REPUBLIQUE DE TURQUIE UNIVERSITE DE ÇUKUROVA INSTITUT … · Prof. Dr. Azmi YALÇIN Directeur de...
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REPUBLIQUE DE TURQUIE
UNIVERSITE DE ÇUKUROVA
INSTITUT DES SCIENCES SOCIALES
DEPARTEMENT DE DIDACTIQUE DU FRANÇAIS LANGUE ETRANGERE
UTILISATION DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DANS
L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS
Umut Hür YAŞAR
THESE DE DOCTORAT
ADANA, 2010
REPUBLIQUE DE TURQUIE
UNIVERSITE DE ÇUKUROVA
INSTITUT DES SCIENCES SOCIALES
DEPARTEMENT DE DIDACTIQUE DU FRANÇAIS LANGUE ETRANGERE
UTILISATION DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DANS
L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS
Umut Hür YAŞAR
Directeur de Recherche : Yrd. Doç. Dr. Mediha ÖZATEŞ
THESE DE DOCTORAT
ADANA, 2010
A La Direction De L’institut Des Sciences Sociales De L’universite De Çukurova
Cette étude a été acceptée par notre jury comme THESE DE DOCTORAT
du Département d’Enseignement du Français Langue Etrangère
Présidente : Yrd. Doç. Dr. Mediha ÖZATEŞ
(Directrice)
Membre : Dr. A. Necmi YAŞAR Professeur
Membre : Dr. Tuğrul İNAL, Professeur
Membre : Dr. Erdoğan BADA, Professeur associé
Membre : Dr. Nuran ASLAN, Maîre de Conférence
RATIFICATION
Je certifie que les signatures apposées ci-dessus appartiennent effectivement aux
professeurs dont les noms sont indiqués.
……/……/2010
Prof. Dr. Azmi YALÇIN
Directeur de l’Institut
Note: L’utilisation dans cette thèse de photos, schémas, graphiques et d’énonciations de
sources personnelles ou autres est soumise aux dispositions énoncées dans la Loi no
5846 sur les Œuvres d’Art et les Idées.
Not: Bu tezde kullanılan özgün ve başka kaynaktan yapılan bildirişlerin, çizelge, şekil ve
fotoğrafların kaynak gösterilmeden kullanımı, 5846 Sayılı Fikir ve Sanat Eserleri
Kanunu’ndaki hükümlere tabidir.
i
ÖZET
FRANSIZCA ÖĞRETİMİNDE YENİ TEKNOLOJİ KULLANIMI
Umut Hür YAŞAR
Doktora Tezi, Fransız Dili Eğitimi Anabilim Dalı
Danışman: Yrd. Doç. Dr. Mediha ÖZATEŞ
Temmuz 2010, 142 sayfa
Fransızca öğretiminde yeni teknoloji kullanımı başlıklı çalışmamız iki ana
bölümden oluşmaktadır.
İlk bölümde eğitim teknolojilerinin gelişmesinde etkisi olan çeşitli teori ve
metodolojik akımları incelemeye çalıştık. Yeni bilgi ve iletişim teknolojilerinin
kullanımındaki gelişmeleri inceleyerek çeşitli eğitim programlarını tanıtmayı
amaçladık.
Çalışmamızın ikinci bölümü otonom öğrenme bakış açısıyla yabancı dil olarak
Fransızca öğrenimi için geliştirilen çeşitli sitelerinin ve sistemlerinin analizine
ayrılmıştır.
Sonuç olarak bu çalışma yabancı dil öğrenimi ve öğretiminde yeni bilgi ve
iletişim araçlarından yararlanma alanında öğrenciler ve öğretmenlere bu araçların
yararlı bir şekilde kullanımı konusunda öneriler sunmaktadır.
Anahtar Kelimeler: yabancı dil, otonom öğrenme, yeni teknolojiler, hipermedya,
hipermetin
ii
RESUME
UTILISATION DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DANS
L’ENSEIGNEMENT DU FRANCAIS
Umut Hür YAŞAR
Thèse de Doctorat, Département de Didactique du Français Langue Etrangère
Directeur de Recherche : Yrd. Doç. Dr. Mediha ÖZATEŞ
Juillet 2010, 142 pages
Notre travail de recherche se compose de deux parties principales.
Dans la première partie, nous avons essayé d’analyser des différentes théories
d’apprentissage et des courants méthodologiques qui ont influencé le développement
des technologies éducatives. Abordant les progrès dans l’utilisation des nouvelles
technologies d’information et de communication, nous avons présenté les programmes
éducatifs.
La seconde partie de notre recherche est consacrée à l’analyse et à la
classification de certains sites et systèmes pour l’apprentissage du français langue
étrangère du point de vue de l’apprentissage en autonomie.
Finalement cette étude propose des nouvelles perspectives dans le domaine de la
formation en apprentissage des langues en autonomie à travers les technologies
d'information et de communication.
Les mots clés: langue étrangère, autonomie d’apprentissage, nouvelles technologies,
hypermédia, hypertexte
iii
REMERCIEMENTS
Je voudrais exprimer, tout d’abord, ma gratitude à maître de conférence,
Madame Mediha ÖZATEŞ, qui a eu l’amabilité de diriger cette thèse.
Je voudrais remercier Messieurs les professeurs Tuğrul İNAL, l’Université de
Hacettepe, A. Necmi YAŞAR, l’Université de Çukurova, et les maîtres de conférences
Monsieur Erdoğan BADA et Madame Nuran ASLAN, l’Université de Çukurova d'avoir
accepté de participer à mon jury de thèse.
J'exprime ma profonde reconnaissance à tous ceux qui m'ont aidé dans ce travail.
iv
TABLES DES MATIERES
Page
ÖZET ………………………………………………………………..………………..…i
RESUME………………………………………………………………...……………...ii
REMERCIMENTS………………………………………………….………………...iii
INTRODUCTION…………………………………………………..……………….....1
CHAPITRE 1
THEORIES D’APPRENTISSAGE
1.1. Theories Comportementalistes………………………………………………………8
1.2. La Gestalt Ou La Psychologie De La Forme……………………..………………..11
1.3. Theories Cognitivistes Et Constructivistes...……………………………..…..……12
1.4. Theories Socio-Constructivistes…………………………………….……………..19
1.5. Tendances Actuelles……………………………………………………………….21
CHAPITRE 2
METHODOLOGIES D’APPRENTISSAGE
2.1. Classifications Terminologiques…………………………………………………..25
2.2. Courants Methodologiques D’apprentissage………………………..……………..28
2.2.1. Méthodologie traditionnelle…………………...…………………………...28
2.2.2. Méthodologie directe…………………………………………...…………..28
2.2.3. Méthodologie audio-orale et audio-visuelle…………………..……………30
2.2.4. Méthodologie structuro-global-audio-visuelle (SGAV) et situationnelle….32
2.2.5. Méthodologie notionnelle-fonctionnelle……….…………………………..34
2.2.6. Analyse communicative…………………………………..…………….….36
2.2.7. Analyse psycho-pragmatique………………..……….…………….……....39
2.3. Vers Une Nouvelle Methodologie…………………………………………..…….39
2.3.1. Apprentissage en autonomie……………………………………..………....44
2.3.2. Cadre de référence Européen…………………………..………….…….….46
v
CHAPITRE 3
CONTRUBITIONS ACTUELLES DES TIC DANS LE DOMAINE EDUCATIF
3.1. Hypertexte………………………………………………………….……………...53
3.1.1. Origines et évolution de l’hypertexte…………………………….……..…...55
3.1.2. Caractéristiques de l’hypertexte……………………………………...……...58
3.1.3. Applications de l’hypertexte en éducation…………………………………..62
3.2. Internet.…………………………………………………………………………….65
3.2.1. Origines d’Internet……………………………………………....…………..68
3.2.2. Caractéristiques d’Internet………………………………….…………….…69
3.2.3. Applications d'Internet à l'apprentissage des langues………..………….…..71
3.2.4. Clés pour analyser et choisir un site Internet avec des fins éducatives …….74
3.3. Programmes Éducatifs…………………………………………….……………….75
3.3.1. Caractéristiques des programmes éducatifs……………….….……………..76
3.3.2. Fonctions des programmes éducatifs ...……………………….…………….78
3.3.3. Classification des programmes éducatifs…………………………………...79
3.3.3.1. Selon les objectifs pédagogiques et non pédagogiques………..…..79
3.3.3.2. Selon le mode de transmission : on-line et off-line……….…..……80
3.3.3.3. Selon le contenu : apprendre des contenus et les apprendre à
apprendre………………………...………………………………….80
3.3.4. Différentes formes d'utilisation des programmes éducatifs………..…….81
CHAPITRE 4
AUTONOMIE D’APPRENTISSAGE DES LANGUES ET OFFRES
TECHNOLOGIQUE POUR LA FORMATION
4.1. Autonomie D’apprentissage………………………………………….….………...83
4.2. Autonomie Et Hypermedia………………………………………….…..…………92
4.2.1. Stratégies d'apprentissage des langues en autonomie avec des systèmes
hypermédias……….………………………………………….……..………95
4.2.2. Interaction personne-Machine (IPM)…………………………..…….……100
vi
CHAPITRE 5
ANALYSE DES SYSTÈMES PROGRAMMES EN RÉSEAU
POUR APPRENDRE FRANÇAIS
5.1. Caractéristiques…………………………………………………..…….………....104
5.2. Classification de ressources FLE…………………………………….…….……..105
5.3. Analyse des sites FLE……………………………………………….……………110
CONCLUSIONS …………………………………………………………………….115
BIBLIOGRAPHIE…………………………………….…………………………….128
CURRICULUM VITAE………………………………………….…………………142
1
INTRODUCTION
Depuis plusieurs décennies nous assistons à une révolution électronique mise en
forme de la société dans laquelle nous nous trouvons, atteinte à un point où les
technologies électroniques font partie du monde qui nous entoure : communication,
loisirs, affaires, enseignement, etc.
Commencée avec le son, cette révolution a été développée, plus tard, avec
l'avènement de la bande magnétique. Dépassée plus tard par la technologie de l'image
avec la vidéo et la télévision, elle est actuellement à un niveau important par l’utilisation
généralisée de l'ordinateur et son langage numérique. Nous pouvons dire que nous
sommes entrés dans l’ère de l'« intertextualité électronique » (Jacquinot, 1996) :
l'ordinateur peut créer des images, codifier les textes et sons et les rendre ainsi
accessibles, visibles et audibles sur l’écran. On peut également transporter ces
documents à travers la planète en quelques seconds.
Avec l’intégration et l’assimilation de ces technologies dans la vie quotidienne,
ces dernières deviennent de plus en plus des éléments invisibles. A peu près en deux
décennies, les ordinateurs ont évolué de manière surprenante. Au début, Ils étaient des
machines qui ne servaient qu’à faire de grands calcules et devaient être manipulés par
les experts ; ils sont devenus presque un appareil électroménager. Les jeunes qui ont
grandi avec les ordinateurs ont assimilé cette technologie tout comme d’autres
électroménagers qui se trouvent dans les maisons : la télé, le téléphone ou la micro-onde
etc. Certes, c’est nouveau pour certaines générations mais non pas pour les plus jeunes,
puisque l’ordinateur fait partie de leur vie quotidienne. C’est dans ce sens qu’il est
presque invisible.
C’est donc une réalité qu’on ne peut pas ignorer. Cette réalité concerne
également, d’une manière ou d’une autre, le domaine de l’enseignement comme tout
autre domaine. En effet, l'éducation, à travers les Technologies de l'Information et de la
Communication, communément appelées TIC, favorise l'intégration des étudiants dans
la société de l'information. Les TIC ont connu durant les dernières années un
2
développement spectaculaire dans la majorité des sociétés les plus développés comme
par exemple les Etats-Unis et les pays scandinaves en particulier.
Le taux de l’utilisation d'Internet est révélateur de ce phénomène. En ce sens,
après le Conseil européen de Lisbonne en 2000, on a apporté un élément, à la fois,
intéressant et ambitieux : le Plan d’Action eEurope 2002, dont l'objectif global est que
l’Europe se connecte à Internet sur une grande échelle et le plus vite possible. Pour
atteindre cet objectif, le Plan d'Action met l’accent sur trois aspects essentiels : un
Internet plus rapide, moins cher et sécurisé.
Selon le rapport, l’utilisation d'Internet dans les domiciles dans des pays
membres de l'Union Européenne a augmenté, à peu près, de 18% en mars 2000 à 38%
en décembre 2001. Pourtant, ce taux, dans certains pays de l'Union Européenne comme
la Hollande ou la Suède, c’est plus de 60%. En novembre 2001, presque 50% de la
population de l'UE utilisait Internet à la maison, au travail, à l'école, dans les lieux
publics etc. Ce qui veut dire qu’il y a autant d’utilisateurs d’Internet dans l’Union
Européenne qu’aux Etats-Unis.
Nous observons donc que l'internet, pendant quelques années, a gagné des
milliers d’adeptes et a élargi son réseau jusqu'à des limites inimaginables en atteignant
des bureaux et des maisons dans le monde entier et en se transformant en un grand
moyen d'information et de communication.
L'histoire nous montre comment, une fois introduite dans la société, une
nouvelle technologie provoque des conséquences importantes dans divers domaines tels
politique, social, culturel et éducatif.
Les TIC sont un domaine de connaissances en développement tant dans le cadre
de la recherche que dans celui de l'enseignement. Ces technologies dans le domaine
éducatif présagent la disparition progressive des contraintes d'espace et de temps dans
l'enseignement, et l'adoption d'un modèle d'apprentissage centré sur l'étudiant.
Les technologies de l’information ont été souvent considérées comme une
solution magique aux problèmes posés dans l'enseignement et l'apprentissage des
langues. Cependant elles sont plutôt un outil sophistiqué et délicat mise au service des
3
recherches linguistiques et des utilisateurs, mais qui ne remplacent pas de manière
absolue l'action méthodologique ni la prise des décisions des apprenants.
Chaque fois qu'un nouveau support apparait sur le marché, il produit un espoir
pédagogique qui s’inscrit dans la croyance qu'il facilitera la tâche difficile d'apprendre
et/ou enseigner, c'est l'illusion que ce nouveau support susceptible de résoudre tous les
problèmes et fera disparaître toutes les difficultés d'apprentissage.
Dans le présent travail nous essayerons de montrer comment les technologies et
les propositions technologiques d'apprentissage les plus récentes peuvent être intégrées
dans des différents projets d'apprentissage plus ou moins efficaces, selon les apprenants
et leurs styles cognitifs et peuvent aider à dépasser les difficultés d’apprentissage.
Dans ce contexte, nous encadrons ce travail dans le cadre de l’apprentissage en
autonomie, et plus particulièrement, la formation en autonomie à travers le potentiel des
TIC.
En ce sens, l’un de nos objectifs est d’observer comment apparaissent les
différents aspects relatifs à l'apprentissage en autonomie dans les différents courants
psychopédagogiques, et dans les différentes méthodologies d'apprentissage de langue.
Dans le domaine des technologies appliquées à l'éducation, il s’agit également d’un
processus de maturation en ce qui concerne les possibilités techniques et l'interaction
avec l'utilisateur.
L'autonomie, n'est pas quelque chose qui apparaît tout d’un coup chez les
apprenants, mais est un processus qui prend beaucoup de temps et qui exige une
formation pour le développement de certaines compétences. En ce sens, ce processus
d'autonomisation converge au développement des compétences particulières que
l'utilisateur a besoin d’intégrer pour un usage rentable et significatif des TIC,
concrètement des systèmes hypertextuels. Ainsi, on doit prendre en compte des
utilisateurs et de leurs différents styles cognitifs et d'apprentissage. Par conséquent, nous
allons essayer, dans ce travail, d’établir des ponts entre tous ces domaines, en adoptant
un point de vue de la formation en autonomie.
4
Le développement de la capacité d'apprendre une langue dépend de la prise de
conscience, de la modification des représentations ou de l’enrichissement des
connaissances dans trois grands domaines de savoirs ou de compétences : culture
linguistique, culture d'apprentissage et méthodologie (Bailly, 1994,93).
Cette étude nous permettra d’en tirer des conclusions qui peuvent servir à
orienter des futures recherches dans le cadre des TIC et la formation en autonomie
quelle que soit la langue cible. Nos conclusions peuvent être donc considérées comme
des hypothèses initiales.
Nous structurons le présent travail autour de cinq chapitres divisés deux parties.
La première partie intitulée « Théories et méthodologies d’apprentissage et
utilisation des nouvelles technologies », comprend les trois chapitres, et reprend l'état de
la question qui servira de base théorique de notre analyse.
Dans le premier chapitre de cette partie, nous allons faire le parcours des
différentes théories de l'apprentissage développées tout au long du XXe siècle qui ont
influencé, de manière remarquable, la conception et le développement des technologies
éducatives. Nous partons des théories comportementalistes, (la machine à enseigner et
l'enseignement programmé de Skinner), basées sur le postulat qu’on produit des
connaissances à partir du principe actif de stimulant-réponse. Nous indiquons ensuite
les contributions de la théorie de la forme ou de la Gestalt, et des théories cognitivistes
et constructivistes : le modèle évolutif et génétique de Piaget, l'apprentissage significatif
et la construction des plans et des structures de la conduite. Nous commentons
finalement les théories constructivistes de Vygotski et de Bruner. Toutes ces tendances
théoriques qui constituent, d’une manière ou d’une autre, le cadre de référence
psychopédagogique, ont été à la base de différents dispositifs technologiques créés ou
adaptés à des fins pédagogiques.
Dans le deuxième chapitre, « Méthodologies d’apprentissage», nous verrons
comment ces technologies qui ont influencé et ont été influencées par les théories de
l'apprentissage, seront adoptées et adaptées par l’enseignement et l'apprentissage des
langues. L'histoire des technologies et des méthodologies est plein de liens très
5
intéressants qui permettent de recueillir l’histoire de l'évolution complexe et en spirale
de ces deux domaines des connaissances.
Comme référence pour notre analyse historique, nous prenons notamment un
parcours des méthodologies et des technologies du XXe siècle étant un siècle de progrès
continu marqué par les mots de l'évolution, du mouvement, de la transformation etc.,
quoi que nous mentionnions aussi des théories précédentes pour encadrer l'exposition.
En moins d'un siècle, il y a eu plus de changements et de progrès technologiques et
méthodologiques dans le domaine de l'enseignement que toute l'histoire précédente.
Ce parcours historique-systématique nous permet d'observer comment la
didactique des langues a évolué à partir d’une conception de l’enseignement-
apprentissage des langues basée sur la transmission des connaissances linguistiques,
notamment en termes des connaissances déclaratives, à une conception processuelle, qui
dirige le regard vers les stratégies des apprenants et qui est posée par l'acquisition de la
langue comme une appropriation personnelle des connaissances et des compétences,
mis en rapport avec l'acquisition d'une compétence linguistique et communicative.
Les exemples et les références que nous présentons dans ce second chapitre sont
tirés en grande partie du Français Langue Étrangère (FLE), puisque c’est l’objet de
notre étude. D'autre part, les recherches menées dans l’enseignement du FLE sont un
fidèle reflétant des tendances les plus innovatrices appliquées aussi à d'autres langues.
La France est un des pays où l'approche communicative acquiert une grande expansion
et une acceptation. Il y a dans ce pays des centres pionniers dans les recherches et
l’expérimentation de l'apprentissage en autonomie. Les linguistes et les chercheurs
français sont parmi les plus novateurs et reconnus, tant dans les recherches du FLE que
dans celles d'autres langues. Le fait de prendre le français comme référence ne néglige
pas, toutefois, la littérature dans d'autres langues, spécialement dans le domaine des
études de la langue anglaise. Cependant, les recherches en didactique du FLE sont un
miroir qui reflète les recherches les plus actuelles dans le domaine de
l’enseignement/l'apprentissage des langues étrangères.
Le 3ème chapitre est consacré à la présentation et aux contributions actuelles des
TIC du point de vue de leur applicabilité et utilisation dans le domaine de l'éducation en
6
général, et dans l’enseignement des langues en particulier. Les deux premières sections
abordent les progrès les plus révolutionnaires : l’hypertexte et Internet. Dans la
troisième section, nous présentons les programmes éducatifs en général : les types de
programmes, leurs principales caractéristiques, ainsi que leurs fonctions.
Les langues qui servent d’instruments pour la communication sont des éléments
vivants en constant évolution. L'utilisation des technologies de l'information et de la
communication entre les personnes parlant cette langue explique la nécessité d’en
parler. Ainsi, depuis une vingtaine d’année nous assistons à une explosion de termes et
d’expressions nouveaux qui font déjà partie de notre réalité et de bagage linguistique
d'utilisation courante.
En ce qui concerne la langue française, le Délégation Générale à la Langue
Française et aux Langues de France, organisme d’Etat chargé des mises à jour des
terminologies paru dans le Journal Officiel, a publié, en seulement six ans, cinq
documents qui rassemblent des termes appartenant à l’informatique et à Internet.
Du reste, dans notre travail, nous avons voulu, d'une part, refléter cette réalité
accompagnant une terminologie pour refléter chaque nouveau concept ou terme lié à
des technologies; et d’autre part, avec ces réflexions terminologiques, nous avons voulu
mettre en évidence l'adaptation terminologique aux différentes langues européennes des
termes en rapport avec les technologies de l'information et de la communication.
La seconde partie, « Autonomie et les TIC pour l’apprentissage de français
langue étrangère », comprend le quatrième et cinquième chapitre. Dans le quatrième
chapitre, « Autonomie d'apprentissage des langues et des offres technologiques pour la
formation », nous abordons le sujet de l'apprentissage des langues du point de vue de
l'autonomie et des applications de l’hypertexte. Nous reprenons, d'abord les définitions
et les contributions de divers auteurs sur la notion de l'autonomie que nous estimons
pertinents pour notre analyse sur les TIC. De notre point de vue, le défi de la
multimédia de dernière génération réside dans l’intégration des plans personnels
d'apprentissage, et dans le traitement de la diversité dans l’enseignement-apprentissage
des langues.
7
Deuxièmement, nous résumons les points essentiels vers lesquels tend la
didactique des langues actuellement, et qui font de l'autonomie la capacité de gérer la
complexité, aspect clef.
En ce qui concerne l'autonomie des systèmes hypermédias, il nous paraît
essentiel d’aborder le sujet des stratégies nécessaires pour pouvoir effectuer un
apprentissage des langues en autonomie avec des systèmes hypermédias, ainsi que la
relation établie entre la personne et la machine.
De nombreux auteurs mentionnent Internet comme le « grand réseau ». En effet,
le volume énorme d'informations et de documentations qui circulent à travers ce réseau
rend ce dernier « compliqué ». Dans cette situation, la gestion de cette information
devient indispensable.
Mettant l’accent sur les systèmes qui peuvent être utilisés pour l'apprentissage du
français langue étrangère que l’on trouve sur Internet, nous présentons une classification
de ces systèmes selon le type d'utilisateur et le type d'application.
Nous analysons également certains programmes d'apprentissage du français, du
point de vue de l'autonomie.
8
CHAPITRE 1
THEORIES D’APPRENTISSAGE
Le débat sur les technologies appliquées à l'éducation n'est pas récent. Depuis
l'antiquité, des philosophes, pédagogues, psychologues et scientifiques se sont
interrogés sur la nature et la construction de la connaissance et sur les processus
d'apprentissage. Les recherches sur la connaissance et ses modes d'élaboration ont été
accompagnés, et fortement influencées, par les débats apparus autour du progrès de
l'automatisation et des tentatives pour construire des modèles d'intelligence artificielle
favorisés par le développement des sciences informatiques.
De la même manière, les expériences et les contributions théoriques des
psychologues et des pédagogues influencent et modifient la manière de concevoir le
rôle des technologies dans l'apprentissage.
Toute conception sur l'apprentissage présuppose une option déterminée sur la
matière et sur les fondements psychologiques de la construction et de l'assimilation des
connaissances. Motivation, pratique et intégration sont des notions en rapport avec des
possibles réponses à la question de comment faire travailler l'esprit dans l'activité
d'apprendre, mais chacune cherche les réponses d'un certain point de vue en expliquant
des aspects partiels. Dans ce premier chapitre, nous indiquons des aspects qui ont
fortement influencé la conception et le développement des technologies pour
l'apprentissage, depuis les théories comportementalistes développées vers le milieu du
XX siècle, jusqu'à présent.
1.1. Théories Comportementalistes
Le premier dispositif technologique applicable à l'apprentissage a été imaginé
par B.F. Skinner en 1953 dans le cadre de la théorie comportementaliste. Celui-ci, part
du phénomène analysé par Pavlov en 1930 sur les reflets conditionnés qui se produisent
chez les animaux (théorie de l'accord réfléchi). Rappelons l'exemple typique qu’illustre
cette théorie : le chien formé à recevoir du repas après le son d'une cloche, secrète des
salives à chaque fois que le son de cette cloche se présente, c'est-à-dire, la réponse de
9
l'animal est conditionnée au stimulant provoqué par le son de la cloche, ou la vision de
la personne qui habituellement lui apporte l'aliment.
Les théories de l'apprentissage partent des bases de la psychologie empirique
formulée en 1913 par le psychologue américain John Watson et considèrent que le seul
objet de la psychologie est le comportement de l'individu, puisqu'il est impossible de
connaitre ce qui se passe par son cerveau. La psychologie comportementaliste aspirait à
être capable de prédire la réaction à vue d’un stimulant déterminé.
Les comportementalistes (Thorndike, Watson, Skinner, etc.) considèrent que
l’homme fonctionne à la base des stimulants et des réponses; ce sont des stimulants qui
introduisent une information dans son cerveau, et les réponses sont des réactions de
l’homme aux stimulants. Ils affirment que ce sont les comportements qui fournissent
des effets positifs aux gens en agissant comme réponse à un certain stimulant, ceux qui
sont acquis et confirmés (théorie de l'accord agissant formulée par Skinner). Si une
réponse est suivie par un renforcement positif, la réponse se produit de nouveau. Ce qui
est renforçant (prix) est la récompense qui augmente l'apprentissage.
Parallèlement aux recherches dans le cadre des théories comportementalistes qui
étaient développées aux Etats-Unis, les études de psychologie de l'Union Soviétique,
appliquaient dans leurs expériences la méthode de recherche réflexologie qui part de
mêmes fondements. Parmi ces chercheurs nous soulignons Leontiev, Luria, et Béjretev
qui ont mené des études sur cette méthode.
L.S. Vygotski, contemporain de ces reflexologues et formé dans le cadre de la
réflexologie, explique, dans un rapport présenté au Congrès National de Psycho-
neurologie, tenu à Léningrad en 1924, la réflexologie en ces termes :
Un reflet quelconque, dans sa partie réactive (mouvement, sécrétion), se
transforme en stimulant d'un nouveau reflet de ce même système ou d'un autre.
Nous observons comment les études effectuées à deux côtés de l’Atlantique à
cette époque, viennent confluer dans les mêmes principes lorsqu’on essayait de
découvrir les lois qui régissent le comportement humain.
10
Ces études influenceront de manière fondamentale les principes de base qui
orienteront la création et le fonctionnement des mécanismes automatiques qui essayent
de reproduire certaines activités humaines, entre elles l'apprentissage. C'est-à-dire qu’il
s'agit des mécanismes dans lesquels chaque action est conditionnée par la précédente et
dérive dans une autre, qui à son tour, offre des différentes possibilités.
Le dispositif conçu par Skinner et connu comme la machine à enseigner, a été
créé en principe pour l’enseignement de l’enfant. On considère cet appareil comme
l’ancêtre lointain des logiciels éducatifs. Du reste plus tard, ce dispositif a été introduit
en ordinateur, malgré les critiques reçues autour du manque d'innovation de
l'« invention ». Ce dispositif consiste à organiser la progression de l'apprentissage en
contrôlant le comportement de l'élève à travers es questions dont la correction peut être
automatisée grâce à un programme informatique. Si la réponse de l'élève est correcte, il
reçoit un renforcement positif : un message de félicitation, augmentation de
ponctuation, nouvelle question d'une plus grande difficulté, etc. ; si la réponse n'est pas
correcte, il reçoit des sanctions : message d'erreur apparaît. Il s’agit donc d’un
enseignement programmé.
Cet enseignement programmé se base sur le fractionnement des matières à des
unités minimales, dans la vérification immédiate de son assimilation et dans le
renforcement positif. Autrement dit, on enseigne une matière fractionnée et on effectue
immédiatement un essai, si l'essai est satisfaisant, l'élève reçoit un stimulant positif, si
l'élève manque reçoit une punition, et on n’avance pas dans l'enseignement de la
matière.
Skinner souligne ainsi les avantages les plus importants des machines à
enseigner:
a) La collaboration immédiate de la bonne réponse.
b) Un seul professeur peut surveiller un grand nombre d'élèves qui travaillent à
la fois.
c) Chacun des élèves progressera à son propre rythme, selon sa capacité, en
essayant de résoudre des problèmes ou répondre aux questions comme il lui
est possible dans le temps de la session.
11
d) En cas d'interruption de la tâche, celle-ci pourra être reprise à partir du point
où elle a été interrompue.
L'appareil permet la présentation calculée des matériaux disposés de telle sorte
que l'approche et la solution d'un réactif dépendent de la réponse donnée. On peut
également enregistrer les erreurs.
Cet enseignement programmé conçu par Skinner marquera de manière
permanente la pensée sur les technologies éducatives. Bien que plus d’un demi-siècle
depuis la création de ce dispositif, certaines approches fondamentales de l'enseignement
programmé restent et continuent à être appliqués dans les programmes d’enseignement
assisté par ordinateur (EAO), et dans les pays anglo-saxon (Pouts-Lajus, Riché-
Magnier, 1998). Les caractéristiques les plus fréquentes qu’on garde dans des
programmes modernes sont : la présence des consignes associés à une réponse ; la
fréquence des messages ; la correction immédiate et l'évaluation pédagogique des
erreurs des apprentis et l’individualisation du rythme d'apprentissage selon le niveau.
Bien que ce type de programmes élaborés sous des conceptions
comportementalistes de l'apprentissage, ils ne facilitent pas la compréhension globale
des situations, par contre, ils s'avèrent efficaces dans les tâches d'apprentissage et de
résolution de problèmes de routine.
1.2. La Gestalt ou La Psychologie de la Forme
La psychologie de la Forme (Gestalt, en allemand) apparaît comme réaction aux
théories comportementalistes. Les comportementalistes soutiennent que l'information et
l'acquisition de connaissances sont données au sujet depuis l'extérieur, alors que la
Gestalt, au contraire, tient compte du traitement interne de l'information.
La Gestalt, apparue aux USA dans les années 30, est une école de psychologie
qui est représentée par les psychologues allemands M. Wertheimer, W. Köhler, et K.
Koffka, abrités après la prise de pouvoir du gouvernement nazi.
Le fondement de cette école pourrait être résumé de manière suivante :
12
La perception humaine n'est pas la somme des données sensorielles, mais passe
par un processus de restructuration qui forme à partir de cette information une manière,
une gestalt.
La Gestalt considère que les situations doivent être considérées de manière
globale pour pouvoir être comprises. Les psychologues de la Gestalt ont introduit le
concept d'organisation entre le stimulant et la réponse de ce qui est comportementaliste.
Ces derniers considéraient l'atmosphère comme une série de stimulants indépendants.
Pour les gestaltistes, les phénomènes perçus réellement sont des manières organisées,
non des groupements d'éléments sensoriels, c'est-à-dire, les phénomènes s’interprètent
comme unités organisées de manière globale, non comme la somme de leurs parties.
