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ALEXANDRE RAVELEAU MUSICALS Paris Hollywood BROADWAY L'HISTOIRE DE LA COMÉDIE MUSICALE

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A L E X A N D R E R AV E L E A U

MUSICALSParis Hollywood BROADWAY

L ' H I S T O I R E D E L A C O M É D I E M U S I C A L E

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Musicals retrace l'histoire complète et passionnée d'un art pluriel aux succès

planétaires où s'entremêlent le chant, la danse et le théâtre : la comédie musicale.

Des opérettes d'Offenbach aux Follies de Florenz Ziegfeld, des claquettes de Fred Astaire

aux performances de Gene Kelly, avec les airs de Show Boat, West Side Story, My Fair Lady,

La Mélodie du bonheur, L'Homme de la Mancha, Un violon sur le toit, Cabaret, Hair, Grease,

Starmania, Cats, Les Misérables, La Cage aux folles, Le Roi lion, Rent, Notre-Dame de Paris ou encore ceux de Spiderman ou Wicked, Musicals pousse la porte des coulisses des plus grands spectacles

et dévoile les destins des vedettes de la scène et de l'écran, de Paris à Broadway en passant

par Hollywood, depuis les origines de la comédie musicale jusqu'à nos jours.

Préface Jacques Duparc et Pierre-Yves Duchesne

ALEXANDRE RAVELEAU

PRIX 34,95 ISBN 978-2-36602-560-6

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CHAPITRE I

10UN GRAIN

DE FOLLIESÀ NEW YORK

CHAPITRE II

74L’ÂGE

D’OR DE BROADWAY

CHAPITRE III

118WEST SIDE STORY, LE CHANGEMENT

DE CAP

CHAPITRE IV

146LE CONCEPTUEL

VIRE À LA FOLLIES ROCK’N’ROLL

CHAPITRE V

176LE WEST END

CONTRE-ATTAQUE

CHAPITRE VI

198LE JACKPOT DISNEY,

LA FIÈVRE MAMMA MIA! ET LE RÉVEIL FRANÇAIS

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L’Europe d’Hervé,

Offenbach, Strauss II,

Gilbert et Sullivan

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Inutile de remonter jusqu’aux tragédies grecques ou aux mystères moyenâgeux pour raconter les origines de la comédie musicale. Se pencher sur la naissance de l’opéra italien, des zarzuelas espagnoles, des masks de la cour

d’Angleterre et des comédies-ballets de Molière et Lully peut s’avérer plus utile, quoiqu’il ne s’agisse là encore

que de parents assez éloignés… Au milieu du xixe siècle, alors que l’opéra-comique

avait déjà plusieurs décennies d’une brillante existence, à l’image de l’opera buffa italien ou

du singspiel allemand, lorsque la musique, le théâtre, l’amusement et la parodie se sont

entrechoqués sur les scènes françaises, Hervé et Offenbach ont donné naissance à l’opérette, l’une des branches porteuses de l’arbre généalogique du « musical ».

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Le sillon de l’opérette européenne avait déjà été tracé à New York. Jacques Offenbach et

la gaieté française avaient traversé l’Atlantique quelques années plus tôt avec La Belle Hélène,

La Périchole, Barbe-Bleue ou La Grande-Duchesse de Gérolstein, autant d’ouvrages partis à la

rencontre des New-Yorkais au Pike’s Opera House (rebaptisé « Grand Opera House »), plus

particulièrement entre 1867 et 1872. Le compositeur français se rendit personnellement à New

York, laissant derrière lui un témoignage riche d’enseignement, publié sous le titre Notes d’un

musicien en voyage en 1877. Au fil des pages, il consacre un chapitre aux théâtres, leur architecture

et leur fonctionnement. Il écrit alors : « Les principaux théâtres de la ville sont admirablement

bien installés. Tous bâtis sur le même modèle, ils ont la forme d’un vaste amphithéâtre, offrant

une longue suite de gradins superposés. Il n’y a que huit loges dans chacun d’eux : quatre loges

d’avant-scène à droite, quatre loges d’avant-scène à gauche. Encore ces loges sont-elles délais-

sées. La plupart du temps, on les trouve vides, même quand le reste de la salle est comble. La

meilleure société préfère les fauteuils d’orchestre et de première galerie. Comme il y a très peu

de directeurs ayant une situation fixe, les théâtres sont loués pour une saison, pour un mois et

même pour une semaine. Un directeur a le droit de faire trois ou quatre fois faillite ; il n’est pas

déconsidéré pour si peu. Plus il fait de plongeons, plus il revient sur l’eau. »

