Science et Champ Akashique - Tome 1 - Ervin Laszlo.pdf

265

Transcript of Science et Champ Akashique - Tome 1 - Ervin Laszlo.pdf

  • LOGES

    Ervin Laszlo russit un tour de force en prsentant au lecteur rien de moins qu'une thorie du tout. Ce livre introduit des concepts provo-cateurs, tels le "champ A" et "l'univers inform", et met en vidence le fait qu'une comprhension complte de la ralit fait dplorablement dfaut sans eux. Les lecteurs de cet ouvrage ne verront plus jamais l'univers tout fait de la mme faon.

    -Stanley Krippner Professeur de psychologie Saybrook Graduate School

    et auteur et coditeur de Varieties of Anomalous Experience

    Depuis les trente dernires annes, Ervin Laszlo a toujours t au premier plan de la recherche scientifique, explorant les confins de la con-naissance avec intuition, sagesse et intgrit. Dans Science et champ akashi-que, il fait un autre saut quantique pour nous faire comprendre l'univers et notre nature humaine. Cette vision captivante de l'esprit, de la science et de l'univers est une lecture obligatoire pour entreprendre le xxre sicle.

    - Alfonso Montuori Du California lnstitute of Integral Studies

    et auteur de Creators on Creating

    Il est certes rare qu'une rvolution de la pense puisse nous ouvrir les yeux sur un nouvel univers qui transforme notre exprience int-rieure ainsi que nos liens avec les autres et mme avec le cosmos. Martin Buber l'a fait avec I and Thou. Cette fois, Ervin Laszlo, un des plus grands penseurs de notre gnration, nous fait son tour le cadeau d'un livre explorant les faons dont nous sommes relis les uns aux autres dans des champs de rsonance qui pntrent jusqu'au cur de l'tre.

    - Allan Combs Professeur de psychologie l'universit de la Caroline du Nord

    et auteur de The Radiance of Being

  • Si vous avez jamais voulu avoir l'impression de tenir le monde entre vos mains, procurez-vous ce livre. Vous ne pouvez rien faire de mieux que de vous joindre Ervin Laszlo dans une qute ultime, celle de la thorie du tout.

    - Christian de Quincey Professeur de philosophie l'universit john F Kennedy,

    rdacteur en chef de la revue Ions de l'Institut des sciences notiques et auteur de Radical Nature : Rediscovering the Sou! of Matter

    Dans cet ouvrage impressionnant et puissant, Ervin Laszlo amne le lecteur vers une vision intgrale du monde. Quiconque lit ce livre sera irrvocablement transform et fera par consquent l'exprience du monde par la lentille de la globalit.

    - Ashok Gangadean Professeur de philosophie au collge Haverford,

    fondateur et directeur du Global Dialogue lnstitute et auteur de The Awakening of the Global Mind

    Par une dmarche visionnaire qui s'appuie sur de solides connaissan-ces scientifiques modernes, Laszlo labore une vritable architecture de l'volution humaine et cosmique. Il tablit le lien entre toutes les diverses nigmes scientifiques et les unifie en une thorie intgrale du tout la plus remarquable et ose qui puisse exister.

    - Fritz-Albert Popp Directeur du International lnstitute of Biophysics et auteur de Recent Advances in Biophoton Research

    Voici l'un des plus importants livres publis au cours des dernires dcennies. Cet ouvrage nous explique avec cohrence et puissance les phnomnes principaux du cosmos, de la vie et de l'esprit tels qu'ils se produisent divers niveaux de la nature et de la socit. En faisant la preuve qu'un champ d'information est un facteur fondamental dans l'uni-vers, Ervin Laszlo dclenche un changement radical de paradigme dans les sciences contemporaines.

    - Ignazio Masulli Professeur d'histoire l'universit de Bologne, en Italie

    et coauteur de The Evolution of Cognitive Maps

  • Le livre d'Ervin Laszlo ouvre la voie une grande synthse. Quiconque lira ces pages sera le tmoin d'un trs grand veil de l'esprit humain. On n'avait jamais assist une telle transformation dans l'histoire de la pense depuis Platon et Dmocrite.

    - Laszl6 Gazdag Physicien et professeur de sciences sociales l'universit de Pcs, en Hongrie

    et auteur de Beyond the Theory of Relativity

    Dans son admirable qute d'une thorie intgrale du tout qui a dur quarante ans, Ervin Laszlo ne s'est pas limit la physique. Il a russi proposer une hypothse globale cohrente de connectivit entre les quanta, le cosmos, la vie et la conscience. Personne d'autre que lui ne me vient l'esprit, qui soit mieux prpar et mieux apte que cet authentique homme de la Renaissance postmoderne qu'il est, pour nous offrir une vision pleine d'imagination, sans tre imaginaire, o tout est reli tout, o rien ne disparat sans laisser de traces.

    - Zev Naveh Professeur mrite l'Institut de technologie d'Isral

    et auteur de Landscape Ecology

    Tout ce qui s'est jamais produit sur cette Terre est -il vraiment inscrit dans une sorte de banque d'information gante ultradimensionnelle? Et certains d'entre nous peuvent-ils l'occasion se brancher sur cette banque, ou pouvons-nous tous le faire dans une certaine mesure au cours de notre vie? Science et champ akashique apporte les rponses scientifiques avant-gardistes ces questions fondamentales et bien d'autres encore auxquel-les notre espce est confronte ce moment critique de son volution.

    -David Loye Ex-directeur de la recherche du Programme sur l'adaptation psychologique et le futur, de l'universit de Californie (cole de mdecine), Los Angeles

    et auteur de An Arrow Through Chaos

    Cet ouvrage montre clairement que la science se trouve au seuil d'un nouveau paradigme. La nouvelle vision propose par Ervin Laszlo offre l'humanit une perspective de plus grandes paix et scurit, et ce, non pas en tant que but idaliste mais comme reflet de la ralit.

    - Jurriaan Kamp Rdacteur en chef de Ode Magazine et auteur de Because People Matter

  • Ce brillant nouvel ouvrage d'Ervin Laszlo surpasse toute exploration antrieure en ce qui a trait la recherche d'impacts et de nuances permet-tant de dcouvrir et de comprendre l'essence de l'univers. Il ouvre la voie l'apprhension de l'univers en tant qu'entit intgre, fait le lien entre la science et la connaissance, et reconnat l'intgralit de l'univers, de la vie et de l'esprit. C'est mme un chef-d'uvre accessible tous, car il donne du sens la complexit.

    - A. Harris Stone Fondateur de The Graduate Institute, Milford (Connecticut)

    et auteur de The Last Free Bird

    Il y a bullition et enthousiasme l'avant-garde de la cosmologie et des sciences connexes. Avec son approche perspicace et systmique, Ervin Laszlo dfriche le terrain de manire vritablement radicale et plausible. Solide, sa vision du cosmos offre des perspectives vastes et profondes qui ont de grandes implications pour nous tous.

    - Henrik B. Tschudi Prsident de la Flux Foundation, Oslo (Norvge)

    Ervin Laszlo est hors de tout doute le plus grand penseur vivant actuel.

    - Lady Fiona Montagu, de Beaulieu Ambassadrice universelle du Club de Budapest

  • Ervin Laszlo

    SCIENCE ET

    CHAMP AKASHIQUE

    Une Thorie Intgrale du Tout

  • Titre original anglais Science and the Akashic Field : an integral theory of everything

    2004 par Ervin Laszlo publi par lnner Traditions

    One Park Street Rochester, Vermont 05767 www.lnnerTradition.com

    2005 Ariane ditions lnc. 1209, av. Bernard 0., bureau 110, Outremont, Oc

    Canada H2V 1V7 Tl. : (514) 276-2949, Fax. : (514) 276-4121

    Courrier lectronique : [email protected] www.ariane.qc.ca

    Tous droits rservs

    Traduction: Annie J. Ollivier Rvision linguistique : Monique Riendeau, Michelle Bachand

    Rvision : Marc Valle Mise en page : Kess Soumahoro

    Graphisme : Carl Lemyre Illustration page couverture : Phototake New York

    Premire impression : aot 2005 Deuxime impression : avril 2008

    ISBN : 978-2-920987-97-5 Dpt lgal : 3 trimestre 2005

    Bibliothque nationale du Oubec Bibliothque nationale du Canada

    Bibliothque nationale de Paris

    Diffusion

    Canada: ADA Diffusion-(450) 929-0296 www.ada-inc.com

    France, Belgique: D.G. Diffusion-05.61.000.999 www.dgdiffusion.com

    Suisse : Transat-23.42.77.40

    Imprim au Canada

  • Christopher et Alexander, qui continuent de comprendre,

    cl' tre en lien avec tout et de cocrer clans l'amour.

  • Le terme A kas ha (a ka 1 sha) est un mot sanskrit qui signi~e ther ou espace qui est dans tout. Voulant dire l'origine rayonnement ou clat, l'A kas ha tait considr dans la philosophie hindoue comme le premier et plus fondamental des cinq lments, les autres

    tant Vata (air), Agni (feu), Ap (eau) et Prithivi (terre). L'Akasha englobe les proprits des cinq lments; c'est la matrice

    partir de laquelle tout ce que nous percevons avec nos sens est apparu et laquelle tout retournera ultimement.

    Les annales akashiques sont les mmoires perptuelles de tout ce qui se produit et s'est jamais produit dans l'espace et le temps.

  • REMERCIEMENTS

    Cet ouvrage est le fruit de plus de quarante annes d'une qute d'une vision du monde qui soit en mme temps significative, globale, rigou-reuse et simple. Il m'est impossible de nommer tous les gens qui m'ont procur des renseignements au cours de cette qute ou, chose plus importante encore, qui m'ont encourag et inspir. j'aimerais donc mentionner les personnes qui ont t directement associes aux rdac-tions initiale et finale du manuscrit de ce livre, le plus rcent et peut-tre le plus complet parmi la demi-douzaine d'ouvrages que j'ai consacrs cette qute. Je commencerai donc par ma famille immdiate.

    Il n'est pas facile de vivre quotidiennement avec une personne obsde par sa volont de mettre au point et de communiquer une ide. Je suis donc extrmement reconnaissant ma femme, Carita, d'avoir support mes absences quand j'tais en dplacement, et mon manque de prsence quand j'tais avec elle mais que je travaillais sans cesse la premire bauche, puis la seconde et la forme finale de cet ouvrage. Sans son soutien et sa prsence aimante constante, je n'aurais eu ni tranquillit ni paix d'esprit pour entreprendre ce projet.

    Une fois de plus, je ddie ce livre nos fils, Christopher et Alexander, qui gardent malgr tout les pieds sur terre alors que je cou-vre des champs aussi varis que les problmes de moralit et de dura-bilit dans le monde actuel et ceux concernant l'explication de l'trange dcouverte que tout ce qui existe dans l'univers est reli tout. Leurs encouragements, leur amour et leur soutien discrets mais toujours prsents, constituent le facteur numro un qui a fait en sorte que j'ai os m'aventurer dans des domaines que la plupart des universitaires, sans parler des anges, craignent de fouler. Je veux par ailleurs souligner

  • Xli SCIENCE ET CHAMP AKASHIQUE

    que Kathia, la douce moiti et grande collaboratrice d'Alexander, et Lakshmi, l'pouse et compagne de vie de Christopher, font partie de ce groupe intime de comprhension et de cocration.

