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C S ampu Revue trimestrielle éditée par la cellule de communication du vice rectorat des relations extérieures et des manifestations scientifiques Campus Hasnaoua I. Auditorium. Tel & Fax : 026 41 05 79 . Couriel : [email protected] Revue trimestrielle de vulgarisation scientifique de l’université Mouloud Mammeri de Tizi -Ouzou La simulation statistique Un outil puissant pour le chercheur La simulation statistique Un outil puissant pour le chercheur Centralisme étatique et développement local La nécessité d’un débat soutenu Centralisme étatique et développement local La nécessité d’un débat soutenu Les arbres forestiers génétiquement modifiés (AGM) Les arbres forestiers génétiquement modifiés (AGM) L’enseignement de tamazight au primaire, entre réalité et contraintes pédagogiques L’enseignement de tamazight au primaire, entre réalité et contraintes pédagogiques Modern phonetic terminology in arabic: translation and equivalence Modern phonetic terminology in arabic: translation and equivalence Tizi-Ouzou: le passage du village à la ville “métropole” Tizi-Ouzou: le passage du village à la ville “métropole”

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C Sampu

Revue trimestrielle éditée par la cellule de communicationdu vice rectorat des relations extérieures et des manifestations scientifiques

Campus Hasnaoua I. Auditorium. Tel & Fax : 026 41 05 79 .Couriel : [email protected]

Revue trimestrielle de vulgarisation scientifique de l’université Mouloud Mammeri de Tizi -Ouzou

La simulation statistiqueUn outil puissant pour le chercheur

La simulation statistiqueUn outil puissant pour le chercheur

Centralisme étatique et développement localLa nécessité d’un débat soutenu

Centralisme étatique et développement localLa nécessité d’un débat soutenu

Les arbres forestiers génétiquement modifiés (AGM)Les arbres forestiers génétiquement modifiés (AGM)

L’enseignement de tamazight au primaire,entre réalité et contraintes pédagogiques

L’enseignement de tamazight au primaire,entre réalité et contraintes pédagogiques

Modern phonetic terminology in arabic:translation and equivalence

Modern phonetic terminology in arabic:translation and equivalence

Tizi-Ouzou: le passage du village à la ville“métropole”

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Revue Campus N°9 1

Edition : Cellule de communication. Vice Rectorat des relations extérieures de l’UMMTO Directeur de la publication : Pr. Rabah Kahlouche, Recteur Responsable de la rédaction : Pr Hocine Fellag , Vice Recteur chargé des relations extérieures. Comité de Lecture : Pr Mohamed Dahmani , Pr Tahar Taleb Pr Mohamed Morsli , Pr Salah Belaid, Pr Iddir Ahmed-Zaid Conception et réalisation : Djamila Mansour Adresse : Campus Hasnaoua I. Auditorium. Tel et Fax : 026 41 05 79/ 026 41 07 92 Couriel : [email protected] Site électronique : www.ummto.dz

Les arbres forestiers génétiquement modifies (AGM) O. MEDDOUR, R.MEDDOUR & A.DERRIDJ

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Dossier simulation : - La simulation statistique un outil puissant pour le chercheur - Les méthodes de MONTE CARLO - La simulation numérique H.FELLAG

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Centralisam étatique et développement local : La nécessité d’un débat soutenu S.DOUMANE

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Tizi-Ouzou: le passage du village à la ville « métropole » D.AKKACHE

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L’enseignement de tamazight au primaire entre réalité et contraintes pédagogiques M.SABRI

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Modern phonetic terminology in arabic : translation and equivalance Daniel L. Newman

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تعريف الخلف برجال السلف: قراءة في يللشيخ أبي القاسم محمد الحفناوي الديس

بلعيد. ص

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ج الرواية المكتوبة بلغة اآلخرذنمو: الترجمة و الهوية ابراهيم سعدي

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Revue Campus N°9 2

es oiseaux font partie de notre environnement depuis très longtemps. Selon une étude récente, une espèce d’oiseaux sur dix pourrait disparaître d’ici cent ans, soit entre 700 et 2500

espèces qui sont menacées de disparition. Même si les raisons de ce déclin sont multiples, il reste qu’elles ont toutes un point commun: l’homme. En effet, plusieurs causes sont avancées. On cite souvent l’intensification de l’agriculture, la déforestation et l’urbanisation, la pollution de l’air, du sol et de l’eau ainsi que l’utilisation des herbicides et des insecticides. Tout cela entraîne de nombreuses pathologies. Faut-il rappeler le rôle important des oiseaux dans l’équilibre naturel de la planète ? Certains oiseaux, notamment les insectivores, participent même à la lutte anti-parasitaire naturelle. Actuellement, des chercheurs s’intéressent à la modélisation des paysages susceptibles d’héberger un maximum d’espèces. Par ailleurs, la prolifération des maladies accentue les craintes somme toute légitimes des populations. Parmi ces maladies, il y a la grippe aviaire qui fait parler d’elle tous les jours. Dès qu’un cas est déclaré ici ou là, le seul remède disponible, pour l’instant, est la mise en quarantaine ou la destruction totale. Cela nous rappelle le film « le pont de Cassandra » où un train devait être dévié et ses passagers mis en quarantaine parce qu’un des voyageurs du train avait une maladie contagieuse mortelle. Tous les efforts de rapprochement de la société avec la nature risquent d’être anéantis par la diffusion de fausses idées sur les causes de la grippe aviaire. En effet, les oiseaux migrateurs sont souvent accusés à tord de transmettre la

maladie. Aujourd’hui, l’hypothèse très largement répandue est qu’il y a plus à craindre des procédures agricoles et industrielles que de la migration d’oiseaux sauvages. En fait, le poulet est le plus grand migrateur, transporté pour des raisons liées à son élevage et aux exigences du commerce international. L’oiseau est une source d’inspiration importante, pas uniquement pour les poètes. En effet, il est présent partout. Alfred Hitchcock réussit avec son film « les oiseaux » à nous faire peur avec des « inséparables » et des décors en carton. « Les cigognes » remplacent « les grues » dans la traduction du film russe « Quand passent les cigognes » où on voit à quel point la guerre peut détruire une histoire d’amour qui n’a jamais pu avoir lieu. La pauvre Veronica n’a jamais pu épouser son fiancé Boris, tué à la guerre. Mammeri aussi se demande dans un de ses romans, mais pour d’autres raisons, si

Slimane des Ath Wandlous pourra, un jour, se marier avec Yakout des Ath Hemlat. L’oiseau apparaît fortement dans de nombreux poèmes

célèbres comme ceux de Baudelaire (l’albatros), de Lamartine (le rossignol), d’Alphonse Daudet (l’oiseau bleu), Mahmoud Darwich (les oiseaux sans ailes) et d’autres. Il est aussi très présent dans de nombreuses chansons. « El Meknine Ezzine » d’El Badji représente le chardonneret triste dans sa cage (yal meknine ezzine,ya s'fer el djenhin,…., hadi mouda ousnine ounta fel kefs ahzine). Il espère le voir un jour voler (t'ferfer fel hawa tayer) à condition que ses ailes ne soient pas brisées comme celles décrites dans le célèbre roman de Khalil Gibran Khalil. « Ya Tayr » (Ô, l’oiseau) de Fayrouz consacre l’oiseau comme messager d’amour au nom de ses plumes, des fleurs de chardon et du vent. Dans « Al-Atlal », Oum Kalsoum chante sa douleur visitant le nid de l’oiseau du désir ardent. Plus près de nous, notre Hnifa appelle désespérément son « oiseau » (a y afruxiw) à travers une de ses célèbres chansons. Alors, peut-on imaginer, ne serait-ce qu’un instant, un monde sans oiseaux ? Je vois d’ici les

Le Sens et la Mesure

La chronique de Hocine FELLAG

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poètes qui retiennent leur souffle. Le printemps est parmi nous et je ne peux m’empêcher de citer les belles hirondelles qui, elles aussi, inspirent bien des poètes. La Fontaine raconte comment l’hirondelle donnait des conseils précieux aux oiseaux qui ne voulaient pas l’écouter. Slimane Azem demande souvent à son hirondelle (a y afrux ifiralas) de traverser les montagnes du Djurdjura pour lui ramener des nouvelles de son pays, l’Algérie, belle comme il la chante si bien, avec ses sites ensoleillés, ses montagnes et ses décors. Grâce à cette hirondelle, nous pouvons nous transporter avec le lecteur d’une évocation à l’autre en tutoyant nos paysages pendant ces belles journées d’Avril aux nuits cloutées d’étoiles. Le dicton nous dit qu’en Avril, il ne faut se découvrir d’un fil. Mais, notre hirondelle, contrairement à ce que dit le dicton, nous incite plutôt à nous découvrir les uns aux autres pour préserver ce qui rassemble et isoler ce qui divise. Elle n’est responsable ni de la grippe aviaire, ni des grippes avril. Elle sait plus que quiconque que la sagesse et la science ont parfois des trajectoires différentes. En effet, nos ancêtres étaient sages et savaient régler les querelles les plus difficiles même s’ils étaient souvent illettrés. L’école de la vie est la source d’une grande culture que Mammeri appelle, dans les poèmes kabyles anciens, tamusni (sagesse). Mais cette dernière se développe

surtout grâce à la possession du verbe et parce qu’elle constitue l’ouverture sur les autres sans aucune frontière. D’ailleurs, les amusnaw de cette ancienne époque ont souvent cherché la compagnie des lettrés. Aujourd’hui, le meilleur

capital à acquérir est d’avoir les deux, la sagesse et la science. Mais, pour y arriver, l’hirondelle nous conseille plutôt d’évoluer dans une situation de stabilité retrouvée et non comme l’oiseau sur la branche. La stabilité n’est pas l’inertie. Un avion, ça vole très vite, mais à l’intérieur on peut marcher normalement sans

risquer de tomber. Pour l’université, c’est la même chose. Elle doit avancer vite pour être compétitive mais, à l’intérieur, tout le monde doit évoluer à l’aise. Même les trous d’air sont gérables. Par conséquent, le défi à relever serait peut-être de prendre conscience que c’est avec les autres et pas nécessairement contre les autres, qu’on peut réaliser, ensemble, un vrai saut qualitatif qui met au

centre la performance et l’excellence. Cela permettra sûrement aux oiseaux de continuer à gazouiller et de vivre encore longtemps tout en picorant dans tous les jardins. Ainsi, dans un

environnement tolérant et apaisé, l’hirondelle et l’universalité pourront traverser les siècles en toute quiétude. Mais, pour ce faire, une règle d’or s’impose ; pour s’entendre, il faudra d’abord s’écouter. Cheikh Mohand a dit : « ton véritable ami est celui qui te montre tes défauts ».

Hocine Fellag

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Revue Campus N°9 4

LES ARBRES FORESTIERS GENETIQUEMENT MODIFIES (AGM)

Ouahiba MEDDOUR-SAHAR, Rachid MEDDOUR & Arezki Derridj Faculté des Sciences Biologiques et des Sciences Agronomiques

Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou 1. Introduction

a compréhension des mécanismes responsables de la galle du collet, maladie connue depuis l'antiquité, a permis la mise en évidence d'un transfert génétique naturel. Elle est à l'origine des techniques de transformation génétique utilisées aujourd'hui. Plusieurs découvertes scientifiques ont permis d'aboutir à l'obtention de la première plante

transgénique en 1983. Dans le cas des arbres, les premiers résultats positifs n'ont été obtenus qu'en 1987, chez le peuplier (FILLATI et al., 1987 ; PYTHOUD et al., 1987).

Au moins 35 pays effectueraient des travaux sur les arbres transgéniques, soit au niveau des laboratoires, soit avec des expérimentations dans les champs, notamment dans les pays développés, mais également dans les pays en développement ou en transition, comme l'Inde, la Chine, l’Indonésie, le Chili, le Brésil et l’Afrique du Sud. Sur les 205 autorisations d'application enregistrées à la fin de 2003, 73,5% provenaient des Etats-Unis, 23% d'autres pays membres de l'OCDE (en particulier, la Belgique, le Canada, la France, la Finlande, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Portugal, l'Espagne et la Suède) et 3,5% d'ailleurs (le Brésil, la Chine, le Chili, l'Afrique du Sud et l'Uruguay). Seule la Chine a signalé une dissémination commerciale d'arbres transgéniques, avec quelque 1,4 million de plants sur une superficie de 300-500 hectares en 2002. Cependant, selon la FAO (2005), les arbres génétiquement modifiés représentent à peine 20 % des 27.000 activités biotechnologiques qui ont été recensées au cours des 10 dernières années à travers le monde.

Les perspectives envisagées sont une production de bois accrue et l'amélioration de la qualité, ainsi que la résistance à des insectes, maladies et herbicides. Parmi les avantages escomptés, on indique une réduction des coûts de production et de transformation du bois, ainsi qu’une réduction des coûts financiers et environnementaux dans la fabrication de la pâte à papier.

2. La transgenèse

Technique de génie génétique permettant l’ajout d’un ou de plusieurs gènes étrangers (transgène) au génome d’un être vivant, de façon à provoquer une ou des modifications dans les caractéristiques de ce dernier.

2.1. Qu'est-ce qu'un arbre transgénique ?

Un arbre transgénique est un arbre génétiquement modifié pour renfermer certains gènes particuliers. Au cours du processus de modification génétique, on ajoute ou on retire des gènes du génome de l'arbre à l´aide de techniques, telles que l'ADN recombinant et la mutagenèse. Le génie génétique permet d´incorporer les gènes désirés beaucoup plus vite que les procédés traditionnels de reproduction sélective ou d'hybridation, qui prennent parfois des décennies pour intégrer complètement les caractères d'un arbre à un autre.

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2.2. Etapes de la transgenèse : Identifier, isoler, intégrer, multiplier et transférer un gène d'intérêt

La première étape est l'identification d'un caractère que l'on veut introduire dans la plante, comme par exemple des caractères de qualité nutritionnelle, la résistance à certains insectes ou maladies, à des herbicides, etc. Le gène d'intérêt peut provenir de tout organisme vivant, plante, animal ou bactérie puisque le code génétique est universel. Il doit ensuite être isolé de l'organisme donneur. Il est intégré dans une construction génétique associant souvent un gène marqueur. Ce gène marqueur permet de sélectionner les cellules qui ont intégré le gène d'intérêt. La construction est ensuite multipliée (clonée) afin de disposer d'une quantité suffisante d'ADN pour son introduction dans les cellules végétales que l'on veut transformer.

Il y a plusieurs méthodes pour introduire un gène dans une cellule : la technique la plus couramment utilisée est la transformation biologique. Cette technique utilise une bactérie du sol, Agrobacterium, qui a la propriété de réaliser naturellement la transformation génétique d'une plante, afin de la parasiter. Ainsi, une construction génétique introduite dans la bactérie (rendue avirulente au préalable) sera transférée dans la plante et intégrée à son génome.

La transformation et la régénération étant des opérations délicates, le génotype de la plante choisie est celui qui facilite ces étapes. C'est pourquoi les plantes retenues sont ensuite soumises à une succession de rétrocroisements afin d'introduire le gène dans le matériel-élite et d'obtenir de nouvelles variétés commerciales exprimant ce caractère.

Fig. 1 – Les différentes étapes de la transgénèse

D’après BOERJAN et al. (1996), la plupart des modifications génétiques des arbres forestiers ont été faites par un transfert d'ADN au moyen d'une bactérie Agrobacterium sp. Mais, le bombardement avec des particules enduites d'ADN, appelé « biolistique », a également été utilisé. 2.3. Types d'arbres forestiers transgéniques dans le monde

Selon un rapport de la FAO (2005), les recherches et les applications biotechnologiques en foresterie avancent à grands pas. Au moins 140 espèces d'arbres sont concernées par des travaux de recherche et sont essentiellement limitées à 6 genres représentant environ 60 % des activités : Acacia, Chêne, Eucalyptus, Peuplier, Pin et Sapin. Aux États-Unis, ainsi qu’au Canada, parmi les espèces d'arbres impliquées, on trouve le Peuplier, le Pin, le Copalme d'Amérique (Liquidambar sp., arbre producteur de gomme douce) et l’Eucalyptus qui recouvrent ensemble 85% des applications.

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Bien que les arbres transgéniques aient des applications dans différentes industries, leur

développement est actuellement axé sur l'industrie forestière. Les chercheurs créent des arbres transgéniques qui renferment des caractères spéciaux visant un large éventail d'applications :

♦ une accélération de la croissance ; ♦ une amélioration de la qualité de la fibre ligneuse ; ♦ une amélioration de la capacité de phytoremédiation, un processus utilisant les végétaux pour

nettoyer les sols et les eaux pollués ; ♦ une résistance améliorée aux insectes et aux maladies ; ♦ une résistance améliorée aux stress environnementaux, tels que le froid, la sécheresse ou les

inondations. Quatre caractères concernent 80 % des applications : tolérance à un herbicide (32 %), gènes

marqueurs (27 %), résistance à un insecte (12 %) et modification de la lignine (9 %). 3. Génie génétique du peuplier

Le peuplier (Populus) est le genre d’arbre forestier où la modification génétique a été le mieux étudiée, car il est relativement facile à transformer. Il a un génome petit, il pousse vite, et il peut être propagé de façon asexuelle. Autrement dit, c'est une essence idéale pour l'étude de la transgénèse d'arbres forestiers. Aussi, nous la retiendrons à titre d’exemple pédagogique.

Les principales étapes de la transformation génétique et de la culture in vitro du peuplier sont résumées dans la figure 2.

Il faut généralement compter 8 à 12 mois pour ce processus, qui comporte environ 6 étapes. Deux composantes initiales sont nécessaires : un clone spécifique de peuplier, cultivé dans des conditions stériles in vitro, et la souche compatible d'Agrobactérium portant sur son plasmide les gènes à introduire. L'inoculation de l'Agrobactérium constitue la première étape et permet à la bactérie d'entrer en contact avec les cellules végétales et de les infecter. Par la suite, il y a dégradation ou incorporation de l'ADN provenant du plasmide d'Agrobactérium au sein du génome de l'arbre. Afin de favoriser la croissance des cellules transformées génétiquement, on ajoute un antibiotique au milieu de culture des cellules végétales, ce qui constitue l'étape de la sélection. Après avoir identifié les cellules transformées, on les multiplie afin de régénérer des plantules. Par la suite, les plantules in vitro sont transférées sur un milieu de culture, pour l'enracinement. Une fois les plantules bien enracinées, le matériel est soumis à l'acclimatation, en vue de son transfert en serre (SEGUIN, 1998).

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Fig. 2 – Les différentes étapes de la de la transformation génétique et

de la culture in vitro du peuplier 3.1. Résistance aux insectes

L'utilisation de la bactérie Bacillus thuringiensis pour la lutte contre les insectes ravageurs a fait l'objet de descriptions exhaustives par plusieurs auteurs, tels que GILL et al. (1992), KNOWLES & DOW (1993) et CANNON (1995). Mentionnons brièvement, les travaux menés chez le peuplier dans plusieurs laboratoires par CORNU (1996), LEPLE et al. (1995), McCOWN et al. (1991), qui ont permis de produire des arbres transgéniques plus résistants aux insectes ravageurs. 3.2. Résistance à des pathogènes forestiers

Chez le peuplier, les pertes forestières causées par des infestations de champignons ou de bactéries sont importantes. Les gènes introduits pour obtenir cette résistance peuvent être responsables de la production de protéines antifongiques ou antibactériennes (CORNELISSEN, 1987). Différentes approches, actuellement au stade expérimental, permettront de déterminer l'efficacité de ces stratégies chez les arbres forestiers.

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3.3. Résistance aux herbicides

Jusqu'à présent, on a créé des peupliers transgéniques résistants à plusieurs types d'herbicides, tels le glyphosate et la phosphinotricine. 3.4. Modification de la lignine

Les voies biochimiques de la synthèse de lignine ont fait l'objet de nombreuses recherches et plusieurs gènes responsables des enzymes impliquées ont été caractérisés (BOUDET et al., 1995 ; WHETTEN & SEDEROFF, 1995). Ces travaux ont permis la modification de ces voies métaboliques par génie génétique et les résultats sont très prometteurs (CAMPBELL & SEDEROFF, 1996). Certains de ces arbres transgéniques renferment en effet une lignine modifiée qui serait éventuellement plus facile à extraire (BOERJAN et al., 1996). 3.5. Capacité de phytoremédiation

L’utilisation de peupliers modifiés génétiquement pour éliminer les contaminants chimiques du sol est maintenant possible. Par exemple, on a introduit chez le peuplier un gène provenant d'une bactérie capable de dégrader des substances toxiques, les chlorophénols. Ces arbres transgéniques possèdent la capacité de maintenir leur croissance dans les sols contaminés par ces chlorophénols (STOMP et al., 1994). 4. Quelques exemples d’applications 4.1. En France, les peupliers et mélèzes

Les recherches sur les arbres concernent principalement la transgénèse des peupliers parmi les feuillus, pour une résistance à la chrysomèle Chrysomela tremulae, un Coléoptère ravageur foliaire avec les protéines Bt.

Un mélèze hybride Larix kaemferi x L. decidua, parmi les Conifères, fait également l’objet de

recherches. Un autre objectif est la réduction du taux de lignine dans le bois, en tenant compte de la complexité de la régulation du métabolisme de ce constituant, en travaillant sur une enzyme, la déshydrogénase de l’alcool cinnamylique. Une attention particulière avait été portée à la stabilité de l’expression des gènes introduits, à l’impact de l’expression des gènes Bt sur l’apparition de résistances chez les insectes par contournement et, d’une façon générale, les impacts de ce matériel Bt sur la pression exercée sur les insectes, ciblés ou non. Afin d’éviter la dissémination des transgènes dans les populations naturelles, des recherches font intervenir un gène « tueur » qui bloque la formation des chatons floraux, afin de ne développer dans la nature que des arbres transgéniques stériles. 4.2. En Finlande, les bouleaux

L'industrie forestière et les biotechnologues tiennent beaucoup aux recherches sur les arbres transgéniques, dans l'espoir que les modifications génétiques vont permettre de réduire les coûts de production du papier et d'améliorer les produits grâce à la culture d'arbres aux caractéristiques optimales. L'unique site d’expérimentation comportait 400 bouleaux transgéniques qui ont été abattus ou déracinés en 2004, sans doute par des opposants aux OGM. La recherche en question visait à trouver des méthodes aptes à maintenir un transgène en fonctionnement afin de lancer la production d'arbres transgéniques clonés et stériles

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Revue Campus N°9 9

4.3. En Allemagne, les peupliers

Une expérimentation est conduite sur un site industriel contaminé par des métaux lourds, avec des peupliers transgéniques qui produisent des quantités plus importantes de glutathion, une substance qui a la propriété de contaminer les sols. Les essais préliminaires en serres avaient permis de constater que ces arbres avaient absorbé plus de 15% de cadmium à partir d’un sol contaminé. Les essais

conduits dans la

nature doivent vérifier la croissance des arbres, la stabilité du transgène et l’absorption des métaux lourds. 4.4. Au Canada, les épicéas, mélèzes et peupliers

Une expérimentation sur 2.000 épinettes blanches ou sapinettes (Picea alba) est conduite au Centre Forestier des Laurentides, dans la banlieue de la ville de Québec, où l’on a réussi à insérer dans cette espèce, mais aussi dans le mélèze (Larix sp.) et le peuplier (Populus sp.), un gène Bt de la bactérie du sol Bacillus thuringiensis, qui produit une protéine toxique pour la tordeuse des bourgeons de l'épinette. Peupliers, sapinette blanche (Picea alba) et épicéa noir (Picea nigra) sont cultivés dans la nature pour des expérimentations. Plus d’un million de plantules de ces sapinettes (Picea alba) transgéniques auraient été distribuées à travers tout le Canada en 2000 à des fins expérimentales. 4.5. Aux Etats-Unis, les châtaigniers, peupliers, ormes

Jusque vers 1900, environ un quart des arbres feuillus des forêts de l’Est des Etats-Unis était constitué de châtaigniers d’Amérique (Castanea dentata), jusqu’à ce qu’un champignon microscopique (Cryphonectria parasitica) fâcheusement introduit, ne viennent pratiquement détruire ces arbres. En quelques années, la résistance à ce champignon a pu être introduite dans le châtaignier avec des techniques de transgénèse, en travaillant à partir d’embryons immatures.

De jeunes plants d’ormes (Ulmus sp.) transgéniques ont été génétiquement modifiés dans le but

d’introduire une résistance à une maladie de cette espèce, la graphiose, causée par un champignon Ophiostoma ulmi. Une équipe de chercheurs aux Etats-Unis a obtenu des plantules de peuplier faux-tremble (Populus tremuloïdes) transgéniques capables de produire 40 % de moins de lignine et 15 % de plus de cellulose. Ainsi, pour un même volume de bois traité en usine, cette source de fibre permet de produire plus de pâte à papier réduisant les coûts de transformation. Des recherches et des essais de peupliers ont été également effectués pour les caractères suivants : la phytoremédiation des métaux lourds à partir du gène de réductase de l’ion mercurique. 4.6. Au Brésil, les eucalyptus

Ce sont des eucalyptus transgéniques qui ont fait l’objet de vastes plantations. La société brésilienne Aracruz Cellulose, qui est le plus grand producteur mondial de pulpe d’eucalyptus blanchie, possède un laboratoire de transgénèse des arbres et elle a obtenu, dès 1998, l’autorisation des autorités brésiliennes de conduire des expérimentations avec des arbres transgéniques. Une autre société papetière, Suzano, possède 180.000 hectares de plantations d’eucalyptus et un budget de recherche annuel de 2 millions de $ US, qui servent à financer des recherches sur les eucalyptus transgéniques.

Le programme officiel Genolyptus inclut 13 partenaires privés, dont International Paper, la plus

grande société mondiale engagée dans les arbres transgéniques, et Westvaco, une société nord-américaine qui a acheté environ 400.000 hectares aux Etats-Unis et au Brésil pour y implanter des arbres transgéniques. Les sociétés Aracruz, Suzano, International Paper et ArborGen sont impliquées dans les recherches sur les arbres transgéniques parce qu’elles pensent pouvoir faire ainsi de l’argent.

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Revue Campus N°9 10

4.7. Au Chili, les pins, eucalyptus

Des arbres transgéniques ont été créés sur mesure pour les forestiers et les industriels. A la faveur d’une coopération avec la société canadienne Cellfor qui remonte à 1999 et avec la création du programme conjoint GenFor, le Chili est en passe de devenir le leader dans les biotechnologies en Amérique latine. Le centre d’intérêt initial était de fabriquer des pins résistants à la chenille des pousses (Rhyacionia buoliana) qui affectait de vastes étendues de monoculture de pin de Monterey (Pinus radiata), qui couvre 500.000 hectares au Chili. En même temps, ont été travaillés des pins transgéniques porteurs d’une protéine Bt pour la résistance à certains insectes, d’une part, et des pins de Monterey (Pinus radiata) et des pins à encens (Pinus taeda), à haute teneur en cellulose et à teneur réduite en lignine, d’autre part.

