Thèse de Doctorat en Chimie -...
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UNIVERSITE ABOU-BAKR BELKAID - TLEMCEN FACULTE DES SCIENCES
DEPARTEMENT DE CHIMIE
Thse de Doctorat en Chimie
Option: Chimie et Physico-chimie Organique Macromolculaire
Prsente par
Etude physico-chimique du poly(4-vinylpyridine) de diffrentes tailles
modifis par des chanes alkyles.
Application la rtention du chrome hexavalent.
Soutenue Tlemcen le 29 octobre 2014 devant le jury compos de:
Mme Farida BENMOUNA Prsidente Professeur lUniversit de Tlemcen
Mme Lamia BEDJAOUI Examinatrice Professeur lUniversit de Tlemcen
Mr Philippe GUEGAN Examinateur Professeur lUniversit de Pierre et Marie Curie
Mr Oualid HAMDAOUI Examinateur Professeur lUniversit dAnnaba
Mr Smain BOUSALEM Examinateur Professeur au C. U dAin Temouchent
Mme Esma CHOUKCHOU-BRAHAM Directrice de Thse Matre de Confrences A lUniversit de Tlemcen
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
M elle DJAMAA Zoulikha
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Remerciements
Tout dabord je remercie Dieu le Tout Puissant pour la bonne sant, la volont et la patience quIl
ma donn pour raliser ce travail.
Ce travail a t effectu au Laboratoire dApplication des Electrolytes et des Polylectrolytes
Organiques (LAEPO) lUniversit Abou Bakr Belkaid de Tlemcen. Je tiens remercier Monsieur le
Professeur Ali MANSRI le directeur du laboratoire de m'avoir accueillie et mavoir permis dutiliser tous les
moyens disponibles au laboratoire lors de mon travail.
Je remercie trs sincrement ma directrice de thse Madame Esma CHOUKCHOU-BRAHAM,
Matre de Confrences lUniversit de Tlemcen, pour sa permanente disponibilit, ses conseils pertinents,
ses orientations judicieuses, sa patience et diligence, ses suggestions et critiques qui ont grandement facilit
ce travail.
Mes vifs remerciements et ma reconnaissance vont Monsieur le professeur Philippe GUEGAN,
au Dr. Nicolas ILLY, Melle Bazoly RASOLONJATOVO tous les membres du Laboratoire de Chimie
des Polymres (UMR8232) de lUniversit Pierre et Marie Curie Paris, de mavoir accueillie et mavoir
permise deffectuer des analyses sur les quipements de leur laboratoire.
Je remercie sincrement, Madame Sophie CANTIN et Mr Alae ELHAITAMI membres du
Laboratoire de physico-chimie des polymres et des interfaces de luniversit de Cergy-Pontoise en France de
nous avoir permis la ralisation des films de Langmuir.
Je tiens remercier galement lensemble des membres de mon jury, Mme Farida BENMOUNA en
tant que prsidente de jury, Mme Lamia BEDJAOUI, Mr Philippe GUEGAN, Mr Oualid HAMDAOUI
et Mr Smain BOUSALEM davoir pris de leur temps pour examiner et juger ce travail.
Je voudrais remercier galement Monsieur Mourad BOUFATAH le responsable technique du
Laboratoire de Physico-chimie du Dpartement de Chimie lUniversit Abou Bakr Belkaid de Tlemcen
pour son aide.
Mes biens sincres remerciements vont Mme Amel Benkhaled et Mr Ismet BENABADJI,
enseignants lUniversit de Tlemcen, pour leurs aide et conseils.
Je tiens remercier, galement, tous les membres du laboratoire dApplication des Electrolytes et
des Polylectrolytes Organiques (LAEPO), et en particulir, Mr K. MEDJAHED, Mr B.BOURAS, Mme
S. BELMILOUD, Mme S. BOUHADJAR, Mme N. RAMDANI et Melle W.BENADEM, qui ont su
crer une ambiance chaleureuse de camaraderie et de travail dquipe.
Je dis un grand merci tous mes collgues et mes amis, N. BOUCHIKHI, W. BELHADJ,
L. HAMNACHE, H.BOURAS, H. MAHBOUBI pour mavoir soutenue moralement et encourage tout
moment.
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A la mmoire de mon grand pre
A ma grande mre
A mes Parents
A mes surs
A mes frres
A mon neveu Aymen et ma nice Malake
A tous ceux qui me sont chers et proches
A tous ceux qui mont aid raliser ce travail
Zoulikha
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LISTE DES ABREVIATIONS
VP: Vinylpyridine
P4VP: Poly(4-vinylpyridine)
P4VP1: Poly(4-vinylpyridine) synthtis de Mv = 53,35.104 g/mol
P4VP2: Poly(4-vinylpyridine) synthtis de Mv = 20,77.104 g/mol
P4VP3: Poly(4-vinylpyridine) synthtis de Mv = 11,59.104 g/mol
P4VP4: Poly(4-vinylpyridine) synthtis de Mv = 2,60.104 g/mol
P4VP5: Poly(4-vinylpyridine) synthtis de Mv = 0,60.104 g/mol
P4VP6: Poly(4-vinylpyridine) synthtis de Mv = 0,50.104 g/mol
P2VP: Poly(2-vinylpyridine)
C2Br: Bromure de mthyle
C3Br: Bromure de propyle
C4Br : Bromure de butyle
C6Br: Bromure dhexyle
C8Br: Bromure doctyle
C10Br: Bromure de dcyle
C12Br: Bromure de dodcyle
C16Br: Bromure dhexadcyle
P4VP-C8Br: Poly(bromure de N-octyl-4-vinylpyridinium)
P4VP-C12Br: Poly(bromure de N-dodecyl-4vinylpyridinium)
AgNO3: Nitrate dargent
DMF: Dimthylformamide
DMSO: Dimthylsulfoxyde
TMS: Ttramthylsilane
EtOH: Ethanol absolu
CDCl3: Chloroforme deutr
RMN: Rsonance magntique nuclaire
UV: Ultra-violet- Visible
IRTF: Infrarouge Transformation de Fourier
CMC: Concentration micellaire critique
CAC: Concentration dagrgation critique
DPC: Chlorure de N-dodecyl pyridinium
DC: Diphenylcarbazide
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LISTE DES SYMBOLES
: Viscosit
red: Viscsosit rduite
[]: Viscosit intrinsque
kH: Constante de Huggins
Mv: Masse molaire moyenne viscosimtrique
Mw: Masse molaire moyenne en poids
CP4VP: Concentration du poly(4-vinylpyridine) en monomres
T: Temprature
d: Densit
Teb: Temprature dbullition
Tf: Temprature de fusion.
k: Constante de cellule conductimtrique
: Conductivit
: Dplacement chimique
K: Constante du capillaire
: Constante dilectrique
: Longueur d'onde
A: Absorbance
T %: Taux de la quaternisation.
Tmax: Taux de la quaternisation maximum
k0: Constante de vitesse initiale
Qt : Quantit du chrome adsorbe
Qm: Capacit maximum dadsorption
Ce: Concentration dquilibre du chrome en solution
Qe: Quantit du chrome retenu lquilibre
KN: Constante de Freundlich qui caractrise lisotherme dadsorption
k1: Constante de vitesse pseudo-premier-ordre
k2: Constante de vitesse pseudo-seconde-ordre
Kc: Constante dquilibre
G: Enthalpie libre
H: Enthalpie
-
S: Entropie
R: Constante des gaz parfaits
R: Degr de corrlation
: Tension superficielle
: Excs de concentration la surface
: Aire occupe par unit de monomre linterface
A, B: Paramtres empiriques de Szyszkowski
Na: Nombre dAvogadro.
exe: Longueur donde dexcitation
I: Intensit
(I1/I3): Diffrence du rapport des intensits
col
: Pression de collapse.
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INTRODUCTION GENERALE ....................................... 1
CHAPITRE I: ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
PARTIE 1: Rappels bibliographiques sur la synthse et la modification du poly(4vinylpyridine)
I.1.1. Polymrisation des vinylpyridines.. 5
I.1.2. Modification des poly(4-vinylpyridine)(s). 7
I.1.2.1. Quaternisation de la 4-vinylpyridine et des poly(4-vinylpyridine)(s).. 7
I.1.2.2. Les paramtres influenant la cintique de quaternisation du poly(vinylpyridine).. 7
I.1.2.3. Nature des effets gouvernants la cintique de quaternisation
du poly(vinylpyridine)
10
I.1.3. Applications du poly(vinylpyridine) et du poly(vinylpyridine) modifi 12
PARTIE 2: Rappels bibliographiques sur les polymres amphiphiles en solution aqueuse
I.2.1. Gnralits sur les polymres amphiphiles.. 13
I.2.1.1. Structure des polymres amphiphiles 14
I.2.1.2. Classification des polymres cationiques amphiphiles. 15
I.2.1.3. Comportement des polymres amphiphiles en solution aqueuse.. 16
I.2.1.4. Les polysavons cationiques... 18
I.2.2. Adsorption des polymres amphiphiles.. 19
I.2.3. Isotherme de compression 20
I.2.4. Principes gnraux sur les phnomnes dadsorption aux interfaces 20
PARTIE 3: Elimination du chrome hxavalent par adsorption sur les polymres
I.3.1. Chrome et environnement 22
I.3.2. Toxicit du chrome.. 23
I.3.3. Proprits chimiques du chrome. 24
I.3.4. Gnralits sur ladsorption. 26
I.3.5. Adsorbants base de polymres 26
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES..
