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FOWLER POWER Portrait très « coloré » de Rickie le Yankee avant l’US Open de golf RED BULL CLIFF DIVING C’est parti ! Les falaises de Bonifacio lancent la saison 2012 NIKOLA KARABATIC LONDON CALLING La star du handball français jette un pavé dans la mare avant les JO Téléchargez GRATUITEMENT l’appli Tablette PLUS : Trey Hardee / Norah Jones / Joris Daudet / Keirin / Red Bull Stratos / Lionel Messi / Ridley Scott / Roxrite Retrouvez ce supplément gratuit tous les mois avec L’Équipe MAGAZINE SPONSORISÉ JUIN 2012 UN MAGAZINE HORS DU COMMUN

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Juin 2012

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FOWLERPOWER Portrait très « coloré » de Rickie le Yankee avant l’US Open de golf

RED BULL CLIFF DIVING C’est parti ! Les falaises de Bonifacio lancent la saison 2012

NIKOLAKARABATIC

LONDON CALLING La star du handballfrançais jette un pavé dans la mareavant les JO

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JUIN 2012UN MAGAZINE HORS DU COMMUN

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JuinLE MONDE DE RED BULL

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Grand huitL’été avec son cortège de friandises — parfois goulûment fatales — pointe son nez. La saison est propice aux courants d’air nocturnes, plutôt envahissants après un bain de minuit ou un match de foot sur la plage « avec les potes ». Un courant d’air et un coup de froid, un courant d’air et un but dans la mire, un courant d’air et on disparaît. Tiens, cette ultime maxime pourrait d’ailleurs s’appliquer à certains amateurs de pouvoir. Dans le sport de (très) haut niveau, on passe sa vie à grignoter quelques secondes, à améliorer son total de buts et/ou son palmarès. Dans ce huitième numéro de la version française de The Red Bulletin, Norah, Olga, Nikola, Lionel, Ridley, Joris, Felix, Trey et Rickie n’ont qu’un but à l’orée d’un été qui s’annonce radieux : rester au sommet. Bonne lecture, Votre Rédaction

LA BOULE À FACETTE DU CAVALLI CLUB DE DUBAILaissez-vous tenter par une petite escapade dans l’univers ultra-stylé de Roberto Cavalli – entre paillettes, glamour et House Music.

CES BRAVES... ... n’ont pas froid aux yeux. Rendez-vous la semaine prochaine à Bonifacio pour le lancement de la saison de Red Bull Cliff Diving World Series. Spectacle et émotions garantis !PH

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22ET DIEU CRÉA MESSI Le plus grand footballeur du monde mesure 1,69 mètre : Lionel Messi soufflera ses 25 bougies le 24 juin prochain. The Red Bulletin lui consacre une page.

SURPRENANTELa reine du Pop-Jazz, Norah Jones, nous confie que diététique et érotisme font bon ménage.

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ET MOIRoxrite, roi des

B-Boys, défait les plaies de son corps devant l’objectif de notre photographe.

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AU TOP DES SPOTS Les meilleurs concerts et événements culturels et sportifs du mois tout autour de la planète. Lana del Rey (photo) sera à Barcelone, au festival Sónar.

94LA SENSATION FOWLER Gueule d’amour à la Justin Bieber, Rickie Fowler a tout d’une rock star. The Red Bulletin dresse un portrait très « US Open ».

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08 Photos du mois 14 Énergisant... à petites doses 16 Henry t’envoie à New York City 16 Barbaud a hâte d’être au Hellfest Festival 26 Les frères Grimm éternellement d’actualité

HIER ET AUJOURD’HUI : CHAUSSURES DE COURSESupplice ou confort ? Quand on court le marathon, il vaut mieux faire le bon choix.

RED BULL STRATOS Voyage inédit dans le corps de Felix

Baumgartner au moment où l’Autrichien traverse le mur du son. Attachez vos ceintures.

HOMME DE FER Devenir Champion du monde de décathlon ? Un jeu d’enfant pour Trey Hardee. L’objectif cette année est bel et bien l’or olympique.

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très « US Open ». très « US Open ».

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PAS UNE RIDERidley Scott est un monstre sacré. Il sait fabriquer les monstres aussi. À l’instar de Prometheus.

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PLUS HAUT, PLUS VITE, PLUS FORT : DAUDET TRACE SA ROUTE EN BMXUne passion, de l’explosivité – naturellement – et une ambition grande comme ça. C’est la formule de Joris Daudet. C’est aussi celle qui donne des ailes.

Plus

De corps et d’esprit86 MOTEURLa KTM 350 Freeride conquiert le terrain88 TRAININGOlga Kharlan, sabre en main94 AGENDATour du monde des meilleurs plans Red Bull

96 FOCUSÀ ne pas louper

97 KAINRATHUn monde en dessins

98 PLEINE LUCARNELa plume d’Ono-dit-Biot

98 OURS ET MENTIONS LÉGALES

KEIRIN MON AMOURSir Chris Hoy a guidé The Red Bulletin à la découverte d’un sport méconnu. Reportage photos exceptionnel au Japon dans le cercle très fermé des coureurs de Keirin, à quelques semaines des JO de Londres.

BASEBALL, APPRENDRE À LANCER Après vous avoir fait découvrir l’effet Magnus avec le redoutable coup de poignet de Rafael Nadal il y a quelques mois, place au baseball. À vos battes !

90 VIE NOCTURNENouveauté : Beth Ditto/ Red Bull Night Shift/ Club Cavalli Dubaï/ Cocktail : Coppa di Fiori/ Pause : Skream/ Régime de nuit : Currywurst

On n’a pas su prendre

le bon wagon comme le

rugby.

N. Karabatic : «

»

KARABATIC SE DÉVOILE

Dans le sport français, Nikola Karabatic est

au-dessus de la mêlée. Les JO de Londres sont

de belles promesses pour ce joueur exceptionnel.

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AU C KL A N D, N O U V E LLE-Z É L A N D E

GOUTTE À GOUTTENon, ce ne sont pas des flocons mais de l’eau. L’univers de la Volvo Ocean Race ne pardonne pas. L’ex-Whitbread est un tour du monde par étapes où six équipages de 11 hommes parcourent 72 737 kilomètres sur un monocoque de 21,5 mètres. Cette photo est prise sur le pont de Groupama 4, barré par Franck Cammas. Nous sommes quelques heures après le départ d’Auckland, direction Itajaí au Brésil, soit un parcours de 12 419 kilomètres à travers le Pacifique, en contournant le Cap Horn pour remonter jusqu’à Rio. Ou presque. On connaît la suite. Groupama 4 démâte avant de repartir direction Miami avec un nouveau mât. L’arrivée de la flotte est prévue début juillet à Galway, après une régate « in-port » à Lorient le 30 juin. D’ici là, tous les points comptent. Suivez le classement sur www.volvooceanrace.comPhoto : Yann Riou/Groupama Sailing Team/Volvo Ocean Race

DU MOIS

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N É KO H A R B O R , T E R R E D E G R A H A M

SURGELÉ La forme blanche est un iceberg. C’est un indice subtil pour situer l’environnement climatique où la kayakiste

canadienne Valerie Lubrick ose un « esquimautage ». Cette image a été saisie à Neko Harbor sur la côte ouest

de la péninsule antarctique. Le terme Harbor n’est pas à prendre au sens littéral, mais plutôt dans un intitulé

de baie perdue au milieu de nulle part. C’est un chasseur de baleines norvégien qui a accosté ici pour la

dernière fois. C’était en 1924.Photo : Krystle Wright

DU MOIS

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R A K A P O S H I , PA KI S TA N

BIP SHOW« Des nuages plein la tête et le son des varios qui hurlent dans les oreilles », témoigne le Belge Tom de Dorlodot, sourire aux lèvres, à propos du vol qu’il réalise en compagnie de l’Espagnol Horacio Llorens et de l’Argentin Hernan Pitocco dans les montagnes du nord du Pakistan. Ce trio de choc effectue d’une traite un vol de 8 heures atteignant 6 443 mètres d’altitude et une distance de 225 kilomètres. Notre cliché montre de Dorlodot au-dessus du glacier de Rakaposhi. « Varios » est le terme employé pour désigner les instruments de bord. Ils fournissent aux parapentistes les données de vol en émettant des « bips » à intervalles réguliers.www.thomasdedorlodot.blogspot.comPhoto : Krystle Wright

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UN INSTANT SVP !

LES IMAGES DU MOIS

Les meilleures photos seront tirées au sort. Le ou la gagnante repartira avec la gourde suisse SIGG siglée The Red Bulletin.

Faites-nous partager votre univers trépidant en envoyant vos clichés à :[email protected]

EXTRÊME LIMITE

Sportifs du dimanche s’abstenir !

RACE ACROSS AMERICAUn parcours long de 4 800 km,

la chaleur, le vent et un sommeil minimal sont au menu.

www.raceacrossamerica.org

IDITAROD-RACE1 850 km à travers l’Alaska

par des températures pouvant descendre jusqu’à − 40° C.

www.iditarod.com

BELTQUERUNGDans une eau à 15° C, les 25 km de traversée de la Mer Baltique

sont un véritable supplice.www.beltquerung.com

CROCODILE TROPHYLa chaleur de l’Outback australien

est synonyme de souffrance pour les VTTistes .

www.crocodile-trophy.com

JEU D’OMBRESDes projections de lumière créent

des images fascinantes. Sans peinture.

Rashad Alakbarov

Dans le milieu artistique, on l’appelle « Le maître des ombres ». Rashad Alakbarov fait de la peinture murale d’un genre nouveau. L’Azerbaïdjanais a besoin d’objets de la vie courante, d’une source de lumière et de beaucoup de patience. Placés de façon arbitraire, ces objets sont projetés sur un mur et, sous

l’effet de la lumière, prennent la forme de villes, de visages ou d’une plage. L’artiste de 32 ans présente une projec-tion impressionnante de 12 mètres de haut de la déesse grecque Themis. À admirer jusqu’au 1er septembre au 012 Bakou Public Art Festival. www.yarat.az

Saint-Malo La fin libératrice de l’épuisant Red Bull Kite Quest est annoncée par le son d’une cloche. Jeremy Bernard

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BullevardÉnergisant... à petites doses

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Murphy en magnat du café ?

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James Murphy est le roi de la cool attitude. LCD Soundsys-tem, son groupe très dance-punk, est culte. Presque l’équivalent du Velvet Under-ground issu du mouvement hipster. Le musicien surprend tout son monde lorsqu’il jette l’éponge il y a un an. Il donne alors un concert d’adieu ma-gistral à New York. Le nou-veau film Shut Up and Play the Hits immortalise cette dernière nuit légendaire.

: Pour-quoi dissoudre un groupe qui est au sommet ? : Beaucoup de raisons poussent à continuer l’aventure. De très bonnes même. Mais mon but n’est jamais d’être une star. Avec LCD, nous atteignions nos

objectifs et il était temps de relever de nouveaux défis.Lesquels ?L’année dernière, je travaillais surtout sur le film du concert. Des centaines de pistes audio, onze angles de prise de vues... Puis, le montage. Maintenant j’ai hâte de commencer un truc nouveau. La torréfaction de café m’intéresse. Je songe à lancer ma propre marque d’expresso.Quels conseils donnez-vous aux jeunes ?Faites la musique que vous aimez écouter vous-mêmes. Ne vous éparpillez pas. Concentrez-vous sur ce que vous faites de mieux. Ne vous précipitez pas.James Murphy sur le divan dela Red Bull Music Academy :www.boilerroom.tv

Téléchargements :itunes.apple.com

Smart zoneTrois appli

à ne pas louper

RED BULL RACING SPY APP

Cette appli propose les données de

course, des photos et un accès au

journal de bord de Red Bull Racing.

RED BULL KART FIGHTERDouze circuits différents pour

un kart sur mesure histoire de foncer

et décrocher la pole position.

RED BULL X-FIGHTERS 2012Vivez les six étapes

du Tour avec Dany Torres et créez vos propres figures dans trois modes

de jeu.

RED BULL

de jeu.

Sao Jose do Rio Preto Le B-Boy Pelezinho jette un coup d’œil vers les talents du workshop. Marcelo Maragni

Le Cap Thomas de Dorlodot initie le surfeur Jordy Smith (à gauche) au parapente au-dessus de Table Mountain. Craig Kolesky

Atlanta Robby Kirkland traverse la rue sur son skate et avec style au Red Bull Mind the Gap. Ryan Flinn

PHOTOGAGNANTE

NUIT BLANCHEJames Murphy reste un noctam-bule malgré la dissolution de LCD Soudsystem.

À vos marques, prêts, play !La présence d’athlètes dans un studio d’enregistrement est peu banale. Le producteur britannique Redlight et le Champion du monde gallois du 400 mètres haies Dai Greene innovent. Dans les studios londoniens de Red Bull, Redlight et Costas Karageorghis, psychologue du sport spécialisé dans la musique, rencontrent Greene. Ils tra-vaillent ensemble sur plusieurs morceaux dont une mélodie censée améliorer les performances. « La musique joue un rôle important pendant mes entraînements et les compétitions, dit Greene. C’est génial de pouvoir composer un truc sur mesure. Costas écoute ma playlist d’avant course et nous discutons de mes sensations et des sons qui me motivent. » Redlight met ensuite la théorie en pratique : « Costas me fait part des sonorités dont Dai a besoin pour booster sa motivation. Le morceau final culmine à 126 bpm, soit un rythme raisonnable proche du rap. Dai est très emballé. » Greene va sans doute tester ce morceau en meeting dès cet été : « Le fait que le morceau soit conçu pour moi change sensiblement la donne. »À écouter dès juillet sur www.redbullstudio.com

Dai Greene culmine désormais à 126 bpm.

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Henry à NY avec vousJouer, gagner et s’envoler pour New York afin de rencontrer Thierry Henry, le capitaine des Red Bulls ? C’est possible grâce à Red Bull Winning 5 ! Le meilleur buteur de l’histoire des Bleus vous donne rendez-vous sur la pelouse du Red Bull Arena, l’enceinte située à quelques encablures de Manhattan. D’ici là, sept étapes régionales et une finale nationale départagent les différentes équipes. Chaussez les crampons et foncez !Dates et inscriptions sur www.redbull.fr/winning5

METAL LAND !Le Hellfest accueille 120 000 personnes ce week-end. Ben Barbaud dirige la manœuvre.

: Comment le plus gros festival de Metal de France a-t-il vu le jour ? : Il y a 6 ans sur les cendres d’un autre festival, Furyfest, que j’avais organisé et créé en juin 2002. Fan de Hardcore-Punk depuis mon plus jeune âge, j’ai très vite eu envie de participer à l’émancipation des musiques dites « extrêmes ».Quelles sont les nouveautés de cette 7e édition ?Une nouvelle étape est franchie. Nous déménageons du Val de Moine pour nous installer quelques kilomètres plus loin, mais toujours à Clisson (Loire-Atlantique), dans un espace plus grand. Cela démontre que ces musiques « spécialisées » provoquent un engouement fort, alors qu’elles sont ignorées des médias français.Quelle est la spécificité d’Hellfest ?Le festival a toujours voulu se démarquer en proposant une programmation éclectique avec tous les genres possibles de Hard-Rock, la nouvelle scène, les styles Hardcore... Sur les 170 artistes à l’affiche cette année, certains festivaliers ne viendront que pour apprécier la grosse locomotive comme les Guns N’Roses ou Mötley Crüe. D’autres voudront dénicher des petits artistes qui ne vendent pas plus de 100 albums en France. Ensuite, tout un tas de trucs comme n’importe quel autre festival : la décoration, les rencontres, le camping et la bière. Hellfest, c’est la garantie d’un week-end 100 % Rock’n’Roll. Le Disney-land du métalleux en quelque sorte !Toute la programmation sur www.hellfest.fr

Henry, idole à New York

Axl Rose, dernier rescapé des Guns

Dates et inscriptions sur www.redbull.fr/winning5

: Comment le plus gros festival de Metal de France a-t-il vu le jour ? : Il y a 6 ans sur les cendres d’un autre festival, Furyfest, que j’avais organisé et créé en juin 2002. Fan de Hardcore-Punk depuis mon plus jeune âge, j’ai très vite eu envie de participer à l’émancipation des musiques dites « extrêmes ».Quelles sont les nouveautés de cette 7e édition ?Une nouvelle étape est franchie. Nous déménageons du Val de Moine pour nous installer quelques kilomètres plus loin, mais toujours à Clisson (Loire-Atlantique), dans un espace plus grand. Cela démontre que ces musiques « spécialisées » provoquent un engouement fort, alors qu’elles sont ignorées des médias français.Quelle est la spécificité d’Hellfest ?Le festival a toujours voulu se démarquer en proposant une programmation éclectique avec tous les genres possibles de Hard-Rock, la nouvelle scène, les styles Hardcore... Sur les 170 artistes à l’affiche cette année, certains festivaliers ne viendront que pour apprécier la grosse locomotive comme les Guns N’Roses ou Mötley Crüe. D’autres voudront dénicher des petits artistes qui ne vendent pas plus de 100 albums en France. Ensuite, tout un tas de trucs comme n’importe quel autre festival : la décoration, les rencontres, le camping et la bière. Hellfest, c’est la garantie d’un week-end 100 % Rock’n’Roll. Le Disney-land du métalleux en quelque sorte !Toute la programmation sur www.hellfest.frToute la programmation sur www.hellfest.fr

Paris L’autre sport national a trouvé ses adeptes. Chaque équipe s’est dignement défendue.V. Curutchet, Red Bull Balle Aux Prisonniers

Bjerringbro Pour son anniversaire, Chris Christensen s’offre son plus beau Backflip en BMX. Lars Daniel Terkelsen

Nagoya Danser la Lambada avec un ballon de foot ? Pourquoi pas ! Les participants du Red Bull Street Style sont prêts à tout... Jason Halayko

Mounir au sommetVictorieux du Red Bull BC One Cypher à Lille en avril dernier, Mounir Biba défendra les couleurs de la France le 22 septembre prochain à Rotterdam lors de la finale européenne. L’Angevin de 27 ans a disposé d’Abd-L dans le Nord, un de ses potes des Vagabond Crew. Mais les deux garçons se retrou-veront aux Pays-Bas. « Je veux aller jusqu’au Brésil », avoue Mounir. L’apothéose mondiale a lieu à Rio de Janeiro le 8 décembre prochain. À noter qu’un troisième français, Khalil, sera à Rotterdam, grâce à une Wild card.Plus d’informations surwww.redbull.fr/bcone

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6 paré au combatJe fais chaque jour 15 km de vélo avec parfois une séance en salle de musculation. Place ensuite à deux heures d’entraînement. Sur le ring, je suis toujours conscient des forces dont je dispose.

2 mentalLes compétitions se jouent beaucoup au mental. Les adversaires tentent de vous déstabiliser. J’ai toujours le trac mais ça me motive. J’aime la pression.

5 au régime Avant le Red Bull BC One, je remplace les repas complets par des jus et ne consomme pas de viande. La différence est nette, je suis plus rapide et plus léger. Être corpulent est un inconvénient.

1 dos rondUne blessure d’enfance est à l’origine de mes problèmes dans le bas du dos. Un entraînement spécifique en salle me permet de renforcer cette partie du corps. C’est nécessaire.

4 force intérieureLes Freezes ? Ma spécialité ! Il faut se maintenir immobile dans une position défiant les lois de la gravité. Cela demande un effort incroyable au plus profond de soi. J’ai maîtrisé mon corps à 12 ans.

mon corps et moi

ROXRITEFidèle à sa réputation, le Mexicain, tenant du titre de Red Bull BC One, garde la foi en dépit de muscles abîmés et d’un dos en vrac.

www.roxriterepresents.com

3 sur un bras En 2006, le muscle qui relie l’arrière de mon bras droit au triceps se déchire. Je suis alors au Japon où je prépare une compétition. Mon bras devient violet. Je participe malgré tout au tournoi en effectuant toutes les figures sur la main gauche. Et je gagne !

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Visionnaire

PAS une rideQuatre décennies de succès inin-terrompu ne semblent pas avoir stoppé la curiosité de Ridley Scott. Prometheus le prouve.

Une lumière printanière inonde cette suite royale située au premier étage du Soho Hotel de Londres. Ridley Scott accorde audience autour d’une grande table ronde d’époque. Une scène qui sied à merveille au réalisateur dont la vie proverbiale sous les feux de la rampe s’étale depuis trois décennies. Sans aucune ombre au tableau.

« Le secret pour faire un film dont l’action se situe dans le futur, glisse-t-il distinctement en évoquant ses célèbres productions Alien et Blade Runner, n’est pas de leur donner un visuel futuriste car la mode ou l’architecture sont cycliques. »Nous y voilà donc. Le ton est donné. L’Anglais sait de quoi il parle. Il vient de signer un contrat pour un deuxième Blade Runner. Ici, au cœur de Soho, Scott se contente de faire l’article de Prometheus, soit un retour au monde très claustro-phobe d’Alien.

À 74 ans, il est au sommet de son art. Prometheus est le film le plus attendu de l’année. La raison ? Une pléiade de stars – Charlize Theron, Michael Fassbender, Noomi Rapace – et un astucieux buzz sur la toile composé de teasers, bandes an-nonces et vidéos publiés par une société fictive, la dénommée Weyland Corp.

L’attente suscitée ne semble pas per-turber notre homme outre mesure. « S’en inquiéter est vain, dit-il de sa voix grave qui trahit à peine ses origines du nord-est de l’Angleterre. Autant passer son temps à se regarder le nombril. Si vous écrivez ce que souhaite le spectateur, alors vous produirez un roman de gare. Vous devez être le seul juge de ce que vous faites. »

De Thelma et Louise à Gladiator, ses succès au box office démontrent, s’il le faut, la fiabilité d’un instinct régénéra-teur. Prometheus marque aussi un retour vers la très grosse production, ce qu’il fait de mieux. Le film débute comme une pré-quelle (histoire antérieure à l’histoire principale du film et traitée dans un autre film) avec cette réponse à une question posée dans Alien. Depuis, elle obsède Scott : quelle est la créature découverte Te

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dans la 3D, un support auquel il veut se frotter depuis longtemps. L’influence de James Cameron dans ce domaine se fait sentir. « Le fait de devoir utiliser des lunettes pour la 3D me rebute un peu, dit-il. Sinon je n’ai aucun problème avec ce support. »

L’utilisation de la technologie digitale implique une approche du décor radicale-ment différente. Dans Alien, tout était créé à la main. Scott fait agrandir les

par Sigourney Weaver et son équipe au début du film ?

« Il s’agit là de la question de l’évolu-tion avec un E majuscule. Sommes-nous uniquement un élément biologique ou le fruit d’une création de quelque entité ? Je crois que le fait d’être ici, ayant évolué à partir du carbone, d’un atome, nécessite certainement un coup de pouce. »

Introspection quand tu nous tiens. Ce film est la première incursion de Scott

« Ce que je réalise avec Prometheus était impossible il y a 30 ans. »

Date et lieu de naissance20 novembre 1937 à South Shields (Angleterre)

Principales réalisations Alien (1979)Blade Runner (1982)Thelma & Louise (1991)Gladiator (2000)La chute du faucon noir (2001)Hannibal (2001)American Gangster (2007)

Prometheus, késako ?Ce long métrage fait référence à un titan de la mythologie grecque qui déroba le feu aux dieux pour l’offrir à l’espèce humaine, marquant ainsi le début de notre évolution.

