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Rapport sur le développementdans le monde 1992 s

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Rapport sur le développementdans le monde 1992Le développement et l'environnement

Résumé

Banque mondialeWashington

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Copyright © 1992 Banque internationalepour la reconstruction et le développement/

Banque mondiale1818 H Street, N.W, Washington, D.C. 20433

Etats-Unis d'Amérique

Fait aux Etats-Unis d'AmériquePremier tirage: mai 1992

Imprimé sur du papier recyclé conforme aux normesdes Etats-Unis (American National Standard for Permanence of Paper

for Printed Library Materials, Z39.49-1984).

Le présent résumé est extrait duRapport sur le développement dans le monde 1992

publié par la Banque mondiale. Ce Rapport est une étudedes services de la Banque et les opinions qui y sont expriméesne reflètent pas nécessairement celles de ses Administrateursou des gouvernements qu'ils représentent. L'image figurant

sur la couverture est une photographie composéeprise par satellite, reproduite avec l'autorisation de

GeoSphere Project, Tom Van Sant, Inc.,146 Entrada Drive, Santa Monica, California 90402 U.S.A.

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Table des matières duRapport sur le développementdans le monde 1992

Abréviations et sigles

Définitions et notes sur les données

Sommaire

S'attaquer aux vrais problèmesLe développement, l'environnement et les perspectives à long termeDes politiques pour le développement et l'environnementEcarter les obstacles à l'action des pouvoirs publicsTraduire les intentions en actesLe coût d'une amélioration de l'environnement

1 Le développement et l'environnement: une fausse dichotomie

Le contexte: population, pauvreté et croissance économiquePour un développement soutenuLa nature du défi

2 Priorités de l'environnement pour le développement

L'eauLa pollution de l'airLes déchets solides et dangereuxSols et habitatModifications de l'atmosphèreConclusion

3 Le marché, l'Etat et l'environnement

Dégradation de l'environnement: problèmes divers, origines communesDe l'utilité d'une bonne politique de développementProtéger l'environnement par des mesures spécifiques

4 Améliorer la prise des décisions: information, institutions et participation

L'économie politique de la dégradation de l'environnementAméliorer la connaissance et la compréhension des problèmesChanger les institutions: pour un secteur public plus agissantMobiliser les populations locales

5 Assainissement et eau salubre

L'approvisionnement en eau et l'assainissement: deux prioritéspour l'environnement

Mieux gérer les ressources en eauFournir aux gens les services qu'ils veulent et dont ils sont

disposés à payer le prixAccroître les investissements d'assainissementRepenser les mécanismes institutionnelsCe qui pourrait être accompli

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6 Energie et industrie

EnergieIndustrieConclusions

7 Une politique de l'environnement pour les zones rurales

Gestion des ressources par les particuliers et par les entreprisesGestion communautaire des ressourcesGestion publique des ressourcesConclusions

8 Dimension internationale des problèmes d'environnement

Ce que l'expérience enseigneParer à la menace de réchauffement par effet de serreDiversité biologique: une façon de répondre à des préoccupations communes

9 Le coût d'un meilleur environnement

Financement et environnement localLe financement des dépenses d'environnementLe développement au XXIe siècle

Notice bibliographique

Indicateurs du développement dans le monde

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Sommaire

La réalisation d'un développement soutenu et bleaux. C'est notamment le cas de la lutte contre laéquitable demeure, pour l'humanité, le plus grand pauvreté: impératif moral, elle est aussi indispen-défi qui soit. Bien que le dernier quart de siècle ait été sable à une gestion avisée de notre environnement.marqué par d'indéniables progrès, le monde compte En outre, des politiques qui ne se justifient que parencore plus de 1 milliard d'êtres humains qui vivent des raisons économiques peuvent être bonnes pourdans la misère et qui n'ont que très insuffisamment l'environnement. Cesser de subventionner l'utilisa-accès aux ressources - éducation, services de santé, tion des combustibles fossiles et de l'eau, faire accé-infrastructure, terre et crédit - qui leur permettraient der les paysans pauvres à la propriété des terresde vivre mieux. Leur donner, à eux et aux centaines qu'ils cultivent, rendre plus compétitives les sociétésde millions d'autres qui ne sont guère mieux lotis, la d'Etat qui polluent beaucoup et cesser de récompen-possibilité de se réaliser pleinement, telle est la tâche ser par des droits de propriété ceux qui défrichent lesessentielle du développement. forêts, autant d'exemples de mesures qui sont

Mais, si tout le monde s'accorde à reconnaître que bonnes à la fois pour l'économie et pour l'environne-le développement est une bonne chose, on ne laisse ment. De même, on améliorera à la fois l'état de l'en-pas de se demander avec une inquiétude croissante, vironnement et le revenu en investissant dans l'assai-depuis quelques années, si les contraintes qu'il fait nissement et l'approvisionnement en eau, ainsi quesubir à notre environnement n'en marqueront pas les dans l'amélioration des services de recherche et delimites et s'il n'aura pas de graves incidences sur vulgarisation.celui-ci, ce qui aurait pour effet, à son tour, d'appau- Mais il ne suffit pas de poursuivre cette politiquevrir la qualité de la vie pour les générations actuelles pour maintenir la qualité de l'environnement; il fautet à venir. Et cette inquiétude n'a rien de prématuré. aussi de solides institutions publiques et une poli-Déjà, de très graves problèmes se posent qui appel- tique volontariste appliquées à protéger celui-ci. Lelent des solutions urgentes. Les enjeux de l'huma- monde a appris, au cours des 20 dernières années, ànité, ici, sont énormes, et l'on n'a que trop souvent s'en remettre davantage au marché et moins à l'Etatnégligé, dans le passé, tout ce que notre environne- pour promouvoir le développement. Cependant, lament renferme pour nous de valeurs. protection de l'environnement est un domaine où

Le présent Rapport étudie les corrélations entre dé- l'Etat doit conserver un rôle central. Le marché ne faitveloppement et environnement. Il montre comment rien, ou presque rien, pour réduire la pollution. Qu'illes problèmes de l'environnement peuvent compro- s'agisse de la pollution de l'air dans les villes, dumettre, et compromettent effectivement, les objectifs déversement de déchets malsains dans les eaux pu-du développement. Ceci peut se manifester de deux bliques ou de la surexploitation de terres dont on nefaçons. Tout d'abord, la qualité de l'environnement sait pas exactement qui en est propriétaire, c'est in-- une eau propre à la consommation et abondante et contestablement aux pouvoirs publics d'agir. Ilun air salubre - fait elle-même partie de l'améliora- pourra y avoir des arbitrages à faire entre croissancetion du bien-être à quoi tend le développement. Or, si du revenu et protection de l'environnement. Il faudrace que l'on gagne à améliorer son revenu, on le perd à donc peser soigneusement ce que le choix de telle ousoigner une santé délabrée par la pollution, on ne telle politique comportera d'avantages et de coûtssaurait appeler cela développement. Ensuite, le dom- pour les populations actuelles et les générations fu-mage que l'on fait subir à l'environnement peut être tures. Les faits indiquent qu'il y a souvent beaucouppréjudiciable à la productivité future. L'appauvrisse- à gagner à protéger l'environnement et que ce quement des sols, l'épuisement des formations aquifères l'on y perd en manque à gagner est relativement peuet les destructions d'écosystèmes dont se paie une de chose quand on suit une politique avisée. L'expé-amélioration du revenu aujourd'hui peuvent com- rience tend à montrer que les meilleures politiquespromettre les chances d'en avoir un demain. sont celles qui visent à extirper le mal et non ses

Le Rapport examine aussi l'impact, bon et mau- symptômes, qui s'attaquent surtout aux problèmesvais, de la croissance économique sur l'environne- pour lesquels les avantages de la réforme sont lesment. Il précise les conditions dans lesquelles une plus grands, qui agissent par l'incitation plutôt quepolitique de croissance rationnelle du revenu peut par la réglementation quand c'est possible, et qui fontêtre complémentaire d'une politique de protection de la part des contraintes administratives.l'environnement, et il indique les arbitrages à opérer. Une politique de l'environnement énergique com-Son message est positif. Il y a d'indéniables possibi- plète et renforce le développement. Ce sont souventlités encore inexploitées de gagner sur les deux ta- les plus pauvres qui souffrent le plus des consé-

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Encadré 1 Développement et environnement: principaux messages de ce Rapport

La protection de l'environnement fait partie intégrante du Pour s'attaquer aux problèmes d'environnement aux-développement. Sans bonne protection de l'environne- quels sont confrontées ces populations, il faudra pro-ment, pas de développement durable; sans développe- gresser davantage dans la lutte contre la pauvreté et aug-ment, pas de ressources suffisantes pour faire les investis- menter la productivité. Il est impératif de saisir la chancesements qui s'imposent, et donc pas de protection de qui s'offre en ce moment de provoquer une accélération dul'environnement. développement humain et économique qui devra être

Des défis et des chances sans précédent se présentent à soutenue et équitable.la génération qui vient. Entre 1990 et 2030, pour nourrirune population mondiale qui comptera 3,7 milliards Des politiques pour un développement durabled'êtres humains de plus, la production alimentaire devradoubler, et la production industrielle ainsi que l'utilisation Deux ensembles de mesures s'imposent: celles quide l'énergie seront probablement multipliées par trois dans s'appuient sur les corrélations positives entre développe-le monde, et par cinq dans les pays en développement. ment et environnement et celles qui visent à briser les cor-Cette croissance apporte avec elle le risque d'une épouvan- rélations négatives.table dégradation de l'environnement. Elle pourrait aussi,par contre, apporter une meilleure protection de l'environ- Bâtir sur les corrélations positivesnement, un air et une eau plus salubres, et la disparitionpour ainsi dire totale de la misère. Tout dépendra des choix Le champ des possibilités d'actions favorables à la crois-politiques qui auront été faits. sance des revenus, au recul de la pauvreté et à l'améliora-

tion de l'environnement est très vaste, surtout dans lesLes actions prioritaires à engager pays en développement. On pourrait:

On s'est insuffisamment préoccupé des problèmes d'envi- * Supprimer des subventions qui incitent à des abusronnement préjudiciables à la santé et à la productivité dans l'utilisation de combustibles fossiles, d'eau d'irriga-du plus grand nombre, et en particulier des pauvres. tion et de pesticides, ainsi que dans l'exploitationDevraient donc recevoir la priorité: forestière.

* Le tiers de la population du monde qui vit dans de * Clarifier les droits d'exploitation et de propriété de lamauvaises conditions de salubrité et le milliard de ceux qui terre, des forêts et des lieux de pêche.n'ont pas accès à une eau propre à la consommation. * Accélérer la mise en place d'équipements d'assai-

* Le miliard trois cent milions de ceux auxquels la suie nissement et d'approvisionnement en eau salubre et pour-et la fumée créent des conditions de vie préjudiciables à la voir rapidement aux besoins d'éducation (en particuliersanté. pour les files), de planning familial ainsi que de vulgarisa-

* Les 300 à 700 millions de femmes et d'enfants con- tion, de crédit et de recherche agricoles.traints de respirer un air fortement pollué par la fumée que * Prendre des mesures visant à doter les agriculteurs,dégage la cuisson des aliments. les collectivités, les populations autochtones et les femmes

* Les centaines de millions d'agriculteurs, d'habitants des moyens, de l'instruction et de la volonté d'actiondes forêts et d'autochtones qui vivent de la terre et pour nécessaires pour les amener à pouvoir prendre des déci-lesquels une bonne gestion de l'environnement est donc sions et à faire des investissements conformes à leursune question de vie ou de mort. intérêts à long terme bien compris.

quences de la pollution et de la dégradation de l'envi- Il n'est pas facile de prendre des décisions à proposronnement. A la différence des riches, les pauvres de certains problèmes d'environnement - parcen'ont pas les moyens de ne pas consommer une eau qu'on ne connaît pas bien les processus physiques etcontaminée; dans les villes, ce sont eux que l'on ren- écologiques, parce que les effets ne se feront sentircontrera le plus souvent à respirer l'air pollué des que beaucoup plus tard et parce que l'on risque derues où ils passent une grande partie de leur temps; dépasser des seuils au-delà desquels des change-dans les campagnes, on les verra le plus souvent faire ments inattendus ou irréversibles sont possibles. Lacuire leurs repas sur des feux de bois ou de bouse à révélation récente de faits attestant que l'impact desl'air libre, dont ils respirent les fumées délétères; chlorofluorocarbures (CFC) sur l'affaiblissement de laleurs terres ont de très fortes chances de souffrir de couche d'ozone stratosphérique est plus grand qu'onl'érosion des sols. Souvent aussi, ils tirent une ne l'avait d'abord pensé vient opportunément nousgrande part de leurs moyens de subsistance de res- rappeler la maigreur de notre savoir. De telles incerti-sources environnementales non commercialisées : tudes incitent à porter une bien plus grande attentionterres communes de pâture, par exemple, ou forêts à la recherche et à faire preuve de prudence et detraditionnellement dispensatrices de nourriture, de souplesse dans l'élaboration de la politique.combustibles et de matériaux de construction. La Parce qu'il traite du développement et de l'envi-perte de ces ressources peut être particulièrement ronnement, le Rapport, cette année, concentre l'at-préjudiciable aux plus pauvres. On voit donc tout ce tention sur le bien-être des populations des pays enque peut avoir d'effets puissamment redistributifs développement. Les problèmes d'environnement lesune politique rationnelle de l'environnement. plus immédiats auxquels ceux-ci doivent faire face -