L’un des facteurs limitant de production de bois dans la Cordillère est la rigueur du climat. Une recherche est engagée pour tenter de transférer la résistance au froid d’une graminée (Deschampsia antartica) dans les eucalyptus et d’élargir ainsi les zones de culture de ces derniers. 4.8. En Chine, les peupliers

Plus d’un million de peupliers transgéniques auraient été plantés, après autorisation de l’administration officielle des forêts. Dans la zone nord-ouest de la province du Xinjiang, 8.000 kilomètres carrés (une surface grosso modo équivalente à l’île de Chypre) ont été affectés à l’implantation de monocultures d’arbres transgéniques. Autour des promontoires du Huang-Ho (Fleuve Jaune) et du Yang-Tsé-Kiang (Fleuve Bleu), 400.000 peupliers transgéniques ont été plantés, mais, ils sont toujours dévastés par des insectes, alors que ces arbres avaient été génétiquement modifiés pour résister aux insectes.

5. Conclusion

Les risques potentiels associés aux arbres transgéniques, de par leur nature, sont nombreux. Les arbres produisent en effet pendant plusieurs années beaucoup de pollen et de semences qui peuvent se disséminer dans la nature et y persister. Leur introduction dans l’environnement suscite les mêmes préoccupations que pour les espèces annuelles de grandes cultures : le transfert du transgène à des arbres voisins par pollinisation, provoquant ainsi le phénomène de dispersion de gènes ou flux de gènes. On cite également l’envahissement du milieu naturel par des arbres transgéniques qui pourraient se comporter comme des espèces nuisibles, et enfin, l’émergence de populations d’insectes résistants. Compte tenu de la longévité des arbres sur plusieurs décennies, la quantité de transgène incorporée dans les différents tissus et organes des sujets génétiquement modifiés est difficile à déterminer, notamment en raison des interactions possibles avec les autres gènes.

Bibliographie Boudet A.M., Lapierre C., Grima Pettenati J., 1995- Biochemistry and molecular biology of lignification. New Phytol., 129 : 203-236. Campbell M.M., Sederoff R.R., 1996 - Variation in lignin content and composition. Plant Physiol., 110: 3-13. Cannon R.J.C., 1995 - Bacillus thuringiensis in pest control. In: Hokkanen HMT, Lynch JM (eds.) Biological Control, Benefits and Risks, pp. 190-200. Cambridge Univ. Press. Cornelissen B.J., Horowitz J., van Kan J.A., Goldberg R.B., Bol J.F., 1987- Structure of tobacco genes encoding pathogenesis-related proteins from the PR-1 group. Nucleic Acids Res., 15: 6799-811.

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Revue Campus N°9 11

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Revue Campus N°9 23

LES METHODES DE MONTE CARLO Les méthodes de Monte Carlo représentent pour beaucoup d’utilisateurs de la simulation, un outil précieux permettant de résoudre des problèmes mathématiques déterministes complexes moyennant des techniques probabilistes. En effet, une des magies de la théorie de probabilités est que la moyenne des réalisations d’une variable aléatoire répétée un très grand nombre de fois converge presque sûrement vers l’espérance mathématique de celle-ci qui est constante.

C’est ce qu’on appelle la loi forte des grands nombres. Ainsi, grâce à cette propriété, on peut résoudre des problèmes qui n’ont aucun caractère aléatoire. Dans ce qui suit, quelques exemples sont cités. Calcul d’une intégrale

Pour calculer une intégrale du type ∫=b

a

dxxfI )( , il suffit de simuler un

grand nombre n de réalisations x1, x2, ……, xn d’une variable aléatoire X de loi uniforme sur l’intervalle [a, b]. L’intégrale sera alors approximée par la valeur

∑=

−≈

n

iixf

nabI

1

)()(

Détermination de la valeur de π Soit un point M de coordonnées (x, y), où 0<x<1 et 0<y<1. On tire aléatoirement les valeurs de x et y. Si x2 + y2 < 1 alors le point M appartient au disque de centre (0,0) de rayon 1. La probabilité que le point M appartienne au disque est π/4. En faisant le rapport du nombre de points dans le disque par rapport au nombre de tirages on obtient une approximation du nombre π/4 si le nombre de tirages est grand. Utilisation conjointe des modèles conceptuels et de la méthode de Monte-Carlo dans le domaine des avalanches Quand une avalanche se déclenche, il est impossible de déterminer par le calcul où elle va s’arrêter. La connaissance des cas antérieurs n’est pas utilisable directement, puisque la nature de la neige donc le comportement de l’avalanche varient énormément d'un événement à l'autre. Une nouvelle démarche a été étudiée, l’approche conceptuelle, très connue en hydrologie. Elle combine l’utilisation d’un modèle de propagation et une simulation statistique par la méthode de Monte-Carlo.

R. E. Caflisch (1998). Monte Carlo and quasi-Monte Carlo methods, Acta Numerica vol. 7, Cambridge University Press, pp. 1-49.

S. Collas, B. Tuffin. Creation of a Dynamic Model Language and Application of Monte Carlo Methods of the

Reliability Analysis of Industrial Complex Systems. Dans Actes de lambda mu-13, Lyon, Mars 2002.

Fishmann, G.S, (1995) Monte Carlo: Concepts, Algorithms, and Applications, Springer Verlag, New York.

Luc Devroye

Un des spécialistes de la simulation statistique

Site expérimental au-dessus du Col du Lautaret (Hautes-Alpes) où les caractéristiques physiques des avalanches sont étudiées

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Revue Campus N°9 24

LA SIMULATION NUMERIQUE Les pratiques dites de simulation numérique sont, elles aussi, fréquentes et omniprésentes dans les activités scientifiques. En effet, il y a une foultitude de problèmes qui ne peuvent être traitées que moyennant ces techniques. En général, on les utilise dans des situations où on a besoin de voir des sites impossibles à observer directement. On peut citer, entre autres, l’évolution à long terme du climat, le vieillissement des déchets nucléaires, le contact atomique avec des surfaces, la manipulation de molécules, etc. Les dimensions qui se mesurent en giga ou en nano peut rendre nécessaires la modélisation virtuelle en laboratoire. Laplace, lui-même, avait démontré la stabilité du système solaire avec une précision acceptable. Même s’il s’agissait d’un résultat probabiliste et mathématique, la mise en œuvre en expérience aurait nécessité des millions d’années. Michel Serres, de l’académie française et professeur à l’université de Stamford dit à ce propos que « la puissance de la simulation numérique vient du fait, qu’en la pratiquant, on peut même sortir des conditions de l’expérience possible.» Il ajoute, plus loin, « mieux vaut qu’un chirurgien s’exerce d’abord à opérer sur des images virtuelles, avant de tailler au scalpel dans la chair ou les os du patient. » Il est vrai que ce que nous ne pouvons faire, nous pouvons le figurer et ce que nous ne pouvons pas réaliser, nous pouvons le représenter. L'académicien Michel Serres dans le supplément du numéro 393 de La Recherche intitulé « Le calcul Haute performance » dans son article « La simulation, technique nouvelle, ancienne tradition » nous explique qu'aujourd'hui, la simulation s'effectue à l'aide de supercalculateurs. Mais cette pratique s'enracine dans le passé. En voulant imiter les sons émis par le

forgeron frappant le fer chaud de l'enclume, Pythagore fait figure de pionnier. Michel Serres indique qu’il a voulu refaire l’expérience célèbre de Blaise Pascal au sommet du Puy de Dôme en 1648 et déclare: « Il va s’en dire que nous avons échoué. Comment transporter, dans les conditions du temps, c'est-à-dire à dos d’âne, sans la casser, une colonne fragile et interminable et, de plus, fabriquée dans les premières années de l’industrie manufacturière du verre ? Nous avons vite soupçonné que Pascal s’adonnait, comme tant d’autres et là comme ailleurs, à des expériences de pensée. Il simulait dans des récits, comme nous à l’ordinateur" Aujourd’hui, faut-il le préciser, les simulations

numériques sont tributaires de l’outil informatique. Le mathématicien Américain John Von Neumann s’est attelé à fabriquer le premier ordinateur car il voulait mener des calculs sur variations de pression et de température dans le voisinage immédiat de la première bombe atomique conçue dans le cadre du projet « Manhattan », le programme nucléaire américain. C’est dire que l’évolution des conceptions des ordinateurs est liée également aux exigences croissantes de la simulation. La vitesse du vent, la température, et la pression atmosphérique sont des paramètres importants à prendre en compte dans les simulations qui permettent les prévisions météorologiques. Plusieurs théories physiques, comme la théorie des cordes, sont aujourd’hui représentées par des modèles impossibles à tester par l’expérience.

L’académicien Michel Serres

Blaise Pascal

John Von Neumann

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Revue Campus N°9 25

Qu’en est-il pour l’entreprise ?

La simulation haute performance est d’un apport considérable pour les entreprises, en particulier, dans le domaine industriel. En effet, grâce à la simulation numérique, il est possible d’accroître la capacité d’innovation et de s’adapter aux nouvelles technologies pour être à temps sur un marché. Toutes les entreprises savent que, plus que jamais, il est vital pour elles de garantir leur compétitivité, leur développement et surtout leur pérennité. Même dans le domaine des services, elle s’impose de plus en plus comme un outil puissant. Par exemple, des secteurs tels que les banques, les assurances (calculs de risques) et les télécommunications, la gestion des risques naturels, sont très demandeurs de ces outils. La clé de ces techniques est l’accessibilité aux essais, à la validation avant la mise en fabrication ou la décision.

Toutefois, la simulation a toujours des limites. D’abord, il y a des techniques qui requièrent une puissance de calcul impossible à obtenir aujourd’hui. On parle pour cela, très souvent, de la conception

d’ordinateurs quantiques. En effet, comment simuler le fonctionnement d’une centrale nucléaire à partir d’équations de la physique ? Par ailleurs, il reste beaucoup de problèmes non encore compris pour les traduire en équations. Par exemple, on ne dispose pas de modèle mathématique satisfaisant la chimie d’un être vivant. D’où la difficulté pour les pharmaciens de mesurer l’effet d’une molécule dans le corps humain. Enfin, le degré de précision exigé par de nombreuses expériences nécessite un nombre astronomique de calculs. Alors, la résolution du modèle devient très difficile à mettre en œuvre avec les moyens actuels. La simulation numérique est indiscutablement associée aux grands défis scientifiques comme les questions portant sur la météorologie, le climat les nouveaux matériaux, les nanotechnologies, etc. Beaucoup reste à faire.

Pour en savoir plus,

Sit web : http://www.onera.fr/ cahierdelabo/french/simul_indo2.htm Leo P Kadanoff; Excellence in Computer Simulation, Computing in Science and Enginering 6(2)

(March/ April 2004), 57-67 La recherche N°393.

Dans l'industrie automobile, la conception assistée par ordinateur (CAO) permet notamment de simuler sur ordinateur la répartition de la poussée du vent sur la carrosserie d'une voiture. Les zones rouges représentent les zones de poussée élevée, les zones bleues celles de faible poussée.

Simulateur de vol actionné par des ordinateurs qui reproduisent les mouvements et les bruits de l'avion. L'appareil répond en temps réel aux commandes du pilote, lui permettant ainsi de s'entraîner dans toutes les situations possibles, sans le danger et le coût impliqués par un vol réel.

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Revue Campus N°9 26

CENTRALISME ETATIQUE ET DEVELOPPEMENT LOCAL LA NECESSITE D’UN DEBAT SOUTENU

Saïd DOUMANE

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION.

e qui caractérise le mode de gouvernance de l’Algérie d’aujourd’hui, c’est une sorte de hiatus ou équivoque structurelle entre la société et sa tutelle politico-administrative : l’Etat.

La dénomination même de cette entité politico-administrative par la vox populi, " beylek".

"houkouma", "daoula"…, en dit long sur ce hiatus ou équivoque. La sémantique du lexique populaire n’est jamais anodine, mais là n’est pas le sujet ici. Plus globalement, il est facile de constater la façon dont est perçu l’Etat par la population, à travers mille détails quotidiens dénotant la prédation dont il fait l’objet, prédation qui atteint son paroxysme dans les émeutes devenues une donnée récurrente des relations entre l’Etat et la société.

Cet état de fait pèse lourdement sur le projet de construction nationale et plus particulièrement sur

le programme de développement économique. C’est principalement à travers les heurs et malheurs de ce dernier, notamment dans sa dimension locale ou régionale, que nous tenterons d’appréhender dans le présent article, quelques aspects de la nature des rapports entre l’Etat central et les collectivités territoriales et locales. 1- Le projet national étatiste : du volontarisme à la réalité.

L’Etat algérien post-colonial, issu du nationalisme de guerre, auréolé de sa "victoire" sur l’une des

premières puissances économiques et militaires du monde, s’est imposé à la société algérienne tel le Léviathan de Hobbes.

Partant du constat ou plutôt du principe indiscuté – aucun état des lieux n’a été fait après

l’indépendance – que le système colonial n’a rien laissé de positif derrière lui, que l’Algérie est une page blanche à écrire (d’où la sémantique empruntée au jargon économique du "noircissement de la matrice inter-industrielle" du modèle étatique algérien de développement), le nouvel Etat afficha d’emblée des prétentions démiurgiques : construire un nouveau pays, une nouvelle économie, faire émerger une nouvelle culture, un homme nouveau…

Au plan économique, le projet d’inspiration industrialiste avait la prétention de faire sortir la société algérienne de l’univers agricole et paysan et la hisser dans l’univers industriel et technique.

Bannir "la mentalité du gourbi" disait le président Boumediene. L’Etat était le seul acteur retenu pour mener à terme le projet, à côté de son alter ego idéologique : le parti unique doté de la vertu de propager la bonne parole, les orientations économiques et la conscience nationaliste et révolutionnaire.

L’option économique, s’inspirant de la théorie de la modernisation, fait appel au modèle de développement dit "des industries industrialisantes" censé pouvoir transformer de fond en comble sous la houlette volontariste et autoritaire de l’Etat, la société algérienne.

A la fin des années 1960, H. Boumediène promettait à l’Algérie d’atteindre le niveau de développement de l’Espagne à l’horizon de 1980 !

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Revue Campus N°9 27

Qu’est-il devenu de ce projet aujourd’hui ? Un échec lourd de conséquences, de l’avis de tous les économistes et surtout de larges couches de la population algérienne qui sont confrontées aux errements de la politique économique dont la variable déterminante est le prix du baril de pétrole sur le marché international.

Les tenants et aboutissants de ce fiasco économique ont été assez largement analysés et

commentés, y compris dans les études, colloques et forums officiels. Les raisons essentielles ont commencé à être cernées dès la fin des années 1980, au moment où la chute des recettes pétrolières a mis à nu les inepties d’un système qui a réduit le potentiel multisectoriel de l’Algérie à une économie mono-exportatrice d’hydrocarbures.

L’autre critique, de nature politique, souvent avancée met en évidence la gabegie bureaucratique, le déficit démocratique et les détournements de richesses nationales par la nomenklatura et ses clientèles.

Le constat est connu de tous : le passage de l’économie étatisée à l’économie de marché est plus

que laborieux en Algérie. On relève ces dernières années un paradoxe lancinant : celui de recettes extérieures importantes à côté d’une pauvreté persistante et une économie peu performante (en dehors des hydrocarbures). 2- A la recherche de solutions : Les politiques de replâtrage.

Les critiques émises à l’endroit du système économique et politique en vigueur par les analystes nationaux et internationaux étaient mal vues par le gouvernement algérien jusqu’à la fin des années 1980. Après la chute brutale du prix du pétrole en 1986 et surtout après l’explosion sociale de 1988, certains cercles du pouvoir commencèrent à les admettre et même à les prendre en compte. D’où les velléités réformistes qui se sont emparé des ministères de l’économie, des finances, de l’agriculture et de la planification : autonomie des entreprises publiques, démantèlement de certains monopole étatiques, mise au rancart du système de planification, libéralisation de l’investissement privé et du commerce extérieur, arrêt de la politique des prix administrés…

Bref, on décrète, à la hussarde, une politique de réformes et de déconcentration économique sans

remodeler les structures et le maillage politico-administratif de l’Etat central. Ainsi, depuis une quinzaine d’années, les réformes se suivent au gré des changements de

gouvernement. Aucun n’a réussi à relancer la machine économique, encore moins à améliorer les conditions de vie des Algériens. Bien au contraire, nous assistons à l’aggravation du délabrement de l’économie algérienne, aux conséquences sociales et politiques de plus en plus inquiétantes.

Le fond du problème, à mes yeux, n’est pas seulement de nature économique – il est aussi d’ordre

politique (absence de démocratie réelle) et surtout socio-culturel au sens où le projet de développement algérien a été conçu et mis en œuvre dans la méconnaissance des réalités socio-culturelles, historiques et humaines de l’Algérie, ou plus exactement dans le mépris et la négation de ces réalités.

Dans le cadre de cette politique négationniste et a-historique du contexte national, passer du

modèle étatiste à celui de l’économie de marché ne garantit en rien la fin de la crise économique algérienne.

Ce n’est pas que des réformes économiques dont a besoin l’Algérie mais aussi et surtout de

changement des mentalités instituées, d’une remise en cause profonde des fondements officiels de l'’Etat, de ses institutions et de ses soubassements politiques, idéologiques et culturels.

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3- Vers le retour des acteurs sociaux et culturels de l’Algérie profonde :

Un Etat qui veut tout contrôler, disait l’économiste W.A. Lewis, finit par ne rien contrôler. C’est le cas, de plus en plus, de l’Etat algérien qui, à force d’ignorer et de marginaliser le potentiel économique, socio-culturel et historique de l’Algérie, a fini par devenir un corps étranger, rejeté par la société. D’où le climat de méfiance réciproque entre l’Algérie profonde et l’Etat, d’où les émeutes récurrentes des ces dernières années, qui atteignent leur paroxysme en Kabylie.

Car, dès l’origine, la perspective tracée par l’Etat national, a été de réduire l’hétérogénéité culturelle, sociale et économique de la société algérienne, considérée comme étant incompatible avec son projet nationaliste. Ainsi, le programme de développement économique avait pour but explicite de rompre avec les structures socio-économiques anciennes et diversifiées et les remplacer par un modèle uniforme, censé apporter la rationalité économique moderne (d’abord socialiste jusqu’à la fin des années 1980, puis capitaliste depuis).1

En voulant copier le modèle occidental, les décideurs algériens ont pris l’ombre pour la proie. Car en observant les expériences historiques des pays développés, on s’aperçoit que l’industrialisation de ces pays s’est opérée à partir des potentialités de leurs territoires d’abord, il n’y avait pas, en tout cas, rupture avec leurs structures socio-économiques et culturelles traditionnelles.2

Cette industrialisation a pris son envol à partir de régions ou terroirs disposant d’une identité

propre, y compris économique.3 Des études ont montré, en effet, qu’une dynamique industrielle réussie est souvent, voire toujours,

liée à un enracinement profond dans un territoire.4 D’autres études ont relevé, à travers l’exemple des expériences économiques et politiques des

Etats centralisés à l’excès (ex : pays socialistes) que ce sont les collectivités locales et les acteurs en marge de l’Etat central qui ont assuré un minimum de production de richesses et de cohésion sociale (collectivités villageoises, petits paysans, artisans, petits commerçants…). Dans ces pays, c’est l’économie dite informelle ou souterraine qui a supplée aux défaillances de l’Etat-démiurge, lequel s’est révélé incapable d’assumer le rôle d’acteur économique et politique hégémonique qu’il s’est assigné. 5

Ces acteurs sociaux, individuels ou collectifs, incrustés dans les terroirs sortent de plus en plus de la "clandestinité" ou du moins de la marginalisation. Ils aspirent, l’affaiblissement de l’Etat central aidant, à jouer un rôle plus important, à reprendre leur place naturelle tant au niveau de l’initiative économique que de la citoyenneté socioculturelle et politique.

Il s’agit là d’une dynamique générale à l’œuvre dans les pays où le centralisme étatique a étouffé le corps social ; elle n’est pas pour autant acceptée de gaîté de cœur par l’Etat central qui cherche à la pervertir en se déchargeant de ses problèmes (responsabilités sociales) tout en gardant l’essentiel de ses monopoles, notamment ceux relevant du politique, de l’idéologie et bien sûr les rentes économiques et financières.

1 Cf. M. HADDAB : Education et changements culturels, Co-édition OPU – Alger / CNRS – Paris, 1971. 2 Cf. F. BRAUDEL : Civilisation matérielle et capitalisme, A. Colin, 1979. 3 Cf. G. BENKO : "Les théories du développement local", Revue Sciences Humaines n°8 – Fév.r-Mars 1995. 4 Cf. Débat dans Revue internationale des Sciences Sociales n°118 – Novembre 1988. 5 Ibid.

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Revue Campus N°9 29

En Algérie, cette ruse de l’Etat central est manifeste : Le gouvernement cherche à se défausser d’un grand nombre de ses responsabilités sociales et culturelles tout en s’arc-boutant sur ses privilèges politiques, économiques et institutionnels.

Dans ces conditions, les velléités de décentralisation s’apparentent à des procédures de

délocalisation de problèmes plus ou moins épineux plutôt que de dévolution de prérogatives politiques et économiques réelles à des instances locales et régionales.

Ainsi, tant du point de vue économique que politique, l’espace démocratique concédé au local par le national risque de n’être qu’un "cadeau empoisonné" qui saperait les fondements de la démocratie locale.

Aussi, faut-il ne pas se payer de mots, il y a lieu de définir de façon précise ce dont on parle : décentralisation, régionalisation, fédéralisme, autonomie ?

Le débat autour de ces concepts est préalable à toute action politique. 4- Le concept d’économie locale : Quelques considérations. Le bilan économique de l’Etat algérien est patent : l’illusion d’un développement économique contrôlé et dirigé par l’Etat central a fait chou blanc.

Les initiateurs de ce développement, les techno-bureaucrates, dont l’horizon est rivé à l’Etat-nation, ne pouvaient pas comprendre que le véritable potentiel économique se trouve dans les profondeurs de la société (les terroirs, les réseaux d’échange, les solidarités villageoises, les capacités techno-économiques héritées ou acquises, des petits capitaux diffus…), que l’Etat central censé mobiliser ces ressources allait s’avérer une énorme machine bureaucratique et stérile, de prédation et de corruption.

Le développement "par le haut" part du présupposé qu’en pays sous- développé, seul l’Etat central est à même d’introduire la rationalité économique, l’esprit d’entreprise et d’assurer la cohérence d’ensemble du processus de développement. La multitude d’agents économiques, de territoires hétérogènes, d’initiatives et projets des uns et des autres, constituent, aux yeux de l’Etat central, un imbroglio anarchique qui freine le développement.. La théorie économique institutionnaliste a justifié pendant longtemps cette vision étatiste.

Depuis une vingtaine d’années, les économistes redécouvrent les vertus et l’efficacité des petits entrepreneurs "cachés", les dynamiques socio-économiques locales et régionales autonomes, qui ne procèdent pas nécessairement d’actions de sous-traitance de l’Etat central.

Il y a aussi un processus "invisible" donc non théorisé, de développement "par le bas", œuvre d’acteurs sociaux et d’institutions locales, évoluant en marge de l’Etat, capables de définir des stratégies économiques et de composer avec les contraintes de leur environnement immédiat et lointain. On reconnaît de plus en plus à ces acteurs et à ces institutions la qualité d’entrepreneurs économiques locaux ou régionaux mais on leur refuse une "légitimité politique différente du pouvoir central"6

Les acteurs locaux aspirent au partage du pouvoir, de façon à maîtriser les instruments politico-institutionnels de leurs actions : administration de proximité, chambres de commerce et d’industries régionales, fiscalité locale, textes législatifs élaborées par des instances élues ou exécutives locales….

Ainsi, délivrés des contraintes bureaucratiques et des cloisonnements institués par le pouvoir central, ils auront la possibilité de se constituer en réseaux et d’établir des interrelations avec d’autres réseaux régionaux et créer ainsi un foisonnement industriel et commercial profitable à tous. Dans cette optique, l’Etat réajusté peut, en plus de ses fonctions régaliennes, devenir un entrepreneur économique

6 Cf. M. LECLERC-OLIVE : "Décentraliser : enjeux théoriques et politiques". In Cahiers du GEMDEV n°27, octobre 2001, Paris

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efficace à condition qu’il se comporte en partenaire et en instance régulatrice et non plus en décideur unique.

Cette configuration économique et politique est, en fonction des spécificités propres à chaque pays, en vigueur dans les sociétés développées. Les territoires ou les régions dans ces sociétés existent en tant qu’espaces économiques et socioculturels reconnus et dotés d’instances de gestion décentralisées, fédérales ou autonomes. Les grands groupes industriels de dimension internationale, ont souvent des assises régionales. "Aujourd’hui, dans l’économie globalisée, le nouveau système techno-industriel (…) est organisé sur une base territoriale et constitue une agrégation de systèmes productifs locaux."7 De nombreuses études économiques sur de régions d’Italie, de Suisse, d’Allemagne etc., signalent en effet, que la réussite économique de régions comme la Toscane (Italie), la Flandre (Belgique), le canton de Genève (Suisse) etc. est essentiellement due à leur dynamisme interne8.

Et ce dynamisme est le résultat de la synergie des petites et moyennes entreprises créées par des agents locaux avec des moyens humains, financiers et techniques essentiellement endogènes. A l’inverse, on sait ce qu’il est advenu des grands pôles industriels à la soviétique ou à l’algérienne, qui se sont dégradés en "cathédrales dans le désert" c’est-à-dire sans liens positifs avec leur environnement. En Algérie, la politique de "saupoudrage" des investissements d’Etat et la création d’entreprises déconnectées de leur milieu d’accueil, ont fonctionné comme des enclaves économiques rattachées, par le biais de l’Etat central, pour leurs approvisionnements en savoir-faire, en machines et même en matières premières au marché mondial. Citons, un exemple parmi d’autres, le cas de l’entreprise de fabrication de produits électroménagers de Tizi-Ouzou (ENIEM), principale entreprise étatique en Kabylie : Peu ou pas intégrée au tissu économique local et régional, elle ne participe en rien au développement de son hinterland, exceptés par les salaires qu’elle distribue à ses employés, mais qui s’amenuisent au gré des restructurations et des licenciements…

C’est dire, à la suite des économistes spécialisés dans les études territorialisées, que l’entreprise viable n’est pas celle qui est créée ex- nihilo par l’Etat central mais celle qui est secrétée par les milieux locaux.

En Algérie, comme ailleurs, les milieux locaux ou les régions sont capables de devenir des lieux de créativité économique et technique pour peu qu’ils se réapproprient politiquement leur espace.

Mais cela ne peut être réalisé, paradoxalement, sans l’intervention de l’Etat central ou plus précisément de sa réforme profonde. C’est le préalable indispensable à l’émergence d’une société civile autonome ; l’Etat régulateur et incitateur est nécessaire, à la condition expresse qu’il soit démocratique.

