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partager notre passion pour la ville novembre 2008 - avril 2009 conclusions ÉTATS GÉNÉRAUX DE STATEN-GENERAAL VAN CITIZENS’ FORUM OF RUXELLES RUSSEL RUSSELS

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Entre novembre 2008 et avril 2009, Bruxelles a vécu,au cours des six mois de ses États généraux, unprocessus démocratique inédit d’une rareintensité.

Les dix organisations de la “Plate-forme de lasociété civile”, qui ont mis l’événement sur pied, enfont aujourd’hui le bilan et adressent leurs conclu-sions aux citoyens de Bruxelles, à la société civileorganisée et aux responsables politiques.

Bruxellois, Flamands, Wallons, Belges, Européens, ouautres citoyens du monde, pour qui Bruxelles repré-sente quelque chose, nous vous demandons d’enten-dre ce que la société civile bruxelloise désire vousdire et vous invitons à vous en saisir. A vousBruxellois, qui êtes concernés au premier chef, nousdemandons instamment de prendre votre avenir enmain avec toutes celles et ceux qui, à Bruxelles et ail-leurs, veulent contribuer à ce que cette ville relève lesdéfis qui sont les siens et devienne un exemple pourl’Europe et tous les Européens.

Les Etats généraux de Bruxelles ont suscité unelarge mobilisation. Plus de 2.600 personnes ontparticipé aux cinquante heures de discussions orga-nisées en 18 réunions, plusieurs milliers ont souhaitéêtre tenu informés, les notes de synthèse ont été télé-chargées à plus de 25.000 reprises, un large public asuivi nos discussions à travers les medias et surInternet. Jamais par le passé une délibération d’unetelle ampleur n’avait eu lieu à l’échelle de la Région

de Bruxelles-Capitale à propos de l’avenir de la ville-région et de sa zone métropolitaine.

Les dix initiateurs ont pu compter sur l’engagementdes universités. Celles-ci ont mobilisé, en un lapsde temps très court, une centaine de scientifiques.Leurs seize notes de synthèse dressent une fresque,particulièrement pertinente, des constats, des ques-tions-problèmes et des pistes d’action avancées pouraffronter les difficultés que connaît la ville et pours’engager résolument vers le futur. De très nombreuxtémoins privilégiés et des acteurs économi-ques, sociaux, politiques et culturels deBruxelles ont également enrichi les débats et par-tagé leur expérience ainsi que leur expertise avec lesautres citoyens. Le bilan des États généraux est richede l’ensemble de ces contributions (voir surwww.etatsgenerauxdebruxelles.be). Il est à la dispo-sition de tous et en particulier des responsables poli-tiques. Enfin, nous sommes fiers d’avoir créé, commerarement, un espace de dialogue entre néerlan-dophones et francophones qui, chacun dans leurlangue, ont pu s’exprimer dans le respect mutuel.

Nous avons instauré une forme et un esprit de débatdémocratique, sérieux, courtois et à l’écoute de l’au-tre. Les États généraux de Bruxelles ont soulevé unénorme vent de fraîcheur. Nous nous en félicitons.

Nous n’avons cependant pu éviter certains déficitsde la démocratie participative, ni surmonter toutes lesfractures dont cette ville est la victime. Les Bruxellois

une volonté de rassemblerles forces vives de la ville

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issus de l’immigration populaire et des milieux euro-péens ont trop peu participé à nos travaux. La mécon-naissance de la langue de l’autre a pu constituer unobstacle à la communication entre tous. Les jeunesdevront être davantage mobilisés. Nous sommesconscients de ces déficits et chacun de nous comptepoursuivre ses efforts pour y remédier.

Les États généraux de Bruxelles ont en tout cascontribué à réhabiliter le débat politique, au sens d’unintérêt pour les affaires de la cité. Ils ont rassemblétoutes celles et ceux que cette ville passionne. Ils ontcréé un grand espoir. Après avoir initié ce proces-sus, nous sentons la responsabilité qui nous incombe,de ne décevoir personne. Nous nous engageons entant que société civile de cette ville, à ne pas relâcherla mobilisation, à maintenir en vie et à élargir ce nouvel espace de débat démocratique, à contribuer àla construction d’une opinion publique bruxelloisecrédible.

Ce souffle nouveau doit pouvoir rayonner. Les Étatsgénéraux de Bruxelles nous ont livré un bel état deslieux. Nous en présentons ici les idées-forces, lesurgences incontournables, les logiques implacables.Nous appelons toutes les organisations de Bruxelles,les participants au processus et tous nos concitoyensà reprendre le débat, à prendre position par rapport ànos conclusions. Nous voulons que ce document soit

largement diffusé et partagé à travers la société.Nous espérons surtout que nos gouvernants, à tousles niveaux de pouvoir, du communal au fédéral et àl’européen, en passant par le communautaire et lerégional, entendent clairement l’appel et en tien-nent compte dans les négociations à venir.

De nombreuses pistes d’action ont été soulevées.Plutôt que d’en faire le catalogue, nous vous livronsnos conclusions sous forme de cinq chantiers qui doi-vent définir une vision pour Bruxelles, un projetd’avenir et une manière dont la cité doit être gérée.

Nous sommes conscients du fait que cela impliquedes changements sensibles dans nos manièresde faire. C’est à cela qu’appelle solennellement lasociété civile de Bruxelles.

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Bruxelles est la plus grande ville du pays. Aprèsdes décennies de déclin, la population bruxelloises’est remise à croître à un rythme soutenu depuisquelques années. Nous avons aujourd’hui plus de1.050.000 habitants, sans compter les dizaines demilliers non enregistrés, qu’ils soient en demanded’asile ou de passage chez nous (étudiants, visiteurs,stagiaires, etc.). Mieux encore, le Bureau du Plan pré-voit jusqu'à 150.000 nouveaux habitants à l’horizon2020 (sans considérer de scénario volontariste en lamatière). C’est une chance car il s’agit surtout d’unepopulation jeune, d’origines diverses, qui doit nouspermettre d’envisager un avenir dynamique pourBruxelles.

C’est aussi un défi car le “city boom” augmenteraimmanquablement les besoins en logements (sansdoute 50.000), en emplois, en infrastructures (crè-ches, écoles, transports en commun, etc.) et en tissuassociatif, dans une ville qui peine déjà à satisfaireles demandes actuelles. Et ces nouveaux Bruxellois(pauvres ou riches) ne contribueront pas nécessaire-ment à renforcer l’assiette fiscale déjà insuffisante denotre Région.

S’il n’est pas préparé, le “city boom” risque doncd’aggraver la dualisation qui sévit au sein de la popu-lation et de compromettre la capacité des pouvoirspublics à financer ces nombreux nouveaux besoins.

Cette situation nous force dès lors à accélérer forte-ment le rythme et à changer à très court terme lesmodes de gestion et de planification de laville, afin de pouvoir réagir de manière beaucoupplus performante et faire de ce défi une opportunité.