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Des mesures de protection de l'environnement ciblées pourra être nécessaire d'augmenter de 2 à 3 %, d'ici la finMais, pour assuré qu'on soit de gagner, avec elles, sur les de la décennie, les taux de l'investissement dans les paysdeux tableaux, ces mesures ne seront pas suffisantes. Il en développement. Cela permettrait de stabiliser l'état desfaudra aussi des actions et des institutions solides ciblées sols, de renforcer la protection des forêts et des habitatssur des problèmes d'environnement précis. Parmi les naturels, d'améliorer la qualité de l'air et de l'eau, de dou-leçons à retenir à cet égard par les pouvoirs publics, on bler les dépenses de planning familial, d'accroître forte-retiendra celles-ci: ment les taux de scolarisation des filles et d'assurer à tous,

* Evaluer soigneusement les arbitrages à opérer entre d'ici 2030, assainissement et eau potable. Ce coût ne com-revenu et qualité de l'environnement, et cela sans perdre prend pas ce qu'il faudrait dépenser pour s'attaquer auxde vue le long terme et ce qu'il peut contenir d'incertain et problèmes atmosphériques à l'échelle mondiale.de potentiellement irréversible. Ce minutieux calcul des Pour une recherche en commun des solutionscoûts et avantages des décisions à prendre est particulière-ment important pour les pays en développement, où les Pour trouver des solutions, les faire appliquer et lesressources sont limitées et où il n'est pas encore pourvu à financer, il faudra que les nations unissent leurs efforts.tous les besoins de base. * Impossible de rien faire sans savoir technique amé-

* Normes et politiques doivent être réalistes et con- lioré, sans technologie nouvelle et sans investissementsformes aux capacités de suivi et d'application, ainsi qu'aux accrus. La liberté des échanges et l'ouverture des marchéstraditions administratives, des pays. financiers, le rétablissement de la solvabilité des pays par

. Il est probable que les pays en développement la mise en place de réformes et l'attribution sélectiveopteront pour des politiques de type plus général et plus d'allégements de dette, joints à une croissance robuste etsusceptibles d'une application automatique. ll faut agir écologiquement viable de l'économie mondiale, autant dedans le sens du marché et non contre lui, en procédant, conditions qui devront être réunies.quand c'est possible, par l'incitation plutôt que par la * Le fait que pauvreté et problèmes d'environnementréglementation. sont étroitement liés milite en faveur d'une augmentation

* Les gouvernants devront s'assurer une large adhésion de l'aide en vue de faire reculer la pauvreté et de ralentirà la cause du changement - pour mettre à la raison ceux l'accroissement démographique, ainsi que pour remédier àqui jouissent de droits acquis, pour responsabiliser les une dégradation de l'environnement préjudiciable auxinstitutions et pour que les coûts de la protection soient pauvres.plus volontiers acceptés. On aura tout à gagner à faire * Il incombe aux pays à revenu élevé de contribuer pourparticiper les populations locales à la préparation et à l'exé- une large part au financement, dans les pays en dévelop-cution des politiques et investissements d'environnement. pement, d'activités de protection des habitats naturels

dont le monde entier bénéficiera. C'est aussi principale-Le coût d'une amélioration de l'environnement ment à eux de prendre les initiatives nécessaires pour

Le coût de la protection et de l'amélioration de l'environ- résoudre les problèmes de portée mondiale et dont ilsnement, s'il est élevé en valeur absolue, représente peu de sont, comme pour le réchauffement par effet de serre etchose par rapport aux avantages qu'on peut en retirer et à l'appauvrissement de l'ozone stratosphérique, la causece que la croissance économique peut y gagner. Si l'on veut principale.améliorer l'environnement pour le développement, il

une eau impropre à la consommation, un assainisse- ment des pays en développement comporte parfoisment insuffisant, l'épuisement des sols, les fumées des aspects - comme la protection des forêts tropi-produites par la cuisson des aliments et, au dehors, cales et de la biodiversité - qui profitent aux payscelles que dégagent les feux de charbon - ne sont pas riches, il est juste que ceux-ci assument la part desles mêmes, et sont plus lourds de menaces immé- coûts qui leur revient.diates pour la vie humaine, que ceux dont s'accompa- * En troisième lieu, certains des problèmesgne l'abondance des pays riches, comme les émis- auxquels sont exposés les pays en développement -sions de gaz carbonique, l'affaiblissement de la réchauffement de la planète et affaiblissement de lacouche d'ozone stratosphérique, les brouillards couche d'ozone, en particulier - étant causés par lesphotooxydants, les pluies acides et les déchets dange- niveaux élevés de consommation dans les paysreux. Les pays industriels doivent résoudre leurs pro- riches, ce devrait être à ceux-ci de trouver et d'appli-pres problèmes, mais c'est aussi leur rôle - rôle quer des solutions.d'une importance cruciale - d'aider à améliorer l'en- * En quatrième lieu, comme il est amplement etvironnement des pays en développement. de plus en plus abondamment prouvé que recul

* Tout d'abord, il faut que les pays en développe- de la pauvreté et défense de l'environnement sontment puissent avoir accès à des technologies moins liés, il devient impérieux d'aider davantage à lapolluantes et tirer les leçons des succès et des échecs mise en route de programmes qui tendent à fairequ'a connus la politique de l'environnement des pays reculer la pauvreté et à ralentir l'accroissementindustriels. démographique.

* Ensuite, du fait que la politique de l'environne- * Enfin, les pays en développement ne pourront

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jouir d'une croissance soutenue du revenu que dans ne pas laisser se dissiper cette remarquable sommela mesure où la politique économique des pays indus- d'énergies que la CNUED a mobilisée: il faut la cana-triels s'y prêtera: un meilleur accès aux marchés des liser vers la recherche de solutions à ces problèmesmarchandises et aux marchés financiers, l'application d'environnement dont la menace pèse de la manièrede mesures de nature à augmenter l'épargne et à la plus pressante sur le développement.abaisser les taux d'intérêt dans le monde et la promo-tion d'une croissance robuste et écologiquement S'attaquer aux vrais problèmesviable dans les pays industriels, tout cela ycontribuera. Le Rapport ne se veut nullement exhaustif dans sa

Réformes des orientations et changements institu- discussion des maux de l'environnement. Il cherchetionnels s'imposent si l'on veut accélérer le dévelop- plutôt à en identifier les plus graves et propose despement et mieux gérer l'environnement, et les obs- stratégies pour en venir à bout. Tous les problèmes netacles sont de taille. Cela dit, jamais encore les peuvent pas être des problèmes prioritaires pour touspossibilités qui s'offrent de changer le cours des les pays. Partant du principe que les plus hautes prio-choses n'ont été plus grandes: la reconnaissance rités environnementales sont celles qui touchentcroissante de l'importance attachée aux préoccupa- directement le bien-être de multitudes d'êtrestions écologiques, le train des réformes économiques humains, le Rapport conclut que l'actuel débat surdans le monde ainsi que la tendance à la démocratisa- l'environnement a accordé trop peu d'attention auxtion et à la participation au processus du développe- problèmes de l'assainissement et de l'eau, à la pollu-ment, toutes ces évolutions vont dans la bonne direc- tion de l'air dans les villes et dans les habitations, et àtion. La Conférence des Nations Unies sur l'en- la grave dégradation des sols.vironnement et le développement (CNUED) - le La dégradation de l'environnement peut être tri-« Sommet de la Terre » - en juin 1992 a donné aux plement dommageable au bien-être des générationsnations du monde l'occasion de s'engager sur un pro- présentes et futures. Elle peut porter atteinte à lagramme de réformes. Il importe au plus haut point de santé. La productivité économique peut en pâtir. Et le

Tableau 1 Principales conséquences d'une mauvaise gestion de l'environnement pour la santé et la productivité

Problème d'environnement Effet produit sur la santé Effet produit sur la productivité

Polution de l'eau et Plus de 2 millions de décès et des miDliards de maladies par Appauvrissement des lieux de pêche; dépense de tempspénurie d'eau an sont imputables à la pollution; la pénurie d'eau par les ménages ruraux et d'argent par les municipalités

entraîne une mauvaise hygiène et accroît les risques de pour obtenir une eau salubre; épuisement des nappesmaladie. aquifères provoquant un tassement irréversible;

ralentissement de l'activité économique pour cause depénurie d'eau.

Pollution de l'air Nombreux effets aigus et chroniques sur la santé: des Restriction de la circulation automobile et de l'activiténiveaux excessifs de matières particulaires dans les viles industriele en période de crise; impact des pluies acidessont responsables de 300.000 à 700.000 décès prématurés sur les forêts et les étendues d'eau.chaque année et de la moitié des cas de toux chroniquechez les enfants; 400 à 700 milions de personnes(principalement des femmes et des enfants) de zonesrurales pauvres affectées par l'air enfumé des habitations.

Déchets solides et Les ordures en décomposition propagent les maladies et Polution des ressources en eaux souterraines.dangereux obstruent les égouts. Les risques inhérents aux déchets

dangereux sont généralement localisés, mais souventgraves.

Dégradation des sols Réduction de la nutrition pour les paysans pauvres qui Pertes de productivité des champs de l'ordre de 0,5 àcultivent des sols épuisés; plus grande vulnérabilité à la 1,5 % du PNB courantes sur les sols tropicaux;sécheresse. envasement hors site des réservoirs, des canaux

transportant l'eau des rivières et d'autres investissementshydrologiques.

Déboisement Inondations localisées entraînant morts et maladies. Perte de potentiels d'exploitation forestière soutenable, deprévention de l'érosion, de stabilité des bassins versants etd'absorption du carbone.

Perte de biodiversité Perte potentiele de nouveaux médicaments. Moindre adaptabilité de l'écosystème et perte deressources génétiques.

Changements Changements possibles dans les maladies transmises par Dommages causés aux instalations côtières par l'élévationatmosphériques vecteurs; risque de catastrophes naturelles dues au climat; du niveau de la mer; changements régionaux dans la

l'appauvrissement de la couche d'ozone peut occasionner productivité agricole; perturbation de la chaîne alimentairechaque année 300.000 cas supplémentaires de cancers de marine.la peau dans le monde et 1,7 milion de cas de cataractes.

