Monde arabe - Decitre.fr · pays a réussi en quelques décennies à devenir un ... ENOC Emirates...

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ROUKIYA OSMAN

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Histoire, société, politique, économie,religion et culture… L’ouvrage clé pourcomprendre l’actualité de DJIBOUTI.

tat jeune et prometteur à l'identité pluriellearabe, musulmane et africaine, Djibouti a connuune histoire mouvementée avant de devenir unacteur central de la sécurité et du

développement dans la Corne de l'Afrique. Grâce à saposition stratégique et à sa politique d'ouverture, lepays a réussi en quelques décennies à devenir unpartenaire incontournable aussi bien pour les paysarabes que pour les pays occidentaux. Il présenteaujourd'hui une stabilité et une croissance que luienvient ses voisins, mais qui ne profitent que troppeu à la population, qui vit encore trèsmajoritairement dans des conditions de pauvretéextrême. Les défis aux niveaux national etinternational sont donc nombreux pour conciliertradition et modernité et assurer sur le long terme ledéveloppement du pays et le bien-être desDjiboutiens.

Roukiya Osman est diplômée de l'UniversitéToulouse-Jean Jaurès et spécialiste de la Corne del'Afrique. Elle a notamment collaboré à laMission Permanente de la République deDjibouti auprès des offices des Nations Unies à Genève (Suisse).

Sous la direction duspécialiste en islamologieMathieu Guidère, la collection fait découvrirau lecteur le monde arabe et musulman évoluant aux portes de l’Europe : 57 pays musulmans, dont 22 pays arabes, touchés à des degrés divers depuis les soulèvements populairesde 2011 qui ont profondément modifié leur situationgéopolitique.

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ISBN : 978-2-8041-8926-6

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www.deboeck.com

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Sigles et acronymes 5

Sigles et acronymes

AAID Autorité arabe pour l’investissement et le développement

AENF Alphabétisation et éducation non formelles

AID Aéroport international de Djibouti

BAD Banque africaine de développement

BCD Banque centrale de Djibouti

BCIMR Banque pour le commerce et l’industrie mer Rouge

BM Banque mondiale

CAMME Centrale d’achat de médicaments et matériels essentiels

CCECC China Civil Engineering Construction Corporation

CCID Chambre de commerce internationale de Djibouti

CDE Chemin de fer djibouto- éthiopien

CFE Chemin de fer franco- éthiopien

CFS Côte française des Somalis

CIE Compagnie impériale éthiopienne

CNUCED Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement

COMESA Marché commun de l’Afrique orientale et australe

CPF Centre Paul Faure

DCT Doraleh Container Terminal

DPI Dubaï Port International

DT Djibouti Télécom

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EDD Électricité de Djibouti

ENOC Emirates National Oil Co.

EPI Examen de la politique d’investissement

EPS Éducation physique et sportive

FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

FDJ Franc djiboutien

FFDJ Forces françaises stationnées à Djibouti

FLCS Front de libération de la Côte des Somalis

FMI Fond monétaire international

FRPC Faciliter la réduction de la pauvreté et la croissance

FRUD Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie

HCR Haut- Commissaire aux réfugiés

IDE Investissements directs étrangers

IDH Indice de développement humain

IGAD Autorité intergouvernementale pour le développement

INDS Initiative nationale de développement social

ISBA Sommet africain de la finance islamique

LPAI Ligue populaire pour l’accession à l’indépendance

MAEP Mécanisme africain d’évaluation par les pairs

MGF Mutilations génitales féminines

MUR Mouvement pour l’union républicaine

NEPAD Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique

OCI Organisation de la conférence islamique

OIF Organisation internationale de la francophonie

OMS Organisation mondiale de la santé

ONEAD Office national de l’eau et de l’assainissement de Djibouti

ONTD Office national du tourisme de Djibouti

ONUSOM Opération des Nations Unies en Somalie

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Sigles et acronymes 7

OPT Office des postes et des télécommunications

OTAN Organisation du traité de l’Atlantique Nord

PAID Port autonome international de Djibouti

PMA Pays moins avancé

PND Parti national démocratique

PNDS Plan national de développement sanitaire

PSD Parti social démocratique

QG Quartier général

RPP Rassemblement populaire pour le progrès

RTD Radio Télévision de Djibouti

SOGIK Société générale d’importation du khat

SPR Stratégie de réduction de la pauvreté

STID Société télécommunication internationale de Djibouti

TFAI Territoire français des Afars et des Issas

UD Université de Djibouti

UDSR Union démocratique des socialistes de la résistance

UMP Union pour la majorité présidentielle

UNI Union nationale pour l’indépendance

UPR Union pour la république

USIA Union des syndicats indépendants autonomes

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Introduction 9

Introduction

Située au cœur de la Corne de l’Afrique, la république de Djibouti se trouve dans une zone géopolitique d’une importance stratégique majeure. Possédant une façade maritime ouverte sur le golfe d’Aden, ce membre de la Ligue arabe, qui fut auparavant dénommé Côte française des Somalis, puis Territoire fran-çais des Afars et des Issas, se pose en forteresse de l’océan Indien et de la péninsule Arabique.

Faisant face au Yémen, bastion actif de l’extrémisme musulman, Djibouti possède des frontières terrestres avec l’Éthiopie, l’Érythrée et la Somalie, terreau des islamistes shabaabs et de la piraterie maritime. Cet environnement instable a poussé les puissances occidentales à y implanter des bases militaires, en premier lieu la France et les États- Unis, pour lesquels il s’agit de leurs plus grandes bases militaires en Afrique.