28
SOMMAIRE
-
CHAPITRE II: SYNTHESE ET MODIFICATION DE POLY(4-VINYLPYRIDINE) DE
DIFFERENTES TAILLES QUATERNISES PAR DES ALKYLES BROMES
II.1. Introduction... 32
II.2. Synthse des poly(4-vinylpyridine)(s). 33
II.3. Solubilit des poly(4-vinylpyridine)(s) 34
II.4. Fractionnement. 35
II.5. Caractrisation des poly(4-vinylpyridine)(s).. 35
II.6. Modification du poly(4-vinylpyridine) par des chanes alkyles broms. 39
II.6.1. Prparation des copolymres poly(4-vinylpyridine)-alkyles broms 38
II.6.2. Etude conductimtrique de la cintique de quaternisation des poly(4-vinylpyridine)(s) ... 41
II.6.3. Effet de la taille du P4VP sur le taux maximum de la quaternisation par C8Br ... 46
II.6.4. Effet de la taille du P4VP sur la cintique de la quaternisation par C8Br ............ 48
II.6.5. Effet du solvant sur la cintique de la quaternisation du P4VP par C8Br.. 51
II.6.6. Effet de la longueur de la chane alkyle sur la cintique de la quaternisation.. 52
II.6.7. Prparation des copolymres poly(bromure de N-octyl-4-vinylpyridinium). 53
II.6.8. Caractrisation des copolymres poly(bromure de N-octyl-4-vinylpyridinium)....... 53
II.6.8.1. Diagramme de phases.............. 53
II.6.8.2. Analyse par Infrarouge du poly(bromure de N-octyl-4-vinylpyridinium). 55
II.6.8.3. Dtermination du taux maximum de la quaternisation ......................................... 56
II.6.8.3.1. Dtermination par conductimtrie. 56
II.6.8.3.2. Dtermination par RMN1H 58
II.6.8.3.3. Analyse Thermogravimtrie.. 64
II.7. Conclusion. 65
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.. 66
CHAPITRE III: ETUDE DES COMPORTEMENTS EN SOLUTION AQUEUSE DES
COPOLYMERES DE POLY(4-VINYLPYRIDINE)
III.1. Introduction . 67
III.2. Comportement tensiomtrique. 68
III.2.1.Comportement tensiomtrique en solution aqueuse du Chlorure de N-dodcyl
pyridinium...
68
III.2.2. Comportement tensiomtrique en solution aqueuse du poly(4-vinylpyridine) et ses
drivs..
68
III.2.3. Effet de la taille des chanes macromolculaires... 69
-
III.2.4. Effet de la longueur de la chane alkyle. 71
III.3. Etude thermodynamique des processus dadsorption des chanes de poly(4-vinylpyridine)
quaternis linterface air/eau........
72
III.4. Isothermes de compression de monocouches des poly(4-vinylpyridine) quaterniss. 81
III.4.1. Film Langmuir. 81
III.4.2. Isotherme de compression.. 81
III.4.3. Effet de la masse molaire du poly(bromure de N-octyl-4-vinylpyridinium).. 83
III.4.4. Effet de la longueur de la chane alkyle. 84
III.5. Observation par microscopie langle de Brewster de monocouche P4VP1-C8Br 86
III.6. tude par spectroscopie de fluorescence.. 87
III.6.1. Utilisation de sonde de fluorescence 87
III.6.2. tude par spectroscopie de fluorescence du P4VP1-C8Br.. 89
III.7. Conclusion... 91
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES. 93
CHAPITRE IV: APPLICATION DES POLY(4-VINYLPYRIDINE) QUATERNISES A LA
RETENTION DES IONS DE CHROME HEXAVALENT
IV.1. Introduction.. 95
IV.2. Dosage du chrome(VI) par la mthode de spectromtrie UV-Visible .... 96
IV.2.1. Choix de la longueur donde 97
IV.2.2. Etablissement de la courbe dtalonnage 97
IV.3. Etude de ladsorption du chrome(VI) sur les copolymres 98
IV.3.1. Effet de la taille des chanes macromolculaires sur ladsorption du chrome(VI) par le
poly(bromure de N-octyl-4-vinylpyridinium).
99
IV.3.2. Effet de la chane alkyle sur ladsorption du chrome(VI)... 112
IV.3.3. Caractrisation par Infrarouge ... 114
IV.3.4. Analyse Thermogravimtrie.. 115
IV.4. Conclusion... 116
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES. 117
CONCLUSION GENERALE .. 119
ANNEXES 122
-
Introduction
Gnrale
-
Introduction Gnrale
1
Leau est llment central de tous les processus socio-conomiques, quel que soit le
degr de dveloppement de la socit. Laugmentation des activits agro-industrielles
engendre une pression grandissante sur les rserves en eau douce de la plante. En effet, ces
activits gnrent une grande diversit de produits chimiques qui se dversent dans le cycle de
leau, mettant en pril lquilibre fragile de la nature.
Souvent, les substances chimiques contenues dans les eaux uses sont difficilement
biodgradables et le manque ou linsuffisance de systmes de traitement mne ainsi leurs
accumulations dans le cycle de leau. La protection de lenvironnement est devenue ainsi un
enjeu conomique et politique majeur.
Des industries aussi diverses que la chimie, la ptrochimie, lagro-alimentaire, le
textile, la papeterie, les tanneries etc. produisent des effluents trs divers qui ncessitent
chaque fois des investigations nouvelles et la mise au point de procds de traitement
spcifiques. Lchange dions et ladsorption [1,2] ont dj montr leur potentiel dans le
traitement de polluants inorganiques (mtaux lourds), organiques toxiques, matires
organiques naturelles et composs organiques volatiles.
Lindustrie utilise les mtaux lourds dans divers domaines, cependant ils prsentent
une certaine toxicit pour lhomme, entranant notamment des effets toxiques sur le systme
nerveux, des effets cancrignes sur le sang et la moelle osseuse et des troubles rnaux. Le
chrome est lun des mtaux lourds les plus largement utiliss dans lindustrie puisquil
possde assez davantages pour les tanneries, le textile, le traitement du bois, lagro-
alimentaire. Le chrome(VI) est la forme la plus problmatique du chrome puisque sous cette
forme le chrome est trs toxique et trs soluble dans leau. Cette solubilit lui confre une
grande mobilit dans les cosystmes.
Les mthodes mises en uvre aujourdhui pour traiter les rejets pollus par le
chrome(VI) visent gnralement rcuprer ce mtal, afin de le rutiliser et ainsi diminuer
son impact cotoxicologique. En parallle, des mthodes physico-chimiques tentent
dliminer le Cr(VI) et des mthodes lectrochimiques tentent de rduire le Cr(VI) en Cr(III).
L'adsorption est une mthode efficace pour la rtention des mtaux lourds. Plusieurs
adsorbants naturels [3-4] manifestent un faible taux dadsorption et une cintique lente vis--
-
Introduction Gnrale
2
vis du chrome. Il tait ncessaire de dvelopper des adsorbants de faible cot mais avec une
forte affinit envers le chrome. Parmi ces adsorbants, il y a les polymres amphiphiles [5-7]
caractre tensioactif tel que le poly(4-vinylpyridine) modifi par des chanes alkyles longues.
En effet, ces derniers offrent des proprits supplmentaires dues leur particularit
dadsorption aux interfaces. Les possibilits de rarrangement pour un polymre amphiphile
linterface sont moins quau sein de la solution et cela a pour consquence une diminution de
lentropie du systme. De fait, lnergie dinteraction du polymre avec linterface doit
compenser cette perte dentropie pour permettre ladsorption. Cela est permis grce au grand
nombre de contacts entre la macromolcule et linterface. Ces proprits en solution aqueuse
du poly(4-vinylpyridine) quaternis lui confre un potentiel adsorbant des ions polluants
travers linterface [8].
Les poly(4-vinylpyridine)(s) ont des proprits chimiques intressantes grce
latome dazote du noyau pyridinique. La faible basicit de la pyridine rend possible diverses
ractions sur les poly(vinylpyridine)(s) ouvrant un large domaine aux modifications. Ses
applications principales se trouvent dans le domaine de lenvironnement comme un agent de
rtention des mtaux [9-10]. Notre laboratoire a une grande exprience sur ce polymre aussi
bien au niveau de la maitrise de sa synthse que ltude de ses proprits en solution [11-14].
Les travaux sur la quaternisation des P4VP(s) sont nombreux [15-17]. La modification
des proprits du poly(4-vinylpyridine) permet dobtenir des copolymres cationiques
amphiphiles.
Ce type de polylectrolytes avec des chanes alkyles latrales courtes comme lethyle,
propyle et butyle sont solubles dans leau et leurs proprits physicochimiques ont t
largement tudies [18]. En revanche, ce mme type de polylectrolytes, mais contenant des
chanes alkyles latrales longues comme loctyle, dcyle, dodcyle deviennent insolubles dans
leau, ce qui rend leur tude en solution difficile et rare [19].
Dans ce travail nous nous sommes intresss, dans un premier temps, la synthse des
poly(4-vinylpyridine)(s) modifis par deux chanes alkyles bromes: octyle et dodcyle. Et
par la suite, la mise en vidence des nouvelles proprits interfaciales, en solution, acquises
par ces polymres cationiques. Dans un second temps une tude a t consacre
lapplication de ces polymres modifis la rtention du chrome. Ainsi, cette thse comporte
quatre chapitres et une annexe rassemblant les techniques exprimentales utilises:
-
Introduction Gnrale
3
Dans le premier chapitre, une large tude bibliographique sur la synthse des
polyvinylpyridine, la cintique de la quaternisation des polyvinylpyridine par des alkyles
broms, le comportement en solution aqueuse des polymres amphiphiles et la rtention du
chrome hexavalent.
La synthse et la caractrisation des poly(4-vinylpyridine)(s) de diffrentes tailles
macromolculaire et des copolymres de poly(bromure de N-octyl-4vinylpyridinium) et de
poly(bromure de N-dodcyl-4vinylpyridinium) seront dtailles dans le deuxime chapitre.
Le troisime chapitre rassemble les rsultats de ltude physico-chimique de ces
copolymres en solution aqueuse ralise par tensiomtrie, fluorescence et films Langmuir.