1. MIEUX PLANIFIER ET INTÉGRER LES DIFFÉRENTES POLITIQUES URBAINES

Pour des raisons historiques et institutionnelles, laplanification intégrée n’est pas le fort deBruxelles. Mais le défi démographique imposeaujourd’hui de réussir dans ce domaine sans tarder.Un nouveau Plan Régional de Développement (PRD)doit parvenir à faire émerger, très rapidement, unevision et un programme stratégique intégrés,mobilisant la population dans un grand exercice dedémocratie participative. Ce plan devrait d’embléeassocier, sous l’égide de la Région de Bruxelles-Capitale, l’Europe, le fédéral, les deux autres Régions,les Communautés et les communes et, au-delà, lesquartiers, le monde socio-économique et le secteurassociatif.

Ce PRD doit être l’arbitre des grands équilibreset non une somme de projets déconnectés, sans vued’ensemble. Le Plan Régional d’Affectation du Sol(PRAS), le Plan Régional des Déplacements IRIS et lePlan de Développement International (PDI) doivent

cinq grands chantiers pour bruxelles1] profiter du “city boom” pour

faire de bruxelles une ville durable

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être mis en concordance avec le Plan Régional deDéveloppement et doivent traduire son projet deville. Schémas directeurs et contrats de quartier doivent aussi s’y articuler.

Nous voyons différents enjeux structurants dans untel PRD, comme la gestion de la densité urbaine et descentralités urbaines, le défi environnemental, ou lalutte contre la dualisation territoriale. À cet égard, onpourrait, par exemple, transformer la zone du canalen un trait d’union entre les deux moitiés de Bruxelleset en une opportunité de développement des fonc-tions nécessaires à la ville durable, en évitant leseffets pervers de la gentrification.

De manière générale, faire face au “city boom”, c’estmettre au point une vision intégrée du développementurbain et articuler les différentes politiques demanière transversale.

2. RENFORCER LE LOGEMENT ET AMÉLIORERLE CADRE DE VIE

La densité moyenne de Bruxelles n’est pas très élevée(65 habitants par hectare) mais dans une fourchettevariant de moins de 20 habitants à plus de 200 selonles communes. Une densification globale est pos-sible (par exemple, 85 habitants par hectare) à condi-tion qu’elle se fasse de manière différenciée, avecune densification résolue dans les zones bien desser-vies par les transports publics et, dans le mêmetemps, avec une déconcentration de certaines zones,notamment centrales, et une politique d’espaces lais-sés volontairement libres. La densification doit aussise réaliser en tenant compte de la géographie deBruxelles (ses vallées et bassins versants) et sansmettre en péril les maillages vert et bleu, à l’intérieurde la Région comme à sa périphérie.

Pour contrer l’exode urbain et pour insérerhumainement les nouveaux arrivants, nous devonsimpérativement résoudre les crises du logement etaméliorer le cadre de vie des Bruxellois.

Lutter contre l’exode nécessite la mise à dispositionde suffisamment de logements en mesure de rencon-trer, quantitativement et qualitativement, la diversitésocio-économique et familiale des citoyens de laRégion, et de les répartir équitablement. Cela doit seréaliser tant à l’initiative du secteur public, que dusecteur privé et que d’un partenariat public/privé.Toute politique de logement social devra veiller àfavoriser une mobilité sociale vers le haut.

Cette augmentation de l’offre de logementspasse aussi par la remise à niveau des logementsinsalubres, par la rénovation et la réaffectation d’im-meubles totalement vides (comme certains bureaux)ou partiellement vides (comme les étages au-dessusde certains commerces) et doit impérativement sefaire selon les principes de l’éco-rénovation et del’éco-construction, qui sont des secteurs écono-miques à développer pour préserver l’avenir de laville.

Améliorer le cadre de vie des Bruxellois, c'esty intégrer des services à la collectivité, de la mobilitédouce, de la mixité fonctionnelle, de la biodiversité,une lutte contre tous les types de pollution (de l'eau,atmosphérique et sonore) et des espaces publics per-mettant la détente et la rencontre. En complémentd’un bon logement, cette amélioration sensible de laqualité de la vie urbaine est indispensable pourconvaincre les habitants et les familles de rester àBruxelles ou de venir s’y installer.

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3. STIMULER UN DÉVELOPPEMENT DE L’EMPLOI BRUXELLOIS

L’accroissement démographique imposera de pro-duire des emplois destinés à cette population, à l’intérieur de la Région ou dans un rayon accessible.Il faut par ailleurs s’attacher à tout prix à créer del’emploi nouveau à Bruxelles, adapté au profilprofessionnel des populations en sous-emploi.Il faut également favoriser l’accès (dans tous les sensdu terme) des demandeurs d’emploi bruxellois auxemplois extérieurs à la Région. A cette fin, unvrai pacte métropolitain doit être conclu avec les deuxRégions voisines.

À politiques inchangées, le “city boom” va amplifierl’écart existant entre la demande d’emplois non qua-lifiés et l’offre essentiellement tertiaire. Pourrépondre à ce défi, il faut encourager un développe-ment économique de proximité, moins sujet aux délo-calisations. Cela nécessite de lui assurer une placedans le tissu urbain (magasins, ateliers, entrepôts,...).Il s’agit aussi de tirer parti, notamment au niveau ducommerce, de la diversité ethnique des populationsbruxelloises.

L’internationalisation de la ville ne doit pas seulementreposer sur une approche cosmopolite subie ouencouragée, s’accompagnant de l’arrivée de popula-tions venant de l’extérieur, mais doit aussi se basersur une approche multiculturelle tirant parti de lapopulation qui réside dans la Région. Il s’agit aussi dedévelopper l’économie existante avec le concours etles talents de l’immigration populaire.

Il s’agit enfin de promouvoir une économie basée surles cycles de la matière (tirant parti de la réutilisa-tion des biens, le recyclage des déchets et l’optimisation

du cycle énergétique) et privilégiant la mutualisationdes ressources (économie de la fonctionnalité oùl’usage des biens matériels est privilégié sur leurpossession).

4. OSER IMPOSER UNE MOBILITÉ DURABLE

La demande toujours plus grande de mobilité sur un espace limité implique qu’il faille rationaliser cettemobilité, tout en réduisant les déplacements motori-sés inutiles.

Bruxelles est une ville avec une concentration d’acti-vités tertiaires importante à l’origine de nombreuxproblèmes de mobilité. Ces problèmes engendrentune congestion automobile qui est dommageableà l'activité économique dans la ville, et provoquentégalement une pollution aux conséquences recon-nues sur la santé des habitants (les Bruxellois vivent15 mois de moins que la moyenne nationale à causede cette pollution). Promouvoir la ville durable imposedonc de repenser l’aménagement du territoireet la répartition des fonctions. Cela doit s’envi-sager à l’échelle de la Région bruxelloise, mais aussià celle de sa zone métropolitaine, en partenariat deconfiance avec les deux autres Régions.

Pour faire face au “city boom”, des investissementsnouveaux seront nécessaires dans le domaine destransports publics, selon des modalités de finan-cement innovantes. Mais ils devront se faire à partirde données objectivées, en tenant compte de tous lesparamètres, et non à partir d’a priori en faveur de telou tel mode, ou de telle ou telle commune. La Régionbruxelloise doit également mettre tout en œuvre pour

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Bruxelles est une ville socialement et géographique-ment fortement dualisée. Cette dualisation se mani-feste dans différents domaines. Ainsi, de très fortesdisparités existent dans l’accès à l’enseignement, à lasanté, etc.

