Tentative d'expression du phénomène d'hystérésis de ...

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HAL Id: jpa-00234188 https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00234188 Submitted on 1 Jan 1949 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Tentative d’expression du phénomène d’hystérésis de traction, pour un polymère élastique cristallisable Jacques Clouaire To cite this version: Jacques Clouaire. Tentative d’expression du phénomène d’hystérésis de traction, pour un polymère élastique cristallisable. J. Phys. Radium, 1949, 10 (10), pp.295-300. 10.1051/jphys- rad:019490010010029500. jpa-00234188

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Submitted on 1 Jan 1949

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

Tentative d’expression du phénomène d’hystérésis detraction, pour un polymère élastique cristallisable

Jacques Clouaire

To cite this version:Jacques Clouaire. Tentative d’expression du phénomène d’hystérésis de traction, pour unpolymère élastique cristallisable. J. Phys. Radium, 1949, 10 (10), pp.295-300. �10.1051/jphys-rad:019490010010029500�. �jpa-00234188�

TENTATIVE D’EXPRESSION DU PHÉNOMÈNE D’HYSTÉRÉSIS DE TRACTION,POUR UN POLYMÈRE ÉLASTIQUE CRISTALLISABLE (1)

Par JACQUES CLOUAIRE.

Ingénieur A. M., Ingénieur Docteur, Ingénieur du Caoutchouc I. F. C.

Sommaire. 2014 L’étirement d’un polymère élastique cristallisable (tel que le caoutchouc naturel vulca-nisé, type « pure gomme ») dans les conditions habituelles des dynamomètres commerciaux, présenteles caractères suivants :

1° Irréversibilité thermodynamique des phénomènes.2° Liaison héréditaire entre la valeur de la tension à un instant donné et les déformations antérieu-

rement imposées.On exprime la tension résultant d’un allongement donné, à un instant donné, en tenant compte de

l’élasticité de la phase cristallisée, de celle de la phase demeurée amorphe, et de la vitesse de cristalli-sation à cet instant; un terme additionnel tient compte de ce que l’on appelle le frottement interne.

Les résultats obtenus montrent que la nature même du phénomène de cristallisation par étirement(tendance vers un état de cristallisation partielle, dépendant de l’allongement imposé, et de toutes lesdéformations précédemment subies) explique le phénomène d’hystérésis de traction particulier à ces corps.

1. Caractères expérimentaux de l’hystérésis.- Des essais expérimentaux (1) portant sur l’étudede l’hystérésis développée par des échantillonsde caoutchouc naturel vulcanisé, soumis à destractions et rétractions alternées, l’allongementpouvant aller jusqu’au voisinage de la rupture,ont permis de dégager les caractères principauxde ce phénomène, et, à leur lumière, de tenter

l’interprétation qui fait l’objet de cet article.Les conditions opératoires furent les suivantes :10 Utilisation d’éprouvettes Schoepper standard;2° Tractions et rétractions effectuées sur dyna-

momètre Lhomme et Argy; à une vitesse d’extensionde 3o cm : min;

3a Tractions et rétractions se répétant sans inter-ruption susceptible de provoquer des effets de

reprise élastique;4~ Cycles décrits pour toutes les amplitudes pos-

sibles, exprimées selon un multiple entier de 100

pour 100 d’allongement relatif, pour des allon-

gements compris entre o et 700 pour 10oo (voirtableau 1);

5° Nombre de cycles le plus élevé possible, nedépassant pas cependant 2 000, mais plus limitéen général (5o à 200), à cause de la rupture pré-maturée des échantillons.

(1) Ce Mémoire développe les principales conclusionsd’ordre théorique auxquelles ont conduit les rechercheseflectuées par l’auteur à l’ Institut Français du Caoutchouc.

6° Conditions de température ambiante et d’étathygrométrique controlée à 20° ± 1 ° C, et 60 pour 100io pour oo (ces valeurs n’entraînant pas devariations décelables des quantités mesurées) (2).

Les observations peuvent se résumer aux principauxf aits suivants :

10 L’hystérésis, mesurée comme l’aire d’un cycle(exprimée en unités d’énergie) rapportée à l’énergiefournie par la machine dynamométrique à l’éprou-vette, lors de la traction, croît avec l’amplitudedes cycles.

(2) L’essentiel des résultats dressais obtenus a été publiédans la Revue Générale du Caoutchouc à laquelle on pourrase reporter pour plub amples détails expérimentaux.

