Relic [Pendergast 01] - Preston.pdf

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Relic


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Introduction


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Bassin de l'Amazone, septembre 1987Il tait midi. Les nuages accrochs au sommet d

erro Gordo se dtachrent avant de se disperser. Laut, trs loin au-dessus de sa tte, entre les branches llus leves de la fort, Whittlesey distinguait les cla'un soleil dor. Des animaux, sans doute des singraignes, se disputaient sous la vote en poussant durlements, et un macaque descendit en piqu vers lui eloussant des obscnits.

Whittlesey s'arrta ct d'un jacaranda dracin. eta un il sur Carlos, son aide de camp, qui le rattrapaout en sueur et lui dit en espagnol :

Baja la caja,on va se poser ici.

Whittlesey s'assit sur le tronc couch et entreprit detirer sa botte droite et sa chaussette. Il alluma unigarette dont il appliqua l'extrmit brlante sur rappe de sangsues qui avaient envahi son tibia et heville.

Carlos se dlesta d'un vieux paquetage de l'arme suequel avait t attache la hte une caisse en bois.

Ouvre-la, veux-tu ? demanda Whittlesey,

Carlos dfit les liens, il releva une srie de peti


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ermoirs en cuivre et souleva le couvercle.

Le contenu de la caisse tait enveloppoigneusement dans les fibres tresses d'une plante local

Whittlesey en carta quelques-unes et dcouvrit l

bjets d'artisanat qu'elle contenait : un herbier en bois n carnet de cuir la couverture tache. Aprs umoment d'hsitation, il tira de la poche de sa chemise un

etite figurine en bois sculpte de manire dlicate, qeprsentait un animal.

Il la manipula, admirant une fois de plus la qualit dravail; elle tait tonnamment lourde. Aprs quoi, il posa comme regret dans la caisse, replaa le filgtal et reficela le paquet. Ensuite, il tira de son sacos une feuille de papier blanc qu'il dplia sur ses genou

De sa poche il sortit un stylo en or tout caboss et crivitHaut bassin du Xingu

17 septembre 1987

Montague,

J'ai dcid de renvoyer Carlos avec la derniaisse, moi je vais continuer seul chercher Crocker. Oeut faire confiance Carlos, et je ne veux pas prendre isque de perdre cette caisse au cas o il m'arrivera

uelque chose. Tu remarqueras qu'elle contient unrcelle de chaman et divers autres objets rituels q


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emblent uniques. Mais la figurine qui les accompagne ue nous avons trouve dans une hutte vide constitue reuve que je cherchais. Observe ces griffes de tailxagre, ce ct reptilien, cette allure de bipde. L

Kothogas existent bel et bien, et la lgende du Mbwu

'est pas une simple vue de l'esprit. Toutes les notes quai prises sur les lieux sont dans le carnet qui contieussi un rcit complet des circonstances dans lesquell

quipe s'est spare; mais tu l'auras dj appris quanes lignes te parviendront.

Whittlesey secoua la tte la mmoire de ce qtait pass la veille. Ce salopard de Maxwell. Son seouci, c'tait de ramener intacts au muse les spcimenur lesquels il tait tomb. Whittlesey se prit rire. D

ufs fossiles. Rien d'autre que des coquilles inutile

triles. Maxwell aurait d tre palobiologiste et nonthropologue. Quelle ironie du destin ! Maxwell et lutres avaient quitt l'expdition peine un kilomtvant l'endroit de sa propre dcouverte.

Mais peu importait. Il n'tait rest que Carlo

rocker et les deux guides. Enfin, maintenant il setrouvait seul avec Carlos.

Whittlesey recommena crire.

Sers-toi de mes notes et des objets que tu trouveraour m'aider me remettre en bons termes avec


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muse. Mais, par-dessus tout, prends grand soin de cetgurine. Je suis convaincu qu'elle est d'une valeu

ncalculable pour un anthropologue. Nous sommombs dessus hier par hasard. Il semblerait qu'agisse de l'lment central dans le rituel du Mbwu

Toutefois il n'y a pas d'autre trace d'habitation dans larages, ce qui me parat bizarre.

Whittlesey fit une pause. Ses notes ne comportaieas l description de la figurine. Mme prsent, quelquhose dans son esprit prfrait carter ce souvenir.

Si Crocker n'avait pas quitt la piste pour mieubserver un jacamar, personne n'aurait jamais trouv centier cach qui courait dans la pente entre des paroouvertes de mousse. Aprs cela ils taient tombs su

ette hutte grossire moiti enterre au milieu de vieurbres, au fond de cette valle humide o le solentrait peine. Les deux guides botocudos, q'ordinaire n'arrtaient pas de bavarder derrire son don tupian, s'taient tus aussitt. Quand Carlos leur avaos des questions, l'un d'eux avait marmonn quelqu

hose propos d'un gardien de la hutte et de maldiction qui frappait quiconque violait ses secret

'est l que pour la premire fois Whittlesey les avantendus voquer les Kothogas. Les Kothogas. Le peupe lombre.

Whittlesey tait incrdule. C'taient gnralement l


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uides qui parlaient de maldictions : un prtexte commn autre pour demander une augmentation! Mais luand il tait sorti de la hutte, les guides avaienarrment disparu.

Ensuite, il y avait eu cette vieille femme, qui avabouch, comme a, de la fort. Probablement unanomami, pas une Kothoga. Mais elle les connaissait, el

es avait mme vus. Les mots tranges qu'elle avarofrs... Et cette faon qu'elle avait eue de se fondreouveau dans la fort. On aurait dit un jeune jaguar on une grand-mre.

A ce moment-l, ils avaient nouveau jet les yeuur la hutte.

La hutte... Whittlesey laissa ses souvenirs assembler. Elle tait flanque de deux stles de pierre oe trouvait grave la mme effigie : celle d'un animal assur ses pattes arrire qui, entre ses griffes, enserrait unorme indistincte. Derrire la hutte se distinguait uardin de hautes herbes, une oasis de couleur viv

ingulire au milieu de tout ce vert uniforme.

Le sol de la hutte tait creus sur plusieurs dizaine centimtres. En pntrant l'intrieur, Crocker ava

ailli se rompre le cou. Whittlesey l'avait suivi avec plus drcaution, tandis que Carlos restait agenouill l'entr

A l'intrieur, l'air tait sombre, frais. II y flottait une for


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deur d'humus. Quand il avait allum sa lampe de pochWhittlesey avait aperu la Figurine pose sur un hamonticule rig au centre de la hutte, au pied duquel, tou

utour, tait dispose une srie de disques gravs dmanire bizarre. Ensuite, il avait promen sa torche su

es murs. Des crnes humains taient aligns le long darois. Examinant les plus proches, Whittlesey avaemarqu des marques de griffure qu'il n'avait pas snterprter. Les crnes prsentaient des trous bants sueur sommet, et dans de nombreux cas, la base, ourde plaque occipitale avait disparu.

Sa main tremblait et la lampe torche avait donn dignes de faiblesse. Avant de la rallumer, il avait aperne lumire tnue qui filtrait travers les millie'orbites tournes vers lui. Des grains de poussi

ottaient lentement dans l'air pais.C'est l que Crocker avait dclar qu'il avait beso

'aller marcher un peu d'tre seul un instant, avaitrcis Whittlesey. En fait, de cette promenade il n'ta

amais revenu.

La vgtation ici est trs bizarre. Le cycas et ougre sont presque primitifs. Dommage, je n'ai pas emps de me pencher davantage l-dessus. Nous avontilis une varit vgtale particulirement rsistanour empaqueter nos caisses. Tu peux laisser Jorgensexaminer de quoi il s'agit, si a l'intresse.


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rocker.

Carlos s'envoya une claque sur le genou et s'cria :

Eres locol Je ne peux pas te laisser ici. Si te dej

trs, te morirs.,Tu vas mourir ici dans la fort, sehoes os serviront de pture aux singes hurleurs. Il fauetourner l-bas ensemble, c'est mieux.

Whittlesey secoua la tte avec impatience.

Donne-moi le mercurochrome, la quinine et le bch qui sont dans ton sac, dit-il en remettant haussette sale et en nouant les lacets de saranger.

Carlos commena fouiller dans son sac, non sanontinuer gmir. Whittlesey fit semblant de ne p

entendre. D'un air pensif il grattait sa nuque constelle piqres d'insectes, en regardant le Cerro Gordo.

Ils vont me souponner de vous avoir abandonnehor, ce ne sera pas bon pour moi.

Carlos parlait avec vivacit en fourrant dans le sac dWhittlesey ce qu'il lui avait demand.

En plus, les mouches cabouri vont vous dvorru, ajouta-t-il en faisant le tour de la caisse pour

ermer solidement. Vous allez encore faire un accs dmalaria. Cette fois vous y laisserez votre peau. Non,


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este avec vous.

Whittlesey regarda la mche blanche que Carlortait en haut du front, brillant de transpiration. Hincore, avant qu'il ne jette un coup d'il l'intrieur de

utte, cette mche tait noire. Carlos soutint son regarn instant puis il baissa les yeux.

Enfin Whittlesey se leva. Adios , dit-il avant disparatre dans les broussailles.

la fin de l'aprs-midi, Whittlesey remarqua que luages lourds s'taient reforms autour du Cerro Gordendant les derniers kilomtres, il avait suivi une pisbandonne, peine un sentier qui, travers lroussailles, serpentait habilement entre les noi

marcages qui entouraient la base du tepui, ce plateatremp, couvert de jungle, qui s'levait devant luette piste avait t ouverte par des hommes, pen

Whittlesey. On sentait, dans le trac, une logiquvidente. Les animaux, eux, se baladent... Elle se dirigeaers un vallon qui s'enfonait profondment dans l

ontreforts du tepui dont il tait proche prsenrocker avait d emprunter ce chemin-l.

Il s'arrta pour jeter un coup d'il tout en manipulanconsciemment son talisman. Depuis l'enfance, il ortait son cou : une flche en or surmonte d'une aut

n argent. En dehors des huttes, ils n'avaient dcel


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endant les derniers jours, aucun signe de prsenumaine, l'exception d'un village dsert et livr depu

ongtemps la vgtation. Seuls les Kothogas pouvaientre l'origine de ce sentier.

En approchant du plateau, il vit une srie de cou'eau qui dvalaient ses flancs escarps. Ce soir il iraoucher l-bas, au pied du relief, et demain matin rimperait la centaine de mtres qui restaient. Ce seraaide, boueux, et sans doute dangereux. S'il se trouvaace face avec les Kothogas ce moment-l, c'en serani, il serait leur prisonnier.