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plaisir ou la satisfaction de vivre dans un environne- Les émissions de suie et de fumée, qui s'aggravent dansment non pollué - autrement dit, sa valeur d'agré- les pays pauvres, diminuent dans les pays à revenument - peut être perdu. Tout ces coûts sont difficiles intermédiaire et élevéà mesurer, et le troisième plus particulièrement. Celacomprend des valeurs qui vont de celles que l'on as-socie à l'idée de loisir à celles qui reposent sur un Figure 1 Pollution de l'air dans les villes:profond attachement à des croyances en la valeur in- concentrations moyennes de particulestrinsèque du monde naturel. Que la valeur d'agré- en suspension, par catégorie de pays classésment soit difficile à mesurer plaide en faveur d'une selon la catégorie de revenuplus large participation du public à l'établissementdes priorités. Le Tableau 1 montre les incidences Micrograrmes par mètre cube d'airqu'une mauvaise gestion de l'environnement peut 350avoir sur la santé et la productivité. Comme les pro-blèmes d'environnement varient d'un pays à l'autre, 300et avec le degré d'industrialisation, il appartient àchaque pays d'évaluer avec soin ses propres 250priorités.

- ~~~~~~~~InacceptablesEau propre et assainissement 20 I

Il n'y a pas, pour le milliard et le milliard sept cent 150millions, respectivement, de ceux qui, dans les paysen développement, n'y ont pas accès, de problèmes 100d'environnement plus importants que ceux de l'eau -__ - -- - _propre et de l'assainissement. Les effets que cela a Tolérablessur la santé a de quoi révolter: c'est l'une des causes ==majeures des 900 millions de cas de maladies diar- Acceptablesrhéiques dont meurent chaque année plus de 3 mil- 0lions d'enfants; un minimum d'assainissement et Années 70-- Milieu à finl'accès à une eau propre réduiraient le nombre de début années 80 années80décès de 2 millions. Il y a dans le monde, à toutmoment, 200 millions de personnes à souffrir de M Pays à faible revenuschistosomiase ou de bilharziose et 900 millions d'an- M Pays à revenu intermédiairekylostomiase. Le choléra, la typhoïde et la paraty- M Pays à revenu élevéphoïde continuent, de leur côté, leurs ravages. Lamise en place d'équipements d'assainissement etd'approvisionnement en eau propre à la consomma- Note: Les périodes diffèrent selon le lieu. On utilise commetion ne ferait pas disparaître toutes ces maladies, mais critères les directives fixées par l'Organisation mondiale de larien ne serait plus efficace pour soulager les souf- santé pour la qualité de lair.frances humaines. Source: Données du GEMS.

Le coût économique de l'inaction dans ce domaineest, lui aussi, élevé. Beaucoup de femmes d'Afriquepassent plus de deux heures par jour à aller chercherde l'eau. Djakarta dépense chaque année l'équivalentde 1 % de son produit intérieur brut (PIB) à bouillir de des zones urbaines où les normes fixées par l'Organi-l'eau et, à Bangkok, Mexico et Djakarta, un pompage sation mondiale de la santé (OMS) pour les matièresexcessif d'eau souterraine a provoqué des affaisse- particulaires (poussières et fumées en suspensionments de terrain, des dommages structurels et des dans l'air) n'étaient pas respectées. Elles se trou-inondations. vaient ainsi menacées de graves troubles respiratoires

et de cancers (Figure 1). Si les émissions pouvaientUn air pur être ramenées partout à un niveau admis par l'OMS,

on pourrait sauver de 300.000 à 700.000 viesLes rejets et émissions produits par l'industrie et les humaines chaque année et un nombre encore plustransports ainsi que par la consommation d'énergie grand de personnes se verrait ainsi épargner les souf-des ménages ont de graves incidences sur la santé et frances que leur causent des difficultés respiratoiresla productivité. Trois problèmes sont à retenir en par- chroniques.ticulier pour les souffrances humaines dont ils sontcause. LE PLOMB. On a constaté qu'une forte teneur de

l'air en plomb, émis principalement par les véhicules,LES MATIÈRES PARTICULAIRES EN SUSPENSION. Dans était le principal danger présenté par la pollution

la seconde moitié des années 80, le monde comptait dans un certain nombre de grandes villes du mondeenviron 1,3 milliard de personnes qui vivaient dans en développement. On a calculé qu'à Bangkok l'en-

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fant de 7 ans a perdu de ce fait au moins quatre points La superficie des forêts tropicales a diminué à un rythmede quotient intellectuel, ce qui ne manquera pas sans précédent dans les années 80d'avoir des conséquences durables pour sa producti-vité d'adulte. Pour l'adulte, les risques sont notam-ment de faire de la tension et d'être exposé davantage Figure 2 Régression des forêts tropicalesaux infarctus, crises d'apoplexie et à la mort. AMexico, l'exposition au plomb peut causer jusqu'à dans les pays en développement, 1980-9020 % des cas d'hypertension.

Surface déboisée Taux de déboisementLA POLLUTION DEL AIR DANS LES HABITATIONS. Pour (millions d'hectares; (pourcentage;des centaines de millions d'habitants pauvres du moyenne annuelle) moyenne annuelle)monde, les fumées et matières particulaires que dé- 2,0gage la combustion de biomasse (comme le bois, la 10paille et la bouse) à des fins domestiques font peserune bien plus grave menace sur leur santé que n'im-porte quelle pollution extérieure. Ce sont les femmes 8 1,5et les enfants qui y sont le plus exposés et cela asouvent sur la santé les mêmes effets que le fait defumer plusieurs paquets de cigarettes par jour. 6

AUTRES FORMES DE POLLUTION. On évalue à 1 mil- 1,0liard le nombre de personnes qui vivent dans des 4villes où la teneur de l'air en dioxyde de soufre dé-passe les normes fixées par l'OMS. Les oxydes l d'azote et les composés organiques volatiles posent 2un problème dans un plus petit nombre, mais unnombre croissant, de villes en voie d'industrialisationrapide et à forte densité de circulation automobile. o O

Amérique Asie AfriqueSol, eau et productivité agricole latine subsaharienne

et CaraïbesPour être moins frappante, la perte de potentiel pro-ductif en milieu rural n'en est pas moins un problème O Surface déboiséeplus général et plus grave que ce qu'évoquent les O Taux de déboisementimages de l'avancée des déserts. La dégradation dessols, en particulier, provoque une stagnation ou unebaisse des rendements dans beaucoup de pays, en Source: Données de la FAO.particulier sur des terres fragilisées sur lesquelles lespaysans les plus pauvres peinent pour tenter d'entirer leur subsistance. L'érosion est le symptôme leplus visible de cette dégradation. La qualité des don- mesure que les nouvelles mises en culture se ferontnées sur l'état des sols est très faible mais, selon des de plus en plus difficiles. Consommation élevée deestimations grossières, les pertes de potentiel pro- facteurs de production et changements dans l'utilisa-ductif imputables à l'épuisement des sols pourraient, tion de la terre seront cause de problèmes pour ledans certains pays, représenter de 0,5 à 1,5 % du PIB monde agricole et pour d'autres secteurs de l'éco-par an. L'érosion peut aussi endommager des infra- nomie. Autrefois limités principalement à l'agricul-structures économiques, comme les barrages, en ture fortement intensive d'Europe et d'Amérique duaval. Même quand elle est très faible, les sols peuvent Nord, ces problèmes s'observent de plus en plus,néanmoins souffrir d'épuisement des nutriments, maintenant, dans des régions comme le Pendjab,ainsi que d'appauvrissement physique et biologique. Java et certaines parties de la Chine.

La saturation des sols et la salinisation posent degraves problèmes dans certaines zones d'irrigation et Habitats naturels et diversité biologiquesont souvent causées par des politiques et des infra-structures où il n'est pas suffisamment tenu compte L'activité humaine est en train de transformer ou dede la raréfaction croissante de l'eau. La multiplication dégrader, à un rythme sans précédent dans l'histoire,des conflits nés de problèmes d'utilisation de l'eau les forêts (en particulier les forêts tropicales), les ter-signifie que c'est seulement par une irrigation plus rains marécageux côtiers et intérieurs, les récifs derationnelle que l'on pourra, à l'avenir, réaliser des corail et autres écosystèmes. Les forêts tropicales ontgains de productivité agricole, et encore faudra-t-il le perdu un cinquième de leur superficie au cours de cefaire, dans certaines régions, avec une moindre con- siècle et ce phénomène n'a fait que s'accélérer. Danssommation globale d'eau. les années 80, comme le montre la Figure 2, le déboi-

L'agriculture se fera de plus en plus intensive à sement tropical s'est fait au rythme de 0,9 % par an,

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un peu plus vite en Asie (1,2 %) et un peu moins en ture tropicale. C'est là un effort qui demande à êtreAfrique subsaharienne (0,8 %). Les pertes de forêts intensifié.ont de graves conséquences pour l'écologie etl'économie - perte de protection des bassins ver- Le développement, l'environnementsants, changement de climat, perte de protection cô- et les perspectives à long termetière et de lieux de pêche - et peuvent aussi affecterla vie des gens. Les femmes africaines ont un plus Les problèmes environnementaux des pays varientlong trajet à faire à pied pour aller chercher du bois, avec leur niveau de développement, la structure deles indigènes des forêts de l'Amazonie ont succombé leur économie et leur politique de l'environnement.aux maladies des colons et, aux Philippines, 5.000 Certains problèmes tiennent au manque de dévelop-villageois ont été récemment victimes d'inondations pement économique: l'insuffisance de l'assainisse-causées en partie par le déboisement des collines. ment et de l'approvisionnement en eau propre, la

Des espèces disparaissent à un rythme historique- pollution de l'air des habitations où l'on brûle de lament élevé et beaucoup d'autres sont menacées parce biomasse et de nombreux types de dégradation desque leur habitat a disparu. D'après des modèles qui sols dans les pays en développement sont à mettrerattachent l'extinction de certaines espèces à une sur le compte de la pauvreté. Il s'agira donc de pro-perte d'habitat, le risque d'une augmentation rapide mouvoir une croissance accélérée et équitable du re-du taux d'extinction, lequel pourrait atteindre des ni- venu et de favoriser, à cette fin, l'accès aux ressourcesveaux proches de ceux atteints par les extinctions et aux technologies. Mais beaucoup d'autres pro-massives de la préhistoire, pourra être difficile à blèmes sont amplifiés par la croissance de l'activitééviter au cours du prochain siècle si l'on n'arrive pas économique: pollution (locale et mondiale) d'origineà réduire considérablement les taux actuels de déboi- industrielle et énergétique, déboisement dû à unesement et de perte d'habitat. surexploitation commerciale des forêts et utilisation

abusive de l'eau sont le résultat d'une expansionRéchauffement par effet de serre économique insensible à la valeur de l'environne-

ment. Il s'agira, ici, d'intégrer à la prise de décisionsL'accumulation de gaz carbonique et d'autres gaz à la reconnaissance du fait que les ressources de l'envi-effet de serre élèveront la moyenne des températures ronnement ne sont pas inépuisables (Encadré 2).sur la terre. On ne sait toujours pas très bien de quel Avec ou sans développement, il pourra être plus diffi-ordre sera le réchauffement, mais, selon l'estimation cile de résoudre beaucoup de problèmes d'environ-du Groupe intergouvernemental de l'évolution du nement si la population continue à augmenterclimat, la moyenne des températures mondiales rapidement.pourrait augmenter de 3° Celsius d'ici la fin du pro-chain siècle, dans l'hypothèse de la poursuite du L'importance d'une politique de la populationstatu quo, avec une marge d'incertitude d'un peu et de la pauvretémoins de 2° Celsius à plus de 5° Celsius. On estencore moins sûr des conséquences du phénomène La population du monde augmente actuellement auque de son ampleur. Si les travaux récents de recher- rythme d'environ 1,7 % par an. Bien que ce soit là unche ont atténué les craintes de voir fondre les calottes taux inférieur au taux record de 2,1 % enregistré à laglacières, ou de voir le niveau des mers monter préci- fin des années 60, en valeur absolue - près de 100pitamment, il ne manque quand même pas de raisons millions par an -, l'accroissement n'a jamais été plusd'être inquiet. Les pays de faible altitude sont me- fort. Au cours de la période 1990-2030, la populationnacés et les forêts et les écosystèmes risquent de ne du monde augmentera probablement de 3,7 milliardspas pouvoir s'adapter aisément aux changements qui - soit bien plus qu'au cours de précédentes généra-peuvent intervenir dans les zones climatiques. Les tions et probablement bien plus qu'au cours d'au-conséquences varieront selon que l'on aura adopté cune autre génération à venir. Cet accroissement serades mesures tendant à réduire les émissions de pol- dû, pour 90 %, aux pays en développement. Au coursluants et selon que les économies sauront s'adapter à des quatre prochaines décennies, la population del'élévation des températures. D'après les meilleures l'Afrique subsaharienne devrait passer de 500 mil-estimations, encore extrêmement rudimentaires et lions à 1,5 milliard, celle de l'Asie de 3,1 milliards àlargement fondées sur des études réalisées par les 5,1 milliards, et celle de l'Amérique latine de 450 mil-pays industriels, les coûts économiques paraissent lions à 750 millions.devoir être relativement mineurs par rapport aux Un accroissement rapide de la population contri-gains de bien-être dus à une élévation des revenus. bue souvent à la dégradation de l'environnement.Mais ces coûts ne seront pas également répartis: les Les systèmes traditionnels de gestion des terres etchangements de climat ne seront pas uniformes, les des ressources peuvent se révéler incapables de réa-pays seront plus ou moins capables de s'adapter aux gir assez vite pour en prévenir la surexploitation, etchangements et l'importance de l'agriculture, la par- les gouvernements peuvent ne pas avoir les moyenstie de l'économie la plus sensible au climat, ne sera de pourvoir aux besoins d'infrastructure et de ser-pas la même dans tous les pays. On commence à vices de base d'une population qui ne cesse defaire, à une échelle modeste, des travaux de recher- croître. En outre, la seule densité de la populationche sur l'impact que cela pourrait avoir sur l'agricul- posera des problèmes pour la gestion de l'environne-

