3Le capital social et son effet sur les variables perceptuelles

Pour mettre expliciter drsquoavantage le rocircle que peut exercer le capital social sur les variables

perceptuelles nous proceacutedons dans le titre qui suit agrave une reacutegression logistiques qui prend

respectivement dans trois modegravele les variables de vigilance de compeacutetences entrepreneuriale et

de la peur de lrsquoeacutechec comme des variables deacutependante Les variables indeacutependantes sont les

deux composantes du capital social agrave savoir les variables KNOWENT et BUSANG

Tableau129 Rocircle du capital social dans la formation des perceptions individuelles

Les variables dans le

modegravele

Modegravele 1 Modegravele 2 Modegravele 3

Variables deacutependantes OPPORT SUSKILL FEARFAIL

Variables indeacutependantes

(capital social)

KOWENT

BUSANG

KOWENT

BUSANG

KOWENT

BUSANG

Variables de controcircle Sociodeacutemographiques et

anneacutee de lrsquoenquecircte

Sociodeacutemographiques et

anneacutee de lrsquoenquecircte

Sociodeacutemographiques et

anneacutee de lrsquoenquecircte

Source auteur

Le tableau suivant restitue les reacutesultats de cette reacutegression

354

Tableau 130 Influence du capital social sur les variables perceptuelles

Modegravele 1 variable deacutependante

OPPORT Modegravele 2 variable deacutependante

SUSKILL Modegravele3 variable deacutependante

FEARFAIL

Variables du capital social A Wald Sig Exp(B) A Wald Sig Exp(B) A Wald Sig Exp(B)

KNOWENT 0948 213968 0000 2581 0857 167468 0000 2355 -0015 0053 0818 0985

BUSANG 0386 13536 0000 1471 0099 0842 0359 1105 -0208 3990 0046 0812

Variables socio deacutemographiques

AGREG2 0053 0293 0588 1054 0120 1370 0242 1128 0015 0024 0878 1015

AGREG3 0245 5720 0017 1278 -0072 0465 0495 0930 0076 0551 0458 1079

AGREG4 0071 0407 0523 1074 -0152 1727 0189 0859 0068 0361 0548 1070

AGREG5 -0036 0073 0787 965 -0487 12903 0000 0615 -0054 0161 0688 0947

Genre -0046 0453 0501 955 0153 4659 0031 1165 -0130 3608 0058 0878

EDUCREG2 0176 3083 0079 1193 0128 1534 0216 1136 0180 3198 0074 1197

EDUCREG3 0184 3472 0062 1202 0068 0454 0501 1071 0015 0023 0880 1015

EDUCREG4 0197 3201 0074 1218 0297 6689 0010 1346 0126 1274 0259 1134

self 0318 7894 0005 1375 -0307 7107 0008 0736 -0045 0160 0689 0956

retstuhm 0127 2714 0099 1135 0074 0827 0363 1077 0017 0047 0829 1017

notwo -0108 1112 0292 898 -0565 29787 0000 0568 0197 3757 0053 1217

INCREG2 0064 0660 0417 1067 0164 4033 0045 1178 -0201 6467 0011 0818

INCREG3 0078 0948 0330 1082 0282 11350 0001 1325 -0474 33832 0000 0622

Anneacutees de lrsquoenquecircte

2011 0360 10101 0001 1433 0341 8448 0004 1406 0809 43861 0000 2246

2012 0025 058 0810 1026 0260 5699 0017 1297 0462 16127 0000 1588

2013 0434 12050 0001 1543 0066 0264 0607 1068 0663 25212 0000 1941

Constante -0822 24892 0000 440 -0329 3794 0051 0720 -0931 29791 0000 0394

Pourcentage correct 633 67 636

Khi-Chi-deux Modegravele 328588 (0000) 387577 ( 0000) 111199 (0000)

R-deux de Nagelkerke 0093 0112 0033

N 4557 4557 4557

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique

355

Les reacutesultats figurant dans les deux premiegraveres lignes confirment ce qui a eacuteteacute avanceacute dans

la reacutegression preacuteceacutedente Seules les variables lieacutees agrave la perception des opportuniteacutes (OPPORT)

et agrave la compeacutetence entrepreneuriale (SUSKILL) sont a consideacutereacutees comme deacutependantes du

capital social de lrsquoentrepreneur En effet les rapports de cotes qui sont significativement les

plus eacuteleveacutes sont enregistreacutes au niveau de ces deux variables Le fait de connaitre un entrepreneur

fait augmenter les chances de deacutevelopper une certaine vigilance aux occasions drsquoaffaires de

2581 fois et de deacutevelopper une certaine confiance en ses propres capaciteacutes entrepreneuriales de

2355 fois par rapport agrave des personnes qui nrsquoont pas cette relation dans leur reacuteseau social

Aussi le fait de participer activement dans un reacuteseau de financement informel a des influences

sur ces deux type de perception particuliegraverement le deacuteveloppement drsquoune vigilance

entrepreneuriale comme lrsquoindique les reacutesultats de la variable BUSANG lorsque cette variable

prend la valeur de laquo 1 raquo les chances de deacutevelopper cette vigilance sont 147 fois plus

importantes que pour ceux qui ne sont pas actif dans ce type drsquoactiviteacute

Comme il eacutetait attendu la variable relative agrave la perception du risque entrepreneurial elle

ne semble pas ecirctre sensible au capital social des entrepreneurs Les coefficients de reacutegression

(A) ne sont pas significatifs Sauf pour le cas de la participation dans le financement informel

qui semble avoir une influence positive sur la perception du risque Le rapport de cote est

significatif (0046) Et montre que ceux qui se precirctent agrave ce genre drsquoactiviteacute perccediloivent un risque

drsquoeacutechec plus faible par rapport agrave ceux qui ne pratiquent pas le financement informel (rapport de

cote = 0812)

Des travaux reacutecents ont mis en relief que le de contribuer dans lrsquoeacutemergence drsquoautres

entrepreneurs constitue un contexte favorable pour lrsquoaccegraves aux opportuniteacutes eacuteconoiques Dans

une eacutetude reacutealiseacutee en 2013 et qui a portait sur 472 business Angel activant au Royaume Uni 754

MASON C amp BOTELHOT on montreacute que parmi les motivations les plus importantes qui

poussent les individus agrave participer dans ce types drsquoactiviteacute crsquoest bien la recherche de nouvelles

opportuniteacute drsquoaffaire le tableau suivant qui restitue une partie des reacuteponses des individus quant

agrave leur reacuteel motivation montre ce type de motivation

754 MASON C BOTELHO T and HARRISON R (2013) The transformation of the business angel market evidence from Scotland Working Paper Adam Smith Business School University of Glasgow pp 1-22

356

Tableau131 Les motivations de joindre un reacuteseau de financement informel (business

Angel) au Etats Unies

Source MASON C BOTELHO T and HARRISON R p 11

Nous pensons donc avec ce reacutesultat qursquoil existe une certaine coheacuterence entre les eacutetapes de la

reacutegression logistique que nous avions effectueacute depuis la deuxiegraveme section le rocircle de meacutediation

de des variables perceptuelles exception fait de la variables FEARFAIL est confirmeacute

357

Conclusion

La participation dans le processus entrepreneurial beacuteneacuteficie du capital social de

lrsquoentrepreneur notamment lorsque celui-ci possegravede une relation plus ou moins durable avec un

entrepreneur deacutejagrave eacutetablis et participent activement dans le financement drsquoautre entrepreneurs Les

reacutesultats obtenus dans lrsquoanalyse effectueacutee dans la premiegravere section ont montreacute que lorsqursquoon

pratique une analyse selon les eacutetapes du processus entrepreneurial ce constat doit ecirctre nuanceacute

En effet les rapports de cotes ( Exp (B)) tout comme les coefficients de reacutegression (A) des

variables du capital social changent de valeur selon que les individu sont au stade latent ou sont

dans une entreprise qui a deacutepasseacute le stade lrsquoeacutemergence Cela implique que cette forme de

capital social a une influence diffeacuterente agrave lrsquointeacuterieur de ce processus Il ressort que les phases

les plus utilisatrices de ce capital sont celles qui correspondent au moment de lrsquoengagement reacuteel

des entrepreneurs (INTENT) et les trois premiegravere anneacutees drsquoexistence de lrsquoentreprise

(EMERGE) Ce reacutesultat corrobore avec des constats faits dans plusieurs eacutetudes faisant eacutetat du

changement de la structure du reacuteseau social avec lrsquoavancement dans la creacuteation drsquoentreprise Il

existe une sorte de seacutelection et de reacutetention drsquoun certain nombre de lien en fonction des besoins

des entrepreneurs Ces besoins qui peuvent ecirctre reacutesumeacutes dans la seacutecurisation des ressources et

lrsquoaccegraves agrave de nouvelles ressources pour lrsquoentreprise (clients financement hellip )

Ce qui a attireacute aussi notre attention est lrsquoeffet que peut avoir la contribution dans le

financement des autres entrepreneurs Ce pheacutenomegravene semble tregraves beacuteneacutefique pour celui qui le

pratique notamment lorsque crsquoest lui-mecircme qui srsquoengage dan lrsquoentrepreneuriat Nous avions vu

en effet que les rapports de cote de cette variable ( BUSANG) sont significatifs et supeacuterieurs agrave

1 dans les phases de lrsquoentrepreneuriat potentiel (231 page 28) et dans la phase de survie (211

page28) Certains auteurs considegraverent que cet effet positif tient au fait que la participation en

tant qursquoinvestisseur informel dans drsquoautre entreprise permet agrave lrsquoindividu drsquoobtenir les premiers

revue susceptibles de constituer un fond consistant pour le deacutemarrage de sa propre entreprise

Drsquoautre auteurs considegraverent que le fait drsquoaider des entrepreneur en voie de creacuteation drsquoactiviteacute

eacuteconomique le font exposer agrave de nouvelle expeacuteriences et de nouvelles connaissance leur

permettant de changer positivement leur attitude et leur perceptions vis a vie de

lrsquoentrepreneuriat et de lrsquoauto emploi755

En effet lorsqursquoe nous avions examineacute le rocircle des variables perceptuelles (section 3 de

ce chapitre) il srsquoavegravere que la vigilance et les compeacutetences entrepreneuriales sont

statistiquement correacuteleacutes agrave la preacutesence dans toutes les phases de lrsquoentrepreneuriat

755 SZERB L et al Seeding new ventures green thumbs and fertile fields individual and environmental drivers of informal investment Jena economic research papers Ndeg 030 2007pp 1-47p 6

358

En termes de participation agreacutegeacutee (la variable PARTICP) le fait de pouvoir reconnaitre

des occasions drsquoaffaires et de croire en ses propres compeacutetences est des facteurs de chances

importants et de diffeacuterenciation entre les entrepreneurs et les non entrepreneurs Cependant la

peur de lrsquoeacutechec que nous avions utiliseacute comme une approximation de lrsquoaversion pour le risque

entrepreneurial ne semble pas contrairement agrave ce qursquoon pourrait penser ecirctres deacuteterminantes

dans le processus entrepreneurial Les rapports de cotes tout comme les coefficients de

reacutegression ne sont pas significativement lieacutes aux variables deacutependantes en lrsquooccurrence les

eacutetapes du processus entrepreneurial on pourrait suggeacuterer que la peur de lrsquoeacutechec devient neutre

dans la deacutecision drsquoentreprendre lors un lrsquoindividu croit ecirctre suffisamment doteacute en capaciteacutes et

de connaissance neacutecessaires pour reacutealiser sont projet et qursquoils existe suffisamment drsquooccasion

drsquoaffaire pour que ce dernier sont viables dans le future

Bien entendu il faudrait aussi souligner que ce dernier reacutesultat reacutevegravele lrsquoexistence de

colineacuteariteacute entre les variables indeacutependantes756

756 Cette colineacuteariteacute a eacuteteacute deacutelaisseacute drsquoune maniegravere deacutelibeacutereacute car neacutecessitant drsquoautre proceacutedures statistiques pour leur traitement

chose que nous nrsquoenvisageons pas dans ce travail de thegravese

359

Conclusion geacuteneacuterale

360

Nous arrivons au terme de cette recherche qui visait agrave deacutecrire au niveau individuel la relation

ecirctre le fait entrepreneurial et le capital social en Algeacuterie En effet le point de deacutepart de cette

thegravese eacutetait de consideacuterer que lrsquoanalyse de lrsquoentrepreneuriat ne peut ecirctre indissociable du contexte

de lrsquoentrepreneur ce qui implique de consideacuterer ce dernier non pas comme un agent isoleacute

rationnel et doteacute de traits speacutecifique mais Plus preacuteciseacutement nous nous somme interrogeacute sur

lrsquoinfluence de la structure du reacuteseau social des individus sur leur participation dans les

diffeacuterentes eacutetapes du processus de creacuteation drsquoentreprise Cette recherche posait comme

hypothegravese que la perception qursquoont les individus sur les opportuniteacutes eacuteconomiques sur leurs

propres compeacutetences et sur le risque drsquoeacutechec ont une influence positive pour la preacutesence dans

ce processus mais en mecircme temps ces perceptions subissent lrsquoinfluence du contexte

relationnel des entrepreneurs Ce dernier a eacuteteacute appreacutehendeacute par deux types de relations une

relation personnelle avec un entrepreneur et la preacutesence dans un reacuteseau eacuteconomique Le

tableau suivant reacutesume le deacutesigne de notre recherche757

Tableau deacutesigne de la recherche

Probleacutematique Comprendre le rocircle du capital social

Cadre theacuteorique -Approche processuelle de lrsquoentrepreneuriat -Approche structurelle du capital social le reacuteseau social des entrepreneurs -Articulation conceptuelle entre le reacuteseau social et processus entrepreneurial srsquoest fait par lrsquointermeacutediaire des perceptions individuelles

Deacutemarche choisie Hypotheacutetico deacuteductive

Type de donneacutees qualitatives

Modegravele drsquoanalyse Tris croiseacutes test de khi deux reacutegression logistique

Reacutesultat attendus -La possession drsquoune relation avec un entrepreneur et la participation dans le financement drsquoune entreprise sont des liens favorables agrave la reacuteussite de la creacuteation drsquoune entreprise comparaison faite avec les personnes qui ne possegravedent pas ses relations -la vigilance aux opportuniteacutes eacuteconomiques le capital humain speacutecifique et lrsquoaversion au risque sont des variables qui marquent la diffeacuterence entre les entrepreneurs et les non entrepreneurs

Thegravese soutenue La creacuteation drsquoune entreprise nrsquoest pas un fait ex nihilo mais un processus ougrave des anteacuteceacutedents perceptuels et contextuels deacuteterminent son deacuteclenchement (intention de lrsquoentrepreneur et eacutemergence de lrsquoentreprise) et son reacutesultat (survie de la nouvelle entreprise)

Impact de la recherche

Implication su le plan Pratique et Meacutethodologique

Source auteur

757 Inspireacute de DEGEORGE J ndashM thegravese en sciences de gestion le deacuteclenchement du processus de creacuteation ou de reprise

drsquoentreprise le cas des ingeacutenieurs franccedilais soutenue en 2006 UNIVERSITE JEAN MOULIN LYON III

361

1 Lrsquoeacutetat de la connaissance sur le processus entrepreneurial et le capital social des

entrepreneurs

Nous avions vu que la recherche sur le pheacutenomegravene entrepreneurial a prolifeacutereacute depuis la fin des

anneacutees 1990 La majoriteacute des auteurs connus dans le domaine considegraverent que lrsquoabondant

progressif de lrsquoapproche par les traits et la reacuteorientation de la recherche vers les actes de

lrsquoentrepreneur ont conduit agrave lrsquoeacutemergence drsquoune litteacuterature abondante dans diffeacuterentes discipline

qui adopte une approche processuelle de lrsquoentrepreneuriat Cependant les recherches agrave

vocation theacuteorique et les travaux empiriques nrsquoont pas produit un consensus sur les

dimensions les reacutesultats et les eacuteveacutenements censeacutes deacutecrire de maniegravere explicite ce qui se passe

dans ce processus Le premier chapitre avait pour but drsquoexpliciter notre choix de deacutefinition

qui peut paraitre arbitraire mais la diversiteacute des conceptions que font les auteurs sur ce

processus nous ont laissaient une marge de manouvre pour retenir une deacutefinition qui pouvait

ecirctre opeacuterationnaliseacutee avec le mateacuteriel empirique don nous disposions avant le deacutemarrage de

cette recherche Pour arriver agrave cette deacutefinition inscrit ce travail dans le cadre la litteacuterature qui

srsquoest deacuteveloppeacutee en management sur la notion de processus VAN DE VENAH auteur de

reacutefeacuterence dans cette approche explicite ce qui doit ecirctre fait par le chercheur lorsqursquoil adopte

une telle approche Il revient aux chercheurs drsquoisoler les eacuteleacutements significatifs qui sont agrave

lrsquoorigine du reacutesultat et de rassembler ces divers eacuteleacutements en un tout coheacuterent au travers drsquoun

processus expliqueacute En passant de lrsquoobservation en surface drsquoeacuteveacutenements lieacutes aux processus agrave

une theacuteorie des processus on passe du stade de la description agrave celui de lrsquoexplication758

Par rapport agrave notre objet de recherche ce qui a eacuteteacute consideacutereacute comme reacutesultat crsquoeacutetait les

eacutetapes les plus significatives qui marquent le parcours du creacuteateur drsquoentreprise Lrsquointeacuterecirct drsquoune

telle approche est les possibiliteacutes qursquoelle offre en matiegravere drsquointeacutegration de plusieurs dimensions

du pheacutenomegravene Deux dimensions nous inteacuteressaient particuliegraverement les perceptions de

lrsquoentrepreneur et son contexte relationnel En fait ces deux dimensions ont eacuteteacute consideacutereacutees

comme des anteacuteceacutedents cest-agrave-dire des eacuteleacutements dont la variation entraine des influence sur

les comportements les deacutecisions et les performances de celui qui se trouvent affecteacutes par ces

anteacuteceacutedents Cette recherche srsquoinscrit neacutecessairement dans une approche positiviste agrave partir du

moment ougrave les anteacuteceacutedentes et leur relation avec lrsquoobjet observeacute ne sont pas construites par le

chercheur mais deacuteduites de la litteacuterature preacuteexistante Crsquoest pourquoi dans la derniegravere section

758 Traduction emprunteacute agrave WITMEUR Olivier Lrsquoeacutevolution des strateacutegies de croissance des jeunes entreprises thegravese en sciences de gestion universiteacute libre de Bruxelles 2011 137 pages p VAN DE VENAH et ENGLEMANRM Event ndash and outcome-driven explanations of entrepreneurship journal of business

venturing Ndeg 19 2004 pp343-358p

362

du premier chapitre il eacutetait question drsquoexpliciter le rocircle des perceptions individuelles dans la

preacutesence dans le processus entrepreneurial

Par ailleurs le contexte du processus entrepreneurial concernait le capital social de

lrsquoentrepreneur Le deuxiegraveme chapitre tentait drsquoeacuteclaircir la relation entre cette forme de capital et

le pheacutenomegravene de lrsquoentrepreneuriat Nous avions fait le choix de srsquointeacuteresser agrave la dimension

structurelle de ce capital qui revoie aux caracteacuteristiques du reacuteseau social des entrepreneurs

Deux types de relation ont eacuteteacute privileacutegieacutees dans lrsquoanalyse la preacutesence drsquoun lien faible (la

connaissance drsquoun entrepreneur) et lrsquoencastrement dans un reacuteseau socio eacuteconomique (la

contribution dans le financement drsquoune autres entreprise) La relation drsquoassociation entre ces

relations et le processus de creacuteation drsquoentreprise a eacuteteacute appreacutehendeacute du point de vue de leur

influence sur les capaciteacutes cognitives individuelles des capaciteacutes en matiegravere de deacutetection de

nouvelles opportuniteacutes eacuteconomiques de deacuteveloppement drsquoun capital humain speacutecifique

(compeacutetences entrepreneuriales) et en fin de la perception de lrsquoeacutechec entrepreneurial Ce

chapitre devrait donc mettre en relief sur le plan conceptuel le rocircle meacutediateur que peuvent

jouer ces perceptions entre la possession drsquoun capital social et la participation dans les

diffeacuterentes eacutetapes de la creacuteation et du deacuteveloppement de la nouvelle entreprise

2 Reacutesultats et hypothegravese de recherche

A lrsquoissu de ce travail notre hypothegravese de recherche est confirmeacute Les diffeacuterentes reacutegressions

effectueacutees dans le quatriegraveme chapitre ont largement montreacute la relation entre le reacuteseau social

comme variable indeacutependante et la participation entrepreneuriale comme variable deacutependante

La reacutegression logistique nous a permis aussi de veacuterifier le rocircle drsquointermeacutediaire des variables

perceptuelles exception faite de la peur de lrsquoeacutechec comme une approximation de lrsquoaversion au

risque qui ne se semble pas affecter la preacutesence dans ce processus Ce reacutesultat corrobore avec

des travaux reacutecents sur le concept de risque en entrepreneuriat Le risque nrsquoa pas seulement

une existence objective deacutefini en terme de probabiliteacute drsquoarriveacute drsquoun eacuteveacutenement deacutefavorable

aux attentes des individus mais aussi une existence subjectives qui serait influenceacutee par des

caracteacuteristiques personnelles lsquoexpeacuterience acircge etc) de lrsquoindividu et de ses perceptions de son

environnement En Algeacuterie il semble que les entrepreneurs qui atteigne un certain niveau de

confiance en leur propre capaciteacute et arrivent agrave percevoir des opportuniteacutes exploitable dan le

marcheacute deacuteveloppent une perception positive du risque

363

21 Le capital social entrepreneurial

Le fait drsquoavoir un entrepreneur dans son reacuteseau social ou de financer drsquoautres entrepreneurs

sont facteur de chance important pour ceux qui projettent dans lrsquoavenir la creacuteation de

lrsquoentreprise pour ceux qui entames des actions concregravetes et srsquoengagent effectivement dans

lrsquoaventure de lrsquoentrepreneuriat et il aussi important durant les trois premiegravere anneacutees de la

nouvelle entreprise Ces deux types de lien constituent agrave notre sens un capital social

indiscutable des nouveaux entrepreneurs puisque ces relations ont une valeur759 si lrsquoon se

reacutefegravere agrave la deacutefinition agrave la conception PUTANMM 760 pour ceux qui la possegravedent Cette valeur

se manifeste dans ce que peut procurer comme avantage non seulement mateacuterielle mais aussi

cognitif agrave lrsquoentrepreneur lui mecircme Cette relation a un impact sur le deacuteveloppement des

compeacutetences speacutecifique dans le domaine de la gestion de lrsquoorganisation puisque celui qui la

possegravede se trouve exposeacutee agrave des informations de valeur (biens non marchand) des

connaissances et des compeacutetences des individus qui ont traverseacute avant lui le processus

entrepreneurial Cela montre en affirmation avec la thegravese de COLEMANJ (1988) qui postuler

que capital social constitue le contexte de la formation du capital humain

Le tableau suivant reacutesume la relation entre le capital social et le processus entrepreneurial les

chiffres indique les rapports de chance (Exp (B))

Figure52 Participation variables perceptuelles et capital social de lrsquoentrepreneur

Source auteur

759 Ce qui constitue lrsquoideacutee centrale du capital social selon MEDA D le capital social un point de vue critique lrsquoeacuteconomie politique Ndeg14 2002 pp 36-47 p 37 760

Compeacutetences

entrepreneuriales

2584

Participation entrepreneuriale

Vigilance

entrepreneuriale Risque

entrepreneurial

Relation avec un

entrepreneur

Financement drsquoautres

entrepreneurs

Variables perceptuelles

Capital social

1445 2534

Ns 1175

364

Les reacutesultats ont permis de deacuteduire que la creacuteation drsquoune entreprise nrsquoest pas un fait ex nihilo

crsquoest agrave dire qui se deacuteclenche drsquoun vide mais il existe bien des facteurs endogegravenes et exogegravenes

qui peuvent ecirctres favorables agrave un comportement entreprenariat

22 capital social dans les eacutetapes du processus entrepreneurial

Il a fallu reacuteexaminer notre modegravele dans les diffeacuterentes phases du processus entrepreneurial afin

de cerner les changements qui peuvent intervenir dans les perceptions individuelles et de leur

relation avec le capital social des entrepreneurs En comparaison avec les entrepreneurs

potentiel il ressort de lrsquoanalyse effectueacutee dans la dernier section du chapitre 4 que

lrsquoengagement et lrsquoeacutemergence de la nouvelle entreprise (des entreprise ayant trois anneacutees

drsquoexistence) qui sont les phases ougrave les perceptions le capital social semble avoir le plus

drsquoinfluence Le scheacutema suivant reacutesume les reacutesultats de la reacutegression logique effectueacute lorsque les

variables indeacutependante eacutetaient (INTENT) et (EMERGE) correspondants aux phases citeacutees

Figure 53 Capital social dans la phase drsquointention

Source auteur Ns Significative au niveau drsquoerreur 005

4445

Intention

entrepreneuriale

Vigilance

entrepreneuriale

Relation avec un

entrepreneur

Financement drsquoautres

entrepreneurs

Variables perceptuelles

Capital social

2157 Ns

Ns

1747

Compeacutetences

entrepreneuriale

Risque

entrepreneurial

365

Figure 54 capital social dans la phase drsquointention

Source auteur Ns NO Significative au niveau drsquoerreur 005 Modestement nous croyons que ces reacutesultats peuvent avoir des implications au niveau pratique

et meacutethodologique comme lrsquoindiquait BRUYATC Une proposition mecircme malhabile a du

moins le meacuterite drsquoexister761 (p176) raquo Plus simplement nous nrsquoespeacuterons qursquoune communauteacute de

chercheurs adheacuterera agrave notre approche et participera agrave son deacuteveloppement

3 Les contributions pratiques

Les implications pratiques de ce travail concernent tout drsquoabord les entrepreneurs Cette

recherche nous renseigne sur plusieurs aspects de ce personnage caracteacuteristiques socio

deacutemographiques perception de leur contexte et de leurs propres capiteacutes et leur reacuteseau social

Le fait qursquoils sont relativement moyenne eacuteduqueacutes et maquant souvent drsquoexpeacuterience dans le

monde lrsquoentrepreneuriat il peut ecirctre avantageux pour eux de srsquoimpliquer dans le monde associatif

notamment des organismes professionnels tels que les associations regroupant des

entrepreneurs par meacutetiers Lrsquoencastrement dans ce type de reacuteseau permet drsquoatteindre drsquoautres

761 BRUYATC opct 176

3275

Emergence

Risque

entrepreneuriale

Relation avec un

entrepreneur

Financement drsquoautres

entrepreneurs

Variables perceptuelles

Capital social

2614 1642

Ns 1890

Compeacutetences

entrepreneuriale

Vigilance

entrepreneuriale

366

expeacuteriences de nouvelles connaissances et des opportuniteacutes eacuteconomiques Le tableau suivant

preacutesente quelques associations agreacuteeacutees agrave caractegravere professionnelle par lrsquoEtat qui sont actives dans

diffeacuterente secteurs drsquoactiviteacute

Tableau 132 Quelque associations professionnelles en Algeacuterie 1 Club des Entrepreneurs et Industriels de la Mitidja

2 Association Algeacuterienne pour la Promotion de Lindustrie

3 Association des Industriels et Investisseurs de la Wilaya de Khenchela

4 Union National des Investisseurs Proprieacutetaires

5 Association Algeacuterienne des Fabricants de Colle Peinture Vernis Encre et Emballages

6 Union Nationale des Opeacuterateurs de la Pharmacie

7 Association des Producteurs Algeacuteriens de Boissons

8 Association Conditionneurs Exportateurs Dattes

9 Union des Industriels de lrsquoAgro-alimentaire

10 Union Professionnelle de lrsquoIndustrie Automobile et Meacutecanique

11 Association Algeacuterienne de Fonderies

12 Bourse de Sous-traitance et de Partenariat - Reacutegion Est

13 Association Nationale des Professionnels drsquoInstruments de Mesure

14 Association pour le Deacuteveloppement et la Promotion de lrsquoEntreprise

15 Association Femmes Algeacuteriennes pour le Deacuteveloppement

16 Association drsquoAudit Social drsquoAlgeacuterie

17 Association Nationale des Utilisateurs de Teacuteleacutecommunications

18 Association Algeacuterienne de lrsquoIndustrie du Gaz

19 Association Nationale des Exportateurs Algeacuteriens

20 Union Nationale des Transporteurs

Source catalogue des associations professionnelles et des organisations patronales et syndicales agrave caractegravere

eacuteconomiques documents Ndeg5 Ministegravere de lrsquoIndustrie de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de

lrsquoInvestissement 2011 49 pages

La deuxiegraveme implication pratique concerne les deacutecideurs de politique publique

notamment celle qui est dirigeacutee vers les petites et moyennes entreprises Les pouvoirs publics

interviennent agrave diffeacuterents niveau dans le monde de lrsquoentrepreneuriat reacuteglementation loi mais

aussi agrave travers les institutions drsquoaccompagnement et de promotion de lrsquoauto emploi et de la

creacuteation des petites et moyennes entreprises (PME) Lrsquoaccompagnement comme le fait souligner

BRYUAT C est un processus qui doit avant tout viser agrave conforter la faisabiliteacute du projet agrave en

diminuer les incertitudes et les coucircts irreacuteversibles de faccedilon agrave limiter les coucircts de deacutesengagement

des creacuteateurs762 Nous pensons avec les reacutesultats obtenus dans cette recherche et particuliegraverement

lrsquoimportance de la proximiteacute relationnelle avec des entrepreneurs existants pour les individus qui

projettent la creacuteation ou qui sont en plein processus entrepreneurial permettent de souligner

lrsquoimportance drsquoune prise en compte de la part des deacutecideurs de cette dimension relationnelle car

elle a une influence importante sur leur perception en matiegravere de compeacutetence qui drsquoailleurs

semble produire chez les entrepreneurs une surestimation de leur capaciteacutes agrave entreprendre

pouvant les rendre inconscients des risques de faillite de leur entreprise En plus le fait de drsquoecirctre

762 BRUYATC Creacuteation drsquoentreprise contributions eacutepisteacutemologiques et modeacutelisation p 335

367

en relations avec drsquoautre entrepreneur deacutejagrave eacutetablie semble aussi ecirctre un canal de diffusion des

occasions drsquoaffaires Les personnes que se preacutesentent dans les guichets des diffeacuterents

organismes drsquoaide agrave la creacuteation drsquoentreprise arrivent avec un projet qui ne preacutesente pas une

reacuteelle maturiteacute du point de vue eacuteconomique mais par imitation des autres De ce fait

laccompagnement devra viser agrave laccroicirctre (projet agrave fort potentiel de performance)763

Des entrepreneurs peuvent aussi srsquoengager dans lrsquoentrepreneuriat par neacutecessiteacute faute de

trouver un emploi salarieacute stable le creacuteateurs dans ce cas peuvent sengager dans un projet

ayant une faible valeur eacuteconomique Crsquoest pourquoi nous pensons qursquoil est indispensables de

faire la diffeacuterence lorsqursquoil srsquoagit des les inciter entre des entrepreneurs par deacutefaut et des

entrepreneurs agrave haut impact Comme le fait remarquer SHANES 764 dans un article publieacute en

2009 laquo Why encouraging more people to become entrepreneurs is bad public policy raquo

Lrsquoencouragement excessif ( alleacutegement des taux drsquointeacuterecirct exoneacuteration fiscales) de la creacuteation

drsquoentreprise serait une mauvaise politique publique ces meacutecanismes conduisent agrave augmenter

lrsquooffre marginale drsquoentrepreneur (entrepreneurs nouveaux) cest-agrave-dire agrave encourager de plus en

plus de personnes agrave devenir entrepreneur En faisant de la sorte elles favorisent la mise sur le

marcheacute de jeunes entreprises qui preacutesentent une forte probabiliteacute de mortaliteacute par ce qursquoil y a de

forte chance que la productiviteacute des entreprises existantes soit bien supeacuterieure de celle des

nouvelles entreprises765 Cet auteur qui faudrait-il le remarquer est parmi les fondateurs du

paradigme de lrsquoopportuniteacute drsquoaffaires dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat conclue cette

article Getting economic growth and jobs creation from entrepreneurs is not a numbers

game It is about encouraging high quality high growth companies to be founded766

La formation en entrepreneurial semble aussi une neacutecessiteacute pour accroitre la qualiteacute des

entrepreneurs dans lrsquoeacuteconomie La capaciteacute en matiegravere de gestion ne doit pas seulement ecirctre

perccedilus par les individus (sous forme drsquoauto efficaciteacute) mas elle doit se manifester dans la

pratique par une maitrise effective des diffeacuterents processus qui influencent la performance

des nouvelles entreprises Les structures dans ce domaine semblent relativement faible en deacutepit

de lrsquoexistence de centres speacutecialiseacutes comme crsquoest acas de la maison de lrsquoentrepreneuriat affilieacutee

agrave LrsquoANSEJ qui compte aujourdrsquohui presque 58 agences installeacutees au niveau national et qui a

763 BRUYATC p 336 764 SHANE S Why encouraging more people to become entrepreneurs is bad public policy Small Business EconomyNdeg332009 pp141ndash149 765 Notre traduction du texte we need to reduce the incentives that we give marginal entrepreneurs to start businesses by reducing the transfer payments loans subsidies regulatory exemptions and tax benefits that encourage more and more people to start businesses Because the average existing new firm is more productive than the average new firm SHANE S Why encouraging more people to become entrepreneurs is bad public policy p 146 766 SHANE S idem p 145

368

accueilli parmi touts les effectifs formeacute seulement 8 drsquouniversitaires Ces derniers selon les

donneacutees de lrsquoANSEJ repreacutesentent uniquement 6 parmi tous les creacuteateurs drsquoentreprise767

4 contribution meacutethodologique

Nous croyons que cette recherche a montreacute lrsquointeacuterecirct drsquoexaminer le pheacutenomegravene

entrepreneurial sous une approche processuelle Nous avions vus que cette approche propose

drsquoobserver les entrepreneurs selon les eacutetapes qursquoils franchisent pour la creacuteation et le

deacuteveloppement drsquoune entreprise La prise en compte des variables perceptuelles et de contexte

dans la reacutegression logistique a offert la possibiliteacute de comprendre les meacutecanises par lesquels le

reacuteseau social influence le processus entrepreneurial Dans tous les modegraveles que nous avions

proposeacute dans le troisiegraveme chapitre les niveaux de signification sont satisfaisant pour consideacuterer

que relation drsquoassociation entre les variables de capital social et du processus entrepreneurial

nrsquoest pas due au hasard Il serait opportun par ailleurs de reacuteexaminer le modegravele que nous avions

preacutesenteacute avec des donneacutees plus reacutecentes de maniegravere agrave confirmer les reacutesultats obtenus dans cette

recherche

5 Les limites de la recherche

Cette recherche nous semble comporter plusieurs limites mais nous nous attardons sur

deux seulement qui nous paraissent les plus importantes Une limite du point de vue

meacutethodologique et du point de vue empirique

Lorsqursquo on examine la litteacuterature relative au domaine de l lsquoentrepreneuriat les recherches

qui adoptent une approche par les processus considegraverent que lrsquoobservation de ce processus ne

peut se faire drsquoune maniegravere synchronique cest-agrave-dire en deacutecomposant le processus en certain

nombre drsquoeacutetapes et ou chaque eacutetapes devient un objet drsquoobservation agrave part entiegravere

Crsquoest lrsquoapproche que nous avions adopteacute parce que les donneacutees dont nous disposions

permettent drsquoidentifier des entrepreneurs se trouvant dans des eacutetapes dont nous avions nous

mecircme poseacute les paramegravetres pour les consideacuterer comme telle Ce nrsquoest pas donc les mecircmes

personnes qui ont eacuteteacute suivis durant leur parcours dans la creacuteation drsquoune entreprise

Des travaux plus reacutecents considegraverent que lrsquoadoption drsquoune approche processuelle de

lrsquoentrepreneuriat considegravere que la meilleure maniegravere drsquoanalyser et de comprendre les

eacuteveacutenements significatifs et les deacuteterminants de sa reacuteussite est de lrsquoobserver selon une approche

767 il srsquoagit des chiffres de 2013 Maison de lrsquoentrepreneuriat ANSEJ httpswwwansejorgdzindexphpfrespace-

promoteurla-maison-de-l-entrepreneuriat

369

diachronique768 ou le temps devient une variable importante Ce dernier type drsquoapproche

neacutecessite par contre un travail de terrain contraignant pour le chercheur par ce qursquoil faudrait

observer les acteurs en plein processus et les suivre dans le temps Les eacutetudes longitudinales sont

les plus approprieacutes dans ce registre769

La deuxiegraveme limite qui apparait drsquoailleurs dans lrsquoanalyse empirique notamment dans les

reacutegressions logistiques apparait dans le niveau relativement faible de la capaciteacute drsquoexplication

des variables deacutependantes (R relations de Nagelkerke) Ce qui suppose lrsquoexistence drsquoautre

variables explicatives qui nrsquoont a nrsquoont as eacuteteacute introduite Nous pensons particuliegraverement agrave deux

types de variables Touts drsquoabord le reacuteseau social lrsquoentrepreneur tel que nous lrsquoavions envisageacute

a ignoreacute deacutelibeacutereacutement les liens familiaux ou drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les liens forts selon la

conception de GRANOWETTERM Alors que des eacutetudes empiriques ont confirmeacute leur

importance notamment dans les phases drsquoengagement dans le processus entrepreneurial Ces

relations apportent des ressources importantes et un support affectifs au creacuteateur drsquoentreprise

et peuvent ainsi expliquer les diffeacuterences entres entre les entrepreneurs et les non entrepreneurs

La deuxiegraveme variable serait le type drsquoactiviteacutes eacuteconomiques Il est plausible de croire que

la relation entre le capital social et le succegraves ou lrsquoeacutechec de lrsquoentrepreneur ne peuvent ignorer la

nature du secteur drsquoactiviteacute dans le quel la nouvelle entreprise va eacutemerger Par ce que dans

chaque secteur le contraintes administratives technologiques de rentabiliteacute les niveaux de

connaissances requise et les risques inheacuterents au lancement de lrsquoentreprise ne sont pas

identiques

6 Les pistes de recherche

Ces deux limitent ouvrent en fait de nouvelles pistes de reacuteflexions Nous pensons tout drsquoabord

qursquoil faudrait des travaux drsquoinvestigation sur les entrepreneurs a haut impact dans lrsquoeacuteconomie

Algeacuterienne crsquoest -agrave-dire ceux qui arrivent agrave creacuteer des entreprises agrave forte croissance Ce type d

dlsquoentrepreneurs doit ecirctre examiner du point de vue du profil du processus qursquoils traversent pour

arriver agrave lancer leur entreprise et comment ils arrivent a se maintenir dans le marcheacute les

variables a examiner a ce titre peuvent ecirctre le capital humain notamment la preacutesences des

universitaires dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriales) les ressources financiegraveres de deacutemarrage et le

capital social

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381

Liste des tableaux

382

Liste des tableaux

titre page

Tableau 1 Niveau drsquoentrepreneuriat latent en Algeacuterie 4

Tableau 2 Ecart entre Entrepreneuriat latent et entrepreneuriat reacuteel selon les donneacutees GEM 4

Tableau 3 Entrepreneuriat latent selon stade de deacuteveloppement des eacuteconomies 5

Tableau 4 Emploi salarieacute et lrsquoauto emploi en pourcentage de la population occupeacutee 6

Tableau 5Les motivations entrepreneuriales en Algeacuterie et dans le monde 9

Tableau 6 volume et densiteacute des socieacuteteacutes entre 2004 et 2014 13

Tableau 7 les dix premiegravere wilayates te en terme de creacuteation de nouvelles PME 15

Tableau 8 classement de lrsquoAlgeacuterie selon le GII entre 2010 et 2014 17

Tableau 9 Entrepreneurs innovants de 2009 agrave 2013 selon les donneacutees GEM 18 Tableau 10 Entrepreneurs innovants selon les niveaux de deacuteveloppement des pays 18

Tableau 11 Coucirct pour deacutemarrer une activiteacute eacuteconomique en Algeacuterie 2004-2013 21

Tableau 12 le nombre des Professionnels de la comptabiliteacute en Algeacuterie et en France 23

Tableau 13 lrsquoanalyse de la recherche en entrepreneuriat selon quelques auteurs de reacutefeacuterences 57

Tableau 14 Nombre de publication par pays dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat 1993-2007 65

Tableau 15 organisation de la recherche dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat 67 Tableau 16 diffeacuterence entre processus baseacute sur le reacutesultats et processus baseacute sur les eacuteveacutenements 77

Tableau 17 Ontologie et positionnement eacutepisteacutemologique 78

Tableau18 Les questions de recherche qui fondent les deux approches en entrepreneuriat 84

Tableau 19 Le processus entrepreneurial le modegravele de BYGRAVE WD 2004 87

Tableau20 Les phases de lrsquoeacutevolution de la reconnaissance de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale 119

Tableau21 Les trois dimensions de lrsquoeacutechec et les fondements theacuteoriques associeacutes 174

Tableau 22 taille de lrsquoeacutechantillon global sur la peacuteriode 2001-2011 186 Tableau 23 les principaux organismes qui reacutealisent des eacutetudes systeacutematiques sur

lrsquoentrepreneuriat agrave lrsquoeacutechelle internationale 188 Tableau 24 comparaison de lrsquoactiviteacute entrepreneuriale de GEM et de la banque mondiale 20032004 et 2005 191

Tableau 25 Eacutechantillon de lrsquoeacutetude de 2009 agrave2013 199 Tableau 26 les item utiliseacutes dans e programme PSED pour identifier les phases drsquoeacutemergence et de preacutes eacutemergence 205

Tableau27 Quelque caracteacuteristiques structurelles et processuelles dans la phase drsquoeacutemergence 206

Tableau 28 Les variables du processus entrepreneurial 208

Tableau 29Les participants dans chacune des eacutetapes du processus entrepreneurial 209 Tableau 30 La participation dans le processus entrepreneurial Avant et apregraves la suppression des

valeurs manquantes 210 Tableau 31 Niveau de participation dans le processus entrepreneurial dans le monde entre

2011 et 2013 211

Tableau 32 Exemple de tableau croiseacute 218 Tableau 33 Croisement entre la variable KNOWENT et la variable INTENT les quatre anneacutees

les 5 219

Tableau34 Les valeurs de KNOWENT avant et apregraves la suppression des valeurs manquantes 223

Tableaux35 Les profils selon la possession ou non drsquolien avec un entrepreneur 224

Tableau36 Moyenne mondiale sur la peacuteriode 2009-2013 225

Tableau 37 La variable KNOWENT selon le niveau de revenu par tecircte en 2013 226

Tableau 38 Facteurs de compeacutetitiviteacute selon Le Global Competitiveness index 227

Tableau39 Connaitre un entrepreneur dans les pays du MENA en 2009 229

383

Tableau 40 La variable KNOWENT pour tout les participants dans qui suppose lle processus

entrepreneurial 229

Tableau 41 Reacutesultat des tests de chi deux 230

Tableau 42 reacuteseau social des entrepreneurs et des non entrepreneurs 230

Tableau 43 Reacutesultat du test de Che-2 234 Tableau 44 comparaison de la variable BUSANG avant et apregraves la suppression des valeurs

manquantes 235

Tableau 45 La variable BUSANG dans les quatre anneacutees drsquoenquecircte 236

Tableau 46la variable BUSANG la moyenne mondiale entre 2000 et 2013 236

Tableau 47 Le niveau de revenu des investisseurs informels entre 2009 et 2013 238

Tableau 48 La variable BUSANG selon le revenu par tecircte drsquohabitant en 2013 239

Tableau 49 destination de financement informel en Algeacuterie entre 2009 et 2013 240 Tableau 50 Les montants investis par type de relation selon les donneacutees GEM de 2009 agrave 2013 en DA 241

Tableau 51 Montant global approximatif octroyeacute au membre dans le reacuteseau familial 242

Tableau 52 La variable BAREL selon le niveau de compeacutetitiviteacute des reacutepondants en 2013 242

Tableau 53 Les sphegraveres dans le reacuteseau social des entrepreneurs 244

Tableau 54 Critegraveres de deacutetermination des types de cultures selon le World Value Survey 244 Tableau 55influence du rationalisme et de la confiance sur la structure du reacuteseau social des entrepreneurs 245

Tableau 56 La variable BUSANG pour tous les participants dans le processus entrepreneurial 246 Tableau 57 Participation dans lrsquoentrepreneuriat et dans le financement informel dans le monde entre 2009 et 2013 246

Tableau 58 Reacutesultat des test de chi deux 246 Tableau 59 Relation entre la participation dans le financement des autres et la preacutesence dans le processus entrepreneurial 247

Tableau 60 Financement informel dans le processus entrepreneurial selon le niveau de

deacuteveloppement des pays de 2009 agrave2013 248

Tableau 61 Comparaison des variables socio deacutemographiques dans les deux bases de donneacutees 249

Tableau 62 Caracteacuteristiques socio eacuteconomiques deacutetailleacutees 251 Tableau 63 Valeurs moyenne des variables socio deacutemographique dans le processus entrepreneurial 253

Tableau 64 Moyenne mondiale de la TEA par cateacutegorie drsquoacircge en 2003 dans 40 pays 255

Tableau 65 Genre et processus entrepreneurial 258

Tableau 66 Relation entre le genre et la participation dans le processus entrepreneurial 258

Tableau 67 Aversion pour le risque et le genre 259

Tableau 68 capital humain geacuteneacuteral dans lrsquoeacutechantillon global 260

Tableau 69 Capital humain geacuteneacuteral et participation dans le processus entrepreneurial 261

Tableau 70 Modaliteacute de calcul de la variable des revenus selon les phases entrepreneuriales 261

Tableau 71 Moyenne des revenus par phase de processus entrepreneuriale 262

Tableau 72 Revenu et engagement lrsquoactiviteacute entrepreneurial 263

Tableau 73 La le revenu des entrepreneurs et type drsquoentrepreneuriat 264

Tableau 74 Processus drsquoanalyse des variables perceptuelles 266

Tableau 75 La perception des opportuniteacutes eacuteconomiques dans lrsquoeacutechantillon global 267

Tableau 76 La vigilance dans le processus entrepreneurial 268

Tableau 77 Reacutesultat du test de khi deux sur la relation entre la participation dans le processus

entrepreneurial et la perception de lrsquoopportuniteacute 269

384

Tableau 78 Les motivations deacuteclareacutees des entrepreneurs eacutetablis 269

Tableau 79 La perception des opportuniteacutes en Allemagne selon les donneacutees GEM de 2002 270

Tableau 80 La compeacutetence entrepreneuriat dans lrsquoeacutechantillon global 270

Tableau 81 Lrsquoacircge et le niveau de compeacutetence entrepreneuriale 271

Tableau 82 Les compeacutetences entrepreneuriales selon le niveau drsquoeacuteducation 271

Tableau 83 Niveau de capital humain speacutecifique et processus entrepreneurial 272 Tableau 84 Intensiteacute de la relation entre le capital humain speacutecifique et la participation dans le processus entrepreneurial 272

Tableau 85 Lrsquoaversion pour le risque dans lrsquoeacutechantillon global 273 Tableau 86 La crainte de lrsquoeacutechec en Algeacuterie et comparaison avec des pays par phase de deacuteveloppent 274

Tableau 87 Lrsquoaversion pour le risque et la participation le processus entrepreneurial 274 Tableau 88 Intensiteacute de la relation entre la peur d eacutechec et la participation dans le processus entrepreneurial (analyse bi varieacute) 275

Tableau89 Les variables deacutependantes dans la reacutegression logistique 282

Tableau90 Les variables indeacutependantes dans la reacutegression logistique 282

Tableau 91 Les variables socio deacutemographiques 283

Tableau92 Eacutechantillon international 284

Tableau 93 Freacutequences relatives de variables dans lrsquoeacutechantillon Algeacuterie et mondial 285

Tableau94 Exemple de reacutegression logistique 288

Tableau95 Reacutegression logistique variable deacutependante PARTICIP 293 Tableau96 Effet du capital social sur la participation dans le processus entrepreneurial les donneacutees mondiale 2011-2013 296 Tableau 97 Description de la variable identifiant les cateacutegories de pays selon le niveau de

deacuteveloppement 298 Tableau98 Capital social et participation entrepreneurial comparaison selon les niveaux de

deacuteveloppement des pays 300

Tableau 99 Reacutegression logistique variable deacutependante le processus entrepreneurial 304

Tableau100 Les niveaux de revenu de 2009 agrave 2013 selon les donneacutees de GEM 306

Tableau 101 Reacutesultat reacutegression logistique variable deacutependante entrepreneur potentiel 307

Tableau102 Age et preacutesence dans lrsquoentrepreneuriat potentiel Allemagne 2002-2006 308

Tableau 103 Rocircle de lrsquoeacuteducation dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale 310 Tableau 104 Facteur affectant la participation dans lrsquoentrepreneuriat de haute technologie dans

10 pays europeacuteens 311 Tableau105 Caracteacuteristiques individuelles et leur rocircle dans lrsquoaspiration de croissance chez les

entrepreneurs 2001-2006 312

Tableau106 La variable retstuhm selon les cateacutegories drsquoacircge 313

Tableau 107 Nombre de personne dans les phases entrepreneuriales entre 2009 et 2013 314

Tableau108 Le rocircle des variables perceptuelles dans la participation entrepreneuriale 316

Tableau109 Variables perceptuelles dans la reacutegression logistique 318

Tableau 110 La perception des opportuniteacutes eacuteconomique dans le processus entrepreneurial 319

Tableau111 Variables sur les motivations des entrepreneurs 321 Tableau 112Reacutesultat capital social humain et financier et performance des nouvelles

entreprises allemandes entre 1994-1997 324

Tableau113 Les variables lieacutees agrave lrsquoactiviteacute drsquoinnovation des entrepreneurs 325

Tableau114 Compeacutetences individuelles et participation dans le processus entrepreneurial 329 Tableau115 Coefficients de reacutegression et rapports de cote de la variable SUSKILL selon la

reacutegression appliqueacutee agrave lrsquoeacutechantillon global mondial de 2011-2013 330

385

Tableau116 La peur de lrsquoeacutechec dans le processus entrepreneurial 333 Tableau117 Relation entre la peur de lrsquoeacutechec et le type drsquoentrepreneuriat dans quelque pays 2004 et 2007 335

Tableau118 Relation entre la peur de lrsquoeacutechec et le type drsquoentrepreneuriat dans quelques pays 336

Tableau119 La peur de lrsquoeacutechec diffeacuterence entre entrepreneuriat drsquoopportuniteacute et entrepreneuriat

de neacutecessiteacute Algeacuterie 2009-2013 337

Tableau120 Eacutetapes de la reacutegression logistiques pour hypothegravese1 339 Tableau 121 Capital social variables perceptuelle et participation dans le processus

entrepreneurial 340

Tableau122 Effet intermeacutediaire des variables perceptuelles 141

Tableau 123 Variation des coefficients A des variables KNOWENT et BUSANG 342 Tableau 124 Rocircle de meacutediation des variables perceptuelles dans lrsquoeacutechantillon mondial 2011-

2013 345 Tableau 125 Variations de coefficients de reacutegression de KNOWENT et BUSANG dans les quatre modegraveles 346

Tableau 126 Les coefficients de reacutegression des variables du capital social 347 Tableau 127 Variation des coefficients de reacutegression de la variable KNOWENT par rapport au

modegravele1 348 Tableau128 Variations des coefficients de reacutegression de la variable BUSANG par rapport au

modegravele 1 349

Tableau129 Rocircle du capital social dans la formation des perceptions individuelles 350

Tableau 130 Influence du capital social sur les variables perceptuelles 351 Tableau131 Les motivations de oindre un reacuteseau de financement informel (business Angel) au

Etats Unies 353

Tableau 132 Quelque associations professionnelles en Algeacuterie 363

386

Liste des figures

387

Liste des figures

titre page

Figure 1 les principaux indicateurs de mesure de lrsquoentrepreneuriat 2

Figure2 Premiegravere limitation de lrsquoObject de recherche 28

figure 3 limitation eacutepisteacutemologique de lrsquoobjet de recherche 31

Figure4 le contenu du processus entrepreneurial 35

Figure5 conception et dimensions clefs capital social 40

Figure 6 Lien capital social et processus entrepreneurial et perception individuelle 43

Figure7 plan du premier chapitre 51

Figure 8 le processus comme moyen drsquoexplication drsquoun pheacutenomegravene 71

Figure 9 le processus selon lrsquoapproche fondeacutee sur les reacutesultats 72

Figure 10 le processus de formation de lrsquointention entrepreneuriale 73

Figure 11 Le processus fondeacute sur une approche en termes drsquoeacuteveacutenements 74

Figure 12 progressions unitaires et multiples dans un processus drsquoeacuteveacutenement 76

Figure13 La valeur dans le processus entrepreneurial selon BRUYATC et JULIENPA 2000 82

Figure 14 Lrsquoanalyse des processus comme objet drsquoanalyse dans le management et

lrsquoentrepreneuriat 85

Figure 15 Les principales eacutetapes le processus entrepreneurial 88

Figure16 Phases la propension agrave lrsquoentrepreneuriat dans le processus entrepreneurial selon

TOUNESA 89

Figure17 Intention dans le processus entrepreneurial selon LEARNEDKE 92

Figure18 Les deacuteterminants de lrsquoeacuteveacutenement entrepreneurial dans le modegravele de SHAPEROA

SOKOL L 93

Figure 19 Le modegravele de lrsquointention entrepreneuriale de KRUEGERNF et CARSRUDAL 98

Figure20 Lrsquoeacutemergence organisationnelle selon KATZJA et GARTNER WB 101

Figure21 Les variables perceptuelles dans le processus entrepreneurial 109

Figure22 Les deux possibiliteacutes de la reconnaissance de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale 119

Figure 23 Risque drsquoeacutechec dans le modegravele de DICKSON P R et GIGLIERANO JJ 1986 127

Figure24 Les trois dimensions du capital social selon NAHAPIETJ et GOCHALS 1998 144

Figure 25 Preacutesentation simplifieacute drsquoun reacuteseau social 149

Figure 26 Reacuteseau social et reacuteseau eacuteconomique selon la nature de la socialisation 150

Figure 27 Proximiteacute spatiale et proximiteacute de ressources 153

Figure 28 Un reacuteseau de liens forts 155

Figure 29 Le lien faible comme un pont entre plusieurs reacuteseaux 156

Figure30 Les trous structuraux dans le reacuteseau social 157

Figure 31 le reacuteseau social de lrsquoentrepreneur dans cette thegravese 163

Figure32 Le trou structurel et position de lrsquoentrepreneur dans un reacuteseau social 169

Figure33 Reacuteseau social compeacutetences et participation entrepreneuriale 172

Figure 34 Perception du risque entrepreneurial et reacuteseau social 178

Figure35 Effet meacutediateur drsquoune variable 180

Figure36 La perception des opportuniteacutes de marcheacute comme variable meacutediatrice entre reacuteseau

social est intention entrepreneuriale 180

Figure 37 Structure du chapitre III 184

Figure 38 Dynamique des entreprises et croissance eacuteconomique comme lien fondamentale du

modegravele GEM 194

388

Figure 39 Le niveau de lrsquoentrepreneuriat est lieacute aux capaciteacutes aux attitudes et aux motivations des

individus 194

Figure 40 Repreacutesentation scheacutematique du modegravele GEM 195

Figure Ndeg 41 Les sources de donneacutees dans le modegravele de GEM 196

Figure42 Processus de suppression des valeurs manquantes et constitution de la base APSII 200

Figure 43 Processus de deacutetermination de la variable INTENT 203

Figure 44 La phase drsquoeacutemergence dans le processus entrepreneurial 205

Figure 45 Le calcul de la variable EMERGENCE 207

Figure 46 Hypothegravese de recherche liant le capital social au processus entrepreneurial 214

Figure 47 Processus de lrsquoanalyse descriptive 224

Figure 48 Les eacutetapes de la description des variables du profil 250

Figure49 Structure du troisiegraveme chapitre 279

Figure 50 Processus drsquointroduction drsquoun variable laquo reacutefeacuterence raquo dans la reacutegression logistique 281

Figure 51 Processus de constitution des donneacutees 299

Figure52 Participation variables perceptuelles et capital social de lrsquoentrepreneur 360

Figure 53 Capital social dans la phase drsquointention 361

Figure 54 capital social dans la phase drsquointention 362

389

Liste des graphiques

390

Liste des graphiques

titre page

Graphique 1 Taux de chocircmage et auto emploi entre 2005-2014 8

Graphique 2 Taux de chocircmage et auto emploi dans lrsquoUnion Europeacuteenne ( 28 pays) entre 2007 et

2014 8

Graphique 3 Evolution employeurs rapport agrave lrsquoauto emploi et la population occupeacutee entre 2000

et 2014 10

Graphique 4 PIB par tecircte et employeur en de la population active entre 1991 et 2014 11

Graphique 5 taux de creacuteation et de disparition des socieacuteteacutes entre 2003 et 2014 13

Graphique 6 taux de renouvegravelement du tissu eacuteconomique entre 2003 et 2014 14

Graphique 7 creacuteation et disparition dans le secteur de lrsquoindustrie et du BTP entre 2003 et 2014 14

Graphique 8 Hieacuterarchie des secteurs eacuteconomiques entre 2002-2014 15

Graphique 9 Stocks de socieacuteteacute et creacuteation par wilaya en 2014 16

Graphique 10 la part des entrepreneurs innovants en Algeacuterie et dans le monde en 2013 18

Graphique 11 Classement de lrsquoAlgeacuterie en 2014 selon les indicateurs de Doing Business 20

Graphique 12 Evolution des creacutedits alloueacutes au secteur priveacute en Algeacuterie et tunise 22

Graphique 13 eacutevolution du nombre de publication dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat entre

1991 et 2009 65

Graphique 14 Niveau de participation dans lrsquoentrepreneuriat entre 2009 et 2013 dans les bases de

donneacutees APS I et APS II 211

Graphique15 Participation en entrepreneuriat selon les niveaux de compeacutetitiviteacute dans le monde

2011 agrave 2013 212

Graphique 16 Niveau de participation dans les phases drsquointention et drsquoeacutemergence selon les

raisons de lrsquoentrepreneuriat 213

Graphique 17 La variable KNOWENT selon le stade de deacuteveloppement et de compeacutetitiviteacute 218

Graphique 18 Knowent dans le processus entrepreneurial comparaison en Algeacuterie et dans 231

Graphique 19 KNOWENT dans le processus entrepreneurial selon les cinq phases du

deacuteveloppement 231

Graphique 20 Relation entre la variable TEA et survie AVEC LA VAIAL KNOWENT Russie

2006-2008 234

Graphique 21 La variable BUSANG selon le stade de deacuteveloppement de 200112012 et 2013 239

Graphique 22 Relation entre le niveau de deacuteveloppement et destination des fonds

drsquoinvestissements en 2013 243

Graphique23 La variable BUSANG en Algeacuterie et dans le monde selon le niveau de

compeacutetitiviteacute entre 2009 et 2013 248

Graphique 24 Les profils socio deacutemographiques dans le processus entrepreneurial 251

Graphique 25 Les cateacutegories drsquoacircge dans le processus entrepreneurial 254

Graphique 26 Activiteacute entrepreneuriale et tranche drsquoacircge 256

Graphique 27 Relation entre lrsquoacircge et la perception du risque 257

Graphique28 Niveau de revenu des participants dans le processus entrepreneurial 262

Graphiques 29 Taux drsquoentrepreneuriat en fonction du niveau de revenu 264

Graphique 30 Les rapports de cotes des variables KNOWENT ET BUSANG selon les phases de

deacuteveloppement 301

Graphique 31 Indicateurs de compeacutetitiviteacutes selon le stade de deacuteveloppement des pays 302

391

Graphique 32 Les rapports de cote des variables du capital social selon les eacutetapes du processus

entrepreneurial 305

Graphique 33 Motivation des entrepreneurs dans les phases drsquointention drsquoeacutemergence et de

survie 322

Graphique34 Les raisons de la poursuite des opportuniteacutes eacuteconomiques 323

Graphique35 Indeacutependance et nouveauteacute nouveauteacute du produit Offert sur le marcheacute pour

TEA et SURVI 326

Graphique36 Maintient du revenu et produit offert pour TEA et SURVI 326

Graphique37 Indeacutependance et nouveauteacute du produit offert sur le marcheacute pour TEA et SURVI 326

Graphique 38 Perception de la concurrence des entrepreneurs en phase TEA et en phase de

survie 327

Graphique39 Les rapports de cote de la variable SUSKILL dans lrsquoeacutechantillon Algeacuterie et

lrsquoeacutechantillon mondial 331

392

Table des matiegraveres

393

Deacutedicaces

Remerciements

Sommaire

Introduction geacuteneacuterale

I- CONSTATS SUR LrsquoENTREPRENEURIAT EN ALGERIE 2

1 Entrepreneuriat latent ou le potentiel drsquoentrepreneurs 3

1 Entrepreneuriat reacuteel 5

21 LrsquoAuto emploi une faiblesse qualitative des entrepreneurs 5

22 Auto emploi un choix volontaire plutocirct qursquoune neacutecessiteacute 9

23 La faiblesse qualitative de lrsquoauto emploi 9

24 Dynamique entrepreneuriale des socieacuteteacutes priveacutees 12

25 Dynamiques entrepreneuriale dans le secteur industriel 14

26 La dynamique entrepreneuriale et territoire 15

27 Entrepreneuriat et dynamique drsquoinnovation en Algeacuterie 17

3 CONSTAT PARTIELS SUR LrsquoENTREPRENEURIAT EN ALGERIE 19

II- LE CONTEXTE DE LrsquoENTREPRENEURIAT EN ALGERIE 19

1 Les instituions formelles comme un contexte peut propice agrave lrsquoEntrepreneuriat 20

11 le cadre reacuteglementaire lieacutee agrave la creacuteation drsquoentreprise 20

12 LrsquoAccegraves au financement bancaire 21

13 Accegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances 22

2 Les conseacutequences de la faiblesse des institutions formelles 24

21 Lrsquoimportance relative des institutions informelles 24

IIILES PREMIERES INETRROGATIONS 25

IV- CONTEXTE THEORIQUE Lrsquoentrepreneuriat comme un processus encastreacute 27

1 Le concept de processus 29

11 Processus Comme Seacutequence de Reacutesultats 29

12 La conception du processus dans cette thegravese 30

2 Deacutefinition du processus entrepreneurial 31

21 Lrsquoentrepreneuriat comme un processus drsquoeacutetapes 32

22 Les eacutetapes dans le Processus entrepreneurial 33

23 Dimension temporel dans le processus entrepreneurial 35

V- LA DEFINITION DE LrsquoOBJET DE RECHERCHE 36

1 Les deacuteterminants de lrsquoentrepreneuriat 36

2 Deacutefinition du capital social pour cette thegravese 38

3 Le capital social dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat 38

a Les dimensions du capital social 39

b Reacuteseau social et processus entrepreneurial les approches dominantes 40

c Quel reacuteseau est le plus profitable pour lrsquoentrepreneur 41

4 la question principale de la recherche 42

5 Lrsquohypothegravese de recherche 43

a La perception du risque entrepreneurial 43

b Le capital humain une approche en terme de compeacutetences entrepreneuriales 44

c Opportuniteacute et vigilance entrepreneuriale 45

6 Les objectifs de la recherche 47

VI Plan de la thegravese 47

394

CHAPITRE I Entrepreneur et entrepreneuriat Une approche processuelle 49

Introduction 50

Section1 la recherche en entrepreneuriat 52

1 qursquoest ce qursquoun domaine de recherche en sciences sociales 53

2 structure du domaine de lrsquoentrepreneuriat 54

22 Les grilles de lecture possibles du domaine de lrsquoentrepreneuriat 55

23 Lrsquoeacutemergence de lrsquoentrepreneuriat comme domaine de recherche 58

3 Lrsquoorigine du domaine avec les eacuteconomistes 59

31 La fonction lieacutee agrave lrsquoincertain 59

32Entrepreneur fonction de coordination des ressources 60

33 fonction de lrsquoentrepreneur lieacutee agrave lrsquoinnovation 60

34 Entrepreneur doteacute drsquoune fonction drsquoarbitrage 61

35 Analyse eacuteconomique moderne de la fonction de lrsquoentrepreneuriat 62

4 Le domaine une naissance dans la sphegravere de la PME 63

5 Les programmes de recherche en entrepreneuriat 64

6 Le domaine de la recherche selon les disciplines dominantes 66

7 Le domaine de lrsquoentrepreneuriat selon lrsquoobjet de la recherche 67

8 Lrsquoeacutemergence de lrsquoapproche par les processus 67

Section 2 deacutefinition theacuteorique un approche empirique le processus entrepreneurial 70

1 Le processus du point de vue seacutemantique 70

2 Processus Signification dans les sciences de management 70

21 Le processus comme une logique drsquoexplication drsquoun pheacutenomegravene 71

22 Le processus comme cateacutegorie de concept deacutecrivant des activiteacutes humaines ou

organisationnelles 74

23 Le processus comme une seacutequence drsquoeacuteveacutenement 74

24 La diffeacuterence conceptuelle entre les trois approches du processus 76

a Ontologie du processus dans le paradigme positiviste 77

b Ontologie du processus dans le paradigme de lrsquointerpreacutetativisme constructivisme 78

3 Le processus dans notre travail de thegravese 79

4 Le concept de processus dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat 79

41 Le processus entrepreneurial absence de cadre theacuteorique unificateur 80

42 Le processus entrepreneurial une approche dialogique individu- creacuteation de valeur 80

5 Le processus entrepreneurial le modegravele de BYGRAVEW et HOFFER CW 86

51Ce qui doit ecirctre eacutetudieacute dans le processus entrepreneurial 86

52 Le processus entrepreneurial dans une logique deacuteterministe 86

6 le processus entrepreneurial une approche empirique 87

61 la propension entrepreneuriale 88

62 La propension comme une phase distincte de lrsquointention 89

63 Importance empirique de la phase de propension 89

7 Le deacuteclenchement du processus entrepreneurial 90

71 Lrsquointention entrepreneuriale les modegraveles theacuteoriques et signification empirique 91

72 le modegravele de lrsquoeacuteveacutenement entrepreneurial de SHAPERO A 93

a Les variables indeacutependantes dans le modegravele 94

73 Le model de KRUEGER NF et CARSRUD AL (1993) 97

8 lrsquoentrepreneuriat comme Emergence organisationnelle 98

81 Le terme laquo eacutemergence raquo 99

395

82 Le concept drsquoorganisation 99

83 La notion drsquoorganisation eacutemergente 100

a Les caracteacuteristiques structurelles de lrsquoorganisation 100

b Les caracteacuteristiques processuelles 100

84 Lrsquoentrepreneuriat come un processus drsquoeacutemergence organisationnelle 102

85 Identification empirique de lrsquoeacutemergence organisationnelle 102

9 Lrsquoeacutetape de survie de la nouvelle entreprise 103

91 La faiblesse de la nouveauteacute the liabilities of newness 103

92 Facteurs lieacutes agrave la performance des nouvelles entreprises 104

93 Le rocircle de lrsquoenvironnement et justification du concept de survie 105

94 Approches centreacutees sur la primauteacute des ressources 106

95 Lrsquoapprentissage comme le lien entre le rocircle de lrsquoindividu et la survie de lrsquoentreprise 107

Section 3 perception individuelle et participation dans le processus entrepreneurial 109

1 Opportuniteacute vigilance et entrepreneuriat 109

11 Le concept drsquoopportuniteacute 110

12 Le concept drsquoopportuniteacute quelques deacutefinitions 111

2 Les sources de lrsquoopportuniteacute 112

21 Lrsquoopportuniteacute une reacutealiteacute objective 112

22 Ancrage theacuteorique du concept drsquoopportuniteacute 113

3 Approche reacutealiste de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale ou la vigilance des entrepreneurs 114

31 La deacutecouverte de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale selon HAYEKFA 115

32 La deacutecouverte de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale ou la notion de vigilance chez KIRZNERI 115

4 La vigilance entrepreneuriale dans les eacutetudes empiriques 116

41 la mesure de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale 117

42 La vigilance de lrsquoentrepreneur comme une dimension de la compeacutetence entrepreneuriale 117

5 Le rocircle de la connaissance dans la vigilance entrepreneuriale 118

6 Capital humain et processus entrepreneurial 120

61 La theacuteorie du capital humain 120

a Le capital humain A lrsquoeacutechelle individuelle 121

b Le capital humain agrave lrsquoeacutechelle organisationnelle 122

c Capital humain agrave lrsquoeacutechelle macro 122

62 La mesure du capital humain 122

63 Le capital humain comme connaissances conduisant agrave des capaciteacutes 124

64 Le compeacutetences entrepreneuriales dans le cadre du concept drsquoauto efficaciteacute 124

7 La perception du risque entrepreneurial 126

71 Le risque en entrepreneuriat une question de perception 126

72 Les modegraveles du risque entrepreneurial 127

Conclusion 129

CHAPITRE II Capital social et processus entrepreneuriale une approche par le reacuteseau

social 131

introduction 132

Section 1 Origines et dimensions principales du concept de capitale social 134

1 Origine du capital social les auteurs de reacutefeacuterence 134

2 Le capital social selon lrsquoapproche de BOURDIEUP 135

21 Le capital eacuteconomique 136

2 2 Le capital culturel 136

396

3 Le capital social comme un actif collectif lrsquoapproche de COLEMAN James 138

31 Le capital social selon lrsquoapproche de COLEMANJ 139

32 Capital social comme un bien priveacute mais extensible agrave la communauteacute 140

4 le capital social selon lrsquoapproche de PUTNAMR 141

5 Le capital social en management la vision inteacutegratrice de NAHAPIETJ et GOCHALS 143

51 Les dimensions fondamentales du capital social 143

a La dimension structurelle du capital social 144

b La dimension cognitive du capital social 145

c La dimension relationnelle du capital social 145

Section 2 le reacuteseau social individuel eacuteleacutements de deacutefinition et de description 148

1 Deacutefinition du reacuteseau social 148

2 Caracteacuteristiques drsquoun reacuteseau social 150

21 reacuteseau social et reacuteseau eacuteconomique 150

a lrsquointerdeacutependance des agents 151

b la temporaliteacute de la relation drsquoeacutechange dans le reacuteseau eacuteconomique 152

c La proximiteacute geacuteographique des agents dans le reacuteseau eacuteconomique 154

22 La force des liens dans un reacuteseau social 154

23 Les liens faibles comme un pont pour acceacuteder agrave drsquoautres reacuteseaux 155

3 Les trous structuraux dans le reacuteseau social 156

31 Deacutefinition drsquoun trou structural 157

32 Lrsquoimpact des trous structuraux sue la performance individuelle 158

33 Trous structuraux et efficaciteacute individuelle un lien non lineacuteaire 159

4 Processus entrepreneurial et reacuteseau social de lrsquoentrepreneur 159

41 La position du reacuteseau social dans la recherche 160

411 Le reacuteseau social comme une variable indeacutependante 160

412 Les caracteacuteristiques structurelles du reacuteseau social dans cette thegravese 161

a Connaitre un autre entrepreneur 161

b La preacutesence dans un reacuteseau informel de financement 162

Section 3 Reacuteseau social individuel et variables perceptuelles 164

1 Le rocircle du reacuteseau social dans la reconnaissance des opportuniteacutes eacuteconomiques 164

11 Le rocircle reacuteseau social comme la reacutesultante de la rationaliteacute limiteacutee des entrepreneurs 165

12 Structure du reacuteseau social et la reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute 166

a la force des liens faibles dans la reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute 166

b Les trous structuraux dans le reacuteseau social 167

13 le reacuteseau social dans lrsquoeacutevaluation de lrsquoopportuniteacute eacuteconomique 169

2 Reacuteseau social et compeacutetences entrepreneuriales 170

21 capital humain speacutecifique de lrsquoentrepreneur et la preacutesence drsquoun modegravele de rocircle 171

22 Reacuteseau socio eacuteconomique et deacuteveloppement des compeacutetences entrepreneuriales 172

3 Reacuteseau social et perception du risque entrepreneurial 173

31 La perception du risque entrepreneurial la probleacutematique de la mesure 173

32 Perception du risque lieacute au deacuteficit informationnel 175

33 Type de lien et perception du risque en entrepreneuriat 175

34 Aversion au risque et aversion agrave lrsquoambiguumliteacute dans le processus entrepreneurial 176

35 Reacuteseau social effet en termes drsquoexternaliteacute 177

Conclusion

179

397

Chapitre III Preacutesentation des donneacutees et de la meacutethodologie de recherche 182

Introduction 183

Section 1 le processus entrepreneurial selon le Global Entrepreneurship Monitoring

(GEM) 185

1 preacutesentation geacuteneacuterale du groupe GEM 185

11 Les objectifs des eacutetudes GEM 186

12 Les donneacutees GEM et leur usage dans la recherche acadeacutemique 187

13 Comparaison des enquecirctes de GEM avec drsquoautres organismes 187

14 La mesure formelle de lrsquoentrepreneuriat selon le groupe GEM 189

15 Des deacutefinitions diffeacuterentes produisent des donneacutees diffeacuterentes 190

16 Le modegravele conceptuel dans la recherche empirique 192

a Le rapport du modegravele au reacuteel 192

b Lrsquousage du modegravele dans la recherche 193

17 Description du modegravele de GEM 193

a Description du modegravele conceptuel de GEM 193

b Types et sources de donneacutees de GEM 195

c Homogeacuteneacuteisation des donneacutees GEM 197

d Coheacuterence au cadrage conceptuel de la thegravese 198

2 Les enquecirctes GEM pour lrsquoAlgeacuterie Quelques indications sur les modaliteacutes opeacuteratoires 199

21 lrsquoeacutechantillon observeacute dans la preacutesente recherche 201

3 Les variables lieacutees au processus entrepreneurial 201

31 La phase drsquoentrepreneuriat latent ou potentiel 202

32 La phase drsquointention 204

33 La phase drsquoeacutemergence 208

34 La phase de survie deacuteveloppement 208

4 Reacutesultats sur la participation entrepreneuriale 208

41 Une description selon les eacutetapes du processus entrepreneurial 208

42 La participation globale dans lrsquoentrepreneuriat 209

43 Participation entrepreneurial une comparaison internationale 212

44 Participation entrepreneuriale selon les motivations des entrepreneurs 214

5 Meacutethodologie de lrsquoanalyse descriptive des variables socio deacutemographiques perceptuelle et du capital social

215

51 Meacutethodologie pour une analyse descriptive 215

511 Description univarieacute 215

512 Analyse bi varieacutee 216

a Tests et mesures drsquoassociation de deux variables qualitatives 217

a1 Existence drsquoune association significative drsquoindeacutependance 217

a2 Test de la relation drsquoassociation 218

b lrsquoutiliteacute de lrsquoanalyse bi varieacutee 219

Section 2 capital social et processus entrepreneurial Analyse descriptive 220

1 les variables identifiants le capital social de lrsquoentrepreneur 220

2 Le capital social dans lrsquoeacutechantillon global 222

21 La description de la variable KNOWENT 222

22 La variable KNOWENT une Comparaison avec drsquoautre pays 224

23 La variable KNOWENT varie avec le niveau de deacuteveloppement du pays 225

24 Connaitre un entrepreneur dans les pays du MENA 228

3 Connaitre un entrepreneur et la participation dans le processus entrepreneurial 229

398

31Connaitre un entrepreneur dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial 230

32 Utilisation de la relation avec des entrepreneurs dans drsquoautre pays 231

4 la contribution dans le financement drsquoautres entreprises 235

41 Financement informel selon une comparaison internationale 236

42 Investissement informels et niveau de revenu individuel 237

43 Comparaison selon le niveau de deacuteveloppement des pays 239

44 Destination des financements informels 240

5 Structure du reacuteseau social et les caracteacuteristiques culturelles de la socieacuteteacute 243

6 Financement informel et la participation dans lrsquoentrepreneuriat 245

61 Financement informel et la participation dans lrsquoentrepreneuriat 247

62 Financement informel une comparaison en terme de niveau de compeacutetitiviteacute des pays 247

Section 3 Profiles et perception des entrepreneurs une analyse descriptive 249

1 Les profils dans lrsquoeacutechantillon global 249

2 les profils dans les diffeacuterentes phases du processus entrepreneurial 252

21 Lrsquoacircge et le processus entrepreneurial 253

22 Le genre dans le processus entrepreneurial 258

23 Le niveau drsquoeacuteducation dans le processus entrepreneurial 260

24 Niveau de revenu dans le processus entrepreneurial 261

25 Les caracteacuteristiques socio eacuteconomiques constat partiel 265

3 la perception individuelle dans le processus entrepreneurial 265

31 La vigilance et la participation entrepreneuriale 266

a La vigilance dans le processus entrepreneurial 268

32 la compeacutetence entrepreneuriale 270

33 Lrsquoaversion pour le risque et participation entrepreneuriale 273

Conclusion 277

CHAPITRE IV Capital social et participation entrepreneuriale lrsquoeffet meacutediateur des

variables perceptuelles 278

Introduction 279

Section 1 La reacutegression logistique preacuteparation des variables et meacutethodologie 280

1 Preacuteparation des variables pour une reacutegression logistique 280

11 Les variables de reacutefeacuterence dans la reacutegression logistique 280

12 Les variables pour une comparaison internationale 284

2 Meacutethodologie de la reacutegression logistique 286

21 Inteacuterecircts de la reacutegression logistique 286

22 Deacutefinition reacutegression logistique 286

23 Conditions drsquoapplication de la reacutegression logistique 286

24 Reacutegression logistique en preacutesence de plusieurs variables explicative 287

25 Les rapports de cotes ou les ODDS RATIO 287

26 Exemple illustratif 288

a Modegravele explicatif 289

b Modegravele preacutedictif 289

c Modegravele descriptif 289

27 Veacuterifier la force drsquoassociation du modegravele sous le logiciel SPSS 289

28 La Signification des facteurs de preacutediction et interpreacutetations des rapports de cote 290

a Premiegravere reacutegression 290

b Deuxiegraveme reacutegression 290

399

c Troisiegraveme reacutegression 291

d Quatriegraveme reacutegression 291

29 Les variables de controcircle 291

Section 2 Capital social et participation dans le processus entrepreneurial 292

11 Effet de lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte 294

12 La qualiteacute du modegravele 295

13 Capital social et entrepreneuriat une comparaison internationale 295

14 Rocircle du capital social selon le stade de deacuteveloppement des pays 297

15 Les donneacutees utiliseacutees pour comparer le rocircle du capital social selon les niveaux de deacuteveloppement

298

16 Capital social participation dans lrsquoentrepreneuriat selon le stade de deacuteveloppement 299

17 Le capital social est important mais selon des proportions diffeacuterentes 301

18 Capital social dans les diffeacuterentes phases du processus entrepreneurial 303

2 Effet des caracteacuteristiques socioeacuteconomiques 306

21 Lrsquoacircge dans le processus entrepreneurial 307

a Entrepreneuriat potentiel 307

b Entrepreneuriat reacuteel 308

22 Le genre dans le processus entrepreneurial 309

23 Niveau drsquoeacuteducation 309

24 Statut professionnel 312

25 Lrsquoeffet de lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte 313

Section 3 Les variables perceptuelles et participation entrepreneuriale 315

1 Les variables perceptuelles et participation dans lrsquoentrepreneuriat 315

2 Reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute et processus entrepreneurial 318

21 Perception des opportuniteacutes dans la phase de survie 318

22 Motivation des entrepreneurs 320

23 Les motivations avant et apregraves lrsquoeacutemergence de lrsquoentreprise 321

24 Opportuniteacute lieacutee agrave des possibiliteacutes drsquoinnovation 324

25 Motivation entrepreneurial et perception de lrsquoinnovation 325

26 La phase de survie une eacutetape de deacutecouverte des conditions de la concurrence 326

3 Compeacutetences individuelles et participation dans le processus entrepreneurial 327

31 La compeacutetence individuelle et le processus entrepreneurial dans un eacutechantillon mondial 330

4Peur de lrsquoeacutechec et participation dans le processus entrepreneurial 332

Section 4 capital social et processus entrepreneurial effet des variables meacutediatrices 339

1 Capital social variables perceptuelles et participation entrepreneuriale 339

11 Les reacutesultats de selon le modegravele 5 339

12 Capital social et participation entrepreneuriale Le rocircle intermeacutediaire des variables

perceptuelles 342

a La connaissance drsquoun entrepreneur 343

b Participation dans le financement drsquoautre entreprise 343

13 Capital social et la participation dans lrsquoentrepreneuriat dans lrsquoeacutechantillon mondial 344

2 Lrsquoeffet meacutediateur des variables perceptuelles selon les phases du processus 347

21 La connaissance drsquoautres entrepreneurs 348

22 La participation dans le financement drsquoautre entreprise 349

3Le capital social et son effet sur les variables perceptuelles 350

Conclusion 354

400

conclusion geacuteneacuterale 356

reacutefeacuterences bibliographiques 367

liste de tableaux 378

liste des figures 383

liste des graphiques 386

401

laquo Lrsquoimpact du capital social entrepreneurial sur la performance des PME algeacuteriennes raquo

Reacutesumeacute Lrsquoobjet de cette thegravese porte sur lrsquoimpact du capital social individuel sur la participation entrepreneuriale deacutefinie comme la preacutesence dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial Ce type de capital a eacuteteacute appreacutehendeacute agrave travers sa dimension structurelle qui renvoie aux caracteacuteristiques du reacuteseau social des entrepreneurs Lrsquohypothegravese qui a guideacute ce travail de recherche consistait agrave consideacuterer la reconnaissances des opportuniteacutes eacuteconomiques la compeacutetence entrepreneuriale et la perception du risque drsquoeacutechec comme des variables perceptuelles qui jouent un rocircle intermeacutediaire entre la position ans un reacuteseau social et la preacutesence dans la phase drsquoengagement dans la creacuteation lrsquoentreprise lrsquoeacutemergence lrsquoentreprise et la persistance de cette derniegravere dans le marcheacute Cette hypothegravese devait ecirctre examineacutee dans le cadre drsquoune recherche empirique qui a exploiteacute les donneacutees des enquecirctes de GEM effectueacutees entre 2009 e 2013 La reacutegression logistiques a permit de montrer que la possession drsquoune relation plus ou moins durable avec un entrepreneur qui a reacuteussi et la participation dans le financement drsquoautres entreprises constituent des facteurs de chance important pour la participation entrepreneuriale Lrsquoanalyse des donneacutees a reacuteveacuteleacute aussi que deux type de liens sont associeacutes au processus entrepreneurial agrave traves leur les capaciteacutes individuelles agrave deacutetecter et agrave reconnaitre des opportuniteacutes dans le marcheacute et sur le deacuteveloppement de leur compeacutetences en matiegravere de creacuteation et de gestion de lrsquoentreprise Ces reacutesultats montrent que lrsquoeacutemergence drsquoune entreprise nrsquoest pas un processus ex nihilo cest-agrave-dire qui se fait sans base preacute existante mais il existe bien des anteacuteceacutedents cognitifs et de reacuteseautage qui peut y ecirctre expliqueacute la reacuteussite tout comme lrsquoeacutechec de celui qui y se trouve impliqueacute en lrsquooccurrence lrsquoentrepreneur Mots cleacutes Entrepreneuriat processus opportuniteacute eacutemergence capital social reacuteseau social

laquo the role of entrepreneurial social capital on Algerian SMErsquos performance raquo Abstract The research purposes of this thesis was the role of social capital in the entrepreneurial participation defined as the presence of individual in the different stages of entrepreneurial process This form of capital was capture through his structural dimension this research was to consider that the opportunity recognition the entrepreneurial competencies and the perception of risk of failure as Somme perceptual variables that play a mediating role between the social network of individual and his presence in potential intention emergence and survival stages of entrepreneurship This hypothesis was delaminated in empirical study which used GEM data from 2009 to 2013 The logistic regression showed that the possession of relationship with established entrepreneur and the participation in the financing of other entrepreneurs was significant predictors of the entrepreneurial participation The analyses also showed that two kind of ties has a significant influence on the individual capacities in recognizing a profitable market opportunity and the development of self confidence in competency in launching and managing a new firm Thereby the emergence and the survival of a new enterprise is not an ex nihilo process but there is Somme cognitive antecedent and context of relationship that can predict the success or the failure of those who are involved in Key words entrepreneurship process opportunity emergence social capital social network

دور الرأس المال الإجتماعى في أداء المؤسسات المتوسطة و الصغيرة فى الجزائر

الملخصموضوع هذه الرسالة هو أثر الرأس المال الأجتماعي على المشاركةالفرددية فى النشاط

المقاولاتى الرأس المال الإجتماعى قد عرف من منضوره الهيكلي الذي يخص شبكة

العلاقات الفرديةالفرضية التى سمحت بتوجيه هذا العمل تمثلت فى إعتبار أن إدراك

فى السوق الكفاءات الفردية و كدى إدراك خطر عدم الأفراد بوجود فرص إقتصادية

النجاح هي بمثابة متغيرات إدراكية تلعب دور وسيط بين التواجد فى شبكة إجتماعية

و المشاركة فى النشاط المقاولاتى أي التفكير في إنشاء مؤسسة الإنخراط في عملية

الأخيرة فى السوق تمت خلق مؤسسة الضهور الفعلي للمؤسسة و كدى إستمرارية هذه

و التى خصت GEM معالجة هذه الفرضية من خلال دراسة تطبيقية إستعملت بيانات

الانحدار اللوجستي أضهر أن إمتلاك علاقة مع مقاول متواجد فى 2013- 2009أربعة سنوات

تماعية السوق و المساهمة فى تمويل مؤسسات أخري هما بمثابة نوع من العلاقات الإج

تعمل كعامل مؤثر فى المشاركة المقاولتية أضهرت كذلك المعطيات أن هذه العلاقات

تؤثر ف النشاط المقاولاتى عن طريق تحسين يقضة الأفراد لوجود فرص إقتصادية و

إدراكهم بكفاءاتهم فى مجال التسييرهذه النتائج تسمج بالوصول إلى الخلاصة بأن

ياتى من فراغ ولكن توجد هنالك سوابق معرفيةوسياق من خلق مؤسسة إقتصادية لا

العلاقات يمكن أن يحدد نجاح أو فشل الأفرادالذين يتقدمون فى مثل هذا النشاط

لمقاولتيةالفرصرأس المال الإجتماعىشبكة العلاقاتظهور ا كلمات مفتاحية

ةالمنشأ

402

  • Deacutedicaces
  • I- CONSTATS SUR LrsquoENTREPRENEURIAT EN ALGERIE
    • Tableau 1 Niveau drsquoentrepreneuriat latent en Algeacuterie
    • Tableau 2 Ecart entre Entrepreneuriat latent et entrepreneuriat reacuteel selon les donneacutees GEM
    • Source calculeacute par lrsquoauteur sur la base des donneacutees de GEM de 2009 2011 2012 et de 2013
    • Tableau 3 Entrepreneuriat latent selon stade de deacuteveloppement des eacuteconomies
    • Source calcul selon les rapports GEM de 2009 20112012 et 2013
    • Pour mieux cerner la probleacutematique de cet eacutecart les deacuteveloppements qui suivent interrogent les donneacutees qui mesurent le niveau reacuteel de lrsquoentrepreneuriat
      • IIILES PREMIERES INETRROGATIONS
      • Les constats que nous avions pus faire sur le niveau de lrsquoentrepreneuriat en Algeacuterie interpellent en ce qui nous concerne deux type drsquointerrogation La premiegravere qui nous semble importante est drsquoordre meacutethodologique Nous pensons que lrsquoanalyse
      • 2 La deuxiegraveme implication reflegravete lrsquoimportance du contexte pour ce type drsquoactiviteacute Depuis les travaux de BAUMOLW il est devenu admi que la contribution productive de lrsquoentrepreneuriat agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique deacutepend du cadre institutionnel
      • CHAPITRE I
      • Entrepreneur et entrepreneuriat Une approche processuelle
      • Introduction
      • Figure7 Plan du premier chapitre
      • Section1 la recherche en entrepreneuriat
      • Un Exemple pour illustrer le lien entre objet champ et domaine de recherche
      • 22 Les grilles de lecture possibles du domaine de lrsquoentrepreneuriat
      • Tableau 13 Lrsquoanalyse de la recherche en entrepreneuriat selon quelques auteurs de reacutefeacuterences
      • 3 Lrsquoorigine du domaine avec les eacuteconomistes
      • 31 La fonction lieacutee agrave lrsquoincertain
      • 32 Entrepreneur fonction de coordination des ressources
      • 33 fonction de lrsquoentrepreneur lieacutee agrave lrsquoinnovation
      • 35 Analyse eacuteconomique moderne de la fonction de lrsquoentrepreneuriat
      • 4 Le domaine une naissance dans la sphegravere de la PME
      • 5 Les programmes de recherche en entrepreneuriat
      • Source MEYER M LIBAERS D THIJS B GLAumlNZEL W p375
      • Source MEYER M LIBAERS D THIJS B GLAumlNZEL W p376
      • 6 Le domaine de la recherche selon les disciplines dominantes
      • Source FAYOLLEA al recherche du cœur de lrsquoentrepreneuriat vers une nouvelle vision du domaine 2004p105
      • 8 Lrsquoeacutemergence de lrsquoapproche par les processus
        • Source TOUNESA Lrsquointention entrepreneuriale theacuteories et modegraveles p 3
          • Section 2 capital social et processus entrepreneurial Analyse descriptive
          • Section 2 capital social et processus entrepreneurial Analyse descriptive
          • Source auteur
          • Dans la troisiegraveme eacutetape nous utilisons le tri croiseacute qui permet drsquoopeacuterer le test de khi deux Comme dans les croisements preacuteceacutedents deux paramegravetres nous inteacuteressent particuliegraverement dans ce test Il srsquoagit de la valeur du Che-2 et le degreacute de signi
          • 2 Le capital social dans lrsquoeacutechantillon global
          • Tableau34 Les valeurs de KNOWENT avant et apregraves la suppression des valeurs manquantes
          • Tableau36 Moyenne mondiale sur la peacuteriode 2009-2013
          • 23 La variable KNOWENT varie avec le niveau de deacuteveloppement du pays
          • 3 Connaitre un entrepreneur et la participation dans le processus entrepreneurial
          • 31Connaitre un entrepreneur dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial
          • Tableau 45 La variable BUSANG dans les quatre anneacutees drsquoenquecircte
          • 61 Financement informel et la participation dans lrsquoentrepreneuriat
          • Il est question dans ce titre drsquoexaminer les comportements de la variable BUSANG selon que les individus interrogeacutes sont en phase drsquoentrepreneuriat potentiel drsquointention drsquoeacutemergence et de survie Le tableau suivant preacutesente les reacutesultats des
          • Figure 48 Les eacutetapes de la description des variables du profil
          • Etape1 variables socio eacuteconomique dans lrsquoeacutechantillon global
          • Etape2 variables socio eacuteconomique dans le processus entrepreneurial
          • Source auteur (1)
          • Source eacutelaboreacute par lrsquoauteur
          • Graphique 25 Les cateacutegories drsquoacircge dans le processus entrepreneurial
          • Source auteur traitement statistique selon les donneacutees GEM 200920112012 et 2013
          • Tableau 64 Moyenne mondiale de la TEA par cateacutegorie drsquoacircge en 2003 dans 40 pays
          • Graphique 26 Activiteacute entrepreneuriale et tranche drsquoacircge
          • Graphique 27 Relation entre lrsquoacircge et la perception du risque
          • Source auteur selon le traitement statistique
          • 22 Le genre dans le processus entrepreneurial
          • Tableau 65 Genre et processus entrepreneurial
          • Tableau 66 Relation entre le genre et la participation dans le processus entrepreneurial
          • Tableau 67 Aversion pour le risque et le genre
          • 23 Le niveau drsquoeacuteducation dans le processus entrepreneurial
          • Tableau 68 Capital humain geacuteneacuteral dans lrsquoeacutechantillon global
          • 24 Niveau de revenu dans le processus entrepreneurial
          • Tableau 70 Modaliteacute de calcul de la variable des revenus selon les phases entrepreneuriales
          • Tableau 71 Moyenne des revenus par phase de processus entrepreneuriale
          • Source calcul de lrsquoauteur selon les donneacutees des enquecirctes
          • Tableau 72 Revenu et engagement lrsquoactiviteacute entrepreneurial
          • Source ARDAGNA S et LUSARDI p 48
          • Tableau 73 La le revenu des entrepreneurs et type drsquoentrepreneuriat
          • 25 Les caracteacuteristiques socio eacuteconomiques constat partiel
          • Tableau 74 Processus drsquoanalyse des variables perceptuelles
          • Tableau 75 La perception des opportuniteacutes eacuteconomiques dans lrsquoeacutechantillon global
          • Tableau 76 La vigilance dans le processus entrepreneurial
          • Tableau 78 Les motivations deacuteclareacutees des entrepreneurs eacutetablis
          • Tableau 79 La perception des opportuniteacutes en Allemagne selon les donneacutees GEM de 2002
          • 32 la compeacutetence entrepreneuriale
          • Tableau 80 La compeacutetence entrepreneuriat dans lrsquoeacutechantillon global
          • Tableau 81 Lrsquoacircge et le niveau de compeacutetence entrepreneuriale
          • Tableau 82 Les compeacutetences entrepreneuriales selon le niveau drsquoeacuteducation
          • Tableau 83 Niveau de capital humain speacutecifique et processus entrepreneurial
          • 33 Lrsquoaversion pour le risque et participation entrepreneuriale
          • Tableau 85 Lrsquoaversion pour le risque dans lrsquoeacutechantillon global
          • Tableau 87 Lrsquoaversion pour le risque et la participation le processus entrepreneurial

2

Deacutedicaces A la meacutemoire de mon pegravere Mustapha

A ma megravere Algia

Ma femme Amal mes filles khouloud et manale

Ma sœur Hinda

Mon fregravere Rachid

3

Remerciements

Tout drsquoabord je remercie le bon dieu de mrsquoavoir donneacute la volonteacute neacutecessaire qui a meneacute mon

travail agrave terme

La reacutealisation de ce travail a eacuteteacute possible gracircce au concours de plusieurs personnes agrave qui je

voudrais teacutemoigner toute ma reconnaissance

Je voudrais tout drsquoabord adresser toute ma gratitude agrave mon directeur de thegravese Monsieur

laquo BOUYACOUB Ahmed raquo pour sa patience sa disponibiliteacute et surtout ses preacutecieux conseils qui ont

contribueacute agrave alimenter ma reacuteflexion

Je tiens eacutegalement agrave remercier monsieur laquo ABEDOU Abderrahmane raquo du CREAD pour son

aide

Je voudrais adresser mes remerciements envers mes amis et collegravegues qui mrsquoont apporteacute leur soutient tout

au long de la reacutealisation de ce travail

Et enfin jrsquoexprime toute ma reconnaissance aux membres du jury pour avoir pris la peine

drsquoeacutevaluer mon travail

4

Lrsquoobjet de cette thegravese a eacuteteacute deacutefini drsquoune maniegravere progressive Au deacutebut nous voulions

nous inteacuteresser agrave la performance des Petites et Moyennes Entreprises en Algeacuterie Lrsquohypothegravese de

deacutepart eacutetait que les caracteacuteristiques du reacuteseau social des proprieacutetaires-dirigeants deacuteterminent les

types et les niveaux de croissance des entreprises consideacutereacutee comme une forme de la

performance Cependant trois circonstances ont consolideacute lrsquoideacutee drsquoorienter notre recherche vers

le processus entrepreneurial qui en premiegravere approche renvoi aux diffeacuterentes eacutetapes de la

creacuteation drsquoune entreprise

1 La participation dans trois ateliers doctoraux1 organiseacutes agrave lrsquooccasion drsquoun agrave projet

de recherche portant sur les modes drsquoeacutemergence et de deacuteveloppement des PME dans les pays du

Maghreb La preacutesentation de notre sujet de thegravese dans ces ateliers eacutetait une opportuniteacute pour

saisir la litteacuterature theacuteorique sur le sujet mais aussi pour se rendre compte des eacutecueils

meacutethodologiques inheacuterents agrave lrsquoarticulation projeteacutee entre le reacuteseau social et la performance Ces

eacutecueils peuvent concerner lrsquoopeacuterationnalisation des concepts et la mesure empirique de la

performance des PME notamment lorsqursquoil srsquoagit drsquoune eacuteventuelle enquecircte de terrain

2 Une contribution dans un projet de recherche qui devait eacutetudier les caracteacuteristiques

deacutemographiques et de fonctionnement des PME dans la wilaya drsquoOran2 Les reacutesultats tireacutes de

lrsquoanalyse tregraves deacutetailleacutee des mouvements de creacuteation et de disparition de ces entreprises et drsquoune

enquecircte sur le fonctionnement de 219 PME3 ont mis en relief de grandes faiblesses non

seulement en matiegravere de gestion mais aussi en termes de niveau de creacuteation Cela a susciteacute en

nous un inteacuterecirct sur les conditions dans lesquels lrsquoeacutemergence des PME se fait

3 Enfin lrsquoaccegraves aux donneacutees des enquecirctes reacutealiseacutees par le groupe international GEM4

constitue une eacutetape deacutecisive pour la construction de notre objet de recherche Ces donneacutees

concernent les caracteacuteristiques les comportements et le reacuteseau social des individus qui se

trouvent dans diffeacuterentes eacutetapes de la creacuteation drsquoentreprise (intention creacuteation et survie) Il

srsquoagit pour nous drsquoun mateacuteriel empirique propice agrave un objet de recherche qui met en articulation

le contexte relationnel des entrepreneurs et le processus entrepreneurial

Pour eacuteclaircir davantage notre propos cette introduction abordera dans un premier

temps les constats empiriques esquisseacutes ci-dessus Ces constats permettront de mettre en relief

notre probleacutematique du point de vue du contexte Algeacuterien Ensuite nous interrogeons ces faits

1 Ateliers organiseacutes en 20062007 et 2009 dans le cadre drsquoun programme FSP- Maghreb (fond de solidariteacute prioritaire) 2 Programme national de recherche PNR Sous la direction de BOUYACOUB A (2011-2013) laquo les principales caracteacuteristiques des PME de la wilaya drsquoOran raquo 3 Le projet a consisteacute aussi agrave questionner des chefs drsquoentreprises sur la gestion la performance et les contraintes de fonctionnement de leurs entreprises 4 Les enquecirctes de 2009 20112012 et 2013 GEM Global Entrepreneurship Monitor nous utiliserons quelques reacutesultats dans cette introduction mais nous reviendrons en deacutetail sur les aspects meacutethodologiques et le contenu de ces donneacutees dans le

troisiegraveme chapitre

5

empiriques par rapport agrave la litteacuterature theacuteorique relative au domaine de lrsquoentrepreneuriat ce qui

nous permettra de justifier la probleacutematique et les hypothegraveses de recherche Enfin nous

mettrons en relief le plan geacuteneacuteral de la thegravese

I- CONSTATS SUR LrsquoENTREPRENEURIAT EN ALGERIE

Drsquoentreacute de jeux lrsquoentrepreneuriat est un fait difficile agrave mesurer Le caractegravere

heacuteteacuterogegravene et multidimensionnel de ce pheacutenomegravene implique une impossibiliteacute de construire un

indicateur unique pouvant inteacutegrer toutes les dimensions qursquoil enferme5 Habituellement les

modaliteacutes de mesure utiliseacutees dans la recherche acadeacutemique ou par les enquecirctes officielles sont

de deux types (fig1) Le premier mesure le niveau de lrsquoentrepreneuriat latent qui reflegravete la

proportion des individus qui preacutesentent une forte probabiliteacute de preacutefeacuterence pour le travail

indeacutependant plutocirct que le travail salarieacute6 Le second appreacutehende le niveau reacuteel de ce pheacutenomegravene

en se basant soit sur le recensement systeacutematique de lrsquoauto emploi de la creacuteation de nouvelles

drsquoentreprises et du nombre drsquoentreprises innovatrices soit sur les deacuteclarations des individus

srsquoils sont en situation drsquoentrepreneuriat ou non7

Figure 1 les principaux indicateurs de mesure de lrsquoentrepreneuriat

Source Auteur

5 JULIENPA amp CADIEUXL L a mesure de lrsquoentrepreneuriat rapport drsquoeacutetude institut de la statistique du Queacutebec 2010 89 pages p66 6 GRILO I THURIKR Latent and Actual Entrepreneurship in Europe and the US Some Recent Developments International Entrepreneurship and Management Journal Ndeg1 2005 pp 441ndash459 p 442 7 IVERSENJ JOslashRGENSENR MALCHOW-MOslashLLERN Defining and measuring entrepreneurship Foundations and Trends

in Entrepreneurship 2008 Vol 4 Ndeg 1pp 1-63p17

Auto emploi

Creacuteation disparition drsquoentreprise

Innovation RampD

Intention entrepreneuriale

Preacutefeacuterence pour lrsquoauto emploi

Niveau de

lrsquoentrepreneuriat

Entrepreneuriat

Latent

Entrepreneuriat

Reacuteel

Recenseacute

Individus deacuteclarent ecirctre entrepreneur Deacuteclareacute

6

Toutes ces modaliteacutes bien que chacune repose sur une conception particuliegravere de

lrsquoentrepreneuriat cherchent en deacutefinitive agrave quantifier ce pheacutenomegravene pour pouvoir suivre son

mouvement dans le temps et son rocircle dans la performance eacuteconomique drsquoun pays drsquoune reacutegion

ou drsquoun territoire

A travers lrsquoexamen des donneacutees nationales et internationales disponibles nous

cherchons tout drsquoabord agrave mettre en relief lrsquoeacutecart entre le niveau potentiel qui quantifie ceux qui

veulent devenir entrepreneurs et le niveau reacuteel de lrsquoentrepreneuriat qui reflegravete le volume de

ceux qursquoils le sont reacuteellement Cet eacutecart constitue une caracteacuteristique importante des pays qui

trouvent des difficulteacutes agrave se reacuteformer et agrave reacuteussir leur transition vers le deacuteveloppement

Ce constat nous conduit par la suite agrave nous inteacuteresser au contexte Algeacuterien qui pour

plusieurs auteurs nrsquoest pas favorable agrave lrsquoeacutemergence des laquo entrepreneurs raquo8 La faiblesse des

institutions formelles (comme le financement bancaire la reacutegulation) rendent les institutions

informelles et notamment les reacuteseaux personnels deacuteterminants dans la creacuteation de nouvelles

entreprises Ce double constat devra ecirctre interrogeacute sur le plan theacuteorique pour preacuteciser

davantage lrsquoobjet de cette recherche

1 Entrepreneuriat latent ou le potentiel drsquoentrepreneurs

Sur le plan empirique lrsquoentrepreneuriat latent est le nombre de personnes qui souhaitent

devenir indeacutependant ou employeurs (auto-emploi) ou qui se preacuteparent agrave le devenir9 Lrsquointention

qui est sous jacente agrave cette preacutefeacuterence peut devenir sous certaines circonstances une conviction

de lrsquoindividu pouvant agrave terme deacuteboucher sur la creacuteation drsquoune activiteacute eacuteconomique10 avec toutes

les conseacutequences sociales possibles comme la creacuteation drsquoemploi et de nouvelles opportuniteacutes de

production11En Algeacuterie il nrsquoexiste pas encore drsquoenquecirctes systeacutematiques permettant de les

quantifier bien que cet indicateur constitue un paramegravetre pertinent de preacutediction des futurs

entrepreneurs12 Les seules donneacutees disponibles sont celles du groupe GEM

Le niveau de lrsquoentrepreneuriat est deacutetermineacute par le nombre de personnes qui ont reacutepondu

positivement lorsqursquoil leur a eacuteteacute demandeacute si oui ou non ils preacutevoient seuls dans les trois

prochaines anneacutees ou avec drsquoautres de creacuteer une activiteacute eacuteconomique y compris dans le cadre

drsquoun auto emploi

8 BOUYACOUB quel deacuteveloppement eacuteconomique depuis 50 ans LHarmattan | Confluences Meacutediterraneacutee 20122 - Ndeg81pp 83-102p99 9 MASUDA T The Determinants of Latent Entrepreneurship in Japan Small Business Economics Ndeg 26 2006 pp 227- 240p227 10 THOMPSON E R Individual Entrepreneurial Intent Construct Clarification and Development of an Internationally Reliable Metric Entrepreneurship Theory and Practice Vol 33 Ndeg 3 2009pp 669ndash694 p 676 11 MASUDA T idem p227 12 KRUEGER N F Jr amp BRAZEAL D V Entrepreneurial Potential and Potential Entrepreneurs Entrepreneurship Theory and

Practice Ndeg 18 1994 pp 91-104 p 91

7

Selon les enquecirctes reacutealiseacutees entre 2009 agrave 2013 leur nombre est supeacuterieur agrave 20 (Tableau1)

En 2011 le niveau enregistreacute est parmi les plus eacuteleveacute au monde qui classe lrsquoAlgeacuterie en

deuxiegraveme position apregraves le Chili (46) En 2013 le niveau est bien supeacuterieur agrave celui des pays

de lrsquoUnion Europeacuteenne (135) et deacutepasse de loin la moyenne mondiale qui est de 23513

Tableau 1 Niveau drsquoentrepreneuriat latent en Algeacuterie

Anneacutees 2009 2011 2012 2013

Entrepreneuriat latent

En de la population adulte

(18 - 64 ans))

261

439

2143

366

Source Lest rapports GEM de 2009 2011 2012 et de 2013

Le niveau relativement eacuteleveacute de lrsquoentrepreneuriat latent peut paraitre un signe positif de

lrsquoesprit entrepreneurial mais si lrsquoon tient compte du niveau de deacuteveloppement du pays le

constat doit ecirctre relativiseacute Sur le long terme il ressort selon les mecircmes enquecirctes que les

niveaux drsquointention les plus eacuteleveacute sont enregistreacutes dans les pays dont le deacuteveloppement est tireacute

principalement des revenues drsquoune ressource naturelle14 Dans ces eacuteconomies les facteurs

comme la formation le financement le marcheacute de travail ne favorise pas le deacuteveloppement de

lrsquoactiviteacute eacuteconomique susceptible drsquoameacuteliorer la position du pays dans le champ de la

compeacutetitiviteacute internationale Par contre les niveaux drsquointention les plus faibles sont enregistreacutes

dans les pays les plus avanceacutes

Lrsquoautre caracteacuteristique qui nous inteacuteresse plus particuliegraverement est lrsquoeacutecart persistant entre le

niveau de lrsquoentrepreneuriat potentiel et lrsquoentrepreneuriat reacuteel15 Cet eacutecart reflet le nombre de

personnes qui affichent une anticipation pour lrsquoentrepreneuriat mais qui nrsquoont pas passeacute agrave lrsquoacte

drsquoentreprendre comme crsquoest le cas en 2011 ougrave cet eacutecart srsquoeacutelegraveve agrave 34

Tableau 2 Ecart entre Entrepreneuriat latent et entrepreneuriat reacuteel selon les donneacutees GEM

2009 2011 2012 2013

Entrepreneuriat Latent 261 439 2143 366

Entrepreneuriat Reacuteel 167 97 8 49

Ecart 94 342 1343 317

Source calculeacute par lrsquoauteur sur la base des donneacutees de GEM de 2009 2011 2012 et de 2013

13 Rapport de GEM de 2013 httpwwwgemconsortiumorgreport 14Le niveau de deacuteveloppement des pays est deacutetermineacute par lrsquoindicateur de compeacutetitiviteacute global Global Competitiveness Index (GCI calculeacute par le Forum Economique Mondial voir agrave ce titre SCHWAB K World Economic Forum The Global Competitiveness Report2013ndash2014Full Data Edition 15Lrsquoentrepreneuriat reacuteel selon les enquecirctes de GEM est calculeacute selon lrsquoindicateur Total Early Stage Entrepreneurial Activity (TEA) cet indicateur mesure le nombre de personnes qui deacuteclarent ecirctre en plein creacuteation drsquoune entreprise ou qui gegraverent une

entreprise de moins de trois anneacutees drsquoexistence Nous reviendrons sur cet indicateur dans le troisiegraveme chapitre

8

Lorsqursquoon compare ce reacutesultat avec le niveau mondial il devient claire que cet eacutecart est

probleacutematique car comme le montre le tableau 3 il semble que cet eacutecart est lieacute au niveau de

performance de lrsquoeacuteconomie Il ressort en effet que plus lrsquoeacuteconomie se deacuteveloppe plus lrsquoeacutecart se

reacuteduit Les donneacutees de 2013 reacutevegravelent pour les pays les moins avanceacutees un lrsquoeacutecart moyen de

229 Ce qui repreacutesente le nombre moyen de personnes qui ne se sont pas engageacutes dans un

processus entrepreneurial alors qursquoils avaient une preacutefeacuterence reacuteelles de le faire La mecircme anneacutee

cet eacutecart est agrave peine 3 dans les pays les plus deacuteveloppeacutes (tableau 3)

Tableau 3 Entrepreneuriat latent selon stade de deacuteveloppement des eacuteconomies

2009 2011 2012 2013

Latent Reacuteel Ecart Latent Reacuteel Ecart Latent Reacuteel Ecart Latent Reacuteel Ecart

Economie fondeacutee sur les

ressources 28 177 103 26 134 126 48 24 24 44 211 229

Eacuteconomie fondeacutee sur

lrsquoefficience 21 112 98 25 111 139 26 13 13 25 144 106

Economie fondeacutee sur

lrsquoinnovation 9 63 27 10 69 31 11 7 4 11 79 31

Source calcul selon les rapports GEM de 2009 20112012 et 2013

Pour mieux cerner la probleacutematique de cet eacutecart les deacuteveloppements qui suivent interrogent les

donneacutees qui mesurent le niveau reacuteel de lrsquoentrepreneuriat

2 Entrepreneuriat reacuteel

Lrsquoentrepreneuriat reacuteel reflegravete le nombre de personnes qui au moment de lrsquoobservation sont

consideacutereacutes comme occupants la fonction drsquoentrepreneur Nous retenons compte tenu des

donneacutees disponibles lrsquoauto emploi la creacuteation de nouvelles entreprises et le niveau de lrsquoactiviteacute

drsquoinnovation dans les entreprises

21 LrsquoAuto emploi une faiblesse qualitative des entrepreneurs

Sur le plan empirique16 lrsquoauto emploi est une forme drsquooccupation ougrave des individus qui

peuvent ecirctre seuls (indeacutependants) ou faisant travailler drsquoautres personnes (employeurs) se

mettent agrave leur propre compte Le revenu de ces derniers deacutepend directement du profit obtenu

de lrsquooffre drsquoun bien ou drsquoun service17 Certes cette forme drsquooccupation nrsquoest pas le synonyme

de lrsquoentrepreneuriat18 car les personnes en auto emploi ne peuvent pas ecirctre consideacutereacutees tous

comme des entrepreneurs Par contre leur nombre peut dans certaine mesure indiquer lrsquooffre

16 Nous ne discutons pas ici les formes et les deacuteterminants de lrsquoauto emploi mais il srsquoagit de reacuteveacuteler quelques tendances qui permettraient de saisir davantage lrsquoeacutecart entre le niveau potentiel et le niveau reacuteel de lrsquoentrepreneuriat 17 Deacutefinition issue des classifications de lrsquoemploi du bureau international du travail (BIT) et de lrsquoOCDE citeacute par STARTIENE G et al concept of self-employment economic and management Ndeg152010pp262-274p264 18 BLANCHFLOWER D G What Makes an Entrepreneur Journal of Labor Economics 1998 Vol 16Ndeg1 pp 26-60p27

9

drsquoentrepreneurs dans la socieacuteteacute19 et par conseacutequence il constitue la premiegravere mesure

approximative de lrsquoentrepreneuriat En effet Les personnes en auto emploi peuvent ecirctre des

entrepreneurs dans la mesure ougrave ils espegraverent tirer de leur activiteacute un revenu incertain par

deacutefinition qui soit supeacuterieur agrave la reacutemuneacuteration drsquoun travail salarial qui est certain20 ou lorsqursquoils

sont engageacutes dans un processus drsquoinnovation ou geacuterant une activiteacute qui exploite une innovation

ou bien lorsque lrsquoactiviteacute qursquoils ont mis en place reacutesulte de lrsquoidentification et de lrsquoexploitation

drsquoune opportuniteacute de marcheacute et enfin lorsque lrsquoactiviteacute eacuteconomique creacuteeacutee se deacuteroule dans une

nouvelle organisation21

Par rapport au contexte Algeacuterien plusieurs auteurs ont montreacute que depuis le deacutebut des

anneacutees 1980 le pheacutenomegravene de lrsquoauto emploi sous ses diffeacuterentes formes commenccedilait agrave

concurrencer le statut de salariat et agrave devenir une nouvelle valeur dans la socieacuteteacute22 Certains

auteurs parlent mecircme de lrsquoeffondrement du salariat23 En terme relatif le niveau de lrsquoauto

emploi sur le long terme semble confirmer cette tendance Entre 1992 et 2014 la part des auto-

employeacutes parmi les occupeacutes a gagneacute presque huit points en terme de volume global Cette

eacutevolution est plus importante compareacutee aux salarieacutes qui toute en restant dominant dans lrsquoemploi

structureacute en perdent quatre point (Tableau 4)

Tableau 4 Emploi salarieacute et lrsquoauto emploi en pourcentage de la population occupeacutee

Emploi en de la population occupeacutee 1992 2004 2014

Employeurs et indeacutependants 20 3170 2745

Salarieacutes 747 6010 7093

Permanents 58 3722 3555

Non permanents 167 2288 35 38

Aides familiaux 53 820 16

Total 100 100 100

Source BOUYACOUB A Emploi et croissance en Algeacuterie de 1990-2003 la question de lrsquoemploi au Maghreb central volume 3 CREAD 240 pages pp128-141 enquecircte emploi et chocircmage 2004 enquecircte emploi aupregraves des meacutenages 2014 ONS p39

Cependant le mouvement enregistreacute sur les dix derniegraveres anneacutees reacutevegravele une tendance

baissiegravere du niveau de lrsquoauto emploi En terme absolu le nombre des indeacutependants et des

employeurs a eacuteteacute multiplieacute par 116 entre 2004 et 2014 alors que le nombre de salarieacutes a eacuteteacute

multiplieacute par 12824 En deacutepit de cette tendance agrave la baisse le volume des auto-employeacutes reste

19 IVERSENJ JOslashRGENSENR MALCHOW-MOslashLLERN Op ct p 22 et 23 drsquoautres approches existent et seront discuteacutees en deacutetaille dans le premier chapitre 20 HAMILTON RT HARPER DA The Entrepreneur in Theory and Practice Journal of Economic Studies Vol 21 No 6 1994 pp 3-18p 8 21 Ces quatre consideacuterations renvoient respectivement aux deacutefinitions de lrsquoentrepreneur de FKNIGHT (1942) SCHUMPETER J (1949) KRIZNERI(1973) et GARTNERW(1985) de lrsquoentrepreneur Ces approches seront discuteacutees dans le premier chapitre 22 BERNARD C En Algeacuterie une nouvelle valeur lauto-emploi In Tiers-Monde tome 29 Ndeg114 1988 pp 295-318 p 316 23 BOUYACOUB A Emploi et croissance en Algeacuterie 1990-2003 CREAD 2003 in la question de lrsquoemploi au Maghreb central volume 3 CREAD 240 pages pp128-141p132 24 Calculeacute selon les donneacutees reacutetrospectives publieacutees dans Activiteacute emploi amp chocircmage au 4egraveme trimestre ONS 2013p12

10

relativement important si lrsquoon precircte agrave une comparaison internationale sommaire Il est bien

supeacuterieur agrave la moyenne mondiale enregistreacutee en 2013 (144)25 Il deacutepasse aussi le niveau

moyen des pays de lrsquoUnion europeacuteenne (1433) et repreacutesente deux fois le niveau enregistreacute en

France en 201326

Dans la litteacuterature empirique le deacutebat sur les deacuteterminants de lrsquoauto emploi dans les pays

les moins deacuteveloppeacutes srsquoest focaliseacute sur la question controverseacutee si cette occupation est le

reacutesultat drsquoun choix ou drsquoune neacutecessiteacute27 Cette question est centrale puisque le niveau de chacune

des situations a un impact sur la croissance la creacuteation drsquoemploi et le deacuteveloppent drsquoune maniegravere

geacuteneacuteral Certaines eacutetudes ont montreacute un lien neacutegatif entre le chocircmage et le travail indeacutependant28

Cette relation caracteacuterise selon les tenants de cette hypothegravese les eacuteconomies qui

enregistrent une croissance soutenue et une relative faiblesse du taux de chocircmage ougrave les

individus sont attitreacutes par de nouvelles opportuniteacutes de marcheacute Ce contexte exerce ainsi un effet

entrepreneurial (entrepreneurial effect) sur le choix drsquooccupation dans la mesure ougrave il peut attirer

de nouveaux entrepreneurs29 Mais drsquoautres recherches avaient conclus autrement

La faiblesse des possibiliteacutes de travail dans les pays enregistrant des taux de chocircmage eacuteleveacute

pousse les individus agrave se mettre agrave leur propre compte30 et exerce sur le long terme un effet de

refuge (refugee effect) sur le choix drsquooccupation des individus Lorsqursquoon croise les donneacutees du

chocircmage et de la part des autos employeacutes il semble que lrsquoindeacutependance professionnelle est un

choix qui ne subi pas la pression du chocircmage Le graphique ci dessous montre que le taux de

chocircmage passe de 15 3 en 2005 agrave 106 en 2014 au moment ou le nombre des autos

employeacutees compareacutes agrave la population occupeacutee augment de 445 point en termes de valeur

relative

25 GINDLINGTH amp NEWHOUSED self-employment in the developing world world Development report world bank 2013 36 page 16 httpsiteresourcesworldbankorg 26 Donneacutees Eurostat de 2013 disponibles sut le site httpeceuropaeueurostatfrdatadatabase 27 PIETROBELLIC et al an empirical study of determinants of self employment in develoing countriesjoural of international development Ndeg 16 2004 pp803-820p803 28 BLANCHFLOWER D G Self-employment in OECD countries Labor Economics Ndeg 72000 pp 471ndash505p 477 29THURIK A R CARREE M A VAN STEL A AUDRETSCH D B Does Self-Employment Reduce Unemployment Journal of Business Venturing Vol23 Ndeg 6 2008 pp673-686p683 30 THURIK A R CARREE M A VAN STEL A AUDRETSCH D B Idem p683

11

Graphique 1 Taux de chocircmage et auto emploi entre 2005-2014

Sources Auto emploi en de la population occupeacutee selon les donneacutees de lrsquoONS Activiteacute emploi amp chocircmage au 4egraveme trimestre ONS 2014

Contrairement agrave ce qui a eacuteteacute constateacute pour certains pays ougrave lrsquoauto emploi reacutesulte

principalement des effets de la crise eacuteconomique sur lrsquoemploi La figure suivante montre pour le

cas de lrsquounion europeacuteenne une augmentation importante du taux de chocircmage depuis 2008 Cette

augmentation est accompagneacutee drsquoune diminution du volume des auto-employeacutes

Graphique 2 Taux de chocircmage et auto emploi dans lrsquoUnion Europeacuteenne entre 2007 et 2014

Source donneacutees Eurostat Union Europeacuteenne (28 pays) de 2007 2014 httpeceuropaeueurostatfrdatadatabase

De ce fait lrsquoengagement dans la voie de lrsquoauto emploi et potentiellement dans lrsquoentrepreneuriat

peut reacutesulter soit drsquoune neacutecessiteacute pour les individus parce que qursquoil nrsquoy a pas drsquoautre alternative

ou drsquoun choix deacutelibeacutereacute qui reflegravete un engagement volontaire Les enquecirctes annuelles de GEM

mesurent la proportion de chacune des situations en diffeacuterenciant des entrepreneurs par

laquoneacutecessiteacuteraquo et des entrepreneurs par laquo opportuniteacute raquo31 Les reacutesultats de GEM reacutevegravelent pour le cas

de lrsquoAlgeacuterie une relative preacutedominance de la deuxiegraveme situation

31 Par Neacutecessiteacute En pourcentage de la population adulte ( 18-64ans) srsquoengageant dans lrsquoentrepreneuriat en lrsquoabsence drsquoune autre alternative Par Opportuniteacute En pourcentage de la population adulte (18-64ans) srsquoengageant dans lrsquoentrepreneuriat pour

exploiter une opportuniteacute dans le marcheacute

2300

2745

153

106

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

-

500

1000

1500

2000

2500

3000

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

auto emploi Taux de chocircmage

0

2

4

6

8

10

12

128

13

132

134

136

138

14

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

auto taux de chomage

12

22 Auto emploi un choix volontaire plutocirct qursquoune neacutecessiteacute

Les recherches empiriques les plus soigneacutees constatent un lien direct entre le niveau de

deacuteveloppement du pays et le rapport entre lrsquoentrepreneuriat drsquoopportuniteacute et lrsquoentrepreneuriat de

neacutecessiteacute32 Dans les pays dont la performance est tireacutee par lrsquoinnovation une grande partie des

entrepreneurs sont guideacutes par les opportuniteacutes dans le marcheacute33 Comme le montre le tableau 5

ils repreacutesentent presque trois fois le nombre drsquoentrepreneurs qui considegraverent leur occupation

comme la seule alternative possible En Algeacuterie les chiffres indiquent une instabiliteacute des

reacutesultats mais par rapport aux donneacutees les plus reacutecentes ce rapport est de 29 (2013) cest-agrave-dire

le nombre drsquoentrepreneur y compris les autos employeacutes qui sont motiveacutes par des opportuniteacutes

repreacutesentent presque trois fois ceux qui se considegraverent obligeacutes de travailler pour leur propre

compte La valeur de ce rapport est eacutetonnamment identique agrave celle des pays deacuteveloppeacutes

Tableau 5 Les motivations entrepreneuriales en Algeacuterie et dans le monde

Ratio entrepreneuriat drsquoopporttuniteacute entrepreneuriat de neacutecessiteacute34 2009 2011 2012 2013

Algeacuterie 28 157 156 29

Economie baseacute sur les resources 144 103 12 151

Economie baseacutee sur lrsquoefficience 128 15 164 145

Economie baseacutee sur lrsquoinnovation 329 317 283 293

Source les rapports de GEM 2009201120122013

23 La faiblesse qualitative de lrsquoauto emploi

En termes de volume lrsquoauto emploi reacutevegravele lrsquoimportance quantitative des personnes qui

se lancent dans des activiteacutes eacuteconomiques indeacutependantes offrant ainsi une image du potentiel

drsquoentrepreneurs qui peuvent eacutemerger dans une eacuteconomie Cette importance relative ne doit pas

cacher des faiblesses importantes les caracteacuteristiques socio deacutemographiques de ceux qui ont

choisi ce type drsquooccupation la faible preacutesence des employeurs qui sont les plus susceptibles

drsquoecirctres consideacutereacutes comme des entrepreneurs et le poids de lrsquoinformel

Faible qualification du capital humain

Les donneacutees socio deacutemographiques de 201435 montrent qursquoils sont en majoriteacute des hommes

(848 ) plus des deux tiers (755) ont un niveau drsquoeacuteducation infeacuterieur au moyen (8anneacutees

de scolarisation) Ils sont uniquement 59 qui possegravedent un niveau universitaire Ils sont

32ZOLTANA How Is Entrepreneurship Good for Economic Growth in Innovations Technology Governance Globalization

2006 vol 1 issue 1 97-107p 102 qui constate un lien significatif et positif entre ce rapport et le PIB par tegravete dans u eacutechantillon de 32 pays 33 ARDAGNA S et LUSARDI A explaining international differences in entrepreneurship the role of individual characteristics

and regulatory constraints NBER working paper series wp 14012 2008 pp1-48p 38 34 Le rapport calcul le nombre drsquoentrepreneurs poursuivant une opportuniteacute sur le nombre drsquoentrepreneurs par neacutecessiteacute 35 Enquecircte aupregraves des meacutenages ONS 2014271 pages

13

geacuteneacuteralement actifs dans des activiteacutes de commerce et de services (428) Ils sont faiblement

preacutesents dans les activiteacutes industrielles (139) Presque les deux tiers (6246) sont installeacutes

dans le milieu urbain Lrsquoactiviteacute qursquoils gegraverent est geacuteneacuteralement de tregraves petite taille Plus de 914

de ces entiteacutes ont moins de quatre salarieacutes et agrave peine 1 emploient plus de 50 salarieacutes La

faible preacutesence des entreprises de taille moyenne et grande est due selon certains auteurs agrave la

faiblesse du niveau de qualification des indeacutependants et des employeurs36

Faible preacutesence des employeurs

Les employeurs qui sont les plus susceptibles drsquooccuper la fonction drsquoentrepreneurs37 sont

une autre faiblesse de lrsquoauto emploi Par rapport au total des emplois la part des employeurs

diminue avec le temps Ils repreacutesentent selon les estimations du BIT agrave 403 en 2014 contre

789 en 2000 (Graphique 3) Lorsqursquoon compare le volume des employeurs par rapport au total

de lrsquoauto emploi il ressort que lorsque les individus choisissent la voie de lrsquoindeacutependance ils

sont de moins en moins tenteacutes de creacuteer des activiteacutes avec les autres Comme le montre le

graphique 3 En 2014 ils repreacutesentent seulement 1389 alors qursquoils eacutetaient 2715 en 2000

Graphique 3 Evolution employeurs rapport agrave lrsquoauto emploi et la population occupeacutee entre 2000

et 2014

Source donneacutees du BIT

Du point de vue de lrsquoauto emploi le niveau de lrsquoentrepreneuriat reacuteel est faible La croissance

du volume est importante mais au delagrave lrsquoaspect quantitatif la faiblesse du nombre drsquoemployeurs

du niveau de qualification des auto-employeacutes et le poids de lrsquoinformel dans ce type

drsquooccupation38 reacutevegravelent une faiblesse qualitative de entrepreneuriat On pourrait aussi conclure

sur cet aspect par le croisement des donneacutees du PIB comme un indice de performance

36 LASSASSIM HAMMOUDANN capital humain et Strat de reacutesidence des employeurs quel impact sur la croissance de la taille de son Enterprise les cahiers du MECAS Volume 4 Ndeg 1 pp197-213p 205 37 STARTIENE G et al op ct p 265 38 En 2014 lrsquoemploi informel repreacutesente 377 de la main drsquoœuvre totale non agricole 406 de lrsquoemploi masculin

et 242 de la main drsquoœuvre feacuteminine

2715

1389

0

2

4

6

8

10

0

5

10

15

20

25

30

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

employeur( de lauto emploi) employeur ( population occupeacutee)

14

eacuteconomique et la part des employeurs comme indice de lrsquoentrepreneuriat reacuteel Le graphique 4

montre que lrsquoeacutevolution du le PIB par tecircte nrsquoest pas sensible agrave lrsquoeacutevolution de ce type

drsquoentrepreneuriat En effet sur la peacuteriode de 1991 agrave 2014 le PIB a eacuteteacute multiplieacute par 31739 alors

que le volume globale des employeurs40 dans touts les branches drsquoactiviteacute a eacuteteacute multiplieacute par

11741

Graphique 4 PIB par tecircte et employeur en de la population active entre 1991 et 2014

Source auteur selon les donneacutees de la banque mondiale et du BIT

Par ailleurs la dynamique de lrsquoauto emploi comme le suggegraverent plusieurs eacutetudes empiriques

est lieacutee agrave la dynamique des entreprises42 On se poserait degraves lors la question sur la nature de

lrsquoeacutevolution de ce type drsquoentiteacutes En effet lorsqursquoon parle drsquoindeacutependants ou drsquoemployeurs on

revient agrave parler des proprieacutetaires dirigeants et en on peut parler de proprieacutetaires dirigeants sans

parler des PME La creacuteation des petites et moyennes entreprises et lrsquoentrepreneuriat sont certes

lieacutes mais ne sont pas des concepts synonymes43 car lrsquoeacutemergence de ce type drsquoentreprises est

une manifestation mais pas la seule des pheacutenomegravenes entrepreneuriaux44 Cependant lrsquoexamen

de leur dynamique dans le temps permet de rendre compte du volume des personnes qui ont

traverseacute le processus depuis lrsquointention qui est une phase de deacutesirabiliteacute agrave la reacutealisation qui est

une phase de faisabiliteacute45 Cette derniegravere est geacuteneacuteralement quantifieacutee par le recensement

systeacutematique de lrsquoenregistrement leacutegal des entreprises Cet enregistrement se fait dans pour le

39 Donneacutees de la banque mondiale sur le site httpsdonneesbanquemondialeorg 40 En de la population active 41 Bureau international du travail sur le site httpwwwiloorgglobalstatistics-and-databases 42 FAGGIOGSILVA O self employment and entrepreneurship in urban and rural labour market Journal of urban economicndeg842014 pp67-85p 43 THURIKR WENNEKERSS Entrepreneurship small business and economic growth Journal of Small Business and Enterprise Development 2004 pp140-149p140 44 VERSTRAETT SAPORTAB creacuteation drsquoentreprise et entrepreneuriat les eacuteditions de lrsquoADREG 2006517 pages p11 45 idem p 32

000

100000

200000

300000

400000

500000

600000

000

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400

500

600

employeurs PIB par tecircte

15

cas de lrsquoAlgeacuterie dans le Registre National du Registre du commerce (CNRC) Il srsquoagit dans le

deacuteveloppement qui suit de prendre lrsquoexemple des socieacuteteacutes priveacutees et en particulier les entiteacutes de

production organiseacutees sous forme de personnes morales et qui font partie drsquoun vaste tissu de

petites et moyennes entreprises ( PME)

24 Dynamique entrepreneuriale des socieacuteteacutes priveacutees

En termes drsquoeacutevolution le veacuteritable mouvement des PME a commenceacute avec les reacuteformes de

1989 et plus particuliegraverement apregraves lrsquoavegravenement du code des investissements de 199446 Il srsquoagit

de deux eacuteveacutenements qui marquent le deacutebut du processus de transition vers lrsquoeacuteconomie de

marcheacute Ces entreprises ont reccedilu une attention particuliegravere de la part des pouvoir publics Une

deacutefinition institutionnaliseacutee a vue le jour en 200147 Toute un ministegravere existe pour deacutefinir les

strateacutegies de deacuteveloppement des PME et pour faire le suivie statistique de leur eacutevolution48 et il

existe aujourdrsquohui six agences publiques lieacutees agrave la creacuteation de PME49

Nous utilisons dans ce titre les donneacutees relatives aux socieacuteteacutes crsquoest agrave dire agrave dire des

entreprises organiseacutees sous forme de personne morale Lrsquoeacutevolution du nombre de socieacuteteacutes reflegravete

le dynamisme des entrepreneurs cest-agrave-dire ceux qui ont choisi une forme juridique qui

implique la diffeacuterenciation du patrimoine du proprieacutetaire de celui de lrsquoentreprise mais aussi une

seacuteparation des fonctions de gestion et de proprieacuteteacute

Les jeux de creacuteation et de disparition des socieacuteteacutes Sur la peacuteriode de 2003 agrave 2014 le

volume de ces entreprises a eacuteteacute multiplieacute par 244 alors que le tissu eacuteconomique dans son

ensemble (avec les entreprises personnes physiques) a eacuteteacute multiplieacute par 212 En terme relatif la

part des socieacuteteacutes dans le tissu eacuteconomique enregistre aussi une augmentation sur cette peacuteriode

En 2014 les socieacuteteacutes repreacutesentent presque 115 du tissu eacuteconomique contre 8 en 2004 et

42 en 197750 Lorsqursquoon rapporte le volume de PME au nombre drsquohabitant cette eacutevolution

devra ecirctres relativiseacutee Comme le montre le tableau 6 il existerait en 2014 seulement cinq

entreprise pour 1000 habitant agrave peine deux entreprise de plus par rapport agrave lrsquoanneacutee 2003 Cette

densiteacute parait encore plus faible par rapport agrave la moyenne mondiale qui se situe autour de 3218

socieacuteteacutes par mille habitants51

46BOUYACOUBA Les PME en Algeacuterie quelle reacutealiteacute in Entrepreneurs et PME Approche algeacutero-franccedilaise LrsquoHarmattan 2004 280 pages p 75 47 La loi dorientation sur la promotion de la petite et moyenne entreprise (PME) de 2001 48 Anciennement appeleacute ministegravere de la PME en 1999 depuis 2008 est appeleacute ministegravere de lrsquoindustrie de la PME et de la

promotion de lrsquoinvestissement 49 ANSEJ (1997) ANDI (2001) CNAC (2004) ANGEM (2004) FGAR (2004) CGCIpme (2012) 50 BOUYACOUBA op ct p 89 51 Il srsquoagit des socieacuteteacutes agrave Responsabiliteacute Limiteacutee (SARL) dont les donneacutees sont tireacutes du MSME Country Indicators 2014

International Finance Corporation (IFC) banque mondiale p11

16

Tableau 6 Volume et densiteacute des socieacuteteacutes entre 2004 et 2014

Socieacuteteacutes 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Volume global 79289 91115 102192 109947 118112 130006 142579 151343 159991 170178 180879 193574

En du tissu

eacuteconomique 888 965 986 979 983 1009 1021 1036 1016 1021 1145 1148

Densiteacute Par 1000

habitant 245 278 307 325 344 373 402 419 435 453 472 495

Source calculs de lrsquoauteur sur la base des donneacutees du CNRC et des donneacutees sur la population Banque Mondiale

Le volume des socieacuteteacutes tout comme leur densiteacute est lieacute au jeu de creacuteation et de disparition

des entreprises52 Les donneacutees du CNRC de 2004 agrave 2014 montrent une baisse des niveaux de

creacuteations et une hausse reacuteguliegravere des fermetures drsquoentreprises Sur cette peacuteriode le nombre de

creacuteations nouvelles a eacuteteacute multiplieacute par 171 alors que le nombre de disparitions a eacuteteacute multiplieacute

par 356 En terme relatif les disparitions ont concerneacutes 3 du nombre global drsquoentreprise

existantes en 2003 Dix anneacutees plus tard le nombre drsquoentreprises qui quittent le marcheacute srsquoeacutelegraveve agrave

4 (graphique 5)

Graphique 5 Taux de creacuteation et de disparition des socieacuteteacutes entre 2003 et 2014

Source auteur selon les donneacutees du CNRC

La mortaliteacute des entreprises repreacutesente un pheacutenomegravene naturel et marquant de la vie eacuteconomique

des pays mais son rythme et son ampleur sur le long terme risque drsquoecirctre preacutejudiciable au

renouvellement du tissu eacuteconomique Le graphique 6 indique que le renouvellement53 du stock

de socieacuteteacute entre 2003 et 2014 a perdu 3 point En 2003 il y avait 5 entreprises qui remplacent

une entreprise qui disparait alors qursquoen 2014 il y a seulement 2 entreprises qui compense une

disparition Le renouvellement du tissu eacuteconomique se trouve ainsi fragiliseacute par cette non

compensation des disparitions Lrsquoeacutemergence de nouveaux entrepreneurs dans la sphegravere des

socieacuteteacutes est certes meilleure que celle des entreprises individuelles comme le montre le

graphique 6 mais pour les deux cas la tendance est agrave la baisse En 2014 une entreprise disparait

sur deux creacuteeacutees Alors que les disparitions concernaient une entreprise sur cinq

52 Les disparitions sont mesureacutees la radiation du registre de commerce qui met fin agrave lrsquoexistence leacutegale de lrsquoentreprise 53 Le taux de renouvellement est calculeacute pour une anneacutee N par le rapport des creacuteations drsquoentreprises sur les disparitions

enregistreacutees la mecircme anneacutee (N)

1686

1168

309424

0

5

10

15

20

25

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

taux de creacuteation taux de disparition

17

Graphique 6 taux de renouvegravelement du tissu eacuteconomique entre 2003 et 2014

Source eacutelaboreacute par lrsquoauteur selon les donneacutees du CNRC

25 Dynamiques entrepreneuriale dans le secteur industriel

Ce constat concerne la dynamique des socieacuteteacutes tout secteur confondu mais lorsqursquo on

examine cette dynamique du point de vue des secteurs eacuteconomiques il ressort que lrsquoindustrie

deacuteterminante pour le deacuteveloppement eacuteconomique nrsquoeacutechappe pas agrave cette reacutealiteacute En termes

drsquoeacutevolution quantitative la dynamique de lrsquoindustrie manufacturiegravere et du BTP est la plus faible

comparaison faite avec le commerce et les services Le nombre de socieacuteteacutes dans lrsquoindustrie

manufacturiegravere et le BTP a eacuteteacute multiplieacute 234 alors que le secteur le Commerce et les services

enregistre respective des niveaux de croissance de 313 et 289 Le graphique 7 montre qursquoil y a

de moins en moins drsquoentrepreneurs qui sont attireacutes par lrsquoactiviteacute industrielle54 comparaison faite

avec le secteur du commerce et des services

Graphique 7 creacuteation et disparition dans le secteur de lrsquoindustrie et du BTP entre 2003 et 2014

Source les donneacutees du CNRC

La conseacutequence la plus visible de cette dynamique est la modification de lrsquohieacuterarchie des

secteurs comme le montre le graphique 8 Le poids de ce secteur dans le parc des socieacuteteacutes a

fortement baisseacute Il repreacutesente en 2014 2996 du volume global perdant ainsi presque cinq

point par rapport agrave lrsquoanneacutee 2002 ougrave il srsquoeacutelegraveve agrave 3556

54 Exception faite du secteur agro-alimentaire qui enregistre une croissance du nombre drsquoentreprise

000

100

200

300

400

0

1

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2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

socieacuteteacutes personnes physiques

0

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10

15

20

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

taux de creacuteation taux de disparition

18

Graphique 8 Hieacuterarchie des secteurs eacuteconomiques entre 2002-2014

Source donneacutees du CNRC

26 La dynamique entrepreneuriale et territoire

Un autre fait meacuterite drsquoecirctre souligneacute concerne cette fois-ci la distribution des nouvelles

creacuteations dans le territoire A ce titre BOUYACOUB A55 avait conclus dans une eacutetude qui a

porteacute sur le lien entre le capital humain et lrsquoentrepreneuriat sur une correacutelation significative entre

le stock drsquoentreprise56 existant dans chaque wilayate et le niveau de creacuteation de nouvelles

entreprises Les wilayates qui abritent le nombre le plus eacuteleveacute drsquoentreprises attirent le plus de

nouvelles entreprises Les donneacutees sur le mouvement deacutemographique de socieacuteteacutes de 2014

semblent confirmer cette hypothegravese Le tableau 7 classe selon les donneacutees de 2005 et 2014 les

dix premiegraveres wilayates les plus dynamiques en termes drsquoeacutemergence de nouvelles entreprises Il

ressort en effet que les wilayates les plus peupleacutees en socieacuteteacutes sont celles qui ont enregistreacute le

plus drsquoentreacutees de nouveaux drsquoentrepreneur

Tableau7 Les dix premiegravere wilayates en terme de creacuteation de nouvelles PME

wilayates Stock deacutebut 2005 creacuteation 2005 wilayates Stock deacutebut 2014 Creacuteation 2014

Alger 23311 4988 Alger 62538 5293

Oran 5337 1016 Oran 13784 1769

Constantine 3572 679 Seacutetif 8395 1094

Seacutetif 3366 748 Constantine 8022 768

Tizi Ouzou 3070 441 Blida 6704 794

Blida 2704 570 Bejaia 5690 713

Chlef 2663 575 Tizi Ouzou 5607 667

Bejaia 2499 400 Boumerdes 4872 674

Ouargla 1975 301 Annaba 4327 460

Boumerdes 1917 377 Ouargla 4321 506

Source calculs de lrsquoauteur selon les donneacutees du CNRC de 2005 et 2014

Ce constat est fondamental dans la mesure ougrave crsquoest des entrepreneurs deacutejagrave eacutetablis qui sont

susceptibles drsquoattirer de nouveaux entrepreneurs Autrement exprimeacute il est possible de croire

abstraction faites des autres facteurs drsquoattractiviteacute que les personnes qui possegravedent dans leur

entourage des entrepreneurs deacutejagrave eacutetablis peuvent ecirctre plus exposeacutees au choix de lrsquoentrepreneuriat

55BOUYACOUBA Entrepreneuriat territoire et capital humain in colloque creacuteation drsquoentreprise et territoires Tamanrasset

deacutecembre 2006 p 8 56 Il srsquoagissait des donneacutees sur la PME du ministegravere de la Pme et de lrsquoartisanat de lrsquoeacutepoque

3556

3388

3056

2996

382

3184

0 10 20 30 40 50

industrie en

commerces en

services en

2014 2002

19

Les meacutecanismes drsquoattractiviteacute peuvent ecirctre divers Le graphique 11 nous donne la distribution

spatiale (wilaya) du stock drsquoentreprise existant au deacutebut de lrsquoanneacutee 2014 et les creacuteations

enregistreacutees la mecircme anneacutee

Les deux graphiques se juxtaposent montrant que les nouvelles entreprises nrsquoeacutemergent

pas nrsquoimporte ougrave et vraisemblablement nrsquoimporte comment En deacutefinitive cela laisse supposer

que la dynamique entrepreneuriale nrsquoest pas un fait ex nihilo mais qui semble par contre lieacutes agrave

lrsquoexistence drsquoanteacuteceacutedents qui preacuteceacutedent le deacuteclenchement et la creacuteation effective des entreprises

