Natation Magazine n°100 - Mars 2008ffn.extranat.fr/html/publications/nat_mag/100.pdf · Céline...

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nm100:NM93 14/02/2008 10:39 Page 1

Joyeux anniversaire Nat’ Mag’ !

Cela fait maintenant plus de dix ans que la nouvelle vague deNatation Magazine vous permet de suivre l’actualité de vosdisciplines préférées : la natation course, le plongeon, le water-polo, la natation synchronisée, l’eau libre ou les maîtres.Depuis septembre 1997, date de la refonte de la revue fédé-rale, notre équipe de journalistes arpente les bassins françaiset internationaux pour recueillir témoignages et tendre l’oreilleaux confidences de nos champions. Depuis plus de 10 ansnous tentons de vous faire vibrer au rythme des compétitionset des échéances sportives qui s’égrènent tout au long de l’an-née. Depuis une décennie, nous ouvrons aussi nos colonnes àdes sujets découvertes, à des rencontres ou des coups decœur qui nous ont profondément marqués.

Bien sûr, et je suis le premier à l’admettre, tout n’est pas par-fait. Il y a encore beaucoup à faire, et beaucoup sera encorefait ! Mais la progression régulière de la courbe des lecteursdémontre que l’intérêt que vous nous portez n’est pas feint ouanecdotique. Chaque mois, nous essayons de vous proposer lameilleure synthèse de l’actualité des bassins. Format maga-zine oblige, nous ne sommes pas à la pointe de l’information,et ce n’est d’ailleurs pas notre vocation. Les médias internet etles quotidiens nationaux et régionaux remplissent cette mis-sion avec brio. Analyser, illustrer et commenter, voilà commentnous définissons notre rôle. Une tâche difficile qu’il est primor-diale de mener dans toutes les disciplines de notre fédération,à tous les niveaux de performance et sur tous les sites.

Une mission qui vous a permis de suivre les exploits de nosnageurs sur tous les continents, du titre mondial de RoxanaMaracineanu à Perth, en 1998, à l’or olympique de LaureManaudou aux Jeux d’Athènes, en 2004. Des sacres euro-péens de Franck Esposito au triomphe de la natation françaiselors des derniers championnats du monde de Melbourne.Natation Magazine vous a également permis de suivre l’extra-ordinaire triptyque de Virginie Dedieu sur la scène internatio-nale, les sorties acrobatiques de nos plongeurs ou les rencon-tres acharnées de nos poloïstes. Et comment occulter les raidsde nos spécialistes de la longue distance. Les exploits deStéphane Lecat, triple vainqueur de la coupe du monde d’eaulibre, de Gilles Rondy, champion d’Europe 2006 du 25 km,d’Anne Chagnaud ou de Stéphane Gomez figurent en bonneplace dans nos sommaires. Pour résumer, tout ceux qui font etreprésentent la Fédération Française de Natation trouvent unécho dans ces pages. Notre passion, c’est votre passion !Bonne lecture et bon anniversaire à Natation Magazine.

Le président,Francis Luyce

éditoédito

NATATION MAGAZINE n°100 � Edité par la Fédération Française de Natation, 148, avenue Gambetta 75980 Paris Cedex 20 - Tél : 01.40.31.17.70 - Fax : 01. 40.31.19.90 -www.ffnatation.fr � Numéro de commission paritaire 0909 G 8176 � Dépôt légal à parution � Directeur de la publication Francis Luyce � Rédacteur en chef Adrien Cadot� Ont collaboré à ce numéro Mathilde Lizé, Vincent Hild, Guillaume Deutsch, Eric Huynh � Comité de rédaction Louis Frédéric Doyez, Marie-Christine Ucciani, Claude Fauquetet les adjoints de la Direction Technique Nationale � Bande dessinée Studio Makma : Stéphan Boschat, Sébastien Hombel � Maquette et réalisation Adrien Cadot, Mathilde Lizéet Kristof Desweemer � Impressions 3i Services 156 chaussée Pierre Curie 59200 Tourcoing - Tél : 03.20.94.40.62 � Régie publicitaire Horizons Natation, 148, avenue Gambetta75980 Paris, Cedex 20, Tél : 01.40.31.40.35 � Vente au numéro 5 euros � Publicités et petites annonces au journal et tarifs sur demande [email protected]

Sommaire

ÉVÉNEMENTÉVÉNEMENTEt de 100 pour Natation Magazine !Pour la centième nous vous offrons huitpages supplémentaires de souvenirs,de rires et de témoignages...

INTERVIEWINTERVIEWLaure Manaudou : “Gagner les Jeux”Les Mondiaux de Melbourne, sa paran-thèse italienne, Mulhouse, les Jeux...Laure Manaudou revient sur son actualité

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� BRÈVES

� RENCONTRE - Le phénomène Dara Torres� NAT’ COURSE - Laure prend de la “Horter”� PORTRAIT - Nicolas Manaudou, nouveau départ� NAT’ COURSE - Le 200 m dos féminin en ébullition� POSTER - Laure Manaudou� MAÎTRES - Championnat de France interclubs� NAT’ SYNCHRO - Le kit de la nageuse synchro� PORTRAIT - Lise Lagoutte, le plaisir retrouvé� INTERVIEW - “Natation Magazine, outil d’information”� TÉMOIGNAGES - Paroles de lecteurs� SOUVENIRS - Les 10 numéros qui ont marqués� JEU - Deux places à gagner pour les “France” 2008� HUMOUR

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(Ph. S. Kempinaire)

LaureManaudou

DOSSIERDOSSIERWater-polo : opération MalagaAprès six années de disette, les Bleuesretrouvent les Euros A. Le point avec lesélectionneur, christophe Bachelier

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BBrèvesrèvesRecord du monde en suspenspour les MarseillaisLa Fédération internationale n’a pashomologué le record du monde établipar les Marseillais sur 4x100 m en petitbassin. Fabien Gilot, Grégory Mallet,Romain Caffet et Frédérick Bousquetavaient réalisé 3’8’’29 le 22 décembredernier lors des Interclubs à Istres. Selonla Fina, la performance a été établie audépart d’un relais 10x100 m, une courseprogrammée seulement lors desInterclubs et qui ne bénéficie donc pasdu label Fina. Le record du mondedu 4x100 m reste donc la propriétédes Suédois en 3’9’’57. Toutefois,la Fédération Française de Natationa émis, le vendredi 25 janvier, unerequête auprès de la Fina pour tenterd’obtenir l’homologation de ce recorddu monde.

Le chant des JeuxLa chanteuse canadienne Céline Dionchantera une chanson pour les JeuxOlympiques de Pékin lors d'un concerten avril prochain et soumettra unedemande pour interprêter la chansondes Jeux. Le concert se tiendra le 13 avrilau Stade des Travailleurs de Pékin, dansle cadre de sa tournée mondiale de pro-motion de son dernier album “TakingChances”. Céline Dion avait chanté“The Power of the Dream” lors dela cérémonie d'ouverture des JeuxOlympiques d'Atlanta en 1996. Desdizaines de chanteurs chinois et étrangersont soumis leurs demandes pourla chanson des Jeux. Le dépôt desdemandes sera clos en mars.

Nat’ course : Euros EindhovenL’équipe de France qui participera auxchampionnats d’Europe d’Eindhoven(18-24 mars) comptera 31 nageurs(16 filles et 15 garçons).

Les Françaises engagées : JoanneAndraca, Coralie Balmy, Esther Baron,Diane Bui-Duyet, Sophie De Ronchi,Coralie Dobral, Sophie Huber, MylèneLazare, Anne-Sophie Le Paranthoën,Laure Manaudou, Malia Metella, AuroreMongel, Camille Muffat, CharlèneNeufcœur, Alena Popchanka, MagaliRousseau.

Les Français engagés : Alain Bernard,Sébastien Bodet, Hugues Duboscq,Antoine Galavtine, Fabien Gilot, PierreHenri, Camille Lacourt, ChristopheLebon, Amaury Leveaux, David Maître,Grégory Mallet, Anthony Pannier, PierreRoger, Nicolas Rostoucher, BenjaminStasiulis.

Une info, une annonce,des questionsou des remarques ?Faites-en nous part [email protected]

Les 19, 20 et 21 janvier, Mulhouse etChamalières ont accueilli le deuxième

plot de la coupe de France. L’occasion pourles nageurs de l’équipe de France, en pleinepréparation olympique, d’affiner leursréglages, d’ajuster leurs gestes et leurs tac-tiques de course. Ce fut notamment le caspour les deux égéries de la natation fran-çaise, Laure Manaudou et Alain Bernard(photo), engagées à Chamalières. Les lea-ders masculin et féminin du collectif natio-nal ont tenu leur rang en remportant respec-tivement le 200 m nage libre dames en1’58’26 et le 100 m nage libre messieursen 48’’88. Anthony Pannier et NicolasRostoucher se sont, quant à eux, partagésles épreuves de demi-fond. Au premierle 800 m (8’15’’57) et au second le1500 m (15’28’’66). Chez les dames,la Roumaine Camelia Potec s’adjugeles deux distances en devançant laLorraine Aurélie Muller (16’55’’28)et la Britannique Hannah Milley. Onretiendra enfin que la néo-Toulousaine Malia Metella a dominéle 100 m en 56’’08, signe que laGuyanaise retrouve progressivementla plénitude de ses moyens.

De l’étape mulhousienne, il faut principale-ment relever la razzia des nageurs duMulhouse Olympic Natation. Ainsi, AuroreMongel a nagé plus vite que JoanneAndraca sur 200 m papillon (2’13’’44contre 2’16’’88), Amaury Leveaux a eu rai-son de Mathieu Madeleine sur 200 m nagelibre (1’50’93 contre 1’51’’65), BenjaminStasiulis a pris l'ascendant sur SimonDufour sur 200 m dos (2’01’’58 contre2’03’’76) et Margot Monmousseau adevancé Marie Jugnet sur 100 m dos(1’04’’78 contre 1’06’’18). Sur 1500 mThibault Bayrac s’impose en 15’46’’92 tan-dis que Guillaume Strohmeyer décroche le

800 m en 8’11’’00, à une placede l'entrée dans les 10 meil-

leurs Français de tous lestemps. A noter enfin, la vic-toire de Cathy Dietrich,sociétaire du clubd'Obernai, sur 1500 m

(17’12’’88) et celle de laFrancilienne MadeleineDiguet sur 800 m (8’57’’41).

Natʼ course : deuxième étapede la coupe de France

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Le “Cube d'eau”, piscine auxformes étonnantes dotée d'une

capacité de 17 000 places quiaccueillera les épreuves de nata-tion des Jeux de Pékin, a été inau-guré le 28 janvier. Un cube quia nécessité quatre années deconstruction et coûté la bagatellede 136 millions d’euros. La struc-ture cubique, abritant trois bassins- un de trois mètres de profon-deur, un pour l'échauffement et unpour les épreuves de plongeon -,est faite d'une armature en acieret d'une membrane en plastiqueimitant le téflon, qui ressembleà des bulles d'eau et donne à l'en-semble son surnom. On retiendraque la coque de la structure, cen-sée aider à la protection de l'envi-ronnement, utilise les rayons dusoleil pour fournir de la chaleuret de la lumière, réduisant ainsiles dépenses d'énergie de 30 %,selon le Comité d'organisationdes J.O. 2008 (BOCOG).

Jeux Olympiques :Pékin dévoile

son “Cube dʼeau”

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Selon le journal L’Équipe, le tech-nicien tricolore Frédéric

Vergnoux, qui supervise notam-ment les entraînements de safemme Alena Popchanka (photo),de Kirsty Balfour et de Gregor Taità Edimbourg, serait convoité parl'Australie et par le Lagardère ParisRacing. Après un passage aux États-Unis et une courte période d'ap-prentissage auprès, entre autres,de Paul Bergen, l'un de ceux quiont entraîné Tracy Caulkins, quel'on peut qualifier de nageuse la

plus polyvalente de l'histoire,Frédéric Vergnoux était revenuentraîner à Clichy en 2002-2003.Il a ensuite rejoint l'équipe britan-nique dirigée par l’Australien BillSweetenham, qui a depuis retrouvéson île-continent et qui ne cesse devanter les mérites du tricolore.La Grande-Bretagne souhaiteraitnéanmoins le retenir jusqu'auxJeux de Londres 2012, à moinsque le “Frenchie” de 34 ans nerejoigne le Lagardère Paris Racing,qui prépare l'après 2012.

Natʼ course : Frédéric Vergnoux a le vent en poupe

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Nat’ synchro : Open d'AllemagneFin janvier, le duo de l'équipe de Franceen préparation pour les championnatsd'Europe d'Eindhoven et la qualificationolympique pour Pékin, mi-avril, a ter-miné quatrième de l’Open d'Allemagneà Bonn. En lice également, en solo,Chloé Willhelm (Firminy) et SaraLabrousse (Hyères). La première s’estadjugée la finale open avec un totalde 90,500 points, une entrée trèsencourageante dans la cour des seniors.

Phelps en forme olympiqueCinq victoires et une seconde place, toutcela avec des temps plus rapides qu'il y aun an au même Grand Prix de Long Beachavant les championnats du monde deMelbourne 2007. Michael Phelps est déci-demment bien affûté en ce début d’année2008. “J'espère que ce sera encore meilleurque l’an passé, a annoncé l’Américain. Jesuis plus serein cette année que je ne l'étaisl'année dernière. La chose la plus impor-tante pour moi est de maintenirun programme d'entraînement régulier.Semaine après semaine, mois après moisun programme d'entraînement plusintense, c'est la meilleure chose qui puissem'aider à atteindre mes objectifs.”

Natation course :Internationaux de GenèveEn trois jours de compétition, du 19 au21 janvier, la sélection tricolore présenteà la 41e édition des championnats interna-tionaux de Genève a enlevé pas moinsde 15 médailles (6 en or, 5 d’argent et4 de bronze) et amélioré 22 records per-sonnels. Au sommet de cette vaguebleue, trois nouveaux records des cham-pionnats ont été actualisés par leDijonnais Thomas Rebeisen sur 100 et200 m brasse en 15-16 ans (1’06’’58 et2’26’’33) et le Niçois Yannick Agnel sur200 m nage libre en 15-16 ans (1’54’’34).

Natation course :tournoi européen juniorLa piscine parisienne Georges-Vallereyaccueillera l'édition 2008 du tournoieuropéen junior les 22 et 23 mars.A cette occasion, six nations ont confirméleur venue : l’Allemagne, l’Espagne, laGrèce, l’Italie, la Hongrieet la Suède. La précédente organisationen France remonte à 2003 à Metz.L'an passé à Madrid, les Bleus avaient ter-miné quatrième derrière l'Italie,l'Allemagne et l'Espagne.

Plongeon : Coupe de FranceLa Rennaise Fanny Bouvet a marquéde son empreinte la vingt-quatrièmeédition de la coupe de France de plon-geon, organisée à l'Insep les 26 et27 janvier. La Bretonne s’adjuge leconcours du 3 mètres en réalisant untotal supérieur à 250 points, soit l'équiva-lent des minima pour les prochains cham-pionnats d'Europe à Eindhoven.Toutefois, la Rennaise ne participera pasaux Euros, préférant se préserver pourles prochaines compétitions internatio-nales par groupes d'âge. Chez les mes-sieurs, c'est le Francilien Adam Godzinskiqui a obtenu la meilleure notation à lahauteur du 1 mètre, avec 269 points.

Vous le savez, cet été, la Chine accueil-lera les Jeux . Mais saviez-vous que

l’Empire du Milieu héberge également, ence début d’année 2008, la 11e édition desJeux nationaux d'hiver. Au programme, unemultitude d’épreuves sportives hivernales,certaines classiques mais d’autres complè-tements atypiques. A commencer par lanage en eau glacée. Qiqihar, ville hôte desJeux nationaux d'hiver, s’est d’ailleurs spé-cialisée dans cette pratique extrême. Ungroupe de nageurs chinois se réunit ainsirégulièrement aux bords de la rivière qui tra-

verse la ville pour mettre à l'épreuve leurrésistance et leur courage. Pour sesadeptes, cette pratique n'est pas seulementun passe-temps, c’est aussi une façon de semaintenir en bonne santé. “La natation eneau glacée, c'est formidable ! Ça aide à gar-der la forme”, témoigne une nageuse.“Beaucoup de gens viennent ici tous lesjours, poursuit une employée de la munici-palité chinoise, pour la plupart ce sont desétudiants. Certains parents amènent égale-ment leurs enfants. Chaque jour, nous pou-vons accueillir plus de mille personnes.”