Le manque d’intégration par le travail - 32% desenfants de Bruxelles vivent dans une famille sansrevenu du travail - est la première cause de dualisa-tion et génère une forte pauvreté dans la population.Ainsi, le revenu moyen des Bruxellois s’élève à 85%seulement de la moyenne nationale, alors qu’il étaitde 160% il y a cinquante ans. Un habitant sur quatrevit sous le seuil de pauvreté. Un quart de tous les usa-gers des Centres Publics d’Aide Sociale (CPAS) de

Belgique vit à Bruxelles. Plus de 20.000 ménagesbénéficient de régimes sociaux pour le gaz et l’élec-tricité. Cette dualisation est fortement territorialisée:la pauvreté se concentre de plus en plus dans le“croissant pauvre” de Bruxelles.

Le développement économique de la ville - qui n’ajamais offert autant d’emplois qu’aujourd’hui – estorienté vers une population très qualifiée, en majeurepartie extérieure à la ville. Il ne parvient pas à résou-dre une crise sociale majeure caractérisée par untaux de chômage fort élevé (20% de la populationactive, soit près de 100.000 demandeurs d’emploi).S’il est clair qu’il faut poursuivre la formation et lesaides à l’insertion dans le marché du travail, il est tout

[2] réussir la ville en réduisantla fracture sociale

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obtenir que le développement du Réseau ExpressRégional serve aussi de mode de déplacementintra-urbain important et pour que la ville s’orga-nise autour de lui.

La priorité à court terme va toutefois à une meilleuregouvernance et une réelle efficacité du système detransport bruxellois. Il n’est pas normal que desmesures évidentes (comme, par exemple, la télécom-mande des feux par les trams et bus ou l’aménage-ment de certains sites propres) tardent tant à êtremises en œuvre. Cela implique aussi que la Région deBruxelles-Capitale se donne les moyens de mieuxcoordonner, sur son territoire, l’ensemble de l’offre(STIB, TEC, De Lijn, SNCB, taxis, autos et vélos parta-gés,...), tous les acteurs publics (administrations

régionales, communes, police,...) et les acteurs privés(entreprises, écoles,...) concernés par la politique demobilité. Il s’agit aussi d’être mieux à l’écoute desattentes des usagers des transports publics (parexemple, en matière de fréquences et de continuitédes déplacements).

Le développement d’une véritable politique de logistiqueurbaine et de gestion du transport de marchandi-ses est également nécessaire: la ville durable doitpromouvoir l’inter modalité des transports et stimulerl’utilisation du rail et de la voie d’eau plutôt que de laroute.

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aussi évident que l’on est confronté à un manqued’activités en lien direct avec les compétences exis-tantes. Il s’agit donc bien là d’un sous-emploi struc-turel. Cette inadéquation entre offre et demandeconstitue le terreau d’une forte économie infor-melle, qui se décline dans les sous-emplois du tra-vail au noir, lié à des conditions de travail inaccepta-bles, et à une économie alternative de réciprocité etde proximité dans un certain nombre de quartiers.

1. RENFORCER LA POLITIQUE DES QUARTIERS

Tout modèle de développement, s’il veut répondre auxopportunités de l’internationalisation et de la crois-sance démographique, doit impérativement réduire lafracture sociale en partant des compétences acqui-ses par les habitants et des situations d’emploi réel-les. Cela suppose qu’à côté du développement del’économie “d’en haut” et des programmes d’accom-pagnement individuel pour favoriser l’insertion socio-économique, une approche territoriale soit mise enœuvre. Il s’agit de porter toute l’attention requise auxstratégies de survie existant dans les quartiers et demener des actions pour que cette économie “d’enbas” puisse se maintenir, se développer et au bout ducompte s’articuler avec l’économie “d’en haut”. A cetégard, il est essentiel de préserver et d’encourager lamixité des fonctions dans tous les quartiers oùelle existe. Il y a lieu, par exemple, de développer l’es-prit d’entreprise pour pouvoir investir dans les oppor-tunités qui se présentent à la ville, même si dans unpremier temps, cela doit se réaliser avec une produc-tivité du travail et une rentabilité moindres. Il fautaider les Petites et Moyennes Entreprises (PME) àrépondre à de nouveaux besoins de la population etleur permettre d’assurer des services qui sont de plusen plus souvent assurés par de petites entreprisessituées à l’extérieur de la Région.

Les “Contrats de quartier” doivent donc être réorien-tés pour devenir, à côté de l’indispensable rénovationdu bâti, des leviers du développement socio-écono-mique des quartiers fragilisés. Plus de temps doit êtreinvesti dans le développement et la qualité du projetglobal, temps nécessaire aussi pour y associer encoredavantage les habitants. Il sera également utile desoutenir les projets locaux d'économie sociale, quiintègrent ressources du marché, aides publiques etvolontariat.

La participation de tous les Bruxellois à l'essor social,culturel et politique de leur ville, ne sera possible quepar le développement d’un programme d'éducationpermanente. Pour mieux diffuser les savoirs concernantBruxelles, nous suggérons de développer l’idée d’une“Université Urbaine populaire et cosmopolite”.

La nouvelle économie implique de plus en plus lamise en réseau des individus. De nouveaux outils,comme les réseaux sociaux, permettent des déclinai-sons très locales de ces formes de reliance entrecitoyens et peuvent favoriser la mise en relation descompétences. A cette fin, il est urgent de réduire lanouvelle fracture numérique en équipant les quartierspopulaires de services d'accès gratuit à Internetou même de pouvoir mettre des ordinateurs person-nels à disposition des familles les plus dépourvues.

2. AMÉLIORER L’ACCÈS À L’EMPLOI ET LESCONDITIONS DE TRAVAIL

L’économie de services en plein essor est appelée àrencontrer d'importants besoins de main-d’œuvre deniveaux de qualification très différents dans lesdomaines de l'horeca, du nettoyage, de l'aide auxpersonnes, du commerce de proximité, du gardien-nage, de la logistique, du transport public, de la

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construction, de la rénovation et de la maintenancedu bâti, du tourisme, de l'industrie culturelle, etc. Elleoffre ainsi à de nombreux Bruxellois de nouvellesperspectives de travail, dont il importe cependantde garantir la qualité et pour lesquelles il s’agit deprévoir les formations adéquates.

Les aides publiques apportées à l’expansion de cesemplois de services (en économie, en emploi, de for-mation) doivent garantir l'égalité de traitement et lanon-discrimination, la défense collective des travail-leurs et un encadrement du marché du travail.

Des discriminations persistent à Bruxelles, liéesessentiellement à l’origine étrangère de nombreuxBruxellois. Elles s’immiscent dans les domaines del’emploi, du logement, de l’école et des loisirs. Ellescompromettent rudement les efforts de solidarité dela Région en faveur du développement social de laville. Les campagnes de lutte contre les discrimi-nations à l’embauche doivent être poursuivies etintensifiées. Elles doivent constituer une priorité pourles organisations d’employeurs et pour les syndicats.Un monitoring serré de ces discriminations doit êtreassuré.

L’insertion dans une économie ouverte à tous reste lemeilleur moyen de lutte contre la fracture sociale.