Graphique 9 Stocks de socieacuteteacute et creacuteation par wilaya en 2014

Source eacutelaboreacute par lrsquoauteur selon les donneacutees du CNRC de 2014

Les donneacutees qui ont eacuteteacute exposeacute indiquent seulement le niveau de lrsquoentrepreneuriat du point

de la creacuteation de nouvelle entreprise Il faudrait compleacuteter lrsquoimage en exposant quelques constats

sur le niveau de lrsquoactiviteacute drsquoinnovation dans ces entreprises Le concept drsquoinnovation a eacuteteacute lieacute agrave

lrsquoentrepreneuriat pour la premiegravere fois par SCHUMPETERJ(1934) Pour lui lrsquoentrepreneur est

un agent dont la fonction est drsquointroduire de nouveaux produits ou de nouvelles combinaisons

productives Lrsquoimportance de ce processus dans lrsquoeacuteconomie reacuteside dans la creacuteation de nouvelles

valeurs dans le marcheacute lrsquoameacutelioration de la productiviteacute et le reacuteeacutequilibrage du marcheacute57 Sur le

plan empirique la mesure de la dynamique drsquoinnovation est faite par plusieurs modaliteacutes

nombre de brevets drsquoinvention exploiteacutes dans lrsquoindustrie les deacutepenses en recherche et

deacuteveloppement par tecircte PIB le nombre drsquoentreprises innovatrices etc Que disent agrave ce titre les

donneacutees disponibles

57 DRAGHICI A ALBULESCU CT Does the entrepreneurial activity enhance the national innovative capacity Social and

Behavioral Sciences Ndeg124 2014pp 388ndash396p 388

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

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20000

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70000

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Rel

izan

e

Stock2013 creation 2014

20

27 Entrepreneuriat et dynamique drsquoinnovation en Algeacuterie

Parmi les indicateurs calculeacutes agrave lrsquoeacutechelle international le Global Innovation Indexe (GII)

deacutetermine un indicateur composite qui integravegre agrave la fois les facteurs qui ameacuteliorent lrsquoactiviteacute

drsquoinnovation (ressources humaines les institutions les infrastructures le financement) et les

reacutesultats des innovations dans la socieacuteteacute (deacuteveloppement et diffusion des connaissances creacuteation

de nouveaux produit et services)58 Le classement geacuteneacuteral de 2014 place lrsquoAlgeacuterie agrave la 133iegraveme

parmi les 142 pays eacutetudieacutes Ce classement prend en compte la capaciteacute drsquoinnovation du pays et

les reacutesultats lrsquoinnovation dans lrsquoeacuteconomie Par rapport agrave ce dernier critegravere lrsquoAlgeacuterie ne reacutealise

pas de grandes performances En termes de classement la position du pays nrsquoa pas quitteacute le

groupe des trente derniers pays comme le montre le tableau 8

Tableau 8 Classement de lrsquoAlgeacuterie selon le GII entre 2010 et 2014

Indicateur Dinnovation 2009 2011 2012 2013 2014

Classement geacuteneacuteral 108 121 124 138 133

Classement selon les reacutesultats de lrsquoinnovation 118 123 136 140 123

Score (0-100) 175 9 117 116 206

Entrepreneuriat Drsquoopportuniteacute 51 60 47 623

Source donneacutee de Global innovation index GII score de 0 agrave 5 en pourcentage du total des entrepreneurs

(TEA) selon les enquecirctes GEM

La faiblesse du niveau drsquoinnovation et ses applications dans le monde industriel est en

contradiction total avec les niveaux de lrsquoentrepreneuriat drsquoopportuniteacute deacutefinie comme la part des

entrepreneurs dont la motivation principale est lrsquoexploitation drsquoune occasion drsquoaffaires En

2013 le volume de ces entrepreneurs est estimeacute agrave 623 du total des entrepreneurs alors que la

mecircme anneacutee le classement de lrsquoAlgeacuterie en terme drsquoutilisation des innovations enregistre un recul

de 4 point (140iegraveme sur 142 pays) Ce constat semble contredire les conclusions de certaines

eacutetudes qui ont eacutetabli un lien direct entre lrsquoentrepreneuriat drsquoopportuniteacute et lrsquoinnovation En

utilisant les mecircmes types de donneacutees DRAGHICI Aet ALBULESCUCT 59 conclus que les

pays qui enregistrent les taux drsquoentrepreneuriat drsquoopportuniteacute les plus eacuteleveacutes sont les plus doteacutes

en capaciteacute drsquoinnovation et drsquoentrepreneurs innovants car une grande partie de ces opportuniteacutes

sont en fait des possibiliteacutes drsquointroduire de nouvelles combinaisons productives

Les donneacutees de GEM de 2009 agrave 2013 confirment la faiblesse des entrepreneurs

innovants Parmi les individus qui sont en plein processus de creacuteation drsquoentreprise ils sont

58 The Global Innovation Index 2013 The Local Dynamics of Innovation Cornell University INSEAD and WIPO 2013417 pages p40 59 DRAGHICI A ALBULESCU CT op ct p 395

21

seulement 1140 qui considegraverent selon leur clients qursquoils ont introduit une nouvelle

combinaison productive (nouveaux produits technologie source drsquoapprovisionnement etc) en

2013

Tableau 9 Entrepreneurs innovants de 2009 agrave 2013 selon les donneacutees GEM

2009 2011 2012 2013

Entrepreneurs innovants 237 211 204 114

Source selon les donneacutees de GEM

Le graphique 10 montre bien la faible performance de lrsquoAlgeacuterie compareacute par rapport agrave un

certaine nombre de pays En Afrique du sud par exemple ils sont presque 46 parmi les

nouveaux entrepreneurs qui deacuteclarent avoir introduit un bien ou un service consideacutereacute comme

original par les consommateurs Leurs nombre repreacutesentent ainsi plus de 4 fois celui enregistreacute

en Algeacuterie

Graphique 10 La part des entrepreneurs innovants en Algeacuterie et dans le monde en 2013

Source eacutelaboreacute par lrsquoauteur selon les donneacutees GEM de 2013

Sur le long terme le volume des entrepreneurs innovants est fortement lieacute au niveau de

deacuteveloppement des pays Comme le montrent les donneacutees du tableau 10 La transition drsquoun

niveau de deacuteveloppent vers un niveau supeacuterieur semble exiger un niveau plus important de

lrsquoentrepreneuriat fondeacute sur les activiteacutes drsquoinnovation Dans les pays les plus avanceacutes la part des

entrepreneurs qui se considegraverent comment innovateurs repreacutesente 264 du total des creacuteateurs

drsquoentreprise contre 16 dans les pays dont le deacuteveloppement deacutepend des revenus drsquoune

ressource naturelle

Tableau 10 Entrepreneurs innovants selon les niveaux de deacuteveloppement des pays

Niveau de deacuteveloppement des pays Entrepreneurs innovants

Algeacuterie 1140

Economie baseacutes sur les revenus drsquoune ressource naturelle 162

Economie en transition vers niveau 3 189

Economie baseacute sur lrsquoefficience 270

Economie en transition vers niveau 5 271

Economie baseacutee sur lrsquoinnovation 264

Source donneacutees de lrsquoenquecircte de GEM de 2013 en du total des entrepreneurs

1140

4560

000500

100015002000250030003500400045005000

22

3 CONSTAT PARTIELS SUR LrsquoENTREPRENEURIAT EN ALGERIE

Les constats faits jusqursquoagrave ce niveau ont mis en relief un eacutecart quantitatif important entre les

individus qui deacutesirent devenir entrepreneurs et ceux que lrsquoon pourrait consideacuterer comme des

entrepreneurs reacuteels Lrsquoexamen de la dynamique de lrsquoauto emploi la creacuteation de socieacuteteacutes et

lrsquoinnovation ont permis de constater une faiblesse qualitative de lrsquoentrepreneuriat en Algeacuterie

Cela conduit naturellement agrave srsquointerroger sur les causes possibles partant de lrsquohypothegravese que ce

niveau nrsquoest pas un niveau drsquoeacutequilibre cest-agrave-dire u niveau qui soit en adeacutequation par rapport

agrave la demande sociale qui peut ecirctre nourrie par diffeacuterents acteurs lrsquoeacutetat la population les

collectiviteacutes territoriales et les grandes entreprises60 A ce titre deux seacuteries de facteurs peuvent

avoir une influence sur lrsquoapparition drsquoentrepreneurs des facteurs Endogegravenes incorporeacutes dans

lrsquoindividu comme lrsquoacircge lrsquoeacuteducation lrsquoexpeacuterience lrsquoaversion pour le risque et des facteurs dits

Exogegravenes qui renvoient au contexte sous ces diffeacuterentes formes la culture les normes sociales

et les institutions Pour une grande majoriteacute de speacutecialistes ce dernier type constitue une des

sources de blocage agrave lrsquoactiviteacute entrepreneuriale an Algeacuterie61

II- LE CONTEXTE DE LrsquoENTREPRENEURIAT EN ALGERIE

Du point de vue global le contexte renvoie aux institutions existantes dans lrsquoeacuteconomie

Depuis long temps les eacuteconomistes ont poseacute lrsquohypothegravese de la deacutependance de la croissance et

du deacuteveloppement eacuteconomique de maniegravere geacuteneacuterale envers la qualiteacute des institutions et des

arrangements institutionnels utiliseacutees par les acteurs62 Empiriquement elles se traduisentt par les

regravegles formelles et informelles qui ont pour fonction de reacuteduire lrsquoincertitude et de creacuteer un ordre

dans les interactions eacuteconomiques politiques et sociales63 A travers quelques exemples nous

tenterions de mettre en exergue les faiblesses du point de vue des institutions formelles dans le

but drsquointroduire le capital social entrepreneurial comme une cateacutegorie drsquoinstitution dont les

caracteacuteristiques et surtout lrsquoimpact sur lrsquoentrepreneuriat est une conseacutequence de la faiblesse des

institutions formelles Nous donnerons dans ce qui suit lrsquoexemple de la reacutegulation (les

60 GRIOI THURIKR determinants of entrepreneurship in Europe discussion papers on entrepreneurship growth and public policy23apges p6 61 BOUYACOUB A croissance eacuteconomique atouts et blocage drsquoun veacuteritable deacuteveloppement eacuteconomique de lrsquoAlgeacuterie contemporaine in site web wwwcdesoranorg Nous donnerons quelques exemples qui serviront plus tard dans la construction de lrsquoobjet de cette thegravese 62 MEacuteNARD C Lrsquoapproche neacuteo-institutionnelle des concepts une meacutethode des reacutesultats Cahiers drsquoeacuteconomie politique LrsquoHarmattan Ndeg 44 2003 pp 103- 118p 105 63 NORTH D C Institutions The Journal of Economic Perspectives Vol5 No 1 1991 pp 97-112p 97

23

proceacutedures administratives lieacutees agrave la creacuteation drsquoentreprise) lrsquoaccegraves aux financements et aux

ressources informationnelles

1 Les instituions formelles comme un contexte peut propice agrave lrsquoEntrepreneuriat

Le contexte institutionnel est formeacute drsquoun ensemble drsquoinfrastructures drsquoactiviteacutes et de services

qui ont pour but a) drsquoassister lrsquoentrepreneur dans les diffeacuterentes taches qursquoil doit accomplir pour

creacuteer et deacutevelopper son entreprise b) procurer les ressources physiques et financiegraveres c) des

informations d) des connaissances64

11 le cadre reacuteglementaire lieacutee agrave la creacuteation drsquoentreprise

A ce titre les donneacutees internationales (banque mondiale centres speacutecialiseacutes) ont montreacute la

faiblesse de ce contexte et de son inadeacutequation en Algeacuterie65 Nous prenons lrsquoexemple de la

qualiteacute du systegraveme formel de reacutegulation (proceacutedures administratives) lieacute agrave la creacuteation drsquoentreprise

(de type SARL) en Algeacuterie Les eacutetudes de Doing Business offrent chaque anneacutee un aperccedilu sur

la qualiteacute de ce systegraveme dans en moyenne 183 pays Les donneacutees reacutevegravelent que pour creacuteer une

entreprise de type SARL il faudrait accomplir quatorze (14) proceacutedures qui prendrait en

moyenne 25 jours et il faudrait payer au moins lrsquoeacutequivalent de 121 du revenue par tecircte

drsquohabitant Faire la mecircme chose en Italie neacutecessiterait six (06) proceacutedures pour une dureacutee

moyenne 6 jours66 Contrairement agrave un entrepreneur agrave Singapour (classeacute 1ier en 2012) qui peut

creacuteer une entreprise en trois jours en passant par trois proceacutedures et en payant lrsquoeacutequivalent de

07 du revenu par tecircte Avec de telles conditions lrsquoAlgeacuterie est classeacutee 153iegraveme en 2014 avec

un net recul par rapport agrave 2007 ougrave le pays eacutetait classeacute 116 sur 183 pays Le graphique 11

compare les performances de lrsquoAlgeacuterie en matiegravere de climat des affaire 67 avec les pays du

MENA et la Turquie

Graphique 11 Classement de lrsquoAlgeacuterie en 2014 selon les indicateurs de Doing Business

64 TAN TM TAN W L et YOUNG J E Entrepreneurial Infrastructure in Singapore Developing a Model and Mapping Participation (2000) Journal of Entrepreneurship Vol 9Ndeg 1 Research Collection Lee Kong Chian School Of Business2000pp1-31 p 4

65 BOUYACOUB A Croissance eacuteconomique et deacuteveloppement 1962-2012 quel bilan Insanyat Ndeg 58 pp91-113 66 Comparing regulation for domestic firms in 183 economies doing doing business 2012 The World Bank 212 page p 78 67 Crsquoest le terme utiliseacute par la banque mondiale pour deacutesigner le contexte de la creacuteation drsquoentreprise

0

50

100

150

200creacuteation

obtention de permis

de construire

racordement

electriciteacute

enregistrement

proprieacuteteacute

obtention de precirct

protection

investisseur

paiement des taxes

commerce

intenational

renforcement des

contrats

resolution des

conflits

aleacuterie 2014

MENA2014

turquie

Source Rapport doing

business Algeacuterie de 2012

24

Lorsqursquoon examine de preacutet ce classement le premier paradoxe qui apparait est celui la

faiblesse du coucirct de creacuteation68 drsquoentreprise (tableau 11) Ce coucirct est lrsquoeacutequivalent de 129 du

revenu par tecircte drsquohabitant en 2011 proche de celui enregistreacute par la Turquie qui affiche un taux

de 112 Il est encors plus faible que celui de lrsquoItalie dont le taux srsquoeacutelegraveve agrave 158 Sur cette

peacuteriode les frais lieacutes agrave lrsquoeacutetabliseemnt de lrsquoentrepise dinimuent consideacuterablement alors que la

faciliteacute globale lrsquoentrepreneuriat ne srsquoameacuteliorent pas

Tableau 11 Coucirct pour deacutemarrer une activiteacute economique en Algeacuterie 2004-2013

2004 2012 2014

Algeacuterie 163 121 124

Maroc 266 157 95

Turquie 368 112 127

Espagne 168 47 47

France 30 09 09

Source eacutevalueacute par rapport au revenu par tete drsquoahabitant doing business banque mondiale de 20042012 et 2014

Ce type de donneacutees montre que les deacutepenses qui doivent eacutetres acquiter par lrsquoentrepreneur

ne sont pas le veacuteritable blocage du processu drsquoemergence drsquoentreprise mais crsquoest plutocirct le

chemin agrave pacourir pour y parvenir A ce titre le premier obstacl geacuteneacuteralement indiqueacute par les

chercheurs revoie aux difficulteacutes de financement de lrsquoactiviteacute aussi biendans laohase de

deacutemarrage au dans la phase de deacuteveloppent

12 LrsquoAccegraves au financement bancaire

Plusieurs recherches ont montreacute que la disponibiliteacute du financement formel (hors celui

apporteacutees par lrsquoenrepreneurs) est un deacuteterminant important du niveau drsquoactiviteacute entrepreneuriale

dans un pays 69 Dans les pays les plus avanceacutes lrsquoobtention des creacutedits bancaires ne constituent

pas une veacuteritable contrainte pour la creacuteation et le deacutevelopment des petites structures de

productionOr la reacutealieacute en Algeacuterie est paradoxale par rapport agrave ce point Selon le dernier

recensement eacuteconomique (2011) seulement 221 des entrepreneurs employant entre 50 et 249

salarieacutes deacuteclarent recourir aux emprunts bancaires Plus de 83 des chefs drsquoentreprises tout

secteur confondu deacuteclarent srsquoautofinancer70 Le niveau eacuteleveacute de lrsquoauto financement semble se

conjugueacute avec les faibles niveaux du financement bancaire du secteur priveacute Les donneacutees sur le

financement de lrsquoeacuteconomie indiquent une faiblesse tregraves importante du volume des creacutedits

destineacutes au secteur priveacute Seulement 1854 de la richesse creacutee dans le pays est alloueacutee au

68 Ce coucirct inclus tout les frais lies agrave lrsquoobtention des services publics ou priveacutes neacutecessaires agrave la creacuteation leacutegale de lrsquoentreprise 69 MINNITI M Entrepreneurship and network externalities Journal of Economic Behavior amp Organization Vol 57 (2005) pp 1ndash27 p 3 70 Reacutesultat deacutefinitifs du recensement eacuteconomique ONS 2012 p 27

25

secteur priveacute ( graphique12) alors que ce secteur produit 854 71 de la valeur ajouteacutee (hors

hydrocarbures) La tunisie par exemple a consacreacute en 2012 plus de 76 de son PIB au

financement des entreprises priveacutees

Graphique 12 Evolution des creacutedits alloueacutes au secteur priveacute en Algeacuterie et tunise

Source donneacutees de la banque mondiale Algeacuterie et tunisie

Cette faiblesse qui parait paradoxale par rapport aux sur liquiditeacutes deacutetenues par les banques

publiques72 La faiblesse du reacuteseau bancaire et le niveau de transparence73 constituent pour

plsuieurs auteurs les raisons objectives pouvant expliquer la faiblesse des emprunts destineacutes aux

entreprises En effet le financement nrsquoest pas seulement une transaction marchande Il deacutepend

aussi des interactions sociales entres les diffeacuterentes intervenants Ce type de relations ameacuteliorent

la visibiliteacute des deux parties quant aux conditions et aux consquences du financement Ce

manque de visibiliteacute soulegraveve un autre type diffculteacute le manque de ressources informationnelles

13 Accegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances

Lrsquoeacutemergence drsquoune entreprise peut eacutetre vue gracircce agrave lrsquoacuisition de lrsquoinformation comme

un processus drsquoapprentissage qui est neacutecessaire pour surmonter les limites intrinseacuteques agrave la

nouveauteacute de cette entreprise dans le marcheacute74 Les nouveaux entrepreneurs doivent non

seulement connaitre les reacutegles admnistraives lieacutees agrave la creacuteation de leur entreprise mais aussi

acceacuteder aux diverses connaissances sucsceptibles drsquoameacuteliorer les chances de reacuteussite apregraves la

creacuteation75

71 Les comptes eacuteconomiques de 2000 agrave 2014 Ndeg 7092015 office national des statistiques p 27 72 BOUYACOUB A Le rationnement drastique du creacutedit au secteur priveacute en Algeacuterie pourquoi EL WATAN 22102012 73 BOUYACOUB A idem 74 JENSSEN JI et KOENIG H F The Effect of Social Networks on Resource Access and Business Start-ups European Planning Studies Vol 10 Ndeg8 2002pp1039-1046 75 ESTRIN S KOROSTELEVA J MICKIEWICZT Which institutions encourage entrepreneurial growth aspirations Journal

of Business Venturing Ndeg 282013pp564ndash580p 564

1854

7451

-

2000

4000

6000

8000

10000Algeacuterie Tunisie Turquie Maroc

26

Les sources drsquoinformations sont diverses administration publique experts bureaux

drsquoeacutetudesetc A ce titre le nombre de professionnl de la comptabiliteacute ( experts comptables

commissaires aux comptes et comptables agreacuteeacutes) srsquoeacutelegraveve en 2014 agrave 3421 Compareacute au volume

des entreprises succeptibles de former la demande de service notamment en consiassances ce

nombre est tregraves faible Comme le montre le tableau 12 la densiteacute de ces professionnels srsquoeacuteleacuteve agrave

5 pour 1000 entreprise en France cette densiteacute est de 18 professionnel pour 1000 entreprise

Tableau 12 Le nombre des Profesionnels de la comptabiliteacute en Algeacuterie et en France

Algegraverie (1) France (2)

Expert comptable 233 37500

Commissaire aux comptes 1708 19134

Comptables agreacutees 1480 -

Total PME 496989 (3) 3138000(4)

Sources (1) Rapport moral et financier de 2014 chambre nationale des commissaires aux comptes (2) la compagnie

nationale des commissaires aux comptes et de lrsquoordre des experts comptable (3) PME priveacutees selon les donneacutees de 2014 du

ministegravere de lindustrie de la PME et de la promotion de lrsquoinvestissement (4)PME et micro entreprises donneacutees de lrsquoINSEE de 2014

Dans le domaine de lrsquoexpertise technique le nombre drsquoexperts aggreacuteeacutes dans tout le

teacuterritoire srsquoeacuteleacuteve agrave peine agrave 11276 Dans le domaine du conseil en gestion ( marketing

ressources humaines TIC) le nombre des cabinets speacutecialieacutes aggreacuteeacutes est de 13877 Ces chiffres

refletent une faiblesse des infrastructure et des services capables de fournire des conaissances et

des informations pour les entrepreneurs eacutetablis ou pour ceux qui veulent le devenir

Ce type drsquoinfrastructure et la formation dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat sont

importantes pour lrsquoentrepreneuriat dans la mesure ougrave elle forment la dimension cognitive lieacutee agrave

lrsquoacte entreprenreneurial Dans une reacutescente eacutetude qui portait sur 14 pays eacutemergeants CLERCK

et al ont montreacute un lien eacutetroit entre le niveau de connaissances des individus sur les

opportuniteacutes eacuteconomiques les techniques de gestion des entreprises et les modaliteacutes drsquoaccegraves aux

ressources critiques pour se lancer dans la creacuteation drsquoentrerpises et le niveau de lrsquoactiviteacute

entrepreneuriale78

Les eacuteleacutements empiriques que nous venant drsquoeacutevoquer deacutecrivent les condition dans

lesquelle les individus se lancent dans lrsquoentrepreneuriat en Algeacuterie La question qui srsquoimpose

est de savoir comment ces derniers reacuteagissent pour faire face agrave ces contraintes quel type de

76 Liste des experts en eacutetudes geacuteologiques et miniegraveres agreacuteeacutes ministegravere de la PME Catalogue des bureaux drsquoeacutetudes et de consulting ministegravere de la PME 77 Catalogue des bureaux drsquoeacutetudes et de consulting ministegravere de la PME

78 DE CLERCQ D DANIS W DAKHLIM The moderating effect of institutional context on the relationship between associational activity and new business activity in emerging economies International Business ReviewNdeg19 2010pp 85ndash101p

95

27

meacutecanisme utisilsent-ils pour acqueacuterir les ressources deacutetecter les opportuniteacutesreacuteduire les

incertitudes Les eacutetudes empiriques les plus eacutelaboreacutees semblent aboutir agrave lrsquoide que se sont les

institutions informelles qui devienent le meacutecismes preacutepodeacuterant dans lrsquoactiviteacute eacuteconomques

2 Les conseacutequences de la faiblesse des institutions formelles

Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat ces instituiins lorsursquoelles sont faibles geacuteneacuterent des effets

contre productifs pour lrsquoinvestissment drsquoune maniegravere geacuteneacuterales et pour lrsquoentrepreneuriat de

maniegravere particuliegravere Les recherches enmpiriques disponilbes les plus soigneacutees consideacuterent que

les institutions infomelles notamment les relations personnelles deviennent deacuteterminantes dans

le processus entrepreneurial est de sa reacuteussite Ce qui par conseacutequence deacuteterminent le niveau

quantitatif et qualitif de lrsquoentrepreneuriat dans une eacuteconomie

21 Lrsquoimportance relative des institutions informelles

La deuxiegraveme consquence de la faiblesse des institutions formelles est lrsquoapparition des relations

informelles comme deacutetrminantes dans lrsquoengagement des individus dans lrsquoentrepreneuriat Une

litteacuterature empirique abondnate postulent que les comportements et les attitudes des

entrepreneurs ou ceux qui preacutevoientt de le devenir reflegravetent les limites des opportuniteacutes

qursquooffrent les institutions preacutevalant dans lrsquoeacuteconomie 79 Crsquoest en ces termes que ARDAGNA S et

LUSARDI A concluent une analyse empirique sur le role ds institutions dans la creacuteation

drsquoentreprise Regulation has the greatest impact on the effects of social networks business

skills attitudes toward risk and working status Specifi -cally regulation attenuates the effect

of social networks business skills and working status on entrepreneurship while it strengthens

the impact of attitudes toward risk80

Dans une eacutetude qui a porteacute sur un groupe drsquoentrepreneurs de France de Russie de chine et

des Etats unies HIT MA et al ont montreacute que le densiteacute du reacuteseau social des entrepreneurs

devient deacuteterminant dans la croissances des nouvelles entreprises lorsque les regravegles formelle

deviennent inneacutefiscientes81 Ce constat semble aussi ecirctre une caracteacuterisqtue fondamentale des

eacuteconomies en plein transition En effet Les travaux empiriques qui ont eacutetudieacute lrsquoentrepreneuriat

dans les pays en transition aboutissent en grand majoriteacute agrave ce reacutesultat Le niveau bas de leur

activiteacute entrepreneuriale compareacute aux pays deacuteveloppeacutes srsquoexplique en grande partie par

lrsquoinadeacutequation de leurs institutions formelles et une importance aveacutereacutee des relation informelles

79 ESTRIN S KOROSTELEVA J MICKIEWICZT opct p 564 80 ARDAGNA S et LUSARDI A Chapter I Explaining International Differences in Entrepreneurship The Role of Individual Characteristics and Regulatory Constraints in international differences in entrepreneurship in National Bureau of Economic

research2010 pp 17-62 p20 81 HITTMA et al Institutionalism polycentricism entrepreneurrsquos social network and new venture growth academy of

management journal Vol 56 Ndeg4 2013 pp1024-1049 p1040

28

pour la creacuteation de nouvelles entreprises82 AIDIS R et al83 ont montreacute pour le cas de la

Russie que Russia is characterized by an intrusive and hostile business environment in which

contacts with both other existing businesses and state administration play a decisive role in

networking

Le deacuteveloppment des reacuteseaux fermeacutes constitue la deuxiegraveme conseacutequence de la faiblesse des

institutions Une grande partie de ces reacuteseaux sont mobiliseacutes non pas pour des activiteacutes

productives comme lrsquoinnovation mais pour des activiteacutes improductives cherchant agrave capturer

une rente et des activiteacutes destructives comme le crime Much of the networking activity is not in

the efficiencyreal productivity-enhancing sphere but in the form of unproductive activities in the

lsquocontrolrsquo sphererdquo84 avaient conclu ces auteurs

Pour plusieurs observateurs lorsque lrsquoentrepreneur nrsquooccupe pas une place centrale dans

lrsquoeacuteconomie agrave cause notamment drsquoun contexte institutionnel deacutefavorable le processus de

transition eacuteconomique ne sera pas acheveacute La transition nrsquoest pas seulement lrsquoaffaire du

gouvernement qui met en œuvre certaines politiques et met en place des regravegles formelles mais

aussi drsquoentrepreneurs qui de par la creacuteation drsquoactiviteacutes productives de respect des contrats

creacuteent de nouvelles regravegles dans le marcheacute85 Le reacuteseau fermeacute renvoie aussi agrave la place de la

famille dans les activiteacutes eacuteconomiques Plusieurs eacutetudes ont montreacute que la deacutependance des

activiteacutes eacuteconomiques aux cercles familiaux ne produit pas un effet positif sur le

deacuteveloppement86

IIILES PREMIERES INETRROGATIONS

Les constats que nous avions pus faire sur le niveau de lrsquoentrepreneuriat en Algeacuterie

interpellent en ce qui nous concerne deux type drsquointerrogation La premiegravere qui nous

semble importante est drsquoordre meacutethodologique Nous pensons que lrsquoanalyse de

lrsquoentrepreneuriat par des approximations comme la deacutemographie des drsquoentreprise lrsquoauto

emploi ou lrsquoinnovation appreacutehendent ce pheacutenomegravene comme une photographie instantaneacutee

drsquoun eacuteveacutenement et suppose une homogeacuteneacuteiteacute du pheacutenomegravene tant du point de vue du reacutesultat

82 ESTRIN S MICKIEWICZ Entrepreneurship in Transition Economies The Role of Institutions and Generational Change in

The Dynamics of Entrepreneurship Evidence from Global Entrepreneurship Monitor Data oxford university press 2011 321 page p192 83AIDIS R ESTRIN S MICKIEWICZ T Institutions and Entrepreneurship Development in Russia A Comparative Perspective Journal of Business Venturing 2008Vol 23 pp 656ndash672 p669 84AIDIS R ESTRIN S MICKIEWICZ T idem p 670 85 MCMILLAN J et WOODRUFF C The Central Role of Entrepreneurs in Transition Economies Journal of Economic Perspectives Vol 16 Ndeg 3 2002 pp 153-170p 168 86 SABATINI F The Role of Social Capital in Economic Development Investigating the Causal Nexus through Structural

Equations Models 2001 httppapersssrncomsol3paperscfmabstract_id=901361 consulteacute le 01 122013

29

que la forme du processus87 Il y a un risque de passer agrave coteacute de certains eacuteleacutements qui

permettent de mieux comprendre son deacuteclenchement son deacuteroulement dans le temps sa

reacuteussite ou bien son eacutechec En effet les donneacutees sur lrsquoauto emploi les niveaux drsquointention

entrepreneuriale et la dynamique es creacuteations des entreprises ont reacuteveacuteleacute qursquoil y un eacutecart

entre le niveau potentiel et le niveau reacuteel de lrsquoentrepreneuriat Cet eacutecart qui est certes

naturel car comme le notait HERNANDEZEM laquo les individus nrsquoaffichent pas tous une

intention drsquoentreprendre ceux qui le font nrsquoarrivent tous agrave creacuteer une entreprise et parmi

ceux qui ont creacuteeacute une entreprise ne reacuteussissent pas tous agrave persister sur le marcheacute raquo88 Mais

lorsqursquoon raisonne sur le plan individuel le passage agrave lrsquoacte constitue un espace de

probleacutematisation aussi bien pour lrsquoentrepreneur degraves lors qursquoil est fait de contraintes de

limitation des possibleset drsquoimposition de lignes de conduites par rapport agrave un champ des

possibles89 mais aussi pour celui qursquoil lrsquoobserve (le chercheur) Lrsquoentrepreneuriat est

fondamentalement un pheacutenomegravene baseacute sur lrsquoaction90 ougrave la connaissance des comportements

et des attitudes de ceux qui y participent deviennent des objets importants pour la

compreacutehension de ce pheacutenomegravene

2 La deuxiegraveme implication reflegravete lrsquoimportance du contexte pour ce type

drsquoactiviteacute Depuis les travaux de BAUMOLW91 il est devenu admi que la contribution

productive de lrsquoentrepreneuriat agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique deacutepend du cadre institutionnel cest-

agrave-dire les regravegles du jeu dans lequel opeacuterent les entrepreneurs et eacutevoluent Les constats faits

sur les contraintes administratives drsquoaccegraves financement et aux ressources informationnelles

ont souligneacute la faiblesse de lrsquoenvironnement entrepreneurial en Algeacuterie Cette situation nous

conduisent agrave srsquointerroger sur les meacutecanismes alteacuterenatifs dont font usage les personnes qui

qui srsquoengagent et reacuteussissent dans lrsquoentrepreneuriat Nous nous interressons en particulier

au reacuteseau social des entrepreneurs

Cette articlutaion entre les activiteacutes des entrepreneurs et leur reacuteseau social srsquoinscrit dans un

segment du domaine de lrsquoentrepreneuriat qui porte sur ce qui est appeleacute le capital social

87 Creacuteation drsquoentreprise contributions Eacutepisteacutemologiques et modeacutelisation Thegravese pour le doctorat egraves Sciences de Gestion Universiteacute Pierre Mendegraves France (Grenoble II) Ecole Supeacuterieure des Affaires soutenu en 1993430 page p 110 88 Expression emprunteacutee agrave HERNANDEZ E M Entrepreneuriat comme processus Revue internationale PME vol 8 Ndeg 1 1995 p107-119 p 115 89 SCHMITT C Les situations entrepreneuriales proposition drsquoune nouvelle grille drsquoanalyse pour aborder le pheacutenomegravene entrepreneurial Revue Economique et Sociale Ndeg 3 2009 pp11-4p 17 90 MOROZPW et HINDLEK Entrepreneurship as a process toward harmonizing multiple perspectives Entrepreneurship Theory and Practice Vol 36Ndeg 42011pp781ndash818p 785 91 How the entrepreneur acts at a given time and place depends heavily on the rules of the game- the reward structure in the economy-that happen to prevail in BAUMOL WJ Entrepreneurship Productive Unproductive and Destructive Journal of

Political Economy 1990 vol 98 Ndeg 5pp 893-921p 894

30

entrepreneurial Ce dernier a fait lrsquoobjet drsquoun riche deacutebat theacuteorique et une littarature empirique

abondante notamment sur les beacuteneacutefices que peuvent tirer les entrepreneurs de leur possession de

ce type de capital Le titre suivant a pour objectif drsquoidentifier lrsquoobjet de cette theacutese en deacutelimtant

le champs theacuteorique et conceptuel dans lequel nous comptant articuler le capital social et le fait

entrepreneurial

Bien que la recherche sur ces deux pheacutenomegravenes srsquoest eacutenormeacutement deacuteveloppeacutee depuis une

trentaines drsquoanneacutees92 le constats fait aujourdrsquohui est que les probleacutematiques du capital social

dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat sont envisgeables selon diffeacuterent niveau drsquoanalyse

(individuel organisationnel national ) et des construction theacuteorique et meacutethodologiques tregraves

heacuteteacutegogegravenes93 Drsquoune part lrsquoabsence sur le plan theacuteorique drsquoune grille de lecture deacutefinitive

permettant de deacutefinir avec preacutecision les termes de cette relation et de faciliter la recherche

empirique et la nature des mateacuteriaux empiriques dont nous diposons ( des donneacutees secondaires)

implique la neacutecessiteacute drsquoopeacuterer des choix que nous tenterons drsquoexpliciter Par conseacutequence ce

titre envisage la fomalisation de lrsquoobjet de cette receherche Il srsquoagit de preacuteciser le champs

scientifique dans lequel il srsquoinscrit les concepts qui permettent une formulation opeacuteratoire sur le

lien entre le capital social et le fait entrepreneurial et les reacutesultats des receherches essentielles

sur le sujet94 Les choix qui seront fait ont des implications sur le plan meacutethodologique et

eacutepisteacutemologique de ce travail Ces deux eacutelements seront aussi clarifieacutes dans le reste de cette

introduction

IV- CONTEXTE THEORIQUE Lrsquoentrepreneuriat comme un processus encastreacute

Lrsquoentreprenruiatst est un domaine de recherche qui se structure autour de trois questions

fondamentales95 La premiegravere srsquointerresse agrave lrsquoimpact des activiteacutes de lrsquoentrepreneur dans

lrsquoeacuteconomie et dans la socieacuteteacute drsquoune maniegravere geacuteneacuterale Les travaux tentent de reacutepondre agrave la

question Qursquoest ce qui se passe dans lrsquoeacuteconomie lorsque des entreprureurs aggissent La

deuxiegraveme travailleacutee dans le champs de la psychologie et de la sociologie vise la conaissance des

traits particuliers des entrepreneurs et tente de saisir les difeacuterences qui les distinguent du reste de

la population Il srsquoagit de reacutepondre agrave des questions comme laquo Qui devient entreprereur et

pourquoi certain individus et pas drsquoautres arrivent agrave deacutecouvrir et agrave exploiter des opportuniteacutes de

92 Pa rapport agrave lrsquoarticle de ALDRICHEH et ZIMMER C Entrepreneurship through social network publieacute en 1986 consideacutereacute comme le travail qui reacuteveacutela sur le plan theacuteorique lrsquoimportance du contexte relationnel dans le lrsquoentrepreneuriat 93 GEINDRE S DUSSUC B Capital social theacuteorie des reacuteseaux sociaux et recherche en PME une revue de la litteacuterature actes du CFEPME 2012 pp 1-19 p1 94 AKTOUFO Meacutethodologie des sciences sociales et approche qualitative des organisations Une introduction agrave la deacutemarche

classique et une critique Les Presses de lUniversiteacute du Queacutebec 1987 213 pages p44 95 STEVENSONHH JARILLOJC A paradigme of entrepreneurship an entrepreneurial management strategic management

journal VOL 11 special issue corporate management 1990 pp17-27 p18

31

marcheacute raquo96 La troisiegraveme question se focalise sur le Comment cest-agrave-dire en premiegravere

approche sur les diffeacuterents comportements et eacuteveacutenements qui conduisent agrave la creacuteation de

nouvelle entreprise97 Une grande partie des recherches sur cette question est travailleacutee dans le

champs des sciences de gestion98 Ces probleacutematiques de recherches sont abordeacutees selon des

niveaux drsquoanalyse qui se reacutefeacuterent agrave une hieacuterarchie drsquoaggreacutegation allant du niveau Micro qui

srsquointeresse agrave lrsquoindividus ou agrave lrsquoentreprise comme uniteacute drsquoobservation au niveau Macro qui se

focalise sur ce pheacutenomegravene du point de vue drsquoune reacutegion ou drsquoune nation99 Entre ces deux

cateacutegories il existe aussi des recheches portant sur des seteurs eacuteconomiques ( niveau Meso)

Ce travail de thegravese comme le montre le scheacutema suivant vise la compreacutehension du comment de

lrsquoactiviteacute entrepreneuriale et porte son attention sur le niveau individuel

Figure2 Premiegravere limitation de lrsquoobject de recherche

Les questions de recherches hieacuterarechie de lrsquoaggreacutegation

Source Auteur

Il srsquoagit agrave preacutesent de preacuteciser ce que nous envisageons drsquoeacutetudier dans cette question

geacuteneacuterique du laquo comment raquo Lorsqursquoon parcours la litteacuterature relative agrave lrsquoentrepreneuiat on ne

peut manquer de constater lrsquousage freacutequent du concept de processus entrepreneuial par ce

qursquo En se focalisant sur les actes et les activiteacutes de lrsquoentrepreneurs ce concept aide la

receherche notamment agrave viseacute empirique agrave reacutepondre agrave la question du comment raquo100 Notre

travail de thegravese est ancreacute dans cette perspective Cependantce concept est une jonction entre les

termes de processus et celui de lrsquoentrepreneuriat cest-agrave-dire que le sens final qui sera donneacutee agrave

lrsquoentrepreneuriat est eacutetroitement lieacute agrave lrsquoacception qui sera aattribueacutee au termes de processus

96 BARON R A MARKMAN G D Beyond social capital the role of entrepreneursrsquo social competence in their financial

success Journal of Business Venturing Ndeg182003pp41-60p 42 97 LIAOJ WELSCH H Roles of Social Capital in Venture Creation Key Dimensions and Research Implications Journal of Small Business Management vol 45Ndeg42005 pp 345-362p348 98 FAYOLLE A Agrave la recherche du cœur de lrsquoentrepreneuriat vers une nouvelle vision du domaine Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol17 Ndeg 1 2004 pp101-121p 105 99 DAVIDSSON Pet WIKLUND J Levels of analysis in entrepreneurship research Current research practice and suggestions for the future Entrepreneurship Theory amp Practice Vol25Ndeg4 2001pp 81-100p 84 100 FAYOLLEA entrepreneurship and new value creation the dynamic of entrepreneurial process Cambridge University

press 2007 247 pagep122

1 Qui caracteacuteristiques deacutemographiques trait de personnaliteacute Motivations

- 2 Comment les entrepreneurs agissent

3 Quoi lrsquoimpact de lrsquoentrepreneuriat sur la

croissance lrsquoinnovation la creacuteation de

lrsquoemploihellip 3 Point de vue macro Agreacutegation des

observations au niveau national reacutegional

1 Point de vue micro Lrsquoindividu entreprise

Champs de

Lrsquoobjet de

recherche

2 Point de vue Meacuteso secteur eacuteconomique

32

A ce titre le procesus a fait lrsquoobjet de deacutefinitions diffeacuterentes et parfois dychotomiques ougrave

chacune a des implications sur la recherche notamment dans lrsquoobservation empirique du

pheacutenomegravene qui lui est rattacheacute en lrsquooccurence ici agrave lrsquoentrepreneuriat Crsquoest pourquoi nous

pensons qursquoil faudrait degraves le deacutebut expliciter notre choix de deacutefinition et le positionnement

eacutepisteacutemolgique et meacutethodologique pour le reste de cete thegravese

1 Le concept de processus

Il faudrait souligner que le domaine de lrsquoentrepreneuriat emprunte cette notion aux sciences

du management notamment de sa branche relative aux theacuteories des organisations et plus

preacuteciseacutement du champ du comportement organisationnel laquo organizational behavior raquoet de la

strateacutegie des entreprises101 En faisant la synthegravese theacuteorique de ce concept ALDRICH H102

considegravere qursquoil existe deux visions distinctes qui sont utiliseacutees dans les eacutetudes portant sur les

processus organisationnels et entrepreneuriaux Une approche fondeacutee sur les reacutesultats (Outcomes

based studies) et une approche fondeacutes sur les eacuteveacutenements (events based studiens)103

11 Processus Comme Seacutequence de Reacutesultats

Selon cette conception lrsquoanalyse du processus revient agrave examiner le degreacute par lequel une seacuterie

de variables indeacutependantes expliquent statiquement la variation de certains reacutesultats (variables

deacutependantes) Il y a un processus lorsque les proprieacuteteacutes des variables indeacutependantes qui

constituent en quelques sortes des eacuteveacutenements induisent une variance des proprieacuteteacutes du reacutesultat

Le processus serait alors une liste seacutequentielle de reacutesultat deacutetermineacute par une seacuterie

drsquoeacuteveacutenements104

Lrsquoeacuteveacutenement est deacutefini ici comme un reacutesultat speacutecifique et temporel reacutesultants des

actions drsquoun acteur que lrsquoacteur lui-mecircme aperccedilois et considegravere comme influent105 Lrsquoadoption

de cette approche a donneacute une seacuterie de deacutefinitions empiriques du processus On pourrait citer agrave

ce titre la proposition de LORINOPet TARONDEAUJ-C pour deacutefinir le processus

strateacutegiques en management Selon ses auteurs est un ensemble drsquoactiviteacutes organiseacutees en

reacuteseau de maniegravere seacutequentielle ou parallegravele combinant et mettant en œuvre de multiples

ressources des capaciteacutes et des compeacutetences pour produire un reacutesultat ou output ayant de la

valeur  pour un client externe 106

101HERNANDEZEM le processus entrepreneurial vers un modegravele strateacutegique de lrsquoentrepreneuriat lrsquoHarmattan 1999256

pages p55 102 Citeacute par VAN DE VENAH et ENGLEMANRM Event ndash and outcome-driven explanations of entrepreneurship journal of business venturing Ndeg 19 2004 pp343-358 p 344 103 Nous aborderons cette conception du processus dans le premier chapitre toute en explicitons ce qui la diffeacutere de la premiegravere 104 VAN DE VENAH Suggestions for Studying Strategy Process A Research Note Strategic Management Journal Vol 13 Special Issue pp 169-188p 170 105 HEDAAL et TOumlRNROOS J-Aring Understanding Event-based Business Networks Time amp Society Vol 17 Ndeg 23 2008 pp 319ndash348 p324 106 LORINO Pet TARONDEAU JC De la strateacutegie aux processus strateacutegiques revue franccedilaise de gestion Ndeg 160 2006 pp

33

Cette deacutefinition fait apparaitre laquo la creacuteation de valeur raquo comme le reacutesultat qui se trouve au cœur

du processus Les variables explicatives qui deacuteterminent son occurrence seraient les ressources

les compeacutetences lrsquoorganisation etc ces variables sont elle mecircme de entiteacutes complexes car

pouvant ecirctres deacutetermineacutees par drsquoautres variables

12 La conception du processus dans cette thegravese

Nous inscrivons ce travail de thegravese dans une vision positiviste La raison principale est que les

donneacutees empiriques de cette thegravese proviennent drsquoun un mateacuteriel secondaire107 qui est limiteacute agrave

certains aspects propres aux objectifs et agrave la deacutemarche du chercheur qui les a eacutelaboreacute Nous

avions eus lrsquoopportuniteacute drsquoacceacuteder agrave la base de donneacutees GEM 108 qui comporte les reacutesultats de

quatre anneacutees enquecirctes sur diffeacuterents aspect de lrsquoentrepreneuriat Ces reacutesultats sont codifieacutes et se

preacutesentent sous forme de variables dont les items et les eacutechelles sont preacutedeacutefinis En plus les

personnes interrogeacutees pendant ces quatre anneacutees ne sont pas les mecircmes109 Il ne pourrait srsquoagir

donc drsquoune eacutetude longitudinale qui conviendrait beaucoup plus agrave une analyse eacuteveacutenementielle du

processus entrepreneurial dont lrsquointerpreacutetativisme ou le constructivisme serait les positions

eacutepisteacutemologiques les plus adapteacutes La figure suivante complegravete la deacutefinition de lrsquoobjet de cette

recherche

307- 328 p 318 107 Dans le sens ougrave elles sont eacutetablies par drsquoautre chercheurs et agrave des fins autres que celles de la preacutesente recherche 108 Global Entrepreneurship Monitor nous reviendrons en deacutetaille sur la nature de ces donneacutees et leur signification 109 Il srsquoagit en effet drsquoune enquecircte en coupe transversale les personnes sont interrogeacutees agrave un moment preacutecis il y a certes une possibiliteacute de creacuteer un pseudo panel selon par exemple des cohorte drsquoacircge mais nous souhaitons garder ces donneacutees telle

quelles se preacutesentent

34

figure 3 Limitation eacutepisteacutemologique de lrsquoobjet de recherche

Source Auteur

2 Deacutefinition du processus entrepreneurial

En srsquoinscrivant dans une vision positiviste les eacuteleacutements constituant lrsquoobjet de la recherche

et leurs relations ne sont pas construits mais deacutefinies par rapport agrave des theacuteories existantes et

consideacutereacutees comme eacutetablies dans le champ auquel appartient cet objet Or dans le domaine de

lrsquoentrepreneuriat tous les auteurs ont montreacute que ce domaine nrsquoest pas dans un stade de maturiteacute

suffisante pour pouvoir tirer une deacutefinition unique du pheacutenomegravene lui-mecircme encore moins les

anteacuteceacutedents qui le deacuteterminent Les travaux de synthegraveses les plus reacutecents ont montreacute que ce

domaine est au stade preacute-paradigmatique comme lrsquoindique BUSENITZ LW et al en analysant

lrsquoeacutetat de la litteacuterature en 2003 hellipprogress toward coherence in paradigm development in

entrepreneurship research has been limited No powerful unifying paradigm exists nor do

multiple coherent points of view Entrepreneurship110 Il nrsquoexiste pas en effet selon

VERSTARETT et FAYOLLA un seul mais des paradigmes cest-agrave-dire des constructions

110 BUSENITZ LW et al Entrepreneurship Research in Emergence Past Trends and Future Directions Journal of

Management 2003 Vol 29 Ndeg3pp 285ndash308p 287

- 2 Comment les entrepreneurs

agissent

Point de vue micro

Lrsquoobjet de

notre

recherche

Comment agrave lrsquoeacutechelle individuelle lrsquoentrepreneuriat est reacutealiteacute

PROCESSUS

Seacutequence de reacutesultats deacutetermineacutee par des anteacuteceacutedents

Processus baseacutee sur Reacutesultats

Seacutequence drsquoeacuteveacutenements eacutemergents et deacuteterminants des reacutesultats

Processus baseacutee sur eacuteveacutenements

Processus comme reacutealiteacute indeacutependante

de celui qui lrsquoobserve

Position positiviste

Processus comme reacutealiteacute deacutependante de celui qui lrsquoobserve

Position interpreacutetativisme

constructiviste

35

theacuteoriques (des paradigmes) faisant lrsquoobjet drsquoune adheacutesion drsquoune partie suffisamment

significative des chercheurs qui au sein de la communauteacute ainsi constitueacutee partagent le point

de vue proposeacute par le paradigme111 Ces paradigmes constituent pour nous les connaissances

preacuteexistantes pour lrsquoanalyse du processus entrepreneurial et ses anteacuteceacutedents Comment peut ont

donc deacutefinir le processus entrepreneurial que nous avions consideacutereacute comme une seacutequence de

formation de reacutesultats deacutetermineacutes

21 Lrsquoentrepreneuriat comme un processus drsquoeacutetapes

Les travaux adoptant une approche par les reacutesultats ont produit des deacutefinitions consideacutereacutees

comme geacuteneacuteriques Ces derniegraveres appreacutehendent lrsquoentrepreneuriat comme un processus

entrepreneurial comporte des reacutesultats qursquoon retrouve toujours par ce qursquoils sont deacutetermineacutes par

des facteurs dont on a deacutemontreacute- statistiquement lrsquoexistence La deacutefinition proposeacutee par

BYGRAVEWD et HOFFERCW srsquoinscrit dans ce type de raisonnement Ces deux auteurs

mette en relief dans la deacutefinition suivante deux reacutesultats geacuteneacuteriques la perception drsquoune

opportuniteacute et la creacuteation drsquoune organisation pour lrsquoexploiter The Entrepreneurial Process

involves all the functions activities and actions associated with the perceiving of opportunities

and the creation of organizations to pursue them112 Ces deux reacutesultats sont lieacutes agrave deux sortes

de facteurs que les auteurs considegraverent comme eacutetablis dans les travaux anteacuterieurs agrave savoir

les capaciteacutes individuelles et le contexte qui favorisent ou contraignent le passage de la

perception agrave la reacuteussite de la creacuteation de lrsquoorganisation Crsquoest dans ce type de deacutefinition que

nous inscrivons ce travail de recherche

Par contre une approche baseacutee sur les eacuteveacutenements ne nie pas lrsquoexistence des reacutesultats

geacuteneacuteriques mais considegravere que le processus entrepreneurial comporte aussi des activiteacutes et des

eacuteveacutenements qui sont speacutecifiques que seul ce processus comporte A titre illustratif la deacutefinition

de BRUYATC et JULIENP-A du processus entrepreneurial met en relief dans une approche

dialogique lrsquoentrepreneur et la creacuteation de nouvelle valeur comme les fondements du processus

entrepreneurial Mais ces auteurs ajoutent que cette creacuteation de valeur doit entrainer des

changements profonds dans le veacutecu de lrsquoentrepreneur The entrepreneur is the individual

responsible for the process of creating new value (an innovation andor a new organization)mdashin

other words the individual without whom the new value would not be createdhelliphelliphelliphellipIt vests

the individuals who to a large extent defines himself or herself in relation to it It occupies a

111 VERTSTRAETT et FAYOLLEA Paradigmes et Entrepreneuriat Revue de lrsquoEntrepreneuriat Vol 4 Ndeg12005 pp33-52p 33 112 BYGRAVEWD et HOFFERCW theorizing about entrepreneurship Entrepreneurship Theory and Practice

Vol16Ndeg2pp 13-22p 14

36

large part of the individualrsquos life 113 Ce changement est un eacuteveacutenement speacutecifique qui arrive

seulement dans le processus qualifieacute drsquoentrepreneurial et non pas drsquoautres Il nous faut agrave preacutesent

identifier les reacutesultats du processus entrepreneurial

22 Les eacutetapes dans le processus entrepreneurial

De faccedilon empirique nous deacutefinissons le processus entrepreneurial comme une seacutequence de

formation de quatre reacutesultats essentiels Nous nous inspirons de la description proposeacutee par

FAYOLLEA pour qui la dynamique du processus entrepreneurial se structure autour de trois

phase deacuteclenchement (triggering) lrsquoengagement (commitment) et la survie deacuteveloppement

(survivaldevelopment) 114 Nous consideacuterons de notre part que lrsquoeacutemergence de lrsquoentreprise

constitue aussi un jalon important de ce processus En deacutefinitive le processus tel que nous

lrsquoenvisageons dans cette recherche sera deacutefini comme le suivant

- Le premier reacutesultat correspond agrave une phase ougrave lrsquoindividu est consideacutereacute comme

entrepreneur potentiel Il preacutesente certaines caracteacuteristiques de comportements drsquoattitudes et de

perception qui sont favorables agrave un eacuteventuel engagement FAYOLLEA en citant SHAPERO et

SOKOL (1982) preacutefegravere lrsquoappeleacute la propension entrepreneuriale qursquoil deacutefinit comme la

disposition significative drsquoun individu agrave agir115 Mais ce potentiel cette disposition restent

latente dans le sens ougrave il ne srsquoengage pas reacuteellement dans lrsquoexploitation de lrsquoopportuniteacute

eacuteconomique KRUEGGER reacutesume cette eacutetape de la maniegravere suivante Potential entrepreneurs

need not have any salient intentions toward starting a business their potential is latent and is

causally and temporally prior to intentions116

- Le deuxiegraveme reacutesultat se reacutefegravere agrave une eacutetape ougrave deux dimensions entrent en jeux

lrsquointention et lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat Lrsquointention est deacutefinie ici comme un eacutetat

cognitif preacuteceacutedant immeacutediatement lrsquoexeacutecution drsquoun comportement117 Lrsquoindividu dans cette

situations preacutesente certaines attitudes qui montrent qursquoil y des objectifs et des finaliteacutes mais

aussi que ses actions son deacutesirables et faisables118 La conjonction par ailleurs de lrsquointention et

lrsquoengagement est neacutecessaire par ce qursquoil est difficile drsquoimaginer une intention totalement formeacutee

et reacuteelle sans des actes significatifs119 comme la recherche drsquoinformation sur le projet le

rassemblement des ressources la recherches de conseils etc sinon lrsquoindividu reste dans le stade

113 BRUYATC et JULIENP-A Defining the field of research in entrepreneurship Journal of Business Venturing Ndeg 16

2000pp165ndash180p 169 114FAYOLLEA entrepreneurship and new value creation the dynamic of entrepreneurial process p162-163 115FAYOLLEA idem p 167 116 KRUEGER N F Jr et BRAZEAL D V Entrepreneurial Potential And Potential Entrepreneurs Entrepreneurship Theory and Practice vol 18 Ndeg3 pp91-104 p 91 117 KRUEGERN F Jr et DAYM Chapter 3 Looking Forward Looking Backward From Entrepreneurial Cognition to Neuro-entrepreneurship in Handbook of Entrepreneurship Research Springer Science Business Media2010 678p 325 118 KRUEGERN F Jr et DAYM idem p325 119 FAYOLLEA p 167

37

lrsquoentrepreneuriat potentiel Des travaux reacutecents ont conceptualiseacute cette eacutetape sous lrsquoappellation

drsquoentrepreneuriat naissant (nascent entrepreneur) Empiriquement ce dernier est deacutefini comme

un individu qui entreprend des actions pour deacutemarrer une entreprise dont il projette drsquoecirctre le

proprieacutetaire ou coproprieacutetaire Il est naissant par ce que lrsquoentreprise nrsquoa pas encore deacutegager des

liquiditeacutes suffisantes pour obtenu un revenu120 Ces actions doivent donc conduire agrave un autre

reacutesultat celui de lrsquoeacutemergence de lrsquoentreprise

- Le troisiegraveme reacutesultat marque ainsi une eacutetape de lrsquoachegravevement du processus

drsquoorganisation au sens anglosaxon organizing Lrsquoorgansiation ici nrsquoest pas seulement lrsquoentiteacute

dans laquel lrsquoactiviteacute eacuteconomique va se deacuterouler(ex entreprise) mais tout le processu qui

permettra pour reprendre lrsquoexpression de GARTNERW agrave cette entiteacute de se faire connaitre

Lrsquoentrepreneuriat de ce point de vue constitue un processus impulseacute par un individus qui

permettra la manifestation ou lrsquoeacutemergence drsquoune nouvelle organisation Lrsquoeacutemergence est le

reacutesultat de lrsquointeraction de quatres dimensions fondamentales deux processuelles lrsquointention et

lrsquoeacutechange et deux structurelles les ressources et les limites121 Lrsquointentionnaliteacute tout comme la

collection des ressoyrecs qui ont commenceacute deacuteja dans la deuxiegraveme eacutetapes Mais ce qui

carcatreacuteise le plus cette phase est la formation de la frontiegravere et lrsquoeacutechange aussi bien interne

drsquoextreme La frontiegravere marque par ailleurs la seacuteparation entre lrsquoorgansiation et son

environnement Dans la pratique cette frontiegravere correspond par exemple agrave lrsquoinscription dans le

regitre de commerce qui marque lrsquoexistence leacutegale de lrsquoorgansiation122 Lrsquoeacutechange se manifeste

par les transaction entreprises par lrsquoorgansiation soit en interne soit avec les composants de sont

environnement (le marcheacute par exemple) Cet eacutechange traduit que lrsquoexploitation de lrsquoopportuniteacute

eacuteconomique est effective

Pour plusieurs auteurs lrsquoeacutemergence de lrsquoorgansiation ne constitue pas le reacutesultat final du

processus entrepreneurial la pereniteacute de lrsquoentreprise nouvelles est consideacutereacutee comme lrsquoeacutetape

ultime du processu entrepreneurial123 pour cette recheche cette eacutetapes marque le qutriegraveme

reacutesultat la survie deacuteveloppment

- Le quatriegraveme reacutesultat est la survie deacuteveloppment de lrsquoentreprise la reacuteussite du

processus entrepreneurial a fait lrsquoobjet drsquoun long deacutebat qui se reacutesume dans lrsquointerrogation

suivante faudrait-il limiter cette reacuteussite agrave lrsquoeacutemergence de lrsquoentreprise ou bien consideacuterer que

lrsquoentrepreneuriat nrsquoexiste que lorsque lrsquoentreprise arrive a persister dans le marcheacute En effet

120 REYNOLDS PD et al The Prevalence of Nascent Entrepreneurs in the United States Evidence from the Panel Study of Entrepreneurial Dynamics Small Business EconomicsNdeg23 2004pp263ndash284p265 121 HERNANDEZ EM lrsquoentrepreneuriat comme processus deacutemergence organisationnelle Revue franccedilaise de gestion Ndeg1852008 pp89-105 p92 122 HERNANDEZ EM idem p92 123 FAYOLLE A op ct p198

38

lrsquoemergence de lrsquoorgansiation au sens que nous lui avons donner ne garantie pas la peacutereacuteniteacute de

lrsquoorgansiation nouvellement creacutee Cette perenniteacute est selon les tenon de ce paradigme tributaire

drsquoune valeur apporteacutee au marcheacute Cette valeur peut eacutetre deacutefinit comme le jugement porteacute par

la socieacuteteacute (notamment le marcheacute et les clients potentiels) sur lrsquoutiliteacute des prestations offertes par

lrsquoentreprise comme reacuteponse agrave des besoins Ce jugement se concreacutetise par des prix de vente des

quantiteacutes vendues des parts de marcheacute des revenus une image de qualiteacute une reacuteputation etc

124 La creacuteation de cette valeur pour plusieurs auteurs nrsquoest pas suffisante Lrsquoentretien de cette

valeur devient un eacuteveacutenement important du processus entrepreneurial Comme le notait

DETIENNE DAWN R central part of the new venture value creation efforts hinges on the

ability to harvest that value at some point(s) in the futurerdquo 125 Or lrsquoentretien de cette valeur se

heurte agrave ce que COLEMAN S J appel les limites de la nouveauteacute (the liability of the newest)

qui traduisent les risques et les difficulteacutes inheacuterentes agrave la nouvelle entreprise126 Pour notre part

la survie deacutevelopmment de lrsquoentrrpise existe lorsque lrsquoentreprise a deacutepasseacute le stade lrsquoemergence

Le scheacutema suivant reacutesume les reacutesultats dans le procsus entrepreneurial el que nous

envisageons pour cette thegravese

Figure4 le contenu du processus entrepreneurial

Reacutesultat 1 Reacutesultat2 Reacutesutat3 Reacutesultat 4

Source auteur

En Consideacuterant lrsquoentrepreneuriat comme une seacutequence drsquoeacutetapes nous devons

impeacuterativement expliciter le statut du temps dans cette conception

23 Dimension temporel dans le processus entrepreneurial

Il faudrait souligner que le processus entrepreneurial revecirct dans cette repreacutesentation une

dimension temporelle Le deacuteroulement des ces eacutetapes peut ecirctre envisageacute selon deux logiques

diffeacuterentes une logique diachronique qui aborde les reacutesultats comme des eacutetapes partielles drsquoun

processus drsquoeacutevolution plus long127 ou bien dans une logique synchronique comme un ensemble

124 LORINO P laquo Le deacuteploiement de la valeur par les processus raquo Revue franccedilaise de gestion ndeg 104 1995 pp 55-71 p 60 125 DETIENNE DAWN R Entrepreneurial exit as a critical component of the entrepreneurial process Theoretical development Journal of Business Venturing Ndeg25 2010 pp 203-215p 205 126 COLEMAN S The Liability of Newness and Small Firm Access to Debt Capital Is There a Link The Journal of Entrepreneurial Finance Vol 9 Ndeg 2 2004pp 37-59 p 38 127 LECONTE P Le processus de structuration des techniques de gestion preacutevisionnelle des ressources humaines application a la construction drsquoun reacutefeacuterentiel meacutetiers dans un reacuteseau drsquoorganisations complexes Doctorat de Sciences de Gestion sous la

direction de PIGANIOL-JACQUET C Universiteacute Franccedilois Rabelais ndash Tours 1998 519 pages p 181

Entrepreneurs

Potentiels

Surviedeacuteveloppement Emergence de

lrsquoentreprise Intention

engagement

PROCESSUS ENTREPRENEURIAL

39

de reacutesultat acheveacute Lrsquoobservation des ces deux dynamique ne se fait pas de la mecircme maniegravere

Dans la premiegravere cateacutegorie il nrsquoy a pas de rupture entre les eacutetapes comme srsquoil y avait des flux

continu de reacutesultats ougrave lrsquoachegravevement drsquoun reacutesultat produit lrsquoarriveacute du reacutesultat suivant Alors que

dans le second cas le processus deacutesigne lrsquoagencement des reacutesultats formels (intention

eacutemergence survie) et des variables senseacutees les expliquer

Le second cas est adapteacute agrave notre deacutefinition du processus entrepreneurial car les donneacutees que

nous disposons permettent pour un eacutechantillon unique drsquoobserver des individus qui sont

preacutesents de maniegravere concomitante dans lrsquoune des quatre phases128 que nous avions citeacute

entrepreneuriat latent intention eacutemergence et survie deacuteveloppement Il ne srsquoagit pas en effet

drsquoun mecircme groupe drsquoindividus qui a eacuteteacute observeacute selon une proceacutedure longitudinale

Il est possible agrave preacutesente apregraves avoir deacutefinis le processus entrepreneurial de mettre en relief

dans les paragraphes qui suivent la probleacutematique de recherche

V- LA DEFINITION DE LrsquoOBJET DE RECHERCHE

Le point de deacutepart de notre questionnement se situe au niveau des deacuteterminants du fait

entrepreneurial Dans ce registre la diversiteacute des deacutefinitions et des mesures appliqueacutees au

pheacutenomegravene lui-mecircme a entraineacute un vaste eacuteventail de theacuteorie et drsquoexplication sur les origines

et les deacuteterminants de lrsquoentrepreneuriat129 Comment se structure la recherche sur ces facteurs

1 Les deacuteterminants de lrsquoentrepreneuriat

Lrsquoeacutetude de ces facteurs ne peut pas ecirctre confineacutee tout drsquoabord agrave une seule discipline Les

eacuteconomistes les sociologues les psychologues ont tous inclus dans la recherche la

probleacutematique de lrsquoexplication du deacuteclenchement et de la reacuteussite du processus

entrepreneurial130 En plus de la diversiteacute des ancrages disciplinaires ces deacuteterminants ont eacuteteacute

eacutetudieacute selon diffeacuterents niveaux drsquoanalyse macro meacuteso et micro de lrsquoentrepreneuriat La

perspective macro tente drsquoexpliquer le niveau de lrsquoentrepreneuriat par des facteurs qui ne sont

pas sous le controcircle des entrepreneurs comme le niveau de la technologie les conditions

eacuteconomiques la culture ambiante dans la socieacuteteacute et les institutions131 Ces facteurs influencent

la demande pour lrsquoentrepreneuriat agrave travers la creacuteation de nouvelles opportuniteacutes disponibles

pour de nouveaux entrepreneurs132

128 Nous utilisons les termes phase eacutetapes reacutesultats dans le processus pour deacutesigner la mecircme entiteacute 129 GRILO Iet IRIGOYEN J-M Entrepreneurship in the EU To wish and not to be Small Business Economics Ndeg 262006 pp 305ndash318p 306 130 GRILOI et THURIK determinants of entrepreneurship in Europe ERIM Report Series Research in Management2004pp 1-23p 3 131 WENNEKERS UHLANER LM THURIKR Entrepreneurship and its Conditions a Macro perspective International Journal of Entrepreneurship EducationVol1Ndeg1pp 25-65p 35 132 ARNIUSP MINNITIM Perceptual Variables and Nascent Entrepreneurship Small Business Economics Ndeg 242005

pp233-247p 236

40

Les eacutetudes effectueacutees au niveau meacuteso de lrsquoentrepreneuriat prennent le secteur drsquoactiviteacute

comme uniteacute drsquoanalyse et se focalisent sur les facteurs comme les opportuniteacutes de profits

drsquoentreacutee et de sortie dans un secteur particulier133 Les eacutetudes au niveau micro ont lrsquoindividu ou

lrsquoentreprise comme objet drsquoanalyse et srsquointeacuteresse aux anteacuteceacutedents expliquant la preacutesence des

individus dans le processus entrepreneurial Globalement cette approche met lrsquoaccent sur les

facteurs qui sont speacutecifiques agrave la capaciteacute de lrsquoentrepreneur et qui sont plus ou moins sous son

controcircle Les premiegraveres tentatives de reacuteponses agrave cette question ont eacuteteacute apporteacute par lrsquoeacutecole des

traits de personnaliteacute Cette eacutecole considegravere que ceux qui se lancent dans lrsquoentrepreneuriat ont

des caracteacuteristiques psychologiques propres qui les diffeacuterencient des autres (acircge motivation

aversion pour le risquehellip) Mais comme le notait FILLION J-J A ce jour on nrsquoa pas encore

eacutetabli un profil psychologique scientifique absolu de lrsquoentrepreneur134 par ce que les eacutetudes ont

abouti agrave des reacutesultats variables et parfois contradictoires Les limites de cette eacutecole tiennent au

fait que pour expliquer le pheacutenomegravene de lrsquoentrepreneuriat seul lrsquoentrepreneur compte Reacuteduire

lrsquoentrepreneuriat agrave lrsquoindividu revoie essentiellement agrave deux caracteacuteristiques principales de

lrsquoentrepreneur lrsquouniciteacute qui postule que ceux qui se lancent dans les affaires et reacuteussissent sont

unique lrsquoisolement qui postule que lrsquoentrepreneur ne doit sa reacuteussite qursquoagrave lui-mecircme135

Dans les deux cas de figures lrsquoentrepreneur est consideacutereacute comme un individu isoleacute

rationnel et autonome et non pas comme une personne encastreacutee dans un reacuteseau social136

Lrsquointroduction du reacuteseau social dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat constitue donc une

reacuteponse alternative par rapport agrave lrsquoapproche par les traits car elle permet drsquointroduire lrsquoaspect

contextuel dans lrsquoexplication du processus entrepreneurial A lrsquoeacutechelle individuelle ce context

est tout les eacutelements mateacuterielles ou immateacuteriel avec lequel lrsquoentrepreneur interagit pour reacuteussir le

passage de lrsquointention vers la creacuteation de la valeur137 Ces variables peuvent correspondre agrave des

acteurs des normes des eacutevenements

Tout ces eacuteleacutements forment une structure agrave partir de laquelle lrsquoentrepreneur peut en deacutegager un

capital Ce capital peut prendre plusieur formes BURT R distingue trois types de capital un

capital financier (eacutepargne ligne de creacuteditsetc) un capital humain (qualification santeacute

compeacutetenceexpeacuterience etc) et un capital social qui revoie au relation avec drsquoautres acteurs138

133 GRILOI et THURIK idem p4 134 FILION L- J Le champ de lentrepreneuriat historique eacutevolution tendances Revue internationale PME vol 10 Ndeg 2 1997 pp 129-172 p 138 135 SCHMITT C (Sous la direction de) Regards sur lrsquoeacutevolution des pratiques entrepreneuriales Presse de lrsquouniversiteacute du Queacutebec2008 299 pages p17 136 KLYVER K amp HINDLE K The Role Of Social Networks At Different Stages Of Business Formation Small Business Research 15 1 2007 p 22 137 VERSTRAET T entrepreneuriat modeacutelisation du pheacutenomegravene revue de lrsquoentrepreneuriat Vol 1 Ndeg1 2001pp 5-24 138 BURT R S The Social Structure of Competition Harvard University Press 1995 313 page p 57

41

Crsquoest agrave partir de ce dernier point que nous voudrions deacutebuter la reacuteflexion sur la question de

recherche La notion de capital social nrsquoest pas le produit du domaine de lrsquoentrepreneuriat

Lrsquoappropriation des chercheurs de ce concept nrsquoavait pas produit une stabiliteacute des acceptions et

des meacutethodologies de recherche lieacutees agrave son rocircle dans le pheacutenomegravene entrepreneurial Crsquoest

pourquoi dans les paragraphes qui suivent nous voudrions jeter le premier cadrage de notre objet

de recherche qui neacutecessite au preacutealable la deacutelimitaion du concept lui-mecircme

2 Deacutefinition du capital social pour cette thegravese

Depuis le deacutebut des anneacutees 1990 une attention grandissante selon diffeacuterentes point de vue est

porteacutee agrave lrsquoinfluence des ressources de nature sociales sur lrsquoactiviteacute eacuteconomique Ces ressources

revecirctent des formes diverses Il peut srsquoagir de la confiance et de la reacuteciprociteacute qui permettent de

promouvoir la coopeacuteration entre les individus et la reacuteduction des coucircts de transaction139 Elles

sont aussi les institutions formelles qui garantissent les droits de proprieacuteteacute et le fonctionnement

libre du marcheacute140 Les relations sociales et lrsquoengagement civique dans la vie associative sont

une autre cateacutegorie de ressources sociales qui favorisent la performance eacuteconomique141 Les

ressources sociales sont aussi les regravegles informelles dont la fonction principale est la creacuteation

drsquoun ordre et la reacuteduction de lrsquoincertitude dans ce jeu eacuteconomique142 Ces ressources sociales

bien que approcheacutees diffeacuterentient deacutecoulant des relations maintenues par des individus des

groupes ou des organisations sont habituellement identifieacutees par le concept de capital social La

notion de capital social est apparu avec les sociologues BOURDIEUP (1980) COLEMANJ

(1998) BURTR(1992) et le politologue PUTNAMR (1994) LrsquoHypothegravese centrale sous

jacente agrave la majoriteacute de ces travaux est que les reacuteseaux de relations sont des ressources qui ont

une valeur pour la conduite des activiteacutes sociales et eacuteconomiques et qursquoils sont agrave la fois la

source et le reacutesultat de la reacuteussite de ces activiteacutes143 Cette hypothegravese envisage le rocircle du capital

social aussi bien du point de vue individuel organisationnel que socieacutetal Nous nous focalisons

a priori sur une acception individuelle de ce concept

3 Le capital social dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat

Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat les travaux que nous venons de citer ont attireacute

lrsquoattention sur lrsquoexistence drsquoune autre forme de capital aussi importante que le capital

eacuteconomique (eacutepargne ligne de creacutedit) et le capital humain (expeacuterience qualification santeacute

139 FYKUYAMAF social capital civil society and development third world quarterlyvol222001pp7-20p7 140 BARRO R laquoDemocracy and growthraquo Journal of economic growth Ndeg 11996 pp1-27p 17 141 KNACK S et KEEFER P Does Social Capital Have An Economic Payoff A Cross-Country Investigation The Quarterly Journal of Economics Vol 112 Ndeg 4 1997) pp 1251-1288 p1251 142 North DC Institutions Journal of Economic Perspectives- Volume 5 Number 1-Winter 1991-Pages 97-112p 97 143 NAHAPIET J amp GHOSHAL S Social capital intellectual capital and organizational advantage Academy of Management

Review Vol 23 Ndeg2 1998pp 242-266 p 243

42

compeacutetences)144 Cependant srsquoil existe une proposition unificatrice par rapport aux

conseacutequences de ce capital les deacutefinitions nrsquoont pas fait lrsquoobjet drsquoune unanimiteacute chez les

auteurs Pour notre travail de thegravese ce concept sera deacutefini selon la conception de NAHAPIETJ

et GHOSHAL S Ces auteurs deacutefinissent sous une approche individuelle la somme des

ressources actuelles ou potentielles encastreacutees dans disponibles et deacuteriveacutees du reacuteseau de

relations posseacutedeacute par un individu ou une uniteacute sociale145 Ce que lrsquoon pourrait retenir de cette

deacutefinition crsquoest bien la position centrale qursquooccupe le reacuteseau social dans le capital social

a Les dimensions du capital social

Selon les mecircmes auteurs le capital social revecirct de trois dimensions structurelle relationnelle

et cognitive La dimension structurelle fait reacutefeacuterence aux proprieacuteteacutes des relations sociales et

des reacuteseaux qui naissent de ces relations aux travers desquels transitent les ressources et les

beacuteneacutefices de maniegravere geacuteneacuterale146 La dimension cognitive du capital social enferme les

repreacutesentations les normes et les systegravemes de croyance que partage lrsquoindividu avec les autres147

La dimension relationnelle se reacutefegravere agrave la qualiteacute des relations interpersonnelles cette qualiteacute est

appreacutehendeacutee par le niveau de confiance et de reacuteciprociteacute existant entre les membres du reacuteseau

social Ces trois dimensions ont deux points en commun 1) Elles constituent des

caracteacuteristiques de la structure sociale 2) elles facilitent les actions des individus dans cette

structure148

Les auteurs dans le domaine de l lsquoentrepreneuriat srsquoaccordent agrave ce titre que sur le plan

individuel le capital social peut ecirctre mieux eacutetudieacute par une focalisation sur les caracteacuteristiques du

reacuteseau social des entrepreneurs149 Crsquoest ce que nous envisageons dans cette recherche Notre

attention portera ainsi sur les caracteacuteristiques structurelles du capital social et leurs

conseacutequences agrave lrsquoeacutechelle individuelle puisque lrsquoobjet drsquoobservation empirique sera

lrsquoentrepreneur en situation drsquoentrepreneuriat De ce point de vue la litteacuterature srsquoaccord sur deux

type du capital social Le scheacutema suivant reacutesume le point de vue qui sera consideacutereacute pour le

capital social

144 BURTR chapter 2 the social structure of competition in network and organization 145 Traduit par nous du propos original Sum of the actual and potential resources embedded available throught and derived

from the network of relationship possessed by an individual or social unit in NAHAPIET J amp GHOSHAL S Social capital intellectual capital and the organizational advantage Academy of Management Review vol23Ndeg2 1998pp242-266p 243 146 NAHAPIET J amp GHOSHAL S op ctp 244 147 147 NAHAPIET J amp GHOSHAL S op ct p 244 148 COLEMAN J S Social Capital in the Creation of Human Capital The American Journal of Sociology Vol 94 Supplement Organizations and Institutions Sociological and Economic Approaches to the Analysis of Social Structure 1988 pp S95-S120p S101 149 HOANG H amp ANTONCIC B Network-based research in entrepreneurship A critical review Journal of Business

Venturing Ndeg 18 2003 pp 165-187 p167

43

Figure 5 Conception et dimensions clefs capital social

Source auteur

La structure du reacuteseau social renvoie au scheacutema qui se forme de lrsquoensemble des liens

directs ou indirects existants entres les acteurs150 La proposition centrale est que les diffeacuterentes

positions des acteurs dans cette structure a un impact important sur le flux des ressources et sur

la reacutealisation des reacutesultats dans le processus entrepreneurial151 Mais cette influence a eacuteteacute

envisageacutee selon diffeacuterentes approches dont il convient drsquoen preacuteciser leurs contenus

b Reacuteseau social et processus entrepreneurial les approches dominantes

Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat lrsquoanalyse du reacuteseau de lrsquoentrepreneur srsquoest fait

selon deux consideacuterations152 La premiegravere parte de lrsquohypothegravese que ce sont les caracteacuteristiques

reacuteseaux sociaux qui influencent les activiteacutes de lrsquoentrepreneur et devient par lagrave une variable

explicative Pour la deuxiegraveme hypothegravese le reacuteseau social devient un pheacutenomegravene agrave expliquer et

suggegravere que crsquoest la progression dans le processus de creacuteation de lrsquoentreprise et les diffeacuterents

eacuteveacutenements sous jacents qui influencent les caracteacuteristiques et les modifications du reacuteseau

social de lrsquoentrepreneur153 Cette dynamique du reacuteseau social est inscrite dans ce qui appeleacute le

reacuteseautage qui est vue comme un comportement de lrsquoentrepreneur qui implique des activiteacutes

drsquoeacutetablissent et de gestion des relations personnelles154 Dans cette cateacutegorie certain auteurs

150 HOANG H amp ANTONCIC B idem p 170 151 HOANG H amp ANTONCIC B op ct p 171 152 HOANG H amp ANTONCIC B Network-based research in entrepreneurship A critical review Journal of Business

Venturing Ndeg 18 2003 pp 165-187 p173 153 HOANG H amp ANTONCIC B p175 154 JOHANNISSON B Business formation- a network approach scandinavian journal of managment Vol 4 Ndeg 3 et 41988 pp

83- 99 p 83

Le capital social

Individuel Organisationnel Socieacutetal

Dimension

Cognitive

Dimension

relationnelle

Dimension

Structurelle

44

comme BRUumlDERL J amp PREISENDOumlRFER P distinguent entre le reacuteseau social expliquant agrave

lrsquoeacutetape de la naissance de lrsquoentreprise et u autre qui change de caracteacuteristique et expliquant la

reacuteussite et le deacuteveloppement de lrsquoentreprise leur propos reacutesument cette distinction The

ldquonetwork approach to entrepreneurshiprdquo is a prominent theoretical perspective within the

literature on entrepreneurship This literature assumes that network resources networking

activities and dnetwork support are heavily used to establish new firms (network founding

hypothesis) Further those entrepreneurs who can refer to a broad and diverse social network

and who receive much support from their network are more successful (network success

hypothesis)155

Nous consideacuterons pour notre part que la structure du reacuteseau social des entrepreneurs

comme une variable (un anteacuteceacutedent) explicative de lrsquoarriveacute des reacutesultats formant le processus

entrepreneurial Car nous ne comptons pas eacutetudier les changements de la morphologie de ce

reacuteseau agrave partir du moment ougrave nous retenu un seul type de lien social Crsquoest pourquoi nous

posons la question sur le type de relation qui est la plus favorable pour lrsquoentrepreneur

c Quel reacuteseau est le plus profitable pour lrsquoentrepreneur

Le reacuteseau social preacutesente un certain nombre de caracteacuteristiques qui impactent diffeacuteremment

le processus entrepreneurial la premiegravere est la La force des liens theacuteoriseacutee par

GRONOWETTER M ce dernier explique comment des liens forts et des liens faibles nrsquoont pas

le mecircme impact en termes drsquoaccegraves aux informations aux nouvelles connaissances etc Selon

GRANOWETTER M les liens peuvent revecirctir une double nature Ils sont faibles (weaks ties )

lorsque les liens renvoient agrave des connaissances vagues et lointaines Lorsque le reacuteseau social est

domineacute par ce type de liens il forme un capital social passerelle (Bridging social capital) Dans

ce type de capital la recherche srsquointeacuteresse agrave lrsquoindividu comme point focal et eacutetudie comment

lrsquoentrepreneur fait usage de ses liens

Ils sont consideacutereacutes comme des liens forts (strongs ties) lorsqursquoils concernent des

connaissances proches et intimes (famille amis) dont les beacuteneacutefices sont limiteacutes aux membres du

reacuteseau Ce type de capital est geacuteneacutereacute au sein drsquoun groupe ou drsquoune communauteacute composeacute

drsquoindividu homogegravene qui constitue drsquoailleurs lrsquoobjet principal drsquoobservation Parmi les critegraveres

qui diffeacuterencient ces deux type de liens le temps consacreacute agrave la relation lrsquointensiteacute eacutemotionnelle

lrsquointimiteacute et le niveau de reacuteciprociteacute des services dans les relations156

155 BRUumlDERL J amp PREISENDOumlRFER P Network Support and the Success of Newly Founded Businesses Small Business Economics Ndeg10 1998 pp 213ndash225 p 213

156 GRANOWETTER M the strenght of weaks tiesAmerican journal of sociology vol 78 Ndeg6 1973 pp 1360-1380p 1361

45

Crsquoest dans le premier type de structure qui nous inteacuteresse particuliegraverement Nous

consideacuterons comme BURTR que les liens faibles sont des contacts non redondants et riches en

ressources informationnelles crsquoest agrave dire favorable agrave laccegraves la synchronisation de connaissances

de diffeacuterentes natures et aux nouvelles opportuniteacutes157 Dans ce contexte il nrsquoya pas de doute

sur lrsquoimpact des relations informelles comme la connaissance drsquoun entrepreneur qui a reacuteussi

ou la participation dans le financement drsquoautres entreprise (business Angel) Ces derniegraveres

peuvent ecirctre plus efficientes que les relations formelles pour faciliter la creacuteation de nouvelle

entreprise

4 la question principale de la recherche

Lrsquoentrepreneuriat est un processus drsquoeacutetapes et non pas un fait spontaneacutee depuis lrsquointention

jusquagrave les premiegravere anneacutees drsquoexistence de lrsquoentreprise lrsquoentrepreneur nrsquoest pas isoleacute comme

un agent rationnel et autonome mais un individu encastreacute dans une structure sociale qui de par

ce qursquoelle contient comme ressources et la possibiliteacute quelle offre de les atteindre favorise le

passage drsquoun entrepreneuriat potentiel agrave un entrepreneuriat reacuteel Le terme laquo favorise raquo signifie

que le fait de posseacuteder un type particulier de relation sociale plus ou moins durable aura pour

effet drsquoaugmenter les chances drsquoatteindre ou de faire partie des eacutetapes du processus

entrepreneurial Seulement notre interrogation principale ne concerne pas si oui ou non cet

impact existe

Nous croyons qursquoune large litteacuterature empirique a explicitement deacutemontreacute ce lien158

mais il srsquoagit drsquoexplorer le comment de cet impact qui reste un sujet inacheveacute dans la

litteacuterature Crsquoest dans ce terrain que nous voudrions mener cette recherche La question centrale

interroge donc le lien entre le reacuteseau social des entrepreneurs et le fait entrepreneurial dans le

contexte Algeacuterien

Notre question de recherche peut se formuler comme suit comment le capital social

individuel deacutefinie par sa dimension structurelle influence la participation dans les

diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial

157 BURTR Le capital social les trous structuraux et lentrepreneur Revue franccedilaise de sociologie Vol36 Ndeg41995 pp 599-628p 602

158 DE CAROLIS D M et SAPARITO P Social Capital Cognition and Entrepreneurial Opportunities A Theoretical

Framework Entrepreneurship Theory and PracticeVol13Ndeg1 2006pp 41-56p 42

46

5 Lrsquohypothegravese de recherche

Lrsquohypothegravese sous jacent agrave lrsquoobjet de cette thegravese peut ecirctre exprimeacutee en ces termes Les chances

pour qursquoun individu participe dans les diffeacuterentes phases du processus entrepreneurial cest-agrave-

dire affichant une intention reacuteelle arrivant agrave faire eacutemerger une entreprise et reacuteussissant dans le

marcheacute est augmenteacute par la nature des liens que possegravede cet individu Puisque la question

porte sur le comment nous ajoutons que ce lien nrsquoest pas direct mais il existe des variables

intermeacutediaires qui assurent lrsquoarticulation entre le capital social individuel et le processus

entrepreneurial Nous pensons que ces variables peuvent concerner le niveau des compeacutetences

individuel lrsquoaversion pour le risque et la vigilance aux opportuniteacutes eacuteconomiques exprimeacutee

autrement le reacuteseau social favorise lrsquoengagement et la reacuteussite dans lrsquoentrepreneuriat agrave travers

ses effets positifs sur ces trois variables perceptuelles Nous nous focalisons sur deux

composantes du capital social lieacute agrave lrsquoentrepreneuriat 1) la connaissance drsquoun entrepreneur cest-

agrave-dire posseacuteder un lien avec des individus ayant reacuteussi le processus entrepreneurial 2) ecirctre

personnellement engageacute avec drsquoautre entrepreneurs par des financements informels ce dernier

cest-agrave-dire ecirctre une personne qui a fourni un capital pour le deacutemarrage drsquoautre entreprise159

Avant drsquoexpliciter le rocircle de ce type de relations nous preacutesentons dans ce scheacutema le

raisonnement qui a permis de formuler notre hypothegravese de recherche

Figure 6 Lien capital social et processus entrepreneurial et perception individuelle

a La perception du risque entrepreneurial

Depuis longtemps lrsquoentrepreneuriat est associeacute agrave la notion de risque Deacutecider si une ideacutee peut

devenir une opportuniteacute drsquoaffaires neacutecessite un jugement qui est fait dans des conditions

159 DE CLERCQ D ARENIUS P op ct p 351

Processus entrepreneurial

Capital social Connaitre un entrepreneur amp financer drsquoautres entrepreneurs

Perception du

risque

Capital humain speacutecifique

Vigilance

entrepreneuriale

Les perceptions individuelles

intermeacutediaires

Source auteur

47

drsquoincertitude et de complexiteacute Le risque qui est eacutetroitement lieacute agrave cette incertitude est la

probabiliteacute que lrsquoentrepreneur sera capable ou non de transformer cette ideacutee en une entreprise

viable160 Lrsquoincertitude est principalement due agrave lrsquoabsence drsquoinformation pour une telle

deacutecision161 Par ailleurs le risque nrsquoest pas preacutesent seulement dans les phases amont de la

naissance de lrsquoentreprise les petites entreprises eacutemergentes ont aussi un risque drsquoeacutechouer car

elles souffrent drsquoun double handicap de nouveauteacute et de petitesse Ce handicap reacuteduit la capaciteacute

de la nouvelle entreprise agrave survivre lorsqursquoelle se trouve en compeacutetition avec des entreprises

deacutejagrave eacutetablies162 De ce fait le risque nrsquoest pas seulement une probabiliteacute drsquoeacutechec mais une

perception drsquoeacutechec qui constitue un anteacuteceacutedent important qui affecte lrsquoengagement et la reacuteussite

dans lrsquoentrepreneuriat163 A partir du moment ougrave cette perception est importante et que

lrsquoindividu est limiteacute dans sa capaciteacute agrave absorber les informations et de deacuteterminer les

conseacutequences de leur deacutecisions ils auront besoins drsquoeacutetablir des contacts externes pour obtenir

ces informations164 Le capital social agrave travers notamment sa composante structurelle peut ecirctre

particuliegraverement important pour limiter lrsquoaversion au risque

b Le capital humain une approche en terme de compeacutetences entrepreneuriales

Le capital humain deacutefini comme le niveau de qualification et des capaciteacutes peut ecirctre une

source importante de performance pour lrsquoindividu les organisations et pour la socieacuteteacute165 Le

capital humain peut ecirctre deacuteveloppeacute par des investissements en formation formelle et par

lrsquoexpeacuterience professionnelle Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat les reacutesultats des eacutetudes

empiriques ne permettent pas toujours drsquoeacutetablir un lien deacutefinitif entre le capital humain et la

reacuteussite des entrepreneurs Le premier est plus lieacute agrave lrsquoeacuteducation et llsquoexpeacuterience de lrsquoindividu

En termes de son impact sur lrsquoactiviteacute entrepreneurial les eacutetudes se sont focaliseacutees beaucoup

plus sur la performance de la nouvelle entreprise que sur les chances de creacuteation drsquoune nouvelle

entreprise NEIRAIet al ont trouveacute par exemple que ce lien est significatif seulement pour les

entrepreneurs qui sont devenus proprieacutetaires drsquoentreprises ayant deacutepasseacute le stade de lrsquoeacutemergence

Ce lien est trouveacute comme non significatif pour les phases de deacutecision et drsquoengagement dans

lrsquoentrepreneuriat166 Comme lrsquoindiquent DE CLERCQD et ARENIUS P la recherche devra

160 TAT KEH H et al Opportunity Evaluation under Risky Conditions The Cognitive Processes of Entrepreneurs Entrepreneurship Theory and Practice 2002 pp 125-148p 126 161 DE CLERCQ D et ARENIUS PThe Role of Knowledge in Business Start-Up Activity International Small Business Journal Vol 24Ndeg42006pp 339ndash358p342 162 SMIDA A et KHELIL N Repenser lrsquoeacutechec entrepreneurial des petites entreprises eacutemergentes proposition drsquoune typologie srsquoappuyant sur une approche inteacutegrative Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 23 Ndeg 2 2010 pp65-106p 73 163 TAT KEH H et al op cet p 126 164 DE CLERCQ D et ARENIUS P idemp 342 165 DE CLERCQ D et ARENIUS P idem p 362 166 NEIRAI et al Social and human capital as determining factors of entrepreneurship in the Spanish Regions

48

diffeacuterencier entre le capital humain geacuteneacuterale qui peut ecirctre eacutetudieacutee dans toutes les phase

entrepreneuriales et un capital humain speacutecifiques qui est beaucoup plus lieacute aux phases qui se

trouvent en amont de ce processus Nous nous inteacuteressons dans cette recherche agrave ce type de

capital humain Il est dit speacutecifique par ce qursquoil identifie les capaciteacutes et les connaissances de

lrsquoindividu dans un contexte particulier celui de lrsquoengagement et de lrsquoeacutemergence de la nouvelle

entreprise comme le notait JANSSEN F et al 167chaque individu entre dans le processus

entrepreneurial avec un stock de connaissances subjectif qui est conditionneacute par son expeacuterience

preacutealable et ses contacts anteacuterieursPour faire reacutefeacuterence agrave ce stock de connaissances

entrepreneuriales Harvey et Evans (1995) proposent le concept de laquodegreacute de preacuteparation

entrepreneuriale raquo qui fait allusion aux habiliteacutes et aux capaciteacutes apporteacutees par lrsquoentrepreneur

au processus entrepreneurial168

Ces connaissances peuvent ecirctre obtenue par le fait que lrsquoindividu srsquoexpose agrave autre expeacuterience

notamment de ceux qui ont reacuteussi a creacuteation drsquoentreprise Acceacuteder agrave des connaissances aupregraves

drsquoautres entrepreneur peut fournir au futur entrepreneur des compeacutetences utiles et des

connaissances qui peuvent reacuteduire les ambiguumliteacutes inheacuterentes agrave un environnement incertain 169

c Opportuniteacute et vigilance entrepreneuriale

La question de lrsquoopportuniteacute a eacuteteacute neacutegligeacute au dapart par ce que pour les eacuteconomistes le

marcheacute fournissait toujours les information pour les signaler et les entrepreneur pour les saisir et

les exploiter le temps voulu plus tards avec lrsquoeacutecole des traits les psychologues ont tentaint de

deacuteterminer la diffeacuterence entre ceux qui arrivent agrave dettecter et agrave exploiter ces opportuniteacutes de

ceux qui nrsquoarrivent pas agrave le faire par la suite les socio-eacuteconomistes ont montreacute que si les

opportuniteacutes eacutetaient souvent laquo dans lrsquoair raquo comme lrsquoexpliquait Marshall en 1890 elles avaient

besoin des reacuteseaux pour ecirctre mieux saisies selon Kirzner ou creacuteeacutees selon Schumpeter et surtout

pour trouver les ressources neacutecessaires afin de les appliquer170 Lrsquoopportuniteacute eacuteconomique est

la possibiliteacute pour un individu seul ou avec les autres de combiner des ressources pour

introduire dans le marcheacute un bien ou un service dont la valeur lui permet de tirer un profit171

Pour certains checheurs srsquosincrivant dans la tradition autrichienne de KIRZNERI lrsquoopportuniteacute

constitue un pheacutenomegravene objectif qui existe dans le marcheacute indeacutependamment des individus que

seuls qui sont vigilants et diposant drsquoinformation peuvent la detecter et la transformer en une

167 JANSSEN F et al in JANSSEN F( sous la direction de ) Entreprendre une introduction agrave lrsquoentrepreneuriat De BOECK

1iegravere eacutedition 2014pp 53

169 Johannisson B lsquoThe Dynamics of Entrepreneurial Networksrsquo 1996 in Frontiers of Entrepreneurship Research 170 JULIENPA opportuniteacute information e temps Revue de lrsquoEntrepreneuriat vol 9 Ndeg1 2010pp24-42p 24 171 LEWIN P Entrepreneurial opportunity as the potential to create value the Review of Austrian Economics Vol 28 Ndeg 1

2013pp 1-15 p 1

49

activiteacute eacuteconomique La vigilance comme lrsquoindique CHABAUD ET est cette compeacutetence

deacuteveloppeacutee au plus haut point chez lrsquoentrepreneur et qui plus que les autres lui permet de

savoir ougrave se trouve lrsquoinformation pertinente pour deacutecouvrir des opportuniteacutes de marcheacute172

cette deacutefinition implique que drsquoune part la deacutecouverte de lrsquoopportuniteacute de marcheacute par

lrsquoentrepreneur est un processus et non pas une illumination soudaine et drsquoautre part ce

processus a lrsquoinformation comme objet principal Comme le notait JULIENPA P La

recherche et la transformation de lrsquoinformation sont un processus collectif passant par le

reacuteseautage et par des capaciteacutes particuliegraveres de lrsquoorganisation agrave capter et agrave transformer celle-ci en

opportuniteacute173 De la apparait la neacutecessiteacute de prendre en consideacuteration les connaissances

externes deacutetenues par drsquoautres individus dans le reacuteseau des entrepreneurs174 Dans le secteur

de la technologie SINGH et al et al ont montreacute pour un eacutechantillon de 1402 entrepreneurs

qursquoun reacuteseau large domineacute par des lien externes au cercle familiale eacutetaient positivement lieacute agrave

lrsquoidentification de nouvelles ideacutees et la reconnaissance de nouvelle opportuniteacutes175

Nous pensons agrave ce titre que la preacutesence drsquoun entrepreneur dans le reacuteseau social des individus

touts comme le fait drsquoecirctre des business Angel constitue deux types de lien favorable agrave la

deacutetection des opportuniteacutes eacuteconomiques

Nous supposons que la possession de ce type de relation impacte positivement le niveau

des connaissances et des capaciteacutes individuelles les aide agrave percevoir de nouvelle opportuniteacute et

en enfin agrave reacuteduire leur perception sur les possibiliteacutes drsquoeacutechec Ce raisonnement nous permet de

formuler une possibiliteacute drsquoexplication de la relation entre le capital social et le fait

entrepreneurial au niveau individuel

En effet nous pensons que lrsquohypothegravese centrale qui va guider ce travail de thegravese est que le

capital social favorise la participation dans lrsquoentrepreneuriat agrave travers son influence sur les

perceptions individuelle vigilance entrepreneuriale compeacutetences speacutecifiques et perception

du risque

De ce fait ce travail de la thegravese srsquoinscrit dans une deacutemarche neacutecessairement positiviste

en termes de posture eacutepisteacutemologique et dans une deacutemarche hypotheacutetico deacuteductive Les

concepts que nous utilisons pour appreacutehender le pheacutenomegravene agrave expliquer (processus

entrepreneurial) les anteacuteceacutedents censeacutes lrsquoexpliquer (capital social et la perception individuelle)

172 CHABAUD D et NGIJOL J La contribution de la theacuteorie des reacuteseaux sociaux agrave la reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute raquo Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 18 Ndeg 1 2005 pp29-46p 173 JULIENPA idem p25 174 RAMOS-RODRIacuteGUEZA ndashR et al What you know or who you know The role of intellectual and social capital in opportunity recognition International Small Business Journal Vol 28 Ndeg6pp566ndash582p 577 175 SINGH RP et al Opportunity recognition through social network characteristics of entrepreneurs In Frontiers of

Entrepreneurship Research Wellesley MA Babson College2006pp 228ndash241p236

50

sont deacuteduits drsquoune litteacuterature preacuteexistante nous ne comptons pas reconstruire cette reacutealiteacute par les

interpreacutetations des acteurs

6 Les objectifs de la recherche

Ce travail de thegravese consistera agrave faire une revue de la litteacuterature dan le domaine de

lrsquoentrepreneuriat agrave concevoir un modegravele conceptuelle pour le texte de lrsquohypothegravese et agrave une

illustration empirique pour reacutepondre agrave la question centrale Ces activiteacutes auront dont des

objectifs qui peuvent ecirctre reacutesumeacute de la maniegravere suivante

Objectif 1 connaitre les principales caracteacuteristiques du processus entrepreneurial en

identifiant les attitudes des entrepreneurs dans la phase drsquointention drsquoeacutemergence et de

persistance de lrsquoentreprise

Objectif 2 identifier lrsquoimportance relative de la vigilance des entrepreneurs appreacutehendeacute comme

la reconnaissance des opportuniteacutes dans le marcheacute

Objectif 3 identifier les caracteacuteristiques du reacuteseau social des entrepreneurs en terme de structure

mais aussi les changements de ce reacuteseau tout au long du processus entrepreneurial

Objectif 4 connaitre lrsquoutiliteacute des meacutethodes de reacutegression logistique dans la compreacutehension de la

relation entre reacuteseau de lrsquoentrepreneur variables perceptuelles et processus

entrepreneurial

IV- Plan de la thegravese

Cette thegravese se structure autour de quatre chapitres Le premier chapitre a pour objet le

processus entrepreneurial Nous mettrons en relief dans une premiegravere section le deacuteveloppement

de la recherche sur le pheacutenomegravene entrepreneurial Le but est de montrer comme lrsquoapproche

processuelle de lrsquoentrepreneuriat a eacutemergeacute et en quoi elle est pertinente Eacutetant au cœur du

pheacutenomegravene la notion de processus sera discuteacutee dans la seconde section Cette section devra

deacuteboucher sur une deacutefinition largement admise qui consideacutereacute lrsquoentrepreneuriat comme un

processus drsquoexploration de deacutecouverte et drsquoexploitation des opportuniteacutes eacuteconomiques Ce

processus nrsquoest pas un fait ponctuel mais structureacute autour drsquoun certain nombre drsquoeacutetapes Nous

terminerons la deuxiegraveme section par la preacutesentation des principales eacutetapes qui forment ce

processus agrave savoir la phase de lrsquoentrepreneurial potentiel du deacuteclenchement du processus de

lrsquoeacutemergence de lrsquoentreprise et la survie de la nouvelle entreprise La troisiegraveme section sera

consacreacutee aux variables perceptuelles qui seront consideacutereacutees comme deacuteterminantes pour la

participation des individus dans le processus entrepreneurial Nous retenons la vigilance aux

opportuniteacutes entrepreneuriales le capital humain speacutecifique et la perception du risque

51

Le deuxiegraveme chapitre portera principalement sur le capital social des entrepreneur Etant

une notion tregraves controverseacutee du point de vue conceptuel nous discuterons dans la premiegravere

section la genegravese de ce concept dans le champ dans les diffeacuterents champs disciplinaires les

principales approches qui permettent de le deacutefinir Nous nous inteacuteressons particuliegraverement agrave son

acception dans le domaine du management Dans la perspective manageacuteriale le capital social

revecirct de trois dimensions essentielles une dimension structurelle relationnelle et cognitive Notre

travail de thegravese srsquoinscrit dans une approche structurelle et deacutefini le capital social du point de vue

des ressources accessibles par lrsquointermeacutediaire du reacuteseau social des entrepreneurs la deuxiegraveme

section sera consacreacute par conseacutequence agrave la notion de reacuteseau social Il est question dans cette

section de montre les caracteacuteristiques fondamentales drsquoun reacuteseau et lrsquoimportance prise de la

notion de reacuteseau passerelle ( bridging social network) dans le domaine de l entrepreneuriat la

troisiegraveme section est une synthegravese qui cherche agrave identifier les meacutecanismes par lesquels le reacuteseau

social influence la participation entrepreneuriale Cette section devra deacuteboucher sur le cadre

conceptuelle qui guide la recherche empirique

Les deux derniers chapitres seront consacreacutes agrave une illustration empirique Dans le

troisiegraveme chapitre nous preacutesenterons dans la premiegravere section le mateacuteriel empirique sui sera

utiliseacute Il srsquoagit principalement des donneacutees tireacutees des enquecirctes annuelles du groupe GEM Crsquoest

pourquoi dans cette section nous preacutesenterons ce groupe pour mettre en relief la nature des

donneacutees qursquoil publie annuellement et les variables identifiant le processus entrepreneurial La

seconde section preacutesente une analyse descriptive du capital social des entrepreneurs dans la

troisiegraveme section nous nous inteacuteressons aux variables perceptuelles

Le quatriegraveme chapitre aura pour objet le test de notre hypothegravese Nous utilisons pour

cette fin la meacutethode de la reacutegression logique Ainsi nous proposons de deacutefinir cette meacutethode du

point de vue du processus de son fonctionnement des variables qui seront utiliseacutees et de

lrsquointerpreacutetation des reacutesultats La deuxiegraveme section examine le lien entre le capital social et la

participation entrepreneurial il srsquoagit de veacuterifier si la possession de connaissance avec drsquoautre

entrepreneur et la participation dans le financement drsquoautre entreprise ont pour effet

drsquoaugmenter les chances pour qursquoun individu soit preacutesent dans les diffeacuterentes eacutetapes du

processus entrepreneurial la derniegravere section constitue le moment ou sera veacuterifieacute si les

variablesperceptuelle jouent reacuteellement un rocircle drsquointermeacutediaire entre le capital social et le

processus entrepreneurial

52

CHAPITRE I

Entrepreneur et entrepreneuriat Une approche processuelle

53

Introduction

En lrsquoabsence drsquoune deacutefinition consensuelle sur lrsquoentrepreneuriat176 il est de la responsabiliteacute

du chercheur de deacuteclarer le plus clairement possible le sens qui sera donneacute agrave ce pheacutenomegravene et

drsquoen preacuteciser par conseacutequence la population qui sera eacutetudieacutee177 Cette tache sera lrsquoobjet de ce

chapitre Pour arriver agrave un choix de deacutefinition il semble neacutecessaire dans une premiegravere eacutetape de

porter un regard sur les probleacutematiques les plus importantes qui ont animeacute depuis une trentaine

drsquoanneacutee la recherche acadeacutemique La revues des travaux de synthegravese montrera que la recherche

srsquointeacuteresse agrave trois objets qui se reacutesument dans les interrogations suivantes Qui devient

lrsquoentrepreneur et pourquoi Quelles sont les reacutesultats de ses actes dans la socieacuteteacute et Comment ils

actent178 Ce dernier type de questionnement qui nous inteacuteresse particuliegraverement srsquoinscrit dans

ce qui appeleacute aujourdrsquohui le processus entrepreneurial Lrsquoobjet de la premiegravere section est montreacute

comment la recherche srsquoest orienteacutee vers cette approche

Etant une notion emprunteacutee aux sciences de gestion il est neacutecessaire de revenir sur les

aspects les plus importants du concept de processus et notamment les implications possibles

pour lrsquoeacutetude du pheacutenomegravene entrepreneurial Ensuite lorsqursquoon parcoure la litteacuterature on ne peut

manquer de constater lrsquoabsence drsquoun consensus sur les facteurs de deacuteclenchement sur le

contenu et les reacutesultats de ce processus au plan individuel Par contre il existe des constructions

theacuteoriques des modegraveles et des concepts polariseacute autour de autour de quatre paradigmes agrave savoir

le paradigme de lrsquoopportuniteacute drsquoaffaires de lrsquoeacutemergence organisationnelle de la creacuteation de

valeur et de lrsquoinnovation Lrsquoobjet de la seconde section est drsquoarriver une deacutefinition du processus

entrepreneurial tel que nous lrsquoenvisagerons pour le reste de cette thegravese

Par ailleurs lrsquoexamen des travaux reacutecents montre que la majeure partie des contributions

theacuteoriques adoptant ce type drsquoapproche considegravere que lrsquoentrepreneuriat est un processus

contingent179 La recherche integravegre en effet cette dimension pour identifier les facteurs de

lrsquoenvironnement qui peuvent ecirctres hostiles ou bien favorables agrave lrsquoentrepreneur La troisiegraveme

section examinera par conseacutequence les contributions theacuteoriques qui ont permis drsquoeacuteclaircir les

facteurs qui agissent sur le deacuteclenchement le deacuteroulement et la reacuteussite du processus

entrepreneurial Cette section srsquoachegravevera par lrsquointroduction de la notion de capital social qui se

176 VERSTRAETT lrsquoentrepreneuriat lrsquoharmattan 1999205 pages p7 177WILLIAMBD et HOFERCW theorizing about entrepreneurship Entrepreneurship Theory and Practice Vol 161991pp3-22p 13 et14 178 FAYOLLA Agrave la recherche du cœur de lrsquoentrepreneuriat vers une nouvelle vision du domaine Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 17 Ndeg 1 2004 pp 101-121 p105 179HERNANDEZ EacuteM Lrsquoentrepreneuriat comme processus deacutemergence organisationnelle Revue franccedilaise de gestion Ndeg185

2008pp 89-105p92

54

trouve au cœur de la dynamique des interactions entre entrepreneurs et son environnement180 Le

scheacutema suivant reacutesume le plan de ce chapitre

Figure7 Plan du premier chapitre

180PLOCINICZAKS la construction sociale du marcheacute des tregraves petites entreprises Des reacuteseaux sociaux au capital social local des entrepreneurs lrsquoexemple de larrondissement lensois Revue drsquoeacuteconomie Reacutegionale amp Urbaine Ndeg 3 2003 pp 441-476p 443

Chapitre I Entrepreneur et entrepreneuriat

Une approche processuelle

Section I

Llsquoapproche processuelle dans le

domaine de la recherche en

entrepreneuriat

Section II

Le processus entrepreneurial

les paradigmes dominants

Section III

Processus entrepreneurial et contexte

Objectif

- Eacutevolution de la recherche sur le

pheacutenomegravene

-Les questions fondamentales de

recherches

- Emergence et deacuteveloppements

reacutecents de lrsquoapproche par les

processus

Objectif

- Le processus en management les

principales dimensions Le temps le

contexte lrsquoindividu les activiteacutes

- Les implications dans le champ de

lrsquoentrepreneuriat

-Ce qui se passe dans le processus

entrepreneurial les principaux

paradigmes

Objectif

-Facteurs endogegravenes dans processus

entrepreneurial

-Facteurs exogegravenes dans processus

entrepreneurial Le capital social

55

Section1 la recherche en entrepreneuriat

Lrsquoentrepreneuriat deacutesigne un pheacutenomegravene social et eacuteconomique un domaine de recherche et

un sujet acadeacutemique drsquoenseignement181 Les enseignements deacutecoulent de la pratique drsquoindividus

entreprenant que le chercheur vise agrave connaicirctre en comprenant leurs penseacutees les actions et le

contexte de ces derniegraveres pour ensuite deacutecliner en exercice peacutedagogique les connaissances

apporteacutees182 Crsquoest lrsquoactiviteacute de recherche qui nous inteacuteresse dans cette eacutetape

A ce titre lrsquoentrepreneuriat a fait lrsquoobjet drsquoune diversiteacute des regards disciplinaires et les

chercheurs ont produit un volume impressionnant de travaux portant sur de multiples sujets

qui malheureusement ne permettent pas de deacutefinir avec preacutecision les frontiegraveres de ce domaine183

pour pouvoir positionner avec aisance son propre travail de recherche Quels serait degraves lors le

type de travaux que nous devrions exploiter pour comprendre la structure de ce domaine qui agrave

en croire SHANES reste au stade embryonnaire184

Selon BECHARJP les travaux lieacutes agrave ce pheacutenomegravene ont produit des connaissances qui

peuvent ecirctres appreacutehendeacute selon trois niveaux185 Le niveau Praxeacuteologique qui est un ensemble de

connaissances issues essentiellement de lrsquoobservation des entrepreneurs cherchant en finaliteacute la

prescription des normes ou des limites pour la conduite de ces derniers dans des situations de

creacuteation drsquoentreprise ou drsquoinnovation186 Le niveau disciplinaires enferme les connaissances

theacuteoriques et pratiques drsquoune ou de plusieurs sciences comme lrsquoeacuteconomie la psychologie la

sociologie lrsquoanthropologie etc Ces connaissances sont construites dans le but de comprendre

et ou de preacutedire lrsquoentrepreneuriat selon les preacutemisses de chaque discipline et des meacutethodologies

scientifiques qui leur sont propres Le niveau Eacutepisteacutemologique combine les contributions de

plusieurs disciplines dont le but serait de deacutefinir modeacuteliser classer et eacutevaluer les connaissances

du domaine de lrsquoentrepreneuriat vu dans sa globaliteacute Ce dernier type de connaissances offre

ainsi la possibiliteacute de comprendre lrsquoeacutevolution de ce domaines dans le temps repeacuterer les

contributions les plus importantes notamment dans la discipline drsquoappartenance du chercheur

Crsquoest ce dernier type de connaissances que nous exploitons pour arriver agrave notre objectif

de compreacutehension de la structure du domaine de lrsquoentrepreneuriat Avant drsquoexplorer la

181 FAYOLLA Entrepreneurship and new value creation the dynamic of entrepreneurial process Cambridge university press 2007 247page p v 182 VERSTRAET A theacuteorisation dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat et ses frontiegraveres dans le contexte scientifique franccedilais Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 21 ndeg 2 2008 p 169-190 p 170 183 BRUYATC et JULIEN PA defining the field of research in entrepreneurship Journal of Business VenturingNdeg162000pp 165ndash180p165 184 SHANES Reflections on the 2010 AMR decade award delivering on the promise of entrepreneurship as a field of research Academy of Management Review Vol 37 Ndeg12012pp 10-20p10 185 BECHARDJP understanding the field of entrepreneurship a synthesis of most often quoted contributions Working papers Ndeg041997HECpp1-15p2 186 Ce qui donne tout l es ouvrage sous forme de guide pratique pour les nouveaux entrepreneurs

56

production scientifique sur lrsquoentrepreneuriat nous deacutefinissons tout drsquoabord ce qursquoest un domaine

de recherche dans les sciences sociales

1 qursquoest ce qursquoun domaine de recherche en sciences sociales

Un domaine de recherche est deacutefini comme lrsquoensemble des eacutetudes systeacutematiques qui

srsquoappuient sur la collection de donneacutees originales (qualitatives ou quantitatives) lieacutees agrave un objet

reacuteel187 Un objet est consideacutereacute ici comme un eacuteleacutement sur le quel on voudrait gracircce au travail

intellectuel apporter une connaissance188 Un champ de recherche est lrsquoensemble des objets

eacutetudieacutes par une communauteacute de chercheurs regroupeacutes pour eacutelaborer des connaissances savantes

visant soit une compreacutehension empirique soit la formalisation de connaissances theacuteoriques agrave

propos de ces objets Lrsquoaccumulation des travaux qui cristallisent le champ est consacreacute dans

des revues ou bien dans des theacutematiques au sein de revues et de manifestation scientifiques plus

ou moins reacuteguliegraveres Le domaine de lrsquoentrepreneuriat existerait parce lorsqursquoil y a une

communauteacute scientifique qui srsquoefforce drsquoanalyser des objets qui sont lieacutes agrave ce pheacutenomegravene mais

qui appartiennent agrave drsquoautres champs de recherche sans forcement inclure tout le champ189

Un Exemple pour illustrer le lien entre objet champ et domaine de recherche

Lrsquointention des individus de devenir entrepreneurs constitue une dimension reconnue

comme importante du pheacutenomegravene entrepreneurial (nous lrsquoaborderons plus loin) Or lrsquointention

est un objet travailleacute dans le champ de la psychologie190 notamment pour tout individu en

situation de passage agrave lrsquoaction Lrsquousage des diffeacuterentes connaissances proposeacutees dans ce champ

ont donneacute naissance agrave plusieurs modegraveles de lrsquointention entrepreneuriale La theacuteorie du

comportement planifieacute drsquoAJZEN I (1991) la theacuteorie de lrsquoauto efficaciteacute et de lrsquoapprentissage

social dans le choix de carriegravere drsquoABANDURA (1977) sont des exemples qui peuvent ecirctre citeacutes

agrave ce titre191 Lrsquointention est aussi un objet de recherche pour le marketing (lrsquointention drsquoachat des

consommateurs)192 Lrsquoopportuniteacute constitue aussi comme nous le verrons plus loin un objet

fondamental dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat mais eacutegalement dans le champ de lrsquoeacuteconomie

et crsquoest dans ce champ quelle a eacuteteacute mis en eacutevidence notamment agrave travers lrsquoanalyse de lrsquoefficience

des marcheacutes Le domaine de la strateacutegie accorde aussi une importance agrave la notion drsquoopportuniteacute

Le modegravele de SWOT place en effet la deacutetection des opportuniteacutes comme une des finaliteacutes du

187 EDMONDSON AC et MCMANUS S E methodological fit in management field research Academy of Management

Review2007 Vol 32 No 4pp 1155ndash1179p1155 188 VERSTRAETT idem p 176 189 Nous ne discutons pas de maniegravere approfondi lrsquoautonomie de ce domaine cest-agrave-dire sa capaciteacute a produire ses propres

concepts meacutethodologies par rapport aux autres champs dont ils neacutecessairement connecteacutes 190FAYOLLE A Entrepreneurship and New Value Creation The Dynamic of the Entrepreneurial Process Cambridge University Press 2007247 pages p 63 191 FAYOLLE A idem p63 192 VERSTRAET A idem p177

57

diagnostic de lrsquoenvironnement La vision strateacutegique des creacuteateur drsquoentreprise constitue dans une

approche processuel de lrsquoentrepreneuriat un des objets drsquoanalyse qursquoon le retrouve aussi dans le

champ du management strateacutegique notamment dans lrsquoanalyse du processus de formulation de la

strateacutegie chez les managers193 Certain comme PATURELR et LEVY-TADJINET avancent agrave

juste titre que lrsquoentrepreneuriat nrsquoest qursquoune branche de lrsquoanalyse strateacutegique appliqueacutee non pas

agrave une organisation existante mais en voie de lrsquoecirctre194 Ces drsquoexemples montrent que le domaine

de lrsquoentrepreneuriat srsquoest formeacute garce agrave un processus de regroupement des objets appartenant agrave

drsquoautres champs pour apporter des connaissances dont nous explorons dans le titre suivant leur

contenu

2 structure du domaine de lrsquoentrepreneuriat

Les auteurs ayant fait lrsquoexercice de synthegravese et drsquoeacutevaluation de connaissances ont proposeacute

des grilles de lecture diffeacuterentes pour restituer la structure du domaine de lrsquoentrepreneuriat Cette

diversiteacute est le reacutesultat de plusieurs consideacuterations Tout drsquoabord il y a la diversiteacute des ancrages

disciplinaires ougrave chaque auteur tende drsquoapporter des connaissances selon les preacutemisses de sa

discipline drsquoappartenance impose parfois au moment de la synthegravese de deacutecomposer les

connaissances selon les disciplines195 Le contexte temporel de la synthegravese (quand elle a eacuteteacute

faite) et le type de mateacuteriaux ayant fait lrsquoobjet de lecture (Travaux agrave vocation theacuteorique

meacutethodologique ou empirique) conditionnent les reacutesultats de lrsquoeacutevaluation et probablement sa

pertinence Le troisiegraveme facteur qui nrsquoest pas le moindre renvoi agrave la langue de reacutedaction des

travaux eacutevalueacutes Geacuteneacuteralement les auteurs mobilisent des contributions reacutedigeacutees dans leur

langue respective et ignorent parfois de maniegravere intentionnelle196 ceux reacutealiseacutes dans drsquoautres

langues Une grande partie des synthegraveses faites en langue anglaise se fonde sur lrsquoanalyse des

papiers publieacutes dans des revues les plus coteacute en management ou en entrepreneuriat mais qui sont

reacutedigeacutees dans cette langue Par conseacutequence Il faudrait donc une clef de lecture pour cerner au

moins les approches dominantes notamment dans le champ des sciences de gestion Nous avions

choisi pour donner des exemples des travaux reacutedigeacutes dans les deux langues anglais et franccedilais

et effectueacutes dans des dates diffeacuterentes Cela nous permettra agrave notre sens drsquoeacutelargir le champ de

lrsquoobservation et de cerner en mecircme temps lrsquoeacutevolution qualitatives de ce domaine Ce nrsquoest que

193 VERSTREATT Entrepreneuriat lrsquoHarmattan 1999203 pages p39 194 LEVY-TADJINET et PATURELR Entrepreneuriat et Management Strateacutegique ougrave le recircve drsquoIcare AIMS 2009- Grenoble pp1-18p 5 195 JEAN-LUC GUYOT ET JEAN VANDEWATTYNE laquo Chapitre 1 Le champ de lentrepreneuriat pluraliteacute des approches et richesses du champ danalyse raquo in Jean-Luc Guyot et al Les logiques daction entrepreneuriale De Boeck Supeacuterieur laquo Eacuteconomie Socieacuteteacute Reacutegion raquo 2008 p 15-40p 40 196 PATURELR grandeur et servitude de lrsquoentrepreneuriat Revue internationale de psychosociologie Vol XIIINdeg 312007|

pages 27 agrave 43

58

reacutecemment que des travaux anglophones commencent agrave inteacutegrer dans leur eacutevaluation certaines

recherches francophones notamment avec les travaux de JULIEN P A et BRUYATC 197

22 Les grilles de lecture possibles du domaine de lrsquoentrepreneuriat

Par grille de lecture nous entendons les eacuteleacutements qui permettent de comprendre comment les

connaissances sont-elles organiseacutees dans un domaine aussi diversifieacute et fragmenteacute agrave lrsquoimage de

la pratique elle-mecircme198 Ces eacuteleacutements peuvent ecirctres la chronologie des travaux consideacutereacutes

comme les plus influents les disciplines intervenant dans la recherche etc LOWMB et

MCMILLNANIC sont parmi les premiers qui ont fait cette tentative de synthegravese de la

recherche Ils considegraverent que lrsquoobservation de la production scientifique sur lrsquoentrepreneuriat

peut se faire selon les objectifs de la recherche les theacuteories mobiliseacutees les niveaux drsquoanalyse

les objets observeacutes et les meacutethodologies utiliseacutees dans la recherche199 Crsquoest gracircce agrave ces eacuteleacutements

que lrsquoon pourrait suivre dans le temps lrsquoeacutevolution positive et les limites des connaissances dans

ce domaine VERSTARETT et FAYOLLEA considegraverent qursquoagrave deacutefaut de lrsquoexistence drsquoune

approche feacutedeacuteratrice des connaissances et de la communauteacute qui le compose le domaine de

lrsquoentrepreneuriat est formeacute drsquoun ensemble de paradigmes cest-agrave-dire un ensemble de

construction theacuteorique (concept modegravele theacuteorie) faisant lrsquoobjet drsquoune adheacutesion drsquoune partie

suffisamment significative des chercheurs qui au sein de la communauteacute ainsi constitueacutee

partagent le point de vue proposeacute par le paradigme200 Selon ces auteurs il existerait quatre

paradigmes le paradigme de lrsquoopportuniteacute drsquoaffaires de la creacuteation de valeur de lrsquoeacutemergence

organisationnelle et de lrsquoinnovation201 Drsquoautres auteurs ont montreacute lrsquoaspect que la recherche en

entrepreneuriat est organiseacutee selon les filiations intellectuelles des et entre les auteurs Il

existerait selon CORNELIUS B et al202 pour les travaux anglophones et KIZABA G203et pour

les travaux en langue franccedilaise un aspect cognitif de la recherche au niveau de la

probleacutematisation des meacutethodologies et des niveaux drsquoanalyse Certain auteurs sont influenceacutes

par drsquoautres ce qui permet agrave une approche de se deacutevelopper et de se maintenir ou bien de

disparaitre avec le temps De lagrave deacutecoule un scheacutema implicite drsquoorganisation des objets de

recherche et des connaissances qui est deacuteriveacute drsquoun scheacutema drsquoinfluence des auteurs reconnus et

197 Pour leur proposition de redeacutefinir lrsquoobjet scientifique de la recherche en entrepreneuriat dans lrsquoarticle de BUSENITZ L W et al Entrepreneurship research in emergence past trends and future directions Journal of Management Vol 29 Ndeg32003 pp 285ndash308 198 BECHARDJP op ctp1 199 LOW MURRAY B et MACMILLANIC Entrepreneurship Past Research and Future Challenges journal of management Vol 14Ndeg21988pp139-158140 200 VERSTRAETT et FAYOLLEA paradigme et entrepreneuriat Revue de lrsquoEntrepreneuriat Vol 4 Ndeg12005 pp 33- 52 p33 201 Voir notamment le scheacutema de repreacutesentation des ces quatre paradigme et de leur lien VERSTRAETT et FAYOLLEA idem p 44 202 CORNELIUS B LANDSTROM H et PERSONO Entrepreneurial Studies The Dynamic research Front of a Developing Social Science Entrepreneurship Theory And Practice Vol30Ndeg3 2006 pp375-398 203KIZABAG Revue scientifique et 10 ans de recherche Francophone en entrepreneuriat Innovations Ndeg 24 2006 pp 231-

258

59

identifieacutes geacuteneacuteralement par le nombre de citations et des Co-citation dans les travaux de

recherche Enfin STEVENSONHH et JARILLO C204 considegraverent que fondamentalement et

au delagrave des clivages disciplinaires le domaine de lrsquoentrepreneuriat est organiseacute selon trois

questions principales de recherche Qui devient entrepreneur et pourquoi Qursquoest ce qui se

passe dans lrsquoeacuteconomie lorsque lrsquoentrepreneur agit et Comment il agit 205 Le tableau suivant

reacutesume les grilles de lecture et met en exergue les critegraveres qui selon les auteurs permettent de

capturer la structuration du domaine mais aussi les constats faits sur ces eacuteleacutements

204 STEVENSONHH et JARILLOC A paradigme of entrepreneurship entrepreneurial management strategic management Journal Vol 11 Special issue Corporate Entrepreneurship 1990pp 17-27p18 205 Traduction du text original what happens when entrepreneurs act why they act and how they act

60

Tableau 13 Lrsquoanalyse de la recherche en entrepreneuriat selon quelques auteurs de reacutefeacuterences

Auteurs et anneacutees de

publication Eleacutements analyseacutes

La langue et le Nombre des

reacutefeacuterences utiliseacutees Reacutesultats lrsquoeacutetat de la recherche par rapport aux eacuteleacutements analyseacutes

LOW MB ET MACMILLAN I M

(1988)

-les objectifs de la recherche -Les niveaux drsquoanalyse

-Les objets analyseacutes -Les theacuteories mobiliseacutees

-La meacutethodologie

Anglais 94

- Jusqursquoau deacutebut des anneacutees1980 la Recherche est principalement agrave caractegravere empirique

- Besoin de travaux theacuteoriques pour lrsquoexplication et la preacutediction du pheacutenomegravene - Proposition drsquoun objectif unificateur de la recherche celui drsquo expliquer et faciliter le

rocircle de la nouvelle entreprise dans la croissance eacuteconomique 206

-Inteacuterecirct grandissant de la recherche vers le processus entrepreneurial et son contexte

STEVENSONHH ET JARILLOC

(1991)

Toutes les recherche srsquointerrogent soit sur le

-Qui (lrsquoentrepreneur)

-Quoi (son impact sur lrsquoeacuteconomie (systegraveme productif)

-Comment (ses activiteacutes)

Anglais 85

- lrsquoentrepreneuriat en groupe est aussi important que lrsquoentrepreneuriat individuel -Lrsquoopportuniteacute doit devenir le noyau dur de la recherche sur le comment de

lrsquoentrepreneuriat

-Trois aspects sont importants pour les recherches futures1) la deacutetection2) lrsquoexploitation de lrsquoopportuniteacute 3)la croyance en la reacuteussite

La compeacutetence collective est un facteur de reacuteussite important FAYOLLEA

2004 Un axiome pouvant unifier la recherche Franccedilais+anglais

57 Lrsquoeacuteleacutement central de la recherche est la dialogie individus- creacuteation de valeurs

VERTSRAETT ET FAYOLLEA

2006)

Construction theacuteorique sur lesquelles il y suffisamment de consensus (les

paradigmes

Franccedilais+anglais 80

-sous une approche processuelle il y a quatre paradigmes structurent la recherche Le processus de deacutecouverte et drsquoexploitation drsquoopportuniteacute processus drsquoeacutemergence

drsquoune nouvelle organisation processus drsquoinnovation et Processus de creacuteation de valeur

CORNELIUS B LANDSTROumlM H

PERSSON O

(2010)

-Aspect cognitif de la connaissance Qui influence Qui dans la recherche

-Les auteurs influents et les filiation existantes dans les peacuteriodes (1986-

1990) (1993-1997)(2000-2004) -Les outsiders207 dans la recherche (-Stabilisation des thegravemes de recherche

Anglais

38

- Depuis le deacutebut de anneacutees 2000 il y moins drsquooutsiders qursquoil a 20 ans Preuve qursquoil y a une constitution drsquoune communauteacute plus ou moins unifieacutee

-Complexiteacute croissante de la recherche rendant la lsquoentrepreneuriat un domaine envahit par agrave drsquoautre discipline finance deacuteveloppement reacutegional)

-Lrsquoopportuniteacute est un feacutedeacuterateur possible des recherches dont SCOTT SHANE (deacutefenseur de cette approche) en est lrsquoauteur le plus citeacute sur les peacuteriodes 1986-2004

Source auteur

206 Notre traduction we appeal to researchers to link the specific purpose of their study to the more fundamental purpose we have proposed to explain and facilitate the role of new enterprise

in furthering economic progress LOW MB Et MACMILLAN IM op ct p 156 207 Les outsiders sont des auteurs qui sont citeacutes par les chercheurs en entrepreneuriat mais qui eux ne citent pas ses chercheurs lrsquoexemple MINTZBERGH dont les travaux sur le rocircle du manager ont beaucoup inteacuteresseacute la recherche sur les activiteacutes de lrsquoentrepreneur

61

En plus de ces cinq reacutefeacuterences nous utilisons drsquoautres travaux (tableau annexe) pour mieux

cerner les eacuteleacutements suivant Lrsquoeacutemergence de ce domaine les theacuteories dominantes les objets la

meacutethodologie et les niveaux drsquoanalyse qui ont marqueacute la recherche

23 Lrsquoeacutemergence de lrsquoentrepreneuriat comme domaine de recherche

Nous utilisons avec preacutecaution le terme laquo eacutemergence raquo par ce que le lecteur pourrait entendre

qursquoapregraves cette eacutemergence le domaine sera aujourdrsquohui en une phase de maturiteacute ou drsquoune

construction acheveacutee alors qursquoon parcourant les travaux les plus influents les auteurs

considegraverent que ce domaine reste au stade la gestation ou comme preacutefegraverent certains au stade

pregraves paradigmatique Ainsi le sens que nous donnons fait reacutefeacuterence au deacutebut de la formation de

la communauteacute scientifique qui consacre agrave titre exclusif ses recherches agrave ce pheacutenomegravene

Il est difficile de deacuteterminer avec preacutecision la naissance de ce domaine mais plusieurs

auteurs considegraverent que le domaine de lrsquoentrepreneuriat tel qursquoil existe aujourdrsquohui avec ses

revues ses confeacuterences acadeacutemiques et ses theacuteories est relativement jeune208 Par la naissance il

faudrait entendre le processus par lequel un domaine commence a gagneacute de la leacutegitimiteacute aupregraves

drsquoautres disciplines ou drsquoautres domaines de recherche et jusqursquoagrave quel point la recherche produit

des connaissances utiles et substantiellement cautionneacutees par des acteurs externes agrave sa

communauteacute209 La majeure partie des auteurs considegraverent que ce domaine a commenceacute agrave

apparaitre dans les anneacutees 1980 Mais la base historique et les premiegraveres tentatives de

theacuteorisation du pheacutenomegravene viennent des sciences eacuteconomiques210en effet VECIANA JM

considegravere en effet que ce domaine de recherche srsquoest deacuteveloppeacute en quatre principales eacutetapes

dont la premiegravere revient aux eacuteconomistes La deuxiegraveme eacutetape regroupe les travaux sur

lrsquoentrepreneuriat dans une perspective historique (deacutebut du XXe siegravecle la troisiegraveme eacutetape

(1949-1979) a vue le lancement des programmes de recherches dans le domaine du

management sur lrsquoentrepreneuriat et les petites et moyennes entreprises (PME) la quatriegraveme

eacutetape (depuis 1979) a vue la consolidation et lrsquoexplosion des recherches sur lrsquoentrepreneuriat

comme objet de recherche211

208 BECHARD JP Comprendre le champ de lentrepreneurship Cahier de recherche Ndeg 96-01-01 1996 Eacutecole des Hautes Eacutetudes Commerciales (HEC) Montreacuteal PP 1-46 p 34 209 BUSENITZ LW WEST GP SHEPHERD DEAN NELSONT CHANDLERG N et ZACHARAKIS R Entrepreneurship Research in Emergence Past Trends and Future Directions Journal of Management Vol 29 Ndeg3 2003pp

285ndash308p286 210 FAYOLLE A A la recherche du Cœur de lrsquoentrepreneuriat vers une nouvelle vision du domaine raquo Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 17 ndeg 1 2004 pp101-121p106 211 RIBEIRO Aacute CD Entrepreneurship Concepts Theory and Perspective Salvador Roig (Eds) 2007 348 pages p24

62

3 Lrsquoorigine du domaine avec les eacuteconomistes

Lrsquoeacuteconomie comme champs scientifique entretient une relation complexe avec lrsquoentrepreneur212

drsquoun coteacute son rocircle est reconnu dans la sphegravere eacuteconomique mais ses activiteacutes ne sont pas

inteacutegreacutees dans les scheacutemas drsquoexplication du fonctionnement de lrsquoeacuteconomie notamment dans le

raisonnement classique puis dans le paradigme neacuteo classique BAUMOL W considegravere que

lrsquoentrepreneur est le spectre qui hante les modegraveles eacuteconomiques CASSONM parle de lacune

dans la theacuteorie eacuteconomique Cependant il existe des travaux drsquoeacuteconomistes sur lrsquoentrepreneur

mais qui sont resteacutes agrave la marge de ces deux grands courants qui ont structureacute la penseacutee

eacuteconomique Ces travaux adoptent dans leur majoriteacute un point de vue fonctionnel de

lrsquoentrepreneur Ce dernier a des fonctions dans la production et la creacuteation de richesses213

Lrsquoexamen de la litteacuterature eacuteconomique montre que quatre fonctions ont eacuteteacute attribueacute agrave

lrsquoentrepreneur214 la prise de risque

31 La fonction lieacutee agrave lrsquoincertain

Incontestablement crsquoest CANTILLONR dans son livre Essai Sur La Nature Du Commerce En

Geacuteneacuteral (1755) qui est le premier agrave avoir introduit le terme entrepreneur avec un sens

eacuteconomique preacutecis et il est le premier qui a rendu visible la fonction entrepreneuriale dans le

systegraveme eacuteconomique215 Pour cet auteur il existe dans une eacuteconomie deux cateacutegories de gens des

proprieacutetaires et des fermiers qui vivent de rentes cest-agrave-dire des reacutemuneacuterations sans incertitude

et les entrepreneurs agrave gage incertain 216 Selon cet auteur lrsquoentrepreneur fait parti de la classe

de ceux qui vivent dans lrsquoincertitude Partant de cette distinction lrsquoauteur deacutefinit lrsquoentrepreneur

comme laquo toute personne qui prend le risque de mener une affaire commerciale agrave son propre

compte dans un but de profit Il opegravere dans le risque par ce qursquoil achegravete agrave des prix certain mais

vend agrave des prix incertains Cependant CANTILLON ne preacutecise pas la notion de risque il

faudrait attendre KNIGHTF (1921) dans son livre Risque Incertitude et Profits pour formaliser

la distinction devenue canonique217 entre lrsquoincertitude et le risque Pour cet auteur une

situation de risque implique la possibiliteacute drsquoeffectuer un calcul de probabiliteacute connue tandis que

la notion drsquoincertitude qui englobe celle de risque renvoie eacutegalement agrave des eacuteveacutenements non

preacutevisibles dont la distribution des probabiliteacutes est inconnue Lrsquoentrepreneur dans cette

212 BRECHET J-P et PROUTEAU L A la recherche de lentrepreneur au-delagrave du modegravele du choix rationnel une figure de lagir

projectif Revue franccedilaise de socio-eacuteconomie Ndeg6 2010 pp109-130 p11 213 Nous verrons dans cette section que ces fonctions ont eacuteteacute inteacutegreacute dans les approche processuelle de lrsquoentrepreneuriat Lrsquoentrepreneur exerce ces fonctions dans le cadre drsquoun processus 214 LANSDSTROM H Pioneer in entrepreneurship and small business research Springer Science 2005 380 page p 14 215 VAN PRAAG C M Some classic views on entrepreneurship DE ECONOMIST 147 Ndeg 3 1999pp 311ndash335 p313 216 CANTILLONR Essai sur la nature du commerce en geacuteneacuteral traduit par Steacutephane Couvreur institut COPPET paris

201194 page p 16 217 COMPAGNOLO G et VIVELC Figure de lrsquoentrepreneur laquo introduction raquo Revenue de Philosophie Economique Vol 15

Ndeg12014pp3-16p5

63

perceptive serait lrsquoindividu qui se lance dans la creacuteation drsquoentreprise tout en connaissant les

risques possibles Le lien entre risque et entrepreneuriat est un des eacuteleacutements fondamentaux des

travaux des eacuteconomistes sur lrsquoentrepreneuriat et a donneacute lieu agrave de nombreux deacuteveloppements

aussi bien theacuteoriques qursquoempiriques contemporaines comme on pourrait le constater dans la

deacutefinition suivante de lrsquoentrepreneur Est alors un entrepreneur lrsquoindividu qui compte tenu de

ses jugements accepterait drsquoassumer lrsquoincertitude lieacutee agrave la production de biens et services Les

profits attendus viendraient en reacutemuneacuteration de cette activiteacute218

32 Entrepreneur fonction de coordination des ressources

Dans cette approche il revient agrave SAYJB va preacuteciser le rocircle de lrsquoentrepreneur Cette fois ci en

introduisant sa fonction organisatrice de ressources tout en placcedilant cette fonction dans un

contexte drsquoincertitude et de risque comme dans la tradition CANTILLON- KNIGHT219 Ce

risque est geacuteneacutereacute par la nouveauteacute qursquoil introduit alors que celui auxquels srsquoexpose

lrsquoentrepreneur de Cantillon sont lieacutes aux aleacuteas du marcheacute Pour cet auteur lrsquoentrepreneur deacuteplace

les ressources eacuteconomiques drsquoun niveau de productiviteacute et de rendement donneacute vers un niveau

supeacuterieur220 En deacutefinitive lrsquoentrepreneur de SAY JB est laquoEntrepreneurs dindustrie Ils

concourent agrave la production en appliquant les connaissances acquises le service des capitaux et

celui des agents naturels agrave la confection des produits auxquels les hommes attachent une

valeur raquo221 Lez connaissances (savants et des ouvriers) et les capitaux sont acquises sur un

marcheacute moyennant une reacutemuneacuteration certaine pour ceux qui la possegravedent Une fois acquises ces

ressources vont ecirctre utiliseacutees par un administrateur (gestionnaire) pour la creacuteation de biens et de

services dont le profit qui reacutegulent de leur eacutechange sur un marcheacute est incertain Cette

configuration des transactions confegravere agrave lrsquoentrepreneur une position drsquointermeacutediaire entre le

marcheacute et le gestionnaire de la production de lagrave deacutecoulent cette fonction de coordination de

ressources Le reacutesultat de cette fonction est lrsquoobtention drsquoun profit que SAY J B qualifie de pur

ce dernier reacutesulte de la diffeacuterence entre les profits initialement incertain et les reacutemuneacuterations

certaines payeacutees aux deacutetenteurs de ressources

33 fonction de lrsquoentrepreneur lieacutee agrave lrsquoinnovation

Bien entendu SAY ne preacutecise pas si cette coordination srsquoinscrit dans une entreprise deacutejagrave en

activiteacute ou qursquoelle relegraveve de lrsquoorganisation drsquoune nouvelle entreprise Il revient agrave

218 DEJARDIN M Entrepreneuriat et croissance une conjonction eacutevidemment favorable Reflets et perspectives de la vie eacuteconomique Tome 34 2000 Ndeg4 pp 19-31 p 23 219 STEINER P La theacuteorie de lrsquoentrepreneur chez Jean-Baptiste Say et la tradition Cantillon-Knight LActualiteacute eacuteconomique vol 73 ndeg 4 1997 p 611-627p 620 220 Citeacute par DRUCKERP innovation and entrepreneurship Practice and principales HarperampRow Publishers Inc1985 277 page p16 221 Citeacute par STEINER P p 613

64

SCHUMPETERJ de faire cette distinction Crsquoest uniquement dans le second cas que la

coordination des facteurs peut ecirctre consideacutereacutee comme proceacutedant de lrsquoentrepreneuriat En Effet

SCHUMPETERJ notait Lrsquoeacutevolution caracteacuteriseacutee quant au fond deacutecoule donc de lexeacutecution

dune combinaison nouvelle Ce concept englobe cinq cas

1deg la fabrication dun bien nouveau

2deg lintroduction dune meacutethode de production nouvelle

3deg louverture dun deacuteboucheacute nouveau

4deg la conquecircte dune source nouvelle de matiegravere premiegravere

5deg la reacutealisation dune nouvelle organisation (par exemple leacutetablissement dune situation de

monopole) La reacutealisation de cette combinaison nouvelle est la caracteacuteristique de l laquoentreprise raquo

au sens ougrave J Schumpeter emploie ce mot et la fonction propre de lrsquoentrepreneur222

34 Entrepreneur doteacute drsquoune fonction drsquoarbitrage

Lrsquoanalyse de la fonction drsquoarbitrage a vue le jour avec CANTILLON mais sa formalisation

contemporaine revient agrave KIRZNER I (1973) Cet auteur met en relief le rocircle de lrsquoentrepreneur

dans le marcheacute par rapport agrave un concept devenu fondamental dans le champ de lrsquoentrepreneuriat

agrave savoir lrsquoopportuniteacute Pour cet auteur les informations dont disposent les agents sur les

conditions du marcheacute (comme le prix le niveau de la demande etchellip) sont partielles et leurs

anticipations peuvent ecirctre erroneacutees Par conseacutequent ils prennent leur deacutecision avec une certaine

ignorance des opportuniteacutes qui de ce fait restent inexploiteacutees Mais le marcheacute est un lieu

drsquoapprentissage drsquoaccumulation des informations additionnelles qui vont conduire les agents agrave

modifier leurs plans drsquooffre et de demande Crsquoest cette dynamique drsquoapparition des opportuniteacutes

et de correction de lrsquoignorance initiale des agents qui est au fondement drsquoun processus de

marcheacute intrinsegravequement concurrentiel223 De ce fait les inefficiences des marcheacutes offrent aux

individus qui les repegraverent et qui les exploitent des opportuniteacutes de profit Dans le modegravele de

KIRZNER (1997) les opportuniteacutes entrepreneuriales traduisent eacutegalement des situations de

deacuteseacutequilibre224 Par exemple si laquolsquoquelque chosersquo est vendu agrave des prix diffeacuterents sur deux

marcheacutes du fait drsquoune communication imparfaite entre les deux marcheacutes raquo (ibid p 67) une

occasion de profit apparaicirctra dont se saisira lrsquoentrepreneur qui aura su faire preuve de la

vigilance (alertness) requise pour deacuteceler lrsquoarbitrage agrave opeacuterer Lrsquoentrepreneur est donc celui qui

222 Joseph SCHUMPETER Theacuteorie de lrsquoeacutevolution Economique Recherches sur le profit le creacutedit lrsquointeacuterecirct et le cycle de la conjoncture introduction Queacutebec 2002148 pages p59 httpwwwuqacuquebeccazone30Classiques des sciences socialesindexhtml 223 KIRZNER I Concurrence et esprit drsquoentreprise Economica traduction franccedilaise de Competition and entrepreneurship The University of Chicago Press 1973p 9 224 CHABAUD Didier et MESSEGHEM Karim LE PARADIGME DE LOPPORTUNITEacute Des fondements agrave la refondation Revue franccedilaise de gestion 20107 ndeg 206 | pages pp93-112 p 95 224 KARRI R et GOEL S Demand and supply side perspective of entrepreneurial action in emerging economies Paper

presented at Conference on Entrepreneurship in Emerging Regions 2006 Hyderabad Indiapp1-32p8

65

gracircce agrave la vigilance dont il fait preuve sait deacutecouvrir les opportuniteacutes de profit contribuant ainsi

agrave reacuteduire lrsquoignorance des agents Cette fonction fondeacutee sur le concept de lrsquoopportuniteacute va

alimenter une litteacuterature abondante aussi bien dans le champ de lrsquoeacuteconomie que celui du

management Nous reviendrons en deacutetaille sur cette approche lorsque il srsquoagit de discuter les

principales dimensions du processus entrepreneurial

35 Analyse eacuteconomique moderne de la fonction de lrsquoentrepreneuriat

Il faudrait souligner que lrsquoentrepreneur tout comme lrsquoentrepreneuriat sont resteacutes absent dans

lrsquoanalyse eacuteconomique depuis les travaux des eacuteconomistes citeacutes pour des raison Il faudrait

attendre Lrsquoanalyse eacuteconomique ne srsquoest pas limiteacutee agrave la compreacutehension du rocircle de lrsquoentrepreneur

dans les processus eacuteconomiques Les diffeacuterences constateacutes entres les pays en matiegraveres de niveau

drsquooccurrence de ce pheacutenomegravene a alimenteacute une importante litteacuterature theacuteorise et empirique sur

les deacuteterminants endogegravenes et exogegravenes des comportements des entrepreneurs et des niveaux de

creacuteation de nouvelles activiteacute eacuteconomiques Les fondements de ce deacutebat se situent autour de

deux visions fondamentales la demande et lrsquooffre drsquoentrepreneurs

Du point de vue de la demande il existerait dans chaque eacuteconomies des entrepreneurs

potentiels qui lorsqursquoils perccediloivent des signaux favorables venus de lrsquoexteacuterieur (facteurs

exogegravenes agrave entrepreneur) ferons un jugement positif et ferons le pas pour devenir des

entrepreneurs reacuteels BAUMAOLW225 suggegravere que ces signaux peuvent ecirctres les incitations

institutionnelles existantes qui reacutecompensent la creacuteativiteacute et la prise de risque Pour cet auteur

existerais deux type drsquoincitation soit celles qui fait multiplier les entrepreneurs improductifs

profitant de lrsquoeacutevolution quantitative de la demande dans le marcheacute (capture de rente) soit la

multiplication des entrepreneurs productif qui introduisent des innovations qui est la seul voie

agrave une veacuteritable croissance agrave long terme Le niveau de la demande drsquoentrepreneur est deacutetermineacute

aussi de ce point de vue par le niveau de la demande des entreprises deacutejagrave en activiteacute Plus il

existerait des besoins en nouveaux produits nouveaux services et de nouvelles technologies

plus il existerait drsquoentrepreneurs potentiels226

Du point de vue de lrsquooffre Les recherches tentent dlsquoidentifier les aspects endogegravenes agrave

lrsquoentrepreneur qui se reacutesume dans leur caracteacuteristiques deacutemographiques leurs connaissances

les compeacutetences deacuteveloppeacutees dans drsquoautres emplois les relations personnelles Ces diffeacuterentes

ressources comme le font souligner KARRIR et GOEL S sont utiliseacutees pour creacuteer drsquoautres