Avant les Jeux Olympiques,les Jeux dʼhiver de natation

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Natation

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19-24 FÉVRIER

Coupe du monde, Pékin (Chine)

22-24 FÉVRIEREtapes 5 et 6 de la Coupe de France 2008, Lyon et Toulouse

3e session du Circuit fédéral 2008, Besançon, Lille et Tours

1ER MARSPremière édition de la Nuit de l’Eau

1ER-2 MARSVergina Cup, Athènes

13-17 MARSChampionnats d’Europe, Eindhoven (P-B)

18-24 MARSChampionnats d’Europe, Eindhoven (P-B)

20-23 MARSChampionnats d’Europe, Eindhoven (P-B)

Championnats de France d'hiver des Maîtresen bassin de 25 mètres, Cambrai (Nord)

26-31 MARSCarifta games, Aruba

29-30 MARSTournoi des 6 nations, Amersfoort (P-B)

2-4 AVRILChampionnats de France FFSU, Besançon

4-6 AVRILChampionnats de France juniors N2

9-13 AVRILChampionnats du monde (25 mètres),Manchester (Grande-Bretagne)

10-13 AVRILGrand Prix FINA d'Electrostal (Russie)

17-20 AVRILChampionnats de France N1, Tours

Meeting international d'Aix-la-Chapelle

20-27 AVRILChampionnats de France (50 mètres),Dunkerque

AGENDA

Natation course

Eau libre

Plongeon

Natation synchronisée

Water-polo

Maîtres

Agence Françaisede Lutte contre le Dopage

DECISION DU VENDREDI 11 JANVIER 2008

�A l’occasion du match de water-polo opposantle club de la S.C. Colmar et celui du P.C.Valenciennes Anzin dans le cadre du Championnatde France de Nationale 2B, Monsieur JérémyLandy a fait l’objet d’un contrôle antidopage dontles résultats établis par le département des analysesde l’Agence Française de Lutte contre le Dopage, le26 Novembre 2007 ont fait ressortir la présenced’Acide-11-Nor-Delta-9-THC-9 Carboxylique(Métabolite du TétraHydroCannabinol – principeactif du Cannabis) à une concentration de22,5 nanogrammes par millilitre. Par une décisiondu Vendredi 11 janvier 2008, l’OrganismeDisciplinaire de 1ère Instance de Lutte contre leDopage de la Fédération Française de Natation aprononcé à l’encontre de l’intéressé, la sanctiond’un avertissement à prise d’effet immédiate.

�A l’occasion du match de Nationale 1 de water-polo opposant le club du S.C. Choisy le Roi et celuidu C.N. Taverny, Monsieur Pierre Blanchard a faitl’objet d’un contrôle antidopage dont les résultatsétablis par le département des analyses de l’AgenceFrançaise de Lutte contre le Dopage, le 26 novem-bre 2007 ont fait ressortir la présence dePrednisolone à une concentration de 820 nano-grammes par millilitre. Par une décision duVendredi 11 janvier 2008, l’Organisme Disciplinairede 1ère Instance de Lutte contre le Dopage de laFédération Française de Natation a prononcé àl’encontre de l’intéressé, la sanction d’un avertisse-ment à prise d’effet immédiate.

�A l’occasion du match de Nationale 1 de water-polo opposant le club du N.C. Angérien etcelui du C.J.F Fleury Les Aubrais, MonsieurJulien Colchen a fait l’objet d’un contrôleantidopage dont les résultats établis par ledépartement des analyses de l’AgenceFrançaise de Lutte contre le Dopage, le 26novembre 2007 ont fait ressortir la présencede Terbutaline. Par une décision du Vendredi11 janvier 2008, l’Organisme Disciplinaire de1ère Instance de Lutte contre le Dopage de laFédération Française de Natation a prononcé àl’encontre de l’intéressé, la sanction de retrait delicence de la Fédération Française de Natation pourune durée de deux mois fermes. Le retrait delicence de Monsieur Julien Colchen a pris effet àcompter de la première présentation de la notifica-tion.

�A l’occasion du match de Nationale 1 de water-polo opposant le club de Nantes Natation et celuidu C.J.F Fleury Les Aubrais, Monsieur ArthurHauray a fait l’objet d’un contrôle antidopagedont les résultats établis par le département desanalyses de l’Agence Française de Lutte contre leDopage, le 26 novembre 2007 ont fait ressortir laprésence d’Acide-11-Nor-Delta-9-THC-9Carboxylique (Métabolite duTétraHydroCannabinol – principe actif duCannabis) à une concentration de 134 nano-grammes par millilitre. Par une décision duVendredi 11 janvier 2008, l’Organisme Disciplinairede 1ère Instance de Lutte contre le Dopage de laFédération Française de Natation a prononcé àl’encontre de l’intéressé, la sanction de retrait delicence de la Fédération Française de Natation pourune durée de cinq mois fermes. Le retrait de licencede Monsieur Arthur Hauray a pris effet à compterde la première présentation de la notification.

DISCIPLINAIRE

Le Comité International Olympique arendu public, le lundi 21 janvier, le nom

des villes candidates finalistes à l'organisa-tion des premiers Jeux Olympiques de laJeunesse d'été en 2010. Moscou etSingapour, qui ont été sélectionnées par lacommission exécutive (CE), seront mainte-nant soumises au vote par correspondancedes membres du CIO. Le nom de la ville hôtesera annoncé par le président du CIO lorsd'une diffusion en direct sur le web (surwww.olympic.org) programmée fin février.La CE a pris sa décision concernant les deuxvilles finalistes sur la base du rapport d'unecommission d'évaluation. Présidée parSergey Bubka, la commission a analysé lesprojets des cinq villes candidates présélec-tionnées – Athènes (Grèce), Bangkok(Thaïlande), Moscou (Russie), Singapour(Singapour) et Turin (Italie). Son rapportétait plus particulièrement axé sur lesrisques associés à l'organisation des Jeuxcompte tenu des deux ans et demi à dispo-sition pour la planification et la préparationde la première édition de cette nouvellemanifestation. Le vote par correspondanceaura lieu au cours des semaines à venir.

Tous les membres du CIO, à l'exception deceux originaires de la Russie et deSingapour, seront autorisés à participer àl'élection. La ville qui obtiendra le plus grandnombre de voix sera élue ville hôte des JeuxOlympiques de la Jeunesse. En cas d'éga-lité, le président du CIO consultera les mem-bres de la CE autorisés à voter avant deprendre une décision. Les Jeux Olympiquesde la Jeunesse ont pour mission de réunirdes athlètes de talent – âgés de 14 à18 ans – du monde entier. Ces derniers par-ticiperont non seulement à des compéti-tions de haut niveau, mais aussi à des pro-grammes éducatifs sur les valeurs olym-piques, les bienfaits du sport pour un stylede vie sain, les valeurs sociales véhiculéespar le sport, sans oublier les dangers dudopage, du surentraînement et/ou de l'inac-tivité. Les premiers Jeux Olympiques de laJeunesse d'été devraient rassembler prèsde 3 200 athlètes et 800 officiels. Le pro-gramme sportif comprendra tous les sportsinscrits au programme des Jeux Olympiquesd'été de 2012 avec un nombre limité de dis-ciplines et d'épreuves.Source : site officiel du mouvement olympique

Jeux Olympiques de la Jeunesse de 2010Moscou et Singapour en lice

Natationmagazine

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RENCONTRERENCONTRE

Dara, début décembre, vous avez été opé-rée à l'épaule. Est-ce que les choses sontrentrées dans l'ordre ?Oui, maintenant je vais bien. Mon épaule neme fait plus souffrir et je suis déjà retournéedans l'eau pour quelques séances de batte-ments de jambes. Je nage à nouveau lecrawl depuis le début du mois de janvier.J'espère sincèrement que mon souci àl'épaule ne sera plus qu'un mauvais souve-nir, en tout cas, mon chirurgien est trèsenthousiaste.

Comment se passe votre convalescence ?Très bien. J'étais déjà dans la salle de mus-culation deux jours après l'opération. Biensûr je travaillais uniquement le bas ducorps, mais dès que les points de suturesont été enlevés, mon chirurgien m'a auto-risé à retourner dans l'eau. Le travail aqua-tique m'est essentiel.

Cette opération est la conséquence de votreretour à la compétition. Qu’est-ce qui vous apoussé à revenir ? Cela n'a pas été une décision simple à pren-dre. J'étais enceinte de ma fille lorsque j'aieu envie de reprendre l'entraînement. Puisj'ai participé à quelques compétitions mas-ters après la naissance de Tessa. Mestemps étaient plutôt rapides, dès lors j'aidécidé de tenter à nouveau le challenge.Beaucoup de “vieux” nageurs m'ont encou-ragée dans cette voie.

Dans quelques mois, vous pourriez partici-per à vos quatrième Jeux Olympiques à40 ans. Vous êtes un vrai phénomène. Aquoi tient cette extraordinaire longévité ?J'avais 14 ans lorsque j'ai battu mon pre-mier record du monde, un âge auquel vous

n'êtes pas en mesure d'apprécier leschoses. Aujourd'hui, je suis beaucoup plusen mesure de savourer ces moments là. Jepense que ce sont les pauses (une premièrede 7 ans puis une seconde de 6 ans, Ndlr)dans ma carrière qui expliquent que j'ai tou-jours l'envie aujourd'hui.

N'est-ce pas néanmoins difficile de trouverla motivation appropriée pour effectuer un“comeback” ?Je pense qu'il m'a été réellement salutaired'être hors de l'eau pendant de longuespériodes. Cela m'a aidée à tomber amou-reuse de cette discipline à chaque fois etcela m'a permis de réaliser à quel point lesport m’est indispensable. Aujourd'hui, c'estma fille qui me motive pour nager encoreplus vite !

Justement, comment parvenez-vous àmener de front vie de famille et préparationolympique ?Au début cela n'a pas été facile de trouverl'équilibre entre le rôle de maman et celuide nageuse. Je me sentais vraiment coupa-ble lorsque je laissais ma fille avecquelqu'un d'autre. Mais j'ai trouvé une mer-veilleuse nounou qui est si efficace avecTessa que je me sens désormais à l'aisepour pouvoir m'entraîner. Elle est toujoursprésente lorsque je pars le matin pournager, jusqu'à ce que je rentre après majournée. Je n'ai pas la possibilité de faire desieste, mais j'aime réellement passer dutemps avec Tessa. Elle est une formidablesource d'énergie.

Vous voyagez avec Tessa. Pensez vous quecela pourrait poser problème au sein del'équipe américaine? (Suite page 12)

Dara Grace Torres, née le 15 avril 1967, est un phénomène,un ovni de la natation contemporaine. L’Américaine a traverséquatre olympiades, remporté huit médailles olympiques, maisa décidé à 40 ans de remettre le couvert une dernière fois.L’objectif est simple : participer aux Jeux de Pékin. Pari fou,challenge d’une ancienne star incapable de tourner la pagedu haut niveau, le retour de Dara Torres a de quoi surprendre.Nous avons voulu en savoir plus sur celle qui lorgne avidem-ment sur les titres olympiques des 50 m et 100 m nage libre.

Eternellejeunesse

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Ma fille ne m’accompagne que sur cer-taines compétitions. Elle est très attachée àmoi et elle reste toujours dans mes jambes.Ce n'est donc pas toujours simple de trouverle temps de me concentrer. Tessa viendraavec moi lors des sélections olympiques,mais elle ne viendra pas en Chine. Celaserait ingérable.

Allez vous préparer les Jeux de Pékincomme vos précédentes olympiades ouallez-vous aborder le rendez-vous olym-pique différemment ? Mon entraînement est totalement différent.J'ai 40 ans, mon corps ne réagit pluscomme celui de mes 20 ans. J'ai besoin debeaucoup plus de récupération désormais.Pour cela, je me suis entouréedes meilleurs spécialistes et ilssavent tous ce qui est le mieuxpour moi. Mon préparateur phy-sique, Andy O'Brien, mon entraî-neur, Michael Lohberg, ainsi queSteve Sierra et Anne Tierney,spécialistes des étirements et du massage,me suivent de très prés. Je ne m'entraîneque cinq jours par semaine dans l'eau etseulement quatre jours à sec. De plus, troisfois par semaine j'ai des séances de kinési-thérapie et de massage, toujours dans l'op-tique d'aider mon corps à mieux récupérer.

Coral Springs est votre camp de base enFloride. Entourée de Leila Vaziri, VladPolyakov et Anne Poleska, vous nagez avecMichael Lohberg. Comment se passe lesentraînements ?J'adore m'entraîner à Coral Springs. Legroupe est formidable, nous nous entendonstous très bien et nous savons nous amuserensemble. Mais quand c'est l'heure de tra-vailler, nous savons nous engager de façonintense. De plus, le complexe est agréable,ce qui n'est pas pour gâcher mon plaisir.

Quelles relations entretenez-vous avec vosjeunes partenaires. Ont-ils recours à votregrande expérience ?Effectivement, parfois les plus jeunes medemandent de surveiller leur technique denage, et j'adore cela... J'espère que je leurdonne les bons conseils (rires).

Et prenez vous parfois conseil auprès desplus jeunes ?Pas vraiment, ils ne me donnent pas deconseils, ils viennent plutôt vers moi pourétablir une relation d'amitié. C'est très drôle,car je ne sais pas si je suis leur grande sœurou leur mère. Heureusement, ils se sententtous très à l'aise avec moi.

Surveillez vous les résultats de vos adver-saires européennes, notamment les spécia-listes du sprint, la Suédoise ThereseAlshammar ou la Néerlandaise MarleenVeldhuis?Je ne suis pas vraiment curieuse de savoirquelles performances elles réalisent.Parfois mes amis me donnent leurs chro-nos, mais je ne les cherche pas par moi-même. En ce qui me concerne, je pensequ'il est préférable de se concentrer surl’entraînement plutôt que sur les autres.

Pourtant vous avez participé à l'étape berli-noise de la coupe du Monde. Pourquoi pasaux autres ?Principalement pour ma fille. Ce n'est déjàpas simple de voyager sur un circuit auxEtats-Unis, alors à travers le monde...Michael Lohberg voulait que l'on se rende

sur une étape, il a choisi Berlin car les meil-leurs nageurs étaient supposés être là. Jesuis très heureuse que nous y soyons allés.C'était une grande compétition et j'ai passéde très agréables moments en Allemagne.

En 1988 et 1992 vous étiez membre del'équipe nationale américaine avec JanetEvans. Ses records ont été battus par unenageuse française, Laure Manaudou. Lesmédias américains parlent-ils de Laure ? Bien sûr, Laure n'est pas seulement unegrande nageuse, c'est aussi une très bellefemme. J'ai travaillé pour NBC pendant lesJeux d'Athènes en 2004, et j'ai suivi trèsattentivement ses performances. J'espèreune nouvelle fois la voir nager le 400 m aux

Jeux de Pékin.

Quels sont vos objectifs pourPékin ? Allez-vous continuer ànager en 2009 ?Mon objectif pour le moment,c'est d'être membre de l'équipe

olympique. Après cela, je n'ai aucune idéede ce qui se passera...

Dara, êtes-vous déjà venue en France ?Aimeriez-vous y nager ? L’un de mes premiers voyages de l'autrecôté de l'Atlantique était à Paris justement.J'avais 14 ans et c’était l’une de mes pre-mières sélections avec l'équipe américaine.Nous y étions également en préparationpour les Jeux Olympiques de Barcelone. Ilfaut vraiment que je vienne en France sansavoir à y nager. Pour découvrir et savourervotre merveilleux pays.

Recueilli par Guillaume Deutsch

En 1982, à 14 ans, Dara Torres décrochele record du monde du 50 m nage libre en25’’62. En 1984, lors des Jeux Olympiques deLos Angeles, l’Américaine s'empare à nouveaude l'or avec le relais 4x100 m nage libreavec ses compatriotes Jenna Johnson, CarrieSteinseifer et Nancy Hogshead. Dara partici-pera également au relais 4x100 m nage libredes Jeux de Séoul en 1988, remportant lebronze derrière les Allemandes, emmenéespar Kristin Otto, et les Néerlandaises.

En 1992, aux Jeux de Barcelone, âgée alors de25 ans, Dara Torres annonce sa retraite aprèsla médaille du relais 4x100 m nage libre(Nicole Haislett, Angel Martino, JennyThompson) pour revenir de plus belle en 1999,lors des qualifications américaines pour lesJeux de Sydney. C'est à 33 ans qu'elle obtientson billet pour l'Australie au sein du relais4x100 m nage libre, mais également avecle 4x100 m 4 nages et sur trois coursesindividuelles (50 et 100 m nage libre et100 m papillon). Le titre olympique durelais 4x100 m nage libre (Amy Van Dyken,

Courtney Shealy et Jenny Thompson) est éga-lement couronné par un record du monde en3’36’’61, auquel il faut ajouter un secondtitre olympique avec le relais 4x100 m 4 nages(Barbara Bedford, Megan Quann et JennyThompson) et trois médailles de bronzeindividuelles.

Sans réel objectif sportif après cette moissonde médailles, Dara annonce une seconde foissa retraite, après quatre olympiades ( Séoul,Los Angeles et Barcelone puis Sydney) et huitmédailles (4 en or et 4 en bronze). Occupéeà commenter des compétitions internationalespour les médias américains, notamment ESPNet CBS, gérer sa carrière de mannequin età donner naissance à sa fille Tessa en 2005,le démon chloré est pourtant revenu la titillerune nouvelle fois. En 2006,la nageuse la plustitrée de la natation américaine s'invite auxXIe championnats du monde des maîtresà Stanford. Victorieuse du 50 m nage libreen C3 (35-39 ans) en 26’’67, Dara manquede battre le record du monde master dela Sud-Africaine Edith Ottermann (26’’53).

Dara Torres, jamais deux sans trois...

“Mon entraînement est totalement différent.J'ai 40 ans, mon corps ne réagit plus

comme celui de mes 20 ans.”