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Effets spéciaux majeurs, casting idéal et suspense garanti. La nouvelle production de Ridley Scott renoue avec les bonnes vieilles recettes grand public.

studios de Pinewood afin d’y créer ce nouvel univers. « Ce que je réalise avec ce film était impossible il y a 30 ans, explique-t-il. Il comporte une séquence numérique phénoménale, vraiment extra-ordinaire, suivie d’une longue scène avec Noomi sans effets spéciaux. » Le plateau est à l’unisson. Noomi Rapace a apprécié cette collaboration : « Ce qui est formi-

dable, c’est qu’on n’est jamais livré à soi-même. » La comédienne suédoise incarne la scientifique elizabeth Shaw. « Certaines prises peuvent déstabiliser. Ce n’est vrai-ment pas évident. Mais j’ai toujours le sentiment que nous le faisons ensemble », enchaîne-t-elle.

Parfois qualifié de despote sur certains tournages par une partie de son équipe

technique (Blade Runner), Scott a su se fondre dans une vraie fonction de direc-tion d’acteurs. « Ce changement s’opère progressivement, dit-il en glissant lente-ment son doigt sur la table pour illustrer son propos. Je crois que chaque réalisa-teur a sa façon de faire. Pour ma part, tout est dans le casting. Les acteurs me font généralement confiance. J’aime constituer une équipe et j’essaie, honnête-ment, de faire en sorte qu’elle soit le plus agréable possible. »

Jovial et détendu, Scott savoure sa nouvelle escapade dans l’univers de la science-fiction. « J’ai été puni avec Blade Runner par l’échec commercial du film. Mais vous savez quoi, la semaine pro-chaine j’ai rendez-vous pour un remake de ce même opus. Rares sont ceux qui peuvent en dire autant... » en bon anglais qui se respecte, Scott sait allier humour et provocation avec un rare doigté. Plus d’infos sur la version iPad gratuite de The Red Bulletin et sur www.prometheus-movie.com

ViTe FAiT, Bien FAiT Sportifs vainqueurs et parcours victorieux aux quatre coins de la planète.

Les volleyeurs américains Phil Dalhausser et Todd Rogers s’adjugent, sous le soleil de Brasília, le match d’ouverture de la saison du FIVB World Tour.

La rideuse de VTTRachel Atherton s’impose dans la iXS European Downhill Cup à Monte Tamaro, en Suisse.

La rideuseRachel AthertonLa rideuse

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À tout juste 14 ans,

la wakeboardeuse

Larisa Morales (au centre) remporte haut la main le titre Juniors

des Nautique Wake

Games d’Orlando.

Sébastien Loeb

sort vainqueur

de l’étape argentine

du FIA World Rally

Championship

pour la 7e fois

consécutive. Un

sans-faute pour

le Français.

Sébastien Loeb

sort vainqueur Sébastien Loeb

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Page 20: The Red Bulletin_1206_FR

Courir, un plaisir pour certains, un supplice pour d’autres. Cela dépend aussi de la chaussure utilisée, du gros orteil et de la taille du coup de pied.

HIER ET AUJOURD’HUI

BIEN FICELÉEÀ l’origine, les Tabi sont

conçues avec une fermeture élastique autour de la cheville.

Sur la Marathon Tabi, celle-ci est remplacée par des lacets et

des œillets classiques.

MERCI LE CHANVREAfin de garantir un minimum de confort durant les 42,195 kilomètres du marathon, les Marathon Tabi disposent de semelles en chanvre.

Marathon men

APPUIEn séparant le gros

orteil des autres, les designers de

la chaussure misent sur un appui renforcé

et plus efficace de l’orteil.

1953 ASICS MARATHON TABI

Lorsqu’il remporte le Marathon de Boston en 1951 dans le temps canon de 2 h 27 min 45 s à tout juste 19 ans, le Japonais Shigeki Tanaka marque les esprits avec ses chaussures. Ce sont des Tabi à orteils séparés. Elles sont portées par les ouvriers en bâtiment ou les fermiers. Deux ans plus tard, le modèle Marathon Tabi est produit en série par Onitsuka (aujourd’hui Asics). Le design original sera abandonné.

Contrairement à l’original, la Marathon Tabi a une semelle en caoutchouc pour plus de confort et une meilleure résistance.

Contrairement à l’original, la Marathon Tabi a une semelle en caoutchouc pour plus de confort et une meilleure résistance.

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CONFORTLe système à lacets

intégrés, appelé lancing, encercle

l’ensemble du méta-tarse, améliore la ligne

seyante et la trans-mission d’énergie.

POIDSLa semelle intermédiaire de la Gel-DS Racer 9 est composée d’un plastique 10 % plus léger que l’éthy-lène-acétate de vinyle utilisé jusqu’à présent. Le poids de la chaussure est réduit de 215 grammes.

Le support du coureur au fil du temps

2012 ASICS GEL-DS RACER 9

Afin de répondre aux exigences athlétiques élevées du Marathon (le record du monde détenu par le Kenyan Patrick Makau est de 2 h 03 min 38 s), la génération actuelle de chaussures de running mise sur une réduction de poids, un amortissement optimal et une compensation des déformations du pied. Avec le temps, les techniques de fabrication évoluent aussi. Autrefois cousue, la semelle du Tabi est aujourd’hui collée.

Le sol est palpable. Tel est le but recherché avec la semelle crantée en caoutchouc hautement anti-abrasive.

Le sol est palpable. Tel est le but recherché avec la semelle crantée en caoutchouc hautement anti-abrasive.

SÉCURITÉLe matériau du dessus

en mesh léger et thermoactif, s’adapte parfaitement au pied.

Les tigerstripes, bandes réfléchissantes,

assurent une bonne visibilité la nuit.

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Machine à butsAprès les 500 réalisations inscrites entre

1995 et 2000 sous les couleurs de Newell’s

Old Boys (son club préféré à ce jour), Messi

inscrit un quintuplé dès son premier match

avec les jeunes du Barça. En 2004, il effectue

sa première apparition en Primera División

contre l’Espanyol. Depuis 2008, Pep Guardiola

accompagnait Messi. « C’est comme revoir

jouer Maradona, en plus agile et plus rapide

encore », dit l’ex-coach barcelonais admiratif.

croissance difficile

À onze ans, « La Pulga » (la puce) mesure

1,27 m. La crise économique en Argentine et

les coûts élevés du traitement contre les

troubles de croissance (900 euros par mois)

poussent la famille Messi à s’installer à Barce-

lone. Lors d’un entraînement test en 2000,

l’entraîneur des jeunes du Barça est si enthou-

siaste qu’il rédige un pseudo contrat sur une

serviette avec un salaire de 600 euros et une

prise en charge totale de son traitement.

talentueuxLionel a cinq ans lorsque sa grand-mère Celia l’emmène voir un match

des jeunes du FC Grandoli. Ce jour-là,

un joueur manque à l’appel dans l’effec-

tif de Ricardo Aparicio. Sa grand-mère

parvient à convaincre Don Apa. « Je le

fait jouer le long de la ligne de touche.

S’il pleure, tu peux le récupérer toi-

même sur le terrain. » Sur sa première

échappée, Messi laisse trois joueurs

sur place. Aparicio comprend : « Plus

question de remplacer ce joueur. »

Exploration

Et DiEu créa MEssiÀ l’occasion du 25e anniversaire de la star du FC Barcelone, the red Bulletin s’est penché

sur la carrière d’un lutin génial et gargantuesque. Lionel Messi est un ogre !

aMour vacheSi le monde du football adule l’artiste, son Argentine natale, elle, lui

reproche ses apparitions peu fructueuses en équipe

nationale. Quand, en 2005, Messi célèbre le titre de Champion

du monde des moins de 20 ans, il imagine

ses débuts en équipe nationale autrement. Âgé de

18 ans, Messi entre en cours de jeu face à la Hongrie. Il est expulsé quelques minutes plus tard pour

un coup de coude imaginaire.

né pour être grandLe 24 juin 1987, Lionel Andrés Messi

vient au monde. Il est le troisième enfant

de Jorge Horacio Messi, ouvrier à l’usine,

et de Celia Maria Cuccittini,

agent d’entretien dans la

ville industrielle argentine

de Rosario. Il a quatre ans

lorsqu’il reçoit un ballon

blanc avec des losanges

rouge. « La première fois

que nous le voyons jouer,

dit son père Jorge, nous

restons bouche bée. »

à la une

Pep Guardiola parti, Messi, lui, sera tou-

jours Blaugrana lorsque Tito Vilanova

dirigera son premier entraînement cet été.

L’Argentin n’a qu’une idée en tête. Conti-

nuer de gagner des titres et améliorer ses

propres records sous le maillot catalan,

dont celui du total de buts inscrits en

une saison. Le mois dernier, il bat le

record détenu jusqu’ici par Gerd Müller

avec ses 67 réalisations en 1972-73.

circuit ferMéLionel Messi préserve sa vie privée et notam-

ment sa relation avec Antonella Roccuzzo

– originaire elle aussi de Rosario – avec talent.

Cet ambassadeur de l’UNICEF reste un garçon

timide et modeste qui vit pour le football.

« J’apprécie lorsque les gens me voient

comme une personne normale qui fait

son travail sur le terrain et mène en dehors

une vie tout à fait ordinaire. »

l’égal de MaradonaLa comparaison avec Diego Maradona est

omniprésente et justifiée. Maradona et Messi possèdent des qualités physiques similaires.

Leur carrière suit aussi une trajectoire semblable : formation dans un club argentin, maturité au

FC Barcelone, Champion du monde des moins de 20 ans et premier match chez les A contre

la Hongrie. Leurs personnalités, elles, ne peuvent pas être plus différentes.

ballon doréS’il est sacré Ballon d’Or 2012, Lionel

Messi deviendra alors le seul joueur ré-compensé quatre fois de suite. Il figure évi-demment parmi les footballeurs les mieux

payés au monde avec 33 millions d’euros de revenus par an. Messi sait aussi dire non.

Il doit réciter ce texte pour un récent spot de pub : « Imaginez que votre équipe tombe sur moi en finale et imaginez qu’elle me batte. » Messi fait supprimer cette phrase car l’idée de perdre lui est difficilement supportable.

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Héros

DauDet, la machine« Joris Daudet – Classement UCI 2011 Monde, Europe, France : 1 ». Le phénomène de 21 ans a maté la planète BMX l’an dernier. Portrait.

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Découvrez vos sportifs préférés en action sur www.redbull.fr

« Porter le maillot de Champion du monde sur chaque course, oui, c’est un rêve. »

Date et lieu de naissance12 février 1991 à Saintes (Charente)

Taille, poids 1,84 m ; 70 kg

Discipline BMX Race

Club/Résidence DNI Stade Bordelais BMX/Bordeaux

Palmarès 2011 : Champion du monde, vainqueur de la Coupe du monde, Champion d’Europe et de France 2010 : Médaillé de bronze aux Mondiaux, 4e du classement général de la Coupe du monde, Champion de France et vainqueur de la Coupe de France

numéro un mondial depuis juillet dernier, l’enfant de saintes était attendu au tour-nant à copenhague, ville hôte des Mon-diaux 2011. À l’arrivée, daudet, surprend tout le monde et termine avec une demi-seconde d’avance sur le « letton volant », Māris Štrombergs, champion du monde sortant et médaillé d’or aux Jo de pékin. Štrombergs visait un troisième sacre planétaire.

daudet cumule les titres nationaux depuis les rangs cadets (champion de France cruiser et coupe de France de bMx). Jean-christophe Tricard, quadruple champion du monde, le suit depuis ses débuts. patiemment, le mentor a attendu la crise de croissance. « dès que je l’ai vu sur son bMx, vers les 12 ans, j’ai compris qu’il était bon, même s’il n’était pas parmi les meilleurs. il a pris son temps pour se développer. J’ai commencé à le faire tra-vailler physiquement à sa majorité, car, à aller trop vite, on peut griller un espoir. » daudet : « Jeune, j’étais fort techniquement mais je manquais de physique. J’ai comblé mes lacunes de l’époque, à savoir l’endu-rance et le renforcement musculaire. »

À bien y regarder, le Français est tou-jours allé vite. Question de technique, bien sûr, d’explosivité naturelle aussi, pour ce physique longiligne dont Tricard loue la capacité d’accélération en fin de course : « Joris a l’œil. il sent les bonnes portes, les meilleurs placements, les

trajectoires gagnantes.» et puis, il y a le saut, aussi, passage éminemment technique et excitant. daudet : « c’est ce que j’aime. c’est une montée d’adréna-line. on fait des sauts de 10 mètres, sur un petit vélo qui fait à peine 10 kilos. on a la maîtrise de tout ».

porté par son chapelet de titres, daudet vise l’or à londres. Tricard espère son poulain plus mature. « Joris était par-ti, seul, aux états-unis. il a dû apprendre à se débrouiller, à surmonter la barrière de la langue. il a su se prendre en main. À son retour, le gamin avait disparu. »

Gamin ? Vraiment ? daudet a toujours assumé ses choix, notamment celui d’ar-rêter son cursus scolaire, après l’obtention d’un bac es, pour tenter de faire carrière dans le bMx. « il y a deux ans, se souvient le rider, j’ai pris cette direction, qui est aussi une belle prise de risques parce qu’il n’y a pas tant de débouchés que ça. on ne choisit pas un sport pour l’argent qu’il peut rapporter, mais parce qu’on l’aime. c’était un peu compliqué pour les parents, mais il ont vite vu que j’étais à fond dans le projet, que je faisais tout pour y arriver. alors, ils m’ont suivi. »

daudet passe sa vie à courir après un rêve d’enfant, auquel il a déjà, si vite, si bien répondu. « porter le maillot de champion du monde, sur chaque course, oui, c’est un rêve. »

L’été offre à Joris Daudet l’occasion de marquer l’histoire d’un sport qui connaîtra sa deuxième olympiade.

Ce portrait a été réalisé avant les Mondiaux de Birmingham qui ont eu lieu fin mai.

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Formule magique

Balles traçantesSi le golf offre des trajectoires de balle infinies, le baseball n’est pas en reste.

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Théorie* plus le lanceur arrive à rendre son geste imprévisible, plus le frappeur aura des difficultés à toucher la balle. derrière toutes ces trajectoires possibles se cache le très vicelard effet magnus (vous l’avez découvert avec rafael nadal dans The Red Bulletin n°2, décembre 2011). la rotation, spin en anglais, entraîne une force supplémentaire qui dévie de la trajectoire initiale. la balle peut atteindre une vitesse de 150 km/h et jusqu’à 2 000 rotations/minute.

le lanceur tient la balle avec trois doigts : le pouce, l’index et le majeur. le pouce libère la balle 5,5 millièmes de seconde avant l’index et le majeur. un espace temps durant lequel l’index et le majeur déclenchent la rota-tion provoquant le mouvement d’un point à la surface de la balle à 27 km/h autour de l’axe central de la balle. f représente la valeur fréquence (nombre de rotations par seconde). sur une base de 2 000 par minute, nous obtenons f ≈ 33/s. la vitesse de circulation s’obtient par le produit de la fréquence angulaire 2πf et du rayon de la balle (r = 0,0364 m) sur vrotation = 7,5 m/s (27 km/h).

l’index et le majeur exercent deux forces sur la balle juste avant de libérer celle-ci. la force normale FN pousse la balle vers l’avant. la force de frottement FF est à l’ori-gine de la rotation. pour atteindre les 2 000 tours par minute, le lanceur doit réaliser un geste avec un angle de rotation à 30° et une force de frottement de 90 new-tons, soit la force de pesanteur d’une masse d’environ un kilo. si la balle est coupée, le tourbillon d’air circule vers l’arrière pour passer en dessous. le mouvement et la rotation entraînent la balle vers le haut. selon la position de l’axe de rotation, la balle peut être déviée dans diffé-rentes directions avec un écart maximum de 45 cm.

PraTique« le but est de surprendre le frappeur dès que ce dernier pose le pied sur la base, explique Tim lincecum des san fransisco giants, référence en la matière au sein de la ligue américaine de baseball (mlb). l’art du jeu est d’imposer ses forces et de mettre celles de l’adversaire hors d’état de nuire. plus le geste du lancer est régulier, plus il est facile de le masquer afin d’éviter que le frap-peur n’anticipe. avoir un mouvement de bras toujours identique est idéal, histoire de donner l’impression de reproduire toujours le même lancer. le lanceur peut brouiller définitivement les cartes s’il maîtrise plusieurs variations d’un même mouvement. c’est comme aux échecs. chaque déplacement de pièce crée de nouvelles ouvertures. » Qui est en première base ? Qui ? www.redbull.fr

* Le Professeur Thomas Schrefl enseigne à Sankt Pölten et à l’Université de Sheffield (Angleterre).

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Tim Lincecum en pleine action. Surnommé « The Franchise », le picheur star de la MLB et des San Francisco Giants a plus d’un tour dans sa balle.

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73Il était une fois deux inséparables frères :

Jacob et Wilhelm Grimm. Ils écrivent et vivent toute leur vie l’un près de l’autre.

Lors d’une courte séparation en 1803, Jacob écrit à son frère : « Cher Wilhelm,

nous ne pouvons être séparés. Nous sommes si accoutumés à notre compagnie

que cette séparation m’attriste déjà profon-dément. » Dès lors, les frères ne se quittent

plus : Wilhelm meurt en décembre 1859, Jacob quatre ans plus tard. Soixante-treize

ans durant, les frères ont vécu et travaillé côte à côte avant que leurs retrouvailles ne

soient éternelles au cimetière de Berlin.

Blanche-Neige et le chasseur et Miroir, Miroir, deux films adaptés des contes de Grimm,

sont actuellement à l’affiche.

6À l’origine, la collection de contes vise un public averti. Mais au XIXe siècle, la famille nucléaire fait son apparition en Allemagne et avec elle, des mères en demande de livres éducatifs pour leurs enfants. Pour les contenter, les frères Grimm retravaillent les six éditions précédentes de leurs contes, ils retirent notamment tous les sous-entendus sexuels. Ainsi, la mère de Hansel et Gretel devient une belle-mère afin de préserver l’image maternelle de l’époque. Les frères Grimm sont contrariés des changements exigés par leur éditeur. Sans ces retouches, l’œuvre n’aurait jamais rencontré un tel succès.

210Jusqu’en 1850, les deux frères compilent un total de 210 contes mais ils n’en sont pas toujours les auteurs. Contrairement à cette idée reçue, une fermière âgée de la Hesse n’est pas la source de leurs idées. Jacob et Wilhelm recueillent essentiellement les histoires auprès de jeunes dames de la bourgeoisie, dont certaines ont d’ailleurs des aïeux français, ce que les Grimm ignorent. Elles leur racontent des contes comme Le Petit Chaperon rouge ou Le Chat botté, parus un siècle plus tôt dans une anthologie similaire à celle de Charles Perrault. Reste à savoir si c’est bien du Cabernet Sauvignon que renfermait le panier du Chaperon Rouge.

15 000 000Jacob et Wilhelm Grimm publient, en décembre 1812, le premier volume de leurs Contes pour enfants. Traduit en 160 langues, il est un des livres allemands les plus vendus 200 ans plus tard. Le musée des frères Grimm à Kassel conserve des épreuves des contes. Depuis 2005, ils sont inscrits à l’héritage culturel de l’humanité auprès de l’UNESCO et sont assurés à hauteur de 15 millions d’euros.

7Du Loup et les sept chevreaux en passant par Les bottes de sept lieues jusqu’au sept nains

de Blanche-Neige, le chiffre 7 est très présent dans les contes des frères Grimm. Il repose sur

la numérologie judéo-chrétienne. Ce chiffre entier naturel, obtenu de l’addition du trois et du quatre,

symbolise l’humain. Dans la Bible, le chiffre 3 dénote le spirituel et l’âme, à l’image de la

trinité divine. Quant au 4, il représente le monde visible né de la combinaison des quatre éléments,

d’après la conception antique du monde.

6 500 000Walt Disney met en image cinq des contes de Grimm.

Le premier est le plus important. En 1937, Blanche-Neige et les sept nains rapporte 6,5 millions de

dollars et devient le plus gros succès cinématogra-phique de tous les temps. Mais le succès aurait-il

atteint cette ampleur si Disney avait davantage suivi l’œuvre originale ? Par exemple, dans le film,

la belle-mère exige le cœur de Blanche-Neige tandis que dans le conte, la sorcière ordonne au

chasseur de lui rapporter ses poumons et son foie pour les cuire et les manger...

CHIFFRES DU MOIS

FRÈRES SIAMOISDepuis deux siècles, les histoires des frères Grimm aident les enfants à s’endormir. Ces frangins

collectionneurs de contes sont aussi des adeptes de numérologie et des copieurs-pirates inséparables.

À l’origine, la collection de contes vise un public siècle, la famille nucléaire fait

Du Les bottes de sept lieues

de Blanche-Neige, le chiffre 7 est très présent dans les contes des frères Grimm. Il repose sur

la numérologie judéo-chrétienne. Ce chiffre entier naturel, obtenu de l’addition du trois et du quatre,

trinité divine. Quant au 4, il représente le monde visible né de la combinaison des quatre éléments,

Blanche-Neige et le chasseurBlanche-Neige et le chasseur

dans les contes des frères Grimm. Il repose sur

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de Blanche-Neige, le chiffre 7 est très présent dans les contes des frères Grimm. Il repose sur

Charlize Theron

Livre de chevet

Les sept nains et Blanche-Neige

Le petit chaperon rouge

Les frères Grimm

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Les courses de Keirin, à la fois phénomène sportif, paradis pour parieurs (20 millions de dollars misés chaque année) et plébiscite du héros, occupent une place unique dans la culture japonaise. The Red Bulletin s’est rendu à Tokyo afin d’en savoir plus sur cette discipline olympique.Texte : Guy Andrew Photos : Taz Darling

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KEIRINLes règles du Keirin sont simples. Un lièvre emmène neuf autres coureurs sur quatre tours à une vitesse qui culmine à 50 km/h. À 600 mètres de l’arrivée, il s’écarte pour laisser place à un sprint final acharné. Les tactiques mises en place par des coureurs originaires d’une même préfecture compliquent la course. Mais, généralement, c’est chacun pour soi.

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Ci-dessus. La journée d’un étudiant en Keirin débute à 6 h 30 pour se terminer à 20 heures. Extinction des feux ? 22 heures tapantes. L’ennui est le principal souci. Les dortoirs sont confortables, tenus et parta-gés par quatre coureurs de même âge. Télévision et livres sont dispo-nibles mais téléphones portables et Internet sont bannis. Seul un appel hebdomadaire à la famille depuis une cabine téléphonique est auto-risé. Un régime strict. Cette coupure avec l’extérieur oblige les étudiants à s’endurcir. Pendant les compéti-tions, ils doivent rester confinés au dortoir, hors de toute influence

extérieure. L’intégrité est le mantra du coureur de Keirin professionnel.

Photo de droite. Un coureur s’entraîne dur et s’astreint à une hygiène de vie impeccable. Sa carrière peut se prolonger jusqu’aux premières années de la quarantaine. Sir Chris Hoy : « Pour ceux qui sont toujours dans le circuit à 50 ans, le Keirin se compare à un passe-temps avec un salaire en prime. » L’école de Keirin dispense un entraînement de base. Lorsqu’ils volent de leurs propres ailes, les coureurs maintiennent leur niveau avec le soutien d’un coach.

