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Les Carnets du patrimoine - N° 4 CONSEIL GÉNÉRAL DU VAR 2007 Le pointu

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LesC

arnetsdu

patrimoine

-N°4

C O N S E I L G É N É R A L D U V A R

2007

Le pointu

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Directeur de publicationRégis Rostein, directeur de la communication

RédactionGabriel Jauffret

Coordination et suivi de fabricationDirection de la communication

PhotographiesLéopold Trouillas

Conception/réalisation graphiqueStudio Arfi

IllustrationsRémy Kerfridin (pages : 6, 7, 8, 11, 13, 14, 15)

Studio Arfi (pages : 9, 10, 16, 17, 19)

PhotogravureGraphic Azur

Impression10 000 exemplaires sur papier recyclé

Imprimerie Hémisud - Octobre 2007 - ISSN en cours

Site webwww.var.fr

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ommairesÉdito page 3

Le pointu, un bateau à francs bords sur membrures sciées page 4

Des bois provençaux page 6

La mise en forme page 8

L’âge d’or des pointus page 10

Des nouveaux galbes venus du sud page 11

La voile latine page 12

La motorisation page 13

Une vie bien rude ! page 14

La fraternité des gens de la mer page 18

Le pointu toulonnais page 20

La motorisation page 21

Lexique page 22

Bibliographie page 23

«Les sauveteurs du pointu» page 24

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é ditoHorace LanfranchiPrésident du Conseil général du Var

Avec leurs formes galbées, leurs couleurs vives, les pointusparticipent à l’animation des ports varois où le démaillage dessardines ou des poissons de bouillabaisse draine toujours unefoule de curieux ou d’estivants.

Les matériaux composites, les techniques modernes de lapêche ont bien failli avoir raison d’eux. Après une longueéclipse, amateurs de vieux gréements et plaisanciers tententde les remettre à l’honneur. Un pointu, un cabanon, durantdes générations, ce fut le bonheur simple et tranquille chantépar Vincent Scotto. En fait, le pointu mérite mieux que cetteimage d’Épinal vouée un peu trop facilement aux cigales etaux girelles.

Venus du fond des âges, les pointus attestent de la science descharpentiers de marine qui leur donnèrent forme, deséquipages qui les armèrent, Provençaux, Liguriens,Napolitains ou Catalans.

Les pointus sont d’abord des bateaux qui peuvent affronter lespires caprices de la mer quand le mistral déchaîne ou se lève leterrible vent d’Est. Bateaux de peine, riches d’une fabuleusehistoire, ils ont apporté leur pain quotidien à des générationsde pêcheurs. Aujourd’hui perdus dans le flot anonyme descoques de plastique, ils ne veulent pas mourir.

Ce carnet du patrimoine permettra à chacun de les découvrir.

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Un bateau à francs bords sur membrures sciéesLe pointu

Nœud de grappin

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Les pointus apportentbune note colorée à

nos ports littoraux.Adaptés à la pêche autrémail, se comportantbien aux caprices de lamer, aux exigences de lanavigation enMéditerranée, ils doiventleur originalité à leursformes galbées qui n’ont guère été modifiées depuis l’Antiquité.Ils appartiennent à la même veine que les galères, les tartanes, leschebecs*, les gourses*, les mourres de pouar*.

Les pointus devraient leur nom àleurs formes effilées à leurs deuxextrémités. Une appellation récentequi leur aurait été donnée au débutdu XIXe siècle par des officiers demarine toulonnais séduits par cesbateaux construits à francs bords surmembrures sciées.

Les pointus, qui dans leurs grandes lignes se reconnaissent danstous les ports deMéditerranée occidentale,présentent pourtant destouches locales, souventsingulières, lointainhéritage de leursconstructeurs, des char-pentiers de marine venusde Catalogne, de Ligurie,de Naples ou de Sicile.

Le pointu5 * voir lexique fin de brochure

Bateaux mythiques, trèssouvent abandonnés par lespêcheurs professionnels, ilssont devenus aujourd’huipour les plaisanciers un dessymboles de l’art de vivre etdes côtes provençales.