3. RENFORCER LES ÉQUIPEMENTS COLLECTIFSET LES SERVICES AU PUBLIC

La dualisation de la ville a considérablement mis àmal la capacité de se loger de nombreux Bruxellois,mais aussi à se soigner, à éduquer leurs enfants, à sedéplacer, à se divertir, à faire du sport, à se former età se procurer un revenu par un travail décent et sta-ble. La crise du logement, que l’évolution démogra-phique risque d’aggraver encore, nécessite un

sursaut qualitatif en investissement et en tempo, afind’augmenter de façon significative la part publi-que dans l’offre de logements. À cela, s’ajoutent lesinvestissements nécessaires pour rencontrer lesautres grands besoins mentionnés précédemment.

Le chantier est vaste parce que la coordination et ledéveloppement de la politique d'équipements col-lectifs souffrent du sous-financement et de l'im-broglio institutionnel bruxellois. La planificationstratégique du développement social de la ville et deséquipements sociaux des quartiers demeure l'unedes grandes zones d'ombre de l’actuel Plan Régionalde Développement.

Le financement de ces nouveaux équipements collec-tifs à créer devrait pouvoir être assuré par les retom-bées financières des efforts consentis par lesBruxellois en faveur du développement internationalde Bruxelles et de son attractivité économique.Il s’agit d’associer les usagers issus des deux autresRégions et de la fonction européenne à un pactemétropolitain de développement et de solidarité.

Le service public constitue un des acteurs essen-tiels du développement de la ville. Ses principesgénéraux (universalité, impartialité, continuité) sontessentiels à la cohésion sociale. Il importe depréserver le statut spécifique de ses agents et de sesservices. Il importe également que ce service soit dis-pensé, selon le principe de subsidiarité, au niveau leplus approprié, en tenant compte de la double néces-sité de proximité et d’efficacité de l’investissement,mais en s’assurant aussi qu’il soit dispensé égale-ment dans tous les quartiers.

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[3] une vision pour bruxelles :devenir la capitale de l’europeBruxelles manque d’une ambition qui puisse ras-sembler et enthousiasmer les Bruxellois et tous ceuxqui en Belgique, en Europe et dans le monde, sontintéressés au devenir de notre Ville-Région ou envisa-gent de s’y installer. Il s’agit de bien plus qu’unedémarche publicitaire ou de city marketing visant àattirer touristes et investisseurs. Il s’agit plutôt deconstruire un imaginaire partagé qui représenteun devenir et auquel les forces vives présentes etfutures de la ville puissent adhérer. Une telle imageattractive doit tout d’abord mobiliser les talents dela ville et rassembler les énergies. Elle doit exprimerla multiplicité des expériences des Bruxellois et ne passe cantonner au seul développement international.

Par ailleurs, Bruxelles dépend aussi fortement de sesfonctions et connexions externes. Une vision pourl’avenir de Bruxelles doit situer la ville de manièrepositive dans un contexte mondial compétitif où lacourse aux investissements et aux talents fait rage.Mais il s’agit avant tout, sans nuire à personne, demontrer qui nous sommes: métissés et donc zinne-kes. Nous devons représenter et développernotre singularité, sans nous cantonner dans desformats imposés par d’autres.

Les atouts de Bruxelles, qu’il y a lieu de mettre en évi-dence et de rendre attractifs, sont les suivants:

Bruxelles est une ville internationale et multilingue. Plus de la moitié de la population est d’origine étran-gère, presque la moitié des ménages est multilingue.Bruxelles est une ville résolument internationaleet cosmopolite par la nature de ses diverses activités,

par son statut de multi-capitale, par la composanteeuropéenne de sa population, par sa position au cen-tre de plusieurs grands pôles urbains européens etpar son histoire et son patrimoine, à la croisée desgrandes cultures.

Bruxelles est une ville culturelle et créative. Elle remplit la fonction de capitale européenne et demétropole multiculturelle. Elle dispose d’un secteurartistique riche, diversifié et reconnu internationale-ment. On y trouve une grande offre culturellerenforcée par la présence de nombreuses institutionset écoles artistiques dont la renommée dépasse nosfrontières. Sa situation géographique facilite grandementla circulation des biens, des services et des personnes.

Bruxelles est une ville de connaissance. Avec ses nombreuses universités, hautes écoles etcentres de recherche, Bruxelles est le plus grand pôleacadémique du pays, avec plus de 70.000 étudiantsdans l’enseignement supérieur et plus de 13.000chercheurs et professeurs. Cette place de choix dansla société de la connaissance est renforcée parla présence de nombreux lieux de création et de pro-duction et d’un tissu associatif particulièrementdense. Ces activités engendrent des retombées consi-dérables, notamment sociales et économiques.

Par contre, Bruxelles accuse encore un lourd déficitquant à trois dimensions:eellllee nn’’eesstt ppaass aauujjoouurrdd’’hhuuii uunn mmooddèèllee ddee vviillllee dduurraabbllee,, eellllee nn’’eesstt ppaass uunn vvrraaii lliieeuu ddee ddiiaalloogguuee iinntteerrccuullttuurreell,, eellllee nn’’eesstt ppaass ll’’eessppaaccee ooùù lleess cchhaanncceess dd’’aavveenniirr ssoonnttaacccceessssiibblleess àà ttoouuss..

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1. CONSTRUIRE UNE IMAGE DU MÉTISSAGE ETDE LA CRÉATIVITÉ

La dimension internationale, culturelle et créative deBruxelles n’est pas assez mise en avant commeautant d’atouts pour le développement de la ville.Souffrant de la fragmentation des niveaux de pouvoiret du cloisonnement entre les différents secteursd’activités, Bruxelles reste tributaire d’un modèle dereprésentation à la Belge. Aujourd’hui, nousdevons repenser la ville en la structurant autrementpour favoriser la rencontre interculturelle et pas seu-lement la juxtaposition multiculturelle. Nous devonscréer un nouveau modèle pour raconter la ville, sonhistoire passée, son vécu présent et son avenircommun. Nous devons développer une vision ambi-tieuse qui réponde à la réalité bruxelloise et non à lareprésentation institutionnelle actuelle.

Développer la dimension internationale de Bruxellesdoit aller au-delà de l’installation d’institutions ou dela recherche de nouveaux investisseurs. Il s’agit ausside constituer une plate-forme d’intégration pour descitoyens d’horizons divers. Nous devons développerun projet commun émancipateur pour l'ensemblede la population, où les logiques de l’internationa-lisation “par le haut” et “par le bas” se croisent et serenforcent.

Trop d’initiatives sont confrontées aux politiquesculturelles unilingues. Pourquoi ne pas valoriserla culture méditerranéenne ou slave comme compo-sante intégrale de l’identité bruxelloise? Pourquoi nepas installer une communication bicommunautairesur la culture? Pourquoi les initiatives urbainescomme le Kunstenfestivaldesarts, BRXLBRAVO ou laZinneke Parade rencontrent-elles tellement de diffi-cultés à se maintenir? Pourquoi n’y a-t-il pas de politique intégrée pour attirer des artistes, ou pourdévelopper une industrie culturelle?