L’autonomie économique, culturelle et politique d’une région n’est donc pas un recentrage autarcique sur elle même mais la capacité de mettre en valeur ses potentialités, en comptant d’abord sur elle même et en synergie avec d’autres acteurs locaux ; avec aussi l’Etat central mais en tant qu’animateur et "chef d’orchestre". Eléments bibliographiques : 1/ Benko, G : Les théories du développement local, in revue des sciences humaines n° 8 février-mars 1995. 2/ Braudel, F : Civilisation matérielle et capitalisme, édition A. Colin 1979. 3/ Haddab, M : Education et changements culturels, coédition OPU(Alger)-CNRS(Paris) 1971. 4/ Leclerc, O : Décentraliser : enjeux politiques et théoriques in Cahiers du GEMDEV n° 27 octobre 2001, Paris. 5/ Maillat, D : Les milieux innovateurs, in revue des sciences humaines n° 8 février-mars 1995. 6/ Revue internationale des sciences sociales (dossier) n° 118, novembre 1988. 7 Cf D . Maillat : "les milieux innovateurs", In revue Sciences humaines n°8 février-mars 1995. 8 Cf. G. Benko : op. cit

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TIZI-OUZOU : LE PASSAGE DU VILLAGE A LA VILLE « METROPOLE »

AKKACHE- MAACHA Dehbia

Enseignante, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, Université de Tizi-Ouzou

Introduction

l’instar des autres régions d’Algérie, la Kabylie connaît une urbanisation rapide et importante. Le réseau urbain9 est assez bien hiérarchisé, dominé par les agglomérations de Tizi-Ouzou qualifiée

de « métropole » régionale, Bouira, Bordj-Ménaïel, Lakhdaria, Draâ-El-Mizan, Larbaâ-Nath-Irathen, Azazga, Boghni, Maâtkas, etc. Ces agglomérations jouent aujourd’hui un rôle décisif dans l’organisation de l’espace kabyle. En effet, la « métropole » est à la fois le pivot régional et le point de convergence de la vie économique kabyle.

C’est une « ville champignon » (26 023 habitants en 1966, 62 144 habitants en 1977, 89 802 habitants en 1987, 79 244 habitants en 1998)10 à la tête du réseau urbain régional depuis 1857, date à laquelle elle a relégué loin derrière elle la ville de Dellys.

A partir d’un ensemble de villages souvent très peuplés, qui commence à se différencier grâce à l’action de l’Etat et des collectivités locales (implantation des investissements productifs : industries ; ou attribution de pouvoirs administratifs), se met petit à petit en place un réseau de centres ruraux et urbains. C’est le village qui a constitué, à l’origine, le noyau de toute l’organisation rurale.

La diversification de leurs fonctions leur permet progressivement d’augmenter leur influence sur le milieu rural avoisinant (en les desservant par leurs biens et services), et c’est ainsi que naît un réseau urbain en voie de hiérarchisation et de modernisation basé essentiellement sur les anciens villages de colonisation, alors que les villages traditionnels évoluent peu, à quelques exceptions près.

L’originalité du réseau urbain de Kabylie réside dans la place prédominante occupée par les petites villes et les villes moyennes en construction, ce qui confirme le degré de diffusion du phénomène d’urbanisation dans cette montagne.

Cet apparent paradoxe de la région Kabyle s’explique par un privilège de situation dans le cadre d’une économie moderne (les anciens villages de colonisation11 se sont développés grâce à leur rôle administratif, commercial, ou de carrefour, certains sont devenus de petites villes rayonnant sur leur arrière-pays), mais aussi par la plus grande ouverture de ces villages traditionnels à la structure apparemment figée, qui ont des difficultés à se transformer en véritables centres urbains et échappant à toute dynamique urbaine.

C’est ainsi que se différencient petit à petit les localités rurales et qu’émerge petit à petit un réseau

urbain (petites villes et villes moyennes) de type moderne, qu’une réorganisation administrative ne pourrait que renforcer.

9 Le réseau urbain de la Grande- Kabylie est constitué de 38 agglomérations urbaines : 16 petites villes allant de 5 à 20 000 habitants, 18 villes moyennes allant de 20 001 à 50 000 habitants, 3 grandes villes moyennes allant de 50 001 à 100 0000 habitants et Tizi-Ouzou qui dépasse les 100 000 habitants. 10 O. N. S, Armature urbaine 1987, 3ème trimestre 1988, p. 20. 11 De vallée ou plaine littorale, axes de communication.

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Le réseau urbain en Kabylie se caractérise par un triple phénomène : l’émergence de petites villes grâce essentiellement à l’impulsion étatique ; la transformation interne de certains villages grâce aux revenus extérieurs (migrations) et transferts sociaux qui tend, petit à petit, à en faire des quartiers urbains12 au milieu des oliviers et des jardins. Les villages n’échappent pas eux aussi au phénomène d’urbanisation. Quelques signes peuvent symboliser ce phénomène : la construction au bord de la route, la maison spacieuse, la télévision avec antenne parabolique, l’automobile, etc. Peut-être est-ce de cette manière que les villes s’installent à la campagne ? L’émergence de la ville moyenne de Tizi-Ouzou correspondant à la strate urbaine de 50 001 à 100 000 habitants. Cette ville monopolise les principaux équipements et infrastructures qui lui permettent de jouer un rôle micro – régional ; dès lors, elle a tous les atouts pour réussir.

La localisation de la ville de Tizi-Ouzou ne s’est pas faite au hasard. Elle est due à un certain nombre de facteurs attractifs, fixateurs et structurant les activités et l’espace.

Tizi-Ouzou « métropole » régionale est passée du rang d’un simple village de colonisation au rang de ville moyenne qui dépasse le seuil des 100 000 habitants. En quarante cinq ans, le village a considérablement muté autant dans sa morphologie, dans ses fonctions, et dans son envergure humaine et économique.

La ville de Tizi-Ouzou fait partie des villes moyennes de l’Algérie. Il y a lieu d’élucider les principaux éléments explicatifs de sa localisation en cet endroit précis de l’espace. Est-elle sensible à l’accessibilité, aux caractéristiques de la main-d'œuvre, à la présence du Bordj? Ce sont ces questions qui feront l’objet du point suivant. 1- Facteurs de localisation du village de Tizi-Ouzou

Parmi les principaux facteurs de localisation, on peut citer : - La présence du Bordj turc étant le premier évènement qui a marqué la naissance de la ville de Tizi-

Ouzou ; le plan de Constantine est le second évènement qui a marqué son développement, voir son étalement ;

- « Une situation géographique exceptionnelle : la position spatiale et géographique de l’agglomération de Tizi-Ouzou est particulière à plus d’un titre. En effet, la ville est localisée au cœur de la Grande – Kabylie. Le col qui l’abrite constitue un passage obligé entre la Haute -Kabylie et la Basse- Kabylie »13. Le fort domine un site élevé et offre par conséquent, sécurité et salubrité ;

- Dans l’ensemble régional et wilayal, la ville de Tizi-Ouzou occupe géographiquement un point central. Les distances moyennes la séparant des autres chefs-lieux de daïra est d’une cinquantaine de kilomètres environ ;

- Facilite le contact avec l’arrière-pays ; - La présence d’une grosse rivière (oued Sébaou) ; - La fertilité des vallées du Sébaou ; - La présence d’une armature villageoise très dense (main-d’œuvre et débouchés) ;

12 Les campagnes apparaissent de moins en moins rurales. Le hiatus se réduit, comportements et mentalités des ruraux « s’urbanisent » car un effort considérable a été fait pour le goudronnage des chemins communaux, l’électrification rurale, l’adduction d’eau, le téléphone, l’accès aux commerces et services, la présence d’un bureau de poste, d’un café, d’une pharmacie, d’un dentiste, d’une école primaire, d’un dispensaire, etc. 13 M. Dahmani, S. Doumane, S. Oualikène, Z. Saheb, « Tizi-Ouzou : Fondation Croissance Développement », édition Aurassi, D. B. K, 1993, p. 91.

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- La présence des forêts, maquis et oliveraies rustiques qui alimentent le site de produits oléagineux ; - La localisation de la ville de Tizi-Ouzou en cet endroit répond à des impératifs de transport :

population et ressources s’accumulent là où il y a ligne de chemin de fer, croisement routier (R. N- C. W- C. C) ;

- L’existence d’une population européenne : avec la pénétration Française, le centre-ville de Tizi-Ouzou devient un centre de colonisation ; en plus de la fonction commerciale qui était dominante pendant la présence turque, il acquiert par la suite les fonctions administrative et de résidence. En effet, le 08 octobre 1872, Tizi-Ouzou devient commune de plein -exercice. En septembre 1873, Tizi-Ouzou fut promue en tant que chef-lieu d’arrondissement et fut dotée d’une sous-préfecture dès 1874.

Son essor administratif, militaire et économique allait effacer petit à petit le rôle détenu auparavant par Dellys et ont provoqué sa réussite. 2- Les critères de réussite de la « métropole » régionale

Tizi-Ouzou est qualifiée de « métropole » ou de « capitale régionale » car des dizaines de milliers de personnes la fréquentent quotidiennement. Tous les espaces de cette ville regorgent de monde : services administratifs, agences postales, services de santé, lycées, université, centres de formation professionnelle, stations de fourgons et de taxis, gare routière, jardins publics, trottoirs, cafés, commerces, etc. Sa réussite est due à l’existence de plusieurs critères que voici :

- Existence d’un potentiel démographique : véritable gisement de travail ; - Abandon de la crête pour la vallée ; - Exode rural14 et croît naturel : le chef-lieu de wilaya apparaît plus attractif aux yeux d’une

population rurale. La ville de Tizi-Ouzou a vu sa population augmentée entre 1954 et 1962, en passant de 5772 habitants en 1954 à 23 000 habitants en 1962. L’exode rural (qui constitue un exutoire) et le croît naturel de la population sont les deux facteurs de cette explosion. De 1966 à 1987, la population de la commune passe de 26 023 habitants à 61 163 habitants15, soit une augmentation allant du simple au double. Entre 1987 et 1998, le rythme de la croissance démographique a régressé (soit 2,33 %).

En revanche, les structures d’accueil sont insuffisantes, la crise du logement sévit, les

infrastructures s’essoufflent à suivre la croissance des organismes urbains et la qualité des services offerts par la collectivité locale à ses citoyens se dégrade ;

- Facilité de communication avec l’arrière-pays ; - Initiation de projets économiques par les collectivités locales, les sociétés nationales ou les

agents économiques privés de plus en plus nombreux ; - La présence d’une ligne de chemin de fer et la R. N 12 constitue des atouts majeurs dans le

processus d’urbanisation et le développement économique de Tizi-Ouzou, ce qui attire à la fois les activités et les hommes ;

- La ville de Tizi-Ouzou fut dotée d’un statut administratif particulier qui la distinguait des autres localités de la région. Elle était la seule agglomération urbaine dotée des équipements socio-économiques ;

- Prépondérance incontestable (politique, économique, administrative, culturelle, financière) de la ville de Tizi-Ouzou sur le reste de la région. Cette prépondérance trouve son explication dans le choix du site (vallée du Sébaou : mise en valeur par le capital agraire et commercial colonial) puis économique

14 Exode rural (migrations des campagnes vers les villes) : les migrants viennent en ville pour améliorer leur situation, favoriser l’éducation de leurs enfants, fuir la misère villageoise, l’insécurité, chercher du travail dans l’industrie, le bâtiment, le secteur tertiaire , etc. 15 O. N. S, Armature urbaine 1987, n° 4, troisième trimestre, p. 20.

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(concentration massive des investissements publics et privés dans la seule commune de Tizi-Ouzou retenue comme « capitale » régionale)16;

- La construction des Z.H.U.N17 (Zones d’Habitat Urbain Nouvelles) a constitué les plus importants chantiers de Tizi-Ouzou de la fin des années 80. Mais leur état actuel leur confère la fonction de « dortoir », car elles sont démunies d’équipements d’accompagnement et de tout aménagement extérieur (jardins, aires de jeux, etc.) nécessaires aux citadins en fonction de l’âge des différentes catégories de population qui peuplent la ville (enfance, âge adulte, troisième âge) ;

- Les infrastructures d’éducation et de santé deviennent à leur tour facteurs d’attraction vers le chef-lieu régional ;

- A cela s’ajoute le développement de petites industries, de services, du commerce, de l’artisanat, etc., qui explique également le rôle attractif de la ville. Les années 80 et 90 redoublent l’explosion des activités commerciales et de service.

La ville de Tizi-Ouzou n’a donc cessé de se développer (grâce aux avantages dont elle a bénéficié) et de concentrer une part croissante de la population, de l’activité économique, du prestige et du pouvoir sous toutes ses formes. Mais en même temps que la ville se développait quantitativement, elle opérait des changements dans sa forme et dans ses fonctions. Cette ville est devenue le lieu de commerce et de services. L’activité stratégique de la ville est aujourd’hui dominée par les services supérieurs18.

Par ailleurs, grâce à l’opération de rénovation, le centre colonial, peu dense et bas donne, aujourd’hui, une allure d’un centre moderne.

Telle quelle se présente à nous aujourd’hui, la ville de Tizi-Ouzou s’étend dans toutes les directions entraînant d’importantes modifications dans sa morphologie causées par une poussée démographique : extensions périphériques spectaculaires (Nouvelle –Ville, vers Boukhalfa, Tamda, Djebla et Oued-Falli : la ville s’étale dans tous les sens sans logique d’urbanisation) ; implantation de deux grandes zones industrielles implantées à l’extérieur de la ville et symétriquement à dix (10) kilomètres à l’ouest (complexe de Draâ-Ben-Khedda), à dix (10) kilomètres à l’est (la zone industrielle de Oued-Aïssi) ; une université active mais éclatée en de nombreux points : Oued-Aïssi, Boukhalfa, Hasnaoua I, Complexe Biomédical, Hasnaoua II (Pôle de Technologie), Didouche Mourad (I.L.E), Hamlat et l’Habitat.

Le passage du village à la ville s’est fait grâce aux vocations qu’elle suscite lesquelles feront l’objet du point suivant. 3- Les vocations principales de la ville de Tizi-Ouzou

Tizi-Ouzou est donc devenue une « capitale » incontestée de la Grande - Kabylie. C’est une « capitale » récente, de taille moyenne pour une région très peuplée. Elle regroupe toutes les fonctions nécessaires et indispensables à la vie urbaine : pouvoirs politique et militaire, pouvoirs économique, commercial et financier, pouvoirs judiciaire, législatif et administratif, pouvoirs de l’exécutif, culturel, religieux et social. A ce juste titre, nous dirons que la ville de Tizi-Ouzou a plusieurs vocations que voici : 16 M. Dahmani, S. Doumane, S. Oualikène, Z. Saheb, op. , cit. , p. 136. 17 Nouvelle -Ville et Oued - Falli. 18 Services supérieurs : banques, assurances, sécurité sociale, agences de voyages, avocats, bureaux d’études, médecins spécialistes, etc.

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3-1 Tizi-Ouzou, ville de commandement car elle est dotée de : - sièges administratifs puisqu’elle est le chef-lieu de wilaya, chef-lieu de daïra et chef-lieu de commune. 75 % de l’emploi est dans le tertiaire dont 60 % dans l’administration19 ; - sièges financiers représentés par les banques, la fiscalité, les assurances, les douanes. Tous les sièges régionaux sont à Tizi-Ouzou -ville, même s’il commence à y avoir une politique de décentralisation par la création d’annexes au niveau de certains chefs-lieux de daïras, notamment pour les banques et les assurances (Azazga, Boghni, Aïn-El-Hammam, Draâ-Ben-Khedda, Larbaâ-Nath-Irathen, Draâ-El-Mizan, Ouadhias, Dellys, Bordj-Ménaïel, Bouira, Lakhdaria, etc.).

« Sur les 37 unités et agences financières implantées à travers le territoire de la wilaya, 18 sont à Tizi-Ouzou, c’est-à-dire 48 % des unités sont implantées dans la seule ville de Tizi-Ouzou »20. « C’est au niveau de la ville de Tizi-Ouzou que se concentrent non seulement les structures les plus importantes à l’échelle régionale de ces différentes banques, mais surtout qu’on relève partout une proportion importante de cadres au niveau de ces organes régionaux, signe du pouvoir dirigeant de ces derniers et donc du rôle d’organisation et d’encadrement de la ville de Tizi-Ouzou pour l’ensemble de cette région »21. - sièges sociaux des entreprises : « sur les 26 entreprises de prestations de service, implantées dans la wilaya, 24 sont à Tizi-Ouzou, soit 92 % »22. L’E. N. I. E. M, la COTITEX, Les moulins de Tizi-Ouzou (filiale du groupe ERIAD-Alger) ont localisé leurs sièges sociaux dans la ville de Tizi-Ouzou, leurs activités contribuent à la croissance de cette « capitale » régionale. « La ville de Tizi-Ouzou, (…), renferme un certain nombre d’organismes administratifs de dimension régionale et de directions régionales de plusieurs institutions économiques publiques et privées, à caractère régional, et qui, à partir de Tizi-Ouzou, ont pour rayon d’action plusieurs wilayas environnantes »23 comme M’Sila, Bouira, Boumerdès, Béjaïa, Bordj-Bou-Arréridj. Exemple : Chambre régionale de la Cour des comptes, Direction régionale de la C. N. A. C, Agence régionale de la C. A. S. N. O. S, Direction régionale de la C. N. L, Coordination régionale de l’A. P. S... 3-2 Tizi-Ouzou, ville universitaire : l’implantation de l’université de Tizi-Ouzou en 1977, donne une impulsion nouvelle à la ville et cela pour deux raisons : - premièrement, un statut de ville universitaire, aujourd’hui déterminant pour le déploiement de la ville, des activités de services et de commerces ; - deuxièmement, l’explosion de la démographie estudiantine et l’extension des campus au sud de la ville contribuent à reconfigurer l’espace urbain Tizi - Ouzien en donnant aux nouveaux quartiers sud un poids et un dynamisme qui, à terme, vont très probablement déplacer l’essentiel de la vie urbaine et cesser le « monocentrisme » hérité de la période coloniale. A l’heure actuelle, l’Université Mouloud Mammeri évalue ses capacités d’accueil à 32 615 places pédagogiques24 réparties entre amphithéâtres, salles de travaux dirigés, laboratoires, salles des travaux pratiques et ateliers divers. Le tableau suivant présentera la consistance et la structure détaillée de ces infrastructures. 19 P. D. A. U de la commune de Tizi-Ouzou, p. 7. 20 Ibid., p. 7. 21 M. M. Zenboudji, « Rayonnement de la ville de Tizi-Ouzou sur son espace régional”, in Séminaire International, « Villes et territoires », Sétif du 12, 13, 14, novembre 2005, p. 94 22 M.Dahmani et collectif, op. , cit. , p. 117. 23 M. M. Zenboudji, op. , cit. , p. 89. 24 Revue Campus n° 7, Septembre 2007, U. M. M. T. O, p. 6.

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Tableau n°1 : Structure de l’infrastructure pédagogique 2006-2007 Nature de l’infrastructure Nombre Capacité totale Amphithéâtres 52 12 030 Salles de cours 74 4 400 Salles de travaux dirigés 308 11 131 Salles de travaux pratiques 21 536 Laboratoires 71 1 940 Salles techniques 53 1 078 Centre de calcul 02 90 Bibliothèques et salles de lecture 11 1 100 Total 32 615 Source : Revue Campus n°7, Septembre 2007, U. M. M. T. O, p. 6. A la rentée universitaire 2007-2008, trois mille (3000) places pédagogiques seront réceptionnées au Campus de Hasnaoua II. Ce qui portera les capacités infrastructurelles à 35 615 places pédagogiques25. A cela s’ajoutent d’autres chantiers répartis sur plusieurs endroits comme Tamda (15 000 places pédagogiques et une cité de 22 000 lits), Rehahlia (500 lits en cours de réalisation)26. Dans le cadre de la recherche scientifique, dix neuf laboratoires agréés27, activant dans différents domaines de la recherche, ont bénéficié d’infrastructures spécifiques. En effet, 109 projets de recherche sont dirigés par 560 enseignants chercheurs, soit près de 44 % de l’effectif total des enseignants en poste. Par ailleurs, l’université de Tizi-Ouzou a conclu, principalement, 11 conventions de coopération avec des universités françaises28. Cette forme de coopération va certainement contribuer à l’amélioration et au perfectionnement des connaissances et du savoir des enseignants. Concernant la formation en post-graduation, 725 étudiants sont inscrits en magister et 595 en doctorat29. C’est dire que c’est de cette manière que l’université va profiter des potentialités humaines de sa région. A cet effet, pour l’année universitaire 2006-2007, l’encadrement est assuré par 1266 enseignants permanents dont 55 professeurs, 94 maîtres de conférences, 589 chargés de cours, 455 maîtres assistants, 56 assistants et 17 professeurs ingénieurs30.

L’université de Tizi-Ouzou a rapidement pris une très grande ampleur en termes d’étudiants et d’emplois. Par conséquent, l’université procure plusieurs avantages pour la ville tels que : la main-d’oeuvre qualifiée (pour l’administration d’une manière générale et les secteurs socio-économiques en particulier), la recherche scientifique au profit des différentes entreprises, la diffusion d’un savoir qui entraîne une évolution des mentalités des habitants de la ville et de l’arrière-pays immédiat. Tizi-Ouzou est aussi une université de 41 000 étudiants31. Ces effectifs représentent environ 25 % de la population totale de la commune de Tizi-Ouzou (soit 113 400 habitants). Ceci induira une urbanisation massive dans la zone sud. Plus la ville s’agrandit en taille et plus son poids augmente dans la région.

25 Revue Campus, op. , cit. , p.6. 26 Revue Campus, op. , cit. , p.7. 27 Revue Campus, op. , cit. , p.9. 28 Revue Campus, op. , cit. , p.10. 29 Revue Campus, op. , cit. , p.10. 30 Revue Campus, op. , cit. , p.7. 31 Revue Campus, op. , cit. , p. 13.

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En résumé, en trente années d’existence, l’université de Tizi-Ouzou a connu un développement

considérable dans les domaines de l’infrastructure, de l’équipement et des effectifs d’encadrement. A l’échelle de la région centre, elle constitue le quatrième pôle universitaire. 3-3 Tizi-Ouzou, ville politique : la ville de Tizi-Ouzou est le lieu de naissance de la première ligue des droits de l’homme. Elle est aussi le lieu d’implantation des associations politiques (F. F. S, R. C. D, F. L. N, P. T), de syndicats de salariés (U G T A, C N E S, SNAPAP, F N T E, CNAPEST…). En 1980, seule Tizi-Ouzou a revendiqué les libertés d’expression et les contestations politiques, la démocratie, la reconnaissance de Tamazight et les libertés d’association. 3-4 Tizi-Ouzou, ville culturelle : la contestation identitaire de 1980, dont Tizi-Ouzou fut l’espace privilégié et central, confirme les perceptions courantes, attestées historiquement, d’une ville de passage, et de commandement dont la légitimité est restée longtemps douteuse. Cette revendication identitaire s’est traduite par l’existence de nombreuses associations culturelles. Elle est aussi le lieu de naissance du Mouvement Culturel Berbère (M. C. B), c’est-à-dire de la revendication pour la promotion de la langue et de la Culture Amazigh. Cette tradition de lutte politique va certainement renforcer l’attractivité de cette ville qui est un formidable atout pour son développement. Tizi-Ouzou est donc considérée comme capitale nationale de la revendication identitaire. 3-5 Tizi-Ouzou, ville marché : l’avenue Abane Ramdane est la rue la plus convoitée par les habitants et les visiteurs grâce à l’existence des sièges sociaux des organismes financiers (Caisse Nationale d’Epargne et de Prévoyance, Banque National d’Algérie, Banque de développement Local, Crédit Populaire d’Algérie, Banque d’Agriculture et de Développement Rural, etc.), et des commerces. 300 000 personnes32 entrent quotidiennement à Tizi-Ouzou sans y habiter, les uns pour travailler, les autres pour solliciter différents services.

Tizi-Ouzou est aussi une ville d’affaires et de transactions informelles. En effet, grâce à l’émigration, un marché clandestin de la devise et de bijoux a vu le jour. Des dizaines de milliers de dinars sont quotidiennement échangés contre les devises étrangères sur les trottoirs ou dans les cafés de la rue de La Paix. 3-6 Tizi-Ouzou, ville de loisirs et des sports : la ville de Tizi-Ouzou a l’avantage de posséder l’essentiel des infrastructures de loisirs et des sports : le complexe omnisport, le stade de football, la piscine olympique, la maison de la culture « Mouloud Mammeri », le théâtre « Kateb Yacine », les maisons de jeunes. Tizi-Ouzou est la seule ville « cosmopolite » de la Grande -Kabylie ; sa population nombreuse constitue son principal atout.

Elle connaît une grande attractivité parce qu’elle représente le seul lieu de la centralité33. Dans ce contexte, la JSK (Jeunesse Sportive de Kabylie) joue un rôle capital.

Les grandes manifestations comme les championnats et les festivals y ont beaucoup contribué et

ils servent aussi la promotion de la ville de Tizi-Ouzou qui les accueille. En revanche, les problèmes d’accès ou d’évacuation rapide des supporters constituent un réel problème d’urbanisme. 32 P. D. A. U de la commune de Tizi-Ouzou, p. 8. 33 Par centralité d’un lieu, il faut entendre « son importance relativement au territoire qui l’entoure ; en d’autres termes, c’est le degré d’importance qu’atteint la ville dans l’exercice de ses fonctions centrales », in RERU n° 2, Bordeaux, 1988.

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Revue Campus N°9 38

En fait l’activité commerciale et administrative donne à Tizi-Ouzou les allures d’une ville

moyenne qui reste par excellence le lieu d’échange entre la ville et la campagne. 3-7 Tizi-Ouzou, ville carrefour : occupant une position de carrefour routier, elle est le lieu de passage de plusieurs routes nationales (R.N.12, R.N. 15, R.N 30 A, R.N 72, R.N 73), et de deux chemins de wilaya (C.W 147, C.W 100). L’infrastructure routière irrigue même les villages juchés sur les sommets de montagnes de tous les flux. Toutes les routes convergent vers le centre-ville de Tizi-Ouzou, important carrefour économique, commercial et administratif.

La ville de Tizi-Ouzou est un lieu privilégié de contacts et d’échanges de toute sorte

économiques, administratifs, politiques, sociaux, culturels et spirituels. Elle reste le point de convergence de tous les flux. Elle occupe une position centrale dans un réseau qui compte plusieurs agglomérations de plus de 30 0000 habitants (Bouira, Lakhdaria, Bordj- Ménaïel, Azazga, Boghni, Draâ-El-Mizan, Maâtkas…), dans un rayon d’environ 50 Km. Son influence s’exerce de manière très forte sur les petites villes de la région.

En Kabylie, la route est l’équipement de base. Elle répond aux nécessités de déplacement et d’approvisionnement des populations. Elle revêt un intérêt stratégique pour l’aménagement du territoire, désenclave et initie des relations entre les territoires. La ville de Tizi-Ouzou tend à s’allonger à partir de son centre le long des axes de transport qui bénéficient de « rentes de situation » ; les zones résidentielles et industrielles se développent à proximité des routes principales d’accès au centre-ville.