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Sir Chris Hoy est le champion olympique d’un sport qui reste une énigme pour une large majorité du public. La seule discipline où même les passionnés de vélo ont du mal à suivre. Aux JO, c’est une moto qui joue au lièvre sur quelques tours. Une fois la vitesse de croisière atteinte, elle disparaît et laisse les participants en découdre. Le phénomène d’aspiration provoqué par le lièvre réduit jusqu’à 20 % l’effort nécessaire au maintien de la vitesse. Mettez-vous dans la roue du vélo, juste devant vous, enclenchez votre sprint avec précision et vous quittez la zone d’absorption en débordant et laissant le meneur disparaître dans votre sillage. Si vous avez ménagé vos efforts mieux que vos concurrents, le sprint final en sera facilité. Là, dans le timing, réside le grand secret du Keirin. Le Japon est sa patrie. Mais pas de jet de sel, ni de rituel shintoïste contrairement aux rituels pratiqués dans le sumo et le judo. Il s’agit de course cycliste et de paris. Car ici, tous sont au service des parieurs. Rien à voir avec les disciplines cyclistes, éta-blies et sponsorisées, telles que nous les connaissons en Europe.

Au Japon, le Keirin représente un business énorme : 60 mil-lions de tickets vendus chaque année pour une recette de 800 milliards de yen (soit 7,5 milliards d’euros). C’est aussi un sport récent, créé en 1948 pour lever les fonds nécessaires à la recons-truction des quartiers détruits pendant la Seconde Guerre mondiale et promouvoir l’industrie du cyclisme nippon, grâce à la Nihon Jitensha Shinkokai (NJS). Nombre d’entreprises im-plantées dans le secteur du vélo ont pour seul débouché le Keirin. Elles pénètrent par la suite le marché mondial et peuvent devenir les leaders, par exemple, dans la fabrication de compo-sants de haute qualité.

Rares sont les coureurs nippons qui tentent l’aventure internationale. Pas assez habitués à la tactique ou pas assez bons, tout simplement. Les vraies raisons sont plus pragma-tiques : justifier une non participation aux courses nationales par une expérience internationale est irrecevable au Japon. La scène mondiale ne peut se mesurer au circuit national pour un coureur de Keirin nippon. Pour lui, aucun doute, mieux vaut s’aligner à la maison, s’assurer une bonne place au classement et de juteux revenus. Ici, les riches coureurs de Keirin sont nombreux. Dès lors, pourquoi tenter l’étranger et prendre part à des courses aux prix dérisoires ?

Un professionnalisme ambiant, de bonnes conditions d’entraî-nement et une formation reconnue sont d’autres raisons de rester au Japon. Passer du temps à l’étranger et risquer une blessure sont autant de mauvais signaux envoyés aux fans et à un public qui paient. Malgré sa présence aux Jeux Olympiques, le Keirin reste un monde à part.

Un monde qui vit de ses propres traditions et pas seulement des paris, comme l’avait noté Chris Hoy, lors de son escapade locale en 2005 : « Ce sont les mêmes dortoirs, le même décor et la même routine qu’à nos débuts. Tout est comme au premier jour et la tradition est omniprésente. Peut-être est-ce simplement un reflet de la culture japonaise. »

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L’école de keirin jouit d’un grand respect. Elle reçoit chaque année plus de 1 000 demandes

d’inscription. Des 75 coureurs admis en avril et en septembre, une quinzaine n’est pas issue du

cyclisme et provient d’autres disciplines sportives. L’essentiel est de rester dans les temps d’une minute et dix secondes au km et

de douze secondes huit dixièmes sur 200 mètres. Il n’y a pas d’âge limite, seule la performance prime.

Cette année, l’élève le plus âgé a 34 ans. Ici, une discipline militaire est la norme mais dans

un environnement serein et agréable.

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Ci-dessus. Les coureurs vouent un immense respect au public et à leurs vélos. Avant chaque manche, ils s’inclinent devant les tribunes et les machines. Les arbitres sont installés dans des tours pour mieux apprécier l’équité de la course et s’assurer que les contacts sont licites.

Des protections corporelles et un casque imposant sont indispensables car les chutes sont fréquentes et les contacts font partie intégrante du Keirin. Le public aime la bagarre mais soutient et applaudit les victimes de chute.

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Ci-dessus. Un diplômé en Keirin quitte l’école pour entamer une carrière professionnelle qui peut durer une trentaine d’années. Un certain niveau est exigé pour rester au sein de l’élite, mais les coureurs quinquagénaires ne sont pas rares et le salaire d’une finale de Keirin au Japon assure un quotidien confortable.

Ci-contre. La structure des pneus de course est faite de soie. D’où un prix lourd. Ils sont solides mais vulnérables. En cas d’usure ou de fissure, ils sont changés avant la manche suivante. Le Keirin se pratique même sous la pluie et les roues à rayons ne sont pas aussi résistantes que les roues à disque de carbone autorisées aux JO. Les mécanos ont pour principale fonction de s’occuper des roues et des pneus. Par mauvais temps, ils ne chôment pas.

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Ci-dessus (haut). Les coureurs de Keirin doivent uniquement utiliser des vélos de piste standards, dotés d’un cadre en acier et d’équipe-ments minima. Rien à voir avec l’engin high-tech tout en carbone à 20 000 euros, utilisé par les concurrents aux JO. Le vélo utilisé dans le Keirin japonais est assujetti à un règlement datant de 1957 : chacun de ses composants doit être homologué et certifié NJS (Nihon Jitensha Shinkokai). Les fabricants qui obtiennent le précieux sésame sont très appréciés par les connais-seurs étrangers du pignon fixe.

Ci-dessus (bas). Avant chaque manche, les vélos sont scrupuleuse-ment contrôlés. Des équipements de piste standards mettent chaque coureur sur un pied d’égalité. Ainsi, aucune victoire ne peut être impu-tée à un avantage lié au vélo. Les meilleures jambes gagnent. Les cou-reurs effectuent eux-mêmes leurs réparations. Une exception dans un sport professionnel. Il n’y a aucun sponsor. Les coureurs achètent leur équipement dans un magasin situé dans l’enceinte du vélodrome. Les pneus et les chaînes coûtent cher et plusieurs jeux sont nécessaires dans une même journée.

Les instances dirigeantes ont décidé de créer une école pour enseigner le métier de coureur de Keirin et doter ce sport national en professionnels. Les équipements sont créés près de Shuzenji, dans la péninsule d’Izu, à environ 100 km au sud-ouest de Tokyo. L’école compte cinq pistes de taille variable. Les parquets des vélodromes en salle mesurent 250 mètres de circonférence. Ceux de Keirin, en béton, font 400 mètres, parfois 500. Ils sont recouverts d’une surface adaptée à toutes les conditions météo.

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Haut. L’accès des coureurs à la piste s’effectue juste avant le début de la manche, donnant à l’événement une ambiance de jeux de gladia-teurs. Surnommé « Le seuil du combat », il se trouve sous la tribune, voire dans les virages. L’image de « l’héroïque coureur de Keirin » plaît aux aficionados.

Milieu. Une épreuve est, en général, synonyme de chacun pour soi. Il arrive que ces coureurs aux faux airs de jockeys, ébauchent des alliances qui déroutent les specta-teurs car aucune communication sur les tactiques n’est possible avant la prise des paris. L’unique information que les coureurs doivent donner au public est le braquet utilisé. Surprenant mais pour un parieur aguerri, cela peut en dire long sur la forme de son poulain, sa probabilité à échafauder des tactiques, la rapidité ou la lenteur de la surface de piste.

Bas. Les meilleurs coureurs gagnent très bien leur vie. Célébré comme il se doit, Keita Ebine (photo) empoche en 2009 près de 225 millions de yens (soit 2 millions d’euros), dont 100 mil-lions (915 000 euros) pour sa victoire en finale du Grand Prix. À titre comparatif, il faut remporter deux fois le Tour de France pour égaler cette somme. Pas étonnant que les JO ne soient pas une priorité pour les coureurs nippons.

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IRONMAN

Le décathlonien Trey Hardee s’entraîne à la dure pour être enfi n le tube d’un été

olympique. L’Américain est double Champion du monde mais n’a jamais été

le héros des JO. the red Bulletin a rencontré la bête à Austin.

Texte : Ann Donahue Photos : Dustin Snipes

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on sac d’entraînement trône, là, sur le sol de l’un des grands vestiaires vides du Mike Myers Stadium de l’université du texas, à Austin. Comme la veille, trey Hardee dégaine, ce matin, un classeur, le feuillette pour se remémo-rer les exercices d’échauffement du jour. tout est noté. Précis. Au menu de son pe-tit-déjeuner athlétique : un tour de piste en trottinant, deux séries de six sprints et dix répétitions de quatorze exercices d’as-souplissement. il sera temps après d’en venir aux choses sérieuses : le travail sur les haies. « Aujourd’hui, c’est plutôt tran-quille. On va travailler légèrement. »

Sans blague ? et à quoi ressemble une journée chargée ? Le double Champion du monde se lance : « J’arrive en salle de musculation à 7 heures du matin et y reste jusqu’à 11 heures. ensuite, j’essaie de grignoter un truc, ça me donne une heure de coupure avant de retourner sur la piste. » immuable scénario.

Les Jeux olympiques et ses cinq an-neaux, d’ailleurs imprimés sur son sac, sont le grand défi de son année. Pour conquérir la médaille d’or du décathlon, trey Hardee, 28 ans, s’empiffre de gar-gantuesques rations de travail à raison de six jours par semaine.

dans une poignée de semaines l’at-tendent Londres et, comme toujours, dix épreuves sur deux jours, parsemées de successions infernales de sprints et de courses de demi-fond, lancers de poids, du disque, du javelot et sauts à la perche, en hauteur, en longueur. Soit l’ensemble

des épreuves d’un meeting d’athlétisme réalisé par un seul homme. Un boulot pour Superman.

Pour répondre à un tel programme, l’Américain s’entoure au quotidien de chiffres, de statistiques, de calculs. Cha-cune de ses performances est étudiée. disséquée. il enregistre tout. Par réflexe. Hardee : « L’habitude de tout compter sur le terrain. »

A ppliqué et déterminé, il ne pense qu’à réussir ses deux derniers mois de préparation avant l’été olympique. Le titre

est son obsession. et la promesse honori-fique d’être reconnu comme le « plus grand athlète du monde » comme le veut la tradition, d’autant qu’on fêtera à Londres le centenaire du décathlon. Lors des JO de Stockholm 1912, le roi de Suède Gustave V avait lancé à l’Américain et vainqueur Jim thorpe : « Monsieur, vous êtes le plus grand athlète du monde ! » trey Hardee veut être le trei-zième Américain à décrocher l’or de la discipline, et rejoindre au palmarès les Jim thorpe, Bob Mathias, Bruce Jenner, dan O’Brien et Brian Clay, tous starisés.

en plus d’exiger des efforts athlétiques hors norme, le décathlon est un véritable cauchemar stratégique. L’athlète doit changer de tactique, de technique pour tenter de briller dans des épreuves de vi-tesse, de force ou de hauteur, aussi diffé-rentes qu’éloignées. Sans oublier la ges-tion de l’adversaire direct pour le

JOUR 1

100 MÈTRESQualité : vitesseSi vous êtes « vite », le décathlon n’en sera que plus facile.

SAUT EN LONGUEURQualités : vitesse et techniqueAprès l’adrénaline du 100 m, le saut en longueur demande beaucoup de maîtrise de soi. Faites votre marque et restez dans la course.

LANCER DU POIDSQualité : explosivitéBien qu’il pèse plus de 7 kg, les décathloniens peuvent projeter le poids comme une balle de basket, soit au-delà des 15 m en compétition.

SAUT EN HAUTEURQualité : explosivitéAucune des dix meilleures barres n’a été franchie après 2000. Il y a donc de la place.

400 MÈTRESQualité : vitesseLe tour de piste est l’épreuve la plus diffi cile. Il arrive un moment où vous vous demandez ce que vous faites là.

L’ENTRE DEUX JOURS

Le meilleur moyen de récupérer est le repos. Il faut aussi alterner les bains d’eau chaude et d’eau froide. Les massages sont utiles.

JOUR 2

110 MÈTRES HAIESQualités : vitesse et techniqueMaintenir la puissance et la vitesse tout le long de la distance.

LANCER DU DISQUEQualité : explosivitéC’est là que vous commencez à accuser le coup. Vous vous dites : « Quand est-ce que ça se termine ? »

SAUT À LA PERCHEQualité : mentalLe plus important est de demander une barre pas très haute afi n d’assurer les points.

LANCER DU JAVELOTQualité : explosivitéEncore un lancer où l’explosivité est mise à rude épreuve. L’expérience au plus haut niveau est un vrai plus.

1 500 MÈTRESQualité : endurancePrès de quatre tours de piste pour conclure. En général, on ne sait plus trop où on en est...

LE DÉCATHLON

À VOUS DE JOUER !Explosivité et endurance. Voici les deux qualités nécessaires à tout décathlonien qui se respecte. Trey Hardee détaille ces 36 heures qui peuvent le mener vers le Graal.

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«  J’AI ESSAYÉ DE FAIRE LE MATCH AVEC JOHN PAPPAS. ON S’EST TIRÉ LA BOURRE SUR 100 M. »

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tout ça, ce n’est que du décathlon. » Après son échec olympique, Hardee a su, ces quatre dernières années, faire le plein de confiance. il est double Champion du monde en titre.

Avec son 1,93 m et ses 97,5 kg, il n’est pas rare qu’on le prenne, dans les rues d’Austin, pour un footballeur américain. il a beau être le numéro un mondial, il reste inconnu. et surtout un type bien moins sérieux dans le privé qu’en compétition.

Ce soir, dîner avec Chelsea Johnson, sa compagne, vice-championne du monde 2009 de la perche. La conversation s’attarde sur le Bachelor, une émission de télé-réalité dont trey est un grand fan. « Vous avez vu mon tweet où je parlais de Courtney (une des candidates, ndlr) ? de-puis le début, je dis qu’elle ressemble à l’acteur russell Brand. J’ai tweeté une photo de lui aux Oscars en disant que c’était Courtney au moment de recevoir la rose dans le jeu. Franchement, je trouvais ça marrant. Mais pas un mec n’a répondu. Un bide total. » Chelsea le tacle : « Peut-être qu’aucun de tes followers ne regarde l’émission. » Hardee se relève : « C’est bien dommage ! ». Le couple s’engage dans une conversation surréaliste sur les vertus de la télé-réalité. Bien au-delà de 21 heures, l’heure habituelle de mise au lit pour Hardee. Séquence décompression. Londres est alors à des milliers de kilomètres.

Ce soir, Hardee n’est pas économe en confidences : « il faut faire un vœu pour que chacun de nos rendez-vous devienne un moment magique ou romantique. Nous allons descendre le Nil en kayak et séjourner à Venise. » On est très loin de l’athlétisme. Séquence évasion. elle en-chaîne : « Parfois, je suis assise à côté de trey et je me dis : “Pourquoi ne fait-on pas ces choses-là ?” Je me force à y croire. » Aussitôt, son compagnon rétorque : « Hier soir, je t’ai emmenée chez Freebirds man-ger des burritos. » Séquence romantisme. L’Hercule des pistes s’amuse.

Chelsea est la seule à supporter l’em-ploi du temps démentiel de son décathlo-nien, totalement voué à ses entraîne-ments et déplacements. La perchiste argentée aux Mondiaux de Berlin en a

classement général. imaginez le pro-blème. Passer 4,87 mètres à la perche, c’est fort, mais moins que sauter 4,95 mètres pour prendre des points d’avance sur le concurrent ukrainien plus rapide sur 100 mètres. Sauf si ce dernier reste planté dans ses starting-blocks au départ et loupe sa course. dans ce cas-là, une barre à 4,87 mètres devient accep-table et rend possible de se réserver pour l’ultime épreuve, le 1 500 mètres, parfois décisif. tout est affaire de tactique.

Les épreuves de décathlon des sélec-tions olympiques américaines débutent à eugene (Oregon) le 22 juin. elles pro-mettent encore une lutte fratricide entre trey Hardee, le champion olympique, Bryan Clay et Ashton eaton, recordman du monde en salle de l’heptathlon et deu-xième des Mondiaux de daegu, derrière Hardee. ils ne sont pas nombreux à faire partie de l’élite qui se bagarre pour ces titres-là.

Lancer un poids de 7,2 kg à plus de 15 mètres et courir un 400 mètres en moins de 50 secondes, Hardee en a fait l’apprentissage au contact des meilleurs. Ses premières sélections olympiques, il les dispute en 2004 alors qu’il est un étudiant de 2e année de l’université de Mississipi State. il se rappelle : « J’ai essayé de faire le match avec tom Pappas, double Cham-pion du monde 2003 (plein air et salle). On s’est tiré la bourre sur 100 mètres. C’était génial. » Quand sa fac a réduit son programme de compétitions indoor, Hardee a migré au texas. Sa carrière y décolle. Au texas relays de 2006, un des meetings les plus relevés de la saison uni-versitaire, il améliore nettement le record NCAA du décathlon. Un total de 8 465 points toujours pas égalé. « tout s’est enchaîné à partir de là. »

L e saut à la perche est la disci-pline favorite de l’Américain. « C’est ce qu’il y a de plus com-plexe, aussi bien mentalement

que physiquement. » Mais la perche lui a aussi barré la voie. Comme lors des cham-pionnats NCAA en plein air de 2006 qui auraient dû couronner sa carrière univer-sitaire. Ce jour-là, il n’arrive pas à effacer une barre, pourtant à sa portée. trois ten-tatives, trois échecs consécutifs. il dégrin-gole à la 9e place finale.

La même mésaventure se renouvelle, deux ans plus tard, aux Jeux de Pékin. L’Américain, 4e du classement général provisoire, échoue encore à la perche. il doit abandonner. L’or olympique tombe dans l’escarcelle de son compatriote Brian Clay. « Pékin m’a fait comprendre cer-taines choses. Maintenant, je relativise.

STATS

TEMPS DE PASSAGEAlors qu’il était encore étudiant à l’Université du Texas, Trey Hardee améliorait le record NCAA (universitaire). Cette marque tient toujours. Une fois chez les pros, Hardee doit encore prouver qu’il a le potentiel pour devenir le meilleur. Mais son total de 8 790 points des Mondiaux de Berlin en 2009 n’est plus très éloigné du record du monde de Roman Šebrle. Les 9 026 points du Tchèque datent, déjà, de 2001.

aussi fait l’épreuve. et le saut à la perche est une tradition familiale chez les John-son. Aux JO de Munich en 1972, Jan, son père, franchit 5,35 m et récolte le bronze. Aujourd’hui, il tend la perche à des étu-diants en animant stages et entraîne-ments aux quatre coins des États-Unis.

retour à la réalité. Le lendemain matin est frais. en plus, il pleut. « C’est pas vrai-ment de la pluie, corrige Miller Moss, le partenaire d’entraînement d’Hardee. il ne pleut pas à Austin, c’est juste de la bruine. » Mais la météo pourrie oblige les deux compères à s’entraîner sur haies dans un immense hall voisin.

L e lendemain, tous deux, accom-pagnés de Kenny Greaves, un des responsables de l’université du texas, doivent s’envoler pour

Bloomington (indiana) et ses champion-nats nationaux en salle d’épreuves combi-nées. ils en profiteront pour tester la logistique du transport aérien du sac de perches d’Hardee. Un long tube cylin-drique, long de plus de six mètres. « Sou-thwest Airlines est génial, assure Moss, ils t’enregistrent ça pour 50 $ (38 euros, ndlr) sans aucun problème. »

dehors, la bruine s’est muée en brume légère. « Ça a nettoyé la piste », positive Hardee, impatient de réattaquer l’entraî-nement. il enfile ses pointes, conçues spécialement par son équipementier à virgule. Plus de temps à perdre. Londres est en approche.

Sous la direction de Mario Sategna, entraîneur assistant de l’équipe masculine d’athlétisme de l’université du texas, Hardee passe des heures sur la piste à répéter ses gammes et autant en salle de musculation. il lui arrive de mettre en

CHELSEA EST LA SEULE À SUPPORTER L’EMPLOI DU TEMPS DE SON DÉCATHLONIEN.

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JOUR 1100 MÈTRES 10"40 (2008)SAUT EN LONGUEUR 7,88 m (2011)LANCER DU POIDS 15,63 m (2011)SAUT EN HAUTEUR 2,05 m (2008)400 MÈTRES 47" 51 (2006)

JOUR 2110 MÈTRES HAIES 13" 71 (2008)LANCER DU DISQUE 52,68 m (2008)SAUT À LA PERCHE 5,25 m (2008)LANCER DU JAVELOT 68,99 m (2011)1 500 MÈTRES 4' 42" 23 (2006)

JOUR 110" 22 Chris Huffi ns (USA), 1996 8,22 m Erki Nool (EST), 1996 19,17 m Edy Hubacher (SUI), 1969 2,27 m Rolf Beilschmidt (RDA), 1977 et Christian Schenk (RDA), 198845" 68 Bill Toomey (USA), 1968

JOUR 213"47 Frank Busemann (ALL), 1996 55,87 m Bryan Clay (USA), 2005 5,75 m Tim Lobinger (ALL), 1999 79,80 m Peter Blank (ALL), 1992 3' 58" 70 Robert Baker (USA), 1980

RECORDS PERSONNELS DE TREY HARDEE

RÉFÉRENCES DANS CHAQUE ÉPREUVE

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ligne des vidéos de ses entraînements. Sur l’une d’elles, on le voit pousser 220 ki-los au squat sur trois longues séries. Un travail de forçat.

de telles charges d’entraînement paient. Lors des derniers Mondiaux, Hardee améliore ses records dans trois disciplines : saut à 7,88 mètres à la lon-gueur, lancer à 15,63 mètres au poids et jet à 68,99 mètres au javelot. « Un mois et demi avant daegu, j’étais prêt comme jamais je ne l’avais été, jure-t-il. Avec les coaches, on était sûrs de battre le record des États-Unis de dan O’Brien. » (8 891 points réalisés à talence en 1992. Hardee réalise, lui, sa meilleure perfor-mance de 8 790 points lors de son premier championnat du monde en 2009 à Berlin. Le record du monde de 9 026 points appartient au tchèque roman Šebrle depuis 2001.)

Pourtant, peu de temps avant de rallier la Corée du Sud et son Mondial d’athlé-tisme, une nourriture avariée a raison d’Hardee, cloué au lit et privé d’entraîne-ment durant deux semaines. il fond de 5 kilos. « Vous avez l’impression que tout se dérobe sous vos pieds. Je me suis dit qu’il fallait tenir le premier jour du dé-cathlon et essayer de terminer la journée dans le top 5. Avec de la chance, je pou-vais viser une médaille. » Au courage, une 2e place l’attend au terme de la première journée. Le lendemain, Hardee va mieux et s’accroche à la victoire. Mais en lançant le javelot, il entend craquer son coude droit. Juste le temps de bander son articu-lation, il enchaîne avec l’ultime et décisif 1 500 m. il est sacré Champion du monde. Aussitôt sa médaille d’or récupérée, il file à Austin passer une irM. Le diagnostic est sans appel : ligament rompu et opération immédiate.

