Revue n°9

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de l'Université de Provence 9 bimestriel sept. 11/ oct. 11 la Revue la Revue USA // KALEIDOSC OPE // PUPITRES // EN ROUTE V // ALEIDOSCOPE // PUPITRES // EN ROU RS HONORIS CAUSA // PUPITRES // EN ROUTE VERS / PUPITRES // EN ROUTE VERS LA FUSION // PANO / KALEIDOSCOPE // PUPITRES // PANORAMA // D / DOCTEURS HONORIS CAUSA // KALEIDOSCOPE //

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Revue de l'université de provence numéro 9

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de l'Université de Provence

9 bimestrielsept. 11/oct. 11

la Revuela Revue

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Emilio la Parra Est historiEn dE l’EsPagnE, de la France et de l’europe des lumières. Professeur La Parra, parlez-nous de votre parcours.

toute ma vie a été dédiée à l’enseignement et à la recherche, j’ai intégré l’université d’alicante en 1990 comme maître de conférences puis comme professeur titulaire.

de 1989 à 1995, j’ai également été directeur de l’institut cultu-rel Juan Gil-Albert, organisme d’édition publique de la province d’alicante dont la mission est de publier des travaux scientifi-ques en sciences sociales, d’organiser des rencontres scientifi-ques et des expositions culturelles.

enfin, j’ai dirigé différents organismes au sein de mon univer-sité et en particulier la bibliothèque numérique digitale Miguel De Cervantes, première bibliothèque numérique espagnole au monde qui connaît aujourd’hui un grand succès.

Sur quoi portent vos recherches ?

Je me suis toujours intéressé à l’histoire, quand j’étais plus jeune, je me posais beaucoup de questions sur l’histoire de mon pays, en l’occurrence comment était l’espagne avant Franco. pour être historien, il faut être curieux, j’avais aussi de très bons profes-seurs d’histoire quand j’étais étudiant à l’université de Valence et cela m’a poussé vers cette vocation.

mes principaux sujets de recherche portent sur l’histoire poli-tique à l’époque de la transition entre le 18e et le 19e siècle, le libéralisme et la révolution libérale en espagne mais aussi les

relations entre l’espagne et la France, particulièrement durant l’époque de la révolution.

J’ai également écrit quelques biographies, j’ai notamment pu-blié la biographie d’un personnage très important en espagne : manuel Godoy et je suis actuellement en train d’écrire celle du roi Ferdinand Vii.

la biographie est une façon de faire l’histoire et de compren-dre une société à travers un personnage en particulier, c’est très instructif.

Vous êtes un des fondateurs du cursus intégré Univer-sité de Provence/Université d’Alicante, quels sont vos liens avec la France et plus particulièrement avec notre université?

au fil du temps, de vrais liens entre l’université d’alicante et l’université de provence se sont créés et cela se traduit par une collaboration scientifique : mobilité des enseignants et des étu-diants, organisation de colloques et collaboration sur des projets de recherche ou des publications. au delà de ça, mes relations avec votre pays ont commencé grâce à mes recherches, pen-dant ma thèse. J’étudiais la révolution libérale et j’avais besoin de connaître la situation historique de la France car il y avait beaucoup d’influences entre la France et l’espagne durant cette période.

Je suis venu en France pour la première fois en 1983 pour as-sister à un colloque sur les espagnols et napoléon organisé à aix-en-provence par Gérard dufour, professeur de civilisation hispanique au sein de l’université de provence.

depuis ce moment, mes liens avec la France n’ont cessé de s’in-tensifier, je suis souvent revenu consulter des archives et j’ai eu la chance de connaître de nombreux historiens français ou his-panistes dont la plupart sont devenus des amis.

c’est le cas de Gérard chastagnaret par exemple, nous nous sommes connus à aix à l’occasion de quelques cours de doc-torat, nous sommes donc amis depuis très longtemps et nous avons souvent travaillé ensemble car c’est aussi un spécialiste du 19e siècle en histoire contemporaine.

Quand il était directeur du centre de création artistique et de re-cherche, la casa de Velazquez à madrid, nous avons également œuvré ensemble pour organiser des séminaires, j’étais d’ailleurs membre de la revue publiée par cet institut.

J’ai également co-écrit des ouvrages avec des chercheurs de l’université de provence et j’ai été associé à différents groupes de recherche français notamment au sein de votre université.

sept./oct. 11N°9 bimestrieldirecteur de la publication : Jean-paul caverni.coordination : Virginie Haefflinger.rédactrice en chef : claudie Galnon. rédaction : Jacques andré, denis Bertin, aude castille, Jean-paul caverni, Bernard cousin, Jimmy elhadad, marie Gaidoukoff, claudie Galnon, Virginie Haefflinger, catherine Virlouvet.

crédits photos : christophe duranti, université de provence,Jean-pierre Vallorani, archives départementales des Bouches-du-rhône, oHp/cnrs.

conception et réalisation : cBW méditerranée.

n° issn : 2107 - 2884

direction de la communication3, place Victor-Hugo13331 marseille cedex 3tél. +33 (0)4 13 55 03 [email protected]

Éditoce numéro et le suivant évoqueront des éléments du patrimoine de l’université de provence, qu’elle va laisser en héritage à l’université unique d’aix-marseille, dont elle n’était que l’une de trois. dans le monde accéléré qui devient le nôtre, la connaissance doit être le repère et le moteur. c’est l’une des conditions pour garder le contrôle des évolutions que vont rencontrer l’homme et les sociétés. l’autre condition indispensable est que la connaissance et ses usages restent le bien public, au bénéfice de tous ! le débat, l’esprit critique au cœur de toutes les constructions collectives des savoirs, vont être plus que jamais essentiels.

dans le monde universitaire tel qu’il ira, quels que soient les pouvoirs politiques qui auront à veiller sur la république, il importait d’abord qu’aix-marseille demeure une place de référence de la connaissance. Faute à se coordonner

jusqu’à s’unir, les universités d’aix-marseille eussent décliné. perpétuer l’université de provence imposait donc de passer sur les querelles et les postures. une fois aix-marseille une créée, il restera à lui donner une âme, dans le cadre d’une institution partagée. riche de ses disciplines essentielles, la passion de la création qui habite les acteurs de l’université de provence, en interaction avec les disciplines qui lui manquaient et la passion de leurs propres acteurs, forgera l’identité d’aix-marseille université, ouverte sur la cité et le monde, sur l’homme et son destin.

Jean-Paul Caverniprésident de l’université

de provence, aix-marseille i,président du pres

aix-marseille université

Docteurs Honoris causa P.3

Kaleidoscope P.5

PUPitres P.8

En route vers la fusion P.9

Panorama P.10

les 4 mai et 16 Juin derniers, deux titres de docteurs Honoris causa ont été décernés par l’uniVersité de proVence respectiVement à Emilo la Parra, ProfEssEur d’histoirE contEmPorainE Et dirEctEur du déPartEmEnt d’histoirE contEmPorainE dE l’univErsité d’alicantE En EsPagnE, Et michEl mayor, ProfEssEur honorairE à l’univErsité dE gEnèvE, sPé-cialité astroPhysiquE.

Docteurs Honoris Causa

l’hist-oriEn

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Kaléidoscopeun dirEctEur dE laboratoirE dE l’univErsité dE ProvEncE récompensé par le cnrs

inauguration dE l’EsPacE muséal charlEs-fabry le 23 Juin sur le site saint-cHarles à marseille

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marin dacos, directeur du centre pour l’édition électronique ouverte (cleo – ums 3596- université de provence-université d’avignon et des pays de Vaucluse-cnrs- eHess) et ingénieur de recherche au cnrs a reçu le Cristal du CNRS vendredi 17 juin lors d’une cérémonie à la préfecture de région.

il a été récompensé pour ses travaux et notamment la création de Revues.org en 1999 qui est aujourd’hui devenu un portail majeur de publications en sciences humaines et sociales avec près de 300 revues et collections de livres.

il pilote également aujourd’hui deux autres portails : Calenda et Hypotheses.org.

