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Expertise comptable LMD COLLECTION DSCG 6 Oral d'économie se déroulant partiellement en anglais Sous la direction d’Alain Burlaud Dominique Plihon Tony Alberto Christine Bonneau-Jadin David Flasher Rémi Leurion Catherine Moreau Pierre Morel Manuel & applications 6 e ÉDITION Sup’FOUCHER © Éditions Foucher

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Expertise comptable L MD COLLECTION

DSCG 6 Oral d'économiese déroulant partiellementen anglais

Sous la direction d’Alain BurlaudDominique PlihonTony AlbertoChristine Bonneau-JadinDavid FlasherRémi LeurionCatherine MoreauPierre Morel

Manuel & applications6e ÉDITION

Sup’FOUCHER

GRP : expertise JOB : oral⊕econo DIV : 01⊕f0021⊕page1 p. 1 folio : 1 --- 24/7/013 --- 11H42

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Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans autorisation de

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É

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ISBN 978-2-216-12518-0 (nouvelle édition)ISBN 978-2-216-10576-2 (première édition)

© Éditions Foucher – 11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff – 2013

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[ Sommaire

Plan de chaque chapitre :

– le cours

– la conclusion

– la bibliographie

– les applications

– la partie « Anglais »

+ corrigés à téléchargersur www.expertisecomptable-foucher.com

Á Méthodologie e Méthodologie et conseils de préparationpour l’examen ...................................................... 5

Chapitre 1 e Les différents modèles de capitalisme ............... 23

Chapitre 2 e Croissance, changement technologiqueet emploi ................................................................. 75

Chapitre 3 e Économie de la connaissanceet de l’immatériel ................................................... 119

Chapitre 4 e Réseaux,territoires, pôlesde compétitivité ...................................................... 173

Chapitre 5 e Les déséquilibres spatiaux,sociaux et environnementaux ............................... 227

Chapitre 6 e Marché et économie non marchande ................ 277

Chapitre 7 e Protection sociale et solidarité ............................ 331

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[ Économiede la connaissanceet de l’immatériel

PLAN

1 Le développement des économies fondéessur la connaissance et l’immatériel

A. q Une tendance longue à l’augmentationde l’immatériel

B. q Le développement des TICdans l’économie

2 Économie de la connaissance :concepts et théories

A. q Connaissance, information et TIC

B. q Les lois singulières de l’économiede la connaissance et de l’immatériel

C. q Un nouveau paradigme technologique

D. q Les principales analyses de l’économiede la connaissance et leurs limites

3 Stratégies des entreprises

A. q La réorganisation des entrepriseset ses impacts sociaux

B. q Le financement des actifs immatérielset le capital-risque

C. q La gestion des connaissanceset la propriété intellectuelle

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4 Les politiques publiques

A. q L’investissement publicdans la production de connaissance

B. q Les systèmes nationaux d’innovation(SNI)

C. q L’échec de la stratégie européennepour l’économie de la connaissance

5 Propriété intellectuelle et privatisationdes savoirs

A. q Le brevet et le droit d’auteur :piliers de la propriété intellectuelle

B. q Évolution et dérives des systèmesde propriété intellectuelle

Préparation à l’épreuve orale en anglais

Intellectual property

A. q References and definitions

B. q Questions and answers

C. q Exercise

2 Copyright law

A. q Questions and answers

B. q Exercise

3 Theme to discuss

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q Le capitalisme contemporain se caractérise par la coexistence

de plusieurs modes de production. D’une part, le capitalisme

moderne, centré sur l’utilisation de grandes masses de capital

matériel, est l’héritier des premières révolutions industrielles.

D’autre part, le capitalisme postmoderne, qui prend une place

centrale, se développe sur l’exploitation du « capital immatériel »

qualifié aussi de « capital humain » ou de « capital connaissance ».

Les Anglo-saxons parlent de la naissance d’une knowledge

economy, c’est-à-dire d’une économie de la connaissance, dans

laquelle le poids des emplois intensifs en connaissance s’est

considérablement accru, et la part du capital immatériel a

dépassé celle du capital matériel dans l’appareil de production.