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Le bois utilisé est l’objet de touslles soins des charpentiers.

Pour les membrures, ils utilisentl’ormeau, le chêne, le frêne, lemûrier et l’acacia ; pour le bordagele pin d’Alep qui depuis 1780 aentrepris la colonisation desmassifs calcaires varois, le pinparasol et le pin sylvestre.

Ce n’est qu’à une date plus récenteque les charpentiers de marineauront recours au mélèze, raredans le Haut-Var, maisparticulièrement abondant dansles Alpes de Haute-Provence.La quille, seule pièce à avoir uneforme géométrique simple,

constituée en une seule pièce estconstruite en chêne.Elle reçoit une semelle réaliséedans un bois plus tendre.Les arbres sont abattus en périodehivernale impérativement à « lunevieille ».

Pour la fabrication des tolets et desbittes d’amarrage, les charpentiersde marine ont recours au boisd’arbousier, de cade ou de bruyèreréputés pour leur dureté.

Aujourd’hui ils emploient tou-jours le chêne, mais utilisenttrès largement les boisexotiques.

Des bois provençaux

Rabot

Nœud de bois double

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Les outilsLes outils des

charpentiers de marinesont des plus simples,l’herminette à lamecourbe qui sert àdégrossir, la scie à grume,la scie à ruban qui audébut du XIXe sièclepermettra de travaillerles membrures.

Les charpentiers de marinevont eux-mêmes en forêtpour examiner les arbresappelés à leur fournir le boisnécessaire. Les troncs, maisaussi les branches maîtressessusceptibles de leur fournirdes pièces de forme sontminutieusement examinés.

Les meilleurs constructeursde pointus étaient etdemeurent les charpentiersde marine d’origineligurienne ou napolitaineinstallés dans de pittoresqueschantiers établis près desports de pêche les plusactifs du littoral varois.

Héritiers d’un savoir-faireexemplaire, transmis degénération en générationsouvent dans le plus grandsecret, ils travaillent sansplan à partir de gabarits.Le plus célèbre d’entre euxest le gabarit de Saint-Joseph, un modèle en troisgrandeurs qui permettait detracer les membrures.

marteau court

Herminette

Fausse-équerre

Ciseauxà bois

Scie

maillet

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Les pointus les plus courantsbmesuraient six mètres, mais

certains d’entre eux atteignaientjusqu’à huit mètres.Leur longueur était exprimée enpans, le pan équivalant à 25 cm.La mise en forme d’un pointu enconstruction obéissait à un ordrebien établi. Les membrures étaientfixées sur la quille qui recevaitl’étrave. L’étrave et l’étambot*étaient ensuite tracés au gabaritpuis assemblés à l’aide de boulonsen fer.Les bordés étaient façonnés et

cloués à l’aide de clousgalvanisés, ou

mieux des rivetsen cuivre.

Le bordage achevé, venait ensuitela pose des bancs, dont le banc demât placé au niveau de laquatrième membrure. Ensuite leplat bord découpé dans unplateau de chêne puis la pose duplancher, le payol, enfinl’organisation intérieure dubateau dont un compartimentdestiné à recevoir lepoisson.

La coque était alorssoigneusementcalfatée à l’aide detresses de coton ou dechanvre, l’étanchéité dubateau était confortée dans lestemps les plus anciens par l’usagedu brai gras*, de la poix et dugoudron obtenus par distillationde la résine de pin.Les pins sylvestre étaient alorssoumis dans notre région àl’opération dite du résinage.Elle se pratiquait au mois de mai,de larges incisions étaient ouvertesdans les troncs des arbres libérantainsi leur sève: la résine recueilliedans des pots de terre cuite.À ces produits odorants devaientplus tard se substituer les masticssynthétiques.