225 Cite par ROCHA VC The Entrepreneur in Economic Theory From an Invisible Man Toward a New Research Field Ndeg 459 2012 School of Economics and Management University of Portopp1-35p9 226 HUNT R Demand-Side Drivers of Entrepreneurial ActivityA Cliometric Reassessment Using Socially Embedded Historical

Artifacts

66

ressources requises pour geacuterer lrsquoincertitude lieacutee notamment agrave la deacutecouverte la creacuteation et agrave

llsquoexploitation drsquoune opportuniteacute eacuteconomique227

BAUMOLW dans un livre reacutecent nous montre que ces deux visions ne srsquoexcluent pas

mutuellement puisque comme le notait cet auteur Societal and institutional structures that

nurture support and encourage entrepreneurial behaviors may help influence (or offset) culture

and traditions and may prove as important as personal characteristics in catalyzing

entrepreneurship 228 On pourrait comprendre de ces propos que la nature des motivations

des attitudes et des comportements des entrepreneurs ne se modifient pas au cours du temps

autrement dit toute socieacuteteacute comporte toujours une fraction entrepreneur potentiels (offre

drsquoentrepreneurs) ce qui est par contre le plus important ce serait les regravegles de jeux de qualiteacute

comme les institutions politiques et leacutegales (demandes)qui deacuteterminerait la nature de leur

contribution dans lrsquoeacuteconomie229 Lrsquoapport des eacuteconomistes dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat

reste fondamental et qui a servie de base de recherche en fournissant des concepts qui restent

drsquoactualiteacute agrave savoir lrsquoopportuniteacute le risque et lrsquoinnovation Mais avec le deacuteveloppement du

modegravele neacuteoclassique qui suppose que pour lrsquoeacutequilibre dans lrsquoeacuteconomie nul besoin drsquoun

entrepreneur En plus dans la reacutealiteacute empirique les anneacutees drsquoapregraves guerre ont connue le

deacuteveloppement des grandes entreprises jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1970 Ce derniegraveres ont

contredis les conclusions de SCHUMPETERJ sur le rocircle que devait avoir lrsquoentrepreneur dans

lrsquoeacuteconomique notamment avec sa fonction creacuteatrice de valeur Cette fonction est le fait dans

cette peacuteriode de la grande entreprise Cependant apregraves le constat fait par certain chercheur sur

lrsquoimportance empirique de petites structures dans la production la creacuteation de nouveau emploi

et dans lrsquoinnovation a attireacute lrsquoattention des chercheurs sur lrsquoimportance des entreprises de petite

dimension et du processus qui les fit naitre

Ce qui fait que pour plusieurs auteurs la recherche en entrepreneuriat a vue le jour dans le

champ de la petite et moyenne entreprise comme lrsquoexplique le titre suivant

4 Le domaine une naissance dans la sphegravere de la PME

Un certain consensus existe pour considegravere que le champs drsquoexploration de lrsquoentrepreneuriat a

deacutebuteacute principalement dans la sphegravere de la petite et moyenne entreprise (PME ) dans la fin des

anneacutees soixante dix et le deacutebut des anneacutees 1980 Il y a une raison de ce regain drsquointeacuterecirct aussi

bien de la part des eacuteconomistes que des autres disciplines de sciences sociales que

227 KARRI R et GOEL S idem p8 228 BAUMOLWthe microtheory of innovative entrepreneurship princton university press 2010 246 pages p 229 CAPRONH Introduction agrave leacuteconomie de lentrepreneuriat in Entrepreneuriat et creacuteation dentreprises De Boeck

Supeacuterieur eacuteconomie socieacuteteacute reacutegion 2009 pp11-33p 19

67

BOUTILLIER S ET UZUNIDIS D les reacutesume dans ces propos En cette peacuteriode de crise

eacuteconomique prolongeacutee ougrave lincertitude est grande le retour du paradigme de lentrepreneur

semble ecirctre la contrepartie de leacutechec de la grande entreprise et de ses managers qui a priori ne

sont pas adapteacutes agrave la situation eacuteconomique daujourdhuiLentrepreneur se reacutesume agrave lagent

eacuteconomique qui prend des deacutecisions strateacutegiques dans un environnement eacuteconomique

incertain230

5 Les programmes de recherche en entrepreneuriat

En effet les premiers programmes de recherches deacutedieacutes agrave tire exclusif agrave lrsquoentrepreneuriat ont

deacutebuteacute vers la fin des anneacutees 1980231 CORNELIUS B et al considegraverent que qursquoagrave cette peacuteriode

les circonstances comme la crise peacutetroliegraveres des anneacutees 1970 le progregraves technique

lrsquoaccroissement de lrsquointernationalisation des eacuteconomies les changements politiques orienteacutes

vers lrsquoideacuteologie de lrsquoeacuteconomie de marcheacute ont geacuteneacutereacute un niveau important drsquoincertitude et de

deacuteseacutequilibre Ces changement ont provoqueacute une demande de plus en lus manifeste pour

lrsquoinnovation et lrsquoentrepreneuriat232 Mais en deacutepit de ce contexte production scientifique dans

cette peacuteriode reste relativement faible A partir du deacutebut des anneacutees 1990 que la production

scientifique a commenceacute agrave prendre de lrsquoampleur MEYER et al constatent dans une analyse

bibliomeacutetrique des travaux publieacutes entre 1990 et 2009233 dans les deux langues que

lrsquoentrepreneuriat paraicirct au deacutebut des anneacutees 1990 comme un domaine faiblement preacutesent dans les

publications scientifiques Comme le montre le graphique suivant le rythme de publication est

tregraves faible seulement 100 papiers sont publieacutes En 2009 le nombre de publication atteint 620

ce qui preacutesente 6 fois le volume des travaux publieacute en deacutebut de peacuteriode (1991) En termes de

volume globale de publication le nombre de publications existantes en 2009 est encore

impressionnant(5000) Il repreacutesente 25 fois ce qui existait en deacutebut 2000 le taux de croissance

moyen est de 121234

230 Cite par CORNUAU F QUI SONT LES ENTREPRENEURS EN FRANCE Et comment eacuteconomistes et statisticiens se repreacutesentent-ils ces personnes Revue internationale de psychosociologie Vol XIVNdeg322008pp181-205p185 231 VECIANA JM Entrepreneurship as a Scientific Research Programm in Entrepreneurship Concepts Theory and Perspective Springer-Verlag Berlin Heidelberg 2007 pp 23-71 p 27 232 CORNELIUS B LANDSTROM Hop ct p 375 233 Selon la base de donneacutees de Thomson et Reuters pour ecirctre consideacutereacutes comme des publications du domaine ces travaux sont

choisis lorsque le titre comprend le mot lsquoentreprenrsquo (pour capter les travaux comprenant soit entrepreneur ou entrepreneurship

dan le titre) ou new venture (nouvelle entreprise 234 MEYER M LIBAERS D THIJS B GLAumlNZEL W Origin and emergence of entrepreneurship as a research field

Scientometrics vol 98 Ndeg1vanvier 2014 pp 473-485p476

68

Graphique 13 Evolution du nombre de publication dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat

entre 1991 et 2009

Source MEYER M LIBAERS D THIJS B GLAumlNZEL W p375

Les auteurs constatent une tregraves forte dominance des travaux anglo-saxons comme le montre le

tableau suivant Les travaux publieacutes aux Etats-Unis et au Royaume-Unis repreacutesente 69 du total

comptabiliseacute dans la peacuteriode 1993 -2002 et 62 dans la peacuteriode 2003-2007

Tableau 14 Nombre de publication par pays dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat 1993-

2007

Source MEYER M LIBAERS D THIJS B GLAumlNZEL W p376

La communauteacute scientifique francophone dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat a eacutemergeacute avec

la creacuteation de lrsquoAssociation internationale de recherche en PME laquo AIRPME raquo en 1998 qui

organise chaque anneacutee le congregraves international francophone en PME (CIPME)235 Avec

lrsquoaccroissement de la recherche centreacutee sur lrsquoentrepreneur la creacuteation et la reprise drsquoentreprise le

congregraves changea drsquoappellation et devient en 2002 le Congregraves International Francophone en

235 VERTARETT op ct 173

69

Entrepreneuriat et PME (CIFEPME) En 1978 il nrsquoy avait pas de revues speacutecialiseacutees dans ce

domaine236 Les premiers programmes de recherches deacutedieacutes agrave tire exclusif agrave lrsquoentrepreneuriat

ont deacutebuteacute vers la fin des anneacutees 1980237 En France la premiegravere acadeacutemie de lrsquoentrepreneuriat

devant organiser les connaissances scientifique issues de la recherche et le mateacuteriel peacutedagogique

pour lrsquoenseignement naissait en 1998238 Il semble que le deacuteveloppement des travaux de

recherche dans le monde francophone suit relativement la mecircme trajectoire pas sur le plan

quantitatif mais sur le plan de la croissance des publications Crsquoest ce que constate KIZABA G

en analysant la production scientifique deacutedieacutee agrave lrsquoentrepreneuriat de six revues francophones

entre1995 et 2005239 Ce qui tait publieacute en 2005 repreacutesente neuf fois le nombre drsquoarticle publieacute

en 1995 Cette ressemblance de trajectoire avec la communauteacute anglophone nrsquoest pas fortuite

lrsquoanalyse des reacutefeacuterences bibliographiques des papiers reacutedigeacutes en franccedilais laisse penser que crsquoest

le deacuteveloppement de la recherche en anglais qui a entraineacute un deacuteveloppement des travaux dans la

langue franccedilaise La matrice drsquoassociation des reacutefeacuterences

Cette comparaison ne permet pas certes de rendre compte le deacuteveloppement du domaine dans

ses deacutetail mais sur le plan temporel elle reacutevegravele que le deacutebut des anneacutees 1990 eacutetait une peacuteriode

cruciale marquant la naissance de ce domaine de recherche

6 Le domaine de la recherche selon les disciplines dominantes

Aujourdrsquohui une grande partie des recherches en entrepreneuriat appartiennent aux sciences de

gestion Selon VECIENNA JM (2008) plus de 588 des articles anglophones publieacutes entre

1987-1991 relegraveve de ce champ disciplinaire contre seulement 73 de lrsquoeacuteconomie240 De

mecircme en France une recension des thegraveses soutenues entre 2004 et 2007 fait ressortir une

domination des approches gestionnaires (617) contre 149 en eacuteconomie241 Cette tendance

semble srsquoaffirmeacute avec le temps Entre 2008 et 2009 les sciences de gestion constituent la

discipline dominante et les thegraveses portant sur lrsquoentrepreneuriat repreacutesentent 76 contre 11

relevant du champ de lrsquoeacuteconomie242 Lrsquoengouement apparent des sciences de gestion sur les

sujets de lrsquoentrepreneuriat ne doit pas cacher le fait que la base historique et les premiegraveres

236 CACHONC entrepreneur Entrepreneurs pourquoi Comment Quoi Revue du Nouvel-Ontario numeacutero 113-141991 pp13-52p14 237 VECIANA JM Entrepreneurship as a Scientific Research Programm in Entrepreneurship Concepts Theory and Perspective Springer-Verlag Berlin Heidelberg 2007 pp 23-71 p 27

238 VERSTRAET T op ct p 174 239 Se sont les revues suivantes Revue internationale de PME(RIPME) Revue de lrsquoentrepreneuriat Revue de Sciences de Gestion LrsquoExpansion managementreview Revue Franccedilaise de Gestion Gestion 2000 240 Joseacute Mariacutea Veciana amp David Urbano The institutional approach to entrepreneurship research Introduction International Entrepreneurship Management Journal 2008) 4pp365ndash379 p 366 241 MESSEGHEM Ket VERSTRAETET La recherche en entrepreneuriat eacutetat des thegraveses soutenues entre 2004 et 2007 note de recherche Revue de lrsquoEntrepreneuriat vol 8 ndeg1 2009 pp 91-105 p96 242 fayolle amp messeghem la recherche en entrepreneuriat entre 2008 et 2009 De Boeck Supeacuterieur | Revue de lEntrepreneuriat

20111 - Vol 10 pp 53- 72 p 61

70

tentatives de theacuteorisation du pheacutenomegravene viennent des sciences eacuteconomiques243 VECIANA

JM244 considegravere que ce domaine de recherche srsquoest deacuteveloppeacute en quatre principales eacutetapes dont

la premiegravere revient aux eacuteconomistes La deuxiegraveme eacutetape regroupe les travaux sur

lrsquoentrepreneuriat dans une perspective historique (deacutebut du XXe siegravecle la troisiegraveme eacutetape (1949-

1979) a vue le lancement des programmes de recherches dans le domaine du management sur

lrsquoentrepreneuriat et les petites et moyennes entreprises (PME) la quatriegraveme eacutetape ( depuis 1979)

a vue la consolidation et lrsquoexplosion des recherches sur lrsquoentrepreneuriat comme objet de

recherche

7 Le domaine de lrsquoentrepreneuriat selon lrsquoobjet de la recherche

Le tableau suivant nous donne selon la conception de FAYOLLA les questions

fondamentales autour des quelles la recherche srsquoorganise

Tableau 15 Organisation de la recherche dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat

Question principales Quoi Qui pourquoi Comment

Type drsquoapproche Approche fonctionnelle Approche sur les individus Approche sur les processus

Echelle du temps 200 derniegraveres anneacutees Depuis le deacutebut des anneacutees

1950

Depuis le deacutebut des anneacutees

1990

Domaine scientifique

principale

Economie Psychologie sociologie

psychologie cognitive

anthropologie sociale

Sciences de gestion

Sciences de lrsquoaction

Theacuteories des organisations

Objet de lrsquoeacutetude

Fonction de

lrsquoentrepreneur

Caracteacuteristiques

personnelles traits des

individus entrepreneurs et

entrepreneurs potentiels

Processus de creacuteation

Drsquoune nouvelle activiteacute

Drsquoune nouvelle entreprise

Hypothegravese de base

Lrsquoentrepreneur joue ne

joue pas un rocircle

important dans la

croissance eacuteconomique

Les entrepreneurs sont

diffeacuterente des non

entrepreneurs

Les processus

entrepreneuriaux sont

diffeacuterente les uns des autres

Source FAYOLLEA al recherche du cœur de lrsquoentrepreneuriat vers une nouvelle vision du domaine 2004p105

8 Lrsquoeacutemergence de lrsquoapproche par les processus

Presque tous les auteurs qui ont analyseacute lrsquoeacutevolution de la recherche sur lrsquoentrepreneuriat

admettent que lrsquoapproche processuelle a eacutemergeacute pour combler les insuffisances de lrsquoapproche

par les traits qui restait dominante jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1970 Deux articles de

GARTNERW allaient marquer la rupture avec cette approche Le premier publieacute en 1985 sous

le titre A conceptual framework for describing the phenomenone of new venture creation

243 FAYOLLE A op ct p106

244 RIBEIRO Aacute CD Entrepreneurship Concepts Theory and Perspective Salvador Roig (Eds) 2007 348 pages p24

71

et le second publieacute quatre anneacutees plus tard who is the entrepreneur Is the wrong

question 245 dans ce dernier lrsquoauteur portait principalement ses citriques sur le travail de

CARLANDJW et al publieacute en 1984 dont lrsquoobjet portait sur une synthegravese des travaux sur la

diffeacuterenciation conceptuelle entre les entrepreneurs et les non entrepreneurs246 Cette synthegravese

deacutefendait lrsquoideacutee qursquoil existe une diffeacuterence prouveacutee empiriquement entre les entrepreneurs et le

reste de la population notamment en termes de caracteacuteristique psychologiques Ce qui permettra

agrave ces auteurs cde conclurent que crsquoest la connaissance des traits speacutecifiques de lrsquoentrepreneur

qui permettront de deacutefinir le pheacutenomegravene de lrsquoentrepreneuriat247 Or les insuffisances du point

de vue meacutethodologique des recherches sont le point de deacutepart drsquoune remise en cause

fondamentale de cette approche Comme le soulignait GARTNERW dans leur majoriteacutes les

recherches adoptent une deacutefinition restrictive de lrsquoentrepreneur et integravegrent par conseacutequence

plusieurs type drsquoindividus dans leurs eacutechantillons responsable des ventes managers

proprieacutetaires et activant dans des domaines eacuteconomiques diversifieacutees De ce fait il est

impossible drsquoeacutetablir le profil type de lrsquoentrepreneur et de les diffeacuterencier du reste de la

population par ce qursquo il existe des diffeacuterences importantes entre les entrepreneurs agrave tel point

que parfois la dispersion est plus faible lorsque lrsquoon compare des entrepreneurs agrave des non-

entrepreneurs que lorsque lrsquoon compare des entrepreneurs entre eux248 STEVENSON ET

JARILLO considegraverent qursquoil est extrecircmement difficile drsquoeacutetablir des causaliteacutes entre quelques

traits psychologiques ou sociologiques avec un comportement aussi complexe que celui de

lrsquoentrepreneuriat249 Ce changement dans lrsquoobjet de la recherche donna plus drsquoimportance agrave

lrsquoanalyse des actes des entrepreneurs et agrave leurs comportements Drsquoautres auteurs ont aussi plaideacute

pour cette nouvelle perspective BYGRAVEWD et HOFFERCW publiaient en 1991 un

article intituleacute the theorizing about entrepreneurship250 qui suggegravere agrave juste titre de suivre le

deacuteveloppement du domaine du management strateacutegique qui lui aussi avait agrave lrsquoorigine le rocircle et la

les fonctions des managers comme objet de recherche mais la publication en 1962 des travaux

de CHANDLERA et de ANDREWSK en 1971251ont reacuteorienteacute la recherche vers les processus

strateacutegiques dans les organisations Les travaux drsquoANSOFFI et al (1974) et drsquoANSOFF I

(1979) sur la planification strateacutegique sont les meilleurs exemples pour repeacuterer cette nouvelle

direction de la recherche De la mecircme maniegravere la recherche en entrepreneuriat devrait changer

245 Meilleur article de la revue ENTREPRENRUSHIP THEORY AND PRACTICE pour lrsquoanneacutee 1988 246 Differentiating entrepreneurs from small business owners A conceptualization Academy of Management Review1984 247 GARTNERW who is the entrepreneur Is the wrong question Entrepreneurship theory and practice 1988 Vol 13Ndeg4pp

47-68p59 248 FAYOLLE A A la recherche du Cœur de lrsquoentrepreneuriat vers une nouvelle vision du domaine p106

249 STEVENSONHH et JARILLOC op ctp 20 250 BYGRAVEW Theorizing about entrepreneurship Entrepreneurship theory and practice Vol 16 Ndeg 2 pp13-22 P 14 251 Respectivement Strategy and structure et The concept of corporate strategy

72

drsquoobjet drsquoobservation et de theacuteorisation en se focalisant davantage sur le processus

entrepreneurial en suivant ces probleacutematiques qui doivent guider la recherche sur le processus

entrepreneurial 252

- Quels sont les eacuteleacutements qui rentrent en jeux en matiegravere de deacutetection des opportuniteacutes et

de leur exploitation efficiente

- Quels sont les taches clefs dans la creacuteation reacuteussie drsquoune nouvelle organisation

- Quelque sont les diffeacuterences entre ces taches et celles des managers des entreprise deacutejagrave

eacutetablies

- Quel la contribution qursquoon pourrait qualifier drsquounique de lrsquoentrepreneur dans ce processus

Lrsquoimportance prise par cette nouvelle direction de la recherche fait dire agrave STEVENSON et

JARILLO que le domaine de lrsquoentrepreneuriat se structure autour de trois question

fondamentales les plus anciennes sont axeacutees sur lrsquoentrepreneurs ( qui) et les reacutesultats de ses

actes ( quoi) et la plus reacutecente serait drsquointerroger le comme qui revient agrave srsquointerroger sur le

processus par lequel ce pheacutenomegravene devient une reacutealiteacute

Dans la mecircme peacuteriode SHANE et VENKATARAMAN publieacute en 1988 un article formalisant

leur approche de la recherche baseacutee sur lrsquoopportuniteacute Ils consideacuterer lrsquoentrepreneuriat comme un

domaine qui devait srsquointeacuteresser au processus drsquoexploration de deacutecouverte et drsquoexploitation des

opportuniteacutes drsquointroduire de nouveaux produits et de services Lagrave encore on remarque tregraves bien

que crsquoest une autre maniegravere de deacuteplacer la recherche vers les faits et les eacuteveacutenements que

comporte lrsquoacte drsquoentreprendre

252 STEVENSONHH et JARILLOC op ct p 16

73

Section 2 deacutefinition theacuteorique un approche empirique le processus entrepreneurial

Nous pensons qursquoil est avantageux pour cette recherche de preacuteciser le sens du concept de

processus par ce qursquoil directement lieacute agrave notre objet laquo lrsquoentrepreneuriat raquo A ce titre il y a trois

eacuteleacutements qui meacuteritent drsquoecirctres discuter La deacutefinition du concept dans les sciences de

lrsquoorganisation puisque crsquoest dans ce champs que se concept a eacuteteacute mie en exergue et a reccedilu le

plus drsquoattention Ensuite lrsquousage qui a eacuteteacute fait de ce concept nrsquoest pas unique il existe au mois

trois acceptions qui renvoient agrave des deacutefinitions et des meacutethodologies de recherche diffeacuterentes

dont il faudrait connaitre Puisqursquoil srsquoagit enfin de faire un choix pour lrsquoapplication de ce

concept dans cette recherche nous tenterons dans un dernier point de justifier une deacutefinition et

ses implications meacutethodologiques pour le reste de ce travail

1 Le processus du point de vue seacutemantique

Il nrsquoest pas superflu de revenir sur la deacutefinition officielle dans La litteacuterature geacuteneacuterale qui

donne le sens commun du mot processus Dans la deacutefinition du dictionnaire Hachette le

processus est laquo deacuteveloppement temporel de pheacutenomegravenes marquant chacun une eacutetape raquo dans le

dictionnaire Larousse253 les deacutefinitions sont 1) Enchaicircnement ordonneacute de faits ou de

pheacutenomegravenes reacutepondant agrave un certain scheacutema et aboutissant agrave quelque chose 2) Suite continue

dopeacuterations dactions constituant la maniegravere de faire de fabriquer quelque chose 3) Maniegravere

que quelquun un groupe a de se comporter en vue dun reacutesultat particulier reacutepondant agrave un

scheacutema preacutecis Dans sa deacutefinition anglophone the Merriam-Webster se focalise sur la notion de

changement et deacutefini le processus comme laquo un pheacutenomegravene naturel marqueacute par des changements

graduels qui aboutissent agrave des reacutesultats particuliers254 raquo Dans le dictionnaire Shorter Oxford

Dictionary La deacutefinition met lrsquoaccent sur les objectifs et le processus serait laquo une seacuterie drsquoactions

ou drsquoopeacuterations dirigeacutee vers lrsquoatteinte drsquoun certain objectif raquo255 Avec ces deux deacutefinitions nous

avons une ideacutee preacuteliminaire de ce que pourrait ecirctre le processus Dans litteacuterature scientifique

notamment en management le sens nrsquoest pas totalement diffeacuterent Il revient agrave VAN DE

VENAH de formaliser une deacutefinition de ce concept dans ce domaine256

2 Processus Signification dans les sciences de management

Crsquoest au deacutebut des anneacutees 1990 que le terme de processus a eacuteteacute introduit dans le champ du

management257 Tout drsquoabord dans le domaine de la strateacutegie lorsque les chercheurs

commenccedilaient agrave srsquointeacuteresser aux activiteacutes des managers notamment dans les reacuteflexions portant

253 Larousse httpwwwlaroussefrdictionnairesfrancaisprocessus64066 consulteacute le 20102015 254 Notre traduction A natural phenomenon marked by gradual changes that lead toward a particular result 255 Notre traduction A series of actions or operations directed to some end 256 PETIGREW AM op ct p 338 257 FAYOLLEA Ala recherche du cœur de lrsquoentrepreneuriat vers une nouvelle vision du domaine op ct p 105

74

sur le processus de planification strateacutegique avec ANSOFFI et dans le champ de la theacuteorie des

organisations avec lrsquoapproche eacutevolutionniste deacuteveloppeacutee par ALDRICHH sur des sujets comme

le changement organisationnel258

Il revient agrave VAN DE VEN drsquoavoir fait la premiegravere tentative de formalisation du concept Cet

auteur propose dans un article publieacute en 1992 et qui est devenu une reacutefeacuterence de deacutefinir le

processus selon trois approches qui montre par la suite qursquoelles sont certes utiles mais qui sont

fondamentalement diffeacuterentes Le processus selon cet auteur est 1) une logique drsquoexplication

drsquoun pheacutenomegravene dans le cadre de la theacuteorie de la variance 2) un cateacutegorie de concept qui se

reacutefegravere agrave des actions individuelles ou organisationnelles 3) une seacutequence drsquoeacuteveacutenements qui

deacutecrivent comment les changements interviennent dans une entiteacute notamment dans une

organisation259

21 Le processus comme une logique drsquoexplication drsquoun pheacutenomegravene

Dans cette optique le processus est lieacute agrave des pheacutenomegravenes qui peuvent ecirctre repreacutesenteacutes par un

modegravele Input- processus ndashoutput Le processus serait alors lrsquoexplication de la relation causale

entre les inputs consideacutereacutes comme des variables indeacutependantes et des inputs consideacutereacutes comme

de variables deacutependantes260 Les inputs touts comme les outputs sont des entiteacutes fixes qui ont

des proprieacuteteacutes Ces proprieacuteteacute ont des valeurs Il existe un processus degraves lors que la relation

causale en question est valideacutee statiquement cest-agrave-dire les variations des valeurs des inputs

entrainent dans le temps une variation des valeurs des reacutesultats On dit alors qursquoil y a une

variance des reacutesultats due agrave la variance de inputs drsquoougrave son appellation laquo processus comme

explication dans la theacuteorie de la variance raquo Le scheacutema suivant met en relief un exemple de

processus appreacutehendeacute dans cette vision

Figure 8 le processus comme moyen drsquoexplication drsquoun pheacutenomegravene

Source auteur processus

Dans une telle conception le processus nrsquoest pas observeacute dans lrsquoaction Le lien entre la

taille de lrsquoentreprise et le niveau de formalisation de la structure nrsquoest pas un lien historique crsquoest

agrave dire observeacute reacuteguliegraverement mais un constat fait sur une relation statique entre deux entiteacutes la

258 VAN DE VEN A H et ENGLEMAN MR op ct p 343 259 VAN D VEN AH op ct p 169 260 VAN D VEN AH 1992 idem p 170

La taille de lrsquoentreprise Inputs

Variable indeacutependante

Formalisation de la structure

Outputs

Variable deacutependante Relation causale

75

formalisation de la structure et la taille de lrsquoentreprise Cette derniegravere peut ecirctre mesureacutee par

exemple par des proprieacuteteacutes comme la croissance de lrsquoeffectif par exemple Lorsque les

changements de ces proprieacuteteacutes induisent des variations dans le pheacutenomegravene attendu en

lrsquooccurrence la formalisation il y a un processus

Apregraves la publication de cet article plusieurs auteurs dans le champ des theacuteories des

organisations inteacuteresseacutes par de pheacutenomegravene comme lrsquoeacutemergence organisationnelle la croissance

drsquoentreprises la naissance des industries ont preacuteciseacute le sens du concept sous cette approche en

lui donnant une assise theacuteorique ALDRICHH et al qui sont les plus connu dans ce domaine ont

deacutefinit le processus comme des seacutequences de reacutesultats ( (Outcome based process) Le processus

se forme sur la base de la connaissance agrave posteacuteriori des reacutesultats Ces reacutesultats sont deacutetermineacutes

agrave travers les relations causales qursquoil entretiennent avec des eacuteveacutenements connus et identifieacutes261

Cette deacutefinition met en relief le fait que les eacuteveacutenements sont donneacutes par hypothegravese et non pas

deacutecouverts par lrsquoobservation du processus dans la reacutealiteacute Le scheacutema suivant met en relief le

principe de lrsquoapproche baseacutee sur les reacutesultats

Figure 9 le processus selon lrsquoapproche fondeacutee sur les reacutesultats

Variable indeacutependantes variable deacutependantes

Source VAN DE VEN HA et ENGLEMANRM page 344

Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat la majeure partie des recherches agrave vocation

theacuteoriques ou empiriques adoptent ce type de raisonnement Comme lrsquoont deacutejagrave montreacute

CHANDLER et LYON dans lrsquoexamen de 291 articles publieacutes entre 1989 et 1999 dans les revues

acadeacutemique les plus coteacutees Ces auteurs trouvent que plus de 80 des travaux srsquoinscrivent dans

cette approche du processus On pourrait illustrer ce principe par lrsquoexemple drsquoune eacutetude publieacutee

en 2008 portant sur les deacuteterminants de lrsquointention entrepreneuriale

Exemple drsquoune recherche empirique sur un processus baseacute sur les reacutesultats

Dans une eacutetude qui srsquointerrogeait sur le processus qui preacuteside agrave la formation de lrsquointention

entrepreneuriale chez 1225 eacutetudiants Danois en management GELDEREN M V et al262 ont

261 ALDRICH H E Who Wants to Be an Evolutionary Theorist op ct p 118 262 GELDEREN M V et al Explaining entrepreneurial intentions by means of the theory of planned behavior Career

Development International vol 13 Ndeg 6 2008pp 538-559

Eveacutenement b

Eveacutenement a

Eveacutenement 3

Reacutesultat

Eveacutenement 2

Eveacutenement1

76

proposeacute lrsquohypothegravese deacuteduite du modegravele SHAPEROA263 suggeacuterant que certains

anteacuteceacutedents comme 1) lrsquoattitude envers lrsquoauto emploi (comment lrsquoindividu perccedilois le fait de

travailler son propres compte 2) le controcircler perccedilu de ses comportements cest-agrave-dire la

perception qursquoa lrsquoindividu drsquoune relation entre ses actions et le reacutesultats souhaiteacutes) et 3) les

normes subjectives exprimant la creacutedibiliteacute de lrsquoauto emploi vues par les aux autres comme les

membres de la famille les amis264 Ces deux eacuteveacutenements pouvaient expliquer lrsquoexistence ou

non de lrsquointention chez les sujets interrogeacutes Ces trois variables sont construites par un certain

nombre drsquoitems Lrsquoanalyse statistique (reacutegression logistique) a montreacute que lrsquointention

drsquoentreprendre se forme avec un processus qui fait intervenir deux sortes drsquoeacuteveacutenements a) la

recherche de la seacutecuriteacute financiegravere comme manifestation deacuteterminante drsquoune attitude favorable

agrave lrsquoauto emploi b) une perception positive de ses propres capaciteacutes de gestion et drsquoorganisation

drsquoune entreprise Cette perception qui est une forme controcircle perccedilu est deacutetermineacutee par la

vigilance quand agrave lrsquoexistence de certaine opportuniteacute drsquoaffaires Cette eacutetude montre ainsi qursquoil y

a un processus ougrave lrsquointention en est les reacutesultats les attitudes et les capaciteacutes de gestion sont les

eacuteveacutenements qui deacuteterminent lrsquooccurrence de ce reacutesultat On pourrait transposer cet exemple par

rapport au scheacutema preacuteceacutedent de la maniegravere suivante

Figure 10 le processus de formation de lrsquointention entrepreneuriale

Source GELDEREN M V et al p549

Remarque

Dans ce cas preacutecis le chercheur reste neutre par rapport agrave sont objet et entame lrsquoanalyser du

terrain avec des ideacutees preacuteexistantes crsquoest agrave dire avec un scheacutema drsquoexplication figeacute et non pas qui

reste agrave construire pour atteindre la reacutealiteacute Les reacutesultats et leurs causes sont supposeacute existants

avant que la recherche ne soit entameacutee Crsquoest le terrain qui montrera la validiteacute de ce scheacutema

263 Dans SHAPERO A (1975) Who Starts New Businesses The Displaced Uncomfortable Entrepreneur Nous reviendrons en deacutetaille sur ce modegravele dans la deuxiegraveme section de ce chapitre 264 ELFVING J BRAumlNNBACK M CARSRUDA Chapter2 Toward A Contextual Model of Entrepreneurial Intentions in Understanding the entrepreneurial mind 2009 Springer New York pp23-33 p25

Causaliteacute Seacutecuriteacute

financiegravere

Intention entrepreneuriale

Normes subjectives

Attitudes

Reacutesultat

(outcome)

PROCESSUS

Perception de controcircle

du comportement

Perception

drsquoopportuniteacutes eacuteconomique

Causaliteacute

Causaliteacute

Causaliteacute

77

22 Le processus comme cateacutegorie de concept deacutecrivant des activiteacutes humaines ou

organisationnelles

Le second sens tregraves utiliseacute en mangement se reacutefegravere agrave une cateacutegorie de concept qui deacutecrive des

actions individuelles ou organisationnelles comme par exemple la prise de deacutecision ou la

formation de la strateacutegie Le fait que ce deux pheacutenomegravene se deacutecline dans la reacutealiteacute sous forme

seacutequentielle que la maniegravere la plus adapteacutee de les deacutecrire serait de leurs attribueacute le concept de

processus265 Lrsquousage du terme processus est fait pour les diffeacuterencier avec drsquoautre cateacutegorie de

concept qui non pas cette caracteacuteristique comme lrsquoenvironnement la structure la

performance266

23 Le processus comme une seacutequence drsquoeacuteveacutenement

Pour VAN DE VEN le processus est une seacutequence drsquoeacuteveacutenements ou drsquoactiviteacutes qui permettent

de deacutecrire comment les choses changent dans le temps267 ALDRICHH et al mettent cette

approche an event based process268 Par rapport agrave la premiegravere conception du processus la

question eacutetait de savoir pourquoi un tel reacutesultat devient une reacutealiteacute alors que dans la troisiegraveme

conception il srsquoagit de srsquointerroger du laquo comment raquo que le changement devient reacutealiteacute Drsquoun

autre coteacute les eacuteveacutenements ougrave les activiteacutes produisent des changements qui sont continues et

increacutementaux dont on peut observer des variations entre le passage drsquoun eacutetat agrave un autre269 Le

scheacutema suivant montre par exemple un processus ougrave lrsquoeacuteveacutenement 1 porduit des reacutesultats

difeacuterentes (12 3) dont un seul (2) est lieacute agrave des reacutesultats qui se produiront ulteacuterieurement ( Xet

Y )Ces deniers forment eux mecircme un eacutevenement nouveau qui aura des conseacutequences

utlteacuterieures

Figure 11 Le procesus fondeacute sur une approche en terme drsquoevenements

Source VAN DE VEN HA et ENGLEMANRM page 344270

Pour illustrer cette logique de deacutefinition lrsquoexemple suivant met en relief cette approche

lorsqursquoelle est utiliseacutee dans une recherche laquo acadeacutemique raquo du processus de deacuteclenchement de la

creacuteation drsquoentreprise

265 WACHEUXF meacutethodes qualitatives et recherche en gestion collection Gestion Economica 1996290 pages p74 266 VAN D VEN AH 1992 idem p 170 267 VAN D VEN AH 1992idemp 170 268 ALDRICH H E Who Wants to Be an Evolutionary Theorist op ct p 119 269 WACHEUXF op ct p76 270 Traduit par nous mecircme selon la version originale

Eveacutenements 1

Reacutesultat 3

Reacutesultat X Reacutesultat 2

Reacutesultat 1

Reacutesultat Y

Eveacutenement 2

78

Exemple drsquoune recherche empirique sur un processus baseacute sur les eacuteveacutenements

Dans un travail de thegravese271 qui srsquointerrogeait sur le processus qui conduit au

deacuteclenchement272 de la creacuteation ou drsquoune reprise drsquoentreprise DEGEORGE J-M a proceacutedeacute agrave la

re-description de la trajectoire de carriegravere de huit ingeacutenieurs franccedilais entre 2004 et 2006 Tout

ces ingeacutenieurs eacutetaient des salarieacutes en 1994 et sont devenus des proprieacutetaires de PME au cours de

cette peacuteriode La question eacutetait de savoir quels sont les eacutevegravenements qui ont marqueacute leurs

parcours avant leur engagement dans lrsquoentrepreneuriat La reconstitution de leurs parcours fait

ressortir trois types de trajectoires qui conduisent agrave trois types de deacuteclenchement du processus

entrepreneurial Soit un deacuteclenchement intentionnel deacutelibeacutereacute Dans ce cas qursquoil existe une

opportuniteacute ou pas lrsquoindividu srsquoengage dans la creacuteation drsquoentreprise drsquoune maniegravere planifieacutee et la

deacutecision est anticipeacutee Dans le second cas ougrave il srsquoagit drsquoun deacuteclenchement subi Lrsquointention

nrsquoexiste pas mais lrsquoarriveacutee drsquoun eacuteveacutenement neacutegatif comme le licenciement pour certains

produit une intention impulseacutee par le besoin drsquoautonomie qui tregraves rapidement se traduit par un

deacuteclenchement de la creacuteation drsquoentreprise Le troisiegraveme cas il existe une intention mais celle ne

se converti en action que lorsque un eacuteveacutenement positif intervient comme lrsquoapparition drsquoune

opportuniteacute eacuteconomique

Remarque

Il faudrait souligner au delagrave du reacutesultat que le chercheur (le sujet) dans cette eacutetude interpregravete

ces eacuteveacutenements et leurs conseacutequences selon lrsquoexpeacuterience des personnes observeacutes Il ressort ainsi

que le chercheur nrsquoest pas neutre par rapport agrave lrsquoobjet qursquoil eacutetudie puisque la constitution de la

reacutealiteacute du processus se fait avec la contribution des personnes interrogeacutees

Cette conception du processus a eacuteteacute theacuteoriseacute dans le champ des theacuteories des

organisations notamment de la branche qui srsquointeacuteresse agrave lrsquoeacutevolution organisationnelle sous

lrsquoappellation de laquoevent based process raquo Le meilleur exemple qursquoon peut donner pour illustrer

les fondements drsquoune telle approche serait donneacute par VAN DE VEN sur le processus

drsquoinnovation dans les organisations Cet auteur deacutefinie ce processus comme innovation

processrsquo is presented as lsquothe invention and implementation of new ideas developed by

individuals who are engaged in transactions with others for a certain period of time within an

institutional context and who evaluate the results of their efforts and act accordinglyrsquo273 Cette

deacutefinition montre bien les eacuteveacutenements dans le processus lrsquoeacutemergence drsquoune ideacutee ( idea)

engagement dans des transaction ( transactions) et la reacutealisation drsquoun reacutesultat Ces eacuteveacutenements

271DEGEORGE J ndashM Le deacuteclenchement du processus de creacuteation ou de reprise drsquoentreprise cas des ingeacutenieurs franccedilais thegravese en sciences de gestion soutenue en 2007 Universiteacute Jean Moulin Lyon III Sous la direction de FAYOLLE A 432 pages 272 Consideacutereacute par lrsquoauteur comme le passage intention -action concregravetes en vue de creacuteer ou de reprendre une entreprise p105 273 VAN DE VEN A H and POOLE M S Methods for studying innovation development in the Minnesota innovation

research program Organization Science 1990 313ndash335p 325

79

srsquoidentifient par rapport agrave un contexte (individuals institutional) Cet exemple montre bien

lrsquoimportance du temps dans une telle conception du processus Ce dernier serait une chronologie

drsquoeacuteveacutenements qui deacutecrivent comment une ideacutee innovante srsquoimplante et devient une reacutealiteacute274

Cette chronologie intervient selon le type de progressions des eacuteveacutenements une progression

unitaire parallegravele lorsque les eacuteveacutenements suivent une chronologie lineacuteaire ougrave un eacuteveacutenement

contribue agrave lrsquoeacutemergence drsquoautres eacuteveacutenements et dans le cas contraire une progression multiples

Le scheacutema suivant montre ces deux types de processus

Figure 12 Progressions unitaires et multiples dans un processus drsquoeacuteveacutenement

Sources VAN DE VENAH 1992 p 173

Les deux deacutefinitions du processus ave leur illustration respectives montrent deux conception

et de deacutemarches drsquoobservation du processus dont il est utile pour nous de comprendre leurs

diffeacuterences afin drsquoopeacuterer un choix qi sera justifier

24 La diffeacuterence conceptuelle entre les trois approches du processus

Pour mettre relief la diffeacuterence entre lrsquoapproche baseacutee sur les reacutesultats et lrsquoapproche baseacutee sur

les eacutevegravenements nous faisons reacutefeacuterence agrave POOLE MS et al qui les ont syntheacutetiseacute dans le tableau

suivant275

274 FAYOLLEA Entrepreneurship and new value creation the dynamic of entrepreneurial process p 120 275 POOLE MS et al Organizational Change and Innovation Process Cite par VAN DE VEN Event- and outcome-driven

explanations of entrepreneurship op ctp 348

80

Tableau16 Diffeacuterence entre processus baseacute sur le reacutesultats et processus baseacute sur les

eacuteveacutenements

Processus comme seacutequence de reacutesultats Processus comme seacutequence drsquoeacuteveacutenements

-Les entiteacutes dans le processus (les reacutesultats) sont fixes avec

des valeurs qui changent dans le temps -Lrsquoexplication est baseacute sur des causaliteacutes suffisantes (degraves qursquoil y a signification statistique) -la geacuteneacuteralisation deacutepend de lrsquouniformiteacute des causaliteacutes dans des contextes diffeacuterentes

-Lrsquoordre des variables indeacutependantes dans le temps est immateacuteriel -Les valeurs des entiteacutes ont un sens unique dans le temps

-Les entiteacutes peuvent changer dans le temps Ex de lrsquoideacutee qui est

une entiteacute qui change et devient reacutealiteacute eacuteconomique selon les eacutevegravenements de sa transformation - lrsquoexplication est baseacutee sur des casualiteacutes neacutecessaires (reacuteel) -la geacuteneacuteralisation deacutepend de lrsquoadaptabiliteacute des causaliteacutes dans des cas diffeacuterentes (capaciteacute du chercheur agrave construire un processus selon de eacuteveacutenements geacuteneacuteriques)

-lrsquoordre (dans le temps) des variables indeacutependantes est critique -les valeurs des entiteacutes peuvent changer de sens dans le temps

Source POOLE MS et al 2000 p348

Nous venons de deacutefinir et drsquoillustrer deux approches du processus qui lorsqursquoelles sont

compareacutees lrsquoune avec lrsquoautre preacutesentent un caractegravere dichotomique276 notamment au moment de

leur opeacuterationnalisation dans une recherche empirique La diffeacuterence principale est que ces deux

visions ne partagent pas la mecircme ontologie du processus cest-agrave-dire la maniegravere dont le

chercheur concevra la reacutealiteacute ou le pheacutenomegravene eacutetudieacute277 La conseacutequence directe drsquoune telle

divergence est drsquoordre eacutepisteacutemologique et bien entendu avec corollaire meacutethodologique que le

chercheur aura agrave adopter pour lrsquoanalyse de cette reacutealiteacute278 Crsquoest pour cette raison que nous

explicitons mecircme briegravevement ce point de divergences afin de mieux comprendre notre position

finale par rapport agrave la deacutefinition du processus et du cadre eacutepisteacutemologique dans lequel cette thegravese

srsquoinscrit

a Ontologie du processus dans le paradigme positiviste

Appreacutehender le processus comme une seacutequences de reacutesultats deacutetermineacutes par des causes

anteacuterieurs suppose que cette reacutealiteacute a une existence propre et peut ecirctre consideacutereacutee comme

objective unique connaissable et le chercheur sera capable non seulement de lrsquoeacutetudier et de le

cerner mais aussi de le connaicirctre en toute neutraliteacute puisque ce reacuteel est indeacutependant de lui279

De ce point de vue Lrsquoacteur ses comportements dans le processus les reacutesultats de ses

comportements et les interactions entre ces trois variables existent indeacutependamment de celui qui

276 Nous ne discutons pas le deacutebat actuel sur les possibiliteacutes drsquointeacutegrer ces deux approches et de deacutepasser cette divergence les tenant de cette ideacutee considegraverent que la meilleur maniegravere de theacuteoriser ce qui se passe dans un processus et lrsquoentrepreneuriat en est un est de deacutetecter ce qui est eacuteveacutenement eacutemergeant et ce qui est reacutesultats deacutetermineacute et dans le processus qui ne peut se faire que dans le cadre une approche inteacutegratives Plusieurs thegraveses reacutecentes sont eacutelaboreacutees dans ce sens 277 GAUTIERB (sous la direction de) Recherche sociale de la probleacutematique au collecte de donneacutees Presse de lrsquouniversiteacute du Queacutebec 2009 767 pages p 544 278 VAN DE VENAH et ENGLEMANRM op ct p 357 279 GAVARD-PERRET M-L et al Meacutethodologie de la rechercheacute en sciences de gestion reacuteussir son meacutemoire ou sa thegravese

Pearson eacutedition 2012 415 pages p 26

81

les observe (le chercheur)280 Crsquoest le cas du premier exemple ou le chercheur impose agrave son

objet sa vison de la reacutealiteacute (les eacuteveacutenements les reacutesultats leur relation supposeacute comme

deacuteterministes) Cette maniegravere de concevoir la reacutealiteacute est inscrite dans le paradigme

eacutepisteacutemologique positiviste

b Ontologie du processus dans le paradigme de lrsquointerpreacutetativisme constructivisme

La deuxiegraveme conception vise lrsquoacteur comme faisant partie du pheacutenomegravene eacutetudieacute Le

chercheur considegravere que la reacutealiteacute ne peut ecirctre objectivement cerneacutee mais seulement construite

ou interpreacuteteacutee en eacutecoutant et en analysant ce que les personnes ont agrave dire De ce point de vue la

reacutealiteacute du processus est produite par le chercheur (le sujet) avec son objet et contrairement agrave la

premiegravere vision les connaissances deacuteveloppeacutees sur le processus ne visent pas agrave deacutecrire comment

le reacuteel peut fonctionner mais agrave deacutevelopper de lrsquointelligibiliteacute dans les flux drsquoexpeacuteriences

humaines281 susceptible de reacuteveacuteler les eacuteveacutenements qui marquent et deacutecrivent les changements

drsquoun fait reacuteel Cette maniegravere de concevoir la reacutealiteacute srsquoinscrit dans le paradigme eacutepisteacutemologique

dit constructiviste ou interpreacutetativiste Bien que qursquoil existe des points de divergences entre

les deux notamment sur le plan meacutethodologique ces deux paradigmes partagent la mecircme vision

sur la nature de la reacutealiteacute celle de la deacutependance entre le sujet et lrsquoobjet de la recherche Le

tableau suivant met en relief le statut du reacuteel dans ces trois paradigmes eacutepisteacutemologiques282

Tableau 17 Ontologie et positionnement eacutepisteacutemologique

Les

paradigmes

Le statut de la

reacutealiteacute

Le positivisme

Lrsquointerpreacutetativisme

Constructivismes

La nature de la

laquo reacutealiteacute raquo

1 Indeacutependance du sujet (le projet de

formation de la connaissance) et de lrsquoobjet

comme eacutetant lrsquoentiteacute theacuteorique eacutetudieacutee dans ce

projet) (croissance de lrsquoentreprise pas exemple)

2 Hypothegravese deacuteterministes lrsquoobjet de la

connaissance est reacutegi par des regravegles et lois stables

et geacuteneacuteralisables qursquoil convient drsquoobserver

deacutecrire expliquer283

3 Le monde est fait de neacutecessiteacute les effets ont

neacutecessairement des cause

-Deacutependance du sujet et de lrsquoobjet

-Hypothegravese intentionnaliste Qui suppose la

nature intentionnelle et finaliseacutee de

lrsquoactiviteacute humaine

-le monde est fait d possibiliteacutes

Le chemin de

la connaissance

Statut privileacutegieacute de lrsquoexplication Statut privileacutegieacute de

la compreacutehension

Statut privileacutegieacute de

la construction

Source auteur selon THIETARTRA meacutethodes de recherche en management eacutedition 2014 p14 et 15

280 GAUTIERB idem p 544 281 GAVARD-PERRET M-L et al idem p 36 282 THIETART RAet al Meacutethodes de rechercheacute en management DUNOD 2003 p 114 et 15 283 THIETARTRA meacutethodes de recherche en management DUNOD 2014 p 22

82

3 Le processus dans notre travail de thegravese

Notre objet de recherche se construit autours drsquoune perspective positiviste Il consiste agrave une

interrogation objective des faits Lrsquoobjectif est de deacutecouvrir la structure de la reacutealiteacute Cette

structure sera consideacutereacute comme deacutetermineacute pas un certain nombre drsquoanteacuteceacutedent (des variables

indeacutependantes) issues drsquoune litteacuterature preacuteexistante Les raisons de ce choix ont eacuteteacute expliciteacute

dans lrsquointroduction de ce travail de thegravese qui en reacutesumeacute sont lieacutee au mateacuteriel empirique dont

nous disposons

Partant de cette position il convient agrave preacutesent de deacutefinir lrsquoentrepreneuriat du point de vue drsquoune

approche qui considegravere ce pheacutenomegravene comme un processus deacute formation drsquoun certain nombre d

reacutesultat Mais avant drsquoentamer cette eacutetape regardons de pregraves les circonstances de lrsquointroduction

de ce concept (processus) dans la recherche en entrepreneuriat

4 Le concept de processus dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat

Comme nous lrsquoavons deacutejagrave souligneacute une lecture chronologique des travaux publieacutes dans le

domaine de lrsquoentrepreneuriat ces trente derniegraveres anneacutees montre que le concept de processus a

eacuteteacute utiliseacute dans trois contextes diffeacuterents Au deacutebut des anneacutees 1990 dans cette peacuteriode la

recherche eacutetait centreacutee sur les traits de personnaliteacute et les caracteacuteristiques des entrepreneurs

Comme une alternative possible a ce type de recherche le concept de processus permis de ce

focaliser sur les actes et les activiteacutes des entrepreneurs prenant en compte par ce changement

drsquoobjet la question du comment de lrsquoentrepreneuriat Si lrsquoon devant dater lrsquointroduction de ce

concept dans la recherche crsquoest bien avec les travaux de SHAPEROA et SOKOLL (1982)

Ces derniers sont les premiers qui ont attireacute lrsquoattention des chercheurs sur lrsquoimportance de

lrsquooptique processuelle du pheacutenomegravene entrepreneurial Ils tentent de modeacuteliser le deacuteclenchement

dun eacuteveacutenement entrepreneurial notamment la formation de lrsquointention entrepreneuriale en le

liant avec des facteurs situationnels et individuels Tout eacuteveacutenement entrepreneurial font-ils

souligner est la fin dun processus et le deacutebut dun autre284

Lrsquoautre auteur dont la contribution est devenue une reacutefeacuterence est GARTNER W285 Cet

auteur dans un article publieacute en 1985 est le premier agrave avoir justifieacute le besoin de mener des

recherches sur le processus entrepreneurial car selon lrsquoauteur crsquoest la voie la plus efficace de

theacuteoriser les actes de lrsquoentrepreneur notamment lorsqursquoil srsquoagit de la creacuteation drsquoune nouvelle

entreprise Ces travaux ont donneacute par la suite une expansion de la litteacuterature dans les deux

langues de conceptualisation et de modeacutelisation qui continu jusquagrave nos jours286 KIZABAG

284 HERNANDEZEM le processus entrepreneurial vers un modegravele strateacutegique de lrsquoentrepreneuriat p 35 285 who is an entrepreneur is the wrong question qui est lrsquoentrepreneur Est une fausse question 286 FAYOLLEA Entrepreneurship and new value creation the dynamic of entrepreneurial process p 122

83

trouve par exemple dans une revue de la litteacuterature francophone publieacutee287 entre 1995 et 2005

dans les revues de gestion et en entrepreneuriat que les travaux deacutedieacutes au processus

entrepreneurial repreacutesentent 25 du total des articles288et crsquoest le type de travaux qui connait une

croissance reacuteguliegravere en matiegravere du niveau de production scientifique

Cette lecture nous permet donc de croire que lrsquoanalyse fondeacutee sur la notion de processus

est favorable agrave la compreacutehension de ce pheacutenomegravene du point de vue empirique Il convient agrave

preacutesent de preacutesenter les deacutefinitions theacuteoriques qui ont eacuteteacute proposeacute dans la litteacuterature Il nrsquoest pas

eacutetonnant agrave ce titre de constater leur diversiteacute Le titre qui suit tente de resituer celles qui peuvent

ecirctres utiles pour expliciter les composantes les comportements et les reacutesultats attendus dans le

processus entrepreneurial

41 Le processus entrepreneurial absence de cadre theacuteorique unificateur

La maniegravere de deacutefinir le processus entrepreneurial a accompagneacute le deacuteveloppement theacuteorique

toujours en construction sur lrsquoentrepreneuriat On pourrait constater aussi que touts les modegraveles

srsquoappuient sur une approche descriptive et comportementale en les inteacutegrant dans une optique

temporelle (les eacutetapes) et complexe (deacuteterminisme endogegravenes et exogegravenes des comportements)

Les titres qui suivent tentent de preacutesenter les approches non pas par leur ordre drsquoapparition mais

sur la base de leur contenu Sur ce point nous pensons que ces approches sont significative et

syntheacutetiques car comportant des variantes assez repreacutesentative du pheacutenomegravene de

lrsquoentrepreneuriat

42 Le processus entrepreneurial une approche dialogique individu- creacuteation de valeur

Une approche dialogique repose sur le principe proposeacute par MORINE selon lequel une ou

plusieurs logiques sont lieacutees en une uniteacute sans que la qualiteacute de la dualiteacute se perde dans lrsquouniteacute289

Les deux logiques dont il srsquoagit ici sont lrsquoindividu et la creacuteation de valeur Dans cette optique

BRUYATC propose une contribution eacutepisteacutemologique de ce que doit ecirctre la recherche sur

lrsquoentrepreneuriat Pour cet auteur laquo Lrsquoobjet scientifique eacutetudieacute dans le champ de

lrsquoentrepreneurship est la dialogique individucreacuteation de valeur raquo290 Lrsquoobjet dans le contexte de

la creacuteation de lrsquoentreprise devient ainsi une sorte de dialogie qui srsquoexprime de la maniegravere

suivante laquo Lrsquoindividu est une condition neacutecessaire pour la creacuteation de valeur il en deacutetermine

les modaliteacutes de production lrsquoampleurhellipIl en est lrsquoacteur principal

Le support de la creacuteation de valeur une entreprise par exemple est la laquo chose raquo de lrsquoindividu

nous avons

287 125 articles au total ont eacuteteacute examineacutes 288 KIZABAG op ct p 237 289 Citeacute par VERSTRATT et FAYOLLEA paradigme et entrepreneuriat op ct p 39 290 BRUYATC creacuteation drsquoentreprise contributions eacutepisteacutemologiques et modeacutelisation p57

84

INDIVIDU mdashmdashgt CREATION DE VALEUR

La creacuteation de valeur par lrsquointermeacutediaire de son support investit lrsquoindividu qui se deacutefinit pour

une large part par rapport agrave lui Elle occupe une place preacutepondeacuterante dans sa vie (son activiteacute

ses buts ses moyens son statut socialhellip) elle est susceptible de modifier ses caracteacuteristiques

(savoir-faire valeurs attitudes) nous avons CREATION DE VALEUR -gt INDIVIDU raquo291

Dans cette approche la notion de valeur meacuterite drsquoecirctre expliciteacute car se trouvant au cœur de

cette dialogique

La notion de valeur sur le plan seacutemantique

Le sens donneacute dans la litteacuterature geacuteneacuterale au mot valeur se reacutesume comme suit Dans le

Dictionnaire Larousse La valeur est un prix selon lequel un objet peut ecirctre eacutechangeacute vendu et

en particulier son prix en argent292 ou bien lrsquoanalyse drsquoun produit mettant en relation ses

fonctions et son coucirct pour en deacuteterminer la valeur

La valeur peut aussi ecirctre lieacutee agrave la Richesse qualiteacute de ce qui est preacutecieux magnificence

ressources naturelles drsquoun pays drsquoune reacutegion exploiteacutees ou non produits de lrsquoactiviteacute

eacuteconomique drsquoune collectiviteacute

Dans la litteacuterature scientifique BRUYATC et JULIEN P-A considegraverent que la notion de

valeur peut ecirctre deacutefinie selon son acception dans la theacuteorie neacuteoclassique pour qui la valeur ne

srsquoexprime qursquoagrave travers les eacutechanges entre les agents par lrsquointermeacutediaire des prix eacutetablis dans le

marcheacute La valeur comme reacutesultat crucial de lrsquoentrepreneuriat doit ecirctre par conseacutequence lieacute au

marcheacute293 Ainsi vu lrsquoentrepreneuriat se reacuteduit au secteur marchand (le secteur priveacute et par

extension les organisations agrave but non lucratif et les coopeacuteratives actives dans ce secteur) auquel

il nrsquoest pas deacuteraisonnable drsquoajouter les activiteacutes du secteur public comprenant des transactions

telles que la vente de produits et de services294 La valeur creacutee peut ecirctre plus ou moins

nouvelles pour lrsquoentrepreneur mais aussi pour ceux auxquelles elle est destineacutee La matrice

proposeacutee (figure ci-dessous) par BRUYATC permet de situer les diffeacuterentes possibiliteacutes sur le

caractegravere nouveau ou non de la valeur

291 VERSTRATT et FAYOLLEA paradigme et entrepreneuriat op ct p 40 292 httpwwwlaroussefrdictionnairesfrancaisvaleur80972 293 BRUYATC et JULIENP-A op ct p 170 294 VERTRAETT et FAYOLLEA op ct p40

85

Figure13 La valeur dans le processus entrepreneurial selon BRUYATC et JULIENPA

2000

Source BRUYATC et JULIENP-A 2000 p 174

Cette matrice comporte deux axes ougrave apparaissent deux extreacutemiteacutes drsquoun continuum Sur

lrsquoaxe horizontal apparait le niveau de changement que va induire la valeur creacuteeacutee sur

lrsquoenvironnement ce changement peut ecirctre faible ou eacuteleveacute Ces deux extreacutemiteacute indiquent le par

conseacutequence caractegravere nouveau ou non de la valeur qursquoapporte un entrepreneur au marcheacute (aux

partie prenante) Dans lrsquoaxe vertical se trouvent le niveau de changement induit par cette valeur

pour lrsquoindividu

Ainsi quatre situations apparaissent dans ce diagramme qui renvoie agrave des eacuteleacutements ougrave il y

a un consensus et des eacuteleacutements qui continuent agrave faire deacutebat Ces quatre situations peuvent ecirctre

expliciteacutees de la maniegravere suivante295

a Entrepreneuriat de reproduction (entrepreneurial reproduction) dans cette zone il

nrsquoy a pas ou peu de valeur nouvelle donc pas drsquoinnovation Les changements pour lrsquoindividu

sont faibles crsquoest le cas par exemple des creacuteations classiques de petites entreprises Qui proposent

des produits standardiseacutes Lrsquoentrepreneur cherche une indeacutependance agrave travers cette activiteacute

dont il maitrise le fonctionnement

b Entrepreneuriat drsquoimitation (entrepreneurial imitation) lagrave aussi il nrsquoy pas de valeur

nouvelle significative mais lrsquoentrepreneur doit faire des changements importants dans son savoir

faire (know how) de son reacuteseau social Le processus entrepreneurial dans ce cas est risqueacute

Eacutevoluant dans lrsquoincertitude Le processus drsquoapprentissage est long et les erreurs sont coucircteuses

Lrsquoentrepreneur doit apprendre srsquoil veut que son activiteacute survie Par exemple lorsque lrsquoindividu

est habitueacute agrave un type particulier de confort social (ayant passeacute une carriegravere de dirigeant de

295 BRUYATC et JULIENP-A op ct p 174-175

86

grande drsquoentreprise) change de style de vie et se lance dans la creacuteation drsquoune entreprise dont le

produit est standardiseacute Ici la valeur nrsquoest pas nouvelle mais crsquost le changement qui est nouveau

Le fait de srsquointroduire dans un marcheacute avec tout les probleacutematiques cognitives que cela implique

creacutee de lrsquoincertitude et un grand besoin drsquoapprentissage

c Entrepreneuriat de valorisation (entrepreneurial valorization) ca peut ecirctre le cas drsquoun

ingeacutenieur qui vient de deacutevelopper un projet innovant dans une grande entreprise et peut de

temps apregraves srsquoengage agrave le deacutevelopper dans le cadre de sa propre entreprise Cette entreprise

eacutemerge avec un entrepreneur connaissant bien son domaine avec de bonnes perspectives de

croissance

d entrepreneuriat drsquoaventure (entrepreneurial venture) cette zone reflegravete un cas

extrecircme de cette dialogique Comme le notait BRUYATC Pour le creacuteateur il doit sagir dun

projet ayant les caracteacuteristiques suivantes 296

- la nouveauteacute le fait que le creacuteateur entreprenne pour la premiegravere fois une telle aventure

ou pour le moins que son expeacuterience de la creacuteation dentreprise ne soit pas directement

transposable (certains meacutetiers essentiellement dans le domaine du commerce et de lartisanat

favorisent les creacuteations agrave reacutepeacutetition qui pourraient ecirctre assimileacutees pour lentrepreneur agrave des

Strateacutegies de croissance)

- la faible reacuteversibiliteacute le creacuteateur sinvestit totalement dans son projet la creacuteation de son

entreprise doit ecirctre un veacuteritable choix de vie cela exclut les creacuteations qui sont le moyen pour

un salarieacute dexercer une activiteacute compleacutementaire marginale

- enfin le creacuteateur ne doit pas ecirctre deacutejagrave agrave la tecircte dune entreprise La nouvelle creacuteation qui peut

ecirctre totalement indeacutependante juridiquement pourrait alors ecirctre consideacutereacutee comme une

diversification

Ce type de processus correspond en effet agrave une creacuteation drsquoune nouvelle valeur de la part

de lrsquoindividu et inversement cette nouvelle valeur entraine des changements profonds dans la vie

de ce dernier et cela au moi pour trois raisons

a Le reacutesultat du processus devient moins preacutedictible par ce que deacutependant de la

capaciteacute de lrsquoindividu agrave modifier son savoir faire et son reacuteseau de relations et de la rapiditeacute par

lequel lrsquoinnovation prendra place dans lrsquoenvironnement (creacuteation de la valeur)

b la capaciteacute drsquointroduire cette opportuniteacute dans le bon moment devient ainsi un

facteur important de reacuteussite

c le processus et le temps deviennent des eacuteleacutements cruciaux pour comprendre le

risque inheacuterent au projet de lrsquoentreprise

296 BRUYATC creacuteation drsquoentreprise contributions eacutepisteacutemologiques et modeacutelisation op ct p 168

87

La deacutefinition de BRYAUTC (1993) et de BRUYATC et JULIENP-A (2000)

fournissent un cadre geacuteneacuterale dans le quel plusieurs possibiliteacutes de conceptualisation peuvent

ecirctre mise en eacutevidence Mais un eacuteleacutement semble ecirctre le noyau dur de cette deacutefinition la place de

lrsquoindividu dans le processus Ces auteurs rejoignent les reacuteflexions de BYGRAVEW et HOFFER

CW sur ce point en consideacuterant que lentrepreneuriat ne peut ecirctre deacutefini quen faisant dabord

reacutefeacuterence agrave lentrepreneur297Cela ne suppose pas seulement une recherche systeacutematique des

traits particuliers de ce dernier mais une deacutefinition claire des faits et des actes qui fondent la

fonction de lrsquoentrepreneur La contribution de ces auteurs meacuteritent drsquoecirctre souligneacute car Comme

le notaient PATURELR et TADJINE leur conception du processus entrepreneurial integravegre

deux aspects devenus fondamentaux dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat lrsquoopportuniteacute

eacuteconomique et la creacuteation drsquoentreprise298Crsquoest pourquoi dans le titre suivant nous preacutesenterons

leur reacuteflexion qui a eacuteteacute formaliseacutee dans un modegravele devenus tregraves repreacutesentatif de ce que doit ecirctre

la recherche sur le processus entrepreneurial

5 Le processus entrepreneurial le modegravele de BYGRAVEW et HOFFER CW

Lorsqursquoon fait une lecture des travaux de ces auteurs depuis leur premier article (1992) il

ressort que leur reacuteflexion est agrave consideacuterer comme une recherche de rupture avec lrsquoapproche par

les traits de personnaliteacute Ces auteurs proposent au travers des questions de monter la diffeacuterence

entre une approche baseacutee sue lrsquoentrepreneur et une approche centreacutee sur le processus Le tableau

suivant preacutesente les type de questions auxquelles la recherche srsquoefforce de reacutepondre dans les

deux approches

Tableau18 Les questions de recherche qui fondent les deux approches en entrepreneuriat

Centreacutees sur lentrepreneur Centreacutees sur le processus entrepreneurial

Qui devient entrepreneur Quest-ce qui permet de percevoir les opportuniteacutes

dune maniegravere efficace et performante

Pourquoi devient-on entrepreneur Quelles sont les tacircches cleacutes pour creacuteer avec succegraves de nouvelles organisations

Quelles sont les caracteacuteristiques des entrepreneurs

qui reacuteussissent

Dans quelle mesure ces tacircches sont-elles diffeacuterentes

de celles mises en œuvre pour diriger avec succegraves

Quelles sont les caracteacuteristiques des entrepreneurs

qui eacutechouent

Quelles sont les contributions speacutecifiques de

lentrepreneur agrave ce processus

Source BYGRAVEW et HOFFER CW Theorizing about entrepreneurship p16

Selon ces auteurs la reacuteorientation vers des probleacutematiques axeacutees sur le processus permet de

sortir du fondamentalisme imposeacute par lrsquoapproche par les traits299 Les chercheur sur les traits qui

297 BYGRAVEWD et HOFFERCW op ct p17 298 PATUREL R et LEVY-TADJINET de la validiteacute scientifique des modeacutelisations en entrepreneuriat LrsquoHarmattan laquo Marcheacute et organisations raquo Ndeg 6 2008 pp 15 -29 p 25 299HERNANDEZ EacutendashM Lentrepreneuriat comme processus Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et

moyenne entreprise 8 ndeg 1 1995 p 107-119 p 109

88

distinct lrsquoentrepreneur du reste de la population ont suivi le mecircme cheminement que lrsquoensemble

des chercheurs en sciences de gestion Mais ils ont deacuteveloppeacute une conception tregraves unitaire du

concept abordeacutee selon une logique unique Il srsquoagit de distinguer les caracteacuteristiques permanentes

du succegraves la bonne faccedilon de proceacuteder il srsquoagit comme du one best way en gestion du one best

man en entrepreneuriat La recherche du profil du creacuteateur qui reacuteussit est caracteacuteristique de cette

deacutemarche300

En plus BYGRAVE et HOFFER considegraverent que la recherche en entrepreneuriat devait

suivre le deacuteveloppent qursquoa connue le domaine du management au deacutebut des anneacutees 1980 lorsque

ce dernier a changeacute drsquoobjet de recherche allant de la fonction des managers vers les processus

strateacutegiques dans les organisations301 La recherche dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat doit

selon ces auteurs prendre lrsquoentrepreneur comme objet de rechercher non pas pour identifier ces

caracteacuteristiques individuelles mais pour cerner cette fois-ci ce qursquoil fait cest-agrave-dire ses actes La

figure suivante montre lrsquoanalogie faite avec le rocircle des mangers pour analyser le rocircle de

lrsquoentrepreneur302

Figure 14 Lrsquoanalyse des processus comme objet drsquoanalyse dans le management et

lrsquoentrepreneuriat

Source BYGRAVEW D amp HOFER CW 1991 theorizing about entrepreneurship p 15 et 16

Sur la base du deacuteveloppement de la litteacuterature sur la notion de processus en gestion et sur les

activiteacutes des entrepreneurs ces auteurs deacutefissent le processus entrepreneurial comme lrsquoensemble

des fonctions des activiteacutes et des actions qui sont lieacutes agrave la perceptions des opportuniteacutes et la

300HERNANDEZ EacutendashM Lentrepreneuriat comme processus p 108 301 BYGRAVEW D amp HOFER CWop ct p 14 302 BYGRAVEW D amp HOFER CW 1991 theorizing about entrepreneurship entrepreneurship theory and practice 1991 Ndeg16

VOL 2pp 13 t 22 p 13 et 14

89

creacuteation drsquoune organisation pour exploiter ces opportuniteacutes303 En vertu de cette deacutefinition

lrsquoentrepreneur nrsquoest pas seulement un personnage doteacute de caracteacuteristiques speacutecifiques mais un

individu qui perccediloit une opportuniteacute et creacutee une organisation pour lrsquoexploiter304 Le reacutesultat final

sur qui doit se focaliser la recherche est lrsquoeacuteveacutenement entrepreneurial (entrepreneurial event) qui

se manifeste dans la creacuteation drsquoune organisation

51Ce qui doit ecirctre eacutetudieacute dans le processus entrepreneurial

Partant de cette deacutefinition ces auteurs proposent neuf aspects qui sont les eacuteleacutements constituant

drsquoune conceptualisation du pheacutenomegravene305 Le processus entrepreneurial est

- un acte initieacute par une volonteacute humaine

- intervient au niveau individuel (entreprise)

- un pheacutenomegravene qui implique des changements pour lrsquoindividu

- un pheacutenomegravene qui implique une discontinuiteacute

- un processus holistique

- un processus unique

- implique une varieacuteteacute drsquoanteacuteceacutedents

- processus qui geacutenegravere des reacutesultats tregraves sensibles aux conditions initiales de ces

anteacuteceacutedents

52 Le processus entrepreneurial dans une logique deacuteterministe

Selon cette acception BYGRAVEW dans un article plus reacutecent deacutefini le processus

entrepreneurial tout en restant rattacheacute agrave la deacutefinition proposeacute en 1992 avec HOFFERSCW

comme un ensemble drsquoeacutetapes et drsquoeacuteveacutenement qui se succegravedent Ces eacutetapes sont lrsquoideacutee ou la

conception de lrsquoactiviteacute projeteacutee (conception of the business) lrsquoengagement dans le processus

(triggering opeacuterations) et lrsquoimplantation et la croissance de cette activiteacute (impleacutementation and

growth) BYGRAVEW formalise cette deacutefinition en mettant en relief de facteurs critiques

(anteacuteceacutedents) qui dirigent le deacuteveloppement de lrsquoactiviteacute de lrsquoentrepreneur selon les diffeacuterentes

eacutetapes selon cet auteur as with most human behavior entrepreneurial traits are shaped by

personal attributes and environment306 Le scheacutema suivant reacutesume les principaux reacutesultats qui

interviennet dans un processus entrepreneurial307

303 Involves all the function activities and actions associated with perceiving opportunities and the creation of organization to pursue theme 304 An entrepreneur is someone who perceive an opportunity and creates an organization to pursue it 305 HOFER CW et BYGRAVE WD Researching Entrepreneurship entrepreneurship theory and practice vol 161992 p 91-100p 93 306 BYGRAVE W D The entrepreneurial process In W D Bygrave amp A Zacharakis (Eds) The portable MBA in entrepreneurship 2004 490 pages pp 1-27 p 5 307

90

Tableau 19 Le processus entrepreneurial le modegravele de BYGRAVE WD 2004

Source BYGRAVE W D The entrepreneurial process 2004p 3

Dans ce modegravele il est clair que le point focal reste lrsquoindividu dont la fonction principale est la

participation dans les diffeacuterents reacutesultats attendus du processus entrepreneurial CARTON RB

HOFER CW MEEKS MD reacutesume bien cette ideacutee BYGRAVE amp HOFER (1991) proposed that the

focus of the field of entrepreneurship change from the focus on the characteristics of the

entrepreneur to the characteristics of the entrepreneurial process By focusing on the process

entrepreneurs are identified by their participation in the process308 Nous souhaitons rester dans

cette conception du processus entrepreneuriale Partant de cette position nous envisageons dans

le titre qui suit drsquoexpliciter le sens empirique du processus entrepreneurial il srsquoagit en effet de

deacutecliner ce processus en un certain nombre drsquoeacutetapes Mais lagrave aussi on pourrait facilement

constater lrsquoinstabiliteacute des conceptions des chercheurs sur les eacutetapes critiques qui structurent ce

processus

6 Le processus entrepreneurial une approche empirique

Le processus entrepreneurial a eacuteteacute deacutefini dans le cadre de lrsquoapproche baseacutee sur les reacutesultats

dont il faudrait agrave preacutesent les identifier Ces reacutesultat permette de concevoir comment se deacutecline

empiriquement le processus entrepreneurial Lrsquoexamen de la litteacuterature permet de retenir quatre

qui ont fait une relative unanimiteacute chez les chercheurs la propension entrepreneuriale le

deacuteclenchement du processus entrepreneurial lrsquoeacutemergence organisationnelle et la survie ou le

308 CARTON RB HOFER CW MEEKS MD the entrepreneur and entrepreneurship operational definitions of their role in

society p 2

91

deacuteveloppement de lrsquoentreprise creacutee Le scheacutema suivant met en relief les eacutetapes du processus

entreprenariat que nous envisageons de deacutevelopper

Figure 15 Les principales eacutetapes le processus entrepreneurial

Source auteur

61 La propension entrepreneuriale

Sur le plan seacutemantique le mot propension signifie un penchant une inclination agrave faire quelque

chose309 La deacutefinition appliqueacutee au pheacutenomegravene de lrsquoentrepreneuriat ne srsquoeacuteloigne pas de ce sens

FAYOLLEA considegravere que la propension entrepreneuriale est inclination un penchant agrave

srsquoengager dans une deacutemarche entrepreneuriale310Pour LEARNEDKE la propension

entrepreneuriale correspondrait agrave une eacutetape ougrave la combinaison de certaines caracteacuteristiques

psychologiques (motivation attitude) et drsquoune expeacuterience professionnelles augmentent les

probabiliteacutes pour qursquoune personne affiche une intention et srsquoengage dans la voie de

lrsquoentrepreneuriat311 Pour un auteur comme TOUNESA la propension dans le domaine de

lrsquoentrepreneuriat est une phase de sensibilisation agrave la creacuteation drsquoune entreprise312 Autrement dit

elle correspond agrave un moment ougrave lrsquoindividu gracircce notamment agrave certain anteacuteceacutedents devient

sensible agrave un projet personnel drsquoentreprise Cet auteur propose dans un scheacutema la position de

cette eacutetape dans le processus entrepreneurial ou ce dernier se deacutecline en quatre phases

propension intention deacutecision et acte drsquoentreprendre

309 Dictionnaire Larousse 310 FAYOLLEA FAYOLLE A (2000) Des propositions eacutepisteacutemologiques et meacutethodologiques pour repositionner les recherches en entrepreneuriat Actes de la journeacutee de lIRG Universiteacute Paris XII Episteacutemologie et meacutethodes en Sciences de Gestion pp 401-420p 411 311 LEARNED KE What happened before the organization A model of organization formation Entrepreneurship Theory and Practice vol 17 Ndeg 1 pp 39-48p40 312 TOUNESA Lrsquointention entrepreneuriale theacuteories et modegraveles p 3

(II)

Deacuteclenchement de

llsquoacte drsquoentreprendre

(III)

Emergence de

llsquoentreprise

(IV)

Survie

deacuteveloppement

(I) Propension

Entrepreneuriale

Composants du processus entrepreneurial

92

Figure16 Phases la propension agrave lrsquoentrepreneuriat dans le processus entrepreneurial

selon TOUNESA

Source TOUNESA Lrsquointention entrepreneuriale theacuteories et modegraveles p 3

62 La propension comme une phase distincte de lrsquointention

Globalement on pourrait consideacuterer que la phase de propension entrepreneuriale comme une

phase ougrave son preacutesent des entrepreneurs potentiels dont leur intention est latent Le scheacutema

preacuteceacutedent met en relief le fait que la propension est une eacutetape qui est distincte de lrsquointention et

cela pour au moins deux raisons essentielles Drsquoun coteacute la phase de sensibilisation agrave la creacuteation

drsquoentreprise il nrsquoy a pas encore un projet clair mais seulement une possibiliteacute de se lancer dans

un projet Drsquoun autre coteacute il nrsquoy a pas eacutegalement un processus de recherche drsquoinformations pour

deacutebuter une reacuteflexion seacuterieuse su ce peut ecirctre lrsquoactiviteacute dans le future Ce processus comme le

montre ce scheacutema commence dans la phase drsquointention ougrave lrsquoindividu commence agrave structurer son

projet Par conseacutequence la propension peut se transformer en intention par lexistence dun

projet daffaire plus ou moins formaliseacute et lengagement personnel dans le processus de

creacuteation dentreprise313 De ce fait on pourrait deacuteduire que parmi les entrepreneurs potentiels

peut sortir des entrepreneurs preacutesentent une intention si des situations de deacuteplacement

favorables ou deacutefavorables se preacutesentent Crsquoest pourquoi dans lrsquoanalyse eacuteconomique de cette

phase les auteurs considegraverent la phase de la propension entrepreneurial commun facteur de

preacutediction de lrsquoengagent reacuteel dans lrsquoentrepreneuriat

63 Importance empirique de la phase de propension

BLANCHFLOWER DGet al sont les auteurs qui ont mis en eacutevidence lrsquoimportance de cette

phase dans un article publieacute en 2001 Tout drsquoabord ces auteurs mesurent empiriquement le

volume de ces entrepreneurs dans un pays donneacute par des enquecirctes qualitatives (ISSP

313 TOUNESA Lrsquointention entrepreneuriale theacuteories et modegraveles p 4

Composante du processus

Mise en œuvre

Propension entrepreneuriale

Intention entrepreneuriale

Deacutecision Drsquoentreprendre

Acte drsquoentreprendre

Existence drsquoune ideacutee ou drsquoun projet

plus ou moins formaliseacute

- Recherches des informations et

conseils

Sensibilisation perception de la

creacuteation drsquoentreprise comme futur possible

- Formalisation du projet

opportuniteacute valideacutee par un plan

drsquoaffaire - Mobilisation des

ressources financiegraveres et

logistiques

- Deacutemarrage

physique de lactiviteacute

- Reacutealisation des premiers produits

ou services

PROCESSUS DE CREATION DrsquoENTREPRISE

93

International Social Survey Programme) Dans le questionnaire utiliseacute la question qui permet

de deacuteterminer la preacutesence des individus dans cette phase est la suivante Suppose you were

working and could choose between dierent kinds of jobs Which would you prefer1) being an

employee being self-employed314 Sur la base de lrsquoestimation des entrepreneurs latent et du

nombrer reacuteel des auto employeacutes dans23 pays de lrsquoOCDE entre 1997 et 1998 les auteurs

concluent qursquoil existe une correacutelation positive Dans les pays preacutesentant un haut niveau

drsquoentrepreneurs potentiels est les pays qui affiche un taux eacuteleveacute de personnes qui travaillent pour

leur propre compte (indeacutependant ou employeurs Pour qui l y est cette relation positive s les

auteurs mettent en relief lrsquoimportante de lrsquoacircge est de lrsquoaccegraves au ressources financiegraveres comme

facteur qui agissent comme des contextes favorable agrave ce passage entre lrsquoentrepreneuriat

potentiel et le reacuteel315 En 2005 le mecircme constat est fait par GRILO I et THURIK R dans lrsquoanalyse des

variables affectant lrsquoentrepreneuriat latent et lrsquoentrepreneuriat reacuteel Le premier est mesureacute par

lap probabiliteacute qursquoun individu de deacuteclarer une preacutefeacuterence pour lrsquoauto emploi parmi toutes les

cateacutegories de lrsquoemploi316 Ces auteurs trouvent dans la comparaison des donneacutees des 15 pays

europeacuteen et des Etat Unies que la phase de lrsquoentrepreneuriat latent est importante car elle

deacutetermine toute chose eacutegale par ailleurs le niveau des personnes qi se lancent dans la creacuteation de

leur propres entreprise Elle met eacutegalement agrave nue la faiblesse des systegravemes les drsquoincitation de

types administratives et financiegraveres contexte dans les eacuteconomies317

7 Le deacuteclenchement du processus entrepreneurial

Ce titre discute lrsquoeacutetape que nous consideacutererons comme le deuxiegraveme reacutesultat auquel le processus

entrepreneurial devra aboutir le deacuteclenchement du processus entrepreneurial Lrsquohypothegravese

derniegravere lrsquoexistence de cette eacutetape dans le processus entrepreneurial se reacutesume dans les propos de

GARTNERW

Starting a new business is an intentional activity that involves ongoing effort in order to attain

the desired consequence318 il ressort de ces propos qursquoil une double comosante de ce

deacuteclenchement une intention ( intentional activity) qui est accompagneacute par des actions concregravetes

(ongoing effort) de la par de lrsquoentrepreneur La litteacuterature a preacuteposeacute plusieurs modegraveles dont

nous chercherons agrave preacutesenter ceux qui sont les plus connus Il existe plusieurs modegravele par ce

314 BLANCHFLOWER DGet al Latent entrepreneurship across nations European Economic Review Ndeg 452001pp 680-691p 681 315 BLANCHFLOWER DGet al idemp 683 316 GRILO I et THURIK R Latent and Actual Entrepreneurship in Europe and the US Some Recent Developments International Entrepreneurship and Management Journal 1 2005pp 441ndash459 p 442 317 GRILO I et THURIK R idemp 455 318 GARTNERWB A conceptual framework for describing the phenomenon of new venture the academic of management

review Vol10 Ndeg4 1985pp 696-706p 700

94

cette eacutetapes comme le fait souligner BRUYTAC est complexe pour celui qui en est lrsquoacteur est

difficile agrave conceptualiser pour lrsquoobservateur et cela au moins pour cinq raisons 319

1 heacuteteacuterogegravene dans la mesure ougrave il nrsquoy a pas de faccedilon unique de le deacuteclencher il est peut

ecirctre deacuteclencheacute drsquoune maniegravere consciente (planifieacutee) ou inconsciente (non preacutevue)

2 Correspondant agrave des logique diffeacuterentes le fat de deacuteclencher le processus peut suivre

une logique de rupture pour lrsquoindividu (incident innovation ) ou dans une logique

discontinu (reprise drsquoune entreprise existante)

3 Aux limites flous quand le deacuteclenchement comment et quant il se termine

4 Epheacutemegravere le deacuteclenchement dure un certain temps donc neacutecessairement il y des

anteacuteceacutedents qui le produise la difficulteacute est de les repeacuterer

5 Difficile de le repeacuterer dans le temps cette dureacute est plus au moins court lorsque le

deacuteclenchement est du agrave des facteurs externes ou bien longue

Les caracteacuteristiques que nous venons de citer montrent qursquoil ya plusieurs dimension de cette

eacutetapes agrave expliciter Mais pour deacutebuter la discussion de cette eacutetape prenons comme point de

deacutepart la deacutefinition de BRUYATC le processus est deacuteclencheacute agrave partir du moment ougrave lrsquoindividu

envisage seacuterieusement de creacuteer il consacre du temps et des moyens agrave sa recherche EMINS

preacutecise que le deacuteclenchement est une eacutetape de transition une rupture qui permet agrave lrsquoindividu de

sortir drsquoune eacutetape ougrave il est potentiellement entrepreneur vers une eacutetape ou il commence agrave

devenir un entrepreneur reacuteel320 A priori dans cette deacutefinition il y a une preacutecision importante

dans la mesure ougrave certains chercheurs comme SHOOK CL et al considegraverent que le

deacuteclenchement est effectif degraves lrsquoapparition de lrsquointention321 Crsquoest pour quoi il faudrait agrave

preacutesent preacuteciser la notion drsquointention entrepreneuriale

71 Lrsquointention entrepreneuriale les modegraveles theacuteoriques et signification empirique

Sur le plan seacutemantique lrsquointention deacutesigne Le dictionnaire Le Robert deacutefinit lintention

comme le fait de se proposer un certain but322 Elle est caracteacuteriseacutee par la deacutetermination la

reacutesolution et la volonteacute Sur le plan eacutepisteacutemologique TOUNESA souligne que lrsquointention

vient du verbe latin laquo intendereraquo qui signifie laquo tendre vers raquo Elle est la volonteacute tendue vers un

319 BRUYATC Creacuteation drsquoentreprise contributions eacutepisteacutemologiques et modeacutelisation Thegravese pour le doctorat egraves Sciences de Gestion Universiteacute Pierre Mendegraves France (Grenoble II ) 1993 429 pages pp p301-303 320 EMIN S (2003) Lintention de creacuteer une entreprise des chercheurs publics Le cas franccedilais Thegravese pour le doctorat de Sciences de Gestion Universiteacute Pierre Mendes France (Grenoble) Novembre 2003 453 p205 321 SHOOK CL PRIEM RL McGEE JE Venture creation and the enterprising individual A review and synthesis Journal of Management Vol29Ndeg3 2003pp 379-399p 381 322 Le dictionnaire Le Robert une intention deacutelibeacutereacutee dans le mecircme dictionnaire est Dans lintention deacutelibeacutereacutee il y a

deacutetermination reacutesolution volonteacute

95

certain but323 A BOYER deacutefinit lintention comme une pro-attitude qui manifeste une

tendance positive de lagent vers un eacutetat du monde viseacute324 Selon D GAUTHIER lintention est

synonyme du succegraves dune deacutelibeacuteration concernant une action agrave venir325

Avec ces deacutefinitions on pourrait remarquer que lrsquointention est un stade ougrave il nrsquoy a pas drsquoaction

mais plutocirct une repreacutesentation cognitive de lrsquoindividu sur un eacuteveacutenement ou un comportement agrave

venir326 Comme le souligne EMINS la theacuteorie postule en effet que lrsquointention de quelqursquoun

de se comporter drsquoune certaine faccedilon est un deacuteterminant immeacutediat de lrsquoaction Le terme

immeacutediat suppose donc que sur le plan temporel il y une eacutetape impliquant une possibiliteacute de

lrsquoaction ou de lrsquoinaction qui dans notre contexte une possibiliteacute drsquoaller vers lrsquoengagement ou

vers lrsquoabondant de la creacuteation de lrsquoentreprise Le scheacutema suivant suggeacuterer par LEARNED327

permet de positionner au moins provisoirement cette eacutetape dans le processus entrepreneurial

Figure17 Intention dans le processus entrepreneurial selon LEARNEDKE

Source LEARNED KE (1992) what happen before the organization A model of organization formationp41

Ce modegravele ajoute un autre niveau difficulteacute pour la compreacutehension de lrsquointention

entrepreneuriale Cette derniegravere apparait dans le raisonnement de cet auteur comme

neacutecessairement preacuteceacutedeacutee par un anteacuteceacutedent la propension qui est deacutetermineacute par les

caracteacuteristiques personnelles et de la situation de lrsquoindividu Cela impose que lrsquoon srsquointeacuteresse de

preacutes agrave cette situation cognitive de lrsquoindividu qui preacuteceacutedent la formation de lrsquointention

entrepreneuriale Pour cela nous faisons reacutefeacuterence au le modegravele de SHAPEROA qui explicite

323 TOUNESA Lrsquointention entrepreneuriale des eacutetudiants le cas franccedilais La Revue des Sciences de Gestion Direction et

Gestion Ndeg 219 mdash Organisation 2006 pp57-65p 58 324 BOYER A Le partage de lintention in J-P DUPUY P LIVET (sous la direction de) Les limites de la rationaliteacute rationaliteacute eacutethique et cognition Tome 1 Editions La deacutecouverte 1997 p267-275p 269 325 GAUTHIER D Intention et deacutelibeacuteration in J-P DUPUY P LIVET (sous la direction de) Les limites de la rationaliteacute rationaliteacute eacutethique et cognition Tome 1 Editions La deacutecouverte 1997 p59-75p 60 326 EMINS les facteurs deacuteclenchant la creacuteation drsquoentreprise par les chercheurs publics applications des modegraveles drsquointention revue de lrsquoentrepreneuriat Vol 3 Ndeg 1 2004 pp 1-20p 3 327 LEARNED KE (1992) What happen before the organisation A model of organisation formation Entrepreneurship Theory

and Practice 17(1) 39-48p 41

96

davantage ces variables situationnelles en les mettant au cœur de sa theacuteorie de lrsquoeacuteveacutenement

entrepreneurial328

72 Le modegravele de lrsquoeacuteveacutenement entrepreneurial de SHAPERO A

Il srsquoagit du modegravele drsquoentrepreneuriat le plus connus il a eacuteteacute formaliseacute en 1975 par SHAPIROA

puis compleacuteteacute et enrichi par et SHAPEROA SOKOL L en 1982 Son eacutelaboration est baseacutee sur

le postulat selon lequel lrsquoaccroissement du taux de creacuteation drsquoentreprise est ducirc agrave des facteurs

culturels et sociaux Partant de ce postulat ces auteurs srsquointerrogeaient sur les type de ces

facteurs qui agissent sur les comportements individuels notamment en matiegravere de creacuteation

drsquoentreprise Pour ces auteurs lrsquoeacuteveacutenement entrepreneurial qui peut ecirctre la creacuteation lrsquoachat ou

la reprise drsquoune entreprise est lrsquoobjet principal de recherche et non pas lrsquoindividu Ils

considegraverent que crsquoest un pheacutenomegravene tellement complexe et multidimensionnel que seules les

caracteacuteristiques psychologiques ne suffisent pas pour le comprendre Crsquoest un eacuteveacutenement qui

reacutesultat drsquoun processus dynamique ougrave interagissent des variables de lrsquoindividu et des variables

socio culturelles 329 Le scheacutema suivant reacutesume la conception de ces auteurs

Figure18 Les deacuteterminants de lrsquoeacuteveacutenement entrepreneurial dans le modegravele de

SHAPEROA SOKOL L

Source adapteacute HERNANDEZE M le processus entrepreneurial vers u modegravele strateacutegique de

lrsquoentrepreneuriat p 35

328 ELFVINGJ et al Chapter 2 Toward A Contextual Model of Entrepreneurial Intentions in Understanding the Entrepreneurial Mind Springer Science+Business Media2009375 pages p 24 329 ELFVINGJ et al idem p24

Variables psychologiques Disposition lrsquoaction Motivation Attitudes

Variables de situation Situation neacutegative Ex Licenciement Situation positive Ex opportuniteacute

Variables eacuteconomiques

Faisabiliteacute accessibiliteacute aux ressources

Main drsquoœuvre Technologie creacutedits

Variables sociologiques Creacutedibiliteacute de lrsquoactes groupe de reacutefeacuterence Milieu familiale

Eveacutenement entrepreneurial

-creacuteation

- reprise

-Achat drsquoentreprise

ENTREPRENEUR

POTENTIEL Avec certaine caracteacuteristique

favorables expeacuterience eacuteducation

97

Selon ce modegravele lrsquoeacuteveacutenement entrepreneurial devient une variable deacutependante et les

variables psychologiques eacuteconomiques de situation sont des variables indeacutependantes

a Les variables indeacutependantes dans le modegravele

Elles sont consideacutereacutees comme indeacutependantes dans la mesure que le modegravele preacutevoit par hypothegravese

que leur variation induit statistiquement (correacutelation) une variation en matiegravere drsquointensiteacute de la

variable deacutependante qui traduit la propension agrave lrsquoacte (entrepreneur potentiel) Le modegravele est

consideacutereacute par plusieurs auteurs comme important par ce qursquoil arrive agrave preacutedire une part

importante de lrsquoeacuteveacutenement entrepreneurial Les calculs fait par SHAPERO et sokol dans le cadre

de l lsquoeacutetude empirique qui accompagne leur travail de recherche avait produit un coefficient R2

ajusteacute de 42 crsquoest agrave dire que plus de 42 de la variation de la propension afficheacutee par les

individus est le fait des variable explicative retenues dans le modegravele330 Il est inteacuteressant don de

comprendre ces variables explicatives

Les variables de situation ou appeleacutees aussi les variables preacutecipitant lrsquoacte entrepreneurial331

Elles peuvent revecirctir deux aspects des situations ressenties comme neacutegatives par

lrsquoentrepreneur et qualifieacutes de facteurs qui poussent ( PUSH FACTOR) ce dernier agrave se mettre agrave

son propre compte et eacuteventuellement agrave la creacuteation drsquoune entreprise Il existe agrave lrsquoopposeacute des

situations ressenties comme positives par lrsquoindividu et qualifieacutees de facteurs qui tirent ( PULL

FACTOR) ce dernier vers lrsquoentrepreneuriat

-Les situations neacutegatives elles peuvent ecirctre lieacutees agrave lrsquoemploi comme par exemple

un licenciement une difficulteacute de trouver un emploi apregraves des eacutetudes lrsquoinsatisfaction dans le

travail du point de vue revenu ou de relations de travail Toutes ces situations peuvent ecirctre des

variables favorables agrave la formation de lrsquointention entrepreneuriale

- Les situations positives en eacutevoquant ce type de situation HERNANDEZE M

donne les exemples suivants quels sont donc ces facteurs positifs qui peuvent ecirctres des

catalyseurs sur le creacuteateur potentiel et lrsquoamener agrave agir Ce la peut ecirctre la deacutecouverte drsquoun

nouveau produit ou celle drsquoun nouveau marcheacute pour un produit existant la rencontre drsquoun

partenaire drsquoun futur associeacute drsquoune possibiliteacute de financement ou la rencontre drsquoun futur gros

client 332 En deacutefinitif ces facteur paraissent donc comme de nouvelles opportuniteacutes qui

srsquooffrent agrave lrsquoindividu

Ces deux type de facteurs comme le souligne HERNANDEZEM ne srsquoexcluent pas

mutuellement ils peuvent intervenir en mecircme temps et se renforcer pour produire u climat

330 Cite par VAN GELDEREN M Explaining entrepreneurial intentions by means of the theory of planned behavior Career Development International Vol 13 Ndeg 6 2008 pp538-559p 541 331 EMINS op ct p 3 332 HERNANDEZEM le processus entrepreneurial vers un modegravele strateacutegique de lrsquoentrepreneuriat p 37

98

favorable agrave une intention reacuteelle chez le futur entrepreneur par exemple comme le note cet

auteur Une insatisfaction dans le travail qui coiumlncide agrave avec la deacutecouverte drsquoune possibiliteacute de

financement de la nouvelle activiteacute peuvent se renforcer et amener entrepreneur potentiel agrave

deacutecider de srsquoengager dans la voie de lrsquoentrepreneuriat 333

Ces deux types de situations avaient eacuteteacute repris dans plusieurs modegraveles de recherche

empirique sur lrsquoentrepreneuriat Le modegravele le plus connu est celui du groupe GEM EN

cherchant agrave comparer l4activit2 entrepreneurial au niveau international les enquecirctes effectueacutees

chaque anneacutee integravegrent en effet ces deux type de situation en identifiant ceux qui srsquoengagent a

cause drsquoun sentiment de neacutecessiteacute et ceux qui cherche agrave devenir des entrepreneurs par ce qursquoil

eacutetait possible pour eux de deacutecouvrir de novelles opportuniteacute334 Ces deux type drsquoentrepreneurs

ne sont pas identiques et la diffeacuterence agrave long terme constateacute entre les pays en matiegravere drsquoimpact

de lrsquoentrepreneuriat sur le deacuteveloppement eacuteconomique est du agrave la preacutedominance de lrsquoune des

deux situations335

Les variables sociologiques la creacutedibiliteacute lrsquoacte

Lrsquohypothegravese derriegravere ce type d e variable est que pour que lrsquoindividu arrive agrave deacutevelopper une

intention reacuteelle drsquoagir dans la creacuteation drsquoentreprise il faudrait pour ce dernier qursquoil arrive agrave

deacutevelopper un sentiment de creacutedibiliteacute de son acte cest-agrave-dire drsquoecirctre capable de srsquoimaginer dans

le rocircle drsquoentrepreneur336 Lrsquoatteinte de ce niveau de croyance est impulseacute par plusieurs

circonstances 1) La preacutesence drsquoimages drsquoimitation et drsquoune culture entrepreneuriale

favorable au passage lrsquoacte compareacute bien sur au reste de la population Ces deux variables

peuvent ecirctre le fait de la famille qui comporte parmi ses membres des entrepreneurs ayant

reacuteussi dans le domaine de lrsquoentreprise (pegravere) La raison derriegravere cette influence se trouve dans

lrsquoexplication donneacutee par GERGENK-J et alii qui considegraverent en effet que La perception

sociale est eacutegalement influenceacutee par le contexte dans lequel on observe les actions dautrui Les

individus affichent une intention pour lrsquoentrepreneuriat par ce qursquoils cherchent agrave imiter qui

sont deacutejagrave engageacutes malgreacute lambiguiumlteacute de la situation Cette relation entre lrsquoimitation et

lrsquoengagement constitue un de s rare point sur lequel les chercheurs en entrepreneuriat 337 sont

unanime sur sa pertinence338 SHAPEROA et SOKOLL remarquaient dans leur eacutetude

empirique qui illustre leur modegravele que plus de la moitieacute des creacuteateurs drsquoentreprise ameacutericains

333 HERNANDEZEMop ct p37 334 REYNOLDS P et al Global Entrepreneurship Monitor Data Collection Design and Implementation 1998ndash2003 Small Business EconomicsNdeg242005pp 205ndash231p 216 335 AacuteCS ZJ et al Global Entrepreneurship amp Development index2014249 pages p43 336 GERGENK-J et alii Psychologie sociale Editions Etudes Vivantes Quebec 1992 551 pagesp 239 337 Dans sa thegravese sur lrsquointention entrepreneurial TOUNESA (Universiteacute de ROUEN 1993) cite dans la page 194 une seacutelection de travaux ayant montreacute empiriquement lrsquoinfluence de la famille dans lrsquoengagement entrepreneurial 338 HERNANDERE-M le processus entrepreneurial vers un modegravele strateacutegique d e lrsquoentrepreneuriat op ct p37

99

interrogeacutes ont un parent ou un membre de la famille dans le domaine des affaires339 Ce reacutesultat

confirme des constats fait bien avant notamment sur la peacuteriode de lrsquoindustrialisation de

lrsquoEurope et des Etats Unies Crsquoest ce qui ressort de lrsquoeacutetude de KAELBLE H qui mettait en

eacutevidence le fait que les entrepreneurs franccedilais allemands et ameacutericains sont issues pour plus de

la moitieacute de familles drsquoaffaires340

En plus du la preacutesence des modegraveles dans lrsquoentourage proche ou lointain des entrepreneurs

potentiels 2) le milieu social large constitue aussi un espace ou lrsquoindividu peut deacutevelopper une

certaine propension agrave lrsquoentrepreneuriat Lrsquoeacutetude de WEBERM constitue agrave ce titre une preuve

que le milieu notamment agrave travers composante religieuse est important et qui aurait mecircme

favoriseacute le deacuteveloppement de lrsquoesprit capitaliste341

Bien que ces variable sont des anteacuteceacutedents important mais reste insuffisante car il faudrait

aussi pour lrsquoacteur la croyance en la faisabiliteacute de lrsquoacte et la preacutesence de certain circonstance

eacuteconomique pour pouvoir aller vers lrsquoengagement entrepreneurial

Les variables eacuteconomiques

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les variables eacuteconomiques ont trait aux ressources qui peuvent

ecirctres sous le controcircle de lrsquoentrepreneur ou qui sont potentiellement accessibles Parmi les

ressources lrsquoaccent est surtouts mis sur le capital342 Comme le souligne COOPERAC et al sur

ce point il existe une relative unanimiteacute chez les chercheurs quant agrave la faible dotation initiale

des entrepreneurs potentiels de ce type de ressources et les conseacutequences de cette contraintes

qui peut ecirctre un facteur de renoncement agrave lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat mais aussi agrave

lrsquoeacutechec d lrsquoentreprise apregraves a creacuteation 343

Ce que lrsquoon pourrait deacuteduire de ce modegravele est qursquoil existe une diffeacuterence conceptuelle

entre lrsquointention et lrsquoengagement entrepreneurial On pourrait joindre sur ce point lrsquoideacutee de

HENANDER EM qui indique que ce nrsquoest touts les individus qui peuvent avoir le potentiel de

creacuteer une organisation344 il faudrait selon ce modegravele le lrsquoimbrication de certaines dispositions

cognitives pour lrsquoecirctre la creacutedibiliteacute de lrsquoacte des situations de preacutecipitation et des ressources

potentiels

339 SHAPEROA et SOKOLL op ct p 77 340 Cite par TOUNEacuteSA op ct p 194 341 HERNANDEZE-M op ct P 39 342 HERNANDEZEM op ct p39 343 COOPER AC GIMENO-CACSON FJ et WOO CY laquo Initial human and financial capital as predictors of new venture performance raquo Journal of Business Venturing vol 9 no 51994 p 371-395 P383 344 HERNANDEZ Eacute ndashM Lentrepreneuriat comme processus raquo Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et

moyenne entreprise Vol 8 Ndeg 1 1995 p 107-119p 115

100

Pour expliciter davantage ces propos les reacuteflexions de KRUEGGER qui emprunte au

modegravele de SHAPERO et SOKOL son hypothegravese de base introduit drsquoautres variables qui seront

reprises par toutes les recherches actuelles sur les phases amont du processus entrepreneurial

73 Le model de KRUEGER NF et CARSRUD AL (1993)

Ce modegravele repose sur une hypothegravese theacuteorique deacuteveloppeacutee en psychologie social qui stipule

que lrsquointention est le seul preacutedicateur du comportement entrepreneurial345 KRUEGER et

CARSRUD ont appliqueacute la Theacuteorie du Comportement Planifieacute (planned bahavioral theory) au

champ de lrsquoentrepreneuriat Ces auteurs ont adapteacute le modegravele drsquoAJZENrsquoSI 346 sur le

comportement planifieacute en le rendant plus compatible avec drsquoautres modegraveles theacuteoriques et

particuliegraverement celui de SHAPERO et SOKOL Le modegravele final qursquoils proposent combine

les deux notions qui sont les plus important pour expliquer le deacuteclenchement du comportement

entrepreneurial laquo lrsquointention laquo issu du de la theacuteorie du comportement planifieacute et du concept de

deacuteplacement issu de la theacuteorie de SHAumlPERO347 Nous pensons que ce modegravele permet de

distinguer de maniegravere explicite la phase de lrsquoentrepreneuriat potentiel (propension

entrepreneuriale) et la phase de lrsquointention Selon ces auteurs la modeacutelisation de cette intention

met en articulation deux types drsquoanteacuteceacutedents la perception de la deacutesirabiliteacute et de la faisabiliteacute

du comportement entrepreneurial348 Comme le montre le scheacutema suivant ces deux facteur sont

eux mecircme le reacutesultat drsquoune double perception respectivement une perception des normes

sociales et de la capaciteacute propres agrave controcircler le comportement de sois mecircme Ces deux facteurs

lorsqursquoils sont preacutesents chez lrsquoindividu lui permettent de deacutevelopper une certaine creacutedibiliteacute sur

ce qursquoil peut entamer dans le futur comme activiteacutes lieacutees agrave la creacuteation drsquoentreprise

En fin lorsque des eacuteveacutenements positifs interviennent comme la perception drsquoune opportuniteacute ou

un eacuteveacutenement neacutegatif comme par exemple la perte drsquoun emploi cette propension se deacuteveloppe t

en une intention entrepreneuriale

345 KRUEGER NF REILLY MD CARSRUD AL Competing models of entrepreneurial intentions Journal of Business Venturing vol 15 2000 p 411-432p 346 AJZEN I the theory of planned behavior organizational behavior and human decision processes Ndeg 501991pp 179-211 347 FAYOLLE A 348 KRUEGER JR NF et BRAZEAL D Entrepreneurial Potential amp Potential Entrepreneurs Entrepreneurship Theory and Practice Vol18Ndeg 31994 pp 91-104p 100

101

Figure 19 Le modegravele de lrsquointention entrepreneuriale de KRUEGERNF et

CARSRUDAL

Source J ELFVING ET AL p 24

8 lrsquoentrepreneuriat comme Emergence organisationnelle

On doit GARTNER WB drsquoavoir formaliseacute le concept de lrsquoeacutemergence organisationnelle349 Cet

auteur suggeacuterait dans un article publieacute en 1988 drsquoimiter le travail de MITZBERGH sur le

comportement des managers pour pouvoir conceptualiser le travail des entrepreneurs On

pourrait lire dans cet article ldquoI believe that research on entrepreneurial behaviors must be

based on field work similar to Mintzbergrsquos study of managerial work Researchers must observe

entrepreneurs in the process of creating organizationsrdquo350 Dans un autre article publieacute en 1993

il precise lrsquoobjet sur lequel doit travailler les chercheurs en entrepreneuriat My answer to those

individuals who ask met ldquoAm I an entrepreneurrdquo is ldquoIf you are starting an organization you

are an entrepreneur if you are not starting one then yoursquore notrdquo Who we are is what we do 351

Lrsquoeacutemergence organisationnelle comporte le terme organisation mais il faudrait preacuteciser que les

auteurs ayant adopteacute lrsquoapproche de GARTNERWB nrsquoentendent par eacutetudier lrsquoorganisation

comme une entiteacute ou comme une structure mais comme le processus qui conduit agrave lrsquoexistence de

cette derniegravere La litteacuterature anglo-saxonne preacutefegravere utiliser le terme organizing pour deacutecrire ce

processus352 Crsquoest pourquoi une grande partie des travaux sur ce concept son issue de la theacuteorie

des organisations crsquoset drsquoailleurs ce qui constitue une limite de cette approche parce que Les

chercheurs qui srsquoinscrivent dans ce courant srsquointeacuteressent tout autant sinon plus agrave la creacuteation

drsquoorganisation sous-ensemble de la theacuteorie des organisations qursquoagrave lrsquoentrepreneuriat 353 Mais

349 Citeacute par HERNANDEZEM Lrsquoentrepreneuriat comme processus deacutemergence organisationnelle op ct p 90 350 GARTNER WB Who is an entrepreneur is the wrong question entrepreneurship theory and practice Vol 13 issue 41988 pp 47-68p 63 351 GARTNER WB Words lead to deeds towards an organizational emergency vocabulary Journal of Business Venturing Ndeg8 1993pp231-239238 352 HERNANDEZEM Lrsquoentrepreneuriat comme processus deacutemergence organisationnelle op ct p90 353 FAYOLLE A Agrave la recherche du cœur de lrsquoentrepreneuriat vers une nouvelle vision du domaine oc ct p 107

Deacutesirabiliteacute de lrsquoacte

Perception des normes sociales

Faisabiliteacute de lrsquoacte Perception de la capaciteacute a

entreprendre

Reacutesu

ltat com

portem

ent

entrep

reneu

rial

Intention

Entrepreneuriale

Deacuteplacement Eveacutenements positifs

Ou neacutegatif

Creacutedibiliteacute

de lrsquoacte

Propension

entrepreneuriale

102

cela nrsquoempecircche pas de consideacuterer les avanceacutes theacuteoriques et conceptuelles qursquoont permis cette

approche Plusieurs analyses empiriques adoptent lrsquoeacutemergence organisationnelle soit comme une

eacutetape cruciale de lrsquoentrepreneuriat soit comme le reacutesultat final auquel doit aboutir ce processus

Le terme laquo eacutemergence raquo apparait dans ce paradigme comme fondamental Il faudrait par

conseacutequence comprendre le sens

81 Le terme laquo eacutemergence raquo

Selon le dictionnaire Larousse lrsquoeacutemergence est lrsquoapparition plus ou moins soudaine drsquoune ideacutee

drsquoun fait social politique ou eacuteconomique Dans la litteacuterature scientifique lrsquoeacutemergence selon

LICHTENSTEINB est deacutefinie selon quatre proprieacuteteacutes354

1 Lrsquoeacutemergence est un processus qui geacutenegravere un reacutesultat appeleacute laquo lrsquoeacutemergeant raquo

2 Lrsquoeacutemergence est deacuteclenche par lrsquoaction et orienteacute par une intention

3 Lrsquoeacutemergence accroit la capaciteacute du systegraveme

4 Lrsquoeacutemergence apparait dans la pratique selon un certain nombre de cycle chaque cycle a

un une logique interne

De cette deacutefinition on pourrait remarquer qursquoil y a une diffeacuterence entre lrsquoeacutemergence et

lrsquoeacutemergent Ce dernier selon le mecircme auteur est lrsquoexpression tangible de ce qui en cour de

creacuteation drsquoapparition crsquoest le reacutesultat de lrsquoeacutemergence comme le montre les exemple suivants

The outcome of emergence is emergent ordermdashan emergent An emergent is the tangible

expression of whatrsquos been created whether an organization a new systeminnovation a

collaboration or shared value it is a new social agent Examples of emergents include teams

projects innovations ventures organizations355

Pour saisir les implications du mot eacutemergence lorsqursquoil est articleacute agrave lrsquoorganisation il

faudrait deacutefinir le concept drsquoorganisation qui dans ce cas peut deacutesigner agrave la fois la structure

cest-agrave-dire lrsquoeacutemergent selon la conception preacuteceacutedente ou le processus qui creacutee cette structure

(le processus de lrsquoeacutemergence)

82 Le concept drsquoorganisation

Lrsquoorganisation est peut ecirctre la tache la plus difficile qui srsquoest imposeacute aux chercheurs qui tentent

drsquoidentifier les proprieacuteteacutes des organisations eacutemergentes356 Pour deacutebuter ce titre noue retenons la

deacutefinition donneacutee par BOURRICAUD F dans lrsquoEncyclopeacutedie de gestion Cet auteur deacutefinie une

organisation comme on peut deacutefinir une organisation comme la forme sociale qui par

lrsquoapplication drsquoune regravegle et sous lrsquoautoriteacute de leaders assure la coopeacuteration des individus agrave une

354 LICHTENSTEIN B Emergence and Emergents in Entrepreneurship Complexity Science Insights into New Venture Invited Paper for Special Issue of Entrepreneurship Research JournalCreation pp 1-8p 2 355 Idem p 2 356 KATZ JA GARTNERWB Properties Of Emerging Organizations The Academy of Management Review Vol 13Ndeg

81988pp429-441p 430

103

œuvre commune dont elle deacutetermine la mise en œuvre et reacutepartit les fruits357 En plus de regravegles

de fonctionnement et de la coopeacuteration dan son analyse des organisations formelles

LIVIANYF ajoute drsquoautre caracteacuteristiques qui se reacutesument comma suit

-Lrsquoexistence drsquoune division des taches

-Lrsquoexistence drsquoune hieacuterarchie

-Lrsquoexistence drsquoune certaine stabiliteacute

Toutes les caracteacuteristiques donneacutees dans ce deux deacutefinitions sont applicables agrave une

organisation qui existe deacutejagrave et ne tiennent pas en compte des organisations en voie de lrsquoecirctre Les

chercheurs srsquoefforccedilaient donc agrave identifier les proprieacuteteacutes qui permettent de caracteacuteriser une

organisation complegravete dans le sens qursquoelle a termineacute son processus qui donne son existence

Dans son ouvrage laquo Organizational systematics raquo MCKELVEY B considegravere une organisation

comme Une organisation est un systegraveme drsquoactiviteacute finaliseacute (se maintenant dans ses limites)

contenant des ratios de ressources entreacutees-sorties permettant de survivre dans des

environnements imposant des contraintes particuliegraveres 358 Crsquoest cette deacutefinition qui sera

adopteacutee par KATZ e GARTNER pour theacuteoriser le concept de lrsquoeacutemergence organisationnelle

dans un article devenu un reacutefeacuterence pour les adeptes de ce paradigme

83 La notion drsquoorganisation eacutemergente

La deacutefinition preacuteceacutedente permet drsquoidentifier quatre caracteacuteristiques fondamentales de

lrsquoorganisation deux sont structurelles les limites et les ressources et deux qui sont de nature

processuelle lrsquointention et lrsquoeacutechange

a Les caracteacuteristiques structurelles de lrsquoorganisation

Les ressources correspondent aux eacuteleacutements qui vont donner naissance agrave lrsquoorganisation il peut

srsquoagir de ressources mateacuterielles humaines en capital On pourrait ajouter compte tenu des

deacuteveloppements de la theacuteorie baseacutee sur les ressources drsquoautres eacuteleacutements intangibles qui procurent

agrave une compeacutetence distinctive agrave lrsquoorganisation comme les connaissances par exemple

Les limites On pourrait parler aussi de frontiegravere de lrsquoorganisation ces frontiegraveres qui sont les

plus difficiles agrave identifier compte tenu de leur caractegravere abstrait sont tous les eacuteleacutements qui

permettent de seacuteparer lrsquoorganisation de son environnement Elles peuvent aussi consister agrave

seacuteparer lrsquoindividu creacuteateur de lrsquoorganisation creacuteeacutee Dans la pratique ces frontiegraveres peuvent par

exemple correspondre aux eacuteleacutements qui marquent lrsquoexistence formelle de llsquoorganisation comme

357 Citeacute par HERNANDEZEM Lrsquoentrepreneuriat comme processus deacutemergence organisationnelle op ct p 91 358 Citeacute par HERNANDEZEM Lrsquoentrepreneuriat comme processus deacutemergence organisationnelle op ct p 92

104

crsquoest le cas de lrsquoenregistrement leacutegale drsquoune entreprise aupregraves de lrsquoadministration publique (le

registre de commerce par un identifiant fiscal etc)

b Les caracteacuteristiques processuelles

Lrsquointention elle reflegravete lrsquoexistence et la croyance en un certain nombre drsquoobjectifs pour celui

qui impulse la creacuteation de cette organisation Nous avions vus preacuteceacutedemment que cette intention

est deacutetermineacutee par un certain nombre drsquoanteacuteceacutedents endogegravenes et exogegravenes

Lrsquoeacutechange cette proprieacuteteacute constitue un eacuteleacutement neacutecessaire pour consideacuterer que le processus

drsquoeacutemergence est arriveacute agrave un reacutesultat reconnu par lrsquoenvironnement ou par les parties prenantes

qui sont inteacuteresseacutes par le fonctionnement de lrsquoorganisation Ces eacutechanges peut ecirctre internes

lorsqursquoil est effectueacute au sin de lrsquoorganisation ou externes avec lrsquoenvironnement Parfois cet

eacutechange nrsquoest pas neacutecessairement efficient au deacutebut comme le font remarquer KATZJA et

GARTNER WB Lrsquoorganisation peut fonctionner agrave perte cest-agrave-dire que la reacutecupeacuteration de

charges de structure et de fonctionnement nrsquoest pas une prioriteacute pour lrsquoentreprise en contrepartie

drsquoune peacuteneacutetration et un maintien dans un marcheacute donneacutee359 Le scheacutema suivant reacutesume la

conception de lrsquoorganisation eacutemergente selon GARTNER WB360

Figure20 Lrsquoeacutemergence organisationnelle selon KATZJA et GARTNER WB

Source auteur selon lrsquoarticle de GARTNER WB A Conceptual Framework for Describing the Phenomenon

of New Venture Creation

359 KATZ JA GARTNERWB op ct p432 360 GARTNERWB A Conceptual Framework for Describing the Phenomenon of New Venture Creation The Academy of

Management Review Vol 10 Ndeg 41985 pp 696-706p 702

INDIVIDU Creacuteateur

initiateur

Processus drsquoeacutemergence

Affiche Intention

Collecte

Ressources

Eacutetablie

Frontiegravere Fait

Echanges

Caracteacuteristiques individuelle Prise de risque

Motivations

Expeacuterience

Origine de parents

Environnement Accegraves aux ressources

Barriegravere agrave lrsquoentreacutee

la reacuteglementation

ORGANISATION

Lrsquoeacuteleacutement

eacutemergent

105

Depuis la publication des travaux de ces deux auteurs de nombreuses recherches dans le

domaine de lrsquoentrepreneuriat ont fait lrsquoobjet de publications scientifiques Ces recherches ont

formeacute ce qui est appeleacute aujourdrsquohui le paradigme de la creacuteation drsquoune organisation361 Dans cette

optique eacutetudier lrsquoentrepreneuriat revient agrave eacutetudier la naissance de nouvelles organisations

autrement dit les activiteacutes permettant agrave quelqursquoun de creacuteer une nouvelle entiteacute plutocirct que celles

lieacutees au deacuteveloppement agrave la maintenance ou au changement d rsquouniteacutes existantes362 Ces

recherches srsquoancrent dans des perspectives disciplinaires et theacuteoriques plurielles come la

sociologie la psychologie le management etc Si ces recherches sont unanimes sur le fait en

question laquo lrsquoeacutemergence raquo elles nrsquoadoptent par les mecircmes visions lorsqursquoil srsquoagit drsquoutiliser le

terme de processus drsquoeacutemergence

84 Lrsquoentrepreneuriat come un processus drsquoeacutemergence organisationnelle

Le processus drsquoeacutemergence organisationnel dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat peut ecirctre deacutefini

selon qursquoon le considegravere comme un flux drsquoeacuteveacutenement conduisant agrave lrsquoexistence drsquoune entiteacute Ou

un sembles de reacutesultats deacutetermineacute comme par exemple la formation drsquoune intention

lrsquoacquisition des ressources les premiers eacutechange avec le marcheacute qui sont des eacutetapes isolables

par lrsquoobservation est deacutetermineacute par des facteurs internes et externe Nous consideacuterons pour notre

part que cette eacutemergence est un reacutesultat qui marqueacute une eacutetape parmi drsquoautres du processus

entrepreneurial Cette eacutetapes est deacutefini comme un processus laquo initieacute par un acte de volonteacute

humaine il implique un changement drsquoeacutetat une discontinuiteacute il est holistique et unique il

implique de nombreuses variables anteacuteceacutedentes il engendre des reacutesultats extrecircmement sensibles

aux conditions initiales de ces variables raquo

85 Identification empirique de lrsquoeacutemergence organisationnelle

Pour lrsquoidentification empirique de cette phase CAPIEZ A et HERNANDEZ Eacute ndashM proposent que

Lrsquoeacutemergence corresponde essentiellement agrave la phase de finalisation Lrsquoentreprise en fin de

deacutemarrage cherche agrave affirmer son pouvoir de marcheacute La dureacutee du deacutemarrage est tregraves variable

et peut aller jusqursquoagrave trois ou quatre ans363 Plusieurs auteurs observent que nombre de jeunes

entreprises ne reacutealisent pas une croissance importante durant leurs quatre premiegraveres anneacutees

drsquoexistence et Woo et al (1990) montrent que beaucoup de jeunes entreprises changent de

gammes de produits de meacutethodes de production et de commercialisation pendant les trois

premiegraveres anneacutees Crsquoest pourquoi nous nous inteacuteresserons dans cette recherche agrave des entreprises

361 VERSTRAETT et FAYOLLEA paradigmes et entrepreneuriat op ct p 36 362 HERNANDEZEM Lentrepreneuriat comme processus op ct p 114 363 CAPIEZ A et HERNANDEZ Eacute ndashM Vers un modegravele deacutemergence de la petite entreprise raquo Revue internationale PME

eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 11 Ndeg 4 1998 pp 11-43 P 14

106

dont lrsquoacircge est compris entre un et trois ans et dont on peut penser qursquoelles soient en plein

processus drsquoeacutemergence ou qursquoelle viennent de lrsquoachever

Cependant lrsquoeacutemergence pour plusieurs chercheurs ne marque pas la fin du processus

entrepreneurial car nrsquoeacutetant pas une assurance quand agrave la survie de lrsquoentreprise Le

deacuteveloppement la croissance et la creacuteation de valeur drsquoune maniegravere geacuteneacuterale constitue une

autre eacutetape un autre reacutesultat qui doit ecirctres pris en compte dans une approche processuelle de

lrsquoentrepreneuriat

9 Lrsquoeacutetape de survie de la nouvelle entreprise

Depuis long temps la recherche en entrepreneuriat srsquointeacuteresse agrave la question des deacuteterminants de

la performance des nouvelles entreprises Les deacuteterminants de cette performance constituent le

thegraveme central La litteacuterature aborde ce sujet selon diffeacuterents niveaux drsquoanalyse Du point de

vue macro eacuteconomique on retrouve dans cette cateacutegorie de recherches des travaux sur les causes

de la mortaliteacute des entreprises les deacuteterminant macroeacuteconomiques de la peacuterenniteacute des

entreprises mais aussi des recherches sur lrsquoimpact des ces nouvelles entreprises sur la creacuteation

de nouveaux emplois lrsquoinnovation et la production de maniegravere geacuteneacuterale A lrsquoeacutechelle individuelle

les reacuteponses sur les facteurs pouvant expliquer la survie ou lrsquoeacutechec de ces entreprises demeurent

insuffisants et incomplegravetes364 il semble par contre que crsquoes la faiblesse structurelle des

nouvelles entreprises qui constitue lrsquoarriegravere plan dans lequel des probleacutematique geacuteneacuteriques se

sont constitueacutees ces ce qui fait la diffeacuterence avec des analyses sur la grande entreprise ou les

entreprises qui ont plusieurs anneacutees drsquoexistence

91 La faiblesse de la nouveauteacute the liabilities of newness

En effet dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat un certain consensus srsquoest eacutetablie pour consideacuterer

que la performance ou lrsquoeacutechec de la nouvelle entreprise est la reacutesultante directe de la faiblesse

inheacuterente agrave la nouveauteacute de lrsquoentreprise (the labiliteacute of the newness) 365 Crsquoest STINCHCOMBE

A qui est le premier a avoir poser lrsquohypothegravese de la faiblesse de la nouveauteacute366 Ce

pheacutenomegravene existe parce que apregraves le deacutemarrage (Nous lrsquoavions appeleacute preacuteceacutedemment

lrsquoeacutemergence) lrsquoentreprise fait face agrave des difficulteacutes particuliegraveres et agrave un grand risque drsquoeacutechec

durant les premiegraveres anneacutees de son cycle de vie367

364 BORGES C FILION L- J et SIMARDG Processus de creacuteation de nouvelles entreprises temps difficulteacutes changements et performance Cahier de recherche ndeg 2008-06 les Actes du 9e CIFEPME Congregraves International Francophone en Entrepreneuriat et PME Louvain Belgique 28-31 octobre 2008 pp1-22p1 365 COLEMAN S The ldquoLiability of Newnessrdquo and Small Firm Access to Debt Capital Is There a Link Journal of Entrepreneurial Finance Vol 9 Issue 2 2004 pp38-59p p38 366 CAFFERATA R ABATECOLA G POGGESI S Revisiting Stinchcombersquos lsquoliability of newnessrsquo A systematic literature

reviewInternational Journal of Globalisation and Small Business 3(4) 374-392p 376 367 COLEMAN S idemp 38

107

Ce risque apparait lus explicite lorsque on le compare avec celui qui existe dans une

organisation eacutetablie CAFFERATA R et al reacutesument la diffeacuterance entre les risques encourus

par les nouvelles entreprises et les entreprises deacutejagrave eacutetablies368 A seminal explanation of the

lsquostruggle for survivalrsquo between newborn organizations and older ones is provided by Arthur

Stinchcombe (1965) Quoting his words

[a) New organizations especially new types of organizations generally involve new roles which

have to be learned hellip

b) The process of inventing new roles the determination of their mutual relations and of

structuring the field of rewards and sanctions so as to get the maximum performance have high

costs in time worry conflict and temporary inefficiency hellip

c) New organizations must rely heavily on social relations among strangers This means that

relations of trust are much more precarious in new than old organizations hellip

d) One of the main resources of old organizations is a set of stable ties to those who use

organizational services

Il ressort de ces propos que la faiblesse de la nouveauteacute peut ecirctre comprise du point de vue

de la stabiliteacute Une organisation eacutetablie est plus stable par ce que les rocircles et les responsabiliteacutes

sont preacutedeacutefinies par contre dans une nouvelle entreprise ces rocircle sont en cours drsquoeacutemergence dont

il faudrait les apprendre

92 Facteurs lieacutes agrave la performance des nouvelles entreprises

Certains chercheurs deacutefinissent trois cateacutegories geacuteneacuteriques de facteurs de succegraves des entreprises

nouvelles lrsquoentrepreneur lrsquoentreprise et lrsquoenvironnement eacuteconomique369 Drsquoautres chercheurs

comme SAMMUT S apregraves examen de la litteacuterature empirique retiennent cinq facteurs qui

peuvent preacutedire le suceacutees drsquoune entreprise nouvelle lrsquoentrepreneur les ressources financiegraveres

lrsquoenvironnement lrsquoorganisation lrsquoactiviteacute370 Ces cateacutegories permettent de distinguer de faccedilon

significative les entreprises qui reacuteussissent de celles qui eacutechouent Cependant lrsquoexplication des

diffeacuterences de performance reste une tacircche difficile parce que ces trois cateacutegories sont

interdeacutependantes la performance drsquoune entreprise est le reacutesultat de combinaisons varieacutees de

facteurs individuels organisationnels et environnementaux Lorsque ces facteurs sont deacuteclineacutes

en un ensemble de variables pour produire des modegraveles preacutedictifs de la survie de la croissance

et de la performance les reacutesultats de ces recherches demeurent heacuteteacuterogegravenes et contradictoires

368 CAFFERATA R ABATECOLA G POGGESI S op ct p 376 369 LASCH F LE ROY F YAMI S les deacuteterminants de la survie et de la croissance des start-up TIC Revue franccedilaise de gestion Ndeg 1552005 pp37-56p 38 370 SAMMUT S Processus de deacutemarrage en petite entreprise systegraveme de gestion et sceacutenarios Revue de lrsquoEntrepreneuriat

Vol 1 2001 pp 61-76p 68

108

93 Le rocircle de lrsquoenvironnement et justification du concept de survie

On pourrait souligne ici que le rocircle de lrsquoenvironnement dans la performance de

lrsquoentreprise peut ecirctre consideacutereacute dan le cadre de la theacuteorie de la contingence En effet cette

theacuteorie a mis en eacutevidence garce agrave des deacutemonstrations empiriques lrsquoimportance de lrsquoadeacutequation

qui doit exister entre une entreprise et son environnement pour assurer son deacuteveloppement et sa

peacuterenniteacute BURNS et STALKER (1961) ont identifieacute des formes drsquoorganisation (meacutecanique

organique) adapteacutees agrave divers types drsquoenvironnements (stable dynamique) alors que

LAWRENCE et LORSCH (1967) ont mis en eacutevidence que la congruence entre la structure

interne de lrsquoentreprise et les contraintes de lrsquoenvironnement eacutetait source de performance

organisationnelle371

Les theacuteories qui considegraverent le contexte comme le deacuteterminant majeur de la

performance des nouvelles entreprises adhegraverent agrave la perspective de la deacutependance de lrsquoentreprise

aux variables environnementales Lrsquoeacutecologie des populations des organisations (EPO) qui

constitue un autre courant de penseacute issue de la theacuteorie des organisations qui srsquoest inteacuteresser agrave la

naissance et agrave la mortaliteacute des organisations Lrsquoobjet principal de ce courant est lrsquoanalyse des

deacuteterminants drsquoeacutechec des entreprises Pour expliquer les diffeacuterences entre les entreprises qui

eacutechouent et celles qui reacuteussirent ce courant agrave forte orientation deacuteterministe nrsquoaccorde pas une

place agrave lrsquoindividu qui est consideacutereacute comme un spectateur372 Dans cette perspective ce sont les

contraintes eacutemanant de lrsquoenvironnement qui expliquent pourquoi certaines nouvelles entreprises

disparaissent et drsquoautres non Mecircme si le fondateur possegravede les compeacutetences essentielles agrave la

reacuteussite il nrsquoarrive pas agrave faire survivre son entreprise si le contexte est deacutefavorable Il y une sorte

de seacutelection que fait le contexte pour ne laisser que les entreprises qui possegravedent certaine

capaciteacute drsquoadaptation de leur fonctionnement interne Crsquoest pour quoi plusieurs auteurs ont

chercheacute agrave identifier de nouvelles mesures de la performance des nouvelles entreprises pour se

deacutetacher des mesures traditionnelles qui srsquoappliquent plutocirct agrave des entreprises de grande

dimension

En effet pour mesurer lrsquoincidence du contexte sur la reacuteussite entrepreneuriale

LITTUNEN STORHAMMAR ET NENONEN avancent que la persistance de lrsquoactiviteacute dans le

marcheacute et la survie de lrsquoentreprise constitue le meilleur indicateur de succegraves373 Bien entendu il y

a diffeacuterentes deacutefinitions du suceacutees mai ces auteurs suggegraverent de faire un rapprochement entre la

conception de la reacuteussite agrave la survie de lrsquoentreprise La raison est que les anneacutees qui suivent la

371 HERNANDEZ Eacute ndashM Lentrepreneuriat comme processus op ct p 109 372 SMIDA A ET KHELIL N Repenser lrsquoeacutechec entrepreneurial des petites entreprises eacutemergentes proposition drsquoune typologie srsquoappuyant sur une approche inteacutegrative raquo Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 23 Ndeg 2 2010 p65-106 p 71 373 Citeacute par SMIDA A ET KHELIL N idem p 76

109

creacuteation sont critiques pour la stabilisation de lrsquoactiviteacute entrepreneuriale et qursquoon ne peut parler

de reacuteussite que lorsque la nouvelle entreprise arrive agrave se maintenir gracircce notamment la

stabilisation de lrsquoactiviteacute entrepreneuriale Malgreacute les contributions majeures des approches

centreacutees sur la preacutedominance du contexte entrepreneurial en particulier le courant de lrsquoEcologie

des populations des organisations la plupart des eacutecologistes nrsquoont pu trouver les raisons pour

lesquelles les entreprises qui ont commenceacute leurs activiteacutes au mecircme moment et dans des

environnements relativement identiques atteignent des niveaux de performance diffeacuterents La

theacuteorie baseacutee sur les ressources est utiliseacute agrave ce titre pour apporter de nouveaux eacuteleacutements de

reacuteponses

94 Approches centreacutees sur la primauteacute des ressources

La reacutefeacuterence incontournable de la theacuteorie des ressources (Resource-Based Theory) est sans aucun

doute PENROSEE qui a deacutefini le concept de services des ressources Les inputs du systegraveme de

production ne sont pas les ressources elles-mecircmes mais les services qursquoelles apportent 374 Pour

expliquer la performance des nouvelles entreprises lrsquoapproche fondeacutee sur les ressources pose

comme hypothegravese le lien entre les moyens internes deacutetenue en fonction des contraintes

externes et la performance des entreprises Cette approche se fonde lrsquoideacutee que la performance

deacutepend largement des ressources dont dispose et que controcircle lrsquoentreprise et qui possegravedent

certaines caracteacuteristiques particuliegraveres valeur rareteacute inimitabiliteacute et non-substituabiliteacute La

nature de ces services deacutepend de la maniegravere de les exploiter de les combineacutees qui relegraveve

incontestablement des connaissances et de compeacutetences posseacutedeacutees par lrsquoentrepreneur Les deux

types de ressources (mateacuterielles et humaines) combineacutees creacuteent ainsi par interaction des

opportuniteacutes productives uniques subjectives et speacutecifiques agrave chaque entreprise La croissance se

trouve ainsi motiveacutee par la recherche drsquoopportuniteacutes drsquoutilisation des ressources (les services

potentiellement productifs des ressources mateacuterielles) deacutefinissent lrsquoeacuteventail et la direction de la

recherche de nouvelles connaissances et de nouvelles ressources375 A travers la notion de

compeacutetences apparait le rocircle important de lrsquoentrepreneur mais ce rocircle a eacuteteacute envisageacute dans

plusieurs perspectives La plus anciennes est inscrite dans ce qui est appeleacute lrsquoeacutecole des traits de

personnaliteacute (the traits approach) consideacuterant que la reacuteussite est exclusivement lieacutee agrave un

individu speacutecifique deacutetenant des qualiteacutes uniques Mais cette eacutecole critiqueacutee agrave cause notamment

de son excegraves de fondamentalisme the best one man376 Pour deacutepasser ces limites cette approche

374 PREVOT F et al Perspectives Fondeacutees Sur Les Ressources Revue franccedilaise de gestion ndeg 2042010 pp 87-103 p 3 375 Idem p8 376 HERNANDEZ Eacute ndashM Lentrepreneuriat comme processus op ct p 108

110

integravegre aujourdrsquohui la dimension de lrsquoapprentissage de lrsquoindividu comme un eacuteleacutement crucial de

la performance de la nouvelle entreprise

95 Lrsquoapprentissage comme le lien entre le rocircle de lrsquoindividu et la survie de lrsquoentreprise

Apregraves lrsquoeacutemergence lrsquoentrepreneur peut ecirctre consideacutereacute comme une variable

deacuteterminante dans la performance de lrsquoentreprise agrave travers certain trait de personnaliteacute comme la

creacuteativiteacute la perseacuteveacuterance le dynamisme et lrsquoinitiative Mais comme le fait remarquer

FAYOLLEA ces derniegraveres ne sont pas suffisantes377 Cet auteur considegravere que crsquoest

lrsquoapprentissage qui devient la cleacute de reacuteussite de la nouvelle entreprise Cet apprentissage est

important pour la raison suivante Les probabiliteacutes de survie de la nouvelle entreprise se trouve

dans cette perspective lieacutee agrave ce que BRUYATC appelle la configuration strateacutegique

instantaneacutee perccedilue (CSIP378) Crsquoest parce que lrsquoentrepreneur comme acteur strateacutegique

srsquoinformera deacutecidera agira agrave lrsquoaide de son intelligence strateacutegique ou de son style cognitif en

fonction des perceptions qursquoil de lui-mecircme et de sont environnement 379 Comme le souligne

PATURELR la performance de lrsquoentreprise a de forte chance de se reacutealiser lorsque cet

entrepreneur arrive agrave atteindre la convergence entre les aspirations du creacuteateur (E1) les

compeacutetences et ressources inteacutegreacutees agrave lrsquoentreprise (E2) et les possibiliteacutes de lrsquoenvironnement

(E3) 380 Par ailleurs sur la base de ces trois conditions PATURELR leur associe trois niveaux

de mesure de la performance entrepreneuriale agrave savoir lrsquoefficaciteacute (F1) qui consiste agrave

approcher les objectifs reacutealiseacutes des objectifs initialement fixeacutes lrsquoefficience (F2) qui srsquointeacuteresse

agrave la maniegravere dont les ressources et compeacutetences sont utiliseacutees pour reacutealiser les objectifs de

lrsquoentreprise lrsquoeffectiviteacute (F3) qui se concentre sur le degreacute de satisfaction des parties prenantes

de lrsquoentreprise

Atteindre ces trois exigences suppose qursquoil y a une capaciteacute initiale de lrsquoentrepreneur et

une capaciteacute qui se deacuteveloppe dans le temps agrave travers notamment les expeacuteriences et

lrsquoacquisition de nouvelles connaissances Crsquoest en ces termes que POLITISD va lier

lrsquoapprentissage agrave la survie des nouvelles entreprises comparing the relative difference between

entrepreneursrsquo ldquototal stockrdquo of experiences at a given point of time and researchers have then

related this stock of experiences to variations in new venture performance381 Lrsquoapprentissage

dans un contexte entrepreneurial est deacutefini comme une capaciteacute de lrsquoentrepreneur agrave transformer

377 FAYOLLEA entrepreneurship and new value creation the dynamic of entrepreneurial process op ct p198 378 BRUYATCCreacuteer ou ne pas creacuteer une modeacutelisation du processus drsquoengagement dans un projet de creacuteation drsquoentreprise Revue de lrsquoentrepreneuriat Vol 1 Ndeg 1 2001pp 25-42 p 26 379 Idem p 26 380 SMIDA A ET KHELIL N op ctp 71 381POLITISD The Process of Entrepreneurial Learning A Conceptual Framework Entrepreneurship Theory and PracticeVol 18Ndeg2 2005 399-424p 400

111

des informations des expeacuteriences de lrsquoentrepreneur lui-mecircme et celles des autres en un

ensemble de connaissances utiles afin de preacuteserver le systegraveme la preacuteservation du systegraveme passe

neacutecessairement par le maintien drsquoune coheacuterence interne ( les repreacutesentation qursquoil a vis-agrave-vis des

opportuniteacute et des ressources de compeacutetences dont il dispose) et une coheacuterence externe ( vis-agrave-

vis des attentes parties prenantes) Lrsquoincoheacuterence peut en effet engendreacute des coucircts et une perte

de creacutedibiliteacute de son projet vis-agrave-vis des entiteacutes avec lesquelles lrsquoentreprise fait des eacutechanges382

Cette section nous a permis de se rendre compte de lrsquoimportance accordeacutee dans la

litteacuterature agrave des notions comme connaissances compeacutetences apprentissage Elles ne sont pas

seulement un stock drsquoinformations ou drsquoexpeacuteriences deacutetenus par lrsquoindividu mais des

ressources actionnables dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial Nous

consideacuterons dans la section suivante que ces connaissances permettent de former trois

perceptions fondamentales la creacuteation drsquoune entreprise la reconnaissance des opportuniteacutes

eacuteconomiques la formation drsquoun capital humain speacutecifique et la perception du risque drsquoeacutechec

de la nouvelle entreprise

382 FAYOLLEA op ct p 198

112

Section 3 Perception individuelle et participation dans le processus entrepreneurial

Nous souhaitons dans cette section examiner trois concepts qui nous semblent lieacutes agrave des

anteacuteceacutedents de la participation des individus dans le processus entrepreneurial la vigilance les

compeacutetences et lrsquoeacutechec sur le plan theacuteorique ces trois variables concernent respectivement

lrsquoopportuniteacute eacuteconomique le capital humain et le risque Nous avions ajouteacute lrsquoadjectif

laquoentrepreneurialraquo pour deacutesigner le fait que ces variables sont lieacutees agrave lrsquoentrepreneur nous pouvons

les consideacuterer donc comme des facteurs endogegravenes383 Le scheacutema suivant montre ces trois

anteacuteceacutedents et les concepts qui leur sont associeacutes

Figure21 Les variables perceptuelles dans le processus entrepreneurial

Source auteur

1 Opportuniteacute vigilance et entrepreneuriat

Nous avions deacutefinie preacuteceacutedemment le processus entrepreneurial comme un ensemble drsquoactiviteacutes

de fonctions qui sont lieacutees agrave la perception drsquoune opportuniteacute et la creacuteation drsquoune organisation

pour lrsquoexploiter (section2 chapitre I) Sur le plan empirique ce processus se deacutecline par un

certain nombre de reacutesultats qui sont le deacuteclenchement du processus lrsquoeacutemergence

organisationnelle et la survie deacuteveloppement de la nouvelle entreprise Eacutevoquer le concept

drsquoopportuniteacute clsquoest consideacuterer ce pheacutenomegravene comme un fait qui peut ecirctre favorable agrave la

reacutealisation de ces reacutesultats

Drsquoentreacutee de jeu le terme drsquoopportuniteacute nrsquoest pas propre au domaine de lrsquoentrepreneuriat puisque

cette opportuniteacute peut ecirctre valoriseacutee aussi bien dans une entreprise existante lorsqursquoelle utilise

notamment une deacutemarche classique de diagnostique strateacutegique en terme de menace et

drsquoopportuniteacute384 que dans le cadre de la creacuteation drsquoune nouvelle entreprise385 Les travaux agrave

vocation theacuteorique se sont inteacuteresseacutes agrave ce concept selon des probleacutematiques diffeacuterentes Sur la

383 Endogegravene qui prend naissance agrave linteacuterieur du corps qui est ducirc agrave une cause interne (Dictionnaire laquo Le Petit Robert raquo 2005) 384 VERSTREAT T et SAPORTAB creacuteation drsquoentreprise et entrepreneuriat les eacutedition de lrsquoADREG 2006 518 pagesp 94 385 DE CAROLIS DM PATRICKS Social Capital Cognition and Entrepreneurial Opportunities A Theoretical Framework

Entrepreneurship Theory and Practice Vol 30 Ndeg 12006 pp41-56p1

La Vigilance Entrepreneuriale Compeacutetences entrepreneurial

Echec entrepreneurial

Risque entrepreneurial

Capital humain

Opportuniteacute Economiques

113

plan individuel puisqursquoil constitue lrsquoarriegravere plan de cette recherche les auteurs ont interrogeacute le

rocircle de lrsquoindividu dans la perception de ces opportuniteacutes et pose la question pourquoi certains

arrivent agrave tirer deacutecouvrir et agrave profit des opportuniteacutes drsquoaffaires alors que drsquoautres ne le font pas

Drsquoautres recherches se sont interrogeacutees si les opportuniteacutes son indeacutependantes des individus ou au

contraire sont construites dans le temps gracircces aux interactions avec lrsquoenvironnement et certaines

capaciteacutes individuelles386 Nous pensons qursquoil est important de srsquoarrecircter sur ce concept en

identifiant sa signification son introduction dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat et les

diffeacuterentes conceptions que font les auteurs sur les facteurs deacuteterminants puisque comme nous le

montrerons lrsquoaccegraves agrave ses lrsquoopportuniteacute constitue un eacuteveacutenement qui est deacutetermineacute

11 Le concept drsquoopportuniteacute

Sur le plan seacutemantique le mot opportuniteacute deacutesigne selon le dictionnaire Larousse la qualiteacute de

ce qui est opportun occasion favorable Le mot opportun signifie qui convient au temps aux

lieux aux circonstances qui survient agrave propos387 Pour lier cette opportuniteacute aux activiteacutes

eacuteconomiques les auteurs parfois preacutefegraverent utiliser le terme affaires qui se deacutefini comme

lrsquoensemble des activiteacutes financiegraveres commerciales industrielles milieu ougrave elles se pratiquent