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Encadré 2 Un développement soutenable

L'expression « développement soutenable » a été mise à la capital ainsi accumulé - y compris son impact sur la santé,mode par la Commission mondiale sur l'environnement et sur le plaisir esthétique aussi bien que sur le revenu -

le développement (la Commission Brundtland) dans son fasse plus que compenser les pertes éventuelles dues àfécond rapport de 1987 intitulé Notre avenir à tous. Cette l'appauvrissement du capital naturel. Dans le passé, on aidée de soutenir la terre s'est révélée être une puissante souvent exagéré les avantages tirés de l'activité humaine,métaphore pour éveiller la conscience du public et focaliser sans se préoccuper du coût des atteintes à l'environne-l'attention sur la nécessité de mieux gérer notre ment. Aujourd'hui, ce coût doit faire partie intégrante duenvironnement. processus de prise de décision et toutes les conséquences,

Le présent Rapport souscrit entièrement à la définition à court ou à long terme, doivent être soigneusementque donne de cette expression la Commission Brundtland pesées, en tenant compte de ce qu'ont d'incertain et d'irré-- répondre aux besoins des générations actuelles sans versible certains processus écologiques, en reconnaissantcompromettre la possibilité de répondre à ceux des généra- qu'il est des aspects bénéfiques de l'environnement qui setions à venir. Nous pensons aussi, avec la Commission présentent sous des formes intangibles et sans perdre deBrundtland, que la satisfaction des besoins des pauvres vue que certains impacts ne se manifestent que longtempsdes générations actuelles est l'un des meilleurs moyens de après. Il n'est pas possible ni nécessaire d'attribuer unerépondre durablement à ceux des générations futures. Il valeur monétaire à toutes les ressources de l'environne-n'y a pas de différence entre les objectifs de la politique de ment, mais les arbitrages doivent être rendus aussi expli-développement et une protection appropriée de l'environ- cites que possible.nement. L'une et l'autre doivent avoir en vue une amélio- On entend parfois dire que les avantages d'un investis-ration du bien-être. sement humain ne durent qu'un temps, alors que ceux

Il n'a pas été facile, toutefois, de préciser le concept de d'un environnement intact durent toujours. Cet argument« soutenabilité ». Il n'est pas réaliste de prétendre que a incité certains à recommander d'utiliser des taux d'actua-toutes les ressources naturelles doivent être préservées. lisation plus faibles dans l'analyse des projets. Or, celaUn développement réussi ne va pas sans un peu de risque de conduire, au contraire, en encourageant l'inves-défrichement, sans un peu de forage d'exploration tissement, à une aggravation plutôt qu'à une réduction despétrolière, sans un peu de construction de barrages et sans dommages. La solution n'est pas d'abaisser artificielle-un peu d'asséchement de marais. D'aucuns ont fait valoir ment les taux d'actualisation, mais de veiller à ce que lesque le capital naturel est à préserver, en quelque sorte, bénéfices de l'expansion économique soient réinvestis.globalement, ce qui est perdu dans un endroit devant être Une politique de développement et une politique d'envi-reconstitué aileurs. ls insistent sur la nécessité d'évaluer ronnement qui auront été déterminées sur la base d'uneles ressources de l'environnement et sur l'importance qui comparaison des avantages et des coûts et d'une solides'attache à la protection de certains écosystèmes essentiels. analyse macroéconomique renforceront la protection de

Le présent Rapport approuve ces efforts d'évaluation, l'environnement et conduiront à une élévation durable desmais il va plus loin. Les sociétés peuvent choisir d'accu- niveaux de bien-être. Quand le présent Rapport utilise lesmuler du capital humain (par l'éducation et le progrès expressions « développement soutenable » et « développe-technique) ou du capital physique créé par elles en ment écologiquement viable », c'est à cette conception duéchange, par exemple, d'un appauvrissement de leurs rapport développement-environnement qu'il renvoie.réserves minérales ou d'un changement d'affectation de laterre. Ce qui importe, c'est que la productivité globale du

ment. Aujourd'hui, par exemple, si l'on excepte les l'érosion et à s'installer dans des régions de forêtspetites îles et les villes-Etats, seuls le Bangladesh, la tropicales où les rendements qu'ils obtiennent sur lesRépublique de Corée, les Pays-Bas et l'île de Java, en champs qu'ils ont défrichés chutent en général forte-Indonésie, ont des densités de population supé- ment au bout de quelques années. Les famillesrieures à 400 habitants au kilomètre carré. Mais, d'ici pauvres doivent souvent pourvoir à d'urgents be-le milieu du prochain siècle, il est probable qu'un soins à court terme, ce qui les conduit à « exploiter »tiers de la population du monde vivra dans des pays du capital naturel, par exemple en se livrant à desqui auront cette densité de population. A peu près abattages excessifs d'arbres qu'ils vendent commetoute l'Asie du Sud serait dans ce cas (au Bangladesh, bois de feu, sans remplacer les substances nutritivesla densité atteindrait 1.700 habitants au kilomètre des sols.carré), de même qu'un nombre considérable de pays La stagnation de l'agriculture en Afrique subsaha-d'Afrique, les Philippines et le Viet Nam. rienne est un exemple particulièrement flagrant de

Un accroissement rapide de la population peut en- cet enchaînement entre pauvreté, accroissement dé-core accentuer cette caractéristique qu'ont la pauvreté mographique et dégradation de l'environnement. Leet la dégradation de l'environnement de se fortifier timide processus d'intensification engagé au cours demutuellement. Les pauvres sont à la fois victimes et la première moitié de ce siècle s'est heurté à la forteagents de la dégradation de l'environnement. Privés accélération de l'accroissement démographique desde ressources et de techniques, les paysans en mal de quatre dernières décennies. Une faible productivitéterre en viennent à cultiver des pentes sujettes à agricole, due principalement à l'insignifiance des in-

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citations et des services, a retardé la transition démo- L'eau, dont la pénurie est très préoccupante dansgraphique et encouragé la dégradation des sols et le certaines régions, est néanmoins abondante dansdéboisement, lesquels ont eu pour effet, à leur tour, l'ensemblede faire baisser la productivité. Les forêts d'Afriquese sont réduites de 8 % dans les années 80; 80 % despâturages et des zones de parcours du continent sont Figure 3 Utilisation et rareté de l'eau par régionendommagés et, dans des pays comme le Burundi, leKenya, le Lesotho, le Libéria, la Mauritanie et le PourcentageRwanda, les périodes de jachère ne suffisent pas, 0 20 40 60 80souvent, à rétablir la fertilité des sols.

L'augmentation de la population mondiale sera ur- Afriquebaine à 90 %. En fait, c'est seulement en Afrique sub- subsaharienneasaharienne, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, _et en Amérique centrale que les populations rurales tie de l'Estdevraient encore augmenter au cours de la prochaine et Pacifiquegénération. L'urbanisation pourra contribuer à ré- Asie du Sudbduire les pressions qui s'exercent sur l'environne-ment rural, mais elle apporte dans son sillage, avec Europe de l'Estles émissions de gaz toxiques et les déchets, d'autres et ex-URSSproblèmes liés à la croissance industrielle. Autres pays

La seule solution durable aux divers problèmes d'Europecausés par l'accroissement rapide de la population est d'en roend'appliquer des politiques de nature à valoriser la Moyen-Orientetressource humaine, à accroître la productivité et, par A dvoie de conséquence, à améliorer le revenu. Il peut ne Amérique latinepas y avoir, à long terme, de politique de l'environne- et Caraibesment plus importante, en Afrique et dans d'autres Canada etparties du monde en développement, que d'amélio- Etats-Unisbrer l'éducation des filles. L'éducation est un puissantfacteur de réduction de la fécondité; une récente Mondeétude sur plusieurs pays a relevé qu'une formationsecondaire incite à avoir moins d'enfants, la moyennetombant de sept à trois. Il faut aussi faciliter l'accès à M Volume annuel prélevé en pourcentage desdes services de planning familial. Dans les pays en ressources de la région en eaudéveloppement, le taux d'utilisation de contraceptifs O Pourcentage de la population de la région vivantest passé de 40 % en 1980 à 49 % en 1990. Les projec- dans des pays dont les ressources en eau sonttions démographiques données ci-dessus postulent inférieures à 2.000 ni par habitant et par anque ce taux aura atteint 56 % en l'an 2000 et 61 % enl'an 2010. Cela veut dire que les dépenses de plan-ning familial devront passer de 5 milliards à 8 mil- Note: Les groupes régionaux comprennent des pays àliards de dollars durant les années 90. revenu élevé. Les données correspondent aux années

70 et 80.Croissance économique et environnement a. Y compris lAfrique du Sud.

b. Aucun pays n'a de ressources en eau inférieures à2.000 rm3 par habitant et par an.

Quelles pressions le développement économique Sources: Données de rlnstitut mondial des ressourcesexercera-t-il sur le milieu naturel dans les années à naturelles; données de la Banque mondiale.venir? Pour répondre à cette question, le Rapportétudie une projection à long terme de la productionéconomique. Compte tenu des tendances actuelles dela productivité et étant donné les accroissements depopulation projetés, la production des pays en déve-loppement augmenterait de 4 à 5 % par an entre 1990 l'environnement. Des dizaines de millions de per-et 2030 pour atteindre, en fin de période, un volume sonnes tomberaient malades ou mourraient chaquecinq fois supérieur à ce qu'il est aujourd'hui. La pro- année des effets de la pollution, les pénuries d'eauduction des pays industriels augmenterait plus lente- deviendraient intolérables et il ne resterait des forêtsment, mais elle triplerait quand même au cours de la tropicales et autres habitats naturels qu'une petitepériode. La production mondiale en 2030 serait trois fraction de leur superficie actuelle. Heureusement,fois et demie ce qu'elle est aujourd'hui, c'est-à-dire c'est là une éventualité qui n'a rien de fatal, et qui ned'environ 69 billions de dollars (aux prix de 1990). se produira pas si l'on met en place des politiques et

Si la pollution et la dégradation de l'environne- des mécanismes institutionnels appropriés.ment devaient s'aggraver en conséquence, il en résul- La capacité de production de la terre n'est pas illi-terait une pollution et une dégradation effroyables de mitée, non plus que sa capacité d'absorption. Quant

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Revenu par habitant (dollars, échelle logarithmique) Kevenu par nabitant laooiars, ecneuie iogantnnuque)

Emissions moyennes de gazDéchets urbains par habitant carboniaue par habitanta

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à savoir si ceci limitera la croissance de l'activité mentation du revenu procure de quoi assurer la four-humaine, cela dépendra des possibilités éventuelles niture de services publics - assainissement etde substitution, de progrès technique et de change- électricité rurale, par exemple. Dès lors que l'on n'aments structurels. Obliger les décideurs à reconnaître plus à se préoccuper du lendemain, on peut consa-que les ressources naturelles ne sont pas illimitées crer une partie de ses ressources à de rentables inves-agit puissamment sur leur comportement. Par exem- tissements de protection du milieu. Ces synergiesple, alors que la mode était, il y a seulement 15 ans entre croissance économique et qualité de l'environ-encore, de craindre un épuisement des ressources du nement ne sont pas à sous-estimer.monde en métaux et autres minéraux, l'offre poten- * Certains problèmes commencent par s'aggraver,tielle est maintenant supérieure à la demande. Les pour s'améliorer ensuite à mesure que le revenu aug-prix des minéraux ont marqué une tendance à peu mente. C'est le cas de la plupart des formes de pollu-près constante à la baisse au cours des 100 dernières tion de l'air et de l'eau, ainsi que de certains types deannées. Ils ont enregistré une chute particulièrement déboisement et d'intrusion dans les habitats naturels.forte dans les années 80, ce qui a créé un problème de Cette amélioration n'a rien d'automatique; elle sesurabondance qui menace d'appauvrir les pays tribu- produit uniquement lorsque les pays appliquent déli-taires de leurs exportations de produits de base. bérément une politique qui leur permet de consacrer

Par contre, pour quelques autres ressources natu- une plus grande part du revenu et du progrès tech-relles, la demande est souvent supérieure à l'offre. nique à la recherche de solutions aux problèmes deC'est le cas de la demande d'eau, non seulement l'environnement.dans les régions arides du Moyen-Orient, mais aussi * Certains indicateurs de tensions environnemen-dans le nord de la Chine, l'est de Java et certaines tales s'aggravent avec l'élévation des revenus. C'estparties de l'Inde (Figure 3). Des nappes aquifères actuellement le cas, par exemple, des émissions des'épuisent, parfois de manière irréversible, et le pré- carbone et d'oxyde d'azote, ainsi que des déchetslèvement opéré sur les cours d'eau est souvent si municipaux. Ce sont là des cas où le coût de la lutteimportant que leurs fonctions écologiques en pâtis- contre la pollution est relativement élevé, alors quesent et qu'une nouvelle expansion de l'irrigation celui de l'inaction en la matière n'est pas encoredevient très difficile. perçu comme tel - souvent parce que c'est