La mise en forme

Nœud de pêcheur

Étoupe

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Le ponçage de la coque précédait la mise en peinture.Une opération longue et délicate menée à l’aide d’une planchetterecouverte jadis d’une peau de requin et aujourd’hui par dupapier de verre.Les nœuds étaient soigneusement frottés à l’aide d’une goussed’ail ou de gomme arabique pour favoriser la prise de la peinture,rouge pour la carène, bleue pour la coque.

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Une pièce essentielle fait encorela gloire des pointus, le capian.Le capian est une partie

intégrante de l’étrave, symbolecommun aux ports de laMéditerranée occidentale.

Allégorie de la force masculine,c’est le phallus vénitien souvent

peint en rouge.

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L’âge d’or des pointus !Incontestablement il se situeentre 1850 et 1930.En 1926 on dénombre dansle Var 663 pointus arméspar 1600 marins pêcheurs.Les captures sont trèsimportantes.Sans aucun rapport avec lesquantités de poissonsdébarquées aujourd’hui.

En 1901 le port du Lavandoudéclare 135,845 kg depoissons, Bandol 25,638 kg.En 1926 les ports de Toulonet de La Seyne 222,500 kgde poissons.

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Nœud de capucin

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Au lendemain de la seconde guerrebmondiale, la flottille de pêche varoise

réquisitionnée en partie par les troupesallemandes et italiennes se trouve en piteuxétat. Il faut dans les meilleurs délaisconstruire les pointus nécessaires à lareprise de la pêche littorale.Les charpentiers de marine provençauxétant en nombre insuffisant, les autoritésfont appel à des charpentiers venus deTunisie et même du Maroc. Ils apportentavec eux des gabarits nouveaux et despointus aux formes nouvelles font leurapparition dans les ports varois.

De nouveaux galbes venus du sud

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Bateaux à voile et à avirons, lesbpointus sont gréés en voile

latine d’influence arabe. Leur mâtauto-porteur fait la longueur dubateau, l’antenne quelques mètresde plus, la voile couvrant unevingtaine de mètres carrés.Le foc* est peu utilisé. Tailléesdans une toile robuste, les voilessont teintes comme les filets avecdes écorces de pin mises à bouillirdans un grand chaudron decuivre. Les pêcheurs qui optentpour le rouge teintent leurs voilesavec du cinabre (sulfure demercure) mélangé à l’argile.

La couleur est fixée pard’abondants rinçages à l’eau demer. La voile latine a unmaniement délicat. Le gréement esttrès simplifié du fait de la mobilitéde la voile autour d’un point fixe.Les pêcheurs ne l’utilisent que pourse rendre sur les lieux de pêche ourevenir au port, aux alluresportantes ou de largue. La voilelatine performante aux alluresportantes marche mieux au près*qu’une voile carrée.

La voile latine… Nœud en huit

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Un proverbe légendaireatteste encore de sonmaniement difficile :« Si me coneïsse pas, me

toques pas! »(Si tu ne me connais pas, ne

me touche pas!).

La motorisation

Les pointus étaient armés parbtrois ou quatre hommes.

Le patron était à la barre.À chaque coup d’aviron, lesmatelots prenant appui sur leurspieds se soulevaient sur leurs bancset pesaient de tout leurs corps.Une épreuve harassante, surtoutquand après une bonne pêche, lesbateaux rentraient au port enfoncésdans l’eau jusqu’aux dalots*.La motorisation des pointus, à partir de 1913, modifiera radicalement lemode de vie des pêcheurs à qui sera désormais épargnée la vougado*: àl’aviron, il fallait quatre heures pour rallier l’île du Levant au départ duLavandou.

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Pointus sortant de la Rade de Toulon

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Une vie bien rude !

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En ce début dedsiècle, la vie

des marins pêcheurs qui armentles pointus est encore bien rude.Avant la motorisation de leursembarcations, c’est à la ramequ’ils rejoignent le plus souventleurs lieux de pêche, les filets sontrelevés à bras.À la belle saison, pour éviter desfatigues inutiles, les pêcheurs ontl’habitude de mouiller leursbateaux à proximité de leur zonede pêche dans une crique abritée.