(ex elles est dans les affaires) Relation suite drsquoopeacuterations financiegraveres commerciales (ex

traiter une affaire)La deacutefinition Anglo-Saxonne de ce mot met en relief que lrsquoopportuniteacute est

tout ce qui peut ecirctre favorable agrave ce qursquoune finaliteacute sont atteinte dans un moment opportun En

effect The Oxford English Dictionary defines opportunity as lsquolsquoA time juncture or condition of

things favorable to an end or purpose or admitting of something being done or affected Si les

deacutefinitions officielles semblent relativement explicites ce nrsquoest pas le cas pour les acceptions

dans la litteacuterature scientifiques notamment dans les sciences eacuteconomiques en management et en

entrepreneuriat Il faudrait souligner agrave ce titre que la question des opportuniteacutes eacutetait longtemps

neacutegligeacutee puisque selon les eacuteconomistes le marcheacute semblait toujours lagrave pour les signaler et les

entrepreneurs pour les saisir et les appliquer le temps venu388 Pour introduire la notion

drsquoopportuniteacute il fallait rompre avec cette vision est poser une autre hypothegravese qui mettra

lrsquoentrepreneur au cœur des processus du marcheacute qui enferment neacutecessairement des

imperfections que lrsquoon pourrait identifieacute comme des besoins mal deacutefinis ou des ressources et des

capaciteacutes sous-employeacutes que ARDICHVILI A et al les reacutesument en ces termes In its most

386 DE CAROLIS DM PATRICKSidem p1 387 Citeacute par VERSTARETT et FAYOLLEA paradigme et opportuniteacute op ct p 34

388 JULIENPA opportuniteacutes information et temps Revue de lrsquoEntrepreneuriat Vol 9Ndeg1 2010 pp29-49p

114

elemental form what may later be called an lsquolsquoopportunityrsquorsquo may appear as an lsquolsquoimprecisely-

defined market need or un- or under-employed resources or capabilities389

12 Le concept drsquoopportuniteacute quelques deacutefinitions

Lorsqursquoon parcourt les travaux consacreacutes exclusivement agrave lrsquoeacutetat des connaissances sur ce

concept on pourrait constater la diversiteacute des deacutefinitions et celles-ci ont entraineacute des faiblesses

drsquoopeacuterationnalisation390HANSEN et al D J recense plus 13 deacutefinitions eacutemanant des auteurs

appartenant agrave diverses disciplines eacuteconomie psychologies sociologie management et

marketing Ces auteurs aboutissent au constat que la diversiteacute des deacutefinitions reacutesulte

principalement de la nature composite du concept ougrave chaque deacutefinition aborde un aspect de

cette reacutealiteacute

Par exemple HERNANDEZEM considegravere que lrsquoopportuniteacute est fondamentalement Une

ideacutee drsquoaffaires souvent mineure (une adaptation drsquoun produit pour une clientegravele particuliegravere

une leacutegegravere transformation drsquoeacutequipement pour ameacuteliorer le produit ou en diminuer le coucirct une

faccedilon quelque peu nouvelle drsquoatteindre cette clientegravele mais aussi la creacuteation drsquoune nouvelle

entreprise une exportation nouvelle etc 391 Cette deacutefinition met en relief la neacutecessiteacute drsquoarticuler

lrsquoideacutee drsquoune affaire et les diffeacuterentes maniegraveres de son application dans la reacutealiteacute Drsquoautre auteurs

comme HERNANDEZEM introduit la notion de ressources pour consideacuterer lrsquoopportuniteacute

comme un lien entre lrsquoindividu et les ressources et qursquoil srsquoagit preacuteciseacutement drsquoune croyance sur

lrsquoexistence des ressources392 La deacutefinition de SHANES un auteur parmi les plus influents

dans ce domaine considegravere que le rocircle de lrsquoentrepreneur est de deacutecouvrir des opportuniteacutes

deacutefinies comme The entrepreneurrsquos task is to discover and exploit opportunities defined most

simply as situations in which products or services can be sold at greater than their cost of

production393 Sur la base de lrsquoobservation concregravetes de ce pheacutenomegravene certains auteurs

introduisent la dimension praxeacuteologique lieacutee agrave lrsquoopportuniteacute en identifiant les actions des

entrepreneurs comme fondamentales pour son existence dans la reacutealiteacute Par exemple

SARASVATHY1 S D et al deacutefinissent lrsquoopportuniteacute selon les propos suivants An

entrepreneurial opportunity therefore consists of a set of ideas beliefs and actions that enable

389 ARDICHVILI A et al A theory of entrepreneurial opportunity identification and development Journal of Business Venturing 18 (2003) 105ndash123p 108 390 HANSEN D J et al composite definitions of entrepreneurial opportunity and their operationalizations toward a typology chapter xvii opportunity recognition frontiers of entrepreneurship research Vol 29 Ndeg 172009pp1-15p 391 JULIENP-A opportuniteacutes et capaciteacutes informationnelles Congregraves international francophone en entrepreneuriat et PME Louvain-la-Neuve Belgique 29-31 octobre 2008pp1-14p 1 392 HERNANDEZ E ndashM Lrsquoentrepreneuriat approche theacuteorique1999 p 393 Citeacute par SHORTJC et al The Concept of ldquoOpportunityrdquo in Entrepreneurship Research Past Accomplishments and Future

Challenges Journal of Management Vol 36 Ndeg 1 2010 pp 40-65 p 54

115

the creation of future goods and services in the absence of current markets for them394 HSIEH

C et al deacutefinissent lrsquoopportuniteacute en lrsquoarticulant avec la notion de la valeur des produits ou des

services apporteacutes au marcheacute Lrsquoopportuniteacute devient ainsi as situations in which products or

services can be sold at greater than their cost of production395

Les deacutefinitions que nous venons drsquoeacutevoquer semblent ne pas srsquoaccorder sur une formulation qui

enfermerait toutes les reacutealiteacutes auquel renvoie le concept drsquoopportuniteacute Il existe en effet des

diffeacuterences en terme drsquoobjet qui entre en jeu nouveau produit valeur apporteacutee au marcheacute le

processus par lequel elle devient une reacutealiteacuteetc En deacutepit de la diversiteacute de ces objets les

deacutefinitions ont deux aspects en commun le marcheacute ougrave ce pheacutenomegravene existe ou va exister

lrsquoentrepreneur qui a rocircle fondamentale par rapport ce pheacutenomegravene Crsquoest pourquoi nous tenterons

dans les titres qui suivent drsquoexaminer les sources de lrsquoopportuniteacute et la fonction de lrsquoentrepreneur

qui pour certains chercheurs est deacutefini principalement par rapport agrave ce concept Drsquoembleacute il nrsquo ya

pas un accord ni si sur les sources de lrsquoopportuniteacute ni sur le rocircle de lrsquoentrepreneur Pour

expliciter nos propos les titres suivants seront consacreacutes agrave ces deux aspect qui devrons aboutir agrave

faire apparaitre le rocircle crucial de lrsquoinformation les connaissances et de lrsquoapprentissage dans le

processus drsquoexistence de lrsquoopportuniteacute entrepreneurial

2 Les sources de lrsquoopportuniteacute

Pour eacuteclairer les termes du deacutebat sur les sources d lrsquoopportuniteacute posons tout drsquoabords le

problegraveme que HERNANDEZEM le reacutesume de la maniegravere suivante pour certain chercheurs

les opportuniteacutes ont une existence objective drsquoautres consiegraverent que Mecircme si la reconnaissance

des opportuniteacutes entrepreneuriales relegraveve drsquoun processus subjectif les opportuniteacutes elles-mecircmes

sont des entiteacutes objectives qui ne sont pas perccedilues par tout le monde au mecircme moment raquo396

Drsquoautre comme FAYOLLEA considegravere lrsquoopportuniteacute comme une reacutealiteacute subjective cet auteur

indique que Nous pensons pour notre part que la possibiliteacute entrepreneuriale se construit au

cours du processus de creacuteation de lrsquoactiviteacute et non pas qursquoelle est le point de deacutepart eacuteleacutement laquo

objectif raquo qursquoil faut deacutecouvrir de ce processus397

21 Lrsquoopportuniteacute une reacutealiteacute objective

Les tenants de cette approche deacutesignent freacutequemment SHANES et VENKATARAMANS

comme les premiers agrave introduire le concept drsquoopportuniteacute dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat

et qui contribuaient agrave une construction theacuteorique reconnue aujourdrsquohui comme un paradigme

394 SARASVATHY1 S D et al Three Views of Entrepreneurial Opportunity in ZJ Acs and DB Audretsch (eds) Handbook of Entrepreneurship Research 2003 Kluwer L aw International pp141ndash160 p 142 395 HSIEH C NICKERSON J A et ZENGER TR Opportunity Discovery Problem Solving and a Theory of the Entrepreneurial Firm Journal of Management Studies Vol 44 Ndeg 7 2007pp 1256-1277p 1256 396 SHANE S et S VENKATARAMAN (2000) laquo The promise of entrepreneurship as a field of research raquo Academy of Management Review vol 25 no 1 p 217-226 397 FAYOLLE A a l recherche du Cœur de lrsquoentrepreneuriat op ct p108

116

dominant dans la recherche398 En effet deux articles le premier de VENKATARAMANS en

1997 et le second de SHANES et VENKATARAMANS publieacute 2000 ont particuliegraverement

marqueacute la communauteacute scientifique MEYER M et al ont recense plus de 1200 citations de ce

dernier article dans 712 articles (indexeacutes dans Thomson Reuters et web sciences) publieacutes entre

1997 et 2009399 Ces auteurs proposent de reacuteorganiser le domaine de lrsquoentrepreneuriat qui le

deacutefinissent comme lrsquoanalyse acadeacutemique de la faccedilon dont sont deacutecouvertes creacuteeacutees et

exploiteacutees les opportuniteacutes de mettre sur le marcheacute de nouveaux biens et services par qui et

avec quelles conseacutequences400 Dans cette deacutefinition il y le mot deacutecouverte qui annonce deacutejagrave

lrsquoopportuniteacutersquo a une existence objective Les auteurs et la communauteacute scientifiques qui partage

ce paradigme se reacutefeacuterent aux contributions theacuteoriques de lrsquoeacutecole autrichienne qui est la

premiegravere agrave avoir introduit le concept drsquoopportuniteacute dans le champ des sciences eacuteconomiques

Des auteurs comme Hayek Mises Kirzner Schumpeter sont les plus repreacutesentatifs de cette

eacutecole citeacutes de faccedilon appuyeacutee401 CHABAUD D et MESSEGHEM K reacutesume les visons de ces

auteurs de maniegravere suivante pour Mises (1986 p 23) le deacutecideur se trompe souvent dans le

choix et lrsquoapplication des moyens Pour Kirzner les erreurs sont agrave lrsquoorigine du deacuteseacutequilibre et

creacuteent des opportuniteacutes pour ceux qui les repegraverent On est ainsi eacuteloigneacute du modegravele drsquoun homo

oeconomicus omniscient Hayek (1945) souligne que lrsquoinformation est disperseacutee dans la socieacuteteacute

ce qui sera une source drsquoopportuniteacutes402 Ces auteurs introduisent don le concept drsquoopportuniteacute

mais SHANES ET VENKATARAMANS ont ajouteacute lrsquoadjectif laquo entrepreneuriale raquo pour la

distinguer des autres formes drsquoopportuniteacute Crsquoest cette distinction qui fait apparaitre la nature

objective de lrsquoopportuniteacute

22 Ancrage theacuteorique du concept drsquoopportuniteacute

Dans un marcheacute imparfait il existe deux type drsquoopportuniteacutes qui srsquooffrent aux acteurs des

opportuniteacutes de profit et des opportuniteacutes entrepreneuriales Les premiegraveres peuvent ecirctre geacuteneacuterer

par une optimisation des ressources dans une relation fins (reacutesultats ventes croissance) et

moyens (organisation eacutequipement approvisionnements reacuteseau de distribution etc) deacutejagrave

existante Lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale au contraire constitue une remise en cause de cette

relation En effet les deacutecisions entrepreneuriales induisent la creacuteation ou lrsquoidentification de

nouvelles relations entre moyens et fins preacuteceacutedemment non deacutetecteacutees ou non utiliseacutees par les

398 VERSTRAETT FAYOLLEA paradigme et opportuniteacute op ct p 34 399 MEYER M et al op ct p 13 400 deacutefinition originale Thus entrepreneurship as a scholarly field seeks to understand how opportunities to bring into existence future gooh and services are discovered created and exploited by whom and with what consequences in VENKATARAMANS the distinctive domain of entrepreneurship research Advances in Entrepreneurship Firm Emergence and Growth Vol 31997 pp 119-138p120 401 CHABAUD D et MESSEGHEM KLe paradigme de lrsquoopportuniteacute Des fondements agrave la refondation Revue franccedilaise de gestion Ndeg 206 2010pp93-112p 95 402 CHABAUD D et MESSEGHEM Kop ct p 96

117

acteurs du marcheacute 403 Cette possibiliteacute de redeacutefinir les termes de lrsquoeacutechange sont consideacutereacutees

comme porteur drsquoune nouvelle valeur De lagrave apparait la diffeacuterence entre des deacutecisions

drsquooptimisation qui sont des deacutecisions de satisfaction dans lesquelles les finaliteacutes que srsquoefforce

drsquoatteindre lrsquoacteur ainsi que les moyens qursquoil envisage drsquoemployer sont preacuteexistantes alors que

les deacutecisions entrepreneuriales sont des deacutecisions creacuteatives Crsquoest en ces termes que

ECKHARDT J T et SHANE S eacutevoquent la diffeacuterence entre ces deux types de decision In

addition unlike optimizing or satisficing decisions in which the ends that the decision maker is

trying to achieve and the means that the decision maker will employ are given entrepreneurial

decisions are creative decisions That is the entrepreneur constructs the means the ends or

both404 Le scheacutema suivant montre provisoirement les deux conceptions de lrsquoopportuniteacute de

profit

3 Approche reacutealiste de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale ou la vigilance des entrepreneurs

La perspective reacutealiste trouve ses racines dans le positivisme classique de Auguste COMPTE

qui stipule que toute theacuteorie qui nlsquoest pas fondeacutee sur des faits observable est une theacuteorie vide de

sens405 Le courant positiviste revendique en effet que le but de toute theacuteorie est la preacutediction

drsquoun pheacutenomegravene sur la base de son observation Dans cette posture eacutepisteacutemologique les objets

non observables comme le processus les eacuteveacutenements se voient attribueacute les mecircme proprieacuteteacutes que

les objets observables ce qui veut dire que les objets non observables existent objectivement et

indeacutependamment de lrsquoesprit qui veut les connaitre406 En substance il y a un monde reacuteel

existant indeacutependamment des tentatives de compreacutehension de lrsquoesprit Cette tradition reacutealiste est

tregraves preacutesente dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat Nous lrsquoavions souligneacute dans la premiegravere

section de ce chapitre lorsque nous eacutevoquions le processus entrepreneurial ougrave certain objets

comme lrsquointention lrsquoeacutemergence ont une existence objective parce que deacutetermineacutes par des

anteacuteceacutedents deacutetacheacutee de lrsquoobservateur Lagrave aussi sur la notion drsquoopportuniteacute la posture

positiviste est tregraves influente dans la recherche Geacuteneacuteralement ce type de raisonnement est placeacute

soue le thegraveme de laquo deacutecouverte drsquoopportuniteacute raquo Cette approche comme nous lrsquoavion montreacute dans

le titre preacuteceacutedents est construite sur la base des travaux de lrsquoeacutecole Autrichienne407 qui se diffegravere

403 CHABAUD D et MESSEGHEMK op ct p 95 404 ECKHARDT J T ET SHANE S A ldquoOpportunities and Entrepreneurshiprdquo Journal of Management Vol 29 Ndeg 3 2003 p 333-349p 336 405 ALVAREZ S A BARNEY JB and YOUNG SL Chapter 2Debates in Entrepreneurship Opportunity Formation and Implications for the Field of Entrepreneurship in Handbook of Entrepreneurship Research ZJ Acs DB Audretsch (eds) 2010pp23-45p24 406 ALVAREZ S A BARNEY JB and YOUNG SLidem p 25 407 Lrsquoapparition de lrsquoeacutecole autrichienne srsquoest faite pour deacutepasser les limites de lrsquoanalyse neacuteo-classique ce deacutepassement pouvait se faire par deux hypothegraveses La premiegravere consiste agrave raffiner les modegraveles neacuteo-classiques eux-mecircmes pour tenter drsquointeacutegrer les points sur lesquelles il y a des faiblesses au sein du paradigme comme lrsquoimperfection de lrsquoinformation asymeacutetries diffeacuterenciation des

produits La seconde est drsquoaccepter drsquoune maniegravere fondamentale qursquoil y a des aspects du marcheacute qui ne peuvent ecirctre pris en

118

de la tradition neacuteoclassique en assumant lrsquohypothegravese de lrsquoimperfection de lrsquoinformation dans le

marcheacute

31 La deacutecouverte de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale selon HAYEKFA

Lrsquoorigine de cette hypothegravese renvoie aux travaux de HAYEK FA qui considegravere que le

problegraveme central de lrsquoeacuteconomie nrsquoest pas exprimable en terme drsquoallocation des ressources mai

de dispersion de connaissances et drsquoutilisation de llsquoinformations par les agents eacuteconomiques408

lrsquoopportuniteacute existe naturellement du fait de la divergence des prix Ces diffeacuterences de dotations

en information trouvent leur reflet dans les diffeacuterentiels de prix409 Contrairement au postulat

neacuteoclassique sur lrsquoeacutequilibre qui signifierait qursquoil nrsquoy aurait plus de poches drsquoignorance au sein

du marcheacute et donc plus drsquoaction entrepreneuriale possible Il nrsquoy aurait plus non plus de

concurrence410 De ce fait pour HAYEKFA ces divergences de prix sont la reacutesultante de la

dispersions des informations qui sont perccedilues par un agent doteacute de connaissances speacutecifiques et

subjectives sur le fonctionnement du marcheacute qui peut eacuteventuellement agir en proceacutedant agrave des

arbitrages dans lrsquoallocation des ressources pour proposer une nouvelle alternative plus

valorisante de ces ressources411

32 La deacutecouverte de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale ou la notion de vigilance chez

KIRZNERI

Mais dans les travaux de HAYEKFA il nrsquoest pas encore question drsquoopportuniteacute

entrepreneuriale ni drsquoentrepreneur il revient a KIRZNRI en 1973 drsquoeacutetablir dans le

prolongement des travaux de Von mise et HAYEK theacuteoriquement le rocircle de lrsquoentrepreneur en

se basant sur lrsquoasymeacutetrie des croyances des agents dans le marcheacute Pour Kizner lopportuniteacute

provient drsquoune connaissance particuliegravere e localiseacutee dans le temps et lrsquoespace sur les conditio du

macirccheacute qui eacutetait jusqursquoalors mal connue

Dans ce raisonnement les opportuniteacutes sont agrave prendre agrave capturer seulement par ceux qui

possegravedent les qualiteacutes neacutecessaires pour agrave la fois les deacutecouvrir et les exploiter Dans ce processus

il y a un eacuteveacutenement important Le deacutecouvert appeleacute chez les anglo-saxons laquo entrepreneurial

discovery raquo Pour ECKHARDT JT et SHANE SAla deacutecouverte entrepreneuriale est la

perception de nouvelles combinaisons moyens- fins qui peut srsquoeacutetablir garce agrave des informations

compte par lrsquoexpression de lrsquoeacutequilibre neacuteo-classique qui considegravere les comportements des agents et des firmes lorsque le marcheacute est agrave lrsquoeacutequilibre Crsquoest dans ce second postulat que lrsquoeacuteconomie autrichienne srsquoest fondeacutee elle srsquoattache agrave deacuteterminer comment

le marcheacute pourrait parvenir agrave cette situation drsquoeacutequilibre Son domaine de preacutedilection est alors le marcheacute hors de lrsquoeacutequilibre 408 Citeacute par SILBERZAHNP la deacutetermination ar la firme entrepreneuriale de ses produits- marcheacutes un modegravele socio cognitif ECOLE POLYTECHNIQUE paris TEC 2009 229 page p81 409TARDIEU L La fonction entrepreneuriale dans la firme Revue drsquoeacuteconomie industrielle vol 109 1er trimestre 2005 Pp 119-137 p 121 410 IKEDA S Lanalyse du processus de marcheacute dans lorganisation industrielle Kirzner la contestabiliteacute et Demsetz Journal de Economistes Et des Etudes HumainesVol2 Ndeg 4 1991 pp479-498 p 480 411 ALVAREZ S A BARNEY JB and YOUNG SL op ct p 25

119

non incorporeacutees ou partiellement neacutegligeacutees par les prix Cette nouvelle combinaison a un

potentiel drsquoecirctre incorporeacutee dans les prix et de ce fait elle peut guider une deacutecision sur une

allocation plus efficiente des ressources la deacutecouverte de ces opportuniteacute se reacutealise drsquoune

maniegravere spontaneacutee mais gracircce agrave une certaine qualiteacute se trouvant chez lrsquoentrepreneur la vigilance

entrepreneuriale Comme lrsquoindiquait KIRZNERI What accounts for a systematic tendency

toward that succession of wholesome surprises which must constitute the equilibrative process

is not any implausible series of happy accidents but rather the natural alertness412cette

vigilance est une capaciteacute de deacutecouvrir les erreurs des autres entrepreneurs cest-agrave-dire The

daring alert entrepreneur discovers these earlier errors buys where prices are too low and

sells where prices are too high In this way low prices are nudged higher high prices are

nudged lower price discrep- ancies are narrowed in the equilibrative direction Shortages are

filled surpluses are whittled away quantity gaps tend to be eliminated in the equilibrative direc-

tion413 Crsquoest ainsi que KIRZNERI attribut gracircces au concept de vigilance le rocircle de

lrsquoentrepreneur comme un agent dont la fonction est de reacuteeacutequilibrer le marcheacute

4 La vigilance entrepreneuriale dans les eacutetudes empiriques

Lrsquoimportance prise par le concept de vigilance et ses implications dans la recherche sur la

croissance eacuteconomique ont pousseacute plusieurs chercheurs agrave diffeacuterencier par exemple entre les

entrepreneurs qui sont motiveacutes dans leurs activiteacutes par recherche de nouvelles opportuniteacutes de

ceux qui srsquoengagent dans la creacuteation drsquoentreprise comme un dernier recours faut de trouver une

alternative satisfaisantes414Le groupe international GEM integravegre en effet dans la mesure de

lrsquoactiviteacute entrepreneuriale dans les pays cette distinction en identifiant un niveau

drsquoentrepreneuriat drsquoopportuniteacute (TEA opportuny driven entrepreneurship) et un niveau

drsquoentrepreneuriat de neacutecessiteacute ( necessity driven entrepreneurship) 415 A ce titre il y a une

hypothegravese que la dominance dans un pays de tel ou tel type drsquoentrepreneurs a un impact

consideacuterable sur le niveau de croissance et de deacuteveloppement Si lsquoimportance de la notion

drsquoopportuniteacute st eacutetablie dans les travaux theacuteoriques elle demeure un sujet deacutelicat lorsqursquoil

srsquoagit de sa mesure

412 KIRZNERMI Entrepreneurial Discovery and the Competitive Market Process An Austrian Approach Journal of Economic Literature Vol XXXV1997 pp 60-85 p72 413 KIRZNERMI idem p 70 414 VERSTRAETT et SAPORTAB Creacuteation drsquoentreprise e entrepreneuriat op ct p 66 415 VERSTRAETT et SAPORTAB Creacuteation drsquoentreprise e entrepreneuriat op ct p 67

120

41 la mesure de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale

La mesure de lrsquoopportuniteacute aussi bien agrave lrsquoeacutechelle macro eacuteconomique qursquoagrave une eacutechelle

individuelle s4est 2normement d2veloppent dans le temps416 Certaine chercheurs utilisent par

exemple la deacuteregraveglementation dans certain secteur industrielle comme un approximation du

niveau des opportuniteacutes qui peuvent eacutemerger dans le future Le niveau de lrsquoinnovation

technologique constitue un autre indicateur de lrsquoexistence de nouvelle opportuniteacute de creacuteation de

valeur dans lrsquoeacuteconomie 417

Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat et agrave lrsquoeacutechelle individuelle les mesures les plus utiliseacutes sont

drsquoordre perceptuel il ne srsquoagit pas de quantifier le niveau des opportuniteacute mais de mesurer la

perception des individus quant agrave leur existence dans le marcheacute Par exemple ZAHRASA

considegravere la capaciteacute deacuteclareacutee des individus agrave deacutetecter la valeur de nouvelles informations agrave

apprendre et agrave appliquer ces informations dans des finaliteacutes commerciales constitue un indicateur

fondamental pour la mesure de la vigilance entrepreneuriale418 Dans ses travaux sur

lrsquoapprentissage dans le processus entrepreneurial BARRONRA suggegravere que la perception de

lrsquoopportuniteacute est un pheacutenomegravene composite qui peut inteacutegrer deux dimensions importantes This

scale was designed to measure both the ability to recognize opportunities (eg ldquoI can recognize

new venture opportunities in industries where I have no personal experiencerdquo) and alertness to

opportunities (eg ldquoI have a special alertness or sensitivity toward new venture

opportunitiesrdquo)419

Ce type drsquoapproche ne mesure pas lrsquoopportuniteacute comme un objet existant et quantifiable mais

comme une possibiliteacute de profit qui peut ecirctre perccedilus ou non par les individus Cette perception

comme le soulignait KIRZNER I est une caracteacuteristique fondamentale du comportement

entrepreneurial car elle fait la diffeacuterence entre des entrepreneurs et des non entrepreneur

42 La vigilance de lrsquoentrepreneur comme une dimension de la compeacutetence

entrepreneuriale

Pour pouvoir srsquoengager dans le processus entrepreneurial et deacutecouvrir et ou eacutevaluer une

opportuniteacute entrepreneuriale lrsquoindividu devrait posseacutedeacute une vigilance entrepreneuriale preacutecoce

lui permettant de percevoir positivement les opportuniteacutes existantes dans le marcheacute Cette

capaciteacute de deacutetection des signaux eacutemis par lrsquoenvironnement se traduit par des aptitudes de

perception des opportuniteacutes L-G GIORDANI (2004 p 6) suggegravere agrave ce titre que le processus

416 SHORT JC et al The Concept of ldquoOpportunityrdquo in Entrepreneurship Research Past Accomplishments and Future Challenges Journal of Management Vol 36 Ndeg 1 2010 pp 40-65p 53 417 SHORT JC et al en citant lrsquoindicateur deacuteveloppeacute par ZAHRA S A dans son article ZAHRA S A 1996 Governance ownership and corporate entrepreneurship The idem p 53 418 Cite par POLITIS D The Process of Entrepreneurial Learning A Conceptual Framework entrepreneurship theory and practice Volume 29 issue 4 2005 pp 399-424p 404 419 SHORT JC et al op ct p53

121

entrepreneurial laquo deacutebute au point de rencontre et drsquoarticulation entre lrsquointention de creacuteer une

entreprise et des opportuniteacutes de lrsquoenvironnement raquo Crsquoest lrsquoadeacutequation entre aptitudes affectives

et habileteacutes perceptives qui preacutedisposent donc lrsquoindividu agrave srsquoengager dans un processus cognitif

de recherche et de traitement de lrsquoinformation Comme le notaient fayolle et al laquo Afin de trier

les informations qui sont utiles agrave lrsquoeacuteclairage des facteurs preacutealables agrave la reacuteussite du projet

lrsquoentrepreneur a besoin de compeacutetences en matiegravere de maicirctrise de lrsquoinformation qui lui

permettent de rechercher collecter classer et exploiter les informations qui servent de base agrave

une bonne gestion de lrsquoacte entrepreneurial raquo420

5 Le rocircle de la connaissance dans la vigilance entrepreneuriale

Si dans la perspective reacutealiste la notion drsquoopportuniteacute la vigilance de lrsquoentrepreneur est

fondamentale quel serait degraves lors les facteurs qui peuvent ameacuteliorer cette vigilance la

litteacuterature met lrsquoaccent sur a ce titre sur le rocircle deacuteterminant des processus drsquoacquisition de

lrsquoinformation ce processus est deacutefini dans ce qui est appeleacute la reconnaissance de lrsquoopportuniteacute

les anglo-saxons appellent ce processus laquo opportunity recognition raquo Cette derniegravere est deacutefinie

selon LUMPKIN HILLS AND SCHRADER comme opportunity recognition as ldquoperceiving

a possibility to create new businesses or significantly improving the position of an existing

businessrdquo which results in new profit potential421 Cependnat cette reconnaissance se deacutecline

dans la reacutealiteacute selon deux cas possibles Dans le premier cas il srsquoagit drsquoune opportuniteacute

rencontreacutee par lrsquoindividu drsquoune maniegravere laquo soudaine raquo comme par exemple la deacutetection drsquoun

besoin dans le marcheacute la rencontre drsquou client drsquoun fournisseur etc Elle constitue une

expeacuterience que certain auteurs lrsquoappelle comme une apparition laquo EUREKA raquo de lrsquoopportuniteacute

qui deacutecris le moment initial de la reconnaissance d e lrsquoopportuniteacute HILLGE la considegravere

comme the specific eureka experiences when suddenly an idea crystallises typically it is the

initial idea which is described as the moment of opportunity recognition422 Cet eacuteveacutenement

deacutebute par exemple avec la mise en relation possible drsquou produit et ou un service avec une

cible commerciale tout en sachant que cette mise en relation put ecirctre incomplegravete423

Drsquoautre recherche ne srsquoarrecirctent pas agrave ce moment laquo Eureka raquo mais considegraverent que

lrsquoopportuniteacute suit un autre processus qui deacutecrit lrsquoeacutevolution de lrsquoideacutee initiale jusqursquoa sa

formalisation dans un plan drsquoaffaires cest-agrave-dire dans un scheacutema identifiant le marcheacute le

420 Compeacutetence entreoruilee 421 Citeacute par GIBBS S R Exploring the Influence of Task-Specific Self-Efficacy on Opportunity Recognition Perceptions and Behaviors Frontiers of Entrepreneurship Research Vol 29issue 6 2009pp1-15p 1 422 HILLS GE 1995 Opportunity Recognition by Successful Entrepreneurs A Pilot Study in Bygrave WD et al (ed) Frontiers of Entrepreneurship Research Babson Park Mass Babson Collegepp216-227p220 423 CHABAUDD et NGIJOLJQuels reacuteseaux sociaux dans la formation de lrsquoopportuniteacute drsquoaffaires Revue franccedilaise de gestion

Ndeg 206 2010 pp 130-147p 131

122

produits et les ressources qui seront exploiteacutees pour la nouvelle activiteacute424 Le scheacutema suivant

qui est proposeacute par DE KONING AJ ET MUZYKA DF reacutesume la diffeacuterence entre ces deux

conceptions de la reconnaissance de lrsquoopportuniteacute425

Figure22 Les deux possibiliteacutes de la reconnaissance de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale

Source DE KONING AJ et MUZYKA DF p3

HILLSGE et al proposent agrave ce titre une description de ce processus en identifiant trois phases

importantes que le tableau suivant reacutesume

Tableau20 Les phases de lrsquoeacutevolution de la reconnaissance de lrsquoopportuniteacute

entrepreneuriale

Etapes du processus de deacuteveloppement de

lrsquoopportuniteacute

Action correspondantes dans un processus individuel

Preacuteparation

Inventaire et analyse des connaissances et des expeacuteriences cumuleacutees

Insight

Identification de lrsquoopportuniteacute qui peut survenir soit comme un

Eureka par lrsquointeraction avec un reacuteseau social ou comme une

forme de reacutesolution drsquoun problegraveme comment satisfaire une

demande dans un marcheacute comportant de besoins non encore

satisfaits

Incubation

Consideacuteration des diffeacuterentes options et possibiliteacutes moment ou lrsquoindividu reacutefleacutechie sur un problegraveme drsquoune maniegravere consciente

Source TREMBLEY M et CARRIER p 80

Ce processus est fait drsquoactiviteacute cognitive intense de filtrage de lrsquoinformation et drsquoameacutelioration d

e lrsquoideacutee initiale pour eacuteliminer ce qui est impossible de faire et laisser ce qui est pertinent agrave

reacutealiser

424 BHAVE MP 1994 A Process Model of Entrepreneurial Venture Creation Journal of Business Venturing 9 223-242p 239 425DE KONING AJ et MUZYKA DF Conceptualizing Opportunity Recognition as a Socio-Cognitive Process SSE EFI working papers series in business administration Ndeg131999pp 1-27p 3

123

Les concepts de vigilance (alertenness) et de reconnaissance ( opportunity recognitionn)

mettent en relief une dimension cognitive importante dans le processus de deacutecouverte et de

reconnaissance de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale Certains auteurs considegraverent cette vigilance

comme une sorte de compeacutetences qui fait la diffeacuterence ecirctre les entrepreneurs des non

entrepreneurs En effet la compeacutetence entrepreneuriale ne se limite pas agrave cette eacutetape ougrave

lrsquoopportuniteacute est deacutecouverte drsquoautres compeacutetences sont neacutecessaires pour assurer ce que appeleacute

les eacutetapes physiques du processus entrepreneurial qui se deacutecline dans les activiteacutes de collection

de ressources des transactions internes et externes ave le marcheacuteetc Crsquoest pourquoi nous

consideacuterons qursquoun autre anteacuteceacutedent entrera en jeux dans la reacutealisation des diffeacuterents reacutesultats

dans le processus entrepreneurial notamment dans les phases drsquoengagement drsquoeacutemergence de la

nouvelle entreprise et de survie Nous les consideacuterons comme de compeacutetences speacutecifiques en

lrsquooccurrence les compeacutetences speacutecifiques de lrsquoentrepreneur que nous mettant sous le thegraveme

geacuteneacuterique de capital humain de lrsquoentrepreneur

6 Capital humain et processus entrepreneurial

Le but de ce titre est drsquoexpliciter lrsquoarticulation que nous envisageons entre le concept de capital

humain et la participation dans le processus entrepreneurial Cette jonction nrsquoest pas toujours

aiseacutee agrave formaliser tant que les deux concepts nrsquoont pas une deacutefinition preacutecise pouvant faciliter

leur opeacuterationnalisation dans une recherche empirique Pour le processus entrepreneurial la

deacutefinition et le cadrage theacuteorique a eacuteteacute fait dans les deux premiegravere sections Il reste agrave preacutesent

de preacuteciser ce que nous entendons par capital humain notamment lorsque celui ci est appliquer

dans le domaine de l lsquoentrepreneuriat dans un premier titre nous preacutesenterons ce qui est

appeleacute la theacuteorie du capital humain puisque crsquoest dans ce domaine de connaissance qursquoest neacute et

srsquoest deacuteveloppeacute le concept dans le second titre il sera question de voir comment du point de

vue theacuteorique la recherche en entrepreneuriat a inteacutegreacute le capital humain pour apporter un

certain nombre de reacuteponse agrave des probleacutematiques comme le deacuteclenchement du processus

entrepreneurial la creacuteation de nouvelles entreprise et lrsquoinnovation etc dans le dernier titre nous

voulons comprendre les meacutecanisme par lesquels le capital humain influence la preacutesence des

individus dans processus entrepreneurial et particuliegraverement dans les eacutetapes que nous avions

identifier preacuteceacutedemment

61 La theacuteorie du capital humain

Le concept de capital humain formuleacute pour la premiegravere fois en 1961 par lrsquoeacuteconomiste du

deacuteveloppement Theodore SCHULTZ a eacuteteacute systeacutematiseacute par Gary BECKER en 1964 qui obtint

124

pour cela le Prix Nobel drsquoeacuteconomie en 1992426 Ce concept a eacuteteacute formaliseacute dans le cadre drsquoune

theacuteorie qui porte drsquoailleurs son nom laquo la theacuteorie du capital humain raquo A lrsquoorigine cette theacuteorie

consiste agrave imputer les diffeacuterences des salaires des employeacutes agrave des diffeacuterences dans la productiviteacute

des salarieacutes Cette diffeacuterence est elle-mecircme la reacutesultante de la diffeacuterence du capital humain

accumuleacute par les individus agrave travers lrsquoinvestissement qursquoil fond en capital humain427 MINCER

explicite cette relation entre le salaire et le capital humain comme suit Les salaires sont

proportionnels la dimension du capital humain De ce fait les diffeacuterences de salaires entre les

salarieacutes sont dues principalement agrave des diffeacuterences dans la dimension des stocks en capital

humain et non un taux de salaire diffeacuterent par uniteacute de stock de capital humain428 Cette

hypothegravese met en relief le rocircle fondamental de lrsquoinvestissement individuel comme un processus

de formation du capital humain Cette relation captal humain productiviteacute salaires a eacuteteacute approche

selon trois niveau drsquoanalyse un niveau micro ou lrsquoindividu est lrsquoobjet drsquoobservation le niveau

organisationnel ou crsquoest geacuteneacuteralement lrsquoentreprise qui devient lrsquouniteacute drsquoanalyse et le niveau

agreacutegeacute ougrave le capital humain est envisageacute dans une perceptive macro eacuteconomique

a Le capital humain A lrsquoeacutechelle individuelle

Dans cette perspective BECKER G de lrsquoarbitrage que fond les individus entre les beacuteneacutefices

attendus des anneacutees drsquoeacuteducation et les coucircts que cette eacuteducation impliquent Cs coucircts peuvent

ecirctres lieacutes au financement de la formation mais aussi agrave lrsquoopportuniteacute drsquoavoir renonceacute agrave un travail

reacutemuneacutera et se consacrer agrave la formation429 Les beacuteneacutefices en question sont le suppleacutement de

reacutemuneacuteration que lrsquoindividu peu obtenir sur le marcheacute de travail tout au long de son existence

dans la vie professionnelle430 Ainsi en investissant dans les eacutetudes et la formation les

individus augmentent leur laquo capital humain raquo en lrsquooccurrence leurs aptitudes et connaissances

ce qui leur permet drsquooccuper des emplois plus reacutemuneacuterateurs431 En reacutesumeacute cette theacuteorie

postule que les individus qui disposent drsquoun stock de capital humain quantitativement et

qualitativement supeacuterieurs aux autres parviennent agrave de meilleurs reacutesultats432

426 VIGNOLLES B le capital humain du concept aux theacuteories in Regards croiseacutes sur leacuteconomie Ndeg 12 2012pp pages 37-41 p 37 427 POULAIN EacuteLe capital humain dune conception substantielle agrave un modegravele repreacutesentationnel Revue eacuteconomique vol 52

Ndeg1 2001 pp 91-116 p92 428 Cite par POULAIN Eacute idem p92 429 Citeacute par VIGNOLLES Le capital humain du concept aux theacuteories La Deacutecouverte | laquo Regards croiseacutes sur leacuteconomie raquo Ndeg 12 2012 pp37- 41p 38 430 GUILLARD A ROUSSEL JLe capital humain en gestion des ressources humaines Eacuteclairages sur le succegraves dun concept laquo Management amp Avenir raquo Ndeg 3 2010 pp160-181p 161 431 GUILLARD A ROUSSEL J idem p161 432 BECKERG cite par HIKKEROVA L et al Caracteacuteristiques des entrepreneurs et conception de leurs business plans le cas

des primeacutes au concours du reacuteseau entreprendre paris laquo Gestion 2000 raquo Vol 292012pp15-30 16

125

b Le capital humain agrave lrsquoeacutechelle organisationnelle

Dans ce type de consideacuteration crsquoest la somme des compeacutetences individuelle qui forment le

capital humain Dans le domaine de la strateacutegie par exemple la theacuteorie baseacutee sur les ressources

(resources based view) postule que les entreprises ont un avantage compeacutetitif si elles sont

capables de creacuteer plus de valeur eacuteconomique que ses concurrents dans un marcheacute donneacute Le

capital humain devient ainsi une variable explicative de cet avantage compeacutetitive si cette valeur

est attribuable agrave lrsquoaccegraves de lrsquoentreprise et agrave lrsquoutilisation des connaissances (inimitables et rares)

des talents et des capaciteacutes de ses employeacutes433

c Capital humain agrave lrsquoeacutechelle macro

Il srsquoagit ici du niveau privileacutegieacute par les eacuteconomistes qui cherchent agrave identifier lrsquoimpact du stock

du capital humain dans une eacuteconomie donneacutee le capital humain est ainsi perccedilu comme un

facteur endogegravene de la croissance et du deacuteveloppement de maniegravere geacuteneacuterale agrave travers notamment

lrsquoinfluence des niveaux drsquoeacuteducation sur la productiviteacute drsquoune eacuteconomie434 Cette hypothegravese a

est le fondement du discoure normatif qui postule que les diffeacuterences de capital humain entre les

pays permettent drsquoexpliquer une grande partie de leurs eacutecarts en termes de croissance

eacuteconomique435

En ce qui nous concerne nous nous inscrivant dans une approche individuelle degraves lors que le

pheacutenomegravene auquel est associeacute le capital humain a eacuteteacute appreacutehendeacute au niveau de lrsquoindividu il

srsquoagit en effet de comprendre le rocircle du capital humain dans le processus entrepreneurial

consideacutereacute principale comme un fait qui se situe drsquoabord au niveau individuel

Si agrave priori le capital humain apparait comme un concept simple son usage empirique est par

contre tregraves complexe Cette complexiteacute entraine souvent des une heacutesitation des chercheurs au

niveau de sa conceptualisation mais aussi au niveau de sa mesure

62 La mesure du capital humain

Crsquoest en ces termes que STIEGLITZ reacutesume ces difficulteacutes les meacutethodologies actuelles de

mesure du capital humain restent souvent inopeacuterantes en raison de leurs difficulteacutes

agrave traiter la dialectique entre synthegravese et analyse Soit drsquoun cocircteacute elles sont trop syntheacutetiques

Centreacutees sur un indicateur le plus souvent financier et ne parviennent pas agrave saisir toute la

complexiteacute de ce concept comme les tentatives de comptabilisation du capital humain Soit de

lrsquoautre elles proposent une pluraliteacute drsquoindicateurs qui permettent drsquoapprocher le capital

433COFF R AND KRYSCYNSKI D Drilling for Micro-Foundations of Human Capital Based Competitive Advantages Journal of Management Vol 37 Ndeg5 2011pp1429-1443p 4 434 GUILLARD A ROUSSEL J op ct p5 435 VIGNOLLES B op ct p5

126

humain comme le Balance Scorecard (BSC) de Kaplan et Norton (1996) mais elles manquent

alors de synthegravese pour le mesurer clairement436

En effet les chercheurs ont utiliseacute une panoplie drsquoindicateur Ces indicateurs distinguent deux

conceptions diffeacuterentes du capital humain Ce dernier peut ecirctre deacutefini par rapport aux inputs

qui permettent sa constitution en tant que stock Les indicateurs usiteacutes agrave ce titre sont les anneacutees

de scolariteacute les deacutepenses en eacuteducation s ou lrsquoexpeacuterience professionnelle Utilise le terme

laquo human capital input raquo pour deacutesigner ce premier sens La deuxiegraveme approche consiste agrave le

consideacuterer du point de vue des reacutesultats que procurent ces investissements notamment en

matiegravere drsquoaccumulation de connaissances de deacuteveloppement des habiliteacutes et des compeacutetences

de maniegravere geacuteneacuterale Approcheacutee de cette maniegravere FLORINJ et SCHULTZW 437 preacutecisent

davantage la deacutefinition et considegraverent qursquoil y a un capital humain geacuteneacuteral et un capital

humain speacutecifique Le capital humain geacuteneacuteral procure est formeacute de connaissances et des talents

qui peuvent ecirctres appliqueacutes agrave un eacuteventail large drsquoactiviteacute qui ne sont pas neacutecessairement lieacutees

agrave un domaine professionnel particulier Par contre un capital humain speacutecifique relegraveve des

capaciteacutes dont lrsquousage se fait dans des contextes particuliers comme par exemple des

connaissances lieacutees agrave un domaine industriel particulier438 Dans notre contexte le capital humain

sera consideacutereacute comme des connaissances et des alibiliteacutes speacutecifiques et dont lrsquoapplication est

particuliegravere agrave la creacuteation de nouvelle entreprise

Drsquoautre auteur explique davantage le rocircle de capital humain speacutecifique en distinguant les

diffeacuterents types de connaissances et des capaciteacutes qursquoil enferme des connaissances tacites

(capital humain speacutecifique) et des connaissances explicites (capital humain geacuteneacuteral) On pourrait

comprendre cette distinction dans les Propos DAVIDSSONP et HONIG B Previous

knowledge plays a critical role in intellectual performance It assists in the integration and

accumulation of new knowledge as well as integrating and adapting to new situations (Weick

1996) Knowledge may be defined as being either tacit or explicit (Polyanyi 1967) Tacit

knowledge refers to ldquoknowhowrdquo the often non-codified components of activity ldquoKnow-whatrdquo

consists of the explicit type of information normally conveyed in procedures processes formal

written documents and educational institutions Solving complex problems and making

436 STIGLISTZ STIGLITZ JE AMARTYA S FITOUSSI J-P Rapport de la Commission sur la mesure des performances eacuteconomiques et du progregraves social 2013324 pages p 30 p 30 httpwwwladocumentationfrancaisefrvarstoragerapports-publics094000427pdf consulteacute le 11-03-2015 437 Cite par DE CLERQ D and ARENIUS P Effects of Human Capital and Social Capital on Entrepreneurial Activity (2003) Babson College Babson Kauffman Entrepreneurship Research Conference (BKERC) 2002-2006 pp 157-17p 158 438 DE CLERQ D and ARENIUS P op ct p 159

127

entrepreneurial decisions utilizes an interaction of both tacit and explicit knowledge as well as

social structures and belief systems439

63 Le capital humain comme connaissances conduisant agrave des capaciteacutes

Ce type drsquoapproche appreacutehende QUI la formation du capital humain La seconde conception

repose sur le reacutesultat que produisent ces investissements sur le deacuteveloppement des compeacutetences

et des talents de lrsquoindividu On retrouve cette approche dans la deacutefinition de STIGLITZ J

lrsquoensemble des compeacutetences et de Lrsquoexpeacuterience accumuleacutees qui ont pour effet de rendre les

salarieacutes plus productifs raquo440 Dans la mecircme perspective DAVISSONP et HONIHB deacutefinissent

le capital humain comme les connaissances drsquoune maniegravere geacuteneacuterale qui procurent agrave lrsquoindividu la

possibiliteacute drsquoaccroitre ses capaciteacutes cognitives lui permettant drsquoecirctre plus productif441 Cette

deacutefinition est certes utile mais pose un autre niveau de difficulteacute pour la recherche en

entrepreneuriat qursquoest entend par connaissance

Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat lrsquohypothegravese de la theacuteorie du capital humain serait de

consideacuterer les personnes doteacutees de connaissances et drsquoexpeacuterience peuvent ecirctre les plus aptes agrave

deacutecouvrir et drsquoexploiter avec succegraves les opportuniteacutes qui peuvent existeacutees dans le marcheacute442

Mais les difficulteacutes en termes de conceptualisation et de mesure du capital humain se reacutepercutent

sur les recherches empiriques lorsqursquoil srsquoagit de lrsquoappliquer agrave un processus eacuteconomique aussi

complexe que lrsquoentrepreneuriat Dans cette probleacutematique les chercheurs adopte geacuteneacuteralement le

concept drsquoauto efficaciteacute ( sel efficacy) pour deacutefinir ces compeacutetences mais aussi pour les

mesurer dans des recherche empirique notamment lorsqursquoelles consideacutereacutees comme une variable

explicative du deacuteclenchement ou de la reacuteussite du processus entrepreneurial

64 Le compeacutetences entrepreneuriales dans le cadre du concept drsquoauto efficaciteacute

Le capital humain entrepreneurial dans cette perspective Est de nature deacuteclarative Crsquoest-agrave-dire

deacutefinis selon les croyances de lrsquoentrepreneur sur ses capaciteacutes agrave organiser et agrave exeacutecuter un

certain nombre drsquoactions requises pour produire les reacutesultats attendus443 Lrsquohypothegravese sous

jacente agrave ce concept est que les individus qui croient pouvoir exeacutecuter des taches speacutecifiques

ne sont pas seulement les aptes a srsquoengager dans le processus entrepreneurial mais aussi agrave

439 DAVIDSSONP et HONIG B op ct p 303 440 STIGLITZ J E LAFAY J-D Walsh C E Principes drsquoeacuteconomie moderne De Boeck Supeacuterieur 2007 4iegraveme eacutedition 925 page p 210 441 DAVIDSSON P and HONIG B idem p309 442 DAVIDSSON PER AND HONIG BENSON The role of social and human capital among nascent entrepreneurs Journal of Business Venturing 18(3) (2003)pp 301-331 p 309 443 BANDURA A LOCKE EA Negative Self-Efficacy and Goal Effects Revisited Journal of Applied Psychology Vol

88 Ndeg 1 2003 pp 87ndash99 p 87

128

afficher des comportements favorables agrave la persistance dans le marcheacute et agrave la reacuteussite dans

lrsquoentreprise444 Ces taches sont dite speacutecifique agrave cause de lrsquoincertitude qui leur caracteacuterisent par

rapport aux reacutesultats auxquelles elles peuvent aboutir comme le soulignait If the economic

value associated with a new market opportunity is uncertain then it is difficult to know for sure

which resources should be assembled and coordinated how resource assembly and coordination

decisions should be made and what the residual profits from exploiting such an opportunity

might be445 On pourrait citer par exemple l rsquointroduction drsquoun nouveau produit acquisition

des ressources financiegraveres Crsquoest dans ce contexte que la croyance en ses propres capaciteacutes

devient une variable importante pour le comportement entrepreneurial

Plusieurs recherches empiriques ont montreacute lrsquoimportance de ce type drsquoattitude dans les

diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial Dans une recherche portant sur le rocircle des

connaissances dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale DE CLERCK et ARNIEUS ont montreacute que

Lrsquoeffet de lrsquoauto efficaciteacute sur les comportements individuels est aussi lieacute agrave lrsquoimportance

de lrsquoapprentissage dans lrsquoameacutelioration de la perception positive de ses propres capaciteacutes agrave

reacutealiser avec efficaciteacute des taches particuliegraveres Cet apprentissage peut ecirctre le reacutesultat de leur

connaissances existantes ( formation expeacuteriences ) mais le reacutesultat de leur contact avec drsquoautre

personnes qui peuvent leur procure des connaissances utiles aussi plus preacuteciseacutement garce agrave cette

auto efficaciteacute les individus peuvent non seulement afficher un penchant pour lrsquoentrepreneuriat

mais aussi ecirctre capable de fournir davantage drsquoeffort une fois qursquoil sont en plein processus

entrepreneurial446

Crsquoest dans cette perspective que nous inteacutegrant le deuxiegraveme anteacuteceacutedent lieacute agrave lrsquoactiviteacute

entrepreneuriale La croyance en ses propres capaciteacutes sera consideacutereacute en effet comme un

indicateur de la compeacutetence entrepreneuriale ou de ce que nous avions appeleacute le capital humain

speacutecifique

444 Idemp 93 445 ALVAREZ SA BARNEY JB How Do Entrepreneurs Organize Firms Under Conditions of Uncertainty Journal of Management Ndeg 312005 776-793p 777 446 DE CLERCQ D ARENIUS P op ct p 341

129

7 La perception du risque entrepreneurial

Depuis long temps la notion de risque et drsquoincertitude ont eacuteteacute associeacutee agrave lrsquoentrepreneur et agrave

lrsquoentrepreneuriat447 Le risque et deacutefini par rapport agrave la notion de lrsquoincertitude Le risque est

une incertitude mesurable cest-agrave-dire probabilisable de maniegravere objective au moyen de

statistiques448 Par contre elle peut ecirctre radical lorsqursquoelle concerne des pheacutenomegravenes si unique ndash

nrsquoayant pas fait lrsquoobjet drsquoaucune reacutepeacutetition qursquoon ne pourrait lui attribuera une probabiliteacute car

ces dernier repose fondamentalement sur les freacutequences par lesquels ce pheacutenomegravene est intervenu

dans le passeacute

Par rapport agrave ces deux acception de lrsquoincertitude lrsquoentrepreneur eacutetait consideacutereacute comme une

personne qui envisageacute drsquoagir en fonction des situations futurs ou incertaines Sa reacuteussite ou

son eacutechec deacutependent de lrsquoexactitude de s preacutevision drsquoeacuteveacutenements incertains449 Lrsquoexactitude

de sa preacutevision drsquoeacuteveacutenements incertains Cette incertitude revecirct donc drsquoune existence objective

lieacutees agrave des eacuteveacutenements qui peuvent intervenir indeacutependamment de celui qui les subie Cette

incertitude peut ecirctre vue aussi du point de vue eacutepisteacutemique450 cest-agrave-dire quelle caracteacuterise la

maniegravere dont les individus appreacutehendent lrsquoenvironnement et non lrsquoenvironnement lui-mecircme Il

srsquoagit donc drsquoun risque qui est qualifieacute de perceptuel

71 Le risque en entrepreneuriat une question de perception

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale la perception du risque a eacuteteacute conceptualiseacutee comme une eacutevaluation du

risque par le deacutecideur ou lrsquoacteur dans une situation donneacutee451 Dans le domaine de

lrsquoentrepreneuriat lrsquohypothegravese du risque postule que la perception du risque est consideacutereacutee

comme eacutetant neacutegativement associeacutee avec le comportement entrepreneurial les deacutecisions risqueacutee

et lrsquoacte de creacuteation drsquoentreprise Nous nous inteacuteressons particuliegravere agrave la deuxiegraveme acception du

concept de risque Nous lrsquoenvisageons en effet comme une sorte de repreacutesentation qursquoont les

individus sur leur projet drsquoentreprise Il este agrave deacutefinir cette repreacutesentations et ses deacuteterminants

Bien entendu la perception du risque doit ecirctre diffeacuterencieacutee de la propension au risque Cette

derniegravere se deacutefinie comme la volonteacute agrave prendre des risques qui constitue un trait de personnaliteacute

des individus Mais comme le fait remarqueacute FAYOLLE A et al Pendant une longue peacuteriode

les chercheurs en entrepreneuriat ont soutenu lrsquoideacutee que creacuteer une entreprise est un

comportement risqueacute et ils ont essayeacute de deacutemontrer que la volonteacute agrave prendre des risques ndash ou la

propension au risque ndash eacutetait le trait de personnaliteacute qui discriminait les entrepreneurs des non-

447 FAYOLLE A BARBOSA S D KICKUL J une nouvelle approche du risque en creacuteation dentreprise Revue franccedilaise de

gestion raquo Ndeg 185 2008 pp 141-159 144 448 Ref 8p 70 449 MISES L V Lrsquoaction humaine-Traiteacute drsquoeacuteconomie Editions Institut Coppet 2011 1038 pages p339 450 Ref 8p 70 451 FAYOLLE A BARBOSA S D KICKUL J idem p 142

130

entrepreneurs Cette approche baseacutee sur les traits de personnaliteacute a produit des reacutesultats

mitigeacutes et en deacutefinitive la propension au risque est apparue comme nrsquoeacutetant pas une

caracteacuteristique pertinente pour distinguer les entrepreneurs des non-entrepreneurs452 crsquoest agrave

cause de la faiblesse de ces reacutesultats mitigeacutes que les chercheurs se sont tourner vers les theacuteories

de la cognition qui paraissent les mieux adapteacutees pour appreacutehender la perception du risque

entrepreneurial et son lien avec la reacuteussite des entrepreneurs La question qui se pose agrave preacutesent

est comprendre les types de risque qui peuvent exister dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale

72 Les modegraveles du risque entrepreneurial

Une conceptualisation originale du risque entrepreneurial a eacuteteacute proposeacutee par DICKSON P R

et GIGLIERANO JJ ces auteurs considegraverent que le risque entrepreneurial a deux composantes

le risque drsquoeacutechec et le risque drsquoopportuniteacute453

Le risque drsquoeacutechec est deacutefini comme les chances perccedilus par lrsquoentrepreneur que la nouvelle

entreprise eacutechoue dans la reacutealisation des ventes satisfaisantes un profit ou un objectif de retour

sur investissement454 Le scheacutema suivant montre agrave travers lrsquoindicateur ce dernier le type de

risque que perccediloivent les entrepreneurs crsquoes lorsque les profits attendus sont perccedilu comme eacutetant

eacuteloigneacutes du minimum que peut geacuteneacuterer lrsquoactiviteacute qursquoil creacutee

Figure 23 Risque drsquoeacutechec dans le modegravele de DICKSON P R et GIGLIERANO JJ 1986

Source DICKSON P R et GIGLIERANO JJ Missing the Boat and Sinking the Boat A Conceptual Model of Entrepreneurial Risk p62

452 FAYOLLE A BARBOSA S D KICKUL J op ct p 143 453 FAYOLLE A BARBOSA S D KICKUL J op ct p 146 454 DICKSON P R et GIGLIERANO JJ Missing the Boat and Sinking the Boat A Conceptual Model of Entrepreneurial

Risk Journal of Marketing vol 50 Ndeg 3 1986 p 58-70p 61

Risque

drsquoeacutechec

131

Cette perception est lieacutee au fait que lrsquoentrepreneur prend des deacutecisions pour tenter de

reacutealiser des reacutesultats satisfaisants compte tenu des limites en matiegravere drsquoinformations

La deuxiegraveme composante du risque est les possibiliteacutes de perdre une opportuniteacute attractives

pouvant exister dans le marcheacute Dans les deux cas de figure lrsquoentrepreneur planifie des actions

mais cette planification nrsquoa pas les mecircmes effets su la creacuteation et la peacuterenniteacute de lrsquoentreprise

selon que lrsquoon se trouve dans la premiegravere ou la seconde conception du risque Comme le

souligner VENKATARAMANS dans un article voulant formaliser des principes en matiegravere de

creacuteation drsquoentreprise Une focalisation exageacutereacutee vers lrsquoanalyse(le calcul) alimenteacutee par la peur

de lrsquoeacutechec augmente les chances de succegraves drsquoune nouvelle entreprise mais diminue a probabiliteacute

de la creacuteer effectivement Alors qursquoun biais vers lrsquoaction habituellement motiveacute par la peur de

manquer une bonne opportuniteacute laquo augmente la probabiliteacute de creacuteer une nouvelle entreprise mais

diminue les probabiliteacutes de succegraves raquo455 Le premier type de perception reflegravete ainsi le risque

consideacutereacute comme une menace ( eacutechec ) alors que la seconde une perception du risque en tant

quersquo opportuniteacute Cette typologie commence agrave inteacuteresser plusieurs recherche empirique voulant

comprendre le rocircle de ces perception aussi bien dans les phases amont du processus

entrepreneurial que dans les phases de croissance et de deacuteveloppent es des nouvelle entreprises

Par exemple FAYOLLE et al ont eacutetudieacute u eacutechantillon composeacute de Trois cent neuf eacutetudiants

engageacutes dans des cours de management dans cinq universiteacutes ameacutericaines Leu modegravele

conceptuelle consistait agrave reacutepondes agrave la question quel est le type de perceptions qui deacutetermine

lrsquointention entrepreneurial chez ces eacutetudiant le reacutesultat qui deacutecoulent drsquoune analyse statistique

tregraves soigneacutee montre que agrave la fois les perceptions du risque comme menace et du risque

comme opportuniteacute influencent significativement lrsquointention entrepreneuriale mais dans des

voies opposeacutees les perceptions du risque comme opportuniteacute tendent agrave augmenter lrsquointention

entrepreneuriale alors que les perceptions du risque comme menace tendent agrave la diminuer456

Partant de ces deux types de perception nous retenons la premiegravere cateacutegorie cest-agrave-dire

la peur de lrsquoeacutechec comme une variable indicative du risque perccedilus par les entrepreneurs Ce

choix est motiveacute par la preacutesence de donneacutees suffisantes dans notre mateacuteriel empirique

455 Ten Principles of Entrepreneurial Creation citeacute pat FAYOLLEA BARBOSA S D KICKUL J op ct p146 456 FAYOLLEA BARBOSA S D KICKUL J op ct p 154

132

Conclusion

La premiegravere conclusion qui meacuterite drsquoecirctre souligner met en relief la nature complexe du

pheacutenomegravene entrepreneurial Cette complexiteacute se reacutepercute dans le monde la recherche Une

seule discipline ne pourrait rendre compte de toutes les dimensions que ce pheacutenomegravene

enferme Le reacutesultat qui apparait pour tout chercheur qui entame une recherche empirique dans

la fin des anneacutees 2000 est lrsquoexistence drsquoun univers de connaissance complexe car produit par

une diversiteacute des niveaux drsquoanalyse des theacuteories et des meacutethodologies de recherche

Lrsquoexamen de la litteacuterature a montreacute que le domaine de lrsquoentrepreneuriat srsquoorganise autour de

trois objets de probleacutematisation lrsquoentrepreneur ses actes et son rocircle dans lrsquoeacuteconomie La

compreacutehension de la structure de la recherche telle quelle se preacutesente aujourdrsquohui nous a

permis de prendre position tout drsquoabord dans la deacutefinition du pheacutenomegravene Lrsquoapproche par le

processus nous semble inteacuteressantes de par ce quelle permet drsquointeacutegrer comme dimension

neacutecessaire agrave lrsquoexplication pheacutenomegravene au niveau individuel

Retenir une approche baseacutee sur le concept de processus ne limite pas les difficulteacutes de

deacutefinir ce qui doit ecirctre retenu ou pas dans le renvoie agrave des logiques de conceptualisation et

drsquoobservation qui implique de faire des choix pour le chercheur (un processus comme une

seacutequence de reacutesultats et un processus comme succession drsquoeacuteveacutenements) Nous avions voulus

dans la seconde section justifier notre chois deacutefinitifs qui a consister agrave consideacuterer

lrsquoentrepreneuriat du point de vue individuel comme un pheacutenomegravene qui se structure autour de

quatre eacutetapes (reacutesultats) depuis que lrsquoentrepreneur est agrave lrsquoeacutetat potentiel jusquau moment ougrave il

dirige une entreprise qui a deacutepasseacute le stade de lrsquoeacutemergence

A lrsquointeacuterieur de ce processus une litteacuterature importante srsquoest deacuteveloppeacute atour de la question

des anteacuteceacutedents qui peuvent expliquer la preacutesence de lrsquoindividu dans chacune de ces eacutetapes La

troisiegraveme section a permis de souligner que lrsquoapproche cognitive les perceptions individuelles

et les structures de connaissance deviennent des variables plus pertinentes en vue drsquoexpliquer la

prise de deacutecision entrepreneuriale et la reacuteussite de lrsquoentrepreneur Trois types de perception ont

attireacute particuliegraverement notre attention la vigilance de lrsquoentrepreneure sur lrsquoexistence de nouvelles

opportuniteacutes eacuteconomiques la perception des compeacutetences individuelles et de lrsquoeacutechec

entrepreneurial comme une forme de perception du risque

Cependant ces trois cateacutegorie de perception ne sont pas neutres par rapport au contexte de

lrsquoentrepreneur ce qui nous inteacuteresse particuliegravere dans ce contexte crsquoest bien le reacuteseau social de

lrsquoentrepreneur Comme le notaient LOW M B and MACMILLAN IC networks are an

important aspect of the context and process of entrepreneurship Subsequent studies have found

that networking allows entrepreneurs to enlarge their knowledge of opportunities to gain

133

access to critical resources and to deal with business obstacles Domaine de lrsquoentrepreneuriat

les recherches sur le lien entre le contexte relationnel et le processus entrepreneurial est

geacuteneacuteralement envisageacutees 457dans le cadre du concept de capital social Ce dernier fera lrsquoobjet de

deuxiegraveme chapitre

457 LOW M B and MACMILLAN IC op ctp 105

134

CHAPITRE II

Capital social et processus entrepreneuriale une approche par

le reacuteseau social

135

Introduction

Deacutemarrer et reacuteussir la creacuteation drsquoune entreprise requiert lrsquoaccumulation drsquoune varieacuteteacute de

ressources Le chapitre preacuteceacutedents a mis en relief comment lrsquoinformation les connaissances et

les compeacutetences individuelles sont cruciales pour lrsquoengagement et la reacuteussite dans le processus

entrepreneurial Ces variables peuvent ecirctres incorporeacutes dans lrsquoindividu agrave travers lrsquoeacuteducation la

formation mais aussi agrave travers les relations avec les autres Lorsque ces relations produisent des

effets positifs pour lrsquoentrepreneur forment ce qui est appeleacute le capital social entrepreneurial

Ce chapitre aura par conseacutequence comme principal objet une articulation entre le capita social

et le fait entrepreneurial Cette articulation nrsquoest pas facile agrave formaliser notamment dans le cadre

drsquoun modegravele conceptuel La diversiteacute des approches appliqueacutees agrave ce concept et des reacutesultats des

recherches empiriques neacutecessite drsquoopeacuterer des choix dans la deacutefinition du concept lui-mecircme et de

son rocircle dans le processus entrepreneurial

Dans la premiegravere section un premier titre sera consacreacute agrave la revue de la litteacuterature

consacreacutee au capital social ce qui permettra de preacutesenter les fondements de ce concept et les

approches qui font lrsquoobjet drsquoune unanimiteacute chez les chercheurs Ce titre fera apparaitre deux

conceptions diffeacuterentes du capital social la premiegravere diffeacuterencie le niveau individuel (un capital

posseacutedeacute et dont les beacuteneacutefices sont individuels et collectif (un bien public) de ce type de capital

la seconde diffeacuterencie le contenu du capital social (ce qursquoil est) de sa fonction (ce qursquoil fait) Le

deuxiegraveme titre srsquointeacuteresse agrave lrsquousage qui a eacuteteacute fait de ce concept dans le domaine de

lrsquoentrepreneuriat En deacutepit de lrsquoexistence drsquoune hypothegravese commune qui suppose que le capital

social a un effet sur les chances de creacuteation et de deacuteveloppement des nouvelles entreprise Les

chercheurs appartenant agrave plusieurs disciplines nrsquoont pas envisageaient de la mecircme maniegravere le

rocircle de ce type de ressources dans lrsquoexplication du pheacutenomegravene entrepreneurial A ce titre

approche deacuteveloppeacutee par NAHAPIETJ et GHOSHALS qui nous inteacuteresse particuliegraverement

met en relief trois dimensions du capital social qui ont un impact sur le deacuteveloppent des

connaissances et des compeacutetences individuelle Une dimension cognitive et relationnelle et

structurelle du capital social Crsquoest cette derniegravere qui sera privileacutegieacutee Elle concerne les

caracteacuteristiques et les fonctions du reacuteseau social de lrsquoentrepreneur

Dans la seconde section il sera question drsquoexpliciter la notion de reacuteseau social et surtout

ses caracteacuteristiques qui ont eacuteteacute consideacutereacute les plus importantes dans le processus entrepreneurial

La troisiegraveme section entame le thegraveme qui se trouve au cœur de notre recherche le

meacutecanisme par lequel le reacuteseau social influence la participation des individus dans les

diffeacuterentes phases du processus entrepreneurial Il est question en effet de montrer comment la

136

litteacuterature a conceptualiser son rocircle dans la reconnaissance des opportuniteacutes eacuteconomiques le

deacuteveloppement de des compeacutetences individuelles et enfin sa relation avec la perception du risque

entrepreneurial

137

Section 1 Origines et dimensions principales du concept de capitale social

Le capital social deacutecrit certaines circonstances ougrave un individu peut utiliser sa

participation dans des groupes ou des reacuteseaux pour seacutecuriser des beacuteneacutefices458 Cette deacutefinition

nrsquoest pas tout agrave fait celle que nous adopterons pour cette thegravese mais elle semble suffisamment

geacuteneacuterique pour deacutebuter la discussion sur ce concept Trois eacuteleacutements apparaissent pour le moment

importants dans cette deacutefinition les reacuteseaux la participation et les beacuteneacutefices Pour preacuteciser

drsquoavantage cette deacutefinition il va falloir reacutepondre agrave un certain nombre drsquointerrogation De quel

type de beacuteneacutefices il srsquoagit quels types de relations permettent drsquoacceacuteder agrave ses beacuteneacutefices et

surtout dans quelle mesure cette articulation entre le reacuteseau social et les beacuteneacutefices produit une

ressource essentielle jusqursquoau point de la placeacute sous le vocable de capital

Le but de cette section est une tentative de reacuteponse agrave cet ensemble de questions Cette

tentative reste risqueacute car les probleacutematiques envisageables agrave partir du capital social sont

nombreuses et diverses et reposes sur de construction theacuteoriques et meacutethodologies tregraves

heacuteteacuterogegravenes459 Nous commencerons tout drsquoabord par la preacutesentation de lrsquoorigine du concept

Lrsquoexamen des travaux de synthegravese sur le capital social et de ses usages dans les diffeacuterentes

disciplines permet drsquoidentifier trois auteurs fondateurs Pierre BOURDIEU James COLEMAN

et Robert PUTNAM La premiegravere partie de cette section examine les apports de ces auteurs en

mettant lrsquoaccent sur les aspects fondamentaux de leurs apports La deuxiegraveme partie met en relief

lrsquointroduction du capital social dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat Les chercheurs dans ce

domaine ont fait usage de ce concept pour interroger diffeacuterents aspect du processus

entrepreneurial dont il faudrait connaitre (II)

1 Origine du capital social les auteurs de reacutefeacuterence

Robert Putnam rapport que crsquoest HANNIFAN L J (1916) qui fus le premier agrave voir

utiliser le concept de capital social Cet auteur nrsquoeacutetant pas un theacuteoricien mais un eacuteducateur

eacutevoque ce concept pour montrer lrsquoimportance de lrsquoimplication et la participation dans la

communauteacute pour la reacuteussite scolaire des enfants La justification reacuteside dans le fait que

lrsquoindividu est socialement impuissant lorsqursquoil est seul En entrant en contact avec les autres il

accumule un capital social ce qui permet de satisfaire ses besoins sociaux En contre partie

crsquoest toute la communauteacute qui beacuteneacuteficie de la coopeacuteration des participants qui en reacutesulte460

458 SOBELJ Can we trust social capital Journal of economic literature vol XL 2002 pp139-154 p154 459GEINDRES et DUSSUC B Capital social et rechercheacute en PME Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 28 ndeg 1 2015 p27-55 460 PUTNAMRD Bowling alone the collapse and the revival of American community Simon and Schuster New

York2001547 pages p19

138

HNIFAN deacutefini le capital social comme une substance tangible comme la bonne volonteacute

lrsquoamitieacute la sympathie et les rapports sociaux entre les individus et les familles qui sont

essentielles dans la vie quotidienne et la coheacutesion sociale461 reacutesultante En restant dans le

champ de la vie communautaire Jane JACOBS (1961) utilisa aussi le concept de capital

social dans son livre The Death and Life of Great American paru en 1961462 Cet auteur met

en exergue lrsquoeffet des normes de reacuteciprociteacute et les reacuteseaux de relations sur le bien ecirctre de

la communauteacute dont il prend la citeacute de New York comme objet drsquoobservation 463 (propreteacute

drsquoabsence de crime et drsquoautres qualiteacutes de la vie en commun) Cet effet pour JACOBS est plus

important que les institutions formelles comme les lois et la police Mais cet auteur bien

qursquoeacutetant une acadeacutemicienne eacutetait beaucoup plus preacuteoccupeacutee par la deacutefinition de lrsquoeffet

empirique de ce capital que de sa formalisation theacuteorique464 Il revient au sociologue

BOURDIEUP de proposer la premiegravere analyse systeacutematique du capital social465 Il publia en

1981 une note provisoire consacreacutee agrave la deacutefinition de ce concept dont les possibiliteacutes offerte

par sa penseacutee lrsquoont rendu incontournable dans lrsquoeacutetude du capital social466 Les travaux de

NAHAPIET J et GHOSHALS en 1998 dans lequel ils interrogent le rocircle du capital social

dont la deacutefinition est en partie emprunteacutee agrave BOURDIEUP dans a creacuteation du capital culturel

Lrsquoutilisation donc de lrsquoapproche de BOURDIEUP dans le management teacutemoigne du rocircle de

BOURDIEU dans le deacuteveloppement theacuteorique du concept467

2 Le capital social selon lrsquoapproche de BOURDIEUP

Lrsquointeacuterecirct principal de Bourdieu en faisant usage du capital social est drsquoeacutebaucher une theacuteorie

geacuteneacuterale de la reproduction sociale 468 BOURDIEUP exprime en ces termes son objectif

pour revenir au capital social construire ce concept cest produire le moyen danalyser la

logique selon laquelle cette espegravece particuliegravere de capital est accumuleacutee transmise reproduite

le moyen de comprendre comment elle se transforme en capital eacuteconomique [hellip] le moyen de

saisir la fonction dinstitutions comme les clubs ou tout simplement la famille lieu principal de

461 Selon la deacutefinition originale dans the rural school community center in The Annals of the American Academy of Political and Social Science Vol 6 1916) pp 130-138p130 462 WESTLUNDH amp BOLTONR local social capital and entrepreneurship small business economic Ndeg21 2003 pp77-13p77 463 RICHARD H P the destruction of social capital through law university of pennsylvania law review vol 144 no 5 may 1996 464 Le Terme de capital social est utiliseacute une seuleacute fois dans son livre laquo Underlining any float of population must be continuity of people who have forged neighborhood networks These networks are the cityrsquos irreplaceable social capital p138 465 PORTES A (1998) Social Capital its Origins and Applications in Modem Sociology AnnuRev Socio Vol 24 pp 1-24p2 466 PATUREL R RICHOMME-HUET Katia DE FREYMAN J Du capital social au management relationnel agrave la XIVegraveme confeacuterence Internationale de Management strateacutegique Angers httpwwwstrategie-aimscom 467 Social Capital Intellectual Capital and the Organizational Advantage The Academy of Management Review 1998Nous reviendrons sur ces auteurs dans le deuxiegraveme titre de cette section 468 CASTIGLIONE D VAN DETH J W WOLLEB G social capitalrsquos fortune an introduction in the handbook of

social capital Oxford University Press 2008 707 page p 3

139

laccumulation et de ta transmission de cette espegravece de capital 469 De ce fait le capital social est

envisageacute comme un processus de la dynamique du champ social qui est un espace

hieacuterarchiseacute par les positions des individus et des groupes Ces individus et ces groupes

mobilisent en effet selon ses analyses trois types de ressources pour accroicirctre ou conserver

leur position agrave lrsquointeacuterieur de la hieacuterarchie sociale et beacuteneacuteficier de privilegraveges mateacuteriels et

symboliques qui y sont attacheacutes le capital eacuteconomique le capital culturel et le capital social470

21 Le capital eacuteconomique un groupe social est drsquoabord identifieacute par rapport agrave ce qursquoil

possegravede comme richesse mateacuterielle ou financiegravere Bourdieu utilise pour la mesure de ce capital

la possession drsquoaction (valeur mobiliegravere)471 Le niveau de capital eacuteconomique peut distinguer

une classe sociale par rapport agrave une autre dans le sens ougrave il constitue une condition pour qrsquo un

individu sort drsquoune classe infeacuterieur (les ouvriers) pour faire partie drsquoune classe supeacuterieur de la

hieacuterarchie sociale Il devient ainsi un signe drsquoappartenance et de position sociale etc

22 Le capital culturel pour que les proprieacuteteacutes de la classe sociale se reproduisent il ne

sufi pas de transmettre agrave ces membres que le capital eacuteconomique par la vois de lrsquoheacuteritage

par exemple il faudrait transmettre aussi une compeacutetences des codes culturels et les autres

signaux qui identifient cette classe Comme lrsquoexplique bien ADDI L Pour ecirctre un bourgeois

au sens plein du terme il faut certes avoir des capitaux moneacutetaires geacuteneacuterant des revenus

importants mais aussi un capital culturel (habitus de classe) acquis degraves la tendre enfance pour

apprendre agrave ecirctre membre du groupe social et que renforce le capital scolaire pour donner les

moyens de le reproduire Le tout est de maicirctriser les codes culturels qui donnent la compeacutetence

et qui forment le regard estheacutetique pour ne pas fonder la domination sur la seule possession de

largent et la violence physique472

Ce capital peut ecirctre formeacute soit des compeacutetences incorporeacutees dans la personne et acquises

par lrsquoeacuteducation dont le diplocircme et les titres sont les meilleurs signaux drsquoexistence soit des

moyens mateacuteriels lieacutes au monde lrsquoart de la culture Certain eacutelegraveve reacuteussissent dans le processus

scolaire par ce que non seulement doteacute drsquoune intelligence incorporeacutee biologiquement dans leur

corps mais par ce que dans leur famille ils pouvaient disposer de ressources mateacuterielles

permettant la reacuteussite dans les eacutetudes Ce capital lorsqursquoil est reconnu chez les autres peut se

convertir en capital eacuteconomiques de par la valeur laquo moneacutetaire raquo qui est attribueacutee agrave cette

469 Pierre BOURDIEU Question de sociologie les eacutedition de minuit 2002 277 pages p 56 470 MEDA D le capital social un point de vue critique lrsquoeacuteconomie politique Ndeg14 2002 pp 36-47 p 36 471 BOURDIEUP Questions de sociologie les eacuteditions de minuits277 page p54 472 ADDI L Pierre Bourdieu revisiteacutee La notion de capital social in Lanthropologie du Maghreb Lecture de Bourdieu Geertz

Gellner et Berque Awal IbisPress Paris 2004pp141-153 p

140

compeacutetence Mais Bourdieu reconnait lui la difficulteacute drsquoexpliciter theacuteorique et empiriquement

le mode de cette reconversion 473

Les types de capitaux preacutesenteacutes sommairement neacutecessitent un meacutecanisme drsquoaccegraves

drsquoaccumulation pour qursquoils produisent lrsquoeffet escompteacute pour lrsquoindividu agrave savoir lrsquoameacutelioration

de sa position dan la compeacutetition sociale Ce meacutecanisme est le capital social

23 Deacutefinition du capital social chez BOURDIEUP

Le capital social deacutesigne pour BOURDIEU lrsquoensemble des ressources actuelles ou

potentielles qui sont lieacutees agrave la possession drsquoun reacuteseau durable de relations plus ou moins

institutionnaliseacutees dinterconnaissance et dinter reconnaissance ou en dautres termes agrave

lappartenance agrave un groupe comme ensemble dagents [hellip] unis par des liaisons permanentes et

utiles 474 Cette deacutefinition pose en quelque sort une condition pour consideacuterer les relations

comme un capital Non seulement il doit exister une relation mais ces relation doivent ecirctres

profitable crsquoest agrave dire porteuses ou potentiellement porteuses de ressources (mateacuterielles

financiegraveres symbolique ou culturelles) Cette profitabiliteacute des liens donne au capital social une

valeur lieacutee agrave la preacutesence de ressources reacuteticulaires utiles ou potentiellement utiles pour

lrsquoindividu475 Cette valeur eacuteclaire les modaliteacutes drsquoappreacuteciation du capital social degraves lors qursquoil est

possible drsquoestimer le volume du capital social que possegravede un agent particulier gracircce agrave

lrsquoobservation de leacutetendue du reacuteseau des liaisons quil peut effectivement mobiliser et du volume

du capital (eacuteconomique culturel ou symbolique) posseacutedeacute en propre par les agent avec qui il est n

relation Par ailleurs la valeur de ce capital change avec le temps agrave mesure que lrsquoeacutetendu de ce

reacuteseau change En effet dans lrsquoarticle qursquoil consacre au capital social BOURDIEU insiste aussi

sur le caractegravere dynamique de ce capital car Lrsquoexistence drsquoun reacuteseau de liaisons nrsquoest pas un

donneacute naturel [hellip] constitueacute une fois pour toutes mais le produit du travail drsquoinstauration et

drsquoentretien qui est neacutecessaire pour produire et reproduire des liaisons durables et utiles propres

agrave procurer des profits mateacuteriels ou symboliques476 Les agents pour maintenir et ameacuteliorer leur

position doivent fournir des efforts dans entendu dans le sens drsquoun investissement afin

drsquoactualiser le potentiel de ressources preacutesent dans leur reacuteseau relationnel477 Une autre

caracteacuteristique est releveacutee par Bourdieu qui a trait agrave la convertibiliteacute du capital social en drsquoautres

formes de capital Comme lrsquoillustre SIRVENN si un parent ou un ami vous demande de

lrsquoargent et que vous consentez agrave lrsquoaider il transforme son capital social en capital eacuteconomique

473 Idemp 57 474BOURDIEUP le capital social note provisoire in Actes de la recherche en sciences sociales 1980 Volume 31 Numeacutero1 pp 2-3 475 LEVESQUE M et WHITE D Le concept de capital social et ses usages Lien social et Politiques ndeg 41 1999 p 23-33p28 476 Idem p2 477 LVESQUEM et WHITEDibid p28

141

(dans sa forme la plus liquide De mecircme si cet ami ou parent en eacutechange vous permet

drsquoacceacuteder agrave un contrat de qualification dans son entreprise vous transformez votre capital

social en capital humain478 La convertibiliteacute du capital social qui srsquoopegravere dans le groupe ou

dans la classe sociale produit des sentiments drsquoobligation et de reacuteciprociteacute qui constituent le

fondement de la solidariteacute qui rend cette convertibiliteacute possible

Ce qursquoon pourrait retenir de lrsquoapproche de Bourdieu est que Le capital social est

principalement un actif individuel dans son utilisation et intentionnel dans sa formation dans

la mesure ougrave il implique des activiteacutes de maintien et drsquoamplification des liens pour assurer la

fonction de laquo multiplicateur raquo du capital social des autres type de capitaux Drsquoautres auteurs ont

tenteacute de consolider la construction theacuteorique du concept mais dans des perspectives plus

collective

3 Le capital social comme un actif collectif lrsquoapproche de COLEMAN James

Crsquoest dans un sens leacutegegraverement479 diffeacuterent que COLEMAN James deacuteveloppe dans la fin des

anneacutees 1980 sa conception du capital social A travers un article publieacute en 1988 laquo social capital

in the creation of human capital raquo cet auteur introduit dans lrsquoagenda de la recherche dans

diffeacuterentes disciplines comme la sociologie lrsquoeacuteconomie et lrsquoanthropologie la neacutecessiteacute de

porter un nouveau regard sur ce pheacutenomegravene La nouveauteacute avec COLEMANJ crsquoest la mise en

relief de la dimension collective du capital social Ce dernier nrsquoest plus un bien individuel

comme on lrsquoa vue avec BOURDIEUP mais un actif qui sous certaines conditions peut produire

des beacuteneacutefices eacuteconomiques et non eacuteconomiques agrave lrsquoeacutechelle drsquoune socieacuteteacute480 Pour arriver agrave une

deacutefinition du capital social cet auteur srsquoest servi du capital social comme drsquoun instrument

permettant de transcender lrsquoanalyse micro et macro en placcedilant lrsquoacteur et sa capaciteacute agrave faire

des choix dans sa deacutefinition Selon lui les individus font des choix en eacutetant guideacutes par leur

propre inteacuterecirct De ces choix reacutesultent des actions et des relations entre les individus qui

conduisent agrave la construction de relations durables qui font agrave la fois office de structures sociales

et de ressources pour lrsquoindividu Il introduit alors la notion de reacuteciprociteacute qui conduit vers le

capital social481

478 SIRVENN capital social et deacuteveloppement quelques eacuteleacutements drsquoanalyse document de travail Ndeg 57 2001 Centre drsquorsquoeacuteconomiie du deacuteveloppement Universiteacute MontesquieumdashBordeaux pp 1-30p7 wwwgedu-bordeaux4frceddt57pdf 479 Avec BOURDIEUP Colemanj partage la mecircme vision sur lrsquoaspect individuel 480 COLEMANJ social capital in the creation of human capital The American Journal of Sociology Vol 94 Supplement Organizations and Institutions Sociological and Economic Approaches to the Analysis of Social Structure 1988 pp S95-S120 P S 100 481 DESCHENAUX F et LAFLAMME C laquo Reacuteseau social et capital social une distinction conceptuelle neacutecessaire illustreacutee agrave lrsquoaide drsquoune enquecircte sur lrsquoinsertion professionnelle de jeunes Queacutebeacutecois raquo SociologieS [En ligne] Theacuteories et recherches mis en

ligne le 02 juin 2009 httpjournalsopeneditionorgsociologies2902 consulteacute le 12092013 pp1-16p3

142

Cet auteur commence sa reacuteflexion en citant les travaux qui ont mis en exergue le rocircle de

certaines proprieacuteteacute du systegraveme social comme les relations personnelles les normes dans lrsquoactiviteacute

eacuteconomique puisque crsquoest dans ce champs que leur impact est le plus visible Il commence avec

le courant de la nouvelle eacuteconomie institutionnelle et particuliegraverement les travaux de

WILIAMSONO sur le rocircle des institutions (la firme le marcheacute) dans lrsquoorganisation de

lrsquoactiviteacute eacuteconomique Il srsquoappui eacutegalement sur les contributions de BEN-PORATHY qui a mis

en relief dan sa theacuteorie F-connections la fonction que pouvait remplir des relations de types

familiales et amicales dans le systegraveme drsquoeacutechange Les contributions de GRANOWETTERM sur

le concept de lrsquoencastrement (embeddedness) qui constituent pour COLEMAN un autre

argument pour justifier lrsquoimportance de lrsquoeacutetude de la fonction de lrsquoorganisation sociale dans les

activiteacutes humaines

31 Le capital social selon lrsquoapproche de COLEMANJ

Cet auteur deacutefini le capital social de la maniegravere suivante le capital social est deacutefinie par sa

fonction il nrsquoest pas seulement une seule entiteacute mais une varieacuteteacute drsquoentiteacutes qui ont deux

caracteacuteristiques communes elles relegravevent toute de la structure sociale et facilitent certaines

actions des acteurs ndash personnes ou une communauteacute- qui participent dans cette structure

Comme drsquoautres formes de capital notamment l capital physique le capital social est productif

dan le sens ougrave il permet aux personnes drsquoatteindre certain buts ougrave il nrsquoest pas possibles de les

atteindre en lrsquoabsence de ce capital482 Mais cette analogie que fait lrsquoauteur avec le capital

physique nrsquoest pas tout agrave fait complegravete Comme le soulignait PONTHIEUXS le capital social

srsquoil ressemble (en tout cas selon Coleman) aux autres laquo capitaux raquo srsquoen diffeacuterencie en mecircme

temps par son mode de formation laquo Unlike other forms of capital social capital inheres in the

structure of relations between persons and among persons raquo Crsquoest effectivement une diffeacuterence

importante par rapport agrave la notion de capital physique ou de capital humain avec lesquels

Coleman veut eacutetablir lrsquoanalogie car lrsquoapproche eacuteconomique usuelle du capital nrsquoen fait pas une

chose inheacuterente agrave un environnement mais une chose reacutesultant de la deacutecision de renoncer au

preacutesent dans le but preacutecis drsquoobtenir un beacuteneacutefice dans le futur Or chez Coleman le capital social

ne reacutesulte pas drsquoune telle deacutecision laquo most forms of social capital are created or destroyed as by-

products of other activities raquo (p S118) le capital social nrsquoest donc pas produit crsquoest plutocirct qursquoil

se produit agrave lrsquooccasion drsquoautres activiteacutes Au sens eacuteconomique il srsquoagit donc non drsquoun capital

mais drsquoune externaliteacute Et le fait que cette externaliteacute en facilitant les actions des individus

puisse avoir des effets beacuteneacutefiques nrsquoen fait pas pour autant un capital483

482 COLEMANJ op ct p S98 483 PONTHIEUXS op ct p 4

143

Mais en substance i existe eux eacuteleacutements semble se deacutegager de cette deacutefinition tout drsquoabor le

capital social a une valeur degraves lors qursquoil produit des effets positif pour ceux qui sont impliquer

dans la structure sociale Par structure sociale il faudrait comprendre tous les eacuteleacutements comme

le reacuteseau social les normes sociales set les valeurs qui organisent et contraignent lrsquoaction des

individus Le second eacuteleacutement est que les beacuteneacutefices peuvent ecirctre obtenus par lrsquoindividu qui est

dans le reacuteseau social que de individus qui ne s le sont pas agrave travers notamment Pour

COLEMANJ le capital social revecirct de trois formes fondamentales484

a Des obligations et des attentes agrave la fois d u degreacute de confiance qursquoaccorde les

individus agrave leur environnement social

A ce titre Coleman cite lrsquoexemple suivant pour justifier cette firme capital social 485 Si A fait

quelques chose (un servie) pour B et fait confiance agrave ce dernier pour que dan le future ce

services sera en cas de besoins rendu Cette relation eacutetabli des attentes de A envers B et en

mecircme temps une obligation ressenti par B pour rendre le service Cette obligation peut ecirctre

repreacutesenteacutee comme une sorte de dette (creacutedit slip) Si A accumule une multitude de ces creacutedits

avec les personnes dont il est en relations agrave ce moment on pourrait faire une analogie direct avec

le capita financier (utilisation de ressources financiegraveres pour geacuteneacuterer et accumuler un capital

argent) Cette accumulation repose fondamentalement sur la confiance en lrsquoabsence de laquelle

ces relations ne peuvent produire lrsquoeffet escompteacute

b La capaciteacute de circulation de lrsquoinformation au sein de la structure sociale

c Les normes qui reacutegissent els comportements individuels et les sanctions qui les

accompagnent pour leur respect et leur reproduction

32 Capital social comme un bien priveacute mais extensible agrave la communauteacute

On pourrait deacuteduire de ces trois formes la nature individuelle du capital social et

lrsquoimportance de la confiance dans la formation de ce type de capital Crsquoest drsquoailleurs cette

condition que COLEMANP deacutesigne les reacuteseaux fermeacutes et denses comme les plus porteurs de

capital social En effet James Coleman (1988) avance ainsi que la laquo fermeture raquo relationnelle

est favorable agrave lrsquoeacutelaboration des normes et agrave la creacuteation drsquoun fort degreacute de confiance

interpersonnelle Mais cela nrsquoempecircche pas J Coleman de souligner son caractegravere drsquoexternaliteacute

de lrsquoaction individuelle les individus creacuteent du capital social sans le vouloir et beacuteneacuteficient drsquoun

capital qursquoils nrsquoont pas creacuteeacute486hellip

484 COLEMANJ op ct p S98 485 COLEMANJ op ct p S 102 486 PERRET B 17 De la valeur des structures sociales capital ou patrimoine in Antoine bevort et al le capital social la deacutecouverte | laquo recherchesMauss raquo 2006 pp 293-314 p 296

144

Les travaux sur la capital social qui se sont succeacuteder apregraves COLEMANJ ont connu une

autre direction notamment la recherche de la transition de lrsquoapproche individuelle vers une

conception macro social qui pourrait conceptualiser son rocircle agrave lrsquoeacutechelle drsquoune socieacuteteacute Cette

conception devenait possible aves les travaux de PUTNAMR

4 le capital social selon lrsquoapproche de PUTNAMR

A lrsquoorigine PUTNAMR applique une conception collective du capital social et joint

ainsi COLEMANJ dans lrsquoideacutee des externaliteacutes positives qui peuvent intervenir dans une

structure sociale Mais il se trouve qursquoavec PUTNAMR cette dimension publique (par

opposition agrave priveacutee crsquoest-agrave-dire individuelle) du capital social est encore accentueacutee

La deacutefinition qursquoapporte PUTNAM P du concept de capital social est essentiellement fondeacutee

sur les reacutesultats de plusieurs recherches empiriques La premiegravere engageacutee dans les anneacutees 1970

et dont les reacutesultats sont publieacutees dans un livre laquo Making democracy work raquo (1993) srsquointeacuteressait

aux performances institutionnelles des 20 reacutegions administratives italiennes De la comparaison

de ces reacutegions se deacutegage un bilan sans ambiguiumlteacute il y a des reacutegions -plutocirct au Nord- ougrave les

gouvernement locaux sont stables fiables reacuteactifs et efficaces pour la plus grande satisfaction

de leurs administreacutes Et il y a des reacutegions -plutocirct au Sud- ougrave crsquoest tout le contraire Et cette

diffeacuterence ne srsquoexplique ni par des diffeacuterences de richesse de tendance politique de

deacutemographie ou de geacuteographie487 Pour PUTNAM cette diffeacuterences est du au stock de capital

social existent dans les deux reacutegions Les reacutegions qui jouissaient drsquoune tradition drsquoengagement

collectif srsquoeacutetait enrichi davantage nous avions deacutecouvert agrave notre grand eacutetonnement que ce

pheacutenomegravene de connectiviteacute civile eacutetait un eacuteleacutement cleacute pour expliquer le meilleur rendement de

certaines institutions mais aussi au moins partiellement des niveaux diffeacuterencieacutes de bien ecirctre

eacuteconomique488 Aux Eacutetats-Unis Robert PUTNAM consacre un ouvrage laquo Bowling Alone

Americarsquos declining social capital raquo en 1995 Ce livre consacreacute agrave la baisse du capital social

(diminution intergeacuteneacuterationnelle de la participation civique des ameacutericains) agrave partir des anneacutees

1950 agrave ses causes possibles agrave ses conseacutequences et aux remegravedes que lrsquoon peut y apporter le

point de deacutepart de la carriegravere du capital social et lrsquoarticle auquel se reacutefegravere presque toute la

litteacuterature des cinq anneacutees qui suivront489

Sur la base de ses recherches empiriques PUTNAMP deacutefinie le capital social comme

les aspects de la vie collective qui rendent la communauteacute plus productive soit la participation

487

PONTHIEUXS Le concept de capital social analyse critique Insee - Division laquo Conditions de vie des meacutenages raquo

Contribution au 10egraveme Colloque de lrsquoACN Paris 21-23 janvier 2004 pp1-25p 6 488 PUTNAM RD Le deacuteclin du capital social aux Eacutetats-Unis Lien social et Politiques Ndeg 41 1999 pp 13-22 p14 489 PONTHIEUXS idem p 6

145

la confiance et la reacuteciprociteacute490 Ces caracteacuteristiques de lrsquoorganisation sociale comme facilitent

la coordination et la coopeacuteration pour un beacuteneacutefice mutuel491 Pour PUTANMP le reacuteseau social

sont certes le reacutecipient dans le quel se produit le capital social mais ils sont insuffisants il

faudrait u certain niveau de confiance qui fait produire les effets positifs des relations sociales

ADLER PAULS KWON S ndashW reacutesument bien cette condition Putnams (1993) assertion that

the sources of social capital lie not only in networks but also in norms and trust Leana and Van

Buren tap the same intuition in arguing that the sources of organizational social capital lie in

trust and associability-the willingness and ability of individuals to define collective goals that

are then enacted collectively492

Avec ces trois auteurs Nous venons de voir deux dimensions qui revoient respectivement

agrave une conception individuelle et collective du capital social et ougrave le reacuteseau social apparait comme

le concept noyaux dure autour duquel gravites les autres aspects de lrsquoorganisation sociale comme

les normes la confiance qui font fonctionner ce reacuteseau social pour produire un effets positifs pour

lrsquoindividu et la communauteacute Certains auteurs toute en reconnaissante la diversiteacute de ces

approches ont tenteacute a drsquoapporter des deacutefinitions que lrsquoon pourrait qualifier drsquointeacutegratrices

pouvant reacuteconcilier pleurs facettes de ce concept Parmi les auteurs inteacutegrateurs NAHAPIETJ et

GOSHALS sont particuliegraverement reconnue En deacutepit du fait que ce concept a commenceacute avec

les sociologues ces auteurs illustrent parfaitement lrsquoadeacutequation et la porteacutee de ce concept avec

lrsquoeacutetude drsquoun grand nombre de pheacutenomegravenes sociaux ne relevant pas exclusivement drsquoune

interpreacutetation sociologique 493 Comme le soulignait PAURELR laquo Nahapiet et Ghoshal se

sont atteleacutes avec grand meacuterite agrave ce deacutefi transcommunautaire dans un article paru dans

lrsquoAcademy of Management Review publieacute en 1998 dans lequel ils interrogent le rocircle du capital

social dans la creacuteation de capital intellectuel ces auteurs propose donc une deacutefinition relevant

du champ du management qui est parmi les usiteacutes da les recherche actuelles

490 PUTNAM RD idem p14 491 Citeacute par ADLER PAULS KWON S ndashW Social Capital Prospects for A New Concept Academy oi Management Bevievi

2002 Vol 27 Ndeg 1 2002pp17-40 p21 492 ADLER PAULS KWON S ndashW p 25 493 NAHAPIETJ et GOSHALS P 243

146

5 Le capital social en management la vision inteacutegratrice de NAHAPIETJ et

GOSHALS

La deacutefinition que proposent ces auteurs est la suivante le capital social deacutesigne la

somme des ressources actuelles et potentielles encastreacutees au sein du reacuteseau de relations posseacutedeacute

par un individu ou un groupe social disponible agrave travers lui et retireacutee de ce reacuteseau raquo Cette

vision deacutepasse donc la stricte approche individuelle ou collective du capital social et par

ailleurs laquo comprend agrave la fois le reacuteseau et les actifs qui peuvent en ecirctre retireacutes raquo Les auteurs

insistent donc autant sur la ressource qui peut ecirctre obtenue par le biais de la structure que sur la

structure elle-mecircme celle-ci eacutetant en soi une ressource494

Consideacutereacutees comme des ressources que veacutehicules les reacuteseaux relationnels le capital

social revecirct selon ces auteurs trois attribues interdeacutependants une dimension structurelle

cognitive et relationnelle

51 Les dimensions fondamentales du capital social

Le scheacutema suivant montre lrsquoarticulation que projettent ces auteurs entre ces trois dimension du

capital social toute en les consideacuterant comme des variables explicatives dans la creacuteation du

capital intellectuel dans une organisation Cette relation de causaliteacute entre le capital social et

capital intellectuelle se fonde su lrsquohypothegravese que la formation et lrsquoeacutechange des connaissances est

un processus social complexe et qursquoune grande parties des connaissances qui ont une valeur (de

par leur impact sur lrsquoatteinte des objectifs individuels ou organisationnels) sont

fondamentalement encastreacute dans une structure social495 Ce capital constitue pour ces auteurs

la somme des connaissances et des capaciteacutes drsquoaccumuler des connaissances drsquoune entiteacute

comme un individu (professionals practices) une organisation ou une communauteacute Cette

deacutefinition rejoint la deacutefinition du capital humain qui concerne lrsquoacquisition des connaissances

des talents et des capaciteacutes qui permettent agrave un individu drsquoagir efficacement496

494 GEINDRE S DUSSUC B op ctp 31 495 NAHAPIETJ et GOSHALS op ct p 250 496 NAHAPIETJ et GOSHALS op ct p 245

147

Figure24 Les trois dimensions du capital social selon NAHAPIETJ et GOSHALS 1998

Source NAHAPIETJ et GOSHALS Social capital intellectual capital and organizational advantage p 251

a La dimension structurelle du capital social

La dimension structurelle vise agrave capturer la structure du reacuteseau de relations entres les acteurs

Selon NAHAPIET et GOSHAL la dimension structurelle se compose de paliers facettes dont

les principales se rattache agrave identifier la preacutesence ou lrsquoabsence de lien entre les acteurs

lrsquoappropriation de ces liens et la configuration de reacuteseau proprement dit agrave travers notamment

des proprieacuteteacutes comme la densiteacute la taille la hieacuterarchie des liens compose nt le reacuteseau497

Cette dimension est importante dans la mesure ougrave cette structure agit avant et pendant le

processus drsquoaction des individus Elle deacutefinit les conditions de transfert des informations498 la

qualiteacute et la quantiteacute des informations qui transitent et peut ecirctre accessible dans ce reacuteseau et par

497 PATUREL R RICHOMME-HUET Katia DE FREYMAN J op ct p 7 498 COLEMANJ op ct p S98

148

ces deux influences la structure agit comme le soulignait BOLINO et al sur lrsquoorientation des

actions de lrsquoindividu dans un sens conformes aux inteacuterecircts de chaque participant dans le cette

structure499

b La dimension cognitive du capital social

Cette dimension revoit aux ressources fournissant une repreacutesentation partageacutee et un systegraveme de

repreacutesentations entre les acteurs Cela peut ecirctre un langage partageacute des codes des histoires ou

expeacuteriences communes500 Ce partage de repreacutesentation facilite agrave lrsquoaccegraves agrave des individus et

indirectement aux ressources s laquo connaissances raquo et informationnelle qursquoils possegravedent chose qui

serait difficile de faire si les code de conduite et les langages sont diffeacuterents 501 En effet comme

le fait soulignait MOSCOVICIS les repreacutesentations sociales permettent aux individus de

srsquoapproprier de nouvelles ideacutees et de nouvelles connaissances ideacutees et en plus de cette fonction

instrumentale elles jouent aussi le rocircle de creacuteation de nouveaux liens et aident les gens agrave

communiquer agrave se diriger dans leur environnement et agrave agir502 De ce fait les repreacutesentations

sont des anteacuteceacutedents qui engendrent des attitudes des opinions et des comportements qui

conditionnent le processus drsquoaction des individus pour plus drsquoefficience et drsquoefficaciteacute503

c La dimension relationnelle du capital social

Cette dimension concernent la qualiteacute des relatons que les acteurs ont deacuteveloppeacute entre a eux

Selon les mecircmes auteurs cette dimension se caracteacuterise selon le niveau de confiance de

perceptions drsquoobligations partageacutees et lrsquoidentiteacute commune Lorsqursquoon parcourt les recherches

empiriques on ne peut manquer de constater la forte association que font les chercheurs entre

capital social et la confiance comme une composante importante Certain auteurs comme

FUKUYAMAF (1995) font dailleurs de la confiance le fondement du capital social504

Aussi les eacuteconomistes par exemples se sont inteacuteresseacutes agrave la notion de confiance aux normes

dont lrsquoessence est lucidement reacutesumeacutee par DASGUPTA (1999) Dans une telle aventure les

eacuteconomistes considegraverent que la confiance et les normes sont geacuteneacutereacutees de faccedilon endogegravene agrave

499 BOLINO MC TURNLEY WH amp BLOODGOOD JM laquo Citizenship behaviour and the creation of social capital in organizations raquo Academy of Management Review Vol 27 Ndeg4 2002pp 505-522p 515 500ARREGLE JL VERY P amp RAYTCHEVA S (2000) ndash laquoCapital Social et avantages des firmes familiales proposition drsquoun modegravele inteacutegrateur raquo Actes de la IXegraveme Confeacuterence de lrsquoAssociation Internationale de Management Strateacutegique Montpellier 24 25 et 26 mai p10 501 NAHAPIETJ et GOSHALS op ct p 254 502 Citeacute par PATUREL R RICHOMME-HUET Katia DE FREYMAN J op ct p 8 503 PATUREL R RICHOMME-HUET Katia DE FREYMAN J op ct p 8 504 CALLOIS J ndashM Capital social et deacuteveloppement eacuteconomique local Pour une application aux espaces ruraux franccedilais Revue drsquoEacuteconomie Reacutegionale amp Urbaine raquoNdeg 42004 pp 551 ndash 577p 556

149

travers des transactions eacuteconomiques reacutepeacuteteacutees (par exemple KANDORI 1992 GREIF 1994)

Ils repreacutesentent des modegraveles drsquoeacutequilibre du comportement eacuteconomique des agents rationnels505

Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale FUKUYAMAF deacutefinie la confiance comme les attentes qui se

constituent agrave lrsquointeacuterieur drsquoune communauteacute reacutegie par un comportement reacutegulier honnecircte et

coopeacuteratif fondeacute sur des normes habituellement partageacutees de la part des autres membres de

cette communauteacute506 Au niveau individuel la confiance constitue une anticipation sur le fait

que les attentes des partenaires ne seront pas deacuteccedilues Crsquoest une probabiliteacute que lrsquoun nrsquoabusera

pas de lrsquoautre et qursquoil entreprendra les actions deacutesirables pour la relation507 Les sources de la

confiance sont tout ce qui peut retreindre les comportements opportuniteacutes des partenaires La

seconde conception suggegravere que la confiance est une croyance vis-agrave-vis drsquoautrui Avoir

confiance en quelqursquoun crsquoest croire qursquoil peut et veut agir de faccedilon positive Cette croyance

repose sur un argument technique qui lie la confiance aux compeacutetences et agrave la creacutedibiliteacute des

partenaires agrave reacutealiser la tacircche mas aussi sur lrsquohonnecircteteacute et la bonne volonteacute des partenaires

Dans le domaine de la gestion la confiance nrsquoest pas toujours un signe ou un facteur qui

nrsquoentraine pas neacutecessairement une performance aussi bien individuelle qursquoorganisationnelle

Parmi les eacutetudes qui sont les plus citeacute agrave ce titre les travaux de UZZIB ont clairement montreacute les

imites de la cofinance en contexte de gestion Cet auteurs a eacutetudieacute les relations entre des

producteurs de vecirctements et leurs sous-traitants dans un quartier ceacutelegravebre de confection agrave new

York aux au Etat Unies Le but de cette recherche est de montrer srsquoil existe une diffeacuterence entre

les relations marchandes (avec les sous traitants) qui sont impersonnelles et ne neacutecessitent

pas un degreacute eacuteleveacute de confiances et des relations encastreacutees qui de par leur caractegravere reacutepeacutetitif

favorisent la confiance Les reacutesultats de lrsquoenquecircte permettent agrave lrsquoauteur de conclure que les

relations de confiances ne sont pas toujours les plus efficients Les entreprises qui arrivent agrave

creacuteer un mixte de relation marchandes et de confiance sont les plus performantes Par contre les

entreprises ougrave les relations avec les sous-traitants sont fondeacutees exclusivement sur la confiance

mutuelle sont les moins performantes dans la mesure ces relations ne favorisent pas une

adaptation de lrsquoentreprise dans des situations instables et contraignantes elles sont par contre

efficaces dans des situations stables et routiniegraveres508 Comme le soulignait GRANOWETTER

ces liens enferment les firmes dans ces relations et peuvent inhiber les capaciteacutes drsquoadaptation

helliphelliphellip Ainsi il existe une forme drsquoeacutequilibre optimal entre les diffeacuterents types de liens et les

505 AOKI M le capital social laquo individuel raquo les reacuteseaux laquo sociaux raquo et leurs liens avec le jeu eacuteconomique Revue deacuteconomie du deacuteveloppement Vol 24Ndeg 42010pp97 ndash 119p 99 506 Citeacute par PATUREL R RICHOMME-HUET Katia DE FREYMAN J op ct p 8 et 9 507 DONADAC NOGATCHEWSKYG La confiance dans les relations interentreprises Une revue des recherches quantitatives Revue franccedilaise de gestion Ndeg 1752007 pp111-124 p112 508 UZZIB The sources and consequence of embeddedness on economic performance of organization American sociological

review Vol 61 issue 4 1996 pp674- 698p 693

150

firmes qui atteignent cet eacutequilibre ont une probabiliteacute plus importante de survie dans des

conditions de marcheacute Changeantes509

Cette confiance a des reacutepercutions diffeacuterentes sur les comportements des individus mais ce

qui inteacuteresse le plus NAHAPIETJ et GOSHALS crsquoest le lien entre lrsquoexistence de cette

confiance et le deacuteveloppement des connaissances et des capaciteacutes individuelles de les obtenir

Lrsquoapproche deacuteveloppeacutee de ces auteurs eacuteclaires de maniegravere significative ce qui doit ecirctre

examineacute dans le capital social notamment lorsqursquoil srsquoagit drsquoune recherche empirique Toutes les

dimensions que nous venons de citer sont inter relieacutees est srsquoinfluencent mutuellement mais la

dimension structurelle est la plus fondamentale car les aspects cognitifs et relationnelle agissent

et fonctionnent gracircce et dans la structure du capital social Les normes de comportement les

valeurs se partages agrave travers les liens interpersonnels la connaissance produit ses effets positifs

gracircce au scheacutema de relations qui se creacuteer entre les personnes En drsquoautres termes la chose la

plus importante est les relations qui lient les personnes qui leur permettent drsquointeragir et de creacuteer

un capital social cest-agrave-dire la possibiliteacute drsquoextraire les ressources pour atteindre leur

objectif510 Crsquoest pourquoi la dimension qui nous inteacuteresse particuliegraverement est la composante

structurelle du capital social qui renvoie aux caracteacuteristiques et aux effets du reacuteseau social dans

les activiteacutes des individus

Lrsquoobjet de la section suivante sera drsquoexaminer le concept de reacuteseau social et son usage

dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat

509 GRANOVETTER M lrsquoinfluence de la structure sociale sur les activiteacutes eacuteconomiques Sociologies pratiques Ndeg 132006 pp9-36p 26 510 NAHAPIETJ et GOSHALS op ct p 260

151

Section 2 le reacuteseau social individuel eacuteleacutements de deacutefinition et de description

Le reacuteseau social est un concept qui a eacuteteacute deacuteveloppeacute dans la sociologie Lrsquousage qui y est fait

dans cette discipline se reacutesume dans le postulat selon lequel la position dans une structure

sociale influence les attitudes les comportements et les reacutesultats qursquoun acteur obtient ou peut

obtenir agrave travers lrsquooccupation de cette postions511 Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat la

recherche principalement empirique a montreacute que ce nrsquoest pas tout les reacuteseaux qui peuvent

ecirctre favorable agrave lrsquoindividu notamment lorsqursquoil srsquoagit dans lrsquoengagement et la reacuteussite du

processus entrepreneurial Lrsquoutilisation freacutequente du terme reacuteseau dans le champ social et en

particulier dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat nous oblige agrave preacuteciser le sens de ce terme

Degraves lors on pourrait srsquointerrogeait sur ce qursquoest ce qursquoun reacuteseau social quelles sont les

caracteacuteristiques qui sont importantes Crsquoest des questions essentielles pour comprendre son

influence sur les activiteacutes drsquoun individu Les reacuteponses agrave ces questions feront lrsquoobjet de cette

section

1 Deacutefinition du reacuteseau social

Dans le terme reacuteseau social il y a le mot reacuteseau qui signifie selon la deacutefinition officielle un

Ensemble organiseacute dont les eacuteleacutements deacutependant dun centre sont reacutepartis en divers points512

Dans les dictionnaires anglophones le reacuteseau deacutesigne A usually informally

interconnected group or association of persons An interconnected or interrelated

chain group or system513 ou bien A group of people who exchange information and

contacts for professional or social purposes514

Lorsqursquoon ajoute lrsquoadjectif ldquosocialrdquo le reacuteseau se deacutefinie comme un ensemble drsquoindividus unis

par des relations sociales freacutequentes qui les constitue en communauteacute515 Vue de cet angle le

reacuteseau social est une sous cateacutegorie de reacuteseaux dans lesquels les individus sont unis par des liens

sociaux La deacutefinition donneacutee par ZUCKERMANEW ajoute que le reacuteseau nrsquoest pas composeacute

seulement drsquoindividus mais drsquoautres entiteacutes peuvent etres prises en consideacuteration Pour cet

auteur le reacuteseau social est un ensemble de nœuds ( nodes ) et les scheacutema de relation existantes

entre ces nœuds 516 Dans le domaine de lrsquoeacuteconomie comme dans le management les auteurs

511 STUARTTE0 SERENSONO Chapter10 Social network and entrepreneurship dans The handbook of entrepreneurship p 211-228p 211 512 Larouss httpwwwlaroussefrdictionnairesfrancaisrC3A9seau68585 513 httpswwwmerriam-webstercomdictionarynetwork 514 httpsenoxforddictionariescomdefinitionnetwork 515 Ferrary p 163 516 ZUCKERMANEW On networks and markets bey rauch ans casella eds journal of economic literature Vol XLI 2003 pp

545-565p 546

152

retiennent geacuteneacuteralement deux type de nœud Ce dernier peut concerner un humain ou une

collectiviteacute drsquohumain en drsquoautres termes ils peuvent ecirctre des personnes ou une organisation

une entreprise par exemple517 Drsquoautre types de nœuds peuvent aussi ecirctres prises en

consideacuteration un pays une industrie une innovation etc518

Le scheacutema suivant donne une repreacutesentation simplifieacutee e ce qursquoest un reacuteseau

Figure 25 Preacutesentation simplifieacute drsquoun reacuteseau social

Source auteur

Pour comprendre les conseacutequences du reacuteseau social cest-agrave-dire les influences que peut avoir

lrsquooccupation drsquoune position dans le scheacutema de relations notamment sur la performance pour

ceux qui y participent il faudrait au preacutealable cerner lrsquoobjet qui est observeacute dans ce dans

lrsquoanalyse A ce titre la majoriteacute des recherches empiriques adopte une approche qui repose sur

deux consideacuterations meacutethodologiques La premiegravere est que dans lrsquoanalyse il nrsquoexiste aucun

moyen de savoir par avance comment les scheacutemas de relation sont constitueacutes cest-agrave-dire

comment se font les combinaisons de relation Elle tente de trouver des reacutegulariteacutes de

comportement et les relations (entre personnes) qui preacutesentent ces reacutegulariteacutes En drsquoautres

termes il srsquoagit drsquoanalyser les relations gracircce agrave quoi il est possible de deacutegager un type de lien

qui soit pertinent a posteacuteriori et comprendre ainsi comment ce lien produit des effets positifs ou

bien neacutegatifs sur les comportements individuels519 La seconde consideacuteration porte sur lrsquoobjet

qui est observeacute dans le reacuteseau Les analyses se sont baseacutees en majoriteacute sur une approche

eacutegocentrique du reacuteseau social520 qui consiste agrave consideacuterer lrsquoensemble des relations qui

entourent un nœud particulier une personne une entiteacute etc Selon cette approche les relations

qui sont prise en compte sont de type dyadiques cest-agrave-dire qui lient deux personnes une

517 ZUCKERMANEW op ct p 546 518 ZUCKERMANEW op ct p 547 519 DEGENNEA FORSEM les reacuteseaux sociaux une analyse structural en sociologie ARMAND COLIN Eds 1994288 pages p7 520 STUARTTE0 SERENSONO op ct p 213

Nœud

Nœud -Personnes -Organisation

lien

Nœud Scheacutema qui nait

des nœuds et leurs relations

153

personne avec une organisation ou entre deux organisations521 Crsquoest cette position que nous

adopterons dans le reste de cette section Ce qui nous inteacuteresse le plus ce sont les caracteacuteristiques

du reacuteseau de lrsquoindividu consideacutereacute comme objet principal drsquoobservation

2 Caracteacuteristiques drsquoun reacuteseau social

Plusieurs eacuteleacutements peuvent ecirctre utiliseacutes pour caracteacuteriser un reacuteseau social individuel

nous mettons lrsquoaccent sur le contenue eacuteconomique ou social des relations la forces des liens

et la redondance dans le reacuteseau social

21 reacuteseau social et reacuteseau eacuteconomique

Le lien entre le reacuteseau social et le reacuteseau eacuteconomique a eacuteteacute envisageacute dans la sociologie ndash

eacuteconomique qui postule le rocircle des reacuteseaux sociaux dans la coordination marchande des

agents Les liens sociaux interviennent dans la circulation de lrsquoinformation et leur densiteacute

favorise lrsquoeacutemergence de normes sociales qui contribuent agrave la reacutegulation des eacutechanges

eacuteconomiques522 La question qui se pose est de savoir comment diffeacuterencier les liens qui sont

directement impliqueacutes dans lrsquoeacutechange eacuteconomique et les liens qui sont indeacutependants de cet

eacutechange et de quelle maniegravere ces deux types de liens peuvent coexister En drsquoautres termes

comme diffeacuterencier un reacuteseau social drsquoun reacuteseau socioeacuteconomique

FERRARYM et PESQUEUXY ont eacutelaboreacute une matrice qui integravegre deux paramegravetres essentiels

pour rendre compte de la diffeacuterence entre un reacuteseau social pur et un reacuteseau eacuteconomique le

niveau se socialisation psychologique et la socialisation eacuteconomiques

Figure 26 Reacuteseau social et reacuteseau eacuteconomique selon la nature de la socialisation

Lrsquoeacutechange nrsquoest pas socialiseacute il existe

une indiffeacuterence total au partenaire

Ex achat de journal achat sur internet

achat de matiegravere premiegravere

marcheacute

Lrsquoeacutechange est psycho-sociologiquement

socialiseacute mais indiffeacuterence eacuteconomique

total au partenaire

Ex parent amis associations

Reacuteseau social

Lrsquoeacutechange est eacuteconomiquement

socialiseacute mais indiffeacuterence

psychosociale au partenaire

Ex meacutedecin coiffeur avocat

Reacuteseau eacuteconomique

Lrsquoeacutechange est eacuteconomiquement et psycho-

sociologiquement socialiseacute

Ex les membres drsquoune famille ou des

amis geacuterant la mecircme entreprise un ami

banquier qui fait un precirct

Reacuteseau socio eacuteconomique

Source FERRARYM PESQEUXY lrsquoorganisation en reacuteseau mythes et reacutealiteacutes p161

521 DEGENNEA FORSEM op ct p 7 522 FERRARY M Dynamique des reacuteseaux sociaux et strateacutegies drsquoencastrement social Revue deacuteconomie industrielle Ndeg129-

130 1er et 2egraveme trimestres 2010 pp171-202 p171

Socialisation psychosociologique

- +

Socialisation

Economique

+

-

154

Apregraves avoir exposeacute ce qui peut diffeacuterencier les deux type de reacuteseaux il faudrait examiner de

plus pregraves ce qui se passe dans un reacuteseau eacuteconomique et identifie les proprieacuteteacute fondamentales

Pour FERRAYM et PESQUEUXY il existe trois critegraveres pour qursquoun reacuteseau eacuteconomique se

forme lrsquointerdeacutependance des agents la proximiteacute geacuteographique et la temporaliteacute des relations

sociales

a lrsquointerdeacutependance des agents

Pour que les individus eacutechangent il faut qursquoils perccediloivent un inteacuterecirct une utiliteacute agrave eacutechanger Cet

inteacuterecirct se manifeste dans le fait que chaque individu deacutetient une ressources qursquoil est precirct eacute

eacutechanger et que les autres souhaitent acqueacuterir De ce fait la premiegravere condition drsquoexistence du

reacuteseau eacuteconomique est la compleacutementariteacute de ressources deacutetenues par ses membres

interdeacutependants523 Lrsquoexemple que lrsquoon pourrait citer est celui des financements informels qui

se pratiquent dans le cadre des business Angel Ces derniers sont deacutefinis comme des

investissements effectueacutes par un individu dans une entreprise creacuteeacutee et posseacutedeacutee par les autres524

MASONCM les deacutefinit aussi comme une personne qui a une grande valeur pour les autres par

le fait qursquoil investit ses propres ressources financiegraveres drsquoune activiteacute eacuteconomique ou une

entreprise et dont il nlsquoa aucun lien familial ave les proprieacutetaires et qui apregraves avoir fait cet

investissement devient actif dans la gestion de lrsquoentreprise comme eacutetant par exemple un

conseiller ou un membre proche de la direction 525rdquo

De ce fait les agents eacuteconomiques se constituent en reacuteseaux eacuteconomiques pour optimiser leurs

ressources individuelles et dans ce cas nrsquoest admis dans le reacuteseau qursquoun deacutetenteur drsquoune

ressource526

Le cas qui est geacuteneacuteralement citeacute ici est les reacuteseaux informels qui se cristallisent dans la

Silicone Valley entre des individus deacutetenant des ressources et des compeacutetences dans diffeacuterents

domaines (avocats comptables conseillers) les banquiers les business Angel le capital risque

etc Chacun deacutetient une ressource qui a une valeur pour les autres notamment lorsqursquoils se

reacuteunissent agrave lrsquooccasion srsquoagit drsquoun projet drsquoentreprise

Cet exemple comme le suggegravere certains eacuteconomistes montre que le reacuteseau eacuteconomique peut

ecirctre repreacutesenteacute comme un graphe dans lequel des nœuds (individu organisation ) sont lieacutes par

des connexion non dirigeacutees crsquoest a dire que les flux de ressources et drsquoinfirmation interviennent

523 FERRARYM PESQEUXY lrsquoorganisation en reacuteseau mythes et reacutealiteacutes 2004 PUF 294 pages pp 153 524 70 p 460 525 Notre traduction selon la deacutefinition de MASONCM Public policy support for the informal venture capital market in Europe a critical review International Small Business Journal vol 27 2009 issue 5p 536-556 A high net worth individual acting alone or in a formal or informal syndicate who invests his or her own money directly in an unquoted business in which there is no family connection and who after making the investment generally takes an active involvement in the business for example as an advisor or member of the board of directorsrdquo 526 FERRARYM PESQEUXY opct p153

155

dans les deux sens de lrsquoindividu ( du nœud ) et vers( lrsquoindividus) Le fait qursquoelles sont non

dirigeacutees suppose qursquoelle enferme une potentialiteacute en matiegravere de reacuteciprociteacute dans lrsquoeacutechange

Cette derniegravere ne peut donc eacutemerger que lorsque les individus acceptent drsquoy faire partie527

b la temporaliteacute de la relation drsquoeacutechange dans le reacuteseau eacuteconomique

Lrsquoinscription de la relation drsquoeacutechange dans la temporaliteacute deacutesigne le fait que les interactions se

font selon une logique de jeux agrave coups reacutepeacuteteacutes entre les mecircmes agents et non dan une

transaction unique telle que la postule la theacuteorie micro eacuteconomie neacuteoclassique La permanence

de la relation permet de reacuteduire les coucircts lieacutes agrave lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation car elle permet comme le

soulignaient FERRARYM et PESQEUXY lrsquoapprentissage social mutuel des acteurs528 Cet

apprentissage augmente les capaciteacutes des individus agrave anticiper et agrave deacutetecter les comportements

fiables eacutemanant des autres et donc de reacuteduire lrsquoaleacutea moral lors de lrsquoeacutechange Cette anticipation

fait que plus lrsquoagent acceptera de fournir les informations au cours de la relation plus pourra

beacuteneacuteficier en retour agrave de nouvelles opportuniteacutes des informations et des ressources favorables

agrave atteinte de ses objectifs Il existe ainsi une sorte drsquoeacuteconomie dans les moyens de controcircle des

comportements des autres gracircce agrave lrsquoapprentissage social

c La proximiteacute geacuteographique des agents dans le reacuteseau eacuteconomique

Le titre preacuteceacutedant a expliciteacute lrsquoorganisation du reacuteseau eacuteconomique dan le temps le reacuteseau

eacuteconomique srsquoorganise aussi dans lrsquoespace drsquoougrave le terme laquo geacuteographiqueraquo En terme simple

La Proximiteacute Geacuteographique est avant tout une affaire de distance Dans son acception la plus

simple il srsquoagit du nombre de megravetres ou de kilomegravetres qui seacuteparent deux entiteacutes La Proximiteacute

Geacuteographique est neutre dans son essence529 Ce sont les activiteacutes et les perceptions humaines

qui vont conditionner lrsquoimpact positif ou neacutegatif et lui confeacuterer ainsi une certaine utiliteacute

Crsquoest la maniegravere dont srsquoen emparent les acteurs qui est importante Ainsi le fait que deux

entreprises se trouvent localiseacutees agrave une faible distance peut ecirctre ou non source drsquointeractions

ces deux entiteacutes peuvent aussi bien rester indiffeacuterentes qursquoentrer en contact et lrsquoon parle alors de

mobilisation des potentialiteacutes de la Proximiteacute Geacuteographique Mais cette mobilisation peut

conduire agrave des reacutesultats diffeacuterents selon les actions entreprises530

De ce fait la proximiteacute geacuteographique deacutesigne le rapprochement dans lrsquoespace physique des

agents qui sen lieacutes dans un reacuteseau eacuteconomique Ce rapprochement favorise la qualiteacute des

relations interpersonnelles puisque il reacuteduit certain coucircts lieacutes agrave lrsquoeacutechange de lrsquoinformation au

527 JACKSONMO WATTS A The Evolution of Social and Economic Networks Journal of Economic Theory Ndeg106200 pp 265ndash295 p266 528 FERRARYM PESQEUXY opct p156 529 TORRE A Jalons pour une analyse dynamique des proximiteacutes Revue drsquoEacuteconomie Reacutegionale amp Urbaine Ndeg 32010 pp409 - 437p 413 530 Idem p 414

156

controcircle lorsque par exemple un fournisseur est installeacute dans la mecircme zone geacuteographique

qursquoun client il a la possibiliteacute de visiter ce dernier drsquoavoir les nouvelles au sen s de feed back

sur la qualiteacute de son produit et drsquoun autre coteacute le client aura la possibiliteacute de visiter son

fournisseur drsquoecirctre en mesure drsquoeacutevaluer le seacuterieux les meacutethodes de travail et la qualiteacute de la

gestion chez le fournisseur Ces capaciteacutes seront relativement difficiles agrave reacutealiser dans le cas

de lrsquoeacuteloignement geacuteographique entre ces deux cocontractants

Cependant la proximiteacute geacuteographique nrsquoest qursquoune dimension de la proximiteacute car selon cette

proximiteacute peut concerner drsquoautres dimensions que le seul aspect physique GROSSETTI M et

BOUBA-OLGAO par exemple distingue agrave travers une revue de la litteacuterature sur la notion de

proximiteacute deux types qursquoils appellent la proximiteacute de ressources et la proximiteacute de coordination

- La proximiteacute de ressources

Les ressources pour lrsquoindividu sont certes utiles lorsqursquoelles sont mobiliseacutees activement

mais aussi elles constituent une contrainte par les limitations qursquoelles donnent agrave son action Elle

est aussi un enjeu puisqursquoelle fait lrsquoobjet de recherches drsquoappropriation par les acteurs531

Geacuteneacuteralement on distingue deux types de ressources lorsqursquoelles sont abordeacutees dans le cadre des

reacuteseaux eacuteconomiques de production les ressources mateacuterielles et les ressources cognitives

Proximiteacute mateacuterielle les individus sont semblables ou compleacutementaires sous le rapport des

ressources dont ils disposent (patrimoines revenus diplocircmes statuts sociaux etc) Mecircme si

elle a eacuteteacute conccedilue par opposition agrave la proximiteacute dans lrsquoespace (il y a des liens entre les deux types

de proximiteacute qui se retrouvent dans les contrastes socio-spatiaux Exemple de compleacutementariteacute

les riches habitants des reacutesidences fermeacutees de Rio de Janeiro et leurs serviteurs qui reacutesident agrave

proximiteacute

Figure 27 Proximiteacute spatiale et proximiteacute de ressources

Source BOUBA-OLGAO GROSSETTI M Socio-eacuteconomie de proximiteacute p 9

531 BOUBA-OLGAO GROSSETTI M Socio-eacuteconomie de proximiteacute Revue drsquoEacuteconomie Reacutegionale amp Urbaine Ndeg

32008pp311-328p 7

157

Proximiteacute cognitive elle renvoie agrave lrsquoideacutee que dans un reacuteseau eacuteconomique les individus

enferment en eux certaines variables comme la langue les valeurs les normes des routines

des conventions ou drsquoune maniegravere syntheacutetique toutes choses que lrsquoon peut rassembler sous le

terme de laquo ressources cognitives raquo Ces ressource ont la principale fonction drsquoorienter les

comportements de lrsquointeacuterieur Certain individus possegravedent les mecircmes ressources cognitives il

existe donc une similariteacute dans leur preacutesence dans le reacuteseau mais aussi elles peuvent ecirctre

distribueacutees drsquoune maniegravere heacuteteacuterogegravene assurant ainsi une fonction de compleacutementariteacute Cette

proximiteacute concerne donc ce qui se passe dans la tecircte des acteurs et qui se concreacutetisent dans la

reacutealiteacute par des actions et des discours La proximiteacute cognitive nrsquoest pas neutre par rapport agrave une

proximiteacute spatiale dans la mesure elles peuvent mecircme se conjuguer crsquoest le cas par exemple

dans les districts industriels ou les milieux innovateurs Le fait que lrsquoon soit proche en termes

cognitifs facilitera ndash argument souvent repris dans la litteacuterature ndash la circulation des

connaissances532

- La proximiteacute de coordination

la coordination des activiteacutes eacuteconomique dans un reacuteseau eacuteconomique peut relever soit de

lrsquoentreprise consideacutereacutee comme une organisation centraliseacutee et reacuteguleacutee par lrsquoautoriteacute) du marcheacute

qui regroupes les agents ayant des ressources de meacutediation deacutecentraliseacute dont la reacutegulation se fait

pas les prix ou drsquoune forme hybride qui est la coopeacuteration qui constitue un dispositif de

meacutediation deacutecentraliseacute reacuteguleacute par le plan533 Avec comme eacuteleacutements de diffeacuterenciation essentiels

le caractegravere centraliseacute ou deacutecentraliseacute de la deacutecision drsquoune part et lrsquoeacutepaisseur institutionnelle

drsquoautre part lrsquoeacutepaisseur institutionnelle du marcheacute est faible celle de la coopeacuteration est plus

importante534

22 La force des liens dans un reacuteseau social

La force des liens qui unissent les individus dans un reacuteseau est un concept deacuteveloppeacute par

GRANOWETTERM dans le but des anneacutees 1970 Cet auteur cherchait agrave articuler les

interactions microsociales et les pheacutenomegravenes macro sociaux Au cœur de son analyse se trouve

la distinction ecirctre les liens faibles et liens forts La force des liens est le reacutesultat drsquoune

combinaison de la quantiteacute de temps de lrsquointensiteacute eacutemotionnelle de lrsquointimiteacute (confiance

mutuelle) et des services reacuteciproques qui caracteacuterisent ce lien535 En fonction de lrsquointensiteacute de ses

paramegravetres le lien sera qualifieacute de fort faible ou absent En faisant cette distinction lrsquoauteur

532 BOUBA-OLGAO GROSSETTI M p 8 533 BOUBA-OLGAO GROSSETTI M p 10 534 BOUBA-OLGAO GROSSETTI M p 11 535 GRANOWETTERM The strenght of weak ties Amaerican journal of sociologie Vol 78Ndeg 6 1973 pp 1360+1380p 1368

158

tentait drsquoidentifier lrsquoefficaciteacute relative de chaque type de lien notamment dans la sphegravere

eacuteconomique Dans u article fondateur intituleacute la forces des liens faibles GRANOWETTER

M deacutemontre agrave travers une enquecircte sur les processus drsquoobtention drsquoun emploi que les liens

faibles sont les plus efficaces pour obtenir un emploi le plus satisfaisant pour les travailleurs

Lrsquoauteur justifie cette hypothegravese de la maniegravere suivante la plupart des marcheacutes reacuteels

du travail les reacuteseaux sociaux jouent un rocircle central Les employeurs et les travailleurs

potentiels preacutefegraverent apprendre les uns des autres agrave travers des sources drsquoinformation

personnelles dans lesquelles ils ont confiance Il y a davantage drsquoinformations qui circulent

entre les individus agrave travers des liens faibles qursquoagrave travers des liens forts Parce que nos amis

proches tendent agrave ecirctre dans les mecircmes cercles sociaux que nous alors les informations qursquoils

reccediloivent correspondent freacutequemment avec celles que nous connaissons deacutejagrave Et cela en deacutepit du

fait que les relation forte (amis famille ) sont motiveacutes agrave fournir des informations mais comme

le souligner GRANOWETTERM la structure sociale peut ecirctre plus deacuteterminante que la

motivation Cela est lrsquoun des aspects de ce que jrsquoai appeleacute laquo la force des liens faibles536 De ce

fait les relation faibles jouent un rocircle de liaison entre des reacuteseaux qui ne sont pas connecteacutes

Ce pheacutenomegravene se produit en partie parce que nos relations nous sont typiquement moins

semblables que nos amis proches et en partie parce qursquoils passent moins de temps avec nous

Comme ils appartiennent agrave des cercles diffeacuterents des nocirctres ils nous connectent agrave un monde plus

large537

23 Les liens faibles comme un pont pour acceacuteder agrave drsquoautres reacuteseaux

Lrsquoillustration suivant permet de comprendre le rocircle des liens faibles dans la mise en relation du

groupe qui ne sont pas homogegravenes du point de vue de leur contenu contenue Supposant que des

liens forts unissent A et B drsquoune part et A et C drsquoautre part Il y a une forte chance que B et C se

connaissent La force de ces liens rendent ainsi le groupe coheacuterent et homogegravene car ses membre

partagent les mecircmes habitudes Le scheacutema suivant montre le reacuteseau qui peut naitre de ce type

lien

Figure 28 Un reacuteseau de liens forts

Source auteur selon lrsquoexemple donneacute par DEGENNEA FORSEM p 129

536 GRANOVETTER M lrsquoinfluence de la structure sociale sur les activiteacutes eacuteconomiques p 14 537 GRANOVETTER M lrsquoinfluence de la structure sociale sur les activiteacutes eacuteconomiques p 14

A

B C

159

Supposant maintenant qursquoil y a deux x groupes du mecircme genre que le premier mais cette fois ci

ils sont lieacutes par un lien faible comme le montre le scheacutema al suivant ce liens ( 1-B) assure le

rocircle drsquoun PONT entre deux groupes qui peuvent ne pas ecirctre homogegravenes donc potentiellement

porteur de nouvelle ideacutees information opportuniteacute etc

Figure 29 Le lien faible comme un pont entre plusieurs reacuteseaux

Source auteur selon lrsquoexemple donneacute par DEGENNEA FORSEM p 129

Lrsquoefficaciteacute de la relation ( 1-B) est drsquo offrir la passibiliteacute aux individus se trouvant dans lrsquoun

des deux reacuteseau drsquoatteindre lrsquoautre reacuteseau Ceci est plus vrai lorsque les deux groupes sont de

grande taille Le lien faible perme drsquoeacuteconomiser les efforts La deuxiegraveme fonction qui est capital

est que ce pont assure une liaison informationnelle entre les deux groupes drsquoougrave lrsquoimportance des

liens faibles

Cet argument a des implications au niveau macro-social Si tous les liens forts drsquoune mecircme

personne se connaissent alors ils forment un groupe tregraves soudeacutee Les individus sont alors

connecteacutes aux autres groupes par lrsquointermeacutediaire de leurs liens faibles plutocirct qursquoagrave travers leurs

Liens forts Cela implique que les liens faibles deacuteterminent lrsquoeacutetendue de la diffusion de

lrsquoinformation dans des structures sociales de grandes tailles En prenant lrsquohypothegravese de

lrsquoefficaciteacute des liens faibles BURT Ronald deacuteveloppa une autre theacuteorie qui donna avec des

eacutetudes empiriques un autre creacutedit aux conclusions de GRANOWETTERC

3 Les trous structuraux dans le reacuteseau social

Cette notion de trou structural a eacuteteacute deacuteveloppeacutee par BURT Ronald qui en 1992 publia un

ouvrage qursquoil consacre agrave cette notion the structural holes the social structure of competition

Le point de deacutepart pour cet auteur se situe dans lrsquoargument selon le quel si le capital social

est lrsquoensemble des ressources qui peuvent ecirctre accessible gracircce agrave la possession drsquoun reacuteseau

social ce denier doit comporter certaines caracteacuteristiques qui favorisent cette accessibiliteacute

Autrement dit certaines proprieacuteteacutes doivent ter preacutesentes dans le reacuteseau social qui produise un

capital social538 Cette proprieacuteteacute la reacutesume cet auteur dans la notion de trou structural Deacutejagrave avec

lrsquoadjectif laquo structural raquo signifie qursquoil srsquoagit drsquoune proprieacuteteacute de la structure du reacuteseau social

538 LINN BURTR Social capital theory and research Walter de Gruyter Inc2001 333 pagesp31

A

B C

2

3 1

Lien faible

160

cest-agrave-dire du scheacutema globale des relations qui unissent les individus Pour faire une

deacutemonstration scientifique de cette hypothegravese lrsquoauteur choisi la performance des managers

(ceux qui se trouvent dans le sommet de lrsquoorganisation selon ses propos) qui est lieacute agrave la nature

de leur reacuteseau social Compleacutementaires539

Pour BURTR les reacuteseaux denses ont toutes les chances de transmettre des informations

redondantes et plutocirct banales Ce sont au contraire les liens faibles non redondants qui

apportent le plus dinformation La creacuteation et lentretien de liens sociaux eacutetant coucircteux un

reacuteseau personnel ideacuteal du point de vue de laccegraves agrave des informations comprendra donc plutocirct des

liens tregraves diversifieacutes non connecteacutes entre eux donnant accegraves agrave de nouvelles informations

dinformation deacutepart de cette theacuteorie est lrsquohypothegravese selon laquelle la performance des individus

( il prend lrsquoexemple des manager drsquoentreprise) est lieacute

31 Deacutefinition drsquoun trou structural

Pour expliciter cette notion nous empruntons lrsquoexemple illustratif de DEGENNEA et

FORSEM qui nous semble assez claire Si un individu a besoin drsquoun certains nombre

drsquoinformation pour atteindre un certain nombre de but et ces informations sont deacutetenues par

certains membres de son reacuteseau Pour les acqueacuterir il devra investir au moins en temps dans

certaines relations le cout drsquoacquisition n nrsquoest pas nul la structure du reacuteseau qursquoil possegravede va

entrainer don des rendement (valeur information sur le cout de lrsquoinformation) sensiblement

diffeacuterents540 Pour illustre cette diffeacuterence donnant lrsquoexemple de deux ego crsquoest a dir deux

individu qui possegravedent les deux reacuteseaux suivant

Figure30 Les trous structuraux dans le reacuteseau social

Reacuteseau 1 Reacuteseau 2

Source auteur selon lrsquoexemple donneacute par DEGENNEA FORSEM p138

539 CALLOIS J ndashM Capital social et deacuteveloppement eacuteconomique local Pour une application aux espaces ruraux franccedilais Revue drsquoeacuteconomie Reacutegionale amp Urbaine Ndeg4 2004pp 551-577p 555 540 DEGENNEA FORSEM opct p 137

A

C

B

Ego

A

C

B

Ego

161

Dans le reacuteseau1 il nrsquoy a aucune relation entre A B et C Dans le second reacuteseau tous les contacts

drsquoego sont lieacutes entre eux Cependant dans ce reacuteseau la relation avec A eacutetant donneacutee les

relations avec B et C sont redondantes par ce que pour que lrsquoeacutego joint B ou C il peut tout aussi

utiliser le chemin ego-A-C ou ego-A-B agrave partir du moment ougrave ils se connaissent tous (B et C)

tous Il existe donc entre B et C un trou structural En plus dans ce reacuteseau il y de grandes

chances pour ego drsquoacceacuteder agrave des informations nouvelles posseacutedeacutees par les trois composantes B

C et A dans la mesure ougrave ils ne se connaissent pas Dans le reacuteseau1 il nrsquoy pas de contact

redondant puisque pour joindre un de ses contact lrsquoego ne peut utiliser que la relation qui le lie

avec la personne qursquoil veut joindre

Deux contacts sont redondants lorsquils procurent les mecircmes beacuteneacutefices en information Les

trous structuraux sont les vides entre contacts non redondants Selon cet auteur le trou est un

tampon tel un isolant dans un circuit eacutelectrique Deux contacts seacutepareacutes par un trou procurent

des beacuteneacutefices de reacuteseau qui se cumulent plus quils ne se reacutepegravetent541

32 Lrsquoimpact des trous structuraux sue la performance individuelle

Le problegraveme des trous structuraux se pose se pose au niveau de la qualiteacute et la circulation de

lrsquoinformation Comme le soulignait BURT R en eacutevoquant la performance des managers Ces

derniers dans leurs taches quotidiennes expriment de grand besoins en informations Ceci est

surtout le cas dans les organisations contemporaines qui seacuteloignent du modegravele bureaucratique

en reacuteduisant le nombre de niveaux de controcircle formel et en les remplaccedilants par un controcircle

informel neacutegocieacute Ce changement signifie que les directeurs ne peuvent plus sappuyer autant

quauparavant sur des instructions venues den haut Ils sont plus que jamais les auteurs de leur

propre travail dans des entreprises qui doivent ecirctre capables danticiper et de sadapter agrave des

changements de marcheacute et de besoins en production

Ces managers espegraverent donc tirer des beacuteneacutefices informationnels agrave travers leurs relations

Les beacuteneacutefices en information concernent laccegraves la synchronisation et les renvois dopportuniteacutes

Le reacuteseau filtre dirige concentre et leacutegitime linformation reccedilue Les renvois dopportuniteacutes

permettent aux inteacuterecircts du directeur decirctre repreacutesenteacutes de maniegravere positive au bon moment et au

bon endroit

541 BURTRLe capital social les trous structuraux et lentrepreneur Revue franccedilaise de sociologie Vol 36Ndeg 41995 pp 599-

628p 602

162

Lrsquoauteur conclu que les reacuteseaux domineacutes qui possegravedent cette caracteacuteristique des trous

structuraux est le plus efficient Cet auteur considegravere que la coheacutesion qui caracteacuterise les

reacuteseaux domineacutes par les liens forts (famille groupe drsquoamis) est un indicateur de redondance des

contacts fortement connecteacutes les uns aux autres apportent vraisemblablement les mecircmes

informations procurant ainsi les mecircmes beacuteneacutefices Leacutequivalence structurale est un autre

indicateur des contacts qui indeacutependamment des relations quils ont entre eux relient le

directeur aux mecircmes tierces parties ont les mecircmes sources dinformation et procurent les mecircmes

beacuteneacutefices542

32 Trous structuraux et efficaciteacute individuelle un lien non lineacuteaire

Certains auteurs comme DEGENNEA et FORSEM relativisent les reacutesultats de BURTR et

considegraverent que lrsquoefficaciteacute drsquoun reacuteseau que lrsquoon pourrait approcher par exemple par le

rendement qursquoil procure en matiegravere drsquoobtention de lrsquoinformation nrsquoest pas lineacuteaire Crsquoest-agrave-dire

que cette efficaciteacute nrsquoest pas fonction de lrsquoaugmentation du nombre de trous structuraux ou la

diminution des contacts redondants La raison est que parfois le reacuteseau a besoins de produire de

la redondance de lrsquoinformation pour qursquoelle ne perde pas de sa valeur Elle se reacutepegravete chez les

individus et se conserve pour ne pas se deacuteteacuterioreacute a cause notamment des bruit qui affectent

cette information543 Ces auteurs considegraverent en effet que lrsquoefficaciteacute consiste moins agrave

maximiser les trous structuraux qursquoagrave trouver un eacutequilibre entre nombres de relations redondantes

et non redondantes544

De ce qui preacuteceacutedent nous avions tenteacute de preacutesenter trois caracteacuteristiques du reacuteseau social et leur

importance dans la conduite des activiteacutes des individus les trous structuraux les liens faibles l et

la preacutesence dans un reacuteseau eacuteconomique Il est question agrave preacutesent de discuter lrsquousage qui a eacuteteacute

fait de la notion de reacuteseau dans le domaine d e lrsquoentrepreneuriat

4 Processus entrepreneurial et reacuteseau social de lrsquoentrepreneur

Le processus entrepreneurial est un pheacutenomegravene complexe et multidimensionnel Les premiegraveres

recherches dans ce domaine ont commenceacute avec lrsquoeacutecole des traits de personnaliteacute les travaux se

sont inteacuteresseacutes aux caracteacuteristiques psychologiques de lrsquoentrepreneur La faiblesse des reacutesultats

en termes de deacutefinition drsquoun profil type des entrepreneurs a provoqueacute lrsquoeacutemergence de nouvelles

questions de recherches qui tentent depuis de deacutepasser la vision appliqueacutee agrave lrsquoentrepreneur