    Je veux spcialement remercier mon grand ami et brillant phy-sicien hongrois LfiszlQ Gazdag. Ses thories rvolutionnaires et ses grandes connaissances avant-gardistes en physique ont t pour moi un atout inestimable. Une autre personne dont l'amiti et le soutien m'ont t cruciaux dans cette dmarche est ma collgue du Club de Budapest et amie de longue date, Maria Sagi. Sa pratique personnelle, qui l'amne diagnostiquer et gurir tant sur le plan physique que mtaphysique-pratique dont moi-mme et ma famille avons bnfi-ci-, m'a aid trouver le chemin vers l'univers inform, me donnant de surcrot l'assurance que ce chemin tait le bon.

    De nombreux amis et collgues du monde acadmique ont suivi mon travail et m'ont fourni des renseignements trs utiles et souvent cruciaux. Nombre d'entre eux m'ont fait leurs commentaires sur cet ouvrage avant sa publication. Je saisis donc cette occasion pour les en remercier. Et je veux aussi souligner que ceux qui font partie du General Evolution Research Group (Groupe de recherche sur l'volu-tion gnrale), entre autres Allan Combs et David Loye, m'ont particu-lirement aid et soutenu.

    Un petit groupe engag de collgues maintenant devenus des amis (bien que je n'aie pas rencontr certains en personne) ont t la pierre angulaire de la rvision, de la production et de la publication de cet ouvrage. Parmi eux, tout d'abord Bill Gladstone, le patron de Waterside Productions, qui a publi la version anglaise de mon livre. Je le connais depuis des annes et il a toujours maintenu que ce livre tait mon vri-table legs intellectuel au monde, nonobstant tous les autres ouvrages qu'il m'a aid mettre au point et publier. Voil plus de cinq ans que nous avons envisag ce livre et, sans son insistance amicale mais dter-mine pour que je baisse de quelques coches le niveau de son langage afin de le rendre accessible au grand public, il ne se trouverait pas dans sa forme finale, que j 'espre claire et facile d'abord pour les lecteurs. cet gard, je dois remercier avec reconnaissance Peter Guzzardi, l'ex-rviseur de Random House, pour son aide experte. Pendant plus

  • UNE THO RIE INTGRALE DU TOUT X lii

    d'un an, il a rvis mes bauches successives et m'a fait de prcieuses suggestions.

    Quant l'quipe de lnner Traditions International, elle s'est avre un atout majeur. Allant bien au-del des responsabilits habituelles des rviseurs et des diteurs, les membres de cette quipe dirige par l'diteur Ehud Sperling ont fait preuve du genre de crativit et d'enga-gement autrefois lgendaires dans le monde de l'dition mais qui font grandement dfaut de nos jours dans le milieu actuel si frntique des affaires. C'est avec grand plaisir que je reconnais la vision de l'diteur ]on Graham qui, ayant pu jeter un coup d'il la premire bauche du manuscrit lors de la Foire du livre de Frankfort en 2003, dcida sur-le-champ de l'acqurir. C'est galement un plaisir pour moi de remer-cier l'ditrice en chef, jeanie Levitan, pour sa dtermination absolue et son assistance chaleureuse, alors qu'elle tait responsable des diverses tapes de la production et de la publication de cet ouvrage.

    Dcembre 2004

  • TABLE DES MATIRES

    Introduction. 1

    PREMIRE PARTIE LA QUTE D'UNE THORIE INTGRALE DU TOUT------------------------ 11

    Chapitre 1 UNE VISION SIGNIFICATIVE DU MONDE POUR NOTRE POQUE . .. . ... . 15

    Chapitre 2 NIGMES ET FABLES : LE NOUVEAU CHANGEMENT DE PARADIGME EN SCIENCE .... .. . . .. . .. .. . . .. .. . .... . .. 21

    Chapitre 3 PETIT CATALOGUE DES NIGMES CONTEMPORAINES ... . . . . . . . .. .. 33

    1. Les nigmes de la cosmologie . . . 33 2. Les nigmes de la physique quantique 38 3. Les nigmes de la biologie . . . . . . . 42 4. Les nigmes de la recherche sur la conscience . 48

    Chapitre 4 LA RECHERCHE DE LA MMOIRE DE L:UNIVERS . . . . . . . . . . . . . 55

    Sur la piste du champ d'information . 56 Comment le vide quantique gnre, conserve et transmet l'information. . . . . . . . . . . 63

    Chapitre 5 ENTRE EN SCNE DU CHAMP AKASHIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71

    Pourquoi le champ A? Reconstruction de la preuve 72 1. Cosmologie . . . . 73 2. Physique quantique . . . . 86 3. Biologie . . . . . . . . . . . 101 4. Recherche sur la conscience .112

  • Chapitre 6 t.:EFFET DU CHAMP A. 131

    Les divers aspects de l'effet du champ A . . 131 Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . .140

    DEUXIME PARTIE EXPLORATION DE L:UNIVERS IN-FORM ------------------------------------ 14 3

    Chapitre 7 ORIGINE ET DESTINE DE LA VIE ET DE t.:UNIVERS.

    Origine et finalit de tout . . . La vie sur terre et dans l'univers . Le futur de la vie dans le cosmos.

    Chapitre 8

    151 .151 .163 .169

    CONSCIENCE HUMAINE : CONSCIENCE COSMIQUE . . . . . . . . . . . . . . 177 Les origines de la conscience . . . . . . . . . .1 78 La conscience, une information bande large .. 184 La prochaine volution de la conscience humaine . 187 Conscience cosmique . . . . .189 Immortalit et rincarnation . . . . . . . . . . . . 192

    Chapitre 9 LE COT POTIQUE DE LA VISION COSMIQUE . . . . ..... . . . .. . .. 205

    RTROSPECTIVE AUTOBIOGRAPHIQUE -------------------------------------211

    Quarante ans en qute de la thorie intgrale du tout. . . .. .. ... .... . . Priple de l'auteur reflt par les commentaires de certains des plus grands penseurs et scientifiques de notre poque .

    Bibliographie . . . . . . . . . . . . . .

    . . 212

    .223

    233

  • INTRODUCTION

    Il y a bien des faons d'apprhender le monde, entre autres par des intuitions personnelles et des rvlations mystiques, par l'art et la posie, et aussi par divers systmes de croyances religieuses. Parmi ces nombreuses approches, il en est une qui retient particulirement mon attention, car elle est fonde sur une exprience susceptible de se rpter, elle suit une mthode rigoureuse et fait l'objet de critiques et valuations constantes. C'est la voie de la science.

    Ainsi que la rubrique spcialise d'un journal connu le dit, la science est importante. Elle l'est non seulement parce qu'elle sert de fondement aux nouvelles technologies qui faonnent notre vie et tout ce qui nous entoure, mais galement parce qu'elle propose une manire fiable d'observer le monde, et nous-mmes dans ce monde.

    Mais le regard port sur le monde par le prisme de la science n'a pas toujours t simple. jusqu' rcemment, la science nous donnait une vision fragmente du monde puisque celle-ci nous tait transmise par des catgories disciplinaires apparemment indpendantes les unes des autres. Mme les scientifiques ont eu de la difficult dire ce qui relie l'univers physique au monde vivant, le monde vivant la socit et la socit aux domaines de l'esprit et de la culture. Tout ceci est maintenant en train de changer puisque de plus en plus de scientifi-ques sont en qute d'une vision du monde plus intgre, plus unifie. C'est surtout le cas des physiciens qui travaillent d'arrache-pied pour crer les grandes thories d'unification et les supergrandes tho-ries d'unification. Ces deux catgories mettent en relation les forces et champs fondamentaux de la nature selon un schme thorique logique et cohrent laissant entendre qu'ils ont des origines communes.

  • 2 SCIENCE ET CHAMP AKASHIQUE

    Une tentative particulirement ambitieuse a vu le jour en physique quantique ces dernires annes, celle de crer une thorie du tout. Ce projet est bas sur les thories des cordes et supercordes, ainsi appeles parce que les particules lmentaires y sont considres comme des brins ou filaments vibrants. Il met contribution des mathmatiques complexes ainsi que des espaces multidimensionnels dans le but de produire une quation qui, elle seule, synthtiserait toutes les lois de l'univers. Il faut noter cependant que les thories du tout des tho-riciens des cordes ne sont pas la rponse dfinitive cette qute, car elles ne proposent aucune vision unifie des choses. Ce ne sont pas des thories de toutes les choses, mais tout au plus des thories de toutes les choses physiques. Une authentique thorie du tout com-prendrait davantage que les formules mathmatiques qui donnent une expression unifie des phnomnes l'tude dans cette branche de la physique quantique. [univers est bien plus que cordes vibrantes et vnements quantiques. La vie, l'esprit et la culture font partie de la ralit de ce monde, et une authentique thorie du tout devrait en tenir compte.

    Ken Wilber, auteur du livre A Theory of Everything, est d'accord sur ce point, affirmant qu'une authentique thorie du tout doit comporter une vision intgrale. Toutefois, il ne propose pas une telle thorie, se contentant de dcrire ce qu'elle pourrait tre en fonction de l'volution de la culture et de la conscience-et de ses propres thories. Une tho-rie intgrale du tout fonde sur des prmisses scientifiques est donc encore crer.

    Comme vous le verrez dans ce livre, on peut en effet crer une telle thorie. Bien que celle-ci se situe au-del des thories des cordes et supercordes constituant le cadre de travail dans lequel les physi-ciens essaient de formuler leur propre superthorie, elle est tout de mme la porte de la science. Il est certes plus simple de crer une authentique thorie du tout que d'essayer de crer une thorie du tout physique. Les thories du tout physique tentent de mettre en relation toutes les lois physiques par le truchement d'une formule unique-des lois qui gouvernent les interactions entre particules et atomes, toiles et galaxies, soit autant de nombreuses entits complexes ayant des

  • UNE THOR I E INTGRALE DU TOUT

    relations complexes. Il s'avre plus simple et judicieux de chercher les principes et processus de dpart d'o mergent ces entits, ainsi que les liens qui les unissent.

    La simulation informatise de structures complexes montre que la complexit est gnre et peut tre explique par des conditions de dpart relativement simples. La thorie des automatismes cellulaires de john von Neumann l'a prouv, il suffit d'identifier les constituants de base d'un systme et de dterminer les mcanismes (algorithmes) qui rgissent leurs comportements. Un ensemble fini de composantes gou-vernes par un ensemble fini d'algorithmes peut engendrer une com-plexit d'envergure (et apparemment difficile contrler) simplement en laissant le processus se dployer dans le temps. Un ensemble de rgles informant un ensemble de composantes dclenche un processus qui ordonne et organise les composantes avec le temps, de faon qu'el-les crent des structures et des liens toujours plus complexes.

