ROUTES D’ANTANcities.reseaudescommunes.fr/cities/567/documents/ha41g8... · 2019. 10. 23. ·...

10
ROUTES D’ANTAN Bohème à travers l’Europe du XXème siècle par le éâtre d’Anoukis

Transcript of ROUTES D’ANTANcities.reseaudescommunes.fr/cities/567/documents/ha41g8... · 2019. 10. 23. ·...

  • ROUTES D’ANTANBohème à travers l’Europe du XXème siècle

    par le Théâtre d’Anoukis

  • Creusez profondément la Pologne,fouissez profondément Varsovie...Sous la terre durcieil y a un coeur tendre, un coeur recouvertde pierres noires.

    Vous trouverezune tziganeensevelie avec ses chants.Si vous soulevezson linceulvous la verrez envelopéede poèmes.

    Terretoi qui recouvresune poétesseune des nôtres, tu sais peut-êtresi en son coeuril y a encore beaucoup de chants ?

    Oui, il abonde de chants,ce coeur si sensible, ce coeur pétri d’authencité rrom,c’est ici, c’est là-baspartout ton nom est sur nos lèvres

    «Authentique fille des plaines» de Kujtim Pacaku

  • «Le Talent sans instruction est comme un loup sans forêt.» Papùsza

  • Introduction

    « Avec Routes d’Antan nous avons décidé de suivre les chemins des Tziganes au coeur de l’Europe du XXème siècle, de ses errances et de ses ombres.

    Au cours de nos recherches, nous avons croisé la route de dictateurs et de héros, de traditions et de change-ments, d’espoir collectif et de déceptions personnelles.

    Et puis, nous avons découvert Papùsza (Pologne 1910 - 1987), poétesse, dont l’histoire oubliée nous a touchés et dont les chants ont fait résonner les roulottes et les violons, les bottes aux pas et les pavés de la révolution.

    Elle est devenue notre porte d’entrée dans l’univers Tziganes à travers ces pays voisins et lointains, durant cette histoire de l’Europe de l’Est apprise et à la fois, méconnue.

    Papùsza a été la première à nous faire entendre la langue rromani, à nous faire toucher du doigt la beauté et l’âpreté de cette culture nomade.

    À partir d’un seul et même projet, d’un seul et même travail de recherche nous souhaitons faire naître trois spectacles, différents, indépendants mais complémentaires.

    Zoli, adaptation du roman de Colum MacCann, est une forme plateau. Baxtalo Drom, se destine aux gymnases, salles des fêtes, salles polyvalentes... Contes et Poèmes tziganes s’oriente vers les bibliothèques, foyers, maison de retraite, écoles...»

    Baija Lidaouane

  • Zoli d’après Colum McCann

    L’histoire

    L’intention de mise en scène

    Le roman, librement inspiré de la vie de Papùsza, s’ouvre sur la mort de sa famille lors d’une attaque de roulottes par des milices fascistes. Prise en charge par son grand-père , Zoli apprend à lire, à écrire. À la fin de la guerre, une autre époque s’ouvre : l’euphorie révolutionnaire. Zoli commence à se faire connaître comme chanteuse et poétesse. Elle rencontre alors Martin Stranski, un éditeur, poète communiste, et Stephan Swann, jeune intellectuel, qui deviendra son traducteur. Mais la mécanique s’enraye. Des édits arrivent au camp, interdisant nombre de choses aux tziganes, prémices d’une sédentarisation forcée. Celle qui fût portée aux nues pour sa poésie, devient citée pour justifier «la Grande Halte».

    Jugée par les siens pour trahison, Zoli est bannie. À jamais.

    La démarche formelle que nous souhaitons entreprendre consiste à questionner le jeu, la marionnette et l’image animée, les trois allant être présents sur le plateau. Le corps réel, figuré, ou projeté offre des possibilités d’échanges à explorer.

    Un travail important sur le numérique est donc en cours autour de deux axes : l’image animée et l’image d’archive, les deux pouvant à loisir se mêler. À travers l’histoire de Zoli, il s’agit de convoquer l’Histoire avec un grand H. De l’image animée à la marionnette, il n’y a qu’un pas. A taille humaine et manipulée sur le plateau, la marionnette est un miroir de l’homme.