Ancienne colonie française indépendante depuis 1977, cet État est essentiel-lement constitué par les deux groupes ethniques que sont les Afars et les Issas, auxquels s’ajoute une population arabe d’origine yéménite. Actuellement, ces groupes ethniques vivent en parfaite harmonie dans cette petite république émergente. Ce confetti de 23 200 km2, aux portes du détroit de Bab el- Mandeb, bénéficie d’un énorme potentiel de développement qui lui a valu le titre prometteur de « Singapour africain ». La comparaison paraît cependant quelque peu abusive, tant le décollage annoncé peine à se réaliser.

Le destin de Djibouti, qui semble profondément dépendant de celui de l’Éthiopie, pourrait davantage changer dans les années à venir. En effet, pendant long-temps, l’Éthiopie était son partenaire économique privilégié. Celle- ci n’ayant plus d’ouverture maritime depuis 1993, à la suite de l’indépendance de l’Érythrée, Djibouti est devenu son principal accès à la mer. Ainsi, toutes les importations

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d’Addis- Abeba transitent par son port. Les transactions avec l’Éthiopie, qui représentent une manne financière importante pour le pays, et l’ambition de faire de Djibouti une plateforme commerciale et portuaire pour toute la région de la Corne de l’Afrique ont poussé le gouvernement vers de nouveaux par-tenaires commerciaux. Dubaï et la Chine sont devenus les plus grands inves-tisseurs dans les secteurs portuaire et aéroportuaire. Par ailleurs, une réelle volonté politique est affichée pour attirer les investissements directs étrangers (IDE), afin de développer les autres secteurs économiques.

Cet ouvrage de synthèse, qui s’attache à dresser un panorama complet de Djibouti, présentera d’abord son histoire et sa géographie. Ensuite, la culture et la politique feront l’objet d’une étude particulière. Enfin, des domaines cruciaux tels que l’économie, l’éducation et la santé seront exposés.

La conclusion analysera les défis que Djibouti devra relever pour s’affirmer comme une puissance économique dans son environnement sous- régional.

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Histoire et géographie 11

c h a p i t r e   1 Histoire et géographie

1 HISTOIRE ANCIENNE

1.1 Une civilisation préhistorique

La préhistoire de Djibouti est intimement liée à la formation de la vallée du grand rift, qui s’étend du sud de la mer Rouge au nord du Zambèze. Selon la théorie de l’East Side Story, cette zone serait le berceau de l’humanité.

Les prospections réalisées dans la partie orientale du pays, précisément dans le Gobaad (entre Dikhil et Yoboki), ont permis de découvrir des richesses archéo-logiques d’une grande valeur. Ainsi, les restes d’un éléphant vieux de 1,3 à 1,6 mil-lion d’années ont été trouvés sur le site de Barogali. C’est également dans ce secteur que le maxillaire supérieur d’un Homo sapiens archaïque a été découvert. Par ailleurs, le plus célèbre gisement de la période acheuléenne (paléolithique inférieur marqué par l’apparition de l’homme en Afrique) se situe dans la région d’Obock ; « les archéologues y ont trouvé différents outils comme des encoches, des racloirs, mais aussi des couteaux à dos, des perchoirs et des grattoirs » (Bonnaud, 2013 : 55). De plus, les peintures rupestres repérées à Dorra, à Balho et à Grand Bara attestent d’une très ancienne occupation humaine.

Dès l’antiquité, l’Égypte pharaonique faisait des échanges avec le pays de Pount, qui correspond à l’actuelle Corne de l’Afrique (Djibouti, Somalie, Éthiopie et Érythrée). Vers 2458-2446 av. J.- C., le pharaon Sahure aurait envoyé une expé-dition commerciale au pays de Pount. « Des bateaux égyptiens ont atteint les rivages du pays de Pount sur la côte somalienne pour se procurer les cargaisons fortement estimées de myrrhe, d’ébène et des animaux, parmi d’autres marchandises. » (Mokhtar, 1990 : 64)

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Des enquêtes d’anthropologie comparée entre le pays de Pount et l’Égypte Antique soulignent beaucoup de similitudes anthropo- morphologiques, lin-guistiques et culturelles entre les deux populations. « De nos jours, les nomades somalis et afars s’habillent à peu près de la même manière que les Égyptiens d’autrefois. On retrouve surtout la tunique blanche, qui entoure la taille des pharaons dans les vieilles peintures rupestres. » (Obsieh, 2013 : 46)

