The Red Bulletin Janvier 2013 FR

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OGIER D’ATTAQUE EN 2013, SÉBASTIEN OGIER VEUT SE FAIRE UN NOM PLUS : Ryan Gosling / Charli XCX / Neymar / Jaimie Alexander / Ryan Doyle / Tame Impala / Rajon Rondo Ce supplément vous est offert tous les mois avec le quotidien L’Équipe Téléchargez le dernier numéro GRATUIT pour tablettes MAGAZINE SPONSORISÉ JANVIER 2013 UN MAGAZINE HORS DU COMMUN

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Sébastien Ogier avant le coup d'envoi de la saison 2013 du Championnat du Monde des Rallyes.

Transcript of The Red Bulletin Janvier 2013 FR

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OGIERD’ATTAQUE

EN 2013, SÉBASTIEN OGIER VEUT SE FAIRE UN NOM

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JanvierLE MONDE DE RED BULL

JanvierLE MONDE DE RED BULL

JanvierLE MONDE DE RED BULL

JanvierLE MONDE DE RED BULL

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CHASSEURSÀ vrai dire, l’année démarre sur les chapeaux de roue. Après avoir consa-cré dix pages aux « recos » du Dakar le mois dernier, The Red Bulletin quitte le sable pour chausser ses pneus neige avant le coup d’envoi du cham-pionnat du monde des rallyes. Sébastien Ogier en est la mascotte ascendante. Le Français a des fourmis dans les jambes. Tant mieux, le « Monte-Carle » arrive. Ogier en chef de meute, on « like » ! Mais il n’est pas le seul. Ryan Doyle, ces chasseurs de terrasses avec vue dans nos mégalopoles ou encore les ambianceurs chassés au Mexique. Oui, du beau, du grand reportage.Bonne lecture et bonne année ! Votre Rédaction

84LE KAMTCHAT QUI ? Poudreuse dans le Kamtchatka ! C’est où déjà ? Deux pages sur cette destination hivernale de rêve.

EXPLORATION On a encore tous en tête la BO de Drive. Mais qui est vraiment Ryan Gosling ?

2258 OGIER DANS LA

CHAMBRE D’APPEL Après avoir rongé

son frein, Sébastien Ogier revient fort.54

DOUBLE FACE Qui se cache vraiment derrière Toro y Moi ?

Révélation électro, l’Américain est

un artiste, un vrai.

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JanvierLE MONDE DE RED BULL

JanvierJanvierJanvierJanvierLE MONDE DE RED BULL

Janvier

VILLES DE LUMIÈRE Vous croyez tout connaître de l’architecture urbaine ? Découvrez ces voleurs d’endroits bien intentionnés dans un reportage photo saisissant.

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08 Photos du mois 14 Énergisant... à petites doses ! 16 HIP OPsession lance l’année dans le Grand Ouest 18 Un héros du mois glacé 20 Mieux glisser avec Fischer 24 Rondo-ment mené

17 90 BALOOSHI AU TOP

À l’heure du Dakar, gros plan sur un pilote

deux roues qui n’a pas froid aux yeux. 40

IMAGE DE MARKO The Red Bulletin

a rencontré Helmut Marko. Il parle beaucoup

de Sebastian Vettel.CHARLI XCX À 20 ans, Charli est déjà une drôle de dame. Coldplay en est fan. D’où notre interview.

The Red Bulletin

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LE MONDE DE RED BULL

JanvierLE MONDE DE RED BULL

JanvierLE MONDE DE RED BULL

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Plus

De corps et d’esprit86 MATOSSous l’eau ou nulle part. À découvrir !

94 UN MONDE Événements planétaires à ne pas manquer.96 FOCUSGros plan sur la très riche actu française.

97 KAINRATHJoli coup de crayon sportif pour ce dessinateur adepte d’un second degré léché.

98 PLEINE LUCARNEChristophe Ono-dit-Biot livre son point de vue décalé sur le monde.

90 NIGHTLIFEDécouvrez quatre pages spéciales pour agrémenter vos nuits. Au menu : un club glamour, un cocktail exotique, une recette locale et le groupe du moment.

46PARACHUTES DORÉSLeur truc à eux, c’est de s’envoyer en l’air une fois par an, à quelques encablures de New York. Le Bridge Day porte bien son nom. Reportage au cœur d’une journée particulière.

88COACH NEYMAR !On connaît ses dribbles mais un peu moins son programme d’entraînement. Neymar en dévoile une partie dans ce numéro. Au boulot !

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« Mon art me permet

dêtre à l’aise dans

un endroit qui m’est

inconnu. » Ryan Doyle

BEATS, BOOTS ET GUACAMOLEThe Red Bulletin a bravé le danger ce mois-ci ! Voyez comment la danse a pris le dessus sur les Narcos dans le nord du Mexique.

66SAUT DE PUCE

Ryan Doyle a les yeux croqueurs. L’Anglais a fait

un tour du monde. Il en dévoile ici les secrets.

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My Magnifique VoyagesMy Magnifique VoyagesMy Magnifique Voyages

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T E TO N PA S S , W YO M I N G , U S A

PUR TETONMark Fisher a-t-il la « tétonique aïgue » ou « tétonique des plaques » ? Avec lui il est de bon ton de dévoiler les dessous de ses clichés : « Un froid intense, un air clair et pur, partir tôt le matin et un temps d’exposition prolongé. J’adore quand les lampes frontales se projettent sur l’arbre avec la lune en arrière plan. »Plus sur www.fishercreative.comPhoto : Mark Fisher

DU MOIS

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LI E N Z , AU T R I C H E

ART PURLa nouvelle route de David Lama dans les Dolomites porte mal son nom : « Safety Discussion » s’offre à ce génie de l’escalade. Pour cette première tentative, Lama et son partenaire Peter Ortner posent seule-ment six pitons à expansion en guise de sécurité intermédiaire pour une ascension longue de 600 mètres. Le niveau de difficulté se situe entre neuf et dix sur l’échelle de cotation UUIA. Début 2012, au Cerro Torre, en Amérique du Sud, Lama a vaincu les éléments. Cela lui permet d’être en course pour le prestigieux prix de l’aventurier de l’année décerné par le National Geographic. Plus sur www.david-lama.com Photo : ASP Red Bull / Florian Klingler

DU MOIS

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DU MOIS

O E R LI KO N , S U I S S E

FOLIE PURELe Suisse Luc Kämpfen, virtuose du skateboard, surmonte cette rampe avec élégance. Ce cliché permet à son compatriote Markus Schweingruber de briller lors de Red Bull Illume, un des plus importants concours d’images d’action au monde. L’édition 2013 est d’ores et déjà ouverte. Vos meilleures photos doivent être envoyées avant le 30 avril prochain.Plus sur www.redbullillume.com Photo : Markus Schweingruber

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BullevardÉnergisant... à petites doses !

BullevardÉnergisant... à petites doses !

ARRÊT SUR IMAGES

INSTANTANÉ

Les meilleures photos seront tirées au sort. Le ou la gagnante repartira avec la gourde suisse SIGG siglée The Red Bulletin.

Faites-nous partager votre univers trépidant en envoyant vos clichés à :[email protected]

Barbade La corde dans la main gauche assure le déplacement, la canette dans la main droite l’énergie nécessaire. Christopher Pilgrim

La formule gagnante pour les films de l’année 2012 ? Les super-héros en 3D. The Avengers et The Dark Night Rises engrangent chacun plus d’un milliard de dollars. La ten-dance évoluera peu en 2013. Robert Downey Jr. enfile à nouveau son armure (Iron Man est prévu le 1er mai), Chris Hemsworth brandit le marteau (Thor : The Dark World est annoncé le 6 novembre prochain) et Superman change de visage et enfile celui de Henry Cavill (Man of Steel programmé le 19 juin). Mais une rude concurrence attend les héros de BD : James Franco se bat en Magicien d’Oz (Le Monde fantastique d’Oz projeté dès le 7 mars) contre les sorcières Mila Kunis et Rachel Weisz, avant que Peter Jackson n’envoie à nouveau ses Hobbits en voyage (The Hobbit 2 atterrit le 11 décembre). Enfin, le réalisateur J. J. Abrams libère le beau Chris Pine alias Capitaine Kirk dans l’espace intergalactique (Star Trek into Darkness dès le 12 juin).

MAGIQUESi 2012 est une année prolifique dans l’univers cinématographique des super-héros, 2013 en sera la suite logique. La preuve par le texte.

So British !Le Royaume-Uni offre une fois

de plus les compétitions les plus originales. Démonstration.

MONDIAUX DE TIR DE PETITS POIS DE WITCHAM

Cinq tirs à la sarbacane sur un carreau à une distance de 3,65 m.

Les viseurs sont permis.

CHAMPIONNAT DU MONDE D’ORTEILS À ASHBOURNE

Le but est de pousser l’adversaire à l’extérieur du plateau de combat avec l’unique aide du gros orteil.

CHAMPIONNAT DU MONDE DE VERS DE TERRE

Épreuve de charme ultime ! Attirer le plus de Lombrics à

la surface en trente minutes...

MONDIAUX DE VÉLO PLIANT DU OXFORDSHIRE

Après les 24 heures du Mans, voici les 13 km à vélo pliant

et en bleu de travail.

Henry Cavill, Robert Downey Jr., Chris Hemsworth et Mila Kunis (de haut en bas).

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Belfast Une brise forte et un terrain lourd accueillent les 400 vététistes de Red Bull Foxhunt. Predrag Vuckovic

Manfeild Que de gomme abandonnée tout droit dans la chicane sur le circuit de Manfeild Park en Nouvelle Zélande. Andrew Mills

Montpellier Battle of the Year 2012 a offert un sacré spectacle aux Héraultais là où, d’ordinaire, il n’y que du handball. Markus Berger

Kaya et le jour XCette fille est irréelle. Kaya Turski a 24 ans. La Canadienne est l’une des trois championnes à aligner quatre médailles d’or d’affilée aux X Games. Nous lui avons donc posé quelques

questions légitimes. Quelle est, à ce jour, la plus belle médaille ? « La première, en 2010. Après le bronze décroché en 2009, je n’ai plus que l’or en tête et ce dès l’année suivante. » La plus serrée ? « La troisième, en 2012. Je foire le Switch 900 lors de mes deux premiers passages. Au troisième, je suis la dernière à s’élancer et je me dis : “Bon, on ne peut pas tou-jours gagner, alors donne simplement le meilleur de toi !” Je tente le Switch 1080 et je le passe, avec l’or à la clé. Un pur bonheur. » En dehors des médailles, qu’est-ce qui compte le plus ? « Mes parents. Leur présence aux X Games rend cette compéti-tion spéciale pour moi. Ils ne les ratent jamais et, croyez-moi, ils sont aussi excités que moi. Je ne peux pas m’imaginer les X Games sans mes parents ! »Plus sur www.kayaturski.com

Elle est jeune, belle comme une image mais intraitable. À bientôt 29 ans, Jaimie Alexander est une héroïne de films d’action. En 2011, elle décroche le rôle principal dans la super production Thor. Aujourd’hui, elle s’at-taque dans The Last Stand aux côtés d’Arnold Schwarze-negger à de puissants cartels de la drogue.

Vous aimez l’action ! Oui, mais c’est vrai que c’est un univers d’hommes. J’ai l’habi-tude, j’ai quatre frères. Enfant, je délaissais les poupées pour les figurines de super-héros. Je faisais partie de l’équipe de la lutte au sol de mon école. Recevez-vous beaucoup de

messages d’adolescents ?Pas mal. Mais aussi des lettres de jeunes femmes qui s’identi-fient à mon rôle dans Thor. Ça me touche ! Quelle est votre arme favorite sur le plateau ?Le couteau. Les flingues aussi. Mais on tire dans le vide avec des balles à blanc. Pour les combats au couteau on est très proche de l’adversaire, presque comme si on dansait. Plutôt inquiétant, non ?Je collectionne les couteaux. Dans toutes les villes où je tourne j’achète un couteau sur les marché aux puces. Jusque-là, je n’ai jamais eu à les utiliser.The Last Stand au cinéma à partirdu 23 janvier prochain.

INTRAITABLE Quand Jaimie Alexander fait les gros yeux, les hommes la craignent. The Red Bulletin a posé quelques questions à celle qui donne la réplique à Schwarzy.

Le dance trap

Un nouveau style de mu-

sique débarque.

Turski survole les X Games.

Kaya Turski

Jaimie Alexander ne fait pas dans la dentelle.

BAAUER – HARLEM SHAKE Lourdes basses, dubstep grave et hip-hop saccadé.

Avec ce tube, le pro-ducteur américain de 23 ans devient

le roi du trap.

MAJOR LAZER – ORIGINAL DON

(FLOSSTRADAMUS REMIX)

Ce remix met le trap sur orbite. Diplo

(Major Lazer) est le grand mécène d’un

nouveau genre.

TNGHT – TNGHT Sous le nom de TNGHT, Hudson

Mohawke et Lunice, diplômés de la Red

Bull Music Academy, produisent le plus fin et le plus marquant

album trap.

PHOTO GAGNANTE

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(2)COMME UNE OPSESSION !

HIP OPsession s’apprête à enflammer Nantes et sa région. 2013 sera sur de bons rails !

La 9e édition du Festival HIP OPses-sion se déroule cette année dans trois villes du Grand Ouest de la France du 7 février au 2 mars prochain. Nantes, Saint Nazaire et La Roche-sur-Yon accueillent cet événement pluridisci-plinaire visant à valoriser la richesse de la culture hip-hop à travers une programmation diversifiée et de qua-lité. Sous la houlette du parrain Jimmy Jay, des manifestations en tout genre (concerts, spectacles de danse, compé-titions, expositions, stages, etc.) ani-meront lieux de sortie et de spectacle.

Le festival accueille cette année Red Bull Beat It. C’est la toute pre-mière fois que cette manifestation,

un événement majeur en matière de danse en France, se déplace en région. Fort de l’incroyable succès rencontré à Paris en novembre dernier, Red Bull Beat It casse les codes traditionnels des battles avec une bande son hétéro-clite (hip-hop, disco, dance, rock…)

Ne manquez pas le rendez-vous programmé le 7 février à 18 heures dans le cadre de la soirée d’ouverture du festival. Huit danseurs se produi-ront à Nantes au splendide gymnase Coidelle afin de se défier dans une ambiance de franche rigolade. L’arène s’annonce volcanique !Plus sur www.hipopsession.com et www.redbull.fr/danse

Junior, attraction majeure de l’édition 2012 de HIP OPsession

Sable show La 16e édition de la Ronde a attiré les fondus d’enduro sur le rivage de Loon-Plage dans le Pas-de-Calais les 17 et 18 novembre derniers. Considérée comme la répétition de l’Enduropale du Touquet, l’épreuve a été fidèle à sa réputation sportive avec 217 motards au départ. Posé au bord de la route des dunes, le tracé a sacré Jean-Claude Moussé, triple vainqueur et tenant du titre de l’Enduropale, et Matthieu Ternynck dans la catégorie quads.Plus de deux roues sur www.redbull.fr

Made in Normandie 15 000 spectateurs ont assuré le succès de la 14e édition de Nördik Impakt à Caen. Le festival des cultures électroniques et indépendantes a de nouveau créé l’événement avec concerts et mani-festations artistiques dans les nombreux espaces culturels caennais. Aux côtés de M83, C2C, Agoria ou Flux Pavilion, têtes d’affiche d’une program-mation comptant une vingtaine d’artistes internationaux, les organisateurs ont présenté une palette de groupes régionaux.Plus sur www.redbull.fr/danse

Moussé en patron à Loon-Plage

Sofia Le biker Matti Lehikoinen a réalisé une performance remarquable lors de Red Bull Ride the Palace. David Robinson

San Francisco La sprinteuse Alysia Montaño est venue applaudir les « Californauts ». Christian Pondella, Red Bull Flugtag

Le Cap Plus de 150 athlètes ont sué sur le sublime parcours du Lion’s Head. Craig Kolesky

M83, star de 2012

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xxxxxxxxEt, velit utpat. Uptat. Ommy nulla corem quam zzriliquis esto od do consed enim nibh

2 COCCYX CASSÉUne fois, je me tasse quatre vertèbres et me casse le coccyx. Je ne peux ni m’asseoir ni m’allon-ger pendant des mois. Enfin, officiellement. Car deux semaines après, je gagne un championnat local en pilotant debout !

5 ÉPAULE OPÉRÉE Au Dakar 2011, je chute et tombe dans un trou. Je me casse la main droite et je me démets l’épaule droite. Résultat : quatre opérations et plusieurs mois de rééduca-tion. Je suis déjà le premier pilote des Émirats à participer au rallye et, Inch’Allah, j’espère être le premier à le finir un jour.

3 CHEVILLE EN MIETTESEn 2009, dans une course aux Émi-rats, j’effectue un soleil. En retom-bant, ma cheville gauche se brise en huit morceaux. Un bout d’os vient se planter dans le tibia. Le chirurgien répare l’articulation en posant des plaques de métal. Aujourd’hui, ma cheville tient le coup.

4 JAMBE INTACTE Dans ma carrière, je me suis aussi brisé le nez et plusieurs côtes. Mon avant-bras s’est salement cassé, la main pendant littéralement au bout du bras. En fait, ma jambe droite est la seule partie de mon corps encore intacte... Je touche du bois en disant cela.

1 INTRUS Au 5e jour de course du dernier Dakar, une abeille entre dans mon oreille ! Je n’ai jamais connu une telle douleur. Pendant de longues minutes, je ne sais pas ce qui m’arrive. Je suis obligé de m’arrêter. Un docteur vient l’enlever. Je termine comme je peux l’étape. Mais, mec, l’abeille était énorme ! Je l’ai toujours chez moi dans un flacon.

Retrouvez Mohammad Balooshi en action sur l’appli pour tablettes signée The Red Bulletin !

MON CORPS ET MOI

Champion de motocross des Émi-rats arabes unis, Mohammad Balooshi rêve de terminer le Dakar. Aujourd’hui âgé de 33 ans, il compose avec une impressionnante liste de fractures. Désossage.Plus sur www.redbull.com

MOHAMMAD BALOOSHI

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Terje Isungset aime lancer les invitations. Il convie tous les ans des musiciens du monde entier au Ice Music Festival (24-27 janvier) qui se tient à Geilo, sa ville natale. Les instruments fournis sont réalisés avec la glace extraite d’un un lac tout proche. Afin de ne pas rester... de glace, nous lui avons posé quelques questions.

: D’où vient cette idée de faire de la musique avec la glace ? J’ai été invité en 1999 à donner un concert face à une chute d’eau gelée. J’avais conçu pour l’occa-sion des instruments en pierre, en bois et en glace. Depuis, je ne peux plus me passer du son de la glace. Que lui trouvez-vous de si prenant ? Ses basses fréquences et son extrême délicatesse. Elles créent

une musique incomparable. Quel type de glace produit le meilleur son ? La glace des rivières et des lacs. Plus elle est claire, mieux c’est. La glace artificielle ne peut pas rivaliser d’un point de vue sonore. Comment fabriquez-vous les instruments ? Avec une tronçonneuse je dé-coupe des blocs de glace et je les sculpte à l’aide d’un couteau. Au Ice Music Festival, les concerts se déroulent en plein air. Quelles sont les conditions optimales pour votre musique ? C’est parfait quand la température ne descend pas en dessous de − 20 °C et qu’il n’y a pas de vent. S’il pleut, la glace ne produit pas de son. S’il fait chaud, elle fond. C’est pourquoi le festival est programmé en janvier à la pleine lune, la période la plus froide de l’année.

Les instruments fondent-ils vrai-ment au cours d’un concert ? Cela arrive souvent. Les instru-ments classiques sont prévisibles, pas ceux en glace. Quels instruments fabriquez-vous ?Des instruments à vent et à cordes, des percussions aussi. Hormis les cordes et les mécanismes de réglage, tout est en glace. Accordez-vous les instruments de manière classique ?Oui. En concert, ils doivent être accordés en permanence. Dès le premier souffle dans le cor, le tube s’élargit. Quels sont les instruments les plus difficiles à réaliser ? Moins les pièces sont grandes, plus la difficulté augmente. Les plus petites mesurent 5 milli-mètres et se brisent facilement. Où les stockez-vous pendant le festival ? Dans des igloos où la température est constante. Un endroit parfait aussi pour les fabriquer. Que deviennent les instruments après le festival ? Nous les offrons au public en les invitant à les... boire ! Plus sur www.icefestival.no

Date et lieu de naissance4 mai 1964 à Geilo, Norvège

ParcoursAvant de se passionner pour la glace, Isungset était percussionniste dans un orchestre de jazz. Il collaborait aussi avec le saxophoniste Karl Seglem au sein du trio Ulta.

ExigencesAvant un concert, chaque artiste a ses souhaits. Les jours qui précèdent, Isungset a besoin de blocs de glace de tailles différentes, d’un atelier réfrigéré et d’une tronçonneuse électrique. Tout ça pour faire fondre de plaisir son public.

DiscographieWinter Songs (2010)

Terje Isungset, 48 ans, inventeur du jazz de glace. Son souffle chaud fait fondre le public.

INTERVIEW

ICE ICE BABYTerje Isungset utilise la glace pour fabriquer ses instruments de musique utilisés en concert. Le compositeur norvégien est aussi l’instigateur d’un événement annuel singulier.

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Depuis qu’elles existent, les chaussures de ski ont pour seul but d’optimiser le plaisir de la glisse. Décryptage.

HIER ET AUJOURD’HUI

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MATÉRIAUÀ partir de 1850, les skis fabriqués en bois massif (hêtre, frêne) présentent un profil courbé qui amé-liore nettement la glisse. Les skis laminés avec deux lattes collées appa-raissent dès 1900 et les modèles avec plusieurs composants (plastique et bois) en 1946.

TECHNIQUEL’absence de carres en acier (apparues seule-ment en 1928) mais également le manque de rigidité de la chaus-sure et de la fixation rendent la glisse sur neige très délicate. On ne peut pas changer de direction d’un coup. Pour tourner, il faut y aller progressivement.

FAIT MAINÀ la fIn du XIXe siècle,

la fabrication des chaussures de ski est assurée par les

cordonniers. Il s’agit de chaussures de montagne

avec un cuir plus rigide, une semelle aux coutures

renforcées et des serrures en métal pour les parties

en contact avec la fixation.

SOUPLESSELa technique d’assouplissement du bois développée par Thonet, pour la fabrication de chaises, sert aussi à la confection de matériel sportif.

Chaussés pour l’hiver

En 1852, l’ébéniste allemand Michael Thonet dépose le brevet d’un procédé permettant « d’assouplir le bois pour lui faire prendre différentes formes en le découpant et en recollant les couches ». Plus tard, il en dépose un autre permettant de tordre le bois grâce à la vapeur d’eau. Sa fabrique de meubles mondialement connue utilise ce système pour la fabrication de matériels sportifs comme les luges, les raquettes de tennis ou les paires de skis.