Dans cette fin du xixe siècle, Broadway n’est pas encore le Broadway de Times square et de la

42e rue. L’avenue existe pourtant déjà, traversant l’île de Manhattan du sud au nord, en emprun-

tant une diagonale qui marque sa différence avec le quadrillage resserré du plan de la métropole

bouillonnante. Dans ce New York originel, des quartiers se dessinent les uns après les autres au

rythme des vagues d’immigration venues du Vieux Continent, Irlandais et Allemands en tête.

Tous fuient la pauvreté et rêvent d’Amérique et d’horizons, bientôt rejoints par les Juifs d’Europe

de l’Est et les Italiens. Au total, plusieurs millions d’hommes et de femmes y ont élu domicile au

carrefour du xxe siècle. Divertir ce public cosmopolite revêt de l’exercice d’équilibriste puisque

personne ne parle encore vraiment la même langue, sans références ni passé communs.

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CI-DESSUS

Affiche du Buffalo Bill’s Wild West au Madison Square Garden.

CI-CONTRE

Portrait de George M. Cohan (1878-1942).

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CHAPITREI

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Extraits de Dédé, opérette mise en scène par Jacques Duparc, dans une production créée en 1997 à l’Opéra-Comique.

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À Paris, personne ne parlait encore de comédie musicale, mais l’opérette jetait des regards

insistants par-delà l’Atlantique et ses nouvelles écritures rythmiques. Dès novembre 1918, au

surlendemain de l’armistice, Henri Christiné a présenté Phi-Phi (et les amours du sculpteur

Phidias). Le triomphe fut total et l’opérette dite « légère » a tenu l’affiche durant pratiquement

trois ans sans interruption ! Un tel succès n’avait pu être observé qu’à Londres avec Chu-Chin-

Chow, la comédie musicale d’Oscar Asche et Frederic Norton d’après le conte Ali Baba et les

quarante voleurs. Elle a tenu l’affiche du Her Majesty’s Theatre durant plus de 2 200 représentations

à partir de 1916. Aux Bouffes-Parisiens, après Là-haut de Maurice Yvain (qui avait déjà com-

posé « Mon homme », chantée par Mistinguett et Fanny Brice), Christiné connut à nouveau

un succès tout à fait remarquable grâce à Dédé, portée par Maurice Chevalier et l’air « Dans la

vie faut pas s’en faire… » Les mots étaient signés Albert Willemetz, le librettiste incontournable

des années 1920, qui œuvrait tout à la fois pour Henri Christiné, Maurice Yvain (Ta bouche)

et André Messager (Passionnément, Coup de roulis), la nouvelle garde du lyrique léger tricolore.

Avec eux, l’opérette avait définitivement tourné la page de ses « classiques » et prenait un tour-

nant majeur. Dans les colonnes du Figaro du 11 novembre 1921, le critique Antoine Banès

écrivit en ce sens : « Les pièces musicales que donne maintenant le théâtre des Bouffes-Parisiens

ne ressemblent nullement à de véritables opérettes. Ce sont, découpés au goût du jour, de bons

et braves vaudevilles à airs intercalés tels que les perpétraient jadis les Scribe et les Mélesville :

des couplets, des chansons, quelques courts duos par-ci par-là, et, à la fin de chaque acte,

un final se déroulant, en soixante mesures, sur des motifs inédits, au lieu de s’éparpiller, comme

autrefois, sous un morceau d’ensemble emprunté au Barbier de Séville ou à La Cenerentola ».

À la fin du mois d’avril 1926, une comédie musicale américaine s’installait pour la première

fois à Mogador. Pendant plus d’un an, No, no Nanette de Vincent Youmans, sur des paroles

d’Irving Caesar et Otto Harbach, a créé l’évènement. Depuis, son célèbre refrain « Tea for Two »

a été immortalisé par la scène des bains turcs de La Grande Vadrouille (1966). No, no, Nanette

avait été créée à New York en septembre 1925, en même temps qu’à Londres. En 1927, Mogador

récidiva dans le registre américain avec Rose-Marie de Rudolf Friml, qui marquait un retour

à l’opérette plus classique, entre l’esprit empesé viennois et le music-hall. 1 250 représentations

à Paris contre 767 à New York. Rose-Marie annonçait les prémices de l’opérette à grand spectacle

du Châtelet.