Ils ne rentreront qu’au matin.La nuit, ils la passeront à bord deleurs pointus, protégés par unprélart*. Leur nourriture à base depoisson reste frugale.Lorsqu’ils appareillent, ils rangentdans un ordre minutieux leurmatériel et ingrédients depremière nécessité : pain, huiled’olive, sel, poivre, marmite enfonte, bonbonne de vin, tonneletd’eau douce, sac depommes de terre.Entre deux pierres,dans une criquebien abritée, ilsétablissent unfoyer rustique surlequel ilspréparent

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Le pointu de la liberté !Les patrons pêcheursjouèrent un rôle considérabledurant la résistance.Le plus connu d’entre eux futun patron lavandourain quiun soir de tempête embarquale général Giraud à la barbedes troupes ennemies.Évadé des geôles allemandes,c’est à bord d’un pointu quel’illustre soldat rallia le sous-marin qui devait letransporter à Alger.

une bouillabaisse en utilisant lespoissons « touchés », mutiléspar les poulpes et les seiches, et,de ce fait, rendus invendables.

Un menu qui ne varie guère etqui constitue bien souvent laseule nourriture des pêcheursitaliens venus louer leursservices l’été dans les ports depêche varois.Quand la tempête survient, pasquestion de rentrer au port.Les pêcheurs mouillent leurbateau dans une crique abritéeou mettent le cap sur les « abrisde pêcheurs » construits par lesprud’homies, surtout sur lescôtes des îles d’Hyères : unemauvaise estacade* pour

amarrer le bateau, un abriqui se réduit à une

grande piècepourvue d’unecheminée,d’une tableet de bancs.

Nœud de plein poing

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Nombreux furentles pêcheurs

étrangers, catalans,liguriens, napolitainsvenus faire campagnesur les côtes varoises.

En 1721, aulendemain de lagrande peste, à lademande du roi deFrance, ce sont despêcheurs catalans quiviennent s’installer àMarseille puis sur lelittoral de l’Ouestvarois pourremplacer les marinsprovençaux emportéspar le fléau.

Plus tard, ce sont despêcheurs italiens quiremplaceront lespêcheurs varoisretenus au service duroi par les grandesguerres maritimes.

La fraternité des gens de mer !

« La mer est au bon dieu…Tout le monde a le droit de

pêcher dès lors qu’il se conformeaux règlements ».

Cette maxime empreinte desagesse a dicté les démarches desprud’hommes durant des siècles.

Nœud de carrick

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En 1761, le pactede famille concluentre la France,l’Espagne et le

Royaume des deux Sicilesautorise les Catalans et lesNapolitains à pêcher sur lescôtes méditerranéennes.

À une époque plus récente,Liguriens et Napolitainspêchent sur les côtes varoises.À bord de leurs bateaux à voile

tout au long de leur transit, ilspêcheront et vivront de leurpoisson vendu au gré de leursescales.Arrivés dans le Var, ils serontemployés comme matelots parles patrons pêcheurs quirenforcent ainsi leurs équipagesdurant la saison d’été.Leurs conditions de vie sonttrès précaires puisqu’ils viventpratiquement à bord de leurbateau.

Mullet Rouget Serran

Barbeau

Sandre

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Le noms des pointusIls sont le reflet des convictionspolitiques, sociales, religieusesdes patrons pêcheurs qui lesarment.� Religieuses : Saint-Pierre,Saint-Joseph.

� Politiques : Mirabeau,Babeuf, Robespierre, Carnot.

� Patriotiques, surtout après laGrande Guerre : le Poilu,l’Éclaireur, le Vengeur, leVoltigeur, le Triomphant,noms de bâtiments de guerresur lesquels ont servi nombrede patrons pêcheurs.

� Sociales : le Pasteur.

Émue par le sort de ceshommes, l’épouse de Jules Vernefait construire au port duMourillon un abri où ils peuvents’abriter.

En 1889, une loi réserveexpressément la pêche côtière ànos nationaux. Elle éloignedéfinitivement les pêcheursitaliens de nos côtes. La plupartd’entre eux demandent leur

naturalisation et font souche dansles ports de pêche varoise où leursdescendants sont toujours établis.