La raison pour laquelle certaines ressources - quelqu'un d'autre qui paie. La clé, ici encore, c'est lal'eau, les forêts et l'air pur - sont menacées, alors puissance publique qui la détient. Dans la plupart desque d'autres - métaux, minéraux et énergie - ne le pays, presque rien n'est fait pour inciter les particu-

Suppression des subventions et taxation de l'énergie montrait comment on pouvait agir dans le sens dupeuvent fortement réduire la pollution de l'air développement sans enfreindre les règles du marché.

Il fallait: investir dans la ressource humaine parl'éducation, la santé, la nutrition et le planning fami-lial; créer un climat porteur pour l'entreprise en assu-

Figure 5 Effets des prix de l'énergie sur rant la compétitivité des marchés, en en supprimantla pollution de l'air en Pologne, 1988-2000 les rigidités, en clarifiant les structures juridiques et

en mettant en place l'infrastructure; favoriser l'inté-Emissions de particules gration des économies nationales à l'économie mon-

diale par le libre-échange et la libre circulation desIndice (1988=100) capitaux; assurer la stabilité macroéconomique.140 Tout ceci peut favoriser une meilleure gestion de

l'environnement. Par exemple, si l'on veut faire120 adopter par l'ensemble des agriculteurs des tech-

100 niques agricoles qui ne nuisent pas à l'environne-- _ ment, il faut, parce que leur application nécessite

80 __ davantage de connaissances que les techniques tradi-

60 == _ tionnelles, améliorer l'instruction. Et la libre circula-tion des capitaux internationaux peut faciliter les

40 transferts de technologies nouvelles et plus propres.De cet ensemble de mesures, il en est deux qui revê-

20 _ tent une importance spéciale: la suppression de dis-

0 1 torsions qui incitent à utiliser trop de ressources et laclarification du droit à la propriété.

1988 1995 2000SUPPRIMER LES DISTORSIONS. Certaines politiques

Emissions de dioxyde de soufre sont franchement mauvaises pour l'environnement.C'est le cas notamment de la distorsion des prix en

Indice (1988=100) général, et de ceux des facteurs de production sub-140 ventionnés en particulier. Subventionner le prix de

120 ________________________ _________________ l'énergie, par exemple, coûte aux gouvemements despays en développement plus de 230 milliards de dol-

100 lars par an - plus de quatre fois le volume total de_8_ l'aide publique au développement. La majeure partie

80 (180 milliards de dollars) est le fait de l'Europe de

60 l l'Est et de l'ex-URSS; plus de la moitié de la pollutionde l'air dans ces pays serait imputable à ces distor-

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commandes sont aussi, apparemment, ceux qui pol- prmcipe, et souvent aussi dans la pratique, les meil-luent. C'est pourquoi la responsabilisation de ceux leurs. Ils encouragent les pollueurs qui peuvent lequi dirigent les entreprises d'Etat et leur exposition à faire au moindre coût à entreprendre les actions lesla même concurrence que le secteur privé peuvent plus efficaces, ce qui pèse moins lourd sur l'écono-être bonnes pour l'environnement. mie. Une analyse de six études sur la lutte contre la

pollution de l'air aux Etats-Unis a montré qu'il seraitCLARIFIER LES DROITS DE PROPRIETE. Quand on a li- possible d'en réduire le coût de 45 à 95 %. Les incita-

brement accès aux forêts, aux pâturages ou lieux de tions économiques sont en usage depuis des annéespêche, on a tendance à en abuser. L'octroi de titres de sous des formes indirectes, comme les taxes sur lespropriété aux paysans thaïlandais a contribué à ré- carburants et les véhicules (dans la plupart des paysduire la dégradation des forêts. L'attribution de titres de l'OCDE), les redevances d'encombrement (Singa-de propriété aux habitants des taudis de Bandung, en pour) et les surtaxes sur des intrants potentiellementIndonésie, a triplé l'investissement des ménages en dangereux pour l'environnement, comme les pesti-installations d'assainissement. Au Kenya, on a réduit cides et les plastiques (Danemark et Suède). On voitl'érosion des sols en assurant aux agriculteurs de aussi apparaître, et de plus en plus, des redevancesmoyenne altitude la sécurité de jouissance de leurs plus spécifiques, comme la taxe sur les hydrocarburesterres. Au Burkina Faso, la reconnaissance officielle et autres produits à base de carbone instituée toutdes droits des collectivités à la terre a pour effet d'en récemment dans certains pays d'Europe, les permisaméliorer fortement la gestion. Et, en Nouvelle- de pollution de l'air cessibles (aux Etats-Unis), la con-Zélande, l'attribution de droits aliénables aux res- signation des bouteilles et des piles (dans plusieurssources halieutiques a mis un terme à la tendance à la pays d'Europe), les redevances pour déchets dange-surexploitation des lieux de pêche. reux et les cautions de bon fonctionnement, qui sont

L'erreur la plus grave des gouvernements qui ont à l'étude à Bangkok, et les surtaxes sur redevancescherché à supprimer la liberté d'accès à ces res- d'exploitation pour couvrir le coût du reboisement,sources a été de les nationaliser croyant ainsi les pré- comme en Indonésie. La lenteur des pays industrielsserver. Souvent, on a nationalisé parce que les gou- à agir par le marché a été due en partie au fait que lesvernants et les organismes d'aide n'ont pas su écologistes soutenaient que la dégradation de l'envi-distinguer entre les régimes traditionnels de pro- ronnement n'était acceptable à aucun prix, et pluspriété commune des ressources naturelles, qui per- encore parce que les entreprises craignaient d'avoir àmettent une gestion rationnelle de ces ressources, et adopter des normes d'émission et à payer en outreles régimes de libre accès, qui conduisent à des excès des redevances sur le reste. Presque tout le monded'exploitation. Là où la terre et l'eau ont été nationali- s'accorde maintenant à dire qu'on a sous-utilisé lessées et où l'on a abandonné les formes traditionnelles instruments du marché. Ils sont particulièrementde gestion, l'environnement en a souvent beaucoup prometteurs pour les pays en développement qui nesouffert, comme dans le cas des forêts du Népal. peuvent pas se permettre, puisqu'ils peuvent être

évités, les surcoûts d'instruments moins souples

Modifier les comportements qu'ont supportés les pays de l'OCDE.Les instruments quantitatifs, qui relèvent d'une

politique dirigiste et qui consistent, par exemple, àLes actions dont on a parlé plus haut sont impor- imposer telle ou telle technique de réduction de latantes, mais cela ne suffit pas. Il ne suffira pas, pour pollution dans tel type d'industrie, ont mauvaisemettre fin à la pollution de l'air à Pékin ou à Mexico, presse depuis quelques années parce qu'ils coûtentde décider de ne plus subventionner les prix du com- cher et qu'ils brident l'innovation. Mais il y a desbustible. Et il n'est tout simplement pas pratique de cas où ce seront les meilleurs instruments dont onrésoudre, par l'attribution de droits de propriété, la dispose. Lorsque la pollution est le fait d'un petitplupart des problèmes d'environnement dont les ef- nombre, comme dans le cas de la ville industrielle defets touchent un grand nombre de personnes « hors Cubatâo, au Brésil, il peut ne pas y avoir de moyenssite » - pollution de l'air et de l'eau, destruction des plus rapides et plus efficaces que la réglementationbassins versants, perte de biodiversité, et ainsi de directe. L'organisation de l'utilisation des terres danssuite. Des cas comme ceux-ci appellent des mesures les zones frontières est un autre cas où la méthodespécifiques pour inciter ou obliger les utilisateurs de directe peut se révéler nécessaire.ressources à tenir compte des retombées de leurs acti- Le choix de l'instrument dépendra des circons-vités sur le reste de la population. tances. Lorsque les moyens administratifs sont li-

Les actions conçues pour modifier les comporte- mités, il est important de les ménager. Beaucoup dements sont essentiellement de deux types: celles, de pays en développement seront intéressés par des ins-nature incitative (qui agissent par le marché), qui truments de portée générale qui obvient à la nécessitétaxent ou font payer le pollueur en fonction de la d'un suivi détaillé. Ce pourront être des taxes ouquantité de dommages qu'il cause; et celles à base de redevances sur les facteurs de pollution plutôt querestrictions quantitatives (parfois dites de « direction sur la pollution elle-même. Seront susceptibles aussiet commandement »), qui ne sont pas susceptibles de de les intéresser ceux qui opèrent par incitationsla même souplesse d'application. d'application automatique, comme les systèmes de

Les instruments qui agissent par le marché sont en consignation et de caution de bon fonctionnement.

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décisions sans posséder d'informations, même rudi- ronnement. Cela vaut aussi pour les bailleurs dementaires. La nécessité de remédier au manque de fonds et les organismes d'aide.connaissances dans certains domaines présente un a Mettre en place les moyens nécessaires pour définir les

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On peut tirer plusieurs leçons de l'expérience Avec l'analyse des projets hydroélectriques auxrécente: Etats-Unis dans les années 50 et 60, et depuis lors, on

* Il faut choisir des nonnes réalistes et applicables. a beaucoup progressé dans l'application des tech-Beaucoup de pays en développement se sont fixé des niques de l'analyse coûts-avantages à la sauvegardenormes par trop irréalistes - qui sont souvent celles de l'environnement. Ces analyses ont triplé le rende-des pays de l'OCDE - et ne les ont appliquées que de ment estimatif de certains projets forestiers et réduitmanière sélective. Ceci a provoqué un gaspillage de de moitié celui de certains projets hydroélectriques etressources, favorisé la corruption et compromis la routiers, de sorte que ceux-ci perdaient dès lors toutcrédibilité de toutes les politiques d'environnement. intérêt.Qu'il existe des textes de loi et que des cartes de La plupart des pays et des organismes d'aide ontzonage soient affichées aux murs des bureaux de l'ad- récemment adopté des méthodes d'évaluation deministration, cela témoigne souvent d'un authen- l'environnement. Il est encore un peu tôt pour cela; iltique souci d'agir mais, si on en reste là, on peut y a des compétences techniques à acquérir et des le-donner la fausse impression que l'on a les problèmes çons à retenir sur les difficultés qu'il y a à incorporerbien en main. Mieux vaut des normes moins nom- les résultats des évaluations, qui sont rarement quan-breuses et plus réalistes qui sont véritablement titatifs, dans la prise des décisions. On a constaté queappliquées. la transparence du processus en améliorait beaucoup

* Les dispositifs antipollution doivent être assortis au la qualité et l'impact. Il était de la plus haute impor-cadre macroéconomique global. Beaucoup de mesures tance aussi de recueillir l'avis des populations locales;bien intentionnées s'en sont allées à vau-l'eau pour l'expérience de la Banque mondiale tend à faire con-tirer à hue quand d'autres tiraient à dia. La Chine et clure à la nécessité de partager l'information avecla Pologne pratiquent un système de taxes de pollu- celles-ci dès les premiers stades de la vie du projet ettion depuis des années, mais sans aucun effet; les de tenir compte, durant sa préparation, des observa-entreprises d'Etat n'étaient pas intéressées par la ren- tions de ceux sur la vie desquels le projet aura destabilité. En Afrique subsaharienne, la planification de incidences.l'utilisation des terres a généralement échoué par lefait de politiques qui n'encourageaient pas l'intensifi- Ecarter les obstacles à l'action des pouvoirs publicscation des cultures, ni l'emploi hors exploitations. AuBrésil, la volonté de mettre fin à la surexploitation de Même auand les movens de s'attaauer aux Problèmes

ment les fonctions de réœlementation et de suivi oui rnnnpm6nt1l Tg nrneo-rP nnt PtP fiitc ii rm1irc AC

Encadré 3 La pollution de l'air dans les pays en développement: trois scénariosLe présent Rapport montre, pour un certain nombre deproblèmes d'environnement, trois évolutions possiblesdu développement dans l'avenir. Dans le premier cas,celui du « statu quo », politiques et formes d'utilisation Figure 3A Pollution de lair dans les paysdes ressources demeurent les mêmes qu'en 1990. Le en développement: trois scénariosdeuxième cas correspond à ce qui se passerait si l'on semettait, par une réforme des orientations et de la ges-tion, à encourager une utilisation plus efficace des Emissions de particules duesressources. Le troisième scénario montre l'effet à la production d'électricitéqu'auraient à la fois la recherche de l'efficacité etl'adoption de techniques et de pratiques plus propres. Indice (1990=100)

On a chiffré ces scénarios pour les cas de pollutionpar l'énergie et les transports, pour l'utilisation 1.200d'énergies renouvelables comme moyen à long termede s'attaquer au problème du réchauffement de la 1.000 _

planète et pour l'assainissement et l'approvisionne-ment en eau (Chapitres 5, 6 et 8). A titre d'exemple, la 800 _

partie supérieure de la Figure 3A illustre le casd'émissions de particules imputables aux centrales 600 ,ooo_électriques. La quantité d'électricité générée à partir decombustibles fossiles double tous les cinq à dix ans 4'0 _0 dans ces pays - et il en irait de même de la pollution sirien n'était fait (courbe du haut). Un relèvement pro- 200 _ _