    Une thorie intgrale du tout cerne les composantes de tout ce qui existe et formule les rgles en fonction desquelles ces composantes sont relies les unes aux autres afin de former des choses sans cesse plus complexes. Une telle thorie cerne ce qu'il y a de plus fondamen-tal, soit les choses qui en gnrent d'autres sans tre elles-mmes gn-res par ces dernires. Par ailleurs, cette thorie nonce l'ensemble des rgles les plus simples (algorithmes) expliquant l'mergence des choses qui, nous avons tout lieu de croire, existent. Si une telle thorie rus-sissait faire tout cela, elle pourrait expliquer l'origine de chaque chose dans le monde rel, ainsi que les liens entre ces choses. En extrapolant dans le futur, une telle thorie pourrait galement expliquer le genre de dveloppement susceptible d'advenir. En d'autres mots, elle explique-rait comment les choses existantes transforment les liens entre elles au fil du temps et se transforment elles-mmes par la mme occasion.

    Les sciences empiriques contemporaines nous fournissent la base sur laquelle cette ambitieuse dmarche peut tre tente. En nous servant des dcouvertes des thories trs avant-gardistes, nous sommes capables de cerner l'assise partir de laquelle tout est gnr, sans que cette assise elle-mme soit gnre par autre chose. Cette assise est la mer virtuelle d'nergie connue sous le nom de vide quantique, un

  • 4 SCIENCE ET CHAMP AKASHIQUE

    champ d'nergie fluctuante et subtile extrmement dense qui emplit l'espace entier. Il nous est en outre possible de nous inspirer d'un vaste rpertoire de lois qui nous indiquent comment les composantes pre-mires de la ralit, les particules appeles quanta, sont gnres dans ce champ et en mergent.

    Les lois actuellement connues en fonction desquelles les choses existant dans le monde sont gnres partir du vide cosmique sont des lois d'interaction fondes sur le transfert et la transformation de l'nergie. Il s'avre que ces lois sont adquates pour expliquer comment les choses relles (sous forme de paires particule-antiparticule) sont gnres partir du vide quantique et en mergent, mais pas pour prciser comment les particules survivant aux ternits cosmiques se structurent pour former des objets de plus en plus complexes, tels les galaxies, les toiles, les cellules, les organismes, les socits, les biosystmes et les biosphres. Pour arriver expliquer l'volution continue-mais certainement pas toujours linaire ni calme-des cho-ses, nous devons ajouter un lment d'interaction l'nergie. De plus en plus de scientifiques reconnaissent ce jour l'importance de cet lment additionnel. Il s'agit de l'information, en tant que facteur rel et effectif gouvernant les processus volutifs dans absolument tous les domaines de l'univers connu.

    La plupart d'entre nous considrent l'information comme des don-nes ou comme des connaissances acquises ou transmises. Mais l'in-formation va beaucoup plus loin. Les scientifiques spcialiss dans le monde physique et vivant sont en train de dcouvrir qu'elle va bien au-del de l'esprit d'une personne ou mme de toutes les personnes prises ensemble. rinformation est un aspect inhrent la nature physique et biologique. Le grand physicien non conformiste David Bohm l'appelle in-formation, sous-entendant par l qu'il s'agit d'un processus qui donne rellement forme au destinataire. rin-formation de ce type n'est pas un objet de fabrication humaine ni quelque chose que nous obtenons par l'criture, le calcul, la parole ou la transmission de mes-sage. Ainsi que les anciens l'ont toujours affirm et que les scientifiques le dcouvrent aujourd'hui, l'information est galement de l'in-forma-tion, c'est--dire un lien subtil jusqu' rcemment ignor qui relie les

  • UNE TH OR IE INTGRALE DU T OUT

    objets aux vnements dans tout l'univers. tin-formation est un facteur dterminant dans l'volution de tout ce qui compose le monde rel. Lorsque nous reconnaissons que l'in-formation est un facteur rel et significatif dans l'univers, nous dtenons enfin la base nous permettant de crer une authentique thorie du tout.

    Le concept d'un univers imbib d'nergie et d'in-formation, un univers qui se construit lui-mme partir d'lments simples et s'la-bore jusqu' atteindre une complexit toujours plus grande, date de milliers d'annes. Il a d'ailleurs refait surface de temps en temps au cours de l'histoire. Ce concept mrite d'tre connu non seulement des scientifiques, mais de tout le monde. Pourquoi? En premier lieu parce qu'il constitue la cl pour mettre au point une thorie intgrale du tout. Mme si cette thorie n'a pas le dernier mot, elle peut nanmoins nous amener comprendre davantage la nature fondamentale de tout ce qui existe et volue dans l'espace et le temps, qu'il s'agisse d'atomes, de galaxies, de souris ou d'hommes. En deuxime lieu, parce que l'univers in-form est un univers significatif, lment dont nous avons grande-ment besoin pour donner plus de sens notre vie et au monde une poque o tout s'acclre et o la confusion augmente .

    rouvrage que vous tenez entre les mains, SCIENCE ET CHAMP AKASHIQUE, dcrit les origines et les lments fondamentaux d'un univers fond sur l'in-formation et l'nergie. Il explore les tenants et les aboutissants de ce concept en physique et en cosmologie, en sciences biologiques et dans le nouveau domaine de la recherche sur la conscience. Il met l'accent sur la caractristique essentielle de ce concept : la dcouverte rvolutionnaire selon laquelle il y a, au fin fond de la ralit, un champ cosmique qui relie tout tout, qui conserve et transmet l'in-formation. Depuis des milliers d'annes, mystiques, prophtes, sages et philoso-phes ont toujours maintenu l'existence d'un tel champ cosmique. En Orient, on le nommait champ akashique, mais en Occident, la majorit des scientifiques le considraient comme un mythe. De nos jours, cependant, l'horizon s'tant largi grce aux dernires dcouvertes scientifiques, on est en train de redcouvrir ce champ. Les effets du champ akashique ne se limitent pas au monde physique. En effet, le champ A (comme je l'appellerai dans le corps du texte) in-forme

  • 6 SCIENCE ET CHAMP AKASHIQUE

    tout ce qui vit. Il donne forme au rseau de vie entier, et notre con-science.

    APERU DE LA STRUCTURE DE CE LIVRE

    Au chapitre l, je soulve la question du sens en ce qui a trait la science et j'aborde la pertinence d'une vision scientifique et jour du monde pour notre poque. Les scientifiques ont souvent ignor la question du sens en ce qui concerne leurs thories, considrant celui-ci comme un appendice philosophique, et mme mtaphysique, tous leurs calculs. Cette attitude a appauvri le discours de la science et entran des rpercussions ngatives sur la socit. La vision du monde que la plupart des gens qualifient de scientifique est inadquate et, sous bien des aspects, dsute. Mais il n'est pas trop tard pour remdier cela!

    Le chapitre 2 nonce le cadre d'une thorie scientifique globale qui serait significative pour les profanes et apte solutionner les problmes sur lesquels butent les scientifiques. Nous y passons en revue le chan-gement de paradigme qui promet de conduire la science vers une telle thorie. Ilment-cl en est l'accumulation d'nigmes, ces anomalies que le paradigme actuel ne russit pas expliquer et qui poussent la communaut scientifique chercher une faon plus fconde d'aborder les phnomnes anomaux.

    Le chapitre 3 propose un catalogue concis des nigmes qui mys-tifient les scientifiques dans divers domaines de recherche. Cette multiplicit d'nigmes permet d'tablir la base que la dcouverte fondamentale de la ralit ne provient pas d'une exprience unique ni mme d'un unique champ de recherche. Et si cette dcouverte est vraiment fondamentale, on devrait en retrouver les traces dans presque toutes les recherches systmatiques d'intrt scientifique. C'est ce que le catalogue des nigmes montre. En effet, dans les mondes physique et vivant, ainsi que dans celui de l'esprit et de la conscience, on dcouvre des formes et des niveaux insouponns de cohrence.

  • UNE TH OR I E INT G RALE DU TO UT 7

    Au chapitre 4, nous nous efforons de cerner la nature du champ d'information et de l'intgrer au spectre des connaissances scientifi-ques. Nous explorons les thories du vide quantique, ce champ du point zro qui emplit tout l'espace cosmique et fait l'objet d'intenses recherches, car il est encore incompltement compris. Nous laborons en outre sur la possibilit que ce champ transmette non seulement de l'nergie, mais aussi de l'in-formation.

    Dans le chapitre 5, nous revenons la preuve de la prsence de l'in-formation dans la nature et examinons en dtail les nigmes de la science en prcisant les approches novatrices des scientifiques en vue de composer avec celles-ci. Par ailleurs, nous fouillons davantage la preuve et les hypothses en fonction de l'interprtation donne la preuve, puisque l'affirmation qui veut que toutes les choses dans l'univers soient sous-tendues par un champ d'information est de taille. Alors que cette vision est reconnue depuis longtemps des philosophies cosmologiques traditionnelles, elle constitue une innovation radicale aux yeux des scientifiques d'aujourd'hui.

    Au chapitre 6, je vais un peu plus loin et vous prsente les fonde-ments scientifiques du champ A, le champ cosmique d'in-formation. Ce sont les fondements d'une thorie apte expliquer les caract-ristiques jusqu'ici inexplicables, mais cependant fondamentales , des quanta, des galaxies, des organismes et de l'esprit. La thorie intgrale du tout qui ressort de ces fondements adopte l'in-formation comme facteur fondamental. Elle nonce que notre univers n'en est pas juste un de matire et d'nergie, mais qu'il est un univers in-form fond sur l'in-formation. Au premier abord, un tel univers peut surprendre. Cependant, si on y regarde deux fois, de faon surprenante, il nous devient familier. Les gens intuitifs ont toujours su que le vritable univers est plus qu'un monde de matire inerte inconsciente se dpla-ant alatoirement dans un espace passif.

    Aux chapitres 7 et 8, nous explorons l'univers inform. Tout d'abord, nous soulevons les questions que les penseurs ont toujours poses sur la nature de la ralit. D'o l'univers vient-il? O va-t-il?

  • 8 SCIENCE ET CHAMP AKA SHIQUE

    La vie existe-t-elle ailleurs dans le vaste univers? Si oui, voluera-t-elle vers des dimensions plus leves? Ensuite, nous abordons des questions sur la nature de la conscience. Cette dernire est-elle appa-rue avec l'Homo sapiens, ou fait-elle partie du tissu fondamental du cosmos? voluera-t-elle davantage avec le temps et, dans ce cas, quel impact aura-t-elle sur notre monde?

    Puis, nous plongeons un peu plus. La conscience humaine cesse-t-elle d'exister la mort physique, ou continue-t-elle d'exister, mais dif-fremment, dans cette sphre de ralit ou une autre? Et se pourrait-il que l'univers lui-mme possde une forme de conscience, une matrice cosmique ou divine de laquelle notre conscience a merg et avec laquelle elle reste en lien troit?

    [univers inform est un monde d'interconnexions subtiles, mais constantes, o tout informe (agit sur et interagit avec) tout. Ce monde mrite d'tre mieux connu, et ce, aussi bien avec notre cur qu'avec notre esprit. Le chapitre 9 s'adresse donc au cur et propose une vision pleine d'imagination, mais non imaginaire, une vision potique de l'univers o rien ne disparat sans laisser de traces et o tout ce qui existe est et demeure intrinsquement et intimement li au reste.