L’économie de la connaissance correspond aujourd’hui à une

nouvelle discipline en économie. Elle a donné lieu à de nombreux

travaux menés par des historiens, des économistes, des philoso-

phes dont ce chapitre tente de donner une vision d’ensemble. Ce

chapitre cherche également à présenter les enjeux considérables

liés à l’économie de la connaissance et de l’immatériel. Le premier

défi est théorique : il est de forger un nouveau cadre d’analyse

adapté à la connaissance, qui est un bien économique très

particulier. Le deuxième un défi majeur est politique et concerne

les décideurs publics et privés : dans la mesure où la connaissance

a un caractère cumulatif, le moindre retard dans la production et

la diffusion de celle-ci risque d’avoir des effets difficiles à rattraper.

Les développements du chapitre sont organisés en cinq sections.

Tout d’abord, nous présenterons les « faits stylisés » qui illustrent

le développement de l’économie de la connaissance et de

l’immatériel. Ensuite seront abordées les analyses théoriques qui

permettent d’éclairer le fonctionnement de cette nouvelle écono-

mie fondée sur la connaissance et l’immatériel. Les Sections 3 et

4 présentent les stratégies et les politiques des entreprises et des

pouvoirs publics, qui sont deux groupes d’acteurs majeurs pour le

développement de cette économie. La dernière section est

consacrée à la propriété intellectuelle, institution centrale de

l’économie de la connaissance. Elle montrera les difficultés des

sociétés modernes à trouver un équilibre satisfaisant entre la

nécessaire rémunération des entreprises innovantes et la non

moins nécessaire diffusion des connaissances, bien public en

principe à la disposition de tous.

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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Chapitre 3. Économie de la connaissance et de l’immatériel q

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[1 q Le développement des économies fondéessur la connaissance et l’immatériel

Les économies fondées sur la connaissance se sont constituées historiquement àpartir d’un double phénomène 1 : d’une part, une tendance longue, caractérisée parune augmentation des ressources consacrées à l’accumulation de capitalimmatériel, en particulier dans le domaine des connaissances (éducation, rechercheet développement, notée R&D) ; d’autre part, un changement technologiquemajeur, que certains observateurs qualifient de « troisième révolution industrielle »,avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication(TIC). L’objet de cette première partie est de présenter ces deux dimensions del’économie de la connaissance, à savoir la place croissante de l’immatériel (A) et lavague des TIC (B).

A. Une tendance longue à l’augmentation de l’immatériel

1. Le poids croissant du secteur des services

Les économies peuvent être décomposées en trois secteurs – agriculture, industrieet services – dont le poids dans la production et l’emploi a considérablement évoluéen longue période. Les deux siècles qui viennent de s’écouler se caractérisent parune montée en puissance de l’économie des services.

On retrouve cette « tertiarisation » de l’économie dans l’importance prise parl’emploi dans les services (Figure 1). Au début du XIXe siècle, la part des servicess’élevait à 15 %, celles de l’industrie et de l’agriculture à respectivement 20 % et65 % (Jeanneney, 1985). À la fin du XXe siècle, les services emploient 72 % de lapopulation active en France (cette proportion est de 80 % aux États-Unis), l’industrie23,5 % et l’agriculture 4,5 %. Cette importance aujourd’hui dominante du secteurdes services par rapport à ceux de l’agriculture et de l’industrie fournit une premièreillustration de la montée en puissance de l’immatériel en longue période.

Voir sur le site Internet « L’économie de l’immatériel – La croissance de demain »,Rapport de la Commission sur l’économie de l’immatériel, par Maurice Levy etJean-Pierre Jouyet, 2006.

1 L’analyse présentée dans ce chapitre s’inspire en partie des travaux de Dominique Foray, un des spécialistes français. Voir enparticulier L’économie de la connaissance, La Découverte, Repères no 302, 2000.

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85,0 %

75,0 %

65,0 %

55,0 %

45,0 %

35,0 %

Corée États-Unis JaponFrance

1980

1982

1984

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1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

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Figure 1 e Part des emplois dans les services

2. La montée du capital intangible

Alors que le progrès au XIXe siècle se caractérise par un accroissement de la partdu capital tangible au sein des facteurs de production, la croissance a changé denature dans les dernières décennies. « Celle-ci s’explique désormais en grande partiepar le développement de l’investissement immatériel (ou intangible) dont le poids (enpourcentage du PB) est devenu aussi important que les investissements tangibles(Figure 2). »

Figure 2 e Aux États-Unis, les investissements en capital intangiblesont aussi importants que les investissements en capital tangible

(Source : Congrès américain, 2009).

