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POLIO News
UNICEF Cameroon
COMMUNICATION & SOCIAL MOBILISATION
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JLV3/2015
ARISTIDE NKAWO FUSTEL, VICTIME DE
LA POLIOMYELITE ENGAGEE DANS LA
MOBILISATION SOCIALE
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POLIO News
UNICEF Cameroon N°005/October 2015
REDACTION
Directeur de publication :
FELICITE TCHIBINDAT, Représentante UNICEF Cameroun
Directeur de publication délégué :
ZAKARI ADAM, Représentant Adjoint
Rédacteur-en-chef:
LAURE BASSEK ATANGANA, Communication Specialist
Conseillers à la Rédaction :
MARIAM KANAKOMO TRAORE, Coordinateur Polio
BAKOLY RABENARIVO, C4D Polio
Secrétaire de Rédaction :
ELODIE N. BODOLO, Communication Officer
Rédaction : Toni Bernard, Elodie N. Bodolo, Serge Akono, Bernard Ayibodo, Zenabou Simpore, Henriette Nkwidjan
Crédit Photos : UNICEF Cameroun
VISION
COMMUNICATION & SOCIAL MOBILISATION
Le dernier cas de po-
liovirus sauvage au
Cameroun a été confir-
mé le 09 Juillet 2014.
Aujourd’hui, en plein
mois d’Octobre 2015,
nous célébrons plus
d’une année sans nou-
veau cas de polio. Cette situation intervient
après la sortie du Cameroun de la zone rouge
des pays exportateurs de poliomyélite en Mars
2015, l’annonce de l’arrêt de la circulation du
poliovirus sauvage en Avril 2015, l’introduction
réussie du vaccin injectable contre la Polio
dans la vaccination de routine en Juillet 2015.
Je voudrais à ce titre remercier le Gouverne-
ment camerounais, pour les efforts qu’il ne
cesse de déployer en faveur de la vaccination
des enfants depuis la déclaration de l’épidémie
en Octobre 2013. Mes remerciements vont
également à l’endroit des autorités administra-
tives, élus locaux, chefs traditionnels, respon-
sables de la société civile, leaders religieux…
pour l’appui manifesté lors des campagnes de
vaccination de masse et autres activités de
lutte contre la poliomyélite.
Cependant, des défis importants restent encore
à relever. Selon les résultats du monitorage
indépendant, le niveau de parents informés
dans l’ensemble tourne autour de 87% (en des-
sous des 95% fixé comme objectif). Le pour-
centage d’enfants manqués hors ménages est
à 7%, au-dessus des 5% recommandés sur le
plan mondial. La proportion des refus qui était
négligeable, a connu une tendance à la hausse
depuis le mois de Février 2015, passant de 6%
à 9% en Mai et à 8% en Juillet.
Ces indicateurs justifient, si besoin est, la né-
cessité de poursuivre les activités en faveur de
la vaccination en général, et de la lutte contre la
poliomyélite en particulier. Vous l’aurez com-
pris, le combat se poursuit. Je salue à ce titre
l’implication effective des réseaux et associa-
tions de femmes du Cameroun à travers le
partenariat récemment signé avec le Ministère
de la Promotion de la Femme et de la Famille.
Plus proches des ménages et des communau-
tés, nous espérons atteindre grâce à elles, les
enfants perdus de vue et non vaccinés, afin de
relever nos indicateurs et poursuivre normale-
ment le processus d’éradication de la polio.
DANS CE NUMERO :
Vaccination : Les Femmes Camerounaises s’engagent - P3
Témoignage : « Toute maman aimerait avoir son enfant en bonne san-té » - P4
Témoignage : « Faire vacciner systématiquement tous les enfants » - P4
Partenariat MINPROFF- Réseaux et Associations de femmes du Came-roun : les médias briefés - P5
Littoral : Les propositions des journalistes pour mieux informer les pa-rents - P5
Littoral : Un directeur d’école favorable à la vaccination - P6
Sud-Ouest : Désinformation, rumeurs, convictions religieuses…, sources de refus - P6
Vaccination : Relever le taux de couverture global - P7
Pok Pok Dakoza : L’As de la mobilisation sociale de Madaka Chechem - P8
Aristide Nkawo Fustel : victime de polio et engagé dans la sensibilisation contre la polio - P8
Rougeole : « Vacciner autant d’enfants que possible pour éviter la propa-gation du virus » - P9
Mobilisation Sociale : Un jeune volontaire content de son œuvre - P10
Initiatives : Le chef du centre de Boulembe offre des chasubles et cas-quettes aux mobilisateurs sociaux - P10
Résultats des campagnes de vaccination contre la polio en 2015 - P11
Cartographie des refus : Campagnes de Janvier à Juillet 2015 - P11
Répertoire des mobilisateurs communautaires - P12
Répartition des mobilisateurs sociaux par tranche d’âge - P12
Proportion des mobilisateurs sociaux recrutés dans la communauté - P12
UN AN SANS NOUVEAU CAS DE POLIO !