    Science et champ akashique a t crit afin de donner aux lecteurs intresss par l'exploration scientifique du monde un contexte tho-rique suffisant pour saisir la thorie du tout actuellement porte de main des scientifiques d'avant-garde. Cet ouvrage donnera galement aux lecteurs une petite ide des horizons qui s'ouvrent lorsque cette thorie du tout aborde les domaines de la vritable nature du cosmos, de la vie et de la conscience.

  • UNE THOR IE IN TGRALE DU TOU T 9

    Venez voBuer avec moi sur un tanB paisible aux rivaBes embrums, mais la surface lisse.

    Nous sommes des vaisseaux sur cet tanB et ne faisons qu'un avec lui.

    Un lBer sillaBe s'tale derrire nous, qui se dplace sur l'eau embrume.

    Ses subtiles ondes enreBistrent notre passaBe.

    Votre sillaBe et le mien fusionnent. Ils forment un motif qui re~te

    votre mouvement ainsi que le mien. Alors que d 'autres vaisseaux, qui sont aussi nous,

    voBuent sur l'tanB, qui est aussi nous, leurs ondes coupent les ntres. La surface de l'tanB s'anime,

    vaBue aprs vaBue, ride aprs ride, mmoires de notre mouvement,

    traces de notre tre.

    L'eau murmure de vous moi et de moi vous. Et de nous deux tous ceux qui voBuent sur l'tanB.

    La sparation est une illusion. Nous sommes des parties du tout relies les unes aux autres.

    Nous sommes un tanB charB de mouvements et de mmoires. Notre ralit est plus Brande que vous et moi,

    plus Brande que tous les vaisseaux qui voBuent sur l'eau, plus Brande que toute l'eau sur laquelle ils voBuent.

  • PREMIRE PARTIE

    A

    LA QUETE ,

    D'UNE THEORIE INTGRALE DU TOUT

  • 12 SC IEN CE ET CH AMP AKA SHI Q UE

    QuE SONT LES THORIES DU TOUT?

    Aide mmoire

    Dans les sciences contemporaines, ce sont les physiciens tho-riciens qui se penchent sur les thories du tout et les dvelop-pent. Ces scientifiques essaient en fait de raliser ce que Einstein qualifia alors de lecture de l'esprit de Dieu . Selon lui, si nous russissions regrouper toutes les lois de la nature physique en un ensemble cohrent d'quations, nous pourrions expliquer tous les lments de l'univers en nous fondant sur cet ensemble d'quations. Cela reviendrait pouvoir lire l'esprit de Dieu.

    La tentative d'Einstein en ce sens prit la forme de la thorie du champ unifi. Bien qu'il se soit efforc jusqu' sa mort, en 1955, de trouver la simple et puissante quation qui expliquerait tous les phnomnes physiques avec logique et cohrence, il en fut incapable.

    En effet, Einstein essaya d'atteindre cet objectif en envisa-geant que tous les phnomnes physiques rsultaient de l'interac-tion de champs continus. Nous savons maintenant que son chec dcoula du fait qu'il ne tint pas compte des champs et des forces l'uvre au niveau microphysique de la ralit. Ces champs (les forces nuclaires faibles et fortes) sont la pierre angulaire de la mcanique quantique, non de la thorie de la relativit.

    De nos jours, en physique, la majorit des thoriciens effec-tuent une dmarche diffrente ; en ralit, ils adoptent les quanta, cet aspect discontinu de la ralit physique, comme fondement. Toutefois, ils donnent une nouvelle interprtation de la nature physique des quanta : ces derniers ne sont plus de grenues particules d'nergie-matire, mais des brins unidimensionnels vibrants appels cordes et supercordes . Les physiciens essaient de ramener toutes les lois de la physique la vibration

  • UNE TH O RIE INT GRA LE DU T O UT 13

    des supercordes dans une dimension spatiale suprieure. Selon eux, chaque particule est une corde qui produit sa propre musi-que en mme temps que toutes les autres particules. l'chelle du cosmos, des toiles et des galaxies entires vibrent l'unisson, tout comme le fait en somme l'univers entier. Le dfi de ces scien-tifiques consiste trouver l'quation qui reprsentera la faon dont une vibration est en relation avec une autre, de manire que toutes ces vibrations puissent tre exprimes avec cohrence en une seule super-quation. Cette quation viendrait alors dcoder la musique universelle qui constitue l'harmonie la plus vaste et la plus fondamentale de l'univers.

    Au moment de la rdaction de cet ouvrage [2004], une tho-rie du tout fonde sur la thorie des cordes reste une ambition et un espoir. Personne n'a encore trouv la super-quation qui exprimera l'harmonie de l'univers physique comme l'quation d'Einstein E = mc2 l'avait fait si simplement et si fondamentale-ment. Et pourtant, cette qute d'une thorie du tout est tout fait raliste. Mme si on dcouvrait une quation unique qui cha-peauterait toutes les lois et constantes de l'univers physique, il est peu probable qu'elle puisse englober tous les phnomnes divers du monde. Par contre, une vision conceptuelle unique pourrait bien russir le faire. Et cette vision pourrait tre simple et signi-ficative, comme nous le verrons.

  • CHAPITRE 1

    UNE VISION SIGNIFICATIVE DU MONDE POUR NOTRE POQUE

    Dans le domaine de la science, le sens est une dimension importante, mme si c'en est une qui est souvent nglige. Assurment, la science n'est pas seulement un ramassis de formules abstraites et arides; c'est aussi une source de rvlation quant la manire dont les choses se passent dans le monde. La science est bien plus qu'observations, mesures et calculs, puisqu'elle conduit galement une qute de sens et de vrit. Les scientifiques se proccupent donc non seulement de la faon dont les choses fonctionnent dans le monde, mais aussi de leur nature et de leur finalit.

    Cependant, il est indniable que de nombreux scientifiques sp-cialiss dans le domaine de la physique, si ce n'est la majorit d'entre eux, s'attardent plus la cohrence mme de leurs quations qu'au sens qu'ils leur attribuent. Mais il y a des exceptions bien sr, entre autres Stephen Hawking. Ce dernier fait partie du groupe de savants rellement intresss expliciter le sens des dernires thories, mme s'il ne s'agit pas d'une tche facile en physique et en cosmologie. Peu aprs la parution de son ouvrage intitul Une brve histoire du temps, un article de fond fut publi dans le New York Times sous le titre Oui, professeur Hawking, mais qu'est-ce que a signifie? Cette question tait plus que pertinente, car la thorie de ce dernier sur le temps et l'univers est complexe et son sens, pas du tout vident. Cependant, il

  • 16 SCIENCE ET CHAMP AKA SHIQUE

    faut reconnatre que les efforts de cet homme pour faire la lumire sont remarquables et valent la peine qu'on s'y attarde.

    Il est vident que la qute de sens n'est pas l'apanage de la science : elle fait intgralement partie de l'esprit humain et s'avre aussi vieille que la civilisation. Les humains ont toujours observ le soleil, la lune, les toiles, les montagnes, les rivires, les mers et les forts en se demandant sans cesse d'o tout cela provenait, o tout cela menait et ce que tout cela signifiait. Dans le monde moderne actuel, bien des scientifiques ne sont que de grands techniciens spcialiss, mme si certains d'entre eux vont tout de mme plus loin dans le questionne-ment. Quant aux thoriciens, ils se questionnent beaucoup plus que les experts en sciences exprimentales, car ils possdent souvent un profond penchant mystique. Il suffit de penser Newton et Einstein. Par ailleurs, certains autres scientifiques, tel le physicien David Peat, acceptent et reconnaissent sans quivoque le dfi inhrent la dcou-verte du sens par la science.

    Chacun de nous fait face un mystre. Telle est la phrase sur laquelle David Peat commence son livre intitul Synchronicit. Nous venons au monde, nous grandissons, nous jouons, nous travaillons, nous tombons amoureux et, la fin de notre vie, nous devons affronter la mort. Pourtant, tout au long de notre existence et des activits qu'elle comporte, nous sommes constamment confronts des questions imposantes : Quelle est la nature de notre univers et quelle place y occupons-nous 1 Quel est le sens de l'univers? Et sa raison d'tre? Qui sommes-nous, et quoi rime notre vie' Selon David Peat, la science tente de rpondre toutes ces questions puisqu'il a toujours appartenu aux scientifiques de dcouvrir de quoi l'univers est fait , comment la matire est apparue et de quelle faon la vie a commenc.

    Nanmoins, selon d'autres scientifiques la science contemporaine ne porte pas sur des questions de sens. Le physicien cosmologiste Steven Weinberg maintient catgoriquement que l'univers en tant que processus physique ne renferme aucun sens intrinsque et que les lois de la physique n'offrent aucune fin autre aux tres humains. Je crois que les mthodes scientifiques ne permettent pas de dcouvrir quoi que ce soit d'intrinsque, a t-il avanc dans une interview. Que

  • UNE TH O RIE INTGRALE DU T O UT 17

    ce que nous avons trouv jusqu' maintenant, c'est--dire un univers impersonnel qui ne vise pas directement les humains, est ce que nous continuerons de trouver. Et je crois aussi que lorsque nous trouverons les lois ultimes de la nature, elles seront fort probablement de nature impersonnelle et froide.

    Cette division au sein du monde scientifique quant au sens prend profondment racine dans la culture. Richard Tarnas, historien de la civilisation, a signal que depuis l'avnement du monde moderne, la civilisation en Occident arbore deux visages : celui du progrs et celui du dclin. Le visage que l'on connat le mieux est celui du long priple hroque qui nous a conduits d'un monde primitif de sombre ignorance, de souffrances et de contraintes un monde moderne et intelligent o les connaissances, la libert et le bien-tre croissent sans cesse et sont rendus possibles par l'amlioration constante de la raison humaine et, surtout, par les connaissances scientifiques et les proues-ses technologiques. Quant l'autre visage de notre civilisation, c'est l'histoire du dclin de l'humanit et de notre sparation de l'tat initial d'unit avec la nature et le cosmos. En effet, alors que les humains possdaient primordialement une connaissance instinctive de l'unit sacre et de l'interconnexion profonde entre toutes les choses, un immense schisme est advenu entre l'humanit et le reste de la ralit en raison de l'avnement de l'esprit rationnel. Et le paroxysme de ce mou-vement est reflt par l'actuel dsastre cologique, la confusion morale et le vide spirituel.

    La civilisation occidentale contemporaine a donc deux visages : un positif et un ngatif. Et sa dualit se retrouve galement dans l'attitude des scientifiques par rapport la question du sens. Certains, comme Weinberg, sont l'expression du visage ngatif de la civilisation occiden-tale. Pour eux, le sens est uniquement le propre de l'esprit humain, et le monde est impersonnel, sans fin ni intention. Selon eux, chercher un sens l'univers revient faire l'erreur de projeter son propre esprit et sa propre personnalit sur lui. D'autres scientifiques, tel David Peat, sont l'expression du visage positif de la civilisation. Ils affirment que mme si l'univers a connu le dsenchantement cause de la science

  • 18 SCIENCE ET CHAMP AKASHIQUE

    moderne, il retrouve de nouveau l'enchantement grce aux dernires dcouvertes.