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Que représente le capital immatériel ? Celui-ci est composé d’un ensemble d’actifsqui incluent le capital humain (éducation, formation, santé, compétences), lesdépenses de R&D, les droits de propriété intellectuelle, les logiciels ou encoreles dépenses organisationnelles. Ces investissements immatériels sont devenusessentiels dans une économie fondée sur la connaissance et les compétences : lecapital immatériel explique une part croissante des gains de productivité et donc dela croissance économique. Selon les travaux de Abramovitz et David, la croissancedu capital matériel (qui expliquait 2/3 des gains de productivité au XIXe siècle) nereprésenterait plus que 1/4 voire 1/5 des gains de productivité au XXe siècle. Uneétude réalisée par l’OCDE en 2006 montre que le capital humain serait devenu leprincipal moteur de la croissance, que le rendement de la R&D serait élevé et quel’investissement en logiciel contribue fortement à l’accroissement de la productivitédu travail.

3. La connaissance au cœur du capitalisme moderne

Le succès des entreprises et des économies modernes est plus que jamais dépendantdes capacités à produire et à utiliser la connaissance. Les objectifs prioritaires dessociétés modernes est de promouvoir l’éducation de leurs membres, de développerla recherche et développement (R&D) afin de favoriser les innovations, particuliè-rement importantes aujourd’hui dans les domaines des biotechnologies et destechnologies de l’information et de la communication (TIC).

a. L’importance croissante de l’éducation

Le développement d’une économie de la connaissance conduit à donner une placecentrale au capital humain et notamment à l’éducation et à la formation tout aulong de la vie. Tous les pays développés, certains pays d’Asie en tête, ont intégréle rôle de la formation initiale de niveau universitaire dans une économie du savoirpuisque que près de la moitié de la population des 25-34 ans est titulaire d’un diplômede l’enseignement supérieur. Tous les pays progressent dans ce domaine ainsi quedans celui de la formation continue, les États-Unis faisant la course en tête avec35 % des 34-64 ans obtenant un diplôme de l’enseignement supérieur. Des payscomme la Corée du Sud ont bien compris le rôle de l’éducation et ont largementmisé sur cette dimension pour rattraper leur retard. Ce pays dispose désormais d’unedes populations les mieux formées en général et dans les TIC en particulier.

GRP : expertise JOB : oral⊕econo DIV : 09⊕f0021⊕Chap03 p. 6 folio : 124 --- 24/7/013 --- 12H51

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Figure 3 e Taux d’obtention d’un diplôme de l’enseignement supérieur(à gauche, par classe d’âges pour l’année 2007,

à droite pour l’ensemble de la classe des 25-64 ans)

« L’accroissement du niveau moyen d’éducation (Figure 3) – ainsi que des niveauxélevés comme ceux du doctorat (Figure 4) – ne doit cependant pas cacher la fractureéducative qui persiste entre les pays du Nord et certains pays du Sud, mais égalementà l’intérieur des pays. Cette fracture est d’autant plus importante qu’elle se doubled’une fracture numérique qui touche certaines populations, en particulier cellesexclues du monde du travail (cf. encadré p. 140) ».

Figure 4 e a) Dépense internes en R&D en millions dollars (prix constant– année de référence : 2000 et PPA – États-Unis et France : 2004 au lieu de 2005)

et b) Taux de croissance de la dépenses internes en R&D, en dollars(prix constant – année de référence 2000 et PPA )

GRP : expertise JOB : oral⊕econo DIV : 09⊕f0021⊕Chap03 p. 7 folio : 125 --- 24/7/013 --- 12H51

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b. Le rôle stratégique de la recherche et développement (R&D)et des brevets

e Le développement des dépenses de R&DDans une économie fondée sur la connaissance et l’innovation, la R&D occupe uneplace croissante et stratégique, de même que l’acquisition de droits sur les fruits decette recherche.En premier lieu, il convient de noter que la R&D a crû de manière très importantedans les pays développés depuis le début des années 1980 : + 100 % dans l’UE,+ 130 % aux États-Unis, + 150 % au Japon en 25 ans. Elle représente 2 à 3 % duPIB dans ces pays (Figure 5).