Le quatrime chapitre dcrit linfluence de certains paramtres sur la rtention du
chrome hexavalent par les copolymres de poly(bromure de N-octyl-4-vinylpyridinium) et de
poly(bromure de N-dodcyl-4-vinylpyridinium).
Nous terminons par une conclusion gnrale.
-
Introduction Gnrale
4
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] Tavengwa N., Cukrowska E., Chimuka L., Talanta 2013, 116, 670.
[2] Gadysz P., Majdan M., Pikus S., Sternik D., Chem. Eng. J. 2012, 179, 140.
[3] Shi T., Wang Z., Liu Y., Ji S., Changming D., J. Hazard. Mater. 2009, 161, 900.
[4] Yamagiwa K., J. Chem. Eng. 2007, 40 (55), 447.
[5] Neagu V., Mikhalovsky S., J. Hazard. Mater. 2010, 183, 533.
[6] Toral M.I., Gonzlez-Navarrete J., Leiva A., Ros H.E., Eur. Polym. J. 2009, 45, 730.
[7] Ros H., Collo G., Urza M., Vargas V. Journal of Macromolecular Science, Part B:
Physics 2014, 53, 428.
[8] Ros H., Gonzlez-Navarrete J., Pena M., Sagredo C., Urza M., Colloids and Surfaces
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[9] Wang G., Guan Y., Liu X., Yang M.Z., J. Colloid Interf. Sci. 2012, 375, 160.
[10] Nikita T., Ewa C., Luke C., Talanta 2013, 116, 670.
[11] Chetouani K., Medjahed K., Sid Lkhdar E., Hammouti B., et Mansri A., Corrosion
Science 2004, 46, 1421.
[12] Bacquet M., Martel B., Morcellet M., Benabadji K.I., Medjahed K., Mansri A., Meniai
A.H., Bencheikh L.M., Mater.Let. 2004, 58, 455.
[13] Choukchou-Braham E., Benabadji I., Mansri A., Franois J., Eur Polym J. 2003,
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[14] Mansri A., Tenouga L., Bouras B., J. Mater. Environ. Sci. 2014, 5, 37
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[16] Morcellet J., Loucheux C., Makromol. Chem 1975; 176, 315.
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[18] Hara M., Polyelectrolytes science and technology. New York: Marcel Dekker;
1993. Chapter 3.
[19] Gargallo L., Miranda B., Ros H., Gonzlez-Nilo F., Radic D., Polym Int. 2001, 50,
858.
-
Chapitre I
Etude bibliographique
-
Chapitre I: Etude bibliographique
5
PARTIE 1: Rappels bibliographiques sur la synthse et la modification du
poly(4-vinylpyridine)
I.1.1. Polymrisations des vinylpyridines
I.1.1.1. Polymrisation radicalaire
La polymrisation radicalaire des monomres vinyliques est une raction en chane. La
polymrisation du 4-vinylpyridine est similaire celle du styrne. Elle est amorce par une
espce ractive R. produite partir dun compos I appel initiateur:
I R.
Cette espce ractive est un radical libre pour la polymrisation radicalaire. Il se fixe
sur une molcule de monomre au niveau de la liaison C = C pour former un nouveau radical.
Ce processus se rpte et permet laddition successive de nombreuses molcules de
monomres sur la chane radicalaire en croissance. Ceci constitue la phase de propagation. A
un moment donn, la croissance de la chane se termine par disparition du centre ractif
radicalaire.
La polymrisation radicalaire comporte trois tapes classiques: lamorage, la
propagation et la terminaison.
Etape damorage
Dans cette tape initiale, nous assistons la formation du radical par dissociation de
linitiateur et la raction de ces radicaux avec les premiers monomres. Ces deux tapes sont
estimes par les deux constantes de vitesse kd et k1 respectivement.
I 2R
2R + M M1
O M: monomre
kd: constante de vitesse de dissociation homolytique de l'initiateur
k1: constante de vitesse de lattaque des R aux premiers monomres.
Etape de propagation
La propagation constitue ltape de croissance des radicaux monomres Mi. Chaque
addition de monomre cre un nouveau radical de mme nature que le prcdent, mais dont
kd
k1
-
Chapitre I: Etude bibliographique
6
la taille est plus grande puisquil possde une unit monomre de plus. Les additions
successives peuvent tre reprsentes par:
M1 + M M2
M2 + M M3
M3 + M M4
et plus gnralement par
Mn + M Mn+1
o kp est la constante de vitesse de propagation.
Etape de terminaison
La terminaison se produit par la disparition des radicaux par recombinaison ou par
ractions de dismutations bimolculaires.
R1 + R2 R1 R2
o ktc: constante de vitesse de terminaison par recombinaison.
La dismutation consiste en un transfert dun atome hydrogne situ en du centre
radicalaire sur un autre radical. Ceci engendre la formation de deux molcules de polymre,
lune sature et lautre portant une insaturation terminale.
I.1.1.2. Polymrisation anionique ou par coordination
La haute lectrongativit de lazote active le monomre 4-vinylpyridine vis--vis de
lattaque du carbanion. La polymrisation anionique du vinylpyridine est donc trs grande par
rapport celle du styrne. Dautre part, le carbanion form partir du vinylpyridine est moins
ractif que lanion styryle.
Les vinylpyridines (VP) se polymrisent par voie anionique. Ils se polymrisent
galement par coordination. Si la position de latome dazote dans le cycle des VP est sans
influence en utilisant la technique anionique, elle devient un facteur dterminant lefficacit
de la technique de coordination. En effet, la position de lazote dans la 2-vinyle pyridine
favorise la polymrisation par coordination en prsence des mtaux tels que le magnsium, le
Ktc
Kp
Kp
Kp
Kp
-
Chapitre I: Etude bibliographique
7
bryllium et le lithium. La polymrisation du 4-vinylpyridine par cette technique est trs
difficile cause de lloignement des atomes dazote du groupe vinyle induisant une trs
faible coordination des mtaux par le monomre 4VP [1].
I.1.1.3. Copolymrisation
Les copolymres greffs et les bloques des monomres du vinylpyridine sont
dimportants agents mulsifiants [2], des thermoplastiques [3] et des membranes [4]. Les
copolymres en bloques sont gnralement prpars par addition squentielle des monomres
aux initiateurs anioniques. La 4-vinylpyridine se copolymrise avec un grand nombre de
monomres vinyliques.
Le poly(4-vinylpyridine) peut tre utilise dans la synthse de bloques des
copolymres; citons le poly(4-vinylpyridine) avec polystyrne [5], ainsi que le P4VP avec le
poly(N-isopropylacrylamide) [6].
I.1.1.4. Formation des complexes
La 4-vinylpyridine est un bon donneur dlectrons. Il forme facilement des liaisons de
coordination avec les mtaux [7]. Les complexes sont gnralement insolubles et infusibles
lorsque plus de deux groupes pyridines sont attachs latome de mtal. Les liaisons par
coordination rticulent le polymre par la formation dun rseau macromolculaire.
I.1.2. Modification du poly(4-vinylpyridine)(s)
I.1.2.1. Quaternisation de la 4-vinylpyridine et du poly(4-vinylpyridine)(s)
Les vinylpyridines se polymrisent en prsence des acides [8-10]. La structure des
polymres chargs dpend des conditions de la polymrisation. Nous pouvons modifier les
proprits des P4VP par greffage de nombreux substituants. La quaternisation de la pyridine,
des pyridines substitues et des polyvinylpyridines (PVP) par des halognures dalkyles, a fait
lobjet de nombreuses tudes [11-15]. La cintique de la quaternisation du polyvinylpyridine,
fut tudie en premier lieu par Fuoss et al. [13]. Par la suite, plusieurs auteurs [16-18] ont
poursuivi ces tudes en faisant varier divers paramtres: la position de lazote, la taille de
lagent alkylant, la nature du solvant, etc..
I.1.2.2. Les paramtres influenant la cintique de quaternisation des PVP
I.1.2.2.1. Influence de la position de latome dazote
Loucheux et al. [16] ont tudi la cintique de quaternisation des PVP par des alkyles
broms et les ont compars la cintique des monomres correspondants. Les ractions de
quaternisation des petites molcules A, B et C (schma 1) dans le sulfolane suivent toutes
-
Chapitre I: Etude bibliographique
8
une cintique du second ordre jusqu conversion complte, mais elles ont des constantes de
vitesse diffrentes.
Le groupe thyle ou mthyle ne favorise la basicit de lazote que si ce dernier est
plac en position ortho ou para. La faible ractivit de la molcule ne peut tre explique que
par les effets striques.
Lors de la quatrnisation du PVP, le monomre dont lazote est en position para, suit
une cintique dordre 2 lente que celle dont lazote est en position mta. Lui mme suit une
cintique dordre 2 plus lente que celui dont lazote est en position ortho [16].
Schma 1: Monomres et polymres corresponds selon
la position de latome dazote.
I.1.2.2.2. Influence de la taille de lagent alkylant
Boucher et al. [17] ont tudi la quaternisation du poly (4-vinylpyridine) par les
bromures dthyle, de N-propyle et de N-butyle dans le sulfolane. Ils ont constat dans tous
les cas, une dclration de la vitesse de raction aprs un certain taux de conversion, qui
atteint environ 95 %. Ils ont remarqu que les courbes F(T) = f(t) se composent de trois
parties correspondant trois constantes de vitesse diffrentes k0, k1 et k2 (figure I.1).
Polymres
Molcules modles
-
Chapitre I: Etude bibliographique
9
Dtermination des constantes de vitesses
Aux temps trs courts, lorsque tous les groupements pyridines ont la mme probabilit
de ragir, la cintique peut tre considre de second ordre:
= k(a x)(b x) (I.1)
O a: la concentration du P4VP,
b: la concentration du quaternisant,
x: concentration molaire en Br-,
k0: constante de vitesse de la raction
En intgrant nous trouvons:
ln
()
()= k t (I.2)
En introduisant le taux de quaternisation T = , nous obtenons
F(t) =
ln
= kt (I.3)
Dans notre cas a = b,
x
b
Figure II.1 : Type de courbe F(T) = f(t). [4]
t (min)
F(T)
Figure I.1: Type de courbe F(T) = f(t) [17].