    Ce dsenchantement s'est toutefois traduit par un prix fort payer. Effectivement, lorsque l'intellect, la conscience et le sens sont unique-ment considrs comme des phnomnes humains, les humains que nous sommes-avec nos qualits d'apprciation, de ressentie et d'in-tention-se voient confins un monde dnu justement de ces qua-lits qui nous sont propres. Nous sommes trangers au monde dans lequel nous sommes venus dans le but d'tre. Et parce que nous nous sommes coups de la nature, nous exploitons aveuglment tout ce qui existe autour de nous. Si, tort, nous faisons de l'esprit rationnel le moteur de tout, a dit Gregory Bateson, nous en viendrons ne voir aucun esprit dans le monde et, par consquent, tre incapables de toute considration morale ou thique. Si c'est ainsi que vous concevez votre rapport la nature et que vous disposez d'une technologie de pointe, votre probabilit de survie est peu prs celle d'une boule de neige en enfer.

    Le clbre philosophe Bertrand Russell a clairement soulign la triste futilit inhrente au visage ngatif de la civilisation occidentale. Il a d'ailleurs crit ceci : lhomme est le produit de causes qui n'avaient aucune ide des fins qu'elles visaient. Ses espoirs et ses craintes, ses amours et ses croyances ne sont que le rsultat de rencontres fortuites d'atomes. Aucun feu, aucun hrosme, aucune intensit de pense et de sentiment ne peut prmunir un individu quelconque contre la mort. Tous les labeurs, toute la dvotion, toute l'inspiration et tout l'clat du gnie humain sont vous l'extinction en mme temps que le systme solaire. Et le temple des ralisations de l'homme doit invitablement tre enterr sous les dbris d'un univers en ruine. Tout ces lments, mme s'ils ne sont pas encore tout fait incontestables, sont cependant presque assez certains pour qu'aucune philosophie les rfutant n'ait espoir de tenir debout.

    Point besoin cependant que le visage du progrs soit si froid et celui du dclin, si tragique. Tous les lments mentionns par Bertrand Russell ne sont non seulement pas au-del du contestable ou assez certains, mais reprsentent peut-tre les chimres d'une vision du

  • U NE TH ORIE INT GRA LE DU TOUT 19

    monde tombe en dsutude. Dans ses confins les plus avancs, la nouvelle cosmologie dcouvre un monde o l'univers ne finit pas en ruine. Et la physique nouvelle, la biologie nouvelle et la nouvelle recherche sur la conscience savent reconnatre que la vie et l'esprit font intgralement partie du monde et qu'ils ne sont pas des sous-produits du hasard. Tous ces lments se retrouvent dans l'univers inform, un univers global et intensment significatif, la pierre angulaire d'un plan conceptuel unifi qui relie tous les phnomnes du monde : une thorie intgrale du tout.

  • CHAPITRE 2

    NIGMES ET FABLES: LE NOUVEAU CHANGEMENT DE PARADIGME EN SCIENCE*

    Quelle que soit l'interprtation des scientifiques devant leurs dcou-vertes, ceux-ci s'efforcent sans arrt de rpertorier toujours davantage la ralit laquelle leurs observations et leurs expriences les renvoient. Ces gens ne sont pas ncessairement de savants philosophes et, pas plus que quiconque, ils ne voient le monde dans son tat de virginit. Ils le voient plutt travers leurs thories, leurs propres conceptions de la partie du monde qu'ils sont en train d'ausculter. Cependant, l'inverse des ides mises par les philosophes ou n'importe qui d'autre, ces conceptions sont rigoureusement vrifies. Les thories tablies fonctionnent, car elles permettent aux scientifiques d'mettre des prvisions partir de leurs observations. Lorsqu'ils testent leurs pr-dictions et que ce qu'ils observent y correspond, ils soutiennent que leurs thories fournissent un compte-rendu de la situation des cho-ses dans la partie du monde en question, de leur nature et de leur fina-lit. Il se peut fort bien que les thories sur la vie, l'esprit et l'univers, une fois minutieusement mises au point et vrifies, soient significative pour l'humain, ainsi que nous le verrons.

    * Les ides et les dcouvertes mentionnes ici et dans les chapitres suivants sont prsentes de faon plus dtaille et aussi plus technique dans l'ouvrage d'Ervin Laszlo intitul The Connectivity Hypothesis : Foundations of an Integral Science of Quantum, Cosmos, Life, and Consciousness, Albany (New York), State University of New York Press, 2003.

  • 22 SC IENCE ET CH AMP AKASHIQUE

    Que les thories scientifiques aient ou non un sens sur le plan humain, il est clair qu'elles ne sont pas ternelles. Il arrive de temps en temps que mme les thories les plus solides s'effondrent parce que les prdictions qu'elles proposent ne sont plus corrobores par les nouvel-les observations. Lorsque celles-ci n'ont pas d'explications immdiates, on les definit comme anomales . trangement, ce genre de chose est le moteur mme du progrs en science. Bien sr, quand tout fonc-tionne bien, il peut quand mme y avoir du progrs, mais il s'agira au mieux d'un progrs fragmentaire. En fait, souvent on raffine davantage la thorie accepte pour mieux l'adapter aux nouvelles observations et dcouvertes. Par contre, les grands changements se produisent quand cela n'est plus possible. Dans ce cas, les scientifiques atteignent tt ou tard un point o ils prfrent partir la recherche d'une thorie plus simple et plus clairante plutt que d'essayer d'tirer les thories ta-blies. Ds lors, la voie est ouverte une innovation fondamentale : un changement de paradigme. Et ce changement survient la suite d'une accumulation d'observations qui ne correspondent pas aux thories acceptes et ne le peuvent aucunement, mme si on tire ces thories. On est ainsi en prsence d'une situation prte accueillir un nouveau paradigme scientifique plus appropri. Mais il faut tout d'abord dcou-vrir ce dernier.

    La venue d'un nouveau paradigme exige de solides donnes. Une thorie fonde sur un tel paradigme devra permettre aux scientifiques d'expliquer toutes les dcouvertes effectues dans la cadre de la thorie prcdente. Elle devra galement expliquer les observations anomales et rassembler tous les faits pertinents sous un concept plus simple, mais plus global et puissant. C'est ce que fit Einstein au dbut du xxe sicle quand il cessa de chercher des solutions au comportement nigmatique de la lumire relativement la physique newtonienne et qu'il cra un nouveau concept de la ralit physique : la thorie de la relativit. Comme ille disait, on ne peut solutionner un problme avec la forme de pense qui, en soi, a engendr ce problme. En un temps tonnamment court, la majeure partie des physiciens abandonna la physique classique tablie par Newton et adopta le concept rvolution-naire d'Einstein.

  • UNE TH O RI E INT G RALE DU T O U T 23

    Dans la premire dcennie du xxe sicle, la science subit un chan-gement radical de paradigme. Actuellement, dans la premire dcennie du xxre sicle, des nigmes et des anomalies s'accumulent de nouveau dans bien des disciplines et la science est une fois de plus confronte un nouveau changement de paradigme. Celui-ci sera sans doute aussi radical que le changement rvolutionnaire qui a fait passer la science du monde mcanique de Newton l'univers relativiste d'Einstein.

    I.:actuel changement de paradigme se prpare depuis un certain temps dans les cercles scientifiques d'avant-garde. Les rvolutions scientifiques ne sont pas des vnements instantans o une nouvelle thorie se met tout d'un coup en place. Elles peuvent tre relativement rapides, comme ce fut le cas pour la thorie d'Einstein, ou ncessiter beaucoup de temps, comme pour le passage de la thorie classique darwinienne au concept postdarwinien plus systmique en biologie. Avant que de telles rvolutions soient bien tablies, les sciences qu'elles touchent traversent une priode de remous. Les scientifiques du cou-rant dominant dfendent les thories tablies, alors que les dissidents envisagent des solutions de rechange avant -gardistes et proposent des ides nouvelles parfois radicalement diffrentes sur les phnomnes dj examins par les traditionalistes, mais sous un angle tout fait autre. Pendant un certain temps, les nouveaux concepts proposs, qui prennent d'abord la forme d'hypothses de laboratoire, semblent tran-ges, voire invraisemblables. Ce sont en quelque sorte des fabulations de chercheurs l'imagination fertile, mais non pas dbride. En effet, ces fables de chercheurs srieux sont fondes sur un raisonnement rigoureux : elles rassemblent les lments dj connus concernant le segment de l'univers soumis la recherche dans une discipline donne et les coordonnent aux facteurs encore nigmatiques. Par ailleurs, ce sont tous des lments que l'on peut tester et confirmer ou infirmer par l'observation et les expriences.

    Les recherches sur les anomalies qui se prsentent au cours d'ob-servations et d'expriences ainsi que les fables pouvant les expliquer sont les deux lments qui constituent les tenants et aboutissants de la recherche fondamentale en science. Si les anomalies persistent malgr tous les efforts des scientifiques du courant dominant et si une des

  • 24 SC IENCE ET CHAMP A KASH IQUE

    fables proposes par les chercheurs dissidents donne une explica-tion plus simple et plus logique, une masse critique de scientifiques (en gnral les plus jeunes) cessent de soutenir le vieux paradigme et nous avons ds lors un changement de paradigme : un concept jusque-l considr comme une fabulation est dsormais reconnu comme une thorie scientifique pertinente.

    Parmi les fables , il y a autant de russites que d'checs. Dans la catgorie russites-fabulations valides actuellement mais peut-tre pas ternellement- figurent la thorie de Charles Darwin, selon laquelle toutes les espces vivantes descendent d'un anctre commun, et celle d'Alan Guth et Andrei Linde, selon laquelle l'univers est le rsultat d'une super expansion ne du big bang. Dans la catgorie checs-fa-bulations qui ne donnent pas une explication exacte ni la meilleure du phnomne en question- figurent l'hypothse de Hans Driesch, selon laquelle l'volution de la vie suit un plan prtabli dans un proces-sus orient vers les buts et appel entlchie, et celle d 'Einstein, selon laquelle une force physique additionnelle, appele constante cosmolo-gique, empcherait l'univers de s'effondrer sous l'effet de la gravitation. (Il est intressant de noter, comme nous le verrons, que certaines de ces thories font de nouveau surface. Il se pourrait que la thorie de l'expansion de Gu th et Linde soit remplace par un concept encore plus vaste d'un univers cyclique et que la constante cosmologique d'Einstein ne soit pas une erreur aprs tout.)

    Dwx FABLES BIEN CONNUES EN PHYSIQUE

    titre d'exemple, voici deux hypothses de laboratoire mises de l'avant par des physiciens fon respects. Ces deux fables ont su retenir l'attention de gens qui n'ont pourtant rien voir avec la communaut scientifique. Elles reprsentent toutefois des casse-tte en tant que descriptions du monde rel.