L’espace urbain s’organise de manière sectorielle. Les transports jouent aujourd’hui un rôle incitatif dans la localisation des activités et de l’habitat ; les stratégies immobilières des entreprises et des promoteurs sont liées aux infrastructures de transport. 3-8 Tizi-Ouzou, ville commerciale : d’une manière générale, la ville « fille du commerce », regroupe la majorité des commerces et services. « Ainsi, à l’échelle d’un pays les agglomérations urbaines accaparent près de la totalité de la population active des commerces, des transports et télécommunications, des services marchands et des services non marchands. Cette situation se trouve aussi bien dans les pays industrialisés que dans les pays en voie de développement car, partout, le grand commerce est urbain, comme l’administration publique, et les principaux services. Les commerces et services s’étoffent et se diversifient à mesure qu’on s’élève dans la hiérarchie urbaine, les services supérieurs se concentrent dans les grandes villes. La même tendance à la concentration se retrouve pour les services, les établissements scolaires, les lieux de culte »34.

Ce qui caractérise la ville de Tizi-Ouzou c’est la densité commerciale. L’armature commerciale a touché tous les quartiers de la ville. Les commerces et services ont pour clientèle non seulement la population de la ville, mais aussi celle de la région, dont elle est le centre pour une bonne partie des achats non courants. L’attraction commerciale est un élément important pour son rayonnement et c’est ce qui détermine son aire d’influence.

Les biens commercialisés répondent à des besoins alimentaires, vestimentaires, d’hygiène et de santé, culturels, de loisirs, d’ameublement, etc. Dans le cas des agents économiques autres que les ménages, il s’agit de satisfaire leurs besoins en matières premières, équipements de production ou fournitures consommables. La distribution est assurée par les grossistes, demi-grossistes et détaillants.

34 M. M. Zenboudji, op. , cit. , p. 79 et p. 81.

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Revue Campus N°9 39

C’est dans la ville de Tizi-Ouzou que se font les achats immatériels de services d’entretien, d’assistances et de conseil : banques, assurances, douanes, fiscalité, démarches administratives, presse, publicité…

C’est dans le centre que se multiplient les commerces les plus spécialisés, de fréquentation plus

rare, parfois de luxe. Plus la ville de Tizi-Ouzou s’agrandit, plus les services deviennent nombreux, variés et spécialisés, plus il y en a de rares, plus leur rayonnement d’action est étendu.

Aujourd’hui, dans la ville de Tizi-Ouzou, les activités commerciales jouent un rôle très important où le petit commerce de détail (formel et informel) est pour les individus sans qualification un acte de survie et s’accompagne d’un morcellement à l’infini des produits vendus. Ces activités informelles, souvent saisonnières, deviennent donc la source d’emplois essentielle et jouent un rôle important dans l’économie urbaine. D’abord, c’est l’essor commercial qui est devenu le ressort de la richesse et de la croissance de la ville. Ensuite, c’est le développement industriel qui a stimulé l’urbanisation.

La ville de Tizi-Ouzou est un peu tout à la fois : commerçante, administrative, de commandement, universitaire, culturelle et de loisirs ; cela lui a permis d’avoir un effet d’entraînement sur les campagnes environnantes. La dotation de la ville en services supérieurs lui confère un pouvoir de dominance et d’attraction. Son aire d’attraction est fondée sur son accessibilité par la route et la voie ferrée. Les consommateurs la préfèrent aux autres centres secondaires, parce que la distance est compensée par la rapidité d’accès et elle est bien achalandée. Néanmoins, les difficultés liées au stationnement (absence de parkings) et aux embouteillages sont quotidiennes. C’est l’amorce d’un processus de déséconomies urbaines profitant aux nouvelles agglomérations de montagnes.

En effet, il faut être conscient du coût de ces difficultés et lenteurs de la circulation pour l’économie urbaine (coûts en investissements, allongement des temps de déplacement, augmentation de la fatigue, pertes de temps aux pointes de trafic, consommation d’essence, consommation d’espace, usure des moteurs, pollution accrue et nuisance, accidents de la circulation).

Plus qu’ailleurs, dans la ville la circulation c’est la vie ! La plupart des migrants mettent 45 minutes à 1 heure pour rejoindre la ville. En définitive, le comportement des individus contribue beaucoup à accroître ou à diminuer l’aire d’influence d’une ville. « L’aire d’influence est donc commandée par les moyens de transport et les flux de consommateurs, compte tenu des rapports distance- temps et distance -coût »35 .

Toutes ces vocations constituent des éléments de puissance qui permettent de déterminer la place de la ville de Tizi-Ouzou dans la hiérarchie urbaine et sa position dans le réseau urbain. Elle joue le rôle de « capitale » régionale grâce aux services administratifs, postaux, universitaires, hospitaliers importants et son rayonnement régional est accru grâce à ce rôle décisionnel. Cependant, ce rôle peut être remis en cause par la logique d’urbanisation de cette ville. C’est ce que nous tentons d’expliquer dans le point qui suit. 4- Problèmes majeurs de l’organisation et du fonctionnement du tissu urbain de Tizi-Ouzou

Tizi-Ouzou, « capitale » régionale de Kabylie a toujours accaparé de grands projets urbains et a toujours concentré les moyens humains, matériels les plus importants. Elle renferme en même temps des

35 M. M. Zenboudji, op. , cit. , p. 76.

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Revue Campus N°9 40

paysages physico-spatiaux précaires témoignant d’une situation socio-urbaine considérée parmi les plus vulnérables.

Quels sont les facteurs qui ont conduit à ce paradoxe ? Pour y répondre, deux types d’analyses s’imposent :

- Lecture du schéma de structure de l’agglomération Tizi-Ouziènne ; - Problèmes de gestion urbaine.

4-1 Lecture du schéma de structure de l’agglomération Tizi-Ouziènne

La structure urbaine de Tizi-Ouzou affiche l’inadéquation du site de la centralité et du modèle

mono-centrique de la ville : il constitue l’un des problèmes majeurs de l’organisation et du fonctionnement du tissu urbain de Tizi-Ouzou. Point de convergence de toutes les voies de communications et des flux migratoires, le site central de Tizi-Ouzou trop étroit et enclavé par ses contraintes physiques, est insuffisant pour répondre à la dynamique croissante du système de centralité qu’exigent les mécanismes de développement et de fonctionnement de l’agglomération. Conçu pour une ville de taille moyenne, saturé et limité dans l’espace, le système de centralité de type mono-centrique est devenu inadéquat et incohérent ; avec sa structure urbaine, en étalement continu, il a pour conséquence l’éclatement de la centralité ; ce qui transforme rapidement l’espace environnant en une entité sans logique et sans rapports fonctionnels. La dualité d’une urbanisation directive (c’est le cas des deux Z. H. U. N), d’une part et, anarchique et spontanée d’autre part, risque de mettre en péril le devenir de la plus importante ville de Kabylie et montre l’insuffisance des instruments de gestion urbaine face à l’impuissance des pouvoirs publics locaux à concevoir une nouvelle politique urbaine d’adaptation. 4-2 Problèmes de gestion urbaine

Précarité, spontanéité, dégradation du cadre de vie urbain, distorsion entre l’offre et la demande sont, en fait, les conséquences d’une mauvaise gestion urbaine dues entre autres à : - une faiblesse dans l’élaboration et l’exécution des plans d’aménagement et d’urbanisme (P. D. A. U) et plan d’occupation des sols (P. O. S), (loi n° 90-29 du 1/12/1990)36. Outre le fait qu’ils manquent de précision, ils restent impuissants devant toutes les interventions, d’autant qu’ils sont une expérience nouvelle pour l’agglomération. Les P. O. S élaborés, l’ont été pour recenser les « poches » vides (sources de magouille et de spéculation) et les construire ; l’exemple de la Nouvelle -Ville est très significatif puisque tous les « espaces verts » ont été utilisés, soit par des coopératives immobilières, soit par des particuliers au seul motif de densifier le tissu urbain. Plus personne ne parle de l’achèvement de cette partie de la ville qui devrait être équipée en voies de desserte, trottoirs, éclairages publics, équipement d’accompagnement, signalisation, arbres, bancs publics, parcs de jeux pour enfants ; - un milieu urbain mal aménagé : en dehors des périmètres définis par les P. U. P ou les P. U. D, certains propriétaires ont vendu des parcelles aux constructeurs, sans viabilisation préalable. A l’intérieur de la ville, la congestion autrefois inconnue se ressent sérieusement. Les inconvénients qui en découlent sont :

* augmentation constante du trafic urbain source de stationnement difficile, de foule, de conduite dangereuse et imprévisible, de bruit des transports, de pollution, de difficultés de transport ;

* inadaptation du réseau viaire au flux de circulation augmentant ;

36 R. Sidi Boumedine, « Textes législatifs et réglementaires actuels en matière d’aménagement, d’urbanisme, de foncier et de régularisation foncière et immobilière en Algérie 1985-1993 », volume 1, Juin 1997, p. 6.

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Revue Campus N°9 41

- une prolifération de décharges sauvages : la collecte des ordures ménagères37 pose un réel problème à la mairie de Tizi-Ouzou. Les déchets sont entreposés dans les poubelles installées dans les différentes rues de la ville. Les quartiers réalisés de façon illégale (constructions illicites) ne font pas l’objet d’un ramassage des ordures ménagères à cause de l’inaccessibilité des ruelles étroites pour le matériel roulant de la municipalité et le manque de personnel. L’opération de collecte est constamment perturbée : dans de nombreux points de la ville, les aires de dépôts de déchets se transforment en aires d’accumulation. La ville de Tizi-Ouzou paraît « sale » au visiteur malgré le nettoyage quotidien de la voie publique. Papiers- cartons, sachets en plastique, feuillages, gravats, dépôts de sable et autres matériaux de construction sont autant d’éléments qui altèrent la qualité esthétique du paysage urbain. Pour cela, les responsables locaux doivent relever le défi des déchets, toujours plus nombreux et demandant à être déposés plus loin à la périphérie de l’espace urbain car les limites de la ville s’étendent de plus en plus rapidement ; - une émergence de pratiques de construction illicite et d’un marché foncier parallèle au su et au vu des responsables chargés de la gestion urbaine : ce qui entraîne une production urbaine diffuse, anarchique, sous-équipée et non intégrée et la généralisation du phénomène de l’habitat inachevé et de l’image inachevée de pans entiers de la ville, notamment à la Nouvelle -Ville, Boukhalfa, Tala Allam, Rédjaouna. En effet, l’organisation spatiale de la ville de Tizi-Ouzou révèle deux dynamiques de développement urbain ; d’une part, il existe une périphérie en pleine mutation, phagocytant les terres agricoles, d’autre part, le centre ancien caractérisé par la présence majoritaire de la fonction résidentielle et des activités tertiaires : administrations, commerces et services divers ; - une faiblesse des collectivités locales dans la gestion urbaine : depuis l’indépendance, la croissance démographique de l’agglomération de Tizi-Ouzou a subi des évolutions rapides passant de 26 023 habitants en 1966 pour atteindre 113 400 habitants en 1998. Cette croissance accélérée de la population a façonné de manière extraordinaire le caractère désordonné de l’illicite sur des terrains déclarés impropres à l’urbanisation. Partout on observe une consommation excessive et anarchique de l’espace. C’est ainsi que Zones Industrielles, Zones d’Habitat Urbain Nouvelles, lotissements, terrains d’assiettes de projets à caractère socio-éducatif (éducation nationale, formation professionnelle, université, santé…) ne donnent pas lieu à une utilisation rationnelle de l’espace. La commune de Tizi-Ouzou risque de ne plus avoir de réserves foncières pour les besoins futurs. Conclusion

De l’indépendance du pays à 1970, la ville de Tizi-Ouzou s’est accaparée de la plupart des opérations de développement et d’équipement (PS, PCD, PMU, ZHUN).

C’est le volontarisme des autorités publiques qui l’ont faite passer du rang de village à la ville puis au rang de « métropole » régionale dans le but de se développer en premier lieu et assurer ensuite le développement harmonieux du reste de la région. Le développement de cette ville a été très rapide depuis la période post-indépendance. Il est, en effet, étroitement lié à la fonction de capitale économique et administrative rayonnant sur l’ensemble du territoire régional.

Position stratégique, pouvoir de commandement, nœud privilégié de communications régionales, lieu de concentration des activités et des populations, de l’appareil productif, toutes ces caractéristiques font de Tizi-Ouzou un véritable chef-lieu régional. 37 Ordures ménagères : les déchets collectés qui résultent de l’activité domestique des ménages, auxquels s’ajoutent les déchets issus des activités des commerces, de l’artisanat, des bureaux et de l’industrie, collectés dans les mêmes conditions que ceux des ménages.

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Revue Campus N°9 42

A partir de 1977, la politique de développement a porté sur le reste du territoire Kabyle avec une

décentralisation administrative et donc des équipements ; dès lors, nous assistons à la naissance d’une véritable armature urbaine régionale.

Quarante cinq ans après l’indépendance, l’armature urbaine régionale de Tizi-Ouzou se révèle presque totalement en parfaite continuité avec l’armature villageoise héritée de la colonisation, essentiellement localisée dans les vallées.

Tizi-Ouzou agit comme centre attractif vis -à- vis d’une armature urbaine régionale qui est encore en formation : attraction sur le plan de l’emploi, des loisirs. De même la ville offre de meilleures conditions d’accès à la scolarité, à la santé, aux services supérieurs…

Tizi-Ouzou, avec son aire d’influence, « est déjà un centre rayonnant, un centre de services de la

région, car elle regroupe toutes les directions administratives locales, des commerces variés et une gamme d’équipements à caractère public et d’intérêt général »38 tels que : le lycée, l’hôpital, l’université, les assurances, les douanes, la justice.

Cette diversité dans les activités a entraîné une multiplication des flux d’échanges.

« La ville ne vit plus uniquement comme jadis au rythme de son souk hebdomadaire, c’est un

centre désormais actif et animé quotidiennement. Elle possède tous les niveaux d’équipements dévolus à son rang. De ce fait, elle a abouti à renforcer son rôle de pôle urbain, à accentuer sa domination sur sa région et à renforcer le processus cumulatif de sa croissance »39.

Dès lors, on lui attribue le nom de « métropole » grâce à : sa taille, son poids démographique, sa production, ses services, ses échanges, ses routes, car l’attraction est faite d’accessibilité qui facilite la convergence et la divergence des flux d’hommes, de marchandises, d’informations, de décisions. A cela s’ajoute la présence des banques, des sièges sociaux de sociétés ou de leurs filiales, la présence de sièges de partis politiques et de syndicats de salariés, patronaux et d’entreprises, des médias, d’une université avec ses laboratoires de recherche et ses bibliothèques, de commerces de gros et demi-gros, de concessionnaires…

La ville de Tizi-Ouzou offre donc une gamme complète de fonctions qui, lui permet de détenir un réel potentiel d’attractivité et d’occuper la place la plus élevée dans la hiérarchie urbaine régionale. Mais à l’échelle supra-régionale, elle s’est faite dépassée par Béjaïa, Boumerdès, Blida, Bordj-Bou-Arréridj, Sétif et Médéa. 38 Revue Sciences Humaines, n° 25, Juin 2005, p. 118. 39 Ibid., p. 118.

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Revue Campus N°9 43

Bibliographie 1 - M. Dahmani, S.Doumane, S. Oualikène, Z. Saheb, Tizi-Ouzou : « Fondation Croissance Développement », édition Aurassi, D. B. K, 1993. 2 - M. Dahmani, D. Akkache-Maacha, A. Tessa, S. Oualikène, « Processus d’urbanisation de la

Grande- Kabylie », U. M. M. T. O, décembre 2002. 3 - N. Agharmiou- Rahmoun, D. Maacha, « Petites villes en Kabylie : Cas de la wilaya de Tizi-Ouzou », U. M. M. T. O, décembre 1995. 4 - M. M. Zenboudji, « Rayonnement de la ville de Tizi-Ouzou sur son espace régional », U. M. M.

T. O, Thèse de Magister, Novembre 2003. 5 - R. Sidi Boumedine, « Textes législatifs et réglementaires actuels en matière d’aménagement,

d’urbanisme, de foncier et de régularisation foncière et immobilière en Algérie 1985-1993 », volume 1, Juin 1997.

6 - Revue Campus n° 7, Septembre 2007, U. M. M. T. O. 7 - Revue Sciences Humaines n° 25, Juin 2005. 8 - Séminaire International, « Villes et territoires : Mutations et enjeux actuels », Sétif, 12, 13 et 14

novembre 2005. 9 - O. N. S, Armature urbaine 1987 n° 4, 3ème trimestre 1988. 10 - P. D. A. U de la commune de Tizi-Ouzou.

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Revue Campus N°9 44

Le Monde de demain Le numéro de Sciences et Avenir de Novembre 2007 consacre une grande partie aux questions scientifiques les plus importantes actuellement à l’étude. En effet, de grands scientifiques, astrophysiciens, biologistes, historiens, etc.…. ont été interrogés pour décrire leurs visions du futur. Par exemple, l’astrophysicien Stephen Hawkins considère que « si l’humanité veut avoir un avenir à long terme, il faut que son horizon dépasse celui de la terre ». Il pense qu’il n’est plus possible de miser sur notre planète surpeuplée et polluée. Il faudra donc, selon lui s’étendre au système solaire, voire la Galaxie ou à l’univers tout entier. Le prospectiviste Thierry Gaudin affirme « qu’il faut savoir piloter un

écosystème complet comme dans le projet Biosphère2 » pour rendre habitable des lieux de la planète saccagés et des cités marines autonomes comme les a imaginées O’Neill. Eric Drexler qui a lancé la saga des nanotechnologies dans les années 80 propose « une résolution véritable de la question du réchauffement climatique ». Concernant l’avenir de l’univers, l’astrophysicien Hubert Reeves

soutient que si la notion d’un temps zéro est à revoir. En effet, ce dernier conteste l’idée selon laquelle le temps commencerait lorsque la température serait infinie,ce qui, selon lui, n’est pas possible en mécanique quantique. Il affirme enfin que « les humains sont les dignes représentants de la croissance de la complexité ». A la question, sommes nous seuls dans l’univers, les avis sont partagés. Michel Mayor, astrophysicien qui fût l’un des découvreurs de la première exoplanète 51 Pegasi à l’observatoire de Genève pense que la réponse la plus sage est qu’il n’y a pas de preuve formelle de vie ailleurs que sur terre. Par contre, André Brack, exobiologiste (Orléans) pense que nous sommes seuls en tant qu’Homo Sapiens mais une vie ailleurs est possible sous forme bactérienne. D’autres questions pertinentes sont aussi étudiées dans ce numéro comme la question de savoir si la terre peut supporter 9 milliards d’hommes, l’inversion éventuelle du champs magnétique, l’avenir du nucléaire, l’invincibilité des microbes, les nanotechnologies, la ressuscitation des dinosaures, etc. Sciences et Avenir, novembre 2007

Quel @venir pour l’Internet ?

La question de l’avenir du Web est discutée d’une façon très approfondie dans le numéro de novembre 2007 de la revue « la Recherche ». Ce dossier est consacré essentiellement aux menaces qui pèsent sur le réseau des réseaux, la prochaine mue de l’Internet, les questions liées à la vie privée et les droits de l’homme. La Recherche, novembre 2007

B L O C N O T E S H. Fellag

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Revue Campus N°9 45

Les nouvelles frontières de la physique

Plus on fait la chasse aux quanta, mieux ils se cachent. Cette phrase d’Albert Einstein est reprise par le N°29 des dossiers de la Recherche de novembre 2007 pour expliquer les difficultés liées aux concepts de la théorie quantique. L’intrication de molécules, peut-elle nous permettre un jour de calculer quantique ? pourra-t-on savoir un jour pourquoi nous avons un comportement classique dans un monde quantique ?

Les dossiers de la Recherche, novembre 2007

Les OGM sont-ils dangereux ? Après vingt ans d’études, il n’est toujours pas possible de dire si les OGM sont dangereux ou non. L’incertitude demeure toujours. Donc, le paradoxe selon lequel « plus on sait, moins on sait » tient toujours, plus que jamais. Science et Vie, novembre 2007

Peut-on bien vivre en ville ?

Plus d’un humain sur deux vit en ville. Les questions relatives aux transports moins polluants, à l’eau, aux déchets recyclés,… sont abordées dans le numéro décembre 2007 de la revue Science et Avenir. On y trouve des articles édifiants sur notre avenir, en particulier, l’arrivée d’un monde de super mégalopoles, la gestion des flux de marchandises et des

passagers. Sciences et Avenir, décembre 2007

Les antibiotiques ont des limites ? Les antibiotiques qui ont bouleversé la pratique médicale sont devenus source de prolifération de bactéries résistantes liée à la surconsommation des ces produits. Apparentement, même les épidémies de grandes épidémies ne sont pas à exclure. Pour la Science, décembre 2007

B L O C N O T E S H. Fellag

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Revue Campus N°9 46

Les inconnues du climat

L’atmosphère, les océans et les forêts sont les trois inconnues du climat. En effet, selon « la recherche » décembre 2007, les forêts ont un rôle ambigu, l’océan séquestre chaque année un peu plus du quart des émissions anthropiques de carbone et les aérosols jouent un double jeu dont certains refroidissent la surface de la terre et d’autres réchauffent l’atmosphère tout en influençant la formation des nuages. La Recherche, décembre 2007

Les mystères du nombre e Ce nombre équivaut presque 2.718 et qui compte un nombre infini de chiffres après la virgule intéresse le numéro décembre 2007 de la recherche. En effet, la question de la définition de la base des logarithmes népériens est posée, notamment quand on veut approcher le nombre e par des fractions. Jonathan Sondow de l’université de Princeton a regardé de près cette question. Même s‘il

existe plusieurs types d’approximation, ces dernières ne coïncident que dans des cas rares. La Recherche, décembre 2007

Vivre sans vieillir Si on croît certaines études scientifiques, bien vivre jusqu’à cent ans n’est pas qu’un rêve mais bien une éventualité à prendre au sérieux. La biologie est en train de donner consistance à la possibilité de vivre cent ans avec la possession de tous ses moyens. Science et Vie, décembre 2007

La génétique au service des architectes

Des concepts de biologie et de la génétique tels que les croisements, les mutations, les gènes et le développement embryonnaire inspirent le génie civil. La créativité des ingénieurs en bâtiment et des architectes se trouvera renforcée dans la transposition de ces concepts dans les logiciels de conception. Les logiciels génétiques

sont à l’honneur. Pour la science, janvier 2008.

Une théorie de tout ou rien en physique ? Un physicien américain de 39 nans, Garett Lisi, aurait mis la main sur le Graal de la physique, l’unification des quatre forces fondamentales de la nature. Mais la validité de sa théorie de tout ou rien n’est pas encore adoptée par tout le monde. Un débat de haut niveau est en vue. Sciences et Avenir, janvier 2008

B L O C N O T E S H. Fellag

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Revue Campus N°9 47

L’ENSEIGNEMENT DE TAMAZIGHT AU PRIMAIRE, ENTRE REALITE ET CONTRAINTES PEDAGOGIQUES.

Mlle SABRI Malika

Département de Langue et Culture Amazighes Faculté des Lettres et des Sciences Humaines. M.A.C.C

Introduction : ombreux sont ceux qui croient qu’il est facile d’enseigner la langue maternelle à des enfants qui en ont une certaine maîtrise du moins à l’oral et qui, à l’âge de 6 ans, possèdent déjà une compétence

linguistique, voire un bagage, qui leur permet de communiquer avec les autres. A cet effet, les didacticiens devront tenir compte de cette compétence afin d’éviter à l’enfant d’apprendre ce qu’il sait déjà. Il ne faut pas, non plus, qu’il soit mis dans une situation d’apprentissage d’une langue maternelle que même sa mère ne comprend pas, qui n’est véhiculé par aucun usage réel et dont des néologismes sont marquants.

A partir de ce constat et en partant du fait que c’est par l’enseignement et le travail que les langues sont valorisées, et que l’enseignement de tamazight comme langue ne peut survivre dans l’oralité, nous posons les questions suivantes : - Est-ce que la question de l’enseignement de la langue maternelle au primaire a été suffisamment discutée par les spécialistes ? - Pourquoi le choix de la quatrième année primaire comme année de son introduction? L’enseignement est une opération complexe dans laquelle sont impliqués plusieurs agents dont la fonction de chacun est précise. Il est donc important de définir le rôle de chacun d’eux afin de situer les problèmes qui s’y posent, mais surtout d’expliquer en quoi consiste cette complexité. Nous commencerons d’abord par : 1/ L’apprenant :

L’enfant acquiert sa langue maternelle par imitation et par assimilation, une opération qui lui permet d’emmagasiner un nombre de connaissances considérable et qui lui permettront « d’actualiser et de développer ses potentialités naissantes » (D. Arezki, 2005, p 180). L’acquisition se fait d’une manière progressive, elle concerne tous les niveaux de la langue (phonétique, syntaxique, lexical...). Au cours de ce processus, l’enfant intériorise des règles qu’il peut réutiliser à l’école d’une façon spontanée.

Les études qui ont été faites sur l’acquisition de la langue maternelle tamazight ne sont pas très nombreuses, mais celles qui ont touché au parler kabyle (M. Sabri, 2004 et M.A. Haddadou, 2005..) ont montré que d’une manière générale, l’enfant avant sa scolarisation dispose d’une syntaxe et d’un vocabulaire importants qui lui permettent de communiquer avec les autres membres des milieux familial et social. Aussi, mettre l’enfant en contact avec la langue maternelle mais dans un autre contexte qui est l’école nécessite une longue réflexion et la participation de tous les spécialistes afin d’assurer une continuité à son apprentissage.

Cette tâche n’est pas aussi simple car l’enseignement, à ce niveau, réclame des outils pédagogiques, une formation didactique, des connaissances en psychologie de l’enfant et un programme dans lequel l’enfant sera impliqué.

Il faut savoir que ce n’est pas parce que la langue apprise par l’enfant est celle de ses parents et du milieu social où il vit qu’il faut croire que le mécanisme d’apprentissage se résumerait à une simple

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reproduction « Si la création de l’enfant n’est en aucun cas une création ex nihilo, une pure découverte, ses imitations ne sont pas pour autant des copies mécaniques et passives. L’enfant crée en empruntant » (R. Yackobson, 1969, p16).

La reproduction d’un énoncé ne veut pas dire son acquisition. Et l’enfant utilise l’analogie qui est une preuve de la capacité d’analyse dont il dispose. Il se montre de ce fait non seulement « acteur mais créateur » (R. Legrand-Gelber, p 217).

Ce qu’il faut éviter, c’est « mettre l’apprenant dans une situation d’apprentissage à double contexte, un contexte vécu avec un système linguistique assurant des fonctions de communications vitales, et un autre objectivé, artificiel où l’apprenant sera contraint à utiliser un autre système linguistique » (M. Kaddouri, 2005, p336 ). 2/ Le rôle de l’école : L’école est l’un des moyens qui permettrait d’uniformiser le champ linguistique et de le valoriser. Mais quand il s’agit d’un enseignement facultatif, non généralisé, y-aurait-t-il valorisation ? Ne serait-il pas un fait démobilisateur ?

L’école est un autre facteur de socialisation qui accueille l’enfant pour lui apprendre une deuxième forme de communication qui est le code écrit tout en renforçant l’oral. Et de ce fait, le processus de scolarisation devrait être un moyen bénéfique pour la vitalité de sa langue.