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COMMUNICATION & SOCIAL MOBILISATION
VACCINATION
LES FEMMES CAMEROUNAISES S’ENGAGENT
Les représentantes des réseaux et associations de femmes ont signé un partenariat en faveur de la vaccination avec le MINPROFF le 11 Septembre dernier.
focus
Le 11 Septembre 2015 a vu
naître officiellement le partena-
riat en faveur de la vaccination
entre le Ministère de la Promo-
tion de la Femme et de la Fa-
mille (MINPROFF) et les ré-
seaux et associations des
femmes du Cameroun. Plus de
300 convives ont pris part à la
cérémonie officielle avec une
forte représentation des
femmes, en présence du Mi-
nistre de la Santé Publique
André Mama Fouda, de Son
Excellence Monsieur Okamuka
- Ambassadeur du Japon au
Cameroun, de la Représentante
de l’UNICEF - Félicité Tchi-
bindat et sous la présidence de Madame le Ministre de la Promotion de la
Femme et de la Famille – Marie Thérèse Abena Ondoa. .
Dès l’ouverture de la cérémonie, la situation vaccinale au Cameroun a été
présentée par Dr Marie Kobela, Secrétaire Permanent du Programme Elar-
gi de Vaccination (PEV). Sa présentation a fortement ressorti la nécessité
du maintien des efforts de lutte contre la poliomyélite et de la relance de la
vaccination de routine, compte tenu des faibles performances, enregis-
trées particulièrement dans les régions du Centre et du Littoral.
Statistiques
Selon les résultats des dernières campagnes aussi bien pour la région du
Centre que celle du Littoral, les 2 grandes villes du pays avec respective-
ment une population de 3 098 044 et 2 510 263 habitants pour chacune
des régions, le pourcentage d’enfants manqués malgré les efforts fournis
est autour de 7%, au-delà des 5% escomptés. Environ 29.923 enfants,
soit plus du tiers (1 enfant sur 3), proviennent de ces deux grandes villes.
Quant au niveau d’information des parents avant la vaccination durant les
campagnes, le pourcentage reste encore en-dessous de l’objectif de 95%
dans les 2 régions de Février à Juillet 2015. Ces indicateurs démontrent la
nécessité de poursuivre les actions de lutte contre la poliomyélite et de
relance de la vaccination de rou-
tine. Les femmes y ont un rôle et
une large responsabilité à jouer.
Selon la Représentante de l’UNI-
CEF, Félicité Tchibindat, cette ini-
tiative pilotée par le Ministère de la
Promotion de la Femme et de la
Famille (MINPROFF) vient renfor-
cer d’autres initiatives comme le
« Forum des gouverneurs » qui a
réuni plus de 600 décideurs, d’élus
locaux et de chefs traditionnels et
confessionnels, le partenariat avec
les transporteurs et bientôt un par-
tenariat spécifique avec les Chefs
Traditionnels du Cameroun », au-
tour de la même préoccupation à
savoir la participation des commu-
nautés à la gestion de leur santé. Cette initiative se fonde sur la bonne
organisation des réseaux des femmes au Cameroun dans le cadre du ras-
semblement et de la mobilisation de la population. Il est question de miser
sur ce potentiel de ressources issues des quartiers, des villages et des
communes. « Bâtie sur des relations de proximité et de confiance que les
femmes savent tisser, cette approche permet de mieux soutenir les sys-
tèmes de santé, d’éducation et de services de protection à travers l’accom-
pagnement des femmes et des communautés », a ajouté la Représentante
de l’UNICEF.
Concrètement, il s’agira pour les femmes d’aider le système de santé à
atteindre les populations d’accès difficile et marginalisées dans les districts
et aires de santé prioritaires dont elles sont ressortissantes, contribuant
ainsi à la réduction du risque de circulation du poliovirus sauvage à travers
la recherche des perdus de vue , des cas de paralysies flasques aigues
(PFA) et des « zéro doses » dans leurs circonscriptions respectives ; la
gestion des refus ; la sensibilisation des ménages sur les bénéfices de la
prévention . Dans un premier temps, les interventions se concentreront
dans les régions du Centre et du Littoral qui ont de faibles performances et
dans les 15 districts les plus vulnérables, notamment en matière de refus.
Signature officielle de la Convention d’engagement des femmes en faveur de la vaccination.
©UNICEF Cameroon/Ranivohariniony
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COMMUNICATION & SOCIAL MOBILISATION
focus
« J’ai été victime de l’agression d’un parent
d’élève à cause de la vaccination, alors que je
dispensais les cours dans les années 90 à
l’école publique de Messa à Yaoundé. Les
rumeurs couraient ce jour qu’il y avait un
groupe de personnes qui vaccinaient les en-
fants dans les écoles, pourtant ce n’était pas le
cas. Ne me doutant de rien, j’avais commencé
ma journée de travail normalement.
Subitement une dame a bousculé la porte et a
fait irruption dans la salle de classe, en me
demandant de lui rendre son enfant. D’après
elle, il y avait ce groupe qui devait passer vac-
ciner les enfants et les rendre stériles. Je lui ai
répondu que nous n’étions pas informés qu’il y avait une campagne de vacci-
nation qui se déroulait en ce moment-là et que même si c’était le cas, cela ne
pouvait en aucun cas rendre les enfants stériles.
Alors qu’elle insistait pour avoir son enfant tout en jurant de ne le laisser là
pour rien au monde, je lui ai opposé un refus en lui expliquant que je ne pou-
vais pas lui remettre l’enfant, sous ma responsabilité, dans ces conditions.