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L’Américaine Dara Torreset son entraîneur allemandMike Lohberg.

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Laure Manaudou :“Gagner les Jeux”

Après Melun, Canet-en-Roussillon, Turinet Ambérieu-en-Bugey, Laure Manaudoua décidé de poser ses valises à Mulhouse.Après Philippe Lucas, Paolo Penso etNicolas Manaudou, la reine du 400 mva donc collaborer avec Lionel Horter, quiemmena Roxana Maracineanu au titre mon-dial sur 200 m dos. Une décision qui peut

surprendre, mais qui s’explique par l’objectifolympique que s’est fixé la championne de21 ans. A six mois des Jeux de Pékin, LaureManaudou sait que le temps lui est désor-mais compté. Les expérimentations n’ontque trop duré, il faut maintenant accumulerles longueurs et consolider une musculatureaffaiblie par plusieurs mois de tergiversations.

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Laure, quel regard portez-vous sur votre sai-son 2007 ?Il s'est passé beaucoup de choses. Cetteannée, j'ai connu de nombreux change-ments. Il y a eu des points positifs et d’au-tres négatifs. L'année s’est assez bien finie.Je suis contente de la fin de la saison et deschampionnats d’Europe en petit bassin.

Quel est votre souvenir le plus marquant ? Ma petite période italienne m'a marqué. Etles championnats d'Europe en Hongrie ontégalement compté. Beaucoup de Françaisdémontrent que la natation tricolore va demieux en mieux. Je pense qu'on peut vrai-ment faire quelque chose de bien aux JeuxOlympiques de Pékin, notamment dans lesrelais avec le 4x200 m nage libre et le4x100 m quatre nages.

Les Jeux Olympiques de Pékin vous parais-sent-ils loin ?Loin et en même temps assez proches. Il y abeaucoup de compétitions importantes et

de stages prévus jusqu’au mois d’août. Celadevrait passer assez vite.

Les championnats du monde de Melbourne,où vous décrochez deux médailles d’or (200et 400 m) et deux médailles d’argent(100 m dos et 800 m), restent comme ungrand souvenir ?C'est un bon moment, mais j'en ai connud'autres. Il s'est passé beaucoup de choses.C'est difficile d'avoir un meilleur ou un mau-vais moment. En tout cas, c'est mon annéela plus folle.

Aux championnats du monde australien, lerecord du monde du 200 m ne vous a doncpas spécialement marqué ?J'y pense mais sans plus. Ce qui s'est passéaux Euros de Debrecen est égalementimportant. Cela montre que je suis encorecapable de nager vite, contrairement à ceque certains ont pu penser. Le record dumonde du 200 m, c'est important mais il y aaussi le record d'Europe du 100 m dos.

A contrario, quel est votre plus mauvais sou-venir ?Je ne le dirai pas. Je préfère le garder pourmoi.

Face aux événements de l’année 2007,avez-vous le sentiment d'avoir mûri ?J'ai pris conscience qu'il fallait que j'accepteque je fasse tout cela pour moi. Je suis tou-jours aussi têtue. Quand je n'ai pas envie defaire quelque chose, je ne le fais pas. Quandj'ai vraiment envie, je donne tout ce que j'aipour réussir.

Plus précisément, que retenez-vous devotre parenthèse transalpine ?Des choses positives et négatives. Quandon est jeune, on fait tous des erreurs. Il nefaut pas sacrifier sa vie privée pour sa viesportive. C'est en commettant des erreursqu'on les répare ensuite.

Des erreurs qui auraient pu vous faire arrê-ter la natation ?

2007 : année agitée 2007 : année agitée

Les voyages forment la jeunesse ! A n’en pas douter,

Laure Manaudou disposera plus tard d’une solide expé-

rience pour affronter les méandres de la vie. Rien que

pour l’année 2007, la championne olympique a changé

trois fois de site d’entraînement. A commencer par celui

de Canet-en-Roussillon que la championne olympique

du 400 m déserte en mai 2007 pour rejoindre Paolo

Penso à Turin. Après trois mois de collaboration, la

Française est licenciée de la structure italienne en raison

de ses rapports houleux avec le technicien transalpin.

Qu’à cela ne tienne, la grande brune décide de retrou-

ver calme et sérénité en réintégrant le cocon familial.

Début septembre, Laure Manaudou annonce donc

qu’elle retourne à Ambérieu-en-Bugey, où elle prépa-

rera les Jeux Olympiques de Pékin sous l’égide de son

frère aîné Nicolas. Une collaboration concluante et

concluée aux Euros de Debrecen en petit bassin par

deux médailles : l’or des 100 m dos (record d’Europe)

et 400 m nage libre. On était alors en droit de penser

que Laure Manaudou avait trouvé dans ce fonctionne-

ment familial une stabilité intéressante. Pourtant, début

janvier 2008, nouveau soubresaut,

Laure rejoint le pôle France de

Mulhouse où elle s’entraînera

avec Lionel Horter.

Nicolas et Laure Manaudou en novembre 2007 lors del’étape berlinoise de la coupe du monde.

Benjamin Stasiulius écoute les conseils de Lionel Horterqui supervisera désormais les séances de Laure Manaudou.

Laure Manaudou et son nouvel amoureux, le MulhousienBenjamin Stasiulis aux Euros de Debrecen (Hongrie).

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J’y ai songé, mais je l'aurais regretté plustard. J'aurais commis une erreur. En voyantles résultats que j’ai eus en Hongrie, celame motive beaucoup pour continuer et tra-vailler davantage à l'entraînement.

Laure, quels vœux avez-vous formulé pourl’année 2008 ?Etre sérieuse à l'entraînement, encore plusqu'avant. La musculation est très impor-tante. Je l'ai ressenti lors des Euros en petitbassin. Je vais donc travailler la muscula-tion et surtout mes points faibles. Je préfèrene rien attendre de 2008. On verra ce qui sepassera. Je n'ai pas envie de m'avancer etde me précipiter.

Aux championnats d’Europe de Debrecen,vous avez brillamment enlevé le 400 mnage libre, votre course de prédilection.Qu’avez-vous ressenti à l’arrivée ?Pleins de choses différentes. J’étais soula-gée par la victoire, contente d’être prochede mon meilleur temps. Je suis partie dans

l’inconnu. Je ne savais pas comment lacourse allait se dérouler, même si j’étaisconfiante car au départ j’avais le deuxièmechrono des séries. C’est important degagner mes 400 m, cela montre que je suistoujours présente sur ma course. Le recordce sera pour la prochaine fois.

En revanche, vous avez été battue par laSuédoise Josefin Lillaghe sur 200 m nagelibre. Cela n’a pas semblé vous traumatiser.Je me dis qu'il y a encore beaucoup de com-pétitions jusqu'aux Jeux de Pékin. Je préfèrearriver deuxième, troisième ou quatrième enHongrie et être championne olympique quele contraire. Ce sont des passages obligés,mais ce n'est pas la fin du monde d'arriverdeuxième d'un championnat d'Europe enpetit bassin. Mon objectif principal, ce sontvraiment les Jeux de Pékin.

Et qu’en est-il de la défaite. L’acceptez-vousmieux que par le passé ?Même si j'arrive deuxième en petit bassin,

cela ne va pas me “bouffer” la vie. C'estmieux de prendre les choses de cettemanière et de ne pas dramatiser. Même sicela m'a un petit peu “dégoûté” car jen’aime pas me faire battre ! Mais j’étais tra-cassée par un incident qui s’était déroulé enchambre d’appel lors des séries du matin.La défaite est toujours désagréable, maisparfois, comme ce fut aussi le cas auxchampionnats de France de Nîmes en petitbassin, certaines nageuses sont plus fortes.

En effet, dans le Gard, Camille Muffat (200et 400 m 4 nages) et Sophie de Ronchi(100 m 4 nages) vous ont chipé trois de vosrecords nationaux. La concurrence se fait-elle plus pressante sur la scène nationale ?Le record de Camille Muffat sur 400 m4 nages est impressionnant. Je n’aime pasme faire battre, mais tous les records sontfaits pour être améliorés. Avant j’étaispresque tranquille, c’était plaisant.Maintenant, ça bagarre à chaque course.C’est motivant et cela crée (suite page 18)

NÎMES (7-9 DÉCEMBRE 2007), CHAMPIONNATS DE FRANCE EN PETIT BASSIN. Descendue dans le Gard pour préparer les Euros de Debrecen, Laure

Manaudou sʼadjuge le 200 m nage libre, mais sʼincline sur 100 m nage libre et 100 m 4 nages. “La défaite est toujours désagréable,

admet la championne olympique, mais parfois, comme ce fut aussi le cas à Nîmes, certaines nageuses sont plus fortes.”

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“Je préfère ne rien attendre de2008, assure Laure Manaudou.On verra ce qui se passera.Je n'ai pas envie de m'avanceret de me précipiter.”

une forte émulation. Cela peut être intéres-sant pour le relais 4x200 m nage libre cartoutes les filles progressent.

En même temps, à Nîmes vous avez conti-nué vos entraînements. Etiez-vous pleine-ment engagée dans la compétition ?Quand je nage, c’est toujours pour gagner…Mais c’est vrai qu’à Nîmes j’étais détendue,sans stress. Je n’avais pas de 400 m ànager, donc pas de pression des médias etpas d’attente du public. Dans ces cas-là,c’est toujours plus calme. Cela ne m’a pasempêché de beaucoup nager, 12 km parjour en moyenne. J’ai aussi profité deschampionnats de France en petit bassinpour bien préparer les Euros en Hongrie,notamment les virages et les coulées. Jesais que ces détails techniques sont impor-tants.

Est-ce pour cette raison que vous avez sem-blé si décontractée en Hongrie ?Peut-être, je ne sais pas. J’avais un peu de

pression quand même, mais pas la sensa-tion d’être à des championnats d’Europe. Jeme sentais davantage dans une compéti-tion normale. De toute façon, mon but c’estPékin et le danger serait de se tromper d’ob-jectif.

En étant battue en France, ne craignez-vouspas de donner confiance à vos adversairesinternationales ?Non. Je sais ce dont je suis capable. Mesadversaires ne le savent pas. Sur 400 m,certaines ne savaient pas ce que j'allaisfaire, elles pensaient peut-être qu'ellespourraient me battre. Je savais que je pou-vais nager vite. Sur 200 m, c'est la meilleurequi a gagné. Lillaghe, c'est plus une sprin-teuse que moi, il faut que je travaille cela.

En parlant de travail, on constate quedepuis le début de saison vous renouezavec le dos, une discipline que vous avezlongtemps mise de côté. A quoi tient ceretour en grâce ?

Le 200 m dos que j’ai disputé à la coupe deFrance à Montpellier (23-25 novembre,Ndlr) m’a beaucoup plu. J’aurai aimé lenager aux “France” de Nîmes, mais chaquechose en son temps. Je pense aussi au100 m dos et au titre olympique.

Vous n’avez d’ailleurs pas laissé échapperla médaille d’or et le record d’Europe du100 m dos aux Euros de Debrecen.Je montre que je suis encore là et que jeprogresse en dos. J’ai mené ma course sansregarder les autres filles, mais honnêtementje ne m’attendais pas à battre le recordd’Europe.

Ce titre continental avec votre frère Nicolasa-t-il une saveur particulière ?C’est vrai que j’ai été très heureuse à l’arri-vée, peut-être même plus pour lui que pourmoi. Nicolas a consacré beaucoup de tempsà mon entraînement, c’est à lui que je doismes progrès en dos (suite page 20).

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A concentrer un iquement nos regards

sur le s t r ibu la t ions de Laure , on en

oubl ie ra i t presque l ’ext raord ina i re b i lan

de son année 2007. En mars , la França i se

a éc laboussé le s Mondiaux de Melbourne

de toute sa c la s se : double championne

du monde (200 et 400 m) e t double

médai l l ée d ’argent sur 800 m et 100 m

dos . En novembre , Laure s ’e s t emparée

du record d ’Europe du 200 m lor s de

l ’é tape de coupe du monde à Ber l in .

Enf in , l ’ égér ie de la nata t ion f rança i se

a empoché le s t i t re s cont inentaux des

400 m et 100 m dos aux Euros de

Debrecen. Di f f i c i l e de fa i re mieux !

2007, un grand cru...

Première journée des Mondiaux de Melbourne, première médaille d’or sur400 m, sa course fétiche.

En Australie, Laure est sacrée meilleure nageuse de la compétition. Elle devientle pendant de Michaël Phelps dans les rangs féminin.

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D’une manière générale, comment s’estpassé votre collaboration ?Cela a bien fonctionné, même si il y a euquelques accrochages. Mais c’est normal,c’était pareil avant. L’entraînement ce n’estpas toujours rose et je ne suis pas facile àgérer.

Vos dernières sorties marquent égalementune évolution dans vos gestions de course,moins offensives, plus tactiques.J’essaie de gérer différemment, de ne pasme précipiter et de bien poser ma nage. Jesoigne aussi mes virages et mes coulées.Cela a bien fonctionné aux championnatsde France de Nîmes. C’est très intéressantpour la suite de la saison, cela me donne denouvelles possibilités.

L’étape de coupe du monde de Berlin, mi-novembre, où vous avez signé votre retouraprès un été pour le moins agité, sembledéterminante dans votre début de saison.Un déclic s’est-il produit en Allemagne ?Les résultats de Berlin m’ont donné envie

de compétitions. Après cela, j’avais envie declaquer des chronos. J’aime la compétition,j’aime aller vite et je me suis rendue compteà Berlin que c’était important pour moi.

Est-ce pour cette raison que vous avezdécidé, début janvier, de préparer les JeuxOlympiques avec Lionel Horter au sein dupôle France de Mulhouse ?Je vais à Mulhouse pour gagner les JeuxOlympiques, c’est la seule chose qui m’im-porte.

A Ambérieu-en-Bugey, vous vous entraîniezseule. La solitude n’a-t-elle pas fini par vouspeser ?A Ambérieu, je n’étais pas seule. Il y avaitmon frère Florent et d’autres nageurs. Enplus, j’ai eu l’occasion de participer à desstages avec l’équipe de France.

Qu’est-ce qui a donc motivé ce nouveauchangement dans votre vie ?Je me suis rendue compte lors de monstage à Font-Romeu, début janvier, que

nager au sein d’un groupe de très hautniveau c’est stimulant. Et puis, à Mulhouseil y a aussi Lionel Horter, un entraîneur qui adéjà emmené des nageurs aux JeuxOlympiques, et un bassin de 50 mètres. Etça, c’est capital pour préparer les J.O . dePékin.

En rejoignant Mulhouse, vous vous rappro-chez également de votre compagnonBenjamin Stasiulis…J’ai décidé de ne plus parler de ma vie privée.

Laure, dans quel état d’esprit êtes-vous aumoment d’aborder l’ultime ligne droite devotre préparation olympique ?Je sais aujourd’hui que si je ne trouve pas labonne personne pour m’aider dans monprojet olympique, cela ne fonctionnera pas.Là, je pense avoir trouvé ce qui meconvient... Maintenant, je vais y aller à fondcar les Jeux vont arriver très vite.

Recueilli par Adrien Cadot

MELBOURNE (MARS 2007), CHAMPIONNATS DU MONDE. Deux couronnes mondiales, une référence internationale sur 200 m, des prestations dʼan-thologies... en Australie, Lauree Manaudou est devenue la meilleure nageuse de la planète. “C'est un bon moment, mais j'en ai connud'autres, nuance-t-elle cependant. Il s'est passé beaucoup de choses. C'est difficile d'avoir un meilleur ou un mauvais moment. En toutcas, c'est mon année la plus folle.”