Les pédagogues ainsi que les psychologues mettent l’accent sur l’importance de l’introduction de tamazight en tant que langue maternelle à l’école pour assurer la continuité du développement affectif, cognitif et psychomoteur de l’enfant car la langue maternelle est « celle dont il maîtrise à la fois la compétence linguistique et la compétence communicative...Elle contribue au renforcement du sentiment identitaire » (A. Boukous, 2005, p.253). L’école en tant qu’institution doit simplifier la vie sociale existante, elle doit la réduire à une « forme embryonnaire » (Universalis, 1997, p.6). 3/ Le milieu familial :

Le rapport de l’enfant avec sa langue maternelle, la valorisation ou non de cette langue par la famille, sa valorisation ou sa minoration par la société…sont des facteurs qui jouent un rôle important dans son apprentissage. « La bonne maîtrise de la langue de la famille va l’aider à renforcer la langue de l’école .Et si en plus, à l’école on renforce cette langue de la famille, même minorée, cela sera une richesse pour les deux ». (J. Dolz, 2005, p71). Autrement dit, au sein des familles non-berberophones ou berbérophones vivant dans un milieu social non berbérophone, la compétence linguistique de l’enfant sera limitée. Et pour que les interactions soient riches, que l’image de la langue maternelle soit élevée et pour que l’enfant soit prédisposé à l’apprendre à l’école, il faut que les parents la valorisent (J. Dolz, 2005, p71) car « l’enfant apprend en explorant le monde par les interactions verbales qu’il entretient avec les autres personnes. La qualité de son apprentissage dépend donc de la contribution de chaque participant à l’interaction » (G. Gagné cité par E. Bédard et G. Maurais, 1983, p 478.)

Donc avant la scolarisation, l’enfant a déjà entamé l’apprentissage de sa langue. L’école, dans ce cas, devrait continuer cette opération en tenant compte de ses acquis, en prenant en considération les productions de l’enfant, en favorisant et en valorisant la forme orale de la langue même si c’est l’écrit qui est visé.

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4/ L’enseignant :

La pédagogie nous enseigne que « le savoir ne peut être donné, moins encore « imposé » à un apprenant mais que celui-ci doit le construire en partant de ses acquis. C’est donc conduire l’enfant qui entre à l’école avec un premier bagage de connaissances et de culture à la maîtrise de sa langue… accepter son niveau de langue et l’exploiter » (Joseph Besson, Marie Rose Cremond, cité par R. Jolivet, p84).

Le pédagogue américain John Dewey souligne son refus quant au fait d’imposer à l’enfant les

préoccupations de l’adulte et insiste sur l’effort de développer chez l’apprenant « le sens du présent, de favoriser la libération de sa spontanéité, la satisfaction de ses intérêts, bref de le laisser vivre », ceci en concevant un milieu pédagogique moins complexe que celui de l’adulte (Encyclopédia universalis, 1997 p.6).

A partir de là, et en faisant le point sur la formation psychopédagogique, didactique etc ... des enseignants, ces derniers auraient-ils la capacité de trouver les moyens et les situations qui conviennent pour de meilleures manières d’enseigner tamazight ? Comment faire pour faciliter le passage de l’oral à l’écrit, de ce que l’enfant a acquis, à ce qu’il ne connaît pas ? Ce sont ces questions qui se posent et que les enseignants vivent constamment sur le terrain. L’enseignant doit partir du fait que :

- les enfants ont des acquis linguistiques, qu’ils maîtrisent la structure de base et que ces acquis varient d’un apprenant à un autre.

- l’introduction des éléments non encore connus doit se faire mais d’une façon réfléchie. - que l’enfant ne fait pas que reproduire le discours adulte, que « son apprentissage n’est pas un

dressage, mais un comportement intelligent » (R.Legrand-Delamotte, p. 217). Les enseignants doivent savoir traiter les problèmes et les profils des apprenants d’une manière

psychologique et psychopédagogique et y faire face avec un savoir faire pour que cette nouvelle matière ne soit pas dérangeante. Autrement dit, ils ne peuvent pas enseigner tamazight comme langue première (L1) aux amazighophones de la même façon que pour les apprenants arabophones qui la considèrent comme une langue seconde (L2). Il faut :

- faire en sorte qu’il y ait une progression pédagogique allant du simple au complexe, d’exploiter toutes les opérations connues par l’enfant à savoir : l’imitation, la reproduction et la création pour renforcer l’apprentissage de la communication.

- pour une meilleure compétence linguistique, éviter des pédagogies homogénéisantes afin de « procéder à une véritable stratégie de résolution de problèmes pédagogico –didactique » (M.. Miliani, 2005, p 267).

On devrait donc réfléchir sur les bonnes conditions scolaires qui permettront à l’enfant

d’apprendre à parler, à lire et à écrire, sa langue maternelle. 5/ Le programme :

Déterminer le contenu est un autre point que les spécialistes : didacticiens, linguistes,

psychopédagogues, psycholinguistes.... doivent travailler afin de mettre en évidence un programme adéquat, un programme dans lequel on « devrait retrouver le lien identitaire véhiculé par la langue identitaire » (Arezki Dalila, p.180). Et ce, pour que le sentiment d’appartenance à la même communauté linguistique et culturelle soit renforcé. Un programme à partir duquel l’accent est mis aussi sur l’aspect

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civilisationnel qui permettrait la réappropriation de l’identité de l’apprenant à travers des textes traitants ces aspects (N. Berdous, 2005, p298).

Un programme qui ne risque pas « d’affecter la parole spontanée, créative et authentique » de

l’enfant, si le passage de l’oral à l’écrit n’est pas bien pensé, car, il ne faut pas l’oublier, la langue maternelle est faite par la tradition orale et l’enfant l’acquiert par imitation et assimilation (M. Kaddouri, 2005, p 338).

Ces facteurs réunis ne doivent pas être traités séparément afin de mettre l’enseignement de

tamazight dans son univers socioculturel et faire en sorte qu’il soit un pont entre la langue de l’enseignement, de celle de toutes les situations dans tous les domaines. Pour conclure, nous dirons que l’enfant, même soumis à plusieurs langues simultanément a la capacité de les apprendre parce qu’il dispose d’une souplesse de pensée, si les activités choisies (conte, poésie, textes narratifs...) :

- prennent en charge l’apprentissage d’une communication orale et écrite. - développent son langage et lui donne la capacité de se représenter des images et de construire son imaginaire. Ajoutons à cela :

- il ya nécessité de l’élaboration d’une norme linguistique appropriée, avec une norme graphique assurant sa diffusion afin de ne pas compliquer davantage la situation sémiotique de l’apprenant (M. Kaddouri, p332).

- l’usage du néologisme en classe devrait être un moyen qui pourrait combler les lacunes que l’enfant présente, et arriver petit à petit à des usages formels. Il ne faut que les familles adoptent des réactions stigmatisantes envers la langue maternelle pour que l’enfant ne soit pas déstabilisé et pour qu’il ne vive pas la rupture avec sa langue naturelle.

De même, une bonne formation didactique et psychopédagogique doit être assurée aux

enseignants qui sont l’autre versant du continuum de l’utilisation de tamazight dans le cadre de son enseignement. Sans oublier que l’école pour reprendre l’expression de Marielle Rispail (p. 135) « doit promouvoir une langue festive, heureuse de vivre, une langue symbole de vie ». Bibliographie : 1-AREZKI Dalila, « Liens entre développement psycho-cognitif et acquisition de la langue maternelle (arabe dialectal) / tamazight chez l’enfant algérien », in langues maternelles : contacts, variation et enseignement (le cas de la langue amazighe), S/D de Marielle Rispail en collaboration avec Nora Tigziri, l’Harmattan, 2005. 2- BEDARD.E et MAURAIS.G, La norme linguistique, Armand Colin, Paris, 1983. 3-BERDOUS Nadia, « Quelles compétences écrites en tamazight ? », in langues maternelles : contacts, variation et enseignement (le cas de la langue amazighe), S/D de Marielle Rispail en collaboration avec Nora Tigziri, l’Harmattan, 2005. 4-BOUKOUS Ahmed « l’amazighe dans l’éducation : enjeu d’une réforme » IRCAM, Rabat, Maroc, in langues maternelles : contacts, variation et enseignement (le cas de la langue amazighe), S/D de Marielle Rispail en collaboration avec Nora Tigziri, l’Harmattan, 2005.

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5-CHAKER Salem « le berbère de la linguistique descriptive à l’enseignement d’une langue maternelle », INALCO, Paris, in langues maternelles : contacts, variation et enseignement (le cas de la langue amazighe), S/D de Marielle Rispail en collaboration avec Nora Tigziri, l’Harmattan, 2005. 6-HADDADOU Med Akli, « la compétence lexicale des enfants d’âge scolaire : le cas du berbère », U.M.M.T.O. in langues maternelles : contacts, variation et enseignement (le cas de la langue amazighe), S/D de Marielle Rispail en collaboration avec Nora Tigziri, l’Harmattan, 2005. 7-JOLIVET Remi « sociolinguistique et enseignement de la langue maternelle : remarques sur quelques aspects de la réforme de l’enseignement du français en Suisse Romande » in langues maternelles : contacts, variations et enseignement (le cas de la langue amazighe, S/D de Marielle Rispail en collaboration avec Nora Tigziri, l’Harmattan 2005. 8-JOAQIL Dolz, « Questions à un chercheur », in langues maternelles : contacts, variations et enseignement (le cas de la langue amazighe, S/D de Marielle Rispail en collaboration avec Nora Tigziri, l’Harmattan 2005. 9-KADOURI Mechdi, « Les conditions sémiotiques de l’enseignement d’une langue maternelle : le cas de tamazight au Maroc », Université de Oujda Maroc, in langues maternelles : contacts, variations et enseignement (le cas de la langue amazighe, S/D de Marielle Rispail en collaboration avec Nora Tigziri, l’Harmattan 2005. 10-LEGRAND-GELBER Régine, L’acquisition du langage, Séminaire licence, maîtrise, D.E.A, [s.d].[s.l]. 11-MAHMOUDIAN Mortéza, « Conscience linguistique et enseignement de la langue première » in langues maternelles : contacts, variations et enseignement (le cas de la langue amazighe, S/D de Marielle Rispail en collaboration avec Nora Tigziri, l’Harmattan 2005. 12-MILIANI Mohamed, « Influences linguistiques transversales entre la langue du gardien (caretaker) et la langue berbère scolaire : éléments de pédagogie différenciée », in langues maternelles : contacts, variations et enseignement (le cas de la langue amazighe, S/D de Marielle Rispail en collaboration avec Nora Tigziri, l’Harmattan 2005. 13-RISPAIL Marielle, « Les langues maternelles, mises en contacts : d’un objet social à un objet didactique », IUFM de Nice, laboratoire LIDILEM de Grenoble, in langues maternelles : contacts, variations et enseignement (le cas de la langue amazighe, S/D de Marielle Rispail en collaboration avec Nora Tigziri, l’Harmattan 2005. 14-Sabri Malika, La langue maternelle (parler kabyle) chez l’enfant de 5 ans : analyse phonématique, syntaxique et lexicale, mémoire de magister, S/D de Nabli Amar, U. M.M.T.O, 2004. 15-YAKOBSON Roman, Langage enfantin et aphasie, Minuit, 1969. 16-Encyclopédia Universalis, France, 1997.

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MODERN PHONETIC TERMINOLOGY IN ARABIC : TRANSLATION AND EQUIVALENCE

Daniel L. Newman

Institut Supérieur de Traducteurs et Interprètes 34, rue Joseph Hazard

1180 Brussels Belgium

1. Introduction (1)

exicography in general, and terminology in particular have in recent years been the object of a constantly increasing body of scientific research. Specialized terminology in Arabic, in particular, has been beset by what at times seems to be an intractable lack of unification, commonly attributed

to practical reasons such as the vastness of the speech community and linguistic factors such as diglossia. It is clear to even the casual observer that the absence of unified terminology affects almost every branch of science and even the most basic concepts. Indeed, even ‘terminology’ itself does not escape inconsistency, with `ilm al-muSTalaHaat, al-iSTilaaHiyaa, al-muSTalaHiyya all vying for precedence and, more worryingly, often being used interchangeably.

Despite (or perhaps because of) the existence of several Arabic Language Academies (Egypt, Iraq, Jordan, Libya, Syria) – to which one should add various ‘unofficial’ academies like the Moroccan al-Maktab al-daa´im li ‘l-ta`riib (‘Permanent Bureau for Arabicization’) and the Algerian al-Majlis al-a`laa li ‘l-lugha al-`Arabiyya (‘High Council of the Arabic Language’) - all attempts at constituting unified scientific terminology have to date failed miserably. If anything, the terminological chaos has grown, with what must undoubtedly be a record, at least in the field of phonetics, of 13 ( !) terms to denote the word ‘phoneme’ (with ‘phonology’ coming a close second with 11).

The stakes are considerable since science, unlike literature, does not brook lexical ambiguity or inconsistency. Indeed, as the terminological inconsistency continues to grow unstintingly and exponentially with the advances in technology, this issue is, quite simply, the single-most important contemporary challenge facing Arabic.

In an article entitled «Qu´advient-il des recommandations du Congrès d´Alger sur l´unification des terms scientifiques arabes?», A. El Ayed almost three decades ago reported on the various factors involved in the absence of a unified scientific terminology in Arabic. Then, as now, the reader’s answer to the question posited in the title of the article would have to be ‘very little’.

Aside from the inconsistency of dictionary makers, there is the equally damaging inconsistency of

the terminology users themselves, whether they be scholars, technicians, etc. Indeed, it is clear that the primary responsibility for de facto unification lies with the latter since it is they, and they alone, who have the power of dissemination.

The reality is, however, quite different. Inconsistencies abound at every level, with specialized dictionaries, the overwhelming majority of which run counter prevailing standards and practice of modern specialized lexicography as they are exclusively non-corpus based, seemingly aiming for thesaurus status, whereas the ‘terminology practitioners’ continue to coin their own neologisms often without any underlying rationale or aspiration for consistency. It is not, for instance, unusual to find the same author using

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different terms for the same concept. That is not to say that the debate has not continued; quite the contrary. Every year there are calls for a unified Arabic Academy, or at least a consultation between the various academies.

Unfortunately, recommendations are only as good as their implementation and for various reasons,

both practical and linguistic, we have yet to see a remedy for this most intractable issue. At the same time, the debate has become bound up with another question that preoccupies Arabic lexicographers and lexicologists alike, i.e. that of the influence of European borrowings on Arabic.40 (2) Indeed, partly because of the slowness with which Arabic Academies propose new coinings, partly because of a perception of excessive conservatism on the part of the Academies, partly because of the confusion resulting from different terms being suggested for identical concepts from Morocco to Syria, partly because of the vast numbers of scholars educated at European and North American universities, scientific terminology in use reveals a high degree of foreign influence. To this should be added that in a majority of Arabic countries (Syria being the notable exception), many scientific courses at university are still today – many decades after decolonization - taught in a European language – French in, for instance, Algeria and Tunisia, English in Egypt. While this is often adduced as being an obstacle, it is further proof of the absence of any semblance of a coherent policy predicated on a real will to arrive at a truly Arabic unified terminology. In addition, it has led to far more serious practical difficulties with, for instance, medical doctors being almost functionally illiterate in Arabic and thus unable to communicate with their patients in a wholly-Arabic environment, which is the one they are most likely to be faced with. One should hasten to add, however, that the question of expertise of the users is, of course, not limited to Arabic, though it does not perhaps manifest itself in quite the same way and magnitude. As M. Van Campenhoudt correctly points out, “l’analyse de corpus écrits ou oraux – en dehors de situations didactiques – montre que les spécialistes ne maîtrisent pas toujours parfaitement la terminologie de leur domaine et communiquent en utilisant des termes trop génériques, flous ou inadéquats.” (M. Van Campenhoudt 2001: 185-6).

When talking about ‘top-down’ terminology creation, it is difficult not to talk about France, and the activities of its Académie française. But even this august institution, for all its efforts and the massive support it enjoys from the authorities, with France being the only country in Europe to actually legislate for linguistic usage, has been unable to stem the flow of foreign intrusions altogether. Yet, it must be said that in the scientific field it has succeeded where many other European languages have failed, i.e. it has played a crucial role in establishing a unified ‘native’ terminology, which is also actually in use. Naturally, one should guard against representing the French approach as a model. For a start, to any linguist the idea of legislating language use is nothing short of anathema. Secondly, the linguistic realities of Arabic are very different; France is a sovereign state that counts a mere 56 million inhabitants, whereas Arabic is spoken in more than twenty states by nearly 190 million people. Steering clear from French protectionism (France is after all also the only country to have quotas for the number of foreign films that can be shown on television and foreign songs that can be played on the radio), one should not altogether dismiss the French example as it does shows that the prerequisite for success is a coherent approach and a, to some extent, self-imposed drive for consistency on the part of the terminology users.

In the course of this paper, we shall examine the way in which modern phonetic terminology has been translated into Arabic.

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2. Corpus

The corpus consists of two subcorpora ; one containing lemmata culled from dictionaries (eleven in all) and another with terminology collected from Arabic scholarly works on linguistics and phonetics (five in total), both modern and classical (3). With regard to the dictionaries, it is worth pointing out that the corpus includes both specialized and general bilingual dictionaries.

General bilingual dictionaries were included in this study since they are used by specialists and laymen alike and thus also play a part within the ‘terminology chain’. Still with regard to the dictionaries, it is politic to make a distinction between active and passive translation dictionaries (see e.g. Krohmann 1984). This is predicated on the purpose of use; the ‘passive’ bilingual dictionary is intended to assist translation from a less to a more familiar language, i.e. primarily for comprehension, whereas the opposite is true for the ‘active’ counterpart, whose primary aim is production. In our corpus, the passive dictionaries are Wehr 1979 (Arabic-English), Baalbaki 1999 (English-Arabic), Mounged 1989 (French-Arabic), with the active category being represented by al-Hamzawi 1987 (Arabic-French) and Qitout 2001 (French-Arabic/Arabic-French). The choice of the non-specialized dictionaries was determined by their reference status for the languages concerned.

The aim of the second corpus is related to some of the comments made earlier regarding the dissemination of terminology by the users (rather than by lexicographers), in this case contemporary Arab linguists and phoneticians.

The words that make up the list (an extract of which is appended at the end of this paper) are

part of what may be considered basic phonetic terminology, with an emphasis on articulatory phonetics in order to avoid too much personal bias. They were divided into two categories in accordance with the two corpora used. 3. Results and Discussion

The total number of (English) entries amounted to 130, which yielded 410 Arabic terms (278 from the dictionaries, 132 from the ‘practitioners’). Of the number found in dictionairies, 209 were attested in only 1 dictionary, with the practitioner category counting 98 unique occurrences. Only 74 terms were common to both corpora. In light of the above discussion these figures should not come as a surprise and are consistent with earlier findings (cf. H. Darir 1993). More worrying, however, is the fact that in the case of the dictionaries, there are 64 cases in which two or more terms are given, whereas in the scholars’ works the number of multiple terms to denote the same concept is 15.

In terms of form, the entries in the list represent nearly all the basic morphosyntactic and morphosemantic lexicalization devices of Arabic, which may be summed up as follows :

1. rejuvenation or resuscitation of archaic words, combined with semantic extension (istinbaaT): e.g. jariida (‘palm branch stripped of leaves’ ‘writing scroll’ ‘newspaper’).

2. Analogical root derivation (ishtiqaaq, qiyaas): e.g. makhraj (‘place where something exits’). 3. Compounding (naht):

- a. nominal compounding: e.g. thinsaa´it (diphthong’); - b. prepositional compounding: e.g. baynasnaanii (‘interdental’); - c. adjectival compounding: e.g. qaabil li’l-shifaa´ (‘curable’); - d. blending: e.g. basmala (to say bi ´smi ´illah al-raHmaan al-raHiim).

4. Calquing / loan translation (ta`riib al-asaaliib): e.g. Darbat al-mizmaar (‘coup de glotte’). 5. Direct borrowing (ta`riib):

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a. arabicization (the transposed forms do not comply with phonotactic constraints): e.g. fuuniim; b. hybridization (a foreign affix is added to an Arabic base): e.g. Sawtam (‘phoneme’), biyuuTibbiyya (‘biotechnology’)

In addition to examples of the above mechanisms, the corpus contains a number of so-called

‘heritage’ (turaath) terms, i.e. from classical Arabic grammar.

At this juncture it is important to point out that phonetic terminology has a long history in Arabic in whose extended linguistic tradition it occupied a key part. Indeed, Arab grammarians were often also formidable phoneticians. At this juncture, it is interesting to take a look at some of the relevant coinings of mediaeval Arab linguists. The first description of sound production was given by the Basran philologist Al-Khalil b. Ahmad al-Farahidi (d. 791), who in his famous Kitaab al-`Ayn – the first dictionary of Arabic - identified a number of ‘articulation regions or locales’ (Hayyiz) within the oropharyngeal tract, with each letter/sound having its own ‘place of exit’ (makhraj) (4) : 1. throat sounds (Huruuf al-khalq): `, H, h, gh, kh; 2. uvular (+ velar) sounds (Huruuf lahawiyya) : q, k ; 3. side (of the mouth) sounds (Huruuf shajriyya) : j, sh, D ; 4. apical sounds (Huruuf asaliyya) : S, s, z ; 5. prepalatal sounds (Huruuf niT`iyya) : T, d, t ; 6. gingival sounds (Huruuf lathawiyya) : Z, dh, th ; 7. tongue-tip sounds (Huruuf dhalqiyya) : r, l, n ; 8. labial sounds (Huruuf shafawiyya) : f, b, m ; 9. pectoral sounds (Huruuf jawfiyya) : w, uu, y, ii, aa, ?.

This subdivision remained canonical inasmuch as very little substantial changes were made to the system, though his pupil, the great Sibawayh (d. 793), whose al-Kitaab (‘The Book’) was the first detailed account of the Arabic language (5), refined the system (1999 : IV, 573), adding the number of places of articulation to sixteen. (6)

Abu Mansur al-Azhari’s treatise on phonetics which preceded his dictionary, Tahdhib al-lugha (9th c.), was, to a large extent, a copy of al-Khalil’s system (al-Azhari 1964 : I, 41-54) (7), albeit with some minor permutations : Huruuf Halqiyya : `, H, h, kh, gh ; Huruuf lahawiyya : q, k ; Huruuf shajriyya : j, sh, D ; Huruuf asaliyya : S, s, z ; Huruuf niT`iyya : T, d, t ; Huruuf lithawiyya : Z, dh, th ; Huruuf dhawlaqiyya : l, r, n ; Huruuf shafawiyya : f, b, m ; Huruuf hawaa´iyya : w, aa, ii, ?.

The Mosul-born Ibn Jinni (d. 1001), for his part, retained of his predecessors the following (8): 1. Throat sounds (Huruuf al-khalq): ?, `, H, h, gh, kh; 2. dorsal sounds (Huruuf aqSaa ‘l-lisaan): q, k, j ; 3. mid-tongue sounds (Huruuf wasaT al-fam) : sh, y, D ; 4. apical sounds (Huruuf dhalaaqa) : l, r, n ; 5. labial sounds (Huruuf shafahiyya) : f, b, m, w.

In addition to the above terms, the corpus also includes other classical terms such as majhuur/ mahmuus, rikhw (rakhw), idghaam, Sawt saakin, shadiid.

It is equally interesting to point out that some of the coinings found in the translation by the Tunisian scholar Sulayman al-Hara’iri of Lhomond’s French grammar (1857), which contains the earliest phonetic description of a foreign language in French-inspired terms, also appear in the corpus, some with the same meaning (e.g. mughlaq for a closed vowel, maftuuH for a closed vowel), others with transferred meaning (e.g. Saamit, which al-Hara’iri used to denote ‘muet’, but which appears in the corpus as ‘consonant’).

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5. Summary and conclusions

The above clearly bears out the earlier comments regarding the huge inconsistencies both on the part of lexicographers/terminographers/terminologists and scholars. One may well wonder how this problem can and should be tackled. It seems to me that coherence is vital, but unfortunately this relies on a rigour on the part of the users and terminologists alike which is clearly lacking. While it is difficult to disagree with H. Darir (1993) who states that ‘what is needed is a framework’, the solution offered of ‘on the one hand, <a framework based> on awzan al-mushtaqqat and, on the other hand, a system of affixation like that of European languages for instance’ skips one obvious stage. Indeed, Arabic is fortunate to have an existing terminological framework in the classical texts. But again the precondition is a coherent approach to the transference of meaning from the old terms to denote new concepts. At the risk of stating the obvious it is a question of using what is already available, with additions, at need, based in Arabic-based extension mechanisms, which may include foreign-based suffixation, but should exclude outright borrowing. The problem bedevilling modern Arabic scientific terminology is not, however, the making of choices, but the sticking to one as invariably the question will be ‘which one ?’.