1.2 L’islamisation de Djibouti

Durant la période anté- islamique, les populations côtières de la Corne de l’Afrique et celles de la péninsule Arabique entretenaient déjà des relations commerciales et politiques. C’est particulièrement le cas en Éthiopie, où « […] le prophète et quelques disciples, pourchassés par le pouvoir en place à la Mecque, viennent en 615 se réfugier auprès du roi chrétien d’Axoum, qui les reçoit fort amicalement » (Dubois et Soumille, 2004 : 21). Après l’hégire, la diffusion de l’islam est faite, d’abord, par des commerçants arabes. L’engouement pour la nouvelle religion s’intensifiera, au ixe  siècle, avec l’implantation des Arabes dans la partie septentrionale de la Corne de l’Afrique, qui a fait disparaître l’influence de la culture indienne. Très rapi-dement, la religion musulmane se diffuse dans cette partie du monde. Elle s’établit sur un territoire allant de Zeïla en Somalie jusqu’à Choa en Éthiopie. Avec l’aide des marchands arabes, des croisades sont menées contre les chrétiens d’Abyssinie. Cette guerre interreligieuse fragilisa la région pendant des siècles. C’est au xive  siècle, sous le règne d’Ahmed Ibrahim dit « le gaucher », que l’islamisation de cette contrée s’est intensifiée. Mais cette expansion se heurte à l’expédition portugaise venue soutenir le royaume chrétien d’Abyssinie. Le déclin du royaume d’Ahmed Ibrahim entraîna des déplacements de populations. Sur le territoire des Afars et des Issas, Tadjourah, surnommée la ville aux sept mosquées ou la ville blanche, fut le centre de diffusion de l’islam. C’est dans cette ville que « le prophète envoya sa première mission dirigée par son cousin Djafar, le frère d’Ali ben Taleb » (Houmed, 2002 : 174). Elle acquiert très tôt sa renommée de ville sainte, où beaucoup de sultans ont séjourné. L’expansion de l’islam se fera avec l’arrivée des ouvriers yéménites, lors de la construction de la ville de Djibouti.

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2 HISTOIRE MODERNE

2.1 La colonisation françaiseLa conquête de la mer Rouge et de ses rivages a toujours suscité un intérêt politique et économique. Après l’Égypte pharaonique et l’Empire ottoman, la zone fut envahie par les puissances coloniales qui se disputaient ce nouvel espace stratégique que convoitaient déjà l’Égypte et l’Éthiopie.

L’ouverture en 1869 du canal de Suez, qui relie la Méditerranée à l’océan Indien par la mer Rouge, va intensifier les querelles de positionnement. Les Britanniques seront les premiers à s’implanter sur les rives de la mer Rouge, d’abord à Aden dès 1839, puis aux îles de Perim en 1854 et à Socotra en 1859. Contrairement à l’Empire britannique, la France mettra du temps pour mener une politique impérialiste dans cette zone. Pourtant, en 1841, un Français nommé Rochet de Héricourt avait déjà, à titre privé, signé des clauses com-merciales avec l’empereur Ménélik  1er d’Éthiopie.

L’implantation de la France va réellement débuter avec l’installation d’Henri Lambert à Aden, en 1855. Ce commerçant français avait établi, pour ses inté-rêts personnels, des relations étroites avec les chefs locaux de Tadjourah. La France, qui cherchait des contacts, le nomma en 1858 agent consulaire à Aden, pour engager les premiers contacts avec les chefs coutumiers. Sa mission intervient à une période d’intenses rivalités entre Chermake, le sultan de Zeïla du clan somali- issaq soutenu par l’Empire britannique et Aboubaker Ibrahim, un puissant commerçant afar de Tadjourah, favorable à une alliance avec les Français. La raison de leur différend était le fermage de la douane de Zeïla, que les Ottomans avaient confié à Chermake.

Dans ce conflit, Henri Lambert apporta son soutien à Aboubaker Ibrahim. La prise de position de Lambert entraînera son assassinat en 1859. Chermake fut soupçonné d’être l’instigateur de ce meurtre. Cet assassinat fournit un prétexte à Napoléon  III pour dépêcher un convoi militaire, dirigé par l’amiral Fleuriot de Langle, afin de non seulement résoudre l’affaire du meurtre, mais également prendre contact avec des chefs locaux. Appuyée par deux repré-sentants autochtones –  Dini Ahmed Aboubaker, cousin du sultan de Tadjourah et Ismaïl, ami d’Henri Lambert  –, la mission de l’amiral fut accomplie avec succès.

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Après cette expédition, un traité fut signé, le 11  mars  1862 à Paris, entre Dini Ahmed, représentant des tribus danakils et Jean Thouvenel, ministre des Affaires étrangères. La France acquiert, par ce traité, la rade d’Obock et le rivage du golfe de Tadjourah, depuis Ras Doumeirah au nord jusqu’à Ras Ali au sud, pour le montant dérisoire de 10  000  thalers. Le texte pré-cisait que l’usage premier de ce territoire « est d’être une escale maritime et indique également que si ces lieux sont impropres à la tenue d’un bâtiment de fort tonnage, d’autres seront choisis » (Imbert- Vier, 2008 : 67). Jusqu’en 1882, les intérêts de la France pour cette région étaient peu affirmés.

Délaissée par la France, la région d’Obock est entre les mains d’aventuriers et de contrebandiers qui y développent des activités commerciales quelque-fois peu vertueuses (commerce des armes et des esclaves). La première concession fut délivrée à Denis Rivoyre en 1872. En collaboration avec Pierre Arnoux, il fonda en 1881 la compagnie franco- éthiopienne. Par ailleurs, Soleillet et Chefneux créèrent, la même année, la société française et Bremond fonda en 1886 les factoreries françaises.

L’un des plus illustres négociants de cette période fut le poète Arthur Rim-baud (1854-1891). Grand explorateur de la mer Rouge, il avait établi des relations commerciales avec Ménélik  II, à qui il fournissait des armes. Sa connaissance du terrain lui permettait par ailleurs de prodiguer ses conseils à l’administration coloniale.