Parler des sensations comme s'ils existaient isolément, ou comme s'ils pouvaient se
déplacer d'une partie du domaine à autre sans éprouver une modification, est
extrêmement artificiel. Dès qu'une sensation occupe son emplacement comme une
partie d'un tout perceptif, son caractère est altéré par les autres parties de la
configuration globale.
Certaines des réflexions de la Gestalt, entre elles l'organisation et la structuration
interne de l'information, peuvent être considérées comme des précurseurs des théories
postérieures. La même manière de l'organisation de la connaissance, de l'information
dans des cadres, des schémas et des fenêtres seront des concepts clefs dans la
conception et le développement postérieurs des TIC.
1.3. Théories Cognitivistes et Constructivistes
Les sciences cognitivistes développent leurs théories à partir de la description de
l'activité mentale. L'apprentissage ne dérive pas d'un phénomène de cause-effet, de
stimulant-réponse défendu le comportementaliste; il s'agit plutôt du résultat de
différents processus mentaux.
L'emphase du cognitivisme est située dans le développement de la potentialité
cognitive du sujet pour que celui-ci se transforme en un apprenti stratégique qui sait
apprendre et résoudre des problèmes ; qu’il apprend significativement, c'est-à-dire, en
intégrant des nouvelles connaissances à son schéma mental et en établissant des
13
nouvelles liaisons conceptuelles. Un des caractéristiques de la connaissance
significative est qu'elle peut se convertir en une pensée active, puisqu'elle a une
puissance heuristique ou instrumentale pour construire de nouvelles connaissances.
Le constructivisme est un paradigme scientifique dans lequel convergent la
conception de l'apprentissage comme un processus de construction sociale de la
connaissance et l'enseignement comme une aide, comme une médiation à ce processus.
Vers la fin des années 60, dans le cadre des théories constructivistes de
l'apprentissage, l’américain Seymour Papert, dans le M.I.T. (Massachusetts Institute of
Technology), crée un langage de programmation appelé LOGO.
Disciple direct de Piaget, Seymour Papert, crée LOGO à partir des théories sur le
développement mental de l'enfant exposées par Piaget.
Piaget a centré ses études sur l'évolution cognitive de l'être humain. Il considère
que depuis sa naissance, et en suivant le développement évolutif de son intelligence,
l'enfant construit ses connaissances et ses propres structures intellectuelles par
l'interaction constante avec son environnement. Un environnement fournit à l'enfant de
multiples informations, dont l’une est d'accord avec sa structure cognitive et n'affecte
pas le niveau d'équilibre, d'autres au contraire, cassent cet équilibre et provoquent un
conflit cognitif. En termes de Piaget, en coordonnant les éléments disparates, un
processus d’assimilation-réorganisation lui fournira finalement l'établissement d'un
nouvel équilibre.
L'élève doit activement prendre part dans le processus d'apprendre, en liant les
connaissances préalables à la nouvelle information à travers une série de stratégies
d'apprentissage qui incluent des techniques de :
a) Traitement de l'information : répétition, annotation, soulignement, etc.
b) Représentation : diagrammes, cartes conceptuelles, modèles, etc.
c) Organisation : aménagement, identification de la structure d'un texte, etc.
d) Métacognition et méta-apprentissage : planification, règlement, évaluation du
processus d'apprentissage.
14
Dans ce cadre théorique, LOGO se présente comme l'outil qui synthétise les
principes fondamentaux et constitutifs des théories constructivistes. Il s'agit d'un outil
pour « apprendre à apprendre », un programme constructeur pour l'apprentissage de
mathématiques, qui apporte une série d'avantages à l'apprentissage :
a) Fournit des environnements d'exploration, des atmosphères d'apprentissage,
où l'élève peut éprouver et vérifier les conséquences de ses actions, de sorte
qu’il construise un cadre de référence, des schémas de connaissance qui
faciliteront l'acquisition postérieure de nouvelles connaissances.
b) Promeut une pensée rigoureuse, puisque l'élève se trouve avec la nécessité
d'expliquer tous les éléments et relations qui constituent son programme.
c) C'est un moyen d'expression qui invite à indiquer le processus de
construction de la connaissance et les méthodologies de travail.
Il s'agit d'un produit d'accès facile, destiné tant aux enfants qu’aux adultes et qui
a connu un grand succès durant les années 80 partout dans le monde.
Il y a des auteurs qui manifestent leur mécontentement du point de vue
pédagogique puisqu'il est uniquement articulé sur la manipulation des objets techniques
(Pouts-Lajus, Riché-Magnier, 1998).
Malgré la chute évidente de ce langage dans son application pratique dans des
environnements scolaires, il existe actuellement des pays où son utilisation est encore
dans les pratiques enseignants par de nombreux professeurs: on peut en citer par
exemple l'Argentine, le Brésil, le Canada, la Slovénie, la Hongrie etc. Il est à signaler
que depuis 1991 il existe « une Fondation LOGO », créée afin de diffuser la philosophie
du langage dans toute la planète, en organisant des séminaires, ateliers, conférences,
etc., et en publiant également la revue LOGO Update.
En opposition avec l'apprentissage basée sur la mémorisation et par répétition
mécanicien propre au comportementalisme, Ausubel, Novak, et Hanesian défendent
l’apprentissage significatif. Un apprentissage est significatif quand il pourra mettre en
rapport avec les structures cognitives préalables que possèdent les élèves, de manière
consciente, substantielle, non arbitraire, en résultant un apprentissage fonctionnel et
15
transmissible à des nouvelles situations, répondant aux questions, nécessités et intérêts
des mêmes étudiants (Ausubel, Novak, Hanesian, 1978) :
L'essence du processus de l'apprentissage significatif réside dans le fait que des
idées exprimées symboliquement sont mises en rapport de manière non arbitraire et
substantiel avec ce que l'élève sait déjà. Par relation substantielle et non arbitraire nous
voulons dire que les idées sont mises en rapport avec un certain aspect existant
spécifiquement relevant de la structure cognitive de l'élève, comme une image, un
symbole déjà significatif, un concept ou une proposition.
Pour développer chez les étudiants des apprentissages significatifs il faut poser
les nouveaux apprentissages à partir des connaissances qu'ils possèdent déjà et
structurer les contenus de sorte que les concepts les plus généraux se présentent d'abord
et facilitent l'intégration de beaucoup de concepts subordonnés. En ce sens Ausubel,
Novak et Hanesian suggèrent utiliser des organisateurs préalables:
Les organisateurs préalables contribuent à ce que l'élève reconnaisse. Les
éléments des matériaux d'apprentissage nouveaux peuvent significativement être appris
en les mettant en rapport avec les aspects spécifiquement pertinents de la structure
cognitive existante. [...] les organisateurs sont présentés à un niveau plus élevé
(Ausubel, Novak, Hanesian, 1978).
C'est-à-dire, il s'agit des éléments d’une globalité ou d’un niveau d'abstraction
permettant d'établir un pont entre ce que l'élève sait déjà et ce qui a besoin de savoir
avant qu'il puisse significativement apprendre la tâche en question.
Ausubel, Novak et Hanesian distinguent deux étapes dans les processus que
développent les élèves pour effectuer un apprentissage significatif :
a) Étape de différenciation progressive des nouvelles connaissances en ce qui
concerne ce qu’ils ont déjà.
b) Étape de réconciliation intégratrice de ces nouvelles connaissances avec celles
déjà existantes dans son esprit, à travers une réflexion critique et une
mémorisation compréhensive.
16
Ils considèrent que l'apprentissage dans lequel l'élève ne met rien de son partie,
éliminant ainsi l'effet de rétro-alimentation que toute découverte personnelle comporte,
n'est pas un apprentissage significatif.
Les programmes qui prétendent de promouvoir les étudiants dans des
apprentissages significatifs, que nous considérons nécessaires, doivent bien tenir compte
de ces principes.
Les programmes appropriés sont ceux qui sont tutoriaux. Ceux-ci dirigent
l’apprentissage des élèves, font des questions et contrôlent à tout moment l'activité de
l'élève. La façon habituelle d'interagir avec ces programmes exige de l'élève
l'élaboration d'une réponse qu'elle considère valable devant les questions de l'ordinateur,
lequel détecte les erreurs quand ceux-ci seront produits.
Ce type de programmes s'oppose quant à la conception et à son utilisation aux
programmes appelés non tutoriaux. En général, dans ces programmes, l'ordinateur
adopte le rôle d'un laboratoire ou d’un orchestre à la disposition de l'élève et, ce dernier
a toute l'initiative, une liberté d'action limitée seulement par les normes du
fonctionnement du programme. L'ordinateur ne juge pas les actions de l'élève, il se
limite à traiter les données que celui-ci introduit et montre les conséquences de ses
actions sur un environnement. L'étudiant doit tirer ses conclusions. Dans les
programmes non tutoriaux on exige un apprentissage par découverte, c'est-à-dire, un
apprentissage inductif qui va des faits aux théories, des aspects concrets et particuliers
aux abstraits et généraux en promouvant chez les élèves des stratégies de recherche au
moyen d’une série d'étapes : observation, vérification des données disponibles,
formulation d’hypothèse, expérimentation, élaboration des lois, analyse du processus de
recherche. L'élève doit créer ses propres structures de pensée, en acquérant des activités
stratégiques, qui facilitent d'autres apprentissages. Il s’agit de trop de surcharge
cognitive, à notre avis, pour pouvoir effectuer un apprentissage significatif et complet
de la matière inconnue. Or, ceux qui soutiennent que les idées apprises par découverte
sont bien retenues et facilement transmissibles ; ils affirment que « on sait seulement ce
qui est découvert ; le reste est mal connu…».
17
Nous soulignons donc, l'importance de l'apprentissage significatif dans les
processus de mémoire à long terme, puisqu'il facilite la récupération des connaissances
acquises.
En 1977, Thorndyke a constaté, après une expérience menée avec ses étudiants,
que les hommes tendent à construire des schémas, patrons et structures pour
comprendre et retenir les histoires. Cette expérience consistait à faire écouter à un
premier groupe d'étudiants une histoire comptée dans l'ordre normal de présentation, et
à un second groupe, on contait la même histoire en changeant aléatoirement l'ordre de
présentation des discours. Le résultat a été que le premier groupe a rappelé presque
toutes les propositions dans le même ordre, et le second groupe n'a pas été capable de
reconstruire l'histoire et a rappelé l'information d'une manière moins organisée.
Thorndyke a effectué un autre essai de plus sur son propre analyse des structures
cognitives des histoires. Il partait de l'idée que les personnes essayent de comprendre les
histoires en cherchant à relier les propositions à une structure grammaticale spécifique
pour l'histoire. C'est-à-dire, si on lisait deux histoires, l’une après l’autre, ayant de la
même structure mais de contenu différent, on constatait que comprendre cette seconde
histoire était plus facile pour le lecteur, puisqu'il vient de construire une structure
identique à laquelle il doit maintenant utiliser. Dans ce cas, comprendre la seconde
histoire consisterait à installer des personnages et des événements nouveaux dans une
structure qui est déjà familière. Toutefois, si la seconde histoire requiert de construire
une nouvelle structure, il serait alors plus difficile de la comprendre puisque le lecteur
doit défaire premier schéma et construire un nouveau.
Shank et Abelson, affirment aussi que les personnes utilisent des structures
d'événements pour comprendre l'information verbale. Par exemple, lors d’une
conversation quelqu'un rend compte quelque chose et l'interlocuteur essayera de trouver
dans sa mémoire une structure d'événements plus appropriée. Quand il aura rendu
compte de quelle structure déjà appropriée, il lui sera plus facile de comprendre ce qui
est conté.
En ce sens, si les personnes disposent d'un ensemble de règles grammaticales
organisées pour les histoires, il est aussi probable qu'ils possèdent d'autres systèmes
18
grammaticaux pour comprendre un autre type d'information. Par exemple Kintsch a
suggéré en 1974 une macrostructure pour les articles scientifiques.
Rappelons que les théories de la Gestalt parlaient déjà des phénomènes perçus et
de l'information, comme schémas ou structures organisées favorisant l'évolution dans
l'apprentissage.
Les théories cognitives admettent aussi la nature structurée de l'apprentissage
avancé. Selon ceci, chaque secteur de la connaissance humaine possède une structure
unique intégrée par des concepts et des relations entre des concepts.
Les schémas sont des paquets de connaissance dans lesquels, outre la
connaissance propre, il y a une information sur comment on doit utiliser celle-ci. Le
caractère hiérarchique de l'organisation des schémas entraîne nécessairement l'existence
des concepts génériques de divers niveaux d'abstraction.
Dans le domaine des langues, les études postérieures sur la grammaire du texte
(Vont Dijk, Kintsch, 1975, Fayol, 1985) et les types discursifs justifieront ces
approches. En effet, les types discursifs sont des cadres sociolinguistiques et cognitifs
qui organisent nos discours dans la société où nous vivons. Ces cadres répondent à des
conventions sociales et culturelles qui agissent comme des moules flexibles et
changeants historiquement mais en même temps suffisamment stables pour nous
permettre d’identifier rapidement devant quel texte nous nous trouvons.
Tout au long des années 70 et 80 nous observons que les scientifiques sont
influencés directement par le développement des sciences cognitives. Ils développeront
des systèmes qui tiennent compte directement des principes théoriques du cognitivisme.
En effet, il commence à être l’objet des recherches en intelligence artificiel, systèmes
tutoriaux intelligents, systèmes experts. Il traite relation personne-machine (comment
présenter et structurer l'information, comment fournir les liaisons, comme hiérarchiser
les cadres, etc.) dans le but d'améliorer la sécurité, l'utilité et l'efficacité de ces systèmes.
19
1.4. Théories Socio-Constructivistes
Au cours des années 80, encouragés par le progrès croissant de l'informatique,
les scientifiques Allen Newell et Herbert Simon introduisent l'intelligence artificielle
dans les sciences cognitives. Ils pensent que le cerveau fonctionne comme un système
de traitement de l'information, c'est-à-dire, comme un ordinateur.
Quelques années avant, en 1969, Ernst et Newell l'avaient déjà essayé avec la
création d'un programme d'ordinateur, Solution Général de Problèmes (SGP). Le projet
consistait à faire qu'un ordinateur cherche intelligemment la solution des problèmes.
Pour ce faire, ils l'ont doté d'une stratégie puissante générale, basée sur la manière par
laquelle les hommes cherchent à résoudre des problèmes. La stratégie spécifique de
planification pouvait être représentée précisément dans le système SGP.
Jusqu'à la fin des 80, l'apprentissage est perçu comme un processus individuel de
construction des connaissances, basé sur les interactions de l'apprenti avec un ensemble
organisé d'informations : documents authentiques, cours, différentes ressources
éducatives, livres, programmes, services télématiques.
Toutefois, pour Bruner, l'apprentissage n'est pas le résultat d'un processus
d'individualisation mais il résulte de l'interaction entre l'individu et sa culture, c'est-à-
dire, l'essentiel de l'apprentissage réside dans les interactions qui sont établies dans la
classe, entre le professeur et les étudiants, et entre les étudiants eux-mêmes. Les
étudiants sont des actifs soumis qui utilisent la pensée pour développer leur potentialité
cognitive, afin de se transformer en apprentis stratégiques. Ils savent apprendre et
résoudre des problèmes, de sorte qu'ils le fassent significativement, c'est-à-dire, en
l'intégrant à leur schéma mental.
L'apprentissage est considéré comme une transaction dans laquelle la médiation
humaine, basée sur l'échange verbal, est la seule manière de réalisation. En ce sens,
Vygotski indique l'influence positive la réalisation d'activités dans des petits groupes
coopératifs dans l'apprentissage. Il souligne aussi l'importance du professeur comme
conseiller qui peut intervenir directement ou suggérer l'utilisation de certains moyens
20
didactiques. Bruner affirme que selon la conception de Vygotski, « L'éducation « sans
enseignant » est impossible ».
Avec l’aide de limitation par les adultes, dans l'activité collective guidée, l'enfant
peut faire beaucoup plus de ce qu'il peut faire avec sa capacité de compréhension de
manière indépendante. La différence entre le niveau des tâches réalisables avec l’aide
des adultes et le niveau des tâches qui peuvent être développées avec une activité
indépendante définissent le secteur de développement potentiel de l'enfant.
La tâche du professeur, partant de ce concept, est d'orienter la situation, de
guider les étudiants vers la découverte des modèles implicites qui ont dans leurs esprits
et qui peuvent leur être utiles pour résoudre des problèmes, à travers des questions
motivantes et provocantes. C'est-à-dire, essayer de faire surgir et développer chez les
étudiants leur zone de développement potentiel.
En élargissant l'idée originale de Vygostki, Bruner définit comme
« échafaudage » les conduites des adultes destinées à permettre la réalisation des
conduites par l'enfant qui sont au-delà de ses possibilités individuelles. C’est-à-dire, il
s’agit d’une structuration que des adultes constituent pour faciliter l'apprentissage des
tâches de ceux plus jeunes. Cette nouvelle contribution justifie récemment la fonction
du professeur dans le processus d'apprentissage.
En définitive, pour Vygotski et Bruner, l'apprentissage est une transaction, un
échange socioculturel entre l'apprenant et un membre de sa culture plus expérimenté
que lui.
La construction des structures cognitives inclut aussi la promotion de l'intuition :
on peut aller au-delà des preuves immédiates et on peut faire un saut vers l'innovation.
Les programmes qui suivent un modèle pédagogique d'inspiration cognitiviste,
renforcent un apprentissage par exploration qui favorise la réflexion et la pensée
critique des étudiants. L'ordinateur agit comme un instrument qui présente des éléments,
informations et environnements sur lesquels l'utilisateur manipule des données et les
éprouve librement, dans le respect à des normes.
21
Il s'agit des programmes non tutoriaux orales (ou tutoriaux orales qui donnent
une grande autonomie à l'utilisateur), dont l'objectif principal n'est pas le développement
de quelques connaissances précises mais plutôt, le développement de la personne, la
construction des structures intellectuelles qui permettent à un plus grand degré
d’adaptabilité. Ils acceptent les erreurs comme une partie du processus d'apprentissage
et en profitent pour diagnostiquer le degré de développement cognitif des élèves et
déterminer le traitement le plus adéquat dans chaque cas. Des études en ce sens avaient
été déjà faites dans le domaine de l’enseignement/l'apprentissage des langues (Lamy,
1976, 1983, Porquier, Frauenfelder, 1979).
L'apprentissage social que préconise Vygotski influence de manière directe et
indiscutable les propositions de systèmes d'apprentissage de collaboration. Nous
soulignons le système CSCW (Computer Supported Cooperative Work), Grupware, et y
compris des propositions qu'offre Internet comme BSCW (Basic Support for
Cooperative Work), application qui est utilisée actuellement par de nombreux
professeurs et étudiants dans certaines universités.
1.5. Tendances Actuelles
Au début des années 90, les Etats-Unis et les pays du Nord de l'Europe
reprennent la théorie de l'activité pour l'étude des interfaces des systèmes informatiques.
La théorie de l'activité, créée durant les années 20 par l'école russe de
psychologie (Vygotski et Leontiev entre autres) soutient que le comportement d'un
individu est régi non seulement depuis l'intérieur, par des nécessités biologiques et
psychologiques, mais aussi depuis l'extérieur, par la création et l'utilisation d'objets
culturels appelés artefacts pédagogiques (instruments, méthodes, machines, images,
textes, etc.) qui jouent un rôle de médiateur entre l'individu et l'objet de son activité.
Dans le terrain de l'éducation, cette théorie est adoptée plutôt d'un point de vue
anthropocentrique que techno centrique, en reléguant les technologies à la périphérie de
l'apprentissage, pour les transformer en un instrument de plus (Pouts- Lajus, Riché-
Magnier, 1998).
22
Selon la théorie de l'activité, le langage est un élément fondamental dans la
communication entre égaux avec le professeur, et de la même manière comme élément
de médiation et d'interface entre l'utilisateur et la machine.
Durant 50 années, la théorie et la pratique nées de l'utilisation des technologies
de l'information et de la communication ont beaucoup évolué sous l'influence des
principaux courants psychopédagogiques. Des pédagogues, des psychologues et
didacticiens constatent que l'activité de l’apprentissage est non seulement logique et
fonctionnelle, mais aussi, de manière très significative sociale, affective et culturelle et
ils essaient de concevoir un modèle individualisé et automatisé de l'apprentissage.
En ce sens, le concept de médiation, défini par Vygotski, à laquelle nous avons
fait une allusion précédemment, est révélé comme un élément indispensable pour la
conception de nouveaux systèmes.
Les nouveaux programmes doivent contenir un système de médiation entre la
machine et l'utilisateur qui permet à celui-ci de l’utiliser correctement à travers des aides
techniques par exemple.
Ils doivent indispensablement contenir également un système de médiation entre
l'utilisateur et le programme d'apprentissage qui l'accompagne dans son parcours, qui
l'oriente sur les options et qui lui apporte une dimension métacognitive en lui
fournissant ainsi la réalisation d'un apprentissage significatif, construit sur propre son
expérience.
Nous parlons de la présence d’un équivalent à un tuteur, qui jouerait le rôle
d’« échafaudage », en termes de Bruner, c'est-à-dire, il s'agit d'offrir des « passages »,
des constructions médiatrices entre les connaissances systématiques, scientifiques et les
représentations spontanées. Dans ce cas, il s'agirait d'un tuteur virtuel.
La métacognition est la capacité de comprendre comment un apprenti peut
parvenir à exercer un contrôle sur son propre apprentissage. Il apprend à être capable de
faire des plans d'apprentissage, d'évaluer des résultats et de développer des stratégies
cognitives et métalinguistiques. En effet, pour avancer dans l'apprentissage, il est
23
fondamental d’être capable de parler de ce qu’on fait, car, dans ce cas, l’apprenti est
obligé de réfléchir et de prendre conscience de sa propre manière d’apprendre.
Une des caractéristiques indispensable des TIC est justement de permettre de
lancer un regard métacognitiviste sur le processus d'apprentissage.
Le développement des systèmes de l’hypertexte et la diffusion d'Internet de
manière significative marquent la majorité des propositions actuelles d'apprentissage
basées sur la théorie de la construction sociale de la connaissance. On y propose des
environnements virtuels d'apprentissage coopératif entre des individus ou des
communautés éloignés physiquement les uns des autres, ce qui favorise et renforce
l'apprentissage en autonomie.
24
CHAPITRE 2
METHODOLOGIES D’APPRENTISSAGE
Depuis beaucoup de temps, la didactique des langues a posé une série de
questions de base et inéluctables, qui ont défini les fondements des analyses des
didactiques, que sont : à qui enseigner ?, dans quel but ?, qu'est-ce qu’enseigner ?, et
comment le faire ? etc.
Pour essayer de répondre à ces questions Nous nous proposons de revoir les
principales propositions méthodologiques et les didactiques d’apprentissage des langues
étrangères. Ces questions citées en haut constituent la base des principales notions
abordées : le public destinataire et le rôle que joue la motivation et l'adaptation
pédagogique (qui enseigner ?); les objectifs qu’on prétend atteindre avec une orientation
fonctionnelle (dans quel but ?); la délimitation des contenus et des options linguistiques
(qu'enseigner ?) et les théories méthodologiques et psychopédagogiques (comment faire
?) (Galisson, 1980).
Comme nous avons déjà signalé, l’’enseignement a profité, tout au long de
l'histoire, des innovations technologiques qui coexistaient avec les principales théories
psychopédagogiques. Parallèlement à ces dernières, la didactique des langues étrangères
a évolué en suivant les mêmes principes.
Dans le présent chapitre nous allons voir comment ces technologies ont
influencé les théories de l'apprentissage et comment ces technologies ont été adaptées
et adoptées par la didactique pour enseignement/l'apprentissage des langues. Nous
effectuerons donc, un parcours par les différents courants méthodologiques
d'apprentissage des langues en indiquant comment chaque modèle théorique a été
accompagné des dernières avancés technologiques.
Avant d'entamer ce parcours, il est nécessaire d'introduire une série de précisions
terminologiques, qui clarifient et délimitent les concepts de base qui seront employés
dans ce chapitre.
25
2.1. Classifications Terminologiques
Nous observons fréquemment qu'on utilise certains termes de manière
indistincte ou arbitraire comme s’il s’agissait des termes équivalents ou proches ;
méthode et méthodologie, pédagogie et didactique, enseignement. Cette identification
n’est pas surprenant car la signification de ces termes s’est variée en fonction des
théories prédominantes durant l'histoire.
Dans les lignes suivantes, nous essayerons de délimiter la signification de
certains termes (technique, procédures) clés qui ont marquées les différents courants
méthodologiques.
C. Puren, dans son Histoires des Méthodologies de l'Enseignement des Langues
(1988, 16) établit une distinction entre les différents sens attribués au terme
« méthode ». Nous nous basons sur la distinction mentionnée pour essayer de réduire la
polysémie de ce terme, en cherchant ses dénominations alternatives qui évitent une
possible confusion entre les concepts.
Le terme méthode est utilisé en langue courante pour se référer tant au matériel
d'apprentissage, qu’aux procédures et techniques utilisés, ou qu’au cadre historico-
théorique dans lequel on encadre tel ou tel type d'enseignement à un moment donné.
La première acception se réfère aux supports matériels qu’on utilise pour
l'enseignement : livre de texte, cahier d'exercices, matériel audio, vidéo numérique,
matériel complémentaire. C. Puren choisit le terme « cours » pour cette signification.
Pour notre part, nous préférons celui de manuel d'apprentissage en empruntant la
signification donnée à ce terme par Coste et Galisson dans Dictionnaire Didactique des
Langues paru en 1976.
Nous réserverons le terme méthode pour se référer à l'ensemble des procédures
et des techniques de classe utilisées par un professeur pour provoquer chez l'élève un
comportement ou une activité déterminés et susciter et maintenir l'intérêt maximal et la
participation. En ce sens, on parlera de la méthode orale, par exemple, pour faire
référence aux procédures et techniques destinées à éviter de recourir à la langue
26
maternelle comme intermédiaire en situation de classe ; c'est-à-dire pour faire pratiquer
la langue orale en classe, c’est le propre de la Méthodologie Directe.
Finalement, nous parlerions de la méthodologie, l’analyse méthodologique ou le
courant méthodologique pour se référer à l'ensemble cohérent des procédures
techniques et des méthodes qui se montrent tout au long d'une certaine période
historique et qui sont assumées par différents concepteurs qui peuvent produire des
manuels relativement originaux, par rapport à d'autres manuels précédents et
équivalents quant aux pratiques d'enseignement-apprentissage induites : méthodologie
traditionnelle, méthodologie directe, méthodologie audio-visuelle, etc.
Les méthodes, assure Puren (1988, 17), constituent un ensemble relativement
permanent, puisqu’elles sont au niveau des objectifs techniques inhérents à tout
enseignement de langues : faire accéder à la signification, identifier les irrégularités, les
faire répéter, les imiter, les réutiliser, etc.
Les méthodologies, toutefois, sont des formations historiques relativement différentes
d'autres parce qu’elles sont dans un niveau supérieur, dans lequel on prend en
considération des éléments soumis à des variations historiques déterminantes : objectifs
généraux, contenus linguistiques et culturels, théories de référence, etc., établis dans la
majorité des cas en tenant compte des facteurs économiques, politiques ou sociaux.
Quand nous parlons de la didactique nous nous situons dans un niveau supérieur
à l'ensemble des méthodologies, nous nous référons à toutes les méthodologies qui ont
formé l'histoire de la didactique des langues étrangères.
Nous nous décantons par le terme didactique des langues étant
traditionnellement une expression d'utilisation plus habituelle entre les spécialistes,
influencés peut-être par le poids du sens primaire du terme pédagogie relatif à
l'enseignement adressé aux enfants et aux adolescents, c'est-à-dire à l'enseignement
scolaire. Rappelons que le terme pédagogie contient le préfixe « ped »- de la racine du
paidós grec-, qui signifie enfant.
L'enseignement des langues étrangères, au contraire, a trouvé un grand appui et
son développement maximal justement dans l'enseignement non scolaire. Cet
27
enseignement non scolaire des langues a joué un rôle très important dans l'évolution
méthodologique, nous pensons par exemple à l'enseignement des langues étrangères
chez les adultes : l'instruction des soldats américains dans les années 40-60 en suivant
un enseignement programmé, et plus récemment la formation continue qui est offerte à
des chefs d'entreprises et des travailleurs avec des objectifs spécifiques.
D'autre part, les premières recherches et les réflexions sur l’Enseignement-
apprentissage (E-A) de la Langue Étrangère française (FLE) et de l’Anglais Langue
Étrangère (EFL), ont été effectuées à partir de l'E-A avec des adultes, et il n’existait pas
une relation, au moins explicite avec la pédagogie et la didactique de la Langue
Maternelle (LM). En effet, la première version du Threshold Level pour l'apprentissage
de l'Anglais (Vont Dijk, 1975) proposée par le Conseil de l'Europe et, à la fin des 70, le
Niveau Seuil, pour l'apprentissage du français, ont été conçus postérieurement destinés à
la formation des adultes, et se sont postérieurement adaptées aux contextes scolaires.
Bref, même si nous utilisons le terme didactique, on ne doit pas oublier que toute
option méthodologique entraîne une prise de position psychopédagogique sur les
processus d'enseignement-apprentissage des langues.
La technique, selon Puren correspondrait à un ensemble de procédures, c'est-à-
dire un ensemble d'activités auxquelles on recourt pour atteindre à un objectif concret :
observer une structure dans différents contextes pour la réutiliser dans le plus adéquat,
par exemple.
En suivant la progression des définitions que propose cet auteur, nous observons
qu'il conçoit l'enseignement des langues comme une relation d'inclusion des différents
concepts, en les représentants de la manière suivante (Puren, 1988, 19) :
Enseignement > Didactique > Méthodologies > Méthodes > Techniques >
Procédures
28
2.2. Courants méthodologiques d’Apprentissage
Nous tracerons ensuite un parcours par les différents courants méthodologiques
d'apprentissage des langues en indiquant comment chaque modèle théorique a été
accompagné des avancés technologiques régnantes appelées par quelques auteurs
comme des technologies de pointe.
En négligeant les premières méthodologies d'apprentissage des langues
(méthodologie traditionnelle et méthodologie directe), comme nous allons voir par la
suite, les méthodologies, développées depuis le milieu du XXe siècle, sont marquées par
l'utilisation et l'exploitation des technologies les plus innovatrices dans leurs méthodes
d'application.
2.2.1. Méthodologie Traditionnelle
La méthodologie traditionnelle essaie d'établir des systèmes de correspondances
entre la langue maternelle et la langue étrangère ; on pose comme objectif la
compréhension des textes littéraires. Sa méthode de travail est basée sur la traduction
des textes littéraires et ses explications grammaticales.
Il n’y en a rien de surprenant car il s’agit d’une méthodologie héritée de
l'enseignement des langues classiques (latin et grec) basée sur la méthode connue
comme grammaire-traduction. Les pratiques les plus habituelles sont donc, la traduction
de la langue origine à la langue objectif et vice versa, et les exercices de gymnastique
mentale comme la mémorisation des listes des mots et des règles grammaticales. Aucun
support technologique ne sera rendu nécessaire pour mener ce type d'enseignement-
apprentissage. En France ce sera une méthode d'utilisation générale dans l'enseignement
secondaire jusqu'à l'imposition officielle de la méthodologie directe en 1902.
2.2.2. Méthodologie Directe
Par l'invention de la machine à vapeur et l'expansion du chemin de fer au début
du XXe siècle, la mobilité entre les peuples devient un fait important. Au fur et à
mesure les langues étrangères commencent à être considérées comme un outil de
29
communication au service du développement et des échanges économiques, politiques,
culturels et touristiques.
C’est pour cette raison qu’une rénovation dans le domaine de l'enseignement des
langues s’imposait plus que jamais. La méthodologie directe viendra répondre aux
besoins.