“la plupart des revues que nous éditons sont en libre accès. Je suis pour le libre accès à la littérature scientifique : cela permet la diffusion optimale des savoirs et cette circulation est un en-jeu scientifique, culturel et politique de premier plan” explique marin dacos.

le cristal du cnrs distingue chaque année moins d’une ving-taine d’ingénieurs, techniciens et personnels administratifs du cnrs qui, par leur créativité, leur maîtrise technique et leur esprit innovant, exercent le métier d’accompagnement de la recherche et contribuent à l’avancée des savoirs et des décou-vertes scientifiques.

nous vous l’annoncions dans la Revue 8, c’est fait, l’espace muséal Charles-Fabry a été inauguré le 23 juin par le président de l’université Jean-paul caverni. rappelons que ce fabuleux espace a pour mission de sauvegarder et de faire connaître le patrimoine scientifique historique, instruments et mobilier, de la Faculté des sciences de marseille depuis 1880 : électricité, optique, calorimétrie mais aussi calculateurs et ordinateurs utilisés par les chercheurs. certains instruments et meubles ont appartenu à macé de lépinay, directeur de thèse de charles Fabry. il abrite les ateliers Sciences d’hier et d’aujourd’hui ou lycéens et collégiens ont la possibilité d’effectuer des mesures avec des appareils anciens et leurs équivalents contemporains.

Toutes les informations sur http://maisondessciences.univ-provence.fr/

Recevoir ce titre de Docteur Honoris Causa vous pro-cure quel sentiment ?

en tant qu’universitaire je suis très touché et fier de cet honneur mais je considère que cette distinction est le résultat d’un travail d’équipe et de l’investissement d’hommes et de femmes his-toriens passionnés comme moi. c’est donc une reconnaissance extraordinaire et avant tout un produit de l’amitié !

Quels sont vos projets pour la suite ?

continuer à diriger le groupe de chercheurs de mon départe-ment d’histoire à l’université d’alicante, diriger des thèses et donner des cours sans oublier la recherche qui est une part très importante de mon activité.

comme je vous le disais, je suis actuellement en train d’écrire la biographie du roi Ferdinand Vii d’espagne et je vais également continuer d’écrire des articles et de participer à des colloques et des conférences en espagne, en France mais aussi en italie, au portugal et un peu partout dans le monde.

J’essaye aussi, dans la mesure du possible de faire du vélo, de voyager avec mon épouse et de passer du temps avec mes en-fants et petits enfants, ça aussi c’est important !

Propos recueillis par Marie Gaidoukoff

l’astro-

PhysiciEn

michEl mayor est connu dans le monde entier Pour avoir découvErt la PrEmièrE PlanètE En orbitE autour d’unE autrE étoilE quE notrE solEil, sa découVerte reste l’une des plus importantes de ces dernières décennies, et marQue un tournant dans l’Histoire de l’astropHysiQue. l’ère des exoplanètes s’ouVre et la course aux planètes commence alors.Michel Mayor, sur quelle thématique portent vos recherches ?

Je travaille sur l’étude des exoplanètes, c’est une obsession de-puis 16 ans, depuis la découverte de la première planète (une exoplanète ou planète extrasolaire est une planète orbitant autour d’une étoile autre que le soleil.). ce fut la démonstra-tion qu’il existait d’autres systèmes planétaires que le système solaire, une véritable révolution, bien que les astronomes ne doutaient pas de l’existence de tels systèmes.

D’ou viennent vos relations avec l’Université de Provence ? Quels liens vous unissent ?

cela remonte à quarante années avec un projet que j’avais à cœur, la construction d’un spectrographe optimisé pour la me-sure précise des vitesses stellaires. J’étais un théoricien de la dy-namique des galaxies, j’avais donc besoin de conseils pour ce projet. J’ai téléphoné à andré Baranne, opticien à l’observatoire de Haute provence. après un quart d’heure passé ensemble, il m’a dit “Ça m’intéresse, je fais l’optique !”. nous avons construit

deux spectrographes coraVel, placés aux deux hémisphères, au nord à l’oHp, à saint-michel l’observatoire, et au sud à l‘ob-servatoire européen austral (eso) au chili. ils sont restés 20 ans en fonction, ce qui est assez rare, d’habitude ces instruments sont remplacés beaucoup plus tôt.

il y a bien sûr les collaborations scientifiques nombreuses et fructueuses avec les astronomes de marseille et au niveau in-ternational. a la fin des années 80, le besoin d’un nouvel instru-ment pour mesurer la vitesse des étoiles de façon plus précise existait à l’observatoire de Haute-provence, ce qui a débouché sur l’opération elodie et coralie ; ces instruments mesuraient les vitesses des étoiles avec encore plus de précision, soit 10 mè-tres par seconde. en 1994, j’ai initié un important programme de recherche de planètes géantes et d’étoiles naines brunes (ce sont des étoiles de masse trop faible pour amorcer des réactions nucléaires dans leur centre). la théorie qui préexistait était que les planètes géantes gazeuses (tels Jupiter ou saturne) devaient avoir des périodes orbitales dépassant 10 ans. la période de rotation de 51 pégase b (4.23 jours !), la première planète dé-couverte, démontrait le contraire. ce fut le début d’une aventure de folie. depuis, il a été recensé plus de 560 planètes de ce type, dont une forte proportion découverte par notre équipe…

puis il y a eu la troisième génération de spectromètres entre 2000 et 2003. nous avons répondu à un appel d’offre de l’eso, qui souhaitait la réalisation d’un instrument permettant la me-sure des vitesses stellaires avec une précision d’un mètre par seconde. en fait le spectromètre Harps que nous avons réalisé va au-delà de ce but, puisqu’il a permis d’obtenir une précision inégalée de l’ordre de 0.5 m/s. la réalisation de ce spectrogra-phe nous a permis de recevoir en contrepartie des moyens d’ob-servation exceptionnels, 500 nuits sur le télescope de 3.60 m à l’observatoire de la silla (chili).

Quel est votre sentiment par rapport à cette distinction qui vous honore aujourd’hui, de Docteur Honoris Causa ?

Je suis très heureux de recevoir cette marque de reconnaissance, aboutissement de notre collaboration scientifique, qui s’est tou-jours faite dans des conditions idéales, d’amitié, de curiosité et d’enthousiasme. J’ai particulièrement apprécié de revoir à l’oc-casion de cette cérémonie, tous ces ingénieurs, techniciens et assistants d’observations qui ont été des compagnons de cette chasse aux exoplanètes.

Quels sont vos projets ?

Je continue la recherche des toutes petites planètes avec Harps (spectromètre dédié à la recherche de planètes extrasolaires par l’intermédiaire de la technique de mesure de vitesse radiale précise), projet dont je suis l’initiateur. ce programme de plus de 6 années a permis la découverte d’une population très riche, de petites planètes de masses inférieures à 10 fois celle de la terre. nous sommes dans une phase d’analyse de ces données.

Propos recueillis par Claudie Galnon

Plus d’infos :

http://cleo.cnrs.fr/http://www.revues.org/http://calenda.revues.org/http://hypotheses.org/

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inauguration dE l’EsPacE univErsité-EntrEPrisEs et remise de palmes académiQues

lE Plus grand congrès d’oPtiquE-PhotoniquE jamais organisé en France du 4 au 7 Juillet 2011 sur le site saint-cHarles à marseille

l’EcolE doctoralE 355 “espaces, cultures, sociétés” en Fête

déPart dE fathiE boubErtEkh, directeur Général des serVices

unE PlaquEttE sur le Bilan déVeloppement duraBle de l’uniVersité

signaturE d’unE convEntion entre les presses uniVersitaires de proVence (pup) et les éditions uniVersitaires d’aViGnon (eua)

Le Président de l’Université de Provence Jean-Paul Caverni a inauguré l’Espace Université-Entreprises le 15 juin sur le site Saint-Charles à Marseille, en présence de Jean-Paul de Gaudemar, Recteur de l’Académie d’Aix-Marseille, Chancelier des universités, et de Stéphan Brousse, Président de l’Union Patronale Régionale PACA. l’espace Université-Entreprises, nouvel espace au sein du suio-Baipe, se veut être un point de rencontre entre étudiants, entreprises susceptibles de les accueillir, et associations partenaires d’aide à l’insertion des étudiants.

L’espace est la concrétisation de la volonté constante de l’Université de Provence d’être un acteur incontournable de l’emploi pour ses diplômés à travers un investissement de tous les instants pour la mission de l’insertion : • partenaire depuis 1994 du cFa EPURE-Méditerranée

dans lequel elle inscrit ses formations ouvertes en apprentissage,

• dotée depuis 2007 d’un bureau d’aide à l’insertion professionnelle des étudiants,

le congrès optique marseille 2011 est la réunion, sous l’égide de la société Française d’optique (sFo), de 4 congrès sur la photonique organisés annuellement : Journées nationales d’optique Guidée (JnoG), Horizons de l’optique, Journées nationales des cristaux pour l’optique (Jnco), congrès sur les lasers et l’optique Quantique (coloQ), ainsi que d’une session sur l’enseignement de la photonique dans le supérieur.

cette réunion a lieu tous les 4 ans et constitue une véritable “Grand messe de la photonique”. l’attribution de cette organisation à la ville de marseille est une reconnaissance de la place nationale qu’occupent l’optique et la photonique marseillaises.

l’université paul-cézanne, par le biais du président du comité local d’organisation monsieur Giovannini, est l’organisateur principal de ce congrès. l’université de provence a participé activement à cette manifestation en accueillant sur le site saint-charles l’ensemble des conférences et des sessions de ce congrès. les laboratoires de recherche institut Fresnel, piim, lp3 et lam sont tous membres du comité local d’organisation du congrès.