  • UNE TH OR I E INT GRA LE DU TO U T 25

    Univers la puissance 10100

    En 1955, le physicien Hughes Everett proposa sa fabuleuse expli-cation du monde quantique, qui servit par la suite de trame au roman Prisonniers du temps, un des romans les plus vendus de Michael Crichton. Chypothse des mondes parallles d'Everett se fonde sur une dcouverte tonnante en physique quantique : aussi longtemps qu'une particule n'est pas observe, mesure ou sollicite d'une faon ou d'une autre, elle existe dans un tat trange qui est la somme superpose de tous les tats pos-sibles. Par contre, lorsque cette particule est observe, mesure ou sollicite d'une certaine manire, cet tat de superposition se dissout et la particule adopte un tat unique, tel celui d'un objet ordinaire. tant donn que l'tat de superposition est dcrit l'aide d'une fonction d'onde complexe associe au nom d'Erwin Schrodinger, on dit que la fonction d'onde de Schrodinger s'effon-dre lorsque l'tat de superposition se dissout.

    Le hic, c'est qu'il n'y a aucun moyen de savoir d'avance lequel des tats possibles la particule adoptera. Son choix semble ind-termin, entirement indpendant des conditions qui dclenchent l'effondrement de la fonction d'onde. Selon l'hypothse d'Everett, l'indtermination de l'effondrement de la fonction d'onde ne reflte pas les situations actuelles du monde. D'aprs lui, il n'y a rien d'indtermin, chaque tat adopt par la particule tant dterministe en soi, se produisant partir de son propre monde!

    Voici comment l'effondrement d'une fonction d'onde sur-viendrait : lorsqu'un quantum est mesur, il existe un certain nombre de possibilits, chacune tant associe un observateur ou un instrument de mesure. Nous ne percevons qu'une de ces possibilits, et ce, dans un processus de slection apparemment alatoire. Mais, selon Everett, la slection n'est pas alatoire, car il n'y a pas de slection au dpart. En effet, toujours selon lui, tous les nombreux tats possibles d'un quantum sont raliss chaque

  • 26 SCIENCE ET CHAMP AKASHIQUE

    fois que celui-ci est mesur ou observ. La seule chose, c'est qu'ils n'ont pas lieu dans le mme monde mais dans autant d'univers diffrents.

    Supposons qu'une fois mesur , un quantum-comme un lec-tron- a 50% de chances de monter et 50% de chances de descen-dre. Nous nous trouvons alors non seulement devant un univers dans lequel le quantum a la moiti des chances de monter ou de descendre, mais devant deux univers parallles Dans l'un de ces univers, l'lectron monte, et dans l'autre, il descend. Nous avons galement un observateur ou un instrument de mesure dans chacun de ces univers. Les deux possibilits existent en mme temps dans deux univers, tout comme existent simultanment les observateurs ou les instruments de mesure.

    Bien sr, une particule ne peut pas adopter seulement deux tats possibles quand ses multiples tats superposs sont ramens un tat unique. Il y en a un trs grand nombre. Par consquent, il faut qu'il y ait aussi un trs grand nombre d'univers (de l'ordre de 10100 ), d'observateurs et d'instruments de mesure. Et comme nous ne sommes pas conscients d'aucun autre univers que le ntre, il faut que ces univers soient distincts, dissocis les uns des autres.

    L'univers holographique

    Une autre hypothse, plus rcente, est celle de l'univers hologra-phique avance par les physiciens de la particule. Dfiant tout entendement commun, cette thorie prtend que tout l'univers est un hologramme ou, tout le moins, peut tre vu comme tel. Notons que les hologrammes sont des reprsentations tridimen-sionnelles d'objets mmoriss grce une technique spciale. La mmorisation holographique consiste en un motif d'inter-frence cr par deux faisceaux lumineux. (Actuellement, on utilise cet effet des lasers monochromatiques et des miroirs semi-transparents.) Une partie de la lumire laser traverse le

  • UNE TH ORIE INTGR A LE DU TOUT 27

    miroir et une autre en est rflchie et revient sur l'objet devant tre mmoris. On expose une plaque photographique au motif d'interfrence cr par les faisceaux lumineux. Il s'agit d'un motif bidimensionnel non significatif en soi. Mme s'il est constitu d'un mli-mlo de lignes, il contient nanmoins l'information sur les contours de l'objet. Ces contours peuvent tre recrs en diri-geant une lumire laser sur la plaque. Les motifs d'interfrence enregistrs sur la plaque photographique reproduisent le motif d'interfrence des faisceaux lumineux de faon telle qu'un effet visuel identique l'image tridimensionnelle de l'objet en dcoule. Cette image semble flotter au-dessus et au-del de la plaque pho-tographique et se dplacer selon l'angle d'o on l'observe.

    Chypothse de l'univers holographique soutient la notion que toute l'information reprsentant l'univers est entrepo-se sa priphrie, qui est une surface bidimensionnelle. Et cette information bidimensionnelle rapparat dans l'univers trois dimensions. Nous voyons donc un univers tridimension-nel, mme si ce qui l'engendre est une configuration bidimen-sionnelle. Pourquoi cette ide loufoque fait-elle l'objet d'intenses recherches et dbats 1

    La question laquelle le concept holographique de l'uni-vers s'attaque en est une issue de la thermodynamique. Selon la seconde loi solidement tablie de la thermodynamique, le dsor-dre ne peut jamais dcrotre dans un systme ferm En d'autres mots, le dsordre ne peut diminuer dans l'univers en tant que tout, car si nous considrons le cosmos dans sa totalit , il s'agit d'un systme ferm. Il n'y a pas d'extrieur et, par consquent, rien vers quoi s'ouvrir. Si le dsordre ne peut pas dcrotre , l'ordre (qui peut tre reprsent par l'information) ne peut pas crotre non plus. Selon la thorie quantique, l'information qui cre ou maintient l'ordre doit tre constante. Non seulement ne peut-elle crotre, mais elle ne peut pas non plus diminuer ni disparatre.

  • 28 SC IENCE ET CH AMP AKASHIQUE

    Mais qu'advient-il de l'information quand la matire s'effondre dans un trou noir7 Il semblerait qu'elle s'efface. Pour contourner ce mystre, Stephen Hawking, de l'universit Cambridge, etjacob Bekenstein, alors de l'universit Princeton, imaginrent que le dsordre dans un trou noir est proportionnel sa surface. l'in-trieur du trou noir, il y a beaucoup plus de place pour l'ordre et l'information qu' sa surface. Par exemple, un seul centimtre cube peut contenir 1099 volumes de Planck, alors qu'il y a seule-ment de la place pour 1066 bits d'information sur la surface (un volume de Planck est un espace dfini par des cts qui mesurent w-35 mtres, un espace tellement petit qu'il est quasiment incon-cevable). En dfinitive, lorsque la matire implose et se transforme en trou noir, il semblerait qu'une norme partie de l'information contenue dans le trou noir soit efface. Hawking aurait bien aim lancer cette affirmation au monde scientifique, mais il savait que celle-ci venait en contradiction directe avec la thorie quantique, selon laquelle aucune information ne se perd dans l'univers. La solution ce dilemme se prsenta en 1993, quand il vint l'esprit de deux chercheurs indpendants, Leonard Susskind , de l'uni-versit Stanford, et Gerard't Hooft, de l'universit d'Utrecht , que l'information dans un trou noir n'est pas perdue si elle est halo-graphiquement inscrite sur sa surface.

    En 1998, on trouva des applications inattendues aux math-matiques des hologrammes, lorsque Juan Maldacena, alors l'universit Harvard, tenta de justifier la thorie des cordes dans le cadre de la gravit quantique. Maldacena dcouvrit qu'il tait plus facile de composer avec les cordes dans des espaces cinq dimensions plutt que quatre. (Nous faisons l'exprience de l'es-pace dans trois dimensions : deux plans le long de la surface et un vertical. La quatrime dimension serait perpendiculaire aux trois autres, mais c'est une dimension dont on ne peut faire l'ex-prience. Les mathmaticiens peuvent ajouter autant de dimen-sions qu'ils le veulent, toujours de plus en plus loignes du

  • UNE THOR I E INT GRA LE DU T O U T 29

    monde de l'exprience.) La solution semblait s'imposer : il fallait supposer que l'espace cinq dimensions l'intrieur d'un trou noir est l'hologramme d'une configuration quatre dimensions sur sa surface. Cela tant, on peut alors effectuer les calculs dans l'espace cinq dimensions, plus facile grer, tout en tant dans un espace quatre dimensions.

    Cette rduction fonctionnerait-elle pour l'univers pris dans sa globalit? Les physiciens spcialiss dans la thorie des cordes jonglent avec de nombreuses dimensions supplmentaires, car ils ont dcouvert que l'espace tridimensionnel ne suffit vraiment pas pour venir bout d'une quation mettant en relation les vibra-tions des diverses cordes de l'univers. Pas plus que ne suffit un continuum spatio-temporel quatre dimensions. Initialement, les thories du tout exigeaient jusqu' vingt dimensions pour que toutes ces vibrations soient mises en relation afin de former une harmonie cosmique uniforme. De nos jours, les scientifiques estiment que dix ou onze dimensions suffisent, pourvu que les vibrations des cordes aient heu dans l'hyperespace des dimen-sions suprieures. Terme dornavant connu pour dsigner l'hypo-thse de l'univers holographique, le principe holographique serait trs utile. En effet, on pourrait supposer grce lui que l'univers entier est un hologramme multidimensionnel conserv en un nombre plus restreint de dimensions sa priphrie.

    Le principe holographique facilite certes les calculs de la thorie des cordes, mais il permet aussi de fabuleuses suppo-sitions quant la nature du monde. (Ajoutons ici que Gerard't Hooft, un des scientifiques l'origine de ce principe, a par la suite chang d'avis quant son bien-fond. Selon lui, au heu d'tre un principe, l'holographie est dans ce contexte-l un problme. Il avana galement l'hypothse que la gravit quantique pouvait tre trouve partir d'un principe plus profond qui n'obit pas la mcanique quantique.)

  • 30 SCIENCE ET C H AMP AKASHIQUE

    Durant les priodes de rvolution scientifique, c'est--dire quand un paradigme tabli est de plus en plus sur la sellette, les fables des chercheurs avant-gardistes acquirent une importance particulire. Cer-taines restent des fabulations, d'autres abritent les graines d'une avan-ce scientifique importante. Au dbut, personne ne sait avec certitude laquelle des graines va crotre et donner des fruits. Dans un tat de chaos cratif, le champ fermente. C'est ce qui se passe en ce moment [2004] dans une remarquable varit de disciplines scientifiques. Un nom-bre croissant de phnomnes anomaux voient le jour en cosmologie physique, en physique quantique, en biologie quantique et volutive, et dans le nouveau domaine de recherche sur le champ de conscience. Ces phnomnes suscitent de plus en plus d'incertitude et amnent les scientifiques ouverts d'esprit chercher au-del des thories ta-blies. Alors que les scientifiques plus conservateurs revendiquent que seules peuvent tre reconnues comme scientifiques les ides publies dans des magazines scientifiques bien tablis et reproduites dans les manuels scolaires, les dissidents sont la recherche de concepts fonda-mentalement nouveaux, y compris ceux qui semblaient dpasser les bornes ne serait-ce que quelques annes plus tt. Consquemment, dans un nombre grandissant de disciplines, le monde devient de plus en plus fabuleux. ll est dot de matire noire, d'nergie noire et d'espa-ces multidimensionnels en cosmologie ; de particules instantanment relies entre elles dans tout l'espace-temps par des plans plus profonds de ralit quantique; de matire vivante prsentant la cohrence des quanta en biologie; de connexions transpersonnelles allant au-del de l'espace-temps dans la recherche sur la conscience. Telles sont quelques-unes seulement de ces fables actuelles.