Les dynamiques qui animent les secteurs culturels,artistiques et associatifs ne sont pas assez relayéesdans l’imaginaire de la ville, qui reste dominé parles institutions belgo belges. Il est absolumentnécessaire, si l’on veut créer une image positive deBruxelles, de libérer les énergies artistiques et de lescoordonner au-delà de l’institutionnel pour les fairecontribuer à une image cosmopolite. Il nous sembleimpératif d’obliger les Communautés à coordon-ner leurs politiques sur le territoire bruxellois et d’ins-taller au niveau de la Région une instance de coor-dination et d’intégration.

2. RENFORCER LA CONNECTIVITÉ INTERNA-TIONALE À PARTIR DE LA VILLE DE LACONNAISSANCE

Bruxelles est forte en emplois hautement qualifiés, enrecherche universitaire et en enseignement supérieur.Mais ces compétences, gérées au niveau com-munautaire, ne sont pas intégrées ni investies dansl’attractivité de la ville. Il nous semble impératif d’ou-vrir une structure de collaboration régionale entreles diverses institutions et universités. Une politiquecommune de développement d’un enseignementsupérieur au niveau international, une politique desynthèse du savoir sur Bruxelles même, une vraiepolitique de développement de la recherche appli-quée, une vision sur le développement de Bruxellescomme ville estudiantine, une prise au sérieux denotre excellence dans le domaine des sciences duvivant et des sciences sociales, voilà autant de ter-rains actuellement sous-exploités, voire inexploités.

Et surtout, il faut faire valoir la recherche enraci-née dans le contexte unique de Bruxelles: la

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recherche sur l’interculturalité, sur le multilinguisme,sur les dynamiques urbaines, sur les relations inter-nationales, etc. En bref, confronter l’imaginaire à laréalité urbaine de la ville et adapter son fonctionne-ment à cette réalité pourrait générer d’immensespossibilités de développement.

3. DEVENIR VRAIMENT LA CAPITALE DEL’EUROPE

Une ville capitale ne doit pas seulement héberger desinstitutions: elle doit aussi construire son image decapitale. Bruxelles possède tous les ingrédients pourêtre le visage humain de l’Europe, le lieu oùl’Europe nouvelle, durable, sociale, culturelle et de laconnaissance s’invente chaque jour, contrairement àla dimension bureaucratique qui domine actuel-lement. Il nous faut pour cela non seulement intégrermieux les “expats” européens, mais aussi donner uneplace aux populations belges et immigrées dans lacapitale européenne et la ville internationale. De leurcôté, les institutions européennes doivent pren-dre leurs responsabilités dans le développement et lefinancement de leur ville d’accueil et s’insérer dansun dialogue structuré et pérenne avec les différentsniveaux de pouvoir et avec les comités d’habitants.Bruxelles doit se charger de devenir cette ville del’européanité, multilingue et cosmopolite, une villedurable et inclusive, un exemple d’intégration euro-péenne attirante et émancipatrice. La présidencebelge du second semestre de 2010 pourrait constituerle fer de lance de ce programme ambitieux.

Pour permettre un tel projet, la place de l’Europe dansla ville doit être attrayante et motivante. Le quartiereuropéen doit devenir un nouveau centre-villemixte et animé, avec une image culturelle propre,avec une animation continue, en accord avec leshabitants et les usagers bruxellois et en lien avec lesautres grandes villes européennes.

4. TRANSFORMER LES PRATIQUES DE L’INTÉGRATION SOCIOCULTURELLE

Pour réaliser cette refonte de l’image de Bruxelles eten faire une ville internationale attrayante, il fautrepenser totalement les voies de l’intégration socialeet culturelle. En effet, la socialisation des enfants etdes jeunes, et celle des nouveaux arrivants, doit êtreorientée en accord avec cet imaginaire internatio-nal, mixte et cosmopolite. Cette image devra aussiêtre promue et incarnée dans des projets de qua-lité, dans l’architecture et l’urbanisme, dans la pro-grammation artistique, culturelle et évènementielle,ainsi que dans les médias et parmi ceux qui forgentl’opinion publique. Cela ne peut s’envisager qu’enliaison avec d’autres territoires dans le monde et, enpremier lieu, en s’investissant dans les réseaux devilles. Ce n’est concevable qu’avec une attitudedécrispée par rapport aux autres langues et le désirde multiplier celles-ci dans la ville.

En conclusion, Bruxelles est une ville mondiale enessence et en devenir. Sa population et ses activitésrendent ce statut et cette ambition possibles. Il nes’agit pas seulement de construire cette image, puisde la vendre. Il s’agit surtout de la mettre au cœurde l’identité urbaine et d’adapter les politiques, lespratiques et les institutions à cette finalité.S’imaginer et s’identifier est un processus actif quinécessite une mobilisation de la population et faitpartie du modèle de développement qui reste àconstruire.

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Aujourd’hui la gestion de la Région de Bruxelles-Capitale se caractérise par un manque de cohérenceentre les sept différents niveaux de pouvoirchargés de la gestion de la ville, par une faibleautonomie par rapport au fédéral et aux autres enti-tés fédérées et par une concurrence avec les pouvoirscommunaux de la Région. Ces trois particularitésdonnent lieu à une grande inefficacité et une fai-ble lisibilité pour le citoyen.

L’organisation institutionnelle de la ville - une Région,dix-neuf communes, deux Communautés, troisCommissions communautaires, un gouvernementfédéral mais aucune instance de coopération métro-politaine - est le reflet de l’histoire de notre pays. Ellene saurait toutefois prétendre répondre aux défis pré-sents et à la nécessaire impulsion pour donner corpsà une vraie ambition. La fragmentation mène aussi àla dispersion des initiatives des acteurs de laville. Elle entraîne l’impossibilité de mener des politi-ques à plus grande échelle, ce qui laisse tout dévelop-pement à la merci des luttes de pouvoir et des contra-dictions dans la gestion.

Un saut qualitatif dans la gestion de Bruxelles estdonc indispensable pour relever les défis auxquelselle est d’ores et déjà confrontée.

Bien gérer Bruxelles implique de disposer d’un cadreadéquat sur le plan financier et institutionnel. Maiscela requiert aussi des efforts considérables de lapart des acteurs de la ville. Les Bruxellois ont uneresponsabilité première pour faire fonctionner

leur ville et mettre de l'ordre dans son organisation.Il n’est pas nécessaire d’attendre une réforme del’État ou une révision des lois de financement pouragir soi-même.

Prendre l’initiative d’améliorer son propre fonctionne-ment, sans attendre aide ou immixtion de l’extérieur,relève de la confiance en soi et en son projet, portépar une administration motivée, mais aussi par unsouci évident d’être crédible. Cette confiance en soi etcette crédibilité sont indispensables pour prouver lavaleur ajoutée que Bruxelles crée pour ses partenai-res (les autres entités belges fédérale et fédérées etl’Union européenne) et sa volonté d’engager un dialo-gue de confiance avec eux.

1. REFONDER LES INSTITUTIONS BRUXELLOISES

Il faut clarifier les responsabilités et simplifier lesstructures politiques bruxelloises.