Le 24 juin 2011, dans le cadre de la fête de fin d’année de l’Ecole Doctorale 355 “Espaces, Cultures, Sociétés” Installée à la MMSH, Xavier Lafon, Vice-président du secteur Lettres et Sciences Humaines de l’université, a procédé à la première remise de diplômes des 45 doctorants de cette école en présence de Brigitte Marin, directrice de la MMSH et Catherine Virlouvet, directrice de l’Ecole Doctorale 355.

cette école doctorale, dont les deux universités de rattachement principal sont l’université de provence et l’université paul-cézanne, fédère 22 laboratoires et équipes. elle est associée à une équipe de géographes de l’université d’avignon et des pays de Vaucluse et à l’ecole nationale supérieure d’architecture de marseille (ensam) située à luminy. elle regroupe actuellement 550 doctorants dans 11 champs disciplinaires (anthropologie, archéologie, etudes romanes, Géographie, Histoire, Histoire de l’art, langue et littérature anciennes, mondes arabe, musulman et sémitique, préhistoire, sociologie, urbanisme et aménagement du territoire).

le 1er juillet 2011, Fathie Boubertekh a été nommé directeur Général des services à l’université d’avignon et des pays de Vaucluse.

un moment de convivialité a été organisé à l’occasion de ce départ et c’est avec beaucoup d’émotion qu’il a remercié le président de l’université, ses collaborateurs et l’ensemble des personnels qui de près ou de loin ont travaillé avec lui durant ces quatre dernières années.

éric rostang, administrateur de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et de la recherche, secrétaire général adjoint de l’université, assure depuis le 1er Juillet, sous l’autorité du président de l’université, la direction générale des services administratifs et techniques de notre établissement.

découvrez les missions, projets et actions de la cellule développement durable de l’université de provence en parcourant la plaquette créée pour l’occasion. elle est disponible sur simple demande à l’adresse [email protected], et également téléchargeable sur le site http://dd.univ-provence.fr/

• Bénéficiant depuis 2008 d’un conseil stratégique pour l’insertion formé de représentants des organisations professionnelles, d’associations d’aide à l’insertion, des opérateurs de l’etat et de représentants des collectivités territoriales qui éclairent le président sur les tendances régionales de l’emploi et les actions concrètes à mener,

• lauréate en 2009 du projet elite, dispositif expérimental sur trois ans d’aide à l’insertion qui propose aux étudiants de lsH souhaitant se positionner rapidement sur le marché de l’emploi, des perspectives réelles d’insertion professionnelle en s’appuyant sur les compétences acquises aux cours des 3 années de licence.

A cette occasion, Jean-Paul de Gaudemar, Recteur de l’Académie d’Aix-Marseille, Chancelier des universités a remis les insignes de Chevalier de l’Ordre National des Palmes Académiques à Olivier Robert, Coordinateur Education-Formation du MEDEF Provence-Alpes-Côte d’Azur.

lundi 20 juin, les presses universitaires de provence (pup) et les editions universitaires d’avignon (eua) ont fixé les conditions de leur collaboration à travers la signature d’une convention sur le campus sainte-marthe de l’université d’avignon et des pays de Vaucluse, définissant les conditions dans lesquelles les presses universitaires de l’université de provence prennent en charge la commercialisation en librairie des ouvrages imprimés des éditions universitaires d’avignon et fixant les conditions de règlement du produit des ventes.

les pup sont la maison d’édition de l’université de provence. elles contribuent à valoriser la recherche en lettres et sciences humaines. ouvertes aux universitaires d’autres établissements, français ou étrangers, elles publient depuis de nombreuses années une trentaine de nouveautés par an, regroupées au sein de quinze collections, ainsi que six revues, représentant les principales disciplines et leurs domaines de recherche.

les eua ont été fondées en 2008. elles sont un service commun de l’université d’avignon et des pays de Vaucluse et sont placées sous la responsabilité de son président. elles ont pour but de promouvoir la publication de travaux universitaires (français et étrangers) et d’encourager les approches pluridisciplinaires. elles ont déjà publié une trentaine de titres.

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Emmanuel Ethis, Président de l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, et Jean-Paul Caverni, Président de l’Université de Provence

Espace université-entreprises

Olivier Robert Remise des Palmes académiques

Plus d’infos :

http://www.mmsh.univ-aix.fr/formations/ecole-docto-rale/pages/default.aspx

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Fathie Boubertekh et Jean-Paul Caverni le 11 juillet 2011 en salle de conférence, site Saint-Charles

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dernières parutions

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1. PROLONGEMENTS ET RENOUVELLEMENTS DE LA TRADITIONCLASSIQUE EN HOMMAGE à DIDIER PRALONAnne Balansard, Gilles Dorival et Mireille Loubet, dir.

après un premier ouvrage sur les fondements de la tradition classique, ce dernier regroupe des études portant sur la repri-se de la tradition classique dans le monde juif hellénistique et dans le monde chrétien ancien et byzantin.

Textes et documents de la Méditerranée antique et médiévale – 978-2-85399-767-6 – 430 p. – 32 €

2. ESSAIS DE SyNTAXE RUSSE ET CONTRASTIVEMarguerite Guiraud-Weber

l’ouvrage vise tout d’abord les slavisants français et étran-gers ainsi que leurs étudiants de 3e cycle, mais également tout linguiste qui s’intéresse au russe, aux langues slaves en général ou à la typologie des langues.

Langues et langage – 978-2-85399-773-7 – 356 p. – 29 €

3. CENSURES. LES VIOLENCES DU SENSCollectif

la période contemporaine connaît une persistance et une transformation de la censure. apparaissent alors des formes de censures qui ne peuvent être simplement saisies à tra-vers l’exercice d’une autorité détentrice de cette fonction. associant anthropologie, droit, littérature et arts, cet ouvrage se propose d’envisager de nouvelles formes d’existences, d’exercices et de transgression de la censure depuis 1945.

Hors collection – 978-2-85399-781-2 – 292 p. – 24 €

4. LES UNIVERS DES FANTASTIQUES. DéRIVES ET HyBRIDATIONSRoger Bozzetto

cet ouvrage tente de rendre compte des transformations actuelles des genres classiques des fantastiques, des mer-veilleux et de la science-fiction. ces transformations passent par des hybridations de genres dont les frontières s’effacent, pour rendre mieux compte des mutations qui ont lieu dans le monde réel.

Regards sur le fantastique – 978-2-85399-782-9 – 194 p. – 20 €

5. LA MORT DE L’ENFANT. APPROCHES HISTORIQUES ET LITTéRAIRESCharles Zaremba, dir.

la mort d’un enfant, particulièrement d’un enfant de soi, est également la mort d’une part de soi. la question est abordée sous l’angle historique, notamment par michel Vovelle, et à travers sa représentation littéraire, principalement dans les textes polonais, russes, allemands et français, depuis la re-naissance jusqu’à nos jours.

Hors collection – 978-2-85399-783-6 – 300 p. – 26 €

6. LA LITTéRATURE DANS LA RECHERCHE ET L’ENSEIGNEMENTPaul Aubert et Isabelle Rouane Soupault, dir.

par-delà le bilan de la recherche littéraire et de l’enseigne-ment de la littérature, cet ouvrage engage une réflexion pour définir le statut de la littérature d’expression espagnole et pour comprendre pourquoi les littéraires peuvent se sentir menacés. les études qui le composent montrent notamment que la pensée aiguise ses facultés critiques au contact de la littérature.

Mondes ibériques – 978-2-85399-784-3 – 216 p. – 24 €

7. LES DICTIONNAIRES ET L’EMPRUNT XVIe-XXIe SIèCLEAgnès Steuckardt, Odile Leclercq, Aïno Niklas-Salminen et Mathilde Thorel, dir.

au carrefour de la linguistique et de l’histoire et de la sociolo-gie, cet ouvrage passe au crible le traitement lexicographique des emprunts depuis le xVie siècle. tenant un rôle d’acteurs et de témoins, les rédacteurs de dictionnaires enregistrent, emprunt après emprunt, l’oubli et la mémoire de la langue des autres.