-
Chapitre I: Etude bibliographique
10
F(t) =
()= k t (I.4)
Gramain et al. [18] ont tudi linfluence de la taille de lagent alkylant sur la
quaternisation du poly(4-vinylpyridine) par les bromures de (4 mthoxy- 4 - biphenylyloxy)
alkyle dans le sulfolane. Ils ont constat que la longueur de la chane alkyle ninflue que trs
peu sur la ractivit et que les valeurs de k0 sont pratiquement identiques.
I.1.2.2.3. Influence du solvant
La raction de quaternisation des poly(vinylpyridine) par des halognures dalkyles a
t tudi [19-20] dans diffrents solvants constante dilectrique leve et notamment dans
le sulfolane ( = 42 50 C). Il a t trouv que le solvant doit tre polaire et de prfrence
aprotique [20]. Il doit galement solubiliser le polymre neutre, le polymre quaternis et le
quaternisant. Le sulfolane est le meilleur solvant utilis pour la quaternisation. Il pourrait
viter les ractions parasites qui se produisent lors de lutilisation du DMF ou DMSO, qui
sont pourtant des solvants couramment utiliss pour les ractions de quaternisation.
I.1.2.2.4. Influence du rapport quaternisant / P4VP
Le rapport (agent alkylant / base) joue un rle important dans la vitesse quaternisation.
Morcellet et al. [16] ont remarqu, lors de la quaternisation du polyvinylpyridine par les
bromures dthyle, de propyle et de benzyle dans le sulfolane, que plus la teneur en agent
alkylant est forte, plus la constante de vitesse est faible. Par contre, lors de la quaternisation de
la polyvinylpyridine Boucher et al. [17] nont pas remarqu de variation significative de k0
lors de la modification du rapport a/b.
I.1.2.3. Nature des effets gouvernants la cintique de quaternisation des poly(vinylpyridine)
Les effets grants la cintique de quaternisation des polymres sont dordre striques,
lectrostatiques ou sont lis la solvatation des systmes polymres-agent alkylant. Dans le
cas de la quaternisation des PVP avec les halognures dalkyles, ces derniers peuvent se
dplacer librement dans la solution. La ractivit des pyridines, imbriques dans le polymre,
diminue aprs que lun des deux cycles voisins, ou les deux, ont ragi, conduisant alors un
ralentissement de la raction. Ce phnomne est appel ralentissement par leffet de proches
voisins [17].
A temps (t) gal zro, tous les motifs pyridiniques ont la mme probabilit de ragir, ce
qui conduirait en principe un greffage tout fait alatoire.
Cependant, partir du moment o il y a formation de polysel, la probabilit de ragir
pour les noyaux libres voisins nest plus la mme. Dans les premiers instants de la raction,
les pyridines qui ragissent sont trs loignes les unes des autres (figure I.2).
-
Chapitre I: Etude bibliographique
11
Exprimentalement la vitesse de raction dans cette tape pour le polymre est
similaire celle des petites molcules analogues, leffet voisin est donc nul. Tout se passe
comme si les cycles pyridines taient des entits indpendantes dans la chane. Ensuite, trois
types de noyaux peuvent tre identifis et classs suivant leur susceptibilit la quaternisation
(figure I.3).
(A) - Ceux dont les deux voisins ont dj ragi,
(B) - Ceux dont lun des voisins a dj ragi,
(C) - Ceux dont les deux voisins nont pas encore ragi.
Les noyaux de type (C) sont les plus aisment greffables selon la cintique caractrise par k0.
Daprs Tsuchida et al. [21] et Fuoss [22], les charges lectrostatiques des pyridiniums forms
Figure I.3: Greffages possibles sur des noyaux pyridiniques
Figure I.2: Greffage alatoire
-
Chapitre I: Etude bibliographique
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empchent les pyridines voisines de ragir librement. Daprs Deboudt et al. [23], les effets
striques qui jouent le rle principal dans le ralentissement de la raction.
I.1.3. Applications du polyvinylpyridine et du polyvinylpyridine modifi
Lapplication importante du poly(vinylpyridine) repose sur son utilisation comme
polymre support dans des ractions catalytiques doxydation et de rduction [24]. Nous
pouvons fabriquer des membranes base des P4VP. Ces membranes ont une excellente
stabilit thermique (dcomposition thermique entre 270 C et 350 C) et une trs bonne
conductivit [25]. Des poly(4-vinylpyridine)(s) rticuls par le 1,4-dibromobutane ont t
greffs sur du charbon noir et utiliss comme adsorbants dhumidit [26].
Les copolymres VP-acide acrylique ou acide mthacrylique sont destins
lutilisation pharmaceutique [27].
Aurlie et al. [28] ont tudi linfluence de lajout des poly(4-vinylpyridine)(s) sur les
proprits physico-chimiques des complexes de poly(4-vinylpyridine)(s)/ADN pour optimiser
la quantit de poly(4-vinylpyridine) et de voir son impact sur le don de cellules.
Les poly(4-vinylpyridine)(s) ont t largement utiliss dans la rtention des mtaux
lourds. Wu et al. [29] ont tudi ladsorption des ions Cd, Pb et Zn par des copolymres de
styrne-divinylbenzene contenant le poly(4-vinylpyridine). Rivas et al. [30] ont tudi
Llimination des ions Ni(II), Pb(II), Cd(II) et Cu (II) par le P4VP rticul avec le
divinylbenzene. Des rsines base du P4VP et le 1,8-dibromo 3,6 dioxaoctane ont t
utilises pour retenir le cuivre (II) [31]. La capacit du poly(4-vinylpyridine) quaternis par le
N-propyle lextraction du chrome(IV) en solution aqueuse a t tudie par Tavengwa et al
[32]. Ils ont trouv une capacit dadsorption maximale de 6,20 mg/g avec un temps
dquilibre de 40 min.
Des gels base de poly(4-vinylpyridine) ont t utiliss en chromatographie phase
liquide pour sparer des polymres aromatiques cycliques [33]. Des copolymres greffs
base de la 4-vinylpyridine, le polythylne et le poly(tetrafluoroethylene) forment des
complexes avec diffrents ions mtalliques. Ces derniers sont utiliss comme catalyseurs pour
lhydrognation et loxydation des alcnes, des sulfates, des alcools et des aldhydes [34].
-
Chapitre I: Etude bibliographique
13
PARTIE 2: Rappels bibliographiques sur les polymres amphiphiles en solution
aqueuse
I.2.1. Gnralits sur les polymres amphiphiles.
Les amphiphiles (en grec, amphi : double, et philos : ami) sont dfinis comme
des molcules constitues de groupements ayant des affinits opposes vis--vis dun mme
solvant, trs souvent leau. Plus gnralement cette proprit est la consquence de fortes
diffrences de polarit entre ces groupements. En milieu aqueux les amphiphiles classiques,
surfactants ou tensioactifs, sont composs dune tte hydrophile et dune ou deux chanes
alkyles hydrophobes.
La prsence de deux parties antagonistes dans une mme structure confre la famille
des amphiphiles des proprits caractristiques en prsence deau, comme ladsorption aux
interfaces, lauto-organisation dans des micelles ayant des gomtries variables, ainsi que
lagrgation dans des msophases lyotropiques des concentrations leves en tensioactif.
Lessor des polymres, des mthodes de polymrisation ainsi que le dveloppement des
connaissances sur les macromolcules naturelles ont fait naturellement apparatre la notion de
polymres ou de macromolcules amphiphiles qui forment maintenant une famille part
entire.
Lintrt pour les polymres amphiphiles a dbut avec les premiers travaux raliss
par Strauss et al. [35] dont lun des objectifs tait de relier les proprits la structure
molculaire. Les observations portaient sur les composs obtenus par quaternisation
incomplte de la poly(2-vinylpyridine) par des bromures dalkyles et dtudier les proprits
des systmes polymres avec une unit de rptition de structure quivalente celle de
tensioactifs mais qui seraient relis de faon covalente, afin de pouvoir mieux comprendre les
proprits des micelles de tensioactifs classiques.
Les polymres amphiphiles sont caractriss par la prsence, dans leur structure, de
groupements ou parties polaires et dautres hydrophobes. En prsence deau ces derniers ont
tendance sassocier en domaines plus ou moins larges ou encore en rseaux. Ces
associations peuvent tre intermolculaires et donner selon la structure et la taille des
macromolcules mises en jeu, des solutions visqueuses, des gels ou encore des micelles. Dans
dautres cas lassociation est intramolculaire par repliement des macromolcules sur elles-
mmes crant ainsi des micro-domaines hydrophobes de dnominations diverses: pseudo-
micelles (par analogie aux micelles de tensioactifs), micelles intra-chanes, micelles
unimolculaires (unimer micelles) etc Les polymres qui les gnrent constituent alors la
-
Chapitre I: Etude bibliographique
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catgorie des polysavons (polysoaps). Les tudes physico-chimiques engages dans cette
thmatique montrent une difficult de dfinir prcisment la structure conformationnelle de
ces macromolcules qui est conditionne par de nombreux paramtres dont les plus
importants sont: la balance hydrophile/hydrophobe, la solubilit, la densit des groupements
hydrophobes etc Comme dans le cas des amphiphiles molculaires, les polymres
amphiphiles peuvent tre caractriss par la nature de leurs parties polaires:
- Les polymres amphiphiles ioniques (anionique, cationique, zwitterionique)
- Les polymres amphiphiles non-ioniques.
I.2.1.1. Structure des polymres amphiphiles
Les polymres amphiphiles se prsentent dans des gomtries ou architectures varies.