THONET, LE PIONNIER1899

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Page 21: The Red Bulletin Janvier 2013 FR

C’EST LE PIEDUn bootfitting sert à

adapter la coque de la chaussure à l’anatomie

du pied. Un polymère high-tech permet une meilleure stabilité de

température (comparé aux plastiques

traditionnels) et amé-liore l’amortissement

des vibrations.

SÉLECTEURPosé devant la chaus-

sure, ce petit levier permet de choisir entre

l’option freeride et le ski hors-piste ou

le mode compétition pour dévaler rapide-ment une ligne dans de grandes courbes

agressives.

MULTICOUCHELe cœur du ski est

toujours en bois. Sa conception permet

de superposer une double strate en Tita-

nal (composé fabriqué à partir d’Air Carbone).

AÉRODYNAMISMELa courbure de la large spatule du Rocker améliore sa portance dans la poudreuse.

Le Rocker est considéré comme la plus grande innovation technique en matière de ski depuis l’apparition du parabolique. La version profilée (121–75–104 mm) avec une spatule large est particulièrement efficace dans la poudreuse. À grande vitesse, l’Hybrid compense maintenant les faiblesses du Rocker. Quand on pousse le levier à l’avant du ski, la tension s’amplifie et les spatules se transforment en skis de course avec un rayon de courbure pouvant aller jusqu’à dix-sept mètres. Plus sur www.fischersports.com

2013 SKI FISCHER HYBRID 7.0 / CHAUSSURE VACUUM

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Plus d’infos sur www.gangstersquad.warnerbros.com

BIENVENUE À...

GOSLING DRIVECoqueluche du cinéma indépendant et favori du grand public, le Canadien Ryan Gosling est considéré comme le meilleur acteur de sa génération. The Red Bulletin revient sur son parcours et sa méthode.

UNE FILLE ET UN FLINGUE

Ce mois-ci sort Gangster Squad de la trempe des

Incorruptibles. Membre d’une brigade souterraine

de la police municipale de Los Angeles, Gosling

y interprète un flic marginal. C’est aussi lui

qui tombe la fille. Elle l’interroge : « Tu veux m’em-

mener loin de tout ça et faire de moi quelqu’un

d’honnête ? » Il répond : « Non, madame, je veux

juste t’emmener dans mon lit. »

DROIT AU BRUT« C’est le mec de N’oublie jamais ! »

s’écrit une New-Yorkaise alors qu’elle filme une bagarre de rue, en août 2011,

stoppée par Ryan Gosling. Dans ce film, sorti en 2004, le charme du

Canadien lui permettait de séduire la fille. Dans Blue Valentine, il séduit

l’héroïne jouée par Michelle Williams. Leur couple agonise après six ans de

mariage. Le physique ne fait pas tout.

TAGINE AU MILIEU DU GRATIN

En 2007, il est nominé à l’Oscar du meil-

leur acteur pour son interprétation dans

Half Nelson dans lequel il campe un

enseignant toxicomane.

Deux autres films

suivent, puis Gosling

s’offre une pause de

trois ans pendant

laquelle il achète et

rénove Tagine, un restaurant marocain

de Beverly Hills. Il aurait prévu une autre

pause, plus longue et définitive cette

fois-ci : « Je serais surpris si à

46 ans je joue toujours à l’acteur. »

TOUT FEU, TOUT FEMMEGosling est pénible : c’est un excellent acteur

et il a une belle gueule. Sa beauté charrie pas mal d’hommages sur Internet sous forme de

captures d’écran et de slogans qui commencent par « Hey girl… ». Un de ces sites a donné

naissance au livre Feminist Ryan Gosling qui raconte qu’il est une icône du féminisme.

En France, l’acteur a déchaîné les passions au moment de la sortie de Drive.

DU BALLET !Né le 12 novembre 1980 à London, dans l’Ontario, de parents mormons, Ryan a été viré de son école pour avoir lancé des couteaux en se prenant pour Rambo. Un psychotrope lui a été prescrit comme il souffrait d’un déficit d’atten-tion à cause d’un « désordre hyperactif ». Depuis, il a chanté avec son oncle pour un hommage à Elvis Presley et

pratique toujours... le ballet.

HEY MICKEY !À 12 ans, il est jeté sur scène dans une émission de variétés pour enfants : le Mickey Mouse Show qui l’oblige à quitter le Canada pour s’instal-ler aux États-Unis. Il y vit avec la famille de Justin Timberlake, lui aussi embarqué dans l’aventure. À l’instar de Britney Spears et de Christina Aguilera. Gosling enchaîne les apparitions dans les séries, dont le rôle-titre dans Hercule contre Arès.

À TOUR DE RÔLE

Ses envies cinématographiques

changent après qu’un loueur de

films lui a glissé Blue Velvet dans la

main. Révélation ! « Je veux aussi

faire des choses qui se passent

sous la table. » D’où ce rôle de néo-

nazi dans Danny Balint (2001), ce-

lui d’un héritier schizophrène dans

Love and Secrets (2010) ou cet

homme qui a une relation avec une

poupée gonflable dans Une fiancée

pas comme les autres (2008).

L’ANNÉE À SUCCÈSAprès des petits rôles dans de grands films, et inverse-

ment, Gosling a rencontré en 2011 le succès hollywoo-

dien à trois reprises : grâce à la comédie Crazy, Stupid,

Love, aux Marches du Pouvoir de George Clooney et

à Drive dans lequel il joue un cascadeur dont les talents

de pilote sont exploités par des gangsters locaux.

Sort en mars The Place Beyond the Pines, où il joue

un cascadeur à moto, en lien avec le crime.

captures d’écran et de slogans qui commencent

En France, l’acteur a déchaîné les passions

prescrit comme il souffrait d’un déficit d’atten-

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Page 23: The Red Bulletin Janvier 2013 FR

SALAH FAIT !Quel spectacle ! Salah remporte Red Bull Beat It au Pavillon Champs-Elysées fin novembre. Retour sur une soirée dantesque.

Sous les yeux de 1 200 personnes perchées dans les escaliers ou penchées aux balcons, seize des meilleurs danseurs de la planète se sont affrontés sur une bande son qui casse les codes du hip-hop traditionnel : Claude François, Nirvana, Boney M, Michael Jackson, etc. Captivé, le public assume son rôle de « juge » et brandit un carton rouge ou bleu. C’est la règle du jeu. Le jury porte ensuite le coup de semonce. « C’est comme un mélange de théâtre et de danse, confie Kamel, assidu au premier rang. Ce n’est pas un battle normal. C’est un genre nouveau. »

Composé de Bruce Ykanji (Juste Debout), Sidney (H.I.P. H.O.P.), Valentine et Nikki Tsappos, le jury en prend plein la vue. Lockin’, poppin’, breakdance, tout y passe ! « C’est à la fois déroutant et rassurant. Ce sont des chansons que tu connais. Tu sais où mettre tes accents mais il ne faut pas en abuser », confie Salah.Il voit juste. La finale l’oppose à Mufasa, la Niçoise, déconcertante de facilité (lire le portrait détaillé Une fleur, deux peaux dans le numéro de novembre 2012).

Souple et stylée, mélangeant hip-hop et danse contemporaine, Mufasa joue la carte du show et du charme. Mais Salah lui vole la vedette. Plein d’humour, le surdoué séduit son public sur Give me the Night de George Benson et Smooth Criminal de Michael Jackson. Le titre de Best Party Dancer atterrit dans sa besace. « C’est ici qu’il y a le plus de pression, souffle-t-il. En raison de la bande son qui t’est familière mais que tu découvres au dernier moment, tu n’as pas le confort d’un battle classique. C’est le challenge. » Trophée en main, Salah s’en va voguer vers de nouvelles aventures en 2013.Tout Red Bull Beat It sur www.redbull.fr/danse

Sonia Aka Babyson dans ses

œuvres

VITE FAIT, BIEN FAIT Sportifs vainqueurs et parcours victorieux aux quatre coins de la planète.

En s’adjugeant l’Open

de Singapour, l’Italien

Matteo Manassero

devient, à 19 ans, le plus jeune triple

vainqueur du Tour

« européen » de golf.

La Britannique Aimee Fuller remporte le O’Neill Pleasure Jam de Schladming en snowboard. Elle a tout juste 21 ans.

Lindsey Vonn se sent un peu comme chez elle au Canada. À Lake Louise, l’Américaine n’a pas fait dans la dentelle. Elle remporte deux descentes et le Super-G.

« Je suis l’homme le plus heureux de la planète », s’est exclamé l’Allemand Frederic von Osten aux Philippines après son sacre mondial en wake.

En s’adjugeant l’Open

de Singapour, l’ItalienEn s’adjugeant l’Open En s’adjugeant l’Open

La Britannique Aimee Fuller

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Salah (à gauche) et Mufasa ont dompté Red Bull Beat It.

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Page 24: The Red Bulletin Janvier 2013 FR

À bientôt 27 ans, Rajon Rondo est un des joueurs les plus fidèles de la NBA. Il dispute sa 7e saison d’affilée sous le maillot des Celtics.

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FORMULE MAGIQUE

FRANC LANCERIl ne rapporte qu’un point mais pèse sur l’issue d’un match de basket. Le lancer franc est une science à part entière. La preuve.

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RONDO DOIT-IL ARRONDIR LES ANGLES ?*La star des Boston Celtics s’apprête à exécuter un lancer franc. En plus du panier, Rajon Rondo voit un dilemme récurrent se dresser devant lui : quel angle de shoot offre le plus de chances de réussite ? En NBA, le diamètre du ballon est de 23,9 cm (dB). Celui de l’anneau du panier est de 45 cm (dA). Un ballon arrivant par le haut et de manière centrale aura encore une marge de 10 cm au niveau de l’anneau. Mais il y a aussi l’angle le plus plat, celui où le ballon peut encore franchir l’anneau sans le toucher. Cet angle se calcule selon la formule suivante sinβ = dB/dA soit β = arcsin(dB/dA). Dans notre cas, il est de 32 ° (cf. figure 1).

La trajectoire du shoot se dévoile à travers cette série de calculs : y = –gx²/(2v²0 cos²α) + x tanα + h0 , où g est l’accélération de la gravité (9,81 m/s²), v0 la vitesse du lancer (m/s), α l’angle du shoot, x et y l’horizontale et la verticale du champ d’action (m) et h0 la hauteur du lancer. Le panier est situé à 3,05 m du parquet et 4,19 m séparent la tête de raquette de l’anneau. Rajon Rondo mesure 1,85 m. Nous estimons à 2,20 m de hauteur le centre de gravité du ballon lors du lancer.

Si nous résolvons l’équation en haut selon v, on obtient le rapport entre la vitesse du lancer en m/s et l’angle du lancer (figure 2). Nous venons de supposer, dans ce cas, que Rondo marque en plein milieu de l’anneau.

Pour que l’angle de trajectoire β soit supérieur à 32 ° et que le ballon franchisse l’anneau, l’angle du lancer α doit être d’au moins 47 °. On voit bien que si Rondo shoote avec un angle plus plat, le ballon devra arriver beaucoup plus vite rendant ainsi l’issue plus aléatoire.

Quel est alors l’angle minimum que doit débusquer Rondo pour passer l’anneau avec succès à la même vi-tesse ? Une simulation virtuelle nous permet de résoudre ce problème en variant progressivement le degré d’angle jusqu’à ce que le ballon heurte l’anneau (figure 3) : à environ 47 °, Rondo n’a plus de marge d’erreur. Entre 48 ° et 53 °, l’Américain aura une marge de 6 à 8°. Un shoot dans un angle plus fermé réduirait sa marge d’erreur de manière drastique, jusqu’à 2 ° seulement. Par bonheur, cette marge est valable pour un lancer à vitesse mini-male. Il suffit alors à Rondo de shooter sans forcer avec un angle de 47 ° pour automatiquement obtenir à l’arri-vée un angle avec la plus large dérivation possible (ou plus large marge d’erreur). Ces considérations s’ap-pliquent aussi à des joueurs de plus grande taille, seul l’angle du shoot varie. Il est plus plat. Allez, direction le playground et à vos shoots !Plus sur www.bostonceltics.com

* Le Professeur Martin Apolin a 47 ans. Il est physicien, spécialiste en sciences du sport et enseigne à la faculté des Sciences de Vienne. Cet autrichien est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages de référence.

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104Les Chicago Cubs sont la seule équipe de la MLB à courir après le titre depuis plus de cent ans. Le dernier sacre remonte à 1908. Les Cubbies détiennent un autre record, flatteur celui-là. En 1935, ils ont aligné vingt-et-une victoires consécutives, soit la plus longue série de victoires en MLB. Insuffisant pour le titre. La poisse, déjà.

CHIFFRES DU MOIS

SÉRIE CULTEDans la joie ou la détresse, le monde du sport professionnel est régi par la loi des séries. The Red Bulletin

met en exergue six d’entre elles qui ont posé une empreinte indélébile sur leur discipline.

470Le record de Khan est menacé par Esther Vergeer, une Néerlandaise de 31 ans. Elle est la meilleure mondiale en tennis handisport depuis 1999. Vergeer aligne à ce jour 470 matches sans défaite (statistique arrêtée au 15 novembre 2012). Cette droitière ne s’est pas conten-tée de remporter ses vingt participations au tournois du Grand Chelem, elle a surtout concassé l’adversité. Lors des huit dernières finales, la championne olym-pique expédie la partie en deux bulles sèches (6/0, 6/0) à six reprises.

470

555En 1981, le squash entre dans une ère nouvelle. Jahangir Khan, 17 ans, devient le plus jeune champion du monde de l’histoire en disposant en finale du patron des seventies, l’Australien Geoff Hunt. « Le Conquérant » s’adjuge les 555 matches suivants. Soit cinq ans et huit mois sans connaître de défaite ! C’est toujours la plus longue série de victoires de l’histoire du sport professionnel.

46Lors du Las Vegas Invitational de 1991, l’Américain Charles « Chip » Beck réalise le parcours de sa vie : une carte de 59, soit 13 coups sous le par, ornée de

quelques chips... Une performance égalée depuis par seulement quatre golfeurs. Mais entre 1997 et 1998, Beck manque le cut dans 46 tournois d’affi-

lée. Il en stoppe sa carrière et vend des polices d’assurance. Le légendaire entraîneur Jim Suttie aidera Beck, 56 ans aujourd’hui, à sortir du trou.

« Quand j’ai commencé à travailler avec Chip, il frappait la balle dans tous les sens. » Depuis,

le circuit PGA est à nouveau synonyme de réussite, toute relative, pour Beck.

17Dennis Rodman, Wilt Chamberlain ou

encore Shaquille O’Neal n’ont jamais brillé aux lancer-francs. C’est Chris Dudley qui

détient le pompon. En avril 1990, lors d’une défaite face aux Indiana Pacers, le pivot de Cleveland loupe 17 de ses 18 lancers. Dont

13 d’affilée et un air ball embarrassant pour finir. Le diplômé de Yale expliquera après le

match : « Trop de choses me passaient par la tête. » La palme du pire lanceur revient à Ben

« The Beast » Wallace qui a pris sa retraite à l’intersaison, nanti du plus mauvais ratio de

l’histoire de la NBA : un faiblard 41,8 %.

17

26Les fans des Tampa Bay Buccaneers, une équipe de NFL créée en 1976, sont patients. Leur équipe

perd les quatorze matches de sa première saison. L’année d’après, les douze premières rencontres

sont des défaites. Cible de railleries de toutes parts, l’équipe finit par trouver la délivrance lors de sa 27e rencontre, remportée 33 à 14

face aux Saints de la Nouvelle-Orléans.

Jahangir Khan

Chip Beck

Chicago Cubs

Esther Vergeer

Chris Dudley

Tampa Bay Buccaneers

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David Coulthard.13 fois vainqueur de Grand Prix de Formule 1 et Ambassadeur Wings for Life.

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ZONESINTERDITESLes explorateurs urbains s’infiltrent partout. Terrasses de gratte-ciels, tunnels du métro ou usines désaffectées font partie de leur décor. The Red Bulletin a suivi ces personnages qui n’ont d’autre choix que de passer incognito.

LONDRES THE SHARDPeut-être un des lieux les plus célèbres et les plus impression-nants « visités » par les dénicheurs urbains du London Consolidation Crew (LCC). Nous sommes en avril 2012. « C’était assez dingue, raconte Otter, photographe explorateur de Silent UK. Je me bats pour escala-der des immeubles de trente étages. Là, il y en avait soixante-douze sans compter la hauteur de cette flèche d’acier ! Mon esprit le voulait vrai-ment mais physiquement, c’était très dur. » Après quarante-cinq minutes tapis dans une cage d’esca-lier, ils parviennent au sommet. Il ne reste alors que quelques mètres avant d’atteindre le sommet de la flèche du plus haut bâtiment d’Europe (309 mètres). Photo : Bradley L. Garrett /  www.placehacking.co.uk

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Ils remontent d’un pas tranquille cette rue animée de la banlieue de Bruxelles. La balade mène bientôt jusqu’à une discrète clôture de barbelés en lisière du quartier. Un dernier virage et la troupe disparaît dans les broussailles. Premières montées d’adrénaline.

Le buisson sous lequel nous nous glissons avec eux dissimule une ouverture. On s’y engouffre. Quelques marches rouillées, une cour lugubre, puis, devant nous, l’ombre sinistre d’une usine de papier abandonnée (ci-dessus).

Koen L., leader de ce petit groupe, choisit ses mots pour expliquer la mission : « Il y a toujours quelqu’un qui est passé avant nous, à chaque endroit, c’est une évidence. En agissant ainsi, on ne pratique pas l’exploration au sens littéral du terme. On ne découvre rien au nom de l’humani-té. Mais on rapporte des témoignages d’expériences de vie. » Gestes à l’appui, il éclaire avec sa torche un tas de bou-teilles de bière oubliées sur un bureau.

La motivation qui pousse ces « infiltrés » est simple. Il s’agit avant tout de poser de nouveaux jalons dans un monde qui se cache derrière des barrières. Une vieille tradition humaine. Au fil des siècles, l’Homme a toujours cherché à pousser plus loin ses limites.

« Nous sommes tous des explorateurs nés, soutient le dénicheur urbain Bradley L. Garrett. C’est presque primaire. Nous l’exprimons depuis notre enfance. Ne passons-nous pas notre temps à explorer

notre environnement ? En vieillissant, les gens se soumettent au conditionnement social et oublient leur instinct de découverte. »

Les explorateurs urbains, également connus comme la communauté UrbEx, se comptent par dizaines de milliers à travers le monde. Ils grimpent au sommet des tours, traversent les ponts, arpentent les tunnels des métros, s’infiltrent dans les bâtiments industriels et commerciaux, neufs ou anciens. Un explorateur se glisse derrière chaque panneau d’interdiction.

L’acte de naissance de ces aventuriers des temps modernes a lieu aux États-Unis et en Europe. Nous sommes dans les années 60. Le phénomène s’est fortement étendu à la fin du XXe siècle.

Access All Areas est devenu l’ouvrage de référence des disciples d’UrbEx. Publié en 2005, le document est désormais disponible sur Internet via tous les réseaux sociaux et les forums qui pro-posent infos, images, films et témoignages à l’issue de diverses expériences. « Cer-taines personnes explorent pour lutter contre le système, décrypte Koen L. D’autres y voient de l’archéologie urbaine, la découverte des pyramides industrielles ou une activité récréative entre amis. » La majorité s’en réfère juste aux bonnes pratiques dispensées par l’ouvrage d’UrbEx.

Moses Gates, explorateur expérimenté et auteur de l’ouvrage Hidden Cities, aborde non sans ironie le concept de la « bonne » pratique. « Essayer d’édicter un ensemble de codes et de règles pour des gens qui, justement, se retrouvent autour de l’envie de ne pas les respecter, c’est

quand même quelque chose de paradoxal et d’hilarant. »

Action autorisée ? Cela n’a que peu d’impact sur le planning et le déroulement d’une mission, du moins sur son degré de dangerosité. À partir du moment où quelque chose a été érigé ou préservé grâce aux finances publiques, tout le monde peut et doit y avoir accès. Tel le dogme de ces gars-là. Les plus radicaux étendent ce principe à l’immobilier d’entreprise et tout ce qui affecte la socié-té qui nous embrasse.

En avril dernier, Garrett et le London Consolidation Crew (LCC) ont grimpé jusqu’au sommet de The Shard, un building de près de 310 mètres dans la capitale britannique, à l’époque inachevé. Mais la publicité faite autour de cet acte a été mal perçue par la communauté UrbEx. « Quelques-uns ont estimé que nous exa-cerbions le réflexe sécuritaire en parlant de nos exploits, mais je n’en ai toujours pas la preuve, soutient Garrett. Chaque semaine, nous continuons à explorer de nouveaux endroits. Peut-être qu’un jour toutes les portes seront vraiment fermées… »

Koen L. regarde plus loin : « Le monde est immense et il devient encore plus grand quand on le regarde par-delà les clôtures, par-delà les murs. » Le boss quitte maintenant l’usine désaffectée par un petit passage dans la clôture. Une personne à la fois peut s’y faufiler. Koen L. rejoint le centre-ville très animé de Bruxelles. Comme si de rien n’était et sans se cacher.Plus sur www.placehacking.co.uk

« Nous sommes tous des explora-teurs nés »

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LONDRESRIVIÈRE

WALBROOKOn dénombre une vingtaine de cours d’eau souterrains

dans la capitale britannique (dont l’existence réelle

alimente aussi certaines rumeurs). Celui-ci se situe juste sous le quartier de la City. « La Walbrook est une des plus anciennes rivières

sous Londres », assure Silent UK, auteur de cette photo

prise en 2009 et sur laquelle figure BambooPanda, son

compagnon d’aventures. Tous ces explorateurs urbains ont

un surnom. Ils tiennent à préserver leur anonymat et à garder secrètes leurs

excursions intrépides. Photo : Silent UK

Page 32: The Red Bulletin Janvier 2013 FR

LIVERPOOL WEST TOWER

« En 2006, il nous est apparu évident que les symboles de

développement majeur des grandes villes devaient être facilement

accessibles, raconte Snaps, d’Adventure Worldwide. La West Tower est typiquement le genre de monument que nous aimons escalader pour apprécier la vue d’en-haut, pour le sentiment de

liberté et la quête d’adrénaline. » Le chantier de construction du

building, appelé à être l’immeuble le plus haut de la ville avec ses

140 mètres, était devenu une cible tentante cette année-là. Sur la

photo, Frank profite du panorama et du calme, juché sur le bras de

la grue installée au sommet de l’édifice, deux ans avant la fin

de sa construction.Photo : adventureworldwide.net

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Page 33: The Red Bulletin Janvier 2013 FR

ŽELJAVA, CROATIEBASE AÉRIENNE DÉSAFFECTÉECet impressionnant souter-rain est situé à la frontière entre la Croatie et la Bosnie-Herzégovine. Construit en 1968, il a pour nom de code Objekat 505. Ce fut un des plus gros et plus dispendieux projets de construction mili-taire en Europe. Il s’agissait de réaliser des tunnels et des hangars pour abriter et assu-rer la maintenance des MIG de l’armée de l’air yougoslave. Malgré des tentatives pour les détruire, les bâtiments restent toujours accessibles. Ici, l’explorateur Urban Fox est dans un de ces tunnels. Cela donne une petite idée de l’échelle.Photo : adventureworldwide.net

ANVERSMÉTRO, BOULOT,

PAS DODODsankt, un Australien, se

laisse tranquillement des-cendre le long de la paroi

d’une section inachevée du métro d’Anvers. « Nous

avons découvert l’immense conduit menant vers les

tunnels abandonnés du ré-seau souterrain. Il nous a

fallu une journée pour récu-pérer les cordes et le maté-riel nécessaire afin d’effec-tuer la descente », raconte

Snaps, le photographe. « Au final, nous avons passé

toute la nuit en bas et nous sommes remontés à la sur-

face seulement à l’aube. » Photo :

adventureworldwide.net

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MOSCOURIVIÈRE CACHÉE Après avoir exploré la rivière Neglinnaya qui coule sous Moscou, Steve Duncan et son équipe sont ressortis par une bouche d’égout proche de la Place Rouge. Cette rivière était, à l’origine, une voie d’eau cruciale pour la capitale russe jusqu’à ce qu’on la détourne et l’enterre, au début du XIXe siècle. Peu de temps après avoir regagné l’air libre, les explorateurs américains ont été arrêtés par la police. Duncan : « Même si la Guerre froide est finie depuis longtemps, ils n’étaient pas très contents de savoir que des Américains se promenaient sous le Kremlin. » Les policiers les ont estimés plus fous que dangereux avant de les laisser partir. Photo : Steve Duncan

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SAINT PAUL, ÉTATS-UNIS AU BOUT DU

TUNNELEntre les villes jumelles de Saint-Paul et Minneapolis,

le sous-sol est composé de grès tendre facile à creu-ser. Longtemps, d’innom-

brables tunnels ont été percés. Ici, on découvre un réseau téléphonique obsolète et un système

d’alimentation en eau toujours opérationnel.