Suite à une réforme de l’État ou suite à une réorgani-sation interne, la Région de Bruxelles-Capitaledevrait disposer soit d'un pouvoir de coordina-tion important, soit d'une compétence exclu-sive dans les domaines suivants:les taxes diverses sur les entreprises, la mobilité, lestationnement, le tourisme, les actions de naturelocale ou régionale dans le domaine bi- ou multicul-turel, l’accueil et l’intégration des primo-arrivants, laformation professionnelle, les musées, les infrastruc-tures hospitalières et sportives.

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[4] vers une nouvelle gouvernance :efficacité et confiance

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Un régime spécifique doit également être prévupour le bassin de formation et d'enseignementbruxellois en favorisant notamment le développementd'écoles bi- ou multilingues et de filières techniquesinnovantes.

Dans la même logique d’optimisation, il convientd’une part de mettre en débat les principalesoptions proposées pour réévaluer le nombre descommunes, redessiner leur périmètre et rééquili-brer leur poids relatif. D’autre part il faut envisager unéventuel transfert à la Région de terrains et d’équipe-ments qui s’avèrent d'intérêt régional. Il en va demême des sociétés de logement et des CPAS. Laquestion du cumul entre mandats régionaux etcommunaux (bourgmestres, échevins, présidents deCPAS) doit également être mise en débat.

2. RENOUER LES FILS DE LA CONFIANCE

Bruxelles ne peut envisager son développementsocio-économique seule. Il est clair que l’accroisse-ment de population prévu dans les 19 communes (quis’accompagnera aussi d’un essor démographiqueautour de la ville) ne pourra être absorbé par la seuleRégion bruxelloise en termes de création de nou-veaux emplois, de répartition des fonctions urbaines(espaces verts, écoles…) et de la mobilité y afférente.La grande périphérie bruxelloise devra s’yassocier.

Aujourd’hui, la méfiance règne et les craintes desuns et des autres se répondent: peur dans le chef desBruxellois de la cogestion par les deux autresRégions, peur dans le chef des Flamands d’une exten-sion des limites de la Région de Bruxelles-Capitale.

Pour briser cette méfiance, il faut développer unepolitique modeste de petits pas. Un premier succèspermettrait d’amorcer ultérieurement un cercle ver-tueux de confiance et de réussite. Aux fins d’avan-cer dans le sens d’une première coopération au seinde la zone métropolitaine bruxelloise, nous proposonsque le programme de chaque gouvernement inclue unchapitre sur les domaines dans lesquels il juge utileune coopération avec d'autres partenaires de lafédération. Nous proposons ensuite de déterminerquelques actions limitées à une ou deux compétencesoù la perspective d’un “win-win” pour les deux par-ties peut être clairement établie et reconnue. Pourchacune d’entre elles, il convient d’envisager lemécanisme à la fois le plus simple et le plus efficacepour y parvenir, les parties prenantes à mettre autourde la table et la zone géographique pertinente.

Ce même processus devrait être développé en direc-tion des institutions européennes, dont nous atten-dons qu’elles prennent une part accrue dans lefinancement de certains aspects du développementde Bruxelles et en direction des fonctionnaires inter-nationaux dont nous attendons qu’ils contribuentdavantage au financement des services de proximitéqui leur sont rendus. Le développement des zonesurbaines où la fonction européenne est dominante nepeut plus se concevoir sans une concertationétroite sur les besoins de l’Union européenne. Demême, il est temps de déterminer les champs d’inter-vention possibles de l’Union, compte tenu de sa struc-ture budgétaire.

Enfin, une bonne gestion de la ville requiert une coo-pération permanente entre les acteurs de la ville :institutions, partenaires sociaux et milieu associatif.

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3. DONNER UNE VOIX À TOUS LES BRUXELLOIS,MOBILISER LES FORCES VIVES, RENFORCERLA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE

Pour mobiliser la population et lui donner le goût de lachose publique, il faut d’abord donner une voix àtous les citoyens de Bruxelles dans le cadre d’élec-tions régionales et communales.

Le système électoral doit refléter davantage la réalitédu terrain: Bruxelles est une ville multiculturelle etmultilingue et non la juxtaposition de deuxCommunautés linguistiques mutuellement exclusiveset conjointement exhaustives. En ce sens, la carted’identité trilingue et l’extension du droit de voterégional aux non-Belges sont non seulement haute-ment symboliques, mais aussi une exigence démo-cratique et un rempart contre le principe de sous-nationalités, destructeur de l’essence même duvivre ensemble urbain. Il est temps aussi de suppri-mer la dualité des collèges électoraux pour permettrela constitution de listes bilingues, sans abolir laprotection de la minorité néerlandophone.

Gérer une ville avec autant de complexités et unepopulation aussi diverse n’est plus possible par leseul fonctionnement de la démocratie représentative,surtout si celle-ci donne lieu à des gouvernementscomposés d’une mosaïque de partis. Dans le domainede l’aménagement du territoire par exemple, il s’agitd’évaluer et de tirer profit des expériences récentesde participation (Flagey, Schémas directeurs…) pouradapter et renforcer les modalités de la démocra-tie urbaine bruxelloise, à la fois en amont et en avaldes projets.

La participation des citoyens doit s’imaginer auniveau le plus élevé, au travers de la consultation deshabitants, des organisations de la société civile et des

autres pouvoirs publics, pour les grands projetsrégionaux (PRD, PDI, schémas directeurs,…) et auniveau le plus local au travers de forums de quartiersà établir dans la centaine de quartiers que compte laRégion de Bruxelles-Capitale.

Pour transcender les clivages les plus divers qui co-existent dans une ville, il convient ensuite de mettresur pied des coalitions de développement où les par-ticipants sont liés – au-delà de leurs divergences –par des objectifs communs.

Les instances d’avis sont des outils de dialogueavec la société civile, elles doivent être revuesdans leurs rôles et missions. Cela devrait notammentêtre le cas du Conseil Economique et Social et duComité Bruxellois de Concertation Economique etSociale, avec extension de leurs compétences auxmatières communautaires, à l’instar du Sociaal-Economische Raad van Vlaanderen et du ComitéEconomique et Social de la Région Wallone. Il faudraitaussi garantir la simplification et l’articulation desdifférentes procédures de concertation des acteursde la ville tel le Comité Economique et Social de laRégion Bruxelloise, la Commission Régionale deDéveloppement, le Conseil de l'Environnement, laCommission Logement et la Commission Mobilité.

Aujourd’hui, la ville ne peut plus être développée parles seules institutions, sans la contribution d’acteursprivés importants. Il s’agit dès lors d’installer unmode de régulation dans lequel le politique, fortd’un projet stratégique clair et légitime, garde la régiede partenariats public-privé, mais aussi public-public, collaborant dans un projet de ville.

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4. UN FINANCEMENT ET UNE FISCALITÉ ADAPTÉS AUX BESOINS ET AUX RESPONSA-BILITÉS DE BRUXELLES

Depuis 20 ans, malgré les réformes institutionnelles,la Région de Bruxelles-Capitale reste sous-financée(500 millions d’euros par an hors compensations).Pourtant, Bruxelles devrait disposer d’un finance-ment équitable pour lui permettre d'assurer sonrôle de locomotive économique au profit de ses habi-tants et de tout le pays.