542 BURTR Le capital social les trous structuraux et lentrepreneur Revue franccedilaise de sociologie Vol 36Ndeg 41995 pp 599-628p 602 543 DEGENNEA FORSEM op ct p 139 544 DEGENNEA FORSEM op ct p 140

163

comme un individu isoleacute et agrave lrsquoentrepreneuriat comme pheacutenomegravene isoleacute de son contexte Cela a

conduit les chercheurs agrave examiner les causes et les conseacutequences de lrsquoencastrement social dans

le processus entrepreneurial545

Les premiegraveres recherches qui ont introduit la notion de reacuteseau social dans le domaine de

lrsquoentrepreneuriat sont BIRLEY S dans un article publieacute en 1985 laquo the rocircle of social network

in the entrepreneurial process raquo et ALDRICHH et ZIMMERH dont lrsquoarticle publieacute en 1986

laquo Entrepreneurship through social network raquo devient une reacutefeacuterence pour de nombreux travaux

de recherche qui sont venus par la suite En effet depuis ses publications le reacuteseau social est de

venu un instrument dans lrsquoanalyse de la creacuteation et le deacuteveloppement de nouvelles entreprises

41 La position du reacuteseau social dans la recherche

Dans une revue de la litteacuterature parmi les plus deacutetailles HOANGH ANTONCIC B ont

retenu lrsquoexistence de deux types de recherche sur le reacuteseau social de lrsquoentrepreneur La

premiegravere considegravere le reacuteseau social comme une variable indeacutependante Ces recherches tente d

comprendre comment drsquoanalyser lrsquoinfluence le processus entrepreneurial et ses reacutesultats La

deuxiegraveme type de recherches considegravere le reacuteseau social comme une variable deacutependante Le

chercheurs examinent lrsquoinfluence du processus entrepreneurial sur la dynamique d u reacuteseau

social des entrepreneurs546

411 Le reacuteseau social comme une variable indeacutependante

Le pheacutenomegravene agrave expliquer dans ce genre de recherche est le processus entrepreneurial

appreacutehendeacute comme un reacutesultat comme la creacuteation drsquoune entreprise lrsquoinnovation ou de maniegravere

geacuteneacuterale lrsquoexploitation effective drsquoune opportuniteacute de marcheacute Lrsquohypothegravese centrale qui guide la

majoriteacute des travaux est que la position de lrsquoindividu dans une structure social (un reacuteseau de

relation) a des conseacutequences sur ces reacutesultats547 lrsquoentrepreneur peut en theacuteorie atteindre un

certain nombre de ressources comme lrsquoinformation des opportuniteacutes et des ressources Ces

ressources sont externes incorporeacute dans les relations et que les entrepreneurs ne controcirclent

pas548 Globalement les recherches ne distinguent pas entre le reacuteseau de lrsquoentrepreneur du

reacuteseau d lrsquoentreprise

Les recherches ont utiliseacute une varieacuteteacute de mesure de la structure du reacuteseau social en relation avec

le processus entrepreneurial HOANGH ANTONCIC B remarquaient lrsquoexistence de trois

545 HOANGH ANTONCIC B Network-based research in entrepreneurship A critical review Journal of Business Venturing Ndeg18 2003 pp165ndash187p 167 546 Idem p 167 547 JACK S ROSEM Tracing the Historical Foundations of Social Networks in Entrepreneurship Research conference paper ISBE 2009 pp1-14p 4 548 JARILLO JC lsquoEntrepreneurship and growth the strategic use of external resourcesrsquo Journal of Business Venturingvol 4

Ndeg21989 pp 133-147p 137

164

grands type d e mesure qui peuvent ecirctre identifieacutees la taille du reacuteseau social mesureacute la par le

nombre d e liens directs posseacutedeacute par lrsquoentrepreneur consideacutereacute comme lrsquoacteur focal Selon ce

type de mesure le volume global des ressources que peut obtenir lrsquoindividu suggeacutereacute par

hypothegravese comme correacutelativement lieacute agrave la taille du reacuteseau social Lrsquousage de la taille du reacuteseau

appreacutehende donc lrsquoeacutetendu des ressources qui peuvent ecirctre accessible au niveau individuel

La force des relations (lien faible liens forts) constitue aussi une maniegravere de mesurer les

caracteacuteristiques structurelles du reacuteseau social mais cette fois ci pour cerner la diversiteacute des

ressources De faccedilon compleacutementaire a la force des liens les trous structuraux qui constituent

un meacutecanisme pour acceacuteder a un reacuteseau plus large que le reacuteseau domestique ( priveacute) qui peut ter

moins doteacute en nouvelle information et en nouvelle opportuniteacutes

412 Les caracteacuteristiques structurelles du reacuteseau social dans cette thegravese

Deux caracteacuteristiques seront retenues comme identifiant la structure du reacuteseau social de

lrsquoentrepreneur la possession drsquoun lien faible et la preacutesence la preacutesence dans un reacuteseau socio

eacuteconomique Le premier type de lien va concerner la connaissance drsquoun entrepreneur eacutetabli

Autrement nous consideacuterons que le fait de connaitre un entrepreneur actif dans le marcheacute

constitue une relation dyadique qui rempli les conditions drsquoun lien faible telle que nous lrsquoavions

preacutesenteacute dans les titres preacuteceacutedents (les paramegravetres de GRANOWETTREM identifiant la force

des liens) Pour la seconde caracteacuteristique il srsquoagit de la participation dans le financement drsquoun

autre entrepreneur Ces deux types de liens sont sur le plan empirique des liens pouvant ecirctre

utiles pour reacuteussite et la preacutesence dans le processus entrepreneurial

a Connaitre un autre entrepreneur

Il est plausible de consideacuterer que ce type de relation comme un lien faible il est diffeacuterent drsquoune

connaissance de types familiale ( les parent les amis ) mais aussi comme un contact pouvant

permettre drsquoacer agrave drsquoautre reacuteseaux ( un pont ) porteurs de ressources diversifieacutees ( fournisseur

client etc) Dans la litteacuterature theacuteorique relative au reacuteseau social entrepreneruial ce type de

lien est consideacutereacute aussi comme un modegravele de rocircle (a role model)549 Ce dernier est deacutefini par

SHAPIRO et al comme role model is a common reference to individuals who set examples to

beemulated by others and who may stimulate or inspire other individuals to make certain

(career) decisions and achieve certain goals550 En terme simple un modegravele de rocircle est une

personne qui de par ses caracteacuteristiques personnelle (ex reacuteussite professionnelle) ses activiteacutes

549 Dans les dictionnaires le modele de role est deacutefinie comme A role model is someone who other individuals aspire to be like

either in the present or in the future A role model may be someone who you know and interact with on a regular basis or may be someone who youve never met such as a celebrity httpwwwbusinessdictionarycomdefinitionrole-modelhtml 550 Citeacute par BOSMA N et al Entrepreneurship and Role Models Journal of Economic Psychology Vol 33 Ndeg 2 2012pp

165

peut ecirctre consideacutereacute comme un exemple agrave imiter La preacutesence de ce type de lien dans le reacuteseau

individuelle peut ecirctre favorable agrave lrsquoaction des entrepreneurs agrave leur perception des risques des

opportuniteacutes et agrave lrsquoexposition agrave de nouvelles connaissances Crsquoest en ces termes que WEBER

EU MILLIMAN RA reacutesument lrsquoimportance de ce type de relation The positive impact of

knowing an entrepreneur might be explained by the fact that role models and being part of

networks reduce ambiguity and provide information for new entrepreneurs551 Sur le plan

empirique plusieurs recherches ont mis en exergue lrsquoimpact de ce type de lien sur lrsquoactiviteacute

entrepreneuriale notamment au niveau agreacutegeacute Parmi les eacutetudes les plus significatives

BOSMAN et MINITIM ont montraient dans lrsquoanalyse des donneacutees internationales de GEM (

2002) Ces auteurs concluent que ce type de relation constitue une dimension importante du

capital social de lrsquoentrepreneur Clearly knowing other entrepreneurs is not only a perceptual

variable In addition to its contribution to the subjective perception that an individual forms

about entrepreneurship it may be also considered as an indicator of social capital In the

context of this paper howeverthe latter is captured in the third group of variables552

b La preacutesence dans un reacuteseau informel de financement

La participation dans le financement drsquoune autre entreprise suppose que lrsquoindividu soit preacutesent

dans u reacuteseau de socio eacuteconomique tel que deacutefini preacuteceacutedemment La raison est que la deacutecision

de financer les autres est une deacutecision drsquoinvestissement qui selon ces auteurs doit remplir trois

condition pour la consideacuterer comme telle 1) the entrepreneursownership of the idea 2) real

risk in the decision process and 3) the potential for the development of a long-termrelationship

between the parties553 Crsquoest dans cette troisiegraveme condition qursquoapparait la possibiliteacute pour

lrsquoinvestisseur drsquoacceacuteder agrave des reacuteseaux de relations plus ou moins durables et qui peuvent ecirctre

beacuteneacutefiques lorsqursquoil srsquoagit de creacuteer sa propre entreprise Ces beacuteneacutefices peuvent concerner des

connaissances la perception de nouvelles opportuniteacutes eacuteconomiques554 Le scheacutema suivant

reacutesume la nature du reacuteseau social que nous envisageons drsquoanalyse dans cette recherche

551WEBER EU MILLIMAN RA Perceived Risk Attitudes Relating Risk Perception to Risky Choice MANAGEMENT SCIENCEVol 43 No 2 February 1997 pp133-144p 140 552 ARENIUS P MINNITI M Perceptual Variables and Nascent Entrepreneurship Small Business Economics Small Business Economics Ndeg 242005 pp233-247p 245 553 MAXWELL AL et al Business Angel Early Stage Decision Making Journal of Business Venturing Ndeg26 201 pp 212ndash225 p 217

554 Idem p 222

166

Figure 31 Le reacuteseau social de lrsquoentrepreneur dans cette thegravese

Source auteur

A travers ce scheacutema nous venons de preacutesenter la premier composante de note hypothegravese de

recherche qui consiste agrave consideacuterer que la possession drsquoune relation avec un autre entrepreneur

et la contribution dans le financement drsquoautres entreprise ont un lien positif avec la preacutesence

dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial Il reste agrave preacutesent lrsquoidentification des

variables perceptuelles qui sont consideacutereacutees comme jouant un rocircle drsquointermeacutediaire entre le

reacuteseau social et le processus entrepreneurial La section qui suit tente drsquoexpliciter le rocircle de

reacuteseau social dans le deacuteveloppement de la vigilance aux opportuniteacutes de marcheacute des

compeacutetences entrepreneuriales et de la perception du risque entrepreneurial

Capital social individuel

Dimension structurelle Dimension cognitive

Dimension relationnelle

Liens faibles reacuteseau socio eacuteconomique Les trous structuraux

Connaitre un

entrepreneur

Etre un business

Angel

La preacutesence dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus

Entrepreneur potentiel - intention - eacutemergence - survie

167

Section 3 Reacuteseau social individuel et variables perceptuelles

Cette section a pour but drsquoexpliciter le lien entre le reacuteseau social et les trois variables

perceptuelles la reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute les compeacutetences entrepreneuriales

et la perception du risque drsquoeacutechec La litteacuterature qui sera examineacutee reacutesulte des recherches

theacuteoriques et empiriques faites principalement dans trois plusieurs disciplines entrepreneuriat

sociologie et management strateacutegique555 A lrsquoorigine une grande partie de ces recherches

mobilisent la theacuteorie des reacuteseaux sociaux pour examiner la question de la mobilisation du

reacuteseau social pour acceacuteder agrave des ressources Crsquoest par rapport agrave cette question que sera deacuteveloppeacute

le rocircle de meacutediation des variables perceptuelles

1 Le rocircle du reacuteseau social dans la reconnaissance des opportuniteacutes eacuteconomiques

Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat les travaux de recherche qui lieacute le reacuteseau social aux

opportuniteacutes entrepreneuriales parte nt qursquoune question geacuteneacuterique qui se reacutesume comme le

suivant comment lrsquoentrepreneur fait-il pour reconnaitre une opportuniteacute de marcheacute lui

paraissant attractive au point de lrsquoinciter agrave creacuteer une entreprise 556 Cette question srsquointerroge

en fait sur le processus de reconnaissance des opportuniteacutes (opportunity recognition) Crsquoest une

question fondamentale agrave partir du moment ougrave cette activiteacute ne peut se limiter agrave la creacuteation drsquoune

entreprise comme eacutetant un fait deacuteclenchant le processus entrepreneurial SINGH RP et al

considegraverent que la poursuite des occasions de profit accompagne lrsquoentreprise tout a long de son

cycle de vie 557

Nous avions vu dans le chapitre preacuteceacutedent que cette reconnaissance est une capaciteacute de

lrsquoentrepreneur compareacutes au laquo non entrepreneurs raquo qui se manifeste par une vigilance au besoin

du marcheacute agrave la possibiliteacute de trouver un usage alternatif et plus valorisable des ressources

KIRZNERI utilise le terme de vigilance pour conceptualiser cette capaciteacute Selon cet auteur la

vigilance est une sorte de compeacutetences qui permet agrave lrsquoentrepreneur chercher et de localiser les

informations pertinentes sur les opportuniteacutes possibles plutocirct de le fait de disposer drsquoinformation

substantielles sur le marcheacutes558 De ce fait la reconnaissance des opportuniteacutes nrsquoest pas un fait

soudain ougrave lrsquoentrepreneur rencontre soudainement une possibiliteacute de gains que les autre ne la

vois pas mais un processus fait drsquoactiviteacute de recherche et drsquoeacutevaluation des informations sur le

555 HOANG H amp ANTONCIC Bop ct p167 556 CHABAUD D NGIJOLJ La contribution de la theacuteorie des reacuteseaux sociaux agrave la reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute raquo Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise Vol18 Ndeg1 2005 pp 29-46p 31 557 SINGHRP et al opportunity recognition thought social network characteristics of entrepreneurs Frontiers of Entrepreneurship Research Babson Park US Babson College 1999 pp228-241p 241 558 Citeacute par 1p 32

168

fonctionnement du marcheacute (prix fournisseurs clients etc) Crsquoest dans ce processus de recherche

de lrsquoinformation qursquoapparait le rocircle du reacuteseau social

11 Le rocircle reacuteseau social comme la reacutesultante de la rationaliteacute limiteacutee des entrepreneurs

Le problegraveme fondamental de la reconnaissance drsquoopportuniteacute de marcheacute est que lrsquoentrepreneur

ne sait pas agrave priori la nature de lrsquoinformation agrave chercher Si tel eacutetait le cas il ne serait pas

probablement seul agrave pouvoir le faire et le marcheacute aurait deacutejagrave reacutealiseacute lrsquoarbitrage En effet

comme le notaient BRITTAIN JW et FREEMANJH559 lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation nrsquoest pas

uniforme entre les individus seul qui se trouvent doteacute de certaine capaciteacutes et agrave se localiser

dans une position favorable dans un reacuteseau social son capables de reconnaitre et de tirer un

avantage des opportuniteacutes de marcheacute drsquoougrave la question fondamentale suivante comment peut-

on ecirctre agrave la recherche drsquoun objet non clairement deacutefini et dont lrsquoexistence mecircme pose problegraveme

Dans ce sens la proceacutedure de recherche ne peut pas reposer sur la rationaliteacute eacuteconomique

traditionnelle qui effectue un calcul coucirct-beacuteneacutefice en comparant les coucircts lieacutes agrave la recherche

drsquoinformation aux gains attendus par lrsquoobtention drsquoune information plus preacutecise Ce calcul est

quasiment impossible agrave faire agrave cause notamment de lrsquoimperfection de lrsquoinformation et la

capaciteacute cognitive limiteacutees des individus Comme lrsquoindiquent SINGH RP et al No person has

perfect information with which to make choices and decisions individuals experience ldquobounded

rationalityrdquo because they are limited in their ability to process and store information (Simon

1976) An entrepreneurrsquos social network can help expand the boundaries of rationality by

offering access to knowledge and information not possessed by the individual entrepreneur thus

exposing the entrepreneur to new venture ideas and opportunities 560

Parmi les eacutetudes empiriques qui ont mis en relief lrsquoimportance du reacuteseau social dans

lrsquoidentification des opportuniteacutes de marcheacute les travaux de KAICH et GILAD (1991) ont permit

drsquoopeacuterationnaliser le concept de vigilance en identifiant les activiteacutes concregravetes qui contribue agrave la

formation de cette vigilance Dans cette eacutetude ougrave 51 entrepreneurs fondateurs drsquoentreprise et 36

managers de grandes firmes ont eacuteteacute interrogeacutes ces auteurs arrivent agrave la conclusion que la

vigilance entrepreneuriale est fortement correacuteleacutee agrave des actions de types561

ndash la part de temps libre consacreacute agrave la reacuteflexion individuelle en vue drsquoameacuteliorer la marche des

affaires

ndash la quantiteacute et la varieacuteteacute des lectures solitaires qursquoelles concernent ou non Les affaires

ndash la propension agrave orienter les conversations de soireacutee sur des sujets ayant trait aux affaires

559 Citeacute par SINGHRP et al p 228 560 SINGHRP et al op ct p 229 561 CHABAUD D NGIJOLJ op ct p 33 et34

169

ndash la faculteacute de nouer des contacts potentiellement utiles en toutes circonstances (notamment en

engageant la conversation avec des eacutetrangers rencontreacutes lors des deacuteplacements professionnels

dans les trains ou encore les avions)

Comparer aux cadres ces auteurs considegraverent que les entrepreneurs srsquoexposent beaucoup plus

agrave des informations venant de sources tregraves diversifieacutes Cette diffeacuterence se situe notamment dans

la capaciteacute agrave eacutelaborer une repreacutesentation de laction comme reacuteponse agrave un problegraveme qui (ou quil)

se pose

Lentrepreneur confronteacute agrave une incertitude est limiteacute au niveau de la construction de la

repreacutesentation Celle-ci relegraveve davantage dune forme de vision et dintuition La surprise

potentielle est donc dautant plus grande que la vision entrepreneuriale est intuitive et neacutecessite

donc une reacuteduction de leacutecart de connaissances En ce sens la rationaliteacute de lentrepreneur est

surtout proceacutedurale562

12 Structure du reacuteseau social et la reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute

Le titre suggegravere deacutejagrave que le reacuteseau social a des proprieacuteteacutes qui nrsquoagissent diffeacuteremment sur les

capaciteacutes des individus agrave collecter et agrave eacutevaluer les infirmations sur les opportuniteacutes

eacuteconomiques Nous avions vus en effet dans la section preacuteceacutedente les travaux sur les certaines

caracteacuteristiques structurelles du reacuteseau social notamment la force des liens faibles et les trous

structuraux deacuteveloppeacutes respectivement pat GRANOWETTERM et BURTR Crsquoest

principalement ces deux types de liens qui ont eacuteteacute le plus utiliseacutes dans la recherche sur les

processus de reconnaissance des opportuniteacutes

a la force des liens faibles dans la reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute

Il pourrait srsquoagir de voir dans quelle mesure les laquo liens faibles raquo contribuent agrave la recherche

drsquoopportuniteacute GRANOWETERM dans un travail empirique563 qui eacuteteacute agrave lrsquoorigine de sa thegravese

de lrsquoencastrement social des activiteacutes eacuteconomique drsquoemploi montrait comment la recherche

drsquoemploi est faciliteacutee par le fait drsquoavoir des laquorelations raquo des contacts avec des personnes qui

sont dans des reacuteseaux connexes des reacuteseaux habituels Ce type de lien donne accegraves agrave des emplois

emploi plutocirct mieux reacutemuneacutereacute plus satisfaisant que la moyenne et dans lesquels ceux-ci ont

plus tendance agrave rester564

562 FREDERIC C et al Dualiteacute cognitive et organisationnelle de lentreprise le rocircle diffeacuterencieacute du manager et de

lentrepreneur In Revue deacuteconomie industrielle vol 95 2e trimestre 2001 pp 9-22p 17 563 GRANOVETTER M The Strength of Weak Ties raquo American Journal of Sociology Ndeg 78 1973 pp 1360-1380 564 STEINER P Le marcheacute selon la sociologie eacuteconomique Revue europeacuteenne des sciences sociales Tome XLIII 2005 Ndeg 132

pp 31-64

170

Crsquoest parce que les liens faibles permettent drsquoacceacuteder agrave des informations (ici sur des offres

drsquoemplois) posseacutedeacutees dans des reacuteseaux connexes des reacuteseaux habituels des individus Au

contraire des personnes qui eacutevoluent au sein de reacuteseaux relationnels fractionneacutes nrsquoentretenant

pas de liens faibles connecteacutes principalement agrave des liens forts ne parviendront que

difficilement agrave acceacuteder agrave de nouveaux emplois La diffusion de lrsquoinformation mais aussi lrsquoaction

collective seront ainsi influenceacutees par la structure des reacuteseaux la densiteacute des liens et le

cloisonnement entre les reacuteseaux sociaux La recherche sur les opportuniteacutes en entrepreneuriat a

introduit cette hypothegravese pour conceptualiser et eacutevaluer la dualiteacute en termes drsquoinfluence entre

les liens forts et des liens faibles sur la reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute Plusieurs

recherches ont montreacute la supeacuterioriteacute des relations faibles en termes drsquoimpact sur la deacutecouverte

des occasions drsquoaffaires Par ce que les nouvelles informations sont un ingreacutedient crucial pour

lrsquohabiliteacute agrave reconnaitre une opportuniteacute les liens faibles sont plus avantageux que les liens forts

car elles exposent la personne qui les possegravede agrave une varieacuteteacute de donneacutees drsquoexpeacuteriences en tout

les cas beaucoup plus que les reacuteseaux fermeacutes et domineacutes par les liens forts565

Dans une recherche empirique parmi les plus citeacutees SINGH et al ont montreacute dans une enquecircte

interrogeant 308 fondateurs drsquoentreprise de consulting en haute technologie (1994) que les

individus posseacutedant des reacuteseau de grande taille et un nombre eacuteleveacute de liens faible sont ceux

qui arrivent agrave deacutecouvrir de nouvelle ideacutees pour la creacuteation drsquoune entreprise566 Mais il semble

selon des recherches reacutecentes que lrsquoimportance des liens faibles doit ecirctre relativiseacutee en fonction

du contexte culturel Le rocircle des connaissances lointaines et exteacuterieures au cercle familial

deacutepend de la nature individualiste ou collectiviste des cultures Dans leur recherches qui a

compareacute le rocircle du reacuteseau social dans lrsquoidentification des opportuniteacutes au Etats Unies et au

Taiumlwan567 MA R et al ont montreacute que les liens faibles sont neacutegativement correacuteleacutes agrave

lrsquoidentification des opportuniteacutes dans les socieacuteteacutes ou la loyauteacute au groupe prime sur les

comportements individualistes 568

b Les trous structuraux dans le reacuteseau social

BURT R tout en adheacuterant agrave la thegravese de la force des liens faibles permet va preacuteciser

lrsquoanalyse en introduisant le concept de laquo trou structurel raquo (structural hole) Lrsquoentrepreneur est

deacutefini comme situeacute agrave lrsquointersection de trous structuraux crsquoest-agrave-dire de reacuteseaux de contacts non

redondants Dans ce cas lrsquoindividu est laquo capable drsquoajouter de la valeur en faisant lrsquointermeacutediaire

565 MA R et al Social networks and opportunity recognition a cultural comparison between taiwan and the united states Strategic Management JournalNdeg 32 2011 pp1183-1205p 1184 566 SINGHRP et al op ct p 236 567 Respectivement 128 et 133 entrepreneurs dans le secteur de lrsquoindustrie ont eacuteteacute interrogeacute 568 MA R et al idem 1198

171

entre les diffeacuterents reacuteseaux raquo569 laquo en construisant des ponts entre les trous structuraux Degraves lors

deux aspects sont

agrave souligner

ndash drsquoune part laquo les individus qui vivent agrave une intersection de mondes sociaux ont plus de chances

drsquoavoir de bonnes ideacutees Dans la logique de BURTR en eacutetant en contact avec des reacuteseaux

distincts lrsquoindividu est confronteacute agrave des faccedilons de voir diffeacuterentes il a connaissance des manques

des divers reacuteseaux ce qui lui permet drsquoecirctre en position ideacuteale pour innover ndash drsquoautre part cette

innovation est valorisable car lrsquoentrepreneur par sa position perccediloit avant les autres lrsquointeacuterecirct

drsquoune intermeacutediation Dans la vision de BURTR cette position permet agrave lrsquoentrepreneur de

retirer de la valeur de son rocircle drsquointermeacutediaire qursquoil srsquoagisse de beacuteneacutefices informationnels (accegraves

agrave une information non perccedilue par les membres des reacuteseaux perception de sa valeur) et des

beacuteneacutefices lieacutes agrave un meilleur controcircle de lrsquoinformation

Bien que nous avions deacutejagrave expliqueacute la notion de trou structurel mais lrsquoillustration suivante

permet de comprendre davantage le rocircle de cette caracteacuteristique en matiegravere drsquoaccegraves aux nouvelles

opportuniteacutes eacuteconomiques570 Le scheacutema suivant montre la position drsquointermeacutediaire drsquoun

entrepreneur entre plusieurs reacuteseaux Lrsquoentrepreneur est repreacutesenteacute par la lettre A il peut ecirctre

connecteacute agrave plusieurs reacuteseau en mecircme temps en lrsquooccurrence le reacuteseau II et III Par ce que les

membres du reacuteseau I (les relations posseacutedeacutees par A et les membres du reacuteseau II ne se

connaissent pas A devient un intermeacutediaire entre les deux reacuteseaux De ce fait les liens A-B et

A-C sont des relations passerelle (bridges ties) Il est eacutevident de croire que ces deux types de

relation permettent agrave A drsquoobtenir de nouvelles information cest-agrave-dire des informations non

redondantes qui ne sont pas disponibles dans sont reacuteseau drsquoappartenance (I) Par ce que ce

dernier est tregraves dense dans la mesure ougrave il les membres son fortement connecteacutes il y a donc

de forte chance que les mecircmes informations circulent dans ce reacuteseau

569 BURTR les trous structuraux de lrsquoentrepreneur p 604 570 MA R et al idem p1188

172

Figure32 Le trou structurel et position de lrsquoentrepreneur dans un reacuteseau social

Source MA R et al Social networks and opportunity recognition a cultural comparison between taiwan and the

united statesp 1188

Ainsi le concept de trou structurel de BURTR mais aussi celui de liens faibles de

GRANOVETTER paraissent stimulants dans la mesure ougrave ils introduisent explicitement lrsquoideacutee

drsquoaccegraves agrave des reacuteseaux non redondants et donc agrave des informations distinctes A ce titre DE

CLERCQD DANISW et DAKHLIM ont consideacutereacute que la connaissance drsquoun entrepreneur

actif dans le marcheacute et la participation dans le financement drsquoautre entreprise constituent des

relations qui peuvent ecirctre consideacutereacutes comme des liens faibles avec lesquels les entrepreneurs

potentiels peuvent se positionner comme des passerelles avec des reacuteseau plus riche en

informations et en nouvelles opportuniteacutes eacuteconomiques lrsquoeacutetude empirique qui a servie de

deacutemonstration agrave cette hypothegravese a conclu sur le rocircle positif de ces deux type de relation dans la

reconnaissance des opportuniteacute est indiscutable571

La reconnaissance drsquoune opportuniteacute ne se limite pas agrave sa phase de deacutecouverte il reste agrave

lrsquoentrepreneur

13 le reacuteseau social dans lrsquoeacutevaluation de lrsquoopportuniteacute eacuteconomique

Pour diffeacuterente raisons cette phase drsquoeacutevaluation est deacutelicate Lrsquoentrepreneur potentiel a besoin

drsquoacceacuteder agrave des relations bien informeacutees agrave des avis compleacutementaires du sien tout en eacutevitant de

divulguer des informations critiques sur son projet agrave des individus pouvant devenir ses

571 CLERCQD DANISW et DAKHLIM op ct p 351

173

concurrents Selon CHABAUD D NGIJOLJ trois source drsquoinformations peuvent ecirctres

utiliseacutees agrave ce titre572

- drsquoune part lrsquoentrepreneur peut srsquoappuyer sur ses liens forts La confiance mise dans la

famille et les proches permet en effet de srsquoadresser agrave eux en limitant des problegravemes

drsquoopportunisme On conccediloit alors la faciliteacute du dialogue entre lrsquoentrepreneur et son

interlocuteur mais aussi les limitations (problegraveme de la proximiteacute cognitive au sein drsquoun

reacuteseau dense et problegravemes de compeacutetence des acteurs approcheacutes)

- drsquoautre part lrsquoentrepreneur peut srsquoappuyer sur des liens faibles Il peut mobiliser des

relations acquises notamment dans son expeacuterience (professionnelle ou autre) passeacutee afin

de soumettre agrave la critique son projet devant des interlocuteurs qui possegravedent des

connaissances et des positions compleacutementaires aux siennes

- enfin lrsquoentrepreneur peut srsquoadresser agrave des professionnels Malgreacute le coucirct possible de ces

deacutemarches qui est agrave souligner et peut en reacuteduire lrsquointeacuterecirct

2 Reacuteseau social et compeacutetences entrepreneuriales

La reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute est une forme de compeacutetence puisque elle

neacutecessite une certaine capaciteacute agrave collecter eacutevaluer des informations sur le fonctionnement du

marcheacute et des possibiliteacutes de gains qui peuvent exister Cette capaciteacute drsquoeacutecoute drsquoobservation et

de saisie des signaux venant de lrsquoenvironnement se traduit par des aptitudes de perception des

opportuniteacutes GIORDANI L-G Suggegravere que le processus entrepreneurial laquo deacutebute au point de

rencontre et drsquoarticulation entre lrsquointention de creacuteer une entreprise et des opportuniteacutes de

lrsquoenvironnement raquo573 Crsquoest le laquo fit raquo ou la congruence entre aptitudes affectives et habileteacutes

perceptives qui preacutedisposent donc lrsquoindividu agrave srsquoengager dans un processus cognitif de

recherche et de traitement de lrsquoinformation574

Par ailleurs drsquoautres capaciteacutes sont neacutecessaires pour la creacuteation et le deacuteveloppement de

lrsquoentreprise qui sera la structure dans laquelle cette opportuniteacute va ecirctre exploiteacutee Cette forme

particuliegravere de capaciteacute et placeacutee souvent sous le vocable de capital humain speacutecifiques ou drsquoauto

efficaciteacute ( self efficacy) qui revoient agrave certain talents connaissances et compeacutetences utiliseacutes

pour la reacutealisation de certain taches speacutecifiques ou du moins une croyance de pouvoir les

posseacuteder La deacutefinition de DAVIDSSON met la notion drsquoinformation au centre des compeacutetences

entrepreneuriales comportement intentionnel informeacute drsquoun individu ou drsquoune eacutequipe srsquoappuyant

572 CHABAUD D NGIJOLJ op ct p40 et 41 573 Citeacute par OMRANE Aet al laquo Les compeacutetences entrepreneuriales et le processus entrepreneurial une approche dynamique

raquo La Revue des Sciences de Gestion Ndeg 5 2011 pp91-100p 95 574 OMRANE Aet al idem p95

174

sur un eacuteventail donneacute de ressources et sur une volonteacute explicite de les utiliser et qui a pour

reacutesultat final le succegraves drsquoune initiative entrepreneuriale

A ce titre ka theacuteorie du capital social assume lrsquoideacutee que le reacuteseau social constitue une source

preacutecieuse de beacuteneacutefices informationnels deacutefinis comme la diffeacuterence entre la valeur des

informations et le coucirct qui eacutetait neacutecessaire pour les obtenir575 Comme lrsquoindiquait COELMAN J

Who you know affect what you know576 Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat les

recherches oint monter un lien theacuteorique entre la configuration du reacuteseau social cest-agrave-dire de la

structure des relations (liens faibles liens forts les trous structurel la densiteacute) et les processus

drsquoacquisition des connaissances externe Des relations sont particuliegraverement identifieacutees comme

pouvant exercer un impact direct sur le deacuteveloppement des compeacutetences entrepreneuriales les

connaissances dlsquoun exemple qui a reacuteussi dans la creacuteation de lrsquoentreprise et la preacutesence dan un

reacuteseau socio eacuteconomique notamment agrave travers une activiteacute de financement informel

21 capital humain speacutecifique de lrsquoentrepreneur et la preacutesence drsquoun modegravele de rocircle

Le modegravele de rocircle est une personnes qui lorsqursquoelle est preacutesent dans le reacuteseau social des future

entrepreneur peut affecter ses attitudes ses comportements et ses compeacutetences Il existe deux

point de vue qui srsquoopposent sur le lien entre la possession drsquoune relation avec un modegravele de rocircle

(ex un entrepreneur actif dans le marcheacute) et le deacuteveloppement du capital humain de

lrsquoentrepreneur577 le premier considegravere la preacutesences du modegravele de rocircle est plus importante chez

les individus disposant drsquoun capital humain eacuteleveacute (formation supeacuterieurs expeacuterience) Cette forte

preacutesence est baseacutee sur la notion de capaciteacute drsquoabsorption En effet la capaciteacute agrave assimiler et

drsquoappliquer les informations obtenues gracircce agrave une relation avec un modegravele de rocircle pour des

finaliteacutes commerciales578 requiert un certain niveau de connaissances qualifications En drsquoautre

terme les personnes ayant des objectifs ambitieux pour leur entreprise peuvent exprimer des

besoins importants de connaissance des entrepreneurs qui ont reacuteussi dans le domaine e

lrsquoentrepreneuriat579

Le deuxiegraveme point de vue suppose que le capital humain de lrsquoentrepreneur peut se substituer aux

connaissances qui peuvent eacuteventuellement ecirctre obtenues drsquoun entrepreneur deacutejagrave eacutetabli dans le

marcheacute des individus hautement qualifieacutes peuvent ne pas exprimer un grand besoin de connaitre

drsquoautres entrepreneurs pour srsquoinspirer de leur expeacuterience ou pour deacutevelopper une croyance

personnelle en leurs propres compeacutetentes Comme le soulignaient DAVIDSSONP et HONIG

575 NAHAPIET J amp GHOSHAL S p 252 576 Cite par NAHAPIET J amp GHOSHAL S p 252 577 BOSMA N et al Entrepreneurship and Role Models Discussion Paper No 11-0613Tinbergen Institute 2011 Tinbergen Institute Amsterdam and Rotterdam pp1-258p 6 578 COHENWM LEVINTHALDA Absorptive capacity A new perspective on learning and innovation Administrative science quarterly Ndeg 351990pp 128-152p128 579 Idemp 6

175

B General and entrepreneurship specific human capital can besubstituted by role models eg to

enhance the ability to solve problems during the start-up process theawareness of lucrative

business opportunities and self-confidence580

22 reacuteseau socio eacuteconomique et deacuteveloppement des compeacutetences entrepreneuriales

lrsquoideacutee derriegravere cette relation est que la participation dans un reacuteseau drsquoeacutechange eacuteconomiques ( Ex

le financement drsquoautre entreprise dans le cadre drsquoun business angel) est un contexte qui permet

agrave des future entrepreneurs ou des entrepreneurs eacutetablis participants dans ce reacuteseau de

srsquoexposer agrave une varieacuteteacute de connaissances des compeacutetences externes qui lorsqursquoelles sont

assimileacutees et utiliseacutees agrave des fin commerciales peuvent devenir une compeacutetences entrepreneuriale

le premier rocircle de ce type de reacuteseau est lrsquoameacutelioration des capaciteacutes drsquoapprentissage Comme le

souligner FERARY Le premier tour drsquoinvestissement peut ecirctre consideacutereacute comme un dispositif

contractuel drsquoapprentissage collaboratif permettant agrave un investisseur de creacuteer un lien social fort

avec le creacuteateur drsquoentreprise afin drsquoobtenir les informations neacutecessaires agrave la reacuteduction de

lrsquoincertain581

Il est plausible de consideacuterer que ces deux type drsquoexpeacuterience ecirctre en contact avec un

entrepreneur ou actif dans un reacuteseau de financement informel comme des liens favorables agrave

lrsquoeacutemergence de nouvelles compeacutetences pour lrsquoentrepreneur et que ces compeacutetences jouent un

rocircle de meacutediateur entre ces liens avec la participation dans un processus entrepreneurial nous

pouvons reacutesumer ce constat dans le scheacutema suivant

Figure33 Reacuteseau social compeacutetences et participation entrepreneuriale

Source auteur

580 DAVIDSSONP et HONIG Bp 317 581 FERRARY M apprentissage collaboratif et reacuteseaux dinvestisseurs en capital-risque Revue franccedilaise de gestion

Ndeg1632006pp 171-181p 4 no 163 | pages 171 agrave 181p173

Modegravele de rocircle

Contact avec un entrepreneur

Participation dan su reacuteseau socio

eacuteconomique

Compeacutetences

entrepreneuriales Participation

dans le

processus

Entrepreneurial

176

3 Reacuteseau social et perception du risque entrepreneurial

Nous avions vu que le concept de risque peut ecirctre deacutefinie selon deux approches diffeacuterentes

Une approche objective ougrave le risque comme qui se reacutefegravere agrave lrsquoontologie du danger comme reacuteel

et mateacuteriel582 En entrepreneuriat le risque dans cette approche est intrinsegravequement lieacute agrave la

creacuteation agrave lrsquoeacutemergence et au changement qui sont les proprieacuteteacutes fondamentales du processus

entrepreneurial583 Dans ce sens il existe par ce qursquoil y a neacutecessairement des informations qui

eacutechappent agrave lrsquoentrepreneur et qui deacuteterminent le niveau de lrsquoincertitude dans ces activiteacutes

Lrsquoimportance de cette approche a diminueacute au profit drsquoune acception qui met lrsquoaccent sur

lrsquoexistence subjective de ce risque qui se manifeste dans des perceptions deacutependantes du

systegraveme de repreacutesentation de lrsquoindividu et de la situation Le risque devient la perception drsquoune

situation crsquoest-agrave-dire la repreacutesentation que srsquoen fait lrsquoindividu une perception influenceacutee par des

strateacutegies mentales ou biais cognitifs outils de lrsquointuition humaine584

Cette perception peut concerner une menace (risque drsquoeacutechec) ou une opportuniteacute (risque de

manquer une opportuniteacute) La question qui se pose agrave preacutesent est comment articuler la notion le

reacuteseau social avec cette probleacutematique en drsquoautre terme pourquoi et comment les relations

personnelles peuvent ecirctre lieacutees dans le sens positif ou neacutegatif agrave cette perception du risque

31 La perception du risque entrepreneurial la probleacutematique de la mesure

Les reacutesultats empiriques sur lrsquoimportance de la perception du risque dans le contexte

entrepreneurial nrsquoont pas abouti agrave des concluions deacutefinitives sur le lien entre cette perception et

lrsquoengagement ou la reacuteussite de la creacuteation drsquoune nouvelle entreprise encore moins dans

lrsquoidentification de la diffeacuterence entre les entrepreneurs et les non entrepreneurs585 FAYOLLA

al considegraverent que les raisons tiennent au fait du caractegravere unidimensionnel des modaliteacutes de

mesure de cette perception Alors que des recherches reacutecentes admettent lrsquoexistence de

plusieurs dimensions qui reflegravetent le risque dans els activiteacutes entrepreneuriales le tableau

suivant SMIDA AET KHELIL N mettent en relief trois types de risque deacuteche

582 LUPTOND risk and social cultural theory new directions and perspectives Routledge London UK1999190 pages p 16 583 3 HERNANDEZ E ndashM SARROUY-WATKINS N des concepts de risque et drsquoopportuniteacute dans le champ de lrsquoentrepreneuriat p 8 584 Idem p 8 585 FAYOLLE A BARBOSA S D KICKUL J une nouvelle approche du risque en creacuteation dentreprise Revue franccedilaise de

gestion Ndeg 52008 pp 1411 agrave 159 p 145

177

Tableau21 Les trois dimensions de lrsquoeacutechec et les fondements theacuteoriques associeacutes

Fondements

theacuteoriques

Theacuteorie drsquoeacutecologie

des populations des

organisations

Approche fondeacutee

sur les ressources

Theacuteorie de la

laquo bregraveche aspirations

reacutealisationsraquo

Conception

de lrsquoeacutechec

Discontinuiteacute Entrepreneuriale (lrsquoentreprise eacutemergente nrsquoarrive pas agrave survivre au-delagrave

drsquoune peacuteriode de 3 ans sous le leadership de son fondateur)

Deacutefaillance eacuteconomique Destruction de ressources (inefficience

non-geacuteneacuteration drsquoune rente suffisante pour maintenir un avantage concurrentiel)

Insatisfaction de lrsquoentrepreneur (non-concreacutetisation de ses aspirations et attentes initiales)

Deacuteterminant

drsquoeacutechec

Facteurs environnementaux inheacuterents au contexte de creacuteation

Carences en ressources Peacutenurie des moyens internes

Manque

de motivation et de deacutetermination agrave la reacuteussite

Soure SMIDA AET KHELIL N Repenser lrsquoeacutechec entrepreneurial des petites entreprises eacutemergentes proposition

drsquoune typologie srsquoappuyant sur une approche inteacutegrative 2010p 80

La majoriteacute des chercheurs utilisent les indicateurs financiers (faillite dettes insolvabiliteacute) pour

capter les dangers auxquels les entrepreneurs ou futurs entrepreneurs pensent avoir comme

menace586 Crsquoest ce qui explique pour quoi il est freacutequent de trouver une relation neacutegative entre

ces perceptions et lrsquointention ou lrsquoengagement dans la creacuteation drsquoentreprise587 En consideacuterant

le risque uniquement du point de vue eacuteconomique peut conduire agrave ignorer des dimensions

subjectives importantes

Les reacutesultats sont instables agrave cause aussi de lrsquoabsence dans les analyses de la dimension

situationnelle de lrsquoentrepreneur cest-agrave-dire que les recherches nrsquoenvisagent pas le lien entre

cette perception et le contexte social culturel ou eacuteconomique des entrepreneurs KOGAN ET

WALLACH(1967) dans leur synthegravese des diffeacuterents deacuteterminants de la prise de risque ont

confirmeacute ce postulat en accordant une emphase particuliegravere aux facteurs situationnels588

Crsquoest le constat fait par MILLER K D en analysant la litteacuterature empirique sur la notion

risque en entrepreneuriat Cet auteur considegravere qursquoil faudrait deacutepasser la perspective

individualiste qui examine lrsquoentrepreneur beaucoup plus comme un individu isoleacute plutocirct qursquoun

acteur encastreacute dans contexte social589 Crsquoest dans ce contexte que des recherches reacutecentes

introduisent le reacuteseau social dans lrsquoexplication des niveaux de perceptions individuelles au risque

entrepreneurial

586 FAYOLLE A BARBOSA S D KICKUL J 5 idem p 145 587 FAYOLLE A BARBOSA S D KICKUL J ibid p 154 588 KOGAN N et WALLACH MA laquo The roles of information discussion and consensus in group risk taking raquoVol 1issue 1 1965 pp1-19 p10 589 MILLER KD risk and rationality in entrepreneurial processes Strategic Entrepreneurship Journal Vol1 2007pp 57-74 p

70

178

32 Perception du risque lieacute au deacuteficit informationnel

La premier raison tien au fait que la perception du risque est un jugement que font les individus

sur des situations futurs Ce jugement st souvent fait de maniegravere heuristique crsquoest dire selon

une regravegle de deacutecision qui cherche a fournir rapidement des solutions reacutealisables pas

neacutecessairement exactes ou optimales Pour se faire ils doivent lier le danger en question agrave des

eacuteveacutenements passeacutes qursquoils ont veacutecu entendu ou observeacute590 Comme le fait remarquer

SLOVICP cette situation se heurt agrave un problegraveme fondamental la disponibiliteacute de ces

eacuteveacutenements pour lrsquoindividu (the problegraveme of availability in risk perception) Le jugement sera

plus facile pour un individu lorsque le danger en question peut ecirctre appreacutehendeacute agrave travers des

eacuteveacutenements du passeacute identifiables et qui ont un caractegravere reacutepeacutetitif Par contre la situation serait

plus ambigueuml pour lrsquoindividu Lorsque ces eacuteveacutenements sont rares en terme drsquooccurrence ou

inexistants591 Cette situation correspond aux activiteacutes nouvelles que lrsquoindividu entend reacutealiser

Le rocircle des connaissances individuelles et de lrsquoinformation ou de lrsquoexpeacuterience de autres

deviennent ainsi importante dans la perception du risque Or ces informations et ces

connaissances sont posseacutedeacute par drsquoautres individus drsquoougrave le rocircle du reacuteseau social et de lrsquoactiviteacute de

reacuteseautage

33 Type de lien et perception du risque en entrepreneuriat

Les personnes qui sont encastreacutees dans un reacuteseau social qui comporte un entrepreneur ou des

futurs entrepreneurs peuvent deacutevelopper des perceptions positives du risque entrepreneurial

La raison est qursquoils observent des personnes appartenant au mecircme reacuteseau qui ont reacuteussie la

creacuteation drsquoune entreprise Le reacuteseau social peut avoir donc un impact direct sur la perception

du risque drsquoeacutechec et indirectement cette perception peut ecirctre favorable agrave un comportement

entrepreneurial

Dans le sillage de cette hypothegravese MINITIM considegravere que lrsquoimpact positif de la connaissance

drsquoautre entrepreneurs sur la le deacuteveloppent chez lrsquoindividu drsquoun comportement entrepreneurial

est expliqueacute par le fait drsquoune par cette relation es un canal par lequel transitent des informations

de valeur par exemple sur le marcheacute la technologie les proceacutedures de creacuteation etc Drsquoautre

part les entrepreneurs qui nt reacuteussie dans le parcoure peuvent ecirctre consideacutereacutes pour celui qui les

connaisse comme des modegraveles de rocircle (role model) crsquoest a dires des exemples de reacuteussite que

590 SLOVIC P FISCHHOFF B LICHTENSTEIN S facts and fears understanding perceived risk R C Schwing amp W A Albers Jr (Eds) Societal Risk Assessment How safe is safe enough New York Plenum Press 1980 Pp181-214p 183 591 idem p 183

179

lrsquoon pourrait imiter Cela permet de reacuteduire les ambiguumliteacutes et de fournir des informations de

valeur au futur entrepreneur592

Cet auteur dans un articla publieacute en 2004 analysa le rocircle des variables perceptuelles parmi

lesquelles la perception du risque Cette eacutetude qui a utiliseacute les donneacutees de GEM de 2002 a

concerneacute un eacutechantillon de 51721 individus La perception du risque a eacuteteacute mesureacute par une

question qui consister agrave savoir si la peur de lrsquoeacutechec peut ecirctre pour eux un frein pour

lrsquoengagement dans la creacuteation drsquoune entreprise ou drsquoune activiteacute eacuteconomique Drsquoun autre coteacute

le reacuteseau social a eacuteteacute appreacutehendeacute par une question qui consister agrave savoir si la personne interrogeacute

connaissait personnellement un entrepreneur actif dans le marcheacute Les reacutesultats de la reacutegression

logistique ont permis agrave lrsquoauteur de constater sur un lien significatif entre le reacuteseau social la

perception du risque la preacutesence dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale Cet auteur conclu que le fait

drsquoecirctre exposeacute agrave lrsquoexpeacuterience dlsquoautre entrepreneurs permet drsquoavoir un impact positif sur la

reacuteduction de lrsquoambiguumliteacute qui caracteacuterise lrsquoactiviteacute entrepreneuriale Avec ces reacutesultats

lrsquoambiguumliteacute est une autre dimension de lrsquoincertitude qui est mise en relief

34 Aversion au risque et aversion agrave lrsquoambiguumliteacute dans le processus entrepreneurial

Dan un autre article publieacute en 2005 MINITIM propose une contribution theacuteorique sur le rocircle

du reacuteseau social dans la distribution geacuteographique de lrsquoentrepreneuriat et plus preacuteciseacutement de

la concentration des entrepreneurs dans lrsquoespace Cet auteur considegravere que la connaissance

drsquoautres entrepreneurs est un facteur essentiel dans la reacuteduction de lrsquoambiguumliteacute pour les

entrepreneurs potentiels car lrsquoaversion agrave lrsquoambiguumliteacute qui se deacutefini comme lrsquoincompreacutehension des

situations lieacute agrave la creacuteation drsquoune entreprise peut ecirctre un handicape majeur pour le comportement

entrepreneurial Cet auteur deacutefini ce concept en le comparant avec lrsquoaversion au risque de la

maniegravere suivante In addition to uncertainty however an entrepreneur may face also ambiguity

When ambiguity exists information about one or more of the conditions of the environment is

fuzzy and agents cannot be assumed to know the necessary decision-making model (March and

Olsen) Thus the entrepreneurrsquos problem is not that she lacks information but that because of

ambiguity she does not know the true structure of the situation Of course this means that

rationality is bounded although the only constraint on the entrepreneurrsquos information

processing ability may be the existence of ambiguity Notice that ambiguity aversion is not risk

aversion risk aversion is the curvature of a well-defined utility function that exists in principle

592 ARENIUS P MINNITI M op ct p 239

180

even when the agent faces no risk or uncertainty Ambiguity aversion on the other hand exists

only when the agent has an incomplete model of the structure of the situation593

35 Reacuteseau social effet en termes drsquoexternaliteacute

Pour cet auteur la reacuteduction de lrsquoambiguumliteacute est directement lieacute agrave la nature du reacuteseau social

et notamment agrave la preacutesence drsquoun entrepreneur dans ce reacuteseau de lrsquoentrepreneur Ce lien est

envisageacute agrave travers ce qursquoelle appel les externaliteacutes positives du reacuteseau social (network

externalities) Ces derniegraveres sont justifieacutees par le postulat largement reconnu en sociologie

eacuteconomique qui considegravere que lrsquoactiviteacute eacuteconomique ne peut pendre place dans un vide mais

elle est encastreacutee dans un reacuteseau de relations social Cet auteur suggegravere que la connaissance

drsquoun entrepreneur actif dans le marcheacute reacuteduit lrsquoambiguumliteacute et permet agrave lrsquoentrepreneur de se

concentrer sur ses activiteacutes Cette influence peut ecirctre modeacuteliseacutee en tant qursquoune forme

drsquoexternaliteacute du reacuteseau social cette externaliteacute est lrsquoexistence de beacuteneacutefices de formes diffeacuterentes

qui srsquoobtiennent par le fait drsquoecirctre exposeacute agrave un drsquoautre entrepreneurs as a network externality in

which entrepreneurship is assumed to exhibit increasing returns with respect to adoption The

externality under consideration is a non-pecuniary externality but it does not operate through

changes in the returns to investment in human capital or in technology adoption as typical in

recent literature We may call it a perceptual externality In high entrepreneurship areas the

large concentration of entrepreneurship promotes its choice as a viable source of income

Crsquoest par ce meacutecanisme que srsquoopegravere la concentration geacuteographique de lrsquoentrepreneuriat dans

la mesure que crsquoest des entrepreneurs qui attirent de nouveaux entrepreneurs Cette attractiviteacute

ne se fait pas seulement par des meacutecanismes financiers (financement par exemple) mais aussi

comme lrsquoindique cet auteur le transfert de certaines ressources immateacuterielles comme les

connaissances et les expeacuteriences induisant des changements des attitudes et des comportements

pour celui qui srsquoexpose agrave des relations avec des entrepreneurs eacutetablis De ce fait il existe ici une

hypothegravese inteacuteressante agrave explore qui suggegravere que la connaissance drsquoun entrepreneur ou la

preacutesence dans un reacuteseau socio eacuteconomique influence la participation des individus dans le

processus entrepreneurial car devenant moins frileux du risque drsquoeacutechec ou maitrisant mieux la

situation (reacuteduction de lrsquoambiguumliteacute) en agissant sur la perception du risque drsquoeacutechec

Le scheacutema suivant reacutesume une lrsquoarticulation entre le contexte relationnel et la perception du

risque entrepreneurial

593 MINNITIM Entrepreneurship and network externalities Journal of Economic Behavior amp Organization Vol 57 2005 pp 1ndash27 p 4

181

Figure 34 Perception du risque entrepreneurial et reacuteseau social

Source auteur

Risque en entrepreneuriat

Risque comme reacuteel et mateacuteriel

Existence objective

Risque comme perception

Existence subjective

Risque comme menace

Risque drsquoeacutechec

Risque comme opportuniteacute

Risque de manquer une

opportuniteacute

Manque

drsquoinformation

Ambiguumliteacute

des

situations

Reacuteseau social connaissance drsquoun entrepreneur et

insertion dans un reacuteseau socio eacuteconomique

Perception du risque

drsquoeacutechec

Participation dans le

processus

entrepreneurial

182

Conclusion

Dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat la recherche sur le reacuteseau social a eacuteteacute envisageacutee par

rapport agrave son importance dans lrsquoacquisition des ressources pour le deacuteclenchement et la

reacuteussite du processus entrepreneurial Les travaux portent sur le contenu du reacuteseau social (type

de ressources qursquoil peut fournir) la gouvernance dans le reacuteseau social (comment sont

coordonneacutes les reacuteseaux relationnels et les flux de ressources) et les proprieacuteteacutes de la structure

du reacuteseau social de lrsquoentrepreneur594 Ces ressources peuvent ecirctre de nature mateacuterielle comme

le capital ou la technologie et immateacuterielle Notre recherche srsquointeacuteresse particuliegraverement aux

beacuteneacutefices informationnels et cognitifs du reacuteseau social pour les entrepreneurs reacuteels ou potentiels

Ce chapitre a permis en effet de comprendre de quelle maniegravere le reacuteseau social influence la

participation dans le processus entrepreneurial crsquoest agrave travers son impact sur les capaciteacutes de

deacutetection des opportuniteacutes de marcheacute le deacuteveloppement des compeacutetences et la perception du

risque entrepreneurial Un facteur en commun semble les unir toutes lrsquoinformation le reacuteseau

social devient donc le contexte plus ou moins favorable agrave lrsquoaccegraves agrave des informions de valeurs

de connaissance susceptibles drsquoameacuteliorer les capaciteacutes des entrepreneurs en matiegravere de

reconnaissance des occasions drsquoaffaires drsquoameacuteliorer son auto efficaciteacute (ses croyances en ses

propres compeacutetences) et la perception des menaces qui peuvent alteacuterer la reacuteussite de son projet

De ce fait ce chapitre termine lrsquoexplication de notre hypothegravese de recherche eacutenonceacutee dans

lrsquointroduction de cette thegravese Nous avion soumis agrave la reacuteflexion lrsquohypothegravese qursquoentre le reacuteseau

social individuel et la preacutesence dans les diffeacuterentes eacutetapes de la creacuteation drsquoune entreprise il

existe des variables meacutediatrices que nous avions appeleacute les variables perceptuelles

Une variable meacutediatrice ou appeleacutee aussi variable modulatrice deacutecrit un processus agrave travers

lequel la variable indeacutependante est susceptible drsquoinfluencer la variable deacutependante Dans ce

cas la variable indeacutependante est agrave lrsquoorigine du deacuteclenchement de lrsquoaction drsquoun meacutediateur ou de

son intensiteacute qui lui mecircme influence la reacuteponse (variable deacutependante)595 De ce fait leffet de la

variable indeacutependante sur la variable deacutependante est diffeacuterent selon les niveaux de la variable

modulatrice596 Les variables meacutediatrices expliquent ainsi comment ou pourquoi les variables

indeacutependantes apparaissent Le scheacutema suivant reacutesume le role des variablesmeacutediatrices

594 HOANG H amp ANTONCIC B op ct p45 595 RASCLE N IRACHABAL S meacutediateurs et modeacuterateurs implications theacuteoriques et meacutethodologiques dans le domaine du stress et de la psychologie de la santeacute Presses Universitaires de France | laquo Le travail humain raquo Vol 64Ndeg22001pp 97- 118 p99 596 BRAUER M Lidentification des processus meacutediateurs dans a recherche en psychologie Lanneacutee psychologique 2000 vol

100 Ndeg4 pp 661-681p 663

183

Figure35 Effet meacutediateur drsquoune variable

Source RASCLE N IRACHABAL S

Par rapport agrave ce scheacutema nous pouvons transposer le rocircle des variables perceptuelles envisageacute

dans cette recherche Dans la figure suivante nous donnons lrsquoexemple valable pour le reste des

variables de la perception des opportuniteacutes de marcheacute on pourrait interpreacuteter ce scheacutema comme

le suivant lrsquoideacutee de lrsquoencastrement des activiteacute eacuteconomique dans la structure sociale stipule que

le reacuteseau social a une influence sur la formation de lrsquointention entrepreneuriale mais cette

influence ne peut ecirctre direct il existe un pheacutenomegravene intermeacutediaire qui agrave la fois subi lrsquoinfluence

du reacuteseau social notamment de la structure des liens et influence lui-mecircme le reacutesultat final

attendu drsquoun comportement en lrsquooccurrence ici lrsquointention drsquoentreprendre Cela consiste agrave dire

que la connaissance drsquoun entrepreneur la participation dans un reacuteseau socio eacuteconomique ( agrave

travers le financement informel) font exposer lrsquoindividu agrave un vivier drsquoinformations de

connaissances et drsquoexpeacuteriences qui peut contenir des indicateurs drsquoune opportuniteacute drsquoune

possibiliteacute de gains futures Lorsque cette opportuniteacute est deacutetecteacutee eacutevalueacutee et devient

suffisamment attractive donc elle revient laquo reconnue raquo elle peut ecirctre favorable agrave la prise de

deacutecision de srsquoengager dans la creacuteation drsquoune entreprise

Figure36 La perception des opportuniteacutes de marcheacute comme variable meacutediatrice entre

reacuteseau social est intention entrepreneuriale

Source auteur

Intention

entrepreneuriale

Reconnaissanc

e

des

opportuniteacutes

de marcheacute

Varaible meacutediatrice

Variable

meacutediateur

Variable

indeacutependante Variable

Deacutependante

Reacuteseau social

- Connaissance drsquoun

entrepreneur

- Financement dune entreprise

(business Angel )

Variable deacutependante Variable indeacutependante

184

Ce modegravele simplifieacute sera tester dans les deux chapitres suivants il srsquoagit drsquointerroger le rocircle du

reacuteseau social des entrepreneurs en Algeacuterie et comme ce reacuteseau produit des effets positifs sur la

participation entrepreneuriale

185

Chapitre III

Preacutesentation des donneacutees et de la meacutethodologie de recherche

186

Introduction

Nous lrsquoavions souligneacute dans lrsquointroduction e cette thegravese quel e mateacuteriel empirique

provient de donneacutees secondaires eacutelaboreacutees par le groupe Global Entrepreneurship Monitor

GEM) Ces donneacutees sont le reacutesultat des enquecirctes qualitatives effectueacutees entre 2009 et 2012

dont le principal objectif et la mesure de lrsquoactiviteacute entrepreneuriale dans plusieurs pays et

lrsquoidentification des facteurs qui peuvent expliquer les diffeacuterences agrave lrsquoeacutechelle internationale Crsquoest

pourquoi nous croyons qursquoil est utile de preacutesenter lrsquoaspect conceptuel et meacutethodologique du

modegravele empirique qui est cadrent ces enquecirctes La premiegravere section sera par conseacutequence

consacreacutee agrave lrsquoidentification des principaux concepts et leurs relations qui sont agrave la source de la

deacutetermination des variables lieacutees au processus entrepreneuriale du capital social et de la

perception individuelle

Cette section fera aussi la preacutesentation des variables qui correspondent agrave notre objet

central de recherche agrave savoir la participation dans le processus entrepreneurial Cette

preacutesentation est accompagneacutee par les reacutesultats preacuteliminaires sur le nombre des entrepreneurs

potentiels des entrepreneurs en phase drsquoengagement drsquoeacutemergence et qui gegraverent des entreprises

en phase de survie Puisque cette participation est consideacutereacutee comme lieacutes au capital social et

aux variables perceptuelles nous clocircturerons cette section par la preacutesentation de la

meacutethodologie qui sera utiliseacutee dans lrsquoanalyse descriptive des dites variables qui se fera

respectivement dans la deuxiegraveme et la troisiegraveme section

En effet la deuxiegraveme section sera consacreacutee au capital social des entrepreneurs Dans une

premiegravere eacutetape nous expliciterons les variables qui seront utiliseacutees pour identifier ce capital

Ensuite nous entamerons une analyse descriptive des dites variables en relation avec le

processus entrepreneurial il ne srsquoagit pas ici drsquoune analyse explicative Il est question en effet

de voir si nous avions raison compte tenu des donneacutees empiriques de poser lrsquohypothegravese de

lrsquoexistence de la relation entre la participation entrepreneurial et le fait de connaitre un

entrepreneur et de participer dans le financement drsquoautres entreprise

La troisiegraveme section restitue les reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive des variables

perceptuelle la vigilance entrepreneuriale les compeacutetences et la perception du risque

entrepreneurial Il srsquoagit aussi de montrer si lrsquohypothegravese de leur relation est veacuterifiable

Pour les variables perceptuelles tout comme pour celles du le capital social il ne srsquoagit pas agrave ce

stade de veacuterifier lrsquoimpacte de ces deux types de variables sur lrsquoentrepreneuriat nous laisserons

187

cette deacutemonstration au troisiegraveme chapitre Le scheacutema suivant reacutesume les principales eacutetapes de ce

chapitre

Figure 37 Structure du chapitre III

Chapitre I Donneacutees de la recherche et meacutethodologie de lrsquoanalyse

descriptive

Section1 le processus entrepreneurial selon le Global Entrepreneurship

Monitoring (GEM)

Section 2 capital social et processus

entrepreneurial Analyse descriptive

Section 3 Profiles et perception

des entrepreneurs une analyse

descriptive

188

Section I le processus entrepreneurial selon le Global Entrepreneurship Monitoring

(GEM)

Lrsquoillustration empirique de cette thegravese utilise des donneacutees qui nrsquoont pas eacuteteacute eacutelaboreacute par le

chercheur Ces donneacutees sont issues des enquecirctes effectueacutees par un organisme international

appeleacute GEM Les eacutetudes faites par cet organisme adoptent une approche conceptuelle de

lrsquoentrepreneuriat et une meacutethodologie qui ont un impact important sur le type et le contenu des

donneacutees qursquoil publie chaque anneacutee Il est important donc drsquoargumenter la pertinence des

donneacutees relatives au concept de processus entrepreneurial et celui du capital social Cette

section sera consacreacutee agrave une preacutesentation geacuteneacuterale de cet organisme (I) agrave la compreacutehension du

cadre conceptuel et meacutethodologique (II) et agrave la preacutesentation des variables qui seront utiliseacutees

dans lrsquoanalyse empirique (III)

1 preacutesentation geacuteneacuterale du groupe GEM

Le Global entrepreneurship Monitor597 est neacute en 1997598 drsquoun programme de recherche

conduit conjointement par la London Business School au Royaume Unie et le Babson College599

aux Etats Unis La mise en œuvre de ce programme intervient dans un contexte marqueacute par un

inteacuterecirct grandissant des chercheurs pour le pheacutenomegravene entrepreneurial La connaissance de ses

deacuteterminants et ses conseacutequences dans la socieacuteteacute deviennent une preacuteoccupation importante de la

recherche Seulement une grande partie de ces recherches sont faites dans les pays deacuteveloppeacutes

comme les Etats Unies lrsquoEurope de lrsquoouest et les pays scandinaves600 Pour comprendre ces

deacuteterminants et ses conseacutequences il fallait proceacuteder agrave des analyses transnationales pour veacuterifier

si les diffeacuterentes hypothegraveses se valident dans drsquoautres contextes Mais le manque de donneacutees

internationales comparables est reconnu agrave ce titre comme un eacutecueil seacuterieux601 Par exemple

lrsquoimpact de lrsquoenvironnement institutionnel ou du contexte culturel sur la quantiteacute et la qualiteacute de

la creacuteation drsquoentreprises ne pouvait se faire sans un mateacuteriel empirique homogegravene602 tant les

deacutefinitions et les modaliteacutes de mesure de lrsquoentrepreneuriat et de la creacuteation drsquoentreprise se font

selon des cadres conceptuels et opeacuteratoires diffeacuterents Crsquoest dans ce contexte que le Global

597 LrsquoAcronyme original eacutetait GOEI global opportunity and entrepreneurship index nous utilisons pour le reste du document lrsquoabreacuteviation GEM lorsque global entrepreneurship monitor est eacutevoqueacute 598 ALVAREZC amp URBANO D amp AMOROS J E GEM research achievements and challenges Small Bus Econ 2014pp

445-465p 445 599 Le sponsor du programme qui est un organisme Ameacutericain de formation et de recherche en entrepreneuriat 600 THOMAS A amp MUELLER S L A case of comparative entrepreneurship assessing the relevance of culture journal of international business studies Vol 31 Ndeg 2 2000 pp287-301 p 288 601 BOSMA N The Global Entrepreneurship Monitor (GEM) and Its Impact on Entrepreneurship Research GEM Working Papers Series Ndeg 12-01 2012 pp1-85p 1publieacute dans International Journal of Entrepreneurial Venturing Vol 5 Ndeg2 2013 602 BERGMANN H amp MUELLERS amp SCHRETTLET The Use of Global Entrepreneurship Monitor Data in Academic Research A Critical Inventory and Future Potentials International Journal of Entrepreneurial Venturing 2014 vol 6Ndeg 3pp

242-276 p245

189

Entrepreneurship Monitoring fus creacuteeacute Le dispositif meacutethodologique et conceptuel qui guide les

diffeacuterentes enquecirctes est inspireacute drsquoun autre projet sur lrsquoentrepreneuriat appeleacute Panel Study Of

Entrepreneurial Dynamics (PSED) qui a eacuteteacute creacutee et dirigeacute par PAUL REYNOLD en 1990603 Les

enquecirctes du PSED concernaient principalement les Etats Unies et quelques pays Pour eacutelargir

le champ des investigations et collecter systeacutematiquement des donneacutees internationales

comparables PAUL REYNOLD WILIAM BYGRAVE et MICHAEL HAY ont mis en place

le projet GEM dont les objectifs sont reacutesumeacutes dans le titre qui suit

11 Les objectifs des eacutetudes GEM

Depuis sa creacuteation le projet GEM visait Lrsquoeacutevaluation des diffeacuterences des niveaux

drsquoactiviteacute entrepreneuriale entre les pays Lrsquoexploration des facteurs qui deacuteterminent le niveau

de lrsquoactiviteacute entrepreneuriale dans chaque pays et Lrsquoidentification des politiques

gouvernementales qui permettent de promouvoir lrsquoactiviteacute entrepreneuriale604

La premiegravere enquecircte est effectueacutee en 1999 et qui a concerneacute dix pays les pays du G7 le

Danemark la Finlande et Israeumll605 Avec le temps le nombre de pays participants a augmenteacute

pour atteindre 67 en 2013606 La croissance du nombre de pays est accompagneacutee par une

croissance importante du volume des populations enquecircteacutees Entre 2002 et 2013 ce nombre a eacuteteacute

multiplieacute par 25 ce qui donne un total cumuleacute de presque 1300000 personne interrogeacutee Le

tableau suivant montre lrsquoeacutevolution du volume de la population participant annuellement aux

acquecirctes de GEM607

Tableau 22 taille de lrsquoeacutechantillon global sur la peacuteriode 2001-2011

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2013

Population

enquecircteacutee 66 602 115 77 96 712 145 189 117 833 171 631 155 183 134 990 183 074 176 699 164 842

197000

GEM 2013 global report

12 Les donneacutees GEM et leur usage dans la recherche acadeacutemique

603 ACS ZJ amp AUDRETSCH DBInternational Handbook Series on Entrepreneurship An Interdisciplinary Survey and Introduction Vol 5 Springer Science+Business Media 2010676 page p 3 604 AMOROS JEamp BOSMAN amp LEVIE J Ten years of Global Entrepreneurship Monitor accomplishments and prospects International Journal of Entrepreneurial Venturing Vol 5 Ndeg2 2013 pp 120-152 p120 605 REYNOLDSP D et al Global Entrepreneurship Monitor 2001 Summary Report 2001 London Business School and Babson College152 page p xi 606 GEM 2013 global report 607 BOSMA N et al GEM Manual A report on the design data and quality control of the Global Entrepreneurship Monitor

2012 95 pages p 52 et 53

190

Chaque anneacutee GEM publie un rapport global comportant les principaux reacutesultats enquecirctes

sur lrsquoactiviteacute entrepreneuriale au niveau mondial et un rapport individuel pour chaque pays En

plus de ces rapports le groupe met agrave la disposition des utilisateurs les donneacutees annuelles

confectionneacutees dans le logiciel SPSS608 Les mateacuteriaux empiriques accumuleacutes ont permis

drsquoalimenter en donneacutees des eacutetudes effectueacutees par drsquoautres institutions internationales agrave lrsquoinstar

de la Banque Mondiale (WB) de lrsquoOCDE et le Forum Economique Mondiale (WEF)

Dans le domaine de la recherche acadeacutemique le nombre de travaux exploitant les donneacutees

de GEM ne cessent de croitre URBANOD et al recensent 106 articles publieacutes dans des revues

speacutecialiseacutees et classeacutees entre 2000 et 2012609 Ces articles sont travailleacutes dans diffeacuterentes

disciplines eacuteconomie sociologie management et en entrepreneuriat La leacutegitimiteacute de ces

donneacutees a contribueacute dans lrsquoobtention du concepteur du projet (REYNOLD P D)610 du premier

prix de laquo international Award for entrepreneurship and Small business researche raquo en 2004

Ce prix reacutecompense lrsquoeffort de la personne mais aussi lrsquointroduction par GEM de

nouveau concepts utiles agrave la recherche comme lrsquoentrepreneuriat naissant (Nascent

Entrepreneurship) entreprise en gestation (Firme In Gestation) et des comparaisons

internationales sur la preacutevalence de lrsquoactiviteacute entrepreneurial Tous ces nouveaux concepts ont

permis de mieux comprendre les diffeacuterences internationales en matiegravere drsquoentrepreneuriat et le

lien complexe entre lrsquoentrepreneuriat et la croissance eacuteconomique611 Bien entendu il existe

drsquoautres initiatives qui reacutealisent des eacutetudes systeacutematiques sur lrsquoentrepreneuriat agrave lrsquoeacutechelle

internationale Les organismes comme lrsquoOCDE612 la Banque mondiale ou EUROSTAT font le

recensement annuel de lrsquoeacutetat de lrsquoentrepreneuriat dans un certain nombre de pays Cependant

plusieurs eacuteleacutements diffeacuterencient les travaux de ces organismes par rapport agrave ceux de GEM Le

titre suivant met en relief ces diffeacuterences

13 Comparaison des enquecirctes de GEM avec drsquoautres organismes

Les enquecirctes reacutealiseacutees par les organismes que nous venons de citer partagent le mecircme

objectif celui de produire des donneacutees sur les niveaux de lrsquoentrepreneuriat dans les pays et drsquoen

expliquer les dispariteacutes existantes Seulement les modaliteacutes de mesure de lrsquoentrepreneuriat et la

deacutefinition de la population interrogeacutee se font selon des approches diffeacuterentes (tableau12)

Sans verser dans une analyse comparative des diffeacuterentes sources de donneacutees la deacutemarche

de GEM semble pour plusieurs auteurs preacutesenter un certain nombre drsquoavantages pour la

608 Lorsque Lrsquoenquecircte est effectueacute en anneacutee N les reacutesultats sous SPSS ne sont publieacutes que dans le cours de lrsquoanneacutee N+3 609 AMOROacuteSJE amp BOSMA N GEM GLOBAL REPORT 2013103 page 610 Coordinateur des enquecirctes de 1999agrave 2003 611 DAVIDSSON Pamp REYNOLDS P entrepreneurship research innovator coordinator and disseminator small business economics VOL 24 Ndeg 4 2005 pp351-358 p 351 612 Organisation de Coopeacuteration et de Deacuteveloppement Eacuteconomiques

191

recherche acadeacutemique Drsquoun coteacute il y a lrsquoaspect de la permanence des enquecirctes ce qui permet

de produire des donneacutees systeacutematiques sur lrsquoeacutevolution de lrsquoentrepreneuriat et le contexte dans

lequel il se deacuteveloppe Drsquoun autre coteacute Lorsqursquoon regarder les questionnaires utiliseacutes par GME

dans les diffeacuterentes enquecirctes on pourrait constater que celles-ci ne srsquointeacuteressent pas seulement agrave

lrsquoeacutemergence de nouvelles entreprises (des entrepreneur eacutemergeants) qui constitue certes

lrsquoindicateur principal mais aussi aux contextes et comportements individuels dans la phase

amont de cette eacutemergence613 qui correspond agrave une eacutetape ougrave des intentions drsquoentrepreneuriat

sont exprimeacutes (futurs entrepreneurs)614

Tableau 23 les principaux organismes qui reacutealisent des eacutetudes systeacutematiques sur

lrsquoentrepreneuriat agrave lrsquoeacutechelle internationale

Eleacutements de comparaison

GEM OCDE Kaufman entrepreneurship indicators index

World bank entrepreneurship survey

Euro barometers entrepreneurship

Pays concerneacutes 87 pays en 2013 OCED et pays candidats 112 pays lrsquounion europeacuteenne

Freacutequence des

eacutetudes

Annuelle depuis 1999

Annuelle depuis 2005

Annuelle depuis 2004

2001-2003200420072009

Les eacutetudes se

concentrent sur

Tout adulte en processus de creacuteation drsquoentreprise

employeurs dans le secteur formel

socieacuteteacutes agrave responsabiliteacute limiteacutee (SARL) dans le secteur formel

Motivations attitudes envers lrsquoentrepreneuriat et les obstacles

Definition de

lrsquoentrepreneuriat

Attention particuliegravere sur le Processus de creacuteation drsquoentreprises y compris par des employeacutes (depuis 2011)

Attention particuliegravere sur les

eacuteveacutenements du processus entrepreneurial

Les eacuteveacutenements du processus entrepreneurial

mixte processus de creacuteation drsquoentreprise

(entrepreneuriat latent ) et auto-emploi

Phases eacutetudieacutees

Intention eacutemergence jeune entreprise et

entreprise eacutetablies

Creacuteation disparition et survies

Creacuteation leacutegale drsquoentreprises

Pregraves-creacuteation eacutetablissement de lrsquoentreprise et fermeture

Sources de

donneacutees

Questionnaires destineacutes agrave -au moins

-2000 adultes par pays et un questionnaire destineacutes agrave des experts par pays

Base de donneacutees nationales sur les Enregistrements des entreprises et donneacutees externes

Institution statistiques nationales enregistrement des entreprises chambre

de commerce

Questionnaire un eacutechantillon de 500 agrave 1000 personnes acircgeacutees de plus de 15 ans

Tableau 23 Suite

613BOSMA N et al Global Entrepreneurship Monitor 2008 Exeacutecutive Report GERA2009 pp 1-64p12 614 Nous reviendrons en deacutetail sur ces eacutetapes lorsqursquoil srsquoagit de deacutefinir les variables identifiants le processus entrepreneurial

192

Eleacutements de comparaison

GEM OCDE Kaufman entrepreneurship indicators index

World bank entrepreneurship

survey

Euro barometers entrepreneurship

Objectifs

- Diffeacuterence de comportement

entrepreneurial entre pays - Facteurs deacuteterminant les niveaux drsquoentrepreneuriat - Implication sur les politiques

gouvernementales

Construire des statistiques sur lrsquoentrepreneuriat et ses deacuteterminants dans les pays de lrsquoOCDE

dynamique des entreprises priveacutees dans le monde et creacuteation des bases de donneacutees pour comparaison entre

pays heacuteteacuterogegravenes sur le plan des systegravemes reacuteglementaire eacuteconomiques et politiques

-Mesure lrsquoesprit

entrepreneurial et les obstacles de lrsquoauto-emploi et lrsquoentrepreneuriat -deacuteveloppement des nouvelles politiques pour lrsquounion europeacuteenne

Sources de

donneacutees

Questionnaires

destineacutes agrave -au

moins -2000

adultes par pays et

un questionnaire

destineacutes agrave des

experts par pays

Base de donneacutees nationales sur les

Enregistrements des entreprises et

donneacutees externes

Institution

statistiques

nationales

enregistrement

des entreprises

chambre de

commerce

Questionnaire un

eacutechantillon de 500 agrave

1000 personnes

acircgeacutees de plus de 15

ans

Objectifs

- Diffeacuterence de

comportement

entrepreneurial

entre pays - Facteurs

deacuteterminant les

niveaux

drsquoentrepreneuriat

- Implication sur

les politiques

gouvernementales

Construire des statistiques sur

lrsquoentrepreneuriat et ses

deacuteterminants dans les pays de

lrsquoOCDE

dynamique des

entreprises

priveacutees dans le

monde et creacuteation

des bases de donneacutees pour

comparaison entre

pays heacuteteacuterogegravenes

sur le plan des

systegravemes

reacuteglementaire

eacuteconomiques et

politiques

-Mesure lrsquoesprit

entrepreneurial et les

obstacles de lrsquoauto-emploi et

lrsquoentrepreneuriat

-deacuteveloppement des

nouvelles politiques

pour lrsquounion

europeacuteenne

Source traduction de lrsquoauteur sur la base du tableau comparatif des sources de donneacutee sur lrsquoentrepreneuriat eacutelaboreacute

dans le rapport GEM de 2013 p17

Certain pays ne participent pas de maniegravere reacuteguliegravere Une seule participation est enregistreacutee pour lrsquoAlgeacuterie (2007)

Entrepreneuriat latent est la partie de la population active qui se deacuteclare favorable agrave lrsquoauto emploi ou agrave la creacuteation

drsquoentreprise comme choix de carriegraveres 615

14 La mesure formelle de lrsquoentrepreneuriat selon le groupe GEM

Les enquecirctes GEM visent beaucoup agrave estimer le nombre de drsquoentrepreneurs que le nombre

drsquoentreprises creacutee En effet comme lrsquoindique REYNOLDP GEM Defines people who are

entrepreneurially active as adults in the process of setting up a business they will (partly) own

and or currently owning and managing an operating young businessraquo616 Selon cette deacutefinition

les entrepreneurs sont des individus qui sont activement impliqueacutes dans la creacuteation drsquoune

615 GRILO I amp IRIGOYEN JM Entrepreneurship in the EU To wish and not to be Small Business Economics Ndeg 262006pp305-318p 307 616 REYNOLDP et al Global Entrepreneurship Monitor Data Collection Design and Implementation 1998ndash2003 Small

Business Economics (2005) 24 205ndash231 p 209

193

entreprise ou bien qursquoils sont des proprieacutetaires et gestionnaires drsquoune jeune entreprise617

Le nombre de personnes interrogeacutees qui cadrent avec cette deacutefinition permet de calculer

lrsquoindicateur de lrsquoactiviteacute entrepreneuriale dans un pays Cet indicateur est appeleacute Total Early

Stage Entrepreneurial Activity (TEA) Il faudrait souligner que cet indicateur nrsquoa pas pour

fonction de mesurer un fait aveacutereacute en lrsquooccurrence lrsquoentrepreneuriat mais de reacuteveacuteler le niveau

des intentions (lrsquoengagement reacuteel dans le processus) et des reacutealisations (creacuteation drsquoentreprises)

Cette deacutefinition nous parait moins restrictive car elle srsquointeacuteresse agrave deux moments important du

processus entrepreneurial lorsqursquoil deacutemarre et lorsqursquoil srsquoachegraveve

15 Des deacutefinitions diffeacuterentes produisent des donneacutees diffeacuterentes

De ce fait la deacutefinition empirique de GEM considegravere la creacuteation comme un eacutepisode du

processus entrepreneurial Avant cette creacuteation il y a une eacutetape drsquointention qui est difficilement

repeacuterable dans les statistiques classique mais qui peut ecirctre deacuteterminantes pour la quantiteacute et la

qualiteacute de lrsquoentrepreneuriat dans un pays En effet les autres programmes de recherche comme

par exemple le WBGES 618 tiennent geacuteneacuteralement compte que de la creacuteation formelle

drsquoentreprises comme indicateur de lrsquoentrepreneuriat619 Dans ce cas lrsquoentrepreneuriat existe

lorsque lrsquoenregistrement leacutegal de lrsquoentreprise est fait Il nrsquoest pas eacutetonnant donc de constater un

eacutecart entre le niveau de lrsquoentrepreneuriat tel que mesureacute par GEM et celui de la banque

mondiale En effet sur la peacuteriode 2000-2005 les diffeacuterences entre le niveau drsquoentrepreneuriat

calculeacute par GEM et celui de la banque mondiale est important Dans les pays deacuteveloppeacutes le

niveau de la creacuteation drsquoentreprises est bien supeacuterieur au niveau de la TEA Dans les pays en

voie de deacuteveloppement les niveaux drsquointention et drsquoengagement dans la creacuteation est bien

supeacuterieur au niveau de creacuteation leacutegale drsquoentreprise620 Le tableau suivant compare les niveaux

moyens de lrsquoentrepreneuriat de GEM et celui de la banque mondiale sur les trois anneacutees

20032004 et 2005 Cette comparaison est faite entre certain pays deacuteveloppeacutes et en

deacuteveloppement

617 Nous preacutesenterons dans la description des variables les critegraveres retenus par GEM pour consideacuterer les personnes interrogeacutees comme participants dans ces deux situations 618La banque mondiale agrave ce titre srsquointeacuteresse agrave la socieacuteteacute agrave responsabiliteacute limiteacutee (SARL) comme lrsquoobjet drsquoobservation World bank group entrepreneurship survey httpwwwenterprisesurveysorg 619 BOSMA N et al GEM manual a report on the design data and quality control of the global entrepreneurship monitor GEM 2012 95 pages p 15 620 ACS Z J DESAI S KLAPPER L F A Comparison of GEM and the World Bank Group Entrepreneurship Data The World Bank200829pp1

194

Tableau 24 comparaison de lrsquoactiviteacute entrepreneurial de GEM et de la banque

mondiale 20032004 et 2005

PAYS GEM (TEA) banque mondiale Y-F N-F

Nascent (N) Young (Y) Formal (F)

Belgique 264 125 483 -358 -219

Canada 588 366 635 -269 -047

Danemark 268 286 604 -318 -336

Finlande 329 226 324 -098 005

Hong Kong 161 158 1029 -871 -868

Italie 249 190 437 -247 -187

Japon 096 121 302 -181 -206

Jordanie 1038 826 294 532 744

Peacuterou 3136 1293 305 988 1600

Uganda 1601 1802 066 1300 1535

Royaume Uni 341 307 501 -194 -160

Source ACS Z J DESAI S KLAPPER LF A Comparison of GEM and the World Bank Group

Entrepreneurship Data

TEA lrsquoactiviteacute entrepreneuriale globale dans un pays est la somme nascent et young Nascent Nombre

drsquoindividu reacuteellement engageacutees dans lrsquoentrepreneuriat Young nouvelles entreprises Formal Nombre drsquoenregistrements drsquoentreprise Y-F Diffeacuterence entre Nascent et Formal N-F Diffeacuterence entre Nascent et

Formal

La diffeacuterence entre niveau drsquoentrepreneurs et niveau de creacuteation est presque naturelle dans la

mesure ougrave le premier observe un comportement et des attitudes alors que le second cherche agrave

mesurer le reacutesultat reacuteel de ces comportements Crsquoest la qursquoapparait toute la diffeacuterence entre les

deux type drsquoapproches GEM identifie les entrepreneurs nrsquoont pas lorsque lrsquoexistence leacutegale de

lrsquoentreprise est constateacutee mais lorsque lrsquoindividu interrogeacute deacuteclare ecirctre en plein processus de

creacuteation ou qui vient de creacuteer une entreprise De ce fait le niveau drsquoentrepreneuriat dans chaque

pays est un niveau deacuteclaratif et perceptuel A ce titre les donneacutees de GEM sur une longue

peacuteriode montrent une importante dispariteacute entre les pays en matiegravere drsquoactiviteacute entrepreneuriale

Cette dispariteacute peut ecirctre expliqueacutee selon lrsquohypothegravese de GME par la diffeacuterence des attitudes et

des motivations des individus quant agrave la creacuteation drsquoentreprises Ces comportements ne sont pas

neutres selon une autre hypothegravese par rapport agrave lrsquoenvironnement social eacuteconomique et culturel

Les interactions entre ces environnements et le comportement entrepreneurial des individus

sont conceptualiseacutees dans un modegravele Ce dernier repose sur un fondement theacuteorique dont il

faudrait mettre en exergue car les causaliteacutes environnement-entrepreneuriat-croissance

eacuteconomique mises en perspective dans ce modegravele deacuteterminent la nature de donneacutees produite par

les enquecirctes reacutealiseacutees

195

16 Le modegravele conceptuel dans la recherche empirique

Avant de discuter la structure du modegravele de GEM il est neacutecessaire de cerner la

signification et lrsquoutiliteacute drsquoun modegravele dans la recherche Le but est de cerner lrsquoinfluence du

modegravele de GEM sur la nature des donneacutees

Un modegravele est une repreacutesentation figureacutee dune reacutealiteacute621destineacutee agrave en faciliter la

compreacutehension et lrsquoexplication622 Cette repreacutesentation peut concerner des eacuteveacutenements ou bien

des objets qui peuvent ecirctres reacuteels ou artificiels623 Cette repreacutesentation se fait gracircce agrave une

construction symbolique et logique drsquoune situation relativement simple eacutelaboreacutee mentalement et

doteacutee des mecircmes proprieacuteteacutes structurelles que le systegraveme factuel original624 Cette construction

symbolique met en relief les relations qui unissent plusieurs ensembles de donneacutees lieacutees agrave la

reacutealiteacute eacutetudieacutee Le modegravele dans la pratique de la recherche peut revecirctir deux caracteacuteristiques

principales son rapport au reacuteel et son usage dans la pratique de la recherche

a Le rapport du modegravele au reacuteel

Par rapport agrave la question du rapport agrave la reacutealiteacute un modegravele peut ecirctre abstrait dans le cas ougrave la

repreacutesentation du reacuteel qursquoil compte formaliser est indeacutependante de tout contexte spatio-temporel

A lrsquoopposeacute un modegravele peut ecirctre formaliseacute pour qursquoil ne srsquoapplique qursquoagrave des donneacutees empiriques

temporellement dateacutees et spatialement situeacutees sans viser agrave une porteacutee plus geacuteneacuterale

Geacuteneacuteralement un modegravele est deacuteveloppeacute dans le prolongement drsquoune theacuteorie dont il est en fait

une projection Parce qursquoil fait reacutefeacuterence agrave une gamme plus limiteacutee de situations que la theacuteorie

dont il est issu

Le modegravele est habituellement drsquoapplication plus reacuteduite Comme le notait HOTIER H le

modegravele apparaicirct comme une partie concregravete de la theacuteorie qui est directement en rapport avec

un ensemble de comportements Une theacuteorie devient un modegravele agrave propos drsquoun pheacutenomegravene

particulier lorsque ses concepts et son point de vue speacutecifique sur les faits observeacutes ou les

reacutesultats drsquoexpeacuteriences enrichissent la compreacutehension de ce pheacutenomegravene en rendant possible une

analyse plus approfondie de ce dernier et une interpreacutetation plus rationnelle et coheacuterente de ses

caracteacuteristiques essentielles 625

621 AKTOUF O meacutethodologies des sciences sociales et approches qualitatives des organisations Une introduction agrave la deacutemarche classique et une critique Montreacuteal Les Presses de lUniversiteacute du Queacutebec 1987 213 pp p 25 622 LOUBET J-L amp BAYLE D Initiation aux meacutethodes des sciences sociales Paris LrsquoHarmattan 2000 272 pages p 343 623 BANKS CM chapter 1 What Is Modeling and Simulation Chapitre1 in Principles of Modeling and Simulation A Multidisciplinary Approach 2009 jhon wiley amp son USA259 pages p5 624 LOUBET JL amp BAYLED idem p34 625 HOTIER H laquo La communication modeacuteliseacutee Une introduction aux concepts aux modegraveles et aux theacuteories p 8 in WILLETT G (sous la direction de) Communication et organisation les relatioagravens publques face agrave la theacuteorie Eacuteditions du Renouveau

Peacutedagogique Ottawa Ndeg 41993

196

b Lrsquousage du modegravele dans la recherche

Par rapport agrave la question de son utiliteacute dans la recherche le modegravele peut avoir trois types

drsquousages un usage normatif descriptif ou explicatif Un modegravele est dit normatif srsquoil a pour

fonction drsquoaboutir agrave des preacuteconisations de ce qursquoil convient de faire et de ne pas faire Un

modegravele est dit descriptif lorsqursquoil permet de reacuteduire un ensemble complexe de donneacutees agrave un petit

nombre de variables ou lorsqursquoil met en lumiegravere une reacutegulariteacute statistique Enfin un modegravele est

dit explicatif quand il apporte des eacuteleacutements de compreacutehension drsquoun pheacutenomegravene social626

17 Description du modegravele de GEM

Compte tenue de la deacutefinition de la notion de modegravele et de ses usages nous pensons que

le modegravele conceptuel de GEM vise agrave mettre en place un dispositif drsquoune part empirique car

conccedilu agrave lrsquoorigine pour une finaliteacute de mesure du fait entrepreneurial et explicatif drsquoautre part

puisque lrsquointerpreacutetation des reacutesultats vise agrave mieux comprendre le rapport qursquoil y a entre lrsquoactiviteacute

entrepreneuriale et la performance eacuteconomique compte tenue de certaines variables de contexte

Par contre les eacutetudes de GEM ont depuis le deacutebut et restent encore guideacutees par lrsquoobjectifs de la

description empirique de cet impact et ne visent pas agrave tester aucun concept theacuteorique

particulier627

a Description du modegravele conceptuel de GEM

Le modegravele de GEM a eacuteteacute mis en exergue pour la premiegravere fois dans le rapport de 1999628

Lorsqursquoon consulte les rapports les plus reacutecents nous constatons que ce dernier nrsquoa pas subi de

reacuteameacutenagement substantiel aussi bien sur le plan des hypothegraveses que des concepts qui le

composent En termes drsquohypothegravese le modegravele propose une relation entre la croissance

eacuteconomique consideacutereacutee comme la variable fondamentale agrave expliquer629 (variable deacutependante) et

la dynamique des entreprises630 Cette dynamique concerne deux processus fondamentaux

(figure 1) Le premier concerne les entreprises deacutejagrave eacutetablies quelles soient de grandes

entreprises (large firm) ou des PME Le second processus concerne la dynamique

entrepreneuriale qui se manifeste principalement dans la creacuteation de nouvelles entreprises mais

qui peut aussi srsquoeacutetendre aux pheacutenomegravenes de disparition drsquoexpansion ou de contraction de ces

entreprises Ces activiteacutes peuvent ecirctre le fait drsquoentrepreneurs qualifieacutes de nouveaux (sans

occupation) ou bien des individus occupeacutes dans des entreprises existantes

626 FREDERIC R Le concept de modegravele Cahiers du Lise Ndeg1 2010 p7 627 MUELLER S amp SCHRETTLE T idem p 3 628 REYNOLDS P D M HAY amp CAMPS Global Entrepreneurship Monitor 1999 Executive Report199949 page p 10 et 11 629 REYNOLDS P et al Global Entrepreneurship Monitor Data Collection Design and Implementation 1998ndash2003 Small Business EconomicsNdeg 242005pp 205-231p 206 630 LEVIE JD amp ERKKO Autio A theoretical grounding and test of the GEM model Small Business Economics Vol 31Ndeg3

2008 pp 235-263p 235

197

Figure 38 Dynamique des entreprises et croissance eacuteconomique comme lien fondamentale

du modegravele GEM

Source eacutelaboreacute selon REYNOLDS P D M HAY amp CAMPS Global Entrepreneurship Monitor 1999

Le modegravele de GEM considegravere que ces deux processus sont la reacutesultante des caracteacuteristiques

de lrsquoenvironnement social politique et culturel de chaque pays En effet la dynamique des

entreprise eacutetablies quelles soient grandes ou petites est affecteacute par un environnement national

geacuteneacuteral laquo national Framework condition raquo Ce dernier renvoi agrave la qualiteacute des institutions des

infrastructures de base du niveau du capital humain des niveaux de deacuteveloppement

technologique etc La dynamique entrepreneuriale par ailleurs est tributaire de des attitudes des

capaciteacutes et des motivations des personnes dans leur engagement dans le processus

entrepreneurial (figure 3)

Figure 39 Le niveau de lrsquoentrepreneuriat est lieacute aux capaciteacutes aux attitudes et aux

motivations des individus

Source Global Entrepreneurship Monitor 1999 Executive Report 1999

Ces comportements subissent les influences drsquoun certain nombre de facteurs que le

modegravele GEM met sous lrsquoappellation entrepreneurial framworke condition Ce dernier

Croissance

eacuteconomique (PIB et emploi)

Processus II

Dynamique entrepreneuriale

Creacuteation croissance

disparition et contraction

Croissance eacuteconomique

(PIB et emploi)

Processus I Performance des entreprises existantes

(Grandes entreprises et PME)

Processus II Dynamique entrepreneuriale

Creacuteation de nouvelles entreprises

Attitudes - perception et capaciteacute de saisies des

opportuniteacutes -peurs de lrsquoeacutechec

-Statut de lrsquoentrepreneuriat dans la socieacuteteacute

Capaciteacute drsquoentreprendre - Compeacutetences

- Motivation

Ambitions -Croissance -Innovation

-Creacuteation de valeurs sociales

198

regroupe par exemple les faciliteacutes drsquoaccegraves au financement les politiques gouvernementales pour

les nouvelles entreprises les normes sociales et culturelles631 etc Nous reviendrons en deacutetail sur

ces facteurs lorsqursquoil srsquoagit de deacutefinir les variables de cette recherche

Pour donner une image globale du modegravele de GEM le scheacutema ci-dessous reacutecapitule le

lien entre la croissance eacuteconomique la dynamiques de s entreprise et leurs les environnements

qui influencent sur cette dynamique Nous avions ajouteacute le sigle de ENV 1 et ENV2 pour

distinguer lrsquoenvironnement qui affect les entreprises eacutetablies de celui qui est lieacute agrave

lrsquoentrepreneuriat

Figure 40 Repreacutesentation scheacutematique du modegravele GEM

Source Scheacutema traduite par nous selon la version originale drsquoACS et al 2005 p14632

Tous les encadreacutes en gris sont les champs concerneacutes par les eacutetudes de GEM Le titre qui

suit preacutesente les types de donneacutees et leurs sources principales

b Types et sources de donneacutees de GEM

Il existe trois types de donneacutees Le premier concerne lrsquoenvironnement lieacute agrave

lrsquoentrepreneuriat que nous avions placeacute dans le scheacutema 2 sous le sigle ENV2 Les caracteacuteristiques

631 REYNOLDP et al 2005 op ct p 632 ACS ZJ ARENIUS P Hay M amp MINNITI M 2004 GEM executive report 2005 52 pages 2005 p14

Attitudes - perception et capaciteacute de saisies des opportuniteacutes -peurs de lrsquoeacutechec -Statut de lrsquoentrepreneuriat dans la socieacuteteacute

Capaciteacute drsquoentreprendre - Compeacutetences - Motivation

ENV 1

Contexte culturel politique et social

Exigence de base -Institutions -Infrastructures -Stabiliteacute macro eacuteconomique -Santeacute et formation de base

Facteur drsquoaccroissement et lrsquoefficaciteacute -Formation universitaire et professionnelle - Efficaciteacute des marcheacutes des marques - Sophistication des marcheacutes financiers - Disponibiliteacute technologique - Taille du marcheacute

Innovation et entrepreneuriat - Financement entrepreneurial - Politique gouvernementales - Programme gouvernementale pour lrsquoentrepreneuriat - formation entrepreneuriale - Transfert RampD - Infrastructures leacutegales et commerciales pour lrsquoentrepreneuriat - Ouverture du marcheacute inteacuterieur -Infrastructure physique pour lrsquoentrepreneuriat - Normes sociales et culturelles

Entreprises eacutetablies - Grandes entreprises - micro entreprises et PME

Entrepreneuriat

Croissance eacuteconomique PIB Emploi

ENV2

Dynamique eacuteconomique -Restructuration -Fermeture

-Creacuteation et fermeture -Expansion

Ambitions -Croissance -Innovation -Creacuteation de valeurs sociales

199

de cet environnement sont identifieacute gracircce agrave une seacuterie drsquointerview drsquoexperts nationaux

seacutelectionneacutes selon leur savoir faire et reacuteputation quant aux conditions cadres pour entreprendre

dans leur pays respectifs633 Ces experts (en moyenne 35 par pays) peuvent ecirctres des chercheurs

banquiers consultants fonctionnaires ou des responsables drsquoassociations Cette enquecircte est

appeleacutee national experts Survey Le deuxiegraveme type de donneacutees concerne la participation des

individus dans les diffeacuterentes phases de creacuteation drsquoentreprises ainsi que leurs comportements

(attitudes capaciteacute et ambitions) vis-agrave-vis de lrsquoentrepreneuriat Ces donneacutees sont obtenues gracircce

agrave une enquecircte aupregraves drsquoun eacutechantillon repreacutesentatif de la population adulte acircgeacutee de 18 agrave 64 ans

dans chacun des pays associeacutes au projet GEM Cette enquecircte est appeleacutee Adult Population

survey (APS)634 Chaque anneacutees le projet interroge par teacuteleacutephone ou par entretien face agrave face

au moins 2000 personne adulte dans chaque pays De 2001 agrave 2010 quatre vingt quatre pays ont

participeacute aux enquecirctes annuelles et un total de 1363683 individus ont eacuteteacute interrogeacutees sur cette

peacuteriode635 Le troisiegraveme type est un ensemble de donneacutees standardiseacutees qui concernent

certain aspect de lrsquoenvironnement national (ENV1) et les niveaux de deacuteveloppement de chaque

pays (PIB emploi etc) Une grande partie de ces donneacutees proviennent des bases statistiques des

Nations Unies de la banque mondiale et de lrsquo FMI Le scheacutema suivant reacutesume le contenu du

modegravele de GEM et les sources de donneacutees utiliseacutees

Figure Ndeg 41 Les sources de donneacutees dans le modegravele de GEM

Source GEM manual A report on the design data and quality control

of the Global Entrepreneurship Monitor (2012)

633 TORRESO amp EMINET A Global Entrepreneurship Monitor Rapport 2003-2004 sur lrsquoentrepreneuriat en france et dans le monde 200544pagesp 12 634 Nous utiliserons lrsquoabreacuteviation APS dans le reste du document 635 Rapport GEM de 2011 publieacute en 2012240 pages p 8

Les Attitudes

Les Capaciteacutes

Les Ambitions

Niveau drsquoactiviteacute entrepreneuriale

Mesureacute par le nombre de

personnes qui

1 Ont une Intention drsquoentreprendre

2 Sont en plein creacuteation

3 Sont proprieacutetaire de jeune

entreprise

4 proprieacutetaire drsquoentreprise qui

persiste

5 Proprieacutetaire qui ont ou qui veulent

cesser

6 Des non entrepreneurs

Environnement lieacute agrave Lrsquoentrepreneuriat

National experts Survey NES

Comportement entrepreneurial ou non

Adult population survey APS

Adult population survey APS

200

Il faudrait signaler qursquoen 2011 les concepteurs du projet ont reacuteviseacute le modegravele Cette

reacutevision est fondeacutee lrsquohypothegravese que la contribution des entrepreneurs dans lrsquoeacuteconomie varie

selon le niveau de deacuteveloppement eacuteconomique Le modegravele introduit de nouvelles variables636

qui inspireacutees des travaux de PORTERM indiquerait si le pays est dans un stade ougrave sont

deacuteveloppement est fondeacute sur un facteur ou une ressources laquo factor- driven - economy raquo ougrave un

pays ougrave le niveau de performance est fondeacutee sur lrsquoutilisation efficiente des ressources

(efficiency-driven-economyraquo ougrave un pays dont le deacutevloppment est tireacute par lrsquoinnovation

laquo innovation driven economy raquo cest-agrave-dire qui a deacutepasse les deux premiers niveaux

En terme de meacutethodologie la deacutemarche de GEM preacutesente les avantages suivants (1)

les reacutesultats sont baseacutes sur un eacutechantillon repreacutesentatif de la population dans les pays

participants (2) il existe une meacutethodologie standardiseacutee de collecte de donneacutees dans les pays

participants agrave lrsquoeacutetude et (3) lrsquoapproche est quasiment en temps reacuteel car les donneacutees collecteacutees

sont analyseacutees et communiqueacutees durant la mecircme anneacutee637

c Homogeacuteneacuteisation des donneacutees GEM

Lrsquohomogeacuteneacuteisation des donneacutees GEM est obtenue par deux meacutecanismes Premiegraverement

les enquecirctes sont reacutealiseacutees sur la base drsquoun protocole drsquoenquecircte uniforme638 pour tout les pays

qui y participent En effet pour assurer la comparabiliteacute internationale des reacutesultats le groupe

GEM collecte les donneacutees empiriques primaires selon une meacutethode standardiseacutee Cette

standardisation fait que pour tout les pays les individus sont interrogeacutes selon le mecircme modegravele

de questionnaire et de selon le mecircme guide drsquoentretien Cette uniformisation permet de

mesurer de maniegravere systeacutematique lrsquoactiviteacute entrepreneuriale par pays en identifiant parmi la

population interrogeacutee les entrepreneurs des non entrepreneurs

Pratiquement lrsquointerrogation des individus se fait par des questions fermeacutees ou par des

questions agrave reacuteponses preacutedeacutefinies Quelques exceptions sont donneacutees agrave certaine questions ougrave les

reacuteponses sont ouvertes comme crsquoest le cas par exemple de la nature de lrsquoactiviteacute envisageacutee par

les futurs entrepreneurs ou bien les montants reccedilus pour deacutemarrer lrsquoactiviteacute639 Les concepteurs

du questionnaire cherchaient agrave travers cette meacutethode agrave reacuteduire les erreurs de traduction et les

biais culturel Le questionnaire est en effet reacutedigeacute en anglais et afin de reacuteduire les mauvaises

636 Ces variables sont indiqueacutees dans la figure qui repreacutesente le modegravele reacuteviseacute Elles traduisent les Exigences de base et les Facteur drsquoaccroissement et lrsquoefficaciteacute et les facteur facilitant lrsquoinnovation 637 VOLERY et al (2007) citeacute par NLEMVO F et al Le dynamismes entrepreneurial des reacutegions proposition drsquoun cadre conceptuel revue canadienne des sciences reacutegionales Vol 34 Ndeg2 et 3 pp47-59 p 53 638 LEVIE Jonathan et al Global entrepreneurship and institutions an introduction Small Bus Econ2014 Ndeg 42pp437ndash444p438 639 Rapport GEM 2013 240 page p 213

201

interpreacutetations les questions devaient ecirctres courtes et compreacutehensibles640 Par ce que le fait

drsquoinclure des items trop long peut reacuteduire le taux de reacuteponse et augmenter le volume des non

reacuteponses Cette meacutethode a permis drsquoaugmenter le nombre de participants dans lrsquoenquecircte et le

nombre de pays de 10 en 1999 agrave 59 en 2010641 Le deuxiegraveme meacutecanisme est lrsquouniformisation

des meacutethodologies de traitement des Donneacutee Le traitement des reacutesultats des lrsquoenquecirctes se font

au niveau central et selon les mecircmes proceacutedeacute statistiques En effet les diffeacuterents indicateurs de

lrsquoentrepreneuriat les indicateurs situationnelles et personnelles des individus sont calculeacutes de

maniegravere standardiseacutee Ainsi lrsquouniformatisation des protocoles drsquoenquecircte et des processus de

traitement des donneacutees produisent des donneacutees homogegravenes permettant de faires des

comparaisons entre les pays

d Coheacuterence au cadrage conceptuel de la thegravese

Nous entendons par coheacuterence le fait que les hypothegraveses de notre travail de thegravese

neacutecessitent que soit disponible certaine variables pour constituer la contrepartie empirique des

concepts avec lesquels ces hypothegraveses sont formuleacutees Globalement ces hypothegraveses interpellent

trois concepts importants le processus entrepreneurial le reacuteseau entrepreneurial et les attitudes

et aptitudes des entrepreneurs que nous avion placeacute sous la dimension cognitive du capital

social

Drsquoun autre coteacute la deacutefinition de lrsquoentrepreneuriat retenu par les concepteurs de ces

eacutetudes repose sur une approche processuelle Ce qui implique lrsquoidentification drsquoun certain

nombre drsquoeacutetapes et drsquoactiviteacutes interdeacutependante aboutissant agrave la creacuteation de valeur par

lrsquoentrepreneur Les donneacutees GEM permettent de disposer des variables sur le nombre de

personnes qui sont impliqueacutees dans ce processus (entrepreneurs ou futurs entrepreneurs) tout

comme ceux qui ne le sont pas (non entrepreneurs) Drsquoun autre coteacute des variables qui sont lieacutees

agrave leur attitudes aptitudes contexte relationnelles censeacutees expliquer le contexte ce fait Nous

nrsquoaurons pas ainsi dire agrave calculer nous mecircme ces donneacutees car elles sont deacutejagrave confectionneacutees

sous un programme SPSS

Cette enquecircte est la source principale de donneacutees qui seront utiliseacute dans notre recherche

Les enquecirctes qui ont concerneacute lrsquoAlgeacuterie ont eacuteteacute reacutealiseacute en 2009 2011 et en 2012 et 2013 Le

titre qui sui identifie les principales variables de notre recherche

640 BERGMANNHamp MUELLER Samp SCHRETTLE TS The Use of Global Entrepreneurship Monitor Data in Academic Research A Critical Inventory and Future Potentials In Int J Entrepreneurial Venturing forth coming2013p 7 641 Idem p 8

202

2 Les enquecirctes GEM pour lrsquoAlgeacuterie Quelques indications sur les modaliteacutes opeacuteratoires

Pour le cas de lrsquoAlgeacuterie les enquecirctes ont eacuteteacute reacutealiseacute en 2009 2011 2012 et en 2013 Les trois

derniegraveres eacutetaient piloteacutees par le centre de Recherche en Economie Appliqueacute au Deacuteveloppement

(CEREAD) Ce dernier assure tout le processus drsquoadministration et de recueil des questionnaires

au niveau de tout le territoire national Lrsquoenquecircte srsquoadresse agrave la population adulte qui reacuteside

dans le pays et qui est acircgeacutee entre 18 et 64 ans Le recensement Geacuteneacuteral de la population et de

lrsquohabitat (RGPH) de 2008 a eacuteteacute retenu comme base de reacutefeacuterence pour assurer la repreacutesentativiteacute

de lrsquoeacutechantillon

21 Lrsquoeacutechantillon observeacute dans la preacutesente recherche

Les donneacutees concernant lrsquoAlgeacuterie sont disponibles sur le site de GEM642 Toutes les variables

qui concerne lrsquoactiviteacute entrepreneurial les caracteacuteristiques individuelles les attitudes et le

perception sont consolideacute dans une base de donneacutees appeleacute Adulte Population Survey (APS)

En utilisant la proceacutedure SPSS de fusion de fichiers Nous avions regroupeacute les donneacutes des

quatre anneacutees en une seul base appeleacutee APS I lrsquoeacutechantillon global qui en reacutesulte est de 12922

personne interrogeacutees

Tableau 25 Eacutechantillon de lrsquoeacutetude de 2009 agrave2013

APS 2009 APS 2011 APS 2012 APS 2013 Total APS I

Echantillon 2000 3427 4995 2500 12922

Source auteur les bases de donneacutees APS de 2009 agrave 2013

Cependant nous allons proceacuteder dans le quatriegraveme chapitre agrave des reacutegressions logistique qui

neacutecessitent la suppression de valeurs manquantes Lrsquoexemple suivant met en relief comment ces

valeurs apparaissent dans les variable et comme nous les avions supprimeacute

La variable KNOWENT Cette variable est construite sur la base des reacuteponses donneacutees sur la

question laquo est vous connaissez personnellement un entrepreneur qui a creacuteeacute une entreprise depuis

les deux derniegravere anneacutees 643 Les modaliteacutes de cette variable sont

0 lorsque la reacuteponse est non

1 lorsque la reacuteponse est oui

-2 refus de reacuteponse

-1 non reacuteponse

Les valeurs manquantes sont les non reacuteponses et les refus de reacuteponses

Nous voulons ainsi garder que les personnes qui ont reacutepondus soit par un oui ou un non cest-agrave-

dire nous voudrions que la variable KNOWENT garde uniquement les valeurs laquo o raquo ou laquo 1 raquo

642 Gem corostium 643 Do you know someone personally who started a business in the past 2 years

203

Pour ce fait nous utilisons la proceacutedure SPSS de seacutelection des observations Avec cette technique

seules les observations (les reacutepondants) pour un oui ou un non sont gardeacute le reste est supprimeacute

Lrsquoimpact direct est la reacuteduction de la taille de lrsquoeacutechantillon aussi bien pour cette variable que

pour le reste des variables dont ont pratiqueacute le nettoyage de valeurs manquantes

Apregraves avoir reacutepeacuteter lrsquoopeacuteration pour toute les variables qui nous inteacuteressent dans la reacutegression

logistique nous obtenons une deuxiegraveme base de donneacutees qui sera appeleacutee APSII Crsquoest cette

base de donneacutees qui sera exploiteacutee pour le reste de ce travail empirique Cette base contient 4557

observations cest-agrave-dire que nous avions perdu presque 60 de lrsquoeacutechantillon initial agrave cause de

la suppression des valeurs manquantes Cependant cette opeacuteration comme nous le montrerons

plus tard nrsquoa pas trop modifier la structure de reacuteponses A chaque fois que nous analyserons une

variable nous ferons la comparaison de sa valeur dans les deux bases de donneacutees Le scheacutema

suivant reacutesume le processus de construction de la base de donneacutees finale APS II

Figure42 Processus de suppression des valeurs manquantes et constitution de la base

APSII

Source auteur

A preacutesent nous examinons les variables qui ont eacuteteacute utiliseacute pour la description du processus

entrepreneurial

APS 2009 2000 observations

APS 2011 3427 observations

APS 2012 4995 observations

APS 2013 2000 observations

APS I 12922 observations

Fusion Des Fichier Sous SPSS

APS II 4557 observations

Seacutelection des reacuteponses valide et Suppression Des Valeurs Manquantes

204

3 Les variables lieacutees au processus entrepreneurial

Dans les titres qui suivent nous nous inteacuteressons particuliegraverement aux variables qui ont eacuteteacute

retenue pour identifier les personnes qui participent dans le processus entrepreneurial Les autres

variables lieacutees au capital social et des caracteacuteristiques socio deacutemographiques et les variables

perceptuelles seront deacutecrites dans la deuxiegraveme et la troisiegraveme section de ce chapitre

Le processus entrepreneurial a eacuteteacute deacutefini comme un processus drsquoeacutetape dans lesquelles des

individus perccediloivent des opportuniteacutes organisent des ressources pour transformer cette

opportuniteacute en une activiteacute eacuteconomiques Cette activiteacute persiste dans le marcheacute pour consideacuterer

que ce processus a reacuteussi Les phases sous jacentes agrave cette deacutefinition sont lrsquointention

lrsquoeacutemergence et la survie Le problegraveme qui surgie en adoptant cette deacutemarche est de pouvoir les

identifier avec les donneacutees de GEM Nous avions soulignons au deacutebut de cette section que les

donneacutees relatives au processus entrepreneurial sont de nature perceptuelles dans le sens ougrave elles

sont confectionneacutees selon les deacuteclarations de personnes De ce fait la preacutecisons dans

lrsquoidentification de ces trois phase devient une eacutetape importante et deacutelicate en mecircme temps Le

but des titres qui suivent est de mettre en relief le choix que nous avions opeacuterer pour identifier

les variables qui traduisent avec preacutecision les phases entrepreneuriales

31 La phase drsquoentrepreneuriat latent ou potentiel

Cette phase regroupe les personnes qui au moment de lrsquoenquecircte envisagent dans le futur

la creacuteation drsquoune activiteacute eacuteconomique La question qui leur a eacuteteacute poseacute est la suivante Est ce que

vous envisagez seul ou avec un autre dans les trois prochaines anneacutees de deacutemarrer une

nouvelle entreprise y compris dans le cadre drsquoun auto emploi ou de vente drsquoun bien644

Les reacuteponses obtenues permettent de calculer une variable appeleacute LATENT (dans la

base de donneacutees de GEM elle placeacutee sous la variable futur start up) Cette variable est

dichotomique Elle est codeacutee laquo 0 raquo lorsque la reacuteponse est neacutegative et laquo 1 raquo lorsque la reacuteponse

positive Nous pensons que les reacuteponses positives agrave cette question ne peuvent refleacuteter une

phase drsquointention Car lrsquointention doit ecirctre accompagneacutee drsquoun certain nombre drsquoaction de la part

de celui qursquoil affiche Des actions comme la recherche drsquoinformation lrsquoobtention de conseils de

reacuteassemblage de ressources drsquoeacutelaboration drsquoun plan drsquoaffaires des deacutemarches de creacutedit crsquoest-agrave-

dire des activiteacutes indiqueraient que lrsquoindividu a des objectifs drsquoexploitation drsquoune opportuniteacute

une certaine deacutesirabiliteacute de la carriegravere drsquoentrepreneurs est perccediloive une faisabiliteacute de leur projet

644 Dans le questionnaire la formulation drsquoorigine est Are you alone or with others expecting to start a new business including

any type of self-employment or selling goods within the next three years

205

Crsquoest pourquoi certain auteur considegraverent ces personnes comme des entrepreneurs

potentiels BRIXYU et al 645 utilise le concept drsquoentrepreneuriat latent pour deacutesigner les

personnes qui affichent une intention mais sans que ca soit accompagneacutee par des actions

tangibles Dans cette recherche nous nous inscrivons dans cette deacutemarche pour consideacuterer la

variable FUTSUP comme la contrepartie empirique de lrsquoentrepreneuriat potentiel

32 La phase drsquointention

Dans la base originale la variable qui identifie les personnes dans cette phase est appeleacutee dans

SUBOAN646 ( start-up effort owner no wages yet) Elle est calculeacutee selon un proceacutedeacute qui

permet de filtrer parmi les personnes interrogeacute ceux qui 1) sont en cours de creacuteation 2) ayant

entrepris des actions reacuteelles pour cette creacuteation 3) sont proprieacutetaire ou coproprieacutetaire drsquoune

entreprise nouvelle 4) nrsquoayant pas encore reccedilu de salaire ou de revenu de lrsquoactiviteacute creacutee Cette

deacutefinition composite suggegravere que lrsquointention est acheveacutee car elle a deacuteclencheacute des actions mais le

reacutesultat de ces actions nrsquoa pas encore donneacute lieur agrave une entreprise opeacuterationnelle Lrsquoexistence de

revue cest-agrave-dire le reacutesultat des transactions de lrsquoentreprise avec les autres (clients fournisseur

lrsquoadministration fiscale) semble indiquer que lrsquoeacutechange nrsquoa pas eu lieu Cet eacutechange selon

lrsquoapproche de GARTNERW est une condition importante pour consideacuterer que lrsquoentreprise a

eacutemergeacute et connu sur le marcheacute Le scheacutema suivant permet drsquoexpliciter le deacuteroulement du calcul

de cette variable

645 BRIXY U STERNBERG R amp STUumlBER H The Selectiveness of the Entrepreneurial Process Journal of Small Business Management vol 50 Ndeg 1 2012 pp 105-13p108 646 Nous lui donnons une autre appellation dans le reste du travail INTENT

206

Figure 43 Processus de deacutetermination de la variable INTENT

1iegravere eacutetapes deacuteterminer les personnes qui sont en cours de creacuteation

2iegraveme eacutetape parmi les personnes de la premiegravere eacutetape deacuteterminer ceux qui ont entrepris des

actions pour la creacuteation comme

3iegraveme eacutetape deacuteterminer parmi les personnes de la deuxiegraveme eacutetapes ceux qui au moment de

lrsquoenquecircte sont proprieacutetaires ou en Coproprieacuteteacute

4iegraveme deacuteterminer parmi les personne de la troisiegraveme eacutetape si elles sont recccedils un salaire ou

un revenu

Source eacutelaboreacute par lrsquoauteur sur la base du manuel explicatif de GEM A report on the design data and quality

control of the Global Entrepreneurship Monitor2012 95 page

Q1 Seul En cours de creacuteation drsquoentreprise Q2 Avec un sponsor

Si Oui Si Oui

Q3 Actif dans la creacuteation dans les douze dernier mois

Q5 Reccedilu un revenu de cette entreprise dans les 3 derniers mois

Non

Si Oui

INTENT

Des Entrepreneurs en phase drsquointention

Questions

Questions

Questions

Oui

Questions

Q4 Proprieacutetaire ou en association

207

La variable INTENT est dichotomique lorsque la personne interrogeacutee est dans cette phase cette

variable est codeacutee laquo 1 raquo elle est codeacute laquo 0 raquo dans le cas contraire

33 La phase drsquoeacutemergence

Lrsquoeacutemergence est une eacutetape du processus entrepreneurial ougrave quatre composantes se

mettent en place Lrsquoexistence drsquoune intention qui reflegravete les objectifs de lrsquoentrepreneur la

collecte et lrsquoutilisation de ressources (financiegraveres mateacuterielles humaines) La deacutefinition des

frontiegravere de lrsquoorganisation (geacuteneacuteralement lrsquoenregistrement leacutegale) et lrsquoeacutechange aussi bien dans

lrsquoorganisation qursquoavec lrsquoenvironnement (ventes achat) Lrsquooccurrence de ces quartes proprieacuteteacutes

nrsquointervient pas drsquoune maniegravere lineacuteaire Il ne faudrait pas attendre la fin de lrsquointention pour

commencer la collecte de ressources puis la leacutegalisation de lrsquoentreprise Ces proprieacuteteacutes

permettent par contre drsquoidentifier la fin de lrsquoeacutetape drsquointention et le deacutebut de la creacuteation drsquoune

entreprise autrement dit drsquoidentifier le moment ou lrsquoentrepreneur a fini le moment de

lrsquoengagement pour entrer dans le moment de faire connaitre lrsquoentreprise aux autres647 Dans la

recherche empirique lrsquoidentification de cette eacutetape est un processus deacutelicat En effet les

entreprises signalent leur eacutemergence de diffeacuterente maniegraveres Il srsquoagit par conseacutequence de choisir

des modes drsquoobservation (des items drsquoun questionnaire par exemple) agrave utiliser pour connaitre

avec preacutecision cette eacutemergence A ce titre il nrsquoexiste pas une meacutethode universelle pour parvenir

agrave identifier cette phase Dans le programme de recherche PSED dont srsquoest fortement inspireacute le

projet GEM les chercheurs utilisent trois item pour diffeacuterencier les entrepreneurs en situation

drsquoengagement dans le processus entrepreneurial (sart up active) de nouvelles entreprises (new

firme) ou de deacutesengagement (quite) La situation de nouvelle entreprise correspond selon

REYNOLDS P et MILLER S agrave lrsquoeacutetape de lrsquoeacutemergence Par rapport agrave la situation

drsquoengagement les items utiliseacutes nrsquointroduisent pas le revenue par ce que agrave ce stade lrsquoentreprise

nrsquoest pas encore consideacutereacutee comme une organisation complegravete qui fait des eacutechanges Les

variables qui permettent drsquoidentifier cette phase se limitent aux efforts des individus dans la

creacuteation et la perception de la creacuteation comme le but le plus important durant els douze derniers

mois648 Le tableau suivant montre la diffeacuterence des modes drsquoobservation de la phase

drsquoengagement et la phase drsquoEmeacuterence

647 ACSZ amp AUDRETSCH DB Handbook of entrepreneurship research ACSZ amp AUDRETSCH DB Editor 2010 678 pages p107 648 Idem p106

208

Tableau 26 les item utiliseacutes dans e programme PSED pour identifier les phases

drsquoeacutemergence et de preacutes eacutemergence

Phase drsquoengagement ( start up active) Phase drsquoeacutemergence (new firme)

(1) consacrer plus de 160heurs agrave la creacuteation

drsquoentreprise Durant les 12 derniers mois

(2) consacrer 80heurs ou plus pour la creacuteation durant

les 6 prochains mois

(3) La creacuteation sera la preacuteoccupation principale pour

les 12 prochain mois

(1) Est-ce lrsquoentreprise a deacutegager des revenus (income)

pendants au moins six mois au cour de lrsquoanneacutees

(2) Est-ce que les revenus de lrsquoentreprise couvrent les

deacutepenses

(3) Est-ce le revenu ou le salaire de lrsquoentrepreneur est

inclus dans les deacutepenses

Source Handbook of entrepreneurship research ACSZ amp AUDRETSCH DB Editor 2010 678 pages p106

A partir drsquoun eacutechantillon de 118 entreprises de creacuteation reacutecentes HERNANDEZEM

cherchait agrave recenser les caracteacuteristiques les plus significatives qui permettent drsquoidentifier la

phase drsquoeacutemergence Sur ces 118 entreprise il y avait 38 entreprise que lrsquoauteur a consideacutereacute

comme incertaines soit par manque de moyens au deacutemarrage ou qursquoelles nrsquoont pas sus eacutevolueacute

leur projet649 Le reste cest-agrave-dire 80 entreprise sont soit en situation de maintient gracircce au

deacutepassement de la taille critique (possibiliteacute drsquoabsorption des coucircts fixes ou bien en situation de

reacuteussite laquo croisiegravere raquo par ce que reacutealisant de meilleurs performances que les preacuteceacutedentes Et en

fin 10 entreprises qui sont consideacutereacutees en situation de reacuteussites laquo deacuteveloppement raquo car

exploitant de nouvelle innovation et les meilleurs occasions drsquoaffaires Lrsquoeacutemergence pour cet

auteur intervient lorsque lrsquoentreprise nrsquoest pas incertaine et ne cour pas vers son eacutechec apregraves le

deacutemarrage et en mecircme temps commence agrave se position dans lrsquoune des trois situations citeacutees Le

scheacutema suivant reacutesume les caracteacuteristiques de lrsquoentreprise eacutemergente Ces trois situations

commencent agrave ecirctre observeacutees

Figure 44 La phase drsquoeacutemergence dans le processus entrepreneurial

Source HERNANDEZEM vers un modegravele drsquoeacutemergence de la petite entreprise p37

649 HERNANDEZEM vers un modegravele drsquoeacutemergence de la petite entreprise Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de

la petite et moyenne entreprise vol 11 ndeg 4 1998 pp11-43p 37

Deacutemarrage Emergence

Deacutepassement de la taille critique

Taille plus important et meilleurs performances

Capaciteacute drsquoinnovation et drsquoexploitation des

occasions drsquoaffaires Echec

laquo Maintient raquo

laquo Valeur sure raquo

laquo Deacuteveloppement raquo

Manque de moyens et projet inacheveacute

209

Dans une eacutetude longitudinale qui a observeacute entre 1998 et 2003 715 nouveaux entrepreneurs

BRUSHCG cherchaient agrave identifier les caracteacuteristiques les plus significatives des entreprises

eacutemergentes et leur impact sur la probabiliteacute de leur survie650 En se basant sur les quatre

proprieacuteteacutes agrave savoir lrsquointentionnaliteacute les ressources la frontiegravere et lrsquoeacutechange le but est de

deacuteterminer quant peut-on consideacuterer que lrsquoentrepreneur a fini lrsquoorganisation de la creacuteation et a

commencer lrsquoentre dans la phase de poste creacuteation Le tableau suivant donne quelque exemple

sur les items utiliseacutes pour mesurer chacune de ces caracteacuteristiques Bien entendu agrave ce stade nous

nous nrsquointeacuteressons pas aux reacutesultats de lrsquoeacutetude mais aux choix de ces auteurs en matiegravere de mode

drsquoobservation de lrsquoeacutemergence de lrsquoentreprise

Tableau27 Quelque caracteacuteristiques structurelles et processuelles dans la phase

drsquoeacutemergence

Caracteacuteristiques de lrsquoeacutemergence des entreprises Items

Intentionnaliteacute

(1) Preacuteparer un business plan

(2) Identifier une opportuniteacute

(3) Acquiert un lieu drsquoexercice de lrsquoactiviteacute

(4) Commencer a travailler agrave plein temps dans lrsquoactiviteacute

Ressources

(1) Achat de matiegravere premiegravere

(2) Epargne de lrsquoargent (3) Demande de creacutedits

(4) Achet drsquoeacutequipement

frontiegraveres

(1) Ouvrir un compte bancaire

(2) Demande de ligne teacuteleacutephonique

(3) Enregistrement fiscal

Lrsquoeacutechange

(1) Reacutealiser des ventes

(2) Paiement de salaires

(3) Lancer des activiteacutes marketing

(4) Revenu individuel obtenu

(5) Paiement des impocircts et seacutecuriteacute social

Source BRUSHCG MANOLOVATS EDELMANLF Properties of emerging organizations An empirical

test Journal of Business Venturing Ndeg23(2008 547ndash566p555

Ces auteurs ont mis en relief le lien entre la lenteur de lrsquoeacutemergence avec la probabiliteacute de

deacuteveloppement de lrsquoentreprise Plus les entrepreneurs sont long en terme de collecte de

ressources de reacutealisation des ventes drsquoeacutetablissement des proceacutedures leacutegale et reacutealisation de

profit plus la phase drsquoorganisation de la creacuteation (organizing) srsquoallonge mettant agrave risque la

survie de lrsquoentreprise651 Avec ces exemples nous constatons que lrsquoeacutemergence nrsquoest pas une

eacutetape ougrave lrsquoon doit srsquoattendre agrave observer une performance de lrsquoentreprise Peut ecirctre crsquoest une

performance pour lrsquoentrepreneur dans la mesure que ougrave lrsquoentreprise existe du point de vue leacutegale

et elle est relativement connues de la part des parties prenantes Mais elle correspond en fait agrave une

650 BRUSHCG MANOLOVATS EDELMANLF Properties of emerging organizations An empirical test Journal of Business Venturing Ndeg23(2008 547ndash566p 548 651 Idem p 563

210

phase ougrave lrsquoentreprise quitte sans eacutechec lrsquoeacutetape du deacutemarrage Nous consideacuterons de lrsquoeacutechange

avec lrsquoenvironnement peut constituer un bon indicateur de ce qui se passe dans cette phase

lrsquoobtention des revenus ou de salaire pour lrsquoentrepreneur peut refleacuteter le fait que lrsquoentreprise a

commencer les transactions avec des clients est que le fruit de ces transactions couvres les

deacutepenses de lrsquoentreprise

La phase drsquoeacutemergence la deacutefinition selon les donneacutees de GEM

Le nombre de personnes participants dans la phase drsquoeacutemergence est calculeacute dans une variable

appeleacute BABYBUSO (baby business owner) Cette variable est calculeacutee par une seacuterie de

questions dont le but est de filtrer parmi les personnes interrogeacutees ceux qui sont des

proprieacutetaires (ou coproprieacutetaires) et gestionnaires drsquoentreprises dont le premier revenu qursquoils ont

obtenu date de moins de 42 mois par rapport au moment de lrsquoenquecircte ( mais pas moins de 3

mois) Le scheacutema suivant reacutesume le processus de calcul en prenant lrsquoexemple drsquoune enquecircte

reacutealiseacute en 2011

Figure 45 Le calcul de la variable EMERGENCE

Source adapteacute par lrsquoauteur de GEM Manualp 15

Dans le reste de notre la variable qui deacutesigne cette phase sera appeleacutee laquo EMERGE raquo Cette

variable est dichotomique Elle deacutesigne des entrepreneurs dans la phase drsquoeacutemergence

lorsqursquoelle est codeacutee laquo 1 raquo et des non entrepreneurs lorsqursquoelle est codeacutee laquo 0 raquo le scheacutema

suivant reacutesume le processus de creacuteation de cette variable

Est-ce que vous ecirctes Actuellement proprieacutetaire gestionnaire drsquoune entreprise

Est-ce vous ecirctes proprieacutetaire ou coproprieacutetaire

Oui

Oui

Aucun revenu nrsquoest encore reccedilu

Entre 2008-2011

Avant 2008

Quel est la premiegravere anneacutee ougrave vous aviez reccedilus des revenu ou un salaire

Entrepreneur en eacutemergence

Entrepreneur en phase de post eacutemergence

211

34 La phase de survie deacuteveloppement

Dans le scheacutema preacuteceacutedant les proprieacutetaires dont le premier salaire remonte agrave plus de trois ans et

demi (par rapport agrave lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte) seront consideacutereacutes comme participants dans la phase de

poste eacutemergence Nous pensons que le fait de recevoir un revue ou un salaire issus de lrsquoactiviteacute

de lrsquoentreprise depuis plus de 35 anneacutee reflegravete que lrsquoentreprise arrivent agrave se maintenir dans le

marcheacute La variable qui identifie cette phase sera appeleacute SURVIE Cette variable est

dichotomique Elle sera codeacutee 0 lrsquoorque et elle sera codeacutee laquo 1 raquo pour deacutesigner des proprieacutetaires

drsquoentreprises de ayant plus de trois anneacutees et demi drsquoexistence Le tableau suivant reacutesume nos

variables sur le processus entrepreneurial

Tableau 28 Les variables du processus entrepreneurial

Les Phases du processus entrepreneurial Nom de la variable Modaliteacutes de la variable

entrepreneuriat latent LATENT 0=non 1=oui

la phase drsquointention INTENT 0=non 1=oui

la phase drsquoeacutemergence EMERGE 0=non 1=oui

la phase de poste eacutemergence SURVIE 0=non 1=oui

Source auteur

4 Reacutesultats sur la participation entrepreneuriale

Nous avions consideacutereacute dans le premier chapitre que le processus entrepreneurial

distingue sur le plan empirique deux grande eacutetapes la description fera par rapport agrave chacune de

ces eacutetapes puis par rapport agrave une participation global qui prend en compte lrsquoensemble des

individus qui sont preacutesents dans ces eacutetapes

41 Une description selon les eacutetapes du processus entrepreneurial

La premiegravere concerne les personnes qui non rien entrepris comme action visant la

creacuteation drsquoune entreprise mais qui souhaitent le faire dans lrsquoavenir Ils sont eacutevalueacutes par l variable

POTENT traduit la contrepartie de lrsquoentrepreneuriat potentiel La deuxiegraveme cateacutegorie concerne

des personnes qui sont actifs dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat ils sont soit des individus qui

preacutesentent une intention reacuteelle de se lancer dans lrsquoentrepreneuriat (INTENT) soit ils ont acheveacute

la creacuteation et dont lrsquoentiteacute creacutee est opeacuterationnelle (EMEREG) soit des proprieacutetaires-

gestionnaires drsquoune entreprise qui a deacutepasseacute le stade de lrsquoeacutemergence (SURVI)

Sur la peacuteriode 2009-2013 ils sont presque 29 des adultes que lrsquoon pourrait consideacuterer comme

eacutetant potentiellement entrepreneurs En termes relatif leur a augmenteacute de 66 point agrave cause de la

seacutelection des reacuteponses valides et la suppression des reacuteponses manquantes Dans les autres

212

phases les eacutecarts figurant dans la derniegravere colonne nrsquoindiquent pas une alteacuteration des donneacutees

par le processus de nettoyage des non reacuteponses

Tableau 29Les participants dans chacune des eacutetapes du processus entrepreneurial

APS I (1) APS II (2) (1)-(2)

POTENT Oui () 2898 3564 -666

INTENT Oui () 419 430 -011

EMERGE Oui () 513 614 -101

SURVI Oui () 404 579 -175

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Sur la peacuteriode 2009-2013 ils sont presque 3564 des adultes que lrsquoon pourrait

consideacuterer comme eacutetant potentiellement entrepreneurs En termes relatif leur nombre a

augmenteacute de 66 point agrave cause de la suppression des reacuteponses manquantes Dans les autres

phases les eacutecarts figurant dans la derniegravere colonne nrsquoont pas deacutepasseacute les 2 point ce qui implique

qursquoil nrsquoy a pas eux une alteacuteration des structures de reacuteponses par le processus de nettoyage des

non reacuteponses Crsquoest le niveau des entrepreneurs potentiels qui contribue le plus dans le taux de

global de participation Ainsi nous comprenons mieux maintenant pourquoi ce taux est si

eacuteleveacute

En quatre anneacutees ils sont en moyenne 43 de la population adulte qui ont deacutecideacute de se

lancer dans la creacuteation drsquoentreprise et entreprennent des actions concregravetes dans cet objectif les

personnes qui ont reacuteussi lrsquoeacutemergence srsquoeacutelegravevent agrave 614 et ceux ougrave lrsquoentreprise agrave deacutepasser le

stade de la naissance srsquoeacutelegraveve agrave 57 Il ne ssrsquoagit pas ici de donneacutees drsquoune enquecircte

longitudinale car ce nrsquoest pas les mecircmes personnes qi sont interrogeacutees chaque nous ne pouvons

donc pas dire que parmi les entrepreneurs potentiel seule 579 reacuteussissent le processus

entrepreneurial et reste sur le marcheacute Mais les chiffres que nous obtenons montre bien lrsquoeacutecart

important entre ceux qui envisagent la creacuteation drsquoentreprise et ceux qui le deviennent reacuteellement

des entrepreneurs Le rapport est de lrsquoordre de 615

42 La participation globale dans lrsquoentrepreneuriat

Par participation globale nous entendons la somme des personnes qui sont preacutesents dans les

quatre phases du processus entrepreneurial Ces derniers sont identifieacutes dans une variable que

nous avions creacuteeacute nous mecircme et sera appeler PARTICP Pour obtenir cette variable nous avions

utiliseacute la proceacutedure de calcul de nouvelle variable Cette variable est dichotomique et

comprend deux modaliteacutes

213

- La premiegravere est 0 calculeacutee par la somme de POTENT=0+ INTENT=0+ EMERGE=0+

SURVI=0

- La deuxiegraveme est 1= calculeacutee par la somme de POTENT=1+ INTENT=1+ EMERGE=1+

SURVI=1

En deacutefinitive ces deux positions distinguent respectivement les entrepreneurs des non

entrepreneurs

Les titres qui suivent sont consacreacutes agrave la description des dites variables Cette description se

fera par rapport agrave notre eacutechantillon global qui reacutesulte du nettoyage des valeurs manquantes Le

tableau suivant restitue les

Tableau 30 La participation dans le processus entrepreneurial Avant et apregraves la

suppression des valeurs manquantes

Variables 2009 2011 2012 2013 2009-2013

PARTICP1 APSII (1) 3765 4432 2929 4028 367

Effectif 2000 3427 4995 2500 12922

PARTICP APS I (2) 4683 5120 3702 5042 4437

Effectif 504 1336 1999 718 4557

diffeacuterence en point de (1) - (2) -918 -687 -773 -1014 667

Source auteur

Lorsqursquoon observe la derniegravere colonne 36 7 des personnes interrogeacutees sont dans le

processus entrepreneurial Lrsquoeacutecart par rapport agrave leur nombre dans la base originale (APS I) est

de 667 point de pourcentage La derniegravere ligne du tableau preacutesente la diffeacuterence entre le total

des participants dans les deux bases de donneacutees mais deacuteclineacutees selon les anneacutees de lrsquoenquecircte

Cet eacutecart oscille entre 6 et 10

Ces diffeacuterences modifient certes la part relative des entrepreneurs ou et des futures

entrepreneurs mais ne change pas le sens de la variation drsquoune anneacutee agrave une autre Comme le

montre le graphique suivant Les deux graphiques se juxtaposent pour montrer que les valeurs

avant et apregraves la suppression nrsquoa pas drsquoimpact sur la tendance du taux de participation dans

lrsquoentrepreneuriat Les niveaux sont compris entre valeur minimal de 37 enregistreacutee en 2012 et

un maximum de 51 en 2011 On pourrait deacuteduire que le nombre sauf pour lrsquoanneacutee 2012 est

resteacute relativement stable durant cette peacuteriode

214

Graphique 14 Niveau de participation dans lrsquoentrepreneuriat entre 2009 et 2013 dans les

bases de donneacutees APS I et APS II

Source auteur selon les donneacutees des enquecirctes apregraves traitements

43 Participation entrepreneurial une comparaison internationale

Ce nombre est tregraves eacuteleveacute si on le compare avec la moyenne mondiale enregistreacutee sur la

mecircme peacuteriode En effet agrave lrsquoeacutechelle mondiale ils sont 39 de la population adultes qui

participe dans le processus entrepreneurial contre 60 qui ne sont dans aucune des eacutetapes de

lrsquoentrepreneuriat (tableau)

Tableau 31 Niveau de participation dans le processus entrepreneurial dans le monde

entre 2011 et 2013

Effectifs

PARTICP

Non 230068 603

Oui 151509 397

Total 381577 1000

Source auteur selon les donneacutees des enquecirctes GEM 2011 agrave 2013

Bien entendu quand on examine de pregraves la variation du niveau de participation selon les

caracteacuteristiques des pays notamment en terme de niveau de deacuteveloppement il existe une tregraves

forte dispariteacute qui se reacutesume en une relation apparemment neacutegative entre le niveau de

performance du pays et le niveau de drsquoengagement des individus dans les participation eacutetapes

le processus entrepreneurial Le graphique suivant preacutesente les pourcentages reacutesultants de

croisement de la variable PARTICP avec la variable qui classe les pays selon le niveau de

compeacutetitiviteacute tel que mesureacute sur la mecircme peacuteriode par le Global Competitive Index

4683 51203702

5042

3765

4552

2937

4300

000

2000

4000

6000

2009 2011 2012 2013

PARTICP1 PARTICP

215

Graphique15 Participation en entrepreneuriat selon les niveaux de compeacutetitiviteacute dans le

monde 2011 agrave 2013

Source auteur selon els donneacutees GEM APS de 2011 agrave 2013

Ce graphique donne lrsquoapparence que les individus depuis qursquoils commencent agrave projeter

une carriegravere entrepreneuriale jusqursquoagrave ce qursquoils deviennent reacuteellement des entrepreneurs est lieacute

au stade de deacuteveloppement dans lequel se trouve le pays Cela laisse penser au fait que dans les

pays les plus avanceacutes ce nrsquoest pas tant les entrepreneurs qui ne sont pas nombreux mais plutocirct

les entrepreneurs productifs qui sont proportionnellement plus eacuteleveacutes que les entrepreneurs qui

se lancent dans lrsquoentrepreneuriat par ce qursquoils nrsquoy a pas drsquoautres alternatives en matiegravere drsquoemploi

44 Participation entrepreneuriale selon les motivations des entrepreneurs

De ce fait la diffeacuterence est de nature qualitative A titre drsquoexemple nous comparons le

niveau participation dont le motif principal est la recherche drsquoopportuniteacute avec le niveau

reacutesultant de la neacutecessiteacute que ressentent les individus pour creacuteer leur propre revenu Ces deux

types drsquoentrepreneuriat sont mesureacutes par la suite selon le stade de deacuteveloppement du pays Cette

participation prend en compte la preacutesence dans la phase intention et eacutemergence que le projet

GEM appelle TEA (Total early Stage Entreprenurial Activity ) Ainsi pour chaque niveau de

participation appeleacute laquo drsquoopportuniteacute raquo et une participation de laquo neacutecessiteacute raquo Le graphique

suivant montre les reacutesultats de nos calcules

Lorsque nous prenons pour observation les deux extreacutemiteacutes du processus de

deacuteveloppement agrave savoir le stade laquo facteur raquo et laquo innovation raquo le graphique montre clairement

que les proportions drsquoentrepreneuriat drsquoopportuniteacute et de neacutecessiteacute srsquoinversent complegravetement

Dans les pays ougrave la compeacutetitiviteacute est fondeacutee sur lrsquoexploitation drsquoun facteur comme par

exemple une ressource naturelle le volume des entrepreneurs par neacutecessiteacute repreacutesente 137 fois

ceux qui poursuivent des occasion drsquoaffaires dans le marcheacute et inversement dan les pays

deacuteveloppeacutes les entrepreneurs qui creacuteer des entreprises des opportuniteacutes repreacutesentent en terme

relatif 15fois les personnes qui trouvent en la creacuteation drsquoentreprise leurs seul alternative en

623541 488

425

239

0

100

200

300

400

500

600

700

facteur transition vers

efficience

efficience transition vers

inniovation

innovation

PARTICPhellip

216

terme demploi et de revenus Entre les deux extreacutemiteacutes il existe un continuum dans lequel

srsquoopegravere la transformation e lrsquoeacuteconomie et en mecircme temps lrsquoinversement des proportions TEA

drsquoopportuniteacute et TEA de neacutecessiteacute

Graphique 16 Niveau de participation dans les phases drsquointention et drsquoeacutemergence selon les

raisons de lrsquoentrepreneuriat

Source auteur selon les donneacutees des enquecirctes GEM DE 2011agrave 2013

Ce travail de thegravese nrsquoa pas pour objectif drsquoexplorer cette hypothegravese mais la

connaissance des raisons qui expliquent ces dispariteacutes entre les pays nous permettent de position

les reacutesultats que nous avions obtenus de notre eacutechantillon Il parait si lrsquoon prend lrsquoanneacutee ougrave les

donneacutees plus reacutecente concernant lrsquoAlgeacuterie (2013) comme reacutefeacuterence on peut remarquer que le

taux enregistreacute en Algeacuterie est presque celui des pays qui sont en voie de transition vers une

eacuteconomie plus efficiente notamment en terme de productiviteacute des facteurs de production et du

climat geacuteneacuteral de lrsquoinvestissement

Apregraves avoir preacutesenteacute les variables identifiant le processus entrepreneurial nous envisageons

dans la section qui suit la description de variables qui portent sur le capital social des

entrepreneurs

Cette description vise agrave cerner les le comportement des ces variables lorsqursquoont les croise avec

la participation dans les diffeacuterences eacutetapes du processus entrepreneurial Il srsquoagit en fait de

voir si le capital social est en relation signification avec le fait drsquoecirctres preacutesent dans les phases

drsquoentrepreneuriat potentiel drsquointention drsquoEmergence et de survie

Cependant pour reacutealiser ces croisements il faudrait tout drsquoabord expliciter lrsquoaspect

meacutethodologique de cette description Cette eacutetapes est important par ce que la meacutethodologie lieacutee