Langues et langage – 978-2-85399-785-0 – 266 p. – 24 €

8. ORGANISATION INFORMATIVE ET STRUCTURE DE L’éNONCé. LES PRéPOSITIONSJean-Marie Merle et Charles Zaremba, dir.

le n°21 des travaux du claix se compose de deux parties. la première partie examine les stratégies discursives et moyens syntaxiques qui permettent au locuteur d’organiser l’information qu’il veut transmettre. la seconde aborde des problèmes liés aux prépositions dans diverses langues indo-européennes.

Claix n° 21 – 978-2-85399-786-7 – 276 p. – 25 €

9. FICTIONS DE LA RENCONTRE. LE ROMAN COMIQUE DE SCARRONStéphane Lojkine et Pierre Ronzeaud, dir.

Figure littéraire majeure du xViie siècle, scarron est connu pour être l’auteur du Virgile travesti et du roman comique. les études recueillies dans Fictions de la rencontre dressent une typologie de la rencontre dans ces deux œuvres où cel-le-ci apparaît comme un élément majeur de la vie sociale et un moteur essentiel du récit. toutes les études s’appuient sur une analyse précise du texte placé dans son contexte histo-rique et littéraire.

Textuelles – 978-2-85399-788-1 – 224 p. – 22 €

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Contacts PUP :

29, avenue robert-schuman13621 aix-en-provence cedex [email protected]él. 04 42 95 31 91 / Fax 04 42 95 31 80www.univ-provence.fr/wpup

PUPitres

nomination dE cathErinE virlouvEt à la direction de l’ecole FranÇaise de rome

catherine Virlouvet a été nommée à compter du 1er septem-bre à la direction de l’ecole française de rome.

ancienne élève de l’ecole normale supérieure de Fontenay-aux-roses (1976-1981), agrégée d’histoire, ancien membre de l’ecole française de rome (1983-1986), ancien directeur des études pour l’antiquité à l’ecole française de rome (1993-1999), professeure d’histoire ancienne à l’université de pro-vence depuis 1999, directeur de l’ecole doctorale “espaces, cultures, sociétés”, catherine Virlouvet a assuré la vice-prési-dence du ceVu de 2008 à 2011.

cette nomination est d’abord une reconnaissance forte du niveau scientifique, des compétences et des qualités person-nelles de catherine Virlouvet. spécialiste internationalement reconnue de l’histoire sociale et administrative de la rome antique, ainsi que des questions alimentaires à rome et dans l’ensemble de la méditerranée antique, elle a aussi fait preuve, tout au long de son parcours au sein de l’université de provence, de qualités hors pair, dans l’enseignement et la direction des jeunes chercheurs, ainsi que dans la définition et la mise en œuvre d’une politique universitaire cohérente et volontariste, comme directrice de l’ecole doctorale inté-grée à la maison méditerranéenne des sciences de l’Homme et comme vice-présidente du ceVu.

la France dispose d’un réseau de cinq écoles françaises à l’étranger, créées au fil de l’histoire depuis le milieu du xixe siècle : athènes, rome, madrid, le caire et l’ecole Française d’extrême orient. toutes accueillent des chercheurs de haut niveau (la casa de Velázquez accueille aussi des artistes) et ont une responsabilité dans l’orientation et la mise en œu-vre de la politique scientifique de la France, dans le cadre de partenariats internationaux, sur leurs champs thématiques et leurs aires géographiques.

après Gérard chastagnaret, professeur d’histoire contem-poraine, directeur de la casa de Velázquez de 2001 à 2006, catherine Virlouvet est le second enseignant de notre univer-sité nommé à la direction d’une de ces institutions. s’agissant de postes rares et très convoités, le fait est exceptionnel et

le décret de création de l’université d’aix-marseille a paru au Journal officiel le 24 août.

d’ici le 1er janvier 2012, les échéances, sous l’autorité de l’ad-ministrateur provisoire, le recteur d’académie, sont :

• d’ici la mi-décembre :

avis sur les statuts d’aix-marseille université par le comité technique paritaire provisoire (réunion des comités techniques paritaires des 3 universités) puis vote de ces statuts par l’assemblée constitutive pro-visoire (réunion des 3 conseils d’administration).

élection des 3 conseils (conseil d’administration, conseil scientifique et conseil des etudes et Vie etu-diante).

• au tout début du mois de janvier 2012, élection du président de l’université par les élus du conseil d’administration d’aix- marseille université.

l’université Jiao tong de shanghai a rendu le 15 août son classement arWu 2011. les trois universités d’aix-marseille y apparaissent désormais réunies sous aix-marseille universi-té. amu figure entre le 101e et le 150e rangs. auparavant aix-marseille 2 figurait entre le 201e et le 300e, aix-marseille 1 entre le 301e et le 400e.

alors que le décret de création d’aix-marseille université était sur le point de paraître et après qu’une délégation chinoise ait été reçue le 29 juillet à marseille par les trois présidents d’université, les responsables de l’université chinoise Jiao tong qui réalise le classement de shanghaï ont dès cette année pris en compte aix-marseille université, et non plus chacune des universités séparément.

ce résultat est une première illustration de l’impact de la fu-sion sur l’image d’aix-marseille université à l’international.

l’univErsité uniquE au Journal oFFiciel

aix-marsEillE univErsité dans le classement de sHanGHaï(ARWU: ACADEMIC RANkING OF WORLD UNIVERSITIES)

constitue une autre forme de reconnaissance : celle de la vali-dité des deux choix stratégiques opérés depuis une vingtaine d’années dans le domaine des sciences humaines et sociales à aix-marseille. le premier est celui de la création d’organis-mes de tout premier plan, fortement ancrés à l’international. le second est la priorité accordée à l’aire méditerranéenne : la maison méditerranéenne des sciences de l’Homme incar-ne ce double choix.

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dEs grands thèmEs dE l’univErsité

l’univErsité En PhasE avEc la démocratisation de l’enseiGnement supérieur :

Un peu d’histoire…

la poussée des effectifs étudiants est la plus connue : elle a commencé dès les années 50 jusqu’à l’aube du xxie

siècle et s’est manifestée aussi bien en sciences qu’en lettres et sciences Humaines.

la Faculté des sciences de saint-charles est alors agrandie de deux édifices en rupture architecturale avec les bâtiments historiques, construits entre 1910 et les années 1930 : la bibliothèque, à laquelle contribue Fernand pouillon et le bâtiment 5, construis entre 1958 et 1961. l’agrandissement in situ se révèle insuffisant : en 1965, le seul certificat de mécanique générale compte près de 400 étudiants. les sciences doivent commencer à sortir de saint-charles, en 1966-1967, dans deux directions : d’une part vers le nord-est à saint-Jérôme, sous l’impulsion du doyen rouard, soucieux de donner de l’espace aux laboratoires et de rapprocher la faculté des quartiers populaires, d’autre part vers le sud à luminy, du fait des ambitions de certains professeurs soucieux de créer un centre de recherche de pointe, et de celles de Gaston defferre, désireux de faire d’une propriété municipale issue d’un vaste domaine de la bourgeoisie marseillaise un campus à l’américaine. c’est aussi de ce moment que date le développement du campus du cnrs, chemin Joseph-aiguier.

La progression des effectifs est spectaculaire aussi en lettres.

en 1966, la Faculté des lettres comptait 8 743 étudiants et se situait au premier rang des facultés de province, devant celle de Bordeaux. deux ans plus tard, elle rassemblait 9 700 étudiants. les nouveaux locaux des facultés aixoises (lettres et sciences Humaines et droit), inaugurés en 1953, s’étaient très vite révélés insuffisants, et il avait fallu engager la construction d’un nouvel ensemble, plus bas dans l’avenue schuman, l’actuel site schuman qui abrite les lettres et sciences Humaines, inauguré en 1966, qui, tout aussi vite, allait être débordé par la croissance des effectifs. l’histoire de cette dernière implantation reste en partie à écrire. il faut en effet se garder des évidences : le choix d’aix-en-provence plutôt que marseille n’allait pas de soi et ne s’explique peut-être pas seulement par la rivalité, certes alors toujours vivante, entre les deux villes.

l’argument est aussi le masque commode d’influences, efficaces autant que discrètes au niveau national, cherchant à faire contrepoids au pouvoir de Gaston defferre. marseille est donc restée, de manière aberrante, la seule grande ville sans faculté littéraire, alors qu’aix, qui se sentait déjà bien pourvue en étudiants, a fait face sans enthousiasme excessif à un nouvel afflux. l’option prise dès les années 60 devant la progression des inscriptions estudiantines laissait déjà un héritage difficile – la distance des sites – sans régler durablement le problème de l’accueil des étudiants. l’université de provence des premières décennies vivra dans l’obsession des murs à construire et des postes à obtenir.