L a cicatrice violette de dix centi-mètres n’est pas des plus jolies mais Hardee récupère plus vite que prévu et est en avance sur

son tableau de marche. touché à son bras lanceur, il rééduque son coude en frap-pant notamment des balles de baseball. Plus de 400 par semaine. « J’ai le coude d’un rookie de l’année, plaisante-t-il, on travaille particulièrement le renforcement de l’articulation. Maintenant je dois en prendre soin. » il lance déjà à 100 % le disque, le poids et le javelot. « Je devais être rétabli six mois avant les sélections olympiques. tout s’est parfaitement bien passé. »

Londres, c’est déjà demain. d’ailleurs, Hardee s’est fait tatouer les anneaux olympiques sur son épaule droite. Pour son anniversaire, sa famille lui a offert

des médiators décorés des cinq anneaux pour mouliner sa guitare. impossible donc pour lui d’oublier son rendez-vous de l’été. depuis de longs mois, il planifie son entraînement pour être au top physique au moment des sélections US et, une poignée de semaines plus tard, des Jeux. déjà, il a comptabilisé les jours sans entraînement consacrés aux déplace-ments vers l’europe et anticipé les effets du décalage horaire.

deux semaines avant de rejoindre Londres, Hardee s’entraînera en Alle-magne, à Marburg, une petite ville dingue de décathlon où le maire et le club local d’athlétisme ont l’habitude d’accueillir athlètes américains et allemands pour de petits concours. Hardee connaît bien l’en-droit, lui qui y a déjà passé une semaine, en 2009, avant les Mondiaux berlinois. Cinq jours avant l’amorce du décathlon olympique, il ralliera Londres.

Une fois sur place, Hardee a l’intention de séjourner au village olympique. Mais comme à daegu, il compte transformer son logement en tanière. Son home sweet home. « en Corée, j’étais allé dans un centre commercial local, et j’avais acheté une literie toute neuve. J’avais pris des oreillers, des couvertures. tout un tas de choses. On m’a pris pour un malade mais je voulais juste installer mon repaire. »

dans la nuit courte et agitée qui sépare les deux journées de compétition, Hardee tient à ce confort pour s’assurer un repos vital. « C’est important. tu es allongé sur ton lit à te persuader qu’il faut dormir, dormir. C’est tout au plus cinq heures de sommeil. Une minute de sommeil gagnée, c’est une minute de plus où je me sens bien le lendemain en compétition. » Puisque le repos est crucial, Hardee a dé-cidé de zapper la cérémonie d’ouverture nocturne du 27 juillet. et la cérémonie de clôture ? « Peut-être », dit-il en haussant les épaules. Chelsea lance : « Si t’as la médaille d’or, ils voudront que tu sois là à la fin. » il en rigole : « Je sais ce qu’il me reste à faire pour y participer. » réponse le 9 août, au terme du 1 500 mètres.Voyez les coulisses de la séance photos réaliséeavec Trey Hardee sur l’appli iPad The Red Bulletin.Plus d’infos sur www.treyhardee.com

DANS LE RÉTRO

HISTOIRES D’HOMMES

HARDEE S’EST FAIT TATOUER LES ANNEAUX OLYMPIQUES SUR SON ÉPAULE DROITE.

Depuis 1912 et les Jeux de Stockholm, le décathlon est composé des dix épreuves que nous connaissons aujourd’hui. Cela fait donc 100 ans que ces athlètes écrivent les plus belles pages de l’olympisme. Le premier athlète champion olympique est l’Américain Jim Thorpe, également sacré au pentathlon. Le roi Gustave V en personne le félicite sur le podium du décathlon. Thorpe est aussi le meilleur joueur de foot US du pays. Il deviendra plus tard un très bon danseur de salon ! Thorpe s’est vu retirer ses médailles un an plus tard. On découvre alors qu’il a joué au baseball en tant que semi-profession-nel. Il n’est donc pas considéré comme amateur. Le CIO attend 1982 pour le réintégrer sur les tablettes de performances, soit 29 ans après son décès.

Un meilleur destin touche le champion olympique de 1936 à Berlin, Glenn Morris. Il apparaîtra dans quelques fi lms à Hollywood. En 1948, l’Américain Bob Mathias repart en or à tout juste 17 ans. Il récidive quatre ans plus tard et démontre que les décathloniens ne sont pas que des trentenaires. Mais Mathias n’est pas le meilleur de tous. Cette distinction revient au tchèque Roman Šebrle, détenteur du record du monde de la discipline (9 026 points). Lors d’un entraînement en Afrique du Sud, Šebrle est heurté de plein fouet à l’épaule par un javelot en fi n de vol. Nous sommes en 2007. Il a le réfl exe de l’enlever dans la seconde avant de se rendre à l’hôpital. Il s’en sort avec 11 points de suture sur une plaie de 12 centimètres de profondeur. Šebrle s’adjuge quelques semaines plus tard l’heptathlon aux Championnats d’Europe en salle.

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intime : comment avez-vous brisé la glace entre vous ?On s’est lancés sans se poser de questions. Certains matins, je le trouvais déjà à l’œuvre quand j’arrivais. On se posait pour le petit déjeuner. Beaucoup de nour-riture a entouré la réalisation de l’album. C’est-à-dire ?Souvent, je préparais le dîner ou le petit déjeuner avant d’entrer en studio. Ça n’était pas évident pour moi parce que Brian et ses deux ingénieurs voulaient uniquement man-ger des cheeseburgers. Et tous les jours. J’adore ça mais bon... Alors chaque soir, je cuisinais un repas équilibré pour compenser le déjeuner du matin. Ils étaient ouverts à l’idée, enfin Brian oui, les deux ingénieurs un peu moins.Cet album est différent. Ne craignez-vous pas de prendre vos fans à revers ?Absolument pas. Certains aimeront, d’autres non. On ne séduit pas les gens en

cherchant à tout prix à leur plaire. Êtes-vous touchée par les critiques qui vous reprochent de faire du jazz d’ambiance ?Je vends tellement de disques. Je m’en moque. La pochette de l’album

est austère...Brian est un grand cinéphile et les murs de son studio arborent quelques affiches piquantes. L’affiche du film Mudhoney était juste au-dessus du sofa où j’avais l’habitude de m’asseoir. Je la regardais tous les jours. Je la trouvais sexy puis effrayante, douce et mystérieuse à la fois. Nous étions en train d’en parler et j’ai eu l’idée d’utiliser cette affiche pour la pochette du disque. Mudhoney ? Le film des années 60 du réalisateur américain de sexploitation Russ Meyer ? Vous l’avez vu ?Pas encore. Je connais le genre de films qu’il fait, je les trouve amusants. J’ai vu quelques parties de ses films, quelques parties (rires).Je sais que vous n’aimez pas parler de votre père (Ravi Shankar, légende de la sitar), mais lui avez-vous fait parvenir votre nouvel album ?Non, mon père n’est pas fan de e-mails... (rires). Je ne lui envoie rien mais quand je le vois, je lui fais écouter des morceaux.

qui le charge de la production du 2e opus de Gorillaz, Demon Days.

Dès l’écoute du premier morceau, on se dit que Jones a misé sur le bon cheval. Son 5e album, Little Broken Hearts, ouvre sur un doux carillon et le titre susurré Good Morning, porté par un cœur de cordes qui chasse tout nuage. Un rythme hip-hop euphorisant soutient Happy Pills, le premier single. Seuls sifflent les accords d’une guitare blues dans l’épuré 4 Broken Hearts. L’album est varié, innovant et ses paroles, évocatrices d’une idylle passée, sont acérées.

: C’est vous qui avez sollicité la collaboration de Danger Mouse ? : C’est l’inverse qui s’est produit. Il m’a appelé, il voulait me faire écouter quelques unes de ses composi-tions. Le lendemain, il m’a rendu visite dans mon appartement à New York. À l’époque, je venais d’emménager et n’avais pas encore de chaîne hi-fi. Juste une paire d’enceintes pour Ipod. J’ai cru qu’il allait se dire : «Elle n’a même pas une stéréo, je ne sais pas si cette collaboration est une bonne idée. » Des enceintes pour iPod, ce n’est évidemment pas le mieux pour écouter de la musique sur laquelle on a énormément travaillé. Mais Brian est une personne charmante.Comment se sont déroulées les séances d’enregistrement ?Je n’étais pas en forme, souvent malade avec d’horribles allergies. Mais finale-ment, tout s’est très bien passé. Notre collaboration a vraiment bien fonctionné.L’écriture de textes est une chose

Norah Jones a vendu près de 40 millions d’albums avant de se réinventer cette année. The Red Bulletin

a confessé la New Yorkaise.Texte : Florian Obkircher

Un regard ardent, un sourire ravageur. Timide et polie. « Bonjour, moi c’est Norah. » Sans blague ! Sa voix suave, accompagnée d’un hochement de tête gracieux en guise d’accueil, a déjà frappé. Une voix qui, partout dans le monde, accompagne les premiers rendez-vous amoureux et enveloppe de douceur les dîners aux chandelles.

En 2002, le premier album de Norah Jones, Come Away With Me fait l’effet d’une bombe : 20 millions d’exemplaires vendus et 5 Grammy Awards raflés. Ses chansons mélodieuses, alliage de jazz et de country, font d’elle la nouvelle sen-sation pop. S’enfermer dans ce cocktail musical, au succès garanti, est tentant mais la fille de Ravi Shankar s’y refuse. « Un nouvel album doit être pour moi une expérience nouvelle, dit la New Yorkaise de 33 ans. Je ne veux pas refaire ad vitam aeternam les mêmes chansons. »

Son nouveau complice se nomme DJ Danger Mouse, alias Brian Burton, l’énig-matique génie des studios new yorkais qui a façonné sa réputation grâce à son disque The Grey Album, sorti en 2004. Un mashup entre les a cappella de Jay-Z tiré de son Black Album sur des composi-tions musicales créées à partir des samples du classique des Beatles, The White Album. La future moitié de Gnarls Barkley est repérée par Damon Albarn,

Plus sur www.norahjones.com

Little Broken Hearts (Blue Note/EMI), le dernier opus de Norah Jones dans les bacs depuis le 1er mai.

DANS LE CANAPÉ

Atout cœurs brisés

« On ne séduit pas les gens

en cherchant à tout prix à leur plaire. »

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2012 marque le dixième anniversaire de carrière

de Norah Jones.

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Le Mexicain Jorge Ferzuli n’en a que faire de la couleur de l’eau du site australien des qualifications 2012 de Red Bull Cliff Diving World Series. La pluie et la boue sont bel et bien passées par là.

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Entre risque et adrénaline, ils étaient quinze à s’affronter en Australie lors des qualifi cations de Red Bull Cliff Diving World Series, circuit mondial de plongeon extrême. Le premier lauréat de l’année sera connu le 23 juin à Bonifacio. The Red Bulletin

vous plonge dans ces vertigineuses histoires d’eau.texte : robert tighe

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n attendant leur tour, certains restent debout et écoutent de la musique, d’autres sont assis, les yeux fermés. Dans leur bulle. Quelques-uns s’échauffent pendant qu’un petit groupe se tient à l’écart. Ce sont les fumeurs. Certains enfin embrassent un porte-bonheur, d’autres se signent. Mais au bout de la planche d’élan, chaque plongeur se retrouve seul. Avec lui-même. La boule au ventre, avant de sauter de 27 mètres de haut et d’entrer dans l’eau à 90 km/h au milieu des rochers et des falaises.

« Tout le monde a peur, avoue Blake Aldridge. Si quelqu’un vous dit qu’il n’est pas effrayé, c’est qu’il ne dit pas la vérité. Croyez-moi. » À Sydney, l’Anglais fait partie des 15 plongeurs venus de neuf pays pour les qualifications du Red Bull Cliff Diving World Series, le championnat du monde de plongeon de haut vol. Les quatre meilleurs d’entre eux disputeront, aux côtés des sept premiers de la dernière saison, l’édition 2012 dont le coup d’envoi sera donné en Corse les 22 et 23 juin pro-chains, sur les contreforts de la citadelle de Bonifacio, cité des falaises.

Sur les bords de la Hawkesbury River, les concurrents sont notés sur huit sauts. Un seul loupé peut réduire à néant leurs espérances. Comme le promontoire, le niveau est... haut. Les cinq derniers au classement général de la saison passée sont là, déterminés à récupérer une place dans le Top 11 mondial.

Blake Aldridge, 29 ans, 8e de la finale olympique de 2008 du 10 m plate-forme-synchro, est le premier plongeur à concourir aux JO et au Red Bull Cliff

Diving. De son côté, David Colturi a fait son apparition sur le devant de la scène l’année dernière après un parcours remar-qué lors des compétitions universitaires américaines. Multiple champion des États-Unis – à seulement 23 ans – il n’a pas encore réussi à décrocher une qualifi-cation olympique. « Je me suis entraîné dur pendant longtemps et j’aurais aimé participer aux JO de Londres. Mais, fina-lement, je préfère ce qui m’arrive mainte-nant, assure le jeune étudiant en méde-cine. Ici, tu ne comptes que sur toi. Il n’y a pas d’entraîneur et chacun est là pour le

De Mond (États-Unis) :

« Ça tape le dos et les cervicales

morflent. Vous avez mal

partout. »

EHassan Mouti et les Ukrainiens Anatoliy Shabotenko et Gennadiy Kutsenko scrutent leur nid de compétition en compagnie de Joey Zuber, ex-plongeur de haut niveau (de gauche à droite).

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plaisir. Il y a une ambiance de camarade-rie entre nous. » Cette impression se ressent dès le premier jour de compétition.

La pluie est omniprésente, le temps pourri, très loin du décor original que propose ce coin d’Australie. Le sentier qui mène à travers les bois jusqu’au promon-toire niché sur la falaise est boueux. Am-biance frisquette. Sous une tente installée près de la plate-forme de saut posée à 27 mètres au-dessus de la Hawkesbury River, ces athlètes en terminent avec leurs échauffements.PH

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Les mauvaises conditions météo rendent l’ascension

périlleuse vers le strapontin d’échauffement, situé à seulement huit mètres.

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Le mauvais temps accentue le danger, déjà permanent. Les mains et les pieds mouillés rendent plus précaire l’équilibre sur la planche. Le froid et des muscles transis augmentent le risque de blessure au moment de l’impact. Dès son premier saut, Igor Semashko est victime d’une déchirure à l’aine. Le genou d’Andrey Rublev heurte la plate-forme. Un p’tit tour et puis s’en vont pour les deux Russes. Au terme de la première journée, Aldridge domine le classement général, suivi du duo US David Colturi-Steven LoBue puis du Bulgare Todor Spasov. Mais le leader ne baigne pas dans l’eu-phorie : « Il reste encore quatre sauts. Il y a eu de bonnes circonstances pour moi aujourd’hui mais rien ne dit que ce sera pareil demain. Je peux tout perdre. »

Vendredi, c’est jour de repos mais la pluie, elle, ne se repose pas. Elle arrose tous azimuts et s’interpose à l’envie générale d’une excursion aux Blues Montains. Du coup, les plongeurs traînent au club house voisin du Riverside Oaks Golf Resort, QG de la compétition, et s’occupent à regarder clips musicaux et autres vidéos de plongeons sur la toile.

Le calme revient au bout de deux heures. À quelques mètres du plongeoir, le frisson culmine. La hauteur d’un saut de haut vol est la même que celle d’un immeuble de 8 étages, soit 27 mètres. Aux JO, on culmine à 10 mètres. Trois se-condes de chute libre, une seconde sous l’eau à quatre mètres de profondeur, après y avoir pénétré à plus de 90 km/h. Plonger de cette hauteur équivaut à une chute de 13 mètres sur du béton et une mauvaise entrée dans l’eau peut provo-quer de graves blessures.

« Quand vous touchez l’eau, ça fait un grand boum, explique l’Américain Kent De Mond. Vos pieds souffrent, ça tape le dos et les cervicales morflent. Vous avez mal partout. » Aldridge nous plonge dans sa routine : « Quand j’avance sur la plate-forme, je suis nerveux parce qu’entre cette planche et l’eau, il y a un peu plus de 27 mètres et que je sais exactement ce qui m’attend en touchant la surface. Mon cerveau connaît chaque scénario. Que va-

L’Ukrainien Anatoliy Shabotenko à « l’atterris-sage » (ci-dessus). Aldridge, Colturi et LoBue dans l’at-tente des premiers résultats des mains de Joey Zuber (ci-dessous, de gauche à droite).

Trois secondes de chute libre,

une seconde sous l’eau.

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Le plongeon de haut vol ou comment frôler une falaise

à près de 90 km/h sans la moindre protection.Ph

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Une paire d’idiots hurle

en direction de Jorge Ferzuli : « Fais-nous un

plaqué ventral. »

La pluie et le froid n’ont pas empêché les plongeurs de se jeter à l’eau en Australie. Gageons que le soleil sera de la partie à Bonifacio. Le Mexicain Jorge Ferzuli, ici au premier plan, se réchauffe comme il peut.

Les qualifications en Australie marquent son retour à la compétition. Malgré une disqualification sur l’un des quatre sauts du jour, une 9e place conclut sa première journée. Hassan Mouti est surtout content de replonger sans peur : « À mon premier entraînement ici, j’ai repensé à mon accident. Mais dès que je me suis élancé, c’est comme si je n’avais jamais arrêté. Je me suis dit : “Mais de quoi t’as peur ?” » Le Français fait partie des trois bénéficiaires de wild-card à Bonifacio aux côtés de l’Ukrainien Anatoliy Sha-botenko et de l’Américain Kyle Mitrione.

Les plongeurs trimballent leur lot de malheurs. Blake Aldridge a connu, en 2003, sa plus grave chute lors d’un entraî-nement. Sa tête a heurté l’eau en premier après un saut de 10 mètres. Consé-quence : décollement de la rétine. Il a perdu la vue pendant cinq minutes. La saison dernière, lors de la seconde étape en Italie, il a presque réussi un double saut périlleux arrière avec une vrille com-plète. Or, dans « presque réussi », il y a « presque ». Il précise : « Mon torse est par-ti un poil trop sur la droite, mes côtes ont encaissé le choc et j’ai craché du sang

t-il se passer si en plongeant je regarde le ciel et non l’eau ? Que va-t-il se passer si je perds mes repères à la sortie d’une vrille ou d’une boucle ? »

L’an passé, en Grèce, le Français Hassan Mouti a connu cette perte de repères. Il testait une nouvelle figure, un quintuple saut périlleux avant avec une demi-vrille, quand il a eu un « trou noir ». Il n’est pas passé loin de l’irréparable. Mouti : « Je ne savais plus où j’étais, à quelle hauteur je me trouvais, ni combien de rotations j’avais effectuées. Je devinais que j’allais toucher l’eau très durement mais je ne savais pas quand. » Le double Champion de France de plongeon a exé-cuté six sauts périlleux avant de cogner l’eau, couché sur le côté. Un très beau plat mais terrible. « Je n’ai pas perdu connais-sance mais il aurait mieux valu, dit-il aujourd’hui. La douleur était atroce. Je n’arrivais plus à respirer. » Mouti s’en est tiré avec plusieurs bleus mais a surtout sombré mentalement. Il a attendu deux mois et le plongeoir de 3 mètres d’une piscine locale pour sauter à nouveau. Réceptions sur le dos ou sur le ventre... Il a lutté, même du haut de 3 mètres. PH

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premier saut, concède-t-il. Quand je suis sur la plate-forme, mon cœur bat très fort mais dès que je plonge, j’oublie tout. »

Aldridge donne sa version : « Quand je m’élance, j’éprouve un sentiment de calme comme si je m’envolais. Et soudain, je vois l’eau et toutes les angoisses reviennent au moment de me préparer à l’impact. Quand je touche la surface, mon corps est secoué par des ondes. Mes pieds me piquent alors que je n’ai rien. Je remonte vite à la sur-face et alors, une petite voix dans ma tête murmure : “Allez, on remet ça !” .»

Le soleil brille de mille feux pour le second et ultime jour de compétition. Des branches et des racines jonchent la rivière. « Faites attention aux débris. » Tel est le conseil adressé aux plongeurs lors du briefing. En bas, sur l’eau, des cen-taines de spectateurs, à bord de bateaux à moteur, de kayaks, de dinghies gonflables ou cramponnés à leur jet-skis, s’excitent dès qu’un plongeur se rapproche du bout de la plate-forme.

Alors que Jorge Ferzuli se prépare pour son premier saut, une paire d’idiots hurle : « Fais-nous un plaqué ventral. » Il en faut plus pour troubler le plongeur mexicain de 31 ans. Il a débuté la journée à la 7e place avant de revenir dans la course au moment du 4e et dernier saut. Il propose un quadruple saut périlleux avec une demi-vrille. Les quatre juges sont convaincus. Un 9 sur 10 solide lui as-sure sa place de titulaire dans le 11 des World Series 2012. « Je suis vraiment heu-reux, lâche Ferzuli dans un grand sourire. J’ai essayé de garder mon sang-froid et de m’appuyer sur ma technique. Je voulais que tout soit nickel. »

Un 10 sur 10 gratifie le troisième plon-geon d’Aldridge et de Colturi. Les deux hommes sont au coude à coude. Le qua-trième et dernier saut est décisif. Colturi s’impose, Aldridge fait grise mine. « Je suis dégoûté de finir à la deuxième place mais ravi de participer à la tournée. C’est ce que j’étais venu chercher. »

La victoire est d’autant plus appréciable pour Colturi que Steven LoBue, un de ses compères d’entraînement de l’université de Purdue, tient lui aussi sa qualification en terminant sur la 3e marche du podium. De son côté, Aldridge donne déjà rendez-vous à Gary Hunt, son vieux copain d’école, pour le début des World Series. Tous deux ont perdu, en 2007, leur meil-leur ami, tué par un chauffard. « Ce sera spécial d’être sur la tournée avec Gary, précise Aldridge, Gavin nous manque. Gary et moi savons qu’il nous regardera de là-haut. »Plus d’infos sur les World Series 2012 en cliquant sur www.redbullcliffdiving.com

pendant quasiment une heure. »En comparaison, la plus grave blessure

de David Colturi est une contusion bé-nigne au pied. « C’est pathétique, je sais », se marre-t-il aujourd’hui. Il est vrai qu’il a peu participé à des compétitions de haut vol mais aussi que sa technique frôle la perfection. Sa confiance sur la plate-forme, sa trajectoire optimale dans l’air et son attitude humble épatent ses collè-gues. Son baptême de plongeon à

L’ambiance est à la franche camaraderie sur les étapes de Red Bull Cliff Diving World Series. Malgré leurs abandons sur blessure, le Polonais Kris Kolanus et le Mexicain Jonathan Paredes se font ra-mener au pied de la falaise (en haut de gauche à droite). Le quatuor Colturi - LoBue - Matthew Mitcham (ancien champion olympique australien) - Aldridge prend place à bord d’une des nom-breuses vedettes de l’organisation (au milieu et de gauche à droite). Les plon-geurs portent un toast à David Colturi, vainqueur de cette session de qualification (en bas).

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27 mètres a eu lieu en août dernier, lors de l’étape de Boston. Il avait demandé par mail aux organisateurs l’autorisation de sauter à l’entraînement. Il s’était exercé, peu avant, sur le plongeoir de 20 mètres de l’Indiana Beach Amusement Resort. À Boston, Colturi s’était montré si impres-sionnant lors des entraînements, qu’il a eu droit de participer à la compétition et a poinçonné son ticket pour les qualifica-tions en Australie. « J’ai été accro dès le

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S’il garde en mémoire le cuiSant échec de l’euro

2012, nikola karabatic veut rebondir. vite.

leS Jo de londreS tombent à pic. l’obJectif eSt bien

de conServer l’or conquiS à pékin. The Red BulleTin S’eSt rendu au domicile

d’une deS StarS de la planète handball.

