The Project Gutenberg eBook of Histoire de La Magie, Par Éliphas Lévi

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    The Project Gutenberg EBook of Histoire de la magie, by liphas Lvi

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    Title: Histoire de la magie

    Author: liphas Lvi

    Release Date: April 8, 2007 [EBook #21013]

    Language: French

    Character set encoding: UTF-8

    *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK HISTOIRE DE LA MAGIE ***

    Produced by R. Cedron, Rnald Lvesque and the OnlineDistributed Proofreaders Europe at http://dp.rastko.net

    Librairie mdicale de GERMER BAILLIRE,RUE DE L'COLE-DE-MDECINE, 17, A PARIS.

    DOGME ET RITUELDE LA HAUTE MAGIE.Par M. LIPHAS LVI.

    1856, 2 vol. in-8, avec 23 figures.--28 francs.

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    Cet ouvrage est divis en deux parties. Dans l'une, l'auteur tablit le dogmecabalistique et magique dans son entier; l'autre est consacre au culte, c'est--dire lamagie crmoniale. L'une est ce que les anciens sages appelaient la clavicule; l'autre,ce que les gens de la campagne appellent encore le grimoire. Le nombre et le sujet deschapitres qui se correspondent dans les deux parties n'ont rien d'arbitraire et se trouventtout indiqus dans la grande clavicule universelle, dont l'auteur donne pour la premirefois une explication complte et satisfaisante.

    Ce livre est catholique, et si les rvlations qu'il contient sont de nature alarmer laconscience des simples, il est consolant de penser qu'ils ne le liront pas. Il est crit pourles hommes sans prjugs, et l'auteur n'a pas voulu plus flatter l'irrligion que lefanatisme.

    HISTOIRE DU SOMNAMBULISMECONNU

    CHEZ TOUS LES PEUPLES,SOUS LES NOMS DIVERS D'EXTASES, SONGES, ORACLES, VISIONS,

    EXAMEN DES DOCTRINES DE L'ANTIQUITET DES TEMPS MODERNES

    SUR DES CAUSES, SES EFFETS, SES ABUS, SES AVANTAGESET L'UTILIT DE SON CONCOURS AVEC LA MDICINE.

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    Par AUBIN GAUTHIER.

    1842.--2 vol. in-8.--10 francs.

    GAUTHIER (Aubin). Trait pratique du magntisme et du somnambulisme. 1844, 1vol. in-8 (puis.) 10 fr.

    GAUTHIER (Aubin). Revue magntique, journal des cures et des faits magntiques etsomnambuliques. Dcembre 1844 octobre 1846. 2 vol. in-8. 6 fr.

    Les numros de mai, juin, juillet, aot et septembre 1846 n'ont jamais t publis, etforment, dans le tome 2e, une lacune des pages 211 432.

    L'ART DE MAGNTISEROU LE MAGNTISME ANIMAL

    CONSIDR SOUS LES POINTS DE VUE THORIQUE, PRATIQUEET THRAPEUTIQUE,

    Par CH. LAFONTAINE.

    1852, 2e dition augmente. Un vol. in-8 avec fig., 5 fr.

    LAFONTAINE, claircissement sur le magntisme. Cures magntiques Genve.1855, in-18, br. 1 fr. 50

    INSTRUCTION PRATIQUESUR LE

    MAGNTISME ANIMAL,PRCDE D'UNE NOTICE SUR LA VIE

    ET LES OUVRAGES DE L'AUTEUR, ET SUIVIE D'UNE LETTRED'UN MDECIN TRANGER,

    Par J.-P.-F. DELEUZE.1853. 1 vol. in-12 de 440 pages.--Prix: 3 fr. 50 c.

    DELEUZE. Histoire critique du magntisme animal. 2e dition, 1819, 2 vol. in-8. 9 fr.

    DELEUZE. Mmoire sur la facult de Prvision, avec des notes et des picesjustificatives, et avec une certaine quantit d'exemples de prvisions recueillis chez lesanciens et les modernes. 1836, in-8, br. 2 fr. 50

    PORTRAIT DE DELEUZE, imprime sur carr de Jsus vlin. 1 fr.

    LE MAGNTISME ET LE SOMNAMBULISMEDEVANT

    LES CORPS SAVANTS, LA COUR DE ROMEET LES THOLOGIENS,

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    Par M. l'abb J.-B. LOUBERT,Prtre, ancien lve en mdecine.

    1844. 1 vol. de 706 pages.--Prix: 7 fr.

    TRAITDE MAGNTISME ANIMAL

    SUIVIDES PAROLES D'UNE SOMNAMBULE

    ET D'UNRECUEIL DE TRAITEMENTS MAGNTIQUES,

    Par JOSEPH OLIVIER.

    1854, 1 vol. in-8 de 524 pages.--6 fr.

    RICARD. Lettres d'un magntiseur, 1843,1 vol. in-18. 2 fr.

    RICARD. Physiologie et hygine du magntiseur, rgime dittique du magntis.Mmoires et aphorismes de Mesmer. 1844, in-18. 3 fr. 50

    RICARD. Le magntisme traduit eu cour d'assises. Acquittement. 1845. 1 vol. in-8. 2fr. 50

    ROUX. Coup d'oeil sur le magntisme et le somnambulisme. 1846, in-8. 2 fr. 50

    TESTE. Confessions d'un magntiseur, suivies d'une consultation mdico-magntiquefur des cheveux de Mme Lafarge. 1842, 2 vol. in-8. 6 fr.

    PHYSIOLOGIE

    MDECINE ET MTAPHYSIQUEDU MAGNTISME,

    PAR LE DOCTEUR CHARPIGNON.

    1848. 1 vol. in-8 de 480 pages.--Prix: 6 fr.

    CHARPIGNON. Coup d'oeil apprciateur sur les doctrines mdicales (systmesclassiques), vitalisme, spiritualisme, homoeopathie, magntisme, hydrothrapie, 2edit. 1858, 1 vol. in 8. 3 fr. 50

    CHARPIGNON. tudes physiques sur le magntisme animal, soumises l'Acadmiedes sciences. 1843, in-8, br. 1 fr.

    L'THER, L'LECTRICIT ET LA MATIRE,

    SECONDE DITION DE QURE ET INVENIES(PHYSIQUE, THOLOGIE, TABLES PARLANTES ET RFORMES),

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    (PHYSIQUE, THOLOGIE, TABLES PARLANTES ET RFORMES),Augmente de la VOYANTE DE PREVORST.

    1854. 1 vol. in-8.--5 francs.

    Publi en 1854 l'occasion des tables parlantes, et sous l'impression des esprances dernovation sociale qu'elles ont toutes donnes en Amrique, ce livre est un assemblagecurieux de systmes de cosmologie en opposition avec les hypothses newtoniennes, etd'ides rformatrices en fait d'ducation et de signes d'change. La Voyance dePrevorst, dont un extrait termine le volume, est peu prs inconnue en France bienqu'elle ait produit, il y a plusieurs annes, un assez grand effet en Allemagne. JustinKerner son auteur, a t la fois pote agrable et habile mdecin. Tout est vrai dansce rcit de ce qu'a prouv pendant sept ans si pauvre malade. Les philosophes peuventdonc en toute sret raisonner d'aprs ces faits. Paris.--Imprimerie L. MARTINET, rueMignon, 2.

    HISTOIREDE LA MAGIE

    AVEC UNEEXPOSITION CLAIRE ET PRCISE DE SES PROCDS,

    DE SES RITES ET DE SES MYSTRES

    PAR LIPHAS LVIAuteur de Dogme et rituel de la haute magie.

    Opus hierarchicum et catholicum.(C'est une oeuvre hirarchique et catholique.)

    Dfinition du grand oeuvre, H. KHUNBATH

    Avec 18 planches reprsentant 90 figures.PARIS

    GERMER BAILLIRE, LIBRAIRE-DITEUR,17, RUE DE L'COLE-DE-MDECINE.

    LONDRES ET NEW-YORK,H. BAILLIRE.

    MADRID.CH. BAILLY-BAILLIRE.

    1860

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    PRFACELes travaux d'liphas Lvi sur la science des anciens mages formeront un courscomplet divis en trois parties:

    La premire partie contient le Dogme et le Rituel de la haute magie; la seconde,l'Histoire de la magie; la troisime, la Clef des grands mystres, qui sera publie plustard.

    Chacune de ces parties, tudie sparment, donne un enseignement complet et semblecontenir toute la science. Mais pour avoir de l'un une intelligence pleine et entire, ilsera indispensable d'tudier avec soin les deux autres.

    Cette division ternaire de notre oeuvre nous a t donne par la science elle-mme; carnotre dcouverte des grands mystres de cette science repose tout entire sur lasignification que les anciens hirophantes attachaient aux nombres. Trois tait pour euxle nombre gnrateur, et dans l'enseignement de toute doctrine ils en considraientd'abord la thorie, puis la ralisation, puis l'adaptation tous les usages possibles.Ainsi se sont forms les dogmes, soit philosophiques, soit religieux. Ainsi la synthsedogmatique du christianisme hritier des mages impose notre foi trois personnes enDieu et trois mystres dans la religion universelle.

    Nous avons suivi, dans la division de nos deux ouvrages dj publis, et nous suivronsdans la division du troisime le plan trac par la kabbale; c'est--dire par la plus puretradition de l'occultisme.

    Notre Dogme et notre Rituel sont diviss chacun en vingt-deux chapitres marqus parles vingt-deux lettres de l'alphabet hbreu. Nous avons mis en tte de chaque chapitrela lettre qui s'y rapporte avec les mots latins qui, suivant les meilleurs auteurs, enindiquent la signification hiroglyphique. Ainsi, en tte du chapitre premier, parexemple, on lit:

    1 ALE RCIPIENDAIRE,

    Disciplina,Ensoph,Keter.

    Ce qui signifie que la lettre aleph, dont l'quivalent en latin et en franais est A, lavaleur numrale 1 signifie le rcipiendaire, l'homme appel l'initiation, l'individuhabile (le bateleur du tarot), qu'il signifie aussi la syllepse dogmatique (disciplina),l'tre dans sa conception gnrale et premire (Ensoph); enfin l'ide premire etobscure de la divinit exprime par keter (la couronne) dans la thologie kabbalistique.

    Le chapitre est le dveloppement du titre et le titre contient hiroglyphiquement tout lechapitre. Le livre entier est compos suivant cette combinaison.

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    chapitre. Le livre entier est compos suivant cette combinaison.L'Histoire de la magie qui vient ensuite et qui, aprs la thorie gnrale de la sciencedonne par le Dogme et le Rituel, raconte et explique les ralisations de cette science travers les ges, est combine suivant le nombre septnaire, comme nous l'expliquonsdans notre Introduction. Le nombre septnaire est celui de la semaine cratrice et de laralisation divine.