    Mme si nous ne savons pas encore aujourd'hui laquelle de ces fables deviendra demain une thorie scientifique accepte, nous pou-vons d'ores et dj dire quel genre y parviendra. Les plus prometteu-ses ont des caractristiques communes : en plus d'tre novatrices et logiques, elles abordent les principales sortes d'anomalies d'une faon fondamentalement nouvelle et significative.

    Actuellement, les principales sortes d'anomalies concernent la cohrence et la corrlation. La cohrence est un phnomne physique

  • UNE TH OR I E INT G RALE DU T OUT 31

    bien connu : sous sa forme ordinaire, elle dfinit la lumire comme un compos d'ondes ayant une diffrence constante en phase. Autrement dit, les relations de phase restent constantes et les processus et les rythmes sont harmoniss. Les sources ordinaires de lumire sont coh-rentes sur quelques mtres, alors que les lasers, les micro-ondes et d'autres sources lumineuses technologiques restent cohrentes sur des distances bien plus considrables. Mais la cohrence dont il question ici est plus complexe et remarquable que dans sa forme ordinaire. Elle renvoie en effet une syntonisation quasi instantane entre parties ou lments d'un systme, que ce systme soit un atome, un organisme ou une galaxie. Toutes les parties d'un systme offrant cette cohrence se trouvent dans une corrlation telle, que ce qui arrive une partie arrive galement aux autres parties.

    Dans un nombre croissant de domaines scientifiques, les cher-cheurs rencontrent cette forme surprenante de cohrence ainsi que la corrlation qui la sous-tend. Ces phnomnes surviennent dans des disciplines aussi varies que la physique quantique, la cosmologie, la biologie volutive et la recherche sur la conscience. Par ailleurs, ils semblent signaler une forme et un degr d'unit auparavant insoup-onns dans la nature. La dcouverte de cette unit figure au cur de ce nouveau changement de paradigme. Il s'agit d'une avance remar-quable, car ce nouveau paradigme-ainsi que nous le verrons-nous procure la meilleure base jamais eue pour faonner la thorie intgrale du tout que l'on cherche laborer depuis longtemps, sans succs.

  • CHAPITRE 3

    PETIT CATALOGUE DES NIGMES CONTEMPORAINES

    Avant de se mettre en qute d'une thorie intgrale du tout, il serait bon de passer en revue les nigmes qui font surface dans les champs scientifiques concerns. En effet, nous devrions nous familiariser avec les dcouvertes inattendues et souvent tranges qui marquent les tho-ries actuelles du monde physique, du monde vivant et du monde de la conscience humaine. Ce n'est qu' cette condition que nous pouvons comprendre les concepts qui font la lumire non seulement sur l'un ou l'autre de ces domaines mystrieux tenaces, mais galement sur les lments qu'ils ont en commun. De cette faon, notre comprhension de la nature, de l'esprit et de l'univers se renouvelle et s'harmonise davantage*.

    1. LES NIGMES DE LA COSMOLOGIE

    La cosmologie, cette branche de l'astronomie qui tudie la structure et l'volution de l'univers dans son ensemble, est en plein remous. Plus les nouveaux instruments superpuissants sondent les confins loigns de l'univers, plus ils dcouvrent de mystres. Et la plupart de ces mys-tres ont un point en commun : ils rvlent une cohrence omnipr-sente par-del l'espace et le temps.

    * Ce petit catalogue ne reprsente qu'un aperu prliminaire de ces nigmes. Vous trouverez au chapitre 5 des dtails complets s'y rapportant.

  • 34 SC I ENCE ET CH AMP AKA SHI QUE

    LE MONDE SURPRENANT

    DE LA NOUVELLE COSMOLOGIE

    Principal jalon : un cosmos dot d'une structure et d'une volution cohrentes

    Lunivers est beaucoup plus complexe et cohrent que ce que tous les potes et mystiques ont os imaginer. Un nombre d'observa-tions surprenantes ont vu le jour : La planitude de l'univers. En l'absence de matire, l'espace-

    temps s'avre plat ou euclidien (la sorte d'espace o la plus courte distance entre deux points est une ligne droite) et non > de l'univers. Il existe dans l'univers plus de force gravitationnelle que ne le justifie la matire visi-ble. Cependant, seule la matire est cense avoir une masse et, par consquent, exercer une force de gravitation. Mme lorsque les cosmologistes tiennent compte d'un surplus vari de matire noire (ou invisible), il manque encore un gros morceau de matire et, ds lors, de masse.

    L:expansion acclre du cosmos. Les galaxies loignes accl-rent quand elles s'loignent les unes des autres, alors qu'elles devraient ralentir tant donn que la force gravitationnelle freine celle du big bang qui les a cres.

    La cohrence de certains coefficients cosmiques. La masse des particules lmentaires, le nombre de particules et les forces qui existent entre elles sont tous mystrieusement ajusts

  • U NE THO RI E INT GRA LE DU T OUT 35

    pour faire en sorte que certains coefficients reviennent tou-jours.

    Le problme de l'horizon. Les galaxies et autres macro-structures de l'univers voluent presque uniformment dans toutes les directions depuis la Terre, mme des distances si grandes que ces structures ne peuvent tre relies par la lumire et, partant, ne sont pas relies par des signaux trans-mis par la lumire (selon la thorie de la relativit, aucun signal ne peut voyager plus vite que la lumire).

    La s~ntonisation prcise des constantes de l'univers. Les para-mtres-cls de l'univers sont syntoniss avec une prcision tonnante afin de gnrer non seulement des coefficients harmonieux rcurrents, mais galement des conditions sans cela extrmement improbables grce auxquelles la vie peut survenir et voluer dans le cosmos.

    Selon le modle normalis de l'volution cosmique, l'univers s'est cr partir du big bang, il y a douze quinze milliards d'annes. Les plus rcentes observations par satellite releves depuis la face cache de la Lune confirment que l'univers date d'environ 13,7 milliards d'annes. Le big bang fut le rsultat d'une instabilit explosive dans le pr-espace de l'univers, dans une mer fluctuante d'nergies vir-tuelles connue sous le terme trompeur de vide. Une partie de ce vide, qui tait et est encore trs loin d'tre un vide rel , c'est--dire de l'espace vide, a explos en gnrant une boule de feu d 'une chaleur et d'une densit ahurissantes qui se sont propages. Dans les quelques millisecondes qui ont suivi, cette explosion a engendr toute la matire qui existe actuellement dans le cosmos. Les paires de particules/anti-particules alors apparues dans l'explosion sont entres en collision les unes avec les autres et se sont dtruites. Un milliardime des particu-les originales ayant survcu (les particules en lger excs par rapport

  • 36 SCIENCE ET CHAMP AKASHIQUE

    aux antiparticules) ont constitu le contenu matriel de cet univers. Environ 200 000 annes plus tard, les particules se sont dissocies du champ de radiation de la boule de feu d'origine, l'espace est devenu transparent et les amas de matire se sont tablis en tant qu'lments distincts du cosmos. La matire contenue dans ces amas s'est conden-se sous la force de gravitation et les premires toiles sont apparues environ 200 millions d'annes aprs le big bang. Quant aux premires galaxies, elles se sont formes en l'espace d'un milliard d'annes.

    jusqu' rcemment, le scnario de l'volution cosmique semblait bien tabli. Des mesures dtailles de la radiation de fond des micro-ondes cosmiques-le prsum rsidu du big bang-attestent que ces variations proviennent d'infimes fluctuations au sein de la boule de feu cosmique, alors que notre univers n'avait qu'un trillionime [un trillion= un million de billions] de seconde, et non de distorsions cau-ses par la radiation des corps clestes.

    Cependant, la cosmologie standard du big bang ne semble pas aussi bien tablie actuellement qu'elle l'tait il y a quelques annes. Avec la thorie du big bang, il n'existe aucune explication raisonnable de l'aspect plat de l'univers, de la masse manquante, de l'expansion acclre des galaxies, de la cohrence de certains coefficients cosmi-ques de base, et du problme de l'horizon, c'est--dire l'uniformit des macrostructures dans l'espace cosmique. La question connue comme la syntonisation des constantes est particulirement pineuse. En effet, les trois douzaines ou plus de paramtres physiques de l'univers sont si prcisment syntoniss qu'ils crent ensemble les conditions hautement improbables selon lesquelles la vie peut survenir, par exem-ple, sur terre (et, on peut le supposer, la surface d'autres plantes) et voluer progressivement vers de plus hauts niveaux de complexit. Autant d'nigmes de cohrence qui laissent entrevoir la possibilit que cet univers n'est pas le rsultat d'une fluctuation alatoire du vide quantique sous-jacent et qu'il ait possiblement vu le jour partir d'un mta-univers antrieur. (Le mot meta, de l'ancien grec, signifie der-rire ou au-del . Dans ce cas, il dsigne un univers plus vaste et plus fondamental qui se situe derrire ou au-del de l'univers que nous habitons et observons.)

  • UNE THOR I E INT G RALE D U TO UT 37

    l'.existence d'un univers plus vaste et peut-tre infini est souligne par la dcouverte tonnante que peu importe l'immense porte des toujours plus puissants tlescopes, on trouve sans cesse galaxie aprs galaxie, mme dans les rgions noires du ciel o on croyait pourtant qu'aucune galaxie ou toile n'existait. On est loin du concept qui rgnait en astronomie il y a cent ans. cette poque, et ce, jusque dans les annes 20, on pensait encore que la Voie lacte tait tout ce qui exis-tait dans l'univers et que l o elle finissait, finissait aussi l'espace. De nos jours, non seulement savons-nous que la Voie lacte, notre galaxie , n'est qu'une des milliards de galaxies existant dans notre univers, mais commenons-nous aussi reconnatre que les confins de notre univers ne sont pas automatiquement ceux de l'Univers. Le cosmos est sans doute infini dans le temps, et peut-tre aussi dans l'espace. Il est plus vaste de plusieurs magnitudes que ce que n'importe quel cosmologiste aurait os imaginer seulement quelques dcennies plus tt.

    Actuellement, un certain nombre de cosmologies physiques nous fournissent des comptes-rendus quantitatifs labors sur la manire dont l'univers que nous habitons peut tre issu d'un mta-univers. De telles cosmologies pourraient permettre de dpasser les nigmes de cohrence dans l'univers, dont l'incroyable srendipit (ou heureux hasard) qui fait que cet univers est si improbablement bien syntonis que nous pouvons y figurer pour poser des questions son sujet. Il n'y a pour cela aucune explication crdible dans un univers cycle unique, car les fluctuations prspatiales de ce dernier, qui tablissent les paramtres de l'univers mergeant, doivent avoir t slectionnes alatoirement. Il n'y avait rien l qui aurait pu biaiser la srendipit de cette slection. Alors, une slection alatoire partir de toutes les fluctuations possibles dans le chaos d'un pr-espace turbulent a astronomiquement et probablement eu peu de chance de gnrer un univers o les organismes vivants et autres phnomnes complexes et cohrents auraient pu natre et voluer!