Mais il faut attendre le conflit du Tonkin et la guerre franco- chinoise de 1883-1885 pour que la France prenne conscience de l’importance d’une présence navale en mer Rouge. En effet, la marine française se voit refuser le ravitaillement de charbon dans les ports anglais, dont celui d’Aden, car les Britanniques avaient signé un accord de neutralité dans ce conflit. Dépour-vue de port, la France était dans l’obligation de revoir sa politique maritime dans l’océan Indien. En effet, « la France s’est installée à Obock pour béné-ficier d’un port et d’une escale sur la mer Rouge, mais également pour atteindre l’Éthiopie, qui a toujours fasciné l’Occident. L’Abyssinie offre des ressources naturelles immenses, des matières premières inépuisables pour l’exportation européenne. L’agriculture favorisée par un climat qui permet les cultures des zones les plus variées, notamment celle du café, l’élevage facilité par un grand nombre de prairies où vivent des troupeaux de chevaux,

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d’ânes, de mulets ne demande pour atteindre son développement que des débouchés sur la côte… » (Said Chire, 2012, 49).

Léonce Lagarde est ainsi nommé commandant d’Obock. Il signe deux traités de protectorat avec « le Sultan de Tadjourah » et « le Sultan de Gobaad ». Profitant des querelles entre Afars et Issas, il signe en 1885 un accord avec les chefs issas. La France parvient à avoir un territoire entre le canal de Suez et l’Inde et rivalise ainsi avec la présence anglaise de l’autre côté du détroit de Bab el- Mandeb.

Nommé gouverneur de Djibouti en 1883, Léonce Lagarde aspirait à faire d’Obock une grande capitale portuaire. Il entreprit sa construction en faisant appel à de la main- d’œuvre yéménite. Ce projet fut abandonné pour ne pas offenser le roi Ménélik, avec qui il signa le traité franco- éthiopien de 1897. Il choisit alors de déplacer son projet sur la rive méridionale du golfe de Tad-jourah. Le site de « Gabuti », vierge de tout établissement, offrait de meilleures perspectives. « En fondant Djibouti, la France va créer un port qui servira les intérêts de l’Éthiopie, qui en revanche assurera la réussite de l’entreprise fran-çaise en dirigeant sur la nouvelle ville toutes les caravanes qui partent de Harrar » (Uzel, 1952, 64). Dès le début de son mandat, Lagarde mena une politique coloniale pour asseoir la présence de la France sur le pourtour du golfe de Tadjourah.

2.2 La création de DjiboutiAvant la venue de Lagarde, ce site – dont l’origine du nom reste controversée – était presque inhabité.

O R I G I N E D U N O M D J I B O U T I

Deux thèses existent quant à l’origine du nom de Djibouti. Selon la légende des Issas, le nom viendrait d’un animal fabuleux, dont la férocité terrorisait les habitants des lieux. Ainsi, djab- outi signifierait en langue somali « l’ogre a été vaincu ». Pour les Afars, Gabuti est un terme dankali arabisé. Gabooti désigne une vannerie plate qui pourrait rappeler la forme des îlots plats.

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Hormis quelques habitants vivant dans des huttes, seuls les navigateurs arabes y venaient pour s’abriter ou s’approvisionner en eau. Le peuplement de cette nouvelle cité de l’administration coloniale se fit rapidement, grâce aux commerces et factoreries qui suivirent le déménagement d’Obock à Djibouti. Lorsqu’elle fut officiellement inaugurée, en mars 1888, Bourhane Aboubaker, un chef indigène afar, fut nommé bey de Djibouti afin d’y attirer ses tribus.

La création du port de Djibouti, qui devait pouvoir concurrencer ceux de Zeïla et d’Aden, allait définitivement lancer l’expansion de la ville. Les services administratifs coloniaux, qui étaient à Obock, furent transférés à Djibouti. Pour asseoir son autorité, la France créa une nouvelle colonie, la Côte française des Somalis (décret du 20  mai  1896), qui regroupait le territoire d’Obock, les protectorats de Tadjourah, de Gobaad, du Ghoubet el- Kharab et des pays issas. Djibouti s’agrandit avec la signature de traités entre la France et les chefs locaux, en raison de sa position stratégique, au croisement entre l’Afrique et la péninsule Arabique. Avec la création du chemin de fer (Djibouti- Addis- Abeba) et des salines, la ville de Djibouti attira de nombreux travailleurs arabes, indiens et grecs, tous séduits par son dynamisme économique. La ville connut un essor démographique impressionnant ; « 6 000 habitants en 1897, sa population est de 10 000 habi-tants en 1898 et 15  000 en 1900, parmi lesquels 2  000  Européens » (Bon-naud, 2013, 64).

Djibouti se modernise et son port est devenu une plaque incontournable dans la mer Rouge. En 1920, ce dernier était classé au septième rang par rapport aux ports des colonies françaises. En plus de l’augmentation du trafic des marchandises, un vaste réseau de trafic d’armes et d’esclaves s’est installé dans la mer Rouge. Les navires français arrivaient chargés d’armes pour les Afars et les Éthiopiens et repartaient avec des esclaves éthiopiens ou soudanais destinés à la péninsule Arabique et aux plantations réunionnaises et malgaches. Il faut attendre 1930 pour que la France décrète réellement une lutte contre le trafic d’êtres humains. Henry de Monfreid fut l’un des plus grands trafiquants de cette époque.