Les plus courantes (Figure I.4) sont les structures blocs, en peigne, alternes, en toiles ou
dendrimres.
Figure I.4: Diffrentes structures de polymres amphiphiles:
(a) Copolymres bloc, (b) Etoiles, (c) Copolymres structure en peigne are,
(d) Dendrimres, (e) Copolymres alterns, (f) structure en peigne dense.
: tte hydrophile, : Queue hydrophobe.
-
Chapitre I: Etude bibliographique
15
I.2.1.2. Classification des polymres cationiques amphiphiles
Selon Wessling et al. [36] les polymres amphiphiles sont classs comme suite:
- Les polysavons possdent des units de rptition ayant un caractre tensioactif. Les charges
positives sont incorpores dans lenchanement principal, ou bien dans des groupements
latraux eux-mmes relis une longue chane alkyle. Les polysavons cationiques combinent
le caractre polylectrolyte et tensioactif dans une seule entit. Ces espces possdent de
faibles viscosits en solution aqueuse et un grand pouvoir solubilisant des espces
hydrophobes.
- Les polymres tensioactifs sont composs dunits monomres, qui individuellement ne
prsentent pas un caractre tensioactif. Le comportement des ''polymres tensioactifs'' nest
pas comparable celui des polysavons.
Berger [37] a class les polymres cationiques amphiphiles en deux catgories en
fonction de la position de la charge positive:
- ''Internal cationic polymers'' o la charge cationique est situe sur la chane principale. Ce
type de polymres reprsente la classe des ionnes, Knapick et al. [38] ont synthtis une
famille dionnes variant par la longueur de la chane alkyle latrale et la densit de charge.
Ils ont dmontr que lorsque la longueur de la chane alkyle pendante augmente, on peut
observer une transition de type polylectrolyte-polysavon et que leffet de la densit de charge
est ngligeable devant celui de la chane alkyle latrale.
- ''External cationic polymers'' dans lesquels la charge cationique nappartient pas la chane
principale. Ils sobtiennent par modification chimique des polymres prcurseurs ou par
polymrisation des monomres amphiphiles. Cette classe de polymres rassemble les sels
quaternaires de polyvinylbenzylammonium, de polyvinylimidazolium et de
polyvinylpyridinium.
Laschewsky et al. [39] ont prsent une classification base sur la situation de la
chane principale du polymre par rapport aux groupements alkyles. Quatre types de
gomtrie peuvent tre ainsi dfinis, comme le montre la figure I.5:
-
Chapitre I: Etude bibliographique
16
Figure I.5: Reprsentation schmatique des diffrentes catgories de macro-amphiphiles
cationiques selon Laschewsky [39]
(a) tte-tte, (b) milieu de chane, (c) tte-queue, (d) chane principale
- Gomtrie tte-tte (a): la chane principale est situe proximit de la tte polaire,
cette gomtrie est appele aussi attachement frontal.
- Gomtrie tte-queue (b): la chane principale et la tte polaire sont spares par la
chane alkyle, cette gomtrie est appele aussi: attachement terminal.
- Gomtrie Milieu de chane (c): la chane principale et la tte polaire sont spares
par quelques segments espaceurs flexibles.
- Gomtrie chane principale (d): La tte polaire appartient la chane principale.
Cette classification ne prend en compte que les structures relativement simples,
principalement en peigne et donc de comportement polysavons. Les structures blocs
napparaissent pas.
I.2.1.3. Comportement des polymres amphiphiles en solution aqueuse
Les polymres amphiphiles sont caractriss par la prsence dans leur structure des
parties, squences ou groupements ayant des polarits trs diffrentes (polaires et trs peu
polaires) et par consquent une affinit trs diffrente pour les solvants et en particulier pour
leau. Cette particularit leur confre des proprits originales dorganisation en solution
aqueuse et aux interfaces impliquant une phase aqueuse.
Les parties hydrophobes ont la possibilit de sassocier entre elles en solution en
formant des architectures variables, on parle alors de comportement associatif, et dautre
part, les polymres amphiphiles peuvent sadsorber et sorganiser aux interfaces. Par
consquent, ils peuvent modifier les proprits de surface et amliorer la compatibilit de
deux phases immiscibles.
-
Chapitre I: Etude bibliographique
17
Le phnomne dassociation qui existe dans le cas des polymres amphiphiles en
solution aqueuse est provoqu par leffet hydrophobe des segments apolaires qui ont alors
tendance lagrgation avec expulsion des molcules deau qui les solvatent. Il a lieu soit
entre macromolcules diffrentes (associations intermolculaires), soit au sein dune mme
macromolcule (agrgation intramolculaires). Nous obtenons donc des solutions micro ou
nano htrognes et les zones riches en groupes non polaires qui rsultent de ces associations,
sont considres comme des micro ou nano-domaines hydrophobes avec des tailles, structures
et formes varies.
Les polymres associatifs intramolculaires sont aussi appels polysavons
(polysoaps). Leur structure consiste en une succession de fragments tensioactifs molculaires
lis entre eux par un squelette polymre do le nom gnral de polysavons avec une structure
en peigne. Ils reprsentent une catgorie particulire des polymres amphiphiles. En effet, ils
offrent des proprits supplmentaires dues leur particularit de favoriser en prsence deau
lagrgation de leurs chanes latrales hydrophobes qui se regroupent en micro- ou nano-
domaines caractre fortement hydrophobe. La formation de ces nano-domaines ncessite de
forts repliements des macromolcules concernes.
- Les types de micelles polymres
Trois modles sont ainsi proposs [40-41]:
Micelles locales: dans ce modle, on observe une agrgation dun nombre limit de
chanes alkyles. Le modle est indpendant du degr de polymrisation, permettant une
transition gradue dune agrgation complte une agrgation partielle. Ce modle impose
une flexibilit importante au polymre.
Micelles molculaires: ce modle suppose une agrgation intramolculaire de toutes les
chanes alkyles du polymre pour donner naissance un seul agrgat. Le nombre dagrgation
dpendra du degr de polymrisation, et par la suite la gomtrie des micelles sera contrle
par ce facteur.
Micelles rgionales: ce modle se situe entre les deux modles cits prcdemment. Il
sappuie sur lagrgation dun petit nombre de chanes alkyles voisines dans un segment
local. Les proprits rsultantes de cette association sont similaires celles des micelles
locales, sauf la restriction gomtrique impose par la flexibilit limite du polymre. Ce
modle permet une transition des agrgations intramolculaires vers des agrgations
intermolculaires.
-
Chapitre I: Etude bibliographique
18
I.2.1.3. Les polysavons cationiques
Les polysavons abaissent faiblement la tension de surface, ou bien ils ne labaissent
que lorsque la concentration augmente mais il ny a pas de concentration micellaire critique
(CMC), responsable dune rupture de pente. Les nano-domaines hydrophobes des polysavons
ont une dynamique limite au contraire des micelles classiques qui sont le sige dchanges
rapides. La gomtrie des polysavons influe sur leur activit la surface en solution aqueuse.
Il a t observ que les proprits tensioactives sont amliores lorsquon diminue la distance
entre le groupement ionique et le squelette polymre. De mme, les polysavons de type 'tte-
tte', selon le classement de Laschewsky [39], sont plus tensioactifs que les polysavons de
type tte-queue. En effet, cette dernire conformation attnue la capacit des groupements
hydrophobes migrer vers linterface, les ttes polaires ont tendance former un bouclier
efficace autour des agrgats hydrophobes. Les polysavons montrent la capacit de solubiliser
des molcules hydrophobes grce lagrgation des parties hydrophobes. Larchitecture du
polymre a un effet sur le phnomne de solubilisation: une bonne solubilit dans leau est
contrebalance par une faible capacit de solubilisation.
De nombreux travaux sur les polysavons ont t consacrs aux sels de
polyvinylpyridiniums. Ces polymres sont obtenus par deux voies:
1. La quaternisation du poly(2-ou 4-vinylpyridine) par des halognures dalkyles
(modification chimique)
2. La polymrisation de la 4-vinylpyridine quaternise
Strauss et al. [35,42]. ont labor une famille de polysavons de poly(2-vinylpyridine)
quaternise par le bromododcane, mais que sur une partie des cycles. Ils ont tudi leurs
proprits par viscosimtrie et interprt les rsultats en supposant la formation de micelles
confrant aux polymres une structure trs compacte. En plus ils ont montr que ces
polymres pouvaient solubiliser des hydrocarbures en milieux aqueux ce qui permettait
dtablir une relation entre le pouvoir solubilisant et la concentration en polysavon.
Le poly(4-vinylpyridine) a permis de jouer sur la balance hydrophile/hydrophobe de
ces polyamphiphiles en utilisant deux agents alkylants de 1-bromoalkanes de taille trs
diffrente: un motif 1-thyl-4-vinylpyridinium reprsentait la contribution hydrophile, alors
que la partie hydrophobe tait constitue par des units 1-dodcyl-4-vinylpyridinium [43-45].
Les proprits tensioactives des sels quaternaires du poly(4-vinylpyridine) ont t
tudies linterface air/eau en utilisant la balance de Langmuir [46]. Les monocouches ont
t tudi par diffraction de rayons X aprs transfert sur des substrats en utilisant la technique
Langmuir-Blodgett [46].
-
Chapitre I: Etude bibliographique
19
I.2.2. Adsorption des polymres amphiphiles
Ladsorption des polymres amphiphiles aux interfaces est diffrente de celle des
molcules simples de tensioactif car la molcule de polymre peut adopter un grand nombre
de conformations linterface et en solution. A linterface, les possibilits de rarrangement
pour un polymre donn sont moindres quau sein de la solution et cela a pour consquence
une diminution de lentropie du systme.
Lnergie dinteraction du polymre avec linterface doit compenser la perte
dentropie pour permettre ladsorption. Dans le cas des polymres, cela est permis grce au
grand nombre de contacts entre la macromolcule et linterface.