Photo : Steve Duncan

MOSCOUSYSTÈME DE VENTILATION DU MÉTROMoses Gates s’extraie d’un puits d’aération du réseau métropolitain moscovite. « C’est vraiment difficile de s’y introduire sans risquer de se faire repérer ou, pire, d’être happé par une rame, mais notre guide local avait repéré une porte dérobée », raconte Duncan, compagnon d’aventures de Gates.Photo : Steve Duncan

LONDRES DOWN STREETFermée en 1932, cette station de métro se trouve sous Mayfair, à quelques encablures d’Oxford Circus. Bradley Garrett et ses complices s’y sont introduits en février 2011. « Penchés au-dessus du vide, dans le noir, on recevait de l’air chaud et de la poussière en plein visage à chaque passage d’un train dans le tunnel, vingt mètres en dessous. On est descendus le long de tuyaux rouillés. » Photo : Bradley L. Garrett / www.placehacking.co.uk

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VIENNE, AUTRICHEFLAKTURM

Dès 1940, le gouvernement nazi a entrepris la construction de huit Flaktürme – bunkers à l’épreuve de toutes sortes

d’attaques armées – à Berlin, Hambourg et Vienne. Capables d’accueillir des dizaines de milliers de personnes, ces abris

blindés étaient dotés, à l’extérieur, de tourelles anti-aériennes. Aujourd’hui, la plupart semble intacte. Leurs entrailles

racontent une autre histoire. « Une partie de celui que nous avons exploré à Vienne a volé en éclats », dit Mousqueton. Sur

cette image, Urban Fox se tient au milieu des décombres. Photo : www.adventureworldwide.net

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NIAGARA, CANADACHUTES À L’ARRIÈRELes vestiges de cette centrale électrique intriguent les explorateurs. Selon eux, savoir comment les hommes ont tenté d’exploiter la puissance brute des chutes du Niagara pour produire de l’électricité est très excitant. La photo montre la fenêtre de la station d’exploitation William Rankine. Ce tunnel permettait l’évacuation de l’eau qui, depuis le « break » de la chute jusqu’à cette gorge béante, traversait les systèmes de production d’énergie. « Le summum de l’exploration, c’était de réussir à glisser une corde dans les entrailles de la centrale et d’arriver à l’étage des turbines », précise Snaps. Photo : adventureworldwide.net

LONDRESHERON TOWER

À Canary Wharf, au cœur d’un des quartiers d’affaires de la capitale anglaise, se dressent trois des plus hauts

immeubles de la ville : The Shard (309 mètres, cf. page 28), One Canada Square (236 mètres) et enfin

Heron Tower (202 mètres). « Au sommet, nous décou-vrons la ville enveloppée dans la brume. La vue est

minimale mais cela a quelque chose de fascinant », souffle Silent UK. La tour culmine à 230 mètres, antennes comprises. Cette photo date de 2008.

On peut y voir Explorer Speed en train de s’aventurer sur l’un des engins de construction du bâtiment.

Photo : Silent UK

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L e « docteur » s’exprime rare-ment à tort et à travers. Quand il

le fait, ça vaut le détour. The Red Bulletin lui a tendu le micro avant de foncer en bout de ligne droite vers une année 2013 qui s’annonce passionnante.

Recruteur en charge de la détection des jeunes pilotes et conseiller sports mécaniques pour Red Bull, Helmut Marko est un survivant de l’époque des gaz d’échappement et de Jochen Rindt. Le champion du monde 1970 à titre posthume et « Docteur Marko » sont origi-naires de la même ville, Graz en Autriche, où ils multipliaient les duels sur la voie publique au volant des voitures paren-tales. Helmut Marko met un terme à sa carrière naissante en F1 suite à une bles-sure à l’œil provoquée par la projection d’une pierre sur le tracé auvergnat de Charade lors du GP de France 1972. Il sera dirigeant, ses aptitudes tactiques et stratégiques séduisent. Autant de sujets abordés dans cet entretien par l’Autri-chien de 69 ans.

Sebastian Vettel n’a plus de secrets pour lui. Père spirituel du plus jeune triple champion du monde de l’histoire de la F1, Helmut Marko couve l’Allemand depuis une bonne douzaine d’années.Interview : Herbert VölkerPhoto : Maria Ziegelböck

: D’où vient votre surnom, « Le Docteur » ? : Les pilotes engagés aux 24 Heures du Mans ou en Formule 1 et titulaires d’un doctorat de droit ne sont pas légion. Les médias aiment l’insolite, alors ils ont souligné la présence du « Docteur » Marko au sein du peloton. Ce mot est resté et s’est juxtaposé à mon nom.On vous dit froid et distant. Ces remarques vous dérangent-elles ?Si on recherche en permanence l’harmo-nie, on ne peut pas réussir en Formule 1.Comme la plupart des jeunes gens doués dans un sport, Sebastian Vettel a mis les voiles très tôt. Le cocon familial ne lui a pas vraiment fait défaut…Il se sentait certainement bien chez ses parents. Les jeunes gens sensibles à la « douceur du foyer » restent le plus long-temps possible dans leur zone de confort. D’autres mettent les voiles plus tôt. Leur

Dr Helmut MarkoAfin d’éviter les questions redondantes de journa-listes et les remarques justifiées de l’écurie, il a été a convenu de nommer Helmut Marko « Directeur de Red Bull Motorsport ». Ce titre décrit finalement assez mal toutes les facettes de son job. Marko est bien plus que cela. Confident, expert, analyste, médiateur et autorité incontestée en matière de course auto, il est, en résumé, celui qui tire toutes les ficelles.

NUMÉRO GAGNANT. Le duo Vettel-Marko n’a d’yeux que pour un chiffre. C’est une obsession. Il faut être le meilleur et, surtout, savoir le rester.

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RIDICULE »« Vettel ne sait pas doubler ?

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besoin d’affection est moindre. Il leur s uffit que leur prestation soit reconnue – même à quinze ou seize ans. Reproduire artificiellement une ambiance douillette en Formule 1 n’a pas de sens.Vous avez lancé Sebastian Vettel en F1 en 2007, votre duo semble très solide. Comment l’expliquez-vous ?Notre partenariat est avant tout profes-sionnel, organisé de manière claire, ouverte et honnête. Quand il a un problème, il m’en parle immédiatement et moi, je fais de même. Nous fonctionnons de manière très respectueuse et cela favorise évidemment un rapprochement sur le plan humain.Vous lâchez-vous entre vous ?Oui beaucoup, mais j’évite d’en parler. Sebastian assume parfaitement la vie publique du pilote mais souhaite préser-ver son intimité, ce qui est tout à fait com-préhensible. Cela s’explique aussi par son énorme implication dans le travail qui exige en retour du repos et du temps pour pouvoir s’isoler et nourrir en lui ce qu’au-cun autre pilote ne possède. J’ai une assez bonne connaissance de la préparation et, en la matière, il dispose de beaucoup de liberté pour s’organiser et optimiser ses performances.Le cirque médiatique de fin de saison semblait à la limite du supportable pour Sebastian Vettel…Sebastian pourrait gagner beaucoup plus d’argent s’il répondait favorablement à

toutes les sollicitations, mais il fait preuve d’une grande retenue. En dehors de ses obligations liées à l’équipe, il répond uniquement aux sollicitations qui lui font plaisir. Vous êtes un électron libre au sein de Red Bull Racing. Sur quoi se concentre votre réflexion : la stratégie sportive, l’orientation technique, la vision économique ?Sur l’équipe, les pilotes et le patron. Contrairement à tous les autres, ma réflexion s’exerce sur l’ensemble.Justement, quel rôle a joué Dietrich Mateschitz (PDG de Red Bull, ndlr) tout au long de la saison ?À certains moments bien précis, sa présence a été très utile. Je fais appel à lui en cas de besoin et il répond présent.

Toujours. Sa visite à l’atelier ou sur un Grand Prix peut booster la motivation. Et pour ce qui est de motiver les troupes, c’est le meilleur. Il sait exactement com-ment s’y prendre. La saison dernière, il a assisté à seulement deux courses : Bar-celone et Monza. Il a dit qu’il ferait mieux de ne plus venir car ces deux GP ont été les pires de notre saison. Je ne veux pas dire par là qu’il est superstitieux mais plutôt spirituel. Je sais que devant sa télé, « Didi » est aussi nerveux que nous et sait exactement ce qui, dans une course, tient ou non de la chance. Quand nous traver-sons une passe délicate, il a toujours des mots d’encouragement. Il n’est pas du genre à débouler pour taper du poing sur la table, mais plutôt pour dire que « la chance va finir par revenir ». Cela redonne confiance et courage.Il en est autrement dans d’autres équipes…Cela ne nous regarde pas.Sebastian Vettel avait démarré la saison 2010/2011 pied au plancher en remportant six des huit premières courses. Comment expliquez-vous vos difficultés rencontrées en début d’an-née dernière ?La saison été marquée par notre incapaci-té à produire de manière régulière la vitesse dont nous sommes capables. Après des débuts pénibles, nous avons connu un premier temps fort à Bahreïn (Vettel s’imposait lors de ce GP, le 4e de la saison et

VIRAGE GAGNANT. Singapour, 14e course de l’année. Afin d’éviter un tout droit dans la chicane pour les GP restants, Vettel retrouve ses qualités sous l’impulsion du Docteur Marko.

« SEBASTIAN POURRAIT GAGNER BEAUCOUP PLUS D’ARGENT S’IL RÉPONDAIT FAVORABLEMENT à toutes les sollici-tations mais il fait preuve d’une grande retenue. »

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son coéquipier, l’Australien Mark Webber, s’adjugeait la 4e place, ndlr). Puis, au moment où nous pensions avoir trouvé les bons réglages, est arrivé le Grand Prix d’Europe à Valence où un problème d’al-ternateur a empêché Vettel de gagner alors qu’il avait dominé les 34 premiers tours de la course. Même chose à Monza (le pire week-end de la saison pour l’écurie championne du monde en titre, contrainte à un double abandon, ndlr). Nous avions alors environ 40 points de retard (à Monza, au terme du 13e GP de la saison qui en compte 20, 39 points séparaient Fernando Alonso, alors leader du classe-ment général, de Vettel, 4e, ndlr) mais nous n’avons pas cédé aux accusations mutuelles. L’équipe s’est serrée les coudes et chacun a continué à y croire, à com-mencer par Vettel.Quel était l’état d’esprit du designer de la RB 8, Adrian Newey, durant cette période difficile ? Il était très contrarié et a dû mettre encore plus de cœur à l’ouvrage malgré son implication déjà élevée. D’abord, il a fallu qu’on résolve la question des pneu-matiques, un véritable casse-tête cette année, puis la rigidité des ailerons avant. Avant de réagir à la « Lex Red Bull » qui nous a interdit d’utiliser des diffuseurs soufflés. Ce dernier point a été le coup le plus dur en raison de notre domination absolue dans ce secteur même si, entre-temps, la technique avait été de nouveau autorisée sous une autre forme. Enfin, on a dû arriver à trouver le « réglage Vettel » différent de celui de la voiture de Webber. Ce n’est qu’une fois tous ces points réglés que Vettel a pu piloter dans des condi-tions optimales.Comment avez-vous vécu ces semaines-là ? Aviez-vous déjà perdu patience ?Il y a eu de la tension mais j’augmente ma capacité de concentration dans la difficul-té. Plus la situation est délicate, plus j’en-

visage les choses avec calme. Par contre, mes nuits sont agitées. Je disais à l’équipe : « Les gars, nous n’avons pas besoin d’un Vettel si nous ne pouvons pas lui fournir la voiture dont il a besoin pour être au meilleur de lui-même. » Pourtant, tout le monde était au maximum mais nous n’arrivions pas à comprendre par moments ce qui se passait.Christian Horner, le patron de Red Bull Racing, a-t-il, lui, perdu son calme ?D’habitude, il est un pôle de stabilité mais la dernière course a mis ses nerfs à rude épreuve. Lors de ce Grand Prix du Brésil, l’atmosphère dans notre paddock était à couper au couteau.Revenons sur le tournant de la saison, le GP de…(Il coupe.) Singapour sans aucun doute. Adrian Newey et son équipe tenaient enfin la solution à tous nos problèmes : les pneumatiques, les ailerons avant et les échappements. Cela a boosté la confiance de nos pilotes, ils nous l’ont démontré dès les séances d’essais (à Singapour, un coup de pouce du destin avec la casse d’Hamilton permet à Vettel de gagner sa 2e course. Sur toute la saison, l’Allemand a remporté cinq GP, ndlr). Quand est arrivé le GP d’Abu Dhabi, le 18e de la saison, Vettel avait au général une avance de 13 points sur Alonso mais une panne d’essence lors des qualifications l’a déclassé. Sa 3e place alors qu’il était parti du fond de la grille était évidemment fantastique, mais pas suffisante pour une libération anticipée. C’est comme ça que tout s’est concentré sur l’ultime Grand Prix, au Brésil.Le moment le plus palpitant de la saison…Pas pour moi. Dès le premier tour, Vettel est touché par Senna, c’était la garantie pour les spectateurs d’un suspense maximal. J’ai gardé mon calme, je me suis dit : « Le moteur tourne et la casse est vite évaluée. » Même s’il était 19e, il lui restait

« ON VA ALLER JUSQU’AU BOUT ! » Vettel ne cache pas sa joie à l’issue du seul GP nocturne de l’année. On connaît la suite. L’Allemand alignera quatre victoires.

DÉJÀ CHAMPION À 15 ANS. En 2002, Vettel dispute sa dernière saison en Kart. Il est au sommet après avoir enchaîné titres nationaux et européen.

UN TOUR EN AVANT, DEUX TOURS EN ARRIÈRE. En terminant 2e du GP d’Austin, au Texas, Vettel assure l’essentiel à une course de la fin (ci-dessus). Au Brésil, rien n’est acquis avant le drapeau à damier, surtout après cette figure (à gauche).

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72 tours à accomplir et il tournait deux secondes plus vite que celui qui occupait alors la 8e place. L’objectif minimal pour s’assurer le titre mondial. C’est tout ce qui me préoccupait et rien d’autre. Grâce au travail de l’équipe, nous y sommes parve-nus avec, entre autres, un arrêt supplé-mentaire au stand (Vettel termine 6e, Alonso 2e d’une course, remportée par Jenson Button, ndlr).Comment Vettel s’est-il comporté psy-chologiquement au long de votre saison dernière, pleine de hauts et de bas ?Sebastian conduit quasiment sans faire de faute. Mais il y a eu en 2012 un phénomène indiscutable : après la pause estivale, sa courbe de progression a décollé de manière fulgurante. À l’instar des années précédentes. Je ne peux pas l’expliquer mais cela ne peut pas être un hasard. Ce qui nous ramène à sa phase de préparation et d’isolation et le fait qu’il mobilise des réserves dont d’autres ne disposent plus. Par exemple, Alonso, très impliqué dans les aspects politiques et les sorties médiatiques. Vettel garde ses

est bien placé pour le titre mondial, la pression qui en résulte a l’air de lui poser problème. Quand la forme de Sebastian est ascendante, celle de Mark retombe légèrement. Si on y ajoute la malchance technique comme l’incident de l’alterna-teur par exemple, une spirale négative se crée. Tous les pilotes subissent la tension, c’est visible chez chacun d’eux. En 2010, la situation a été très difficile pour

Bull Racing en 2007, Mark n’avait jamais évolué dans une écurie dominante, même s’il a toujours été considéré comme un surdoué. Il trouve enfin une voiture à la hauteur de ses ambitions mais un jeune Allemand débarque deux ans plus tard et lui mange la laine sur le dos. Mentale-ment c’est dur, cela peut ronger.Vaut-il mieux avoir deux pilotes impitoyables l’un envers l’autre ou deux amis conciliants ?Le plus important est que l’un et l’autre soient quasi aussi rapides, c’est bon pour la motivation mutuelle. La plupart des pilotes ont des préférences de circuit : ils sont meilleurs sur certains, moins performants sur d’autres. Plus le pilote est bon, plus il est régulier. Du coup avec deux bons pi-lotes, on peut mieux jauger où en est la voiture. Quant à l’harmonie de l’équipe, il est préférable que tous deux s’entendent. Mais nous avons trouvé un mode de fonc-tionnement : Sebastian et Mark travaillent main dans la main sur les réglages de la voiture, toutes les données sont partagées. Mais ils ne passeront pas leurs vacances

ensemble. C’est le cas dans la plupart des équipes, deux mâles dominants ne s’en-tendent jamais complètement.Vettel affiche une sérénité exemplaire. Mais vous, comment vivez-vous les piques qui affirment qu’il n’est pas le meilleur pilote du monde ?Les gens parlent beaucoup. Dire que Vettel ne sait pas doubler, c’est ridicule. Il suffit de voir les GP d’Abu Dhabi et du Brésil. Il gagnerait seulement parce qu’il est assis dans une voiture conçue par Adrian Newey ? On oublie que nous avons deux voitures Newey sur la ligne de départ ; si tel était le cas, nous devrions finir à chaque fois aux deux premières places. Quant à la déclaration du grand Jackie Stewart qui enjoint Vettel de rejoindre une autre équipe pour faire

UN FAUTEUIL POUR DEUX. La relation Vettel- Webber fonctionne en bonne intelligence. Elle ne peut être qualifiée d’amicale. Mais personne au sein de Red Bull Racing n’a à s’en plaindre.

distances avec tout cela, il ne lit pas ce qui s’écrit sur lui ou les autres dans les jour-naux ou sur Internet.Comment Mark Webber a-t-il géré ces situations d’instabilité ?En moyenne, il y a deux courses dans l’année où il est imbattable. Mais Mark semble avoir du mal à garder ce niveau de performances sur une saison pleine. S’il

Webber, il était entré dans la dernière course de la saison avec de meilleures chances que Vettel de remporter le cham-pionnat du monde (second derrière Alonso au classement général avant le GP d’Abu Dhabi, Webber s’était contenté d’une mé-diocre 8e place. Vainqueur, Vettel s’était adjugé son 1er championnat du monde, ndlr). La déception de son échec le suit probablement toujours, on peut le comprendre. Mais ce n’est pas tout. À mon avis, il y a un autre facteur tout aussi important. Avant de rejoindre Red

IDÉE REÇUE. C’est bien connu, le paddock bruisse de jalousies diverses et variées. Au Brésil, Vettel prouve qu’il sait doubler. Il décroche son 3e titre de champion du monde.

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« SEBASTIAN ET MARK TRAVAILLENT SUR LES RÉGLAGES DE LA VOITURE. Les données sont partagées. Ils ne passeront pas leurs vacances ensemble. »

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la preuve de son talent, on ne peut pas la prendre au sérieux. Elle vient de quelqu’un qui doit ses succès justement à une seule et unique équipe, en l’occur-rence Tyrell. Chez Red Bull Racing, nous ne nous comportons pas comme des fonctionnaires. Tant que nous mettrons à disposition de Sebastian une voiture et un environnement qui lui permettent de devenir champion du monde, il restera probablement avec nous. Si cela devait changer, on y réfléchira. Mais nous disposons d’un très bon programme junior et un autre champion du monde s’affirmera peut-être bientôt avec l’une de nos voitures.Enzo Ferrari avait l’habitude de pester contre les « garagisti » britanniques qu’il considérait comme des adver-saires indignes. Il aurait eu encore plus de mal à accepter l’écrasante domi-nation d’un producteur de boissons énergisantes…Je pense que le vieux Enzo rouspéterait mais il saluerait la prestation de l’adver-saire. Il secouerait ses gars afin qu’ils donnent tout pour nous battre. Mais il emploierait des méthodes bien différentes de celles auxquelles nous assistons. Je crois qu’Alonso a perdu son sang-froid en fin de saison. Dire des choses comme : « Je cours contre Hamilton, pas contre Vettel ! » ou bien « Je me bats contre Newey ! » relève de l’escarmouche mentale et ne mérite pas d’être relevé !Vous êtes un observateur particulière-

ment fin et averti. Que pensez-vous de la situation actuelle de la Formule 1 ?Globalement, elle se porte bien, il y a des courses à suspense. Le DRS (le Drag Reduction System est une technologie montée sur l’aileron arrière qui permet de réduire la traînée aérodynamique et donc d’augmenter la vitesse de pointe en ligne droite, ndlr) y contribue certaine-ment. Comme le SREC (Système de récu-pération de l’énergie au freinage, ndlr), très cher, mais qui apporte un plus au show. En ce qui concerne la réduction des coûts, nous sommes pour, mais pas au détriment de l’aérodynamique qui est notre point fort. Le châssis et le moteur doivent rester indissociables. Cette nou-velle saison reste techniquement stable,

il sera essentiel d’avoir une voiture rapide sur tous les circuits, mais avant tout, elle devra être fiable. Voilà notre priorité. C’est là le secret d’Alonso qui n’a connu aucune panne technique l’an dernier. Le grand changement est pour 2014 avec l’introduction du petit moteur à six cylindres. Apparemment, les perfor-mances seraient comparables à celles d’aujourd’hui, tout en renforçant le SREC et en réduisant la consommation de carburant. C’est un signal clair, une nécessité pour les constructeurs automo-biles qui doivent l’intégrer à leurs futures stratégies. Grâce aux progrès logistiques et techniques, le SREC permet de doubler la puissance additionnelle. Les batteries sont plus légères, avec une capacité supérieure et une taille réduite.Imaginez-vous parfois ce qu’aurait pu être votre vie si, en 1972, une pierre n’était pas venue mettre fin à votre carrière en Formule 1 ? Vous étiez considéré comme le successeur de Jochen Rindt…Je n’ai pas pour habitude de m’apitoyer sur mon œil perdu. C’est arrivé, voilà tout. Certains pilotes connaissent le succès sur les circuits mais échouent dans leur vie, une fois tournée la page de la compétition. Pour moi, la situation était claire : une nouvelle vie commençait. La vie continue, quoiqu’il arrive. D’ailleurs, ça pourrait faire une bonne devise pour notre équipe.Plus sur www.redbullracing.com

CINQ MAJEUR. Après un début d’année chaotique, Sebastian Vettel renoue avec le succès en 2012 à l’occasion du GP de Bahreïn. Quatre nouvelles victoires clôtureront l’année.