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H E N R Y D E M O N F R E I D ,L E L O U P D E M E R 1 8 7 9 1 9 7 4

Surnommé « Sea wolf » (le loup de mer) par les Anglais, Henry de Monfreid est une figure légendaire de l’histoire de Djibouti. Le célèbre aventurier navigateur, entrepreneur, écrivain et peintre français a débarqué à Djibouti comme agent commercial en 1911. Grand explorateur des rivages de la mer Rouge, il deviendra, au gré de la fortune, pêcheur de perles, transporteur d’armes, contrebandier de tabac et de haschich. Révolté par le modèle colonial, Henry de Monfreid s’intègre rapidement parmi les indigènes et adopte leur mode de vie. Admiré et respecté, il se convertit à l’islam et prend le surnom d’Abd el- Haï, l’esclave du vivant. Sa connaissance de la mer et du Moyen- Orient attire l’intérêt des gouvernements, qui le recruteront comme espion. Il est une référence en matière de littérature d’aventure. Son premier roman, Les Secrets de la mer Rouge (1932), est resté le plus connu. Il a été suivi par quelque 70 autres romans et récits plus ou moins autobiographiques.

3 HISTOIRE CONTEMPORAINE

3.1 La marche vers l’indépendance Mahamoud Harbi (1921-1960) fut le premier homme politique issa à émerger après la Première Guerre mondiale. Leader du Parti du Mouvement pour l’Union républicaine (MUR), il intègre en 1945, comme marin volon-taire, le service des Forces françaises libres. Il s’engage très tôt dans le syndicalisme en créant l’Union des syndicats indépendants autonomes (USIA) et milite pour les droits sociaux de ses concitoyens. Élu député en 1957, il siège au côté de l’Union démocratique des socialistes de la Résis-tance (UDSR). La France voyait en lui un fervent partisan du pansomalisme.

Suite à la loi- cadre de Gaston Defferre, promulguée en juillet  1957, Harbi est élu vice- président du conseil représentatif de la Côte française des Somalis, la plus haute fonction attribuée à un autochtone. En 1958, lors du référendum pour la communauté franco- africaine, Harbi, habité par

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l’idée d’indépendance immédiate, tout comme le Guinéen Sékou Touré, appelle ses compatriotes à voter « non ». Mais il sera battu par les parti-sans du « oui ». Il quitte le territoire et s’installe en Somalie, où il fonde le Front de libération de la Côte des Somalis (FLCS) pour mener son combat. En 1960, il meurt dans un accident d’avion, attribué selon ses partisans aux services secrets français.

Après la disparition de Harbi, son éternel rival et soutien des Français, Hassan Gouled Aptidon (1916-2006), d’origine issa, est nommé vice- président du conseil du gouvernement en 1959. Il sera remplacé par l’Afar Ahmed Dini Ahmed (1932-2004) en 1960. Suite à un vote de défiance, il démissionne la même année et laisse sa place à Ali Aref Bourhan. Né vers 1934, ce dernier descend de la lignée du pacha Aboubaker de Tadjourah. Il entre dans la vie politique au côté du sultan de Tadjourah, Ibrahim Sultan, qui l’inscrit sur sa liste électorale. Mahamoud Harbi, vice- président du conseil représentatif, apporte son soutien à son frère de lutte Ibrahim Sultan et entraîne dans son sillon Ali Aref. Il milite, au début, aux côtés de Mahamoud Harbi et devient ainsi membre du conseil représentatif. La mort de Harbi va quelque peu ralentir son ascension politique. Néanmoins, il reste une figure importante dans la lutte vers l’indépendance. Il est révélé au grand jour après la chute d’Ahmed Dini. Ce partisan gaulliste accède à la présidence du conseil du gouvernement de la CFS en 1960 et soutient la présence française et le maintien du statut de territoire d’outre- mer. Il obtient ainsi l’appui du géné-ral de Gaulle et de Jacques Foccart, conseiller pour les affaires africaines. Protégé par la France, Aref reste tout de même très contesté par les indé-pendantistes. Son impopularité atteint son paroxysme après la visite, en août  1966, de son « mentor » le général de Gaulle à Djibouti. En effet, sa venue fut une opportunité pour la population de réclamer l’indépendance, ce vent qui avait soufflé dans beaucoup de pays africains six ans plus tôt. Des manifestations indépendantistes et anti- françaises éclatèrent dans le pays, faisant des dizaines de morts. La France met ainsi en place un barrage mili-tarisé, appelé le « mur de la honte » par le Front national de libération de la Somalie.La France organise dans la foulée un référendum, en mars 1967, pour définir un nouveau statut gouvernemental du territoire. Le « oui » pour le maintien des liens avec la France l’emporte, la Côte française des Somalis (CFS) prend