Elle m’a bousculée pour le prendre de force. Voyant l’ampleur que prenait la
situation, j’ai fait appel au directeur de l’école qui a instruit qu’on la sorte de la
salle de classe.
Même dehors, la dame ne cessait de faire des bruits et de se rouler sur le sol
en signe de protestation, sous les regards des enfants et des collègues tous
traumatisés, au même titre que son enfant qui avait commencé à pleurer. On
a fait appel aux forces de l’ordre qui sont venues la sortir de l’établissement.
Mais cette journée de travail n’a pas été pleinement menée du fait de la mau-
vaise ambiance alors installée dans l’établissement.
Suite à cet incident je me suis posée la question de savoir si l’information sur
les bienfaits de la vaccination a été transmise à tous les parents, à toutes les
couches sociales. Je pense ici aux plus instruits, aux moins instruits, mêmes
aux analphabètes. Le comportement de cette dame qui est un exemple parmi
tant d’autres refus, a malheureusement la conséquence d’exposer les enfants
aux risquent de paralysie, voire de mort parce qu’ils n’ont pas été vaccinés.
Cette histoire s’est déroulée il y a des années, mais jusqu’aujourd’hui, il y a
encore de nombreux parents qui refusent de faire vacciner leurs enfants soit
par ignorance, soit par manque d’information, soit pour satisfaire des exi-
gences traditionnelles ou encore religieuses… En tant que leader d’associa-
tion, j’ai entrepris de sensibiliser mon groupe à ce sujet lors de nos séances
des causeries éducatives, car je sais que toute maman aimerait avoir son
enfant en bonne santé. »
TEMOIGNAGE
« TOUTE MAMAN AIMERAIT AVOIR SON ENFANT EN BONNE SANTE »
Odile Ebode, institutrice retraitée, a fait part le 11 Septembre dernier de son expérience sur la vaccination, alors qu’elle était en
fonction à l’école publique de Messa à Yaoundé. C’était à l’occasion du lancement officiel du partenariat MINPROFF – réseaux et
associations des femmes du Cameroun, en faveur de la vaccination.
« J’habite le quartier Nkolndongo à Yaoundé depuis environ 30 ans aujourd’hui
et je suis veuve et mère de sept enfants. Je me souviens que dans les années
90, il y a eu une épidémie de rougeole qui a menacé tous les ménages environ-
nants. En effet, les enfants étaient partis en vacances et une fois les vacances
terminées, l’un d’entre eux est revenu malade. C’est à l’école qu’il a contaminé
ses camarades et des enfants dans tout le voisinage étaient infectés.
C’est ainsi qu’on entendait des pleurs dans les maisons suite à des décès. Mon
enfant a aussi été atteint et je le traitais avec les médicaments traditionnels,
comme de nombreux autres parents. C’est alors que des agents de santé ont
commencé à passer de maison en maison pour vacciner les enfants contre la
rougeole et dire aux parents de le faire désormais afin d’éviter que d’autres en-
fants ne contractent la maladie à l’avenir. C’est avec ces interventions sanitaires
que la maladie a peu à peu disparu et depuis cette épidémie il n’y en a plus eu
dans le quartier.
Si je prends la parole aujourd’hui, c’est pour témoi-
gner des bienfaits que la vaccination a apporté au
sein de la communauté dans laquelle je vis, de
mon quartier. Moi j’ai eu de la chance, je n’ai pas
perdu mon enfant, mais beaucoup de parents ont
perdu leurs enfants pendant cette épidémie de
rougeole, car n’ayant pas fait vacciner leurs enfants
contre la maladie. Je voudrais donc appeler tous
les parents à croire aux bienfaits de la vaccination
et à faire vacciner systématiquement tous les en-
fants tel que le prescrit le calendrier vaccinal du
pays. »
TEMOIGNAGE
« FAIRE VACCINNER SYSTEMATIQUEMENT TOUS LES ENFANTS »
Témoignage de Julienne Sylvie Ondoa Nguélé, ménagère, lors du lancement officiel du partenariat MINPROFF – réseaux et asso-
ciations des femmes du Cameroun, le 11 Septembre 2015 à Yaoundé.
Odile Ebode, Institutrice retraitée. © UNICEF Cameroon/Ranivohariniony
Julienne Sylvie Ondoa, ménagère. © UNICEF Cameroon/Ranivohariniony
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PARTENARIAT MINPROFF-RESEAUX ET ASSOCIATIONS DE FEMMES DU CAMEROUN
LES MEDIAS BRIEFES C’était au cours d’une rencontre tenue dans l’objectif de fournir aux journalistes des éléments de compréhension de ce nouveau moyen de pro-
motion de la vaccination.
focus
Le 09 Septembre dernier s’est tenue au siège de l’UNICEF à Yaoundé, une réu-
nion d’information des médias. Les journalistes que recevaient les personnels de
l’UNICEF en appui à ceux du ministère de la Promotion de la Femme et de la
Famille (MINPROFF) venaient s’enquérir de l’initiative nouvelle qui devait être
officiellement lancée le 11 Septembre suivant. Il s’agissait concrètement du par-
tenariat MINPROFF – Réseaux et Associations de femmes de Cameroun, en
faveur de la vaccination.