    La Clef des grands mystres sera tablie sur le nombre quatre qui est celui des formesnigmatiques du sphinx et des manifestations lmentaires. C'est aussi le nombre ducarr et de la force, et dans ce livre nous tablirons la certitude sur des basesinbranlables. Nous expliquerons entirement l'nigme du sphinx et nous donnerons nos lecteurs cette clef des choses caches depuis le commencement du monde, que lesavant Postel n'avait os figurer dans un de ses livres les plus obscurs que d'unemanire tout nigmatique et sans en donner une explication satisfaisante.

    L'Histoire de la magie explique les assertions contenues dans le Dogme et le Rituel; laClef des grands mystres compltera et expliquera l'histoire de la magie. En sorte que,pour le lecteur attentif, il ne manquera rien, nous l'esprons, notre rvlation, dessecrets de la kabbale des Hbreux et de la haute magie, soit de Zoroastre, soitd'Herms.

    L'auteur de ces livres donne volontiers des leons aux personnes srieuses et instruitesqui en demandent, mais il doit une bonne fois prvenir ses lecteurs qu'il ne dit pas labonne aventure, n'enseigne pas la divination, ne fait pas de prdictions, ne fabriquepoint de philtres, ne se prte aucun envotement et aucune vocation. C'est unhomme de science et non un homme de prestiges. Il condamne nergiquement tout ceque la religion rprouve, et par consquent il ne doit pas tre confondu avec leshommes qu'on peut importuner sans crainte en leur proposant de faire de leur scienceun usage dangereux ou illicite.

    Il recherche la critique sincre, mais il ne comprend pas certaines hostilits.

    L'tude srieuse et le travail consciencieux sont au-dessus de toutes les attaques; et lespremiers biens qu'ils procurent ceux qui savent les apprcier, sont une paix profondeet une bienveillance universelle.

    LIPHAS LVI.1er septembre 1859.

    TABLE ANALYTIQUEDES MATIRES CONTENUES DANS CET OUVRAGE.

    Prface

    INTRODUCTION

    Fausse dfinition de la magie. Elle ne doit pas tre dfinie au hasard. Vraie dfinition,toile flamboyante, ce que c'est. Existence de l'absolu,La magie science absolue,Erreurs de Dupuis,Profanations de la science. Prdiction du comte de Maistre,Mesure et porte de la science magique. Justice de Dieu,

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    Mesure et porte de la science magique. Justice de Dieu,Puissance de l'adepte,Le diable et la science,Existence des dmons,Fausse ide du diable,Conception des Manichens.Crimes des sorciers,La lumire astrale. On l'appelle imagination de la nature. Ce que c'est,Ses effets,Le magntisme dfini,Accord de la raison avec la foi,Jakin et Bobas,Principe de la hirarchie,Religion des kabbalistes,Images de Dieu,Thorie de la lumire,Mystres de l'amour sexuel,Antagonisme des pouvoirs,La prtendue papesse Jeanne,La kabbale explique et concilie tout,Pourquoi l'glise a condamn la magie,La magie dogmatique explique la philosophie de l'histoire,Mauvaises curiosits relatives la magie,Plan de ce livre,Soumission de l'auteur l'ordre tabli.

    LIVRE PREMIER--Les origines magiques.

    CHAPITRE PREMIER.--Origines fabuleuses

    Le livre d'Hnoch et la chute des anges,Sens de la lgende,Livre de la pnitence d'Adam,Ce que c'est que le personnage d'Hnoch.Apocalypse de Saint-Mthodius.Les enfants de Seth et ceux de Can.Raison de l'occultisme.Erreur de Rousseau.Traditions judaques.Gloire du christianisme.Le Sepher Jezirah, le Sohar et l'Apocalypse,Commencement du Sohar.

    CHAPITRE II.--Magie des mages

    Le vrai et le faux Zoroastre,Dogmes du vrai Zoroastre.Pyrotechnie transcendentale.Secrets lectriques de Numa.Une page de Zoroastre sur les dmons et les sacrifices.Rvlations importantes sur le magntisme.L'initiation en Assyrie,

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    L'initiation en Assyrie,Prodiges des Assyriens.Du Potet d'accord avec Zoroastre.Danger que courent les imprudents.Puissance de l'homme sur les animaux.Chute du sacerdoce en Assyrie.Mort magique de Sardanapale.

    CHAPITRE III.--Magie dans l'Inde

    Les Indiens descendants de Can. L'Inde mre de l'idoltrie. Doctrine desgymnosophistes,

    Origine indienne du gnosticisme,Fables savantes de l'Inde,Magie noire de l'Oup nek' hat. M. Ragon, auteur cit,Grands arcanes indiens,Les Indiens rvolts et les Anglais.

    CHAPITRE IV.--Magie hermtique

    La table d'meraude,Autres crits d'Herms,Sens magique de la gographie ancienne de l'gypte,Ministre de Joseph,Alphabet sacr,Table isiaque de Bembo,Le tarot expliqu par le Sepher Jezirah,Le tarot de Charles VII,Science magique de Mose.

    CHAPITRE V.--Magie en Grce

    Fables de la toison d'or,Mde et Jason,Les cinq popes magiques,Eschyle profanateur des mystres,Orphe de la lgende,Mystres orphiques,La Gotie,Les sorcires de Thessalie,Mde et Circ,

    CHAPITRE VI.--Magie mathmaticienne de Pythagore

    Pythagore hritier des traditions de Numa,Ce qu'tait Pythagore. Sa doctrine sur Dieu,Belle sentence contre l'anarchie. Vers dors,Symboles de Pythagore. Sa chastet,Sa divination,Comment il explique ses miracles,Secret de l'interprtation des songes,Croyance de Pythagore.

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    Croyance de Pythagore.

    CHAPITRE VII.--La sainte kabbale

    Origine de la kabbaleHorreur des kabbalistes pour l'idoltrieLeur dfinition de DieuPrincipes de la kabbaleLes noms divins et l'alphabet sacrLes clavicules de SalomonSi les esprits peuvent revenirLes larves fluidiquesLa lumire, grand agent magiqueOrigine obscne des larves

    LIVRE II.--Formation et ralisation du dogme.

    CHAPITRE PREMIER.--Symbolisme primitif de l'histoire

    Allgorie du paradis terrestreBtise d'un grand espritMystres de la GenseBelphgorSon culteLe sabbat, imitation des mmes ritesDcadence de la hirarchiePhilosophie de hasardDoctrine de PlatonRponse d'Apollon ceux de DlosLa pierre cubiqueRsum du noplatonisme

    CHAPITRE II.--le mysticisme

    Inviolabilit de la science magiquecoles profanes et mystiquesLes BacchantesRformateurs matrialistes. Mystiques anarchistesFous-visionnaires. Leur horreur pour les sagesTolrance de la vraie gliseTendance immorale des faux miraclesLes faux thraphimsRites de la magie noireCause des visionsM. Brierre de Boismont et son Trait des hallucinations

    CHAPITRE III.--Initiations et preuves

    Ce que c'est que le grand oeuvreLes quatre formes du sphinx reproduites allgoriquement sur le bouclier d'AchilleAllgories d'Hercule et d'Oedipe. preuvesTradition invoque par Platon

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    Tradition invoque par PlatonPlaton kabbalisteDiffrence entre Platon et Saint-JeanExpriences funestesHomoeopathie pratique par les GrecsL'antre de Trophonius et la grotte du chien. Science des prtres gyptiensLactance se moque des antipodesEnfers des GrecsUtilit de la douleurLe tableau de Cbs et le pome de DanteDoctrines du Phdon

    CHAPITRE IV.--Magie du culte public

    La superstition explique par la ncessit du culteTraditions orthodoxesCalomnies des profanes contre les initisUne allgorie sur BacchusTyrsias et CalchasLe sacerdoce suivant HomreOracles des sybilles

    CHAPITRE V.--Mystres de la virginit

    Institution des vestalesVertu traditionnelle du sang virginalSymbolisme du feu sacrL'honneur chez les femmes romainesHirophantisme de NumaIdes ingnieuses de Voltaire sur la divinationInstinct prophtique des massesFausses apprciations des oracles par Kircher et FontenelleCalendrier religieux de Numa

    CHAPITRE VI.--Des superstitions

    Belle pense de saint Grgoire, papeObservance des nombres et des joursAbstinences des magesOpinions de PorphyreDonnes mythologiques sur l'instinct des animauxPassage d'EuripideRaison des abstinences pythagoriciennesSingulier passage d'HomreSuperstitions romainesEnchantementsTourbillons magiques

    CHAPITRE VII.--Monuments magiques

    Les sept merveilles du monde reprsentant les sept plantes magiquesRsum philosophique des anciens

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    Rsum philosophique des anciens

    LIVRE III.--Synthse et ralisation divine du magisme par la rvlation chrtienne.

    CHAPITRE PREMIER--Christ accus de magie

    Sens profond du commencement de l'vangile selon saint Jean zchiel kabbalisteCaractre spcial du christianismeAccusations des Juifs contre le SauveurUne belle lgende des vangiles apocryphesLes JoannitesLivres magiques brls phseLe grand Pan est mort!

    CHAPITRE II.--Vrit du christianisme par la magie

    Existence absolue de la religionDistinction essentielle de la science et de la foiObjections absurdesRalit du christianisme dmontre par la charitSimon le MagicienSon histoireSa doctrineSa confrence avec saint Pierre et saint PaulSa chuteSa secte continue par Mnandre

    CHAPITRE III.--Du diable

    Satan et LuciferSagesse de l'gliseCe que c'est que le diable suivant les initis aux sciences occultesOpinions de TorreblancaPerversits astralesLes dmons, vices personnifis

    CHAPITRE IV.--Les derniers paens

    Le miracle ternel de DieuAction civilisatrice du christianismeApollonius et Julien. Lgende allgorique d'ApolloniusSuite de cette lgendeJugement sur Julien et sur Apollonius

    CHAPITRE V.--Les lgendes

    Justine et CyprienOraison magique de saint CyprienLa lgende dorePourquoi les chrtiens taient accuss d'adorer une tte d'neL'ne d'or d'ApuleFinesse de saint Augustin

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    Finesse de saint Augustin

    CHAPITRE VI.--Peintures kabbalistiques

    Emblmes des catacombesVrais et faux gnostiquesL'hrsiarque MarcosIntrusion des femmes dans le sacerdoceMiracles diaboliquesLes manichensDanger des vocationsPerte des clefs kabbalistiques

    CHAPITRE VII.--cole d'Alexandrie

    Ammonius Saccas, Plotin, Porphyre, Proclus, HypathieImprudents aveux de Synsiuscrits de cet initiSon trait des songes est comment par Jrme CardanLivres de saint Denys l'Aropagite attribus Synsius

    LIVRE IV.--La magie et la civilisation.