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Histoire et géographie 19

le nom de Territoire français des Afars et des Issas (TFAI) et Ali Aref Bourhan devient le président du conseil de gouvernement jusqu’en 1976. Homme fort du TFAI, il est soutenu par les Afars. En créant en décembre  1975 son parti politique, l’Union nationale pour l’indépendance (UNI), il opte pour une indépendance progressive. Durant son mandat, de 1967 à 1976, les Issas sont écartés du pouvoir de décision et le fossé entre les deux ethnies se creuse. L’idée d’une indépendance par étapes va à l’encontre de ses anciens oppo-sants, Hassan Gouled Aptidon et Ahmed Dini Ahmed, qui créent la Ligue populaire pour l’accession à l’indépendance (LPAI) en 1972. Garant de la présence française dans la Corne de l’Afrique, Aref Bourhan va bénéficier successivement du soutien du général de Gaulle et de Georges Pompidou. À une période où presque tous les pays du continent africain avaient déjà accédé à l’indépendance, la France s’appuiera sur lui pour pérenniser sa souveraineté dans cette partie du monde. L’arrivée au pou-voir de Valéry Giscard d’Estaing en 1974 va changer la donne et précipiter son départ en juillet  1976. Dans les années  1970, la Corne de l’Afrique connaît une émergence de mouvements indépendantistes. Le Front de libération de la Côte des Somalis (FLCS) prend en otage l’ambassadeur de France en Somalie, qui sera libéré après la libération de deux prisonniers djiboutiens en France. En février  1976, le FLCS kidnappe un bus scolaire du TFAI dans lequel se trouvait une trentaine d’enfants français. Le décès de quelques- uns d’entre eux pousse Giscard d’Estaing à se désolidariser d’Aref Bourhan, ainsi que de son protecteur Foccart. Par conséquent, il reconnaît le LPAI, le parti de Gouled. Le changement de la politique française et l’indépendance du TFAI sont maintenant imminents. Sous l’impulsion des organisations inter-nationales (l’Union africaine et la Ligue arabe), la France reconnaît l’intégrité du nouveau territoire. L’indépendance est proclamée le 27 juin 1977, après une consultation électorale en faveur du oui. Il revint à Hassan Gouled Aptidon de diriger la toute jeune république de Djibouti.

3.2 Djibouti indépendant

Le 27  juin  1977, Djibouti devient une république indépendante et Hassan Gouled Aptidon est le premier président du pays.

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Djibouti20

Dès ses débuts, le gouvernement Gouled a été fragilisé par des séries de troubles qui ont conduit à la démission du Premier ministre Ahmed Dini. L’équilibre recherché par les deux principales ethnies du pays ne résista pas à l’épreuve du pouvoir. Pendant une décennie, le pays est paralysé par les querelles tribales. Après une manifestation fortement réprimée à Randa, dans le district de Tadjourah, le Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie (FRUD), à domination afar, est constitué en 1991. Il entre en rébellion contre le gouvernement de Gouled, qui riposte par une offensive sanglante. Le pays est désormais divisé en deux factions : le nord contrôlé par les Afars, le sud et la capitale par les Issas.

À son arrivée au pouvoir en 1999, l’actuel président Guelleh s’est heurté à une situation sociopolitique difficile, marquée par une guerre interethnique qui était à son paroxysme. Pour mettre fin à cette guerre, il signe en 2001 un traité de paix à Paris avec le chef du FRUD. Il intègre ainsi dans son gouvernement des combattants du FRUD.

Dans une sous- région déstabilisée par les guerres fratricides, ses premières préoc-cupations ont été d’unifier le pays et de raffermir l’unité nationale, car la guerre avait freiné le développement socioéconomique du pays et les échanges diplo-matiques. Le processus de démocratisation entamé dans les années  2000 par le président Guelleh favorisera le retour de la paix. Malgré la stabilisation de la situa-tion politique et la mise en place de nouvelles institutions prévues par la consti-tution, il reste toutefois à réaliser de grands progrès en matière de bonne gouvernance. Pour la mise en œuvre de ses programmes, les agences, fonds et programmes des Nations Unies présents à Djibouti s’étaient engagés à soutenir le gouvernement dans l’exécution de ses priorités nationales en faveur de la lutte contre la pauvreté, dont l’Initiative nationale de développement social (INDS). Afin de renforcer davantage sa politique, sa croissance économique et son intégration régionale, le gouvernement adhérera, en 2007, au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP). Dans cette même dynamique, il s’est engagé dans les projets du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). De plus, pour améliorer son environnement juridique lié à la gouvernance économique, Djibouti a ratifié la convention portant création de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) et de la convention d’adhésion à l’agence pour l’assurance du commerce en Afrique, ainsi que de l’accord portant création de la Société islamique d’assurance des investissements et de crédit à l’exportation (SIAICE).

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Histoire et géographie 21

4 GÉOGRAPHIE

4.1 Une position géostratégiqueLa république de Djibouti est un pays d’Afrique orientale situé à l’entrée de la mer Rouge. Il est séparé de la péninsule Arabique par le détroit de Bab el- Mandeb. Il est limité au nord par l’Érythrée, à l’ouest et au sud par l’Éthiopie et au sud- est par la Somalie. Sa position géostratégique clé entre l’Afrique et le Moyen- Orient, au croisement de la mer Rouge et de l’océan Indien, face au Yémen, en fait l’un des couloirs de navigation les plus fréquentés au monde.Plus petit pays de la corne de l’Afrique avec sa superficie de 23  200  km2, il a la particularité de se situer au point de rencontre des trois grands rifts que sont la mer Rouge, le golfe d’Aden et le grand rift africain.

4.2 ReliefDjibouti est situé dans la partie sud- est de la dépression danakil. Le territoire djiboutien est dans une zone d’instabilité tectonique, où les phénomènes volca-niques sont fréquents.Tout au long du golfe de Tadjourah se dessine une chaîne de montagnes com-prenant le massif du Goda (1 750 m), avec la forêt du Day et le massif du mont Mabla (1 380 m). Au nord, on trouve des massifs montagneux comme le Moussa Ali, qui culmine à 2  020  m et au nord d’Obock, la rive ouest du détroit de Bab el- Mandeb.