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L’égérie de la natationfrançaise aura doncpassé quatre mois àAmbérieu-en-Bugey, le

fief familial où elle avait trouvérefuge après un été 2007 agité.Au lendemain de son “divorce”italien, début août, la cham-pionne olympique, sur lesconseils de ses proches, avaitaccepté de rejoindre son frèreaîné Nicolas dans le Rhône pourretrouver calme et sérénité.“Après l’Open EDF de natation àParis (2-5 août 2007, Ndlr),Jean-Luc Manaudou, le père deLaure, lui a proposé de venir seressourcer à Ambérieu,confirme le DTN ClaudeFauquet. D’emblée, il était clairqu’il s’agissait d’une solutionliée au contexte. La porte étaitouverte pour le changement.”Aujourd’hui, si le quatrièmedéménagement de Laure enmoins d’un an peut surprendre,il demeure néanmoins justifié.A Ambérieu, la grande brunedisposait d’un staff complet ettotalement dédié à sa cause.Reste que la piscine de25 mètres constituait indubita-blement un obstacle dans sapréparation olympique. Tous lesspécialistes le diront, en nata-tion le juge de paix c’est le bas-sin de 50 mètres. Les stages del’équipe de France devaient luipermettre de combler cettelacune, mais rien ne remplacele travail quotidien. L’absencede nageurs de niveau mondialreprésentait, sans conteste, uneautre difficulté majeure. Auprèsde son frère Nicolas, dans la pis-cine d’Ambérieu qui porte sonnom, la nageuse de l’année2007 ne disposait pas de cetteémulation collective nécessaire,voire indispensable, à une pré-paration digne de ce nom. Voilàsans doute, les raisons princi-pales qui ont poussé laFrançaise de 21 ans a quitté sesproches une nouvelle fois. “Sadécision est terrible pour elle,acquiesce Claude Fauquet. Elle

se sépare de sa famille uneseconde fois. Cependant sonretour à Ambérieu lui a permisde se stabiliser et de retrouverses repères.”Une décision prise dans la dou-leur, dès les premiers jours del’année 2008, lors d’un stageau pôle France de Font-Romeu.“Les choses se sont passéesentre Lionel Horter, PatriciaQuint (responsable du groupeféminin de l’équipe de France,Ndlr) et moi-même, assure leDTN. Lionel m’a alerté queLaure se sentait en difficultépar rapport à l’exigence de l’en-traînement qu’implique l’enjeuolympique. Elle était souriante,mais elle se posait des ques-tions et le fait de nager avecd’autres nageurs de l’équipe deFrance en bassin de 50 mètres

n’a fait qu’accroître ses interro-gations. Elle m’a envoyé un SMSpour savoir si elle pouvait faireune séance d’entraînementavec Lionel « pour voir ». Nousavons refusé parce que l’on nevoulait pas d’une expérienceponctuelle, mais de quelquechose de plus engagé. Il y a euensuite un vrai dialogue et celaa permis à Laure de trancher etde prendre sa décision.”“Mulhouse est, à l’évidence, lameilleure solution pour LaureManaudou, ajoute ClaudeFauquet. Elle va pouvoir s’en-traîner dans un bassin de50 mètres, qui plus est avec ungroupe dans lequel figure plu-sieurs nageurs de l’équipe deFrance. Laure pourra égale-ment reprendre un programmerégulier de musculation, bénéfi-cier d’un environnement médi-cal et des conseils d’un entraî-neur qui a l’expérience du hautniveau international.” Si NicolasManaudou a décroché avec sa

championne de sœur l’or du100 m dos et du 400 m nagelibre aux championnatsd’Europe en petit bassin deDebrecen (13-16 décembre2007, Ndlr), il n’a pas le vécud’un taulier de la natation mon-diale. A l’inverse, Lionel Horter,responsable du pôle France deMulhouse, n’en est plus à sapremière campagne internatio-nale. Sur la scène nationale,l’ancien papillonneur, qui sequalifia une fois pour les Euros(1985) et fut recordman deFrance du 200 m papillon, faitmême l’unanimité. D’abordparce qu’il emmena RoxanaMaracineanu au titre mondialdu 200 m dos en 1998, à Perth(Australie). Ensuite, parce quece fils d’entraîneur est actuelle-ment le seul coach à être en

mesure de qualifier quatrenageurs pour les JeuxOlympiques de Pékin (AuroreMongel, Benjamin Stasiulis,Amaury Leveaux et LaureManaudou). Autant dire que letechnicien alsacien pèse lourdsur l’échiquier tricolore.Et c’est justement parce qu’ilest qualifié et expérimenté queLionel Horter a demandé cer-taines garanties avant de super-viser la préparation olympiquede l’une des plus grandes starsdu sport français. “Lionel aexprimé le besoin d’être accom-pagné dans son travail, indiqueClaude Fauquet. Il veut être pro-tégé car si c’est un challengepassionnant et extraordinaire,ce n’est pas sans difficultés.” Avoir les tumultes que génèrentles moindres faits et gestes dela championne olympique, onmesure mieux la prudence dontfait preuve l’entraîneur mulhou-sien. D’autant que Laure, mêmepersuadée d’avoir trouvé chaus-

sure à son pied, peut encoresurprendre dans les mois àvenir.Pour l’heure, la demoiselleaffiche une sérénité et un allantrassurant. Il faut dire que cetransfert permet à la reine desbassins d’allier travail et plaisir.A Mulhouse, outre Lionel Horter,un bassin de 50 mètres et uncollectif de qualité, Laure s’estrapprochée de BenjaminStasiulis, son nouvel amoureux.“Le fait que Benjamin soit àMulhouse, ce n’est pas négli-geable car il est important dansle projet de Laure, reconnaît ledirecteur technique national. Onle connaît bien, c’est un garçonmature. Il saura faire face. Enplus, Laure, Benjamin et Lionelont pris soin de discuter ensem-ble pour cadrer les choses afinde ne pas tout confondre.”Aujourd’hui, que pourrait doncredouter Laure Manaudou ?“Par définition, l’échec sportifest toujours possible, remarquele DTN. Mais techniquement,Laure n’a rien perdu. AAmbérieu, avec Nicolas, elle abien travaillé. En fait, le seulretard important concerne samusculature. Laure a encoremal aux épaules, mais les indi-cateurs que nous avons eus endécembre aux championnats deFrance de Nîmes en petit bassinet aux Euros de Debrecen, nesont pas négatifs. Sur le planphysique, son retard n’a rien derédhibitoire, mais il faut se met-tre au travail.” Le travail, c’estjustement le maître mot deLionel Horter. Laure est préve-nue, avec l’Alsacien, il va falloirmouiller le maillot. “Laure a desqualités athlétiques impor-tantes, conclut le coach mulhou-sien. Maintenant, il va falloiraméliorer ce qui peut l’être.L’objectif est clair, ce sont lesJeux de Pékin cet été.”

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“Laure mʼa envoyé un SMS pour savoir si ellepouvait faire une séance dʼentraînement

avec Lionel « pour voir ».”

Laure prend de la “Horter”C’est officiel depuis le lundi 28 janvier. Laure Manaudou préparera les Jeux Olympiques de Pékinà Mulhouse, sous la houlette de Lionel Horter.

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Lionel Horter,responsable du pôleFrance de Mulhouseet nouvel entraîneurde Laure Manaudou

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EEntraîner Laure Manaudou, pour sonfrère Nicolas, c'était comme êtreMarty Mac Fly conduisant ce bolide àpropulsion nucléaire capable de

voyager dans le futur (*). Dans ce film-ci,destination assurée… année 2008, bassinolympique de Pékin ! Mais voilà, commesouvent avec les bolides, leurs trajectoiressont parfois imprévisibles et leurs arrêtsdans les stands généralement brefs. Celuide Laure à Ambérieu-en-Bugey aura duré unpeu moins de 5 mois, de septembre 2007 àjanvier 2008. Le temps pour elle de serecentrer sur l’échéance olympique, peut-être. Le temps pour son frère de goûter à lanatation de très haut niveau, sans doute.Reste à Nicolas un goût de trop peu. Pourquelqu'un dont les trois mots les plus impor-tants sont “sérieux”, “confiance” et… “fidé-lité”, on devine la déception. Mais il ne ledira pas. Il ne fera ni commentaires, ne lais-sera filtrer aucun ressentiment. Tout au plusavouera-t-il qu'il était prêt à l'emmenerjusqu'aux Jeux et que les deux solutions,Ambérieux et Mulhouse, pouvaient fonction-ner l'une comme l'autre. Mais surtout, pré-cise-t-il : “Je souhaite qu'elle réussisse,d'abord parce que c'est ma sœur, ensuiteparce que c'est une Française”. “Son pas-sage restera un bon moment, conclut-il, et ilfaut se souvenir des meilleures choses”.Il y a un mois, à la question d'un éventueldépart de sa sœur vers un autre club,n'avait-il pas répondu que Laure était uneprofessionnelle et qu'elle savait ce qu'ellefaisait ? Dont acte. Elle a choisi. Après lareconstruction, elle passe au grand bassinet laisse le grand frère. Fini la piscine de25 mètres, place désormais au bassin de50 mètres de Mulhouse, où la nageuseretrouvera Aurore Mongel, Amaury Leveaux

Entraîneur de star un jour,coach en devenir le lende-main, tel est le lot de NicolasManaudou depuis l'annoncedu départ de sa sœur Laurepour Mulhouse. Mais l'histoirecontinue et Nicolas espèrebien conduire d'autres nageursvers l'olympisme.

Nicolas Manaudou,nouveau départ

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et Benjamin Stasilius, son petit ami. Quant àson nouvel entraîneur, Lionel Horter, il est niplus ni moins que celui qui mena la précé-dente icône de la natation française,Roxana Maracineanu, au titre de cham-pionne du monde sur 200 m dos. Devant tant d'attraits mulhousiens, NicolasManaudou n’était plus de taille à lutter.Jeune Beesan de 22 ans, chahuté par lapresse et les jaloux, Nicolas répond du tacau tac et en appelle à la preuve des bassinspour juger de ses compétences à entraînerla meilleure nageuse du monde. Mais voilà,même si pour lui “le niveau actuel de Laure,ce n'est plus des restes de Philippe (Lucas,ancien entraîneur de Laure, Ndlr)”, maisbien, par conséquent, les résultats de leurtravail commun, il n'en va pas de mêmepour tout le monde. Dans l'esprit du publicou des médias il subsiste toujours un doute.Les qualités extraordinaires de Laure suffi-raient à lui assurer podiums et médailles,son entraîneur de frère n’aurait aucunmérite dans les dernières conquêtes de lareine des bassins !Lui, défend son bilan, fort des discussionsqu'il a pu avoir avec des entraîneurs derenommée internationale tel que celui deVDH, celui de l'équipe d'Allemagne ouencore Gennadi Touretski, mentor du TsarAlexander Popov. “Tous sont d'accord pourdire que la technique de Laure a évoluédans les coulées, les reprises de nage et endos.” Pour Nicolas, c'est simple, “si ellegarde la même technique que je lui ai apprisces cinq derniers mois cela peut-être trèspositif”. “D'ailleurs, les résultats sont là,estime-t-il, les temps sont très très bons etconformes à mes attentes”. Et d'énumérer :“aux championnats d'Europe de Debrecenen petit bassin, elle a réussi à faire un

record d'Europe sur 100 m dos. Sur 400 mnage libre elle est à une seconde de sonrecord du monde et sur 200 m nage libreelle était prête pour faire le record dumonde, malheureusement il y a euquelques petits soucis dans la préparationde la course qui l'en ont empêchés.”Quoi qu'il en soit, Laure partie, c'est pourNicolas un retour à la normale. Dorénavantplus besoin de se lever aux aurores pourl'entraînement de sa sœur à 6h45 . “Laure,c'est un gros investissement physique etpsychologique, il faut être au taquet tout letemps” expliquait-il en décembre lors deschampionnats de France en petit bassin à

Nîmes. Désormais, repos pour le coach,mais pas trop, car l'histoire n'est pas finie,elle continue avec d'autres nageurs. Depuisun an et demi, Nicolas a un groupe spécifi-quement dédié à la compétition. Ils sontune vingtaine de minimes, cadets, juniors,seniors à nager ensemble dans deux à troislignes d'eau sous son œil attentif. Nicolas aune recette simple et efficace, pour tous,nageurs anonymes ou famille : l'exigence.“Pour faire monter des nageurs, il n'y a pasde secret, il faut les faire nager”, explique-t-il enthousiaste. “Et si ça ne répond pas,même si c'est très dur, continue-t-il, si jesens qu'il n’y a personne, c'est le coup degueule”.Lui regrette de ne pas avoir eu, lorsqu'il étaitplus jeune, un entraîneur qui ait su le mobi-

liser alors qu'il n'était pas de son propreaveu un champion de l'entraînement.“J'étais un peu feignant, raconte l'ex-entraî-neur de star, je ne gênais personne, mais jeme gênais moi... J'aurais peut-être pu nagervite", regrette légèrement amer Nicolas.Alors “Nico the coach”, comme le surnom-ment ses nageurs, s'adapte, se met en qua-tre pour ses nageurs. “On se branche, ils mecrachent parfois de l'eau dessus, des trucsqui ne seraient pas tolérés par d'autresentraîneurs, mais pour moi l'important c'estqu'ils comprennent quand je dis que leslimites sont atteintes, c'est fini et on seremet de suite au boulot”, explique le jeunetechnicien. “L'humour c'est très important,en compétition le physique c'est 50 %, lemoral c'est les 50 % restant, sinon il n'y arien de bien à attendre”, conclut-il. Lui en attend le meilleur, car pour Nicolas lanatation c'est avant tout la compétition et lagagne. Parmi ses nageurs, outre sa sœur, ila mené son petit frère, Florent, au meilleurde lui-même et du niveau français dans sacatégorie. “Florent, quand je l'ai pris, je lui aidit : « donne-moi un an et tu seras championde France », raconte Nicolas, un an après ilétait champion et vice-champion de FranceCadet”. “Ca peut paraître prétentieux,conclut-il, mais quand j'entraîne, je suis sûrde moi, je sais où je vais”… année 2012,bassin olympique de Londres ?

Vincent Hild

(*) Cf. le film Retour vers le futur.

“Son passage restera un bonmoment et il faut se souvenir

des meilleures choses”

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NAT’ COURSENAT’ COURSE

200 m dos : quatre canElles sont quatre. Quatre demoiselles à sedisputer les deux places qualificatives pour lesJeux Olympiques de Pékin sur 200 m dos. Lachampionne d’Europe Esther Baron, l’expatriéeaméricaine Alexandra Putra, la jeune Alexiane

Castel et Laure Manaudou qui, depuis unevictoire de prestige lors de la coupe de Franceà Montpellier, s’est découvert un appétit pourla distance qui couronna Roxana Maracineanuaux championnats du monde de Perth en 1998.

Depuis ses débuts, elle ne s’en cache pas : le doselle n’aime pas ça ! Depuis ses débuts pourtant,nombre d’entraîneurs s’extasient devant lesqualités naturelles de la Française dans cettediscipline. Jusqu’à présent, et sans travail spéci-fique, Laure Manaudou s’est forgée un palma-rès impressionnant sur 100 m dos. Médailléede bronze aux Jeux d’Athènes, vice cham-pionne du monde 2007, double championned’Europe 2004 et 2006, Laure est, sansconteste, la dauphine attitrée de NatalieCoughlin. Sur 200 m dos, le bilan est moinsglorieux. Lors de l’Open EDF de natation (2-5 août 2007), la Française, uniquement enga-gée sur les épreuves de dos, s’éclipse dès lesséries. Divorce italien, fatigue de fin de saison...difficile dans ces conditions d’évaluer le poten-tiel de la dame.Le deuxième essai se révèle nettement plusconcluant. De retour dans le giron familial enseptembre 2007, et sous l’égide de son frèreNicolas, la grande brune domine Esther Baronsur son terrain de prédilection lors de l’étapede coupe de France à Montpellier (2’14’’39contre 2’14’’85). “Depuis le début de la saison,Laure a beaucoup progressé en dos, signalaitNicolas Manaudou en décembre dernier. Ontravaille davantage cet aspect à l’entraînementet techniquement cela se voit.” Poussera-t-ellel’expérience plus avant ? “Je n’y pense pas vrai-ment, lâche l’égérie de la natation tricolore. Jesonge surtout au 100 m dos, mais je sais queNatalie Coughlin travaille dur. A l’entraîne-ment, je l’imagine dans la ligne voisine et jem’entraîne pour la battre.” Son nouvel entraî-neur, Lionel Horter, l’a annoncé, il préfèrerait

que la grande brune seconcentre sur le 800 m. Ilfaudra choisir entre le200 m dos et le 800 mcar aux Jeux, cet été, les

deux courses sont program-mées le même jour.

A. C.

LaureManaudou

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didates, deux élues

L’été 2006 fut celui de son avènement. ABudapest, Esther Baron avait conquis son pre-mier titre international chez les seniors endevenant championne d’Europe du 200 mdos. Quatre mois plus tard, la copine de LaureManaudou récidivait en décrochant de nou-veau l’or continental, mais cette fois en bassinde 25 mètres. Débarqué avec une étiquette defavorite aux Mondiaux de Melbourne, enmars 2007, Esther a répondu présent en s’ad-jugeant la quatrième place internationale. Pasde podium certes, mais la confirmation que“Momo”, comme la surnomme ses parte-naires, construit progressivement son projetolympique. Un grain de sable va pourtantaltérer la belle machine. “Une douleur récur-rente à la hanche qui me gêne à l’entraîne-ment et en compétition”, souligne EstherBaron pendant l’étape de Mare Nostrum àCanet-en-Roussillon (juin 2007). Une douleurqui ne l’empêchera pas de conquérir le titre du200 m dos aux ”France” de Saint-Raphaël.Après un été consacré à la récupération,“Momo” retrouve le chemin de l’entraîne-ment, sans pour autant retrouver la plénitudede ses moyens. Difficile, dés lors, de renoueravec les chronos qui lui ont permis de tutoyerl’élite internationale. Fin novembre, lors de lacoupe de France à Montpellier, Esther s’inclinemême face à Laure Manaudou. Nouvelledéconvenue début décembre, à l’occasion des“France” de Nîmes (petit bassin). Cette fois,c’est Alexiane Castel qui détrône la nageuse deCanet. “La défaite, çaarrive, note EstherBaron. Physiquement,j’ai moins mal à lahanche et dans la têteje suis motivée. Je suissans doute fatiguéepar les séances de tra-vail du début de sai-son.” Attention cepen-dant à ne pas enterrertrop vite la cham-pionne d’Europe entitre du 200 m dos.Pour preuve, cettemédaille de bronzearrachée au forcepslors des Euros deDebrecen.