gressif des tarifs de l'électricité jusqu'à les faire corres-pondre aux coûts (courbe du milieu) aurait pour effetde réduire la part de consommation qui est gaspilée, -

de ralentir le taux de croissance de la pollution et de 1990 2000 2010 2020 2030mettre les sociétés de distribution en meilleure posturefinancière pour investir dans l'adoption de techniquesplus propres. La courbe du bas montre l'effet qu'aurait Emissions de plomb dues aux véhiculesla recherche de l'efficacité assortie de mesures anti-pollution. En équipant les centrales alimentées au char- Indice (1990=100)bon de dispositifs conçus pour neutraliser les émis- 600sions de matières particulaires, on réduirait la pollutionpar unité de production de 99,9 % dans le long terme

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dra (comme ce fut le cas dans les pays industriels autant d'énergie que n'en détiennent toutes les ré-dans les années 50 et 60) que l'on incite les gens à serves de combustibles fossiles et d'uranium - soitutiliser des charbons propres (comme l'anthracite) et 15.000 fois la demande d'énergie primaire du monde.qu'ils en viennent à préférer le fuel, le gaz, l'électri- Les coûts unitaires de production de photopiles etcité et, parfois, le chauffage urbain comme source des installations de chauffage solaire ont baissé ded'énergie domestique. 95 % en l'espace de 20 ans. Le marché des photopiles

a décuplé au cours des années 80 et, bien que tou-REDUIRE LA POLLUTION CAUSEE PAR LA PRODUCTION jours modeste, il croît au rythme de 20 % par an. Ses

D'ELECTRICITE. La production d'électricité représen- applications comprennent l'électrification des vil-tant 30 % de la consommation totale de combustibles lages, le pompage d'irrigation et l'alimentation desfossiles et 50 % de celle de charbon dans le monde, les dispensaires ruraux en électricité. Pour être moinsavantages à retirer d'une réduction de la pollution spectaculaires, les progrès réalisés dans la réductionsont considérables. Le remplacement de ces combus- des coûts des techniques relatives à la biomasse et àtibles par du gaz naturel et l'utilisation de techniques l'énergie éolienne n'en sont pas moins importants.propres pour le charbon peuvent réduire de 99,9 % La réduction rapide des coûts unitaires nécessaireles émissions de particules et d'oxyde de carbone, et pour qu'il soit possible d'exploiter ces sourcesde plus de 90 % celles de dioxyde de soufre et d'énergie à une très grande échelle nécessitera l'aided'oxyde d'azote. Il faudrait commencer par s'atta- des pays industriels. Actuellement, 6 % seulementquer aux émissions de particules. Le coût n'en est pas des dépenses en fonds publics de recherche pourélevé - de 1 à 2 % en moyenne du coût total de la l'énergie vont aux énergies renouvelables (60 % aufourniture d'électricité - et, comme on l'a noté plus nucléaire et 15 % aux combustibles fossiles). Un réa-haut, les améliorations qui en résulteraient seraient ménagement des priorités s'impose.importantes pour la santé. Toutes les nouvelles cen-trales devraient être équipées de dispositifs de col- REDUIRE LA POLLUTION CAUSEE PAR LE TRANS-lecte des matières particulaires. La plupart des nou- PoRT. Les véhicules entrent pour la moitié de la con-velles le sont, mais l'équipement n'est généralement sommation de pétrole dans la majorité des pays enpas bien entretenu. La réduction de la pollution par développement et, parfois, pour 90 à 95 % dans lesdioxyde de soufre et oxyde d'azone coûte plus cher émissions de plomb et de monoxyde de carbone. Les(sauf si l'on dispose de gaz naturel), ce coût se situant problèmes s'aggravent du fait que les véhicules sontentre 5 et 10 % de l'investissement initial. L'effet souvent en mauvais état, que leur utilisation est con-qu'une réduction de ces émissions peut avoir sur la centrée (au Mexique et en Thailande, la moitié dusanté est généralement beaucoup plus faible que dans parc automobile opère dans la capitale) et que lesle cas des particules, et l'impact sur les forêts, l'agri- piétons passent davantage de temps en plein air queculture et les immeubles varie beaucoup selon les ré- ce n'est le cas dans les pays industriels. Le principalgions. La sévérité des normes à appliquer dépendra problème, ce sont les émissions de plomb. Certainsdes circonstances. pays s'y attaquent et obtiennent des résultats à relati-

L'Encadré 3 montre que, pour réduire la pollution vement peu de frais; les concentrations ont baissé dedue à la production d'électricité, il faut à la fois amé- 85 % aux Etats-Unis et de 50 % en Europe au coursliorer celle-ci et investir en dispositifs de réduction. des deux dernières décennies. L'Encadré 3 montreLes prix de l'électricité représentent aujourd'hui, comment les quantités de plomb émises par les véhi-dans les pays en développement, moins de la moitié cules dans les pays en développement pourraientde ce qu'en coûte en moyenne la fourniture, et les quintupler au cours des décennies à venir ou tomberpertes de transport y sont souvent de trois à quatre à des niveaux négligeables selon les choix politiquesfois supérieures à ce qu'elles sont dans les pays in- qui seront faits.dustriels. On ménage ses ressources à mieux les géreret les tarifier, et cela permet d'investir en dispositifs REDUIRE LA POLLUTION INDUSTRIELLE. Dans la lutteantipollution. Par exemple, en réduisant les pertes de contre la pollution et les déchets industriels, il fauttransport ne serait-ce que de un dixième en Asie, ce distinguer entre les grandes usines, que l'on peutsont 8 milliards de dollars qu'il n'y aurait pas à inves- surveiller et réglementer individuellement, et les mil-tir en capacité de production au cours des années 90 liers de petites, pour lesquelles cela n'est pas possi-- presque assez pour réduire les émissions de parti- ble. Les premières prédominent dans les industriescules de toutes les centrales qui seront construites lourdes qui sont très polluantes, comme l'industriedans les années 90 dans l'ensemble du monde en chimique, l'industrie métallurgique, le ciment,développement. l'extraction minière, le papier et la pâte à papier. Les

problèmes les plus graves comprennent les émissionsPROMOUVOIR L'UTILISATION DES ENERGIES RENOUVE- de métaux lourds par les fonderies et les industries de

LABLES. Les sources d'énergie non fossile, en particu- transformation (notamment en Europe de l'Est) et leslier celles qui sont renouvelables, promettent beau- substances toxiques émises par les usines de produitscoup. L'énergie solaire présente peut-être les chimiques et d'engrais, en particulier en Amériquemeilleures perspectives à long terme, surtout s'il de- latine, en Asie et en Europe de l'Est. La pollution devient nécessaire de prendre des mesures énergiques à l'eau, qui absorbe l'oxygène des rivières et tue tout cel'égard des émissions de carbone (voir ci-dessous). La qui y vit, est un problème universel. Il existe déjà desterre reçoit chaque année du soleil environ dix fois techniques pour traiter ces problèmes, et elles n'ont

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pas à être coûteuses si ce n'est pour les plus gros part, d'inciter à cesser des comportements quipollueurs : dépenses d'équipement en dispositifs portent principalement préjudice à autrui.antipollution ont coûté 5 % du total de l'investisse- La protection des sols contre l'érosion et leurment industriel en Allemagne, aux Etats-Unis et au épuisement en substances nutritives - première desJapon dans les années 80. priorités dans de nombreuses parties du monde -

Le problème des gros pollueurs appelle une ap- ressortit principalement à la première catégorie deproche pragmatique. La pratique habituelle, qui con- mesures. Beaucoup d'options se présentent: labou-siste à adopter les normes des pays industriels pour rer suivant les courbes de niveau, adopter la formuleensuite en négocier l'application avec les diverses en- des cultures dérobées, pratiquer l'agroforesterie ettreprises, n'a pas réussi. Elle a engendré des iniquités l'élevage sélectif, et utiliser les engrais différemment.et dans certains cas, comme dans celui de l'industrie Ce sont là des améliorations qui ont pour effet dede l'extraction du cuivre au Chili, cela conduit des réduire fortement l'érosion et d'élever les rende-sociétés appartenant à des intérêts étrangers à récla- ments et le revenu. Pourquoi, dans ce cas, ces pra-mer des normes sévères qui soient équitablement ap- tiques ne sont-elles pas adoptées partout? Notam-pliquées. Il faudrait procéder davantage par incita- ment, faute d'accès aux marchés du crédit et partions. L'institution de redevances de pollution sera méconnaissance des coûts et des avantages de cesspécialement importante et certains pays, comme la opérations. Parfois, ce pourra être la faute des pou-Thailande, envisagent des approches originales du voirs publics; le maintien des prix à la production àproblème, comme l'adoption de la formule des cau- un niveau artificiellement bas peut décourager le pro-tions de bon fonctionnement pour la gestion des dé- ducteur, ou les engrais peuvent être rationnés parcechets dangereux. Le produit de ces redevances que le prix en est subventionné ou que les circuits depourra être utilisé aux fins d'épuration ainsi que pour distribution sont mauvais. Dans tous ces cas, poli-couvrir les coûts administratifs d'audits et d'applica- tiques de développement et politiques de protectiontion des lois et règlements d'environnement. de l'environnement ne sont que des aspects diffé-

Le contrôle des émissions imputables aux petites rents d'un même programme. Il peut être politique-usines est plus difficile et nécessite des instruments ment difficile de changer de politique agricole. Leindirects. On peut taxer les facteurs de production - renforcement local de la recherche, de la vulgarisa-énergie, produits chimiques, techniques - et le sys- tion et du crédit pour donner aux exploitants lestème de la consigne pourrait donner de très bons moyens de faire les investissements appropriés exigerésultats. Le tannage du cuir et l'extraction de l'or à un effort de longue haleine et une aide accrue despetite échelle posent des problèmes particuliers parce bailleurs de fonds. Mais il n'y a pas d'autre solution sique cela occasionne des déversements de produits l'on veut asseoir l'agriculture sur des bases viables.toxiques dans les cours d'eau. L'abus des pesticides engendre deux problèmes

tout d'abord, une baisse d'efficacité par l'apparitionLes problèmes de l'environnement rural du phénomène de résistance aux pesticides et, en

certains endroits, des risques de maladies dus à l'ef-L'environnement et les ressources naturelles posent fet de ruissellement. Les pouvoirs publics mènent àaux populations rurales et aux gouvernements deux cet égard une triple action. Tout d'abord, on sup-défis majeurs: prime les subventions et on taxe les pesticides. En-

* Empêcher que la demande toujours plus forte suite, la recherche permet d'obtenir des pesticides àd'aliments, de combustibles et de fibres, et la mau- toxicité plus brève et des plantes qui résistent mieuxvaise qualité de la gestion due à la pauvreté, à l'igno- aux parasites. Enfin, la lutte intégrée contre les para-rance et à la corruption, n'entrainent la dégradation sites - technique qui consiste à utiliser de petitesdes ressources. quantités de pesticides à des moments soigneuse-

* Empêcher que la précieuse ressource que sont les ment calculés - fait actuellement son apparition dansforêts naturelles, les terres humides, le littoral et les un grand nombre de pays. C'est là une techniquezones à herbages ne soit mise à des usages de relati- financièrement intéressante pour les agriculteurs,vement faible valeur artificiellement encouragés par mais elle demande formation et suivi.une mauvaise politique, des marchés imparfaits etdes institutions viciées. GESTION EN COMMUN DES RESSOURCES. Beaucoup

de ressources naturelles du monde en développe-LES PROBLEMES QUI SE POSENT EN EXPLOITATION ET ment sont gérées en commun, ce qui veut dire que,

HORS EXPLOITATION. Le doublement de la production souvent, elles le sont prudemment. Mais il arrive par-alimentaire du dernier quart de siècle a été obtenu à fois que, sous l'effet de la pression démographique,90 % par l'augmentation des rendements et à 10 % de l'innovation technique ou de la commercialisation,seulement par la mise en culture de nouvelles terres. ces systèmes de gestion s'effondrent : les terres deL'intensification des cultures, qui générera le plus parcours sont soumises à un pâturage trop intense,clair des augmentations futures de production, créera les zones boisées des villages disparaissent, déciméesdes problèmes d'environnement. La bonne politique par le ramassage du bois de feu, les petits réseauxà suivre sera, d'une part, de laisser les exploitants d'irrigation se dégradent et l'on assiste à une exploi-agir dans le sens de leurs intérêts - par un meilleur tation excessive de la pêche dans les lacs et le long desaménagement des terres, par exemple - et, d'autre côtes.