L'objectif principal de la méthodologie directe est l'apprentissage de l'expression
orale, négligée jusqu'à ce moment au bénéfice de la langue écrite, surtout de la
compréhension. Cet apprentissage de l'expression orale est obtenu grâce à l'utilisation
de la langue étrangère dans des conditions naturelles, c'est-à-dire, dans la mesure du
possible, à travers la pratique avec les natifs. Cette méthode évite l'utilisation de la
langue maternelle en classe et le traitement des règles grammaticales est considéré
superflu ; en négligeant, par conséquent, la langue écrite.
Les phonéticiens, par exemple Sweet et Passy, comme on pouvait s'y attendre,
ont exalté ces méthodes d'enseignement et ont recommandé, comme une grande
innovation, l'introduction de la transcription phonétique dans les classes de langue.
L’une des attaques principales que la méthodologie directe faisait au système
didactique traditionnel était le fait de présenter la grammaire comme un ensemble de
règles qu'il fallait apprendre. Au contraire, les défenseurs du nouveau courant
méthodologique proposaient l'utilisation des méthodes inductives pour apprendre la
grammaire. L’élève découvrirait le fonctionnement des règles à travers l'expérience de
la langue.
Berlitz et De Sauzé sont deux des noms les plus identifiés à la méthodologie
directe. Ils ont fait des propositions d’enseignement dont les principes seront appliqués
dans de nombreuses écoles cent ans plus tard. Ils proposaient un système d'immersion
totale, c'est-à-dire, utiliser la langue étrangère dès le début, même pour expliquer les
structures grammaticales, en censurant complètement la traduction à la langue
maternelle.
30
Cette nouvelle méthodologie, malgré son succès généralisé, n'a pas été exempte
des critiques par les éducateurs les plus traditionalistes. Certains craignaient que la
classe se transforme en un cirque si le professeur devait utiliser des gestes pour
transmettre le sens des mots sans les traduire. D'autres ont indiqué que les méthodes
inductives pour enseigner la grammaire sont très lentes et généralement le professeur ne
dispose pas d'assez de temps.
H. E. Palmer, par exemple, critiquait la négation de la traduction à la langue
maternelle, en indiquant qu'il est impossible de l'éliminer en classe, et que même si le
professeur ne traduit pas un mot, ce sera l'élève qui le traduirait.
Il n'y a pas eu un unique Méthodologie Directe, mais plusieurs avec ses
modifications correspondantes.
2.2.3. Méthodologie Audio-Oral et Audio-Visuel
Marquées par les théories comportementalistes, les années 40 et 50 trouvent leur
reflet dans le paradigme linguistique à travers le développement des courants
structuralistes.
Avec la participation des Etats Unis à la Seconde Guerre Mondiale en 1942, le
gouvernement promeut le développement des programmes et des méthodes pour
l'enseignement des langues. Il collabore dans ce projet commun avec cinquante-cinq
universités. Apparaît ainsi l'ASTP (Army Specialized Training Program) développé
entre autres par Bloomfield à l’Université de Yale afin de former les soldats qui
devaient intervenir dans les conflits. Ces méthodes développées pour l'armée
consistaient à une exposition intensive (dix heures par jour et sur six jours) à la langue
orale, à une série d'exercices structurels et à des sessions d'étude des manières
linguistiques. Cette ligne coexiste pendant toute la décennie avec les recherches d'un
autre grand Américain structuraliste, Charles Fries, qui a fondé, en 1939, le premier
centre d'apprentissage de l'Anglais comme seconde langue, à l'Université de Michigan.
En intégrant les propositions comportementalistes skinneriennens, les successeurs de
ces méthodes convergeront vers la méthodologie audio-orale.
31
Plus tard, en 1957, après le lancement du premier satellite soviétique, le
gouvernement de l'USA décide de suivre entre autres l'enseignement des langues
étrangères afin d'éviter l'isolement des scientifiques et des intellectuels américains en ce
qui concerne les avancés scientifiques-technologiques des autres pays.
Dans ce contexte, en 1958, on publie le National Défense Education Act, finance
la recherche dans le cadre des langues modernes, l'élaboration de matériels didactiques
et la formation des professeurs spécialisés.
Toujours référence essentielle à époque, le structuralisme part du principe qu'on
apprend une seconde langue comme la première, par conséquent il faut recréer dans la
mesure du possible la situation adéquate.
L'apprentissage des langues est conçu par la répétition rigide et linéaire des
structures linguistiques, afin qu'on acquière des connaissances en langue étrangère qui
répondraient à des stimulants semblables à ceux qui se produisent de manière
automatique en la langue maternelle. De cette manière, la classe de langues se
transforme en un processus de manipulation d'éléments et de structures jusqu'à obtenir
une certaine automatisation. Ce qui est la raison pour laquelle les exercices structurels
deviennent la procédure la plus utilisée.
Il s'agit des exercices très contrôlés pour empêcher l'élève de sortir des règles
déjà marquées et de commettre des erreurs qu'il faut éviter à tout prix. Par cela on
envisage que l’l’élève puisse enregistrer dans sa mémoire ce qu’il apprend. On évite
aussi la comparaison avec la langue maternelle et surtout son utilisation en classe.
Nous assistons donc à une pratique systématisée du langage oral où on
renforcera l'exposition réitérée de l'apprenti à des dialogues enregistrés par des
personnes parlant cette langue étrangère ; sa répétition, la pratique des structures
apparues dans ces derniers à travers des exercices de substitution et la correction
immédiate d'erreurs seront certaines de procédures fondamentales qu’utilisera cette
méthodologie. On laisse donc peu d’espace à la compréhension du message, à son
émission significative ou même à l'analyse de son adéquation à la situation de
communication.
32
Le magnétophone et le laboratoire de langues se manifestent alors comme les
outils les plus appropriés pour l'entraînement de mémoire et la systématisation
phonétique.
Ces deux supports continueront à être utilisés jusqu'à nos jours dans la majorité
des cours de langue étrangère.
2.2.4. Méthodologie Structuro-Global-Audio-Visuelle (SGAV) et Situationnelle
La méthodologie structuro-global- audio-visuelle des années 60 et la première
moitié des années 70 est encadrée dans un paradigme psycholinguistique dominé par
des théories néo-comportementalistes : l'accord doit être favorisé dans la phase de
fixation des connaissances à travers les exercices de répétition, la situation visuelle avec
le message sonore.
Contrairement aux propositions des USA, la situation et le contexte acquièrent
de l'importance dans la méthodologie SGAV développée en France, et plus
concrètement dans la proposition britannique de l'Analyse Situationnel.
Le structuralisme britannique s’éloigne légèrement des présuppositions de
Bloomfield. Le concept de la situation qu’il parle est héritage du linguiste John Firth qui
est influencé par les traductions qu’il a faites de l'anthropologue B. Malinowski sur les
cultures indonésiennes. Sa conception de l'étude du langage imposait la nécessité
d'étudier la langue parlée dans son contexte linguistique et situationnel, c'est-à-dire, par
rapport aux éléments non verbaux, personnes, objets et événements qui confèrent des
significations aux manières linguistiques. Ces idées seront reprises par les propositions
situationnelles de Firth.
Comme nouveauté très appropriée avec ces analyses sera introduite dans le
système de projection des diapositives, c'est-à-dire, des images fixes qui sont associées
aux messages transmis oralement. Les diapositives se présentent comme un élément
motivant pour la réalisation d'activités de stimulation, d’observation et de préparation de
l'unité. Toutefois, l'application du concept de situation est réduite à l'emploi des gestes,
des objets et des matériaux didactiques comme l’illustration de la signification des
33
nouveaux éléments linguistiques, en définitive, la notion de situation non première sur
celle de structure.
En France, le CREDIF (le Centre de Recherche et d'Étude pour la Diffusion du
Français) de Saint-Cloud, a été un des premiers centres consacrés aux méthodes audio-
visuelles basées sur des rubans enregistrés des dialogues qui accompagnaient des films.
Un des matériels d'apprentissage créé par le CREDIF qui a eu des répercussions
énormes en Angleterre et aux Etats-Unis pour l'enseignement du français à l'école
primaire, a été Images de France et surtout le Voix manuel (1961). C'est le premier
manuel audio-visuel français de langue étrangère. Une des plus grandes contributions de
ce manuel est qu'elle représente l'évolution de l’image qui identifie la situation, depuis
des manières très schématiques, comme c'était le cas des propositions britanniques.
Le système de présenter des dialogues contenant des structures grammaticales a
été tellement populaire que la majorité des livres de texte de langues étrangères
maintiennent cette présentation même aujourd’hui.
Il faut aussi souligner la proposition du Français Fondamental à deux niveaux, à
partir des travaux sur le français fondamental élaboré dans le groupe de Saint-Cloud par
Georges Gougenheim (1951) après la Seconde Guerre Mondiale, à la demande de
l'UNESCO.
Il s'agit d'un ensemble de quelque 3500 mots et structures simples compilées
selon trois critères : fréquence, utilité et expérience. Il est destiné à un public,
généralement de langue étrangère et non alphabète pour lesquelles la langue française,
pour des raisons multiples, se transforme en sa langue de communication habituelle.
L’un des précurseurs du français Fondamental est Anglais De base élaboré par
Ogden et Richards plusieurs années avant la Seconde Guerre Mondiale. Dans leur
méthode, ils réduisent au maximum les termes qui doivent être utilisés : quelque vingt
verbes, quatre cent substantiels généraux choisis selon la fréquence d'utilisation, termes
considérés internationaux, etc. on cherche à suppléer les manques sémantiques à travers
les paraphrases.
34
2.2.5. Méthode Notionnelle-Fonctionnelle
En 1971, le Conseil de l'Europe, l'organe de diffusion culturelle et éducative
européen charge un groupe d'experts de l’élaboration d'un système unique
d'enseignement des langues.
Dans un document constitutif, David Wilkins (1976) défend une conception
communicative du langage, structurant les composants du programme d'études pour
l'enseignement des langues autour des nécessités de communication des apprentis.
Wilkins distingue deux types d'éléments :
a) Catégories notionnelles, à caractère sémantique et grammatical et qui
correspondent à des concepts comme temps, quantité, fréquence, etc.
b) Catégories fonctionnelles, de nature pragmatique, et traduisibles dans des
fonctions communicatives : nier, informer, demander, etc. dans lesquelles on
unirait le lexique.
L'adoption de ce modèle par le Conseil de l'Europe, donnera comme résultat la
publication du Threshold Level (Niveau Seuil pour l'Anglais), développé par Vanek
(1975) et constituée dans le moteur de diffusion de l'analyse communicative.
L’accueil qu’il a reçu auprès des professionnels de l'enseignement, des
éditoriaux et d'organismes officiels lui permet d’être vite adopté dans l'enseignement
d'autres langues.
On y introduit quelques changements dans le processus de son adaptation aux
différentes langues
Cette première version s’est beaucoup critiquée à cause de sa rigidité excessive
qui posait des problèmes dans ses applications dans les livres de texte. Daniel Coût,
élaborera la version française, un Niveau Seuil, en prenant comme point de départ les
actes de parole et Searle des actes de parler.
35
Le Niveau Seuil pose comme objectif, pour un apprenant de langue étrangère,
l'acquisition de la compétence communicative, comprise comme la capacité de
reproduire des actes de parler.
Après la publication du Niveau Seuil, une Commission de Langues vivantes,
présidée par Trim pour unifier l'apprentissage des langues, a été crée au sein du Conseil
de L'Europe. Cette commission reconnaît l'avantage du Niveau Seuil basée sur des actes
de parler. Postérieurement d'autres langues européennes l'adopteront cette approche.
Dans son origine on présente les actes de parole comme une structure assez
rigide (Holec, 1982, 69). Holec souligne la nécessité d'aborder la communication
comme un processus. Les caractéristiques clefs de tout acte communicatif sont les
notions de contexte et de processus interactif, c’est pourquoi dans chaque échange
communicatif, les participants renouvellent et reconstruisent les actes de parler. De cela
on déduit la nécessité de développer chez les étudiants la concurrence stratégique. Par
conséquent, il propose d'introduire l'épisode conversationnel dans lequel il sera
nécessaire de développer la notion de stratégie. Et on tendra à développer la capacité de
dévoiler ces stratégies en combinant des actes de parler en fonction de l'évolution de la
conversation. Il sera nécessaire par conséquent d'acquérir et d’apprendre à acquérir la
capacité pour pouvoir prendre des décisions, combiner des séquences, reformuler, etc.,
(Holec, 1982, 70) :
D’une manière générale, ce que l’usager fait lorsqu’il fait usage de la
langue à des fins communicatives, et que l’apprenant doit par conséquent
apprendre à faire, c’est s’engager dans une négociation avec son ou ses
partenaires, négociation qui lui permette, si tout se passe bien (le résultat
d’une négociation est toujours aléatoire) d’atteindre le but qu’il vise.
Les programmations faites à partir du Niveau Seuil seront basées donc sur les
actes de parler, choisis selon des critères notionnelles et fonctionnelles ; la grammaire et
le lexique seront au service des objectifs communicatifs. Depuis la théorie, on essaye de
favoriser l'interaction et la diversité dans les pratiques communicatives. Il s'agissait
d'enseigner un français fonctionnel dont la méthode pourrait s'adapter à l'enseignement
36
des adultes avec des nécessités linguistiques très concrètes et variables d'un groupe à un
autre. Les actes de parler étaient posés comme des structures rigides.
Pour les pratiques enseignantes, la méthodologie notionnelle-fonctionnelle
profite d'un nouveau support technologique : le projecteur à corps opaques qui permet
de projeter des images. Le magnétophone commence à être utilisé non seulement dans
le laboratoire, mais en classe pour écouter des chansons en langue étrangère, outre
l'écoute et la reproduction des dialogues par rapport aux stratégies conversationnelles.
On commence à évaluer les potentialités linguistiques et culturelles des documents
authentiques : publicités, messages, nouvelles radiophoniques, débats, etc.
2.2.6. Analyse Communicative
La didactique des langues et les analyses psycholinguistiques des décennies
suivantes, les années 80 et 90, manifestent un intérêt croissant pour le processus
d'apprentissage et pour les aspects particuliers et spécifiques de chaque langue. On
prendra en considération les notions de stratégie, de diversité et d’appropriation.
Chomsky (1957) avait démontré que les théories structurales de l’époque ne
pouvaient pas expliquer les caractéristiques fondamentales de la langue, comme la
créativité et la singularité de chacune des discours. Les linguistes britanniques ont
souligné une autre dimension fondamentale de la langue qui n'était pas traitée de
manière adéquate dans les analyses sur l'enseignement des langues de l’époque: le
potentiel fonctionnel et communicatif de la langue. Il a été considéré nécessaire pour
l'enseignement des langues de se centrer plus sur la concurrence communicative que la
simple connaissance des structures. Les études qui défendaient ces idées, comme celles
de Candlin et Widdowson, se sont basées sur le travail des linguistes fonctionnalistes
britanniques (Firth, Halliday), et sur les travaux des sociolinguistes américaines
(Hymes, Gumperz, Labov), ainsi que sur ceux d’Austin, Searle dans le domaine de la
philosophie.
Une analyse plus récente de Canale et Swain (1980), bien que mis en rapport
avec les précédentes, sur la compétence communicative, distingue quatre dimensions de
37
la compétence communicative : compétence grammaticale, compétence
sociolinguistique, compétence discursive et compétence stratégique.
En France, Widdowson (1981) préfère la dénomination de compétence
socioculturelle au lieu de compétence sociolinguistique. Cette dénomination est aussi
acceptée par le Cadre de Référence Européen.
L'élève est considéré comme apprenti (Trim le signalait déjà dans la décennie
précédente, dans le prologue à The Threshold Level) et comme utilisateur. H. Holec
définit l'utilisateur de la langue avec les termes suivants (Holec, 1982, 68):
Un usager, c’est fondamentalement quelqu’un qui non seulement maîtrise des
capacités langagières, telles que la compréhension et l’expression orales et écrites,
mais qui sait également faire usage de ces capacités pour assumer des rôles «
pragmatiques » tels que ceux d’orateur (producteur d’un monologue), d’interlocuteur
(participant d’une interaction), d’auditeur, de lecteur, d’auteur, etc.
La compétence communicative personnelle est comprise comme une
compétence discursive, stratégique et sociolinguistique (Hymes, 1984, Widdowson,
1981) qui dépendra et variera en fonction du caractère de chaque apprenti-utilisateur de
la langue.
La méthode utilisée, favorisant la diversification de situations de communication
avec appui de documents authentiques (outre ceux fabriqués) qui stimulent la créativité,
est très variée. On favorise les activités interactives et on maintient dans certains cas les
exercices structuraux avec quelques variantes.
Depuis le développement de l'analyse communicative pour l'apprentissage des
langues, on a considéré le document authentique comme un véhicule direct et
indiscutable de la transmission culturelle de la langue objet.
Par le document authentique (Holec, 1990b, 67), on comprend tout document
non construit pour des fins d'enseignement-apprentissage des langues. Ceux-ci
s'opposent aux documents pédagogiques, c'est-à-dire, des documents créés ou
38
manipulés pour être utilisés dans le processus d'enseignement-apprentissage d'une
langue.
De Carlo (1998, 56) affirme que l'authenticité de ces documents ne réside pas
uniquement dans l'aspect formel d'une déclaration mais aussi dans l'aspect contextuel.
C'est-à-dire, les conditions dans lesquelles ces documents ont été produits.
Autour du concept des documents authentiques, il y a des auteurs qui interrogent
leur utilisation, en partant de l'idée qu'ils cessent d'être authentiques au moment où ils
sont utilisés avec des fins pédagogiques. ils font allusion au fait qu'il est incertain de
considérer comme authentique ce document qu'il est découpé de la source ; il est
photocopié et distribué en classe pour être collectivement lu et être commenté. En ce
sens il perd l'authenticité dont parlait Carlos quant aux conditions de sa création, ses
objectifs et son public.
Bien que les documents authentiques aient leurs limitations, ils ont été l'objet
d'une critique par différents auteurs. Leurs critiques se concentraient surtout sur la
caducité. Nous les estimons positivement puisqu'ils nous permettent de travailler
simultanément langue et culture.
Les apprentis perçoivent la culture étrangère à travers leur propre culture qui agit
comme filtre. Leur système de valeurs, leurs représentations culturelles les conduisent
souvent à faire des généralisations. Il est nécessaire par conséquent, d'effectuer avec eux
un travail de réflexion pour qu'ils puissent détecter les représentations primaires et aller
au-delà des stéréotypes.
Les analyses communicatives développent leurs théories sur l’image en
mouvement. En effet, la vidéo permet de présenter des documents pédagogiques ou
authentiques. L’Image, le son et la situation de communication permettent s'approcher
de la réalité et de faciliter la réalisation d'activités interactives. On a observé également
que quelques expériences ponctuelles de conférences téléphoniques effectuées, à cette
période, étaient restées sans trop de succès et avec coût excessif.
39
2.2.7. Analyse Psycho-Pragmatique
La dernière décennie du XXe siècle est marquée par les théories dérivées de la
pragmatique et du cognitiviste que sont l'analyse psycho pragmatique et l'autonomie de
l'apprentissage.
L'apprenti est considéré comme un pilier fondamental dans le contexte
d'enseignement-apprentissage ; non seulement il acquiert des connaissances mais prend
part activement dans les échanges et les décisions concernant leur apprentissage. On en
déduit que qu'on favorise la négociation et la flexibilité dans la programmation.
Finalement l'apprentissage effectué sur la langue n’est pas seulement un
apprentissage de langue, mais aussi une utilisation pragmatique de cette dernière, avec
des objectifs spécifiques, en favorisant l'acquisition des stratégies différenciées
parallèlement à l'objectif communicatif et le développement de l'autonomie. De la
même manière, la langue écrite est aussi traitée depuis une analyse communicative.
Dans ce contexte, une vraie révolution technologique par les systèmes
informatiques surgit. L’ordinateur qui avait été jusqu’alors seulement entre les mains
des scientifiques, se transforme en un outil de travail très apprécié en didactique,
d'abord avec les disquettes, postérieurement avec les CD-Rom, DVD et finalement avec
Internet. Les écoles et les centres d'études commencent à être dotés de cet équipement.
Les concepteurs des matériaux didactiques sont dépêchés à exploiter ces ressources en
créant des programmes pour l'apprentissage des langues. Les ressources utilisées dans
des étapes précédentes ne sont pas laissées à coté, bien au contraire, les supports audio
et vidéo sont encore actuellement des ressources très utilisées en classe de langue.
2.3. Vers une Nouvelle Méthodologie
Vers le milieu des années 90, une mise en question des méthodologies
constituées se produit.
Henri Besse parle de la non-existence en ce moment de nouvelles théories en ce
qui concerne la didactique des langues secondaires, il s'agit plutôt «des ensembles
d’opinions plus ou moins argumentées (Besse, 1995, 99) :
40
Il n’existe pas actuellement, en ce qui concerne la didactiques des L2, de
théories au sens fort du terme (ce sont plutôt des ensembles d’opinions plus ou moins
argumentées).
Les pratiques de classe réelles offrent une sélection éclectique des différentes
techniques d'enseignement ; ils ne sont pas déjà, comme à d'autres époques, un courant
méthodologique institutionnalisé qui régit les enseignements de manière homogène,
bien qu'on considère encore l'analyse communicatif comme le cadre global de référence
dans l'élaboration des propositions d'enseignement, et ceci, malgré les critiques, comme
nous allons voir par la suite.
C. Puren parle d’une crise des méthodologies dans le sens qu'il existe un manque
de cohérence méthodologique, unique, globale comme celle qui caractérisait les
propositions méthodologiques de décennies précédentes ; il juge qu'il s'agit d'un
moment caractérisé par la complexité. C’est une complexité que l'analyse
communicative a favorisée, puisque selon son avis, cette analyse implique l'abandon de
la cohérence globale et préfigure une tendance à l'éclectisme (Puren, 1995, 36) :
Et l’approche communicative (AC), bien qu’elle ait été en son temps développée
par ses théoriciens et diffusée par ses formateurs comme une nouvelle « révolution
méthodologique », impliquait en réalité l’abandon à terme de toute prétention à ce type
de cohérence et le retour à une configuration éclectique (après celle qu’a connue la
didactique scolaire des langues vivantes en France des années 1920 aux années 1960).
L'analyse communicative introduit divers types de complexité (Puren, 1995, 37):
a) Complexité dans le principe de concentration sur l'apprenti, qui n'est pas
facilement conjugué avec l'« enseignement collectif » qui est aussi développé
en ce moment ;
b) Complexité quant aux objectifs que représentent les différents composants de
l'analyse communicative, puisqu'on ne dispose pas généralement des moyens
pour pouvoir appliquer avec un minimum de rigueur les opérations
didactiques de base : description, gradation-progression, présentation,
répétition et évaluation ;
41
c) Complexité relatif aux théories, puisqu'on applique des principes de ce qui est
pragmatique-linguistique, sociolinguistique, analyse du discours, linguistique
de l'énonciation, psychologie cognitive, sémiotique, etc.
Pour sa part, J.C. Beacco (1995, 47) se justifie en disant qu’il adopterait l'analyse
communicative non comme méthodologie de référence mais comme analyse par la
manière d'auto définir, c'est-à-dire, l'analyse communicative ne s'est pas présentée sur le
« marché de la didactique » comme une méthodologie d'enseignement, mais comme
« une réflexion technique et politique sur la détermination du but et des formes des
objectifs des enseignements de langue » comme l'explique la citation suivante (Beacco,
1995, 47) :
[...] l’approche communicative ne s’est précisément présentée sur le
marché de la didactique des langues comme une méthodologie
d’enseignement, mais comme une réflexion technique et politique sur la
détermination de la finalité et des formes des objectifs des enseignements de
langue.
J.C. Beacco (1995, 43) demande ironiquement, si à cette époque de mouvements
des populations, de contacts culturels et linguistiques, il ne serait pas plus juste de parler
du métissage des méthodologies, pour répondre adéquatement à la demande éducative :
« A n’en pas douter, le métissage des méthodologies, en cette époque ethnique,
pourrait constituer une réponse adéquate à la demande éducative ».
D. Coste nie la disparition des méthodologies. Au contraire, il considère plutôt
que l'analyse communicative, flexible et accueillante des propositions, a échappé à la
rigidité et à l'intolérance qui sont exposés dans les méthodologies précédentes et a
trouvé le consensus et un point de rencontre entre l'hétérogénéité de contextes
d'enseignement, la discontinuité des trajectoires d'apprentissage et la diversité
d'apprentis (Coste, 2000, 203) :
Disparition des méthodologies ? Pas si sûr. Ne faut-il pas plutôt estimer que les
approches communicatives (plurielles et prônant plus des orientations générales
42
qu’imposant des principes spécifiques) se sont répandues en douceur et recouvrent en
en masquant les aspérités, l’ensemble du paysage ? Doxa polymorphe, le communicatif
fait objet, même tacitement, d’un consensus mou et attrape-tout, allant jusqu’à
récupérer au passage certains apports cognitivistes.
Selon Galisson (1995, 71), l‘éclectisme revendiqué comme alternative aux
méthodologies dominantes et comme réponse à des espoirs du moment, est assumé et
est mis en pratique par la nouvelle génération de professeurs qui n'adoptent aucun
manuel concrètement. Mais ils l'adaptent et le manipulent selon leurs besoins, parce
qu'en réalité, ils n'utilisent pas un seul manuel, ils se servent de tout type de documents
et de supports : manuels, publicités, coupures de périodiques, nouvelles de radio,
programmes de télévision, programmes informatiques, films, etc. quant à des
documents ; cassette (audio ou vidéo), ordinateur, programmes informatiques en
disquette, en CD-ROM, systèmes multimédias, etc. Galisson justifie le succès de
l'analyse éclectique dans la tolérance, la flexibilité et l'adaptabilité qui le caractérisent
(Galisson, 1995, 72) :
« [...] l’approche communicative a sonné le glas des méthodologies dures et
simplificatrices, ouvert la voie aux démarches complexes et à un éclectisme
pragmatique, qui se revendique comme tel aujourd’hui ».
Durant les années qui suivent ces mises en question et les avancés
technologiques croissent en progression. Par la suite les concepteurs des manuels et les
éditeurs se sont lancés dans la création des matériels en support informatique.
Au début des années 90, les écoles étaient équipées d'ordinateurs et une décennie
plus tard l'ordinateur s'est transformé en un outil de travail dont l'utilisation quotidien
par les professeurs et étudiants était presque indispensable. L'équipement et son
utilisation ont été individualisés.
Pour la création de ces programmes informatiques, nous observons qu’on a
apparemment pris en considération la tendance éclectique prédominante dans l'élection
des techniques et des procédures d'apprentissage. Toutefois, nous nous rendons compte
avec regret qu'un pourcentage très important de ces programmes ne fait que reproduire
43
les mêmes schémas et contenus précédents. Nous convenons avec Beacco que
« l'élection éclectique de pratiques de classe signifie une sélection motivée et non un
ensemble hétéroclite des techniques d'enseignement » (Beacco, 1995, 43).
Beacco poursuit sa réflexion ainsi : Ces sélections feront coexister des éléments
issus des méthodologies différentes : un fragment communicatif exploité avec des
exercices structuraux ; un texte donné pour lire mais dont l'exploitation est centrée sur
les régularités formelles situées dans le cadre de la phrase ; document chargé des
éléments culturels mais choisi pour son lexique ; perspectives déclaratives sur la langue
objectif glissées dans des exercices de systématisation et de réponse fermée. Ces
amalgames sont revendiqués par un bon nombre de préfaces ou d’introductions des
manuels d'enseignement dans lesquelles il s'agit d’un enseignement équilibré, d‘une
coexistence harmonieuse, de l’absence de dogmatisme.
Il ne faut pas confondre, par conséquent, «l’origine multiple des composants
méthodologiques avec l’absence de méthodologie » (Beacco, 1995, 43).
L'appropriation d'une langue étrangère n'est pas déjà conçue comme la
constitution d'un savoir indifférencié, mais comme le résultat de la mise en
fonctionnement des multiples compétences : compétence d'interaction, compétence de
nature formelle, compétence autonome, compétence socioculturel. Chacune de ces
compétences délimitables implique une connaissance de la langue objective particulière
et transversale, ainsi que la maitrise des stratégies concrètes : l'improvisation dans le cas
de la conversation, la planification pour la production d'un texte écrit, etc. Chacune
suppose, par conséquent, de choisir les supports, la technique concrète de
systématisation, de production et d'évaluation.
Concevoir l'enseignement par des compétences différenciées invite par
conséquent la mise au point des méthodologies différenciées, pouvant être articulées les
unes avec les autres mais sans être absorbées (Beacco, 1995, 48).
44
2.3.1. Apprentissage en Autonomie
Nous devons ne pas oublier non plus que déjà tout au long des années 70, dans le
domaine de la didactique, les concepts d'autonomie, auto-direction et auto-apprentissage
apparaissent. Dans le domaine de l'apprentissage de langues, cette nouvelle manière de
voir l'apprentissage sera favorisée par le Conseil de l'Europe à travers son Projet sur les
Langues vivantes, dirigé par John Trim, qui consacrera un effort important et un espace
au développement et aux recherches sur l'apprentissage en autonomie.
Ensuite le laboratoire de langues de type rigidement comportementaliste
commence à être remplacé par les premiers Centres de Ressources, et les
enregistrements d'exercices structuraux par des documents authentiques et de la
diversité de moyens.
L’un des premiers Centres de Ressources qui ont été créés par le CRAPEL à
l'Université de Nancy II (France). On a créé postérieurement d'autres grands centres de
la planète dans tous les niveaux de formation, dans des écoles, dans des universités,
dans des écoles de langues, dans des entreprises, etc. Ces centres de ressources offraient
une formation à la lettre, en tenant compte aux nouvelles demandes pédagogiques et
sociales. En effet, dans la lignée de l'apprentissage en autonomie, on constitue un
modèle de formation alternatif en ce qui concerne l'enseignement traditionnel. On peut
aujourd'hui affirmer qu'il n'y a pas d’apprentissage de langues sans un développement
de la capacité autonome d'apprendre, sans une capacité de continuer à apprendre en
dehors des espaces et des temps où l’on effectue des actes d'enseignement. Richterich
(1994, 39, 41) l’affirme :
L'espace-temps d'enseignement est fermé [...] En revanche, l'espace-temps
d'apprentissage est ouvert [...] L'espace-temps d'auto-enseignement est
également ouvert, c'est à dire qu'un apprenant en autodidaxie peut le faire
n'importe où, n'importe quand [...] c'est dans la mesure où l'apprenant
gagne ses savoirs et pouvoirs que l'enseignant doit accepter de les perdre.
Et le terme de gagner me paraît particulièrement indiqué dans mes
réflexions sur l'espace-temps: gagner dans le sens d'acquérir, obtenir;
gagner du terrain.
45
Le modèle de la classe sous les unités temps, sujet et espace est interrogé en
faveur de l'apprentissage en autonomie, qui est révélée comme fondamental pour la
formation d'adultes en principe et d'enfants plus tard. En effet, la formation continue se
trouve parmi les sujets prioritaires pour les gouvernements européens, en ce moment-là.
Les centres de ressources et centres d'auto-apprentissage se montrent comme la
meilleure alternative pour la formation de ces personnes adultes qui travaillent, qui ont
d'autres occupations et des besoins très concrets en plus d'une disponibilité de temps
très limitée.