La chane dun polymre lorsquil est adsorb sur une surface se dtaille en trois parties:
- Les trains dont les segments sont en contact avec la surface
- Les boucles qui ne possdent aucun contact avec la surface et qui connectent deux trains
- Les queues, qui sont des bouts de chanes non adsorbs et qui plongent dans la solution.
De nombreux contacts (trains) garantissent une forte adsorption des polymres
linterface.
Le modle en loi dchelle dvelopp par De Gennes et al. [47] pour les solutions de
polylectrolytes en rgime dilu met en vidence les proprits singulires des
polylectrolytes. Il prvoit entre autre que, sous leffet des rpulsions lectrostatiques, la
chane stire et se rigidifie.
Les thories dAlexander [48] et de De Gennes [49] permettent de dcrire les
transitions de phase des polymres dans les films de Langmuir. Un film lors dune
compression peut adopter diffrentes conformations qui sont, par ordre daires molculaires
dcroissantes [50]:
Crpe champignon brosse cigare collapse
-
Chapitre I: Etude bibliographique
20
Schma 2: Reprsentation schmatique des diffrentes organisations d'un film durant une
compression d'une monocouche pour le cas de copolymres blocs une interface air-eau.
I.2.3. Isotherme de compression
Dterminer une isotherme de compression consiste mesurer une temprature fixe,
la pression de surface en fonction de la somme de laire occupe par le film de polymre. En
comprimant le film, la tension de surface diminue et donc la pression = 0 augmente.
Ce systme permet dobtenir des diagrammes de phases bidimensionnels. Chaque plateau
marque la coexistence de deux phases, cest une transition du premier ordre.
Dun point de vue thermodynamique, ce systme est dfini par trois variables: la temprature,
la pression et la densit du film. Dans le cas dun film comprim temprature fixe, la
pression restera constante lors dune transition. Idalement, les plateaux correspondant des
transitions sont rigoureusement horizontaux. Exprimentalement, la pente nest pas
parfaitement nulle. Les interactions rpulsives dans le film, ainsi que le contrle difficile du
taux dhumidit de lair, explique la lgre pente [51].
I.2.4. Principes gnraux sur les phnomnes dadsorption aux interfaces
La tensiomtrie est ltude des phnomnes dadsorption dune substance donne aux
interfaces liquide/gaz ou vapeurs, liquide/liquide et liquide/solide, la substance tudie tant
soluble dans lune des phases. Les mesures de tension superficielle et interfaciale fournissent
-
Chapitre I: Etude bibliographi
des donnes importantes pour expliquer lorganisation des molcules et ltude des proprits
physicochimiques.
Les phnomnes dadsorption aux interfaces liquides sont dcrits par la relation de
Gibbs (I.5). Cette quation
tensioactif en solution dilue et en quilibre entre la solution et linterface.
=
: Excs de concentration la surface (mol/m
R: Constante des gaz parfaits (R= 8,314 J/mol/K)
T: Temprature en Kelvin
: Tension superficielle
C: Concentration de lagent tensioactif
Selon la nature du solut, les variations de
types comme le montre la Figure
Figure I.6: Evolution de la tension superficielle dune solution avec la concentration en
solut pour diffrents types de composs dissous.
Chapitre I: Etude bibliographique
des donnes importantes pour expliquer lorganisation des molcules et ltude des proprits
Les phnomnes dadsorption aux interfaces liquides sont dcrits par la relation de
relie la tension de surface la concentration de lagent
tensioactif en solution dilue et en quilibre entre la solution et linterface.
(I.5)
: Excs de concentration la surface (mol/m2)
parfaits (R= 8,314 J/mol/K)
C: Concentration de lagent tensioactif
Selon la nature du solut, les variations de en fonction de C peuvent tre de divers
types comme le montre la Figure I.6
Evolution de la tension superficielle dune solution avec la concentration en
solut pour diffrents types de composs dissous.
21
des donnes importantes pour expliquer lorganisation des molcules et ltude des proprits
Les phnomnes dadsorption aux interfaces liquides sont dcrits par la relation de
la concentration de lagent
en fonction de C peuvent tre de divers
Evolution de la tension superficielle dune solution avec la concentration en
-
Chapitre I: Etude bibliographique
22
La courbe 1 est caractristique de la plupart des composs organiques non ioniques, la
courbe 2 est caractristique des lectrolytes inorganiques, tandis que lallure de la courbe 3 est
propre aux molcules de tensioactifs simples o la prsence dune rupture de pente est lie
la formation de micelles. La dcroissance de (
< 0) traduit un phnomne dadsorption
des molcules linterface. Lactivit la surface des polymres amphiphiles diffre de celle
des molcules tensioactives classiques cause de leur faible coefficient de diffusion, et leur
conformation complexe linterface air/eau. Les polymres associatifs intramolculaires ne
manifestent pas toujours un caractre tensioactif marqu. En effet, la quasi-inexistance du
caractre tensioactif [52] sexplique par des phnomnes dassociations intramolculaires
forts lorsque la teneur en chanes latrales est importante, ou par ladoption dune
conformation telle que la partie hydrophobe soit protge par la partie hydrophile.
-
Chapitre I: Etude bibliographique
23
PARTIE 3: Elimination du chrome hxavalent par adsorption sur les
polymres
I.3.1. Chrome et environnement
Le chrome occupe le 21me rang dans le classement des lments par ordre
dabondance dans la crote terrestre. La concentration moyenne du chrome dans les roches est
de 100 mg/Kg de roche. Il est largement prsent dans les roches (jusqu 3400 mg/Kg de
roche igne) o il est souvent en substitution du fer (rayons ioniques du Fe(III) = 0,067 nm et
de Cr(III) = 0,064 nm). Le chrome (III) remplace le fer(III) ou Al(III) dans dautres minraux
comme les tourmalines, micas et grenats. Les traces de chrome prsentes dans ces minraux
sont souvent responsables de leur couleur: le vert de lmeraude ou le rouge du rubis [53]. Le
tableau I.1 prsente les concentrations en chrome rencontres dans des chantillons rfrencs
de roche et de minraux.
Tableau I.1: Concentrations moyennes en chrome dans diffrents minraux [52].
Minraux Pridots Basaltes gabbros Argiles Micas Feldspaths Quartz
[Cr] ppm 3200/2900 400/300 450 200/150 50 25/5 5
Sources dmission du chrome
Le chrome prsent dans lenvironnement a pour origine, dune part des sources
naturelles et dautres parts des activits industrielles. La source principale tant
anthropognique.
-Les sources naturelles
Les principales sources dmission naturelles de chrome sont par ordre dimportance:
Altration et rosions des roches:
Environ 50.103 tonnes de chrome/an sont librs suite laltration et lrosion des roches
Emission volcanique:
Environ 4.103 tonnes de chrome/an sont rejets lors des missions volcaniques.
- Les sources anthropiques
Le chrome est, le plus souvent, extrait dun minerai de type oxyde mixte FeCr2O4: la
chromite. Les utilisations industrielles de ce mtal sont nombreuses et conduisent pour
certaines de graves pollutions environnementales.
-
Chapitre I: Etude bibliographique
24
Les industries qui utilisent le chrome sont multiples. Le chrome est utilis dans la fabrication
des alliages et dans les traitements mtalliques contre la corrosion et autres attaques oxydantes
depuis la fin du dix-neuvime sicle [53]. Cet lment est galement utilis dans les industries
chimiques o il sert de catalyseur dans les synthses organiques [54], dans lindustrie des
peintures et colorants [55], dans lindustrie du bois, du ptrole [56], les industries
agroalimentaires [57] et dans la production de films photographiques et de cassettes
magntiques [58]. Une autre source importante de pollution industrielle des eaux naturelles
par le chrome est lindustrie de cuir o les sels de chrome trivalent sont largement utiliss
comme agent de tannage pour les peaux.
Des stockages inadapts ou des infrastructures dfaillantes sont lorigine de graves
pollutions industrielles. Les rejets anthropiques, dans les diffrents compartiments de
biosphre [53]:
- 30.103 tonnes par an de chrome mis dans latmosphre,
- 140.103 tonnes par an de chrome rejet dans les eaux de surface,
- 900.103 tonnes par an de chrome rejet dans les sols.
I.3.2.Toxicit du chrome
La toxicit du chrome dpend non seulement de sa concentration mais aussi de son
degr doxydation. En effet, il est communment admis que le chrome (VI) est beaucoup plus
toxique que le chrome (III). Ce dernier mme trs faibles doses, est un lment essentiel aux
tres vivants puisquil joue un rle indispensable dans le mtabolisme glucidique comme
activateur de linsuline [57].
Lintoxication au chrome peut tre accidentelle par manque dhygine, surtout dans
les lieux de travail, ou volontaire dans une tentative de suicide. Lingestion dun sel de
chrome (VI) ou chrome (III) cause une ncrose slective des cellules des tubes proximaux
[59]. Gnralement la mort peut survenir pour des doses comprises entre 100 et 300 mg.
Pathologie attribue au chrome et ses drivs
Un contact avec du chrome contenu dans leau, des poussires ou des particules de sol
provoquent des alliages cutans [59].
Des inhalations prolonges induisent des cancers broncho-pulmonaires chez les
personnes en contact dans leur vie professionnelle, principalement dans les industries de
production de dichromate et pigments [60].
-
Chapitre I: Etude bibliographique
25
I.3.3. Proprits chimiques du chrome
I.3.3.1. Etats doxydation
Lisotope du chrome le plus abondant est le 52Cr. Comme les autres mtaux de
transition, il peut exister diffrents tats doxydation : de la forme mtallique Cr(0) Cr(VI)
la forme la plus oxyde. Cependant seuls les tats doxydation (III) et (VI) sont prsents dans
lenvironnement.