Au lendemain de l’indépendancede l’Algérie et de la Tunisie, denombreux patrons pêcheurs(Pieds-Noirs) s’établissent dansles ports du littoral varois.Les prud’homies jouent un rôleconsidérable dans leur accueil etleur intégration.

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Nœud de chaise

Galères, devinrent plus tard despontons destinés aux galériens

La langue des galèresDans leur quotidien, lespêcheurs varois utilisaient destermes venus tout droit dutemps des galères encore baséesà Toulon au XVIIIe siècle.Ils perdurent encore.Dans la Royale, on mouille uneancre, les pêcheurs « frappentle fer ». Ils ne tirent pas sur lesavirons, mais sur des rames. Auterme de nage, la corvée derame, ils préfèrent celui devogue, la vougado.

Bateaux-taxisLes relations entre Toulon etLa Seyne par voie maritimeperdurèrent jusqu’en 1836,date de la mise en service dupremier vapeur.Elles étaient assurées par degros pointus qui naviguaient àla voile ou à l’aviron.Le service était fréquemmentinterrompu par les tempêtes demistral ou les houles d’est, larade n’étant pas fermée parl’actuelle jetée.

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Les charpentiers demarine eétablis sur le

littoral varois ont subi lesinfluences italiennes,catalanes et même maltaises.Des influences que l’onreconnaît aisément dans lespointus sortis de leurchantier.Il existe pourtant unespécificité varoise, celle dupointu toulonnais ouraffiau. Sa construction estau tiers, c’est à dire que salargeur ne dépasse pas letiers de sa longueur.L’éperon sur les pointusméditerranéens a étésupprimé pour êtreremplacé par un capiantriomphant.Le raffiau n’en conserve pasmoins ses formes pointuesce qui lui permet d’évoluerà la rame aussi bien enavant qu’en arrière.Sa chambre, c’est-à-dire lapartie qui s’étend du mâtau coqueron, n’a pas debancs fixes ou mobiles. Unpayol transversal traversetoute la largeur du bateau.

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Le pointu toulonnais

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Bateaux de plaisance

Nœud de plein poing

Parmi les premiers moteursmontés sur les pointus, ilconvient de citer les moteursAster, Ballot, Castelnau,

Baudouin, Couach, Bernard.Le monocylindre et le quatrecylindres Baudouin, inusables,sont encore présents dans toutes

les mémoires.

Les pointus armés par desgpêcheurs professionnels ou

des plaisanciers participèrent audébut du XIXe siècle à des régates.L’épreuve la plus connue était cellede la rade de Toulon organiséedans les années 1920 par lesassociations nautiques de Toulonet de la Seyne.Depuis longtemps les plaisanciersont adopté les pointus. Varoisadeptes de la pêche à lapalangrotte ou estivants séduitspar leurs formes galbées. Le plusillustre d’entre eux fut sans douteGeorges Simenon qui séjournalongtemps à Porquerolles avant laguerre.Le célèbre romancier écrivait danssa petite maison qui faisait face àla jetée et aux pointus à l’amarre.

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Allure portante : direction quesuit un bateau par vent arrière.

Amure : cordage fixant le coind’une voile établie du côté d’oùvient le vent.

Au près : un navire est au prèslorsque ses voiles lui permettent dese rapprocher le plus possible de ladirection du vent.

Brai : résine de pin ou goudronutilisée pour assurer l’étanchéité descoques en bois.

Bouffer : en Provençal, « souffler ».

Calfatage : opération consistant àgarnir d’étoupe, de poix, degoudron, les fentes de la coque d’unbateau pour la rendre étanche.

Capian : pièce en bois fixée surl’étrave servant de bitte d’amarrage.Symbole phallique rehaussé par desjoues de bois, le plus souventpeintes en rouge.

Chambre : soute

Chebec : bâtiment à voile latine àformes fines pouvant naviguer à larame.

Coqueron : soute à l’arrière d’unbateau.