Nous parlons d’une distinction entre des centres de ressources et des centres
d'auto-apprentissage puisque nous considérons que la différence qui existe entre eux
réside dans leur utilisation particulière :
a) comme magasin où nous trouvons des matériels dont nous avons besoin pour
mener une certaine activité, nous sommes devant un centre de ressources,
b) ou comme espace qui nous fournit des ressources humaines et matérielles
nécessaires pour mener un plan d’apprentissage établi selon les besoins. Dans
ce cas nous sommes devant un centre d'auto-apprentissage.
Tout centre d'auto-apprentissage peut être utilisé comme un centre de ressources,
mais non à l’inverse si celui-ci n'est pas doté du support humain nécessaire d'orienter,
de conseiller et de former l'apprenti dans son projet d'apprentissage. Selon Gremmo et
Riley (1997) les centres de ressources risquent d’avoir le même sort que les
laboratoires de langues, rejetés immédiatement par les enseignants qui avaient mis
toute leur confiance dans la technologie, sans tenir compte qu'aucune technologie ne
peut développer le travail mental d'apprentissage au lieu de l'apprenti (Gremmo, Riley,
1997, 95) :
[...] sans formation adéquate des utilisateurs, les centres de ressources
risquent de connaître le même sort que celui des laboratoires de langues, et
être rapidement rejetés par des enseignants qui ont mis toute leur confiance
dans la technologie, sans se rendre compte qu’aucune technologie ne peut
accomplir le travail mental d’apprentissage à la place de l’apprenant. »
46
Les propositions des années 80 et 90 considèrent l’étudiant de langues comme
« utilisateur », comme sujet actif de l'acte communicatif en situation d'interaction. Cette
considération de l'apprenti comme utilisateur de langues qui doit développer une
compétence stratégique chez l'étudiant comme un apprenant qui doit développer une
capacité d'auto-évaluation.
Au début des années 70, à l'époque où Trim a publié des propositions directives
concernant les Systèmes d'Apprentissage des Langues vivantes en Europe, Holec et
Leslie Dickinson proposent une transformation dans la considération des éléments qui
intègrent le processus d'apprentissage. Pour apprendre à apprendre, l'étudiant de langues
doit intégrer l'auto-évaluation à tous les moments du processus d'apprentissage. L'auto-
évaluation a une fonction de vérification de l'acquisition mais aussi a un rôle de
remédiation, de motivation et d'acquisition des stratégies.
2.3.2. Cadre de Référence Européen.
L’une des dates capitales dans ce parcours est celle de la conclusion du
Symposium de Rüschlikon du Conseil de l'Europe en 1991. En effet ce symposium
constitue une date historique par l'ouverture aux pays de l'Europe Centrale et Orientale
et par les conclusions et les recommandations formulées. Ces dernières mettent en
évidence deux aspects importants :
a) la reconnaissance de l'évaluation des processus d'apprentissage
b) la nécessité d'harmoniser les critères internationaux d'évaluation
Dans le rapport de ce Symposium élaboré par Richterich en 1993, on établit des
principes qui vont orienter les propositions du Portfolio Européen de 1996. Ils sont les
principes de : cohérence, transparence, droit d'élection, droit à l'information, droit de
mot.
Les propositions du Portfolio Européen de 1996 (John Trim, Brian North, Daniel
Coste) concrétisent ces principes selon une série de paramètres qui doivent guider les
activités didactiques :
47
a) La négociation et l'interactivité : il s’agit de prévoir des possibilités de
négociation entre les participants de processus d'Enseignement-Apprentissage
: institution, formation, apprenti, utilisateur.
b) Horizontalité et verticalité : il faut prendre en considération tant la
détermination des savoirs, les habiletés (savoir comment), le « savoir être »,
que la gradation de ces derniers.
c) Comparabilité et flexibilité : il s'agit d'instaurer des systèmes flexibles de
description et d'évaluation qui permettent de comparer, accepter et légitimer
les équivalences.
Pour rendre compte de la multiplicité et de la diversité des possibles parcours, on
fait référence à des évaluations.
Les orientations méthodologiques intègrent des aspects du cognitivisme
(stratégies cognitives et métacognitives), du constructivisme (connaissance
significative) et de l'interactionnisme (interaction de l’enseignement-apprentissage,
interaction entre égaux et considération discursive et stratégique de la compétence
communicative).
Les propositions du Portfolio Européen de 1996 sont actuellement éprouvées
dans 14 pays par 31.500 personnes.
Le dernier document qu'a publié le Conseil de l'Europe est le Cadre de
Référence Européen pour les langues. Il s'agit d'un document praticien qui permet
d'établir les éléments communs qui prétendent d’atteindre les différentes étapes de
l'apprentissage. Il est aussi traité d'un instrument idéal pour pouvoir comparer
internationalement les résultats de l'évaluation. Ce Cadre Européen fournit la base pour
la reconnaissance mutuelle des qualifications dans des langues en facilitant ainsi la
mobilité éducative et professionnelle. Il est aussi utilisé dans la réforme des curriculums
nationaux.
Pour rendre compte de la diversité il propose plusieurs types de programmes et
d’évaluations comme :
48
a) Globaux, qui font que l'élève s’améliore dans toutes les dimensions du
domaine de la langue et de la compétence communicative.
b) Modulaires, qui améliorent les compétences de l'élève de la langue dans un
secteur limité et dans un but concret.
c) Pondérés, qui soulignent l'apprentissage dans des directions déterminées et
produisent un « profil » dans lequel on obtient un niveau plus avancé dans
certains secteurs de connaissances et d’habiletés que dans d'autres.
d) Partiels, ce sont seulement certaines activités et d'habiletés (par exemple, la
compréhension) et que les autres ignorent.
La résolution récente du Conseil de l'Union Européenne (novembre 2001)
recommande l'utilisation de cet instrument pour l'établissement des systèmes de
validation des compétences dans des langues.
Ce document décrit aussi dans la mesure du possible, toutes les capacités
linguistiques, tous les savoirs mobilisés pour les développer, toutes les situations et
contextes dans lesquels on peut utiliser une langue étrangère pour communiquer.
De même c'est un document pour être pris en considération par les concepteurs
de programmes, auteurs de manuels scolaires, examinateurs, professeurs, formateurs,
c'est-à-dire, toutes ces personnes qui, d'une manière ou d'une autre, ont été impliquées
dans l'enseignement et l'évaluation des compétences dans des langues.
Ces trois termes font partie de leur dénomination : apprendre, enseigner et
évaluer.
La matérialisation de cette proposition théorique est justement le Portfolio
Européen des Langues.
Il s'agit d'un document élaboré et testé par la Division des Politiques
Linguistiques du Conseil de l'Europe, pendant trois années. Les résultats de cette
expérience ont été hautement positifs et la plupart des états membres l'ont introduit en
2001, l’année européenne des langues.
49
Le Portfolio des langues est un document normalisé, dans lequel toute personne
qui apprend ou a appris une langue, dans une institution et pour son compte, peut ainsi
consigner ses connaissances linguistiques et ses expériences culturelles, en l'incitant à
indiquer son propre apprentissage.
Il contient un « passeport » de langues que l'étudiant peut mettre à jour
régulièrement. Un personnel lui permet d'annoter ses compétences linguistiques selon
des critères reconnues dans tous les pays européens. Il fournit aussi une biographie
linguistique détaillée qui reprend toutes les expériences effectuées dans les différentes
langues. Cette partie est destinée à orienter l'apprenti dans la planification et l'évaluation
de son apprentissage. Finalement, un dossier rassemble les travaux personnels qui
justifient les compétences acquises.
Il s'agit en définitive d'une proposition qui favorise la métacognition qui oblige
l'apprenti de langues à indiquer son apprentissage, et par conséquent à prendre ses
propres décisions. Autrement dit ce sont des éléments fondamentaux pour mener un
apprentissage en autonomie.
Si, comme était notre but dans cette réflexion, les propositions des Portfolios
européens sont prises comme indices significatifs de l'évolution méthodologique, on
peut conclure que plus que d'une analyse communicative conçue comme corpus
d'affirmations dogmatiques, il faut parler actuellement d'une diversification des
méthodologies communicatives qui tiennent compte de:
a) la diversification des ressources (apprentissage multi référentiel)
b) la diversification des curriculums
c) la diversité des apprentis
Avec cette caractéristique de la diversité, les méthodologies communicatives
aujourd’hui s’orientent vers une prise en considération de l'apprenti comme sujet de
l'apprentissage. Cela implique :
a) le développement de la capacité d'apprendre à apprendre (autonomie)
50
b) la capacité d'auto-évaluation et de prendre en considération la hétéro
évaluation : les critères par lesquelles vont évaluer l'apprentissage et
l'acquisition
c) le développement d'une compétence stratégique (apprentissage stratégique) et
métacognitive.
Cet ensemble d'orientations portent à une redéfinition de la compétence
communicative comme une compétence complexe qui prend en considération les
paramètres suivants :
a) la modularité,
b) le composant stratégique (mise en rapport avec le contexte, la situation,
l'interactivité, les ressources…)
c) la pédagogie différenciée,
d) le composant socioculturel de la communication,
e) le développement d'une compétence interculturelle liée à la compétence de
médiation (capacité d'interprétation et de traduction).
Dans ce contexte l'intégration des nouvelles ressources que nous offre la
technologie de l'information et de la communication dans les processus et les plans
d'enseignement-apprentissage de langues, est révélée plus utile et nécessaire.
Comme résumé de ce chapitre, nous indiquons les quatre modèles décrits par
Puren (2001) concernant l'utilisation des technologies dans le domaine de la didactique
des langues étrangères en France tout au long du XXème siècle :
a) Modèle de complémentarité : les technologies sont au service des
méthodologies actives. Dans ce model centré sur le professeur, des
« machines bavardes » sont utilisées comme mécanisme de répétition, et
comme élément auxiliaire et complémentaire aux activités proposées par le
professeur. Ce modèle dominera l'utilisation des technologies depuis le
début du XXème siècle jusqu'aux années 1960, c'est-à-dire, pendant la
période officielle de la méthodologie directe.
51
b) Modèle d'intégration : il est celui appliqué par les méthodologies audio-oral et
audio-visuel à partir des années 50-60, avec la diffusion du magnétophone, le
laboratoire de langues et le projecteur d'image fixe. La technologie n'est pas
seulement l’un des éléments employés, mais centrale. Elle est le noyau dur du
nouveau cadre global d'enseignement.
c) Modèle éclectique : il s'agit de décrire et d'analyser à priori les potentialités et
les effets de tel ou telle technologie en termes d'activités et processus
d'enseignement-apprentissage. Ce modèle, centré sur la technologie, est
favorisé parce qu'il a été abandonné le projet de reconstruction d'une
méthodologie unique, globale et permanent en l'honneur d'une description des
tendances méthodologiques multiples, partielles, locales et provisoires
d'apprentissage.
d) Modèle d'autonomie : il s'agit d'un modèle centré sur l'apprenti et est mené
dans les centres de ressources. C'est en réalité un « méta modèle », puisqu'il
fonctionne comme un modèle de production des modèles individuels : un
apprenti peut en principe utiliser un seul modèle de ceux décrits
précédemment, passer successivement d'un à l'autre et les articuler et les
combiner de manières diverses.
Dans ce contexte, dans quel panorama psycholinguistique ou méthodologique de
nombreux programmes et systèmes d'apprentissage de langues se situeraient, par
conséquent, créés en support informatique, tellement étendus actuellement ? Devrions-
nous situer ces technologies du côté de l'apprentissage en autonomie ?
Il est certain qu'autonomie et technologies (généralement « nouvelles des
technologies ») sont deux termes associés presque systématiquement quand on parlera
d'apprentissage. En effet, avec les produits multimédias, programmes interactifs,
hypermédia, l'apprenti choisit ses séquences de travail et il les mène à bien ou non en
fonction de ses intérêts et/ou de nécessités, et grâce au hypertexte, il complète ses
connaissances selon son rythme et ses circonstances. Peut travailler la compréhension
orale ou écrite, la prononciation et dans une moindre mesure son expression orale ou
écrite. « Pouvons-nous imaginer meilleur instrument d'autonomie ? » demande Pothier
(1997, 85).
52
Tout ceci est certain en théorie, mais dans la pratique on révèle davantage de
complexe. Il ne faut pas confondre la manipulation de l'outil avec l'autonomie réelle de
l'apprenti dans la construction de son apprentissage. La liberté de mouvements dans le
système hypermédia n'implique pas que l'utilisateur sache se servir de d'elle
correctement (Régent, Débaisieux, 1996, 33). Il est nécessaire que l’hypermédia:
a) propose une réflexion préalable des concepts sur le formation à l'autonomie,
b) propose des activités pour « former » apprendre la langue en se formant à
l'autonomie,
c) articule, promeut, favorise des espaces de réflexion avec professeur-tuteur- le
conseiller et avec d'autres apprentis, de sorte que l'apprenti puisse passer d'un
écran à une autre, d'un module à un autre de son programme en comprenant
ce qu'il fait, en fonction ses objectifs, ses nécessités, son processus
d'apprentissage. Tout cela implique avoir développé certaines habiletés
propres à l'apprentissage autodirigé.
53
CHAPITRE 3
CONTRIBUTIONS DES TIC DANS LE DOMAINE EDUCATIF
Les termes appartenant à la dernière génération des technologies appliquées au
domaine de l’enseignement et aux quels nous nous référons dans notre recherche sont
nombreux: multimédia, hypertexte, hypermédia, programmes interactifs, pages web,
etc. Dans ce chapitre, nous allons essayer de resituer terminologiquement les aspects
abordés en ces derniers, en définissant et en indiquant les principales caractéristiques
des termes les plus significatifs et communs en rapport avec le monde de la technologie
informatique que nous manierons dans notre travail.
Dans le chapitre présent nous aborderons le sujet des TIC depuis le point de vue
son applicabilité et d'utilisation dans le domaine de l'éducation général et, plus
particulièrement, dans la formation des langues. En premier lieu, nous parleront des
avancés les plus révolutionnaires dans la société des dernières années : l’hypertexte et
Internet. Après avoir indiqué et commenté les précisions terminologiques de chacun
d'eux, nous allons jeter un coup d’œil sur le passé le plus éloigné de ces technologies et
sur leurs origines et revoir brièvement l'histoire de leurs évolutions jusqu'à nos jours. En
deuxième lieu, nous indiquerons leurs caractéristiques principales et applications
concrètement dans le terrain de l'éducation. Et par la suite, nous rassemblerons les
propositions de l’applicabilité que nous aurons abordées dans les chapitres précédentes
et analyseront les programmes éducatifs en général : les types de programmes qui
existent, et leurs principales caractéristiques, ainsi que leurs fonctions.
3.1. Hypertexte
Le mot texte vient de la racine latine du verbe texere, qui signifie tisser. Dans un
texte on correlle des idées dans un but communicatif. Dans l’hypertexte on tissera des
informations de différentes « textures », en formant un « tissu » plus complexe pour des
buts divers.
Le hypertexte est une unité d'information qui contient des associations à d'autres
documents ; ces associations sont appelées liaisons, hyper liaisons ou hyperliens. Cette
54
unité d'information se constitue en structure de réseau, et permet d'accéder directement à
des informations extérieures à travers des liaisons visibles, qui sont généralement
marqués dans le document par un mot ou un groupe de mots soulignées et/ou avec une
couleur différente, par une icone, une image ou une graphique, etc. Grâce à cette
structure réticulaire, le lecteur est libre de pouvoir faire une lecture non linéaire de
l'information et de créer ainsi son propre hyper document.
Un hyper document est, par conséquent, un document obtenu à travers une
logique de lecture non linéaire, c'est-à-dire, en utilisant le hypertexte pour sa
construction et en suivant normalement des critères d'association thématique.
Associés à l’hypertexte et aux hyperdocuments nous trouvons le système
d’hypermédia. On parle de l’hypermédia pour se référer à l'utilisation conjointe du
support multimédia (texte, image et son intégrés) et de l’hypertexte, appelé également
par d'autres auteurs, multimédia interactif (Jacquinot, 1996, 15).
Nous distinguons les hyper documents de ce qui est multimédia. Un document
peut être multimédia sans être un hyper document, quand on ne considère pas les
liaisons externes, et inversement un hyperdocument peut être ou non multimédia
puisqu'il peut être construit à partir d'un seul medium : texte, par exemple. Toutefois, un
hyperdocument est, par définition, interactif puisqu'on n'impose pas un seul ordre
d'exploration, mais il permet à chaque interactant de suivre son propre parcours.
Il y a des auteurs (Perrault, 1997) qui considèrent que les termes hypertexte et
hypermédia sont pratiquement synonymes. Ils le justifient en tenant compte de
l'évolution du système : l’hypertexte est apparu au moment où il était impensable
d’introduire dans l’ordinateur autre chose que le texte. Postérieurement, avec la
possibilité d'intégrer des informations de diverse nature, le concept s’élargit et s'adapte
plus au mot d‘hypermédia, à partir d'une relation métonymique, en tenant compte du fait
qu'actuellement la majorité des hypertextes, pour ne pas dire la totalité, incluent des
documents multimédias, non seulement des associations de textes, caractéristique des
origines du hypertexte, comme nous verrons dans plus loin.
55
En suivant les précisions exposées précédemment, nous insistons sur la
différenciation des deux termes, selon les critères d'utilisation et d'application de ces
concepts actuellement. Nous parlons de l’hypertexte pour se référer au Système (avec
majuscule) réticulaire des liaisons qui intègrent et conduisent à l'information, et nous
parlons de l’hypermédia pour se référer aux documents construits avec le système
d’hypertexte incluant divers moyens (texte, image, animation, graphique, son, etc.) dans
la présentation de cette information.
3.1.1. Origines et Evolution de l’Hypertexte
Le terme hypertexte apparaît vers le milieu des années 60. Son créateur, Ted
Nelson, l'imaginait comme un réseau gigantesque capable de contenir toute la littérature
mondiale (Claeyssen, 1994). Toute personne, qui posséderait un micro-ordinateur, un
MODEM et une ligne téléphonique, pourrait accéder à ce réseau, qu’il appelait Xanadu.
Chacun pourrait accéder de cette manière à Xanadu et en extraire des documents divers,
et, de plus, y ajouter ses productions littéraires propres. Les textes contenus en Xanadu
sont unis à d'autres par des liens en explicitant les relations intertextuelles entre ces
textes.
Nelson propose l’hypertexte comme une nouvelle analyse dans les systèmes
d'enseignement. Il trouvait dans l’hypertexte la solution aux problèmes du caractère
linéaire que posaient les systèmes d'enseignement assistés par ordinateur. Il pensait que
la structure de la connaissance que l'auteur d'une méthode met dans son œuvre, peut
nuire à la compréhension des lecteurs et dont la structure cognitive diffère de l'auteur.
Puisque chaque apprenti possède une structure cognitive qui dépend de ses expériences
et de ses capacités ; chacun devrait posséder une manière d’accès particulier et
d'interaction à la connaissance. La structure et le séquençage du texte devraient être
plutôt flexibles au lieu d’être rigides. Dans un hypertexte, les apprentis devraient
pouvoir jouer avec le texte et le modifier pour qu'il soit plus le significatif possible.
Selon Nelson il faut laisser l'étudiant de décider de ce qu'il veut apprendre.
Bien que le terme hypertexte ait été inventé par Ted Nelson, il est à Bush à qui
nous devons l'invention du concept deux décennies avant. Bush, conseiller scientifique
56
de la Maison Blanche, a écrit un article en 1945 intitulé As we may think, à travers
lequel il présentait le premier système hypertextuel, appelé Memex.
Il s'agissait d'un système mécanique multimédia à la base des microfiches dont
différents contenus étaient unis entre eux par des liens associatives. Il a été conçu afin
de résoudre les problèmes liés à la croissance exponentielle des documents scientifiques
et techniques. Il considérait que « un document, s’il doit être utile pour la science, doit
continuellement être étendu, doit être gardé et surtout doit être consulté ». Bush pensait
une machine capable de stocker les livres et les notes de chacun des scientifiques. Ce
système devait permettre à l'utilisateur, en outre, de classer et de trouver rapidement tout
document de manière mécanique. Deux écrans permettaient visualiser tant des
documents textuels que des photographies ou des graphiques. Sans le nommer, il
imaginait déjà l’hypertexte.
Bush insiste sur l'importance des liaisons dans les documents. Ces liaisons
devaient être semblables aux liaisons sémantiques qui sont établies dans la pensée
humaine au moment de relier une idée à une autre. Il le traitait de « simuler la manière
de penser, ou plutôt la manière de rappeler. L'esprit humain fonctionne par des
associations. Quand un article sera appris, il adhère immédiatement à un autre article
suggéré par association d'idées, établissant ainsi un réseau complexe de chemins. De la
même manière, quand un document aura été installé dans la machine Memex, une
multitude de voies associatives le mettraient en relation avec l'ensemble d’informations
déjà stockées. Memex, selon Bush, serait, un complément agrandi de la mémoire
humaine. De fait, le nom choisi pour ce dispositif n'est pas arbitraire mais il nous fait
penser, de manière associative, en reprenant et en confirmant la théorie de Bush, en
mémoire et en index.
Malgré le développement conceptuel de Memex, celui-ci n'est jamais arrivé à
être créé, par l'absence, à cette époque, de la technologie appropriée. Il faut attendre le
développement des ordinateurs actuels. Bien que nous disposions aujourd’hui de la
technologie nécessaire, il est regrettable de se rendre compte qu’à maintes occasions, on
a perdu ces idées des initiateurs et que les modèles actuels sont plus linéaires que les
conceptions des pionniers, si nous tenons compte de l'intérêt de l'approche associative et
57
réticulaire de Memex, qui cherchait une analyse coopératrice entre l'homme et la
machine dans la construction de connaissances et une interaction avec l'utilisateur.
Le premier système hypertextuel qui a vu jour, NLS (oN Line System), a été
conçu par Douglas Engelbart lors que ce dernier a lu l'article de Bush : il a eu l'idée
brillante d'inventer un outil qui faciliterait la navigation par le système hypertextuel ; il
s'agit de la souris. NLS est une espèce de base de données qui facilite le travail en
collaboration, puisque tous les participants sont unis en réseau à l'ordinateur. A
Engelbart nous devons également l'invention du système de fenêtres et le courrier
électronique.
La différence entre Nelson et Engelbart est que pour Nelson l’hypertexte était un
outil pour la créativité individuelle, tandis que pour Engelbart il était la capacité
nécessaire dans un système conçu pour améliorer la communication ; c’est là que se
situe la différence dans le développement des systèmes qu'ils plantaient. Nelson pensait
l'utilisateur comme individu et Engelbart comme une Communauté, pour faciliter la
communication entre les individus.
Bien qu'il y ait des auteurs qui trouvent l'origine de l’hypertexte dans l'apparition
des bibliothèques ou de l'encyclopédie (Vignaux, 2001), il faut tenir compte que le
concept d’hypertexte est intimement attaché à celui de son support, l'ordinateur, de sorte
qu'on parle uniquement de nos jours de l’hypertexte, associé aux technologies
informatiques.
Vignaux justifie son analogie dans le fait que dans une certaine manière une
bibliothèque est une immense base de données consultable, dans laquelle un lecteur peut
« naviguer », et une encyclopédie, comme il était conçu au XVIIIe siècle, est aussi une
grande base de données et d'organisation exhaustive du savoir. En s’éloignant de cette
idée, Vignaux (2001) mentionne l'idée de l'auteur H.G. Wells, qui imagine, en 1936,
une encyclopédie mondiale sous la manière d'un réseau nerveux qui tisse des liaisons
entre les travailleurs intellectuels du monde, grâce à un moyen d'expression commune et
une unité produite par la coopération dans la réalisation de ce projet commun.
58
3.1.2. Caractéristiques de l’Hypertexte
Depuis l'avènement de l'ordinateur, ses concepteurs ont voulu simuler la manière
de penser de l'être humain et même la structure de son cerveau d’où les théoriciens de
l’hypertexte, s'inspirant des recherches menées sur l‘intelligence artificielle, ont choisi
considérablement comme référence la pensée humaine au lieu de la structure de
l'univers, au moment d'élaborer les hypertextes comme des systèmes de classification et
d'organisation de l'information.
L’hypertexte, par opposition au texte, n'a ni principe, ni centre ni fin. C'est un
document qui n'est pas fermé, c'est-à-dire qu'il n'est jamais définitif et qui peut toujours
évoluer, changer, être transformé. En lui, la lecture non seulement est active, mais aussi
créative. Lire un hypertexte signifie aussi l'écrire (Claeyssen, 1994).
En faisant allusion aux principes de connexion et d'hétérogénéité, on peut dire
que l’une des principales caractéristiques de l’hypertexte est son interactivité. Entre
l'utilisateur et le document on établit une relation qui n'est pas unilatérale mais
symétrique. La communication se produit entre l’hypertexte et le lecteur en sens
réciproque, puisque ce dernier peut créer son propre parcours dans le document, peut
choisir de le lire dans sa totalité ou en partie, peut aller directement à ce qui est essentiel
ou approfondir dans un aspect ou un autre. L’hypertexte, pour sa part, lui fournit des
options et répond à ses mandats. La lecture d'un hypertexte dessine des figures variables
puisqu'elle est produite en fonction des intérêts du lecteur, de ce qu'il connaît ou de ce
qu'il veut apprendre.
Lié à l'interactivité, le caractère non-linéaire est une autre propriété essentielle de
l’hypertexte. Contrairement à un autre type de documents, l’hypertexte peut se lire de
manière non-linéaire. Quand nous lisons un livre, nous commençons normalement par
le début et continuons page par page jusqu'à la fin. L'écriture et la lecture d'un
hypertexte ne sont pas effectuées de la même manière ; elles procèdent plutôt par des
sauts, d'un fragment à un autre, d'une information à une autre offerts par les différentes
liaisons, par construction et déconstruction des réseaux propres et d'unités
d'information.
59
Ce non-caractère linéaire ajoute à l’hypertexte une nouvelle dimension que le
texte ne contient pas, c’est qu’il permet de décrire et d'exposer des concepts et des
objets complets au moyen des liaisons associatives, en se ressemblant comme disait
Bush à l'expression de la pensée humaine.
L’hypertexte est un document qui permet d'expliciter la multiplicité des niveaux
d'analyse et des points de vue possibles sur le même objet. Selon Claeyssen (1994)
l’hypertexte souligne et rend visible la perspective nécessaire pour l'appréhension de
certains concepts. C’est à dire, un objet ou un concept peut être défini de manière
différente en fonction des différentes disciplines d'utilisation. Il explicite la dépendance
de la définition en fonction de son contexte d’urgence et de la discipline qui le définit.
Claeyssen explique cette caractéristique avec l’exemple du lithium. Il dit que si nous
demandons à un chimiste ce que c'est le lithium, il nous répondra qu'un métal alcalin,
d'aspect argenté, très léger et dont le nombre atomique est 3. Si on pose la même
question à un médecin, celui-ci répondra que c'est le composant essentiel de certains
médicaments antidépressifs. Quant à l’industriel, il se centrera sur la manière par
laquelle il est produit ou sur ses coûts de production, tandis qu'un historien des sciences,
il parlera des circonstances de sa découverte par Berzelius. Dans le domaine de
l’abstrait, nous trouvons des exemples semblables, comme le terme réaction ; il est
défini comme réaction chimique, biologique, psychologique-émotionnel, etc., ou le
terme stimulant, comme stimulant physique, psychologique, défini depuis une
interprétation réflexive ou de motivation pédagogique, etc. nous rendons compte par là
que même s’il s’agit d’un même objet, les définitions peuvent se multiplier indéfiniment
et que chaque définition est déterminée par le domaine de compétence auquel il répond,
et à son tour, chaque réponse dépend de son contexte d'origine.
L’hypertexte est un document immatériel. Il n'est attaché à aucun support
physique. Où situerions-nous le contenu d'un hypertexte ? Sur l'écran ? , dans le réseau
? , dans le disque dur ? , dans tous ces supports ?. Dans l’hypertexte la réalité acquiert
épaisseur quand on construira par la pensée active de l'utilisateur, en posant ainsi un des
grands défis cognitifs de l’hypertexte.
L'immatérialité du document hypertextuel lui donne la caractéristique de l'ubiquité.
Nous ne pouvons pas le localiser en aucun lieu précis. Il sera là où les différents
utilisateurs l’exigent. Un hypertexte peut être partagé en réseau par plusieurs utilisateurs
60
à la fois, et ceux-ci, peuvent faire un usage particulier et différent de ce même
document.
Cette caractéristique fait de l’hypertexte un outil de communication et de travail
privilégié en rendant le travail de collaboration possible.
Il faut souligne ainsi certains des problèmes de l’hypertexte :
a) Problèmes de la surcharge cognitive provoqués par la multiplicité
d'informations qui peuvent arriver à confluer simplement en étant laissé
porter par la facilité avec des éléments qui sont reliés les uns aux autres.
b) Risque « de se perdre dans l'hyperespace ». Le voyage par un hyperdocument
est accompagné généralement d'imprévus qui se présentent en plein chemin,
des raccourcis, des détours, des liaisons entre un écran à l’autre, parfois
plusieurs à la fois. Ceci provoque le risque d’être désorienté dans une jungle
d'information et par conséquent d’oublier le parcours qu’on fait, et même ce
qui était cherché.
c) Prise de décisions. L'utilisateur doit continuellement prendre des décisions sur
pouvoir continuer son voyage. Sur chaque écran, on lui offre de multiples
options devant lesquelles il devra agir en choisissant quelques uns et en
excluant d'autres. Il se présente devant l’hypertexte avec un plan ou critères
de sélection préétablie qu’il n'a pas généralement.
d) Connaissances préalables et caractère significatif de l’information.
L'utilisation, le parcours, l'application et la rentabilité de l’hypertexte
dépendront dans une large mesure des connaissances préalables de
l'utilisateur sur le fonctionnement du système et sur le sujet qu'il traite, ainsi
que l'importance et le caractère significatif de l'information qu'il trouve.
Cependant tout ce qu’il trouve ne lui sera pas utile.
e) Information face à la connaissance. En effet, ce ne sont pas des termes
équivalents, et le fait qu’un hypertexte possède l'information ne signifie pas
qu’il possède la connaissance.
f) Récupération des chemins. Tous les hypertextes ne présentent pas de manière
claire la possibilité de récupérer les chemins parcourus. L'existence d'une
traçabilité bien définie en ces derniers éviterait, dans une grande mesure,
61
l'anxiété provoquée chez beaucoup d'utilisateurs, par le fait de ne pas savoir,
ou ne se rappeler les pas qui ont été suivis pour obtenir l'information.
Une aide pour aborder ces problèmes est d'offrir au lecteur des outils de
navigation qui lui permettent de s’orienter dans l'hyperespace d'information. Par
conséquent, dans la présentation des pages web, il est nécessaire la présence d'éléments
qui servent de boussole. Chacun d’eux représente à son tour une fonction cognitive :
bouton de retour en arrière et de retour à la page initiale ; visites guidées qui permettent
l'accès à la globalité ; diagrammes ou cartes conceptuelles qui représentent un
hiérarchisation et la relation entre les modules ; repères ou points de repère selon les
termes de J. Adell (1995), c'est-à-dire, lieux clefs depuis lesquels il peut se considérer et
accéder à toute l'espace informative à laquelle il peut se retourner depuis tout autre
emplacement avec facilité ; indices, ou tout autre élément qui montre la situation précise
et offre une vision d'ensemble. De la même manière, les historiques de parcours qui
permettent de reconstruire le parcours rapproché et de modifier l'itinéraire se révèlent
très utiles. Ceux-ci représentent la mémoire des visites personnelles.
Le véritable défi, par conséquent, au moment de concevoir un hypertexte est
d'organiser efficacement la structure du document. Il faut prévoir les liaisons suffisantes
et nécessaires entre les unités d'information pour avoir un véritable hypertexte, en
évitant en même temps une surcharge qui nuirait son efficacité et en définitive sa
lisibilité.