Mais il n'avait aucune raison de croire que lKothogas soient vraiment une tribu de sauvages. Aprout, c'tait le Mbwun, crature que tous les myth

ocaux dcrivaient comme l'auteur de tueries et autrruauts. C'tait trange : une crature inconnue, qu'oisait appartenir une tribu que personne n'avait jamaue.Est-ce que le Mbwun existe rellement ?On pouvaenser qu'un spcimen vivait encore dans cette vas

ort quatoriale. Les biologistes ne s'taien

ratiquement jamais intresss cette rgion. Une fois dlus, il forma le vu que Crocker, en les quittant, n'ait pmport son Mannlicher .30 06.

D'abord, il fallait trouver Crocker, se dit Whittlesensuite il pourrait partir la recherche des Kothogas rouver qu'ils n'avaient pas disparu depuis des sicle


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Une telle dcouverte lui assurerait la clbrit. Un peupe l'Antiquit, survivant au cur de l'Amazonie dans unorte de puret originelle, celle de l'ge de pierre, et juchur son plateau au-dessus de la jungle comme dans L

Monde perdu de Conan Doyle. Non, dcidment, il n

vait pas de raison de craindre les Kothogas. Sauf cetutte...

Soudain, une odeur puissante et nausabonde assailles narines, et il s'arrta. Aucun doute possible, c'tait uadavre, et celui d'un gros animal. Aprs une dizaine das, l'odeur devint plus intense. Son cur battit plus foreut-tre que les Kothogas avaient dpec un animans les parages, et laiss, sur le lieu du sacrifice, dutils, des armes ou mme quelque objet rituel.

Il avana. La puanteur doucereuse s'amplifia. L hauans la vote vgtale se dessinait une tache de luminnonant une clairire. Il s'arrta et arrima solidemenon sac afin de ne pas tre gn si la fuite devenacessaire.

La piste, resserre entre deux murs de verdurboucha brusquement sur une petite clairire. L, dautre ct, se trouvait le cadavre d'un animal. Il reposaontre un arbre la base duquel une spirale avait rave, probablement lors du rituel. Un bouquet dlumes de perroquet, vertes, avait t jet sur la caghoracique bante.


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En s'approchant, il s'aperut que la carcasse portane chemise kaki. Un nuage de grosses mouches forman essaim bourdonnant autour d'elle. Whittleseemarqua que le bras gauche, martyris, tait attach arbre au moyen d'une corde en fibres vgtales, aume de la main tait reste ouverte. Ensuite il aperu

a tte, place sous l'aisselle, le visage face au ciel, la partrrire du crne avait t arrache. Les yeux vitreuegardaient vers le haut, les joues taient gonfles.

Whittlesey avait retrouv Crocker.Instinctivement, il commena faire machine arrir

l remarqua comment les griffes avaient dchiquet corps avec une force obscne, inhumaine. Le cadavevait tre raide. Peut-tre, si Dieu avait piti de lu

eut-tre que les Kothogas avaient dj quitt les lieux supposer qu'il s'agt des Kothogas.

Alors il remarqua que la fort quatoriale, qormalement bruissait de toute une rumeur vivanttait tue. Il tressaillit et se retourna vers la jungl

Quelque chose se dplaait au sein de l'amas droussaille qui bordait la clairire, deux yeux peranouleur de feu liquide apparurent entre les feuilles. trangla, jura et regarda de nouveau. Plus rien, les yeuvaient disparu.

Pas de temps perdre : revenir la piste et filer. L


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hemin du retour vers la fort, c'tait droit devant. Il lallait se tirer d'ici.

Mais il vit alors par terre quelque chose qu'il n'avaas remarqu auparavant et il entendit un mouvemen

esant, et pourtant sacrment rapide, dans la broussailuste devant lui.


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2 Belm, Brsil, juillet 1988Cette fois, Ven en tait sr, le responsable de

urveillance l'piait.

Il se rencogna dans l'ombre que projetait l'entrept, ouvrit l'il. Une petite pluie noyait les formes massive

es cargos amarrs et rduisait les lumires du quai dtes d'pingle. L'eau qui tombait sur les pon

mtalliques brlants se transformait en vapeur

gageait une vague odeur de crosote. Derrire lmontait la rumeur nocturne du port: l'aboiemenntermittent d'un chien, des chos de rires touffs, mle phrases lances en portugais; des relents de calypsussi, qui provenaient des bas deYavenida.

L'affaire tait pourtant juteuse. Il tait descendu danes parages quand Miami tait devenu trop dangereux vait emprunt le chemin des coliers. Dans ce coin, lransactions portaient principalement sur de la peti

marchandise, des cargos qui cabotaient tout le long de

te. Les quipes de dockers avaient toujours besoin decrues. Du reste, il avait dj fait ce travail. Il s'taonn le nom de Ven Stevens. Personne n'avait pos duestions. Ils n'auraient sans doute pas cru son vrom, Stevenson.

Il n'tait pas dpays par ce qu'il avait trouv ici. Miami, il s'tait aguerri. Il avait eu l'occasion de raffin


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es instincts. Ici c'tait un avantage. Il faisait exprs darler le portugais en marquant des hsitations, afin douvoir lire dans le regard de son interlocuteur et de voe qu'il avait dans le ventre. Rincon, assistant de l'autoriortuaire locale, tait le chanon ultime dans son disposit

Ven apprenait par lui qu'une cargaison descendait euve. Gnralement on prcisait s'il s'agissait d'unntre ou d'une sortie. Il savait exactement que cherchees botes taient toujours identiques. Il veillait cu'elles soient dcharges sans problme et stockes ians l'entrept. Ensuite, il s'assurait qu'elles taienharges en dernier sur le cargo qu'on lui dsignait et qartait pour les tats-Unis.

Ven tait d'un naturel prudent. Il avait le surveillan

hef l'il. Une fois ou l'autre il avait nourri comme unntuition, une sonnette d'alarme qui rsonnait au fond dui-mme : l'homme souponnait quelque chose. Mahaque fois il avait lev le pied. L'alarme s'tait tue.

A prsent il regarda sa montre. Elle marquait on

eures. II entendit une porte qui s'ouvrait, qui efermait, derrire le btiment. Il se plaqua davantagontre le mur. On entendait un pas lourd sur le planche bois. Une silhouette familire passa dans la lueur d

ampadaire. Quand le bruit de pas diminua, Ven atteignangle du btiment. Le bureau tait vide, teint, il sttendait. Un dernier regard. II franchit l'angle et fila ve


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es quais.

Sur ses paules, un sac dos vide battait chaque pavec un bruit mouill. Tout en marchant, Ven fouilla soche pour en tirer une cl qu'il serra fermement dans

main. De cette cl, sa vie dpendait. Aprs deux jouasss sur ce quai, il en tait dj convaincu.

Ven dpassa un petit cargo accost le long du quaont les cordages gouttaient une eau noire sur les bitt'amarrage rouilles. Personne sur le pont. Pas mme u

ardien. Il ralentit. La porte de l'entrept tait devant lurs de l'extrmit de la jete principale. Ven jeta uapide coup d'il par-dessus son paule. Aprs quo'une brve rotation du poignet, il dverrouilla la porte d

mtal et se glissa l'intrieur.

En refermant la porte derrire lui, il prit le temp'habituer ses yeux l'obscurit. Il avait fait la moiti dhemin. Restait finir le boulot ici et foutre le camp alus vite.

Au plus vite, parce que Rincon devenait de plus elus gourmand. Les cruzeiros filaient comme def entre soigts. Ce matin-l, Rincon et le surveillant avaienchang quelques mots rapides voix basse. Le typvait jet les yeux sur Ven. L'instinct de Ven l'avertissau'il valait mieux prendre le large, dsormais.


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l'intrieur, l'entrept livr l'obscurit n'tait qu'uague paysage de containers et de caisses alignempossible de s'clairer d'une lampe torche. Le risqutait trop grand. Mais peu importait aprs tout. onnaissait suffisamment les lieux pour les arpenter e

ve. Alors il avanait, prudemment, trouvant son chemntre les cargaisons empiles.

la fin, il tomba sur ce qu'il cherchait : une srie daisses en pitre tat, six grandes et une petite, placans un coin l'cart. Deux des grandes portaieinscriptionMNH NEW YORK.

Des mois auparavant, Ven s'tait renseign au suje ces caisses. Le gars de l'intendance lui avait raconhistoire. Il semblait qu'elles avaient descendu le fleuv

n provenance de Prto de Ms. a se passait l'automnernier. Normalement elles auraient d tre transporters New York par avion. Mais il tait arriv quelquhose aux propritaires. Le gars n'avait pas su prciseavantage. Le paiement n'tait pas intervenu. A prsen

es caisses taient couvertes d'tiquettes collant

fficielles et d'avertissements destins aux employmais on semblait les avoir oublies.

Ven, lui, ne risquait pas de les oublier. Derrire caisses il y avait juste assez de place pour dissimuler se

marchandises jusqu' ce que les bateaux en partancrocdent au chargement.


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La brise tide du soir pntrait dans le btiment pn vasistas bris. Le front de Ven en perlait de sueu

Dans l'obscurit, un sourire se dessina sur ses lvres. Lemaine dernire, il avait appris que les caisses allaiennalement tre rapatries aux tats-Unis. Il aurait d

argu les amarres depuis longtemps.

Il examina la cachette. Cette fois il n'y avait qu'uneule bote, dont le contenu tiendrait sans problme danon sac dos. Il savait trs bien quoi en faire et o s

rouvait le march. Il allait s'en occuper trs vite. Quelquart loin d'ici.

A l'instant de se glisser derrire les grandes caisses,arrta net. Une curieuse odeur parvenait ses narineuelque chose qui tenait de la terre et de la chvre, un

spce de pourriture. Il avait vu pas mal de cargaisonizarres dans le coin, mais aucune ne dgageait une odeuareille.

Son sixime sens l'avertissait que le risque tamaximum. Pourtant rien ne semblait anormal. Tout ta

sa place. Il se glissa entre la cargaison du muse et mur.

Nouvel arrt. Non; dcidment a n'allait paraiment; quelque chose clochait.

A ce moment-l il entendit, plutt qu'il ne la vit, un


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orme qui se dplaait dans ce recoin. L'odeur violente rcisa, ce fumet de pourriture l'enveloppa soudain; il entit alors projet contre le mur par une force terrible a douleur fit irruption dans sa poitrine et dans soentre. Il ouvrit la bouche pour crier, mais quelque cho

e bouillant lui emplissait la gorge. Un clair transperon crne, suivi d'une nuit profonde.


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PARTIE 1 MUSE D'HISTOIRE

SURNATURELLE


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New York, de nos joursLe petit rouquin se hissa sur la plate-forme, traita so

rre de poule mouille et parvint aux pieds de l'lphanuan, silencieux, regarda dans sa direction et vit l'enfanvancer la main vers l'animal.

Eh bien ! s'cria-t-il en. se prcipitant vers lussitt. Il ne faut pas toucher les lphants.

Le gamin parut effray, il retira sa main. son ges uniformes l'impressionnaient encore.