J. CLOLTAIRE. - Rev. Gén. Caout., 1949, 26, 85-go.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019490010010029500

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2° Pour une amplitude donnée, localisée dans ledomaine des allongements de façon définie, l’hys-térésis diminue lorsque le nombre de cycles augmente.

3o En général, les cycles successifs ne se super-posent pas les uns aux autres, mais se déplacentvers les tensions plus basses.Bien qu’on n’ait pu mettre en évidence une limite

à cette migration, son importance diminue lorsquele nombre de cycles augmente.

~to A amplitude égale, l’hystérésis est sensiblementindépendante de la localisation dans le domainedes allongements alors que la migration augmentelorsqu’on se déplace vers les allongements plus grands.

50 La migration est d’autant plus accusée quel’amplitude est grande.

~~ Le repos prolongé entre les cycles successifsentraîne le retour lent vers les valeurs déjà observées.Ainsi, pour des cycles décrits entre o et 700 pour 100,le premier et le deuxième étant décrits sans inter-ruption, et le troisième après un repos de duréevariable de l’éprouvette, en l’absence de toute tensionimposée, au bout de 8 jours, ce troisième cycle estsuperposé au deuxième. Au bout de 3o semaines,ce troisième cycle est compris entre le deuxième etle premier. Il semble toutefois que le retour aux condi-tions exactes de l’origine soit très lent, sinon impos-sible.

70 Il semble a priori que l’on pourrait délimiterla zone d’allongements, de o à la rupture, en deuxrégions :

a. au-dessous d’un allongement sensiblement égalà 200 pour 100, l’hystérésis èst faible, et la migrationnégligeable.

b. au-dessus de cet allongement, la migrations’accuse suivant les principes mentionnés ci-dessus,et l’hystérésis augmente considérablement.

On rapprochera de ces faits les observationssuivantes :

a. le volume d’un mélange de caoutchouc du typegomme pure, vulcanisé, reste sensiblement constantjusqu’à un allongement de 200 pour 100 environ,et varie ensuite (1), (2), (3), (4).

b, les diagrammes de rayons X montrent que lacristallisation devient notable, pour des allongementssupérieurs à 200 pour 100 (5), (6).

c. des diagrammes de rayons X ont montré que,pour un allongement donné, la cristallisation se

poursuit dans le temps, lors même que la tensiondiminue (7).

d. les éprouvettes tendues dans les conditionsdéfinies précédemment exhibent une augmentationde température notable (de 5 à 10°C) pour desallongements supérieurs à 200 pour Ioo envi-ron (1), (8).

e. les théories statistiques de l’élasticité, condui-sant à des équations comme celle de F. T. Wall,par exemple, ne sont sensiblement vérifiées parl’expérience que pour des allongements au pluségaux à 200 pour 100 (9).

2. Conditions d’élasticité des hauts poly-mères cristallisables. -- Loin de considérer,comme on l’a fait parfois, l’hystérésis comme uneirrégulàrité gênante, nous la tiendrons comme unedes manifestations fondamentales de la nature del’élasticité des hauts polymères cristallisables, auxgrands allongements. A la lumière des expériencescitées, on peut dégager les deux caractères fonda-mentaux suivants :

io Les conditions thermodynamiques de l’élas-ticité s’écartent d’autant plus de la réversibilité

que l’allongement est grand.20 La valeur de la tension obtenue, pour un

allongement donné, dépend de toute l’histoire desdéformations précédemment imposées.Les conséquences immédiates de ces deux carac-

tères seront que :

1 ~ On ne pourra en général utiliser la notion deréversibilité dans le traitement thermodynamiquedes phénomènes.

20 On ne pourra utiliser des équations algébriquesclassiques dans la traduction mathématique des

phénomènes. Si y est la fonction étudiée, et x,, x2,X3, ..., Xn les variables indépendantes reconnuescomme agissantes on ne pourra former une équation

telle que pour des valeurs de Xl’ X2’ x~, ... , zn don-

nées, r~ se trouve déterminée.

3. Tentative d’interprétation des phéno-mènes, -A, CAS D’UN POLYMÈRE NE CRISTALLISANTPAS PAR TRACTION. - Nous admettrons en généralqu’il existe une certaine hystérésis, attribuable àce qu’on appelle « frottement interne » (3). Dans cecas, la réversibilité thermodynamique ne pourras’appliquer, et nous aurons seulement d’après le

premier principe :Fdl = (l’indice a étant utile par la suite),F étant la force extérieure appliquée, 1 la longueurde l’éprouvette (nous négligeons ici le travail de làpression hydrostatique extérieure).En raisonnant sur l’unité de volume, nous aurons

(3) Sans entrer dans le détail des causes structurelles de cephénomène, nous appellerons frottement interne l’effet dontrésulte une hystérésis cyclique (les cycles successifs se super-posent à eux-mêmes), en l’absence de toute cristallisation.C’est ce qu’on observe expérimentalement, lorsque les allon-gements sont inférieurs à 20o pour ioo.