Dictionaries (9) Practitioners (10) acoustics `ilm al-aSwaat al-fiiziyaa´ii (H) - (Sh) al-sam`iyyaat (M) - (B)

diraasat al-mawjaat al-Sawtiyya al-lughawiyya (H)Sawtiyyat samaa`iyya (I) `ilm al-sam`iyyaat (Kh, Bk, Q)

`ilm al-aSwaat (al-fiiziyaa´ii) (L, AL) fiiziyaa´ al-aSwaat (Bk) `ilm al-aSwaat (Mw, M) al-Sam`aniyya (Mw) `ilm al-sawtiyyaat (Mj) `ilm al-Sawt (Mj) `ilm al-aSwaat al-akuustiikii (H) akuustiik (L)

allophone allufun (L, Kh) - (L, Sh, Has) Sawtam ta`aamulii (M) mutaghayyira Sawti (Sh) badal Sawtii (AL) tanawwu` (min al-waHda al-

Sawtiyya) (Sh) badiil Sawtii aw lafZii (Bk) badiil (I) Suura Sawtiyya (Q) `awD (I) Sawt mantuuq (H) alveolar lithawii (Q, Bk, L, AL) - (B, Has, F, I, IJ, AZ, Khal)

lithawiyya asnaaniyya (H) Maghaarizii (H) apex (tongue) asalat al-lisaan (Q, H, L, AL, Bk) - (B, I)

Taraf al-lisaan (Sh) assimilation mumaathala (Kh, Bk, L) - (Sh) tamaathul (H, Bk) - (I) idghaam (M, Bk, Q, H) - (IJ, Sib, Khal, AZ)

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Revue Campus N°9 57

ibdaal qiyaasii (H) taqriib Sawtii (L) mushaakfa (L)

mujaawara (Bk) consonant Sawt sakin (H) Saamit (Has, Sh) Harf (Q, Bk, AL) - (I, B, B2) Samita (Q) diphthong Saa´it thunaa´ii (Kh, Bk) Haraka thunaa´iyya (Sh)

haraka muzdawija (M, Q) Haraka muzdawija (Sh) Sawt murakkab (H) Sa´it murakkab (L) Sawt Sa´it murakkab (H) Haraka murakkaba muzdawija

(I) thinSaa´it (Kh) muSawwit muzdawij (AL) saa´it muzdawij (Bk)

glottis mizmaar (Kh, Bk, Q, M) - (Has, Sh) futHat al-mizmar (AL, L) zardama (Kh, Bk) glottal Hanjarii (Kh, Bk, AL, L) - (Sh, Has, I) mizmaarii (Q, M, Bk) aqSaa Halqii (B) zarmadii (Bk) fi ‘l-Hanjara (Bk) phonation taSwiit (Q, Bk, L, AL) - (B, IJ, I) phone Sawt kalamii (Bk, Mw, Kh)

Sawt kalaamii (L) Sawt lughawii (Kh) Sawt (M) iSaata (AL) Sawt muhaSSal (AL) waHdat al-Sawt (Mj) waHdat qiyaas al-Sawt (Mj( phoneme funiim (Bk, H, Kh) - (L, Sh, Has) Sawtam (Q) - (B, I)

waHda Sawtiyya (AL) - (Has) waHda Sawtiyya Sughra (Bk) - (Sh)

Sawtam lughawi (H, Mj) lafZ (VM) funiima (Mw) mutaSwit (Bk) funiimiyya (Kh) Sawtim (Kh) Sawt mujarrad (Kh) Harf Sawtii (AL) LafiZ (Bk) phonetician aSwaatii (Mw, Mj, Q) - (B, I) `aalim Sawtii (Mj) `aalim al-aSwaat (Mj) `aalim al-Sawtiyyaat (Jn) phonetics Sawtiyyaat (Kh, Mj, M, Q, AL, L) - (I) `ilm al-aSwaat (Mj, Kh, M, AL, Q, L) - (B, Sh) `ilm makhaarij al-Huruuf (Mj) `uluum al-Sawtiyya (B) aSwaatiyya (B)

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Revue Campus N°9 58

phonology `ilm al-fuuniimaat (Kh) `ilm al-aSwaat al-tashkiilii (Sh)

Sawtamiyya (Q, M) - (B, I) fuunuuluujiyaa (Mw, L) Sawtiyyaat waZiifiyya (AL) Siwaata (Bk) `ilm waZaa´if al-aSwaat (Bk) `ilm al-nuTqiyyaat (Mj) `ilm al-aSwaat al-kalamiyya (Mw) Sawtiyya´ (Mw)

sibilant Safiirii (Q, AL, L, Bk, Mw) - (B, B2, I) Harf al-Safiir (W, Mw) Saamit Safiirii (Sh)

Dhuu Safiir (Mj) Saamit al-Safiir (Sh) syllable maqTa` (Kh, L, L, Bk, Mw, Mj, W) maqTa` (Sh, I, B) maqTa` Sawti (AL) utterance manTuuq (L) manTuuq (Sh)

kalaam (Bk, AL) - (Has) Hadiith (Bk, AL) lafZ (B, I) qawl (Bk, Kh) nuTq (Kh) manTuuqa (Bk) ibaara (Bk) malfuuZ (M) Hadath al-kalzam (Q) uvula lahaa (Q, Mw, L, AL, Bk, Mj) - (Sh, Has, F, I, Sib, Khal, AZ,

IJ) GhalSama (Sh)

vowel Haraka (Mw, Mj, VM, M, Q) Haraka (Sh, B, Has, I, Sib, Khal, AZ, IJ)

Saa´it (Bk, L, Kh) - (Sh) Saa´ita (Q) MuSawwit (Kh, Bk) Sawt al-liin (H) Sawt layyin (H) Notes (1) For typographical reasons, no diacritical marks have been used in this paper. The transcription symbols are as follows: p (voiceless bilabial plosive), b (voiced bilabial plosive), t (voiceless dental plosive), d (voiced dental plosive), k (voiceless velar plosive), q (voiceless uvular plosive), ? (voiceless glottal plosive), f (voiceless labiodental fricative), s (voiceless alveolar fricative), z (voiced alveolar fricative), sh (voiceless palatoalveolar fricative), kh (voiceless velar fricative), gh (voiced uvular fricative), H (voiceless pharyngeal fricative), h (voiceless glottal fricative), j (voiced palatoalveolar affricate), r (voiced dental trill), l (voiced dental lateral), m (bilabial nasal), n (denti-alveolar nasal), j (voiced palatal approximant), w voiced labial-velar approximant). The so-called ‘emphatic’ (velarized) sounds are transcribed by capitals: S, T, D, Z. Proper nouns appear in their common anglicized forms: e.g. al-Khalil, rather than al-Khaliil. (2) See, for instance, D. Newman 2002. (3) These are: Shahin n.d.; al-Bakkush 1994; A. Ibrahim n.d.; M. K. Fayed 2001; M.H. Abd al-Aziz 1990 Theclassical works are those by Sibawayh, Ibn Jinni, al-Khalil and al-Azhari.

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Revue Campus N°9 59

(4) As we are exclusively concerned with specific terminology here, we shall not go into the highly detailed qualification of these sounds by the grammarians. For more information, see, for instance, El-Saaran 1951; H. Fleish 1949, 1958; A. Roman 1977; S. I. Sara 1993, 1998. (5) In fact, Sibawayh’s work may be considered the first Arabic ‘book’ since al-Khalil’s Kitab al-`Ayn only surfaced ninety years later, which has, of course, given rise to much debate about its authorship. Whatever the case may be, there seems to be little doubt that the ideas are al-Khalil’s. (6) For a detailed study of the phonetics of Sibawayh, see A. al-Nassir 1993. (7) Also see S. I. Sara1998. (8) See M. Bakallah 1981; H. Fleisch 1958.. (9) The abbreviations used are: H (al-Hamzawi), Q (Qitout), Bk (Baraké), L (Bakallah) Mw (Mawrid), Mj (Mounjed), Kh (al-Khuli); AL (Arab League). (10) The abbreviations used are: B (al-Bakkush 1994), B2 (al-Bakkush 1992); Sh (Shahin); Has (M. H. `Abd al-Aziz); IJ (Ibn Jinni), Khal (Khalil), Sib (Sibawayh), AZ (al-Azhari). Bibliography `Abd al-Aziz, Muhammad Hasan (1988) : Madhkal ila ‘lugha, Cairo : Dar al-Fikr al-Arabi. Al-Azhari, Abu Mansur (1964) : Tahdhib al-lugha, ed. `Abd al-Salam Harun & M. `Ali al-Najjar, 15 vols, Cairo : al-Dar al-Misriyya li ‘l-ta´lif wa ‘l-nashr. Al-Hara´iri, Sulayman (1857) : Grammaire française de Lhomond traduite en arabe, Paris : Benjamin Duprat. Ali, Abdul Sahib Mehdi (1987): A linguistic study of the development of scientific vocabulary in Standard Arabic, London: Kegan Paul. Al-Khalil, Ibn Ahmad (1967-85): Kitab al-`Ayn, ed. M. al-Makhzumi, I. al-Samarrai´I, 8 vols, Baghdad: Dar al-Rashid. Al-Khuli, Muhammad Ali (1982): A dictionary of theoretical linguistics, Beirut: Librairie du Liban. Al-Nassir, A. A. (1993) : Sibawyh the phonologist. A critical study of the phonetic and phonological theory of Sibawayh a presented in his treatise Al-Kitab, London/New York : Kegan Paul.al-Shihabi, Mustafa (1966): al-Mustalahat al-`ilmiyya fi ‘l-lugha al-`Arabiyya, Damascus. Arab League Educational and Scientific Organization (1989): Unified dictionary of linguistic terms, Tunis: Arab League Educational Cultural and Scientific Organization (ALECSO). Ba`albakki, Munir (1999): al-Mawrid, Beirut: Dar al-`ilm li ‘l-malayin. Badawi, Mohamed (1997) : Probleme des Fachwortschatzes im Arabischen dargestellt insbesondere an der Terminologie der Teleinformatik, Hildeshei: Geor Olms Verlag. Bakallah, M. H. (1981) : A chapter from the history of Arabic linguistics. Ibn Jinni : an early Arab Muslim phonetician. An interpretive study of his life and contribution to linguistics, London/Taipei. Bakalla M. et al. (1983) : A dictionary of modern linguistic terms, Beirut : Librairie du Liban. Al-Bakkush, al-Tayyib (trans.) (1994) : Mafatih al-alsuiniyya, Tunis : Manshurat Sa`idan. Al-Bakkush, T. (1992) : al-Tasrif al-`Arabi min khilal `ilm al-aswat al-hadith, 3rd ed., Tunis : Mu´assat `Abd al-Karim b. `Abd Allah. Baraké, Bassam (1984) : Dictionnaire de linguistique, Beirut : Jarous Press. Cantineau, Jean (1960) : Cours de phonétique arabe, in Études de linguistique arabe, Paris : Klincksieck. Chalabi, S. (1984): “Modern Arabic terminology and bilingual lexicography: activities and problems”, in J. Swales & H. Mustapha eds., English for Specific Purposes in the Arabic world, Aston. Danecki, Janusz : “Early Arabic phonetic theory. Phonetics of al-Halil Ibn Ahmad and Sibawaihi », Rocznkik Orientalistyczny, XXXIX, pp. 51-56. Darir, Hassane (1993): “The unification of Arabic scientific terms. Linguistic terms as an example”, The Arabist, 6/7, p. 155-79.

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Revue Campus N°9 60

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Revue Campus N°

. إىل حميطنا منذ أمد بعيدتنتميإن العصافري فصائل ة عشر فصيلة من بنيل، كفحسب دراسة حديثة

ئة سنة القادمة، أي بني املا قد تزول يف ،العصافريمن بالرغم من .ضارنقاإل فصيلة مهددة ب2500 و 700

نفس العامل ىتتوفر عل إال أااخنفاضها، تعدد أسباب عدة ب عليل هذا فقد مت ت فعال، .ناوهو اإلنس، املشتركالقضاء على و الزراعةتكثيفر ما يذكعادة ف .أسباب

م ، وتسملغابات والتعمرياض و املاء باإلضافة األر واهلواء مبيدات األعشاب استعمالإىل كل هذا يؤدي . احلشراتو

أليس من .إيل عدة إمراضاتزن الطبيعي تواالتذكري بالدور اهلام للعصافري يف ال األجدر

إن بعض العصافري،احلشريات منها على وجه للكوكب؟. اربة الطبيعة للطفيلياتاحملالتحديد، تشارك حىت يف

ن بنمذجة مناظر طبيعية من شأا إيواء الباحثو قومليا يافح االنتشار إن هة أخرى،من ج . من األصنافكرب نسبةأ

الفادح لألمراض يزيد من جممل التخوفات املشروعة إنفلوانزا الطيور من بني هذه األمراض اليت فيعترب .للسكان

فكلما مت تصريح حبالة .يوميوما بعد تذكرنا بوجودها أو القضاء اعزهلليس بوسعنا اآلن سوى هنا أو هناك، ف

" جسر كاسندرا" بفيلمنايذكرهذا . عليهاالتام كان من الضروري حيث ،ب كومساتوس . جصاحبه ل

قطار وعزل ركابه بسبب إصابة أحدهم حتويل مسار ع اتمفكل اجلهود املبذولة لتقريب . مبرض متنقل خطري

بفضل نشر أفكار خاطئة حولىمن الطبيعة قد تتالش العصافري فيتم اام خطأ. مسببات إنفلوانزا الطيور

الفرضية هذا،و يف يومنا . املهاجرة بنشرها للمرض لنشاطاتخوف أكثر من ا هي أنه جيب الت،األكثر شيوعا

ففي . من هجرة العصافري الربية،الزراعية والصناعية منه حتويلها مهاجر حبيث مت طائررب أكة تعد الدجاج،الواقع

.تربية ومتطلبات التجارة الدوليةالألسباب متعلقة بيعترب العصفور مصدرا هاما لإلهلام، و خباصة قد متكن ل. يف كل مكانوجود فهو م،فعال. للشعراء

بواسطة من ختويفنا" العصافري " يف فيلمه ألفريد هتشكوك .ى و د يكور من ورق مقو" مالزمني "

يف ترمجة " كالكر "تنوب عن " اللقالق" إن عندما متر اللقالق" الفيلم الروسي

أين نالحظ توزوف، للسيد كال " شيم أي مدى تستطيع احلرب إىل

السريان عهايكن بوسقصة حب مل ففريونيكا املسكينة، مل تتمكن . قطكما . املقتول يف احلرب بوريس من الزواج من خطيبها

ألسباب تساءل معمري أيضا يف إحدى رواياته، لكنث وندلوس الزواج يوما من آأخرى، هل بإمكان سليمان

يف قصائد ةإن العصفور يظهر بقو؟ ث محالتآقوت اي" العندليب "و لبودلري" البطرسي: " ك مشهورة

" ي و د أللفونس دو "العصفور األزرق" لالمرتني و . أخرى قصائدحملمود درويش و" عصافري بدون أجنحة

" يا املقنني الزين " يف العديد من األغاين جنده حاضرا كماقنني الزين، يا امليا ( يف قفصه ا حزيناللباجي ميثل مقنين

قفص السنني، و أنت يف هذي مدة و ) ... (اجلنحنيصفر تفرفر ( يف يوم ما رايتمىن أن يراه طائالباجي كان ). حزين

ه كاللذين مت ا شريطة أال تتكسر جناح،)يف اهلوى طايريا "و يف. هما يف الرواية الشهرية خلليل جربان خليلصفو ريشه و فضلفريوز العصفور كرسول حب بتتخيل ،"طري

أم كلثومتغين ، "األطالل "و يف . أزهار الشوك و الرياحبا منا، تنادي يوقر. تهبل الشوق امل عشأملها وهو يزور

ياسالمعنى و المق مقال حسين فالق

العصفور في مهب الرياح و الخطاف

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عرب )أيفروخيو " ( عصفورها " دون جدوى لكنحنيفةإذن هل بإمكاننا أن نتصور ولو .املشهورةنيها اإحدى أغ

م وهمن هناالشعراء للحظة عاملا بدون عصافري؟ إين أرى . التنفس يقطعون

ربيع بيننا و ال لاها هو متنع عن ذكر اخلطاف أأستطيع أن

بدوره العديد من و أهلم هذيلااجلميل ي كيف كان حيكفنتني فال .الشعراء

ر اليت طيوة لليسقدم النصائح النفيإن سليمان عزام كان كثريا ما يطلب . مساعهىبتأكانت

عرب جبال جرجرة يأن ) أيفروخ إفرياالس (ن خطافهم كما كان يتغىن ا و ،ر بلده اجلزائر اجلميلةفيده بأخبايل ال هذضفبف. و جبباهلا و ديكورهااملشمسة ناظرهامب

إىل مع القاريء من ذكرىسافربإمكاننا أن ن ،افاخلطتضاريسنا و طالقة مع ةميميحب و حنن نتحدث ذكرى

إن .اخلالبة ألفريل ذي الليايل احملفوفة بالنجومخالل األيام لكن .أفريل ولو خبيط يف التعريا بعدم املثل ينصحن

حبيث ما يقوله املثل،يعكس افناخطعلى التفتح عن بعضنا البعض ثناحي

عزل ماب مبا جيمعنا و باالحتفاظعن ال مسئوال ليس ه إن.يشتتنا

إنه على دراية أكثر . إفلوونزا الطيور و ال عن زكام أفريلانا مسارات من أي كان، أن احلكمة و العلم يتخذان أحي

بالطبع، إن أجدادنا كانوا حكماء و كانوا يعرفون . خمتلفة من كوم مكيف حيلون اخلالفات البالغة الصعوبة بالرغ

فمدرسة احلياة كانت مصدرا . أميني يف غالبية األحيان). احلكمة" ( ثاموسين " لثقافة كبرية يسميها معمري

لمة، و لكن هذه األخرية قد تطورت خاصة بامتالك الك. حنو اآلخرين بدون أية حدود تذكر االنفتاحلكوا متثل

زد على ذلك أن إموسناون ذلك الزمن، كانوا يبحثون و اليوم، إن أفضل رأمسال . دوما عن مصاحبة املتعلمني

للتمكن . احلكمة والعلم: ثنني معا اإلللمنال، هو امتالك اخلطاف يوصينا أوال و قبل إنمنهما معا، العيش يف ظروف استتباب كل شيء

كالطري يف مهب " و ليس رستقرااالكما يذكرنا يف الغالب بأن ". الرياح. ستقرار ال يعين املراوحة يف مكان واحداال

فمهما بلغت سرعة الطائرة، فبإمكاننا أن فعلى الطائرة أن تسرع . نسري بصفة عادية دون أن نسقط

أيضا، ال . حيارتاللكن جيب أن نشعر كلنا يف أحضاا بابأس من التذكري بأن العنف سهل، بينما يتطلب التسامح

مما يعين أن التحدي احلقيقي هو رمبا الوعي . الشجاعة فعالبأن حتقيق قفزة نوعية تضع الفعالية و النوعية يف احملك،

هذا ميكن ال حمالة . اآلخرين و ليس ضدهمةيتأتى مبعيطول و هي تقتات العصافري أن تشدو و حتيا حياة أ

فبهذه الكيفية، و يف ظل حميط . مبناقريها يف كل احلدائقاالحترام و األمن، إن ملؤه

اخلطاف و العاملية سيعربان فقاعدة . القرون بكل طمأنينة

لكي : من ذهب تفرض نفسهالقد قال الشيخ . نتفاهم، جيب أوال أن يسمع بعضنا البعض

من هو " ( لعيبيك أنوا ذحبيبيك، ذوين كيمالن : " حمند ).رفيقك، هو من يبدي لك عيوبك

حسني فالق حسني تومي: ترمجة

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"الترمجة و سيلة مثلى للحوار و التواصل : " األستاذ حيياتن يف حوار مع جملة كمبيس

عرفت جامعة مولود معمري بتيزي وزو ألولى للترجمة فعاليات الندوة المغاربية ا

. نوفمبر من السنة المنصرمة12 و 11، 10أيام في هذا الحوار المقتضب، أرادت المجلة أن تعرف المزيد حول هذه التظاهرة باقترابها من

.األستاذ محمد يحياتن، صاحب مبادرة تنظيمها

حسني تومي : أجرى احلوار

من هو حممد حيياتن؟: نبدأ بسؤال كالسيكي : ت . ح

. محمد يحياتن أستاذ التعليم العالي ورئيس قسم الترجمة بجامعة مولود معمري بتيزي وزو: ي . م

تحصل على الماجستير من جامعة الجزائر في . اللسانيات وتعليمية اللغات والترجمة: مجال اختصاصه

التمرد عند مفهوم: من منشوراته . 1997 والدكتوراه من جامعة ستاندال غرونوبل فرنسا في 1986

ترجم العديد من . ألبير كامو، والبحث اللغوي في البلدان المغاربية

الجزائريون والمسألة اللغوية لخولة طالب : المؤلفات منها

اإلبراهيمي و الحرب األهلية في الجزائر للويس مارتيناز ورواية

وردة الهاوية لعيسى خالدي، والمصطلحات المفاتيح لتحليل

Quandك مانقونو و القول من حيث هو فعل الخطاب لدومني

dire c’est faireألوستين وغيرها ...

كيف نشأت فكـرة تنظيـم أيام دراسية حول الترمجـة ؟ :ت . ح

في الواقع، تعود فكرة تنظيم هذه األيام إلى سنوات خلت استشعرنا فيها الحاجة إلى إعمال :ي . م

ولحسن الحظ، وجدنا لدى نيابة . لمغاربية تدريسا وبحثا وإنتاجاالنظر في واقع الترجمة في البلدان ا

.رئاسة جامعتنا المكلفة بالعالقات الخارجية والنشاطات العلمية والثقافية آذانا صاغية واستجابة كريمة

هل بإمكانكم أن حتدثونا يف كلمات عن إشكالية هذه األيام الدراسية ؟ :ت . ح

وصف وتقويم البرامج والطرائق ) أ: يام الدراسية حول نقطتين أساسيتين تدور إشكالية هذه األ:ي . م

وما إلى ذلك من ) أي في ما بعد التدرج(المعتمدة في تدريس الترجمة في بلداننا، وتكوين المكونين

.األمور التي تمت إلى تعليمية الترجمة

حيياتن.ماألستاذ

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ترجم منذ االستقالل إلى أي جرد وتقويم ما : وصف حال الترجمة في البلدان المغاربية) ب

وهذا محور نخاله على جانب كبير من . يومنا هذا بالنظر إلى الحاجات واالنتظارات واألولويات

األهمية ألنه من شأنه أن يكشف لنا مدى ما قيم به من أجل النهوض باللغة العربية بحيث تقوى هذه

. اللغة أن تعبر عن الحداثة المختلفة األوجه

ا موضوعا آخر التمسنا من خالله تقديم شهادات لمترجمين وتراجم حول كما اقترحن) ج

.ممارستهم لمهنتهم من شأنها أن تنور الطلبة المقبلين على هذه المهن

كيف كانت فعاليات وظروف األيام الدراسية هذه ؟ :ت . ح

المستوى العالي بوجه عام، يمكن القول بأنها كانت ناجحة إلى حد بعيد وهذا بالنظر إلى:ي . م

وإن كنا تأسفنا لعدم . للمداخالت والمناقشات التي تلتها وكذا بالنظر إلى الحضور الجم لألساتذة والطلبة

أما من حيث التنظيم، فإن . حضور بعض الزمالء من تونس والمغرب في آخر لحظة ألسباب قاهرة

لزمالء السيما إلى اإلخوة القيمين األيام الدراسية جرت في ظروف جيدة والفضل في ذلك يعود لبعض ا

.على نيابة رئاسة الجامعة المكلفة ـ كما أسلفت ـ بالعالقات الخارجية والنشاطات العلمية

ما موقع الترمجة من التحوالت اليت تعرفها املعمورة بعد ظهور العوملة ومدى مسامهتها يف التقريب بني : ت . ح احلضارات ؟

دائما جسرا يقرب الناس بعضهم من بعض ووعاء ناقال للعلوم والمعارف لقد كانت الترجمة:ي . م

والثقافات، ومن ثم وسيلة مثلى للحوار والتواصل، فبفضل الترجمة كذلك تزول التخوفات والتوجسات

. التي قد يستشعرها المرء حيال من هو غريب عنه

. المعارف والعلوم يوما بعد يومفي زماننا هذا، تتعاظم الحاجة إلى الترجمة بالنظر إلى تكاثر

فالترجمة من . ومن مزايا الترجمة كسرها الهيمنة التي تريد بعض اللغات فرضها على اللغات الوطنية

محاسنها ترقية هذه اللغات بجعلها تعبر عن كل ما يستجد في العالم رغم ما قد يصاحب ذلك من عقبات

.وصعاب

وض بالبحث العلمي ؟ما مدى مسامهة الترمجة يف النه :ت .ح

للرد على هذا السؤال الوجيه، حسبنا اإلشارة إلى ما أفضت إليه الترجمة في العصر العربي :ي . م

الذهبي على أيام هارون الرشيد وابنه المأمون، والدفع القوي الذي قدمته للبلدان األوربية التي كانت

.تموج في التخلف

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نموذج الرواية المكتوبة بلغة اآلخر: يةالترجمة و الهو ابراهيم سعدي نسانيةآلية األدب و العلوم اإل

تيزىوزوجامعة مولود معمري

نبدأ معالجتنا لقضية الهوية في الرواية المكتوبة باللغة األجنبية من طرف الكتـاب العـرب يخص عالقتها بـالنص بتناول إشكالية الترجمة الروائية عامة و ما تطرحه من تساؤالت فيما

النص السردي بعد الترجمة يصبح في الحقيقـة، و بدرجـة نؤكد باديء ذي بدء أن . األصليكبيرة، نصا آخر، مكتسبا استقالليته عن النص األصلي حتى أنه ليمكن القول بهذه الـصدد أن

لترجمة فهو يرى أن ا . لهذا السبب يرى بنديتو كروتشي استحالة الترجمة . المترجم مبدع أيضا تشبه محاولة إعادة صب تعبير معين في تعبير آخر، مثل السائل الذي يصب فـي آنيـة ذات

و يرى كروتشي أننا ال نستطيع أن نحـول ) . 1(شكل محدد في آنية أخرى ذات شكل مغاير شيئا اكتسب شكال جماليا إلى شكل جمالي فني آخر، ألن في ذلك تفتيت للعمل الفنـي بـسبب

و المقـصود . جديدة لم تكن موجودة أصال في الشكل الجمالي بحالته األولى دخول انطباعات و لهذا يرى كروتشي أنه من األفضل النظر إلى العمل النـاتج عـن . بها انطباعات المترجم

الترجمة على أنه عمل فني جديد و ال نحكم على العمل األصلي على ضوء ذلك العمل الجديد و يتفق العديد من النقـاد المحـدثين ". الموضوع" واحد و هو ألنه ال يتفق معه إال في شيء

و هكذا نجد أوزبورن، مثال، يتساءل عما يبقى من العمل الفني بعد الترجمة، . على هذا الرأي طبعا توجـد . و من المؤكد أيضا أن ما يبقى ليس أدبا . من المؤكد أنه يتبقى شيء ما :" فيجيب

بية كبيرة، و لكن الترجمة حين تتمتع بقيمة أدبية فإن تلك بعض الترجمات التي تتمتع بقيمة أد لقد تحول الموضوع إلى عمل فني جديد مختلـف، . القيمة تكون شيئا يختلف عن قيمة األصل

فما ال يمكن إعطـاؤه ... قد يكون أفضل من ذلك الذي أخذ عنه، و لكنه ال يمكن أن يكون هو ). 2"(اص باللغة التي تظهر فيهافي الترجمة هو لمسات الصنعة، إذ لها شيء خ

و يمكن أن نضيف إلى ذلك أن النص المترجم من قبل أكثر من مترجم واحد ال يكـون هـو نفسه إال على صعيد الموضوع، أما على صعيد الكيف فال يمكن أن يبلغا درجة التطـابق، و

احد و مع ذلك و قد توجد ترجمتان جيدتان لنص و . ذلك رغم انتمائهما إلى نص مرجعي واحد فالنص األصلي هو وحده الذي يحافظ على هويته، على عبقريته، أما فـي . تكونان مختلفتان

ال يمكن للنص الواحـد أن يتعـدد، و إذا . حالة الترجمة فهو يتحول بالضرورة إلى نص آخر و هذا مـا يجعـل . تعدد صار آخر، صار أكثر من واحد و دخله عنصر االختالف و التميز

دب الحقيقيين الباحثين عن حقيقة النص التي ال يمكن تجريدها و فصلها عن لغتهـا محبي األ األولى، يفضلون قراءة النص األدبي في لغته األصلية، في اللغة التي استخدمها مؤلفها األول

و بـين d’origineإن الفرق هنا ال يختلف كثيرا عن الفرق بين ما هو أصلي . الذي أوجدها كما نقول اليـوم فـي Tawin منحول و مقلد و ربما مغشوش حتى، يعني ما هو مستعار و

إنها ال تكتسب أصالتها إال إذا ما نظرنا . كل ترجمة هي تايوان إذا ما قسناها باألصل . عاميتناهل يمكن القول أن لوحة غرنيكا لبيكاسو هي نفسها التي نراها فـي بعـض . إليها كنص آخر

إن المؤلف . تي يمكن أن تقلدها مهما بلغت الدقة في ذلك؟ بالطبع ال كتب الفنون التشكيلية أو ال ال يستطيع أن ينظر بنفس العاطفة إلى النص الذي كتبه و إلى النص الذي ترجم إليـه، ألنـه