    CHAPITRE PREMIER.--Magie chez les Barbares

    Histoire de Philinnium et de MachatsMythologie des Germains et des druidesMagie des Eubages

    CHAPITRE II.--Influence des femmes

    Vellda calomnie par ChateaubriandCe que c'est que Berthe au long piedMlusineSainte ClotildeFrdgondeLgende ou histoire de KlodswintheFrdgonde sauve une femme par mchancet

    CHAPITRE III--Loi salique contre les sorciers

    Lois saliquesSingulier passage du Talmud expliqu la reine Blanche par le rabbin JchielAmateurs du diable condamns par l'gliseCharles MartelLe kabbaliste Zdchias et les esprits lmentaires

    CHAPITRE IV.--Lgendes de Charlemagne

    Charlemagne et RolandL'Euchiridion de Lon IIILes francs-juges

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    Les francs-jugesLes illuminsLa chevalerie errante

    CHAPITRE IV.--Magiciens

    Le pape et l'empereurExcommunicationsLgendes diaboliquesLe rabbin Jchiel et saint LouisAlbert le Grand et son androdeSaint Thomas d'AquinCe que c'est que la quinte-essence

    CHAPITRE VI.--Procs clbres

    Puissance des ordres religieuxLes templiersLgende profane des Jonnnites sur la vie de N.-S. Jsus-ChristDoctrine secrte des templiersLeur procsLeur destruction apparenteLa sainte et vaillante Jeanne d'ArcGille de Laval, seigneur de Raiz, type de la Barbe-Bleue

    CHAPITRE VII.--Superstitions relatives au diable

    Comment le diable apparatHallucinations terriblesLe pourquoi des apparitionsCe que disent les tables tournantes

    LIVRE V.--Les adeptes et le sacerdoce.

    CHAPITRE PREMIER.--Prtres et papes accuss de magie

    Saintet inviolable du sacerdoceAccusations des faux adeptesSylvestre II faussement accusLgret de PlatineAbsurde histoire de la papesse JeanneOpinion de Naud sur Sylvestre IILe grimoire d'Honorius,--Son auteur prsumableAnalyse curieuse et entirement nouvelle de ce grimoire

    CHAPITRE II.--Apparition des Bohmiens nomades

    Extrait d'une ancienne chroniqueCitation de l'Histoire vraie des vrais Bohmiens, par M. VaillantOpinion de l'auteur sur les Bohmiens

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    CHAPITRE III.--lgende et histoire de Raymond Lulle

    CHAPITRE IV.--Alchimistes

    Flamel et le livre du Juif Abraham,--Figures mystrieuses de ce livre,--Tradition sur FlamelBernard le Trvisan. Basile Valentin et Trithme. Cornelius Agrippa,--Le pantacle de TrithmeGuillaume Postel. Sa doctrine--La mre Jeanne--Postel le Ressuscit--Le pre Desbillons justifie PostelParacelse--La mdecine occulte--Histoire raconte par Tavernier--Les secrets de Paracelse

    CHAPITRE V.--Sorciers et magiciens clbres

    Analyse kabbalistique du pome de DanteLe roman de la RoseDisputes du diable et de LutherLes regrets de Luther de s'tre mariLes sorciers sous Henri IIILes visions de Jacques ClmentOrigine des roses-croix--Henri Khunrath--Oswald CrolliusLes alchimistes clbres du commencement du XVIIe sicleManifeste des roses-croix

    CHAPITRE VI.--Procs de magie

    Crimes rels des sorciersCondamnations dplorablesProcs de Louis GanfridiProcs d'Urbain GrandierJugement de l'auteur sur ce procsProcs pour les religieuses de Louviers--Procs du pre Girard--Raisons de certains prodiges--Une histoire d'apparition

    CHAPITRE VII.--Origines magiques de la maonnerie

    Ce que c'est que la franc-maonnerieLgende d'Hiram--Son explication

    LIVRE VI.--La magie et la rvolution

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    LIVRE VI.--La magie et la rvolution

    CHAPITRE PREMIER.--Auteurs remarquables du XVIIIe sicle

    Dcouvertes en ChineL'y-kim et les trigrammes de Fo-hiOpinion de Leibnitz sur l'y-kimSwedenborgMesmerDcouverte du magntisme

    CHAPITRE II.--Personnages merveilleux du XVIIIe sicle

    Le comte de Saint-GermainSocit secrte du Saint-JakinL'alchimiste LascarisLe comte de CagliostroExplication de son sceau et de son nom kabbalistiqueSecret de la rgnration physique suivant Cagliostro

    CHAPITRE III.--Prophties de Cazotte

    cole des martinistesLe souper de CazotteMystres du diable amoureuxLilith et NabmaMort de Cazotte

    CHAPITRE IV.--Rvolution franaise

    Malheurs occasionns par les hallucinations de RousseauLa loge de la rue PltrireLouis XVI livr la vengeance des templiersLes Joannites et les Jacquestranges prdictions

    CHAPITRE V.--Phnomnes de mdiamanie

    Naissance d'une secteDom Gerle et Catherine ThotVisite nocturne de RobespierreLes sauveurs de Louis XVIINaundorf, Vintras et M. Madrolle

    CHAPITRE VI.--Les illumins d'Allemagne

    La magie d'Eckartshansenvocations de LavaterRvlations de l'esprit Gablidone--Il prdit la venue d'un mage nomm Osphal, Alphos, Maffon ou liphismaStabs et NapolonLes mopses et leurs mystres

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    Les mopses et leurs mystresL'pope dramatique de Faust

    CHAPITRE VII.--Empire et restauration

    Prdictions relatives NapolonMademoiselle LenormandMadame Bouche et madame de Krudener prs de l'empereur AlexandreLe paysan Martin voit un ange habill en laquais et se fait prsenter au roi Louis XVIII

    LIVRE VII.--La magie au XIXe sicle.

    CHAPITRE PREMIER.--Les magntiseurs mystiques et les matrialistes

    Folies contagieuses de Charles FonrierLe dogme de l'enfer expliquUne vocation par M. Oegger vicaire de Notre-DameLes faux dieux grotesques.--Gouneau, Cheneau, Tourreil, Auguste Comte et Wronski

    CHAPITRE II.--Des Hallucinations

    Histoire de l'hallucin Eugne Vintras

    CHAPITRE III.--Les magntiseurs et les somnambules

    Justes dfiances de l'glise contre les abus du somnambulismeOuvrage remarquable du baron Du PotetLes tables tournantes fatales Victor HennequinUne dame russe trouvant que son guridon est hrtique, le porte Rome et obtient du

    Saint-Pre l'autorisation de le brlerRflexions srieuses propos d'un mlodrame diabolique et burlesque

    CHAPITRE IV.--Les fantaisistes en magie

    Alphonse Esquiros invente une magie romanesque et fantastiqueHenri Delaage se fait le continuateur d'Alphonse EsquirosSes navets scientifiques et littrairesM. le comte d'Ourches et ses prodigesM. le baron de Guldenstubbe et ses critures miraculeusesL'homme enterr vivantUne histoire de vampireLe cartomancien Edmond

    CHAPITRE V.--Souvenirs intimes de l'auteur

    L'auteur est prsent par le magicien Esquiros au dieu GauneauLes doctrines excentriques du MapahConsquences fcheusesCause inconnue de la rvolution de 1848Le magicien posthume

    CHAPITRE VI.--Des sciences occultes

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    CHAPITRE VI.--Des sciences occultes

    Rcapitulation des principes

    CHAPITRE VII.--Rsum et conclusion

    L'nigme du sphinx et sa solutionLes huit questions paradoxales avec les rponses

    Conclusion

    Pourquoi celui qui sait doit croireRsultat des dcouvertes en magiePassage curieux de Vincent de LrinsCitation du comte Joseph de MaistreTexte remarquable de saint ThomasAvenir probable de la scienceBut de l'ouvrage

    FIN DE LA TABLE ANALYTIQUE DES MATIRES.

    Note du transcripteur:L'Hbreu s'crit normalement de droite gauche.C'est ainsi que les citations hbreuses ont tentres dans le fichier source. Cependant, lesfureteurs (IE, Firefox et Netscape) inversentl'ordre et crivent le texte de gauche droite.

    HISTOIREDE LA MAGIE.INTRODUCTION.

    Depuis trop longtemps on confond la magie avec les prestiges des charlatans, avec leshallucinations des malades, et avec les crimes de certains malfaiteurs exceptionnels.Bien des gens, d'ailleurs, dfiniraient volontiers la magie: l'art de produire des effetssans causes. Et d'aprs cette dfinition, la foule dira, avec le bon sens qui lacaractrise, mme dans ses plus grandes injustices, que la magie est une absurdit.

    La magie ne saurait tre ce que la font ceux qui ne la connaissent pas. Il n'appartientd'ailleurs personne de la faire ceci ou cela; elle est ce qu'elle est, elle est par elle-mme, comme les mathmatiques, car c'est la science exacte et absolue de la nature etde ses lois.

    La magie est la science des anciens mages; et la religion chrtienne, qui a impossilence aux oracles menteurs, et fait cesser tous les prestiges des faux dieux, rvreelle-mme ces mages qui vinrent de l'Orient, guids par une toile, pour adorer le

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    elle-mme ces mages qui vinrent de l'Orient, guids par une toile, pour adorer leSauveur du monde dans son berceau.

    La tradition donne encore ces mages le titre de rois, parce que l'initiation la magieconstitue une vritable royaut, et parce que le grand art des mages est appel par tousles adeptes: l'art royal, ou le saint royaume, sanctum regnum.

    L'toile qui les conduit est cette mme toile flamboyante dont nous retrouvons l'imagedans toutes les initiations. C'est pour les alchimistes le signe de la quintessence, pourles magistes le grand arcane, pour les kabbalistes le pentagramme sacr. Or, nousprouverons que l'tude de ce pentagramme devait amener les mages la connaissancedu nom nouveau qui allait s'lever au-dessus de tous les noms et faire flchir lesgenoux tous les tres capables d'adorer.

    La magie runit donc, dans une mme science, ce que la philosophie peut avoir de pluscertain et ce que la religion a d'infaillible et d'ternel. Elle concilie parfaitement etincontestablement ces deux termes, qui semblent d'abord si opposs: foi et raison,science et croyance, autorit et libert.

    Elle donne l'esprit humain un instrument de certitude philosophique et religieuseexact comme les mathmatiques, et rendant raison de l'infaillibilit des mathmatiqueselles-mmes.Ainsi donc il existe un absolu dans les choses de l'intelligence et de la foi. La raisonsuprme n'a pas laiss vaciller au hasard les lueurs de l'entendement humain; Il existeune vrit incontestable, il existe une mthode infaillible de connatre cette vrit; etpar la connaissance de cette vrit, les hommes qui la prennent pour rgle peuventdonner leur volont une puissance souveraine qui les rendra matres de toutes leschoses infrieures et de tous les esprits errants, c'est--dire arbitres et rois du monde!S'il en est ainsi, pourquoi cette haute science est-elle encore inconnue? Commentsupposer dans un ciel qu'on voit tnbreux l'existence d'un soleil aussi splendide? Lahaute science a toujours t connue, mais seulement par des intelligences d'lite, quiont compris la ncessit de se taire et d'attendre. Si un chirurgien habile parvenait, aumilieu de la nuit, ouvrir les yeux d'un aveugle-n, comment lui ferait-il comprendreavant le matin l'existence et la nature du soleil?