    Les fluctuations qui ont conduit l'univers tonnamment cohrent qu'est le ntre n'ont peut-tre pas t choisies de faon alatoire. Il se pourrait que des vestiges d'univers antcdents aient t prsents dans le pr-espace partir duquel notre univers est n. Il se pourrait aussi

  • 38 SCIENCE ET CHAMP AKASHIQUE

    que ces vestiges aient rduit les carts de fluctuations qui ont accom-pagn l'explosion ayant donn naissance notre univers, ramenant ds lors ces fluctuations au niveau de celles qui ont conduit l'av-nement d'un univers pouvant engendrer des systmes complexes, tels ceux qui sont ncessaires la vie. Ainsi, le mta-univers pourrait avoir (inform) donn forme la naissance et l'volution de notre univers, un peu comme le code gntique de nos parents a permis la concep-tion et la croissance de l'embryon qui est devenu ce que nous sommes aujourd'hui.

    Cette cohrence omniprsente dans l'univers nous indique que toutes ses toiles et ses galaxies sont interrelies d'une manire ou d'une autre. Et la minutie tonnante des lois physiques et des cons-tantes de notre univers laisse entendre que ce dernier, sa naissance, a vraisemblablement t reli des univers antcdents, dans un mta-univers plus vaste ou mme infini.

    Avons-nous affaire ici l'empreinte d'un champ akashique cosmique qui a transmis les vesti9es d'un univers prcurseur pour donner naissance notre univers, un champ qui, depuis, met en lien et en corrlation les toiles et les 9alaxies de cet univers?

    2. LES NIGMES DE LA PHYSIQUE QUANTIQUE

    Au cours du xxe sicle, la physique quantique, celle de l'infini petit de la ralit physique, dpasse toute imagination sur le plan de l'trange. En effet, les dcouvertes indiquent que les plus petites units identifia-bles de matire, de force et de lumire sont en fait constitues d'nergie. Non pas d'un flot continu d'nergie, mais plutt de paquets d'nergie connus sous le nom de quanta . Ces paquets d'nergie ne sont pas matriels, bien qu'ils possdent des proprits apparentes la matire, telles la masse, la gravitation et l'inertie. Ils ont l'apparence d'objets, sans toutefois en tre dans le sens ordinaire du terme, car ce sont aussi bien des particules que des ondes. Lorsqu'on mesure une de leurs pro-prits, les autres ne peuvent plus tre observes ni mesures. Et ces

  • UNE THOR I E INTGRALE DU TOUT 39

    quanta sont instantanment et non nergtiquement relis les uns aux autres, peu importe la distance qui les spare.

    Au niveau quantique, la ralit est trange et non locale : l'univers tout entier est un rseau d'interconnexions transcendant le temps et l'espace.

    LE MONDE BIZARRE

    DES QUANTA

    Principal jalon : la particule intrique

    l'tat vierge, les quanta ne sont pas en un seul lieu la fois. En effet, chaque quantum est aussi bien ici que l et, dans un certain sens, partout dans l'espace et le temps.

    Avant d'tre observs ou mesurs, les quanta ne possdent aucune caractristique dfinie. Ils existent plutt simultan-ment en plusieurs tats. Ces tats, qui ne sont pas rels, mais potentiels, sont ceux que les quanta peuvent prendre quand ils sont observs ou mesurs. (C'est un peu comme si l'obser-vateur, ou l'instrument de mesure, allait repcher les quanta dans une mer de possibilits. Lorsqu'un quantum est extrait de cette mer, la bte virtuelle devient alors relle. Mais on ne peut jamais savoir d'avance laquelle des ~~btes relles il deviendra parmi toutes celles qui s'offrent lui, comme s'il choisissait ses tats rels son gr.)

    Mme quand le quantum a adopt un ensemble d'tats rels, il ne nous permet pas d'observer et de mesurer tous ses tats en mme temps. Quand nous en mesurons un (par exemple la position ou l'nergie), un autre tat (telle la vitesse de son mouvement ou la dure de son observation) devient flou.

  • 40 SC IENCE ET CHAMP AKASHIQUE

    Les quanta sont extrmement sociables. En effet, une fois qu'ils sont dans le mme tat, ils restent lis malgr la dis-tance qui les spare. Lorsqu'un quantum anciennement li un autre est soumis l'observation ou la mesure, il choisit son tat propre et son jumeau fait de mme, non pas dlib-rment mais en fonction du choix de son jumeau, privil-giant toujours un tat complmentaire, jamais celui de l'autre quantum.

    Dans un systme complexe (entre autres la mise en place d'une exprience), les quanta prsentent les mmes com-portements sociables. Si nous mesurons l'un d'eux dans le systme, les autres deviennent rels aussi (c'est--dire simi-laires un objet commun). Chose plus remarquable encore, si on cre une situation exprimentale au cours de laquelle un certain quantum peut tre individuellement mesur, tous les autres quanta deviennent rels, mme si l'exprience n'a pas lieu dans leur cas.

    La mcanique classique, soit la physique d'Isaac Newton, a fourni l'homme un concept comprhensible de la ralit physique. [ouvrage de Newton, intitul Principes mathmatiques de philosophie naturelle et publi en 1687, a dmontr avec une prcision gomtrique que les corps matriels se dplacent en fonction de rgles pouvant s'exprimer mathmatiquement sur terre, alors que les plantes gravitent dans le ciel en fonction des lois de Kepler. Le mouvement de tout objet est rigoureusement dtermin par les conditions dans lesquelles il a t lanc : le mouvement d'un pendule est dtermin par sa longueur et son dplacement initial et celui d 'un projectile, par son angle de pro-jection et son acclration. C'est avec une certitude mathmatique que Newton a prdit la position des plantes, le mouvement des pendules, la trajectoire des projectiles et le mouvement des points massiques qui, selon ses concepts de physique mcanique, sont les ultimes composan-tes de l'univers.

  • UNE TH O RI E IN T G RALE DU TOUT 41

    Nanmoins, il y a un peu plus de cent ans, le monde mcanique et prvisible de Newton en prit pour son grade. En effet, la fission de l'atome la fin du XIXe sicle et du noyau de l'atome au xxe vinrent fragmenter plus qu'une simple entit physique. En ralit, le fonde-ment mme des sciences naturelles fut ds lors branl puisque les expriences menes en physique au dbut du xxe sicle rduisaient nant la vision newtonienne selon laquelle la ralit tout entire tait constitue de composantes indivisibles. Et pourtant, les physiciens ne russirent pas remplacer le concept original par un concept com-parable plein de bon sens. La notion mme de matire devenait problmatique. Les particules subatomiques qui surgissaient quand les atomes et leurs noyaux taient fissionns ne se comportaient pas comme les matires solides habituelles. Il semblait y avoir entre elles une interconnexion mystrieuse connue sous la dnomination de non-localit ainsi qu'une nature dualiste, tant donn qu'elles possdaient aussi bien des proprits d'onde que des proprits de particule. De plus, la fameuse exprience EPR (exprience originellement propose par Albert Einstein ainsi que ses collgues Boris Podolski et Nathan Rosen) prouva que les particules ayant dj fait partie d'un mme sys-tme de coordonnes sont instantanment et jamais en corrlation. Et cette corrlation vaut pour les atomes dans leur entiret. En effet, les actuelles expriences de tlportation montrent que lorsqu'un atome d'une paire d'atomes qui sont en corrlation est galement en corr-lation avec un troisime atome, l'tat quantique de ce troisime atome est aussitt transfr au deuxime atome de la paire, peu importe la distance laquelle ce dernier se trouve.

    On peut tirer une conclusion de ce mystre d'ocan quantique : les particules et les atomes ne sont pas des entits dissocies. Ce sont plutt des entits sociables qui, dans certaines conditions, sont si troitement intriques les unes dans les autres qu'elles ne sont pas simplement ici ou l, mais partout la fois. La non-localit qui leur est propre n'obit ni au temps ni l'espace. Elle existe, que la distance qui spare les particules et les atomes soit mesure en millimtres ou en annes-lumire, ou que le temps consiste en secondes ou en millions d'annes.

  • 42 SCIENCE ET CHAMP AKASHIQU E

    Serait-il possible que la non-localit propre aux lments les plus fondamen-taux de l'univers soit due la prsence d'un champ fondamental qui enre9istre l'tat des particules et des atomes pour ensuite transmettre cette information aux particules et atomes se trouvant dans des tats correspondants? Serait-il possible qu'un champ Akashique soit l'uvre non seulement l'chelle cos-molo9ique, mais aussi l'chelle infinitsimale de la ralit phLfsique?

    3. LES NIGMES DE LA BIOLOGIE

    L.infiniment grand et l'infiniment petit de la ralit physique s'avrent singulirement cohrents et en corrlation. Toutefois, le monde dans notre dimension quotidienne semble plus raisonnable, car les objets y occupent un tat la fois et ne sont pas ici et l en mme temps. Telle est en tout cas l'hypothse pleine de sens accepte, mais du point de vue des organismes vivants, elle n'est pas vraie. Ceci est surprenant, car les organismes vivants sont constitus de cellules, elles-mmes faites de molcules, qui sont formes d'atomes composs leur tour de par-ticules. Et mme si les particules en soi sont bizarres, ensemble elles donnent un objet classique ayant du bon sens. On s'attendrait donc ce que les indterminations quantiques soient annules l'chelle macroscopique.

    Cependant, dans le monde vivant les objets macroscopiques ne sont pas classiques, du moins pas tout fait. Des corrlations instanta-nes et multidimensionnelles surviennent entre les parties d'un orga-nisme vivant, et mme entre divers organismes vivants et milieux de vie. La recherche de pointe dans le domaine de la biologie quantique a dcouvert que les atomes et les molcules dans l'organisme, et mme des organismes entiers et leurs milieux de vie, sont presque aussi lis les uns aux autres que les microparticules qui proviennent du mme tat quantique.

  • U NE TH OR I E INT GRALE DU TOUT 4 3

    LE MONDE INATTENDU

    DE LA BIOLOGIE POST-DARWINIENNE

    Principal jalon : l'organisme supercohrent Un organisme vivant est extraordinairement cohrent. Toutes

    ses parties sont presque instantanment mises en corrlation avec toutes les autres parties, et ce, de faon pluridimension-nelle et dynamique. Ce qui arrive une cellule ou un organe arrive galement toutes les autres cellules et organes. Cette corrlation rappelle, ou signale, le genre d'intrication qui caractrise le comportement des quanta dans le microcosme.

    l:organisme est galement en cohrence avec le monde qui l'entoure. En ce sens, ce qui se produit dans le milieu ext-rieur l'organisme est reflt d'une certaine faon dans son milieu interne. C'est grce cette cohrence que l'orga-nisme peut voluer en syntonie avec son milieu. Mme la constitution gntique d'un organisme simple est si com-plexe, et son adaptation au milieu si dlicate, qu'en l'absence d'une telle syntonisation entre l'intrieur et l'extrieur, les espces vivantes ne pourraient pas natre sous des formes viables, mais seraient automatiquement limines par le pro-cessus de slection naturelle. Le fa