En deuxième lieu, il faut souligner les importantes disparités qui existent entreles pays. Ainsi, la Corée du Sud et surtout la Chine, sous l’effet d’un rattrapageet de politiques volontaristes, connaissent des taux de croissance annuels moyensdes dépenses en R&D impressionnants comparés à ceux des pays plus développés.Il existe aussi des différences importantes parmi ces derniers pays alors qu’elles sejustifient moins, ceci est d’autant plus important à observer que l’activité deproduction de connaissance revêt un caractère cumulatif : un pays quisous-investit en R&D par rapport à un autre accumule un retard qui s’amplifie, mêmesi les écarts d’investissement restent constants. Il en va ainsi des écartsd’investissement croissants en R&D (0,5 à 1 point du PIB) entre l’UE15 et la Franced’une part, les États-Unis, la Corée et le Japon, d’autre part. Nous verrons plus loinque ces écarts s’expliquent en partie par les différences entre financement public etprivé de la recherche.

Plus précisément, la part de l’Asie continue de croître, de 34,3 % en 2010 à 36,7 %en 2012 grâce notamment à la part de la Chine qui passe de 12 à 14,2 % sur la mêmepériode. Les dépenses de R&D en Chine ont progressé de 22 % par an entre 1996et 2007. Elles seront de 198,9 milliards de dollars en 2012. Dans le même temps,celles de l’UE à 27, des États-Unis ou du Japon n’ont augmenté que de 6,5 %, 6 %et 5,5 % respectivement. À ce rythme, les dépenses de R et D de Chine devraientdépasser celles des États-Unis en 2022. Mais la Chine n’est pas le seul pays à voirses dépenses augmenter rapidement, la Malaisie, la Thaïlande, Singapour, Taiwan,la Corée du sud mais aussi dans une moindre mesure l’Inde concourent égalementà ce phénomène.

Autre indicateur intéressant illustrant la mondialisation de l’économie, corollaire dela mondialisation de la R&D, la part des différentes régions dans le classement des2 500 plus grandes entreprises. La Chine est passée de 0 en 2005 à 250 en 2010 !Les autres BRIC (Brésil, Inde, Russie) de 50 à 150. Les autres économies développéespassent de 200 à 350, et les autres pays émergent de 100 à 250. Du coté des baisses,l’Amérique du Nord (États-Unis + Canada) voit sa part largement diminuer de 1 050à 750, l’Europe occidentale également de 750 à 600, la Japon de 350 à 150. Du cotéEuropéen, c’est plutôt la stagnation du coté des dépenses de R&D. La France devraitatteindre 51,1 milliards de dollars en 2012 contre 49,2 en 2011 avec ration R&D/PIBà 2,24 contre 2,21 %. L’Allemagne passe de 87,9 en 2011 à 90,6 en 2012 avec unratio R&D/PIB de 2,87 % contre 2,85 %. La France reste la 6e nation dans ceclassement.

GRP : expertise JOB : oral⊕econo DIV : 09⊕f0021⊕Chap03 p. 8 folio : 126 --- 24/7/013 --- 12H51

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Taux de croissance moyen(1981-2005)

Taux de croissance moyen(1995-2005)

France 2,6 1,4

UE15 2,9 2,9

Japon (ajus.) 4,1 2,9 *

États-Unis 3,7 4,0 *

Corée 6,9

Chine 18,7

* 1995-2004.

e Les dépôts de brevets

Les écarts en termes de R&D se retrouvent au niveau des dépôts de brevets. Orles dépôts de brevets constituent l’un des indicateurs du dynamisme d’une économie,de sa capacité à innover. Cet indicateur est néanmoins imparfait : les brevetscorrespondent-ils à des innovations mineures ou majeures ? Comment tenir comptedu fait que les innovateurs nationaux privilégient des dépôts de brevets dans leurpays et donc dans un système spécifique à ce pays ? Pour assurer une meilleurecomparabilité des dépôts de brevets, l’OCDE comptabilise des familles triadiquesde brevets, en regroupant des brevets déposés à la fois aux niveaux européen,

GRP : expertise JOB : oral⊕econo DIV : 09⊕f0021⊕Chap03 p. 9 folio : 127 --- 24/7/013 --- 12H51

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américain et japonais et relatifs à une même innovation et en filtrant les innovationsles plus significatives. Que nous permet de constater un tel indicateur (Figure 6) ?