« ON VOUS DIT FROID ET DISTANT. CES REMARQUES VOUS DÉRANGENT- ELLES ? » « Si on recherche en permanence l’harmonie, on ne peut pas réussir en F1. »

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À oak hill, eN VirGiNie occideNtale, 450 Base JuMpers s’élaNceNt au-dessus du New riVer GorGe. peNdaNt

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La 33e édition du Bridge Day Festival a confirmé l’accoutu-mance à la chute libre de ces fondus de sensations fortes.

Texte : Andreas Rottenschlager Photos : Julie Glassberg

QUE CERTAINS TESTENT UNE CATAPULTE HUMAINE, D’AUTRES RESTENT À L’HÔTEL. BIENVENUE AU BRIDGE DAY FESTIVAL.

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Fini l’entraînement à la corde élastique. Un bon positionnement du corps peut sauver une vie (en haut à gauche). Plier, tirer, sécuriser… Ace Henderson prépare son parachute (en haut à droite). Sur la plate-forme, la tension apparaît (ci-contre).

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ans le jardin de l’hôtel Holiday Lodge, Scott Haynes est perché sur une construc-tion métallique haute de trois mètres. Il prend une énième inspiration et veut ré-péter son saut une dernière fois. Cheveux noirs en brosse et lunettes de soleil à monture verte sur le nez, ce New-yorkais de 23 ans n’est pas grand mais très athlétique.

La réussite du saut dépend avant tout du positionnement du corps au moment de s’élancer dans le vide. Haynes relève ses bras à 45° – tel le Corcovado de Rio de Janeiro – regarde droit devant lui et lance : « Trois, deux, un… À plus ! » Les élastiques se tendent et il atterrit en dou-ceur sur un matelas de protection. Haynes s’entraîne pour son premier BASE jump. Pour lui, ça veut déjà dire beaucoup.

Le BASE jump est considéré comme la variante la plus dangereuse du saut en parachute. Ceux qui ne connaissent pas cette discipline viennent sans doute de

passer ces derniers mois sur une autre planète. Car depuis que Felix Baumgar-tner a fait sienne la stratosphère, cet art de s’envoyer en l’air dans des conditions totalement extrêmes a fait le tour du monde. BASE est un acronyme de termes anglais pour quatre catégories de sauts à partir de points fixes : Buildings, Anten-nas, Spans, Earth (soit immeubles, antennes, ponts, falaises).

La chute libre dure quelques secondes seulement. Fulgurante jouissance. Un parachute de réserve n’a ici aucune utili-té, le temps passé en l’air n’est pas assez long pour pouvoir l’ouvrir à temps. Scott Haynes retire son baudrier et lâche : « Les BASE jumpers sont des gens bien dans leur peau. » Cet étudiant en Anglais de l’université privée Utica, située dans l’État de New York, se destine à l’enseignement primaire. Il fait partie des 450 BASE jum-pers attendus au Bridge Day Festival, en Virginie Occidentale, à 200 kilomètres à l’est de Washington DC, la capitale fédérale.

Devant 80 000 spectateurs et pendant six heures, les mordus de sauts se préci-pitent du pont au-dessus du fleuve New River. En toute légalité. Bridge Day, c’est un peu le Woodstock des BASE jumpers. Cette grand-messe du saut où se côtoient vétérans placides, débutants fébriles et casse-cous hardis. À Oak Hill, l’hôtel Holiday Lodge est le quartier général des athlètes. Pendant deux jours, cette petite ville de 8 000 habitants accueille le grand raout mondial du BASE jump. Pour s’ali-gner au Bridge Day, un minimum de cent sauts en parachute, l’antichambre du BASE jump, est requis. Débutants s’abstenir.

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Long de plusieurs minutes, ce saut depuis un avion permet d’acquérir la maîtrise de son corps en chute libre et le pilotage contrôlé du parachute. À l’actif de Haynes : 110 sauts en parachute et une formation en BASE jump pour novices. Il détaille : « J’y ai appris à gérer des situations d’urgence comme lorsque l’une des cordes s’enroule autour du parachute et que l’on se met à vriller. »

Voler, Haynes en rêvait depuis l’en-fance. Une plongée sans retour : « Une fois qu’on a goûté à ce sentiment de bon-heur, on est accro. Comme pour un joueur qui aurait décroché le jackpot. Je suis to-talement paniqué à l’idée de sauter mais c’est en sautant que je me sens vivant. »

D’ailleurs, il raconte que des parachu-tistes vendent leurs vêtements pour

pouvoir se payer de nouveaux équipe-ments. « Ceux-là ont les symptômes classiques de la dépendance. » Haynes s’est rendu à Oak Hill en sachant qu’il n’y avait plus une seule chambre d’hôtel libre. Il a passé la nuit à la belle étoile sous une tente posée dans un jardin mais avec « un petit carré transparent dans le tissu qui permet d’admirer le ciel ». Les candidats au grand plongeon occupent le moindre centimètre carré des couloirs du Holiday Lodge. Certains s’agenouillent sur la moquette devant leurs parachutes, l’ajustent et déroulent avec soin leurs cordes l’une à côté de l’autre. En dehors du Bridge Day, l’écrasante majorité des sauts se fait dans l’illégalité. Il est rare de voir une telle scène au grand jour ailleurs qu’ici.

Pour devenir BASE jumper, il faut venir à bout d’une sorte de système de castes. On commence comme assistant BASE jumper aux côtés d’amis avertis, puis on se rapproche d’un BASE jumper expérimenté qui joue au mentor jusqu’au premier saut et montre les pièges à éviter. Tout à la préparation de son parachute, Dan Blakeley est l’un d’eux

Ce robuste gaillard pèse plus de 6 000 sauts en parachute et 500 BASE jumps. Ils sont une cinquantaine de jumpers à bénéficier de son expertise dans l’art du saut à partir de points fixes. Il claque : « Avoir peu ou beaucoup d’expérience n’importe guère, certaines personnes ne devraient tout simplement pas devenir BASE jumper. Je choisis mes élèves en jaugeant leur aptitude à prendre

D’UNE TENTE, AFIN QUE LA VIE Y R EST E B I E N AC C R O C H E É .

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rapidement des décisions. Par exemple, si quelqu’un renverse un verre, va-t-il ten-ter de le rattraper au vol ? Certains sont naturellement maladroits et, pour eux, c’est malheureusement un no-go définitif. Dans ces cas-là, je n’écoute même pas leurs doléances. Je ne prends pas le risque. » Il poursuit : « La pire chose pour mon sport, c’est YouTube. Les jeunes y admirent un BASE jump spectaculaire sans y voir les années de travail en amont et la grosse préparation avant le saut. C’est le même problème dans beaucoup de sport extrêmes d’ailleurs... » Dan Blakeley a vu plusieurs de ses amis périr. Lui-même a échappé de peu à la noyade après un saut mal négocié. Mais l’idée d’arrêter ne lui a jamais traversé l’esprit : « Le BASE jump, c’est ma vie. J’adore sentir mon cœur s’emballer. Les BASE jumpers ne sont pas des fous suicidaires. Je compte bien mourir vieux sous ma véranda avec un bon bouquin par un après-midi estival. »

Dernier soir avant le grand jour. À l’hô-tel, un mélange d’agitation et de tension

s’empare des jumpers. Chacun a son truc pour gérer la pression : se coucher tôt, demander conseil aux collègues les plus proches ou décapsuler une nouvelle ca-nette de Bud Light. Lorsqu’Ace Henderson commence à emballer son parachute, le silence règne déjà dans le couloir du pre-mier étage. Un rituel immuable : plier mi-nutieusement le tissu grand comme une tente dans son sac à dos pour que la vie y reste bien accrochée. Ces gestes semblent anodins, pourtant tout commence par là.

Observer Henderson s’apparente à un exercice de méditation. Il est d’un calme absolu. Il s’allonge à plat ventre sur son parachute pour en extraire l’air. Puis élimine les faux plis et

sécurise à l’aide de pinces le parachute enroulé. Précis, appliqué, l’Américain tend au sol les cordes en parallèle avant de les disposer en forme de huit. Le pro-cessus dure environ vingt-cinq minutes, puis Ace Henderson ferme son sac à dos. « J’aime que ce soit bien fait », dit-il.

Bridge Day, jour J. Le trajet en voiture entre l’hôtel et le pont du New River Gorge ne dure qu’une poignée de minutes. Mais ces quelques minutes suffisent pour que la gamberge se mette en action. D’autant que le véhicule est stoppé net par une foule compacte. Il peine à se frayer un chemin. Le Bridge Day Festival est une fête populaire, les stands de hot-dogs bordent les chemins, les épaules des parents sont chargées d’enfants et les cliquetis des appareils photo en sont autant de symptômes.

On vient admirer des courageux au hobby à haut risque. Sur un kilomètre, le pont enjambe le New River. Les specta-teurs se concentrent au milieu du pont, là où est posée la plateforme de saut, perchée à 267 mètres des eaux tumul-tueuses du fleuve.

Du pont, les jumpers jouissent d’un impressionnant panorama caractéristique de la Virginie Occientale. On est loin de downtown Charleston, principale ville de cet État américain. Les arbres feuillus rouges et marrons sur fond de collines s’étendent à perte de vue. En contrebas, les bateaux des sauveteurs effectuent leurs rondes. Vus du pont, ils ont l’air de petits jouets.

À partir de 9 heures, les BASE jumpers s’élancent au rythme d’un par minute. Débute un spectacle surréaliste : les corps tombent dans le vide, les parachutes s’ouvrent et planent en direction de la rivière. Certains jumpers avancent sur le pont un peu hésitants, d’autres, sûrs d’eux, exécutent des saltos. Les visages sont sérieux ou grimaçants. Avant de sauter, beaucoup s’écrient « See ya! » (« À plus ! »), comme pour s’encourager.

Il est 10 heures, Donald M. Cripps s’avance. C’est le premier temps fort de la journée. Cet homme de 83 ans est le doyen du Bridge Day. Après une carrière comme technicien dans la marine améri-caine, il a décidé de profiter de la retraite pour se lancer dans le parachutisme. Aujourd’hui, c’est son deuxième BASE jump. Cripps, tout à son aise, est sans aucun doute le jumper le plus détendu du jour.

Les jeunes mariés, Erika et Patrick. Les noces d’abord, le saut ensuite (en haut à gauche). Dans la file d’attente, la tension monte (en bas à gauche). Plateforme sur le pont New River Gorge (à droite) : « Nous ne sommes pas des fous suicidaires. »

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Ses premiers sauts en parachute datent du début des années 1950, alors qu’il était engagé dans la guerre de Corée. La plu-part des gens présents ici n’étaient pas nés. Il salue le public de la main. « Have a nice day! », lâche-t-il en se jetant du pont.

Le spectacle depuis la plateforme élec-trise le public. La catapulte humaine s’est mise en route. Les organisateurs auto-risent vingt-quatre passagers pour la machine infernale. Le prototype rouge vif fonctionne à l’air comprimé et fait penser aux machines utilisées pendant les sièges des guerres du Moyen-Âge.

10 h 45 : Joe Nesbitt s’installe sur le siège de la catapulte. À l’envers. Par demi-phrases, il répond aux questions des curieux qui l’entourent... « Voulais essayer quelque chose de nouveau », dit-il pour expliquer sa témérité. À l’entendre, ses proches ignorent tout de son saut im-minent : « Je leur enverrai une photo après. » Pfffft ! Un soufflement bref et sonore, le bras en acier entre en action, l’homme est catapulté du pont. Il fait trois saltos en arrière, ouvre son parachute. Pas de doute, c’est un pro aguerri. La famille aura sa photo.

ÉQ U I P É E D’ U N BAU D R I E R TA N D E M , E R I K A P LO N G E DA N S L E V I D E P O U R E N T É R I N E R S O N M A R I AG E AV EC PAT R I C K .

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À l’arrivée, une ambiance diffé-rente, un mélange curieux de drame et de folle joie, accueille les voyageurs. Des BASE jum-pers arrivés trop vite à l’atter-rissage sont évacués, encore

attachés à leur parachute. Quelques mètres plus loin, d’autres jumpers en pleine exubérance sont tirés hors de la rivière par les sauveteurs. Près de la zone d’atterrissage, on retrouve l’étudiant new-yorkais, Scott Haynes. Trempé jusqu’aux os, il affiche un sourire XXL : « J’ai sauté deux fois. » Il questionne : « Savez-vous ce que signifie l’acronyme BASE ? » et enchaîne à toute berzingue : « Mainte-nant, je vais me choisir une antenne, un bâtiment et une falaise pour finir. » Une drogue dure comme on dit.Plus sur www.officialbridgeday.com

11 heures. Séquence insolite. La célé-bration solennelle d’un mariage se prépare au-dessus du vide. Parée d’un sweat blanc à capuche et d’un voile dans les cheveux, Erika Terranova est nerveuse. Toutes les trente secondes, elle prend une gorgée de sa bouteille d’eau. Elle va épouser Patrick en sautant du pont attachée à lui.

Depuis la plateforme, quelques bribes des vœux échangés parviennent au public, portées par le vent : « Je t’apporterai tou-jours mon soutien… croirai en toi… te respecterai… » À 11 h 15 tapantes, Erika et Patrick sont mari et femme. On équipe la

mariée d’un baudrier tandem. « Oui », dit Erika d’une voix où la peur du saut domine le stress du mariage. Les époux se jettent ensemble dans le vide. Point d’orgue d’une cérémonie inoubliable. Sur le pont, la foule est en liesse.

14 heures : plus que soixante minutes de spectacle. La file d’attente devant la pla-teforme n’en finit pas. Ceux qui esquivent la descente en parachute s’entassent dans l’un des bus scolaires qui assurent la navette et dévalent cahin-caha la route sinueuse de la vallée pour prendre ensuite la direction de la rivière.

Les BASE jumpers s’élancent du pont New River Gorge. Dans ces cas-là, il vaut mieux ne pas trop hésiter. La peur n’évite pas le danger. Scott Haynes après son premier saut (à droite). Le fleuve New River, 267 m plus bas, c’est la zone d’atterrissage. Parfois douloureuse (en bas à gauche).

L A FO U L E E ST E N L I ESS E .

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D’ART et dessinSortie d’un nouvel album ou vernissage ? Dans sa dernière création, l’Américain Toro Y Moi, révélation de l’électro-pop, mélange musique et peintures. Portrait.

Texte : Caroline Ryder Photos : Rick Rodney

On connaît Chazwick Bundick, alias Toro Y Moi, compositeur et révélation, à 26 ans, de la scène élec-tro-pop américaine. Mais

que sait-on des autres facettes de l’artiste de Columbia ? Il possède encore le carnet de ses premiers dessins, croqués dès ses 5 ans, qui représentent Michael Jackson ou les Tortues Ninja. « Je dessinais tou-jours Michael avec une grosse tête de lutin, se rappelle-t-il. Déjà à cet âge-là, j’adorais dessiner. »

Au vu de ses dernières créations, son style n’a pas beaucoup changé. Dans les tons noir et rouge, il rappelle, non sans nostalgie, celui des comics. Le trait de Bundick trahit encore ce plaisir enfantin qui l’habitait. Cette passion née sur les feuilles d’un carnet, après bien des détours, s’est retrouvée exposée cet au-tomne sur les murs de la Public Works Gallery de San Francisco. Marqué par moult influences, du poster d’art aux affiches publicitaires des rues sud- américaines, il expose en coopération avec Red Bull Music Academy. L’événe-ment pictural est aussi musical. Sous chacune des treize œuvres accrochées, une paire de casques audio attend les visiteurs. À chaque tableau correspond la diffusion d’un morceau de son prochain album, Anything in Return (sortie le 22 janvier), le troisième de sa carrière.

Mi-novembre, la petite galerie a fait le plein de fans de Toro Y Moi assez intri-gués. Musique dans les oreilles, les visi-teur se sont laissés bercer par l’ambiance pour appréhender tranquillement les œuvres. « Avec Internet, la musique se consomme aujourd’hui à très grande vi-tesse. Un titre chasse l’autre et donc on l’oublie très vite. C’est regrettable, note Bundick. J’ai voulu réaliser quelque chose d’interactif et de plus concret, à l’opposé du monde du Web et du virtuel. » Il s’est essayé à un genre nouveau. « En associant dans le même lieu peinture et musique, vous aiguisez l’attention du public. Je pense que c’est l’avenir. » Même s’il existe bien peu de passerelles entre ces deux mondes. Dans ce projet artistique, Bundick se soucie moins de marier une autre forme d’art avec sa musique que de créer le cadre où l’on prend le temps d’apprécier son dernier album en avant-première, près de deux mois avant sa sortie officielle, en janvier, tout en explo-rant la galerie. Il apprécie : « Pas besoin d’aller le télécharger ou je ne sais quoi. » Il n’est pas le premier musicien à compo-ser avec l’univers de l’image. Salvador Dalí et Alice Cooper s’étaient associés dans les années 70 pour créer l’holo-gramme appelé « First Cylindric Chromo-Hologram of Alice Cooper’s brain », aujourd’hui exposé au musée Dalí à Figueras. Andy Warhol avait aussi réussi

Dans la Public Works Gallery de San Francisco, Chazwick Bundick, alias Toro Y Moi, laisse décou-

vrir ses œuvres picturales tout en écoutant les titres d’Anything in Return, son nouvel album.

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à faire du Velvet Underground un groupe mythique tant visuellement que musicale-ment. Les spectacles associant différentes formes artistiques ne sont finalement pas si rares que cela. La chanteuse Hannah Hooper, par exemple, peint ses toiles sur scène, avec ses musiciens de Grouplove en arrière-plan sur de gigantesques écrans LED. Le roi de la scène minimale Richie Hawtin brasse lui aussi les genres. Les rockers de Nine Inch Nails, quant à eux, aiment à communiquer live avec leur public par le biais de leurs smartphones. Qu’il s’agisse des milliers de spectateurs de Hawtin à Londres ou des centaines de fans de Toro Y Moi dans cette galerie de San Francisco, le but recherché est le même : marquer les esprits, s’installer durablement dans un monde où l’art et la culture souffrent du dédain du public.

Aujourd’hui, l’avenir des productions musicales passe par l’exploration d’une nouvelle dimension. Bundick, qui cite volontiers Nathaniel Russell, Violeta Parra et Geoff McFetridge parmi ses artistes favoris, a-t-il créé cet événement dans l’unique but de lancer son album ? Ou a-t-il bien décidé de donner une autre direction à sa carrière artistique, davan-tage tournée vers les arts visuels ? Chazwick Bundick sourit, détaché. On peut se poser la question car cet ancien étudiant en graphisme de l’université de Caroline du Sud avait adressé son CV à quelques entreprises avant de rencontrer le succès en 2010 sous l’identité de Toro Y Moi. « Je pensais avoir plus de chances de gagner ma vie grâce au graphisme, cela

me semblait beaucoup plus réaliste que la musique, concède-t-il. Mais l’art a tou-jours joué un rôle majeur pour moi, et je suis ainsi devenu ce que je suis. »

Ses tableaux révèlent une autre personnalité insoupçonnable à la seule écoute de sa musique. Dans le casque, c’est un Bundick cérébral, tout en nuances, à l’opposé de ce personnage es-piègle et enfantin auteur des peintures. Une de ses œuvres représente une poire sanguinolente. On le questionne sur le sens du tableau. Il lâche en haussant les épaules : « Ce que ça signifie ? Aucune idée. » Il s’en sort par une pirouette. « Les gens disent que je suis “un compositeur très cérébral”, mais je ne travaille jamais de façon cérébrale. Je ne suis pas aussi sombre et mélancolique que mes chan-sons le laissent croire. »

Cette expression picturale nouvelle offre peut-être à Chazwick Bundick l’oc-casion d’échapper à son rôle de leader. Car aux yeux du plus grand nombre, il personnifie à lui tout seul le courant chillwave, cette électro-pop très décon-tractée. Certains voient même en lui le « nouveau Prince ». « Il ne faut pas se mé-prendre. Je suis très touché que les gens apprécient autant ma musique, jure Bundick. Mais on peut aussi envisager la vie très sérieusement. Les gens sont déboussolés lorsqu’ils regardent mes tableaux et découvrent que j’ai dessiné une poire, une pipe ou une paire de gros seins. Parce que, croyez-le ou pas, j’adore les gros seins. » Plus sur toroymoi.blogspot.com

« LA MUSIQUE SE CONSOMME

AUJOURD’HUI À TRÈS GRANDE VITESSE. UN TITRE CHASSE

L’AUTRE.

Regrettable. »

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Ogier, la menaceLe 81e rallye de Monte-Carlo ouvre une ère nouvelle dans le championnat du monde WRC. L’hégémonique Loeb ne disputera pas toutes les courses de la saison. Sébastien Ogier est en première ligne pour lui succéder. Reportage à Hanovre dans les coulisses de l’usine Volkswagen.Texte : Werner Jessner Photos : Jozef Kubica

Succession Coup de volant. Avec le retrait partiel de Sébastien Loeb, l’autre « Seb » s’affiche en chef de meute. Objectif ? Succéder au nonuple champion du monde des rallyes. Ogier piaffe d’impatience à l’orée d’une nouvelle saison de WRC.

E n provenance de Zurich, un avion atterrit à Hanovre. À son bord, le Français Sébastien Ogier, impatient de découvrir les dernières modifications apportées à sa monture. Pour rallier

le 7a de l’allée Icare, un quart d’heure en taxi suffit depuis l’aéroport. Derrière cette adresse au nom pompeux se cache une flopée de hangars quelconques, édifiés au gré du temps sur un terrain qui était alors un aéroport. Le sous-sol du quartier est encore truffé de bombes. Il y a quelques années, on y a découvert sous l’un d’eux de dangereux vestiges de la Seconde Guerre Mondiale : des engins explosifs non désamorcés. Là où siégeait Hanomag, géant de l’industrie lourde et produc-teur d’armes pour l’Allemagne nazie, cible des raids aériens alliés. Aujourd’hui, se développe le fer de lance de la future saison de Volkswagen Motorsport en championnat du monde des rallyes : la Polo R WRC. Un secret bien gardé.