Une modification des lois de financement auniveau fédéral est souhaitable et une réforme fiscalerégionale est indispensable pour favoriser le dévelop-pement durable de Bruxelles et réduire sa vulnérabi-lité actuelle face à des recettes soumises aux chocsconjoncturels.

Il convient aussi de prendre à bref délai des mesuresvisant à limiter la congestion et la pollution automo-bile. Des formes intelligentes de road-pricing ou depéage urbain peuvent être envisagées à défaut d’au-tres solutions, en assurant une plus grande neutralitéde la fiscalité fédérale à l'égard des choix de moyensde transport.

5. LIBÉRER LE POTENTIEL DE L'ADMINISTRA-TION ET DÉVELOPPER UNE CULTURE DEL’ÉVALUATION

L'administration, lorsqu'elle est bien gérée, constitueune force pour la société. Une bonne gestion impliquedes orientations stratégiques clairement définies auniveau politique et une autonomie et des responsabi-lités bien assumées pour l'administration. Des nomi-nations réalisées sur une base politique plutôt quesur le mérite sont profondément dommageables pourla motivation des fonctionnaires.

La tendance à confier prioritairement au privé la réa-lisation d'études ou de missions doit être inversée.Une réduction de la taille des cabinets ministériels,une meilleure valorisation des expertises et uneréduction des emplois à statut précaire devraientégalement être envisagées pour requalifier la fonc-tion de l'administration.

L'absence d'une culture de l'évaluation et le man-que d'information et de transparence ne favorisentpas la bonne gestion des politiques. L'efficacité decelles-ci, ainsi que le professionnalisme et la trans-parence des approches doivent impérativement êtrerenforcés. Il s’agit, par exemple, d’augmenter les mis-sions confiées à l’Institut Bruxellois de Statistique etd’Analyse et la production de données, notamment auniveau des quartiers, afin de mieux connaître l'impactdes politiques menées. Il s’agit aussi de rendreaccessibles sur un site Internet unique les statisti-ques collectées par divers organismes et observatoi-res bruxellois, ainsi que toutes les études commandi-tées par la Région et les communes, de même que lesordres du jour et les PV du gouvernement bruxellois etdes Collèges communaux.

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Bruxelles est la ville et la Région la plus jeune dupays. Un tiers de la population a moins de 25 ans et,dans certains quartiers du centre ville, les jeunes for-ment la majorité de la population. Ces jeunesses sontmultiformes et très diverses. Les prévisions démogra-phiques prédisent une accentuation de cette réalité:il y aura de plus en plus de jeunes et de plus en plusde jeunes d’origine étrangère.

Ces jeunes constituent un immense atout pourBruxelles et pour les deux Régions voisines qui gri-sonnent. Ils sont notre futur. Ils devront bientôtreprendre la ville en main. Nous devons avoir nette-ment plus d’attention pour les jeunes, les écouter, lesrespecter dans la singularité de leur histoire, leurdonner de vraies chances de pouvoir participer à laproduction de la ville.

Nous sommes loin du compte. La majorité de ces jeu-nes vivent dans un milieu pauvre et dans des quar-tiers défavorisés. Un tiers des enfants de la ville vitdans des familles sans revenu du travail. L’originesociale des jeunes est très sélective dans un ensei-gnement en crise où trop d’enfants sont réorientésvers des impasses et trop de jeunes sortent du sys-tème sans diplôme. Le chômage des jeunes atteintdes proportions inacceptables. Nous prenons le ris-que de voir une partie importante de la population dedemain totalement coupée des enjeux du développe-ment urbain et donc, le risque d’une impossible paci-fication et cohésion sociale.

Aucun projet de ville, aucune bonne gouvernance nepourra se passer d’une politique et d’un plan global

de jeunesse. Bien qu’il s’agisse surtout de compé-tences communautaires, tout projet régional dedéveloppement a impérativement besoin de prendreen main la recherche de formes originales desocialisation et d’intégration des jeunesBruxellois. C’est un déficit majeur qui doit être com-blé en priorité. Il nécessite une vision transcom-munautaire. Il exige une orientation commune, desmoyens importants et un réel engagement. Ne rienfaire n’est pas une option. Nous insistons sur lanécessité d’une forte attention portée sur la connais-sance des parcours des jeunes (en particulier entre18 et 25 ans) afin de soutenir des changements detrajectoires et d’orientations qui permettront à cha-cun de trouver sa place dans la société urbaine.

1. UNE VILLE “ENFANTS ADMIS”

C’est dès la petite enfance que la ville doit offrir uneplace reconnue à tous ses habitants.Bruxelles se doit d’être une ville qui augmente leschances des nouveaux-nés et soutienne les jeunesparents qui en ont besoin, qui laisse les enfants res-pirer et jouer… en dehors de leurs quatre murs.Bruxelles, une ville pensée dans tous ses aspectsavec les yeux d’un enfant. N’oublions pas que la mor-talité infantile a augmenté à Bruxelles. La ville doitdevenir un meilleur cadre de vie pour les enfants quiont droit à leurs espaces publics et de jeux. Les plansd’infrastructures et de services (le plan crèche parex.) doivent être renforcés. Dès le plus jeune âge, uneattention particulière doit être portée au lien avecles langues maternelles et en même temps à

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[5] miser sur le meilleur atout de bruxelles:ses jeunes

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l’apprentissage des langues nationales, comme àl’insertion sociale dans une société mixte. Les enfantsdoivent pouvoir devenir des citoyens de leur quartier.

2. UN PLAN D’URGENCE POUR UNE ÉDUCATIONDE QUALITÉ

Le chantier par excellence est l’éducation et l’ensei-gnement.

Notre enseignement devrait être un lieu deconstruction de la citoyenneté, où nos enfantspourraient aiguiser leur esprit critique et accéder leplus longtemps possible à un savoir universel.

Il ne s’agit pas de formater les esprits, mais d’aiderles jeunes à lire le monde et la société dans laquelleils vivent, à exercer dès le plus jeune âge leurs pas-sions, sans les contraindre trop tôt aux réalités dumarché du travail. C’est une condition nécessairepour leur permettre de faire un choix libre et respon-sable d’une formation adéquate, en vue de leur inté-gration future dans le monde du travail.

Il est clair que l’organisation actuelle de l’enseigne-ment bruxellois s’avère incapable de relever lesdéfis, tant au niveau quantitatif et qualitatif, qu’auniveau de son organisation ou des modèles pédagogi-ques. Au-delà du contexte institutionnel, la Régiondoit prendre la responsabilité d’exiger un ensei-gnement de qualité au bénéfice de tous ses jeunes.

À cet effet, elle doit mobiliser les Communautés,réseaux et pouvoirs organisateurs dans le cadre d’unplan global cohérent et ambitieux, bien adapté à laréalité bruxelloise du XXIème siècle, particulière-ment pour l’apprentissage des langues.

Ce plan devra analyser toutes les pistes possibles de coopération entre entités fédérées et entre réseauxd’enseignement sans tabou aucun.