I.3.3.2. Chrome trivalent Cr(III)
Cest la forme la plus stable, elle se prsente en solution sous formes hydroxydes:
Cr(OH)2+, Cr(OH)2+ , Cr(OH)3, Cr(OH)4
-.
Le Cr(III) forme en solution des sels stables avec la majorit des anions, il forme des
complexes avec la plupart des ligands donneurs d'lectrons tels que leau, lammoniaque,
l'ure et d'autres ligands organiques contenant des atomes donneurs dlectrons (O, N, S...etc.)
comme les acides amins. Les complexes de chrome forms ont une tendance d'tre absorbs
par des matires solides et des composs macromolculaires, diminuant de ce fait la mobilit
et la disponibilit du Cr(III) dans les eaux. La prsence, la concentration et la forme de Cr(III)
dans l'environnement dpendent de divers processus physiques suivants: l'hydrolyse, la
complexation, les ractions redox et l'adsorption.
I.3.3.3. Chrome hexavalent Cr(VI)
A la diffrence du chrome(III), les complexes du chrome sous la forme hexavalente
Cr(VI) sont faiblement absorbs sur les surfaces inorganiques et constituent ainsi la forme la
plus mobile du chrome. Dans le milieu naturel, le chrome(VI) est fortement mobile, cest un
puissant oxydant, il prsente une trs grande solubilit qui lui confre cette trs grande
mobilit en milieu aqueux [61]. Il se trouve essentiellement sous formes doxo-anions.
Son diagramme de prdominance et de distribution est reprsent sur la figure I.7. Le chrome
hexavalent en solution aqueuse existe sous diffrentes formes dont la rpartition dpend de
lacidit du milieu, de la nature de lacide et de la concentration totale en chrome hexavalent.
I.3.3.4. Prdominance des espces du chrome hexavalent en fonction du pH
Les espces de chrome(VI) prsentes en solution aqueuse sont les ions bichromate
( 4HCrO ), les ions chromate (2
4CrO ) et les ions dichromate (2
72OCr ). Lacide chromique,
H2CrO4, existe dans des domaines de trs faible pH (
-
Chapitre I: Etude bibliographique
26
La figure I.7 reprsente le diagramme de prdominance des espces du chrome
hexavalent en fonction du pH daprs Marcelo et al. [63].
Lacide chromique ( 42CrOH ) existe seulement dans des solutions de pH infrieur 1.
La figure I.7 montre que les ions bichromate ( 4HCrO ) prdominent dans un domaine de pH
compris entre 1 et 6,9. Pour des concentrations suprieures 10-3 mol/L en Cr(VI), lespce
A
Figure I.7: Diagramme de prdominance des espces du Cr(VI)
en fonction du pH [63].
[Cr(VI)] = 3,3x10-4mol/L. () ions bichromate () ions chromate
H2CrO4 HCrO4-
+ H+
HCrO4- 2-CrO4 H++
HCrO4-2 Cr2O7
2-+
H2O
pH< 1
pH> 1
pH< 6.9
pH>6.9
(1)
(2)
(3)
(I.6)
(I.7)
(I.8)
-
Chapitre I: Etude bibliographique
27
dichromate (Cr22
7O ) coexiste dans le mme domaine. A des pH suprieurs 8, le Cr(VI)
existe seulement sous la forme des ions chromate (Cr 24O ).
I.3.4. Gnralits sur ladsorption
La technologie de sparation par adsorption constitue aujourdhui une des
technologies de sparation les plus importantes. Elle est largement utilise pour la sparation
et la purification des liquides dans des domaines trs varis, allant des industries ptrolires,
ptrochimiques et chimiques, aux applications environnementales et pharmaceutiques.
Ladsorption est le processus au cours duquel des molcules dun fluide, appel adsorbat,
viennent se fixer sur la surface dun solide, appel un adsorbant. Par la surface du solide, on
sous-entend les surfaces externes et internes engendres par le rseau de pores et cavits
lintrieur de ladsorbant.
Il existe deux types de processus dadsorption: adsorption physique (ou physisorption)
et adsorption chimique (ou chimisorption).
- La physisorption est une adsorption de type physique, o la fixation des molcules
dadsorbat sur la surface dadsorbant se fait essentiellement par les forces de Van der Waals et
les forces dues aux interactions lectrostatiques. Ladsorption physique se produit sans
modification de la structure molculaire et elle est parfaitement rversible.
- La chimisorption est une adsorption de type chimique, qui rsulte des forces de
liaison de nature chimique, nettement suprieures aux forces de Van der Waals avec transfert
dlectrons; Il y a donc des ruptures et des crations de liaisons chimiques en surface entre le
ractif et les sites actifs de ladsorbant. Le processus est beaucoup moins rversible et mme
parfois irrversible.
I.3.5. Adsorbants base de polymres
La rtention des mtaux lourds par diffrents polymres et rsines a fait lobjet de
plusieurs tudes [64, 65].
Nous rapportons brivement ci-dessous quelques rsultats de certaines tudes concernant la
rtention des mtaux lourds par des polymres synthtiques:
Ltude ralise par Wjcika et al. [66] sur des rsines base de poly(4-vinylpyridine)
quaternis par le chlorure de benzyle et le chlorure dactone a montr que la capacit
dadsorption des deux rsines augmente avec la concentration initiale. Ils ont trouv que la
quantit du Cr(VI) adsorb aprs 1 h du temps dquilibre est plus de 90 %.
Ltude de la rtention du chrome(VI) sur des supports de polyvinylpyridinium-
bentonite a t effectue par notre laboratoire [67] les rsultats de cette tude montrent que le
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Chapitre I: Etude bibliographique
28
temps dquilibre ncessaire pour rduire le Cr(VI) existant dans une solution de
concentration 1,5 10-5 M est de 3 h.
Toral et al. [68] ont tudi linfluence de la chane latrale sur ladsorption du Cr(VI)
sur le poly(4-vinylpyridine) (Mw = 30 000 g/mol) quaternis par des alkyles brom (C6Br,
C8Br, C10Br). Ils ont conclu que cette limination dpend de la longueur de la chane alkyle.
Samani et al. [69] ont tudi ladsorption du Cr(VI) en solution aqueuse sur un
composite de polyaniline/polyethylene glycol. Ils ont conclu que le pH optimal est 5 et le
temps dquilibre pour la rtention du Cr(VI) est 30 min.
Wu et al. [70] ont tudi la rtention du Cd, du Pb et du Zn utilisant le styrne et les
copolymres divinyliques de benzne contenant des groupes d'iminodiacetate, copolymres de
poly(4-vinylpyridine) avec de styrne et de divinylbenzne et avec des sulfonates en tant que
groupes fonctionnels. Ils ont trouv que seulement les copolymres qui contiennent les
groupes d'iminodiacetate et le poly(4vinylpyridine) adsorbent des ions mtalliques dus au fort
affinit des groupes fonctionnels vers ces ions mtalliques.
Rivas et al. [71] ont tudi la nature de linteraction du poly(acrylicacide) (PAA) ainsi
que poly(vinylsulfonicacid) (PVS) avec le Cu(II) et Ni(II). Ces auteurs ont utilis la technique
de rtention par les polymres en phase liquide par ultrafiltration et les rsultats ont montr
que les interactions entre Ni(II)PAA et Ni(II)PVS sont de nature lectrostatique. Cependant
les interactions entre Cu(II)PAA impliquent la formation des liaisons de coordinations.
Llimination du chrome(VI) des eaux uses par les polyanilines [72] et les
andanilineformaldehydes [73] a t ralise. Dans ce dernier cas, la rtention des Cr(III) et
Cr(VI) a t explique comme une combinaison des interactions lectrostatiques entre l'ion
monoacide de chromate et andanilineformaldehyde et la formation des liaisons entre le
Cr(III) avec l'atome d'azote dans la rsine.
En fait, le poly(4-vinylpyridine) quaternis par le 2-chloroacetate damide a t
employe pour l'extraction slective du mercure. Les groupes amides de pyridine quaternis
fournissent une grande slectivit pour le mercure [74].
-
Chapitre I: Etude bibliographique
29
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Chapitre II Synthse et modification de poly(4-vinylpyridine)
de diffrentes tailles quaterniss par des alkyles
broms
-
Chapitre II: Synthse et modification de poly(4-vinylpyridine) de diffrentes tailles quaterniss par des alkyles broms
32
II.1. Introduction
Les polymres dont la synthse est dcrite dans ce chapitre sont obtenus par
polymrisation radicalaire. Les espces radicalaires sont lectriquement neutres et n'exigent
donc pas de conditions particulires pour attaquer les liaisons et pour stabiliser les espces
radicalaires en phase de propagation. La stabilisation par rsonance du radical responsable de la
propagation se produit avec pratiquement tous les substituant. La polymrisation radicalaire
comporte trois tapes classiques: lamorage, la propagation et la terminaison. La
polymrisation du poly(4-vinylpyridine) a t ralise par amorage thermique du peroxyde de
benzoyle (POB). Sa masse macromolculaire est variable suivant le solvant.
Les ractions de quaternisation de la pyridine et des polyvinylpyridines (PVP) ont t
largement tudies. Fuoss et al. [1] ont tudi la quaternisation du PVP afin de prparer des
polylectrolytes. Raine et al. [2] ont tudi la quaternisation de la pyridine par liodure de
mthyle dans diffrents solvants, et montr que la cintique est gnralement du second ordre.
Fuoss et Coleman [3] ont tudi la quaternisation de la pyridine et ses drivs par le bromure de
butane dans le sulfolane pour permettre dviter les ractions secondaires. Munschutkin et al. [4]
ont trouv que la raction de quaternisation de la pyridine est dautant plus rapide que la
constante dilectrique du milieu ractionnel est plus leve.