Panorama

En routE vErs la fusion…

dans le cadre du processus de fusion des trois universités d’aix-marseille, Jean-paul caverni, président de l’université de provence, a organisé deux réunions d’information et d’échanges sur la mise en œuvre de l’organisation adminis-trative et technique d’aix-marseille université.

ces deux réunions se sont tenues, l’une sur aix-en-proven-ce (site schuman) le jeudi 16 juin, l’autre sur marseille (site saint-charles) le vendredi 17 juin. l’ensemble des personnels a été convié à y assister.

le président a introduit chacune de ces réunions, pilotées en-suite par le directeur Général des services, qui se sont articu-lées autour des chefs des services centraux de l’université de provence. ces derniers ont rapporté sur l’état d’avancement des travaux engagés au sein des groupes de travail interuni-versitaires suivants : ressources Humaines, affaires Financiè-res et comptables, contrôle de gestion, système d’informa-tion, patrimoine et logistique, Hygiène et sécurité, scolarité, recherche, relations internationales.

chaque chef de service a procédé à un exposé axé notam-ment sur l’état des lieux des organisations respectives des trois universités d’aix-marseille, les actions et les procédures de fonctionnement prioritaires de la période de transition pendant l’année 2012, la construction des organigrammes

de départ. l’ensemble de la structuration administrative ne pourra être arrêtée qu’une fois qu’auront eu lieu les élections des conseils et celle du président.

une présentation des chiffres clés d’aix-marseille université ainsi que de la méthode retenue pour la mise en œuvre de l’organisation administrative et technique des futures direc-tions centrales, a été faite en début de séance.

ces deux documents sont accessibles sur www.univ-pro-vence.fr

les présentations des groupes de travail sont accessibles au personnel de l’université dans l’intranet / Vie institutionnelle / Fusion des universités

réunions d’inFormation et d’écHanGes

l’Histoire de l’uniVersité de proVence, c’est plus GloBalement l’Histoire d’une communauté uniVersitaire Qui s’inscrit dans un contexte plus larGe : celui de l’enseiGnement supérieur FranÇais, de la production des saVoirs, mais aussi celui de la démocratisation, touJours en cHantier, de l’accès au saVoir.

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la palette des formations de l’université de provence est ex-trêmement diversifiée notamment en langues : 47 langues y sont enseignées avec une présence forte sur l’aire arabo-musulmane et l’extrême orient.

de nombreuses formations existent également dans des do-maines courus comme la psychologie, les sciences humaines ou l’informatique sans pour autant sacrifier des disciplines plus minoritaires comme les langues anciennes.

l’engagement dans la création de filières à vocation profes-sionnelle de l’université de provence a été impulsé avec la création de licences professionnelles au début des années 2000 ; l’université a également su développer des initiatives originales en lettres comme en sciences.

Lesquelles ?

aujourd’hui l’université de provence offre de nombreuses formations d’avenir tel que le magistère de négociation in-ternationale créé en 1985, fondé sur l’expertise de l’univer-sité autour de trois aires culturelles : luso-brésilienne, arabe et chinoise.

dans la tradition du magistère dont il est issu, le Master de Négociation internationale et interculturelle a, depuis 2008, misé sur la nécessité de développer de nouvelles com-pétences d’avenir. en s’appuyant sur le potentiel, important dans le domaine des langues et cultures de l’université de provence, le programme pédagogique du master propose de nouveaux contenus destinés à développer chez les étudiants de nouveaux savoir-faire dans le champ du management de l’information et dans celui de l’interculturel. s’ajoutant à cel-les plus classiques dans le domaine de la négociation et de la communication internationale, ces nouvelles compétences ouvrent vers des métiers d’avenir tels que ceux de la négo-ciation interculturelle, de la médiation interculturelle ou de la veille stratégique multilingue.

ces nouveaux métiers associent ces nouveaux savoir-faire à des compétences plus traditionnelles qui peuvent être à la fois techniques, linguistiques, culturelles ou comportemen-tales.

plusieurs formations de lettres et sciences Humaines propo-sent des cursus intégrés, de niveau exigeant, qui permettent d’étudier en alternance en France et dans un autre pays de la communauté européenne, obtenant à l’issue de leur cursus un double diplôme. citons par exemple le master langues et cultures etrangères : aire interculturelle Franco-allemande, reconnu et subventionné par l’université Franco-allemande, dont la première année d’enseignement se déroule à aix et la seconde à tübingen. il existe aussi deux cursus internatio-naux au sein de la licence d’Histoire et du master “Histoire et Humanités”, le premier avec l’université de tübingen en allemagne, le second avec celle d’alicante en espagne. ces formations ouvrent sur des emplois dans les institutions de recherche, les maisons d’édition, l’administration européen-ne et nationale, les médias, les institutions de formation, les institutions de la culture, les musées, la médiation intercultu-relle, les relations internationales.

l’obtention d’un double diplôme permet aux étudiants de prétendre à un emploi dans les deux pays où ils ont étudié, elle multiplie ainsi leurs opportunités d’insertion profession-nelle.

Le master d’archéologie et histoire de l’art devrait proposer à partir de la rentrée 2012 une spécialité “archéologie opé-rationnelle terrestre et maritime” fondée sur l’expertise des laboratoires d’archéologie de la maison méditerranéenne des sciences de l’Homme en matière de fouilles terrestres et sous marines, formant les futurs cadres des institutions spéciali-sées dans l’archéologie préventive comme l’inrap.

Polytech’ Marseille, créé en 2001, se compose de deux éco-les d’ingénieurs de l’université, l’institut universitaire des systèmes thermiques industriels (iusti) et l’institut charles Fabry (icF).

avec 700 élèves environ et 4 départements : microélectroni-que et télécommunications, génie industriel et informatique, mécanique et énergétique, génie civil, Polytech constitue un pôle important et reconnu de formations d’ingénieurs dans un cadre universitaire.

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l’univErsité dE ProvEncE touJours en aVance sur les métiers d’aVenir :

Jardin intérieur de la MMSH

Polytech’ Marseille

Rentrée 1971 : poussée d’étudiants de plus de 23% en deux ans.

les chiffres confirment un mouvement qui culmine entre 1993 et 2000 : le nombre d’inscrits, qui dépassait déjà 17 000 étudiants en 1987-1988, atteint 21 000 deux ans plus tard, 23 000 en 1992-1993 et reste aux environs de 26 000 de 1993-1994 à 1999-2000, avec un sommet proche de 27 000 en 1995-1996.

la pression est particulièrement forte en lettres et sciences Humaines : les effectifs d’environ 13 000 en 1987-1988, dépassent 16 000 deux ans plus tard, 18 000 à partir de 1992-1993 et se situent toujours au-delà de 19 000 de 1993-1994 jusqu’à 2003-2004, avec un sommet à plus de 20 700 en 2000-2001. les solutions, trouvées au prix d’efforts constants des présidents et vice-présidents successifs, sont multiples et font émerger peu à peu de véritables stratégies de site : ainsi, pour les lettres et sciences Humaines, outre les préfabriqués, peu glorieux mais indispensables, dans et hors du campus schuman, l’université met en œuvre trois mesures :

• la construction d’un bâtiment neuf sur le site d’aix destiné à la scolarité et donc à améliorer l’accueil des étudiants,

• la libération d’espaces par le transfert de certains laboratoires et centres documentaires vers d’autres sites : ainsi, la maison méditerranéenne des sciences de l’Homme, dont la première tranche, réalisée de 1995 à 1997, dépasse 9 000 m2, permet de regrouper au Jas-de-Bouffan une grande partie de la recherche en sciences Humaines et sociales, tandis que le pôle 3c (comportement, cerveau, cognition) rassemble sur saint-charles, les sciences de la cognition transférées depuis aix-en-provence et saint-Jérôme,

• l’introduction des lettres et sciences Humaines à marseille est d’abord timide dans les années 90 puis s’en suit un

véritable enracinement avec la création en 2005 d’un enseignement de lettres et sciences Humaines, sur le site de l’ancienne bibliothèque municipale, attenante au site de saint-charles, l’espace Yves Mathieu : cette initiative, voulue et mise en œuvre par deux présidents successifs, Gérard dufour et yves mathieu, a permis de mettre progressivement un terme à l’absence d’enseignement littéraire dans la deuxième ville de France, anomalie de la géographie universitaire régionale et même nationale soulignée dès la fin du xixe siècle par le doyen charve.