Les autres, ceux de quinze seize ans, faisaienarfois un bras d'honneur. Ils n'avaient pas peur d'uardien de muse. Salet de job. Un de ces jours il allait s

cider profiter de cette foutue quivalence et passexamen d'entre dans la police.

Il suivit d'un il souponneux le rouquin et son petrre qui progressaient entre les vitrines du hall centrlong dans la pnombre. Ils cherchaient les lion

mpaills. En passant devant la vitrine des chimpanzs, amin se mit pousser des hurlements en se grattanous les bras, donnant ainsi son jeune frre uneprsentation impromptue. O donc se trouvaient leuarents?

prsent, le rouquin, un nomm Billy, entranait so


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adet vers une salle pleine d'objets africains. Une srie dmasques montraient leurs dentures en bois plat et l

xaient d'un air mauvais, du fond d'une vitrine.

Ouah ! s'cria le petit frre de Billy.

Mais non, c'est nul, rpondit Billy, viens voir linosaures.

Et maman, o est-elle? dit le petit en cherchant dous cts.

Elle a d se perdre, fit l'autre Allez, viens.

Ils avancrent travers une grande salle pleine dotems qui rsonnait d'chos. l'autre extrmit de alle, une femme la voix perante brandissait u

rapeau rouge et finissait de guider le dernier groupe disiteurs de la journe. Le petit frre de Billy trouva que hall dgageait une odeur inquitante. On aurait dit da fume, ou les racines d'un vieil arbre. Quand le group-bas disparut au coin du mur, la grande salle fut noy

ans le silence.Billy se souvenait que, la dernire fois qu'ils taien

enus, ils avaient vu le plus grand brontosaure du mondt puis aussi un tyrannosaure, et un trachydent. Enfi'aprs son souvenir, a s'appelait comme a. U

rachydent. Les dents du tyrannosaure devaient biemesurer trois mtres. C'tait la plus grande chose qu


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illy et jamais vue de sa vie. Mais les totems, il ne s'eouvenait pas. Peut-tre que les dinosaures se trouvaienerrire la porte suivante. En fait, non. Elle ouvrait sur alle ennuyeuse des peuples pacifiques. Il n'y avait que dade et de l'ivoire, et des statues de bronze.

Regarde ce que t'as fait, dit Billy.

Quoi? Qu'est-ce que j'ai fait?

A cause de toi on s'est perdus, rpondit Billy.

Alors l, maman va pas tre contente, pleurnicha etit.

Billy grogna. Ils devaient retrouver leurs parents ermeture, sur l'escalier d'entre. Il allait reconnatre

hemin. Pas de problme. Ils serpentrent encore ravers plusieurs salles poussireuses, descendirent uscalier troit et se retrouvrent dans une large pice mclaire. Du sol au plafond elle tait emplie de millie'oiseaux empaills. De leurs yeux sans prunelle sorta

u coton blanc. Le hall tait vide. a sentait l'antimite. Je sais o nous sommes, dit Billy en affectant un

ertaine assurance et en aiguisant sort regard travers nombre.

Le petit se mit renifler.


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Tais-toi, dit Billy.

Le reniflement s'interrompit. Le hall formait un couduis s'achevait sur un cul-de-sac obscur empli de vitrin'exposition vides et livres la poussire. On ne voya

as d'issue. Sauf rebrousser chemin vers la salle auiseaux. Le pas des deux enfants veillait des chos dathdrale et semblait fort loign du flot habituel douristes dominicaux. Au bout de la salle, une paroi dois et de toile essayait de se faire prendre pour unloison. Billy, lchant la main de son jeune frre, grimpa eta un coup d'il derrire.

Je suis dj venu l, dit-il d'un ton qui inspiraonfiance. Ils ont ferm cet endroit, mais la dernire fotait ouvert. J'ai l'impression qu'on est juste sous l

inosaures. Attends, je vais voir si on peut aller l-haut. Mais on n'a pas le droit d'aller aprs la cloiso

cria le petit.

Je m'en fous, j'y vais. Et toi, surtout, tu restes l.

Billy passa derrire la cloison et, quelques instanlus tard, le petit entendit un grincement mtallique : ouvrait une porte l-bas.

H, s'cria Billy de l'autrect, il y a un escalier e

olimaon ici ! Il ne fait que descendre, mais c'est sympe vais aller voir.


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Non, n'y va pas, Billy ! rpondit le petit frre, mae seul cho qu'il obtint fut un bruit de pas qui s'loignait.

Alors l'enfant se mit geindre, sa petite vo

sonnait dans la pnombre de la salle. Aprs quelquminutes il attrapa le hoquet, renifla bruyamment et s'assar terre. L il tira un petit morceau de caoutchouc qortait de sa basket et l'arracha carrment. Ensuite, egarda autour de lui. Le silence rgnait. II n'y avait pan souffle. Les lumires dans les vitrines projetaient p

erre des ombres noires. Un conduit d'aration se rveiluelque part et se mit ronfler. Cette fois Billy tait pare gamin se mit pleurer plus fort.

Peut-tre qu'il aurait d suivre Billy. Peut-tre qu'y avait pas de raison d'avoir peur aprs tout. Peut-tue Billy, l-bas, avait dj retrouv leurs parents u'ils l'attendaient tous de l'autre ct. Il avait d resser, parce que le muse tait sans doute ferm

maintenant.

Il se leva et franchit la cloison. Le hall continuait. Litrines taient toutes sales, un peu moisies comme danes expositions mal entretenues. Au fond, il y avait unieille porte mtallique entrouverte.

Le gamin se dirigea vers elle et passa la tte. O

oyait le palier suprieur d'un troit escalier en colimao


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ui disparaissait de l'autre ct dans les profondeurs. Ilvait encore plus de poussire qu'avant. Une odeuizarre l'obligeait froncer le nez. Cet escalier ne llaisait pas du tout. Mais Billy tait descendu.

Billy! appela-t-il. Allez, remonte, s'il te plat!

Dans la pnombre du sous-sol, seul l'cho lui rpondl renifla puis agrippa la rampe et commena s'enfoncoucement dans l'obscurit.


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2 Lundi

Margo Green arriva au coin de la 72e Rue Est. Loleil du matin lui balaya le visage et elle baissa les yeu

n instant en clignant des paupires. Elle traversa la ruejetant ses cheveux bruns en arrire. Le Mus'histoire naturelle de New York tait devant elle commne forteresse, avec sa large faade ouvrage qui s'levaignement au-dessus d'une srie de bas-reliefs de cuivre

Margo s'engagea dans l'alle pave qui menait entre du personnel. Elle dpassa une plate-forme dchargement, puis se dirigea vers le tunnel de granit q

menait aux cours intrieures du muse. Ensuite, elmarqua le pas comme frappe d'une hsitation. La bouch

u tunnel en face tait traverse de lumires rouglignotantes. l'extrmit, elle distingua des ambulancees voitures de police et un vhicule des servic'intervention rapide, gars l dans le plus gransordre. Margo s'engagea dans le tunnel et se dirigeers une cage de verre. D'habitude, cette heure-l,

ieux gardien, Curly, somnolait sur sa chaise, cal dans oin de la cage vitre, la casquette visse sur son largront. Mais ce matin-l il tait debout et bien veill.

manuvra la porte.

Bonjour, professeur, dit-il.

Il a elait tout le monde rofesseur des tudiants a


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irecteur du muse qu'ils possdent le titre ou non.

Qu'est-ce qui se passe ici?

Sais pas, dit Curly. a fait deux minutes qu'ils son

. Aujourd'hui j'ai l'impression que c'est le jour de vrifiotre carte.

Margo fourragea dans son sac, elle ne se souvenamme plus si elle avait une carte prsenter. a faisa

es mois qu'elle ne l'avait pas exhibe.

Je ne suis pas sre de l'avoir, dit-elle en regrettane n'avoir pas fait le mnage dans son sac depuis l'hivernier.

Son sac main venait de mriter la distinctio

uprme de sac le plus bordlique de la part de sollgues du dpartement d'anthropologie.

Le tlphone sonna dans la gurite. Curly dcrochMargo finit par trouver sa carte et la prsenta devant

itre, mais Curly n'y prta aucune attention. carquillait les yeux en coutant son interlocuteur.

Il raccrocha sans un mot, tout son corps tait fig pe qu'il venait d'entendre.

Alors, qu'est-ce qui se passe? demanda Margo.


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Il vaut mieux que vous ne le sachiez pas, dit-il.

Le tlphone sonna de nouveau, il se prcipita sur ombin. Margo ne l'avait jamais vu aller aussi vite. Elaussa les paules et remit sa carte dans son sac, pu

ontinua. Le nouveau chapitre de son mmoire tattendu ; elle ne pouvait pas se permettre un jour detard. La semaine d'avant, elle avait t bloqu'enterrement de son pre. Les formalits, les coups d

lphone. Maintenant il n'y avait plus de temps perdre

Traversant la cour, elle entra dans le muse par orte du personnel, tourna droite, et hta le pas dans u

ong couloir en sous-sol qui menait au dpartemen'anthropologie. Les divers bureaux taient encore danobscurit. C'tait normal jusqu' neuf heures et demie o

ix heures.Le couloir tourna, elle s'arrta : une bande d

lastique jaune barrait le chemin. On pouvait lire :NEWYORK POLICE DPARTEMENT. LIEUX D

CRIME. DFENSE D'ENTRER.Jimmy, un gardien q

tait gnralement affect la surveillance des objets er pruviens, bavardait avec Gregory Kawakitssistant-conservateur du dpartement de biologie dvolution.

Qu'est-ce qui se passe? demanda Margo.


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Typique des mthodes efficaces de l'tablissemenit Kawakita avec un sourire dsabus. On nous laissehors, voil tout.

Le garde rpondit, agit :

On m'a dit de ne laisser entrer personne, sans plue prcision.

coutez, dit Kawakita, moi demain je fais unommunication devant la NSF, et j'ai pas mal de boul

ujourd'hui. Alors, si vous pouviez faire un effort, je...

Jimmy parut mal l'aise.

Je fais mon travail, vous comprenez?

Allons, dit Margo Kawakita, on va prendre le caans la salle commune, on trouvera bien quelqu'un pouous en dire davantage.

J'aimerais bien faire un saut aux toilettes avanana Kawakita en colre, du moins si je trouve dabinets sans scells. Je vous rejoins l-bas.

La porte de la salle commune, qui restaormalement toujours ouverte, se trouvait close. Margctionna le loquet, elle se demanda si elle attenda

Kawakita ou non. Elle ouvrit en se disant que le jour olle aurait besoin d'un chaperon n'tait pas arriv. Surtou


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as lui.

Elle trouva deux policiers l'intrieur. Ionversaient en lui tournant le dos. L'un d'eux demandn ricanant :

C'est la sixime fois, non?