A. C.

Esther Baron

Laure Manaudou et Esther Baron, copine à la ville, mais rivales dans lesbassins depuis que la championne olympique s’est invitée sur 200 m dos.

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Elle a 17 ans et veut déjà s’imposer commel’une des deux meilleures dossistes françaises.A peine a-t-elle intégré l’équipe de France àl’occasion de l’Open EDF qu’Alexiane Castelvoit déjà beaucoup plus loin. A 17 ans, ellerêve des Jeux Olympiques et si possible dèscet été à Pékin. “Le temps de qualification, jesais que je suis capable de le faire, annonce-t-elle. Nous sommes quatre pour deux places.”“Ma force, ce sont mes coulées, ajoute lanative de Bordeaux. Ma nage sous l’eau estégalement très bonne, mais il va falloir que jeprenne des muscles pour gagner en puis-sance.” Installée depuis deux ans au pôleFrance de Font-Romeu, mais licenciée auxTOEC, Alexiane partage ses rêves de J.O.avec ses camarades d’entraînement (CélineCouderc, Fanny Babou, Ophélie-CyrielleEtienne et Cylia Vabre). “A Font-Romeu,nous sommes quatre ou cinq à pouvoir nousqualifier pour les Jeux, souffle-t-elle. Ce seraitbien de vivre cette aventure ensemble.” En2006, Alexiane a participé aux championnatsde Grande-Bretagne et aux Euros juniors dePalma de Majorque où elle a enchaîné lesfinales. Troisième, des championnats deFrance de Saint-Raphaël, Alexiane a dominé

Esther Baron aux derniers“France” de Nîmes en

petit bassin. Une pre-mière victoire quidevrait donner des

idées à la jeuneToulousaine.

M. L.

Alexiane Castel

Richard, le 200 m dos est en pleine ébulli-tion. Quatre candidates pour seulementdeux places olympiques, la bagarre s’an-nonce terrible.La course sur 200 m dos est très ouverte. Ily a quatre candidates de talent et il m’estbien difficile d’en dégager une. D’autantque je ne connais pas les autres, je ne saispas de quelle manière elles travaillent nicomment elles s’entraînent au quotidien.

Aux championnats de France de Nîmes(petit bassin), votre nageuse Alexiane Castels’est illustrée en dominant Esther Baron sur100 et 200 m dos. Ces victoires peuvent-elles lui permettre de franchir un cap ?Battre une rivale, qui plus est avec un grandpotentiel comme c’est le cas pour Esther,peut aider à débloquer, à décomplexer. Mais

chaque événement est unique donc on nepeut jamais reproduire la même perfor-mance. Le haut niveau, c’est apprendre às’adapter à toutes les situations. En plus, jepense que sa principale adversaire ce n’estpas Esther Baron, Alexandra Putra ou LaureManaudou mais elle-même.

Avez-vous été surpris par les chronosd’Alexiane à Nîmes (59’’79 sur 100 m doset 2’06’’67 sur 200 m dos) ?Ses performances sont préparées. On tra-vaille pour cela, mais lorsque cela arrivec’est toujours une surprise. En mêmetemps, Alexiane s’emploie quotidiennementà réaliser ce type de chronos. Elle afficheune détermination impressionnante en gar-dant beaucoup de simplicité. Je la sens épa-nouie, bien dans sa tête. Je suis heureux dela voir heureuse.

Que pourraient donner ces chronos engrand bassin ?C’est difficile à dire, mais on vise entre2’10’’5 et 2’11. Sur ce qu’elle réaliseactuellement en petit bassin, cela devrait secorroborer dans les mois à venir.

Techniquement, comment analysez-vousson 200 m dos ?Elle doit encore progresser sur la partienagée, mais techniquement il y a du mieux.Alexiane ajuste actuellement un certainnombre de réglages. Ce n’est pas encoreparfait et cela demandera plusieurs annéesavant qu’elle ne maîtrise tous ces paramè-tres.

Du haut de ses 17 ans, elle ne semble abso-lument pas complexée par ses rivales ou lesenjeux des compétitions.Je crois surtout qu’elle sait parfaitement oùelle va. En début de saison, j’ai fait un bilanindividuel avec tous les nageurs de Font-Romeu pour fixer leurs objectifs de la sai-son. Alexiane m’a clairement parlé de savolonté de se qualifier pour les JeuxOlympiques de Pékin. Elle veut tenter l’aven-ture. En outre, je crois que c’est toute lanatation française qui est en train de sedécomplexer. Nos nageurs osent davantage,ils essaient de donner la pleine mesure deleur potentiel. C’est un vrai plaisir d’assisterà ce changement.

Recueilli par A. C.

Richard Martinez : “Alexiane veut tenter lʼaventure olympique”Responsable et coordonateurdu pôle France de Font-Romeu,Richard Martinez nous fait partde ses impressions sur le 200 mdos féminin ainsi que sur l’émer-gence d’Alexiane Castel.

Depuis deux ans, AlexandraPutra s’épanouit pleinementdans la faculté américaine deGéorgie, celle qui accueilleégalement le fondeurSébastien Rouault. Au paysde l’Oncle Sam, la nageusedes Dauphins de Toulouse aradicalement changé d’étatd’esprit. “Je suis bien, assure-t-elle. Psychologiquement jesuis mieux qu’avant et l’asso-ciation étude et natation quem’offre l’université deGéorgie me convient parfai-tement.” Des horaires choisissur mesure, de l’espace àperte de vue et un espritd’équipe, Alexandra Putrasemble avoir retrouvé le sou-rire pour de bon. “Il y avaitdes choses qui n’allaient pas àFont-Romeu, j’avais besoinde remettre ma vie en ordre,explique la grande blonde de21 ans. Aux Etats-Unis, je suisheureuse même si je n’y res-terai pas toute ma vie.”Coachée par Jack Bauerle,l’actuel entraîneur del’équipe féminine américaineen préparation pour les JeuxOlympiques de Pékin, la

Toulousaine sait que ses der-nières saisons n’ont pas été àla hauteur de ses ambitions.“Mes meilleures perfor-mances remontent à deuxans, note-t-elle avec lucidité.A Budapest, la finale du200 m dos s’est très mal pas-sée. J’ai eu un problème depréparation dans tous lesdomaines, mental et phy-

sique.” Marquée par ce ren-dez-vous manqué, où elletermina à trois secondes de laseptième nageuse, la jeunefille née en Pologne n’a pasréussi à se qualifier pour lesMondiaux de Melbourne(mars 2007). Depuis,Alexandra essaie de reveniret ses podiums glanés auxderniers championnats deFrance de Saint-Raphaël ontde quoi la rassurer. “Je suiscontente de ma performanceaux N1”, confie la vice cham-pionne de France 2007 sur50 m et 200 m dos. Maisl’étudiante en finances etrelations internationales doitfaire face à une rude concur-rence. Deux places pour qua-tre nageuses, les Jeux sont àce prix. “Cette année, j’airéduit les cours afin de meconcentrer sur les Jeux,annonce-t-elle. Je sais quej’en suis capable et je vaistout faire pour y arriver.”

M. L.

Alexandra Putra

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Laure Manaudou

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I l faut l’admettre, les sorties de nos équipesnationales de water-polo sur la scène inter-nationale ne sont pas toujours couronnéesde succès. Les sélections tricolores, masculinecomme féminine, ne manquent pourtant ni detalents ni d’allant, mais le réservoir de joueurset le niveau des championnats de France élitesne sont en rien comparables à ceux de nosvoisins italiens ou espagnols. Et on ne parlepas des géants d’Europe que sont la Russie,

la Grèce ou la Hongrie… En 2008, le vent sem-ble tourner. Le 6 janvier dernier, à Amsterdam,les poloïstes de l’équipe de France féminineont décroché leur ticket pour l'Euro 2008 àMalaga. Les Françaises réintègrent donc le top

8 européen après 6 ans de purgatoire. Uneperformance dont elles n’entendent cependantpas se satisfaire. Les Bleues, entraînées parChristophe Bachelier depuis neuf ans (1995-1997 puis 2003-2008), lorgnent désormais versl’Espagne avec appétit, conscientes égalementqu'il ne leur reste que quelques mois pourpréparer leur retour dans l'élite européenne.

Opération Malaga

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Vous ne verrez pas leurs jolis minoissur les panneaux publicitaires denos villes ou dans les pages de vosmagazines préférés. Il est peu pro-

bable également que vous les aperceviezsur les plateaux télés les plus renommés oudans des émissions tapageuses. Les fillesde l’équipe de France de water-polo sontdiscrètes. Il faut dire qu’elles pratiquent unediscipline dite confidentielle et que, demanière générale, les sports collectifs fémi-nins ne déchaînent pas les passions enFrance. C’est un fait, et elles s’en accommo-dent. Reste qu’à l’heure des compétitionscouperets, les poloïstes tricolores se dra-pent des mêmes vertus de combat et d’ab-négation que leurs homologues des sportsplus médiatiques. Des vertus et une soif devictoire qui permettent aujourd’hui aux fillesde l’équipe de France de renouer avec legotha européen après plusieurs années dedisette. Tout n’est pas encore parfait, maisle water-polo féminin a retrouvé, depuis letournoi de qualification d’Amsterdam, fiertéet ambition. Aux Pays-Bas, les joueuses dusélectionneur Christophe Bachelier ontdominé la Serbie 14-5 (2-0, 4-1, 4-4, 4-0),puis la Tchéquie 11-9 (4-1, 2-3, 2-3, 3-2)avant de s’incliner lourdement face auxNéerlandaises 2-13 (0-2, 1-4, 1-2, 0-5). Unrevers sans conséquence qui ne doit pasocculter la prestation globale d’un groupequi disputera en juillet prochain, et pour lapremière fois depuis 2001, les champion-nats d’Europe A.

Pas question cependant de se gargariser.Christophe Bachelier mesure le chemin par-couru, mais il sait également que la péren-nisation du water-polo tricolore au sein del’élite continentale est loin d’être assurée.“Pour aborder le tournoi de qualificationd’Amsterdam, nous avons vécu une prépa-ration de longue haleine, souligne le techni-cien tricolore. J’ai repris l’équipe féminineen 2003, après un premier passage de troisans (1995-1997, Ndlr), et jusqu’en 2008j’estime que l’on a connu une véritable tra-versée du désert. Il ne faut donc pas s’en-flammer. Les filles sont très contentes,fières même, et elles peuvent l’être, mais ilreste encore beaucoup à faire.”Christophe Bachelier est un homme pru-dent. Sa longue expérience du polo fémininet certaines désillusions n’y sont sans doutepas étrangères. “En 1999, la LigueEuropéenne de Natation a réduit les EurosA à huit équipes. En soi-même, cela ne posepas de difficultés, mais lorsque cette com-pétition est organisée dans des pays deseconds plans cela devient problématique.”Ce fut le cas notamment en 2003, par lesSlovènes, et en 2006, par les Serbes. “Cene sont pas de grandes nations du water-polo, mais en tant qu’organisateurs ils dis-posaient d’office d’une place dans le top 8

européen, se souvient le coach français. Parle passé, nous avons buté sur cette diffi-culté. Ainsi, en 2004, nous avions remportéles Euros B mais nous n’avons pas pu reve-nir dans l’élite continentale car nous étionsbarrés par le pays hôte.” A l’entendre, onsent poindre encore des résidus de contra-riétés. “C’est oublié, assure-t-il, et de toutefaçon le système fonctionne comme cela.”Reste qu’avec l’organisation des Euros2008 en Espagne, l’un des cadors du Vieuxcontinent membre à part entière dugroupe A continental, Christophe Bacheliera su rapidement que les poloïstes tricoloresavaient une carte à jouer : “Enfin, on avaitune vraie opportunité de réintégrer l’éliteeuropéenne. Voilà pourquoi, la préparationpour le tournoi de qualification aux Euros deMalaga a débuté avec la préparation desEuros B en Tchéquie.”

A Prague, en juin 2007, les Françaises vontdominer la Grande-Bretagne en finale 6-2(2-0, 1-0, 2-1, 1-1) et décrocher, sans faillir,leur billet pour le tournoi de qualificationaux Euros A. Une première marche est fran-chie, mais la route est encore longue. “Nousn’avons pas abordé les Euros B comme unefinalité, tonne Christophe Bachelier, maiscomme une étape intermédiaire. Notreobjectif, c’était le tournoi de qualification àl’Euro espagnol. En Tchéquie, il fallait impé-rativement que l’on finisse premier pourentrer dans un groupe de qualification abor-dable.” Au final, les Bleues récupèrent laSerbie, la Tchéquie et les Pays-Bas, un ogred’ores et déjà qualifié pour les JeuxOlympiques de Pékin. “D’emblée, noussavions, à l’instar des Serbes et desTchèques, que nous ne pourrions pas accro-cher les Néerlandaises, constate, lucide, le

“Les filles sont contentes,fières même, mais il reste

beaucoup à faire.”

Du 4 au 13 juillet2008, l’équipe deFrance fémininede water-polodisputera les cham-pionnats d’Europeà Malaga.

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sélectionneur. Dans ce groupe de qualifica-tion il restait donc une place à prendre.Tous les espoirs étaient permis, mais rienn’était joué car la Serbie et la Tchéquiesavent jouer au polo.”Il n’empêche, le tirage semble favorable auxtricolores. Depuis quelques années, lesFrançaises ont pris l’habitude de dominerleurs homologues serbes. Quant auxjoueuses tchèques, elles restent sur deuxdéfaites de rang face aux Bleues : en finalede l’édition 2004 de l’Euro B et, plus récem-ment et à Prague, en demi-finale de l’Euro B2007. “C’est clair qu’on avait nos chances,admet Christophe Bachelier, mais à mesyeux cela restait un groupe piège ou troiséquipes se tenaient dans un mouchoir depoche.” Place dés lors à la préparation (cf.chronologie d’une qualification page 36) etau travail de l’ombre. Après un été 2007

consacré à la récupération, les filles del’équipe de France retrouvent leurs clubsrespectifs et les joutes du championnat N1en octobre 2007. Début novembre, premierrassemblement du collectif national ; lesBleues s’envolent vers Montréal pour dispu-ter, du 2 au 10 novembre, quatre matchstests en l’espace de huit jours. Les hostilités

sont lancées. “Depuis plusieurs années,nous invitons des pays dans le cadre desInternationaux de France, rappelle l’entraî-neur des Françaises. Nous avons doncaccumulé un certain nombre de droits àfaire valoir, notamment auprès des

Canadiennes. On a donc envisagé un retourd’échange. Cela n’a pas été simple : quatrerencontres en huit jours avec le décalagehoraire dans les jambes… mais nous étionsquand même dans les installations olym-piques de Montréal. C’était fabuleux, avecune piscine entièrement destinée au poloféminin.” Huit jours, quatre matchs et qua-tre défaites (4-22, 11-13, 7-16, 3-20), lebilan est sans appel : “Clairement on a prisdes volées, remarque Christophe Bachelieravec son franc parler, mais cela nous aaussi permis de souder le groupe, deconcentrer les filles sur notre objectif : letournoi de qualification à Amsterdam.” “Jepense que cela a été une étape importantede notre parcours, poursuit le coach. Caraprès le stage au Canada, il a fallu laisserpartir les joueuses dans leurs clubs pour lescoupes d’Europe. On ne les a récupéréesque le 27 décembre…” Au lendemain desfêtes de Noël, les événements s’emballent.L’agenda des tricolores prend alors desallures de planning présidentiel. “Du 27 au31 décembre, les Anglaises, que l’on avaitbattues en finale des Euros B à Prague,nous ont invité à Manchester pour préparerle tournoi de qualification, indique le sélec-tionneur national. Au total, nous avons dis-puté trois rencontres dans des conditionsdifficiles car les Britanniques ne lâchentjamais rien.” “Le 31 décembre et le 1er jan-vier, nous avons opéré une transition à Lille,continue Christophe Bachelier. Le club nor-diste nous a même organisé la soirée duNouvel An. Une soirée festive, parce quec’est important, mais soft pour ne pas lais-ser de traces sur les organismes.”(suite page 36)

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“Cela nʼa pas été simple :quatre rencontres en huit jours

avec le décalage horaire.”

Al’exception de Louise Guillet, qui évoluedans le championnat espagnol depuis

deux saisons, les joueuses de l’équipe deFrance jouent en Nationale 1. Neufpoloïstes sont issues de l’ASPTT Nancy, clubaux douze couronnes nationales, et quatretricolores évoluent au sein de l’OlympicNice Natation, qui a empoché le titre en2007. Les deux meilleures formations duchampionnat de France féminin constituentdonc les réservoirs de la sélection nationale.“Ca bosse dur dans ces deux clubs, faitremarquer Christophe Bachelier, tant auniveau qualitatif que quantitatif. Pourl’équipe de France c’est important qu’ily ait un bon relai au niveau des clubs.”