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encore :

T étant alors la tension par unité de section initiale

(avant toute déformation) et À l’allongement relatif 7.Nous considérons que ce que nous appelons frot-

tement interne n’entraîne aucune variation de l’éner-

gie interne pour un processus isotherme, c’est-à-direqu’il s’agit d’un phénomène parfaitement identi-fiable au frottement, une partie de l’énergie fourniepar la machine de traction se transformant en

chaleur. Soit Ql la quantité de chaleur ainsi déve-loppée. Il vient : >

Lorsque Q, = o il n’y a pas de frottement interne,et on a affaire à l’élasticité parfaite. Nous pourronsalors considérer que la réversibilité thermodyna-mique s’applique. Si l’essai est conduit assez lente-ment, l’isothermicité sera respectée : c’est ce qu’onobserve pour les essais conduits aux vitesses clas-

siques des dynamomètres, 10, 20, 4o cm : mn, pourdes allongements inférieurs à 200 pour i oo.Nous pourrons alors remplacer les dérivées totales

par les dérivées partielles, à température constante

ou encore

Lorsque d , = o, la tension est déterminée, au

terme près, (facteur d’hystérésis), par le

terme T d’S2 ; la transformation de ce terme, enB d7 T

utilisant l’équation de Boltzmann, reliant l’entropieà la probabilité thermodynamique d’un état, conduitaux expressions de la tension dérivées des théoriesstatistiques déjà mentionnées.

Cependant, pour des allongements assez élevés

(supérieurs à oo pour 100) et en l’absence de toutecristallisation, il devient clair que sous l’effet du

champ de forces internes créé par l’application d’unetension axiale, l’orientation des éléments du réseauqui forme l’élastomère ne se fait plus au hasard,mais tend à se produire dans une direction préfé-rentielle.

L’arrangement au hasard des éléments d’une

chaîne, lorsque seule la distance entre extrémitésse trouve imposée, indépendamment même des

empêchements stériques, est de moins en moins

possible. De plus, dès qu’une portion de chaîne setrouve orientée suivant l’axe de traction, toute

extension ultérieure ne pourra se traduire à son

égard que par une résistance de nature géométrique(déformation des angles de valence, augmentationdes distances entre atomes de carbone, ou simple-ment déplacement relatif des éléments déjà orientésles uns par rapport aux autres, pour des chaînessuffisamment voisines). Tout cela se traduira parune augmentation de l’énergie interne, au détrimentdu travail mécanique fourni par la machine detraction.

Les limites extrêmes correspondront donc :

u. au cas de l’élasticité statistique pure

b. au cas de l’élasticité classique :

l’indice 1 indiquant que II ou S2 joue exclusivement.Pour un état d’allongement donné, nous pourronsdire que Ta contribuera à la valeur de la tension,d’autant plus que l’allongement sera faible, et que Tl,

y contribuera d’autant plus que cet allongementsera élevé.Nous caractériserons ces contributions relatives

par l’emploi d’un certain coefficient a représentant,si l’on veut, la fraction de section d’une éprouvette,qui résiste à cause de Tb, (i - a) représentant la frac-tion qui résiste à cause de r,. De sorte que nous

pourrons écrire :

équation dont les termes s’identifient à ceux dede (3.3 A) suivant :

On aura donc un moyen d,e traiter de l’élasticitédes corps hautement élastiques, demeurant amorphes,par l’étude séparée des conditions aux limites, quifournira le terme en S2t et le terme Uai. Le termeen -Q, se déterminera par la nature du frottementinterne (assimilable avec une bonne approximationà un frottement liquide).Pour la détermination de «, on pourra, pour

simplifier, supposer des chaînes formées de chaînonsfaisant entre eux un angle constant, et doués d’unerotation parfaitement libre. La connaissance de lafonction de répartition de la longueur de ces chaînespermettra de déterminer, pour un allongementdonné, la proportion de ces chaînes ayant atteintleur extension maximum, par le procédé cinétique,et qui, à partir de cet allongement, résisteront avec

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augmentation d’énergie interne. On pourra prendrecette proportion comme valeur de a.