Dalots : espace destiné àl’écoulement de l’eau.

Étambot : pièce de bois implantéedans la quille d’un bateau qu’ellecontinue obliquement à l’arrière.

Étrave : avant d’un bateau.

Estacade : appontements réalisés àl’aide de pièces de bois.

Éperon : partie de bois saillantefixée sur la proue d’un bateau.

Foc : voile triangulaire.

Gourse : bateau méditerranéen.

Largue : route perpendiculaire à ladirection du vent.

Mourre de pouar : en provençal,museau de cochon. Terme utilisépour désigner l’éperon et parextension le bateau qui le porte.

Payol : plancher, caillebotis.

Palangrotte : ligne de fondpourvue d’un plomb terminal deforme pyramidale et de deux outrois hameçons.

Prélart : bâche souple goudronnée.

Plat bord : planches horizontaleslimitant les bordages.

Pointu : bateau de pêcheméditerranéen.

Trémail : filet de pêche formé detrois nappes superposées.

Vougado : transit à la rame.

Lexique

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Le pointu23

Jules VENCE« Bateaux et embarcations à voilure latine, cabotageet manœuvres, pêche, balisage, pilotage, plaisance »Laffite Reprint 1980.

Alphonse CANESSA« Rue du Phare, ainsi vivait-on à Porquerolles »Éditions Pages Nouvelles 1985.

Paul GOURRET« Provence des pêcheurs »Éditions Serre 1981.

Émile JAHANDIEZ« Les Îles d’Hyères, monographie des Îles d’Or »Laffite Reprint 1977.

Bernard CADORET, Nathalie COUILLAUD,Jean-Pierre GUILLOU, Michel PHILIPPE, Bernard VIGNE« Guide de la manœuvre des petits voiliers traditionnels »Éditions du Chasse-Marée/Armen 29177 Douarnenez CEDEX - 2001.

POILROUX, « R. Autiero, constructeur de barquettes »Le Chasse-Marée N° 13/Armen 29177 Douarnenez CEDEX.

Francis MARNIER« Le Lavandou »Imprimerie de la Charité – Montpellier – 1986.

BLASI« Et voguent barquettes et pointus »Édisud.

Bibliographie

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Association les Amis de la VoileLatine (AVL) LE MANCHOTMonsieur Stéphane BILLAUT108 rue Henri Lacroix83000 TOULONwww.lemanchot.org

Union Sociale Maritime244 avenue Infanterie de Marine83000 TOULONTél. 049446 53 15

Association de Sauvegarde desEmbarcations Traditionnelles(ASET)96 rue Bernard Bras - Les Playes83140 SIX-FOURS-LES-PLAGES

Société des voiliers detraditions et voiles latinesBP 72 - 83990 SAINT-TROPEZ

Association Les VoilesLatines de Saint-Aygulf83370 SAINT-AYGULFhttp://perso.wanadoo.fr/voiles-latines-frejus/

Fédération des associationsœuvrant pour le patrimoinemaritimechemin Plaine de Bouisson83400 GIENS-HYÈRES

Association Voiles latinesMairie de Saint-Mandrier83430 SAINT-MANDRIER

Association pour la Sauvegardedu Pointu Provençal (ASPP)Les Bois 3B - 45 Montée de Costebelle83400 HYÈRESwww.pointu-provençal.com

Association CapianLa Meursault 445 avenue Maurice Jeanpierre06110 LE [email protected]

Club nautique seynoisImmeuble RotondeBoulevard Toussaint Merle83500 LA SEYNE-SUR-MER

Association patrimoineet histoire seynoise318 chemin Aranud83500 LA SEYNE-SUR-MER

Union maritime du MourillonSection sport pointu et tradition183 littoral F. Mistral83000 TOULON

Association La Partèguerue Saint John Perse83406 PRESQU'ILE DE GIENShttp://perso.wanadoo.fr/partegue

Fédération Patrimoine MaritimeMéditerranéen155 chemin plaine de Bouisson83400 GIENS -HYERESTél. 04 94 58 92 [email protected]

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