« kara » miS à nu.Texte : Christophe Couvrat Photos : Philipp Horak

« on manque de compétenceS

danS le hand françaiS »

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« danS un match, Je devienS

animal. leS genS

diSent parfoiS

que Je faiS peur. »

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Un mur discret se dresse au fond d’une impasse. Derrière, un havre de paix. Ou plutôt Disneyland. C’est ici, à quelques encablures du centre-ville de Castelnau-le-Lez, commune voisine de Montpellier, que réside le clan Karabatic. Nikola, Luka et Radmila, la maman, qui s’empresse de lancer, avec une pointe d’accent : « C’est la maison du bonheur ! Vous voulez un café ? » Oui, serré s’il vous plaît. Un playground s’étale sur une bonne moitié du jardin. On y trouve un panier de basket, un but de handball et des ballons de footy volley. Nikola aime se ressourcer dans cet environnement et ne compte pas déroger à la règle du sacro-saint clan familial. Sous le regard lubrique de Gus, le chat de la famille et maître des lieux, l’aîné des frangins s’installe autour de la table de la cuisine. Bhakti Ong, son agent, s’éclipse, portable collé à l’oreille. Karabatic, lui, croque dans une fraise.

THE RED BULLETIN : Sylvester Stallone semble avoir infl uencé votre enfance. Dans combien de Rambo et de Rocky le comédien américain a-t-il joué ?NIKOLA KARABATIC : Ouh là, question piège d’entrée ! Cinq Rocky si je ne dis pas de bêtises. Il n’en a pas fait un sixième le vieux quand même ? Et Rambo, quand il les massacre tous, qu’il revient (il réfl échit)… Je dirais cinq et cinq.Pas loin, six Rocky et quatre Rambo.Je ne suis pas bon !D’où vient d’ailleurs cette force de frappe qui est la vôtre ?Quand j’ai obtenu ma première licence à Colmar, je m’amusais bien mais le hand n’était pas une vocation. J’avais 7-8 ans. Après, quand on est arrivés dans le sud, mon père était mon coach et mon prof de sport à l’école. J’ai vu le niveau que j’avais par rapport aux autres enfants. Je jouais tout le temps avec ceux qui avaient 3-4 ans de plus que moi. J’étais meilleur qu’eux. Un jour, mon père m’emmène voir un match de première division. Là, je me dis que je vais y arri-ver sans problème. Ce n’était pas une forme de

prétention mais quelque chose de normal. Mon père m’a toujours appris que le travail passait en premier et que pour faire du hand, il fallait être bon à l’école. Comme j’étais le meilleur en classe, il ne se posait pas de questions sur le fait d’aller jouer. Quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je disais « handballeur professionnel ». Les gens me répon-daient : « Sérieusement ? » Je disais : « Oui ! » Je me levais à 5 heures du matin pour voir les matches de Stefan Lövgren à la télé, je me déplaçais avec mon père quand il entraînait en 5e division…Quel est votre premier souvenir de handball ?(Il réfl échit) Frédéric Volle, un des meilleurs arrières au monde. Je l’aimais beaucoup. C’était la grande époque des Barjots. Puis il y a eu Lövgren (capitaine de la grande équipe de Suède des années 90, ndlr). J’ai joué avec lui à Kiel. C’est le meilleur de tous les temps.Un sportif de haut niveau est-il schizophrène ?(Surpris) Quand tu entres sur un terrain, tu es quelqu’un d’autre. Dans la vie, je suis ouvert, souriant, je déconne… Dans un match, je deviens animal. Seul m’importe le succès. Je me dis souvent que j’ai eu des réactions qu’il n’est pas possible d’avoir dans la vraie vie. Tu vas avoir un surplus d’agressivité, tu ne souris pas. Les gens disent parfois que je fais peur. Il y a deux personnes différentes. Avec l’âge, tu apprends à évoluer, à ajouter de la réfl exion, à ne pas penser uniquement au premier degré.Regrettez-vous de ne pas avoir joué en Bleu sous la direction de Daniel Costantini ?Il est enrichissant de connaître un maximum d’entraî-neurs. Après, ça peut aussi vouloir dire que tu changes de club souvent. Mais plus tu connais de façons de penser handball, mieux c’est. Bien sûr, j’aurais aimé le connaître et apprécier les différences avec Claude Onesta, voir ce qui est mieux ou moins bien.Quelle est la part d’autogestion ?Certains coachs sont omniprésents, d’autres non.

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Il y en a qui ne veulent pas ou même ne savent pas. Ils expliquent les grandes lignes et les joueurs mettent en forme. Certains coachs sont très forts tactiquement et laissent la motivation aux leaders. Tu peux battre des équipes uniquement en jouant aux échecs.Vous parlez de « Noka » Serdarusic, votre coach à Kiel ?Oui. Le hand peut être très facile si on a les bons pions sur le terrain. Ce n’est pas encore ancré dans la culture française. Ce départ pour Kiel ressemble à une sorte de dépucelage…(Songeur) Mon père me disait ça. Comme si j’étais parti en fac en Allemagne. En France, j’étais un des meilleurs joueurs à 20 ans. En Allemagne, j’ai appris le handball, la tactique, le comportement à avoir par rapport à tel ou tel type de défense, à utiliser les points forts des joueurs... Je ne voyais plus le hand comme avant. Le coach était aussi comme un second père.Quel est fi nalement votre meilleur poste ?Je me sens mieux lorsque je joue arrière gauche. C’était le cas en Allemagne même si à la fi n j’étais demi-centre. Le jeu est différent. Il y a un côté buteur sur le poste d’arrière. Un demi-centre organise plus. Mais je me plais aussi à tourner.Près de six mois se sont écoulés depuis le raté de janvier à l’Euro. Quel regard portez-vous sur ce loupé serbe ?Les sports collectifs sont comme ça. Quand tu gagnes tout est beau, quand tu perds, c’est la catastrophe. Les gens aiment bien pointer du doigt untel et trou-ver des boucs émissaires. C’est le sport. J’ai analysé, je sais très bien ce qui n’a pas été chez les joueurs, dans la prépa, chez les coachs. Nous nous sommes préparés une semaine avant l’Euro. C’est peu. L’équipe était au complet mais on a travaillé à un trop grand nombre. Les joueurs qui devaient jouer en-semble n’ont pas suffi samment bossé entre eux. On a manqué d’automatismes, la confi ance qui baisse et beaucoup de pression extérieure… Les joueurs sont fautifs, moi le premier même si on aurait pu améliorer les choses au niveau de la préparation. Après le match de la Hongrie, on n’était pas encore éliminés. On aurait pu y croire. On nous a dit : « Les gars, on va essayer de faire bonne fi gure pour le peu de matches qu’il reste à jouer. » Nous, les joueurs,

« leS Jo ça va trèS

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« en france,

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pour un con. »

DATE ET LIEU DE NAISSANCE11 avril 1984 à Nis (Serbie)

TAILLE, POIDS 1,97 m pour 108 kg

CLUBS Depuis 2009 : Montpellier2005 - 2009 : Kiel2000 - 2005 : Montpellier1992 - 2000 : Thau 1990 - 1992 : Colmar

SÉLECTIONS, BUTS 188 pour 786 buts

PALMARÈS 1 Titre olympique (2008)2 Championnats du monde (2009, 2011)2 Ligues des Champions (2003, 2007)2 Championnats d’Europe (2006, 2010)2 Trophées des Champions4 Championnats d’Allemagne d’affilée

(2006 - 2009)4 Coupes d’Allemagne5 Coupes de la Ligue6 Coupes de France7 Championnats de France

DISTINCTIONSMVP Mondial 2011Meilleur joueur du monde en 2007Meilleur demi-centre mondial 2009 et Euro 2010

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on voulait profi ter de cette dernière carte à fond.Comment expliquez-vous cet éternel écart entre les résultats et la médiatisation de votre sport ?Le vrai problème concerne le championnat. Il n’est pas mis en valeur. Il manque encore une ou deux équipes pour rivaliser avec Montpellier. On n’a pas su prendre le bon wagon comme le rugby a su le faire. Après le titre mondial de 95, la Fédération a privilé-gié les chaînes de télé payantes qui donnent plus d’argent aux chaînes qui offrent plus de visibilité. Le rugby a compris ça. Nous, on a dû enchaîner quatre titres d’affi lée depuis 2008 pour que les gens commencent à en parler.Faites-vous partie de la plus grande équipe de handball de tous les temps ?Oui, car on a tout gagné. Mais j’ai encore soif. Je n’ai pas envie de me dire que tout est derrière moi.Quelle est la force de cette équipe ?Ceux qui la composent. On a cinq-six joueurs qui peuvent chaque année être les meilleurs au monde. Ils savent aussi se remettre en question après une victoire. Personne ne dit : « Je suis le meilleur, je peux arrêter ma carrière, j’emmerde tout le monde. »L’arbitrage est-il devenu un sujet tabou ?Oui. Il ne faut pas en parler. Si tu en parles, tu passes pour quelqu’un qui se plaint donc tu n’en parles pas. On est un sport très dur à arbitrer. Tu peux râler contre les arbitres mais ils ne sont pas professionnels. Tu ne peux pas leur demander de suivre ce sport, de faire des stages, etc. Il faut blâmer aussi la formation et le suivi. Ce sont des domaines où notre sport doit évoluer. Il est plus diffi cile à arbitrer que le foot. Il faudrait qu’on prenne un ancien international et qu’on le colle à un arbitre.Vous en parlez à Philippe Bernat-Salles, le Président de la Ligue ?Il y a peu de contacts avec lui. On n’a toujours pas de gros sponsor à la LNH. On manque de compétences dans le hand français.Nous sommes à quelques semaines des JO de Londres. Le Tournoi olympique reste moins compliqué qu’un Euro…Oui, en termes de diffi culté pure, le sacre européen est le plus dur à décrocher. Globalement, ça ressemble à des Championnats du monde. Les JO, ça va très vite. Le match à ne pas rater c’est le quart.Le clan Karabatic est très uni. On a parfois l’impression de déranger…Si nous sommes si soudés, c’est parce que mon père est arrivé tôt en France. Lorsque je retourne en Serbie et en Croatie, j’en profi te pour voir ma grand-mère côté maternel. Il ne me reste plus qu’elle.Votre père Branko, décédé en 2011, était votre guide spirituel…Oui, mon coach, mon manager, mon préparateur mental, tout ! Je l’écoutais raconter ses histoires d’ex-Yougoslavie, quand il partait jouer contre les Russes, les voyages où il ratait le train, etc. Tous les joueurs le connaissaient car ils ont joué contre lui. À l’époque, les Yougoslaves dominaient le hand. La France jouait dans le Mondial C. Quand j’étais petit, je voyais Denis Lathoud ou Fred Volle parler avec lui. Je voyais le respect qu’ils avaient. Mon père était mon idole. Il m’a accompagné, conseillé, m’a emmené aux

entraînements, aux matches, me parlait beaucoup du plan de carrière. Je me fâchais souvent avec lui. Il n’avait pas vraiment besoin de me pousser. Il m’a tout appris. Sans son aval, je ne serais jamais parti en Allemagne.Vous arrive-t-il aujourd’hui de vous demander comment il aurait agi dans tel ou tel cas ?Oui, bien sûr. Tout le temps même. J’essaie de me dire ça le plus souvent possible. C’était un sage, très philosophe, qui prenait toujours les bonnes décisions. Quand il était encore là, je savais à peu près ce qu’il allait me dire.Vous pensez déjà à l’après-carrière ?Oui, je veux rester dans le sport. Avec un ami hand-balleur, on envisage de monter une grande villa des sports à Biarritz, sorte de Marcoussis ou de Clairefon-taine omnisport. Tous les sportifs pourraient venir se préparer. À l’époque, dans le hand, on galérait au Campanile, idem pour le transport. On s’entraînait dans une petite salle pourrie. J’ai aussi envie de skier. Ça ne m’est plus arrivé depuis mes 16 ans. Et avec mon frère, on s’est dit qu’on ferait le Dakar !Quel regard portez-vous sur la France de François Hollande ?Je vais essayer de rester neutre. Peu nombreux sont les politiques qui font d’abord passer les intérêts du peuple. Idem dans le sport. Le pouvoir rend fou. Au lieu de penser au bien d’un championnat, ils vont protéger leurs fesses. Ils ne veulent pas que ça évolue de peur de se faire bouffer. Tu as l’impression que la France est très fermée. Regarde le Paris Saint-Ger-main. Les Qataris débarquent et les gens sont presque mécontents de voir l’argent arriver en France. Ils ne sont pas heureux de voir leur équipe acquérir un niveau sans doute unique. En même temps, la crise est énorme donc il faut taxer partout.La France a-t-elle un problème avec l’argent ?Oui, il y a un vrai problème. Quand tu en as trop, tu passes pour un con. Il faudrait presque ne pas avoir d’argent pour ne pas avoir de problèmes. Ce que les gens ne savent pas, c’est qu’un sportif gagne très bien pendant 10 ans. Après c’est fi ni. Si tu es footballeur, tu gagnes 2 millions d’euros par an. Ta famille est tranquille. Malgré cela, je comprends que ça les fasse ch… d’être imposés à 75 %. Les hand-balleurs gagnent bien leur vie, mieux que la moyenne des français, mais on n’est pas des footballeurs. Donner 75 % de ton argent à l’État qui, en plus, le gère mal, ça donne envie de tricher. Je comprends qu’ils partent s’installer ailleurs. Il n’y a que récem-ment que je me suis rendu compte que j’étais imposé sur un peu plus que mon salaire. Tu es imposé sur de l’argent que tu ne touches pas ! J’ai montré ma fi che de paie à mon conseiller et il m’a dit que ce n’était pas près de baisser. J’essaie de ne pas penser à ça. Tu ne peux pas en parler. Si tu es sportif et que tu en parles, tu te fais allumer car il y a des gens qui sont bien plus dans la galère que toi. Les banquiers ont des ponts d’or et ne se font pas autant taper dessus. Ça choque les gens mais sans plus. Et enfi n, je ne pense pas que les politiques soient très heureux.Suivez la préparation de Nikola Karabaticen vue des JO de Londres sur RMC tous les mardisà partir de 18 heures et sur www.nikolakarabatic.com

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SWINGSTAR DU

LA {NOUVELLE}

À 23 ANS, RICKIE FOWLER EST DÉJÀ UNE ICÔNE DANS LE MONDE DU GOLF. THE RED BULLETIN A DÉCIDÉ DE PERCER LE MYSTÈRE

DE CETTE GUEULE D’ANGE À LA JUSTIN BIEBER. ÇA ENVOIE ! Texte : Nicolas stecher Photos : Chris shonting

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coupe de cheveux improbable qui ont fait sa marque de fabrique, on devine qu’il a plus souvent fréquenté les golfs publics que les greens des country-clubs huppés. Logiquement, ses modèles ne sont pas des professionnels du golf. Il préfère des personnages plus déjantés, comme Jeremy McGrath, l’ancien « King of Super-cross », septuple champion des États-Unis en 250 cm³. « Je l’ad-mire pour ce qu’il a réussi. On est de la même ville, il ne vient pas d’un milieu aisé, il s’est fait tout seul. Et bien sûr, c’est un des plus grands pilotes de tous les temps. »

Voilà pourquoi Fowler dévalait, au guidon d’une motocross ou d’un BMX, les pentes des collines de Murrieta, sa ville natale en Californie, située à mi-chemin entre Los Angeles et San Die-go, soit au beau milieu d’un océan de parcours de golf tous plus attrayants les uns que les autres. « Petit, si je ne suis pas sur un parcours, je suis en train de fabriquer des tremplins pour mes mini-motos. J’aime être dans les airs pour me sentir libre et prendre du plaisir. » Haut comme trois pommes, il sait surtout manier les clubs de son grand-père. Le golf sera son destin, le motocross une simple distraction. Pourtant, son père a mis les mains dans le cambouis pendant une bonne partie de son exis-tence. Gérant d’une société de transports, Rod Fowler a même disputé une Baja 1000 en 1986 dans un team Yamaha. À la dure. Rickie : « À 7 ans, je n’avais qu’un rêve : être membre à temps complet du PGA Tour. Je ne me rendais pas compte de ce que c’était, mais la première fois que je me suis retrouvé sur le green sans faire le con, j’en suis tombé dingue. J’ai flashé tout de suite. »

Après l’école de la première enfance, il pêche et joue au golf avec son grand-père japonais, Taka Tanaka. Soit à l’âge de 3 ans. Les débuts d’un amour flagrant pour la petite balle blanche. À 7 ans, c’est le propriétaire du parcours public et voisin, Barry McDonnell, qui prend son golf en charge. Une complicité qui a duré jusqu’au décès de son entraîneur de toujours l’année dernière.

Adepte de la vieille école, ce prof éloigne Rickie de la techno-logie pour mieux développer son jeu tout à l’instinct. Au contraire de nombreux pros dépendants des séances vidéo pour travailler leur swing, McDonnell n’a recours à aucune caméra pour aider Fowler à façonner son jeu. « J’ai épuré mon geste pour arriver à le comprendre. Mon swing est très naturel, il me corres-pond. Rien de forcé là-dedans, concède le Californien. Je suis concentré sur la trajectoire à donner à la balle et rien d’autre. » Plus proche du geste d’un frappeur de baseball que du toucher d’un pro du golf, le swing du jeune pousse est bestial, son geste rapide et fluide.

I l se plante devant sa balle et observe avec un brin d’étonnement ce qui l’entoure. Orné d’une de ses casquettes fétiches enfoncée sur sa traditionnelle tignasse ébouriffée, Rickie Fowler se met à l’adresse avant de taper son prochain coup. Aux couleurs de leur héros, les fans patientent en ce dimanche d’avril à Au-gusta. L’Américain a rendu trois cartes dans le Par ou au-dessus avant ce dernier tour du

Masters 2012 (74, 74, 72). Et, dimanche, un 70 ramené de haute lutte le propulse devant Tiger Woods et Rory McIlroy, les deux favoris de l’épreuve. Si Bubba Watson remporte son premier tournoi du Grand-Chelem, Fowler confirme ses ga-lons de joueur ultra-populaire. À l’image, d’ailleurs, de ce concours de fer 7 organisé en marge de la première levée du Grand Chelem de l’année au côté de Lexi Thompson et Kelly Kraft, vainqueur de l’US Amateur. Tous trois se sont retrou-vés sur une barge mouvante plantée à la surface d’un des nombreux lacs de la ville.

En début d’année, il nous semblait évident que Fowler décollerait. Vraiment. Pour l’instant, on ne s’est pas trom-pés. L’Américain fait preuve d’un sang froid hors pair début mai lorsqu’il s’impose en play-off au nez et à la barbe (nais-sante) de Rory McIlroy et D.A. Points à l’issue du Wells Fargo de Charlotte (Caroline du Nord). Ce dépucelage victo-rieux sur le Tour US tombe à pic. Fowler a quasiment assuré sa présence au sein du squad yankee de la Ryder Cup 2012.

Fowler, aussi déroutant que David Lee Roth planté au beau milieu d’une chorale ou Mickey Rourke excité à l’idée de remporter une partie de bridge dans une maison de retraite. Certains l’assaillent d’encouragements : « Rickie, le vert est la couleur de l’argent ! » Cette phrase a été lancée il y a quelques années par un fan totalement ivre. Le phénomène est lancé et le gamin ne s’en laisse pas compter en distribuant des goodies à la pelle.

En totale fusion avec son côté m’as-tu-vu, le golf de Fowler est animal. Bestial. Le rookie de l’année 2010 a un jeu agressif et peu conventionnel. Accoutré de tenues criardes et d’une

« J’AI ÉPURÉ MON GESTE POUR ARRIVER

À LE COMPRENDRE. »

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R ickie Fowler est chercheur en sensations fortes. Le golf l’en gave : « J’ai des montées d’adrénaline sur le parcours comme si je pilotais en course. Ces moments où tu te dis : “Ça passe ou ça casse.” Évidemment, c’est différent de la piste où tu es en

permanence à la bagarre avec d’autres. Ça te motive beaucoup plus et tu ressens toujours la poussée d’adrénaline. Au golf, il se passe un certain temps entre deux coups, la pression n’est là que par moments. »

« J’avais entendu parler de lui mais je ne l’avais jamais vu jouer. J’ai été comme hypnotisé », se souvient Mike McGraw, le coach de Fowler à l’université d’Oklahoma State (OSU), encore marqué par ce premier contact avec le phénomène. « J’adore sa façon de jouer. Au feeling, juste par plaisir, comme les gens devaient encore le faire il y a 30 ou 40 ans. » McGraw sait la passion effrénée de son protégé pour le jeu, carence de la plupart de ses pairs. « Il a le talent pour juste jouer plutôt que d’insister toujours sur la technique. C’est davantage un artiste qu’un golfeur. Il est tout le temps en train d’inventer quelque chose. »

En 2008, il reçoit le prestigieux Ben Hogan Award qui récom-pense le meilleur golfeur universitaire. Au cours des deux années passées à OSU, il remporte sept de ses huit rencontres de Walker Cup (la Ryder Cup des amateurs). Pendant 36 semaines d’affilée entre 2007 et 2008, il domine le classement des meilleurs golfeurs amateurs. Quand il passe professionnel fin 2009, il boucle son premier tournoi du PGA Tour à la 7e place. Le suivant, il termine deuxième ex-aequo, seulement battu en play-off. Les prémices d’une première saison de feu conclue par le titre de rookie de l’année 2010 et un ticket dans l’escouade de la Ryder Cup. Il devient le plus jeune joueur américain appelé. L’équipe US s’incline d’un point devant l’Europe au Celtic Manor (Pays de Galles) en dépit d’une charge de Fowler pour arracher le demi-point du nul dans son face-à-face avec Edoardo Molinari.

Jamais un golfeur n’avait participé à la Ryder Cup moins d’un an après la Walker Cup. « La Ryder Cup est jusque-là ma plus grande expérience professionnelle. Je suis le plus jeune type à avoir fait partie de l’équipe US. Être dans cette équipe avec ces gars que j’admirais quand j’étais gamin, comme Tiger et Phil, c’est juste génial, raconte Fowler. Le temps passé sur les greens, dans le salon à jouer au ping-pong, à table pour les dîners permet de connaître chacun, de découvrir qui il est sur le parcours mais aussi en dehors. J’ai le sentiment, après cette semaine, d’être beaucoup plus proche et de faire partie en quelque sorte d’une petite élite. »

La popularité de Fowler dépasse largement celle de ses pairs copieusement titrés. Son image est utilisée pour commercialiser les tournois et événements auxquels il participe. Le résultat est probant : partout où il est annoncé, les foules viennent en masse. Une ascen-

sion idoine pour le golf alors que, dans le même temps, Tiger Woods perd de sa superbe. Souvenez-vous de l’automne 2009. Précisément le 27 novembre. Plus qu’un Cadillac Escalade qui percute un arbre et éventre une borne d’incendie, l’image d’un homme modèle et icône de perfection professionnelle, vole en éclats au petit matin. Il n’existe pas de meilleur porte-parole, de catalyseur médiatique aussi fort. Le golf est totalement dépen-dant de Woods. L’ancien numéro un mondial aurait perdu entre 5 et 12 milliards de dollars de contrats pub (3,8 à 9,2 milliards d’euros). Un krach industriel pour l’association des joueurs professionnels.