B. CAS D’UN POLYMÉRE CRISTALLISANT PAR TRAC-TION. - Nous admettrons que la traction fait naîtredans l’élastomère une cristallisation, d.’autant plusimportante que l’allongement est élevé, mais quecelle-ci ne peut atteindre une valeur d’équilibreinstantanément, et se trouve affectée par tout le

processus de déformations imposé avant d’atteindrel’allongement considéré; de sorte qu’à cet allon-

gement correspondra une infinité de valeurs du tauxde cristallisation, puisqu’il existe une infinité de

possibilités quant à la loi de déformation. Nousdirons donc- que le taux de cristallisation est douéd’hérédité.

Soit encore la tension : ’

Nous appelons Uu et Q~~ les valeurs de l’énergieinterne et de la quantité de chaleur échangée avecl’extérieur, dans le cas où le polymère reste amorphe(cas traité en 3-A).Nous appelons U~. et Qc les valeurs des mêmes

quantités, dans le cas où le polymère est entièrementcristallisé. Enfin, Uô et Qb rendent compte desvariations des mêmes quantités, lorsque la cristal-lisation se produit.Nous aurons alors :

En effet, la cristallisation à un allongement donnétendant vers un équilibre, cette tendance entraîneraune diminution d’énergie interne (ce qui entraîneraune diminution de la tension), alors que l’extensionde la fraction cristallisée se fera suivant les lois

classiques de l’élasticité, avec augmentation de

l’énergie interne.Soit (3 un coefficient défini selon les mêmes condi-

tions que a, caractérisant cette fois la fraction desection de l’éprouvette qui peut être considéréecomme résistant suivant les lois de l’élasticité

cristalline, (1-~) caractérisant la fraction qui résistesuivant les lois de l’élasticité amorphe.La contribution de U~ et Q~4 sera donc propor-

tionnelle à (I- ~); celle de U~ et Q~, proportionnelleà (3; quant à Uv et Qb à un instant donné, l’accroisse-ment de leur contribution sera proportionnel à l’ac-croissement de {3, de sorte que la contribution totaleà un instant donné sera :

ou encore

Nous aurons donc finalement :

. d Ua t f t. d UNous exprimerons et 2013 en fonction de Utet Q,, (l’indice t indiquant qu’il s’agit de la contri-bution totale de U, lorsque (a - i) = o ou de Q,lorsque a = o)

Ici, on ne peut admettre que l’essai est isotherme,puisque dans les conditions opératoires, l’augmen-tation de température de l’éprouvette est notable.Nous aurons donc :

représente la chaleur spécifique de la phase, >,

amorphe, à allongement constant, soit CaÀ qui est

égale à puisque le travail fourni dans ce casB dl’ /Aest nul; Car est en général une fonction de 7. D’autre

part est dÀ T dA

Nous aurons donc pour z : :

d Q, représentant la part du frottement interne

(nous écrivons Q’1 pour différencier cette valeur de Ql,valable en fraction amorphe seule).

L’équation (5.3B) pourra se simplifier; nous

admettrons par exemple que la fraction cristalliséerésiste grâce à une augmentation de L~, de sorte

d?cque 2013

- o.

2013 sera déterminé par les conditions de l’essai, d Ubd _

d/.

se déterminant par la cinétique de la cristallisation,une partie de l’énergie libérée sera dissipée en cha-leur, compte tenu des dimensions de l’éprouvette,de sa conductibilité thermique dans l’état considéré,des conditions de température et de convexion

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extérieures. Le reste contribuera à diminuer latension.

Nous en venons maintenant à la déterminationde ~. Nous avons vu que le phénomène de cristalli-sation était de caractère héréditaire. Nous dironsdonc que ~ dépend de l’histoire des déformationsprécédemment imposées, autrement dit, de toutesles valeurs de l’allongement précédemment rencon-trées (4).

Appelons t la valeur du temps au moment oùl’on désire connaître la valeur de ~, et r la valeurcourante du temps.La valeur de fi dépend de l’allongement considéré,

et de toutes les valeurs déjà prises par cet allon-gement.

t 1

les signes À1, 7~3, ..., représentant l’influence des

allongements ),1’ ~,2, .. , , au temps 1, supposant quel’on remonte indéfiniment dans le temps.

C’est-à-dire que l’imposition au temps r et pen-dant une durée dr, d’un allongement ).2., entraîneraune certaine valeur de ~ dont il restera au temps 1un certain résidu, que nous définirons en valeur

spécifique par y(t, r.) dr.Nous supposerons que le résidu total est, de plus,

une certaine fonction de ~(r), c’est-â-clire. par exemple,que le résidu des actions antérieures est d’autant

plus grand que les allongements imposés furent

grands. Au temps t, le résidu des actions antérieuressera la somme des résidus des actions élémentaires.