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Là où les problèmes sont graves, les pouvoirs pu- meilleur travail de recherche que dans le passé, iden-blics peuvent tenter de renforcer, soit les droits et tifier des zones qui se prêtent à une colonisation du-responsabilités de gestion de la collectivité, soit ceux rable, attribuer des titres de propriété à ceux qui ontde certains individus à l'intérieur du groupe. Le choix montré qu'ils savaient bien gérer les ressources etdépendra de facteurs de société ainsi que de considé- faire des travaux de recherche et de vulgarisation surrations administratives et juridiques. Il faudrait com- des techniques agricoles appelées à demeurer long-mencer par renforcer les institutions en place. Ce que temps en usage. Le zonage, qui s'est généralementl'expérience des associations pastorales d'Afrique de révélé incapable d'atteindre ses objectifs, est à com-l'Ouest et d'ailleurs tend à montrer, c'est que celles pléter par des prestations de services, par l'attribu-qui réussissent sont celles qui jouissent d'une protec- tion de titres de propriété et par l'institution d'untion juridique suffisante, qui ont des objectifs claire- système de pénalités. Des approches originales de lament tracés et le pouvoir de mobiliser les fonds dont gestion intégrée des terres, selon lesquelles l'attribu-elles ont besoin. Les gouvernements et les groupes tion des terres aux colons et aux exploitants forestiersnon gouvernementaux peuvent y contribuer. Mais, à se fait sans porter atteinte aux droits des populationsintervenir trop lourdement, on risque, comme dans le autochtones, sont appliquées en Amazonie, encas des systèmes d'élevage collectif au Kenya, d'enta- Afrique de l'Ouest et en Malaisie.mer la cohésion sociale et de faire de la propriété Les zones qui ont des fonctions écologiques ouindividuelle des terres la seule option. La nationalisa- d'habitat particulièrement importantes nécessitenttion n'est presque jamais une bonne solution. une protection spéciale. A la méthode traditionnelle

de surveillance par gardes et patrouilles viennentRESSOURCES GEREES PAR LES POUVOIRS PUBLICS. maintenant s'ajouter les projets intégrés de protec-

Dans beaucoup de pays, les pouvoirs publics sont tion du milieu et de développement, qui partent dupropriétaires de la majeure partie des terres et des principe que les populations locales doivent partici-ressources naturelles et doivent décider de l'usage per à l'élaboration et à l'application des mesures dequi devra en être fait, et par qui, de sorte que l'envi- protection. Le Népal et le Zimbabwe ont fait oeuvreronnement n'en souffre pas. de pionniers en créant des zones tampons autour de

Une grande partie des 4,5 millions d'hectares mis certaines zones protégées; celles-ci sont gérées deen culture chaque année sont des terres vulnérables, manière intensive par les populations locales de façonet les nouvelles colonisations à des fins agricoles en- à générer des revenus et à établir des règles d'accèstrent pour 60 % dans le déboisement tropical. Trop destinées à limiter les intrusions futures.souvent, des clandestins exploitent les ressources Si l'exploitation forestière n'est directement res-d'une manière qui n'est ni économiquement ni ponsable que de 20 % du déboisement dans les paysécologiquement viable. La seule manière de régler en développement, l'impact en est plus sensible: endurablement ce problème est de créer d'autres possi- ouvrant des accès, elle encourage les agriculteurs etbilités de revenu, à la fois par l'emploi non agricole et les éleveurs à s'y engager. Les pratiques forestièrespar l'intensification de l'agriculture, ce qui fait ressor- ont été notoirement préjudiciables à l'environnementtir encore plus la nécessité d'une politique agricole dans le passé, et une récente étude de l'Organisationrationnelle et d'une mise en valeur de la ressource internationale des bois tropicaux a relevé que moinshumaine. Une étude réalisée en Thaïlande a conclu de 1 % des forêts tropicales exploitées le sont de ma-qu'il n'y avait pas de politique plus assurée de provo- nière rationnelle. Il faut limiter l'exploitation com-quer à long terme une réduction du déboisement que merciale aux endroits où il est démontré qu'unede donner aux gens la possibilité de s'instruire. exploitation rationnelle est possible. Il faudrait s'em-

Par souci de promouvoir le type de colonisation ployer en priorité à préserver les forêts tropicales in-qu'ils souhaitaient, certains gouvernements ont orga- tactes et à reboiser les zones détériorées. Presque par-nisé à cet effet, avec plus ou moins de bonheur, des tout, les redevances d'exploitation forestière ainsiprogrammes officiels. Examinant récemment son que les rentes de concessions devraient être relevéesexpérience dans ce domaine, la Banque mondiale de manière à correspondre au coût d'opportunité deconcluait que ces programmes, qui coûtent en l'abattage. Les concessions ou permis d'abattage,moyenne 10.000 dollars par famille, étaient trop sou- ainsi que les droits d'exploitation forestière, peuventvent soumis aux impératifs de buts à atteindre et de s'attribuer par voie d'appel à la concurrence ouverteplans à réaliser, qu'ils tendaient à appliquer de mau- au secteur privé, aux populations locales et aux orga-vais critères dans le choix des colons, qu'ils omet- nisations non gouvernementales (ONG).taient souvent de faire des analyses pédologiques ethydrologiques adéquates et qu'ils employaient un Les défis de l'environnement internationalmatériel de défrichement inapproprié. L'exemple depays comme la Colombie et l'Indonésie montre que, Les mécanismes institutionnels créés pour traiter deslorsque les droits de propriété sont clairs, les coloni- problèmes relatifs aux ressources et à l'environne-sations spontanées peuvent inciter à mieux gérer les ment internationaux, qu'ils soient régionaux ou mon-ressources parce que, dans ce cas, le colon considère diaux, sont moins développés que ceux dont on dis-les coûts et les risques de l'entreprise. Cela dit, celui- pose pour la prise des décisions au niveau national.ci a quand même besoin qu'on le guide et qu'on lui Néanmoins, le champ de l'expérience ne cesse deassure les services dont il a besoin. Il faut, par un s'étendre à cet égard avec les négociations qui ont eu

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Encadré 4 Sept suggestions pour guider l'action des dirigeants nationaux

1. Intégrer l'envirmnnement à la prise des décisions utiliser avec parcimonie. Pour contenir les coûts adminis-C'est dès l'élaboration des politiques, et non après coup, tratifs, les pays doivent se fixer des objectifs réalistes etqu'il faut songer aux incidences possibles de ce que l'on s'employer ensuite à les réaliser; agir quand c'est possibleentreprend sur l'environnement. Les évaluations d'impact dans le sens du marché, et non contre lui; donner la préfé-sur l'environnement jouent déjà un rôle important dans rence aux instruments d'application automatique, commel'analyse des projets. Il faut les étendre à l'élaboration des les systèmes de consigne; enfin, gagner l'appui des popu-réformes. Lorsqu'une politique économique comporte des lations en les faisant participer aux actions locales.avantages pour l'environnement, cela devrait valoir à la 5. Evaluerlesarbitragesetlesminimiserréforme davantage d'appuis; quand elle risque de se payerd'une dégradation de l'environnement, le programme Les gouvernements doivent être capables de chiffrer lesd'ajustement devrait prévoir des mesures destinées pré- dommages subis par l'environnement et de protéger celui-cisément à y remédier. ci par les moyens les moins coûteux. Le choix d'une poli-

2..ivié les questions de population tique doit se décider sur la base d'une comparaison expli-2. Privilégier les questwns de populAtwncite des coûts et des avantages. Il faut savoir ce à quoi onIl est de l'intérêt du développement aussi bien que de l'envi- renonce au nom de la croissance économique et ce à quoironnement qu'une plus grande attention soit portée aux on renonce au nom de la protection de l'environnement.questions de population. Pourvoir à l'éducation des filles,doter les femmes des moyens d'avoir des revenus moné- 6. Agir par la recherche, l'information et la formationtaires et de participer pleinement à la prise des décisions, et La recherche doit s'appliquer à mettre au point des tech-investir en programmes de planning familial mieux équipés nologies appropriées: des cheminées à bon marché pouret mieux financés, tout cela permettra aux femmes de déter- évacuer les matières particulaires que dégage la combus-miner elles-mêmes leur comportement procréateur. L'impact tion de la biomasse, ou encore des systèmes d'assainisse-de ces mesures sur l'environnement demande du temps. ment peu coûteux pour les quartiers pauvres. Une bonneRaison de plus pour agir dès maintenant. information est très rentable en ce qu'elle aide à fixer à3. Agird'abordsurlesfacteursdepollutionlocale l'action gouvemementale des priorités dictées par la rai-Beaucoup, dans les pays en développement, meurent ou son. La formation peut contribuer à résoudre un problèmetombent malades des effets de l'eau sale qu'ils consomment, d'environnement, comme une utilisation inconsidérée dedu manque d'assainissement, des matières particulaires pesticides ou une mauvaise gestion des déchets toxiques.dégagées par la cuisine au bois, ainsi que des poussières et 7. Bien se rappeler qu'il est moins coûteux de prévenir que dedu plomb que charrie l'air des villes. Avec des sols appauvris guérirpar l'érosion ou contaminés par des produits chimiques malutilisés, il devient plus difficile aux pays en développement Intégrer la prévention de la pollution aux nouveaux inves-de nourrir leur population. Rien n'est plus important, pour tissements coûte moins cher que de le faire ultérieurement.la santé et le confort matériel des populations, que de Les nouvelles technologies sont moins polluantes que lesrésoudre ces problèmes d'environnement. anciennes. Les pays en développement dont les marchés

4. Ménager ses moyens administratifs sont ouverts seront en mesure d'importer des technologies4. Ménager SeSmoyens administratifs propres déjà en usage dans les pays industriels.Pour mettre en oeuvre une politique de l'environnement, ilfaut de l'argent et de la main-d'oeuvre, deux ressources à

lieu - droit de la mer, accords de pêche, accords sur les sociétés humaines. On recommande à cet égardles voies d'eau internationales, conventions relatives une triple stratégie.au transport des déchets dangereux et Protocole On devrait, tout d'abord, prendre des mesures quide Montréal sur l'appauvrissement de la couche se justifient principalement pour les gains d'efficacitéd'ozone. Parmi les leçons qui s'en dégagent, on re- qu'on peut en attendre et pour leur effet sur la poilu-tiendra que les accords sont le plus efficaces lorsqu'ils tion locale. Il faudrait commencer par cesser de sub-sont fondés sur le principe de la réciprocité et sur de ventionner les prix de l'énergie. Réaménager la taxa-solides intérêts nationaux; que les accords internatio- tion de l'énergie serait l'étape suivante. Dans les paysnaux sont souvent l'aboutissement d'une action uni- industriels, celle-ci favorise souvent les combustibleslatérale ou régionale catalytique; que le manque de les plus riches en carbone, et en particulier le char-moyens d'exécution a beaucoup nui à l'efficacité des bon. Une taxe sur les produits à base de carbone a étéaccords; que l'aide financière et technique peut être instituée en Finlande, en Norvège, aux Pays-Bas etdéterminante pour leur succès. en Suède, et les pays de la Communauté européenne

étudient une proposition de taxe unique sur les pro-LE RECHAUFFEMENT PAR EFFET DE SERRE. On en sait duits à base de carbone et sur l'énergie. Un certain

assez pour discerner une menace de changement cli- nombre d'autres mesures sont également souhai-matique dans les concentrations croissantes de gaz à tables, qui se justifieraient principalement pour leurseffet de serre, mais pas assez pour prédire de quel effets bénéfiques à d'autres égards. Par exemple, lesordre sera ce changement ou combien de temps il programmes de reboisement dans les bassins ver-faudra pour en arriver là, quels en seront les effets sants et les exploitations (sous forme d'agroforeste-par région, ou ce qu'en seront les inplications pour rie) sont souvent d'un bon rapport pour le rôle qu'ils

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jouent dans la protection des bassins versants et des masse, l'énergie solaire et la microhydroélectricité;sols et, dans les pays en développement, parce qu'ils l'amélioration de l'efficacité des emplois finals; et lasont une source de bois de feu. Le fait que s'y ajoute réduction des émissions de méthane causées par lesune fonction de fixation du carbone en accroît encore activités d'extraction minière, le transport du gaz etl'intérêt. l'évacuation des déchets.

Il faudrait ensuite que la recherche s'emploie d'ur- Il est indispensable que la communauté mondialegence à déterminer à la fois l'ampleur du problème, se mette en état de mener une action concertée rapideen particulier pour les incidences que cela peut avoir pour le cas où l'évolution des connaissances scienti-sur les pays en développement, et les solutions pos- fiques viendrait à indiquer qu'une action concertéesibles. Il est indispensable, pour dresser un bon plan plus énergique s'impose. Les discussions actuellesd'attaque, d'en savoir davantage sur ce que peuvent concernant une convention sur les changementsen être les coûts et les avantages, mais cela deman- de climat peuvent beaucoup faciliter ce genredera un gros effort. Les travaux de recherche sur la d'interventions.conservation de l'énergie et les sources d'énergierenouvelables devraient recevoir un degré élevé de PROTEGER LA DIVERSITE BIOLOGIQUE. La plupart despriorité. espèces du monde se trouvent dans les pays en déve-