La retraite temporaire de Tiger Woods entraîne la chute des audiences et des recettes du golf professionnel. Du siège d’ESPN

Fowler (à gauche) au sein de l’équipe américaine de

la Ryder Cup en 2010. L’Europe prendra le dessus.

Sur le circuit américain, la popularité de Rickie Fowler

n’est plus à démontrer.

2012, année de la confirmation ?

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SON ANCIEN COACH :« C’EST DAVANTAGE

UN ARTISTE QU’UN GOLFEUR. »

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FOWLER SEMBLE AVOIR

ÉTÉ CONÇU POUR LA GÉNÉRATION FACEBOOK.

sur Madison Avenue à New York, aux salons feutrés de l’Augusta National Golf Club, tous sont conscients qu’une nouvelle icône doit émerger. Rickie Fowler et sa silhouette orange fluo portent cet espoir. Fowler peut-il être l’héritier du trône médiatique laissé vacant par Woods ? N’a-t-il pas été sciemment mis en avant par la PGA ?

« Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ce garçon est intelligent, lâche McGraw, avec son accent nasillard de l’Oklahoma. Il est conscient qu’il a une bonne image et est assez malin pour s’en servir. Mais il est beaucoup plus classique que le personnage que les médias veulent lui faire jouer. Il est très sérieux quand il s’agit de sa carrière. Les personnes plus âgées, comme moi, le regardent et disent : “Ohhh ! Avec ces cheveux longs, ce doit être un fêtard.” Après l’avoir vu jouer, vous changez vite d’avis. C’est un bon gars, il fait les choses sainement. Alors pourquoi pas les cheveux longs ? »

O n a le sentiment que, même sans ses 9 millions de dollars de gains accumulés (7 millions d’euros) et sa célébrité exponentielle, le garçon resterait le même. En ce jour d’hiver, Rickie Fowler, pieds nus dans le sable froid de Venice Beach, s’arrange

avec le sourire des multiples demandes des photographes et stylistes qui exigent sur le champ un swing. Il y a chez lui une décontraction naturelle qui le sert en représentation profession-nelle comme c’est maintenant le cas.

Il est la vedette de nombreux clips. On le voit signer sans broncher des centaines d’autographes, dédicacer les baskets de mères de famille. Des gamins le serrent de près, coiffés de l’inénarrable casquette trop large et même une flopée de cou-gars, aux lèvres aussi gonflées qu’un canard boîteux, le prennent en photo. Fowler est une star du PGA Tour qui semble avoir été conçue pour la génération Facebook. Visionné près de 5 millions de fois, le clip vidéo de la chanson Oh, Oh, Oh tourné avec le boys-band The Golf Boys (au côté de Bubba Watson, Ben Crane et Hunter Mahan) fait un malheur et son compte Twitter est suivi par plus de 300 000 personnes.

« Évidemment, on me reconnaît de plus en plus. Je ne vais pas fuir au moment où j’essaie de devenir le meilleur joueur du monde. » Fowler ne s’emballe pas sur cette popularité qui gagne toute l’Amérique et privilégie la simplicité. « J’aimerais être quelqu’un que les gamins admirent. À tout moment dans un tournoi, je suis disponible pour rencontrer les fans qui sont là. »

Le Californien de 23 ans ne semble ni ressasser ni nier son image de phénomène populaire à la Tiger Woods. Mais à trop soigner son look ou multiplier les coups d’éclats, Fowler ne se dirige-t-il pas vers un excès de pression ? « Pas vraiment, se justi-fie l’intéressé, je ne vois pas les choses comme ça. La plus grande

pression, je me la mets moi-même pour être bon dans mon jeu. Tout ce qui vient des supporters et des médias n’est rien à côté. »

Pour repousser la starisation et écarter ses prétendus ressem-blances avec le chanteur Justin Bieber, il lui suffirait de s’habiller comme tous les autres joueurs du circuit. Impossible. C’est sa marque de fabrique, son identité, son ADN. À l’heure où une multitude de young guns débarquent sur le Tour avec une faim de loup (Jason Day, Ryo Ishikawa, Anthony Kim, Rory McIlroy, etc.), Rickie Fowler a bien besoin de cette volonté farouche pour décrocher la lune, soit une victoire en Grand Chelem. Ça tombe bien, le traditionnel enchaînement estival pointe son nez à l’horizon : US Open, British Open et US PGA. « Si je change de style sur le fond comme sur la forme, je ne serai plus moi-même. À chaque tournoi, le public fait référence à cette comparaison avec Justin Bieber. J’entends ça tout le temps. J’ai compris qu’on ne peut pas plaire à tout le monde. Il y aura toujours des gens qui me détesteront parce qu’il n’aiment pas la façon dont je m’habille, qui penseront que je suis un jeune branleur. Je peux juste leur dire que je ne bois pas et que je ne sors pas. Je suis aussi relax qu’eux. Mon objectif ultime est de devenir le meilleur joueur du monde. Peut-être qu’une fois que j’y serai parvenu, ils commenceront à m’appeler Bieber “Fowler”. » Certains observateurs ont aussi évoqué une ressemblance avec Leonardo Di Caprio et Zac Efron. À vous de choisir.Voyez Rickie Fowler en action ainsi que les coulisses du shooting photossur l’appli iPad gratuite de The Red Bulletin. Et suivez son actualité surwww.rickie-fowler.com

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Qu’arrive-t-il à un corps qui franchit le mur du son ? Quoi manger avant de se jeter de la limite de la stratosphère ? Quels enseignements scientifiques peut-on tirer de Red Bull Stratos ? Autant de questions posées à Jonathan Clark, le responsable médical du projet. En bonus, Leo Lukas, auteur de science-fiction, nous emmène en voyage dans l’au-delà.

5Qu’arrive-t-il à un corps qui franchit le mur du son ? Quoi manger avant de se jeter de la limite de la stratosphère ? Quels enseignements scientifiques

Felix, l’azote et Marilyn

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Red Bull Stratos, c’est ça !À bord d’une capsule pressurisée fixée à un ballon d’hélium de 50 mètres de haut, Felix Baumgartner, 42 ans, s’élèvera à 36 576 mètres avant de plonger en chute libre vers la Terre. L’objectif de cette mission menée à la frontière de l’espace est de battre quatre records du monde :

1. La vitesse du son sans assistance

2. Le saut en parachute le plus haut

3. La plus longue chute libre

4. La plus haute ascension en ballon

The Red Bulletin suit Stratos au plus près. Nous présentons depuis quatre mois les différentes étapes de l’expérience. Elles sont toutes dispo sur l’appli iPad gratuite du mensuel que vous tenez entres les mains avec, en sus, des vidéos exclusives à ne louper sous aucun prétexte.

FÉVRIER : nous avons interviewé Felix Baumgartner et son mentor, l’Américain Joe Kittinger, détenteur du précédent record de chute libre.

MARS : étude de la capsule de vol, du cockpit et des caméras embarquées à bord.

AVRIL : cap sur le ballon, transporteur de la capsule spatiale de Baumgartner.

MAI : décryptage de la combinaison de vol de Baumgartner et gros plan sur l’évolution historique des tenues spatiales.

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T : Quelles sont les étapes les plus dangereuses

de la mission Red Bull Stratos ? : Le départ est un peu délicat. À moins de 300 mètres de haut, l’ouverture du parachute n’a aucune chance de ralentir une chute libre. Si l’en-veloppe du ballon se déchire au décollage, ce sera très dur pour Baumgartner. Il a besoin de 13 secondes pour sortir de la capsule. À une altitude aussi basse, c’est trop long. Pour cette raison, nous avons renforcé son siège et il porte un harnais de sécurité. Pendant la phase de décollage, on a aussi des équipes de secours qui se tiennent prêtes au sol. Cette phase de 0 à 300 mètres est la plus dangereuse. À quelle hauteur Felix Baumgartner

5.1

Jonathan Clark est le responsable médical de Red Bull Stratos. Il évoque les risques prévi-sibles et imprévisibles qui atten dent Baumgartner dans la stratosphère, les moyens pour les contour-ner et les bénéfi ces d’un tel projet pour l’humanité.

I La toupie

peut-il s’extraire de la capsule sans rencontrer de problèmes ?Au-dessus de 1 220 mètres, on est en sécu-rité. À partir de cette altitude, il a assez de temps pour sortir de la capsule si besoin.D’autres difficultés l’attendent plus haut…Au-dessus de 19 200 mètres, ce qu’on ap-pelle la ligne Armstrong, la pression est si basse que l’eau dans le sang bout. C’est ce qui est arrivé à une main de Joe Kittinger en 1960 (à cause d’un défaut dans sa com-binaison pressurisée, ndlr). Cela a aussi été fatal à l’équipage du vaisseau spatial sovié-tique Soyouz 11 en 1971. Aucun cosmo-naute ne portait sa combinaison quand il y a eu une dépressurisation dans la cabine. Ils sont tous morts en cinq minutes.Pourquoi est-ce mortel ?Le sang de l’être humain est composé d’eau à 70 %. Il y a deux façons d’en élever excessivement la température : en le chauffant ou en réduisant la pression at-mosphérique. Au-dessus de la ligne Arms-trong, l’eau qui s’évapore de notre corps

n’est pas chaude. Ce sont les gaz qui provoquent des inflammations, des bulles d’air dans le sang. Le pire danger se produit dans les poumons quand ces bulles d’azote se mélangent au sang. On appelle ça l’ébullisme. Peut-on survivre à un tel accident ?Nous sommes conscients du danger que court Baumgartner. Nous possédons ici deux appareils respiratoires qui nous permettent de chasser le gaz du sang.Comment ça marche ?Ces inhalateurs vous permettent de respirer 12 fois par seconde. Cela combat la pression trop forte qui s’exerce sur le poumon. Et petit à petit, comme par magie, l’oxygène reprend sa place. Comment se sent-on ?Bizarre. Le cerveau et le corps se débattent sans respirer. C’est dingue…Ces inhalateurs sont l’une des plus grandes avancées scientifiques associées au projet Red Bull Stratos. Auparavant, de tels appareils étaient utilisés pour les

L’AXE DE ROTATION Plus il est bas, plus le risque est haut pour le cerveau. Si ses pieds sont sou-mis à une pression sanguine trop éle-vée, Baumgartner risque de mourir.

VITESSE ET DURÉEUn détecteur déclenche automatiquement l’ouverture d’un parachute si Baumgartner

subit une pression supérieure à 3,5 G.

À très haute altitude, dans un environnement presque sans air,

le corps de Felix Baumgartner peut partir dans une vrille

incontrôlable.

Texte : Werner Jessner

« Nous sommes conscients du danger que court Felix »

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II L’onde de choc

prématurés car les poumons des bébés nés longtemps avant terme sont souvent collés ensemble. Ils servaient aussi pour les grands brûlés quand les poumons des victimes étaient détruits. Aujourd’hui, le champ d’application s’étend aux accidents de décompression. Combien de temps faudrait-il à Baumgartner pour récupérer complètement ?Quelques semaines, tant qu’il a encore du sang dans les poumons. Dès que l’oxygène circule à nouveau dans le corps, tout se remet en marche.Durant les essais, Baumgartner s’est plaint de souffrir d’un froid extrême…Ces problèmes se solutionnent avec une meilleure isolation des pieds et des mains. Quel genre de risques imprévisibles peuvent survenir au cours du saut ?D’un point de vue médical, il y en a deux. Le premier, c’est l’effet de toupie, une vrille à toute vitesse, une rotation incon-trôlable sur soi-même. Le deuxième, c’est

l’onde de choc en franchissant le mur du son. C’est l’effet du double impact. Commençons par la toupie…Heureusement, nous savons pas mal de choses grâce aux essais de l’US Air Force avec des mannequins lancés depuis des ballons dans les années 50 et 60. À une altitude de 9 145 mètres, la vitesse de rotation varie entre 20 et 120 tours à la minute. Plus la chute est haute, plus la ro-tation augmente. L’US Air Force a ensuite placé des animaux et des personnes dans des centrifugeuses pour voir comment le corps réagissait. Selon la durée et la vi-tesse, l’axe autour duquel tourne le corps est très important. Si vous tournez latéra-lement au niveau de la taille, la moitié de votre sang monte aussitôt à la tête, et l’autre moitié tombe dans les pieds. Du sang dans les pieds, ça signifie que le cœur en manque et vous perdez connaissance. Pour rester en vie, il faut stopper cette rotation le plus vite possible. L’afflux sanguin à la tête n’est pas moins inconfor-

Un corps scruté Les données physiologiques de Felix Baumgartner seront enregistrées pendant la mission. Le relevé ci-dessous provient de son premier saut d’essai réalisé le 16 mars dernier. Jonathan Clark : « Les pilotes de course ont ce genre d’équipement pour savoir comment se comporte leur voiture. Un corps d’athlète est une machine tout aussi com-plexe. Ça devient de plus en plus important pour les meilleurs sportifs, et Red Bull va plus loin dans ce type de technologie. Le système a été testé et va servir pour un saut depuis la stratosphère. Nous collaborons avec le département médical de l’université du Texas et le Baylor College of Mede-cine pour nous garantir des meilleures analyses. » Plusieurs détecteurs, déjà testés dans l’espace, surveillent la position du corps du pilote (sur trois axes), mesurent sa température corporelle et son rythme cardiaque, affichent deux électro-cardiographies et sa fréquence respiratoire. Au terme de la mission, toutes les données seront mises à disposition des scientifiques.

Que risque Baumgartner lorsqu’il franchira le mur du son ?

LE MUR DU SON

Quand Baumgartner atteindra la vitesse

supersonique de 1 224 km/h,

il provoquera une déflagration sonore

(même s’il ne pourra pas l’entendre).

table parce qu’il provoque l’éclatement de petits vaisseaux dans le cerveau et les yeux. C’est pourquoi nous voulons que Baumgartner puisse maintenir un axe de rotation le plus haut possible. À quel point cela devient-il critique ?Luke Aikins (consultant en chutes aé-riennes, ndlr), dans des tests sur lui-même a constaté qu’il perdait connaissance quand il était exposé à une vitesse de plus de 3,5 G pendant plus de six secondes. Il a conçu un détecteur qui déclenche automatiquement un parachute de freinage dès que cette limite est dépassée. Ce petit parachute, qui a la forme d’un donut, ralentit non seulement la rotation mais aussi la chute libre et ce n’est pas ce que nous voulons dans notre projet. Que se passera-t-il quand Baumgartner franchira le mur du son ?C’est un des aspects que nous maîtrisons encore le moins. Qu’arrive-t-il quand on entre en collision avec l’onde de choc ? C’est pourquoi nous avons établi le même protocole médical que pour l’ébullisme. N’y-a-t-il pas un danger qu’il vomisse dans son casque pendant sa chute ?C’est un risque et un grand danger. Le vomi peut entrer dans ses poumons et causer de graves problèmes. Mais le pire scénario, ce serait qu’il touche ses yeux. Il devrait alors effectuer la chute libre sans rien voir jusqu’à atteindre une atmosphère

L’EFFET DU DOUBLE IMPACTC’est la grande inconnue. Qu’arrivera-t-il si l’onde de choc le frappe ? La combinaison de Baumgartner peut être endommagée et mettre à mal sa chute libre dans une atmosphère hostile à une si haute altitude.

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Le pire scéna-rio serait que le vomi touche ses yeux. Il doit le garder dans la bouche. respirable. Il faudrait que Baumgartner garde son vomi dans la bouche le plus longtemps possible avant de le rejeter sur un côté. Dans ce cas, il aurait toujours au moins un œil valide. Être malade dans une combinaison spatiale est une situation qui arrive plus souvent qu’on ne le croit. La NASA a connu ça durant une sortie dans l’espace. Le vomi s’est mélangé au maté-riau qui absorbait le dioxyde de carbone, cela a provoqué une mauvaise réaction. Avez-vous peur des radiations ?Non. L’expérience va durer très peu de temps et l’altitude n’est pas assez haute pour en souffrir. D’autre part, le site de Roswell (la zone d’atterrissage prévue pour Baumgartner, ndlr) est situé au niveau de l’Équateur, c’est-à-dire loin des principaux champs magnétiques des pôles. Seule une importante tempête solaire pourrait repor-ter le projet, en raison du risque élevé d’interférences avec les appareils GPS.Pendant ses sauts d’essais, Felix Baumgartner utilise un gel pour les cheveux, bien qu’il ne soit pas autorisé car il contient de l’alcool…La combinaison entre l’alcool et l’oxygène peut déclencher un joli petit feu. Cepen-dant, le peu d’alcool contenu dans le gel s’évapore en un rien de temps. Le casque est vraiment ajusté, ça ne laisse pas beau-coup d’air passer… Les médias ont trouvé cette histoire et ont brodé là-dessus. S’il a mangé des fayots et qu’il se met à péter et que le gaz chaud se disperse dans sa combinaison, peut-il exploser dans la stratosphère ?Quand la pression extérieure est basse, les gaz corporels se répartissent dans tout le corps : les oreilles, le ventre, les sinus. C’est un problème. Dans le cas du transit intestinal, le problème se règle de lui-même. Excusez ce langage cru, mais il suffit de roter ou péter. Après chaque test en chambre pressurisée, ça ne sent pas la rose, je vous l’assure ! Mais si vous ne faites pas ça, vous risquez de gros

problèmes intestinaux. Voire une occlu-sion. Il est conseillé de ne pas manger un aliment qui se digère rapidement avant de sauter. Les astronautes préfèrent manger un steak et des œufs la veille d’un vol. Pourquoi Baumgartner doit-il commencer à respirer de l’oxygène pure, deux heures avant le début de la mission ? Son corps est saturé d’azote ce qui, avec une pression décroissante, provoque le même phénomène que lorsque l’on ouvre une bouteille d’eau gazeuse : ça pétille en laissant filer le gaz. L’azote dans le sang, c’est la même chose en cas de décompres-sion. Ce qui rend malade. Respirer de l’oxygène pure chasse l’azote et nettoie le sang à environ 80 %. C’est une sécurité. Que peut retenir le monde scientifique du projet Red Bull Stratos ?Le tourisme spatial n’en est qu’à ses débuts, il a davantage besoin de démons-trations et de certitudes que de contrats d’assurance. Mais, ce qui est plus impor-tant encore, c’est de savoir comment quitter un vaisseau spatial et rester en vie. Red Bull Stratos sera une référence dans ce domaine. Des astronautes et des cosmonautes seraient toujours vivants s’ils avaient bénéficié des infos que nous possédons aujourd’hui. Comment soigner les victimes d’une dépressurisation dans une station ou un vaisseau spatial ? Red Bull Stratos a développé un protocole médical pour ça. Baumgartner sera sous surveillance pendant toute la mission. Ces données, informatisées, seront ensuite mises à disposition des chercheurs. La valeur scientifique du projet Red Bull Stratos est inestimable.Échangeriez-vous votre place avec Baumgartner ?S’il y a une combinaison faite sur mesure pour moi, je n’hésite pas une seconde.

Clark, respon-sable médical de Red Bull Stratos

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Felix vient de sauter dans le vide. Sans effort. Il s’est levé dès que la

porte de la capsule a coulissé sur le côté. Des gestes répétés à l’infini à l’entraîne-ment. Il s’est assis calmement sur le rebord extérieur. Un contact radio pour dire que tout est ok. Et le plongeon droit devant lui, aspiré par les profondeurs spatiales.

En chute libre vers la Terre. Personne n’a jamais sauté d’aussi haut. Il s’efforce de ne pas y penser. Garder la tête froide, chasser le doute, l’angoisse ou l’euphorie. Concentration totale comme il s’y est maintes fois exercé. Et…

Il vient de percuter quelque chose. Impossible. C’est une erreur. Tout là-haut, aux portes de l’espace, il n’y a rien, absolument rien qui puisse freiner sa chute, dix secondes à peine après avoir sauté. La phase d’accélération commen-çait tout juste pour durer environ une minute jusqu’à franchir le mur du son et atteindre sa vitesse maximale.

Pourtant, il a l’impression de des-cendre maintenant au ralenti – une sensation douce, souple, invisible – et de s’immobiliser. Comme si l’air autour de lui s’était transformé en une masse spongieuse qui l’emprisonne et le porte. En apesanteur, il est incapable de bouger. C’est alors qu’il entend des voix.« Alors, qu’est-ce que tu dis de ça ? Je l’ai attrapé ou pas ? – T’es folle, Juliette. Laisse filer cet homme pour une fois. On va finir par se faire repérer. – Je l’ai attrapé, non ? J’ai gagné le pari. Tu me dois trois onces d’ambroisie. – Bon sang, je croyais que c’était pour rire.

5.2« Il existe un endroit où vous pouvez vous rendre… Où Marilyn danse encore avec DiMaggio… Ce lieu se nomme… »Marilyn and Joe, Kinky Friedman

Le monde du dessusTexte : Leo Lukas*

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– Attends, on commence juste à se marrer. Qu’en penses-tu, je ne devrais pas lui retirer cette tenue ridicule ? – Ça doit être une combinaison pressurisée. – Je meurs d’envie de voir si, comme on le dit, ces attardés doublent de volume quand leurs fluides corporels s’évaporent. – C’est bon Juliette, on n’a rien à faire ici. »

Exact. « Personne ne devrait être là à part moi », songe Felix. Il frissonne. Est-il en pleine hallucination ? Il doit dérailler. Jusque ici tout a fonctionné parfaitement comme prévu. Il n’a décelé aucun signal d’alarme, pas même pour un risque d’hy-poxie. Sa réserve d’oxygène fonctionne normalement. Qu’est-ce qui se passe ? Ne pas paniquer. Il tente de joindre le centre de contrôle pour s’assurer que tout fonc-tionne. La communication ne passe pas. Surtout, pas de panique ! Il y a forcément une explication logique à ces voix. Peut-être l’écho d’émissions de sons ou de signaux radios dans les hautes couches de l’atmosphère, une sorte de mirage acoustique. Et son cerveau, privé de ses repères habituels et en surchauffe au vu de la situation exceptionnelle, a chopé à la volée ces bribes de mots. Ça vient de lui. Il n’y a pas d’autre explication. Merde, il ne sait pas quoi en penser. Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi cette impression que des doigts invisibles sont en train de tirer sur les boutons de sa combinaison ?« Arrête ça, Juliette. Ce n’est plus marrant du tout. Et je parie que c’est interdit.– Je n’ai rien fait. Je veux juste jouer un peu. M’emmerde pas, Romi. »

Felix pousse un hurlement quand sa combinaison s’ouvre, laissant échapper l’air pressurisé. Un cri qui s’évanouit aussitôt, recouvert par le bruit terrible qui vrille ses tympans. Il ne peut plus respirer. Le froid le paralyse. Il ne voit plus que l’obscurité, son pouls s’accélère.

C’ est la musique qui le réveille. Quelqu’un chante en allemand :

« Muss i denn, muss i denn zum Städtele... » Felix ouvre les yeux et les referme aussi-tôt, aveuglé par l’intensité de la lumière. Puis, peu à peu, il s’habitue à cette lueur.

« Salut !, lui lance Elvis. Bienvenue dans le monde du dessus. C’était pas vraiment prévu au programme de t’ame-ner ici mais on ne pouvait pas te laisser comme ça après ce que ces garnements t’ont fait. » Elvis pose délicatement sa guitare, une Martin D-28, contre la paroi fluorescente et se rapproche du lit d’hôpi-tal où repose Felix. Il porte un tee-shirt délavé et un pantalon de survêtement trop large, son allure est un peu négligée.