Supposant que toute action héréditaire antérieureà un certain instant o pris pour origine est négli-geable, nous aurons pour ¡3

n (r) représente la loi de traction imposée; dans lecas des dynamomètres classiques, l’allongementest proportionnel au temps de sorte que l’on aura

avec

allongement maximum imposé,allongement minimum imposé,

0 période de la sollicitation.

Il sera plus aisé de remplacer cette expression

(4) Sur les phénomènes d’hérédité, voir V. VOLTERRA [Io],[II]. [12].

par une série de Fourier, e’est-â-dire : -.

Finalement (3 se composera d’une fonction fonction algébrique simple de l’allongement, corres-pondant à la cristallistion apparaissant lors d’un

allongement instantané, et d’un terme complé-mentaire, de nature héréditaire.

Si le taux de cristallisation, à une températuredonnée, tend vers une limite uniquement fonctionde l’allongement, l’équation intégrale

doit tendre vers une limite unique pour quelleque soit l’histoire des déformations, c’est-à-dire

quelle que soit )~ (r), ~ ’

Il semble toutefois que la résolution générale del’équation soit compliquée.On obtiendra une première simplification en

admettant que le résidu d’action au temps r est

proportionnel à ),(r), C’est-à-dire

C’est une équation de Volterra linéaire de pre-mière espèce. Cependant, le problème classique de.résolution de ces équations est de trouver ~(r),connaissant r) et R (t),

Ici, nous cherchons à déterminer R(t), connais-sant 1B (r), mais ignorant la forme de co (t, r).Nous pouvons, a priorr, fixer quelques-uns des

caractères auxquels doit répondre le coefficient p (t, r). -On démontre que, lorsqu’il existe un cycle d’hys-

térésis unique (hystérésis magnétique, élasticité

visqueuse est une fonction de (t-r); c’estce qu’on appelle l’hérédité cyclique. Ici, nous avonsdéformation et migration des cycles, de sorte queles importantes conclusions dégagées pour l’hysté-résis cyclique ne pourront s’appliquer.

°

Mais, si les phénomènes tendent vers une limiteunique, 9 se réduira à une fonction de (1-r) lorsquel’on aura t = 00. De plus, la migration des cyclesmontre que 3 augmente constamment, pour un

allongement donné, c’est-à-dire que 9 sera néces-sairement positif, d’une part, et sera fonction crois-sante de t. Enfin la disparition de l’action hérédi-taire dans le temps (mise en évidence par l’étudede l’influence du repos entre chaque cycle) montreque u doit être fonction décroissante de (t-r).

300

4. Conclusion. - L’expérience montre que,lorsque l’on étire un polymère élastique cristallisabledans les conditions correspondant à celles des dyna-momètres classiques, les caractères principaux del’élasticité mise ainsi en évidence sont :

1 ~ Irréversibilité thermodynamique des phéno-mènes ;

2° Liaison héréditaire entre la valeur de la tensionà un instant considéré, et les déformations anté-rieurement imposées.Partant du principe de conservation de l’énergie,

on a introduit une quantité de chaleur Q,, carac-

térisant l’hystérésis ~ue à ce qu’on appelle frottementinterne; un coefficient caractérisant les contri-butions relatives de l’énergie interne et de l’entropie,pour l’élasticité de la fraction demeurant amorphe,ce coefficient étant de nature algébrique simple(c’est-à-dire que, pour une valeur donnée de l’al-

longement ~, existe une seule valeur possible de a);un coefficient (3 caractérisant les contributionsrelatives des fractions cristallisées et amorphes,ce coefficient étant de nature héréditaire (c’est-à-dire que, pour un allongement donné, l’importancede la cristallisation dépendra de toute l’histoiredes déformations antérieurement imposées).

C’est de la forme du coefficient d’hérédité r)intervenant dans l’expression de (3, que dépendl’hystérésis considérable qui se développe au-

dessus de l’allongement moyen de 200 pour ion

(allongement à partir duquel la cristallisation se

manifeste clairement), ainsi que les différents carac-tères liés à la migration et à la déformation des

cycles successifs.L’action de l’amplitude et de la localisation des

cycles dans le domaine des allongements est inter-prétée en ce que la loi d’allongement imposée »(r),intervient également dans l’expression de (3..

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