Ils étaient une dizaine de journalistes de la presse audio-visuelle, écrite et cyber-
nétique à avoir pris part à la séance de briefing. Afin de leur présenter les tenants
et aboutissants dudit partenariat, une présentation leur a été faite par Laures
Dossou, Consultant UNICEF. Il en est ressorti que l’initiative vise globalement
l’implication active des femmes des réseaux et associations sélectionnées, dans
les activités en faveur de la santé de la mère et de l’enfant, via la vaccination de
prime abord.
Ces dernières, fort de leur rôle de mobilisatrices et de la proximité des popula-
tions au sein desquelles elles devront œuvrer, auront pour missions d’aider à la
recherche des perdus de vue et des zéro doses ; d’appuyer la sensibilisation des
populations sur les bienfaits de la vaccination ; d’aider à gérer les refus afin de
relever les indicateurs de vaccination pour une meilleure santé de la mère et de
l’enfant.
Une série de questions des journalistes s’en est suivie, matérialisant l’intérêt
qu’ils portent à la compréhension de cette initiative nouvelle. Questions aux-
quelles les personnels, tant de l’UNICEF que du MINPROFF, ont apporté des
réponses satisfaisantes.
Les journalistes prenant des notes pendant la session.
©UNICEF Cameroon/Ranivohariniony
C’est un briefing de
presse pas comme
les autres qui a eu
lieu le 22 Septembre
2015 à la délégation
régionale de la Santé
du Littoral. Pour
annoncer la cam-
pagne de vaccination
imminente, Dr Martin
Yamba Beyas, délé-
gué régional de la
Santé Publique a appelé les médias à la réflexion sur le meilleur moyen de con-
vaincre les parents à faire vacciner les enfants de 0 à 59 mois. D’entrée de jeu, ce
sont les résultats des dernières journées locales de vaccination (JLV) qui ont été
projetés à ceux qui ont effectué le déplacement. Résultats qui ont parlé d’eux-
mêmes. Alors que l’objectif de parents informés par campagne est de 95%, la ré-
gion n’a atteint que les 76%. « Qu’allons-nous faire pour augmenter ce taux ? » a ,
à cet effet, demandé le délégué régional.
C’est à bâtons rompus que les échanges ont eu lieu, ces praticiens de médias
étant conscients que la situation est préoccupante. Certains ont même reconnu que
dans leur ménage, il est arrivé que leur conjoint refuse de faire vacciner les en-
fants, par manque de confiance aux vaccinateurs. Selon eux, afin de parvenir à
informer le maximum de parents et obtenir leur adhésion à la vaccination, il faut
tout d’abord briefer les journalistes au moins une semaine avant le lancement de la
campagne pour qu’ils puissent commencer à animer et diffuser des émissions
interactives. En outre, convier la presse aux activités préparatoires des JLV telles
que le briefing des mobilisateurs sociaux et des vaccinateurs permettrait d’informer
les parents sur tout le sérieux mis dans la formation des prestataires qui se présen-
tent à leurs domiciles. Aussi, ils ont proposé que les responsables sanitaires
acceptent de participer aux émissions radio/télé, et de répondre toujours aux sollici-
tations de la presse.
ECHOS DES REGIONS LITTORAL
LES PROPOSITIONS DES JOURNALISTES POUR MIEUX INFORMER LES PARENTS
C’était au cours du briefing des médias organisé en prélude aux journées locales de vaccination du 25 au 27 Septembre 2015.
Les journalistes lors du briefing.
©UNICEF Cameroon/Simpore
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ECHOS DES REGIONS
La campagne de vaccination contre la
poliomyélite du 25 au 27 Septembre 2015
a une fois encore fait l’objet de nombreux
refus dans le district de santé de Kumba
dans la région du Sud-Ouest. Les raisons
avancées par les concernés à cet effet
sont diverses. Résidant dans l’aire de
santé de Ntam au lieu-dit « Derrière les
Brasseries », Loveline T., mariée et mère
de 3 enfants, disait ne pas avoir con-
fiance aux acteurs communautaires. Elle
a accepté de faire vacciner son dernier
enfant grâce à l’intervention du respon-
sable du centre de santé dans lequel
l’enfant est suivi. L’agent de santé a fait le déplacement uniquement pour cette
cause.
Non loin de chez Loveline, c’est son voisin, père de quatre enfants qui, ayant
fait des recherches sur internet, est arrivé à la conclusion que la vaccination
des enfants faisait partie d’une vaste conspiration visant à réduire la population
de l’Afrique. Après un long entretien sur les véritables raisons de la vaccination
et ses bénéfices, la qualité des vaccins, le prix des vaccins et le fait que l’en-
fant a droit à la vaccination, le père de fa-
mille n’a pas cédé.
Pareil pour Roseline, mère de trois enfants
dont un bébé de six mois. Après trois
heures de temps à essayer de la con-
vaincre, celle-ci a dit croire en la « guérison
divine ». Pour elle, c’est Dieu qui prend soin
de son enfant et elle. Membre d’une église
non reconnue Roseline affirme avoir fait le
vœu de ne jamais donner un quelconque
vaccin ni soins de quelque sorte que ce soit,
et de ne jamais aller à l’hôpital. Même son
de cloche chez son compagnon – Alex B. –
membre de la même église, qui a confié
que même en cas d’accident ils ne se rendraient jamais à l’hôpital. Le couple a
dit être prêt à affronter tous les dangers mais qu’ils ne risquent pas de changer
d’avis. Cependant, le pasteur de cette église dont ils sont les fidèles a fait vac-
ciner ses propres enfants tout comme les adeptes de certains groupes reli-
gieux réputés réfractaires à la vaccination tels que les témoins de Jehovah et
la Vraie Eglise de Dieu dont la collaboration a été d’un grand secours.