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décryptages des coulisses et des écuries sont au menu de l’année. Jamais on n’au-ra été aussi proche de l’événement. Même dans la lutte au titre mondial, la donne est renouvelée. Volkswagen et son duo franco-finlandais de pilotes, Sébastien Ogier et Jari-Matti Latvala, font partie du cercle élargi des favoris. En tout cas, Jost Capito, le patron de Volkswagen Motors-port, carbure à l’ambition : « Nous souhai-tons être sur le podium du classement général avant d’attaquer la seconde partie de saison. Nous viserons le titre de champion du monde en 2014 et sa conservation la saison suivante. » Ogier n’en pense pas moins : « L’objectif à Monte-Carlo est de terminer le rallye et à partir de là, nous nous améliorerons d’une course à l’autre. La Polo R WRC est beaucoup plus rapide que la Skoda Fabia S2000 de la saison passée. Je suis très

satisfait des progrès réalisés dans le développement, la voiture est mieux qu’au printemps dernier. Nous ne serons fixés sur son potentiel réel qu’après une opposi-tion directe avec la concurrence. »

Superstition ?Minutie. Les mécaniciens de VW ont préparé

la Polo d’Ogier dans les mêmes ateliers que ceux utilisés pour les Touareg du Dakar. Les « dossards »

des voitures encore présents sur les boîtes à outils peuvent en témoigner.

« Le rallye reste un sport d’équipe. Chaque morceau du puzzle doit être à sa place. Un pilote rapide, seul, ne suffit pas. » Sébastien Ogier

Même Sébastien Ogier, son pilote attitré, n’en connaît pas encore le design définitif bien qu’il se soit impliqué dans les différentes étapes de son développe-ment. Dans l’atelier, les premières versions de la voiture s’étalent, aux côtés de plusieurs Skoda Fabia S2000 de deu-xième catégorie au volant desquelles le Gapençais de 29 ans a gardé la main lors de la saison WRC écoulée. Mais l’ultime mouture avec laquelle il va s’aligner au rallye de Monte-Carlo du 16 au 19 janvier est nouvelle pour lui. Les derniers auto-collants viennent à peine d’être posés.

Sac à dos sur les épaules, Ogier traverse l’atelier en direction de la voiture. Il traîne une énorme valise à roulettes derrière lui. En saluant l’équipe technique

et mécanique qui s’est éprouvée à ses côtés l’an passé, son regard va-gabonde nerveusement en direc-tion de la Polo R WRC qui attend au fond de l’atelier. Les poignées de mains se succèdent, les tapes sur les épaules résonnent. On dis-cute gentiment. Très vite, vient le premier moment attendu, Ogier est seul avec ce bolide blanc, bleu et gris. Sa nouvelle voiture. Il en fait le tour une fois, puis deux ; prend une photo avec son smartphone. Un sourire illumine son vi-sage, il lance : « C’est beau ! » L’association Ogier-Volkswagen est la sensation de la saison 2013 qui démarre à Monte-Carlo sur des bases nouvelles après des années plutôt routinières. Depuis près d’une décennie, le duo Sébastien Loeb-Daniel Elena décroche irrémédiablement le titre mondial. La concurrence qui, entre jan-vier et novembre se frotte à des terrains difficiles et variés, faits de neige, de glace, de terre ou encore d’asphalte, termine toujours derrière le tandem de la marque aux chevrons.

Cette saison enregistre un change-ment, le plus significatif depuis la fin du Groupe B en 1986 (ancienne catégorie reine) : Red Bull Media House et The Sportsman Media Group sont les nou-veaux promoteurs commerciaux du championnat du monde WRC. Retrans-missions en direct tant à la télévision que sur Internet, portraits intimes des pilotes,

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Le Français est une bête de course. Lors de sa dernière saison chez Citroën en 2011, il avait gagné autant de rallyes que son coéquipier, Sébastien Loeb, qui rem-portait son 8e titre mondial. Longtemps au coude à coude avec l’Alsacien, Ogier s’était contenté de la 3e place du classe-ment général, trompé par son inconstance dans les derniers rallyes décisifs de la

s aison. Mais aucun autre pilote n’avait talonné d’aussi près l’actuel nonuple champion du monde que ce mordu de ski de 29 ans, natif de Gap dans les Hautes-Alpes. Issu comme Loeb de la dure école de la Fédération Française du Sport Auto-mobile (FFSA), Ogier a quitté Citroën pour s’offrir chez la jeune écurie de Volk-swagen Motorsport la meilleure chance

de détrôner son imbattable compatriote. On sait former une équipe qui gagne chez Volkswagen Motorsport, les trois victoires au Dakar le démontrent. Par contre, ils sont novices en WRC. Ogier : « Au début, j’ai vite vu que l’équipe était jeune et inexpérimentée. J’essaie de partager mon expérience et d’établir les automatismes que j’appréciais dans mon ancienne équipe pour minimiser les erreurs. »

Pour les essais, Ogier a bénéficié du renfort d’un double champion du monde de rallye et vainqueur du Dakar : Carlos « El Matador » Sainz. Asphalte et gravier,

Joli bolide La Polo R WRC est une pure voiture de compétition. Plus grand-chose à voir avec sa cousine, la Skoda Fabia S2000. VW a sensiblement dopé l’engin (300 chevaux).

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neige scandinave et pistes d’éboulis en Amérique du sud, routes goudronnées propriétés du groupe allemand et routes de montagne autrichiennes, la Polo R WRC s’est testée tous azimuts. Indispen-sable pour prendre du coffre et devenir la voiture tout-terrain, rapide et fiable, qui doit amener Ogier et Volkswagen au som-met du rallye mondial. La tâche est loin d’être facile, cette saison s’annonce pas-sionnante. Le quintuple champion du monde en titre des constructeurs Citroën Sport continue de porter Sébastien Loeb qui ne courra qu’une poignée de rallyes mais vise toujours le titre mondial avec le Finlandais Mikko Hirvonen et l’expéri-menté Dani Sordo, de retour aux affaires. Même si l’écurie Ford a décidé de quitter le championnat, la Fiesta WRC reste au niveau de la Citroën DS3 WRC et ses tech-niciens expérimentés pourraient encadrer des équipes Ford privées. Même option pour Mini, lui aussi retiré. Sans oublier le groupe coréen Hyundai et sa i20 WRC engagée pour quelques rallyes, avant un programme complet la saison prochaine.

Mais le sujet immé-diat pour Sébastien Ogier, c’est son coé-quipier Jari-Matti Latvala tout juste passé de Ford à

Volkswagen et leur cohabitation pro-chaine : « Comme toujours dans le sport automobile, le premier homme à battre est bien le coéquipier. Mais la vitesse n’est

pas toujours déterminante, il faut aussi être astucieux et stratège. J’attends de Jari-Matti qu’il soit rapide, prêt à aller à la bagarre pour le titre de champion du monde et qu’il essaie de me battre, comme moi j’essaierai d’être plus

rapide que lui. C’est comme ça que nous boosterons la voiture et l’équipe. Nous sa-vons tous qu’il va vite, cela promet de belles batailles. » Le patron de l’équipe VW Jost Capito ne roule pas à contre-sens : « Nous n’avons pas de pilote n°1. Même si Sébastien est avec nous depuis un an et que Jari-Matti vient d’arriver, nous atten-dons qu’ils améliorent ensemble la voiture et qu’ils se motivent mutuellement. Le

message est clair pour tous : d’abord l’inté-rêt de l’équipe, puis loin derrière, celui des uns et des autres. Je suis convaincu que, hormis Sébastien Loeb, nous avons les deux meilleurs pilotes de rallye. »

Une question, une seule, agite l’en-semble des pilotes WRC. Secrètement, tout le monde espère qu’il se fera rare. Sa participation au Monte-Carlo et en Suède est déjà acquise, tout comme en Argen-tine et en Sardaigne. Tout face-à-face avec le nonuple champion du monde a valeur d’étalonnage, notamment pour une écurie aussi jeune que Volkswagen. Ogier res-pecte son ex-coéquipier, « l’adversaire le plus dur que l’on peut avoir qui me forçait à me surpasser chaque jour », mais pas au point d’être intimidé et ne pas laisser son talent s’exprimer pleinement. Il compte bien être le futur champion du monde,

« Nous viserons le titre de champion du monde en 2014 et sa conservation la saison suivante. »Jost Capito, patron de VW Motorsport

Échec et Matti ?Ogier : « Comme toujours dans le sport auto, le

premier homme à battre est le coéquipier. J’attends de Jari-Matti (Latvala, ndlr) qu’il soit rapide, comme

moi j’essaierai d’être plus rapide que lui. C’est comme ça que nous boosterons la voiture et l’équipe. »

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le doute ne lui est pas permis : « Je dois croire que je suis le pilote le plus rapide du moment, sinon il est inutile de me présenter sur la ligne de départ. Mais le rallye reste un sport d’équipe, chaque morceau du puzzle doit être à sa place. Un pilote rapide, seul, ne suffit pas. »

Mais d’ici au lancement de la saison, beaucoup reste à faire au numéro 7a de l’allée Icare. Les camions de l’équipe doivent être peints pour la présentation à la presse mondiale, la rénovation de l’atelier est à achever, les techniciens ont encore besoin de monter en puissance pour être parfaitement opérationnels quand le stress du championnat du monde et son emploi du temps serré et minuté se-ront à fond. Dès le lendemain de notre vi-site, toute l’équipe rejoint le nord de l’Alle-magne pour des essais, une simulation de

rallye programmée sur trois jours pleins. Pas encore le grand jour, mais ça en a tout l’air. Les pierres tapent le dessous de la voiture d’Ogier, le turbo siffle. À travers l’intercom, la voix de son co- pilote, Julien Ingrassia, distille ses indications précises, il est de nouveau question de meilleur temps et de course contre-la-montre. La saison écoulée à faire des essais, à développer et à courir en deuxième classe avec la Skoda Fabia S2000 a été, d’après l’autre Sébastien, « dure mais c’est du passé à présent ». La nouvelle voie d’Ogier et de Volkswagen démarre.Plus sur www.wrc.com et www.redbull.fr

Hâte d’y êtreMercredi 16 janvier, 9 h 03. Départ de la première

spéciale de la 81e édition du « Monte-Carle » au cœur de l’Ardèche (Le Moulinon-Antraigues).

Sébastien Ogier s’apprête à sonner la charge.

Red Bull met le paquet en WRCRed Bull Media House et Sportsman Media Group sont les nouveaux promoteurs du WRC. Le contrat court jusqu’en 2018. L’objectif affiché est de redorer le blason du championnat du monde des rallyes avec une exposition décuplée. Red Bull Media House et Sportsman Media Group sont en charge de tous les aspects commerciaux du championnat du monde des rallyes. Cela comprend les droits marketing et les droits de médias et de sponsoring. Un signal TV global est en développement ainsi que de nouveaux formats médias afin de rendre le WRC encore plus attractif et plus accessible aux (télé)spectateurs. Par ailleurs, un aménagement du calendrier est à l’étude en collaboration avec la FIA.

16-20 janvier Monte-Carlo7-10 févrierSuède7-10 mars Mexique11-14 avril Portugal2-5 mai Argentine30 mai-2 juin Grèce

20-23 juin Italie1er-3 août Finlande22-25 août Allemagne12-15 septembre Australie3-6 octobre France (Alsace)24-27 octobre Espagne14-17 novembre Grande-Bretagne

Calendrier 2013

Découvrez les premiers pas de Sébastien Ogier au volant de sa Polo R WRC sur l’appli gratuite pour tablettes The Red Bulletin !

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« Je suis convaincu qu’on peut forcer la chance. Schumi comme Loeb ont eu quelquefois de la chance. »

: Depuis que vous avez quitté Citroën en novembre 2011, vous vous êtes concentré sur le déve-loppement de la Polo R WRC. Certes, il y a eu quelques épreuves en rallye S2000 au volant d’une Skoda Fabia. Est-ce une bénédiction de courir toute une année sans la moindre pression ? : La décision de re-joindre Volkswagen n’a pas été facile à prendre, je savais que je n’allais pas courir en WRC pendant un an. S’engager en S2000, une catégorie moins rapide, était le compromis parfait pour rester dans le coup. À mi-saison, j’ai eu du mal à rester motivé, le seul remède était de me proje-ter vers 2013 et cette deuxième saison. Aujourd’hui, cette période d’attente est terminée, c’est l’essentiel.Que vous a apporté 2012 ?La patience. Je comprends mieux ce qui se joue en coulisses, comment un cham-pionnat se planifie. Je suis un pilote plus complet, meilleur qu’il y a un an. L’expé-rience est déterminante dans un cham-pionnat du monde de rallye.Votre habileté au volant a-t-elle souf-fert d’une année passée à bord d’une

voiture plus lente ?Cela devrait aller même si pour revenir à 100 %, j’aurai besoin d’un peu de temps. La principale différence entre la S2000 et la WRC, c’est le moteur. La taille et le châssis sont similaires. Avec une WRC, on arrive 20 km/h plus vite dans les virages, ce qui demande la modification des points de freinage. C’est la différence majeure.Vos temps en spéciales S2000 étaient étonnamment bons, comparés aux voitures concurrentes en WRC. Com-ment l’expliquez-vous ?Nous avons fait une bonne saison bien qu’on ne nous attendait pas. Tous les jeunes pilotes voulaient nous battre. En vain. De ce point de vue, nous pouvons être très satisfaits. Qu’ambitionnez-vous en 2013 ?Nous pouvons viser une place sur le podium, c’est jouable.Êtes-vous plus rapide sur le bitume ou sur le gravier ?Les pilotes français ont la réputation d’ex-celler sur le bitume, c’est lié au système de formation qui favorise historiquement les rallyes sur bitume. J’ai eu la chance

d’être envoyé très tôt en championnat du monde et je suis aujourd’hui à l’aise sur les deux surfaces. Mais le gravier est depuis toujours le terrain sur lequel je prends le plus de plaisir.Sur quel revêtement la Polo R WRC est-elle la plus performante ?Difficile à dire encore. Sa performance sur le gravier dépend beaucoup du châs-sis et de ce point de vue, la concurrence a encore une longueur d’avance. Pour les premiers rallyes, je pense que le bitume serait plus à notre avantage.Quelles différences entre une équipe française et une écurie allemande ?La langue. Malheureusement, je ne parle

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« La concurrence a une longueur d’avance. »

Entretien : Werner Jessner Photos : Dan Cermak

Sébastien Ogier a hâte d’en découdre. Ça tombe bien, le rallye de Monte-Carlo, première épreuve du championnat du monde 2013, débute la semaine prochaine.

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ses résultats aux essais, je savais que mon travail de développement allait dans la bonne direction. Ça boostait ma confiance. Il est la meilleure référence qu’on puisse avoir. Autre leçon : il tire toujours le maximum de ses possibilités. Toujours. Parfois, lorsque les rapports sont mauvais, on a l’impression d’être bien trop lent. Dans ce genre de situation, un jeune pilote a tendance à trop pousser la voiture ce qui lui fait commettre des erreurs. Loeb pilote tout simplement à son rythme et ne fait pas d’erreurs.Est-ce une question d’assurance ?Oui, l’autoévaluation vient ensuite et enfin, l’expérience.Quel est l’âge idéal pour un pilote de rallye ?L’âge importe peu. C’est le nombre d’années passées dans une WRC qui est déterminant. Il est impossible selon moi d’être champion du monde WRC lors des trois premières saisons d’une carrière.Comme Loeb…Oui. Mais j’y suis presque arrivé dès ma troisième saison (lors du championnat du monde 2011, il remporte cinq rallyes mais termine 3e au classement général, derrière Hirvonen et Loeb, ndlr).L’amitié entre pilotes est-elle possible ?Bien sûr. Le dimanche, les pilotes de rallye font même la fête ensemble. Chez nous, les fortes tensions sont rares parce que contrairement aux pilotes qui courent sur circuits fermés, nous ne sommes jamais

ensemble au même endroit du parcours. Nous passons aussi moins de temps en-semble, en comparaison de ce qui se fai-sait dans les années 80 et 90 quand, pen-dant des semaines, les pilotes étudiaient les parcours au même moment. Nous nous respectons tous. Des gars comme Petter Solberg sont toujours de bonne humeur et assurent le show, on ne peut que les apprécier. C’est un plus pour notre sport.Comment expliquez-vous que Michael Schumacher et Sébastien Loeb aient battu, voire même pulvérisé, des records de titres?Le talent et l’équipe. Ils étaient les meil-leurs pilotes, entourés des meilleures équipes. Seul, on ne peut rien gagner. En plus, tous les deux ont eu la capacité de provoquer la chance. Je suis convaincu qu’on peut forcer la chance. Schumacher comme Loeb ont eu quelquefois de la chance, aussi parce qu’ils avaient mis en place ce qu’il fallait pour que cela arrive.Comment sont vos rapports avec votre copilote Julien Ingrassia ?Il est à mes côtés dans 99 % de mes ral-lyes. Il a mon entière confiance et je suis

conscient des responsabilités liées à son rôle. Cependant, en voiture, je reste le patron et c’est moi qui prends les déci-sions. La position du copilote est ingrate, on attend de lui qu’il soit parfait. À la moindre erreur qui entraîne une pénalité de temps ou une sortie de route, c’est lui qui passe pour une andouille.Êtes-vous déjà entré en conflit avec lui?Comme dans toute relation. Celle entre un pilote et son copilote ne déroge pas à la règle. Généralement, les erreurs en sont la cause. Une erreur qui se solde par une pénalité de temps est vite expédiée. Par contre, si elle met fin à la course, le ton peut vite monter dans le cockpit. Je veux être le meilleur et mon copilote doit vouloir la même chose. Il subit une pression importante de ma part. Au début, cela n’a pas dû être facile pour lui mais il s’est habitué et est devenu plus fort avec les années.

toujours pas allemand. J’étais bien dans mon équipe précédente, j’avais beaucoup d’amis parmi les ingénieurs et les mécani-ciens. Mais je suis surpris de me sentir aussi facilement à l’aise, ici chez Volkswa-gen, que dans mon écurie d’avant. Je dois encore apprendre à communiquer avec les techniciens en anglais ou en allemand d’une manière aussi précise que je le faisais en français chez Citroën.C’est un avantage de déjà bien con-naître la maison, contrairement à votre coéquipier Jari-Matti Latvala qui lui vient d’arriver…Je suis sûr que l’équipe va l’adopter tout de suite. J’ai déjà derrière moi une partie des essais inintéressants alors que lui arrive au moment où le travail avec la voiture est un plaisir et où il s’agit d’effec-tuer les petits réglages. C’est sûr que les nombreux automatismes déjà en place constituent pour moi un avantage. En tant qu’ex-coéquipier de Sébastien Loeb, vous savez de quoi vous parlez… Quand je voulais le battre, je devais me donner à 100 %. En 2011, nous avons remporté l’un et l’autre le même nombre de rallyes mais c’est lui qui a été sacré champion du monde. Pas moi. C’est qu’il avait dû faire quelque chose de mieux que moi. C’est comme ça, je l’ai accepté et je me suis remis au travail.Qu’avez-vous appris de lui ?Déjà, j’ai pu comparer mes performances avec les siennes. Quand je rivalisais avec

Projection Samedi 19 janvier 2013, spéciale 17 Moulinet-La Bollène Vésubie. Sébastien Ogier est à l’attaque avant d’aborder le mythique col de Turini.

« La position du copilote est ingrate, on attend de lui qu’il soit parfait. À la moindre er-reur, il passe pour une andouille. »

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INITIATIQUELe tour du monde en free running de Ryan Doyle est une grande première. L’Anglais de 28 ans a écrit une page majeure de l’histoire de son sport. Des favelas de Rio de Janeiro au Colisée de Rome, autant de monuments vite devenus un terrain d’expression unique pour ce talent rare. Découverte en souplesse.Texte : Ruth Morgan Photos : Sebastian Marko Illustrations : Ryan Doyle

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Ce pays inspire énormément ma pratique du parkour (art qui permet de se déplacer rapidement en utilisant dans l’ins-tant l’environnement urbain avec le corps comme seul outil, ndlr). La censure d’In-ternet qui sévit en Chine empêche de sa-voir combien il y a de free runners dans le pays. Lors du premier séjour, nous avons perdu le matériel, il n’arrêtait pas de pleuvoir et j’ai chopé une infection à la jambe. La seconde fois, c’était génial. Après quatorze heures d’avion, trois heures de voiture et un peu de marche, on est arrivés à La Grande Muraille. C’était un rêve de faire des sauts là-bas !

On a visité un jardin traditionnel. J’ai eu l’honneur de m’y entraîner avec un moine shaolin, un maître du kung-fu. Il m’a enseigné de nou-velles figures avant de sortir une paire de nunchakus. Il m’a bluf-fé ! J’ai essayé mais je me suis fait peur. J’ai ensuite rencontré quatre pratiquants de parkour. Face à la caméra, on a rejoué une scène d’action dans le plus pur style de Jackie Chan. Ils avaient un sacré niveau, c’était top.

Je ne m’attendais pas à trouver une telle diversité de nourri-ture. Ragoût d’oreilles de porc, petits ser-pents grillés, mille-pattes cuits, taren-tules frites... J’ai juste testé le poulet.

Moines shaolin, araignées grillées et figures à la Jackie Chan.

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2/ J O R DA N I E

Le désert est idéal pour le parkour. Le sol permet de se récep-tionner en douceur. Sur le béton, on ne peut pas pousser trop haut les mouvements. Sur le sable, on peut tenter des doubles vrilles. Je connaissais Petra grâce à Indiana Jones. Certaines parties étaient in-tactes, à l’abri du vent, d’autres complète-ment érodées. Le site a plus de 2 000 ans et jusqu’en 1980, cer-taines grottes étaient encore habitées.

Doyle innove sur les traces de la dernière croisade d’In-diana Jones.

B O N N ES N OT ES

Le parkour m’offre la chance d’effectuer de fabuleux voyages, j’en suis conscient. D’ailleurs, je tiens un journal de tout ce qui m’arrive dans ces déplacements. J’y note mes remarques, ce que je veux voir et apprendre dans ces endroits, ce que je ressens. Parfois, je me pose des questions sur un lieu, sa culture, sa situation sans avoir toutes les réponses. C’est une démarche très personnelle, avec les croquis de certains mouvements pour me les remémorer mais aussi des sensations et des observations qui ne parlent qu’à moi. Je sais que toutes ces notes, je pourrais les mettre sur l’ordinateur ou un smartphone mais cette sensation d’avoir tout ça sur des feuilles de papier avec moi n’a pas de prix.

Le fond de la pensée du maître des free runners.B O N N ES N OT ES

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L’Inde reste le pays des toutes premières fois. Un endroit dingue qui va à une vitesse folle. On est partis de là pour un voyage de quelques heures vers le sud et Agra. Première découverte : le curry au petit-déjeuner. J’ai tellement adoré que je vais continuer. Je ne voulais pas non plus quitter l’Inde sans connaître l’ambiance de Bollywood. C’est un truc énorme ! J’ai même pris un cours de danse.