J'ai cess de compter, rpondit l'autre. Mais il nlus grand-chose rendre de son petit djeuner.

Les policiers se sparrent, Margo parcourut la salu regard, elle tait vide. l'autre extrmit, du ct da cuisine, un type tait pench sur l'vier. Il cracha, settoya la bouche et se retourna vers elle. Margot econnut, c'tait Charlie Prine, le nouvel expert eonservation attach, au dpartement d'anthropologie. tait l pour une priode temporaire de six mois, occupait de restaurer certains objets avant la prochainxposition. Il avait le teint terreux et son visage tait fig

Les policiers se dirigrent vers lui. Ils le soutinren

vec mnagement. Margo s'effaa pour les laisser passerine marchait avec la raideur d'un automatnstinctivement, Margo baissa les yeux et elle vit que shaussures taient couvertes de sang.

D'un regard vide, Prine remarqua le changemen

'expression qui affecta son visage. Ses yeux suivirent mme direction, puis il s'arrta avec une telle soudaine


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ue le policier se heurta lui.

Les yeux de Prine s'carquilirent, les policiers lttraprent les bras pendant qu'il rsistait en glapissanous l'effet de la panique. Ensuite, ils le firent sort

apidement de la pice.

Margo s'appuya contre le mur et essaya de calmer leattements de son cur. Kawakita entra, suivi d'uroupe de personnes.

Ils vont mettre les scells sur la moiti du musit-il en hochant la tte. Il se versa une tasse de caf. ersonne ne peut se rendre son bureau.

Comme pour lui donner raison, l'antique systme donorisation du muse se rveilla pour dlivrer

message suivant :Votre attention, s'il vous plat. Tous lmembres du personnel qui ne sont pas requis sur l

eux doivent prendre des consignes en salle dermanence.

Tandis qu'ils s'asseyaient, des groupes de deux orois personnes firent leur entre. Des techniciens daboratoire, pour la plupart, et des assistantonservateurs non titulaires. Pour les collaborateuraiment importants, il tait encore trop tt. Margbservait, pensive, tous ces gens. Kawakita lui parla

mais elle ne parvenait pas l'couter.


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Au bout de dix minutes, la pice s'tait remplie. Toe monde parlait en mme temps. Certains taient furieuue leurs bureaux soient placs dans la zone interdite. Oe plaignait aussi que personne ne vienne expliquer quue ce soit. On accueillait chaque rumeur sur un to

atastroph. En vrit, dans ce muse o il ne se passaamais rien de sensationnel, on voyait bien que lmploys taient en train de vivre l'aventure de leur vie

Kawakita avala son caf. Son visage se figea :

Alors, vous examinerez cet chantillon ddiments ?

Il se tourna vers elle.

Allons, Margo, vous avez perdu la parole, ou quoiDepuis que nous sommes assis, vous n'avez pas dit umot.

Elle l'interrompit pour lui parler plutt de ce qenait d'arriver Prine. Le beau visage de Kawakita

enfrogna. Mon Dieu! Vous pensez qu'il est arriv quoi, a

uste ?

Sa voix de baryton tait soudain plus audible,

Margo s'avisa que les conversations dans la salle venaiene s'interrompre. Un type massif moiti chauve et vt


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'un costume marron tait dans l'entre; il portait ualkie-walkie de policier dans une poche de sa veste troourte et il mchonnait un cigare teint. Il s'avana dana pice. Deux flics en uniforme le suivaient.

Il s'arrta au milieu de la salle, remonta son pantaloenona son cigare, ta une miette de tabac de ouche, et s'claircit la voix.

J'ai besoin de votre attention un instant, dit-Nous sommes en prsence d'une situation qui v

cessiter un peu de coopration de votre part.

Une voix s'leva soudain du fond de la salle :

S'il vous plat, vous tes monsieur...?

Margo fouilla l'assemble du regard.

Voil Freed, murmura Kawakita.

Margo avait entendu parler de ce Frank Freed, il taonservateur en ichtyologie et afflig d'un trs mauvaaractre. Le gars en costume marron se tourna vereed.

Je suis le lieutenant D'Agosta, dit vivement olicier, de la police de New York.

La plupart des gens se seraient contents de a, ma


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reed, dont le visage mince tait couronn de lonheveux gris, ne voulait pas en rester l.

C'est possible, dit-il avec ironie, mais nouimerions bien savoir ce qui se passe ici. Je crois que nou

vons quand mme le droit de...

J'aimerais bien vous dire ce qui s'est pass, reprD'Agosta, mais tout ce que je peux vous rvler, c'e

u'on a trouv ici un cadavre, dans des circonstances qont l'objet d'une enqute en ce moment mme. Si...

La rvlation fut accueillie d'un brouhaha qu'il calm'un signe de la main.

Je peux seulement vous dire qu'une brigadpcialise dans les cas d'homicide est en train de faire soravail sur les lieux, ajouta-t-il. partir de maintenant,

muse est dclar ferm. Pour le moment tout au moinersonne ne peut entrer et personne ne doit sortir. Nousprons que cela ne durera pas.

Il observa une pause. Si un meurtre a bel et bien eu lieu, il est possible,

is bien possible, que le meurtrier n'ait pas quitt leux. La seule chose que nous vous demandons, c'est dester ici une heure ou deux, pendant que nous ratisson

endroit. Un policier va passer parmi vous pour relevos identits et vos fonctions.


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Il quitta la pice dans un silence ptrifi et referma orte. Un des policiers qui restaient dans la pice pousne chaise et s'assit lourdement devant l'entre. Peu eu, les conversations reprirent.

Alors, on est bloqus ici ? gmit Freed. Mais c'ecandaleux !

Jsus ! souffla Margo son voisin, ce n'est quanmme pas Prine qui est le meurtrier?

a fait peur rien que d'y penser, hein? dKawakita.

Il se leva pour se diriger encore vers la machine caont il exprima les dernires gouttes d'un solide coup d

oing.

Mais a fait moins peur que l'ide de ma confrene demain sans filet et sans prparation.

Margo connaissait bien Kawakita; c'tait un jeuncientifique toujours sur la brche et qui n'tait jamaisourt de moyens.

L'image, c'est essentiel de nos jours ! ajouKawakita. La science seule n'est pas suffisante pou

crocher la timbale des subventions.


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Margo hocha la tte une nouvelle fois. Elle l'entendaout comme la rumeur des voix autour d'eux. Mais rien dout cela ne semblait important. La seule chose qui tamportante, c'tait ce sang sur les chaussures de Prine.


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Une heure plus tard, le policier leur dit :

Bon, coutez, maintenant vous pouvez sortir, mae pntrez pas dans les zones dlimites par des band

aunes.

Margo sentit une main se poser sur son paule; elressaillit et releva la tte : c'tait ce grand cheval de B

mithback. Il tenait la main deux cahiers spirale, es cheveux bruns, comme d'habitude, gardaient ouvenir de l'oreiller. Il portait un crayon mchonn suoreille. Son col tait dboutonn. Son nud de cravaendait lugubrement. Il reprsentait la caricature parfaiu journaliste surmen. Margo le souponnait de le fai

xprs. Smithback avait reu une subvention pouomposer un livre sur le muse, et notamment suexposition Superstition qui devait ouvrir la semainuivante.

Aventures surnaturelles au Muse d'histoiaturelle! murmura Smithback d'une voix d'outre-tomb

Il s'abattit sur le sige voisin et jeta ses notes sur able. Un dferlement de papiers griffonns, de disquettnformatiques sans tiquette et d'articles photocopi

asss au surligneur jaune fluo s'tala sur le Formica.


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Hello, Kawakita. Smithback lui frappa gaiemepaule. Alors, vous avez vu des tigres rcemment?

Des tigres de papier, dit Kawakita sobrement.

Smithback se tourna vers Margo. Je suppose que vous avez appris tous les dtai

gueulasses. Affreux, hein?

Personne ne nous a rien dit, rpondit Margo. Nou

vons entendu parler d'un assassinat, c'est tout. J'imaginue c'est Prine qui l'a commis, c'est a?

Smithback se mit rire.

Charlie Prine? Ce type ne ferait pas de mal un

anette de bire, alors un tre humain encore moins. Norine s'est content de trouver le corps. Enfin, je veuirelescorps.

Que voulez-vous dire ?

Smithback poussa un soupir.

Alors, vraiment, vous ne savez rien du tou'esprais que pendant votre longue attente ici on vouurait racont quelque chose.

Il se leva pour se diriger vers la machine caf.


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achama dessus, tapota, essaya de presser tous loutons, mais revint bredouille.

On a trouv la femme du directeur empaille danne vitrine dans la salle des grands singes, rvla-t-il e

e rasseyant, et le pire c'est qu'elle tait l depuis vinns sans que personne ne s'en aperoive.

Allons, grommela Margo, je veux la vraie histoirmithback.

Bon, bon, d'accord, soupira-t-il. Vers sept heures emie ce matin, on a trouv les corps de deux jeunearons dans le sous-sol du btiment ancien.

Margo porta sa main ses lvres.

Et comment le savez-vous ? demanda Kawakita.

Pendant que vous vous les geliez ici, l'autre parte l'humanit tait bloque sur la 12e. Ils ont ferm lortes sous notre nez. La presse tait l aussi. Il y ava

as mal de journalistes. D'aprs ce que j'ai pomprendre, Wright va donner une confrence de pressans la grande rotonde dix heures pour essayer de faiaire les rumeurs. Toutes ces histoires d'animaux, quo'est dans dix minutes.

Quelles histoires d'animaux? fit Margo.


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C'est vrai que les animaux, dans ce btiment, a nmanque pas.

Smithback faisait durer le suspense. Il distillait snformations au compte-gouttes.

Il semblerait que les meurtres aient t plutanglants. Et vous savez comment sont les journalistess s'imaginent toujours que dans cet endroit vous dtenoutes sortes de btes froces.

On a l'impression que a ne vous dplat paemarqua Kawakita.

Un truc pareil, a donnerait une dimension nouvelmon bouquin, c'est sr. Vous imaginez : l'histoi

ridique du carnage caus par le grizzly du muse, pWilliam Smithback Junior. Des btes affreuses et vorac

ui hantent les couloirs dserts. moi les gros tirages.

Vous n'tes pas drle, l'arrta Margo.

Elle tait en train de songer que le labo de Prine tassez proche de son propre bureau, dans le sous-sol dtiment ancien.

Je sais, je sais, dit Smithback, conciliant, c'est unistoire affreuse. Ces pauvres gamins. Mais j'ai du mal

roire encore, je l'avoue. Je me dis que a doit tre uutre coup fourr de Cuthbert pour ramener du monde


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expo.

Il soupira, puis reprit d'un ton coupable :

propos, Margo, je... je suis dsol pour vot

re, j'aurais voulu vous le dire avant, mais... Merci.

Le sourire de Margo manqua un peu de chaleur.