Iyock Osef est le directeur de l’école pri-
maire « Avenir du peuple », sis au quar-
tier Japoma à Douala. Son école compte
plus de 500 élèves dont des cibles des
Journées Locales de Vaccination (JLV).
Très tôt, ce Vendredi 25 Septembre, il a
accueilli les vaccinateurs venus accomplir
leur devoir. C’est ainsi que tous les
élèves de la maternelle ont été vaccinés.
« Nous avons reçu une correspondance
du district nous annonçant la vaccination
des enfants et bien entendu, nous avons
accueilli les vaccinateurs. Chez nous on
ne fait pas de problème, car nous connais-
sons bien l’importance de la vaccination
pour les enfants », a confié le directeur.
Iyock Osef rapporte qu’il y avait des pa-
rents qui refusaient de faire vacciner leurs
enfants sous prétexte que ceux-ci étaient
suffisamment vaccinés. Mais ils ont changé
d’avis une fois qu’ils ont été rassurés sur la
qualité de ces prestations sanitaires et qu’il
leur a été expliqué que c’est pour mieux
protéger les enfants contre la polio que les
campagnes de vaccination se font mul-
tiples.
LITTORAL
UN DIRECTEUR D’ECOLE FAVORABLE A LA VACCINATION
Iyock Osef a décidé de barrer la voie à la poliomyélite dans l’école dont il est responsable.
SUD-OUEST
DÉSINFORMATION, RUMEURS, CONVICTIONS RELIGIEUSES…, SOURCES DE REFUS De nombreux cas ont été répertoriés dans le district de santé de Kumba lors des dernières journées locales de vaccination. Certains ont été
gérés et d’autres non.
Entretien avec le directe de l’école, Iyock Osef.
©UNICEF Cameroon
Causerie éducative dans un ménage du district de santé de Kumba.
©UNICEF Cameroon
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COMMUNICATION & SOCIAL MOBILISATION
La proportion d’enfants manqués lors du monitorage indépendant dans les ménages est maintenue sous le seuil de 5%. Toutefois le
pourcentage d’enfants manqués en hors ménages est en augmentation depuis janvier 2015. L’amélioration du niveau d’information des
parents de mai à juillet n’a pas influé sur le % d’enfants manqués en hors ménage. Les absences constituent la principale raison de non
vaccination des enfants (en moyenne 50%). La proportion des refus était négligeable mais elle a connu une tendance à la hausse depuis
le mois de février 2015 (passant de 6% en février à 9% en mai et 8% en juillet).
RESULTATS DES CAMPAGNES DE VACCINATION CONTRE LA POLIO EN 2015
...En Chiffres
CARTOGRAPHIE DES REFUS : CAMPAGNES DE JANVIER À JUILLET 2015
Le nombre de refus enre-gistré au cours du moni-torage indépendant va croissant (242 en juillet contre 145 en février et 93 en janvier). Les cas se concentrent dans la cein-ture Centre (34 en janvier, 32 en février et 62 en juil-let), Littoral (31 en janvier, 75 en février et 98 en juil-let) et Ouest (16 en jan-vier, 19 en février et 57 en juillet). La région de l’Est qui restait sans cas en janvier en compte 4 en février et 11 en juillet.
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...En Chiffres
REPERTOIRE DES MOBILISATEURS COMMUNAUTAIRES
Résultats issus de la collecte de données sur les mobilisateurs sociaux en vue de la constitution d’un répertoire, réalisée en Août 2015 dans les 9 régions (excepté le Nord).
REPARTITION DES MOBILISATEURS SO-CIAUX PAR TRANCHE D’ÂGE
PROPORTION DES MOBILISATEURS SO-CIAUX RECRUTES DANS LA COMMUNAUTE
La plupart des mobilisateurs sociaux ont un âge compris entre 20 et
49 ans. L’âge minimum est de 12 ans (12 pour homme et 14 pour
femme) ; l’âge maximum de 96 ans (95 pour femmes et 96 pour
hommes). La moyenne d’âge est de 37 ans (35 pour femmes et 38
pour hommes).
98% des 10.402 mobilisateurs sociaux (dont la situation a été rensei-
gnée) ont été recrutés dans la communauté ; Le Sud-Ouest a le plus
faible taux (94%).
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VACCINATION DE ROUTINE
RELEVER LE TAUX DE COUVERTURE GLOBALE Les activités de vaccination intensifiées ont récemment été organisées à cet effet dans les regions du Centre et du Littoral.