à partir de l’année 2000-2001, les effectifs ont progressivement retrouvé des niveaux plus en harmonie avec les capacités d’accueil : en 2005-2006, l’université comptait 22 900 étudiants, dont plus de 17 700 en lettres et sciences Humaines et près de 5 200 en sciences et

technologies. l’année suivante, l’incorporation de l’iuFm et de ses 3 000 étudiants a permis de maintenir l’effectif global à un niveau élevé, de 22 000 étudiants encore en 2008-2009, mais le nombre d’étudiants en lettres et sciences Humaines est désormais inférieur à 15 000 et celui de sciences et technologies se situe aux environs de 4 500.

Où en est-on aujourd’hui ?

si ces dix dernières années, le niveau des effectifs a diminué, les impératifs de faire accéder un public plus diversifié à l’enseignement supérieur et de le porter jusqu’à la licence sont aujourd’hui plus que jamais d’actualité.

depuis 2008, c’est un objectif affiché par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche avec le plan réussite en licence qui prévoit un accompagnement personnalisé des étudiants : un enseignant référent, du tutorat, des heures supplémentaires d’encadrement pédagogique…

ce plan a pour ambition de diviser par deux le taux d’échec en première année en 5 ans, de faire de la licence un vrai diplôme national débouchant sur une poursuite d’études ou sur une insertion dans le monde du travail, et d’atteindre ainsi l’objectif de 50% d’une classe d’âge au niveau licence.

renforcer le tutorat, créer des parcours diversifiés et des mises à niveaux permettent de mieux intégrer à l’université des publics parfois moins préparés aux études supérieures.

en même temps, la création de parcours susceptibles d’intégrer de très bons étudiants se met en place afin de faire retrouver le chemin de l’université à des étudiants qui seraient plus naturellement allés vers des formations sélectives. l’université de provence proposera ainsi au ministère pour la rentrée 2012 une nouvelle licence de “mathématiques, physique, chimie et informatique” (mpci étoile) de haut niveau en convention avec l’école centrale de marseille. cette licence permettra à des étudiants sélectionnés sur dossier d’intégrer à l’issue de la l3, le réseau des écoles centrales, mais aussi d’accéder aux masters disciplinaires. même désir dans une autre proposition de licence très innovante à la rentrée 2012, sous réserve de l’accord du ministère, la licence sciences et Humanités, qui s’adressent à des lycéens désireux de poursuivre leurs études aussi bien dans les disciplines scientifiques qu’en sciences humaines.

augmenter le taux de réussite, lutter contre l’abandon et le décrochage, intégrer les étudiants de profil très hétérogène et les porter jusqu’au diplôme… c’est donc le défi des universités aujourd’hui.

(textes extraits de l’ouvrage de “L’Université de Provence, 40 ans” ; et propos recueillis auprès de Catherine Virlouvet, Vice-présidente du Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire.)

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la question du patrimoine scientifique est pour l’université de provence posée depuis longtemps. de par sa mission et ses activités de recherche, l’université a toujours été très at-tentive à la conservation, à l’archivage ainsi qu’à la mise en valeur des données scientifiques contribuant également à son originalité et son identité.

Un premier exemple remarquable peut être l’astronomie. marseille est depuis longtemps liée à l’histoire de l’astrono-mie et la fondation de son observatoire dès 1702 par les Jé-suites dans leur collège de sainte-croix en est une preuve.

en 1763, lors de la suppression de la compagnie de Jésus, l’observatoire est repris par l’etat. un siècle plus tard, il est transféré sur le plateau longchamp et au début du xxe siècle est rattaché à l’université de marseille.

dans les années 50, les observations du ciel ont été presque entièrement transférées à l’observatoire de Haute-provence et l’observatoire de marseille est devenu un laboratoire de recherche en astrophysique et un centre d’enseignement lié à l’université.

aujourd’hui, suite à l’implantation de l’astrophysique sur château-Gombert, une réflexion est menée sur le site long-champ pour créer un parcours astronomique.

Un deuxième exemple tout aussi remarquable concerne la botanique. Fondé au début du xixe siècle par Jlm castagne à partir de ses collections personnelles, l’herbier mars est une institution internationalement reconnue dépositaire d’envi-ron 300 000 échantillons du monde entier.

les collections sont particulièrement riches en herbiers de la région méditerranéenne française (provençaux), des ancien-nes colonies et des départements d’outre-mer. d’autre part, l’herbier mars est complété par les échantillons des plantes utiles du musée colonial.

Autre collection, non seulement identitaire de l’Univer-sité de Provence, mais également de notre région PACA, la paléontologie. le musée de la paléontologie montre un échantillon de l’incroyable abondance et diversité des formes de vie qui ont vécu en provence durant 400 millions d’an-

nées. par exemple, les calcaires des calanques de marseille se sont formés il y 120 millions d’années par accumulation de restes d’organismes au fond d’une mer tropicale, alors qu’à la même période, les iguanodons gambadaient en Belgique. les roches et les fossiles nous racontent l’histoire des innom-brables changements climatiques, environnementaux qu’a subi la terre et de leur influence sur la faune et la flore.

Les Sciences Humaines et Sociales ainsi que les Humanités, secteur identitaire de notre université ont également été acteur du patrimoine scientifique. un patrimoine remar-quable existe sur l’aire géographique méditerranéenne. la maison méditerranéenne des sciences de l’Homme (mmsH) a, dès sa création, mis en place de nombreux dispositifs pé-rennes : le programme transversal inter msH “archives de terrain” a pour objectif de dresser un état des lieux docu-menté des gisements documentaires conservés, de poser les questions de structuration de l’information pour l’édition de sources, d’envisager la conservation pérenne de ces docu-ments, d’affronter la question des droits et de réfléchir aux enjeux de leur valorisation en particulier en lien avec le re-tour des sources numérisées et des métadonnées vers les populations étudiées.

la diffusion scientiFiQue

L’Observatoire de Haute-Provence

Musée de la Paléonthologie

Échantillon type Herbier, Collection Botanique

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existant depuis 1979, dans le cadre du département “image et son” le département devenu “Sciences, Arts et Techni-ques de l’Image et du Son” (SATIS) est aujourd’hui une ré-férence incontestable auprès des professionnels du film et fait partie du réseau des écoles supérieures publiques pro-fessionnalisantes.

les enseignements professionnalisants délivrés par satis per-mettent aux étudiants d’accéder à un emploi dans un secteur qui repose sur une interaction entre technologies et création artistique ; satis forme des professionnels de l’image et du son qui travailleront dans les industries des médias (cinéma, télévision, internet…)

satis entretient des relations privilégiées avec un grand nombre d’organismes et de professionnels régionaux et na-tionaux.

d’autres spécialisations professionnelles hautement quali-fiantes existent à l’université de provence comme le Master physique et science de la matière, spécialité profession-nelle “Instrumentations Optique et Lasers”.

le marché mondial de la photonique est globalement en croissance très forte : près de 15 % en moyenne depuis plu-sieurs années (malgré la crise des télécoms).

par exemple, dans la région, la présence d’iter engendre des besoins “optique” (contrôle du plasma, diagnostic, étude des

matériaux soumis au bombardement neutronique, chauffage du plasma) qui permettent le développement des entrepri-ses locales.

cette formation est construite à partir des relations privilé-giées entre la recherche fondamentale et appliquée et les champs d’utilisation favorisée par la présence d’une structure dédiée : Pop Sud (pôle optique et photonique) qui représente à ce jour une communauté de 183 membres, engagés dans le développement industriel, la recherche et la formation en optique, photonique et traitement de l’image dans les ré-gions provence-alpes-côte d’azur et languedoc-roussillon.

POp Sud/Optitec est d’ailleurs l’association qui pilote “pôle” l’un des 3 pôles de compétitivité à vocation nationale labelli-sés en photonique “photonique - systèmes complexes d’op-tique et d’imagerie”. l’enjeu pour la région est de maîtriser une ‘brique’ technologique majeure dans le développement actuel de l’optique-photonique en développant la compéti-tivité des filières applicatives régionales (spatial, nucléaire, mico-électronique, médical, sous-marin) et de nouvelles thé-matiques.

société de l’information, internet, sécurité, sont des mots clés qu’on entend couramment et qui correspondent à une évolution radicale de l’usage de l’informatique. de nouveaux usages et de nouveaux métiers ont alors émergé et les for-mations en informatique de l’université préparent à ces mé-tiers.

c’est la cas du Master Informatique (UFR MIM).

les spécialités du master informatique, informatique avan-cée et applications de l’université de provence forment les étudiants aux nouvelles techniques d’exploitation et de trai-tement des informations (parcours Bda) et à celles permet-tant de construire des logiciels sûrs et de maitriser les techni-ques de sécurité des réseaux (parcours Fsi).

l’enseignement de fouille de données et l’apprentissage automatique (entrepôts de données, indexation mutimé-dia,...) permettent d’extraire de nouvelles connaissan-ces à partir de celles dont on dispose et l’enseignement des méthodes de vérification (test, analyse statique de programme,cryptographie...) permet d’obtenir des niveaux de fiabilité assurant la qualité logicielle nécessaire.