Pour fonder ce plan et en choisir les premières éta-pes, il conviendra de reconnaître les pistes de solu-tion déjà défrichées et éprouvées par des équipespédagogiques dynamiques et motivées ainsi que parde nombreuses associations de la société civile, dontles organisations créées par les enseignants eux-mêmes et en particulier leurs syndicats, de même quepar les parents d’élèves. En outre, il faudra prendre encompte les études et avis déjà rendus au sein desorganes de consultation existants sur la place bruxel-loise, ainsi que celui émis par les partenaires sociaux.Malgré les manques évidents en données statistiquesqu’il s’agira de combler, la connaissance des problè-mes du terrain existe bel et bien en suffisance. Lapremière tâche importante du pouvoir politique estdonc de construire des méthodes qui permettent derassembler et partager les savoirs détenus pardifférents acteurs, ainsi que par différents niveauxd’intervention et de pouvoir.

L’éducation et l’enseignement étant l’affaire de touteset tous, ce plan ne se contentera pas de désigner clai-rement les responsabilités de chacun, auquel cas, ilresterait lettre morte. Il veillera à mutualiser ces res-ponsabilités et à favoriser les dispositifs favorables àla mobilisation des parents (en tenant compte desinégalités de départ dans la communication), desassociations précitées, des entreprises et des syndi-cats. Il aura l’audace de solliciter la convergenced’autres politiques: de la famille, de la vie des quartiers, de l’aide à la jeunesse, de l’art et de la cul-ture - en particulier le rôle des medias -, du sport, dulogement et de l’aménagement de l’espace public.

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Nous insistons pour que le prochain gouvernementrégional mette en place une Conférence Régionalesur l’Education qui implique tous les partenaires,afin d’élaborer un plan commun et de les intégrerdans une politique responsable.

Il est indispensable d'investir massivement dans lesécoles des quartiers populaires dont les classes sur-peuplées et les besoins spécifiques constituent deslieux par excellence de reproduction des inégalités.Cet investissement massif peut se réaliser, soit autravers d’un financement privilégié de ces établis-sements, soit au travers d’un financement spécifi-que de chaque élève en fonction des difficultésd’éducation qu’il présente (chèque cartable).

Il va de soi que les jeunes Bruxellois, citoyens d’uneville multilingue doivent, dès le plus jeune âge,apprendre une seconde langue, voire plusieurs.L’enseignement doit être adapté pour répondre effi-cacement à cet impératif.

L’effort principal doit tendre vers l’accès à une écolede qualité et l’abolition des inégalités flagrantes entreécoles tout en instaurant progressivement davantagede mixité dans les écoles.

Cela doit permettre à Bruxelles de passer d’une villemulticulturelle et multicommunautaire (les groupescoexistent) à une ville interculturelle (aucungroupe ne s’isole). Ceci représente certes un grosinvestissement aujourd’hui, mais il permettra d’enéviter d’autres plus tard, sans doute bien plus lourdset décidés sous la contrainte…

3. ADAPTER LES FORMATIONS

Il est clair qu’il y a inadaptation des niveaux de for-mation aux besoins du marché de travail fortement

qualifié de Bruxelles. Il faut donc amplifier les pro-grammes de formation afin de donner toutes leschances d’accès au marché du travail. Des réajuste-ments s’imposent: repenser des formations collecti-ves et territorialisées (par exemple, prévoir dans uncontrat de quartier l'insertion par la mission localed'une formation adaptée à un groupe); former en vued’emplois qui se dégageront dans des marchés émer-gents; pousser aussi les entrepreneurs à s’investirdans des activités utilisant les capacités existantes, ycompris au travers de l’économie sociale, encore troppeu développée à Bruxelles. Les programmes de formation doivent également mieux s’adapter à lacomplexité de l’économie urbaine, qui n’est pas tota-lement couverte par le marché du travail formel.Pour cela, il importe de rendre visible les multiplespratiques existantes, de les amplifier et de les inté-grer dans des partenariats plus larges et plus adaptésaux échelles nécessaires.

4. UNE VILLE OUVERTE AUX JEUNES ET À LEURPAROLE

La population jeune est fortement renforcée par lesnouveaux arrivants. Les politiques d’accueil sontaussi multiformes et fortement segmentées. Il y a lieuque la Région installe une coordination et une com-munication transparente afin de répondre auxbesoins des nouveaux arrivants plutôt qu’aubesoin des institutions.

La majorité des jeunes sont concentrés dans lesquartiers centraux. Ce centre-ville se développeautour du canal, symbole de la fracture, qui doit deve-nir symbole de la cohésion sociale. Le dévelop-pement du centre doit être marqué par la présencedes jeunes. Ceux-ci doivent être approchés à partir deleurs capacités et désirs existants afin de développerdes activités nouvelles. Une économie de proximité,

Page 21: p a r t a g e r n o t r e p a s s io n p o u r l a v il l e · ches, coles, transports en commun, etc.) et en tissu associatif, dans une ville qui peine d j satisfaire les demandes

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une économie des jeunes, pourrait être un vecteur deredéploiement du centre-ville. Pour cela, la stigmati-sation d’une jeunesse problématique doit être remplacée par une dynamique de quartiers jeunesinsérés dans un projet urbain.

Notre approche doit donc changer. Bruxelles se doitde devenir une ville qui se coproduit avec, pour et partous les jeunes et s’organise pour y arriver (en trans-cendant les inégalités sans les nier). Elle doit être uneville qui donne l’occasion à tous les jeunes de déve-lopper leurs talents et leur créativité, ainsi qued’apprendre à agir en équipe. Une ville qui stimuletoutes les passerelles possibles entre communautés,quartiers et groupes sociaux, qui favorise le multilin-guisme, qui reconnaisse la place des jeunes parentset soutienne leur rôle irremplaçable. Les jeunes nesont pas là pour résoudre les contradictions des adul-tes. Les adultes et la ville sont là pour offrir un espoiret un futur. Si les jeunes de Bruxelles n’ont pas néces-sairement de passé commun, nous exigeons une villequi ait l’ambition et la passion de leur rendre acces-sible un avenir commun, dans le respect de ladiversité de chacun.

Nous pensons qu’une politique de jeunesse bruxel-loise est la clé de voûte d’un réel Plan Régional deDéveloppement. Nous voulons voir émerger unespace de parole public et un “Conseil des JeunesBruxellois”. Il s’agit de responsabiliser les associa-tions de jeunes en les invitant à co-produire unprojet de ville en dialogue avec le gouvernementrégional et de favoriser des rencontres entre associa-tions de différents quartiers et communes.

Nous invitons les jeunes de Bruxelles à prendre enmain leur destinée et le futur de Bruxelles.

Pourquoi ne pas lancer un processus de rencontre?Une sorte d’États généraux des Jeunes au départ desécoles, des mouvements de jeunesse, des quartiers,d’entreprises et d’associations qui relient des jeunesd’ici avec les jeunes d’ailleurs? Tout cela sous lesigne de la création et de l’humour Zinneke, sous lesigne de l’appropriation de la ville par la danse et lamusique, de l’accès des jeunes à toute la ville de jouret de nuit, pour lutter symboliquement contre toutesles formes de discrimination…

parce que nous comptons

sur le dynamisme des

jeunes pour faire de

bruxelles la ville dont

nous rêvons, nous dédions

le processus et les

résultats des États

généraux à tous les

jeunes citoyens de

Bruxelles.

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