L A N A I S S A N C E D E L ’ O C É A N A F A R

Du point de vue géologique, Djibouti est le théâtre de phénomènes tectoniques et volca-niques exceptionnels, car la dépression afar, qui s’étend sur 150 000 km2, est le seul endroit au monde où l’on peut observer en surface la déchirure d’une plaque (un à deux centimètres par an). Elle est accompagnée de grands effondrements par où arrivent d’importantes quantités de magma, qui forment petit à petit le plancher d’un futur océan appelé « l’océan Afar ».

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Index 123

Index

AAbyssinie 12, 14Afar 12, 15, 18-21, 25, 31, 33-34, 36-39,

41-43, 45-46, 48, 51, 58-59, 75, 103-104, 107

Ahmed (Dini) 13-14, 18-20, 50-51Ali Sabieh 29, 36, 39, 54, 59-60, 67, 95, 115Aref (Bourhan) 18-19Arta 29, 39, 54, 60, 62, 67, 95

BBab el-Mandeb 9, 15, 21, 63

CChermake 13

DDikhil 29, 54, 59-60, 67, 84, 115Djibouti-ville 29, 34, 36, 39, 54, 58, 60-61, 72,

74-76, 85-87, 89-90, 107, 112

EÉgypte 11-13, 31, 39, 66Érythrée 9, 11, 21, 27, 32-33, 36, 42, 44,

62-63, 70, 75

Éthiopie 9-15, 21, 24-25, 27, 32-34, 36, 38, 42, 44, 52, 62, 69-70, 73, 75-76, 90, 92, 113, 118

FFrance 9, 13-19, 27, 50, 62, 64, 66, 71, 75, 81,

84, 105, 107, 117

GGobaad 11, 15-16, 42Golfe d’Aden 9, 64Gouled (Aptidon) 18-20, 50-51

IIssa 9, 12, 15, 17-20, 33-37, 41, 43-46, 50,

58-59, 68, 75

KKenya 25, 38, 44, 64-65, 72, 74, 84Khat 44-45, 117

LLac Assal 23-26, 73, 82, 90Lagarde (Léonce) 15Lambert (Henri) 13

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Djibouti124

MMahamoud (Harbi) 17-18

OObock 11, 14-16, 21, 27, 29, 54, 59-60, 67,

84, 87, 95, 115Omar (Guelleh) 38, 51, 68, 102, 117

QQatar 41, 63

RRimbaud (Arthur) 14

SSomalie 63-65, 70, 75, 84, 86, 113, 118Syad (Barre) 32, 61

TTadjourah 12-16, 18, 20-21, 27, 29, 42, 54,

59-60, 67, 73, 79, 82, 84, 87, 115, 118

YYémen 12, 21, 31, 34, 38-39, 44-45, 48, 52,

64-66, 113

ZZanzibar 31Zeïla 12-13, 16, 27, 44

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Table des matières 125

Table des matières

Sigles et acronymes ............................................................................................................................................ 5

Introduction ............................................................................................................................................................... 9

Chapitre 1 : Histoire et géographie .................................................................................................. 11

1. Histoire ancienne .................................................................................................................................. 11

1.1. Une civilisation préhistorique ................................................................................................ 11

1.2. L’islamisation de Djibouti ......................................................................................................... 12

2. Histoire moderne .................................................................................................................................. 13

2.1. La colonisation française ........................................................................................................... 13

2.2. La création de Djibouti ............................................................................................................. 15

3. Histoire contemporaine ................................................................................................................... 17

3.1. La marche vers l’indépendance ............................................................................................ 17

3.2. Djibouti indépendant .................................................................................................................. 19

4. Géographie .................................................................................................................................................. 21

4.1. Une position géostratégique .................................................................................................. 21

4.2. Relief ....................................................................................................................................................... 21

4.3. Le climat et l’hydrologie ........................................................................................................... 22

4.4. Les ressources naturelles ........................................................................................................... 23

4.5. La biodiversité .................................................................................................................................. 25

Carte  : Situation de Djibouti ................................................................................................................. 26

Résumé ................................................................................................................................................................... 27

Pour aller plus loin ........................................................................................................................................ 27

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Djibouti126

Chapitre 2 : Peuples et Société ............................................................................................................. 29

1. Démographie et immigration ..................................................................................................... 29

L’immigration à Djibouti ..................................................................................................................... 30

a. L’immigration arabe ou yéménite ............................................................................................. 31

b. L’immigration des frontaliers ...................................................................................................... 32

2. Ethnies et langues ................................................................................................................................. 34

2.1. Ethnies ................................................................................................................................................... 34

2.2. Langues ................................................................................................................................................. 38

3. Religions ........................................................................................................................................................ 39

L’islam à Djibouti : l’exception chafiite ................................................................................... 39

4. Tradition et modernité .................................................................................................................... 41

4.1. Une tradition toujours vivante ............................................................................................ 41

4.2. Sa Majesté le khat ........................................................................................................................ 44

4.3. Les habits traditionnels .............................................................................................................. 45

4.4. Djibouti à l’épreuve de la modernité .............................................................................. 46

Carte  : Origine des flux migratoires ................................................................................................. 47

Résumé ................................................................................................................................................................... 48

Pour aller plus loin ........................................................................................................................................ 48