Gwendaëlle Acosta (ASPTT Nancy)Marie-Pierre Arnold (ON Nice)Léa Beauchiere (ASPTT Nancy)Céline Cherrier (ASPTT Nancy)Marie-Charlotte Grand (ASPTT Nancy)Louise Guillet (Sabadell)Vanessa Hernandez (ASPTT Nancy)Elise Lefert (ON Nice)Kim Medjani (ASPTT Nancy)Perrine Metay (ON Nice)Charlène Piquard (ASPTT Nancy)Eugenie Pirat (ON Nice)Vanessa Popieul (ASPTT Nancy)Jenny Ritz (ASPTT Nancy)

Les 14 Françaisesqualifiées à Amsterdam

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Le 2 janvier, les poloïstes se sont envoléespour Amsterdam, où débutait le 4 janvier letournoi de qualification.Vous l’aurez compris, les filles du groupenational ont mis toutes les chances de leurcôté pour réintégrer l’élite continentale.“Elles avaient vraiment envie de retrouverles Euros A, consent, un brin admiratif, l’en-traîneur national. J’ai été surpris par leurcomportement, leur soif de victoires. C’esttrès positif, d’autant que l’on a connu desmoments difficiles ces dernières années.Entre 2004 et 2007, nous sommes deuxfois champions d’Europe B, mais nous neprenons part à aucun grand événementinternational. Heureusement, nous avonsdisputé la World League et cela nous a per-mis de rester au contact du haut niveau.Pendant cette période, il fallait sans cessestimuler les filles, leur rappeler leséchéances et les rendez-vous à venir.”Et c’est sans doute à ce niveau là que cesitue la grande révolution de la campagne2007-2008. Contrairement aux années pré-cédentes, l’équipe de France féminine a fait

corps autour d’un projet commun, sansjamais se détourner de la cible initiale.“Pendant tous les stages de préparation, j’aiessayé de leur faire prendre conscience quele projet était entre leurs mains, signaleChristophe Bachelier. On ne peut pas com-parer le water-polo masculin et féminin. EnFrance, il y a une poignée de joueuses faceà une foultitude de joueurs. Je ne peux donc

pas faire marcher mon groupe à la carotteet au bâton en leur disant que si l’une d’en-tre elles n’est pas bonne, elle sera rempla-cée immédiatement par une autre joueuse.Les filles sont intelligentes et lucides, ellessavent que derrière elles, le vivier est réduit.J’ai donc axé mon travail sur la responsabi-lisation. Dès le 27 décembre, je leur aiannoncé que le projet leur appartenait. Et

là, j’ai assisté à une réaction incroyable…En neuf ans, c’est la première fois que jevois un groupe se prendre en main de lasorte.” “Dans cette équipe, il y a tous lesâges, explique le sélectionneur. Il y a ausside gros écarts d’expérience. Jenny Ritz, parexemple, a participé à trois championnatsd’Europe A. Elle dispose d’un solide vécu,mais cela n’en fait pas la chef de file. C’estla force de ce collectif à mon sens. C’esttrès hétérogène, mais elles se fondent dansun même moule.”Fort de cet esprit de corps, les Bleues ontlivré un sérieux et rigoureux tournoi de qua-lification. Battues sévèrement par lesNéerlandaises, les Françaises ont néan-moins réussi à accrocher la deuxième placedu groupe, synonyme de qualification pourles Euros A de Malaga. “Sur le moment, onétait tous contents, admet le technicien tri-colore, mais rapidement, pour ne pas sedisperser, on a remis les choses à plat.”Fidèle à la stratégie élaborée pour les EurosB de Prague, sept mois plus tôt, le staff fran-çais rappelle aux joueuses que le tournoi

“Pendant tous les stages,jʼai essayé de leur faire prendre

conscience que le projetétait entre leurs mains.”

Chronologie d’une qualification

19-24 JUIN 2007

PRAGUE (TCHÉQUIE)

CHAMPIONNATS D’EUROPE B

Les Françaises dominent la Grande-

Bretagne en finale 6-2 (2-0, 1-0, 2-

1, 1-1) et décrochent leur billet

pour le tournoi de qualification

aux Euros A qui s’est disputé à

Amsterdam (Pays-Bas) en janvier

dernier.

2-10 NOVEMBRE 2007

MONTRÉAL (CANADA)

STAGE PRÉPARATOIRE

Quatre tests matchs face aux

Canadiennes qui se soldent par

quatre lourdes défaites. “On a pris

des volées, reconnaît Christophe

Bachelier, mais ça a permis au

groupe de se souder.”

27-31 DÉCEMBRE 2007

MANCHESTER (GRANDE-BRETAGNE)

STAGE PRÉPARATOIRE

Trois tests matchs face à des

Britanniques accrocheuses. “Les

conditions étaient difficiles,

constate l’entraîneur national, car

même si la Grande-Bretagne n’est

pas une grande nation du polo, les

Anglaises n’abdiquent jamais.”

31 DÉCEMBRE - 2 JANVIER 2008

LILLE (FRANCE)STAGE TERMINAL

“C’était une transition et un bon

moyen de rester ensemble pour se

concentrer pleinement sur l’objec-

tif”, résume Christophe Bachelier.

4-6 JANVIER 2008

AMSTERDAM (PAYS-BAS)

TOURNOI DE QUALIF AUX EUROS A

En s’imposant face à la Serbie 14-5

(2-0, 4-1, 4-4, 4-0) et à la Tchéquie

11-9 (4-1, 2-3, 2-3, 3-2), et en dépit

d’une défaite face aux

Néerlandaises 2-13 (0-2, 1-4, 1-2,

0-5), les Bleues se qualifient pour

le championnat d’Europe A.

31 MAI – 12 JUIN 2008

NANCY (FRANCE)

STAGE PRÉPARATOIRE AUX EUROS A

Programme quotidien : deux

heures de natation, deux heures de

technique individuelle et des exer-

cices de musculation… “Une pré-

paration intense pour se mettre en

condition”, note le sélectionneur.

16-22 JUIN 2008

LILLE (FRANCE)STAGE PRÉPARATOIRE AUX EUROS A

Quatre tests matchs dans la confi-

guration des Euros de Malaga face

à un sparring-partner à définir (les

Canadiennes et les Anglaises sont

pressenties).

25 JUIN – 2 JUILLET 2008

MARSEILLE (FRANCE)

STAGE TERMINAL AUX EUROS A

Fort de l’accord du DTN Claude

Fauquet et du président du CNM

Paul Leccia, les Bleues disposeront

des installations optimales du

Cercle marseillais pour boucler

leur préparation.

4-13 JUILLET 2008

MALAGA (ESPAGNE)

CHAMPIONNAT D’EUROPE A

d’Amsterdam n’est pas une finalité, maisjuste une porte d’entrée vers l’élite euro-péenne. “Dans le groupe A, cela ne va pasêtre simple, analyse Christophe Bachelier.Nous allons jouer contre les Pays-Bas, qua-lifiés aux Jeux, la Russie, championned’Europe en titre et médaillée de bronze auxJeux d’Athènes, l’Italie, championne olym-pique en titre, la Grèce, médaillée d’argentaux J.O. de 2004. En fait, à Malaga, à partl’Allemagne, les huit pays engagés sont deshabitués des Jeux. C’est du lourd, du trèslourd !” Pour paraphraser le sélectionneur,en renouant avec les Euros A, les Françaisesintègrent l’élite internationale car si l’onajoute l’Australie, le Canada et les Etats-Unis au top 8 européen, on détient, à peu dechose près, le top 11 mondial.“Il ne faut pas rêver, enchaîne l’entraîneurdes Bleues. On ne peut pas jouer unpodium. On ira à Malaga pour se faire uneidée de l’écart qui nous sépare des meil-leures. Mais il ne faut pas prendre les Eurospour un laboratoire. Les filles devront joueret exister. De toute façon, j’ai le sentiment

que l’on peut battre l’Allemagne.Logiquement, on les affrontera pour la sep-tième place et je pense qu’en bossant onpeut les taper.”Dans cette perspective, le responsable duwater-polo féminin ne devrait pas boulever-ser le groupe qui s’est illustré à Amsterdam.“Comme je l’ai dit, les filles de l’équipe deFrance sont les meilleures. Les portes nesont pas fermées et elles ne doivent pas sesentir sénatrice à vie, mais elles connais-sent le championnat de France. Je ne peuxpas leur mentir en leur disant que derrièreça pousse car ce n’est pas vrai. Voilà pour-quoi j’estime aujourd’hui qu’il est plus diffi-cile de jouer au polo en France qu’en Italieou en Hongrie. Les Françaises ne luttentpas contre d’autres joueuses, elles se bat-tent contre elles-mêmes. Cela impliqued’avoir de sérieuses ressources.”Des ressources, elles en auront égalementbesoin pour digérer la copieuse préparationque leur a concoctée leur mentor. “On réunitl’équipe le 31 mai, à l’issue des play-offs duchampionnat de France, expose Christophe

Bachelier. Jusqu’au 12 juin, elles vontenchaîner quotidiennement deux heures denatation, deux heures de travail individuelet des séances de musculation. Après qua-tre jours de repos, on les récupère du 16 au22 juin à Lille pour une série de tests-matchs. Enfin, le stage terminal, et c’estune très bonne nouvelle, se déroulera auCercle des Nageurs de Marseille. Nous yserons du 25 juin au 2 juillet avant derejoindre Malaga. A mon sens, c’est unepréparation idéale.” Deux petits bémolspourraient néanmoins perturber la prépara-tion tricolore : « Il faut que les clubs jouent lejeu et fassent bosser les filles entre janvieret mai, fait remarquer Christophe Bachelier.Sans cela, les grosses séances que nousavons prévues en juin perdent de leur inté-rêt. L’autre difficulté, ce sont les épreuvesdu baccalauréat organisées en juin.Heureusement, je disposerai d’un noyau de10-11 joueuses pour aborder tous lesstages de préparation.”

Adrien Cadot

Natationmagazine

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La dernière grande sortie internationale des Bleuesremonte aux Mondiaux de Barcelone en 2003.

En se qualifiant pour les Euros A, les Bleues vont renoueravec l’élite du water-polo européen.

Jenny Ritz (au premier plan) est aujourd’hui la joueuse laplus expérimentée du groupe national.

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Christophe Bachelier entraîne l’équipe de France féminine depuis 9 ans (1995-1997 puis 2003-2008).

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MAÎTRESMAÎTRES

A lʼorigine,les interclubs régionauxC’est un fait, les épreuves inter-clubs régionales ne datent pasd’hier. L’expérience accumuléelors de ces événements locauxpermet, en 2004, d’inaugurerune épreuve d’envergure natio-nale. A l’origine, ce sont lesmembres de l’associationFrance Maître Natation (1) quiont pris l’initiative d’organiserune confrontation nationale encomplément des championnatsrégionaux. D’emblée, les maî-tres mots de l’épreuve sont sou-plesse et convivialité. Souplessedans la composition deséquipes (chaque équipe choisitsa répartition), le comptage despoints équitable (grâce à uncoefficient qui rapporte la per-formance réalisée au record deFrance correspondant), et lafluidité du fonctionnement.Convivialité dans l’atmosphèrebon enfant qui règne l’espaced’un week-end entre les équipeset les nageurs.

Racing Club de Franceen forceL’ombre de l’ex-RCF planeencore sur l’événement. Il fautdire que l’édition expérimentalede 2004 et la premièreéchéance de 2005, qui se sonttenues à Compiègne, ont sacréla domination sportive desFranciliens. Emmené parChristophe Starzec, Eric et AldoEminente, les nageurs duRacing règnent alors sans par-tage sur les championnats deFrance interclubs. Deux pre-miers rendez-vous marquéségalement par l’hégémonienumérique d’un RCF capabled’aligner six équipes de dixnageurs. Un record que les nou-

veaux règlements ne permet-tront plus de battre. En effet,pour limiter l’affluence, la parti-cipation est à présent plafonnéeà quatre équipes par club.Derrière le Racing, les nageursde Bordeaux, du CN Marseille etde l’AC Boulogne-Billancourt sedisputent les places d’honneur,à distance respectable.

Le règne de lʼACBoulogne-BillancourtC’est en 2006 que, pour la pre-mière fois, la compétition quitteCompiègne pour Le Creusot.C’est aussi en 2006 que leRacing est détrôné. Après unelutte acharnée, l’ACBB d’OlivierFayolle se hisse sur le trônenational. Cette année-là,comme le disait ClaudeFrançois, est cependant mar-quée par un parcours exception-nel des nageurs duCN Marseille. Au total, lesSudistes amélioreront la baga-telle de six records de France.Parmi eux, comment ne pasmentionner la trajectoire horsnorme de George Koessler. LeMarseillais a participé à toutesles éditions de ces champion-nats en disputant à chaque foisle 50 m papillon, sa distance deprédilection. A chacune de sessorties, George a battu le recordde France, sauf en 2007 où il arafraîchi le record d’Europe.Cette année, pour la premièrefois, il cède sa couronne à JeanLouis Le Dall. Un digne héritierpuisque son confrère marseil-lais a amélioré le record dumonde du 50 m papillon en34’’53 (en C11).

Une édition 2008au bout du suspenseEn 2008, le niveau s’est consi-

dérablement élevé. Outre lesBoulonnais et les Marseillais, onvoit mêler à la lutte le NeptuneClub de Bénédicte Duprez, triplechampionne du monde auxMondiaux 2006 de Stanford, leCNP et, surtout, la toute jeuneéquipe de Lyon, emmenée parune jeune garde prometteuse, àcommencer par SébastienLequeux. A l’arrivée, lesBoulonnais s’impose sur le fil,avec seulement 40 pointsd’avance sur la terrible armadalyonnaise (14631 points contre14591 points pour les Gones).En 2009, les championnats setiendront à Bordeaux. LesLyonnais ont promis de toutmettre en œuvre pour prendreleur revanche. Les Boulonnais,c’est certain, ne se laisserontpas faire. Et Neptune etMarseille ne comptent pasassister aux débats en simplesspectateurs. De belles joutes enperspective…

Eric Huynh

(1) France Maîtres Natation estune association à but non lucratifchargée de promouvoir les maîtresen France. Elle organise égalementles déplacements internationauxdes nageurs maîtres.

Championnats de France interclubs des maîtresMassy, 26-27 janvier

Rencontre attractiveLes championnatsinterclubs nationauxremportent un succèscroissant et justifié.Pour cette quatrièmeédition, la cinquièmesi l’on tient compte del’épreuve “expérimen-tale” de 2004, Massya accueilli un plateaurecord de 61 équipes.L’occasion de revenirsur la genèse d’unedes compétitions lesplus attachantes ducalendrier des maîtres.

2004 : Racing Club de France

2005 : Racing Club de France

2006 : Athlétic Clubde Boulogne-Billancourt

2007 : Athlétic Clubde Boulogne-Billancourt

2008 : Athlétic Clubde Boulogne-Billancourt

Palmarès

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Ph. A

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Excursion dans le sac d’une

NAT’SYNCHRONAT’SYNCHRO

Selon le règlement de la Fina, les maillotsdoivent être décents et conformes à la pra-tique de la natation synchronisée. En clair :pas de tunique transparente ni d’échancruredéplacée. Les maillots deux pièces sont inter-dits mais ceux qui donnent l’impressiond’être en deux parties, avec par exempleune bande de couleur chair au mileu, sonttolérés. A paillettes ou en tissus brillants, fait

main ou par des professionnels, l’essentielest de soutenir le thème choisi. La majo-

rité des clubs réalisent eux-mêmes leursmotifs à partir d’un maillot de cou-

leur unie. Un patron, des paillettes,des perles rocailles et l’affaire est

pliée ! Des heures de couture sont àprévoir mais la création est sans limite pourles artistes en herbe. A éviter tout de même,le velours, très lourd une fois mouillé, et lescouleurs qui deviennent ternes ou transpa-rentes au contact de l’eau.

Evidemment waterproof ! Lemaquillage doit essentiellementsouligner les traits des nageusesque les lumières des piscinesont tendance à gommer.Souvent très accentuées, voircriades pour ne pas tout perdredès la première immersion, lescouleurs sont à marier avecle thème du ballet et dumaillot. Le maquillage quicouvre entièrement levisage, comme le camou-flage militaire, par exemple,est interdit. Pour simplifier,ce doit être un maquillage“classique”, mais prononcé.

Généralement, elle se compose d’unesorte de grillage plus ou moins fin (quel’on trouve facilement dans les jardine-ries) sur lequel on coud un tissu. Onpeut lui rajouter, à sa guise, des paillettesou des perles qui permettent de scintillerune fois dans l’eau. Des accessoires quine seront pas sans rappeler les motifsou les couleurs du maillot de bain. Leséléments rajoutés sur la coiffe ne doiventen aucun cas dépasser de celle-ci.Oubliez donc les plumes, les rubans oules fleurs artificielles. D’autres formesde coiffes sont tout aussi efficacescomme un simple bandeau de tissuautour du chignon.On se souvient queles Américainesavaient créé la sur-prise lors de la coupedu monde 2006 avecune coiffe dure en formede masque.

Le maillot

Le maquillage

La coiffe

Comment une synchro fait-elle tenir son chignon ? Pourquoi est-elle obligée de se maquiller plusque de raison avant d‘entrer dans l’eau ? De quelle manière sont conçus les maillots de bain ?Et qu’en est-il du pince-nez ? Natation Magazine vous propose d’ouvrir le sac d’une naïadeet de découvrir ce qui s’y cache...

Ph. L. Meesseman-Bakir

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nageuse synchro...