Kommers (1990) écrit plusieurs études sur des hypertextes de grande envergure
et d'une construction très veillée. Ses résultats ont été assez négatifs quant à l'idée
d'utiliser l’hypertexte pour améliorer l'apprentissage. L’interaction qu'il a prédisposée
entre les nœuds a montré comment la tâche de recherche dans un hypertexte peut se
transformer en la branche qui ne laisse pas entrevoir la forêt. Kommers (1990, 203)
déclarait que les étudiants ont besoin d'être guidés avant qu'ils sachent comment utiliser
les possibilités offertes par l’hypertexte. La possibilité de l'obtention et manipulation
des données sont des outils trop ouverts pour être effectives dans un contexte
d’enseignement traditionnel, s'il n'y a pas eu une période d'apprentissage préalable.
62
Kommers a fait cette constatation en 1990. Il est certain que depuis, beaucoup de
temps s'est coulé, et que la recherche sur la technologie éducative a favorablement
évolué. Mais il est aussi certain que, de nos jours, bien des années plus tard, nous
rencontrons avec le même problème. En éducation, la conception de la navigation est
cruciale. Avec un système adéquat de navigation, on peut élaborer des hypertextes et
des hypermédias qui répondent à différents niveaux de connaissances préalables, des
nécessités, des objectifs, etc. des apprentis.
3.1.3. Applications de l’Hypertexte en Education
Comme le dit Levy, L’hypertexte ou le multimédia interactif “se prètent
particulièrement aux usages éducatifs […] grâce à sa dimension réticulaire et non
linéaire, qui favorise une attitude exploratoire, voire ludique, face au matériau à
assimiler et que c’est donc un instrument bien adapté à une pédagogie active » (Lévy,
1990).
En faisant allusion au caractère interactif du système hypertextuel auquel se
renvoie P. Lévy dans la citation ci-dessous nous croyons que c'est la caractéristique
essentielle qui, de nos jours, a fait de cette ressource un outil presqu'indispensable dans
l'apprentissage, et plus concrètement dans l'apprentissage des langues.
Nous signalerons ensuite certains des aspects que favorise l'interactivité dans le
terrain de enseignement/l'apprentissage.
D'abord, l'interactivité favorise la personnalisation de l’apprentissage. En effet,
cette spécificité de l’hypermédia permet à l’individu une interaction directe avec le
programme, puisque celui-ci se construit conjointement avec l'utilisateur selon son
propre parcours et permettant également d’intégrer des notes ou des informations
personnelles : l’hypertexte, vu sa nature ouverte et réticulaire, semble offrir à celle-ci la
possibilité de dépasser les modèles classiques d'apprentissage basés sur la transmission.
Deuxièmement l'interactivité favorise le multi-référentielle dans l'apprentissage
en offrant l'accès à différentes sources documentaires : textes d'autres auteurs,
d'époques, lieux différents, etc.
63
En troisième lieu, l'interactivité de l’hypermédia favorise la multi-modalité dans
l'apprentissage, peut accéder à l'information à travers différents canaux de
communication sensorielle, en intégrant étroitement le texte, l'image et le son.
Finalement, les multimédias interactifs, comme le dit P. Lévy, peuvent permettre
une autre modalité d'interaction cognitive, favorisant la réflexion sur l'apprentissage,
c'est-à-dire en développant lui-même la capacité métacognitive, en exerçant un contrôle
sur son propre apprentissage.
L'architecture hypertextuelle et l’hypermédia multiplie les voies et les modes
d'accès aux données, d'établissement des relations entre ces données, et de même, le
traitement de d'eux.
Ces caractéristiques substantielles de la construction hypertextuelle nous
suggèrent que, l’hypermédia, interactif par nature, est un système d'apprentissage dans
lequel la liberté « n'est pas la clé de l’apprentissage dans toutes les situations » ; la
multiplicité des parcours, des données, et des traitements de ces données peuvent porter
l’apprenti et surtout l'apprenti de langue étrangère, à se trouver perdu et dispersé dans
un terrain inconnu, comme nous signalions dans plus haut. Toutefois, le traitement
conjoint de ces moyens et d'une réflexion méthodologique sur son utilisation aidera à
optimiser les prestations de cette ressource.
En ce sens, nous observons que l'utilisation du système hypertextuel n'est pas
exempte des problèmes dans le terrain éducatif. Mais d'autre part, l'introduction de
l’hypertexte stimule à indiquer sur les composants de l'enseignement : le rôle du
professeur, le rôle de l’apprenti, les matériels d'enseignement, les concepts de
progression, de évaluation, ainsi que les rôles de l'interaction entre égaux. Le défi est
d’effectuer cette réflexion dans le but d'intégrer les composants dans un dispositif
systémique.
Jusqu’ici, le professeur était consacré à transmettre quelques connaissances et
assurer que ces connaissances soient bien acquis. Avec l’hypertexte, l'acquisition des
connaissances reste soumise à la capacité de savoir les chercher, les classer, les
ordonner et les unir à d'autres. Le professeur doit montrer comment servir de toutes les
64
possibilités offertes par le hypertexte et comment interagir intelligemment avec lui. Le
rôle du professeur est, par conséquent, celui de fournisseur de stratégies qui aide
l'apprenti à acquérir ces nouvelles compétences processuelles, qui en définitive
conditionneront l'acquisition de ses connaissances. Le rôle heuristique des
connaissances révèle toute son importance ; c’est pourquoi une réflexion pédagogique à
partir de l'offre des TIC devrait récupérer le perspectif constructiviste et
socioconstructiviste.
M. Pothier (1997, 92) indique principalement trois domaines d'utilisation
pédagogique des systèmes hypermédia :
a) Travail individuel en solitaire à la maison ou dans une institution
d'enseignement. L'apprenti aurait liberté totale et responsabilité dans la
gestion des programmes hypermédia.
b) Autonomie guidée, on aide à l'apprenti dans sa recherche en lui fournissant
des matériaux correspondant à ses besoins, et le type d'apprentissage qui est
offert dans les centres de ressources.
c) Le contact directe avec un professeur, dans le cadre d'un auto-apprentissage,
répond a posteriori aux problèmes posés. En qualité de professeur, il propose
à ses élèves l'exploitation conjointe de certaines activités.
Certes, avec l’utilisation des technologies, la contribution est optimisée
puisqu'on leur unit les avantages de la réflexion de l'auto-apprentissage et les échanges
directs avec le professeur et d'autres des apprentis.
Nous ajouterions à ces trois domaines d'utilisation quelques uns de plus :
l'enseignement par correspondance programmé par des objectifs, qui partagerait des
aspects de ces trois domaines mentionnés précédemment, tout comme la formation en
l’espace virtuel, etc.
Chanier (1998, 140), pour sa part, indique trois autres grands types d'utilisation
des hypertextes en éducation, en tenant compte de l'objectif. Ils sont utilisés :
a) comme base de données pour extraire une information,
65
b) pour organiser les informations existantes dans un réseau afin de les
transformer et s'approprier d'elles,
c) pour produire de nouvelles informations ou structures de connaissance et créer
un nouveau réseau.
C’est à partir de ces deux derniers types d'utilisation de l’hypertexte qu'on peut
optimiser ses potentialités en éducation, puisque l'organisation et la production exigent
de mettre en pratique un processus de découverte et de construction d'associations
d'éléments, nécessaires pour effectuer un apprentissage significatif. D'autre part, dans
ces deux cas, l'aide du formateur qui l’oriente dans la sélection de l'information est
rendue nécessaire afin d'éviter des pas faux.
Le premier de ces types, cependant, bien qu'il en résulte une grande utilité dans
des travaux de recherche ou projets, répondrait plutôt à un type d'enseignement basé sur
la transmission, c’est pourquoi, les formateurs dans le système d’hypertexte sont
dispensables.
3.2. Internet
« Réseau de réseaux », « cyberespace », « hyperespace », « toile d'araignée
électronique », « espace virtuel » sont des termes qui désignent le phénomène internet.
Bien que les dénominations varient, tout le monde est d'accord en ceci qu’internet est
une révolution tellement importante comme l’imprimerie, le téléphone ou la télévision à
leur époque. Récemment émergé du monde universitaire et de la recherche, et très
médiatisé, Internet suscite des passions. Personne ne peut aujourd'hui l'ignorer (Dufour,
1995, 3). Autour de ce grand réseau, on a développé un phénomène sociologique sans
précédent dans le cadre de la communication et de la diffusion de la connaissance, et
qui a donné lieu à la naissance d'une cyberculture globale. P. Lévy (1998a) juge et
définit la cyberculture dans les termes suivants :
Pour moi la cyberculture ce n’est pas la culture des fanatiques d’Internet,
c’est une transformation profonde de la notion même de culture. Et c’est
difficilement séparable des autres transformations sociales que nous
connaissons depuis 20 à 25 ans: l’urbanisation galopante ; la montée du
66
niveau d’éducation [...] l’accroissement des échanges internationaux et la
mondialisation économique ; le fait qu’il y ait de plus en plus de gens qui
voyagent et qui rencontrent d’autre cultures.
Tous ne sont pas aussi optimistes que Lévy, et nous jugeons que la globalisation
entraîne l'impression que des frontières culturelles s’estompent et les risques de
déculturation.
Internet est un réseau mondial d'un ensemble d'ordinateurs mis en
interconnectées où les utilisateurs peuvent communiquer et partager des renseignements
et des ressources. Depuis sa conception initiale pour des fins militaires et de
transmission d'information scientifique et son utilisation postérieure comme un moyen
de communication dans les écoles, il a évolué pour interconnecter aujourd’hui des
millions de personnes en formant ainsi un vaste réseau de réseaux.
Conséquence directe de cette cyberculture est l'apparition d'un nouveau sens du
terme, qui est lié à la production des documents et de l’environnement. Certaines
caractéristiques de ce second type, nous les voyons reflétés dans les aspects lexico-
linguistiques tels que le monnayage de nouveaux termes et/ou de nouveaux usages
utilisations et des mécanismes d’orientation liés à Internet et ses composants, comme
nous l’avons vu ci-dessous.
Un autre terme utilisé pour se référer à Internet est le mot anglais Net, ce qui
signifie réseau. Sa traduction littérale comme réseau est aussi utilisée comme synonyme
d'Internet ou de cyberespace. Bien que l'utilisation la plus courant soit le prendre
comme un préfixe ou un suffixe pour créer de nouveaux termes liés au cyberespace, à la
plupart des cas, il s'agit de noms entreprises, associations, organisations : FLENET
(projet de Français Langue Étrangère sur Internet), classicalnet (site de musique
classique), ofinet (entreprise qui offre des ressources dans les domaines de commerce,
de la technologie, la logistique d'événements et dans la conception des stratégies
publicitaires sur le Web), edunet (ligne éducative ), educanet (Réseau Éducatif Inter-
centres), etc.
67
Dans ce contexte, il y a un autre préfixe très rentable, lié non seulement à
Internet mais à tout ce qui est virtuel ; cyber : cybernétique, cyberespace, cyberculture,
cybermagazine, cybercafé, etc.
Les termes comme naviguer, télécharger, virtuel, ou être connecté, pour en citer
certains, acquièrent une nouvelle dimension et étendent leur utilisation dans ce nouveau
contexte.
Ainsi apparaissent des nouveaux termes, adaptés ou dérivés de leur équivalent
anglais qui sont rendus habituels entre les utilisateurs du réseau : chat, chater.
En ce qui concerne la compréhension, on peut dire qu'on crée de nouveaux
cadres cognitifs de lecture. L’hypertexte encourage la non-linéarité dans la lecture.
Cette qualité des documents hypertextuels peut être abordée sous trois points angles :
a) Il peut être profité pour former pédagogiquement les apprentis dans le
développement des stratégies de compréhension.
b) Il peut être repris et intégré dans une proposition concrète d'apprentissage, en
favorisant la conception de lecture interactive.
c) Il peut être vu comme un inconvénient qui nuit à la compréhension et être
rejeté comme outil de travail.
Les types s'adaptent aux nouveaux cadres hypertextuels, ainsi nous pouvons
parler de l’émergence des cybers genres avec des structures et des caractéristiques
propres. En ce sens, actuellement on mène beaucoup d’études qui tendent à la
considération de le présentation des pages web comme type, dans un certain domaine de
recherche (céramique, par exemple), ou aussi les banner, les spam, les dictionnaires on-
line, etc.
Nous observons également une influence croissante de la lecture hypertextuelle
des textes écrits sur papier. Nous trouvons des documents qui présentent l'information
dans une simulation sur l‘écran d'ordinateur, avec des systèmes de fenêtres, en
reproduisant des codes de navigation, etc. Nous citons comme exemple de texte,
Exercices pratiques de grammaire française de D. Mengod et N. Uribarrena (1999), qui
68
utilisent des icones standard dans le monde des technologies de l’information pour
présenter la majorité de leurs propositions. Par exemple, les cadres théoriques de
grammaire apparaissent sur des fenêtres avec des barres de déplacement accompagnés
d'un verre grossissant qui suggère l'observation et la découverte ; la souris indique que
l'élève doit répondre par écrit, le clavier présente des exercices d'entraînement, les
disquettes indiquent le nombre d'unité, etc.
Nous trouvons un autre exemple pertinent dans la structure des nouvelles de
presse. On dit qu'elle encourage une lecture de « zapping », puisqu'elle présente des
textes intégrés dans des fenêtres qui s'ouvrent à partir du texte central et qui établissent
des relations de complémentarité entre eux.
3.2.1. Origines d’Internet
L'évolution des micro-ordinateurs plus puissants avec plus de capacités a permis
de mettre ces ceux-ci en réseau.
Le premier réseau connu sous le nom d'ARPANET (Advanced Research
Projects Agency Network) a été créé par l’armée américaine pendant la période de la
guerre froide contre les russes (1969), de peur de rupture des communications avec la
flotte. L'objectif était de développer et de tester un système de réseaux fiables qui n’a
pas de centre et qui permettrait de maintenir le contact et la communication entre le
service de Défense Américaine et les employeurs dans le domaine de la recherche
militaire.
ARPANET se composait de cinq ordinateurs installés dans différents endroits
stratégiques du territoire américain. Il était prévu que chacun de ces ordinateurs
rétroviseurs extérieurs de l'autre permette la reconstruction des données, en cas d'attaque
nucléaire (Perrault, 1997).
La technologie d'ARPANET a permis à la Marine de poursuivre des recherches
dans d'autres systèmes plus rentables et avec une plus grande capacité : MILNET, ou le
système créé par l'US National Science Fondation « NSFnet » qui permettent de
rejoindre chaque ordinateur de plus en plus dans différents domaines : centres des
69
recherche, universités, collèges, ministères, entreprises privées consacrées à la
recherche etc.
Bien que le réseau ait été initialement réservé aux grandes institutions,
aujourd’hui il n'y a pas de restriction pour les utilisateurs particuliers qui sont connectés
au grand réseau, Internet.
C’est à Tim Berners-Lee et son équipe du CERN que nous devons la création du
protocole HyperText Transfert Protocol (HTTP) qui sert de fondement au réseau World
Wide Web (WWW), c'est le protocole qui rend possible l'utilisation d'interfaces
graphiques en réseau.
Ces faits permettent l'apparition du premier navigateur Mosaic, programme qui
permet à l'utilisateur de chercher et de consulter les documents sur le réseau. Ses
créateurs, Marc Andressen et Eric Vigne fonderont par la suite une compagnie et un
nouveau navigateur sous le nom de Nestcape.
Ces faits sont fondamentaux pour comprendre l'évolution des hyper documents,
ce qui laissera la plate-forme locale étendre Word Wide Web.
Des fichiers de type HTML (HyperText Markup Language) sont le format de
base que lisent les navigateurs. Ce format trouve ses racines dans le concept
d’hypertexte auquel on ajoute une extension de taille : l'URL (Uniform Ressource
Locator) qui peut se transformer pour sa part en une liaison. Cela signifie que sur le
réseau l'espace est annulé, et un lien hypertexte peut renvoyer à la fois à un nœud situé
quelques paragraphes plus loin à un autre à l’autre bout du monde. (Perrault, 1997).
3.2.2. Caractéristiques d’Internet
On nous présente le réseau Internet comme le système d’hypermédia le plus
complet. Il part des caractéristiques de l’hypertexte et de la variété de moyens avec
laquelle on offre l'information.
70
Nous soulignons le caractère interactif de l’hypertexte qui établie une relation de
correspondance entre l'utilisateur et le système et qui réagit en fonction des ordres
reçus.
Une des applications les plus utilisées d'Internet, comme nous verrons plus tard,
est la communication entre différents utilisateurs par écrit ou oral. En ce sens, Internet
est un outil qui favorise l’interaction au sens originel du mot.
En effet, l'interaction, est un terme non technique mais utilisé par la psychologie,
la psycholinguistique et la psychopédagogie se référant essentiellement à la relation
établie entre l'individu et le groupe. Dans le phénomène de l'interaction il existe une
interdépendance entre les participants, soit entre le professeur et l'élève, ou entre les
étudiants eux-mêmes avec un rapport de force égale et non symétrique ou
dissymétrique, entre émetteur et récepteur, et la transformation finale d'une situation,
c'est-à-dire, un processus d'interaction.
Internet présente des documents qui favorisent la lecture interactive, comprise
comme un processus à double sens qui va d'une part, du lecteur au texte (c’est-à-dire, le
lecteur utilise ses connaissances préalables pour interpréter et donner sens au texte, et
d'autre part, du texte au lecteur) et le texte offre des paramètres fixes qui doivent être
pris en considération dans la compréhension et éviter ainsi l'interprétation anarchique et
insensé de ce dernier.
Cependant, il faut tenir compte que le caractère actif qui attribué à l’utilisation
des supports informatiques et par opposition aux utilisations passives d'autres moyens
peut conduire à un mirage. En effet, l'« interactivité » des produits hypermédias ne
garantit pas une utilisation active, ce serait de confondre l'interactivité mécanique avec
le sens que l'utilisateur construit, grâce aux parcours prévus par les auteurs (Gautellier,
2001, 166).
La structure hypertextuelle d'Internet implique l'existence de nombreuses voies
possibles pour arriver à un document, sans chemin d’accès préféré et préétablie.
L’information se présente de sorte qu'’elle puisse être obtenue par différentes voies, en
négligeant le caractère linéaire et la progression exigée par d’autres moyens.
71
Comme un système de multimédia, il faut souligner que la plupart des
informations fournies par Internet vient de la langue écrite, sous forme de texte. Il est
également vrai que les sites web et les pages qui incluent des graphiques, des sons, des
documents vidéo, des images en mouvement, etc., offrent des possibilités et des
informations et leur confèrent un dynamisme essentiel s’il est prévu que ces espaces
soient visités.
La popularisation d'Internet, conséquence directe du bas coût de connexion (un
appel téléphonique local entre autres) et le fait de fonctionner par des liens associatifs,
fonction élémentaire des systèmes hypertexte, fait que nous nous trouvions devant un
espace d'information sans limite, une ressource quasi inépuisable sur la route.
En effet, une autre des caractéristiques fondamentales de l'Internet est la rapidité
avec laquelle se déplace l'information, qui oblige l'administrateur à les modifier, à les
rectifier ou à les mettre à jour périodiquement, puisque l'utilisateur du réseau, de plus en
plus exigeant, cherchera à la minute et de rejeter les espaces qui deviennent désuets par
manque de rénovation.
Internet supprime la distance et les frontières ; tout est à la portée de tous, par
un coût minimal, même si celui qui offre l'information se trouve à milliers de kilomètres
de la personne qui le reçoit. Pendant la communication on a l'impression que
l'interlocuteur est là, à peu de mètres de distance, et ceci est favorisé par le caractère
immédiat avec lequel on reçoit les réponses. Avec le courrier électronique ou les forums
de discussion, l'échange est normalement asynchrone, les internautes tendent à consulter
fréquemment la boîte de courrier. Par contre dans la communication par chat, l'échange
est synchrone.
3.2.3. Applications d'Internet à l'Apprentissage des Langues
Le grand réseau est un grand hypermédia considéré comme un espace global qui
va au-delà de l'information véhiculée. Il s’agit d'un outil de formation qui permet
l'apprentissage individualisé, la communication authentique et fournit une source de
ressources presque inépuisable.
72
Vouloir énumérer de manière exhaustive les diverses possibilités qu'offre le web
dans l’enseignement/l'apprentissage des langues, serait tellement vaste comme vouloir
nommer les avantages du livre. Nous essayerons de formuler certaines spécificités et
applications pédagogiques possibles :
a) Internet donne accès à un volume d'information presque illimité. Certains le
définissent comme « Bibliothèque universelle de l'information », et d’autres
comme « encyclopédie d'encyclopédies ». Ce qui est certain, c’est que ne pas
l'utiliser comme source d’information et de documentation, en complément
des ressources traditionnelles serait une erreur, surtout dans les activités de
classes comme support de l’enseignement.
b) Il favorise la communication authentique interpersonnelle orale et écrite.
Grâce au courrier électronique, d'une part, les professeurs peuvent être en
contact avec d'autres collègues et experts et échanger ainsi l’information
qu’ils profitent dans leurs enseignements. D'autre part, les étudiants peuvent
être communiqués avec d'autres étudiants de la même langue. Il existe des
sites gratuits qui favorisent le contact entre étudiants pour maintenir la
correspondance où ils gèrent le contact pour un apprentissage autonome en
tandem. Les « chats » et les forums de discussion sont des espaces excellents
de communication et d’ échange d'idées très appréciés entre les étudiants,
puisqu’ils voient en ces derniers une mise en pratique directe et immédiate de
ce qu'ils ont appris en langue étrangère. Quant à la communication orale, les
salons de chat offrent des espaces où on peut parler avec des utilisateurs
d'autres pays avec un équipement presque minimal et pas cher : microphone,
écouteur et caméra vidéo numérique.
c) Internet est un contexte qui pourrait être caractérisé comme authentique par
son origine, puisque les informations sont produites et présentées dans un
environnement extérieur à la classe de langues et dans un but différent de
l'enseignement et le pratique des langues. Il paraît évident que le matériel qui
se il trouve que dans Internet il est authentique et constitue en lui-même un
stimulant ; il existe également un autre facteur, généralement sous-estimé au
bénéfice des contenus linguistiques, mais très important dans l'apprentissage
d'une langue étrangère, qu’est la sensibilisation interculturelle. Les étudiants
qui travaillent avec Internet seront nécessairement en contact avec des aspects
73
différents des cultures, se familiarisant ainsi avec la manière de penser
d'autres gens, d'autres régions et de pays du monde. Cette communication
aura d'importantes conséquences sur la manière d’appréhender les autres
langues et cultures.
d) Dérivée des applications précédentes, avec Internet nous trouvons la
possibilité d'effectuer des activités de collaboration et des travaux en équipe
qui favorisent la stimulation et la motivation des étudiants. On propose des
tâches plus complexes à résoudre par l’exploitation de diverses applications
d'Internet, et la avec la distribution de sous-tâches entre les membres du
groupe. Le processus de résolution ne sera pas la somme de toutes les sous-
tâches mais l'intégration tous dans le projet commun. Comme exemples de
travaux en équipe nous signalons : les simulations, défis, concours, jeux
collectifs, participation à une action sociale ou la recherche sur le web
récemment apparus.
e) A un niveau supérieur de la participation des applications précédentes, nous
trouvons ce que nous pourrions appeler la publication sur Internet des
activités pratiques menées par les étudiants, depuis la recherche documentaire
et la récolte d'information, la collaboration dans une publication périodique,
collective, la participation à l'élaboration d'un site, la publication d'une tâche,
jusqu'à créer sa propre page web. De cette manière, l'étudiant expérimente les
spécificités de la publication électronique. En effet, cette exigence pour la
structuration et la présentation du travail en fonction des spécificités de
l’édition apporte la nécessité de construire de nouveaux cadres cognitifs de
caractère associatif et hiérarchique qui tiennent compte de l'organisation de
l'information avec différentes ressources : son, image, texte, animations, le
langage, liaisons hypertextuelles, manipulation et intégration, fichiers, etc.
Cette application se révèle très complète et intéressante du point de vue des
études sur la construction de connaissance, en faisant valoir qu’une personne se rappelle
de 5% de ce qu'elle écoute, 18% de ce qu’elle lit, 80% de ce qu’elle fait et 90% de ce
qu'il dit. Par conséquent, un étudiant, avec la production de ses travaux serait à niveau
d’apprentissage de 80% de ce qu’il fait et 90% par la manière par laquelle il doit
présenter l'information pour qu'elle soit comprise.
74
f) Finalement Internet favorise l'apprentissage individualisé et l'auto-
apprentissage assisté en offrant la possibilité de pouvoir mener des
applications mentionnées précédemment, pourvu qu'il soit effectué selon un
processus centré sur le développement de son autonomie intellectuelle. C'est
l'étape où l'étudiant se transforme en « citoyen d'Internet » (Hellouin, 1999,
12), capable de créer ses propres contacts, de choisir son information,
d'utiliser les ressources numériques pour son apprentissage, de publier ses
propres documents etc.
3.2.4. Clés pour Analyser et Choisir un Site Internet avec des Fins Educatives
Un document d'Internet sera toujours un document quelque soit le support. En
ce sens, il faut tenir compte que le document Internet doit assurer des normes de qualité,
et surtout si nous espérons que ce sera un outil pédagogique, il doit répondre aux mêmes
exigences et aux normes de qualité requise des moyens didactiques traditionnels.
Quand le professeur est confronté à une page, à un site web avec un contenu
didactique pour apprendre des langues, il devra observer :
a) si les objectifs sont clairement définis, s'ils sont variés et adaptables, comme
les consignes et les indications.
b) s’il y a une cohérence entre les médias et le public auquel elle est destinée,
quant aux possibilités d'accès à Internet et quant à la familiarité avec le
système.
c) s‘il propose des différents parcours pour la réalisation des activités qui
permettent de s'adapter aux besoins et aux objectifs des différents apprentis.
d) s’il offre des aides méthodologiques qui viendront enrichir le processus
d'apprentissage et/ou encourage explicitement la réflexion métacognitive sur
les processus de sélection, d‘examen, et d’évaluation.
e) s’il aide à développer des stratégies de compréhension écrite et orale,
d’expression écrite et orale, stratégies d'apprentissage et stratégies
d'autonomisation progressive.
75
f) si ses caractéristiques techniques et ergonomiques favoriseront l'utilisation :
rapidité de connexion et de navigabilité, d'interface agréable et clair, éléments
d'orientation, stabilité, mise à jour de contenu etc.
Tous les aspects que nous considérons comme essentiel pour tout
document qui est répertorié en tant que langue étrangère.
3.3. Programmes Educatifs
Nous utilisons normalement ces trois expressions de manière interchangeable
pour se référer à tout type de programmes informatiques créés pour le but spécifique
d'être utilisés comme outil pédagogique, pour faciliter l’enseignement et
l’apprentissage, restent exclus par conséquent, de cette dénomination. Ces programmes
de divulgation, d'utilisation générale, patronale ou scientifique, bien qu'on puisse faire
une utilisation didactique d'eux, n'ont pas été spécifiquement créés pour une telle fin.
Nous nous allons arrêter plus tard sur le terme software caractérisé en opposition
à hardware, afin de délimiter la terminologie que nous utiliserons dans le présent séparé.
Software et hardware sont des mots anglais qu’on n'a pas traduit ni adapté à la
langue française, mais ont été adoptés surtout dans des domaines spécifiques,
informatiques et technologiques, tant dans sa manière de s’écrire que dans sa
prononciation originale avec la même signification en Anglais,
On les définit de la manière suivante :
• software : Ensemble des programmes, instructions et règles informatiques pour
exécuter certaines tâches dans un ordinateur.
• hardware : tous les éléments qui composent la partie matériel d’un ordinateur.
Nous parlons de software, par conséquent, pour se référer à divers types de
programmes ou d'éléments logiques, comme le système opérationnel, qui font
fonctionner un ordinateur ou un réseau et qui sont exécutés en ces derniers, en
opposition avec les éléments physiques du réseau ou de l'ordinateur. On emploie le
76
terme software en opposition à celui de hardware, un disque-dur, en se référant à
l'intangibilité des programmes et l’autre à la réalité physique de l'ordinateur, aux
composants physiques avec lesquels il est formé, et qui incluent les éléments
périphériques.
Par extension, le logiciel se réfère à tous les types de programmes qu’on peut
installer et exécuter sur un ordinateur.
Un programme, selon le Dictionnaire de l’Informatique et d’Internet consulté,
c'est « l'ensemble d’instructions et d’indications écrites dans une langue particulière qui
sont envoyées à un ordinateur afin qu'il exécute une tâche déterminée ».
D’une manière générale il a trois types de programmes :
a) programmes de base, comme le système opérationnel, contrôleur,
b) langages, comme Basic,
c) programmes d'application : traitement de textes, de comptabilité, jeux,
documentaires, traducteurs, bases de données, systèmes d'enseignement ou
d'apprentissage, tutoriaux, feuilles de calcul, de conception, de retouche
photographique, etc.
3.3.1. Caractéristiques des Programmes Educatifs
Les programmes didactiques pour ordinateur sont un moyen didactique, un
moyen qui, comme tous les autres, devrait faciliter les actes d'apprentissage aux
étudiants. Ils se caractérisent en général :
a) par sa facilité de maniement : les connaissances informatiques nécessaires
pour utiliser la majorité de ces programmes sont minimaux, semblables aux
connaissances électroniques nécessaires pour manier une vidéo.
b) parce qu'ils sont interactifs : ils permettent une dialogue, un échange
d'informations entre l'ordinateur et les utilisateurs en exigeant ainsi une
attitude active et une participation constante de ceux derniers.
77
c) parce qu'ils favorisent le travail individualisé des élèves puisqu'ils s'adaptent
au rythme de chacun selon la façon d'agir de chacun.
Pour qu'on puisse profiter des avantages potentiels des programmes éducatifs
dans des situations concrètes d'enseignement-apprentissage, il est nécessaire qu'ils aient
certaines caractéristiques et présentent des niveaux objectifs de qualité.
Outre les caractéristiques essentielles mentionnées dans des lignes précédentes il
serait nécessaire de trouver dans ces programmes pour pouvoir les qualifier de bons
programmes éducatifs :
a) Ils doivent être faciles à utiliser et auto explicatifs, de sorte que les utilisateurs
peuvent immédiatement les utiliser sans nécessité d'effectuer une lecture
exhaustive des manuels d'utilisation.
b) Les activités des programmes doivent motiver, réveiller et maintenir la
curiosité et l'intérêt des apprentis vers la thématique de son contenu.
c) Les contenus des programmes doivent être significatifs et être mis en rapport
avec les objectifs, avec les contenus traités et avec les nécessités réelles des
utilisateurs.
d) Les programmes doivent être universels, facilement intégrables avec d’autres
moyens didactiques, de sorte qu'ils puissent être utilisés dans différents
environnements d'apprentissage.
e) Les activités des programmes devront être en accord avec les analyses
pédagogiques actuelles en facilitant des apprentissages significatifs,
développant des habilités métacognitives et stratégies d'apprentissage
(réflexion sur sa connaissance, raisonnement, réflexion critique, etc.),
exigeant une continuité d’activité intellectuelle de l'élève.
f) Ils doivent être orientés vers lequel (élève) qui apprend plus que vers lequel
(professeur) qui enseigne, en permettant à l’élève le contrôle sur le contenu et
l'autocontrôle de son travail. Ceci contribuera au développement de ses
habilités et fournira des outils cognitifs pour qu'il puisse faire l'usage maximal
de son propre potentiel d'acquisition et de connaissances.