    La science a ses nuits et ses aurores, parce qu'elle donne au monde intellectuel une viequi a ses mouvements rgls et ses phases progressives. Il en est des vrits comme desrayons lumineux; rien de ce qui est cach n'est perdu, mais aussi rien de ce qu'ontrouve n'est absolument nouveau. Dieu a voulu donner la science, qui est le reflet desa gloire, le sceau de son ternit.

    Oui, la haute science, la science absolue, c'est la magie, et cette assertion doit semblerbien paradoxale ceux qui n'ont pas dout encore de l'infaillibilit de Voltaire, cemerveilleux ignorant, qui croyait savoir tant de choses, parce qu'il trouvait toujours lemoyen de rire au lieu d'apprendre.

    La magie tait la science d'Abraham et d'Orphe, de Confucius et de Zoroastre. Ce sontles dogmes de la magie qui furent sculpts sur des tables de pierre par Hnoch et parTrismgiste. Mose les pura et les revoila, c'est le sens du mot rvler. Il leur donnaun nouveau voile lorsqu'il fit de la sainte Kabbala l'hritage exclusif du peuple d'Isral

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    un nouveau voile lorsqu'il fit de la sainte Kabbala l'hritage exclusif du peuple d'Isralet le secret inviolable de ses prtres, les mystres d'leusis et de Thbes enconservrent parmi les nations quelques symboles dj altrs, et dont la clefmystrieuse se perdait parmi les instruments d'une superstition toujours croissante.Jrusalem, meurtrire de ses prophtes, et prostitue tant de fois aux faux dieux desSyriens et des Babyloniens, avait enfin perdu son tour la parole sainte, quand unsauveur, annonc aux mages par l'toile sacre de l'initiation, vint dchirer le voile usdu vieux temple pour donner l'glise un nouveau tissu de lgendes et de symbolesqui cache toujours aux profanes, et conserve aux lus toujours la mme vrit.Voil ce que notre savant et malheureux Dupuis aurait d lire dans les planisphresindiens et sur les tables de Denderah, et devant l'affirmation unanime de toute la natureet des monuments de la science de tous les ges, il n'aurait pas conclu la ngation duculte vraiment catholique, c'est--dire universel et ternel!C'tait le souvenir de cet absolu scientifique et religieux, de cette doctrine qui sersume en une parole, de cette parole, enfin, alternativement perdue et retrouve, qui setransmettait aux lus de toutes les initiations antiques; c'tait ce mme souvenir,conserv ou profan peut-tre dans l'ordre clbre des templiers, qui devenait pourtoutes les associations secrtes des rose-croix, des illumins et des francs-maons, laraison de leurs rites bizarres, de leurs signes plus ou moins conventionnels, et surtoutde leur dvouement mutuel et de leur puissance. Les doctrines et les mystres de lamagie ont t profans, nous ne voulons pas en disconvenir, et cette profanation mme,renouvele d'ge en ge, a t pour les imprudents rvlateurs une grande et terribleleon. Les gnostiques ont fait proscrire la gnose par les chrtiens et le sanctuaireofficiel s'est ferm la haute initiation. Ainsi la hirarchie du savoir a t compromisepar les attentats de l'ignorance usurpatrice, et les dsordres du sanctuaire se sontreproduits dans l'tat, car toujours, bon gr mal gr, le roi relve du prtre, et c'est dusanctuaire ternel de l'enseignement divin que les pouvoirs de la terre pour se rendredurables attendront toujours leur conscration et leur force.La clef de la science a t abandonne aux enfants, et, comme on devait s'y attendre,cette clef se trouve actuellement gare et comme perdue. Cependant un homme d'unehaute intuition et d'un grand courage moral, le comte Joseph de Maistre, le catholiquedtermin, confessant que le monde tait sans religion et ne pouvait longtemps durerainsi, tournait involontairement les yeux vers les derniers sanctuaires de l'occultisme etappelait de tous ses voeux le jour o l'affinit naturelle qui existe entre la science et lafoi les runirait enfin dans la tte d'un homme de gnie. Celui-l sera grand! s'criait-il, et il fera cesser le XVIIIe sicle, qui dure encore... On parlera alors de notrestupidit actuelle comme nous parlons de la barbarie du moyen ge!

    La prdiction du comte de Maistre se ralise; l'alliance de la science et de la foi,consomme depuis longtemps, s'est enfin montre, non pas un homme de gnie, iln'en faut pas pour voir la lumire, et d'ailleurs le gnie n'a jamais rien prouv, si cen'est sa grandeur exceptionnelle et ses lumires inaccessibles la foule. La grandevrit exige seulement qu'on la trouve, puis les plus simples d'entre le peuple pourrontla comprendre et au besoin la dmontrer.

    Elle ne deviendra pourtant jamais vulgaire, parce qu'elle est hirarchique et parce quel'anarchie seule flatte les prjugs de la foule; il ne faut pas aux masses de vritsabsolues, autrement le progrs s'arrterait et la vie cesserait dans l'humanit, le va-et-vient des ides contraires, le choc des opinions, les passions de la mode dterminestoujours par les rves du moment sont ncessaires la croissance intellectuelle des

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    toujours par les rves du moment sont ncessaires la croissance intellectuelle despeuples. Les foules le sentent bien, et c'est pour cela qu'elles abandonnent si volontiersla chaire des docteurs pour courir aux trteaux du charlatan. Les hommes mme quipassent pour s'occuper spcialement de philosophie, ressemblent presque toujours cesenfants qui jouent se proposer entre eux des nigmes, et qui s'empressent de mettrehors du jeu celui qui sait le mot d'avance, de peur que celui-l ne les empche de joueren tant tout son intrt l'embarras de leurs questions.

    Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu, a dit la sagesse ternelle. Lapuret du coeur pure donc l'intelligence et la rectitude de la volont fait l'exactitude del'entendement. Celui qui prfre tout la vrit et la justice aura la justice et la vritpour rcompense, car la Providence suprme nous a donn la libert pour que nouspuissions conqurir la vie; et la vrit mme, quelque rigoureuse qu'elle soit, nes'impose qu'avec douceur et ne fait jamais violence aux lenteurs ou aux garements denotre volont sduite par les attraits du mensonge.

    Cependant, dit Bossuet, avant qu'il y ait quelque chose qui plaise ou qui dplaise nos sens, il y a une vrit; et c'est par elle seule que nos actions doivent tre rgles, cen'est pas par notre plaisir. Le royaume de Dieu n'est pas l'empire de l'arbitraire, nipour les hommes ni pour Dieu mme. Une chose, dit saint Thomas, n'est pas justeparce que Dieu la veut, mais Dieu la veut parce qu'elle est juste. La balance divinergit et ncessite les mathmatiques ternelles. Dieu a tout fait avec le nombre, lepoids et la mesure. C'est ici la Bible qui parle. Mesurez un coin de la cration, etfaites une multiplication proportionnellement progressive, et l'infini tout entiermultipliera ses cercles remplis d'univers qui passeront en segments proportionnelsentre les branches idales et croissantes de votre compas; et maintenant supposez qued'un point quelconque de l'infini au-dessus de vous une main tienne un autre compasou une querre, les lignes du triangle cleste rencontreront ncessairement celles ducompas de la science, pour former l'toile mystrieuse de Salomon.

    Vous serez mesurs, dit l'vangile, avec la mesure dont vous vous servez vous-mmes. Dieu n'entre pas en lutte avec l'homme pour l'craser de sa grandeur, et il neplace jamais des poids ingaux dans sa balance. Lorsqu'il veut exercer les forces deJacob, il prend la figure d'un homme, dont le patriarche supporte l'assaut pendant touteune nuit, et la fin de ce combat, c'est une bndiction pour le vaincu, et avec la gloired'avoir soutenu un pareil antagonisme le titre national d'Isral, c'est--dire un nom quisignifie: fort contre Dieu.Nous avons entendu des chrtiens, plus zls qu'instruits, expliquer d'une maniretrange le dogme de l'ternit des peines. Dieu, disaient-ils, peut se venger infinimentd'une offense finie, parce que si la nature de l'offenseur a des bornes, la grandeur del'offens n'en a pas. A ce titre et sous ce prtexte, un empereur de la terre devraitpunir de mort l'enfant sans raison qui aurait par mgarde sali le bord de sa pourpre.Non, telles ne sont pas les prrogatives de la grandeur, et saint Augustin les comprenaitmieux lorsqu'il crivait: Dieu est patient parce qu'il est ternel!

    En Dieu tout est justice, parce que tout est bont; il ne pardonne jamais la maniredes hommes, parce qu'il ne saurait s'irriter comme eux; mais le mal tant de sa natureincompatible avec le bien, comme la nuit avec le jour, comme la dissonance avecl'harmonie, l'homme d'ailleurs tant inviolable dans sa libert, toute erreur s'expie, toutmal est puni par une souffrance proportionnelle: nous avons beau appeler Jupiter notre secours quand notre char est embourb, si nous ne prenons la pelle et la pioche

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    notre secours quand notre char est embourb, si nous ne prenons la pelle et la piochecomme le routier de la fable, le Ciel ne nous tirera pas de l'ornire. Aide-toi, le Cielt'aidera! Ainsi s'explique, d'une manire toute rationnelle et purement philosophique,l'ternit possible et ncessaire du chtiment avec une voie troite ouverte l'hommepour s'y soustraire, celle du repentir et du travail!En se conformant aux rgles de la force ternelle, l'homme peut s'assimiler lapuissance cratrice et devenir crateur et conservateur comme elle. Dieu n'a pas limit un nombre restreint d'chelons la monte lumineuse de Jacob. Tout ce que la nature afait infrieur l'homme, elle le soumet l'homme, c'est lui d'agrandir son domaine enmontant toujours! Ainsi la longueur et mme la perptuit de la vie, l'atmosphre et sesorages, la terre et ses filons mtalliques, la lumire et ses prodigieux mirages, la nuit etses rves, la mort et ses fantmes, tout cela obit au sceptre royal du mage, au btonpastoral de Jacob, la verge foudroyante de Mose. L'adepte se fait roi des lments,transformateur des mtaux, arbitre des visions, directeur des oracles, matre de la vie,enfin, dans l'ordre mathmatique de la nature, et conformment la volont del'intelligence suprme. Voil la magie dans toute sa gloire! Mais qui osera dans notresicle ajouter foi nos paroles? ceux qui voudront loyalement tudier et franchementsavoir, car nous ne cachons plus la vrit sous le voile des paraboles ou des signeshiroglyphiques, le temps est venu o tout doit tre dit, et nous nous proposons de toutdire.