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Alors que l’Europe traversait le chaos, la Seconde Guerre mondiale a véritablement démarré pour les États-Unis avec l’attaque

de Pearl Harbor, en décembre 1941. Au lendemain de l’attaque japonaise, la bannière étoilée fit son entrée dans

le conflit, envoyant des milliers de soldats sur les fronts du Pacifique et de l’Europe.

À Broadway, les théâtres n’avaient pas fermé, mais l’humeur se faisait plus que jamais patriotique. Comme il le fit trente ans

plus tôt, Irving Berlin participa à l’effort de guerre avec This is the Army,

une revue en hommage aux troupes. La date de la première ne fut pas choisie

au hasard puisque le rideau se leva le 4 juillet 1942 sur le Broadway Theatre,

le jour de l’indépendance. Suivirent 113 représentations, produites par « Uncle Sam »

comme le précisaient les affiches.

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CHAPITREII

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Affiche de la production originale d’Oklahoma! en 1943.

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Chantons sous la pluie

et My Fair Lady : l’apogée

de l’âge d’or

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À Broadway, dans un paysage dominé par Rodgers et Hammerstein, le même Alan Jay

Lerner n’était déjà plus un inconnu lorsqu’il contribua aux succès de la MGM. Dès 1947,

le « lyricist » et compositeur Frederick Loewe avait connu un succès plus qu’honorable

avec Brigadoon - l’histoire d’un couple d’Américains perdus dans les Highlands écos-

sais débarquant dans un village frappé par une malédiction : il n’apparaît qu’une fois

par siècle ! Sur des chorégraphies d’Agnes de Mille et une mise en scène de Robert

Lewis, Brigadoon est resté à l’affiche du Ziegfeld Theatre durant plus de quinze

mois, de quoi suffire à ses auteurs pour se faire remarquer par Hollywood et les financiers.

Tous les deux travaillaient déjà ensemble depuis le début des années 1940, signant What’s up

(1943) et The Day before Spring (1945, mis en scène par George Balanchine), et apparaissaient

parmi les concurrents les plus sérieux pour ébranler le quasi-monopole Rodgers et Hammerstein.

D’autres personnalités avaient leurs noms affichés en lettres d’or dans ce Broadway de la fin des

années 1940 : Jule Styne et son Gentlemen Prefer Blondes (740 représentations) et Frank Loesser

avec Where’s Charley (792 représentations).

Après l’échec du conceptuel Allegro, le nouveau « Rodgers et Hammerstein » ne pouvait

pas décevoir. La pression était forte sur les épaules des deux créateurs. Ils choisirent finalement

d’adapter Tales of the South Pacific de James A. Michener, d’après un projet initial du metteur

en scène Joshua Logan, vétéran de la guerre. Dans les eaux de Bali Ha’i, l’infirmière Nellie

Forbush tombe amoureuse du propriétaire français Émile de Becque, père de deux enfants nés

d’une Polynésienne, tandis que le lieutenant Joe Cable s’éprend de Liat, la fille de la Tonkinoise

« Bloody Mary »… Lorsqu’elle apprend qu’Émile de Becque est père de deux métissés, l’ori-

ginaire d’Arkansas campe sur ses préjugés, avant de se raviser… À partir de ces deux histoires

croisées, en pleine guerre, South Pacific aborde les thèmes délicats du racisme et du métissage.