La quaternisation du polyvinylpyridine par des alkyles a t tudie par beaucoup de
chercheurs [3,5-8]. Tous saccordent sur le fait que le PVP se quaternise dune manire
semblable la pyridine ou ses drives, tant que la conversion reste faible. Cependant la
raction ralenti au fur et mesure que la chane macromolculaire se quaternise. Certains
auteurs [9-11] attribuent ceci lencombrement strique; dautres, leffet lectrostatique
rpulsif des sites dj quaterniss [7,12].
Lobjectif principal de notre travail se rsume dans:
La synthse du poly(4-vinylpyridine) (P4VP) de diffrentes tailles par polymrisation
radicalaire;
Le suivi cintique de la quaternisation du P4VP par le bromure doctyle (C8Br) et le
bromure de dodcyle (C12Br) dans lthanol 70 C;
Leffet de la taille du P4VP sur la cintique de la quaternisation par le bromure doctyle
(C8Br) dans lethanol.
-
Chapitre II: Synthse et modification de poly(4-vinylpyridine) de diffrentes tailles quaterniss par des alkyles broms
33
Leffet de la longueur de la chane alkyle sur la cintique de la quaternisation du P4VP par
le bromure doctyle (C8Br), le bromure de dodcyle (C12Br) et aussi une comparaison avec
une tude ralise au laboratoire par le bromure dhxadcyle (C16Br) [9].
La comparaison de leffet du solvant sur la cintique de la quaternisation du P4VP en
utilisant le sulfolane et en utilisant lthanol.
Pour cela les diagrammes de solubilits des copolymres ont t tablis en fonction du
pourcentage eau/ thanol et des techniques exprimentales ont t utilises pour caractriser les
diffrents copolymres prpars.
II.2. Synthse des poly(4-vinylpyridine)(s)
II.2.1. Produits utiliss
1. 4VinylPyridine: C7H7N, (Aldrich, 95 %)
M = 105,14 gmol-1, Teb = 113 C, d = 0,98. Un liquide transparent miscible avec les alcools,
les esters, et les ctones.
2. Tolune: C7H8,
M = 92,14 gmol-1, Teb = 110,58 C, d = 0,87. Un liquide incolore, d'odeur caractristique
miscible avec l'thanol, l'actone, l'hexane et le dichloromthane.
3. Peroxyde de benzoyle : C14H10O4,
M = 242,20 gmol-1, Tf = 105 C, d = 1,3. Il apparait sous forme de cristaux blancs ou en
poudre.
4. Hydroxyde de potassium: KOH,
M = 56,1 gmol-1, Tf = 380 C, d = 2,04. Un solide blanc, dliquescent, inodore, soluble dans
leau.
5. Hydroxyde de sodium: NaOH,
M = 39,99 g.mol-1, Tf = 318 C, d = 2,1. Un solide de formes variables, blanc, dliquescent,
inodore.
6. Ethanol: C2H6O,
M = 46,06 g.mol-1, Teb = 79 C, d = 1,02. Un liquide incolore, d'odeur caractristique, miscible
avec l'eau, lactone et lther.
7. Chloroforme : CHCl3,
M = 119,30 g.mol-1, Teb = 62 C, d = 1,48. Un liquide incolore, volatil, d'odeur caractristique.
-
Chapitre II: Synthse et modification de poly(4-vinylpyridine) de diffrentes tailles quaterniss par des alkyles broms
34
8. Hexane: C6H14,
M = 86,17 g.mol-1, Teb = 68,73 C, d = 0,66. Un liquide incolore, volatil, d'odeur
caractristique.
9. Ether dithylique: C4H10O,
M = 74,12 g.mol-1, Teb = 35 C, d = 0,71. Un liquide incolore trs volatil, d'odeur
caractristique.
O M: masse molaire en g.mol-1
d : densit
Teb: temprature dbullition
Tf: temprature de fusion
II.2.2. Modes opratoires
Dans un ballon tricols, sous courant dazote, 450 mL du tolune ou du chloroforme sont
placs, 50 mL de 4-vinyle pyridine sont ajouts aprs chauffage 60 C; le peroxyde de
benzoyle (5.10-4 mol) est additionn. Le polymre est obtenu aprs 72 h. La filtration et le
schage du produit obtenu a t ralise sous vide. Les oprations de solubilisation
prcipitation sont rptes plusieurs fois dans diffrents solvants-non solvants.
II.3. Solubilit des poly(4-vinylpyridine)(s)
Le P4VP est soluble dans beaucoup de solvants et il est possible de le prcipiter pour le
purifier dans des non solvants comme les thers linaires ou les hydrocarbures aliphatiques. Le
Tableau II.1 rassemble les principaux tests de solubilit raliss.
Tableau II.1: Tests de solubilit du P4VP 20 C.
Solvant P4VP
Ethanol Soluble
Mthanol Soluble
Chloroforme Soluble
Dimthyl formamide Soluble
Etherdithylique Insoluble
Hexane Insoluble
Eau Insoluble
-
Chapitre II: Synthse et modification de poly(4-vinylpyridine) de diffrentes tailles quaterniss par des alkyles broms
35
II.4. Fractionnement
Le P4VP obtenu est fractionn par prcipitation dans des mlanges de solvants. Les
polymres sont gnralement des mlanges dhomologues qui diffrent par leurs poids
molculaires. Le fractionnement est un moyen utilis pour sparer les diffrents poids
molculaires du polymre. Le fractionnement utilis dans notre cas est bas sur la prcipitation
du polymre par addition de sa solution dans un non-solvant (prcipitant). Nous prcipitons
ainsi les longues chanes qui sont ainsi spares des plus courtes chanes. Ces dernires restent
en solution. Les diffrentes masses en P4VP classes par ordre dcroissant en taille sont notes
P4VP1, P4VP2, P4VP3, P4VP4, P4VP5 et P4VP6.
O P4VP1 : la plus forte taille du P4VP synthtis.
P4VP6 : la plus faible taille du P4VP synthtis.
II.5.Caractrisation des poly (4-vinylpyridine)(s)
II.5.1. Analyse par Infra-Rouge
Les spectres IRTF des P4VP ont t tudis dans la rgion 400 - 4000 cm-1. Les
spectres obtenus avec P4VP1, P4VP2, P4VP3, P4VP4, P4VP5 et P4VP6 sont identiques. Nous
retrouvons sur la figure II.1 le spectre avec les bandes caractristiques du P4VP.
4000 3600 3200 2800 2400 2000 1600 1200 800 40050
55
60
65
70
75
80
85
90
34003020
2906
1596
1554
1407
1066
994
% T
rans
mitt
ance
Wavenumber
Figure II.1: Spectre Infra-rouge du P4VP
-
Chapitre II: Synthse et modification de poly(4-vinylpyridine) de diffrentes tailles quaterniss par des alkyles broms
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La bande 1596 cm-1 est attribue la liaison (C=N) dans une amine aromatique. Les
bandes successives 1407 et 1554 cm-1 sont caractristiques du noyau aromatique. Les
liaisons C-C aliphatiques satures apparaissent 994 - 1066 cm-1. La bande 2906 cm-1
correspond llongation des C-H aliphatiques.
Le tableau II.2 regroupe les bandes principales caractristiques du monomre qui est la
4-vinylpyridine. Les bandes 925 et 995 cm-1 sont attribues au C-H de la liaison vinylique.
La bande 1640 cm-1 correspond la liaison (C=C) vinylique. La bande 1595 cm-1
correspond la liaison (C=N) dans une amine aromatique. Les bandes 1400 et 1550 cm-1
sont caractristiques de la liaison (C=C) du cycle aromatique. Les bandes 2900 et 2929 cm-1
correspondent la liaison C-H aliphatique.
Tableau II.2: Attributions des bandes Infra-rouge de la 4-vinylpyridine [11].
Nombre donde (cm-1) Intensit Attribution
760 Moyenne CH2
822 Intense CH cycle (hors du plan)
925
995
Intense
Intense
CH de la liaison vinylique
CH de la liaison vinylique
1000
1073
Intense
Moyenne
CH cycle
(longation)
1200 1370 Moyennes CH2
1400 1550
1595
Intenses
Intense
C=C cycle
C=N cycle
1640 Moyenne C=C liaison vinylique
2900
2929
Moyenne
Moyenne
CH2 et CH (chane)
CH2 et CH (chane)
3020 Moyenne CH cycle
3400 intense H2O
Nous remarquons que le spectre du P4VP prsente les mmes bandes que son
monomre, lexception des bandes 1640 et 925 cm-1. Ces deux bandes, caractristiques de
la liaison vinylique, ont disparu pour le spectre IR du P4VP (Figure II.1). La disparition de ces
bandes est due la polymrisation radicalaire de double liaison vinylique.
-
Chapitre II: Synthse et modification de poly(4-vinylpyridine) de diffrentes tailles quaterniss par des alkyles broms
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II.5.2. Spectroscopie RMN 1H
Les analyses RMN du proton, en phase liquide ont t ralises 400 MHz sur un
spectromtre Brucker Advanced AM 400.
Les spectres obtenus pour P4VP1, P4VP2, P4VP3, P4VP4, P4VP5 et P4VP6 sont
identiques et la figure II.2 reprsente celui du P4VP dans le chloroforme deutr. Il indique la
prsence des diffrents protons de la structure du P4VP.
Figure II.2: Spectre RMN1H du P4VP dans le chloroforme deutr.
Les dplacements chimiques sont regroups dans le tableau II.3. Ces valeurs sont en
accord avec celles dcrites par Yang et al. [12].
Les signaux sont sous forme de massifs, c'est l'une des caractristiques des polymres
en RMN1H. Les protons saturs ont un dplacement dans l'intervalle de 0,98 - 2,03 ppm. Les
signaux apparaissent entre 2,03 et 2,7 ppm sous forme de petits massifs relatifs aux
dplacements chimiques des C-H de la chane. Ces protons sont dblinds vers les faibles
ppm
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Chapitre II: Synthse et modification de poly(4-vinylpyridine) de diffrentes tailles quaterniss par des alkyles broms
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champs par leffet du cycle aromatique. Le solvant donne