    Nous allons dcouvrir non-seulement cette science toujours occulte qui, comme nousl'avons dit, se cachait sous les ombres des anciens mystres; qui a t mal rvle, ouplutt indignement dfigure par les gnostiques; qu'on devine sous les obscurits quicouvrent les crimes prtendus des templiers, et qu'on retrouve enveloppe d'nigmesmaintenant impntrables dans les rites de la haute maonnerie. Mais nous allonsamener au grand jour le roi fantastique du sabbat, et montrer au fond de la magie noireelle-mme, abandonne depuis longtemps la rise des petits-enfants de Voltaire,d'pouvantables ralits.

    Pour un grand nombre de lecteurs, la magie est la science du diable. Sans doute.Comme la science de la lumire est celle de l'ombre.

    Nous avouons d'abord hardiment que le diable ne nous fait pas peur. Je n'ai peur quede ceux qui craignent le diable, disait sainte Thrse. Mais aussi nous dclarons qu'ilne nous fait pas rire; et que nous trouvons fort dplaces les railleries dont il est sisouvent l'objet.Quoi que ce soit, nous voulons l'amener devant la science.

    Le diable et la science!--Il semble qu'en rapprochant deux noms aussi trangementdisparates, l'auteur de ce livre ait laiss voir d'abord toute sa pense. Amener devant lalumire la personnification mystique des tnbres, n'est-ce pas anantir devant la vritle fantme du mensonge? n'est-ce pas dissiper au jour les cauchemars informes de lanuit? C'est ce que penseront, nous n'en doutons pas, les lecteurs superficiels, et ils nouscondamneront sans nous entendre. Les chrtiens mal instruits croiront que nous venonssaper le dogme fondamental de leur morale en niant l'enfer, et les autres demanderont quoi bon combattre des erreurs qui ne trompent dj plus personne; c'est du moins cequ'ils imaginent. Il importe donc de montrer clairement notre but et d'tablirsolidement nos principes. Nous disons d'abord aux chrtiens:

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    L'auteur de ce livre est chrtien comme vous. Sa foi est celle d'un catholique fortementet profondment convaincu: il ne vient donc pas nier des dogmes, il vient combattrel'impit sous ses formes les plus dangereuses, celles de la fausse croyance et de lasuperstition; il vient tirer des tnbres le noir successeur d'Arimanes, afin d'taler augrand jour sa gigantesque impuissance et sa redoutable misre; il vient soumettre auxsolutions de la science le problme antique du mal; il veut dcouronner le roi desenfers et lui abaisser le front jusque sous le pied de la croix! La science Vierge et mre,la science dont Marie est la douce et lumineuse image, n'est-elle pas prdestine craser aussi la tte de l'ancien serpent?

    Aux prtendus philosophes l'auteur dira: Pourquoi niez-vous ce que vous ne pouvezcomprendre? L'incrdulit qui s'affirme en face de l'inconnu n'est-elle pas plustmraire et moins consolante que la foi? Quoi, l'pouvantable figure du malpersonnifi vous fait sourire? Vous n'entendez donc pas le sanglot ternel del'humanit qui se dbat et qui pleure broye par les treintes du monstre? N'avez-vousdonc jamais vu le rire atroce du mchant opprimant le juste? N'avez-vous donc jamaissenti s'ouvrir en vous-mmes ces profondeurs infernales que creuse par instant danstoutes les mes le gnie de la perversit? Le mal moral existe, c'est une lamentablevrit; il rgne dans certains esprits, il s'incarne dans certains hommes; il est doncpersonnifi, il existe donc des dmons, et le plus mchant de ces dmons est Satan.Voil tout ce que je vous demande d'admettre, et ce qu'il vous sera difficile de ne pasm'accorder.Qu'il soit bien entendu, d'ailleurs, que la science et la foi ne se prtent un mutuelconcours qu'autant que leurs domaines sont inviolables et spars. Que croyons-nous?ce que nous ne pouvons absolument savoir bien que nous y aspirions de toutes nosforces. L'objet de la foi n'est pour la science qu'une hypothse ncessaire, et jamais ilne faut juger des choses de la science avec les procds de la foi, ni, rciproquement,des choses de la foi avec les procds de la science. Le verbe de foi n'est passcientifiquement discutable. Je crois, parce que c'est absurde, disait Tertullien, etcette parole, d'une apparence si paradoxale, est de la plus haute raison. En effet, au delde tout ce que nous pouvons raisonnablement supposer, il y a un infini auquel nousaspirons d'une soif perdue, et qui chappe mme nos rves. Mais pour uneapprciation finie, l'infini n'est-ce pas l'absurde? Nous sentons cependant que cela est.L'infini nous envahit; il nous dborde; il nous donne le vertige avec ses abmes; il nouscrase de toute sa hauteur. Toutes les hypothses scientifiquement probables sont lesderniers crpuscules ou les dernires ombres de la science; la foi commence o laraison tombe puise... Au del de la raison humaine, il y a la raison divine, le grandabsurde pour ma faiblesse, l'absurde infini qui me confond et que je crois!Mais le bien seul est infini; le mal ne l'est pas, et c'est pourquoi si Dieu est l'ternelobjet de la foi, le diable appartient la science. Dans quel symbole catholique, en effet,est-il question du diable? Ne serait-ce pas blasphmer que de dire: Nous croyons enlui? Il est nomm, mais non dfini dans l'criture sainte; la Gense ne parle nulle partd'une prtendue chute des anges; elle attribue le pch du premier homme au serpent,le plus rus et le plus dangereux des tres anims. Nous savons quelle est ce sujet latradition chrtienne; mais si cette tradition s'explique par une des plus grandes et desplus universelles allgories de la science, qu'importera cette solution la foi qui aspire Dieu seul, et mprise les pompes et les oeuvres de Lucifer?Lucifer! Le porte-lumire! quel nom trange donn l'esprit des tnbres. Quoi c'est

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    Lucifer! Le porte-lumire! quel nom trange donn l'esprit des tnbres. Quoi c'estlui qui porte la lumire et qui aveugle les mes faibles? Oui, n'en doutez pas, car lestraditions sont pleines de rvlations et d'inspirations divines.Le diable porte la lumire, et souvent mme, dit saint Paul, il se transfigure en angede splendeur.--J'ai vu, disait le Sauveur du monde, j'ai vu Satan tomber du cielcomme la foudre.--Comment es-tu tombe du ciel, s'crie le prophte Isae, toilelumineuse, toi qui te levais le matin? Lucifer est donc une toile tombe; c'est unmtore qui brle toujours et qui incendie lorsqu'il n'claire plus.

    Mais ce Lucifer, est-ce une personne ou une force? Est-ce un ange ou un tonnerregar? La tradition suppose que c'est un ange; mais le Psalmiste ne dit-il pas aupsaume 103: Vous faites vos anges des temptes et vos ministres des feux rapides?le mot ange est donn dans la Bible tous les envoys de Dieu: messagers ou crationsnouvelles, rvlateurs ou flaux, esprits rayonnants ou choses clatantes. Les flchesde feu que le Trs Haut darde dans les nuages sont les anges de sa colre, et ce langagefigur est familier tous les lecteurs des posies orientales.Aprs avoir t pendant le moyen ge la terreur du monde, le diable en est devenu larise. Hritier des formes monstrueuses de tous les faux dieux successivementrenverss, le grotesque pouvantail a t rendu ridicule force de difformit et delaideur.

    Observons pourtant une chose: c'est que ceux-l seuls osent rire du diable qui necraignent pas Dieu. Le diable, pour bien des imaginations malades, aurait-il donc tl'ombre de Dieu mme, ou plutt ne serait-il pas souvent l'idole des mes basses, qui necomprennent le pouvoir surnaturel que comme l'exercice impuni de la cruaut?Il est important de savoir enfin si l'ide de cette puissance mauvaise peut se concilieravec celle de Dieu. Si en un mot le diable existe, et s'il existe, ce que c'est.Il ne s'agit pas ici d'une superstition ou d'un personnage ridicule: il s'agit de la religiontout entire, et par consquent de tout l'avenir et de tous les intrts de l'humanit.Nous sommes vraiment des raisonneurs tranges! Nous nous croyons bien forts quandnous sommes indiffrents tout, except aux rsultats matriels, l'argent, parexemple; et nous laissons aller au hasard les ides mres de l'opinion qui, par sesrevirements, bouleverse ou peut bouleverser toutes les fortunes.Une conqute de la science est bien plus importante que la dcouverte d'une mine d'or.Avec la science, on emploie l'or au service de la vie; avec l'ignorance, la richesse nefournit que des instruments la mort.

    Qu'il soit bien entendu d'ailleurs que nos rvlations scientifiques s'arrtent devant lafoi, et que, comme chrtien et comme catholique, nous soumettons notre oeuvre toutentire au jugement suprme de l'glise.

    Et maintenant ceux qui doutent de l'existence du diable, nous rpondons:Tout ce qui a un nom existe; la parole peut tre profre en vain, mais en elle-mmeelle ne saurait tre vaine et elle a toujours un sens.

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    Le Verbe n'est jamais vide, et s'il est crit qu'il est en Dieu, et qu'il est Dieu, c'est qu'ilest l'expression et la preuve de l'tre et de la vrit.Le diable est nomm et personnifi dans l'vangile, qui est le Verbe de vrit, donc ilexiste, et il peut tre considr comme une personne. Mais ici c'est le chrtien quis'incline; laissons parler la science ou la raison, c'est la mme chose.Le mal existe, il est impossible d'en douter. Nous pouvons faire bien ou mal.

    Il est des tres qui sciemment et volontairement font le mal.L'esprit qui anime ces tres et qui les excite mal faire est dvoy, dtourn de labonne route, jet en travers du bien comme un obstacle; et voil prcisment ce quesignifie le mot grec diabolos, que nous traduisons par le mot diable.

    Les esprits qui aiment et font le mal sont accidentellement mauvais.Il y a donc un diable qui est l'esprit d'erreur, d'ignorance volontaire, de vertige; et il y ades tres qui lui obissent, qui sont ses envoys, ses missaires, ses anges, et c'est pourcela qu'il est parl dans l'vangile d'un feu ternel qui est prpar, prdestin enquelque sorte au diable et ses anges. Ces paroles sont toute une rvlation et nousaurons les approfondir.Dfinissons d'abord bien nettement le mal; le mal c'est le dfaut de rectitude dansl'tre.Le mal moral est le mensonge en actions comme le mensonge est le crime en paroles.

    L'injustice est l'essence du mensonge; tout mensonge est une injustice.Quand ce qu'on dit est juste, il n'y a pas mensonge. Quand on agit quitablement etd'une manire vraie, il n'y a pas pch.L'injustice est la mort de l'tre moral, comme le mensonge est le poison del'intelligence.L'esprit de mensonge est donc un esprit de mort.