Bon, mes enfants, Fit Kawakita, c'est pas tout mais il faut que je...

On m'a dit que vous songiez partir, continumithback l'adresse de Margo. Que vous alliez laissomber votre mmoire pour reprendre les affaires d

otre pre ou je ne sais quoi.

Il la dvisagea et demanda :

C'est vrai, tout a? Je croyais que vos recherchetaient sur le point d'aboutir.

Eh bien, rpondit Margo, oui et non, en fait. Lmmoire marque le pas en ce moment. Je devais avoir mance hebdomadaire avec Frock onze heurujourd'hui. Il aura encore oubli, comme d'habitude. ura prvu autre chose, surtout vu les circonstances. Maespre parvenir le voir. J'ai trouv une monograph


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ntressante sur le classement des plantes mdicinalhez les Kiribitu.

Sur quoi elle remarqua que les yeux de Smithbac'taient plus avec elle. Elle se souvint une fois de plu

ue la plupart des gens se foutaient de la gntiqugtale et de l'ethnopharmacologie.

Bon, il faut que j'y aille, dit-elle en se levant.

H, attendez, rpondit Smithback en essayant d

assembler ses papiers sur la table. Vous n'assistez pasa confrence de presse?

Au moment de quitter la salle du personnel, ntendirent Freed qui infligeait encore des rcriminationqui voulait l'entendre. Kawakita, qui tait: devant eux

a sortie, leur adressa un signe par-dessus son paule eournant l'angle du couloir et disparut.

La confrence de presse avait dj commenc dans rande rotonde au moment o ils parvinrent sur les lieu

Des journalistes entouraient Winston Wright, le directeuu muse, en tendant vers lui micros et camras. La salirculaire tait emplie d'chos assourdissants. Ippolito, esponsable de la scurit du muse, tait assis ct directeur. Un peu plus loin se trouvaient rassembls d

membres du personnel et quelques groupes scolair

ttirs par la curiosit.


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Wright se tenait tout raide, l'air mcontent, dans umire des projecteurs. Il faisait face un feu nourri duestions. Son costume, gnralement impeccable, trieille Angleterre, tait chiffonn. Une mche de sheveux fins lui tombait sur l'oreille. Sa peau blme ava

ir au gris. Ses yeux taient injects de sang.

Non, disait Wright. Les parents pensaienisiblement que les enfants avaient dj quitt le mus

Aucune alerte n'a t donne... Non, je le rpte, nou'avons pas d'animaux vivants dans ce muse. Savidemment quelques souris et des serpents pour noaboratoires, mais pas de lions, de tigres ou autrnimaux de ce genre... Non, je n'ai pas pu examiner lorps... Je ne sais pas de quelles mutilations il s'agignore mme s'il y a eu mutilation... Je n'ai pas en ma

es lments, il faudra que vous vous renseigniez aprautopsie... Je voudrais quand mme souligner une chosest que nous ne disposons pas encore d'un rapport dolice officiel... Bon, je vous prviens que je ne rpondrlus aux questions si vous n'arrtez pas ce vacarme

Non, je l'ai dit et je vous le rpte, aucun animal sauvagans ce muse... Non, pas d'ours non plus... Non, je neux citer aucun nom... Mais comment voulez-vous que ponde une telle question?... La confrence de pressst termine... J'ai dit : termine... Naturellement nouravaillons en liaison troite avec la police!... Non, je n

ois pas pourquoi tout cela retarderait l'ouverture de ouvelle exposition. Je tiens prciser qu'elle


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roulera le jour prvu... Mais oui, nous avons bien dons, mais ils sont empaills, et si vous voulez dire par ue... Ils ont t tus en Afrique, il y a plus d'un demicle, bon Dieu. 'Le zoo? Mais nous n'avons aucun lievec le zoo!... Je vous prviens, je m'abstiendr

sormais de rpondre ce genre d'insinuation... Est-cu'on pourrait demander l'envoy duPostde cesser drier?... La police est en train d'interroger les scientifiquui ont trouv les corps ce matin, mais je n'en sais plus... Non, je n'ai rien ajouter, sauf que nous faisonotre possible pour... Oui, bien sr, c'est une tragdie...

Les rangs de la presse commencrent s'claircir, lournalistes quittaient Wright pour se rendre administration du muse.

Wright se tourna, furieux, vers le responsable de curit.

Que fait la police, on peut savoir?

Margo l'entendit claquer des doigts. En se retournan

lana par-dessus son paule : Si vous voyez Mme Rickman, dites-lui de se rendr

mmdiatement mon bureau.

Sur quoi il quitta la grande rotonde.


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Margo s'enfona encore l'intrieur du muse, quites zones publiques pour atteindre un couloir qu'oppelait Broadway . Il courait sur toute la longueur dtiment, soit environ six pts de maisons. Ortendait qu'il s'agissait de la pice la plus longue doute la ville de New York. Le long des murs, il y avait ditrines de vieux chne et, tous les dix mtres, une poritre verre dpoli. Sur la plupart de ces portes taie

ravs les noms de conservateurs, la feuille d'or, suond noir.

Margo, en tant qu'tudiante, disposait seulement d'uureau mtallique et d'une tagre dans l'un des labos dous-sol. Au moins, pensait-elle en quittant le gran

ouloir pour descendre un escalier en colimaon, j'ai uureau. Une de ses collgues tudiantes disposait quaelle d'un minuscule pupitre d'colier tout abm, coinc

ntre deux normes conglateurs dans les labos dpartement des mammifres. Pour travailler elle ta

blige de porter des pull-overs, mme au milieu du mo'aot.

Au pied de l'escalier mtallique, un agent de scuriui fit un signe. Elle s'engagea dans un souterrain mclair, flanqu de squelettes de chevaux prisonniers d

eur cage de verre. Aucune trace des fameuses bandaunes de la olice.


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Dans son bureau, Margo se dlesta de son sac et osa prs de sa table de travail. Elle s'assit. La plurande part de ce labo servait en fait d'entrept pour debjets d'artisanat en provenance des mers du Sud. D

oucliers maoris, des canots de bataille, des flchisposes dans des vitrines vertes. Cela couvrait les muu plancher au plafond. Un aquarium de deux mille cinents litres, qui simulait un cosystme aquatique ppartenait au dpartement du comportement animatait juch sur son cadre de mtal sous une batterie drojecteurs. Il tait si encombr d'algues et de plantiverses que Margo avait rarement pu apercevoir

moindre poisson dans ce cloaque.

ct de son bureau, on trouvait une longue tab

ouverte d'une srie de masques poussireux. Lonservatrice, une jeune femme acaritre, travaillait dann silence boudeur. Rarement plus de trois heures pa

our. Margo avait observ qu'il lui fallait peu prs deuemaines par masque, vu ses horaires de travail. Lollection de masques dont elle s'occupait comportait cin

mille pices. Personne ne semblait s'aviser qu' cythme-l le programme de restauration qu'elle avantrepris ne demanderait pas moins de deux sicles.

prsent Margo tait en train de se connecter so

erminal d'ordinateur. Un message apparut en lettrertes, comme surgi de la nuit de l'cran :


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BIENVENUE MARGO GREEN

BIOLOGIE/CADRE TECHNIQUE

STF

NOUVELLE SESSION DE TRAVAIL SU

MUSENET DISTRIBUTED NETWORKIN

YSTEM VERSION 15-5 COPYRIGHT 1989-199

NYMNH AND CEREBRAL SYSTEMS INC.

HEURE CONNEXION 10 :24 :06 DU 27-03-95

CIRCUIT D'IMPRESSION LJ56

PAS DE MESSAGE(S) EN ATTENTE

Elle lana le traitement de texte et rappela sernires notes de travail l'cran, pour les vrifier avanon entretien avec Frock. Son conseiller semblait souvenbsorb durant leurs sances. Margo devait dployoutes sortes d'efforts pour entretenir son intr

'ennui, c'est que la plupart du temps elle n'avait rien douveau lui proposer, sauf quelques rares articlu'elle avait lus, analyss, introduits dans la mmoire dordinateur, quelques travaux de laboratoire et, peutre, quelques pages de plus, trois ou quatre, qu'elle avadiges pour son mmoire. Elle commenait omprendre comment on pouvait se retrouver dans


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eau d'une vieille routire des subventionouvernementales. Les scientifiques appelaient ce gene collaborateurs les MMEPP : Mon mmoire est presqurt.

Quand Frock avait accept de la suivre pour daction de son mmoire, au dbut, c'est--dire deux anlus tt, elle souponnait que quelque chose n'allait parock, qui dtenait la chaire Caldwalader Columbia ealontologie statistique, et qui dirigeait en outre partement de biologie de l'volution au muse, l'avahoisie comme tudiante-chercheuse pour travailler avui ; or c'tait un honneur trs disput.

Frock avait entam sa carrire comme physionthropologue. Il avait aussi commenc sa vie dans u

auteuil roulant, cause d'une polio, et ce qui ne l'avait pmpch de jouer, sur le terrain, les pionniers de echerche. Ses travaux se retrouvaient dans les manuel

Aprs plusieurs accs trs srieux de paludisme, il ava quitter le terrain pour se vouer, avec la mm

mplacable nergie, aux travaux thoriques su

volution. Au milieu des annes quatre-vingts, il avat l'origine d'une polmique pour avoir lanc une thssolument novatrice. Il s'agissait de combiner la thoru chaos avec celle de l'volution darwinienne. Froc

mettait en doute la conviction largement admise selo

aquelle la vie voluait par tapes rgulires. Au contraircroyait, lui, aux sautes d'humeur dans le processus.


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tait convaincu que des aberrations passagres, dspces monstrueuses surgissaient dans le cours dvolution. l'appui de sa thorie, il citait le fait quvolution n'tait pas toujours le fruit d'une slectiolatoire. L'environnement lui-mme tait susceptible d

auser des altrations soudaines, bizarres, dans omportement d'une espce.

Bien que Frock ait pris soin d'tayer son discours pane batterie d'articles et de publications diverses, lupart des scientifiques ne le suivaient pas sur ce terrai'il existait vraiment des formes de vie bizarrepliquaient-ils, o les trouvait-on ? Frock rpondait qua thorie comportait un volet corollaire celui dveloppement rapide des aberrations d'une espce tait leur dgnrescence, non moins rapide.

Plus on tenait les thories de Frock pour fumeuseoire ridicules, plus la presse populaire s'en emparait. Shse avait reu le titre d' effet Callisto , du nom de ymphe qui dans la mythologie grecque se transformoudain en un monstre sauvage. Bien que Frock ne so

as spcialement ravi de voir son travail incompris, avait habilement jouer de sa clbrit pour gagner doints dans son travail. Comme nombre de conservateurillants, il nourrissait une passion dvorante pour so

mtier. Margo se disait parfois qu' part son travail tou

ennuyait. Y compris les recherches qu'elle menait aupre lui.