À Agra, je me suis aperçu que mon art me permet d’être à l’aise dans un endroit qui m’est inconnu. Dès que je grimpe sur les toits et que je commence à bondir partout, je suis dans mon monde. Comme chez moi. Beaucoup de vidéos de bons free runners indiens circulent sur le Web mais par rapport au nombre d’habitants, ce n’est qu’une infime minorité. Ça tient au fait que peu

de gens ont accès à Internet. Et c’est uniquement grâce au Web que le parkour pourra être connu partout dans le monde.

La visite du Taj Mahal a aussi été une aventure inoubliable. À couper le souffle. C’est surprenant de découvrir ce palais au milieu d’un quartier aussi pauvre, ça reflète bien le paradoxe indien. La richesse et la pauvreté se côtoient partout. C’est frappant de voir des gamins si pauvres jouer juste à côté d’un monument aussi prestigieux. Ça m’a fait réfléchir sur leurs vies à l’opposé de la mienne. Même si j’ai eu la chance d’aller partout dans le monde, je me sens ignorant de plein de choses. En Inde, je suis allé de surprise en surprise. Une fois de retour chez moi, j’ai amorcé un important travail d’introspection.

3/ AG R A Au cœur du chaos culturel indien, le parkour est roi.

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4/ R O M E

J’étais particulièrement excité à l’idée de me retrouver face au Colisée. C’est un lieu chargé d’histoire dont on se dit qu’il est conçu pour le parkour. Malheureusement, il est si ancien qu’il n’est pas permis d’y faire tout ce qu’on voudrait. Quand je « free run », mon style s’adapte à chaque environnement.

L’architecture italienne offre beaucoup de possibilités, de nou-velles façons d’escalader les bâtiments, de passer de l’un à l’autre. J’ai aimé m’amuser dans cette ville. Pendant une sortie, je rencontre un free runner local. Le parkour est le passe-temps de ce biochimiste pour se changer les idées.

Il me rappelle que cette pratique ne consiste pas à aller d’un point A à un point B mais bien à acquérir la volonté d’aller au bout de ses objectifs. Cela est bénéfique au quotidien pour résoudre toute sorte de problèmes. Quand tu te lances un défi, que ce soit la traversée d’une ville de toit en toit ou la recherche d’un boulot, ce qui compte, c’est d’être le plus efficace possible dans ce que tu entreprends.

Le seul souvenir que j’ai ramené d’Italie est un excellent vinaigre balsamique acheté au marché. C’est délicieux et bien meilleur pour ma ligne que d’avaler des pâtes en sauce. Dans chaque pays, je m’efforce de goûter les plats locaux.

Tous les chemins du parkour mènent à la douce folie de Rome...

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5/ R I O

Pratiquer le parkour sur le sable de Copacabana, c’est incroyable. Où que tu regardes, la vue est idyllique : la plage en elle-même avec les collines qui entourent la baie, le mont du Pain de Sucre et, bien sûr, la statue du Corcovado. J’en ai profité pour me faire masser devant ce panorama ! Je n’en avais jamais eu autant besoin. Un groupe de free runners très haut niveau m’a emmené avec lui découvrir tous les spots de la ville. Ce qui m’a le plus marqué ? Ma rencontre avec des danseurs de capoeira.

Cet art martial brési-lien m’a beaucoup im-pressionné. Jamais je n’aurais imaginé avoir un jour la chance de m’entraîner avec des maîtres de capoeira, au cœur d’une favela. Après tout ce qu’on avait pu entendre dire sur la violence dans les rues brésiliennes, j’étais nerveux en m’aventurant dans ce quartier de Rio. Mais les habitants se sont montré très accueil-lants. On se fait diffi-cilement une idée du degré de pauvreté des gens ici. Ils vivent avec presque rien. Les gars du parkour m’ont pris sous leur protec-tion. Le père de l’un d’eux avait organisé un barbecue festif avec une dizaine de viandes différentes, comme il est de cou-tume. Ce n’est pas quelque chose que les touristes peuvent connaître. Je suis honoré de l’avoir vécu.

De Copacabana au Pain de Sucre, Rio se dévoile.

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6/ M E X I C O C I T Y

Je m’étais déjà rendu au Mexique. Le parkour y est très popu-laire. Mais je n’étais jamais allé sur le site de Chichen Itza, l’ancienne cité maya. Un pur chef-d’œuvre. Seul point noir du voyage : les blessures. Le premier jour, je me balade dans un marché, j’aperçois une barre de fer et je me lance pour la saisir à pleines mains et effectuer une figure. Elle était bouillante, chauffée toute la journée par un soleil de plomb.

Je me suis gravement brûlé la paume de la main. J’ai dû me faire un bandage avec l’un de mes protège-poignets. Un peu plus tard, je me suis tordu la cheville en m’entraînant avec quelques pratiquants locaux. J’ai fini la journée avec une poche de glace. Ça commençait mal !

Heureusement, les jours suivants, j’ai pu enchaîner de belles sessions. Durant mon séjour, j’ai vu tout le business qui existait autour de ces prédictions de fin du monde. Je n’ai pas pu m’em-pêcher de penser que tout cela était une belle escroquerie. J’entends parler de cette prophétie maya depuis que j’ai 14 ans et je me rappelle m’être dit à l’époque que je devais réaliser le maximum de choses avant fin 2012 si tout devait disparaître.

La fin du monde ? Pas vraiment. Mais une blessure qui aurait pu coûter cher.

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7/ P É R O U

Le Pérou est un autre pays incroyable. Deux trajets en avion, trois heures de train et deux heures de voiture plus tard, nous voilà au Machu Picchu. Lorsque le site fut dé-couvert, il était déjà abandonné et per-sonne ne savait ce qui s’était passé là-haut. C’est toujours le cas. Cet endroit mérite in-discutablement sa place dans la liste des sept nouvelles mer-veilles du monde.

Le Machu Picchu culmine à 2 400 mètres d’altitude. Même si je ne souffre pas du mal des mon-tagnes, il est difficile d’enchaîner les mou-vements quand l’oxy-gène se fait rare. J’ai eu de violents maux de tête. C’était du ja-mais-vu pour moi. J’ai aussi étudié en détail tout le parcours. J’étais conscient du caractère sacré du site. Je n’ai rien fait qui puisse le dégrader.

J’ai fini par dénicher l’endroit idéal pour exécuter un « kong gainer », un des mou-vements les plus péril-leux. Il faut changer trois fois de suite d’appuis. Le risque de blessure est grand. Chercher le meilleur endroit au monde pour tenter ce mouve-ment est un défi per-manent. Là, c’était sur de vieilles pierres incas. Je suis ravi d’y être parvenu.

Regardez l’Anglais Ryan Doyle dans ses œuvres aux quatre coins de la planète sur l’appli gratuite pour tablettes The Red Bulletin !

Une des sept nouvelles merveilles du monde s’offre à moi.

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Du nord du Mexique au Texas voisin, la danse tribale apporte un peu d’évasion à toute une génération coincée au milieu de la guerre contre les narcotrafiquants. En boîtes de nuit et dans les rues, les guaracheros pointent leurs bottes sur de la musique traditionnelle pimentée à l’électronique. The Red Bulletin s’est rendu à Matehuala ainsi qu’à Dallas. Reportage. Texte : Aníbal Santiago Photos : Katie Orlinsky

BRUITS DE BOTTES

À NARCOLAND

n ce matin automnal, il n’y a pas grand monde dans les rues. On trouve deux restaurants, des entrepôts, des piles de pneus usagés, un tas de déchets dans lequel fouille un vieux fermier tandis que ses chèvres broutent les rares brins d’herbe qui poussent sur les trottoirs et les bordures de la route. Quand il n’y a plus d’herbe, elles se contentent de restes de bouteilles en plastique ou d’emballage cartonné. « Bienvenidos a Matehuala » s’étale sur l’immense arche en ciment qui accueille les visiteurs à l’entrée de la ville. Il y a un peu plus de deux ans, ce patelin paisible de l’État de San Luis Potosi, au nord du Mexique, attirait les journalistes du monde entier. Au cœur d’une région écrasée par la sécheresse, les caméras capturaient des phénomènes hauts en couleurs, nommés entre autres Los Parranderos ou Los Socios, favoris des discothèques locales. Eux et quelques autres groupes de jeunes danseurs ont remis à la mode le guarachero, un genre musical de la région composé d’électro-nique, de cumbia et de vieilles ritournelles espagnoles. Chorégraphies élaborées et

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pointy boots – ces longues bottes mexi-caines dont la pointe recourbée peut dépasser trente centimètres – assurent le show. Mais Matehuala est souvent rattra-pé par l’actualité criminelle. Le 12 août 2012, le futur maire Edgar Morales Pérez et son bras droit, Francisco Hernández Colunga, ont été enlevés dans leur voiture, à la sortie d’une fête de mariage par des hommes armés. On les retrouvera morts. Assassinés. L’épouse de Hernández Colunga parviendra à prendre la fuite et à se sauver. Le véhicule est retrouvé abandonné à une sortie d’autoroute, proche d’une station-service et criblé de quatorze impacts de balles. Nouvellement élu, Edgar Morales Pérez devait entrer en fonction en septembre dernier.

ILS AFFOLENT LEURS SUPPORTRICES QUI LES SUIVENT PARTOUT DANS LES FOIRES, LES CLUBS ET LES RODÉOS.

« AVEC LEURS PANTALONS SERRÉS, ILS M’EXCITENT »Sous un soleil de plomb, on emprunte Dichosa Road, une route perdue dans le désert au sud de Matehuala, pour aller à la rencontre de Los Parranderos. Un grand van bleu soulève un nuage de poussière avant de s’arrêter. Pascual Escobedo, le leader, baisse la vitre pour nous saluer. À l’intérieur du bus, la radio crache le son d’un accordéon mexicain, boosté par le chun-ta-ta de la batterie. Pascual, Miguel, Jonathan, Erick et Luis qui forment le premier groupe du Nord-Mexique à relancer la danse guarachero, descendent du bus devant le Mesquit Rodeo, un immense club planté au

milieu du désert. C’est là, il y a trois ans, que leurs bottes pointues surmontées de jeans serrés ont remporté un premier concours de danse. Depuis cette soirée, ils affolent leurs fans féminins qui les suivent partout dans les foires, les clubs et les rodéos.

C’est pourquoi ils ne sont pas surpris de voir plantées là, deux jeunes filles dont on se demande comment elles ont eu connais-sance de la séance photo. Lucy Mendez, une Texane exubérante de 30 ans, petit top noir moulant une poitrine généreuse, pose avec ses idoles : « Pour les Mexicains qui vivent aux États-Unis, la danse tribale c’est notre hip-hop. » Quant à Mayra Rivera, 23 ans et mini-short, elle s’est échappée en douce du magasin où elle bosse pour passer un peu de temps avec ses idoles. « Ils ont l’air durs mais ils sont adorables et avec leurs pantalons serrés, ils m’excitent », avoue-t-elle en riant.

Le quintet marche le long du bar, de la terre battue sous les semelles. Comme de

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trafiquants fait rage, les soirées dans les clubs se font de plus en plus rares. Par crainte. Poussé vers le nord comme les candidats à l’émigration, le phénomène de la danse tribale a traversé le Rio Bravo pour s’implanter de l’autre côté de la frontière, au Texas.

NOMINÉS AUX LATIN GRAMMY AWARDSPantalon moulant, chaînette et croix en or autour du cou, Joel scrute le dance-floor bondé du Kalua, une boîte de nuit du nord de Dallas. Imperturbable, il n’a pas un regard pour la douzaine de jeunes femmes qui se dandinent autour de lui. On désigne ses pointys noires et on lui demande pourquoi il porte ce genre de bottes. Un brin vexé, sa réponse fuse : « Peut-être parce que les filles me disent qu’elles raffolent de mes bottes ! » Ses trois compagnons et leurs chapeaux à plume opinent du chef.

Une voix couvre le bruit de la foule venue du Mexique ce samedi soir, même si on est au cœur du Texas. « On écoute ça pour Tamaulipas... Zacatecas... Chihua-hua ! » À l’annonce de chaque ville, les cris redoublent. Dans les enceintes, les mix de DJ Tetris et de 3BallMTY, le groupe qui a révélé le mouvement tribal. Ce trio de DJ’s popularise la musique guarachero en se nourrissant de tous les sons. L’engoue-ment au Mexique est tel que le groupe vient d’être nominé aux Latin Grammy Awards. La classe à Dallas. Il y a encore six ans, ses membres Erick Rincón,

vieux cowboys. Pouces dans les poches, ils prennent la pose, le regard sombre face à l’objectif. « Les femmes nous attendent toujours à l’entrée des hôtels », raconte Erick Castillo, 18 ans, cheveux gominés. Escobedo ajoute : « Elles nous embrassent, nous enlacent. On ne sait pas comment s’en défaire. » Cette drôle de vie où se mêlent musique, danse, femmes, passion et argent, risque de devenir bientôt un mythe. La guerre des narco-

Le quintet Los Parran-deros étale son savoir-faire (à gauche). L’un d’eux, Jonathan Castillo, répète ses pas au Mesquit Rodéo (ci-dessus). Miguel Hernández à fond sur son scooter, dans les rues de Matehuala, sa ville natale (ci-dessous).

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La boutique Erika où sont fabriquées les

pointy boots. À Mate-huala, c’est le QG des

danseurs pendant la journée (ci-dessus).

Des modèles pour hommes, femmes

et enfants. Ramon, le patron, est fier

de présenter toutes sortes de tailles

et de modèles (à droite).

pick-up et une belle paire de bottes. Quand vous les avez, vous pouvez montrer et dire aux autres : Voilà où j’en suis arrivé ! »

DANSE ET MUSIQUE TRIBALES À L’EXPORT SUR TOUT LE CONTINENTIl y a trois ans encore, Los Parranderos répétaient leurs pas de danse hebdoma-daires dans les rues poussiéreuses de leur quartier. Des soirées de mariage et des quinceaneras (les fêtes d’anniversaire d’ados) ont entraîné leurs premiers cachets. Très vite, ils sont devenus des stars à Matehuala et alentours. Rincón, membre de 3BallMTY, les a contactés l’an dernier via un certain réseau social : « J’ai envie de réaliser une vidéo avec vous. Sierra et El Bebeto chanteront. Vous avez le style. » Quelques jours plus tard, Los Parranderos rejoignaient Monterrey. Pour l’occasion, Toy Selectah, un produc-teur légendaire, leur a donné un look très sophistiqué pour tourner Inténtalo, cette vidéo vue plus de 32 millions de fois. Dès lors, tout a changé pour eux. Portés par la musique de 3BallMTY, leurs shows font le

Sheeqo Beat et DJ Otto n’ambiançaient que des soirées pour ados dans leur quar-tier d’Antiguo à Monterrey, la grande ville du nord du Mexique. Leur histoire a pris un sale tour l’an dernier. Rincón raconte : « Je me rendais à l’Arcoiris, un bar, pour bosser. Je me suis retrouvé face à face avec des dealers. Ils bloquaient la rue avec un bus. » Grâce à la vidéo de leur tube Inténtalo, leur réputation a dépassé dare-dare les frontières. Aujourd’hui, 3BallMTY (un raccourci pour Tribal Monterrey) se produit au Staples Center de Los Angeles, aux Worldtronics de Berlin ou au Zocalo de Mexico. Un passeport pour échapper à la violence qui les entoure.

Retour à Dallas, au Kalua. Les femmes s’accrochent au cou de leurs cavaliers et ondulent lascivement leurs hanches au rythme de la musique. Puis les couples se défont et tous les danseurs tournent maintenant autour du dancefloor dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Ils avancent lentement, les épaules en avant, à petits pas comme s’ils voulaient contrôler l’énergie de cette cumbia électronique qui électrise leur corps. Les mains posées sur ses consoles, DJ Nando balance : « L’image traditionnelle du Mexicain, c’est chapeau et Bandana. Le tribal a modernisé tout ça. » « Grâce à lui, les femmes ont pris de l’avance », ajoute DJ Shaggy dont le son fait chavirer sur la piste une mer de chapeaux et des flots de filles au bord de l’asphyxie.

Ils sont huit millions originaires du Mexique à vivre au Texas, soit 30 % de la population de l’État. Dont une foule adolescente venue de Dallas et ses alen-tours et attirée par les concours de danse tribale. Cette dernière leur rend, de ce côté-là de la frontière, leur identité et leur fierté. Ce qui justifie son succès. Sur la piste, on tourne toujours. Pas de rires, pas de cris. Pas de défaillances, non plus. Ici, l’ambiance est mexicaine mais la loi est américaine. À 2 heures du matin, l’établissement ferme.

LE PALAIS DES POINTY BOOTSLes pick-up rutilants qui stationnent sur les parkings de la boîte de nuit ne ressemblent en rien aux véhicules poussiéreux descen-dant un peu plus tôt, le boulevard Harry Hines, l’artère principale des commerces mexicains de Dallas. On les voit souvent garés devant le n°11 253, l’enseigne de Gomez Western Wear. Dès qu’on entre dans sa boutique, Vladimir Gomez, le jeune patron natif de Michoacan lance : « T’es le type des mails ? Je les ai balancés. Tout ce qui vient du Mexique, je le jette.

DANS CE CLIMAT DE TERREUR, CES DANSEURS SONT LES SEULS À OFFRIR DES MOMENTS DE JOIE.

Avec tout ce qui se passe là-bas, tu ne sais jamais à qui t’as affaire. » Chaque centi-mètre carré de sa boutique est recouvert d’articles pour s’habiller « à la mexicaine ». En résumé, des bottes et des chapeaux. Sur un présentoir vertical, quarante paires de bottes Innovation. La seule touche de couleur du magasin aussi sombre que les objets en cuir qui l’emplissent. Le palais des pointy boots. Elles sont pourpres, argentées, rouges, bleues, recouvertes de satin et de paillettes, avec des crochets dorés ou de fausses pierres précieuses.

En 2000, Gomez était serveur avant qu’il ne se mette à vendre les fameuses bottes. Le prix d’une paire peut monter jusqu’à 800 dollars (soit 630 euros). La qualité répond à deux critères majeurs : du cuir de veau pour une pointe ferme et souple, de la vachette pour le confort intérieur. Toutes les longueurs de pointe sont imaginables. Il précise : « J’en fais jusqu’à 1,80 mètre, on peut toucher la pointe sans se pencher. » À quoi rime cette débauche d’excentricité ? « Le rêve améri-cain des Mexicains, c’est d’avoir ce qu’ils n’auront jamais dans leur pays : un gros

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Certains danseurs aiment se promener vêtus de leurs artifices en plein jour (ci-dessus). Pascual Escobedo, leader de Los Parranderos (à gauche).

plein des salles du nord du pays. Le phé-nomène de la danse et de la musique tribales s’exporte en Amérique centrale et méridionale. « Les gens connaissent notre musique via Twitter, Facebook et YouTube, rappelle Rincón. Ils se recon-naissent dans le tribal et en sont complè-tement accros. Par exemple, on a ajouté la punta d’Amérique centrale et la cumbia villera d’Argentine. C’est dingue ce retour à la musique traditionnelle. »

PLUS D’EMPRISE DES NARCOS, MOINS DE SOIRÉESLe martèlement des pointy boots résonne dans l’immense Mesquit Rodeo. Fauteuils de cowboys, pubs pour des bières et roues de chariots aux murs, le décor est planté. Mais pas d’ambiance au moment où Los Parranderos débutent leur répétition. Dans la lutte engagée contre les trafi-quants de drogue, ces danseurs sont les seuls à offrir des parenthèses d’euphorie et d’insouciance à une communauté terrorisée. Escobedo veut y croire : « Si tu passes ton temps à danser, tu songes moins

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à rejoindre les gangs criminels. » Mais si les radios locales diffusent au quotidien des airs de musique tribale, les soirées dan-santes se raréfient. « On a peur de sortir, reconnaît Escobedo. On reste toujours ensemble, on ne se balade que dans des rues animées. On entend plein de choses sur les meurtres, les corps retrouvés. Forcément, on se dit que ça peut arriver dans une soirée. On vit dans l’incertitude. »

Matehuala vit sous pression. Les gens ne veulent pas s’exprimer. Pour fuir la peur, il faut filer vers le nord, direction le Texas à 350 km pour dégoter le nouveau paradis du tribal guarachero. En quelques années, près de 160 000 habitants de l’État de San Luis Potosi ont fait le chemin. Los Parranderos n’ont pas bougé. Une question de temps ? L’un d’eux raconte : « Dans une vidéo, précise Miguel Hernández, une petite frappe dit : Laissez tranquille ces petits gars. Ils sont de chez moi, de Matehuala, et grâce à eux, ma ville se porte mieux. Mais nous voulons notre visa, les gens nous attendent de l’autre côté de la frontière. »

ILS NE PERDENT JAMAIS ILS LEUR CHAPEAUSur les gradins de rodéo, au Rio Club de Dallas, on vend régulièrement des cônes glacés, des tacos al pastor ou des tortillas de feuilles de cactus. Le dimanche après-midi fait le plein de gamins. Et pourtant, le patron « Don Pepe », un gros homme à la chemise rouge et au double menton, ne se prive pas de railler la situation mexicaine

désespérée. Il lève sa bière pour saluer un cowboy portant un chapeau noir et une médaille avec le portrait de Jesus Malverde, le Robin des Bois mexicain. Avant de lâcher : « À la vôtre ! Avant que la cirrhose ne nous emporte ! » Dans l’arène d’Arcadia Park, cinq flics de Dallas en patrouille ne bronchent pas malgré ce qu’ils voient et entendent. Même les paroles des chansons diffusées parlent des narcotrafiquants mexicains. Comme chaque dimanche soir, une douzaine de minots s’exercent à la danse tribale sur le dancefloor de l’immense hangar. Ils imitent les autres ou improvisent quelques pas de danse. Quand leurs bottes glissent sur le parquet, ils chutent, se cognent la tête et les genoux par terre. Mais jamais ils ne perdent leur chapeau. Et s’il tombe, ils le remettent aussitôt. Un jeune tribalero se doit d’être à la hauteur. C’est le cas de Carlos Zaragoza, 9 ans et six fois vain-queur de Kiddie Tribal Contest. Malgré sa silhouette rondouillarde, il est agile et gra-cieux sur la piste. En gagnant cent dollars (soit 80 euros) par-ci, par-là, son rêve prend forme. « J’économise pour devenir riche et m’offrir une Lamborghini bleue. »

LA DANSE TRIBALE EST UNE ÉCHAPPATOIREPayasos, Plebeyos, Alterados, Socios... Matehuala est le berceau des groupes de tribal. Entre le son strident et quasi permanent des sirènes de police et la peur sourde des habitants, ces hommes-là veulent juste vivre du talent qu’ils ont au

Au Kalua Club de Dallas, les amateurs

de tribal tournent au-tour de la piste selon la tradition. Sécurité

oblige, les bottes sont contrôlées avant de

pouvoir entrer dans le club (à droite).