78
g) Les programmes doivent inclure des modules d’évaluation et de contrôle des
activités des élèves, qu'ils fournissent des rapports qui permettent de faire un
suivi des travaux et des processus cognitifs développés par eux-mêmes.
h) Ils devront incorporer aussi les dernières avancés technologiques et se servir
de leurs potentialités.
i) Il convient que ces programmes offrent des éléments différenciateurs en ce qui
concerne d'autres outils didactiques qui justifient leur utilisation et profit.
L'utilisation de programmes élaborés avec une vision constructiviste de
l'apprentissage et basés sur une méthodologie didactique active qui stimule la créativité
et la réflexion critique des étudiants, peut contribuer à faire changer des techniques et
des méthodes didactiques traditionnelles (encore très répandues) basées sur la
mémorisation et la répétition des travaux et peut aussi influencer les objectifs, les
contenus et les stratégies d'enseignement employés par les enseignants.
En ce sens, les technologies de l'information et de la communication ont réveillé
beaucoup d'espoirs et d’émotion dans le monde de l'enseignement et dans tous les
secteurs de l'activité humaine. Mais il ne s'agit pas d'incorporer des appareils
didactiques modernes, plus ou moins sophistiqués, mais plutôt d'analyser sa capacité et
sa versatilité par rapport aux autres éléments du système instructif, afin de résoudre des
problèmes réels du monde éducatif.
3.3.2. Fonctions des Programmes Educatifs
Une série de fonctions peuvent effectuer les programmes éducatifs et font d'eux
des outils uniques pour favoriser le processus d'enseignement et d'apprentissage.
a) Fonction informative : à travers les activités et les explications, ces
programmes présentent des contenus qui fournissent une information
structurée de la réalité des étudiants.
b) Fonction instructive : tous les programmes éducatifs orientent et régularisent
l'apprentissage des étudiants de manière implicite ou explicite. Les
programmes tutoriaux sont ceux qui effectuent de manière plus explicite cette
79
fonction instructive, puisqu'ils dirigent les activités des étudiants en fonction
de leurs progrès.
c) Fonction motivante : les nouvelles générations d'étudiants ont grandi à l’ère
de l’image. Le des programmes éducatifs incluent généralement des éléments
pour saisir l'attention des élèves et maintenir leur intérêt. La fonction
motivante est une des caractéristiques les plus importantes de ce support.
d) Fonction d’évaluation : l'interactivité est le propre de ces programmes
permettant l'évaluation immédiate du travail effectué, offerte par le système
en réponse à une activité sollicitée par l'utilisateur.
e) Fonction investigatrice : un programme directeur qui offre à l'utilisateur plus
de possibilités et de paramètres de recherche pour chercher une certaine
information pour résoudre un certain problème.
f) Fonction expressive : nous appellerons aussi communicative, puisque le
logiciel éducatif ne se présente pas seulement comme un instrument expressif
dans la présentation du contenu mais aussi il offre la possibilité d'établir une
communication des éléments externes au programme : d’autres utilisateurs
via e-mail, forums discussion, chats, etc.
g) Fonction métalinguistique : le dialogue avec la machine exige l'acquisition et
la gestion des termes très précis et des expressions qui éliminent toute
ambiguïté et que l'étudiant doit se l'approprier.
h) Fonction innovatrice : il s'agit des programmes qui doivent être en évolution
continue car ils doivent s'adapter aux constantes changements et
améliorations qui se produisent dans les systèmes sans être rapidement
désuets en peu de temps.
i) Fonction ludique : travailler avec des ordinateurs en effectuant des activités
éducatives est un tâche qui a souvent des connotations ludiques pour les
étudiants. En outre beaucoup de programmes renforcent leur attrait en
introduisant des éléments ludiques qui renforcent cette fonction.
3.3.3. Classification des Programmes Educatifs
3.3.3.1. Selon les objectifs pédagogiques et non pédagogiques
Selon l'objectif, nous trouvons, d'une part, des programmes conçus pour être
utilisés à des fins pédagogiques, élaborées à partir des critères qui tiennent compte des
80
objectifs d'apprentissage, de la progression et du séquençage thématique, et l'évaluation
des connaissances.
En revanche nous trouvons aussi des programmes non pédagogiques, c'est-à-
dire, ceux qui ne sont pas conçus pour des buts éducatifs. Il s'agit généralement des
programmes de divulgation, d’information. Nous incluons ces programmes dans notre
classification des programmes éducatifs, puisque de nombreux enseignants utilisent ce
type de programmes pour leurs pratiques enseignants, en les adaptant à l'environnement
et à la situation.
3.3.3.2. Selon le mode de transmission : on-line et off-line
Nous indiquons la connexion ou la déconnexion du réseau avec les termes
anglais on-line et offline (littéralement « en ligne » et « hors de ligne ») qui étaient
initialement employés pour indiquer tout appareil électronique qui était allumé et
connecté à un autre appareil, ou non (on ou off), par exemple un ordinateur connecté à
une imprimante. Actuellement on les utilise plutôt pour designer la personne qui est
connectée ou non à l'Internet.
Ces deux termes nous permettent de distinguer deux types de programmes selon
le support ou le mode de transmission. Les programmes on-line sont ceux que nous
trouvons installés dans le réseau Internet et pour les utiliser, il est nécessaire d'activer la
connexion. Les programmes offlines, au contraire, n'exigent pas la connexion au réseau
pour qu’ils puissent être utilisés. Les premiers exemplaires apparus étaient en
disquette, mais ils sont actuellement en support CD-Rom. Les programmes en réseau
tout comme en CD-Rom peuvent être pédagogiques ou non pédagogiques.
3.3.3.3. Selon le contenu : apprendre des contenus et les apprendre à apprendre
Selon le contenu nous distinguons les programmes en deux : ceux destinés à
apprendre certaines disciplines, avec des contenus concrets, qui peuvent être inclus dans
un programme d'apprentissage de cette matière, et ceux qui incluent la dimension
d’apprendre à apprendre, en plus d'offrir ces contenus théoriques. C'est-à-dire, ils
favoriseront chez l'apprenti la capacité de développer des stratégies d’apprentissage et
des stratégies métacognitives.
81
3.3.4. Différentes formes d'utilisation des programmes éducatifs
L'utilisation des programmes éducatifs peut être tellement variée selon le
nombre d’utilisateurs. Cependant nous signalons certaines utilisations les plus
communes :
a) En situation de classe réelle selon les objectifs posés par le professeur :
comme actualisateur et organisateur des connaissances préalables, élément
motivant, moyen pour accéder à l’information déterminée, activité
complémentaire de renforcement, d’entraînement, de récupération,
d'évaluation, etc.
b) En situation réelle de classe, selon la distribution des tâches : l’utilisation
individuelle, le travail par des paires ou dans des groupes.
c) Selon l'initiative qui est laissée aux élèves : utilisation du programme en
suivant les instructions du professeur ; utilisation du programme semi-libre,
de sorte que l'élève puisse l'utiliser comme il souhaite afin de développer un
travail concret ; utilisation libre du programme selon l'initiative de
l’utilisateur, qui agit en effectuant les activités en fonction de ses objectifs.
Nous sommes d’accord avec M. Barbier en ceci que les possibilités éducatives
du document authentique, c'est-à-dire, celui que se réfère à des informations pour une
utilisation non didactique, l'application des programmes d'apprentissage autodirigés et
les propositions d'apprentissage de collaboration constituent les trois manières
susceptibles d'encourager des innovations méthodologiques qui cherchent à doter
l'apprenti de l'équipement intellectuel nécessaire qui lui permettra d'utiliser les
technologies de l'information et de la communication au besoin et avec le plus grand
bénéfice éducatif à la fin.
Le potentiel d'Internet dans l'enseignement a été l'objet de nombreux débats et
un bon nombre de professeurs voient en lui actuellement un outil d'accès à l'information
et à un matériel linguistique authentique. Mais il est aussi certain que cela exige des
professeurs ayant la formation nécessaire dans la gestion des programmes pour exploiter
les ressources disponibles dans le cadre des activités de classe. L'utilisation d'Internet
82
exige également, en matière de traitement de l'information et du langage, de nouvelles
compétences et stratégies.
Une utilisation optimale d'Internet en classe suppose que l'apprenti doit
développer des compétences et des habilités spécifiques comme par exemple :
a) la maitrise des stratégies de recherche, utilisant les navigateurs et les liens
entre les portales.
b) Développement du sens critique par ce qui est circulé par le réseau.
Reconnaître dans une page ce qui est créateur et ce qui favorise la créativité,
évaluer sa fiabilité et juger si cela s'adapte à ses nécessités.
c) Gestion efficace de l'information rassemblée. Lire le contenu de la page pour
prendre des décisions et pour suivre et obtenir ce qui est prétendu.
d) Compétence suffisant de l'expression orale et surtout écrite lui permettant :
une communication adéquate, la réutilisation de l'information et la possibilité
de pouvoir verbaliser ce qui est effectué.
Les objectifs dans l'enseignement des langues étrangères, sont, comme on l’a
déjà vu, importants, et la figure du professeur de langue étrangère se montre comme une
pièce clef et indispensable dans cette construction du puzzle « virtuel » de la
connaissance.
Il est indispensable que le professeur domine ces habilités et envisage de
l'étudiant de se développer, surtout, dans la manipulation de la machine et du système.
Au niveau pédagogique, il procéderait de manière semblable à une classe traditionnelle,
en définissant les objectifs, tenant compte des connaissances préalables des élèves, ainsi
que ses espoirs en ce qui concerne le travail dans le réseau, localisant, dans le réseau,
l'information appropriée, concevant une exploitation didactique de ces documents et en
élaborant et en définissant finalement des critères d'évaluation. Le temps et l'effort
nécessaires pour bien utiliser ces approches, dépendra de la familiarisation de
l’enseignant avec le milieu.
83
CHAPITRE 4
AUTONOMIE D'APPRENTISSAGE DES LANGUES ET OFFRES
TECHNOLOGIQUE POUR LA FORMATION
Apprendre une langue étrangère dans un environnement de multimédia exige au
moins d’une bonne connaissance du milieu, d’une analyse de l'interaction homme-
machine tant du point de vue de l'apprenti comme de l'enseignant que d’une maitrise de
la nature des activités pédagogiques proposées, en tenant compte des caractéristiques
individuelles des apprentis, et tout cela dans un domaine et dans en constante évolution.
Selon Puren (2001, 2-3) ces nouvelles technologies peuvent être un facteur de
progrès parce qu'elles offrent de nouvelles possibilités d’augmenter ce qui est considéré
comme les valeurs de progrès comme :
a) Le mouvement.
b) La diversité : si chacun (apprentis et professeurs) doit pouvoir faire valoir sa
différence, le progrès pour tous sera de prendre nécessairement les manières
les plus variées, car les nouvelles technologies permettent d'enrichir la palette
disponible d'outils, supports, dispositifs, processus et pratiques
d'enseignement-apprentissage.
c) L'autonomie : Les apprentis et les enseignants doivent savoir maîtriser leurs
libertés. Dans ce sens le progrès pour tous consiste nécessairement à assumer
la responsabilité de leurs choix. Les nouvelles technologies permettent
précisément de diversifier des stratégies individuelles et de multiplier les
occasions de les mettre en marche.
Cependant il faut tenir compte de deux aspects : d'une part, l'expérience montre
que le sujet apprend avec l'ordinateur, et d'autre part, on observe également que celui
qui ne le domine pas n’apprend essentiellement que le fonctionnement de la machine au
détriment de la notion présentée.
Nous allons reprendre maintenant les concepts d'apprentissage en autonomie et
de hypertexte qui avaient été ébauchés dans les chapitres précédant. Sans prétendre être
84
exhaustifs, dans le chapitre sur l'autonomie d'apprentissage nous reprenons, d'abord les
définitions et les contributions de divers auteurs sur le concept d'autonomie que nous
considérons pertinentes pour notre analyse des TIC. Deuxièmement, nous résumons les
points essentiels auxquels tend la didactique des langues actuellement en suivant les
directives du Cadre de Référence Européen.
Dans 4.2. nous nous concentrons principalement sur les stratégies qui sont
nécessaires pour développer et effectuer un apprentissage des langues en autonomie
avec des systèmes hypermédias.
Le chapitre 5, nous le consacrons à l'analyse des programmes en réseau destinés
à l'apprentissage du français comme langue étrangère à partir du point de vue de
l'autonomie. Nous indiquons d’abord les caractéristiques générales de ces systèmes et
effectuons une classification que nous considérons indispensable.
4.1. Autonomie d’Apprentissage
L'autonomie des apprenants a été, pendant les vingt dernières années, un concept
clé dans le domaine de la didactique en général, et la didactique des langues étrangères
en particulier. A cet égard, nous constatons que les termes tels autonomie, travail
autonome, apprentissage autonome, auto-apprentissage, traitement de la diversité,
apprentissage individuel, auto-apprentissage, auto-direction, auto-formation, etc.,
remplissent les discours sur la didactique des langues.
De nombreux auteurs ont proposé des définitions précises pour chacun de ces
termes. Toutefois, il faut signaler aussi qu’il y a des auteurs qui traitent de certains
aspects du sujet en utilisant l'un ou l'autre terme sans proposer une définition ou
explication des termes utilisés.
Nous n’avons pas l’intention, dans ce travail, de faire un recueil terminologique
liées à l'autonomie, ni non plus un recueil de définitions proposées par différents
auteurs. Cependant, nous allons mentionner dans notre travail ces contributions que
nous considérons significatives et qui modifient ou complètent les aspects
fondamentaux du concept d'autonomie.
85
Dans son premier texte sur l'autonomie et l'apprentissage des langues, H. Holec
(1979, 3) définit l'autonomie d'apprentissage comme la capacité d’auto-diriger
l'apprentissage. Selon Holec, autodiriger consiste à prendre toutes les décisions
concernant :
a) La détermination d'objectifs.
b) La définition des contenus et des progressions
c) La sélection des méthodes et des techniques
d) le contrôle du développement de l'acquisition (rythmes, temps, lieux, etc.).
e) L'évaluation de l'acquisition effectuée.
Knowles (1975) utilise le terme « apprentissage auto-dirigé » (self- directed
learning) pour mettre en évidence le contrôle de l'apprenant sur la planification de
l'apprentissage ; un contrôle total puisque pour lui implique à la fois la prise des
décisions et la mise en œuvre de ces dernières par l'apprenant. Comme nous pourrons le
voir ci-dessous, c’est la définition de l’autonomie que fait Dickinson bien des années
plus tard.
Pour Dickinson (1987 : les 11), l’autonomie de l'apprentissage est la situation
dans laquelle l'apprenant est complètement responsable des décisions. L'autonomie
implique l’auto-direction, mais non pas le contraire. En effet, il définit l'auto-direction
comme l'attitude de l'apprenti qui accepte la responsabilité de ses décisions concernant
son apprentissage (comme l‘autonomie) mais non nécessairement celle de la mise en
œuvre de l’apprentissage. Dickinson parle aussi de semi-autonome comme un état
préparatoire pour l'autonomie.
Leni Dam (1990, 17) introduit une nouvelle nuance dans sa définition de
l’autonomie, qui se caractérise par une volonté de prendre en charge son propre
apprentissage conformément à ses besoins et objectifs. Cette disposition implique une
capacité et une volonté d’agir de manière indépendante et en coopération avec d'autres
comme une personne sociale responsable. Le terme disposition inclut une plus grande
participation personnelle de l'apprenant, ce qui dériverait du volontarisme et du non
nativisme, comme l’a souligné, Holec en 1988.
86
Little (1991, 4), à son tour, attribue à l'autonomie la capacité de réflexion
critique, de prise de décisions et d'action indépendante, et, cette capacité se manifeste
dans le mode d'apprentissage adopté par l’apprenant et dans la manière de procéder à
des transferts de l'apprentissage. Cette dernière nuance reprend l’une des significations
primaires du terme autonomie: « indépendance, liberté ».
Préalablement à la définition du terme, Little utilise une technique (définition
par négation) qui s'avère assez éclairante sur ce qui n'est pas l'autonomie. Il énumère
ainsi ces fausses conceptions et attributions au concept d'autonomie, à savoir :
a) Autonomie n'est pas synonyme d'« auto-instruction», c'est-à-dire, apprendre
sans professeur, puisque l'autonomie n'est pas seulement une question de
comment organiser l'apprentissage.
b) Dans le contexte de la salle de classe l'autonomie ne requiert pas que le
professeur décline toute l'initiative et le contrôle de l'apprenant.
c) L'autonomie n'est pas quelque chose que les professeurs font avec leur élèves,
c'est-à-dire, il ne s'agit pas d’un déplacement de méthodologie.
d) L'autonomie n'est pas un comportement facilement descriptible puisqu'elle
peut se manifester de plusieurs façons.
e) L'autonomie n'est pas un état ferme qui atteint certains apprentis. Un apprenti
avec un degré élevé d'autonomie dans un secteur peut ne pas être autonome
dans un autre, et en plus, la permanence de ce degré d'autonomie n'est pas
garantie.
La responsabilité, la capacité, l’attitude, la volonté de mener l'apprentissage sont
des termes clés pour définir le concept de l'autonomie par des auteurs différents.
Toutefois, nous devons indiquer que la différence entre eux est minimale et tous les
termes ont des points de rencontre.
En ce qui concerne l'apprentissage des langues, l'autonomie se traduit dans la
capacité d’apprendre. Toutefois, cette capacité n'est pas innée mais doit être apprise et
acquise, et ici entre en jeu la constitution d'un objectif spécifique : C’est d'apprendre à
apprendre des langues, comme l'exprime Holec (1988, 8) :
87
Mais savoir apprendre ce n’est pas seulement être capable de prendre en
charge le déroulement de son programme d’apprentissage (où et quand
apprendre) c’est aussi savoir s’y prendre pour définir CE QUE l’on va
apprendre en fonction de ses besoins et/ou de l’acquisition déjà réalisée,
COMMENT l’on va apprendre (choix des documents et des supports et
modes d’emploi de ces supports) et COMMENT EVALUER les résultats
atteints ainsi que la pertinence des décisions prises en ce qui concerne le
QUOI et le COMMENT.
[...] Les pratiques mises en place dans cette orientation ont pour visée l’
“autonomisation” de l’apprenant, c’est-à-dire le développement de sa
capacité d’apprendre; ce sont des pratiques dans lesquelles les activités
proposées ont pour but de permettre à l’apprenant d’APPRENDRE À
APPRENDRE, c’est-à-dire d’acquérir les SAVOIRS et les SAVOIR-FAIRE
indispensables pour définir QUOI apprendre, COMMENT apprendre et
COMMENT s’évaluer.
A ces exigences de procédure de l'apprentissage en autonomie, plus tard Holec
ajoutera d'autres types linguistiques et stratégiques. Il dira que pour mener un
apprentissage des langues en autonomie, il sera nécessaire de développer une série
d'habiletés (Holec, 1990a) :
a) Habiletés méthodologiques : l'apprenant doit être capable de définir ses
objectifs d'acquisition, d'élaborer un plan de travail et le gérer, de choisir
les ressources et les techniques de travail et de les évaluer et les réorienter
en conséquence.
b) Habiletés linguistiques et psycholinguistiques : l'apprenant doit prendre
conscience de ses représentations et des croyances sur la langue ou
d’attitudes sur l'apprentissage de langues, l'acquisition de quelques
informations sur les caractéristiques de l'apprentissage linguistique et les
enrichir à partir des nouvelles contributions.
c) Habiletés d'apprentissage : l'apprenti doit reconnaitre ses habitudes sur sa
propre culture d'apprentissage. La prise de conscience de l’apprentissage
est étroitement liée au développement de la capacité métacognitive.
88
La métacognition est la capacité de comprendre comment un apprenti apprend à
exercer un contrôle sur son propre apprentissage. Une des caractéristiques des TIC est
de permettre un regard métacognitif sur le processus d'apprentissage. Ce processus de
pensée est appliqué à toutes les constructions de savoirs. La métacognition implique :
a) la connaissance consciente des processus cognitifs que nous savons gérer, par
exemple, demander après la lecture d'un chapitre quel est le sens et
l'argument,
b) la capacité de mettre en œuvre et de contrôler le processus qui activé les actes
de connaissance, des comportements et des émotions afin d'atteindre un
objectif. Par exemple, prévoir une session de lecture à un moment déterminé
et dans un endroit calme. Dans le cas des médias ceci inclut aussi la
compréhension et la maitrise du dispositif technique, de présentation et
d'interaction.
L'autonomie dans l'apprentissage est à la fois un moyen et un objectif, un
processus et un résultat. Nous parlons plutôt du processus de l’autonomisation en termes
de Porcher (1992) ; son concept reflète mieux l'idée d'apprentissage en autonomie et la
formation dans l'apprentissage des langues. L'apprenant, assumant les responsabilités de
son propre apprentissage, apprend à apprendre ouvertement, cognitivement et
explicitement (Barbot, 1997, 55 ; 2000a, 21). Dans l'apprentissage en autonomie ou
auto-apprentissage il est nécessaire de développer la compétence d'apprentissage ou la
métacognition, et si nous tenons compte de l'expression de l'auto-apprentissage qui
s'avère récurrent puisque tout apprentissage est un auto-apprentissage, car personne
n'apprend par les autres.
Dans l'apprentissage en autonomie, il faut tenir en compte de certains aspects qui
proviennent parfois des préjugés ou des conceptions fausses sur un apprentissage réel en
autonomie.
Les systèmes d’auto-apprentissage ne consistent pas à laisser l'apprenant agir
seul à sa libre volonté. Au contraire, élaborer un système d'auto-apprentissage exige
d’élaborer des modalités d'aides et d'interfaces entre l'apprenti et les ressources, de
définir de nouveaux rôles tant pour l'apprenti que pour l'enseignant, (s'ils sont appliqués
89
en milieu institutionnel), c'est-à-dire, il faut mettre en œuvre un dispositif de médiation
humaine et matérielle adaptée aux apprenant.
En ce sens, l'autonomie n'est pas non plus synonyme de l’individualisme,
compris comme la supériorité du « moi » par rapport aux autres. Mais elle est plutôt le
synonyme d’un travail en coopération (Barbot, 2000a, 24). L'autonomie implique la
prise de compte de l'environnement et de la société pour être construit sur une base
d'interactions. L'autonomie ne signifie pas de l’isolement. En fait, le travail en paires ou
en groupes favorise l'autonomisation des apprenants. En effet, d'une part, la
communication orale exige de prévoir des modalités de discussion, de simulations et
d'échanges avec des personnes parlant cette langue. Et d'autre part, la communication
avec les membres du groupe favorisera le développement de la capacité métacognitive
et métalinguistique, ce qui est nécessaire pour mener à bien la négociation et la prise de
décisions nécessaires dans l'élaboration d'un projet commun, favorisant ainsi
l'acquisition de stratégies d'apprentissage.
Holec décrit deux processus différents, nécessaires dans l'acquisition de
l'autonomie par les adultes non habitués à assumer la responsabilité de l'apprentissage
(1979, 23) :
a) Un processus de déconditionnement progressif qui portera l’apprenant à
libérer des préjugés de tout type qui gênent l'apprentissage des langues. On
peut en citer comme exemple l'idée qu'il existe une méthode idéale
d'apprentissage que connaît l'enseignant, ou le fait que sa connaissance de la
langue maternelle ne le sert pour rien.
b) Un processus d'acquisition progressif de savoirs et d'habiletés nécessaires
pour assumer la responsabilité de son apprentissage, apprendre, par exemple,
à se servir des outils comme les dictionnaires, grammaires, à constituer et
analyser un corpus, etc.
C’est la mise en œuvre de ces deux processus en parallèle qui permettra à
l'apprenant de passer progressivement d'une situation de dépendance à une situation
d'indépendance, d'un état non d’autonomie à un état d'autonomie (Holec, 1979, 23).
90
Le Cadre de Référence Européen (2001) encourage les recherches sur
l'enseignement et l’apprentissage des langues faisant référence à l’idée du double
processus de Holec et pose la nécessité de prendre en considération ces savoirs et
habiletés dans la planification des programmes à partir de la notion de compétence :
L'utilisation de la langue, y compris l'apprentissage et des mesures que prennent
les personnes, en tant qu’individus et acteurs sociaux, développent une série de
compétences communicatives en particulier.
Les personnes utilisent ces compétences acquises dans les différents contextes et
sous différentes conditions et restrictions, afin d'effectuer des activités de langue.
Le contrôle des participants sur ces actions provoque le renforcement et la
modification de leurs compétences.
Le Cadre de référence définit, d'une part, les compétences individuelles, comme
la somme des connaissances, habiletés et caractéristiques qui permettent à une personne
d'effectuer des activités, et d’autre part, ce qu’il appelle des compétences générales ; ce
sont celles qui ne sont pas directement liées la langue, mais celles auxquelles on peut se
recourir pour des activités linguistiques de tout type.
Ces compétences générales de l’utilisateur de langue sont composées de:
a) Ses connaissances (savoir) : connaissances du monde (lieux, institutions,
personnes, objets, événements, organismes concrets, abstraits, espaces, temps,
etc.), connaissance socioculturelle (vie quotidienne, relations personnelles,
conditions de vie, valeurs, croyances, attitudes, langage corporel, conventions
sociales, comportement rituel, etc.), conscience interculturelle (diversité
régionale et sociale entre la culture de la langue d'origine et de celle qui est
apprise, des similitudes et différences, etc.).
b) Ses habiletés et habilités (savoir avoir) : habiletés sociales (capacité de se
comporter de la manière attendue, d'accord avec les conventions sociales),
habiletés de la vie quotidienne (capacité de mener, avec efficacité, les actions
courantes qui sont requises dans la vie quotidienne comme se baigner,
91
s'habiller, marcher, cuisiner, manger, etc.), habiletés professionnelles
(capacité d'effectuer des actions spécialisées, capacités mentales et physiques
dont on a besoin pour effectuer les devoirs de l'emploi), des habiletés de loisir
(capacité d'effectuer avec efficacité les actions nécessaires pour les activités à
l'art, sports, divertissements, penchants, etc.), habiletés interculturelles
(capacité d'accomplir le rôle d'intermédiaire culturel entre la culture d’origine
et la culture étrangère et d'aborder avec efficacité les malentendus
interculturels et les situations conflictuelles, capacité de dépasser des relations
stéréotypées, etc.).
c) Sa compétence existentielle (savoir être) : l'activité communicative des
utilisateurs ou des élèves dépend non seulement de ses connaissances, sa
compréhension et ses habiletés, mais aussi des facteurs individuels qui
caractérisent sa personnalité par ses attitudes vis-à-vis des nouvelles
expériences, cultures, situations, etc., par ses motivations, ses valeurs, ses
croyances, ses styles cognitifs.
d) Sa capacité d'apprendre (savoir apprendre) : dans le sens plus général, savoir
apprendre est la capacité d'observer et de prendre part de nouvelles
expériences et d'incorporer des connaissances nouvelles aux connaissances
existantes, en modifiant celles-ci au besoin. Les capacités d’apprentissage de
langues sont développées pendant l’expérience. Elles permettent à l'élève
d'aborder avec une plus grande efficacité et une indépendance, les nouveaux
défis de l'apprentissage de la langue pour voir quelles options existent et à
faire pour un meilleur usage. La capacité d'apprendre a plusieurs composants
comme, par exemple, la réflexion sur le système de la langue et la
communication, les habiletés phonétiques générales, les habiletés d'étude et
les habiletés de découverte et l’analyse.
Les facteurs d'attitude et de personnalité jouent énormément non seulement dans
les rôles qu'accomplissent les utilisateurs ou les élèves dans les actes communicatifs,
mais aussi dans leur capacité d'apprendre.
La capacité d'apprendre mobilise la compétence existentielle, les connaissances
déclaratives et les habiletés. En définitive, cette capacité, exerçant de noyau sera celle
92
que permet de mener, pour des raisons déjà mentionnées, un apprentissage en
autonomie.
4.2. Autonomie et Hypermédia
Sous l'influence des TIC, l’apprentissage des langues étrangères en autonomie
gagne du terrain.
L'apprentissage en autonomie, est associé presque à l’utilisation des technologies
de pointe (CD-ROM, DVD multimédia, interactifs ou hypermédia pour l'apprentissage
de langues), cependant il ne s'agit pas d'un phénomène nouveau. L'autonomisation
s'inscrit dans un courant d'idées qui situe l'apprenti au centre de son apprentissage, et
ces idées ne sont pas récentes, nous les trouvons dans les postulats sur l'apprentissage
déjà formulés par Platón, Comenius, Rousseau, Freinet, entre d'autres.
Comme nous disions dans le chapitre 2, il ne faut pas confondre la manipulation
de l'outil avec la réelle autonomie de la personne dans la construction d'un
apprentissage. La liberté de circulation dans le système hypermédia ne signifie pas
nécessairement que l'utilisateur sache l'utiliser correctement (Régent, Debaisieux, 1996,
33).
Incorporer une dimension autonomisée à l'apprentissage de langues implique
élaborer des matériels qui permettent :
a) de prendre des décisions sur les objectifs, tâches et manières de les aborder.
b) de suivre le processus de réalisation des tâches, la possibilité de reconstruire
le parcours et la possible remise en question de la méthode suivie.
c) de choisir les types d'aide : grammaticale, lexicale, textuelle, pragmatique
discursive ; les manières de l'aide : d'autres apprenants, le professeur, aide
informatique par l'accès à d'autres matériels ; le moment d'aide en ce qui
concerne la fréquence et les étapes du processus d'apprentissage.
d) de disposer des moyens pour auto-évaluer le processus et ses résultats, et
d’apprendre à appliquer des critères d'évaluation liées aux objectifs et aux
tâches.
93
Certainement, les systèmes hypermédia « obligent » l'utilisateur à la prise de
décisions quant aux parcours qu'il effectue en fonction ses objectifs et/ou intérêts. Ces
systèmes peuvent faciliter la reconstruction globale de l'apprentissage, ainsi que les
critères de sélection et le contraste des options. L'apprenant fera son propre parcours
selon un plan implicite ou l'explicite et de manière mécanique ou réfléchie, guidé ou
non par le créateur de l’hypertexte pour que l'apprenant puisse accéder au matériel
(Pothier, 1997, 87).
L’un des premiers sens du terme autonomie, comme nous mentionnions
précédemment est celui d'indépendance et de la liberté. Toutefois appliqué dans le
domaine de la didactique, il est délimité.
En matière d'apprentissage, les technologies informatiques se présentent
généralement comme un moyen idéal pour apprendre en autonomie, en faisant allusion
généralement au caractère individualisé qui entraîne généralement la manipulation de la
machine, et en identifiant ainsi à tort l'autonomie avec l'apprentissage en solitaire. H.
Portine (1998, 75) note deux erreurs associées à cette conception réductrice de
l'autonomie :
a) Considérer que l'autonomie est purement individuelle sans tenir compte qu'il
s'agit plutôt d'une relation complexe entre l’apprenant et le tuteur.
b) Considérer qu'elle est qualitativement acquise de manière brusque sans tenir
compte qu'il s'agit plutôt d'un processus en spirale dans lequel se produisent
continuellement des reculs, de grandes avances, des phases de stabilité, de
progression lente, etc.
Pour pouvoir apprendre en autonomie, il faut savoir apprendre. Savoir
apprendre, selon Holec (1990) est de savoir établir des objectifs d’acquisition, savoir
être doté des moyens pour atteindre ces objectifs, savoir organiser l'apprentissage en des
temps, espaces, rythmes, etc. et savoir évaluer les résultats. Il s'agit par conséquent de
savoir établir un plan d'apprentissage qui rassemble tous ces aspects.