Le Master Professionnel Génie Statistique et Informatique (GSI) couvre 4 sous-spécialités : ingénierie statistique, ana-lyse et traitement de données, informatique et traitement du signal, Finance et assurance, statistique médicale – Biostatis-tique – Bioinformatique.

l’augmentation de la puissance des calculateurs et la capa-cité de recueillir et de stocker des quantités de plus en plus gigantesques de données nécessitent des outils performants de traitement de celles-ci.

c’est précisément l’objet de la statistique de traiter les don-nées. le besoin de statisticiens ne fait que croître tant dans les entreprises que dans les laboratoires de toutes les disci-plines, en France comme dans le monde entier.

Bien entendu les ingénieurs statisticiens doivent utiliser l’outil informatique pour mettre en œuvre les algorithmes de traitement de données. la particularité du master Gsi est de donner à ses étudiants une double compétence statistique et informatique, particulièrement appréciée des employeurs.

Département SATIS

Centre de Mathématiques et Informatique

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outre les trois conseils (ca, cs, ceVu) prévus par la loi, notre

université s’est dotée d’un certain nombre de commissions ou

d’instances de concertation, parfois limitées dans le temps et

liées à une circonstance nouvelle. ainsi, j’ai eu à animer à la

demande du président yves mathieu, une commission des

utilisateurs de Jefyco, au moment de la mise en place de ce

nouveau logiciel comptable, en 2003-2004. cette instance in-

formelle permettait d’échanger autour de problèmes liés à

cette mise en place, et de prévoir, avec l’agence comptable,

les formations nécessaires aux utilisateurs.

plus récemment, en 2008, alors que j’étais vice-président du

conseil scientifique, j’ai réuni à deux reprises les directeurs de

tous les laboratoires de recherche de l’université pour élabo-

rer les nouvelles règles de répartition des crédits scientifiques

attribués par le ministère désormais de manière globale à

l’université. cette concertation préparatoire a permis de défi-

nir les divers paramètres entrant en ligne de compte pour le

calcul des crédits de chaque labo, à côté de ceux réservés aux

actions collectives de l’établissement, afin de proposer une

répartition budgétaire au vote du cs, puis du ca.

Regards croisés de Bernard Cousin et de Jimmy Elhadad

Bernard Cousin a été successivement directeur de l’UER d’Histoire - Histoire de l’art de 1985 à 1987, vice-président du conseil des etudes et de la Vie universitaire (ceVu), responsable du secteur lettres et sciences humaines de 1987 à 1990, directeur de l’uFr civilisations et Humanités en 1991, vice-président du conseil scientifique (1992-1994), chargé de mission à la commission des finances (1993-1998), responsable du centre des lettres et sciences Humaines (1997), directeur de la Formation continue (1998), directeur des publications de l’université de provence (2000-2008), di-recteur de l’umr telemme (temps, espaces, langages, euro-pe méridionale, méditerranée), à la maison méditerranéenne des sciences de l’Homme (2001-2007) et enfin vice-président du conseil scientifique (2006-2008).

si l’on définit le “pilotage” de l’université comme les dis-positifs et les méthodes mises en œuvre pour en assurer la (bonne) marche et le développement, on ne peut qu’être frappé des évolutions depuis quarante ans. celles-ci tiennent d’abord aux changements dans l’environnement, auxquels l’université de provence a dû s’adapter : mutations propre-ment universitaires, comme l’augmentation des effectifs, la diversification des filières ou l’évolution du cadre législatif concernant l’enseignement supérieur et la recherche, ou plus largement encore mutations de la société qui ne sont pas sans impact sur notre institution, que ce soit le considérable développement de l’informatique, et notamment de l’infor-matique de gestion permettant d’avoir des états quantifiés beaucoup plus précis , ou la “culture du contrat” qui a peu à peu redéfini nos relations avec les tutelles (ministère, grands organismes de recherche…).

Je retiendrai deux changements majeurs dans le “pilotage”, sur le quart de siècle pendant lequel j’ai exercé divers man-dats dans l’université de provence. le premier est constaté par tous : les tâches de “gestion” se sont multipliées, et ce à tous les niveaux. la responsabilité pédagogique d’un diplôme se résumait auparavant à prévoir les horaires d’intervention de chaque enseignant et à collationner sujets et résultats d’examen. a ces tâches s’ajoutent aujourd’hui celles de pré-parer une maquette d’enseignement pour l’habilitation et un rapport d’exécution documenté, y compris sur le devenir des étudiants, et ce tous les quatre ans. ainsi la tâche du ceVu est beaucoup plus lourde aujourd’hui que lorsque j’en ai été le vice-président de 1987 à 1990. cette évolution concerne tout autant d’autres activités ou missions de l’université : finan-ces, relations internationales, recherche…

concernant ce dernier domaine que j’ai particulièrement connu, notamment pour avoir exercé deux fois, à quinze an-nées d’écart, la responsabilité de vice-président du conseil scientifique, outre l’évolution générale déjà évoquée, je note un changement d’importance dans notre université, qui, comme chacun sait, est constituée d’un secteur scientifique et d’un secteur lettres, langues, arts et sciences humaines. la différence entre ces deux secteurs était très marquée dans les années quatre-vingt-dix. elle l’est beaucoup moins aujourd’hui, même si des spécificités disciplinaires demeu-rent. le secteur sciences humaines, hier encore émietté en petites équipes, s’est structuré en laboratoires comme en sciences, prenant souvent la forme d’umr, dotés d’un réel budget, avec l’installation dans des locaux dédiés à la recher-che (à la mmsH, à saint-charles ou avenue pasteur). une évo-lution semblable est en cours dans le secteur lettres, langues et arts depuis deux plans quadriennaux, et va aboutir à la livraison prochaine de locaux de recherche dans le nouveau bâtiment de l’avenue schuman. cette évolution est, à mes yeux, essentielle, car elle rend légitime un pilotage commun de la recherche pour les deux secteurs, tout en tenant compte des spécificités de chacun, notamment en termes d’équipe-ments ou de critères d’évaluation.

ces évolutions ont eu pour conséquence l’alourdissement et la multiplication des responsabilités de gestion, qui s’est tra-duit notamment dans notre université par l’augmentation du nombre des vice-présidents et chargés de mission. la com-plexité grandissante des tâches de gestion comporte aussi le risque qu’elles apparaissent comme détournant l’enseignant-chercheur de ses missions fondamentales et qu’elles soient ainsi laissées à quelques “spécialistes”. or, au-delà de ces mu-tations, il est pour moi un point essentiel dans le “pilotage” de l’université, c’est que, hier comme aujourd’hui, il soit ef-fectué, sous le contrôle de conseils élus, par des personnels de l’établissement.

analysE du pilotaGe de l’uniVersité

concErtations

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La Bibliothèque de la Méditerranée vise à constituer un champ documentaire méditerranéen en adoptant une dé-marche collaborative entre les Bibliothèques et centres de documentation des organismes partenaires du réseau d’ex-cellence des centres de recherche en sciences humaines sur la méditerranée. certaines actions, initialement sur l’aire mé-diterranéenne, ont également évolué au delà. un bel exem-ple est le projet Cartomed qui d’une cartothèque méditerra-néenne s’est développé à l’échelle planétaire avec le projet Cartomundi.

L’Université de Provence s’est engagée à poursuivre ses efforts dans le domaine du patrimoine scientifique au regard des évolutions technologiques actuelles telles que la numérisation, l’accès libre de ce patrimoine, non seulement à la communauté universitaire, mais également vers les élèves du secondaire et le grand public. en partena-riat avec le cnrs, nous pilotons un projet national de base de données (IR Corpus) ainsi que leur diffusion à travers le

Bibliothèque de la MMSH projet Openédition. ce portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales en libre accès, développé par le Centre pour l’édition électronique (Cléo), contient plus de 70 000 documents, articles et chapitres de livres acadé-miques. en février dernier, le Cléo a lancé une déclinaison de cette offre avec OpenEdition Freemium. elle s’adresse aux bibliothèques qui souhaitent participer au financement de l’édition en libre accès, tout en se plaçant au cœur de la diffu-sion des usages de lecture en sciences humaines et sociales. cette offre garantit une diffusion maximale des textes scien-tifiques, grâce au libre accès et aux services Premium à desti-nation des bibliothèques et de leurs usagers, tout en offrant une opportunité de revenus à l’édition. ce modèle innovant vise donc à développer un modèle économique pour l’édition en libre accès, intégrant bibliothèques, revues et plateforme d’édition électronique.