Leonardo Da Vinci : « Viens dans mes bras, Herr Baumgartner ! J’adore les casse-cous volants. »

J’ai reçu une offre que je ne pouvais pas refuser, glisse Elvis avec un clin d’œil. Tu devrais d’abord te demander si tu n’as pas envie de sortir d’ici. »

L’endroit est très spacieux et amé-nagé avec goût. Un superbe

mélange entre architecture et art déco avec de belles lignes épurées, soulignées par des bandelettes de laiton et des ornements rouge et or.

Chic, c’est le mot qui vient aussitôt à l’esprit de Felix. Il se sent étranger ici, comme un passager clandestin ou un naufragé qu’on aurait repêché en pleine mer. Complètement désorienté.

Un couple élégant danse dans la lumière tamisée d’un bar. La scène a quelque chose de surnaturel. « Monroe…, murmure Felix. Et son partenaire, c’est…?– Giuseppe Paolo Di Maggio, coupe Elvis, le meilleur joueur de baseball de tous les temps et pour l’éternité : 361 home runs en 13 saisons. Il a bien mérité cette danse. En bas, lui et Marylin, ça n’a pas toujours été ça. Ils ont divorcé sept mois après leur mariage. Mais dans le même temps, ils ont décidé de profiter à fond de leur grand bonheur. À tout jamais. – Ils dansent ? C’est tout ? – Aussi longtemps que l’univers existera. L’allemand est ta langue natale ? Le Faust de Goethe, ça te dit quelque chose. Écoute. Ah, que jamais cette beauté ne disparaisse. – C’est ce qui arrive ici ? Vous figez pour l’éternité les gens en pleine gloire ? – Je te l’ai dit, les choses sont beaucoup plus compliquées que ça, reprend Elvis, en voulant se montrer rassurant. Ici, personne ne vieillit s’il ne le souhaite pas, même ce vaurien de Roméo et cette chipie de Juliette. »

Il a le souffle court, il n’est pas rasé, mais pas de doute possible, c’est…« Elvis ?– Ouais. C’est la bonne nouvelle. Nous sommes vivants. Toi et moi. Pour le reste, c’est un peu plus compliqué. » Il jette un coup d’œil sur un écran holographique violet. « Tu récupères remarquablement vite. T’as dû t’entraîner à fond pour ton truc de fou, hein ? – Des années, bougonne Felix, mais appa-remment pas assez, sinon je ne serais pas en train de rêver de toi. » Elvis se penche sur Felix et lui pince la joue. « Tu sens quelque chose ? – Aïe ! Mais ça ne prouve rien ton truc. On peut s’imaginer la douleur comme n’importe quelle autre sensation.– Je m’en fiche que tu crois ou pas que c’est vrai. En tout cas, le temps que tu te fasses à cette réalité, laisse-moi te mon-trer ce qu’il y a autour. »

Felix reste pensif. Il a dû se passer quelque chose de très grave. Il est victime d’une vision. Probablement la dernière de sa vie. Pourquoi ne pas en profiter ?

À quoi bon vouloir chasser cette illu-sion absurde en se demandant comment il en est arrivé là.« Bon, où sommes-nous ?– Dans le monde du dessus, répond Elvis, plein d’attention en l’aidant à se mettre debout. Là où les gens qui possèdent le pouvoir, ceux qui comptent, se retrouvent ensemble. Un lieu tenu secret puisque, selon la doctrine en cours chez les Terriens, rien ne peut exister là-haut. Mais ne me demande pas d’explications scientifiques là-dessus, je sais seulement que ça marche. Ça a à voir avec l’antigra-vitation et tous les trucs qui vont avec. – Comment t’es arrivé…? J’imagine... Enfin, comment dire ? C’est pas avec un ballon. Et quand ? – La notion de temps est relative ici.

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Le mois prochain : Saut devantCe qui s’élève doit redescendre. Quelles sont les difficultés d’un saut depuis la stra-tosphère ? Comment garder le contrôle ?

Bingo. Ça fait tilt dans la tête de Felix. Sa tentative de record, pour il ne sait quelle raison, a échoué. Mortelle-ment. Il devrait être aux portes de l’au- delà, la lumière blanche au bout du couloir... À la place, il fantasme sur un paradis dans l’autre monde, une drôle d’Olympe habitée par des personnages historiques ou de fiction. En y songeant, il en rit.« Alors, Jésus traîne aussi par là. – Désolé mais les recherches sont restées vaines à son sujet. Je peux te présenter à Che Guevara si tu aimes les martyrs. Ou à la reine Néfertiti. Elle pourrait te raconter plein de belles histoires. Mais

« On ne peut pas dire que la situation soit particulièrement rose sur Terre en ce moment », ironise Felix.

« C’est une affaire de point de vue, mon ami. En regardant les choses de tout là-haut, avec une certaine distance, on voit que l’humanité évolue plutôt bien. » Leonardo s’amuse à passer ses doigts dans les boucles de sa longue chevelure blanche. « Je peux vous expédier dans des périodes bien pires de notre Histoire si vous le voulez. – Vous possédez la machine à voyager dans le temps ! » Mais bien sûr. Juste ce dont il a besoin. Pointant son doigt vers Elvis, Leonardo l’interpelle en rigolant : « T’es un drôle de King ! Tu ne lui as rien dit ? – Vous êtes le seul responsable habilité pour les grandes révélations. – Et les famines, les guerres, les catas-trophes naturelles, poursuit Felix, en colère. Le sida, les espèces en voie de disparition, le réchauffement climatique ? Et vous dites que vous prenez soin de nous ?– On fait le maximum pour limiter les dommages collatéraux. Mais ne nous prenez pas pour des dieux. Nous ne sommes pas tout-puissants. Si c’était le cas, nous ne dépendrions pas des ressources planétaires. – Attendez une minute, coupe Felix qui ne veut pas lâcher l’affaire. La hausse des revenus de la consommation des énergies, les capitaux financiers qui disparaissent comme par enchantement, vous voulez dire que tout ça profite au monde du dessus ? »

L eonardo se racle la gorge. « Indirec-tement. Disons que plusieurs

membres sélectionnés parmi les élites dirigeantes sur Terre apportent leur contribution. Une forme d’investissement, comprenez-vous. Ils veulent embarquer quand il sera temps de filer dans les étoiles un jour. »

« Alors c’est ça ? Vous pillez la Terre pour alimenter une chimère ? Pour que des grosses fortunes et quelques pop-stars puissent gouverner le cosmos à bord d’une arche de Noé futuriste.– Quarante mille, coupe Elvis. C’est le nombre qu’on sera pour embarquer le moment venu. Quelque que soit le nou-veau monde que nous trouverons, où et quand nous le trouverons, nous disposons de la diversité génétique la plus élevée possible pour s’y installer. » Il pointe du doigt le logo sur le tee-shirt de Felix. « Au fait, votre sponsor, le roi de la boisson énergétique, il a toutes ses chances.

– Je ne comprends pas. Six milliards d’humains financent à prix d’or cette folie ! Qui est derrière une telle machination ? Un dictateur fou ? »

Leonardo tapote l’épaule de Felix. « Calme-toi, mon garçon. Honnêtement, si tu avais le choix, au contraire de tous ces gens, tu n’aurais pas envie de t’envoler avec nous ? »

M ais il n’a pas le choix. Ils an-noncent à Felix qu’il doit re-

tourner à son ballon. Les enseignements de sa mission périlleuse vont avoir des répercussions scientifiques de la plus haute importance, et aussi sur ce monde aux confins du temps. L’avenir de la re-cherche dans le domaine aéronautique est suspendu aux succès de sa mission et de ses tentatives de records du monde.

« Supposons que je veuille tout faire rater, avance Felix, alors qu’on le sangle sur l’un des sièges de la machine à voya-ger dans le temps. Par exemple, je ne tire pas sur la sangle d’ouverture de mon parachute au bon moment. Ça aurait son importance ? » Elvis secoue la tête. « Leonardo a déjà vu ça plusieurs fois. Il a vu dans le futur que tu allais devenir célèbre. Et inoffensif à la fois. La défla-gration sonique va effacer de ta mémoire tout souvenir de notre rencontre.– Et qu’arrive-t-il si je me conduis comme un débile à partir de maintenant ?– Même si c’était le cas, que tu le veuilles ou non, tu vas retourner sur Terre sain et sauf. » Felix saute dans le vide. Sans effort.www.redbullstratos.com

« Je peux te présenter à Che Guevara si tu aimes les martyrs. »

* Leo Lukas est l’un des nombreux auteurs des aventures de Perry Rhodan qui ont vu le jour en 1961. Avec un milliard de livres vendus, c’est la plus célèbre des séries de science-fiction jamais écrites.

si tu veux savoir des choses sur du plus long terme, tu ferais mieux de parler avec Leonardo. – DiCaprio ? Mais il est…– Da Vinci, rigolo. » Son laboratoire, aussi grand qu’un hangar pour A380, est rempli d’œuvres d’art et de matériel entassés un peu partout. Leonardo est un collec-tionneur passionné mais aussi un homme qui ne jette rien. Il est également albinos. Et homosexuel.

« Regardez qui vient nous voir », lance le maître en s’essuyant les mains sur son tablier. « Viens dans mes bras, Herr Baumgartner ! J’adore les casse-cous volants. » Une lourde odeur de parfum mentholé flotte autour de lui. Felix a juste le temps de respirer un grand coup en s’arrachant difficilement de l’étreinte de son hôte. « Comment connaissez-vous mon nom ? – On t’observe depuis des années. On y attache beaucoup d’importance. Crois-moi, on vous a tous à l’œil en bas et on veille le plus attentivement possible à votre bien-être. »

Felix fronce les sourcils. Ce n’est pas le moment d’engager la discussion avec quelqu’un d’aussi bizarre et mystique. Mais ce qui l’insupporte le plus chez Leonardo, c’est son optimisme excessif.

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Red bull donne des aiiiles.

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Johnny Walker en pleine action

au spectaculaire Red Bull Hare

Scramble dans la commune

d’Erzberg, en Autriche.

Il est au guidon d’une KTM

Freeride 350 (p. 86).

Contenu86 PRENEZ LE PLIKTM 350 Freeride

88 AU BOULOTOlga Kharlan

90 VIE NOCTURNELa nuit ne nuit pas à la santé :Beth DittoCavalli Club à DubaïSkreamBerlin et son curry

94 AGENDATour du monde des meilleurs plans Red Bull

96 FOCUSÉvénements à ne pas louper en France

97 KAINRATH

98 PLEINE LUCARNEL’œil de CODB

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Disséquée dans les ateliers KTM, cette 350 fera sans doute de nouveaux adeptes cet été sur les pentes escarpées des Alpes.

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Atout charme KTM 350 Freeride. Une bécane qui combine les qualités d’une Trial et d’une Enduro, oui, c’est possible. Joachim Sauer nous la présente dans les moindres détails. Il est chef de produit KTM.

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1 Pneus Trialla 350 Freeride combine les qualités d’une pure Enduro et d’une Trial. Un centre de gravité plus bas, une configu-ration plus rigide et des pneus très adhérents lui permettent de grimper là où d’autres doivent se raccrocher à la corde séparant la piste des spectateurs.

2 Guidon minimalisteAvec moins de 70 cm d’envergure, le guidon n’est pas plus large que celui d’un VTT de des-cente. Idéal en forêt et dans les passages étroits.

3 Très confortCette moto est dotée d’un embrayage hydrau-lique nécessitant un ef-fort minimal de la main. Un bouton permet aussi un démarrage électrique si le moteur cale suite à une mauvaise manipula-tion de l’embrayage.

4 Silhouette minceDans un environnement aussi extrême, la liberté de mouvement et la ma-niabilité peuvent s’avé-rer décisifs. Avec une assise située à seulement 895 mm du sol, la Free-ride assure une bonne maîtrise aux petits pilotes et permet aux plus grands une remise en selle facile dans les situations compliquées. Ça peut aider.

5 Filtre à air protégéle filtre à air se trouve sous la selle rabattable. Il se retire, se nettoie et s’imperméabilise aussi facilement qu’une cartouche de filtre.

6 Punch à tous niveauxnous optimisons le moteur quatre-temps de 350 cm³ pour une meilleure conduite et un meilleur rapport tout en réduisant le nombre de tours. Cette caractéristique provient du Trial. la recherche d’une vitesse maximale n’est pas la priorité avec la Freeride, ce qui explique un moteur de 23 chevaux seulement. Un modèle à propulsion électrique est prévu avant la fin de cette année.

7 Alliance acier-aluDans des conditions extrêmes, chaque kilo compte. le cadre princi-pal en acier inoxydable et l’arrière en alumi-nium répondent à cet impératif. la Freeride 350 pèse 99 kg dont un réservoir de 5,5 litres.

8 Doux sonl’échappement passe de façon sécurisée par la partie inférieure du cadre et finit à l’arrière par un double pot silencieux équipé de catalyseurs.

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« L’escrime n’est pas un sport tendre, déclare-t-elle sourire en coin. Cela exige beaucoup de force et d’endurance. On se déplace avec les jambes fléchies, sollicitant ainsi en permanence les cuisses et le dos. Et l’équipement ne facilite pas la tâche. À lui seul, le masque pèse 2 kg. »

À un mois et demi des JO, Olga Kharlan est au top de sa forme. « C’est ma priorité, dit-elle. Je m’y prépare depuis quatre ans. Mon rêve est de rééditer la performance de Pekin (Cham-

pionne olympique sabre par équipes, ndlr). »Kharlan sait que tout se joue au mental. « La tactique joue un

rôle crucial en escrime et, psychologiquement, cela complique les choses. Le combat se joue en quinze points. Après le huitième, les pauses ne durent qu’une minute. Tout peut alors arriver, comme un changement tactique qui n’évite pas la défaite même en menant 8 à 0. Si l’avantage est faible, 14 à 12 par exemple, conclure devient psychologiquement très difficile car vous savez que vous n’avez pas le droit à l’erreur. C’est pour cette raison que les escrimeurs travaillent souvent avec des psychologues du sport. Le mien m’apporte une aide précieuse. Pour ma part, tenir un journal m’est très bénéfique. Je note mes pensées et les sensations éprouvées pendant les compéti-tions afin de comprendre leur impact sur mes performances. »

PHYSIQUE

Programme prévu pour la période précédant la saison d’escrime. Cette préparation peut se dérouler en bord de mer ou à la montagne, l’essentiel étant de revita-liser et oxygéner le corps. Travail de tonification des muscles. 7 h 40 : Réveil 8 h : Footing8 h 30 : Petit-déjeuner10 h - 13 h 30 : Salle de musculation avec un travail sur différents groupes de muscles, principalement dos, abdos et jambes. Je travaille par fraction de 30 secondes en essayant de faire un max de séries. 14 h : Déjeuner léger16 h 30 - 18 h 30 : Entraîne-ment – footing ou foot.19 h : Dîner (éviter la farine, le sucre et les gras)23 h : Au lit !

ESCRIME

C’est un programme sur sept à dix jours juste avant la compétition. Un entraî-nement complètement différent, axé purement sur l’escrime.7 h 40 : Réveil 8 h : Exercices physiques8 h 30 : Petit-déjeuner10 h - 13 h 30 : Séance d’escrime seule. Le moment où j’affûte mes armes et travaille mes points faibles.14 h : Déjeuner16 h 30 - 18 h 30 : Séance d’entraînement. Combat avec les coéquipiers, séance vidéo avec le coach afin de corriger les erreurs commises durant les précé-dentes compétitions.19 h : Dîner. Pas de res-triction en période de compétitions, j’ai besoin de beaucoup d’énergie.23 h : Dodo !

Plan de batailleL’Ukrainienne s’entraîne chez elle. Kharlan réside à moins d’une heure de la mer Noire et au pied d’une montagne.

Touché coulé ?OLGA KHARLAN. En 2008, la sabreuse ukrainienne revient de Pékin avec l’or autour du cou. À tout juste 17 ans ! Aujourd’hui, elle rêve de bisser à Londres.

Kharlan, objectif or

Voyez Olga Kharlan (ci-dessous à droite) sur l’appli iPad gratuite de votre mensuel.

AUBOULOT

S’ENTRAÎNER COMME UN PRO

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NOUVEAUTÉ

DANDYSME

ACTION

Suicide d’une carrière ?L’icône Beth Ditto et son groupe Gossip sont de retour. Avec un disque synthpop qui, à la fois, séduit et intrigue.

Elle est la muse de Karl Lagerfeld. Son style affirmé, sa personnalité effrontée et ses rondeurs font de Beth Ditto un modèle pour toute une génération de jeunes femmes. L’Américaine de 31 ans et son groupe Gossip reviennent avec A Joyful Noise. Chef-d’œuvre synthpop tout en mélodies euphorisantes.THE RED BULLETIN : La pochette devotre album est plutôt angoissante.Vous vouliez choquer ?BETH DITTO : Nous disposions de plein de belles photos pour la pochette. Trop belles à mon goût. J’ai demandé à avoir des yeux de lézard. Notre maison de disques n’a guère apprécié, mais elle a fini par accepter en échange de quoi nous renoncions au titre Career Suicide pour l’album.Vous êtes très tendance dans le milieu de la mode…

Tube étoilé La superstar sud-africaine Jordy Smith invite sept autres surfeurs à un événement sous les projecteurs. Red Bull Night Shift a lieu le 23 juin sur le spot de North Beach, situé à Durban. À ne pas manquer.

C’est juste, mais à part ma participation aux défilés, je ne vais jamais aux soirées. Je vais vous étonner mais je sors peu. Je suis très casanière. Pour moi, une soirée parfaite, c’est une pizza devant la télé. Bientôt débutent les JO de Londres.Quelles sont vos disciplines préférées ?La natation et la gymnastique. Les disciplines comme le curling (uniquement durant les JO d’hiver, ndlr) ne présentent aucun intérêt pour moi. S’il était question de curly hair (cheveux bouclés), alors je suivrais les duels pour la meilleure permanente ! Il n’y a qu’à l’occasion des JO que je suis patriote.

Gossip : A Joyful Noise est déjà dans les bacs. Infos et extraits sur gossipyouth.com

« Une personne, c’est de la compa-gnie, deux c’est la foule, trois c’est une réception. »Andy Warhol

La nuit ne nuit pas à la santé

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Coppa di Fiori

CLUB

« Flo-Rida invite 200 personnes à le rejoindre sur scène »

Dubaï est le parfait endroit pour votre club parce que…… c’est la capitale de l’éclat et du glamour.Quand on entre dans le club…… on se retrouve dans un luxueux tunnel sombre avec des murs tapissés de fourrures. Une entrée de plain-pied dans le monde de Cavalli.L’intérieur nous fait penser….… à Casino Royal, 21e épisode des aventures de James Bond.Les clients se déchaînent si le DJ….… passe Levels d’Avicii. Chez nous, il y a surtout de la musique House cool et commerciale.La soirée décolle….… vers minuit.Les habitués sont….… élégants, mondains et très fashion.Le meilleur cocktail pour commencer la nuit….… est le Catwalk. Jus d’abricot, Amaretto, champagne.La nuit la plus folle a lieu…… quand des jumeaux célèbres fêtent leurs 40 ans en commandant chacun 40 bouteilles de Cristal. Aussi, quand Flo-Rida invite 200 personnes à le rejoindre sur scène.La soirée atteint son summum…… quand des cierges magiques jaillissent suite à de grosses commandes de bouteilles.Interview : David Lescarret, Manager

CAVALLI CLUBFairmont Hotel, Sheikh Zayed Road, Dubaï, Émirats Arabes Uniswww.cavalliclubdubai.com

Roberto Cavalli, grand créateur de mode, nous invite dans son monde d’élégance entre cocktails et champagne, chatoiement et glamour. Bref, dans un club où James Bond aurait ses habitudes.

INGRÉDIENTS Tequila Ocho Reposado (ou bien un autre Highland Reposado de qualité),Cynar, citron, menthe, Bitter Lemon Tonic

QUANTITÉS 1 dose de Tequila Ocho Reposado1 dose de Cynar1 dose de jus de citron frais5 doses de sirop de sucre (2 tiers de sucre , 1 tiers d’eau)3 doses de Fever Tree Bitter Lemon Tonic8 à 10 feuilles de mentheVerre : CollinsDéco : une branche de menthe, des spirales de citron

PRÉPARATION Éplucher un citron à l’aide d’un économe pour obtenir des épluchures en forme de spirale et les mettre dans un verre Collins. Remplir de glaçons. Mélanger la menthe et le jus de citron dans un shaker. Mettre ensemble les ingrédients restants (hormis le Bitter Lemon) et les mixer avec des glaçons. Ver-ser le tout à travers une passoire à thé sur les spirales de citron et les glaçons. Ajouter le Bitter Lemon et la menthe s’il en reste.

Josh Harris, barman primé à San Francisco, connaît bien les goûts de ses clients.« Il faut connaître l’interaction des compo-sants pour les mélanger harmonieusement. » Sa recette du mois est le Coppa di Fiori – un cocktail avec du Cynar, une liqueur à base de plantes et d’artichaut. La tequila en est l’ingrédient de base mais du rye, du bourbon ou du rhum font aussi bien l’affaire. « Peu importe ce qu’on utilise, ce cocktail apprécié autant des femmes que des hommes est tou-jours réussi », frappe Harris.

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RÉGIME

PAUSE

« Ça tonne fort et grave ! »Skream. Une leçon d’histoire donnée par le pionnier du Dubstep. Voici trois classiques aux origines de ce style de musique que chaque jeune fan de basses graves doit connaître. Rien que pour vous.

Il est là quand tout commence. Il y a dix ans Oliver Jones, alias Skream, alors âgé de 15 ans, travaille dans le magasin de disque Big Apple Records dans le sud de Londres, berceau du Dubstep (composé d’un son électronique grave, de rythmes ralentis, saccadés et d’énormes basses). En 2005, Skream sort le premier tube du nouveau genre. Son Midnight Request Line est le Smoke on The Water du Dubstep, un classique qui montre la voie à de jeunes producteurs tels Porter Robinson ou

Skrillex. Ces derniers ont permis l’an passé au genre de quitter l’under-ground. Définitivement. Aux États-Unis, le Dubstep est le son des clubs. Les stars de la pop comme Lady Gaga et Britney Spears s’y mettent et le pre-mier maxi de Skrillex a décroché trois Grammy Awards. Skream est toujours là, en première ligne. Avec son dernier projet Magnetic Man, il jouit d’un grand succès. Pour The Red Bulletin, Skream examine le passé et recommande trois classiques aux origines du Dubstep.

MENTA – SOUNDS OF DA FUTURE (2001)Ce disque garde un

ancrage dans le genre précurseur, le garage,

avec ses rythmes rapides et saccadés.

Mais dans l’esprit, c’est déjà du Dubstep :

grave, épuré et des basses à gogo. Ce disque marque un

tournant. À l’époque, on comprend vite

que c’est la direction à suivre.

EL-B – BUCK & BURY (2002)

Un classique des premières soirées FWD>> dédiées au Dubstep. J’y suis

toutes les semaines car le son n’existe encore nulle part

ailleurs et je veux y entendre mes propres

morceaux dans les grosses enceintes, à côté des bombes

comme Buck & Bury.