1569746

2384

2933

2368216

94

241

292

157

000

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

facteur transition vers

efficience

efficience transition vers

inniovation

innovation

TEA opportuniteacute TEA neacutecessiteacute

217

agrave la description des dites variables sera aussi adopteacute pour les variables perceptuelles (vigilance

compeacutetences entrepreneuriales et la perception du risque et les variables socio deacutemographiques

5 Meacutethodologie de lrsquoanalyse descriptive des variables socio deacutemographiques perceptuelle

et du capital social

Pour rappel la principale hypothegravese qui guide ce travail empirique se reacutesume de la

maniegravere suivante la participation dans le processus entrepreneurial est positivement lieacutee agrave la

possession drsquoun capital social laquo passerelle raquo Parce ce que dernier influence positivement la

perception du risque entrepreneurial la vigilance aux opportuniteacutes eacuteconomiques et la possession

des compeacutetences entrepreneuriales Donc implicitement nous croyons que la connaissance

drsquoautre entrepreneurs et la participation active dans des relations eacuteconomiques eacutetant les deux

composantes du capital social devra diffeacuterencier ceux qui participent dans le processus

entrepreneurial de ceux qui ne participent pas

Poser de cette faccedilons trois type de relation sont envisageacutees dans cette hypothegravese

1 relation entre le capital social et la participation dans le processus entrepreneurial

2 La relation entre la perception et la participation

3 La relation entre le capital social et la participation compte tenu de son influence sur

la perception individuelle Ces trois types de relation agrave eacutetudier suggegraverent que les perceptions

qursquoont les individus sur les trois facteurs citeacutes jouent un rocircle de meacutediateur entre le capital

social et la participation dans lrsquoentrepreneuriat la figure suivante scheacutematise lrsquohypothegravese

principale de recherche

Figure 46 Hypothegravese de recherche liant le capital social au processus entrepreneurial

Source auteur

Capital social Processus

entrepreneurial

Les Perceptions individuelles

Risque entrepreneurial

Opportuniteacutes entrepreneuriales

Compeacutetences entrepreneuriales

218

Cette section devra donc expliciter les eacutetapes de la recherche empirique Sur la base du

modegravele conceptuel eacutelaboreacute dans lrsquointroduction geacuteneacuterale lrsquoillustration empirique se fera en deux

moments 1) Une phase descriptive des principales variables de recherche 2) Une phase de

validation de lrsquohypothegravese

51 Meacutethodologie pour une analyse descriptive

Cette eacutetape est neacutecessaire dans la mesure ougrave elle permettra de mesurer les valeurs de nos

variables de recherche aussi bien pour lrsquoeacutechantillon global que pour ceux qui participent dans le

processus entrepreneurial Ces variables sont la contre partie empirique des concepts retenus

dans cette recherche Par exemple la variable KNOWENT met en relief la possession ou non

drsquoune relation social avec un entrepreneur Drsquoautre part nous voudrions saisir lrsquoopportuniteacute de

la disponibiliteacute des donneacutees qui ont concerneacute un eacutechantillon relativement large Ce genre de

mateacuteriaux nrsquoest pas toujours disponible pour le cas de lrsquoAlgeacuterie En plus il y a la possibiliteacute de

comparer ces variables avec des contextes drsquoautres pays

511 Description univarieacute

La description concernera quatre cateacutegories de variables

a les variables socio deacutemographiques acircge sexe occupations helliphellip

b les variables du processus entrepreneurial intention eacutemergence survie

c les variables perceptuelles peur de lrsquoeacutechec la vigilance aux opportuniteacutes et le capital

humain speacutecifique

d les variables de capital social connaitre un entrepreneur et participation dans le

financement drsquoautres entrepreneur

Il srsquoagit dans la premiegravere eacutetape drsquoune description uni varieacutee Cette derniegravere consiste en la laquo

La description drsquoune variable qualitative consiste agrave preacutesenter les effectifs crsquoest-agrave-dire le nombre

drsquoindividus de lrsquoeacutechantillon pour chaque modaliteacute de la variable et les freacutequences crsquoest-agrave-dire

la proportion des reacuteponses associeacutees agrave chaque modaliteacute de la variable eacutetudieacutee raquo652

Lrsquoensemble de ces variables seront deacutecrites par leurs freacutequences valides car la suppression

des variables manquantes nous permettra drsquoobserver des pourcentages et des effectifs compareacutes

agrave un total de reacuteponses valides

Il faudrait souligner par ailleurs que la description uni varieacutee des variables lieacutees aux

caracteacuteristiques socio deacutemographique perceptuelles du capital social seront deacutecrites dans un

premier temps par rapport agrave leur valeurs dans lrsquoeacutechantillon global qui ne distinguent pas les

652 CARRICANO M POUJOLF BERTRANDIAS L chapitre 2 Deacutecrire les donneacutees in Analyse de donneacutees avec SPSS

Pearson France ndash 2e eacuted2010 p 32

219

entrepreneurs des non entrepreneurs dans la seconde eacutetapes il srsquoagit de cerner ces variables

mais cette fois en comparant leur valeur pour les individus participants dans les phases

entrepreneuriat ( latent intention eacutemergence et survie) Cette deuxiegraveme eacutetapes neacutecessite

de proceacuteder agrave des croisements entre deux variables

En effet Lrsquoexamen de variables uniques est une premiegravere lecture neacutecessaire des reacutesultats

mais elle ne preacutesente pas de veacuteritable inteacuterecirct en termes drsquoanalyse Les descriptions faites sur les

variables soulegravevent toute une seacuterie de questions sur leurs relations qui devront ecirctre mises en

lumiegravere en les rapprochant deux agrave deux dans des analyses bivarieacutees Les tris croiseacutes par

exemple permettent drsquoexaminer les relations entre deux ou plusieurs variables

512 Analyse bi varieacutee

Le deuxiegraveme meacutecanisme utiliseacute dans la description est le croisement de variable ces croisement

seront controcircleacutes pour en saisir le sens par des test de KHE DEUX Les tableaux croiseacutes agrave deux

ou plusieurs modaliteacutes procegravedent agrave mesures drsquoassociation qui permettent de deacutemontrer la

signification statistique drsquoune association observeacutee entre les variables dans la proceacutedure SPSS

crsquoest geacuteneacuteralement les tris croiseacutes qui sont utiliseacutes Ces derniers ont pour objet de rassembler

dans un tableau unique les distributions de freacutequences ou drsquoeffectifs de deux ou plusieurs

variables Ce premier outil drsquoanalyse des relations entre deux variables ou relations bivarieacutees

permet de reacutepondre agrave des questions qui se posent degraves lrsquoorigine de lrsquoeacutetude (par exemple Les

hommes sont il plus preacutesent que les femme dans le processus entrepreneurial laquo la perception

des opportuniteacute est elle lieacutee agrave la preacutesence dans telle ou telles eacutetape de lrsquoentrepreneuriat

De ce fait ces croisements permettre de mettre en lumiegravere des relations dont on croie en

leur existence agrave lrsquoissue des traitements reacutealiseacutes variable par variable Le principe du tableau

croiseacute est de proposer une ventilation des freacutequences de reacuteponse par variable et par modaliteacute

Dans ce type de description il existe deux sorte de relations agrave eacutetudier Ces relations peuvent

ecirctre symeacutetriques ndash lrsquoanalyse cherche agrave mesurer la liaison entre les deux variables et agrave en tester la

signification ndash ou dissymeacutetriques ndash lrsquoanalyse cherche agrave expliquer les variations drsquoune variable

deacutependante par les variations drsquoune variable indeacutependante653 A ce stade de lrsquoanalyse crsquoest

plutocirct la premiegravere optique qui est envisageacute puisque la description cherche agrave connaitre srsquoil existe

des relations drsquoassociation et nrsquoont pas de causaliteacute en les variables eacutetudieacutees

653 EVRARD Y PRAS B ROUX E DESMET P Market Fondements et meacutethodes des recherches en marketing Dunod

Paris 2009251 page p 221

220

a Tests et mesures drsquoassociation de deux variables qualitatives

Les tris croiseacutes ne permettent pas de deacutemontrer lrsquoexistence drsquoune association de deux

du point de vue statistique Pour mesurer veacuteritablement la relation entre les variables il est

neacutecessaire de mettre en place des tests de signification statistique de lrsquoassociation Le test le plus

tregraves simple est celui du khi-deux car drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les variables que nous utilisons

sont de natures qualitatives et dichotomiques

a1 Existence drsquoune association significative drsquoindeacutependance le test du khi-deux Le test du

khi-deux (χ2) est couramment utiliseacute Il cherche agrave tester si deux variables qualitatives (nominales

ou ordinales) sont significativement associeacutees En reacutealiteacute crsquoest lrsquoindeacutependance des variables

qualitatives preacutesenteacutees dans un tableau croiseacute qui est testeacutee On cherche agrave veacuterifier si

lrsquoassociation des deux variables est suffisamment forte pour que lrsquohypothegravese de leur

indeacutependance puisse ecirctre rejeteacutee Le principe est de comparer la distribution observeacutee (Oij)

crsquoest-agrave-dire les effectifs que lrsquoon peut lire dans le tableau croiseacute agrave une distribution theacuteorique

(Tij) qui correspond agrave lrsquohypothegravese selon laquelle les deux variables sont indeacutependantes654

Normalement si les variables eacutetaient indeacutependantes lrsquoeffectif observeacute ne devrait deacutependre que

des effectifs marginaux crsquoest-agrave-dire de lrsquoeffectif total de chaque modaliteacute Imaginons que lrsquoon

cherche agrave savoir si la possession drsquoune carte de fideacuteliteacute et le sexe sont associeacutes Lrsquoeffectif

theacuteorique des possesseurs drsquoune carte de fideacuteliteacute femme est eacutegal au nombre de possesseurs drsquoune

carte de fideacuteliteacute multiplieacute par le nombre de femmes diviseacute par lrsquoeffectif total de lrsquoeacutechantillon

Le χ2 observeacute sur lrsquoeacutechantillon se calcule de la maniegravere suivante

l c (Oij-Tij) 2

X2=sum sum

I=1 j=1 Tij

ougrave

i = numeacutero de la ligne

j = numeacutero de la colonne

l = nombre de lignes crsquoest-agrave-dire le nombre de modaliteacutes de la variable preacutesenteacutee en lignes

c = nombre de colonnes crsquoest-agrave-dire le nombre de modaliteacutes de la variable preacutesenteacutee en

colonnes

Dans le tableau suivant nous donnons lrsquoexemple de croisements entre la variable

INTENT qui deacutetermine les personnes qui sont ou non dans la phase drsquointention et la variables

654 CARRICANO M POUJOLF BERTRANDIAS L op ct p40

221

KNWENT qui donne les reacuteponses des individus sur la question srsquoils connaissent

personnellement un entrepreneur eacutetabli Les deux variables sont qualitatives et nominales

Pour reacutealiser ce croisement il faudrait mettre la variable que lrsquoon cherche agrave expliquer

dans les lignes et la variable qursquoont croie par hypothegravese qursquoelle est deacuteterminante en colonne

Tableau 32 Exemple de tableau croiseacute

Tableau croiseacute Q3A Are you alone or with others expecting to start a new business including any type of

self-employment within the next three years Qi1 Do you know someone personally who started a business

in the past 2 years

KNOWENT

Total NON OUI

INTENT

NON Effectif 1307 1626 2933

446 554 1000

OUI Effectif 580 1044 1624

357 643 1000

Total Effectif 1887 2670 4557

414 586 1000

Source auteur selon les donneacutees APS II

Il reste agrave preacutesent de veacuterifier si lrsquohypothegravese nulle cest-agrave-dire que la preacutesence dans la phase

drsquointention nrsquoest pas deacutependante de la connaissance ou non drsquoun entrepreneur (H0) le contraire

donnera lrsquohypothegravese vrai qui atteste la deacutependance des deux variables (H1)

a2 Test de la relation drsquoassociation

La loi du khi-deux suit une distribution asymeacutetrique dont la forme deacutepend du nombre

de degreacutes de liberteacute n

On rejettera lrsquohypothegravese nulle drsquoindeacutependance entre les variables si le χ2 calculeacute est supeacuterieur agrave

la valeur de reacutefeacuterence du χ2 se trouvant dans la table de khi-deux pour n degreacutes de liberteacute (en

lignes dans la table) et pour un α (niveau de risque de se tromper en rejetant lrsquohypo- thegravese nulle

donneacute en colonnes fixeacute geacuteneacuteralement agrave 5 Les logiciels statistiques dont SPSS donnent une

signification ou p-value srsquointerpreacutetant comme le niveau risque de se tromper en rejetant H0

Ainsi si elle est infeacuterieure agrave 5 on rejette lrsquohypothegravese drsquoindeacutependance entre les deux variables

qui sont alors significativement associeacutees

Voici par exemple les reacutesultats du test du khi deux pour lrsquoexemple preacuteceacutedent

222

Tableau 33 Croisement entre la variable KNOWENT et la variable INTENT

Tests du Khi-deux

Valeur ddl

Signification

asymptotique

(bilateacuterale)

Signification

exacte

(bilateacuterale)

Signification

exacte

(unilateacuterale)

Khi-deux de Pearson 33724a 1 000

Correction pour la continuiteacuteb 33361 1 000

Rapport de vraisemblance 33993 1 000

Test exact de Fisher 000 000

Association lineacuteaire par lineacuteaire 33717 1 000

Nombre dobservations valides 4557

a 0 cellules (0) ont un effectif theacuteorique infeacuterieur agrave 5 Leffectif theacuteorique minimum est de 67248

b Calculeacute uniquement pour un tableau 2x2

Source croisent effectueacute dans la base de donneacutees APS II

Pour commenter les reacutesultats nous ferons reacutefeacuterence agrave la premiegravere ligne qui indique

drsquoune part la signification la relation (Signification asymptotique (bilateacuterale) celle-ci reflegravete

lrsquoerreur de se tromper et de prendre le risque de conclure agrave une acceptation de lrsquohypothegravese nulle

(H0) pour accepter lrsquohypothegravese vraie ( H1) cette valeur doit ecirctre infeacuterieure agrave 005 drsquoautre part

agrave la valeur du khi deux de Pearson qui doit ecirctre maximale crsquoest le cas de cet exemple ou le

niveau de signification est satisfaisant ( 0000) Et la valeur du khi deux et relativement eacuteleveacute ce

qui permet de conclure que ces deux variables ne sont pat indeacutependantes et la distribution des

reacuteponses nrsquoest pas due au hasard

b lrsquoutiliteacute de lrsquoanalyse bi varieacutee

Lrsquoutiliteacute de ces croisement est double il srsquoagit en premier dieu de preacuteparer le terrain pour la

reacutegression logistique et drsquoavoir un premier aperccedilu sur les relations drsquoassociation entre le capital

social et la participation dans le processus entrepreneurial mais aussi de cerner la nature de

cerner nature de la relation entre les variables perceptuelles et leur rocircle drsquo intermeacutediation entre le

capital social et lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat

223

Section 2 capital social et processus entrepreneurial Analyse descriptive

Le capital social a eacuteteacute deacutefini comme la somme des ressources deacutecoulant de la possession

drsquoun reacuteseau de relation plus ou moins institutionnaliseacutees Les trois dimensions qui produisent les

beacuteneacutefices pour celui qui le possegravede agrave savoir la dimension structurelle relationnelle et cognitive

ne peuvent ecirctre fonctionnelles qursquoa travers un reacuteseau social Globalement ce reacuteseau social est

une combinaison de deux types de relation fortes de type familial amical ou communautaire

qui produit un capital social ciment dont les beacuteneacutefices profitent drsquoabord aux membres de ce

reacuteseau des relations faibles marqueacutees par de trous structuraux qui forment un capital social

passerelle cest-agrave-dire des liens qui peuvent permettre drsquoacceacuteder agrave de nouvelles opportuniteacutes

de nouvelles connaissances et agrave drsquoautre reacuteseaux de relation Ces liens faibles peuvent ecirctres des

banquiers des avocats de connaissances lointaines Nous avions degraves le deacutepart pris comme

hypothegravese et comme objet drsquoobservation ce deuxiegraveme type de relation agrave travers lrsquoexemple de la

connaissance drsquoautres entrepreneurs et la participation active dans le monde de lrsquoentrepreneuriat

1 les variables identifiants le capital social de lrsquoentrepreneur

Les deux composantes du capital social sont appreacutehendeacutees par deux variables La premiegravere est

appeleacutee KNOWENT indiquant si oui ou non la personne interrogeacutees connaissait

personnellement un entrepreneur et la deuxiegraveme appeleacutee BUSANG qui indique si la personne a

participeacute dans le financement drsquoune activiteacute eacuteconomique lanceacutee par une drsquoautre individus Dans

cette section il srsquoagit drsquoune description de ces deux variables Cette description se fera dans un

premier temps par rapport agrave lrsquoensembles des personnes intervieweacutes qursquoils soit entrepreneurs ou

non (eacutechantillon global) puis dans une deuxiegraveme eacutetapes par rapport aux individus qui

participent dans les diffeacuterentes phases du processus entrepreneurial cest-agrave-dire qursquoils soient

dans une situation drsquoentrepreneur potentiel ou en intention de le devenir ou bien dans une phase

ou leur entreprise a eacutemergeacute ( eacutemergence et en fin dans la phase ou lrsquoentreprise se deacuteveloppe

Les trois figures ci dessous montrent le processus statique de la description de la relation

entre la variable KNOIWENT et les variables identifiant les participants dans le processus

entrepreneurial La mecircme proceacutedure statistique sera utiliseacutee pour la variable BUSANG

224

Figure 47 Processus de lrsquoanalyse descriptive

Etape 1 la variable Knowent dans lrsquoeacutechantillon global N=4557

Etape2 la variable Knowent pour les individus participant dans le processus entrepreneurial

POTENT variable qualitative dichotomique Non 0 Oui 1

Echantillon global = individus participant + non participants dans le processus entrepreneurial +

Tri a plat Effectif et pourcentage

par modaliteacute

KNOWENT Do you know someone

personally who started a business in the

past 2 years

Variable dichotomique

Non =0Oui=1

POTENT variable qualitative dichotomique Non 0 Oui 1

Tableau croiseacute 2x2

Effectif et par modaliteacute

INTENT variable qualitative dichotomique Non 0 Oui 1

EMERGE variable qualitative dichotomique Non 0 Oui 1

SURVIE variable qualitative dichotomique Non 0 Oui 1

Tableau croiseacute 2x2

Effectif et par modaliteacute

Tableau croiseacute 2x2

Effectif et par modaliteacute

Tableau croiseacute 2x2

Effectif et par modaliteacute

225

Etapes 3 preacutesence ou absence de relation la variable KNOWENT les variables POTENT

INTENT EMERGE et SURVIE

Source auteur

Dans la troisiegraveme eacutetape nous utilisons le tri croiseacute qui permet drsquoopeacuterer le test de khi

deux Comme dans les croisements preacuteceacutedents deux paramegravetres nous inteacuteressent

particuliegraverement dans ce test Il srsquoagit de la valeur du Che-2 et le degreacute de signification (p) qui lui

est associeacute et la valeur de la statique Phi La premiegravere permet de veacuterifier si la participation ou

non dans le processus entrepreneurial est significativement deacutependante de la possession drsquoune

relation avec un entrepreneur si cest le cas nous devons trouver une valeur de Che-2

importante accompagneacute dun valeur de p tregraves faible ( (qui traduit la faiblesse du risque de se

tromper en consideacuterant quil ny a pas de relation dindeacutependance qursquoil nrsquoa a pas de relation entre

ces variables enfin nous devons aussi ecirctre vigilant quant agrave la valeur de Phi qui permet de

mesurer lintensiteacute de cette relation

2 Le capital social dans lrsquoeacutechantillon global

Pour assurer la clarteacute de la repreacutesentation des reacutesultats nous ferons la description des variables

KNOWENT et BUSANG drsquoune maniegravere seacutepareacutee Une synthegravese se fera lorsqursquoon aura termineacute

lrsquoanalyse descriptive de ces deux variables

21 La description de la variable KNOWENT

Ils sont 586 qui deacuteclarent connaitre personnellement un entrepreneur ces deux derniegraveres

anneacutees Ce pourcentage est agrave consideacuterer comme la moyenne de quatre anneacutees drsquoobservation

KNOENT

POTENT

INTENT

SURVIE

EMERGE

Reacutesultat du test -Valeur de phi -Valeur de p (probabiliteacute de connaitre une erreur si on admet qursquoil n y a pas de relation

-Valeur de CHE DEUX de Pearson -Valeur de p Valeur de phi

Valeur de CHE DEUX de Pearson -Valeur de p Valeur de phi

Valeur de CHE DEUX de Pearson -Valeur de p Valeur de phi

226

Lorsqursquoon deacutecrit cette variable pour chaque anneacutee il est inteacuteressant de constater une relative

stabiliteacute des reacuteponses donneacutees par les personnes interrogeacutees Comme la montre le tableau 31

plus de la moitieacute des personnes sont connecteacutes agrave des entrepreneurs dans les quatre anneacutees

Ce tableau montre aussi que le processus drsquoeacutelimination des valeurs manquantes qui a donneacutees la

base de donneacutees finale (APS II) nrsquoa pas eu un grand effet sur la distribution des reacuteponses Les

diffeacuterences entre les deux bases de donneacutees en terme reacuteponses positives ne deacutepassent pas pour

les quatre anneacutees les 5

Tableau34 Les valeurs de KNOWENT avant et apregraves la suppression des valeurs

manquantes

Anneacutees KNOWENT APS II (1) APS I (2) (1)-(2)

2009 Non 387 369

Oui 613 631 -18

2011 Non 486 509

Oui 514 491 +23

2012 Non 365 404

Oui 635 596 +39

2013 Non 436 474

Oui 564 526 +38

Sources auteur donneacutees de lrsquoenquecircte

Le nombre relativement important des reacuteponses positive incite agrave srsquointerrogeacutes sur le profil

des personnes interrogeacutees Crsquoest pourquoi dans le tableau suivant nous preacutesenterons une

comparaison entre deux groupes de personne faisant les deux parties de notre eacutechantillon

global Le premier groupe comporte les personnes pour lesquelles la variable KNOWENT prend

la valeur laquo 1 raquo le deuxiegraveme groupe est constitueacute des personne qui correspond agrave la valeur laquo 03 raquo

de la mecircme variable

La comparaison reacutevegravele des reacutesultats inteacuteressants La majoriteacute des personnes qui compte parmi

leurs connaissances un entrepreneur actif sont des hommes acircgeacutes en moyenne de 35ans

Lorsqursquoon observe leur niveau drsquoeacuteducation 62 ont un niveau secondaires et plus contre 52

pour ceux qui ne possegravedent pas ce genre de relation Lrsquooccupation semble aussi ecirctre un facteur

qui diffeacuterencie les deux groupes En effet les personnes occupeacute soit en tant que salarieacutes ou pour

leur propres compte sembles les plus susceptibles drsquoecirctre connecteacutees agrave des entrepreneurs alors

que les personnes inoccupeacutees comme les retraiteacutes les eacutetudiants ou les sans emplois sont les

moins exposeacute agrave ce type de liens En termes de niveaux de revenus ceux qui ont reacutepondus par un

oui sont relativement plu aiseacutes que ceux qui ont reacutepondu par un non Le pourcentage de la

derniegravere ligne du tableau montre en effet que presque 40 des personne posseacutedant des liens avec

des entrepreneurs sont dans la tranche supeacuterieure de revenu Alors que dans le second groupe

227

Tableaux35 Les profils selon la possession ou non drsquolien avec un entrepreneur

Groupe1 KNOWENT=1 Groupe2 KNOWENT=0 Total

Age (moyenne) 3521 3747

Genre

Femme 413 518 100

Homme 587 482 100

Education

100

Niveau Primaire Et Moins 123 210 100

Niveau Moyen 257 260 100

Niveau Secondaire Et Plus Non

Universitaire 336 322 100

Niveau Universitaire 284 208 100

Statut professionnel

100

Travail A Temps Plein Temps Partiel

384 334 100

Auto Employeacute 132 137 100

RetraiteacutesEtudiants A Domicile 355 309 100

Sans Emploi Et Autres 129 219 100

Niveau de revenu

100

Faible 293 359 100

Moyen 311 314 100

Eleveacute 396 327 100

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Bien que les donneacutees concernent une courte peacuteriode la stabiliteacute des reacuteponses reflegravete agrave

notre sens une forme drsquoinstitutionnalisation de ce type de relation Cette institutionnalisation est

entendu au sens de la reacutepeacutetitiviteacute de cette interaction dans le temps et de son usage strateacutegique

par lrsquoagent qui la possegravede gracircce notamment aux beacuteneacutefices quelle geacutenegravere et qui permette de

lrsquoentretenir Il est clair cependant qursquoagrave ce stade de lrsquoanalyse nous ne pouvons pas se prononcer

sur cette hypothegravese Nous laisserons agrave la section suivante drsquoen deacutemonter lrsquoimpact sur

lrsquoentrepreneuriat Autre que la relative stabiliteacute des reacuteponses dans le temps le nombre

relativement eacuteleveacute des reacuteponses positives neacutecessite drsquoecirctre commenteacute et relativiseacute Il est

inteacuteressant agrave ce titre de comparer les donneacutees de lrsquoAlgeacuterie avec drsquoautres pays

22 La variable KNOWENT une Comparaison avec drsquoautre pays

Lorsqursquoon calcule les freacutequences de la variable KNOWENT pour chaque pays nous constatons

que lrsquoAlgeacuterie enregistre le taux de reacuteponses positives (ceux qui reacutepondent par un oui) parmi les

plus eacuteleveacutes au monde LrsquoAlgeacuterie est classeacutee 3iegraveme en 2009 5iegraveme en 2011 7iegraveme en 2012 et 12iegraveme

en 2013655 Le rang diminue drsquoune anneacutee agrave une autre agrave cause de lrsquoaugmentation du nombre de

pays dans le projet

655 Respectivement sur 545369 et 67 pays

228

En outre les donneacutees de GEM permettent de calculer pour chaque anneacutee la moyenne de la

variable KNOWENT pour lrsquoensemble des pays participants dans le projet La moyenne en

Algeacuterie deacutepasse pour les quatre anneacutees la moyenne mondiale Le tableau 32 montre sur la

peacuteriode de 2000 agrave 2013 que cette moyenne nrsquoa pas deacutepasseacute les quarante pourcents agrave lrsquoexception

de lrsquoanneacutee 2008 La valeur minimale est de 322 (2002) et la valeur maximale de 426

(2008) Par ailleurs il est inteacuteressant de constater une certaine stabiliteacute de cette moyenne

Malgreacute le fait que des individus diffeacuterents sont intervieweacutes et des pays nouveaux participent dans

le projet les reacuteponses qursquoils donnent par rapport agrave leur possession de ce type particulier de

relation reste relativement constante drsquoune anneacutee agrave une autre

Tableau36 Moyenne mondiale sur la peacuteriode 2009-2013

KNOWENT 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Non 642 664 678 622 612 611 625 619

Oui 358 336 322 378 388 389 375 381

Total 855995 65599 113655 62595 109147 74158 129266 116367

2008 2009 2010 2011 2012 2013

574 615 6002 659 632 635

426 385 3997 341 368 365

102615 129543 173102 160767 196154 241814

Source auteur selon les donneacutees APS GEM de 2001 agrave 2013

Il srsquoagit du total des reacuteponses valides par rapport agrave lrsquoeacutechantillon global

Mais lorsqursquoon deacutecline cette variable par pays nous constatons une tregraves forte dispariteacute

des reacutesultats En 2013 par exemple la moyenne est de 365 et la part des personnes qui

connaissent des entrepreneurs actifs varie entre une valeur minimale de 18 enregistreacutee au

Japon et une valeur maximale de 80 au Nigeacuteria Par conseacutequence il serait leacutegitime de

srsquointerroger si la moyenne enregistreacutee en Algeacuterie est lieacutee agrave un facteur deacuteterminant qui pourrait

expliquer cette forte preacutesence des entrepreneurs dans le reacuteseau individuel de notre eacutechantillon

23 La variable KNOWENT varie avec le niveau de deacuteveloppement du pays

Eacutetant donneacute que cette variable reflegravete un type particulier de relation social il faudrait des

eacutechantillons beaucoup plus larges et une observation de la variabiliteacute sur le long terme pour

pouvoir en deacuteterminer les facteurs qui peuvent agir sur le niveau de ce type de lien Par

exemple Cette variabiliteacute srsquoobserve selon le niveau de deacuteveloppement du pays ARDAGNA

S LUSARDI A ont montreacute que la variable KNOWENT diffegravere selon le niveau de revenu par

229

tegravete drsquohabitant656 En effet par rapport agrave lrsquoenquecircte de 2001 ils sont seulement 18 des

individus dans les pays pauvres qui deacuteclarent ecirctre en contact avec un entrepreneur657 Dans les

pays agrave haut revenu ils sont 3546 Dans les pays se trouvant dans la tranche supeacuterieure et

infeacuterieure du niveau moyen de revenu ils sont respectivement 444 et 35 posseacutedant une

relation avec un entrepreneur actif Ces chiffres montrent certes une relative diffeacuterence entre les

pays mais il faudrait prendre ce constat avec preacutecaution Ces auteurs calculent la valeur

moyenne de la variable KNOWENT pour les pays pauvre en 2001 et 2002 pour un seul pays

lrsquoinde Mais lorsqursquoon calcule cette variable par rapport aux donneacutees de 2013 les reacutesultats

changent complegravetement En effet les niveaux les plus eacuteleveacute sont observeacutes plutocirct dans les pays

pauvres Le tableau suivant preacutesente les valeurs moyennes de la variable KNOWENT en

fonction des cateacutegories de revenus des pays 658

Tableau 37 La variable KNOWENT selon le niveau de revenu par tecircte en 2013

KNOWENT

Faible

revenue

Tranche infeacuterieur

du revenue

intermeacutediaire

Tranche supeacuterieure

du revenue

intermeacutediaire

Revenu

intermeacutediaire

Revenue

eacuteleveacute

Oui en 7246 5617 3785 4104 2990

Ecart-type 045 0490 0480 049 0450

Total 4597 18377 87158 105535 111246

Source calcul de lrsquoauteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte GEM de 2013 et le classement des pays selon les

cateacutegories de revenus de la banque mondiale tireacutees du rapport laquo world development indicators 2013 International

Bank for Reconstruction and Development The World Bank 145 pages pp 20-25

Ce tableau montre bien la diffeacuterence de lrsquoimportance relative de la connaisse drsquoun

entrepreneur entre les cateacutegories de revenu Les moyennes les plus eacuteleveacutees sont enregistreacutees

dans les ays pauvres et la moyenne la plus faible est enregistreacutee dans les pays les plus riches

LrsquoAlgeacuterie avec un revenu par tecircte de 8310$ se place dans la tranche supeacuterieure des revenus

moyens la valeur de la variable Knowent enregistreacutee cette anneacutee est bien supeacuterieure agrave la

moyenne des pays de sa cateacutegorie qui se situe agrave 41 Ces reacutesultats semblent indiquer que la

possession des individus dun lien avec des entrepreneurs nrsquoest pas neutre par rapport au contexte

eacuteconomique du pays

656 ARDAGNA S LUSARDI A explaining international differences in entrepreneurship the role of individual characteristics and regulatory constraints NBER working papers 2008 pp1-52 p 40 httpwwwnberorgpapersw14012 657 Il srsquoagit du classement de la banque mondiale de 2005 Les groupes sont faible revenue 875$ ou moins Revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieur 876-3465$ Revenu intermeacutediaire de la tranche supeacuterieur 3466-10725$ revenu eacuteleveacute 10726$ et plus 658 Il srsquoagit du classement de la banque mondiale de 2005 les pays agrave faible revenu lorsque Les groupes sont faible revenue 1025$ ou moins Revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieur 1026-4036 $ Revenu intermeacutediaire de la tranche supeacuterieur 4037-

12475$ revenu eacuteleveacute 12476$ et plus

230

Crsquoest dans ce sens quont pourrait aussi observer la variable KNOWENT par rapport au

niveau de deacuteveloppement des pays A ce titre les donneacutees annuelles de GEM fournissent la

possibiliteacute drsquoexaminer cette variable selon les niveaux de compeacutetitiviteacute Ce denier est fourni par

The Global Competitiveness Index du Forum Economique Mondiale La compeacutetitiviteacute est

deacutefinie selon cet organisme comme lrsquoensemble des institutions des politiques gouvernementales

et des facteurs qui deacuteterminent le niveau de productiviteacute dans un pays et forment son potentiel de

croissance659 Il existe douze facteurs pouvant deacuteterminer cette compeacutetitiviteacute Le tableau suivant

preacutesente ces facteurs et donne quelque exemple drsquoindicateur de mesure

Tableau 38 Facteurs de compeacutetitiviteacute selon Le Global Competitiveness index

Facteurs De Competitivite (12) Quelques Indicateurs

1 Institutions Droit de proprieacuteteacute indeacutependance judicaire corruption

2 Infrastructure Reacuteseau routier transport teacuteleacutecommunication

3 Environnement Macroeacuteconomique Inflation Taux dinteacuterecirct Deacuteficit Budgeacutetaire

4 Santeacute Et Education Primaire Mortaliteacute infantile taux de scolarisation primaire

1 Enseignement Supeacuterieur Et

Formation Formation Continue Accegraves Internet Taux dinscription Universitaire

2 Efficience De Marcheacute De Biens Intensiteacute De La Concurrence Locale Proceacutedure Pour Creacuteation drsquoentreprise

Barriegravere A lexportation

3 Efficience Du Marcheacute De Travail Pratique de recrutement attractiviteacute des talents participation feacuteminine dans

la population active

4 Deacuteveloppement Du Marcheacute

Financier Faciliteacute accegraves au creacutedit capital risque

5 Preacuteparation A La Technologie Accegraves aux nouvelles technologies tic

6 Taille Du Marcheacute Taille marcheacute local et international

7 Sophistication Du Commerce Pratiques marketing qualiteacute des fournisseurs locaux

8 Innovation Deacutepenses en rampd accegraves aux chercheurs brevet protection proprieacuteteacute

intellectuelle

Source The Global Competitiveness Report 2013ndash2014 Full Data Edition 2013 by the World Economic Forum

551pages p 322-323

Selon lrsquoestimation de ces facteurs les pays seront classeacutes dans trois cateacutegories Qui

traduisent le stade de deacuteveloppement dans lequel il se trouve La premiegravere regroupe les pays

qui enregistrent les valeurs les plus faible de ces critegraveres et seront consideacutereacutes comme en premiegravere

phase de deacuteveloppement Geacuteneacuteralement se sont les pays dont la performance est tireacutee par

lexploitation dune ressource naturelle une main drsquoœuvre bon marcheacute (factor driven economy)

Lorsque le cadre institutionnel les capaciteacute en termes drsquoinfrastructure la qualiteacute lrsquoeacuteducation

ameacuteliorent le niveau de productiviteacute le pays est inscrit dans la deuxiegraveme phase de

deacuteveloppement (efficiency driver economy) et enfin lorsque lrsquoinnovation et lrsquoameacutelioration des

conditions de production deacuteterminent la productiviteacute globale du pays ce dernier est placeacute dans la

659 The Global Competitiveness Report 2013ndash2014 Full Data Edition 2013 by the World Economic Forum 551pagesp4

231

troisiegraveme phase de deacuteveloppement (innovation driven economy) Avant 2013 tous les

indicateurs citeacutes plus haut placcedilaient lrsquoAlgeacuterie dans la phase premiegravere de deacuteveloppement Mais

apregraves cette date lrsquoAlgeacuterie est consideacutereacutee en 2013 comme un pays en transition vers la seconde

phase de deacuteveloppement

Lorsqursquoon calcul la moyenne de la variable KNOWENT selon les trois phases de

deacuteveloppement nous constatons que le pourcentage des reacuteponses positives diminue agrave mesure

que lrsquoon passe drsquoune phase agrave lrsquoautre En 2013 ils sont 5558 dans les pays les mois compeacutetitifs

qui deacuteclarent connaitre un entrepreneur alors que dans les pays les plus avanceacutes ils sont

seulement 284 (Tableau35) Ce constat reste stable sur les trois derniegraveres anneacutees ce qui

semble joindre drsquoune part le reacutesultat preacuteceacutedant qui montre une certaine relation avec le niveau de

revenu et drsquoautre part conforte lrsquohypothegravese que la distribution des reacuteponses de la variable

KNOWENT est quelque part lieacutee agrave lrsquoambiance eacuteconomique qui caracteacuterise les diffeacuterents pays

Graphique 17 La variable KNOWENT selon le stade de deacuteveloppement et de compeacutetitiviteacute

Source calculs de lrsquoauteur selon les donneacutees APS de 201120121 et 2013

Sur la peacuteriode 2011-2013 lrsquoAlgeacuterie selon le Global Competitveness Index est placeacutee dans les

pays en transition vers la phase 2 de deacuteveloppement Les moyennes de la variable KNOWENT

qui concerne lrsquoAlgeacuterie sur cette peacuteriode sont bien supeacuterieures agrave celles enregistreacutees dans les pays

de sa cateacutegorie

24 Connaitre un entrepreneur dans les pays du MENA

Pour comparer avec des pays appartenant agrave la mecircme reacutegion geacuteographique le calcul de la

variable KNOWENT pour les pays arabes de la reacutegion du MENA montre que le pourcentage des

reacuteponses positives le plus eacuteleveacute est enregistreacute en Algeacuterie Comme le montre le tableau suivant la

Tunisie et la Syrie enregistrent le taux le plus faible

4688

5356 5558

4460

50464647

3684 3624 38093419 3431

3650

2910 2990 2841

000

1000

2000

3000

4000

5000

6000

2011 2012 2013

phase 1 Economies fondeacutees sur un facteur transition vers phase 2phase 2 Economies fondeacutees sur lrsquoefficience transition vers phase3

232

Tableau39 Connaitre un entrepreneur dans les pays du MENA en 2009

KNOWENT (oui) 2009 2011 2012 2013

Algeacuterie (1) 6307 491 596 526

Iran (2) 5008 36 413 433

Maroc (3) 4971

Liban (4) 4900

Cisjordanie et bande de gaza (5) 4874 - 4054 -

Emirats arabes unis (6) 4863 3297 - -

Jordanie (7) 4786

Arabie saoudite (8) 4412

Yeacutemen (9) 4093

Tunisie (10) 3689 - 3539 -

Syrie (11) 3375

Egypte

413 -

Libie - - 27

Source APS GEM 2009 20112012 les pourcentages sont calculeacutes sur la base des les reacuteponses valides

Par comparaison agrave la moyenne mondiale mais aussi par rapport au stade de

deacuteveloppement des pays Il ressort ainsi que le niveau enregistreacute en Algeacuterie est particuliegraverement

eacuteleveacute La question qui se pose agrave preacutesent est de savoir comment cette variable va se comporter

par rapport agrave la participation des individus ou non dans le processus entrepreneurial

3 Connaitre un entrepreneur et la participation dans le processus entrepreneurial

On peut remarquer lrsquoeacutecart marquant entre ceux qui connaissent des entrepreneurs et participent

dans le processus entrepreneurial (5112) et ceux qui connaissent aussi des entrepreneurs mais

qui ne srsquoimpliquent dans lrsquoactiviteacute de creacuteation ou de deacuteveloppement drsquoune entreprise (3482)

Le rapport entre les deux groupes respectifs est de lrsquoordre de 146 Cela suggegravere qursquoil y une

relation associant le fait drsquoavoir un entrepreneur dans son reacuteseau social et la participation dans

les diffeacuterentes eacutetapes de creacuteation et de deacuteveloppement des jeune entreprise

Tableau 40 La variable KNOWENT pour tout les participants dans qui suppose lle

processus entrepreneurial

KNOWENT Total

Non oui

PARTICP non Effectif 1230 1305 2535

6518 4888 5563

oui Effectif 657 1365 2022

3482 5112 4437

Total Effectif 1887 2670 4557

10000 10000 10000

Source auteur reacutesultats du tri croiseacute sous SPSS

233

Les reacutesultats du test de khi deux confirme lrsquoexistence de cette relation sur le plan

statistique La valeur de khi deux figurant dans le tableau suivant est tregraves importantes (11902)

avec un niveau de risque drsquoerreur tregraves faible Cependant la valeur de V de Cramer montre que

a lrsquointensiteacute de la relation es faible Ce qui va ecirctre confirmeacute lorsqursquoon proceacutedera agrave la reacutegression

logistiques

Tableau 41 Reacutesultat des tests de chi deux

Valeur Signification asymptotique (bilateacuterale)

Khi-deux de Pearson 119102 000

Phi 0162 000

V de Cramer 0162 000

Source reacutesultats du tri croiseacute sous SPSS

31Connaitre un entrepreneur dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial

Le tableau suivant donne les reacutesultats des croisements entre la variables KNOWENT et

les variables POTENT INTENT EMERGE SURVI qui respectivement identifie les personnes

en situation drsquoentrepreneuriat potentiel drsquointention drsquoentreprendre drsquoeacutemergence de lrsquoentreprise

et de survie Ils sont 1624 qui son consideacutereacute comme potentiellement entrepreneurs 196 qui ont

entrepris certaines actions qui traduisent leur intention reacuteelle drsquoentreprendre 280 que lrsquoon

pourrait consideacuterer comme des entrepreneurs eacutemergeant et enfin 264 gegraverent une entreprise qui

cherchent agrave se maintenir sur le marcheacute Par rapport agrave ces entrepreneurs ou futurs entrepreneurs

le tableau 36 restitue les freacutequences de la variable KNOWENT qui permet de constater srsquoil

existe une diffeacuterence entre ceux qui possegravedent une relation avec un entrepreneur et ceux qui ne

la possegravede pas

Tableau 42 reacuteseau social des entrepreneurs et des non entrepreneurs

KNOWENT

Variables du processus entrepreneurial Non Oui Total Ouinon

POTENT 36 64 1624 178

INTENT 23 77 196 335

EMERGE 16 84 280 525

SURVIE 27 73 264 27

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Si nous observons la colonne des reacuteponses positives nous constatons drsquoabord que le

pourcentage les plus eacuteleveacute est constateacutes dans la phase ougrave les lrsquoentreprise vient drsquoeacutemerger crsquoest agrave

dire que lrsquoentreprise devient un objet reacuteelle et actif sur le marcheacute et reacutealise des recettes qui

234

permettent au proprieacutetaire ou le dirigeant de recevoir un revenu Le taux le plus faible (64)

est constateacute dans la phase de lrsquoentrepreneuriat potentiel ougrave rien nest encore entrepris

Cependant la comparaison simultaneacutee entre les quatre phases permet de voir que plus les

individus srsquoimpliquent dans le processus plus la mobilisation de ce type de relation ne

srsquoaccentue La derniegravere colonne reacutevegravele en effet que dans la phase deacutemergence le taux de

reacuteponses positives repreacutesente cinq fois celui des reacuteponses neacutegatives Alors que ce ratio eacutetait de

(178 ) dans la phase de lrsquoentrepreneuriat potentiel Mais loque lrsquoentreprise deacutepasse ce stade

drsquoeacutemergence et peacutenegravetre dans une eacutetape de maintien sur le marcheacute ce ration diminue (27) Il est

fort possible que dans la phase de survie drsquoautre type de relation deviennent plus pertinentes et

plus utiles que les entrepreneurs eacutetablis comme les fournisseurs les clients les banquiers

Ce qui doit drsquoecirctre souligneacute ici est la faiblesse que lrsquoon pourrait constater dans les

phases amont laquo entrepreneuriat potentiel et la phase aval de lrsquoentrepreneuriat ougrave lrsquoentreprise a

deacutepasseacute le stade de lrsquoeacutemergence et lutte pour sa survie Dans ces deux eacutetapes ceux qui ont

reacutepondu par un oui sont respectivement 17 et 27 fois plus nombreux que ceux qui ont reacutepondu

par un non Pour veacuterifier si ce reacutesultat est le fait seulement des donneacutees de lrsquoAlgeacuterie ou pouvant

ecirctre constateacute mecircme en observant les donneacutees drsquoautres pays nous suggeacuterons dans le titre suivant

de voir comment la variable KNOWENT va se comporter lorsque des entrepreneurs drsquoautre pays

sont interrogeacutes

32 Utilisation de la relation avec des entrepreneurs dans drsquoautre pays

Les reacutesultats preacuteceacutedant meacuteritent en effet drsquoecirctre compareacutes avec drsquoautre pays En utilisant les

mecircmes variables le graphique suivant preacutesente les pourcentages des reacuteponses positives des

participants dans le processus entrepreneurial lorsqursquoils eacutetaient interrogeacutes sur la connaissance

drsquoun entrepreneur 2013660

Graphique 18 Knowent dans le processus entrepreneurial comparaison en Algeacuterie et dans

LrsquoEacutechantillon global de 2013

Source calcul de lrsquoauteur

660 Pour faire cette comparaison nous utilisons les donneacutees comportant les valeurs manquantes aussi bien pour lrsquoeacutechantillon de

lrsquoAlgeacuterie ou de lrsquoeacutechantillon global de 2013

5041

7193

8710

6716

51766214

6750

5210

000

2000

4000

6000

8000

10000

POTENT INTENT EMERGE SURVIE

ALGERIE

APS2013

235

Le graphique montre tout drsquoabord que les pourcentages enregistreacutes en Algeacuterie sont supeacuterieurs

agrave la moyenne mondiale dans chaque phase Pour lrsquoeacutechantillon enquecircteacute en Algeacuterie ou pour le

groupe de pays le graphique montre une grande similitude du comportement de la variable d

KNOWENT La distribution des reacuteponses forment une courbe en grand U inverseacute Les

pourcentages les plus faibles correspondent aux personnes qui affichent une preacutefeacuterence pour

lrsquoauto emploi et la creacuteation drsquoentreprise mais agrave mesure que la deacutecision est prise et lrsquoengagement

devient reacuteel la connaissance des entrepreneurs devient plus preacutesentes dans le contexte des

personnes interrogeacutees Apregraves leacutemergence de lrsquoentreprise la connaissance ne semble pas

repreacutesenter la mecircme importance pour les personnes interrogeacutees Ils sont seulement 52 qui

deacuteclarent connaitre un entrepreneur

Pour srsquoassurer davantage de la validiteacute de ce reacutesultat qui nous semble important nous

tenterons dans ce qui suit de voir ce constat se veacuterifie lorsqursquoon raisonne en terme de niveau de

deacuteveloppement du pays nous preacutesenterons dans le titre suivant les reacutesultat de croisement de la

variable KNOWENT avec les quatre variables du processus entrepreneurial mais en faisant la

distinction entre les trois phase de deacuteveloppement citeacutees plus haut

Graphique 19 KNOWENT dans le processus entrepreneurial selon les cinq phases du

deacuteveloppement

2011 2012 2013

Eacuteconomie fondeacutee sur un facteur Transition vers phase defficience Economie fondeacutee sur

lefficience

Transition vers innovation Economie fondeacutee sur linnovation

Source auteur selon les donneacutees APS de 20112012 et 2013

Toutes les lignes sont sous forme drsquoun grand U inverseacute ce qui montre que la nature du lien

entre la variable KNOWENT et le processus entrepreneurial constateacute preacuteceacutedemment reste

valable lorsque introduit le critegravere de niveau de deacuteveloppement dans lrsquoanalyse Mais ce qui

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

72

78

7873

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

70

7975

69

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

236

inteacuteressant de voir est la ligne correspondant au pays se trouvant dans le premier stade de

deacuteveloppement dont la compeacutetitiviteacute est fondeacute sur un facteur Sur cette peacuteriode il semble que

la connaissance drsquoun entrepreneur est beaucoup plus marqueacutee dans les phases drsquoengagement

dans la creacuteation drsquoentreprise (phase intention) mais apregraves cette phase nous remarquons que le

pourcentage diminue Contrairement aux autres stades de deacuteveloppement la diminution des

pourcentages commence apregraves la phase drsquoeacutemergence comme si lrsquoentrepreneur est contacteacute

principalement dans la phase de montage du projet ou bien ceux qui ont reacuteussies sont consideacutereacutes

comme un modegravele que lrsquoon pourrait imiter (the role model)

A ce titre plusieurs recherches empirique ont constateacute le me pheacutenomegravene SHIROKOVAG661 a

analyseacute la dynamique du reacuteseau social dans les phases de naissance662 (birth) et de survie

(survival) des nouvelles entreprises en Russie sur la peacuteriode 2006-2008 En utilisant la variable

de KNOWENT comme indicateur du niveau de reacuteseautage des entrepreneurs la phase de

naissance est la plus mobilisatrice de la relation avec de entrepreneurs aucune relation

statistique nrsquoa eacuteteacute trouveacutee dans la phase de survie Les deux graphiques ci dessous montre le

comportement diffeacuterencieacute de la variable KNOWENT dans la phase de naissance de lrsquoentrepris et

dan la phase de survie La ligne en gras montre la moyenne de la variable KNOWENT alors que

les lignes numeacuteroteacutee de 1 agrave 3 sont les valeurs de la variable KNOWENT pour 20062007 et

2008 Le graphique agrave gauche (KNWOENT TEA) montre bien que la naissance de lrsquoentreprise

est deacutependante du nombre de reacuteponse positive de KNOWENT alors que dans le graphique de

droite la variation de la variable de survie est neutre par rapport agrave la variation de la variable

KNOWENT

661 SHIROKOVAG Comparison of Social Network Influence on Birth and Survival Stages of Entrepreneurial firm Evidence from GEM Data 2009 662 Cet auteur utilise la variable TEA pour identifier la phase de naissance de lrsquoentreprise par rapport agrave notre conception du

processus entrepreneurial elle correspond agrave la somme des personnes en phase drsquointention et drsquoeacutemergence

237

Graphique 20 Relation entre la variable TEA et survie AVEC LA VAIAL KNOWENT

Russie 2006-2008

Source SHIROKOVAG Comparison of Social Network Influence on Birth and Survival Stages of Entrepreneurial

firm Evidence from GEM Data 2009p 16

Les reacutesultats obtenus de lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoAlgeacuterie et la comparaison avec des

donneacutees internationales reacutevegravelent que la relation entre le reacuteseau social et la participation dans le

processus entrepreneurial ne peut ecirctres du au hasard Crsquoest pourquoi dans le titre suivant nous

permettrons en relief les reacutesultats du test de chi deux qui va nous permettre se de se prononcer

que la relation statistique entre la variable de KNOWENT et les variable POTENT INTENT

EMERGE et SURVIE

Tableau 43 Reacutesultat du test de Che-2

Processus

entrepreneurial

Khi-deux de

Pearson

Signification

asymptotique

(bilateacuterale)

La statistique

Phi

Signification

approximeacutee

POTENT 33724 0000 0086 0000

INTENT 28734 0000 0079 0000

EMERGE 78940 0000 0132 0000

SURVIE 24335 0000 0073 0000

Source auteur selon les donneacutees GEM

Pour les quatre croisements reacutealiseacutes les valeurs du Che-2 sont relativement implorantes

Pour rappel ces valeurs indiquent lrsquoexistence drsquoun eacutecart important entre une hypothegravese nulle qui

postule lrsquoindeacutependance des variables et lrsquohypothegravese vraie qui indique leur deacutependance et drsquoautre

part Par ailleurs les niveaux de signification qui en reacutesultaient sont tregraves faibles (plt0005) Ce

qui reacutevegravele que cette deacutependance est statistiquement significative et lrsquohypothegravese selon laquelle la

participation dans le processus entrepreneurial est indeacutependante de la possession drsquoune relation

238

avec un entrepreneur doit ecirctre rejeteacute Les valeurs de la statistique Phi reacutevegravelent par contre une

intensiteacute faible toute en restant significative (plt005) de cette relation Pour les autres relations

eacutetudieacutees elle nrsquoa pas deacutepasseacute les 02 Cette faiblesse est peut ecirctre normale agrave partir du moment ougrave

il pourrait y avoir drsquoautre variables qui non pas eacuteteacute consideacutereacutees dans cette recherche La valeur

de Phi dans la phase drsquoeacutemergence est la plus eacuteleveacute parmi les quartes phases eacutetudieacutees ce qui

montre que cette eacutetape est plus mobilisatrice de ce genre de relation La phase de survie

enregistre par contre la valeur de Phi la plus faible Cela tait attendu puisque dans la description

de la variable KNOWENT dans cette phase les pourcentages des reacuteponses positive eacutetaient les

plus faible dans cette eacutetapes que ce soit dans notre eacutechantillon que dans les eacutechantillons chois

pour la comparaison internationale

4 la contribution dans le financement drsquoautres entreprises

Pour cerner cette dimension du capital social nous utilisons une seule variable BUSANG

Seules les reacuteponses valides ont eacuteteacute retenues pour lrsquoexploitation de cette variable notamment dans

la reacutegression logistique qui se fera dans la troisiegraveme section Apregraves la suppression des valeurs

manquantes lrsquoeacutechantillon interrogeacute passe de 12591 (APSI) agrave 4557 individus ( APS II) soit une

diminution de 63 La diffeacuterence entre les freacutequences relatives de cette variable dans les deux

bases de donneacutees nrsquoa pas trop modifieacute la structure des reacuteponses Dans la base originale ils sont

96 des personnes interrogeacutees qui deacuteclarent avoir participeacute dans le financement drsquoautres

entreprises Leur nombre augmente leacutegegraverement pour passer agrave 111 dans la seconde base de

donneacutees soit une diffeacuterence de 15 point de pourcentage

Tableau 44 comparaison de la variable BUSANG avant et apregraves la suppression des

valeurs manquantes

APS II APS I

Effectifs (2) Effectifs (1) (1) -(2)

Non 4050 889 11282 896 -07

Oui 507 111 1215 96 15

Total 4557 1000 12591

100

0

Sources auteur donneacutees de lrsquoenquecircte

Ce pourcentage repreacutesente la moyenne de 2009 agrave 2011 Lorsqursquoon deacutecline cette variable

par anneacutees drsquoenquecircte la diffeacuterence des reacuteponses positives nrsquoa pas enregistreacute des diffeacuterences

importantes sauf pour lrsquoanneacutee 2009 et 2011 ougrave elle excegravede 2 Sur les quartes anneacutees la part

des reacuteponses positives reste relativement stable exception faite pour lrsquoanneacutee 2011 ougrave leur

nombre est le plus eacuteleveacute (155) ce qui est aussi le cas avant la suppression des valeurs

239

manquantes (1316) Le constat que lrsquoon pourrait tireacutes de ces reacutesultats est qursquoune partie non

neacutegligeable drsquoindividus qui sont actifs dans le monde de lrsquoentrepreneuriat non seulement par la

creacuteation de leur propre entreprise mais par la contribution dans lrsquoeacutemergence drsquoautres entreprises

Tableau 45 La variable BUSANG dans les quatre anneacutees drsquoenquecircte

Anneacutees

APS II APS I (2) ndash (1)

Effectifs (2) Total Effectifs (1) Total

2009 Non 456 9048

504 1811 9359

1935

Oui 48 952 124 641 311

2011 Non 1129 8451

1336 2705 8557

3161

Oui 207 1549 416 1316 233

2012 Non 1816 9085

1999 4553 9115

4995

Oui 183 915 430 861 054

2013 Non 649 9039

718 2213 8852

2500

Oui 69 961 245 980 -019

Sources auteur donneacutees de lrsquoenquecircte

41 Financement informel selon une comparaison internationale

La comparaison avec la moyenne mondiale calculeacutee sur la peacuteriode 2000 agrave 2013 montre

que les pourcentages enregistreacutes en Algeacuterie sont relativement importants et reacutevegravelent limportance

de lrsquoinformel dans lactiviteacute entrepreneuriale Mais au delagrave de lrsquoactiviteacute informelle la forte

implication des individus dans lrsquoinvestissement reacutealiseacutes par les autres reacutevegravele aussi le

deacuteveloppement des investisseurs providentiels (business Angel)

Tableau 46la variable BUSANG la moyenne mondiale entre 2000 et 2013

BUSANG 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Non 971 974 974 973 973 972 972 967 962 969 94 947 943 936

Oui 29 26 26 27 27 28 28 33 38 31 6 53 57 64

Total 46366 66267 115343 96497 142888 117465 170969 154691 134428 182580 176091 161569 197623 243679

Source calcul de lrsquoauteur selon les diffeacuterentes bases de donneacutees APS de GEM de 2000 agrave 2013

Les moyennes enregistreacutees pendant la peacuteriode ougrave lrsquoAlgeacuterie a participeacute dans le projet

GEM sont plus eacuteleveacutees que les moyennes mondiales dont la valeur maximale est observeacutee en

2013 Cependant les enquecirctes effectueacutees en Algeacuterie se sont deacuterouleacutees apregraves lrsquoeacuteveacutenement de la

crise financiegravere de 2008 Cette crise pour plusieurs recherches empirique a engendreacute un fort

durcissement des conditions de creacutedits destineacutes aux PME et agrave la creacuteation drsquoentreprises cela en

deacutepit des politiques drsquoassouplissement moneacutetaire663

663Lrsquoimpact de la crise mondiale sur le financement des PME et de lrsquoentrepreneuriat et les reacuteponses en termes drsquoaction des

pouvoirs publics Centre pour lrsquoentrepreneuriat les PME et le deacuteveloppement local OCDE 200982 page p25

240

Dans ce contexte le financement par les intermeacutediaires financiers comme le capital-

risque664 pourtant tregraves actifs dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale est devenus plus oneacutereux agrave cause

des coucircts de transaction665 (coucirct de lrsquoexpertise de lrsquoassurance) car opeacuterant dans un

environnement devenu moins profitable Ces deux causes combineacutees ont dessineacute un contexte

favorable au deacuteveloppement des financements informel

Les reacutesultats enregistreacutes en Algeacuterie ne peuvent pas ecirctres consideacutereacutes comme une reacuteaction

directe agrave la crise financiegravere par ce que drsquoune part il faudrait une seacuterie logue pour pouvoir

observer un changement eacuteventuel des comportements et drsquoautre part la probleacutematique de

financement du secteur priveacute a eacuteteacute toujours eacutevoqueacute pour justifier la faiblesse de la dynamique

entrepreneuriale et cela mecircme dans lrsquoaisance financiegravere des derniegraveres anneacutees666 Ainsi nous ne

placcedilons pas la variable BUSANG dans ce deacutebat Le fait qursquoil ya des individus qui acceptent de

financer drsquoautre projet drsquoinvestissement reflegravete dans certaine mesure le niveau dencastrement

dans des reacuteseaux relationnels qui selon notre hypothegravese produisent des avantages pour celui qui

y participe notamment dans la creacuteation de sa propre entreprise Nous le consideacuterant ainsi comme

une dimension du capital social individuel

Cependant dans ce stade de la description les reacutesultats trouveacutes pour cette variable neacutecessitent

une lecture comparative avec drsquoautres eacuteconomies et drsquoautre socieacuteteacute Le but est drsquoarriver agrave

relativiser les chiffres En effet la recherche empirique abonde de travaux sur les facteurs qui

agissement sur ce type de comportement Le niveau de revenu des personnes constituent agrave ce

titre une des principales hypothegraveses

42 Investissement informels et niveau de revenu individuel

Plus le revenu augmentent plus il y a de forte de chance quun individu pensent agrave la

contribution dans le financement des autres Dans lrsquoanalyse des reacuteponses de 5960 investisseurs

informels entre 2001 et 2003 SZERBLS et al montrent dans une reacutegression multinomiale un

lien positif entre le niveau de revenu et des activiteacutes entrepreneuriales lanceacutees par drsquoautres

individus Seulement cette relation diffegravere en termes drsquointensiteacute selon le type drsquoinvestisseurs

informels667 Ces auteurs considegraverent lrsquoexistence de quatre types qui nrsquoont pas le mecircme

comportement lorsqursquoil srsquoagit de financer ou non la creacuteation drsquoentreprise

1) des investisseurs non expeacuterimenteacutes et financcedilant des membres de la famille

664 KETTANI G VILLEMEUR A Le capital-risque un financement efficace de linnovation sur le long terme Revue deacuteconomie financiegravereNdeg108 2012 pp 91-104p 93 665 MASONCM T HARRISONR Business angel investment activity in the financial crisis UK evidence and policy implications Environment and Planning C Government and Policy Ndeg 11 2014pp 666Voir a titre le travail deacutejagrave citeacute dans lrsquointroduction de BOUYACOUBA le rationnement drastique du creacutedit au secteur priveacute en Algeacuterie pourquoi 667 SZERB LS et al Seeding New Ventures ndash Green Thumbs and Fertile Fields Individual and Environmental Drivers of

Informal Investment Venture Capital Vol 9 No 4pp 257 ndash 284 p 275

241

2) des investisseurs non expeacuterimenteacutes et financcedilant des eacutetrangers au cercle familial

3) des investisseurs expriment dans la gestion mais financcedilant des membres de la famille

4) des investisseurs expeacuterimenteacutes mais financcedilant des individus eacutetrangers au cercle familiales

Seuls les trois derniers cas le niveau de revenu un impact significatif et positif dans la

deacutecision de financer les autres En utilisant le mecircme proceacutedeacute statistique MAULA M et al ne

trouvent dans le contexte de la Finlande entre2000 et 2002 aucune relation significative entre le

revenu et le fait de devenir un investisseur informels668

Par rapport agrave notre eacutechantillon de lrsquoeacutetude l croisement entre la variable (BUSNAG) et la

variable INCOM donne les reacutesultats suivants

Tableau 47 Le niveau de revenu des investisseurs informels entre 2009 et 2013

INCOM

Total Faible Moyen Eleveacute

BUSAN

G

Non Effectif 1347 1296 1407 4050

922 911 841 889

Oui

Effectif 114 126 267 507

(78) (89) (159

) 111

Total Effectif 1461 1422 1674 4557

1000 1000 1000 1000

Source calcul de lrsquoauteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Ils sont presque 16 parmi les personnes se trouvant dans la tranche supeacuterieure des

revenus qui ont contribueacute dans le financement des autres Leur volume repreacutesente ainsi deux fois

ceux qui investissent leurs capitaux mais se trouvant ans des tranche infeacuterieur de revenu Cette

lecture suppose donc un lien positif entre le revenu dont dispose la personne et sont offre de

capitaux dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat Agrave ce stade nous ne voulons pas en veacuterifier cette

relation la matrice des correacutelations qui sera deacuteveloppeacute dans la seconde section devra mettre en

relief la nature du lien entre ces deux variables

Si la participation dans le financement des autres semble lieacute au revenu agrave lrsquoeacutechelle individuel

serait-il le cas lorsqursquo on raisonne agrave lrsquoeacutechelle macroeacuteconomique autrement dit est ce dans les

pays les riches produisent plus drsquoinvestisseur de ce genre par rapport au pays les plus pauvres Le

titre suivant restitue les reacutesultats du croisement entre les tranches de revenus par tecircte et les

effectifs des variables BUSEANG

668 MAULA M et al What Drives Micro-Angel Investments Small Business Economics Ndeg 252005pp459ndash475p 469

242

43 Comparaison selon le niveau de deacuteveloppement des pays

Le tableau ci-dessous montre une relation neacutegative entre le niveau de revenu et le nombre

drsquoindividus participant dans le financement informel des activiteacutes entrepreneuriales Ils sont en

effet 204 dans les ays agrave faible revenu alors que dans les pays les pus riches leur nombre est

de 45 Les pourcentages calculeacutes pour le cas de lrsquoAlgeacuterie sont coheacuterents avec ceux enregistreacutes

dans les pays agrave revenu intermeacutediaire

Tableau 48 La variable BUSANG selon le revenu par tecircte drsquohabitant en 2013

BUSANG Faible

revenue

Tranche infeacuterieur

du revenu

intermeacutediaire

Tranche supeacuterieure

du revenue

intermeacutediaire Revenu

intermeacutediaire

Revenue

eacuteleveacute

Oui en 204 89 79 81 45

Ecart-

type 403 284 270 273 207

Total 4607 18422 88028 106450 112113

Source calcul de lrsquoauteur selon les donneacutees de APS GEM 2011 2012 et 2013

Le mecircme constat peut ecirctre fait lorsqursquoon deacutecline la variable BUSANG en fonction du

niveau de compeacutetitiviteacute tel que deacutefini par Le forum eacuteconomique mondiale En effet le graphique

suivant donne le pourcentage des reacuteponses positives selon que le pays est au stade de

deacuteveloppement baseacute sur un facteur sur lrsquoefficience ou sur lrsquoinnovation Lrsquoimportance

quantitative des investisseurs providentiels semble ecirctre un trait distinctif entre les diffeacuterents

pays La par des personnes dans les pays les moins avanceacutes (eacuteconomie baseacutee sur un facteur) qui

deacuteclarent avoir octroyeacute des fonds agrave drsquoautres entrepreneurs est 3 fois supeacuterieure de ce qui est

enregistreacute dans les pays les plus deacuteveloppeacutes (eacuteconomie baseacutes innovation) en 2013 et de 27 fois

en 2012 Les reacutesultats de la variable BUSANG preacutesents dans le tableau sont coheacuterents avec ce

qui est observeacute dans les pays qui srsquoefforcent de transiter vers un stade de deacuteveloppement

supeacuterieur

Graphique 21 La variable BUSANG selon le stade de deacuteveloppement de 200112012 et

2013

688

1034

1254

607

959 877

499608

468625

525

888

406 379 366

000

500

1000

1500

2011 2012 2013

phase 1 Economies fondeacutees sur un facteur transition vers phase 2

phase 2 Economies fondeacutees sur lrsquoefficience transition vers phase3

phase 3 Economies fondeacutees sur lrsquoinnovation

243

Source auteur selon les donneacutees APS de GEM 2011 2012 et 2013

44 Destination des financements informels

La diffeacuterence numeacuterique entre du nombre des personne qui srsquoimpliquent dans le

financement des autres cache en fait une diffeacuterence en terme de qualiteacute des relations aux quelles

sont destineacutes ces fonds cest-agrave-dire les individus ont des preacutefeacuterences sur la personne qui peut

beacuteneacuteficier de leur aide ou de leur investissement De ce fait il est neacutecessaire agrave preacutesent de voir agrave

qui sont destineacute ces fonds Dans le questionnaire utiliseacutes par les enquecircteurs de GEM il a eacuteteacute

preacutevus une question669 qui demande aux personnes interrogeacutees drsquoindiquer selon un six

possibiliteacutes la nature de la relation qui a beacuteneacuteficier des fonds octroyeacutes par ces investisseurs

Les reacuteponses sont organiseacutees dans une variable cateacutegorielle appeleacutee laquo BAREL raquo Bien

entendu cette question est destineacutee seulement aux personnes qui ont reacutepondu positivement

lorsqursquoon leur a demandeacute si oui on non ils ont fournis des ressources financiegravere agrave drsquoautre

entrepreneurs autrement lorsque la variable BUSANG prend la valeur de 1 Nous preacutesenterons

les reacutesultats pour le cas de lrsquoAlgeacuterie ensuite nous ferons le point sur ce qui est observeacute dans le

reste du monde selon les critegraveres de deacuteveloppement que nous avions retenu preacuteceacutedemment

Le tableau suivant donne les freacutequences et les pourcentages pour lrsquoeacutechantillon global et

qui regroupe la population interrogeacutee entre 2009 et 2013 Aussi nous preacutesenterons dans ce

tableau les reacutesultats des tris agrave plat de la variable BAREL pour chaque anneacutee

Tableau 49 Destination de financement informel en Algeacuterie entre 2009 et 2013

Type de relation en Echantillon global 2009 2011 2012 2013

Famille proche 492 37 48 51 53

Autre membre de la famille 132 17 11 14 16

Collegravegue de travail 69 17 8 5 4

Amis ou voisin 291 26 30 29 26

Une personne eacutetrangegravere avec une ideacutee drsquoaffaires 15 3 3 1 0

Total (effectif) 461 35 191 167 68

Source auteur selon les donneacutees APS

Le volume global des drsquoindividu que lrsquoon pourrait qualifier drsquoinvestisseurs informels

srsquoeacutelegraveve agrave 461 entre 2009 et 2013 ce qui repreacutesente 10 du total interrogeacute La distribution des

reacuteponses montre que deux type de relation beacuteneacuteficient le plus de ce mode de financement le

cercle familial et les amis ou les voisins Crsquoest les liens forts qui captent le plus les fonds

destineacutes agrave lrsquoinvestissement ils repreacutesentent 624 des relations indiqueacutees Les liens faibles de

669La formule originale eacutetait ldquoWhat was your relationship with the person that received your most recent personal investmentrdquo

244

type amicales ou des personnes eacutetrangegraveres mais disposant drsquoune ideacutee de projet eacuteconomique ou

bien des collegravegues de travail repreacutesentent presque 40 des relations indiqueacutes Cela nous montre

qursquoil y un double encastrement des individus actifs dans lrsquoentrepreneuriat un encastrement dans

le reacuteseau familial et un deuxiegraveme qui ne semble pas neacutegligeable dans des reacuteseaux eacutetranger agrave la

famille

Cependant le tableau met en relief un penchant plus marqueacute vers le premier type et une

contraction pour le second En effet entre 2009 et 2013 le nombre de personnes qui deacuteclarent

avoir financeacute un projet lanceacute par un membre du cercle familial passe de 37 agrave 53 alors que le

financement des activiteacutes lanceacutees par des personne se trouvant en dehors de la famille par

exemple par un individu ayant une bonne ideacutee drsquoaffaires est quasiment nul en 2013 alors qursquoil

repreacutesentait 3 en 2009

Les fonds se dirigent davantage vers le circuit familial Ce constat nrsquoest pas nouveau

plusieurs auteurs et des enquecirctes nationales lrsquoon montreacute670 En plus de lrsquoimportance de ces

apparentes de ces relations les capitaux qui transitent par leur biais sont tregraves importantes Les

bases de donneacutees APS contient une variable indicative des montants que les individus ont

octroyeacute pour le financement des autres Le tableau suivant croise ces montants671 avec le type de

relations auxquelles ils sont s destineacutes

Tableau 50 Les montants investis par type de relation selon les donneacutees GEM de 2009 agrave

2013 en DA

2000-1000000 1100000-20000000 20000000-800000000 total effectif

Famille proche 3409 500 295 4205 218

Autre membre de la famille 886 159 159 1205 59

Collegravegue de travail 386 159 045 591 31

Amis ou voisin 1841 409 114 2364 127

Une personne eacutetranger ave une

ideacutee 068 023 000 091 5

Source calculs de lrsquoauteur selon les donneacutees APS de 2013

Lorsqursquoon lit la colonne qui correspond agrave la derniegravere tranche (20000000-800000000) ils

sont presque 3 qui deacuteclarent avoir contribueacute financiegraverement dans un projet lanceacute par un

membre de la famille proche (eacutepouse deacuteceacutedant) et sont presque 2 agrave un autre membre de la

famille Crsquoest donc des sommes importantes qui totalisent 3625768 millier de DA Cette somme

repreacutesente 374 fois ce qui a eacuteteacute investi dans des relations non familiales (967125milliers de

670 BOUTCOUBA Les nouveaux entrepreneurs en Algeacuterie en peacuteriode de transition la dimension transnationale CREAD Alger Cahiers du CREAD Ndeg40 2egraveme trimestre 1997 pages 105-119 p117 671 Les montants sont regroupeacutes en tranche par nous mecircme mais la variable telle qursquoapparait dans la base de donneacutees comprend

78 niveaux de 2000DA agrave 800000000 DA

245

DA) Cette somme repreacutesente la creacuteation de 4864 emploi dans le secteur des services sous le

reacutegime de LrsquoANSEJ672

Tableau 51 Montant global approximatif octroyeacute au membre dans le reacuteseau familial

Montant

Milliers de

DA

Famille

proche

Autre

membre de la

famille

Montant

global

Milliers de

DA

Collegravegue

de travail

Amis ou

voisin

Une

personne

eacutetranger

ave une

ideacutee

Montant

global

Milliers de

DA

200000 1 0 2 0 0 1 2000

300000 1 0 3 0 0 0 0

400000 1 1 800000 0 0 0 0

500000 0 0 0 1 0 0 500000000

800000 0 1 800000 0 0 0 0

Total effectif 218 59 3625768 31 127 5 967125

Source auteur selon les donneacutees de GEM de 2009 0 2013

Lorsqursquoon deacutecline la variable BAREL en fonction du stade de deacuteveloppement des pays

on peut remarquer que la structure des reacuteponses change drsquoun stade agrave lrsquoautre Le tableau preacutesente

le croisement entre la variables BAREL selon le stade de deacuteveloppement auxquels appartiennent

les reacutepondants Dans les pays agrave faible compeacutetitiviteacute la famille est deacutesigneacutee agrave 71 comme

beacuteneacuteficiaires des financements informels alors que dans les pays les plus avanceacutes toute en

restant dominante elle reccediloit 53 Par contre dans les pays dont la compeacutetitiviteacute est fondeacutee sur

lrsquoinnovation les personnes posseacutedant de bonnes ideacutees drsquoaffaires sont plus favoriseacutees (8) que

ceux qui se trouvent dans les pays les moins avanceacutes (1) puisqursquo ils reccediloivent des

financements informels

Tableau 52 La variable BAREL selon le niveau de compeacutetitiviteacute des reacutepondants en 2013

Type de relation

eacuteconomie

fondeacutee sur

un facteur

transition

vers phase

defficience

eacuteconomie

fondeacutee sur

lefficience

transition

vers

innovation

eacuteconomie

fondeacutee sur

linnovation

Famille proche 53 48 48 40 46

Autre membre de la famille 18 13 15 13 7

Collegravegue de travail 2 8 5 8 6

Amis ou voisin 24 27 29 34 29

Une personne eacutetranger ave une ideacutee 1 3 3 3 8

Autre 1 1 1 2 3

total 100 100 100 100 100

Source auteurs selon les donneacutees de 2013

Lrsquoautre constat qui se deacutegage de ce tableau est le lien entre le niveau de compeacutetitiviteacute et

lrsquoimportance relative de chaque type de relation Il semble que plus lrsquoeacuteconomie se dirige vers

lrsquoameacutelioration de sa performance plus le financement se dirigent en dehors du cercle familiale

Le graphique ci dessous montre la diffeacuterence entre la destination familiale (proche et autres

membres de la famille) et non familiale (collegravegue ami et voisin des eacutetranger avec de bonne

672 ABEDOUA BOUYACOUBA KHERBACHI H op ct p100

246

ideacutees drsquoaffaires des fond que les personnes interrogeacute deacuteclarent octroyer Le reacuteseau domineacute par

des liens de nature amicale professionnelle et eacuteconomique est presque 15 fois supeacuterieur dans les

pays deacuteveloppeacute que dans les pays agrave faible deacuteveloppement Dans cette derniegravere cateacutegorie les

relations familiales absorbent 71 des financements informels contre 53 dans les pays les plus

compeacutetitifs

Graphique 22 Relation entre le niveau de deacuteveloppement et destination des fonds

drsquoinvestissements en 2013

Source auteur selon les donneacutees APS de GEM

Cette configuration des reacuteponses est lieacutee agrave plusieurs facteurs Dans lrsquoanalyse des donneacutees de

GEM de 2009-2011 SCHOTT T CHERAGHI ont proposeacute puis veacuterifier lrsquohypothegravese que les

relations priveacutees (familiales) sont dominante dans les pays dont la culture est domineacutee par les

valeurs rationnelles culture traditionnel et agrave faible niveau de confiance geacuteneacuteraliseacutee673

Inversement les relations non familiales sont beaucoup plus mobiliseacutees dans de socieacuteteacute domineacutees

par les valeurs laiumlques et de rationaliteacute Nous nous attardons sur cet aspect parc que les reacutesultats

de ces auteurs et drsquoautre sont inteacuteressantes pour deux raison essentielles drsquoune part lrsquoimportance

numeacuterique des personne impliqueacutees dans le financement des autres ( variables BUSANG) et la

destination de ces financements (variable BAREL) en Algeacuterie nous incite agrave deacutecouvrir en quoi

ces deux pheacutenomegravene sont lieacutes Noues preacutesentons succinctement dans le titre qui suit les reacutesultats

de ces auteurs toute en introduisant les donneacutees sur lrsquoAlgeacuterie pour que la comparaison soit

pertinente

5 Structure du reacuteseau social et les caracteacuteristiques culturelles de la socieacuteteacute

Le projet GEM a inteacutegreacute en 2009 jusqursquoagrave 2013 de nouvelles questions qui avaient pour

but drsquoidentifier les caracteacuteristiques du reacuteseau social des entrepreneurs674 Il a eacuteteacute demandeacute agrave ces

derniers drsquoindiquer la personne parmi vingt relations possibles qui lui a fourni des conseils

673 SCHOTT T CHERAGHI M Entrepreneurs Networks Size Diversity and Composition Shaped by Cultures of Rationality and Trust in 2012 IEEEACM International Conference on Advances in Social Networks Analysis and Mining 2012 IEEE pp220-226p 223 674 Sont deacutetermineacute par l variable TEA que nous avions preacuteceacutedemment expliqueacute qui est l somme des personne en phase

drsquointention et drsquoeacutemergence

7153

6179

62215298 5373

2717

3732 36344542 4312

000

2000

4000

6000

8000

1 2 3 4 5

reacuteseau familial reacuteseau non familial

247

relatifs agrave leur projet eacutepouse parents collegravegue de travail banquier comptable etc Ces relations

sont ensuite regroupeacutees en six types appel appeleacutees des sphegraveres agrave savoir Sphegravere priveacute de travail

Professionnel Commercial et international (tableau 40) Les reacuteponses obtenues permettent de

calculer la moyenne dans chaque sphegravere Cette moyenne qui est appeleacute aussi la preacuteeacuteminence

des sphegraveres est deacutetermineacutes pour chaque pays Ensuite les auteurs croisent ces moyennes avec

les indicateurs portant sur le type de culture et du niveau de confiance dans chaque pays il a

eacuteteacute possible de deacuteterminer le niveau de domination de chacune de ces sphegraveres par rapport au type

de socieacuteteacute La meacutethode utiliseacutee eacutetait lrsquoanalyse par les clusters qui permet regroupe des pays

selon des caracteacuteristiques communes

Tableau 53 Les sphegraveres dans le reacuteseau social des entrepreneurs

Sphegraveres Les questions

Sphegravere priveacutee Epouse parents drsquoautres membres de la famille amis

Sphegravere de travail collegravegues de travail patron actuel drsquoune personne qui creacutee une entreprise expeacuterimenteacute

dans la gestion des entreprises

Sphegravere

professionnelle

chercheur ou un inventeur investisseur possible drsquoune banque avocat comptable

conseiller public

Sphegravere de marcheacute entreprise avec qui vous collaborez concurrente fournisseur consommateur

Sphegravere internationale personne se trouvant agrave lrsquoeacutetranger personne venant de lrsquoeacutetranger

Source APS GEM de 20092011

Chaque socieacuteteacute est identifieacutee par rapport agrave deux dimensions traditionnel versus

rationnelle ou bien dans un stade de survie versus deacutemancipations Ces auteurs ont ainsi croiseacute

les donneacutees de GEM sur le reacuteseau social des entrepreneurs en identifiant la dominance de

chaque sphegravere et les donneacutees de WWV pour identifier le type de culture auquel appartient

chaque pays Le tableau suivant resitue les reacutesultats de ces croisements675

Tableau 54 Critegraveres de deacutetermination des types de cultures selon le World Value Survey

Source INGLEHART R World Values Survey values change the world p6

675 INGLEHART R World Values Survey values change the world World Value Survey2008 16 pagesp6

Socieacuteteacute domineacute par des valeurs Traditionnelles

versus SeacuteculaireRational

Socieacuteteacute domineacutee par des valeurs de survie versus des

valeurs drsquoeacutemancipation

Le statut du dieu dans la vie Prioriteacute de la seacutecuriteacute physique et eacuteconomique sur la

liberteacute drsquoexpression et de la qualiteacute de la vie

Lrsquoobeacuteissance au parent et agrave la religion est plus

importante que lrsquoautonomie des enfants niveau de la joie (happiness)

LrsquoAVG nrsquoest jamais justifiable Homosexualiteacute nest jamais justifiable

Le sens de la fierteacute nationale Le recours aux peacutetitions pour srsquoexprimer

Favorable agrave plus de respect en vers lrsquoautoriteacute publique

(

Il faudrait ecirctre vigilant en matiegravere de confiance agrave accorder

aux autres (trust)

248

Le tableau suivant resitue les coefficients standardiseacutes qui mesurent lrsquointensiteacute des

relations entre le type de culture et la structure du reacuteseau social des entrepreneurs montre

clairement que plus le niveau de confiance et de rationalisme sont eacuteleveacutes dans la socieacuteteacute plus la

sphegravere priveacutee devient moins dominante dans le reacuteseau de lrsquoentrepreneur Dans les autres

sphegraveres le signe du coefficient est positif (et significatif) ce qui indique un impact positif sur le

dominance des sphegraveres non familiales Les auteurs ne trouvent pas de relation significative

entre le niveau de rationalisme et de confiance sur la preacuteeacuteminence de la sphegravere internationale

contrairement aux autres sphegraveres ougrave les liens statistique sont significatifs676

Tableau 55influence du rationalisme et de la confiance sur la structure du reacuteseau social

des entrepreneurs

priveacute travail professionnelle marcheacute International

rationalisme -024 012 020 013 004

confiance -014 006 009 010 003

Source SCHOTT T CHERAGHI M p 224 et225

les coefficients standardiseacutes du modegravele lineacuteaire hieacuterarchique

Lrsquohypothegravese deacuteveloppeacutee par ces auteurs constitue une lecture parmi drsquoautres pour

expliquer la diversiteacute des traits culturels des socieacuteteacutes impliqueacutees dans les activiteacutes eacuteconomiques

Lrsquoimage qui se dessine des trois croisements que nous venons de drsquoopeacuterer montrent que le le

financement informel come une facette du capital social est un comportement qui ne se

manifeste pas de la mecircme maniegravere dans les pays Il reste agrave savoir si ce comportement a une

relation avec le pheacutenomegravene central que nous analysons a savoir la participation dans le processus

entrepreneurial

6 Financement informel et la participation dans lrsquoentrepreneuriat

La Variable BUSANG qui traduit lrsquoimplication dans financement de la creacuteation drsquoautre

entreprise semble aussi lieacutee agrave la participation des le processus entrepreneurial Le tableau ci-

dessous montre parmi tous les individus qui sont actifs dans le financement informel il y

presque 655 individus qui participent dans le processus entrepreneurial avec ce pourcentage

ils repreacutesentent 16 fois ceux qui sont dans e processus entrepreneurial mais sans participation

dans le financement informel

676 SCHOTT T CHERAGHI M idem p 225

249

Tableau 56 La variable BUSANG pour tous les participants dans le processus

entrepreneurial

BUSANG

Total non oui

PARTICP

non Effectif 2370 165 2535

5852 3254 5563

oui Effectif 1680 342 2022

4148 6746 4437

Total Effectif 4050 4050 507

8887 10000 10000

Source reacutesultats du tri croiseacute sous SPSS

Lorsqursquoon compare ces reacutesultats avec la moyenne mondiale on srsquoaperccediloit qursquoen Algeacuterie le

niveau drsquoimplication des individus dans le financement informel est presque identique avec

celui du reste du monde

Tableau 57 Participation dans lrsquoentrepreneuriat et dans le financement informel dans le

monde entre 2009 et 2013

BUSANG

BUSANG non non

PARTICP

non Effectif 222173 7895 230068

6214 3285 6029

oui Effectif 135370 16139 151509

3786 6715 3971

Total

Effectif 357543 24034 381577

100 100 100

Source calcul drsquoauteur selon les donneacutees APS de 2009 agrave 2013 Calcul par la somme des individus en phase

POTENT INTENT EMERGE et SURVI pour un eacutechantillon regroupeacute de 2009 0 2013

On voit donc lrsquoexistence drsquoune relation possible entre ces deux pheacutenomegravenes En effet le test de

khi deux reacutevegravele dans le tableau qui suit une forte signification de cette relation ( Sig lt005) de

ce fait le risque de se tromper en consideacuterant la participation comme eacutetant non lieacutee au fait de

contribuer dans le financement des autres est minime Seulement la valeur De V de Cramer est

relativement faible (0164)

Tableau 58 Reacutesultat des test de chi deux

Valeur Signification asymptotique (bilateacuterale)

Khi-deux de

Pearson 123159 0000

Phi 0164 0000

V de Cramer 0164 0000

Source reacutesultats du tri croiseacute sous SPSS

250

61 Financement informel et la participation dans lrsquoentrepreneuriat

Il est question dans ce titre drsquoexaminer les comportements de la variable BUSANG selon que les

individus interrogeacutes sont en phase drsquoentrepreneuriat potentiel drsquointention drsquoeacutemergence et de

survie Le tableau suivant preacutesente les reacutesultats des tris croiseacutes entre la variable BUSANG et

les variables traduisant les quatre phases citeacutees et en mecircme temps les reacutesultats des tests de khi

sui leurs sont associeacutes

Tableau 59 Relation entre la participation dans le financement des autres et la preacutesence

dans le processus entrepreneurial

BUSANG Total Khi-deux de Pearson Sig Vde Cramer Sig

Non Oui

POTENT Oui 3319 5523 1624 95440 0000 0145 0000

INTENT Oui 402 651 196 6756 00089 0039 0009

EMERGE Oui 548 1144 280 27739 0000 0078 00000

SURVUI Oui 501 1203 264 40677 0000 0094 0000

Source reacutesulta de tris croiseacutes et test khi deux sous SPSS

En terme drsquoactiviteacute dans un reacuteseau informel de financement le tableau 5 met en relief une

diffeacuterence importante entre ceux qui souhaitent devenir entrepreneurs (POTENT) et ceux qui

sont reacuteellement impliqueacutes dans le processus entrepreneurial (INTENT EMERGE et SURVIE)

Les premiers sont les plus nombreux en terme de volume (280) et en termes relatifs (5523)

par rapport aux seconds qui sont moins nombreux Cependant lorsqursquoon lie la colonne des

reacuteponses positives de la variable BUSANG on peut remarquer qursquoune fois engageacutes dans le

processus entrepreneurial leurs pars relatives augmente elle passe de 651 agrave presque le double

( 1203) Cela rejoint ce que nous avions discuteacute lorsqursquoon a observeacute le lien entre les revenus

individuels et lrsquoengagement dans le financement des autres entrepreneurs Bien entendu en

lrsquoabsence de donneacutees preacutecises sur les gains geacuteneacutereacutes par la nouvelle entreprise on ne peut que

speacuteculer sur cette eacuteventuelle explication Mais ce qui parait important agrave tirer de ce tableau est que

le comportement des individus en termes de financement des autres est diffeacuterent drsquoune eacutetape agrave

une autre

62 Financement informel une comparaison en terme de niveau de compeacutetitiviteacute des pays

Le tableau ci-dessus reacutesume les reacutesultats de la mecircme variable deacuteclineacutee selon le niveau de

compeacutetitiviteacute des pays On peut remarquer lrsquoeacutecart existant entre la premiegravere et la derniegravere

phase Dans les pays dont la performance et fondeacutee sur lrsquoexploitation drsquoun facteur ils sont les

plus nombreux agrave srsquoimpliquer dans le financement informel et dans lrsquoentrepreneuriat Lorsqursquoils

commencent agrave penser agrave lrsquoentrepreneuriat (POTENT) Ils sont en effet presque 65 agrave avoir

financeacute drsquoautre entreprise contrairement dans les pays a forte compeacutetitiviteacute ougrave leur nombre dne

deacutepasse pas les 30

251

Tableau 60 Financement informel dans le processus entrepreneurial selon le niveau de

deacuteveloppement des pays de 2009 agrave2013

POTENT INTENT EMERGE SURVIE

Facteur 6464 165 218 296

Transition vers efficience 6233 1225 1619 1372

Efficience 6264 1969 1530 1452

Transition vers innovation 4999 1609 1191 1328

Innovation 2859 1030 705 1359

Algeacuterie 552 65 114 120

Source calcul de lrsquoauteur selon les donneacutees GEM de 2009 agrave 2013

Pour mieux visualiser les reacutesultat la repreacutesentation graphique permet de voir que parmi

les cinq traits le seul qui montre une similitude avec le trait de lrsquoAlgeacuterie est celui des pays en

premiegravere phase de deacuteveloppement En effet Les deux trait montrent que plus le processus est

reacuteussi plus il y a davantage drsquoimplication dans le financement des autres Cela implique plusieurs

lectures On peut penser au fait que crsquoest lrsquoameacutelioration des revenus de lrsquoactiviteacute qursquoils ont eux

mecircme creacuteeacute leur permet de fournir des ressources financiegraveres aux autres

Ou bien srsquoagit-il des deacutepenses pour entretenir un reacuteseau favorable pour des besoins futurs

de lrsquoentreprise Il semble qursquoils sont plus actifs dans la phase ougrave lrsquoentreprise a deacutepasseacute le stade

de lrsquoeacutemergence Parmi tous les gestionnaires drsquoentreprise 12 ont fourni des aides

financiegraveres agrave drsquoautres entrepreneurs En terme numeacuterique ils sont plus nombreux que ceux se

trouvent dans la phase drsquoentrepreneuriat potentiel

Graphique23 La variable BUSANG en Algeacuterie et dans le monde selon le niveau de

compeacutetitiviteacute entre 2009 et 2013

Source auteur selon les donneacutees APS Algeacuterie et monde 2009 agrave 2013

Section 3 Profiles et perception des entrepreneurs une analyse descriptive

000

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

POTENT INTENT EMERGE SURVIE

Facteur Transition vers efficience

Efficience Transition vers innovation

Innovation Algeacuterie

252

Avant drsquoaborder la relation entre les variables perceptuelles et le fait entrepreneurial nous

preacutefeacuterons deacutebuter cette section par une analyse descriptive des variables identifiants les

caracteacuteristiques personnelles des individus Cette description concernera lrsquoeacutechantillon global

cest-agrave-dire sans faire la distinction entre les personnes preacutesentes dans le processus

entrepreneurial et des personnes qui ne le sont pas Ensuite nous ferons gracircce agrave une analyse bi

varieacutee la description de ces variables par rapport aux entrepreneurs

1 Les profils dans lrsquoeacutechantillon global

Tout drsquoabord le fait de supprimer les valeurs manquantes et des non reacuteponses ne semble pas

alteacuterer la structure globale de lrsquoeacutechantillon au moins du point de vue du profil socio eacuteconomique

geacuteneacuteral Le tableau 1 compare les moyennes des variables relatives aux caracteacuteristiques socio

deacutemographiques dans la base de donneacutees initiale (APS I) et celle qui reacutesulte du nettoyage des

valeurs manquantes (APSII) Les reacutesultats montrent qursquoil y a une leacutegegravere modification de lrsquoacircge

Ce dernier passe drsquoune moyenne de 3526 ans agrave 3614 ans Lorsqursquoon observe la derniegravere

colonne la diffeacuterence entre les deux seacuteries de moyennes nous nrsquoest pas importante

Tableau 61 Comparaison des variables socio deacutemographiques dans les deux bases de

donneacutees

APS I APS II

Moyenne (I) Ecart type N Moyenne

(II)

Ecart type N (II)-(I)

3526 12513 12641 3614 11753 4557 088

AGE C 260 124 12505 266 123 4557 006

GENRE 053 0499 12898 054 0498 4557 001

EDUC 265 1019 12617 268 1021 4557 003

OCCUP 232 1068 11671 231 1128 4557 -001

INCOM 202 0835 8009 205 0828 4557 003

Source auteur selon les donneacutees des enquecirctes GEM

Nous parlons dans ce titre du profil au sens pluriel car la diversiteacute des traits personnels

professionnels et eacuteconomiques seront envisageacutes comme variantes en fonction de la position de

la personne interrogeacutee dans le processus entrepreneurial Nous consideacuterons ainsi que pour

chaque phase correspondra un profil particulier Bien entendu agrave ce stade de la recherche nous ne

cherchons pas agrave examiner lrsquoimpact de ces caracteacuteristiques sur la participation ou non dans le

processus entrepreneurial nous laissons cette eacutetape agrave la reacutegression logistique qui montrera dans

253

quelle mesure ces traits influencent le niveau de preacutesence dans chaque eacutetape Le scheacutema suivant

met en relief les trois eacutetapes qui permettront drsquoexaminer les profils en question

Figure 48 Les eacutetapes de la description des variables du profil

Etape1 variables socio eacuteconomique dans lrsquoeacutechantillon global

Etape2 variables socio eacuteconomique dans le processus entrepreneurial

Variables du processus entrepreneurial variable socio eacuteconomiques

reacutesultat du croisement

Source auteur

Par rapport agrave la moyenne mondiale qui est de 4055 ans677 ou drsquoun pays comme la France

ougrave la moyenne drsquoacircge se situe agrave 497678 la population enquecircteacutee est tregraves jeune Les reacutesultats du

677 245000 individu intervieweacutee dans 70 pays Base de donneacutees APS Enquecircte GEM de 2013 wwwGEM consortium orgdata 678 Base de donneacutees APS enquecircte GEM de 2013 wwwGEM consortium orgdata

Echantillon global 4557 individus

Genre

Acircge

Capital humain geacuteneacuteral

Statut professionnel

Niveau de revenu

Profil dans lrsquoeacutechantillon global

Entrepreneuriat latent (1624)

Genre

Acircge

Capital humain geacuteneacuteral arle geacuteneacuteral

Statut professionnel

Niveau de revenu

Profil des entrepreneurs potentiels

Intention entrepreneuriale

(196)

Profil des entrepreneurs engageacutes

dans le processus

Survie deacuteveloppement (264)

Profil des entrepreneurs en deacuteveloppement

Emergence (280)

Profil des entrepreneurs eacutemergeants

254

tableau 2 Indiquent que presque la moitieacute (486) a moins de 34 ans A lrsquoautre extreacutemiteacute les

personnes les plus acircgeacutees repreacutesentent moins de 10 dans cet eacutechantillon La structure de

lrsquoacircge dans cet eacutechantillon reflegravete la jeunesse de la socieacuteteacute

Les hommes affichent un pourcentage important mais qui deacutepasse de peux celui femmes

qui sont fortement preacutesentes dans lrsquoenquecircte Elles repreacutesentent 46 de la population eacutetudieacutee

Cette proportion est presque identique agrave la moyenne mondiale qui est de 488679 En termes

de qualification la jeunesse des personnes interrogeacutees ne srsquoaccompagne pas drsquoun niveau de

capital humain eacuteleveacute Le tiers des enquecircteacutes ont le niveau secondaire qui correspond agrave 12 anneacutee

de scolarisation Cette cateacutegorie constitue la moyenne geacuteneacuterale de lrsquoeacutechantillon (268)

Cependant les personnes qui cumulent huit anneacutees de scolarisation et moins sont les plus

dominants Ils repreacutesentent 417 Les universitaires qui sont en cours drsquoeacutetude ou titulaires

drsquoun diplocircme de graduation ou de post graduation sont aussi nombreux agrave ecirctre interrogeacutes dans

cette enquecircte

Tableau 62 Caracteacuteristiques socio eacuteconomiques deacutetailleacutees Caracteacuteristiques socio eacuteconomiques N

Age

4557

18-24 201

25-34 285

35-44 256

45-54 168

55-65 90

Genre

4557

Femme 457

Homme 543

Niveau deacuteducation

4557

Niveau primaire et moins 159

Niveau moyen 258

Niveau secondaire et plus non universitaire 330

Niveau universitaire 252

Statut professionnel

4557

Travail agrave temps plein temps partiel 363

Auto employeacute 134

Retraiteacuteseacutetudiants agrave domicile 336

Sans emploi et autres 167

Niveau de revenu

4557

Faible 321

Moyen 312

Eleveacute 367

Source auteur selon les donneacutees des enquecirctes GEM

En termes de statut professionnel la distribution des reacuteponses indique que lrsquoeacutechantillon est

presque diviseacute en deux cateacutegories des personnes occupeacutees (497) soit en temps que salarieacutes ou

dans une activiteacute indeacutependante et des personnes qui ne travaillent pas (503) Lorsqursquoils sont

679 Base de donneacutees APS Enquecircte GEM de 2013 wwwGEM consortium orgdata

255

interrogeacutes sur leur revenu et celui du meacutenage auquel ils appartiennent la variable INCOM

affiche une moyenne de 205 Cela indique que ceux qui deacuteclarent des revenus intermeacutediaires

(200000- 400000 DA) y constitue la moyenne Mais en terme relatif les personnes les plus aiseacutes

enregistrent le taux le plus eacuteleveacute car ceux qui deacuteclarent des revenus annuels supeacuterieurs agrave

400 000 DA repreacutesentent plus que le tiers (36)

En guise de constat partiel les personne interrogeacutees paraissent tregraves jeunes sans

discrimination apparente en terme de genre moyennement eacuteduqueacutees dynamiques en terme de

vie sociale Cependant il srsquoagit agrave preacutesent de voir si cette structure se preacutesentera autrement

lorsque les variables sociodeacutemographiques seront articuleacutees avec la participation dans le

processus entrepreneurial

2 les profils dans les diffeacuterentes phases du processus entrepreneurial

Dans ce titre les variables identifiants lrsquoacircge lrsquoeacuteducation le genre le statut professionnel et

le niveau de revenu seront eacutetudieacutes selon que les individus sont en phase drsquointention

drsquoeacutemergence ou de survie Nous lrsquoavion souligner plus haut que la disponibiliteacute des donneacutees

nous permettra drsquointroduire aussi dans lrsquoanalyse lrsquoentrepreneur latent cest-agrave-dire des individus

qui ne sont pas dans ces trois phase mais qui projettent dans le moyen terme de lancer dans la

creacuteation drsquoune entreprise Le graphique 1 restitue les moyennes calculeacutees pour chaque variable

compte tenu des eacutetapes du processus entrepreneurial

Graphique 24 Les profils socio deacutemographiques dans le processus entrepreneurial

Source eacutelaboreacute par lrsquoauteur

Il semble que les personnes qui envisagent la creacuteation drsquoentreprise ou ceux qui sont

reacuteellement impliqueacutees dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale ne possegravedent pas les mecircmes

caracteacuteristiques Si nous observons les entrepreneurs latent et ceux se trouvant dans la phase de

00

100

200

300

400AGE c

GENRE

EDUCOCCUP

INCOM

Entrepreneur latent

Phase intention

Phase eacutemergence

Phase de survie

256

survie la diffeacuterence en termes de profil est importante Il semble ainsi que plus en avance dans

le processus plus les moyennes de chaque variable ne srsquoeacuteloignent du point de reacutefeacuterence Il

faudrait souligner ici que les reacutesultats ne peuvent ecirctre interpreacuteteacute comme srsquoil srsquoagissait drsquoune

eacutetude de panel car dans chacune des dites phases des personnes diffeacuterentes ont eacuteteacute interrogeacute

Mais lrsquohypothegravese qui peut permettre de faire la lecture des donneacutees socio eacuteconomiques est que

chaque eacutetape constitue un contexte particulier qui peut neacutecessiter des profils diffeacuterents

notamment en termes de genre de niveau drsquoeacuteducation etc

Dans les titre qui suivent nous tacherons drsquoexaminer chaque variables tel quelle se preacutesente

dans le processus entrepreneurial Le tableau traduit sur le plan numeacuterique les reacutesultats figurant

dans le graphique

Tableau 63 Valeurs moyenne des variables socio deacutemographique dans le processus

entrepreneurial

AGE AGE c GENRE EDUC OCCUP INCOM

Entrepreneur latent 3421 246 058 267 234 212

Phase intention 3315 236 070 258 241 212

Phase eacutemergence 3550 260 074 274 304 223

Phase de survie 3921 297 074 268 327 244

Source reacutesultat du traitement statistique

21 Lrsquoacircge et le processus entrepreneurial

Comme le montre le tableau 3 lrsquoacircge parait le premier trait distinctif Ceux qui affichent une

intention pour la creacuteation drsquoentreprise ont en moyenne 33 ans mais lorsque ils sont des

proprieacutetaires seul ou en association ils sont plus acircgeacutes (presque 39 drsquoacircge) Ce constat traduit

peut ecirctre une relation positive entre lrsquoacircge et la reacuteussite dans lrsquoentrepreneuriat mais ne preacutecise pas

la nature de cette relation

La distribution des entrepreneurs selon les tranches drsquoacircge permet de mieux cerner la

configuration de cette variable par rapport agrave la participation dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale La

proceacutedure statistique utiliseacute agrave ce tire consistait agrave calculer la variable laquo AGEc raquo pour les

personnes qui participent dans les diffeacuterentes eacutetapes entrepreneuriales cest-agrave-dire lorsque les

variables du processus prenne la valeur de laquo 1 raquo Le graphique suivant preacutesente le calcul de la

variable laquo cateacutegorie drsquoacircge raquo dans les phases drsquoentrepreneuriat latent drsquointention drsquoeacutemergence et

de survie

Le graphique 2 montre qursquoil y a une relation en grand U inverseacute (U inverted) entre lrsquoacircge et la

participation dans chacune des eacutetapes du processus entrepreneurial

257

Graphique 25 Les cateacutegories drsquoacircge dans le processus entrepreneurial

Source auteur traitement statistique selon les donneacutees GEM 200920112012 et 2013

Dans les quatre phases de lrsquoentrepreneuriat les plus jeunes tout comme les plus acircgeacutes sont les

moins preacutesents dans le processus Les cateacutegories intermeacutediaires (2iegraveme et 3iegraveme) sont les plus

preacutesentes En effet le nombre drsquoindividus inteacuteresseacutes par lrsquoactiviteacute entrepreneurial (Latent) ou

affichant une reacuteelle intention (Intent) augmente de maniegravere quasiment lineacuteaire jusqursquoagrave lrsquoacircge de

34ans (cateacutegorie2) Le pic est enregistreacute au niveau de la cateacutegorie 2 qui regroupe les personnes

acircgeacutees entre 25 et 34 ans Par contre pour les entrepreneurs eacutemergeants ou qui sont en phase de

deacuteveloppement le point drsquoinflexion se situe dans la troisiegraveme cateacutegorie (35-44 ans) ce qui

deacutenote agrave notre sens qursquoil faudrait atteindre un certain acircge pour srsquoimpliquer reacuteellement dans

lrsquoactiviteacute entrepreneuriale et reacuteussir par l suite le deacuteveloppement de lrsquoactiviteacute creacutee Les niveaux

les plus faibles sont enregistreacutes pour les personnes acircgeacutees de plus de 55 ans Dans les quatre

phases du processus entrepreneurial ils sont respectivement 47 36 36et 68

On pourrait deacuteduire de ce constat que la tranche 24-44 ans est la tranche drsquoacircge ougrave les

individus sont les pus actif dans le domaine de la creacuteation drsquoentreprise Puisque pour des raisons

diverses les niveaux drsquoimplication srsquoaffaiblissent en dehors de cette cateacutegorie drsquoacircge

Plusieurs auteurs ont fait le mecircme constat Dans une rsquoanalyse du lien entre les

caracteacuteristiques deacutemographiques et lrsquoentrepreneuriat dans 82 pays (entre 2000 et 2010)

LAZEAR EP et al trouvent qursquoune diminution drsquoun point de lrsquoeacutecart type de la meacutedian drsquoacircge

fait augmenter le taux drsquoactiviteacute entrepreneuriale (TEA) de 25 point de pourcentage Ces auteurs

conclus que la cateacutegorie drsquoacircge moyenne qui correspond agrave la tranche drsquoacircge 34-44 ans est la plus

0

100

200

300

400

500

600

0 1 2 3 4 5 6

FUTSUP SUBOANW BABYBUSSO ESTBBUSO

258

sensible agrave lrsquoactiviteacute entrepreneurial680 Si ce reacutesultat concerne la phase de deacutemarrage drsquoautre

eacutetudes aboutissent au mecircme reacutesultat pour des entrepreneurs potentiels Les reacutesultats tireacutes drsquoune

reacutegression logistique qui examinait le lien entre les capaciteacutes cognitives individuelles et

lrsquointention entrepreneuriale XAVIER SR et al681 ont montreacute pour le cas des entrepreneurs

Malaisiens une relation neacutegative entre lrsquoacircge preacuteciseacutement la cateacutegorie des plus 55 ans et

lrsquointention entrepreneuriale Ceux qui sont dans les cateacutegories de 25-34 et 35-44 ans ont 2 fois

plus de chance drsquoavoir une intention drsquoentreprendre Apregraves cet acircge la relation devient neacutegative

Dans une autre eacutetude utilisant les donneacutees de 10 anneacutees drsquoenquecirctes sur Crsquoest ce qui semble ecirctre

confirmeacute aussi par REYNOLD P et al682 Lrsquoexamen des donneacutees deacutemographiques des

entrepreneurs de 40 pays en 2003permet agrave ces auteurs de constater la preacutedominance de la

tranche drsquoacircge 25-34ans (tableau4) parmi les entrepreneurs hommes ou femmes qursquoils soient

en phase de deacutemarrage (TEA) ou qui gegraverent des entreprises deacutejagrave eacutetablies

Tableau 64 Moyenne mondiale de la TEA par cateacutegorie drsquoacircge en 2003 dans 40 pays

Tranche drsquoacircge hommes femme

TEA en de la population adulte 18-64 ans 133 85

28-24 126 84

25-34 203 131

35-44 144 102

45-54 115 68

55-64 74 44

Source rapport GEM 2013 p35

La forte preacutesence de cette cateacutegorie drsquoacircge dans le processus entrepreneurial semble ecirctre une

constante En effet selon lrsquoenquecircte GEM de 2013 lrsquoexamen de lrsquoacircge des entrepreneurs dans

sept reacutegions du monde de niveaux de deacuteveloppement diffeacuterents reacutevegravele que les individus acircgeacutes

entre 25 et 44 ans ont le plus de chance drsquoecirctre observeacute dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale

(graphique 3) Crsquoest en ces termes que BOSMA N et al reacutesume ce constat Demographic

characteristics of early-stage entrepreneurs are also identified annually A consistent finding is

that in each phase of economic development there are more early-stage entrepreneurs in the

25ndash34 age group than in any other age range683 Bien que la conclusion de ces auteurs est

tireacutee drsquoune analyse descriptive des caracteacuteristiques deacutemographique mais le fait que ce constat

680 LAZEAR EP et al demographics and entrepreneurship National bureau of economic research (NBER) Working Paper 20506 2014 pp 1-67 p1 681 XAVIER SR et al Examining entrepreneurial intention through cognitive approach using Malaysia GEM data Journal of Organizational Change Management Vol 27 Ndeg 3 2014 pp 449-464 p458 682lrsquoenquecircte qui a concerneacute 49707 individus dans 21 pays in REYNOLDS PD BYGRAVE WD and AUTIO E Global Entrepreneurship Monitor 2003 executive report2004118 page p 36 683 BORSMAN AMOROacuteS JE Global Entrepreneurship Monitor executive report 2013 2014 104 pages p12

259

est veacuterifieacute dans tous les pays agrave des stades deacuteveloppement diffeacuterents laissent penser qursquoils

srsquoagit drsquoun fait reacutegulier au moins sur le plan empirique

Graphique 26 Activiteacute entrepreneuriale et tranche drsquoacircge

Source REYNOLDS PD BYGRAVE WD and AUTIO E Global Entrepreneurship Monitor 2003 executive

report 2004 118 page p 36

Mais avec lrsquoacircge il semble que les individus sont de moins en moins tenteacutes par lrsquoaventure

entrepreneuriale Bien entendu lrsquoexistence de cette relation ne peut se deacutefinir avec preacutecision la

nature du lien entre lrsquoacircge et le processus entrepreneurial Il faudrait examiner sur quoi lrsquoacircge

pourrait agir pour donne une telle distribution du processus configuration processus

entrepreneurial La comparaison avec drsquoautres eacutetudes utilisant le mecircme mateacuteriel empirique

permet de se construire une ideacutee sur le rocircle de lrsquoacircge des individus et leur participation dans la

creacuteation drsquoentreprise Dans une eacutetude qui a porteacute sur 1360 entrepreneurs de lrsquoAmeacuterique latine684

SEPULVEDA JP et BONILLACA ont montreacute que la perception du risque constitue lrsquoattitude

la plus significativement correacuteleacutee avec lrsquoacircge Avant 40 ans les personnes affichaient une forte

aversion pour le risque qui indirectement reacuteduit la propension agrave srsquoengager dans

lrsquoentrepreneuriat685 Apregraves cet acircge la probabiliteacute drsquoafficher une peur de lrsquoeacutechec diminue

consideacuterablement Lrsquoaversion pour le risque concluent ces auteurs est deacuteterminant dans la

creacuteation de nouvelle entreprise dont le niveau a eacuteteacute mesureacute par la variable TEA (total Early stage

entrepreneurial activiteacute) Pour le cas de notre eacutechantillon le croisement de la variable de lrsquoacircge

avec la variable laquo FEARFAIL raquo mesurant approximativement la perception du risque donne les

mecircmes reacutesultats Comme le montre le tableau suivant cette relation nrsquoest pas lineacuteaire mais qui

suit une courbe en grand U inverseacute Le nombre de personnes qui considegraverent que la peur de

684 Des donneacutees de GEM de 2005 dans cinq pays Argentine Breacutesil Mexique Venezuela et le Chili 685 SEPULVEDA JP BONILLA C A The factors affecting the risk attitude in entrepreneurship evidence from Latin America Applied Economics Letters Vol 2 Ndeg82014pp 573-581p580

18-24

25-34

35-44

45-54

55-64

1

2

3

4

5

2 3

2 3 2 3

2

2 3

2 3

2 3

3

260

lrsquoeacutechec est un facteur qui peut les dissuader pour srsquoengager dans lrsquoentrepreneuriat est fortement

ressenti par les moins de 44 ans Ces derniers repreacutesentent 75 du total interrogeacute Apregraves 44 ans

lrsquoacircge semble reacuteduire cette peur de lrsquoeacutechec puisque ceux qui sont acircgeacutes de plus de 55 ans affichent

moins drsquoaversion pour le risque Le graphique suivant met en relief le pourcentage dans chaque

cateacutegorie drsquoacircge des personnes qui considegravere que la crainte de lrsquoeacutechec peut ecirctre un frein pour se

lancer dans lrsquoentrepreneuriat

Graphique 27 Relation entre lrsquoacircge et la perception du risque

Source auteur selon le traitement statistique

Cependant drsquoautres auteurs considegraverent que le lien complexe entre lrsquoacircge des individus avec

lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat doit ecirctre nuanceacute selon la jeunesse ou la vieillesse de la

socieacuteteacute auxquels ils appartiennent En utilisant les donneacutees de GEM de 2010 LAZEAR EP Et

al686 ont distingueacute trois type de socieacuteteacute jeune moyenne et vielle selon que la meacutedian drsquoacircge de

la population soit respectivement eacutegale agrave 37 ans entre 37 et 41 ans et supeacuterieur agrave 41 ans Ces

auteurs concluent que dans les socieacuteteacutes les plus jeunes les moins acircgeacutes sont faiblement preacutesent

dans lrsquoentrepreneuriat parce que moins doteacute en compeacutetence et en capital humai et les plus acircgeacutes

sont aussi faiblement preacutesents car moins doteacute drsquoeacutenergie et de creacuteativiteacute Par contre dans les

socieacuteteacutes acircgeacutees les positions professionnelles les plus importantes sont occupeacutees par les

personnes acircgeacutees ce qui laisse peut de place aux jeunes pour acqueacuterir des compeacutetences qui peut agrave

terme leur servir dans la creacuteation drsquoune entreprise Par contre les socieacuteteacutes les plus jeunes

offrent plus drsquoopportuniteacute aux individus drsquoacqueacuterir de lrsquoexpeacuterience car ils sont degraves le deacutebut

de leur carriegravere exposeacutes agrave des situations de travail et de reacutesolution de problegraveme et

drsquoapprentissage

22 Le genre dans le processus entrepreneurial

686 LAZEAR EP et alop ct p41

19

2827

17

9

0

10

20

30

40

18-24 25-34 35-44 45-54 55-65

Oui

261

Le tableau ci-dessous montre bien la faible preacutesence des femmes agrave mesure que la creacuteation

devient effective Elles sont en effet 42 agrave avoir une preacutefeacuterence pour lrsquoentrepreneuriat

(entrepreneures latent) Mais en fin du processus il reste seulement 23 de femmes qui sont

proprieacutetaires dentreprises de plus de trois anneacutees drsquoexistence Dans les phases de deacutemarrage

elles sont seulement 33 agrave entreprendre des activiteacutes drsquoorganisation et de collecte de ressources

pour creacuteer leur entreprise et seulement 24 agrave avoir reacuteellement eacutemergeacute (phase drsquoeacutemergence)

Tableau 65 Genre et processus entrepreneurial

GENRE N Minimum Maximum Moyenne Ecart type

FUTSUP 1624 0 1 058 049

SUBOANW 196 0 1 070 046

BABYBUSO 280 0 1 074 044

ESTBBUSO 264 0 1 074 044

Source donneacutee enquecirctes

Il semble onc agrave priori que le genre affecte la participation dans le processus entrepreneurial

Le tableau suivant restitue le croisement entre les variables identifiant le processus

entrepreneurial et la variable du genre Le test de khi deux est effectueacute pour voir si cette relation

est du au hasard ou non

Tableau 66 Relation entre le genre et la participation dans le processus entrepreneurial

FEMME HOMME

N Khi-deux de Pearson Signification asymptotique

(bilateacuterale)

FUTSUP 4187 5813 1624 1464 000

SUBOANW 3010 6990 196 2000 000

BABYBUSO 2571 7429 280 4786 000

ESTBBUSO 2576 7424 264 4476 000

Source donneacutees de lrsquoenquecircte

Pour toutes les phases entrepreneuriales les croissements avec le genre montrent une

relation significative pour un niveau de confiance de 1 La valeur de khi de Pearson est

relativement importante et enregistre le niveau le plus eacuteleveacute dans la phase drsquoeacutemergence et de

survie Cela met en relief que lrsquoengament reacuteel dans la creacuteation de nouvelle entreprise est

discriminant pour les femmes contrairement agrave la phase drsquointention Cette relation est certes

significative mais qui ne semble pas montrer une grande diffeacuterence entre les hommes et les

femmes Ce reacutesultat nrsquoest pas eacutetonnant ou propre au contexte algeacuterien Plusieurs eacutetudes ont

montreacute lrsquoimpact du genre dans le deacuteroulement du processus entrepreneurial Dans une eacutetude qui

a interrogeacute entre2000 et 2006 plus de 25000 individus en Allemagne BRIXY U et al Mettent

en relief une sorte de seacutelection dans le processus entrepreneurial Cette seacutelection reacuteside dans le

fait que dans chacune des phases du processus entrepreneurial les personnes qui y participent

262

ont des traits particuliers dont le genre est parmi les plus visibles Lrsquoestimation statistique des

probabiliteacutes de participer dans la phase drsquointention drsquoeacutemergence et de survie ont reacuteveacuteler que les

femmes affichent les probabiliteacutes les plus faibles par rapport aux hommes La cause principale de

cette seacutelection est lrsquoaversion pour le risque687 Ce dernier est plus marqueacute chez les femmes que

chez les hommes Cependant les femmes qui se sont engageacutees dans le processus suite agrave la

deacutetection drsquoune opportuniteacute (et pas par neacutecessiteacute) sont celles qui ont le plus de chance de rester

dans le marcheacute et assurer la survie de leur entreprise688 SEPULVEDA JP BONILLA C A

Ont montreacute aussi dans leur eacutetude citeacutee plus haut que la probabiliteacute drsquoafficher une aversion pour

le risque est pour les femmes 65 plus supeacuterieure que les hommes et cette aversion explique une

grande partie de la faiblesse de lrsquoentrepreneuriat feacuteminin689 Ce type de conclusion se

corrobore avec lrsquohypothegravese que les hommes creacuteent plus drsquoentreprise que les femmes Cependant

des recherches reacutecentes suggegraverent de nuancer dette confirmation notamment en introduisant le

type drsquoactiviteacutes de lrsquoentreprise creacuteeacute RAMOS-RODRIGUEZA et al690 ont montreacute que dans le

secteur de la restauration et de lrsquohocirctellerie cette hypothegravese nrsquoest pas valide Sur la base drsquoune

reacutegression logistique qui a concerneacute plus de 121 000 individus en 2008 les femmes ont 50

plus de chance de creacuteer et de deacutevelopper des entreprises dans ce secteur que les hommes Si lrsquoon

croise la variable du genre et de la peur de lrsquoeacutechec (FEAR FAIL) le reacutesultat permet de

constater pour notre eacutechantillon que lrsquoaversion pour le risque ne constitution par un trait

distinctif entre les hommes et les femmes Comme le montre le tableau 7 la part des femme aya

deacuteclarer que la peur de lrsquoeacutechec constitue un barriegravere pour se lancer dans lrsquoentrepreneuriat

srsquoeacutelegraveve agrave 64ugrave ce qui nrsquoest pas loin des reacuteponse des hommes (67) le test de khi deux montre

que cette relation est significative ( plt001) la valeur neacutegative du R de Pearson indique que

lrsquoaversion au risque est plus ressentie par les femme que par les hommes

Tableau 67 Aversion pour le risque et le genre

FEARFAIL femme homme Total Khi-deux de Pearson R de Pearson

Non 4389 5611 2905

1019 (001) -047 (0001) Oui 4879 5121 1652

Source les donneacutees de lrsquoenquecircte

Bien entendu nous nrsquoenvisageons pas agrave ce stade de la recherche drsquoexaminer lrsquointensiteacute de la

relation nous laissons cette eacutetape au moment ougrave il sera question drsquointroduire la variable du genre

687 BRIXY U STERNBERG R amp STUumlBER H The Selectiveness of the Entrepreneurial Process Journal of Small Business Management vol 50 Ndeg 1 2012 pp 105-130p130 688 BRIXY U STERNBERG R amp STUumlBER H idem p131 689 SEPULVEDA JP BONILLA C Aop ct p 577 690RAMOS-RODRIGUEZA A R MEDINA-GARRIDO JA1 RUIZ-NAVARROJOSE Determinants of Hotels and Restaurants entrepreneurship A study using GEM data International Journal of Hospitality Management Ndeg 312012pp 579ndash 587p 584

263

dans les calculs de la reacutegression logistique qui peut seule peut reacuteveacuteler le niveau drsquoinfluence

lrsquoimpact reacuteel du genre dans la participation du processus entrepreneuriale

23 Le niveau drsquoeacuteducation dans le processus entrepreneurial

Dans notre eacutechantillon la distribution du niveau drsquoeacuteducation semble suivre une courbe en

grand U inverseacute Seulement le quart des personnes interrogeacutes a termineacute le cursus de formation

(jusqursquoau niveau universitaire) En terme relatif les personnes qui ont atteint le niveau

secondaire qui est lrsquoeacutequivalent de douze anneacutees de formation sont les plus preacutesents (33)

Tableau 68 Capital humain geacuteneacuteral dans lrsquoeacutechantillon global

Niveau du capital humain laquo geacuteneacuteral raquo Effectifs Pourcentage

niveau primaire et moins 725 159

niveau moyen 1177 258

niveau secondaire et plus non universitaire 1505 330

niveau universitaire 1150 252

Total 4557 1000

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

A priori toutes les cateacutegories sont preacutesentes dans le processus entrepreneurial Lorsqursquoon

procegravede agrave une lecture horizontale du tableau il ressort que les niveaux secondaire et moyen qui

correspondent respectivement agrave 9 et 12 anneacutee de formation est le plus preacutesent Ils sont en effet

plus le tiers (34) des entrepreneurs en phase drsquoentrepreneuriat latent et au bout du processus

ils conservent presque le mecircme pourcentage (31) il semble que cette tendance est veacuterifieacutee

dans toute les phases du processus entrepreneurial Les taux les plus faibles sont enregistreacutes par

les personnes agrave faible niveau de capital humain laquo geacuteneacuteral raquo Les universitaires cursus acheveacute

ou non sont fortement preacutesents dans les phases deacutemergence et de survie soit respectivement

28 et 25 compareacute agrave la phase drsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat (21) Il faudrait

souligner aussi que le profil eacuteducatif des entrepreneurs reacutevegravele qursquoune grande partie des

personnes qui srsquoimpliquent dans lentrepreneuriat nrsquoont pas acheveacute sont parcours de formation

formelle691 Ils sont en effet 48 qui srsquoengagent sans terminer huit anneacutees de scolariteacute

(niveau moyen)

Bien entendu ce croisement indique la relation quantitative du niveau drsquoeacuteducation sur le nombre

drsquoentrepreneuriat On ne pourrait se prononcer sur lrsquoimpact de cette eacuteducation sur la qualiteacute des

entreprises (innovation taille de lrsquoentreprise niveau de croissance

691 Constat fait aussi par ABEDOU A et al in ABEDOU A BOUYACOUB A KHERBACHIH Lrsquoentrepreneuriat en Algeacuterie donneacutees de lrsquoenquecircte GEM ALG2RIE 2011 GIZ- DEVED-CREAD 2013 114 page 70

264

Tableau 69 Capital humain geacuteneacuteral et participation dans le processus entrepreneurial

niveau primaire et

moins

niveau

moyen

niveau secondaire et

plus non universitaire niveau universitaire

FUTSUP 15 27 34 24

SUBOANW 16 32 31 21

BABYBUSSO 14 26 32 28

ESTBBSUO 14 30 31 25

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

24 Niveau de revenu dans le processus entrepreneurial

Le but de ce titre nrsquoest pas de montrer si le niveau de revenu deacutetermine lrsquoengagement des

individus dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale La reacutegression logistique qui se fera par la suite

reacutepondra agrave ce type de question Il srsquoagit plutocirct de voir si les niveaux de revenus deacuteclareacutes change

avec la progression dans le processus entrepreneuriale Donc il srsquoagit de veacuterifier srsquoil y a une

relation ou non Pour connaitre ce niveau de revenu pour chacune des phases nous avions

proceacuteder au calcul de quatre variables INCOM1 INCOM2 INCOM3 ET INCOM 4 Ces quatre

variables sont calculeacutees agrave partir de la variable source laquo INCOME raquo dont elles prennent les

mecircmes modaliteacutes 1 faible 2 moyen 3 eacuteleveacute le tableau suivant reacutesume a modaliteacute de calcul

de ces variables Par exemple la variable incom1 renseigne sur les niveaux de revenu des

personnes qui ont reacutepondu par un oui agrave la question si oui ou non ils preacutevoient dans les trois

anneacutees agrave venir creacuteer une activiteacute eacuteconomique Le mecircme proceacutedeacute est utiliseacute pour toutes les phases

de lrsquoentrepreneuriat

Tableau 70 Modaliteacute de calcul de la variable des revenus selon les phases

entrepreneuriales

Code Variables

calculeacutees

Signification Condition si

INCOM1 Revenu dans la phase de lrsquoentrepreneuriat latent LATENT=1

INCOM2 Revenu Dans la phase de l lsquointention entrepreneuriale INTENT=1

INCOM3 Revenu Dans la phase drsquoeacutemergence EMERGE=1

INCOM4 Revenu Dans la phase de survie SURVIE=1

Source auteur

La description de ces variables permet de constater que la moyenne augmente agrave mesure

que lrsquoon transit drsquoune phase agrave une autre Dans la situation ougrave les personnes interrogeacutees affiche

une intention drsquoentreprendre la moyenne est de 212 alors qursquoen phase de survie les personnes

dispose t drsquoun revenu plus important car la moyenne est de44 cela veut dire que la cateacutegorie de

revenu moyenne se trouve dans le troisiegraveme tercile (plus de 4000000 da par ans)

265

Tableau 71 Moyenne des revenus par phase de processus entrepreneuriale

N Minimum Maximum Moyenn

e

Ecart

type

INCOM1 1624 100 300 212 082

INCOM2 196 100 300 212 079

INCOM3 280 100 300 223 088

INCOM4 264 100 300 244 078

Source donneacutees de lrsquoenquecircte

Pour expliciter davantage le croisement entre le niveau de revenu et la participation

entrepreneuriale Le graphique ci-dessous comparent simultaneacutement les revenus dans les phases

drsquoentrepreneuriat latent lrsquointention lrsquoEmergence et la survie Les personnes faiblement doteacute en

ressources financiegravere Par contre les individus appartenant agrave la cateacutegorie supeacuterieure de revenu

(gt4000000da annuel) est la plus preacutesente dans le processus entrepreneuriale Dans les diffeacuterentes

phases sa part deacutepasse les 35

Graphique28 Niveau de revenu des participants dans le processus entrepreneurial

Source calcul de lrsquoauteur selon les donneacutees des enquecirctes

Le graphique 5 met en eacutevidence la forte preacutesence des revenus eacuteleveacutes dans lrsquoactiviteacute

entrepreneuriale Ils sont presque 41 qui projettent la creacuteation drsquoentreprise dans lrsquoavenir

Leur nombre repreacutesente les deux tiers dans la phase ougrave lrsquoentreprise se deacuteveloppe On pourrait

aussi constater que la participation des entrepreneurs agrave revenus faibles et intermeacutediaires

srsquoaffaiblie agrave mesure que lrsquoon avance dans le processus entrepreneurial

285 260

296

178

307357

182

205

408383

521 617

0

100

200

300

400

500

600

700

FUTSUP SUBOANW BABYBUSSO ESTBBUSO

FAIBLE MOYEN ELEVE

266

Les recherches empiriques ayant examineacute le lien entre le niveau de revenu des entrepreneurs et

Lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat aboutissent agrave diffeacuterentes constats Reynold dans lrsquoanalyse

des reacutesultats de lenquecircte GEM DE 2001 trouvent en interrogeant 72087 individus dans le cas

de 29 pays que les revenus les bas srsquoengage dans lrsquoentrepreneuriat de neacutecessiteacute et inversement

correacuteleacute agrave lrsquoentrepreneuriat drsquoopportuniteacute692 Le tableau suivant preacutesente les niveaux de revenus

des entrepreneurs en phase drsquointention et de deacutemarrage ( TEA) et de ceux en faisant la

distinction entre un engagement forceacute (TEA de neacutecessiteacute) ou qui repose sur Une opportuniteacute (

TEA drsquoopportuniteacute)

Tableau 72 Revenu et engagement lrsquoactiviteacute entrepreneurial

Niveaux de

revenue

Intention

(1)

Emergence

(2)

TEA

(1) + ((2)

TEA

Opportunity

TEA

Necessity

Eleveacute 79 53 126 86 46

Moyen 69 45 111 61 48

Faible 61 15 74 28 36

Source Reynolds PD et al Global Entrepreneurship Monitor 2001 Summary Report p32

Le tableau montre bien la diffeacuterence en termes de revenus entre des entrepreneurs de neacutecessiteacute

et des entrepreneurs drsquoopportuniteacute Les revenu les plus eacuteleveacute sont les plus motiveacutes par

lrsquoexploitation drsquoune opportuniteacute de marcheacute (86) alors que les entrepreneurs disposant de

ressources financiegraveres faibles srsquoengage beaucoup plus par ce qursquoil nrsquoexiste pas drsquoautre alternative

drsquoemploi (36) La colonne ougrave sont reporteacutes les reacutesultats concernant la phase drsquoeacutemergence

indique bien la faible preacutesence des revenus faible Ils sont seulement 15) en phase

drsquoeacutemergence cest-agrave-dire dans lrsquoeacutetape ougrave lrsquoentreprise a reacuteussie les trois premiegravere anneacutees

drsquoexistence alors ils eacutetaient 61 agrave avoir une intention entrepreneuriale

Bien entendu ces reacutesultats deacutecoulent de lrsquoanalyse drsquoun eacutechantillon unique de personnes

interrogeacutees Drsquoautres recherches ont montreacute que cette relation entre le revenu des entrepreneurs

change en fonction du stade de deacuteveloppement du pays En cherchant agrave expliquer les diffeacuterences

du niveau drsquoentrepreneuriat agrave lrsquoeacutechelle international ARDAGNA S et LUSARDI A ont examineacute

les niveaux de revenu des entrepreneurs dans 37 pays Les reacutesultats indiquent que le niveau de

lrsquoentrepreneuriat mesureacute par lrsquoindicateur TEA est plus important dans les agrave revenu faible et

intermeacutediaire par rapport aux pays agrave haut revenu (selon la classification de la banque mondiale)

692 REYNOLDS PD et al Global Entrepreneurship Monitor 2001 Summary Report 2001 London Business School and

Babson College 126 page p30

267

avec des taux respectif de 14 et 67693 La diffeacuterence quantitative de lrsquoentrepreneuriat entre

ces deux groupes de pays cache une diffeacuterence en termes de qualiteacute de lentrepreneuriat En effet

dans les pays a faible revenu est plus domineacute par des entrepreneurs forceacutes alors que dans les

pays deacuteveloppeacutes les entrepreneurs poursuivant des opportuniteacutes sont les plus preacutesents dans

lrsquoactiviteacute entrepreneuriale Comme le montre le graphique 6 le rapport entre lrsquoentrepreneuriat

drsquoopportuniteacute et lrsquoentrepreneuriat de neacutecessiteacute augmente avec la diminution des revenus

Graphiques 29 Taux drsquoentrepreneuriat en fonction du niveau de revenu

Source ARDAGNA S et LUSARDI p 48

Lorsqursquoon croise les variables du niveau de revenu avec celles du type drsquoactiviteacute

entrepreneurial nous remarquons que ceux qui sont placeacute dans la cateacutegorie infeacuterieur de revenu

sont plus preacutesent dans lrsquoentrepreneuriat de neacutecessiteacute (313) alors que ceux qui deacuteclarent des

revenus supeacuterieurs sont repreacutesentent presque la moitieacute qui participent dans lrsquoentrepreneuriat

drsquoopportuniteacute Nous remarquons dans les deux derniegraveres lignes du tableau que la distribution des

revenus suit une courbe en grand U Les revenu faible est eacuteleveacute sont les plus preacutesents

Tableau 73 La le revenu des entrepreneurs et type drsquoentrepreneuriat

Faible Moyen eacuteleveacute

Tea opportuniteacute 2600 2480 4920

TEA neacutecessiteacute 3130 2820 4050

TEA 28 25 46

Emergence 296 182 521

Source auteur donneacutees de lrsquoenquecircte

Dans une recherche exploitant les donneacutees GEM de 2002 ARENIUS P MINNITI M

trouvent le mecircme reacutesultat pour le cas des entrepreneurs en phase drsquoengagement (lrsquoeacutequivalent

de la phase drsquointention pour notre travail) Les revenu les plus eacuteleveacutes comme les revenus les plus

faibles sont les plus susceptibles de participer dans cette phase avec des rapports de chance

693 ARDAGNAS et LUSARDI Explaining international differences in entrepreneurship The role of individual characteristics and regulatory constraints NBER WORKING PAPER SERIES Working Paper 14012 2008p7 httpwwwnberorgpapersw14012

268

respectif de 123 et 114 Ces auteurs donnent agrave ce titre lrsquoexplication suivante Les individus

disposant des revenus les faibles srsquoengage massivement dans la creacuteation drsquoentreprise par ce

qursquoils espegraverent ameacuteliorer leur situation ou tout simplement creacuteer leur propre emploi lorsque le

marcheacute de travail est deacutefaillant De lrsquoautre coteacute les revenu les plus eacuteleveacutes sont aussi les plus

preacutesent par ce que le revenu dont il dispose ainsi que leur proche ( meacutenage) reacuteduit la contrainte

financiegravere et augment par la leur chance de srsquoengager dans lrsquoentrepreneuriat 694

Il est permis de conclure au moins partiellement que la participation dans lrsquoactiviteacute

entrepreneuriale nest pas neutre par rapport aux ressources financiegraveres propres des individus

Cependant la forte preacutesence des revenus eacuteleveacutes notamment dans les phases drsquoeacutemergence et de

survie laisse penser que cette relation peut ecirctre appreacutehendeacutee dans les deux sens En effet la

possession de ressources propres suffisante peut ecirctre un facteur favorable qui deacutetermine

lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat mais on pourrait consideacuterer aussi que crsquoest le fait de devenir

entrepreneur et de reacuteussir qui ameacuteliore les revenus des individus gracircce notamment aux profits

geacuteneacutereacutes par lrsquoexploitation de lrsquoaffaire Lrsquoimpact des niveaux de revenu sera expliciteacute lorsqursquoon

proceacutedera agrave la reacutegression logistique Cette proceacutedures statistiques permettra de reacuteveacuteler drsquoun part

quelle est la cateacutegorie la plus significativement correacuteleacutee agrave lrsquoentrepreneuriat mais aussi par

rapport agrave quel eacutetapes le revenu est deacuteterminant compte tenu bien entendu des variable de capital

social et des variable perceptuelles

25 Les caracteacuteristiques socio eacuteconomiques constat partiel

Sans des donneacutees de panel il nrsquoest pas possible cependant de deacuteduire qursquoil srsquoagit dune

seacutelection dans le processus entrepreneuriale Les enquecirctes nrsquoont pas interrogeacute les mecircmes

personnes695 Lrsquoanalyse des caracteacuteristiques socio eacuteconomiques permet de constater trois

eacuteleacutements essentiels Tout drsquoabord les profils individuels sont diffeacuterents drsquoune eacutetape agrave lrsquoautre

Ensuite lrsquoacircge le genre et le niveau de revenu les plus lieacutees agrave la participation dans le

processus entrepreneurial dont il faudrait surveiller lorsqursquoon proceacutedera au test des hypothegraveses

3 la perception individuelle dans le processus entrepreneurial

Cette eacutetape de la description srsquointeacuteresse agrave la relation entre la perception des individus de

lrsquoexistence drsquoopportuniteacute drsquoaffaire laquo la vigilance raquo la croyance en ses capaciteacutes dans les affaires

comme une mesure de la compeacutetence entrepreneuriale et la crainte de lrsquoeacutechec comme une

mesure approximative de lrsquoaversion au risque Ces trois dimension de la perception individuelle

694 ARENIUS P MINNITI M Perceptual Variables and Nascent Entrepreneurship Small Business Economics Small Business Economics (2005) Ndeg24 2005 pp 233ndash247p239 695 BRIXY U STERNBERG R amp STUumlBER H op ct p111

269

sont analyseacute au travers trois variables nommeacutees respectivement OPPORT SUSKILL

FEARFAIL

Bien en entendu ces trois variables seront analyseacutees aussi bien pour lrsquoeacutechantillon global qui

comprend des entrepreneurs et des non entrepreneurs et dans chacune des eacutetapes du processus

entrepreneurial Le tableau suivant reacutesume notre deacutemarche drsquoanalyse des donneacutees pour cette

eacutetape de la description

Tableau 74 Processus drsquoanalyse des variables perceptuelles

1iegravere eacutetape

Donneacutees perceptuelles Variables

utiliseacutees

champs drsquoobservation Proceacutedure statistiques

Vigilance OPPORT

Echantillon global

entrepreneur et non

entrepreneurs

analyse des freacutequences Compeacutetence

entrepreneuriale

SUSKIL

Aversion pour le risque FEARFAIL

2iegraveme eacutetape

Donneacutees perceptuelles Variables

utiliseacutees

champs drsquoobservation Proceacutedure

statistiques

Vigilance OPPORT

Processus entrepreneurial

Entrepreneuriat latent FUTSUP

Intention

SUBOANW

Emergence

BABYBUSSO

Survie

ESTBBUSO

Bi varieacutee (test khi

deux)

Compeacutetence

entrepreneuriale

SUSKIL

Aversion pour le risque

FEARFAIL

Source auteur

31 La vigilance et la participation entrepreneuriale

La vigilance nous lrsquoavions souligneacute au deacutebut reflegravete une certaine capaciteacute de lrsquoindividu agrave

deacutetecter des informations pertinentes sur les opportuniteacutes eacuteconomiques qui peuvent srsquooffrir sur

le marcheacute La vigilance constitue donc une eacutetape importante dans la deacutetection de ces

opportuniteacutes Le tableau suivant nous donne la part des individus qui croient en lrsquoexistence de

270

ces opportuniteacutes dans lrsquoespace geacuteographique dans lequel ils vivent Comme lrsquoindique le

tableau15 sur 4557 personnes ils sont presque 57 qui considegraverent que le marcheacute comporte de

bonnes opportuniteacutes drsquoaffaires pour creacuteer une activiteacute eacuteconomique Ce pourcentage constitue en

fait une moyenne pour les quatre anneacutees drsquoenquecircte Si lrsquoon calcul la freacutequence de la variable laquo

OPPORT raquo pour chaque anneacutees il ressort que la part relative des individus que lrsquoon pourrait

qualifier de vigilants reste eacuteleveacutee (supeacuterieure agrave 50) exception fait de lrsquoanneacutee de 2013 ougrave leur

nombre repreacutesente 62696

Tableau 75 La perception des opportuniteacutes eacuteconomiques dans lrsquoeacutechantillon global

Qi2 In the next six months will there be good opportunities for starting a business in the area

where you live

Effectifs

NON 1965 431

OUI 2592 569

Total 4557 1000

Source auteur donneacutees de lrsquoenquecircte

A ce titre lrsquoenquecircte GEM de 2013 a mis en exergue que la perception de lrsquoopportuniteacute nrsquoest

pas positivement lieacutee au stade de deacuteveloppement du pays bien au contraire dans les pays dont le

deacuteveloppement es tireacute par une ressource naturelle la moyenne obtenu est de 60 alors que dans

les pays industrialiseacutes la vigilance concerne agrave peine 40 des personnes interrogeacutees697 Cette

reacutealiteacute semble ecirctres un pheacutenomegravene reacutegulier si lrsquoon examine des donneacutees plus anciennes KWON

SW ARENIUS P font le mecircme constat en analysant les donneacutees GEM de 2001 agrave 2003 Le taux

de perception des opportuniteacutes le plus bas est enregistreacute dans le japon (6) et le taux le plus

eacuteleveacute est enregistreacute par lrsquoUganda (69) 698 De ce fait il est naturel que les niveaux enregistreacutes

en Algeacuterie soient aussi eacuteleveacutes VIDAL suggegraverent agrave ce titre que dans les pays les moins avanceacutees

le dynamique des marcheacutes est relativement faible du point de vue de lrsquointensiteacute de la

concurrence de lrsquoorganisation de la production qui rend le champ eacuteconomiques ouvert agrave

lrsquoentrepreneuriat contrairement au pays deacuteveloppeacutees ou ce dynamisme eacutemet des signaux

deacutefavorables agrave lrsquoentreacute dans le marcheacute et influence neacutegativement la perception des

opportuniteacutes699 Ces auteurs trouvent en effet une relation neacutegative entre la dynamique des

marcheacutes dans dix sept reacutegions de lrsquoEspagne et la perception des opportuniteacutes eacuteconomiques

696 Les pourcentage calculeacutes pour lrsquoanneacutee 200920112012 et 2013 sont respectivement 534 597 54 et 621 697 AMOROacuteS J E BOSMA N Global Entrepreneurship Monitor2013 global report 103 pages p27 698 KWON SW ARENIUS P nations of entrepreneurs a social capital perspective Journal of Business Venturing Ndeg25(2010 pp 315ndash330p321 699 SUNtildeE AV LOPEZ-PANISELLO MB Institutional and economic determinants of the perception of opportunities and entrepreneurial intention Investigaciones RegionalesNdeg 262013pp 75- 96p88

271

a La vigilance dans le processus entrepreneurial

La question qui a permis de calculer le pourcentage des personnes qui croient en lrsquoexistence

de ces opportuniteacutes a eacuteteacute poseacute agrave toutes les personnes qursquoils soient en phase de projection

(entrepreneuriat latent) ou aux entrepreneurs eacutetablis Mais entre ces extreacutemiteacute du processus

entrepreneurial le sens de la question nrsquoest pas le mecircme Dans la phase de lrsquoentrepreneuriat

latent la question cherche agrave mesurer la vigilance avant qursquoil y est un engagement dans la

creacuteation drsquoentreprise alors que dans les phases ougrave lrsquoindividu est bien engager (phase

drsquoeacutemergence et de survie) le but de la question est de savoir si les entreprises reste toujours

vigilant ou non Le tableau suivant restitue les reacutesultats des croisements de la variable

laquo OPPORT raquo avec les variables identifiant les quatre phases du processus entrepreneurial

Tableau 76 La vigilance dans le processus entrepreneurial

Qi2 In the next six months will there be good opportunities for starting a business in the area

where you live

Variable de

processes Non Oui

TOTAL

FUTSUP 3710 6290 100

SUBOANW 3010 6990 100

BABYBUSSO 2790 7210 100

ESTBBUSO 4200 5800 100

Source auteur les donneacutees de lrsquoenquecircte

Le pourcentage de ceux qui considegraverent que des opportuniteacutes existent dans le marcheacute

augmente dans les trois premiegraveres phases ou le taux le plus eacuteleveacute est enregistreacute au niveau des

entrepreneurs qui sont au stade de lrsquoeacutemergence (721) Par contre pour des entrepreneurs qui

ont lus de trois drsquoexistence sont moins attentifs agrave lrsquoapparition de nouvelle possibiliteacute de profit

Le test de khi deux reacutesumeacute dans le tableau 17 reacutevegravele que la participation dans les trois premiegravere

eacutetapes est significativement lieacute agrave la vigilance des entrepreneurs Le signe positif du R de Pearson

montre qursquoil existe un effet positif de la vigilance sur les anticipations des individus mais aussi

sur la concreacutetisation de leur projet dans la reacutealiteacute Cependant degraves que lrsquoentreprise deacutepasse le

stade de lrsquoeacutemergence (42 mois drsquoexistence) il semble que les entrepreneurs compte tenu de leur

deacuteclaration ne precirctent pas attention aux nouvelles opportuniteacutes eacuteconomiques

272

Tableau 77 Reacutesultat du test de khi deux sur la relation entre la participation dans le

processus entrepreneurial et la perception de lrsquoopportuniteacute

Valeur Khi-

deux de

Pearson

Signification asymptotique

(bilateacuterale)