Enfin, il faudrait que les efforts fournis sous forme loppement, mais la majeure partie des dépenses dede projets pilotes et d'essais de formules encore iné- protection se fait dans les pays industriels. Le soucidites pour trouver des solutions durables dans les universel de protection des ressources biologiquespays en développement soient financés par les pays plaide fortement en faveur d'un redoublement desindustriels. Une coordination de l'action internatio- efforts internationaux d'aide financière et techniquenale est souhaitable pour éviter les empiétements et aux pays en développement.les inutiles répétitions de ce qui a déjà été fait, et pour Pour être efficace, la protection de la biodiversitémaintenir les initiatives dans le droit fil des politiques exige une double stratégie de la part des pays hôtes etglobales de développement. Le Fonds pour l'environ- des bailleurs de fonds. Tout d'abord, il faut exploiternement mondial (FEM) a ouvert de nouvelles pers- les complémentarités entre les objectifs du dévelop-pectives en proposant des financements pour l'exécu- pement et ceux de la protection. En encourageant lation de projets pilotes visant à déterminer dans quelle pratique d'une agriculture rationnelle, la créationmesure ceux-ci sont reproductibles à grande échelle d'emplois hors exploitation et un type d'exploitationet permettent de rendre d'un coût plus accessible les forestière viable, on décourage par le fait même lestechniques et pratiques de nature à réduire les intrusions dans les habitats naturels. L'écotourisme,émissions de gaz à effet de serre. Ses priorités com- l'exploitation raisonnée de la pêche et la prospectionprennent: le ralentissement du déboisement et l'en- génétique seront bons pour le développement et pourcouragement du reboisement; l'exploitation de la diversité biologique. Ensuite, il faudra adopter dessources d'énergies renouvelables comme la bio- mesures de protection des habitats avec l'aide finan-

Encadré 5 Complément de principes directeurs pour la communauté internationale

1. Réaménager les portefeuilles d'aide 3. Assurer la liberté du commerce et de l'investissement

La composition et le volume des programmes d'aide Il faut que les pays en développement puissent accéderdoivent tenir compte de ce que coûte, pour la santé et la librement aux marchés des pays industriels si l'on veut lesproductivité, la dégradation de l'environnement. Prévenir aider à s'industrialiser et à croître (tous les deux essentielsla pollution et préserver les ressources naturelles sont des pour réduire les pressions auxquelles sont soumises lesobjectifs tout à fait à leur place dans les programmes ressources naturelles) et pour leur permettre de se doter ded'aide. Les rapports étroits qui existent entre pauvreté, technologies moins polluantes. Un succès immédiat despopulation et dégradation de l'environnement appellent négociations engagées dans le cadre de l'Uruguay Roundun plus gros effort financier. ferait gagner aux pays en développement plus de devises

que ce que coûterait la protection de l'environnement.

2. Investir dans la recherche et la mise au point de techniques 4. Rémunérer les services rendus I 'environnement

Il faut combler ce qu'il y a de lacunes fondamentales dans Quand ils veulent que les pays en développement agissentla connaissance. Au nombre des priorités à retenir pour la pour le bien de l'environnement (comme en préservant lacollaboration internationale, il y aurait la gravité et les biodiversité ou en réduisant les émissions de gaz à effet decauses de la dégradation des sols (surtout en Afrique), le serre), les pays industriels devraient accepter de leurpotentiel de production soutenable des forêts tropicales, verser une rémunération. Ce type de financement devraitles effets éventuels d'un changement climatique et les être considéré comme équivalant à un paiement pourtechnologies applicables aux énergies renouvelables. importation, non comme une aide.

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Les pays industriels sont en majeure partie responsables Le coût d'une amélioration de l'environnementdu réchauffement par effet de serre

Politiques et programmes de nature à accélérer undéveloppement écologiquement viable ne verront pasle jour spontanément. Il est donc important de saisir

Figure 6 Emissions mondiales de gaz les possibilités qui se présentent actuellement pourcarbonique dues à la consommation de faire que les choses changent réellement. Il faudraitcombustibles fossiles et à la fabrication commencer par mettre en place des politiques pro-de ciment, 1965 et 1989 pres à promouvoir une augmentation des revenus et

une meilleure gestion de l'environnement (Enca-Emissions par habitant Emissions totales dré 4). Le coût financier de certains des changements(tonnes) (milliards de tonnes) à opérer est nul, ou quasiment nul, mais la rançon3,5 3,0 politique peut en être élevée. Subventions et autres

entorses au jeu du marché sont généralement soute-3,0 nues par de puissants intérêts. Les particuliers qui- 2,5 bénéficient de subventions et autres entorses aux

2,5- _ * *règles du marché, et les fonctionnaires auxquels*,5 2,0 échoit le privilège de les distribuer, se battront pourles préserver. Il faut donc que les gouvernements

2,0 s'emploient à s'assurer l'appui des populations-en* 1,5 faisant connaître, par exemple, ce que les réformes

1,5 envisagées auront de bénéfique pour l'économie etl'environnement.

1,0 _1,0 Il faudra ensuite pourvoir aux coûts financiers. Il yaura lieu de renforcer les organismes de protection de0,5 l'environnement ainsi que d'augmenter les investis-

0,5 sements publics en infrastructure et protection so-ciales et physiques, et le secteur privé devra apporter

O O une contribution financière accrue à la réduction de la1965 1989 1965 1989 pollution. Le Rapport calcule ce qu'en sera le coût

estimatif dans des secteurs clés. Les coûts supplé-CI Pays à faible revenu mentaires à prévoir pour les actions environnemen-* Pays à revenu intermédiaire tales locales - dont beaucoup ajouteraient à la crois-* Pays à revenu élevé sance de l'emploi et du revenu - pourraient, d'ici la

fin des années 90, être de l'ordre de 2 à 3 % du PIBS :Données du Centre d'analyse des informations des pays en développement. Ces dépenses représen-

relatvesaugazcarbonique. teraient de quoi financer la lutte contre la pollutiondans les domaines de l'énergie, de l'industrie et destransports, ainsi que la réalisation de programmesélargis d'assainissement et d'approvisionnement eneau, de conservation des sols, de vulgarisation et derecherche agricoles, de protection des forêts, de plan-ning familial et d'éducation des femmes. Si elles sontélevées en valeur absolue, ce sont là des sommespourtant modestes par rapport aux avantages

cière des pays industriels. Pareil financement ne de- qu'elles apporteront et aux ressources générées par lavra pas être considéré comme de l'aide et ne devrait croissance économique.donc pas être déduit des budgets d'aide.

Avec l'expansion du financement intemational, Le financement du programmedeux préoccupations se présenteront auxquelles ilfaudra répondre. Il faudra, tout d'abord, mieux coor- Le plus gros de ces investissements sera payé par lesdonner l'action des bailleurs de fonds. Le Fonds pour clients des entreprises privées et publiques responsa-la protection des forêts tropicales ombrophiles du bles du dommage, ainsi que par ceux qui bénéficie-Brésil, initiative commune du Gouvernement brési- ront de l'amélioration du cadre de vie. Cela dit, illien et du Groupe des Sept dont la première phase faudra trouver des financements pour les autres. Enfait l'objet d'un financement de 250 millions de dol- outre, les gouvernements devront dépenser davan-lars, représente une tentative de coordination des ac- tage en surveillance et en application des lois et règle-tions. Il faudra ensuite, lorsqu'elle ne s'autofinance ments, en recherche-développement, en éducation,pas, financer les coûts récurrents de la protection. en formation et en vulgarisation, ainsi qu'en protec-Que le programme pilote lancé sous l'égide du FEM tion des habitats naturels. Ces dépenses seront finan-ne puisse pas aisément prendre en charge des coûts cées principalement par l'épargne intérieure, mais lede cette nature fait ressortir la nécessité d'un méca- financement international aura un rôle déterminant ànisme de financement plus durable. jouer à cet égard (Encadré 5).24

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DES FINANCEMENTS INTERNATIONAUX POUR DES PRO- LE FINANCEMENT DES PROBLEMES PLANETAIRES. LesBLEMES LOCAUX. L'accès aux marchés des capitaux - pays industriels devront prendre à leur charge la ma-avec l'expansion de l'investissement étranger - sera jeure partie de ce que coûtera l'assainissement deessentiel pour faciliter les transferts de technologies l'environnement mondial, surtout lorsque les inves-inhérents aux importations de capital. La reprise tout tissements à faire ne sont pas, à strictement parler,à fait encourageante des prêts des banques commer- dans l'intérêt des pays en développement. La ma-ciales à des pays comme le Chili, le Mexique et le jeure partie des émissions de CFC et de gaz à effet deVenezuela au cours des deux dernières années devra serre leur est imputable (Figure 6) et ils bénéficieront,être étendue à un bien plus grand nombre de pays. avec les pays en développement, de la protectionCela demandera des politiques plus cohérentes de la des habitats naturels et de la biodiversité. Il estpart des pays emprunteurs, dont certains auraient manifestement souhaitable de créer des mécanismesbesoin de voir leur endettement allégé. permettant aux pays riches d'aider les pauvres à

Les problèmes présentés par l'environnement local entreprendre les changements nécessaires. Ces méca-appellent un supplément d'aide au développement. nismes peuvent profiter à tous les pays si le consente-Cette aide ne devrait pas être distinguée des besoins ment mondial à payer pour les réformes à entrepren-actuels de développement: elle devrait faire partie dre est supérieur à leur coût. Il est impératif que lesintégrante des programmes d'aide publique. Il faut paiements effectués à ce titre ne soient pas considérésque les organismes de développement et les gouver- comme une aide au développement ou financés surnements fassent un plus grand cas du rapport étroit des fonds qui pourraient aller, sinon, à l'aide au déve-qu'il y a entre la qualité de l'environnement et la lutte loppement. Ils tiennent bien plus des importations -contre la pauvreté. Ceci justifie l'octroi d'une aide étant paiement pour services rendus - et diffèrentadditionnelle à des conditions libérales, particulière- totalement des transferts d'aide aux pays en dévelop-ment en matière de vulgarisation, de crédit et pement. Réponse mondiale à un défi mondial, l'attri-d'éducation, ainsi que dans la mise en place d'instal- bution de ces fonds devrait viser davantage à amélio-lations d'assainissement et d'adduction d'eau dans rer le bien-être dans le monde qu'à répondre à desles colonies de squatters et en milieu rural. On devrait besoins nationaux.accorder un niveau de priorité plus élevé aux pro- Le programme des réformes à entreprendre est ungrammes de population; l'aide devrait doubler au programme chargé. Se donner pour objectif d'accélé-cours des années 90. Parce que gestion avisée et utili- rer le développement sans pour autant porter atteintesation efficace des ressources sont étroitement liées, il à l'environnement est un défi qui ne pourra êtrefaut continuer à aider les pays qui entreprennent des relevé qu'à condition d'infléchir considérablementprogrammes d'ajustement. politiques et priorités - et qui sera coûteux. Mais ne

pas le relever le serait encore plus.

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121 Banque mondiale

Le résumé de publication que voici reprend le sommaire du Rapport sur le développe-ment dans le monde 1992, quinzième de la série que publie la Banque mondiale. LeRapport, dont le thème, cette année, est le développement et l'environnement, considèreles effets que pourrait avoir l'accroissement attendu de la population mondiale, de laproduction industrielle, de la consommation d'énergie et de la demande alimentaire. Siles pratiques actuelles étaient maintenues, il pourrait en résulter une épouvantabledégradation du cadre de vie aussi bien dans les villes que dans les campagnes.

Pareille éventualité, le Rapport sur le développement dans le monde de cetteannée veut montrer que sa réalisation relève tout à fait du domaine du possible. Mais ilmontre aussi qu'il est une autre voie que celle-là - une voie qui, si elle était choisie,assurerait à la prochaine génération un cadre de vie meilleur dans un monde engagé surla voie d'un développement économique rapide et pratiquement délivré du fléau de lapauvreté. C'est la voie la plus difficile. Son choix suppose que les pays industriels et lespays en développement sauront saisir la chance qui s'offre à eux de réformer ce qui doitl'être dans leurs politiques, leurs institutions et les programmes d'aide. Une doublestratégie s'impose.

* Tout d'abord, tirer parti des synergies entre efficacité économique, croissancedes revenus et protection de l'environnement. Il faudra, pour cela, accélérer les pro-grammes de lutte contre la pauvreté, supprimer des distorsions qui encouragent legaspillage de l'énergie et des ressources naturelles, clarifier les droits de propriété afind'inciter les gens et les collectivités à mieux gérer les ressources et développer lesprogrammes d'éducation (surtout pour les filles), de planning familial, d'assainissementet d'approvisionnement en eau, ainsi que de vulgarisation, de crédit et de rechercheagricoles.

* Ensuite, briser les antinomies entre activité économique et environnement.Le Rapport décrit un certain nombre de mesures qui pourraient apporter des améliora-tions spectaculaires à la qualité de l'environnement pour un coût d'investissement etune perte d'efficacité économique modestes. Leur application obligera à mettre à laraison les détenteurs de privilèges, à se doter de solides institutions, à élargir le champde la connaissance, à encourager la participation à la prise des décisions et à associer, enun effort commun vers la réalisation d'une oeuvre commune, pays industriels et pays endéveloppement.

Comme les précédents, ce Rapport comprend les Indicateurs du développementdans le monde, où l'on trouvera des données complètes et à jour sur le développementéconomique et social de plus de 180 pays et territoires. Ces données peuvent aussis'obtenir sur disquette utilisable sur ordinateur individuel.

ISBN 0-8213-2004-1