    Ceux qui l'coutent sont empoisonns par lui et sont ses dupes.Mais s'il fallait prendre sa personnification absolue au srieux, il serait lui-mmeabsolument mort et absolument tromp, c'est--dire que l'affirmation de son existenceimpliquerait une vidente contradiction.Jsus a dit: Le diable est menteur ainsi que son pre.Qu'est-ce que le pre du diable?

    C'est celui qui lui donne une existence personnelle en vivant d'aprs ses inspirations;l'homme qui se fait diable est le pre du mauvais esprit incarn.

    Mais il est une conception tmraire, impie, monstrueuse.

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    Une conception traditionnelle comme l'orgueil des pharisiens.Une cration hybride qui a donn une apparente raison contre les magnificences duchristianisme la mesquine philosophie du XVIIIe sicle.C'est le faux Lucifer de la lgende htrodoxe; c'est cet ange assez fier pour se croireDieu, assez courageux pour acheter l'indpendance au prix d'une ternit de supplices,assez beau pour avoir pu s'adorer en pleine lumire divine; assez fort pour rgnerencore dans les tnbres et la douleur, et pour se faire un trne de son inextinguiblebcher, c'est le Satan du rpublicain et de l'hrtique Millon, c'est ce prtendu hrosdes ternits tnbreuses calomni de laideur, affubl de cornes et de griffes quiconviendraient plutt son tourmenteur implacable.

    C'est ce diable roi du mal, comme si le mal tait un royaume!Ce diable plus intelligent que les hommes de gnie qui craignaient ses dceptions.Cette lumire noire, ces tnbres qui voient. Ce pouvoir que Dieu n'a pas voulu, etqu'une crature dchue n'a pu crer.Ce prince de l'anarchie servi par une hirarchie de purs esprits.

    Ce banni de Dieu qui serait partout comme Dieu est sur la terre, plus visible, plusprsent au plus grand nombre, mieux servi que Dieu mme!Ce vaincu auquel le vainqueur donnerait ses enfants dvorer!Cet artisan des pchs de la chair qui la chair n'est rien, et qui ne saurait parconsquent rien tre la chair, si on ne l'en suppose crateur et matre comme Dieu!Un immense mensonge ralis, personnifi, ternel!

    Une mort qui ne peut mourir!Un blasphme que le verbe de Dieu ne fera jamais taire!Un empoisonneur des mes que Dieu tolrerait par une contradiction de sa puissance,ou qu'il conserverait comme les empereurs romains avaient conserv Locusta, parmiles instruments de son rgne!Un supplici toujours vivant pour maudire son juge et pour avoir raison contre luipuisqu'il ne se repentira jamais!Un monstre accept comme bourreau par la souveraine puissance et qui, suivantl'nergique expression d'un ancien crivain catholique peut appeler Dieu le Dieu dudiable en se donnant lui-mme comme un diable de Dieu!L est le fantme irrligieux qui calomnie la religion, tez-nous cette idole qui nouscache notre sauveur. A bas le tyran du mensonge! A bas le Dieu noir des manichens!A bas l'Arimane des anciens idoltres! Vive Dieu seul et son Verbe incarn, Jsus-Christ, le sauveur du monde, qui a vu Satan tomber du ciel! et vive Marie, la divinemre qui a cras la tte de l'infernal serpent!Voil ce que disent, avec unanimit, la tradition des saints et les coeurs de tous les

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    Voil ce que disent, avec unanimit, la tradition des saints et les coeurs de tous lesvrais fidles: Attribuer une grandeur quelconque l'esprit dchu, c'est calomnier ladivinit; prter une royaut quelconque l'esprit rebelle, c'est encourager la rvolte,c'est commettre, en pense du moins, le crime de ceux qu'au moyen ge on appelaitavec horreur des sorciers.Car tous les crimes punis autrefois de mort sur les anciens sorciers, sont rels et sontles plus grands de tous les crimes.Ils ont ravi le feu du ciel, comme Promthe.

    Ils ont chevauch, comme Mde, les dragons ails et le serpent volant.Ils ont empoisonn l'air respirable, comme l'ombre du mancenillier.Ils ont profan les choses saintes et fait servir le corps mme du Seigneur des oeuvresde destruction et de malheur.Comment tout cela est-il possible? C'est qu'il existe un agent mixte, un agent naturel etdivin, corporel et spirituel, un mdiateur plastique universel, un rceptacle commundes vibrations du mouvement et des images de la forme, un fluide et une force qu'onpourrait appeler en quelque manire l'imagination de la nature. Par cette force tous lesappareils nerveux communiquent secrtement ensemble; de l naissent la sympathie etl'antipathie; de l viennent les rves; par l se produisent les phnomnes de secondevue et de vision extranaturelle. Cet agent universel des oeuvres de la nature, c'est l'oddes hbreux et du chevalier de Richembach, c'est la lumire astrale des martinistes, etnous prfrons, comme plus explicite, cette dernire appellation.

    L'existence et l'usage possible de cette force sont le grand arcane de la magie pratique.C'est la baguette des thaumaturges et la clavicule de la magie noire.

    C'est le serpent dnique qui a transmis ve les sductions d'un ange dchu.La lumire astrale aimante, chauffe, claire, magntise, attire, repousse, vivifie,dtruit, coagule, spare, brise, rassemble toutes choses sous l'impulsion des volontspuissantes.

    Dieu l'a cre au premier jour lorsqu'il a dit le FIAT LUX!C'est une force aveugle en elle-mme, mais qui est dirige par les grgores, c'est--dire par les chefs des mes. Les chefs des mes sont les esprits d'nergie et d'action.Ceci explique dj toute la thorie des prodiges et des miracles. Comment, en effet, lesbons et les mchants pourraient-ils forcer la nature laisser voir les forcesexceptionnelles? comment y aurait-il miracles divins et miracles diaboliques?comment l'esprit rprouv, l'esprit gar, l'esprit dvoy, aurait-il plus de force encertain cas et de certaine manire que le juste, si puissant de sa simplicit et de sasagesse, si l'on ne suppose pas un instrument dont tous peuvent se servir, suivantcertaines conditions, les uns pour le plus grand bien, les autres pour le plus grand mal?Les magiciens de Pharaon faisaient d'abord les mmes prodiges que Mose.L'instrument dont ils se servaient tait donc le mme, l'inspiration seule tait diffrente,

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    L'instrument dont ils se servaient tait donc le mme, l'inspiration seule tait diffrente,et quand ils se dclarrent vaincus, ils proclamrent que suivant eux les forceshumaines taient bout, et que Mose devait avoir en lui quelque chose de surhumain.Or cela se passait dans cette gypte, mre des initiations magiques, dans cette terre otout tait science occulte et enseignement hirarchique et sacr. tait-il plus difficilecependant de faire apparatre des mouches que des grenouilles? Non, certainement;mais les magiciens savaient que la projection fluidique par laquelle on fascine les yeuxne saurait s'tendre au del de certaines limites, et pour eux dj ces limites taientdpasses par Mose.Quand le cerveau se congestionne ou se surcharge de lumire astrale, il se produit unphnomne particulier. Les yeux, au lieu de voir en dehors, voient en dedans; la nuit sefait l'extrieur dans le monde rel et la clart fantastique rayonne seule dans le mondedes rves. L'oeil alors semble retourn et souvent, en effet, il se convulse lgrement etsemble rentrer en tournant sous la paupire. L'me alors aperoit par des images lereflet de ses impressions et de ses penses, c'est--dire que l'analogie qui existe entretelle ide et telle forme, attire dans la lumire astrale le reflet reprsentatif de cetteforme, car l'essence de la lumire vivante c'est d'tre configurative, c'est l'imaginationuniverselle dont chacun de nous s'approprie une part plus ou moins grande, suivant sondegr de sensibilit et de mmoire. L est la source de toutes les apparitions, de toutesles visions extraordinaires et de tous les phnomnes intuitifs qui sont propres la folieou l'extase.Le phnomne d'appropriation et d'assimilation de la lumire par la sensibilit qui voit,est un des plus grands qu'il soit donn la science d'tudier. On trouvera peut-tre unjour que voir c'est dj parler, et que la conscience de la lumire est le crpuscule de lavie ternelle dans l'tre, la parole de Dieu, qui cre la lumire, semble tre profre partoute intelligence, qui peut se rendre compte des formes et qui veut regarder.--Que lalumire soit! La lumire, en effet, n'existe l'tat de splendeur que pour les yeux qui laregardent, et l'me amoureuse du spectacle des beauts universelles, et appliquant sonattention cette criture lumineuse du livre infini qu'on appelle les choses visibles,semble crier, comme Dieu l'aurore du premier jour, ce verbe sublime et crateur:FIAT LUX!Tous les yeux ne voient pas de mme, et la cration n'est pas pour tous ceux qui laregardent de la mme forme et de la mme couleur. Notre cerveau est un livre imprimau dedans et au dehors, et pour peu que l'attention s'exalte, les critures se confondent.C'est ce qui se produit constamment dans l'ivresse et dans la folie. Le rve alorstriomphe de la vie relle et plonge la raison dans un incurable sommeil. Cet tatd'hallucination a ses degrs, toutes les passions sont des ivresses, tous lesenthousiasmes sont des folies relatives et gradues. L'amoureux voit seul desperfections infinies autour d'un objet qui le fascine et qui l'enivre. Pauvre ivrogne devolupts! demain ce parfum du vin qui l'attire sera pour lui une rminiscencerpugnante et une cause de mille nauses et de mille dgots!Savoir user de cette force, et ne se laisser jamais envahir et surmonter par elle, marchersur la tte du serpent, voil ce que nous apprend la magie de lumire: dans cet arcanesont contenus tous les mystres du magntisme, qui peut dj donner son nom toutela partie pratique de la haute magie des anciens.

    Le magntisme, c'est la baguette des miracles, mais pour les initis seulement; car pourles imprudents qui voudraient s'en faire un jouet ou un instrument au service de leurs

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    passions, elle devient redoutable comme cette gloire foudroyante qui, suivant lesallgories de la fable, consuma la trop ambitieuse Sml dans les embrassements deJupiter.Un des grands bienfaits du magntisme, c'est de rendre vidente, par des faitsincontestables, la spiritualit, l'unit et l'immortalit de l'me. La spiritualit, l'unit etl'immortalit une fois dmontres, Dieu apparat toutes les intelligences et tous lescoeurs. Puis de la croyance Dieu et aux harmonies de la cration, on est amen cette grande harmonie religieuse, qui ne saurait exister en dehors de la hirarchiemiraculeuse et lgitime de l'glise catholique, la seule qui ait conserv toutes lestraditions de la science et de la foi.La tradition premire de la rvlation unique a t conserve sous le nom de kabbalepar le sacerdoce d'Isral. La doctrine kabbalistique, qui est le dogme de la haute magie,est contenue dans le Sepher Jzirah, le Sohar et le Talmud. Suivant cette doctrine,l'absolu c'est l'tre dans lequel se trouve le Verbe, qui est l'expression de la raisond'tre et de la vie.