    Enfin la scénographie est composée d’objets épars : bidon, lampadaire, toile permettant la projection, ca-bane.... Comme extraits d’un camp tzigane, ils s’assemblent pour créer des espaces de jeux modulables.Mais la particularité de cette scénographie réside dans l’utilisation des éléments naturels : eau, terre, vent et feu. Indissociables de la vie nomade, ils sont l’essence même de ce que Zoli aimait : le grand air, la forêt, la Nature.

  • Baxtalo Drom

    Le principeA mi-chemin entre le concert et la performance, le spectacle s’appuie sur une recherche en immer-sion dans la musique tzigane, la correspondace de Papusza ainsi que la joingle de feu.

    Le violon, la fête, la kumpania, la musique, tout ces mots sont associés aux gens du voyage. De là vient le cirque et une partie des arts de la rue. Et si les saltim-banques d’aujourd’hui étaient les tziganes d’hier ?

    Extrait

    Mais moi, mon peuple tsigane, je ne l’ai pas trahi, je ne l’ai pas conduit à la potence. Car chacun sait que nous avons volé des poules et dit la bonne aventure, et de quoi nous avons vécu, et pourquoi nous, ce peuple sombre et sage, a arpenté le monde.

    Le dispositif scènique

    Afin de pouvoir montrer ce travail dans des espaces non spécialisés, le dispositif scènique est bi-frontal et se compose d’éléments légers et mobiles: panneaux mobiles, bidons sur roulettes, effets pyrotechniques.

    L’idée est de pallier à l’absence de grill par des écalai-rages latéraux et rasants bougés à vue par les comé-diens / musiciens.

  • Contes et Poèmes tziganes

    Se plonger dans l’histoire d’une poétesse sans faire entendre ses mots serait-il possible ?

    La langue est le premier des patrimoines immaté-riels, et les écrivains font de chaque mot un écrin.Cette forme se base sur un montage de textes tirés des poèmes de Papùsza et de contes traditionnels tziganes. Inspiration et création.

    En effet, dans une culture très fortement orale, les contes restent une matrice centrale. Entre contes et poèmes , nombre de ponts existent : dominance de l’image, du son, du rêve...

    Pour marquer l’imaginaire, les deux utilisent des chemins détournés et merveilleux.

    Une conteuse, bohémienne peut-être, musicienne sûrement vient faire revivre, le temps d’une soirée, d’une après-midi, les récits, les chants et les histoires que l’on raconte au coin du feu.

    La scènographie est volontairement réduite au mi-nimum pour laisser toute leur place aux mots, à leur puissance évocatrice et à leur sonorité. Accompagné de chants, le paysage sonore invite au voyage.

    Assise sur un tabouret, un accordéon sous le coude, la conteuse enveloppée de mystère révèle peu à peu ses secrets et sa magie : un trésor d’histoires, des pé-pites de musiques, et peut-être qu’alors des ombres ancestrales danseront pour rejouer la vie de Kan-dache et Youache...

    Spectacle familial et intimiste Contes et Poèmes tzi-ganes est une visite simple et authentique des mots et des mythes du peuple (ou des peuples) tzigane(s). Car derrière une histoire enfantine ou une ballade innocente se cache souvent tout l’inconscient d’un groupe humain.

    L’histoire

    L’intention de mise en espace

  • Un théâtre de proximité

    «Et si le théâtre devenait l’affaire de tous ?»

    Ambitieux, le projet Routes d’Antan n’ en oublie pas pour autant la simplicité. L’ équipe a comme dénominateur commun une envie : celle d’aller à la rencontre du public, de nouer des liens du-rables et d’innover dans son processus de travail.

    Et si le théâtre devenait l’affaire de tous ? Comment faire pour dépasser la simple résidence-représenta-tion ? Pouvons-nous inventer des formes différentes d’appropriation et de partage de l’art et la culture ?

    Une première piste se trouve dans l’élabora-tion même des spectacles. Afin de faire des rési-dences, des temps «d’infusion» dans un territoire, le Théâtre d’Anoukis propose des solutions in situ.

    Des repas partagés avec l’ équipe. Des stages d’initia-tions. Des chambres chez l’habitants. Des voitures ba-lais.... Et mille autres solutions, qui font de la création l’étape ultime d’une rencontre amorcée bien avant.

    «Et si le théâtre pouvait aller partout ?»