Contrairement à ce que l’on croit, le chi-gnon n’est pas obligatoire. Simplement,il offre l’avantage de lisser davantage lescheveux. Pratique et esthétique, la nata-tion synchronisée l’a adopté. Le chignonest tenu par des pinces,mais aussi, pour fixer lespetits cheveux rebellesune fois dans l’eau, parde la gélatine alimen-taire chauffée. En pou-dre ou en feuille, chacun sapréférence, du moment que la mix-ture tienne plusieurs jours ! Car en com-pétition, les nageuses sont souvent obli-gées de dormir avec leur chignon quandelles nagent tôt le lendemain matin.Qu’elles se rassurent, il paraît que lagélatine nourrit les cheveux !

Les cheveux

Les tatouages, piercings ou les bijouxsont interdits et doivent être retirésou camouflés par du fond de teintou des sparadraps. Lors d’un ballet,les juges ne doivent pas pouvoir

différencier les nageuses.

Les signes distinctifs

En un mot : indispensable. Pour palier une perte du pince-nezune fois dans l’eau, les nageuses en portent systématiquementun deuxième (et même un troisième pour les plus anxieuses).Placé sur la hanche, sur les doigts ou encore à la bretelle dumaillot, le pince-nez de rechange se doit d’être discret. Uncoup lors d’un changement de formation ou un mauvaisgeste de la part d’une partenaire pendant un porté et lenez de la nageuse se retrouve sans protection. Hors dequestion alors de s’arrêter sous peine de disqualifier sonéquipe. La nageuse doit donc remettre un pince-nez sous l’eauafin de poursuivre la chorégraphie comme si de rien n’était.

Le deuxième pince-nez

Les seniors n’en n’ont plus l’usage, mais pourtoutes les autres nageuses ce sont des élémentsincontournables d’un sac de compétition. Lorsdes sessions de figures imposées et de mar-souins, le maillot noir et le bonnet blanc sontl’uniforme obligatoire. Contrairement au ballet,les nageuses ont, pour cet exercice, droit auxlunettes. Autrefois interdites, les marques sur lesmaillots, si elles restent discrètes, sont mainte-nant acceptées. Une tolérance qui tient comptede la difficulté de dénicher des maillots noirs unis.En revanche, les nageuses doivent retourner lesbonnets pour ne pas laisser apparaître un logo.

Le maillot noir et bonnet blanc

Il y a toujours un bonnet enlatex au fond du sac d’une

nageuse synchro !L’objectif est simple :éviter de percer lebonnet en silicone

avec les pinces duchignon. Elles l’utilisent lorsdes entraînements en com-pétition.

Le bonnet en latexP

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Mai 2007, championnats deFrance de nat’ synchro àSète. Le sourire scotché auxlèvres, Lise Lagoutte regarde ses

coéquipières de club défendre les couleursde Tours, sa ville natale. Cantonnée au solo,voilà deux ans qu’elle n’a pas nagé enéquipe avec ses copines. Le plaisir de lesvoir évoluer n’en n’est que plus grand. Leplaisir. Un sentiment que l’on croyait évidentchez les sportifs de haut niveau, mais quil’avait abandonné alors qu’elle avait poséses valises à l’Insep. Voilà pourquoi, à seule-ment quelques semaines des Mondiaux deMelbourne, la soliste a décidé de tout pla-quer et de rentrer chez elle, dans le calmede la cité du Centre.“Les choses ont été trop vites pour moi”,lâche-t-elle dans un souffle. Trop vite pour

ce petit bout de femme qui vient à peine defêter ses 19 ans. En quelques mois, Lise estpassée de grand espoir de l’équipe deFrance junior à probable duettiste deVirginie Dedieu dans le combiné tricolorealigné en Australie. Un fossé qu’elle n’a pasréussi à combler. Physiquement éprouvant,mentalement usant, Lise a préféré jeterl’éponge et laisser sa place au sein du col-lectif national.Et dire que c’est en écoutant les conseilsd’une de ses tantes que Lise Lagoutte a faitses premiers pas en synchro. Elle qui pour-tant “n’avait pas beaucoup de facilités dansl’eau”. Si la première année fut dure, carelle doit alors rattraper son retard tech-nique, la Tourangelle adhère tout de suite àla rigueur de la discipline. “J’adore le chal-lenge technique que propose la synchro,comme le fait d’essayer d’aller toujoursplus haut”, consent-elle. En ren-trant en sport études à Tours,elle se fait vite remarquer.Son aisance tech-nique est extraordi-naire. “Dès sa pre-mière année, on voyait que c’était unenageuse de très bonne qualité avec unfort potentiel, confie Delphine Paillet,l’entraîneur du NA Tours. Elle surnageen technique mais pêche un peu en cequi concerne le côté artistique”. Eneffet, l’interprétation n’a jamais été lepoint fort de la Tourangelle. La demoi-selle est timide, ce qui n’est pas sansrappeler une autre nageuse, triplechampionne du monde, qui elle

aussi avait la réputation d’être réservée. Saquatrième place en solo aux championnatsde France 2007 et une coupe de France dis-putée avec son club l’ont aidé à savourer denouveau l’univers de la synchro. “Avant,c’était ma vie. Aujourd’hui, je retrouve toutjuste le plaisir de nager”, constate celle quia débuté cette année un IUT information etcommunication à Paris. Pendant ces deuxannées passées dans la capitale, laTourangelle sait très bien ce qui a maltourné. “Il aurait fallu qu’avant l’Insep, j’intè-gre un club plus fort pour avoir une transi-tion, souligne-t-elle. Là, j’ai eu trop de pres-sion d’un coup etphysiquement,

je n’étais pas prête àencaisser autant d’en-

trainements”. Une blessurechronique aux adducteurs et

un moral en berne ont eu raisonde la longiligne tourangelle.

Éprouvée, Lise Lagoutte a donc aban-donné les Bleues alors qu’elle avait la

possibilité de vivre ses premiers Mondiauxavec les “grandes”. Et à voir le largesourire qu’elle arbore, on se dit quec’est sans regrets. Pour Liseaujourd’hui, la compétition n’a plus la

priorité, ce qui compte, c’est de par-tager sa passion pour la synchro.

Mathilde Lizé

Le plaisir retrouvé

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PORTRAITPORTRAIT

Grand espoir de la natationsynchronisée, Lise Lagouttea quitté l’Insep et l’équipede France peu avant lesMondiaux de Melbourne.La marche était trop hautepour une jeune nageuse dont l’envie de nager s’étiolaitaux gré des entraînements.Aujourd’hui, la Tourengellea retrouvé les bassins pourson plus grand plaisir.

Cʼest le nombredʼexemplaires deNatation Magazinedistribués depuisseptembre1997. 552233 227722

Et de cent !

22 Le nombre de Jeux Olympiques couvertspar Natation Magazine depuis 1997.

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Nous y voilà... Il aura fallu 10 ans pour queNatation Magazine, dont la formule fut modifiéeen septembre 1997, atteigne l’emblématiquebarre des cent numéros. S’il ne s’agit évidem-ment que d’un cap symbolique, il démontrenéanmoins que votre revue est bien ancréedans le paysage de la natation française.Pour célébrer comme il se doit cet anniversaire,

nous vous proposons de participer à un grandjeu-concours qui vous permettra peut-être degagner deux places VIP pour assister aux finalesdes championnats de France de Dunkerque,qualificatifs pour les Jeux Olympiques de Pékin,les samedi 26 et dimanche 27 avril. En attendant,place aux chiffres bilan, aux témoignageset aux coups d’oeil dans le rétro...

Ph. A

baca

33774433

1100 Le nombre dʼannéesqui se sont écouléesdepuis la refonte deNatation Magazine,en septembre 1997.

Cʼest le nombrede pages rédigéesdans NatationMagazinedepuis 1997.

66551166

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Au total, 3743 photographiesont été publiées dans NatationMagazine depuis septembre 1997.

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1997 - LES BLEUS ENLÈVENT TREIZEMÉDAILLES AUX CHAMPIONNATSDʼEUROPE DE SÉVILLE QUI EFFACENT LADÉCEPTION DES JEUX OLYMPIQUESDʼATLANTA (1996), DʼOÙ LA FRANCEÉTAIT RENTRÉE BREDOUILLE.

1998 - LʼANNÉE DU PREMIER TITRE MON-DIAL DʼUNE REPRÉSENTANTE TRICOLORE.ROXANA MARACINEANU SʼIMPOSE SUR200 M DOS AUX MONDIAUX DE PERTH(AUSTRALIE).

1999 - CÉLÉBRATION, À DUNKERQUE, DUCENTENAIRE DES CHAMPIONNATS DEFRANCE. A CETTE OCCASION, NATATIONMAGAZINE PUBLIE UN NUMÉRO SPÉCIALRETRAÇANT LʼHISTOIRE DE CETTE COMPÉTI-TION EMBLÉMATIQUE.

2000 - LʼARGENT DU 200 M DOS POURLA CHEF DE FILE DE LA NATATION FRAN-ÇAISE, ROXANA MARACINEANU, AUX JEUXOLYMPIQUES DE SYNDEY.

2001 - MONDIAUX DE FUKUOKA(JAPON). LES ATHLÈTES FRANÇAIS ARRA-CHENT TROIS MÉDAILLES : DEUX DʼARGENTET UNE DE BRONZE.

2002 - AUX CHAMPIONNATS DʼEUROPEDE BERLIN, FRANCK ESPOSITO ENLÈVE LETROISIÈME DE SES QUATRE TITRES CONTI-NENTAUX SUR 200 M PAPILLON.

2003 - EN NATʼ SYNCHRO, VIRGINIEDEDIEU DÉCROCHE LA PREMIÈRE DE SESTROIS COURONNES MONDIALES AUX CHAM-PIONNATS DU MONDE DE BARCELONE.

2004 - CINQUANTE DEUX ANS APRÈSJEAN BOITEUX, LAURE MANAUDOU SEHISSE, À 17 ANS, SUR LA PREMIÈREMARCHE DʼUN PODIUM OLYMPIQUE AUXJEUX DʼATHÈNES.

2005 - AUX CHAMPIONNATS DU MONDEDE MONTRÉAL, LES BLEUS CONFIRMENTLEUR NOUVEAU STATUT ET DÉCROCHENTCINQ MÉDAILLES : TROIS DʼOR, UNE DʼAR-GENT ET UNE DE BRONZE.

2006 - MOISSON HISTORIQUE AUX CHAM-PIONNATS DʼEUROPE DE BUDAPEST OÙ LESTRICOLORES EMPOCHENT DIX-HUIT BRE-LOQUES CONTINENTALES.

2007 - POUR LA PREMIÈRE FOIS DE SONHISTOIRE, LʼÉQUIPE DE FRANCE SE CLASSETROISIÈME AU CLASSEMENT DES NATIONSDES CHAMPIONNATS DU MONDE DEMELBOURNE.

1997 - 2007

Selon vous, quelle devrait être la place deNatation Magazine ?A mon sens, Natation Magazine devrait êtrela bible de la Fédération Française deNatation. L’idéal serait que les257 000 licenciés soient abonnés, qu’ilspuissent recevoir chaque mois le magazinedans leur boîte aux lettres. C’est un objectifqu’il faut essayer d’atteindre.

Et quel est le rôle de la revue fédérale ?C’est un document d’information qui traduitla vie de la natation au travers des événe-ments nationaux et internationaux, maisaussi au travers de personnes, nageurs,synchros, plongeurs, poloïstes ou simplesbénévoles. Natation Magazine devrait êtreun outil d’information incontournable.

Actuellement, estimez-vous que NatationMagazine remplisse la mission qui luiincombe ?Absolument, la qualité est bien réelle. Jepense même qu’il remplit parfaitement sonrôle. L’augmentation du nombre d’abonnésen est d’ailleurs la preuve la plus évidente.

Est-il primordial aujourd’hui pour une fédé-ration sportive de disposer d’un magazined’information ? J’en suis persuadé, à tel point que les fédé-rations qui n’en avaient pas sont en train deles valoriser. Ainsi, après bien des annéesoù elle s’était contentés d’une simple feuilled’information, la Ligue Européenne deNatation a lancé en 2007 son magazine. Onassiste à une prise de conscience relative àce passage obligé.

Pourtant, avec l’émergence du média inter-net, on aurait pu imaginer que le supportpapier allait décliner. Les deux sont-ils com-patibles ? Ils sont parfaitement compatibles car ils nepoursuivent pas le même objectif. Le sup-

port papier est incontournable. Il représentela mémoire de l’institution, de son fonction-nement. Même si Natation Magazine nes’adresse pas à des collectionneurs, il estfondamental de pouvoir disposer de cespublications.

Plus généralement, comment se porte laFédération Française de Natation ? L’institution se professionnalise de plus enplus. D’abord par l’optimisation des résul-tats de l’ensemble de nos cinq disciplines.Ensuite, parce que l’on occupe une place deplus en plus importante au sein du sportfrançais. Mais la FFN n’est plus perçue uni-quement au travers de ses disciplines olym-piques, nous avons également développédifférentes activités qui permettent de direqu’en dehors de la pratique sportive nousdisposons d’un large éventail qui com-mence par les bébés nageurs et qui conti-nue avec le sport santé et le sport bien-être.La natation est désormais vue comme unmoyen thérapeutique pour lutter contre cer-tains fléaux comme l’obésité ou les mala-dies cardiovasculaires. En atteste le nombreimportant de projets d’équipements quisont dans les cartons. Nous assistonsactuellement à un boom extraordinaire quel’on avait plus connu depuis les années1970.

Dans quelques mois s’ouvriront les JeuxOlympiques de Pékin. Que pourrais-t-on sou-haiter à l’équipe de France ?D’atteindre ses objectifs de médailles, maisaussi, comme ce fut le cas aux champion-nats du monde de Melbourne (mars 2007),de figurer sur le podium des nations clas-sées.

Recueilli par A. C.

La nouvelle vague de Natation Magazine, lancée en 1997,célèbre son centième numéro. L’occasion de faire le pointavec Francis Luyce, président de la Fédération Françaisede Natation, sur la place, le rôle et l’avenir de votre revue.

Francis Luyce :“Natation Magazine,un outil dʼinformation

incontournable”

Ce titre, ce nom est simple, évoca-teur magnifique… Tout est dit !La natation à son magazine, c’est

le magazine de la natation ! J’ai com-mencé la natation à l’âge de 7 ans,il m’aura presque fallu 10 ans pourdécouvrir l’existence de ce précieuxjournal. C’est naturellement dommage…Je crois que cela ne peut plus mainte-nant arriver : Natation Magazine est plusconnu, reconnu !

Nous y avons en tout cas beaucoup tra-vaillé. Développer une ligne éditorialeplus claire, plus rigoureuse, plus indé-pendante, prenant en compte toutesles disciplines ; s’attacher les servicesde journalistes engagés ; coller à l’ac-tualité ; s’adresser à tous les publics ;faciliter la lecture ; rechercher de bellesimages ; partager la vie, les sensations,les ambitions, de tous les acteurs de lanatation ; s’ouvrir au monde ; telles sontles objectifs du numéro 1 jusqu’à cesymbolique numéro 100. NatationMagazine a ainsi immanquablementévolué, comme la natation, commela Fédération. Il y a certainement lieude s’en féliciter, la nécessité de saluerceux qui y ont contribué, et évidementl’appétit de continuer !

Le numéro 200 sera encore meilleur !En tout cas, je nous souhaite de le lire.Nous ferons tous en sorte que ce soit lecas. Nous, en maintenant et développantencore sa qualité, vous en conservantvotre fidélité et en participant à sadiffusion afin que ce magazine papier,à l’heure du tout numérique, demeureencore pour longtemps. Longue vieà Natation Magazine !

Louis-Frédéric DoyezDirecteur Général

de la FédérationFrançaise de Natation

Edito

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Paroles de lecteurs...A l’occasion du numéro 100, nous avons sou-haité associer nos lecteurs à cet événement.Nous leur avons donc offert la possibilité des’exprimer, de nous faire part de leurs joies,de leurs remarques, des anecdotes les plusfarfelues auxquelles ils ont assisté, mais aussi,et surtout, de leur attachement à NatationMagazine. Extraits.

“Je le lis dès qu’il arrive chez moi. Achaque fois, il y a plein de sujets intéres-sants, mais aussi des photos de compé-titions et des reportages originaux.Dommage que la fréquence soit tropespacée. Pourquoi ne pas en faire unhebdomadaire ?”

Axel

“Des sujetsintéressants”

Bonjour, j’aime bien lire vos articles. Natationmagazine m’apporte ce dont j’ai besoin.Passionnée de natation depuis toujours, jesuis avec attention la vie de l’équipe de Franceet notamment celle de Laure Manaudou etd’Alain Bernard. J’aimerais que vous parliezdavantage de la vie personnelle des nageurs.Que font-ils en dehors de la natation ?Ccomment sont-ils venus à se passionnerautant pour la natation course ? Quels sontleurs jeux favoris ? J’ai beaucoup aimé aussi larencontre entre les nageuses synchro VirginieDedieu et Muriel Hermine dans le numéro 98.Ce sujet est sympa pour une fille, pourquoi nepas interroger aussi les filles de la natationcourse. J’aimerais vraiment savoir commentfait Laure pour être si jolie et avoir une aussijolie peau alors qu’elle nage tous les jours. BonJe vais te laisser Natation Magazine, je suisimpatiente de connaître le prochain numéro.