R de

Pearson

Signification

approximeacutee

FUTSUP 37674 000 091 000

SUBOANW 14152 000 056 000

BABYBUSSO 28337 000 079 000

ESTBBUSO 132 0716 005 716

Source auteur reacutesultats des croisements sous spss

Ce reacutesultat corrobore avec le constat fait par ABDOUA e al dans lrsquoanalyse des donneacutees

de GEM de 2011 Lorsque les entrepreneurs en phase de survie sont interrogeacutes sur les reacuteelles

motivations les reacuteponses nrsquoindiquent pas que la poursuite de nouvelles opportuniteacutes soit une

preacuteoccupation majeure pour les entreprise pourtant essentielle pour se croissance et son

deacuteveloppement Le tableau suivant restitue les reacuteponses des entrepreneurs eacutetablies sur leur

reacuteelle motivation dans la conduite de lrsquoentreprise Comme lrsquoindique le tableau 18 qui reacutecence les

reacuteponses de ces entrepreneurs dans les enquecircte de 2011 2012 et 2013Il ressort que les

entrepreneurs des entreprises eacutetablies soulignent en revanche des preacuteoccupations lieacutees agrave la

preacuteservation et le maintien du revenu dont ils disposent actuellement700

Tableau 78 Les motivations deacuteclareacutees des entrepreneurs eacutetablis

Raison avanceacutees par les reacutepondants apregraves lrsquoeacutemergence de lrsquoentreprise 2011 2012 2013

9 Augmenter le revenu 30 190 165

10 Plus drsquoindeacutependance 275 172 470

11 Pour Profiter drsquoune opportuniteacute et parce que pas de meilleurs chois

dlsquooccupation

58 233 87

12 Maintenir le niveau actuel de revenu 367 405 278

Source APS GEM de 20112012 et 2013

La comparaison faite par ARENIUS P MINNITI M entre les entrepreneurs et les non

entrepreneurs montre le mecircme reacutesultat que le notre Le tableau suivant compare selon les

donneacutees utiliseacutees par ces auteurs les pourcentages des personnes qui sont vigilants

700 ABEDOU A BOUYACOUB A KHERBACHIH op ct p 80

273

Tableau 79 La perception des opportuniteacutes en Allemagne selon les donneacutees GEM de 2002

Perception de

lrsquoopportuniteacute

Non entrepreneur intention eacutemergence Survie

oui 24 582 505 379

Source ARENIUS P MINNITI M p 244

Partant du mecircme constat BRIXY UDO et al suggegraverent que deux explications possibles

peuvent expliquer la faiblesse de vigilance dans le contexte de lrsquoentreprise eacutetablie La perception

reacuteelle des opportuniteacutes vient avec lrsquoentreacutee effective dans le monde des affaires et la deacutecouverte

de complexiteacute du marcheacute plus une espegravece de deacutesillusion srsquoinstalle chez les entrepreneurs701

32 la compeacutetence entrepreneuriale

Il ne srsquogit pas ici de la mesure de la compeacutetence individuelles mais de la perception

qursquoont les individus sur leur propre compeacutetence En geacuteneacuterale les individus ont une confiance

importante de leur capaciteacute de maitrise des activiteacutes lieacutees agrave la creacuteation d4rsquoune nouvelle

entreprise Seulement le tiers qui ne croit pas posseacuteder un niveau de qualification suffisant Ils

sont presque les deux tiers agrave donner une reacuteponse positive Ce pourcentage est important On se

demanderait drsquoougrave ils ont acquis cette capaciteacute Les emplois preacuteceacutedents et la formation peuvent

en effet indiquer ci ce niveau eacuteleveacute de capital humain speacutecifique tient agrave des facteurs objectifs que

nous venons de citer Ou il srsquoagit seulement drsquoune sureacutevaluation de sa propre compeacutetence Le

la connaissance de lrsquoacircge et du niveau drsquoeacuteducation de ceux qui considegraverent deacutetenir des

compeacutetences en matiegravere drsquoentrepreneuriat peut noue reacuteveacuteler si cette compeacutetence trouve des

sources dans lrsquoexpeacuterience individuelle et dans la formation

Tableau 80 La compeacutetence entrepreneuriat dans lrsquoeacutechantillon global

Est ce que vous avez les connaissances les qualifications et lrsquoexpeacuterience neacutecessaire pour

deacutemarrer cette activiteacute

Effectif

non 1650 362

oui 2907 638

Total 4557 1000

Source auteur donneacutees de lrsquoenquecircte

701 BRIXY U et al op ctp122

274

Comme lrsquoillustre le tableau21 la diffeacuterence entre les pourcentage des reacuteponses positives

( posseacuteder des compeacutetence ) et des reacuteponses neacutegative ( ne pas posseacuteder des compeacutetence )est

plus importante dans la cateacutegorie de 25-34ans Apregraves lrsquoacircge de 34 ans Le niveau de

compeacutetence perccedilu diminue La cateacutegorie drsquoacircge 55-65 affiche contrairement agrave ce qursquoon pourrait

croire le pourcentage le plus faible (52) moins que celui qui sont tregraves jeunes

Tableau 81 Lrsquoacircge et le niveau de compeacutetence entrepreneuriale

SUSKILL 18-24 25-34 35-44 45-54 55-65

NON (1) 36 31 36 39 48

OUI (2) 64 69 64 61 52

(2) - (1) 28 38 28 22 4

100 100 100 100 100

Source auteur reacutesultat de lrsquoenquecircte

Le niveau drsquoeacuteducation par contre semble impacter positivement la perception de sa

propre compeacutetence entrepreneuriale Comme la montre le tableau22 plus les individus se forme

plus il deacuteveloppent de la compeacutetence Les universitaires titulaires drsquoune licence drsquoun master ou

drsquoun doctorat ou mecircme qui sont en cours de formation affichent le taux le plus eacuteleveacute (69)

cependant les personnes qui agrave peine on cumuler 6 anneacutees de formation affichent le taux le plus

faible (57) Cette relation permet de croire de lrsquoeffet du capital humain geacuteneacuterale cumuleacute dans

le cursus scolaire et universitaire sur le niveau de capital humain speacutecifique qui comprend des

capaciteacutes et des qualification utiliseacutees dans la reacutealisation des taches lieacutees agrave la creacuteation drsquoune

activiteacute eacuteconomique

Tableau 82 Les compeacutetences entrepreneuriales selon le niveau drsquoeacuteducation

SUSKILL

niveau

primaire et

moins

niveau

moyen

niveau secondaire et plus non

universitaire niveau universitaire

NON (1) 43 36 37 31

OUI (2) 57 64 63 69

(2) -(1) 13 27 27 38

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Le deuxiegraveme facteur qui peut expliquer la perception de sa compeacutetence est lrsquoexpeacuterience

cumuleacute dans le monde professionnel sup2La question qui se pose agrave preacutesent est de voir si la

participation dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial est lieacutee au niveau de capital

humain speacutecifique de lrsquoentrepreneur

275

Tableau 83 Niveau de capital humain speacutecifique et processus entrepreneurial

Processus

Entrepreneurial

SUSKILL (2)- (1) Valeur Khi-Deux

De Pearson

Signification

asymptotique

(bilateacuterale) Non (1) Oui (2)

FUTSUP 2430 7570 5140 155918a 00000

SUBOANW 1070 8930 7860 57630a 00000

BABYBUSSO 1250 8750 7500 72597a 00000

ESTBBUSO 1520 8480 6960 53793a 00000

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Ceux qui croient posseacuteder des compeacutetences et en mecircme temps participent dans le

processus entrepreneurial sont plus nombreux que ceux qui participent dans ce processus mais

ne sont pas confiant du niveau de compeacutetences qursquoils possegravedent En terme relatif cette diffeacuterence

exceacutedent 50 dans toutes les phases du processus entrepreneurial La diffeacuterence la plus

importante est observeacutee dans deux eacutetapes au moment ou lrsquointention devient effective

(intention) et lorsque lrsquoentreprise a deacutepasseacute sa premiegravere anneacutee drsquoexistence (eacutemergence) soit

respectivement 893 et 875 En terme de la signification de la relation les valeurs de khi

deux sont relativement importantes montrant ainsi que deux lrsquohypothegravese nulle selon laquelle

la participation dans lrsquoentrepreneuriat est neutre par rapport agrave la possession ou non des

compeacutetences doit ecirctre refuseacutee

Tableau 84 Intensiteacute de la relation entre le capital humain speacutecifique et la participation

dans le processus entrepreneurial

valeur R de

Pearson

Signification

approximeacutee

FUTSUP 0185 000

SUBOANW 0112 000

BABYBUSSO 0126 000

ESTBBUSO 0109 000

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Le tableau 24 reacutesume les valeurs de R de Pearson qui renseignent sur lrsquointensiteacute et le

sens de cette relation Dans les quatre phases entrepreneuriales le signe est positif ce qui

suggegravere que la deacutecision de srsquoengager dans lrsquoentrepreneuriat et de resteacute dans le domaine beacuteneacuteficie

du niveau de qualification et de lrsquoexpeacuterience des entrepreneurs Lrsquointensiteacute varie entre 0185 et

0109 correspondant respectivement agrave la phase amont et aval du processus entrepreneurial

276

Jusquagrave preacutesent il semble que les entrepreneurs ont des perceptions positives sur les

possibiliteacutes drsquoaffaires dans le marcheacute et croient qursquoils ont les capaciteacutes neacutecessaires pour

exploiter ces opportuniteacutes As cette image nrsquoest pas complegravete car il faudrait aussi examiner leur

perception des risques inheacuterents au processus de deacutetection et drsquoexploitation de ces opportuniteacutes

de marcheacute Crsquoest pourquoi nous entendons dans le titre qui suit drsquoanalyser les reacutesultats relatifs agrave

lrsquoaversion pour risque

33 Lrsquoaversion pour le risque et participation entrepreneuriale

Nous avions souligneacute dans les paragraphes preacuteceacutedant que lrsquoaversion pour risque a eacuteteacute

mesureacutee par les reacuteponses donneacutees par les individus lorsqursquoil leur eacuteteacute demandeacute drsquoindiquer si oui

ou non la crainte de lrsquoeacutechec peut vous empecirccher de creacuteer une activiteacute eacuteconomique Si leur

reacuteponses est positives ils seront consideacutereacutes comme moins aptes agrave supporter les risque inheacuterents

agrave l llsquoeacutemergence drsquoune nouvelle entreprise par rapport agrave ceux qui reacutepondent par un non Selon le

tableau 24 le niveau de lrsquoaversion pour le risque entrepreneurial parait faible Seulement 36

considegravere que la crainte de lrsquoeacutechec est un seacuterieux empecircchement pour devenir entrepreneur ce

pourcentage constitue en fait la moyenne pour quatre anneacutees drsquoenquecircte

Tableau 85 Lrsquoaversion pour le risque dans lrsquoeacutechantillon global

Qi4 Would fear of failure would prevent you from starting a business

Effectifs

Fearfail Non 2905 637

Oui 1652 363

Total 4557 1000

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Cependant lorsqursquoon compare ces reacutesultats avec ceux enregistreacutes dans drsquoautre pays la

perception du risque des entrepreneurs dans notre eacutechantillon doit ecirctre relativiseacutee La premiegravere

comparaison est faite par rapport au stade de deacuteveloppement des pays lrsquoenquecircte GEM de 2013

qui a concerneacute 197000 individus dans 70 pays reacutevegravelent que la crainte de lrsquoeacutechec est correacuteleacutee

avec le niveau de deacuteveloppement Le niveau de deacuteveloppement dont il srsquoagit ici est deacutetermineacute

selon les Rapport sur la compeacutetitiviteacute mondiale (Global Competitiveness Report GCR) reacutedigeacute

en marge du Forum eacuteconomique mondial (FEM) de Davos sur la base de 3 groupe de critegravere( cf

annexe Ndeg) les pays sont classeacute selon trois stade de deacuteveloppement Au premier stade les pays

jouent sur les facteurs de production (main-drsquoœuvre abondante agrave bas coucirct et matiegraveres premiegraveres)

Les pays dont la compeacutetitiviteacute es fondeacute sur lrsquoinnovation srsquoinsegraverent dans la compeacutetition mondiale

gracircce agrave des activiteacutes du tertiaire supeacuterieur ou des activiteacutes agrave fort contenu technologique La

277

transition entre ces deux eacutetapes se fait gracircce agrave un investissement dans les infrastructures) les

services publics Selon cette conception des eacutetapes de deacuteveloppement il y a des pays dont

lrsquoeacuteconomie est fondeacutee sur un facteur (factor driven economy) une eacuteconomie fondeacute sur

lrsquoinnovation (innovation driven economy) et comme phase de transition une eacuteconomie fondeacutee

sur lrsquoefficience productive (efficiency driven economy)

Lorsqursquoon calcul la variable fermail selon les cateacutegories de pays Les freacutequences des

reacuteponses positives cest agrave dire la part des personnes qui deacuteclare que la peur de leacutechec est un

seacuterieux eacutecueil pour la creacuteation dune entreprise permet de constat une diffeacuterence significative

entre les trois groupe de pays

Tableau 86 La crainte de lrsquoeacutechec en Algeacuterie et comparaison avec des pays par phase de

deacuteveloppent

les donneacutees GEM de 2013 Crainte de lrsquoeacutechec en

Les eacuteconomies fondeacutees sur un facteur 31

Les eacuteconomies fondeacutees sur lrsquoefficience 338

Les eacuteconomies fondeacutees sur lrsquoinnovation 382

Afrique du sud 273

Turquie 30

France 411

Espagne 363

Source les rapport de GEM de 2012 et 2013

donneacutee de 2012

La distribution des reacuteponses dans le tableau 26 conduisent agrave srsquointerroger sur lrsquoattitude

des individus lorsqursquoils participent dans le processus entrepreneurial Le croisement de la

variables FEARFAIL ave les variables du processuel entrepreneurial permet de deacutecouvrir une

autre reacutealiteacute

Tableau 87 Lrsquoaversion pour le risque et la participation le processus entrepreneurial

FEARFAIL Valeur

Khi-deux de Pearson Signification asymptotique (bilateacuterale) No Yes

FUTSUP 6420 3580 0188 665

SUBOANW 7140 2860 5228 022

BABYBUSS

O 7110 2890 6923 009

ESTBBUSO 6820 3180 2384 123

Source auteur les reacutesultats de lrsquoenquecircte

278

Le tableau 27 illustre bien la diffeacuterence entre ceux qui sont engage dans lrsquoentrepreneuriat avec

une prise de risque Lorsqursquoon observe la deuxiegraveme colonne nous remarquons que Dans toutes

les phases du processus entrepreneurial les individus ne considegraverent pas lrsquoeacutechec comme un

obstacle majeur Les pourcentages des reacuteponses neacutegatives sont tous au dessus de 60

cependant Nous remarquons aussi que leacutetape de lintention et d4emergence de l4entreprise

sont le contexte om les individus semble plus confiant En termes de validit2 de la relation Il

ressort du test de khi deux que seulement la phase drsquointention et drsquoeacutemergence est

significativement lieacutee la perception du risque Le signe neacutegatif du R de Pearson montre que

moins la variable FEARFAIL enregistre des reacuteponses par un non plus Les variables

SUBOANW et BABYBUSSO enregistre des reacuteponses par un oui traduisant la preacutesence dans

ces deux eacutetapes respectives En drsquoautres termes plus les individus ne la considegravere pas comme un

obstacle plus leur participation dans lrsquoentrepreneuriat devient effectif

Tableau 88 Intensiteacute de la relation entre la peur d eacutechec et la participation dans le

processus entrepreneurial (analyse bi varieacute)

de Pearson Signification approximeacutee

FUTSUP -006 0665

SUBOANW -034 0022

BABYBUSSO -039 0009

ESTBBUSO -023 0123

Source auteur les reacutesultats de lrsquoenquecircte

Traditionnellement la litteacuterature relative agrave lrsquoentrepreneuriat deacutefinie lrsquoentrepreneur

comme preneur de risque Crsquoest cette caracteacuteristique qui le diffeacuterencie par rapport au reste de la

population Cependant les donneacutees que nous avions analyseacute jusque lagrave nrsquointerpregravetent que la

perception subjective qursquoont les individus de la peur de lrsquoeacutechec comme eacutetant la contrepartie

empirique de ce concept Il se pourrait donc que cette perception soit le reacutesultat drsquoautres

consideacuterations LESLIE E PALICH D RAY BAGBY ont eacutetudieacute la perception de la prise de

risque dans deux groupe distincts de personnes des entrepreneurs et des employeacutes dans des

organisations qui seront consideacutereacutes comme des non entrepreneurs Ces auteurs ne trouvent pas

de diffeacuterences significatives entre les deux groupes en matiegravere de propension agrave la prise de

risque Les deux groupes deacuteclarent ecirctres capable de prendre des risques notamment lorsqursquoil

srsquoagit drsquointroduire une innovation et deacutevelopper lrsquoentreprise La principale diffeacuterence

statistiquement prouveacutee est la maniegravere de consideacuterer ce risque dans les deux groupes respectifs

Pour les entrepreneurs la reconnaissance drsquoune opportuniteacute dans le marcheacute et les revenus

possibles qui srsquoy rattachent produit une vision optimiste de la maniegravere par laquelle le

279

processus va se deacuterouleacute atteacutenuant de fait la crainte de lrsquoeacutechec 702 Pour eacutevoquer agrave ce titre des

recherches plus reacutecentes FAYOLLE A et al ont montreacute dans lrsquoanalyse drsquoun groupe de 309

eacutetudiant ameacutericain en management que ceux qui affichent une intention entrepreneurial sont

ceux qui ont craignent la perte drsquoune opportuniteacute qursquoils deacutecalent percevoir que de lrsquoeacutechec de

lrsquoentreprise une fois installeacutee703

Crsquoest pourquoi ces auteurs considegraverent qursquoil y a une nouvelle approche du risque en

entrepreneuriat qui doit deacuteveloppeacute sur le plan conceptuelle et testeacutee pour se deacutemarquer de la

conception traditionnelle qui se limite agrave lrsquoapproche du risque comme une 704

702 LESLIE E PALICH D RAY BAGBY Using Cognitive Theory to Explain Entrepreneurial Risk-Taking Challenging Conventional Wisdom Journal of Business Venturing Ndeg 10 pp425-438p 428 703 BARBOSA S D KICKUL J une nouvelle approche du risque en creacuteation dentreprise Revue franccedilaise de gestion N185 2008pp 141-159p 147 704 BARBOSA S D KICKUL J idem p156

280

Conclusion

Lrsquoanalyse descriptive a reacuteveacuteleacute que les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial

enferment des personnes qui nrsquoont pas le mecircme profil socio deacutemographiques On pourrait

conclure provisoirement qursquoil y a une sorte de seacutelection dans le processus entrepreneurial

Ensuite les analyses bi varieacutees ont montreacute lrsquoexistence de deux types de lien qui nous permettent

dans le chapitre suivant drsquoen tester la validiteacute Il y a drsquoune part un lien fort entre la

connaissance drsquoun entrepreneur et le financement drsquoautres entreprises et la participation dans le

processus entrepreneurial Bien que ces liens ne sont pas identiques en termes drsquointensiteacute lorsqursquo

on passe drsquoune eacutetape agrave une autre Cela montre agrave notre sens que lrsquousage fait par les entrepreneurs

de ces deux types de liens est diffeacuterent selon qursquoils sont dans les phases amont ou aval du

processus entrepreneurial

Ensuite la croyance en ses propres compeacutetences semble ecirctre la variable perceptuelle la

plus importante Les teste de khi deux effectueacutes montrent en effet que cette variable nrsquoa pas

les mecircme valeurs dans les diffeacuterentes eacutetapes de lrsquoentrepreneuriat Cette croyance devrait

atteindre un certain niveau pour qursquoil y soit un reacuteel engagement dans lrsquoentrepreneuriat

La vigilance entrepreneuriale constitue aussi une autre variable perceptuelle importante Ce qui

montre que nous avion raison de la consideacuterer comme un anteacuteceacutedent non seulement dans

lrsquointention entrepreneurial mais aussi dan la phase drsquoeacutemergence ougrave lrsquoentreprise est en plein

phase de deacutemarrage Cela montre que la croyance en lrsquoexistence des occasions drsquoaffaires nrsquoest

pas seulement un fait deacuteclenchant du comportement entrepreneurial mais crsquoest une perception

qui reste preacutesente tout au long du processus entrepreneurial

Par contre la perception du risque qui a eacuteteacute appreacutehendeacute par la peur de lrsquoeacutechec ne semble

pas montrer un lien significatif avec la participation entrepreneuriale alors que plusieurs eacutetudes

ont montreacute que la peur de lrsquoeacutechec a un effet neacutegatif sur lrsquoactiviteacute entrepreneurial Cela peut ecirctre

expliqueacute par le fait que la croyance en ses propres capaciteacutes la deacutetection des opportuniteacutes

drsquoaffaires qui seront amplifieacute par la connaissance des entrepreneurs qui ont reacuteussi rendre

lrsquoaversion au risque non significative pour se lancer dans les activiteacutes entrepreneuriales

Nous somme reacuteconforteacute par ces reacutesultats car au moins sur le plan drsquoune analyse

descriptive les relations poser dans notre hypothegravese sembles agrave priori existantes mais il reste agrave

preacutesent de cerner lrsquoimpact de ces variables sur le processus entrepreneurial Cet impact sera

examineacute par des reacutegressions logistiques qui deacutetermineront drsquoun coteacute si la possession drsquoun

capital social augmente les chances de participer dans le processus entrepreneurial et drsquoautre par

si cet impact est modeacutereacute par les variables perceptuelles

281

CHAPITRE IV

Capital social et participation entrepreneuriale lrsquoeffet

meacutediateur des variables perceptuelles

282

Introduction

Lrsquoobjet de ce chapitre est de tester notre principale hypothegravese En faisant de la reacutegression

logistique notre principale outil de traitement des donneacutees la premiegravere section preacutesente les

variables qui seront utiliseacutees et le cadre meacutethodologique de lrsquoanalyse des donneacutes

La deuxiegraveme section cherche agrave identifier lrsquoinfluence du capital social sur la participation

entrepreneuriale agrave travers les diffeacuterentes reacutegression logistiques qui seront faites drsquoexaminer si le

fait de drsquoavoir un entrepreneur dans son reacuteseau social et drsquoavoir financer drsquoautre entrepreneurs

constituent des eacuteleacutements qui augmentent les chances pour qursquoun individu soit preacutesent dans les

diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial

Le cadre conceptuel de cette recherche integravegre trois types drsquoanteacuteceacutedents qui peuvent avoir un

rocircle drsquointermeacutediaire entre le capital social et le processus entrepreneurial Crsquoest pourquoi dans la

troisiegraveme section il srsquoagit de veacuterifier lrsquoexistence de ce rocircle La reacutegression logistique permettra en

effet de voir si lrsquointroduction de la vigilance entrepreneuriale de la compeacutetence et de la

perception du risque (peur de lrsquoeacutechec) auront un conseacutequence ou non sur lrsquointensiteacute de la

relation entre le capital social et le processus entrepreneurial le scheacutema suivant reacutesume notre

deacutemarche dans le troisiegraveme chapitre

Figure49 Structure du troisiegraveme chapitre

Chapitre III

Lrsquoobjet est de veacuterifier lrsquohypothegravese du rocircle intermeacutediaire des variables perceptuelles

Section 4

Section 1 section 2

section3

Objectif

- preacutesentation des variables

deacutependantes indeacutependantes et de

controcircle

-la meacutethodologie de la reacutegression

logistique et lrsquointerpreacutetation des

reacutesultats

Objectif

Veacuterifier srsquoil existe un lien

significatif direct non entre le

capital social et la participation

dans le processus

entrepreneurial

Objectif

Veacuterifier si les variables perceptuelles

ont un rocircle intermeacutediaire entre la

possession drsquoun capital social et la

preacutesence dans les phases du processus entrepreneurial

Examiner le lien entre les

variables perceptuelles et la preacutesence dans le processus

entrepreneurial

283

Section 1 La reacutegression logistique preacuteparation des variables et meacutethodologie

Le but de cette section est preacutesenter les variables qui seront utiliseacute dans la reacutegression logistique

Par rapport agrave leur configuration originale les variables de capital social perceptuelles et socio

eacuteconomiques ont eacuteteacute transformeacute en des variables qualitatives nominales Cette section explique

aussi la proceacutedure de la reacutegression logistique sous le logiciel SPSS

La principale technique pour veacuterifier cette hypothegravese est la reacutegression logistique La

premiegravere eacutetape est de preacutesenter les variables qui seront utiliseacutees dans cette recherche Certaines

variables ont conserveacutees leur preacutesentation drsquoorigine drsquoautre ont eacuteteacute soit morfieacute soit cheacuterer

pour les besoins de la reacutegression logistique

1 Preacuteparation des variables pour une reacutegression logistique

Toutes les variables qui sont inteacutegreacutees dans lrsquoanalyse sont binaires Mais lrsquoorigine certaines

drsquoentre elle eacutetait soient des variables meacutetriques (comme lrsquoacircge) ou cateacutegorielle (niveau

drsquoeacuteducation statut professionnel hellip) Crsquoest pour quoi nous avions recalculeacute ces variables pour

les transformer en variables comportant deux modaliteacutes (01)

Par exemple lrsquoacircge des reacutepondants est scindeacute en cinq cateacutegorie qui regroupent le nombre

drsquoindividus selon des tranches drsquoacircge AGREG1 qui reprend ceux acircgeacutes entre18 et24 ans

AGREG2 ceux acircgeacutes entre25 et34 ans etc Chaque variable creacutee prend deux position 0

lorsque les individus ne font pas partie de cette tranche et 1 lorsque ils y font partie

Nous obtenons ainsi une seacuterie de variable drsquoAGREG1 agrave AGREG5 La premiegravere variable

regroupe ainsi les plus jeunes alors que la derniegravere regroupe les plus acircgeacutes Lrsquointroduction

de ces variables dans le modegravele est faite pour voir si lrsquoacircge exerce un effet sur la

participation dans le processus entrepreneurial Crsquoest pourquoi il faudrait pendre une

tranche drsquoacircge de reacutefeacuterence ici les plus jeune pourvoir si lrsquoaugmentation de lacircge augmente

la chance de participer dans lrsquoentrepreneuriat De ce fait la variable de reacutefeacuterence devient

ici AGREG1 la mecircme logique est utiliseacutee aux autres variables de mecircme nature en

lrsquooccurrence le niveau drsquoeacuteduction le statut professionnel et le niveau de revenu

11 Les variables de reacutefeacuterence dans la reacutegression logistique

Qursquoest ce qursquoune variable de reacutefeacuterence Par exemple lorsqursquoon le type de statut professionnel

a eacuteteacute identifieacute par quatre variable S1 S2 S3 S4 qui ont trait respectivement agrave un statut de

salarieacute indeacutependant eacutetudiant et sans emploi Si on voudrait par exemple cerner le rocircle de ce

statut dans la formation drsquoune intention entrepreneurial consideacutereacutee comme variable deacutependante

(notre variable INTENT) on devrait le faire par rapport agrave un statut de reacutefeacuterence qui peut ecirctre

dans ce cas le statut de salarieacute Les reacutesultats qui vont ecirctre afficheacutes indiqueront que par rapport

au aux salarieacutes si les indeacutependants les eacutetudiant ou les sans emploi ont plus de chance drsquoecirctres

284

dans la phase drsquointention ou non On pourrait aussi inverser le raisonnement et considegravere le statut

de sans emploi comme une reacutefeacuterences degraves lors lrsquointerpreacutetation des reacutesultats indiquera si les

autres statuts ont plus de chance drsquoafficher une intention entrepreneuriale ou non

Pour consideacutereacutee telle ou telle variable comme une variable de reacutefeacuterence la proceacutedure de

la reacutegression logistique sous SPSS exige de ne pas lrsquointeacutegrer dans lrsquoeacutequation et drsquointroduire

simultaneacutement les autres variables qursquoon voudrait tester leur influence sur la variable

deacutependante

Figure 50 Processus drsquointroduction drsquoun variable laquo reacutefeacuterence raquo dans la reacutegression

logistique

1 La variable agrave tester le rocircle du statut professionnel dans lrsquointention

entrepreneuriale

Salarieacute helliphelliphelliphelliphellipreacutefeacuterence

Indeacutependants

Etudiant et retraiteacutes

Sans emploi

2 Proceacutedure de reacutegression logistique SPSS

a Analyse

b Reacutegression

c Logistique binaire

Deacutependantes Intention entrepreneuriale

Co variables (seacutequence drsquoentreacutee des variables)

Indeacutependants

Etudiant et retraiteacutes

Sans emploi

Source auteur

Crsquoest la raison pour laquelle que toutes les variables de reacutefeacuterence ne figurent pas dans le tableau

final des reacutegressions Le tableau suivant reacutesume les principales variables qui ont eacuteteacute inteacutegreacute dans

les diffeacuterentes analyses Elles sont de deux types des variables deacutependantes lieacutees au

Les variables du statut professionnel

variable indeacutependant

Intention entrepreneuriale

Variable deacutependante

285

pheacutenomegravene eacutetudieacute(le processus entrepreneurial) et des variables indeacutependantes en lrsquooccurrence le

capital social et les perceptions individuelles Les trois tableaux suivant reacutesument ces variables

Tableau89 Les variables deacutependantes dans la reacutegression logistique

VARIABLES DEPENDANTES

Code variable Deacutesignation modaliteacutes Variable dans la

reacutegression

Participations dans le processus entrepreneurial

PARTICP

La somme des non participants

et participants dans le

processus entrepreneurial

PARTICP=0 (POTENT=0+

INTENT=0+EMERGE=0+SURVI=0)

PARTICP =1 ( POTENT=1+

INTENT=1+EMERGE=1+SURVI=1)

Reacutefeacuterence

PARTICP=0

Les eacutetapes du processus entrepreneurial

POTENT Entrepreneuriat potentiel POTENT=0 POTENT=1( entrepreneur potentiel

POTENT=0

INTENT Intention entrepreneurial INTENT=0 INTENT=1 (phase

intention) INTENT=0

EMERG Emergence de lrsquoentreprise EMERG=0 EMERG=1 (phase

drsquoeacutemergence) EMERG=0

SURVIE Survie de lrsquoentreprise SURVIE=0 SURVIE=1 (phase de

survie) SURVIE=0

Source auteur

Tableau90 Les variables indeacutependantes dans la reacutegression logistique

CAPITAL SOCIAL

Code

variable Deacutesignation modaliteacutes

Variable dans la

reacutegression

KNOWENT connaitre un entrepreneur dans ces deux derniegraveres anneacutees

variable nominale KNOWENT =1 KNOWENT =0 (le reste)

modaliteacute de reacutefeacuterence KNOWENT =0

BUSANG contribution dans le financement

dune creacuteation

variable nominale BUSANG=0

BUSANG=1

modaliteacute de reacutefeacuterence

BUSANG =0

VARIABLES PERCEPTUELLES

OPPORT perception dopportuniteacute dans le

futur OPPORT =0 OPPORT=1

modaliteacute de reacutefeacuterence

OPPORT =0

SUSKILL perception de ses propres qualifications et compeacutetences

propres

SUSKILL=0 SUSKILL=1 modaliteacute de reacutefeacuterence SUSKILL=0

FEARFAIL Perception de la peur lrsquoeacutechec ou

non FEARFAIL=0 FEARFAIL=1

modaliteacute de reacutefeacuterence

FEARFAIL =0

Source auteur

286

Tableau 91 Les variables socio deacutemographiques

VARIABLES SOCIO DEMOGRAPHIQUES

Code variable Deacutesignation modaliteacutes Variable dans la

reacutegression

Age

AGREG1 Tranche 18-24 ans variable nominale AGREG1=1 (18-24 ans)

AGREG1=o (le reste)

cateacutegorie de

reacutefeacuterence AGREG1

AGREG2 Tranche 25-34 ans variable nominale AGREG2=1 (25-34 ans)

AGREG2=o (le reste)

AGREG3 Tranche 35-44 ans variable nominale AGREG3=1 (35-44 ans)

AGREG3=o (le reste)

AGREG4 Tranche 45-54 ans variable nominale AGREG4=1 (45-54 ans)

AGREG4=o (le reste)

AGREG5 Tranche 55-65 ans variable nominale AGREG45=1 (55-65 ans)

AGREG5=o (le reste)

Genre

GENDER

variable nominale GENDER=0 (femme)

GENDER = 1(homme)

modaliteacute de

reacutefeacuterence

GENDER=0

Education

EDUCREG1 niveau primaire variable nominale EDUCREG1=1 niveau

primaire EDUCREG1=0 (le reste)

cateacutegorie de

reacutefeacuterence EDUCREG1

EDUCREG2 niveau moyen variable nominale EDUCREG2=1 moyen

EDUCREG2=0 (le reste)

EDUCREG3 niveau secondaire et plus non universitaire

variable nominale EDUCREG3=1 niveau secondaire EDUCREG3=0 (le reste)

EDUCREG4 niveau universitaire variable nominale EDUCREG4=1 niveau

universitaire EDUCREG4=0 (le reste)

Statut professionnel

FTPT salarieacutes plein tempe et

temps partiel

variable nominale FTPT=1 salarieacutes plein

tempe et temps partiel FTPT=0 (le reste)

cateacutegorie de

reacutefeacuterence FTPT

SELF auto emploi variable nominale SELF=2 =1auto emploi

SELF=0 (le reste)

RETSTUHM retraiteacutes et eacutetudiant travail

agrave domicile

variable nominale RETSTUHM=1 retraiteacutes

et eacutetudiant travail agrave domicile RETSTUHM=0

(le reste)

NOTWO sans emploi variable nominale NOTWO =1 sans emploi

NOTWO =0 (le reste)

Niveau de revenu

INCREG1 revenu faible variable nominale INCREG1 =1 revenu

faible INCREG1 =0 (le reste) cateacutegorie de

reacutefeacuterence

INCREG1

INCREG2 revenu moyen variable nominale INCREG2=1 revenu

moyen INCREG2 =0 (le reste)

INCREG3 revenu eacuteleveacute variable nominale INCREG3 =1 revenu

eacuteleveacute INCREG3 =0 (le reste)

Source auteur

Les caracteacuteristiques socioeacuteconomiques des personnes interrogeacutees seront introduites dans

toutes les reacutegressions comme des variables de controcircle Les analyses de ces caracteacuteristiques et

notamment de leur eacuteventuelle relation avec la participation dans le processus entrepreneurial

seront faites lorsquil y a un besoins de compleacuteter les explications relatives agrave nos deux

hypothegraveses principales Car ce travail de thegravese ne repose pas sur une approche par les rait pour

les consideacuterer comme un sujet principal de recherche

287

12 Les variables pour une comparaison internationale

Pour les besoins de comparaison de nos reacutesultats avec les donneacutees internationales nous

avions aussi calculeacute les mecircmes variables pour un eacutechantillon composeacute de 84 pays (sans lrsquoeffectif

qui a concerneacute lrsquoAlgeacuterie) Cet eacutechantillon est constitueacute de 229554 personnes adultes interrogeacutees

entre 2011 et 2013 Comme le montre le tableau suivant cet eacutechantillon reacutesulte drsquoun processus

de suppression des valeurs manquantes qui srsquoeacutelegravevent agrave 376032 observation (6209) armais un

eacutechantillon brut de 605586 individus (100)

Tableau92 Eacutechantillon international

Effectif

Echantillon global 605586 100

Observations

supprimeacutees 376032 6209

Echantillon final 229554 3790

Source auteur selon les trois bases de donneacutees APS GEM de 20112012 et 2013

Par ailleurs notre eacutechantillon ne comporte pas les donneacutees de lrsquoanneacutee 2009 Pour cette

anneacutee la base de donneacutees ne comporte pas la classification des pays selon le stade

deacuteveloppement une caracteacuteristique que nous aurons agrave deacutevelopper dans cette section Apregraves

2009 les concepteurs du projet introduisent une variable cateacutegorielle qui classe les pays selon le

niveau e compeacutetitiviteacute deacutetermineacute par LE global En deacutefinitive les donneacutees de 2011 et 2013 sont

homogegravenes et facilitent les diffeacuterents calculs qui ont permis de creacuteer relatives au processus

entrepreneurial aux caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et aux perceptions individuelles Le

tableau suivant preacutesente les freacutequences enregistreacutees dans chacune des variables respectives

lorsque celles-ci prennent la valeur de laquo 1 raquo

288

Tableau 93 Freacutequences relatives de variables dans lrsquoeacutechantillon Algeacuterie et mondial

Source auteur selon les donneacutee GEM Algeacuterie et global

LISTE DE VARIABLES Algeacuterie monde

processus entrepreneurial

PARTICP 444 ( 2022) 361 (82979)

POTENT 356 (1624) 239 (54938) INTENT 43 ( 196) 64 ( 14726)

EMERGE 61 (280) 56 ( 12886)

SURVIE 58 (264) 90 (20747)

Capital social KNOWENT 586 371

BUSANG 111 63

Perceptuelle

opport 569 365

suskill 638 503

fearfail 363 426

Socio deacutemographiques

Age

AGREG1 201 144

AGREG2 285 24 AGREG3 256 244

AGREG4 168 213

AGREG5 9 159

Genre 543 514

Education

EDUCREG1 159 108

EDUCREG2 258 177 EDUCREG3 33 467

EDUCREG4 252 249

Statut professionnel FTPT 363 504

self 134 185

retstuhm 336 215 notwo 167 95

Revenus Algeacuterie monde INCREG1 321 301

INCREG2 312 33

INCREG3 367 369

Variable anneacutee de lenquecircte anneacutee 2009 111

anneacutee 2011 293 269

anneacutee 2012 439 312 anneacutee 2013 158 419

289

2 Meacutethodologie de la reacutegression logistique

Par meacutethodologie nous entendons preacutesenter la deacutefinition les conditions drsquoutilisation et

lrsquointerpreacutetation des reacutesultats lorsqursquoon utilise cette technique

21 Inteacuterecircts de la reacutegression logistique

Comme pour la reacutegression lineacuteaire le but de la reacutegression logistique est de caracteacuteriser les

relations entre une variable deacutependante (ou variable agrave expliquer) et une seule (reacutegression

logistique simple) ou plusieurs variables prises en compte simultaneacutement (reacutegression logistique

multiple) Il srsquoagit donc drsquoun modegravele permettant de relier la variable deacutependante (Y) agrave des

variables explicatives (X1 X2 X3 Xn) Agrave la diffeacuterence de la reacutegression lineacuteaire (ougrave la

variable agrave expliquer est une variable quantitative) et du modegravele de Cox (ougrave la variable agrave

expliquer est une variable censureacutee)

22 Deacutefinition reacutegression logistique

La reacutegression logistique se deacutefinit comme eacutetant une technique permettant drsquoajuster une surface

de reacutegression agrave des donneacutees lorsque la variable deacutependante est dichotomique propse la

deacutefinition suivente Logistic regression is used to analyse the relationship between a single

predictor or several predictors and an outcome that is dichotomous in nature (such as the

presence or absence of an event)705

Cette technique est utiliseacutee pour des eacutetudes ayant pour but de veacuterifier si des variables

indeacutependantes peuvent preacutedire une variable deacutependante dichotomique706 Contrairement agrave la

reacutegression multiple et lrsquoanalyse discriminante cette technique nrsquoexige pas une distribution

normale des preacutedicateurs ni lrsquohomogeacuteneacuteiteacute des variances Diffeacuterents types de reacutegression

logistique existent posseacutedant chacun leur proceacutedeacute statistique et conduisant agrave lrsquoeacutelaboration de

diffeacuterents modegraveles theacuteoriques Ainsi seront abordeacutes les types direct seacutequentiel et automatiseacute

(laquostepwiseraquo) Un exemple drsquoutilisation de cette technique avec le logiciel SPSS sera preacutesenteacute et

la proceacutedure drsquoanalyse des reacutesultats y sera deacutetailleacutee notamment en ce qui a trait agrave lrsquointerpreacutetation

des rapports de cote707

23 Conditions drsquoapplication de la reacutegression logistique

La reacutegression logistique srsquoapplique lorsque la variable agrave expliquer (Y) est qualitative Dans le

cas drsquoune variable explicative qualitative une proprieacuteteacute tregraves inteacuteressante de la reacutegression

logistique est qursquoelle permet drsquoestimer un odds ratio (OR) qui fournit une information sur la

force et le sens de lrsquoassociation entre la variable explicative (Xi) et la variable agrave expliquer (Y)

705 REED P Wu Y Logistic regression for risk factor modelling in stuttering research Journal of Fluency Disorders Ndeg 382013pp 88ndash101p 88 706 DESJARDINS J Lrsquoanalyse de reacutegression logistique Tutorial in Quantitative Methods for Psychology Vol1Ndeg 1 2005 p 35-41p 35 707 707 DESJARDINS J idem p 1

290

Ce rapport est une mesure de deacutependance entre deux variables il est toujours positif et compris

entre 0 et +infin Lorsqursquoil vaut 0 les deux variables sont indeacutependantes Au contraire plus lrsquoOR

est proche de 1ou de +infin plus les variables sont lieacutees entre elles

24 Reacutegression logistique en preacutesence de plusieurs variables explicative

Dans le cas ougrave nous souhaitons eacutetudier plusieurs variables explicatives Xi et connaicirctre le laquo

poids raquo respectif de chacune de ces variables un ajustement est alors neacutecessaire La reacutegression

logistique est une meacutethode permettant de reacutealiser un tel ajustement Cet ajustement consiste agrave

individualiser laquo lrsquoeffet propre raquo de la variable explicative Xi des laquo effets parasites raquo induits par

drsquoautres variables influenccedilant aussi la variable agrave expliquer (Y) (appeleacutees laquo co-variables raquo) Cela

permet ainsi de controcircler lrsquoeffet de possibles facteurs de confusion De plus lrsquoajustement permet

de diminuer le bruit de fond induit par ces co-variables et drsquoameacuteliorer la preacutecision de

lrsquoestimation Ces variables sont aussi appeleacutees laquo variables de controcircle raquo Pour le contexte de

notre recherche nous consideacuterons les donneacutees socio deacutemographiques lrsquoacircge lrsquoeacuteduction le

genre le statut professionnel et le niveau d e revenu comme des variables de controcircle On doit

ecirctre attentif lors de leur introduction dans le modegravele de la reacutegression logistique dans la mesure ougrave

ils peuvent alteacuterer la force du lien entre nos variables deacutependantes e les variables indeacutependantes

Ainsi la reacutegression logistique tient compte de lrsquoeffet des autres variables Xi inteacutegreacutees

dans le modegravele et permet de reacutealiser un ajustement de lrsquoOR sur des covariables (on parle drsquoOR

ajusteacute)

25 Les rapports de cotes ou les ODDS RATIO

La notion drsquoodds (que lrsquoon peut traduire par laquo chances raquo ou par laquo cote raquo) va nous ecirctre

drsquoune grande utiliteacute pour nous affranchir de la contrainte lieacutee agrave lrsquointervalle [0-1] dans lequel doit

ecirctre confineacutee une probabiliteacute Lrsquoodds sera une nouvelle maniegravere de preacutesenter la relation entre les

variables qui nous inteacuteressent et elle offre de plus lrsquointeacuterecirct de fournir une base drsquointerpreacutetation

simple au modegravele Lrsquoodds (noteacutee O) est la probabiliteacute drsquooccurrence drsquoun eacuteveacutenement qui est dans

notre cas ecirctre preacutesent dans une eacutetapes du processus entrepreneurial sur sa probabiliteacute de non-

occurrence qui est dans notre cas ne pas ecirctre preacutesent dans une eacutetape du processus entrepreneurial

Lrsquoodds drsquoun eacuteveacutenement est donc donneacutee par la formule suivante708

ougrave Pi = Pr (Yi = 1)

708 WUENSCHD(2009)Binary logistic regression with PASWSPSS httpcoreecuedupsycwuenschk

MVMultregLogistic-SPSSpdf teacuteleacutechargeacute 12614 pp 1-29p 2

291

Une valeur Oi = 2 par exemple signifie que lrsquoon attend deux fois plus drsquooccurrences drsquoun

eacuteveacutenement que de non-occurrences de cet eacuteveacutenement (on peut aussi dire que la laquo cote raquo de

lrsquoeacuteveacutenement est de 2 contre 1) Une valeur Oi = 025 par exemple signifie que lrsquoon attend quatre

fois moins drsquooccurrences drsquoun eacuteveacutenement que de non-occurrences de cet eacuteveacutenement A la

diffeacuterence de P O nrsquoa pas de valeur maximale fixeacutee (elle tend vers plus lrsquoinfini quand Pi tend

vers 1) mais conserve cependant une valeur minimale de 0 (le cas ougrave Pi = 0) Nous verrons apregraves

lrsquoexemple que nous preacutesentons maintenant comment cette contrainte sera aussi leveacutee709

26 Exemple illustratif

Si la variable deacutependante correspond aux entrepreneurs en phase drsquoeacutemergence (EMERGE)

Cette derniegravere est une variable nominale (0= absence dans cette phase 1= preacutesence dans cette

phase) Si drsquoun autre coteacute la variable indeacutependante est la connaissance drsquoun entrepreneur en

lrsquooccurrence la variable KNOWENT qui est aussi nominale ( 0=non 1= oui)

La reacutegression logistique permettra de connaitre agrave travers le rapport de cote si les individus qui

deacuteclarent connaitre un entrepreneur (KNOWENT=1) ont plus de chance drsquoecirctre preacutesent dans la

phase drsquoeacutemergence par rapport aux individus qui nrsquoont pas ce type de relation Le tableau suivant

donne les reacutesultats geacuteneacutereacutes par le logiciel SPSS lorsqursquoon pratique cette reacutegression On remarque

dans la derniegravere colonne u rapport de cote qui srsquoeacutelegraveve agrave 395 Cela signifie que ceux qui

connaissent un entrepreneur ont 39 fois de chance drsquoecirctre dans lrsquoeacutetape de lrsquoeacutemergence

Tableau94 Exemple de reacutegression logistique

Variables dans leacutequation

A ES Wald ddl Sig Exp(B)

Etape 1a knowent 1374 166 68805 1 000 3950

Constante -3712 151 605248 1 000 024

Source auteur selon les donneacutees APS II

Sur la base de ce reacutesultat on pourrait eacutecrire que710

In (ODD)= 137 (KNOWENT)- 3712

Le tableau montre aussi le niveau de pertinence de cette relation ( sig) elle sera consideacutereacutee

comme significative lorsque le tableau indiquera un niveau de signification infeacuterieur agrave 005 le

tableau permet aussi drsquoidentifier le coefficient de reacutegression qui indique lrsquointensiteacute de la relation

entre les deux variables on pourrait lire A = 137

709 EL SANHARAWI M et NAUDETF Comprendre la reacutegression logistique journal franccedilais drsquoophtalmologie Ndeg 13 2013 pp710-715p 711 710 WUENSCHD(2009 idemp 4

Rapport de cote

292

Lrsquointerpreacutetation des reacutesultats doit ecirctre faite avec preacutecaution selon que lrsquoon cherche dans lrsquoeacutetude

une explication une preacutediction ou une description du pheacutenomegravene eacutetudieacute

a Modegravele explicatif

Agrave des fins explicatives ce modegravele permet de confirmer ou drsquoinfirmer les hypothegraveses Il est ici

possible de distinguer les interactions speacutecifiques entre les preacutedicateurs et la variable agrave preacutedire de

mecircme que les variables jugeacutees confondantes Lrsquoanalyse des donneacutees geacuteneacutereacutee par une telle eacutetude

suppose lrsquoexamen minutieux drsquoune association entre un facteur bien identifieacute et la variable

deacutependante Certaines hypothegraveses secondaires portant par exemple sur des interactions

speacutecifiques ou sur le rocircle modifiant de certains tiers facteurs avec la variable deacutependante

peuvent se greffer agrave lrsquohypothegravese centrale Tous les autres facteurs jugeacutes potentiellement

confondants pourront ecirctre retenus srsquoils sont jugeacutes porteurs de tels effets Le test statistique ici

effectueacute correspond agrave son rocircle plus conventionnel drsquooutil de deacutecision crsquoest‐agrave‐dire le rejet ou non

de lrsquohypothegravese

b Modegravele preacutedictif

Ce modegravele conduit agrave lrsquoeacutelaboration drsquoinstruments de preacutediction de lrsquoeacuteveacutenement Sur la base drsquoun

ensemble de facteurs il devient alors possible de mesurer la probabiliteacute que lrsquoeacuteveacutenement se

produise Ainsi agrave partir drsquoun bassin de variables constitueacute une seacutelection des facteurs les plus

pertinents et les plus discriminants doit ecirctre effectueacutee Ces facteurs serviront agrave lrsquoeacutelaboration de

lrsquoinstrument de preacutediction

c Modegravele descriptif

Les eacutetudes descriptives permettent de mesurer lrsquoimportance drsquoun pheacutenomegravene et drsquoen tracer le

profil suivant un certain nombre de variables Il srsquoagit ainsi drsquoexplorer les donneacutees et de veacuterifier

les associations possibles conduisant agrave la formulation drsquohypothegraveses De ce fait ce modegravele tend agrave

suggeacuterer des hypothegraveses plutocirct que de les confirmer eacutetant donneacute le caractegravere exploratoire de

lrsquoeacutetude (Bernard P 2003)

27 Veacuterifier la force drsquoassociation du modegravele sous le logiciel SPSS

Sous le logiciel SPSS cette veacuterification se fait en examinant le reacutecapitulatif du modegravele (model

summary) Il srsquoagit du Rsup2 de Nagelkerke celui‐ci repreacutesentant la variance expliqueacutee par le

modegravele711 Le domaine drsquoeacutetude et les theacuteories sous‐jacentes doivent ecirctre utiliseacutees pour juger cette

variance si par exemple le tableau reacutecapitulatif du modegravele fait ressortir un Rsup2 de Nagelkerke

de 0244 Cela peut ecirctre jugeacute satisfaisant dans le cas ou lrsquoeacutetude en question a un caractegravere

711 EL SANHARAWI M et NAUDETF Comprendre la reacutegression logistique journal franccedilais drsquoophtalmologie Ndeg 13 2013pp710-715p 711

293

exploratoire et nouveau on pourrait interpreacuteter ce chiffre en affirmant que le modegravele explique

244 de la variance de la variable deacutependante Ensuite le pourcentage total permet eacutegalement

de veacuterifier la force du modegravele Ainsi dans le tableau de classification vis‐agrave‐vis le laquopourcentage

correctraquo (percentage correct) et le laquopourcentage globalraquo (overall percentage) il est indiqueacute

703 ce qui signifie que le modegravele est vrai dans 703 des observation s En drsquoautres mots si

par exemple un individu preacutesente les caracteacuteristiques eacutenumeacutereacutees dans le modegravele il fera partie

de la phase drsquointention dans 703 des cas Ainsi le modegravele classe correctement les sujets dans

703 des cas

28 La Signification des facteurs de preacutediction et interpreacutetations des rapports de cote

Par la suite il srsquoagit drsquoobserver quelles variables ont eacuteteacute incluses dans lrsquoeacutequation et

drsquoexaminer ensuite lesquelles sont significatives dans la case Sig Lorsque tel est le cas

crsquoest‐agrave‐dire que les coefficients de Wald sont significatifs on procegravede agrave lrsquointerpreacutetation des

rapports de cote (ou laquoodds ratioraquo) qui se situent dans la case Exp(B) Il est agrave noter que les

rapports de cote correspondent au nombre de fois drsquoappartenance agrave un groupe lorsque la valeur

du preacutedicateur augmente de 1 Plus preacuteciseacutement un rapport de cote plus grand que 1 indique

une augmentation des chances de faire partie du groupe tandis qursquoun rapport de cote de moins

de 1 diminue les probabiliteacutes drsquoappartenance agrave ce groupe

De ce qui preacutecegravede nous pouvons agrave preacutesent deacutecrire les eacutetapes agrave suivre pour tester notre hypothegravese

d recherches

a Premiegravere reacutegression

Dans la premiegravere eacutetape il srsquoagit drsquoexaminer le lien entre le capital social et la participation dans

le processus entrepreneurial la participation entrepreneurial sera envisageacute en deux moment

Dans un premier temps nous prenons comme variable deacutependante la variable PARTICP qui

prend en consideacuteration lrsquoensemble des personnes qui sont preacutesent en mecircme temps dans la phase

drsquoentrepreneuriat Latent drsquoIntention drsquoEmergence et de survie nous cherchons agrave travers cette

eacutetapes de voir si le capital social a une influence sur le fait entrepreneurial

b Deuxiegraveme reacutegression

Dans la deuxiegraveme tape il srsquoagit drsquoexaminer le lien entre le capital social et le processus

entrepreneurial mais cette fois ci en faisant la distinction entre chacune des eacutetapes nous aurons agrave

cet effet quatre variable deacutependantes POTENT INTENT EMERGE et SURVIE le but derriegravere

cette opeacuteration est voir le comportement des variables du capital social dans le processus

entrepreneurial

294

c Troisiegraveme reacutegression

Celle-ci a pour objectif drsquoanalyser le rocircle des variables perceptuelles (OPPORT SUSKILL et

FEARFAIL) dans la participation dans le processus entrepreneurial Cette participation sera

envisageacutee dans un premier temps en utilisant la variable PARTICP et dans une seconde eacutetape en

utilisant les quatre variables identifiant les entrepreneurs dans les diffeacuterentes phases de

lrsquoentrepreneuriat

d Quatriegraveme reacutegression

Celle-ci sera utiliseacutee pour analyser le rocircle meacutediateur des perceptions individuelle il srsquogit en

effet drsquointroduire toutes les variables y compris celle du capital social pour voir si ces derniegraveres

perdent de leur signification ou de leu niveau drsquoinfluence sur les variables deacutependantes Si crsquoest

le il y aurait dont un effet de meacutediation

29 Les variables de controcircle

Dans toutes ces reacutegressions nous introduisons les variables lieacutees aux caracteacuteristiques socio

deacutemographiques ainsi que les variables de lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte pour veacuterifier leur influence

respective sur la relation entre les variables deacutependantes et les variables indeacutependantes

295

Section 2 Capital social et participation dans le processus entrepreneurial

Cette eacutetape eacutetudie les reacutesultats de la reacutegression logistique en consideacuterant PARTICP

comme la variable deacutependante Celle-ci distingue les participants et les non participants dans le

processus entrepreneurial Le premier tableau ougrave sont reacutesumeacutes les reacutesultats integravegre trois blocks

de variables le capital social caracteacuteristiques socio deacutemographiques et les anneacutees de lrsquoenquecircte

Trois paramegravetres sont agrave retenir pour lrsquoanalyse

- la valeur du coefficient (B) de chaque variable introduite dans lrsquoeacutequation du modegravele

- le niveau de signification de la relation bilateacuterale avec la variable deacutependante

- la valeur du rapport de cote Exp(B) qui mesure la chance que la variable deacutependante

(PARTICPE) prend la valeur de 1

Avant drsquoaller vers une lecture de ces reacutesultats nous preacutefeacutererons faire touts drsquoabord une lecture

statistique de ces diffeacuterentes paramegravetre figurants le tableau 12

1 Capital Social et Participation Entrepreneuriale

Pour les variables identifiant la possession du capital social le niveau de signification (Sig) est

satisfaisant (lt005) La colonne des valeurs de Exp (B) montre que par ordre deacutecroissant la

variable BUSANG est le facteur de chance le plus important pour que les individus participent

dans lrsquoentrepreneuriat suivi par la variable KNOWENT Par rapport aux caracteacuteristiques

individuelles seuls les variables AGREG4 AGREG5 GENRE retstuhm notwo et INCREG3

sont significativement correacuteleacutees agrave notre variable deacutependante

296

Tableau95 Reacutegression logistique variable deacutependante PARTICIP

B Sig Exp (B)

Capital social

KNOWENT 0559 0000 1748

BUSANG 0922 0000 2515

Variables socio deacutemographiques

AGREG2 0063 0519 1065

AGREG3 -0152 0138 0859

AGREG4 -0325 0004 0723

AGREG5 -1258 0000 0284

Genre 0287 0000 1332

EDUCREG2 -0006 0951 0994

EDUCREG3 -0089 0386 0915

EDUCREG4 -0052 0646 0949

self -021 0062 0811

retstuhm 0362 0000 1436

notwo -0256 0017 0774

INCREG2 0005 0954 1005

INCREG3 0371 0000 145

Anneacutees de lrsquoenquecircte

2011 0162 0157 1175

2012 -034 0001 0712

2013 0219 0081 1244

Constante -0728 0000 0483

Pourcentage correct 654

Khi-Chi-deux Modegravele 531989

R-deux de Nagelkerke 0148

N 4557

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique binaire

297

Ces reacutesultats montrent que la relation entre la participation dans le processus

entrepreneurial et la connaissance drsquoun entrepreneur ou la participation dans le financement

drsquoautre entrepreneur nrsquoest pas due au hasard Ensuite la valeur positive du coefficient (B) que ca

soit pour KNOWENT (+0559) ou BUSANG (+0922) est positive Cela indique que plus il y a

de personnes qui connaissent drsquoautre entrepreneurs et participent dans la creacuteation drsquoautre

entreprise plus la chance qursquoils deviennent eux mecircme des entrepreneurs est eacuteleveacutee Ainsi ceux

qui ont des contacts avec des entrepreneurs eacutetablis dans le marcheacute ont 74 plus chance de

devenir entrepreneur par rapport agrave ceux qui nrsquoont pas un entrepreneur dans leur entourage Cette

chance est amplifieacutee par le fait de contribuer activement dans le financement des autres puisque

ceux qui le font ont 151 plus de chance drsquoecirctre entrepreneur par rapport aux individus qui ne

srsquoimplique pas dans cette activiteacute

11 Effet de lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte

Pour les variables relatives agrave lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte les anneacutees 2011 et 2013 ne sont pas

lieacutes agrave notre variable deacutependante cela suggegravere que le volume de participant dans lrsquoentrepreneuriat

au cours de ces deux anneacutees nrsquo pas par rapport 2009 enregistreacute un mouvement supeacuterieur Par

contre la variable anneacutee 2012 est significativement lieacutee agrave la variation de la variable PARTICIP

Mais le signe neacutegative du coefficient (A) montre que dans cette anneacutee par rapport agrave lrsquoanneacutee de

reacutefeacuterence (2009) il y avait moins de participants dans le processus entrepreneurial Nous avions

vu en effet dans la section preacuteceacutedant (p descriptions participation) que le nombre des individus

qui sont preacutesent dans les diffeacuterentes eacutetapes de lrsquoentrepreneuriat enregistreacute une forte diminution

au cours de lrsquoanneacutee de 2012 car il passe de 3765 en 2009 agrave 293 Lrsquoeffet de lrsquoanneacutee sur les

reacutesultats de la reacutegression peut parfois ecirctre reacuteveacutelateur de lrsquoexistence drsquoun contexte particulier

pendant cette anneacutee En utilisant la reacutegression logistiques pour cerner le rocircle du reacuteseau informel(

la variable BUDSANG) dans la creacuteation drsquoentreprise en Espagne entre 2006 et 2009 ALIAGA-

ISLAR 712 trouve que lrsquoanneacutee 2009 eacutetait particuliegraverement deacutefavorable agrave lrsquoentrepreneuriat le

signe neacutegatif du coefficient (A) par rapport agrave lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence 2006 suppose que la crise

financiegravere quia deacutebuteacute en 2008 avait de conseacutequence neacutegative sur lrsquooffre d entrepreneurs dans le

pays et cela au niveau national et reacutegional

712 ALIAGA-ISLA R Informal Networks and Start-Up Entrepreneurs in Spain Networking Other Entrepreneurs and Angel

Investors The Business and Economics Research Journal Vol 7 Issue 2 2014pp 167-178p 174

298

12 La qualiteacute du modegravele

Le tableau ci-dessous montre que les cas observeacute de la variable deacutependante sont

relativement nombreux ils repreacutesentent 654 du total des participants dans le processus

entrepreneurial En drsquoautre termes la preacutesence de 1546 (654 2364) individu dans les

diffeacuterentes eacutetapes de lrsquoentrepreneuriat est preacutedite par les variables qui ont preacutesenteacute une relation

significative En terme de validiteacute le teste de khi-deux deacutegage une valeur relativement

importante (5319) dont le niveau de signification indique qursquoune grande partie des variables

indeacutependante sont lieacutes agrave la participation dans le processus entrepreneurial Cependant la valeur

relativement faible du R2 de Nagelkerke montre que le modegravele explique une faible variation de

la variable indeacutependante (148)713Cela implique lrsquoexistence drsquoautre variable qui peuvent avoir

une influence sur la participation dans lrsquoentrepreneuriat le pourcentage correcte est aussi

satisfaisant il reacutevegravele que les variable indeacutependante explique le comportement de 65 des

personne se trouvant impliquer dans le processus entrepreneurial 714

13 Capital social et entrepreneuriat une comparaison internationale

Lorsqursquoon reacuteplique notre modegravele par rapport agrave des donneacutees modales le mecircme constat

semble se deacutegager Comme le montre le tableau suivant les deux variables du capital social sont

significativement lieacutees agrave la participation entrepreneuriale Le signe positif du coefficient A

montre (+0797) que cette relation est positive Cela implique que pour ceux qui deacuteclarent

connaitre un entrepreneur ont 222 fois de chance drsquoecirctre preacutesent dans le processus de creacuteation

drsquoune entreprise par rapport ceux qui nrsquoont pas ce type de connaissance Drsquoun autre coteacute et pour

un eacutechantillon composeacute de plusieurs pays le fait de financer une creacuteation drsquoentreprise faite par

un autre entrepreneur est un facteur de chance important Ceux qui lrsquoont fait ont 276 fois de

chance de participer eux mecircme dans le processus entrepreneurial par rapport agrave ceux qui ne se

sont jamais donneacute agrave cette pratique Le R2 de Nagelkerke est de 0349 ce qui montre que la le

capital social et les variable sociodeacutemographique expliquent 35 de la variance de notre variable

deacutependante Le pourcentage correct est de 769 cela implique que le modegravele est vrai pour 77

des individus participent dans lrsquoentrepreneuriat

713 DESJARDINS J Lrsquoanalyse de reacutegression logistique Tutorial in Quantitative Methods for Psychology 2005 Vol 1 Ndeg1 pp 35-41 p38 714 Idemp39

299

Tableau96 Effet du capital social sur la participation dans le processus entrepreneurial les donneacutees mondiale 2011-2013

Monde 2011-2013

B Sig Exp (B)

Capital social

KNOWENT 0797 0000 222

BUSANG 0998 0000 271

Variables socio deacutemographiques

AGREG2 - 0222 0000 080

AGREG3 - 0423 0000 065

AGREG4 - 0620 0000 054

AGREG5 - 1042 0000 035

Genre 0232 0000 126

EDUCREG2 - 0186 0000 083

EDUCREG3 - 0132 0000 088

EDUCREG4 - 0154 0000 086

self 2617 0000 1369

retstuhm - 0364 0000 069

notwo 0287 0000 133

INCREG2 0032 0017 103

INCREG3 0125 0000 113

Anneacutees de lrsquoenquecircte

2012 0117 0000 112

2013 0158 0000 117

Constante - 1119 0000 033

Pourcentage global 769

Khi-Chi-deux Modegravele 674929 ( Siglt005)

R-deux de Nagelkerke 0349

N 229554

Source reacutesultats de la reacutegression logistique spss

300

Nos reacutesultats corroborent avec drsquoautre travaux empirique qui ont utiliseacute les donneacutees de

GEM et tester les mecircme variable du capital social agrave savoir la connaissance drsquoautre entrepreneurs

et le financement drsquoautres entreprises En utilisant une reacutegression logistique dans lrsquoanalyse du

rocircle du reacuteseau social dans la participation entrepreneuriale KLEYER K et al ont montreacute pour un

eacutechantillon regroupant 20 pays enquecircteacutes que le faite de connaitre un entrepreneur augmente la

chance de participer dans lrsquoentrepreneuriat715 de 169( Exp (B)=269) par rapport agrave des

personnes qui nrsquoont pas ce type de lien dans leur entourage716 Cependant lorsque ces auteur

introduise la variable pays la valeur et la signification du facteur de chance (expo (B) change

drsquoune eacuteconomie agrave une autre Cela montre que la possession de ce type de capital social peut ecirctre

importante dans un pays et ne pas lrsquoecirctre dans un autre Certain pays comme la Gregravece enregistre

un odd ratio de 075 et coefficient neacutegatif de -07 ce qui signifie que la connaissance dun

entrepreneur produit un effet neacutegatif sur la propension et lengagement dans le processus

entrepreneurial LrsquoIrlande enregistre le facteur de chance le plus eacuteleveacute de (Exp (B)=3) ce qui

implique que les personnes qui connaissent drsquoautres creacuteateur dentreprise ont trois fois de

chance qursquoont les retrouve comme potentiellement entrepreneurs ou en phase drsquointention ou

drsquoeacutemergence

14 Rocircle du capital social selon le stade de deacuteveloppement des pays

Les eacutetudes de GEM touchent plusieurs pays qui preacutesentent des caracteacuteristiques diffeacuterentes

en termes de deacuteveloppement Il eacutetait possibles apregraves certain calculs de structurer les observations

selon le niveau de deacuteveloppement Par exemple les pays dont la compeacutetitiviteacute est baseacutee sur un

facteur ont eacuteteacute regroupeacutes dans une base de donneacutees comportant toutes les variables consolideacutees

dans la base originale Ensuite nous avions proceacutedeacute pour les besoins de la reacutegression logistique agrave

la creacuteation des variables identiques agrave celles introduites dans les reacutegressions preacuteceacutedentes

Ce processus nous permet drsquoun coteacute de voir si lrsquoimportance du capital social pour ceux qui

sont actifs dans lrsquoentrepreneuriat ou pensent le devenir change drsquoun niveau de deacuteveloppement agrave

un autre Drsquoun autre coteacute la deacutetermination des rapports de cote (Exp (B)) et des coefficients (A)

correspondants agrave chaque niveau de deacuteveloppement permettra aussi de se prononcer sur les

reacutesultats obtenus concernant lrsquoAlgeacuterie Cette deacutemarche ne tente pas une veacuterification de

lrsquohypothegravese selon laquelle les caracteacuteristiques et lrsquousage que font les individus de leur capital

social deacutependent du niveau de deacuteveloppement du pays auquel ils appartiennent Mais la

comparaison que nous envisageons sert agrave voir si les reacutesultats obtenu pour lrsquoAlgeacuterie

715 KLYVER K et al Influence of social network structure on entrepreneurship Participation- A study of 20 national cultures International Entrepreneurship Management Journal Ndeg4 2008 pp 331-347 p 716 la participation ou non eacutetait calculeacute par une varaible nominal qui reccedilois la sonnes des personnes qui sont en situation de

lrsquoentrepreneuriat potentiel drsquointention et drsquoeacutemergence ils nrsquointroduisent pas donc la phase de survie

301

correspondent au reacutesultat des pays se trouvant dans le mecircme stade de deacuteveloppement cest-agrave-

dire en transition vers une eacuteconomie fondeacutee sur lrsquoefficience717 Nous pensons qursquoavec cette

deacutemarche la discussion de la premiegravere hypothegravese gagnera davantage de clarteacute

15 Les donneacutees utiliseacutees pour comparer le rocircle du capital social selon les niveaux de

deacuteveloppement

Comme le montre le scheacutema suivant la premiegravere eacutetape consiste agrave regrouper les observations des

trois anneacutees consideacutereacutees en une seule base de donneacutees718 Dans la deuxiegraveme eacutetape nous avions

constitueacute un eacutechantillon final reacutesultant de la suppression des valeurs manquantes Cet eacutechantillon

se compose de 229554 individu appartenant agrave 76 pays Dans la troisiegraveme eacutetape nous avions

scindeacute cet eacutechantillon en cinq sous eacutechantillons se reacutefeacuterant respectivement aux cinq phases de

deacuteveloppement Le premier sous eacutechantillon regroupe les individus appartenant au pays se

trouvant dans la premiegravere phase de deacuteveloppement cest-agrave-dire dans une phase ougrave la

performance repose sur un facteur Le deuxiegraveme sous-groupe comporte les observations faites

dans les pays ayant deacutepasseacute ce premier stade et qui sont en phase de transition vers le niveau

intermeacutediaire dont lrsquoefficience des facteurs de production est la caracteacuteristique principales Les

autres sous-groupes sont constitueacutes selon la mecircme description La proceacutedure statistique utiliseacutee

pour lrsquoidentification de lrsquoeffectif (nombre de personnes interrogeacutees) de chaque sous groupe eacutetait

de faire une seacutelection conditionnelle des observations selon les modaliteacutes de la variable

CAT_GCR1719 (cateacutegorielle) Celle-ci est une variable cateacutegorielle dont les modaliteacutes classent

les pays selon cinq niveaux de deacuteveloppement Le tableau suivant nous donne les effectifs et le

nombre de pays dans chaque cateacutegorie tel que calcul par cette variable

Tableau 97 Description de la variable identifiant les cateacutegories de pays selon le niveau de

deacuteveloppement

modaliteacutes Phases de deacuteveloppement Nombre de Pays Effectif

CAT_GCR1

1 Stage 1 factor driven 9 11011

2 Transition vers efficience 7 5228

3 Efficience 18 46772

4 Transition vers innovation 18 66461

5 Innovation 30 100130

Source manuel GEM 2010

Au final nous obtenons cinq bases de donneacutees deacuteriveacutees dont les appellations sont donneacutees dans

le scheacutema Une fois que ces bases sont construites la derniegravere eacutetape consistait en la creacuteation pour

chaque sous groupe le mecircme type de variables qui ont eacuteteacute utiliseacute dans les reacutegressions logistiques

717 Crsquoest la phase indiqueacutee dans les rapports reacutecents de GEM (2013) et qui a eacuteteacute deacutetermineacute selon les rapports du Global compeacutetitive report de la mecircme anneacutee 718 La proceacutedure de la version 180 de SPSS est la fusion des fichiers par un ajout des observations 719 CAT Category GCR Global Competitive Report

302

preacuteceacutedentes Le scheacutema suivant reacutesume les diffeacuterentes eacutetapes de la creacuteation des eacutechantillons et la

preacuteparation des variables pour lrsquoanalyse du rocircle du capital social dans lrsquoentrepreneuriat selon les

niveaux de deacuteveloppement des pays

Figure 51 Processus de constitution des donneacutees

(III)

Etapes (I) (II)

Source auteur

16 Capital social participation dans lrsquoentrepreneuriat selon le stade de deacuteveloppement

Le tableau suivant organise les reacutesultats des reacutegressions logistiques reacutealiseacutees pour lez

cinq groupes de pays Lorsqursquoon observe les deux premiegraveres lignes on peut constater que la

relations drsquoassociation entre le capital social et la participation dans lrsquoentrepreneuriat est

significative et positive quelque soit le niveau de deacuteveloppement du pays ougrave les personnes ont

eacuteteacute interrogeacutees En plus du constat qui eacute eacuteteacute fait pour lrsquoeacutechantillon mondial cette relation reste

donc valide lorsqursquoon lrsquoexamine par niveau de deacuteveloppement des pays Lrsquoavant derniegravere ligne

qui calcule les R2 Nagelkerke montre que les variables introduites dans les diffeacuterents modegraveles

expliquent une part non neacutegligeable de la variance de la variable deacutependante La valeur

maximale de 37 6 a eacuteteacute enregistreacutee dans lrsquoeacutechantillon regroupant les pays les plus avanceacutes La

valeur la lus basse de 171 dans les pays qui quittent la premiegravere eacutetape de deacuteveloppement et qui

sont en transition vers le troisiegraveme niveau (efficience) Le R2 de Nagelkerke dans ce dernier

eacutechantillon correspond agrave sa valeur calculeacute pour lrsquoAlgeacuterie (148) qui est un pays faisant partie

de cette cateacutegorie Ce qui conforte davantage nos reacutesultats preacuteceacutedents

Suppression des valeurs

Manquantes

APS 2011

APS 2012

APS 2013

Echantillon regroupeacute

2011-2013

N=605586

Facteur (11011

Transition vers efficience(5228)

Efficience (46772)

Transition vers innovation(66461)

Innovation (100130

Echantillon final

2011-2013 N=229554

303

Tableau98 Capital social et participation entrepreneurial comparaison selon les niveaux de deacuteveloppement des pays

Facteur Transition efficience Efficience Transition vers

innovation Innovation

A Sig Exp (B) A Sig Exp (B) A Sig Exp (B) A Sig Exp (B) A Sig Exp (B)

knowent 0805 0000 2237 0463 0000 1589 0701 0000 2016 0689 0000 1991 0854 0000 2350

busang 1481 0000 4399 0937 0000 2554 1227 0000 3410 0914 0000 2493 0732 0000 2079

AGREG2 -0170 0007 0844 -0037 0671 0963 -0176 0000 0838 -0011 0704 0989 -0237 0000 0789

AGREG3 -0249 0000 0779 -0299 0001 0742 -0298 0000 0742 -0233 0000 0792 -0350 0000 0704

AGREG4 -0472 0000 0624 -0366 0000 0693 -0491 0000 0612 -0430 0000 0651 -0453 0000 0636

AGREG5 -0811 0000 0444 -0972 0000 0378 -0792 0000 0453 -0858 0000 0424 -0880 0000 0415

gender -0011 0812 0989 0200 0001 1222 0014 0536 1014 0358 0000 1430 0375 0000 1454

EDUREG2 0252 0000 1286 0036 0718 1037 -0279 0000 0757 0105 0008 1111 0212 0000 1236

EDUREG3 0241 0001 1273 -0199 0029 0819 -0243 0000 0784 0084 0014 1088 0500 0000 1648

EDUREG4 0449 0000 1567 -0167 0111 0846 -0141 0001 0868 0153 0000 1165 0607 0000 1834

self 1197 0000 3311 1150 0000 3158 2273 0000 9705 2120 0000 8335 3471 0000 32163

retstuhm -0433 0000 0649 -0387 0000 0679 -0841 0000 0431 -0262 0000 0770 -0332 0000 0718

notwo 0029 0779 1029 -0193 0043 0824 -0110 0001 0896 0440 0000 1553 0536 0000 1709

INCOM2 0358 0000 1431 -0154 0059 0858 0103 0000 1108 0087 0000 1091 -0036 0138 0965

INCOM3 0264 0000 1302 0199 0016 1220 0082 0004 1085 0306 0000 1358 -0035 0162 0966

an2012 -2048 0000 0129 -0173 0019 0841 0500 0000 1648 -0295 0000 0745 0022 0355 1022

an2013 -1019 0064 0361 0238 0009 1268 0298 0000 1347 -0069 0002 0934 0071 0001 1074

Constante 1298 0019 3662 -0442 0001 0642 -0506 0000 0603 -1240 0000 0289 -2326 0000 0098

correct 726 66584 71806 73469 84238

Khi- deux

Modegravele 2449744 713388 13986551 16288022 28890667

R2de

Nagelkerke 0277 0171 0345 0295 0375

N 11011 5228 46722 66461 100130

Source auteur selon les diffeacuterentes bases de donneacutees APS de 2011 agrave2013

304

Si la reacutegression logistique a montreacute une relation significative entre le capital social et la

participation entrepreneuriale les valeurs des coefficients(A) et des rapports de cote (ligne 1 et

2) dans chaque eacutechantillon montre que cette relation change en termes drsquointensiteacute lorsqursquoon fait

une comparaison simultaneacutee entre les niveaux de deacuteveloppement

17 Le capital social est important mais selon des proportions diffeacuterentes

Le graphique ci-dessous preacutesente les valeurs des rapports de cote pour les deux variables

KNOWENT et BUSANG en fonction du niveau de deacuteveloppement Pour la connaissance drsquoun

entrepreneur la valeur la plus importante est enregistreacutee dans les pays les plus deacuteveloppeacutes On

peut remarquer aussi qursquoelle croit lorsqursquoon passe drsquoun niveau infeacuterieur agrave un niveau supeacuterieur de

deacuteveloppement Par contre les rapports de chance de la variable BUSANG diminuent avec

lrsquoameacutelioration des performances du pays Le rapport de cote dans la premiegravere cateacutegorie de pays

repreacutesente 4 fois celui des entrepreneurs dans les pays deacuteveloppeacutes Cela peut srsquoexpliquer par le

fait que le deacuteveloppement saccompagne par une ameacutelioration des conditions de financement des

entreprises ougrave le recours au financement informel devient moins important En drsquoautre terme

Tant que laccegraves au financement ne sameacuteliore pas pour les personnes qui srsquoengagent dans

lentrepreneuriat ou qui sont en voie de le faire le recours au reacuteseau informel pour lrsquoobtention

des ressources financiegravere constitue une forme drsquoencastrement dans une structure locale de

relation720 Ce qui par conseacutequence accroit les probabiliteacutes qursquoils deviennent eux mecircme des

entrepreneurs

Graphique 30 Les rapports de cotes des variables KNOWENT ET BUSANG selon les

phases de deacuteveloppement

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique dans le tableau

720 8 ARTCLE gem

1589

2554

-

1000

2000

3000

4000

5000

factor transitionefficience

efficience transition versinnovation

inno

knowent busang

305

Compareacute avec les reacutesultats de lrsquoAlgeacuterie Oddo ratio =15 KNOWENT et Oddo ratios = 223

BUSANG on pourrait remarquer que ces facteurs de chance correspondants agrave ceux obtenu dans

les pays en voie de transition vers lrsquoefficience cela conforte donc les reacutesultats

Dans une eacutetude qui a porteacute sur les pays participants dans lrsquoenquecircte GEM de 2009 ACS

ZJ et SZERB Lont aussi montreacute que lrsquoimportance relative de la connaissance drsquoun entrepreneur

pour la participation dans le processus entrepreneurial (TEA) croit avec le deacuteveloppement du

pays721 En adoptant une analyse par les clusters qui est une meacutethode permettant drsquoidentifier

les pays qui preacutesentent des proprieacuteteacutes communes en matiegravere de niveau drsquoentrepreneuriat

drsquoattitudes des entrepreneurs et des types drsquoenvironnement institutionnel722 Lrsquoexamen des

donneacutees de 54 pays permet de deacutegager trois clusters Les pays dont la compeacutetitiviteacute est fondeacutee

sur un facteur sur lrsquoefficience et les pays les plus deacuteveloppeacutees dont la performance est tireacutee par

le niveau drsquoinnovation Le graphique suivant sous forme de radar met relief la diffeacuterence du

niveau de reacuteseau social des entrepreneurs entre ces trois cateacutegories de pays

Graphique 31 Indicateurs de compeacutetitiviteacutes selon le stade de deacuteveloppement des pays

Source ACS ZJ SZERB L The global entrepreneurship and development index (GEDI) Opening Up

InnovationStrategy Organization and Technology p 19

721 ACS ZJ SZERB L The global entrepreneurship and development index (GEDI) Opening Up InnovationStrategy Organization and Technology Summer Conference 2010 Imperial College London Business School June 16 - 18 2010 pp1-39p19 722 Cet environnement inclus les variable lieacutees aux climat des affaires ( doing business) niveau de deacuteveloppement humain (HDI)

accegraves aux nouvelles technologies

306

18 Capital social dans les diffeacuterentes phases du processus entrepreneurial

Cette eacutetape de la recherche examine le rocircle du capital social agrave lrsquointeacuterieur du processus

entrepreneurial Il sagit de voir si la preacutesence drsquoautre entrepreneur dans le reacuteseau social

individuel et la participation dans le financement drsquoautre entreprise varie en termes drsquoinfluence

dans les quatre eacutetapes de lrsquoentrepreneuriat Cette variation sera identifieacutee agrave travers deux

principaux indicateurs que la reacutegression logistique nous permettra de dobtenir les rapports de

cotes (Exp (B) et le coefficient A Ces indicateurs seront marqueacutes en gras lorsqursquo ils

preacutesentations une signification statistique Pour reacutealiser cette reacutegression nous avions proceacutedeacute agrave la

au deacuteroulement de quatre modegravele qui introduisent successivement les variable deacutependante

POTENT INTENT EMERGE et SURVI

307

Tableau 99 Reacutegression logistique variable deacutependante le processus entrepreneurial

Les variables deacutependantes POTENT INTENT EMERGE SURVIE

A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B)

Capital social

KNOWENT 032 000 138 085 000 234 105 000 286 037 002 145

BUSANG 084 000 231 024 024 127 051 000 167 075 000 211

Variables socio deacutemographiques

AGREG2 - 006 057 095 051 002 166 068 000 198 056 003 176

AGREG3 - 040 000 067 - 019 046 083 082 000 226 126 000 353

AGREG4 - 051 000 060 - 037 021 069 028 029 132 136 000 388

AGREG5 - 123 000 029 - 095 003 039 - 074 006 048 019 059 121

Genre 015 003 116 035 004 142 057 000 177 051 000 166

EDUCREG2 - 003 077 097 - 012 061 089 - 004 084 096 017 046 118

EDUCREG3 - 005 062 095 - 026 028 077 - 018 039 083 - 015 049 086

EDUCREG4 - 006 059 094 - 030 027 074 - 009 070 092 - 023 035 080

self - 020 008 082 - 049 009 061 - 016 061 085 - 051 023 060

retstuhm - 024 000 079 011 051 112 128 000 360 154 000 468

notwo - 017 011 084 - 090 001 041 - 114 001 032 - 195 000 014

INCREG2 - 001 093 099 014 048 115 - 040 004 067 023 027 126

INCREG3 007 042 107 - 013 052 088 056 000 174 121 000 336

anneacutee de lenquecircte

2011 060 000 182 - 052 001 059 - 068 000 051 - 116 000 031

2012 - 014 019 087 - 206 000 013 001 096 101 - 053 001 059

2013 040 000 150 - 071 000 049 - 070 001 050 011 062 112

Constante - 071 000 049 - 278 000 006 - 471 000 001 - 508 000 001

Pourcentage correct 67127 957 93878 942

Khi-Chi-deux Modegravele 333361 196987 349818 431722

R-deux de Nagelkerke 0097 0142 0200 0253

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique

308

Le tableau permet de remarquer que le capital social individuel est un facteur de

chance important pour participer dans le processus entrepreneurial Dans les quatre modegraveles les

variables du capital social sont significativement correacuteleacutees agrave la participation dans le processus

entrepreneurial exception fait dans lrsquoeacutetape de lrsquointention ougrave la variable BUSANG preacutesente un

seuil drsquoerreur important (024gt005)

Pour la variable KNOWENT les rapports de cotes varie entre 138 et 286 Pour la

variable BUSANG varie entre 127 et 231Par ailleurs le signe du coefficient A est positif durant

toute les eacutetapes entrepreneuriales ce qui implique que la possession de ces deux caracteacuteristiques

chez lrsquoindividu ont un impact positif pour leur participation dans la creacuteation et le deacuteveloppement

de lsquoentreprise Cependant il faudrait remarquer qursquoil y a des diffeacuterences en termes de niveau

drsquoimportance de ces deux variables Le graphique ci-dessous preacutesente les valeurs des coefficients

A et des rapports de cotes des deux variables du capital social en fonction des eacutetapes du

processus entrepreneurial

Graphique 32 Les rapports de cote des variables du capital social selon les eacutetapes du

processus entrepreneurial

On pourrait remarquer que le graphe de la variable KNOWENT prend la forme drsquoun

grand U inverseacute et celui de la variable BUSANG la forme drsquoun grand U Cela implique deacutejagrave

que lrsquoimpact du capital social nrsquoest pas le mecircme agrave lrsquointeacuterieur du processus entrepreneurial En

effet les deux phases ougrave la connaissance drsquoun entrepreneur est plus deacuteterminante sont le moment

de la deacutecision de lrsquoengagement est prise et lorsqursquoelle est accompagneacutee drsquoaction concregravetes pour

la creacuteation de lrsquoentreprise cette eacutetape nous lrsquoavions deacutesigneacute comme une eacutetape drsquointention La

deuxiegraveme eacutetape correspond agrave trois premiegraveres anneacutees de lrsquoentreprise Crsquoest une eacutetape ou

lrsquoentrepreneur a reacuteussi la creacuteation de lrsquoentreprise et commence agrave obtenir un revenu reacutesultat de

138

234

286

145

231

127167

211

0

05

1

15

2

25

3

35

POTENT INTENT EMERGE SURVIE

Exp (B) knowent Exp (B) BUSANG

309

lrsquoexploitation du capital investi Dans ces deux phases les rapports de cote sont respectivement

de 234 et 286 Par contre le comportement de la variable BUSANG semble ecirctre lrsquoinverse de

ce qui eacutetait constateacute pour la variable KNOWENT En effet les rapports sont plus eacuteleveacute dans

lrsquoeacutetape ou les individus projettent dans le future la creacuteation drsquoune entreprise (POTENT) et dans

la phase ils deviennent des proprieacutetaires drsquoentreprise ayant deacutepasseacute les trois anneacutees drsquoactiviteacute

(SURVI)

Il est fort possible au moins pour la phase de survie de consideacuterer que crsquoest les revenus

qui se deacutegagent de lrsquoexploitation de lrsquoentreprise qui permettent de constituer une eacutepargne

suffisante pour lrsquoutiliser dans le financement drsquoautres entreprises Lorsqursquoon observe les reacutesultats

de la reacutegression pour la variable INCOM3 dans le processus entrepreneurial on pourrait

remarquer que la tranche de revenu supeacuterieur (INCOM 3) constitue une variable important pour

ecirctre preacutesent dans la Phase drsquoeacutemergence et de survie Les rapports de cote sont respectivement de

174 et 336 Ce qui implique que ceux dont le revenu annuel deacutepasse les 400000DZ ont par

rapport au revenu faible 17 fois de chance de voire leur entreprise eacutemergeacute et 336 fois de

chance drsquoecirctre preacutesent dans la phase de deacuteveloppement et de survie de lrsquoentreprise Ce reacutesultat

eacutetait un eut preacutevisible Dans la section consacreacute la description des variables socioeacuteconomiques

le croisement entre la variable de revenu et les variable du processus entrepreneurial a reacuteveacuteleacute

que la moyenne la plus eacuteleveacutee eacutetait observeacute dans la phase de survie ( ch section p)Le tableau

suivant preacutesente les effectifs des individus se trouvant dans la tranche supeacuterieur des revenues

dans les quatre anneacutees drsquoenquecircte

Tableau100 Les niveaux de revenu de 2009 agrave 2013 selon les donneacutees de GEM

2009 2011 2012 2013

INCOM1 3150 1990 4390 2200

INCOM2 3370 2880 2930 3910

INCOM3 3470 5130 2680 3890

total 10000 10000 10000 10000

Source auteur selon les donneacutees APS de 2009 agrave 2013

2 Effet des caracteacuteristiques socioeacuteconomiques

Les reacutegressions logistiques que nous avions effectueacutees font apparaitre des reacutesultats inteacuteressants

sur les caracteacuteristiques des entrepreneurs compareacutes aux non entrepreneurs Nous preacutesenterons

drsquoune maniegravere succincte ceux qui paraissent les plus significatifs

310

21 Lrsquoacircge dans le processus entrepreneurial

Le deuxiegraveme constat qui meacuterite drsquoecirctre souleveacute est lrsquoeffet de lrsquoacircge sur le comportement

entrepreneurial des individus La lecture des reacutesulta concernant les diffeacuterentes cateacutegories drsquoacircges

fait remarquer que le rocircle de lrsquoacircge srsquoinverse durant le processus entrepreneurial

a Entrepreneuriat potentiel

Lorsqursquoon observe les reacutesultats de la premiegravere phase dite drsquoentrepreneuriat latent

(POTENT) on constate que crsquoest une phase des tregraves jeunes personnes723 Les coefficients de

reacutegression sont neacutegatifs pout toutes les cateacutegories sauf celles de lrsquoacircge 25-34 ans qui ne preacutesente

pas une signification statistique Le mecircme constat est fait par KLYVER K et al 724 dans

lrsquoexplication des profils individuels dans le processus entrepreneurial lrsquoeacutetude des

caracteacuteristiques de lrsquoacircge de 218 974 personnes interrogeacutees entre 2000 et 2004 (dans 35 pays)

fait apparaitre que dans la phase drsquoentrepreneuriat latent que ces auteur appel la phase de

deacutecouverte des opportuniteacutes eacuteconomiques fait apparaitre que la cateacutegorie des 30-49 ans (Mid

age) tout comme des plus de 50ans ( Old) ont par rapport aux plus jeunes moins de chance

drsquoecirctre preacutesents dans cette phase Le tableau suivant preacutesente une partie des reacutesultats de cette

recherche

Tableau 101 Reacutesultat reacutegression logistique variable deacutependante entrepreneur potentiel

Model 1

Discovery stage

B Sig Exp(B)

Know an entrepreneur Entrepreneurial

networking (network)

077 215

Gender -022 080

Age (reference is young)

Mid (30-49 years old) -055 058

Old (50- years old) -154 022

Source KLYVER K et al Who will be an entrepreneur how cultural mechanisms and social network structure together influence entrepreneurial participation p14

723 Cette phase est deacutecrite par ARENIUSP MINNITI M comme laquo A Young Manrsquos Game raquo pour deacutesigner la forte preacutesence des tregraves jeunes individus in ARENIUSP MINNITI M op ct 234 724 KLYVER K et al Who will be an entrepreneur how cultural mechanisms and social network structure together influence entrepreneurial participation Frontiers of Entrepreneurship Research Vol 27 Issue 7 2007 pp1-15

311

Lrsquoeffet particulier de lrsquoacircge dans cette phase est aussi constateacute par BRIXIU et al725 Dans

lrsquoexamen des changements de profils personnels dans le processus entrepreneurial ces auteurs

montraient eacutegalement pour un eacutechantillon interrogeacutes en Allemagne lrsquoeffet neacutegatif des

cateacutegories des plus de 35 sur la preacutesence dans lrsquoeacutetape initiale de lrsquoentrepreneuriat Le tableau

suivant restitue la partie du tableau global qui comporte les reacutesultats drsquoune reacutegression probit

multinomiale dont la variable deacutependante est POTENT726

Tableau102 Age et preacutesence dans lrsquoentrepreneuriat potentiel Allemagne 2002-2006

Source BRIXY U et al et al The Selectiveness of the Entrepreneurial Processp118

b Entrepreneuriat reacuteel

Lorsqursquoon observe les reacutesultats de la phase INTENT qui est une phase qui marque le

passage drsquoune projection vers une phase de deacutecision et drsquoengagement les reacutesultats changent Le

coefficient de la cateacutegorie 25-34 devient significatif et preacutesente un signe positif (+051) positif

Contrairement aux autres cateacutegories qui perdent dans cette phase leur signification Cela montre

que cette cateacutegorie par rapport agrave lrsquoacircgeacute de reacutefeacuterence (18-24 ans) a le plus de chance drsquoecirctres

preacutesente dans cette phase Ces reacutesultats corroborent avec la majoriteacute des eacutetudes empiriques 727

Lrsquoeffet inverse est constateacute dans la derniegravere phase ou on remarque tregraves bien le signe

positif des coefficients de reacutegression et leur valeur croissante Cela indique que par rapport au

plus jeunes les chances drsquoecirctres preacutesent dans cette phase augmente avec lrsquoacircge Par exemple ceux

qui sont acircgeacutes entre 45 et 54 ans ont 388 fois de chance drsquoecirctre des proprieacutetaires drsquoentreprise de

plus de 3 anneacutees drsquoexistence

Entre ces deux extreacutemiteacutes du processus entrepreneurial il semble que crsquoest la cateacutegorie 25-

44 qui participent le plus dans les phases de deacutemarrage de lrsquoentreprise Que ca soit dans la phase

de dengagement ou de lrsquoeacutemergence les variables AGREG2 et AGREG3 sont significativement

correacuteleacutees agrave ces deux phases et leur signe est positif Dans la phase deacutemergence ceux qui sont

725 Opctp118 726 727 Reynolds P D (1997) ldquoWho Starts New Firms Preliminary Explorations of Firms-in-Gestationrdquo Small Business

EconomicsVol 9 Ndeg5pp 449ndash462 Bosma N and J Levie Global Entrepreneurship monitor 2009 executive report

312

acircgeacutes entre 25 et 34 ans et entre 35 et 44 ans ont respectivement 4198 et 226 fois de chance de se

trouver dans une entre prise en plein eacutemergence

Ces reacutesultat permettent en fait de consideacuterer lrsquoacircgeacute comme un facteur de seacutelection dans le

processus entrepreneurial ils sont tregraves jeune agrave commencer agrave penser agrave une carriegravere drsquoentrepreneur

mais ils doivent attendre pour srsquoengager reacuteellement dans cette activiteacutes

22 Le genre dans le processus entrepreneurial

Dans toutes les eacutetapes eacutetudieacutees le genre est significativement lieacute agrave la preacutesence dans

lentrepreneuriat Le signe positif des coefficients de reacutegression indique que les hommes ont plus

de chance par rapport aux femmes aussi bien dans lrsquoengagement ou dans la gestion drsquoentreprise

eacutetablies depuis plus de 3 anneacutees Mais les variations positives de ces coefficients montrent qursquoil

existe une sorte de seacutelection dans le processus entrepreneurial Dans la phase drsquoentrepreneuriat

potentiel ce coefficient est de 015 (Sig lt0005) mais agrave mesure que lrsquoengagement devient reacuteel ce

coefficient augment jusqursquoagrave 057 dans la phase drsquoeacutemergence Cela montre que les chances drsquoecirctre

preacutesent dans une activiteacute opeacuterationnelle diminuent pour les femmes Par exemple dans la phase

drsquoeacutemergence les hommes ont 177 fois de chance drsquoecirctre proprieacutetaire drsquoune jeune entreprise par

rapport aux femmes

23 Niveau drsquoeacuteducation

Par ailleurs ce qui nous eacutetonne le plus dans ces reacutesultats est lrsquoabsence de relation significative

entre la preacutesence dans le processus entrepreneurial et le niveau de qualification du capital

humain dans les quatre modegraveles preacuteposeacutes les niveaux signification du paramegravetre de Wald pour

trois niveaux drsquoeacuteducation sont supeacuterieur agrave 005 Lorsqursquoon parcourt quelque travaux publieacutes

qui analyse le rocircle du capital humain dans lrsquoentrepreneuriat et qui utilisent le mecircme mateacuteriel

empirique on pourrait constater que nos reacutesultats ne sont pas propres agrave notre eacutechantillon mais

aussi que les conclusions ne permettent pas de deacutegager une unanimiteacute sur le rocircle de cette

variable 728

Des eacutetudes utilisant cette fois des donneacutees internationales montrent aussi que le niveau de

lrsquoeacuteducation nrsquoa pas un effet favorable pour la participation dans le processus entrepreneurial

Par exemple dans une reacutegression logistique appliqueacutee agrave un eacutechantillon de 3102 individu en

Belgique et 2005 en Finlande (interrogeacutees en 2002dans le cadre du projet GEM) DE CLERCQ

728 FERFERA MY BELARBI Y Lrsquoimpact des caracteacuteristiques entrepreneuriales sur le deacuteveloppement des entreprises en Algeacuterie Etude de cas Colloque International laquo Creacuteation drsquoentreprises et territoires raquo Tamanrasset 3 et 4 Deacutecembre

2006pp1-14p

313

D et ARENIUSP 729 avaient mis en relief lrsquoabsence drsquoeffet des niveaux secondaire

universitaires- par rapport au niveau moye e primaire avec la participation entrepreneuriale dont

ils prennent lrsquoindicateur TEA comme variable deacutependante Dans cette eacutetude les auteurs en

examinant le rocircle de la variable suskill conclu agrave lrsquoimportance des connaissance et des

compeacutetences en matiegravere de gestion qursquoil appellent un capital humain speacutecifique

Tableau 103 Rocircle de lrsquoeacuteducation dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale

Source DE CLERCQ D et ARENIUSP The Role of Knowledge in Business Start-up Activity p 347

Dans une autre eacutetude qui compare le comportement de la variable du niveau drsquoeacuteducation

dans la participation entrepreneuriale en Italie compareacute avec un eacutechantillon de 10 pays

europeacuteens faite par A MICOZZI730 montre dans une reacutegression logistique que le niveau

drsquoeacuteducation poste secondaire et universitaire preacutesentait une influence positive et significative sur

le niveau de lrsquoentrepreneuriat dans ces deux eacutechantillon mais lrsquointroduction de la variable

KNOWENT dans lrsquoeacutequation de la reacutegression fait perdre agrave toutes les cateacutegorie drsquoeacuteducation

leur signification dans lrsquoeacutechantillon Italie et laissent dans lrsquoeacutechantillon des pays europeacuteens que

le niveau universitaire comme le seul palier qui reste lieacute ( (mais faiblement ) significativement agrave

lrsquoentrepreneuriat Pour compleacuteter lrsquoanalyse cet auteur modifie la variable deacutependante en gardant

que les entrepreneurs qui sont actifs dans des entreprises dans le secteur de la technologie731

Les reacutesultats de la reacutegression pour lrsquoeacutechantillon des pays europeacuteens tout comme celui de lrsquoItalie

Indiquent que le niveau poste secondaire et le niveau universitaires (respectivement educ3 et

educ 4 dans le tableau) restent des facteurs de preacutediction de ce type drsquoentreprise en deacutepit de

lrsquointroduction de la variable KNOWENT qui avait auparavant alteacuterer leur signification732 Cela

729 DE CLERCQ D et ARENIUSP The Role of Knowledge in Business Start-up Activity International Small Business Journal Vol 24Ndeg 42006pp 339-358p 347 730 A MICOZZI Economia Marche Journal Of Applied Economics Vol XXXII No 1 June 2013pp79-95p 88 et 86 731 Dans le questionnaire GEM il existe une question poseacutee aux personnes en phase drsquointention et drsquoeacutemergence qui permet de speacutecifier la nouveauteacute de la technologie utiliseacutee Were the technologies or procedures available more than a year ago Les reacuteponses peuvent ecirctre 1very latest technology ( moin drsquoune anneacutee) 2new technology ( 1-5ans) 3no new technology (plus de 5 ans) 732 A MICOZZI opct p 89

314

montre que ce nrsquoest pas tout lrsquoentrepreneuriat qui requiert un niveau eacuteleveacute de capital humain

geacuteneacuteral mais comme le montre cette eacutetude crsquoest la nature de la technologie et les besoin en

connaissance qui exige rendent le niveau eacuteducation important agrave lrsquoeacutechelle individuelle La

derniegravere reacutegression est donneacutee dans le tableau suivant

Tableau 104 Facteur affectant la participation dans lrsquoentrepreneuriat de haute

technologie dans 10 pays europeacuteens

Source A MICOZZI Economia Marche Journal Of Applied Economicsp89

Ces reacutesultats nous paraissent importants car pouvant expliquer le rocircle de compensation que

peut jouer le reacuteseau social notamment en matiegravere de deacuteveloppement des compeacutetences

speacutecifiques qui ne sont pas le fait de lrsquoeacuteducation formelle Outre que la nouveauteacute de la

technologie les aspirations des entrepreneurs en terme de croissance et de deacuteveloppement

semblent aussi deacuteterminer le statut de lrsquoeacuteducation dans le processus entrepreneurial notamment

lorsque lrsquoentreprise deacutepassent le stade de lrsquoeacutemergence Crsquoest ce qui ressort de lrsquoanalyse des

entrepreneurs de 15 pays du MENA effectueacutee par SADEQ T SETTI Z733 ces auteurs dans

une reacutegression lineacuteaire dont la variable deacutependante eacutetait le taux drsquoaspiration agrave la croissance des

entrepreneurs mesureacute par le nombre drsquoemploi projet dans les 5 anneacutees agrave venir734 Lrsquoaspiration agrave

la croissance augmente avec lrsquoaugmentation le nombre des anneacutees de scolariteacute des individus

Dans la reacutegression touts les niveaux drsquoeacuteducation compareacutes au niveau universitaire (graduation)

sont neacutegativement correacuteleacutes agrave la variable deacutependante Le mecircme constat est fait par ESTRIN S

733 SADEQ T SETTI Z Effects of entrepreneurs networking with national values on job growth expectations A two-level analysis for the MENA Int J Business and Globalisation Vol 11 Ndeg 4 2013 pp443-459p 454 734 Mesureacute agrave travers la question Q5SP8 How many people do you expect to be working on the new activity five years after its introduction Les reacuteponses permettent de calculer pour les personne en eacutemergence et en intention ( TEA) et en survie le taux

de croissance espeacutereacute des entrepreneurs qui varie selon les cateacutegorie suivantes 1 no job2 1-536-194 + 20 job

315

et al735 dans une tentative drsquoestimation du rocircle drsquoinstitutions dans lrsquoaspiration de croissance des

entrepreneurs dans 45 pays Trouvent qursquoagrave lrsquoeacutechelle individuelle le niveau drsquoeacuteducation compte

pour la perception du deacuteveloppement des entreprises mais agrave lrsquoeacutechelle national lorsque des

variables comme le niveau de corruption la protection de la proprieacuteteacute intellectuelle la qualiteacute

du fonctionnement de lrsquoexeacutecutif (gouvernement) sont introduite la variable de lrsquoeacuteducation perd

de sont importance pour le processus de deacuteveloppement des entrepreneurs on voit tregraves dans ce

tableau que le niveau poste secondaire est positivement lieacutee agrave lrsquoaspiration de croissance

laquo individual level raquo puisque le coefficient est accompagneacute drsquoune asteacuterisque mais sur laquo country

level le niveau de signification est supeacuterieur agrave 005

Tableau105 Caracteacuteristiques individuelles et leur rocircle dans lrsquoaspiration de croissance

chez les entrepreneurs 2001-2006

Source ESTRIN S et al p575

Bien entendu il faudrait compleacuteter lrsquoanalyse par lrsquoobservation du type drsquoactiviteacute creacuteeacutee ou

envisageacutee par les entrepreneurs car la nature du produit ou du service lrsquointensiteacute de la

concurrence et le niveau de la technologie utiliseacutee deacuteterminent toute chose eacutegale par ailleurs le

niveau de connaissance de lrsquoentrepreneur

24 Statut professionnel

Compareacute avec les salarieacutes (agrave plein ou agrave temps partiel) crsquoest la cateacutegorie des retraiteacutes des

eacutetudiants et travailleurs agrave domiciles qui preacutesente une relation significative avec les variables du

processus entrepreneurial Lrsquoobservation des reacutesultats de la variable retstuhm fait remarquer

735 ESTRIN S et al Which institutions encourage entrepreneurial growth aspirations Journal of Business Venturing Ndeg 282013 pp564ndash580p 575

316

que les rapports de cotes sont eacuteleveacutes dans la phase de survie (46 Sig lt0005) La raison derriegravere

ce constat semble ecirctre lieacutee agrave lrsquoacircge lorsqursquoon deacutecline cette variable selon les cateacutegorie drsquoacircge il

ressort en effet que les plus de 35 ans repreacutesentent des part importante dans le total comme le

montre le tableau suivant ceux qui sont acircgeacutes de plus de 35ans repreacutesente plus de 51 dans leur

effectif global e plus de 65 lorsqursquoils sont des managers et des proprieacutetaires drsquoentreprise

(retstuhm)736 Cette cateacutegorie nous lrsquoavions vue preacuteceacutedemment a un impact important dans la

preacutesence dans la phase de survie

Tableau106 La variable retstuhm selon les cateacutegories drsquoacircge

18-24 25-34 35-44 45-54 55-65 Total

retstuhm Effectif 243 505 353 223 207 1531

1587 3298 2306 1457 1352 10000

retstuhm

Effectif 18 51 67 51 12 199

905 2563 3367 2563 603 10000

Source auteur selon les donneacutees APS II

25 Lrsquoeffet de lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte

Lorsqursquoon observe les coefficients de reacutegression qui preacutesentent une signification statistique on

pourrait constater que par rapport agrave 2009 lrsquoeacutevolution des entrepreneurs potentiels suit une

tendance inverse de lrsquoeacutevolution du nombre des entrepreneurs reacuteels qursquoils soient en phase

drsquoengagement drsquoeacutemergence ou de survie Dans la phase drsquoentrepreneurs potentiel les anneacutees

2011 et 2013 preacutesentent des coefficients positifs soit respectivement de 060 et 040 ce qui

implique que leur nombre augmente par rapport agrave 2009 Par contre les coefficients pour la

phase de deacutecision et drsquoengagement effectif dans le processus entrepreneurial (INTENT) les

coefficients sont neacutegatifs -052 pour 2011 -206 pour 2012 et -071 pour 2013 Le mecircme

constat peut ecirctre fait pour la phase drsquoeacutemergence exception fait pour lrsquoanneacutee 2012 La derniegravere

colonne qui concerne les personnes proprieacutetaires (ou gestionnaires) des entreprise qui ont

deacutepasseacute le stade de lrsquoeacutemergence les variables de lrsquoanneacutee2011 et 2012 ont un signe neacutegatif ce

qui implique aussi un niveau de survie qui srsquoaffaiblie par rapport agrave 2009 Comme le montre le

tableau suivant Ces reacutesultats deviennent plus clairs lorsqursquoon calcule le nombre relatif des

effectifs dans chacune des phases de lrsquoentrepreneuriat durant les quatre anneacutees consideacutereacutees

736 Cette variable ne comporte que les effectifs retraiteacutes+ eacutetudiants et travailleurs agrave domicile qui font partie de la phase de survie

Elle est obtenue par la proceacutedure SPSS calculer la variable sous la condition SURVI=1

317

Tableau 107 Nombre de personne dans les phases entrepreneuriales entre 2009 et 2013

2009 2011 2012 2013

POTENT=1 3313 4528 2851 3928

INTENT =1 1052 614 140 460

EMERGE=1 774 494 720 432

SURVI=1 794 457 460 989

Total 100 100 100 100

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

318

Section 3 Les variables perceptuelles et participation entrepreneuriale

Cette section cherche agrave identifier les relations drsquoassociation entre les variables perceptuelles et

la preacutesence dans le processus entrepreneurial Dans un premier temps cette preacutesence sera

consideacutereacutee comme la somme des individus se trouvant dans les quatre phases du processus

entrepreneurial La variable deacutependante sera PARTICP La seconde eacutetape consiste agrave examiner

lrsquoinfluence de ces variables selon que lrsquoindividus sont en phase drsquoentrepreneuriat latent en

phase drsquointention drsquoeacutemergence ou de survie

1 Les variables perceptuelles et participation dans lrsquoentrepreneuriat

Les variables opport SUSKILL et FEARFAIL sont sur le plan individuel les contreparties

empiriques de la vigilance sur lrsquoexistence des occasions drsquoaffaires la possession des

compeacutetences et de la perception du risque drsquoeacutechec Crsquoest donc des variables qui traduisent la

perception qursquoont les individus sur leur environnement sur eux mecircme et sur le projet qursquoils

entendent creacuteer Nous avions poseacute par ailleurs lrsquohypothegravese que cette perception influence la

participation dans le processus entrepreneurial Pour veacuterifier cette hypothegravese nous avions

proceacutedeacute agrave une reacutegression logistique dont PARTICP est la variable deacutependante Cette reacutegression

est faite en trois modegraveles qui introduisent respectivement les variables opport SUSKILL et

FEARFAIL comme des variables indeacutependants Pour controcircler la force de la relation et les

rapports de cotes entre les ces derniegraveres et notre variable deacutependante nous introduisons les

caracteacuteristiques socioeacuteconomiques et lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte

319

Tableau108 Le rocircle des variables perceptuelles dans la participation entrepreneuriale

Variables deacutependante PARTICP Modegravele 1 Modegravele2 Modegravele3

Les variables dans le modegravele A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B)

Variables perceptuelles

opport 0454 0000 1574

SUSKILL 1047 0000 2848

FEARFAIL -0100 0128 0905

Socio deacutemographiques

AGREG2 0113 0243 1119 0092 0351 1096 0122 0203 1130

AGREG3 -0138 0172 0871 -0105 0306 0900 -0109 0280 0897

AGREG4 -0304 0006 0737 -0273 0016 0761 -0298 0007 0743

AGREG5 -1235 0000 0291 -1151 0000 0316 -1240 0000 0289

gender 0344 0000 1411 0308 0000 1361 0342 0000 1408

EDUCREG2 0005 0958 1005 -0015 0889 0985 0037 0719 1037

EDUCREG3 -0054 0593 0948 -006 0561 0942 -0024 0807 0976

EDUCREG4 -0017 0877 0983 -0075 0514 0928 0017 0879 1017

self -0286 0010 0752 -019 0093 0827 -0257 0020 0774

retstuhm 0352 0000 1422 0358 0000 1431 0364 0000 1438

notwo -0329 0002 072 -0199 0066 082 -0343 0001 0709

INCREG2 0032 0689 1033 -0004 0960 0996 0040 0617 1041

INCREG3 0462 0000 1587 0415 0000 1515 0468 0000 1598

Anneacutee de lenquecircte

an11 0114 0312 1121 009 0437 1094 0160 0154 1174

an12 -0306 0004 0736 -0377 0001 0686 -0285 0007 0752

an13 0167 0178 1182 0213 0095 1237 0223 0072 1249

Constante -0642 0000 0526 -1019 0000 0361 -0423 0009 0655

Pourcentage global 628 661 620

Khi-Chi-deux Modegravele 41863 605226 369844

R-deux de Nagelkerke 0118 0167 0104

N 4557 4557 4557

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique sous SPSS

320

Parmi les trois variables indeacutependantes deux sont significativement correacuteleacutees agrave la participation

dans le processus entrepreneurial Opport et SUSKILL Ceux qui sont vigilants cest-agrave-dire

arrivent agrave percevoir des lrsquoexistence de opportuniteacute eacuteconomiques Leur chance est augmenteacutee

de 157 drsquoecirctre entrepreneurs par rapport aux personnes qui nrsquoont pas cette capaciteacute Drsquoun autre

coteacute croire posseacuteder une certaine compeacutetence et des qualifications en matiegravere de gestion de

novelles entreprises est un facteur favorable pour ecirctre preacutesent dans le processus entrepreneurial

La chance de ceux qui croient posseacuteder cette compeacutetence est augment de 284par rapport aux

individus qui non pas confiance en leur propres compeacutetences

Cependant la peur de lrsquoeacutechec ne semble pas avoir une influence sur le comportement

entrepreneurial des individus des individus (Sig gt005) Lrsquoabsence de relation significative

peut ecirctre expliqueacute par le fait que la variable deacutependante inclus les individus qui sont reacuteellement

actif dans le monde de l lentrepreneuriat (INTENT POTENT et SURVI) mais aussi les

personnes qursquoil projet dans le futur la creacuteation drsquoune entreprise ce dernier nrsquoayant pas encore

entreprise des actions peuvent avoir une perception du risque drsquoeacutechec diffeacuterente par rapport

aux premiers Peut ecirctre dans le traitement de la seconde hypothegravese qui examinera le capital

social dans es diffeacuterentes phase entrepreneurial la variable FEARFAIL se comportera

diffeacuteremment

Nous entamons ici lrsquoeacutetape qui consiste agrave veacuterifier si les variables perceptuelles sont associeacutees agrave la

participation dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial Cette association a eacuteteacute

examineacutee lors de la description des variables opport SUSKILL et FEARFAIL (section1 de ce

chapitre) mais cette fois-ci nous voudrions connaitre lrsquointensiteacute de cette relation lorsque les

caracteacuteristiques individuelles sont prises en compte Crsquoest pourquoi nous proceacutedons agrave une

reacutegression logistique qui se deacuteroulera en trois moments selon que la variable indeacutependante sera

la perception de lrsquoopportuniteacute (opport) la croyance en ses compeacutetences (SUSKILL) et la peur

de lrsquoeacutechec (FEARFAIL ) Dans chaque reacutegression quatre modegravele seront proposeacute dont les

variables deacutependantes sont respectivement POTENT INTENT EMERGE et SURVI Pour

chacun de ces modegraveles trois indicateurs seront exposeacutes pour rendre compte du facteur de chance

( odd ratios) les signification du WALD ( Sig) et le coefficient de reacutegression (A) Pour la clarteacute

de la repreacutesentation des reacutesultats nous preacutefeacutererons examiner individuellement les variables

perceptuelles Le tableau suivant reacutesume les variables qui seront introduite dans la reacutegression qui

concerne la perception de lrsquoopportuniteacute Le mecircme proceacutedeacute sera utiliseacute pour le reste des variables

perceptuelles

321

Tableau109 Variables perceptuelles dans la reacutegression logistique

Source auteur

2 Reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute et processus entrepreneurial

Jusqursquoau stade de lrsquoeacutemergence la perception des opportuniteacutes eacuteconomiques est un facteur de

chance important pour penser deacutecider et faire eacutemerger une entreprise Nous remarquons bien

dans la premiegravere ligne paramegravetre de Wald est significatif dans ces trois phases et les coefficients

de reacutegression sont positifs Nous avions raison donc de consideacuterer POTENT comme la variable

qui traduit empiriquement lrsquoentrepreneuriat potentiel Ceux qui sont preacutesent dans cette phase ne

sont pas certes actifs dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat mais qui peuvent le devenir par ce

qursquoils ont une perception favorable quant agrave lrsquoexistence dans lrsquoeacuteconomie des possibiliteacutes de

profits Ceux qui ont cette perception ont 40 plus de chance de projeter la creacuteation drsquoune

entreprise par rapport aux individus qui ne croient pas en lrsquoexistence drsquooccasion drsquoaffaires Ce

rapport de chance augment en valeur dans les deux phases suivantes Il srsquoeacutelegraveve agrave 74 dans la

phase qui marque une intention et un engagement reacuteel devient 89 dans la phase de

lrsquoeacutemergence Ce reacutesultat semble montreacute que lrsquoentrepreneuriat nrsquoest pas seulement une activiteacute

qui intervient au dernier ressort comme une alternative au chocircmage ou aux difficulteacutes

financiegraveres des individus ou drsquoune insatisfaction dans le monde d salariat il existe bien une

fraction des entrepreneurs qui pense et srsquoengagent dans la creacuteation drsquoentreprise pour exploiter

des possibiliteacutes eacuteconomiques de profit

21 Perception des opportuniteacutes dans la phase de survie

Le tableau indique que la variable opport perd totalement de sa signification (Sig gt005)

et ne constitue pas ainsi un facteur de chance pour ecirctre preacutesent dans la phase de survie ce

reacutesultat soulegraveve plusieurs interrogations Pourquoi par exemple la perception des opportuniteacutes

est favorable dans les phases amont du processus entrepreneurial et ne lrsquoest pas apregraves

lrsquoeacutemergence des entreprises

Reacutegression I

Modegravele 1

Variable deacutependante

POTENT

Modegravele 2

Variable

deacutependante

INENT

Modegravele 3

Variable

deacutependante

EMERGE

Modegravele 4

Variable

deacutependante

SURVI

Variable indeacutependante

opport

Variables socioeacuteconomiques

Anneacutees de lrsquoenquecircte

322

Tableau 110 La perception des opportuniteacutes eacuteconomique dans le processus entrepreneurial

POTENT INTENT EMERGE SURVIE

A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B)

Variable

indeacutependante

opport 0337 0000 1401 0558 0001 1747 0637 0000 1890 -0169 0223 0845

Variables socio

deacutemographiques

AGREG2 -0010 0919 0990 0532 0015 1702 0715 0001 2044 0614 0020 1847

AGREG3 -0387 0000 0679 -0216 0395 0806 0798 0001 2220 1292 0000 3639

AGREG4 -0474 0000 0622 -0374 0201 0688 0232 0379 1261 1379 0000 3971

AGREG5 -1198 0000 0302 -1026 0018 0358 -0842 0028 0431 0193 0573 1213

gender 0191 0006 1210 0429 0011 1536 0647 0000 1910 0552 0000 1737

EDUCREG2 -0034 0747 0967 -0058 0806 0943 -0051 0815 0950 0176 0431 1193

EDUCREG3 -0033 0747 0967 -0191 0429 0826 -0166 0435 0847 -0089 0693 0915

EDUCREG4 -0048 0676 0953 -0198 0469 0820 -0082 0717 0921 -0186 0441 0830

self -0253 0024 0776 -0561 0050 0571 -0228 0474 0796 -0493 0244 0611

retstuhm -0236 0003 0790 0107 0523 1113 1271 0000 3564 1579 0000 4848

notwo -0224 0037 0800 -0989 0004 0372 -1233 0005 0291 -2005 0001 0135

INCREG2 0010 0903 1010 0172 0380 1188 -0317 0095 0728 0304 0153 1355

INCREG3 0141 0088 1151 -0089 0660 0915 0685 0000 1984 1340 0000 3819

anneacutee de lenquecircte

an11 0576 0000 1778 -0609 0003 0544 -0794 0000 0452 -1130 0000 0323

an12 -0128 0243 0880 -2035 0000 0131 0066 0744 1068 -0483 0023 0617

an13 0362 0004 1437 -0785 0001 0456 -0780 0003 0459 0075 0745 1077

Constante -0680 0000 0507 -2606 0000 0074 -4372 0000 0013 -4822 0000 0008

Khi-Chi-deux

Modegravele 259313 181581 314650 408203

R-deux de

Nagelkerke 0076 0131 0180 0240

Pourcentage global 652 957 939 941

Source auteurs selon les reacutesultats des traitements SPSS

323

Il semble que cette phase constitue pour les entrepreneurs beaucoup plus un contexte de

survie plutocirct que de recherche et drsquousage de nouvelles opportuniteacutes notamment de croissance

Ces reacutesultats sont importants dans la mesure ougrave il reacutevegravele une faiblesse caracteacuteristique de

lrsquoentreprise en Algeacuterie qui peut expliquer les causes de lrsquoeacutechec tout comme la reacuteussite de ces

entreprises Globalement la reacuteussite de lrsquoentreprise apregraves lrsquoeacutemergence deacutepend du contexte des

ressources et des motivations de lrsquoentrepreneur737 Ces motivations jouent un rocircle important car

lorsqursquoelles sont observeacutees permettent de deacutetecter chez ces entrepreneurs le niveau de

lrsquoorientation strateacutegique qui se traduit par une vigilance aux opportuniteacutes de marcheacute des

investissements constant en technologie en innovation738 qui passe neacutecessairement par un

processus drsquoaccumulation du capital pour une reproduction eacutelargie de lrsquoentreprise739 En

lrsquoabsence de donneacutees sur la nature de ces opportuniteacutes sur les contraintes pouvant apparaitre

dans la phase de survie et finalement sur les comportements strateacutegiques des entrepreneurs les

commentaires que nous pouvons formuler demeurent des speacuteculations Mais certaine donneacutees

sur les motivations entrepreneurial sont disponibles dans les bases de GEM permettent ainsi

drsquoapporter quelques eacuteclaircissements sur ce reacutesultat

22 Motivation des entrepreneurs

En effet dans le questionnaire utiliseacute par les enquecirctes GEM il est preacutevu des questions

qui interrogent les individus sur les raisons qui les a conduites agrave srsquoengager dans la creacuteation

drsquoentreprise et devenir proprieacutetaire des ces entreprises Les individus devraient reacutepondre sur la

base drsquoun eacuteventail de possibiliteacute profiter drsquoune opportuniteacute nrsquoont pas eu le choix les deux

possibiliteacutes preacuteceacutedacircmes ou bien ils avaient un emploi mais voulant profiter drsquoune opportuniteacute

La deuxiegraveme question consistait agrave savoir si lrsquoexploitation de cette opportuniteacute est motiveacutee par la

recherche drsquoune grande indeacutependance pour accroitre le revenu personnel pour maintenir le

revenu actuel ou bien aucune de ces proposition Ces deux questions ont eacuteteacute adresseacutees aux

personnes se trouvant dans la phase drsquointention drsquoeacutemergence et de survie Le tableau suivant

indique le code les modaliteacutes des deux variables construites pour contenir les reacuteponses

donneacutees par les entrepreneurs

737 SMIDA A ET KHELIL N Repenser lrsquoeacutechec entrepreneurial des petites entreprises eacutemergentes proposition drsquoune typologie srsquoappuyant sur une approche inteacutegrative Revue internationale PME eacuteconomie et gestion de la petite et moyenne entreprise vol 23 Ndeg 2 2010 pp 65-106p 75 738 MILLER LBI MILLER D To grow or to harvest Governance strategy and performance in family and lone founder firms Journal of Strategy and Management Vol 1 No 1 2008 pp 41-56p 43 739

324

Tableau111 Variables sur les motivations des entrepreneurs

Code

variable

Personnes

interrogeacutees

Questions Modaliteacutes

sureason INTENTION

EMERGENCE Are you involved in this start-up to take

advantage of a business opportunity or

because you have no better choices for

work

- Take advantage of business

opportunity

- No better choices for work

- Combination of both of the above

- Have a job but seek better

opportunities

omreason SURVI

suoptype INTENTION

EMERGENCE Which do you feel is the most important

motive for pursuing this opportunity

- Greater independence

- Increase personal income

- Just to maintain income

- None of these

omoptype SURVI

Source auteur base de donneacutees APS GEM

23 Les motivations avant et apregraves lrsquoeacutemergence de lrsquoentreprise

Pour connaitre les motivations des entrepreneurs compte tenu de la phase dans laquelle

ils se trouvent nous retenons les pourcentages relatifs pour chaque modaliteacute lorsque les variables

INTENT EMERGE et SURVI prennent la valeur de 1 Avant et apregraves lrsquoeacutemergence il y une

diffeacuterence en termes motivations derriegraveres lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat

Nous avions raison de consideacuterer la phase qui suit lrsquoeacutemergence comme une eacutetape de

survie Le graphique montre bien que les entrepreneurs au moment de leur engagement et dans

les trois premiegraveres anneacutees sont beaucoup plus motiveacutes par la poursuite drsquoune opportuniteacute

drsquoaffaires Les pourcentages des reacuteponses sont respectivement de 4788 et 5747 mais apregraves

ces deux eacutetapes ils sont 47 qui considegraverent la poursuite des opportuniteacutes comme une

motivation entrepreneuriale Ceux qui considegraverent que lrsquoentrepreneuriat eacutetait pour eux une option

unique sont tregraves preacutesent aussi dans la phase de survie (3048) alors que dans la phase de

lrsquoeacutemergence ils sont relativement moins nombreux (2828)

Lorsqursquoon observe la quatriegraveme modaliteacute have a job but seek better opportunity les

entrepreneurs qui viennent de srsquoengager sont plus nombreux ( 943) mais une fois arriver agrave

la phase de survie ils nrsquoaccordent pas une importance au possibiliteacute de deacuteveloppement qui

peuvent existe dans le marcheacute( 48)

Le diffeacuterence remarquable entre ces phases en terme de motivation sont remarquable et

pourrait supposeacute lrsquoexistence drsquoune sorte de seacutelection dans le processus entrepreneurial Au deacutebut

les personnes qui rentrent dans le marcheacute sont attentifs aux opportuniteacutes et cherche agrave

lrsquoexploiter mais au fin du processus il ne reste dans le marcheacute que les personnes qui semblent

motiveacutees par le maintien drsquoun niveau drsquoactiviteacute satisfaisant

325

Ces reacutesultats rejoignent les commentaires faits par BOUYACOUB sur les reacutesultats de

lrsquoenquecircte de GEM de 2011 Les auteurs concluent en effet Les raisons pour entreprendre des

affaires sont multiples On observe une grande dispariteacute entre raisons citeacutees par les

entrepreneurs eacutemergents et les entrepreneurs nouveaux (reacutesultats du TEA 2011) et les raisons

mentionneacutees par les entrepreneurs des entreprises eacutetablies Si les premiers indiquent que les

raisons pour devenir entrepreneur relegravevent davantage de la recherche drsquoameacutelioration des

revenus de la recherche de plus drsquoindeacutependance et de la saisie drsquoopportuniteacutes les

entrepreneurs des entreprises eacutetablies soulignent en revanche des preacuteoccupations lieacutees agrave la

preacuteservation et le maintien du revenu dont ils disposent actuellement 740

Graphique 33 Motivation des entrepreneurs dans les phases drsquointention drsquoeacutemergence et

de survie

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Lorsqursquoils sont interrogeacutes sur les raisons derriegravere la poursuite de cette opportuniteacute les

reacuteponses montrent aussi une diffeacuterence entre les entrepreneurs en phase drsquointention et en phase

drsquoeacutemergence et ceux qui sont proprieacutetaires drsquoune entre prise de plus de 3 anneacutees Comme le

montre le graphique Ceux qui veulent accroitre leur revenu sont plus preacutesent dans les deux

premiegraveres eacutetapes (respectivement 4979 et contrairement aux entrepreneurs eacutetablis ougrave

seulement 3814 considegravere que la poursuite drsquoune opportuniteacute sera profitable pour accroitre

leur revenu nous remarquons aussi que ceux qui cherchent agrave maintenir le revenu actuel sont

relativement nombreux dans la phase de survie par rapport agrave lrsquoeacutetape drsquoeacutemergence de

lrsquoentreprise

740 Bouyacoub et al rapport GEM Algeacuterie 2011

4788

3090

825 943236

5747

2828

782 437 023

4706

3048

882

481

615

000

2000

4000

6000

8000

Take advantage of

business opportunity

No better choices for

work

Combination of both of

the above

Have a job but seek

better opportunities

Other

INTENT EMERGE SURVI

326

Graphique34 Les raisons de la poursuite des opportuniteacutes eacuteconomiques

Source auteur selon les donneacutees de lrsquoenquecircte

Ce reacutesultat corrobore avec les conclusions de BOSMA N VAN PRAAG M qui ont

longtemps travailleacute les questions de la performance des nouvelles entreprises Ces auteurs ont

examinant le rocircle du capital social humain et financier dans la croissance des entreprises

allemandes Lrsquoeacutechantillon a eacuteteacute observeacute au moment de la creacuteation de ces entreprises en 994

(3000 au total) puis en 1997 (1100 entreprise) 741 Dans le modegravele de reacutegression qui prend

comme variable deacutependante la croissance du profit de lrsquoemploi et le nombre de mois drsquoactiviteacute

des entreprises Comme variable de controcircle ces auteurs retiennent le genre mais aussi la

motivation des entrepreneurs mesureacutes au moment de la creacuteation et agrave pregraves lrsquoeacutemergence par deux

indicateurs la croissance de lrsquoemploi et le revenu Les reacutesultats de la reacutegression indiquent que

pour la croissance du profit crsquoest bien lrsquoexpeacuterience dans le secteur les eacutetudes supeacuterieurs

(capital humain) la connaissance drsquoautre entrepreneurs et lrsquoaccegraves aux informations commerciales

(capital social ) et la motivation des entrepreneurs en matiegravere drsquoaccroissement des revenus et de

lrsquoemploi qui sont les plus susceptibles drsquoexpliquer le deacuteveloppement de ces entreprises On

pourrait remarqueacute dans le tableau suivant que les objectifs des entrepreneurs (Goal Motive) sont

correacuteleacutes agrave la croissance du profit (profit) et agrave la croissance effective du nombre drsquoemployeacutes

(employment) mais pas pour la survie de lrsquoentreprise (survival) Autrement dit en lrsquoabsence de

ces facteurs il y a soit maintient du nivaux de revenu ou des emplois dans lrsquoentreprise742

741 BOSMA N VAN PRAAG M THURIK R DE WITG The Value of Human and Social Capital Investments for the Business Performance of Startups Small Business Economics Ndeg232004 pp 227ndash236 p 230 742 Idem p 234

4435 4979

377 126

48774807

175 035

5349

3814

651000

000

1000

2000

3000

4000

5000

6000

Greaterindependence

Increase personalincome

Just to maintainincome

None of these

INTENT EMERGE SURVIE

327

Tableau 112 Reacutesultat capital social humain et financier et performance des nouvelles

entreprises allemandes entre 1994-1997

Source BOSMA N VAN PRAAG M THURIK R DE WITG p 233

Crsquoest ce qui ressort eacutegalement drsquoune recherche effectueacuteersquo par BOUYACOUB et al

portant sur 318 chefs drsquoentreprise Ce constat eacutetait parmi les principales caracteacuteristiques de

petites et moyennes entreprises On pourrait lire dans la conclusion laquo Mais le plus surprennent

concerne la majoriteacute de PME qui ne connait pas leurs concurrents eacutetrangers (553 de PME)

ni les concurrents nationaux (649) Ici lrsquohypothegravese qui meacuterite drsquoecirctre souligneacutee est que les

PME ont des niches ou des marcheacutes captifs locaux et ne se soucient pas de leur

concurrence raquo743

24 Opportuniteacute lieacutee agrave des possibiliteacutes drsquoinnovation

Les reacutesultats preacuteceacutedents ont montreacute que la perception des opportuniteacutes eacuteconomiques eacutetait

beaucoup plus lieacute aux trois premiegraveres phases de lrsquoentrepreneuriat nous avions par la suite

suggeacuterer que lrsquoabsence de relation dans la phase de survie est quelque par lieacute agrave la nature de

motivation entrepreneurial Seulement les opportuniteacutes eacuteconomiques peuvent avoir comme

sources un processus drsquoinnovation lrsquoinnovation Nous nous interrogeons si lrsquoactiviteacute drsquoinnovation

creacutee une diffeacuterence en matiegravere de motivation des entrepreneurs durant les trois premiegraveres

anneacutees (phase drsquointention et drsquoeacutemergence) et lorsque qursquoils deacutepassent cette eacutetape Deux

variables existent pour appreacutehender les activiteacutes drsquoinnovation des entrepreneurs La premiegravere

concerne la perception des individus sur la nature nouvelle ou non du produit offert telle que

743 Bouyacoub A et al ( sous la direction de ) op ct p

328

ressentit par le consommateur la seconde sur la nouveauteacute de la technologie utiliseacutee Ces deux

variables sont cateacutegorielles744

Tableau113 Les variables lieacutees agrave lrsquoactiviteacute drsquoinnovation des entrepreneurs

Variable Questions dans le questionnaire Modaliteacutes

TEA CUST

EB CUST

How many (potential) customers

consider product newunfamiliar

1 Tout les consommateurs

2 Quelque uns

3 aucun

TEA_tech

EB_ tech

Were the technologies or procedures

available more than a year ago

1 Derniegravere technologie (moins drsquoun ans

2 nouvelle technologie de agrave 5ans

3 Pas nouvelle technologie plus de 5 ans

Source base de donneacutees APS 2011-2013

Nous proceacutedons agrave preacutesent au croisement de ces variables avec les motivations individuelles

selon qursquoils sont en phase de TEA ou de survie Les motivations ont eacuteteacute regroupeacute pour reprendre

lrsquoessentiel soit trois cateacutegorie 1Accroitre le revenu 2 LrsquoIndeacutependance 3 Maintenir le revenu

En suite nous preacutesenterons dans trois graphiques les reacutesultats lieacutes respectivement agrave ces trois type

de motivations

25 Motivation entrepreneurial et perception de lrsquoinnovation

Le premier niveau Tout les consommateurs reflegravete le nombre drsquoentrepreneurs qui

croient que les clients perccediloivent le caractegravere non familier du produit offert Lorsqursquoon observe

dans les trois graphiques les motivations des entrepreneurs on pourrait remarquer que leur

orientation pour la croissance perd de lrsquointensiteacute une fois qursquoils ont deacutepasseacute les trois premiegraveres

anneacutees En effet les personnes qui introduisent degraves leur engagent et durant les trois premiegraveres

anneacutees(TEA) une innovation enregistre le taux le plus eacuteleveacute en matiegravere drsquoindeacutependance

(3010) drsquoaugmentation revenus (29) et le taux le plus faible en matiegravere lorsqursquoil srsquoagit du

de maintien de revenu (258) Par contre les proprieacutetaires drsquoentreprises eacutetablies qui

proposent des produits jugeacutes nouveaux par leur client seulement 117 cherchent la croissance

du profit 183 lrsquoindeacutependance et 43 ne veulent que le maintient du revenu actuel

On pourrait deacuteduire que dans la phase de survie il existe des individus ne sont pas

attentifs aux nouvelles opportuniteacutes par ce que leur motivation nrsquoest pas en prioriteacute la croissance

et par ce que le produits qursquoil preacutesente nrsquost pas totalement nouveau pour leur procurer une rente

qui peut croitre dans le temps

744 La premiegravere variables est codeacutee TEA CUST lorsque les personnes interrogeacute sont en hase drsquointention + eacutemergence (TEA) elle est codeacutee EB CUST lorsque les personnes interrogeacutees sot en phase de survie la deuxiegraveme variable est codeacutee TEA_tech Lorsqursquoelle reprend les reacuteponses des personnes en phase drsquointention et drsquoeacutemergence Elle est codeacutee EB_ tech lorsqursquoelle concerne les entrepreneurs en phase de survie

329

Graphique35 Indeacutependance et nouveauteacute Graphique36 Maintient du revenu et

nouveauteacute du produit Offert sur le marcheacute pour produit offert pour TEA et SURVI

TEA et SURVI

Graphique37 Indeacutependance et nouveauteacute du produit

offert sur le marcheacute pour TEA et SURVI

Source auteur se les donneacutees GEM APS 2011 2012 et 2013

Ce qui est eacutetonnant crsquoest que dans les premiegraveres phases du processus entrepreneurial le

contraire est constateacute on trouve des entrepreneurs attentifs agrave lrsquoapparition de nouvelles

lrsquoopportuniteacute qui cherchent lrsquoaccroissement de leur activiteacute et que cette orientation agrave la

croissance doit au fait qursquoils proposent de nouveaux produits dans le marcheacute On pourrait

presque dire que ces personnes disparaissent avec le temps

26 La phase de survie une eacutetape de deacutecouverte des conditions de la concurrence

On pourrait croire agrave ce titre que lrsquoignorance du larch2 et notamment des conditions de la

concurrence jouent en faveur drsquoune vision optimiste des entreprise en intention et en eacutemergence

et qursquoapregraves lrsquoinsertion dans le marcheacute et lrsquoapparition de nouvelles informations sur les concurrent

et les produits de substitution fait changer les motivations des entrepreneurs en effet lorsque les

2900 33102930

1170

2860

2050

000500

100015002000250030003500

Tout les

consommateurs

Quelque uns aucun

augmenter le revenu TEA

augmenter le revenu SURVI

2580

32303760

4330

3280

3520

000

1000

2000

3000

4000

5000

Tout les

consommateurs

Quelque uns aucun

maintenir le revenu TEA

maintenir le revenuSURVIE

30102430

2270

1830

2610

3330

000

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

Tout les consommateurs Quelque uns aucun

indeacutependance TEA

indeacutependance SURVI

330

entrepreneurs sont interrogeacutes sur le nombre drsquoentreprise offrant les mecircme produit il es claire

que ceux qui sont en plein engagent de lrsquoentreprise et qui ont moins de trois anneacutees dlsquoexistence

sous estime la concurrence le graphique suivant restitue les reacuteponses donneacutees sur le nombre

de concurrent qui peut ecirctre laquo beaucoup raquo peut raquo et aucun 745

Graphique 38 Perception de la concurrence des entrepreneurs en phase TEA et en phase

de survie

Source auteur selon les donneacutees APS Algeacuterie 2011-2013

Ils sont 669 des Entrepreneurs preacutesents dans la phase drsquoengagement et drsquoeacutemergence

qui considegraverent que les concurrents sont nombreux en restant dans le marcheacute plus d e trois anneacutee

s ils changent drsquoopinion car ils sont plus de 70 qui voient un nombre important de

concurrents Dans lrsquoautre extreacutemiteacute ils sont dans la phase de TEA 55 agrave consideacuterer qursquoil nrsquoy a

aucun concurrent dans le marcheacute le pourcentage diminue dans la phase de survie ou les

entrepreneurs qui considegraverent qursquoils sont seul dans le secteur est de 3

3 Compeacutetences individuelles et participation dans le processus entrepreneurial

Nous avions preacuteciseacute au deacutebut que la variable SUSKILL ne mesure pas la compeacutetence des

individus mais leur perception de leur propre capaciteacute agrave lancer et agrave geacuterer une entreprise

Lorsque cette variable est introduite dans le modegravele comme variable indeacutependante crsquoest la

relation drsquoassociation entre la participation dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus

entrepreneurial est la croyance individuelle de la possession drsquoun capital humain speacutecifique

Cette variable sera controcircleacutee par les caracteacuteristiques socio eacuteconomiques des individus Dans le

tableau suivant les reacutesultats montre bien que la croyance en ses propres compeacutetences est

745 la question dans le questionnaire eacutetait formuleacute comme suit hoxw many busniess offer the same products cette question est adresseacutee aux entrepreneurs en phase drsquointention drsquoeacutemergence ( regroupeacutes en phase TEA) et des entrepreneurs en phase de

survie deux variables sont respectivement creacutees TEACOMP et EB_COMP

669

277

55

705

265

30

0

100

200

300

400

500

600

700

800

Many Few None

TEA SURVI

331

significativement lieacutee agrave la preacutesence dans le processus entrepreneurial Le niveau signification du

critegravere de Wald est infeacuterieur agrave 005 Lorsqursquoon observe les valeurs des coefficients de reacutegression

on pourrait constater une diffeacuterence significative drsquoune eacutetape agrave lrsquoautre

En effet la valeur la plus eacuteleveacutee est observeacute au moment de la deacutecision de creacuteation drsquoune

entreprise (INTENT) Dans cette phase ceux qui croient deacutetenir les compeacutetences neacutecessaires

pour lrsquoactiviteacute entreprise ont 445 fois de chance de srsquoengager effectivement dans

lrsquoentrepreneuriat par apport agrave ceux qui ne manifestent pas cette croyance

Compareacute agrave la phase preacuteceacutedente ougrave le rapport de cote indique que les chance de penser agrave

lrsquoentrepreneuriat sont 226 fois eacuteleveacutee chez les individus qui croient deacutetenir ces compeacutetences

ont pourrait deacuteduire que le passage agrave lrsquoacte ne se fait apregraves avoir accumuler des connaissances et

des expeacuteriences permettant drsquoentrer dans la carriegravere entrepreneuriale avec plus ou moins

drsquoassurance au moine du point de vue compeacutetence Cette croyance persiste mais agrave faible

intensiteacute dans les trois premiegraveres anneacutees de lrsquoentreprise bien que le coefficient de reacutegression

(119) diminue par rapport agrave la phase preacuteceacutedente mais qui reste eacuteleveacute par rapport aux

entrepreneurs potentiels Par contre lorsque lrsquoentreprise deacutepasse le stade de la naissance et

commence agrave affronter les contraintes du marcheacute la croyance en ses propres compeacutetences perd de

lrsquointensiteacute est les valeurs des coefficients de reacutegression toute en restant significatives diminue

pour se situer agrave un niveau semblable agrave celui enregistreacute dans la phase de lentrepreneuriat latent

(093)

332

Tableau114 Compeacutetences individuelles et participation dans le processus entrepreneurial

POTENT INTENT EMERGE SURVI

A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B)

SUSKILL 0820 0000 2260 1490 0000 4450 1190 0000 3280 0930 0000 2550

Variables socio deacutemographiques

AGREG2 -0030 0760 0970 0500 0020 1650 0710 0000 2030 0580 0030 1790

AGREG3 -0370 0000 0690 -0170 0500 0840 0830 0000 2300 1270 0000 3570

AGREG4 -0450 0000 0640 -0330 0270 0720 0270 0300 1320 1380 0000 3970

AGREG5 -1130 0000 0320 -0880 0040 0410 -0680 0080 0510 0320 0360 1370

gender 0160 0030 1170 0360 0040 1430 0620 0000 1860 0530 0000 1690

EDUCREG2 -0050 0650 0950 -0090 0710 0920 -0050 0830 0950 0150 0500 1170

EDUCREG3 -0040 0730 0960 -0200 0420 0820 -0150 0490 0860 -0110 0630 0900

EDUCREG4 -0090 0450 0920 -0250 0360 0780 -0120 0610 0890 -0280 0250 0760

self -0180 0110 0830 -0440 0120 0640 -0120 0710 0890 -0430 0310 0650

retstuhm -0250 0000 0780 0120 0490 1130 1290 0000 3640 1540 0000 4650

notwo -0120 0270 0890 -0780 0020 0460 -1090 0010 0340 -1840 0000 0160

INCREG2 -0020 0850 0980 0140 0480 1150 -0370 0050 0690 0230 0290 1250

INCREG3 0100 0240 1100 -0160 0430 0850 0610 0000 1840 1220 0000 3390

anneacutee de lenquecircte

an11 0570 0000 1760 -0630 0000 0530 -0760 0000 0470 -1140 0000 0320

an12 -0180 0110 0840 -2090 0000 0120 0060 0770 1060 -0500 0020 0610

an13 0400 0000 1490 -0790 0000 0450 -0760 0000 0470 0090 0700 1090

Constante -0980 0000 0370 -3340 0000 0040 -4870 0000 0010 -5470 0000 0000

Pourcentage global 6616 9570 939 94119

Khi-Chi-deux Modegravele 36801 22345 34297 436900

R-deux de Nagelkerke 0107 016 0196 0256

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique

333

les valeurs du khi deux dans touts les modegraveles ( toutes le eacutetapes ) nous autorise agrave rejeter

lrsquohypothegravese nulle selon laquelle il n y a pas de diffeacuterence en matiegravere de possession des

compeacutetences entrepreneuriales entre ceux qui participent dans lrsquoentrepreneuriat et ceux qui ne

participent pas Il faudrait admettre aussi que les valeurs des R2 de Nagelkerke mettent en relief

une faible estimation indiquant ainsi que les chances pour qursquoun individu participe dans

chacune de ces phases est deacutependant drsquoautre facteurs en plus de ceux inteacutegreacutes dans le modegravele

La valeur de R2 de Nagelkerke indique aussi que les modegraveles sont diffeacuterents en matiegravere

drsquoestimation de la variance des variables deacutependantes On pourrait remarquer que lrsquoestimation la

plus importante est observeacutee dans la phase de survie ougrave 256 de la variance de la variable