Il est nécessaire de tenir compte aussi tant de l‘apprentissage que de celui
d'acquisition, car le processus varie en fonction de chaque sujet, et de style
94
d'apprentissage. Les styles d'apprentissage se définissent comme des « modèles
théoriques constitués par des stratégies ». La définition des objectifs, de la sélection des
matériels et de la contextualisation de l'apprentissage seront articulées autour du style
propre de chaque apprenant.
Le poids de la tradition dans l'enseignement, et particulièrement dans
l'enseignement des langues, nous affirme qu'en général nous ne sommes pas habitués à
apprendre à partir de ces paramètres, étant héritiers directs de la culture de la
transmission, et par conséquent il est nécessaire d'inclure un autre composant
fondamental dans les systèmes d'apprentissage : le facteur d’accompagnement, c'est-à-
dire, un tuteur, conseiller, quelqu'un qui approuve nos décisions en les ratifiant ou en les
réorientant.
L'expérience du professeur J. Quéméneur (1998) dit que « les outils de
l'autonomie ne suffissent pas à un apprentissage réussi en autonomie ». En effet, après
avoir mené une expérience dans la salle de classe en utilisant des matériaux créés pour
faciliter l'apprentissage en autonomie, Quéméneur constate finalement la nécessité de
l'assistance dans ce processus d’un professeur-conseiller, c'est-à-dire, quelqu'un ou
quelque chose qu'il peut aider ou guider à un moment donné.
Des temps, espaces et aides sont, donc, des éléments essentiels dans le contexte
d'apprentissage en autonomie.
Tout système d'enseignement-apprentissage devrait considérer un double
objectif : apprendre quelque chose, c'est-à-dire acquérir des connaissances et comment
les apprendre, c'est-à-dire apprendre à apprendre.
Nous observons que les facteurs à prendre en considération sont multiples quand
on parle de l'apprentissage en autonomie.
95
4.2.1. Stratégies d'apprentissage des langues en autonomie avec des systèmes
hypermédias
La compétence communicative de l'apprenant d'une seconde langue est dévoilée
autour de quatre dimensions (Hymes, 1984) :
a) Une compétence linguistique, à caractère formelle liée à la connaissance
syntaxique, lexicale et phonologique de la langue.
b) Une compétence sociolinguistique, régulatrice de la propriété des émissions
par rapport à la situation de communication.
c) une compétence discursive responsable du domaine des règles du discours.
d) Une compétence stratégique, capable d'appliquer les stratégies de
communication de l'apprenant pour combler les lacunes des trois autres
compétences.
Dans ce nouveau contexte, la considération de la langue à partir d’un point de
vue discursive et textuel, ouvre un nouvel espace d'apprentissage. Il ne s'agit déjà pas
d'apprendre des listes des actes de langage ou des notions et des fonctions, mais, il s'agit
d'être capable de jouer un rôle pragmatique dans l'interaction communicative, selon ses
caractéristiques personnelles, besoins de situation communicative et selon la relation
avec les interlocuteurs qui est construit dans le cours de l'interaction.
Egalement, dans le cadre de la compétence communicative écrite, il est
nécessaire d'acquérir des stratégies à caractère pragmatique et sémantique, liées à des
utilisations sociales des textes, et cela impose le développement des stratégies.
Finalement, la concentration de la méthodologie d'enseignement/apprentissage
chez l'apprenant, crée un nouveau cadre de réflexion, celui de l'apprenant comme
l’utilisateur d'une langue étrangère qui doit développer une concurrence stratégique.
Récemment le Cadre de Référence Européen, rassemble le sens de
l'apprentissage stratégique, selon certaines formulations de Little et de Singleton (1990),
dans lesquelles cet apprentissage est mis en rapport avec la capacité de planifier les
96
objectifs d'apprentissage et les exigences de l’hétéro-évaluation (exigences
institutionnelles, obtention de certificats, etc.)
La littérature sur les stratégies est très abondante. Dans le présent travail, nous
ne prétendons pas d’aborder ce sujet comme une analyse de la question, nous
prétendons uniquement d’en tirer quelques conclusions qui serviront de référence pour
des futures études sur les stratégies d’Internet.
Le terme et le concept de stratégie, mots d’origine militaire s'est récemment
adopté dans le domaine de la psychologie de l'apprentissage. On commence à parler des
stratégies au moment où le processus d'apprentissage n'est pas déjà conçu.
Il s'agit d'un concept qui se relie adéquatement aux principes de la psychologie
cognitive, aux perspectifs constructivistes de la connaissance et de l’apprentissage, en
mettant l’accent sur les éléments procéduraux dans le processus de construction des
connaissances, et aussi, avec les aspects différentiels des individus tellement soulignés
par la psychologie cognitive.
Nous trouvons l'origine du concept de stratégie dans des contextes
d'enseignement/apprentissage des langues étrangères dans les analyses communicatives
et discursives, et surtout quand il s’agit de l’apprenant. Wenden (1991) déclare, à
travers son livre intitulé Learner Strategies for Learner Autonomy, que les stratégies
d'apprentissage sont directement liées à l'autonomie. Selon lui l'intégration des
stratégies dans la formation de l'apprenant est inévitable si l'objectif est de favoriser
l'autonomie de l’apprentissage. Il s'agit des opérations effectuées par les apprenants
lorsqu’ils apprennent une nouvelle langue.
A la suite d’autres auteurs, Riley (1985) caractérise les stratégies comme des
types d'opérations dans lesquelles une succession d'actes en rapport entre eux par un but
commun. Cette relation est hiérarchique puisqu’elle part d'un plan, pose des préférences
et implique la prise de décisions. Les stratégies sont des plans potentiellement
conscients pour résoudre les problèmes que rencontre un individu.
97
Le Cadre de Référence Européen définit les stratégies comme « toute la ligne
d'action organisée, volontaire et réglementé, choisie par tout individu pour effectuer une
tâche qu’il se propose ou à laquelle il doit faire face ».
Les stratégies cognitives, discutés dans les différents secteurs de recherche, sont
l’une des principales sources de données pour l'élaboration des modèles d'acquisition
d'une seconde langue. Ce sont celles que l'apprenant utilise pour faire face aux diverses
activités de langue qu’il effectue afin d'en augmenter ses connaissances. Nous
constatons ainsi certains types de stratégies :
a) Les stratégies d'apprentissage comme la mémorisation, la simplification, la
formulation d'hypothèse, etc.
b) Les stratégies de production comme la planification ou le monitorage du
discours, etc.
c) Les stratégies de compréhension, comme l'analyse d’entrée, l'élaboration et la
construction de l’hypothèse, etc.
d) Les stratégies de communication, comme la réduction du matériel à traiter, de
l'interaction, etc., le maintien de l'attention, la prévision, etc.
Pour développer un apprentissage en autonomie, il est nécessaire de développer
une série de stratégies, tant cognitives que métacognitives. Les stratégies
métacognitives sont celles qui aident l'apprenant à coordonner son propre processus
d'apprentissage (planification, organisation, évaluation, etc.). La connaissance et
l'utilisation de ces stratégies par des apprenants sont d'une grande importance dans
l'apprentissage de la langue en autonomie, puisque les apprenants en seront conscients
et pourront utiliser des diverses possibilités qu'ils ont à leur portée pour faire face aux
tâches d'apprentissage. Ils seront aussi conscients de la nécessité d’établir ses objectifs,
d’apprendre à évaluer et de choisir le matériel selon leurs intérêts. En résumé,
l'utilisation des stratégies leur permet d’apprendre à apprendre tout en apprenant la
langue choisie.
En ce qui concerne l'étude et la catégorisation des stratégies ; il faut les effectuer
à partir d’une vue processuelle et dynamique concernant les tâches d'apprentissage et le
98
contexte d'enseignement-apprentissage. Une classification des stratégies selon un
regroupement autour de cinq grandes dimensions pourrait se faire :
a) Stratégies d'apprentissage en rapport avec des stratégies de perception de
l'information et avec des attitudes de l’apprentissage selon certaines
caractéristiques psychologiques (assumer ou diminuer des risques, tolérer ou
non l'ambiguïté, etc.) ;
b) Stratégies communicatives (ressources de gestualités, formes de demande de
coopération, clarification, stratégies de rapprochement et détour pour éviter
une difficulté, etc.) ;
c) Stratégies sociales (extraversion ou introversion, recherche de situations
d'utilisation, identification des rôles sociaux, etc.) ;
d) Stratégies cognitives (utilisation de la mesure ; utilisation de l'analogie ;
utilisation de l'expérimentation ; établissement des structures de la langue par
analyse, catégorisation et synthèse, etc.). Naturellement, ces stratégies
cognitives sont liées étroitement à des caractéristiques psychologiques :
verbal/processeur d'images, auditif/visuel, tolérant/intolérant à l’erreur et à
l'ambiguïté, réfléchi/impulsive, etc. ;
e) Stratégies métacognitives (sélection des points de concentration ou attention,
planification de l'activité, « surveillance » ou l’évaluation du processus, etc.).
Nous nous demandons s'il sera nécessaire de développer de nouvelles stratégies
quand cet apprentissage sera effectué à travers des systèmes hypermédias comme l'est
surtout Internet.
En effet, dans l'apprentissage par les technologies nous constatons qu'on confond
souvent le moyen avec la fin. Quand on utilise celles-ci comme simple récipient ou
dépôt de l'information, on néglige les possibilités qu'elles offrent dans le processus
d'apprentissage comme outils pour la création de solutions réelles, la communication, la
négociation, et la recherche de nouvelles informations, finalement, pour la construction
des connaissances.
L’utilisation du moyen, à laquelle nous avons fait allusion, est due souvent,
d'une part, à un manque de connaissance technologique dans la gestion du système et
99
du support, et d'autre part, à un manque de préparation et d’entraînement des utilisateurs
dans le développement des stratégies de recherche, de gestion et de traitement de
l'information qui sont révélés indispensables dans l'utilisation des nouvelles ressources.
Il sera nécessaire, par conséquent, d'acquérir certaines connaissances et développer des
compétences spécifiques relatives au moyen, pour les utiliser en autonomie. Nous
notons ci-dessous certaines d'elles :
a) Planifier le processus de recherche. Il faut que l’apprenti connaisse Internet
dans un niveau non-technique et savoir comment organiser l'information,
comment on lit un lien d'Internet, quelles sont les caractéristiques des sites,
ainsi que les outils pour pouvoir planifier adéquatement sa recherche.
b) Choisir des matériels avec des critères d'importance et de pertinence. Il ne
s'agit pas seulement de trouver et lire ce qui est trouvé, mais les évaluer et les
utiliser ou les rejeter en fonction des objectifs qu'on veut atteindre.
c) Globaliser et contextualiser l’intérieur de l’hyper document, s’aider par les
points de référence, par les mécanismes de localisation qu'offrent les
systèmes (icones, cartes, guides, etc.).
d) Mettre en rapport et associer les contenus en effectuant des connexions
propres.
e) Gérer l'information avec des critères propres, l'organiser et la garder pour
pouvoir la traiter postérieurement.
f) Hiérarchiser l'information, la catégoriser et lui mettre des étiquettes, cela
implique le développement d'un métalangage et de la capacité d'abstraction.
g) Développer le sens critique sur l'information qui est offerte en effectuant des
comparaisons et en en créant des avis sur la crédibilité et la fiabilité des
contenus.
Il serait nécessaire aussi de développer des stratégies pragmatique-cognitives
pour effectuer des travaux de collaboration entre égaux ou pour maintenir une
communication périodique avec le tuteur. Nous en indiquons certaines : la demande de
coopération, demande de clarification, indication explicite de compréhension ou non
compréhension, d'invention de mots ou d'autres mécanismes de compensation, demande
de répétition, etc.
100
De manière générale nous pouvons dire que les stratégies d'apprentissage ont
pour but d'aider l'apprenant à dépasser les difficultés qui peuvent apparaître pendant les
différentes tâches auxquelles il fait face tout au long de son processus, ce qui résulte
d'une grande aide pour maintenir un contrôle sur l'apprentissage. Il est évident par
conséquent, que la connaissance de l'existence de différents types de stratégies ainsi que
son application sont d'importance vitale au moment de favoriser l'autonomie de la
personne qui apprend à travers des systèmes hypermédias.
4.2.2. Interaction Personne-Machine (IPM)
Nous utilisons cette expression pour se référer à la relation qui s’établit entre
l'ordinateur et l'être humain. La notion IPM doit être présentée dans la conception des
systèmes, afin de développer ou améliorer la sécurité, l'utilité et l'efficacité de ces
systèmes.
J. Preece (1993) indique quatre composants fondamentaux pour tenir compte
dans l'IPM au moment d'élaborer des systèmes multimédias interactifs destinés à
l'apprentissage :
a) L'apprenti.
b) La tâche d'apprentissage.
c) Les caractéristiques de l'environnement.
d) les limitations techniques.
Quant à l'apprenti, il faut tenir compte que chacun a ses caractéristiques
physiologiques et sociaux qui lui sont propres : le temps de rester dans la même
position, la préférence par le travail en groupe ou en solitaire, l'expérience dans
l'utilisation des systèmes multimédias, les connaissances préalables sur la matière, la
perception sensorielle (disposition de l'information sur l'écran, les couleurs qui
favorisent la lecture, le type et la taille des lettres, d'images, des graphiques, etc.).
Il est fondamental de connaître en détail la tâche d'apprentissage qui va être
menée avec le système hypermédia : la recherche d’une information précise, d’une
organisation et d’une structuration de l'information, l'exploration et la découverte d'un
101
concept précis, mettre en rapport des concepts avec d'autres, tâches d'entraînement pour
l'apprentissage des stratégies et des contenus, etc.
Les caractéristiques de l'environnement concernent tant le lieu physique où se
produit l'apprentissage que le type des programmes et des systèmes d'apprentissage
utilisés. Il faut tenir compte du fait que ce système doit répondre non seulement aux
utilisateurs qui ne connaissent pas le fonctionnement des systèmes hypermédias mais
aussi à ceux qui ont une grande pratique dans son utilisation.
Il faut considérer finalement des limitations techniques d’un système
hypermédia : taille de l'écran, vitesse de l’exécution de l'ordinateur, mémoire,
périphériques disponibles, etc. Ces éléments risquent de nuire ou/et favoriser une
attitude plus ou moins réceptive qui affectera directement la motivation de l'apprenant.
Il faut distinguer par conséquent ces deux notions:
a) apprendre à utiliser un système hypermédia
b) utiliser un système hypermédia pour apprendre.
Apprendre à utiliser un système hypermédia exigera que l'utilisateur se crée des
plans d'utilisation, des séquences d'exécution et d’interprétation. Cette dernière consiste
à savoir approcher ses objectifs à la description requise par le système physique. Mais le
cas contraire aussi peut se produire : le système est conçu de sorte que les
caractéristiques d'entrée et de sortie puissent s'adapter au modèle du fonctionnement du
système qui est posé par l’utilisateur.
L'utilisation des systèmes hypermédias pour apprendre dépendra du type
d'apprenti, de ses différences individuelles tant dans les divers domaines de
connaissance que dans son niveau de style d'apprentissage. De cette manière les besoins
d'aide et d'appui pour comprendre des relations entre les divers concepts varieront d'un
apprenti à un autre, ces besoins varieront même tout au long du processus
d'apprentissage au fur et à mesure qu'on acquiert de nouvelles connaissances. Ceci est
un des plus grands problèmes qui préoccupent les créateurs et dessinateurs de ce type de
systèmes. Il faut, d’une part, éviter de surcharger l'apprenant en préservant la
102
complexité de l'information attachée aux contenus d’apprentissage et au système
d'exploitation, et d’autre part il faut lui permettre de trouver ses propres pistes
d'apprentissage. La complexité doit être conçue de sorte qu'on protège l'utilisateur
contre toute possibilité de se perdre dans la grande quantité d'information.
Avec l’hypermédia on court le danger de perdre de vue l'objectif principal et les
limites, produisant une vision en tunnel. Cette vision en tunnel est associée au fait qu'on
voit seulement une partie de l'information et que de la même manière il est difficile
d'avoir une vision d'ensemble de la situation.
Les créateurs de systèmes se servent de certaines stratégies pour faciliter la
navigation, et de cette façon, diminuer le degré de complexité et la surcharge cognitive.
Entre elles, celles plus fréquentes sont les métaphores, guides, cartes, règles d'utilisation
etc.
Les interfaces des systèmes d’exploitation ont été fortement influencées par
l'idée, développée par Macintosh, de la métaphore de l’écran, dans lequel avec l’aide
d'icones graphiques reconnaissables, il est possible d'accéder à la plupart des éléments
et des commandes du système d’exploitation.
Dans le domaine de l’hypertexte et de l’hypermédia, les métaphores utilisées
sont souvent celles de la navigation, de cartes et d’autres formes d'aide à la navigation.
L'image du livre, avec différents indicateurs ou un coin plié pour accéder à la page
suivante, est très utilisée aussi. La métaphore de la bibliothèque permettant d'accéder à
une base de données dont divers livres donne accès à tant de sujets. Le concept de
chambre ou d’espace contenant plusieurs éléments et des portes qui permettent de
passer d'une chambre à une autre.
Les guides ou les visites guidées prétendent de remplacer la personne réelle et
d’indiquer étape par étape un chemin précis dans l'ensemble de l'information d'un
système hypermédia pour résoudre un problème, etc. Le guide occupe ici l’endroit de
l'agent entre l'ordinateur ou le système et l'utilisateur.
103
Les cartes du site peuvent faire partie d'une métaphore plus vaste ou indiquer
simplement des liens entre les divers éléments. Une bonne partie des problèmes de
navigation dans les systèmes est donnée parce qu'on ne voit pas plus qu'une partie de
l'information sur l'écran. Les cartes et les indices peuvent en partie de remédier à cette
situation en permettant d’avoir une vue d’ensemble avec le lien correspondant aux
destinations différentes.
Les programmes éducatifs doivent aller plus loin et profiter de ces métaphores
pour rendre la dimension métalinguistique.
104
CHAPITRE 5
ANALYSE DES SYSTÈMES PROGRAMMES EN RÉSEAU POUR
APPRENDRE FRANÇAIS
5.1. Caractéristiques
Le support hypermédia, vu ses caractéristiques d'organisation de l'information,
permet une utilisation personnalisée selon l'ordre d'accès à l'information que chaque
individu décide d'effectuer.
Le support lui-même poussant l’utilisateur à explorer les ressources disponibles
et à construire son propre rythme de lecture et d’apprentissage (Barbot, 1997, 56).
Du point de vue de la didactique des langues, le support multimédia se présente
comme une ressource qui permet d'associer une grande diversité de didactiques
proposées et d'information pertinente pour l'enseignement d'une langue étrangère. Si le
matériel est adéquatement préparé, l'utilisateur pourra centrer son apprentissage sur une
des quatre compétences communicatives qui soit la compréhension et l’expression orale
et écrite, dans l'acquisition des connaissances linguistiques, phonétiques, culturelles et
stratégiques, ainsi que dans le développement des stratégies de « apprendre à
apprendre ».
Daniel Coste (1996) mentionne une série d'éléments de consultation et de travail
qu'un apprenti pourrait exiger de son programme informatique d’apprentissage. Le
système hypermédia doit fournir des éléments nécessaires pour mener de manière
satisfaisante, l'apprentissage de toute activité linguistique, ou de compréhension ou
d'expression. Ainsi donc, le système hypermédia devra offrir :
a) Une information référentielle et linguistique complémentaire.
b) un système d'aide à la compréhension et à la production.
c) Accès à un ensemble d'activités d'entraînement et d’évaluation.
105
d) Outils d'observation et d'exploration complémentaires : synonymes, accords,
indices, calculateur de fréquences, collaborateur de traduction, accès à un
dictionnaire de langue ou encyclopédique, etc.
e) Utilisation d'un bloc de notes.
f) Stockage du travail effectué, ainsi que la possibilité de retourner en arrière à
tout moment, pour modifier ou suivre un parcours alternatif.
g) Un recul panoramique par rapport à la séquence qu'on travaille en permettant,
de cette manière, de placer le travail effectué dans l'architecture de
l'ensemble.
Techniquement rien ne s’oppose à ces domaines de répondre aux différents types
de demande. Nous savons qu'il y a des programmes au service du grand public offrant
certaines de ces possibilités. Du point de vue méthodologique İls ne comprennent pas
une proposition globale. Le potentiel technologique, presque à l’infini, est encore sous-
utilisé surtout dans la multimédia largement utilisée, puisqu'on néglige, dans la création
de matériels, le fait d'apprendre à apprendre, important objectif que ces programmes
cherchent à apprendre en autonomie (Chevalier, 1997:52).
5.2. Classification de ressources FLE
Avec Internet nous avons accès à un grand volume d'information et de
documentation. Le problème avec lequel nous nous trouvons maintenant n'est pas
d’obtenir cette information mais, choisir les plus significatifs.
Nous sommes conscients que cette situation provoque une inquiétude généralisée, au
moins entre ceux qui pensent qu'Internet est un grand outil crée pour des buts
pédagogiques, et que les propositions de classification et de sélection des ressources
effectuées jusqu'à présent, selon différents critères et domaines d'utilisation sont
nombreuses.
Pour notre classification finale, nous partons des classifications proposées par F.
Mangenot (1998), B. Cord-Maunoury (2000) et M. Tomé (2000 a, b, c), que nous
présentons dans le schéma suivant et que nous commentons postérieurement:
Classifications de ressources Internet pour l'apprentissage
106
• Cord-Maunoury (2000)
Institutions, organismes, centres de formation
Documentation
Apprentissage
• Mangenot (1998)
Professeur
Information
Communication
Apprenti
Activités sans échange
Activités d'échange
• Tomé (2000)
Information
Communication
Investigation
Cord-Maunoury (2000, 239), parle génériquement de trois grands types de
ressources:
a) Mis en rapport avec des institutions, des organismes et de centres de
formation, d’associations, etc.
b) Mis en rapport avec la documentation: dictionnaires en ligne, presse,
bibliographies, listes de liens, etc.
c) Mis en rapport avec l'apprentissage : exercices interactifs, compléments aux
méthodes en papier, activités pédagogiques pour groupes, etc.
107
Mangenot (1998, 133) part de l'utilisateur auquel sont destinés des ressources :
professeur ou apprenant, et à partir de là il choisit des liens ayant une double fonction :
information et communication pour le professeur, et pour l'apprenant, activités qui
nécessitent pas un échange avec d'autres utilisateurs et activités d’échange ou de projets.
Tomé (2000 a, b, c) introduit le facteur de recherche, car cette recherche offre un
vaste éventail de ressources relatives à la langue et culture françaises en général et avec
le FLE, en particulier, utilisées tant par des professeurs que par des apprenants, à partir
des subdivisions thématiques.
En utilisant Internet dans le domaine de l'apprentissage et dans la salle de classe,
nous observons qu'un changement de rôles concernant la représentation du professeur et
de l'élève se produit. Le professeur se transforme en un conseiller, un guide qui aide et
oriente l'élève dans son voyage par le réseau en lui fournissant les moyens adéquats
pour que sa recherche soit la plus rentable possible et fructueuse. Il explorera d'abord le
terrain qui offrira à ses élèves pour les faire travailler. Le professeur non seulement
conseillera sur des sources appropriées d'information mais aussi il est créateur
d’habitudes et de compétences dans la recherche et dans la sélection et le traitement de
l'information. De cette réflexion on relève l'idée que le professeur joue un rôle essentiel
dans l’enseignement avec internet.
Nous présentons ensuite un schéma qui reprend nôtre proposition de
classification des ressources, que nous offre le grand réseau, destinées ou susceptibles
d'être utilisés pour l'apprentissage du français comme langue étrangère :
Classification de ressources FLE
Type d'utilisateur Fonction
Professeur
Information
Action
108
• Communication
• Investigation
• Education
Apprenant
Information
Action
• Communication
• Apprentissage
Dans notre proposition de classification pour l'utilisation de ressources de
français et en français, nous partons du type d'utilisateur :
a) D'une part, il s’agit de l'avantage qui se présente au professeur ayant à sa
portée une infinité de matériel, documents authentiques et documents
pédagogiques préparés par d’autres professionnels de l'enseignement
b) d'autre part, il s’agit du fait de l'utilisation qu'un apprenant de langue veut et
peut faire de ces ressources. Nous nous demandons si réellement cet
apprenant peu formé en langue arriverait à être capable de se servir de tels
documents lui-même en effectuant un apprentissage significatif.
Un autre problème que nous rencontrons c’est que quand nous explorons dans le
réseau les différents sites sur le français, comme le signale M. Tomé (2000a), il y a très
souvent une confusion qui se produit entre les notions de langue et de culture françaises
ou francophone et de celles de FLE, qui sont deux domaines différents. Car en général,
il n’y a aucune distinction dans les listes, ressources des deux domaines. Ce sont
fondamentalement des motifs qui nous incitent à une tentative de systématisation des
ressources.
Dans un second niveau, nous essayons d’établir une classification fonctionnelle
qui délimite le type de ressource. Nous partons de la classification bipolaire en
information, principale utilisation du réseau, et en action, c'est-à-dire, les propositions
qui nécessitent un certain type de réponse par les utilisateurs. Par conséquent, un
professeur se sert d'Internet :
109
a) Comme source d'information. M. Tomé (2000a) définit Internet, très
justement, comme « une bibliothèque universelle de l’information ».
b) Comme canal de communication avec d'autres collègues et institutions.
c) Comme point de rencontre pour la recherche dans des projets de coopération,
dans la création de nouveaux dispositifs d’apprentissage des langues.
d) Comme espace dans lequel il peut mener des pratiques d'enseignement pour
ses élèves, en installant, sur le réseau, des activités adaptées aux objectifs et
aux besoins du groupe (projets de travail en coopération, entraînements,
informations complémentaires ou préalables aux activités, etc.).
Un étudiant trouvera sur le réseau également :
a) Espaces d'information : information fournie par des différents moteurs de
recherche en langue française (voilà, Yahoo France, Incorporation Vu
francophone, Francité, etc.) ou des sites qui compilent des liens sur FLE
(CLICNET, Au coin du FLE, FLENET, « Ressources sur Internet pour les
enseignants de français », Cyberprof, Toilberta, etc.) ou de niveau général sur
la langue et la culture francophones (la maison de le Francité, Délégation
générale à la Langue Française, Le quartier Français du village planétaire,
etc.).
b) Espaces d'action : D'une part nous avons la possibilité d'établir une
communication (courrier électronique, chats, projets coopération, MOOs,
etc.) et d’autre part, de développer un apprentissage, c'est-à-dire, des sites
créés pour des fins pédagogiques : pages d'exercices grammaticaux et
lexicaux, ateliers d'écriture, jeux, etc. Certains des sites cités comme
propositions de l’information offrent des liens qui présentent aussi des
activités pour l'apprentissage de la langue, comme par exemple : CLICNET,
Au coin du FLE, FLENET, « Ressources sur Internet pour les enseignants de
français», Cyberprof, Toilberta, etc.
110
5.3. Analyse des sites FLE
Tout ce que nous trouvons « suspendu » sur le réseau n’est pas toujours adéquat
et fiable. Il faut tenir compte de la situation dans laquelle nous nous trouvons pour
délimiter les ressources. Nous avons signalé dans le chapitre précédent un certain
nombre de ressources de référence qui peuvent être très utiles pour apprendre le
français.
En nous centrant sur les ressources qui exigent une action par l’élève, nous
analyserons plusieurs pages d'apprentissage du FLE, depuis le point de vue de la
formation en autonomie et l'autonomie pour vérifier postérieurement, si l'affirmation
populaire « apprendre avec Internet est d'apprendre en autonomie » est juste.
Nous devons donc établir des critères à prendre en compte respectant
l'autonomie : niveau de départ, compétences, secteurs thématiques, possibilité
d'organiser un projet d'apprentissage, assisté par un tuteur, etc.
Les sites sélectionnés pour cette analyse se caractérisent par leur dénomination
ou présentation, car elles mentionnent ou font allusion à l'apprentissage en autonomie.
D'autre part, ces pages sont des prototypes caractéristiques, de sorte que l'analyse que
nous effectuons s'avère par conséquent pertinent, ce qui nous permet plus ou moins de
généraliser.
a) Apprentissage de la langue en Tandem : Apprendre en autonomie avec un
partenaire. Les pratiques de type Tandem, des personnes de la langue
maternelle différente travaillent ensemble, en paire, à travers une
communication authentique dans laquelle chacun des participants sert de
modèle à l'autre, le corrige et peut le guider dans son expression. Avec ce
système, nous pourrions dire qu'Internet vient d’occuper cet espace toujours
exempt, qui est la pratique de la langue, tant oral qu’écrite, quand on apprend
une langue à l’étranger.
L'apprentissage en Tandem repose sur deux principes, celui de réciprocité et
celui d'autonomie puisque chacun de deux participants est responsable de son propre
111
apprentissage, chacun décide ce qu'il veut apprendre, comment et avec quel soutien.
Jusqu' ici, nous observons qu'il est cohérent avec sa définition, sans embargo. Bien que
défini comme un apprentissage autonome, il assure aussi qu'il ne remplace pas les cours
de langue, mais les complète. Il est nécessaire de posséder, bien que minimum, quelques
connaissances dans la langue qu’on apprend. Il est traité cependant d'un bon système de
début dans l'autonomie, et même si il est bien certain qu’Internet propose un plan
d’apprentissage en tandem qui oriente l'utilisateur sur le système, nous manquons de
l'orientation pédagogique et de la consultation nécessaires pour établir un plan
d'apprentissage de la langue en question.
b) C.A.F.É. Cours Autodidactique de Français Écrit. Il se présente comme un
cours avec lequel on peut améliorer la clarté dans la rédaction, découvrir des
erreurs systématiques, améliorer la précision, à travers un apprentissage
individualisé. Bien que défini comme autodidactique, cette approche ne laisse
pas l’apprenant seul, elle lui fournit le parcours en lui offrant une sélection
d'activités selon le niveau et en ordre de difficulté croissante. Ce système
effectue un diagnostic individuel initial afin de situer chaque utilisateur dans
son propre niveau de départ. Il offre la possibilité de s'inscrire dans un groupe
dans lequel un professeur s’engage à corriger les réponses aux questionnaires
(type essai pour choisir la bonne réponse).
Bien que centré sur l'apprentissage d'une seule compétence, nous observons que
les contributions de ce système (diagnostic initial, niveaux de compétence, sélection de
ressources) peuvent favoriser l'apprentissage en autonomie.
c) Bonjour de France. C'est « le cybermagazine de l'Ecole Azurlingua ». Il se
présente comme « le magazine interactif pour pratiquer le français et
dialoguer sur internet». Il offre aussi des propositions pédagogiques pour les
professeurs de FLE. Il s'agit d'une page attrayante qui présente une
classification thématique du contenu (compréhension, grammaire,
vocabulaire, expressions idiomatiques, jeux, ressources pour les professeurs,
français des affaires, mises en situation). Il propose des textes et des activités,
en s'occupant, à la plupart des cas, concernant quatre niveaux de compétence.
Il inclut dans ces activités des liens hypertextuels, des explications lexicales
112
ou grammaticales ainsi que la possibilité d'écouter la majorité de documents.