ACTU PEV
L’évaluation des perfor-
mances du Programme
Elargi de Vaccination
(PEV) au premier se-
mestre 2015, montre
que le nombre d’enfants
non vaccinés reste élevé
à l’échelle nationale et
surtout dans les villes de
Yaoundé (région du
Centre) et de Douala
(Littoral). Cette situation
est préoccupante pour le
PEV dans la mesure où
ces deux régions con-
centrent 40% des en-
fants non vaccinés du
pays. Si ces enfants
étaient vaccinés, la cou-
verture vaccinale en
DTC-HepB-Hib 3 serait d’au moins 90%. Afin de corriger ces manque-
ments, et atteindre les objectifs fixés contenus dans le plan de travail
annuel 2015, des activités de vaccination intensifiée (AVI) ont été
planifiées en trois tours (Septembre, Octobre et Novembre) dans les
15 districts de santé prioritaires des deux villes susmentionnées.
A Yaoundé, la première édition s’est déroulée du 01er au 11 Sep-
tembre 2015, et à Douala du 15 au 27 du même mois. L’objectif ma-
jeur de ces AVI était de développer au sein des populations les con-
naissances, les attitudes et les pratiques en faveur de la vaccination.
L’atteinte de cet objectif passait alors par l’information, la sensibilisa-
tion et la motivation des bénéficiaires de la vaccination pour contribuer
à augmenter et à maintenir la demande vaccinale. La principale mé-
thode employée à cet effet a été la communication, définie comme une
des composantes clés et fondamentale pour le succès du PEV. Elle
entendait non seulement dissiper tous les mythes et doutes qui entou-
rent la vaccination, mais
aussi aider à faire com-
prendre l’importance de la
vaccination et surtout à
maintenir de manière per-
manente le dialogue cons-
tant entre les services de
vaccination, les commu-
nautés bénéficiaires et les
autorités.
Les mobilisateurs sociaux
pendant ces AVI, avaient
pour missions d’informer
les communautés des
méfaits des maladies, de
l’efficacité des vaccins,
des effets secondaires, du
calendrier vaccinal, des
populations cibles et des
jours des séances de vac-
cination. Après leur passage, les populations devraient : connaître
l’importance de la vaccination, les risques liés à la non vaccination, le
calendrier et la nécessité de respecter les rendez-vous ; être infor-
mées de l’apparition éventuelle de certaines manifestations adverses
post-immunisation, de la date, de l’heure et du lieu de la prochaine
vaccination, de l’importance de bien conserver le carnet de vaccina-
tion ; apporter ledit carnet à chaque consultation et séance de vaccina-
tion. Les mobilisateurs ont également œuvré à la gestion des cas de
refus de vaccination, à la recherche des perdus de vue et des zéro
dose et à la motivation des parents à amener leurs enfants de 0 à 11
mois se faire vacciner gratuitement. Ce n‘est qu’ainsi que l’on parvien-
dra à la réduction du nombre d’enfants non atteints, l’augmentation de
la couverture vaccinale, la réduction des abandons, la vaccination des
enfants difficiles à atteindre, la diminution du taux de mortalité et de
morbidité des maladies évitables par la vaccination.
Vaccination d’un bébé contre la rougeole.
©UNICEF Cameroon/Malle
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COMMUNICATION & SOCIAL MOBILISATION
HIS
Près de 1000 âmes sensibilisées, 300 ménages
visités, 150 enfants de 0 à 11 mois et 520 en-
fants de 12-59 mois recensés, aucun cas de
refus signalé dans le village de Ziver apparte-
nant, aire de santé de Madaka Chechem, Ex-
trême-Nord. Ainsi se déclinent les résultats de
la mobilisation sociale menée par Pok Pok
Dakoza, originaire de ce village, en prélude aux
journées locales de vaccination du 25 au 27
Septembre 2015. Père de 8 enfants du haut de
ses 53 ans, cet infatigable mobilisateur œuvre
depuis 2005 pour la santé des enfants de la
communauté dont il est ressortissant. Selon
Pok Pok Dakoza, le secret de sa performance
réside en bonne partie dans son mégaphone,
en plus du porte-à-porte. Il utilise cet instrument de communication pour la sensi-
bilisation des populations, à chaque fois que besoin est. Du haut d’une colline, il
s’en sert pour faire porter sa voix aux hommes, femmes et même enfants de sa
contrée.
Sa sensibilisation, Pok Pok Dakoza la fait en deux phases : la sensibilisation de
masse par le mégaphone et la sensibilisation de proximité par le porte-à-porte.
Afin que le message donné à travers le mégaphone aille le plus loin possible, le
mobilisateur dit choisir un lieu surplombant les autres,
comme sur un rocher ou une montagne par exemple,
deux jours avant la date de la vaccination. Comme
message, « je définis d’abord la poliomyélite, en Mafa
(dialecte local) on l’appelle le Koutpaya goudbolok
c’est-à-dire la maladie qui paralyse les jambes. Je
diffuse ensuite les informations sur la vaccination, et
leur donne le rendez-vous avec les vaccinateurs pour
les jours de campagne. Quand j’ai fini dans un
quartier je pars dans un autre où je me mets toujours
en altitude pour parler dans chaque direction, et je
recommence le travail… », confie le mobilisateur.