SURVI est expliqueacutee par les variables introduites dans le modegravele Lrsquoestimation la plus faible est

enregistreacutee dans la phase de lrsquoentrepreneuriat potentiel (107) nous remarquons aussi que

cette estimation augment drsquoun modegravele agrave lrsquoautre

31 La compeacutetence individuelle et le processus entrepreneurial dans un eacutechantillon

mondial

Cependant le plus important dans cette estimation est que la relation drsquoassociation entre la

croyance en ses compeacutetence et la preacutesence dans lrsquoentrepreneuriat nous semble veacuterifieacute mais la

question qui se pose est un fait propres agrave notre eacutechantillon pu bien il pourrait ecirctre observeacute aussi

dans un eacutechantillon incluant des individus appartenant agrave plusieurs pays nous preacutesentons dans le

tableau sui acquit les reacutesultat de la reacutegression dolomitiques appliqueacute selon le mecircme proceacutedeacute et

le mecircme type de variable agrave un eacutechantillon interrogeacute regroupeacute et interrogeacute entre 201 et 2013 Le

tableau suivant reacutesume les coefficient de reacutegression et la signification du critegravere de Wald

Tableau115 Coefficients de reacutegression et rapports de cote de la variable SUSKILL selon

la reacutegression appliqueacutee agrave lrsquoeacutechantillon global mondial de 2011-2013

A Sig Exp(B) R2 Nagelkerke N

POTENT 1189 0000 3284 0151 229554

INTENT 1391 0000 4019 0136 229554

EMERGE 0984 0000 2675 0287 229554

SURVI 0659 0000 1933 0449 229554

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique

Ce tableau montre bien que le rocircle de la compeacutetence entrepreneurial appreacutehendeacutee par la

croyance des individus en leur qualification et capaciteacute est positif et significatif dans tout le

processus entrepreneurial La reacutegression logistique reacutealiseacutee sur lrsquoeacutechantillon mondial deacutegage une

334

explication plus importante que celle du modegravele inteacutegrant les donneacutees de lrsquoAlgeacuterie Cela peut

ecirctre expliqueacute par lrsquoimportance de lrsquoeacutechantillon (229554) En effet le modegravele explique par

exemple plus de 44 de la variance de la variable SURVI et presque 30 de la variable

EMERGE Ce qui meacuterite drsquoecirctre souligneacute crsquoest bien les valeurs des rapports de cotres dans les

quatre phases compareacutes aux reacutesultats obtenus dans lrsquoeacutechantillon Algeacuterie il existe une similitude

inteacuteressante Le graphique ci dessous compare la valeur des rapports de cote de la variable

SUSKILL telle obtenu pour lrsquoeacutechantillon Algeacuterie et lrsquoeacutechantillon mondial

Graphique39 Les rapports de cote de la variable SUSKILL dans lrsquoeacutechantillon Algeacuterie et

lrsquoeacutechantillon mondial

Source auteur selon les donneacutees d e lrsquoenquecircte

Nous pouvons remarquer selon cet indicateur que la variable SUSKILL se comporte de

la mecircme maniegravere dans les deux eacutechantillons Crsquoest la phase de lrsquoengagement que les individus

ont le plus confiance en leurs qualifications et leurs aptitudes pour lancer et geacuterer une entreprise

Apregraves cet engagement le graphique indique que lrsquoinfluence de cette perception diminue dans

les phases drsquoeacutemergence et de survie Ce reacutesultat permet de drsquoavancer lrsquoideacutee que lrsquoengagement

dans lrsquoentrepreneuriat ne devient une reacutealiteacute qursquoapregraves que les individus ayant au paravent

projeter la creacuteation drsquoentreprise perccediloivent qursquoils ont suffisamment de connaissances et de

capaciteacute pour exploiter une opportuniteacute drsquoaffaires et la transformer en une reacutealiteacute eacuteconomique

compte tenu des reacutesultat obtenu dans les deux eacutechantillons il est permis aussi de conclure que

cette croyance que nous lrsquoavions assimileacute agrave une forme speacutecifique du capital humain individuel

est un facteur de chance significatif et pour la participation dans le processus entrepreneurial et

cela quelque soit le contexte du pays auquel appartiennent les individus

4Peur de lrsquoeacutechec et participation dans le processus entrepreneurial

2260

4450

3280

2550

3284

4019

2675

1933

0000

1000

2000

3000

4000

5000

POTENT INTENT EMERGE SURVI

suskill ALGERIE suskill MONDE

335

La deuxiegraveme ligne du tableau montre qursquoil nrsquoy a pas de relation significative entre le peur de

lrsquoeacutechec et la preacutesence dans les quatre eacutetapes du processus entrepreneurial Les valeurs des

coefficients de reacutegression sont neacutegatives indiquant que ceux qui ont peur de lrsquoeacutechec ont moins

de chance de participer dans le processus entrepreneurial Ces reacutesultats montrent aussi que le

controcircle de la variable FEARFAIL par les donneacutees socioeacuteconomiques et les variables de lrsquoanneacutee

de lrsquoenquecircte a fait perdre agrave la variable indeacutependante (FEARFAIL ) son association significative

avec les variables deacutependantes En effet lors de la description de la variable FEARFAIL (section

I page) le test de khi deux a reacuteveacuteleacute une relation signification avec deux eacutetapes du processus

entrepreneurial la phase drsquoengagement (INTENT) et la phase drsquoeacutemergence (EMERGE) Comme

le montre la premiegravere ligne du tableau les coefficients de reacutegression sont neacutegatifs et

significatifs ce qui indique que lorsque la variable FEARFAIL est prise individuellement les

personnes qui considegraverent la peur drsquoeacutechec comme un obstacle ont moins de chance de srsquoengager

dans lrsquoentrepreneuriat

(-0367) et ecirctre preacutesent dans les trois premiegravere anneacutees drsquoexistence dans lrsquoentreprise (-0355)

Cela montre que les caracteacuteristiques de lrsquoacircge du genre du statut professionnel et du niveau

drsquoactiviteacute sont par rapport agrave la peur de lrsquoeacutechec plus deacuteterminant

336

Tableau116 La peur de lrsquoeacutechec dans le processus entrepreneurial

POTENT INTENT EMERGE SURVI

A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B)

FEARFAIL -0028 0665 0972 -0367 0023 0693 -0355 0009 0701 -0209 0136 2376

FEARFAIL -0037 0576 0963 -0279 0094 0757 -0226 0113 0798 -0031 0833 0970

Variables socio deacutemographiques

AGREG2 -0003 0979 0997 0539 0013 1715 0721 0001 2056 0606 0022 1832

AGREG3 -0365 0000 0694 -0190 0452 0827 0836 0000 2306 1275 0000 3579

AGREG4 -0471 0000 0624 -0375 0199 0687 0260 0324 1297 1366 0000 3919

AGREG5 -1207 0000 0299 -1032 0017 0356 -0863 0024 0422 0191 0577 1210

gender 0192 0005 1212 0406 0016 1500 0644 0000 1904 0549 0000 1731

EDUCREG2 -0010 0920 0990 -0033 0888 0967 -0017 0939 0983 0164 0462 1179

EDUCREG3 -0011 0914 0989 -0174 0469 0840 -0126 0550 0881 -0103 0647 0902

EDUCREG4 -0021 0852 0979 -0168 0540 0846 -0032 0889 0969 -0206 0393 0814

self -0234 0036 0791 -0534 0061 0586 -0191 0550 0827 -0507 0230 0602

retstuhm -0225 0004 0798 0114 0497 1121 1310 0000 3706 1564 0000 4778

notwo -0238 0026 0788 -1014 0003 0363 -1235 0005 0291 -2002 0001 0135

INCREG2 0018 0823 1019 0186 0341 1204 -0315 0096 0729 0298 0161 1347

INCREG3 0154 0061 1167 -0050 0802 0951 0685 0000 1983 1324 0000 3759

anneacutee de lenquecircte

an11 0603 0000 1828 -0516 0011 0597 -0704 0002 0495 -1134 0000 0322

an12 -0117 0287 0890 -1979 0000 0138 0093 0642 1098 -0479 0025 0619

an13 0398 0002 1489 -0697 0004 0498 -0726 0006 0484 0080 0728 1083

Constante -0529 0001 0589 -2259 0000 0104 -4007 0000 0018 -4866 0000 0008

Khi-Chi-deux Modegravele 23274 172193 295943 406771

R-deux de Nagelkerke 0068 0124 0170 0239

Pourcentage global 6544 957 9386 94229

Source auteur

Seul la varaible FEARFAIL est introduite dans les quatre modegraveles

La variable FEARFAIL est controcircleacutee par les caracteacuteristiques individuelles de reacutepondants et de lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte

337

Ces reacutesultats sont eacutetonnants dans la mesure ougrave ils contredisent la deacutefinition mecircme de

lrsquoentrepreneur consideacutereacute comme un preneur de risque Les quatre modegraveles proposeacutes dans la

reacutegression logistique montrent que le fait de consideacuterer ou non lrsquoeacutechec comme un eacuteveacutenement

possible et deacutecourageant nrsquoa pas drsquoinfluence sur lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat A ce titre

les recherches empiriques utilisant la variable FEARFAIL comme variable explicative

nrsquoaboutissent pas toujours aux mecircmes reacutesultats quant agrave son effet sur lrsquoactiviteacute entrepreneuriale

Lorsque lrsquoanalyse est faite pour un eacutechantillon mondial ougrave les caracteacuteristiques de chaque pays

sont effaceacutees la peur de lrsquoeacutechec est trouveacutee comme une variable perceptuelle qui impacte

neacutegativement la preacutesence dans le processus entrepreneurial Crsquoest le reacutesultat trouveacute par exemple

par ARENIUS P et MINNITIM dans une recherche visant la deacutetermination des caracteacuteristiques

fondamentales des entrepreneurs naissants ( des entrepreneurs en phase drsquointention) la peur de

lrsquoeacutechec prise seule ou controcircleacutee par les variables socioeacuteconomiques est significativement

correacuteleacutee agrave la preacutesence dans cette phase (Coefficient de reacutegression est de -0446)746 Crsquoest aussi

le reacutesultat de lrsquoanalyse de lrsquoeacutechantillon GEM de 2008 faite par ALVAREZ ougrave la peur de lrsquoeacutechec

est consideacutereacutee comme une variable certes fondeacute sur une perception subjective mais pouvant

refleacuteter la dimension cognitive des institutions crsquoest agrave dire que les reacuteponses donneacutees par les

entrepreneurs nrsquoest que le reflet de ce que les institutions formelles747 produisent comme effet

cognitif sur les individus les reacutesultats de la reacutegression logit ont montreacute un effet neacutegative de la

variable FEARFAIL mais agrave un niveau de confiance tregraves bas ( 10) 748

Par contre lorsque lrsquoanalyse est faite par pays les reacutesultats montrent qursquoil existe des

effets diffeacuterents de la perception du risque drsquoeacutechec drsquoun pays agrave un autre Crsquoest ce qui ressort par

exemple de lrsquoeacutetude de ARDAGNA S et LUSARDI Aqui proposaient de veacuterifier lrsquohypothegravese

que la diffeacuterence entre pays en matiegravere drsquoengagement entrepreneurial est la reacutesultante des

caracteacuteristiques individuelles combineacutees agrave la qualiteacute des institutions749 Ces auteurs prennent au

deacutepart comme variable deacutependante lrsquoindicateur (TEA) qui est la somme des individus en phase

drsquointention et de drsquoeacutemergence La premiegravere eacutetape qui test cette hypothegravese utilise les donneacutees

drsquoun eacutechantillon drsquoindividus de 40 pays observeacute entre 2004 et 2007 Les reacutesultats de la

reacutegression logit indique que la variable FEARFAIL preacutesente une relation significative et

impacte neacutegativement la preacutesence dans ces deux phase Mais en faisant lrsquoanalyse par pays dans

746 Minnit op ct p 240 747 Els institutions sont le cadre leacutegale lieacute agrave la creacuteation drsquoentreprise la reacutegulation dans le marcheacute de travail ces derniers sont censeacutee produire des signaux favorables ou non agrave lrsquoentrepreneuriat selon leur niveau de performance 748 ALVAREZ OP CT P 749 Les indicateur sont ENTRY (nombre coucircts temps neacutecessaires pour la creacuteation drsquoentreprise CONTRAT efficaciteacute de la justice pour le regraveglement de conflit commerciaux LABOR couts de recrutement de licenciement et rigiditeacute des contrat de travail pour un entrepreneur la majoriteacute de ces indicateur sont faccedilonneacutee selon els donneacutees de doing business de la banque

mondiale

338

une deuxiegraveme eacutetape (un petit eacutechantillon de pays deacuteveloppeacute et non deacuteveloppeacutes Les auteurs

observent une diffeacuterence importante en matiegravere de perception de lrsquoeacutechec entre les pays mais

aussi dans un mecircme pays entre les entrepreneurs motiveacute par une opportuniteacute et des

entrepreneurs qui nrsquoont pas trouver une autre alternative que celle de srsquoengager dans la creacuteation

de leur propre entreprise deacutesigneacutes respectivement sous la variable TEANEC et TEAOPP750 Le

tableau suivant reacutesume dans quel cas de pays et dans quel type drsquoentrepreneuriat la variable est

trouveacutee significativement correacuteleacutee751

Tableau117 Relation entre la peur de lrsquoeacutechec et le type drsquoentrepreneuriat dans

quelque pays 2004 et 2007

Source ARDAGNA S et LUSARDI p 40

On pourrait lire les reacutesultats de la variable FEARFAIL dans la derniegravere ligne On remarque tregraves

bien que le comportement de cette variable nrsquoest pas identique dans chaque pays Le tableau

suivant reacutesume les reacutesultats de la variable FEARFAIL pour ce groupe de pays

750 TEA NEC entrepreneurs en phase drsquointention et drsquoeacutemergence qui se lancent dans lrsquoentrepreneuriat par neacutecessiteacute TEAOPP entrepreneurs en phase drsquointention et drsquoeacutemergence qui sont motiveacutes par lrsquoexploitation drsquoune opportuniteacute dans le marcheacute 751

339

Tableau118 Relation entre la peur de lrsquoeacutechec et le type drsquoentrepreneuriat dans quelques

pays

Etat

unies

Canada Italie Breacutesil Chine Inde Echantillon

Global

TEA Ns S S S Ns S S 1

TEA

OPP Ns S S S Ns S S 5

TEA

NEC Ns Ns Ns Ns Ns S S 10

Source auteur selon les reacutesultats de ARDAGNA S et LUSARDI Explaining International Differences in

Entrepreneurship The Role of Individual Characteristics and Regulatory Constraints p 40

Ns non significatif S significatif dans probit regression

Les auteurs conclus que la peur de lrsquoeacutechec comme une mesure approximative de la prise

de risque entrepreneurial a certes un impact important sur lrsquoactiviteacute entrepreneuriale mais elle

est de faible magnitude lorsqursquoil srsquoagit drsquoun entrepreneuriat de neacutecessiteacute Crsquoest-agrave-dire un choix

de profession qui reacutesulte de lrsquoincapaciteacute des individus agrave trouver une autre alternative Fear of

failure a proxy for individual attitudes toward risk is another important variable and negatively

affects entrepreneurship Note that fear of failure affects opportunity entrepreneurs and our total

index of entrepreneurship but it is significant only at the 10 level for individuals for whom

entrepreneurship is a remedial activityrdquo752

Ce reacutesultat montre que le type drsquoentrepreneuriat enferme des individus qui nrsquoont pas les

mecircmes perceptions en matiegravere de risque Les entrepreneurs motiveacutes par une occasion drsquoaffaires

semblent plus preacuteoccupeacutes par les possibiliteacutes que leur entreprise eacutechoue dans lrsquoavenir

Contrairement agrave ceux qui srsquoengagent dans ce processus par neacutecessiteacute ce constat nous conduit agrave

tester la relation entre la perception de lrsquoeacutechec et ces deux type dlsquoentrepreneuriat Pour ce faire

nous utilisons les mecircmes reacutegressions logistiques mais cette fois-ci en introduisant respectivement

dans le modegravele1 et le modegravele2 les variables deacutependantes TEA OPP et TEA NEC Dans les

deux modegravele la variable indeacutependante sera FEARFAIL mais qui sera controcircleacutee par les

caracteacuteristiques socioeacuteconomiques et les reacutesultats seront fixeacutes par rapport agrave lrsquoanneacutee 2009

752 Adganna op ct p 17

340

Tableau119 La peur de lrsquoeacutechec diffeacuterence entre entrepreneuriat drsquoopportuniteacute et entrepreneuriat de neacutecessiteacute Algeacuterie 2009-2013

Modele1 Modegravele2

A Sig Exp(B) A Sig Exp(B)

FEARFAIL -0494 0000 0610 -0051 0784 0950

FEARFAIL -0354 0010 0702 -0019 0920 0981

Variables socio eacuteconomiques

AGREG2 0765 0000 2149 0651 0019 1918

AGREG3 0559 0009 1748 0111 0719 1118

AGREG4 0184 0451 1202 -0265 0465 0767

AGREG5 -0685 0050 0504 -2043 0007 0130

gender 0492 0000 1635 0562 0008 1755

EDUCREG2 -0041 0845 0960 -0058 0826 0944

EDUCREG3 0082 0690 1085 -0644 0023 0525

EDUCREG4 0127 0566 1135 -0433 0161 0649

self -0529 0052 0589 -0300 0496 0741

retstuhm 0714 0000 2041 1122 0000 3071

notwo -1472 0000 0229 -0561 0232 0571

INCREG2 -0035 0838 0966 0010 0967 1010

INCREG3 0451 0004 1570 0260 0259 1297

Anneacutee drsquoenquecircte

an11 -0820 0000 0441 0000 1000 1000

an12 -0913 0000 0401 0061 0842 1063

an13 -0812 0000 0444 -0385 0306 0680

Constante -2869 0000 0057 -4259 0000 0014

R-deux de Nagelkerke 0128 0110

Source auteur

FEARFAIL est la seul varaible introduite dans le modegravele varaible indeacutependante sans le controcircle des variables

FEARFAIL est controcircleacutee par les varaible socioeacuteconomiques et lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte

341

Les deux premiegraveres lignes preacutesentent les reacutesultats pou la variable indeacutependantes avant

(FEARFAIL ) et apregraves (FEARFAIL ) lrsquointroduction des variables socioeacuteconomiques Dans le

modegravele1 la peur de lrsquoeacutechec est significativement associeacutee agrave la preacutesence dans les eacutetapes de

drsquointention et drsquoeacutemergence dont la motivation principale est la poursuite et lrsquoexploitation drsquoune

opportuniteacute eacuteconomique lrsquointroduction des variables personnes a certes fait diminuer le

coefficient de reacutegression ( -0354) mais nrsquoa pas fait perdre agrave cette variable le niveau de

signification du critegravere de Wald Dans le modegravele2 sans ou avec les variables socioeacuteconomiques

la peur de lrsquoeacutechec ne semble pas avoir un effet significatif lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat

Nous remarquons bien que le critegravere de wald de la signification du coefficient de reacutegression est

supeacuterieur agrave 005

Il est possible que pour le premier cas la poursuite drsquoune opportuniteacute requiert de la part des

personnes certaines activiteacutes de preacuteparation du projet qui leur reacutevegravelent les opportuniteacute et

planification (busniess modegravel eacutetudes commerciales ) qui peuvent reacuteveacuteler les menaces qui

pegravesent sur leur projet contrairement aux entrepreneurs par neacutecessiteacute qui srsquoengagent dans

lrsquoentrepreneuriat par ce qursquoil nrsquo ont rien agrave perdre du fait que lrsquoengagement est pousseacute par de

facteurs neacutegatifs comme le chocircmage lrsquoinstabiliteacute dans lrsquoemploi insatisfaction par rapport au

revenu Dans les deux cas de figure il semble que ces reacutesultat expliquent en partie pourquoi

dans les reacutegressions preacuteceacutedentes la relation entre la peur de l lsquoeacutechec et la preacutesence dans le

processus entrepreneurial nrsquoavait pas de signification statistique pour notre eacutechantillon

342

Section 4 capital social et processus entrepreneurial effet des variables meacutediatrices

Cette eacutetape devrait montrer si nous avions raison de consideacuterer que le capital social

nimpact pas directement la participation dans lrsquoentrepreneuriat mais cest gracircce agrave son influence

positive sur la perception des individus sur certain aspects que cet impact est plus pertinent agrave

concevoir En drsquoautre terme il srsquoagit de veacuterifier si les vraibles perceptuelles sont reacuteellement es

variables meacutediatrices ou non

Sur le plan meacutethodologique cette intermeacutediation existerait lorsque les coefficient (A) des

variables identifiants le social agrave savoir KNOWENT et BUSANG seront atteacutenueacutes lorsqursquoon

introduit dans le modegravele les trois variables opport SUSKILL et FEARFAIL le tableau suivant

reacutesume les cinq eacutetapes ( 5 modegraveles) de la reacutegression qui se ra effectueacutee

Dans le premier titre la variable deacutependante est PARTICP dans le deuxiegraveme titre les

variables deacutependantes seront les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial (POTENT

INTENT EMERGE SURVIE)

1 Capital social variables perceptuelles et participation entrepreneuriale

Le tableau suivant reacutesume les eacutetapes de la reacutegression qui sera utiliseacutee Le premier modegravele

introduit les variables du capital social Dans les trois modegraveles qui suivront nous introduisons

individuellement les variables perceptuelles Enfin dans le cinquiegraveme modegravele toutes les variables

seront introduites

Tableau120 Eacutetapes de la reacutegression logistiques pour hypothegravese1

Variable deacutependantes Variables indeacutependantes

Modegravele 1 PARTICP KNOWENTBUSANG

Modegravele 2 PARTICP KNOWENTBUSANG opport

Modegravele 3 PARTICP KNOWENTBUSANG SUSKILL

Modegravele 4 PARTICP KNOWENTBUSANG FEARFAIL

Modegravele 5 PARTICP CAPITAL SOCIAL variables perceptuelles

sociodeacutemographiques anneacutees de lrsquoenquecircte

Source auteur

Pour mieux visualiser les reacutesultats nous preacutesenterons dans un seul tableau les quatre modegraveles qui

reacutesument les reacutesultats de la deacutemarche adopteacutee

11 Les reacutesultats de selon le modegravele 5

Le tableau suivant fournir les reacutesultats du modegravele 5 dans lequel toutes les variables sont

introduites dans la reacutegression logistique Nous nrsquointroduisons pas les reacutesultats des variables

socio deacutemographiques dans le tableau puisqursquoelles seront commenteacutees dans le tableau suivant

343

Tableau 121 Capital social variables perceptuelle et participation dans le processus

entrepreneurial

variable deacutependante PAPTICP A Sig Exp(B)

Capital social

KNOWENT 0368 0000 1445

BUSANG 0930 0000 2534

Variables perceptuelles

OPPORT 0161 0019 1175

SUSKILL 0949 0000 2584

FEARFAIL -0024 0728 0977

Constante -1225 0000 0294

Pourcentage correct 673

Khi-Chi-deux Modegravele 733546 (0000)

R-deux de Nagelkerke 0199

N 4557

Source auteurs selon les reacutesultats de la reacutegression logistiques sou SPSS

Les variables du capital social sont positivement associeacutees agrave la participation dans le processus

entrepreneurial et cela en deacutepit de lrsquointroduction des variables perceptuelle crsquoest a dire que les

coefficients de reacutegression des variables KNOWENT et BUSANG nrsquoont pas perdu de leur

signification Les deux premiegraveres lignes du tableau permettent de constater que ceux qui

connaissent un entrepreneur eacutetabli dans le marcheacute ont 144 fois de chance drsquoecirctre preacutesent dans

lrsquoactiviteacute entrepreneuriat quelque soit lrsquoeacutetape par rapport aux individus qui nrsquoont pas cette

connaissance Lrsquoautre reacutesultat qui meacuterite drsquoecirctre souligneacute crsquoest lrsquoimportance drsquoecirctre preacutesent dans

un reacuteseau socio eacuteconomiques Les personnes qui contribuent dans le financement drsquoun autre

entrepreneur ont 253 fis de chance drsquoecirctre des futures entrepreneurs ou des entrepreneurs actifs

La variable qui nrsquoest pas associeacutee agrave la participation entrepreneuriale est la peur de lrsquoeacutechec

Le tableau suivant restitue les reacutesultats selon les quatre premiers modegraveles Il sera

important de commenter les reacutesultats car la progression dans les diffeacuterents modegraveles permettra

de se prononcer sur le rocircle drsquointermeacutediaire que peuvent jouer les variables perceptuelles entre

la possession drsquoun capital social et la participation entrepreneuriale

344

Tableau122 Effet intermeacutediaire des variables perceptuelles

Modegravele 1 Modegravele 2 Modegravele 3 Modegravele 4

Variable deacutependante

PARTICP B Sig Exp (B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B)

KNOWENT 0559 0000 1748 0490 0000 1632 0398 0000 1489 0558 0000 1748

BUSANG 0922 0000 2515 0897 0000 2453 0944 0000 2571 0919 0000 2506

opport

0319 0000 1376

SUSKILL

0981 0000 2666

FEARFAIL

-0080 0232 0923

AGREG2 0063 0519 1065 0059 0548 1061 0040 0690 1041 0063 0518 1065

AGREG3 -0152 0138 0859 -0170 0097 0843 -0142 0172 0867 -0150 0142 0861

AGREG4 -0325 0004 0723 -0332 0003 0717 -0305 0008 0737 -0324 0004 0723

AGREG5 -1258 0000 0284 -1263 0000 0283 -1208 0000 0299 -1260 0000 0284

Genre 0287 0000 1332 0292 0000 1339 0262 0000 1300 0285 0000 1329

EDUCREG2 -0006 0951 0994 -0020 0847 0980 -0036 0737 0965 -0003 0974 0997

EDUCREG3 -0089 0386 0915 -0104 0313 0901 -0105 0319 0901 -0089 0387 0915

EDUCREG4 -0052 0646 0949 -0068 0552 0934 -0115 0323 0891 -0051 0658 0951

self -0210 0062 0811 -0234 0038 0791 -0149 0194 0862 -0210 0062 0810

retstuhm 0362 0000 1436 0354 0000 1425 0361 0000 1435 0362 0000 1436

notwo -0256 0017 0774 -0251 0020 0778 -0130 0235 0878 -0252 0019 0777

INCREG2 0005 0954 1005 0000 0996 1000 -0029 0730 0972 0001 0991 1001

INCREG3 0371 0000 1450 0368 0000 1444 0326 0000 1386 0363 0000 1438

2011000 0162 0157 1175 0135 0240 1144 0098 0404 1103 0175 0127 1192

2012000 -0340 0001 0712 -0344 0001 0709 -0405 0000 0667 -0332 0002 0717

2013000 0219 0081 1244 0188 0135 1207 0219 0088 1245 0230 0068 1258

Constante -0728 0000 0483 -0829 0000 0437 -1196 0000 0302 -0704 0000 0494

Pourcentage global 654 65240 66864 65679

Khi-Chi-deux Modegravele 531989 555301 727979 533417

R2-deux de Nagelkerke 0148 0154 0198 0148

N 4557 4557 4557 4557

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique

345

Les trois derniegraveres lignes renseignent sur les variations des pourcentages corrects des

observations auxquelles srsquoapplique le modegravele le niveau de la variance de la variable deacutependante

(R2 de Nagelkerke) et le niveau de signification du modegravele dont nous avions utiliseacute le test de

Khi Deux pour lrsquoappreacutehender Seulement deux variables perceptuelles sur les trois retenus sont

significativement correacuteleacutees agrave la participation entrepreneurial OPPORT et SUSKILL La peur de

lrsquoeacutechec NE emble pas agir sur la preacutesence des individus dans les diffeacuterentes eacutetapes de la creacuteation

drsquoentreprise Dans les quatre modegraveles les pourcentages corrects varient entre 6524 et

6688 Ce qui Signifie que le modegravele permet de preacutedire 668 des cas de participation dans

lrsquoentrepreneuriat Ces pourcentage sont relativement satisfaisons mais compareacutes avec drsquoautres

recherches ARENIUS P et MINNITIM 753 Obtiennent des pourcentages corrects de 95 en

analysant le rocircle des variables perceptuelles dans la deacutecision de devenir entrepreneur qui

correspond agrave notre variable INTENT Il est possible que le fait de regrouper les diffeacuterentes

phases entrepreneurial en une seule variable soit agrave lrsquoorigine de la reacuteduction des pourcentages

corrects qui restent dans lrsquoensemble acceptables

12 Capital social et participation entrepreneuriale Le rocircle intermeacutediaire des variables

perceptuelles

Parmi lrsquoensemble des reacutesultats figurants sur le tableau preacuteceacutedant notre attention portera sur les

cinq premiegraveres lignes Touts drsquoabord les deux composantes du capital social nrsquoon pas perdu de

leur signification lorsque la vigilance aux opportuniteacutes la croyance en ses compeacutetences et la peur

de lrsquoeacutechec ont eacuteteacute introduite dans la reacutegression Dans les quatre modegraveles les niveaux drsquoerreur

sont tregraves faibles pour les variables KNOWENT et BUSANG et les coefficients A sont resteacutes

positifs impliquant une relation positive avec la variable deacutependante

Pour veacuterifier agrave preacutesent si les variables perceptuelles jouent reacuteellement un rocircle meacutediateur entre le

capital social et la participation dans le processus entrepreneurial il faudrait calculer les

variations du coefficient A des variables capital social dans les modegraveles 1 modegravele 2 et le

modegravele 3

Tableau 123 Variation des coefficients A des variables KNOWENT et BUSANG

Modegravele 1 Modegravele 2 Modegravele 3 Modegravele 4

KNOWENT 0559 0490 0398 0558

Variation des coefficients de reacutegression - -0069 -0161 -0001

BUSANG 0922 0897 0944 0919

Variation des coefficients de reacutegression - -0025 0022 -0003

Source calcul de lrsquoauteur selon les reacutesultats du tableau preacuteceacutedents

753 ARENIUS Pia et MINNITI M op ct p 241

346

a La connaissance drsquoun entrepreneur

Par rapport agrave sa valeur drsquoorigine dans le modegravele 1 toutes les variations calculeacutees sont neacutegatives

traduisant ainsi une diminution des coefficients A lorsque les variables perceptuelles sont

introduites dans les trois modegraveles De ce fait avoir dans son reacuteseau social une personne qui a

reacuteussi dans lrsquoentrepreneuriat nrsquoest pas un simple contact personnel mais un lien qui a une

valeur Le tableau montre bien dans le modegravele 1 que cete dimension structurelle du capital social

augmente les chances de participer dans les phases amont ou aval du processus entrepreneurial

en agissant positivement sur la vigilance des individus et la croyance en leur compeacutetence

entrepreneuriale En terme drsquoimportance relative il ressort des variations calculeacutees (ligne 2)

que la possession des compeacutetences neacutecessaires dans la creacuteation de lrsquoentreprise semble ecirctre la

variable qui soit le plus influenceacutee par la connaissance drsquoautres entrepreneurs la valeur du

coefficient A de la variable KNOWENT eacutetait agrave lrsquoorigine 0559 mais en introduisant la variable

SUSKILL ce coefficient perd 0161 point Et le rapport de cote (Exp(B) de cette variable est la

plus eacuteleveacute dans tout le modegravele 3 (2666) ce qui implique que la croyance en ses propres

qualifications et compeacutetences est un facteur de preacutediction important pour la participation

entrepreneurial par rapport agrave des personnes qui ne croient pas en leurs compeacutetences

Dans le modegravele 2 lrsquointroduction de la variable OPPORT a fait reacuteduire le coefficient de la

variable KNOWENT de 0069 Cette diffeacuterence traduit le les individus sont plus exposeacutes agrave de

nouvelles occasions drsquoaffaire lorsqursquoils ont une connaissance avec un entrepreneur eacutetabli sur le

marcheacute Ce lien constitue peut ecirctre un canal par lequel circule de nouvelle information et de

connaissance sur des projets faisable dan le future Par contre lorsque nous avions introduit la

variable FEARFAIL dans le modegravele 3 la connaissance drsquoun entrepreneur ne semble pas avoir

une influence aussi importante puisque deacutejagrave dans la reacutegression du tableau la relation nrsquoeacutetapes

significative entre FEARFAIL et notre variable deacutependante

b Participation dans le financement drsquoautre entreprise

Concernant la variable BUSANG les variations des coefficients A nrsquoenregistre pas les mecircmes

reacutesultats La variation la plus importante est observeacutee lorsque la vigilance aux opportuniteacutes

eacuteconomiques a eacuteteacute introduite dans le modegravele 2 Le coefficient A passe de 0922 agrave 0897 soit une

variation neacutegative de 0025 Cela semble montrer que le fait drsquoavoir contribuer dans lrsquoeacutemergence

drsquoautre entreprise est un contexte favorable agrave lrsquoeacutechange drsquoinformation notamment en ce qui

concerne de nouvelle possibiliteacute eacuteconomiques Cependant lorsqursquoon observe la deuxiegraveme

variation calleacute apregraves linteacutegration de la variable SUSKILL (+0022) il semblerait la croyance en

ses compeacutetences nrsquoaugmente nest pas influenceacutes par le fait de financer drsquoautre entreprise

347

De ce fait on pour provisoirement conclure que la connaissance drsquoautre entrepreneur et la

participation dans le financement drsquoautre entreprise agissent principalement sur le niveau de

vigilance des entreprises et le niveau de capital humain que lrsquoon pourrait qualifier de speacutecifique

car exploiteacute dans le deacutemarrage et la gestion de nouvelle entreprises La peur de leacutechec ne

constitue pas une reacuteelle contrainte pour les entrepreneurs

13 Capital social et la participation dans lrsquoentrepreneuriat dans lrsquoeacutechantillon mondial

Ce titre reacutesume ce qursquoon pourrait obtenir comme reacutesultat en prenant un eacutechantillon mondial qui

eacuteteacute interrogeacute entre 2011 et 2013 Le mecircme processus de reacutegression est utiliseacute pour voir si la

perception individuelle peuvent ecirctre consideacuterer comme des variables a travers lesquelles le

capital social influence la participation dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial

Le tableau suivant preacutesente dans quatre modegraveles les reacutesultats de la reacutegression logistique

Les deux premiegraveres lignes du tableau fournissent les valeurs des coefficients de reacutegression des

rapports de cote des variables du capital social On pourrait remarquer que le niveau de

signification du critegravere de Wald est tregraves faible dans les quatre modegraveles Ce qui implique que

lrsquointroduction des variables perceptuelles nrsquoa pas modifieacute les relations drsquoassociation bilateacuteral

entre le capital social et la participation entrepreneuriale Ensuite lrsquoobservation des reacutesultats de

la validiteacute du modegraveles montre que

1 le modegravele preacutedit entre 768 et 7734 des reacuteponses sur la participation dans le

processus entrepreneurial

2 les valeurs de chi deux montre que les quatre modegraveles sont significatifs

3 les valeurs des R2 de Nagelkerke croit du modegravele 1 jusqursquoau modegravele 3 ce qui montre que

lrsquoexplication de la variable deacutependante gagne de la pertinence par la prise en compte de

la perception des individus sur les opportuniteacutes eacuteconomique et sur leur compeacutetence

personnes

4 crsquoest le modegravele 3 qui preacutesente la valeur R2 de Nagelkerke la plus eacuteleveacutee presque 41 de

la variance de la variable deacutependante est expliqueacutee par le modegravele en deuxiegraveme position

le modegravele 2 ougrave cette variance est expliqueacute agrave raison de 378

5 contrairement agrave ce que nous avions constate pur l42chantillon de 4alg2rie a peur de

leacutechec est significativement lieacutee agrave la participation entrepreneuriale le coefficient de

reacutegression est n2gatif (-0 21) ce qui implique que ceux qui considegraverent pas la peur de

lrsquoeacutechec comme un obstacle agrave lrsquoengagement dans lrsquoentrepreneuriat ont plus de chance

drsquoecirctre preacutesent dans les diffeacuterentes phases de la creacuteation de lrsquoentreprise

348

Tableau 124 Rocircle de meacutediation des variables perceptuelles dans lrsquoeacutechantillon mondial 2011-2013

Variable deacutependante PARTICP MODELE 1 MODELE2 MODELE3 MODELE4

A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B) A Sig Exp(B)

KNOWENT 0797 0000 2219 0655 0000 1925 0597 0000 1817 0792 0000 2208 BUSANG 0998 0000 2712 0927 0000 2526 0851 0000 2342 0971 0000 2641

opport

0878 0000 2407

SUSKILL

1255 0000 3507

FEARFAIL

-0437 0000 0646 AGREG2 -0222 0000 0801 -0177 0000 0838 -0309 0000 0734 -0197 0000 0821

AGREG3 -0423 0000 0655 -0347 0000 0707 -0528 0000 0590 -0392 0000 0676

AGREG4 -0620 0000 0538 -0519 0000 0595 -0713 0000 0490 -0589 0000 0555 AGREG5 -1042 0000 0353 -0938 0000 0391 -1114 0000 0328 -1025 0000 0359

gender 0232 0000 1261 0224 0000 1251 0133 0000 1142 0205 0000 1228

EDUREG2 -0186 0000 0830 -0111 0000 0895 -0200 0000 0819 -0170 0000 0843 EDUREG3 -0132 0000 0877 -0051 0008 0950 -0138 0000 0871 -0118 0000 0888

EDUREG4 -0154 0000 0857 -0067 0001 0935 -0214 0000 0807 -0131 0000 0877

self 2617 0000 13690 2620 0000 13732 2473 0000 11862 2592 0000 13353

retstuhm -0364 0000 0695 -0351 0000 0704 -0305 0000 0737 -0377 0000 0686 notwo 0287 0000 1333 0350 0000 1420 0233 0000 1263 0297 0000 1346

INCREG2 0032 0017 1032 0016 0253 1016 0018 0194 1018 0030 0023 1031

INCREG3 0125 0000 1133 0073 0000 1076 0067 0000 1069 0108 0000 1114 an2012 0117 0000 1124 0121 0000 1128 0116 0000 1123 0122 0000 1130

an2013 0158 0000 1171 0168 0000 1183 0141 0000 1151 0156 0000 1169

Constante -1119 0000 0326 -1528 0000 0217 -1525 0000 0218 -0947 0000 0388

Pourcentage global 76870 773 77367 77026 Khi-Chi-deux 67492908 74157595 80893536 69224350

R-deux de Nagelkerke 0349 0378 0407 0357

N 229554 229554 229554 229554

Sources auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique

349

Afin de cerner le rocircle de meacutediation des variables perceptuelles il faudrait agrave preacutesent calculer les

variations des coefficients de reacutegression des variables KNOWENT et BUSANG par rapport agrave

leur valeur dans le modegravele 1 out drsquoabord pour un eacutechantillon comprenant des individus

appartenant agrave des pays qui sur plusieurs dimensions ne se ressemblent pas le reacutesultat semble

indiquer que les modegraveles que nous avions proposeacutes geacutenegraverent le mecircme reacutesultat

Tableau 125 Variations de coefficients de reacutegression de KNOWENT et BUSANG dans les

quatre modegraveles

Modegravele

1

Modegravele

2

Modegravele

3

Modegravele

4

KNOWENT 0797 0655 0597 0792

Variation de R2 de Nagelkerke

-0142 -0200 -0005

BUSANG 0998 0927 0851 0971

Variation de R2 de Nagelkerke

-007 -015 -003

Source calcul de lrsquoauteur selon les reacutesultats du tableau preacuteceacutedents

Comme le montre tableau toutes les variations sont neacutegatives La variation la plus

importante concerne la perception de la compeacutetence entrepreneuriale Les coefficients des

variables du capital social sont reacuteduits respectivement de 020 et 015 Ce qui montre que le

capital social agit principalement sur un aspect cognitif celui de la croyance de la personne en

ses capaciteacute en terme de drsquoorganisation et de gestion drsquoune nouvelle entreprise Crsquoest le mecircme

constat que nous avions obtenus dans notre eacutechantillon (Algeacuterie)

En deuxiegraveme position la reconnaissance des opportuniteacutes eacuteconomiques constitue une

autre dimension qui est influenceacutee par lrsquoencastrement dans un reacuteseau entrepreneurial Le

coefficient de reacutegression de la variable KNOWENT est reacuteduit de 014 La vigilance qursquoen agrave

lrsquoexistence de nouvelle opportuniteacute est une capaciteacute qui nrsquoest pas neutre par rapport aux

caracteacuteristiques du reacuteseau social de lrsquoentrepreneur en deacutepit drsquoune variation relativement faible

par rapport aux modegravele 2 et modegravele 3 le fait de connaitre un entrepreneur et une eacuteventuelle

participation dans lrsquoeacutemergence drsquoautre activiteacute eacuteconomique a un rocircle positif en matiegravere de

perception du risque Ces deux caracteacuteristiques du capital social augmentent les chances de

participer dans lrsquoentrepreneuriat en deacutepit de lrsquoexistence des possibiliteacutes drsquoeacutechouer dans le

processus entrepreneurial

350

2 Lrsquoeffet meacutediateur des variables perceptuelles selon les phases du processus

Cette eacutetape devrait veacuterifier si nous avions raison de consideacuterer les perceptions individuelles

comme des variables intermeacutediaires entre la possession du capital social et la participation dans

les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial Nous nous fixons par conseacutequence un

double objectif Drsquoun coteacute il srsquoagit de voir si le capital social est important dans tout le

processus entrepreneurial ou bien cette importance diffegravere drsquoune eacutetape agrave une autre Si crsquoest le

cas dans quelle eacutetape la connaissance drsquoun entrepreneur et la participation dans le financement

drsquoautre entreprise seront plus influentes

Avant drsquoaller vers lrsquointerpreacutetation des reacutesultats quelque indication sur le processus de

traitement des donneacutees est neacutecessaire Nous avions proceacutedeacute pour chaque eacutetape agrave quatre

reacutegressions logistiques preacutesenteacutees dans quatre modegraveles

Le modegravele1 introduit comme variable deacutependante la phase de lrsquoentrepreneuriat comme

variable indeacutependantes le capital social ( KNOWENT + BUSANG) qui seront controcircleacutees par

les variables socio eacuteconomiques et les variables de lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte

Le modegravele 2 sera introduite la variable perceptuelle opport Celle-ci sera introduite apregraves

lrsquoentreacutee des variables du capital social

Le modegravele 3 sera introduite la variable SUSKILL Celle-ci sera introduite apregraves lrsquoentreacutee des

variables du capital social

Le modegravele 4 sera introduite la variable FEARFAIL Celle-ci sera introduite apregraves lrsquoentreacutee

des variables du capital social

A chaque fois nous comptabilisons les valeurs des coefficients de reacutegression des variables

du capital social Le tableau suivant reacutesume les valeurs de ces coefficients et une indication Ns

sera ajouteacutee lorsque la signification de Wald est supeacuterieure agrave 005

Tableau 126 Les coefficients de reacutegression des variables du capital social

MODELE 1 MODELE 2 MODELE 3 MODELE 4

POTENT KNOWENT 0325 0271 0191 0325

BUSANG 0839 0821 0849 0838

INTENT KNOWENT 0851 0769 0678 0846

BUSANG 0241Ns 0223 0217 0235

EMERGE KNOWENT 1052 0961 0911 1049

BUSANG 0512 0496 0497 0501

SURVI KNOWENT 0369 0429 0254Ns 0370

BUSANG 0747 0764 0737 0747

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique

Dans une seconde eacutetape nous calculons les variations des coefficients de reacutegression des

modegraveles 2 34 par rapport agrave leurs valeurs dans le modegravele 1 Ces variations montreront si ces

351

coefficients ont eacuteteacute reacuteduits ou sont resteacutes identiques apregraves lrsquointroduction des variables

perceptuelles

21 La connaissance drsquoautres entrepreneurs

Les reacutesultats du modegravele ont eacuteteacute commenteacutes preacuteceacutedemment Le capital social agrave travers ses

deux composantes est un facteur de chance importante pour la preacutesence dans toutes les eacutetapes

du processus Le tableau suivant calcule ces variations

Tableau 127 Variation des coefficients de reacutegression de la variable KNOWENT par rapport au

modegravele1

opport SUSKILL FEARFAIL

POTENT KNOWENT -0054 -0134 00000

INTENT KNOWENT -0082 -0173 -0005

EMERGE KNOWENT -0091 -0141 -0003

SURVI KNOWENT 006 Ns 0001 Source auteur Ns non significative

Lorsqursquoon observe les valeurs de la premiegravere colonne lrsquointroduction dan la reacutegression de

la variable opport a fait baisser dans toutes les eacutetapes la valeur du coefficient de reacutegression de la

variable KNOWENT En valeur absolue ces variations augment drsquoune eacutetape agrave lrsquoautre (-0054 -

0082 -0091) Nous sommes donc assureacute que la variable opport joue un rocircle intermeacutediaire

entre la possession drsquoune relation avec un autre creacuteateur drsquoentreprise et la vigilance des

entrepreneurs sur la preacutesence des opportuniteacute eacuteconomique dans le marcheacute Cependant dans la

phase de survie cette variation est positive (+006) cela implique que la variable opport nrsquoavait

pas drsquoeffet sur lrsquointensiteacute de la relation entre KNOWENT et la variable deacutependante

Dans la deuxiegraveme colonne les variations sont les plus importantes depuis la phase de

projection drsquoune creacuteation drsquoentreprise jusqursquoau trois premiegraveres anneacutees drsquoexistence la

connaissance des entrepreneurs a un impact important sur le deacuteveloppement des compeacutetences

individuelle notamment en matiegravere de creacuteation et de gestion drsquoentreprise En terme absolu la

variation la plus importante concerne lrsquoeacutetape de deacutecision et drsquoengagement reacuteel dans

lrsquoentrepreneuriat ( -0173) Il y a une leacutegegravere diminution dans la phase drsquoeacutemergence (-0141) Par

contre la variable KNOWENT perd de sa signification lorsqursquoon introduit la variable

SUSKILL dans la phase de survie mecircme si cette dernier reste significativement lieacutee agrave la preacutesence

dans cette phase (le coefficient de reacutegression de la variable SUSKILL est de (2413 au niveau de

signification de 0000)

Les variations enregistreacutes lorsque la variable FEARFAIL es introduite ne sont pas

significatives puisqursquoe des le deacutebut cette variable nrsquoest pas significativement correacuteleacutee agrave la

352

preacutesence dans le processus entrepreneurial Autrement dit la connaissance drsquoentrepreneurs nrsquoa

pas un effet sur la perception du risque drsquoeacutechec

22 La participation dans le financement drsquoautre entreprise

Par rapport agrave la variable KNOWENT les variations enregistreacutees de la variable BUSANG ne

semblent pas montrer un effet de la mecircme ampleur Le tableau montre que les variations les plus

significatives concernent le modegravele2 et le modegravele3 ougrave sont introduites respectivement les

variables OPPORT et SUSKIL Nous remarquons que le fait de participer dans le financement

drsquoautres entreprises a un effet sur la perception des opportuniteacutes dans le marcheacute Cet effet est

observeacute dans les trois premiegraveres phases de lrsquoentrepreneuriat mais qui disparait dans la phase de

survie Eacutetant donneacute que la preacutesence dans cette phase nrsquoest pas lieacutee agrave la vigilance aux opportuniteacutes

eacuteconomiques

Tableau128 Variations des coefficients de reacutegression de la variable BUSANG par rapport au

modegravele 1

opport SUSKILL FEARFAIL

POTENT BUSANG -0018 001 -0001

INTENT BUSANG -0018 -0024 -0006

EMERGE BUSANG -0016 -0015 -0011

SURVI BUSANG 0017 -001 00000

Source auteur

Du point de vue des compeacutetences entrepreneuriales on pourrait remarquer que les

variations les plus significative sont enregistreacutes dans la phase drsquointention drsquoeacutemergence et de

survie crsquoest le moment de lrsquoengagent dans lrsquoentreprise (INTENT) qui semble le plus beacuteneacuteficier

des interactions qui naissent agrave travers la participation dans le financement des autres Le

coefficient de reacutegression de la variable BUSANG baisse de 0024 dans cette phase Cet effet

reste preacutesent pendant les trois premiegraveres anneacutees de lrsquoentreprise et mecircme mais avec une ampleur

moindre puisque le coefficient de reacutegression baissent respectivement de 0015 et 001

Par contre lorsqursquoils sont en situation drsquoentrepreneuriat potentiel le fait qursquoils participent

dans le financement informel nrsquoa pas drsquoeffet sur la croyance des individus en leurs propres

compeacutetences

La variable FEARFAIL ne peut ecirctre consideacutereacutee comme une variable intermeacutediaire malgreacute

le fait que les variations sont neacutegatives agrave cause notamment de lrsquoabsence de relation ( pgt005) qui

a eacuteteacute constateacute lorsque nous avions analyseacute le rocircle des variables perceptuelles dans la participation

dans le processus entrepreneurial

353

3Le capital social et son effet sur les variables perceptuelles

Pour mettre expliciter drsquoavantage le rocircle que peut exercer le capital social sur les variables

perceptuelles nous proceacutedons dans le titre qui suit agrave une reacutegression logistiques qui prend

respectivement dans trois modegravele les variables de vigilance de compeacutetences entrepreneuriale et

de la peur de lrsquoeacutechec comme des variables deacutependante Les variables indeacutependantes sont les

deux composantes du capital social agrave savoir les variables KNOWENT et BUSANG

Tableau129 Rocircle du capital social dans la formation des perceptions individuelles

Les variables dans le

modegravele

Modegravele 1 Modegravele 2 Modegravele 3

Variables deacutependantes OPPORT SUSKILL FEARFAIL

Variables indeacutependantes

(capital social)

KOWENT

BUSANG

KOWENT

BUSANG

KOWENT

BUSANG

Variables de controcircle Sociodeacutemographiques et

anneacutee de lrsquoenquecircte

Sociodeacutemographiques et

anneacutee de lrsquoenquecircte

Sociodeacutemographiques et

anneacutee de lrsquoenquecircte

Source auteur

Le tableau suivant restitue les reacutesultats de cette reacutegression

354

Tableau 130 Influence du capital social sur les variables perceptuelles

Modegravele 1 variable deacutependante

OPPORT Modegravele 2 variable deacutependante

SUSKILL Modegravele3 variable deacutependante

FEARFAIL

Variables du capital social A Wald Sig Exp(B) A Wald Sig Exp(B) A Wald Sig Exp(B)

KNOWENT 0948 213968 0000 2581 0857 167468 0000 2355 -0015 0053 0818 0985

BUSANG 0386 13536 0000 1471 0099 0842 0359 1105 -0208 3990 0046 0812

Variables socio deacutemographiques

AGREG2 0053 0293 0588 1054 0120 1370 0242 1128 0015 0024 0878 1015

AGREG3 0245 5720 0017 1278 -0072 0465 0495 0930 0076 0551 0458 1079

AGREG4 0071 0407 0523 1074 -0152 1727 0189 0859 0068 0361 0548 1070

AGREG5 -0036 0073 0787 965 -0487 12903 0000 0615 -0054 0161 0688 0947

Genre -0046 0453 0501 955 0153 4659 0031 1165 -0130 3608 0058 0878

EDUCREG2 0176 3083 0079 1193 0128 1534 0216 1136 0180 3198 0074 1197

EDUCREG3 0184 3472 0062 1202 0068 0454 0501 1071 0015 0023 0880 1015

EDUCREG4 0197 3201 0074 1218 0297 6689 0010 1346 0126 1274 0259 1134

self 0318 7894 0005 1375 -0307 7107 0008 0736 -0045 0160 0689 0956

retstuhm 0127 2714 0099 1135 0074 0827 0363 1077 0017 0047 0829 1017

notwo -0108 1112 0292 898 -0565 29787 0000 0568 0197 3757 0053 1217

INCREG2 0064 0660 0417 1067 0164 4033 0045 1178 -0201 6467 0011 0818

INCREG3 0078 0948 0330 1082 0282 11350 0001 1325 -0474 33832 0000 0622

Anneacutees de lrsquoenquecircte

2011 0360 10101 0001 1433 0341 8448 0004 1406 0809 43861 0000 2246

2012 0025 058 0810 1026 0260 5699 0017 1297 0462 16127 0000 1588

2013 0434 12050 0001 1543 0066 0264 0607 1068 0663 25212 0000 1941

Constante -0822 24892 0000 440 -0329 3794 0051 0720 -0931 29791 0000 0394

Pourcentage correct 633 67 636

Khi-Chi-deux Modegravele 328588 (0000) 387577 ( 0000) 111199 (0000)

R-deux de Nagelkerke 0093 0112 0033

N 4557 4557 4557

Source auteur selon les reacutesultats de la reacutegression logistique

355

Les reacutesultats figurant dans les deux premiegraveres lignes confirment ce qui a eacuteteacute avanceacute dans

la reacutegression preacuteceacutedente Seules les variables lieacutees agrave la perception des opportuniteacutes (OPPORT)

et agrave la compeacutetence entrepreneuriale (SUSKILL) sont a consideacutereacutees comme deacutependantes du

capital social de lrsquoentrepreneur En effet les rapports de cotes qui sont significativement les

plus eacuteleveacutes sont enregistreacutes au niveau de ces deux variables Le fait de connaitre un entrepreneur

fait augmenter les chances de deacutevelopper une certaine vigilance aux occasions drsquoaffaires de

2581 fois et de deacutevelopper une certaine confiance en ses propres capaciteacutes entrepreneuriales de

2355 fois par rapport agrave des personnes qui nrsquoont pas cette relation dans leur reacuteseau social

Aussi le fait de participer activement dans un reacuteseau de financement informel a des influences

sur ces deux type de perception particuliegraverement le deacuteveloppement drsquoune vigilance

entrepreneuriale comme lrsquoindique les reacutesultats de la variable BUSANG lorsque cette variable

prend la valeur de laquo 1 raquo les chances de deacutevelopper cette vigilance sont 147 fois plus

importantes que pour ceux qui ne sont pas actif dans ce type drsquoactiviteacute

Comme il eacutetait attendu la variable relative agrave la perception du risque entrepreneurial elle

ne semble pas ecirctre sensible au capital social des entrepreneurs Les coefficients de reacutegression

(A) ne sont pas significatifs Sauf pour le cas de la participation dans le financement informel

qui semble avoir une influence positive sur la perception du risque Le rapport de cote est

significatif (0046) Et montre que ceux qui se precirctent agrave ce genre drsquoactiviteacute perccediloivent un risque

drsquoeacutechec plus faible par rapport agrave ceux qui ne pratiquent pas le financement informel (rapport de

cote = 0812)

Des travaux reacutecents ont mis en relief que le de contribuer dans lrsquoeacutemergence drsquoautres

entrepreneurs constitue un contexte favorable pour lrsquoaccegraves aux opportuniteacutes eacuteconoiques Dans

une eacutetude reacutealiseacutee en 2013 et qui a portait sur 472 business Angel activant au Royaume Uni 754

MASON C amp BOTELHOT on montreacute que parmi les motivations les plus importantes qui

poussent les individus agrave participer dans ce types drsquoactiviteacute crsquoest bien la recherche de nouvelles

opportuniteacute drsquoaffaire le tableau suivant qui restitue une partie des reacuteponses des individus quant

agrave leur reacuteel motivation montre ce type de motivation

754 MASON C BOTELHO T and HARRISON R (2013) The transformation of the business angel market evidence from Scotland Working Paper Adam Smith Business School University of Glasgow pp 1-22

356

Tableau131 Les motivations de joindre un reacuteseau de financement informel (business

Angel) au Etats Unies

Source MASON C BOTELHO T and HARRISON R p 11

Nous pensons donc avec ce reacutesultat qursquoil existe une certaine coheacuterence entre les eacutetapes de la

reacutegression logistique que nous avions effectueacute depuis la deuxiegraveme section le rocircle de meacutediation

de des variables perceptuelles exception fait de la variables FEARFAIL est confirmeacute

357

Conclusion

La participation dans le processus entrepreneurial beacuteneacuteficie du capital social de

lrsquoentrepreneur notamment lorsque celui-ci possegravede une relation plus ou moins durable avec un

entrepreneur deacutejagrave eacutetablis et participent activement dans le financement drsquoautre entrepreneurs Les

reacutesultats obtenus dans lrsquoanalyse effectueacutee dans la premiegravere section ont montreacute que lorsqursquoon

pratique une analyse selon les eacutetapes du processus entrepreneurial ce constat doit ecirctre nuanceacute

En effet les rapports de cotes ( Exp (B)) tout comme les coefficients de reacutegression (A) des

variables du capital social changent de valeur selon que les individu sont au stade latent ou sont

dans une entreprise qui a deacutepasseacute le stade lrsquoeacutemergence Cela implique que cette forme de

capital social a une influence diffeacuterente agrave lrsquointeacuterieur de ce processus Il ressort que les phases

les plus utilisatrices de ce capital sont celles qui correspondent au moment de lrsquoengagement reacuteel

des entrepreneurs (INTENT) et les trois premiegravere anneacutees drsquoexistence de lrsquoentreprise

(EMERGE) Ce reacutesultat corrobore avec des constats faits dans plusieurs eacutetudes faisant eacutetat du

changement de la structure du reacuteseau social avec lrsquoavancement dans la creacuteation drsquoentreprise Il

existe une sorte de seacutelection et de reacutetention drsquoun certain nombre de lien en fonction des besoins

des entrepreneurs Ces besoins qui peuvent ecirctre reacutesumeacutes dans la seacutecurisation des ressources et

lrsquoaccegraves agrave de nouvelles ressources pour lrsquoentreprise (clients financement hellip )

Ce qui a attireacute aussi notre attention est lrsquoeffet que peut avoir la contribution dans le

financement des autres entrepreneurs Ce pheacutenomegravene semble tregraves beacuteneacutefique pour celui qui le

pratique notamment lorsque crsquoest lui-mecircme qui srsquoengage dan lrsquoentrepreneuriat Nous avions vu

en effet que les rapports de cote de cette variable ( BUSANG) sont significatifs et supeacuterieurs agrave

1 dans les phases de lrsquoentrepreneuriat potentiel (231 page 28) et dans la phase de survie (211

page28) Certains auteurs considegraverent que cet effet positif tient au fait que la participation en

tant qursquoinvestisseur informel dans drsquoautre entreprise permet agrave lrsquoindividu drsquoobtenir les premiers

revue susceptibles de constituer un fond consistant pour le deacutemarrage de sa propre entreprise

Drsquoautre auteurs considegraverent que le fait drsquoaider des entrepreneur en voie de creacuteation drsquoactiviteacute

eacuteconomique le font exposer agrave de nouvelle expeacuteriences et de nouvelles connaissance leur

permettant de changer positivement leur attitude et leur perceptions vis a vie de

lrsquoentrepreneuriat et de lrsquoauto emploi755

En effet lorsqursquoe nous avions examineacute le rocircle des variables perceptuelles (section 3 de

ce chapitre) il srsquoavegravere que la vigilance et les compeacutetences entrepreneuriales sont

statistiquement correacuteleacutes agrave la preacutesence dans toutes les phases de lrsquoentrepreneuriat

755 SZERB L et al Seeding new ventures green thumbs and fertile fields individual and environmental drivers of informal investment Jena economic research papers Ndeg 030 2007pp 1-47p 6

358

En termes de participation agreacutegeacutee (la variable PARTICP) le fait de pouvoir reconnaitre

des occasions drsquoaffaires et de croire en ses propres compeacutetences est des facteurs de chances

importants et de diffeacuterenciation entre les entrepreneurs et les non entrepreneurs Cependant la

peur de lrsquoeacutechec que nous avions utiliseacute comme une approximation de lrsquoaversion pour le risque

entrepreneurial ne semble pas contrairement agrave ce qursquoon pourrait penser ecirctres deacuteterminantes

dans le processus entrepreneurial Les rapports de cotes tout comme les coefficients de

reacutegression ne sont pas significativement lieacutes aux variables deacutependantes en lrsquooccurrence les

eacutetapes du processus entrepreneurial on pourrait suggeacuterer que la peur de lrsquoeacutechec devient neutre

dans la deacutecision drsquoentreprendre lors un lrsquoindividu croit ecirctre suffisamment doteacute en capaciteacutes et

de connaissance neacutecessaires pour reacutealiser sont projet et qursquoils existe suffisamment drsquooccasion

drsquoaffaire pour que ce dernier sont viables dans le future

Bien entendu il faudrait aussi souligner que ce dernier reacutesultat reacutevegravele lrsquoexistence de

colineacuteariteacute entre les variables indeacutependantes756

756 Cette colineacuteariteacute a eacuteteacute deacutelaisseacute drsquoune maniegravere deacutelibeacutereacute car neacutecessitant drsquoautre proceacutedures statistiques pour leur traitement

chose que nous nrsquoenvisageons pas dans ce travail de thegravese

359

Conclusion geacuteneacuterale

360

Nous arrivons au terme de cette recherche qui visait agrave deacutecrire au niveau individuel la relation

ecirctre le fait entrepreneurial et le capital social en Algeacuterie En effet le point de deacutepart de cette

thegravese eacutetait de consideacuterer que lrsquoanalyse de lrsquoentrepreneuriat ne peut ecirctre indissociable du contexte

de lrsquoentrepreneur ce qui implique de consideacuterer ce dernier non pas comme un agent isoleacute

rationnel et doteacute de traits speacutecifique mais Plus preacuteciseacutement nous nous somme interrogeacute sur

lrsquoinfluence de la structure du reacuteseau social des individus sur leur participation dans les

diffeacuterentes eacutetapes du processus de creacuteation drsquoentreprise Cette recherche posait comme

hypothegravese que la perception qursquoont les individus sur les opportuniteacutes eacuteconomiques sur leurs

propres compeacutetences et sur le risque drsquoeacutechec ont une influence positive pour la preacutesence dans

ce processus mais en mecircme temps ces perceptions subissent lrsquoinfluence du contexte

relationnel des entrepreneurs Ce dernier a eacuteteacute appreacutehendeacute par deux types de relations une

relation personnelle avec un entrepreneur et la preacutesence dans un reacuteseau eacuteconomique Le

tableau suivant reacutesume le deacutesigne de notre recherche757

Tableau deacutesigne de la recherche

Probleacutematique Comprendre le rocircle du capital social

Cadre theacuteorique -Approche processuelle de lrsquoentrepreneuriat -Approche structurelle du capital social le reacuteseau social des entrepreneurs -Articulation conceptuelle entre le reacuteseau social et processus entrepreneurial srsquoest fait par lrsquointermeacutediaire des perceptions individuelles

Deacutemarche choisie Hypotheacutetico deacuteductive

Type de donneacutees qualitatives

Modegravele drsquoanalyse Tris croiseacutes test de khi deux reacutegression logistique

Reacutesultat attendus -La possession drsquoune relation avec un entrepreneur et la participation dans le financement drsquoune entreprise sont des liens favorables agrave la reacuteussite de la creacuteation drsquoune entreprise comparaison faite avec les personnes qui ne possegravedent pas ses relations -la vigilance aux opportuniteacutes eacuteconomiques le capital humain speacutecifique et lrsquoaversion au risque sont des variables qui marquent la diffeacuterence entre les entrepreneurs et les non entrepreneurs

Thegravese soutenue La creacuteation drsquoune entreprise nrsquoest pas un fait ex nihilo mais un processus ougrave des anteacuteceacutedents perceptuels et contextuels deacuteterminent son deacuteclenchement (intention de lrsquoentrepreneur et eacutemergence de lrsquoentreprise) et son reacutesultat (survie de la nouvelle entreprise)

Impact de la recherche

Implication su le plan Pratique et Meacutethodologique

Source auteur

757 Inspireacute de DEGEORGE J ndashM thegravese en sciences de gestion le deacuteclenchement du processus de creacuteation ou de reprise

drsquoentreprise le cas des ingeacutenieurs franccedilais soutenue en 2006 UNIVERSITE JEAN MOULIN LYON III

361

1 Lrsquoeacutetat de la connaissance sur le processus entrepreneurial et le capital social des

entrepreneurs

Nous avions vu que la recherche sur le pheacutenomegravene entrepreneurial a prolifeacutereacute depuis la fin des

anneacutees 1990 La majoriteacute des auteurs connus dans le domaine considegraverent que lrsquoabondant

progressif de lrsquoapproche par les traits et la reacuteorientation de la recherche vers les actes de

lrsquoentrepreneur ont conduit agrave lrsquoeacutemergence drsquoune litteacuterature abondante dans diffeacuterentes discipline

qui adopte une approche processuelle de lrsquoentrepreneuriat Cependant les recherches agrave

vocation theacuteorique et les travaux empiriques nrsquoont pas produit un consensus sur les

dimensions les reacutesultats et les eacuteveacutenements censeacutes deacutecrire de maniegravere explicite ce qui se passe

dans ce processus Le premier chapitre avait pour but drsquoexpliciter notre choix de deacutefinition

qui peut paraitre arbitraire mais la diversiteacute des conceptions que font les auteurs sur ce

processus nous ont laissaient une marge de manouvre pour retenir une deacutefinition qui pouvait

ecirctre opeacuterationnaliseacutee avec le mateacuteriel empirique don nous disposions avant le deacutemarrage de

cette recherche Pour arriver agrave cette deacutefinition inscrit ce travail dans le cadre la litteacuterature qui

srsquoest deacuteveloppeacutee en management sur la notion de processus VAN DE VENAH auteur de

reacutefeacuterence dans cette approche explicite ce qui doit ecirctre fait par le chercheur lorsqursquoil adopte

une telle approche Il revient aux chercheurs drsquoisoler les eacuteleacutements significatifs qui sont agrave

lrsquoorigine du reacutesultat et de rassembler ces divers eacuteleacutements en un tout coheacuterent au travers drsquoun

processus expliqueacute En passant de lrsquoobservation en surface drsquoeacuteveacutenements lieacutes aux processus agrave

une theacuteorie des processus on passe du stade de la description agrave celui de lrsquoexplication758

Par rapport agrave notre objet de recherche ce qui a eacuteteacute consideacutereacute comme reacutesultat crsquoeacutetait les

eacutetapes les plus significatives qui marquent le parcours du creacuteateur drsquoentreprise Lrsquointeacuterecirct drsquoune

telle approche est les possibiliteacutes qursquoelle offre en matiegravere drsquointeacutegration de plusieurs dimensions

du pheacutenomegravene Deux dimensions nous inteacuteressaient particuliegraverement les perceptions de

lrsquoentrepreneur et son contexte relationnel En fait ces deux dimensions ont eacuteteacute consideacutereacutees

comme des anteacuteceacutedents cest-agrave-dire des eacuteleacutements dont la variation entraine des influence sur

les comportements les deacutecisions et les performances de celui qui se trouvent affecteacutes par ces

anteacuteceacutedents Cette recherche srsquoinscrit neacutecessairement dans une approche positiviste agrave partir du

moment ougrave les anteacuteceacutedentes et leur relation avec lrsquoobjet observeacute ne sont pas construites par le

chercheur mais deacuteduites de la litteacuterature preacuteexistante Crsquoest pourquoi dans la derniegravere section

758 Traduction emprunteacute agrave WITMEUR Olivier Lrsquoeacutevolution des strateacutegies de croissance des jeunes entreprises thegravese en sciences de gestion universiteacute libre de Bruxelles 2011 137 pages p VAN DE VENAH et ENGLEMANRM Event ndash and outcome-driven explanations of entrepreneurship journal of business

venturing Ndeg 19 2004 pp343-358p

362

du premier chapitre il eacutetait question drsquoexpliciter le rocircle des perceptions individuelles dans la

preacutesence dans le processus entrepreneurial

Par ailleurs le contexte du processus entrepreneurial concernait le capital social de

lrsquoentrepreneur Le deuxiegraveme chapitre tentait drsquoeacuteclaircir la relation entre cette forme de capital et

le pheacutenomegravene de lrsquoentrepreneuriat Nous avions fait le choix de srsquointeacuteresser agrave la dimension

structurelle de ce capital qui revoie aux caracteacuteristiques du reacuteseau social des entrepreneurs

Deux types de relation ont eacuteteacute privileacutegieacutees dans lrsquoanalyse la preacutesence drsquoun lien faible (la

connaissance drsquoun entrepreneur) et lrsquoencastrement dans un reacuteseau socio eacuteconomique (la

contribution dans le financement drsquoune autres entreprise) La relation drsquoassociation entre ces

relations et le processus de creacuteation drsquoentreprise a eacuteteacute appreacutehendeacute du point de vue de leur

influence sur les capaciteacutes cognitives individuelles des capaciteacutes en matiegravere de deacutetection de

nouvelles opportuniteacutes eacuteconomiques de deacuteveloppement drsquoun capital humain speacutecifique

(compeacutetences entrepreneuriales) et en fin de la perception de lrsquoeacutechec entrepreneurial Ce

chapitre devrait donc mettre en relief sur le plan conceptuel le rocircle meacutediateur que peuvent

jouer ces perceptions entre la possession drsquoun capital social et la participation dans les

diffeacuterentes eacutetapes de la creacuteation et du deacuteveloppement de la nouvelle entreprise

2 Reacutesultats et hypothegravese de recherche

A lrsquoissu de ce travail notre hypothegravese de recherche est confirmeacute Les diffeacuterentes reacutegressions

effectueacutees dans le quatriegraveme chapitre ont largement montreacute la relation entre le reacuteseau social

comme variable indeacutependante et la participation entrepreneuriale comme variable deacutependante

La reacutegression logistique nous a permis aussi de veacuterifier le rocircle drsquointermeacutediaire des variables

perceptuelles exception faite de la peur de lrsquoeacutechec comme une approximation de lrsquoaversion au

risque qui ne se semble pas affecter la preacutesence dans ce processus Ce reacutesultat corrobore avec

des travaux reacutecents sur le concept de risque en entrepreneuriat Le risque nrsquoa pas seulement

une existence objective deacutefini en terme de probabiliteacute drsquoarriveacute drsquoun eacuteveacutenement deacutefavorable

aux attentes des individus mais aussi une existence subjectives qui serait influenceacutee par des

caracteacuteristiques personnelles lsquoexpeacuterience acircge etc) de lrsquoindividu et de ses perceptions de son

environnement En Algeacuterie il semble que les entrepreneurs qui atteigne un certain niveau de

confiance en leur propre capaciteacute et arrivent agrave percevoir des opportuniteacutes exploitable dan le

marcheacute deacuteveloppent une perception positive du risque

363

21 Le capital social entrepreneurial

Le fait drsquoavoir un entrepreneur dans son reacuteseau social ou de financer drsquoautres entrepreneurs

sont facteur de chance important pour ceux qui projettent dans lrsquoavenir la creacuteation de

lrsquoentreprise pour ceux qui entames des actions concregravetes et srsquoengagent effectivement dans

lrsquoaventure de lrsquoentrepreneuriat et il aussi important durant les trois premiegravere anneacutees de la

nouvelle entreprise Ces deux types de lien constituent agrave notre sens un capital social

indiscutable des nouveaux entrepreneurs puisque ces relations ont une valeur759 si lrsquoon se

reacutefegravere agrave la deacutefinition agrave la conception PUTANMM 760 pour ceux qui la possegravedent Cette valeur

se manifeste dans ce que peut procurer comme avantage non seulement mateacuterielle mais aussi

cognitif agrave lrsquoentrepreneur lui mecircme Cette relation a un impact sur le deacuteveloppement des

compeacutetences speacutecifique dans le domaine de la gestion de lrsquoorganisation puisque celui qui la

possegravede se trouve exposeacutee agrave des informations de valeur (biens non marchand) des

connaissances et des compeacutetences des individus qui ont traverseacute avant lui le processus

entrepreneurial Cela montre en affirmation avec la thegravese de COLEMANJ (1988) qui postuler

que capital social constitue le contexte de la formation du capital humain

Le tableau suivant reacutesume la relation entre le capital social et le processus entrepreneurial les

chiffres indique les rapports de chance (Exp (B))

Figure52 Participation variables perceptuelles et capital social de lrsquoentrepreneur

Source auteur

759 Ce qui constitue lrsquoideacutee centrale du capital social selon MEDA D le capital social un point de vue critique lrsquoeacuteconomie politique Ndeg14 2002 pp 36-47 p 37 760

Compeacutetences

entrepreneuriales

2584

Participation entrepreneuriale

Vigilance

entrepreneuriale Risque

entrepreneurial

Relation avec un

entrepreneur

Financement drsquoautres

entrepreneurs

Variables perceptuelles

Capital social

1445 2534

Ns 1175

364

Les reacutesultats ont permis de deacuteduire que la creacuteation drsquoune entreprise nrsquoest pas un fait ex nihilo

crsquoest agrave dire qui se deacuteclenche drsquoun vide mais il existe bien des facteurs endogegravenes et exogegravenes

qui peuvent ecirctres favorables agrave un comportement entreprenariat

22 capital social dans les eacutetapes du processus entrepreneurial

Il a fallu reacuteexaminer notre modegravele dans les diffeacuterentes phases du processus entrepreneurial afin

de cerner les changements qui peuvent intervenir dans les perceptions individuelles et de leur

relation avec le capital social des entrepreneurs En comparaison avec les entrepreneurs

potentiel il ressort de lrsquoanalyse effectueacutee dans la dernier section du chapitre 4 que

lrsquoengagement et lrsquoeacutemergence de la nouvelle entreprise (des entreprise ayant trois anneacutees

drsquoexistence) qui sont les phases ougrave les perceptions le capital social semble avoir le plus

drsquoinfluence Le scheacutema suivant reacutesume les reacutesultats de la reacutegression logique effectueacute lorsque les

variables indeacutependante eacutetaient (INTENT) et (EMERGE) correspondants aux phases citeacutees

Figure 53 Capital social dans la phase drsquointention

Source auteur Ns Significative au niveau drsquoerreur 005

4445

Intention

entrepreneuriale

Vigilance

entrepreneuriale

Relation avec un

entrepreneur

Financement drsquoautres

entrepreneurs

Variables perceptuelles

Capital social

2157 Ns

Ns

1747

Compeacutetences

entrepreneuriale

Risque

entrepreneurial

365

Figure 54 capital social dans la phase drsquointention

Source auteur Ns NO Significative au niveau drsquoerreur 005 Modestement nous croyons que ces reacutesultats peuvent avoir des implications au niveau pratique

et meacutethodologique comme lrsquoindiquait BRUYATC Une proposition mecircme malhabile a du

moins le meacuterite drsquoexister761 (p176) raquo Plus simplement nous nrsquoespeacuterons qursquoune communauteacute de

chercheurs adheacuterera agrave notre approche et participera agrave son deacuteveloppement

3 Les contributions pratiques

Les implications pratiques de ce travail concernent tout drsquoabord les entrepreneurs Cette

recherche nous renseigne sur plusieurs aspects de ce personnage caracteacuteristiques socio

deacutemographiques perception de leur contexte et de leurs propres capiteacutes et leur reacuteseau social

Le fait qursquoils sont relativement moyenne eacuteduqueacutes et maquant souvent drsquoexpeacuterience dans le

monde lrsquoentrepreneuriat il peut ecirctre avantageux pour eux de srsquoimpliquer dans le monde associatif

notamment des organismes professionnels tels que les associations regroupant des

entrepreneurs par meacutetiers Lrsquoencastrement dans ce type de reacuteseau permet drsquoatteindre drsquoautres

761 BRUYATC opct 176

3275

Emergence

Risque

entrepreneuriale

Relation avec un

entrepreneur

Financement drsquoautres

entrepreneurs

Variables perceptuelles

Capital social

2614 1642

Ns 1890

Compeacutetences

entrepreneuriale

Vigilance

entrepreneuriale

366

expeacuteriences de nouvelles connaissances et des opportuniteacutes eacuteconomiques Le tableau suivant

preacutesente quelques associations agreacuteeacutees agrave caractegravere professionnelle par lrsquoEtat qui sont actives dans

diffeacuterente secteurs drsquoactiviteacute

Tableau 132 Quelque associations professionnelles en Algeacuterie 1 Club des Entrepreneurs et Industriels de la Mitidja

2 Association Algeacuterienne pour la Promotion de Lindustrie

3 Association des Industriels et Investisseurs de la Wilaya de Khenchela

4 Union National des Investisseurs Proprieacutetaires

5 Association Algeacuterienne des Fabricants de Colle Peinture Vernis Encre et Emballages

6 Union Nationale des Opeacuterateurs de la Pharmacie

7 Association des Producteurs Algeacuteriens de Boissons

8 Association Conditionneurs Exportateurs Dattes

9 Union des Industriels de lrsquoAgro-alimentaire

10 Union Professionnelle de lrsquoIndustrie Automobile et Meacutecanique

11 Association Algeacuterienne de Fonderies

12 Bourse de Sous-traitance et de Partenariat - Reacutegion Est

13 Association Nationale des Professionnels drsquoInstruments de Mesure

14 Association pour le Deacuteveloppement et la Promotion de lrsquoEntreprise

15 Association Femmes Algeacuteriennes pour le Deacuteveloppement

16 Association drsquoAudit Social drsquoAlgeacuterie

17 Association Nationale des Utilisateurs de Teacuteleacutecommunications

18 Association Algeacuterienne de lrsquoIndustrie du Gaz

19 Association Nationale des Exportateurs Algeacuteriens

20 Union Nationale des Transporteurs

Source catalogue des associations professionnelles et des organisations patronales et syndicales agrave caractegravere

eacuteconomiques documents Ndeg5 Ministegravere de lrsquoIndustrie de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de

lrsquoInvestissement 2011 49 pages

La deuxiegraveme implication pratique concerne les deacutecideurs de politique publique

notamment celle qui est dirigeacutee vers les petites et moyennes entreprises Les pouvoirs publics

interviennent agrave diffeacuterents niveau dans le monde de lrsquoentrepreneuriat reacuteglementation loi mais

aussi agrave travers les institutions drsquoaccompagnement et de promotion de lrsquoauto emploi et de la

creacuteation des petites et moyennes entreprises (PME) Lrsquoaccompagnement comme le fait souligner

BRYUAT C est un processus qui doit avant tout viser agrave conforter la faisabiliteacute du projet agrave en

diminuer les incertitudes et les coucircts irreacuteversibles de faccedilon agrave limiter les coucircts de deacutesengagement

des creacuteateurs762 Nous pensons avec les reacutesultats obtenus dans cette recherche et particuliegraverement

lrsquoimportance de la proximiteacute relationnelle avec des entrepreneurs existants pour les individus qui

projettent la creacuteation ou qui sont en plein processus entrepreneurial permettent de souligner

lrsquoimportance drsquoune prise en compte de la part des deacutecideurs de cette dimension relationnelle car

elle a une influence importante sur leur perception en matiegravere de compeacutetence qui drsquoailleurs

semble produire chez les entrepreneurs une surestimation de leur capaciteacutes agrave entreprendre

pouvant les rendre inconscients des risques de faillite de leur entreprise En plus le fait de drsquoecirctre

762 BRUYATC Creacuteation drsquoentreprise contributions eacutepisteacutemologiques et modeacutelisation p 335

367

en relations avec drsquoautre entrepreneur deacutejagrave eacutetablie semble aussi ecirctre un canal de diffusion des

occasions drsquoaffaires Les personnes que se preacutesentent dans les guichets des diffeacuterents

organismes drsquoaide agrave la creacuteation drsquoentreprise arrivent avec un projet qui ne preacutesente pas une

reacuteelle maturiteacute du point de vue eacuteconomique mais par imitation des autres De ce fait

laccompagnement devra viser agrave laccroicirctre (projet agrave fort potentiel de performance)763

Des entrepreneurs peuvent aussi srsquoengager dans lrsquoentrepreneuriat par neacutecessiteacute faute de

trouver un emploi salarieacute stable le creacuteateurs dans ce cas peuvent sengager dans un projet

ayant une faible valeur eacuteconomique Crsquoest pourquoi nous pensons qursquoil est indispensables de

faire la diffeacuterence lorsqursquoil srsquoagit des les inciter entre des entrepreneurs par deacutefaut et des

entrepreneurs agrave haut impact Comme le fait remarquer SHANES 764 dans un article publieacute en

2009 laquo Why encouraging more people to become entrepreneurs is bad public policy raquo

Lrsquoencouragement excessif ( alleacutegement des taux drsquointeacuterecirct exoneacuteration fiscales) de la creacuteation

drsquoentreprise serait une mauvaise politique publique ces meacutecanismes conduisent agrave augmenter

lrsquooffre marginale drsquoentrepreneur (entrepreneurs nouveaux) cest-agrave-dire agrave encourager de plus en

plus de personnes agrave devenir entrepreneur En faisant de la sorte elles favorisent la mise sur le

marcheacute de jeunes entreprises qui preacutesentent une forte probabiliteacute de mortaliteacute par ce qursquoil y a de

forte chance que la productiviteacute des entreprises existantes soit bien supeacuterieure de celle des

nouvelles entreprises765 Cet auteur qui faudrait-il le remarquer est parmi les fondateurs du

paradigme de lrsquoopportuniteacute drsquoaffaires dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat conclue cette

article Getting economic growth and jobs creation from entrepreneurs is not a numbers

game It is about encouraging high quality high growth companies to be founded766

La formation en entrepreneurial semble aussi une neacutecessiteacute pour accroitre la qualiteacute des

entrepreneurs dans lrsquoeacuteconomie La capaciteacute en matiegravere de gestion ne doit pas seulement ecirctre

perccedilus par les individus (sous forme drsquoauto efficaciteacute) mas elle doit se manifester dans la

pratique par une maitrise effective des diffeacuterents processus qui influencent la performance

des nouvelles entreprises Les structures dans ce domaine semblent relativement faible en deacutepit

de lrsquoexistence de centres speacutecialiseacutes comme crsquoest acas de la maison de lrsquoentrepreneuriat affilieacutee

agrave LrsquoANSEJ qui compte aujourdrsquohui presque 58 agences installeacutees au niveau national et qui a

763 BRUYATC p 336 764 SHANE S Why encouraging more people to become entrepreneurs is bad public policy Small Business EconomyNdeg332009 pp141ndash149 765 Notre traduction du texte we need to reduce the incentives that we give marginal entrepreneurs to start businesses by reducing the transfer payments loans subsidies regulatory exemptions and tax benefits that encourage more and more people to start businesses Because the average existing new firm is more productive than the average new firm SHANE S Why encouraging more people to become entrepreneurs is bad public policy p 146 766 SHANE S idem p 145

368

accueilli parmi touts les effectifs formeacute seulement 8 drsquouniversitaires Ces derniers selon les

donneacutees de lrsquoANSEJ repreacutesentent uniquement 6 parmi tous les creacuteateurs drsquoentreprise767

4 contribution meacutethodologique

Nous croyons que cette recherche a montreacute lrsquointeacuterecirct drsquoexaminer le pheacutenomegravene

entrepreneurial sous une approche processuelle Nous avions vus que cette approche propose

drsquoobserver les entrepreneurs selon les eacutetapes qursquoils franchisent pour la creacuteation et le

deacuteveloppement drsquoune entreprise La prise en compte des variables perceptuelles et de contexte

dans la reacutegression logistique a offert la possibiliteacute de comprendre les meacutecanises par lesquels le

reacuteseau social influence le processus entrepreneurial Dans tous les modegraveles que nous avions

proposeacute dans le troisiegraveme chapitre les niveaux de signification sont satisfaisant pour consideacuterer

que relation drsquoassociation entre les variables de capital social et du processus entrepreneurial

nrsquoest pas due au hasard Il serait opportun par ailleurs de reacuteexaminer le modegravele que nous avions

preacutesenteacute avec des donneacutees plus reacutecentes de maniegravere agrave confirmer les reacutesultats obtenus dans cette

recherche

5 Les limites de la recherche

Cette recherche nous semble comporter plusieurs limites mais nous nous attardons sur

deux seulement qui nous paraissent les plus importantes Une limite du point de vue

meacutethodologique et du point de vue empirique

Lorsqursquo on examine la litteacuterature relative au domaine de l lsquoentrepreneuriat les recherches

qui adoptent une approche par les processus considegraverent que lrsquoobservation de ce processus ne

peut se faire drsquoune maniegravere synchronique cest-agrave-dire en deacutecomposant le processus en certain

nombre drsquoeacutetapes et ou chaque eacutetapes devient un objet drsquoobservation agrave part entiegravere

Crsquoest lrsquoapproche que nous avions adopteacute parce que les donneacutees dont nous disposions

permettent drsquoidentifier des entrepreneurs se trouvant dans des eacutetapes dont nous avions nous

mecircme poseacute les paramegravetres pour les consideacuterer comme telle Ce nrsquoest pas donc les mecircmes

personnes qui ont eacuteteacute suivis durant leur parcours dans la creacuteation drsquoune entreprise

Des travaux plus reacutecents considegraverent que lrsquoadoption drsquoune approche processuelle de

lrsquoentrepreneuriat considegravere que la meilleure maniegravere drsquoanalyser et de comprendre les

eacuteveacutenements significatifs et les deacuteterminants de sa reacuteussite est de lrsquoobserver selon une approche

767 il srsquoagit des chiffres de 2013 Maison de lrsquoentrepreneuriat ANSEJ httpswwwansejorgdzindexphpfrespace-

promoteurla-maison-de-l-entrepreneuriat

369

diachronique768 ou le temps devient une variable importante Ce dernier type drsquoapproche

neacutecessite par contre un travail de terrain contraignant pour le chercheur par ce qursquoil faudrait

observer les acteurs en plein processus et les suivre dans le temps Les eacutetudes longitudinales sont

les plus approprieacutes dans ce registre769

La deuxiegraveme limite qui apparait drsquoailleurs dans lrsquoanalyse empirique notamment dans les

reacutegressions logistiques apparait dans le niveau relativement faible de la capaciteacute drsquoexplication

des variables deacutependantes (R relations de Nagelkerke) Ce qui suppose lrsquoexistence drsquoautre

variables explicatives qui nrsquoont a nrsquoont as eacuteteacute introduite Nous pensons particuliegraverement agrave deux

types de variables Touts drsquoabord le reacuteseau social lrsquoentrepreneur tel que nous lrsquoavions envisageacute

a ignoreacute deacutelibeacutereacutement les liens familiaux ou drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les liens forts selon la

conception de GRANOWETTERM Alors que des eacutetudes empiriques ont confirmeacute leur

importance notamment dans les phases drsquoengagement dans le processus entrepreneurial Ces

relations apportent des ressources importantes et un support affectifs au creacuteateur drsquoentreprise

et peuvent ainsi expliquer les diffeacuterences entres entre les entrepreneurs et les non entrepreneurs

La deuxiegraveme variable serait le type drsquoactiviteacutes eacuteconomiques Il est plausible de croire que

la relation entre le capital social et le succegraves ou lrsquoeacutechec de lrsquoentrepreneur ne peuvent ignorer la

nature du secteur drsquoactiviteacute dans le quel la nouvelle entreprise va eacutemerger Par ce que dans

chaque secteur le contraintes administratives technologiques de rentabiliteacute les niveaux de

connaissances requise et les risques inheacuterents au lancement de lrsquoentreprise ne sont pas

identiques

6 Les pistes de recherche

Ces deux limitent ouvrent en fait de nouvelles pistes de reacuteflexions Nous pensons tout drsquoabord

qursquoil faudrait des travaux drsquoinvestigation sur les entrepreneurs a haut impact dans lrsquoeacuteconomie

Algeacuterienne crsquoest -agrave-dire ceux qui arrivent agrave creacuteer des entreprises agrave forte croissance Ce type d

dlsquoentrepreneurs doit ecirctre examiner du point de vue du profil du processus qursquoils traversent pour

arriver agrave lancer leur entreprise et comment ils arrivent a se maintenir dans le marcheacute les

variables a examiner a ce titre peuvent ecirctre le capital humain notamment la preacutesences des

universitaires dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriales) les ressources financiegraveres de deacutemarrage et le

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381

Liste des tableaux

382

Liste des tableaux

titre page

Tableau 1 Niveau drsquoentrepreneuriat latent en Algeacuterie 4

Tableau 2 Ecart entre Entrepreneuriat latent et entrepreneuriat reacuteel selon les donneacutees GEM 4

Tableau 3 Entrepreneuriat latent selon stade de deacuteveloppement des eacuteconomies 5

Tableau 4 Emploi salarieacute et lrsquoauto emploi en pourcentage de la population occupeacutee 6

Tableau 5Les motivations entrepreneuriales en Algeacuterie et dans le monde 9

Tableau 6 volume et densiteacute des socieacuteteacutes entre 2004 et 2014 13

Tableau 7 les dix premiegravere wilayates te en terme de creacuteation de nouvelles PME 15

Tableau 8 classement de lrsquoAlgeacuterie selon le GII entre 2010 et 2014 17

Tableau 9 Entrepreneurs innovants de 2009 agrave 2013 selon les donneacutees GEM 18 Tableau 10 Entrepreneurs innovants selon les niveaux de deacuteveloppement des pays 18

Tableau 11 Coucirct pour deacutemarrer une activiteacute eacuteconomique en Algeacuterie 2004-2013 21

Tableau 12 le nombre des Professionnels de la comptabiliteacute en Algeacuterie et en France 23

Tableau 13 lrsquoanalyse de la recherche en entrepreneuriat selon quelques auteurs de reacutefeacuterences 57

Tableau 14 Nombre de publication par pays dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat 1993-2007 65

Tableau 15 organisation de la recherche dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat 67 Tableau 16 diffeacuterence entre processus baseacute sur le reacutesultats et processus baseacute sur les eacuteveacutenements 77

Tableau 17 Ontologie et positionnement eacutepisteacutemologique 78

Tableau18 Les questions de recherche qui fondent les deux approches en entrepreneuriat 84

Tableau 19 Le processus entrepreneurial le modegravele de BYGRAVE WD 2004 87

Tableau20 Les phases de lrsquoeacutevolution de la reconnaissance de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale 119

Tableau21 Les trois dimensions de lrsquoeacutechec et les fondements theacuteoriques associeacutes 174

Tableau 22 taille de lrsquoeacutechantillon global sur la peacuteriode 2001-2011 186 Tableau 23 les principaux organismes qui reacutealisent des eacutetudes systeacutematiques sur

lrsquoentrepreneuriat agrave lrsquoeacutechelle internationale 188 Tableau 24 comparaison de lrsquoactiviteacute entrepreneuriale de GEM et de la banque mondiale 20032004 et 2005 191

Tableau 25 Eacutechantillon de lrsquoeacutetude de 2009 agrave2013 199 Tableau 26 les item utiliseacutes dans e programme PSED pour identifier les phases drsquoeacutemergence et de preacutes eacutemergence 205

Tableau27 Quelque caracteacuteristiques structurelles et processuelles dans la phase drsquoeacutemergence 206

Tableau 28 Les variables du processus entrepreneurial 208

Tableau 29Les participants dans chacune des eacutetapes du processus entrepreneurial 209 Tableau 30 La participation dans le processus entrepreneurial Avant et apregraves la suppression des

valeurs manquantes 210 Tableau 31 Niveau de participation dans le processus entrepreneurial dans le monde entre

2011 et 2013 211

Tableau 32 Exemple de tableau croiseacute 218 Tableau 33 Croisement entre la variable KNOWENT et la variable INTENT les quatre anneacutees

les 5 219

Tableau34 Les valeurs de KNOWENT avant et apregraves la suppression des valeurs manquantes 223

Tableaux35 Les profils selon la possession ou non drsquolien avec un entrepreneur 224

Tableau36 Moyenne mondiale sur la peacuteriode 2009-2013 225

Tableau 37 La variable KNOWENT selon le niveau de revenu par tecircte en 2013 226

Tableau 38 Facteurs de compeacutetitiviteacute selon Le Global Competitiveness index 227

Tableau39 Connaitre un entrepreneur dans les pays du MENA en 2009 229

383

Tableau 40 La variable KNOWENT pour tout les participants dans qui suppose lle processus

entrepreneurial 229

Tableau 41 Reacutesultat des tests de chi deux 230

Tableau 42 reacuteseau social des entrepreneurs et des non entrepreneurs 230

Tableau 43 Reacutesultat du test de Che-2 234 Tableau 44 comparaison de la variable BUSANG avant et apregraves la suppression des valeurs

manquantes 235

Tableau 45 La variable BUSANG dans les quatre anneacutees drsquoenquecircte 236

Tableau 46la variable BUSANG la moyenne mondiale entre 2000 et 2013 236

Tableau 47 Le niveau de revenu des investisseurs informels entre 2009 et 2013 238

Tableau 48 La variable BUSANG selon le revenu par tecircte drsquohabitant en 2013 239

Tableau 49 destination de financement informel en Algeacuterie entre 2009 et 2013 240 Tableau 50 Les montants investis par type de relation selon les donneacutees GEM de 2009 agrave 2013 en DA 241

Tableau 51 Montant global approximatif octroyeacute au membre dans le reacuteseau familial 242

Tableau 52 La variable BAREL selon le niveau de compeacutetitiviteacute des reacutepondants en 2013 242

Tableau 53 Les sphegraveres dans le reacuteseau social des entrepreneurs 244

Tableau 54 Critegraveres de deacutetermination des types de cultures selon le World Value Survey 244 Tableau 55influence du rationalisme et de la confiance sur la structure du reacuteseau social des entrepreneurs 245

Tableau 56 La variable BUSANG pour tous les participants dans le processus entrepreneurial 246 Tableau 57 Participation dans lrsquoentrepreneuriat et dans le financement informel dans le monde entre 2009 et 2013 246

Tableau 58 Reacutesultat des test de chi deux 246 Tableau 59 Relation entre la participation dans le financement des autres et la preacutesence dans le processus entrepreneurial 247

Tableau 60 Financement informel dans le processus entrepreneurial selon le niveau de

deacuteveloppement des pays de 2009 agrave2013 248

Tableau 61 Comparaison des variables socio deacutemographiques dans les deux bases de donneacutees 249

Tableau 62 Caracteacuteristiques socio eacuteconomiques deacutetailleacutees 251 Tableau 63 Valeurs moyenne des variables socio deacutemographique dans le processus entrepreneurial 253

Tableau 64 Moyenne mondiale de la TEA par cateacutegorie drsquoacircge en 2003 dans 40 pays 255

Tableau 65 Genre et processus entrepreneurial 258

Tableau 66 Relation entre le genre et la participation dans le processus entrepreneurial 258

Tableau 67 Aversion pour le risque et le genre 259

Tableau 68 capital humain geacuteneacuteral dans lrsquoeacutechantillon global 260

Tableau 69 Capital humain geacuteneacuteral et participation dans le processus entrepreneurial 261

Tableau 70 Modaliteacute de calcul de la variable des revenus selon les phases entrepreneuriales 261

Tableau 71 Moyenne des revenus par phase de processus entrepreneuriale 262

Tableau 72 Revenu et engagement lrsquoactiviteacute entrepreneurial 263

Tableau 73 La le revenu des entrepreneurs et type drsquoentrepreneuriat 264

Tableau 74 Processus drsquoanalyse des variables perceptuelles 266

Tableau 75 La perception des opportuniteacutes eacuteconomiques dans lrsquoeacutechantillon global 267

Tableau 76 La vigilance dans le processus entrepreneurial 268

Tableau 77 Reacutesultat du test de khi deux sur la relation entre la participation dans le processus

entrepreneurial et la perception de lrsquoopportuniteacute 269

384

Tableau 78 Les motivations deacuteclareacutees des entrepreneurs eacutetablis 269

Tableau 79 La perception des opportuniteacutes en Allemagne selon les donneacutees GEM de 2002 270

Tableau 80 La compeacutetence entrepreneuriat dans lrsquoeacutechantillon global 270

Tableau 81 Lrsquoacircge et le niveau de compeacutetence entrepreneuriale 271

Tableau 82 Les compeacutetences entrepreneuriales selon le niveau drsquoeacuteducation 271

Tableau 83 Niveau de capital humain speacutecifique et processus entrepreneurial 272 Tableau 84 Intensiteacute de la relation entre le capital humain speacutecifique et la participation dans le processus entrepreneurial 272

Tableau 85 Lrsquoaversion pour le risque dans lrsquoeacutechantillon global 273 Tableau 86 La crainte de lrsquoeacutechec en Algeacuterie et comparaison avec des pays par phase de deacuteveloppent 274

Tableau 87 Lrsquoaversion pour le risque et la participation le processus entrepreneurial 274 Tableau 88 Intensiteacute de la relation entre la peur d eacutechec et la participation dans le processus entrepreneurial (analyse bi varieacute) 275

Tableau89 Les variables deacutependantes dans la reacutegression logistique 282

Tableau90 Les variables indeacutependantes dans la reacutegression logistique 282

Tableau 91 Les variables socio deacutemographiques 283

Tableau92 Eacutechantillon international 284

Tableau 93 Freacutequences relatives de variables dans lrsquoeacutechantillon Algeacuterie et mondial 285

Tableau94 Exemple de reacutegression logistique 288

Tableau95 Reacutegression logistique variable deacutependante PARTICIP 293 Tableau96 Effet du capital social sur la participation dans le processus entrepreneurial les donneacutees mondiale 2011-2013 296 Tableau 97 Description de la variable identifiant les cateacutegories de pays selon le niveau de

deacuteveloppement 298 Tableau98 Capital social et participation entrepreneurial comparaison selon les niveaux de

deacuteveloppement des pays 300

Tableau 99 Reacutegression logistique variable deacutependante le processus entrepreneurial 304

Tableau100 Les niveaux de revenu de 2009 agrave 2013 selon les donneacutees de GEM 306

Tableau 101 Reacutesultat reacutegression logistique variable deacutependante entrepreneur potentiel 307

Tableau102 Age et preacutesence dans lrsquoentrepreneuriat potentiel Allemagne 2002-2006 308

Tableau 103 Rocircle de lrsquoeacuteducation dans lrsquoactiviteacute entrepreneuriale 310 Tableau 104 Facteur affectant la participation dans lrsquoentrepreneuriat de haute technologie dans

10 pays europeacuteens 311 Tableau105 Caracteacuteristiques individuelles et leur rocircle dans lrsquoaspiration de croissance chez les

entrepreneurs 2001-2006 312

Tableau106 La variable retstuhm selon les cateacutegories drsquoacircge 313

Tableau 107 Nombre de personne dans les phases entrepreneuriales entre 2009 et 2013 314

Tableau108 Le rocircle des variables perceptuelles dans la participation entrepreneuriale 316

Tableau109 Variables perceptuelles dans la reacutegression logistique 318

Tableau 110 La perception des opportuniteacutes eacuteconomique dans le processus entrepreneurial 319

Tableau111 Variables sur les motivations des entrepreneurs 321 Tableau 112Reacutesultat capital social humain et financier et performance des nouvelles

entreprises allemandes entre 1994-1997 324

Tableau113 Les variables lieacutees agrave lrsquoactiviteacute drsquoinnovation des entrepreneurs 325

Tableau114 Compeacutetences individuelles et participation dans le processus entrepreneurial 329 Tableau115 Coefficients de reacutegression et rapports de cote de la variable SUSKILL selon la

reacutegression appliqueacutee agrave lrsquoeacutechantillon global mondial de 2011-2013 330

385

Tableau116 La peur de lrsquoeacutechec dans le processus entrepreneurial 333 Tableau117 Relation entre la peur de lrsquoeacutechec et le type drsquoentrepreneuriat dans quelque pays 2004 et 2007 335

Tableau118 Relation entre la peur de lrsquoeacutechec et le type drsquoentrepreneuriat dans quelques pays 336

Tableau119 La peur de lrsquoeacutechec diffeacuterence entre entrepreneuriat drsquoopportuniteacute et entrepreneuriat

de neacutecessiteacute Algeacuterie 2009-2013 337

Tableau120 Eacutetapes de la reacutegression logistiques pour hypothegravese1 339 Tableau 121 Capital social variables perceptuelle et participation dans le processus

entrepreneurial 340

Tableau122 Effet intermeacutediaire des variables perceptuelles 141

Tableau 123 Variation des coefficients A des variables KNOWENT et BUSANG 342 Tableau 124 Rocircle de meacutediation des variables perceptuelles dans lrsquoeacutechantillon mondial 2011-

2013 345 Tableau 125 Variations de coefficients de reacutegression de KNOWENT et BUSANG dans les quatre modegraveles 346

Tableau 126 Les coefficients de reacutegression des variables du capital social 347 Tableau 127 Variation des coefficients de reacutegression de la variable KNOWENT par rapport au

modegravele1 348 Tableau128 Variations des coefficients de reacutegression de la variable BUSANG par rapport au

modegravele 1 349

Tableau129 Rocircle du capital social dans la formation des perceptions individuelles 350

Tableau 130 Influence du capital social sur les variables perceptuelles 351 Tableau131 Les motivations de oindre un reacuteseau de financement informel (business Angel) au

Etats Unies 353

Tableau 132 Quelque associations professionnelles en Algeacuterie 363

386

Liste des figures

387

Liste des figures

titre page

Figure 1 les principaux indicateurs de mesure de lrsquoentrepreneuriat 2

Figure2 Premiegravere limitation de lrsquoObject de recherche 28

figure 3 limitation eacutepisteacutemologique de lrsquoobjet de recherche 31

Figure4 le contenu du processus entrepreneurial 35

Figure5 conception et dimensions clefs capital social 40

Figure 6 Lien capital social et processus entrepreneurial et perception individuelle 43

Figure7 plan du premier chapitre 51

Figure 8 le processus comme moyen drsquoexplication drsquoun pheacutenomegravene 71

Figure 9 le processus selon lrsquoapproche fondeacutee sur les reacutesultats 72

Figure 10 le processus de formation de lrsquointention entrepreneuriale 73

Figure 11 Le processus fondeacute sur une approche en termes drsquoeacuteveacutenements 74

Figure 12 progressions unitaires et multiples dans un processus drsquoeacuteveacutenement 76

Figure13 La valeur dans le processus entrepreneurial selon BRUYATC et JULIENPA 2000 82

Figure 14 Lrsquoanalyse des processus comme objet drsquoanalyse dans le management et

lrsquoentrepreneuriat 85

Figure 15 Les principales eacutetapes le processus entrepreneurial 88

Figure16 Phases la propension agrave lrsquoentrepreneuriat dans le processus entrepreneurial selon

TOUNESA 89

Figure17 Intention dans le processus entrepreneurial selon LEARNEDKE 92

Figure18 Les deacuteterminants de lrsquoeacuteveacutenement entrepreneurial dans le modegravele de SHAPEROA

SOKOL L 93

Figure 19 Le modegravele de lrsquointention entrepreneuriale de KRUEGERNF et CARSRUDAL 98

Figure20 Lrsquoeacutemergence organisationnelle selon KATZJA et GARTNER WB 101

Figure21 Les variables perceptuelles dans le processus entrepreneurial 109

Figure22 Les deux possibiliteacutes de la reconnaissance de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale 119

Figure 23 Risque drsquoeacutechec dans le modegravele de DICKSON P R et GIGLIERANO JJ 1986 127

Figure24 Les trois dimensions du capital social selon NAHAPIETJ et GOCHALS 1998 144

Figure 25 Preacutesentation simplifieacute drsquoun reacuteseau social 149

Figure 26 Reacuteseau social et reacuteseau eacuteconomique selon la nature de la socialisation 150

Figure 27 Proximiteacute spatiale et proximiteacute de ressources 153

Figure 28 Un reacuteseau de liens forts 155

Figure 29 Le lien faible comme un pont entre plusieurs reacuteseaux 156

Figure30 Les trous structuraux dans le reacuteseau social 157

Figure 31 le reacuteseau social de lrsquoentrepreneur dans cette thegravese 163

Figure32 Le trou structurel et position de lrsquoentrepreneur dans un reacuteseau social 169

Figure33 Reacuteseau social compeacutetences et participation entrepreneuriale 172

Figure 34 Perception du risque entrepreneurial et reacuteseau social 178

Figure35 Effet meacutediateur drsquoune variable 180

Figure36 La perception des opportuniteacutes de marcheacute comme variable meacutediatrice entre reacuteseau

social est intention entrepreneuriale 180

Figure 37 Structure du chapitre III 184

Figure 38 Dynamique des entreprises et croissance eacuteconomique comme lien fondamentale du

modegravele GEM 194

388

Figure 39 Le niveau de lrsquoentrepreneuriat est lieacute aux capaciteacutes aux attitudes et aux motivations des

individus 194

Figure 40 Repreacutesentation scheacutematique du modegravele GEM 195

Figure Ndeg 41 Les sources de donneacutees dans le modegravele de GEM 196

Figure42 Processus de suppression des valeurs manquantes et constitution de la base APSII 200

Figure 43 Processus de deacutetermination de la variable INTENT 203

Figure 44 La phase drsquoeacutemergence dans le processus entrepreneurial 205

Figure 45 Le calcul de la variable EMERGENCE 207

Figure 46 Hypothegravese de recherche liant le capital social au processus entrepreneurial 214

Figure 47 Processus de lrsquoanalyse descriptive 224

Figure 48 Les eacutetapes de la description des variables du profil 250

Figure49 Structure du troisiegraveme chapitre 279

Figure 50 Processus drsquointroduction drsquoun variable laquo reacutefeacuterence raquo dans la reacutegression logistique 281

Figure 51 Processus de constitution des donneacutees 299

Figure52 Participation variables perceptuelles et capital social de lrsquoentrepreneur 360

Figure 53 Capital social dans la phase drsquointention 361

Figure 54 capital social dans la phase drsquointention 362

389

Liste des graphiques

390

Liste des graphiques

titre page

Graphique 1 Taux de chocircmage et auto emploi entre 2005-2014 8

Graphique 2 Taux de chocircmage et auto emploi dans lrsquoUnion Europeacuteenne ( 28 pays) entre 2007 et

2014 8

Graphique 3 Evolution employeurs rapport agrave lrsquoauto emploi et la population occupeacutee entre 2000

et 2014 10

Graphique 4 PIB par tecircte et employeur en de la population active entre 1991 et 2014 11

Graphique 5 taux de creacuteation et de disparition des socieacuteteacutes entre 2003 et 2014 13

Graphique 6 taux de renouvegravelement du tissu eacuteconomique entre 2003 et 2014 14

Graphique 7 creacuteation et disparition dans le secteur de lrsquoindustrie et du BTP entre 2003 et 2014 14

Graphique 8 Hieacuterarchie des secteurs eacuteconomiques entre 2002-2014 15

Graphique 9 Stocks de socieacuteteacute et creacuteation par wilaya en 2014 16

Graphique 10 la part des entrepreneurs innovants en Algeacuterie et dans le monde en 2013 18

Graphique 11 Classement de lrsquoAlgeacuterie en 2014 selon les indicateurs de Doing Business 20

Graphique 12 Evolution des creacutedits alloueacutes au secteur priveacute en Algeacuterie et tunise 22

Graphique 13 eacutevolution du nombre de publication dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat entre

1991 et 2009 65

Graphique 14 Niveau de participation dans lrsquoentrepreneuriat entre 2009 et 2013 dans les bases de

donneacutees APS I et APS II 211

Graphique15 Participation en entrepreneuriat selon les niveaux de compeacutetitiviteacute dans le monde

2011 agrave 2013 212

Graphique 16 Niveau de participation dans les phases drsquointention et drsquoeacutemergence selon les

raisons de lrsquoentrepreneuriat 213

Graphique 17 La variable KNOWENT selon le stade de deacuteveloppement et de compeacutetitiviteacute 218

Graphique 18 Knowent dans le processus entrepreneurial comparaison en Algeacuterie et dans 231

Graphique 19 KNOWENT dans le processus entrepreneurial selon les cinq phases du

deacuteveloppement 231

Graphique 20 Relation entre la variable TEA et survie AVEC LA VAIAL KNOWENT Russie

2006-2008 234

Graphique 21 La variable BUSANG selon le stade de deacuteveloppement de 200112012 et 2013 239

Graphique 22 Relation entre le niveau de deacuteveloppement et destination des fonds

drsquoinvestissements en 2013 243

Graphique23 La variable BUSANG en Algeacuterie et dans le monde selon le niveau de

compeacutetitiviteacute entre 2009 et 2013 248

Graphique 24 Les profils socio deacutemographiques dans le processus entrepreneurial 251

Graphique 25 Les cateacutegories drsquoacircge dans le processus entrepreneurial 254

Graphique 26 Activiteacute entrepreneuriale et tranche drsquoacircge 256

Graphique 27 Relation entre lrsquoacircge et la perception du risque 257

Graphique28 Niveau de revenu des participants dans le processus entrepreneurial 262

Graphiques 29 Taux drsquoentrepreneuriat en fonction du niveau de revenu 264

Graphique 30 Les rapports de cotes des variables KNOWENT ET BUSANG selon les phases de

deacuteveloppement 301

Graphique 31 Indicateurs de compeacutetitiviteacutes selon le stade de deacuteveloppement des pays 302

391

Graphique 32 Les rapports de cote des variables du capital social selon les eacutetapes du processus

entrepreneurial 305

Graphique 33 Motivation des entrepreneurs dans les phases drsquointention drsquoeacutemergence et de

survie 322

Graphique34 Les raisons de la poursuite des opportuniteacutes eacuteconomiques 323

Graphique35 Indeacutependance et nouveauteacute nouveauteacute du produit Offert sur le marcheacute pour

TEA et SURVI 326

Graphique36 Maintient du revenu et produit offert pour TEA et SURVI 326

Graphique37 Indeacutependance et nouveauteacute du produit offert sur le marcheacute pour TEA et SURVI 326

Graphique 38 Perception de la concurrence des entrepreneurs en phase TEA et en phase de

survie 327

Graphique39 Les rapports de cote de la variable SUSKILL dans lrsquoeacutechantillon Algeacuterie et

lrsquoeacutechantillon mondial 331

392

Table des matiegraveres

393

Deacutedicaces

Remerciements

Sommaire

Introduction geacuteneacuterale

I- CONSTATS SUR LrsquoENTREPRENEURIAT EN ALGERIE 2

1 Entrepreneuriat latent ou le potentiel drsquoentrepreneurs 3

1 Entrepreneuriat reacuteel 5

21 LrsquoAuto emploi une faiblesse qualitative des entrepreneurs 5

22 Auto emploi un choix volontaire plutocirct qursquoune neacutecessiteacute 9

23 La faiblesse qualitative de lrsquoauto emploi 9

24 Dynamique entrepreneuriale des socieacuteteacutes priveacutees 12

25 Dynamiques entrepreneuriale dans le secteur industriel 14

26 La dynamique entrepreneuriale et territoire 15

27 Entrepreneuriat et dynamique drsquoinnovation en Algeacuterie 17

3 CONSTAT PARTIELS SUR LrsquoENTREPRENEURIAT EN ALGERIE 19

II- LE CONTEXTE DE LrsquoENTREPRENEURIAT EN ALGERIE 19

1 Les instituions formelles comme un contexte peut propice agrave lrsquoEntrepreneuriat 20

11 le cadre reacuteglementaire lieacutee agrave la creacuteation drsquoentreprise 20

12 LrsquoAccegraves au financement bancaire 21

13 Accegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances 22

2 Les conseacutequences de la faiblesse des institutions formelles 24

21 Lrsquoimportance relative des institutions informelles 24

IIILES PREMIERES INETRROGATIONS 25

IV- CONTEXTE THEORIQUE Lrsquoentrepreneuriat comme un processus encastreacute 27

1 Le concept de processus 29

11 Processus Comme Seacutequence de Reacutesultats 29

12 La conception du processus dans cette thegravese 30

2 Deacutefinition du processus entrepreneurial 31

21 Lrsquoentrepreneuriat comme un processus drsquoeacutetapes 32

22 Les eacutetapes dans le Processus entrepreneurial 33

23 Dimension temporel dans le processus entrepreneurial 35

V- LA DEFINITION DE LrsquoOBJET DE RECHERCHE 36

1 Les deacuteterminants de lrsquoentrepreneuriat 36

2 Deacutefinition du capital social pour cette thegravese 38

3 Le capital social dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat 38

a Les dimensions du capital social 39

b Reacuteseau social et processus entrepreneurial les approches dominantes 40

c Quel reacuteseau est le plus profitable pour lrsquoentrepreneur 41

4 la question principale de la recherche 42

5 Lrsquohypothegravese de recherche 43

a La perception du risque entrepreneurial 43

b Le capital humain une approche en terme de compeacutetences entrepreneuriales 44

c Opportuniteacute et vigilance entrepreneuriale 45

6 Les objectifs de la recherche 47

VI Plan de la thegravese 47

394

CHAPITRE I Entrepreneur et entrepreneuriat Une approche processuelle 49

Introduction 50

Section1 la recherche en entrepreneuriat 52

1 qursquoest ce qursquoun domaine de recherche en sciences sociales 53

2 structure du domaine de lrsquoentrepreneuriat 54

22 Les grilles de lecture possibles du domaine de lrsquoentrepreneuriat 55

23 Lrsquoeacutemergence de lrsquoentrepreneuriat comme domaine de recherche 58

3 Lrsquoorigine du domaine avec les eacuteconomistes 59

31 La fonction lieacutee agrave lrsquoincertain 59

32Entrepreneur fonction de coordination des ressources 60

33 fonction de lrsquoentrepreneur lieacutee agrave lrsquoinnovation 60

34 Entrepreneur doteacute drsquoune fonction drsquoarbitrage 61

35 Analyse eacuteconomique moderne de la fonction de lrsquoentrepreneuriat 62

4 Le domaine une naissance dans la sphegravere de la PME 63

5 Les programmes de recherche en entrepreneuriat 64

6 Le domaine de la recherche selon les disciplines dominantes 66

7 Le domaine de lrsquoentrepreneuriat selon lrsquoobjet de la recherche 67

8 Lrsquoeacutemergence de lrsquoapproche par les processus 67

Section 2 deacutefinition theacuteorique un approche empirique le processus entrepreneurial 70

1 Le processus du point de vue seacutemantique 70

2 Processus Signification dans les sciences de management 70

21 Le processus comme une logique drsquoexplication drsquoun pheacutenomegravene 71

22 Le processus comme cateacutegorie de concept deacutecrivant des activiteacutes humaines ou

organisationnelles 74

23 Le processus comme une seacutequence drsquoeacuteveacutenement 74

24 La diffeacuterence conceptuelle entre les trois approches du processus 76

a Ontologie du processus dans le paradigme positiviste 77

b Ontologie du processus dans le paradigme de lrsquointerpreacutetativisme constructivisme 78

3 Le processus dans notre travail de thegravese 79

4 Le concept de processus dans le domaine de lrsquoentrepreneuriat 79

41 Le processus entrepreneurial absence de cadre theacuteorique unificateur 80

42 Le processus entrepreneurial une approche dialogique individu- creacuteation de valeur 80

5 Le processus entrepreneurial le modegravele de BYGRAVEW et HOFFER CW 86

51Ce qui doit ecirctre eacutetudieacute dans le processus entrepreneurial 86

52 Le processus entrepreneurial dans une logique deacuteterministe 86

6 le processus entrepreneurial une approche empirique 87

61 la propension entrepreneuriale 88

62 La propension comme une phase distincte de lrsquointention 89

63 Importance empirique de la phase de propension 89

7 Le deacuteclenchement du processus entrepreneurial 90

71 Lrsquointention entrepreneuriale les modegraveles theacuteoriques et signification empirique 91

72 le modegravele de lrsquoeacuteveacutenement entrepreneurial de SHAPERO A 93

a Les variables indeacutependantes dans le modegravele 94

73 Le model de KRUEGER NF et CARSRUD AL (1993) 97

8 lrsquoentrepreneuriat comme Emergence organisationnelle 98

81 Le terme laquo eacutemergence raquo 99

395

82 Le concept drsquoorganisation 99

83 La notion drsquoorganisation eacutemergente 100

a Les caracteacuteristiques structurelles de lrsquoorganisation 100

b Les caracteacuteristiques processuelles 100

84 Lrsquoentrepreneuriat come un processus drsquoeacutemergence organisationnelle 102

85 Identification empirique de lrsquoeacutemergence organisationnelle 102

9 Lrsquoeacutetape de survie de la nouvelle entreprise 103

91 La faiblesse de la nouveauteacute the liabilities of newness 103

92 Facteurs lieacutes agrave la performance des nouvelles entreprises 104

93 Le rocircle de lrsquoenvironnement et justification du concept de survie 105

94 Approches centreacutees sur la primauteacute des ressources 106

95 Lrsquoapprentissage comme le lien entre le rocircle de lrsquoindividu et la survie de lrsquoentreprise 107

Section 3 perception individuelle et participation dans le processus entrepreneurial 109

1 Opportuniteacute vigilance et entrepreneuriat 109

11 Le concept drsquoopportuniteacute 110

12 Le concept drsquoopportuniteacute quelques deacutefinitions 111

2 Les sources de lrsquoopportuniteacute 112

21 Lrsquoopportuniteacute une reacutealiteacute objective 112

22 Ancrage theacuteorique du concept drsquoopportuniteacute 113

3 Approche reacutealiste de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale ou la vigilance des entrepreneurs 114

31 La deacutecouverte de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale selon HAYEKFA 115

32 La deacutecouverte de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale ou la notion de vigilance chez KIRZNERI 115

4 La vigilance entrepreneuriale dans les eacutetudes empiriques 116

41 la mesure de lrsquoopportuniteacute entrepreneuriale 117

42 La vigilance de lrsquoentrepreneur comme une dimension de la compeacutetence entrepreneuriale 117

5 Le rocircle de la connaissance dans la vigilance entrepreneuriale 118

6 Capital humain et processus entrepreneurial 120

61 La theacuteorie du capital humain 120

a Le capital humain A lrsquoeacutechelle individuelle 121

b Le capital humain agrave lrsquoeacutechelle organisationnelle 122

c Capital humain agrave lrsquoeacutechelle macro 122

62 La mesure du capital humain 122

63 Le capital humain comme connaissances conduisant agrave des capaciteacutes 124

64 Le compeacutetences entrepreneuriales dans le cadre du concept drsquoauto efficaciteacute 124

7 La perception du risque entrepreneurial 126

71 Le risque en entrepreneuriat une question de perception 126

72 Les modegraveles du risque entrepreneurial 127

Conclusion 129

CHAPITRE II Capital social et processus entrepreneuriale une approche par le reacuteseau

social 131

introduction 132

Section 1 Origines et dimensions principales du concept de capitale social 134

1 Origine du capital social les auteurs de reacutefeacuterence 134

2 Le capital social selon lrsquoapproche de BOURDIEUP 135

21 Le capital eacuteconomique 136

2 2 Le capital culturel 136

396

3 Le capital social comme un actif collectif lrsquoapproche de COLEMAN James 138

31 Le capital social selon lrsquoapproche de COLEMANJ 139

32 Capital social comme un bien priveacute mais extensible agrave la communauteacute 140

4 le capital social selon lrsquoapproche de PUTNAMR 141

5 Le capital social en management la vision inteacutegratrice de NAHAPIETJ et GOCHALS 143

51 Les dimensions fondamentales du capital social 143

a La dimension structurelle du capital social 144

b La dimension cognitive du capital social 145

c La dimension relationnelle du capital social 145

Section 2 le reacuteseau social individuel eacuteleacutements de deacutefinition et de description 148

1 Deacutefinition du reacuteseau social 148

2 Caracteacuteristiques drsquoun reacuteseau social 150

21 reacuteseau social et reacuteseau eacuteconomique 150

a lrsquointerdeacutependance des agents 151

b la temporaliteacute de la relation drsquoeacutechange dans le reacuteseau eacuteconomique 152

c La proximiteacute geacuteographique des agents dans le reacuteseau eacuteconomique 154

22 La force des liens dans un reacuteseau social 154

23 Les liens faibles comme un pont pour acceacuteder agrave drsquoautres reacuteseaux 155

3 Les trous structuraux dans le reacuteseau social 156

31 Deacutefinition drsquoun trou structural 157

32 Lrsquoimpact des trous structuraux sue la performance individuelle 158

33 Trous structuraux et efficaciteacute individuelle un lien non lineacuteaire 159

4 Processus entrepreneurial et reacuteseau social de lrsquoentrepreneur 159

41 La position du reacuteseau social dans la recherche 160

411 Le reacuteseau social comme une variable indeacutependante 160

412 Les caracteacuteristiques structurelles du reacuteseau social dans cette thegravese 161

a Connaitre un autre entrepreneur 161

b La preacutesence dans un reacuteseau informel de financement 162

Section 3 Reacuteseau social individuel et variables perceptuelles 164

1 Le rocircle du reacuteseau social dans la reconnaissance des opportuniteacutes eacuteconomiques 164

11 Le rocircle reacuteseau social comme la reacutesultante de la rationaliteacute limiteacutee des entrepreneurs 165

12 Structure du reacuteseau social et la reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute 166

a la force des liens faibles dans la reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute 166

b Les trous structuraux dans le reacuteseau social 167

13 le reacuteseau social dans lrsquoeacutevaluation de lrsquoopportuniteacute eacuteconomique 169

2 Reacuteseau social et compeacutetences entrepreneuriales 170

21 capital humain speacutecifique de lrsquoentrepreneur et la preacutesence drsquoun modegravele de rocircle 171

22 Reacuteseau socio eacuteconomique et deacuteveloppement des compeacutetences entrepreneuriales 172

3 Reacuteseau social et perception du risque entrepreneurial 173

31 La perception du risque entrepreneurial la probleacutematique de la mesure 173

32 Perception du risque lieacute au deacuteficit informationnel 175

33 Type de lien et perception du risque en entrepreneuriat 175

34 Aversion au risque et aversion agrave lrsquoambiguumliteacute dans le processus entrepreneurial 176

35 Reacuteseau social effet en termes drsquoexternaliteacute 177

Conclusion

179

397

Chapitre III Preacutesentation des donneacutees et de la meacutethodologie de recherche 182

Introduction 183

Section 1 le processus entrepreneurial selon le Global Entrepreneurship Monitoring

(GEM) 185

1 preacutesentation geacuteneacuterale du groupe GEM 185

11 Les objectifs des eacutetudes GEM 186

12 Les donneacutees GEM et leur usage dans la recherche acadeacutemique 187

13 Comparaison des enquecirctes de GEM avec drsquoautres organismes 187

14 La mesure formelle de lrsquoentrepreneuriat selon le groupe GEM 189

15 Des deacutefinitions diffeacuterentes produisent des donneacutees diffeacuterentes 190

16 Le modegravele conceptuel dans la recherche empirique 192

a Le rapport du modegravele au reacuteel 192

b Lrsquousage du modegravele dans la recherche 193

17 Description du modegravele de GEM 193

a Description du modegravele conceptuel de GEM 193

b Types et sources de donneacutees de GEM 195

c Homogeacuteneacuteisation des donneacutees GEM 197

d Coheacuterence au cadrage conceptuel de la thegravese 198

2 Les enquecirctes GEM pour lrsquoAlgeacuterie Quelques indications sur les modaliteacutes opeacuteratoires 199

21 lrsquoeacutechantillon observeacute dans la preacutesente recherche 201

3 Les variables lieacutees au processus entrepreneurial 201

31 La phase drsquoentrepreneuriat latent ou potentiel 202

32 La phase drsquointention 204

33 La phase drsquoeacutemergence 208

34 La phase de survie deacuteveloppement 208

4 Reacutesultats sur la participation entrepreneuriale 208

41 Une description selon les eacutetapes du processus entrepreneurial 208

42 La participation globale dans lrsquoentrepreneuriat 209

43 Participation entrepreneurial une comparaison internationale 212

44 Participation entrepreneuriale selon les motivations des entrepreneurs 214

5 Meacutethodologie de lrsquoanalyse descriptive des variables socio deacutemographiques perceptuelle et du capital social

215

51 Meacutethodologie pour une analyse descriptive 215

511 Description univarieacute 215

512 Analyse bi varieacutee 216

a Tests et mesures drsquoassociation de deux variables qualitatives 217

a1 Existence drsquoune association significative drsquoindeacutependance 217

a2 Test de la relation drsquoassociation 218

b lrsquoutiliteacute de lrsquoanalyse bi varieacutee 219

Section 2 capital social et processus entrepreneurial Analyse descriptive 220

1 les variables identifiants le capital social de lrsquoentrepreneur 220

2 Le capital social dans lrsquoeacutechantillon global 222

21 La description de la variable KNOWENT 222

22 La variable KNOWENT une Comparaison avec drsquoautre pays 224

23 La variable KNOWENT varie avec le niveau de deacuteveloppement du pays 225

24 Connaitre un entrepreneur dans les pays du MENA 228

3 Connaitre un entrepreneur et la participation dans le processus entrepreneurial 229

398

31Connaitre un entrepreneur dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial 230

32 Utilisation de la relation avec des entrepreneurs dans drsquoautre pays 231

4 la contribution dans le financement drsquoautres entreprises 235

41 Financement informel selon une comparaison internationale 236

42 Investissement informels et niveau de revenu individuel 237

43 Comparaison selon le niveau de deacuteveloppement des pays 239

44 Destination des financements informels 240

5 Structure du reacuteseau social et les caracteacuteristiques culturelles de la socieacuteteacute 243

6 Financement informel et la participation dans lrsquoentrepreneuriat 245

61 Financement informel et la participation dans lrsquoentrepreneuriat 247

62 Financement informel une comparaison en terme de niveau de compeacutetitiviteacute des pays 247

Section 3 Profiles et perception des entrepreneurs une analyse descriptive 249

1 Les profils dans lrsquoeacutechantillon global 249

2 les profils dans les diffeacuterentes phases du processus entrepreneurial 252

21 Lrsquoacircge et le processus entrepreneurial 253

22 Le genre dans le processus entrepreneurial 258

23 Le niveau drsquoeacuteducation dans le processus entrepreneurial 260

24 Niveau de revenu dans le processus entrepreneurial 261

25 Les caracteacuteristiques socio eacuteconomiques constat partiel 265

3 la perception individuelle dans le processus entrepreneurial 265

31 La vigilance et la participation entrepreneuriale 266

a La vigilance dans le processus entrepreneurial 268

32 la compeacutetence entrepreneuriale 270

33 Lrsquoaversion pour le risque et participation entrepreneuriale 273

Conclusion 277

CHAPITRE IV Capital social et participation entrepreneuriale lrsquoeffet meacutediateur des

variables perceptuelles 278

Introduction 279

Section 1 La reacutegression logistique preacuteparation des variables et meacutethodologie 280

1 Preacuteparation des variables pour une reacutegression logistique 280

11 Les variables de reacutefeacuterence dans la reacutegression logistique 280

12 Les variables pour une comparaison internationale 284

2 Meacutethodologie de la reacutegression logistique 286

21 Inteacuterecircts de la reacutegression logistique 286

22 Deacutefinition reacutegression logistique 286

23 Conditions drsquoapplication de la reacutegression logistique 286

24 Reacutegression logistique en preacutesence de plusieurs variables explicative 287

25 Les rapports de cotes ou les ODDS RATIO 287

26 Exemple illustratif 288

a Modegravele explicatif 289

b Modegravele preacutedictif 289

c Modegravele descriptif 289

27 Veacuterifier la force drsquoassociation du modegravele sous le logiciel SPSS 289

28 La Signification des facteurs de preacutediction et interpreacutetations des rapports de cote 290

a Premiegravere reacutegression 290

b Deuxiegraveme reacutegression 290

399

c Troisiegraveme reacutegression 291

d Quatriegraveme reacutegression 291

29 Les variables de controcircle 291

Section 2 Capital social et participation dans le processus entrepreneurial 292

11 Effet de lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte 294

12 La qualiteacute du modegravele 295

13 Capital social et entrepreneuriat une comparaison internationale 295

14 Rocircle du capital social selon le stade de deacuteveloppement des pays 297

15 Les donneacutees utiliseacutees pour comparer le rocircle du capital social selon les niveaux de deacuteveloppement

298

16 Capital social participation dans lrsquoentrepreneuriat selon le stade de deacuteveloppement 299

17 Le capital social est important mais selon des proportions diffeacuterentes 301

18 Capital social dans les diffeacuterentes phases du processus entrepreneurial 303

2 Effet des caracteacuteristiques socioeacuteconomiques 306

21 Lrsquoacircge dans le processus entrepreneurial 307

a Entrepreneuriat potentiel 307

b Entrepreneuriat reacuteel 308

22 Le genre dans le processus entrepreneurial 309

23 Niveau drsquoeacuteducation 309

24 Statut professionnel 312

25 Lrsquoeffet de lrsquoanneacutee de lrsquoenquecircte 313

Section 3 Les variables perceptuelles et participation entrepreneuriale 315

1 Les variables perceptuelles et participation dans lrsquoentrepreneuriat 315

2 Reconnaissance des opportuniteacutes de marcheacute et processus entrepreneurial 318

21 Perception des opportuniteacutes dans la phase de survie 318

22 Motivation des entrepreneurs 320

23 Les motivations avant et apregraves lrsquoeacutemergence de lrsquoentreprise 321

24 Opportuniteacute lieacutee agrave des possibiliteacutes drsquoinnovation 324

25 Motivation entrepreneurial et perception de lrsquoinnovation 325

26 La phase de survie une eacutetape de deacutecouverte des conditions de la concurrence 326

3 Compeacutetences individuelles et participation dans le processus entrepreneurial 327

31 La compeacutetence individuelle et le processus entrepreneurial dans un eacutechantillon mondial 330

4Peur de lrsquoeacutechec et participation dans le processus entrepreneurial 332

Section 4 capital social et processus entrepreneurial effet des variables meacutediatrices 339

1 Capital social variables perceptuelles et participation entrepreneuriale 339

11 Les reacutesultats de selon le modegravele 5 339

12 Capital social et participation entrepreneuriale Le rocircle intermeacutediaire des variables

perceptuelles 342

a La connaissance drsquoun entrepreneur 343

b Participation dans le financement drsquoautre entreprise 343

13 Capital social et la participation dans lrsquoentrepreneuriat dans lrsquoeacutechantillon mondial 344

2 Lrsquoeffet meacutediateur des variables perceptuelles selon les phases du processus 347

21 La connaissance drsquoautres entrepreneurs 348

22 La participation dans le financement drsquoautre entreprise 349

3Le capital social et son effet sur les variables perceptuelles 350

Conclusion 354

400

conclusion geacuteneacuterale 356

reacutefeacuterences bibliographiques 367

liste de tableaux 378

liste des figures 383

liste des graphiques 386

401

laquo Lrsquoimpact du capital social entrepreneurial sur la performance des PME algeacuteriennes raquo

Reacutesumeacute Lrsquoobjet de cette thegravese porte sur lrsquoimpact du capital social individuel sur la participation entrepreneuriale deacutefinie comme la preacutesence dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial Ce type de capital a eacuteteacute appreacutehendeacute agrave travers sa dimension structurelle qui renvoie aux caracteacuteristiques du reacuteseau social des entrepreneurs Lrsquohypothegravese qui a guideacute ce travail de recherche consistait agrave consideacuterer la reconnaissances des opportuniteacutes eacuteconomiques la compeacutetence entrepreneuriale et la perception du risque drsquoeacutechec comme des variables perceptuelles qui jouent un rocircle intermeacutediaire entre la position ans un reacuteseau social et la preacutesence dans la phase drsquoengagement dans la creacuteation lrsquoentreprise lrsquoeacutemergence lrsquoentreprise et la persistance de cette derniegravere dans le marcheacute Cette hypothegravese devait ecirctre examineacutee dans le cadre drsquoune recherche empirique qui a exploiteacute les donneacutees des enquecirctes de GEM effectueacutees entre 2009 e 2013 La reacutegression logistiques a permit de montrer que la possession drsquoune relation plus ou moins durable avec un entrepreneur qui a reacuteussi et la participation dans le financement drsquoautres entreprises constituent des facteurs de chance important pour la participation entrepreneuriale Lrsquoanalyse des donneacutees a reacuteveacuteleacute aussi que deux type de liens sont associeacutes au processus entrepreneurial agrave traves leur les capaciteacutes individuelles agrave deacutetecter et agrave reconnaitre des opportuniteacutes dans le marcheacute et sur le deacuteveloppement de leur compeacutetences en matiegravere de creacuteation et de gestion de lrsquoentreprise Ces reacutesultats montrent que lrsquoeacutemergence drsquoune entreprise nrsquoest pas un processus ex nihilo cest-agrave-dire qui se fait sans base preacute existante mais il existe bien des anteacuteceacutedents cognitifs et de reacuteseautage qui peut y ecirctre expliqueacute la reacuteussite tout comme lrsquoeacutechec de celui qui y se trouve impliqueacute en lrsquooccurrence lrsquoentrepreneur Mots cleacutes Entrepreneuriat processus opportuniteacute eacutemergence capital social reacuteseau social

laquo the role of entrepreneurial social capital on Algerian SMErsquos performance raquo Abstract The research purposes of this thesis was the role of social capital in the entrepreneurial participation defined as the presence of individual in the different stages of entrepreneurial process This form of capital was capture through his structural dimension this research was to consider that the opportunity recognition the entrepreneurial competencies and the perception of risk of failure as Somme perceptual variables that play a mediating role between the social network of individual and his presence in potential intention emergence and survival stages of entrepreneurship This hypothesis was delaminated in empirical study which used GEM data from 2009 to 2013 The logistic regression showed that the possession of relationship with established entrepreneur and the participation in the financing of other entrepreneurs was significant predictors of the entrepreneurial participation The analyses also showed that two kind of ties has a significant influence on the individual capacities in recognizing a profitable market opportunity and the development of self confidence in competency in launching and managing a new firm Thereby the emergence and the survival of a new enterprise is not an ex nihilo process but there is Somme cognitive antecedent and context of relationship that can predict the success or the failure of those who are involved in Key words entrepreneurship process opportunity emergence social capital social network

دور الرأس المال الإجتماعى في أداء المؤسسات المتوسطة و الصغيرة فى الجزائر

الملخصموضوع هذه الرسالة هو أثر الرأس المال الأجتماعي على المشاركةالفرددية فى النشاط

المقاولاتى الرأس المال الإجتماعى قد عرف من منضوره الهيكلي الذي يخص شبكة

العلاقات الفرديةالفرضية التى سمحت بتوجيه هذا العمل تمثلت فى إعتبار أن إدراك

فى السوق الكفاءات الفردية و كدى إدراك خطر عدم الأفراد بوجود فرص إقتصادية

النجاح هي بمثابة متغيرات إدراكية تلعب دور وسيط بين التواجد فى شبكة إجتماعية

و المشاركة فى النشاط المقاولاتى أي التفكير في إنشاء مؤسسة الإنخراط في عملية

الأخيرة فى السوق تمت خلق مؤسسة الضهور الفعلي للمؤسسة و كدى إستمرارية هذه

و التى خصت GEM معالجة هذه الفرضية من خلال دراسة تطبيقية إستعملت بيانات

الانحدار اللوجستي أضهر أن إمتلاك علاقة مع مقاول متواجد فى 2013- 2009أربعة سنوات

تماعية السوق و المساهمة فى تمويل مؤسسات أخري هما بمثابة نوع من العلاقات الإج

تعمل كعامل مؤثر فى المشاركة المقاولتية أضهرت كذلك المعطيات أن هذه العلاقات

تؤثر ف النشاط المقاولاتى عن طريق تحسين يقضة الأفراد لوجود فرص إقتصادية و

إدراكهم بكفاءاتهم فى مجال التسييرهذه النتائج تسمج بالوصول إلى الخلاصة بأن

ياتى من فراغ ولكن توجد هنالك سوابق معرفيةوسياق من خلق مؤسسة إقتصادية لا

العلاقات يمكن أن يحدد نجاح أو فشل الأفرادالذين يتقدمون فى مثل هذا النشاط

لمقاولتيةالفرصرأس المال الإجتماعىشبكة العلاقاتظهور ا كلمات مفتاحية

ةالمنشأ

402

  • Deacutedicaces
  • I- CONSTATS SUR LrsquoENTREPRENEURIAT EN ALGERIE
    • Tableau 1 Niveau drsquoentrepreneuriat latent en Algeacuterie
    • Tableau 2 Ecart entre Entrepreneuriat latent et entrepreneuriat reacuteel selon les donneacutees GEM
    • Source calculeacute par lrsquoauteur sur la base des donneacutees de GEM de 2009 2011 2012 et de 2013
    • Tableau 3 Entrepreneuriat latent selon stade de deacuteveloppement des eacuteconomies
    • Source calcul selon les rapports GEM de 2009 20112012 et 2013
    • Pour mieux cerner la probleacutematique de cet eacutecart les deacuteveloppements qui suivent interrogent les donneacutees qui mesurent le niveau reacuteel de lrsquoentrepreneuriat
      • IIILES PREMIERES INETRROGATIONS
      • Les constats que nous avions pus faire sur le niveau de lrsquoentrepreneuriat en Algeacuterie interpellent en ce qui nous concerne deux type drsquointerrogation La premiegravere qui nous semble importante est drsquoordre meacutethodologique Nous pensons que lrsquoanalyse
      • 2 La deuxiegraveme implication reflegravete lrsquoimportance du contexte pour ce type drsquoactiviteacute Depuis les travaux de BAUMOLW il est devenu admi que la contribution productive de lrsquoentrepreneuriat agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique deacutepend du cadre institutionnel
      • CHAPITRE I
      • Entrepreneur et entrepreneuriat Une approche processuelle
      • Introduction
      • Figure7 Plan du premier chapitre
      • Section1 la recherche en entrepreneuriat
      • Un Exemple pour illustrer le lien entre objet champ et domaine de recherche
      • 22 Les grilles de lecture possibles du domaine de lrsquoentrepreneuriat
      • Tableau 13 Lrsquoanalyse de la recherche en entrepreneuriat selon quelques auteurs de reacutefeacuterences
      • 3 Lrsquoorigine du domaine avec les eacuteconomistes
      • 31 La fonction lieacutee agrave lrsquoincertain
      • 32 Entrepreneur fonction de coordination des ressources
      • 33 fonction de lrsquoentrepreneur lieacutee agrave lrsquoinnovation
      • 35 Analyse eacuteconomique moderne de la fonction de lrsquoentrepreneuriat
      • 4 Le domaine une naissance dans la sphegravere de la PME
      • 5 Les programmes de recherche en entrepreneuriat
      • Source MEYER M LIBAERS D THIJS B GLAumlNZEL W p375
      • Source MEYER M LIBAERS D THIJS B GLAumlNZEL W p376
      • 6 Le domaine de la recherche selon les disciplines dominantes
      • Source FAYOLLEA al recherche du cœur de lrsquoentrepreneuriat vers une nouvelle vision du domaine 2004p105
      • 8 Lrsquoeacutemergence de lrsquoapproche par les processus
        • Source TOUNESA Lrsquointention entrepreneuriale theacuteories et modegraveles p 3
          • Section 2 capital social et processus entrepreneurial Analyse descriptive
          • Section 2 capital social et processus entrepreneurial Analyse descriptive
          • Source auteur
          • Dans la troisiegraveme eacutetape nous utilisons le tri croiseacute qui permet drsquoopeacuterer le test de khi deux Comme dans les croisements preacuteceacutedents deux paramegravetres nous inteacuteressent particuliegraverement dans ce test Il srsquoagit de la valeur du Che-2 et le degreacute de signi
          • 2 Le capital social dans lrsquoeacutechantillon global
          • Tableau34 Les valeurs de KNOWENT avant et apregraves la suppression des valeurs manquantes
          • Tableau36 Moyenne mondiale sur la peacuteriode 2009-2013
          • 23 La variable KNOWENT varie avec le niveau de deacuteveloppement du pays
          • 3 Connaitre un entrepreneur et la participation dans le processus entrepreneurial
          • 31Connaitre un entrepreneur dans les diffeacuterentes eacutetapes du processus entrepreneurial
          • Tableau 45 La variable BUSANG dans les quatre anneacutees drsquoenquecircte
          • 61 Financement informel et la participation dans lrsquoentrepreneuriat
          • Il est question dans ce titre drsquoexaminer les comportements de la variable BUSANG selon que les individus interrogeacutes sont en phase drsquoentrepreneuriat potentiel drsquointention drsquoeacutemergence et de survie Le tableau suivant preacutesente les reacutesultats des
          • Figure 48 Les eacutetapes de la description des variables du profil
          • Etape1 variables socio eacuteconomique dans lrsquoeacutechantillon global
          • Etape2 variables socio eacuteconomique dans le processus entrepreneurial
          • Source auteur (1)
          • Source eacutelaboreacute par lrsquoauteur
          • Graphique 25 Les cateacutegories drsquoacircge dans le processus entrepreneurial
          • Source auteur traitement statistique selon les donneacutees GEM 200920112012 et 2013
          • Tableau 64 Moyenne mondiale de la TEA par cateacutegorie drsquoacircge en 2003 dans 40 pays
          • Graphique 26 Activiteacute entrepreneuriale et tranche drsquoacircge
          • Graphique 27 Relation entre lrsquoacircge et la perception du risque
          • Source auteur selon le traitement statistique
          • 22 Le genre dans le processus entrepreneurial
          • Tableau 65 Genre et processus entrepreneurial
          • Tableau 66 Relation entre le genre et la participation dans le processus entrepreneurial
          • Tableau 67 Aversion pour le risque et le genre
          • 23 Le niveau drsquoeacuteducation dans le processus entrepreneurial
          • Tableau 68 Capital humain geacuteneacuteral dans lrsquoeacutechantillon global
          • 24 Niveau de revenu dans le processus entrepreneurial
          • Tableau 70 Modaliteacute de calcul de la variable des revenus selon les phases entrepreneuriales
          • Tableau 71 Moyenne des revenus par phase de processus entrepreneuriale
          • Source calcul de lrsquoauteur selon les donneacutees des enquecirctes
          • Tableau 72 Revenu et engagement lrsquoactiviteacute entrepreneurial
          • Source ARDAGNA S et LUSARDI p 48
          • Tableau 73 La le revenu des entrepreneurs et type drsquoentrepreneuriat
          • 25 Les caracteacuteristiques socio eacuteconomiques constat partiel
          • Tableau 74 Processus drsquoanalyse des variables perceptuelles
          • Tableau 75 La perception des opportuniteacutes eacuteconomiques dans lrsquoeacutechantillon global
          • Tableau 76 La vigilance dans le processus entrepreneurial
          • Tableau 78 Les motivations deacuteclareacutees des entrepreneurs eacutetablis
          • Tableau 79 La perception des opportuniteacutes en Allemagne selon les donneacutees GEM de 2002
          • 32 la compeacutetence entrepreneuriale
          • Tableau 80 La compeacutetence entrepreneuriat dans lrsquoeacutechantillon global
          • Tableau 81 Lrsquoacircge et le niveau de compeacutetence entrepreneuriale
          • Tableau 82 Les compeacutetences entrepreneuriales selon le niveau drsquoeacuteducation
          • Tableau 83 Niveau de capital humain speacutecifique et processus entrepreneurial
          • 33 Lrsquoaversion pour le risque et participation entrepreneuriale
          • Tableau 85 Lrsquoaversion pour le risque dans lrsquoeacutechantillon global
          • Tableau 87 Lrsquoaversion pour le risque et la participation le processus entrepreneurial