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À l’instar de Los Parranderos et d’autres groupes locaux, Martinez n’est pas qu’un survivant d’un style de musique. Grâce au mouvement tribal, ils mènent une exis-tence « normale », un luxe au Mexique.

À quelques blocs, nous retrouvons Los Parranderos pour une ultime séance photo. Les arbres sont secs, dégingandés. L’endroit n’a aucun charme. Trois jeunes frères, Angel, Isaac et Itzel, sortent de leur petite maison, surpris de voir les danseurs débarquer sur leur trottoir.

Debout sur le pas de sa porte, leur mère murmure : « C’est Los Parranderos ! » Alors que les danseurs posent devant un mur barré de graffitis, Angel, 3 ans, me tend un téléphone portable. On y voit une vidéo : « Regardez comment on danse ça / Un pied là, un autre là / Avec ces longues bottes, voilà comment on danse / La danse tribale », répète la chanson d’El Rey del Tribal qui accompagne les pas de Los Parranderos. Sale, la morve au nez, le petit garçon regarde autour de lui et commence à tourner en rond en agitant les bras et les pieds. Sa façon de dire que lui aussi sait danser. Comme les grands.

bout de leurs longues bottes. Ce jour-là, Fernando Martinez, le leader du groupe Tribal Matehuala, gare sa Pontiac décapo-table noire en plein centre-ville. « Je peux vous photographier assis sur le capot ? », lui demande la journaliste en l’apercevant du haut de ses bottes fluorescentes, vêtu d’un jean et d’un tee-shirt moulants. « Beaucoup n’osent pas s’afficher », re-grette-t-il en feignant la désinvolture. Une petite foule se presse autour de lui ainsi qu’une jeune femme superbe. Il invite Karla à poser à côté de lui, elle sourit et se laisse tomber dans ses bras musclés. « Avec mes bottes et elle, dit-il en tapotant sa voiture, aucune femme ne résiste. »

Fernando Martinez et Tribal Matehua-la ont cassé les codes. Il assène : « Le tribalero traditionnel avec chemise, chapeau et bottes pointues, c’est dépassé. Peu importe les critiques, ça nous fait de la pub. » Lui refuse de porter un chapeau et troque souvent ses bottes pour une paire de baskets et son groupe compte deux femmes, histoire de briser le tabou qui voudrait que seuls les hommes peuvent pratiquer les danses tribales.

Près de huit millions de personnes origi-naires du Mexique vivent au Texas. Chaque semaine, des centaines se pressent dans les clubs de Dallas où la danse dite « tribale » rencontre un succès immense.

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Inspirez profondément. Ernst Koschier vous plonge dans le monde du silence (page 86).

D’ESPRITDE CORPSPLUS

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Contenu

84 VOYAGEEmbarquez pour

une neige fi ne au fi n fond de

la Russie

86 PRENEZ LE PLIErnst Koschier

déploie son matos avant de se jeter

à l’eau

88 AU BOULOTNeymar est,

aussi, une bête d’entraînement

90 NIGHTLIFEQuatre pages

spéciales pour profi ter de la nuit

sous toutes ses coutures

94 AGENDATour du monde

des meilleurs plans Red Bull

96 FOCUSÉvénements

à ne pas louper en France

97 KAINRATH

98 PLEINE LUCARNE

L’œil de CODB

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Qui a vu l’ours ne doit pas sourciller.

Le bruit des turbines de l’énorme héli-coptère Mil Mi-8 est assourdissant. Une tempête de neige obscurcit le soleil, les murs du vieil hôtel Antarius de Paratunka vibrent. Mais pour les hôtes, à l’intérieur, ce vacarme est le signal tant attendu. Peut commencer une journée de ski sur la pé-ninsule russe avec ses mètres d’épaisseur de poudreuse et ses pistes de rêve jusqu’à 3 000 mètres d’altitude qui débouchent sur les plages et les fjords du Pacifique.

Les skieurs ont déjà derrière eux l’un des vols intérieurs le plus long au monde. Plus de 8 heures entre Moscou et Petro-pavlovsk-Kamtchatski, la capitale admi-nistrative de la région. Pour des raisons logistiques, la liaison s’effectue exclusi-

vement depuis la capitale russe, distante de près de 10 000 km. Même les skieurs venus d’Asie doivent faire le détour via Hongkong ou Helsinki. La majorité des visiteurs vient de Russie, même si des Français et des Allemands aiment à venir dans le coin.

Coincé entre l’océan Pacifique, les mers d’Okhotsk et de Bering, le Kamt-chatka (470 000 km2) est plus grand que l’Allemagne. Sa situation exposée explique la qualité excellente de sa neige. Le domaine skiable en héliski est grand comme la Suisse. Les massifs monta-gneux et les volcans s’étendent sur plus de 800 km, entre l’île de Paramouchir au sud, et les volcans Chiveloutch et

Les pieds dans la poudreuseKAMTCHATKA, RUSSIE. À l’Extrême-Orient russe, les mordus de poudreuse ont rendez-vous avec des plaisirs très particuliers. The Red Bulletin y a tracé sa godille tout schuss.

LET’S GO !LE BON PLAN

DU MOIS

Alney au nord. Le choix des descentes est inépuisable. La formation à la sécurité et à la sensibilisation aux avalanches est pointilleuse. Organisée à proximité de l’hôtel, au milieu d’une forêt de boulaies, sur l’hélisurface, la seule surface plane à la ronde, elle se fait avec du matériel de pointe : sacs à dos ABS, pelles, sondes et appareils de détection de victimes d’ava-lanches. Après la séance, du vin mous-seux et des biscuits aux truffes sont servis non loin de la piscine qui fume comme les volcans à l’horizon.

La première journée est malheureuse-ment un jour sans. À cause de la tempête

Si les Alpes ou les Pyrénées restent sublimes, l’Extrême Est de la Russie offre un paysage saisissant et méconnu.

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Le Kamtchatka et sa nature inviolée

Poisson fumé en cadeau exotique

Oui, les volcans sont actifs.

L’HÉLISKI AU KAMTCHATKA

Comment s’y rendre Via Moscou jusqu’à Petropavlovsk, la capi-tale administrative du Kamtchatka (durée de vol : environ n heures). Les stations de ski sont à une heure de route.Décalage horairePetropavlovsk = 11 heuresHébergementHôtels confortables avec piscine et saunaDomaine skiable Tous niveaux de difficul-té. Les descentes se situent entre 500 et 3 000 m d’altitude, au milieu de volcans actifs

(le volcan le plus élevé : Klioutchevskaïa Sopka, 4 850 m) et ramènent au niveau de la mer, après avoir traversé forêts et glaciers.Formalités Passeport et visaVoyagistes Heliski Russia (heliski-russia.com), Vertikalny Mir (vertikalny-mir.com) et Arlberg Alpin (arlber-galpin.at). Packages à partir de 5 000 euros par personne et par semaine en pension complète. Chaque groupe est encadré par des guides.

Les hélicoptères russes sont de vrais paquebots des airs.

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de neige, les hélicoptères restent cloués au sol. Il faut se rabattre sur le domaine skiable de Krasnaya Sopka qui domine le port et offre une vue imprenable sur les brise-glaces. Un vieux remonte-pente made in Czechoslovakia hisse cahin-caha les aventuriers du Kamtchatka jusqu’aux pistes. La descente se fait à travers une forêt de bouleaux dense, sur une neige vierge. Car ici, on ne connaît pas les dameuses. Le programme de la soirée donne un avant-goût de la semaine à venir : boules de chocolat et café au goûter, promenade au marché aux poissons pour s’approvisionner en caviar rouge ou encore visite du sauna avec dégustation de la bière locale, la pivo Kamtchatski et retransmission télévisée d’opéra dans la salle de repos où un superbe canapé en tissu pelucheux invite à s’y vautrer.

Le premier décollage a lieu le jour suivant. En vol, le Mil Mi-8 est comme un autobus : remarquablement stable. Imperturbable, il transporte le groupe jusqu’au sommet où dès l’arrivée, tout le monde s’en extirpe, écoute les ultimes instructions des guides et profite du silence inquiétant. Dans l’air, l’odeur de la poudreuse se mêle à celle de la poudre à canon. Au loin, les fumées du volcan charrient une odeur de soufre.

« Go ! Go ! » Les membres du groupe se lancent un par un dans les anfrac-tuosités qui s’étendent devant eux, ils se rejoignent bien plus bas, dans des cuvettes et des vallées où l’hélicoptère attend déjà. Les avis sont unanimes : « C’était la meilleure descente de ma vie ! » Mais la prochaine encore plus singulière s’annonce déjà.

Au retour, quand la coupe est pleine, rien de tel que de faire escale à la source thermale de Nalychevo, laquelle est équipée d’une cabane en bois pour la baignade, et se mettre dare-dare à l’eau. Son oublier son bonnet (de bain) sur la tête pour éviter aux cheveux de geler ! De la bière et du poisson sont servis. La tension de la journée se dissipe dans la bonne humeur, la bataille de boules de neige peut commencer. Or, ce moment de délectation a un hic : les pieds réchauf-fés ne rentrent plus dans les chaussures de ski toujours gelées. La souffrance est atroce après une journée de rêve.

Au retour, quand la coupe est pleine, rien de tel que de faire escale à la source thermale de Nalychevo.

Petropavlovsk

RUSSIE

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1. Dôme SEACAM avec port « Superdom » En métal léger antichoc et verre renforcé, l’objectif du dôme est utilisé pour des prises de vue « mi-air, mi-eau ». Il est perfor-mant avec des objectifs à focale fixe de 14–18 mm et avec des grands-angles.

2. Reef Net SubSee – Lentilles Macro Dioptrie 10 +Ces lentilles amovibles à 10 + dioptries permettent d’obtenir un grossissement jusqu’à 3,5 fois sur un port macro.

3. Lampe TillyTec LED W26 Backup (+ batterie)Cette lampe LED étanche jusqu’à 200 mètres possède une puissance de 6 000 lux (comparable à un halogène de 25 w) pour 5 h d’autonomie. 4. Appareil photo Nikon D800EL’appareil reflex avec capteur plein format de 36 millions de pixels est d’une remarquable résolution d’image, même à faible luminosité (grâce à sa sensibilité de 100 à 6 400 ISO). Le boîtier en alliage de magné-sium est robuste, étanche et antipoussière.

5. Palmes Scubapro Seawing Nova GorillaLe design hydrodynamique de ces palmes en élastomère permet une grande transmis-sion d’énergie dans l’eau et une bonne propulsion en cas de courant défavorable.

6. Ordinateur de plongée Suunto D6Lors de plongées longues ou répétées, je porte toujours par sécurité deux de ces montres-bracelets en titane et saphir synthétique. Les ordinateurs me fournissent toutes les données critiques comme par exemple la boussole 3D, les paramètres

selon le changement de mélange gazeux et l’algorithme de décompression continue.

7. Caisson SEACAM Silver D800 C’est la Rolls des caissons sub-aquatiques. Alliage de métaux légers trempés à deux reprises, surface étanche, oxydée et qua-si incassable. Il pèse près de trois kilos. Des joints de haute précision en forme de O et sans couture assurent l’étanchéité (jusqu’à 80 m de profondeur).

8. Phare Kowalski LED 620Il est en aluminium inoxydable avec variateur de lumière de 20 à 100 %. Avec ses 1 300 lux, ce phare orientable d’une auto-nomie d’environ 70 minutes est idéal la nuit.

9. Flash déportés INON Z240Les deux flashs ont une puis-sante focalisation de lumière qui facilite la mise au point (temps de charge : 1,6 sec).

10. Nautilus LifelineC’est une balise GPS de géo- localisation (rayon d’action : 20 km). Elle peut sauver une vie. Je n’oublie jamais de le glisser dans la poche de mon stabilisateur.

11. Détendeur Atomic Aquatics ST1Les premier et deuxième étages du détendeur en titane sont très légers et garantissent le même effort de respiration à toutes les profondeurs, que le plongeur ait ou non la tête en bas.

12. Masque Atomic AquaticsCe masque de plongée en silicone souple sans déforma-tion me va comme un gant. Je le personnalise avec des verres optiques 2 + ultra clairs contre la distorsion de la vision.Plus sur ernstkoschier.com et seacam.com

Grand bleu Photographe sous-marin émérite, Ernst Koschier passe environ 230 heures par an dans les mers et océans du globe. Et pour mettre en lumière des animaux souvent très craintifs, il a recours au meil-leur de la technologie, comme lors de ses expéditions récentes en Indonésie ou en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Immersion.

PRENEZLE PLI

L’INDISPENSABLEPOUR LES PROS

Plongeur professionnel depuis 1983, Ernst Koschier annonce plus de 3 000 voyages dans le monde silence. Cet autrichien de 52 ans part en expédition six mois par an. Koschier emporte dans ses bagages vingt kilos d’équipement.

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Sa vitesse de dribble bluffe la planète foot et le plus grand joueur de l’histoire, son compatriote Pelé, le considère au-dessus de Messi. Lancé en pro à 17 ans au FC Santos, Neymar da Silva Santos Júnior est aujourd’hui le plus talentueux des attaquants brésiliens. Depuis, il a inscrit plus de cent buts pour le club paulista. Lors des derniers Jeux Olympiques, ce droitier a mené le Brésil jusqu’en finale. Les secrets de son insolent succès ? Un engagement et une abnégation inconditionnels : « L’entraînement et les matches sont l’essentiel de mon quotidien. Quand je ne joue pas pour le Santos, je suis au service de l’équipe nationale. Le seul inconvénient, c’est que je ne vois pas beaucoup mon petit garçon et ma famille. » Pour Neymar, le régime alimentaire est encore plus contraignant que la répétition des séances de courses : « J’aimerais pouvoir manger à ma guise mais mon menu se limite uniquement aux protéines, glucides et salades, sept jours par semaine. »

Pour le jeune auriverde, le plaisir est indissociable du jeu. D’ailleurs, ses dribbles assurent un nombre de visionnages à six chiffres sur YouTube. D’après Neymar, « le talent et le désir de travailler durement » sont indispensables pour viser une carrière professionnelle. Comme la passion : « Si on n’aime pas ce qu’on fait, on ne peut pas réussir. Je suis un privilégié. Le foot est mon métier et l’exercer me procure un immense plaisir. »

Roi du dribbleNEYMAR DA SILVA SANTOS JÚNIOR. En 2014, le prodige brésilien de 20 ans doit mener la Seleção vers un 6e sacre planétaire. Son secret ? Rigueur à l’entraînement et salades à foison. La preuve.

LUNDI

Matin : repos12 heures : déjeuner13 heures : sieste16 heures : séance tactique en équipe17 h 30 - 19 heures : match d’entraînement19 heures : dîner

MARDI

9 heures : petit déjeuner10 heures : séance tactique en équipe11 heures : séance technique individuelle ou en groupe (tirs, passes, dribbles)12 heures : déjeuner puis sieste19 heures : dîner

MERCREDI

9 heures : petit-déjeuner10 heures : causerie de l’entraîneur 11 heures : pause12 heures : déjeuner puis sieste18 heures : collation 21 heures : match

JEUDI

Matin : régénération15 heures : décrassage16 heures : hydrothérapie (massages au jet d’eau intensif pour stimuler la régénération musculaire)19 heures : dîner

VENDREDI

10 heures : petit-déjeuner11 heures : séance tactique en équipe12 heures : séance technique 13 heures : déjeuner puis sieste19 heures : dîner

SAMEDI

9 heures : petit-déjeuner10 heures : causerie de l’entraîneur 11 heures : repos12 heures : déjeuner puis sieste15 h 30 : collation 18 h 30 : match

DIMANCHE

Journée libre

Suer et dormir pour gagnerPour répéter des performances de haut niveau au cours d’une longue saison, Neymar s’entraîne et se repose beaucoup.

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Neymar n’a pas encore 21 ans. Il a déjà inscrit 17 buts en 27 matches sous le maillot Auriverde.

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Le clip de Neymar avec ses conseils d’entraînement est disponible gratuitement sur l’appli iPad siglée The Red Bulletin !

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S’ENTRAÎNERCOMME UN PRO

DIMANCHE

Journée libre

Plus d’infos surwww.santosfc.com.br

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SOUHAITEZ-VOUS ÊTRE HORS DU COMMUN ?

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NightlifeLa nuit ne nuit pas à la santé

DANDYSME

« Une balade nocturne est la meilleure source d’inspiration. »J. K. Rowling, romancière britannique

La mixtape Super Ultra est déjà sortie, le premier album va suivre début février. Plus sur www.charlixcxmusic.com

NOUVEAUTÉ

Encensée par la blogosphère comme la nouvelle Lykke Li et invitée en tournée par Coldplay, Charli XCX est en passe de devenir un phénomène musical alors même que son premier album n’est pas encore sorti. Elle fait partie, avec Grimes et Sky Ferreira, d’une nou-velle génération de musiciennes qui prennent tout en main : composition, look et vidéoclips. Des artistes ayant volontairement choisi d’allier réfé-rences pop kitchs et avant-gardisme. Aimer les Spice Girls et l’électro expé-rimental n’est pas forcément contra-dictoire. Les hymnes pop qui sortent des synthés mé-lancoliques de Charli XCX le prouvent.The Red Bulletin : Vous êtes considérée comme la première icône à l’origine du revival des années 90…Je suis depuis toujours fan des Spice Girls. Petite, je rêvais d’être le sixième membre du groupe. J’adore la musique de cette époque. Mais aussi le grunge et la culture cyber rave. Un vent de fraîcheur souffle sur la mode d’alors. Votre album est-il marqué par ce goût des années 90 ?Oui, mais je n’enferme pas pour autant mes chansons dans une époque, c’est plutôt une musique d’anges mélancolique.

Comment s’est passée la tournée avec Coldplay ?Hallucinant ! À jouer devant 50 000 personnes, on se sent comme une star. Le chanteur, Chris Martin, vous a-t-il donné des conseils ?Non, mais il m’a complimentée pour ma musique. Les tuyaux, c’est moi qui les ai donnés. En concert, il exécute un petit pas de danse, je lui ai suggéré d’en faire plus souvent !

ACTION

REPRISE Le 29 janvier, la Coupe du monde de ski s’installe dans le parc Loujniki, au cœur de la capitale russe, pour la seconde fois.

AU DÉPART Les seize meilleurs hommes et femmes du classement mondial opposés en slalom parallèle sur une piste artificielle installée sur une structure métallique haute de 56 mètres.

GRAND FROID Les skieurs devront composer avec une température pouvant dégringoler à Moscou jusqu’à – 40 °C en cette période de l’année.

Bonne descente à Moscou

« Musique d’anges »Charli XCX. À 20 ans, elle revendique déjà un style et une forte personnalité. La Britannique, fan des Spice Girls, vient d’accompagner Coldplay en tournée. Nous lui avons posé quelques questions.

DANDYSME

« Une balade nocturne est la meilleure source d’inspiration. »J. K. Rowling, romancière britannique

nouvelle Lykke Li et invitée en tournée par Coldplay, Charli XCX est en passe de devenir un phénomène musical alors même que son premier album n’est pas encore sorti. Elle fait partie, avec Grimes et Sky Ferreira, d’une nou-velle génération de musiciennes qui prennent tout en main : composition, look et vidéoclips. Des artistes ayant volontairement choisi d’allier réfé-rences pop kitchs et avant-gardisme. Aimer les Spice Girls et l’électro expé-rimental n’est pas forcément contra-dictoire. Les hymnes pop qui sortent des synthés mé-lancoliques de Charli XCX

Coldplay ?Hallucinant ! À jouer devant 50 000 personnes, on se sent comme une star.Le chanteur, Chris Martin, vous a-t-il donné des conseils ?Non, mais il m’a complimentée pour ma musique. Les tuyaux, c’est moi qui les ai donnés. En concert, il exécute un petit pas de danse, je lui ai suggéré d’en faire plus souvent !

sur une piste artificielle installée sur une structure métallique haute de 56 mètres.

GRAND FROIDune température pouvant dégringoler à Moscou jusqu’à – 40 °C en cette période de l’année.

est déjà sortie, le premier album va suivre début février. Plus sur www.charlixcxmusic.com

Je suis depuis toujours fan des Spice Girls. Petite, je rêvais d’être le sixième membre du groupe. J’adore la musique de cette époque. Mais aussi le grunge et la culture cyber rave. Un vent de fraîcheur souffle

Votre album est-il marqué par

Oui, mais je n’enferme pas pour autant mes chansons dans une époque, c’est plutôt une musique d’anges

petit pas de danse, je lui ai suggéré

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CLUB ELEVENB1F/B2F Thesaurus Nishiazabu1-10-11 Nishiazabu, Minato-ku, Tokyo106-0031 Japon Plus sur www.go-to-eleven.com

Eleven. À l’ombre des énormes publicités lumi-neuses de Roppongi, quartier de la vie nocturne tokyoïte, se cache la perle des clubs.

Tout sur le onze

résidentiel près de Roppongi, cœur de la vie nocturne. L’absence de station de métro à proximité fait que la clientèle se compose plutôt d’adultes. Cela n’est pas plus mal. Les habitués sont …… des amateurs de musique. Les gens chez nous savent sur quoi ils bougent.La nuit la plus folle est …… la soirée d’inauguration. 1 500 per-sonnes présentes un jour de semaine. Le DJ à cette époque-là s’appelait François K, la légende de la house music au Studio 54.Mention spéciale pour les toilettes …… oui, car l’espace femmes y est plus vaste afin de minimiser le temps d’attente.La soirée décolle …… à 1 heure du matin. Jusqu’à 800 per-sonnes se bousculent alors sur le dance-floor.Les danseurs se détendent …… sur les canapés du premier étage.Un taxi pour le centre-ville coûte…… environ 18 Yen (18 euros). Interview : Yuko Ichikawa, propriétaire

Le nom Eleven fait référence au …… nombre d’employés au moment de l’ouverture du club. En plus nous sommes fans de la comédie rock Spinal Tap et sa célèbre annonce : « Tout sur le onze ». Enfin, notre adresse est au 1-10-11.Votre club est situé …… dans le quartier Nishi-Azabu, secteur

WellnessLe cocktail du mois de janvier porte bien son nom. Cette boisson crémeuse et délicieusement fraîche procure immanqua-blement une sensation de bien-être, la traduction française de « wellness », tout particulièrement en cette saison. Cela est dû avant tout au Kombucha, un thé très digeste qui stimule le corps et l’esprit. Les vitamines et les minéraux présents dans le jus d’ananas améliorent le rendement physique du consommateur. Le yaourt nature booste l’apport en énergie de ce cocktail. Côté goût, le Wellness est particulièrement fruité et exotique. Le miel, quant à lui, souligne la saveur légèrement sucrée de la prépara-tion. Et le tout se déguste bien frais, évidemment.