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Soudain la conservatrice, l'autre bout de la pice, seva et, sans le moindre mot, partit djeuner, ce qoulait dire qu'on approchait de onze heures. Margriffonna quelques phrases sur une feuille de papieffaa le contenu de l'cran, sortit son carnet de notes. Elvait recueilli des informations indites sur le classemenes plantes chez les Kiribitu, qui pourraient bien intrigurock.

Le bureau de Frock se trouvait dans la tour sud

uest, l'extrmit d'un couloir lgant de style douarVII, au cinquime tage. Il s'agissait d'une oasis loignes labos informatiss dont c'tait le rgne dsormais su

a majeure partie des coulisses du muse. La lourde pore chne de son bureau indiquait simplement : D

FROCK.

Margo toqua.

De l'autre ct, on s'claircit la voix gnreusement, e bruit d'un fauteuil roulant se ft entendre. La porouvrit doucement, et le visage familier de Frocpparut, avec son teint rougeaud et ses sourciroussailleux dresss de surprise. Son regard se mit riller.

Ah oui, c'est lundi. Bon, entrez.

Il parlait d'un ton grave. Il lui attrapa le poignet, de s


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main dodue, et la dirigea vers une chaise encombre. tait vtu comme d'habitude d'un costume sombre 'une chemise blanche, avec une grosse cravate Paislea brosse blanche paisse tait toute dcoiffe.

Les murs de son bureau taient couverts de vieilletagres protges par une vitrine. Nombre dayonnages taient peupls de vestiges et de curiositui provenaient de ses annes de terrain. Quant auvres, ils s'empilaient le long du mur, en colonnes gantui chancelaient dangereusement. Deux grandes fentrn rotonde surplombaient l'Hudson. Des fauteuiictoriens capitonns trnaient sur le tapis persan pur le bureau, on remarquait plusieurs exemplaires don dernier livre,L'volution fractale.

ct des livres, Margo repra un morceau de gre couleur grise. Sur sa surface plane, on trouvait unrofonde dpression, qui se trouvait tire d'un ct ui de l'autre comportait trois larges chancrures. agissait, en croire Frock, de l'empreinte fossile d'unrature inconnue des scientifiques ce jour : la seu

reuve tangible qui permette d'tayer sa thorie dberrations volutives. Les autres scientifiques n'taienas d'accord : nombre d'entre eux ne croyaient mme pue ce ft un fossile. Ils appelaient cela la dernire lube Frock . La plupart n'avaient d'ailleurs jamais vu c

aillou.


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Poussez-moi tout ce bazar et asseyez-vous, sous plat, dit Frock en manuvrant son fauteuil roulaous l'une des fentres un endroit qu'il affectionna

Vous voulez un coup de sherry? Non, je suis bte, vou'en prenez jamais.

Sur la chaise qu'il lui avait dsigne s'entassaienlusieurs vieux numros de la revueNatureet la versioactylographie d'un article inachev intitul : ransformation phyltique et fougres arborescentes dpoque tertiaire .

Margo dplaa le tout vers la table la plus proche assit. Elle se demandait si le docteur Frock allait fai

mention de la mort des deux enfants.

Il la regarda un instant immobile, puis il cligna deux et soupira :

Bon, mademoiselle Green, nous commenons?

Margo, due, se pencha sur ses notes. Elle l

arcourut pendant un moment avant de commencer soxplication au sujet du classement des plantes chez lKiribitu, et de faire le lien avec la teneur de son prochahapitre. Tandis qu'elle parlait, le menton de Frock piqueu peu vers sa poitrine. Il finit par fermer les yeux. Utranger et conclu qu'il s'tait endormi. Margo sava

lutt qu'il l'coutait avec la plus intense concentration.


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Quand elle eut fini, il se redressa lentement.

Une classification des plantes mdicinales d'apreur usage plutt que leur apparence, murmura-t-il enfintressant. Cet article me rappelle quelque chose, un

xprience que j'ai connue dans la tribu Ki, au Bechuanand.

Margo attendit le rcit de cet pisode, qui n'allait parder.

Les Ki, comme vous le savez Frock prenaoujours son interlocuteur pour aussi renseign que lui endant toute une poque ont utilis l'corce d'un certarbuste comme remde contre les maux de ttharrire les a tudis en 1869, et il fait mention de crbuste dans ses notes de terrain. Quand je suis all las, trois quarts de sicle aprs, ils avaient arr'utiliser cette recette. Ils s'taient mis croire que l

maux de tte taient le fruit d'un mauvais sort.

Il se redressa dans son fauteuil roulant.

Le nouveau remde prconis par l'entourage deux qui souffraient de maux de tte fut dsormais dsigner le sorcier responsable de l'envotement et d'all

e tuer. Naturellement, l'entourage mme du sorcievait alors venger sa mort. Ce qui l'obligeait occire

ictime des maux de tte. Vous imaginez le rsultat...


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Non, dit Margo, je ne vois pas.

Elle pensait que Frock allait immdiatement tablir en entre tout cela et son mmoire rdiger.

Eh bien, nous avons affaire un miracle de cience mdicale, dit Frock en ouvrant les mains, parcue soudain plus personne n'a souffert de maux de tte!

Sa vaste poitrine fut secoue d'un fou rire. Margo russi, pour la premire fois de la journe, se dit-elle.

Bon, voil pour la mdecine primitive, dit Frocon sans un brin de nostalgie. l'poque les chercheuavaient encore s'amuser sur le terrain.

Il fit une pause.

Vous savez, reprit-il, qu'il y aura tout un rayon sua tribu Ki dans l'exposition Superstition? Bien entendomme vous l'imaginez ce sera terriblement vulgariour se mettre la porte du public. Ils ont engag u

eune type peine sorti de Harvard pour monter touaffaire. J'ai entendu dire que ce gars-l s'y connaavantage en ordinateurs et en marketing qu'en maticientifique.

Frock se redressa encore dans son fauteuil roulant.

Quoi qu'il en soit, mademoiselle Green, je crois qu


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os observations enrichiront opportunment votrravail. Je vous suggre de collecter, au dpartement dotanique, des chantillons de plantes utilises par l

Kiribitu ; a me parat un bon dpart.

Margo tait en train de rassembler ses papiers quanrock ajouta :

Vilaine affaire, ce matin, hein !

Margo acquiesa. Il demeura silencieux un instant.

a m'inquite pour le muse.

Surprise, Margo prcisa :

Les gamins taient frres. Pour la famille, c'e

errible. Mais les choses finiront par se tasser, commoujours.

Moi, a m'tonnerait, dit Frock. J'ai entendertains dtails au sujet de l'tat dans lequel on a retrouves cadavres. La force tait d'une espce... trs peaturelle.

Vous ne voulez quand mme pas insinuer vouussi qu'il s'agit d'un animal sauvage?

Margo finissait par se demander s'il n'tait pas ausou qu'on le prtendait. Frock sourit.


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Ma chre, je n'ai pas de prjugs, j'attends qu'om'informe de quoi il s'agit. Pour le moment j'espeulement que ce dsagrment ne va pas vous influencans votre dcision de rester ou non avec nous. Mais sai entendu parler de ce que vous mditiez, et je peuous dire que la mort de votre pre m'a dsol. Mais eux aussi vous dire que vous possdez les trois qualitui sont indispensables une bonne scientifique : vouavez quoi chercher, vous savez o le chercher, et vouavez aller jusqu'au bout de vos ides.

Il rapprocha son fauteuil roulant et ajouta :

Le zle du chercheur acadmique vaut bien celes gens de terrain, mademoiselle Green. Souvenez-voue a. Votre comptence technique, votre travail en lab

out a est excellent; ce serait vraiment dommage pour rofession de perdre un tel talent.

Margo se sentit emplie d'un mlange de gratitude e rserve.

Merci, docteur Frock. J'apprcie ces parolimables et le souci que vous prenez de moi.

Le scientifique lui adressa un signe de la main et elrit cong. Mais, parvenue devant La porte,

apostropha :


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Mademoiselle Green ?

Oui?

De grce, faites attention vous.


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5

En sortant, elle se cogna presque Smithback qinclina devant elle et lui adressa une illade polissonne

On djeune ensemble?

Pas question, rpondit Margo, j'ai trop faire.

Deux rencontres dans la mme journe. Elle se due dcidment sa dose de Smithback tait dpasse.

Allez, insista-t-il. J'ai des dtails croustillants ropos des meurtres.

a se voit.

Elle hta le pas travers la salle, irrite de voir que uriosit la tenaillait quand mme.

Smithback lui prit le bras.

J'ai entendu dire qu'il y avait des lasagnes afte aujourd'hui; vous savez, le genre rance et durci aour.

Il l'entrana vers l'ascenseur.

Dans la salle manger, on trouvait, comm'habitude, des conservateurs, des gardiens l'allu


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ovine qui parlaient fort, toutes sortes de techniciens e prparateurs de laboratoire en blouse blanche. L'ues conservateurs montrait un spcimen d'autrcientifiques qui se le passaient autour de la table avec u

murmure d'admiration et d'intrt. Il s'agissait de ve

arasites conservs dans un formol opaque.

Ils s'assirent. Margo essaya d'entamer la crote des lasagnes.

Exactement comme annonc ! dclara Smithbac

n saisissant carrment un morceau la main avant dattaquer au coin, belles dents. J'ai l'impression qu'itaient dj prts neuf heures du matin au moins.

Il mangeait bruyamment.

Bon, alors, reprit-il, vous savez que c'est officiour la police : il y a eu deux meurtres la nuit derniruperbe, comme conclusion, non? Et vous vous souvene la presse qui demandait sans arrt si on pouvaouponner la prsence d'un animal sauvage? Eh bie

ustement on a conclu qu'il se pourrait qu'ils aient acrs par une bte froce.

Ah non, piti, pas pendant le repas ! supplia Margo

C'est pourtant la vrit. Dchiquets, littralemen

Margo leva les yeux :


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Je vous en prie...

Je ne plaisante pas, poursuivit Smithback. En moment on s'active dur pour claircir tout a. Surtout qu

a grande exposition va bientt ouvrir. J'ai entendu qu'uuge d'instruction spcial avait t dsign. Quelqu'un qait lire les traces de griffes comme du braille.

a suffit, la fin, dit Margo en lchant ourchette; j'en ai marre de ces dtails dgueulass

endant que j'essaie de djeuner. Vous ne voulez pas maisser finir mon repas et me parler de tout a aprs ?

Je vous disais, continua Smithback sans monter, que l'enquteur est une femme, experte erands flins ce qu'on dit. Le Dr Matilda Ziewicz. Rie

ue son nom fait important, dj.

Margo avait beau tre irrite, elle rprima un sourirmithback tait un drle de type, mais au moins il avae l'humour. Elle repoussa son plateau devant elle.