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النص المتولد عـن الترجمـة هـو . يدرك بأن هذا األخير ليس نصه بالمعنى الحقيقي للكلمة وضوع ينتمي إلى المجتمع و إلى الفضاء الذي ينتمي فهو من حيث الم . بالضرورة نص هجين

. إليه النص قبل ترجمته أما من حيث اللغة فقد صار ينتمي إلى لغة المجتمع الذي ترجم إليـه . الترجمة هي حالة انفصام

و قد تكون هناك نصوص شديدة االرتباط بلغتها األصلية و بذوق مجتمعها و جمالياتـه

إلى لغة أخرى تتميـز بخـصوصيات أخـرى و بجماليـات و ذوق بحيث إذا ما حولت و . فلكل لغة عبقريتهـا . مجتمعي مخالف، فقدت خصائصها األصلية و مميزاتها الجمالية

قد ال تمارس اللغة المستقبلة وحدها التأثير على النص المترجم منه فتخضعه لمقتضياتها فترجمة ألف ليلة و ليلـة مـن .و جمالياتها، و تحوله إلى نص آخر، بل أيضا عصرها

طرف جمال الدين بن الشيخ و أندري ميكال غير ترجمة ألف ليلة و ليلـة فـي القـرن و السبب في ذلك أن اللغة الفرنسية المتداولة اليوم هي غير اللغة الفرنسية . التاسع عشر

فهي ال تزال أما ألف ليلة و ليلة األم، إن جاز التعبير، . المتداولة في القرن التاسع عشر وحـده . فما هي الترجمة التي تمثل ألف ليلة و ليلة حقيقة؟ ال هذه و ال تلـك . كما هي

إذا غادر لغته خرج مـن نفـسه و أصـابه . النص الذي لم يغير لغته يبقى مطابقا لذاته يمكن أيضا أن نشير إلى ترجمة أبي العيد دودو للحمار الـذهبي . االغتراب و االستيالب

عندما نقرا العملين ال نخرج بنفس االنطباع و . الترجمة الليبية لنفس المؤلف ألبوليوس و . و مع ذلك فإن النصين ترجمتان بنفس اللغة لكتاب واحد . ال بنفس األحاسيس و المشاعر

و السبب في ذلك أن المترجم ال يستطيع أن يتجرد خالل الترجمة من ذاتيته المتمثلة فـي و ال تتوقف معضلة الترجمـة عنـد حـدود تـأثير . قدراته تكوينه و ذوقه و عاطفته و

خصوصية اللغة المترجم إليها و ذاتية المترجم بل يضاف إلى ذلك أيـضا تـأثير قـيم المجتمع المترجم إليه، بحيث يؤدي األمر في هذه الحالة إلى اإلقصاء من الترجمـة فـي

لمنقول إليه أو المستضيف إن اللغة المستقبلة لكل قيم النص المتعارضة مع قيم المجتمع ا فيأتي النص المترجم هكذا أحيانا منقوصا و مبتورا ليبتعد أكثر فأكثر عـن . جاز التعبير

يمكن أن نذكر بهذا الصدد مثال الحمار الـذهبي . نفسه، يعني عما كان عليه قبل الترجمة علـى . سفي الترجمة الليبية التي جاءت منقوصة من كل المقاطع التي تتحدث عن الجن

أن قيم اللغة المستضيفة ليست وحدها التي تمارس السلطة الرقابية على النص المتـرجم، مثال وردة لصنع اهللا ابراهيم الذي حـذفت منهـا . بل أحيانا القيم الجمالية للناشر ببساطة

كل هذا يساهم بدوره في خلق بون بين النص األصلي و نص اللغـة المتـرجم . مقاطع" و يدخل في إطارها مثـال إميلـي برونتـي فـي . ظاهرة شائعة أيضا و هذه ال . إليها

التي ترجمت غير كاملة إلى العربية في دار الفارابي العتبـارات قـد " مرتفعات وذرينغ الترجمة هي ابتعاد النص عن نفسه، تجرده من ردائـه، مـن . تكون ذات طبيعة تجارية ألن . الترجمة أيضا قـراءة . ألصليحالة انفصام تصيب النص ا . لغته، ذهاب إلى المنفى

و كل قـراءة أو تأويـل أو تفـسير يحمـل الطـابع . المترجم قاريء و مؤول و مفسر و ال تعني العبارة المعروفة القائلة بأن الترجمة خيانة سوى الكشف عن حقيقة . الشخصي

فالوفـاء للـنص . استحالة المطابقة بين النص األصلي و الترجمة التي قد يحظـى بهـا و هذا يعنـي . ألصلي في هذا المجال يسيء إلى األصل قدر ما يسئ إلى الترجمة نفسها ا

. أنه يجب أن تكون الترجمة نصا آخر حتى تكون قريبة أو في مستوى النص األصـلي و عندما تكون الترجمة ليس . تلك هي المفارقة الكامنة في صلب عملية الترجمة الروائية

جمة أخرى، يزداد االبتعاد أكثر فأكثر بين نـص من النص األصلي، و إنما من تر 75

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فما سبق و إن ذكرنـاه بـشأن وهـم . المؤلف األصلي و نص صاحب ترجمة الترجمة و ال بأس أن نستعير هنا مقولة ألفالطـون . الترجمة يتكرر في مثل هذه الحاالت مرتين

كـاة عن الوجود المحسوس كمجرد محا " الجمهورية"فقد تحدث صاحب . لتوضيح األمر لعالم المثل، الذي هو عالم الحقيقة، و عن الفن بوصفه يقـوم علـى محاكـاة الوجـود المحسوس و بالتالي هو مجرد محاكاة للمحاكاة، مما يجعل ابتعاد الفن عن الحقيقة أكبـر

نـستطيع أن . من ابتعاد الوجود المحسوس الذي يقوم بمحاكاته، عن هذه الحقيقة نفـسها ترجمة، فنقول إن هذه األخيرة ال يمكن أن تكون صورة صـادقة نطبق هذه الرؤية عن ال

. تمام الصدق عن األصل، و أقل صدقا منها في التعبير عن هذا األصل ترجمة الترجمة

لكن إذا كان النص بعد الترجمة نصا آخر، فما تكون في هذه الحالة هويته؟ هل يـصبح لهمنغواي " لمن تقرع األجراس " اية منتميا إلى أدب اللغة المترجم إليها؟ هل أصبحت رو

رواية عربية بعد الترجمة إليها؟ بدون شك أن ال و بدون شك أيضا أنها فـي وضـعها و لكن األمر سيختلف إذا ما كـان متعلقـا . الجديد لم تعد أيضا أمريكية بالتمام و الكمال

غة النص هنـا فل. بالموضوع الذي يهمنا هنا، و هو أدب العرب المكتوب باللغة األجنبية غريبة عن موضوعها، أعني عن المجتمع الذي تتحدث عنه، عن ثقافته و عن فضائه و

عنصر الفضاء الذي يشكل مقوما من مقومات النص يحمـل ...شخوصه، و أجوائه إلخ هذا البعد الثقافي الخصوصي للفضاء يبقى قائمـا . بعدا ثقافيا أكيدا مرتبطا بمجتمع النص

الشخوص و األجواء أيـضا . توبا بلغة ال تمت بصلة لهذا الفضاء حتى لو كان النص مك مكونات ثقافية سردية أساسية ينطبق عليها نفس الحكم، أي ال تتوقف خصوصيتها الثقافية

لمحمد ديب، مثال، ) 3"(صيف إفريقي " فشخوص . هي بدورها و هويتها على لغة النص قاهي و األسواق و أيـضا الفـضاء ذات بعد ثقافي جزائري عربي، و كذلك األمكنة كالم

هـذه . الداخلي كالحياة في المنازل، رغم أن لغة النص هي الفرنسية كما هو معـروف العناصر المتمثلة في الشخوص و الفضاء و األجواء و المعتقدات و السلوك هي العناصر

الـنص و الممثلة للهوية الثقافية للنص ربما أكثر من اللغة، فهي األكثر ارتباطا بمجتمع بالتالي األكثر ثباتا في التعبير عن الهوية الثقافية للنص، فالكاتب قـد يـستعير اللغـة و الشكل و التقنية و اإليديولوجية، و لكنه ال يستعير المجتمع الذي نشأ فيه الكاتب و الـذي

إن اللغة الفرنسية التي كتبت بها ثالثية محمـد . ينبثق منه النص و بعبر عنه و يرتبط به نفس الـشيء . ديب ال تجعل من هذه الثالثية نصا فرنسيا أو منتمية إلى األدب الفرنسي

يمكن أن يقال عن أعمال أمين معلوف أو عن أي كاتب آخر يستعمل لغـة غيـر لغتـه يمكن أن يغير هؤالء الكتاب جنسيتهم، و مع ذلك لن تصبح . األصلية في الكتابة الروائية أول من يرفض تبني أعمالهم كأدب وطني هو المجتمـع . ديدةأعمالهم تابعة لجنسيتهم الج . الذي استعار الكاتب منه لغته

التي يمارس - إن جاز التعبير–و بالرغم من أن النص عمل فردي، إال أن المادة األولية

عليها المؤلف عمل التشكيل السردي، هي من إنتاج المجتمع الـذي يعتبـر علـى هـذا إن . العوامل االجتماعية األخرى، شريك المؤلف في إبـداع العمـل األساس، بثقافته و ب

كل هذا يجعل . الرواية في بعد من أبعادها تحويل لشيء وجد قبلها على نحو من األنحاء هل يمكن على هذا األسـاس . النص السردي منتميا إلى ثقافة المجتمع الذي صدرت عنه

نبية من طرف كتاب عرب جزءا ال يتجـزأ اعتبار األعمال الروائية المكتوبة باللغة األج

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من األدب العربي؟ هي تصبح كذلك من وجهة نظرنا بعدما يتم ترجمتها إلـى العربيـة ألنها، من جهة، تصير في هذه الحالة، نصا آخر كما سبق القول عند حدثينا عن عالقـة

حيـث ألنها، من جهة أخرى، هي من صلب الثقافة األم من الترجمة بالنص األصلي، و . الشخوص و الفضاء و األجواء و الروح

الهوامش

انظر عبد العزيز حمودة، علم الجمال و النقد الحديث، مكتبة األنجلو المصرية، ص -136- 37 . . 38 المرجع السابق،ص -2

3-Mohamed Dib, L’été africain, Le Seuil, 1958.

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تعريف الخلف برجال السلف: قراءة في

♦للشيخ أبي القاسم محمد الحفناوي الديسي صالح بلعيدذأستا

نسانيةإل آلية األدب و العلوم ا جامعة مولود معمري تيزىوزو

لقد جئتها أنوي المقام يومأ، ولكن سعيد جدا بوجودي معكم في دائرة الديس المجاهدة، و:المقدمة

بشاشة المنظمين والمستقبلين، وكل من صادفناهم في هذه البلدية العظيمة جعلتني أحتفي وأعتز وأهيم

وأراني معجبا بكل هذا فتأتيني شاعرية ال أملكها؛ حيث . أكثر، وأخاف أو أؤسر فيصبح المقام شهرا

إن الديس : بشاعر، وال أتحكم في سجع الكهان، فأجد نفسي أقولتنثال علي الكلمات انثياال ولست

شهداؤها أبرار، ورجالها مغوار، ونساؤها مسرار، وصغارها كبار، وسكانها أحرار، وهواؤها معطار

بله الحديث عن الكرم العربي الصافي الملموس في كل مكان . وماؤها مدرار، وعلماؤها من الخيار

وإني أتمثل هذا الكرم في هذه الوجوه الطيبة من أهل هذه . م عند إخواننا الديسيين العظامفأنعم به من كر

:البلدة الميمونة، وكأنهم يقولون

وما في إال تلك من شيمة العبد وإني لعبد الضيف من غير ذلة

يامين، ونقف عند يا حادي العيس، جئنا الديس مرتحلين، نبتغي كرامات أهلها الم: ومرة أخرى أقول

بركات شيوخها المكرمين، طالبين رضا أهل المقام والزائرين، عابدين في محراب رب العالمين، راجين

االستفادة والمذاكرة من شيوخنا المحاضرين، وإفادة الحضور الطيبين، ونطمح الكشف عن جواهر شيخنا

تقتصر قراءتي في : ين وبعد،إخواني الحضورالحفناوي وعلماء الديس المجتهدين، نفعنا اهللا بعلمهم غانم

على الجانب المعرفي من المنهجية ) تعريف الخلف برجال السلف(كتاب أبي القاسم محمد الحفناوي

العلمية التي اعتمدها في ترجمة السير لعلماء البر الجزائري، ولغير البر الجزائري، ومن هنا فإني

إلى الدور الثقافي الذي تلعبه ترجمة السير من خالل زيادة الوعي أركزها في الوصف والنقد، باإلشارة

والمعرفة، وتخزين المحتوى العلمي للسلف، واالهتداء بسيرهم الطيبة، مع التعرض إلى هذا الكتاب

.بالجرح والنقد، دون الخروج عن زمان وضعه، واألرضية المعرفية في حينه

ـ أعدت المحاضرة لتلقى في اليوم الدراسي الذي ستنظمه دائرة الديس بوالية المسيلة؛ احتفاء بالشيخ أبي القاسم محمد ♦

. 2006 أفريل 20الحفناوي، في 72

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الكتاب اإلشارات الجيدة التي ذكرها في مقدمة كتابه، فيشيد في البداية لقد استرعت انتباهي في هذا

بالسلف الصالح الذين تركوا آثارا تدل على حضورهم بعملهم المنير المستنير، وهذه لفتة ال يذكرها إال

المخلصون للوطن والعباد، فيشيد بجهدهم، فماتوا جسدا لكنهم خلدوا فكرا، فهم رجال التاريخ وعدوله

وقد ربط هذا بظاهرة . فع بآثارهم غيرنا، وبكل أسف نحن لهم جحود، فهذا نكران لذواتنا وعقوقينت

زة بفضل االهتمام برجالهم، فبنوا بذلك المدنية المعاصرة، ولم تتمالغرب الذين أقاموا نهضة متمي

ات والنظريات الحضارة إال عن طريق االهتمام بذويهم والمنافسة في المعارف، والتسابق في الضرور

فكانوا ينقبون في كنوز الموضوعات، ووصلوا أعلى الدرجات، ونحن في نفس المقام نراوح ونجحد

على أنه كان يهتم بالعلم؛ فيقر له جونار كما يشيد الحفناوي بالحاكم العام للجزائر. بعضنا ونمازح

التي عرفت أوج ازدهارها سة الثعالبيةالمدربالفضل الكبير بمده يد المساعدة للمتعلمين والمعلمين في

ويعرج على وصف هذه المدرسة العظيمة التي يقف عندها كثيرا، ويفتخر بجمال منظرها . في عهده

وهندستها األندلسية وقبابها الخمس، ومن هذه المدرسة كسب العلم الرفيع، ومن خزانتها ومدوناتها وقف

هذه "ر، وقد نص على هذا القول في مقدمة الكتاب بقوله على تراجم وسير مجموعة من علماء الجزائ

المدرسة أعجبت أهل الذوق السليم بمنظر ظاهرها الجميل ورونق داخلها، فأول ما يراه الزائر عن يمينه

قبل دخولها أبياتا بالعربية لجامع هذا الكتاب الفقير الحفناوي، وعن يساره بالفرنسوية تاريخ البناء في

:لوالي العاليعهد سمو ا

وخيرهم من له في العلم أخبار في كل جيل من األجيال أخيار

وكان للعرب فيه بعد آثـــار بالعلم شاد بنو اليونان دورهم

كأنها علم في رأسه نــــار كل مضى تاركا في العلم منقبة

بكل علم له في العصر أنــوار واستخلفوا دولة الجمهور قائمة

بالثعلبية معم االسم والجـــار وهذه آية العرفان مشرفة

1وذو الوالية نجم العصر جونار شيدت وتاريخها لجنسها فتحت

إن الشيخ الحفناوي كان ملهما بمدرسته التي أخرجت العلماء الرجال الذين بهم : وحسبي أن أقول

وجد ترجمتهم مدونة في خزائن الثعالبية، كما ازدهرت البالد، وقد أحصاهم وعدهم عدا، خاصة الذين

بحث عن علماء آخرين لم تذكر أسماؤهم في خزائنها، واهتدى لكثير منهم، رغم ما اعوزه فقر

.المصادر، وبذلك لم يقف على البعض، واعتذر سلفا عن قصر الباع مع كثرة االطالع

.8ـ7ر، ص سة الرسالة للطباعة والنش، مؤس1985: بيروت. 2ـ الحفناوي، تعريف الخلف برجال السلف، ط 1

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شيخ أبي القاسم الديسي البوسعادي بن سيدي أبو القاسم محمد الحفناوي بن ال: التعريف بصاحب الكتاب

/ هـ1314مدرس بالجامع الكبير لمدينة الجزائر من سنة : إبراهيم الغول، نص في عنوان كتابه

م، ودرس بعدة 1882ولد في سنة . م1936/هـ1355م، ومرجع اإلفتاء الملكي بالجزائر سنة 1897

المبشر، كما تولى اإلفتاء بعد اغتيال الشيخ زوايا، كما مارس الصحافة؛ حيث كان يكتب في جريدة

كان يتحلق بحلق أبيه حتى . م بمدينة الجزائر1941م، وهذا إلى أن وافاه األجل سنة 1936كحول سنة

أصبح أحد حوارييه بالزاوية، ولما أصبح فتى أرسله إلى العاصمة، فانتظم إلى كتاب المدرسة الثعالبية

راما لوالده، ولكن االبن ضرب مثاال رائعا في االنتظام ومتابعة الدروس وحسن وأنزل مقاما خاصة احت

ونظرا . اإلجادة، إضافة إلى السلوك المفعم بالمروءة والوفاء البدوي الذي هو أصيل في ساللة العائلة

ء على زمالئه لفطنته ونباهته وعلمه الغزير، أتيح له أن يتصدر حلقات المساجد، فكان يجلس يوميا لإلمال

ويعمل على اإلقراء والتدريس، فصار طالبا فقيه تقيا ورعا يبتغي وجه اهللا والدار اآلخرة، كما أصبح

.شيخا كبيرا له مقامه العلمي الخاص، وأضحى يستشار في شؤون المدرسة

من لغتهم، ولما قدمه وتشير الشخصيات التي سألناها في سيرته على أن فرنسا أولته مقاما عاليا لتمكنه

من خدمات جليلة للباحثين الفرنسيين، كما ساهم في ترجمة كثير من األعمال الفرنسية إلى العربية

وخاصة تلك التي تتعلق بقضايا الصحة، حيث ساهم في التوعية الصحية التي كان الفرنسيون يبتغون من

كما يشيرون بأنه رافق محمد عبده في . خاللها الحد من مرض السل الذي استفحل في المستعمرات

.م1930زيارته للجزائر من ميناء مرسيليا إلى ميناء الجزائر سنة

إن المكانة التي أولتها السلطات الفرنسية العتراف ضمني علي علمية الرجل، وعلى يده تخرج كثير من

عبد الرحمان الجياللي، وله عالقات ) تاريخ الجزائر العام(علماء الجزائر، ومنهم العالمة الكبير صاحب

عبد الحي الكتاني من المغرب صاحب : علمية كثيرة في البالد المغاربية، حيث صاحب أفذاذ من مثل

كما كتب عنه الكثير من علماء . والكتاني كان رئيس اتحاد الزوايا المغاربية) فهرسة الفهارس(كتاب

ث عنه األستاذ أبو القاسم سعد اهللا في كتابه الجزائر من مثل توفيق المدني، أحمد حمتاريخ (اني، وتحد

وأقامت مدينة بوسعادة ملتقيين تخليدا لروحه وعلمه الغزير، وتوجد هذه األعمال في ) الجزائر الثقافي

أما أبوه، فإنه كان ابن أسرة عريقة في العلم والدين، . ببوسعادة، بحي اللمامين) نصر الدين ديني(متحف

الحفناوي الشيخ بن أبي القاسم بن الصغير (وكان الوالد . علم عنه االبن فن الخط وعلوم الدين واألدبت

مؤسس زاوية ) بن محمد المبارك بن محمد بن أبي القاسم بن محمد بن مرزوق بن سيدي إبراهيم الغول

ا مدبرا، وكريما ال يرد سائال، أوالد سيدي إبراهيم في الديس، ودفين مدينة بوسعادة شاعرا وفقيها وإمام

صفر 2وال يخيب قاصدا، رجل صالح وفاضل، بيته مفتوح للفقراء وعابري السبيل، توفى يوم الثالثاء

.م1893 غشت أو أوط سنة 15 هـ، الموافق يوم 1311

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لحفناوي لقلة من الصعب أن أذكر الخصال التي يتوفر عليها الشيخ أبو القاسم محمد ا:أخالق الحفناوي

المراجع المؤرخة للرجل، وما سوف أتحدث عنه هو استنتاج من واقع كتابه من خالل العبارات التي

يوظفها فهي نابعة من أخالقه، ومن شيمه كابن عائلة شريفة، وبذا رأيت أن الشيخ له من الخصال

:الحميدة ما يستحق التنويه، وهذا من خالل

ال الحديث عن السيرة الذاتية للشيخ، تشير بعض الفقرات إلى أن أخالق الشيخ في مج:الخلق الكريم -

الحفناوي عزيمة، فهو كغيره من علماء الديس الذين جابوا البالد، والذين درسوا في كل من زاوية

الديسي منشأ ودارا ... محمد الصديق بن أحمد بن سليمان أبي العجل: شالطة، وزاوية إيلولة، من مثل

وفاة، أخذ الفقه في زاوية تاسلنت بأيلولة، وأبي محمد بن الشيخ بن أبي القاسم الديسي وهو األخ و

وأما أبو القاسم محمد . األلمعي الفقيه، كان فهامة ونبيال صموتا مجانبا ألقرانه، وهو أخ الشيخ الحفناوي

اله باهرة، جمع بين علم الحقيقة الحفناوي، فإنه الولي الصالح والقمر الواضح، فبركاته ظاهرة، وأحو

والشريعة، وكان من أهل الفضل والعبادة واالجتهاد، لين الجانب صبورا وغيورا على الدين وصاحب

حزم، فمنذ خلق ما نطق بفحش، وال ضبطت عنه ساعة وهو غافل فيها عن دينه، فهو الولي المستجار

فأخالقه عالية تلهيه . واختيارهم، وال يشمت في األعداءالذي بنعمته يستخار، يحث على اتخاذ األقران

عن الخمول وحب الظهور؛ فكان الطفل الصغير الذي يعمل بصمت عمل الكبار، ومن ذلك أضحت

شخصيته عالمة فارقة في التراجم، حيث دفع النهم العلمي إلى طلب العلم في سن مبكرة، وإلى االستزادة

كبة من العلماء المرموقين في شتى فنون القول، بعدما شد الرحال، فتنقل من التحصيل، فاستمع إلى كو

لتحصيل العلم إلى مناطق الوطن؛ حيث زوايا العلم، فأظهر الجد والمثابرة في طلب العلم مما جعل

شيوخه يثنون عليه مرارا، ومن ذلك استطاع أن يجمع علوم العربية إلى علوم الشريعة، فاهتم باألخبار

واألنساب، وسعى إلى اإللمام بشتى ألوان المعرفة، وما كان ينشد الذيوع والشهرة، فدخل مرحلة اإلثارة

ويتمثل لي . المليئة بالجمع بين المتناقضات ومختلف الروايات، فأنى له أن يخرج برأي واحد جامع مانع

عجز عن شكر ما أوتي، ويبتغي في كمن يقول في الدنيا بقول الزاهدين، ويعمل فيها عمل الراغبين؛ وال ي

ما بقي، وينهى الناس وينتهي، ويأمر بما يأتي، يحب الصالحين ويعمل بعملهم، ويستميل الطالحين وليس

.منهم

إن التواضع فضيلة العلماء، فالشيخ الحفناوي سنبلة حاملة للحب تتمايل لثقل ما تحمل، فهو : التواضع -

، صاحب المتواضعين وأضحى منهم، ولم يكن سيدا حتى تعبد لهم، فقد ال يشمخ برأسه عزوفا وعروفا

جمع بين التواضع والشرف، وكان همه ثمرة القناعة الراحة، وثمرة التواضع المحبة، وهذه أخالق

:العربي القائل

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وأحتمل الصديق على الشقيق أميل مع الذمام على ابن عمي

إنك واجدي عبد الصديقف وإن ألفيتني ملكا مطاعا

ولقد تمثل لي تواضعه الكبير من خالل ألفاظه التي جسدها في مدونته، سبقني باإلسالم والعمل الصالح

إذا رأيت إخوانك : كما يستحضر قولهم. فهو خير مني، وسبقته بالذنوب والمعاصي فهو خير مني

.بذنب أحدثته: يكرمونك فقل نعمة أحدثوها، وإذا رأيت منهم تقصيرا فقل

نقله لعبارات الزهاد، وهي سمة العلماء الذين جمعوا بين الورع، وكثير من العلم فيجزي : الزهد -

خلقت الدنيا عندهم فليسوا يعمرونها : التواضع باالجتهاد، وهذا ما تدلنا عليه العبارات المؤكدة من مثل

بها ما بقي لهم، قليل حقير كل ما أنا فيه جنب ثواب يبيعون ويشترون/ وماتت في قلوبهم فليسوا يحبونها

.اهللا وجنب عقابه

إن الشيخ أبا القاسم عالم من الطراز االجتماعي، فهو ليس من العلماء الذين يرومون التأريخ : العلم-

ى لحياتهم، بل آثر اآلخرين، وما كتب عن نفسه، فهو العالم المفتي المترجم الذي أنكر هذه الخصال ورأ

أنها تقلل من قيمته إذا وقع التركيز عليها، فالعالم يتواضع، والناس أو الباحثون هم الذين يثنون عليه أو

يقدحون، وأراه في كتابه غائبا في تبجيل نفسه وعائلته، وحاضرا من خالل علمه الغزير الذي صبه في

.م كأنها حية تملي حياتها"معجم شخوصه التي جعلها تتكل

والنسخة التي اعتمدتها طبعت بدمشق سنة ) تعريف الخلف برجال السلف( عنونه :ف العام للكتابالوص

نهج جامع الزيتونة، الطبعة 61م، عن مؤسسة الرسالة، نشر المكتبة العتيقة بتونس 1985/ هـ1405

ا القسم الثاني وأم. م1906قضى في كتابة هذا العمل مددا طويال، وانتهى من قسمه األول سنة . الثانية

م، وهذا على رواية األستاذ أبو القاسم سعد اهللا، وطبع بالجزائر 1907فقد انتهى منه بعد سنة؛ أي سنة

م وصور صور 1920بمطبعة فونتانة، كما طبع في تونس بمكتبة الشيخ خير الدين في حدود سنة

خ بأن الشيخ الحفناوي ونستنتج من هذا التاري. أخرى، والنسخة التي طبعت في دمشق هي تصوير

م يكون قد ألف كتابه وعمره في العقد الخامس، وهو كهل ناضج علما، وبه يكون قد كتب 1852المولود