COCKTAIL

INGRÉDIENTS8 cl de thé Kombucha 4 cl de jus d’ananas2 cuillères à café

de miel5 cl de yaourt nature

PRÉPARATION Mettre les ingrédients dans un blender avec un peu de glace pilée (ajouter le miel en dernier sinon il reste au fond). Mixer pour avoir un mélange homogène. Servir dans un verre avec des fleurs comestibles.

CLUBDU MOIS

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PETITE FAIM

PAUSELe dur du sonTame Impala. Le quatuor australien perpétue les sons psychédéliques des Sixties. Kevin Parker, la tête chercheuse du groupe, dévoile leurs armes secrètes utilisées en studio.

La presse spécialisée est sous le charme et des pointures comme Mark Ronson et Noel Gallagher en sont fans. Vous l’avez compris, Tame Impala est le groupe du moment. Personne ne symbolise mieux le son des années 60 que la bande de Kevin Parker. Les guitares ondulent, la voix fuse comme une balle dans l’espace sonore, les percussions grondent avec force. Le son de Tame Impala allie puissance et fraîcheur. Une spontanéité qui a poussé le célèbre label de musique électronique Modular à prendre le groupe sous contrat et à les embarquer en tournée aux côtés des Améri-cains de MGMT. Rien que ça. Pour son deuxième album, Lonerism, Tame Impala s’aventure davantage aux confins d’une imaginaire contrée psychédélique. Parker a affiné le son du premier opus Innerspeaker, déjà unanimement salué par un succès critique et commercial. Cette fois, le produit fini est plus travaillé, moins heavy. « La conception de Lonerism s’est faite dans un petit appartement parisien, encombré de câbles, d’instruments et de boîtes à son assez bizarres. On travaillait dix heures par jour, tard le soir, tôt le matin. Je dormais quasiment sur les amplis », rigole aujourd’hui Parker. Il détaille ici le matériel utilisé pour concocter l’album ainsi que les diverses astuces d’enregistrement. Elles affirment un peu plus l’immense talent créatif d’un groupe qui n’hésite pas à puiser dans le matos des années 80.

ZanzibarSamossaLa collation préférée à Stone Town, quartier historique de Zanzibar-city, est originaire d’Inde.

LA PÉDALE ACOUSTIQUE DIAMOND VIBRATO

Elle est utilisée dans la quasi-totalité des morceaux. Le son de la guitare évoque l’ambiance d’un vieux rafiot ballotté en plein océan. La

pédale offre un son ouaté qui donne cette sensation de mal de mer, l’impression que tout peut péter à chaque instant. Combinée à une basse, le son qu’elle produit s’apparente au

grognement d’un estomac affamé. Génial !

LE SYNTHÉTISEUR PRO-ONE DE SEQUENTIAL CIRCUITSUne bécane des années 80.

J’en suis tombé amoureux dès les premières notes jouées sur

le clavier. Il a la précision du laser. On doit aussi à ce

synthétiseur les nombreux sons aériens de l’album.

Je n’investis jamais dans un instrument pour ne l’utiliser

que sur un seul morceau. Il doit être polyvalent. C’est le cas

de ce Pro-One conçu par Sequential Circuits.

LE COMPRESSEUR DBX 165AEncore un bijou des eighties.

Avec ce compresseur, on a l’im-pression que le son de la batte-rie explose comme une bombe.

Comme si John Bonham, le batteur de Led Zeppelin, jouait sur un rythme de hip-hop. Le

165A est une vraie arme acous-tique qui fait bien plus qu’am-plifier le son. Il donne à la bat-

terie une présence plus agressive et plus directe. En

l’écoutant, on ressent une vraie déflagration dans les oreilles.

LA PRÉPARATION DES SAMOSSASLa pâte de samossa est généralement faite à base de farine de blé, d’eau, d’huile et d’un peu de sel. Étalée comme une galette, elle est coupée en demi-cercle. On y dépose la farce avant de la replier pour former un petit triangle. Le plus souvent, la farce se compose de légumes : oignons, pommes de terre, pois chiches, avec cumin et mélanges d’épices indiennes. Servis très chauds, les samossas peuvent être agrémentés de chutney de toute sorte.

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AvAnt de pArtir fAire lA fêteÀ une heure de route au nord de Stone town, Kendwa Beach est une des plages les plus courues de Zanzibar. des fêtes y sont organisées à chaque pleine lune. Une soirée à Zanzibar démarre par l’étape samossa au marché nocturne avant de rejoindre Kendwa Beach où taxis et navettes ramènent des groupes de fêtards très hétéroclites. et, parfois, très alcoolisés.

QUAndS leS SAmoSSAS font polémiQUeQuelques factions islamistes fondamentalistes ne goûteraient pas la popularité grandissante des samossas chez les consom-mateurs en occident. il y a peu, en Somalie, des groupes mili-tants ont pris pour cible l’inoffen-sive galette farcie et mis en garde ses nombreux amateurs aux quatre coins de cet état africain. Selon eux, ce petit triangle symbolise la... Sainte trinité chrétienne. il fallait y penser !

À chAQUe cUltUre, SeS triAngleSen Afrique, les samossas sont consommés principalement pen-dant le ramadan. on les nomme « samboussek » en palestine et en israël. dans les anciennes co-lonies portugaises, mozambique et Brésil, ils s’appellent « chamu-ças ». la farce est souvent à base d’agneau ou de poulet.

Une Soirée dAnS leS jArdinS de forodhAniQuand le soleil se couche sur les jardins de forodhani aux portes de la vieille ville, les marchands ambulants y installent leurs étals. Une balade au marché nocturne peut heurter certaines âmes sensibles : la viande est posée à même les tables à l’air libre. le poisson est, lui, souvent amené déjà grillé avant d’être réchauffé à la commande. en revanche, aucun risque avec les samossas, tout juste sortis de la poêle à frire avant que vous ne les dégustiez goulûment. Bon appétit !ph

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Loeb, tenant du titre en Principauté

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Sports11-27 JANVIER, ESPAGNE

L’élite du handball a rendez-vous

1 Le handball est l’un des sports les plus physiques, la lutte pour le titre mondial va

être acharnée. Les 24 meilleures nations vont se combattre au gré de 76 matches disséminés dans six villes espagnoles. La finale se jouera dans la Palau Sant Jordi de Barcelone face à 16 500 spectateurs. Double championne du monde et olympique en titre, la France a tout raflé depuis les JO 2008 de Pékin, hormis l’Euro 2012 tenu en Serbie.

16-19 JANVIER, MONACO

Rallye WRC de Monte-Carlo

2 La première édition se déroulait en 1911. Le rallye de Monte-Carlo est un classique du sport

mécanique, comme les 24 Heures du Mans et les 500 Miles d’Indianapolis. Le pire adversaire sur ces routes des Alpes-Maritimes reste la météo, versatile, qui change à loisir les jolis lacets si agréables à avaler en patinoires infernales, en cas de pluie ou de neige. Point d’orgue du week-end : l’étape du col du Turini, à franchir de nuit. Sans le Turini, le « Monte-Carle » n’est pas vraiment lui-même (lire aussi les huit pages consacrées à Sébastien Ogier dans ce numéro).

21-27 JANVIER, ZAGREB (CROATIE)

Championnats d’Europe de patinage artistique

3 Le duo Nelson Monfort-Philippe Candeloro va pouvoir se mettre en jambes à un an des JO de

Sotchi. On aura à l’œil le couple Péchalat-Bourzat double champion d’Europe de danse sur glace, la progression de Florent Amodio, titré en 2011, et Brian Joubert. Sinon, il y aura le triple champion olympique en superstar, le Russe Evgeni Plushenko. Le patinage représente, en général, l’assurance d’audiences télévisuelles plutôt flatteuses.

22-27 JANVIER, KITZBÜHEL (AUTRICHE)

FIS, Coupe du monde de ski hommes

4 L’altière station autrichienne prend du nerf quand sonne l’heure de la Streif, la descente la

plus populaire et la plus dangereuse de l’année. À l’heure d’affronter tout schuss la terrible Mausefalle pentue à 85 % et des sauts de plus de 65 mètres, il faut avoir le palpitant bien accroché. Gagner ici, c’est l’assurance d’avoir son nom dans la légende du ski. L’an dernier, le Suisse Didier Cuche s’imposait devant un trio d’Autrichiens et Johan Clarey, auteur d’un très prometteur 5e chrono.

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Les « Experts » sont intouchables.

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Aksel Lund Svindal sera un des favoris à « Kitz ».

Un monde en actionJanvier & Février 2013

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Beyoncé devrait enflammer le Super Bowl.

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Attaques de vitamine C à Ivrea.

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Aux Philippines, les dragons ont du charme.

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Culture14-20 JANVIER, KALIBO (PHILIPPINES)

Festival Ati-Atihan6 Pour ceux qui trouvent que le carnaval de Rio

de Janeiro est trop convenu, voire has been, filez à Kalibo sur l’île philippine de Panay. S’y célèbre la naissance de Santo Niño, l’enfant Christ, au cours d’un Mardi gras flamboyant rempli de costumes épatants et de tambours enfiévrés pour une fiesta incroyable à chaque coin de rue. Certes, il faut prévoir un budget mais cela ne coûte pas plus cher qu’un voyage vers le Corcovado. Restez une bonne semaine sur place, histoire de digérer le décalage horaire.

17-27 JANVIER, PARK CITY (ÉTATS-UNIS)

Festival du film de Sundance

7 Consacrée au cinéma indépendant, la program-mation y est variée et déconcertante. Les

critiques sont souvent sous le charme. Fondé en 1991, le festival a besoin, cette année, de 2 000 volontaires pour que ça tourne rond. Il en est ainsi. Et à l’heure où nous mettons sous presse, il y a encore de la place. Alors, si cela vous dit, proposez vos services et passez quelques jours mémorables dans l’Utah !

17-27 JANVIER, CHRISTCHURCH (NOUVELLE-ZÉLANDE)

Festival mondial des chanteurs de rue

8 Les cinquante meilleurs chanteurs de rue du monde, ceux qui animent les entrailles des

villes, sont attendus à Christchurch. Pendant dix jours, ces troubadours des temps modernes prennent quartier dans la vieille ville et la transforment en un monde magique et coloré. S’y pressent aussi des jongleurs, des artistes du mime, des échassiers et des clowns. Et 250 000 spectateurs. Dans l’idéal, vous enchaînez les Philippines et la Nouvelle-Zélande !

26 JANVIER-12 FÉVRIER, VENISE (ITALIE)

Carnaval de Venise 9 Le début du mois de février est en général un

moment assez sinistre. Du moins jusqu’à la Saint-Valentin. Peu de lumière du jour, du froid dans les pieds et de la neige sous les semelles. À leur manière, les Vénitiens sont des résistants. Le début du concours du meilleur costume se tient le 2 février sur la place Saint-Marc et des pièces théâtrales tradition-nelles se jouent le 10. Vous avez des plaisirs plus simples ? Direction la patinoire, ouverte chaque nuit au Campo San Polo.

9-10 FÉVRIER, IVREA (ITALIE)

Carnaval historique d’Ivrea 10 C’est dans cette petite ville que se perpétue

une façon différente de célébrer le carnaval. On se jette des oranges à la figure. Une tradition liée à un soulèvement populaire au cours duquel le peuple a chassé un seigneur féodal cruel en utilisant ce fruit comme arme. En vrai, ces villageois attaquaient les carrioles à coups de haricots. Aujourd’hui, on préfère s’échanger 4 000 oranges au long de cette bataille annuelle. Les participants portent des casques pour se protéger le visage et des costumes de cavaliers pour éviter les grosses blessures.

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3 FÉVRIER, LA NOUVELLE-ORLÉANS (ÉTATS-UNIS)

Super Bowl XLVII5 On ne mégote pas sur les dépenses quand vient

l’heure du Super Bowl. Peu importe la crise. Les 30 secondes de pub coûtent trois millions d’euros. Pendant que son mari Jay-Z fera la baby-sitter, Beyoncé animera cette année la mi-temps de l’événe-ment sportif le plus regardé au monde. La finale qui a opposé l’an dernier les Giants de New York aux Patriots de la Nouvelle-Angleterre (21-17) avait réuni plus de 800 millions de téléspectateurs à travers le monde. Madonna assurait le show à la pause. Cette 47e édition devrait rassembler une fois de plus près d’un milliard de personnes devant le petit écran.

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O6 FÉVRIER, FRANCE-ALLEMAGNE, STADE DE FRANCE

Un grand « classique »

JUSQU’AU 17 FÉVRIER, LA PHOTOGRAPHIE EN CENT CHEFS-D’ŒUVRE, BIBLIOTHÈQUE FRANCOIS-MITTERRAND, PARIS

Attention, chefs-d’œuvre !Qu’est-ce que la perfection photographique ? Le travail de Cartier-Bresson, Man Ray, Gilles Caron ou... Émile Zola, parmi la centaine d’auteurs exposés ? En puisant dans ses collections, la BNF présente bien plus que l’histoire de la photo-graphie dans des genres aussi différents que le reportage, la pub ou le portrait.www.bnf.fr

Les deux nations ne se sont plus rencontrées en compétition officielle depuis 1986. Il reste les matches ami-caux et, à la fin, c’est presque toujours la France qui gagne (cinq victoires dans les sept dernières confrontations depuis 26 ans). Une belle occasion de se préparer aux éliminatoires du Mondial 2014 avec l’alléchant France-Espagne à venir fin mars.www.fff.fr

FocusJanvier & Février 2013

9 FÉVRIER, FRANCE–PAYS DE GALLES, STADE DE FRANCE

Le péril rougeLe XV tricolore ouvre son Tournoi en Italie le 3 février, mais le premier vrai test sera « à la maison » contre les Gallois, meilleure équipe d’Europe. En mars dernier, les joueurs de Philippe Saint-André n’ont pas pu contenir la marée rouge à Cardiff. Le Pays de Galles a gagné son 11e Grand Chelem. Depuis 1976, les Gallois n’ont plus battu les Français deux saisons de suite en Tournoi. Et en 2013 ?www.ffr.fr

16–20 JANVIER, FESTIVAL DU FILM DE COMÉDIE DE L’ALPE D’HUEZ

De l’art d’en rireLe rendez-vous montagnard, qui a révélé par le passé Tout ce qui brille, Les Randonneurs ou La vérité, si je mens est un incontournable du genre. L’édition 2012 a primé Starbuck et Hasta la vista. On connaît la suite. Que réserve le festival 2013 à ses très nombreux spectateurs ? Des stars et des surprises. Comme chaque année. À vous de juger. www.alpedhuez.com

11-12 JANVIER, COUPE DU MONDE DE SKI-CROSS, LES CONTAMINES

Dru dans le pentuL’étape dans la station haut-savoyarde est deve-nue une référence en début d’année. La 11e édi-tion verra l’élite mondiale, hommes et femmes, s’envoyer sur l’une des pistes les plus sélectives du circuit. Séance de rattrapage pour les fans à Megève, les 15 et 16 janvier, avec la 2e étape française du mois en Coupe du monde.www.worldcup.lescontamines.com

Henri Cartier-Bresson, témoin des événements

de Mai 68

L’Allemagne n’a pas de secrets pour Ribéry. Michalak,

atout bleu

9 FÉVRIER, FRANCE–PAYS DE GALLES, STADE DE FRANCE

Le péril rougeLe XV tricolore ouvre son Tournoi en Italie le 3 février, mais le premier vrai test sera « à la maison » contre les Gallois, meilleure

En mars dernier, les joueurs de Philippe Saint-André n’ont pas pu contenir la marée rouge à Cardiff. Le Pays de Galles a gagné son

Grand Chelem. Depuis 1976, les Gallois n’ont plus battu les Français deux saisons de suite en Tournoi. Et en 2013 ?

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THE RED BULLETIN NUMÉRO 16 SERA DISPONIBLE LE 13 FÉVRIER 2013

THE RED BULLETIN France / Numéro 15 – Janvier 2013 : The Red Bulletin est publié et édité par Red Bull Media House GmbH. Directeur de la publication Wolfgang Winter Directeur d’édition Franz Renkin Directeur de la rédaction Robert Sperl Directeur adjoint de la rédaction Alexander Macheck Rédacteur en chef France Christophe Couvrat Ont participé à ce numéro Susanne Fortas, Christine Vitel, Étienne Bonamy, Frédéric Pelatan, Ioris Queyroi Responsable de la production Marion Wildmann Rédacteur en chef photos Fritz Schuster Booking Ellen Haas, Catherine Shaw, Rudi Übelhör Maquette Erik Turek (DA), Martina de Carvalho-Hutter, Silvia Druml, Miles English,

Kevin Goll, Peter Jaunig, Kasimir Reimann, Carita Najewitz Publication Corporate Boro Petric (Directeur), Christoph Rietner (Rédacteur en chef); Dominik Uhl (DA); Markus Kucera (Directeur photos); Lisa Blazek (Rédactrice); Christian Graf-Simpson, Daniel Kudernatsch (Tablettes) Chefs de la Production Michael Bergmeister, Wolfgang Stecher, Walter Sádaba Reprographie Clemens Ragotzky (Chef), Karsten Lehmann, Josef Mühlbacher Service financier Siegmar Hofstetter, Simone Mihalits Marketing et management international Barbara Kaiser (Directrice), Stefan Ebner, Elisabeth Salcher, Lukas Scharmbacher, Peter Schiffer, Julia Schweikhardt. The Red Bulletin est publié simultanément dans les pays suivants : Autriche, Allemagne, France, Irlande, Koweït, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Suisse, Mexique, Grande-Bretagne et États-Unis. www.redbulletin.com Siège social Autriche Red Bull Media House GmbH, Oberst-Lepperdingerstr. 11-15, A-5071 Wals bei Salzburg, FN 297115i, Landesgericht Salzburg, ATU63611700. Siège social et Rédaction France Red Bull SASU, 12 rue du Mail, F-75002 Paris, +33 1 40 13 57 00 Siège Rédaction Autriche Heinrich-Collin-Strasse 1, A-1140 Vienne, +43 (1) 90221 28800 Imprimé par Prinovis Ltd & Co. KG, D-90471 Nuremberg Responsable publicité Cathy Martin, +33 (7) 61 87 31 15 ou [email protected] Dépôt légal/ISSN 2225-4722 Nous écrire [email protected] Les journalistes de la SNC L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SNC L’Équipe n’est pas responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité des auteurs.

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Agrégé de lettres, Christophe Ono-dit-Biot est l’auteur de quatre romans, dont Birmane, prix Interallié 2007.

Felix Baumgartner : parce qu’il est ma nouvelle idole. Celui qui te montre que le meilleur moyen d’aller d’un point A à un point B,

c’est encore de faire le grand plongeon. Un culot stratosphérique, ce gars, un remède anti-peur à prendre par les yeux, comme un collyre de spectaculaire concentré. Je n’oublierai jamais les images, injectées en direct dans ma rétine par l’écran, de cette longue chute qui fut en réalité une ascension. Un homme tombe, un dieu atterrit. The Red Bulletin m’a même donné l’occasion de me mettre dans sa peau (cf. chronique de novembre), et je ne le remercierai jamais assez pour cette expérience, quelques minutes de divinité étant un trop rare plaisir. Felix, j’ai appris que tu voulais devenir pompier : trop tard, avec ton exploit, c’est la planète entière qui a le feu au cœur.

Rob Stewart : parce qu’il est mon ancienne idole, celle qu’on n’oublie pas, comme le premier amour. Après L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, le garçon qui chuchotait aux ouïes des squales. Après Les dents de la mer, les dents de l’amour. En dix ans, 90 % des requins ont été massacrés. Cent millions d’individus par an, à cause de leur aileron, appendice cartilagineux dont la consommation aurait des effets sur le nôtre. Pur fantasme, mais qui va faire plonger l’écosystème marin.

Rob est l’auteur d’un documentaire dont je ne me suis jamais vraiment remis, Sharkwater. Des images insoutenables qui nous montrent comment les braconniers traquent les requins jusque sur les réserves naturelles pour leur trancher aileron et nageoire avant de relâcher à l’eau la bête mutilée qui s’en va agoniser sur le sable, immobile et bouche ouverte. Ça aussi, mais aussi des plans d’une poésie ensorcelante montrant Rob nageant joyeusement avec les squales comme jadis les enfants de la famille Ricks avec Flipper le dauphin. Quoi, les requins ont résisté à tout pendant

450 millions d’années et ils disparaî-traient pour finir en soupe ?

Les « Robsten » : parce qu’ils incarnent l’amour à l’ère du tweet, comme le romancier Gabriel García Márquez parlait d’amour au temps du choléra. Robsten = Rob(ert Pattinson) + (Kri)sten (Stewart), les Roméo et Juliette (doit-on dire les « Roliettes » ?) de l’année 2012, qui s’empoisonnent au SMS. Reprenons : elle, l’adolescente vierge tentée par la morsure. Lui : l’adorable vampire qui ne veut pas mordre. Par dizaines de millions, de jeunes filles et garçons frémissant d’amour mais ne sachant pas comment « le » faire, s’identifient en eux dans Twilight.

Les filles adultes préfèrent Kristen dans Sur la route, en Marylou seins nus épongeant le désir de Sam Riley et Garrett Hedlund. Les garçons adorent Robert dans Cosmopolis, en mari sexe, fric & fin du monde suppliant sa femme de bien vouloir refaire l’amour avec lui... Le cinéma venait de donner aux « Robsten » leur meilleur rôle mais la vie se chargea de réécrire le scénario.

La belle trompe son vampire avec le réalisateur de Blanche-Neige. Dans un roman, on n’aurait pas osé inventer ça. La vie est une garce mais les « Robsten » doivent être plus forts que la vie. Ils sont pour l’instant réconciliés mais la belle sorcière Rihanna n’arrête pas d’envoyer à Rob des SMS salaces. Quand nous revenez nous vraiment, les mignons ? Nous avons besoin de vous, pour nous prouver que l’amour a deux n’est pas qu’un truc du XXe siècle.

Karl Lagerfeld : parce qu’il ose tout mais fait mentir Michel Audiard. Une interview avec le « tueur à gage » à catogan, c’est un vrai shoot d’intelligence. Au Grand Palais pendant la fashion week, il a fait défiler ses mannequins le long d’une rangée d’éoliennes. Et à Londres, il nous a confié pour Le Point bien des paroles précieuses. Qu’il ne faut jamais faire de psychanalyse, parce que ça tue la créativité. Que « le narcissisme devrait être obligatoire : il vous empêche de vous laisser aller et d’être une charge pour les autres ». Et enfin cette parole qu’on garde bien au chaud dans la doublure pour affronter la nouvelle année : « Quand j’entends de vieux cons dire que l’élé-gance est morte, je leur réponds : non, elle a changé de tête. C’est à nous de nous adapter, pas à l’époque de s’adapter à nous. » Soyons comme l’éolienne avec le vent. Solides sur nos appuis, rugissant, et énergiques. Bonne année 2013 !

Pleine lucarne

À l’heure des bonnes résolutions, je ne vous présente pas les

miennes. Mais plutôt mes idoles.

Une nouvelle est née

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LA FÊTE NE S’ARRÊTEPAS APRÈS LES FÊTES.

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