Et tous ces dtails, vous les avez eus comment?

Smithback sourit.

J'ai mes sources.

Il dtacha un autre morceau de lasagne pour le porte


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ses lvres.

En fait, je viens de tomber sur un copain qravaille pour le journal The News. Quelqu un a uyaut par un gars de la police de New York. Vou

errez, ce sera dans tous les journaux du soir. Imag ina gueule de Wright quand il va tomber dessus ! Mon Die

Smithback continua bavarder ainsi tout egustant les lasagnes. Quand il eut fini sa part,

attaqua celle de Margo. Pour un type aussi maigru'est-ce qu'il avalait ! pensa-t-elle.

On se demande comment il pourrait y avoir unimal en libert dans le muse. a ne tient pas debouit Margo.

Ah, vous croyez ? coutez plutt la suite : figureous qu'ils ont fait venir quelqu'un avec un limier, pouraquer l'animal.

C'est une plaisanterie? J'ai l'air de plaisanter? Vous n'avez qu' demand

ux gens de la scurit. Il y a des milliers de mtrarrs dans ce btiment o peut rder ce grand... chat outre. Sans compter les huit kilomtres de condui

'aration par lesquels un homme pourrait aismenamper travers le btiment. Et ne parlons pas d


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outerrains abandonns. Ils prennent tout a trs arieux.

Des souterrains ?

Ouais. On voit que vous n'avez pas lu mon articu mois dernier. Le premier muse a t bti sur un puirtsien qui ne pouvait pas tre assch compltemenonc ils ont cr ce rseau pour couler le trop-pleinsuite, aprs l'incendie de l'ancien muse en 1911, ils oonstruit l'actuel sur les fondations du premier. L

ondations sont normes, elles comportent plusieuiveaux... la plupart des galeries ne sont mme plectrifies. a m'tonnerait qu'il y ait beaucoup de genui se soient aventurs par l, je veux dire qui soienests en vie pour nous le raconter.

Il avala son dernier morceau de lasagne et repoussa lateau.

Et puis il y a cette vieille lgende sur le monstre dmuse.

Tous les collaborateurs du muse en avaient entendarler. Des employs de l'entretien, ceux qui travaillaien

a nuit, l'auraient vu. Des assistants conservateurs aussDes gens gars dans des couloirs mal clairs. Une forme glissait dans l'ombre. Personne ne savait au juste d

uoi il s'agissait, d'o a venait, mais on disait que


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monstre avait tu un homme quelques annes plus tt.

Margo dcida de changer de sujet :

Vous avez toujours des ennuis avec Rickman ?

Le nom arracha une grimace Smithback. Margvait appris que c'tait Lavinia Rickman, directrice delations publiques du muse, qui avait fait appel auervices de Smithback pour crire un livre. Elle avaiscut prement les avances et les pourcentage

mithback n'tait pas trs content du contrat, maexposition qui s'annonait promettait d'tre un tel succue le livre pourrait se vendre par millions. Finalemenaffaire n'tait pas si mauvaise pour Smithback, se d

Margo, surtout si l'on considrait que son prcdenuvrage, celui sur l'aquarium de Boston, avait fait un bid

Des ennuis avec Rickman? Ma foi, soupimithback, pour moi elle est la desse dmmerdements, tout simplement. Attendez, je vais voure un truc que j'ai l.

Il tira quelques papiers d'un carnet.

Quand le Dr Cuthbert nona l'ide d'une grandxposition sur le thme de la superstition dans le bureau directeur, Wright se montra impressionn.

remire vue, tous les ingrdients de l'exposition vedete trouvaient runis, le genre trsors de Toutankhamo


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u la ville de Troie. Pour le muse, c'tait la promesse decettes importantes, Wright le savait, sans compter quela donnerait l'occasion de recueillir des fonds doutien de la part des entreprises et du gouvernemen

Mais certains conservateurs de la vieille cole n'taie

as convaincus du bien-fond de l'opration : rtendaient qu elle donnerait dans le sensationnalisme

Smithback interrompit sa lecture.

Regardez ce que m'a fait Rickman.

Il poussa vers Margo la feuille qu'il venait de lire, elit une grande balafre sur le paragraphe en question ne note au feutre rouge : supprimer.

Margo se mit rire.

Je ne vois pas ce qu'il y a de drle, dit Smithbacette femme est en train de tailler mon texte en piceegardez a encore.

Il lui dsigna une autre page.

Margo hocha la tte.

En fait, ce que veut Rickman, c'est un travail qrsente le muse sous un clairage de conte de fe

Vous et elle ne parlez pas le mme langage.


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Elle me rend dingue, oui. Elle supprime tout ce q'est pas absolument carr, elle veut que je m'en remetn tout au responsable de l'expo qui est une moule et q'ouvre la bouche que pour exprimer la pense de soatron, Cuthbert.

Il se pencha, d'un air de conspirateur :

Vous n'imaginez pas quel point c'est la voix de somatre, ce gars !

Il se redressa et bougonna entre ses dents :

Zut, le voil justement.

Un homme jeune et plutt replet s'approchait de leuable, en effet, tenant sur son petit attach-case de cu

erni un plateau en quilibre.

Vous permettez? dit-il timidement. Jimpression que c'est la dernire place libre.

Mais oui, rpondit Smithback, asseyez-vous. Oarlait de vous, d'ailleurs. Margo, je vous prsente Georg

Moriarty. Il s'occupe de l'expositionSuperstition.

Smithback brandit la liasse de papiers devanMoriarty.

Regardez ce que cette Rickman a fait de mo


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manuscrit : les seules lignes qu'elle n'a pas touches, cont les vtres.

Moriarty parcourut les pages et considra Smithbacvec une sorte de gravit purile :

a ne m'tonne pas. Je me demande pourquoi vououlez laver le linge sale en public.

Mais vous le savez bien. C'est a qui intresse lens.

Moriarty se tourna vers Margo.

Vous tes tudiante et spcialise en pharmacologrimitive, c'est a?

Exactement, rpondit-elle, flatte. Comment avez-vous?

C'est un sujet qui m'intresse.

Il sourit et la considra d'un trait.

L'exposition comportera plusieurs vitrines sur lhmes de la pharmacologie et de la mdecine. Je voulaous entretenir propos de l'une d'entre elles.

Je vous coute.


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Elle le regarda plus attentivement. Il ressemblarait pour trait, au rat de muse moyen : taille mdiocrague embonpoint, cheveux d'un brun commun. Sa vese tweed use tait de la mme couleur bruyre quombre de vestes de collaborateurs de muse. Ce q

ranchait, c'tait sa montre en forme de cadran solaire es yeux noisette curieusement trs clairs, ptillan'intelligence derrire ses lunettes d'caille.

Smithback se redressa sur son sige avec humeur egarda ses deux vis--vis :

Bon, j'aimerais pouvoir rester, et me rjouir dette scne si charmante, mais j'ai un entretien prvvec quelqu'un dans la salle aux insectes mercredi, et aut que je finisse ce que j'ai en cours. George, de grce, n

ignez pas de contrat pour le cinma avant que nous eyons parl !

Il se leva en grognant et se faufila vers la porte ravers le ddale de tables.


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6

Jonathan Hamm jeta un coup d'il sur le couloouterrain travers des lunettes dont les verres pauraient mrit un bon nettoyage. Ses mains gantes duir noir tenaient les laisses de deux chiens limiers assagement ses pieds. Son adjoint se trouvait ct de linsi que le lieutenant D'Agosta, un plan des lieux sale roiss la main. Ses deux acolytes taient appuyontre le mur derrire lui. l'paule ils portaient

Remington pompe spcialement conu pour la police.

D'Agosta froissa de nouveau le plan.

Ces chiens ne sont pas capables de sentir la pisteemanda-t-il avec agacement.

Hamm soupira lourdement.

Ce sont des chiens pisteurs, et il n'y a pas d'odeuci. Depuis que nous avons commenc, a ne sent rien, olutt a sent trop de choses la fois.

D'Agosta poussa un grognement, extirpa de la poche sa veste un cigare mchouill, et commena le portses lvres. Hamm croisa son regard.

Ah oui, dit D'Agosta.


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Il remit le cigare dans sa poche. Hamm renifla l'anvironnant : il tait humide, ce qui tait un avantage, tait bien le seul dans cette affaire. D'abord il avait falffronter la sottise habituelle des gens de la police. Quelace, ces chiens ? avaient-ils demand, on voulait d

hiens pisteurs. II avait d expliquer que c'taient disteurs, un grand setter et un bluetick. Dans de bonnonditions, ils auraient t capables de retrouver uandonneur perdu dans une tempte de neige. Mais on nouvait pas dire que, cette fois, les conditions taien

dales.

Comme d'habitude, les pistes taient brouilles pes produits chimiques, de la peinture en bombe, sanarler de la foule qui avait pitin l'endroit dans tous lens. Par ailleurs, la partie qui correspondait la base d

a cage d'escalier tait littralement noye de sang. Mmprsent, soit quelque dix-huit heures aprs le meurtrodeur tait toujours prsente. Elle excitait les chiens.

Au dbut, ils avaient tent de suivre cette odeur eartant du lieu du crime lui-mme. Quand la mthod

tait rvle infructueuse, Hamm avait essay de leuaire croiser la piste en s'loignant du centre; et les avaromens en cercle quelque distance du lieu du crimans l'espoir qu'ils allaient reconnatre la piste qui s'ecartait.

Ces chiens n'avaient jamais subi d'entranement


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intrieur d'un btiment. Ils taient naturellemenrouts. Mais ce n'tait pas sa faute. La police n'ava

mme pas voulu lui dire ce qu'ils cherchaient. Un hommu un animal ? Peut-tre ne le savait-elle pas.

Allons par l, avait propos D'Agosta.

Hamm avait confi la laisse des chiens son adjoiui avait fil devant, les chiens en tte reniflant le sonsuite ils avaient salu, de leurs aboiements, une salmplie d'ossements de mastodontes. Une odeur d

aradichlorobenzne, un produit conservateur, les avaccueillis leur entre. Il avait fallu une demi-heu'attente avant qu'ils ne retrouvent leur odorat. Or c'ta

a premire d'une srie de salles comparables, pleines dourrures animales, de gorilles conservs dans u

ormaldhyde, de conglateurs contenant des spcimenmorts en provenance du zoo. Sans parler des squelettumains runis dans une pice vote.

Ils taient finalement arrivs au seuil d'une pormtallique donnant sur un escalier de pierre qui menait

tage infrieur. Les murs jaunes taient crpis et il nvait gure de lumire dans l'escalier.

L'un des policiers observa d'un air bouffon que ceevait tre le donjon.

a descend dans les souterrains, remarqu


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D'Agosta en consultant son plan qu'il tendit sous umire de la torche d'un des policiers.