    Pour parler des tziganes et de leur vie d’errance, nous ne pouvions nous passer de spectacles itiné-rants. C’est pourquoi Routes d’Antan se décom-pose en plusieurs formes destinées à des équi-pements différents, de la salle de spectacle à la bibliothèque en passant par la salle des fêtes.

    Tout d’abord le théâtre, parce qu’il est le lieu pro-pice au travail de comédiens en quête d’une his-toire édifiante et belle, celle de Zoli. Puis, la salle polyvalente, parce que Enterrez moi debout a comme défi de transformer un lieu de convivia-lité en un lieu de spectacle festif. Enfin, les biblio-thèques, les foyers, les écoles... parce que Contes et Poèmes tziganes est un spectacle d’intervention qui peut aller à la rencontre du plus large public.

    De la bibliothèque au théâtre, de la MJC à la salle des fêtes, Routes d’Antan, souhaite susciter la curiosité pour encourager la mobilité des publics.

  • La structure

    Le Théâtre d’Anoukis

    Anoukis, déesse égyptienne aussi appelée «celle qui donne la vie», tempère les crues et les décrues du Nil, afin de permettre à la vie de s’installer sur ses berges.

    Né en juillet 2012, au sein de la Coopérative d’ Acti-vité et d’Emploi Clara, le Théâtre d’Anoukis a pour volonté de mener le théâtre là où l’on ne l’attend pas.

    À sa base, il y a la rencontre artistique et humaine de deux jeunes femmes, alors en voie de profes-sionnalisation : Maud Ardiet et Baija Lidaouane.

    A la sortie de l’école Premier Acte, elles vont décider de poursuivre leur collaboration. Après plusieurs spectacles, elles décident de se structurer afin de pouvoir poursuivre et développer leur activité ; elles partent à la recherche d’un théâtre exigeant qui parle à notre société avec beauté et poésie.

    Après réflexion, leur choix de structure se porte sur la coopérative pour être en accord avec les valeurs de l’économie sociale et solidaire, et pou-voir entamer une démarche d’emploi durable.

    Le Théâtre d’Anoukis se veut être un espace de création contemporaine qui jette un pont entre les arts, les pratiques, les territoires et les personnes.

    La C.A.E Clara

    Clara est, par sa taille et par son ancien-neté, la première coopérative d’activité et d’emploi des métiers de l’art et de la culture.

    Fondée sur une démarche de mutualisation, Clara propose une structure -support au sein de la-quelle plus de 50 entrepreneurs peuvent dévelop-per leur activité.

    Elle garantit un cadre juridique, économique, administratif et comptable aux entrepreneurs.

    Ce modèle d’une entreprise partagée donne les avantages d’une gestion structurée dès le démarrage de son activité professionnelle. Par ailleurs, cette mise en commun permet de ré-duire les coûts de fonctionnement de chaque en-trepreneur par rapport à une association classique.

    Au sein de ce collectif, chaque entrepre-neur garde sa liberté de création et de pro-jet, tout en bénéficiant de l’émulation du groupe et des échanges de connaissances.

    Dans une approche innovante du travail, la CAE Clara propose une entreprise mutuali-sante, professionnelle, responsable et citoyenne.

    Informations administratives

    Siège social : Coopérative d’Activité et d’Emploi SCOP / SARL, 9-11 rue de la Charbonnière, 75018 ParisDénomination : le Théâtre d’AnoukisAdresse d’Anoukis : 500 chemin de Morean, hameau de Messenas, 38080 St Marcel Bel AccueilMail : [email protected]

    RCS : Paris 494 238 785Siret : 494 238 785 000 21Tva : FR72494238785Licence : 2-1053684Code Naf : 7022Z CONTACT : Baija LIDAOUANE 06 03 32 69 28

  • Mentions : p1 Papùsza en 1949 © D.R., p3 la fin du Voyage © Joseph Koudelka, p.5 éventail de feu © D.R., p6 la fin du Voyage © Joseph Koudelka, p6 Tziganes, gitans, et autres nomades © Régis Hareau, p6 famille Reinhard © Mathieu Per-not, p7 Contes tziganes © Mila Dolezelovà, p8 Les roulottes, campement de bo-hémiens aux environs de Arles © Vincent Van Gogh

    « Dans la famille de Papusza, on était harpiste,

    et des villes septentrionales de Lituanie au Tatras, on transportait les grands instruments

    dressés au sommet des roulottes, comme les voiles d’un navire.»

    Isabelle Fonsesca, in Enterrez moi debout