    L'tre est l'tre, . Voil le principe.Dans le principe tait, c'est--dire est, a t, et sera le Verbe, c'est--dire la raison quiparle.

    !" #$%& '()(*!Le Verbe est la raison de la croyance, et en lui aussi est l'expression de la foi quivivifie la science. Le Verbe, !"#"$, est la source de la logique. Jsus est le Verbeincarn. L'accord de la raison avec la foi, de la science avec la croyance, de l'autoritavec la libert, est devenu dans les temps modernes l'nigme vritable du sphinx; et enmme temps que ce grand problme on a soulev celui des droits respectifs del'homme et de la femme; cela devait tre, car entre tous ces termes d'une grande etsuprme question, l'analogie est constante et les difficults, comme les rapports, sontinvariablement les mmes.Ce qui rend paradoxale, en apparence, la solution de ce noeud gordien de laphilosophie et de la politique moderne, c'est que pour accorder les termes de l'quationqu'il s'agit de faire, on affecte toujours de les mler ou de les confondre.

    S'il y a une absurdit suprme, en effet, c'est de chercher comment la foi pourrait treune raison, la raison une croyance, la libert une autorit; et rciproquement, la femmeun homme et l'homme une femme. Ici les dfinitions mmes s'opposent la confusion,et c'est en distinguant parfaitement les termes qu'on arrive les accorder. Or, ladistinction parfaite et ternelle des deux termes primitifs du syllogisme crateur, pourarriver la dmonstration de leur harmonie par l'analogie des contraires, cettedistinction, disons-nous, est le second grand principe de cette philosophie occulte,voile sous le nom de kabbale et indique par tous les hiroglyphes sacrs des ancienssanctuaires et des rites encore si peu connus de la maonnerie ancienne et moderne.

    On lit dans l'criture que Salomon fit placer devant la porte du temple deux colonnesde bronze, dont l'une s'appelait Jakin et l'autre Boaz, ce qui signifie le fort et le faible.Ces deux colonnes reprsentaient l'homme et la femme, la raison et la foi, le pouvoir et

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    Ces deux colonnes reprsentaient l'homme et la femme, la raison et la foi, le pouvoir etla libert, Can et Abel, le droit et le devoir; c'taient les colonnes du mondeintellectuel et moral, c'tait l'hiroglyphe monumental de l'antinomie ncessaire lagrande loi de cration. Il faut, en effet, toute force une rsistance pour appui, toutelumire une ombre pour repoussoir, toute saillie un creux, tout panchement unrceptacle, tout rgne un royaume, tout souverain un peuple, tout travailleur unematire premire, tout conqurant un sujet de conqute. L'affirmation se pose par langation, le fort ne triomphe qu'en comparaison avec le faible, l'aristocratie ne semanifeste qu'en s'levant au-dessus du peuple. Que le faible puisse devenir fort, que lepeuple puisse conqurir une position aristocratique, c'est une question detransformation et de progrs, mais ce qu'on peut en dire n'arrivera qu' la confirmationdes vrits premires, le faible sera toujours le faible, peu importe que ce ne soit plus lemme personnage. De mme le peuple sera toujours le peuple, c'est--dire la massegouvernable et incapable de gouverner. Dans la grande arme des infrieurs, toutemancipation personnelle est une dsertion force, rendue heureusement insensible parun remplacement ternel; un peuple-roi ou un peuple de rois supposerait l'esclavage dumonde et l'anarchie dans une seule et indisciplinable cit, comme il en tait Rome dutemps de sa plus grande gloire. Une nation de souverains serait ncessairement aussianarchique qu'une classe de savants ou d'coliers qui se croiraient matres; personnen'y voudrait couter, et tous dogmatiseraient et commanderaient la fois.

    On peut en dire autant de l'mancipation radicale de la femme. Si la femme passe de lacondition passive la condition active, intgralement et radicalement, elle abdique sonsexe et devient homme, ou plutt, comme une telle transformation est physiquementimpossible, elle arrive l'affirmation par une double ngation, et se pose en dehors desdeux sexes, comme un androgyne strile et monstrueux. Telles sont les consquencesforces du grand dogme kabbalistique de la distinction des contraires pour arriver l'harmonie par l'analogie de leurs rapports.Ce dogme une fois reconnu, et l'application de ses consquences tant faiteuniversellement par la loi des analogies, on arrive la dcouverte des plus grandssecrets de la sympathie et de l'antipathie naturelle, de la science du gouvernement, soiten politique, soit en mariage, de la mdecine occulte dans toutes ses branches, soitmagntisme, soit homoeopathie, soit influence morale; et d'ailleurs, comme nousl'expliquerons, la loi d'quilibre en analogie conduit la dcouverte d'un agentuniversel, qui tait le grand arcane des alchimistes et des magiciens du moyen ge.Nous avons dit que cet agent est une lumire de vie dont les tres anims sontaimants, et dont l'lectricit n'est qu'un accident et comme une perturbation passagre.A la connaissance et l'usage de cet agent se rapporte tout ce qui tient la pratique dela kabbale merveilleuse dont nous aurons bientt nous occuper, pour satisfaire lacuriosit de ceux qui cherchent dans les sciences secrtes plutt des motions que desages enseignements.La religion des kabbalistes est la fois toute d'hypothses et toute de certitude, car elleprocde par analogie du connu l'inconnu. Ils reconnaissent la religion comme unbesoin de l'humanit, comme un fait vident et ncessaire, et l seulement est pour euxla rvlation divine, permanente et universelle. Ils ne contestent rien de ce qui est, maisils rendent raison de toute chose. Aussi leur doctrine, en marquant nettement la lignede sparation qui doit ternellement exister entre la science et la foi, donne-t-elle lafoi la plus haute raison pour base, ce qui lui garantit une ternelle et incontestabledure; viennent ensuite les formules populaires du dogme qui, seules, peuvent varier ets'entre-dtruire; le kabbaliste n'est pas branl pour si peu et trouve tout d'abord une

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    s'entre-dtruire; le kabbaliste n'est pas branl pour si peu et trouve tout d'abord uneraison aux plus tonnantes formules des mystres. Aussi sa prire peut-elle s'unir celle de tous les hommes pour la diriger, en l'illustrant de science et de raison, etl'amener l'orthodoxie. Qu'on lui parle de Marie, il s'inclinera devant cette ralisationde tout ce qu'il y a de divin dans les rves de l'innocence et de tout ce qu'il y ad'adorable dans la sainte folie du coeur de toutes les mres. Ce n'est pas lui qui refuserades fleurs aux autels de la mre de Dieu, des rubans blancs ses chapelles, des larmesmme ses naves lgendes! Ce n'est pas lui qui rira du Dieu vagissant de la crche etde la victime sanglante du Calvaire; il rpte cependant au fond de son coeur, avec lessages d'Isral et les vrais croyants de l'Islam: Il n'y a qu'un Dieu, et c'est Dieu; ce quiveut dire pour un initi aux vraies sciences: Il n'y a qu'un tre, et c'est l'tre! Maistout ce qu'il y a de politique et de touchant dans les croyances, mais la splendeur descultes, mais la pompe des crations divines, mais la grce des prires, mais la magiedes esprances du ciel; tout cela n'est-il pas un rayonnement de l'tre moral dans toutesa jeunesse et dans toute sa beaut? Oui, si quelque chose peut loigner le vritableiniti des prires publiques et des temples, ce qui peut soulever chez lui le dgot oul'indignation contre une forme religieuse quelconque, c'est l'incroyance visible desministres ou du peuple, c'est le peu de dignit dans les crmonies du culte, c'est laprofanation, en un mot, des choses saintes. Dieu est rellement prsent lorsque desmes recueillies et des coeurs touchs l'adorent; il est sensiblement et terriblementabsent lorsqu'on parle de lui sans feu et sans lumire, c'est--dire sans intelligence etsans amour.L'ide qu'il faut avoir de Dieu, suivant la sage kabbale, c'est saint Paul lui-mme qui vanous la rvler: Pour arriver Dieu, dit cet aptre, il faut croire qu'il est et qu'ilrcompense ceux qui le cherchent.

    Ainsi, rien en dehors de l'ide d'tre, jointe la notion de bont et de justice, car cetteide seule est l'absolu. Dire que Dieu n'est pas, ou dfinir ce qu'il est, c'est galementblasphmer. Toute dfinition de Dieu, risque par l'intelligence humaine, est unerecette d'empirisme religieux, au moyen de laquelle la superstition, plus tard, pourraalambiquer un diable.Dans les symboles kabbalistiques, Dieu est toujours reprsent par une double image,l'une droite, l'autre renverse, l'une blanche et l'autre noire. Les sages ont vouluexprimer ainsi la conception intelligente et la conception vulgaire de la mme ide, ledieu de lumire et le dieu d'ombre; c'est ce symbole mal compris qu'il faut reporterl'origine de l'Arimane des Perses, ce noir et divin anctre de tous les dmons; le rvedu roi infernal, en effet, n'est qu'une fausse ide de Dieu.La lumire seule, sans ombre, serait invisible pour nos yeux, et produirait unblouissement quivalent aux plus profondes tnbres. Dans les analogies de cettevrit physique, bien comprise et bien mdite, on trouvera la solution du plus terribledes problmes; l'origine du mal. Mais la connaissance parfaite de cette solution et detoutes ses consquences n'est pas faite pour la multitude, qui ne doit pas entrer sifacilement dans les secrets de l'harmonie universelle. Aussi, lorsque l'initi auxmystres d'leusis avait parcouru triomphalement toutes les preuves, lorsqu'il avait vuet touch les choses saintes, si on le jugeait assez fort pour supporter le dernier et leplus terrible de tous les secrets, un prtre voil s'approchait de lui en courant, et luijetait dans l'oreille cette parole nigmatique: Osiris est un dieu noir. Ainsi cet Osiris,dont Typhon est l'oracle, ce divin soleil religieux de l'Egypte, s'clipsait tout coup etn'tait plus lui-mme que l'ombre de cette grande et indfinissable Isis, qui est tout ce

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    n'tait plus lui-mme que l'ombre de cette grande et indfinissable Isis, qui est tout cequi a t et tout ce qui sera, mais dont personne encore n'a soulev le voile ternel.La lumire pour les kabbalistes reprsente le principe actif, et les tnbres sontanalogues au principe passif; c'est pour cela qu'ils firent du soleil et de la lunel'emblme des deux sexes divins et des deux forces cratrices; c'est pour cela qu'ilsattriburent la femme la tentation et le pch d'abord, puis le premier travail, letravail maternel de la rdemption puisque c'est du sein des tnbres mmes qu'on voitrenatre la lumire. Le vide attire le plein, et c'est ainsi que l'abme de pauvret et demisre, le prtendu mal, le prtendu nant, la passagre rbellion des cratures attireternellement un ocan d'tre, de richesse, de misricorde et d'amour. Ainsi s'expliquele symbole du Christ descendant aux enfers aprs avoir puis sur la croix toutes lesimmensits du plus admirable pardon.