Les États-Unis, qui ont particulièrement accru leur effort d’innovation, ontégalement favorisé une appropriation privée de ces innovations. Ces derniersdistancent ainsi l’Europe et le Japon. Si l’on considère les secteurs très innovantsdes TIC et des biotechnologies, à travers les dépôts réalisés sur les deux principauxmarchés mondiaux (Europe et États-Unis), on constate que l’Europe résiste malface aux États-Unis dans le premier domaine et très mal dans le second : mêmeà l’Office Européen des Brevets (OEB), les américains sont de très loin en tête. Cettesituation est d’autant plus inquiétante que les biotechnologies constituent l’un desréservoirs majeurs en termes d’innovation des prochaines décennies.

Figure 6 e Répartition des brevets triadiques par zones, et nombre de brevetstriadiques par millions d’habitants

B. Le développement des TIC dans l’économie

Le deuxième facteur structurant de l’économie de la connaissance est l’émergencede la vague des TIC, comme on l’a indiqué plus haut. Cette vague technologiques’est accélérée à la fin des années 1990 aux États-Unis pendant la phase de « lanouvelle économie ». Malgré le krach des valeurs technologiques début 2000, lamontée en puissance des TIC n’a pas été remise en cause.

1. L’investissement en TIC

Le développement des TIC se traduit d’abord par un accroissement significatif desinvestissements en TIC (Figure 7). La part des investissements en TIC dansl’ensemble des investissements est ainsi passée de 12,7 à 27,8 % entre 1980 et 2005aux États-Unis et de 7,4 à 16,4 % en France.

GRP : expertise JOB : oral⊕econo DIV : 09⊕f0021⊕Chap03 p. 10 folio : 128 --- 24/7/013 --- 12H51

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1980 1990 1995 2000 2005

35,0

30,0

25,0

20,0

15,0

10,0

5,0

0,0

États-Unis CoréeJaponFranceÉquipements TIC Logiciels

États-Unis

(2008)

France (2008) Japon (2007) Corée (2005)

30

25

20

15

10

5

0

Figure 7 e Part des investissements en TIC dans l’investissement total (à gauche)et décomposition de l’investissement en TIC (à droite)

Le secteur des logiciels n’a cessé de croître fortement. Les équipements de TICet de télécommunications ont également progressé de manière importante, avecnéanmoins une légère régression sur la dernière période.Le même phénomène peut être constaté sur l’évolution des investissements en TICrapportés au PIB. Elles s’expliquent par un surinvestissement en TIC pendant lapériode d’euphorie de la nouvelle économie qui se résorbe sans pour autant remettreen cause la tendance de fond du développement des TIC. Existe-t-il un lien entrecette montée en puissance des TIC et le développement économique ?

2. Le développement de l’usage des TIC dans les entreprises 2

Les TIC ont pris une place majeure dans l’économie : 90 % des entreprises ontdésormais accès à Internet alors que le Web grand public a seulement 10 ans. Lesusages de cette connexion ne cessent de s’étendre. Les entreprises développentIntranet, Extranet (20 % des entreprises ont possèdent un) et sites Web. La partdes salariés utilisant le télétravail en relation avec les systèmes informatiques del’entreprise s’est considérablement accrue pour toucher désormais 24 % des salariésen 2006 (18 % en 2003).

a. Nouvelles formes d’organisation permises par les TIC

Le développement d’Intranet, d’Extranet, de sites marchands et, plus généralement,d’une économie en réseau, a conduit les entreprises à se réorganiser. Celles-cipeuvent externaliser plus facilement certaines activités qui ne sont pas dans leur cœurde métier, travailler ensemble et profiter de coûts de transaction plus faibles du faitdu développement des TIC. Par exemple, les entreprises procèdent, pour leurcompte, à des achats en ligne. L’activité de B2B (business to business) a ainsi prisson essor : alors qu’elle ne concernait qu’environ 10 % des entreprises de l’UE15 en2003, il concerne en 2006 plus de 30 % des firmes.

2 Dans cette sous-partie, les données sont issues d’Eurostat, il faut lire, pour « entreprises », les entreprises de 10 salariés ou plus.