DARQWAN – CONFUSED? (2001)De l’énergie pure !

Ça tonne, c’est fort et grave. À l’époque, la rumeur courait que

Darqwan avait produit ce morceau avec un logiciel bon marché.

Une aubaine pour moi. J’ai réalisé qu’un

grand studio n’était pas nécessaire pour

créer un son énorme. Une grande nouvelle !

DARQWAN –

RÉGIME

précurseur, le garage,

rapides et saccadés.

c’est déjà du Dubstep :

tournant. À l’époque,

que c’est la direction

Berlin et son currycurryBoulettes et kébabs ne peuvent rivaliser : dans la capitale allemande, la reine, c’est la Currywurst.

entendre mes propres

comme Buck & Bury.

Ça tonne, c’est fort et

Darqwan avait produit

Une aubaine pour moi.

créer un son énorme. Une grande nouvelle !

Currywurst.

On estime qu’elles sont 70 millions à passer chaque année au-dessus du comp-toir, accompagnées d’une bière. Les noctambules optent eux, de plus en plus souvent pour un verre de prosecco ou de champagne.

HERTA, LA BERLINOISE Le 4 septembre 1959, Herta Heuwer mélange ketchup, sauce Worcestershire, curry en poudre et autres épices dans sa baraque à saucisses. La Currywurst est née. Une plaque commémorative en l’honneur de Herta se trouve au 101 de la Kantstrasse.

LA SAUCE FAIT LA SAUCISSEC’est la sauce (et la poudre de curry au-dessus) qui caractérise la Currywurst. La saucisse, c’est de la farce de viande de porc. Elle s’accompagne de pommes frites ou d’un petit pain. TE

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SON PRIX ?2 à 3 euros. La bonne affaire est à partir d’un euro. On trouve des variantes chics à partir de 16 euros au Adlon ou au Ritz Carlton. Nouvelle et en plein essor : la Currywurst bio.

CÉLÉBRATIONDepuis 2009, elle possède son propre musée. 11 euros l’entrée, saucisse comprise. www.currywurstmuseum.de

trouve des variantes chics à partir de 16 euros au Adlon ou au Ritz Carlton. Nouvelle et en

bio.

son propre musée. 11 euros l’entrée, saucisse comprise. www.currywurstmuseum.de

SAUCISSE ET POLITIQUE Le plus prestigieux amateur de Currywurst est l’ex- chancelier Gerhard Schröder : « Je connais pratiquement tous les stands de Currywurst de Berlin. »

OÙ ALLER ?Les stands de Currywurst les plus populaires de Berlin figurent dans d’innombrables guides :

KONNOPKE’S IMBISSPrenzlauer Berg, depuis 1930. www.konnopke-imbiss.de

CURRY 36Mehringdamm, refuge de beaucoup de noctambules célèbres. www.curry36.de

WITTY’SÀ Schöneberg, des saucisses bio servies avec des frites belges. www.wittys-berlin.de

Le plus prestigieux amateur

chancelier Gerhard Schröder : « Je connais pratiquement

Currywurst

Les stands de les plus populaires de Berlin figurent dans d’innombrables guides :

KONNOPKE’S IMBISSPrenzlauer Berg, depuis 1930. www.konnopke-imbiss.de

CURRY 36Mehringdamm, refuge de beaucoup de noctambules célèbres. www.curry36.de

WITTY’SÀ Schöneberg, des saucisses bio servies avec des frites belges. www.wittys-berlin.de

LE PROTOCOLE La Currywurst est servie coupée en rondelles dans une assiette en carton et avec des piques à cocktail en plastique. Une assiette en porcelaine et des piques en bois ou en inox font aussi l’affaire. La découpe peut varier. Par exemple, on ne coupe la Currywurst qu’en deux au Krasselt à Steglitz. À Berlin, ce protocole est un sujet sérieux avec lequel il ne faut pas plaisanter, surtout tard dans la nuit.TE

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AgendaJuin-Juillet 2012

Wimbledon et le charme de son court central

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Sport22-24 JUIN, VALENCE, ESPAGNE

Le Grand Prix d’Europe de Formule 1

1 Toutes les chaleurs ne se valent pas. Au cœur de l’été, celle du sud de l’Espagne est d’un

genre particulier. L’année dernière les températures enregistrées sur la piste du Valencia Street Circuit atteignent 46 degrés, soit la limite pour les machines et les hommes. Quant à l’issue de la course, les essais fournissent un indice. L’étroit parcours côtier rend tout dépassement difficile. Le pilote qui décroche la pole prend une sérieuse option sur la victoire.

Un terrain difficile au cœur des forêts roumaines.

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13-17 JUIN, SIBIU, ROUMANIE

Red Bull Roumaniacs2 Probablement l’enduro le plus délicat au

monde. Il a lieu une semaine après le Erzberg Rodeo, enduro classique d’Autriche. Au fin fond des Carpates, c’est une tâche difficile qui attend les pilotes, dont le champion en titre Graham Jarvis et son rival Chris Birch. Des étapes quotidiennes longues de 200 km, des parcours escarpés, étroits et techniques sont au menu de cette épreuve dont l’itinéraire précis n’est révélé que la veille du départ.

16 JUIN, FORTERESSE DE YEDIKULE, ISTANBUL, TURQUIE

Red Bull X-Fighters World Tour

3 La troisième étape du motocross Freestyle Tour a lieu en Turquie. Une première. La Forteresse

de Yudikule – ou Forteresse des Sept Tours – est adossée à la muraille de Theodose, partie intégrante des fortifications de la ville, longue d’environ 20 km. Utilisé autrefois comme chambre au trésor et donjon, l’endroit est aujourd’hui le théâtre des exploits nocturnes de Levi Sherwood. L’épreuve, très spectaculaire, a lieu de nuit.

8-25 JUIN, LONDRES

Tournoi de Wimbledon

4 Le plus ancien tournoi de tennis se déroule à Wimbledon, dans la banlieue de Londres,

depuis 1877. Roger Federer s’y prépare assidûment. Le Suisse aura l’occasion de bisser en août avec une éventuelle médaille d’or aux Jeux sur cette même herbe. Avant de conquérir un sixième titre, plusieurs obstacles se dressent sur la route de Federer. Ils se nomment Novak Djokovic (tenant du titre), Rafael Nadal (vainqueur en 2008 et 2010) et Andy Murray dont les fans locaux espèrent toujours le premier sacre d’un ressortissant du Royaume-Uni depuis Fred Perry en 1936.

28 JUIN–1ER JUILLET, LOS ANGELES

Summer X-Games 185 L’élite des sports extrêmes et de l’action se

retrouve en Californie pour des courses de motocross, skateboard, BMX et rallye. Cette année, Sébastien Loeb est le premier Champion du monde de rallye à y participer. Il sera au volant d’une voiture spécialement conçue pour l’occasion. Travis Pastrana, ancien médaillé d’or en motocross, espère, lui, éviter la chute pendant les X-Games. En effet, l’édition précédente s’est soldée par une double fracture pied-cheville dans la catégorie Moto X-Best Trick. Pastrana a alors fait preuve d’un mental en fer forgé. Il revenait trois jours plus tard participer à l’épreuve de rallye cross dans une voiture adaptée pour la circonstance.

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Dépaysement garanti au cœur de l’Amazonie

Le Storico n’a de Calcio que le nom.

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Lana Del Rey en vedette au Sónar Festival

7Culture16 JUIN, FÈS, MAROC

Festival des musiques sacrées de Fès

6 La musique unit les hommes. Parfois galvaudée, cette expression prend tout son

sens à l’occasion du festival de Fès. On y trouve des artistes comme Björk et Joan Baez partageant la scène avec des interprètes venus d’Égypte, des joueurs de sitar d’Inde, des poètes iraniens et des ensembles des balkans. Des groupes originaires des quatre coins du monde se retrouvent donc au cœur de la sublime Medina de la cité marocaine. Une belle leçon par ces temps de désordre géopolitique.

14-16 JUIN, BARCELONE, ESPAGNE

Sónar en marche7 Le festival Sónar est à la musique électronique

ce que Glastonbury est au rock. Depuis 18 ans, la crème de l’électro se retrouve dans la métropole catalane pour y être adulée par plus de 80 000 fans. La nuit, les grands centres d’exposition résonnent au son de la Techno, de la House et du Dubstep ; le jour, des shows prennent le relais dans le musée d’art contemporain. C’est là qu’est installée la scène à ciel ouvert de la Red Bull Music Academy. Au menu, cette année, le héros du Hip-Hop mash-up Flying Lotus et DJ Harvey, l’inspirateur du néo Disco, ainsi que de jeunes loups comme Xxxy.

24 JUIN, FLORENCE, ITALIE

Calcio Storico8 Le Calcio Storico est un mélange de football,

de rugby, de testostérone et de tradition. Depuis le XVIe siècle, quatre équipes de 27 personnes s’affrontent chaque année dans la ville natale de Dante et Michelangelo avec pour objectif majeur de marquer des buts dans ce qui est le plus vieux et le plus âpre des jeux de ballon. La seule règle de rigueur interdit de porter des coups à la tête !

29 JUIN-1ER JUILLET, PARINTINS, BRÉSIL

Jungle Night 9 Parintins est une petite bourgade tranquille

d’une île située sur l’Amazone. Pendant trois jours, cette petite ville devient une énorme Jungle Party qui, avec ses 200 000 participants, n’a rien à envier au carnaval de Rio. À l’avant et au centre se trouvent deux taureaux en papier mâché, un rouge et un bleu. Ces couleurs sont présentes partout dans la ville durant les festivités. On choisit un camp, on se déguise en guerrier indien, cheval sauvage ou paon flamboyant histoire de gagner les faveurs du public et du jury.

12-15 JUILLET, SAN DIEGO

Comic-Con10 Des enfants déguisés dans les plus beaux

costumes de leurs héros, des stars comme Harrison Ford et Nicolas Cage, et des adultes qui donneraient leur chemise pour leurs comics favoris, bienvenue au plus grand festival de bande dessinée au monde. En 1970, ils sont à peine 300 inconditionnels. L’année dernière, ils se retrouvent à 140 000. Le documentaire de Morgan Spurlock, Comic-Con Episode IV : L’espoir d’un fan, peut guider le profane à travers cet univers de robots, de Klingons et de héros à temps partiel.

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Culture

14-16 JUIN, BARCELONE, ESPAGNE

Sónar en marche7 Le festival Sónar est à la musique électronique

ce que Glastonbury est au rock. Depuis 18 ans, la crème de l’électro se retrouve dans la métropole catalane pour y être adulée par plus de 80 000 fans. La nuit, les grands centres d’exposition résonnent au son de la Techno, de la House et du Dubstep ; le jour, des shows prennent le relais dans le musée d’art contemporain. C’est là qu’est installée la scène à ciel ouvert de la année, le héros du Hip-Hop mash-up Flying Lotus et DJ Harvey, l’inspirateur du néo Disco, ainsi que de jeunes loups comme Xxxy.

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Daniel Dhers défendra son titre aux X-Games.

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9-15 JUILLET, LES 2  ALPES

Tous en selleLe Crankworx débarque en France cet été. Ce nouvel événement VTT regroupe les meilleurs riders du moment sur une semaine de compéti-tion. Ces X-Games du Mountain Bike viennent tout droit de Whistler (Canada). À noter que les ama-teurs peuvent participer à l’ensemble des compé-titions proposées, hors Slopestyle. Il n’y aura pas d’autres occasions de se frotter à des champions de la trempe de Danny Hart. www.crankworx.com

16-23 JUIN, TEST MATCHES ARGENTINE-FRANCE

Double testAprès être passé au travers du dernier Tournoi des Six Nations, le XV de France se rend en Argentine pour la traditionnelle tournée d’été. Les hommes de Philippe Saint-André affronteront les Pumas à deux reprises, sur les pelouses de Cordoba et Tucuman, avant de profiter de vacances amplement méritées à l’issue d’une saison marquée par la finale de la Coupe du monde 2011. Les Internatio-naux sont sur les rotules.www.ffr.fr

FocusJuin-Juillet 2012

5-8 JUILLET, OPEN DE FRANCE DE GOLF

Levet de la victoire ?

30 JUIN-22 JUILLET, 99E TOUR DE FRANCE

À qui le Tour ?Entre le prologue de Liège, en Belgique, et les Champs-Elysées, cinq étapes de montagne et deux contre-la-montre individuels s’écouleront sur un total de 3 479 kilomètres. Le successeur de Cadel Evans, tenant du titre, sera connu à l’issue des 25 cols ou côtes et arrivées en altitude classés en deuxième, première ou hors catégorie. Les frères Schleck ont à cœur d’inscrire leur nom au palmarès pour la première fois. Thomas Voeckler, lui, se fera un malin plaisir de brouiller les pistes, comme l’année dernière.www.letour.fr

Les meilleurs joueurs européens se re-trouvent tous les ans sur les fairways de l’Albatros au Golf National pour le French. Tenant du titre, Thomas Levet espère, une fois de plus, dompter les greens diaboliques de ce tracé qui recevra la Ryder Cup en 2018. Le Parisien rejoindrait ainsi Jeff Rémésy, seul tricolore à s’être imposé deux fois de suite dans ce tournoi. Pour rappel, Bubba Watson ratait le cut en 2011 avant de s’imposer au Masters en avril dernier. De là à dire que le National

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Le demi d’ouverture du Stade Toulousain

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Vainqueur en 2011, Cadel Evans espère bisser cette année.

est plus difficile qu’Augusta, il y a un raccourci qu’on ne franchira pas, tant ces deux parcours sont différents. Westwood, Kaymer, Rose et Poulter sont annoncés.www.ffgolf.org

Levet, joueur paranormal

28 JUIN–1ER JUILLET, MARSEILLE

Rock Island, c’est Fort !Pour une première édition, le Festival de sons « électro-rock et musiques mixées » frappe un grand coup au cœur de la cité phocéenne. Le site choisi n’est autre que le Fort d’Entrecasteaux situé à une des extrémités du Vieux-Port. Cassius, Digitalism, Pony Pony Run Run et Laurent Garnier sont notamment annoncés pour ces trois soirées en plein air.www.marseille-rockisland.fr

Le Crankworx débarque en France cet été. Ce nouvel événement VTT regroupe les meilleurs riders du moment sur une semaine de compéti-tion. Ces X-Games du Mountain Bike viennent tout droit de Whistler (Canada). À noter que les ama-teurs peuvent participer à l’ensemble des compé-titions proposées, hors Slopestyle. Il n’y aura pas d’autres occasions de se frotter à des champions de la trempe de Danny Hart. www.crankworx.com

16-23 JUIN, TEST MATCHES ARGENTINE-FRANCE

Double testAprès être passé au travers du dernier Tournoi des Six Nations, le XV de France se rend en Argentine pour la traditionnelle tournée d’été. Les hommes de Philippe Saint-André affronteront les Pumas à deux reprises, sur les pelouses de Cordoba et Tucuman, avant de profiter de vacances amplement méritées à l’issue d’une saison marquée par la finale de la Coupe du monde 2011. Les Internatio-naux sont sur les rotules.www.ffr.fr

5-8 JUILLET, OPEN DE FRANCE DE GOLF

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À qui Entre le prologue de Liège, en Belgique, et les Champs-Elysées, cinq étapes de montagne et deux contre-la-montre individuels s’écouleront sur un total de 3 479 kilomètres. Le successeur de Cadel Evans, tenant du titre, sera connu à l’issue des 25 cols ou côtes et arrivées en altitude classés en deuxième, première ou hors catégorie. Les frères Schleck ont à cœur d’inscrire leur nom au palmarès pour la première fois. Thomas Voeckler, lui, se fera un malin plaisir de brouiller les pistes, comme l’année dernière.www.letour.fr

Les meilleurs joueurs européens se re-trouvent tous les ans sur les fairways de l’Albatros au Golf National pour le French. Tenant du titre, Thomas Levet espère, une fois de plus, dompter les greens diaboliques de ce tracé qui recevra la Ryder Cup en 2018. Le Parisien rejoindrait ainsi Jeff Rémésy, seul tricolore à s’être imposé deux fois de suite dans ce tournoi. Pour rappel, Bubba Watson ratait le cut en 2011 avant de s’imposer au Masters en avril dernier. De là à dire que le National

Le demi d’ouverture du Stade Toulousain

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rAgrégé de lettres, Christophe Ono-dit-Biot est l’auteur de quatre romans, dont Birmane, prix Interallié 2007.

Q uand tout va mal, quand plus rien ne donne d’espoir, une seule chose peut encore sauver du désastre : le soleil. le soleil qui, venant avec l’été,

fait pousser les jambes des filles sous les robes, et leur ordonne de déployer leur chevelure si longtemps cachée, parce qu’il a envie de plonger ses rayons dans ses cascades chaudes et ondoyantes, brunes ou blondes, et de jouer avec elles. et nous aussi, souvent, on a envie de jouer avec elles. dans la chaleur du soleil, sur une plage, au bord d’une piscine, on joue très bien, n’est-ce pas ?

« Ce qu’il y a de plus profond en l’homme, c’est la peau », disait Paul valery, et ce n’était pas une pique qu’il nous lançait ! au bord d’une jolie plage de sable, devant une eau aveuglante de scintillations, est-ce qu’on ne se met pas à sentir soudain notre vraie personna-lité qui monte, au même rythme que, sur notre torse, le plaisir de la lente et généreuse caresse du soleil titillant notre taux de mélanine ? est-ce qu’on n’a pas l’impression, le corps soudain sculpté par sa puissance de feu, d’avoir les idées plus affûtées, des désirs plus amples, est-ce qu’on n’a pas l’impression de devenir plus beau, plus conquérant ? est-ce qu’on ne se met pas à rêver, en contemplant la magnifique italienne qui se baigne à deux brasses dans l’écume et cambre ses reins nus pour offrir ses seins lourds à la pluie de rayons d’or qui tombent du ciel, de pouvoir résoudre immédiatement la crise européenne ? en montrant au monde en-tier, là, sur cette plage, qu’il faut donner plus de chaleur humaine à cette europe du sud qui souffre tant…

l’été n’est pas une saison : c’est un lieu de culte. au dieu soleil. vous remar-querez, d’ailleurs, que tous ses fidèles ont devant lui la même attitude respec-tueuse : ils tournent le visage vers lui mais ferment les yeux car ils n’osent contem-pler sa sainte face, ou masquent avec

honte leur regard de créatures misérables et indignes derrière une paire de lunettes. oui, le soleil est un dieu. il l’a été pour les grecs anciens, qui l’appelaient « Hélios », et le faisaient vivre dans un palais aux colonnes d’or d’où il s’élançait chaque matin dans un char tiré par quatre che-vaux ailés qui lui faisaient décrire une courbe parfaite d’est en ouest.

les Grecs pensaient que si on ne l’honorait pas assez, il pourrait cesser de se lever, ce qui plongerait le monde connu dans la nuit noire. et lorsque le philosophe grec anaxagore émit l’hypothèse que cette source de chaleur n’était pas le char d’Hélios mais une

masse incandescente plus grande que le Péloponnèse, il fut jeté en prison et condamné à mort.

en Égypte, le soleil eut encore plus de pouvoir : il rendit fou l’un des pharaons de la Xviiie dynastie, akhénaton, qui fit déménager la capitale royale en plein désert, où il y bâtit des temples à ciel ouvert pour que les rayons du « souverain des deux horizons » puissent y pénétrer. en plein désert. le pharaon akhénaton finit très mal. Comme tous ceux qui, à des milliers de kilomètres de l’Égypte, se firent saigner dans les temples aztèques pour que le soleil puisse continuer à rayonner.

dieu cruel ? Pas sa faute si les humains sont prêts à tuer pour le bronzage, la santé qu’il donne. « là où entre le soleil, le médecin n’entre pas », comme on dit en Provence. rimbaud n’exagère pas quand il écrit : « l’éternité, c’est la mer mêlée au soleil », tant le bel astre ne fait pas fondre que le chocolat, mais le poids des années, aussi…

il aura beaucoup été question de révolution en cette campagne. Pour moi, la seule qui vaille est la révolution solaire. Proclamée par l’été. le changement c’est maintenant, disait l’autre. le changement c’est maintenant, dit le soleil, lorsqu’il apparaît et met sous vos yeux des images qui, par leur séduction infinie, vous font comprendre que plus jamais votre vie ne sera comme elle a été sans lui. sans le soleil, pas de décolletés, pas de décapo-tables, pas de terrasses, pas de riva filant sur les flots de la Méditerranée, pas de parfum de crème solaire, pas de pastis ni de mojito, pas de Here Comes the Sun des Beatles et pas de pieds nus dans vos mocassins Gucci. sans le sun, pas de sea et pas de sex. sans le soleil, pas d’éternité.

Pleine lucarne

L’été pointe son nez en ce mois de juin. Mais ce n’est pas une saison. Plutôt un lieu

de culte au dieu Soleil.

the red bulletin numéro 9 disponible le 11 juillet 2012

The Red BulleTin France numéro 8 / Juin 2012 : The Red Bulletin est publié et édité par Red Bulletin Gmbh directeur de la publication Alexander Koppel directeurs Généraux Alexander Koppel, Rudolf Theierl directeur de la rédaction Robert Sperl directeur adjoint de la rédaction Alexander Macheck Rédaction en chef France Christophe Couvrat Ont participé à ce numéro Susanne Fortas, Christine Vitel, Étienne Bonamy, Frédéric Pelatan, Ioris Queyroi Responsable de la production Marion Wildmann Rédaction en chef photos Fritz Schuster, Susie Forman Booking Ellen Haas, Catherine Shaw, Rudi Übelhör Maquette Erik Turek (DA), Patrick Anthofer, Martina de Carvalho-Hutter, Silvia Druml, Miles English, Kevin Goll, Kasimir Reimann, Carita Najewitz, Esther Straganz Publication Corporate Boro Petric (directeur), Christoph Rietner, Nadja Zele (rédacteurs en chef); Dominik Uhl (DA); Markus Kucera (directeur photos); Lisa Blazek (rédactrice); Christian Graf-Simpson, Daniel Kudernatsch (iPad) Chefs de la Production Michael Bergmeister, Wolfgang Stecher, Walter Omar Sádaba Reprographie Clemens Ragotzky (chef), Karsten Lehmann, Josef Mühlbacher Service financier Siegmar Hofstetter, Simone Mihalits Marketing et management international Barbara Kaiser (directrice), Stefan Ebner, Elisabeth Salcher, Lukas Scharmbacher, Peter Schiffer, Julia Schweikhardt. The Red Bulletin est publié simultanément dans les pays suivants : Autriche, Allemagne, France, Irlande, Koweït, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Suisse, Mexique, Grande-Bretagne et États-Unis www.redbulletin.com Siège social Autriche Red Bulletin GmbH, Am Brunnen 1, A-5330 Fuschl am See, FN 287869m, ATU63087028. Siège social France Red Bull SASU, 12 rue du Mail, F-75002 Paris, +33 1 40 13 57 00 Siège Rédaction Heinrich-Collin-Strasse 1, A-1140 Vienna, +43 (1) 90221 28800 imprimé par Prinovis Ltd & Co. KG, D-90471 Nuremberg Responsable publicité Cathy Martin, +33 7 61 87 31 15 ou [email protected] dépôt légal/iSSn 2225-4722 nous écrire [email protected]. Les journalistes de la SNC L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SNC L’Équipe n’est pas responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité des auteurs.

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