Denis BertinVice-président du conseil scientifique

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la démarchE Qualitéla formalisation d’une démarche qualité à l’université de pro-vence s’est introduite par le biais de l’enseignement profes-sionnel : lors de la définition référentiel de la maitrise scienti-fique et technique “instrumentation industrielle et capteurs ” (1984), noyau de la Filière instrumentation, les partenaires industriels supportant cette formation avaient sensibilisé le porteur du projet Jacques andré à l’assurance-qualité, version simplifiée de la démarche qualité, qui devait conduire à la première version de la norme iso 9000 en 1987. ainsi, depuis son origine, la filière instrumentation propose un module sur la qualité. cependant, cette norme dans sa première version était clairement adaptée à l’industrie et non appropriée aux organismes proposant des prestations intellectuelles. dans les années 1990, elle évolue en portant une plus grande attention au fond, en particulier concernant la satisfaction des parties intéressées (et non plus simplement sur celle du “client”), la maîtrise des processus (et non plus simplement la vérification de la conformité du produit) et l’amélioration continue. lors de la publication de la norme iso 9000 version 2000, les conditions étaient alors réunies pour que divers groupes universitaires travaillant en relation avec le monde économique se lancent dans une démarche de certification qualité : première certification obtenue par la filière instru-

mentation en juillet 2003, suivie deux ans plus tard par le service de formation continue.

en septembre 2008, le président caverni nomme un chargé de mission pour étudier, favoriser et accompagner l’établis-sement dans sa volonté affirmée de mettre en œuvre les principes fondamentaux de la démarche qualité au niveau de la formation et de l’administration générale. il s’en suit

• un important travail de communication et d’information sur le thème de la qualité dans le cadre de discussions avec de nombreux services généraux, centraux, communs et d’uFr. il s’agit d’expliquer la réalité fondamentale de la démarche qualité : un mode d’organisation rationnelle de l’établissement prenant en compte des attentes de chacune des parties intéressées à la réussite de son projet stratégi-que (société, étudiants et apprenants, acteurs de la sphère culturelle, associative et économique, personnels, parte-naires académiques et collectivités territoriales) basé sur la maîtrise des processus développés et sur la volonté d’amé-lioration continue.

• l’accompagnement de quelques services volontaires com-me l’agence comptable, la divison de la recherche, la direc-tion des relations et des ressources Humaines, dans la mise en place des principaux outils de la norme matérialisant les principes énoncés : cartographie des processus, description des processus, rédaction des procédures.

l’auto-évaluation de l’établissement constitue une expérien-ce en vraie grandeur de la façon dont la démarche certifica-tive peut être abordée avec la volonté politique de la direc-tion et le soutien des personnels concernés (tous les services généraux, centraux et commun ont été sollicités).

la démarche qualité fait maintenant partie de l’héritage pro-posé à aix-marseille université par l’université de provence dont elle assume la paternité partagée.

Jacques André, Vice-président insertion professionnelle et relation socio-economiques, chargé de la démarche qualité.

dossiEr Panorama réalisé Par audE castillE, mariE gaidoukoff, claudiE galnon

jimmy Elhadad : analyse complémentairePilotage, Aide au pilotage, Comité de pilotage… ces termes apparaissent avec une fréquence de plus en plus croissante dans les textes qui présentent la politique uni-versitaire, la gestion des établissements d’enseignement supérieur. Je ne reprendrai pas ce qu’en dit Bernard Cou-sin mais plutôt j’essaierais de préciser d’autres aspects de ce que ce mot de pilotage recouvre.

Dès la création des universités suivant le modèle actuel (les années 70 et la loi Faure), les tutelles se sont atta-chées à définir les missions de l’université. la loi “savary” de 1984 a apporté plus de précision sur ces missions et d’une certaine manière plus de contraintes pour ceux qui avaient la charge d’impulser dans leurs établissements respectifs la réalisation de ces missions. cela devait donner naissance à la forme actuelle de relations entre les tutelles et les établis-sements, connue sous le nom de “politique contractuelle”. parallèlement, sans que ce soit l’apanage des universités, l’apparition de l’informatique conduisait à de profonds chan-gements dans les modes de gestion des établissements d’enseignement supérieur.

Ainsi à l’Université de Provence, apparaissait des outils in-formatiques de gestion au début des années 90. construits de manière ad hoc par des informaticiens de l’établissement en liaison avec les fonctionnels des différents services de l’université, ces outils concernaient en premier lieu la gestion financière et comptable ainsi que celle de la scolarité. en co-rollaire de ces développements les responsables de l’univer-sité étaient demandeurs de données reflétant la situation de l’établissement vis à vis de ses marges financières, de l’évo-lution de ses effectifs étudiants. n’oublions pas que c’est à cette époque que l’université française et en particulier l’uni-versité de provence a connu une explosion sans précédent en matière d’effectifs étudiants. ce développement d’outils de gestion avait lieu également au niveau national sans qu’il y ait ni cohérence ni intercommunication entre ces différents outils.

La nécessité de construire des outils “nationaux” répon-dant à un cahier des charges conforme aux missions (com-

munes) des établissements d’enseignement supérieur s’est donc imposée et a donné naissance à ce qui devait devenir aujourd’hui l’agence de mutualisation des universités et des etablissements (amue).

Ainsi l’Université de Provence se dotait de ce que l’on ap-pelle les “grandes applications nationales” s’appuyant sur des bases de données : Apogée, logiciel de gestion et base de la scolarité ; Harpège, logiciel de gestion et base des per-sonnels, etc.

Simultanément avec la “culture du contrat” l’établisse-ment souhaitait formaliser de plus en plus ses objectifs au regard de ses missions, les moyens de les atteindre, en un mot sa stratégie. cela passait aussi par une évaluation de ses résultats et donc par la nécessité de les “mesurer”. c’est ce que l’on appelle aujourd’hui des indicateurs en vue de l’aide à la décision.

l’amue, sous l’impulsion de la conférence des présidents d’universités (cpu), mettait en place, à la fin des années 90, une réflexion sur le “pilotage des universités” en créant un groupe de travail ad hoc auquel j’ai participé au nom de l’université de provence pendant plus de 3 ans. l’université créait dans le même temps l’observatoire de la Vie etudian-te (oVe) dirigé par sylvie david, ainsi que la cellule Apogée sous l’impulsion de martine Bustany et la cellule Harpège. le premier a produit de nombreux documents allant de l’ana-lyse de l’évaluation des effectifs étudiants aux conditions de vie et d’études dans l’université. la cellule Apogée, outre l’appui apporté à l’oVe, s’est attachée à améliorer la fiabilité et la complétude des données, à étendre les procédures de saisie automatique notamment des maquettes d’habilita-tion lors de la mise en place du lmd. plus récemment cette cellule devenue service des habilitations, encadrée actuelle-ment par antoine paris, a contribué à la mise en place d’outils permettant d‘évaluer les charges d’enseignement. la cellule Harpège a permis de fournir différents indicateurs (nature des recrutements, occupation des emplois, etc.) et d’élaborer avec laurence pouzenc le Bilan social de l’établissement à partir de 2006.

Je n’ai fait que citer des exemples parmi beaucoup de pro-ductions de ces instances : d’autres données sont produites par les services financiers, le service du patrimoine qui, avec l’installation d’une base de données et d’un logiciel de ges-tion du patrimoine immobilier, a permis à l’établissement d’avoir une connaissance fine de l’ampleur et de l’état de son patrimoine.

cette mise en place d’outils, de procédures de pilotage, au fil de ces années, a permis aux directions de l’université qui se sont succédées d’être capables de répondre aux sollicitations des tutelles qui demandaient à l’université de se situer par rapport aux objectifs qu’elle s’était fixée. cela a permis de définir des indicateurs susceptibles de mesurer les résultats des objectifs qu’elle prétendait atteindre. ainsi les projets de contrats quadriennaux que l’établissement soumettait à ses tutelles revêtaient une réalité concrète et se présentaient comme des feuilles de route du développement de l’univer-sité.

Jimmy Elhadadenseignant-chercheurconseiller du président de l’université de provence

Un ouvrage de 120 pages retraçant les 40 ans de l’Uni-versité de Provence: historique, témoignages, faits mar-quants, photos...est à disposition du personnel sur simple demande. Il est également téléchargeable sur le site in-ternet de l’université.

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un ouvragE mémoirE Pour les 40 ans de l’uniVersité :

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