Si la question des Indiens se trouvait absente d’Oklahoma!, des critiques n’ont pas manqué de re-

procher à Rodgers et Hammerstein de ne pas aborder de front le sort des Noirs américains pour

préférer l’exotisme fleuri du Pacifique, même si la chanson « You’ve Got to Be Carefully Taught »

exprime avec fermeté comment les préjugés raciaux naissent et pourquoi ils subsistent. Dans

le rôle principal de la nurse, les auteurs (et producteurs) ont choisi Mary Martin, très remarquée

dans One Touch of Venus de Kurt Weill (1943, mis en scène par Elia Kazan), et surtout rem-

plaçante d’Ethel Merman sur la tournée d’Annie Get Your Gun. Au terme d’un mois de rodage,

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Une autre formule gagnante a dynamité le marché mondial du musical sur la toute dernière

marche du xxe siècle. Au lieu de chercher à composer des chansons pour qu’elles deviennent des

standards, pourquoi ne pas se servir directement des standards déjà populaires ? En 1999, cette

idée n’était pas complètement novatrice puisque Hollywood avait déjà bâti quelques-uns de ses

classiques autour de titres déjà connus, comme ce fut le cas avec Yankee Doodle Dandy (1942,

d’après l’œuvre de George C. Cohan), Singin’in the Rain (1952) ou plus récemment The Blues

Brothers (1980). Pourtant, Mamma Mia! a inauguré le mouvement du « jukebox musical » qui

n’a eu de cesse de prendre de l’ampleur dans les années 2000.

Sur les tubes du groupe ABBA, la productrice Judy Craymer avait choisi de bâtir une

intrigue inédite. Après avoir convaincu Benny Andersson et Björn Ulvaeus (fondateurs

du groupe suédois), elle engagea Catherine Johnson pour le livret et Phyllida Lloyd à la

mise en scène. L’histoire sera construite autour de Donna et sa fille Sophie. Pour son ma-

riage, la jeune femme veut voir son père l’accompagner jusqu’à l’autel… Sauf que son

identité n’est pas une certitude. Trois des anciens amants de sa mère vont donc frapper

à la porte et le passé de ressurgir… La première eut lieu au Prince Edward Theatre de Londres

le 6 avril 1999. Les nostalgiques du disco et les amoureux d’ABBA réservèrent un accueil gran-

diose au spectacle tout en rythme, humour et couleurs. Déjà plus de 7 000 représentations ont été

données dans la capitale britannique. Mamma Mia! a démarré dans le New York post-attentats

du 11 septembre 2001. Entre octobre 2001 et septembre 2015, « Super Trouper », « Dancing

Queen » et « The Winner Takes it All » ont été interprétés près de 5 800 fois. Quarante pays

ont accueilli une production de Mamma Mia!, un spectacle traduit en treize langues, relancé en

2008 par le succès de l’adaptation au cinéma, avec Meryl Streep, Colin Firth et Pierce Brosnan.

Depuis cet essai plus que fructueux, les producteurs creusent un filon qui semble inépuisable.

We Will Rock You (créé à Londres en 2002 sur les chansons de Queen) et Jersey Boys (créé

à Broadway en 2005, d’après l’histoire du groupe The Four Seasons) ont emboîté le pas avec

le même accueil, pour ne citer que les deux plus emblématiques d’une liste qui contient des

dizaines de titres. Au cinéma, Baz Luhrmann fit réorchestrer sa play-list personnelle pour les be-

soin de Moulin Rouge (2001). Dans le Paris de la Belle Époque, Nicole Kidman, Ewan McGregor

et la troupe chantaient Queen, Madonna, Police et Elton John.

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CHAPITREVI

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CI-DESSUS

Extrait de Mamma Mia! à Londres, en 2011.

CI-CONTRE

Affiche originale de Mamma Mia! en France.

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Musicals retrace l'histoire complète et passionnée d'un art pluriel aux succès

planétaires où s'entremêlent le chant, la danse et le théâtre : la comédie musicale.

Des opérettes d'Offenbach aux Follies de Florenz Ziegfeld, des claquettes de Fred Astaire

aux performances de Gene Kelly, avec les airs de Show Boat, West Side Story, My Fair Lady,

La Mélodie du bonheur, L'Homme de la Mancha, Un violon sur le toit, Cabaret, Hair, Grease,

Starmania, Cats, Les Misérables, La Cage aux folles, Le Roi lion, Rent, Notre-Dame de Paris ou encore ceux de Spiderman ou Wicked, Musicals pousse la porte des coulisses des plus grands spectacles

et dévoile les destins des vedettes de la scène et de l'écran, de Paris à Broadway en passant

par Hollywood, depuis les origines de la comédie musicale jusqu'à nos jours.

Préface Jacques Duparc et Pierre-Yves Duchesne

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