Selon lui, cette sensibilisation de masse à travers le
mégaphone est la plus importante car si elle n’est pas
faite, certaines populations risquent d’avoir des soup-
çons et refuser la vaccination. La sensibilisation par le porte-à-porte vient un jour
avant la vaccination, en appui à la première technique. Dans l’application de
cette méthode, Pok Pok Dakoza va dans toutes les maisons du village pour
annoncer l’imminence de la vaccination, car certaines personnes peuvent avoir
été absentes du village lors de la sensibilisation de masse par le mégaphone. «
Demain c’est le kilo (vaccination en dialecte local), il faut emmener tous les en-
fants au kilo », annonce-t-il à son passage dans les ménages.
POK POK DAKOZA
L’AS DE LA MOBILISATION SOCIALE DE MADAKA CHECHEM
Grâce à son mégaphone et au porte-à-porte, ce père de 8 enfants parvient à atteindre la barre de zéro refus dans
son village à l’Extrême-Nord du Cameroun.
« J’ai pratiquement 30
ans, mais je ne peux pas
m’épanouir comme je le
désire et comme mes
camarades d’âge le font
tout simplement parce
que je n’ai pas été vacci-
né et malheureusement
je suis paralysé à vie »,
confie Aristide Nkawo
Fustel, victime de la po-
lio. Né en bonne état de
santé, il a été atteint de poliomyélite alors qu’il avait 18 mois.
Bien que limité dans ses mouvements, le journaliste exerçant à la ra-
dio communautaire Codedem kul-melab de Lomié, a entrepris d’œuvrer en
faveur de la lutte contre la poliomyélite, afin d’éviter à d’autres enfants d’être
contaminés. « Je m’associe à la délégation régionale de la santé publique
(DRSP) de l’Est pour appuyer la mise en œuvre des activités de sensibilisa-
tion à travers la diffusion des messages Polio à la radio avant et pendant les
activités de vaccination supplémentaires, les séances d’animation radio sur
la vaccination et la Poliomyélite », dit-il.
Aussi, le « mobilisateur » anime des causeries éducatives dans les villages
en inter-campagnes, avec un programme préétabli et partagé avec les auto-
rités. Il produit régulièrement des supports de communication (disques) pour
la rediffusion à la radio et des rapports d’activités qu’il transmet à la DRSP
périodiquement.
ARISTIDE NKAWO FUSTEL
VICTIME DE POLIO ET ENGAGE DANS LA LUTTE CONTRE LA POLIO
Pok Pok Dakoza, en pleine mobilisation.
©UNICEF Cameroon/Nkuidjang
Le journaliste, en compagnie du point focal communication—Est.
©UNICEF Cameroon/Malle
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POLIO News
UNICEF Cameroon N°005/October 2015
COMMUNICATION & SOCIAL MOBILISATION
Cela fait maintenant quelques mois que cer-
taines régions du pays sont en épidémie de
rougeole. Qu’est-ce qui a jusqu’ici été fait en
termes de riposte ?
Face à la recrudescence des épidémies de rou-
geole au Cameroun il y a quelques mois, des
investigations ont été effectuées dans environ 07
districts de santé, suivi en fin Août 2015 par des
campagnes de riposte ciblant 1 005 208 enfants
de 09 mois à 10 ans dans les 27 districts de
santé en épidémie avec un fort potentiel d’exten-
sion.
En dehors de la vaccination, la gestion de l’épi-
démie comprend la prise en charge clinique des
cas, supplémentation en vitamine A, et le renfor-
cement du PEV de routine et de la surveillance
épidémiologique.
Quelle est la cible concernée par les actions menées à cet effet ?
Les ripostes du mois d’Aout ont ciblé les enfants de 09 mois à 10 ans dans les
districts de santé concernés. Pour la campagne prévue en Novembre prochain,
les enfants concernés sont ceux âgés de 09 mois à 14 ans.
En termes d’objectifs est-ce que les résultats administratifs de ces activités
de riposte sont satisfaisants ?
Pour une complétude des données à 99% des 27 DS couverts, les résultats par-
tiels indiquent une couverture de plus de 91,4% d’enfants vaccinés, en dessous
de l’objectif de 95% que nous nous sommes assignés. Aucune enquête de cou-
verture post vaccinale n’a été envisagée pour faire un rapprochement avec les
résultats administratifs.
Quelle est la situation actuelle de cette épidémie par rapport au système de
surveillance du GTC-PEV ?
A la 35eme semaine épidémiologique, au total 8,310 cas suspects de rougeole
ont été notifiés dans les déclarations hebdomadaires à travers le pays, soit 6 fois
le nombre enregistré durant la même période en 2014. Ce qui indique une recru-
descence des cas de rougeole. De ces cas, 1390 ont été prélevés et testés au
laboratoire avec 514 positifs (37%). L’analyse
des cas positifs montre que 74 districts de santé
sont en épidémie depuis le début de l’année
2015 contre 49 en 2014. L’analyse des épidé-
mies commencée en 2014 montre que 18 de
ces épidémies restent encore actives en 2015.
Ce qui donne un total de 92 districts en épidé-
mie en 2015.
Des perspectives pour l’avenir ?
Une campagne de suivi est prévue en No-
vembre dans tous les 189 districts de santé du
pays.
Quel appel vous avez à lancer à la population
en termes de communication dans le cadre
de la lutte contre cette épidémie ?
Depuis quelques mois une épidémie de rou-
geole sévit au Cameroun. La vaccination de-
meure le moyen le plus efficace pour protéger les enfants contre cette maladie.