Chapitre 3 : Pouvoir et Politique ........................................................................................................ 49

1. Le pouvoir exécutif et le président ........................................................................................ 49

Le président de la République ........................................................................................................ 50

a. La présidence d’Hassan Gouled Aptidon (1916-2006) ....................................................... 50

b. La présidence d’Ismaïl Omar Guelleh ..................................................................................... 51

2. Le pouvoir législatif ............................................................................................................................. 53

La loi électorale ....................................................................................................................................... 55

3. Le pouvoir judiciaire ......................................................................................................................... 57

Système coutumier et religieux ..................................................................................................... 57

4. Les divisions administratives ....................................................................................................... 59

Le découpage régional ......................................................................................................................... 60

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Table des matières 127

5. La politique extérieure de Djibouti ....................................................................................... 61

5.1. Politique sous- régionale dans la Corne de l’Afrique.............................................. 61

5.2. Les enjeux sécuritaires à Djibouti ..................................................................................... 63

5.3. Les bases militaires étrangères .............................................................................................. 63

5.4. La lutte contre le terrorisme ................................................................................................. 64

Carte  : Régions de la république de Djibouti ........................................................................... 67

Résumé ................................................................................................................................................................... 68

Pour aller plus loin ........................................................................................................................................ 68

Chapitre 4 : Économie et  développement ................................................................................ 69

1. Le franc djiboutien, une monnaie forte............................................................................. 71

2. Une économie des transports .................................................................................................... 71

2.1. Le secteur portuaire, poumon de l’économie ........................................................... 72

2.2. Le secteur des transports terrestres .................................................................................. 73

a. Les transports ferroviaires ............................................................................................................. 74

b. Le transport routier ........................................................................................................................ 75

c. Les corridors routiers ...................................................................................................................... 76

d. Le secteur aéroportuaire ............................................................................................................... 76

3. Les investissements directs étrangers (IDE).................................................................... 77

4. Les services : un secteur en croissance ............................................................................... 78

4.1. Un secteur bancaire balbutiant ......................................................................................... 78

4.2. Télécommunications.................................................................................................................... 80

4.3. Djibouti, une destination touristique ............................................................................... 82

5. L’agriculture et l’élevage ................................................................................................................. 83

5.1. L’élevage ............................................................................................................................................... 85

5.2. La pêche ............................................................................................................................................... 87

6. L’industrie .................................................................................................................................................. 88

Énergie et électricité .............................................................................................................................. 88

7. Le secteur informel .............................................................................................................................. 90

8. La pauvreté ................................................................................................................................................. 93

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Djibouti128

Carte  : Pauvreté à Djibouti (chiffres 2012) ................................................................................. 95

Résumé ................................................................................................................................................................... 96

Pour aller plus loin ........................................................................................................................................ 96

Chapitre 5 : Éducation et culture ....................................................................................................... 97

1. Le système éducatif djiboutien .................................................................................................. 97

La réforme de l’éducation .................................................................................................................. 100

2. Musique et cinéma .............................................................................................................................. 102

2.1. La musique ....................................................................................................................................... 102

2.2. Le cinéma ............................................................................................................................................ 105

3. La littérature djiboutienne d’expression française .................................................... 105

La littérature orale ................................................................................................................................... 107

4. Communication et médias ............................................................................................................ 108

5. Le sport .......................................................................................................................................................... 109

6. La santé ......................................................................................................................................................... 110

Les mutilations génitales féminines (MGF) à Djibouti .................................................. 112

7. Les fêtes ......................................................................................................................................................... 113

Carte  : Accès de la population aux centres de santé selon les régions ............... 115

Résumé ................................................................................................................................................................... 116

Pour aller plus loin ........................................................................................................................................ 116

Conclusion .................................................................................................................................................................... 117

Bibliographie et webographie ................................................................................................................ 119

Index .................................................................................................................................................................................... 123

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Histoire, société, politique, économie,religion et culture… L’ouvrage clé pourcomprendre l’actualité de DJIBOUTI.

tat jeune et prometteur à l'identité pluriellearabe, musulmane et africaine, Djibouti a connuune histoire mouvementée avant de devenir unacteur central de la sécurité et du

développement dans la Corne de l'Afrique. Grâce à saposition stratégique et à sa politique d'ouverture, lepays a réussi en quelques décennies à devenir unpartenaire incontournable aussi bien pour les paysarabes que pour les pays occidentaux. Il présenteaujourd'hui une stabilité et une croissance que luienvient ses voisins, mais qui ne profitent que troppeu à la population, qui vit encore trèsmajoritairement dans des conditions de pauvretéextrême. Les défis aux niveaux national etinternational sont donc nombreux pour conciliertradition et modernité et assurer sur le long terme ledéveloppement du pays et le bien-être desDjiboutiens.

Roukiya Osman est diplômée de l'UniversitéToulouse-Jean Jaurès et spécialiste de la Corne del'Afrique. Elle a notamment collaboré à laMission Permanente de la République deDjibouti auprès des offices des Nations Unies à Genève (Suisse).

Sous la direction duspécialiste en islamologieMathieu Guidère, la collection fait découvrirau lecteur le monde arabe et musulman évoluant aux portes de l’Europe : 57 pays musulmans, dont 22 pays arabes, touchés à des degrés divers depuis les soulèvements populairesde 2011 qui ont profondément modifié leur situationgéopolitique.

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ISBN : 978-2-8041-8926-6

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