Les escaliers descendaient trs bas pour dbouchur un tunnel de briques disposes en chevrons, et dont

ote n'tait pas plus haute qu'un homme. L'adjoiengagea l-dedans derrire les chiens. D'Agosta Hamm suivaient. Les deux policiers fermaient la marche

Il y a de l'eau par terre, dit Hamm.

Et alors? rpondit D'Agosta.

Eh bien, si de l'eau a coul sur le sol, l'odeur seartie avec.

On m'a dit qu'il y avait des flaques, observ

D'Agosta, mais seulement en cas de pluie; or il n'a pas plu

Nous voil rassurs, dit Hamm.

Ils arrivrent un croisement de quatre tunnelD'Agosta saisit aussitt le plan.

Je me disais que vous n'alliez pas tarder consultotre plan, dit Hamm.

Ah oui? Eh bien, j'ai une surprise pour vous, c'eue les souterrains n'y figurent pas.


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Soudain l'un des chiens attira l'attention de Hamm eommenant gmir et renifler avec excitation.

Par l, dpchons-nous.

Les chiens gmirent de plus belle. Ils sont sur quelque chose, dit Hamm. C'est un

deur particulire, pas de doute; regardez leur poomme il est hriss. Par ici, la torche. Je n'y vois rien dout.

Les chiens tiraient, ils allaient de l'avant le museau eair et la narine en alerte.

Vous voyez, hein, vous voyez, c'est une odeur danair, dit Hamm. Vous sentez la fracheur soudaine sur vo

oues ? J'aurais d prendre les pagneuls, ceux-l sombattables pour flairer l'air.

Le policier dpassa les chiens pour clairer devanux. Le deuxime brandissait son arme et se tenait sur ui-vive. Devant eux, le tunnel formait une nouvelourche. Les chiens prirent droite en htant leur course

Allez-y doucement, monsieur Hamm, n'oubliez pu'il y a peut-tre un tueur au bout, dit D'Agosta.

Soudain les chiens se mirent aboyer furieusement.


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Assis! cria l'adjoint. Castor, Pollux, au pied, au pie

Mais les chiens poussaient sans l'couter.

Hamm, j'ai besoin d'un coup de main. Qu'est-ce qui vous prend? dit Hamm en essayan

'attraper par le collier ses chiens surexcits. Castor! Aied !

Faites-les taire, dit D'Agosta.

Il a foutu le camp, dit l'adjoint.

L'un des chiens s'tait en effet enfonc dans le noir. Ie prcipitrent en direction de l'aboiement qui s'loigna

Vous sentez a? dit Hamm, soudain en arrt. JsuVous sentez cette odeur ?

Une odeur doucereuse de pourriture les enveloppa'autre chien tait hors de lui, il sautillait, il se retourna

la fin il parvint se librer.

Pollux! Pollux!

Arrtez, foutez-nous la paix avec ces chienmaintenant; procdons par ordre, voulez-vous? dD'Agosta. Vous deux, passez devant, et armez vos fusils.


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Les deux hommes s'excutrent aussitt.

L-devant, dans l'obscurit pleine d'chos, lboiements devenaient plus faibles. Puis on n'entendlus rien. Ensuite un cri strident comme un crissement d

neus, mais trs bref, troua l'obscurit du tunnel. Leux policiers se regardrent.

Castor ! cria Hamm en se prcipitant.

Hamm, aboya D'Agosta, revenez ici, merde !

Soudain une forme se prcipita sur eux du fond dobscurit, accueillie aussitt par les salves en provenanes fusils pompe : deux clairs suivis d'un vacarmssourdissant qui s'loigna dans le tunnel. Silence.

Imbcile, vous avez tu mon chien ! dit Ham'une voix teinte.

Pollux tait couch quelques mtres; sa tracasse saignait abondamment.

Il m'arrivait dessus, dit l'un des policiers.

Jsus ! s'cria D'Agosta. Ce n'est pas le moment, ilencore quelque chose l-devant.

une centaine de mtres, ils trouvrent l'autre chiemoiti coup en deux, ses entrailles curieusemen


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isperses.

Merde alors, vous voyez ce que je vois ? dD'Agosta.

Hamm garda le silence.Aprs, le tunnel arrivait une autre fourche. L

roupe s'tait arrte, D'Agosta ne pouvait dtacher soegard du chien leurs pieds. Finalement, il dit :

Sans les chiens, impossible de pister cette chosirons-nous d'ici. On verra ce que disent les analyses.

Hamm demeura silencieux.


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Moriarty, seul face Margo, semblait de moins emoins dans son assiette.

Alors quoi ? dit Margo aprs un silence.

En fait, je voulais vraiment vous dire un mot ropos de votre travail.

Il marqua une pause.

Ah bon ?

Elle n'avait pas tellement l'habitude qu'on s'intresses travaux.

Indirectement, je veux dire. Les vitrines de l'expur le thme de la mdecine primitive sont constitues,exception d'une seule. Nous disposons de cette sruperbe de plantes utilises par les chamans et aussi des objets d'artisanat en provenance du Cameroun;

era trs bien pour la dernire vitrine, mais ocumentation l-dessus reste trs pauvre. a vounnuierait de nous donner votre avis ?

Mais non.

Super. Quand pouvez-vous venir?


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Pourquoi pas tout de suite? J'ai le tempmaintenant.

Ils quittrent la caftria du personnel et passrenans une longue salle en sous-sol au plafond travers d

uyaux de chauffage et au mur perc d'une enfilade dortes verrouilles. Sur l'une d'elles on pouvait lirDINOSAURES, PICE 4 - JURASSIQU

UPRIEUR.La plupart des os de dinosaures du must tous les autres fossiles se trouvaient ce niveau parcue le poids des os ptrifis, Margo l'avait entendu dirurait fini par miner la rsistance des plancheuprieurs.

La collection se trouve dans l'une des picotes du sixime, dit Moriarty en s'excusant.

Ils entrrent dans un ascenseur de service.

J'espre que je serai capable de m'y retrouveVous savez comment c'est, l-haut. C'est un tel ddale, calles de stockage !

Dites, est-ce que vous avez des nouvelles dharlie Prine? demanda Margo d'une voix tranquille.

Moriarty secoua la tte.

Non, pas vraiment. Apparemment il n'est paonsidr comme suspect. Mais je ne pense pas qu


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emette les pieds ici avant un moment. Le DrCuthbert misait avant le djeuner qu'il avait subi un fameuraumatisme.

Il secoua la tte de nouveau.

Vilaine affaire.

Au cinquime, Margo suivit Moriarty le long d'urand couloir, puis ils gravirent un escalier mtallique. e niveau, on avait construit des box troits disposs e

abyrinthe, sous les plafonds initiaux du muse. De chaqut, des niches fermes d'une porte mtallique et scellermtiquement contenaient les collections les plu

ragiles du dpartement anthropologie. Plusieurs annuparavant, un compos cyanur hautement toxiquvait t inject sous ces niches pour en supprimer tourace de vermine ou de bactries. Mais, pour onservation des objets, on employait aujourd'hui d

mthodes moins rudimentaires.

Ils remarqurent dans cette profusion d'objets align

e long des murs : un cano de guerre en bois sculptlusieurs totems, une srie de tambours constitus droncs coups. Malgr sa surface utilisable; de trois cen

mille mtres carrs, il n'y avait pas un pouce de terraui ne soit mobilis pour le stockage : mme les cag'escalier, les couloirs, les bureaux des stagiaires taien

nvestis. Sur cinquante millions d'objets et de spcimen


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euls cinq pour cent taient prsents dans les vitrinee reste tait vou la recherche et aux scientifiques.

Le Muse d'histoire naturelle de New York neprsentait pas qu'un seul btiment, mais plusieu

nits massives, runies au fil des annes pour constitusormais une norme structure. Margo et Moriarassrent ainsi d'une unit l'autre, le plafond se fit pluaut, le labyrinthe devint un couloir, une lumire diffusombait d'une range de spots poussireux qui clairaienes tagres emplies de moules en pltre de visagborignes.

C'est incroyable ce que c'est grand, murmuMargo avec un frisson de crainte.

Elle se flicitait tout de mme de se trouver sepiveaux au-dessus de la zone du meurtre des deunfants.

C'est le plus grand du monde, rpondit Moriarty euvrant une porte marque : AFRIQUE CENTRAL

D2.Il alluma une pauvre lampe esseule de vingt-cin

watts. Margo s'avana. C'tait une pice minuscule pleine masques, de crcelles de chamans, de peaux ornes d

motifs et hrisses de piques sur lesquelles on voyait d

tes grimaantes. Sur l'un des murs, une srie d


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ayonnages en bois. Moriarty les dsigna du menton.

Les plantes sont l, dit-il. Tout le reste c'eattirail du chamanisme. Une collection superbraiment, mais Eastman, le gars qui a rapport a d

ameroun, n'tait pas un as de la documentation.

C'est incroyable, dit Margo, je ne souponnais pu tout que...

Je vous assure, l'interrompit Moriarty, quand on

ommenc runir les pices pour l'expo, ce qu'on a prouver, vous ne le croiriez pas ! Rien que dans cetection du muse, il y a plus d'une centaine de niche'anthropologie, et je peux vous dire qu'une partie d'entlles n'a pas t ouverte depuis quarante ans.

Moriarty s'animait, il se sentait en confiance. Margongea qu' condition de laisser tomber sa veste en tweee perdre quelques kilos et de troquer ses lunett'caille pour une paire de verres de contact, il seraresque mignon.

Moriarty continuait :

Pas plus tard que la semaine dernire, nous avonetrouv l'un des deux seuls chantillons d'crituictographique yukaghir, l, derrire cette porte. Vou

ous rendez compte? Ds que j'aurai un moment, je vacrire auJAApour le leur signaler.


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Margo se mit sourire. Il tait tellement excit qu'ourait dit qu'il venait de mettre la main sur une picnconnue de Shakespeare. De son ct elle tait sre qua question n'aurait pas intress plus d'une douzaine d

ecteurs du JAA, le Journal of American AnthropologMais l'enthousiasme de Moriarty tait sympathique.

En attendant, dit Moriarty en remontant sunettes, ce qu'il me faut dans l'immdiat, c'est un coup d

main pour lgender ces machins camerounais dans

itrine.

Je veux bien, mais que dois-je faire ? dit Margo qubliait, pour un temps, le prochain chapitre de so

mmoire.

L'enthousiasme de Moriarty devenait contagieux.

C'est facile, rpondit-il, j'ai le brouillon des lgendvec moi.

Il sortit un document de sa mallette.

Vous voyez, dit-il en parcourant une page du doigy a l-dedans ce que nous voudrions voir figurer dans

gende. Nous appelons a la trame gnrale. Tout ce quous auriez faire, c'est l'envelopper, montrer le lie

ntre certains de ces objets et les plantes qui leuorrespondent.

8/14/201

Relic [Pendergast 01] - Preston.pdf

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