L'apprenant a la possibilité d'auto-corriger les travaux ou bien les envoyer par
courrier électronique. Derrière chacune des activités il y a un professionnel
qui orientera l'apprenant en cas de nécessité. En utilisant des indications qui
sont données au professeur comme suggestion d'exploitation de certaines
activités, l'élève peut, par le biais d'elles, créer un plan d'apprentissage,
puisque ces indications présentent des objectifs concrets et offrent des
suggestions de comment les atteindre. Si le site s'adapte à ses besoins,
l'utilisateur n’a que les assumer. Bien que ce site soit offert pour la pratique,
c'est-à-dire réaliser seulement une partie de l'apprentissage, il nous révèle par
ses caractéristiques, comme l’un des plus efficaces pour pouvoir se comporter
de manière autonome.
d) Des créateurs de Bonjour de France existent aussi dans un autre site
d'apprentissage qu’est Polarfle. Voici les expressions de certains des étudiants
qui ont travaillé le français avec cette méthode : « une façon agréable et
originale de travailler le français », « très utile », « didactique et amusante »,
« très intéressante et nouvelle », « on acquiert des connaissances sans les
mémoriser », « on montre les concepts avec clarté, les tableaux résumés qui
présentent les contenus grammaticaux font qu'il résulte très facile la
compréhension », etc. Il reste peu à dire devant ces déclarations tellement
enthousiastes. D'autre part l’attrait du sujet est justifié aussi: l'apprenant devra
accompagner la recherche de l'inspecteur Roger Duflair conduisant à la
résolution d'un cas de meurtre. Les textes, les activités et les interrogatoires
donneront des pistes sur les raisons d’assassinat. L'élève écrit finalement une
hypothèse sur la résolution du cas qu'il enverra aux créateurs du site page
pour obtenir la solution, ainsi que leur message corrigé.
Il s'agit d'un site adressé à des personnes qui veulent se perfectionner en langue
française. Il offre quatre niveaux d’acquisition, (aspect qui répond à la diversité des
niveaux de connaissances que nous trouvons généralement dans les groupes).
Ce qu'apprécient le plus les élèves est la possibilité d'écrire en France, de
contacter avec des personnes réelles, de savoir qu'ils peuvent disposer de quelqu'un qui
113
peut les aider dans leur apprentissage, et voir surtout une utilisation réelle et palpable
des connaissances acquises en langue étrangère.
e) Activités pédagogiques sur la civilisation française de l'Université de NY en
Cortland dans un projet commun avec Le Rochelle. Elles sont destinées à des
professeurs et à des étudiants de FLE du cadre universitaire. La classification
des ressources qu'on propose est thématique : la cuisine, la vie familiale, les
traditions, les festivités, les vacances, l'économie, l'histoire, la justice, la
religion, les transports, les symboles, etc. Ces activités fournissent une
information à travers les textes dans lesquels l'activité est inclue, en éliminant
un certain nombre de termes clefs facilement reconnaissables par les photos
exemplaires et selon le sujet et le niveau. Il existe la possibilité d'écouter en
même temps ce texte et d'obtenir la réponse correcte. Il y a aussi l'option du
questionnaire avec des autocorrections. Une fois de plus nous nous trouvons
devant un site qui peut être très valable en complément d'un apprentissage si
les objectifs et le plan de travail sont bien définis. Il n'offre aucun médiateur.
Avant de finir cette brève analyse, nous aimerions attirer l'attention sur un fait :
pourvu qu'apparaît le mot apprendre dans les noms des pages envisageant d’apprendre,
on pense non à la personne qui veut apprendre une langue, mais plutôt, dans la majorité
des cas, à des experts qui savent déjà beaucoup sur le sujet. Nous pensons par exemple
au site Apprendre à écrire par et sur le Net qui risque de provoquer une confusion chez
l'élève qui s'initie dans la technique de l'écriture. Par le nom, nous espérons trouver un
certain type d'atelier d'écriture, qui propose des activités, qui offre des conseils et
fournit des ressources applicables aux documents. Nous trouvons toutefois une page de
contenus théoriques, destinée à des professionnels de l'enseignement, dans laquelle il
faut dominer la langue française pour pouvoir la lire. Un étudiant de FLE pourrait
difficilement se servir d'elle. Une navigation en ce sens se transformera en naufrage.
Un autre exemple semblable est le site Funambule, « pour s'exercer, s'exprimer
et jouer avec les mots ». Il se présente comme un site pour « Apprendre et Enseigner le
français avec TV5 ». Il s'agit d'une bonne ressource pour travailler la compréhension
orale à travers un document vidéo. Mais il constitue plutôt une ressource pour le
professeur (les fiches pédagogiques qui accompagnent les documents facilitent
114
l'exploitation de ces dernières) non pour l'étudiant. Ce serait plutôt un site pour
enseigner et apprendre. Il exige un niveau au moins intermédiaire pour pouvoir
travailler avec lui. Il peut difficilement être utilisé pour un apprentissage autonome de la
langue, puisque des consignes provoquent parfois la confusion et la navigation sur le
site n’est pas facile. Seulement un internaute expérimenté en langue française pourrait
continuer à se former avec Funambule.
En résumé, nous définirons les sites analysés comme des modèles significatifs,
comme de bonnes ressources pour l'apprentissage à condition que l'internaute établisse
un plan d'apprentissage, puisqu'aucun d'eux n’enseigne comment apprendre.
Dans le plan d'apprentissage préalable que l'utilisateur doit effectuer pour
rentabiliser sa recherche il devra définir ses objectifs, choisir les matériels, délimiter le
temps et le rythmes de travail, et aller finalement sur le réseau pour trouver ces
matériels qui l'aident dans son apprentissage. C'est-à-dire, actuellement, Internet entre
en jeu comme l’un des supports fondamentaux de l'apprentissage en autonomie.
Cependant, il y a actuellement des projets de recherche, comme nous verrons dans le
chapitre suivant, qui visent un véritable apprentissage des langues en autonomie prenant
en compte le style d'apprentissage de l'utilisateur pour l'orienter dans l’établissement
d'un plan d'apprentissage et en offrant de différents parcours selon les objectifs et
différents types d’aides et de ressources inhérentes apportés par le réseau.
115
CONCLUSIONS
Bien qu’un progrès technique évident, comme le souligne Wolton, les nouvelles
technologies ne sont pas toujours suffisantes pour créer un progrès dans l'histoire et
dans les théories de la communication (Wolton, 1999). Ce progrès technique n'est pas
non plus suffisant pour faire des progrès et faire progresser l’enseignement et
l’apprentissage bien que la pédagogie et la didactique aient toujours tenu compte des
nouvelles apports technologiques pour un bénéfice éducatif. Il faut dire également que
« Pas tout ce qui est nouveau est moderne », « ni tout ce qui est moderne est mieux ».
Nous trouvons trop souvent qu’un bon nombre des nouvelles propositions
d’apprentissage avec des supports technologiques sur le marché sont loin d'être
modernes du point de vue pédagogique, puisqu'elles continuent à reproduire des vieux
schémas méthodologiques que nous trouvions dans les décennies précédentes.
Dans ce contexte, il faut signaler qu’on tombe très souvent dans l’erreur de
demander aux nouvelles tendances de rejeter systématiquement les propositions
précédentes. C. Puren, dans son Histoire des Méthodologies de l'Enseignement des
langues (1988, 394) dit qu'il est nécessaire, d'une part, d'abandonner la pratique
généralisée de caricaturer et mépriser tout le passé méthodologique, celui des
méthodologues, des concepteurs de manuels, celui des agents de la pratique
pédagogique, afin de légitimer les développements postérieurs ; et d'autre part il est
nécessaire de reconnaître et assumer son rôle dans la gestion de notre présent et de nos
projets de futur.
Comme le dit Kuhn (1983), théoricien de la science, toute nouvelle théorie
méthodologique tient compte des recherches et des expériences précédentes et d’une
partie d'un model précédent pour l’interroger totalement ou partiellement. Les
paradigmes scientifiques sont des cadres qui s'insèrent dans des paradigmes précédents,
et tout changement de paradigme est lent et processuel. Avec l'introduction des TIC
dans l’éducation et dans l'apprentissage de langues, nous nous demandons si celles-ci
obligent à interroger les paradigmes méthodologiques, et par conséquent, si elles
provoquent un changement.
116
Nous croyons au bénéfice de l'intégration des technologies de l'information et de
la communication dans le domaine éducatif, concrètement dans l'enseignement et
l’apprentissage des langues étrangères, mais une intégration modérée non lentement
mais avec prudence. En effet, dans la technologie, on pourra difficilement obtenir les
résultats qu’on en espère si elle ne s’intègre pas dans un plan d'apprentissage qui tient
compte également les facteurs externes, c'est-à-dire des facteurs personnels appartenant
à l'utilisateur qui décide d'apprendre avec son soutient.
D'autre part, nous pensons qu’il ne faut pas considérer l'évolution des théories
éducatives et des méthodologies d'enseignement-apprentissage des langues comme une
simple évolution dans laquelle chaque étape dépasse la précédente. Bien que ceci soit
certain, il faut tenir compte aussi certains principes et des pratiques propres aux certains
courants méthodologiques déjà dépassés peuvent avoir la validité à une certaine étape
de l'apprentissage d'un individu. Nous pensons par exemple au type d'exercices de
coupe structuraliste si critiqués dans ces derniers temps, basés sur des principes
comportementaliste de répétition des structures pour créer des structures de réponses
automatiques. Ces exercices, bien qu'ils ne garantissent pas l’acquisition automatique,
peuvent favoriser certaines structures linguistiques et être introduits dans l'étape de
systématisation des concepts dans le plan d'apprentissage d'un individu dont le profil
cognitif et l'apprentissage dépend du domaine. Il s'agit d'un type d’exercices très
apprécié par les étudiants. Dans certains cas, cette inclination répond au type de profil,
comme nous avons mentionné, mais à la plupart des cas, nous pensons que ceci répond
à l'héritage des pratiques acquises dans des apprentissages précédents. Dans cette
préférence intervient aussi un composant émotionnel qui fournit la facilité de la
réalisation et la possibilité de correction immédiate de type faux/vrai/, correct/incorrect.
Toutefois, ces aspects partiels (dans le cas des exercices) acquièrent des valeurs
différentes en s’intégrant dans des systèmes ou des dispositifs d'apprentissage
complexes et en intégrant des stratégies d'apprentissage.
En ce sens, nous devons nous demander nous nous trouvons aujourd'hui dans
quel cadre de réflexion théorique, de paradigme méthodologique d'apprentissage de
langue : l'absence des théories de cadre (Besse, 1995), la crise des méthodologies
117
(Puren, 1995), les post-méthodes (Coste, 2000), l'éclectisme méthodologique (Galisson,
1995).
Coste (2000: 203), comme nous l'avons déjà noté, souligne la possibilité d'une
nouvelle approche fondée sur la pluralité, la flexibilité et l'adaptation des méthodologies
communicatives à des différents contextes et besoins.
Il parle des « post-méthodes » et mettent l'accent sur l'éclecticisme. Mais
l'éclecticisme ne doit pas être compris comme un « tout est permis », parce que ce serait
un signe irresponsabilité, ou comme un mélange dans lequel toutes les propositions ont
une place et duquel on prend, l'une ou l'autre, sans tenir compte des options
méthodologiques qui sont aussi variées que créatives.
En ce sens, toute option corresponde à une réflexion du professeur qui a des
conceptions et des croyances sur la langue et l’apprentissage de ce qui est enseigné. Le
chercheur ou le professeur qui n’a aucune théorie, ne reste à la grâce de toute influence
intellectuelle sans en être conscient, et il laisse son autonomie, en se transformant,
inconsciemment, en lecteur des idées dominantes ou des platitudes sur l'enseignement et
l'apprentissage.
L'éclectisme doit être compris par conséquent, comme courant qui tient compte
la diversité et la complexité dans le processus de la prise des décisions. Par la diversité
nous entendons la diversité des objectifs et des caractéristiques des apprenants et la
diversité de ressources : la diversité des supports et la diversité des situations. Quant à la
complexité, nous la comprenons dans le sens d'Edgar Morin (1996) :
a) Elle implique une contextualisation, C’est-à-dire, il faut tenir compte du rôle
de l'enseignant-conseiller ; il enseigne à qui, dans quels espaces, à quels
moments et dans quel but.
b) Il s'agit de prendre en compte le point de vue du sujet dans la théorie qui
permet une reconstitution des critères environnementales, c’est-à-dire, savoir
comment le professeur reconstruit une approche méthodologique à un
moment donné et comment il la met en interaction avec ses élèves.
118
Ces dernières années, la théorie et la pratique découlant de l'utilisation des
technologies de l'information et de communication ont notamment évolué sous
l'influence des principaux courants psychopédagogiques, développant les deux revers
d’une même médaille: d'une part, on essaye de concevoir un modèle personnalisé et
automatisé d'apprentissage, d'autre part, les pédagogues, les psychologues et les
didacticiens constatent que l’activité d'apprentissage est non seulement logique et
fonctionnelle, mais aussi, sociale, affective et culturelle.
Ce dilemme apparent est résolu du point de vue cognitivistes et constructivistes,
qui mettent l'accent sur le développement du potentiel cognitif du sujet pour que celui-ci
devient un apprenant stratégique qui sait apprendre et résoudre des problèmes en
fonction des situations où il se trouvé et qui apprend significativement, c'est-à-dire, en
incorporant un sens à son propre état mental. L'apprentissage est posé comme un
processus de construction sociale de la connaissance et de l'enseignement comme une
aide (médiation) à ce processus.
Le but est d'enseigner à penser, ou, en d’autres termes, apprendre à apprendre, de
développer des connaissances et des compétences chez les apprenants qui deviennent
des processeurs actifs et indépendants et des critiques des connaissances essentielles,
afin qu’ils soient capables de choisir, individuellement ou en coopération, le type
d'activité, le type de ressource selon les objectifs d'apprentissage. Il s’agit donc une
formation en autonomie comprise comme un développement personnel des élèves et
comme une transformation culturelle de l’enseignement et de l'apprentissage.
Apprendre à apprendre est de développer progressivement la conscience de
l'apprentissage lui-même et acquérir de manière processuelle les compétences de savoir
apprendre des langues qui peuvent se limiter dans : compétences méthodologiques, qui
entretiennent une relation avec la capacité de savoir définir des objectifs, choisir des
matériels, décider sur les méthodes et les techniques de travail, et évaluer les résultats.
L'application de ces compétences doit être accompagnée de l'acquisition de certaines
connaissances linguistiques et psycholinguistiques, par exemple, le fonctionnement
communicatif des langues, ou les différentes activités de compréhension et d'expression.
Ces aspects sont en rapport avec l'acquisition d'une culture sur les langues et leur
apprentissage (culture langagière).
119
En outre, le développement des compétences cognitives de généralisation, la
capacité d'établir des analogies et des inductions, etc. sont indispensables pour
apprendre à élaborer des hypothèses fonctionnelles à partir de l'expérience. Finalement,
la prise de conscience de l'apprentissage lui-même est en rapport avec le développement
de la capacité métacognitive, ou la capacité de réfléchir sur les stratégies
d'apprentissage utilisées, et sur les objectifs poursuivis afin d'auto-évaluer l'acquisition
et l'apprentissage.
Le développement de ces capacités implique l'utilisation d'un métalangage qui
permet à l'étudiant de parler de ses activités d'apprentissage. Il ne faut pas oublier que le
métalangage est un instrument de symbolisation et de conceptualisation qui favorise la
capacité métacognitive.
L'emploi des ressources technologiques pour l'apprentissage peut favoriser en
grande partie l'acquisition de ces compétences, si ces technologies sont intégrées de
manière active et significative dans un processus de construction de connaissances.
L’une des caractéristiques des TIC est de permettre un regard métacognitif sur le
processus d'apprentissage, depuis la sélection des matériels de travail jusqu'au moment
de l'évaluation et/ou auto-évaluation.
L'utilisation de ces moyens technologiques ne doit pas être réduite à des simples
présentateurs de l'information. Son meilleur potentiel est l’activité de communication
qui est capable d’inciter l’apprenant à apprendre tout seul ou avec des autres, et dans la
diversité des ressources. En effet, certaines des plus grandes contributions des TIC
résident dans ce point, et nous les regroupons autour de trois grandes dimensions :
a) L'interaction entre l'utilisateur à travers sa propre mémoire et la mémoire de
l'ordinateur (historiques et retours), et l'interaction avec le système avant la
prise de décisions.
b) Interaction avec d'autres utilisateurs dans le travail collaboratif comme
élément de communication.
c) Interaction entre la multi-modalité et la multi-référentielle des ressources du
réseau, qui favorise la démocratisation et la manipulation créative des
ressources.
120
Il serait regrettable d'essayer d’utiliser des ressources technologiques avec des
principes comportementalistes qui ne sont pas intégrées dans une conception des
constructions des connaissances plurielles, sociales et autonomes.
En faisant allusion à la modernité à laquelle se référait la citation avec laquelle
nous avons ouvert cette série de conclusions, il serait souhaitable de réexaminer la
croyance ingénue que les écoles remplis d'ordinateurs est le symbole de la
modernisation. Parfois, ce type d'investissement pourrait associés à des simples
stratégies politiques.
Une véritable modernisation de ces installations et l'introduction des ordinateurs
et d’Internet dans l'éducation requiert un changement de mentalité des enseignants-
formateurs et également un changement dans la dynamique de l'enseignement.
Nous pouvons dire, sans crainte de se tromper que le professeur, dans ce
contexte d’apprentissage acquiert un nouveau sens et une importance. On ne se passe
pas du professeur, au contraire, il doit assumer de nouveaux et importants rôles. A
partir de notre expérience, devant l'énorme quantité de ressources offertes par Internet,
nous observons que le professeur, hormis les fonctions traditionnelles, doit effectuer :
a) le rôle de conseiller dans l’obtention des informations.
b) le rôle de médiateur en offrant une formation dans la sélection et dans le
traitement de la complexité actuelle des ressources.
c) le rôle de médiateur entre l'apprenant et les ressources du réseau, négociant
l’intégration des ressources dans un plan d'apprentissage personnalisé.
d) le rôle d’investigateur des processus d'apprentissage.
En effet, le professeur doit assumer le rôle de médiateur, à la disposition de
l'apprenant, afin que ce dernier puisse atteindre des objectifs qu’il n’arriverait pas tout
seul.
Comme nous avons indiqué dans le quatrième chapitre, des recherches récentes
dans le domaine des technologies éducatives pour l'apprentissage des langues donnent
lieu à la conception et l’élaboration des propositions d'apprentissage des langues dans
121
une tentative d'intégrer le facteur de médiation, dans des systèmes d'aides
méthodologiques basées sur des critères génériques de modélisation, comme les styles
d'apprentissage, les types et les taux de textes ou les stratégies discursives.
Trop souvent, nous constatons qu'il n’y a pas de machine qui s’adapte aux
besoins et aux perspectives éducatives des enseignants, des étudiants ou des institutions,
mais c’est plutôt les besoins et les perspectives qui s'adaptent à la technologie.
En effet, si nous remontons aux origines du premier système Hypertexte
(Memex) imaginé par Bush, qui n’est pas arrivé à créer à cause du manque de
technologie appropriée à cette époque, nous observons qu’à la base de sa conception il y
a un système réticulaire articulé par le biais des associations infinies, en simulant le
fonctionnement de la mémoire humaine. Ce système était à la recherche d'une approche
de coopération entre l'homme et la machine dans la construction des connaissances et
l'interaction avec l'utilisateur. Maintenant que nous disposons de la technologie
nécessaire, il conviendrait d’expliquer la raison du fait qu’on trouve les modèles actuels
plus linéaires que les conceptions des initiateurs.
Il est possible de trouver une réponse dans les facteurs qui entourent le processus
de création des systèmes d'apprentissage avec et sans connexion au réseau. Trop
fréquemment, ceux-ci sont élaborés en tenant compte des aspects extra-pédagogiques
type commercial, idéologique, conjoncturel, etc. Le rôle du professeur, comme nous
mentionnions précédemment, est fondamental devant cette situation. Celui-ci doit savoir
choisir les ressources, les adapter aux nécessités du groupe et les intégrer
méthodologiquement de manière adéquate dans une planification préalable et dans le
développement d'un programme d'études processuels.
Les analyses que nous avons faites au cours de ce travail mettent en évidence la
nécessité de disposer d’un élément médiateur qui facilite et oriente le processus
d'apprentissage avec des systèmes hypertextes et qui aide à gérer la complexité.
Ces analyses nous suggèrent d'autres réflexions :
122
a) L'utilisation et la gestion des ressources, le fait de profiter des avantages des
technologies, dépendent dans une large mesure, non seulement des profils
cognitifs et l'apprentissage de chaque individu, mais aussi, et de manière
remarquable, des expériences précédentes d'enseignement et d'apprentissage,
quand celles-ci correspondent à une culture d’enseignement et à la direction
du professeur.
b) Le réseau offre des possibilités vastes qui permettent à chaque utilisateur de
trouver leur espace dans lequel il se sent à l’aise et d’être capable de
développer un apprentissage personnalisé.
c) L'apprentissage sur le réseau exige d'effectuer une prise des décisions, une
sélection des ressources, une catégorisation, une formulation des objectifs, et
en conséquence, nécessite également l’élaboration des stratégies qui aident la
formation de ces compétences.
d) Le support exige de mettre des étiquettes et de les évaluer. Les TIC offrent
d'importantes possibilités pour le développement du métalangage dans une
perspective d'apprentissage autodirigé. Garder les ressources et les classer
nécessite le développement de la capacité d'un « étiquetage » significatif.
e) Mis en rapport avec le point précédent, les TIC favorisent la capacité
métacognitive, associée aux commentaires sur les ressources stockées et
classées, et les expériences d'apprentissage.
Toutes ces réflexions que nous venons de mentionner ci-dessus, il faut les
contextualiser dans la perspective d’une approche éducative en l'autonomie.
Nous évaluons positivement les ressources pédagogiques présentées dans cette
étude pour apprendre français, d'une part, parce qu'ils répondent à des différents
approches d’apprentissage et aux approches fondées sur des différents profils
d'apprentissage, et d'autre part, parce que nous sommes satisfaits de constater
l'enthousiasme et l'acceptation que celles-ci ont eu auprès des étudiants.
Nous évaluons aussi positivement les ressources du réseau comme un moyen de
diffusion de la langue et de la culture en tant que des documents authentiques.
123
Depuis le développement de l'approche communicative à l'apprentissage des
langues, on a considéré le document authentique comme le véhicule authentique et
incontestable de la transmission directe de la culture et les pragmatiques de la langue
objet cible.
Actuellement, la technologie de l'information et de la communication met à la
disposition des pédagogues et des professeurs de langues des outils qui peuvent les
aider à dépasser les limitations et les critiques attribuées par les dirigistes et
structuralistes au document authentique classique ; nous parlons des produits
multimédias de sensibilisation ou de « grand public » non conçus pour l'apprentissage
des langues, et des produits hypermédias dont Internet, réseau de communication plus
complet.
Les programmes multimédias de sensibilisation sont ceux qui ne sont pas crées à
des fins pédagogiques. Leur son objectif de départ est plutôt ludique, documentaire ou
simplement esthétique, ils ont généralement un faible coût d’acquisition et contiennent
une grande quantité d'information.
Comme un document authentique, dans son utilisation pour l'apprentissage
d’une langue étrangère supposent d'abord un bain linguistique (oral ou écrit), et
deuxièmement bain culturel, puisqu'il permet de contextualiser les documents en les
ancrant dans leur réalité d'origine (Pugibet, 1996, 55). Par conséquent, l'utilisateur
pourra directement être submergé au sein de cette mosaïque d’images, de sons et de
textes organisés et adaptés par et pour lui-même, afin d’en tirer un maximum de profit.
Pourtant ce grand avantage n'est pas sans inconvénients : la préparation de
l'exploitation didactique entraîne un grand investissement important de temps : de
manière générale, le professeur de langue doit localiser les produits les plus intéressants,
les analyser de manière détaillée et créer l'activité, selon une analyse pré-pédagogique
dans laquelle il aura déterminé les activités pertinentes pour effectuer à un moment
déterminé, les conditions d'accès aux nouveaux supports et les modalités d'évaluation
des productions.
124
De même, la navigation par Internet permet à l'apprenant d’entrer en contact
simultanément avec la langue et la culture d'un autre pays. Il suffit d'entrer dans un
moteur de recherche international et de taper le nom du pays pour obtenir un foule de
renseignements divers (économie, culture, science, technologie, éducation, loisir,
éducation, politique, etc.) dans la langue du pays en question. Il s'agit d'information
créée par des locuteurs natifs, en principe, pour des citoyens du même pays, chargée
d'un grand contenu culturel duquel l'apprenant de cette langue étrangère peut
directement profiter, sans filtre qui peuvent obscurcir la perception des aspects culturels.
Grace aux documents authentiques on met en évidence le rôle instrumental de la
langue pour communiquer et acquérir des connaissances. En outre, les documents
authentiques sont destinés à fournir l'exposé de la langue et son fonctionnement. En les
analysant, de manière implicite ou explicite, l’apprenant pourra découvrir et mémoriser
le lexique, la grammaire, le système phonologique, le système d'écriture, la relation
entre les deux systèmes et les règles discursives. Autrement dit c’est de découvrir les
règles et le contexte discursif de socialisation qui permettront la construction d'un
apprentissage significatif.
En ce sens, l'utilisation du réseau Internet pour l'apprentissage de la langue et
culture étrangères se présente comme un outil capable de fournir les éléments
nécessaires pour que l'apprenant puisse découvrir et appréhender les manières, le sens et
le fonctionnement de la langue en contexte, en particulière la langue écrite. Dans un
moteur de recherche international, yahoo par exemple, l'information se présente à partir
du même schéma formel, quel que soit la langue ou le pays qui l'a créé. Grâce à ce
parallélisme formel, la reconnaissance du site et de l'information favorise la
compréhension linguistique du contenu.
Apprendre à apprendre avec des documents authentiques est l’un des éléments
fondamentaux liés à la formation en autonomie.
Nous avons mentionné à plusieurs reprises que l'utilisation des TIC pour
l'apprentissage est habituellement associée à l'idée d'apprentissage en autonomie. Dans
les deux cas, on a besoin d’un apprentissage spécifique et d’une formation : à
l'autonomie, à apprendre à apprendre et utiliser les TIC.
125
Les technologies informatiques sont présentées comme un outil intéressant qui
prend en compte la diversité. Elles jouent un rôle amplificateur en ce qui concerne le
domaine de l'expérience à travers les textes et les utilisateurs, la diversité des stimulants
(son, image, texte) et la multiplication des sources de documentation et de propositions
d'apprentissage. Toutefois les technologies ne modifient pas les pratiques et ne
dessinent pas de manière automatique un comportement autonome, même si elles
exigent une attitude active et un engagement ferme par les utilisateurs.
En effet, les fonctions de consultation, de communication et de production du
réseau à travers les programmes en ligne sont utilisés par les apprenants sont expliquées
par leurs représentations antérieures sur les langues et sur l'apprentissage, par les idées
reçues et par l'idéologie. Le support ne modifie pas la problématique de la définition des
objectifs, de l'élaboration des plans d'apprentissage et de l'auto-évaluation. Extraire de
l'information ou des ressources du réseau ne signifie pas l’acquisition des connaissances
ni des compétences.
En ce qui concerne le développement de compétences de compréhension et de
production de textes, la construction de la signification implique le développement des
stratégies d'inférence qui sont déterminées par des stratégies métacognitives influencées
en partie par les expériences antérieures d'apprentissage des langues (maternelles et non
maternelles). Un apprentissage compartimenté, linéaire, allant du simple au complexe,
dans lequel la théorie précède toujours la pratique ne favorise ni la capacité de gérer la
complexité ni la construction d'un apprentissage significatif focalisé progressivement
vers l'autonomie.
Si l'autonomie se manifeste comme un objectif prioritaire pour l’apprentissage
des langues à partir des années 2000, il sera nécessaire de mettre en place des stratégies
de médiation didactique qui favorisent le déconditionnement de la culture
d'enseignement ainsi que l'apprentissage des connaissances et des compétences qui font
partie de la capacité d’auto-diriger. La médiatisation ne remplace pas la médiation.
Cette domification de l'outil informatique devrait, à notre avis, être accompagnée
des recherches sur les auto-apprentissages et sur les modes d’utilisation et
d’appropriation des technologies. Avec notre travail nous avons essayé de contribuer le
126
développement de ces recherches. Nous sommes conscientes des limitations de cette
étude mais en même temps, ces mêmes limitations supposent un point de départ et
d'ouverture à des futures recherches qui compléteraient et/ou compléteraient nos
contributions présentes.
D'une part, il faut perfectionner la conception des questionnaires qui se réfèrent à
la sélection comme la phase exploratoire. En général, nous croyons qu'il serait
intéressant d'adapter les profils d'apprentissage à des types de tâches, ainsi que d'élargir
l'inventaire des articles qui les décrivent. En ce qui concerne les questionnaires de la
phase exploratoire, il faut combiner les commentaires subjectifs des outils de mesure
objective, recueillis par le système informatique lui-même, quant à des options, des
parcours et des temps.
D'autre part, en ce qui concerne la phase interactive, dans le cadre des futures
recherches, nous nous proposons de faire un suivi des plans d'apprentissage personnels,
pour voir si les étudiants, après avoir travaillé un certain temps, sont capables eux-
mêmes de poursuivre l’apprentissage, de le modifier et de le réorienter. Ceci peut
vérifier avec la formation des stratégies pour la création des plans d'apprentissage sur le
réseau, si les utilisateurs sont capables (avec l’aide d'un professeur ou d'un conseiller du
centre de auto-apprentissage) d'élaborer leurs propre plans d'apprentissage de manière
autonome. Évidemment, dans ce suivi, il est nécessaire la révision et mise à jour des
ressources Internet qu’on a choisies.
L’un des éléments fondamentaux dans l'élaboration des projets d’apprentissage
est le développement d'une compétence métalinguistique. Dans notre analyse nous
avons fait plusieurs fois allusion au type de métalangage utilisé par les étudiants, notre
objectif n'en était pas une étude exhaustive, toutefois, cette expérience nous ouvre le
chemin pour pouvoir effectuer dans le futur un traitement spécifique de ce dernier, dans
le cadre de la formation en autonomie et le développement de la métacognition, qui
couvriraient ces trois grands domaines :
a) Étude du métalangage spontané des étudiants en répondant aux
questionnaires.
127
b) Étude du métalangage qu'utilise le professeur dans la formulation des
questionnaires.
c) Analyse discursive du métalangage dans l'interaction orale au moment de
entrevue.
Finalement, en partant des documents authentiques (nous avons ainsi considéré
Internet de manière globale) et en avançant un pas de plus dans l'apprentissage en
autonomie, nous nous proposons à travers cette étude de créer des plans d'apprentissage
sur le web :
a) avec des documents authentiques comme le matériel de base d'étude
(différents types et genres du réseau et la diversité d'offre multimédia),
b) en favorisant l'interaction des apprenants avec le tuteur conseiller et en
tandem ou en groupe,
c) avec un système d'auto-évaluation basé sur l'acquisition des portefeuilles.
A ce stade, nous espérons que cette recherche dessine et inspire des nouvelles
perspectives dans le domaine de la formation en apprentissage des langues en
autonomie à travers les technologies d'information et de communication.
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CURRICULUM VITAE
Nom : YAŞAR
Prénom : Umut Hür
Date de naissance : 23.10.1976
Lieu de naissance : Osmaniye
Numéro de téléphone: 0 322 338 60 60 / 2082
Courriel : [email protected]
DIPLOME
2006– : Thèse de doctorat, Université de Çukurova, Institut des Sciences
Sociales, Département de Didactique du Français Langue Etrangère
Adana
1999–2000 : DEA, Université de Franche Comté / Besançon
1997–1999 : Maîtrise : Université de Çukurova, Enstitut des Sciences Sociales,
Département de Didactique du Français Langue Etrangère Adana
1993–1997 : Licence : Université de Çukurova Département de Didactique du
Français Langue Etrangère /Adana
1990–1993 : Lycée: Lycée de Kozan/Adana
EXPERIENCES DE TRAVAIL
1997- : Assistant de Recherche à Université de Çukurova,Département de
Didactique du Français Langue Etrangère /Adana