Justine

“Suivre la vie delʼéquipe de France”

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aire

“Toute ma jeunesse en maillot debain et dans l’humidité des bassins,si vous me demandez des anecdotesen lien avec la natation sachezquelles sont nombreuses et sansdoute sans grand intérêt car le carac-tère événementiel de celles-ci appar-tient aux acteurs et à leur histoire.Par contre, vous dire ma relationavec votre revue c’est pouvoir expri-mer un sentiment d’appartenancetellement nécessaire à la vie quevous êtes un peu le miroir de monpassé. De la lumière à l’ombre, vospages colorées maintiennent les fon-dements de nos valeurs humainesapprises tout au long de ces annéesde sport. C’est pour moi un rappelrégulier qui maintient cette fiertéd’avoir donner du sens à mes enga-gements. C’est aussi une bonnemanière de suivre les évolutions dela société et les logiques qui pèsent

sur les destinés des valeurs et dudépassement de soi. Bien sûr, on estloin du temps où l’on montait deMarseille à Paris, à trois, la nuit, en2cv, pour faire un match internatio-nal de water-polo et redescendrepour être, dés le lundi matin, sur lesbancs d’école. Pas question de pro-fessionnalisme ni d’argent entrenous. La puissance des apprentis-sages du sport m’a permis deconstruire une vie digne et mesuréeen dehors des situations artificiellesdans lesquelles nous pouvons êtresatellisés par un excès de succès etd’argent. Vous mettez bien en avantle coté élite de la discipline, ce quisouligne que l’absence de résultatéloigne de votre revue des espacesqui me paraissent nécessaire àl’équilibre de Natation Magazine.”

Jean-Yves

“Le miroir de mon passé”

“Natation Magazine est une boufféed'air frais à chaque début de mois. Il mepermet de me ressourcer dans lemonde de la natation en y découvranttoutes les actualités de nos champions.C'est un magazine complet qui nousapprend toujours plus sur les diffé-rentes disciplines de notre sport favori.Le point positif de cette revue c’estqu'elle est claire et suffisamment détail-lée. La petite bande-dessinée humoris-tique nous apporte un moment de lec-ture différent que ce que l'on à pu ren-contrer dans le reste du magazine ; cequi est très appréciable. Pour un grandnombre de fans, je dirai que NatationMagazine est une parfaite distraction,où que l'on soit. Pour tous les nageurs,c'est le reflet de la piscine qui se dévoileà chaque page !”

Florine

“Les actualitésde nos champions”

“Je suis nageuse en club et je découvre Natation Magazine quandil arrive dans mon club. On le lit à plusieurs et c’est toujours mar-rant car on apprend beaucoup de choses. C’est bien parce qu’il ya beaucoup de natation, on peut suivre les compétitions natio-nales mais aussi les épreuves mondiales. C’est aussi dansNatation Magazine que j’ai découvert les autres disciplines del’eau comme le plongeon ou la natation synchronisée.”

Estelle

“Découvrir les autres disciplines”

Les anniversaires... leurs montagnes decadeaux, les amis enjoués et souriants et lessouvenirs qui affluent et que l’on ne peut réfré-ner. L’occasion pour vos proches de se remé-morer les bons comme les mauvais épisodespassés. L’occasion d’évoquer les expériencesdouloureuses et les brillants succès. A NatationMagazine nous avons préparé ce coup d’œildans le rétro avec plaisir et nostalgie. Tous lesnuméros ne sont pas parfaits, c’est indéniable.Certains nous ont même fait sourire, tant ilssemblaient provenir d’un autre univers, d’uneépoque lointaine. Les maquettes ont changé,mais l’esprit demeure identique. Tous les jour-nalistes qui ont collaboré, de prés ou de loin, à

la revue fédérale sont animés d’une passionsans bornes pour nos disciplines aquatiques :la natation, le water-polo, le plongeon, lasynchro, l’eau libre ou les maîtres. A l’heurede plonger dans nos archives, de souffler lapoussière qui s’était accumulée, nous noussommes donc heurtés à un sérieux problème :comment opérer une sélection cohérente ?Quel numéro mettre en avant ?Au final, mais non sans débats et discussions,nous avons laissé parler notre cœur.Présentation des numéros de NatationMagazine qui nous ont marqués.

A. C.

Les numéros qui ont marqués...

SOMMAIRE N°1Bilan des championnats d'Europe : 13 à table !La parole à Bartolo Consolo, président de la LENUniversiades : des relais qui rapportentEuros Juniors : l'épreuve par neufPanpacifics : le duel États-Unis Vs AustralieUniversiades et Coupe du Monde :le plongeon français se relèveCoupe du Monde de natation synchronisée :la Russie s'installe au sommetLa natation allemande face à son passéChampionnats de France d'été des maîtres à Dinard

NATATION MAGAZINE (septembre/octobre 1997)

Le premier numéro de la nouvelle vague deNatation Magazine s’articule autour de la bellemoisson des tricolores aux Euros de Séville. Autotal, les Bleus arrachent de treize médailleset effacent les grimaces des Jeux d’Atlanta d’oùla France était rentrée bredouille. En couverturevous reconnaîtrez Xavier Marchand, RoxanaMaracineanu, Franck Esposito, Julien Sicot(natation course), Stéphane Lecat (eau libre),Odile Arboles-Souchon et Julie Danaux (plon-geon) et Virginie Dedieu (nat’synchro).

SOMMAIRE N°2Julien Sicot : le guépard se jette à l'eauJean Le Cabec, ce Français qui a formé BrembillaSandra Voelker sort de l'ombreLe plongeon synchronisé... ou le bonheur à deuxLa natation longue distance est tricoloreLe Mulhouse Olympique plus tonique que jamaisGros plan sur l'École de Natation FrançaiseDossier du mois : natation et cinémaRetour sur les championnats d'Europe des maîtresEntre les lignesCourrier des lecteurs

NATATION MAGAZINE (novembre 1997)

Le dossier du n°2 de la nouvelle vague de Nat’Mag’ est ambitieux. Il s’intéresse aux rapportsentre le septième art et la natation. Rien d’éton-nant donc à ce que l’on retrouve JohnnyWeissmuller en couverture. Meilleur nageurde la première moitié du XXe siècle, l’Américainreprésentera longtemps le plus célèbre transfertdu sport vers le cinéma. Après être devenu lepremier à casser la minute sur 100 m nage libre,Weissmuller incarnera Tarzan dans quatorzefilms à succès.

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SOMMAIRE N°4Le syndrome chinoisRoxana en dos majeurPerth au fil des joursNatation synchronisée : la grâce DedieuEau libre : Alexi Akatiev, roi des mersPlongeon : Dimitri SautinWater-polo : au paradis latinVittel cup : LyonLa chronique de PégoisH²O se jette à l'eauClin d'oeil Vandystadt

NATATION MAGAZINE (janvier 1998)

Aux huitièmes championnats du monde de nata-tion, disputés à Perth (Australie) du 7 au 18 jan-vier 1998, Roxana Maracineanu remporte lepremier titre mondial obtenu par un nageur tri-colore dans ce rendez-vous. Historique ! Autotal, l’équipe de France rentre de l’hémisphèresud avec six médailles : quatre en natation etdeux en natation synchronisée. En effet, c’est ledébut de l’ère Dedieu ! Virginie truste l’argentdu solo avant d’enlever le bronze du duo avecMyriam Lignot.

SOMMAIRE N°171899-1999 : cent millésimes dans le rétro1899-1909 : l'innovation au quotidien1910-1919 : une génération sacrifiée1920-1929 : le deuxième envol1930-1939 : l'ère Yvonne Godard - Jean Taris1940-1949 : AIex Jany superstar1950-1959 : le premier âge d'or1960-1969 : les hautes et basses eaux1970-1979 : le reflux1980-1989 : le grand bleu1990-1999 : marée montante

NATATION MAGAZINE (avril/mai 1999)

Les archives recèlent parfois de véritablespépites. Lors de nos recherches, nous avonsdébusqué un gibier inattendu. La revue sélec-tionnée est un supplément au numéro 17 deNatation Magazine. Un supplément qui revientsur un siècle de championnats de France, surcent ans de joutes nautiques françaises.L’occasion de retracer les plus belles heures dela natation tricolore et de saluer l’ensemble deschampions récompensés. Vous l’aurez égalementremarqué, la maquette a évolué.

SOMMAIRE N°31Nat’course : trois géants pour un combat de titansNat’course : le bilanNatation synchronisée : des Jeux historiquesAlbums photos : des Jeux OlympiquesPlongeon : les plongeurs chinois sans partageJ.O. : machine ou magie !Water polo : championnats d'Europe BConfidences de stars : Corinne TouzetEau libre : championnats du Monde à HawaiiHumour : le supplice du... palesEchos : entre les lignes

NATATION MAGAZINE (octobre 2000)

Le numéro 31 est consacré aux Jeux Olympiquesde Sydney. Dans un contexte relevé, les Bleus sehissent au douzième rang mondial et à lasixième place européenne du classement desmédailles et des places en finale. On retiendraprincipalement l’argent de Roxana Maracineanusur 200 m dos, mais on ne peut décemment pasocculter les 14 records de France et 8 places definalistes. Un tableau de chasse honorable quiréhabilite définitvement la France après le reten-tissant échec d’Atlanta en 1996.

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SOMMAIRE N°36Évènements : interview du président.Évènements : interview de Claude FauquetWater-polo : matchs qualificatifs à NiceLes maîtres : portrait Bénédicte DuprezNat’synchro : internationaux de France à AmiensEau libre : les trois étapes argentinesPlongeon : coupe de France 3 mètresNatation course : compte rendu Vittel CupNat’course : championnat de France à ChamalièresPortrait de sportif : Daniel ConstantiniConfidences de star : Claude Sarraute

NATATION MAGAZINE (avril 2001)

Dans ce numéro, les lecteurs se familiarisent avecle nouveau DTN, Claude Fauquet. Nommé le6 avril 2001, l’ancien directeur des équipes deFrance conduira les Bleus sur les sommets de lahiérarchie internationale. Un numéro qui revientégalement sur la réélection de Francis Luyce àla tête de la Fédération Française de Natation.En place depuis 1993, le président de la FFNprésente ses objectifs, ses ambitions et ses espoirspour une natation française en passe de s’instal-ler durablement sur l’échiquier mondial.

SOMMAIRE N°49-50Championnats d'Europe 2002 (Berlin)Euros juniors 2002 (Linz)Maîtres : championnats de France openNat’course : “France” minimes – cadets – juniorsNat’synchro : championnats du monde juniorsNat’synchro : coupe de la Comen à Saint-MarinPortrait : Roger Le Morvan s'en est alléEau libre : “Cet été, j'ai fait la Manche…”Maîtres : “Le bel été de Jean-Paul”Arrêt sur un club : Bordeaux Etudiants ClubEau libre : championnats du monde

NATATION MAGAZINE (août/septembre 2002)

La France est rentrée des championnats d’Europede Berlin avec neuf médailles dans sa besace. Sixen natation course (l’or pour Franck Esposito,l’argent pour Johann Bernard et le relais4x100 m 4 nages, le bronze pour NicolasRostoucher, Hugues Duboscq et Pierre Roger),deux en natation synchronisée via la promet-teuse Virginie Dedieu (or en solo et bronze enduo avec Myriam Glez) qui entame son règnesur la discipline. Enfin, en eau libre le BrestoisGilles Rondy cueille l’argent du 25 km.

SOMMAIRE N°59Natation course : championnats de France 2003Interview Frédérick BousquetInterview Hugues DuboscqInterview Laure ManaudouRecord de France de relais à MassyInterview Franck EspositoNatation course : meeting de Basse-terre Longue Distance : 5 km en piscineNat’synchro : championnats du Japon openLe point sur la Vittel CupHistorique des olympiades

NATATION MAGAZINE (mai 2003)

Le numéro 59 de Natation Magazine revientprincipalement sur les championnats de Francede Saint-Etienne, qualificatifs pour les Mondiauxde Barcelone, et sur l’émergence d’une futurereine. Dans le Forez et à seulement 16 ans, LaureManaudou crève l’écran et bouleverse la hiérar-chie nationale en trustant pas moins de cinqmédailles : l’or du 800 m nage libre, l’argentdes 400, 1500 m nage libre et 100 m dos etle bronze du 50 m dos. Une légende est enmarche, elle ne s’arrêtera plus !

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SOMMAIRE N°73J.O. : Laure Manaudou : au bout de son rêveJ.O. : Jean Boiteux : “Nous avons des atomes crochus”J.O. : Malia Metella : Son argent sèche ses larmesJ.O. : Solenne Figués : La force des chosesJ.O. : Hugues Duboscq embrasse le bronzeJ.O. : “Espo”, l'éternel dauphinJ.O. : Simon Dufour : “Je n'ai rien à me reprocher”J.O. : Claude FauquetJ.O. : Phelps, le phénomèneJ.O. : Thorpe-VDH : de Sydney à AthènesJ.O. : Klochkova se met en quatre

NATATION MAGAZINE (septembre/octobre 2004)

Le magazine qu’il ne fallait pas manquer. Celuide la consécration d’une équipe de France ambi-tieuse, celui d’une nageuse hors norme qui,52 ans après Jean Boiteux, offre à la France sondeuxième titre olympique en natation. La reine du400 m nage libre marque définitivement les espritsen s’adjugeant l’argent du 800 m nage libre etle bronze du 100 m dos. Dans son sillage, MaliaMetella, argent sur 50 m, Solenne Figues, bronzesur 200 m, et Hugues Duboscq, bronze sur 100 mbrasse, parachèvent le triomphe tricolore.

SOMMAIRE N°89Euros de Budapest : du bleu plein les yeuxEau libre : Rondy patron du BalatonEau libre : Dietrich, de l'ombre à la lumièreNat' synchro : affaire Dreyfuss en instructionPlongeon : Melbourne en ligne de mireDossier : Tyr, la grande offensiveWater-polo : décryptage de la World LeagueNat' course : Euros juniors de Palma de MajorqueMaîtres : retour sur les Mondiaux de StanfordRoman : petits meurtres entre maîtres nageursCinéma : une petite histoire dans la grande Histoire

NATATION MAGAZINE (septembre/octobre 2006)

Après la moisson des Mondiaux de Montréal en2005, les Bleus étrennent leurs nouveaux galonsinternationaux lors des championnats d’Europede Budapest en 2006. Avec 15 médailles gla-nées, 35 finales disputées, un record du monde,deux d’Europe et 12 marques nationales amélio-rées, le bilan des nageurs français est historique.Un numéro qui salue également le titre de GillesRondy sur 25 km, l’argent de Cathy Dietrich sur5 km et le retour au plus haut niveau de laplongeuse Claire Febvay.

SOMMAIRE N°96Nat’course : Open EDF de natationEchos du public : “Mieux qu'à la télévision”Zoom : “Pop” starInterview : le rêve olympique de Sophie HuberGalerie photos : l'Open EDF en imagesInterviews : à l'heure du bilan de l'Open EDFEuros juniors : Bleuettes en verveDossier : où en sont les Chinois ?Minimes & cadets : graines de championEau Libre : le passeport olympique d'Aurélie MullerCinéma : Naissance des pieuvres

NATATION MAGAZINE (septembre 2007)

Le dernier numéro que nous avons voulu reteniraccorde une large place à la première éditionde l’Open EDF de natation. Organisé à la CroixCatelan du 2 au 5 août 2007, le rendez-vousparisien efface 20 ans de disette. En effet, depuisles Euros de Strasbourg en 1987, la France n’avaitplus accueilli de compétition internationale surson territoire. Face au succès de l’événement,la Fédération Française de Natation a décidé deprogrammer un nouveau rendez-vous les 18 et19 juin. Cochez cette date dans vos agendas !

Natationmagazine

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Jeu Gratuit sans obligation d’achat valable du 27/02/2008 au 02/04/08.Règlement disponible sur le site www.huissiers-bagnolet-93.fr ou sur demande à FFN «Grand Jeu.Concours.Réglement»148 avenue Gambetta 75980 Paris Cedex 20.

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Fêtons ensemble le 100e numérode Natation Magazine : la FédérationFrançaise de Natation vous inviteaux championnats de France 2008de Dunkerque, qualifi catifs pourles Jeux Olympiques de Pékin.

Pour cela,il vous suffi tde répondreà troisquestions.

Le gagnant remportera deux places VIPpour assister aux championnats de France 2008les samedi 26 et dimanche 27 avril 2008(transport aller-retour en train au départ de Paris et nuit d’hôtel pris en charge pour deux personnes).

A gagnerégalement20 DVDdu fi lm« Agua »

Fédération Française de NatationGrand Jeu-ConcoursSpécial Numéro 100148 avenue Gambetta 75980 Paris, Cedex 20

Quel nageur était surnommé le Tsar ?

Sur quelle distance Laure Manaudou a été couronnée championne olympique en 2004 ?

Combien d’épreuves de natation course seront disputées aux J.O. de Pékin (relais compris) ?

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Envoyez vos réponses sur bulletin ou sur papier libre en mentionnant vos nom, prénom, date de naissance et adresse à :

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