ذخرا نفيسا في وقت لم تتقدم العلوم بالشكل الذي نراه اليوم، ولكنه خاض هذه التجربة الموسوعية فنجح

:والكتاب يتجزأ قسمين هما. بأمان

بإضافة المقدمة؛ تناول فيه ترجم العلماء المدونة 203 إلى صفحة 1 من صفحة :ألولـ القسم ا1

أسماؤهم في المدرسة الثعالبية التي عال شأنها بفعلهم المتميز وما قدموه للجزائر، وكان الحصر محدودا

، وقد عالما، ويذكر في معظم الحاالت مباشرة المصدر الذي أخذ منه الترجمة) 50(فهم خمسون

نيل / 1وفيات ابن الخطيب/ 3خالصة األثر/ 3صفوة من انتشر/ 1ديباج ابن فرحون: حصرها في ما يلي

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لم أقف / 7لم أطلع عليه/ 1سلوة األنفاس/ 1جذوة االقتباس/ 1كفاية المحتاج/ 3نشر المثاني/ 30االبتهاج

ي من المصادر التي ال وإن اقتصاره على هذه المصادر غرضه التحرج والتثبت، وه. 1على ترجمته

ولقد أشار في هذا القسم . يرقى إليها الخطأ، ولم يشر إلى الكثير من المراجع التي يشتم منها عدم الدقة

األخضري، زكري، الثعالبي، الوغليسي، األنصاري، المنقالتي المشدالي، الغرناطي، التنسي : إلى

وهذه الكنى متضاربة ... ن النحوي، القادريالهواري، التوحيدي، المازوني، الشاوي، التدلسي، اب

فأحيانا ينسب العالم إلى بلدته، وأحيانا إلى عمالته، وأحيانا إلى مذهبه، وأحيانا إلى كنيته، وأحيانا إلى

وإن أعماله في القسم األول قامت على الواقعية والشمولية؛ حيث اعتمدت الرواية وصحة ... زاويته

رخا بالمعنى الدقيق للكلمة، بل كان مدفوعا إلى الكتابة والتبجيل؛ خشية الضياع بتفرق السند، فلم يكن مؤ

.العلماء وموتهم ثم نسيانهم، فأراد تعبيد مدرسة لسيرة علمائنا

، وتناول فيه مقتطفا من المصادر التي عاد إليها في القسم 624 إلى 1 من صفحة :ـ القسم الثاني2

. عالما368 تلك المصادر، والبعض جمعها من أجوبة المحبين، وكان عددهم األول، والبعض من غير

وفي هذا . ولم يكتف بعلماء البر الجزائري، بل صاحبه بعض علماء من األقطار األخرى كالسودان مثال

إن: القسم لم يذكر مصادره عقب اسم العالم، كما فعل في القسم األول، ويقول في مقدمة القسم الثاني

الذين تمت اإلشارة إليهم من علماء البر المقيدين في المدرسة الثعالبية وارد في معظم ذكره لهذه األسماء

إلى المصادر التي نقل عنها تراجمهم في القسم األول؛ أي أن مصادره في القسم األول استفاد منها في

جائي، التلمساني، التازي، الزواوي القسنطيني، الب: ونفس الشيء نراه يستعمل. القسم الثاني بزيادة

التنسي، الوهراني، السالمي، الجزائري الندرومي، التجاني، اليعقوبي، البسكري، العباسي، الحنيفي

المسيلي، الرحماني، الونشريسي، القلعي، الصفراوي، المنشريسي، المستغانمي، الخزريم البحيري

...الحرشاوي، الجعدي

عود إلى كتاب الحفناوي يراه عمال نفيسا من أهم المصادر في السير، فبعض إن من ي:أسلوبه اللغوي

من ترجم لهم أكثر من ذكر حياتهم، وفصل القول أيما تفصيل، والبعض اآلخر أفرط في اإليجاز

واالختصار، ورمى بالكالم على عواهنه في بعض المقامات، لكنه أبرز قدرته العلمية واتجاهه الديني

:الل محتوى العمل وما وراء السطور، أسجل عليه اآلتيومن خ

في مجال الحديث عن السيرة الذاتية نجده ال يذكر الخصوصيات التي تعد من :ـ أخالقه العلمية&

وكأني ذلك ... وله أسرار أباحها ال نروم ذكرها/ هناك بعض النزوات الصبيانية: أسرار العالم، كما يقول

إلى جانب األمانة العلمية . 2ما قلبي له إال القبر: كيف كتمانك للسر؟ قال: ي قيل لهاألعرابي البدوي الذ

نسخة (دت، دار الكتاب العربي : بيروت. ـ أبو محمد عبد اهللا بن مسلم ابن قتيبة الدينوري، كتاب عيون األخبار 2

.39المجلد األول، ص ) 1925مصورة عن طبعة دار الكتب المصرية لسنة 67

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التي ال تفارقه في االستشهاد أو النقل أو التوثيق أو التصرف في كثير من المقامات، وحتى التي أغفل

في إنجاز عمله التذكير بالمصادر، فكان عفيفا أمينا ناصحا غير مستزيد، وهذه أخالق الباحث النزيه

.الرصين

يتمثل هذا في استغالله للمصادر والمراجع ومؤلفات األعالم والسير :ـ التوثيق المحكم للشهادات&

والتراجم، إلى جانب إيراده الشهادات العينية الوافية، فنراه ال يجيز الرأي الضعيف، وال بمن طعن في

/ قال الثقة/ يستعمل كلمات أخذتها من أوثق المصادر: مالهأخالقه أو دينه أو أمانته، فيؤكد التثبت باستع

نقلت / نقل عن/ نجيز شهادة رجل عفيف تقي/ أجاز شهادته الجميع/ وروي بالسند الصحيح/ وشهد فالن

...واهللا أعلم/ وإنه لصدوق/ من مصدر موثوق

ال تجدها إال في الحافظ إن لغته تحمل الصيغ اللغوية التي:ـ اغترافه من القاموس اللغوي القديم&

لألجرومية وألفية ابن مالك، ومختلف المدونات النحوية القديمة التي تجعل فكر متعلميها مستعدا لتوظيف

أفيدك فائدة ما : فتراه يوظف عبارات النحويين من مثل. مصطلحات اللغة العربية في أماكنها المناسبة

كاملة، أو مبتورة بإحداث تكييف يناسب المقام، وفي هذا تراه ويأتي بها أحيانا غير... بعد إذا زائدة

يعتمد النثر المسجوع بعيدا عن قيود الشعر، فنجد األلفاظ في أوصافه طليقة حرة دالة على عبقرية

صحيحة، كما نراه مرهف الحس في تخير شواهده القصار والطوال، وبدا لي أنه تأثر بكتابات القلقشندي

قلبه ولسانه : الحمد هللا جاعل المرء بأصغريه: الرفيع، وذلك ما يتمثل في استشهاداتهصاحب القلم

لقد ... الذي حفظ برسوم الخطوط ما تكل األذهان السليمة عن حفظه... والمتكلم بأجمليه؛ فصيحه وبيانه

بطالب باحث مجد أدرك الشيخ حرفة السير وأتقنها، فتمسك بسببها، وجنح إلى هذه الصناعة التي تليق

وضمنها أصول الصنعة أربت على المطوالت وزادت، وأودعها قوانين الكتابة فاستوفت على جميع

مقاصدها أو كادت، فأحيانا يطيل، وأخرى يكتفي بالتلميح، وتارة يوجز، وهذه الصنعة ال تكون إال عند

هي حفظ القرآن الكريم والحديث من أتقن فنون اللغة، ودقق مقاصدها الكبرى في أصولها الصحيحة، و

.النبوي الشريف، والشعر العربي القديم

/ أدام اهللا بهجتك، وحرس من كل مكروه مهجتك: من مثل: ـ توظيفه لعبارات التهليل والسجع&

له بركات ظاهرة وأموال باهرة، وأسرار / العالمة المحقق الحافظ، والبحر الجامع المتدفق الالفظ

ثيرة، وهذا يدل على الرصيد المعرفي الذي يحمله فكر الحفناوي من مسايرة الوضع وهي ك... مشتهرة

اللغوي الذي كان سائدا في عصرنا؛ حيث يطغى أسلوب السجع، وخاصة في االفتتاحيات أو في المقدمات

.أو في المراثي والمدائح

تمد عليه لم يتجاوز هذا النقل وهذا يعني أن النص المع: ـ استعماله أهـ في نهاية القول المقتبس&

فأبى أن يتصرف بالزيادة أو النقص، ويدخل هذا في األمانة العلمية التي نصي بها طالبنا في االقتباس

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ومن ثم يجوز للباحث أن ينتقد . الحرفي الذي ال يجب أن يخضع للتصرف مهما خالف رأي الباحث

. ] [ بوضعه بين معكوفين النص المقتبس، أو يصحح ما يراه خطأ أو زائدا

إن أسلوب الحفناوي كان ينطق بلغة عصره، وهذا بعدما تمثلها وصورها ونقلها في : ومحصلة القول

: أمثلتها الواقعية، وكأنك تقرأ أساليب أو مصطلحات القرن التاسع عشر، ويتمثل ذلك في توظيفه عبارات

... العالمة الفهامة الولي الهمام/ دفين نفطة/ فرنسويةوال/ خاتمة الصالحين/ دفين تلمسان/ نزيل وهران

وفي أسلوب االستهالل أجد نفسي أطالع كتاب صبح األعشى في صناعة اإلنشا، ويا له من أسلوب متميز

...يسحب بعضه البعض، وتتناغم كلماته في تورية وسجع وتشبيه وطباق وكناية وجناس

السيرة الذاتية وليس في Biographieمل في ميدان السيرة إن هذا الع:ـ منهجه البيبليوغرافي&

Autobiograpjie ث عنفهو لم يتكلم عن حياته، كما يختلف عن المذكرات أو اليوميات، رغم أنه تحد

حياة بعض أفراد أسرته، وغرضه في ذلك إحياء سيرة شخصيات قريته؛ وبالخصوص أهله الذين قدموا

ا العمل نرى الحفناوي يكتب في الجنس األدبي لقص ترجمات األشخاص وبهذ. خدمات معتبرة للعلم

، أو فن ترجمة السير، وهو بحث يعرض فيه الكاتب حياة أحد المشاهير؛ فيسرد في فن السيرةيسمى

صفحاته مراحل صاحب السيرة أو الترجمة، ويفصل المنجزات التي قطعها، وأدت إلى ذيوع شهرته

وتتعلق مراجع هذه األعمال بالعودة إلى المصادر والدالئل، مكتوبة , 3موضوع دراسةوأهلته ألن يكون

والشيخ الحفناوي بهذا العمل السابق أوانه، يقدم دراسة . أو شفاهية أو مصورة، أم اعتمادا على الذاكرة

في مسحية وفي أسلوب علمي بهدف الحصول على معلومات دقيقة عن السيرة أو الضبط البيبليوغرا

. بحصر رصيد الذات الترجمي لعلماء الجزائر، وكأني به يقدم الفهرس الجزائري الشامل لسيرة العلماء

كما يقدم للمكتبات بعمله هذا عمال بيبليوغرافيا على شكل قاعدة معلومات مبنية على معايير عالمية؛ من

تاجهم، فهو شبه مشروع حضاري شأنها الوصول إلى معرفة حياة علمائنا، والوصول إلى استكناه إن

معاصر في الفهرسة والتصنيف، أو موسوعة جزائرية في األعالم مما يدل على الفكر الموسوعي لهذا

العالم المتميز الذي خاض في كل فن، وبرز في ميدانه حتى أصبح دائرة معارف جامعة، وليس غريبا

ت بين علوم الشرع واللغة والتاريخ، وكأني به عنه هذا، فهو سليل أسرة عريقة موسوعية عالمة، جمع

ال يتحقق التقدم دون معلومات، وال يزداد اإلنتاج دون تجدد المعرفة وتنوع مصادر الحصول "يجسد

. األرض، العمل، رأس المال، المعلومات: وكأنه يعيش حدث العصر بأن أركان االقتصاد أربعة" عليها

ت، ويخدم البحث المباشر في قاعدة المعلومات بكل شمول وقياس، على فقد ركز جهده على المعلوما

وهذه النقطة نثير إشكالية العصر في . اعتبار أن المعلومات رأس المال البشري في وقتنا المعاصر

. 134 ، دار العلم للماليين، ص1984ـ1979: بيروت. 1ـ جبور عبد النور، المعجم األدبي، ط 3

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مجتمع المعرفة الذي يعتمد في عملية التحديث المعاصر، وال يمكن أن يحصل هذا العلم إال للمتنورين

يا، وإبداء أسلوب المعاصرة والتمسك بمسببات الحداثة، فكيف لشيخنا في وقته الذي عشعشت ذهنيا وفكر

.فيه الخرافة أن ينتبه إلى مثل هذا الجهد الجبار، فهل رزق فكرا يرى رؤى غير عصره

ها ولقد قدم أبو القاسم الحفناوي من خالل عمله بيانات ومعلومات موثقة، وأحيانا رقمية تحصل علي

بطرئق مختلفة ومتعددة، وهي بيانات ومعلومات أساسية، كونها من األعداد المجمعة على شكل جداول

إحصائية، باإلشارة إلى متغيرات معينة، فيرقى هذا العمل إلى مستوى النظرية من خالل الربط بين

البحث العلمي الرصين؛ أجزائها أو مقارنتها أو تقويمها، وهذا ما يحصل في الوقت المعاصر في مجال

وكأني بالحفناوي عالم معاصر يعمد إلى جمع . حيث نقوم بجمع البيانات ثم نحللها تحليال علميا صحيحا

البيانات بأساليب متنوعة وحسب االختصاصات، فيستعمل بطاقات العد والجذاذات، باعتماد االستبانة

وتعد هذه العملية من المراحل الصعبة . لمعلومات وتصنيفهاواالستفتاء واالستقصاء والمقابلة، ثم تفريغ ا

في العمل األكاديمي، فالحفناوي خاض هذا الغمار، وخرج بكتاب موثوق يعتد به في الحث العلمي

.المعاصر

ويبدو لي بأن الحفناوي متشبع بالثقافة العربية األصيلة، فهو دقيق عميق في الطرح، ودقيق في النقل

على إطالع تام بما أنجز في هذا الميدان من مثل سيرة الرسول إذ أخذت صبغة تثقيفية أخالقية وكأني به

إذ سجلت السيرة النبوية دقائق حياته وأفعاله وأقواله، فتبنت السيرة، وهي المصدر الثاني من مصادر "

ائمة على أيام العرب في ومع أن المسلمين أخذوا النظرة الجاهلية إلى التاريخ، الق. التشريع اإلسالمي

Biographie du prophèteونجده ينحو منحى من ترجموا لسيرة الرسول ". 4شؤون القتال والحرب

وكتاب الطبقات البن سعد الذي نجد ) األسوة الحسنة(بقصد االتعاظ والتمثل، كما في سيرة ابن إسحاق

.هاالسيرة النبوية، وال شك أن أمثال هذه السير قد افيد من

إن فن السير كان معموال به قبل وفاته وفي وقته، حيث أخذت السيرة التاريخية في مختلف أجناس

السير عند المسلمين مناحي متعددة؛ فمنها المصورة، ومنها المنتقدة، كما فعل أبو حيان التوحيدي في

السالسل المتالحقة أو دوائر وهناك. وتعد كتب الطبقات والتراجم األكثر شيوعا) مثالب الوزيرين(

المعارف من أقوى أنواع هذه الكتابات، وهي ذات الشيء في سيرة القديسين التي كانت تفرض تالوتها

السير (ومن أشهر نماذج هذا النوع ما سمي "على الناس في العصور الوسطى حتى يعتبر بها الناس

في القرن الثالث عشر، وكانت من أولى Jacoubus Voragine التي جمعها Legenda aura) الذهبية

، هيأة الموسوعة، المجلد الحادي عشر، ص 2005: دمشق. 1ـ رئاسة الجمهورية السورية، الموسوعة العربية، ط 4

420 .

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العربية (وال نعدم أن الحفناوي الضليع في اللغتين " 5الكتب التي طبعت بعد اختراع فن الطباعة

وفي علوم اللغة واألدب لم يكن على إطالع بما جد في هذا الميدان؛ الذي أخذ أبعادا أخرى ) والفرنسية

والسير الذاتية مثل كتابات ميخائيل ) الترجمات(ة في مجال السير في العصر الحديث، فنجد كتبات عديد

والعقاد في ) حياة مطران(وطاهر محمد الطناجي في ) سبعون(أو في ) جبران خليل جبران(نعيمة في

) إبراهيم والكاتب(وإبراهيم عبد القادر المازني في ) األيام(وطه حسين في كتابه ) أنا(و ) العبقريات(

). حياتي(ن في وأحمد أمي

وأريد أن أقف بعض الوقت في هذا العمل العلمي؛ فعمله هذا وثيقة أكاديمية في علماء الجزائر يقدمها

وقياسا للزمن الذي . للباحثين في مختلف تخصصاتهم، وتعد قاعدة معطيات لسيرة الشخصيات الجزائرية

ى شكل قاعدة معلومات قياسية مبنية على معايير ظهر فيه يمكن أن نعده فهرسا شامال لعلماء الجزائر عل

من شأنها تقديم معلومات دقيقة لكل عالم، كما يمكن أن يدرج في المشاريع الكبرى لتراجم علمائنا

ومن فوائده حصر . الموزعة سيرهم في جذاذات، وفي ثنايا الكتب والمخطوطات وما تحفظه الصدور

وفي الوقت المعاصر يمكن اإلفادة منه بتخزينه في الذخيرة . رصد علماء الجزائر وخدمة الباحثين

حيث يسهل الوصول من خاللها إلى سيرة علمائنا، ويمكن أيضا أن يضاف ) اإلنترنت العربي(العربية

إليهن أو يصحح ما ورد فيه من خطأ، وكذلك تفعل األمم في إنجاز موسوعاتها؛ حيث يأتي الالحق

.ته الحياة من تطور، كما تستدرك ل طبعة فوائت الطبعة السابقةليضيف لعمل السابق ما أدار

: ما يمكن أن يقال في الجانب النقدي لهذا العمل:الدراسة النقدية

ـ إن الكتاب دراسة وصفية تاريخية صادقة دالة على رسوخ علم الحفناوي واتساع نبوغه، فقد كان 1

فهو عمل موسوعي متخصص؛ يعد من أمات المصادر ثقة مأمونا على ما قيد وروى، ونقل وضبط،

التي يحتفي بها تراثنا، إال أنه ال نعدم عمله النقصان، ولذا نجد غياب صفة الخيال األدبي، على أن أمثال

فتراجم السير أو السيرة الذاتية بصفة عامة تقرب إلى الخيال . هذه األعمال ال تخرج من ظاهرة األدب

ث لم نر الترجمة تتحرك وفق أبعاد فوتوغرافية، بل نقرأ أحاديث المقربين أو األصحاب وإلى الرواية؛ حي

في صور لها البعد السطحي المعروف الذي يفهمه العام والخاص، فغاب الرمز والتواصل الجمالي، وهذا

ال يمتد في هو الناقص في هذا العمل، ووفق الذي قلته أرى العمل بنية مغلقة في اتجاه سرد حدث، فهو

. ويمكن أن يعد هذا العمل مدونة تاريخية ال غير6المستقبل

، مكتبة لبنان1984: بيروت. 2كامل المهندس، معجم المصطلحات العربية في اللغة واألدب، ط+ ـ مجدي وهبة 5

.205ص .226، منشورات االختالف، ص 2002: الجزائر. 1 الرواية، طـ حسين خمري، فضاء المتخيل مقاربة في 6

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ـ إن الكتاب عمل باهر متميز؛ باعتباره مؤسسا لمشروع ضخم، يحتاج إلى فرق عمل، وإلى 2

مستوى معرفي جمالي، وعمل أكاديمي متخصص، فنرى فيه الحفناوي متذبذبا في استخدام األسلوب

بصورة عامة، وظهرت بعض المصطلحات المعاصرة تناقض المناخ العام للغته التي العربي التراثي

وبعض هذه الكلمات تعرقل السياق وتخرج القارئ من الحالة ... الطوارئ/ األزمات: اختارها من مثل

.الذهنية التي يعايشها في قراءة لغة المرحلة، وتبعده أحيانا عن نكتهتها

رات الشائعة في الحياة اليومية دون حاجة إليها، وهذه ظاهرة تتمثل ـ يستخدم الشيخ بعض التعبي3

أثناء اعتماده بعض األمثلة التي ال يحتاجها السياق، بقدر ما هي تعليق على نص يمكن استبعادها

واالكتفاء بما هو متداول يدخل في صميم النص.

: ابن هشام: يقلد السلف من مثلـ خاض الشيخ في صناعة غير متقدمة في عصره، ولكنه حاول أن 4

وغيرهم من جماع السير، فكان في كثير من األحيان مصورا ال مجددا، تابعا ال ... المقري/ ابن خلكان

مبدعا، فعمله الجيد كان يمكن أن يوضع في إطار عصره بحرفية جديدة تبعده عن التقليد، وذلك من

ضع القاموس على شكل معجم تعريفي لألعالم يدخل به صناعة خالل النقد لمساوئ القول ومحاسنه، وو

حيث كان البحث المعجمي متطورا بعض الشيء، ومع قلة الزاد نعذر الشيخ Lexicographie المعاجم

فيكفيه أنه قدم عمال تأسيسيا رغم ما يشوبه من نقائص يمكن استدراكها من قبل الباحثين المعاصرين

.علم متقدما وضعيفا وقوياوكذلك نجد في كل

ـ تؤكد الدراسات البيوغرافية التي رجعت إليها للتحقيق عن بعض من األعالم، فوجدت الحفناوي 5

ينقل المسموع على اعتبار أنها الحقيقة، ولم أجد تداخال بين عنصر الحقيقة، وبين اإليهام بالواقع، فنقل

أن يقبلها العقل، وهي قليلة، ومن ذلك يمكن أن نحكم بأن بعض التفاصيل من حياة األعالم ما ال يمكن

الشيخ ينقل معلوماته من أساطير منسوجة أحيانا حول كرامات شيخ من الشيوخ، أو ينقل عن مريد هائم

بشيخه، فأحبه حبا أعمى، فينسب له المعجزات، فالشيخ ينقل ما سمعه أو الذي حكى له الثقة دون وضعها

وقد يقبل هذا لو أنه ربط الحديث عن سير المشايخ بالجانب الخيالي أو الروائي، وهذا .في ميزان العقل

.ما لم يتمثل في معظم الذين ترجم لهم

وبين كتابة Autobiographie والسيرة الذاتية Biographieـ نجد عدم التمييز الدقيق بين 6

عالقات القائمة بينها، والفروق التي ويفترض أن تظهر الJournal واليوميات Mémoiresالمذكرات

التي تعبر عن Biographieتفصلها، ومن ذلك أن يكون هناك انتقاء لألحداث، ويتعامل مع السير

رغم ما يمكن أن . مجتمع متحرك، فيحاول البحث عن هوية داخلية للمجتمع، يؤطرها الجانب اإلنساني

ريخ، ولكن التاريخ يتميز بأنه يتكلم عن مؤسسات وحضارات نقر به بأن السيرة أحيانا تتداخل مع التا

. ومجتمعات، فاألنا ال تمثل إال نقطة صغيرة في البحر الكبير

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ـ غياب النقد والتحليل، فكأنك تقرأ مرويات واقعية دون إضافة وتحليل، ومن صفات أدب السير أن 7

فهذا العمل ليس تأريخا . مياال إلى التشويقيتعرض ناقلها لبعض النقد بعد الوصف، وأن يكون سرده

لألحداث، ولو كان ذلك كذلك لسوغناه، وقلنا إنه يدخل في التاريخ لعلماء الجزائر، لكنه يؤرخ تأريخا

.أدبيا، فاألحرى أن يظهر ذلك

خاصة في ـ غياب المنهج العلمي الصارم الذي يتطلب التهميش والتثبت واإلسناد، وهذا ما لم يظهر8

القسم الثاني، على اعتبار أن القسم األول وثقه جيدا، ولكن هذا ال يشفع له بأن يعود إلى مصادر متنوعة

.من أجل تالقح المعلومات، وتعدد مصادرها

ـ العفوية في بعض النقول واالنطباع الذاتي والسرد السطحي لألحداث وفق مرويات شعبية، في 9

للذين نقل عنهم، وعدم العمل بقضية كان القدامى يستعملونها وهي مسألة الجرح غياب الدليل الملموس

والتعديل في شروط الراوي، لن بعض األحداث هي أقوال شعبية يراد ها الطعن، فتقل الشيخ دون

.التحرج

إن عقدكم هذا اليوم الدراسي لشخصية أبي القاسم الحفناوي، من أصول: أيها المنظمون:الخاتمة

لهو من الفخر أن تخصصوا له ) تعريف الخلف برجال السلف(ديسية بوسعادية جزائرية، وصاحب كتاب

أكثر من يوم، فأعماله جليلة كبيرة، وملتقاه هذا يعد فعال حضاريا هاما، فبعملكم هذا حركتم الفعل الثقافي

، وسلكتم االتجاه السليم الذي ال يسلكه في دائرتكم وبلديتكم، ونشرتم الوعي القرائي بين أهاليكم وجيرانكم

إال العاقلون والحالمون، بأن شعبا يقرأ شعب ال يستعمر، وأن شعبا يمجد علماءه شعب أصيل يفتخر به

وإن تذكركم أبا القاسم الحفناوي اليوم؛ يعني أنكم تذكرتم علماء الجزائر، ويعني كذلك أنكم ساهمتم في

ية المنسية، وهذا يدل على ما يتوسم فيكم من وعي نبيل، فأنتم من الجلساء نشر الثقافة الجزائر

الصالحين، فلقد أبيتم وأصررتم على تجسيد النشاط الثقافي، وتحويل الثقافة إلى مادة يومية يمارسها

ليس الناس، وهذا عمل يشغل أوقاتكم كثيرا، فهو ليس سهال، ويتطلب السهر والمتابعة والتخطيط، ولكنه

مستحيالن بل هو الصوابن فأنتم بدأتموه، ونرجو االستمرار من الشباب لما جسدتموه، وما ذلك بعزيز

وارى أن هذا الفعل الكبير يعني الوداع أليام البيات الثقافي، وأيام / إذا صدقت النيات وشدت العزائم

.البؤس التي ولت دون رجعة، وليس لها ذكرن فغدا يوم جديد

:حاتمقتر

.ـ تكوين جمعية ثقافية والئية تحمل اسم الشيخ الحفناوي الديسي البوسعادي1

.ـ جمع أعمال هذا اليوم الدراسي وأعمال الملتقيات السابقة وطبعها في كتاب جامع2

خاص توضع فيه كل األعمال والشهادات؛ حيث Logicielـ فهرسة أعمال الشيخ في منطاق 3

.صول إلى معلومات عن الشيخ بيسرتبرمج هندسيا لتسهي الو

61

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Campus est une revue de

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scientifique ayant pour but de

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visant à l’épanouissement du savoir.Elle constitue un espace

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Revue trimestrielle de vulgarisation scientifique de l’université Mouloud Mammeri de Tizi -Ouzou

Edition : Cellule de communication. Vrelex. UMMTO

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