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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Chapitre 3. Économie de la connaissance et de l’immatériel q

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b. Les TIC comme outil de formation

Les TIC sont de plus en plus utilisées comme outil de formation : 20 % desentreprises (et 10 % des particuliers) se servent des TIC à cet effet en 2006 dansl’UE15. La tendance à l’usage des TIC à des fins de formation, du moins dans lesentreprises, apparaît nettement croissante.

c. Les TIC pour interagir avec les administrations

Les TIC permettent également d’optimiser les relations entre l’administration et lesentreprises qui profitent d’une meilleure qualité de l’information et gagnent enefficacité. C’est ainsi que près de la moitié des entreprises de 10 salariés ou plusutilisent les TIC depuis l’information jusqu’à la transmission en ligne de formulairesadministratifs (Figure 8).

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Figure 8 e Pourcentage des particuliers (à gauche) et des entreprises(à droite) ayant utilisé Internet, au cours des trois derniers mois,

pour obtenir des informations à partir de sites Web des pouvoirs publics dans l’UE15

3. L’adoption des TIC par la société civile

Les TIC ont non seulement irrigué l’économie mais également l’ensemble de lasociété.

Certains aspects sont aujourd’hui particulièrement impressionnants et symptoma-tiques du développement d’une économie fondée sur l’information. Il en va ainsi dudéveloppement de la téléphonie mobile qui a décollé depuis le milieu des années 1990(Figure 9), avec un taux d’équipement des ménages Français supérieur à 80 % en2006, comme de celui d’Internet qui a déjà franchi une génération technique (celledu bas débit) pour aborder celle du haut débit (ADSL, câble) et bientôt du très hautdébit (fibre optique à domicile).

La croissance forte des connexions Internet à haut débit dont témoigne la Figure 12montre cependant d’importantes disparités entre les pays. Certains, comme lesÉtats-Unis, et surtout comme la Corée, distancent les autres pays développés. Cesdifférences s’expliquent par les préférences des consommateurs et, dans unecertaine mesure, par les politiques volontaristes mises en œuvre.

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Figure 9 e Taux de pénétration de la téléphonie mobile dans la population(source OCDE)

La diffusion d’Internet à haut débit s’accompagne de celui de services et depratiques nouvelles que ne permettaient pas les connexions à bas débit, en particuliertoutes les applications de diffusion de vidéos, d’échanges de fichiers (de musique,de photo...) qui sont à l’origine du succès de ce que l’on appelle le « Web 2.0 ». Cettenouvelle version d’Internet donne d’avantage d’espace à la créativité et àl’interactivité (blogs, par exemple). Le réseau stimule aussi une diffusion de laconnaissance : à titre d’exemple, dans l’UE15, le pourcentage des particuliers ayantutilisé Internet pour rechercher des informations médicales s’élève à 21,4 % en 2006selon les chiffres d’Eurostat. Il en va de même dans de nombreux autres domaines.

Enfin le développement d’Internet et du haut débit ont permis le décollage ducommerce électronique. Aux États-Unis, par exemple, les dépenses en ligne desménages ont été multipliées par 10 en moins de 10 ans et la croissance de cetteactivité ne semble pas connaître de ralentissement (Figure 10).

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Figure 10 e Dépenses en ligne aux États-Unis, en milliards de dollarsSource : US Census Bureau.

[2 q Économie de la connaissance : concepts et théories

L’économie de la connaissance s’est constituée en un champ disciplinaire de lathéorie économique contemporaine. Ce qui a donné lieu à un grand nombre detravaux et de débats dont les développements qui suivent donnent un aperçu. Oncommence par une définition des concepts centraux, de la connaissance et del’information (A). Puis on montre que la connaissance est un bien trèsparticulier, qui remet en cause les analyses traditionnelles (B) et oblige à raisonneren terme de nouveau paradigme (C). Enfin, on propose une présentation critiquedes principales analyses menées par des économistes et des sociologues sur lesquestions des TIC et de l’économie de la connaissance (D).

A. Connaissance, information et TIC

Un préalable à l’analyse du capitalisme contemporain, souvent qualifié d’économiede la connaissance ou de l’information, est de distinguer deux notions clés liéesentre elles mais différentes, et qui sont souvent confondues : la connaissance etl’information. Puis on montrera qu’il est également important de ne pas confondreconnaissance et information avec les TIC.

La connaissance est le fruit d’un travail théorique et/ou pratique visant à améliorerla compréhension des faits naturels ou sociaux. L’information décrit et diffuse lesconnaissances produites par le travail intellectuel. L’information est une descriptionqui peut être écrite, visuelle ou sonore de connaissances tacites ou codifiées. Le motinformation vient du latin informare qui signifie donner une forme, une signification.

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