Le succès de la prochaine campagne de vaccination contre la rougeole dépendra
en grande partie de notre engagement et notre participation active, y compris du
personnel de santé, parents, leaders communautaires, responsables à tous les
niveaux et les médias. Des équipes de mobilisateurs sociaux feront du porte-à-
porte pour s'assurer que tous les enfants cibles, surtout ceux des zones les plus
inaccessibles, sont inclus dans la campagne de vaccination. Nous avons besoin
de vacciner autant d'enfants que possible pour empêcher la propagation du virus.
Un dernier mot ?
La rougeole est une maladie contagieuse, virale et meurtrière chez les enfants
de moins de cinq ans. Elle est prévenue à travers la vaccination offerte gratuite-
ment dans la routine par le Programme Elargi de Vaccination pour les enfants de
0 à 11 mois et par des campagnes préventives de suivi qui se déroulent tous les
trois ans environ. Le Ministère de la Santé Publique prévoit une campagne de
vaccination anti-rougeole en Novembre sur l’étendue du territoire national. Assu-
rons-nous que chaque enfant de 9 à 14 ans soit vacciné. Sauvons des vies et
prévenons des infirmités. Vaccinons !
ROUGEOLE « VACCINER AUTANT D’ENFANTS QUE POSSIBLE POUR EVITER LA PROPAGATION DU
VIRUS » Le Dr Désiré Nolna, Secrétaire Permanent adjoint (SPA) du Groupe Technique Consultatif du Programme Elargi de Vaccination
(GTC-PEV), parle des actions menées en riposte aux épidémies de rougeole au Cameroun.
PAROLES
« Sauvons des vies et prévenons des infirmités », Dr Désiré Nolna.
©UNICEF Cameroon
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POLIO News
UNICEF Cameroon N°005/October 2015
COMMUNICATION & SOCIAL MOBILISATION
VECUS DU TERRAIN
MOBILISATION SOCIALE
UN JEUNE VOLONTAIRE CONTENT DE SON ŒUVRE
Jean Rodrigue est un jeune résidant Japoma à Douala. Pour la première fois,
il a décidé d’être mobilisateur pour les journées locales de vaccination (JLV)
contre la polio, déroulées du 25 au 27 Septembre dernier. Etudiant en Droit
Privé 3e année, il a commencé à sillonner les ménages de l’aire de santé de
Japoma le Mercredi 23 Septembre, soit deux jours avant le début de la cam-
pagne proprement dite. Objectifs : informer les parents de la prochaine tenue
des JLV et assurer le marquage des ménages. A la question de savoir ce qui
l’a motivé à exercer cette activité, c’est sourire aux lèvres qu’il répond : « Je
me suis engagé car j’ai des facilités de communication orale. Je me suis dit
que ça pouvait aider à informer les ménages sur l’importance de la vaccina-
tion pour les enfants de moins de 5 ans. »
Dans l’exercice de son volontariat, Jean Rodrigue a dit avoir rencontré en
majorité des parents très accueillants et ouverts à l’information. Toutefois,
certains ont manifesté leur réticence à la vaccination du fait de leur religion ou
du nombre de campagnes. Fort heureusement, ceux-ci ont finalement été
convaincus grâce à l’art oratoire du volontaire, qui leur a fait comprendre que
c’est très important qu’ils vaccinent les enfants jusqu’à ce que la polio dispa-
raisse complètement.
Parlant des leçons tirées de cette expérience, Jean Rodrigue a avoué avoir
été convaincu par la réalité du terrain, et heureux de constater qu’il connais-
sait des techniques de communication et aussi qu’il avait beaucoup à ap-
prendre. C’est avec enthousiasme qu’il a promis de recommencer la pro-
chaine fois, bien que le travail ne soit toujours pas facile sur le terrain.
INITIATIVES
LE CHEF DU CENTRE DE BOULEMBE OFFRE DES CHASUBLES ET CASQUETTES AUX
MOBILISATEURS SOCIAUX
Informer 95% de parents, vacciner 100% d’enfants de 0 à 59 mois pen-
dant les campagnes de vaccination de masse et améliorer la couverture
en PEV de routine. Tels étaient les objectifs de Berthe Nguimatio, chef
du centre de santé de Boulembé dans la région de l’Est, lors des der-
nières journées locales de vaccination déroulées du 25 au 27 Sep-
tembre 2015.
Pour atteindre ces objectifs, la dame au grand cœur a recruté six mobi-
lisateurs supplémentaires. Son équipe à la base constituée de quatre
en comptait alors dix à la fin. Pour la même cause, Berthe Nguimatio et
le chef de l’aire de santé de Grand Boulaye, Vincent de Paul Mbomo
ont fait confectionner 28 chasubles et 28 casquettes pour les mobilisa-
teurs sociaux et vaccinateurs, afin que ceux-ci soient mieux identifiés
sur le terrain et ainsi minimiser les risques d’agressions dont ils sont
quelques fois victimes. Pour encore plus de crédibilité, Berthe Ngui-
matio entend confectionner des badges pour les mobilisateurs à l’ave-
nir.
Sur le terrain, les mobilisateurs sont facilement identifiables.
© UNICEF Cameroon/Malle
Jean Rodrigue, le volontaire.
© UNICEF Camroon/Simpore