    Par cette loi de l'harmonie dans l'analogie des contraires, les kabbalistes expliquaientaussi tous les mystres de l'amour sexuel; pourquoi cette passion est plus durable entredeux natures ingales et deux caractres opposs? Pourquoi en amour il y a toujours unsacrificateur et une victime, pourquoi les passions les plus obstines sont celles dont lasatisfaction parat impossible. Par cette loi aussi ils eussent rgl jamais la questionde prsance entre les sexes, question que le saint-simonisme seul a pu souleversrieusement de nos jours. Ils eussent trouv que la force naturelle de la femme tant laforce d'inertie ou de rsistance, le plus imprescriptible de ses droits, c'est le droit lapudeur; et qu'ainsi elle ne doit rien faire ni rien ambitionner de tout ce qui demandeune sorte d'effronterie masculine. La nature y a d'ailleurs bien pourvu en lui donnantune voix douce qui ne pourrait se faire entendre dans les grandes assembles sansarriver des tons ridiculement criards. La femme qui aspirerait aux fonctions de l'autresexe, perdrait par cela mme les prrogatives du sien. Nous ne savons jusqu' quelpoint elle arriverait gouverner les hommes, mais coup sr les hommes, et ce quiserait plus cruel pour elle, les enfants mmes ne l'aimeraient plus.La loi conjugale des kabbalistes donne par analogie la solution du problme le plusintressant et le plus difficile de la philosophie moderne. L'accord dfinitif et durablede la raison et de la foi, de l'autorit et de la libert d'examen, de la science et de lacroyance. Si la science est le soleil, la croyance est la lune: c'est un reflet du jour dansla nuit. La foi est le supplment de la raison, dans les tnbres que laisse la science,soit devant elle, soit derrire elle; elle mane de la raison, mais elle ne peut jamais ni seconfondre avec elle, ni la confondre. Les empitements de la raison sur la foi ou de lafoi sur la raison, sont des clipses de soleil ou de lune; lorsqu'elles arrivent, ellesrendent inutiles la fois le foyer et le rflecteur de la lumire.La science prit par les systmes qui ne sont autre chose que des croyances, et la foisuccombe au raisonnement. Pour que les deux colonnes du temple soutiennentl'difice, il faut qu'elles soient spares et places en parallle. Ds qu'on veutviolemment les rapprocher comme Sanson, on les renverse et tout l'difice s'croule surla tte du tmraire aveugle ou du rvolutionnaire, que des ressentiments personnels ounationaux ont d'avance vou la mort.Les luttes du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel ont t de tout temps dansl'humanit de grandes querelles de mnage. La papaut jalouse du pouvoir temporeln'tait qu'une mre de famille jalouse de supplanter son mari: aussi perdit-elle laconfiance de ses enfants. Le pouvoir temporel son tour, lorsqu'il usurpe sur lesacerdoce, est aussi ridicule que le serait un homme en prtendant s'entendre mieuxqu'une mre aux soins de l'intrieur et du berceau. Ainsi les Anglais, par exemple, au

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    qu'une mre aux soins de l'intrieur et du berceau. Ainsi les Anglais, par exemple, aupoint de vue moral et religieux, sont des enfants emmaillotts par des hommes; on s'enaperoit bien leur tristesse et leur ennui.Si le dogme religieux est un conte de nourrice, pourvu qu'il soit ingnieux et d'unemorale bienfaisante, il est parfaitement vrai pour l'enfant, et le pre de famille seraitfort sot d'y contredire. Aux mres, donc, le monopole des rcits merveilleux, des petitssoins et des chansons. La maternit est le type des sacerdoces, et c'est parce quel'glise doit tre exclusivement mre, que le prtre catholique renonce tre homme etabjure devant elle d'avance ses droits la paternit.On n'aurait jamais d l'oublier: la papaut est une mre universelle ou elle n'est rien. Lapapesse Jeanne, dont les protestants ont fait une scandaleuse histoire, n'est peut-trequ'une ingnieuse allgorie, et quand les souverains pontifes ont malmen lesempereurs et les rois, c'tait la papesse Jeanne qui voulait battre son mari au grandscandale du monde chrtien. Aussi les schismes et les hrsies n'ont-ils t au fond,nous le rptons, que des disputes conjugales; l'glise et le protestantisme disent dumal l'un de l'autre et se regrettent, affectent de s'viter et s'ennuient d'tre l'un sansl'autre, comme des poux spars.Ainsi par la kabale, et par elle seule, tout s'explique et se concilie. C'est une doctrinequi vivifie et fconde toutes les autres, elle ne dtruit rien et donne au contraire laraison d'tre de tout ce qui est. Aussi toutes les forces du monde sont elles au servicede cette science unique et suprieure, et le vrai kabbaliste peut-il disposer son grsans hypocrisie et sans mensonge, de la science des sages et de l'enthousiasme descroyants. Il est plus catholique que M. de Maistre, plus protestant que Luther, plusisralite que le grand rabbin, plus prophte que Mahomet; n'est-il pas au-dessus dessystmes et des passions qui obscurcissent la vrit, et ne peut-il pas volont enrunir tous les rayons pars et diversement rflchis par tous les fragments de ce miroirbris qui est la foi universelle, et que les hommes prennent pour tant de croyancesopposes et diffrentes? Il n'y a qu'un tre, il n'y a qu'une vrit, il n'y a qu'une lui etqu'une foi, comme il n'y a qu'une humanit en ce monde.

    Arriv de pareilles hauteurs intellectuelles et morales, on comprend que l'esprit et lecoeur humain jouissent d'une paix profonde; aussi ces mots: Paix profonde, mes frres!taient-ils la parole de matre dans la haute maonnerie, c'est--dire dans l'associationdes initis la kabbale.La guerre que l'glise a d dclarer la magie a t ncessite par les profanations defaux gnostiques, mais la vraie science des mages est essentiellement catholique, parcequ'elle base toute sa ralisation sur le principe de la hirarchie. Or, dans l'glisecatholique seule il y a une hirarchie srieuse et absolue. C'est pour cela que les vraisadeptes ont toujours profess pour cette glise le plus profond respect et l'obissance laplus absolue. Henri Khunrath seul a t un protestant dtermin; mais en cela il taitallemand de son poque plutt que citoyen mystique du royaume ternel.

    L'essence de l'antichristianisme est l'exclusion et l'hrsie, c'est le dchirement ducorps du Christ, suivant la belle expression de saint Jean: Omnis spiritus qui solvitChristum hic Antechristus est. C'est que la religion est la charit. Or, il n'y a pas decharit dans l'anarchie.La magie aussi a eu ses hrsiarques et ses sectaires, ses hommes de prestiges et ses

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    La magie aussi a eu ses hrsiarques et ses sectaires, ses hommes de prestiges et sessorciers. Nous aurons venger la lgitimit de la science, des usurpations del'ignorance, de la folie et de la fraude, et c'est en cela surtout que notre travail pourratre utile et sera entirement nouveau.On n'a jusqu' prsent trait l'histoire de la magie que comme les annales d'un prjug,ou les chroniques plus ou moins exactes d'une srie de phnomnes; personne, en effet,ne croyait plus que la magie ft une science. Une histoire srieuse de cette scienceretrouve doit en indiquer les dveloppements et les progrs; nous marchons donc enplein sanctuaire au lieu de longer des ruines, et nous allons trouver ce sanctuaireenseveli si longtemps sous les cendres de quatre civilisations, plus merveilleusementconserv que ces villes-momies sorties dernirement des cendres du Vsuve, danstoute leur beaut morte et leur majest dsole.

    Dans son plus magnifique ouvrage, Bossuet a montr la religion lie partout avecl'histoire: qu'aurait-il dit s'il avait su qu'une science, ne pour ainsi dire avec le monde,rend raison la fois des dogmes primitifs de la religion unique et universelle en lesunissant aux thormes les plus incontestables des mathmatiques et de la raison?La magie dogmatique est la clef de tous les secrets non encore approfondis par laphilosophie de l'histoire; et la magie pratique ouvre seule la puissance, toujourslimite mais toujours progressive de la volont humaine, le temple occulte de la nature.Nous n'avons pas la prtention impie d'expliquer par la magie les mystres de lareligion; mais nous enseignerons comment la science doit accepter et rvrer cesmystres. Nous ne dirons plus que la raison doit s'humilier devant la foi; elle doit aucontraire s'honorer d'tre croyant; car c'est la foi qui sauve la raison des horreurs dunant sur le bord des abmes pour la rattacher l'infini.L'orthodoxie en religion est le respect de la hirarchie, seule gardienne de l'unit. Or,ne craignons pas de le rpter, la magie est essentiellement la science de la hirarchie.Ce qu'elle proscrit avant tout, qu'on se le rappelle bien, ce sont les doctrinesanarchiques; et elle dmontre, par les lois mmes de la nature, que l'harmonie estinsparable du pouvoir et de l'autorit.

    Ce qui fait, pour le plus grand nombre des curieux, l'attrait principal de la magie, c'estqu'ils y voient un moyen extraordinaire de satisfaire leurs passions. Non, disent lesavares, le secret d'Herms pour la transmutation des mtaux n'existe pas, autrementnous l'achterions et nous serions riches!... Pauvres fous, qui croient qu'un pareil secretpuisse se vendre! et quel besoin aurait de votre argent celui qui saurait faire de l'or?--C'est vrai, rpondra un incrdule, mais toi-mme, liphas Lvi, si tu possdais cesecret ne serais-tu pas plus riche que nous?--Eh! qui vous dit que je sois pauvre? Vousai-je demand quelque chose? Quel est le souverain du monde qui peut se vanter dem'avoir pay un secret de la science? Quel est le millionnaire auquel j'aie jamais donnquelque raison de croire que je voudrais troquer ma fortune contre la sienne? Lorsqu'onvoit d'en bas les richesses de la terre on y aspire toujours comme la souveraineflicit; mais comme on les mprise lorsqu'on plane au-dessus d'elles, et qu'on a peud'envie de les reprendre lorsqu'on les a laisses tomber comme des fers!

    Oh! s'criera un jeune homme, si les secrets de la magie taient vrais, je voudrais lespossder pour tre aim de toutes les femmes.--De toutes, rien que cela. Pauvre enfant,un jour viendra o ce sera trop d'en avoir une. L'amour sensuel est une orgie deux, o

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    un jour viendra o ce sera trop d'en avoir une. L'amour sensuel est une orgie deux, ol'ivresse amne vite le dgot, et alors on se quitte en se jetant les verres la tte.Moi, disait un jour un vieil idiot, je voudrais tre magi